5 D > O DE dj au f, M O mA HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. PHANEROGAMES. L. LUE = IMPRIME sr 6. HISTOIRE NATURELLE DES VÉGETAUX. _ PHANÉROGAMES. Par M. Évouarp SPACH, AIDB-NATURALISTE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE , MEMBRE Lä LÀ 60CIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE FRANCE. TOME PREMIER. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES, Le PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE, N° 1Q Bis, 1834. 4 rat ARE eo ALIAAUTAN AHIOTAH + e r er * # DL Ty F Re: y / 5 * «) 4 # UT 8WMADOAATAHS . OA E an vai 2 RL dates, - DUR. (LE. Mmin-aous . Digitized by the Internet Archive ** | in 2010 with funding from à University of Illinois Urbana-Champaign 21 ; q .Tañon 44 D ue 0 DEN saianart où VW , LMOTARONAR NUA | LE8 http:/www.archive.6rg/details/histoirenaturell01 spa Le) À ï 4 FM | AA à c | 7 x é PTT Vs bé: Depuis la fin du dernier siècle , les nombreuses découvertes faites dans toutes les parties du globe ont donné à la Botanique un immense dévelop- pement. Il ÿ a trente ans encore, on arrivait, sans trop de difiiculté, à réunir dans un cadre assez resserré toutes les espèces connues ; Mmain- tenant leur nombre est au moins triplé, et cha- que nouveau voyage vient ajouter de nouveaux noms à une série déjà si étendue. Les limites que s'est imposées l'éditeur des Surres a Burrox nous forcent d’ailleurs à nous restreindre : pour dé- crire aujourd’hui la totalité des Y’égétaux pha- nérogames connus (1), c’est-à-dire plusde soixante mille espèces, il faudrait un nombre de volu- mes peut-être décuple de celui qui nous est al- loué. Notre choix a dù se porter de préférence sur les végétaux que leur emploi dans les arts, dans l’économie domestique ou rurale, dans la médecine , recommande à l'attention; sur ceux a (1) Il ne sera peut-être pas superflu, pour quelques-uns de nos lec- teurs, de rappeler ici qu’on entend, par Phanérogames ou Phénogames, tous les végétaux pourvus d’étamines et de pistils visibles; par opposition à Cryptogames, qui désigne les végétaux dans lesquels ces mêmes orga- nes mexistent point, ou sont fort petits et très-différents par leur forme de ceux des Phanérogames. ë 2tRiAG vi PRÉFACE, Pape. | que les amateurs cultivent dans les ne, les bosquets et les serres ; sur ceux qu'une organi- sation curieuse a doués d’une physionomie ori- ginale ; sur ceux enfin dont 1l importe de con- naître les qualités malfaisantes et délétères, si souvent cachées sous des dehors séducteurs. Nous avons cru surtout ne devoir omettre aucun arbre forestier ou d’agrément : les espèces indi- gènes, les espèces exotiques naturalisées et celles qui méritent de l'être, ont toutes été décrites dans notre collection. Le plan ainsi tracé , la matière restait encore tellement abondante , qu’il a fallu s'appliquer à une très-grande concision. Nous nous flattons néanmoins d’avoir mis ce recueil au niveau des découvertes les plus récentes, en consultant tous les ouvrages nationaux ou étrangers, tant géné- raux que spéciaux , qui ont été publiés sur la matière. Une table bibliographique , placée dans le dernier volume, expliquera les citations abré- gées qui se trouvent dans le texte. Il nous suffira de nommer ici les auteurs auxquels nous devons le plus de détails sur la classification, les ca- racteres et l’histoire des végétaux : Prodrome , et Collection de Memoires sur les Familles végétales , par M. de Candolle. Flore du Brésil méridional, par MM. Aug. de Saint-Hilaire , Adrien de Jussieu et Cambes- sedes. PRÉFACE, vii Histoire des Plantes usuelles des Brasiliens , par les mêmes auteurs. Histoire des Plantes remarquables du Brésil et du Paraguay , par M. Aug. de Saint-Hilaire. Flore du Brésil, par MM. de Martius et Zuc- earini. Flore des Antilles, par M. de Tussac. Flore de la Sénegambie, par MM. Guillemin, Perrottet et A. Richard. Flore de Java, par MM. Blume et Fischer. Plantes de la côte de Coromandel , par Rox- burgh. Plantes rares de l'Inde, par M. Wallich. Histoire des Arbres forestiers de l Amérique septentrionale, par M. André Michaux. Familles naturelles, par M. Bartling, etc. etc. Les recueils périodiques de figures de plantes rares ou nouvelles, publiés en Angleterre et en Allemagne par MM. Hooker, Lindley, Sweet, Link et Otto, Reichenbach, etc., ainsi que les riches collections vivantes du Muséum, nous ont mis à même de rassembler dans cet ouvrage tout ce que l’horticulture , si riche depuis une dizaine d'années, offre de plus intéressant au- jourd'hui. Nous exposerons, en suivant principalement l'ordre de M. Bartling , les caractères de toutes les classes et de toutes les familles naturelles, Vi] PrnÉrACE. en y joignant l'indication de leurs genres, mé- thodiquement rangés. Par les raisons que nous avons exposées plus haut, nous ne traitons de chaque famille que les genres les pius remar- quables ; mais notre travail sera suivi d’un Ge- nera complet des Phanerogames , classées d’après le système de Linné. Cet arrangement synop- tique aura de plus l’avantage de faciliter les re- cherches aux personnes qui ne sont pas encore familiarisées avec la méthode naturelle. La précision requise dans tout ouvrage scien- tifique exigeait l'emploi du langage consacré parmi les botanistes modernes ; cependant nous ne donnons point un vocabulaire de la glossolo- gie : l'explication des termes techniques trouve sa place dans la partie de l’Æistoire naturelle des Végétaux traitée par M. A. de Candolle. Le port et les caractères des principaux grou- pes de végétaux sont représentés par des figu- res qui, exécutées la plupart d'après nature, ne laissent rien à désirer. Les détails organographi- ques surtout , partie si nécessaire à l'étude ap- profondie des végétaux , ont été rendus avec une exactitude trop rare pour qu'on ne remarque pas le talent distingué de M'"° Legendre, de M. Decaisne , etc. TABLEAU DE LA SÉRIE DES CLASSES ET DES FAMILLES VÉGÉTALES ; — EXPOSITION SYNOPTIQUE DE LEURS CARACTÈRES LES PLUS ESSENTIELS. VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES. I DICOTYLÉDONES. A. POLYPÉTALES. Corolle à pétales libres, ou quelquefois nulle. ( Par ex- céption , monopétale, c'est-à-dire à pétales plus ou moins soudés. ) PREMIÈRE CLASSE, LES CALOPHYTES. — CALOPHYTÆ. Pétales et étamines périgynes (rarement hypogynes). Ovaires disjoints ou plus on moins conjoints, le plus souvent solitaires ou en nombre défini, rarement mul- tisériés. Styles libres, en même nombre que les ovaires. Placentaires axiles. Graines ordinairement dépourvues de périsperme. — Feuilles alternes , stipulées, le plus souvent composées. BOTANIQUE, PIAN, T, NL 1 2 DICOTYLÉDONES. ire Famizce. LES MIMOSEES. — Mimosee. Estivation des sépales valvaire. Corolle régulière , hypogyne. Ovaire solitaire , inadhérent, multiovulé. Graines horizontales. Embryon rectiligne. 9° Fame. LES CÉSALPINIÉES. — Cæsalpinieæ. Estivation des sépales imbricative. Corolle irrégu- lière, périgyne. Ovaire solitaire, madhérent, muluovulé. Graines horizontales. Embryon rectiligne. 3e Famirzr. LES SVVARTZIÉES. — Swartzieæ. Corolle irrégulière, hypogyne. Ovaire solitaire , inadhérent. Embryon curviligne. 4e Famne. LES PAPILIONACÉES. — Papilionacee. Corolle périgyne, papilionacée. Ovaire solitaire, ina- dhérent. Embryon curviligne. 5e Fame. LES CHRYSOBALANÉES. — Chrysobalaneæ. Estivation des sépales imbricative. Ovaire solitaire, inadhérent, biovulé. Style basilaire. Péricarpe drupacé. Graine dressée. Embryon rectiligne. Ge Famize. LES AMYGDALÉES. — Amygdaleæ. Lobes calicinaux à estivation imbricative. Ovaire so- litaire, nadhérent , biovulé. Style terminal. Péricarpe drupacé. ‘Graine pendante. Embr yon rectiligne. 7° FamiLLe. LES SPIRÉACÉES. — Spiræaceæ. Lobes ealicinmaux à estivation imbri icative, Ovaires en nombre défini, inadhérents, unisériés, pauciovulés. Embry on rectiligne. DICOTYLÉDONTS, F ge Famuze. LES DRYADÉES.— Dryadeæ. Lobes calicinaux à estivation valvaire. Ovaires ima- dhérents, uniovulés, le plus souvent en nombre indéfini. Graine oblique ou appendante. Embryon rectiligne. buses à : | si anticies À : 1” 1 : : 9° Famize. LES ROSACÉES. — Rosaceæ. Tube calicmal urcéolé ; himbe à estivation imbricative. Disque charnu, adné à la paroi interne du calice. Ovai- res très-nombreux , inadhérents, uniovulés , pariétaux. Graine appendante. Embryon rectiligne. 10° Famizze. LES POMACÉES. — Pomacee. Tube calicinal adhérent aux ovaires; limbe à estiva- tion imbricative. Ovaires pauciovulés, en nombre défini. Carpelles recouverts par le calice. Embryon rectiligne. II: CLASSE. LES TÉRÉBINTHINÉES. — Z£REBINTHINEÆ. Segments calicinaux à estivation imbricative. Pétales et étamines hypogynes ou subpérigynes, en nombre dé- fini. Ovaires disjoints ou conjoints. Sarcocarpe sépa- rable ou se détachant spontanément de l’endocarpe. Graines périspermées ou apérispermées. Embryon rec- tiligne où curviligne. — Feuilles composées ou simples, presque toujours non stipulées et ponctuées. ne Fame, LES JUGLANDÉES. — Juglandeæ. Fleurs unisexuelles, apétales.—Les mâlesen chatons. Étamines aunombre de 4 à 24.—Les femelles subsolitai- 4 DICOTYLÉDONES, res. Ovaire adhérent au calice. Drupe monosperme. Graine sinueuse, dépourvue de périsperme. 12° Fame. LES CASSUVIEES. — Cassuvice. Pétales et étamines périgynes. Styles { à 5. Carpelle solitaire, drupacé , monosperme. Graine dépourvue de périsperme, suspendue à un funicule partant du fond de la loge. 13e Fame. LES CONNARACEÉES. — Connaraceæ. Pétales et étamines périgynes,Ovaires 1 à 5, disjoints, monostyles , biovulés. Graines dressées, dépourvues de périsperme. 14° Fame. LES AMYRIDÉES. — Amyrideæ. Pétales et étamines subhypogynes. Ovaires 1 à 5, uni- ou biovulés. Carpelles drupacés. Périsperme nul. Radi- cule supère. 15° Famizze. LES AURANTIACÉES. — Aurantiaceeæ. Pétales hypogynes, sans onglets. Ovaires , styles et stigmates conjoints. Péricarpe pluriloculaire , mdéhis- cent. Périsperme nul. 16° Fame. LES ZYGOPHYLLÉES. — Zygophylleæ. Pétales et étamines hypogvynes. Carpelles connés jus- yYPosYy [ J qu’au sommet, di—polyspermes, s’ ouvrant presque tou- jours à la face externe. — Feuilles opposées, stipulées. 19° Fame. LES RUTACÉES. — Rutacec. Pétales hypogynes, onguiculés. Carpelles connés, po- lyspermes, s’ouvrant par la suture interne. Graines pé- rispermées, DICOTYLÉDONES, 5 18° Fame. LES DIOSMEES. — Diosmew. Pétales hypogynes ou périgynes. Ovaires biovulés, disjoints vers le haut. Carpelles déhiscents avec élastici- té, l’endocarpe se séparant du sarcocarpe. 19° FamiLe. LES ZLANTHOXYLÉES. — Zanthoxylee. Fleurs unisexuelles. Pétales hypogynes. Ovaires 4 ou 5, plusoumoins connés, biovulés. Graines périspermées. 20° Famizze. LES SIMAROUBÉES. — Simarubecæ. Pétales hypogynes. Ovaires 4 ou 5, disjoints, conte- nant chacun un seul ovule suspendu. Styles connés vers le haut. Périsperme nul. ie Famizze. LES OCHNACÉES. — Ochnacee. Pétales hypogynes. Ovaires disjoints. Un seul style gynobasique. ITl° CLASSE. LES TRICOQUES. — TRICOCCÆ. Segments calicinaux à estivation imbricative ou val- vaire. Pétales et étamines hypogynes ou périgynes. Ovai- res (rarement ?, ou 4, ou 5) presque toujours au nombre de 3. Carpelles monospermes ou dispermes, quelquefois polyspermes , indéhiscents, ou déhiscents par la suture interne. Graines ordinairement périspermées. Embryon rectiligne. — Feuilles simples (très-rarement compo- sées ), non ponctuées. 22° Faune. LES STAPHYLÉACÉES. — Staphyleasee. Calice inadhérent, à lobes imbriqués en préfloraison. Etamines hypogynes, en même nombre que les pétales 6 DICOTYLÉDONES. et alternes avec eux. Ovaires ? ou 3, quadriovulés. Grai- nes osseuses , non arillées. 23° Fame. LES HIPPOCRATEACÉES. — Hippocrateaceæ. Calice inadhérent. Pétales hypogynes. Etamines au nombre de 3. Anthères presque toujours uniloculaires. Ovaires multiovulés. Périsperme nul. &e Faunir. LES CÉLASTRINÉES. — Colastrineæ. Calice inadhérent, à lobes imbriqués en préfloraison. Étamines en même nombre que les pétales, et alternes avec eux. Ovules solitaires, dressés. Graines arillées. 25e Fame. LES PITTOSPORÉES. — Pittosporeæ. Calice madhérent. Pétales hypogynes. alternant avec les étamines. Ovaires 2 à 5, connés, multiovulés. Graines arillées. Embryon très-petit. 26° Fame. LES AQUIFOLIACÉES. — Aquifoliaceæ. Calice inadhérent, a lobes imbriqués en préfloraison. Pétales élargis à la base. Étamines hypogynes, inter- positives. Ovules solitaires, suspendus. Graines non arillées. 27e Famize. LES RHAMNÉES. — Rhamne«æ. Tube calicinal adhérent; limbe à estivation valvaire. Étaminesen même nombre queles pétales, antépositives. 28e Fame. LES BRUNIACEÉES.— Bruniaceæ. Tube calicinal adhérent ; limbe à estiv ation imbrica- tive. Étamines 5, interpositives. Ovaires 2. Ovules pen- dants. Péricarpe sec. DICOTYLÉDONES. 7 29° Famiizr. LES EMPÉTREES. — Empetreæ. Pétales et étamines ordinairement au nombre de 3. Baie à loges monospermes. 3o° Fame. LES EUPHORBIACÉES. — Evphorbiacee. ; 5 QUES PR: obilt Fleurs unisexuelles, quelquefois incomplètes. Prune, nes subhypogynes. Capsule tricoque. Graines solitaires ou géminées, pendantes. 31e Fami. LES STACKHOUSÉES. — Stackhouseeæ. Fleurs hermaphrodites. Corolle à 5 pétales cohérents par la base, insérés à la gorge du calice. Oyaire inadhé- rent 3- ou 5-loculaire. Ovules solitaires , dressés. IV° CLASSE. LES MALPIGHINÉES. — MALPIGHINEÆ. Sépales à estivation imbricative. Pétales insérés sur un disque hypogyne.Étamines en nombre défini. Ovaires 2 ou 3 (très-rarement un seul , ou #, où 5)uni- ou bioyu- lés, cohérents par leur angle interne , ou connés. Péri- carpe bilamelleux. Graines dépourvues d’arille et de périsperme, — Feuilles non ponctuées. 3e Fame. LES TROPÉOLÉES. — Tropæoleæ. Fleurs irrégulières. Calice éperonné à la base. Péri- carpe tricoque. 33e Famuzr. LES RHIZOBOLÉES. — Akizoboleæ. Étamines très-nombreuses , bisériées. Radicule fort grande, ascendante ; cotylédons petits, foliacés. 34° Fame. LES HIPPOCASTANÉES. — Hippocastaner. Calice caduc. Ovaire à 3 loges biovulées. Style indi- 8 DICOTYLÉDONES, visé. Stigmate pointu. Hile très-large. Cotylédons fort épais, accolés. 35e Famuzze. LES SAPINDACÉES. — Sapindacewæ. Péricarpe tricoque. Graines dressées ou rarement ap- pendantes, à hile large. 36° Famiuze. LES ÉRYTHROXYLÉES. — Zrythroxylee. Calice persistant. Pétales dépourvus d’onglet. Grai- nes suspendues, périspermées. Embryon rectiligne, li- néaire. 37° Faune. LES CORIARIÉES. — Coriarieæ. Calice décemfide. Corolle nulle. Ovaire quinquélocu- laire. Graines solitaires, suspendues. 38e Fame. LES ACÉRINÉES. — Acerinee. Calice caduc. Péricarpe à 2 carpelles ailés. Graines sessiles, ascendantes. 39° Fame. LES MALPIGHIACÉES. — Malpighiacee. Calice presque toujours persistant. Pétales onguicu- lés. Péricarpe à 3 (rarement à 2) carpelles. Graines sus- pendues.- V° CLASSE. LES AMPÉLIDÉES. — 4MPELIDEZÆ. Corolle hypogyne, à estivation vaivaire. Pétales élar- gis à la base. Étamines en nombre défini, souvent mona- delphes. Ovaire bi- ou pluriloculaire. Ovules ordinaire- ment en nombre défini. Placentaires centraux. Un seul style. DICOTYLÉDONES, 9 4o® Fame. LES CÉDRÉLÉES, — Cedrelee. Etamines libres ou monadelphes. Loges du péricarpe presque toujours polyspermes. Graines ailées. 4e Fame. LES MÉLIACÉES. — Meliacee. Filets soudés en androphore anthérifère en dedans. Loges du péricarpe mono- ou dispermes. Graines aptè- res, apérispermées. 42e Fame. LES LÉEACÉES.— ZLecacee. Pétales connés. Etamines en même nombre que les pétales, antépositives. Ovaire à 3-6 loges uniovulées, Périsperme lobé. Embryon arqué. 43° Famnius. LES SMRMENTACÉES. — Sarmentacee. Etamines antépositives, en même nombre que les pé- tales. Ovaire biloculaire. Ovules géminés dans chaque loge, collatéraux. Périsperme dur. Embryon dressé. VI° CLASSE. LES GRUINALES. — GRUINALES. Segments calicmaux à estivation imbricative. Pétales hypogynes ou subpérigynes, contournés ou imbriqués avant l’anthèse. Étamines en nombre défini. Ovaires au nombre de 3 à 5, connés ou distincts, inadhérents. Sty- les en même nombre que les ovaires, rarement soudés. Carpelles tantôt déhiscents extérieurement et contenant plusieurs graines arillées ; tantôt restant clos , ou s’ou- vrant incomplétement, et ne contenant qu'une ou ? graines non arillées. 10 DICOTYLÉDONES. he Fame. LES OXALIDÉES. — Oralideæ. Ovaires 5, connés. Ovules en nombre indéfini, super- posés. Périsperme nul ou très-mince. Embryon rectili- gne, plane. 45° Famizze. LES LINÉES. — Lineæ. Ovaires 3 à 5, connés, renfermant chacun 2? ovules. Périsperme nul ou très-mince. Embryon rectiligne , plane. 46° Fame, LES GÉRANIACÉES. — Geraniaceæ. Ovaires 5, distincts, biovulés, attachés autour d’un axe A DYEME central, Graines dépourvues d aille et de p péris] erme. Embryon curviligne, à coty lédons convolutés ou 1 plissés. VII‘ CLASSE. LES COLUMNIFÈRES. — COLUMNIFÉREÆ. Segments calicinaux à estivation valvaire. Pétales hy- pogynes , contournés avant l’anthèse (rarement nuls ou abortifs). Plusieurs ovaires libres ou connés. — Feuilles alternes, stipulées. 47€ Famnize. LES MALVACÉES. = Malacee. Calice persistant. Étamines monadelphes. Anthères à une seule bourse. 48e Faauzze. LES DOMBEYACÉES. — Dombeyaceæ. | Calice persistant. Pétales planes. Étamines monadel- phes, en nombre défini multiple des pétales. Anthères adnées, à 2 bourses extrorses. Périsperme charnu. 49° Fans. LES HERMANNIACÉES. — Hermanniaceæ. Calice per'sistant. Étamines 5. Anthères à 2 bourses DICOTY LÉDONES. 11 extrorses. Périsperme charnu-amylacé. Embryon cur- viligne. 5o° Famze, LES BYTTNERIACÉES. — Byttneriaceæ. Calice persistant. Pétales (quelquefois nuls) cuculli- formes. Anthères à ? bourses. Graines ordinairement périspermées. M HAE: 2 NI 1 51e Famnze. LES STERCULIACEES. — Sterculiaceæ. Calice non persistant, Corolle nulle. Anthères à 2 bourses extrorses. Périsperme charnu. Embryon dressé, axile. 52e Fame. LES TILIACÉES. — Tiliaceæ. Calice non persistant. Anthères à 2 bourses. Filets libres. Périsperme charnu. Embryon dressé. VIII: CLASSE. LES LÂMPROPHYLLÉES.—ZLAMPROPAYLLEÆ. uns sv périanthes imbricative. Pétales Éy po- gynes. Étamines en nombre indéfini. Ovaire indivisé, 2-5-loculaire. Placentaires centraux. Périsperme nul où mince. — Feuilles alternes , simples. 83e Faire. LES CHLÉNACÉES. — Chlenacer. _Calicet uisépale. Péta es 5 ou6, ou rarement { 1 ou 12. Graines périspermées. mbryon axile. 54° Face. LES TERNSTRÉMIACÉES. — Ternstræmiacee. Calice pentasépale ; persistant. Corolle pentapétale. 55° Famize. LES CAMELLIACEES. — Camelliacew, , ä Hu De : sit Murs LS #2 Calice de 5 à 7 sépales caducs. Périsperme nul. 12 DICOTYLÉDONES. IX° CLASSE. LES MYRTINÉES. — MYRTINEÆ. Tube calicinal adhérent ; estivation des lobes non val- vaire. Pétales imbriqués ou contournés avant l’anthèse, périgynes , ainsi que les étamines. Ovaires connés. Style unique. Placentaires centraux. Périsperme nul.— Feuil- les simples, non stipulées. 56° Famizzr. LES MYRTACÉES. — Myrtaceæ. Étamines le plus souvent nombreuses; filets non in- dupliqués avant l’anthèse ; anthères petites. Cotylédons planes. 57e Famitze. LES MÉLASTOMACÉES. — Melastomaceæ. Étamines 8 à 12, à estivation induplicative ; anthères allongées. 58 Fame. LES MÉMÉCYLÉES. — Memecylee. Étamines 8 ou 10. Cotylédons foliacés , convolutés. X° CLASSE. LES CALYCANTHINÉES. — CALYCANTHINEZÆ. Disque urcéolé, à orifice tantôt évasé , tantôt resser- ré , tapissant la paroi intérieure du tube calicimal. Ovai- res en nombre imdéfini, bi- ou plurisériés , multiovulés, insérés au disque. — Arbres ou arbrisseaux à feuilles op- posées, non stipulées. ; 59° Fawize. LES CALYCANTHÉES. — Calycantheæ. Lobes calicinaux imbriqués. Anthères extrorses. Car- pelles libres, connés, monospermes. DICOTYLÉDONES. 45 6o* Famizze. LES GRANATÉES. — Granatee. Lobes calicinaux valvaires. Anthères introrses. Car- pelles connés , polyspermes. XI° CLASSE. LES CALICIFLORES.-—CALICIFLORÆ. Tube calicimaladhérent ou inadhérent ; estivation des lobes valvaire. Pétales et étamines insérés au calice. Ovaire 1-4-loculaire. Placentaires le plus souvent cen- traux et soudés en colonne. Graines suspendues, apé- rispermées. Embryon rectiligne. — Feuilles simples. Gre Famnze. LES COMBRÉTACÉES. — Combretaceæ. Ovaire adhérent, uniloculaire , contenant 2 à 4 ovules suspendus à son sommet. Colonne centrale nulle. 62e Famize, LES VOCHYSIÉES. — Vochysiee. Sépales imbriqués, le supérieur éperonné. Etamines : une seule anthérifère, et 1 à 4 stériles. 63% Fame. LES RHIZOPHORÉES. — Ahyzophoree. Ovaire semi-adhérent ou rarement libre, à 2? ou > loges bi- ou pluriovulées. Péricarpe mdéhiscent, mono- sperme. 64° Faure. LES ONAGRAIRES. — Onagrarie. Ovaire adhérent, à 4 loges multiovulées. Graines at- tachées à un axe central. 65e Famiize. LES LYTHRARIÉES. — Lythrarieæ. Ovaire inadhérent. Péricarpe capsulaire. 14 DICOTYLÉDONES. 66° Fame. LES HALORAGÉES,. — Haloragee. Ovaire adhérent , à loges uniovulées. XII° CLASSE. LES SUCCULENTES. — SUCCULENTÆ. Pétales à estivation imbricative ou rarement val- vaire. Étamines périgynes. Ovaires en nombre défini, libres supérieurement. Styles en même nombre que lés ovaires, persistants, Placentaires adnés à la suture Cel- trale. Carpelles polyspermes, s’ouvrant par la suture interne, Périsperme charnu ou farineux. Embryon rec- tiligne et axile, ou quelquefois curviligne et excen- trique. 67e FAMILLE. LES CUNONIACÉES. — Cunoniacece. Étiones en pti hs défini. Ovair es 2. connés. — Ar- bres ou arbrisseaux à feuilles stipulées. 68e Fame. LES. SAXIFRAGÉES. — Saxifrageæ. HAE Étamines en nombre défini. {Ovaires 2, connés. — Herbes à feuilles non stipulées. Ggt Fame. LES CRASSULACÉES. — Crassulaceæ. Calicemadhérent. Etamines en nombre défini. Ovaires en nombre égal aux segments calieinaux. Embryon : rec- üligne. ns 70° Fame. LES FICOÏDÉES. — l'icoidee. Pétales en nombre indéfini ou nuls. Etamines en nombre indéfini. Ovaires 5, ou un plus grand nombre, Embryon curviligne ou spiralé. dr + Lente DICOTYLÉDONES. 19 XIII CLASSE. LES CARYOPHYLLINÉES.-C4RYOPHYLLINEÆ. Estivation despérianthes imbricative. Étamines hypo- gynes où périgynes, en nombre défini. Ovaire indivisé. Placentaires centraux. Périsperme ordinairement fari- neux. Embryon excentrique , curviligne. 71° Famrize. LES SILÉNÉES. — Sileneeæ. SARNAN ei Le?" Et OV Calice tubuleux, 4- ou 5-denté. Réceptacle tantôt columnaire, tantôt court. Pétales hypogynes. Ovaire multiovulé. — Feuilles opposées, non stipulées. 72° Famnze. LES ALSINÉES. — A/sinee. Calice 4- ou 5-parti. Pétales subpérigynes. Ovaire uniloculaire , multiovulé. — Feuilles opposées, non suipulées. 73° Faune. LES PORTULACÉES. — Portulacer. Calice disépale. Corolle à 5 pétales, ou à moins de 5, ou rarement nulle. Etamines en nombre indéfini, ou en même nombre que les pétales, et antépositives. — Feuil- les non stipulées. 74° Famuse. LES PARONYCHIÉES. — Paronyÿchiee. Pétales (quelquefois nuls ) et étamines périgynes. — Feuilles stipulées. | 75° Favizze. LES SCLÉRANTHÉES. — Scleranthee. Corolle nulle. Étamines périgynes. Carcérule mono- sperme , recouvert par le tube calicinal endurci. Graine 46 DICOTYLÉDONES, suspendue à un funicule allongé. — Feuilles non stipu- lées. 76° Famize. LES PHYTOLACCÉES. — Phytolacceæ. Corolle nulle. Etamines 5 ou davantage, interpositi- ves. Ovaire à 10 loges uniovulées. 77° Famue. LES AMARANTHACÉES. — Amaranthaceæ. Calice muni d’un involucre. Corolle nulle. Étamines 5 ou moins, antépositives, hypogynes. 78° Famuze. LES CHÉNOPODÉES. — Chenopodeæ. Corolle nulle. Étamines 5 ou moins, périgynes, an- tépositives. Ovaire uniloculaire , uniovulé. XIV® CLASSE. LES GUTTIFÈRES.— GUTTIFERÆ. Sépales imbriqués. Pétales hypogynes, presque tou- jours contournés avant l’anthèse. Ovaires 3 à 5, connés. Placentaires multiovulés, adnés aux bords rentrants des valves. 79° Famnuzr. LES GARCINIÉES. — Garcinieæ. EÉtamines en nombre indéfini. Anthères linéaires, immobiles. Styles presque toujours connés , ou fort courts. 8o® Fawiize. LES HYPÉRICINÉES. — Hypericineæ. Etamines en nombre indéfini ; anthères incombantes. Styles filiformes. DICOTYLÉDONES. 47 Sie Famuur. LES FRANKENIACEES. — Frankeniaceæ. Étamines 10 : 5 fertiles, interpositives ; et 5 stériles , antépositives. ae Famnze. LES SAUVAGÉSIÉES. — Sauvagesier. “ . . Etamines au nombre de 5, antépositives. XV° CLASSE. LES CISTIFLORES. — CISTIFLORÆ. Pétales et étamines hypogynes. Pistil symétrique. Pla- centaires pariétaux , prolongés quelquefois en cloisons adnées à l’axe central. 83° Faune. LES TAMARISCINEES. — Tamariscineæ. Etamines presque toujours en nombre défini. Styles distincts. Graines aigrettées , ou velues , ou ailées. 84° Faune. LES DROSÉRACÉES. — Droseracee. Étamines en nombre défini. Styles 2 à 5 , le plus sou- vent libres. Capsule 2- à 5-valve. — Feuilles roulées en crosse avant leur développement. 85° Fawnue. LES VIOLARIÉES. — Violarieæ. Pétales et étamines au nombre de 5. Style indivisé. Capsule trivalve. 86° Fame. LES CISTINÉES. — Cistineæ. Étamines en nombre indéfini. Graines nues. 87° Fame. LES BIXINÉES. — Bixrineæ. Etamines en nombre indéfini. Placentaires 2-7, parié- taux. Style unique. Graines pulpeuses ou arillées. BOTANIQUE. PHAN, T. I. # 18 DICOTYLÉDONES. 88e Famiize. LES MARCGRAVIACÉES. — Marcgraviaceæ. Étamines souvent en nombre indéfini. Style indivisé. Capsule coriace, multivalve, loculicide ; cloisons in- complètes. Graines minimes, nidulantes. 89° Famizze. LES FLACOURTIANÉES. — Flacourtianee. Corolle nulle. Placentaires rameux. XVI‘ CLASSE. LES PÉPONIFÈRES, — PEPONIFERÆ. Pétales insérés à la gorge du calice. Ovaire madhérent, ou plus souvent adhérent, symétrique, uniloculaire. Pla- centaires pariétaux . go® Famiize. LES NOPALÉES. — Nopalee. Pétales et étamines en nombre indéfini. Ovaire adhé- rent. Placentaires très-nombreux. o1e Faire. LES GROSSULARIÉES.— Grossulariee. Corolle à 5 pétales libres. Etamines 5; anthères peti- tes, Ovaire adhérent. Placentaires 2. 92° FamiLce. LES CUCURBITACEÉES. — Cucurbitaceæ. Corolle à à pétales souvent connés. Etamines 5 ; an- thères très-longues, flexueuses. Ovaire adhérent. Pla- centaires 3 à 5. 93° Famizze. LES LOASÉES. — Loasce. Corolle à 5 pétales libres. Etamines en nombre in- défini. Ovaire adhérent. Placentaires à 7, intervalvu- laires. DICOTYLÉDONES. 49 94° Fame. LES TURNERACEES, — Turneraceæ. Corolle à 5 pétales contournés en préfloraison , insé- rés au calice. Etamimes 5, ayant même insertion que la corolle. Capsule trivalve. 95° Famuze. LES PASSIFLORÉES. — Passifloreæ. Etamines hypogynes, insérées à un gynophore en forme de stipe. Placentaires 3 ou 5. Périsperme scrobi- culé. 96° Fame. LES HOMALINÉES. — Homalineæ. Etamimnes insérées au calice. Ovaire souvent adhérent. Trophospermes 3 à 5. 97° Favre. LES SAMYDÉES. — Samydece. Corolle nulle. Etamines insérées à la gorge du calice. Ovaire inadhérent. Trophospermes 3 à 5. Style mdivi- sé. Radicule inverse. XVII‘ CLASSE. LES HYDROPELTIDÉES. -— 4YDROPELTIDEÆ. Pétales et étamines hypogynes ou périgynes, insérées à un disque charnu quelquefois adhérent aux ovaires. Péricarpe tantôt pluriloculare et polysperme, à graines attachées aux cloisons; tantôt composé de plusieurs car- pelles 1- ou 2-spermes. Graines périspermées. Em- bryon basilaire, recouvert d’une enveloppe particulière qui le fait paraître monocotylédoné. — Herbes aquati- ques. 98e Fame. LES CABOMBÉES. — Cabombec, Ovaires biovulés. Styles bibresz 20 DICOTYLÉDONES. 09° Fame. LES NYMPHÉACÉES. — Nymphæwacee. Ovaires connés, multiovulés. Stigmates sessiles, rayonnants: 100° Famizze. LES NÉLUMBONÉES. — Nelumbonce. Ovaires disjoints , biovulés, nichés dans les fovéoles d’un gros réceptacle tronqué au sommet. Styles libres. XVIII: CLASSE. LES RHÉADÉES. — XHOEADEX. Pétales et étamines hypogynes. Ovaire symétrique, inadhérent. Placentaires pariétaux, intervalvulaires. soi Faune. LES CAPPARIDÉES. — Capparideæ. Sépales et pétales au nombre de 4. Etamines 6 (rare- ment moins). Ovaire presque toujours uniloculaire , à 2 placentaires. Périsperme nul* 109° Famize. LES CRUCIFÈRES. — Cruciferæ. Sépales et pétales au nombre de 4, Etamines 6, tétra- dynames. Ovaire biloculaire où multiloculaire par des cloisons transversales. Placentaires 2. Périsperme nul. 103€ Famirxe. LES PAPAVÉRACÉES. — Papaveraceæ. Calice disépale. Corolle régulière, tétrapétale. Etami- nes libres. Graines périspermées. 104€ Fami. LES FUMARIACÉES. — Fumariaceæ. Calice disépale. Corolle irrégulière , tétrapétale. Eta- mines diadelphes. DICOLTYLÉDONES, 21 105 Favre. LES RESEDACEES. — Aesedacew., Pétales déchiquetés. Ovaire uniloculaire , ouvert au sommet. Placentaires multiovulés. Périsperme mince. 106° Fame. LES POLYGALEES, — Polygalew. Corolle irrégulière. Etamines connées. Ovaire à 2? loges uniovulées. 107° Famiuce. LES TRÉMANDRÉES. — Tremandrew. Corolle irrégulière. Étamines libres. Capsule compri- mée , à ? loges 1-2-spermes , s’ouvrant à la face ex- terne. XIX° CLASSE. LES POLYCARPIQUES. — POLYCARPICEÆ. Estivation des périanthes imbricative (très-rarement “valvaire). Étamines en nombre indéfini, hypogynes. Ovaires le plus souvent en nombre imdéfini, multisériés, distincts. Autant de styles que d’ovaires. Périsperme grand. Embryon petit. 108° Fame. LES RENONCULACÉES. — Ranunculacew. Sépales et pétales caducs. Anthères extrorses.—Feuil- les non stipulées. 109° Faure. LES PÉONIACÉES. — Pæoniaceæ. Anthères extrorses. Stigmates épais, sessiles.—Feuil- les non stipulées, déchiquetées. 10° Face. LES DILLENIACÉES. — Dillenic:ar Calice persistant. Anthères immobiles. — Feuilles m- divisées. 22 DICOTYLÉDONES. 111° Fame. LES MAGNOLIACEES, — Magnoliaceæ. Calice caduc. Anthères immobiles, linéaires. — Feuil- les stipulées. XX° CLASSE. LES TRISEPALES. — TRISEPALÆ. Sépales et pétales en nombre ternaire, 1-2- ou 3- sériés ; estivation valvaire. Etamines hypogynes. Ovai- res multisériés, ou en nombre défini (rarement un seul). Périsperme rimeux. Embryon petit. — Arbres à feuilles alternes, non stipulées. 1192 Fame. LES ANNONACEES. — Æ{nnonaceæ. Fleurs hermaphrodites. Etamines en nombre indéfini, libres. 113° Famcé. LES MYRISTICÉES. — Myristiceæ. Fleurs dioïques. Corolle nulle. Étamines en nombre défini, monadelphes. XXI° CLASSE. LES COCCULINÉES. — COCCULINEÆ. Sépales et pétales imbriqués, caducs. Étamines hypo- gynes, souvent antépositives, et en même nombre que les pétales. Un ou plusieurs ovaires. Carpelles drupacés. 114 Fame. LES BERBERIDEES. — Berberideæ. Bourses des anthères s’ouvrant par une valvule, Em- bryon rectiligne. 315€ Famirze. LES MENISPERMEES. — Menispermewæ. Bourses des anthères s’ouvrant en fente. Embryon curviligne. DICO TYLÉDONES. 23 XXII CLASSE. LES OMBELLIFLORES. — UMBELLIFLORÆ. Estivation des pétales valvaire ou mvolutive. Ovaire adhérent ou rarement semi-adhérent, biloculaire. Ovu- les solitaires dans chaque loge, suspendus. Périsperme dur. Embryon rectiligne. 116 Faize. LES HAMAMEÉLIDÉES. — Hamamelidew. Pétales périgynes, linéaires, à estivation valvaire. Sty- les 2. Péricarpe capsulaire, disperme. 117€ Fame. LES HÉDÉRACÉES. — Hederaceæ. Pétales non rétrécis à la base; estivation valvaire. À 2. Ê j Me Disque épigyne. Style unique. Drupe 2-5-sperme. 118e Famizze. LES ARALIACÉES. — Araliaceæ. Pétales non rétrécis à la base ; estivation valvaire. Disque épigyne. Styles 2? à 12. Péricarpe indivisé. 119° Faure. LES OMBELLIFERES. — Umbellifere. Pétales rétrécis à la base, involutés avant l’anthèse. à Pl AB AE 5 ir Disqueépigyne. Styles 2. Péricarpe à 2 coques indéhis centes, accolées face à face, se désunissant, àla maturité, de bas en haut; axe central persistant. (Crémocarpe.) XXIII® CLASSE. LES LORANTHÉES. — ZORANTHEZÆ : Corolle épigyne. Etamines antépositives , en même nombre que les pétales. Ovaire uniloculaire, contenant un seul ovule renversé. — Arbrisseaux parasites. b +- DICOTYLÉDONES. 1202 Famizze. LES LORANTHÉES. — Lorantheeæ. Cette famille constitue à elle seule la classe. B. MONOPÉTALES. Corolle à pétales plus ou moins Hd XXIV° CLASSE. LES LIGUSTRINÉES. — LIGUSTRINEÆ. Fleurs régulières. Etamines 2. Pisul px inadhérent. Ovaires ?, connés, 1-2-ovulés. 121€ Fame. LES JASMINÉES. — Jasmineæ. Graines dressées. 1222 Famizze. LES OLEINÉES. — Olcineæ. Graines suspendues. XXV° CLASSE. LES RUBIACINÉES.— RAUBIACINEÆ. Calice adhérent. Étamines interpositives; anthères libres. Ovaires ? à 5, connés, uni- ou multiovulés, — Ti- ges ou rameaux à nœuds articulés. 123 Famnze. LES VIBURNÉES. — Viburneæ. Graines périspermées, suspendues. Stigmates 3, sessiles. — Feuilles substipulées , dentelées ou plus ou moins Incisées. DICOTYLÉDONES. 25 124° Famuze. LES CAPRIFOLIACÉES. — Caprifoliaceæ. Graines périspermées. Un seul style. — Feuilles op- posées, entières, non stipulées. 195€ Famsze. LES RUBIACÉES. — Aubiaceæ. Périsperme corné. — Feuilles entières, tantôt oppo- sées, tantôt verticillées, stipulées. 126° Faire. LES LYGODYSODÉACÉES. - Lygodysodeacer. Péricarpe disperme. Graines non périspermées. Em- bryon foliacé. c XXVI* CLASSE. LES CONTOURNÉES.— CONTORTE. Fleurs régulières. Calice inadhérent. Ovaires ?, libres ou connés. Lobes de la corolle contournés en préflorai- son, ou rarement valvaires. Étamines interpositives.— Feuilles presque toujours opposées , très-entières. 127° Famnze, LES LOGANIÉES. — Loganieæ. Feuilles stipulées. Stigmate simple. Périsperme corné. 198e Fawuxe. LES APOCYNÉES. — Apocyneæ. Feuilles non stipulées. Embryon foliacé. 129° Famirre. LES ASCLÉPIADÉES., — Asclepiadeæ. Feuilles non stipulées. Pollen à granules cohérents. 130° Famize. LES GENTIANÉES. — Gentiancæ. Feuilles non supulées. Embryon petit, axile, recti- ligne. 20 DICOTYLÉDONES. XXVII* CLASSE. LES TUBIFLORES.— TUBIFLORÆ. Fleurs régulières. Calice madhérent. Corolle à 5 lobes imbriqués en préfloraison; tube souvent plissé avant lPanthèse. Etamines 5 , interpositives. Ovaires 2? à 4, distincts ou connés. Placentaires centraux. — Feuilles presque toujours alternes. 131° Fame, LES BORRAGINEES. — Borragineæ. A 4 nucules distincts ou soudés. Péri- sperme nul. Embryon rectiligne, invers. Péricarpe de 132 Fami. LES HYDROPHYLLÉES. — Æydrophyllee. Capsule bivalve , subbiloculaire. Périsperme cartila- sineux. Embryon rectiligne, axile , nvers. 133: Famuzze. LES SOLANÉES. — Solanee. Péricarpe biloculaire. Placentaires polyspermes. Em- bryon curviligne. 134 Famuze. LES CUSCUTÉES. — Cuscuteæ. Herbes aphylles. Embryon spiralé. 135° Famure. LES CONVOLVULACÉES. — Convolvulaceæ. Ovules solitaires où géminés, dressés. Embryon cur- viligne ; cotylédons chiffonnés. 136° Fame. LES HYDROLEÉACÉES. — Hydroleacee. Capsule bi- ou triloculaire. Placentaires centraux, distincts, polyspermes. Embryon rectiligne. DICOTYLÉDONES. 27 137° Fame. LES POLÉMONIACÉES., — Polemoniacee. Péricarpe capsulaire. Placentaire central trigone. Embryon rectiligne. XXVIII" CLASSE, LES LABIATIFLORES. — LABIATIFLORÆ. Fleurs irrégulières. Calice inadhérent. Corolle pres- que toujours bilabiée. Étamines , tantôt 4 didynames , tantôt ? isomètres, rarement à anisomètres. Ovaires 2? ou 4, libres ou connés. Embryon rectiligne. 138° Famuze. LES BIGNONIACÉES. — Bignoniaceeæ. Péricarpe biloculaire. Graines foliacées, aplaties , ailées , attachées aux bords de l4 cloison. Périsperme nul. 130° Fame. LES ACANTHACÉES. — Acanthaceæe. Péricarpe biloculaire. Placentaires centraux. Péri- sperme nul. 140° Fame. LES LABIÉES. — Labiate. Péricarpe de 4 nucules distincts. 141° Fami. LES VERBÉNACÉES. — Verbenacec. Drupe bi- ou quadriloculaire. Graines solitaires ou géminées dans chaque loge. Radicule infère. 142° Famue. LES SÉLAGINÉES. — Selagineæ. Ovaire à 2 loges, contenant chacune un seul ovule suspendu. Graines périspermées. Anthères à une seule bourse. 28 DICOTYLÉDONES. 143° Famnur. LES MYOPORINÉES. — Myoporineæ. Drupe à 2? ou 4 loges, chacune à 1 ou 2? ovules sus- pendus. Graines périspermées. 144° Fame, LES SÉSAMÉES. — Sesameæ. Disque hypogyne, annulaire. Péricarpe 2-8-loculai- re. Placentaires centraux , oligospermes. 145° Famizze. LES GESSNÉRIÉES. — Gessnerieæ. Ovaire adhérent , uniloculaire. Placentaires parié- taux, polyspermes. 146° Famzue. LES OROBANCHEES. — Orobancheæ. Ovaire inadhérent, uniloculaire. Placentaires parié- taux, polyspermes. 147° Famirue. LES SCROPHULARINÉES. — Scrophularineæ. Péricarpe biloculaire, polysperme. Placentaires cen- traux. Périsperme nul. 148° Fame. LES LENTIBULARIÉES. — Lentibularieæ. Capsule uniloculaire. Placentaire central , libre. Eta- mines 2. XXIX° CLASSE. LES MYRSINÉES. — MYRSINEÆ. Fleurs régulières. Etamines antépositives. Placentaire central libre. Radicule transverse. 140° Faux. LES ARDISIACÉES. — Ardisiaceæ. Arbres ou arbrisseaux. 150° Fanuzue. LES PRIMULACÉES. — Primulaceæ. Herbes. DICOTYLÉDONES. 29 XXX° CLASSE. LES STYRACINÉES. — STYRACINEÆ. Fleursrégulières. Calice madhérent ou semi-adhérent. Ovaire pluriloculaire. Ovules en nombre défini dans chaque loge , ordinairement solitaires. Placentaires cen- traux. Radicule appointante. 151° Faire. LES STYRACÉES. — S/yracecæ. Corolle périgyne. 152° Famiuzr. LES ÉBÉNACÉES. — £benacee. Corolle hypogyne. Ovules suspendus. 153° Famizze. LES SAPOTÉES. — Sapoteæ. Corolle hypogyne. Ovules dressés. XXXI° CLASSE. LES ÉRICINÉES. — £RICINEÆ. Fleurs régulières. Calice inadhérent ou adhérent. Corolle à lobes le plus souvent imbriqués en préflorai- son. Étamines en même nombre que les lobes de la corolle et interpositives, ou bien en nombre double. An- thères le plus souvent à ? bourses distinctes au sommet ou à la base. Ovaire à 4 ou 5 loges. Placentaires cen- traux, polyspermes. 154° Fame. LES ÉPACRIDÉES. — Epacrideæ. # Ovaire inadhérent. Anthères à une seule bourse. 155° Fame. LES ÉRICÉES. — £ricee. Ovaire imadhérent. Anthères à ? bourses. o0 DICOTYLÉDONES. 156° Fame. LES VACCINIEES. — faccinieæ. Corolle épigyne. XXXII CLASSE, LES CAMPANULINÉES.-— CAMPANULINEZÆ. Calice adhérent. Étamines en même nombre que les lobes de la corolle , ou en nombre moindre , interposi- tives. Placentaires centraux, polyspermes. — Tiges ou rameaux à nœuds imparfaits. 106 Famwrzze. LES CAMPANULACÉES. — Campanulaceæ, Corolle régulière ; estivation des lobes valvaire. An- thères libres. 158 Fanuzze. LES LOBELIACÉES. — Lobcliaceæ. Corolle irrégulière; estivation des lobes valvaire. Anthères cohérentes. 159° Famisre. LES STYLIDIÉES. — Stylidieæ. Corolle irrégulière. Étamines soudées au style. 160° Famizzr. LES GOOBENOVIÉES. — Goodenovite. Corolle irrégulière; lanières à bords indupliqués en préfloraison. XXXIII CLASSE. LES COMPOSÉES. — COMPOSITÆ. Calice adhérent. Segments de la corolle à estivation valvaire. Etamines 5 ; anthères connées. Ovaire unio- vulé. — Fleurs en capitule. DICOTYLÉDONES. 34 161° Famizze. LES SYNANTHÉRÉES. — Syrantherec. Graine non périspermée , dressée. 162° Fame. LES CALYCÉRÉES. — Calyceree. Graine non périspermée , suspendue. XXXIV° CLASSE. LES AGRÉGÉES. — ACGCRECGATÆ. Caliceadhérent ou madhérent. Segments de la corolle à estivation imbricativé. Étamines en même nombre que les segments de la corolle, ou en nombre moindre. Anthères incombantes, libres. Péricarpe tantôt à une seule graine suspendue ; tantôt, mais rarement , oligo- sperme, le placentaire tenant lieu de cloison. 168 Finmre. LES VALERIANÉES. — Walerianec. Calice adhérent. Ovaire triloculaire. — Fleurs en cime. 164° Famizze. LES DIPSACÉES. — Dipsaceeæ. Calice double. Etamines à filets imdupliqués avant l'anthèse, Ovaire uniloculaire. — Fleurs en capitule. 165° Faune. LES GLOBULARIÉES. — Globulariecæ. Calice simple. Corolle ordinairement irrégulière. Ovaire libre, uniovulé. 166° Fame. LES PLOMBAGINÉES. — Plumbaginecæ. Corolle régulière (quelquefois pentapétale). Ovaire libre. Stigmates 5. 32 DICOTYLÉDONES. 167 Fawiire, LES PLANTAGINÉES. — Plantaginee. Corolle régulière, scarieuse. Étamines à filets indu- pliqués avant l’anthèse, Ovaire libre. C. APÉTALES. Périanthe nul, ou simple et participant à la fois de la nature du calice et de La corolle. XXXV° CLASSE. LES SALICINÉES.— SALICINEÆ. Fleurs dioïques, amentacées. Périanthe nul. Capsule polysperme , à 2? placentaires pariétaux. 168° Fame. LES SALICINÉES. — Salicineæ. Cette famille constitue à elle seule la classe. XXXVI° CLASSE. LES PROTÉINÉES.— PROTEINEÆ. 4. Fleurs le plus souvent hermaphrodites. Périanthe co- loré. Péricarpe mono- ou polysperme, à placentaire latéral. Périsperme nul ou charnu. Embryon rectiligne. 169° Famrzze. LES PROTEÉACÉES. — Proteaceæ. Ovaire inadhérent. Radicule infère. Estivation des lobes du périanthe valvaire. 170° Fame. LES THYMÉLÉES. — Thymelee. Ovaire inadhérent. Graine suspendue. Estivation des lobes du périanthe imbricative. DICOTYLÉDONES. 59 171° Famizce. LES ELEAGNEES. — £læeagneeæ. Ovaire inadhérent. Graine dressée. Lobes du périan- the à estivation imbricative. 199: Fame. LES SANTALACÉES. — Santalacece. Ovaire adhérent. 193° Fame. LES LAURINÉES. — Laurineæ. Anthères s’ouvrant par des valvules. Ovaire inadhé- rent. XXXVII* CLASSE. LES FAGOPYRINÉES.— FAGOPYRINEZÆ. Fleurs le plus souvent hermaphrodites. Périanthe semi-pétaloïde. Ovaire inadhérent. Péricarpe mono- sperme. Périsperme farineux. Embryon curviligne. 174 Famirze. LES NYCTAGINÉES. — Nyctagineæ. Suipules nulles. Radicule infère. 195° Famirze. LES POLYGONÉES. — Polygoneæ. Stipules engaïînantes, intrapétiolaires. Graine dressée (orthotrope Wirb.); radicule supère. XXXVIII CLASSE. LES ARISTOLOCHIÉES.— 4RISTOLOCHIEÆ. Fleurs le plus souvent hermaphrodites. Périanthe coloré. Ovaire adhérent. Péricarpe pluriloculaire. Em- bryon minime, mdivisé avant la germination. Stipules nulles. BOTANIQUE. PITAN, OT. I. 3 04 DICOTYLÉDONES. 196° Faire. LES BALANOPHORÉES. — Balanophoreæ. Herbes parasites. Feuilles abortives. Oyaire unilocu- laire, uniovulé. 177 Famuze. LES CYTINÉES. — Crtineæ. Herbes parasites. Feuilles abortives. Ovaire à placen- taires pariétaux, multiovulés. Embryon intraire. 178" Famizze. LES ASARINÉES. — Asarineæ. Tiges feuillées. Ovaire pluriloculaire , à placentaires centraux. 170° Favre. LES TACCÉES. — Tacceæ. Feuilles radicales. Ovaires à placentaires pariétaux, multiovulés. Embryon extraire. XXXIX° CLASSE. LES PIPÉRINÉES. + PIPERINEÆ. Fleurs hermaphrodites ou diclines, disposées en épi. Périanthe nul. Ovaire 2-3- ou 4-loculaire. Graines péri- spermées. Embryon invers, recouvert d’une enveloppe particulière qui le fait paraître monocotylédoné. 180° Fawizze. LES SAURURÉES. — Saurureæ. Feuilles alternes , engaînantes ; stipules intrapétio- o 9 laires. Ovaires ? à 4 umi- ou multiovulés. 181° Famzr. LES PIPÉRACÉES. — Piperaceeæ. Stipules nulles. Ovaire uniovulé. Ovule dressé. 18° Famnzr. LES CHLORANTHÉES. — Chioranthee. Süpules nulles, Ovaire uniovulé. Ovule suspendu. DICOTYLÉDONES. 55 XL° CLASSE. LES URTICINÉES. — URTICINEÆ. Fleurs presque toujours unisexuelles, agrégées, Pé- rianthe nul ou incomplet ou herbacé. Ovaire uniovulé.. Graine périspermée. 183° Famizze. LES URTICEES. — Urticeæ. Fruits distincts, non recouverts d’uneenveloppe char- nue. Graine dressée. Embryon le plus souvent recti ligne. 184° Famizze. LES ARTOCARPÉES. — Artocarpeæ. Fruits plongés dans un réceptacle charnu ou recou- vert d’un périanthe charnu. Graine dressée. Embryon curviligne. 185 EawLzre. LES MONIMIÉES. — Monimiec. Fleurs sessiles sur un réceptacle commun. Ovule sus- pendu. $ XLI° CLASSE. LES AMENTACÉES. — 4MENTACEÆ. Fleurs le plus souvent unisexuelles , amentacées. Périanthe nul ou incomplet. Ovaire presque toujours pluriovulé. Fruit monosperme. Périsperme nul. 186° Famiixe: LES ULMACÉES. — Uimaceæ. Fleurs hermaphrodites. 197° Famize. LES CUPULIFÈRES. — Cupulifereæ. Rameaux feuillés. Ovaire adhérent. Ovules suspen- dus. 06 DICOTYLÉDONES. 188e Fame. LES MYRICÉES. — Myriceæ. Rameaux feuillés. Ovaire inadhérent. Ovules sus- pendus. 189° Famizze. LES CASU ARINÉES. — Casuarinee. Rameaux articulés , envaînés. Feuilles nulles, » 5 XLII° CLASSE. LES CONIFERES.—CONIFERÆ. Fleurs unisexuelles; les mâles en chatons. Périanthe et ovaire nuls. Ovules nus. 190° FAMILLE. LES TAXINÉES. — Taxineæ. Feuilles simples. Fleurs femelles solitaires ou subfas eiculées, munies d’un mvyolucre. 1g1e Famizce. LES CUPRESSINÉES. — Cupressinecæ. Feuilles simples. Fleurs femelles dressées, adnées aux écailles des cônes. 192° Face. LES ABIÉTINÉES. — Abietinee. Feuilles simples. Fleurs femelles renversées, adnées aux écailles des cônes. 193° Famizze. LES CYCADÉES. — Cycadeeæ. Feuilles pennatiperties. ( Port des palmiers. ) II. MONOCOTYLEDONES. XLITI" CLASSE. LES HYDROCHARIDÉES.—#Y DROCHARIDEÆ. Périanthe adhérent. Graines non périspermées. 194 Faure. LES HYDROCHARIDÉES. — Hydrocharideæ. Cette famille constitue à elle seule la classe. XLIV° CLASSE. LES HÉLOBIÉES.— AELOBIEÆ. Périanthe inadhérent. Graines non périspermées. 195° Famiuze, LES BUTOMÉES. — Butome. Périanthe hexaphylle. Carpelles polyspermes. Pla- centaires pariétaux , rameux. 196° Fawizze. LES ALISMACÉES. — Alismacerc. Périanthe hexaphylle, Carpelles 1- ou 2-spermes. 197 Fame. LES PODOSTÉMEÉES. — Podostemer. Fleurs hermaphrodites, apérianthées. Carpelles poly- spermes. 198° Famizze. LES NAJADÉES. — Naiadee. Fleurs apérianthées , unisexuelles. Carpelles mono- spermes. Süpules engainantes. 08 MONOCOTYLÉDONES. XLV° CLASSE. LES AROIDÉES. — 4ROIDEÆ. Périanthe nul ou écailleux et inadhérent. Un seul ovaire , Ou rarement 3. Graines périspermées. Fleurs sessiles sur un spadice. 199° Famicze. LES TYPHACÉES. — Typhaceeæ. Ovaire solitaire uniovulé ; ovule suspendu. Feuilles linéaires, très-entières. 200° Famizze. LES PANDANÉES. — Pandanec«. Périanthe nul. Ovaire solitaire, uniovulé; ovule ascen- dant. Feuilles linéaires-lancéolées , à bord spinelleux. 201° Famizze. LES ORONTIACÉES. — Orontiacece. Fleurs munies d’un périanthe. Ovaires 3. 202* Fame. LES CALLACÉES. — Callaceæ. Périanthe nul. Ovaire solitaire. Feuilles à nervures palmées ou pédalées. XLVI° CLASSE. LES PALMIERS.— PALMÆ. Ovaires 3, uniovulés , plus ou moins connés. Graines périspermées. Périanthe régulier. Péricarpe drupacé. — Arbres à feuilles flabelliformes ou pennatiparties. 203° Fame, LES PALMIERS. #- Palme. Cette famille constitue à elle seule la classe. MONOCOTYLÉDONES. 09 XLVII CLASSE. LES SCITAMINÉES. — SCITAMINEÆ. Périanthe irrégulier ,adhérent. Placentaires centraux. Graines périspermées.— Feuilles penninervées. 204° Famizze. LES MUSACÉES. — Musacee. Étamines 6; l’une d’elles souvent stérile. 205° Fasnize. LES CANNACÉES. — Cannacew. Une seule étamine; anthère à une se bourse. 206° Fauizue. LES AMOMÉES. — A{momex. Une seule étamime ; anthère à ? bourses. XLVIII‘ CLASSE. LES ORCHIDÉES. — ORCHIDEÆ. Périanthe adhérent. Pollen à granules cohérents. Graines périspermées. Placentaires centraux. 207° Fame. LES ORCHIDÉES. — Orchideeæ. Cette famille constitue à elle seule la classe. XLIX° CLASSE. LES LILIACÉES. — LILIACEÆ. Périanthe imadhérent ou rarement adhérent, régulier, non glumacé. Graines périspermées. 208° Famwizze. LES DIOSCORÉES. — Dioscorte. Périanthe adhérent. Capsule comprimée, foliacée. 40 MONOCOTYLÉDONES. 209° Famize. LES SMILACEES. — Smilaceæ. Anthères introrses. Styles connés ou distincts. Péri- carpe charnu (rarement capsulaire), oligosperme. Em- bryon petit. 210° Fame. LES COLCHICACÉES. — Colchicaceæ. Anthères souvent extrorses. Styles distincts. Péri- carpe à carpelles libres ou volubiles, s’ouvrant par la suture interne. 211° Faure. LES ASPHODÉLÉES. — Asphodeleæ. Anthères introrses. Styles connés. Péricarpe capsu- laire , à valves septifères. Embryon linéaire , cylin- dracé. L° CLASSE. LES ENSIFÈRES.— ENSATÆ. Périanthe adhérent. Placentaires centraux. Graines périspermées. Feuilles striées de nervures longitudi- nales. 212° Famirze. LES BROMELIACÉES. — Bromeliaceeæ. Étamines 6. Segments extérieurs du périanthe folia- cés. 13° Fame. LES AMARYLLIDÉES. — Amaryllidew. Étamines 6. Segments du périanthe tous pétaloïdes. 214° Fame. LES IRIDÉES. — Jrideæ. Etamines 3, placées devant les segments extérieurs du périanthe ; anthères extrorses. MONOCOTYLÉDONES. 4 219° Famizze. LES HÉMODORACÉES. — Hæemodorace«. Etamimes 3 ou 6; anthères introrses. Feuilles équi- tantes. 216° Fawrze. LES HYPOXIDÉES. — Hypoxideeæ. Étamines 6. Graines à hile latéral , rostelliforme. 217° Faune. LES BURMANNIACÉES. — Burmanniaceæ. Etamines 3, placées devant les segments intérieurs du périanthe. Anthères adnées , à bourses distantes. LI° CLASSE. LES JONCINÉES. — JUNCINEÆ. Ovaire inadhérent, tri- ou multiovulé. Graines péri- spermées. Périanthe à folioles tantôt toutes glumacées, tantôt les 3 extérieures glumacées et les 3 intérieures pétaloïdes. 218° Famizze, LES COMMÉLINACÉES. — Commelinacercæ. Embryon intraire, éloigné du hile ; radicule inverse. Placentaires centraux. 219° Fawzze. LES XYRIDÉES. — Xyridec. Embryon intraire. Placentaires pariétaux. 220° Fame. LES JONCACÉES. — Joncaceæ. Embryon intraire. Placentaires centraux. pit Fame. LES RESTIACÉES. — Restiace«æ. Embryon extraire , éloigné du hile. Ovules solitaires, suspendus. © 12 MONOCOTYLÉDONES. LIl° CLASSE. LES GLUMACÉES. — GLUMACEÆ. Ovaire inadhérent, uniovulé. Embryon extraire. 222° Fame. LES CYPERACÉES. — Cyperacee. Graine libre. 223° Fame. LES GRAMINÉES. — Graminew. Graine adhérente au péricarpe. FAMILLES DICOTYLÉDONES NON CLASSÉES. A. POLYPÉTALES. 224° Famice. LES ESCALLONIÉES. — £scallonice. 25° Faune, LES ALANGIÉES. — Alangieeæ. 26° Faure. LES OLACINÉES. — Olacineæ. . 227°-Famze, LES BALSAMINÉES. — Bulsaminec. B. APÉTALES. 228° Famue. LES BÉGONIACEÉES. — Béègoniaceæ. 229° Faure. LES AQUILARINÉES. — Aquilarincær: 230° Famnze. LES DATISCÉES. — Datisceæ. ‘31° Faune. LES CÉRATOHYLLÉES. — Ceratophylleæ. VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES. VEGETABILIA DICOTYLEDONE 4. DICOTYLÉDONES Juss. — EXORHIZÆ Rich. — EXOGENÆ Dec. Herbes annuelles, munies de tubercules ou de rhizo- mes ou de stipes vivaces ; ou bien sous-arbrisseaux , ou arbrisseaux , où arbres. Tronc rameux , composé de couches concentriques hétérogènes formant Pécorce, le bois et la moelle. Moelle composée de tissu cellulaire , s’oblitérant ou se desséchant peu de temps après sa for- mation. Bois composé de trachées et de cellules allon- gées, strié de rayons médullaires transversaux ; les jeunes couches (aubier ) placées à la circonférence. Ecorce composée de tissu cellulaire régulier : les Jeunes couches (lber) placées à l’intérieur ; les couches adultes à la superficie. Tiges ou rameaux herbacés cylindriques, quadrangulaires ou irrégulièrement anguleux , à nœuds complets, ou bien superficiels et formant une spirale. Feuilles des nœuds complets le plus souvent opposées ou verticillées, ou rarement solitaires et alternes, simples ou composées, souvent stipulées; nervures rameuses, anas- tomosantes. 44 Enveloppes florales disposées Le plus souvent en nombre quaternaire ou quinaire. Périanthe le plus fré- quemment double (un calice et une corolle), rarement simple par lPabsence de la corolle, ou par exception nul. Embryon exorhize (c’est-à-dire, l’extrémité radi- culaire s’allongeant dans la germination pour former la racine), ou très-rarement endorhize ( plusieurs radi- celles partant de différents points de la radicule dans la germination }, dicotylédoné (c’est-à-dire, muni de 2 cotylédons ou feuilles primaires opposées, presque toujours distinctes déja avant la germination), ou rare- ment polycotylédoné (à plus de 2 cotylédons verti- cillés ). A. POLYPÉTALES, POLYPETALÆ. PREMIÈRE CLASSE. LES CAEOPHYTES. CALOPHYTÆ Bartling. CARACTÈRES. Arbres, ou arbrisseaux, ousous-arbrisseaux, où herbes; sucs propres aqueux. Ramules cylindriques ou irrégu- lièrement anguleux, non articulés. Feuilles éparses, souvent composées (pennées ou di- gitées, ou quelquefois unifoliolées), ou bien simples et entières, ou pennatifides, ou rarement palmatifides. Sti- pules (très-rarement nulles) latérales, adhérentes au pé- tiole ou libres. Fleurs régulières ou irrégulières, hermaphrodites ou rarement unisexuelles , solitaires ou disposées en capi- tule, ou en épi, ou en grappe, ou en corymbe, ou en pa- nicule, rarement en ombelle, ou en cime. Calice imadhérent, ou moms souvent adhérent, pres- que toujours à 4 ou à sépales plus ou moins soudés ; es- üvation du limbe imbricative, ou valvaire, ou distante. Disque ordinairement charnu, tapissant le fond du ca- lice, et terminé par un rebord annuliforme. 46 CLASSE DE CALOPHYTES. Pélales insérés au bord du disque et par conséquent périgynes (ou très-rarement hypogynes), en même nom- bre que les divisions du calice et alternes avec elles (quelquefois, par avortement , en nombre moindre, ou nuls); estivation imbricative, ou très-rarement valvaire. É‘tamines ayant même insertion que la corolle, en nom- bre défini, où rarement en nombre indéfini (très-souvent en nombre double, ou triple, ou quadruple de celui des pétales). Filets soudés inférieurement, ou libres. Anthè- res introrses, terminales, biloculaires ou, par exception, uniloculaires. Pistil: Ovaires tantôt en nombre défini, connés ou disjoints ( le plus souvent un carpelle solitaire ); tantôt, mais rarement, mulusériés, en nombre imdéfini, dis- joints. Styles en même nombre que les ovaires, chacun terminé par un stigmate très - simple. Ovules solitaires, ou plus souvent nombreux dans chaque loge. Péricarpe: Drupe, ou légume, ou carcérule, ou pyri- dion mono —polyspermes. Graines ascendantes, ou sus- pendues , ou horizontales , attachées à des placentaires axiles nerviformes. Tégument double. Périsperme nul ou pelliculaire (par exception, charnu). Embryon recti- ligne ou curviligne. Cotylédons charnus ou foliacés, ac- combants. Radicule dirigée vers le hile. Cette classe, renfermant les Légumineuses et les Rosa- cées de MM. de Jussieu et Decandolle, est l’une des plus riches en espèces. Aucune autre offre autant deplantes utiles, et qui soient en même temps, par la beauté de leurs formes , placées aux premiers degrés de l'échelle végétale. PREMIÈRE FAMILLE. LES MIMOSÉES. — MIMOSEÆ. (Leguminosarum genn. Juss, — Mimoseæ R. Br. Gen. Rem, in Flin- ders’ Voy. — Bronn. Diss. — Dec, Prodr. II. ) Les Mimosées sont comprises par M. de Jussieu dans ses Légumineuses, et M. Decandolle les envisage , dans son Prodrome , comme un sous-ordre de la même fa- mille Ce groupe , à un petit nombre d’exceptions près, est particulier à la zone torride et à la Nouvelle-Hollande. Il n’est pas moins intéressant par ses formes élégantes et variées , que par les phénomènes singuliers d’irritabilité organique que présentent plusieurs espèces , telles que les Sensitives, et par les gommes et résines que d’autres fournissent au commerce et à la thérapeutique : la Gomme arabique et le Cachou sont de ce nombre. Dans beaucoup de contrées équatoriales , les Mimosées forment une des principales essences forestières , et produisent des bois de construction incorruptibles. Les déserts les plus brû- lants de l Afrique se parent du feuillage léger et des fleurs magnifiques d’une multitude de Sensitives et d’ Acacia. La pulpe succulente , aromatique et sucrée contenue dans les gousses de plusieurs /nga sert d’aliment aux habitants des deux Indes. Enfin un grand nombre d’Æca- cia, Curieux par la singularité de leur port et par Pabon- dance des fleurs dont ils se couvrent au printemps, font lornement de nos serres tempérées ; ces mêmes végé- taux caractérisent d’une manière toute particulière la flore de la Nouvelle-Hollande. + ©0 CLASSE DES CALOPIIYTES. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, où arbrisseaux , ou rarement Lerbes, souvent armés d’épines ou daiguillons. Feuilles éparses , souvent irritables au contact , uni- bi- ou tripennées sans impaire (rarement imparipen- nées); pennes et pennules opposées. Pétioles souvent dilatés en forme de feuille lorsque les folioles avortent. Supules libres, souvent spinescentes. Fleurs hermaphrodites ou , par avortement, polyga- mes, régulières, de couleur jaune, blanche ou purpurine, disposées en épi ou en capitule. Calice inadhérent , à # ou 5 sépales libres ou plus ou moins soudés, égaux ; sépales ou limbe à estivation val- vaire ou, par exception, imbricative. Disque inapparent. Corolle régulière, presque toujours hypogyne ; pétales en même nombre que les sépales, et alternes avec eux, caducs ;, rarement soudés par la base; estivation valvaire. Étamines ayant même insertion que la corolle, en nombre indéfini ou rarement en nombre défini, souvent monadelphes à la base. Anthères arrondies , biloculai- res ; bourses contigués, déhiscentes par une fente longi- tudimale. Pistil: Ovairesolitaire,uniloculaire, multiovulé: Style terminal; stigmate très-entier. Péricarpe : Légume oligo- ou polysperme , quelque- fois lomentacé, Graines horizontales, attachées à la suture supérieure, lisses ; funicule souvent très-long et tortillé autour de la graine ; hile marginal. Périsperme nul. Embryon recti- ligne; radicule petite , dirigée vers le hile ; cotylédons grands, entiers, épigés ; plumule imperceptible. FAMILLE DES MIMOSÉES. 49 La famille comprend les genres suivants : Entada Adans. (Gigalobium P. Browne.) — Mimosa Linn. — Gagnebina Neck. — ParkiaR. Br. — Erythro- phleum R. Br. — Inga Plum. Willd. (Amosa Neck.) — Schranckia Wild. — Darlingtonia Dec. — Desmanthus Willd. — Weptunia Lour. — Adenanthera Linn. — Pro- sopis Linn. — Dimorphandra Schott. — Lagonychium M. Bieb. — Æcacia Neck. Distribution geographique des Mimosées. Les 700 espèces environ de Mimosées dont la patrie est connue, sont réparties comme il suit : Amérique équatoriale, 270. Asie équatoriale , 80. Afrique équatoriale , 35 à 40. Nouvelle-Hollande, environ 100. Afrique australe, 10. Égypte et Barbarie, 10. Perse et Turquie d'Asie , 4 ou 5. Japon, 1. Amérique septentrionale tempérée , 5. Aucune espèce n’est indigène en Europe. Dans l'Asie occidentale , le Caucase paraît être la limite la plus sep- tentrionale pour cette famille. Génre ENTADE. — Æntada Adans. Fleurs polygames. Corolle à 5 pétales libres. Étamines au nombre de 10 à 25; anthères glanduleuses. Légume com- primé, à articulations monospermes, s’ouvrant chacune en 2 valves qui se séparent des sutures. Graines grosses. Coty- lédons charnus , hypogés. Arbrisseaux sarmenteux inermes. Feuilles bipennées ou conjuguées-pennées; pétiole commun souvent crrifère. BOTANIQUE. PHAN, T. I. 4 50 CLASSE DES CALOPHYTES, Fleurs blanches , innombrables, disposées en épi. Légumes fort grands. Les Entades sont remarquables par les dimensions gigan- tesques de leurs légumes, qui atteignent six à huit pieds de long, sur cinq à six pouces de diamètre, On en connaît cinq ou six espèces : elles habitent les régions équatoriales, Les trois suivantes sont les plus notables, ENTADE À FRUIT GIGANTESQUE. — Entada gigalobium Dec. Prodr. — Mimosa scandens Swartz, Obs. — Lun. Hort. Jam. 1, p. 137. Feuilles bipennées , cirrifères; pennules à 2-5 paires de fo- lioles glabres , oblongues , échancrées. Épis axillaires, Étamines au nombre de 20 à 25. Cette espèce croît aux Antilles. Ses tiges grimpent jusqu’à cent cinquante pieds de haut. On la nomme vulgaitrement Herbe aux bœufs , parce que ces animaux sont très-friands de ses feuil- les. Ses légumes atteignent jusqu’à huit picds de long. Enrape DE L'INpe. — Entada Pursætha Dec. Prodr. — Mi- mosa scandens Roxb. — Mort. Malab. vol. 8 , tab. 32, 33 et 34. — Rumph. Amb. vol. 5, tab. 4. Feuilles bipennées, cirrifères ; pennules à 2-4 paires de fo- lioles glabres, ovales, échancrées. Épis axillaires. Étamines au nombre de 10. Cette espèce est une des lianes les plus communes dans les deux presqu’iles de l’Inde et dans les archipels voisins. Sa végétation est si vigoureuse, qu’un seul individu couvre souvent de ses sar- ments la cime de six ou huit arbres de première grandeur. Son tronc , de plus d’un pied de diamètre dans sa partie inférieure , ne se divise en rameaux grimpants qu'à une vingtaine de pieds environ au - dessus du sol. Les gousses atteignent la largeur de trois à quatre pieds, sur deux à trois pouces de diamètre. EnrTaDE À Épis NomBREUx. — ÆEntada polystachia Dec. Mém. Légum, tab, 61 et 62.— Mimosa polystachia Linn. — Jacq. Am. tab. 183, fig. 93. FAMILLE DES MIMOSÉES. 51 Feuilles bipennées , cirriféres; pennules à environ 7 paires de folioles glabres, ovales , échancrées. Épis denses, fasciculés , au nombre d’une trentaine, sur des pédoncules horizontaux. —Tronc d'environ 9 pouces de diamètre. Épis longs de 2 pouces. Cette espèce habite les Antilles. Comme les deux précédentes, elle s’attache aux arbres, les étouffe souvent sous ses replis, et cause ainsi de grands dommages dans les plantations qu’on établit autour des cultures de cannes à sucre. Chacun de ses épis se compose d’environ cent cinquante fleurs; de sorte qu’on peut es- timer le nombre total des fleurs de chaque fascicule à plus de qua- tre mille ; mais un nombre tres-limité seulement donne des fruits. Genre SENSITIVE, — Mimosa Linn. Fleurs polygames. Corolle subinfondibuliforme, quadri- ou quinquéfide. Etamines insérées sous l’ovaire ou à Ja base de la corolle , en nombre égal à celui des pétales, ou double , ou triple. Légame aplati, à une ou plusieurs articu- lations monospermes; côtes suturales persistant après la chute des articulations. Herbes ou arbrisseaux. Stipules pétioléaires. Feuilles bi- pennées, ou bidigitées-pennées. Fleurs roses ou blanches, disposées en capitules. Le genre Mimosa de Linné renfermait à lui seul presque toute la famille des Mimosées. Dans ses limites actuelles, il est réduit à environ soixante et dix espèces, dont un certain nom- bre, encore assez mal connu, n’y est placé que provisoirement. L'Amérique méridionale est la patrie de la plupart des Sen- sitives. Ces plantes sont du plus haut intérêt pour le phy- siologiste, à cause des phénomènes d’irritabilité qu’offrent beaucoup d’espèces. Toutes sont plus ou moins sensibles à l'influence de l'atmosphère. Au déclin du jour , leurs feuilles s’abaissent vers la terre, les folioles se serrent de chaque côté contre le pétiole, et restent dans cet état jus- qu'au retour du soleil à lhorizon; et il en est un grand nombre, telles que la Sensitive commune (Mimosa pudica Linn.), qui se meuvent et se contractent subitement quand 52 CLASSE DES CALOPHYITES. elles reçoivent une commotion quelconque. Des expériences faites par M. Decandolle ont prouvé que la lumière a une action très-marquée sur ces plantes. Si on les tient dans un lieu obscur pendant le jour, et qu’on les expose la nuit à une lumière artificielle très-vive, elles changent les heures de leur veille et de leur sommeil. Voici les espèces les plus remarquables. SENSITIVE SENSIBLE. — [Mimosa sensiiwa Linn. — Trew. Ebr. tab. 95.— Bot. Reg. tab. 25. Feuilles conjuguées-pennces ; pennules à 2 paires de folioles ovales , pointues , inéquilatérales , glabres en dessus , garnies en dessous de poils couchés; foliole intérieure de la paire inférieure beaucoup plus petite. Tige et pétioles armés de petits aigmillons en crochet. Étamines en même nombre que les pétales. Légume moniliforme. Cet arbrisseau croît au Brésil. On le cultive souvent dans les serres. SENSITIVE VIVE. — Mimosa viva Linn. — Sloan. Hist. 2, tab. 182, fig. 7. Feuilles de 4 paires de pennules rapprochées; folioles subor- biculaires, égales. Fleurs tétrandres. Légame à un seul étrangle- ment. — Herbe vivace , inerme. Cette espèce habite les savanes de la Jamaïque. SENSITIVE MODESTE. — Mimosa pudibunda Wild. Tiges ligneuses , glabres, armées d’aiguillons. Feuilles sub- digiti-pennées ; pennules multifoholées ; folioles linéaires. Capitu- les elliptiques. Étamines en même nombre que les pétales. Légume moniliforme. Cette espèce est indigène au Brésil. SENSITIVE COMMUNE. — Mimosa pudica Tinn. Commel. Hort. 1 ,tab,29.— Breyn. Cent. 1.—Andr. Bot. Rep. tab. 544. Feuilles presque digitées-pennées; pennules multifoliolées ; folioles linéaires, inéquilatérales, pointues, glanduleuses à la e 3 = FAMILLE DES MIMOSEES. J9 base. Étamines en même nombre que les pétales. Légumes moni- liformes, comprimés , hispides aux bords. Herbe annuelle ; tiges hautes d’environ > pieds , rameuses , armées d’aiguillons et plus ou moins hérissées , de même que les pétioles et les pédoncules. Stipules lancéolées , nerveuses. Pé- doncules de la longueur du pétiole commun. Fleurs roses. La Sensitive commune , fréquemment cultivée dans nos serres et en plein air dans le midi de la France, couvre les savanes dans plusieurs contrées du Brésil. « Ce Mimosa, dit M. de Mirbel, a été l’objet de beaucoup d’ex- » périences. Une secousse , une égratignure, la chaleur, le froid , » les liqueurs volatiles, les agents chimiques ont une action évi- » dente sur lui. Lorsque l'irritabihté est portée à son comble, » toutes les folioles s'appliquent les unes sur les autres par leurs » faces supérieures , et le pétiole commun s’abaisse sur la tige; » mais souvent l'irritabilité ne se manifeste que dans quelques » parties de la feuille. Si l’on touche légèrement l’une des folio- » les, cette foliole seule s’ébranle et tourne sur son pétiole parti- » culier ; si l’attouchement a été un peu plus fort, l’irritation se » communique à la foliole opposée, et les deux folioles se joi- » gnent sans que les autres éprouvent aucun changement dans » leur situation. Si l'on gratte avec la pointe d’une aiguille une » tache blanchätre qu’on observe à la base des folioles, celles-ci » s’ébranlent tout à coup, et bien plus vivement que si la pointe » de laiguiile eût été portée dans tout autre endroit. Quoique » fanées , les feuilles ont encore des mouvements très-marqués, » parce que les articulations ne s’altèrent pas aussi promptement que le reste du tissu , et qu’elles sont évidemment le siége de Virritabilité. Le temps nécessaire à une feuille pour se réta- » blir varie suivant la vigueur de la plante, l’heure du jour, la saison et les circonstances atmosphériques. L'ordre dans lequel les différentes parties se rétablissent varie pareïllement. Si l’on coupe avec des ciseaux, même sans occasionner de se- » cousse , la moitié d’une foliole de la dernière ou de l’avant- » dernière paire, presque aussitôt la foliole mutilée et celle qui ÿ s ÿ ë ÿ ÿ 54 CLASSE DES CALOPHYTES. » lui est opposée se rapprochent. L’instant d’après, le mouve- » ment a lieu dans les folioles voisines , et continue de se commu- » piquer, paire par paire, Jusqu'à ce que toute la feuille soit re- » pliée. Souvent encore , après douze ou quinze secondes , le pé- » tiolecommun s’abaisse, et les foliles se rapprochent; mais alors » lirritabilité, au lieu de se communiquer du sommet de la » feuille à sa base, se communique de la base au sommet. L’a- » cide mtrique, la vapeur ‘du soufre enflammé, l’ammoniaque, » le feu communiqué par le moyen d’une lentille de verre, l’é- » tincelle électrique , produisent des effets analogues. Une cha- » leur trop forte, la privation de l'air, la submersion dans l’eau , » ralentissent ces mouvements en altérant la vigueur de la plante. » M. Desfontanes a observé que le balancement d’une voiture » fait d’abord fermer les feuilles ; mais quand elles sont , pour » ainsi dire, accoutumées à ce mouvement , elles se rouvrent et » ne se ferment plus. » Genre INGA. — Znga Wild. Calice tubuleux , persistant, à 5 ou, moins souvent, à 2, 35ou À divisions. Corolle tubuleuse ou subinfondibuliforme, à 4 ou 5 divisions égales. Étamines innumérables , saillantes ; filets grèles, monadelphes par la base. Style filiforme. Lé- gume linéaire, comprimé, uniloculaire, bivalve, polysperme. Graines lenticulaires enveloppées d’une pulpe charnue. Arbres ou arbrisseaux souvent épineux. Feuilles une ou plusieurs fois paripennées. Fleurs en épi ou en capitule. Les Znga étaient compris par Linné et M. de Jussieu dans le genre Mirnosa. On en connait aujourd’hui plus de cent espèces, presque toutes indigènes dans l'Amérique équa- toriale, La pulpe contenue dans les légumes de plusieurs espèces est mangeable. La plupart se distinguent par la grande élégance de leur feuillage et de leurs fleurs, dont lés étamines, munies de longs filets divergents, forment de magnifiques aigrettes blanches ou purpurines. FAMILLE DES MIMOSÉES. 59 Voici les espèces les plus curieuses. a) Feuilles simplement pennées ; à 2-4 paires de folioles accrescentes de la base au sommet. Inca Pors sucrin. — 1nga vera Wild. — Mimosa Inga Linn. — Sloane, Jam. Hist. 2, tab. 183, fig. 1. Feuilles quinquéjuguées ; folioles obovales-oblongues , acumi- nées , glandulifères à la base, glabres. Pétiole commun ailé , arti- culé. Épis lâches, pauciflores. Corolle soyeuse. Légume falci- forme, pubescent , sillonné. Grand arbre à bois blanc, très-dur. Folioles atteignant G pouces de long sur 3 de large. Fleurs grandes, blanchätres. Cette espèce est commune dans les Antilles et dans l Amérique méridionale. Les gousses renferment une pulpe blanchätre et su- crée d’un goût assez agréable. Les créoles appellent ces fruits Pois sucrins. ; INGA rAsTuEux. — Jnga fastuosa Wild. — Mimosa fas- tuosa Jacq. Fragm. tab. 10. Feuilles ti- ou quadrijuguées ; fohioles hérissées, ovales-acumi- nées , subsessiles , très-entières ; pétiole commun ailé. Panicules axillaires et terminales, composées d’épis pauciflores. Légume oblong , obtus, comprimé , spiralé. Grand arbrisseau à tiges divisées en rameaux très-ctalés. Toutes les parties herbacées, et même le calice et la corolle couverts de poils ferrugincux. Feuilles semblables à celles d’une Casse. Supules ovales-acuminées. Étamines longues d’envi- ron 4 pouces, de couleur purpurine. Légume long de 6 à 12 pouces. Cette espèce, mdigène dans la province de Caracas , est l’une des plus magnifiques du genre. La pulpe contenue dans les fruits est douce et comestible. Inca, À reuicses DE Hèrre. — Inga fagifolia Wild. — Mimosa fagifolia Lin, — Pluck. Almag. tab. 141, fig. 2. 56 CLASSE DES CALOPHYTES. Feuilles bi- ou trijuguées ; fohioles ovales, glabres , entières ; pétiole commun légèrement ailé. Épis linéaires, un peu moins longs que les feuilles. Légumes oblongs , comprimés. Arbre haut d'environ 30 pieds , à cime ample , assez régu- lière. Fleurs petites blanchätres. Légumes coriaces , d’un blanc jaunûtre. Cette espèce croît aux Antilles et dans la Guyane. Les habi- tants de ces contrées la nomment vulgairement Pois doux , et la pulpe de ses fruits y est un comestible assez recherché. INGA sAvOuREUx. — Inga sapida Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. Feuilles bijuguées ; folioles oblongues , acuminées , cunéiformes à la base, membranacées , très-glabres , luisantes en dessus; pé- uiole commun ailé. Légumes subfalciformes. Gette espèce croit dans l'Amérique méridionale , sur les bords du fleuve de la Madeleine. De même que ceux des espèces pré- cedentes , ses fruits contiennent une pulpe mangeable. INGA BRILLANT. — Inga fulgens Kunth, Mim. tab. 11. Feuilles bi- ou trijuguées ; folioles elliptiques obovales , arron- dies aux deux bouts, ondulées , très-glabres, luisantes ; pétiole commun ailé. Épis elliptiques-oblongs , subpaniculés. Corolle soyeuse. Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Grenade, est remar- quable par de magnifiques fleurs de couleur pourpre. INGA INSIGNE. — Inga insignis Kunth, Mim. tab. 13. Feuilles quinquéjuguées ; folles elliptiques , acuminées , gla- bres et luisantes en dessus, pubérules sur la côte; pétiole com- mun ailé. Épis axillaires , géminés, oblongs. Corolle hérissée de poils soyeux. Légume tétragone , ligneux, cotonneux. Fleurs blanches , grandes. Cette espèce croit au Pérou. INGA pan. — Jnga ornata Kunth, Mim. tab. 14. Feuilles quinquéjuguées ; folioles oblongues , pomtues , arron- FAMILLE DES MIMOSÉES. 57 dies à la base, pubescentes en dessus ; petiole commun ailé ; épis géminés , paniculés , oblongs. Corolle hérissée de poils soyeux. Rameaux et pédoncules hérissés. Corolle rousse. Étamines PRE longues de 3 pouces. Légumes longs de 3 à 4 pieds, sillonnés , pulpeux en dedans. Cet 6 habite la province de Popayan , au Pérou. IxGa ÉLÉGANT. — Inga spectabilis Wild. — Mimosa spec- tabilis Vahl, Act. Soc. Hafn. 2, p. 219, tab. 10. Feuilles bijuguées ; folioles ovales , pointues, inéquilatérales , glabres ; pétiole commun aptère. Épis terminaux. Corolles ve- lues. Arbre à rameaux glabres, un peu anguleux. Folioles supe- rieures longues de 7 pouces. Cette espèce est cultivée dans l'ile de Sainte-Marthe, à cause de la beauté de ses fleurs. b) Feuilles conjuguées pennees. InGA À FLEURS PURPURINES. — Jnga purpurea Willd. — Mimosa purpurea Linn. —Plum. Ie. tab. 10, fig. 1. — Bot. Rep. tab. 172. — Bot. Reg. tab. 120. Pennules de 3 à 7 paires de folioles opposées , oblongues , ob- tuses , inéquilatérales ; pétiole non glanduleux. Capitules pédon- culés , axillaires. Légumes linéaires, obtus, rétrécis à la base, presque rectilignes. — Arbrisseau inerme. Fleurs rouges. Cette espèce , origmaire de l'Amérique équatoriale, est culti- vée conune plante d'ornement dans nos serres. Inès 4 reuiuLes DE FoucÈène. — Inga adiunthifolia Kunth, Mim. tab, 21. Pennules de : 1 à 13 paires de folioles linéaires-oblongues, obli- ques, cunéiformes à la base, glabres. Capitules axillaires, pé- donculés , solitaires où géminés. Rameaux inermes. Feuilles inférieures à plusieurs paires de pennules. Fleurs grandes , blanches. Cette espèce croit sur les bords ombragés des fleuves de la Guyane. JO CLASSE DES CALOPHYTES. INGA À LÉGUMES LIGNEUX. — Jnga xylocarpa Dec. Prod. — Slimosa xylocarpa Roxb. Corom. 1, tab. 100. Inerme. Pennules de 3 ou 4 paires de folioles ovales-elliptiques, pointues ; articulations des pétioles primaires et secondaires glan- dulifères. Capitules subgéminés, pédonculés, globuleux. Lé- oume ligneux , falciforme , sec en dedans. Corolle glabre, quin- quédentce. ‘ Cette espèce habite les montagnes des Circares. C’est l’un des plus grands arbres de la famille qui croissent dans Inde. Son bois, d’une dureté peu commune , est fort recherché pour les constructions , et l’on en fait même des socs de charrue. Le cœur de ce bois est couleur chocolat. IxGA À Frurrs poux. — {nga dulcis Wild. — Mimosa dul- cis Roxb. Corom. 1 , tab. 09. Stipules spinescentes, petites, dressées. Feuilles bigéminées ; folioles oblongues , très-inéquilatérales , obtuses , subrétuses , mu- cronces ; une glandule entre chaque paire de folioles et dans la bifurcation du pétiole. Pétiole hérissé, plus court que les folioles. Capitules globuleux , disposés en grappes terminales. Légumes roulés en crosse ; valves minces. Arbre à tronc tortueux. Folioles de grandeur médiocre. Capi- tules jaunes. Pulpe des fruits d’un beau rose, Cette espèce croît dans les îles Philippines. On la cultive à Manille et sur la côte de Coromandel. La pulpe de ses légumes passe pour un aliment sain et agréable. INGA GRIFFE DE CHAT. — Inga unguis cati Wild. — Mi- mosa unguis cati Linn.— Jacq. Hort. Schœnbr. 2, tab. 34. — Descourt. FI. des Antilles 1 , tab. 11. — Plum. tab. 4. Stipales spinescentes , sr Feuilles bigéminées; fo- lioles elliptiques-arrondies, très- -inéquilatérales, échancrées, mem- branacées , glabres ; une Le andule dans la bifurcation du pétiole et entre Fe paire de folioles. Capitules g globuleux , disposés en grappes terminales. Légume courbé en crosse. Cette espèce croit aux îles Garaïbes et dans l'Amérique méri- diouale. FAMILLE DES MIMOSÉES. 59 Inca rénine. — Inga fœtida Wild.— Nimosa fœtida Jacq. Schænbr. tab. 390. Épines nulles. Feuilles bi- ou quadrigéminées. Folioles subses- siles, rhomboïdales-oblongues, obtuses , glauques en dessous. Épis gémincs ou ternés, cylindriques , denses, pédonculés , laté- raux. Fleurs décandres. Cette espèce croît aux Antilles. Elle forme un petit arbre très- rameux , à tronc d’une dizaine de pieds de haut. Ses feuilles et ses racines exhalent, lorsqu'on les räpe, une odeur alliacce infecte qui se répand au loin. c) Feuilles bipennées. INGA À FRUITS RONDS. — Inga cyclocarpa Willd.— Mimosa cyclocarpa Jacq. Fragm. tab. 34, fig. 1. Feuilles de 4 à 9 paires de pennules , composées chacune de 20 à 30 paires de folioles acuminées , tronquées à la base, les extérieures plus grandes. Épis globuleux , pédonculés , axillaires. Légumes planes, tordus en cercle, sinués au bord extérieur. Grand arbre à rameaux étalés , inermes. Fleurs blanches. Cette espèce croit dans l'Amérique méridionale. Ses graines sont enveloppées d’une pulpe grasse et visqueuse ; qu’on emploie dans le pays en guise de savon. Inca savonnier. — Inga saponaria Willd. — Rumph. Amb. 4, tab. 66. — Mimosa saponaria Lour. FI. Coch. Inerme. Feuilles de 2 paires distantes de pennules , composées chacune de 2 paires de folioles ovales, un peu pointues ; pé- tiole commun allongé , muni à la base d une grosse glande. Capi- tules axillaires et terminaux , disposés en corymbe paniculé. Cette espèce habite les forêts des Moluques et la Gochinchine. Elle est employée au même usage que la précédente. Inca À FEUILLES DE Menrensia. — Inga mertensioides. Nees et Mart. Act. Soc. Nat. Cur. vol. 12, p. 35, tab. 5. Feuilles de 3 à 7 paires de pennules multifbholées: folioles sessiles , imbriquées , subdolabriformes , obtuses, très-inéquilaté- rales; rachis poilu. Capitules terminaux 8-10-flores, longuement 60 CLASSE DES CALOPHYTES. pédonculés ; rapprochés en corymbe. Calice urcéolé, quadri- denté. Corolle tubuleuse, quadrifide, 2 fois plus longue que le calice. Arbrisseau diffus, haut de 3 à 4 pieds. Rameaux cylindri- ques, feuillés, poilus. Folioles inférieures minimes ; folioles supé- rieures longues de 3 à 4 lignes. Fleurs longues d’un pouce, y compris les étanuines. Calice et corolle blancs ; filets d’un pourpre écarlate, Légume linéaire-oblong , long d’un pouce et demi. Cette plante a été trouvée, par le prince de Neuwied , au Bré- sil, dans les campos élevés dela province de Bahia. Ses pennules ressemblent à des frondes de Doradille. Genre PARKIA. — Parkia R. Br. Calice cylindracé, à 5 segments inégaux, imbriqués en préfloraison. Corolle à 5 pétales égaux, connivents. Étami- nes 410, subhypogynes, monadelphes à la base. Légume po- lysperme , coriace, indéhiscent, rempli de pulpe farineuse. Graines comprimées ; hile linéaire, allongé. Arbres inermes. Feuilles bipennées ; pennules nombreu- ses, multifoliolées; stipules petites. Fleurs en épis subclavi- formes, étranglés au milieu , longuement pédonculés. Ce genre, dédié par M. R. Brown à la mémoire du célè- bre Mungo Park, ne contient que l’espèce dont nous allons parler. Parkia D'AFRIQUE. — Parkia africana KR. Br. Obs. on plants collected by Oudney, etc. — Rich. Guill. et Perrott. FI. Senegamb. 1, p. 237. — Inga biglobosa Pal. Beauv. FI. Owar. 2, tab. 00. Arbre rameux, haut de 40 à 50 pieds; rameaux forts , étalés; écorce cicatrisée , de couleur cendrée. Feuilles de 15 à 20 paires de pinnules multifoliolces ; folioles très-petites , linéaires, obtu- ses, à base inégale, pubescentes en dessous; pétiole commun glanduleux à la base et au sommet. Pédoncules axillaires et ter- minaux, pendants, aticignant jusqu'a 3 pieds de long. Épis très- gros, cylindriques inférieurement , terminés par un renflement FAMILLE DES MIMOSÉES. 6! globuleux. Fleurs purpurines. Légume pédicellé , linéaire, sub- falciforme , légèrement comprimé , long de 13 à 15 pouces , sur 6 lignes de large. Cotylédons épais, farmeux. Cet arbre curieux fut d’abord signalé par Palisot de Beauvois comme habitant le royaume d’Oware; depuis, MM. Leprieur et Perrottet l’ont observé sur les bords de la Gambie, et M. Caillic l’a trouvé dans tout l’intérieur de l’Afrique, depuis Sierra-Leone jusqu’à Jenné. Le major Clapperton l’a également rencontré dans la Nigritie centrale. Les nègres le nomment Véëété ou Védé et Met-netty. « Le Parkia, dit M. Perrotiet , est l’une des plantes les plus » agréables à l'œil. Ses fleurs forment des boules d’un rouge » éclatant , rétrécies à la base et semblables aux pompons mnili- » taires. La partie cylindracée de ce pompon ne se compose que » de fleurs mâles par avortement. Les fruits renferment une pulpe » jaunâtre , sucrée, entourant les graines. Celles-ci sont ovales, et » contiennent des cotylédons farineux , comme les graines de nos » Légumineuses comestibles. La pulpe est recherchée par les ne- » gres mandingues , qui en préparent une boisson rafraichissante » fort agréable. » M. Caillié nous apprend que les nègres prennent, sous forme d’infusion et en guise de café, les graines torréfices de cette plante. Suivant Clapperton, on concasse les graines après les avoir fait torréfier, et on les met fermenter dans l’eau ; dès que la putréfaction commence , on les lave très-soigneusement , et on en forme des gâteaux qui fournissent un assaisonnement pour toutes sortes de mets. Genre ADÉNANTHÈRE. — Aderanthera Linn. Fleurs hermaphrodites. Calice hémisphérique , quinqué- denté. Pétales lancéolés, libres. Étamines 10; anthères glan- dulifères au sommet. Légume comprimé, linéaire, mem- braneux, bosselé, transversalement multiloculaire. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles bipennées. Fleurs en grap- pes allongées. 62 CLASSE DES CALOPHYTES. Les Adénanthères sont indigènes dans la zone équatoriale. On en connaît quatre espèces, dont la suivante mérite une mention plus détaillée. ADÉNANTHÈRE A GRAINES ROUGES. — Ædenanthera pavo- nina Linn. — Rumph. Amb. 3, tab. 109. Feuilles de 2 ou 3 paires de pennules multijuguées; folioles glabres, elliptiques où ovales-oblongues, obtuses, inéquilaté- rales. Légumes falciformes. Grand arbre. Grappes plus courtes que les feuilles. Fleurs jaunûtres. Cette Adénanthère est indigène dans lfnde, où on la plante fréquemment autour des maisons. Ses graines, d’un beau rouge de corail, sont employées par les naturels à faire des colliers. Genre PROSOPIS. — Prosopis Linn. Fleurs polygames. Calice cupuliforme, quinquédenté. Corolie à 5 pétales libres. Étamines 10; filets libres ou légè- rement monadelphes par la base. Style arqué. Légume li- néaire, comprimé, partagé par des cloisons transverses, pulpeux en dedans, toruleux ou bosselé. Arbres ou arbrisseaux , inermes ou armés d’aiguillons. Feuilles bipennées, à 1-4 paires de pennules multijuguées ; folioles petites. Fleurs petites, glabres, verdâtres ou jaunä- tres, disposées en épis axillaires. Les quinze espèces de Prosopis décrites par les LEE croissent dans l Amérique méridionale, à l’exception d’une seule, indigène dans l'Inde. La plupart produisent des fruits comestibles. Voici les espèces les plus notables. Secriox 1°. ADENOPIS Dec. Prodr, Anthères surmontées d’une glandule caduque. Prosopis À Epis. — Prosopis spicigera Linn. — Roxb. Co- rom. 1, tab. 63. — Burm. Ind. tab. 25, fig. 3. Féuilles : à 1 ou 2 paires de pennules 7-10-juguées ; folioles sessiles , oblongues-lancéolées, pointues, obliques. Stipules o “) FAMILLE DES MIMOSÉES. 6 nulles. Épis axillaires et terminaux , géminés, grêles, plus lenss que les feuilles, presque dressés. Légume grêle , rétréci aux deux bouts , subcylindracé, bosselé. Grand arbre à rameaux armés d’aiguillons. Légume long de 6 à 12 pouces, sur un pouce de diamètre. Ce Prosopis est commun sur la côte de Coromandel. La pulpe farineuse qui remplit son légume est d’une saveur sucrée, et sert d’aliment aux naturels du pays. Secriox u. ALGAROBIA Dec. Prodr. Anthères non glandulifères. Prosoris ÉPINEUx ,— Prosopis horrida Kunth, Mim. tab. 33. Aiguillons axillaires, géminés, très-longs. Feuilles à 2 ou 3 paires de pennules 10-12-juguées; folioles sessiles , oblongues, obtuses , subéquilatérales , pubescentes ; pétiole commun bi- ou triglandulifére. Épis cylindracés, courts. Fleurs blanchätres, denses. Légume comprimé, rétréci aux deux bouts , bosselé, in- déhiscent , glabre. Cette espèce est un arbre commun sur le versant oriental des Andes de la Colombie et du Pérou, On emploie ses gousses à en- graisser le bétail, qui en est tres-friand. Les Espagnols l’appel- lent Ælgarobo , nom par lequel ils désignent aussi notre Carou- bier. Prosopis À FRUITS DOUX. — Prosopis dulcis Kunth , Mim. tab. 34. — Acacia lævigata Wild. Aiïguillons nuls ou caducs. Feuilles à 1 ou 2 paires de pennules multijuguées ; folioles subsessiles, linéaires-oblongues , obtuses, ciliées au sommet ; pctiole commun uni- ou biglandulifère. Épis courts, cylindracés, pendants. Légume stipité, acuminé, com- primé, toruleux , ondulé aux bords. Grand arbre indigène dans la Nouvelle-Espagne , où il porte le nom vulgaire de Mesquité. La pulpe de ses fruits est très-su- crée, et recherchée comme aliment. Genre ACACIA. — Acacia Neck. Willd. Fleurs polygames. Calice quadri- ou quinquédenté. G:- > L 64 CLASSE DES CALOPHYTES. rolle de 4 ou 5 pétales libres ou plus ou moins cohérents. Étamines en nombre défini ou indéfini (de 40 à 100). Lé- gume le plus souvent inarticulé, uniloculaire , bivalve. Arbres ou arbrisseaux inermes ou armés d’épines stipu- laires ou éparses. Feuilles pétioléennes ou fort diversement composées. Fleurs en épi ou en capitule , jaunes ou blanches, rarement rouges. Filets des étamines libres, ou monadel- phes , ou polyadelphes. Ce genre est d’un grand intérêt sous plusieurs rapports. Les arts et la médecine en tirent des gommes d’un fréquent emploi , telles que les Gommes du Sénégal et d'Arabie, ou des substances extractives, telles que le Cachou et le Suc d’Acacia. Une foule d’espèces, originaires de la Nouvelle- Hollande , et remarquables par l’abondance de leurs fleurs, décorent nos serres tempérées à la fin de l'hiver; et plu- sieurs d’entre elles sont déjà naturalisées sur le sol du midi de la France. L’ Acacia Julibrissin, que ses brillants panaches de fleurs ont fait nommer Arbre de soie, est même assez rus- tique pour résister en plein air au climat de la France sep- tentrionale. Le bois de certains Zcacia de l'Inde est si dur, que souvent il tient lieu de fer aux habitants. Une autre propriété assez générale de ce bois, est de répandre une forte odeur d’ail à l’état frais; les fleurs des Zcacia, au con- traire , exhalent le plus souvent un parfum très-suave. La culture des Acacia d’orangerie est très-facile. Ils ai- ment un composé de terre franche, de terreau de bruyère et de sable fin. Beaucoup d’espèces donnent des graines fé- condes, même en serre. Selon Sweet, la plupart des espèces reprennent de boutures du jeune bois enfoncées dans du sable et recouvertes d’un bocal. Les espèces qui ne s’enraci- nent pas facilement par ce procédé, peuvent être multipliées d’éclats de racines, dans une terre de même nature que celle où croît la plante-mère, et traitées du reste comme des boutures ordinaires. Sur près de 300 espèces d’ Acacia, environ 100 appartien- nent à la Nouvelle-Hollande, 115 à l'Amérique équatoriale, FAMILLE DES MIMOSÉES. 65 50 à l'Asie équatoriale , 42 à l'Afrique équatoriale, 10 à l'Afrique australe, 8 à l'Égypte et à la Barbarie. Quelques espèces ont été observées en Syrie, en Palestine et en Perse ; mais aucune n’est indigène en Europe. Nous allons faire mention des espèces qui offrent le plus d'intérêt. Secriox 1°. PHYLLODINEES. — Phyllodineæ Dec. Prodr. Pétioles des feuilles adultes aphylles, dilatés en forme de feuille. Cette section comprend la plupart des espèces de la Nouvelle- Hollande. Nous nous contenterons de mentionner celles que l’on cultive généralement dans les collections. a) Fleurs en capitules globuleux , solitaires. Acacia AILE. — Acacia alata R. Br. — Bot. Reg. tab. 306. — Coll. Hort. Rip. 1, tab. 17. — Reichenb. Ic. Exot. tab. 88. Rameaux ailés. Stipules spinescentes, persistantes. Pétioles décurrents, unimervés , unidentés d’un côté, épineux au sommet, Pédoncules solitaires où géminés. Cette espèce croît sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hol- lande. ACACIA A FEUILLES DOLABRIFORMES. — Æcacia decipiens R. Br. — Bot. Mag. tab. 1745. — Acacia dolabriformis Golla, Hort. Rip. (non Wendl.) Stipules spinescentes , caduques. Pétioles triangulaires ou tra- pézoïdes , à côte prolongée en épine. Pédoncules solitaires, de la longueur du pétiole. Cette espèce croit sur les deux côtes de la Nouvelle-Hollande. AcacrA ÉPINEUX. — Acacia armata R. Br. — Bonpl. Nav. tab. 55. — Bot. Mag. tab. 1053. Rameaux pointus. Stipules spinescentes , persistantes. Pétioles ovales-lancéolés, mucronés , inéquilatéraux. Pédoncules solitai- res , de la longueur du pétiole. Légumes veloutés. BOTANIQUE. PHAN. TOM. 1. 5 66 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce habite la côte méridionale de la Nouvelle-Hol- lande. C’est lune des plus belles de ce groupe , et on la cultive dans la plupart des collections , de même que la suivante. ACACIA ONDULÉ. — Acacia paradoxa Dec. — Acacia un- dulata Wild. Enum. — Wendl. Diss. tab. 3. — Bot. Reg. tab. 843. Stipules spinescentes , persistantes. Pétioles inéquilatéraux , lancéolés-oblongs, très-entiers ; ondulés , aninervés, Ramules vis- queux, glabres. Capitules solitaires. Cette espèce croît sur la côte orientale de la Nouvelle-Hol- lande. Acacra GENÉVRIER. — Acacia juniperina Wild. — Vent. Malm. tab. 64. — Mimosa ulicifolia W end]. Coll. 2, tab. G. Stipules subulées, piquantes , persistantes. Pétioles linéaires- subulés, mucronés , piquants. Ramules cylindriques ; hérissés de poils courts. Cette espèce croît sur la côte orientale de la Nouvelle-Hol- lande. Elle est remarquable par ses pétioles semblables aux feuilles du Genévrier. Acacia DIFFUS. — Acacia diffusa Bot. Reg. tab. 634. — Acacia prostrata Yodd. Bot. Cab. tab. 631. Rameaux diffus, glabres. Pétioles courts, linéaires, uniner- vés , acuminés obliquement. Pédoncules subgéminés, de la lon- gueur des pétioles. Stipules très-petites , caduques. Cette espèce croit dans les montagnes de la Nouvelle-Galles du Sud. Elle forme un joli petit arbrisseau qui se couvre de fleurs dès les premiers jours du printemps. AcaCIA sILLONNÉ, — Acacia sulcata R. Br. — Bot. Reg. tab. 928. — Wendl. Diss. tab. 10. Stipules très-petites , concaves, caduques. Pétioles linéaires- cylindracés, mucronés, sillonnés. Ramules presque cylindriques, glabres. Capitules subgéminés. Légumes flexueux. Cette espèce habite la côte occidentale de la Nouvelle-Hol- lande. nñ FAMILLE DES MIMOSÉES, 67 ACAGIA A FEUILLES DE SAULE, — Acacia saligna Wend!. — Labill. Nov.-Holl. tab. 235. Stipules nulles. Pétioles linéaires, rétrécis aux deux bouts, très-entiers , sans nervures apparentes. Rameaux anguleux , gla- bres. Gapitules solitaires , courtement pédonculés. Légumes mo- niliformes. ; Cette espèce croît au port Jackson et à la terre de Diémen. AGACIA ROIDE. — Acacia stricta Willd. — Andr. Bot. Rep. tab. 53. — Bot. Mag. tab. 1121. — Mimosa suaveolens Desf. Stipules nulles. Pétioles linéaires , rétrécis à la base, arrondis el mucronés au sommet, uninervés. Capitules géminés. Pédon- cules plus courts que le pétiole. Ceite espèce, originaire de la côte orientale de la Nouvelle- Hollande, est fort commune dans les collections. AGACIA À FEUILLES DE Doponxa. — Acacia dodonæifolia Willd. — Acacia viscosa Weudl. Diss. tab. 7. Stipules nulles. Péctioles linéaires-lancéolés, subfalciformes, rétrécis vers la base , bordés de dentelures distantes , glanduleu- ses. Capitules géminés, courtement pédonculés. — Toutes les parties herbacées de la plante sont visqueuses, et paraissent comme enduites d’un vernis. Cette espèce est l’une des plus belles du groupe ; aussi la cul- tive-t-on de préférence. Elle est indigène sur la côte orientale de la Nouvelle-Hollande. Acacra PrèLE. — Acacia calamifolia Sweet, in Bot. Reg. tab. 839. — Bot. Cab. tab. 909. Ramules grèles, anguleux; stipules nulles où fort petites. Péioles filiformes-tétragones , recourbés au sommet, très-longs , pendants. Pédoncules courts , solitaires , dressés, Légume arqué, articulé , un peu plus long que les feuilles, ; Cette espèce, origmaire de l’intérieur de la Nouvelle-Hol- lande, est très-caractérisée par ses pétioles filiformes, sembla- bles aux ramules d’une Prèle ou d'un Casuarina. * 68 CLASSE DES CALOPTYTES. b) Capitules disposés en grappe. Stipules nulles ou non spinescentes. ACACIA FALCIFORME. — Acacia falcata Wendl. Diss. n° 11, tab. 14. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1115. — Acacia obliqua Desv. Journ. — Mimosa falcata Pers. Pétioles inéquilatéraux, oblongs, falciformes, rétrécis à la base, mucronés , penninervés, de la longueur des grappes. Ca- pitules nombreux , rapprochés. Espèce très -élégante, originaire de la Nouvelle- Hollande orientale. ACACIA PENNINERVÉ. — Acacia penninervis Dec. Prodr. — Bot. Mag. tab. 2554. — Acacia impressa Bot. Reg. tab. 1115. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1310. Petioles oblongs, falciformes , fortement rétrécis à la base, ob- tus, penninervés, uniglanduleux à l’un des bords. Légumes sti- pités, planes, glauques. Cette espèce est originaire de la Nouvelle-Galles australe. ACACIA A BOIS NOIR. — Acacia melanoxrylon R. Br. — Bot. Mag. tab. 1659. — Wendl. Diss, t. 6. — Acacia latifolia Desf. Pétioles inéquilatéraux , oblongs-lancéolés , obtus, mucronés , 3- ou 5-nervés, trois fois plus longs que les grappes. Capitules distants , quelquefois solitaires. Légumes linéaires, arqués , de la longueur des feuilles. Cet arbre croit dans le midi de la Nouvelle-Hollande et à la terre de Diémen. Il est commun dans les collections , et résiste parfaitement en plein air dans le midi de la France. ACACIA HÉTÉROPHYLLE. — Acacia heterophylla Willd. — Mimosa heterophylla Lamk. Pétioles linéaires, rétrécis aux deux bouts, subfalciformes , multinervés , souvent munis au sommet de 2 pennules. Capitules distants. Cet arbre croit à l'ile de France, Selen la nature du terrain FAMILLE DES MIiMOSÉES. 69 dans lequel 11 végète , ses pétioles sont tantôt aphylles, et tantôt plus où moins garnis de folioles. AGACIA AGRÉABLE. — Acacia amæna W end. Diss. tab. 8. Pétioles oblongs, fortement rétrécis à la base, uninervés, 1-3-glandulifères au bord antérieur. Capitules rapprochés. Fleurs quinquéfides. Acacia Myrre. — Acacia myrtifolia Wild. — Sweet FI. Austral. tab, 49. — Smith. Nov.-Hol. tab. 15. — Bot. Mag. tab. 302. Pétioles oblongs-lancéolés, fortement rétrécis à la base , umi- nervés, uniglanduleux au bord antérieur. Capitules pauciflores. Fleurs quadrifides. Ovaire glabre. Cette espèce est indigène dans la Nouvelle-Hollande orientale. AcacraA DRAPE. — Acacia vestita Bot. Reg. tab. 698. Pétioles semi-elliptiques-lancéolés, mucronés, uninervés , cou- verts de poils couris, de même que les ramules. Grappes là- ches, plus longues que les pétioles. Cette espèce croit dans l’intérieur de la Nouvelle-Hollande. ACaACIA MARGINÉ. — Acacia marginata Wendl. Diss. tab. 5. Pétioles lancéolés , allongés, uninervés, uniglanduleux au bord antérieur. Capitules pauciflores, Fleurs quadrifides. Ovaire co- tonneux. Cette espèce, fort semblable à Acacia Myrte , est originaire de Ja côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. AcacrA oporanT. — Acacia suaveolens Willd. — Mimosa suaveolens Smith. — Labill. Nov.-Holl. tab. 236. — Lodd. Bot. Cab. tab. 530. Pétioles linéaires, un peu rétrécis à la base, pointus, mucro- nés, uninervés , très-entiers. Capitules multiflores. Calices quin- quépartis. Ovaires glabres. Légumes longs, glauques. Ceite belle espèce est indigène dans la Nouvelle - Hollande orientale. AcACIA À PÉrIOLES Érnorrs, — Acacia angustifolia W end]. 70 CLASSE DES CALOPHYTES, Diss. — Lodd. Bot. Cab. tab. 566. — Mimosa angustifolia Jacq. Schœnbr. 3, tab. 391. Pétioles linéaires, légerement rétrécis à la base, pointus, mu- cronés, uninervés , tres-entiers, Capitules multiflores. Calice qua- dridenté. Ovaire cotonneux. Cette espèce croît au port Jackson. AcacrA A FEUILLES DE Lin. — Acacia linifolia Wild. — Mimosa linifolia Vent. Hort. Gels. tab. 2.— Nimosa linearis Wendi. Hort. Herrenh. tab. 18. — Bot. Mag. tab. 2168, — Bonpl. Nav. tab. 10. Pétioles linéaires (très-étroits), mucronés, uninervés , très- entiers. Capitwles multiflores. Grappes de la longueur des pé- tioles. Calice quinquédenté. Ovaire glabre. Cet arbre, commun dans nos collections , est originaire de la Nouvelle-Hollande. AcacrA sUBULÉ. — Acacia Subulata Bonpl. Nav. tab. 45. Pétioles linéaires, subules vers le sommet, mucronés, de moitié plus longs que les grappes. Capitules muluflores. Calice quinquéfide. Ovaire cotonneux. Cette espèce croit dans la Nouvelle-Hollande, c) Fleurs disposées en épis cylindriques. Stipules nulles ou très-pelites et non Spinescentes. Acacra OxycÈpre. — Acacia Oxycedrus Dec. Prodr. — Sweet, Flor. Austral. tab. 6. Pétioles épars ou subverticillés, lanccolés-linéaires, acumi- nés, piquants, trinervés, glabres, à bords nerviformes. Épis axiilaires, solitaires, grèles. Fleurs quadrifides. Raraules et axe des épis veloutés. Cette espèce, tres-distincte, habite la Nouvelle-Hollande, et son introduction en Europe est toute récente. ACACIA VERTICILLÉ. — Acacia veriicillata Willd. — Bot. Mag. tab. 110. — Vent. Malm. tab. 63. — Wendl. Coll. 1, tab, 30, FAMILLE DES MiMOSÉES. 71 Ramules velus, pendants. Pétioles verticillés , Hinéaires-subu- lés, piquants, plus courts que les pédoneules. Épis solitaires , axillaives , oblongs. Fleurs quinquéfides. Gvaires et jeunes fruits pubescents. | Cet arbre habite la Nouvelle-Hollande australe et la terre de Diémen. Elle estrustique et s’accommode très-bien du climat de la France méridionale. De même que l’ Acacia juniperina , celui-ci ressemble à un Genévrier, et se couvre d’une multitude de fleurs d’un jaune d’or, dès les premiers jours du printemps. Acacra LINÉAIRE. — Acacia linearis Bot. Mag. tab. 2156. — Acacia longissima Wendl. Diss. tab. 11, var. — Acacia linearis Lodd. Bot. Cab. tab. 595, var. Pétioles linéaires (très-étroits), tres-longs , uninervés , très- entiers. Épisaxillaires, fasciculés, souvent rameux. Calice quadri- denté. Pétales libres. Légumes linéaires; rétrécis aux deux bouts. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est cultivée dans toutes les collections. AGACIA MUCGRONÉ. — Acacia, mucronata Willd. Enum. — Wendl.. Diss. tab. 12, — Bot. Mag. tab. 2745. Pétioles linéaires-spathulés, arrondis au soxamet, mucronés , 1- où 3-nervés , très-enticrs. Épis axillaires, simples, ordinaire- ment solitaires. Calice quadridente. Pétales cohérents par la base. Ovaire cotonneux. Cet arbre habite la Nouvelle-Hollande. AcacrA FLEURI.— Acacia floriburda Wild. — Vent. Malm. tab. 13. Péuoles linéaires-lanccolés, rétrécis aux deux bouts, 3-ou 5- nervés. Épis solitaires ou géminés , grêles, plus courts que des feuilles. Calice quadridenté. Pétales cohérents par la base, réfle- chis au sommet. Ovaire soyeux. Cet arbre, originaire de la Nouvelle-Hollande orientale, est particulièrement recherché par les amateurs , à cause de son port élégant et de l’abondance de ses fleurs. ACACIA A LONGS PHYLLODES, — Acacia longifolia Wild. — 72 CLASSE DES CALOPHYTES. Andr. Bot. Rep. tab. 107. — Vent. Malm. tab. 62. — Bot. Mag. tab. 1817 et tab. 2166, varr. Pétioles lancéolés, très-entiers, à 2 ou 3 nervures plus sail- lantes et à beaucoup de nervures fines. Épis axillaires geémi- nés , subsessiles, plus courts que les pétioles. Calice quadridenté. Pétales cohérents par la base. Cette espèce ne le cède guère en beauté à la précédente ; aussi est-elle une des plus répandues dans nos collections. Elle croît également sur les côtes orientales de la Nouvelle-Hollande, ACACIA A PHYLLODES TRES-LONGS. — Acacia longissima Link, Enum. — Bot. Reg. tab. 680. Pétioles linéaires (étroits) trèes-allongés, rétrécis aux deux bouts , subfalciformes , uninervés. Épis solitaires ou géminés, là- ches. Calice quadridenté. Arbrisseau glabre, d'environ 10 pieds de haut, à rameaux dressés, peu feuilles. Fleurs blanchâtres. ACACIA GLAUQUE.— Acacia glaucescens Wild. Hort. Berol. tab. ror. Pétioles oblongs , subfalciformes, tres-entiers, multinerves (2 ou 3 des nervures plus saillantes que les autres ). Épis axillaires, solitaires, pédonculés. Calice quinquédenté. Pétales cohérents par la base , étalés au sommet. AcacrA Sopnora. — Acacia Sophoræ R. Br. — Mimosa Sophoræ Labill. Nov.-Holl. tab. 237. Pétiolesobovales-oblongs ou lancéolés, tres-entiers, multimerves : les jeunes et les ramules veloutés. Épis axillaires , subgémines. Calice quadrifide. Pétales libres. Légume toruleux. Cet arbre , assez commun dans les collections, est originaire de la terre de Diémen et du midi de la Nouvelle-Hollande. Secriox IL. CONJUGUEES-PENNEES. — Conjugato-pinnatæ Dec. Frodr. Feuilles conjuguées-pennees. ACACIA A FEUILLES DE CORONILLE. — Acacia coronillæfolia Desf. Cat. fort, Par, — Mimosa coronillæfolia Pers. ef = FAMILLE DES MIMOSÉES. 19 Épines stipulaires, dressées. Pennules à 5-9 paires de folioles linéaires , obtuses , glauques, glabres ; pétiole commun presque nul ; une glandule sessile entre les deux pennules. Capitules ova- les , pédonculés. Fleurs jaunes. Cette espèce, originaire de Mogador, est cultivée comme plante d’agrément de serre tempérée. AGACIA À LÉGUMES SPIRALES. — Æcacia strumbulifera Willd. — Mimosa strumbulifera Lamk. Dict. Épines stipulaires (quelquefois nulles). Pennules à 4-6 paires de folioles alternes ou opposées, linéaires, obtuses. Une glan- dulc entre la paire de pennules. Légume contourné en spirale. Cette espèce habite l'Amérique méridionale. Elle est remar- quable par son légume d’un jaune d’or, décrivant plusieurs tours de spirale sur lui-même , comme la coquille nommée Strumbus. AGAGIA MIGNON. — Acacia pulchella R. Br. — Lodd. Bot. Cab. tab. 2192. Rameaux flexueux. Pennules à 5-7 paires de folioles eblongues- ohovales, obtuses; pétiole commun court ; une glandule pedi- cellée entre la paire de pennules. Épines supulaires, droites, grêles. Capitules solitaires. Petit arbrisseau très-rameux. Folioles très-petites. Capitules globuleux , d’un jaune vif. Cette espèce croit à la Nouvelle-Hollande. L’élégance de son feuillage et la longue durée de sa floraison la font rechercher comme plante d'ornement d’orangerie. SEcTion III. SPICIFLORES. — Spicifloræ Dec. Prodr. Feuilles bipennées-multijuguées. Fleurs en épi. ACGACIA À ÉPIS GÉMINÉS. — Acacia lophantha Willd. — Lodd. Bot. Cab. tab. 516. — Mimosa distachya Vent. Hort. Gels. tab. 20. — Aimosa elegans Andr. Bot. Rep. tab. 563. Feuilles à 8-10 paires de pennules multijuguées ; folioles li- néaires, obtuses. Calices et pétioles veloutés. Épis axillaires , géminés , ovales-oblongs. 14 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbrisseau inerme , haut de 10 à r2 pieds. Feuillage tres-ele- gant. Fleurs jaunes. Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Hollande, n’est pas rare dans les collections de serre tempérée. Acacia Sunpra. — Acacia Sundra Dec. Prodr. — Mimosa Sundra Roxb. Corom. tab. 225. — Acacia Chundra Willd. Épines stipulaires, courtes, crochues, décurrentes. Feuilles à environ 20 paires de pennules 20-juguées ; folioles glabres, glauques, linéaires-oblongues ; pétiole commun glandulifère à Vinsertion de la dernière paire de pennules. Épis solitaires , axil- laires, pédonculés, cylindriques, plus courts que les feuilles. Etamines 20 à 95. Petit arbre. Fleurs imbriquées, très-petites, jaunes. Légume li- néaire-oblong, rétréci aux deux bouts, comprimé, 2-ou 3-sperme. Cet Acacia croit dans les montagnes de la côte de Coromandel. ILest remarquable par l’extrème dureté de son bois, que les Hindous emploient en guise de fer à la fabrication de leurs instru- ments aratoires. Acacia Cacuou. — Acacia Catechu Willd:=Mimosa Cate- chu Roxb. Gorom. tab. 195. — Turpin. FI. Médic. tab. 84. Aiguiflons stipulaires , comprimés , recourbés. Feuilles à envi- ron 10 paires de penrules multijuguées ; folioles linéaires ; poin- tues, pubescentes ; pétiole commun glandulifère à la base, Pédon- culessolitaires, où géminés, où ternés, axillaires. Épis cylindracés. Légumes planes, lancéolés , 3-6-spermes. Arbre à tronc tortueux, haut de 4 à 5 pieds; écorce intérieure rougeâtre, d’une astringence extraordinaire, et un peu amère. Feuilles longues de 6 à 712 pouces. Fleurs jaunes. Cet Acacia est commun au Malabar et dans d’autres contrées de Pinde. L’extrait qu'on ohtientde son écorce intérieure et desses jeuves fruits est le Cachou du commerce, nommé quelquefois aussi, fort improprement, Terre du Japon. Gette substance est un ancdicament astringent et tonique d’une grande énergie : eïle contient souvent au delà de la moitié de son poids de tannin. FAMILLE DES MIMOSÉES. 75 Les médecins européens prescrivent le Cachou dans plasieurs ma- ladies chroniques des organes digestifs. Les Bengalais et les Japo- nais se servent de l'écorce du Cachoutier pour le tannage; ils la mâchent , ainsi que les feuilles , pour raffermir les gencives ; 1ls en emploient le suc dans la teinture ; et en imprègnent les solives et les poutres de leurs habitations, pour les garantir de la piqüre des vers. Dans leur thérapeutique, le Gachou est un des remèdes les plus ushés. 1 paraît certain, du reste, qu’on extrait du Ca- chou de plusieurs autres Aimosa de l'Inde. ACGACIA A ÉCORGE BLANCHE, — Acacia albida Delile, FI. Ægypt. tab. 52, fig. 3. — Acacia Senegal Wild. — Dec. Prodr. (non Lamk. Enéyel. ex Guill. et Perrott. in FI. Senegamb.) Tronc arborescent , aiguillonné, blanchâtre. Aiguillons stipu- laires droits; feuilles à 3-7 paires de pennules 9-12-juguées; folio- les oblongues-iinéaires , obtuses, submucronulées ; glauques; une glandule sessile entre chaque paire de pennules. Épis cylindri- ques, plus longs que les feuilles. Arbre fort ramieux, haut de 30 à 40 pieds. Tronc d’un pied de diamètre, recouvert d’une écorce blanche et luisante. Rameaux garnis de longs aiguillons blancs. Fleurs d’un jäune pèle. Pétales lancéolés, cohérents par la base. Légume lincaire-falciforme , très-comprimé , Coriace. Cet Acacia croît au Sénégal et dans la haute Égypte. MM. Guil- Jemin et Perrottet ont prouvé que c’était à tort qu’on la confon- dait avec le Mimosa Senegal de Lamark , autre espèce dont nous allons parler, et qui, selon ces savants botanistes, produit la vraie Gomme arabique du commerce. Acacia Véeex. — Acacia V'erek Guill. et Perrott. in FI, Se- negamb. tab. 56. — Mimosa senegalensis Lamk. Dict. (non Linn. ex auct. præcitat.) — Gommier Uerek Adans. Encyel. de d’Alembert. Tronc arborescent , aiguillonné, grisätre. Aiguillons stipulaires ternés, oncinés : celui du milieu réfléchi. Feuilles à 3-5 paires de pennules 10-15-juguées ; folioles linéaires, subobtuses, cen- 76 CLASSE DES CALOPHYTES. drées ; une glandule sessile entre chaque paire de pennules. Épis grèles, cyhndracés , plus longs que les feuilles. Légume linéaire- oblong, chartacé , très-comprimeé. Arbrisseau de 15 à 20 pieds de haut , tortueux , formant des buissons très-rameux. Tronc d’environ G pouces de diamètre. Écorce de couleur cendrée. Bois blanc, très-dur. Rameaux tor- tueux , divariqués. Aiguillons stipulaires noirs, luisants. Fleurs denses, d’un jaune pâle. Pctales lancéolés , cohérents de la base jusqu’au delà du milicu. Légume long d’environ 3 pouces, sur 6 à 5 lignes de large. Cet Acacia croit en forêts sur la rive droite du Sénégal, non loin des limites du grand désert de Sahara. On le trouve aussi, mais moins abondamment , aux environs de Saint-Louis, et dans d’autres contrées de la Sénégambhie. La gomme qui découle de cet arbre est récoltée par les Maures, qui l’apportent en quantités considérables aux marchés du Sénégal. Les nègres lui donnent le nom de ’crek. « La gomme de l’ Acacia Vérek, dit M. Perrottet, est blanche, » extérieurement terne et ridée, intérieurement vitreuse, sous » forme de boules irrégulieres plus ou moins grosses. Elle est ab- » solument identique à la vraie Gomme arabique des officines , » nommée ainsi parce qu'on la tirait autrefois exclusivement de » l'Arabie. La récolte de cette gomme se fait au mois de décembre. » C’est pendant les mois d’octobre et de novembre que la gomme » découle des écorces, et qu’elle se concrète sous forme de » larmes. Les écorces des troncs et des branches des Acacia , » apres avoir été distendues par l’effet des pluies, se dessèchent » rapidement par l’action des vents brülants d’est ; elles se fen- » dent, etlaissent échapper la gomme par leurs fissures. Aussi la » récolte de cette substance est-elle d’autant plus productive que » les vents d’est ont été plus forts et plus continus. Une seconde » récolte a lieu au mois de mars , à la suite de rosées amenées » par les vents d'ouest, qui dominent en janvier et février. Les » Maures emploient leurs captifs à la récolte de la gomme : ces » malheureux , qui ne prennent pendant plusieurs mois d’autre » nourriture que cette substance fade , la détachent des écorces, FAMILLE DES MIMOSÉES. WE » soit avec la main , soit au moyen de longs bâtons au bout des- » quels est fixée une sorte de hôulette ou de ciseau. » Secriox IV. GLOBIFLORES. — Globifloræ. Dec. Feuilles bipennées. Fleurs en capitules globuleux. Acacra SeyaL. — Acacia Seyal Delile, FI. Ægypt. tab. 5, fig. 2. Tiges épineuses, couvertes d’écailles rousses. Épines stipu- laires droites. Feuilles à 2-5 paires de pennules 8-12-juguées ; folioles oblongues-linéaires, glabres. Légumes linéaires-falci- formes, pointus , glabres, comprimés. Arbrisseau haut de 15 à 18 picds. Branches armées d’épines blanches, longues de plus d’un pouce. Légumes longs de > à 3 pouces. M. Delile a observé cette espèce en Égypte , dans le désert , entre le Nil et la mer Rouge. MM. Perrottet et Leprieur l'ont re- trouvée en Sénégambie. Selon M. Delile, elle produit également de la Gomme arabique. AcacGra D'ADANSON.— Acacia Adansonii Guill. et Perrott. in FL. Seneg. 1, p. 249. —/Mimosa astringens Thonn. et Schum. Plant. Guin. — Gommier rouge Gonaké Adans. Encycl. Épines stipulaires. Ramules et pétioles pubescents. Feuilles à 4- 6 paires de pennules i2-16-juguées; folioles oblongues-linéaires ; une glandule à l'insertion des premières et des dermères pennules. Capitules pédonculés , ternés ou quaternés, axillaires. Légume plane ou ondulé aux bords, toruleux , 10-12-sperme. Arbre très-rameux, haut de 30 à 40 pieds. Tronc droit, épais. Rameaux étalés. Folioles minimes. Corolle à 5 pétales sou- dés presque jusqu’au sommet. Étamines très-nombreuses. Légumes longs de 5 à 6 pouces , sur 8 à 9 lignes de large. L’ Acacia d’ Adanson a été observé par MM. Perrottet et Le- prieur dans plusieurs contrées de la Sénégambie. « Il fournit, » dit M. Perrottet, une gomme plus rouge et plus äpre que celle » del Æcacia arabica. Elle se dessèche facilement . et devient » vitreuse ; ce qui fait qu'on la mélange avec la gomme blanche 78 CLASSE DES CALOPHYTES. » dans le commerce. Les Maures en font un usage fréquent pour » se guérir de Ja dysenterie. Les légumes sont mumis de valves » épaisses, presque ligneuses, d'une saveur extrêmement acerbe, » et entre lesquelles suinte un suc rougeâtre qui se concrète en » une matière friable , résinoïde , d’une saveur semblable à celle » de la Gomme Kino. Ces fruitssont éminemment propres au tan- » nage et à la teinture des cuirs. Les Maures et les nègres lui don- » nent la préférence sur toute autre matière astringente , pour tan- » ner les cuirs destinés à faire le maroquin. A cet effet, ils » emploient le fruit avant la maturité, parce qu’alors il contient » beaucoup plus de tannin. Pour tanner les peaux de chèvres » et de moutons, ils les mettent tremper dans une infusion à froid » de gousses d’Æcacia desséchées et réduites en poudre grossière, » à laquelle ils ajoutent tantôt de la chaux, tantôt de la cendre de » Salsola. Par ce procédé , ils obtiennent des cuirs d'une excel- » lente qualité, semblables aux plus beaux maroquins. » Acacra D'Aragie, — Acacia arabica Willd. — Roxb. Co- rom, tab. 149 — Acacia nilotica Delile , FI. m0 Ilustr. (non HMimosa nilotica Linn.) Épines gémmées. Ramules et pétioles pubescents. Feuilles à 3- 10 paires de pennules 10-25-juguées ; folioles oblongues-linéai- res; une glandule à l'insertion des premières et des dernières pai- res de pennules. Capitules pédonculés, axillaires, subternés. Légume moniliforme. Arbre haut de 30 à 4o pieds. Tronc ordinairement tortueux. Écorce rousse. Épines longues, acérées , blanches. Folioles mi- nimes. Fleurs jaunes , odorantes. Étamines très-nombreuses. Lé- gume long de 6 à 10 pouces , pubescent , pointu. Cet Acacia croit dans une grande partie de l'Inde, en Arabie, en Égypte et au Sénégal. Il fleurit durant presque toute l’année , et prospère dans les terrains les plus ingrats. Aucun des Æcacia de l'Inde, selon Roxburgh, n’est d’une utilité aussi variée que ce- lui-ci. Son bois, incorruptible et compacte , s'emploie dans les constructions navales, le charronnage , ete. L’écorce intérieure, de couleur rousse, est un des astringents les plus puissants. On FAMILLE DES MIMOSÉES. 79 en fait grand usage dans le tannage des cuirs et dans la teinture Une décoction un peu forte de cette écorce fait une encre excellente avec l’oxyde de fer. Les légumes , avant leur parfaite maturité, sont plus astringents encore que l'écorce. Roxburgh assure qu'il découle de cet arbre de la Gomme arabique en abondance. Il est singulier qu’au Sénégal , d’après les observations de M. Perrottet, la même espèce ne produise qu’un suc gommeux rougeâtre , légè- rement amer , se concrétant difficilement en larmes, et qui tombe souvent à ÈS où 1l forme des croûtes si épaisses qu elles em- pêchent les plantes de se développer. Cette gomme n’est pas re- cueillie par les habitants du Sénégal, et on ne la trouve point mé- langée avec celle que le commerce tire de ce pays. Les nègres du Sénégal appellent cette espèce Web-neb. Us emploient” son écorce en infusion contre la dysenterie. Les fruits servent également au tannage des cuirs, mais on leur préfère ceux de l’espèce précédente. Le "bas est recherché pour la construction des petites embarcations. Acacra Sin. — Acacia Sing Guill. et Perrott. in FI. Se- nef. 1, D. 291. pines ponte minimes , ou nulles. Rameaux étalés, gla- bres , de même que les re Feuilles à 10-20 paires de pen- = 30-4o-juguées ; folioles linéaires, glauques ; une glandule oblongue plus bas que les pennules , et 2 ou 3 glandules plus pe- tites entre les dermières pennules. Capitules fasciculés, axillaires. Arbre très-rameux, häut de 30 à 40 pieds ; tronc droit, fort gros ; rameaux bruns , presque inermes. Folioles minimes. Fleurs tres-petites , blanchätres, odorantes. Corolle tubuleuse , quinqué- fide au sommet. Étamines très-nombreuses. Légume inconnu. Cette espèce a été observée par MM. Leprieur et Perrottet dans la Sénégambie, Les nègres l’appellent Sing ou Zing. C'est un arbre qui sedistinguc par des branches élégamment disposées en parasol, comme celles du Cèdre du Liban. Il est assez rare au Sénégal, car on n’en rencontre jamais à la fois qu’un ou deux indivi- dus plantés au milieu des villages. C’est sous leur ombrage que les chefs de peuplades se réunissent pour délibérer sur les affaires du o0 CLASSE DES CALOPHYTES. pays. Cet {cacia exsude une gomme blanchâtre, en petites larmes et peu abondante. Il a des racines extrémement longues, dures et flexibles, qui servent aux nègres à faire des manches de za- gales. ACACIA A ÉPINES PLANCHES. — Acacia eburnea Willd. — Roxb. Corom. tab. 109. Épines géminées, connées. Rameaux et pétioles glabres. Feuilles à 4-8 paires de pennules 6-12-juguées; folioles oblongues , minimes ; une glandule au-dessous de la paire inférieure de pen- nules. Capitules pédonculés , agrégés, axillaires. Légume li- néaire, légerement tordu, 8-10-sperme. — Épines blanches, longues d'environ 12 pouces. Fleurs jaunes. Cette espèce , originaire de l’Inde, est cultivée en orangerie comme plante d’ornement. ACACIA DE FARNESE. — Acacia Farnesiana Wild. — Du- ham. Arb. ed. nov. 2, tab. 28. — Mimosa Farnesiana Lin. Épines géminées. Ramules , pétioles et pédoncules légèrement pubescents. Feuilles à 5-8 paires de pennules 1-20-juguées ; folioles linéaires, glabres ; une glandule entre la plupart des pen- nules. Capitules axillaires, ordinairement géminés. Pédoncules inégaux. Légumes cylindriques , arqués. Arbrisseau de 8 à 12 pieds de haut, originaire de l'Inde ou de Arabie. On le cultive en Provence , en Italie, en Espagne et dans tout l'Orient , à cause de l’odeur extrêmement agréable de ses fleurs, qui sont d’une belle couleur jaune , et qui se suc- cedent pendant tout l'été. Les musulmans les font entrer dans un grand nombre de parfums. ACACIA PANICULÉ. — Acacia leucophlæa Dec. — Mimosa leucophlæa Roxb. Corom. tab. 150. Épines géminées. Feuilles à 8-12 paires de pennules 20-30- jugaées ; folioles très-petites , linéaires-oblongues , obtuses , ÿla- bres, sessiles. Pétiole commun glandulifèreentre les paires externes de pennules. Capitules en grappes disposées en panicule terminale, Légume linéaire, comprimé , obtus , lisse, subfalciforme. FAMILLE DES MIMOSÉES. 81 Cet arbre croît dans les contrées montagneuses de l’Inde, et s'élève à une hauteur considérable. Son bois est moins durable que celui de l’Acacia d'Arabie. L’écorce est fortement astringente ; les Hindous en distillent une boisson alcoolique. ACACIA A FEUILLES ATOMAIRES. — Acacia Hæmatoxylon Willd. Enum. — Acacia atomiphylla Burchell. Épines géminées, gréles, glabres , de même que les rameaux; ramules, feuilles et pédoncules veloutés. Feuilles à 8-16 paires de pennules 18-24-juguées; folioles obtuses, atomaires, très- rapprochées ; une glandule entre chacune des deux dernières paires de pennules. Capitules géminés ou ternés, axillaires , pédonculés. Légume cotonneux, linéaire. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. Elle est cu- rieuse à cause de l’extrême petitesse de ses folioles, tellement rapprochées les unes des autres, qu’elles paraissent n’en faire qu’une seule. ACACIA A FRUIT ÉPINEUX. — Acacia acanthocarpa Willd. Enum. — Acacia uncinella Desf. Cat. Hort. Par. Aiguillons stipulaires, géminés , oncinés. Pétioles non glandu- lifères, aiguillonnés. Feuilles à 6-8 paires de pennules G-15- juguées ; folioles oblongues, pubescentes. Capitules axillaires , géminés , pédonculés. Légumes aplatis, falciformes , armés d’ai- guillons aux deux bords. — Fleurs d’un lilas pâle. Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Espagne, est cultivée dans les orangeries. Elle est tres-distincte par son légume bordé d’aiguillons rougeâtres. Ses feuilles sont un peu irritables au contact. Acacia Lerserk. — Acacia Lebbek Wild. — Pluck. Mant. 2, tab. 331, fig. 1. Rameaux inermes. Feuilles à 2-4 paires de pennules 6-8- juguées. Folioles ovales, obtuses, inéquilatérales , glabres; pé- tioles sans glandules. Capitules pédonculés, agrégés. Fleurs pé- dicellées. Légume chartacé, aplati, oblong, rétréci aux deux bouts , 5-8-sperme. — Fleurs grandes , rougeûtres. BOTANIQUE, PHAN. T. 1. 6 32 CLASSE DES CALOPHYTES: Cet arbre est cultivé dans les jardins de l'hide et de l'Égypte, à cause de la beauté de son feuillage et de ses fleurs. AcacrA ÉLEVÉ. — Acacia procera Willd.—Mimosa procera Roxb. Corom. 2, tab. 121. Rameaüx inermes. Feuilles à 4 paires de pennules 5-8-ju- guées ; folioles glabres , ovales, pointues; base du pétiole mu- nie d’üne glandule déprimée. Capitules pédonculés, rapprochés en pañicule terminale, Légume plane, glabre , rétréci aux deux bouts. — Fleurs d’un jaune pâle. Etamines monadelphes , très- nombreuses. Légume long de G à 7 pouces. Cet Acacia est un des plus grands arbres forestiers de l'Inde, et son bois est fréquemment employé dans les coïstructions. AGACIA TAES-ODORANT. — /cacia odoratissima Willd. — Mimosa odoratissima Roxb. Corom. 2, tab. 190. Rameaux inermes. Feuilles à 4 paires de pennules 10-12- juguées ; folioles ovales-oblongues, obtuses : les inférieures mi- nimes ; une glandule déprimée à la base du pétiole et entre les dernières paires de pennules. Capitules pédonculés, agrégés , disposés eu panicule terminale. Légume aplati, glabre, rétréei aux deux bouts. — Fleurs d’un jaune pile. Cet arbre croit dans le Malabar ; il fournit un excellent bois de construction. Ses fleurs, disposées en une panicule très-ample, répandent l’odeur la plus suave. On le cultive dans nos’serres. ACACIA GLAUQUE. — Acacia glauca Willd.— Mimosa glau- ca Linn. — Catesb. Carol. 2, fab. 42.—Trew, Ehret. tab. 36. Arbre inerme, glabre. Feuilles à 4-6 paires de pennules 19-15-juguces ; folioles distantes, linéaires, pointues, glauques en dessous. Capitules axillaires, pédonculés , subgéminés. Lé- gume linéaire, plane , rétréci aux deux bouts. — Fleurs blanches, quinquéfides , décandres. Légume long de 4 pouces sur 2 lignes de large, Cette espèce habite l'Amérique équatoriale. On la cultive dans nos serres chaudes comme plante d'ornement. FAMILLE DES MIMOSÉES. 89 AcÂCiA À CAPITULES BLANCS. — Acacia leucocephala Link, Enum.— Mimosa leucocephala Lamk. Dict. Arbrisseau inerme , glabre. — Feuilles à 4 ou 5 paires de pen- nules 12-15-juguées ; folioles oblongues-lincaires, pointues; pé- tiole pubérule , quelquefois an deb vers la base. Capitules pédonculés, axillaires, subgéminés. Légume à stipe de la longueur du pédoncule. à Cette espèce , souvent confondue avec la précédente, n’est pas rare dans les collections. Elle est indigène « dans l'Amérique méri- dionale. Acacra piscocore. — Acacia discolor Wild. — Bot. Mas. tab. 17350.— Mimosa discolor Andr. Bot. Rep. tab. 235. — Mimosa botrycephala Vent. Hort. Gels, tab. 1 Inerme. Feuilles à 5 paires de pennules 9-12-juguées ; fo- lioles oblongues, pointues, glabres, päles en dessous ; pétiole glanduleux à la base, pubescent ainsi que les ramules. Capitules pédicellés , disposés en longues grappes axillaires. Légume plane , linéaire ; obtus. — Fleurs jaunes , très-nombreuses. Cette jolie late est fréquemment cultivée dans les colléctions de plantes de la Nouvelle-Hollance. AGACIA PUBESCENT. — Æecacia pubescens R. Br.— Mimosa pubescens Vent. Malm. tab. 21,— Bot. Mag. tab. 1263. Inerme. Rameaux cylindriques, hérissés. Feuilles de 3 à 10 paires de pennules, 6-18-juguées ; folioles linéaires, glabres ; pétiole non glanduleux, Capitules globuleux , pédicellés , dispo- sés en longues grappes axillaires. — Capitules petits, jaunes, très-nombreux. put ; Petit arbre , indigène dans la Nouvelle-Hollande orientale , à feuillage d’une grande élégance. On cultive cette espèce comme plante d’ornement. AGACIA ARBORESCENT. — Acacia arborea Wild. — Mimosa arborea Vann. —Sloan. Jam. 2, tab. 182, fig. 5, 2. Inérme. Ramules et pétioles couverts dun duvet ferrugineux. Feuilles à 7-12 paires de pennules 16-18-juguées ; folioles 84 CLASSE DES CALOPHYTES: oblongues , inéquilatérales, glabres ; une glandule déprimée entre la plupart des pennules. Capitules géminés ou ternés , axillaires , pédonculés. Légumes subeylindracés, arqués. Cette espèce croit à la Jamaïque. On Ja cultive pour l’ornement de nos serres chaudes. Ses fleurs , très-apparentes , sont d’un vif incarnat. Acacra Némou.— Acacia Nemu Willd.— Mimosa arborea Lhunb. F1. Jap,— Banks, le. Kæmpf. tab. 19.— Mimosa spe- ciosa Thunb. Act. Soc. Linn. Inerme. Feuilles d'environ 9 paires de pennules multijuguées; folioles inéquilatérales, pointues ; pétiole glandulifere à la base. €apitules pédonculés , disposés en panicule terminale. Légumes linéaires, pubescents. Cet arbre est cultivé dans les jardins des Japonais. 1] ressemble beaucoup au Julibrizin. AcacrA JucisriziN. — Acacia Julibrissin Wild. — Mimosa Julibrissin Scop. Del. Insubr. 1 , tab. 8. Inerme. Feuilles à 8-12 paires de pennules 30-juguées ; folioles cultriformes , pointues , ciliolées ; pétiole glanduleux à la base, légèrement pubescent. Capitules pédonculés, disposés en corymbe terminal. Étamines très-nombreuses. Légume chartacé, rectiligne, oblong, rétréci aux deux bouts. Arbre de grandeur moyenne. Branches étalées horizontalement. Feuilles d’un vert gai, longues d’un pied et davantage, sur 8 à 10 pouces de large. Folioles petites , longues d’environ 4 lignes. Corymbes de 20 à 4o épis portés sur des pédoncules très-longs. Corolle monopétale, 3 fois plus longue que le calice. Étamines longues de plus d’un pouce, à filets grêles , divergents, d’un rose tendre. Cette espèce magnifique , originaire de la Perse , est fort répan- due dans les jardins en Orient, et elle commence à ne pas être rare dans le midi de la France. C’est une acquisition précieuse pour la décoration de nos parcs et de nos bosquets , car elle est assez rus- tique pour résister aux hivers des environs de Paris, sans aucun abri; mais elle ne fructifie plus sous cette latitude. Ses branches FAMILLE DES MIMOSÉES- 85 s’étalent comme celles du Cèdre du Liban ; son feuillage léger est d’une grande élégance, et rien ne surpasse l’éclat de ses innom- brables faisceaux de fleurs, qui ressemblent à des aigrettes de soie rose. Le bois , dur, jaune et marbre, peut servir à la menui- serie ; à l’état frais , il répand une odeur d’ail très-forte lorsqu'on le scie. £ Le Julibrizin se multiphe de graines et de boutures ; mais les jeunes sujets sont assez difficiles à élever en orangerie, et l’on ne peut les exposer en plein air avant qu’ils aient acquis une cer- taie force. DEUXIÈME FAMILLE. LES CÉSALPINIFÉES. — CÆSALPINIEZÆ. (Leguminosarum genn. Juss.—£€æsalpinieæ et Lomentaceæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. ) Cette famille est aussi un démembrement des Légu- mineuses de M. de Jussieu; elle se compose du sous- ordre des Césalpiniées de M. Decandolle. Les Césalpiniées, quant à leur utilité et à l'élégance de leurs formes, ne le cèdent niaux Mimosées, ni à aucune autre famille végétale. La médecine emprunte à ce groupe des remèdes purgatifs, tels que la Casse, les Sénés, les Tamarins ; ou anthelmintiques, comme les écorces des Ændira; ou balsamiques, comme le Co- pabu. L'art du teiniurier y trouve des matières colo- rantes indispensables, comme les Bois de Campèche et de Fernambouc. Les graines de l_/rachis et du ’oand- zéia abondent en huile grasse; d’autres sont aroma- tiques, comme la Fève de Tonka. Le Caroubier et plu- sieurs autres Césalpiniées produisent des fruits agréables au goût. Les Pauhinia, les Brownea , les Poinciana, l'Amherstia, nous étonnent par le luxe de leur inflo- rescence. Nos parcs et nos bosquets se sont enrichis de plusieurs grands arbres du même groupe, tels que les Gleditschia, les Cercis, et le Chicot du Canada. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres , ou arbrisseaux, ou herbes; tiges et rameaux ordinairement cylindriques. Feuilles éparses, paripennées, ou bipennées, ou impa- FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 87 ripennées, ou rarement simples; côte souvent munie de glandules peltées. Supules libres ou adnées au pétiole, rarement spinescentes. Fleurs hermaphrodites, ou rarement polygames ou unisexuelles , irrégulières. Pédicelles souvent accom-= pagnés d’une bractéole. Calice madhérent, le plus souvent à 5 divisions iné- gales. Estivation imbricative, : Disque mince , tapissant le fond du calice et se ter- minant par un annule périgyne. Corolle (par exception nulle) périgyne; pétales au nombre de 5 (quelquefois, par avortement, moins de 5), alternes avec les lobes du calice, onguiculés, libres, inégaux , irrégulièrement imbriqués en préfloraison. Étamines souvent 10, quelquefois moins par avor- tement, ayant même insertion que les pétales ; filets iné- gaux , libres ou rarement soudés ; anthères à ? bourses contiguës, s’ouvrant chacune par un pore apicilaire ou par une fente longitudinale. Pistil : Ovaire solitaire , muluovualé ; style terminal, à stigmate très-simple. Péricarpe : Légume polysperme, souvent lomentacé, ou bien oligosperme , Qu monosperme. Rarement un drupe. Graines horizontales, attachées à la suture supérieure, lisses , quelquefois enveloppées dans une pulpe charnue ou farineuse. Périsperme nul, ou rarement corné. Em- bryon rectiligne : redicule pointant vers le hile ; cotylé- dons grands, presque toujours entiers et épigés; plu- mule apparente. Les genres que cette famille contient sont répartis en deux sections. 88 CLASSE DES CALOPHYTES. Secrion 1°. GÉSALPINIÉES VRAIES. — Cesalpinieæ veræ Bartl. Corolle non papilionacée. Étamines libres. Gymnocladus Lamk. — Gleditschia Linn. — Anoma Lour.— Guilandina Linn.— Coulteria Humb. Bonpl. et Kth. (Tara Molin. }— Cæsalpinia Linn. ( Campecia et Ticanto Adans.) — Poinciana Linn. (Poincia Neck.) — Mezoneuron Desf. — Reichardia Roth. — Hoffmannseg- gia Cav. — Melanosticta Dec. — Pomaria Cav. — Hæ- matoxylon Linn. — Parkinsonia Linn. — Cadia Forsk. ( Spaendoncea Desf.) — Zuccagnia Cav. — Ceratonia Linn. — Æardwickia Roxb. — Jonesia Roxb. ( Saraca Linn.) — Tachigclia Aubl. (Cubaca Schreb. Valenti- nia Neck. Tachia Pers.) — Baryxylum Lour. — Molden- hawera Schrad. ( Dolichonema Neow.) — Humboldtia Vahl (Batschia Vahl.) — Æeterostemon Desf. — Tama- rindus Linn. — Cassia Linn. (Cathartocarpus Pers. Bac- iyrilobium Willd. Grimaldia Schranck. Senna Tourn.)— Labichea Gaudich. — Metrocynia Pet. Thou. — 4fzelia Smith. ( Pancovia Wild.) — Schotia Jacq. — Copaifera Linn. (Copaiva Jacq.)— Cynometra Linn.— /ntsia Pet. Thou. — Æperua Aubl. (Rotmannia Neck. Panzera Willd.) — Parivoa Aubl. (Alderia Neck. Dimorpha Willd.) — Ænthonota Pal. Beauv. — Outea Aubl. — V'ouapa Aubl. (Macrolobium Schreb. Kruegeria Neck.) — Hymenæa Linn.—Schnella Raddi. — Bauhinia Linn. (Casparia Kunth. Pauletia Cav. Phanera Lour.) — Cer- cis Linn. — Palovea Aubl. (Ginannia Scop.)— Æloexy- lum Lour.— Æmaria Mutis.— Bowdichia Humb. Bonpl. et Kth.— Crudia Wild. (Cyclas Schreb. Apalatra, Tou- chiroa, Vouarana et Parivoæ sp. Aubl.) — Dialium Linn. (Aruna et Dialium Schreb. Arouna Aubl. Cleyria Neck. Codarium Soland. Vatairea Aubl.) FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 89 Secrion IL. GEOFFROYÉES. — Geo/froyew. Dec. Prodr. Corolle papilionacée. Etamines monadelphes ou diadelphes. Arachis Linn.— 7'oandzeia Pet. Thou. — Perultea Humb. Bonpl. et Kunth. — Ændira Lam. (Vouacapoua Aubl.)— Brongniartia Humb. Bonpl. et Kunth.— Geof- fræa Jacq. (Acouroa Aubl. Drakensteinia Neck. ) — Brownea Jacq.—ÆAmherstia Wallich.—Dipterix Schreb. (Barvosma Gærtn. Coumarouna Aubl. Heimzia Scop. Bolducia Neck.) Genre voisin des Césalpiniées : Horinga Burm. Secriox 1°, CÉSALPINIÉES VRAIES. — Casalpinieæ veræ Bartl. (Leguminosarum tr.bus À vel Cassieæ Dec. Prodr. ) Corolle régulière ou irrégulière, non papilionacée. Etamimes libres. Genre CHICOT. — Gymnocladus Lamk. Fleurs dioiïques par avortement. Calice tubuleux, quiu- quéfide, caduc. Pétales 5, égaux, oblongs, insérés à la gorge du calice. Étamines 10, incluses, ayant même insertion que la corolle. Légume un peu falciforme, épais, pulpeux en dedans et partagé par des cloisons transversales. Ce genre ne contient que l’espèce dont nous allons don- ner la description. Cuicor pu Canapa. — Gymnocladus canadensis Lamk. — Mich. F1. Am. Bor. 2 ,p. 241, tab. 51. — Mach. fil. Arb. », tab. 23. — Duham. ed. nov. 6, p. 61, tab. 19. — Reichenb. Ice. Exot. tab. 40. — Guilandina dioica Lino. Arbre à cime arrondie, haut de 50 à 60 pieds , sur 5 à 4 pieds 90 CLASSE DES CALOPHYTES. de circonférence. Écorce très-raboteuse. Feuilles Jongues quel- quefois de près de 3 pieds, sur 18 à 20 pouces de large, 2 fois paripennées; folioles ovales, pointues , alternes ou sub- opposées, d’un beau vert et presque entièrement glabres dans leur parfait développement. Grappes droites, longues de 4 à 5 pouces, solitaires à l'extrémité des ramules de l’année. Co- rolle blanchâtre , un peu cotonneuse. Légumes larges de 2 à 3 pouces , d’un rouge brun. Graines arrondies , grosses corame le bout du petit doigt, grisâtres , très-dures. Cet arbre croit dans le haut Canada , dans les parties septen- trionales de la Louisiane, et dans les provinces centrales des États-Unis ; sa présence dans ces contrées est, selon M. Michaux, le signe caractéristique des meilleures terres. Le Gymnocladus , introduit en Europe depuis près d’un sie- cle, est assez commun dans les plantations d’agrément. En été, sa tête, bien garnie de feuilles, est d’un bel aspect; mais en hi- ver, lorsqu'elle est dépouillée, les branches nues et peu nom- breuses de cet arbre Jui donnent un port tout particulier qui le fait ressembler à un arbre mort; et c’est probablement à cause de cela que les Français du Canada lui ont donné le nom de Chi- cot, dénomination par laquelle on le désigne aussi parmi nous. Le bois du Chicot est tres-compacte, d’un grain fin et très-serré, et d’une couleur rose qui le rend propre aux ouvrages d’ébé- nisterie. Il est également bon pour les constructions. Les pre- miers colons qui s’établirent dans la partie des États-Unis où il est indigène , croyant trouver dans ses graines une substance pro- pre à remplacer le Café, le nommèrent Arbre à Cafe ; mais l'u- sage en fut bientôt abandonné sous ce rapport. Le Gymnocladus aime les bonnes terres ; on peut néanmoins Je planter dans celles qui sont un peu légères et fraiches : les ter- rains trop humides ne lui sont pas favorables. La plupart des in- dividus qui existent en France sont mäles, et, par conséquent, stériles; mais on les multiplie facilement des rejets que poussent les racines. Cenre FÉVIER. — Gldischia Linn. Fleurs polvgames-dioïques. Calice infondibuliforme, à 3, TAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 91 4 ou à divisions égales. Pétales et étamines insérés à la gorge du calice, en même nombre que les sépales, ou eu nombre moindre par avortement, Style court. Stigmate pel- té, rostré. Légume stipité, comprimé ou rarement subcylin- dracé, continu, rectiligne ou subfalciforme, souvent pulpeux à l’intérieur, polysperme ou par exception monosperme. Arbres. Tronc souvent épineux. Ramules supra-axillaires souvent spinescents. (La plupart des espèces varient à tronc et à rameaux tantôt inermes, tantôt plus ou moins épineux.) Feuilles composées ou décomposées, pari- ou imparipennées (toutes ces modifications se trouvent sur le même individu; les jeunes pousses terminales et les individus jeunes offrent ordinairement des feuilles bipennées ); folioles crénelées, inéquilatérales, subsessiles, alternes ou opposées. Fleurs ver- dâtres ou jaunâtres, petites, en grappes spiciformes, laté- rales ou subterminales. Ramules florifères très-courts ou abortifs , naissant sur le vieux bois. Les Féviers sont indigènes dans l'Amérique septentrionale, en Chine, et dans les contrées au sud du Caucase. On en connaît une dizaine d’espèces. Presque toutes résistent à nos hivers les plus rigoureux, et fructifient aux environs de Paris ; néanmoins ces arbres deviennent plus vigoureux dans le midi de la France. Les fleurs des Féviers ont peu d’ap- parence ; mais leur feuillage léger, qui ne tombe qu'après les premières gelées , les distingue de nos arbres indigènes : aussi aime-t-on à les planter dans les parcs, dans les jardins paysagers et sur les promenades publiques. En automne, lorsqu'ils sont chargés de leurs longues gousses pendantes, leur aspect est tout à fait particulier. Il serait utile de multiplier les Féviers dans nos forêts ; ils s’accommodent de la plupart des terrains. Leur bois est dur, veiné de rouge, d’un grain fin et serré : on pourrait l’employer avec avan- tage dans les constructions et la menuiserie. Les fortes épi- nes qui arment les troncs et les branches de ces arbres les rendent très-propres à former des clôtures impénétrables. Les semis des Féviers ont besoin d'être abrités des fortes ge- 92 CLASSE DES CALOPHYTES. lées , pendant les premières années. On multiplie aussi les espèces moins répandues par la greffe en fente. La pulpe, plus ou moins abondante, contenue dans le lé- gume des Féviers, est d’une saveur douceâtre; mais elle devient très-âcre et astringente par la dessication. Ses éma- nations prennent à la gorge et excitent l’éternument, Nous allons donner la description des espèces bien con- nues; il en existe dans les jardins plusieurs autres qui ne sont pas suffisamment étudiées. SEcTioN I", Légumes polyspermes, au moins 5 ou 6 fois plus longs que larges. Févies Triacanrme. — Gledischia Triacanthos Linn.? — Mich. fil. Arb. 2, p. 164, tab. 10. — Duham. ed. nov. 4, tab. 25. (non Watson, Dendrol. Brit. ) Épines rameaires cylindracées-coniques , subulées au sommet , comprimées à la base, ordinairement trifides. Feuilles à 10-14 paires de folioles lincaires-oblongues, ou oblongues , ou oblon- gues-lancéolées , obtuses , subrhomboïdales à la base , légèrement créuelces , pubescentes en-dessous. Grappes spiciformes : les fe- elles lâches ; les mâles denses ; fleurs pédicellées. Ovaire coton- neux aux bords. Légumes chartacés, aplatis, tordus, presque sans pulpe, 10 à 12 fois plus longs que larges. Arbre dont le tronc atteint en Amérique , dans des expositions favorables, plus de 50 pieds de haut, sur 3 à 4 pieds de diametre. Épines, principalement abondantes sur les jeunes individus , d’un pourpre noirâtre : celles du tronc longues de 4 à 8 pouces , or- dinairement fasciculces , à plusieurs ramfications alternes ; celles des branches simples , ou plus souvent munies vers leur base de > ramifications courtes et opposées. Rameaux ponctués, d’un brun roux ou grisâtre. Feuilles longues de 3 à 4 pouces ; pétiole commun velu; pétiolules veloutés; folioles submembranacées , d’un vert un peu jaunâtre , longues de 10 à 15 lignes, sur 2 à 4 lignes de large. Grappes longues de 3 à 4 pouces, dressées ou FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 93 ascendantes. Calices pubescents , à lamières-lincaires-lancéolées , pointues. Pétales oblongs-obovales, obtus, cotonneux , d’un blanc jaunâtre. Légumes rougeâtres avant leur parfaite maturité , sub- falciformes, longs de 10 à 15 pouces, sur 10 à 15 lignes de large ; stipe long de 8 à 12 lignes. Graines ellipsoïdes , obtuses aux deux bouts , aplaties, d’un brun tirant sur le jaune. Le Févier Triacanthe ( Sweet Locust des Anglo-Américains) croît aux États-Unis, principalement , selon M. Michaux, dans les vallons fertiles au milieu desquels circulent les rivières qui se jettent dans le Mississipi : le pays des Illinois , et surtout la partie méridionale du Kentucky et des états de l’Ouest-Ten- nessée , le produisent très-abondamment. « Le vrai bois ou le cœur du Gledütschia Triacanthos , dit » M. Michaux, ressemble beaucoup , par son organisation, à » celui du Robinia Pseudacacia ; mais il en diffère surtout » en ce qu'il a le grain plus grossier, et les pores plus ouverts ; » ils le sont même plus que dans les Chênes rouges : lorsqu'il est » parfditement desséché, sa dureté est extrême. Cependant le » bois de cet arbre est assez peu estimé au Kentucky, où l’on a » eu, plus que partout ailleurs , des occasions de l’employer et » d’en apprécier les qualités : on n’en fait usage ni pour la bâ- » tisse, ni pour le charronnage ; seulement l’on en fait parfois des » barres pour enclore les champs; mais ce n’est qu’occasionnel- » lement et lorsque les arbres qui pourraient en fournir de meil- » leures , sont moins à la portée des cultivateurs. Je crois aussi » que le bois du Gleditschia Triacanthos est peu propre à » l’ébénisterie : le Gerisier de Virginie et le Noyer sont très- » préférables ; c’est ce que l'expérience a appris aux habitants » des pays où il est le plus abondant. Le seul objet pour lequel » il pourrait être employe avec un grand avantage, serait » d’en former des haies , qui, au moyen des fortes épines » dont les branches se garnissent, seraient impénctrables. — » La pulpe des fruits est très-douce dans le premier mois » qui suit leur maturité, mais ensuite elle devient très-âcre. » Avec cette pulpe encore fraiche et soumise à la fermentation , » on fait quelquefois de la bière ; mais cette pratique n’est point Y4 CLASSE DES CALOPHYTES. » géhéralement usitée; car, dans les états de l'Ouest, où les » Pommiers sont devenus fort abondants, on extrait des fruits de » ceux-ci des liqueurs bien préférables. » Cet arbre, introduit en Europe depuis plus d’un siècle ; est au- jourd’hui fort commun dans nos plantations. L'espèce que nous venons de décriré n’est peut-être n1 le Gleditschia Triacanthos de Linné, ni celui qu'a figuré M. Michaux dans son Traité des Arbres forestiers de l'Amérique septentrionale. HE existe plu- sieurs autres Gleditschia voisins de celui-ci , avec lequel on les confond ; mais nous n’avons pas été à même d'étudier suffisamment leurs caractères distinctifs. Févier réroce.—Gleditschia ferox Desfont. Arb. 2, p. 245. — Gleditschia macrantha Desfont. (ex errore typographico pro macracantka) Cat. Hort. Par. ed. 3, p. 410 (non Desfont. Ath.) Épines grosses , comprimées : celles du tronc très-rameusés , longues , fasciculées ; les raméaires tricuspidées. Feuilles à 8-15 paires de folioles lancéolées, ou oblongnes, où oblongues-lan- céolces , cbtuses, crénelées ou sinuolées , pubescentes aux bords. Grappes mâles denses, spicformes. Légumes... Tronc hérissé d’épines très-fortes, d’un brun roux, atteignant jusqu'à 10 pouces de long : ramifications inférieures tricuspi- dées, longues de 3 à 5 pouces. Branches peu ou point ponc- taées : épiderme d’abord verdâtre, puis grisâtre. Épines ra- méaires longues de 2 à 3 pouces, tres-fortes ; garnies vers la base de 2 ramifications subopposées , presque aussi longies que l'axe principal. Feuilles longnes de 6 à 12 pouces; pé- tiole commun subtétragone , légèrement pubescent; pétiolules courts , veloutés ; folioles roides, d’un vert gai, Subfalciformes , longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 8 lignes. Grappes mäles longues de 2 à 4 pouces. Fleurs subsessiles. Galices veloutés, d’un brun jaunâtre : lanières lancéolées , plus longues que le tube. Pétales ovales, pubescents, de la longueur des la- nières calicinales. Filets glabres , saillants. — Fleurs femelles et légumes inconnus. Cette espèce, assez répandue dans les jardins , est facile à re- connaître à ses épines très-grosses et comprimées. On ignore son FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 95 origine. Beaucoup de pépiméristes la cultivent sous le nom de Gleditschia macracantha, nôm qu'il faut supprimer , parce qu'il a été appliqué par M. Desfontaines, d’abord, dans son Histoire des Arbres et Arbrisseaux , à notre Glediütschia Fonta- nesii , espèce souvent confondue avec le Gleditschia sinensis, et plus tard, dans la troisième édition du Catalogue des Piantes cul- tivées au Jardin du Muséum, à l'espèce dont nous venons de parler. Févier De Desronraines. — Gleditschia Fontanesti Spach , Monogr. ined. — Gleditschia macracantha Desfont. Arb. 2, pag. 246 (non Cat. Hort. Par. ed. 3). — Gledüschia ferox Desfont. Cat, Hort. Par. ed. 3, pag. 400. uilles à 4-8 paires de folioles lnisantes, glabres, rhomboï- dales , ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées , ou rarement lancéolées, obtuses, mucronulces, crénelées ou dentées. Pédicelles de la longueur du tube calicinal. Grappes lâches. Ovaires pubescents aux bords. Légumes coriaces, pulpeux, non tortillés, courtement stipités , glauques, tantôt rectilignes et subeylindracés , tantôt plus ou moins aplatis et acinaciformes. Grand arbre. Rameaux d’un brun tirant sur le vert, ponc- tués. Épines d’un brun roux : celles du tronc ordinairement fasciculées, plus où moins épaisses, longues de 3 à 6 pouces : ramifications coniques-cylindracées , très-acérées ; épines des ra- meaux axillaires, où supra-axillaires ; très-grosses, peu ou point comprimées , longues de 1 à 2 pouces. Pétiole commun long de 2 à 4 pouces , canaliculé en dessus , légerement pubes- cent; pétiolules tres-couris, veloutés. Folioles d’un vert gai, roides, de forme très-variable , ordinairement plus petites que dans le Févier de Chine, inégales, longues de 9 à 30 lignes, sur 3 à 7 lignes de large. Grappes (femelles) ordinairement la- térales, assez lâches, solitaires ou fasciculées , étalées ou ascen- dantes, longues de 18 à 30 lignes. Pédoncule commun, pédi- celles et corolles légèrement cotonneux. Calices d’un jaune ver- dâtre et presque glabres en dehors, cotonneux en dedans ; lanières linéaires-lancéolées ou linéaires-oblongues , un peu plus 96 CLASSE DES CALOPHYTES. longues que le tube. Pétales blanchätres , oblongs - obovales ou obovales-spathulés, un peu plus longs que les lanières du ea- lice. Légumes longs de 4 à 8 pouces, larges de 8 à 10 lignes, tantôt assez minces , tantôt presque aussi épais que larges, d'un brun de châtaigne couvert de poussière glauque; sutures plus ou moins épaisses , 1-3-carénées. Graines grosses, ovales ou irrégulièrement anguleuses. Ce Févier, originaire, à ce qu’il paraît , de la Chine , est assez commun dans les plantations d’agrément. Les pépiméristes le confondent souvent avec le Gleditschia sinensis , auquel il res- semble par le feuillage, mais qui en diffère beaucoup par ses Ié- gumes très-larges. La longueur et la force des épines est très- variable dans le Févier de Desfontaines , et l’en voit même assez souvent des individus tout à fait inermes. Févige DE Cuine. — Gleditschia sinensis Lamk. Encycel. Épines grosses, non comprimées : celles du tronc rameuses ; les raméaires simples ou bi- ou trifnrquées. Feuilles à 4-8 paires de folioles glabres, un peu coriaces, ovales, ou elliptiques, ou ovales-oblongues, crénelées où dentelées. Pédicelles de la lon- gueur du tube calicinal. Ovaires glabres. Pétales oblongs-spa- thulés , de moitié plus longs que les lanières du calice. Légumes coriaces, pulpeux, aplatis, courtement stipités , non tortillés, rectilignes ou subacinaciformes , glauques. Grand arbre. Rameaux ponctués, d’un brun grisâtre. Épines du tronc composées ou décomposées, longues de 6 pouces ou davantage ; ramifications alternes , coniques, pointues. Épines raméaires longues de 2 à 3 pouces , supra-axillaires , fortes , coniques , pointues , ordinairement bi- ou trifurquées au milieu, d’un jaune verdätre. Feuilles assez semblables à celles d’un Frêne. Pétiole commun long de 4 à 6 pouces, canaliculé en des- sus, glabre ou légerement pubescent; pétiolules très-courts , veloutés ; folioles longues de 10 à 25 lignes, sur 8 à 12 lignes de large, d’un vert gai, luisantes en dessus, alternes ou op- posces, rétuses, mucronulées, plus ou moins incquilatérales , souvent rhomboïdales. Grappes dressées ou ascendantes , denses, FAMILLE DÉS CÉSALPINIÉES. 07 longues de 2 à 4 pouces. Calices légerement veloutés, longs d'environ 4 lignes ; lanières linéaires-oblongues, obtuses , de la longueur du tube. Étamines des fleurs mâles plus longues que les pétales. Légumes ordinairement rectilignes, longs de 6 à o pouces, sur 15 à 18 lignes de large, épais de 3 à 4 lignes, pulpeux, amineis aux bords, d’un brun de châtaigne couvert de poussière glauque ; sutures bi- ou tricarénées, tranchantes, Graines grosses, ellipsoïdes , obtuses aux deux bouts, d’un brun clair. Cet arbre , souvent confondu avec le Févier de Desfontaines, est cultivé en Europe depuis une cinquantaine d’années. Il est très- caractérisé par son feuillage ample, ainsi que par ses légumes fort larges et non tordus. Févier DE LA Casriexne. — Glediütschia caspica Vesfont. Arb. vol. 2, p. 247. Épines comprimées : celles du tronc {le plus souvent nulles) 2 fois rameuses , grêles; celles des rameaux ordinairement courtes et simples. Feuilles à 6-12 paires de folioles oblongues, ou elliptiques, ou ovales-oblongues, subrhomboïdales, obtuses ou rétuses, mucronulées , crénelées, puhescentes aux bords. Grappes spiciformes : les femelles subverticillées, interrompues ; fleurs subsessiles. Ovaires glabres. Légumes courtement stipités, subchartacés , aplatis , tortilles , subfalciformes. Grand arbre. Écorce du tronc lisse, grisâtre. Rameaux tubercu- leux, couverts d’un épiderme d’abord verdâtre , puis cendré. Ramules de l’année précédente couverts d’un épiderme pourpre- noir. Épines du tronc brunes , atteignant 8 à 12 pouces de long , et munies de ramifications dont les plus longnes mesurent jusqu’à un demi-pied. Pétiole commun pubescert , canaliculé en dessus ; pétiolules courts, veloutés ; folioles d’un vert gai, luisantes, un peu coriaces , de forme très-variable, opposées ou alternes : les 2 où 4 inférieures longues de G à 8 lignes, larges de 5 à 4 lignes ; les autres longues de 1 à > pouces, larges de G à 8 lignes. Grap- pes interfoliaires, longues de » à 4 pouces ; celles des fleurs mâles très-denses. — Fleurs males : Galice velouté : lanières lincaires- BOTANIQUE. PHAN, T 1. 7 98 CLASSE DES CALOPHYTES. oblongues , obtuses, plus longues que le tube. Pétales oblongs , inclus. Étamines saillantes, glabres. — Æleurs femelles : Galice veloute : lanières linéaires ou linéaires-lancéolées , de la longueur du tube. Pétales ovales ou obovales-oblongs, blanchâtres, de la longueur des lanières calicinales. Légumes longs de 5 à 8 pouces, larges de 10 à 18 lignes, d’un brun roux, peu pulpeux , tran- chants aux bords, acuminés. Cette espèce , indigène en Perse dans les contrées voisines de la Caspienne, n’est pas rare dans les plantations d'agrément. Son feuillage est très-élégant. SEcrTiox Il. Légume aplati, ovale-oblique , presque aussi large que long, mucrone, chartacé , non pulpeux, monosperme, un peu plus long que le stipe. FÉvier monospermE. — Gleditschia monosperma Walt. — Mich. fil. Arb. 3, tab. 11. Épines simples ou trifurquées. Feuilles multifoliolées ; folioles ovales ou ovales-oblongues , pointues, glabres. Arbre haut de 40 à 6o pieds, sur x à 2 pieds de diamètre. Fo- lioles petites. Calice d’un vert pâle : sépales ovales-lancéolés. Légumes brunätres , d’un pouce de large. Cet arbre croît dans les parties basses des Carolines et de la Géorgie. On le cultive dans nos plantations ; mais 1l est assez sensible aux hivers du nord de la France, et il ne fructifie pas sous le climat de Paris. « Le bois du Gleditschia monosperma, dit M. Michaux, » ressemble ; par sa texture, qui est très-ouverte, et par sa cou- » leur, qui est jaunâtre, à celui du Gleditschia Triacanthos ; » et comme il ne vient qu'aux lieux très-humides, il doit être » d’une qualité inférieure. Dans la Caroline et la Géorgie , il n’est » employé à aucun usage, » Genre GUILANDINE,. — Guilandina Juss. Caïice urcéolé , quinquéfide, Pétales 5, sessiles, presque FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 99 égaux. Étamines 10 ; filets velus inférieurement, Style court. Légume ovale, comprimé, renflé, muriqué, bivalve , 1-3- sperme. Graines globuleuses : test luisant, osseux ; péri- sperme pelliculaire. Arbres ou arbrisseaux armés d’aiguillons en crochet. Feuil- les paripennées. Fleurs en grappes spiciformes, accompa- gnées de bractées allongées. Ce genre, propre à la zone torride, renferme 5 espèces, dont la suivante est la plus notable, GuiLanniwe Bonpuc. — Guilandina Bonduc et Guilan- dina Bonducella Linn. — Rumph. Amb. tab. 48 et tab. 49, fig. 1. Aïguillons solitaires ou géminés. Folioles ovales ou ovales- oblongues , pubescentes ou veloutées. Arbrisseau commun dans l'Inde et dans les Moluques. Sa crois- sance étant très-rapide et ses tiges sarmenteuses munies d’un grand nombre d’aiguillons, on l’emploie à faire des palissades et des haies. Les habitants de la côte de Malabar regardent linfu- sion de ses fruits dans du vin comme stomachique et emménago- gue. Ses graines , nommées vulgairement Feux de bourrique, sont fort remarquables par leur test osseux et luisant. Leur fa- culté germinative, qui se conserve très-long-temps, n’est pas même altérée par un séjour prolongé dans l’eau marine. Elles restent plusieurs années en terre avant de lever, à moins qu’on ne les ait laissées tremper d’abord pendant quelques jours dans l’eau. Genre COULTÉRIA. — Coulteria Kunth. Calice turbiné, quinquéfide : les 4 lobes supérieurs pe- tits, presque égaux ; l’inférieur plus grand , concave, bordé de dents glandulifères. Étamines 10; filets barbus inférieu- rement. Style court. Stigmate glanduleux. Légume spon- gieux , aplati, irdéhiscent, 4-6-sperme , partagé par des cloisons transversales. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles paripennées. Fleurs jau- nes, disposées en grappe. Pédicelles articulés au sommet. Ce genre se compose de cinq espèces, propres à l’Amérique 100 LLASSÉ DÉS CALOPHYTES. équatoriale. Elles possèdent toutes des propriétés tinctoria les plus ou moins prononcées, Les plus notables sont ies deux suivantes. CouL'TÉRIA DES TEINTURIERS — Coulteria tinctoria Kunth;, Nov. Gen. et Spec. tab. 569. — Cæsalpinia pectinata Cav. — Turp. in Dict. des Sc. Nat. Ie. . Folioles glabres , ovales-oblongues. Pétioles inermes. Calices glabres. Légumes glabres, sessiles, obtus. Grand arbrisseau à ramules anguleux, couverts d'un duvet roux et armés d’aiguillons. Feuilles à 2-5 paires de pennules 6-8-juguées. Grappes solitaires, terminales, densiflores , lon- gues de près d’un demi-pied. Pétales ponctués , obovales-oblongs,. Légume long de 3 à 4 pouces. Cette espèce croît aux environs de Carthagène. CouzrériA nÉRISSE. — Coulteria horrida Kunth, Nov. Gen. et Spec. tab. 368. Feuilles à 2 paires de pennules 4-;-juguées ; folioles oblon- gues, glabres, arrondies aux deux bouts, échancrées , mucro- nées ; pétioles armés d'aiguillons. Calices hispides. Légumes gla- bres , non stipités, oblongs , obliques. Cette espèce croit dans les mêmes localités que la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup. Genre CÉSALPINIER. — Cæsalpinia Linn. Calice à 5 sépales inégaux, soudés à la base en cupule per- sistante. Pétales 5, inégaux, onguiculés : le supérieur plus petit que les inférieurs. Etamines 10; filets ascendants, velus à la base. Style filiforme. Légume comprimé, bivalve, non épineux. Graines ovales-oblongues, comprimées. Arbres ou arbrisseaux inermes, ou armés d’aiguillons. Feuilles paripennées. Pédicelles non bractéolés. Fleurs jaunes. j Tousiles Césalpiniers connus habitent les régions intertro- picales. Ces végétaux sont d'un grand intérêt à cause des bois de teintuve qu’ils produisent, Les botaristes en ont dé- FAMILLE DES CÉSALPINIÉES, 101 crit une vingtaine d’espèces. Les suivantes sont les plus re- marquubles. Section 1. NUGARIA Dec, Prodr. Légume 1-2-sperme. Graines trés-grosses , transversalement oblongues. Calices glabres. Césazrinier Nouca, — Ceæsalpinia Nuga Ait. — Rumph. Amb. vol. 5, tab. 50. — Guilandina Nuga Lamk. Rameaux inermes. Pétioles hérissés d’aiguillons en dessous. Feuilles à 3-4 paires de pennules 2-3-juguées. Folioles ova- les, pointues. Panicules axillaires et terminales, composées de grappes multflores. Pédicelles courts, presque dressés, Légames ovoïdes , obliques , acuminés. Cette plante , nommée par les Malais Gongay, est fort com- mune aux Moluques. C’est un arbuste tres-sarmenteux, qu’on emploie dans ces contrées à entourer les proprictés de haies du- rables et difficiles à franchir. CÉSALPINIER PANICULÉ. — Cæsalpinia paniculata Dec, Prodr. — Hort. Malab. 6, tab. 19. Rameaux et pétioles aiguillopnés. Fewlles à un grand nombre de pennules 6-juguces ; foholes ovales, pointues. Panicules ra- meuses , lâches, plus longues que les feuilles. Pédicelles étalés , plus longs que les ficurs. Légume ovale-rhomboïdal, acumine aux deux bouts. Arbre toujours vert , de la taillé d'un Pommier , indigène au Malabar. IL est remarquable par la beauté de ses fleurs , qui sont tres-odorantes et disposées en panicule de plus d’un pied de long. Les graines sont âcres et aromatiques. Sectiox II. BRASILIETTIA Dec. Prodr. Légume oblong, acuminé aux deux bouts, indéhiscent, char- tacé, monosperme, samaroïde. Graine rlane, transversale- ment oblongue. Calices veloutés d'un duvet ferrugineux. Césazpinier Brésicer, — Cwsalpinia brasiliensis Lino. (excel. syn, Gates. ) 102 CLASSE DES CALOPHYTES. Inerme. Feuilles à 7-9 paires de pennules multijuguées ; fo- lioles ovales-oblongues , obtuses, glabres ; pétioles et calices veloutés. Grappes paniculées. Pédicelles plus courts que les fleurs. | Cet arbre croît à la Jamaïque et à Saint-Domingue , où 1l est connu sous le nom de Brasilletto. Y paraît que son bois est ex- porté comme Bois de Fernambouc ; de même que celui du Cæ- salpinia Crista. CÉsazpinier DES AnriLzes. — Cæsalpinia Crista Lamk. Encyel. Glabre. Branches hérissées d’aiguillons. Feuilles à 1-3 paires de pennules ; folioles obovales ou obcordiformes. Grappes simples Pédicelles 3 fois plus longs que les fleurs. Pétales plus courts que le calice. Légumes linéaires , substipités, pointus, glabres , 7-8-spermes. Petit arbre. Tronc haut de 4 pieds et atteignant à peine la grosseur de la cuisse. Branches hérissées d’aiguillons nombreux ,. crochus , très-roides, noirâtres. Écorce peu épaisse, cendrée à l'extérieur, rouge à l’intérieur. Bois solide , pesant , ronge ; au- bier blanc. Grappes droites, pyramidales. Fleurs d’un vert pâle ou blanchâtre , pentandres. Cet arbrisseau, suivant Lamark , croit aux Antilles , où on lui donne le nom de Brésillet, parce que son bois est rouge comme le Bois du Brésil. CÉSALPINIER DES ÎLES DE BanamA. — Ceæsalpinia bahamen- sis Lamk. Encycl. — Catesb. Car. 2, tab. 51. Glabre. Rameaux et pétioles armés d’aiguillons. Feuilles à 3 paires de pennules trijuguées; folioles obovales, échancrées. Fleurs en panicule. Légumes substipités , linéaires , pointus. Arbrisseau. Aiguillons courts , épars. Fleurs blanchätres. Cet arbrisseau croît aux îles de Bahama. Son bois est rouge comme le Bois de Fernambouc, et l’on en exportait autrefois des quantités considérables en Europe; mais il paraît que depuis long-temps lespèce est à peu près extirpée dans les iles, FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 103 CésazpiniER DE FERNAmvOuc. — Cæsalpinia echinata Lamk. Encycl. — Guilandina echinata Spreng. Syst. —Ibira- pitanga Pis. Bras. p. 164, Ie. (ex Lamk.) Rameaux et pétioles armés d’aiguillons. Fleurs en grappes. Lé- gumes hérissés de pointes. Arbre de première grandeur. Rameaux longs, étalés. Fleurs panachées de jaune et de rouge ; odorantes. Bois rouge; aubier très-épais. Cet arbre n’est qu'imparfaitement connu des botanistes, ct peut-être n’appartient-il même pas au genre Cæsalpinia. Quoi qu’il en soit, c’est l’une des espèces dont on tire le Bois du Brésil ou Bois de Fernambouc. Section III. SAPPANIA Dec. Prodr. Légume x1-2-sperme. Graines très-grosses, transversalement oblongues. Calices glabres. CésaLriniER Sappan. — Ceæsalpinia Sappan Lion. — Hort. Malab. 6, tab. 2, — Roxb. Corom. 1, tab. 16. Ramules spinelleux. Feuilles de à 10-12 paires de penaules 10-12-juguéés ; folioles méquilatérales , ovales-ohlongues , échan- crées. Fleurs paniculées. Calices glabres. Légumes ligneux, aplatis, glabres , obliquement tronqués au sommet. Feuilles longues de 12 à 20 pouces. Pétiole commun muni de 3 aiguillons à l'insertion de chaque paire de pennules. Panicules terminales , amples, composées de grappes simples, multiflores. Fleurs grandes , jaunes ; le pétale supérieur veiné de rouge. Lé- gume subrhomboïdal , long de 3 pouces, sur 2 pouces de large. Graines lisses, dures, ovales. Get arbre magnifique est indigène dans l’Inde. Peu de végétaux sont parés de fleurs plus brillantes. Rare dans la presqu'ile en decà du Gange, il abonde dans l’empire birman et aux Moluques. Son bois, de couleur orange, possède les mêmes propriétés que le Brésillet des Antilles. Il est d’un emploi universel dans toute VAsie équatoriale, pour la teinture en rouge. Le Sappan est aussi 104 CLASSE DES CALOPHYTES. d'une grande utilité pour former des clôtures et pour servir de soutien aux arbustes sarmenteux qui produisent le poivre. CésaLzpinier SENsrrive. — Cæsalpinia mimosoides Lamk. — Hort. Malab. G, tab. 8. Rainules et pétioles armés d’aiguillons. Feuilles à 6-12 paires de pennules 8-12-juguées ; folioles elliptiques ou oblongues , -ob- tuses, cunciformes à la base. Grappes à axe hispide. Légume obovale-oblong, oblique, acuminé. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds, indigène au Malabar. Ses fo- lioles se renversent sur elles-mêmes au moindre attouchement , comme celles des Sensitives. Secriox IV. LIBIDIBIA Dec. Prodr. Légumes oblongs ; arqués, syongieux , submultiloculaires. CéÉsaLriINIER Des corroyeuRrs. — Cæsalpinia coriaria Wild. — Kunth, Leg. tab. 45. — Poinciana coriaria Jacq. Am. tab. 175, fis. 36. Feuilles à 7 paires de pennules multifoholées ; folioles linéai- res, obtuses, subcordiformes à la base, glabres, ponctuces en dessous. Grappes terminales, rameuses ; axe velu; pédicelles plus courts que les fleurs. Légume semi-circulaire. Arbre élégant, inerme, très-rameux, touffu, haut d’une quin- zaine de pieds. Écorce noirtre, ponctuée. Folioles petites. Fleurs petites , jaunätres, légèrement odorantes. Cette espèce croit dans les marais salés des environs de Car- thagène, de Curacao , ete. Son fruit , nommé vulgairement Libi- dibi, est employé en Amérique au tannage des cuirs. Genre POINCIANA. — Poinciana Linn. Calice à 5 sépales inégaux, soudés à la base en cupule persistante. Pétales 5, onguiculés : le pétale supérieur dis- semblable, Etamines 10; fitets très-longs, hérissés à la base. FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 105 Style très-long. Légume aplati, bivalve, isthmé. Graines obovales , comprimées; cotylédons planes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles paripennées. Fleurs en panicules corymbiformes. Pédicelles allongés, non brac- téolés. Les Poinciana sont intéressants par la rare beauté de leurs fleurs. On en connaît quatre espèces, toutes indigènes dans la zone équatoriale. Plusieurs sont cultivées en Europe pour la décoration des serres. Les plus notables sont les sui- vantes. PoincrANA MAGNIFIQUE. —Poinciana pulcherrima Linn. — Bot. Mag. tab. 995. — Reichenb. Gart. Mag. tab. 03. Rameaux armés d’aiguillons erochus. Feuilles à 5-10 paires de fohioles obovales ou oblongues, échancrées. Pétiole glandulifere à la base et au sommet. Calice glabre. Pétales fimbriés, longue- ment onguicules. Arbrisseau à tige droite, haute d'environ 12 pieds. Écorce grisätre. Aïguillons forts, courts. Corymbe lâche, presque pyra- midal. Pedoncules longs de 2 à 3 pouces. Pétales panachés de pourpre et d'orange. Étamines 3 fois plus longues que la corolle. Léoume long de 3 à 4 pouces. Cette plante est commune dans l’Inde cet dans les Antilles. On la nomme vulgairement Fleur de paon, Haie fleurie, Fleur de paradis , ete. Elie sert dans Les colonies à former des haies d’un aspect tres-agréable , et difficiles à pénétrer. Ses fleurs sont employées conne purgatif, d’où vient qu'à la Jamaïque elle porte aussi le nom de Sené. Son bois possède des propriétés unctoriales. Poixcian A ROYAL. — Poincianu regia Bojer, raser. ex Hook. Bot. Mag. tab. 2854. Tronc inerme. Feuilles à 1-18 paires de pennules multifolio- lées; folioles ovales-oblongues , obtuses. Calices glabres , réflé- chis. Pétales longuement onguiculés : limbe arrondi , crénelé; onglet du pétale supérieur mvoluté. 106 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbre haut de 30 à 40 pieds. Tronc dressé, atteignant 3 pieds de diamètre. Écorce grisâtre, lisse; bois blanc. Branches longues, alternes , étalées, déni en cime. Feuilles longues de 2 pieds. Pétiole commun cannelé. @rappes axillaires et termimales, lâches. Pédicelles alternes , longs de 2 pouces et plus. Sépales réfléchis , plus courts que les onglets des pétales , de couleur rouge en des- sus. Pétales étalés ou presque réfléchis , longs de 2 pouces : les 4 inférieurs de couleur écarlate; le supérieur panaché de différentes nuances de jaune et de pourpre. Filets rouges, de la longueur du style. Légume un peu renflé, long de 4 pouces. Graines com- primées, grisâtres , strices de brun , longues d’un demi-pouce. Cet arbre magnifique a été découvert par M. Bojer à Mada- gascar , près de Foulpointe. Plusieurs établissements horticultu- raux d’Angleterre en possèdent de jeunes individus. PoixcrANA SUPERBE. — Poinciana insignis Kuntk, Leg. tab. 144. Tige aiguillonnée. Pennules 6-8-foliolées. Folioles alternes , ovales-elliptiques , rétuses . glabres. Grappes solitaires ou er. "4 niculces, terminales. Pétales tres-entiers. À Ebbicae à à rameaux cylindriques , cendrés, verruqueux. Ai- guillons épars ou géminés, dressés, subulés-coniques. Folioles longues de 8 à 12 lignes, sur 6 à 10 lignes de large. Fleurs éparses, penchées. Cette espèce croit sur les bords de la rivière des Amazones, dans la provmce de Jaen de Bracamoros. Les Espagnols la nom- ment Bresil. . Genre CAMPÉCHE, — Æcwmatoxylon Lion. Calice campanulé, à 5 lobes caducs, obtus. Pétales 5, a peire ne longs que le calice. Étamines 10; filets glanduleux à la base. Style capillaire. Légume ace, lan- cénhë acuminé, 1-3-sperme, s’ouvrant par une rupture longitudinale du milieu des valves; suture dorsale ailée. Cotylédons bilobé. FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 107 Aiguillons solitaires ou ternés , rectilignes. Feuilles pen- nées, ou bipennées ; pétiole linéaire, ailé, très-long. Fleurs jaunes, en grappes làches. Ce genre ne contient que lespèce que nous allons dé- crire. CampËcae rincrorrar. — Hæmatoxylon campechianum Linn. — Catesb. Car. 3, tab. 66.— Sloane, Hist. Jam. », tab. 10, fig. 1-4. — Turpin, in Chaum. F1. Méd. tab. 00. Arbre d'environ 40 pieds de haut. Bois rouge à l’intérieur, re- couvert d’un aubier blanchâtre et d’une écorce brune. Feuilles à 2-4 paires de folioles opposées, petites, lisses, obovales ou cor- diformes, obliquement striées. Fleurs petites, jaunâtres, disposées en grappes axillaires à l’extrémité desrameaux. Boutons rougeâtres. C’est cet arbre qui produit le Bois rouge ou Bois de Campéche. Il est originaire de la Nouvelle-Espagne , et on le cultive en grand aux Antilles, pour les besoins du commerce. La décoction du Bois de Campèche donne, comme on sait, une teinture d’un rouge foncé. Dambourney a constaté, par de nombreuses expériences, que l’écorce de Bouleau possédait le précieux avantage de fixer et d’aviver à la fois la couleur communiquée aux étoffes par le Bois de Campêche. (Voyez Recueil de Procédés, etc., an 11, p- 181.) L’écorce du Camyêche est astringente; plusieurs célèbres médecins anglais l’ont vantée comme un remède très-efficace contre les dysenterices. Gerre PARKINSONIA. — Parkinsonia Lainn. Calice à 5 sépales réfléchis , caducs, colorés , légèrement soudés par la base. Pétales 5, planes, très-ouverts : le supérieur ovale-arrondi, à onglet dressé, très-long ; les 4 inférieurs subsessiles , ovales, Étamines au nombre de 10, subdéclinées, un peu plus longues que l'onglet du pétale supérieur. Style filiforme , ascendant. Stigmate obtus. Lé- gume oblong, acuminé aux deux bouts, comprimé, toru- leux, uniloculaire , bivalve. Graines oblongues ; radicule ovale ; hile linéaire. 105 CLASSE DES CALOPHYTES. Ce genre contient une seule espèce , indigène dans les An- tilles et dans l'Amérique méridionale. Ses fleurs ressemblent à celles des Poinciana, et se distinguent par une rare beauté. PARKINSONIA ÉPINEUX, — "Parkinsonia aculeata Linn. — Jacq. Amer. p. 121, tab. 80. Arbrisseau haut de 8 à 12 pieds. Rameaux nombreux , garnis d’épines rectilignes , solitaires ou ternées , axillaires. Écorce verte et luisante. Feuilles fasciculées , pennées, multifoliolées ; pétiole commun comprimé, long d’un pied; fohioles petites , oblongues. Fleurs odorantes, disposées en grappes simples, axii- laires , terminales , subdécemflores. Pétales jaunes : le supérieur panaché de rouge. Cette espèce est employée aux Antilles pour former des clô- tures qui se recommandent autant par leur solidité, que par leur aspect fleuri dans toutes les saisons. Son accroissement est très- rapide ; elle frucufie dès la première année. Genre CADIA. — Cadia Forsk. Calice campanulé, profondément quinquéfide, glandu- leux antérieurement à la base. Corolle à 5 pétales égaux, insérés au calice. Étamines 10; filets gibbeux et géniculés à la base. Ovaire stipité. Stigmate sessile, pointu. Légume linéaire , polysperme, bivalve, courtement stipité. Ce genre se compose d’une seule espèce, originaire de PYémen. On la cultive dans nos collections de serre à cause de l'élégance de ses fleurs. Capia pourpre. — Cadia varia L'Hér. — Cadia purpurea Willd. — Spaendoncea tamarindifolia Desf. — Herb. de V’A- mat. vol. 6. Arbrisseau inerme , haut de 8 à 12 pieds. Feuilles imparipen- nées , mulufoliolées ; folioles alternes ou opposées , petites , lui- saptes, coriaces , lincaires-oblongues. Pédoncules solitaires , axil- laires, uniflores, plus courts que les feuilles. Fleurs penchées, d’un pouce de diamètre, d’abord blanches, ensuite roses ou pur- purines. HAUMILLE DÉS CESALPINIÉES. 109 Genre CAROUBIER. — Ceratonia Linn. Fleurs polygames ou dioïques. Calice à 5 sépales soudés à la base. Corolle nulle. Etamines 5. Stigmate sessile, orbi- culaire. Légume allongé, aplati, épais, indéhiscent , pul- peux et isthmé en dedans , polysperme. Feuilles paripennées. Fleurs petites , rougeâtres, en grap- pes naissant le long des rameaux , sur le vieux bois. Pulpe du légume mangeable. Le Caroubier indigène est la seule espèce du genre. Mo- lina en indique une autre au Chili, mais il est probable que c’est un Prosopis. CAROUBIER CULTIVE. — Ceratonia Siliqua Linn. — Cav. le. tab. 113. — Blackw. Herb. 1 , tab. 209. — Duham. Arb. ed. nov. vol. 2, p. 254, tab. 58. Arbre de 20 à 30 pieds de haut. Tronc fort gros. Branches formant une tête arrondie. Bois rougeâtre, très-dur. Feuilles presque sessiles , de 8 à 10 folioles coriaces, lisses, penniner- vées , obovales ou arrondies. Fleurs d’un pourpre foncé, en grap- pes longues de 2 à 3 pouces. Légumes bruns, pendants. Le Caroubier croît spontanément en Orient, et il se trouve na- turalisé dans toutes les contrées voisines de la Méditerranée. C’est surtout au royaume de Valence et dans quelques autres parties de l'Espagne que sa culture est très-répandue. Selon Cavanilles, cet arbre est, après l’Olivier, le plus intéressant pour l'Espagne. Dans le nord de la France, le Caroubier ne résiste en plein air qu'à Pabri d’un mur exposé au midi, et on ne le voit fructifier que très-rarement. Les fruits du Caroubier contiennent une pulpe sucrée, un peu laxative , qui sert quelquefois d’aliment; mais l’emploi le plus universel des Caroubes est pour engraisser les bestiaux, et même pour tenir lieu d'orge ou d’avoine aux chevaux. Les Éeyp- tiens en retirent un sirop dans lequel ils font confire les Tama- rins et autres fruits. En Orient, on en préparait anciennement une espèce de vin par la fermentation, ct aujourd’hui Jes mnsul- 410 CLASSE DES CALOPHYTES. mans de ces pays mêlent les Caroubes aux ingrédients des sorbets. Dans le nord de l’Europe, ces gousses entrent dans la compo- sition des tisanes pectorales et rafraïchissantes. Le bois du Caroubier est dur, veiné, d’un beau rouge foncé, propre aux ouvrages de menuiserie et de marqueterie ; mais l’au- bier en est tendre et très-abondant. L’écorce et les feuilles servent à tanner les cuirs. Genre JONÉSIA. — Jonesia Roxb. Calice coloré, accompagné à la base de deux bractéoles ovales arrondies, opposées ; tube infondibuliforme , l6ng, charnu , resserré à la gorge; limbe à 4 lobes étalés, ovales. Corolle nulle, Étamines 8 (quelquefois 7 ou 9), insérées à la gorge du calice, saillantes, libres ou partiellement soudées par la base. Ovaire à stipe adné inférieurement au tube calicinal. Style filiforme. Légume 4-8-sperme , comprimé, plane , acinaciforme, calleux aux sutures.… Ce genre, outre l’espèce que nous allons citer, en ren- ferme une autre de Sumatra, laquelle n’est qu’imparfaite- ment connue, Jonésia Assocam.—Jonesia Asoga Roxb.—Hort. Malab. 5, tab. 59. — Saraca indica Lim. Arbre élégant, toujours vert, à tronc haut d’environ 15 pieds. Branches peu nombreuses, étalées. Feuilles grandes, paripen- nées, 2- ou 3-juguées ; folioles opposées, coriaces , luisantes , oblongues, pointues, longues de 5 à G pouces, sur 2 pouces de large. Fleurs odorantes, jaunes, fasciculées ; pédicelles allongés, inégaux. Étamines très-longues : filets rouges ; anthères d’un pourpre foncé. Cet. arbre croît dans une grande partie de l’Inde. Les brah- manes lui donnent le nom d’Æsjogam. I] est consacré aux divini- tés du pays, et on le cultive autour de leurs temples , pour l’em- ployer aux cérémonies religieuses. Genre BARYXYLE,. — Baryxylum Lour. Calice à 5 sépales ovales-oblongs, égaux, réfléchis, ca- FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 111 ducs. Pétales 5, arrondis, presque égaux, crépus, cour- tement onguiculés. Etamines 10, libres , inégales. Style filiforme. Légume épais, obtus, subeylindracé, un peu cour- bé, polysperme. Graines arrondies, anguleuses. On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante. BarvxyLE À 8o1s Roux. — Baryxylum rufum Lour. Flor. Cochinch. Arbre de première grandeur. Rameaux ascendants , inermes. Feuilles paripennées, paucijuguées, glabres. Folioles petites, oblongues , obtuses , très-enüères. Fleurs jaunes, en grappes là- ches, terminales. Cet arbre , indigène dans les montagnes élevées du nord de la Cochinchine , est remarquable par la dureté peu commune de son bois, qui le rend comparable à du fer. On en fait des colonnes capables de supporter les plus grands fardeaux. Genre TAMARINIER. — Tamarindus Linn. Calice turbiné ; limbe divisé en 4 lobes inégaux, caducs, réfléchis : les 5 supérieurs oblongs; l’inférieur large, bi- denté au sommet. Pétales 5 , alternes avec les sépales su- périeurs : les 2 latéraux ovales; l'intermédiaire cucullifor- me. Étamines 9 ou 10; filets inégaux : 2 ou 5 longs, mo- nadelphes, anthérifères ; les 7 autres courts, stériles. Style subulé. Légume acinaciforme, comprimé, uniloculaire , in- déhiscent , 5-6-sperme ; sarcocarpe pulpeux. Graines ovales- quadrangulaires, obliquement tronquées dans la région du hile. Cotylédons à base inégale. Arbres à feuilles paripennées , multifoliolées. Fleurs en grappes , d’un blanc jaunätre. Les Tamariniers offrent beaucoup d’intérêt sous le rapport de leurs propriétés médicinales. Le genre est borné aux deux espèces suivantes. TamariNier DE L'INpe.— T'amarindus indica Linn. — Hort. Malab. 1, tab. 23. — Rumph. Amb. 2, tab. 23. — Bilackw. Herb. tab, 221.— Turpin , in Chaum. FI. Méd. Ice. Folioles elliptiques, obtuses, entières, méquilatérales à la base, 119 CLASSE DES CALOPHYTES Grappes terminales , pendantes, 5-8-flores. Légumes 8-14: spermes, au moins G fois plus longs que larges, Grand arbre. Tronc très-gros. Écorce noirâtre, ridée. Ra- meaux longs , étalés, formant une tête touffue à la manière de celie du Tilleul. Bois dur, pesant, blanchâtre et rayé de noir , ou même à noyau noir comme l’ébène, dans les vieux individus. Feuilles à 15-15 paires de folioles longues de 6 à 10 lignes. Pédicelles filiformes, un peu arqués, plus longs que les fleurs. Légumes longs de 3 à 6 pouces, contenant une pulpe épaisse en- tre les deux écorces des valves. Cette espèce croit dans la plus grande partie de l'Asie équato- riale, ainsi que dans l’intérieur de l'Afrique. On la cultive dans V’Afrique septentrionale, et même dans les parties les plus méri- dionales de l’Europe. Tamaninier D'AMERIQUE.— Tamarindus occidentalis Gærtn. Fruct. 2, tab. 146. —Jacq. Am. tab. 179. Folioles apiculces, oblongues, entières. Grappes lâches , pen- dantes, décemflores, de la longueur des feuilles. Légumes 1-4- spermes, presque arrondis, 2 ou 3 fois plus longs que larges. Arbre très-élevé. Tronc droit, fort gros. Cime ample et touffue. Feuilles le plus souvent à 7 paires de folioles. Fleurs odorantes. Bractées de couleur rose. Pétales jaunes, veinés de rouge. La gran- deur et la forme du légume varient selon le nombre de graines qu'il con‘ient. Cette espèce est mdigène dans les Antilles et dans la Nouvelle- Espagne. La partie charnue du fruit des deux espèces de Tamariniers que nous venons de décrire est la pulpe connue sous le nom de Tamarin. Cette substance acide est rafraichissante et calmante, lorsqu'elle est délayée dans une quantité suffisante d’eau ; prise à forte dose , an contraire, elle est purgative. D’après l'analyse de Vauquelin, le Tamarin contient plusieurs acides végétaux , du sucre, de la gomme, et presque les deux tiers de son poids d’amidon. La pulpe de TFamarin est d’un fréquent emploi dans les pays FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 415 chauds , comme ingrédient des sorbets et d’autres boissens rafrai- chissantes. On en prépare aussi, avec du sucre ou du miel , des confitures très-recherchées. Les médecins d'Europe prescrivent le Tamarin comme remède adoucissant et relächant. Genre CASSE. — Cassia Linn. Calice à 5 sépales caducs, plus ou moins inégaux. Pétales 5, inégaux. Étamines 10, inégales : 3 inférieures, plus lon- gues; À latérales, moyennes, dressées; et 5 supérieures, très-courtes , à anthères abortives, difformes. Anthères dé- hiscentes par le sommet. Légume de forme très-variable. Périsperme corné. Arbres, arbrisseaux , ou herbes. Feuilles paripennées, pauci- ou multijuguées. Pétioles souvent glandulifères, Folioles opposées. Les Casses forment un grand genre, très-naturel par les organes floraux, mais très-varié quant à la forme et à la struc- ture du fruit. On en connaît environ deux cents espèces, la plupart indigènes dans la zone équatoriale. Plusieurs sont importantes par leurs propriétés médicinales; d’autres se distinguent comme plantes d'ornement, SecTiox I'°. FISTULA Dec. Légumes cylindriques, indéhiscents , ligneur , transversale- ment multiloculaires. Loges monospermes, remplies de pulpe. Anthères S'ouvrant par 2 fentes apicilaires. Graines ho- rizontales. ( Cathartocarpus Pers. ) Casse Canéricier.— Cassia Fistula Linn.—Gærto. Fruct. 2, tab. 147, fig. 1. — Nect. Voy. Égypt. p. 21, tab. 4. — Turp. in Chaum. FI. Méd. Ic. Feuilles 4-6-juguces ; folioles ovales, pointues, glabres. Pé- tioles non glanduleux. Grappes axillaires, pendantes, lâches. Pétales 3 fois plus longs que le calice. Légume rectiligne, lisse, noir, long d’un pied et plus. Grand arbre indigène dans l'Inde et en Égypte, Il est cultivé ROTANIQUE. PHAN, OT, 1 à 444 CLASSÉ DES CALOPHYTES. et naturalisé dans l'Amérique intertropicale. Son port ressemble à celui du Noyer. Ses fruits se trouyent dans le commerce sous le nom de Casse en bätons. La pulpe sucrée et acidule qu’ils con- tiennent est un purgatif fort doux, qu’on peut prendre sans incon- vénient à la dose de plusieurs onces. Secrion II. CHAMÆFISTULA Dec. Légumes cylindracés , indéhiscents , minces, transversale- ment multiloculaires. Loges monospermes , non pulpeuses. Anthères s’ouvrant par 2 pores apicilaires. Casse corymBirÈrE. — Cassia corymbosa Lamk, — Jacq. Fragm. tab. 101, fig. 1.— Cassia crassifolia Orteg. — Cassia falcata Dum. Cours. Feuilles bi- ou trijuguées. Folioles oblongues-lancéolées, sub- falciformes. Pétiole glandulifere entre la première paire de folioles. Grappes axillaires, subquinquéflores, plus courtes que les feuilles. Pédicelles allongés, en corymbe. Légumes allongés, étroits, acuminés. Cette espèce croît à Buénos-Ayres. On la cultive dans nos serres comme plante d’ornement. CAssE GRANDIFLORE, — Cassia grandiflora Desf. (non Pers.)— Cassia lœvigata Willd. Feuilles quadrijuguées. Folioles ovales-lancéolées , acuminées. Pétiole glandulifère entre chaque paire de folioles. Grappes axil- laires , de la longueur des feuilles. Pédicelles en corymbe. Cette espèce est indigène dans la Nouvelle-Espagne. C’est un arbrisseau d'ornement fort élégant, qu’on cultive souvent dans nos serres et dans les jardins de la France méridionale. Secrion III. SENNA Tourn. Anthères s'ouvrant par 2 pores apicilaires. Légumes membra- neux, aplatis, transversalement multiloculaires, presque indéhiscents, bosselés , non pulpeux. CASSE À FEUILLES OBOVALES. — Cassia obovata Collad, Mo- FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 115 nogr. tab. 15, fig. 8. — Cassia Senna Lamk. Ill. tab. 332, fig. 2,a,b,c, etfig. 3,b, f, g.— Jacq. fil. Ecl. 5, tab. 87. Feuilles 4-7-juguées. Folioles obovales, obtuses. Pétioles non glandulifères. Stipules subulces. Grappes plus longues que les feuilles. Légumes subréniformes, légèrement pubescents. Arbrisseau abondant dans les déserts de la haute Égypte, au Sénégal et dans l’intérieur de l’Afrique. Il est cultivé en grand en Italie. CAssE À FEUILLES LANCÉOLÉES.— Cassia lanceolata Forsk.— Lamk. Ill. tab. 332, fig. 2, c, et 3, a. — Cassia acutifolia Dell. Ægypt. p. 75, tab. 27, fig. 1. Feuilles 4-8-juguées. Folioles ovales-lancéolées, pointues. Pe- tiole glandulifère. Grappes axillaires. Légumes presque rectilignes, glabres. Cette espèce, ainsi que la précédente , et peut-être plusieurs au- tres, fourmissentleSené. Les Follicules de Séné ne sont autre chose que les légumes de ces mêmes plantes. La première produit le Se- né de Tripoli, qu’on importe d'Égypte. Le Séné d'Italie ou de Malte provient de la même plante cultivée dans l’Europe australe. Les feuilles que l’on récolte sur la Casse à feuilles lancéolées se trouvent dans le commerce sous le nom de $ene d’ Alexandrie ou du Levant : c’est la qualité la plus estimée. Souvent on mélange le Séné avec des feuilles de Baguenaudier ou de Cynanchum Arghel. Tout le monde connaît l'emploi du Séné comme purgatif. Les anciens médecinsarabes introduisirent ce remède dans notre thérapeutique. Secrion IV. CHAMÆSENNA Dec. Anthères oblongues , s'ouvrant par 2 pores apicilaires. Lé- gumes étroits, comprimés, déhiscents, transversalement mul- tiloculaires, non pulpeux. Casse pu Marvcanp.— Cassia marylandica Linn. — Dill. Elth. tab. 260, fig. 350. Feuilles plurifoliolées. Folioles oblongues, obtuses, mucro- nulées, glauques en dessous. Pétioles uniglanduleux vers la base, poilus de même’ que la tige. Stipules subulées, Grappes axillaires, 116 CLASSE DES CALOPHYTES. multiflores, > ou 3 fois plus courtes que les fenilles. Pédicelles presqu'en corymbe, bractéolés. Légumes poilus, linéaires, bosselés. Herbe vivace, touffue , haute de 3 à 4 pieds. Tiges peu ra- meuses. Fleurs nombreuses , d’un beau jaune. Cette plante habite les États-Unis d'Amérique. On la cultive dans nos parterres; elle est très-rustique et se multiplie facilement de graines et d’éclats. En Amérique , on emploie ses feuilles en guise de Séné, car elles possèdent également des propriétés pur- gatives très-efficaces. Genre COPAYER. — Copaifera Linu. Calice petit, à 4 divisions profondes, étalées, égales, Co- rolle nulle. Étamines 10, presque égales. Style filiforme. Légume stipité, comprimé, elliptique, bivalve, coriace, monosperme. Graine enveloppée dans une arille charnue ; radicule sublatérale, Arbres résineux. Feuilles paripennées ; folioles alternes, inégales. Fleurs en panicule. Ce genre se compose de cinq espèces, indigènes dans l’A- mérique équatoriale. Nous nous bornons à faire mention de la suivante , remarquable par le baume qu’elle produit. Les quatre autres fournissent peut-être la même substance, mais elles ne sont connues que très-imparfaitement. CopayER OFFICINAL. — Copaifera officinalis Linn. —Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. vol. 7, tab. 659.—Jacq. Am. tab. 8.— Turpin, in Chaum. FI, Méd. tab. 132. Arbre de 50 à 60 picds de haut ; bois d’un rouge foncé. Branches étalées ; rameaux glabres, flexueux. Feuilles à 3 ou 4 paires de folioles longues d'environ 3 lignes, persistantes , ovales-lan- céolées , glabres, ponctuées. Panicules axillaires, de la longueur des feuilles. Fleurs petites, blanches. Cet arbre est indigène dans les Antilies et dans le continent de J’Amérique méridionale jusqu’au Brésil. On en obuent le Baume de Copahu, en pratiquant desincisions profondes dans l’écorce. Ce baume est fluide, d'une odeur forte et pénétrante, et d’une sas FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 417 . veur très-acre. C’est un remède stimulant très-actif que nos méde- cius prescrivent souvent avec succès. Les peintres s’en servent dans la peinture à l'huile , et pour la composition de plusieurs vernis. Le bois du Gopayer , à cause de sa dureté et de sa belle couleur rouge, est recherché par les ébénistes et les menui- siers ; il est également employé dans la teinture. Les singes aiment beaucoup les graines de cet arbre , qui, à ce qu’on assure, pour- raient même servir de nourriture à l’homme. Genre CYNOMÈTRE. — Cynometra Linn. Calice caduc , non bractéolé, à 4 sépales légèrement sou- dés par la base, réfléchis, pénicillés au sommet. Corolle à 5 pétales oblongs, égaux. Étamines 10, libres; anthères bifi- des au sommet. Légume semi-orbiculaire, onciné, charnu, tuberculeux, indéhiscent, uniloculaire, monosperme. Graine réniforme , remplissant la cavité de la loge; cotylédons sub- cordiformes, arrondis. Arbres. Feuilles alternes, à une seule paire de folioles iné- quiiatérales. Fleurs rouges, petites, naissant du tronc ou des branches. Ce genre, composé de deux espèces reconnues et de deux autres qu’on y rapporte avec doute, est propre àl’Indeet aux îles voisines. Nous allons faire mention de celle qui offre le plus d'intérêt. CYNOMÈTRE À TRONC FLORIFÈRE, — Cynometra cauliflora Lann. — Rumph. Amb. 1, tab. 62. Tronc florifere. Feuilles subsessiles ; folioles (longues de 3 à 4 pouces, sur 6 lignes de large) ovales-lancéolées , échancrées. Fleurs en grappes pédonculées, fasciculées , plus ou moins allon- gées. Pédicelles bractcolés. Get arbre curieux, nomme par les Malais Nam-nam, est propre aux Moluques. Sa maniere de croître et son inflorescence sont fort singulières. Le tronc, divisé en plusieurs grosses branches à la hauteur de quelques pieds au-dessus du sol , offre des sillons tel- lement profonds, qu’il semble une agglomération de plusieurs 113 CLASSE DES CALOPHYTES. arbres. Les racines, arquées et noueuses , s’élèvent au-dessus de terre, et s’entrelacent d’une manière bizarre. Les rameaux forment une cime touffue. Le feuillage , lorsqu'il commence à se dévelop: per , est d’un rouge vif, et ressemble de loin à des fleurs. Les grappes des véritables fleurs de l'arbre naissent par paquets, et couvrent de gros tubercules épars sur toute la surface du tronc et même sur les racines ; on n’en voit que très-rarement sur les bran- ches. Le fruit , long d'environ deux pouces et demi, sur dix-huit lignes d'épaisseur, est revêtu d’une pellicule mince, tuberculeuse , d’un jaune verdâtre. La chair en estferme, blanche, peu succulente, d’abord très-astringente, mais douceâtre à l’époque de la maturité. On mange ces fruits, soit crus, soit accommodés de différentes ma- nières. Avec du sucre et du vin, on en fait des compotes excel- lentes. La graine n’est point comestible, à cause de son astrin- gence. | Genre ÉPÉRUA. — E perua Aubl. Calice urcéolé, quadriparti, persistant, coriace ; lobes oblongs, obtus, concaves : le supérieur plus large, Corolle à un seul pétale arrondi, convoluté, fimbrié, inséré à la gorge du calice. Étamines au nombre de 10; filets infléchis: 9 mo- nadelphes par la base; le dixième libre. Ovaire stipité. Style très-long, courbé, obtus, filiforme. Légume coriace, coton- neux, comprimé, falciforme, bivalve, 1-4-sperme. Ce genre, remarquable par la structure de sa corolle, ne contient que l’espèce suivante , indigène dans la Guiane. ÉPÉRUA FALCIFORME. — ÆEperua falcaia Aubl. Guian. tab. 162. — Dimorpha falcata Swartz. Arbre très-rameux. Feuilles alternes, paripennées, 2- ou 3-ju- guées. Folioles grandes, opposées, subsessiles , ovales-oblon- gues, pointues, glabres, très-entières. Stipules petites, cadu- ques. Panicules terminales et axillaires, pendantes , composées de grappes alternés, écartées , nombreuses, grêles , multiflores. Pédoncules communs longs de 3 pieds et plus. Corolle rouge. Légume long de 7 pouces, sur 2 pouces et plus de large. FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 119 Cet arbre , nommé V’ouapa par les Galibis , s'élève jusqu’à soixante pieds , et acquiert deux ou trois pieds de diamètre. Son écorce est rougeâtre. Son bois, de même couleur, est dur, com- pacte, huileux, et résiste long-temps à l’humidité de la terre. Genre PARIVÉ. — Parivoa Aubl. Calice urcéolé, dibractéolé à la base; limbe 3-4-parti : lobes ovales, obtus. Corolle à un seul pétale grand, ar- rondi, crénelé , dressé , roulé en cornet , inséré au fond du calice. Étamines 40 , insérées un peu au-dessus du pétale ; 9 des filets monadelphes par la base , le dixième libre ; anthères tétragones , incombantes. Ovaire stipité. Style long, fil- forme, pointu. Légume ligneux, comprimé, large, obovale, apiculé, bivalve, uniloculaire, monosperme, Ce genre se distingue, comme le précédent , par la struc- ture particulière de sa fleur. On n’en connaît que deux es- pèces ; nous allons décrire la plus intéressante. PARIVÉ GRANDIFLORE. — Parivoa grandiflora Aubl. Guian. tab. 303. Grand arbre à rameaux vagues. Feuilles alternes, paripen- nées , 3- ou 4-juguées ; pétiole commun long d’un demi-pied ; folioles opposées , pétiolulées, écartées , glabres, coriaces , luisan- tes, ovales, acuminées, Stipules petites, caduques. Grappes lâches, terminales et axillaires. | Cette espèce croît sur le bord des rivières de la Guiane. Les Galibis la nomment V’ouapa. Son tronc s’élève à une trentame de pieds de haut, et acquiert souvent un diamètre de deux pieds ; son bois est rougeûtre, trèes-solide et compacte : les pilotis qu’on en construit sont fort durables. Le pétale unique dont se compose la corolle est de couleur purpurine et de près de deux pouces de long. Genre OUTÉA, — Outea Aubl. Calice dibractéolé à la base, turbiné , quinquédenté. Co- rolle à à pétales insérés à la gorge du calice : les #4 infé- rieurs petits, étalés, arrondis ; le supérieur , grand , dressé, 420 CLASSE DES CALOPHYTES, oblong , obtus, ondulé. Étamines au nombre de 4; filets libres : l'un d’eux stérile , court , inséré au - dessous du pétale supérieur ; les 3 autres fertiles, filiformes , très-longs, insérés au-dessous des pétales inférieurs, Ovaire oblong, porté sur un long gynophore filiforme ; anthères tétragones, incombantes. Style long. Stigmate arrondi, concave. Légume comprimé, uniloculaire. Arbres. Feuilles imparipennées. Fleurs en grappes. Ce genre se rapproche des Vochysiacées par la structure singulière de ses fleurs , qui ont aussi quelque ressemblance avec celles des Capparidées. On en connaît deux espèces, dont trois habitent la Guiane, et une l'Inde. La plus remar- quable est la suivante. Ouréa D'AusLer.—Outea guianensis Aubl. Guian. tab. 9.— Macrolobium pinnatum Wild. — Macrolobium Utea Gmel. Syst. Feuilles à 2 paires de fohioles lisses, fermes, elhptiques, échancrées , subeunéiformes à la base. Grappes axillaires, là- ches, plus longues que les feuilles ; pedicelles étalés, bractéolés. Filet stérile velu. Étamines fertiles 3 fois plus longues que le pétale supérieur. Arbre à tronc haut d’une cinquantaine de pieds sur un pied de diamètre. Écorce lisse, grisâtre. Bois assez compacte ; l’aubier blanc, le noyau rougeâtre. Rameaux nombreux, vagues. Fleurs violettes. Pétale supérieur long de 6 à 9 lignes. Cette espèce croit à la Guiane; elle est nommée Joutay par les Galibis. Genre VOUAPA. — Vouapa Aubl. Calice dibractéolé, tubuleux, quadrifide. Corolle à un seul pétale dressé, plane, onguiculé, ondulé au sommet , inséré à la base du calice. Étamines au nombre de 3, ayant même insertion que le pétale. Ovaire stipité. Style filiforme, obtus. Légume stipité, coriace, large, bivalve, uniloculaire, monosperme, Graine grosse, comprimée, arrondie, FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 41 Arbres. Feuilles à une seule paire de folioles. Fleurs pe- tites , en grappes. Ce genre, peu distinct du précédent, appartient à la Guiane et renferme trois espèces. Les deux suivantes méritent d’être citées. VouapA BIFOLIOLÉ. — F’ouapa bifolia Aubl. Guian. tab. 7. — Macrolobiun hymenæoides Wild. —Macrolobium Vouapa Gmel. Syst. — Macrolobium bifolium Pers. Folioles sessiles, glabres , inéquilatérales, très-entières, ovales- lancéolces , acuminées. Grappes axillaires et terminales, denses, plus courtes que les feuilles ; bractées arrondies , concaves. Éta- mines de la longueur du pétale. Légume obovale, apiculé, à su- ture supérieure marginée. Tronc haut de Go pieds et plus, sur 3 à 4 pieds de dia- mètre. Écorce lisse, grisâtre; bois rougeûtre, tres-compacte. Branches tortueuses. Folioles longues d'environ 5 pouces, sur 2 pouces de large. Légume jaunätre, long de 4 à 5 pouces, large de 3 pouces. Get arbre est nommé V’ouapa par les naturels de la Guiane. Lorsqu’on fait des incisions dans le tronc , 1l en suinte une matiere huileuse. Son bois est réputé incorruptible , sous l’eau comme dans la terre ; aussi est-il un des plus recherchés, à Cayenne, pour les constructions de toute espèce, de mème que pour la menui- serie , le charronnage , etc. Vouapa À BOIS VIOLET. — Vouara Simira Aubl. Guian. tab. 0. Folioles pétiolulées, glabres, équilatérales , entieres, ellip- Uques, acuminées. Légume arrondi, non margine. Tronc haut d'environ 8o pieds, sur 4 pieds de diamètre. Écorce rougeâtre, ridée, très-épaisse. Bois dur, compacte, de couleur violette. Cette espèce est un des arbres les plus majestueux de la Guiane. Elle n’est pas moins intéressante par les propriétés tinctoriales de son bois, qui paraissent être absolument es mêmes que celles du Bois de Campéche. Les naturels de la Guiane lui donnent le nom 122 CLASSE DES CALOPHYTES. de Simira ; mais cette dénomination est souvent générique, ét ils l’emploient pour désigner indistinctement tous les arbres dont ils tirent des teintures rouges ou violettes. Genre COURBARIL. — //ymenæa Linn. Calice dibractéolé, turbiné: tube coriace, persistant; limbe 4- où 5-parti, caduc. Pétales 5, presque égaux, glanduleux. Etamines 10; filets renflés au milieu. Style filiforme. Lé- gume ovale-oblong, ligneux, uniloculaire , farineux en de- daus , polysperme. Cotylédons charnus. Radicule globuleuse. Arbres. Feuilles bifoliolées, Fleurs en corymbe. On connaît cinq espèces de Courbaril : une de Madagas- car, etquatre de l'Amérique équatoriale, Les deux suivantes offrent le plus d'intérêt. | CourBaniL commMux.— Hymenæa Courbaril Lann.— Lamk. IL. tab. 330, fig. 1. — Turpin, in Dict. des Se. Nat. Ie. Folioles coriaces , oblongues , obtuses, mucronulées , inéquila- térales à la base. Grappes paniculées. Légumes épais, non tuber- culeux , stipités , polyspermes. Arbre de première grandeur. Bois dur, compacte, rougeâtre ; écorce épaisse, rugueuse, d’un brun noirâtre. Branches étalées , trés-rameuses. Folioles luisantes , ponctuées , longues d'environ 3 pouces. Fleurs purpurines. Légume long de 4 à 6 pouces, sur 2 pouces de large. Le Courbaril croit aux Antilles, dans la Nouvelle-Éspagne, à la Guiane et au Brésil. C’est un des plus grands arbres de ces con- trées. 11 fournit un bois recherché, tant pour les constructions, à cause de sa longue durée, que pour l’ébénisterie, enraison du beau poli dont il est susceptible. La résine connue sous le nom de Gomme Animé découle spontanément, et en abondance, de l’é- corce du Courbaril. Cette résine, comme on sait, entre dans la composition de plusieurs vernis indispensables aux peintres ; elle ne se dissout que dans l’alcool presque pur, et brüle en ré- pandant une odeur agréable. En Amérique, elle est employée à faire des fumigations contre les rhumatismes et les catarrhes. La FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 123 pulpe farineuse qui remplit l’intérieur du légume du Courbaril a un goût de pain d'épice, et sert d’aliment aux Indiens. Covheariz FLEURI. — Hymenœa floribunda Kunth, Nov. Gen. vol. 6, tab. 567. Folioles oblongues, subacuminées, Inégales à la base, coriaces, glabres. Panicules cotonneuses - ferrugineuses ; axillaires, ra- meuses. Ovaires non stipités, quadriovulés. Légumes ovales, hé- rissés , 1-2-spermes , non stipités. Arbre de première grandeur, très-rameux. Bois rouge, très- dur. Rameaux tortueux , fragiles. Ramules verruquenx , glabres. Folioles longues de 4 à 5 pouces, sur 19 à 20 lignes de large. Panicules longues de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, de la gran- deur de celles de la Filipendule. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldi et Bonpland, dans la Guiane espagnole, aux environs d’Angostura. Les colons l’appellent Zapatero et Nazarena. Us font de son bois Les meules qui servent à écraser la Canne à sucre. Genre BAUHINIA. — Bauhinia Linn. Calice quinquéfide ou spathacé. Pétales 5, étalés, i iNÉpAUX : le supérieur ordinairement écarté des autres. A 10} tantôt diadelphes (les 9 filets soudés stériles , le filet libre seulement anthérifère), tantôt légèrement monadelphes à la base et toutes fertiles, ou 5 stériles et 5 fertiles, ou T7 sté- riles et 3 fertiles. Ovaire allongé , stipité. Légume unilocu- laire, bivalve, polysperme. Graines comprimées , ovales; radicule ovale ; cotylédons planes, Arbres ou rte Feuilles simples, partagées en 2 lobes plus ou moins profonds, 2-5-nervés. Fleurs en grappes. Les Bauhinia sont de magnifiques lianes dont les tiges , vo- lubiles et sarmenteuses , sont roulées comme des serpents au- tour des arbres qui leur servent de soutien, et que souvent elles étouffent sous leurs replis. Leurs fleurs offrent, en gé- néral, une admirable richesse de couleurs. 124 CLASSE DES CALOPHYTES. Ce genre ne dépasse guère les limites de la zone équato- riale. On en connait environ soixante espèces , la plupart de l'Amérique équatoriale et de l'Inde. Plusieurs sont cultivées en Europe pour l’ornement des serres. Nous allons faire men- uon des espèces les plus curieuses. SEcriox l'°. CASPARIA Kunth,— Dec. Prodr. ÆEtamines diadelphes : les Q filets soudés courts, stériles ; le Jilet libre grêle, anthérifère. Ovaire stipité. — Grappes terminales , simples, non feuillées. Baumimnia ACUMINÉ. — Bauhinia acuminata Linn. — Hort. Malab. x , tab. 34. Feuilles glabres, subcordiformes , à 2 lobes ovales-acuminés , parallèles, quadrinervés. Pétales ovales-elliptiques | subsessiles. Légumes oblongs , rétrécis aux deux bouts. Cette espèce croit au Malabar. Elle est remarquable par ses grandes fleurs blanches qui se succèdent durant presque toute l’année. La décoction des racines passe, dans l’Inde, pour un bon remède sudorifique et dépuratif. Bauninta AURICULÉ. — Bauhinia aurita Aït. H. Kew. — Müll. Ie. tab. 67. Feuilles glabres, cordiformes à la base, à 2 lobes courts, oblongs-lancéolés , subparallèles, 8-nervés. Pétales ovales, cour- tement stipités. Cette espèce croit à la Jamaïque. Secrion II. PAULETIA Cav. — Dec, Prodr, Élamines monadelphes par la base, toutes fertiles ou aliernativement fertiles et stériles. Bauuinia PaurÉéria. — Bauhinia Pauletia Pers. Syn. — Pauletia aculeata Cav. ic. tab. 410. — Buauhinia spinosa Poir. — Bauhinia bahamensis Spreng. Syst. Épines stipulaires. Feuilles glabres, arrondies à la base, à 2 lobes ovales, obtus, 4-nervés, parallèles. Pédoncules axillai- res, biflores, en grappes feuillées. Pétales et sépales linéaires, FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 495 pointus. Étamines fertiles beaucoup plus longues que les stériles. — Fleurs d’un jaune tirant sur le rouge. Cette espèce croit aux environs de Panama. BauminrA ÉPINEUx. — Bauhinia spinosa Linn. — Plum. ed. Burm. tab. 44, fig. 1. — Jacq. Am. tab. 177, fig. 2. Épines stipulaires. Feuilles glabres, subcordiformes à la base , à 2 lobes obtus, fort courts. Pétales lancéolés, incisés-crénelés. Étamines toutes fertiles , beaucoup plus courtes que la corolle. Arbrisseau de la hauteur d’un homme. Fleurs blanches, lon- gues d'environ 2 pouces. Cette espèce croît aux environs de Caracas. On la cultive dans nos serres. Bauminia panACRE. — Bauhinia variegata Vinn. — Hort. Malab. vol. 6, tab. 35. Inerme. Feuilles glabres, cordiformes à la base, à 2 lobes courts, 5-nervés, obtus, ovales-elliptiques. Pétales elliptiques, subsessiles. Étamines fertiles plus longues que les stériles. Petit arbre très-rameux , dont le tronc, qui a 6 pouces de dia- mètre, atteint une hauteur de 12 pieds. Il est couvert, dnrant une grande partie de l’année, de charmantes fleurs , semblables à de petites roses panachées de pourpre et de jaune. Srcrion III. SYMPHOPCDA Dec. Léo. et Prodr. Etamines légèrement monadelphes par la base : 3 fertiles, trés-longues ; les 7 autres stériles, fort courtes ou nulles. Ovaire à stipe adhérent au calice.—Rameaux cylindriques. Bauminia pourPRE. — Bauhinia purpurea Lion. — Hort. Malab. vol. 1, tab. 33. Feuilles coriaces , subcordiformes à la base, convertes en des- sons d’un duvet ferrugineux (les adultes presque glabres), à 2 lobes ovales- elliptiques, obtus, 4-nervés. Pétales lancéolés , pointus. Légume hnéaire, rectiligne , long d’un pied. Cette espèce est, comme la précédente , indigène dans l'Inde, et se distingue par des fleurs purpurines de près de trois pouces de diametre, Ges fleurs ont des propriétés purgatives, 126 CLASSE DES CALOPHYES, SEecrion IV. PHANERA Lour, — Dec. Prodr. Etamines légèrement monadelphes par la base : 3 très-lon- gues , fertiles ; 7 très-courtes , stériles. Ovaire subsessile. — Tiges et rameaux comprimés , sarmenteux. Bauuinra Serpenr.—Baukhinia anguina Roxb. Gorom. tab. 285.— Hort. Malab. vol. 8, tab. 30 et 31. — Bauhinia scan- dens Linn. (excl. syn. Rumph.) Tiges flexueuses, comprimées, cirriferes. Feuilles glabres, cordiformes , à 2 lobes acuminés, 3-nervés. Fleurs en panicule terminale. Calice urcéolé , 5-denté. Corolle petite, blanche. Lé- gume 1-2-sperme. Gette liane est commune dans une grande partie de l'Inde. Au Malabar elle porte le nom de Vaga V'alli, de même que plusieurs autres espèces , dont les troncs flexueux peuvent être comparés aux replis d’un serpent. Baumnia pes Moruques. —Bauhinia Lingua Dec. Prodr. — Bauhinia scandens Linn. — Rumph. Amb. 5 , tab. 1. Tiges flexueuses , anguleuses ; rameaux comprimés , cirrifères. Feuilles velues en dessous, cordiformes à la base , à 2 lobes se- mi-ovales, acuminés. Grappes pauciflores , dressées. Pétales lan- céolés, pointus. Cette espèce est une des lianes les plus communes dans les forêts des Moluques. Son tronc a souvent un pied de diamètre. Il suinte de son écorce une gomme semblable à celle d'Arabie. Les pétales, d’abord blancs, deviennent jaunes après l’anthèse. BauuiniA ÉCARLATE. — Bauhinia coccinea Dec. Prodr. — Phanera coccinea Lour. FI. Cochinch. Tige comprimée ; rameaux sarmenteux, tirrifères. Feuilles eor- diformes , ferrugineuses-soyeuses en dessous , à 2 lobes 4-nervés, semi-ovales, acuminés. Grappes pédonculées , longues, pen- dantes. Pétales ovales, de couleur écarlate. Légume polysperme. Cette plante croît dans les forêts de la Cochinchine, FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 497 Secrion V. CAULOTRETUS Rich. — Dec, Prodr, Étamines 10, toutes fertiles , souvent plus courtes que les pe- tales. Calice renflé, quinquédenté , subbilobé. Ovaire sessile. —Tiges ordinairement grimpantes. Baurinia ArimoutTa.— Bauhinia Atimouta. Aubl. Guian. tab. 144. Tronc et rameaux flexueux , comprimés , cirriferes. Feuilles partagées jusqu’à la base en 2 lobes parallèles, 4-nervés, Ssemi- ovales, acuminés, soyeux en dessous. Stipules orbiculaires , obliques. Grappes courtes , denses. Ontrouve cette magnifique liane dans les grandes forêts de la Guiane. Les naturels lui donnent le nom d’Ætimouta. Son tronc flexueux s'accroche au moyen de longues vrilles spiralées, et pousse des sarments alternes, également flexueux et cirrifères , qui ne se divisent en rameaux feuillés qu'après être parvenus à la cime des arbres. Les feuilles ont près d’un pied de long , et le duvet soyeux de leur face inférieure est d’un jaune d’or. Bauminia GLABRE. — Bauhinia glabra Jacq. Am. tab. 153, fig. 3. Tige grimpante ; rameaux cylindriques. Feuilles glabres, cor- diformes à la base, partagées jusqu’au milieu en 2 lobes semi- elliptiques , obtus , parallèles, 4-nervés. Pétales ovales , ré- trécis à la base. Ovaire hérissé, Cette espèce croît dans l’ Amérique méridionale. Sa corolle est d’un jaune verdâtre panaché de pourpre. Bauminia oporaNT. — Bauhinia suaveolens Kunth, Nov. Gen. Tige comprimée, cirrifère. Feuilles membranacées, pubescentes en dessous , cordiformes , partagées jusqu’au milieu en deux lobes ovales, obtus , 4-5-nervés. Grappes axillaires et terminales, Calices soyeux.— Pétales de couleur blanche. Cette espèce croît dans l'Amérique méridionale, 198 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre GAINIER. — Cercis Linn. Calice turbiné, gibbeux à la base, à 5 dents arrondies, Corolle subpapilionacée, à 5 pétales libres ; ailes plus grandes que l’étendard. Etamines 10, libres, inégales, dé- clinées. Anthères allongées, incombantes. Ovaire substipité. Légume chartacé, aplati, oblong, rétréci aux deux bouts, uniloculaire, polysperme ; suture supérieure marginée, in- déhiscente, Graines obovales : périsperme corné, assez épais. Arbres. Feuilles simples, pétiolées, entières, multinervées, cordiformes à la base ,. naissant après les fleurs. Pédicelles caulinaires et raméaires , fasciculés, uniflores. Ce genreest limité aux deux espèces dontnousallons parler. Gainier ArgRE DE JUDÉE. — Cercis Siliquastrum Linn. — Duham. ed. nov. vol. 1, p. 17, tab. 7.— Bot. Mag. tab. 1138. — Schkuhr, Handb. tab. 112. Feuilles réniformes-arrondies , tres-obtuses , glabres. Arbre de moyenne grandeur ; branches étalées; rameaux lis- ses. Feuilles plus larges que longues ; presque réniformes , très- obtuses , quelquefois mucronulées , 5-nervées , veineuses. Sti- pules caduques, membraneuses, ciliolées. Fleurs en faisceaux nombreux, épars à la partie supérieure du tronc et le long des branches. Dents calicinales pubescentes aux bords. Corolle d’un rose vif, ou, dans quelques variétés, couleur de chair ou blanche, Légumes bruns, persistant quelquefois une année après leur maturité. Ce Gaïnier, nommé vulgairement Arbre de Judée, croit spon- tanément dans les contrées voisines de la Méditerranée , en Eu- rope, en Afrique cten Asie. Plusieurs voyageurs l’indiquent aussi en Perse et en Boukharie. Il supporte parfaitement le climat des environs de Paris, et tout le monde sait qu'il produit un effet charmant dans nos jardins au retour du printemps, lorsque toutes ses branches, et même une partie de son tronc, se couvrent de fleurs d’un rose plus ou moins vif, ou quelquefois blanches. Son feuillage est également d’un aspect très-agréable; la sécheresse FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 129 ne le fait point jaunir, et jamais il n’est rongé par les vers. Cet arbre supporte très-bien le ciseau, et, par cette raison , il se prête à merveille à former des palissades , des boules , des ton- nelles, etc. Son bois, dur et fort compacte, peut être employé à l’ébémisterie. Dans quelques endroits, on confit les boutons de fleurs dans du vinaigre, en guise de câpres. GaïîniEr pu Canapa. — Cercis canadensis Linn. — Mill. Ic. tab. 2. Feuilles subcordiformes-arrondies , acuminées , pubescentes en dessous , ou velues aux aisselles des nervures. Légumes stipités. Petit arbre, haut de 15 à 30 pieds; branches un peu tor- tueuses, à écorce lisse, grisâtre. Fascicules de 6 à 8 fleurs. Calice pubescent aux bords. Corolle d’un rose plus où moins vif. Cette espèce, très-semblable à celle d'Europe, croit dans les États-Unis, depuis la Caroline jusqu’au Canada. On la cultive également dans nos parcs et dans nos bosquets, mais elle y est moins commune que l’Arbre de Judée. Elle résiste à un climat beaucoup plus rigoureux que le nôtre ; ce qui la rend intéressante pour les pays plus septentrionaux que la France. Genre ALOËXYLE. — 4loexylum Lour. Calice à 4 sépales pointus, caducs : le sépale inférieur fal- ciforme, 2 fois plus court que les sépales supérieurs, Corolle à 5 pétales inégaux. Étamines 10, libres. Style fili- forme. Légume falciforme, ligneux , monosperme. Graine oblongue , courbée, arillée. Rameaux dressés. Feuilles simples. Fleurs terminales. Ce genre est borné à l'espèce dont nous allons faire men- tion. ALOEXYLE AGaLLocne. — Aloexylum Agallochum Lour. Flor. Cochinch.—Cynometra Agallocha Spr. Syst. — Rumph, Amb, 2; tab, 9: BOTANIQUE, PHAN, T: 3 130 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbre de première grandeur; écorce fibreuse, mince, lisse, brunâtre. Feuilles alternes, pétivlées, très-entières, coriaces , glabres, lancéolées, longues d'environ 8 pouces. Pédoncules terminaux , muluflores. Cet arbre, connu seulement par les descriptions très-incom- plètes de Rumphius et de Loureiro, croit dans les montagnes élevées du nord de la Cochinchine. Il produit la substance au- trefois si célèbre sous le nom d’Agalloche ou Bois d’ Aloës. Dans son état naturel, le bois de l’arbre est blanc et inodore; mais , par l'effet d’un état maladif qui résulte sans doute de Päge des individus , il devient spongieux et s’imprègne d’une résine amère et aromatique : c’est alors qu’on le récolte. De temps 1m- mémorial , V Agalloche est recherché en Asie, et principalement dans l’Inde, comme une des substances les plus précieuses. Les habitants de ces contrées lui attribuent des vertus merveilleuses contre toutes les maladies, et le brûlent comme encens dans les temples de leurs divinités. Autrefois on l’employait aussi dans notre matière médicale, mais il est retombé en oubli depuis long-temps. Les Cochinchinois font du papier avec l’écorce de V’Aloëxyle. Genre DIALE,. — Dialium Burm. Calice quinquéparti : sépales presque égaux, obtus , con- caves, Corolle nulle ou à un seul pétale inséré entre les éta- mines. Étamines 2, insérées au bord antérieur du récepta- cle ; anthères épaisses, dressées. Ovaire substipité, ovoïde, comprimé , uniloculaire, biovulé. Style arqué. Légume ve- louté, indéhiscent, pulpeux en dedans, souvent mono- sperme, Graines ovoïdes, comprimées. Arbres. Feuilles imparipennées, glabres. Fleurs petites, paniculées. Ce genre , remarquable par la structure de ses fleurs, est limité à quatre ou cinq espèces, dont une croît à la Guiane et les autres dans l'Afrique équatoriale. Voici l'espèce qui mé- rite d’être mentionnée ici. FAMIELE DES CÉSALPINIÉES. 131 Draze LuisaANT. — Dialium nitidum Gill. et Perrott. in F1. Seneg. vol, 1, pag. 267, tab. 59.— Dialium guineense Wild. —Codarium nitidum et Codarium Solandri Vahl, — Coda- rium acutifolium et Codarium obtusifolium V ahl.—Dec. Prodr. Arbre très-rameux , haut de 15 à 20 pieds. Tronc tortueux ; écoree grisâtre. Rameaux divariqués, étalés, inclinés. Feuilles à 2 paires de folioles coriaces, luisantes, glabres, souvent alternes, ovales ou ovales-oblongues , acuminées ou quelquefois obtuses, longues de 3 à 4 pouces, larges de 18 à 24 lignes. Panicule subdichotome. Calice ferrugineux, velonté; sépales ovales , concaves. Corolle ordinairement nulle dans les fleurs latérales des cimules. Légume mince, substipité , obliquement arrondi , recouvert d’un duvet noirâtre très-épais. Cette espèce croît dans la Sénégambie et en Guinée. Les nègres de la presqu'ile du cap Vert l’appellent Solum ou Sorum. Ses feuilles, d’une couleur vert-glauque, sont comme vernissées en dessus. Les fruits contiennent une pulpe farineuse légère- ment humide, dont la saveur acidule est très-agréable : les nègres et les singes s’en régalent. Genre DÉTARE. — Detarium Adans. Calice quadriparti. Corolle nulle, Étamines 10; filets très- légèrement soudés par la base, alternativement plus longs. Ovaire sessile, ovoïde, très-velu, uniloculaire, contenant 2 ovules appendants. Style arqué; stigmate capitellé. Drupe orbiculaire, charnu : noyau osseux, anfractueux , unilocu- laire, monosperme. Graine conforme au noyau; cotylédons farineux , blancs ; radicule petite, conique. Arbres, Feuilles imparipennées ou paripennées ; folioles alternes, ponctuées. Fleurs en panicules subdichotomes, naissant sur le vieux bois à la base des jeunes ramales. Ce genre se rapproche beaucoup des Amygdalées et des Chrysobalanées. Il est propre à l'Afrique équatoriale, et ne renferme encore que les deux espèces dont nous allons parler. 139 CLASSE DES CALOPHYTES. Dérare DU SÉNÉGAL. — Detarium senegalense Gmel. Syst. — Dec. Prodr. — Guill. et Perrott. in FI. Seneg. v. :, p- 269, tab. Go. Tronc tortueux. Rameaux très-longs , étalés. Folioles petites, ovales-oblongues, obtuses ou échancrées, légèrement crénelées. Drupe ovoïde-sphérique , comprimé : noyau fibreux. Graine irrégulièrement ovale, comprimée, un peu ridée. Arbre très-rameux, haut de 20 à 25 pieds. Tronc tortueux , d’un pied environ de diamètre ; écorce rimeuse, brunûtre. Feuilles à 7-11 folioles subsessiles , coriaccs, longues d’environ 11 lignes, sur 6 à 8 lignes de large. Supules foliacées, fal- ciformes, velues, caduques. Fleurs petites, brunâtres. Panicules extra-axillaires, plus courtes que les feuilles. Drupe du volume d’un abricot, recouvert d’une peau d’un gris verdâtre; chair verte, farineuse , douceâtre, entremêlée de nombreuses fibres procédant du noyau, lequel ressemble à celui de la pêche. Cet arbre a été observé par MM. Perrottet et Leprieur sur les bords de la Gambie; il porte dans le pays les noms de Detakh et Datakh. Les nègres font une grande consommation de ses fruits , qu’on apporte en quantités considérables aux marchés de Gorée et de Saint-Louis. M. Perrottet pense que les graines pour- raient être employées également comme substance alimentaire. On trouve dans les mêmes contrées une variété de ce végétal à fruit amer, laquelle, selon M. Perrottet , ne se distingue guère de l’espèce à fruits mangeables ; les nègres même, à ce qu’il as- sure, s’y trompent fréquemment, et ne reconnaissent leur méprise qu'après avoir goûté le fruit. Ils regardent celui-ci comme un poison violent, et lui donnent le nom de Wiey Detakh, qui signifie Détare des Éléphants. Dérare À PETITS FRUITS. — Detarium microcarpum Guill. et Perrott. in FI. Seneg. vol. 1, p. 271. Tronc droit. Rameaux presque dressés. Folioles échancrées, ovales-oblongues , légéreraent crénelées au sommet. Drupe pres- que sphérique , comprimé. Graine orbiculaire , comprimée, lisse. FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 41355 Arbre rameux, haut de 20 à 25 pieds. Tronc d’environ 10 pouces de diamètre; écorce grisätre, presque lisse. Feuilles à 5- 12 folioles subsessiles, longues de 2 :/, à 3 pouces, larges d’un pouce. Stipules lancéolces, caduques. Drupe de la grosseur d’une prune de Reine-Claude : peau d’un vert jaunâtre , re- couvrant une chair jaunâtre , entremêlée d’un grand nombre de fibres. Cet arbre a été observé par MM. Leprieur et Perrottet sur les bords de la Gambie, près d’Ælbreida , et dans le pays de Cayor. Les nègres le nomment Dank. Son fruit est beaucoup plus petit que celui de l’espèce précédente , mais d’une saveur plus sucrée et aromatique; on en apporte de grandes quantités au marché de Gorée. Les feuilles de l'arbre sont très-odorantes. Secrion 11. GEOFFROYÉES. — Geoffroyeæ Dec. Prodr. Corolle papilionacée ou subpapilionacée. Etamines monadelphes ou diadelphes. Genre ARACHIDE. — Arachis Linn. Tube calicinal long, pédicelliforme; limbe bilabié , ca- duc. Corolle papilionacée , renversée, insérée à la gorge du calice. Étamines diadelphes (9 et 1), ayant même insertion que la corolle; le filet libre stérile ou abortif. Ovaire sti- pité, inclus au fond du calice. Style filiforme, très-long. Lé- gume subcylindracé, ovale-oblong , étranglé, réticulé, mince, obtus aux aeux bouts, 2-4-sperme. Ce genre ne renferme que l'espèce que nous allons dé- crire. ARACHIDE Pisracue DE TERRE. — Arachis khypogæa Linn. — Trew, Ehret. tab. 3, fig. 3. —Rumph. Amb, 5, tab, 136, — Turp. in. Dict. des Sciences Nat. Ie, Herbe annuelle, ramense, hérisste de poils mous. Feuilles 134 CLASSE DES CALOPHYTES. pétiolées, à 2 paires de folioles obovales, entières , obtuses. Sti- pules adnées au pétiole, inéquilatérales , acérées. Fleurs petites , jaunes, axillaires , sessiles , ordinairement géminées. Limbe calicinal à 4 lanières linéaires : 3 supérieures ; une inférieure. Après la fécondation, le stipe de l'ovaire, d’abord court, ’al- longe peu à peu, et finit par élever celui-ci an-dessus du tube calicinal , lequel persiste sous la forme d’un pédoncule; alors le jeune fruit se recourbe vers la terre, s’y enfonce et y accomplit sa maturation à plusieurs pouces au-dessous de la surface. La Pistache de terre est une production fort utile dans les contrées assez chaudes pour qu’elle y réussisse. Il paraît que la plante est originaire de l'Amérique équatoriale ; on la cultive gé- néralement dans les deux Indes, en Chine, au Sénégal, et dans le midi des États-Unis. Depuis plusieurs années, elle commence à se répandre dans la France méridionale. F Jui faut une terre très- meuble, dans laquelle ses fruits puissent s’enfoncer sans difficulté ; alors elle donne des récoltes abondantes. Les Pistaches de terre ont la grosseur des noisettes, et une saveur analogue; mais ce goût est accompagné d’une certaine âcreté qui ne disparaît que par la torréfaction. Les habitants de la Nouvelle-Espagne et les nègres en font grand cas. Ces graines sont saturces d’une huile grasse, égale en qualité à la meilleure huile d’olive et se conservant fort long-temps sans rancir. On assure aussi que les Pistaches de terre sont la meilleure des sub- stances avec lesquelles on a essayé de remplacer le Cacao dans la fabrication du chocolat. Les feuilles et les tiges vertes de la plante sont un fort bon fonrrage. Genre VOANDZEIA — f’oandzeia Pet. Thouars. Fleurs polygames. — Æ/eurs hermaphrodites : Calice cam- panulé. Corolle papilionacée, à ailes horizontales. Etamines diadelphes. Style courbé en dedans , hérissé. — Æleurs fe- melles subsotitaires sur des pédoncules réfléchis. Calice cam- panulé. Pétales et étamines nuls. Ovaire biovulé. Style court, Stigmate onciné. Légume arrondi, charnu , monosperme FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 435 par avortement. — Pédoncules s’enfonçant en terre après la floraison , comme ceux de l’Ærachide. L'espèce dont nous allons parler est la seule de ce genre. VOANDZÉIA SOUTERRAIN. — Woandzeia subterranea Pet. Thouars.— Glycine subterranea ann. fil. Decad. tab. 17. Herbe à tiges rampantes , divisées en rameaux étalés. Feuilles composées de 3 folioles oblongues, obtuses ; pétiole commun long de 3 à 4 pouces. Pédoncules courts, axillaires, inclinés : ceux des fleurs hermaphrodites biflores. Corolle jaune; ailes oblongues, étalées horizontalement ; étendard ovale, strié. _ Cette plante est cultivée à Madagascar, aux îles de France et de Bourbon , au Sénégal et dans d’autres parties de l’Afrique, ainsi qu’au Brésil et à Surinam. Ses graines sont huileuses et ali- mentaires comme les Pistaches de terre. Genre ANDIRA.— Andira Lamk. Calice turbiné , à 5 dents presque égales, pointues, dres- sées. Corolle papilionacée ; étendard arrondi, échancré, plus long que la carène. Etamines diadelphes (9 et 1). Ovaire triovulé. Drupe stipité, suborbiculaire, uniloculaire, mono- sperme. Arbres inermes. Feuilles imparipennées ; folioles oppo- sées, pétiolulées, stipellées. Fleurs purpurines , disposées en panicules terminales. Ce genre, qui peut-être n’est pas bien distinct du Geof- Jrœa , renferme cinq ou six espèces , indigènes dans l’Amé- rique équatoriale. Plusieurs ont des propriétés anthelmin- tiques très-prononcées. Les fleurs de toutes sont magnifiques. Les espèces les plus intéressantes sont les suivantes. ANDIRA À GRAPPEs.— Andira racemosa Lamk. Dict.— Pis. Bras. p. 81, fig. 2. Arbre haut de 40 à 5o pieds, à tête ample et étalée. Tronc d'environ 3 pieds de diamètre ; bois dur ; d’un rouge notrâtre à l'iniérieur, Feuilles à 7-0 folioles lancéolces, pointues , tres-en- 156 CLASSE DES CALOPHYTES. üères , opposées. Fleurs petites, en grappesterminales paniculées. Drupe ovoïde , de la grosseur d’un œuf de poule, parsemé de points blanchätres. Cet arbre croît au Brésil, à Gayenne et aux Antilles. L’ecorce, le bois et Je fruit sont très-amers. L’amande de la graine pos- sede des proprictés anthelmintiques très-efficaces; Pison assure ? = A 5 : L qu'elle devient même un poison à la dose d’un scrupule. ANDIRA INERME. — Andira inermis Kunth. — Geoffræa inermis Swartz, F1. Ind. Occid. — Wright. Phil. Trans. 1777, p: 512, tab. 70. Feuilles à 13 ou 15 folioles ovales-lancéolées , pointues , glabres. Fleurs paniculées ; pédicelles fort courts. Calices urcéo- lés , couverts d’un duvet ferrugineux. Arbre très-éleve. Tronc droit, élancé, mais d’une grosseur médiocre en comparaison de sa hauteur. Rameaux lisses , étalés, non épineux. Feuilles longues de près d’un pied. Panicule ample, dressée, très-rameuse. Fleurs purpurines. Drupe vert, dur, du volume d'une prune : écorce et amande très-astringentes. On trouve cet arbre aux Antilles et à la Guiane. Son écorce est un remède anthelmintique précienx , mais à forte dose l’usage en devient dangereux et même mortel. Le bois est dur et suscep - uble d’un beau poli. Genre GEOFFRÉA. — Geoffræa Jacq. Calice campanulé , subbilabié, semi-quinquéfide. Corolle papilionacée ; ailes ct carène presque égales , plus courtes que l’étendard. Étamines diadelphes (9 et 1). Ovaire biovulé. Drupe uniloculaire , monosperme. Arbres, Feuilles imparipennées. Grappes simples ou pa- niculées , axillaires, Ce genre et le précédent sont fort curieux en ce que leurs fleurs sont celles des Papilionacées , tandis que leurs fruits et leurs graines ne diffèrent en rien de ceux des Amygdalées. La plupart des Geoffræa produisent de superbes fleurs. Les dru- pes ou les amandes de quelques-uns sont mangeables ; dans = ft FAMILLE DES CÉSALPINIÉES, 157 d’autres , au contraire , le fruit est d’une astringence horri- ble. On connaît cinq ou six espèces de Geoffræa ; elles sont indigènes dans l'Amérique équatoriale, à l'exception d’une seule qui habite le Sénégal. Nous devons nous borner à men- tionner les deux suivantes. GEOFFRÉA MAGNIFIQUE. — Geoffræa superba Humb. et Bonpl. PI. Équat. tab. 100. Tronc et'rameaux inermes. Feuilles à 13-17 folioles al- ternes ou opposées , subsessiles, oblongues ; arrondies aux deux bouts , très-entières , poilues, quelquefois rétuses. Grappes sim- ples, axillaires , longuement pedonculées. Fleurs pédicellées, penchées. Drupes pendants, ellipsoïdes, pointus. Cet arbre croît sur les bords du fleuve des Amazoncs. Les habi- tants de ces contrées ln donnent Le nom d’Æ/mendron, c’est-à-dire Amandier, à cause de la ressemblance de son fruitavecune coque d'amande. La graine est très-huileuse, et d’une saveur ana- logue à celle du Cacao. Les fleurs , de la grandeur de celles du Genèt d’Espagne, sont d’une belle couleur jaune avec des veines rouges. GEOFFRÉA ÉPINEUxX. — Geoffræa spinosa Jacq. Am. tab. 190 , fig. 62. Tronc et rameaux garnis de longues épines éparses. Feuilles à 13-15 foholes oblongues , obtuses , entières. Grappes simples, denses , axillaires. Fleurs subsessiles. Petit arbre haut d’environ 12 pieds. Fleurs d’un brun jau- nâtre. Cette espèce est indigène dans la Nouveile-i spagne. Ses fleurs répandent une odeur fétide. La chair du drupe, jaunätre et molle, est d’une saveur douce peu agréable. L'amande est astringente et farineuse. Genre BROUNÉA. — Brownea Jacq. Calice pétaloïde , accompagné d’une spathelle de même nature ; subbilabiée ou bifide; tube persistant, infondibuli- 158 CLASSE DES CALOPHYTES. forme ; limbe caduc, à 5 lobes plus ou moins profonds. Corolle à 5 pétales onguiculés. Etamines 10- 15 ; filets sou- dés en gaîne fendue longitudinalement. Ovaire à stipe adné au tube du calice. Style filiforme. Légume acinaciforme ; comprimé, uniloculaire, polysperme. Graines oväles, enve- loppées dans une arille de fibres spongieuses. Arbrisseaux. Feuilles paripennées ; folioles opposées, en- üères. Gemmes stipulaires ; très-longues, Fleurs grandes, roses ou écarlates, capitulées ou fasciculées, naissant de bour- geons axillaires ou raméaires. Ce genre se distingue autant par la beauté que par la struc- ture de ses fleurs. La singularité de la gemmation n’est pas moins digne d’attention. On aperçoit d’abord de longs bour- geons cylindriques , formés des stipules imbriquées par les bords. Les feuilles, au moment de percer cette enveloppe, sont déja fort grandes , mais flasques et comme passées à l’eau bouillante ; les folioles , ordinairement colorées en rouge, restent très-long-temps dans cet état avant d'acquérir de la consistance, Les sept espèces connues habitent la Colombie et les An- tilles. Les plus remarquables sont les suivantes. BROUNEA ÉCARLATE. — Brownea coccinea Jacä. Am. tab. 121. Feuilles à 2 ou 3 paires de folioles ovales, acuminées, gla- bres , subsessiles. Fleurs fasciculées , pendantes , décandres. Spathelle ferrugineuse, bilabiée. Pétales obovales, planes , obtus, étalés , un peu moins longs que le calice. Petit arbre haut d'environ 20 pieds ; bois dur, jaunâtre. Fleurs de 3 pouces de long. Corolle écarlate. Cette espèce croît dans les forêts voisines du golfe de Vé- nézuéla. BrounéA À cRArrEs. — Brownea racemosa Jacq. Fragm. tab. 16. Feuilles À 1-4 paires de folioles inéquilatérales , oblongues eu ovales-chlongues , acuminées, slandulifères à la base. Flewrs FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 139 décandres ou endécandres, pédicellées, disposées en grappes. Bractées caduques. Spathelle ferrugineuse, obliquement tron- quée , bidentée. Calice pubescent , quadrilobé. Pétales obovales , arrondis , ondulés, dressés, plus longs que le calice.— Fleurs longues de > pouces , de couleur pourpre. Cet arbrisseau croît dans la province de Caracas. BROUNÉA A LARGES FEUILLES. — Brownea latifolia Jacq. Fragm. tab. 17. Feuilles à 1-3 paires de folioles glabres, obovales, acumi- nées. Fleurs fasciculées , subsessiles, dressées , endécandres. Spathelle bilabiée, tubuleuse, ferrugineuse. Calice quadrilobé. Pétales obovales , arrondis, ondulés, dressés , de la longueur du calice. Cet arbrisseau croît dans les mêmes contrées que le précédent. Ses folioles atteignent jusqu’à un demi-pied de long , sur trois ou quatre pouces de large. Les fleurs, longues de deux pouces ; sont purpurines. _ BROUNÉA À GROS capiTuLes. — Brownea grandiceps Jacq. Coll. 3, tab. 22.— Ejusd. Fragm. tab. 22 et 25. Feuilles à environ 12 paires de folioles lancéolées-oblongues , acuminées. Fleurs endécandres , disposées en épis capituliformes, munis d’un involucre à la base. Bractées persistantes. Spathelle tubuleuse, bilabiée, pubescente. Pétales oblongs, dressés, 2 fois plus longs que le calice. Ce végétal magmfique croit dans les forêts des montagnes de la Nouvelle-Espagne. Ses feuilles atteignent près de deux pieds de long. Avant leur parfait développement, les folioles sont bru- nâtres et marbrées de vert. Les fleurs , d’un rose vif, forment des épis très-serrés d’un demi-pied de long sur quatre pouces de large. Genre AMHERSTIA. — Amherstia Wallich. Calice coloré, dibractéolé: tube long, cylindrique ; Himbe partagé en 4 lobes étalés, Corolle à 5 pétales inégaux : les 2 inférieurs petits, subulés ; les 2 latéraux cunéiformes , diva- 140 CLASSE DES CALOPHYTES, riqués ; le supérieur très-grand, relevé, obcordiforme, on- guiculé. Etamines 10 , toutes fertiles, insérées à la gorge du calice. 9 filets soudés en gaïîne, libres supérieurement , al- ternativement longs et fort courts; le dixième filet libre. Ovaire stipité, falciforme, 4-6-ovulé ; stipe adné au tube du calice. Style filiforme. Stigmate petit, convexe. Légume stipité , plane , oblong, oligosperme , acuminé. Ce genre ne renferme qu’une espèce, observée par M. Wal- lich dans le royaume des Birmans. AMHERSTIA MAGNIFIQUE. — Amherstia nobilis Wallich, PI. Asiat. Rar. tab. 1. Arbre de 30 à 4o pieds de hant. Tronc épais , haut de ro à 12 pieds. Écorce raboteuse, grisätre. Cime ample, touffue. Ramules glabres, cylindriques, glauques. Feuilles éparses, pétiolées, lon- gues d’un pied à un pied et demi, paripennées , 6-8-juguées ; fo- lioles pétiolulées, opposées , tres-entières , oblongues, cuspidées , olabres en dessus, glauques et légèrement pubescentes en des- sous, longues de G à 12 pouces. Stipules grandes, foliacées, lan- céolces. Grappes longues, axillaires, pendantes. Pédicelles uni- flores, gréles, longs de 5 pouces. Fleurs inodores , éparses, rapprochées. Bractées coriaces, lancéolées, opposées , longues de 2 à 3 pouces. Cet arbre est, sans contredit, la production la plus magnifique de toute la classe des Calophytes , et il serait difficile d’en trouver une autre dans le règne végétal qui lui fût supérieure à cet égard. Les jeunes feuilles , teintes de pourpre, sont glauques et pendantes , de même que les ramules. Les grappes , également inelinées, atteignent jusqu'à trois picds de long sur un pied et demi de diamètre à la base. Chaque fleur est de la longueur de la main, sur deux pouces de large. Les pédoncules, les bractées , les ca- lices et les pétales sont colorés de l’écarlate le plus brillant. Le pétale supérieur offre un disque blane et une grande tache jaune au sommet; cette tache est bordée d’un cercle purpurin. Les pé- tales latéraux sont également tachés de janne au sommet. Le nom birman de cc végétal est Thoka, M, Wallich n’eu a FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 441 observé que deux individus , plantés près d’un Aioum (espèce de couvent), aux environs de la ville de Martaban. Les Birmans por- taient journellement les fleurs en offrande aux idoles de leur pays. Genre TONKA. — Dipterix Schreb. Calice turbiné , à 5 lobes inégaux : 2 supérieurs; 2 laté- raux , plus grands, aliformes; le cinquième, inférieur , pe- tit. Corolle pentapétale, papilionacée. EÉtamines 8 ou 10; filets soudés en gaine fendue longitudinalement. Style as- cen@ant. Drupe ovoïde, comprimé, épais, uniloculaire, monosperme. Graine ovale-oblongue, pendante. Feuilles coriaces, paripennées. Fleurs paniculées. Ce genre se compose de deux espèces, indigènes dans la Guiane. La suivante mérite une mention particulière. Tonk4 opoRANT.—Dipterix odorata Willd.—Coumarouna odorata Aubl. Guian. 3, tab. 296.—Baryosma Tonka Gær!n. Arbre à tronc de 6o à 80 pieds de haut, sur 3 à 4 pieds de diamètre; bois dur et compacte, brun au centre, blanchätre à la circonférence. Pétiole commun marginé, long d’un pied ; folioles 5 ou 6 , alternes , ovales , pointues, entières, lisses, inéquila- térales , subsessiles. Panicules axillaires et terminales. Fleurs oc- tandres. Calice rougeätre, trilobé. Corolle d’un pourpre lavé de violet. Drupe ovoïde : écorce charnue, filandreuse, épaisse, adhérente à un noyau dur, sec, comprimé. Le Tonka croit dans les forèts de la Guiane; les naturels du pays l’appellent Coumarou. Is emploient son écorce et son bois aux mêmes usages que le Gayac. Ses graines sont les Féves de Tonka si fréquemment employées en Europe pour parfumer le tabac. L’odeur agréable de ces graines est due à l’acide ben- zoïque qu’elles contiennent. Geure MORINGA. — Moringa Burm. Calice pétaloïde , à 5 sépales presque égaux, oblongs, ca- ducs, légèrement soudés à la base. Pétales 5, presque égaux, oblongs : le supérieur ascendant. Etamines 10, inégales, 149 CLASSE DES CALOPHYTES. libres; 5 des filets quelquefois stériles. Anthères arrondies. Style filiforme, pointu. Légume fongueux, allongé, tri- gone, sillonné, trivalve, isthmé. Graines unisériées , trigo- nes ou triptères, apérispermées, solitaires dans chaque rétré- cissement. Embryon rectiligne. Cotylédons épais, huileux , restant renfermés dans le test pendant la germination. Arbres. Feuilles bi- ou tripennées avec impaire. Fleurs en panicules thyrsiformes , axillaires ou subterminales. La structure du fruit des Aoringa diffère de celle qu’on observe dans toutes les autres plantes de la classe des Calo- phytes; mais, par son port et par ses fleurs, ce genre est assez voisin de la famille des Césalpiniées. M. R. Brown considère les J/oringa comme types d’une famille particu- lière, à laquelle il donne le nom de Moringées. M. Decandolle admet quatre espèces de Moringa; ellessont toutes indigènes dans l'Asie équatoriale. Les plus remar- quables sont les suivantes. MorINGA A GRAINES TRIPTÈRES. — Moringa pterigosperma Gærtn. Fruct. 2, p. 314, tab. 147.— Hort. Malab. 6 , tab. 11. —Turpin, in Chaum. F1. Méd. tab. 63.—Guilandina Moringa Linn. — /yperanthera Moringa Vabl. — Moringa oleifera Lamk. — Moringa zeylanica Pers. Étamines alternativement fertiles et stériles. Gousses triquètres. Graines à 3 angles ailés. Arbre de grandeur moyenne. Tronc d’environ 5 pieds de cir- conférence, Bois mou, blanchatre. Feuilles amples, pétiolées; pennules à 5-0 folioles ovales ou ovales-oblongues, obtuses, gla- bres. Panicules plus courtes que les feuilles. Fleurs blanches. Gousse de la grosseur du pouce, longue de plus d’un pied , fon- gueuse, mucronée , légèrement bosselée, d’un brun tirant sur le jaune. Graines ovales-arrondies , rougeâtres , assez grosses, bor- dées de 3 membranes blanches peu adhérentes. Cet arbre croit dans l’Inde et dans les Moluques. Les Hindous lui donnent le nom de HMoringa, et les Malais celui de Ben. Ges peuples ont coutume de le planter autour des habitations. Ses FAMILLE DES CÉSALPINIÉES. 4145 fleurs, inodores pendant ie jour, exhalent une odeur agréable vers le coucher du soleil. L’écorce de la racine de ce Aoringa a une saveur analogue à celle du raifort; les Malais emploient comme assaisonnement. Le suc des feuilles passe pour dépurauf , antisy- philitique et emménagogue. Rheede dit que les jeunes gousses sont un aliment très-recherché par les habitants du Malabar, qui les mangent en guise de haricots verts, après les avoir lessivées. On croit généralement , mais à tort, que l’Auile de Ben est ex- primée des graines de cette espèce. MoriNGA À GOUSSES POLYGONES. — Moringa polysona Dec. Prodr. — AÆnoma Moringa Lour. Flor. Coch. — Clus. Exot. p. 278, Ic. — Burm. Zeyl. p. 162 , tab. 55. Étamines toutes fertiles. Gousses polygones, Graines à 3 angles ailes. Arbre de moyenne grandeur ; rameaux étalés. Folioles ovales, glabres, petites. Fleurs blanches. Panicules éparses, dressées, subterminales. Gousses subulées, suboctogones. Graines arron- dies, à 3 ailes membraneuses. Cette espèce, selon Loureiro, croît dans toutes les parties de YInde. Il paraît qu’elle a été confondue par Linné et par la plu- part des auteurs, avec la précédente, dont elle ne diffère mi par le port, ni par les propriétés. MoriNGA APTERE, —/Moringa aptera Gærtn. Fruct. 2, p.215. Gousses trigones , rostrées , souvent toruleuses. Graines arron- dies , trigones, non ailces. Panicules läâches , très-amples , presque aussi longues que les feuilles. Gousses grêles , profondément sillonnées, brunâtres, longues d’un pied et plus. Cette espèce, dont nous avons eu occasion de voir des gousses et des panicules florifères , est certainement très-différente de toutes ses congénères. M. Bové, ancien directeur des jardins d’Ibrahim Pacha, nous apprend qu'elle croit dans l’Yémen, et qu’on en cultive quelques individus dans les jardins du Gaire. Nous tenons de la même source que c’est des graines de ce Ho- 144 CLASSE DES CALOPHYTES. ringa qu'on exprime lhuile grasse célèbre sous le nom d’Æuile de Ben. On avait cru généralement jusqu’aujourd’hui que cette huile provenait du Moringa à graines triptères; opinion qui n’est soutenue ni par le témoignage de Rumphius , ni par celui de Rheede ou de Loureiro. L’/Juile de Ben est précieuse pour les parfaumeurs, parce qu’elle est inodore et qu’elle ne rancit jamais. Autrefois on la préconisait comme médicament ; mais son emploi en thérapeutique est, sinon abandonné , du moins fort restreint aujourd’hui. TROISIÈME FAMILLE. LES SW ARTZIÉES. — SYARTZIEÆ. ( Swartzieæ Dec. Légum. Mém. XI, et Prodr. vol, 2, p. 422, — Baril. Ord. Nat. p. #5.) Ce petit groupe a été établi par M. Decandolle comme sous-ordre dans ses Légumineuses. Il ne se compose que d’environ vingt espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale, à l'exception de deux qui habitent V’A- frique intertropicale. Un nombre fort limité de Swartziées offre des par- ticularités assez intéressantes pour trouver place dans ce recueil. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres mermes. Feuilles imparipennées ou unifoliolées , éparses , stipulées. Fleurs hermaphrodites, irrégulières , disposées en grappe, ou géminées, ou ternées dans les aisselles des feuilles. Calice inadhérent , monophylle avant Panthèse, s’é- panouissant en plusieurs pièces irrégulières. Disque ordinairement imapparent. Corolle 5-3- ou 1-pétale, irrégulière , caduque (quel- quefois nulle). Étamies 10, ou en nombre indéfini, unisériées , hy- pogynes (par exception périgynes ), quelquefois de longueur inégale. Filets libres ou diversement soudés. Pistil : Ovaire solitaire, pluriovulé ; ovules superpo- BOTANIQUE. PHAN. DE 1 140 CLASSÉ DÉS CALOPHYTÉS: sés, adnés à la suture supérieure, Style terminal. Sugs mate très-simple. Péricarpe : Légume bivalve, uniloculaire, oligo- sperme ; souvent supité. Graines munies d’une arille incomplète. Périsperme nul Embryon curviligne : radicule appointante; coty- lédons épais. Voici les genres qui rentrent dans cette famille. À. Etamines hy pogynes. Swarizia Wild. ( Possira Aubl. Ritiera Schreb. Hæl- tzelia Schreb. Tounatea Aubl.)— Saphia Afzel.— Zoller- nia Mart. k B. £tamines perigynes. Calycandra PBich. fil. Genre SWARTZIA. — Sivartzia %Villd. Calice formant avant l’anthèse un bouton globuleux sans lobes distincts, s’épanouissant de la base au sommet en plu- sieurs pièces irrégulières. Corolle à un seul pétale, ou rare- ment à 5, dont un plus grand que les 2 autres, plane, latéral, quelquefois nul. Étamines 40-15 ou 25, ou en nombre indé- fini, hypogynes : 2 ou 4 des filets quelquefois plus longs et stériles; les autres presque toujours plus ou moins soudés par la base. Légume stipité, bivalve. Feuilles unifoliolées ou imparipennées, Fleurs en grappes axillaires. Ce genre contient dix-huit espèces, toutés indigènes aux Antilles ou dans l'Amérique méridionale, Voici les plus no- tables, SEcTioN I"°. Fleurs unipétales ou rarement à 3 pétales inegaux. DWARTZIA COTONNEUX. — Swwartzia tomentosa Dec. Lég. FAMILLE DÉS SWARTZLÉES, 147 Mém. XI, tab. 59.— Robinia Panacoco Aub!. Guian, tab. 307 (exel. flor. et fruct.) Rameaux et pétioles veloutés. Feuilles imparipennées, 3-7- foliolées ; folioles incgales, ovales-oblongues , veloutées en des- sous. Stipules suborbiculaires. Grappes multiflores , infra-axil- laires. Pétale arrondi, solitaire. Cette espèce est un des plus grands arbres de la Guiane. Son tronc a jusqu’à soixante pieds de haut, sur trois pieds de diamnètre. « Ïl est élevé, dit Aubiet , sur sept à huit côtes réunies ensemble » dans toute leur hauteur, qui est de sept à huit pieds. Elles » s’écartent les unes des autres, se prolongent à mesure qu’elles » s’approchent de terre, et forment des cavités de six à huit pieds » de profondeur , sur autant de largeur. On a donné à ces côtes » le nom d’Ærcaba. » L’écorce est épaisse , gercée et raboteuse ; le bois tres-dur et compacte, rougeûtre ou noir. Le pétiole com- mun a jusqu'à deux pieds de long ; les folioles terminales, qui sont les plus grandes, mesurent quelquefois huit pouces d’un bout à l’autre, sur trois pouces de diamètre. Les naturels de la Guiane donnent à cet arbre le nom d°’ Anico- co, etles Européens celui de Bois de fer. Son écorce est em- ployée dans le pays comme sudorifique; clle contient une li- queur balsamique et résineuse, qui en découle en abondance lorsqu'on l’entaille. Le bois est regardé comme imcorruptible ; il est fréquemment employé dans les constructions des colons. SWARTZIA TRIFOLIOLÉ.—Sivartzia triphytla Wild. — Pos- sira arborescens Aubl. Guian. tab. 355. Feuilles trifoliolces ( les inférieures unifoliolées) ; pétiole com- mun court , marginé ; folioles glabres, ovales-lancéolées , acumi- nées. Pédoncules gréles, axillaires, 2-5-flores. Pétale jaune, large, évasé, arrondi, frangé. Arbre à troncde 7 à 8 picds de haut, sur 7 à 8 pouces de dia- mètre. Écorce lisse, mince, grisâtre. Branches rameuses, étalées en tous sens. Étamines au nombre de 25, dont 6 ou 7 stériles. Gette espèce croît dans les forêts de la Guiane. Son bois, jau- nâtre, dur et compacte, est employé par les naturels à armer 148 CLASSE DES CALOPHYTES. leurs flèches , et par cette raison les Européens nomment l’arbre Bois-dard. Les graines sont très-âcres. Aublet rapporte que ses lèvres enflerent après qu'il en eut goûté. SEcrion II. Fleurs apetales. Legume oncine au sommet. SwarrziA AILÉ. — Sivertzia alata Willd. — Tounatea guianensis Aubl. Guian. tab. 218. Feuilles 5-foliolées; pétiole commun marginé ; folioles ovales- oblongues , pointues, veloutées en dessous. Grappes raméaires , pédonculées , grêles , multiflores. Étamines nombreuses. Légume ovale-arrondi , à valves tres-convexes. Arbre à tronc de 25 pieds environ de haut, sur un pied de diamètre. Écorce lisse, cendrée. Rameaux vagues. Folioles inc- gales , les terminales plus grandes, longues de 8 pouces sur 3 pouces de large. Légame jaune. Graine noire; arille blanche, membraneuse. Cette espèce croit dans les forêts de la Guiane; les naturels l'appellent Tounou. QUATRIÈME FAMILLE. LES PAPILIONACEES.—PA4PILIONACEZÆ. ( Papilionaceæ Linn. — R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy.IT, p. 552. — Bartl. Ord. Nat. p. 407. — Zeguminosarum genn. Juss. — Leguminosarum subordo I, sive Papilionaceæ , Dec. Prodr. IX, p.94. — Curvembryæ Bronn. Diss. Legum. p. 131.) Cette famille, répandue sur tout le globe, est sans contredit l’une des plus remarquables. Les espèces qu’elle renferme sont très-nombreuses , et leur organi- sation n’intéresse pas moins le physiologiste que le bo- taniste. Beaucoup d’entre elles servent à la nourriture des hommes et des animaux. Les Haricots, les Fèves, les Pois, les Lentilles, les Lupins, les Vesces, les Luzer- nes, les Sainfoins, les Trèfles et autres légumes ou four- rages appartiennent à ce groupe. L’art du teinturier lui emprunte l’Indigo : lmdustrie, des bois utiles ou pré- cieux : la médecine, des remèdes purgatifs ou éméti- ques, comme les Baguenaudiers , les Coronilles, l’Au- bours, lAnagyre, etc.; ou excitants, tels que les Baumes du Pérou et de Tolu; ou astringents, tels que le Sang-dragon ; ou calmants et adoucissants, tels que la Gomme Adragante et la Réglisse. Par lélégance de leurs fleurs et de leur feuillage, une foule de ces végé- taux sont un ornement de la terre. Les Papilionacées constituent la majeure partie des Légumineuses de M. de Jussieu. Le nom de cette der- nière famille lui vient de son fruit , que les botanistes nomment légume; et c’est en changeant l'acception primitive de ce mot, qu’on la appliqué dans le langage 450 CLASSE DES CALOPHYTES. commun à beaucoup de plantes très-différentes des Légumineuses. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres , arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , où bien herbes. Rameaux cylindriques ou irrégulièrement an- guleux. Feuilles éparses, pétiolées, tantôt composées ou sur- composées avec articulation, tantôt, mais rarement , simples , pétioléennes. Stipules latérales. Fleurs hermaphrodites ( rarement polygames par avortement), axillaires ou terminales, solitaires, ou géminées, ou fasciculées, ou plus souvent disposées en grappe, en panicule, en épi, ou en capitule. Pédicelles souvent articulés et bractéolés dans la partie moyenne. Calice non adhérent, tubuleux, ou turbiné, ou cam- panulé , à bord ayant 5 dents ou à découpures plus ou moins profondes, souvent inégales et formant 2 levres. Esuüvation imbricative, ou valvaire, ou distante. Disque laminaire, périgyne, tapissant le fond de la paroi intérieure du calice. Corolle insérée au disque, pentapétale, papilionacée, ou très-rarement à peu près régulière. Pétales mterpo- sitifs, onguiculés, cadues : le supérieur ( létendard ) enveloppant les autres (les ailes et la carène) avant Pé- panouissement. ( Par exception, tous les pétales sont cohérents, ou bien leur nombre est au-dessous de à par avortement, ) Étamines ayant la même insertion que la coroile , en nombre double , ou rarement triple, ou quadruple de celui des pétales (par exception, en même nombre que les pétales), Filets (toujours libres et subulés au som- met) souvent soudés 10 ensemble en un tube entier, ou FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 11 seulement 9 en un tube fendu, le dixième, supérieur, restant libre et correspondant à la fente du tube; ou bien soudés 5 à 5 en ? ou 3 faisceaux distincts; ou, enfin, tous libres et cohérents seulement par la base. Anthères dressées, à 2? bourses ( par exception, à une seule) s’ouvrant longitudinalement. Pollen pulvé- rulent. Pistil : Ovaire solitaire , inadhérent , opposé au lobe inférieur du calice, souvent süpité, uniloculaire ou, par exception, longitudinalement biloculaire, uni-pluri- ou muluovulé. Placentaires ? , adnés à la suture supé- rieure. Style terminal. Stigmate très-simple. Péricarpe : Légume bivalve, membraneux ou coriace, s’ouyrant ou restant clos, à une seule loge ou, excep- tionnellement, à 2? loges produites par le rentrement des valves, ou bien à plusieurs loges formées soit par des cloisons membraneuses transverses, soit par de étranglements , d’où résulte, dans la maturité du fruit, la séparation du légume en boîtes mdéhiscentes. Graines en nombre défini ou indéfini, superposées , se séparant en ? séries avec les valves, lorsqu'il y a dé- hiscence. Funicule plus ou moins allongé, quelque- fois développé en arille imcompilète. Test ordinairement lisse. Tegmen membranacé. Micropyle (Exostome) rap- proché du hile. Périsperme nul. Embryon curviligne. Radicule courte, appointante. Cotylédons épigés ou hy- pogés : plus ou moins charnus quand le périsperme manque; foliacés quand le périsperme est épais. Les Papilionacées sont sous-divisées en plusieurs tri- bus et sections que nous allons exposer, avec les genres qui s’y rapportent. 152 CLASSE DES CALOPHYTES. l'° TRIBU. EES SOPHORÉES. — SOPHOREÆ. Légume inarticulé. Etamines libres. Myrospermum Jacq. (Toluifera Linn. Myroxylon Mutis.)— Sophora Linn. — Edivardsia Salisb. — Or- mosia Jacks.—V'irgilia Lamk.—Macrotropis Dec. (Ana- gyris Lour.) — Ænagyris Linn. — Thermopsis KR. Br. (Thermia Nutt. ) — Baptisia Vent. — Delaria Desv. — Cyclopia Vent. (Ibbetsonia Sims.) — Podalyria Lamk. (Aphora Neck. Hypocalyptus Thunb.) — Chorizema La- bill. — Podolobium R. Br. — Oxylobium Andr.— Cal- listachys Vent. ( Callistachya Smith.) — Brachysema R. Br. — Gompholobium Smith. —- Burtonia R. Br. — Jacksonia R. Br. — fiminaria Smith. — Sphærolobium Smith. — Æotus Smith. — Xeropetalum KR. Br. — Dill- wynia Smith. — Eutaxia R. Br. — Sclerothamnus R. Br. — Gastrolobium R. Br. — Euchilus R. Br. — Pul- tenæa Smith. — Daviesia Smith. — Mirbelia Smith. 1!‘ TRIBU. LES LOTÉES. — ZOTEÆ. Etamines monadelphes ou diadelphes. Légume inarticule, uniloculaire ou longitudinalement biloculaire. Cotylédons epiges. Secriox 1’. GÉNISTÉES. — Genistec. Etamines le plus souvent monadelphes. Légume unilo- culaire.—Herbes ou arbrisseaux. Feuilles simples, ou trifoholées , ou rarement pennées. Hovea R. Br.( Poiretia Smith. Physicarpos Poir.) — Platylobium Smith. (Cheilococca Salisb.)—Platychilum Delaun.— Bossiwa Vent.—W'estonia Spreng.— Goodia FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 155 Salisb. — Scottia R. Br. (Scottea Dec.) — Templetonia R. Br. —Rafnia Thunb. (OEdmannia Thunb.) —f'ascoa Dec. — Borbonia Limn.— {chyronia Wendi.— Liparia Linn.— Priestleya Dec.— Hallia Thunb.— Heylandia Dec. — Crotolaria Linn.— Clavulium Desv, — Hypoca- lyptus Thunb. — #Wiborgia Thunb. — Loddigesia Sims. — Dichilus Dec. — Lebeckia Thunb. — Sarcophyllum Thunb. — Æspalathus Linn. (Eriocalyx Neck.) — Ulex Linn. — Stauracanthus Link. — Spartium Linn. — Spartianthus Link. — Cenista Lamk. — Cytisus Linn. (Calycotome Link.) — Ædenocarpus Dec.— Ononis Linn. — Requienia Dec.— Anthyllis Linn. Secriox I. TRIFOLIÉES. — Trifolieæ. Etamines diadelphes. Légume uniloculaire. —Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles souvent digitées- trifoliolées , rarement imparipennées. Medicago Linn. (Hymenocarpus Savi. Diploprion Vi- sian, ) — Trigonella Linn. ( Buceras Mœnch. Falcatula Brot.) —Pocockia Sering. — Melilotus Tourn. Juss. — Trifolium Linn. ( Lupinaster Mæœnch. Pentaphyllum Pers.) — Dorycnium Tourn. — Lotus Linn. (Krockeria Mænch. Lotea Medik.)— Tetragonolobus Scop. (Sean- dalida Neck.) — Cyamopsis Dec. SECTION HI. CLITORIÉES. — Clitorieæ. Étamines le plus souvent diadelphes. Légume unilocu- laire.— Tiges herbacées ou suffrutescentes , souvent volubiles. Feuilles primordiales opposées. Psoralea Linn. (Doryenium et Ruteria Mœnch. ) — Indigofera Linu. — Clitoria Linn. (Ternatea Kunth.)— 454 CLASSE DES CALOPHYTES,. Neurocarpum Des .— Martia Leand. (Martiusia SchulL.) — Cologania Kunth. — Galactia P. Browne. — Odonia Bertol. — ’ümorinia Dec. — Barbieria Dec. — Grona Lour.— Collæa Dec. — Odoptera Dec.— Pueraria Dec. — Dumasia Dec. — Glycine Linn. — Chetocalyx Dec. (Bæœnninghausenia Spreng.) Section IV. GALÉGÉES. — Galegeæ. Étamines diadelphes ou quelquefois monadelphes. Lé- gume uniloculaire.-—Tiges herbacées, ou frutescentes, ou arborescentes. Feuilles primordiales alternes ou opposées : l’une simple, l’autre pennée, Petalostemon Mich. — Auhnistera Lamk. (Cylipogon Rafin.) — Dalea Linn. (Parosella Cav.) — Glycyrrhiza Linn. (Liquiritia Mœnch.)— Galega Linn.— Tephrosia Pers. ( Needhamia Scop. Brissonia Neck. Erebinthus Mitch. Reineria Mœnch.)— Æmorpha Linn. (Bonafidia Neck.}—Æysenhardtia Humb. Bonpl. et Kth.—Wissolia Jacq. (Machærium Pers.) — Wüllera Linn. fil. — Lon- chocarpus Kunih.—Robinia Linn.—Poitæa Dec. (Poitea Vent.)}—Sabinea Dec.—Coursetia Dec.— SesbaniaPers. — Agati Rheede. Dec. — Glottidium Desv.— Piscidia Linn, — Daubentonia Dec. — Corynella Dec. (Corynitis Spreng.) — Caragana Lamk.— Halimodendron Fisch. (Halodendron Dec.) —Diphysa Jacq.—Calophaca Jacq. — Colutea Lion. — Sphærophysa Dec. — Swainsonia Salisb.—Lessertia Dec. (Sulitra Medik. ) -—Sutherlandia R. Br, (Colutia Mœnch.)— Carmichaelia R. Br. Secrion V. ASTRAGALÉES. — Astragalee. Etamines diadelphes. Légume longitudinalement bilo- culaire où semi-biloculaire, — Herbes ou sous-arbris- FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 155 seaux. Feuilles imparipennées : les primordiales al- ternes. Phaca Linn. — Oxytropis Dec. — Astragalus Linn. — Güldenstædtia Fisch.— Piserrula Linn. HI° TRIBU. LES HÉDYSARÉES. — ZEÆEDYSAREÆ. Etamines monadelphes ou diversement diadelphes , très- rarement libres. Leégume lomentacé ou rarement unilo- culaire et monosperme. Cotylédons épiges. Section 1‘. CORONILLÉES, — Coronillecæ. Fleurs en ombelle. Légume eylindracé ou comprimé. Scorpiurus Linn. (Scorpius Lois.) — Coronilla Linn. — Arthrolobium Desv. — Ornithopus Linn. — Jfippo- crepis Linn.—Securigera Dec. (Bonaveria Scop. Secu- rilla Pers.). Secrion Il. ONOBRYCHÉES. — Onobrycheæ. Fleurs en grappe. Légumes comprimés ou rarement subcylindracés. Diphaca Lour. — Pictetia Dec. — Ormocarpum Pal. Beauv. — Amicia Kwmh. — Porrelia Vent. (Turpinia Pers.)— Myriadenus Desy.— Zornia Gmel.—Stylosan- thes Swartz. — Adesmia Dee. ( Patagonium Schrank.) — Heteroloma Desv.— Æschynomene Linn, — Smithia Ait. ( Petagnana Gmel. ) — Lourea Neck. ( Christia Mæœnch.)— Uraria Desy. (Doodia Roxb,) — Vicolsonia Dec. (Perrottetia Dec.) — Desmodium Desv.— Dicerma Dec. (Phyllodium Desv.)— Taverniera Dec. — Hedy- sarumLinn. (Echinolobium Desv.)— Onobrychis Tourn. Gært. — £leiotis Dec. — Lespedeza Mich. — Æbenus 156 CLASSE DES CALOPHYTES. Linn. — Flemingia Roxb. (Ostryodium Desv. Lourea et Moghania Jaume. ) — Ælhagi Tourn. Desv. ( Manna Don.) — Alysicarpus Neck. ( Hallia Jaume. Fabricia Scop.)— Éremontiera Dec. ‘IV° TRIBU. LES VICIÉES. — 7 ICIEÆ. Etamines diadelphes. Légume inarticule. Cotylédons épais, ky: pogés. — Herbes. Feuilles pennées , ordinairement cirrifères. Cicer Linn. — Faba Tourn. Dec. —- f'icia Lin. — Ereum Linn. (Ervilia Link.) — Pisum Linn.— Lathyrus Linn. ( Cicerella Mœnch.)— Orobus Linn. V° TRIBU. LES PHASÉOLÉES. — PHASEOLEÆ. Étamines diadelphes ou rarement monadelphes. Légume polysperme , inarticulé, déhiscent. Cotylédons épais, piges, mais ne devenant pas des feuilles munies de sto- mates. Feuilles digitées ou plus souvent imparipennées : les primordiales opposées. Abrus Linn.— Sweetia Dec. — Macriills Lour.— Rothia Pers. — Teramnus P. Browne. — Amphicarpea Dec. (Amphicarpa EIl. Savia Rafin. Falcata Gmel. ) — Kennedya Vent. (Caulinia Mœnch. }— Amphodus Lindl. — Éhynchosia Lour. (Arcyphyllum Ell. Glycine Nutt.) — Eriosema Dec. — Fagelia Neck. — Wisteria Nutt. (Thyrsanthus EI. Kraunhia Raf.) — Æpios Mœnch. ( Bradlea Adans.) — Phaseolus Linn. ( Strophostyles EIl. Phasellas Mœnch. ) — Soja Mœnch. — Dolichos Linn. — Jigna Savi. — Lablab Adans. ( Dolichos Gært.) — Pachyrrhizus Rich. (Cacara Pet. Thou. ) — Lo ef FAMÎLLE DES PAPILIONACÉES. 157 Parochetus Hamilt. — Dioclea Kunth. ( Hymenospron Spreng.) —Psophocarpus Neck. (Botor Adans.) — Ca- navalia Dec.(Canavali Adans. Malochia Savi.) — Tænio- carpum Desv. — Mucuna Adans. (Hornera Neck. Stizo- lobium Pers. Negretia R. et Pav. Citta Lour. Carpopo- gon Roxb.) — Calopogonium Desv. — Cruminium Desv. — Cajanus Dec. (Cajan Adans.) — ZLupinus Linn. — Cylista Aït. — Erythrina Linn. (Mouricon Adans.) — Rudolphia Wild. — Butea Roxb. (Plaso Adans.) VI: TRIBU. LES DALBERGIÉES. — DALBERGIEÆ. ÆEtamines diversement soudées. Leégume monosperme ou disperme, carcerulaire. Cotylédons charnus.—Feuilles imparipennées, très-rarement trifoliolées ou simples. Derris Lour. — Endespermum Blum. — Pongamia Lamk. (Guadelupa Lamk.)— Dalbhergia Linn. (Solori Adans.) — Pterocarpus Linn. (Moutouchia Aubl. Gri- selinia Neck. Amphimenium Kunth.) — Drepanocarpus W. Meyer.—Æcastaphyllum P. Browne.— Æmerimnum P. Browne. — Brya P. Browne. ( Adlina Adans. ) — Deguelia Aubl. (Cylizoma Neck.) GENRES NON CLASSÉS. Craffordia Rafin. — Phyllolobium Fisch.— Sarcodium Lour. — #’iborquia Ort. (Varennea Dec.) — Amphino- mia Dec. — Ammodendron Fisch.— Lacara Spreng.— Harpalyce F\, Mex. 458 CLASSÉ DES CALOPHYTES, l° TRIBU. LES SOPHORÉES. — SOPHOREÆ Spreng. Anl, — Bronn. Diss. — Dec. Lig. Mém. V, et Prodr. 2, p. 94. Corolle papilionacee. Etamines libres. Légume inarticulé. Cotylédons planes , foliaces. Genre MYROSPERME. — Myrospermum Jacq. Calice campanulé, à 5 dents peu marquées. Pétales lon- guement onguiculés : le supérieur arrondi; les 4 inférieurs linéaires, pointus. Étamines caduques ou persistantes, ascen- dantes , au nombre de 10, de 9, ou de 8. Ovaire biovulé. Légume indéhiscent, aplati en aile membraneuse 1- ou 2-sperme au sommet. Arbres résineux. Feuilles subparipennées ou imparipen- nées ; folioles alternes, parsemées de glandules linéaires, transparentes. Grappes axillaires, simples ou rameuses. Ce genre comprend le Toluifera de Linné et les A/yroxy- lon de Linné fils.I est propre à l'Amérique équatoriale, et se compose de cinq espèces, parmi lesquelles se trouvent les végétaux qui produisent les Baumes du Pérou et de Tolu. Myrosperme Du PErou. — Myrospermum peruiferum Poir. Enc. Suppl. — Myroxylon peruiferum Lion. fil. Suppl. Feuilles à 2 paires de folioles coriaces , glabres, ovales-lan- céolées, entières, submucronées; pétiole et côtes pubescents. Grappes dressées , axillaires, unilatérales , plus courtes que les feuilles. Très-bel arbre à écorce lisse, épaisse #résineuse. Calice d’un blanc verdätre. Corolle et anthères blanches. Légume vert. Cette espèce croît au Pérou et dans la Colombie. Selon Muus , c’est d'elle qu’on obtient le Baume du Pérou, lequel, d’a- près Joseph de Jussieu , proviendrait de l'espèce suivante, MYROSPERME PÉDICELLÉ. — Myrospermum pediceilatum PAMILLÉ DÉS PAPILIONACÉES, 154 Lamk. 1]. tab. 346, fig. 1. —Turpin ; in Cham. FI. Médic. tab. 59. Feuilles à 3-13 folioles coriaces , ovales ou ovales-oblongues, entières, pointues ou échancrées. Grappes dressées, axillaires. Lé- gume stipité, oblong, mucrené, renflé au sommet , monosperme. Grand arbre atteignant 2 pieds de diamètre; bois très-dur, blanc à la circonférence , d’un rouge foncé à l’intérieur; écorce grisâtre. Branches d’un gris jaunâtre. Grappes longues d'environ 6 pouces. Fleurs petites, blanches. £égume mince, glabre, jauvûtre , long de 3 à 4 pouces. Cet arbre croît au Pérou, et, selon MM. de Humboldt et Bonpland, on le trouve aussi au Mexique, dans la Nouvelle- Grenade et dans la Colombie. La dureté de son bois le rend très- propre à la construction. On l’emploie particulierement dans les moulins à sucre. D’après Joseph de Jussieu , c’est cette espèce qui produit le Baume du Pérou. M. Decandolle et plusieurs autres botanistes regardent le Myrospermum peruiferum et le Myrospermum Pedicellatum comme des variétés d’une seule espèce. On obtient le Baume du Pérou, soit en pratiquant des incisions dans l’écorce du tronc des arbres, soit en faisant bouillir cette écorce et les rameaux dans de l’eau. Le premier procédé donne une résine presque sèche et d’un brun clair ; le Baume du Pérou liquide est Le résultat de l’autre. Cette substance, comme l’on sait, a une odeur forte , mais agréable et approchante de celle de la Vanille. Elle brûle en répandant une fumée blanche, due à l'acide benzoïqie qu’elle contient, Le Baume du Pérou est un médicament stimulant dont les vertus ont été hautement préco- nisées; son emploi est cependant assez restreint dans la théra- peutique d'aujourd'hui. Les parfumeurs en font plus souvent usage que les médecins. MyrosPeRME DE ToLu. — Myrospermum toluiferum Fach. fil. Ann. Sc. Nat. 1824 ,p. 172.— Toluifera Balsamum Mill. Dict. (excl. descript. fruct.) — Linn. Mat. Med. 201: —Woodw. Med. Bot. 3, p. 526, tab. 193(ic. mal.) — Myroxylon toluifera Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. et Sp. 6, p. 375. 460 CLASSE DES CALOPHYTES. Ramules verruqueux, glabres. Feuilles à 7 ou 8 folioles équilatérales , oblongues ou ovales-oblongues , acuminées, glabres, luisantes. — Arbre tre$-éleveé. Bois à odeur de rose. Cette espece croît dans la province de Carthagèene , aux envi- rons de Tolu. Le suc résineux qui découle des incisions faites à son tronc , est reçu dans des vases où on le laisse se sécher. Il forme alors une substance solide , d’une couleur fauve , se li- quéfiant avec facilité, d’une saveur âcre, mais agréable, et d’une odeur très-suave, due à l’acide benzoïque. Tantôt le Baume de Tolu nous est apporté dans de grands vases de terre qu’on nomme postiches ; tantôt on le verse dans des calebasses , quand il est encore liquide : 11 devient alors fort difficile à distinguer du Baume du Pérou sec. Le Baume @Ge Tolu est un médicament excitant qu'on emploie dans les catarrhes chroniques; mais nos médecins en font assez peu d’usage maintenant. Genre SOPHORA. — Sophora Linn. Calice campanulé, quinquédenté. Corolle papilionacée ; carène à pétales soudés au sommet. Légume moniliforme , aptère, polysperme. Arbres , ou herbes vivaces. Feuilles imparipennées , sou- vent dépourvues de stipules. Fleurs en grappes ou en pani- cules terminales. Ce geurese compose de treize espèces. Sur ce nombre, neuf appartiennent à la zone équatoriale; deux croissent en Sibé- rie; une habite la Chine et le Japon, et une l'Amérique septentrionale. Les espèces les plus intéressantes sont les deux suivantes. . SopnorA pu Japon. — Sophora japonica Linn. — Duham. ed. nov. vol. 3, tab. 21.— Andr. Bot. Rep. tab. 585. Feuilles à 9-13 folioles ovales, pointues , glabres , glauques en dessous ; pétiolules velus. Fleurs paniculées. Calices glabres , à dents cotonneuses aux bords. Légume à plusieurs renflements épais. Arbre de 60 à 80 pieds de haut. Tronc droit, cylindrique, de 2 à 3 pieds de diamètre. Cime arrondie. Rameaux tortueux ; un peu inclinés. Panieules amples. Fleurs d’un blanc verdâtre. FAMILLE DES PAPILIONACLES. 161 Le Sophora du Japon, qui croît également en Glune, est in- troduit en Europe depuis le milieu du dernier siècle. C’est un arbre fort pittoresque , qu’on emploie souvent à la décoration des pares et des jardins. Ses fleurs répandent une faible odeur de fleur d'Oranger ; elles paraissent vers la fin de l’été , après celles des arbres les plus tardifs. Les feuilles sont purgatives ; les Chinois en tirent une belle teinture jaune. Le bois, uni, serré et d’une cou- leur jaune päle, peut être employé à la menuiserie. On assure que ce bois provoque des coliques et des évacuations, lorsqu’on le ma- nie pendant quelque temps à l’état frais. On propage ce Sophora de jets enracinés ; d’éclats de racines, et de graines. Jeune, il a besoin d’être garanti des gelées ; mais, du reste, 1l n’est pas très-sensible au froid , ni délicat quant 4 la nature du sol ; il vient mieux cependant en terre franche. Le Sophora pleureur des pépiniéristes (Sophora pendula ) est une fort belle yariété de cette même espèce. Ses rameaux sont tout-5-fait pendants comme ceux du Saule pleureur. On en pos- sède aussi une variété à feuilles panachées de jaune. L’une et l’au- tre se multiplient de greffes sur le type de l’espece. SOPHORA QUEUE DE RENARD.—Sophora alopecuroides Linn. — Buxb. Cent. 3, tab. 46. — Dill. Hort. Elth. fig. 136.—Pall. Astrag. tab. 87. — Ledebour , Ic. FL. Alt. tab. 365. Feuilles à 15-25 foioles elliptiques ou oblongues, soyeuses, plus blanches en dessous qu’en dessus. Fleurs en grappes denses. Calice velu. ; Ce Sophora croit dans la Crimée, en Perse et dans la Sibérie méridionale. C’est une grande herbe vivace, fort touffue, très- apparente par son feuillage argenté. Ses fleurs naissent en longues grappes d’un blanc jaunätre. Elle mérite d’être multipliée comme plante d’ornement. Genre EDW ABDSIA. — Æivardsia Salisb. Calice campanulé, oblique, quinquédenté, fendu latéra- lement vers le sommet. Corolle papilionacée ; carène très- longue, à pétales libres. Légume mouiliforme , bivalve , té- traptère , polysperme. ROTANIQUE. PHAN. T, I, 41 162 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles imparipennées, multifo- liolées , non stipulées. Fleurs jaunes, longuement pédicel- lées, en grappes axillaires, courtes , pendantes. Ce genre appartient à lhémisphère austral de l’ancien continent. Les six espèces connues habitent la Nouvelle- Zélande, les iles Sandwich et de Bourbon. Celles dont nous allons parler sont de petits arbres très-élégants quise cou- vrent au printemps d’une multitude de grandes fleurs d’un jaune d’or. Le duvet des calices et des jeunes feuilles est cou- leur de bronze. Sous le climat de Paris, on cultive ces plantes en orangerie; mais elles résistent en plein air aux hivers du midi de la France et de l'Angleterre. EpwanrDsiA GRANDIFLORE. — Edivardsia grandiflora Salisb. — Sophora tetraptera Aït. — Mill. Ic. tab. 1. — Bot. Mag. tab. 167.—Duham. ed. nov. vol. 3, tab. 20.— Herb. de VAmat. vol. 3. Feuilles à 13-19 folioles oblongues-lanccolces ou oblongues. Pétales de la carène falciformes. — Fleurs très-grandes, nais- sant avec les feuilles. Cette espèce croît à la Nouvelle-Zélande. EpwaRDsiA À PETITES FEUILLES. — Edivardsia microphylla Salisb.— Sophora microphylla Aiït.— Jacq. Hort. Schænbr. tab. 26g.— Bot. Mag. tab. 1442. — Sophora tetraptera Yann. fil. Feuilles à 25-41 folioles obovales ou obcordiformes. Pétales de la carène elliptiques , oncinés. Cette espèce croît également à la Nouvelle-Zélande. EpwanpsiA A FEUILLES DORÉES. — Edivardsia chrysophylla Salisb. Trans. Linn. Soc. 9, t. 26, fig. 1.— Bot. Reg. tab. 738. Feuilles à environ 17 folioles obovales , pubescentes. Pétales * de la carène elliptiques, non oncinés. Cette espèce croît aux iles Sandwich. Genre VIRGILIA. — J'irgilia Lamk. Calice campanulé, quinquélobé ou quinquéfide. Corolle pa- FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 165 pilionacée : pétales libres , presque égaux. Stigmate imberbe. Légume comprimé, chartacé, oblong, bivalve, poly- sperme. Arbres ou arbrisseaux. F euilles i imparipennées. Fleurs en grappes simples ou rameuses. = Sept espèces de 7 irgilia ont été décrites par les botanistes. Elles sont originaires L l'Afrique et de l Amérique. Voici celles qui méritent une mention dans ce recueil, VirGrcrA À 801S JAUNE. — Vüirgilia lutea Mich. fil. Arb.3, . 3. — Herb. de l'Amat. tab. 107. Feuilles à 5-1 1 folioles alternes, oblongues-obovales ou ovales- oblongues, glabres. Grappes lâches , rameuses, pendantes, oppo- sées aux feuilles. Calice pubescent , à lobes peu profonds. Légu- me lancéolé, pointu aux deux bouts. Arbre haut de 40 pieds et plus, sur environ un pied de diamètre. Écorce unie , verdâtre. Feuilles longues de 6 à 12 pou- ces ; folioles grandes, alternes , acuminées, De de 2 à 3 pou- ces. Grappes ‘ongues d’un demi-pied à un pied. Fleurs presque aussi grandes que sir du Faux-ÆAcacia, blanches. Légumeslongs d'environ 2 pouces , larges de G lignes. Graines de la grosseur d’une lentille. Ce bel arbre croît dans les États-Unis d’ Amérique , prineips- lement dans le vaste territoire arrosé par le Mississipi. IL n’est pas encore fort commun dans nos plantations ; ; Mais on ne saurait trop le multiplier , à cause de son port pittoresque et de son ample feuillage: d’un vert luisant. Son bois, de couleur jaune , est em- ployéen Amérique par les temturiers. Les bourgeons sont, comme dans les Platanes , renfermés dans la base du pétiole, et on ne les découvre qu’en arrachant les feuilles. Virçicra pu Cap. — Wirgilia capensis Lamk. — Bot. Mag. tab. 1590. — Podalyria capensis Andr. Bot. Rep. tab. 343. — Sophora capensis Linn. Feuilles à environ 23 folioles opposées , linéaires-lancéolées, mucronées , pubescentes en dessous. Grappes simples, axillaires. Carène acuminée. Étamines laineuses à la base, Légumes cotonneux. 164 CLASSE DES CALOPHYTES, Arbrisseau ayant le port d’un ÆAmorpha. Fleurs rougeâtres. Cette espèce croit au cap de Bonne-Espérance. Elle est culti- vée comme plante d'ornement. VirGiLia DORE, — Virgilia aurea Lamk. — Podalyria aurea Wild. — Robinia subdecandra L'Hérit. Sert. Nov. tab. 75. Feuilles à environ 29 folioles opposées , elliptiques , obtuses , glabres. Grappes simples, axillaires. Galice quinquélobé , ssyeux (de même que les pétioles et les pédoncules). Petit arbre originaire de l’Abyssinie. Il orne nos serres. Ses fleurs , très-nombreuses , sont d’un jaune foncc. Genre ANAGYRE. — Anagyris Tourn. Linn. Calice campanulé, à 5 dents inégales. Carène à pétales libres , plus longue que les ailes ; étendard plus court que les ailes. Légume courtement stipité, comprimé, bosselé, bivalve , polysperme. Feuilles trifoliolées ; folioles très-entières. Stipules con- nées en une seule oppositifoliée. Fleurs jaunes , en courtes grappes axillaires. Ce genre est limité à trois espèces, dont deux habitent l'Europe australe et les autres contrées voisines de la Médi- terranée ; les Canaries sont la patrie de la troisième. ANAGYRE FÉTIDE. — Anagyris fœtida Linn. — Clus. Hist. 1, p. 93. —Lodd. Bot. Cab. tab. 540. Arbrisseau de 6 à 12 pieds de haut, irrégulièrement rami- fié. Folioles elliptiques ou ovales-lancéolées , glauques, à peu près glabres. Grappes dressées , pauciflores. Légumes acuminés, un peu arqués, longs de 3 à 6 pouces, contenant de 3 à 8 graines rémformes, bleuâtres. L’Anagyre fétide croît sur presque tout le littoral de la Mé- diterranée; 1l est commun en Provence et en Languedoc sur les collines pierrenses. Ses fleurs paraissent en février ou dès la fin de janvier. Toutes les parties de l’arbrisseau exhalent une odeur désagréable lorsqu'on les froisse. Ses feuilles, d’après les expe- FAMILLE DES LPAPILIONACÉES. 165 riences du D° Loiseleur Deslongchamps , sont purgatives et émé- tiques , à la dose de deux à six gros. Genre THERMOPSIDE. — Tcrmopsis R. Br. Calice oblong ou campanulé, quadri- ou quinquéfide, subbilabié, convexe postérieurement , rétréci à la base, Pé- tales presque égaux ; étendard ployé; carène obtuse, à pétales libres. Etamines persistantes. Légume linéaire ou falciforme, comprimé, polysperme. Herbes vivaces, souvent soyeuses. Feuilles trifoliolées. Stupules ovales-lancéolées , foliacées. Grappes termimales. Fleurs pédicellées, jaunes, géminées ou subverticillées. Les Thermopsides sont de grandes herbes touffues , d’un port élégant. Elles habitent les contrées boréales ou alpines de l'Asie et de l'Amérique septentriorales. Les espèces que nous allons faire connaitre ornent nos parterres. THERMOPSIDE À FOLIOLES LANCEOLÉES. — Thermopsis lan- ceolata R. Br. — Sophora lupinoides Pall. Astrag. tab. 89. — Podalyria lupinoides Wild. — Bot. Mag. tab. 1 389. Feuilles subsessiles ; folioles oblongues, glabres en dessus, soyeuses en dessous; stipules ovales-oblongues , beaucoup plus longues que les pétioles. Fleurs géminées ou ternées ; bractées conformes aux stipules. Calices soyeux. Carène un peu plus longue que les ailes. Cette espèce croît dans les steppes voisines de l’Altaï, dans la Daourie, au Kamtchatka et dans le nord-ouest de l’Amérique. Tuxrmopsine pu NÉpauL. — Thermopsis nepalensis Dec. — Thermopsis laburnifolia Don, Prodr.— Piptanthus nepalensis Sweet, Brit. FL Gard. tab. 264. — Baptisia nepalensis Hook. Exot. Flor. tab. 131. Feuilles pétiolées ; folioles oblongues , rétrécies aux deux bouts. Stipules plus courtes que le pétiole. Fleurs géminées. Pédicelles 2 fois plus longs que le calice. Cette espèce est originaire du Népaui. On la cultive en terre de bruyère, et on a soin de la couvrir pendant l'hiver. 166 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre BAPTISIA. -— Baptisia Vent. Calice campanulé, bilabié , à 4 ou 5 dents inégales. Pé- tales presque égaux ; étendard ployé. Étamines caduques. Légume renflé ; bivalve , polysperme , stipité. Herbes vivaces. Feuilles trifoliolées ou rarement simples. Fleurs en grappe. Ce genre se compose de neuf espèces, toutes indigènes dans l'Amérique septentrionale. Celles dont nous allons faire mention sont cultivées dans nos jardins comme plan- tes d'agrément. a) Feuilles trifoliolees. Baprista AuSIRAL. — Baptisia australis K. Br. — Sophora australis Bot. Mag. tab. 509.— Podalyria australis Vent. Hort. Gels. tab, 56. , Feuilles pétiolées, glabres ; folioles cunéiformes-oblongues , obtuses ; stipules lancéolces , plus longnes que le pétiole. Grappes lâches , allongées. Légumes courts, apiculés. Cette espèce est commune dans nos jardins. Ses tiges forment de larges touffes de plusieurs pieds dé haut. Ses fleurs sont d’un bleu foncé, panachées de blanc, et disposées en grappes de plusieurs pieds de long. Elle demande une terre légère et une exposition chaude. La multiplication se fait de graines et d’éclats. BaprisiA riNcrorIAL. — Baptisia tinctoria R. Br. — Poda- lyria tinctoria Bot. Mag. tab. 1099.— Sophora tinctoria Linn. Très-glabre. Feuilles subsessiles ; folioles obovales, arrondies au sommet; stipules sétacées, inapparentes. Grappes terminales. Tiges très-ramenses, hautes de 1 à 2 pieds. Fleurs petites , jaunes. Stipe du légume tres-long. Cette plante est fort commune dans les États-Unis, depuis la Géorgie jusqu’au Canada. Elle porte le nom d’fndigo sauvage , parce qu'on en extrait une teinture bleue. Plusieurs autres es- pèces du genre possèdent les mêmes propriétés tinctoriales. Baprisia À FLEURS BLANCHES. — Baptisia alba Elliot. — R. Br. — Podalyria alba Wild. — Bot. Mag. tab. 1177. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 467 Glabre. Rameaux divariques. Feuilles pétiolées ; folioles cu- néiformes-lancéolées, obtuses, mucronces ; stipules subulées, plus courtes que le pétiole. Grappes terminales. Tiges rameuses au sommet, hautes de 1 à 2 pieds. Fleurs blanches, en grappes longues jusqu’à 2 pieds; pédoncules com- uns d’un pourpre foncé. Cette belle plante croi dans les terrains humides de la Caro- line. Onla cultive dans nos jardins. Le Baptisia versicolor (Lodd. Bot. Cab. tab. 1144) est très-semblable au Baptisia à fleurs blancches; on le cultive de mème comme plante d'agrément. b) Feuilles simples , très-entières. Baprisia PERFOLIÉ. — Baplisia perfoliata R. Br. —Elliot. Sketch.—Lodd. Bot. Cab. tab. 1104.—Bot. Mag. tab. 3121.— Rafnia perfoliata Wild. — Podalyria perfoliata Mich. Flor. — Dillen. Elth. fig. 122. Très-glabre. Tiges presque sunples. Feuilles ovales ou arron- dies, glauques, perfoliées. Fleurs axillaires , solitaires. — Fleurs petites, jaunes. Légume gros. Cette espèce , indigène dans les Carolinés, offre un feuillage fort extraordinaire pour une Légumineuse, mais d’ailleurs fort élégant. Genre PODALYPRIA. — Podalyria Liamk. Calice à 5 lobes inégaux. Étendard ample; carène recou- verte par les ailes. Étamines persistantes ; filets soudés en anncau par la base. Stigmate capitellé. Légume non stipité, bouffi , polysperme. Arbrisseaux le plus souvent recouverts de poils soyeux. Stipules petites. Feuilles simples, alternes. Pédoncules axil- laires , uni- ou pauciflores. Les Podalyria habitent l'Afrique australe. On en con- naît quinze espèces. Plusieurs sont cultivées dans nos orange- ries, à cause de la beauté de leurs fleurs. Voici les plus remarquables. PoDALYRIA s0Y£Ux, — Podalyria sericea R. Br.—Bot. Mag. 168 CLASSE DES CALOPHYTES. tab. 1923.—Herb. de FAmat. vol. 3.— Sophora sericea Andr. Bot. Rep. tab. 440. Feuilles oblongues ou obovales , mucronées , soyeuses. Pédon- cules uniflores , 3 fois plus courts que les feuilles. — Fleurs pur- purines. PopaLyriA CUNÉIFORME. — Podalyria cuneifolia Vent. Hort. Cels. tab. 90. Feuilles cunéiformes , échancrées, presque sessiles. Pédoncules uniflores , de moitié plus courts que les feuilles. — Fleurs blanches. PopaLyrIA A FEUILLES D'ALIBOUFIER. — Podalyria styraci- folia Bot. Mag. tab. 1580. Feuilles ovales ou obovales, mucronées, pubescentes, légère- ment réticulées en dessous. Pédoncules uniflores , de la longueur des feuilles. Calices couverts d’un duvet ferrugineux. — Fleurs purpurines. Étendard large, ployé, échancré. PopazyriA ARGENTÉ. — Podalyria argentea Salisb. Parad. Lond. tab. 7. — Podalyria biflora Bot. Mag. tab. 753. Feuilles soyeuses , ovales, pointues, marginées. Pédoncules biflores , plus longs que les feuilles. Calices cotonneux, scabres. — Fleurs de couleur lilas. PonazyriA A FEUILLES DE Buis. — Podalyria buxifolia Willd.— Pot. Reg. tab. 869. Feuilles subsessiles , glabres en dessus, soyeuses en dessous, ovales, mucronulées. Pédoncules unmiflores , plus longs que les feuilles. Galice cotonneux, campanulé. — Fleurs grandes, purpu- rines. Sept des étamines monadelphes. Genre CHORIZÈME. — Chorizema Labill. Calice semi-quinquéfide, bilabié : lèvre supérieure bifide ; lèvre inférieure tripartie. Carène bouffie, plus courte que les ailes. Style court, onciné. Stigmate oblique, obtus. Lé- gume bouffi, uniloculaire, polysperme, à stipe court ou nul. ‘ Sous-arbrisseaux. Feuilles alternes, simples, entières ou sinuées-dentelées. Pédicelles axillaires. 4 FAMILLE DE: PAPILIONACÉES. 169 Les Chorizèmes sont propres à la Nouvelle-Hollande. On n’en connaît que cinq espèces : toutes sont de fort belles plantes d'ornement. Voici les espèces les plus communes dans les collections de serre tempérée. CuoRIZÈME À FEUILLES DE Houx.—Chorizema ilicifolia La- bill, Jun. 1, p. 405, tab. 21. Feuilles oblongues-lancéolées | acuminées , aristées-dentées. Pédicelles bractéolés au sommet. Tiges diffuses , longues de 1 à > pieds , légèrement pubescentes de même que la face inférieure des feuilles. Fleurs purpurines. Cette espèce croît sur la côte méridionale de la Nouvelle-Hol- lande. CRORIZÈME À FEUILLES OVALES. — Chorizema ovatum Lindl. in Bot. Reg. tab. 1518. Tiges faibles , ascendantes , pubescentes. Feuilles ovales, acu- minces. Grappes subtriflores, terminales, tres-lâches; pédon- cules filiformes. Lanières calicinales acuminces. Stipules subulées. Feuilles légèrement poilues , longues d’un demi-pouce à un pouce. Étendard transversalement elliptique, échancré, écarlate , jaune à la base, beaucoup plus grand que les ailes. Ailes purpurines. Cette belle plante vient d’être obtenue, en Angleterre, de graines récoltées sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. CuorizÈME rHOMBOÏDAL. — Chorizema rhombea R. Br. — Sweet, FI. Australas. tab. 40. Feuilles très-entières , planes, mucronées: les inférieures orbi- culaires-rhomhoïdales ; les supérieures elliptiques-lancéolées. Pc- dicelles pauciflores. — Fleurs couleur aurore. CuorizÈME ÉLÉGANT. — Chorizema Henchmanni R. Br. — Bot. Reg. tab. 086. Rameaux cylindriques , velus. Feuilles linéaires-subulées , pi- quantes , fasciculées ou ternées. Fleurs solitaires ou géminées, axillaires , rapprochées en grappe. Calice tubuleux , campanulé, SOYEUX. 170 CLASSE DES CALOPHYYES, Cette plante est une des plus jolies Légumineuses de la Nouvelle- Hollande. Ses fleurs , de quatre à six lignes de diamètre, forment de longues grappes panachées de pourpre et de jaune. Elle est introduite en Europe depuis 1825. Genre PODOLOBE. — Podolobium KR. Br. Calice quinquéfide, à 2 lèvres : la supérieure bifide; l’in- férieure tripartie. Carène comprimée, égale en longueur aux ailes et à l’étendard. Ovaire quadriovulé, Style ascen- dant. Légume stipité, linéaire-oblong, légèrement bouffi. Sous-arbrisseaux. Feuilles simples, alternes ou opposées, entières ou lobées, souvent bordées de spinules. Ce genre mérite à peine d’être séparé du précédent. Les quatre espèces dont ilse compose habitent également l’Aus- tralasie, et contribuent à l’ornement de nos serres. Les espèces les plus notables sont les deux suivantes. PopOLO£E À FEUILLES ÉPINEUSES.—Podolobium staurophyl- Lum Sicber. — Bot. Reg. tab. 959. Rameaux anguleux , pübescents. Feuilles opposées, subsessiles, glabres, coriaces , à 5 lobes linéaires-oblongs , divariqués, pres- que égaux, terminés chacun par une longue dent spiniforme. Pé- doncules axillaires , biflores , de la longueur des feuilles. — Fleurs jaunes. Cette espèce, propre à la Nouvelle-Hollande australe, a été introduite en Europe en 1821. PopozosE TRiLo8É. — Podolobium trilobatum KR. Br. — Bot. Mag. tab. 1477. — Pultenæa ilicifolia Andr. Bot. Rep. tab. 320. Rameaux cylindriques, poilus. Feuilles opposées ; courtement pétiolées , pubescentes en dessous, hastiformes-trilobées , bordées de dents spiniformes. Grappes axillaires , plus courtes que les feuilles. — Corolle jaune : carène et étendard marqués d’une tache écarlate. Cette espèce est indigène dans la Nouvelle-Hollande orientale. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 171 Genre OXYLOBE. — Oxylobium R. Br. Calice profondément quinquéfide, subbilabié. Carène comprimée , de la longueur des ailes; étendard déployé, de même longueur que les pétales inférieurs. Style ascen- dant. Légume polysperme, bouff, ovale, pointu, à stipe court ou ‘nul. Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Feuilles verticillées à 3 ou à 4 , entières. Fleurs en corymbe, de couleur jaune, écarlate, où orange. Autre genre australasien, très-voisin des deux précédents par le port et par ses caractères. Il se compose aujourd’hui de sept espèces. Nous ne parlerons que de celles que l’on rencontre dans nos serres. OxyLoBE ARBORESCENT, — Oxrylobium arborescens R. Br.— Bot. Reg. tab. 392.— Lodd. Bot. Cab. tab. 163.— Bot. Mag. tab. 2449. Feuilles linéaires-lancéolées. Pédicelles bractéolés au sommet. Corymbes denses. Légumes de la longueur du calice. Fleurs jaunes. Cet élégant arbrisseau croît à la terre de Diémen ; il est fort probable qu’on pourrait le naturaliser dans les jardins de la France méridionale. OxYLOBE A FEUILLES ELLIPTIQUES. — Oxylobium ellipticum R. Br. — Gompholobium ellipticum Labill, Nov. Holl. tab. 135. — Callistachys elliptica Vent. Malm. tab. 115. Feuilles ovales-oblongues. Pédicelles bractéolés au-dessous du sommet. Corymbes denses. Légumes 2 fois plus longs que le calice, courtement stipités. — Fleurs jaunes. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. OxYLOBE À FEUILLES CORDIFORMES. —Oxylobium cordifolium Andr. Bot. Rep. tab. 492.— Bot. Mag. tab. 1544. — Lodd. Bot. Cab. tab. 933. Feuilles cordiformes-ovales , poilues. Ombelles terminales , sessiles. 172 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce, origimaire de la Nouvelle-Galles, se distingue par ses fleurs d’une couleur écarlate tirant sur l'orange. OxYLOBE À FEUILLES RÉTUSES. — Oxylobium retusum Bot. Reg. tab. 913. — Chorizema coriaceum Smith, Linn. Trans. Feuilles courtement pétiolées , glabres, reticulces , ovales ou oblongues , rétuses, apiculées. Grappes axillaires et terminales, capituliformes , pédonculées, beaucoup plus courtes que les feuilles. Calice soyeux. Cet arbrisseau est également d’un fort bel effet par ses nom- breuses fleurs de couleur orange et veinées de pourpre. Genre CALLISTACHE. — Callistachys Vent. Calice à 2 lèvres : la supérieure bifide; l’inférieure tri- partie. Etendard redressé; ailes et carène de même lon- gueur, plus courtes que l’étendard. Style arqué. Stigmate pointu. Légume stipité, ligneux, s’ouvrant au sommet, polysperme, cloisonné transversalement avant la maturité. Arbrisseaux. Feuilles verticillées ou éparses, entières, soyeuses en dessous. Fleurs jaunes, disposées en grappes ter- minales très-denrses. Ce genre, limité aux deux espèces dont nous allons faire mention , est propre à la Nouvelle-Hollande. CALLISTACHE LANCGÉOLÉ. — Callistachys lanceolata Vent. Malm. tab. 115. — Bot. Reg. tab. 216. Feuilles lancéolées, acuminées, éparses , ou opposées, ou verti- cillées. CALLISTACHE OVALE. — Callistachys ovata Sims. Bot. Mag. tab. 1925. Feuilles obovales, mucronulées , souvent ternées. Ces deux arbrisseaux décorent nos serres tempérées. Leur feuillage argenté, et leurs fleurs panachées de jaune et de roux, sont lrès-pittoresques. Genre BRACHYSÈME. — Brachysema R. Br. Calice urcéolé, quinquéfide: lobes pointus , presque FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 140 égaux. Étendard-plus court que les pétales inférieurs; ca- rène comprimée, aussi longue que les ailes. Ovaire à stipe entouré d’une gainule. Style filiforme, allongé. Légume bouffi , polysperme. Arbrisseaux procombants ou grimpants. Feuilles simples, entières , alternes, mucronées, coriaces. Grappes axillaires ou terminales, pauciflores. Fleurs grandes, jaunâtres ou rou- geätres. Les deux espèces connues de ce genre habitent la Nou- velle-Hollande. L’élégance de leur port les a fait admettre dans les collections d’orangerie. BRACHYSÈME À LARGES FEUILLES. — Brachysema latifolium R. Br.— Bot. Reg. tab. 118. — Bot. Mag. tab. 2008. Feuilles cordiformes-ovales ou ovales elliptiques, obliques , mucronées , courtement pétiolées , glabres en dessus, pubescentes en dessous. Pédoncules axillaires, très-courts, 1-3-flores. Calice non bractéolé, cotonneux. Étendard oblong-oboval. Arbrisseau rameux , procombant, couvert d’un duvet blan- châtre. Fleurs de couleur ponceau , longues de 15 à 18 lignes. BRrACHYSÈME ONDULE. — Brachysema undulatum Ker, Bot. Reg. tab. 642. — Lodd. Bot. Cab. tab. 758. Feuilles ovales ou ovales-arrondies, mucronulées, ondulées, subsessiles , glabres en dessus, soyeuses en dessous. Pédoncules axillaires, subtriflores , de la longueur des feuilles. Calices brac- téolés. Étendard oblong, cordiforme , convoluté vers le sommet. Arbrisseau à rameaux subvolubiles , divariqués. Calice rou- gcâtre. Corolle d’un demi-pouce de long , d’un jaune pâle. Genre GOMPHOLOBE. — Gompholobium Smitn. Calice campanulé, quinquéparti, à lobes presque égaux. Étendard étalé. Carène dipétale. Stigmate simple. Légume polysperme, subsphérique, très-obtus, glabre. Arbrisseaux roides. Feuilles alternes, courtement pétio- 174 CLASSE DES CALOPHYTES. lées, trifoliolées ou pennées. Pédicelles dibractéolés à la base ou au milieu, Fleurs grandes, jaunes. Ce genre renferme une douzaine d’espèces, toutes indi- gènes dans la Nouvelle-Hollande. Elles se distinguent par des fleurs d’une grande beauté. Voici les espèces cultivées le plus souvent dans nos col- lections. GomPnorORE GRANDIFLORE. — Gompholobium grandiflorum Bot. Reg. tab. 484. Rameaux dressés. Feuilles digitées-trifoliolées; folioles étroites, linéaires , piquantes , révolutées aux bords. Pédoncules latéraux et terminaux , 1-3-flores. Carène imberbe, beaucoup plus petite que ’étendard. Arbrisseau glabre, haut de 2 à 3 pieds. Fleurs d’un jaune d’or. Étendard large d’un pouce. GomPHOLOZE À LARGES FEUILLES. — Gompholobium latifo- lium Smith, Exot. Bot. tab. 58.—Labill. Nov.fHoll. tab. 133. bte anguleux, lisses. Feuilles digitées, à 3 folioles linéaires-spathulées ou cunéiformes-oblongues, lisses , obtuses on pointues. Pédoncules axillaires , solitaires, uniflores, de la lon- gueur des feuilles. Carène fimbriée. Les fleurs de cette espèce sont d’un jaune citron, et de la gran- deur de celles du Pois de senteur. GOMPHOLOLE POLY MORPHE. — Gompholobium polymorphum R. Br.— Bot. Mag. tab. 1533. — Gompholobium grandiflo- rum Andr. Bot. Rep. tab. 642 (non Smith ). Rameaux volubiles ou procombants, gréles. Feuilles pétiolées, digitées, à 3 ou 5 folioles linéaires ou cunéiformes oblongues, mucronulées, révolutées aux bords, glabres. Pédoncules axillai- res, solitaires, uniflores , bractéolés, plus longs que les feuilles. Cette espèce est l’une des plus belles du genre. Son étendard , de près d’un pouce de diamètre, est pourpre à la face supérieure ; la face inférieure est écarlate et marquée d’une grande tache jaune; les ailes sont purpurines. FAMILLE DÉS PAPILIONACÉES. 475 GOMPHOLOBE VEINULEUX. — Gompholobium venulosum Lind]. in Bot. Reg. tab. 1574. Feuilles à 3 folioles linéaires-lancéolées, veinuleuses, mucro- nées, révolutées aux bords. Stipules plus longues que le pétiole. Pédoncules subterminaux , solitaires, dibractéolés au sommet. Corolle plus grande que le calice. Petit arbrisseau très-glabre. Rameaux ascendants, grêles , lé- gèrement anguleux. Étendard cordiforme-arrondi, échancré, d’un beau jaune antérieurement , rose postérieurement. Ailes et carène très-obtuses , jaunes. Cette espèce a été obtenue récemment, en Angleterre, de graines récoltées dans le midi de la Nouvelle-Hollande. GoMPHOLOBE À CAPITULES. — Gompholobium capitatum Lindl. im Bot. Reg. tab. 1563. Feuilles 5- ou 9-foliolces, palmées ou imparipennées ; folioles linéaires-subulces , mucronées, ciliolées , lisses en dessus. Fleurs en capitules. Carène ciliée. Arbrisseau à rameaux grêles, poilus. Fleurs grandes, d’un beau jaune. Cette espèce a été trouvée au port du Roi Georges, dans la Nouvelle-Hollande. On la possède en Angleterre depuis quelques années. Genre VIMINAIRE, — J’iminaria Smith. Calice quinquédenté, anguleux. Pétales de longueur presque égale. Ovaire biovulé. Style capillaire, Légume ovale, indéhiscent. Graines non strophiolées. Arbrisseaux. Rameaux grêèles : les adultes aphylles. Feuil- les simples ou trifoliolées, pétiolées. Pédicelles non bractéo- lés. Fleurs jaunes , en grappe. Ce genre se compose de deux espèces australasiennes ; leur port est semblable à celui des Genêts. L'espèce que nous allons citer est cultivée dans nos collections de serre. VIMINAIRE NUE. — Viminaria denudata Smith, Exot. Bot. 476 CLASSE DES CALOPHYTES. tab, 27.— Bot. Mag. tab. 1190.— Daviesia denudata Vent. Malm. are 6. — SONORE pat St Sert. Hanov. tab. 3. Feuilles primordiales longuement pétiolées, ovales , trinervées, mucronées , dentelées ; feuilles supérieures pétioléennes , linéai- res-subulées, jonciformes. Grappes terminales, multiflores. Dents calicinales courtes , dressées. Arbrisseau originaire de la terre de Diémen. Fleurs petites , nombreuses, rayées de pourpre, rougeätres avant l’épanouisse- ment. Genre AOTE. — Æotus Smith. Calice quinquéfide, bilabié, non bractéolé. Corolle et étamines caduques. Ailes plus courtes que la carène. Ovaire biovulé. Style filiforme. Stigmate obtus. Légume bivalve, disperme., Graines non strophiolées. Arbrisseaux. Feuilles simples, alternes, ou opposées, ou verticillées-ternées, linéaires-subulées, révolutées aux bords. Fleurs jaunes, axillaires , solitaires. Ce genre , propre à la Nonvellé Hollsndé, renferme deux outrois espèces. La suivante est cultivée dans nos collections. AoTE vELU.— Aotus villosa Smith. — Bot. Mag. tab. 949. — Pultenwa villosa Andr. Bot. Rep. tab. 309. — Pultenæa eri- coides Vent. Malm. tab. 35. Ramules nombreux, dressés, hérissés. Feuilles sessiles , poin- tues, pubescentes, recourbées au sommet. Grappes raméaires , feuillées. Galice soyeux. Arbrisseau très-élégant, ayant le port d’une Bruyère ou d’un Diosma. Genre DILLWYNIA, — Dilliwynia Smith. Calice quinquéfide, bilabié , rétréci à la base. Corolle in- sérée vers le milieu du tube calicinal, Étendard bilobé, plus large que long. Ovaire biovulé. Style onciné. Stigmate ca- pitellé, Légume bouffi. Graines strophiolées, FAMILLE DES PAPILIGNACÉES. 77 di Arbrisseaux. Feuilles simples. Stipules nulles ou cadu- ques. Fleurs jaunes, subsessiles. Tous les Dilliwynia habitent la Nouvelle-Hollande, On en connaît une douzaine d’espèces. Plusieurs ornent nos serres. Les plus remarquables sont les suivantes. Dicewynia rceurr. — Dilliwynia floribunda Smith, Exot. Pot. 1, tab. 96. — Dillivynia ericifolia Bot. Mag. tab. 1545. Feuilles subulées, mucronées, tuberculeuses. Fleurs axillaires, géminées. Arbrisseau de 5 à 6 pieds de haut , très-rameux , velu. Corolle d’un jaune pâle. Divzwynra Bauyère. — Dilliwynia ericifolia Smith, Exot. Bot. tab. 25. — Pulienæwa retorta W endl. Hort. Herr. 2, tab. g. Feuilles subulées , mucronées-piquantes, ponctuées, divari- quées , tortueuses. Corymbes sessiles, terminaux. Arbrisseau à rameaux cotonneux , étalés. Feuilles longues d’un pouce. Pétales d’un beau jaune ; rayés de rouge. Galice glabre. Drnzwynia GLABRE. — Dillivynia glaberrima Smith. — Bot. Mag. tab. 044. — Lodd. Bot. Cab. tab. 582. — Labill. Nov. Holl. tab. 139. Feuilles filiformes, dressées , lisses, mucronulées , non piquan - tes, recourbées au sommet. Corymbes terminaux, pédonculés. Arbrisseau de 3 ou / pieds de haut ; tiges divisées en rameaux lisses, roides, très-droits. Fleurs panachées de jaune et de blanc. Disrwynia À PETITES FEUILLES. — Dillwynia parvifolia K. Br. — Bot. Mag. tab. 1527.—Lodd. Bot. Cab. tab. 550. Feuilles courtes, rapprochées , étalées. Capitules terminaux , pauciflores. Pédoncules dibractéolés. Dirrwynia À FEUILLES DE GLyaixe, — Dillivynia glycini- folia Dec. Prodr. — Lindl. Bot. Keg. tab. 1514. Feuilles ovales-lancéolées ou linéaires-lancéolées , révolutées aux bords, pointues , réticulées. Grappes lâches, plus longues que les feuilles; pédoncules capillaires, défléchis. Rameaux filiformes, décombants où grimpants. Feuilles sub- BOTANIQUE. PHAN, T, 1, 42 178 CLASSE DES CALOPHYTES. sessiles , discolores. Stipules sétaeces. Grappes 2-6-flores. Éten- dard couleur orange; ailes roses, très-obtuses; carène blanche, incluse. Cette charmante espèce a été récemment introduite en Angleterre. Genre EUTAXIE. — Æ£utaxia KR, Br. Calice à 2 lèvres : la supérieure échancrée; l’inférieure trifide. Carène aussi longue que large. Ovaire biovulé. Style onciné. Stigmate capitellé. Légume peu renflé. Graines stro- phiolées. - L'espèce que nous allons décrire est jusqu’à présent la seule du genre. EcraxiE À FEuILLES DE Myrre.—Eutaxia myrtifolia R. Br. — Bot. Mag. tab. 1274. — Dillwynia myrtifolia Smith. — Dillwynia obovata Labill. Nov. Holl. tab. 140. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux dressés. Feuilles opposées, glabres, lancéolées ou oblongues-lancéolées, mucronées, longues de 8 à 12 lignes. Pctiole court. Stipules nulles. Pé- doncules axillaires , géminés. Fleurs d’un jaune orangé, ma- culées de mordoré. Cet arbrisseau , originaire de la Nouvelle-Hollande , décore nos orangeries . Genre GASTROLOBE. — Gastrolobium R. Br. Calice quinquéfide , bilabié, non bractéolé. Pétales de longueur presque égale. Ovaire biovulé, stipité. Style su- bulé, ascendant. Stigmate simple. Légume bouffi. Graines strophiolées, Arbrisseaux. Feuilles simples, verticillées - quaternées. Stipules subulées, distinctes. Fleurs jaunes, disposées en grappes terminales, ovales, denses. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. GasrroLorEe 2rLOBÉ. — Gastrolobium bilobum R. Br.— Bot. Reg. tab. 411.— Lodd. Bot. Cab. tab. 70. ‘ Feuilles subsessiles , eunéiformes , rétuses ou bilobées , mucro- FAMILLE DÉS PAPILIONACÉES. 179 nulées , glabres en dessus , pubescentes en dessous, longues d’en- viron un pouce. Grappes multiflores. Corolle jaune, maculée de mordoré. Cet arbrisseau croît à la Nouvelle-Hollande. 11 mérite toute Pattention des amateurs de belles plantes ; mais on ne le voit que rarement dans les collections. Genre EUCHILE, — Æuchilus R. Br. Calice dibractéolé à la base, profondément quinquéfide , à 2 lèvres : la supérieuré beaucoup plus grande que lin- férieure. Carène de la longueur des ailes. Ovaire biovulé, stipité. Style subulé, ascendant. Stigmate simple. Légume comprimé, Graines à strophiole non caréné. La seule espèce connue de ce genre est la suivante, EucuiLE À FEUILLES OPCORDIFORMES. — Euchilus obcorda- tus R. Br. — Bot. Reg. tab. 403. Petit arbnisseau. Feuilles simples, opposées, velues en des- sous, obcordiformes ou cunéiformes. Stipules sétacées. Pédoncules solitaires, axillaires , uniflores, dibractéolés. — Fleurs jaunes , maculces de pourpre. Cette plante est indigène dans la Nouvelle-Hollande. On la cul- tive dans nos orangeries. Genre PULTÉNÉE. — Paltenæa Smith. Calice dibractéolé, quinquéfide, à 2 lèvres égales. Ovaire non stipité , biovulé. Style subulé, ascendant. Stigmate simple. Graines à strophiole caréné. Arbrisseaux. Feuilles simples, alternes, petites, roides. Stipules souvent connées , intrafoliaires. Fleurs jaunes, le plus souvent en capitules terminaux. Ce genre se compose d'environ quarante espèces, indigènes dans la Nouvelle-Hollande. Presque toutes peuvent con- tribuer à orner nos orangeries. Nous alions parler des plus remarquables. PuLTÉNÉE À FEUILLES DE Romar!N. — Pullenæea rosmari- nifolia Land. in Bot. Reg. tab. 1584. 150 CLASSE. DES. CALOPHYTES, Feuilles linéaires , mucronées , révoluices aux bords, pubes- centes en dessous. Stipules connées en une seule bifide et plus longue que le pétiole. Capitules multiflores. Bractées plus courtes que le calice. Arbrisseau rameux, toujours vert. Rameaux cylindriques , pu- bescents, grisâtres. Corolle jaune, à carène rougeûtre. Cette espèce a été découverte récemment sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. PULTÉNÉE À FEUILLES RÉTUSES.—Pultenæa retusa Smith, — Bot. Reg. tab. 378. — Bot. Mag. tab. 2081. Feuilles éparses , planes, linéaires ou cunéiformes , rétuses, mutiques, glabres, subsessiles. Capitules terminaux , subquin- quéflores. Bractées débordant le calice, insérées vers le milieu de son tube. Petit arbrisseau à rameaux anguleux, velns. Ramules floriières très-nombreux. Purréxée Faux-Darani.—Pultenæa daphnoides Smith.— Bot. Mag. tab. 1394.—Andr. Bot. Rep. tab. 98. Feuilles cunéiformes-oblongues, mucronulées, glabres, sub- sessiles. Capitules terminaux, multiflores. Bractées ovales, plus courtes que le calice. Arbrisseau de 3 pieds, à tige dressée, feuillue. Fleurs d’un beau jaune; carène pourpre. PuLTÉNÉE A FEUILLES OBCORDIFORMES. — Pultenæa obcor- data Andr. Bot. Rep. tab. 574. Feuilles obcordiformes, rétuses, mucronulées, cunéiformes à Ja base, glabres , luisantes, courtement pétiolées. Capitules ter- minaux , subsexflores. | Cette espèce se distingue surtout par la forme de ses femlles, qui n’ont guère plus d’un demi-pouce de long sur autant de large au sommet. Les fleurs sont comme celles de la précédente. PuLTÉNÉE À FEUILLES BILOBÉES, — Pultenæa biloba R. Br. — Bot. Mag. tab. 2091. Rameaux filiformes, hérissés. Feuilles cunéiformes-bilobées, ap'eulées, inberculeuses en dessus, sayeuses en dessous , caré- nées. Capitules terminaux, pauciflores, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 184 Cette espèce à des fleurs de moitié plus petites que celles des précédentes , mais elle produit une multitude de ramules latéraux , flonifères au sommet. Ses feuilles n’ont que quelques lignes de long. PuLTÉNÉE DRESSÉE. — Pultenæa stricta Sims, Bot. Mag. tab. 1588. Tige et rameaux dressés. Feuilles obovales, mucronulées, glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous. Capitules terminaux, lâches ; pauciflores. Calices ct légumes poilus. Cette espèce est très-commune dans les crangeries. Elle res- semble à la Pulténee Faux-Daphne. PuLTENEE À omBELLES.— Pultenæa subumbellata Hook. in Bot. Mag. tab. 3254. Feuilles eparses , linéaires-oblongues, obtuses , glabres. Fleurs terminales, capitulées, presque en ombelle. Galice nérisse. Arbrisseau peu élevé. Branches flexueuses , presque dressées. Feuilles rapprochées, longues d’un demi-pouce. Fleurs étalées. Corolle panachée de jaune, de pourpre et d’orange. Cette espece élegante a fleuri pour la première fois , en 1833, au Jardin de l'Üniversite de Glasgow. Elle est originaire de la terre de Diémen. PuLTENEE sriPULAIRE. — Pultenæa stipularis Smith.— Bot. Mag. tab. 475. Fruilles lincaires-subulces , planes, pointues, eiées , sessiles. Stipules imbriquées , allongées, soudées presque jusqu’a: sommet, Capitules termmaux, multiflores. Bracices de la longueur du calice. Cet arbrisseau , d’un port très-élégant , ressemble à un Pin par son feuillage. PucxénéEe vELUE. — Pultenæa villosa Smith. — Bot. Mag. tab. 967. Feuilies recouvrantes, lincaires-oblongues , obtuses, poilues de même que les ramules et les calices. Fleurs solitaires, axil- laires , formant des grappes feuillées. Petit arbrisseau à ramules très-nombreux. Feuillage semblable à celui d’un Leptosperme. Fleurs d'un jaune elair, non tachées de pourpre , de grandeur médiocre. 152 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre DAVIÉSIA. — Daviesia Smith. Calice non bractéolé, anguleux , quinquédenté où subbi- labié, Carène plus courte que l’étendard. Ovaire stipité, biovulé. Style dressé, Légume comprimé, anguleux, subtra- pézoïde. Arbrisseaux glabres, souvent épineux. Feuilles simples, ou quelquefois nulles. Pédoncules axillaires, Pédicelles brac- téolés. | Ce genre est propre à la Nouvelle-Hollande , et renferme environ douze espèces, parmi lesquelles nous trouvons plu- sieurs plantes cultivées dans nos orangeries. Les plus intéres- santes sont les suivantes. Daviésia À LARGES FEUILLES. — Daviesia latifolia R. Br.— Bot. Mag. tab. 1557. d Feuilles ovales ou elliptiques, veineuses, rétrécies à la base, mucronulces, incrmes. Grappes muluflores, denses, de Ja lon- gueur des feuilles. Arbrisseau d'environ 2 pieds de haut. Feuillage glauque, luisant. Fleurs petites , nombreuses, jaunes, rayées de pourpre, verdâtres après l’anthèse. Davrésia Asonc. — Daviesia ulicifolia Smith. — Bot. Rep. tab. 304. Rameaux épineux. Feuilles lancéolées ou linéaires, piquantes, étalées, glabres. Fleurs solitaires, axillares, subsessiles, for- mant des épis feuillés. Petit arbrisseau tres-rameux , se couvrant d’une multitude de fleurs à étendard maculé de pourpre. DaviésiA À FEUILLES CORDIFORMES. — Daviesia cordata Smith.— Bot. Reg. tab. 1005. Feuilles cordiformes , amplexicaules | acuminées , glabres, cartilagineuses. Corymbes pédonculés, multiflores , plus courts que les feuilles. Cette espèce se distingue par ses fleurs très-nombreuses , pa- pachées de jaune , de violet et de rouge. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 185 Daviésia aité. — Daviesia alata Smiih. — Bot. Reg. tab. 728. Rameaux ailés , aphylles. Pédoncules latéraux , alternes , courts, bractéolés , subcorymbifères. Bractées et calices ciliés. Légnme dolabriforme , scarieux , monosperme. Get arbrisseau ressemble au Genista sagittalis par le port. Ses fleurs sont maculées de mordoré et d'orange. Genre MIRBELIA. — Airbelia Smith. Calice quinquéfide, bilabié. Style réfléchi. Stigmate capi- tellé. Légume disperme, bouffi, biloculaire par le rentre- ment des sutures. Sous-arbrisseaux. Feuilles verticillées-ternées. Fleurs pur- purines. Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande, est borné à six espèces, remarquables par l’élégance de leurs fleurs. Les deux suivantes sont cultivées dans nos orangeries. Mrrseria RÉTIGULE. — Mirbelia reticulata Smith. — Vent. Malm. tab. 119. — Pultenæa rubivfolia Andr. Bot. Rep. tab. 351.— Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 35. Rameaux grèles. Feuilles réticulées , linéaires-lancéolées , mucronées. Fleurs axillaires, verticillées ,| courtement pédi- cellées. Arbuste d'environ 2 pieds de haut. Feuilles petites, glabres. Stipules linéaires, pubescentes. Fleurs très-nombreuses, de Ja grandeur de celles du Mélilot, fasciculées aux aisselles des feuilles. Manpezia piLaATÉ. — Mirbelia dilatata R. Br.— Bot. Reg. tab. 1041. Rameaux triangulaires, poilus, presque ailés. Feuilles sessiles , légèrement pubescentes, cunéiformes, 3- ou 5-fides au sommet : lanières aristées, piquantes. Capitules terminaux et axillaires , lâches , subsexflores. Calices pubescents, pédicellés , à lanieres ovales. Légume oblong, glabre , plus long que le calice. — > = CLASSE: DES CALOPHYTES, { Il° TRIBU. LES LOTÉES. — LOTEÆ Dec. Étamines monadelphes ou diadelphes. Légume non articule, uniloculaire ou quelquefois biloculaire par le rentrement de l'une des sutures. Cotylédons planes , se changeant pendant la germination en feuilles munies de stomates. Secriox l’‘, GÉNISTÉES. — Genisteæ Dec. Prodr. Légume uniloculaire. Étamines le plus souvent monadel- phes. Légume subovoïde, monosperme ou disperme. Genre HOVEA. — Hovea Dec. Calice à 2 lèvres : la supérieure semi-bifide, rétuse; V’inférieure tripartie. Carène obtuse. Étamines ordinaire- ment monadelphes. Légume non stipité, arrondi, bouff, disperme. Graines strophiolées. Arbrisseaux. Feuilles coriaces, luisantes. Fleurs axillaires, courtement pédicellées , de couleur pourpre ou violette. Les Æovca croissent dans la Nouvelle-Galles du Sud. On en connait neuf espèces; la plupart sont cultivées dans nos orangeries comme plantes d'ornement. Les plus intéressan- tes sont les suivantes. Hovéa À LONGUES FEUILLES. — Hovea longifolia R. Br. — Bot. Reg. tab. 614. Rameaux feuillus, poilus. Feuilles linéaires, étroites , mu- cronulées , réticulées , révolutées aux bords , subsessiles , glabres en dessus, couvertes en dessous d’un coton ferrugineux. Grappes lâches; pédoncules courts, cotonnenx de même que les calices. Filets soudés en gaine fendue. Fleurs violeites. Étendard maculé de jaune, et rayé de pourpre. Hovéa À FEUILLES LINÉAIRES.-—Hovea linearis R.. Br.—Bot. Reg. tab. 463.— Poirctia linearis Smith. Rameaux grêles, flexueux , dressés. Feuilles subsessiles , lancéolées-linéaires, terminées par une pointe recourbée , glabrés FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 185 en dessus , poilues en dessous. Fleurs solitaires et agrègces, cour- tement pédicellées.\ Petit arbuste très-élégant. Fleurs d'un violet pâle. Étendard maculé de jaune. Hovyéa A FEUILLES LANCÉOLÉES.—//ovea lanceolata Sims, Bot. Mag. tab. 1624. Rameaux grêles. Fewilles lancéolées-oblongues , mucronulées, subsessiles , glabres en dessus, pubescentes en dessous. Fleurs axillaires, géminées. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente , mais on l’en distingue facilement à ses feuilles plus larges. Hovéa pe CELs. — Hovea Celsii Bonpl. Nav. tab. 51. — Bot. Reg. tab. 280. Rameaux poilus. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, acu- minées, velues étant jeunes. Fleurs fasciculées. Calices et brac- tées poilus. Arbrissean de 4 à 6 pieds de haut. Étendard obcordiforme, bleu , avec une grande tache blanche à la base ; ailes et carène violettes. Hoxéa vezu.—Æovea villosa Lindl. in Bot. Reg. tab. 1512. Feuilles finéaires-oblongues, obtuses, mucronulées, glabres et réticulées en dessus, très-velues en dessous. Pédicelles gémi- nés , plus courts que le peuiole, velus de même que les calices et les ramules. Ramules, face inférieure des feuilles et calices couverts de poils bruns très-serrés. Étendard d’un bleu clair, veiné de hignes plus foncées, et marque à la base d’une tache verdâtre. Ailes violettes. Get ÆHovéa v’est introduit que depuis peu en Angleterre. M. Lindley observe que l'espèce qui s’en rapproche le plus est le Hovéa pourpre. Genre PLATYLOBE. — P{atylobium Smith. Calice bractéolé, à 2 lèvres : la supérieure très-grande, bifide, arrondie. Etamines monadelphes. Légume stipité, aplati, ailé au dos, polysperme. 186 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbrisseaux. Feuilles simples , persistantes, opposées, sti- pulées. Fleurs axillaires , panachées de jaune et de pourpre. Parmi le grand nombre de Papilionacées de la Nouvelle- Hollande qui décorent nos serres, les Platy lobes se font sur- tout remarquer par l'abondance et l’éclat de leurs fleurs. Les six espèces que nous allons faire connaitre constituent à elles seules ce genre intéressant. PLaryLore ÉLÉGANT. — Platylobium formosum Smith, Nov. Holl, tab. 6. — Vent. Maïm. tab. 31.—Bot. Mag. tab. 469.— Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 20. Feuilles ovales , subcordiformes. Ovaire velu. Bractées soycu- ses. Stipe du légume plus court que le calice. Arbrisseau peu élevé. Tiges rameuses , velues. Ramules grêles. Pétioles hérissés de poils blanchätres. Fleurs subsolitaires. PLarvLore À PETITES FLEURS. — Platylobium parviflorum Snnth. — Bot. Mag. tab. 1520. Fcuilles ovales lancéolées. Ovaires pubescents aux bords. Bractées glabres. Stipe du légume plus long que le calice. PLATYLOBE A FEUILLES OVALES.— Platylobium ovatum Dec. Prodr. Feuilles ovales-lancéolées, acuminées, discolores , glabres en dessus et en dessous. Bractées et ovaires glabres. Stipe court. PLATYLOBE TRIANGULAIRE. — Platylobium triangulare KR. Br. — Bot. Mag. tab. 1508. Feuilles deltoïdes ou subhastiformes , à angles épineux. Pe- doncules bractéolés à la base et au sommet. Légume un peu plus long que le calice. PrarsLose DE Murray.— Platylobium Murray anum Hook. in Bot, Mag. tab. 3:50. Tige très-rameuse. Rameaux flexueux , roides. Feuilles del- toïdes à angles pointus, mucronces. Pédoncules fihformes , plus longs que les feuilles , bractéolés à la base et au sommet. Arbuscule touffu , haut d'environ un pied. Rameau filiformes, Corolle d’un beau jaune ; étendard lavé de pourpre à la base. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 157 Ce Platylobe cxoit à la terre de Diémen. Il est introduit de- puis peu au Jardin de l’Université de Glasgow. PraryLore À ANGLES Oprus. — Platylobium obtusangulum Hook. in Bot. Mag. tab. 3258. Feuilles deltoïdes , à angles obtus, mucronulés. Peédoncules tres-courts, recouverts de bractées. Tiges faibles , filiformes, proliferes aux aisselles des feuilles. Feuilles un peu coriaces. Fleurs grandes, subgéminces , presque sessiles. Bractées brunes, concaves. Étendard orange, raye de pourpre à la base. Ailes d’un orange tirant sur le rouge. Geite espèce , indigène à la terre de Diémen , a été récemment introduite au Jardin de l’Université de Glasgow. Genre PLATYCHILE. — Platychilum Delaun. Calice à 2 lèvres : la supérieure très-large , échancrée; l'inférieure tridentée. Étamines monadelphes. Légume ovoïde , stipité , monosperme ou disperme. Ce genre est borné à l’espèce que nous allons faire con- naître. PLarycmiLe DE CErs. — Platychilum Celsianum Delaun. Herb. de l’Amat. tab. 185. (Gompholobium Celsianum Hortul.) Arbrisseau de 4 à 5 pieds. Feuilles persistantes, subsessiles , elliptiques-lancéolées. Fleurs d’un bleu d'amcthyste, en grappes axillaires, rameuses , tres-nombreuses. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est une des plantes les plus élégantes de nos serres tempérées. Genre BOSSIÉ A, — Bossiæa Vent. Calice à 2 lèvres : la supérieure plus grande, semi- bifide, obtuse. Étamines monadelphes. Légume plane, com- primé, stipité, polysperme, à bords épais. Graines strophio- lées. Arbrisseaux. Rameaux souvent comprimés. Feuilles sim- ples, alternes ou quelquefois nulles. Fleurs jaunes; carène souvent pourpre où brunätre. Ce genre est propre à la Nouvelle-Hollande, On en con- 188 CLASSE DES CALOPHYTES. nait une quinzaine d'espèces, dont la plupart sont remarqua- bles par la beauté de leur feuillage et de leurs fleurs. Les espèces les plus notables que l’on cultive dans les col- lections sont les suivantes. BossrÉA À FEUILLES DE SCOLOPENDRE. — Bossiwa Scolopen- dria Smith.—Platy lobium Scolopendrium Andr. Bot. Rep. tab. 101.— Vent. Malm. tab. 55.—Duham. ed. nov. vol. 4 , tab. 2r. Rameaux glabres, dressés, aphylles, aplatis, ensiformes, sinués-dentés. Fleurs naissant des dentelures raméaires. Bractées supérieures persistantes , imbriquées , de la longueur des pédon- cules. Calices glabres. Carène non cihiée, Fleurs d’un beau jaune, tachetces de pourpre. Cette espèce est remarquable par la forme de ses rameaux, sembiables à ceux du Cactus speciosissimus , ou aux feuilles de certaines Fougères. Bossréa HÉrÉROPRYLLE.— Bossiæa heterophylla Vent. Hort. Cels. tab. 7. — Bossiæa lanceolata Bot. Mag. tab. 1144. — Platylobium lanceolatum et ovatum Andr. Bot. Rep. tab. 255 ét 276. Rameaux dressés , compritnés , anguleux, glabres, feuilles. Feuilles distiques, pétiolées, planes , glabres : les inférieures el- Bptiques ; les supérieures lancéolées , ou linéaires, ou oblongues. Pédoncules solitaires, axillaires. Légumes cloisonnés transversa- lement. Arbrisseau de 1 à 2 pieds. Ailes et étendard jaunes ; carène pourpre, plus longue que les ailes. Bosst£a À PETITES FEUILLES. — Bossiæa microphylla Smith. — Lodd. Bot. Cab. tab. 656. —- Platylobium microphyllum Bot. Mag. tab. 863. Rameaux cylindriques , feuilles , spinescents. Feuilles subses - siles, cunéiformes-obovales, échancrées , glabres. Pédicelles so - litaires, axillaires , plus courts que les feuilles. — Étendard et ailes jaunes, panachés de pourpre. Carène mordorée. Bosstéa énisatRE. — Bossiwa cinerea R. Br. — Bot. Reg. tab. 306. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 459 Rameaux cylindriques, feuillés , laineux. Feuilles ovales-lan- céolées, terminées par une pointe piquante, presque sessiles , révolutées aux bords, scabres en dessus, pubescentes en dessous. Pédicelles solitaires, axillaires, plus courts que les feuilles. — Corolle jaune , tachée de pourpre. Cette espèce a été découverte par M. R. Brown à la terre de Diémen. Genre GOODIA. — Goodia Dec. Calice à 2 lèvres presque égales : la supérieure semi-bi- fide, pointue. Etendard grand , déployé. Carène tronquée , dicéphale.” Etamines monadelphes. Légume stipité, com- primé. Graines strophiolées. Sous-arbrisseaux très-rameux. Feuilles alternes, pétiolées, trifoliolées. Fleurs jaunes, grandes, en grappe. Les Goodia habitent l’Australasie. Ces plantes produisent des grappes de fleurs semblables à celles des Cytises. On m'en connait que quatre espèces. Les deux suivantes sont cultivées dans nos serres. Goopra À FEUILLES DE Lorier. — Goodia lotifolia Salish. Parad. Lond. tab. 41.— Bot. Mag. tab. 058. Feuilles obovales, glabres de même que les calices. Gaïne des éta- mines fendue au somiet. Légumes 6-8-spermes, bosselés au dos. Arbuste à rameaux glabres, roides. Folioles longues d’un demi- pouce. Grappes dressées, multiflores, très-simples. Corolle d’un beau jaune; étendard maculé de rouge. Cette espèce est originaire de la terre de Diémen, et par con- séquent assez rustique pour se naturaliser dans le midi de la France. Goopra PUBESCENT. — Goodia pubescens Sims, Bot. Mag. tab. 1310. Folioles cunéiformes-obovales , pubescentes de même que les calices. Légumes lisses, dispermes. Rameaux et pédoncules poilus. Pédicelles plus longs que les calices. Grappes simples , dressées. Fleurs tachetées de rouge. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. 190 CLASSE DÉS CALOPHYTES, Genre TEMPLEÉTONTIA. — Fempletonia KR. Br. Calice à 5 dents presque égales. Carène oblongue , un peu plus longue que les ailes. Ktamines submonadelphes (le dixième filet quelquefois en partie libre et plus court que la gaine). Légume stipité, aplati, polysperme. Graines stro- phiolées. Arbrisseaux très-glabres. Feuilles alternes, simples, cunéi- formes, rétuses, mucronées. Fleurs axillaires, solitaires, am- ples, écarlates. Pédicelles dibractéolés. Les deux espèces qui constituent ce genre sont indigènes dans la Nouvelle-Hollande, et cultivées dans nos serres tem- pérées. Voici leur synonymie et leurs caractères distinctifs. TEMPLÉTONIA A FEUILLES RÉTUSES. — Templetonia retusa R. Br. — Rafnia retusa Vent. Malm. tab. 53. Bractéoles un peu distantes du calice. Tous les filets soudés. Feuiiles vertes. TEMPLÉTONIA GLAUQUE. — Templetonia glauca Sims, Bot. Mag. tab. 2088.— Lodd. Bot. Cab. tab. 644. — Bot. Reg. tab. 850. Bractéoles rapprochées du calice. Le filet supérieur en partie libre. Feuilles glauques. Genre BORBONIA. — Borbonia Linn. Calice rétréci à la base, fenda en 5 lanières acuminées, pi- quantes, Corolle velue en dehors : étendard échancré ; carène obtuse, Étamines monadelphes; gaine fendue antérieure- ment. Stigmate capitellé, un peu échancré. Légume linéaire, aplati, beaucoup plus long que le calice , polysperme. Arbrisseaux. Feuilles simples, alternes, amplexicaules, multinervées à la base. Stipules nulles. Fleurs axillaires ou en capitules terminaux ; jaunes. a$ Ce genre appartient au cap de Bonne -Espérance. Il se compose d’une dizaine d’espèces. Nous allons en faire con- naître quelques-unes que l’on cultive dans nos serres à cause de la beauté de leurs fleurs et de leur feuillage persistant, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 494 BorBonta À FEUILLES LANCÉOLÉES. — Porbonia lanceolaia Linn. — Jaeq. Schœnbr. 2, tab. 217. Feuilles lancéolées, nerveuses en dessous , glabres de même que la tige. Fleurs fortement velues. BorgoniA A FEUILLES CORDIFORMES. — Borbonia cordata Linp. — Jacq. Schœnbr. >, tab. 218. Feuilles cordiformes , multinervées , tres-ertières , glabres. Rameaux fortement hérissés. Corolles très- velues. Étendard obcordiforme. Borsonia À FEUILLES DE Houx.— Éorbonia ruscifolia Sims, Bot. Mag. tab. 2128. Feuilles cordiformes, multinervées, légerement ciliées , glabres ainsi que les ramules. Fleurs légèrement velues. BorgoNIA À FEUILLES CRÉNELÉES. — Borbonia crenata ann. — Bot. Mag. tab. 274.— Herb. de l’Amat. vol. 4. Feuilles cordiformes-arrondies, pointues, denticulées, multi- nervées , réticulées , glabres ainsi que les ramules. … Cette espèce se voit assez fréquemment dans les collections. Ses fleurs se succèdent pendant plusieurs mois sans interruption ; elles sont petites et d’un jaune rougeûtre. Genre LIPARIA. — Liparia Linn. Tube calicinal court; lHimbe à 5 lobes: les 4 supérieurs ian- céolés, pointus, presque égaux; l’inférieur très-long, pé- taloïide. Corolle glabre : étendard ovale-oblong; ailes oblongues, se recouvrant l’une Pautre avant Pépanouisse- ment ; carène pointue, étroite, dicéphale, rectiligne. Éta- mines diadelphes. Ovaire nou stipité, très-court. Style fili- forme. Légume ovoïde, oligosperme. Ce genre, ainsi caractérisé, se trouve limité à l’espèce que nous allons décrire. Expanra spPRÉRiQUE. — Liparia sphærica Vinn. — Lodd. Bot. Cab. tab. 642.— Bot. Mag. tab. 1241.— Herb. de FAmat. vol. 6. 492 CLASSL DES. CALOPHYTES. Arbrisseau d'environ 4 pieds de haut. Tige forte, très-lisse. Feuilles alternes , subsessiles, distantes, glabres , lancéolées , roides, pointues, nerveuses, mucronées et piquantes , très-entit- res. Stipules nulles. Fleurs en capitule terminal , sessile, de la grosseur d’une tête d’artichaut , entouré de feuilles involucrales. Fleurs grandes , d’un jaune doré. Ovaires très-velus. Cette plante, indigène au cap de Bonne-Espérance , est très- remarquable par l'élégance de son feuillage et par la beaute de ses fleurs. On la recherche pour l’ornement de nos serres tempérées. Genre PRIESTLEYA. — Priestleya Dec. Calice subbilabié, à 5 lobes presque égaux. Corolle glabre; étendard arrondi, à onglet court; ailes obtuses, subfalcifor- mes; carène dicéphale, curviligne. Étamines diadelphes (9 et 1). Style filiforme. Stigmate capitellé ou presque trian- gulaire. Légume non stipité, aplati, ovale-oblong, apiculé, 4-6-sperme. Arbrisseaux. Feuilles simples, très-entières, non stipulées. Fleurs jaunes, disposées en capitules spiciformes ou ombel- liformes. Ce genre , composé de quinze espèces, comprend k plu- part des Liparia des auteurs. Les Priestleya sont des arbris- seaux très-élégants du cap de Bonne-Espérance. Nous allons en signaler plusieurs que l’on cultive pour l’ornement de nos serres tempérées. PRirsrLeya nÉRISSE. — Priestleya hirsuta Dec. Prodr. — -Liparia hirsuta Bot. Reg. tab. 8. Feuilles obovales -oblongues , pointues, glabres. Rameaux , bractées et calices hérissés. Grappes capituliformes, souvent gémi- nées. Bractées enveloppant les pédicelles. Priesrreya Lisse.— Priestleya lœvigata Dec. Lég. Mém. XI, tab. 30.— Borbonia lævigata Lodd. Bot. Cab. tab. 247. Feuilles oblongues-linéaires, pointues , innervées : les infé- rieures glabres ; les florales soyenses. Fleurs en ombelles capi- tuliformes, Calices velus , obtus. Ovaires velus. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 195 Priesrcexa veLzu. — Priestleya villosa Dec. Prodr. — Li- paria villosa Linn. Mant. (non Andr.) Feuilles ovales-elliptiques, pointues, uninervées, planes, velues aux deux faces ainsi que les rameaux, les calices et les légumes. Fleurs en capitules. Espèce remarquable par la blancheur de son feuillage. PrresrLeyA DrAPÉ.—Priestleya vestita Dec. Prodr. — Lipa- ria villosa Andr. Bot. Rep. tab. 382. (non Linn.) Feuilles ovales, concaves , obtuses, innervées, glabres en des- sus, laineuses en dessous ainsique les calices et les ramules. Fleurs en copitules. Genre CROTOLAIRE, — Crotolaria Linn. Calice campanulé, bilabié : lèvre supérieure bifide ; lèvre inférieure trifide. Etendard ample, obcordiforme ; carène falciforme, acuminée, Étamines monadelphes; gaine fen- due au sommet. Style pubescent à l’un des bords. Légume bouffi, stipité, polysperme. Herbes, ou arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux. Feuilles uni- foliolées, trifoliolées ou quelquefois quinquéfoliolées. Fleurs jaunes ou purpurines, en grappes. Bractéoles minimes, in- sérées tantôt aux pédicelles, tantôt aux calices. Ce genre est assez mal connu. M: Decandolle lui avait ac- cordé plus de 130 espèces; quelques années plus tard, M. Sprengel n’en a voulu admettre que 84. La plupart des Crotolaires habitent la zone équatoriale. Elles n’offrent en général qu’un intérêt purement scientifique. Nous allons parler de quelques-unes des espèces les plus notables.’ CrOTOLAIRE POURPRE, — Crotolaria purpurea Vent. Malm. tab. 66.— Bot. Reg. tab. 126. Feuilles à 3 folioles obovales, tronquées, échancrées, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Stipules sétiformes. Grappes terminales , oppositifohiées. Légumes glabres. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Corolle d’un pourpre foncé ; étendard taché de jaune. BOT2N!QUEF. PHAN. T. I. 43 194 CLASSE DES CALOPHYTES, Cette espèce, origmaire du cap de Bonne-Espérance, est eule tivée comme plante d'agrément. Elle se distingue par de belles fleurs purpurines, CROTOLAIRE ARBORESCENTE. — Crotolaria arborescens Lamk. — Crotolaria incanescens Linn. fil.—Jacq. Hort. Vind. tab. 64. Ramules cotonneux. Feuilles à 3 folioles cunciformes-obova- les, pubescentes, légèrement échancrées. Stipules obcordiformes ou obovales, caduques , foliacces. Grappes lâches , terminales , oppositifolices. Arbrisseau de 3 à G pieds de haut. Fleurs de la grandeur de celles du Baguenaudier, d’un jaune éclatant; étendard strié de pourpre. Cette espèce croît au cap de Borne-Espérance. Elle est com- mune dans les collections de serre tempérée. | CROTOLAIRE ROUGEATRE.— Crotolaria purpurascens Lamk. Feuilles à 3 fohioles cunéiformes-vbovales, tronquées, mu- cronces, glabres. Stipules sétiformes. Grappes subterminales , oppositifoliées. Calices presque aussi longs que la corolle. Légumes pendants, velus. Cette espèce croît à l’ile de France. On la cultive dans les collections de serre chaude. CROTOLAIRE ÉLÉGANTE. — Crotolaria pulchella Andr. Bot. } 2 D Rep. tab. 415.— Bot. Mag. tab. 1699. Feuilles à 3 folioles Hinéaires-lancéolées, pointues, plus lon- gues que le pétiole, pubescentes en dessous. Grappes termi- nales. Légume cylindracé , substipité, polysperme. — Fleurs jau- nes, de la grandeur de celles du Genèt d’Espagne. Cette espèce habite le cap de Bonne-Espcrance. Elle est eul- tivée pour l’ornement des serres. CROTOLAIRE ARGENTÉE. — Crotolaria argentea Jacq. Hort. Schæœnbr. 2, tab. 220. : Folioles lancéolées, plus courtes que le pétiole. Pédoncules aniflores , oppositifoliés, subterminaux. Légumes stipités, légè- rement comprimés. MAMILLE DES PAPILIONACÉES, 195 Arbrisseat recouvert d'un duvet argenté sur toutes ses parties herbacées, Fleurs jaunes. Cette espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, mérite de décorer les serres. CROTOLAIRE TOUJOURS FLEURIE. — Crotolaria semperflorens Vent. Hort. Cels. tab. 17. Feuilles simples , ovales , échancrées, mucronées , pubescentes en dessous. Stipules semi-lunées , sublancéolées , déclinées, non décurrentes. Ovaires soyeux.— Sous-arbrisseau à tiges cylimdri- ques , striées. Fleurs d’un jaune dore. Cette espèce habite l'Inde orientale. Elle fait souvent partie des collections de seare. CROTOLAIRE JONCIFORME.— Crotolaria juncea Linn.— Roxb. Corom. 2 , tab 193. — Hort. Malab. O, tab. 26. Tiges sillonnées , pubescentes, Feuilles cunciformes-lancéolées, subpétiolées , pubescentes. Légumes cotonneux, pendants. Grande herbe annuelle. Fleurs et tiges semblables à celles du Genêt d'Espagne. Légumes longs de 12 à 15 lignes. Cette plante est cultivée dans l'Inde; on en tire, dans ce pays, une filasse peu inférieure au chanvre. CROTOLAIRE PANACHÉE. — Crotolaria verrucosa Linn. — Anñdr. Bot. Rep. tab. 308.— Bot, Reg. tab. 1137.— Bot. Mag. tab. 3034. Stipules semi-lunées , déclinces. Feuilles simples, ovales ou Jancéolées-ohbovales , rétrécies à la base, sessiles. Rameaux tétra- gones. Grappes terminales. Ovaires velus. Herbe annuelle , rameuse, haute d'environ un pied. Grappes G-8-flores. Fleurs de la grandeur de celles du Pois de senteur. Corolle panachée de vert, de bleu pâle, de blanc et de violet. Cette espèce, commune dans les Antilles et dans Pfnde, mérite la culture à cause de ses fleurs élégantes, semblables à celles d’un Lupin. Genre LODDIGÉSIA. — Loddigesia Sims. Calice renflé, à 5 dents pointues. Etendard beaucoup 406 CLASST DES CALOPHYTES. plus petit que les ailes et la carène. Étamines monadelphes. Ovaire oblong, comprimé, 2-4-ovulé. L'espèce dont nous allons faire mention constitue à elle seule ce genre. LODpiGÉsIA A FEUILLES DE SURELLE, — Loddigesia oxali- difolir Suns, Bot. Mag. tab. 965.— Herb. de l’Amat. vol. 5. x Sous-arbrisseau très-rameux, glabre, haut de 1 à 2 pieds. Feuilles péuolées, trifoliolées; folioles obcordiformes, mucronces. Ombelles à 3-5 fleurs d’un beau rose ; carène d’un pourpre noirä- tre au sommet. Cette charmante petite plante , originaire du cap de Bonne- Espérance , figure à juste titre parmi les espèces qui décorent les serres tempérées. On la cultive en terre de bruyère. Sa multi- plication se fait de boutures. Genre ASPALATHE,. — Æspalathus Linn. Calice quinquédenté ou quinquéfide ; lobes presqueégaux. Étendard à onglet court; carène dicéphale. Étamines mo- nadelphes; gaine Buduel supérieurement. Légume oblong, oligosperme, souvent oblique. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles digitées, 3- ou 5-foliolées; pétiole commun à peu près nul. (Les folioles paraissent au premier coup d’œil être des feuilles simples fasciculées.) Fleurs accompagnées de 5 bractéoles, ou d’une feuiile trifo- liolée. Corolles jaunes. Ce genre est propre àl’Afrique australe tempérée. Les es- pèces nombreuses qu’il renferme (M. Decandolle en énu- mère 86 dans son Prodrome) sont fort mal connues. Plu- sieurs se recommandent par la beauté de leurs fleurs, mais on en trouve peu dans nos serres. Voici quelques-unes des plus remarquables. ASPALATHE CHÉNopope. — Aspaiathus Chenopoda Linn. — Bot. Mag. tab. 2225. — Lodd. Bot. Cab. tab. 316. Feuilles fasciculées, subulées , trigones, mucronées, piquantes, FAMILLE DES PALILIONACÉES 107 roides , poilues. Fleurs capitulces, hérissées de même que les ramules. Bractéoles subulées , velues. Calice à 5 côtes, et à 5 divisions profondes. Légume court , poilu au sommet. ASPALATHE GHAñNU. — ÆAspalathus carnosa Linn. — Bot. Mag. tab. 1280. : Feuilles fasciculées, charnues, obtuses , cylindriques , glabres, sétifères au sommet. Fleurs terminales, subquaternées, agré- gées , bractcolces. Lobes calicinaux ovales, obtus. ASPALATHE ARANÉEUX.— Æspalathus araneosa Linn.—Bot. Mag. tab. 829. Feuilles fasciculées, filiformes , pointues , couvertes de poils ctalés. Fleurs capitulées. Lamières calicinales linéaires-subulées , hérissées, de la longueur de la corolle. ASPALATHE CALLEUX. — Aspalathus callosa Linn. — Bot. Mag. tab. 2329. Feuilles trifoliolées, subulées, glabres, de longueur égale, dressées , callenses. Épis ovales , terminaux. Corolle glabre. ASPALATHE PÉDONCULÉ.— ÆAspalathus pedunculata Y/Hérit. Sert. Ang]. tab. 26. Feuilles fasciculées , fiiformes, glabres, mucronulées. Pedi- celles axillaires , uniflores , plus longs que les feuilles , non brac- téolés. Légumes linéaires , soyeux. Genre AJONC. — Ulex Linn. Calice dibractéolé , biparti : lèvre supérieure bidentée ; lèvre inférieure tridentée. Étendard recouvrant les ailes et la carène. Étamines monadelphés. Légume bouffi, à peine plus long que le calice, oligosperme. Arbrisseaux velus , très-rameux, hérissés d’épines vertes formées par les feuilles et les ramules avortés, Fleurs solitai- res, jaunes. Légumes velus. Ce genre appartient à l'Europe; il ne se compose que des deux espèces quenous allons faire connaître. Asonc D'Eurore. — Ulex europœus Linn.— Smith, Engi. 198 CLASSE DES CALOPHYTES. Bot. tab. 742. — F1. Dan. tab. 605. — Schkuhr , tab, 196, — Guimp. Holz. tab. 123. Tige dressée, haute de'3 à à pieds. Rameaux plus où moins étalés. Épines primaires fortes, dressées, rameuses , ‘cylindri- ques, sillonnées, longues de 1 à 2 pouces; cpines secondaires divariquées, rectilignes, inégales. Feuilles lancéolées-hinéaires, mucronées , piquantes. Bractéoles ovales, soyeuses de même que les calices. Calices de la longueur de la corolle. Carène obtuse, dipétale, un peu plus courte que les ailes. Cette plante est tres-commune en Franceet en Angleterre, sur les coteaux arides et dans les landes sèches. On la trouve égale- ment en Allemagne ; mais elle manque dans les pays plus septen- trionaux , ainsi que dans l’Europe orientale. L’Ajonc est un arbrisseau fort utile aux habitants des contrées où 1l abonde. En Bretagne, en Normandie et en Angleterre, 1l fournit un excellent fourrage d'hiver; mais il faut avoir soindele broyer avant de le donner-aux bestiaux. En outre, 1l produit un combustible abondant pour le chauffage des fours ; on le eul- tive même pour cet usage dans plusieurs cantons. Il serait diffi- cile aussi de trouver une plante plus propre à former des haies impénétrables. Au commencement du printemps, l’Ajonc est d’un aspect très-pittoresque par le grand nombre de fleurs jaunes dont il se couvre, et il mérite certainement de figurer, en groupes isolés, dans les jardins paysagers. A Saint-Pétersbourg, où on le cultive en serre , tout le monde l’admire comme une production végétale d'une rare beauté. Le célebre Dillemius en fut ravi, lorsqu'il l’aperçut pour la première fois dans les pâturages de l'Angleterre. On possède, depuis quelques années, l’Æjonc d'Europe à fleurs doubles, variété fort jolie, que les jardiniers ont gratifiée du nom d’Ulex nepalensis ; mais M. Loudon assnre qu’elle a été trouvée, 1] n y a pas long-temps, au Devonshire, et qu’on la mulupliée de boutures. AGONC NAIN. — Ulex nanus Smith, Engl. Bot. tab. 543. “— Ulex minor Roth. Cat. — Ulex europœus var. 6 Linn. FAMILLE DES PAPILIONACGÉES. 199 L’Ajonc nain est commun aux environs de Paris et dans tout l'ouest de la France, ainsi qu’en Angleterre. Il croît dans les mêmes localités que l’espèce commune, dont il se distingue au premier coup d'œil par ses tiges et ses rameaux diffus ou procom- bants. Toutes les parties de la plante sont deux ou trois fois plus petites et en général moins velues. Il fleurit depuis le mois d’août jusqu’en hiver. Son port très-élégant, joint à sa floraison tardive, devrait engager tous les amateurs d’horticulture à lintroduire dans les jardins. Genre SPARTIANTHE. — Spartianthus Link. Calice membraneux, spathacé, à une seule lèvre quinqué- dentée au sommet. Étendard arrondi , ployé. Carène acu- minée, subdipétale, un peu écartée des organes sexuels. Fi- lets monadelphes. Stigmate latéral, imtrorse. Liégume com- prumé, oblong, polysperme. La plante que nous allons faire connaître constitue à elle seule le genre. SPARTIANTHE JONCIFORME. — Spartianthus junceus Tank. — Spartium junceum Lino. — Duham. Arb. ed. nov. 2, tab. 22. — Bot. Mag. tab. 85. —Schkuhr, Handb. tab. 195. Arbrisseau glabre , touffu , haut de 4 à 6 pieds. Rameaux op- posés, d’un vert luisant, lisses, cffilés , jonciformes. Feuilles uni- ou trifoliées, peu nombreuses ; folioles lancéolées ou ovales- lancéolées. Fleurs grandes , jaunes, odorantes, disposées en grappes läches, terminales. Cette espèce, connue vulgairement sous le nom de Genét d'Es- pagne, est indigène dans le midi de l'Europe. On la cultive dans presque tous les jardins à cause de l’élégance de son port et de ses fleurs odorantes. En Italie, en Espagne et dans plusieurs dé- païtements de la France méridionale , son écorce sert à faire des cordages et des toiles. M. Desfontaines assure que les habitants des environs de Lodève n’emploient guère d'autre linge que celui de fil de Genêt d'Espagne. Les jeunes pousses de la plante four- nissent un excellent fourrage d'hiver pour les moutons. Enfin, les abeïlles en recherchent les fleurs avec avidite. | 200 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre GENÉT. — Genista Tourn. — Linn. Calice à 2 lèvres : la supérieure bifide ; l'inférieure tri- dentée. Étendard ovale-oblong, défléchi. Carène lâche, souvent plus courte que les étamines. Filets monadelphes. Stigmate oblique , latéral , introrse. Légume comprimé ou bouffi, polysperme ou oligosperme. Arbrisseaux souvent épineux. Feuilles simples ou trifo- liolées. Fleurs jaunes ou quelquefois blanches, disposées en zrappes, ou en ombelles, ou en capitules. On connaît environ soixante-dix espèces de ce genre. La plupart croissent dans les contrées qui, en Europe, en Asie et en Afrique, avoisinent le bassin de la Méditerranée; quelques-unes habitent les Canaries et le pic de Ténériffe. Les Genéts sont des arbrisseaux d’un très-bel aspect à l’épo- que de leur floraison ; mais il en est un certain nombre que leurs épines rendent d’une approche dangereuse. Plusieurs espèces sont très-utiles dans l’économie domestique ; d’autres font la parure de nos bosquets et de nos jardins. Nous allons faire connaître celles qui offrent le plus d’intérêt sous ces divers rapports. a) Épines nulles. Feuilles toutes ou presque toutes trifoliolées. GENÊT BLANCHATRE. — Genista candicans Linn. Am. — Watson, Dendr. Brit. tab. 80. — Cytisus candicans Linn. Sp. tameaux anguleux. Feuilles courtement pétiolées , à 3 folioles blanchâtres , obovales ou cunéiformes , échancrées ou apiculées. Capitules terminaux, pauciflores. Légumes hérissés de poils mous. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds, assez garni de feuilles à ses parties supérieures. Fleurs jaunes, de grandeur médiocre. | Cette espèce croit dans le midi de la France et en Italie. Son port élégant Jui a valu une place dans les orangeries. Elle sup- porte les hivers des environs de Paris, lorsqu'ils ne sont pas très- rigoureux. GEnËr DES Canaries, — Genista canariensis Linn. — Bot. Reg. tab. 217.—Cytisus paniculatus Lois. in Duhamel. ed. nov. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 201 Rameaux anguleux. Feuilles tifoliolées : les inférieures cour- tement pétiolées ; les supérieures subsessiles ; folioles obovales- vblongues, soyeuses ainsi que les calices et les ramules. Capitules terminaux , pauciflores. Légumes hérissés de poils mous. Cette espèce , fort semblable à la précédente, croit en Espagne et aux Canaries. On la cultive également dans les orangeries. GENÊT A FEUILLES LINÉAIRES. — Genista linifolia Linn. — Bot. Mag. tab. 4492. — Spartium linifolium Desf. Atl. 2, tab. 181. Feuilles sessiles, à 3 folioles lincaires, soyeuses en des- sous, révolutées. Grappes terminales , denses. Légumes hérissés. Rameaux cylindriques, sillonnés.— Petit arbrisseau touffu, très- fleuri. Corolle jaune. Cette plante croit dans l’Europe australe et en Barbarie. Elle mérite d’orner nos orangeries. GENET TRIQUETRE. — Genista triquetra Aït. H. Kew. — Wats. Dendr. Brit. tab. 50. Feuilles simples ou trifololées ; folioles ovalcs-lancéolces, ve- lues. Grappes terminales , courtes. Rameaux triquètres , décom- bants , velus. — Sous-arbrisseau à tiges longues de 1 à 2 picds. Fleurs jaunes. Cette espèce croit en Corse. Elle est cultivée dans les collec- tions d’orangerie. GENÈT RAYONNANT. — Genista radiata Scopoli. -— Spartium radiatum Linn. — Mill. Ic. tab. 249, fig. 1. — Bot. Mag. tab. 2260. Rameaux anguleux , fasciculés. Feuilles presque sessiles , opposées, à 3 folioles linéaires , pointues, soyeuses. Pédoncules terminaux, 2-6-flores. Corolle et légumes soyeux. — Arbrisseau très-touffu , haut de 3 à 4 picds. Fleurs jaunes. Cette espèce croît en Italie, ainsi que dans la Carniole et dans le Valais. Elle est tout à fait rustique aux environs de Paris, et mérite une place parmi nos arbrisseaux d’ornement. GENËT BLANC.— Genista alba Lamk. — Duham. ed. nov. 2, 202 CLASSE DES CALOPHYTES. tab. 23. — Spartium multiflorum Wild. — Spartium album Desf, Ati. — Cytisus albus Link. — Dec. Prodr. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1052 ( var. floribus carneis }. Feuilles simples ou trifoliolées , sessiles; folioles linéaires- oblongues, soyeuses. Fleurs fasciculées, disposées en longues grappes. Légumes dispermes , hérissés. Rameaux cylindriques, effilés.. Arbrisseau de 4 à 6 pieds de haut. Rameaux presque nus, très-longs. Fleurs blanches (ou d'un rose pâle dans une variété), fort abondantes le long des rameaux. Ce charmant arbrisseau croit en Portugal et en Barbarie. H est parfaitement acclimaté dans les jardins des environs de Paris. b) Épines nulles. Feuilles toutes simples. GExÈr purGarIF. — Genista purgans Lann. Sp. — Spar- tium purgans Lann. Syst. — Bull. Herb. tab. 115. Rameaux cylindriques , striés , presque aphylles. Feuilles (très-rares) lancéolées , subsessiles, légèrement soyeuses. Fleurs axillaires , solitaires , subpédicellées. Légumes soyeux. Petit arbrisseau fort touffu, haut de 1 à 2 pieds. Rameaux durs, dressés. Fleurs d’un jaune pale, recouvrant tous les ra- meaux. Ce Genêt, commun dans les endroits incultes de la France méridionale, mérite une place dans nos parterres. J. Bauhin lui a imposé l’épithète de purgatif, qu’on lui a conservée depuis, sans toutefois être mieux assuré de ses propriétés. GENÈT MONOSPERME. — Genista monosperma Lamk. — Spartium monospermum Linn. — Bot. Mag. tab. 683. Rameaux auguleux , velus, effilés. Feuilles rares, linéaires- oblongues. Fleurs en grappes latérales. Gorolles soyeuses. Légumes courts , ovales, glabres , monospermes, à bords membraneux. Arbrisseau très-rameux, haut de 6 à 8 pieds. Rameaux flexibles , tres-longs, presque nus. Fleurs blanches. Cette espèce, remarquable par ses fleurs blanches et ses longs rameaux flexibles, croit en Espagne, en Barbarie et en Égypte. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 205 On la cultive pour l’ornement de nos orangeries. Osbeck rap- porte que , sur le littoral de l'Espagne, dans des sables mou- vants qui se refusent à peu près à toute autre végétation , elle forme de gros buissons , d’une grande utilité en ce que leurs ra- cines finissent par affermir le terrain. Les feuilles et les sommi- tés de la plante servent de fourrage aux troupeaux. Les bran- ches sont flexibles comme des cordes de chanvre. Les Espa- gnols appellent ce Genèt Retamas, nom dérivé du mot arabe Rætam. GENÈT DES TEINTURIERS. — Genista tinctoria Linn. — Fuchs, Hist. tab. 109. — Engl. Bot. tab. 44. Tiges ascendantes. Rameaux striés , les jeunes velus. Feuilles sessiles, glabres ou legerement poilues, lancéolées où oblongues- lancéolées. Grappes feuilles, rapprochces en panicule terminale. Légumes glabres , oblongs, comprimés. Arbuste haut de 1 à 2 pieds, touffu , rameux dès sa base. Ra- cines rampantes. Fleurs d’un jaune vif, nombreuses , en grappes de 1 à 2 pouces de long. Ce Genêt , appelé vulgairement Genestrole , croît dans pres- que toute l’Europe, ainsi qu’en Sibérie. Les sommités fleuries de la plante donnent une teinture jaune; mais on en tire rarement part, parce que la Gaude est préférable. Les fleurs, les feuilles et les racines de la Génestrole sont purgatives; les graines pas- sent vour émétiques. En Russie, ce Genèt est regardé, à tort ou à raison , comme un bon remède contre Phydropisie. Le Genét de Siberie ( Genista sibirica Tinn. ) n’est qu’une variété du Genét des teinturiers. Cette plante, d’ailleurs d’un assez bel effet, se cultive dans les parterres. GENÈT HERBACÉ. — Genista sagittalis Linn. — Jacq. FI. Austr, tab. 209.— Mill, Ice. tab. 269 , fig. 2. Tige couchée. Rameaux ascendants, herbacés, ancipités , membranacés, articulés. Feuilles ovales-lancéolées. Flenrstermi- nales , rapprochées en épi aphylle. Carène à côte velue en dehors. Légumes ovales-oblongs , velus, aplatis. Sous-arbrisseau formant des touffes trés-rameuses , hautes au 204 CLASSE DES CALOPHYTES. plus d’un pied , d’un beau vert. Fleurs d’un jaune vif, de gran- deur médiocre, mais fort nombreuses. Cette espece abonde sur les collines et au bord des bois, dans une grande partie de l'Europe. Elle est très-propre à décorer les gazons des jardins paysagers. c) Rameaux et ramules spinescents. Feuilles simples. GENEr Sconrion.— Genista Scorpius Dec. F1. Fr. — Wats. Dendr, Brit. tab. 78. — Spartium Scorpius Linn. Épines rameuses , étalées, striées, glabres. Feuilles (très-rares) oblongues, soyeuses. Fleurs fasciculées, courtement pédicellées , glabres. Carène de la longueur de l’étendard. Légume 2-4- sperme. — Buisson fort rameux, haut de 5 à 8 pieds, presque dépourvu de feuilles. Fleurs jaunes, très-abondantes. Cette espèce, indigène dans le midi de la France, en Espagne et en Barbarie , est remarquable par son aspect hérissé. Elle est néanmoins tres-pittoresque , surtout à l’époque de sa floraison ; on l’emploie à juste titre à la décoration des jardins paysagers. Le climat des environs de Paris ne lui est point contraire. Genèr rÉROCE. — Genista ferox Poir. — Spartium ferox Desf. Ati. 2, tab. 162. Feuilles trifoliolées ou simples, sessiles, oblongues, presque glabres. Rameaux striés, spinescents. Fleurs en grappes. Calices pubescents. Corolles glabres. Légumes linéaires, pubescents, 8-10-spermes. Cette espèce croit en Barbarie. De même que la précédente, elle est remarquable par les fortes épines dent ses branches sont armées ; les lieux qui en sont couverts deviennent inahordables. Genre SPARTIER. — Spartium Liun. Calice à 2 lèvres ringentes : la supérieure bifide; lin- férieure tridentée. Carène lâche, laissant à nu les étamines. Style épaissi au sommet, roulé en crosse après l’anthèse, Stig- mate terminal, horizontal, Légume comprimé, polysperme, L'espèce que nous allons faire connaître constitue à elle FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 205 seule ce genre. Tous les autres Spartium des auteurs font par- tie des genres Cytise, Genét et Spartianthe. Le Spartier dif- fère de cestrois genres par sonstigmate terminal et horizontal. SparrieR GENÈT. — Spartium scoparium Linn.—Flor, Dan. tab. 313. — Engl. Bot. tab. 1330. — Cytisus scoparius Link. Rameaux anguleux, glabres. Feuilles pétiolées, presqueglabres : les inférieures trifoliolces; les supérieures umifoliolées ; folioles oblongues ou obovales, sessiles , petites. Fleurs solitaires , axil- laires , grandes, odorantes , de couleur jaune, portées sur des pédoncules plus longs que les feuilles, rapprochées en grappe. Légumes oblongs , noirs, velus aux bords. — Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds et plus. Ramules flexibles, effilés. Le Spartier, nommé vulgairement Genét ou Genét à balais, couvre de vastes terrains incultes dans plusieurs parties de l'Eu- rope , et ne laisse guère croître sous son ombre que quelques Gra- minces. Cet arbrisseau est néanmoins d’une grande uuülité. Ses cendres contiennent beaucoup d’alcali. L’écorce des branches et des rameaux est flandreuse; elle sert à faire des cordages et des toiles grossières. Les vaches, les brebis et les chèvres broutent vo- lontiers les jeunes branches. En Belgique et dans d’autres con- trées , les boutons de fleurs, confits dans du vinaigre, se mangeat en guise de câpres. Toute la plante est astringente : les tanneurs en tirent quelquefois parti pour la préparation des cuirs. Les som- mités , les feuilles et les graines possèdent des propriétés apériti- ves , diurétiques et purgatives. Les médecins anglais prescrivent la décoction des jeunes pousses contre l’hydropisie, ct on assure que ce remède est souvent administré avec succès. Le Spartier fait partie dés arbrisseaux qui décorent les bosquets et les jardins paysagers. On en possède une variété à fleurs blan- ches, et une autre à fleurs doubles. Genre CYTISE, — Cytisus Linn. Calice à 2 lèvres : la supérieure entière ou bifide; Pin- férieure tridentée, Etendard grand, ovale. Carène obtuse. 206 CLASSE DES CALOPHYTES, Étamines monadelphés, incluses, Stigmate terminal , éapi- tellé, barbu, Légume comprimé, polysperme ou rarement oligosperme. Arbrisseaux rarement épineux. Feuilles trifoliolées. Fleurs jaunes où purpurines. Les Cytises croissent en Europe et dans les contrées de Asie et de l'Afrique qui avoisinent la Méditerranée. Ce genre renferme des arbrisseaux précieux pour la décora- tion des jardins paysagers : le Faux-E'bène en est un exem- ple connu de tout le monde. On porte à une quarantaine le nombre d'espèces de Cytises : nous n’y choisissons que celles qui offrent assez d'intérêt pour mériter une mention plus détaillée. SEcrTion LE". Calice campanule. Légume polysperme , à suture supérieure non dilatée. — Rameaux non épineux, feuillés. Fleurs jaunes. Cynise Ausours. — Cytisus Laburnum Lion. — Jacq. F1. Austr. tab. 306. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 44. Rameaux lisses, verts, non anguleux. Feuilles pétiolées; fo- lioles ovales ou ovales-lancéolées, pubescentes en dessous. Grappes lâches, terminales, pendantes. Légumes pubérules , à suture supérieure plane. Arbre s’élevant à 15-30 picds. Fleurs jaunes, en grappes d’un démi-pied de long. Calices et pédoncules soyeux. Ramules flori- feres allongés. Ce Gytise, nommé Aubours, Albours et Albois par les habi- tants des montagnes où il croit spontanément , est appelé plus gé- néralement par les pépimiéristes et les amateurs d’horticulture Cytüse à grappes et Faux-EÉbénier. Ce dernier nom lui a été donné parce que Le cœur de son bois prend une teinte noirâtre en vieillissant. L’Aubours habite les forêts subalpines de la France, de la Suisse et de l'Autriche. On sait combien il contribue, avec l'Ar- bre de Judée et les Lilas, à décorer les bosquets, Les longues PAMILLE DES DAPILIONACÉES, »07 grappes de fleurs pendantes et d’un jaune éclatant qu'il produit au retour du printemps ; lui oni valu , chez les Anglais, le nom d’Arbre de Danaë. Du reste, 11 mérite autant d’être cultive sous le rapport de l'utilité que sous celui de l'agrément. Son bois, d’un brun verdâtre, est très-dur, souple, élastique, et susceptible d’un beau poli; il est recherché par les tourneurs et les ébénistes. On assure que les Gaulois l’employaient à faire leurs ares. Les animaux ruminants, et surtout les chèvres et les moutons, mangent sans inconvénient les fenilles de lAubours; mais elles sont émétiques et purgatives pour l'homme. M. Loiseleur Deslon- champs pense qu’on pourrait les substituer au Séné. Les légumes et les graines possèdent les mêmes propriétés que les feuilles , mais à un degré plus prononcé. A l'exception des sols marécageux ou de pure craie, tous les terrains plaisent à PAubours. On le multiplie ordinairement de graines semées à la fin de mars ou au commencement d'avril, dans une terre bien labourée. La croissance de arbre est très-rapide. En Angleterre, on a coutume de semer l’Aubours dans les plan- tations infestées par les lièvres ou les lapins. Ces rongeurs ne tou- chent à aucune autre espèce ligneuse tant qu’ils trouvent à se nourrir du Cytise, qui, en repoussant sans cesse, préserve les ar- bres plus difficiles à remplacer. La culture a produit plusicurs variétés ou hybrides du Gytise Aubours. Les plus notables sont le Cytise à feuilles de Chène (Cytisus Laburnum quercifolius ) et le Faux-Ébénier à fleurs roses ou, pour mieux dire, à fleurs couleur lie de vin : cette dernière varicté est très-curieuse, car elle parait être une hybride de l’Aubours et du Cytise pourpre. Du reste, ses fleurs sont lom d’avoir l'éclat qui distingue celles du type de l'espèce. Cyrise DES ALres.— Cytisus alpinus Mill, (non W'ald et Kit. ex Reichenb.) Rameaux cylindriques. Feuilles pétiolées ; folioles ovales- oblongues, arrondies à la base, luisantes en dessus, glabres en dessous. Grappes läches , pendantes. Légumes glabres, acumi- nés, réticulés, à suture dorsale carénée. 208 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbre plus élevé que le Faux-Ébénier. Floraison beaucouppius tardive. Grappes moins allongées. Fleurs d’un jaune d’or. Folioles larges de 8 à 10 lignes. Ramules florifères très-courts. Cette espèce croît dans les Alpes du Dauphiné , ainsi que dans celles du Piémont et de la Carinthie. Son utilité et ses propriétés médicinales sont les mêmes que celles du Gytise Faux-Ébénier, avec lequel on la confond souvent. Elle n’est pas rare dans les plantations d'agrément. Sa floraison succède à celle de l'Aubours. D'ailleurs, celui-ci gèle souvent dans les climats plus froids que ceux de la France , tandis que l’autre brave des hivers beaucoup plus rigoureux. CyrisE A FEUILLES ÉTROITES. — Cytisus angustifolius Mænch.— Cytisus alpinus Wald. et Kit. tab. 260. ( non Mill.) — Guimp. Holz. tab. 128. Feuilles pétiolées ; folioles lancéolées, rétrécies à la base, pubescentes en dessous. Grappes poilues, lâches, pendantes. Légumes glabres, arrondis et recourbés au sommet : suture dor- sale carénée. Cette espèce, indigène dans les Carpathes, tient le milieu entre le Gytise Aubours et celui des Alpes, avec lesquels on la confond souvent dans nos jardins. Ses fleurs sont plus petites et parais- sent en juin, quelques semaines plus tard que celles de l’Au- bours. CyTISE NOIRCISSANT, — Cytisus nigricans Linn.— Jacq. FI. Austr. tab. 387.— Duham. ed. nov. ST 5' dan. 46, fig. 1.— Lodd. Bot. Cab. tab. 250. — Bot. Reg. tab. 802. — Guimp. Holz. tab. 120. Rameaux effilés, feuillus. Feuilles pétiolées ; folioles ellip- tiques ou elliptiques-lancéolées, légèrement soyeuses en dessous. Grappes terminales , dressées , denses. Buisson de 3 à 4 pieds de haut. Sommités des ramules, pétio- les, pédoncules et calices légèrement soyeux. Grappes longues de 3 à G pouces. Fleurs jaunes. Le Cytise noircissant, ainsi nommé à cause de la couleur que FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 209 prennent ses parties herbacées par la dessication artificielle, croît dans toute l'Europe australe. C’est encore un arbrisseau d’un aspect très-agréable , et fréquemment employé à la décora- tion des jardins. CyTiISE À FEUILLES SESSILES.— Cytisus sessilifolius Linn.— Duham. Arb. ed. nov. 5, tab. 45, fig. 1.— Bot. Mag. tab. 255. Glabre. Feuilles sessiles ; folioles obovales ou arrondies, mu- cronées. Grappes terminales , courtes , dressées. Calices tribrac- téolés. Légumes noirâtres. Arbrisseau de 4 à 6 pieds de haut , formant un buisson très- rameux. Fleurs jaunes, en grappes peu garnies. Légumes noirs à la maturité. Cette espèce, répandue dans toute l’Europe australe, est com- mune dans le midi de la France. Elle est fréquemment cultivée dans les jardins, et se prête fort bien à la taille; aussi en fait-on des haies et des palissades. Tous les animaux ruminants sont très- friands de ses feuilles. SECTION II. Calice tubuleux , bilabie au sommet. Rameaux non épineux. Fleurs fasciculées dans les aisselles des feuilles, ou en ca- pitules terminaux. a) Fleurs axillaires. Crise PouRPRE. — Cytisus purpureus Scop. Del. Ins. tab. 43.— Jacq. F1. Austr. App. tab. 48.— Bot. Mag. tab. 1176.— Lodd. Bot. Cab. tab. 892. Glabre. Tiges ascendantes, effilées. Feuilles pétiolées ; folioles ovales ou obovales. Fleurs subsolitaires, courtement pédonculées. Calices pubescents. Pétales à onglets ciliés. Légumes linéaires , glabres. Arbuste à tiges longues de 1 à > pieds. Fleurs panachées de rose ct de pourpre. Légume long d’un pouce. Le Cytise pourpre croit en Autriche, en Croatie, en Istrie et dans l'Italie septentrionale. Il se distingue de tous les Cytises BOTANIQUE. PHAN, T. I. 44 210 CLASSE DES CALOPHYTES, pat la couleur de ses fleurs. Get arbuste est cultivé comme plante d'ornement. On le greffe souvent sur l'Aubours pour le repdre plus apparent. CyTisE PROLIFERE. — Cytisus proliferus Linn.— Vent. Hort, Cels. tab. 13.— Lodd. Bot. Cab. tab. 561.—Bot. Reg. tab. 121. Tige dressée, ligneuse. Rameaux hérissés, étalés. Folioles oblongues ou oblongues-lancéolées, pointues, soyeuses en des- sous. Ombeles sessiles, 6-8-flores , latérales et terminales. Calices et légumes soyeux. Cette espèce, probablement la plus belle du genre, croit sur le pic de Ténériffe, et dans les montagnes des Canaries. Elle forme un arbuste toujours vert , assez élevé. Ses fleurs , de couleur blan- che, couvrent tous les rameaux au printemps. On cultive ce Cytise en orangerie. Gynise prrLoRE.— Cytisus biflorus L'Hérit. Stirp. tab. 184. —Wald. et Kit. Hung. tab. 166.—Lois. in Duhant. ed. nov. 5, tab. 45. Tiges cylindriques ; effilées , couchées , soyeuses. Folioles obo- vales, soyeuses en dessous. Fleurs géminées , précoces , sub- sessiles. Cette espèce croït en Allemagne eten Hongrie. Elle est cultivée dans les jardins, souvent greffée sur l’Aubours. CYTISE ALLONGE. — Cytisus elongatus Wald. et Kit. Hung. tab. 193.— Cytisus biflorus Bot. Reg. tab. 308. Rameaux dressés, tres-longs , effilés , cylindriques , densiflo- res. Folioles obovales , soyeuses en dessous. Fleurs pédonculées , ternées où quaternées. Légumes couverts de longs poils couchés. Rameaux soyeux, longs de 3 à 5 pieds. Fleurs d’un jaune pile, paraissant en même temps que les feuilles. Cette espece , indigène en Hongrie, n’est pas rare dans les iardins ; ses longnes tiges, toutes couvertes de fleurs au prin- temps, sont d’un fort bel effet. Cvnise nÉnissé. — Cytisus hirsutus Linn. — Cytisus supi- nus Jacq. Austr. tab. 0. FAMILLE DES PAPILIONACÉÉS. 211 Tiges décombantes, fortement velues. Folioles obovales, ob- tuses , pubescentes en dessus ,.velues en dessous. Fleurs pédon- culées, subgéminées. Légumes laineux. À Rameaux norrâtres.Fleurs panachées de jaune citron et d'orange. Cette plante, indigène en France , se cultive également dans les jardins. Cynise FALCIFORME.— Cytisus falcaius Wal. et Kit. Hung. tab. 238. — Lodd, Bot. Cab. tab, 520. — Cytisus multiflorus Bot. Reg. tab. 1191. Tiges ascendantes , velues, densiflores : les adultes déclinées, Folioles obovales ou lancéolées, poilues aux deux faces. Fleurs géminées ou teruées , pédonculées , précoces. Légumes poilus aux bords. Rameaux longs de à 3 pieds. Fleurs jaunes ; etendarä pro- fondément échancré. Légumes à faces giabres, d’un noir luisant, longs d’un pouce et demi ; les jeunes falciformes. Cette espèce croît en Croatie, dans les Carpathes et dans la Styrie, Elle est commune dans les jardins. b) Fleurs capitulées ou fascicule:s, terminales. Cvrise p’aurRiICHE.— Cytisus austriacus Lian. — Jacq. FI. Austr. tab. 21.— Guimp. Holz. tab. 137. Tige dressée , velue; rameaux érigés. Folioles lancéolées, soyeuses-incanes aux deux faces. Étendard pubescent à la face supérieure. Légumes velus (à poils couchés) , rectilignes. Buisson de 2 à 4 pieds de haut. Fleurs d’un jaune pâle. Cetie espèce, indigène en Autriche et en Hongrie, se cultive comme plante d'ornement. CyYrisE À FLEURS BLANCHATRES.— Cytisus leucanthus Wald. et Kit. Hung. tab. 132. Tige dressée; ramcaux étalés. Folioles lancéolées, couvertes (comme toutes les autres parties herbacées } de poils courts, couchés , luisants. Légumes rectilignes , garnis de poils étalés de même que les calices. — Fleurs blanchâtres, entremélées de feuilles. 219 CLASSE DÉS CALGPIYTES. Cette espèce, peu différente de la précédente, habite les mé- mes contrées, et se rencontre souvent dans les jardins. Gyrise À CArITULES. — Cytisus capitatus Jacq. F1. Austr. tab. 33. — Lodd. Bot. Cab. tab. 497. Rameaux prolifères, étalés, hérissés. Folioles ovales-ellip- tiques ou lancéolées, couvertes de poils couchés, soyeuses aux bords. Capitules multiflores. Légumes falciformes. Tiges dressées, hautes de > à 4 pieds. Capitules gros , com- pactes. Fleurs entremêlées de bractées linéaires. Corolle grande, d’un jaune vif; étendard à disque orange. Cette plante croît dans l’Europe australe, Elle forme de belles touffes bien garnies de feuilles, et produit des fleurs pen- dant plusieurs mois de suite. On la cultive dans la plupart des jardins. Genre BUGRANE. — Ononis Linn. Calice campanulé, à 5 lanières linéaires. Étendard grand , strié. Étamines monadelphes. Légume comprimé ou bouffi, oligosperme, Arbrisseaux, sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles trifolio- lées , ou unifoliolées, ou rarement imparipennées. Fleurs axillaires, jaunes ou purpurines, rarement blanches. Pédi- celles souvent terminés par une bractée en forme d’arête. La plupart des Bugranes habitent l'Europe australe , l'A- frique boréale ou l'Orient ; plusieurs cependant croissent au cap de Bonne-Espérance. On en connaît une centaine d’es- pèces : nous ne parlerons que des plus remarquables. a) Légumes oblongs. Pédoncules longs. BUGRANE A FEUILLES ARRONDIES. — Ononis rotundifolia Linn. — Jacq. FI. Austr. App. tab. 49. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1496.— Bot. Mag. tab. 335. Sous-arbrisseau hérissé de petits poils glandulifères. Tiges dressées, rameuses. Feuilles pétiolées, trifoliolées ; folioles ar- rondies ou ovales-arrondies, profondément dentées. Pédoncules FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 1 2 distants, subtriflores , un peu plus longs que les feuiiles. Légumes comprimés, 3 fois plus longs que le calice. Tiges hautes de 2 à 3 pieds. Fleurs grandes, d’un rose vif. On trouve cette espèce dans les Alpes de l’Europe moyenne. Elle est cultivée comme plante d'ornement. Bucrane aRBRISSEAU. — Ononis fruticosa Linn. — Duham. ed. nov. 1, tab. 58. — Mill. Dict. tab. 36. — Bot. Mag. tab. 317.— Lodd. Bot. Cab. tab. 1569. Tige dressée, très-rameuse. Feuilles glabres , trifoliolces , subsessiles ; folioles sessiles, lancéolées ou oblongucs-lancéolces , dentelces, glabres. Stipules connées, engaïnantes. Pédoncules triflores , rapprochés en panicule terminale non feuillée. Légumes courtement slipités , bouffis, glanduleux , 4 fois plus longs que le calice. Arbrisseau formant un buisson touffu de 2 à 4 pieds de haut. Feuillage luisant , d’un vert gai. Fleurs nombreuses, d’un rose vif, de la grandeur de celles de ’Aubours. Cette Bugrane habite les Alpes du Dauphiné, de la Provence et du Piémont. C’est un arbrisseau charmant qui orne les jardins pendant plusieurs mois de l'été, b) Légumes ovoides. Fleurs subsessiles. BuGRANE ÉPINEUSE, — Ononis spinosa Linn. — Ononis ar- vensis 6 spinosa Smith, Enpl. Bot. tab. 682. Tiges ascendantes ou diffuses , glabres, épineuses. Épines in- férieures géminées. Feuilles subsessiles, à 3 folioles ovales- oblongues, dentelées, presque glabres. Stipules cordiformes- ovales, pointues. Fleurs axillaires , solitatres , écartées. Légumes poilus , trispermes , un peu plus longs que le calice. BUGRANE RAMPANTE. — Ononis repens Linn. — Dill. Hort. Elth. tab. 25, fig. 28. — Ononis arvensis Lamk.— Smith , Engl. Bot. tab. 243.— Ononis spinosa Poll. — Roth. — Bull. Herb. tab. 105, — FI. Dan, tab. 583, — Ononis procurrens Wallroth. M4 CLASSE DES CALOPHYTES. Tiges décombantes , velues; rameaux ascendants , spinescents. Feuilles courtement pétolées : les inférieures tnifoliolées; les su- périeures unifoliolées; folioles arrondies , dentelées. Fleurs soli- taires axillaires. Légumes dispermes , plus courts que le calice. Sous-arbrisseau plus ou moins velu. Folioles ovales-ellip- tiques ou oblongues. Fleurs écartées, panachées de rose et de blanc. La Bugrane epineuse et la Bugrane rampante sont vulgaire- ment confondues sous le nom de Bugrande où Arréte-bœuf. Elles abondent sur les pelouses , dans les champs en friche, et en génc- ral dans les endroits incultes. Leurs racines, longues et ram- pantes , étaient renommées chez les anciens pour leurs propriétés diurétiques et apéritives. Quoiqu'on les vante moins aujourd’hui, elles ne sont pourtant pas hors d'usage. Genre ANTHYLLIDE. — Ænthyliis Linn. Calice tubuleux, ou renflé, ou vésiculeux, quinquédenté. Carène, ailes et étendard de longueur presque égale. Étami- nes monadelphes. Légume ordinairement ovoïde, mono- sperme ou disperme, recouvert par le calice. Arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles uni- foliolées, ou trifoliolées, ou imparipennées, Fleurs axillaires ou en capitules, jaunes ou moins souvent rougeâtres. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces, presque tou- tes indigènes dans la région méditerranéenne. Il nous offre plusieurs plantes qui méritent une mention plus détaillée. a) Feuilles imparipennées. Fleurs en capitules bractéoles. Calices vésiculeux. ANTHYLLIDE VULNÉRAIRE. — Anthyllis Fulneraria Lino.— F1. Dan. tab. 988.— Engl. Bot. tab. 104. Tiges ascendantes. Feuilles à 5-13 folioles alternes, inégales : les latérales oblongues ; la terminale ovale ou elliptique , beau- coup plus grande, arrondie au sommet. Calice à dents inégales. Capitules subgéminés , terminaux. Légume inclus. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 215 Herbe vivace, touffue, plus où moins velue ou pubescente. Fleurs jaunes, ou blanchâtres , ou rougeitres. Légume mono- sperme, obtus, stipité, à suture supérieure arquée en dehors. La Vulnéraire est commune dans les prés et les pâturages secs, en France et dans presque toute l’Europe. Anciennement elle était employée comme remède vulnéraire; de là lui vient son nom. Arthur Young recommande de la cultiver à titre de plante fourra- gère. Linné a observé qu'en OËlande, où le sol est une argile calcaire rouge , les fleurs de la Vulnéraire ont cette même teinte; tandis qu'en Gothlande elles sont blanches , parce que le sol est aussi de cette couleur. AnvsyLzzine Baree DE Jupiter. — Anthyllis Barba Jovis Linn.— Duham. ed. nov. 2, tab. 65. — Barr. Ie, tab. 378.— Bot. Mag. tab. 1927. Tige ligneuse, dressée. Feuilles soyeuses-argentées, à 9-13 folioles linéaires-oblongues , alternes on opposées. Capitules axil- laires et terminaux, pédonculés, multiflores. Dents calicinales presque égales. Lcoume stupite, lanceolé, septule, subpenta- sperme. Arbrisseau de 4 à 3 pieds de haut. Capitules très-nombreux ; fleurs d’un jaune pale. Cette espèce croit dans l'Europe australe. C’est une plante d'ornement assez commune dans les orangeries. b) Feuilles unifoliolées. Capitules pauciflores , bractéolés. Calices vésiculeux. Légume comprimé , lancéolé, mo- nosperme , plus long que le calice. ANTHYLLIDE ÉPINEUSE.— Anthyllis erinacea Lii.— Andr. Bot. Rep. tab. 15.— Bot. Mag. tab. 656. Tige dressée, très-rameuse ; rameaux touffus, spinescents , presque aphylles. Folioles ovales ou ovales-obiongues. Cette espèce, indigène en Espagne et en Barbarie, est remar- quable par son aspect hérissé et ses fleurs d’un bleu rougeûtre. On la cultive dans les orangeries. 216 CLASSE DES CALOPHYTES. Secrion II. TRIFOLIÉES, — Trifolieæ Bronn. Diss. —Dec. : Légume uniloculaire. Etamines diadelphes. Feuilles tri- foliolées ou quinquéfoliolées ( digitées ), les primor- diales alternes. Herbes , ou rarement arbrisseaux. Genre LUZERNE. — Medicago Linn. Calice campanulé, quinquéfide. Carène un peu écartée de l'étendard. Légume falciforme ou roulé en hélice, poly- sperme, beaucoup plus long que le calice. Herbes annuelles ou vivaces ; rarement arbrisseaux. Feuil- les pétiolées, composées de trois folioles dentées. Pédoncu- les uni-bi- ou pluriflores , axillaires. Fleurs jaunes ou rare- bleues, petites. Les Luzernes sont remarquables par la diversité des for- mes de leurs fruits, lesquelles sont souvent fort bizarres, et fournissent, dans beaucoup de cas , les seuls caractères pro- pres à faire distinguer les espèces. Linné en avait réuni un grand nombre comme variétés sous le nom de Hedicago po- lymorpha. On en admet aujourd’hui une centaine ; mais ce nombre est sans doute au-dessus de la réalité. Presque toutes habitent l'Europe australe, l'Orient et l'Afrique boréale. Les Luzernes, en général, sont d'excellentes plantes four- ragères, et plusieurs se cultivent en prairies artificielles. Voici les espèces les plus remarquables. Luzerxe Lururine. — Medicago Lupulina Linn. — Engl. Bot. tab. 971.— F1. Dan. tab. 992.— Schkubr, tab. 212. Tiges couchées ou ascendantes. Folioles cunéiformes-obovales , denticulées au sommet. Stipules lancéolées, pointues. Grappes multiflores , compactes. Légumes monospermes , réniformes, réticulés. Herbe annuelle, plus ou moins pubescente ou velue. Fleurs jaunes. Légumes noirs à la maturité. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 217 Cette plante, commune dans toute l’Europe, à l’exception des contrées les plus boréales , aime à croître sur les pelouses sèches, au bord des chemins , dans les décombres, etc. On l’ap- pelle vulgairement Minette ; sa ressemblance avec certains Tre- fles lui a valu , en outre , les noms de Trèfle jaune et de Tré- fle noir. Cultivée fréquemment comme fourrage, l’un des prin- cipaux avantages qu’elle offre est de réussir sur les terres cal- caires , sèches et de médiocre qualité. Elle peut occuper, dans les assolements des terres à Seigle, la même place que le Trèfle prend dans ceux des terres à Froment. Son produit est de bonne qualité, ei presque sans danger pour les bestiaux. Luzerne vacueTÉE,— Medicago maculata Willd. Tiges couchées ou ascendantes. Folioles obcordiformes ou obo- vales , dentées, maculées. Stipules dentées. Pédoncules 3-5- flores. Légumes courts, coniques, planes aux deux bouts, à 4 ou 5 tours de spire réticulés, bordés de spinules sétacées, légèrement comprimées , entre-croisées , ct plus ou moins réflé- chies. Graines réniformes, jaunes. Herbe annuelle, légèrement poilue ou pubescente. Fleurs jau- nes. Folioles marquées à la face supérieure d’une grande tache noire. Cette espèce croît dans presque toute la France et dans l'Eu- rope australe. Elle est assez commune dans les champs et les prairies, aux environs de Paris. On la sème dans les gazons des jardins, où ses folioles, d’un vert sombre et tachetées de noir, con- trastent avec la teinte plus gaie des Graminées. Plusieurs agro- nomes la recommandent comme fourrage annuel, et peut-être sa culture est-elle plus productive que celle de la Lupuline. LuzERNE CULTIVÉE. — Medicago sativa Linn.— Engl. Bot. tab. 1749. — Schkubr, tab. 212. Tiges dressées ou ascendantes. Folioles ovales-oblongues ou lancéolées - oblongucs , tronquées, dentelées vers le sommet. Stipules entières ou dentces, lancéolées. Pédoncules multiflores, en grappe. Légumes inermes, légèrement réticulés , contournés, 2158 CLASSE DES CALOPHYTES. Herbe vivace, touffue. Tiges anguleuses. Fleurs grandes, violettes. Graines subcordiformes, d’un brun clair. La Luzernce cultivée, très-facile à distinguer à ses grandes fleurs violettes , habite l'Europe australe. Sa culture , en Espagne et en Italie, remonte aux temps les plus reculés. Cette plante est un des fourrages les plus estimés , à cause de sa féconde végétation et de sa longue durée. Elle ne réussit ni dans un sol humide et tenace, ni dans un sol aride et brûlant ; mais elle donne d’admirables récoltes dans un terrain à la fois substantiel et meuble , frais et profond. Elle vient d’autant mieux que ses racines s’enfoncent plus avant dans le sol. Originaire des pays chauds, ses produits diminuent à mesure qu’on remonte vers le nord. Onen fait une coupe tous les mois, ou peu s’en faut, dans le royaume de Valence ; elle ne supporte que trois à cinq coupes, selon les localités, dans la France australe ; et à peine en peut-on faire trois dans nos climats. On emploie plus fré- quemment la Luzerne comme foin qu’en herbe, parce que, à état frais, elle devient souvent dangereuse au bétail qui la mange avec avidité. La méthode ordinaire de semer la Luzerne est de la mêler avec l’avoine ou l'orge, au printemps. Dans les terres sèches et légères, on peut la semer avec avantage, de bonne heure, en automne. La terre étant bien ameublie et nivelée, on exécute le semis avec les soins que demandent les graines fines. Pour entre- tenir les produits d’une luzernière , il est avantageux de répandre dessus , en hiver ou au commencement du printemps, un engrais bien consomme et à l’état de terreau, de la cendre de tourbe ou de houille , ou encore mieux du plâtre calciné et pulvérisé : sub- stance qui produit sur toutes les plantes de la famille des Légu- mineuses des effets étonnants. On choisit, pour le répandre , un temps humide qui promette de la pluie. Dans quelques parties de la France, la Luzerne cultivée est appelée Sainfoin ; nom qui appartient spécialement à une autre Légumincuse fourragère , l'Onobrychis sativa , dont 1l sera question plus loin. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 219 LUZERNE FALCIFORME. — Medicago falcata Linn. — Engl. Bot, tab. 1016. — Schkuhr, tab. 212. Tiges couchées ou ascendantes ; rameaux étalés. Folioles oblongues , dentées au sommet. Fleurs en grappe. Légumes falci- formes , pubescents , 3-8-spermes. Herbe vivace. Tiges longues de 2 à 3 pieds, plus ou moins pubescentes. Fleurs jaunes. Graines comprimées , subreniformes. Cette espèce croît sur les pelouses sèches , dans presque toute l'Europe. Elle est beaucoup moins productive en fourrage que la Luzerne cultivée; mais , comme elle s’accommode des plus mau- vais terrains , elle mérite de fixer attention des cultivateurs. LUZERNE ARBORESCENTE. — /edicago arborea Linn. — Lo- bel. Ic. 2, p. 46.—Flor. Græc. tab. 767.—Duham. ed. nov. 4, p. 163, tab. 44. Tige ligneuse, Folioles obcordiformes , presque entières , glabres en dessus, soyeuses en dessous. Suipules linéaires , poin- tues , entières, Fleurs en grappe. Légumes stipités, contournés , réticulés , nerveux , 2-3-spermes. Arbrisseau très-rameux , s’élevant jusqu'à 10 ou 12 pieds. Ra- mules couverts d’un duvet court et blanchâtre. Feuilles d’un vert gai en dessus. Fleurs rapprochées 4 à S en grappes pédonculées. Corolle d’un jaune vif. Graines subréniformes. Cet arbrisseau , qui est le Cytise des anciens, croît dans les iles de l’Archipel, en Sicile et dans l'Italie méridionale. L’a- bondance de ses fleurs, qui se succedent depuis le mois d’avril jusqu’à la fin de l'été, l’élégance de son ‘port, et la verdure perpétuelle de son feuillage ; Font fait cultiver depuis long-temps comme plante d'ornement. Dans les départements méridionaux de la France, on le voit en plein air dans un grand nombre de jar- dins; mais, sous notre climat , il faut le tenir en orangerie pendant l'hiver, ou du moins le planter dans une exposition bien abritée. On le multiplie de marcottes et de graines. En Sicile et en Calabre, la Luzerne arborescente est une grande ressource pour les troupeaux de chèvres et de moutons , qui font la principale subsistance des habitants. Le vieux bois 226 CLASSE DES CALOPHYTES,. prend une couleur foncée , et devient dur comme l’ébène. Les Turcs l’emploient à faire des poignées de sabre, et les caloyers ou moines grecs en fabriquent les grains de leurs rosaires. Genre TRIGONELLE. — Trigonella Linn. Calice campanulé, quinquéfide. Ailes et étendard étalés; carène minime. Légume comprimé ou cylindrique, rostré, polysperme. Herbes annuelles ou vivaces. Feuilles pétiolées , trifolio- lées; foliole terminale lorgucment pétiolulée. Fleurs jaunes ou blanches , en ombelles, ou en grappes , ou en capitules, ou axillaires. Les Trigonelles sont remarquables par une odeur forte particulière, qu’elles exhalent surtout à l’état sec. Le nombre des espèces décrites se monte à près de quarante, toutes indi- gènes en Europe, dans Afrique boréale ou en Orient. Nous devons nous borner à faire connaître les deux suivantes. Triconezce Fénvuerec. — Trigonella Fœnum græcum Linn, — Schkubr, Handb. 2, tab. 21°. Tige pubescente ou velue, dressée. Stipules falciformes-lancéo- lces, entières. Folioles cunéiformes-obovales ou oblongues , ré- tuses, dentées. Fleurs axillaires, géminces, sessiles. Légumes horizontaux , velus, comprimés, linéaires-falciformes, 15-20- spermes , ternunés en bec acéré. Herbe annuelle, haute de 1 à 2 pieds, peu rameuse. Fleurs blanches. Légumes longs de 3 à 4 pouces. Cette plante croît en Orient, en Égypte et dans l’Europe aus- trale. Toutes ses parties exhalent une odeur analogue à celle du Mélilot , mais beaucoup plus pénétrante. Ses graines abondent en matière mucilagineuse ; on employait autrefois leur décoction comme remède émollient ctadoucissant. En Égypte et en Arabie, ces graines servent d'aliment au peuple. Le Fénugrec est cultivé en grand en Alsace et dans quelques partes de l'Allemagne, où ses graines sont employées dans la FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 291 médecine vétérinaire. Dans le midi de la France , il sert comme fourrage. Triconezze sLEuE. — Trigonella cœrulea Sering. in Dec. Prodr. — Trifolium Melilotus cærulea Linn.—Melilotus cœru- lea Lamk.—Sturm. Ie. FI. Germ. 1, t. 15.—Reichenb. Plant. Crit. 1v, fig. 524. Tige dressée , glabre. Stipules membranacées, lancéolées , den- telées à la base. Folioles oblongues où ovales , dentées. Capitules denses, axillares et terminaux, longuement pédonculés. Le- gumes ovoïdes , rostrés; bouffis, 2-3-spermes, veinés longitudi- nalement. Herbe annuelle, glabre, rameuse, haute de 1 à 3 pieds. Fleurs d’un bleu pâle. Cette plante est indigène en Hongrie et en Bohême. Elle répand une odeur analogue à celle du Fénugrec, et, comme celui-c1, elle possède des propriétés émollientes. On la cultive en grand dans le canton de Glarus en Suisse, où l’on s’en sert pour aroma- tiser une espèce particulière de fromage , qui s’exporte en quan- tités considérables sous le nom de Schabzieger. Genre MÉLILOT. — //elilotus Tourn. Calice campanulé , quinquédenté. Carène indivisée. Ailes étalées, plus courtes que l’étendard, Légume plus long que le calice , rugueux, un peu renflé , s’ouvrant au sommet, 1-5- sperme. Herbes annuelles ou bisannuelles. Feuilles trifoliolées ; la foliole intermédiaire longuement pétiolulée. Fleurs jaunes ou blanches , petites, en grappes axillaires allongées, Ce genre est composé d’une vingtaine d’espèces indigènes en Europe, en Sibérie, en Orient et dans l’Afrique septen: trionale. Tous les Aélilots répandent une odeur suave, ana- logue à celle de la Fève de Tonka, Cette odeur devient beaucoup plus prononcée après la dessication de ces plantes. Nous allons parler de quelques espèces intéressantes de ce genre. 229 CLASSE DFS CALOPHYTES, Mérior pirrus. — Melilotus diffusa Koch. — Mélilotus arvensis Wallr. — Melilotus Petiütpierreana Wild. — Hayne Arzn. Gew. 2, tab. 33 — Sturm, Ie. FI. Germ. 4, 15. Tiges ascendantes. Folioles tronquees, dentelées : les infé- rieures obovales, les supérieures oblongues. Stipules sétacées. Carène plus courte que les ailes. Légumes monospermes, obo- vés ; pointus, Herbe bisannuelle. Tiges longues de 1 à 2 pieds. Fleurs petites, d’un jaune pâle. Ovare triovulé. Graines ovales-oblongues. Méusor orricinar. — Melilotus officinalis Pers. — Trifo- lium Melilotus officinalis Linn. = FI. Dan. tab. 934. — Bull. Herb. tab. 255. — Hayn. Arzn. Gew. 2, 31. Tige dressée, sillonnce. Folioles elliptiques ou oblongues, tronquées, dentelces. Stipules subulées , très-entières. Carène aussi longue que l’étendard. Légumes ovales, rugueux, poin- tus , dispermes. Herbe bisannuelle. Tige de 3 à 4 pieds de haut ; rameaux éta- lés. Pétales 3 fois plus longs que le calice, d’un jaune vif. Ovaire biovulé. Cette espèce et la précédente abondent en Franceet dans presque toute l’Europe. On les confond ordinairement sous le nom de Mélilot officinal. Leurs fleurs sont émollientes et légèrement stimulantes , mais leur emploi est aujourd’hui très-borné. Méraiior 8LaNc. — Melilotus alba Lamk.— Melilotus leu- cantha Koch. in Dec. FI. Fr, — Trifolium Melilotus vulgaris Hayn. Arzn. Gew. 2, tab. 32. Tige dressée. Folioles tronquées, dentelées : les inférieures subrhomboïdales ; les supérieures lancéolées. Stipules sétacées. Étendard plus long que la carène et les ailes. Légumes mono- spermes , rugueux , obovés, mucronés. Herbe bisannuelle. Tige haute de 2 à 6 pieds ; rameaux étalés. Grappes très-longues. Fleurs petites, blanches. Pétalés 2 fois plus longs que le calice. Ovaire triovulé. Cette espèce n’est pas rare dans les endroits cultivés. On la FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 2%5 recommande comme un fourrage très-productif dans les terrains les plus médiocres. Les abeilles recherchent ses fleurs avec avidité, ainsi que celles des autres Mélilots. Genre TRÈFLE. — Trifolium Tourn. Calice subtubuleux ; évasé, quinquédenté. Pétales libres ou soudés, persistants. Carène plus courte que les ailes et l’é- tendard. Étamines diadelphes. Légume presque indéhiscent, inclus, ovoïde ou oblong, 1-4-sperme. Herbes annuelles ou vivaces. Stipules adnées au pétiole. Feuillestrifoliolées (par exception quinqué-ouplurifoliolées). Fleurs pourpres, ou rougeätres, ou blanches, ou jaunes, brac- téolées, disposées en épis ou en capitules serrés. Ce genre, très-naturel par le port, est fort riche en espè- ces. On en compte au moins une centaine dans les pays voi- sins du littoral de la Méditerranée. Quelques-unes habitent l'Amérique et le cap de Bonne-Espérance. Le nombre total des espèces reconnues est d'environ cent cinquante. Les Trèfles sont d’une grande utilité comme plantes four- ragères. Plusieurs aussi ont été jugés assez élégants pour or- ner les parterres. Nous allons faire connaître les espèces les plus importantes. Section I'°. TRÉFLES VRAIS : Pétales soudés inférieurement en tube. Légume non stipité. a) Dents calicinales sétacées : l’inférieure plus longue que les 4 supérieures. Trèrie Des prés. — 7rifolium pratense Linn. —F]. Dan. tab. 959. — Engl. Bot. tab. 1570. — Schkuhr, Handb. tab. 510. — Trifolium microphyllum Bastard. — Dec. FL Fr. Tiges ascendantes , sillonnées, pleines. Folioles entières , eilio- lées , lancéolées , ou obovales , ou obcordiformes. Capitules termi- maux, arrondis, subsessiies. subsolitaires, dibractéolés à la base. Dents calicinales ciliées, de la Jongucur du tube, étalées après l’an- thèse. Légumé operculé. 294 CLASSE DES CALOPHYTES, Herbe vivace, plus ou moins velue. Tiges longues d’un demu- pied à un pied. Folioles souvent tachetées de blanc à la face su- périeure. Fleurs rouges. Cette espèce croît dans les prairies et sur les pelouses sèches , à peu près dans toute l’Europe. On la rencontre dans les Alpes jusqu'aux dernières limites de la végétation. TRÈFLE CULIIVÉ.— Trifolium sativum Mill. — Reichenb. FI. Germ. Excurs. p. 494.—Trifolium pratense Auctor. — Sturm. Ic. FI. Germ. 15. Tiges dressées , sillonnées , fistuleuses. Folioles ovales-ellip- tiques ou lancéolées (obcordiformes aux feuilles radicales). Capi- tules terminaux, ovales, pédonculés. Dents calicinales ciliées, plus courtes que le tube, dressées après l’anthèse. Légume oper- culé. Herbe vivace, plus élancée que le Trèfle des prés. Fleurs blanches ou purpurines. Ce Trèfle, que l’on confond ordinairement avec l'espèce précé- dente, croît dans l’Europe australe. C’est celui que l’on cul- tive si généralement en prairies artificielles, : et qui porte les noms de Grand Trèfle rouge et de Trefle de Hollande. W se plaît dans les terrains frais ct profonds. De même que la Lu- zerne, il peut faire périr le bétail qui en mange trop à l'état frais, surtout lorsqu'il est humecté par la rosée ou par les pluies. TRérLe ALPESTRE. — Trifolium alpestre Tinn. — Jacq. FI. Austr. tab. 433. Tige pleine, un peu ascendante. Stipules aristées, linéaires , allongées. Folioles lancéolées-oblongnes ; fortement penniner- vées. Capitules géminés, subglobuleux , sessiles. Dents calici- nales scabres : l’inférieure beaucoup plus longue que les supé- rieures. Herbe vivace. Tiges simples, plus ou moins velues de même que les folioles. Capitules gros. Fleurs purpurines. Cette plante, commune en Europe dans presque toutes les mon- tagnes un peu élevées, se cultive dans les parterres. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 9295 Tnèeze purrunix. — Trifolium rubens Lainn. —Jacq. F1. Austr. tab. 385. — Schkubr , tab. 210. Tige dressée, feuillue. Stipules très-longues, dentelées. Fo- lioles glabres, lancéolées-oblongues, obtuses, denticulées.Capitule ovale-cylindracé, plus long que les feuilles florales. Dents éalici- nales strices, non glanduleuses : les 4 supérieures très-courtes ; l'inférieure presque aussi longue que la corolle. Herbe vivace. Tiges roïdes , hautes de 1 à 2 pieds , ordinaire- ment simples, ou peu rameuses au sommet, Folioles un peu coriaces. Capitules allongés. Fleurs d’un rouge vif. à Cette espèce croît dans les prairies des montagnes. Elle est fort élégante, et mérite d’être cultivée dans les parterres. TRÈFLE INCARNAT. — Trifolium incarnatum Lin. — Pot. Mag. tab. 328. — Mall. Le. tab. 267 , fig. r. Tiges dressées ou ascendantes. Folioles cunéiformes-obovales ou obcordiformes , denticulées vers le sommet. Stipules ovales ou elliptiques , pointues ou tronquées, membraneuses, noirâtres au sommet. Épis pédonculés, terminaux, solitaires, coniques , nus à la base. Dents calicinales sétacées , piquantes , étalées après l’an- thèse. — Herbe annuelle. Fleurs pourpres. Le Trèfle incarnat, indigène dans l’Europe australe , est ap- pelé vulgairement Férouche ou Trèfle de Roussillon. Sa cul- ture commence à se répandre dans le nord de la France. Ce Trèfle est un fourrage précieux à cause de sa précocité et de la promptitude avec laquelle il acquiert son développement. Il vient dans presque tousles terrains , etle bétail en est très-friand. Ses jolies fleurs en font un ornement des pelouses artificielles. b) Calices glabres : dents supérieures un peu plus longues que les infe- rieures. Fleurs agrégées, presque en ombelle, réfléchies après l’an- thèse. Légumes 2-4-spermes. Trèrce Rampaxr.— Trifolium repens Linn. —Fl. Dan. tab. 990. — Sturm. Ic. FI. Germ. 15. — Engl. Bot. tab. 1760. Tiges diffuses, radicantes. Stipules membraneuses, ovales-lan- BOTANIQUE. PHAN. T. I. 45 226 CLASSE DES CALOPHYTES. céolées, aristées. Folioles obovales, ouobcordiformes, ou arrondies. Pédoncules axillaires, ascendants, très-longs. Légumes tétra- spermes. Herbe vivace, très-glabre. Fleurs blanches. Corolle plus longue que le calice. Ce Trèfle, commun dans toute l’Europe , est nommé vulgaire- ment Trefle blanc, Petit Trèfle de Hollande. Comme fourrage , son produit n’est pas considérable; mais il offre l’avantage de venir dans les terrains, ou secs, ou humides , de la plus mauvaise qualité. Les moutons le préferent à tout autre fourrage. On le fait entrer ordinairement dans les pelouses artificielles. c) Dents calicinales glabres , égales , dressées après l’anthèse. Etendurd conduplique. TaërLe pes ALpes. — Trifolium alpinum Linn. — Sturm. F1. Germ. Ic. fasc. 15. Racines longues , rampantes. Pétioles tres-longs. Folioles lan- céolées-linéaires, obtuses, denticulées. Stipules linéaires, acé- rées. Capitules ombelliformes , longuement pédonculés. Lanières calicinales très-longues, beaucoup plus courtes que la corolle. Légumes dispermes , pendants. Cette jolie plante croît dans les Alpes de l’Europe. Elle est remarquable par ses grandes fleurs d’un pourpre foncé, et par ses racines douces comme celles de la Réglisse. d) Dents calicinales supérieures plus longres que les inférieures ; tube . vésiculeux après la floraison. TRéFLE FRAGIFÈRE. — Trifolium fragiferum Linn. —Engl. Bot. tab. 1050.—FI. Dan. tab. 1042. —Sturm. FI. Germ. Ic. fase. 16. Tiges rampantes. Folioles ovales ou obovales. Stipules li- néaires, étroites. Capitules globuleux, longuement pédonculés. Calices pubescents. Herbe vivace. Tiges et feuilles glabres. Fleurs roses. Calices rougeâtres après l’anthese. Légume disperme. Cette espèce forme des gazons épais dans les terrains glaiseux, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 297 humides et tenaces. Ses capitules défleuris ont quelque ressem- blance avec une Fraise, d’où lui vient son nom spécifique. TaèrLe sourERRAIN. — Trifolium sublerraneum Linn., — Barrel. Ie. tab. 881.— Engl. Bot. tab. 10/46. Tiges couchées. Folioles obcordiformes, denticulées. Stipules larges, lanccolées. Capitules pauciflores, hypogés après l’an- thèse. Fleurs supérieures stériles , à pédoncules réfléchis sur les calices fructiferes. Herbe annuelle , velue. Fleurs blanchîtres, assez grandes. Ce Trèfle croit dans l'Europe australe. On le retrouve dans quelques localités aux environs de Paris. Il offre ceci de parti- culier que ses capitules défleuris se réfléchissent et s’enfoncent à quelques pouces sous terre, pour y accomplir la maturation des fruits. On observe également ce phénomène dans l’#rachide hypogée , plante de la famille des Césalpiniées. Secriox II. LOTOPHFLLES : Petales libres, marcescents ; étendard défléchi, strié. Dents calicinales inégeles : les inférieures plus longues que les supérieures. Légume stipité. — Pétio- lule de la foliole terminale plus lorg que celui des folioles latérales. Fleurs jaunes. Taërze pRoCOMBANT. — Zrifoliun procumbens Linn. — FI. Dan. tab. 596.—Sturm. Ie. Flor. Germ. IV, 16. Tiges couchées ou ascendantes , flexueuses. Feuilles courtement pétiolées; folioles obovales ou obcordiformes, denticulées. Sti- pules ovales, ciliées, plus courtes que le pétiole. Capitules axil- laires , ellipsoïdes, denses, longuement pédonculés. Légumes monosperimes. — Herbe annuelle, glabre. Fleurs d’un jaune pâle. Trèrie AGRAIRE. — Trifolium agrarium Linn.—Flor. Dan. tab. 558. — Sturm. Ic. Flor. Germ. IV, 15.— Trifolium au- reum Schkubr , tab. 210, Tige dressée ou ascendante, rameuse , ferme. Feuilles subses- siles; folioles ovales-ohlongues, denticulées, courtement pétio- 298 CLASSE DES CALOPHYTES, lulées. Stipules foliacées , lancéolées , plus longues que le pétiole. Capitules longuement pédoncules, ovoïdes, denses. Herbe annuelle, haute d’un pied et plus. Fleurs d’un jaune vif. Cette espèce et la précédente sont communes dans les champs et les prairies. On les cultive en quelques endroits comme four- rage. Genre LOTIER. — Lotus Linn. Calice campanulé, à 5 divisions profondes, étroites, pres- que égales. Étendard étalé. Ailes conniventes. Carène ros- trée. Style rectiligne , subulé. Légume cylindrique ou com- primé, aptère, allongé, polysperme. Herbes annuelles, ou vivaces, ou rarement arbrisseaux. Stipules grandes, foliacées. Feuilles pétiolées , trifoliolées. Pédoncules uni- pauci- ou multiflores, axillaires, munis au sommet d’une feuille florale. Fleurs jaunes, ou blanches, ou rougeätres. Ce genre, dans lequel Linné comprenait les Dorycnium et les Tetragorolobus, renferme aujourd’hui quarante à cin- quante espèces , la plupart indigènes dans les contrées voisi- nes de la Méditerranée. On en trouve quelques-unes seule- ment aux Canaries, dans l’Inde orientale et en Arabie. Nous ne parlerons ici que des espèces qui offrent quelque intérêt. a) Légume bouffi, un peu arque. Pédoncules 1-3-flores. Lorie comesrire. — Lotus edulis Linn. — Cav. Ie. tab, 157. Stipules grandes , ovales , de la longueur du pétiole. Folioles oblongues ou obovales , cunéiformes vers la base. Pédoncules plus longs que les feuilles. Bractées de la longueur des calices. Lé- gumes glabres. Herbe annuelle, poilue, à tiges ascendantes ou dressées, longues d’environ un pied. Fleurs jaunes, de grandeur médiocre. Cette plante croît dans l’Europe australe et en Orient. Ses légumes ont une saveur analogue à celle des gousses de Pois, et, dans l'ile de Candie, ils servent d’aliment aux habitants. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 229 b) Légume cylindrique. Pédoncules corymbiferes. Loriër DE Saint-Jacques. — Lotus jacobæus Tinn. — Commel. Hort. 2, p. 165, tab. 83. — Bot. Mag. tab. 70. Tiges dressées , suffrutescentcs. Stipules , folioles et bractées linéaires. Pédoncules plus longs que les feuilles ; pédicelles courts. Légumes glabres.—Sous-arbrisseau touffu, glauque et pubescent. Tiges hautes de 1 à 2 pieds. Fleurs d’un brun noirâtre. Cette jolie plante est originaire des iles du cap Vert. L’abon- dance de ses fleurs, d’une couleur peu commune, jointe à leur longue durée, en a fait depuis long-temps une plante d’agrément tres-recherchée. On la cultive en plein air dans le midi de la France ; mais chez nous il faut l’abriter en orangerie pendant l’hi- ver , et ordinairement elle meurt au bout de la seconde année. Lorrer DE Canpie. — Lotus creticus Linn. — Cav. Ic. 2, tab. 156. Tiges frutescentes, ascendantes. Stipules ovales , soyeuses de même que les feuilles et presque aussi longues qu’elles. Pétiole tres-court, Folioles cunéiformes-oblongues ou obovales, pointues. Pédoncules beaucoup plus longs que les feuilles. Corymbes pau- ciflores. Légumes glabres , pendants. Cet arbrisseau , indigène en Espagne, dans l’ile de Candie et en Syrie, est cultivé dans les orangeries à cause de son feuillage argenté. Lorier CORNICULÉ. — Lotus corniculatus Linn. — Eng]. Bot. tab. 2090 et 2091. — FI. Dan. tab. 991. —Schkuhr, tab. 211. Tiges ascendantes ou diffuses, herbacces. Stipules et folioles oboyales, ou ovales , ou lancéolées. Corymbes subquinquéflores , longuement pédonculés. Légumes grêles , horizontaux. * Herbe vivace, plus ou moins velue ou pubescente. Tiges lon- gues d’un demi pied à un pied. Fleurs d’un jaune vif, devenant vertes par la dessiccation. Légumes iongs d'environ 8 lignes. Cette plante, fort communc en Europe, croît dans tous les terrains et dans toutes les localités ; mais elle abonde surtout dans les prairies et dans les endroits herbeux des bois. Son port et 250 CLASSE DES CALOPHYTES. sa grandeur varient beaucoup. Sinclair, dans son ouvrage sur les Graminées de la Grande-Bretagne , la recommande comme un fourrage très-profitable dans les terrains humides. Genre TÉTRAGONOLOBE. — Tétragonolobus Scop. Ce genre ne diffère du Lotier que par son légume bordé de quatre ailes membraneuses. Il renferme quatre espèces, toutes herbacées, indigènes en Europe, en Orient ou en Bar- barie. La suivante est celle qui offre le plus d’intérêt. TÉTRAGONOLOBE A FLEURS ROUGES. — T'etragonolobus pur- pureus Mœnch. — Lotus Tetragonolobus Linn. — Bot. Mag. tab. 155. Tiges ascendantes. Stipules ovales, de la longueur du pétiole. Folioles obovales ou ovales-rhomboïdales, obliques , acuminées. Pédoncules subbiflores. Bractées trifoholces, plus longues que le calice. Légume glabre , à ailes très-larges , ondulées et plissées. Herbe annuelle, rameuse, tres-poilue, haute d’environ un pied. Fleurs d’un rouge vif. Cette piante , indigenc dans l’Europe méridionale, ainsi qu’en Barbarie et en Orient,'se cultive assez généralement dans nos jar- dins à cause de la singularité de ses fruits. En Espagne et en Italie, le peuple en mange les jeunes gousses , qui ont une saveur sucrée comme celles des Pois. On assure aussi que le T'étragono- lobe fournit un excellent fourrage. Section III. CLITORIÉES. — Clitorieæ Dec. Légume uniloculaire. Étamines le plus souvent diadel- phes. Tiges ligneuses ou herbacées, souvent volubiles. Feuilles diversement composées : les primordiales opposées, non dissemblables. Genre PSORALÉA. — Psoralea Linn. Calice quinquéfide, glanduleux. Étamines ordinairement FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 291 diadelphes. Légume monosperme, indéhiscent, de la lou- gueur du calice, Herbes ou arbrisseaux souvent glanduleux. Stipules ad- nées au pétiole. Feuilles uuifoliolées, ou trifoliolées, ou plu- rifoliolées, digitées ou imparipennées. Pédoncuies axillaires, multiflores , ou pauciflores, ou uniflores. Fleurs bleues ou rougeûtres. , On connaît environ soixante Psoraléa. Le cap de Bonne- Espérance et l'Amérique sont les parties du monde où ce genre offre le plus grand nombre d’espèces. Deux ou trois seulement croissent dans les pays voisins de la Méditerra- née. On en cultive plusieurs dans les orangeries comme plantes d’ornement. Voici les espèces les plus remarquables. PsoRALÉA BITUMINEUx. — Psoralea bituminosa Linn. — Schkubr , tab. 210.— Besi. Eyst. tab. 11, fig. 2. Feuilles trifoliolées-pennées. Folioles ovales ou ovales-lan- céolées ; pétiole pubescent, lisse. Pédoncules axillares, 3 ou 4 fois plus longs que les feuilles. Fleurs capitulées. Cet arbrisseau, remarquable par la forte odeur de bitume qu’exhalent toutes ses parties, est la seule espèce, parmi ses con- génères, qui soit indigène en Europe; on le trouve dans quelques localités du midi de la France. PsorALÉA COMESTIBLE. — Psoralea esculenta-Pursh, FI. Am. Box, 2, tab. 22: Feuilles digitées-quinqucfoliolces ; folioles ovales-elliptiques , glabres en dessous. Fleurs en épis axillaires, pédoncules, subca- pitulés. Bractées triflores. Corolle de la longueur du calice, Herbe vivace, velue, à racines grosses et charrues. Fleurs bleues. Gette plante croit dans l’intérieur de Amérique septentrionale, dans les savanes ou prairies arrosces par les affluents supérieurs du Missouri. Les peuplades sauvages qui habitent ces contrées la 252 CLASSE DES CALOPHYTES,. cultivent autour de leurs villages, et en mangent les tubercules, soit torréfiés, soit bouillis. PsonALÉA PuBESCENT.—Psoralea pubescens Balb.— Willd. —Bot. Reg. tab. 968. Tiges cylindriques, pubescentes-grisätres. Feuilles longuement pétiolées , velues , glanduleuses , pennées-trifoiolées ; folioles presque égales, ovales ou ovales-lancéolées, subobtuses, ponc- tuées. Épis interrompus , de la longueur des feuilles. Bractées ovales, soyeuses , presque aussi longues que les calices. — Sous- arbrisseau. Fleurs d’un bleu clair. Cette espèce, indigène au Pérou, fait partie des collections d’o- rangerie. PsORALÉA GLANDULEUX. — Psoralea glandulosa Lion. — Feuill. Per. 7, tab. 3. — Sweet, Brit. FI. Gard. 3 , tab. 296. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles ovales-lancéolées , acu- minées ; pétiole glanduleux. Grappes läches , axillaires, un peu plus longues que les feuilles. Arbrisseau glabre. Fleurs d’un bleu rougeätre, panachées de blanc. Cette plante croit au Chili , où elle porte le nom de Culen. Les habitants du pays regardent linfusion de ses feuilles comme sto- machique et vermifuge, et ils les appliquent en cataplasme sur les plaies. L'espèce se cultive aussi dans nos orangeries. PsorALÉA soYEux.— Psoralea sericea Poir.— Psoralea pe- dunculata Bot. Reg. tab. 223. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles ovales-lancéolées, soyeu- ses en dessous. Peédoncules axillaires, 2 ou 3 fois plus longs que les feuilles ; capitules déprimés, accompagnés d’un involu- cre à bractées débordant les calices. PSORALÉA PRACTÉOLÉ. — Psoralea bracteata Linn. — Jacq. Hort. Schœnb. 2 , tab. 224. — Bot. Mag. tab. 446. Feuilles trifohiolées ; folioles ponctuées, cunéiformes, plus longues que le pétiole, terminées par une pointe recourbée en dehors. Capitules terminaux, bractéolés. — Petit arbrisseau. Fleurs panachées de blanc et de violet. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 235 PsoraLEA MULTICAULE.— Psoralea multicaulis Jacq. Hort. Schænbr. 2 , tab. 230. Feuilles trifoliolées (les superieures unifoliolées); folioles linéaires-lancéolées, mucronées. Pédicelles axillaires , très-courts, agrégés en capitule. Herbe vivace, tres-rameuse. Fleurs panachces de blanc et de violet. PsorALEA PENNÉ. — Psoralea pinnata Linn.— Herm. Lugd. p. 293, le. Feuilles imparipennées , à 7 folioles linéaires, pubescentes de même que les ramules. Pédicelles axillaires , uniflores , beaucoup plus courts que les feuilles. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux grêles , dressés. Fleurs bleuitres. PsoraLiA ARBORESCENT. — Psoralea arborea Sims, Bot. Mag. tab. 2000. Feuilles imparipennées, à 11 folioles linéaires - lancéolces. Pédicelles axiaires, uniflores , plus longs que les feuilles. Arbrisseau de 6 à 8 pieds. Fleurs bleues. PsoRALÉA ODORANT. — Psoralea odoratissima Jacq. Hort. Schænbr. 2 , tab. 220. Feuilles imparipennées, à 15 folioles linéaires - lancéolées. Pédicelles axillaires , uniflores , plus courts que les feuilles. Arbrisseau de 7 à 8 pieds. Fleurs panachces de jaune et de blanc. PsORALÉA TUBERCULEUX. — Psoralea verrucosa Willd. — Psoralea angustifolia Jacq. Hort. Schænbr. 2 , tab. 226. Feuilles imparipennées, à 3 ou 5 folioles glabres, glauques, lancéolées. Rameaux tuberculeux. Pédicelles solitaires, ou gémi- nés, ou ternés, axillaires, uniflores. — Arbrisseau de 4 à G pieds. Fleurs bleuâtres. Cette espèce et les six précédentes, toutes indigènes au cap de Bonne-Espérance, se cultivent comme plantes d'ornement de serre tempérée. 254 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre INDIGOTIER. — Zndigofera Linn. Calice campanulé, quinquéfide ou quinquédenté. Eten dard arrondi, échancré. Carène biappendiculée. Légume bi- valve, cylindrique , rectiligne ou arqué, polysperme ou ra- rement oligo- ou monosperme. : Herbes ou arbrisseaux, souvent couverts d’une pubescence étoilée. Stipules petites, inadhérentes. Feuilles digitées, ou imparipennées, ou quelquefois unifoliolées, Folioles peti- tes, ordinairement stipellées. Grappes axillaires. Fleurs de couleur pourpre, ou violette, ou blanchâtre. Ce genre renferme environ cent espèces, presque toutes indigènes dans la zone équatoriale, Outre celles que l’on cul- tive dans les pays chauds pour la préparation de l’/ndigo du commerce, plusieurs autres sont intéressantes parce qu’elles contribuent à orner nos serres. Nous allons faire connaître les espèces curieuses sous l’un ou Pautre de ces rapports. INDIGOTIER ARGENTÉ. — Jndigofera argentea Linn. — L'Hérit. Stirp. tab. 79.— Indigofera articulata Gouan.— In- digofera glauca Lamk. Feuilles 1mparipennées, à 3-3 folioles obovales, enticres, sessiles , soyeuses-argentées. Grappes lâches , plus courtes que les feuilles. Légumes pendants, reculignes , bosselés, un peu comprimés, 2-4-spermes.—Sous-arbrisseau. Fleurs purpurines. Cette espèce croît en Barbarie , en Égypte, en Arabie et dans l’Inde orientale. Elle est cultivée en grand dans les possessions anglaises de ce dernier pays, ainsi qu'aux environs de Tunis. InpicoriEr TiINCTORIAL. — Indigofera tinctoria Linn. — Hort. Malab. 1, tab. 54. — Jndigojera sumatrana Gært. 2, tab. 148. — Pluck. tab. 165, fig. 5. Feuilles imparipennées, à 9-11 folioles ovales, légèrement pubescentes en dessous. Grappes plus courtes que les feuilles. Légumes pendants, cylindriques , arqués, bosscelés, mucronés. Sous-arbrisseau haut de 2 ou3 pieds. Fleurs petites, violettes. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 255 De même que la précédente , cette espèce est l’objet d’une cul- ture très-étendue dans l'Inde orientale, Il paraît qu'en Amérique on donne la préférence à la suivante. IxniGorier FRANC. — Indigofera Anil Linn.— Sloan. Jam. tab. 176, fig. 3. — Lamk. Ill. tab. 626, fig. 2. — Turpin ,in Dict. des Sc. Nat, Ice. Feuilles imparipennées, à 7-15 folioles obovales ou ovales, pubescentes en dessous. Grappes plus courtes que les feuilles. Légumes pendants, arqués, comprimés , non bosselés , -4- spermes. Sous-arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Tige dressée, cylindrique, rameuse , pubescente. Fleurs petites , d’un vert pourpré. Cet Indigotier se cultive fréquemment aux Antilles et dans les autres établissements coloniaux de l'Amérique. Du reste, il paraît fort probable que plusieurs autres espèces , confondues avec celle-ci ou avec la précédente, sont “eaenet cultivées comme plantes tinctoriales. Il faut aux Indigotiers un sol fertile, bien labouré , et de fré- quents arrosements. On a coutume de les ressemer chaque année, parce que les jeunes pieds fournissent des feuilles plus grandes et plus nombreuses. La récolte se fait au moment où les premières fleurs commencent à paraître , ce qui a lieu dans le courant du troisième mois après les semailles. La première coupe des feuil- les est suivie d’une seconde, six ou sept semaines après; puis d'une troisième, et plus, selon la nature du terrain. On emploie différents procédés pour retirer la substance tinc- toriale des feuilles et des tiges des Indigotiers. A Saint-Domin- gue, l’appareil destiné à la fabrication de l’Indigo se compose de trois cuves d’une moyenne capacité , et d’un petit vase. Ces cuves sont élevées les unes au-dessus des autres au moyen d’une bâtisse en pierres, de mamère que l’eau contenue dans la plus haute, qu’on nomme le trempoir, puisse se vider dans la seconde, qui s’appelle la batterie, et passer de celle-ci dans la troisième, qu’on désigne sous le nom de reposoir. Le petit vase, nommé le bassi- 296 CLASSE DES CALOPHYTES. not, ou diablotin, est placé entre la seconde et la troisième cuve. Il est destiné à recevoir la fecule qui en sort, et se termine en cul-de-lampe , pour faciliter l'enlèvement de cette fécule. Quatre poteaux sont fixés aux coins du trempoir, et servent à maintenir les planches qu’on place sur l’Indigo , pour l’empècher d’être rejeté dehors par l'effet de la fermentation. On se sert, pour battre l'Indigo , d’un instrument appelé buquet, qu’un nègre fait mou- voir en tous sens, afin d'introduire dans l’eau la plus grande quantité d’air possible ; on emploie aussi des machines mues par des hommes, par des chevaux ou par un courant d’eau. Toutes les eaux ne conviennent pas à la préparation : celles qui tien- nent en dissolution de la craie ou de la sélénite, comme la plu- part des eaux de puits , ne valent rien. Les tiges et les feuilles des Indigotiers sont entassées légère- ment dans le trempoir et recouvertes de trois ou quatre pouces d’eau ; on fixe ensuite les planches qui doivent les empêcher de déborder. La fermentation s’établit dans la masse plus ou moins rapidement, selon la chaleur de l’atmosphère. On juge qu’il est temps de l'arrêter, en mettant un peu d’eau, prise dans la cuve à diverses profondeurs , dans une tasse d’argent : si la fermenta- tion est parvenue au degré convenable, la fécule se précipite au fond de la tasse en grains bien caractérisés. Alors on fait écouler toute l’eau du trempoir dans la batterie, et on l’agite en tous sens avec les buquets. Il suffit de deux ou trois heures à une cuve con- venablement battue, pour que toute la fécule qu’elle contient soit précipitée; alors l’eau est très-claire et d’une belle couleur am- brée. On commence par ouvrir le premier robinet , afin de faire écouler, sans troubler le fond de la cuve, l’eau qui est au-des- sus; ensuite on en fait autant au second; le troisieme est destiné à faire écouler dans le diablotin l’'Indigo encore semblable à une vase noire liquide. La fécule retirée du diablotin est d’abord mise dans des sacs suspendus , afin defaire écouler l’eau surabondante ; puis dans des caisses plates , qu’on expose en plein air sous des hangars, où elle FAMILLÉ DES PAPILIONACÉES. 937 prend encore plus de consistance ; enfin, on la divise en petits parallélogrammes, qu’on fait sécher au soleil. Foulce ensuite dans une barrique, elle y éprouve une nouvelle fermentation, s’é- chanffe , rend de grosses gouttes d’eau , exhale une odeur désa- gréable , et se couvre d’une poussière fine et blanchätre. Au bout d’un mois, on l’ôte de cette barrique , et on la fait sécher de nouveau pendant cinq ou six jours. Ainsi préparé, l’Indigo peut entrer dans le commerce , quoiqu'il faille encore six mois avant qu'il soit arrivé à son dernier point de perfection ; alors il n’est plus sujet à subir de déchet ni d’altération , s’il est tenu dans un lieu bien sec. Dans plusieurs contrées de l'Inde, on sépare les feuilles des tiges, et on ne met dans le trempoir que les premières. On pré- tend que cette méthode procure une plus belle fécule ; mais aussi il s’en perd une grande quantité, parce que l’écorce des tiges en contient comme les feuilles. Les Chinois font entrer de la chaux dans le trempoir, comme nos teinturiers dans leur cuve. Sur la côte occidentale d'Afrique, on fabrique l’Indigo comme nous fabriquons le Pastel en France : on pile les feuil- les et les tiges, et on en forme des boules qu’on fait sécher à l'ombre. En Égypte, on emploie pour la fabrication de l’Indigo une méthode peu suivie, qui n’en est pas moins la plus simple, la plus sûre et la plus économique. On jette les tiges avec les feuilles dans de grandes chaudières remplies d’eau, qu’on fait bouillir pendant trois heures; après quoi, l’eau chargée de fécule est conduite dans d’autres vaisseaux, où on la bat avec de larges pelles, jusqu’à ce que la fécule se soit précipitée ; puis on décante l’eau, et on fait sécher la pâte. L’ébullition donne ici, en peu d'heures, le même résultat que la fermen- tation, c’est-à-dire qu’elle désorganise le parenchyme de l’é- corce et des feuilles, et facilite la séparation de la fécule. Par ce moyen, on ne perd jamais le produit de la récolte , comme il arrive assez souvent en Amérique , quand l’opération de la fer- mentation est manquée. 258 CiASSE DES CALOPHYTES. Voici encore quelques observationsintéressantes faites à ce sujet par M. Perrottet, ancien directeur des cultures du gouvernement au Sénégal. L’Indigofera tinctoria atteint souvent, dans les bons terrains, une hanteur de quatre à six pieds et plus. Les nègres le cultivent autour de leurs habitations, et l’emploient , sans beaucoup d’ap- prêts, pour teindre en bleu leurs tissus de coton. A cet effet, 1ls ne prennent que les feuilles de la plante, qu'ils arrachent à la main, et, pour ainsi dire, une à une, Après les avoir broyées légèrement dans un mortier , ils les font fermenter dans un ba- quet avec une certaine quantité d’eau, de gomme , et de cendre de Salsola, de Tamarix où de Salvadora. Ms plongent à diffé- rentes reprises leurs pagnes ou autres tissus dans ce bain jusqu’à ce que ces étoffes , exposées à l'air, aient pris une teinte bleue, couleur qui n’est ni brillante , ni d’une grande solidité. Les colons du Sénégal coupent, au moment de la floraison , l’Indigofera tinctoria, et en font des bottes d'environ deux mètres de circonférence, qu’ils placent dans des cuves par lits superposés, en les recouvrant de quelques pouces d’eau. Au bout de neuf on dix heures, Peau prend une couleur verdâtre et se couvre d’une pellicule irisée cuivrée. Dès ce moment, la fermen:- tation commence à s'établir, et on la reconnait aux bulles d'air qui viennent crever à la surface. On décante aussitôt, et on pro- cède au battage en se servant de pagaies avec lesquelles on agite fortement pendant une heure ou deux. Lorsque la liqueur d’essai indique le point exact de la fermentation de l’Indigo , on ajoute une certaine quantité d’eau de chaux limpide, et on laisse repo- ser le liquide pendant environ une heure , temps suffisant pour la précipitation de la matière colorante. Celle-ci est placée sur des claies pour laisser l’eau s’égoutter ; on lafaitensuite bouillir dans une chaudière pendant trois heures, puis on la fait passer sur des claies couvertes de toile, pour l’écoulement complet de l’eau ; enfin, on achève la dessiccation en la mettant en presse. « L'expérience nous a prouvé, dit M. Perrottet, que l’/ndi- » gofera tinctoria et l’Indigofera Anil ne peuvent se travailler FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 259 » ensemble, ct qu'il ne résulte de leur mélange qu’une faible » quantité d’Indigo de mauvaise qualité, L’Indigofera tinctoria » entre en fermentation deux heures au moins avant l’Anil; en » sorte que, si l’on veut attendre la fermentation complète de » celui-ci, on perd la totalité du premier. Le battage de l’un » s'opère également avec plus de célérité que celui de l’autre. » Des essais comparatifs, poursuit M. Perrottet, nous ont dé- » montré que la varicté d’Indigofera tinctoria indigène au Sé- » négal , produisait une plus grande quantité d’Indigo, à masses » égales de plantes , que l’Ænil d'Amérique introduit dans la co- » lonie. ! neffet, cent vingt bottes de plantes de la premitre, » chacune de deux mètres de circonférence et de quatre pieds et » demi de longueur, ont produit net douze livres d’Indigo de » bonne qualité ; tandis que la même quantité de la dernière cs- » pèce n’a donné que huit livres de même qualité. « Avant de semcr, on triture légerement les graines dans un » mortier avec un peu d’eau, de la brique pilée, du charbon » où du sable, pour rendre la tunique séminale perméable à l’eau. » Si l’on négligeait de prendre cette précaution, les graines reste- » ralent une année en terre avant de germer. » La qualité d’Indigo la plus estimée dans le commerce est celle qui vient du Pérou sous le nom d’ndigo Guatimala où Indigo Flor. On en tire également de Saint-Domingue, de la Caroline, du Sénégal , du Bengale, de Java, etc. On distingue en général deux principales variétés de cette substance colorante : l’{ndigo bleu et Y'Indigo cuivré. La cassure de ce dernier est d’un aspect cuivré. M. Chevreul a prouvé, par des expériences pleines d'intérêt, que l’Indigo est une substance particulière , qui existe toute for- mée dans les végétaux, et qu’il n’est point le produit de la fer- mentation. On retrouve l’Indigo, non seulement dans beaucoup d’autres Légumineuses , mais encore dans des plantes de familles différentes, et notamment dans le Pastel (Zsatis tinctoria). La couleur bleue ne s’y développe que par la combinaison avec l’oxy- gène, Les Indigos du commerce sont loin d’être à l’état de pu- 240 CLASSE DES CALOPHYTES. reté : ils contiennent de 55 à 65 pour cent de matières étrangères. Aucune autre substance tinctoriale n’est comparable à l’Indigo sous Je rapport de la solidité. Les divers procédés au moyen des- quels on l’applique sur les étoffes sont appelés par les teintu- riers cuve de Pastel, cuve d’Inde et cuve à l'urine. On a tenté la culture de l’Indigo dans le midi de la France, il n'ya pas très-long-temps ; mais on y a renoncé, parce que les produits ne couvraient pas les frais. INDIGOTIER À ONZE FOLIOLES. — Indigofera endecaphylla Willd. — Jacq. Ic. Rar. 3, tab. 569.— Beauv. FI. d’'Ow. tab. 84. Feuilles imparipennées, à environ 11 folioles glabres, oblon- gues , obtuses , rétrécies à la base. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Légumes tétragones, réfléchis, un peu velus. Herbe vivace, à racines fusiformes, charnues. Tiges couchées, longues d'environ 2 pieds. Fleurs d’un beau rouge. Légumes longs d’un pouce. Cette espèce croît en Guinée et dans les pays d’Oware et de Benin. Les nègres s’en servent pour teindre en bleu. On la cultive dans nos serres. INDIGOTIER JONCIFORME. — /ndigofera juncea Delaun. Herb. del’Amat. tab. 227. — /ndigofera aphylla Yink. — Lebeckia contaminata Ait. Hort. Kew.— Bot. Reg. tab. 104. Pétioles allongés, filiformes , aphylles ou garnis de 6 à 9 folioles obovales-oblongues , très-glabres. Grappes dressées , plus courtes que les pétioles. Arbrisseau de 2 à 3 pieds, très-touffu et lisse. Rameaux jonci- formes. Fleurs purpurines. É Cette espèce, remarquable par ses pétioles dont la plupart sont dépourvus de folioles, croît au cap de Bonne-Espérance. Elle est cultivée dans nos serres. INDIGOTIER AUSTRAL. — 1ndigofera australis Willd. — Bot. Reg. tab. 368. FAMILLE DÉS PAPILIONACÉES. DA Rameaux cylindriques. Feuilles imparipennées, à 9 ou 11 folioles elliptiques -oblongues , obtuses, glabres. Grappes plus courtes que les feuilles. Légumes horizontaux , cylindriques, rec- tilignes , glabres, 8-10-spermes. Arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Fleurs roses. Cette espèce , indigène dans la Nouvelle-Hollande , fait partie des collections de serre tempérée. Ixprcoïter A LONGS ÉPis. — Indigofera macrostachya Vent. Malm. tab. 44. Feuilles imparipennées, à 17-21 folioles ovales-oblongues, obtuses, mucronées. Grappes multiflores, plus longues que les feuilles. — Fleurs roses , assez grandes. Cet arbrisseau élégant, originaire de la Chine, décore égale- ment les serres. INniGoTiER ÉLÉGANT. —/ndigofera amæna Ait. Hort. Kew. —Jacq. Hort. Schœnbr. 2, tab. 234. — Bot. Reg. tab. 300. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles ovales-oblongues , mu- cronées , poilues en dessus, pubescentes-blanchätres en dessous. Grappes pédonculées, multiftores , 2 à 4 fois plus longues que les feuilles. Légumes pendants, cylindriques. Arbrisseau rameux, haut de 2 à 3 pieds. Tige dressée, blan- châtre. Fleurs d’un rose vif, en grappes de 3 à 4 pouces de long. Cette espèce, indigène au cap de Bonne-Espérance, mérite une place dans toutes les collections de serre. Elle est très-dis- tincte par la grandeur de ses fleurs. InnicoTiER GrisATRE. — Jndigofera incana Thunb. — Bot. Reg. tab. 056. Tiges su‘frutescentes, couchées, très-rameuses , soyeuses. Feuilles trifoliclées-pennées; folicles ovales, on obovales, ou ar- rondies, apiculées, vertes en dessus, soyeuses en dessous. Grappes pédonculées , multiflores, 3 ou 4 fois plus longues que les feuil- les, — Fleurs grandes , rurpurines. POTANIQUE. PHAN. T;lI. 16 249 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, n’est pas moins élégante que la précédente. Elle décore également nos serres. Genre CARMICHÉLIA. — Carmichaelia R. Br. (1). Calice cupuliforme, quinquédenté. Pétales de longueur égale, Étendard plus large que long. Ovaire multiovulé. Style ascendant. Légume oligosperme; bords, suturaux persistant après la chute des valves. Ce genre est limité à l’espèce suivante. CarmicnÉLiA AUSTRAL — Charmichaelia australis R, Br.— Bot. Reg. tab. 912. — Lotus arboreus Forst. Arbrisseau très-rameux , souvent dépourvu de feuilles à l’é- poque de la floraison. Ramules comprimés ou ancipités. Feuilles imparipennées, à 3-7 folioles obcordiformes. Stipules courtes, sétacées. Grappes simples, axillaires, pauciflores. Pédicelles courts, bractéolés. Cette plante croît à la Nouvelle-Zélande. On la cultive dans les serres. Ses fleurs, très-abondantes et panachées de blanc , de violet et de noiïrâtre, lui donnent un aspect assez particulier. Genre CIHTTORIA.— Cltoria Linn. Calice tubuleux ou campanulé , quinquéfide, dibractéolé. Étendard ampie. Étamines diadelphes , insérées avec la co- rolle un peu au-dessus de la base du calice. Légume linéaire, comprimé, rectiligne, bivalve, polysperme. Herbes grimpantes. Feuilles imparipennées, paucifolio- lées ; folioles souvent stipellées. Fleurs grandes, axillaires , pédoncuiées, blanches , ou bleues, ou rouges. (2) Dans l'exposition des genres, p. 154, nous avons suivi M. Bartling, en plaçant le Carmichaelia à la fin de la section des Galégées ; nous pré- férons cependant suivre M. Sweet, en le mettant à côté de l’Zndigofera. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 245 Les Clitoria appartiennent à la zone équatoriale, Ce sont en général des plantes remarquables par la grandeur et la beauté de leurs fleurs. On en connaît une quinzaine d’espè- ces, parmi lesquelles les suivantes sont les plus notables. Crirorra DE TErNATE. — Clitoria Ternatea Linn. — Bot. Mag. tab. 1542. Feuilles bi- ou trijuguées ; folioles ovales, obtuses, échancrces. Stipelles sétacces. Pédoncules solitaires, uniflores. Bractées ar- rondies. Calice tubuleux , évasé. Légnme glabre. Herbe vivace, glabre. Tiges longues, volubiles. Fleurs gran- des , d’un beau bleu ; étendard à disque blanc. Cette plante orne la plupart des collections de serre chaude. Elle croît spontanément dans les deux Indes, ainsi qu’à l’île de France et en Arabie. Czrrorra DE PLumier. — Clitoria Plumieri Turp. in Pers. — Bot. Reg. tab. 268.— Plum. Am. 1, tab. 108. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles ovales où ovales-oblon- gues, acuminées , un peu ondulées. Grappes panciflores. Galice campanulc. Étendard gibbeux , soyeux en dehors. Légume li- néaire, subtétragone. Herbe grimpante, glabre. Bractées ovates, plus court que Je calice. Fleurs blanches , tachetées de pourpre. Cette espèce croit aux Antilles et an Mexique. Ses fleurs ont plus d’un pouce de diamètre. Ccrrorra DE Virainie. — Clitoria virginiana Linn.— Dill, Hort. Eith. tab. 56. — Clitoria calcarigera Salisb. Parad. Lond. tab. 57. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles ovales ou ovales -oblon- gues, mucronées, un peu scabres en dessus, lisses en dessous. Grappes axillaires, courtes, triflores. Calice campanulé, de la longueur des bractées. Légumes subensiformes. Herbe vivace. Tiges volubiles ; un peu scabres. Corolle grande, d’un violet pâle, 244 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce, indigène dans la Caroline et dans la Virgimie, mérite d’être cultivée dans les parterres. Genre GALACTIA. — Galactia P. Browne. Calice campanulé ou tubuleux, quadrifide ou quadri- denté, dibractéolé, Étendard “TR incombant. Étamines diadelphes. Style glabre. Stigmate obtus. Légume cylindri- que ou comprimé, allongé, bivalve, uniloculaire , poly- sperme. Herbesou sous-arbrisseaux. Tiges grimpantes. Feuilles im- paripennées, tri- à multifoliolées ; folioles stipellées. Fleurs en grappes axillaires. Ce genre se compose d’une quinzaine d’espèces, toutes in- digènes en Amérique. Les suivantes sont les plus intéressantes. GALACTIA A FLEURS PENDANTES. — Galactia pendula Pers. — Bot. Reg. tab. 269.— Sloane, Jam. 1, tab. 114, fig. 4.— Clitoria Galactia Lin. Tiges ligneuses, pubescentes. Feuilles à 3 folioles glabres en dessus , velues en dessous, ovales-oblongues , inucronulées. Stipules subulées. Stipelles sétiformes , colorées. Grappes sim- ples, plus longues que les feuilles. Fleurs géminées, pendantes. Calice campanulé-tubuleux, à 4 lobes inégaux. Corolle 3 à 4 fois plus longue que le calice. Cet arbrisseau croît dans la Guiane et aux Antilles. On le cultive dans les serres comme plante d’ornement. Ses fleurs, de couleur rouge, ont environ un pouce de long. GaLacriA cortACE. — Galactia coriacea Nees et Mart. in Act. Nat. Cur. Feuilles à 3 folioles ovales, cuspidées , très-entières. Grappes terminales, solitaires, dressées. Pédicelles ternés , pendants. Calice tubuleux , quadrifide , subbilabié. Tiges ligneuses, cylindriques, glabres, hautes de 2 picds. Grpé longues äe 2 pouces. Corolle rouge, longue d’un pouce. Cette plante magnifique croit dans les sayanes ( campos ) du Brésil méridione!, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 239 Secriox IV. GALÉGÉES. — Galegeæ Bronn. Diss.— Dec. Prodr. > Légume uniloculaire. Étamines ordinairement diadel- phes. Feuilles primordiales alternes ou opposées, dissemblables : linférieure simple ; la supérieure composée. — Arbres, ou arbrisseaux , ou herbes. Genre PÉTALOSTÈME. — Petalostemum Mich. Calice quinquéfide ou quinquédenté. Corolle presque ré- gulière. Étendard libre, condupliqué. Étamines 5; filets soudés en gaine avec les onglets de la carène et des ailes. Légume monosperme, indéhiscent, inclus. Herbes vivaces. Fexilles imparipennées , glanduleuses. Fleurs en épis pédonculés, oppositifoliés. Les Pétalostèmes ont un port très-élégant, et méritent d’être cultivés comme plantes d'ornement. On en connaît sept espèces. Toutes habitent les États-Unis d'Amérique. Nous allons en signaler quelques-unes des plus notables. PÉTALOSTÈME VIOLET. — Petalostemum violaceum Mich. Flor. — Bot. Mag. tab. 1507. — Dalea purpurea Vent. Hort. Cels. tab. 40. Feuilles bijuguées ; folioles linéaires. Épis cylindriques, cour- tement pédonculés. Bractées de la longueur du calice. Calice soyeux , quinquédenté. Pétales longuement onguiculés , arrondis au soramet. Pérazosrème BLanc. — Petalostemum candidum Mich. Flor. 2 , tab. 35, fig. 1. Feuilles trijuguées ; folioles lancéolées, obtuses , glabres. Épis cylindriques, longuement pédonculés. Bractées plus longues que les fleurs. Lanières calicinales subulées. Légumes pubescents. Herbe vivace, glabre. Épis denses ; fleurs blanches. 946 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce et la précédente croissent dans le Tennessée , dans l'Illinois et dans l’état du Missouri. PÉTALOSTÈME INCARNAT. — Petalostemum carneum Mich. Flor. Feuilles trijuguées; folioles lincaires-lancéolées. Épis eylin- driques, pédonculés. Bractées subulces, de la longueur des fleurs. Calice glabre. — Herbe vivace, glabre. Fleurs couleur de chair. Cette espèce croît dans la Floride et dans la Géorgie. PÉTALOSTÈME CORYMBIFÈRE. — Petalostemum corymbosum Mich. Flor. — Dalea Kuhnistera Wild. . Feuilles 3- ou 4-juguées ; folioles linéaires , mutiques , gla- bres. Capitules rapprochés en corymbe. Bractées scarieuses, ar- rondies, ciliées, mucronées ou tricuspidées , formant un invo- lucre à la base de chaque capitule. Calice quinquéparti, à lanières plumeuses. , Herbe à tiges glabres, hautes d’environ 2 pieds. Fleurs blanches. Cette plante croit dans les landes sablonneuses de la Caroline et de la Géorgie. Genre DALÉA.— Dalea Linn. Calice quinquéfide ou quinquédenté. Ailes et carène sou- dées en tube avec la gaine des filets. Étendard libre, court. Étamines 10, monadelphes. Légume ovoïde , monosperme, inclus. Herbes ou sous-arbrisseaux, Tiges , feuilles et calices sou- vent glanduleux. Stipules adnées au pétiole par leur base. Feuilles imparipennées ; la foliole terminale sessile, Fleurs er épis pédonculés, oppositifoliés. Ce genre, propre à l'Amérique, renferme une trentaine d’espèces. Les suivantes méritent d’être cultivées comme plantes d'ornement. DaLÉA 4 FLEURS DORÉES, — Dalea aurea Nuttal, Gen. Feuilles 4-juguées; folioles obovales, poilues en dessous. Épis denses, cylindriques. Bractées rhomboïdales-ovales, de la longueur du calice. Calices laineux , à lanières subulées. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 247 Herbe vivace, couverte de poils soyeux. Tiges dressées. Fleurs d’un jaune très-vif. Cette espèce croît dans la haute Louisiane. Daréa QuEuE DE RENARD. — Dalea alopecuroides Nutt. Gen. — Dalea Linnæi Mich. Flor. 2, tab. 38. — Psoralea Dalea Lion. Feuilles multijuguées; folioles linéaires-elliptiques, rétuses, cunéiformes à la base, légèrement dentées au sommet. Épis oblongs, soyeux. Calices de la longueur des bractées , à dents subulées. Herbe annuelle. Tige haute de r à 3 pieds, glsbre. Étendard blanc; ailes et carène violettes. Cette plante habite la Géorgie, la Floride et la Lotusiane. Dar£a aromaTiQuE.—Dalea citriodora Willd.— Psoralea citriodora Gay. Ic. 3 , tab. 271. Tige dressée, glabre, tuberculeuse. Feuilles 9-11- juguées ; folioles obovales , non glanduleuses. Epis ovoïdes. Calices velus ; striés. Bractées ovales, mucronées , un peu plus longues que le calice. Herbe annuelle. Fleurs panachées de blanc et de pourpre. Cette espece est indigène au Mexique. DaLÉa à FLEURS CHANGEANTES.— Dalea mutabilis Willd.— Bot. Mag. tab. 2486.— Dalea bicolor Willd. Hort. Berol. tab. 89.— Hook. Exot. Flor. tab. 43. Feuilles 5- à 10-juguées ; folioles obovales ou obcordifermes. Épis cylindriques ; pédoncule hispide au sommet. Calices glabres, striés de 10 nervures noires. Bractées oyales, sétiferes, plus courtes que le calice. Herbe vivace, glabre. Corolles passant du blanc au violet. Cette espèce croit au Mexique. Genre RÉGLISSE. -— Glycyrrhiza Tourn. — Linn. Calice tubuleux , quinquéfide, à 2 lèvres : la supérieure à 4 dents inégales; l’inférieure à une seule dent linéaire. 248 CLASSE DES CALOPHYTES, Ftendard dressé. Carène dipétale, Légume ovale ou oblong, comprimé, 1-4-sperme. Herbes vivaces, ou sous-arbrisseaux. Feuilles imparipen- nées. Fleurs blanches ou violettes, en grappes ou en capi- tules axillaires. Ce genre se compose de sept ou huit espèces. Une seule habite l'Amérique septentrionale. Les autres croissent en Europe et dans l'Asie moyenne ; les racines de toutes ont une saveur sucrée, jointe à des propriétés adoucissantes et pectorales. Nous nous bornerons à faire connaitre l’espèce cultivée le plus fréquemment. Récuisse orriciNALE. — Glycyrrhiza glabra Linn. — Lamk. HI tab. 625, fig. 2.—Turp. in Chaum. FI. Méd., ctin Dict. des Sc. Nat. Ic.— Liquiritia officinalis Mœnch. Racines cylindriques, traçantes , ligneuses, roussätres exté- rieurement , jaunes intérieurement. Tiges dressées , herbacées , simples , glabres, glanduleuses. Feuilles à 13 ou 15 folioles ova- les, échancrées, visqueuses en dessous. Stipules très-petites. Grappes pédonculées, spiciformes , liches, plus courtes que les feuilles. Fleurs petites, violettes. Légumes oblongs, lisses, gla- bres, 3-4-spermes. Cette plante est cultivée en grand en lialie, en Espagne , dans plusieurs parties de Ja France et de lAllemagne , ainsi qu’en Angleterre. Elle demande un terrain substantiel et profond. Sa multiplication se fait facilement de dragcons ou d’éclats de ra- cines. La Racine de Réglisse entre dans la plupart des tisanes, non seulement à cause dé ses propriétés adoncissantes , mais encore parce qu’elle rend plus agréables au goût toutes les décoctions qu’on ne veut pas sucrer. Le Suc ou Jus de Réglisse, extrait noir et solide qu’on prépare en Espagne, est d’un usage général contre les affections catarrhales. La Racine de Réglisse, réduite en poudre, sert à rouler les pilules et à leur donner de Ja consis- tance. En Anlgcterre, on l’emploie en quantités énormes dans les brasseries. FAMILLE DES PAPILIONACÉES,. 249 Suivant M. Robiquet, la Racine de Réglisse est formée : 1° d’amidon ; 2° d’albumine; 3° d’une matière sucrée parti- culière, qu'on appelle Glycyrrhize ; 4° d’une matière olco- résineuse; 5° d’une matière organique cristallisable , qui a quelques propriétés communes avec l’Asparagine ; 6° de ligneux ; 7° de phosphate de magnésie ; 6° de malate de magnésie, Genre GALEGA . — Galega Linn. Calice à 5 dents subulées, presque égales. Étendard ovale- oblong. Carène obtuse. Étamines submonadelphes (le dixième filet libre seulement vers le sommet). Légume cy- lindrique ou comprimé, polysperme, obliquement strié. Herbes vivaces. Feuilles imparipennées. Grappes axillai- res, pédonculées. Fleurs blanches, ourougeätres, ou bleues. Ce genre n’est composé que des trois espèces suivantes. GaLéca oFnicivar. — Galega officinalis Lin. — Mill. fe. tab. 137. — Blackw. Herb. tab. 102. Feuilles multijuguées ; folioles lancéolées-oblongues , tron- quées , mucronées. Stipules larges , lancéolces. Grappes plus lon - gues que les feuilles. Herbe vivace glabre. Tiges dressées, rameuses, hautes de 3 à 4 pieds. Fleurs blanches ou d’un rose päle. Légume cylindrique, presque dressé, Cette plante , vulgairement nommée Rue de Chèvre, Faux- Indigo, ete., est employée à la décoration des jardins. Elle forme de grandes touffes, fleuries pendant plusieurs mois. On l’a re- commandée comme un fourrage tres-productif; mais il paraît que le bétail ne s’en accommode pas volontiers. Quant aux ver- tus médicinales pour lesquelles ce Galéga était préconisé an- ciennement , elles sont tombées dans un oubli complet. GaLkGa DE PErse.— Galega persica Pers. Syn. Folioles lancéolces , mucronces , glabres. Stipules lancéolées , étroites. Grappes plus courtes que les feuilles. 250 CLASSE DES CALOPIYTES. Cette espèce, trèes-semblable à la précédente, est également cultivée comme plante d'agrément. GaLécAa D'Orienr.— Galega orientalis Lamk. — Bot. Mag. tab. 21092. — Bot. Reg. tab. 326. Feuilles multijuguces ; folioles ovales , acuminées , pubescen- tes ea dessous. Stipules ovales , larges. Grappes plus longues que les feuilles. Herbe vivace. Tiges dressées, rameuses, hautes de 3 à 4 pieds. Grappes denses ; fleurs d’un bleu d’azur. Légumes comprimés, pendants. Ceite espèce orne les parterres et mérite sous ce rapport la préférence sur les deux précédentes. Genre TÉPHROSIA. — Tephrosia Pers. Calice non bractéolé, à 5 dents presque égales. Étendard ample, arrondi, réfléchi ou étalé , soyeux ou pubescent en dehors. Carène obtuse, adhérente aux ailes. Étamines mo- uadelphes , ou diadelphes. Style filiforme. Stigmate termi- ual. Légume aplati, linéaire , polysperme. Graines compri- mées. Arbrisseaux ou herbes. Stipules inadhérentes, lancéolées ou subulées, non sagittiformes. Feuilles imparipennées, ou trifoliolées, ou digitées. Grappes axillaires, ou moins souvent oppositifoliées. Fleurs blanches ou purpurines. Ce genre renferme près de quatre-vingts espèces, la plu- part indigènes dans les contrées intertropicales des deux continents. Nous ne parlerons ici que des plus remarquables. a) Feuilles imparipennées. Lobes calicinaux longs, acumi- nés, élargis à la base. Etamines monadelphes. Style barbu latéralement. Légume plus ou moins velu ou hispide. TépurOSIA ENIVRANT. — Tephrosia toxicaria Pers. — Galega toxicaria Swartz.—Tussac, Flore des Antilles, tab. 20. — Plum. Icon. tab. 135. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 251 Tiges suffrutescentes. Feuilles 15-20-juguées; folioles oblon- gues-lancéolées, obtuses, mucronulées, pubescentes en dessus, soyeuses-argentées en dessous. Grappes axillaires, multiflores. Légumes horizontaux , linéaires-cylindracés , velus, mucronulés. Sous-arbrisseau tres-rameux. Fleurs pourpres. Gette espèce est cultivée à la Jamaïque, ainsi que dans d’autres contrées de l’ Amérique équatoriale. On croit qu'elle y a été appor- tée d'Afrique par les nègres. Ses feuilles et ses branches, broyées et jetées dans une eau, soit courante, soit stagnante , enivrent les poissons, et les font flotter comme morts à la surface. Téparosia DE VirGinie. — Tephrosia virginiana Pers. — Pluck. Alm. tab. 23, fig. 2. Tiges herbacées, dressées. Feuilles 8-11-juguées ; folioles ovales - oblongues, mucronées, soyeuses-argentées en dessous. Grappes terminales et axillaires , multiflores. Calices laineux. Herbe vivace, touffue, d’environ 2 pieds de hant, Corolle d’un jaune lavé de pourpre. Étendard plus long que les pétales inférieurs. Légumes subfalciformes , très-velus. Cette espèce croit dans les landes sablonneuses des États-Unis, depuis la Floride jusqu'au Canada. Elle est cultivée comme plante d’ornement. b) Feuilles imparipennces. Lobes calicinaux longs, acumines, élargis à la base. Etamines diadelphes. Style barbu. TépunostA OCHRACÉ. — T! ephrosia ochroleuca Pers. — Ga- lega ochroleuca Jacq. Ie. Rar. tab. 150. Tiges suffrutescentes, dressées. Feuilles 1-3-juguées ; folioles ovales. Grappes axillaires, pédonculées, plus longues que les feuilles. Légumes rectilignes , pendants, linéaires , très-glabres , polyspermes. Sous-arbrisseau fortement pubescent. Fleurs d’un jaune pâle, tres-nombreuses. Gette plante, originaire des Anulles, est cultivée pour l’or- nement des serres. 252 CLASSE DES CALOPHYTES. c) Feuilles imparipennées. Dents calicinales lineaires-subu- lées. Etamines diadelphes ou submonadelphes. TéparosrA DES ANTILLES. — T'ephrosia caribæa Dec. Prodr. — Galega caribæa Jacq. Am. tab. 193. Feuilles 10-12-juguées; folioles elliptiques, aristées. Grappes axillaires, pauciflores, un peu plus longues que les feuilles. Étami- nes diadelphes. Légumes linéaires, défléchis ; glabres , striés transversalement. Arbrisseau haut de 2 pieds. Fleurs inodores, panachées de blanc et de rose. Cette espèce, originaire des Antilles, est cultivée dans les collections de serre. TépuROsIA GRANDIFLORE. — Tephrosia grandiflora Pers. — Bot. Reg. tab. 769. — Galega grandiflora Vahl. — Galega rosea Lamk. Feuilles 7-0-juguées ; folioles oblongues , mucronulées, pu- bescentes en dessous. Stipules ovales, acuminces. Grappes ter- minales, subquadriflores , oppositifolices. Étamines submonadel- phes. Légumes subfalciformes , pendants. Cet arbrisseau, originaire du cap de Bonne-Espérance, orne souvent les serres. Il est remarquable par des fleurs d’un rose vif, de la grandeur de celles du Pois de senteur. TépurosiA DES PÉCUEURS. — Tephrosia piscatoria Pers. — Galega littoralis Forst. — Galega piscatoria Aït. Arbrisseau. Feuilles 5-6-juguées ; folioles oblongues , obtuses , poilues en dessous. Stipules subulées. Pédoncules ancipités. Lé- gumes rectilignes , ascendants, velns. Cette espèce croit dans l’Inde et dans les îles de la mer du Sud. Comme le Téphrosia enivrant et quelques autres de ses con- genères , elle possède la propriété d’étourdir les poissons. TépnrosIA À FEUILLES DE CoroNILLE. — Tephrosia coro- nillifolia Dec. Prodr. — Galega coronillifolia Des. Cat. Hort. Par. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 259 Rameaux anguleux. Feuilles 5- juguées ; folioles cunéiformes- obovales, obtuses, mucronées. Grappes axillaires. Légumes velus. Arbrisseau couvert d’une pubescence blanchâtre. Fleurs très- belles, pourpres. Cette espèce est cultivée dans les serres. On Ja croit origimaire de l'ile de Bourbon. TépanosiA TINCTORIAL. — Zephrosia tinctoria Pers. — Ga- lega tinctoria Linn. Feuilles quinquéjuguées ; folioles elliptiques ou oblongues , échancrées, soyeuses en dessous. Stipules lancéolées. Grappes axillaires, de la longueur des feuilles. Légumes défléchis ou pendants , glabres , rectilignes.— Fleurs roses. Cette espèce est cultivée à Ceylan sous le nom d’Ænil ; on en extrait une substance tinctoriale semblable à l’Indigo. Téparosra pu Gap. — Tephrosia capensis Pers. — Galega capensis Thunb. — Jacq. Ic. Rar. tab. 574. Tiges suffrutescentes , décombantes , glabres. Feuilles 4- où 5- juguées ; folioles oblongues , mucronées. Stipules lancéoléces- subulées. Pédoncules très-longs, oppositifoliés. Épis filiformes, lâches. Légume dressé, pubescent. Cette espèce , originaire du cap de Bonnc-Espérance, est culti- vée dans les collections de serre. Genre AMORPHE, — Æmorpha Linn. Calice obcorique, quinquédenté. Étendard obovale, con- voluté. Ailes et carène nulles. Etamines saillantes, monadel- phes vers la base. Légume comprimé , tuberculeux , subfal- ciforme, très-court, monosperme ou disperme. Arbrisseaux. Feuilles multijuguées ; folioles ponctués, or- dinairement stipellées, Grappes terminales, denses, spici- formes. Étendard d’un violet foncé. Anthères de couleur orange. Filets rougeûtres. Les Amorphes forment des buissons d’un aspect pittores- que par leurs épis panachés de violet et d'orange. Ce genre, 254 CLASSE DES CALOPARYTES. fort caractérisé par l’avortement des quatre pétales infé- rieurs, appartient à l'Amérique septentrionale, et se com- pose d’une dizaine d’espèces. Voici celles que la culture a répandues davs les plantations. Amorpne Faux-InpiGco. — Æmorpha fruticosa Linn. — Mill. Icon. tab. 25.— Bot. Reg. tab. 425. Folioles elliptiques-oblongues , mucronulées , entières ou échan- crées, pubescentes en dessous. La dent calicinale supérieure acu- minée ; les 4 inférieures obtuses. Légumes semi-lunés, mono- spermes. Arbrisseau de 10 à 16 pieds de haut. Folioles larges, gri- sâtres. Stipules lancéolées , scarieuses. Stipelles sétiformes. Grappes longues de 4 à 6 pouces, ordinairement réunies 3 à 3 à l'extrémité des ramules. Calice légèrement pubescent. Étendard obovale , obtus, 2 fois plus long que le calice. Filets pourpres. Gette espèce, indigène dans le midi des États-Unis , supporte néanmoins le climat des environs de Paris, si ce n’est que les ex- trémités des branches gelent lorsque l’hiver est rigoureux. Un terrain sec et léger lui convient mieux qu’un sol humide. Autre- fois on en retirait, en Amérique, de l’Indigo; mais cette industrie a été abandonnée , parce que la culture des vrais Indigotiers est beaucoup plus productive. AMORPHE JAUNATRE. — ÆAmorpha croceolanata Watson, Dendrol. Brit. tab. 139. Folioles oblongues, obtnses, mucronulées, fortement pubes- centes aux deux faces. Calices pubescents : 3 des dents séta- cées; les 2 autres arrondies au sommet. Légumes oblongs-pyri- formes, obliques , dispermes. Buisson haut d’environ 5 pieds. Branches cylindriques, couver- tes d’une pubescence grisâtre. Ramules dressés, couverts de poils d’un jaune ferrugmeux. Pétiole commun pubescent , long d’envi- ron 6 pouces. Feuilles à environ 18 folioles longues d’un demi- pouce, couvertes d’une pubescence de même nature que celle des SDRK FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 299 ramules. Épis denses , ordinairement ternés, longs de 4 à 5 pou- ces. Étendard à lame éülhéiforme- obovale, rétuse. Filets grêles, glabres. L'auteur de cette espèce soupçenne qu’elle est originaire des bords du Missouri. Dans les jardins, on la confond souvent avec la précédente. AmoRPHE ODORANTE. — ÆAmorpha fragrans Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 241.— Æmorpha nana Bot. Mag. tab. 2112 ( non Nuttal). Folioles elhptiques , mucronulces, glabres. Dents calicinales toutes prolongées en pointe sétiforme. Arbuscule glabre, ne s’elevant guère à plus d’un pied de haut. Fleurs odorantes. Dents calicinales supérieures beaucoup plus courtes que les inférieures. Cette Amorphe croit dans les plaines arides du bassin du Missouri. Elle couvre dans ces contrées des espaces immenses , comme la Bruyère qui domine sur les tristes landes du nord : À l'Europe. AMORPHE GLABRE. — Æmorpha glabra Desfont. Cat. Hort. Par. Folioles oblongues ou elliptiques-oblongues, mucronées, cu- néiformes à la base, glabres. Quatre des dents calicinales ob- tuses ; la cinquième acuminée. Étendard glabre en dehors. Légumes oligospermes. Buisson haut de 4 à 5 pieds. Ramules, femilles adulteset calices glabres. Feuilles à 7 où 9 paires de folioles longues de 12 à 15 lignes : la paire inférieure un peu écartée de la base du pétiole commun. Stipelles sétiformes , plus courtes que le pétiolule. Grappes denses , longues de 4 à 6 pouces. AMORPHE PUBESCENTE. — Æmorpha pubescens Wild, — Amorpha pumila Mich. Flor. — Amorpha herbacea Walt. Carol. — Lodd. Bot. Cab. tab. 689. Tiges suffrutescentes. Feuilles à 20-24 paires de folioles 250 CLASSE DÉS CALOPHYTES, subsessiles, incanes, elliptiques où ovales-ellipuiques , mueronu- lées, arrondies aux deux bouts : la paire inférieure très-rap- prochée de la base du pétiole. Fleurs subsessiles. Dents calicinales toutes acuminées , presque égales. Légumes mo- nospermes. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Tiges pubescentes. Épis velus, disposés en panicule. Calices rougeâtres. Étendard obcordiforme. Cette espèce croît dans les Carolines et dans la Géorgie. Elle aime les terrains humides. AMORPHE INCANE. — Æmorpha canescens Nuttal, Gen. Tigessuffrutescentes, cotonneuses-incanes de même que les feuil- les et les ramules. Folioles elliptiques , mucronées : la paire in- férieure très-rapprochée de la base du pétiole. Calices coton- neux : dents ovales, égales, toutes pointues. Légumes mono- spermes. — Arbuste peu élevé. Cette espèce croit dans la haute Louisiane, sur les bords du Missouri et du Mississipi. Genre NISSOLIA. — Missolia Jacq. Calice campanulé, quinquédenté. Corolle papilionacée. Etamines 10 , diadelphes, ou monadeiphes à gaine fendue. Légume stipité, mono- ou oligosperme, uniloculaire ou transversalement pluriloculaire, indéhiscent ou lomentacé, terminé en aile liguliforme ou cultriforme. Arbrisseaux souvent grimpants. Feuilles imparipennées. Ce genre a de l’affinité avec les Hédysarées et les Dalber- giées. Il contient quinze ou dix-huit espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale. Les deux suivantes sont les plus in+ téressantes. Nissozia arprisseau. — Vissolia fruticosa Jacq. Am. tab. 145, fig. 44 ; et Hort. Vind. tab. 167. Feuilles bijuguées; folioles ovales, obtuses, mucronulées , très-entières , glabres, pétiolulées. Pédoncules axillures et termi- naux , courts, multiflores ; pédicelles allongés. Dents calicinales FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 957 sétacées. Carène indivisée. Étamines monadelphes. Légume uni- loculaire , indéhiscent, monosperme par avortement , cylindracé- oblong , termine en languette membranacée. Graine oblongue , cylindrique. Arbrisseau inerme. Tiges et rameaux volubiles, nombreux, s’élevant sur les corps voisins à une quinzaine de pieds de haut. Feuilles longues de 3 à 4 pouces. Fleurs petites, jaunes, ino- dores, formant de belles panicules feuillées et longues de près d’un pied. Cette espèce , originaire de la Nouvelle-Espagne, est cultivée comme plante d'ornement dans les collections de serre. NissOLIA FERRUGINEUX. — ÂVissolit ferruginea Willd. — Nissolia quinata Aubl. Guian. tab. 2097. Feuilles 3-5-juguées ; folioles alternes , ovales-oblongues , mu- cronulées, glabres en dessus, cotonneuses-ferrugineuses en des- sous. Panicules terminales , composées de grappes simples ou ra- meuses , lâches. Calices dibractéolés , à 5 lobes arrondis. Carène subdipétale. Étamines monadelphes. Légumes monospermes , indéhiscents, comprimés, oblongs, veloutés, verruqueux, ter- minés en languette large , membranacée. Cette espèce habite les forêts de la Guiane. Elle forme un ar- brisseau sarmenteux, à tronc de 7 à 8 pieds de haut. Il en suinte une gomme rougeâtre très-astringente. Le duvet ferrugmeux qui couvre la plante, et ses panicules de fleurs violettes, lui donnent un aspect très-pittoresque. Genre ROBINIA. — Robinia Linn. Calice campanulé, quinquédenté : les 2 dents supérieures courtes, rapprochées. Étendard ample. Carène obtuse. Style barbu antérieurement. Légume aplati, chartacé, oblong, polysperme, marginé à la suture séminifère. Arbres souvent armés d’épines stipulaires. Feuilles im- paripennées, multijuguées; folioles pétiolulées, stipellées. BOTANIQUE. PHAN. OT. 1. 47 258 CLASSE DES CALOPHYTES. Grappes axillaires, le plus souvent pendantes. Fleurs blan- ches, ou couleur de chair, ou roses. Le genre Robinia de Linné était composé d’une foule d’es- pèces hétérogènes, dont une partie constitue aujourd’hui le genre Caragana. UN ne reste que cinq ou six vrais Robinia, tous indigènes dans l'Amérique septentrionale. Ces végé- taux n’intéressent pas moins le forestier que l’horticul- teur. Rominia Faux-Acacra. — Robinia Pseudacacia Linn. — Duham. Arb. ed. nov. 2, tab. 16.— Mich. fil. Arb. 3, tab. r. Rameaux armés d'épines stipulaires. Folioles ovales, échan- crées, légèrement pubescentes en dessous. Grappes lâches, pen- dantes. Légumes lisses. Arbre de Go à 8o pieds de haut. Rameaux armés, sur- tout dans leur jeunesse, de fortes épines. Feuilles à 15-25 fo- lioles presque opposées , entières, d’un vert gai. Fleurs d’un blanc éclatant , très-odorantes, disposées en longues grappes pen- dantes. Galice rougeâtre , pubescent, à dents pointues. Le Faux-Acacia croît dans les États-Unis, depuis la Caro- line jusqu'au Canada. Jean Robin fut le premier qui le cultiva en France , sous le règne de Henri IV, vers l’an 1600. C’est à sa mémoire que Linné a dédié le genre. « Ge Robimia, dit M. Desfontaines, est l’un des plus beaux » que l’on puisse employer à l'ornement des jardins et des bos- » quets. Les usages nombreux auxquels il peut servir lui assi- » gnent un des premiers rangs parmi les végétaux utiles qui nous » ont été apportés des pays étrangers. Les troupeaux mangent » avec avidité les feuilles du Faux-Acacia nouvellement eueillies ; » et, lorsqu'elles sont sèches, elles fournissent un excellent » fourrage pour l'hiver. Le bois du Faux-Acacia est dur, pe- » sant, d’un grain serré, uni, et susceptible d’un beau poli; on » en fait des meubles et des ouvrages de tour. Sa couleur est » jaune, veinée de bandes brunes tirant sur le vert. En Amé- » rique, on l’emploie dans les constructions, et les Anglais le préfèrent à tout autre bois pour des chevilles de vaisseaux, II LA » FAMILLE DES PAPILIONACÉES %59 résiste à l'humidité et est très-bon pour des pilotis. Il est excel- lent pour le chauffage. On fait, avec les jeunes branches, dés cerceaux et des échalas d’une longue durée. » Le Faux-Acacia se multiplie de graines et de drageons. On sème les graines en automne ou vers le commencement de mai, dans une terre légère et ombragée, que l’on arrose de temps en temps, si la saison est sèche, Lorsqu'on sème au prin- temps, il est bon de laisser tremper la graine dans l’eau pen- dant deux ou trois jours avant de la mettre en terre, pour favoriser la germination : on abrite les jeunes plants des gelées de l’hiver en les couvrant avec de la paille, et l’on peut les transplanter à demeure lorsqu'ils ont deux ou trois ans. Si on veut multiplier le Faux-Acacia de rejets, et s’en procurer une grande quantité , il faut scier par la base de jeunes pieds , dé- couvrir un peu les racines, et leur faire de petites entailles d’espace en espace; alors on verra paraître au printemps des forêts de pousses nouvelles, qu’on pourra planter l’année sui- vante. Le Faux-Acacia vient également bien isolé ou en mas- sifs ; il ne craint pas le voisinage des autres arbres, et il réus- sit très-bien au milieu de jeunes Chênes et de Chätaigners, aux- quels 1l sert d’abri contre l’ardeur du soleil, Son accroissement est tres-rapide ; on en a mesuré des jets d’une année qui avaient jusqu’à six pieds, et plus, de longueur. Quoiqu'il parvienne à une grande élévation , on peut cependant le tailler et Le tenir à la hauteur que l’on veut; ct, comme il pousse un grand nombre de branches latérales armées de fortes . s, il est très-propre à former des clôtures. Lorsqu'on veut en obtenir des cerceaux et des cchalas, on lui coupe la tête à l’âge de trois ou quatre ans. Il vient dans presque tous les terrains, mais 1l préfère ceux qui sont légers et exposés au nord. » Le Faux-Acacia a produit différentes variétés ou hybrides plus ou moins éloignées de leur type, De ce nombre sont les sui- vantes : JL’ Acacia Boule, aussi nommé Acacia Parasol ou Acacia ?, inerme ( Robinia Pseudacacia var. umbraculifera Dec. — Robinia inermis Dum. Cours.), remarquable en ce que ses 260 CLASSE DES CALOPHYTES. branches forment naturellement une tête arrondie. Gette variété ou, pour mieux dire, cette monstruosité , ne produit jamais de fleurs; mais elle est d’un bel effet. Comme elle ne s’élève pas beaucoup, on aime à la planter au voisinage immédiat des ha- bitations. Sa multiplication se fait de greffes sur l’Acacia com- mun. L’Acacia tortueux (Robinia Pseudacacia var. tortuosa Dec. Prodr.) se distingue à ses rameaux tortueux et très-touffus. Il est aussi très-rare que cette variété fleurisse. L’Acacia monstrueux ou crépu a des branches mermes, et des folioles tantôt toutes crépues, tantôt crépues et planes sur la même feuille. L’ Acacia élégant (Robinia spectabilis Dam. Cours. — Robi- nia Pseudacacia var. inermis Dec. Prodr.) diffère du type de l'espèce par ses feuilles plus amples et par ses rameaux inermes, où munis d’un petit nombre d’aigullons. Les Robinia dubia Dec. Prodr., amorphæfolia Link, et sophoræfolia Loddig., sont ou des espèces distinctes intermé- diaires entre le Faux-Acacia ct le Robinia viscosa, ou des hybrides de ces deux dernières espèces. On ignore leur origine, et leurs carsctères n’ont élé étudiés jusqu’aujourd’hui que super- ficiellement. RoniniA visquEux. — Robinia viscosa Vent. Hort. Cels. tab. 4. —Duham. ed. nov. 2, tab. 17.— Robinia glutinosa Bot. Ma . 560. Épines stipulaires, fort courtes. Ramules et pétioles visqueux, glanduleux. Folioles ovales , glabres , mucronées, Grappes dres- sées , densiflores. Bractées concaves, caduques, sétifères. Dents calicinales acuminées. Légumes glanduleux. Arbre haut de 30 à 45 pieds. Ramules, pétioles et pédoncules de couleur purpurine. Feuilles à 11-21 folioles d’un vert foncé en dessus, pâles en dessous. Fleurs inodores , d’un rose très-päle. Grappes plus courtes que les feuilles. Légume (selon Elliot ) lan- céolé, mucroné, 3-5-sperme. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 261 Cet arbre croit au bord des torrents , dans les montagnes des Carolines et de la Géorgie. Il est aujourd’hui très-répandu en Europe , et mérite de fixer l’attention des horticulteurs. Ses nom- breuses grappes de fleurs paraissent près d’un mois plus tard que celles du Faux-Acacia , lorsque la floraison de la plupart des es- pèces qui décorent les bosquets est déjà passée. Son bois, peu diffé- rent de celui du Faux-Acacia, peut être employé aux mêmes usages. La multiplication du Robinia visqueux se fait de graines, ou de greffes sur le Faux-Acacia, ou de drageons enracinés. RoginrA mispine. — Robinia hispida Linn. — Duham. ed. nov. 2 , tab. 18.— Bot. Mag. tab. 311. — Mill. Icon. tab. 244. Épines stipulaires nulles. Rameaux, pédoncules, calices et lé- gumes hérissés de poils roides , rougeâtres. Folioles arrondies ou obovales , mucronées, presque glabres. Grappes très-âches, pen- dantes. Dents calicinales acuminées. Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Racines rampantes, très- longues. Rameaux étalés, un peu inclinés. Feuilles à 13-15 fo- lioles alternes, pétiolulées. Fleurs purpurines ou d’un rose très- vif. Calice court, d’un brun roussâtre. Cette espèce croit dans les montagnes de la Caroline. C’est à Lemonnier , dit M. Desfontames, que les amateurs d’horticul- ture doivent ce charmant arbrisseau , l’un des plus beaux orne- ments de nos parterres, lorsque, au retour du printemps, il est paré de son feuillage et couvert de ses belles grappes de fleurs, qui sont inodores , mais qui brillent du plus vif éclat. On ne le voit presque jamais fructifier dans nos climats. Il se greffe en fente ou en écusson sur le Faux-Acacia ; comme son bois est cas- sant , 1l faut le greffer très-bas , recouvrir la souche de terre et appuyer avec des tuteurs, ou bien l’abriter contre un mur : sans quoi , il court risque d’être brisé par les vents, où même par son propre poids, quand il est chargé de fleurs. Le Robinia macrophylla des pépiniéristes diffère du Robinia hispide en ce qu'il est plus grand dans toutes ses parties, que 262 CLASSE DES CGALOPHYTES. ses folioles sont plus ovales, et que ses pédoncules et ses calices sont lisses. Cette espèce ou variété n’est pas rare dans les jardins. RoBiNiA ROSE. — Robinia rosea Elliot, Bot. of South Caro- lina and Georgia , vol. 2 , p. 243. Arbrisseau de 3 pieds , non hispide. Stipules spinescentes. Fo- lioles elliptiques , pubescentes en dessous ainsi que les pétioles et les ramules. Pétales de couleur rose. Rorinta Nain. — ARobinia nana Elliot, 1. c. Toute la plante haute à peine d’un pied. Fleurs roses. Cette espèce et la précédente croissent dans les landes sablon- neuses de la Caroline méridionale et de la Géorgie. Le Robinia rose est cultivé en Angleterre depuis 181%, Il est à regretter que ces deux arbustes curieux n’existent pas encore dans les collec- tions du continent. Genre SESBANE. —— Se:bania Pers. Calice à 5 divisions plus ou moins profondes, presque égales. Étendard arrondi, condupliqué , plus grand que la carène. Étamines diadelphes. Légume comprimé ou cylin- dracé, grêle, cloisonné transversalement, mais inarticulé. Arbrisseaux ou herbes, Stipules inadhérentes, lancéo- lées. Feuilles paripennées, multifoliolées ; pétiole sétifère au sommet. Pédoncules axillaires. Fleurs jaunâtres, en grappe. Genre appartenant presque exclusivement à la zone équa- toriale. On en connait dix-sept espèces; voici celles qui of- frent de l’intérêt. Sessane D'Écypre. — Sesbania ægypuaca Pers. — Sesban, Prosp. Alp. p. 82, Ic. — Æschynomene Sesban Linn. — Coro- nilla Sesbania Willd. Folholes linéaires-oblongues , obtuses, mucronulées , glabres. Grappes multiflores. Légnnes toruleux, subcylindracés, 2 fos plus Jongs que le pétiole. Tiges ligneuses, rameuses, hautes de 4 à 6 pieds. Galice court, FAMILLE DES PAPILIONACÉES- 2065 à 5 dents égales. Corolle petite, jaune. Étendard obcordiforme, racheté de noir. Cette plante croît en Égypte , où elle est employée pour for- mer des haies. En moins de trois ans sa tige acquiert la grosseur du bras : grande ressource pour un pays où il n'existe guère d’au- tre bois de chauffage. SESBANE A-FLEURS PONCTUÉES.—Sesbania picta Pers.—Bot. Reg. tab. 873. — Æschynomene picta Cav. Ie. 4, tab. 314. Folioles finéaires ou linéaires-oblongues , chtuses, échancrées ou mucronulées. Stipules subulées, persistantes. Grappes multi- flores, penchées. Corolle 3 fois plus longue que le calice. Leé- gumes filiformes , légèrement. comprimés , toruleux, 2 fois plus longs que le pétiole. Arbrisseau de 5 à G pieds de haut. Corolle jaune; étendard marbre de brun et de noir à la face supérieure. Cette espèce croît dans la Nouvelle-Espagne. On la cultive dans les serres comme plante d’orrement. SESBANE TEXTILE. — Sesbania cannabina Pers, — Coro- nilla cannabina Wild. Folioles linéaires, obtuses, mucronulées ; pctiole lisse. Pe- doncules uniflores, géminés. Légumes filiformes , comprimés. Herbe annuelle , un peu velue. Légumes fort longs, linéaires. Cette espèce croit dans l’inde. Ses tiges fournissent une filasse aussi bonne que celle du chanvre. Genre HERMINIÉRA. — Herminiera Guill. et Perrott. Calice biparti : lobes inégaux , carénés, pointus. Pétales presque égaux : étendard arrondi; ailesdolabriformes; carène dipétale,cuculliforme. Étamines40, monadelphes:gaine fen- due antérieurement jusqu’à la base, et postérieurement jus- qu’au milieu. Légume linéaire-oblong, contourné enspirale, comprimé, subtoruleux, 6-10-sperme. L'espèce que nous allons faire connaitre constitue à elle seule le genre. 264 CLASSE DES CALOPHYTES. HEnMINIÉRA A BOIS LÉGER. — Âerminiera elaphroxylon Guill. et Perrott. in. FI, Seneg. 1, p, 207 , tab. 5r. Petit arbre haut de 8 à 10 pieds. Tronc de la grosseur de la cuisse, ou plus. Rameaux cylindriques, striés , hérissés (de même que les pétioles } d’aiguillons coniques, rectilignes, durs, jaunä- tres. Feuilles paripennées , à 10-20 paires de folioles alternes, ovales-oblongues, échancrées, légèrement pubescentes , longues de 4 à 6 lignes, sur 2 lignes de large. Suipules grandes, lanccolées, persistantes. Fleurs grandes, de couleur orange, disposées en grappes plus courtes que les feuilles. Cet arbre est indigène au Sénégal , où les nègres lui donnent le nom de Bilor. M. Perrottet dit que son tronc acquiert souvent un diamètre de six pouces, et qu’alors 1l est susceptible d’être débite en planches d’une excessive légereté. 11 doit cette propriété à la grande quantité de tissu cellulaire spongieux dans lequel sont plongées les fibres ligneuses , qui cependant sont disposées par couches concentriques, et présentent la structure du bois des Di- cotylédones. Les nègres coupent ce bois par tronçons , d’environ un pied de long, qu'ils attachent en guise de liége à leurs filets. Genre AGATI. — Agali Rheed. — Adans. Calice campanulé, tronqué, à 5 sinus arrondis. Éten- dard ovale-oblong. Aïles oblongues, plus longues que l’éten- dard. Carène rectiligne, dicéphale. Étamines diadelphes, peu saillantes : gaine biauriculée à la base, Style filiforme, rectiligne. Légume linéaire, comprimé, rétréci à la base, bi- valve, isthmé, polysperme. Graines solitaires dans chaque séparation, comprimées, ovales. Arbres. Stipules lancéolées. Feuilles paripennées, multifo- liolées. Grappes pauciflores, subsessiles. Fleurs très-grandes. Les deux espèces dont nous allons parler constituent à elles seules le genre. AGATI GRANDIFLORE, — Ægati grandiflora Desv. — Hort. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 265 Malab. 1, tab. 51.— Rumph. Amb. 1 , tab. 56. — Æschyno- mene grandiflora Linn. — Sesbania grandiflora Poir. Folioies glabres , oblongues, échancrées. Grappes 3-5-flo- res. Légumes rectilignes, comprimés. Arbre de 20 à 30 pieds de haut. Tronc épais, ramifié dès le milieu. Rameaux dressés. Cette espèce croît dans l’Inde et dans les Moluques; selon Forskal , on la retrouve en Arabie , si toutefois l'espèce observée par ce botaniste n’est pas différente de celle de Rheede et de Rum- phius, nommée Ægati sur la côte de Malabar , et Touri dans les Moluques. Probablement il n'existe pas de Papilionacée à fleurs plus volumineuses , car celles de lAgati ont quatre à cinq pouces de long, sur deux à trois pouces de large. La corolle , blanche avant l’anthèse , passe successivement au jaune, au rose et au pourpre. La dimension de la gousse répond à celle de la fleur : quoique à peine de la largeur d’un doigt, elle atteint un pied et demi à deux pieds de long. Les graines sont comestibles et se rapprochent des Haricots par leur saveur. Dans les Moluques, on mange aussi les fleurs cuites. AGATI A FLEURS ÉCARLATES. — Ægati coccinea Desv. — Rumph. Amb. 1, tab. 97. — Æschynomene coccinea Lin. — Sesbania coccinea Poiret. Folioles oblongues, échancrées, pulvérulentes. Grappes sub- tniflores. Légumes filformes, subtétragones , toruleux, légère- ment arqués. Cette espèce, indigène aux Moluques, forme un arbre moins élevé, mais plus touffu que le précédent. Ses fleurs, d’une belle couleur écarlate, sont anssi moins grandes, et ses légumes ne me- surent qu'environ quinze pouces de long. Les graines servent d’a- liment aux Malais. Genre PISCIDIA. — Piscidia Linn. Calice campanulé, quinquéfide. Carène obtuse. Étamines monadelphes : le dixième filet libre à la base. Style filiforme, 2606 CLASSE DES CALOPHYTES. glabre, Légume stipité, linéaire, tétraptère, isthmé. Graines ovales, comprimées; hile latéral ; radicule oncinée, Arbres. Feuilles imparipennées. Fleurs panachées de blanc et de pourpre, disposées en panicules terminales. Les Piscidia sont ainsi nommés parce que leurs feuilles et leurs écorces possèdent à un haut degré la propriété si fa- tale aux poissons, que nous avons déjà signalée dans plusieurs Téphrosia. Les deux espèces suivantes constituent à elles seules le genre. Piscinra Érvrarixe. — Piscidia Erythrina Linn. — Lunan. Hort. Jam. 1, p. 269. — Sloane, Jam. à, tab. 176, fig. 4 et 5. Folioles ovales ou arrondies , pointues, tres-entières , coriaces. Stüpe du légume 3 fois plus long que le calice; ailes interrom- pues. Arbre haut d’une trentaine de pieds, ou plus. Fleurs naissant avant les feuilles. Cet arbre, fort commun à la Jamaïque, y porte le nom de Dog- 1w00d. Son bois, pesant, d’un grain serré et de couleur bru- pâtre, est regardé dans l’île comme l’un des meilleurs pour les constructions. L’écorce de la racine est la partie la plus énergi- que pour étourdir les poissons; on l’emploie très-fréquemment à cet usage. P. Broyvne remarque que les anguilles résistent quel- que temps à son action délctère. Piscipia DE CarrHAGÈNE. — Piscidia carthagenensis Jacq. — Lunan. Hort. Jam. 1, p. 270.— Plum. ed. Burm. tab. 133, fig. 2. Folioles obovales. Stipe du légume un peu plus long que le ca- lice ; ailes continues. — Fleurs naissant après les feuilles. Cette espèce croit dans l'Amérique méridionale, où elle est em- ployée aux mêmes usages que la précédente. Genre CARAGAN. — Caragana Lamk. Calice campanulé ou tubuleux, quinquédenté, gibbeux à FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 267 la base. Pétales presque égaux. Carène obtuse, rectiligne. Étendard arrondi , ployé. Étamines diadelphes. Style gla- bre. Stigmate tronqué. Légume non stipité, cylindracé, mucronulé, polysperme. Arbrisseaux. Feuilles paripennées; folioles. petites, mu- cronulées. Stipules souvent spinescentes, Fleurs jaunes; pé- dicelles solitaires ou fasciculés axillaires. Ce genre, confondu par Linné avec les Robrnia, se com- pose d’une quinzaine d’arbrisseaux plus ou moins élevés, qui forment un des traits caractéristiques de la flore des steppes de la Sibérie et des plateaux de l’Asie centrale. On ne trouve guère dans ces immenses plaines d’autres Papiliona- cées ligneuses , et souvent, au rapport des VOVageurs , les Caragans en constituent à eux seuls toute la végétation, Au printemps, ces plantes se couvrent d’une innombrable quantité de fleurs d’un beau jaune. Plusieurs espèces déco- rent nos jardins; on cultive assez généralement les suivantes. CARAGAN ALTAGANE. — Caragana Aliagana Poir, — Dec. Prodr. — L’Hérit. Stirp. tab. 56. Feuilles à 6-8 paires de folioles ‘glabres, obovales-arron- dies, rétuses; pétioles mutiques, non persistants. Stipules spines- centes , persistantes. Pédicelles solitaires. Légumes un peu com- primés. Buisson de 5 à 8 picds de haut; indigène en Daourie. CARAGAN A PETITES FEUILLES. — Caragana microphylla Dec. Prodr. — Robinia microphylla Pallas, Astrag. — Robinia Altagana var. Pall. FI. Ross. tab. 59, fig. lateral. Feuilles à 5-7 paires de folioles elliptiques ou obovales, mucronulées, pubescentes (les adultes presque glabres). Stipules Le recourbées, horizontales, spinescentes, persistantes. Pétioles mucronés-piquants , non marcescents. Pedicelles solitaires , arti- culés au-dessus du milieu. — Arbrisseau touffu , haut de 3 à 4 pieds. 20 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce croît dans les steppes arrosces par le Sélenga et dans les plaines situées au pied de PAHaï. CarAGAN ARBORESCENT. — Caragana arborescens Lawk. — Robinia Caragana Yinn. — Duham, ed. nov. 2, tab. 19. — Robinia Altagana Pall. FI. Ross. tab. 52, fig. intermed. Feuilles à 4-8 paires de folioles elliptiques , mucronulées, velues (les adultes glabres). Stipules subspinescentes. Petioles mucronés-piquants où presque mutiques, non marcescents. Pé- dicelles fasciculés, articulés au-dessus du milieu. Cette espèce croit dans presque toute la Sibérie, excepté dans les régions arctiques. Elle est fort commune dans nos jardins, où elle devient un petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. On s’en sert aussi pour greffer les autres espèces du genre. Les Tartares et les Kalmouks en mangent les graines. CanaGan Cnamracu. — Caragana Chamlagu Lamk. — L’Hérit. Suirp. tab. 77. — Duham. Arb. 2, tab. 21. Rameaux inclinés. Feuilles à 2 paires de folioles distantes , ovales ou obovales, glabres. Stipules (horizontales) et pétioles spinescents. Pédicelles solitaires. Fleurs pendantes. . Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, tout à fait glabre. Fleurs grandes , d’un jaune vif, passant au rouge après l’anthèse. Cette espèce, très-distincte par la couleur de ses fleurs ainsi que par leur grandeur, est originaire de la Mongolie chinoise. CanaGan FRUTESCENT.=— Caragana frutescens Dec. Prodr.— Sweet, Brit. Flow. Gard. 3, tab. 227. — Caragana digitata Lamk. — Robinia frutescens Linn. — Pall. F1. Ross. tab. 45. Feuilles à 2 paires de folioles rapprochées , obovales-cunéi- formes, un peu échancrées, mucronées. Stipules membranacées. Pétioles piquants. Pédicelles solitaires , articulés au-dessus du milieu. Calices pubescents, velus aux bords. Arbrisseau touffu, haut de 4 à 6 pieds. Fleurs d’un jaune vif. Cette espèce croît en Crimée , ainsi que dans les steppes cas- piennes et en Sibérie. CanaGan GraNDiFLoRE,— Caragana grandiflora Dec. Prodr. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 269 Feuilles à 2 paires de folioles très-rapprochées , cunéiformes- oblongues. Stipules et pétioles spinescents. Pédicelles solitaires , de la longueur du calice. Arbrisseau touffu , haut de 2 à 4 pieds. Fleurs d’un jaune vif, longues d’un pouce. Cette espèce est originaire de la Géorgie. CarAGAN PYGMÉE. — Caragana pygmæa Dec. Prodr.— Bot. Reg. tab. 1021. —Robinia pygmæa Tainn. — Pall. Flor. Ross. tab. 45. Feuilles à 2 paires de folioles très-rapprochées, glabres, linéaires-cunéiformes, obtuses, mucronulées. Stipules et pétioles spinescents. Pédicelles solitaires , articulés au-dessous du milieu. Calices glabres , légèrement velus aux bords. Arbuste rameux, haut de 2 à 3 pieds, très-épineux. Rameaux diffus, feuillus. ” Cette espèce croît en Daourie et dans les steppes situées au midi, des chaînes altaïques. CarAGAN EpiNEux. — Caragana spinosa Dec. Prodr.— Cara- gana ferox Lamk.—Duham. ed. nov. 2, tab. 20. — Robinia spinosa Linn. — Robinia ferox Pall. FI. Ross. t. 44. Feuilles à 2-4 paires de folioles cunéiformes-linéaires, mucro- nées. Stipules sétacées spinescentes, persistantes. Pétioles persis- tants, spinescents. Fleurs solitaires, subsessiles. Calices glabres, velus aux bords. Légumes glabres. Arbrisseau très-touffu, haut de 2 à 4 pieds, hérissé de lon- gues épines roides. Fleurs jaunes. Cette espèce habite les steppes altaïques, la Daourie et toute la Mongolie chinoise. Peu d’arbustes sont plus propres à former des haies impénétrables. On l’emploie fréquemment à cet usage aux environs de Pékin. CaraAGan FAUx-TRAGACANTRE. — Caragana tragacanthoi- des Poir. — Robinia tragacanthoides Willd.—Pall. Nov. Act. Petrop. v. 10, p. 371, tab. 7.—Pall. Astrag. p 115, tab, 86. 270 CLASSÉ DES CALOPHY®TES. Feuilles à 2-4 paires de folioles oblongues, soyenses, pi- quantes. Stpules et pétioles spinescents, persistants. Pédicelles solitaires, courts. Calices et Iégumes couverts d’un duvet in- cane, — Arbuste très-rameux , armé de fortes épines recourbées. Cette espèce croît sur les rochers granitiques des montagnes altaïques et daouriennes. Elle est remarquable par son aspect semblable à celui de la Tragacanthe. CaARAGAN A CRINIÈRES. — Caragana jubata Poir.—Robinia jubata Vall. Nov. Act. Petrop. v. 10, tab. 6, et Astrag. p. 113, tab. 85. Feuilles à 4 ou 5 paires de foholes oblongnes-lancéolées , lai- neuses aux bords. Stipules sétacces. Pétioles subspinescents, per- sistants : les adultes réfléchis, filiformes. Fleurs solitaires, sub- sessiles. Légumes glabres. Arbugte diffus , fewllu , très-épineux, à peine haut d’un pied. Fleurs rougeâtres. Cette plante croit dans la Daourie, Ses pétioles, qui persis- tent pendant plusieurs années sous la forme de longs crins roi- des , lui donnent un aspect tout particulier. Genre HALIMODENDRE. — Falimodendron Fisch. Calice urcéolé, campanulé, quinquédenté. Corolle , éta- mines et pistil comme dans les Caragans. Légume stipité, bouffi, subovoïde, oligosperme , à suture séminifère dépri- mée. Ce genre ne renferme que l’espèce suivante. HALIMODENDRE ARGENTÉ. — Âalimodendron argenteum Fisch. — Dec. Prodr.—Robinia Halodendron Linn. fil. — Pall. Flor. Ross. tab. 46.— Bot. Mag. tab. 1016. 52 Robinia triflora L'Hérit. Stirp. tab. 162. Buisson haut de 4 à 8 pieds. Rameaux gréles, blanchâtres, armés d’épines stipulaires et pétiolaires. Feuilles à 2-4 paires de folioles soyeuses-argentées, cunéiformes-oblongues ou spathu- lées, mucronées. Pédoncules biflores ou triflores, latéraux. Fleurs roses, FAMILLE DES PAPILIONAGÉES. 271 La variété 5 diffère par ses folioles vertes aux deux faces, et par ses pédoncules toujours triflores. Sweet la regarde comme une espèce distincte. Cet arbrisseau , que l’on cultive souvent dans les jardins, ha- bite les déserts salins de la Sibérie méridionale , de la Soongarie et des régions voisines de la mer Caspienné. Au mois de mai, tous ses rameaux sont inclinés sous Je poids des fleurs aui les couvrent , et son feuillage satiné n’est pas moins élégant. Genre CALOPHAQUE. — Calophaca Fisch. Calice tubuleux, quinquéfide. Carène obtuse. Style barbu à la base, rectiligne, onciné au sommet. Stigmate terminal. Légume non stipité, oblong, bouffi, mucroné, uniloculaire, hérissé de poils glandulifères. Ce genre est limité à l'espèce suivante. CaroPmAQuE Du Vorca. — Calophaca volgarica Fisch. — Dec. Prodr. —Wats. Dendr. Brit. tab. 83. — Cytisus pinnatus Pallas, F1. Ross. tab. 47. — Cytisus volgaricus Linn. fil. — Duham. ed. nov. v. 5 , tab. 48. — Colutea volgarica Lamk. Arbrisseau très-rameux, Tiges longues, flexibles. Feuilles imparipennées, à 13-21 folioles ovales, ou ovales-elliptiques, ou arrondies, veloutées en dessous. Supules lancéolées. Grappes là- ches, axillaires, longuement pédonculées. Pédoncules, pédicelles, bractéoles et calices pubescents , parsemés de poils glanduleux. Fleurs courtement pédicellées, d’un jaune d’or, de la grandeur de celles du Baguenaudier. Cet arbrisseau élégant , indigène dans la Russie méridionale, decore fréquemment nos jardins. Genre BAGUENAUDIER. — Colutea Tan. Calice cupuliforme , quinquédenté. Étendard ample, déployé , suborbiculaire , muni à la base de deux callosités, Étamines diadelphes. Style barbu à la face postérieure, Stigmate onciné, latéral. Légume stipité, vésiculeux, cymbiforme , membraneux. Arbrisseaux non épineux. Feuilles imparipennées. Sti- 972 CLASSE DES CALOPHYTES. pules petites, caulinaires. Grappes axillaires, lches, pauci- flores. Ce genre se trouve maintenant réduit à quatre espèces, indigènes en Europe et en Orient. Toutes les espèces exo- tiques que Linné comprenait dans le Colutea sont reportées à d’autres genres, ouen constituent de nouveaux. La facilité avec laquelle les Baguenaudiers viennentdans les terrains les plus arides, leur port élégant, joint à la lon- gue durée de leur floraison et à la singularité de leurs fruits, font cultiver ces arbustes dans toutes les plantations d’agré- ment. BacuenauDier commun. — Colutea arborescens Linn. — Duham. ed. nov. 1, tab. 22. — Bot. Mag. tab. 81. Folioles elliptiques, rétuses , glauques en dessous. Pédoncules sex- ou pluriflores. Bosses de l’étendard peu saillantes. Légumes non béants. Buisson haut de 10 à 15 pieds. Fleurs d’un jaune foncé. Cette espèce, indigène en France et dans tout le midi de l'Europe , prospère même dans les terrains de pure craie. Ses feuilles sont purgatives et peuvent remplacer le Séné. Les grai- nes, selon M. Loiseleur Deslongchamps, sont émétiques à la dose d’un scrupule. BAGUENAUDIER A FLEURS ROUGEATRES. — Colutea cruenta Ait. — Colutea orientalis Lamk. — Duham. ed. nov. 1, tab. 23. — Colutea sanguinea Pall. Folioles obovales ou obcordiformes , mucronées, échancrées, glauques aux deux faces. Pédoncules 4- ou 5-flores. Bosses de l'étendard peu saillantes. Légumes béants au sommet. Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Fleurs rougeûtres. Étendard tacheté de jaune à la base, Cette espèce croit dans l’Archipel, dans l’Asie mineure et dans le Caucase. On en forme souvent des haies dont l’aspect est très-agréable. Bacuewaunier Dp'Azer. — Colutea haleppica Viamk. — Schmidt, Arb. tab. 190. — Colutea Pococxit Ait. — Colutea istria Mill. [c. tab. 100. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 275 Folioles clliptiques-arrondies, mucronées. Pédoncules triflores. Bosses de l’étendard saillantes , ascendantes. Légume non béant. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Fleurs jaunes. Léoumes rou- geûtres. Genre SUTHERLANDIA. — Sutherlandia R. Br. Ce genre diffère du précédent par son étendard non cal- leux et ployé. Il renferme deux sous-arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, cultivés très-fréquemment dans les col- lections d’orangerie, à cause de leurs fleurs d’un écarlate très-brillant et de leur feuillage argenté. L’espèce suivante est très-commune. SUTHERLANDIA KFRUTESCENT.—Sutherlandia frutescens R. Br.— Coluiea frutescens Vian. —Mill. Ic. tab. 99.— Bot. Mag. tab. 81. Tiges hautes de 1 à 2 pieds, couvertes, ainsi que les feuilles et les calices, d’un duvet satiné. Folioles oblongues ou elliptiques, obtuses. Grappes 4-6-flores. Genre SWAINSONEA. — Sivarnsonta Salisb. Calice quinquédenté, calleux. Étendard ample, déployé. Carène obtase, un peu plus longue que les ailes. Étamines diadelphes. Stigmate terminal. Style barbu à la face infé- rieure. Légume bouff. ; Sous-arbrisseaux. Feuilles imparipennées. Grappes axil- laires, multiflores. Fleurs pourpres ou écarlates. Ce genre appartient à la Nouvelle-Hoilande et ne ren- ferme que quatre espèces. Celies dont nous allons faire mention sont cultivées en serre tempérée , comme plantes d'ornement. SWAINSONIA A FEUILLES DE CORONILLE. —Sivainsonia coro- nillifolia Salisb.—Bot. Mag. tab. 1525.—Herb. de V Amat. vol. 3. Tiges suffrutescentes., dressées. Feuilles à 19-23 folioles ovales, cbtuses. Filets persistants, un peu plus longs que le stipe de l'ovaire. — Fleurs d’un rose vif, se succédant depuis juin jus- qu'en octobre. | BOTANIQUE. PHAY, T. I, 48 274 CLASSE DES CALOPHYTES. | SWAINSONIA A FEUILLES DE GaLiGA. —Sivainsonia galegi- folia Ait. Hort, Kew. — Colutea galegifolia Sims, Bot. Mag. tab. 139.— Vicia galegifolia Andr. Bot. Rep. tab. 792, — Herb. de l’Amat. vol. 3. Tiges suffrutescentes , dressées. Feuilles à environ 19 folioles ovales , échancrées. Filets persistants, plus courts que le stipe de l'ovaire. — Fleurs écarlates. Genre LESSERTIA. — Lessertia Dec. Calice semi-quinquéfide. Étendard déployé.Carène obtuse. Etamines diadelphes. Stigmate capitellé. Style barbu au sommet. Légume comprimé ou bouffi, scarieux , indéhis- cent, oblique. Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles imparipen- nées. Fleurs violettes ou roses, pendantes, petites, disposées en grappes axillaires longuement pédonculées. Ce genre, confondu par Linné avec les Colutea, est pro- pre au cap de Bonne-Espérance et renferme une vingtaine d'espèces. Nous allons en signaler quelques-unes que lélé- gance de leurs fleurs a fait admettre dans les collections de serre tempérée. LesserriA ANNUEL. — Lessertia annua Dec. Prodr.— Hook. Exot. Flor. tab. 84.—Commel. Hort. 2, tab. 44. Feuilles à Q ou 11 folioles glabres, échancrées : les infe- rieures oblongues; les supérieures linéaires. Grappes plus longues que les feuilles. Calices dibractéolés, poilus. Légumes bouffis , comprinés. Herbe annuelle, d’un pied de haut. Fleurs nombreuses, d’un pourpre nojrätre. Lessenria vivace. — Lessertia perennans Dec. — Colutea perennans Jaeq. Hort. Vind. 3, tab. 3. Folioles ovales-oblongues, soyeuses en dessous , pubescentes en dessus. Grappes subterminales, multiflores , plus longues que les feuilles. Calices non bractéolés. Légumes comprimés, stipités, Herbe vivace. Tiges dressées, simples, hautes de 1à pieds. Fleurs panachées de pourpre et de rose, très-nombreuses, Grappes rapprochées en corymbe terminal. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 275 Lessewria Éeécanr.— Lessertia pulehra Hook. in Bot. Mag. tab. 2064. Feuilles à environ 45 folioles ovales , pointues, presque glabres. Grappes unilatérales, subcapitulées ; pédoncules plus longs que les feuilles. Sous-arbrisseau. Supules ovales-lancéolées. Bractées petites, lancéolées. Fleurs longues de plus d’un demi-pouce. Calice cou- vert de poils noirs. Étendard profondément bilobé, rose et veiné de pourpre. Carène d’un pourpre noirâtre. Lessentia FRUTESCENT. — Lessertia fruticosa Lind]. in Bot. Reg, tab. 970. Feuilles à 5 ou G paires de folioles lincaires, obtuses, poi- lues ainsi que la tige , les pétioles , les pédoncules et les calices. Grappes dressées , très-lâches , un pen plus longues que les feuilles. Légumes obovales , non stipités, 4-spermes. Sous-arbrissean , hant de 1 à » pieds. Corolle lavée de pourpre et de violet. Secriox V. ASTRAGALÉES. — Astragalecæ Adans. — Dec. Légume biloculaire ou semi-biloculaire par le rentre- ment des bords de l’une des sutures. Étamines dia- delphes. Feuilles pennées : les primordiales alternes. Genre ASTRAGALE.— Astragalus Linn. Calice quinquédenté. Carène obtuse. Légume biloculaire ou semi-biloculaire par le rentrement de la suture inférieure. Tiges ligneuses ou herbacées. Stipules libres, ou adhé- rentes au pétiole. Feuilles imparipennées. Fleurs jaunes, ou rouges, ou bleues , axillaires , tantôt solitaires, tantôt en grappes, ou en épis, ou en capitules. La plupart des Astragales v’intéressent que le botaniste. Quelques-uns cependant sont très-curieux ; parce qu'ils produisent la Gomme Adragante ; d’autres se font remarquer - par la beauté de leurs fleurs, Nous ne parlerons ici que des espèces les plus notables, 276 CLASSE DES CALOPHYTES. a) Tige ligneuse. Supules adnées. Pétioles persistants , spinescents. ASTRAGALE GUMMIFÈRE. — Astragalus gummifer Labill. Journ. de Physique, 1590, p. 46, Ie. Feuilles à 9-13 paires de folioles linéaires-oblongues , gla- bres. Fleurs axillaires , sessiles , agrégées. Calices quinquéfides, laineux de même que les légumes. — Fleurs jaunes. Cet arbrisseau croit dans le Liban. M. de Labillardière a pu s'assurer sur les lieux que c’est l’une des espèces qui produisent de la Gomme Adragante. ASTRAGALE D'OLivier. — Astragalus verus Oliv. Voyage, vol. 3, tab. 44. Feuilles à 17 ou 19 folioles linéaires , mucronces, poilues. Fleurs axillaires, sessiles , agrégées. Galice cotonneux, à 5 dents obtuses. — Fleurs jaunes. Arbuste très-touffu , n’excédant guère 2 ou 3 pieds de haut. Tige d'environ un pouce de diamètre. Branches écailleuses et héris- sées d’épines formées par les anciens pétioles dureis. Cette espèce croît dans le nord de la Perse. La Gomme Adra- gante, qui en découle abondamment, est récoltée , et on l’exporte en Russie, dans l’Inde , à Bassora et à Bagdad. Aucune autre espèce 7 selon Olivier, ne produit une aussi grande quantité de gomme. ASTRAGALE DE CANDIE. — Astragalus creticus Lamk. — Dec. Astrag. tab. 33. Feuilles à 11-17 folioles oblongues, pointues, cotonneuses. Calices à 5 lanières subulées, plumeuses, débordant la corolle. — Fleurs purpurines, strices. Cette plante croit dans l'ile de Candie et dans l'Asie mineure. Selon Tournefort , il en suinte de la Gomme Adragante, mais en quantité peu considérable. ASTRAGALE DU CAUCASE. — Astragalus caucasicus Pallas, As- trag. tab. 2. | Feuilles à 11-15 folioles linéaires-oblongues, cotonneuses- grisätres. Fleurs géminées ou ternées, axillaires, sessiles. Calices quinquéfides , laineux. — Fleurs jaunâtres. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 277 Cet Astragale croît en Géorgie, dans les endroits rocailleux du Caucase. Nous avons vu de la Gomme Adragante très-blanche, récoltée sur cette espèce par M. Ravergie, naturaliste-voyageur du Museum. ASTRAGALE DE Marseille. — Astragalus massiliensis Lamk. — Astragalus Tragacantha + Yann. — Pallas, Astrag. tab. 4, fig. 1, 2. — Duham. Arb. ed nov. vol. 2, tab. 100. Feuilles à 19-23 foholes elliptiques, incanes. Pédoncules axillaires , sub-4-flores , presque aussi longs que les feuilles. Ca- lice tubuleux , courtement 5-denté. Arbuste touffu , haut d'environ 2 pieds. Fleurs blanches. Cet Astragale croit dans le midi de la France et sur presque tout le littoral de la Méditerranée. On le nomme vulgairement Adragant, parce qu’on croyait autrefois à tort qu’il produisait de la Gomme Adragante. Le port de l’espèce est assez particulier pour la faire planter sur les rochers des jardins paysagers. b) Stipules libres. Tiges herbacees. Fleurs en épis axillaires. AsrRAGALE Récrisse. — Astragalus glycyphyllos Linn. — Flor. Dan. tab. 1105. — Engl. Bot. tab. 203. Tiges couchées. Feuilles à 11 ou 13 folioles ovales, obtuses, mucronées , glabres. Épis ovales-oblongs. Pédoncules plus courts que les feuilles. Légumes glabres, dressés, oblongs, trigones, arqués. Herbe vivace à tiges très-longues. Fleurs d’un vert jaunûtre. Cette espèce habite la plupart des contrées de l’Europe, ainsi que la Sibérie. Elle est connue sousle nom de Réglisse sauvage, à cause de la saveur douceätre de ses racines et de ses femilles. Jadis on Jui attribuait des qualités médicinales peu estimées aujourd’hui. ASTRAGALE QUEUE DE RENARD. — Astragalus alopecuroides Linn.— Mill. Ie. tab. 58. — Astragalus Alopecurus Pall. Astrag. tab. 4. - Tiges dressées. Folioles ovales-lancéolées, pubescentes. Sti- pules acuminées. Épis ovales-oblongs , sessiles. Calice àn5 lanières subulées , de la longueur de la corolle , laineux ainsi que les Ic- gumes. 278 CLASSE DES CALOPHYTES. Herbe vivace , haute de 4 à 5 pieds. Épis gros, nombreux , tres-laineux. Fleurs jaunâtres. Gette plante , indigène en Sibérie, est propre à orner les grands parterres. ASTRAGALE DE NARBONNE. — Astragalus narbonensis Gouan. — Pall. Astr. tab. 10. Tiges dressées, hérissées de poils mous. Folioles oblongues, velues. Épis subglobuleux. Dents calicinales sétacées, plus courtes que la corolle , de la longneur du tube. Herbe vivace, semblable par le port à la précédente, Fleurs Jaunes. Cet Astragale croît aux environs de Narbonne et en Espagne. I mérite d’être cultivé comme plante d’ornement. AsrRAGALE EsparcerrEe. — Astragalus Onobrychis Limn.— Jacq. FL Austr. tab. 38. Tiges ascendantes. Folioles lincaires, ou oblongunes, ou ovales- oblongues, pubescentes. Épis oblongs. Étendard 2 fois plus long que les ailes. Légumes dressés, rectilignes , triquètres. Herbe vivace, haute d’un demi-pied à un pied. Fleurs pana- chées de bleu et de violet. Cette espèce , indigène dans le midi de l'Europe, est cultivée comme plante de parterre. c) Stipules adnées. Pétioles inermes. Fleurs en ca itules axillaires. AsTRAGALE DE MonrPELLiER.— Astragalus monspessulanus Linn.—Bot. Mag. tab. 355.—Bot. Cab. tab. 981.—Æstragalus Polygala Pall. Astr. tab. 83. Feuilles à 21-41 folioles ovales-lancéolées, décrescentes. Tiges aphyles , plus longues que les feuilles radicales, déclinces ou as- cendantes. Dents calieinales subulées. Étendard allongé. Légumes subcylindracés , grêles , arqués , couverts de poils apprimés. Herbe vivace, touffue, plusou moins glauque. Fleurs gran- des, purpurines. Cette espèce , indigène dans l’Europe australe , est fort propre a orncr les rocailles. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 279 III° TRIBU. LES HÉDYSARÉES. — ZEDYSAREZÆ Dec. ( Coronillæ et pars Galegearum Bronn. — Coronillæ et pars Phaseo- lorum Adans: ) Étamines monadelphes ou diadelphes, ou rarement libres. Légume divisé en loges monospermes par des articula- tions transversales, ou quelquefois uniloculaire. Cotyle- dons se changeant par la germination en feuilles munies de Stomates. Secriox I. CORONILLÉES. — Coronilleæ Dec. Fleurs en ombelle. Légumes cylindracés ou com- primés. Genre CHENILLETTE. — Scorpiurus Lino. Galice à 5 lobes égaux, pointus. Carène dipétale, Étami- nes diadelphes. Légume spiralé, à 5-6 articulations sillou- nées , relevées de côtes souvent spinelleuses ou tubercu- leuses. Herbes annuelles. Stipules membraneuses, linéaires-lan- céolées. Feuilles simples, entières, pétiolées. Pédoncules axillaires, plus longs que les feuilles , 4-4-flores. Fleurs jau- nes ou rarement rougeätres. Ce genre n’offre de curieux que la forme de ses légumes, semblables à une chenille roulée sur elle-même, ou à un !i- maçon. On mêle ces fruits aux fournitures de salade, pour surprendre les personnes qui ne les connaissent pas. Les botanistes ont décrit sept espèces de Scorpiurus ; elles habi- tent l’Europe australe , la Barbarie et l'Orient. Voici celles que l’on a coutume de cultiver. CuÉNILLETTE TUBERCULEUSE. — Scorpiurus muricata Linn. — Moris. Oxon. ser. 2, tab. 11, fig. 4. %50 CLASSE DES CALOPHYTES. Légumes glabres : les côtes intérieures lisses ; les côtes exté rieures légèrement tuberculeuses. Pédoncules biflores. CHENILLETTE SILLONNÉE. — Scorpiurus sulcata Linn. — Gærtn. Fr. 2, tab. 155. Légumes glabres : les côtes intérieures lisses ; les côtes extc- rieures munies de 6 à 8 spinules roides, oncinées. Pédoncules subtriflores. CHENILLETTE VERMICULAIRE.—Scorpiurus vermiculata Lin. — Gærtn. Fr. 2, tab. 155. Légumes glabres : les côtes intérieures presque nulles ; les extc- rieures couvertes de tubercules stipités. Pédoncules uniflores. Genre CORONILLE. — Coronilla Linn. Calice campanulé, court, quinquédenté; les 2 dents supé- rieures rapprochées. Pétales à onglets souvent plus longs que le calice, Carène rostrée. Étamines diadelphes. Légumegrèle, cylindracé, à articulations oblongues. Graines oblongues. Herbes, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Pédoncules pau- ciflores ou multiflores, axillaires. Fleurs jaunes ou rougeä- tres, pédicellées. Presque toutes les Coronilles habitent l'Europe australe. La beauté de leurs fleurs à valu à plusieurs espèces une place daus les jardins. On en connait une vingtaine; les suivantes sont les plus remarquables. a) Tiges ligneuses. CoroniLLe BacuEenaunier. — Coronilla Emerus Linn. — Bot. Mag. tab. 445.—Duham. Arb. ed. nov. vol 4, tab. 31. — Emerus major et minor Mill. Ie. tab. 132, fig. r et 2. Feuilles à 5 ou 9 folioles obovales ou obcordiformes. Pédon- cules subtriflores. Onglets 3 fois plus longs que les calices. Lé- gumes presque continus. Buisson de 3 à 5 pieds de haut. Feuilles d’un vert gai. Sti- pules petites. Fleurs jaunes ; étendard strié de pourpre. FAMILLE DES PALILIONACÉES. 261 Cet arbrisseau croît en France et dans tout le midi de lEu- rope. On en forme , dans les jardins, des massifs et des palissades. Il fleurit d'avril en juin. Ses feuilles sont légèrement purgatives ; mais on ne les emploie pas en médecine. CoRONILLE JONCIFORME. — Coronilla juncea Linn. — Bot. Reg. tab. 820. — Bot. Cab. tab. 235.— Barrel. [c. tab. 133. Rameaux jonciformes , lisses, peu feuillés. Feuilles à 3 - 7 folioles linéaires-oblongues , obtuses , un peu charnues. Ombelles 7 - 8 - flores. Onglets un peu plus longs que le calice. Légumes moniliformes , légèrement comprimés. Arbrisseau glabre et glauque, très-rameux , de 2 à 3 pieds de haut. Fleurs d’un janne vif, très-nombreuses. Stipules petites. Cette espèce est indigène dans le midi de la France et dans presque toute l’Europe australe. Elle résiste avec peine aux hi- vers du nord de la France ; mais elle est fort commune dans les orangeries. CoroniLLe GLAUQUuE. — Coronilla glauca Tainn. — Bot. Mag. tab. 13. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 32. Rameaux anguleux. Feuilles à 5 ou 7 folioles obovales ou ob- cordiformes. Ombelles 7-8-flores. Onglets peu saillants. Légumes moniliformes. Arbrisseau glabre et glauque, tres-touffu, haut de 2 à 3 pieds. Stipules petites. Fleurs très-nombreuses, d’un beau jaune. Cette Coronille, indigène en Sicile et en Provence, est pré- cieuse pour les orangeries à cause de sa floraison prolongée du- rant presque toute l’année. Les fleurs exhalent, pendant le jour, un parfum très-suave ; mais, la nuit, elles sont modores. b) Tiges herbacées. CORONILLE BIGARRÉE. — Coronilla varia Linn. — Bot. Mag. tab. 258. — Clus. Hist. p. 237, fig. 2.— Schkuhr, Handb. tab. 209. Tiges diffuses. Stipules sétiformes. Feuilles à 9 - 15 folioles vblongues-lanccolces ; mucronées (la première paire presque bast- 282 CLASSE DES CALOPHYTES: laire dans les feuilles supérieures). Ombelles multiflores. Lé- gumes moniliformes , subtétragones. Herbe bisannuelle, glabre. Tiges rameuses, longues de 2 à 3 pieds. Fleurs panachées de blanc, de rose et de violet. Les jeunes légumes pendants , les adultes dressés. Suture supérieure sillonnée. Cette espèce, l’une des plus communes en France ainsi que dans toute l’Europe , croit de préférence dans les endroits secs et her- beux des bois, ou sur les collines. On la distingue sans peine à ses fleurs panachées de blanc, de rose et de pourpre. La plante est élégante, mais dangereuse : on connaît des exemples d’empoi- sonnements mortels causés par la décoction de ses feuilles ou de ses racines. Cornonize pe Géonere. — Coronilla iberica Marsch. — Lodd. Bot, Cab. tab. 589. — Sweet , Br. F1. Gard. tab. 25.— Schrank, Hort. Monac. tab. 71. — Coronilla cappadocica Willd. Tiges ascendantes. Stipules membranacées, ciliolées-denticulées. Feuilles à 7 ou 9 folioles obovales, rétuses ou échancrées, pu- bescentes aux bords. Ombelles 5-8-flores. Onglets un peu plus longs que les calices. Légumes moniliformes , subtétragones. Herbe vivace, touffue, à tiges de 1 à 2 pieds de long. Fleurs grandes , jaunes. Cette espèce, originaire d'Orient, est cultivée à juste titre dens les parterres. Genre ORNITHOPE. — Ornithopus Desv. Calice bractéolé, tubuleux, quinquédenté. Carène fort pe- tite, comprimée. Étamines diadelphes. Légume grêle, com- primé, arqué : articulations nombreuses, courtes, tronquées aux deux bouts. Herbes annuelles. Feuilles imparipennées. Stipules pe- tites, adnées au pétiole. Fleurs en ombelles simples, portées sur de longs pédoncules axillaires. Le nom de ce genre, qui signifie Pied d'oiseau, fait allu- FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 285 sion à la forme du légume, tout à fait semblable à une griffe articulée. On ne connaît que deux espèces, indigènes en Barbarie et dans l’Europe australe. L’Onniruope NAIN (Ornithopus perpusillus Linn.—F|. Dan. tab. 530. — Engl. Bot. tab. 369) est commun dans les endroits sablonneux de toute la France. C’est une herbe à tiges couchées et filiformes , souvent à peine longues de quelques pouces. Ses feuilles sont composées d’un grand nombre de folioles obovales ou arrondies , et ses fleurs ; jaunâtres ou violettes , sont fort petites. Genre HIPPOCRÉPIDE. — ippocrepis Linn. Calice campanulé, à 5 lobes étroits et pointus. Carène di- pétale. Étamines diadelphes. Légume comprimé , arqué : articulations en forme de fer à cheval. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles imparipennées. Pé- doncules axillaires, tantôt simples et presque nuls, tantôt allongés et portant plusieurs fleurs disposées en ombelle. Ce genre est curieux par la structure de son fruit, qui re- présente une suite de fers à cheval soudés bout à bout. Les huit espèces connues habitent les contrées voisines de la Mé- diterranée; une seule d’entre elles s’'avance jusque dans lEu- rope moyerne. Voici celles qu’il convient de citer. HippOCRÉPIDE COMMUNE. — Hippocrepis comosa Linn. — Engl. Bot. tab. 31.— Jacq. Austr. tab. 431. Tiges touffues, diffuses. Folioles obovales ou cunéiformes- oblongues, tronquées. Pédoncules très-longs , multiflores. Leégu- mes pédicellés, sinués au bord extérieur. Herbe vivace, glabre ; touffue. Tiges longues de 1 à 2 pieds. Fleurs jaunes. Graines arquées. Cette espèce embellit les prairies sèches de l’Europe moyenne et de l’Europe australe ; on la retrouve en Barbarie. HippocréPine Des BaLéarFs.— Hippocrepis balearica Lin. — Jacq. Ie. Rar. 1 , tab. 149. _ Tiges suffrutescentes , dressées. Pédoncules plus longs que les 284 CLASSE DES CALOPHYTES. feuilles, multiflores. Légumes glabres, légèrement arqués, pé dicellés. Sous-arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Feuilles glauques, glabres ou quelquefois poilues de même que les calices. Fleurs jaunes, nombreuses. Cette espèce , indigène dans les Baléares, orne les orangeries. Secriow II. ONOBRYCHÉES. — Onobrycheæ Bartl. — Euhedysareæ Dec. Prodr. Fleurs en grappe. Légumes comprimés. Genre DESMODE. — Desmodium Lainn. Calice dibractéolé , subbilabié : lèvre supérieure bifide; lèvre inférieure tripartie. Étendard suborbiculaire. Carène obtuse, non tronquée, plus courte que les ailes. Étamines dia- delphes. Légume comprimé, membraneux ou coriace , plu- riarticulé. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles unifoliolées ou trifo- liolées-pennées. Folioles stipellées. Grappes terminales. Pé- dicelles solitaires ou terrés, filiformes, accompagnés d’une bractée. Fleurs blanches, on bleues, ou purpurines. Ce genre, dans lequel M. De Candolle admet cent trente- cinq espèces, est presque exclusivementcantonné dansla zone équatoriale. Nous n’y voyons que trois espèces d'un intérêt assez général pour trouver place dans ce recueil. DESMODE osCILLANT. — Desmodium gyrans Dec. Prodr. — Hedysarum gyrans Linn. — Jacq. Ic. Rar. tab. 562. Feuilles trifoliolées-pennées ; folioles elliptiques-oblongues : la terminale 4 fois plus longue que les latérales. Grappes nombreu- ses, paniculées. Légumes pubescents, membraneux : articula- tions subtétragones, subdéhiscentes. Sous-arbrisseau indigène au Bengale, où il porte le nom de Buram Chadali. Cette plante offre des phénomènes tout aussi curieux que ceux qu'on observe dans les Sensitives. La fo- hole terminale n’a qu'un mouvement de ginglyme qui. paraît FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 285 dépendre de l’action de la lumière; les folioles latérales ont un double mouvement de ginglyme et de torsion, qui s'exécute sans l'intervention apparente d’un stimulant exterieur. Elles tournent continuellement sur leur charnière. Les mouvements sont brus- ques, interrompus , irréguliers. En même temps qu’elles se meuvent de haut en bas , elles se rapprochent ou s’éloignent de la grande foliole ; quelquefois l’une est en repos , tandis que l’autre s’agite. Cette irritabilité est indépendante de la plante-mère; car la feuille, détachée de la tige, continue à en donner des marques. Cha- que foliole même, fixée sur la pointe d’une aiguille, se balance en- core. Enfin, le pétiole isolé laisse apercevoir un reste d’irritabilité. Desmone pu Canapa.—Desmodium canadense Dec. Prodr. — Hedysarum canadense Linn. — Cornat. Canad. p. 45, Ie. — Moris. Oxon. ser. 2,tab. r1 , fig. O. Feuilles pennées-trifoliolées ; folioles ovales -lancéolées ou oblongues-lancéolées, obtuses, mucronulées : la terminale plus grande que les latérales. Grappes terminales, multiflores. Légumes minces , sinueux à l’un des bords, presque rectilignes à l’autre. Herbe vivace. Tiges dressées , rameuses , poilues, hautes de 3 à 4 pieds. Fleurs purpurines. Cette espèce, indigène dans l'Amérique septentrionale , est cultivée dans les parterres. Desmone PLEUREUR.— Desmodium pendulum Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 04. Feuilles à 3 folioles cunéiformes oblongues, obtuses, mucro- nulées , nerveuses, velues. Stipules et bractées grandes, sca- rieuses , aristées. Grappes solitaires, terminales, pendantes. Fleurs géminées. Légumes comprimés, moniliformes, 4-spermes, sti- pités : articulations réniformes, gibbeuses. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux étalés. Ramules grèles, poilus , pendants. Grappes cylindriques, longues de 5 à 7 pou- ces, sur un pouce de diunètre. Fleurs violettes, de la grandeur de celles d’un Cytise. Légume grêle, long d’un pouce. Cette espèce, remarquable par son élégance, croît dans les montagnes de l’Inde septentrionale et du Népaul. 286 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre SAINFOIN. —- Æedysarum Linn. Calice campanulé, partagé en 5 lanières presque égales. Étendard ample, Carène obliquement tronquée, beaucoup plus longue que les ailes. Étamines diadelphes. Légume moniliforme , comprimé, à articulations orbiculaires ou el- liptiques. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles imparipennées, mul- tifoliolées. Fleurs pourpres, ou blanches, ou jaunâtres, dis- posées en grappes axillaires, Ce genre renferme environ trente espèces , indigènes en Europe, en Orient, en Barbarie et en Sibérie. La plupart des Sain/foins sont remarquables par la beauté de leurs fleurs. Voici les espèces les plus notables. a) Articulations du légume à disque velu , ou tuberculeux , ou rugueux , ou garni de spinules crochues. SAaINFOIN GRANDIFLORE.— Hedysarum grandiflorum Pallas, It.5, p. 743, tab. 21. Ed. gall. App. n. 367, tab. 82. — Hedysarum sericeum Marsch. — Hedysarum argenteum Lamk. ( non Linn.) Folioles elliptiques , soyenses-incanes en dessous. Calices de la longueur des ailes. Carène plus courte que l’étendard. Articula- tions du légume velues, rugueuses , hérissées de spinules cro- chues. Herbe vivace, presque acaule. Fleurs grandes , d’un jaune pâle. .… Cette espèce croît dans la Russie méridionale, Elle n’est pas commune dans nos jardins, quoiqu’elle mérite d’y figurer à cause de l'élégance de son feuillage et de ses fleurs. SAINFOIN ARGENTÉ. — Hedysarum argenteum Lin. fil. — Ganel, Sib. 4, tab. 37. Folioles elliptiques ou ovales, velues en dessus, soyeuses- argentées en dessous. Calices plus courts que la corolle. Carène 2 fois plus longue que les ailes, égale à l’étendard. Artieu- lations du légume cotonneuses , tuberculeuses. Herbe vivace , presque acaule. Fleurs purpurines. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 287 Cette espèce croit sur les collines calcaires du Caucase et dans la Sibérie méridionale. SAINFOIN ÉCLATANT. — Âedrsarum splendens Fisch. — Ledebour , Ie. FI. Alt. tab. 52. Folioles ovales-orbiculaires, poilues en dessus, soyeuses- argentées en dessous. Pédoncules plus longs que les feuilles. Grappes oblongues. Ailes débordant le calice. Étendard échancré, plus court que la carène. Légume à 4 articulations suborbicu- laires, rugueuses , réticulées, velues. Herbe vivace. Tiges courtes. Fleurs grandes, d’un jaune pâle. Feuilles à 3-7 folioles. Cette espèce croît dans les steppes qui s’étendent au midi des chaines altaïques. SAINFOIN POLYMORPHE. — //edysarum polymor; hum Ledeb. Ic. FI. Alt. tab. 51.— Hedysarum roseum Dec. Prodr. Feuilles multifoliolées ; folioles elliptiques ou oblongues , soyeuses ou incanes en dessous. Grappes pédonculées. Carène un peu plus courte que l’étendard , un peu plus longue que les ailes. Légumes dressés : articulations rugueuses , incanes. Herbe vivace, touffue. Tiges longues d’un pied, ou plus, ou fort courtes dans une variété. Grappes ordinairement longues de 6 à 7 pouces. Fleurs roses, où purpurines, longues de près d’un pouce. Cette espèce croit dans l’Altaï. SAINFOIN A BOUQUETS. — //edysarum coronarium Linn. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 155. Folioles elliptiques ou arrondies , légèrement pubescentes en dessous et aux bords. Grappes ovales, denses. Aïles ® fois plus longues que le calice. Légume à 2-5 articulations orbiculai- res , spinelleuses , glabres. Herbe bisannuelle. Tiges ascendantes ou couchées , longues de de 2 à 3 pieds. Feuilles à 7-0 folioles. Fleurs d’un pourpre foncé (blanches dans une variété ), odorantes, très-nombreuses. Gette plante , connue vulgairement sous es noms de Sainfoin de Malte où Sainfoin d’Espagne, se cultive dans tous les par- terres, Elle ne fleurit que la seconde année , et 1l faut la garantir 285 CLASSE DES CALOPHYTES, des fortes gelées. En Espagne et en Calabre, où ce Sainfom eroît spontanément , il fournit un excellent fourrage pour les bestiaux. SAINFOIN À CAPITULES. — //edysarum capitatum Desf. — Bot. Mag. tab. 1251. Folioles lincaires-oblongues , tronquées, apiculées. Épis ovales- arrondis , läches. Ailes 2 fois plus longues que le calice. Légumes à articulations orbiculaires , velues, spinclleuses. Herbe annuelle. Tiges diffuses , longues d’un demi-pied à un pied. Feuilles à environ 11 ou 13 folioles. Fleurs grandes , d’un rose vif. Cette espèce est commune en Corse, en Italie et en Barbarie. On la cultive souvent dans les parterres. SAINFOIN FLEXUEUX. — Hedysarum flexuosum Linn. — Schkubr, Handb. 2 , tab. 107. Folioles elliptiques ou oblongues. Épis ovoïdes. Légumes flexueux : articulations suborbiculaires , spinelleuses. Herbe annuelle. Tiges diffuses, flexueuses , longues de 1 à 2 pieds. Feuilles à environ 9 folioles. Fleurs purpurines. Cette espèce, originaire d'Orient, est cultivée dans les par- terres. b) Légume à articulations lisses. SAINFOIN FONCÉ, — {ledysarum obscurum Linn. — Jacq. FI. Austr. tab. 168.— Loddig. Bot. Cab. tab. 1434. Folioles elliptiques ou ovales-elliptiques , presque glabres. Grappes allongées. Bractées plus longues que les pédicelles. Étendard un peu plus court que la carène , d’un tiers plus court que les ailes. Légumes pendants : articulations elliptiques. Herbe vivace à tiges dressées. Feuilles à 5-9 paires de foholes. Corolle d’un pourpre foncé ou quelquefois blanche, 3 fois plus grande que le calice. Cette plante croit dans les Alpes de France, de Suisse , d’Au- triche, etc. Elle mérite d’être cultivée dans les jardins. SaiNFoIN pu Caucase. — Hedysarum caucasicum Maxsch. Flor. Taur. Cauc. Folioles elliptiques ou cblongues , mucronulées , glabres. Grappes grêles, longuement pédonculées, Bractées plus longues FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 289 quele pédicelle. Légumes pendants. Étendard un peu plus court que la carène. Herbe vivace, haute de 1 à2 pieds. Feuilles à environ 19 fo- hioles. Pédoncules plus longs que les feuilles, Corolle 4 ou 5 fois plus longue que le calice, d’un pourpre vif. Cette belle plante croît dans le Caucase. Elle est cultivée au Jardin du Roi, et mérite d’être multipliée pour l’ornement des parterres. SAINFOIN DE SIBÉRIE. — Hedysarum elongatum Fischer.— Loddig. Bot. Cab. tab. 1401. Folioles oblongues , mucronulées , légèrement soyeuses en des- sous. Pédoncules plus longs que les feuilles. Grappes allongées. Étendard un peu plus court que la carène. Légumes pendants : articulations orbiculaires ou elliptiques, marginées. Herbe vivace. Tiges dressées, hautes d’environ 2 pieds. Feuilles à 19 on 21 folioles. Corolle environ 4 fois plus longue que le calice ; étendard rose; ailes et carène couleur de chair. Cette espèce est cultivée dans les parterres. Genre ESPARCETTE. — Onobrychis Tourn. Ce genre ne diffère du précédent , auquel Linné et beau- coup d’autres auteurs Pavaient réuni, que par son légume carcérulaire et inarticulé. Il renferme une trentaine d’espè- ces, indigènes en Europe, dans l'Afrique boréale, en Orient et en Sibérie. Voici les espèces assez curieuses pour être citées ici. a) Légume oblique, à bord denté ou découpé en créte. EsparCeTTE CULTIVÉE. — Onobrychis sativa Lamk.— Eng]. Bot. tab. 06. — Jacq. FI. Austr. tab. 352. Folioles linéaires-lancéolées ou linéaires-oblongues , pointues ou tronquées et mucronulées, rétrécies à la base. Pédoncules 2 ou 3 fois plus longs que les feuilles. Grappes cylindracées. Ailes BOTANIQUE. PHAN, T. 1. 49 200 CLASSE DES CALOPHŸTES, plus courtes que le calice. Légumes pubescents, courts , obliques, rugueux , dentés aux bords. Herbe vivace, glabre ou plus souvent velue ou pubescente. Tiges ascendantes ou décombantes, longues de 2 à 3 pieds. Feuilles multifoliolées. Fleurs rougeâtres. L’Esparcette cultivée, aussi nommée Sainfoin où Bourgogne, est une des plantes les plus précieuses pour former des prairies arüficielles dans les sols calcaires et crayeux , trop arides pour la culture d’autres fourrages. Elle améliore les terrains médiocres. M. Yvart a réussi à convertir, par ce moyen, en terres à Froment des champs où , malgré des tentatives antérieures , on n’avait ja- mais pu récolter que du Seigle. La durée ordinaire de l’Esparcette est de huit à dix ans. Elle atteint son développement que la troisième année; son pro- duit commence à diminuer vers la huitième ou la dixième , dans les terrains calcaires, et vers la septième ou la huitième, dans les terrains graveleux. On connaît cependant beaucoup d'exemples de champs de Sainfoin existant encore en pleine vigueur cinquante ans après l’époque du semis , et l’on a déterré dans des carrières des racines de cette plante ayant seize à vingt pieds de long. Lorsqu'on destine une prairie de Sainfoin à être fauchée, on doit, selon M.Vilmorin, éviter de faire pâturer le regain, surtout les premières années. Mais il est des cas, particulièrement sur de mauvais terrains, où on cultive le Sainfoin exprès pour le pâturage des bêtes à laine. On le sème ordinairement au prin- temps , ou quelquefois en automne, et presque toujours avec les grains. Sir Humphry Davy a trouvé, sur 1000 parties d’Esparcette, 39 parties de matière nutritive, proportion qui est la même que pour le Trefle de Hollande et le Petit Trèfle blanc. L’Esparcette verte est moins dangereuse au bétail que les Trèfles et la Lu- zerne. Esparcerre TÈrE DE coQ. — Onobrychis Caput galli Lamk. — Lobel. le, >, p.81, fig. 1. — Hedysarum Caput galli ann. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 9294 | Folioles oblongues où cunéiformes-obovales , cuspidées, pubes- centes. Épis pauciflores, longuement pédonculés, Ailes de la lon- gueur du calice. Carène un peu plus courte que l’étendard. Lé- gume hérissé d’aiguillons subulés, presque imbriqués. Herbe annuelle, diffuse ou ascendante. Tiges longues d’un demi-pied environ. Fleurs d’un rose pâle. Cette espèce, remarquable par la forme de ses fruits, est com- mune dans l'Europe australe. Esparcerre Crète DE coQ. — Onobrychis Crista galli Lamk. — Gært. Fr. 2, tab, 148. — Hedysarum Crista galli Linn. Folioles cunéiformes-oblongues ou obovales, obtuses ou ré- tuses, pubescentes. Épis pauciflores, longuement pédonculés. Cahice de la longueur de la corolle. Ailes et carène presque aussi grandes que l’étendard. Légumes glabres : bord dorsal à crête dé- coupée en lanières oblongues, planes ; disque rugueux, légèrement spinelleux. Herbe annuelle à tiges couchées. Fleurs petites, rougeâtres. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, est également remarquable par son légume à bord sembiable à une crête de coq, d’où lui vient son nom spécifique. b) Légume semi-circulaire , rugueux et spinelleux au centre, membraneux et denticulé aux bords. EsparCETTE DE ParLas. — Onobrychis Pallasii Marsch. Folioles elliptiques-oblongues , pointues, velues ou pubescen- tes en dessous. Épis cylindriques. Calices velus. Ailes oblongues, plus courtes que le calice. Légumes pubescents , spinelleux. Herbe vivace. Tiges plus ou moins velues, ascendantes, lon- gues d’environ 2 pieds. Corolle d’un jaune pâle : étendard ample, strié de pourpre. EsPARCETTE RAYONNANTE. — Onobrychis radiata Marsch. 292 CLASSE DES CALOPHYTES. — [edysarum radialum Desf. Ann. du Mus. 12, tab. 13. — Hedysarum Buxbaumit Marsch. FI. Taur. Folioles ovales, obtuses, mucronces, hérissées en dessous. Épis cylindriques. Calices et légumes velus. Ailes sagittiformes , plus courtes que le calice. Herbe vivace. Tiges dressées ou ascendantes, plus ou moins hispides, longues d'environ 2 pieds. Fleurs grandes, denses. Co- rolle d’un jaune pâle; étendard strié de nervures purpurines. Esrarcerre DE Micnaux. — Onobrychis Michauxii Dec. Prodr. Folioles elliptiques-oblongues, mucronées , glabres. Épis allon- gés, un peu lâches. Galices velus. Ailes sagittiformes, plus cour- tes que le calice. Légumes veloutés. Herbe vivace. Tige presque glabre , dressée. Fleurs d’un jaune pile ; étendard strié. Gette espèce et les deux précédentes croissent dans le Caucase. Elles méritent d’être cultivées comme plantes d'ornement. Genre URARIA. — Uraria Desv. Calice quinquéparti, subbilabié, à lanières sétacées. Co- rolle ringente; étendard ample, redressé. Etamines diadel- phes. Légume subspiralé ou flexueux, à articulations mono- spermes. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles imparipennées ou simples, Folioles stipellées, Stipules membraneuses. Pédon- cules axillaires et terminaux. Bractées grandes, caduques, imbriquées avant l’anthèse. Pédicelles géminés ou fasciculés, disposés en longues grappes simples ou rameuses. Ce genre, propre à l’Asieéquatoriaie, contient sept espèces généralement remarquables par l'élégance de leur feuillage et de leurs fleurs. En voiciles plus notables. UrartA CORDIFORME.— ÜUraria cordifolia Wall. Plant. Asiat. Rar. 1, tab. 37. Feuilles simples, cordiformes-ovales, pointues, velues en FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 295 dessus, blanchâtres en dessous. Grappes rapprochées en panicu- les terminales , fewllées à la base. Pédicelles ternés ou fasciculés, hérissés. Légume plus court que le calice, déprimé, spiralé, velu, 2- ou 3-articulé. Arbrisseau rameux , dressé, haut de 2 à 3 pieds, couvert de poils ferrugineux. Feuilles de la largeur de la main, longues de 8 à 12 pouces. Panicule ample. Grappes lâches, longues de 6 à 8 pouces. Fleurs panachées de jaune et de violet. Gette plante a été observée par M. Wallich dans l'empire des Birmans , sur les bords de l’Irawaddi. Unanta nERISsé. — Üraria crinita Desv. — Wall. Plant. Asiat. Rar. 2, tab. 110. Feuilles à 7 ou o folioles subsessiles, opposées, ovales- oblongues, subobtuses, glabres et luisantes en dessus, incanes en dessous. Grappes sessiles, très-longues, denses, cylindracées- claviformes. Pedicelles géminés, étalés. Légume pubérule, un peu plus long que le calice, à 5 ou 6 articulations lenticulaires. Arbrisseau à tige haute d’environ 2 pieds. Rameaux et pétioles hérissés de longs poils. Feuilles longues d’un pied et plus; folio- les coriaces , longues d’environ 5 pouces. Grappes solitaires ou agrégées, longues de 1 à 2 pieds , larges d’un pouce et demi. Bractées d’un rose pâle. Fleurs panachées de violet, de lilas et de jaune. Cette espèce est fort curieuse à cause de ses énormes grappes , recouvertes de longues bractéces scarieuses qui tombent à mesure que les fleurs s’épanouissent. Elle croît au Bengale, dans l'empire birman et en Chine. UnraRIA A FEUILLES MACULÉES. — Üraria picta Desv. — Hedysarum pictum Jacq. Ie. Rar. vol. 3, tab. 567. Feuilles à 7 ou 9 folioles sessiles sur une glandule, linéaires- lancéolées , subobtuses, glabres et panachées en dessus, réticulées et pubescentes en dessous. Grappes terminales, sessiles, lâches. Bractées ciliées, ovales-acuminées. Pédicelles étalés, subgéminés. Légume flexueux, un peu plus long que le calice. 294 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbrisseau à rameaux pubescents. Folioles longues de 6 à 8 pouces, marbrées de taches jaunâtres bordées de rouge. Stipelles sétacées , rougeâtres. Stipules et bractées grandes, membraneu- ses, jaunâtres et panachces de rose. Grappes longues d’un pied et plus. Fleurs roses. Cette espèce , qu’on voit quelquefois dans nos serres , est origi- naire de l'Inde. Elle est remarquable par l’élégance deses grappes, et par ses longues folioles panachées. Genre LOURÉA. — Lourea Neck. — Desv. Calice campanulé, persistant, quinquéfide, renflé après l’anthèse ; lobes égaux, étalés, connivents après l’anthèse. Etendard obcordiforme. Carène obtuse. Etamines diadel- phes. Légume inclus, à 4-6 articulations planes, monosper- mes, enchainées en zi2ag. Herbes. Stipules sétacées. Feuilles simples ou trifoliolées. Fleurs en grappes terminales. grap} Les trois Louréa connus croissent dans l'Inde. L'espèce suivante est la plus remarquable. LourÉéa GuAUvE- souris. — Lourea vespertilionis Desv. — Hedysarum vespertilionis Linn. — Jacq. Ic. Rar. vol. 3, tab. 566. Herbe annuelle. Feuilles à une seule foliole presque semi-lunce, échancrée, 10 fois plus large que longue. Corolle blanche. Cette plante, originaire de la Cochinchine, est cultivée dans les serres à cause de la singularité de ses feuilles, qu’on a comparées aux ailes étalées d’une chauve-souris. Genre SMITHIA. — Syrrthia Ait. Calice biparti, dibractéolé, Gaine des étamiues fendue en 2 phalonges égales. Légume inclus : articulations mono- spermes, enchaînées en zigzag. FAMILLE (DES PAPILIONACÉES. 295 Herbes. Feuilles paripennées. Grappes axillaires, pauci- flores. Les trois Smithia connus croissent dans la zone équato- riale de l’ancien continent. Nous n’en décrirons qu’un seul, intéressant par ses folioles irritables au contact, comme celles des Sensitives. Smrrara SEnsiTive.— 9mithia sensitiva Ait.—Salisb. Parad. Lond. tab. 92. Tige lisse, couchée; rameaux diffus. Feuilles à 5-10 paires de folioles ovales ou oblongues, obtuses, subsessiles, opposées, soyeuses aux bords. Stipules sagittiformes-lancéolées. Grappes moins longues que les feuilles , 3-5-flores. Pédoncule commun plus long que le pétiole. Fleurs jaunes. Étendard obcordiformce. Ailes oblongues, obtuses, plus courtes que l’étendard. Légume he- rissé. Cette plante croit dans l'Inde. Genre ESCHYNOMÈNE. — Æschynomene Linn, Calice dibractéolé, quinquéfide, bilabié : lévre supérieure bifide ou bidentée ; lèvre inférieure trifide ou tridentée. Gaine des étamines fendue en 2 phalanges égales, pen- tandres. Légume comprimé, rectiligne, plus long que le ca- lice, à articulations monospermes. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles imparipennées, mul- tifoliolées. Stipules semi-sagittées. Gr ApRÉS axillares. Fleurs ordinairement jaunes. On connaît environ quarante espèces de ce genre, entiè- rement propre à la zone équatoriale. Plusieurs Æschynomé- nes sont remarquables en ce que leurs folioles se rabattent les unes contre les autres au moindre contact. Voici quelques- unes des espèces douées de cette propriété. 6e EscuyNomÈNE SENsimive.— Æschynomene sensitiva Swartz. — Plum. Icon. tab. 139. 296 CLASSE DES CALOPHYTES. Tige ligneuse , lisse, cylindrique. Folioles linéaires. Grappes pauciflores , glabres. Légumes à 8-10 articulations presque car - rées, poilues à la suture supérieure. — Fleurs blanches. Cette espèce croît aux Antilles. EscnynomÈne DE L’Inne. — Æschynomene indica Linn.— Hort. Malab. vol. O, tab. 18. Herbe annuelle, glabre , dressée , rameuse. Folioles linéaires. Grappes pauaiflores. Légumes ponctués, à S-10 articulations rec- üilignes à l’un des bords, curvilignes à l’autre. Cette espèce croit dans l’Inde, où on la nomme Welt Tali. Les Hindous lui portent une grande vénération , et lui attribuent des propriétés surnaturelles. EscuyNOMÈNE NAINE. — Æschynomene pumila Linn. — Hort. Malab. vol. Oo, tab. 27. Herbe annuelle, glabre, diffuse. Folioles linéaires, obtuses , mucronulées. Grappes pauciflores. Légnmes à articulations scabres au centre, rectilignes à l’un des bords, curvilignes à l’autre. Cette plante croît également dans l’Inde, où elle jouit de la même réputation que la précédente. Genre ÉBÈNE. — Æbenus Linn. Calice tubuleux , à 5 lanières subulées, de la longueur de la corolle. Ailes fort courtes. Étamines monadelphes. Lé- gume plus court que le tube calicinal, obovale, monosperme ou disperme. Herbes ou arbrisseaux. Feuilles imparipennées; folioles ses- siles. Stipules inadhérentes. Fleurs purpurines, disposées en épi serré. Ce genre, très-voisin des Ænthyllis, se compose de trois espèces. La suivante seule mérite d’être signalée ici. Évèxe Dr Canne. — Ebenus cretica Lino. — Anthyllis cretica Lamk. — Bot. Mag. tab. 1092. — Herb. de l’Amat. vol. 8. Feuilles tri- où quinquéfoliolées ; folioles oblongues-linéaires , FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 297 pointues, soyeuses. Stipules connées. Épis terminaux où opposi- tifoliés, denses, ovales-cylindriques. Calices tres-velus. Arbrisseau à rameaux touffus, haut de 4 à 6 pieds. Fleurs d’un rose vif. Cette espèce est fréquemment cultivée dans les jardins du midi de la France, et dans les orangeries. Son feuillage satiné et ses nombreux épis de fleurs pourprées lui donnent un aspect tres-clé- gant. Du reste, ce n’est point, comme pourrait Ie faire croire son nom, la plante qui produit le Bois d'Ébène. Genre ALHAGI. — Æ{lhagri Tourn. Calice à 3 dents courtes, presque égales. Pétales de lon- gueur presque égale : étendard obovale ; carène obtuse. Éta- mines diadelphes. Ovaire pluriovulé. Légume stipité, co- riace, oligosperme, à plusieurs étranglements inarticulés. Sous-arbrisseaux ou herbes. Feuilles simples. Stipules mi- nimes. Pédoncules axillaires, spinescents. Fleurs rouges, disposées en grappe. Troisespèces rentrent dans ce genre, réuni par Linné aux Sainfoins. Celle que nous allons décrire est la seule qui offre de l'intérêt. AvuaGt Manne., — Alhagi Maurorum Tourn. Coroll. 54, tab. 489.— Hedysarum Alhagi Linn. — Rauwolf, Jun. p. 64, tab. 14. — Manna hebraica Desv. Petit arbrisseau touffu , hérissé d’épines (provenant des pédon- cules) étalées, très-acérées au sommet, longues d’environ 2 pouces. Rameaux et ramules ascendants ou étalés, peu feuillés. Feuilles petites , obovales ou cunéiformes-oblongues , obtuses ou rétuses , pubescentes-incanes. Pédicelles plus courts que les calices. Fleurs petites, disposées en grappe très-lâche le long des épines pédon- culaires. Calice turbiné : dents triangulaires, pointues. Corolle 3 fois plus longue que le calice. Légumes grêles, brunâtres, longs de 1 à 2 pouces. Cette plante abonde dans les déserts de l'Égypte, de la Syrie, de Arabie, de la Mésopotamie et de la Perse. Les Arabes la nom- 298 CLASSE DES CALOPHYTES. ment 4! Ghul, Aghulou Alhagi. Sous la forme de petits grains jaunûtres , 1l en suinte une substance gommeuse et sucrée, qui sert d’aliment aux nomades de ces contrées, et qui n’est autre chose que la Manne dont se nourissaient les Hébreux pendant leur séjour dans les déserts de l'Arabie Pétrée. IV° TRIBU. LES VICIÉES. — P7ICIEÆ Bronn. — Dec. Mém., et Prodr. Étamines diadelphes. Légumes inarticulés. Cotyledons charnus , farineux, ky pogés. Feuilles paripennées ( ex- cepté dans le Cicer ); pétiole commun non articulé à lu tige , terminé en vrille simple ou rameuse. Genre CICHE — Cicer Tourn. — Linn. Calice gibbeux, quinquéparti, bilabié : lèvre supérieure à 4 lanières ; lèvre inférieure à une seule. Corolle de la lon- gueur du calice. Étendard ample. Carène dipétale. Filets alternativement claviformes et filiformes. Style épaissi vers le sommet. Stigmate tronqué. Légume bouff, oblique, oli- gosperme. Graines arrondies, à un seul angle saillant, Herbes annuelles couvertes de poils glandulifères. Feuil- les imparipennées ou paripennées ; folioles 15 ou 15, dente- telées : les inférieures alternes. Pédoncules axillaires, articu- lés, uniflores. Fleurs rougeâtres, bleuâtres ou blanchâtres. Les graines des Ciches ou Ciceroles sont connues vulgai- rement sous les noms de Pois chiches, Peseites et Garvan- ces (de leur nom espagnol Garbanzillo ). Leur forme res- semble à celle de la tête d’un bélier. Déjà fort estimées chez les Romains , elles sont encore un des mets favoris des Es- pagnols , qui en font le principal ingrédient de leur OUa podrida, Ce légume, d’un goût assez agréable, surtout à FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 299 Pétat vert ou en purée, est nutritif, mais difficile à digérer. Réduits en farine et appliqués en cataplasmes, les Pois chi- ches sont émollients et résolutifs; autrefois ils passaient pour diurétiques et même pour lithontriptiques. En les torréfiant, on peut en faire une sorte de café. Le liquide visqueux qui suinte des glandules dont sont couvertes toutes les parties herbacées des Ciches, est de J’acide oxalique presque pur. Les botanistes ne sont pas d'accord sur le nombre et la distinction des espèces qui rentrent dans ce genre, ainsi qu'il arrive pour beaucoup d’autres plantes cultivées de- puis long-temps. Linné et la plupart des auteurs n’en ont reconnu qu’une seule; mais 1l ne parait pas que cette opinion soit bien fondée. Nous allons exposer ici les carac- tères des trois espèces admises par M. Reichenbach dans un ouvrage très-récent. Cicue TÈrE DE 8ÉLIErR. — Cicer arietinum Linn. — Moris. sect. 2, tab. 6, fig. 3. — Gærtn. Fruct, tab. 151.— Schkuhr, tab. 202, fig. 1, k,1,m,n,0. Légumes courts, rhomboïdaux , à bec sublatéral. — Fleurs et graines rougeûtres. Tiges dressées , rameuses, hautes d’environ un pied, velues. Folioles ovales , dentelées, veineuses. Stipules lancéolées , inci- sées-dentées. Pédoncules 3 fois plus courts que les feuilles , arti- culés et bractéolés au milieu. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, est cultivce moins souvent que les suivantes. Cicue sourr1.— Cicer physodes Reichenb. FL Germ. Ex- curs, p. 232.— Cicer arictinum Lamk. I. tab. 6352. — Bot. Mag. tab. 2274. Légumes ellipsoïdes, à bec terminal, — Fleurs d’un bleu pâle. Cette espèce est cultivée plus fréquemmnent qne la précédente. 000 GLASSE DES CALOPHYTES. CicnE cuLrivE. — Cicer sativum Sckhubr, Handb. tab, 202. Légumes rétrécis vers la base , renflés vers le sommet. — Fleurs et graines blanches. Cette espèce est aussi très-fréquemment cultivée. Genre VESCE. — Jicia Lino. Calice campanulé, à 5 dents inégales, plus ou moins pro- fondes, beaucoup plus courtes que la corolle, Etendard dé- ployé, ascendant. Style dressé, filiforme , dilaté et le plus souvent barbu ou velu au sommet. Légume comprimé, po- lysperme, oblong. Graines globuleuses ou ovales ; hile ovale ou linéaire, latéral. Herbes. Feuilles multifoliolées. Vrilles ordinairement ra- meuses, Stipules souvent semi-sagittées. Pédoncules pauci- flores ou multiflores, axillaires. On admet dans ce genre une centaine d’espèces. La plupart habitent les contrées de l’Europe, de l'Asie et de l'Afrique qui avoisinent la Méditerranée; plusieurs cependant re- montent vers le nord en Europe et en Sibérie. L’Amérique septentrionale en produit aussi quelques-unes. Les l’esces, en général, fournissent d'excellents fourrages, et les graines de plusieurs espèces sont d’une grande utilité dans l’économie domestique et rurale. D’autres se cultivent dans les parterres à cause de l’élégance de leurs fleurs. Nous allons faire connaître les plus intéressantes. a) Style muni, au-dessous du sommet, d’une collerette de poils. Stigmate capitellé. Légumes non bosselés. Pédon- cules allongés , multiflores. VESCcE MULTIFLORE. — Wicia Cracca Linn. — FI. Dan. tab. 804.—Engl. Bot. tab. 1168. Folioles lancéolées-lincaires, mucronulées, pubescentes. Sti- pules semi-sagittées , divergentes. Pédoncules plus longs que les feuilles. Grappes multiflores, très-denses. Légumes glabres , pen- dants , courts , larges , aplatis. Graines brunes. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 501 Herbe vivace. Tiges grêles, diffuses ou grimpantes, longues de 2 à 4 pieds. Fleurs d’un bleu vif. Légumes longs de 8 à 9 lignes , sur 3 lignes de large. Cette plante est commune par toute l’Europe dans les prairies , les champs incultes, etc. On peut la cultiver avec avantage comme fourrage, et ses fleurs sont assez apparentes pour lui va- loir une place dans les jardins. VEscE A FEUILLES MENUES. — Wicia tenuifolia Roth. — Sturm, fasc. VIIT , tab. 31. Folioles linéaires, acuminces , trinervées , presque glabres. Stipules linéaires, semi-sagittées, divergentes. Pédoncules plus longs que les feuilles. Grappes allongées , multiflores. Étendard 2 fois plus long que la carène. Légume allongé, ensiforme. Graines noirâtres. Herbe vivace. Tiges rameuses, dressées , flexueuses. Fleurs d’un bleu clair, tirant sur le lilas. Légumes longs de 14 lignes environ. Cette plante est commune sur les collines , principalement dans les terrains sablonneux et calcaires. Son port touffu et ses grappes très-abondantes la recommandent pour l’ornement des parterres. b) Style poilu vers le sommet à la face extérieure. Fleurs presque sessiles dans les aisselles. Légumes bosseles. Vesce cuzrivée.—W'icia sativa Linn.—Engl. Bot. tab. 334. —Flor. Dan. tab. 522. — Gærtn. Fruct. tab.r51.— Sturm, fase. NHE4 tab. 34. Folicles obovales ou oblongues, rétuses, mucronées. Stipules incisées-dentées, maculées. Légumes sessiles, dressés, subgémi- nés, ensiformes. Graines globuleuses, Herbe glabre ou poilue, annuelle. Tiges grèles, faibles, longues de 2 à 3 pieds. Fleurs violettes. Ovaires soyeux. Légumes noirs lors de la maturité. Graines le plus souvent noires (rougeâtres ou jaunâtres dans des variétés ). La Vesce cultivée où Vesce commune croît spontanément dans l’Europe méridionale , en Orient et dans l'Afrique septen- 502 CLASSE DES CALOPHYTES. trionale. Ce fourrage croit avec une grande rapidité; 11 peut être semé jusqu'en juin sur Îles terres fortes et fraiches. On en eul- tive aussi une variété qui se sème en automne, et qui est préféra- ble dans les terrains secs et légers. Du reste, la Vesce fraîche n’est pas moins dangereuse que le Trèfle et la Luzerne, lorsque le bétailen mange en trop grande quantité, Les graines sont la meil- leure nourriture que l’on puisse donner aux pigeons, mais elles ne conviennent pas autant aux autres oiseaux de basse-cour, Enfouie en vert, la Vesce est un fort bon engrais; on la sème quelquefois dans cette intention. Vasce pLANCuE, — Wicia leucosperma Mœnch. Herbe annuelle, très-semblable à la précédente par le port. Fo- lioles obcordiformes. Légumes courtement pédonculés, soyeux, subfalciformes , toruleux. Graines blanchâtres , lenticulaires , plus grosses que celles de la Vesce communc. Cette espèce est cultivée en Suisse, comme plante légu- mière. c) Stigmate subbilabie. Légume renflé. Graines oblongues. Vesce FÈve. — Vicia Faba Linn. — Blackw. tab. 19. — Raivin, tab. 23. — Faba vulgaris Mœnch. Folivles ovales ou obovales, tres-entières, cuspidées; vrilles courtes, simples, canaliculées. Stipules ovales-triangulaires , presque entières. Légumes subsessiles, réticulés, rostrés, toru- Jeux. Graines blanchätres. Herbe annuelle. Tiges dressées, fermes, anguleuses, hautés de 2 à 3 pieds. Dents calicinales linéaires. Corolle blanche : ailes marquées d’une grande tache noire. Cette Vesce , nommée vulgairement Æève de marais, passe pour originaire de la Perse. Tout le monde connaît l'usage ali- mentaire qu’on fait de ses graines. Ses principales variétés sont : la Grosse Fève ordinaire , la Fève de Windsor, twès-grosse aussi et de forme arrondie ; la Petite Fève dite Julienne; la Fè- ve naine, très-produetive , et propre, selon M. Poiteau, à être cultivée sons châssis. FAMILLE DÉS PAPILIONACÉES. 505 La Fève violette ( Vicia porphyrea Reichenb. FI. Germ. Exeurs. p. 532), qu’on cultive dans les potagers comme variété de la Fève de marais, est peut-être une espèce particulière. Eïle se distingue par ses folioles au nombre de 6 ou de 8, al- ternes, décrescentes, ovales-lancéolées ; ses fleurs, de couleur pourprée , sont réunies en grappes, au nombre de 3 à 5, le long d’un pédoncule axillaire dressé. Les graines , également de cou- leur rougeûtre, sont tronquées aux deux bouts. M. Poiteau distingue encore la Fève verte, dont le fruit, mûr et sec, reste vert : elle est originaire de la Chine, très-produc- tive, mais un peu plus tardive que les autres ; et la Fève à longue cosse , variété hâtive , dont les légumes contiennent un nombre considérable de graines, ce qui peut lui valoir la préférence sur les autres. Vesce Féverolle. — Vicia equina Bauh. — Reichenb. F1. Germ. Exc. p. 532. — Faba minor Rivin. tab. 24. — Vicia Faba £ minor Linn.—Vicia Faba Sturm, fasc. VIT, tab. 39. Feuilles à 2 ou 3 paires de fohioles elliptiques, cuspidées; vrilles sétacces, candiculées. Stipules semi-hastées, incisées- dentées. Légumes subsessiles , pulvérulents, 2cuminés , bosselés. Graines oblongues, blanchitres. Herbe annuelle, plus petite dans toutes ses parties que la Fève de marais. Fleurs d’un blanc tirant sur le bleu. De même que la Fève de marais, la Féverolle peut servir d’a- liment à l’homme; mais elle est plus généralement cultivée en grand pour la nourriture des animaux , qui ne sont pas moins friands de son herbe verte , et même de ses fanes, que de ses graines. Loin d’épuiser le terrain qui les nourrit, les Fèves et les Féve- rolles le rendent , au contraire, plus propre à produire d’abon- dantes récoltes de Céréales. Enfouies en vert, elles sont un des meilleurs engrais végétaux que l’on connaisse. ‘La farine des Fèves et des Féverolles est plus nutritive que celle de l’Orge, mais elle donne un pain fort indigeste, On l'emploie aussi à faire des cataplasmes émollients. 504 CLASSE DES CALOPHYTES. Genre ERS. — Ærvum Linn. Calice à 5 lanières égales, de la longueur de la corolle. Style épaissi au sommet. Stigmate capitellé ou introrse. Légume court, comprimé, oligosperme. Graines lenti- culaires. Herbes annuelles. Pédoncules axillaires, solitaires ou gé- minés, grêles, uniflores ou pauciflores. Les Ærs ne se distinguent guère des Vesces que par une corolle qui ne dépasse point le calice. On en connaît en- viron douze espèces. Les suivantes sont d’un grand intérêt comme plantes fourragères ou alimentaires. a) Style cilié au sommet. Stigmate introrse. Ens LENTILLON. — Ervum dispermum Roxb. — Lens Riv. tab. 35. — Ervum camelorum Spreng. Syst. Folioles elliptiques ; vrilles sétacées , souvent bifurquées , poi- lues. Stipules semi-ovales. Pédoncules 1- ou 2-flores. Bractéole de plus de moitié moins longue que le pédicelle. Légumes sub- rectangulaires, dispermes. Graines convexes aux deux faces, rousses où d’un vert tirant sur le jaune. Cette espèce, indigène dans l'Europe australe , est cultivée en grand, et dans les jardins, sous les noms de Lentillon, Len- tille à la reine, Lentille rouge. Elle produit moins que la suivante , mais on la préfère généralement ( excepté aux environs de Paris) pour l'usage alimentaire, à cause de sa saveur plus recherchée. La plante, en vert, est un fourrage très-estuné et cultivé dans plusieurs départements. Ens Lenrize. — Ervum Lens Linn. —Stu rm fase. VIII, tab, 32. — Schk. Handb. tab. 202 (fl. et fruct.) — Cicer Lens Willd.— Lens esculenta Mœnch.—Lens major Rivin. tab. 35. Folioles elliptiques ou oblongues; vrilles sétacées, souvent bifurquées , poilues. Stipules lancéolées. Pédoncules 2-4-flores. Bractéole plus longue que le pédicelle. Légumes subrectangn- FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 505 laires , dispermes. Graines convexes aux deux faces, amincies aux bords, jaunätres. ette espèce , également indigi ans VE e australe , es Cette espèce , également indigène dans l’Europe australe , est appelée Lentille commune , Grosse Lentille, Lentille blonde. C’est celle que l’on cultive généralement aüx environs de Paris q 5 comme plante légumière. Les Lentilles , ainsi que le prouve l’histoire d'Ésau, sont un aliment connu en Orient depuis la plus haute antiquité. En Égypte et en Syrie, on a coutume de les faire frire; les habi- tants les regardent comme un mets très-fortifiant. Les anciens Romains les faisaient germer avant de les cuire , afin de mieux développer leur principe sucré. La culture de ces plantes réussit mieux dans un terrain sec et sablonneux que dans un terrain gras. b) Style muni d'une houppe de poils vers le sommet. Stigmate terminal. Ovaire ondulé. Légume toruleux. Ens Ervizier.— Ervum Ervilia Linn.— Blackw. tab. 308, f. 3.—Gærtn. Fruct. tab. 151.—Sturm, fase. VIII, tab. 32.— Vicia Ervilia Willd.— Ervilia sativa Link. Feuilles multifoliolées ; folioles linéaires-oblongues , tronquées, mucronulées , glabres. Vrilles sétiformes, très-courtes. Stipules semi-hastées , incisées. Pédoncules subhiflores, plus courts que les feuilles. Pédicelles recourbés. Légumes oblongs , bosselés , sub-4-spermes. Graines subglobuleuses , obtusangulées. Herbe glabre, d’environ un pied de haut. Tiges anguleuses. Corolle un peu plus grande queie calice, blanchâtre; carène bleue au sommet; étendard strié de violet. Graines d’un gristirant sur le roux. Cette plante , nommée vulgairement Aomin , est cultivée dans le midi de la France ; mais elle ne paraît pas très-recommandable comme fourrage , parce qu'on ne peut la laisser manger au bétail qu’en petite quantité. On assure qu’elle est mortelle aux porcs. Les graines aussi sont suspectes, et l’on doit se garder de les mêler au pain, ou de les donner à la volaille sans ménagement. EOTANIQUE. PIAN, T. 1. 20 506 CLASSE DES CALOPHYTES. ce) Style poilu au-dessous du sommet ; stigmate terminal. Ovaire non ondule. Ens UNIFLORE. — Ervum monanthos Linn. — Sturm , fase. VIII, tab. 32. — V'icia articulata Wild. Enum. — Vicia multiflora Wallroth. Folioles linéaires, tronquées, mucronées. Vrilles simples. Stipules dissemblables : l’une linéaire-lancéolée, entière; l’autre mulufide-fimbriée. Pédoncules uniflores : les fructifères plus longs que les feuilles. Légumes glabres , ovales, réticulés, bosselés , 3-4-spermes. Herbe de 2 à 3 pieds de haut. Corolle violette, 4 fois plus longue que le calice. Graines d'un jaune pâle, ponctuées. Cette plante, indigène dans l'Europe méridionale, est culuvée dans quelques parties de la France comme plante fourragère, sous le nom de Lentille d’ Auvergne. Elle réussit dans les plus mau- vais terrains sablonneux, incapables de produire la Vesce ou le Pois gris. M. Vilmorin assure qu’on en a obtenu lesrésultats les plus avantageux, et il pense qu’on ne saurait trop engager les propriétaires qui manquent de fourrages, à introduire chez eux cette culture. Du reste, les graines de l’Ers uniflore sont comes- tibles comme les Lentilles. Genre POIS. — Pisum Linn. Calice campanulé, à 5 divisions foliacces : les deux supé- rieures plus courtes que les inférieures. Étendard ample, re- levé; carène velue en dessus. Style triangulaire. Légume oblong , non ailé. Graines subglobuleuses ; ; hile ovale ou arrondi. Herbes annuelles. Feuilles 1-5-juguées. Vrilles rameuses. Stipules très-grandes. Ce genre , ainsi que la plupart des plantes cultivées de temps immémorial , est fort mal connu pour ce qui con- cerne la distinction des espèces. Il est probable que les nombreuses variétés qu’on possède, doivent leur origine à des croisements entre plusieurs espèces dont les types sont FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 307 aujourd'hui inconnus. L'emploi alimentaire des Pois est trop général pour qu'il soit nécessaire de rien ajouter à ce sujet : nous devons nous borner ici à l’'énumération des va- riétés les plus communes dans les jardins. Pois cuLrivE,— Pisum sativum Lainn. Tiges presque tétragones. Feuilles 1-3-juguées ; folioles al- ternes ou opposées, ovales, dentées ou entières, mucronées, Stipules ovales , semi-cordiformes ; erénclées ou presque entières. Pédoncules axillaires, uni- ou pluriflores, plus ou moins allongés. Fleurs blanches ou violettes. Légumes subeylindracés. Graines globuleuses ou presque carrées. M. Poiteau divise les Pois en deux sections principales : les Pois à écosser, dont on ne mange que le grain; et les Pois sans parchemin où Mange-tout, Goulus où Gourmands , dont on mange la cosse etde grain. Parmi les uns et les autres, on distin- gue les varictés naines et celles à rames. Section L'°. Pois À ÉCOSSER. a) Variétés naïnes.— Pois nain hätif; haut de 15 pou- ces à 2 pieds, plus précoce que les autres nains, ct sous ce rap- port propre aux chässis. Il prend fleur dès le deuxième ou troi- sième nœud , ce qui le distingue de tous les autres Pois. — Wain de Hollande ; plus nain que le précédent, et un peu plustardif. — Nain de Bretagne ; le plus petit de tous, et ne s’élevant qu’à 5 ou 6 pouces. Son mérite principal est d’être très-propre aux bordures. — Gros nain sucré ; tardif, productif et de fort bonne qualité. — Main vert, petit ; cette variété s’éleve un peu plus haut ; elle se distingue par la finesse de son grain. — Nain vert de Prusse ; aussi élevé que ie précédent et très-productif. b) Variétés à rames. — Pois Michaux de Hollande ; fort recherché à cause de sa précocité.— Pois Michaux où Petit Pois de Paris ; autre variété précoce, cultivée très-généralement. — Pois hätif à la moelle ; 11 succède au Michaux à huit jours environ de distance..— Pois de Clamart ; c’est celni qu'aux envi- 508 CLASSE DES CALOPHYTES. rons de Paris on sème le plus tard , pour l’arrière-saison. — Carré blanc, et Carré à œil noir; plus tardifs et plus élevés que les précédents.— Pois Fève; très-grand et tardif; grains très-gros , tendres, mais peu sucrés. — Pois géant ; plus grand encore que le précédent; grain d’une grosseur extraordinaire, moelleux, peu sucré. — Gros vert normand ; tardif et à grandes rames, estimé surtout pour son excellente qualité en sec.— Le Poïs ridé ou de Knight l'emporte, selon M. Poiteau , sur tous les autres , par la qualité sucrée et moelleuse de son grain, lequel est carré, gros et ride. Section II. Pois SANS PARCHEMIN où Mancr-rourT. Pois sans parchemin nain et hätif ; variété cultivée ordinai- rement sous châssis, mais tout aussi bonne pour la pleine terre. — Sans parchemin nain ordinaire ; haut de 2 à 3 pieds; cosses petites , fort nombreuses et très-tendres. — En éventail ; le seul sans parchemin tout à fait nain , ayant à peine un pied de haut ; tardif, peu productif, — Sans parchemin blanc à grandes cos- ses; le meilleur de cette section, selon M. Poiteau : 1l est à grandes rames, tardif, et très-productif dans les bons terrains; ses cosses sont grandes, larges , charnues , crochues, ce qui le fait encore nommer Corne de bélier. — Sans parchemin à demi-rames ; variété également tres-productive, plus précoce que la précé- dente. — Sans parchemin à fleurs rouges; fort élevé, très- tardif; cosse grande, crochue. — Pois turc ou couronné (nom tiré de la disposition des fleurs en bouquets } ; variété à grandes ranies ; cosses très-nombreuses , fort sucrées. Pois Bisaire. -— Pisum arvense Linn. — Sturm, fase. I, tab. 4.—J. Bauh. Hist. IT, 207, le.—Moris. s. 2, tab. 5, fig. 4. Feuilles à 4-6 folioles sinuces-crénelées ainsi que les sti- pules. Pédoncules ordinairement uniflores. Étendard bleuâtre; ailes et carène pourpres. Légumes rectilignes. Graines globuleu- ses, distantes. Cette espèce est fréquemment cultivée en grand sous les noms FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 209 de Pois gris, Pois Agneau, Pois de brebis, et Bisaille. De même que les Feves et les Vesces , elle est très-propre à être se- mée sur les jachères, afin de les préparer à la reproduction des Céréales. Les terres à Froment, peu humides, conviennent le mieux au Pois gris. Cette plante est un fort bon fourrage, parti- culièrement pour les moutons, et ses graines servent à engrais- ser la volaille. Les Pois gris entrent ordinairement dans les mé- langes fourrageux, appelés par les cultivateurs Pragées. Genre GESSE, — Lathyrus Linn. Calice campanulé, à 5 divisions : les 2 supérieures plus courtes. Étendard ample, redressé. Carène semi-circulaire. Style ancipité, redressé, dilaté au sommet, velu à la face supérieure. Légume comprimé, oblong, polysperme. Graines globuleuses ou anguleuses. Herbes souvent grimpantes. Stipules semi-sagittées. Vrilles rameuses, Feuilles paucifoliolées. Pédoncules axillaires, le plus souvent pauciflores. Ce genrecontient près decinquanteespèces, lesquelles, ainsi que la plupart des autres Viciées, abondent principalement dans les contrées voisines de la Méditerranée. Comme four- rages, les Gesses ne sont pas moins intéressantes que les Vesces. Plusieurs espèces ornent aussi les jardins. Nousallons faire connaitre celles qui méritent une mention particulière. a) Folioles opposées ou nulles. Pétiole aile. Étendard non calleux. GESSE À LARGES FEUILLES. — Lathyrus latifolius Linn. — Engl. Bot. tab. 1108. — Svensk Bot. tab. 254. Tiges diffuses ou grimpantes, ailées. Feuilles à une seule paire de folioles coriaces, glauques, 3: ou 5-nervées, ovales-ellipti- ques ou ovales-lancéolées, obtuses, mucronulées ; membranes pétioléaires tres-larges. Pédoncules roides , dressés, multiflores, plus longs que les feuilles. Légumes lancéolés-oblongs. 0,10 CLASSE DES CALOPHYTES. Herbe vivace , glabre. Tiges rameuses, longues de 3 à 4 pieds. Fleurs grandes, d’un rouge vif. Cette espèce, indigène en France, est cultivée comme plante d'ornement. Elle esttrès-propre à couvrir des treillages, de vieux murs, elc. GESSE TUBÉREUSE. — Lathyrus tuberosus Linn. -— Lobel. Ic. 2, p. 70, fig. 2. — Bot. Mag. tab. 117. Tiges grêles, diffuses, tétragones. Feuilles à une seule paire de folioles elliptiques-oblongues, obtuses, mucronées, veineuses; entre-nœuds anguleux. Stipules linéaires, acuminées. Pédoncules 3-6-flores, plus longs que les feuilles. Herbe vivace, à racine tuberculeuse. Fleurs grandes, d’un pourpre vif. Gette plante croit parmi les moissons, en France et dans la plus grande partie de l’Europe. Ses racines offrent des tubercules char- nus, de couleur noirâtre , et d’une saveur analogue à celle des Châtaignes. Ces tubercules sont fort recherchés en Hollande, où on les vend dans tous les marchés. GEsse cuLrivée. — Lathyrus sativus Tinn. — Jacq. fil. Ecl. tab. 116. — Bot. Mag. tab. 115. Tiges diffuses , ailées. Feuilles à une seule paire de folioles li- néaires-lancéolées. Stipules ovales, ciliées. Pédoncules uniflores, plus longs que les pétioles. Légumes ovales , courts, comprimés : suture supérieure bicarénée. Graines anguleuses, presque carrées. Herbe annuelle, d’environ 2 pieds de haut. Fleurs bleues ou moins souvent blanches. Cette plante , originaire d’Espagne , est cultivée en grand sous le nom de Lentille d'Espagne. Elle fournit un excellent four- rage, qui convient surtout aux moutons, et qui est moins échauf- fant que la Vesce. Elle réussit dans les terrains forts ou légers, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides. Dans plusieurs parties de l’Allemagne, on fait du pain avec la farine de cette Gesse, mêlée à de la farine de Géréales; 1l paraît qu’il n’en résulte aucun accident, lorsque le mélange est fait par FAMILLE DES PAPILIONACÉES. ol parties égales. L'emploi de la farine de Gesse pure, au contraire, produit des paralysies incurables, non seulement chez les hom- mes, wais encore chez les an:maux, et principalement chez les pores : les moutons, à ce qu'il paraît, n’en sont pas affectés. Les grands ducs de Wirtemberg rendirent, à différentes époques, des édits contre l’emploi de cette farine, et le gouvernement de Flo- rence fit la mème interdiction en 1786. Les paysans italiens ont néanmoins conservé l'habitude de la mêler, dans la proportion d’un quart, à la farime de blé, et ils lemploient toute pure à faire des bouillies. Dans plusieurs parties de la France, les habitants de la campagne en font également des purces , sans qu’on ait signalé jusqu’aujourd’hui qu’il en soit résulté des empoisonnements. Il est probable que la nature du sol influe sur les qualités malfaisantes de la Lentille d'Espagne; mais comme on manque de données certaines à ce sujet , la plante doit demeurer suspecte. Gesse Jarosse. — Lathyrus Cicera Linn. — Jacq. fil. Ecl. tab. 115. Tiges diffuses , ailées. Feuilles à une seule paire de foliolés li- néaires-lancéolées. Pédoncules uniflores, plus longs que les feuilles. Stipules ovales, ciliées. Légumes ensiformes-oblongs, compri- més, canaliculés à la suture supérieure. Graines anguleuses. Herbe annuelle, plus diffuse que la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup par le port. Fleurs rougcätres. Graines gros- ses, blanchâtres ou marbrécs. Cette espèce , indigène dans l’Europe australe, est cultivée en grand sous les noms de Gesse chiche, Jessette, Jarosse, Ga- rousse, Jarat, et Petite Gesse. Selon M.Vilmori, elle est auss rustique que la Vesce d'hiver. Elle fournit un fourrage excellent pour les moutons, mais trop échauffant pour les chevaux. Sa graine , est un aliment très-dangereux pour l’homme, car 1l en rc- sulte des empoisonnements tout à fait analogues à ceux que pro- duit l’espèce précédente, ainsi qu'il a été constaté par des obser- vations assez récentes. ; 512 CLASSE DES CALOPHYTES. Gessz vELUE. — Lathyrus hirsutus Linn, — Engl. Bot. tab. 1255. — Roch. Bann. tab. 16, fig. 4. Tiges diffuses, ailées. Feuilles à une seule paire de folioles li- néaires-vblongues ou lancéolées. Stipules linéaires, de la longueur du pétiole. Pédoncules 1-3-flores, un peu plus longs que les pétioles. Légumes oblongs, velus. Graines globuleuses, chagri- nces. Herbe annuelle , velue, haute de 1 à 2 pieds. Fleurs bleuà- tres. Cette Gesse est commune dans les moissons, en France et dans toute l'Europe australe. M. Vilmorin la recommande comme un fourrage rustique et tres-productif. Elle donne une quantité con- sidérable de semences qui paraissent être une bonne nourriture pour les pigeons. GEssE opoRANTE. — Lathyrus sativus Liun. — Bot. Mag. tab. 160. Tiges diffuses ou grimpantes, ailées. Feuilles à une seule paire de folioles ovales ou ovales-oblongues , mucronées. Stipules lan- céolées. Pédoncules bi- ou triflores, beaucoup plus longs que les feuilles. Légumes oblongs, hérissés. Herbe annuelle, plus ou moins velue. Fleurs grandes , pana- chées de bleu et de violet, ou de rose et de blanc, très-odo- rantes. Cette plante, connue de tout le monde sous le nom de Pois de senteur, est originaire de Ceylan, selon l’opinion généralement reçue, M. Gussone l’a cependant trouvée parfaitement indigène en Sicile. Gesse DE Tancer. — Lathyrus tingitanus Linn. — Bot. Mag. tab. 100. Tiges diffuses, ailées. Feuilles à une seule paire de folioles ovales, obtuses, mucronulées. Stipules ovales, beaucoup plus courtes que le pétiole. Pédoncules biflores, plus longs que les feuilles. Dents calicinales presque égales, plus courtes que le tube. Léguines oblongs-linéaires, réticulés, comprimés, toruleux, à bords épais. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 349 Herbe annuelle, glabre, haute de 2 à 3 pieds. Fleursgrandes, d’un pourpre vif, inodores. Cette espèce, indigène en Barbarie, cest cultivée comme plante d'agrément. Genre OROBE,. — Orobus Tourn. — Linn. Calice campanulé, quinquéfide : les 2 lobes supérieurs plus courts. Style linéaire, plane, pubescent vers le sommet. Stigmate infléchi. Légume comprimé, oblong, polysperme ; valves tordues en spirale après la déhiscence. Graines glo- baleuses. Herbes vivaces, non grimpantes. Pétioles terminés en vrille mucroniforme ou sétiforme. Feuilles paucifoliolées. Stipules semi-sagittées. Grappes axillaires, multiflores, pé- donculées. On connait environ quarante espèces de ce genre; elles croissent de préférence dans les montagnes; toutes habitent les zones tempérées et boréales de l’hémisphère septentrio- nal. La plupart des Orobes sont remarquables par la beauté et l'abondance de leurs fleurs. Il est à regretter qu'ils ne réussissent guère dans nos jardins qu’en terre de bruyère et dans des expositions ombragées. Les espèces les plus in- téressantes sont les suivantes. a) Feuilles bifoliolées. Onoe Fausse-GEsse. — Orobus lathyroides Linn. — Bot. Mag. tab. 2098. — Amman. Ruth. 151, tab. 7, fig. 2. Tiges dressées. Feuilles ovales ou ovales-lancéolces, acumi- nées, luisantes. Stipules larges, acuminées, dentées, plus longues que le petiole. Pédoncules de la longueur des feuilles. Grappes denses. Herbe touffue , haute de 2 à 3 pieds. Fleurs panachées de bleu et de violet. Cette espèce , originaire de Sibérie, ne saurait être trop multi- plice dans les parterres. Elle s’accommode de tous les terrains et 514 CLASSE DES CALOPHYTES. de toutes les expositions. Son port est très-élégant ; sa floraison dure près de deux mois. b) Feuilles à 2-4 paires de folioles. OnOëE PRINTANIER. — Orobus vernus Linn.— Clus. Hist. », p. 230, Le. — Klor. Dan. tab. 1226. — Bot. Mag. tab. 521. — Sturm, fase. TI, tab. 7. Tiges dressées, presque simples. Feuilles à 2 ou 3 paires de folioles ovales-lancéolces, acuminées. Stipules courtes, ovales, très-entières. Pédoncules plus courts que les feuilles. Grappes là- ches, 5-8-flores. Tiges touffues , hautes d’un pied. Fleurs d’un pourpre vif, con- colores , bleuâtres après l’anthèse (blanches dans une variété ). Graines jaunâtres, ponctuées. Cette espèce croit sur les collines et dans les bois de l'Europe moyenne et australe. Elle est recherchée pour les parterres à cause de sa floraison précoce. On en obtient une seconde floraison en automne, en coupant les tiges immédiatement après la première. OroëE PANACGHÉ. — Orobus variegatus Tenor. FI. Napol. tab. 68.— Bot. Cab. tab. 1158. — Orobus venetus Clus. Hist. pr233; Ic. Tiges dressées, simples. Feuilles à 2 ou 3 paires de folioles ovales, acuminées. Stipules ovales, tres-entieres. Grappes multi- flores. Dents calicinales sétacces. Herbe touffue , ayant le même port que l’Orobe printanier et fleurissant à la même époque. Fleurs plus petites, panachées de bleu et de lilas. Cette espèce croît dans les bois de l’Europe australe. Elle est cultivée dans quelques jardins, et mérite d’être rendue plus com- mune. Onoge ruréreux. — Orobus tuberosus Linn. — Engl. Bot. tab. 1153.—Flor. Dan. tab. 981.—Schkuhr, Handb. tab. 200.— Sturm , fasc. Ï, tab. 21. Racines tuberculeuses. Tiges rameuses, ailées. Feuilles à 3 ou 4 paires de folioles lancéolées, cuspidées, incanes en dessous : FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 015 vrille mucroniforme. Stipules semi-sagittées, très-entières. Pc- doncules un peu plus longs que les feuilles. Grappes 5-8-flores. Dents calicinales inférieures lincaires-lancéolées. 8 Orobus tenuifolius Roth. Folioles plus étroites. Rhizome renflé de distance en distance. Fleurs roses, livides après l’anthèse. Cette plante est commune dans les bois des montagnes de pres- que toute l'Europe. Les tubercules de ses racines sont comestibles et d’un goût analogue aux Châtaignes. Il s’en fait une grande con- sommation en Flandre, en Hollande et en Ecosse ; dans le Ross- shire, on en prépareune liqueur fermentée. OROBE vERsICOLORE.— Orobus versicolor Gmel. Syst.— Oro- bus varius Bot. Mag. tab. 655.— Orobus angustifolius Lin. Racines tubéreuses. Tiges ailées vers le sommet. Feuilles à 2 ou 3 paires de folioles lancéolées ou linéaires, flasques : vrille mucroniforme. Stipules semi-sagittées , souvent unidentécs, Grap- pes multiflores, unilatérales. Style filiforme. Tubercules de la racine fusiformes , allongés, jaunâtres. Éten- dard rose ; ailes et carène jaunes. Get Orobe croit dans les bois des montagnes de l'Italie. I] fleu- rit au commencement du printemps, et mérite d’être multiplié dans les jardins. OnoBE rOURPRE-NOIR. — Orobus atropurpureus Desf. All. 2, tab. 196. Tige simple. ou rameuse , striée. Feuilles à 3 paires de folio- les linéaires , pointues. Stipules semi-sagittées, très-étroites. Pé- doncules plus longs que les feuilles. Grappes denses, courtes. Fleurs unilatérales, pendantes. Dents calicinales presque éga- les, obtuses, très-courtes, Style filiforme. Tiges touffues, grêles, hautes d’environun pied. Fleurs grandes, d’un pourpre foncé. Légume court, ellipsoïde , réticulé. Cette belle plante croît en Barbarie et en Sicile. Elle fait par- tie de nos collections d’orangerie. 016 CLASSE DES CALOPHYTES. OROGE NOIRCISSANT. — Orobus niger Tinn. — FI, Dan. tab. 1170. Tige grêle, rameuse, flexueuse. Feuilles à 3-6 paires de folioles ovales-elliptiques, mucronulées : vrille mucroniforme. Supules courtes, linéaires-cuspidées. Pédoncules multiflores, plus longs que les feuilles. Dents calicinales inégales, plus courtes que le tube. Herbe glabre , haute de 2 à 3 pieds. Fleurs pourpres. Légumes réticulés, acuminés. Graines globuleuses. Cet Orobe, remarquable par la teinte noïre que lui donne la dessiccation , croit dans les forêts des montagnes en France, en Allemagne , etc. Son port est très-élégant. ORO8E SAUNE. — Orobus luteus Linn. — Lodd. Bot. Cab. tab. 783. — Gmel. Sib. IV, tab. 4.— Orobus montanus Scop. Del. Tusubr. tab. 41. Tige simple. Feuilles à 4 ou 5 paires de folioles oblongues, . ou elliptiques-lancéolées , mucronulées , glauques en dessous : vrille mucroniforme. Stipules semi-sagittces, dentées à la base. Pédoncules multiflores , un peu plus courts que les feuilles. Dents calicinales courtes, inégales. Herbe glabre , haute d'environ 2 pieds. Folioles amples. Fleurs grandes, tres-belles, d’un jaune päle. Graines globuleuses, mar- brées. Gette espèce, l’une des plus belles du genre , croit dans les fo- rêts des Alpes. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 517 Ve TRIBU. LES PHASÉOLÉES. — PHASEOLEÆ Bronn. — Dec. Mém., et Prodr. Étamines monadelphes ou plus souvent diadelphæ. Legu- me polysperme , dékhiscent , inarticulé , souvent cloi- sonné transversalement par des membranes celluleu- ses. Cotylèdons épigés , ne devenant point foliacés, ou se changeant en feuilles dépourvues de stomates. Feuilles imparipennees ou plus rarement digitées : les primor- diales opposées. Tiges herbacées ou ligneuses , souvent volubiles, mais dépourvues de vrilles. Genre ABRE. — Æbrus Linn. Calice à 4 lobes peu exprimés : lobe supérieur plus large. Étamines 9, monadelphes. Légume oblong, comprimé, 4-6- sperme, cloisonné transversalement. Graines arrondies. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. ABRE A CHAPELETS. — Abrus precalorius Linn. — Hort. Mal. 8, tab. 30. — Rumph. Amb. 5, tab. 32. — Turp. in Dict. des Sc. Nat. Ic. Sous-arbrisseau à tiges volubiles. Feuilles paripennées, multi- foliolces. Fleurs rouges , disposées en grappes axillaires. Graines noires ou plus souvent écarlates avec une tache noire à lombilic, ou blanches, ou rousses, luisantes. Cette plante, connue aux Antilles sous le nom de Liane à Re- glisse, est originaire de l’Inde et des Moluques. Autrefois ses graines étaient souvent employées à faire des colliers, des cha- pelets, etc. Les habitants de quelques contrées de l’Inde les mangent, mais elles sont très-inférieures aux Haricots , et en gé- néral à la plupart des graines légumières. Les racines ont une saveur donceätre et les mêmes propriétés que celles de notre Réglisse, 018 CLASSE DES CALOPHYTES. Les fruits de l’Abre sont souvent charriés par les courants ma- rins jusque sur les côtes occidentales de l'Écosse. Genre MACRANTHE.— Macranthus Lour. Calice tubuleux, coloré, persistant, quadrifide : lobes pointus : les 2 latéraux plus courts. Étendard incombant, concave, ovale, échancré. Ailes oblongues, 3 fois plus longues que l’étendard. Carène plus longue que les ailes, pointue, ascendante. Étamines diadelphes : 4 des filets plus épais, portant des anthères ovales, pendantes ; les 6 autres grêles, portant des anthères dressées, oblongues. Style fili- forme, poilu. Stigmate obtus. Légume rectiligne, subcylin- dracé, épais, polysperme. Ce genre n’est coustitué que par l'espèce que nous allons indiquer. MacranTHE DE CocmincuiNE, — Macranthus cochinchi- nensis Lour. F1, Coch. Herbe à tiges volubiles, cylindriques, longues, rameuses. Feuilles trifoliolées ; folioles ovales-rhomboïdales, poilues ; sti- pules filiformes. Pédoncules axillaires, multiflores. Fleurs grandes, blanches. Graines ovales. Cette plante est cultivée en Cochinchine, où l’on en mange les gousses, quoiqu’elles ne soient ni sayoureuses, ni salubres. _Genre KENNÉDYA.— Kennedya Vent. Calice bilabié : lèvre supérieure bidentée; lèvre mférieure trifide. Étendard relevé. Étamines diadelphes. Légume li- néaire, comprimé, multiloculaire par des cloisons transver- sales, Graines strophiolées. Arbrisseaux volubiles. Feuilles pennées-trifoliolées, ou unifoliolées. Pédoncules axillaires. Fleurs rouges ou bleues. On connait sept espèces de Xennédya, toutes indigènes dans la Nouvelle-Hollande, Elles sont cultivées assez géné- ralement dans les orangeries comme plantes d'agrément, FAMILLE DES PAPILIONACÉES,. 519 a) Feuilles trifoliolées. Carène rectiligne , un peu plus longue que l'étendard. KennépyA DILATÉ.—Kennedya dilataia Lindl, in Bot. Rec. tab. 1526. Folioles ovales, très-obtuses, cunéiformes à la base, mucro- nées, subsinuolées, soyeuses en dessous. Stipules ovales, ca- duques. Ombelles capituliformes , 6-8-flores. Pédoncules fili- formes, flexueux , beaucoup plus longs que les feuilles. Calices hérissés de poils noirs. Plante décombante ou grimpante. Tiges filiformes, flexueuses, garnies de poils roux couchés. Fleurs plus petites que dans les autres Xennédya : étendard écarlate avec une tache jaune à la base ; ailes pourpres. Cette espèce, fort élégante, vient d’être obtenue en Angleterre de graines récoltées sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hol- lande. Kennépya DiFFuS. — Kennedya prostrata R. Brown, in Hort. Kew. — Glycine coccinea Bot. Mag. tab. 270. Folioles obovales, velues, ondulées. Stipules et bractées cor- diformes , apiculées, étalées. Pédoncules 1-2-flores. Légumes pubescents. Folioles longues d’environ 6 lignes. Fleurs de couleur écarlate. Carène longue de 8 à 9 lignes. KENNÉDYA ROUGEATRE.—Kennedya rubicunda Vent. Malm. tab. 104. — Glycine rubicunda Bot. Mag. tab. 268. Folioles ovales-lancéolées, mucronulées. Stipules lancéolées, réfléchies. Pédoncules subtriflores , plus courts que les feuilles. Étendard plus court que les ailes et la carène.— Fleurs grandes, purpurines. b) Feuilles trifoliolées. Carène plus courte que les ailes et l’étendard. KENNÉDyA ÉCARLATE, — Kennedya coccinea Vent. Malm, tab. 105 (excel, syn.) — Bot, Mag. tab. 2664. 320 CLASSE DES CATOPHYTES. Folioles obovales. Stipules Jancéolées , étalées. Ombelles 3-6-flores. Pédoncules plus longs que les feuilles. Légumes pres- que glabres. KennépyA DE Compron. — Kennedya Comptoniana Link. Enum.—Glycine Comptoniana Ker, Bot. Reg. tab. 298. Folioles ovales-oblongunes , obtuses , mucronulées. Stipules ovales, acuminées , aristées. Grappes multiflores, plus longues que le pétiole. — Fleurs pourprées. c) l'euilles unifoliolées. Carène plus courte que les ailes et É l’étendard. KENNÉDYA A FEUILLES OVALES. — Kennedya cvata Sims, Bot. Mag. tab. 2169.—Kennedya cordata Bot. Reg. tab. 944. Feuilles ovales, ou subcordiformes, pointues. Stipules lancéo- lées , dressées. Grappes pauciflores, de la longueur du pétiole. — Fleurs petites, panachées de pourpre et de bleu. KENNÉDYA BIMACULÉ.—ÆKennedya monophylla Vent. Malm. tab. 106. — Bot. Reg. tab. 336. — Glycine bimaculata Bot. Mag. tab. 263. Feuilles linéaires-oblongues , obtuses, mucronulées, échan- crées à la base. Stipules lanccolces, dressées. Pédoncules mul- tiflores, de la longueur des feuilles. — Fleurs petites; éten- dard bleu de ciel, taché de jaune ; ailes et carène violettes. Genre WISTÉRIA. — }W'isteria Nuttal. Calice campanulé, subbilabié : lèvre supérieure bidentée ; lèvre inférieure à 5 lanières subulées. Étendard calleux. Carène dipétale, conforme aux ailes. Étamines diadelphes. Légume substipité, coriace, bivalve, non cloisonné, un peu toruleux. Arbrisseaux volubiles. Feuilles imparipennées, multifolio- lées, non stipulées. Grappes terminales. Fleurs accompagnées de bractées caduques. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 521 Ce genre ne renferme que les deux espèces suivantes. WisrériaFRUTESCENT.— Wisteria frutescens Dec. Prodr.— Wisteria speciosa Nutt. — Glycine frutescens Tinn. — Bot. Mag. tab. 2103.— Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 104. Folioles ovales-lancéolées , pubescentes en dessous. Grappes dressées, denses. Calices soyeux. Ovaires glabres. Légumes allongés , subeylindracés , un peu ridés. Tiges longues de 15 pieds, ou plus. Fleurs d’un bleu pâle. Bractées grandes, ovales-lancéolées, acuminées , colorées. Grai- nes rémformes , marbrées. Cette jolie plante , indigène aux États-Unis , est employée dans nos jardins à orner des murs, des treillages , etc. Ses fleurs, qui paraissent en automne , sont odorantes et d’un fort bel effet. Wisrérra DE Cmine. — Wisteria sinensis Dec. Prodr, — Sweet. Br. FI. Gard. 3, tab. 211. — Glycine sinensis Bot. Mäg. tab. 2083. — Bot. Le tab. 650. — Bot. Cab. tab. 173. Folioles ovales-lancéolées , soyeuses. Grappes pendantes , lâches, allongces, Ovaires velus. Tiges M boue Fleurs de la grandeur de celles du Faux- Ébéüier : panachées de bleu et de violet. Cette ie , encore assez rare, deviendra sans doute une ac- quisition précieuse pour nos jardins. Depuis quelques années seu- lement on a essayé de la cultiver en pleine terre, et il est certain qu’elle brave les hivers les plus rigoureux du ca de la France. Du reste, elle ne mérite pas moins # être dltivée dans les serres, qu’elle Are dès les premiers jours du printemps; de ses Dos gues grappes d’un bleu éclatant. Genre APIOS. — Apios Boerh. — Mœnch. Calice campanulé, à 4 dents peu exprimées : l'une, placée sous la carène , plus longue que les supérieures. Carène fal- ciforme , subspiralée, renversée. Étamines diadelphes. Lé- gume substipité, cylindracé, oblong-linéaire, polysperme, cloisonné transversalement. Graines arrondies, BOTANIQUE, PHAN, T, 1, 21 022 CLASSE DES CALOPHYTES. L'espèce dont nous allons faire mention constitue à elle seule ce genre. Apios TUPÉREUX. — Apios tuberosa Mœnch. — Glycine Apios Linn. — Bot. Mag. tab. 1198. Herbe vivace, à racines tubéreuses. Tiges volubiles, longues de 15 à 20 pieds. Feuilles imparipennées, composées de 5 ou 7 folioles ovales-lancéolées, glabres, ou pubérules aux bords; pé- tioles velus. Stipules nulles. Pédoneules axillaires, étalés ou déflé- chis , plus courts que les feuilles. Fleurs panachées de pourpre noirâtre et d’incarnat, disposées en grappes courtes et denses. Cette plante, indigène aux États-Unis, est cultivée dans les jardins pour garnir les vieux murs , lestreillages , les berceaux, etc. En Amérique , on mange les tubercules de ses racines. Genre HARICOT. — Phaseolus Linn. Calice campanulé, bilabié : lèvre supérieure bidentée ; lèvre inférieure tripartie. Étamines diadelphes, contournées en spirale avec la carène et le style. Légume comprimé ou cylindracé, bivalve, polysperme, cloisonné transversale- ment. Hile ovale-oblong. Herbes ou sous-arbrisseaux. Tiges le plus souvent volu- biles. Feuilles trifoliolées-pennées; folioles stipellées. Grappes axillaires. Pédicelles uniflores, souvent géminés. Ce genre renferme environ soixante espèces, toutes indi- gènes dans la région équatoriale. Les plus intéressantes sont les suivantes. A. LÉGUMES COMPRIMÉS. . a) Racines fasciculées , tubéreuses. Tiges frutescentes , volubiles. Folioles entières. Haricor GaracoLLE.— Phaseolus Caracalla Linn.— Andr. Bot. Rep. tab. 341.— Herb. de l’Amat. tab. 31. Folioles ovales-rhomhoïdales , acuminées. Pédoncules plus FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 5923 longs que les feuilles. Dents calicinales presque égales. Légumes Songe: rectilignes , bosselés, pendants. Cette Lee originaire de l'Inde, est fréquemment employée dans l’Europe australe à garnir des berceaux, des treillages ; etc. Ses fleurs, plus grandes que celles du Pois de senteur, répandent une odeur fort suave. La corolle est panachée de jaune, de violet et de rose. On cultive aussi ce Haricot dans les serres, mais il y fleurit rarement. Hanicor ruséreux.—Phaseolus tuberosus Lour. Flor. Coch. Cette espèce, fort mal connue , croît en Cochinchine. Ses ra- cines, composées de gros tubercules, sont mangeables, selon Lou- reiro. b) Racines fibreuses. Tiges herbacees, volubiles. F'olioles entières. *Pédoncules plus longs que les feuilles. Haricor BRACTÉOLE. — Phaseolus bracteolatus Nees et Mart. Act. Soc. Leop. Car. vol. 12, p. 27. Folioles ovales-trapéziformes , mucronces, soyeuses. Pédon- cules 4 fois plus longs que les feuilles, munis à la base de 2 faisceaux de bractées non floriferes. Dents calicinales subulées. Légumes linéaires , hérissés, oncinés. Tiges longues d'environ 4 pieds. Fleurs grandes. Ailes et étendard d’un pourpre noirâtre ; carène lavée de vert et de violet. Bractées de la longueur de la corolle. Cette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs, croît au Brésil. HaricoT MULTIFLORE, — Phaseolus multiflorus Willd. — Schk. Handb. 2, tab. 190. Folioles ovales, acuminces. Pédicelles géminés. Grappes plus longues que les feuilles. Brâctées plus courtes que le calice. traites pendants, bosselés, scabres, subfalciformes. Fleurs grandes, de couleur écarlate ou blanche. | Tout le monde connait cette plante d’ornement, si générale- 024 CLASSE DES CALOPHYTES. ment cultivée sous le nom de ÆZaricot d'Espagne , parce que les Espagnols furent les premiers qui l’introduisirent d’Améri- que en Europe. Ses graines, quoique plus dures que les Haricots ordinaires, peuvent néanmoins servir d’aliment. c) Racines fibreuses, annuelles. Tiges herbacées. Pédoncules plus courts que les feuilles. Folioles entières. { Hanicor commun. — Phaseolus vulgaris Savi, Mem. Tiges volubiles , glabres. Folioles ovales, acuminces. Pédi- celles géminés. Légumes pendants , rectilignes , bosselés , rostrés. Graines ovoïdes , légèrement comprimées. Tiges le plus souvent volubiles, plus ou moins élevées. Graines de couleurs tres-variées, souvent panachées ou marquées de bandes longitudinales. Haricor comprimé. —Phaseolus compressus Dec. Prodr. — Phaseolus romanus Savi, Mem. 3, p. 17, tab. 10, fig. 20. Tiges subvolubiles, presque glabres. Folioles ovales, acu- minées. Pédicelles géminés. Légumes comprimés, bosselés, mucronés. Graines comprimées. Fleurs et graines blanches. Légumes longs de 5 à 6 pouces. C’est à cette espèce que se rapportent le Æaricot de Soissons et le Haricot de Hollande. Hasicor o8LonG. — Phaseolus oblongus Savi, Mem. 3, \p. 17, tab. 10, fig: 14. Tiges subvolubiles, presque glabres. Folioles ovales, acumi- nées. Légumes rectilignes , subcylindracés , rostrés. Graines subcylindracées , obtuses ou tronquées. Fleurs ordinairement d’un violet pâle, Graines concolores ou marbrées , 2 fois plus longues que larges, livides, ou blanchä- tres, où brunûtres. o. Haricor marsré.— Phaseolus saponaceus Savi, Mem, 3, P« 19, tab. 10, fig. 15. Tiges naines, Folioles ovales, acuminées, Légumes presque 7 FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 395 rectilignes, mucronés, plus ou moins bosselés. Graines. oblon- gues, obtuses, comprimées, marbrées à la face inférieure. Fleurs blanches. Légumes longs de 5 à 6 pouces: Graines blanches à l’une des faces, marbrées de noir à l’autre. Hanicor RENÊLÉ. — Phaseolus tumidus Savi, Mem. 3 , p. 10, fig. 16. Tiges naines , subvolubiles. Folioles ovales, acuminées. Lé- gumes subrectilignes, mucronés, plus ou moins bosselés. Graines sphériques ou ovoïdes, renflées à la face inférieure. Fleurs et graines blanches. Légumes longs de 3 à 4 pouces. C’est à cette espèce qu’on doit rapporter, selon M. Savi , les Haricots appelés vulgairement Princesse, Nain Flageolet, et Nain d'Amérique. Haricor À cousses RouGEs. — Phaseolus hæmatocarpus Savi, Mem. 3, p. 20, fig. 17. Tiges volubiles, très-longues. Folioles ovales , acuminées. Lé- gumes rectilignes, bosselés, mucronulés, marbrés de rouge avant la maturité. Graines ovoïdes , renflées , panächées. — Fleurs d’un violet päle. Légumes longs de 4 à 5 pouces. Haricor spnériQuE.— Phaseolus sphæricus Savi , Mem. 3, p- 20, fig. 18. Tiges volubiles, élancées. Folioles ovales, acuminées. Légumes rectilignes, bosselés, mucronés. Graines arrondies ( jamais blan- ches). Fleurs d’un violet pâle. Légumes longs de 4 à 5 pouces. Grai nes rouges, ou roussâtres , ou violettes , ou jaunâtres. Les Haricots d'Orléans et de Praguerentrent dans cette espèce. HaricOT À GRAIÿES ANGULEUSES.— Phaseolus gonospermus Savi , Mem. 3, p.21, fig. 19. Tiges volubiles , élancées. Folioles ovales, acuminées. Légumes rectilignes, bosselés emucronés. Graines comprimées , irrégu- lièrement angulenses. ' 926 CLASSE DES CALOPHYTES. Fleurs blanches ou d’un violet pâle. Légume long de 3 pouces, quelquefois marbré de rouge. Graines petites, blanches, ou lilas, ou brun châtain. C’est dans les huit espèces que nous venons de citer , et dont nous empruntons les caractères au travail approfondi de M. Savi, que rentrent les innombrables variétés de Haricots cultivés comme plantes alimentaires. : Voici celles que M. Poiteau recommande comme les nieilleures. A. HARIGOTS À RAMES. Haricot de Soissons. L'un des plus estimés en sec.— Haricot. Sabre. Cette variété passe pour l’une des meilleures ; son produit est considérable; ses cosses peuvent être mangées presque jusqu’à leur maturité; le gra, soit vert , soit sec , ne le cède pont en qualité au Haricot de Soissons. — Jaricot Prédome, Pru- dhomme, où Prodommet. Graine blanche , ronde, petite. Cosse absolument sans parchemin, encore bonne lorsqu'elle est presque sèche. Le grain, en sec, est d’une qualité estimée. — #aricot de Prague ou Pois rouge. Graine ronde, d’un rouge violet. Il rame très-haut. On le mange soit vert, soit sec. — Æaricot de Pra- gue bicolore. Variété peu différente de la précédente et, comme elle, fort.tardive.— Haricot Riz. Graine blanche, oblongue, très_ menue, bonne en vert. — Haricot de Lima. Yrès-gros, épais, d’un blanc sale. Légume large, court, un peu rude, Cette variété est remarquable par son produit et par la qualité farineuse de ses graines. Tardive sous leclimat de Paris, elle pourrait devenir une acquisition précieuse pour le midi de la France. B. HARICOTS NAINS OU SANS RAMES. Haricot. Flageolet où Haricot hätif de Laon. Graine blanche, étroite ;: allongée. Cette variété est Wune des plus esti- mées, et peut-être la plus répandue aux environs de Paris. Elle est très-naine, très-hâtive, propre aux châssis, fort employée en vert, et assez bonne en sec.— Haricot naiw hdtif de Hollande. Semblable au Flageolet; le plus hâtif et le plus propre de tous FAMILLE, DES PAPILIONACÉES. 327 pour le châssis. Gousse excellente en vert. — Ægricot de Sois- sons nain où Gros pied. Presque aussi hâtif que le Flageolet; très-bon en grain frais écossé, et en sec. — //aricot nain blanc sans parchemin , et Sabre nain. Variétés fort voisines l’une de l’autre. Graines blanches, aplaties, assez petites, très-bonnes, tant en vert qu’en sec. —Wain blanc d'Amérique. Légume gros, renflé, un peu arqué, se colorant fortement en rouge-brun. Gette variété, très-féconde, porte des gousses sans parchemin. Le grain, petit, blanc, un peu allongé, est tres-bon en sec. — Haricot suisse. Graines allongées, excellentes en vert. On distingue comme sous-variétés le blanc, le rouge, le gris, le gris de Bagnolet, et le ventre de biche. — Haricot noir ou Nègre nain. Aussi estimé que le Haricot suisse pour sa qualité en vert. — Haricot rouge d'Orléans. Graines rouges , aplaties, petites, fort bonnes en sec. — Haricot nain jaune du Canada. Cette ‘variété est la plus naine de toutes, et l’une des plus hâtives. Sa cosse est sans parchemin. La graine, presque ronde, d’un jaune pâle , avec un petit cercle brunâtre autour de Pombilic, est fort bonne en sec. — Haricot de la Chine. Variété tres-productive, excellente en vert et en sec. B. LéGumME suscyzinprAcE. ( Strophostyles Elliot. ) HanicoT À GRAND ÉTENDARD. — Phaseolus vexillatus Linn. — Jacq. Hort. Vind. tab. 102. — Phaseolus helvolus Mich. Flor. Am. Bor. Tiges volubiles, poilues. Folioles ovales-oblongues, pointues, entières. Pédoncules très-longs, à 5-7 fleurs agglomérées. Légumes poilus. Graines cotonneuses. Herbe annuelle, haute de 4 à 6 pieds. Fleurs grandes , odo- rantes , d’un rouge päle à l’épanouissement, passant successive- ment au pourpre, au violet et au brun. + Cette espèce croit aux Antilles , et dans le midi des États-Unis jusque dans la Caroline. On la cultive dans nos serres comme plante d’ornement.… 528 CLASSE DES CALOPHYTES. Hanicor rs rofiress —Phaseolus semi-erectus Linn. — Jacq. Ic. Rar. 3, tab. 233.— Bot. Reg. tab. 545. Tige M + Folioles ovales. Fleurs en épi. Galices non bractéolés, Ailes très-grandes. Herbe annuelle’, haute de 2 à 3 pieds, subvolubile. Pédon- cules dressés, longs d’un pied, multiflores au sommet. Fleurs trés-grandes , d’un rose vif. Légumes linéaires , rectilignes , sub- cylhindracés, brunâtres. Graines petites, marbrées de brun et de noir. : -QÙ. ee LE . Cette espece, originaire de l’Amérique méridionale , se cultive dans les collections de serre. . pa Genre SOJA. — Scja Mœnch. Calice dibractéolé, quinquéfide : les 2 lanières supé- rieures connées jusqu’ au delà du milieu; les 5 inférieures redressées, acérées. Étendard ovale, non calleux. Carène oblongue, rectiligne. Étamines diadelphes. Style court. Légume oblong, mince, oligosperme, cloisonné transversa- lement. Graines arrondies. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. SoyA HÉRISSÉ. — Soja hispida Mœnch.— Dolichos Soja Linn.— Jacq. Ie. Rar. 1, tab. 145. Herbe annuelle. Tiges volubiles, hérissées (ainsi que les feuilles) de poils roux. Feuilles pennées-trifoliolées ; folioles larges , ovales, acuminées. Pédoncules axillaires, courts , pauci- flores. Corolle violette ou jaunâtre, à peu près de même longueur que le calice. Légume court , 3-5-sperme, velouté. Cette plante est cultivée en Chine, au Japon, et dans l'Inde. Les Japonais préparent de ses graines vertes une espèce de con- serve avec laquelle ils assaisonnent la plupart de leurs mets. Du - reste, ces graines sont farineuses et comestibles comme les Haricots. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 529 Genre DOLIC. — Dolichos Linn. Calice dibractéolé, campanulé, quinquédenté : les 2 dents supérieures rapprochées ou connées. Etendard suborbicu- laire plissé etcalleux à la base. Ailes oblongues, obtuses. Ca- rène curviligne, non spiralée ni déchie. Étamines diadel- phes. Style aplati, barbu en dessous. Légumelinéaire, com- primé, déhiscent, cloisonné transversalement : sutures now ailées ni carénées. Graines ovales, plus ou moins compri- mées. Hile ovale, petit. Les caractères de la végétation des Dolics sont les mêmes que ceux des Haricots, dont on les distingue sans peine à leur carène non tordue en spirale. Ce genre appartient presque en entier à la zone équatoriale. On en connaît une cinquantaine d’espèces. Plusieurs se cul- tivent dans les pays chauds comme plantes alimentaires. Leurs graines sont farineuses, mais moins bonnes que les Hari- cots ; assez souvent même elles renferment un poison âcre, qu’on leur enlève en les faisant tremper à différentes re- prises dans de l’eau bouillante. Voici les espèces les plus remarquables. a) Légumes comprimés , terminés en pointe courte. Doz1c 116NEux. — Dolichos lignosus Lion. — Hort. Cliff. tab. 20. — Smith, Spicil. tab. 2r. — Bot. Mag. tab. 382. Tiges frutescentes. Rameaux volubiles, velus. Folioles ovales, subrhomboïdales , pointues, glabres. Pédoncules plus longs que les feuilles. Fleurs presque en ombelle. Légumes linéaires, dressés, glabres. — Fleurs purpurines. . Cette plante, originaire‘de l’Inde, n’est pas rare dans les col- lections de serre. Ses gonsses vertes servent d’aliment aux Hin- dous ; mais elles sont beaucoup moins estimées que les Hariccts. Dozrc rurérEeux. — Dolichos tuberosus Lamk. — Plum. ed, Burm, tab. 220, 030 CLASSE DES CALOPHYTES. Tige ligneuse, volubile. Folioles ovales-arrondies, acuminées. Grappes net pédonculées , allongées. Légumes rectilignes, toruleux, velus. Graines réniformes. Ce Dolic croit aux Antilles. Ses racines produisent de gros tubercules comestibles, Fe saveur analogue à celle des Raves. Doric ririrorme. — Dolichos filiformis Lion. Tiges volubiles, herbacées. Folioles linéaires, obtuses, mu- cronées, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Cette espèce croît à la Jamaïque. Les graines en sont purga- uives. b) Légumes cylindraces. Doric Carianc. — Dolichos Catiang Linn. — Rumph. Amb. 5, tab. 130, fig. 1. Tiges dressées, peu rameuses. Folioles ovales-lancéolées, poin- tues, glabres. Pédoncules très-longs , 2- ou 3-flores. Légumes grêles, linéaires, rectilignes, toruleux, glabres. Herbe annuelle. Tiges hautes de plusieurs pie Fleurs bleuâ- tres , tachetées de jaune. Légumes longs de 4 à 5 pouces. Graines blanches , ou rouges , ou noires, ou jaunâtres. Cette plante est généralement cultivée dans toute l’Inde et aux Moluques. Partout où le riz n’est pas abondant, les graines du Catiang foni la principale nourriture des habitants de ces pays. Les variétés blanches sont réputées les plus délicates. Dorrc pe La Caine. — Dolichos sinensis Lin. — Rumph. Amb. 5,tab. 134. Tiges subvolubiles, glabres. Folioles ovales, acuminées. Pédon- cules His plus courts que ‘les feuilles. Légumes toruleux, cur- vilignes. Herbe annuelle. Fleurs grandes, rougeâtres ou blanchätres. Légumes de la grosseur du petit doigt , longs d’un pied et demi. Graines petites, rougeâtres ou blanches. Cette plante est fréquemment cultivée dans PAsie équatoriale. Le. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 334: Ses gousses vertes sont fort recherchées comme légume, et pré- férées à celles de tous les autres Dolics. 9 Légume cylindracé, terminé en bec aplati, calleux. s Folioles entières. Douc onœuicuLé. — Dolichos unguiculatus Jacq. Hort. Vind. 1, tab. 25. Tiges volubiles, glabres ainsi que les feuilles. Folioles ovales, pointues. Pédoncules de la longueur des feuilles, bi- où triflores au sommet. Légumes à bec crochu. Graines ovales-arrondies, blanches ou rougeûtres ; hile blanc. Herbe annuelle de 2 ou 3 pieds de haut. Fleurs violettes. Ce Dolic est généralement cultivé aux Antilles comme plante légumière. Dozrc Moxcerre.—Dolichos melanophthalmus Dec. Prodr. — Dolichos unguiculatus Thore, Chlor. Tiges subvolubiles, glabres ainsi que les feuilles. Pédoncules de la longueur des feuilles, portant au sommet 3 ou 4 fleurs en ombelle. Légames à bec rectiligne ou peu courbé. Graines blan- ches ; hile orbiculaire, noir. Cette espèce, qui peut-être n’est qu’une variété de la précédente, est cultivée en Provence sous le nom de Mongette ou Banette , et dans le département des Landes sous celui de Æabine. Les ftaliens lanomment Haricot à œilnoir (Faseolo all'occhio nero). Doric À LONGUE Gousse. — Dolichos sesquipedalis Linn. — Jacq. Hort. Vind. 1, tab. 67. Tiges volubiles, glabres de mème que les feuilles. Folioles lar- ges, ovales. Légumes très-longs, toruleux, lisses, subcylindracés, oncinés. Cette espèce, remarquable par son légume , qui atteint jusqu’à dix-huit pouces de long, est également cultivée comme plante alimentaire , aux Antilles et dans l’Europe australe. DoLic À GRAINES RONDES, — Dolichos sphærospermus Dec 02 CLASSE DES CALOPHYTES. Prodr.—Phaseolus sphærospermus Linn. —Sloan. Jam. Hist. tab. 117. Tige dressée, rameuse , glabre. Folioles ovales, pointues. Pé- doncules allongés, pauciflores. Légumes rectilignes, trêles. Grai- nes arrondies , à hile noir. On cultive cette espèce à la Jamaïque , sous le nom de Pois à œil noir (Black-eyed Pea). Ses graines sont un mets fort recher- ché, même pour les tables des riches. Genre LABLAB.— ZLablab Adans. Ce genre ne diffère du Dolic que par son légume large, acinaciforme, et à sutures tuberculeuses. Les graines sont ovales, un peu comprimées, à hile linéaire, formant une callosité blanchâtre. Les graines et les gousses de la plupart des espèces servent d’aliment aux habitants des contrées équatoriales. Nous nous bornons à faire mention de l'espèce suivante. LasLar commun. —Lablab vulgaris Savi, Mem.— Dolichos Lablab Linn.—Dolichos purpureus Jacq. Fragm. tab. 55.— Bot. Reg. tab. 830. — Smith, Exot. Bot. tab. 74. — Dolichos bengalensis Jacq. Hort. Vind. 2, tab. 124. Herbe annuelle, à tiges volubiles. Feuilles pennées-trifoliolées ; folioles stipellées, larges, entières, ovales, acuminées, obliquement tronquées vers la base. Pédoncules oppositifoliés, de la lon- gueur des feuilles. Pédicelles subverticillés. Fleurs blanches , ou purpurines, ou violettes, grandes. Légumes pendants. Graines noirâtres , ou rougeätres, ou brunâtres. Cette plante est généralement cultivée en Égypte, en Orient ef dans les Indes. Ses gousses et ses graines, quoique inférieures aux Haricots, servent , dans ces contrées, à la nourriture des gens du peuple. Il faut, pour enlever leur âcreté, les faire tremper à plu- sieurs reprises dans de l’eau bouillante. Les Malais mangent aussi les fleurs cuites de ce Lablab ; Rumphius assure que ce mets peut se comparer à des choux tres-tendres. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 9909 Le Lablab est cultivé dans nos jardins comme plante d’agré- ment. Genre CYRTOTROPE. — Cyriotropis Wallich. Calice à 2 lèvres : la supérieure unidentée; l’inférieure tri- dentée. Etendard réfléchi , bicalleux à la base. Aïles cunéi- formes-oblongues, courtes, divariquées. Carène linéaire- falciforme, très-longue, ascendante, à pétales libres. Etami- nes diadelphes. Légume sessile, linéaire, comprimé, isthmé, multiloculaire. Ce genre, voisin du Dolic et du Kennédya , ne renferme que l'espèce suivante, qui, sans contredit, est l’une des plus belles Papilionacées que l’on connaisse. CYRTOTROPE INCARNAT. — Cyrtotropis carnea Wall. Plant. As."Rar. 1, tab. G2. Plante herbacée, volubile. Tige très-longue. Rameaux grèles, rougeñtres. Feuilles imparipennées , 5-foliolées , pétiolées , lon- gues d’un demi-pied; folioles ovales-oblongues, acuminées, pubérules , longues de 4 à 6 pouces. Stipules petites, lancéolées, caduques. Grappes solitaires , axillaires, penchées, multiflores, lâches, de la longueur des feuilles. Fleurs grandes, d’un rose vif, panachées de pourpre. Légume étroit, brunäâtre, long d’un demi-pied. Graines oblongues , obtuses, brunes, lisses. Cette plante habite les montagnes les plus élevées du Népaul. Genre PACHYRRHIZE. -— Pachyrrhizus Rich. — Dec. Calice urcéolé, quadrilobé : lobe supérieur échancré, plus large. Éténdaid arrondi, étalé , non calleux, plissé à la base. Étamines diadelphes : gaine etes et béante à la base. Ovaire sessile sur un disque urcéolaire. Style imberbe, recourbé, dilaté au sommet. Légume comprimé, allongé, T- ou 8-sperme. Graines réniformes. ++ Sous-arbrisseaux à tiges volubiles. Racines tubéreuses, 534 CLASSE DÉS CALOPHYTES. Feuilles pennées-trifoliolées. Fleurs bleuâtres , disposées en grappes axillaires. Les Pachyrrhizes sont remarquables par leurs racines reu- flées de distance en distance en gros tubercules charnus, fort recherchés comme aliment dans les Indes. On n’en connaît que trois espèces; les deux suivantes sont les plus intéres- santes. a PAGRYRRHIZE A FEUILLES ANGULEUSES.—-Pachyrrhizus angu- latus Rich. — Dec. Prodr. — Rumph. Amb. 5, tab. 132. — Dolichos bulbosus Lin. Tiges presque glabres. Pétioles velus. Folioles larges, inégales, glabres : la terminale plus grande , anguleuse, dentée, acuminée ; les latérales inéquilatérales, entières à l’un des bords , dentées à l’autre. Grappes courtes, pauciflores. Cette plante, selon Rumphius, est originaire des Philippines. Gn la cultive dans plusieurs parties de l’Inde et aux Moluques. Les tubercules de ses racines ont la forme et le volume de notre Rave; quelquefois ils deviennent beaucoup plus gros. On ne les mange guère autrement que cuits; en les accommodant avec du beurre, du sucre et des épices, on peut en faire un mets très- agréable. M. Perrottet rapporte qu'aux Philippines ces racines sont si abondantes, qu’on en nourrit les bestiaux. Le Pachyrrhize anguleux v’est pas délicat sur la nature du sol; mais ses tubercules deviennent plus volumineux et acquièrent un meilleur goût lorsque la plante est cultivée dans une terre sub- stantielle un peu humide. Les racines qu’on laisse en terre jus- qu’à la maturité des fruits perdent toute leur saveur , et ne peuvent plus servir d’aliment. F n' PacayrRaIZE TRILOBÉ. — Pachyrrhizus trilobus Dec. Prodr. — Dolichos trilobus Tour. Flor. Coch. Tiges et feuilles hérissées. Folioles trilobées. Fleurs purpuri- nes, tachetées de jaune. Cette espèce est cultivée comme plante alimentaire, en Chine et FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 3555 en Cochinchine. Les tubercules de ses racines, de forme eylindri- que, acquièrent une longueur de deux pieds. Genre PSOPHOCARPE. — Psophocarpus Neëk. Calice urcéolé, à 2 lèvres inégales. Etendard suborbiculai- re, réfléchi, muni à la base de 2 bosses cylindriques. Onglets des ailes D ons par les bords de l’étendard. Carène oblongue, dicéphale. Étamines diadelphes. Légumeoblong, tétraptère, 7-8-sperme. Graines arrondies. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. Psopnocarpe Pois carRE.— Psophocarpus T etragonolobus Dec. Prodr.—Dolichos T. etragonolobus Linn.—Rumph. Amb. 5, tab. 133. Herbe à racines tuberculeuses. Tiges volubiles. Feuilles trifolio- lées-pennées; folioles ovales, acuminées. Fleurs grandes, bleuà- tres , disposées en grappes axillaires, géminées. Cette plante est cultivée aux Moluques sous le nom de Botor , ét à l’île de France sous celui de Pois carré. Ses jeunes gousses se mangent en guise de Haricots. Genre CANAVALIA. — Canavalia Dec. Calice tubuleux , bilabié : lèvre inférieure unidentée ou tridentée; lèvre supérieure à 2 grands lobes arrondis. Éten- dard ample, à 2 bosses parallèles. Ailes stipitées, oblongues, auriculées. Çarène dipétale. Étamines monadelphes où sub- diadelphes. Légume comprimé, tricaréné, terminé en pointe infléchie. Graines ovales-oblongues, séparées les unesdes au- tres par des membranes transversales; hile linéaire. Herbes ou sous-arbrisseaux. Tiges volubiles. Feuilles pennées-trifoliolées. Grappes axillaires, multiflores. Pédi- celles ternés. Fleurs grandes, pourpres. On connaît une dizaine de Canavalia. Ces plantes en général se distinguent par la beauté de leurs fleurs. Nous 296 CLASSE DES CALOPHYTES. allons en signaler quelques-uns qui ornent les serres. a) Lèvre inférieure du calice tridentée. CANAVALIA À GOUSSES ENSIFORMES. — Canavalia gladiata Dec. Prodr. — Dolichos gladiatus Jacq. Ic. Rar. v. 3, tab. 560.— Banks, Ie. Kæmpf. tab. 39. — HMalocchia gla- diata Savi, Mem. Folioles ovales, pointues, un peu scabres. Grappes plus Jongues que les feuilles. Étendard oblong. Légumes 5 fois plus longs que larges, rectilignes au sommet. — Sous-arbrisseau. Fleurs d’un blanc lavé de rose. Cette espèce croit aux Indes. Gaxavarra Pois Sarre. — Canavalia ensiformis Dec. Prodr. — Dolichos ensiformis Linn. — Hort. Malab. 8, tab. 44. — Sloan. Jam. Hist. 1, tab. 114, fig. 1,2, 3.— Dolichos aci- naciformis Jacq. Ic. Rar. 3, tab. 561. — Malocchia ensifor- mis Savi, Mem. Folioles ovales , pointues. Légumes au moins 5 fois plus longs que larges. — Sous-arbrisseau. Fleurs pourprées. Graines blanches. Cette espèce, indigène aux Antilles , est remarquable par ses longues gousses en forme de sabre. b) Lèvre inférieure du calice unidentée. CanavartA DE Buénos-Ayres. — Canavalia bonariensis Lindi. in Bot. Reg. tab. 1199. Folioles ovales-acuminées, obtuses , coriaces , glabres. Grap- pes plus longues que les feuilles. Tige cylindrique, sarmenteuse. Grappes longues d’ur demi- pied. Fleurs pourpres , de la grandeur de celles du Pois de sen- teur. Étendard obcordiforme, d’un pouce de diamètre, muni à sa base d’une bosse blanche. Ailes subfalciformes, obtuses, plus courtes et plus pâles que l’étendard. Cette plante, originaire de Buénos-Ayres, est introduite depuis peu en Angleterre. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 337 Genre MUCUNA. — Mucuna Adans. Calice campanulé, bilabié : lèvre inférieure à 3 lanières pointues, inégales : l’intermédiaire plus longue; lèvre supé- rieure large, entière, obtuse. Étendard ascendant, plus court que les ailes et la carène. Aiïles oblongues, aussi po que la carène. Carène oblongue, rectiligne, pointue. Éta- mines diadelphes : 5 des anthères oblongues-linéaires; les 5 autres ovales, hérissées. Légume oblong, toruleux, bivalve, cloisonnétransversalement. Graines arrondies ; hile linéaire, formant un cercle autour de la graine. Herbes ou arbrisseaux. Tiges sarmenteuses, très-longues. Feuilles trifoliolées-pennées. Grappes axillaires : les fructi- fères ordinairement pendantes. Légumes le plus souvent hérissés de poils très-roides et piquants. Ce genre, réuni par Linné à ses Dolics, comprend les Zoophthalmum et les Stizolobium de P. Browne. On en con- naît environ douze espèces. Toutes croissent dans les régions équatoriales. Voici celles qui méritent d’être décrites dans ‘ ce recueil. a) Légumes munis en dehors de lamelles transversales. (ZooParaazmum P. Br.) Mucuna BRULANT. — Mucuna urens Dec. Prodr. — Plum. Amer, tab. 107.—Pluck. tab. 213, fig. 2.— Dolichos urens Linn. — Jacq. Amer. tab. 182, fig. 84. — Stizolobium urens Pers. Liane à sarments très-longs. Folioles veloutées en dessous. Fleurs grandes, inodores, jaunâtres ou blanchâtres. Légumes mucronés , coriaces, atteignant jusqu’à un demi-pied de long, sur 2 pouces de large, hérissés de petits poils jaunâtres. Graines len- ticulaires, noirâtres , bordées d’une ligne blanche le long du hile, osseuses, d’un pouce environ de diamètre. Cette plante , commune aux Antilles et dans l'Amérique méri- dionale, est appelée par les créoles Pois à gratter ou Pois pouil- leux , parce que les poils rudes qui couvrent ses gousses pénè- EOTANIQUE, PHAN, %. à. 22 3358 CLASSE DES CALOPHYTES. trent sous la peau au moindre attouchement et causent des déman- geaisons douloureuses. Autrefois ces poils passaient pour ver- mifuges. Les graines portent le nom de Feux de bourrique, c’est-à-dire, Feux d'âne, parce qu’en effet elles ressemblent grossièrement à l’œil de cet animal. La superstition des colons attribue à ces semences toutes sortes de propriétés merveilleuses. Mucuna SERPENT. — Mucuna anguina Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 28. Folioles très-entières, acuminées, subobtuses, glabres en des- sus, poilues en dessous : les latérales semi-cordiformes ; la ter- minale ovale. Fleurs en cyme dense. Légume arrondi, mono- sperme, très-hispide. Tige très-longue, épaisse, creusée de deux sillons profonds qui lui donnent l’aspect de deux troncs connés. Ramules et tou- tes les parties herbacées de la plante hérissées de sétules brunes, fragiles, très-roides. Cymes hémisphériques , penchées. Fleurs grandes, d’un pourpre noirâtre. LR d'environ 3 pouces de diamètre. Cette espèce, découverte par nu dans le Chittagong, est remarquable par la rare beauté de ses fleurs ; mais les poils dont elle est hérissée occasionnent des douleurs insupportables. b) Légumes non lamelleux. (Srizozosum P. Br.) Mucuna irrirAnT. — Mucuna pruriens Dec. Prodr. — Hort. Malab. 8, tab. 85.—Rumph. Amb. 5, tab. 142.— P. Brown. Jam. tab. 131, fig. 4. — Dolichos pruriens Linn. Liane ligneuse. Sarments très-longs. Folioles hérissées en des- sous , acuminées , inégales : la terminale rhomboïdale ; les laté- rales inéquilatérales. Fleurs violettes , disposées en grappes ver- ticillées, pendantes. Légumes hérissés de poils roides; suture seminifère carénée. Cette plante, indigène dans les deux Indes, passe pour un puissant diurétique. Ses légumes sont couverts de poils pi- quants. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 339 Mucuwa À Gros FRUITS. — Mucuna macrocarpa Wallich, Plant. As. Rar. 1, tab. 47. Folioles égales , poilues , acuminées, très-entières : les latérales semi-cordiformes, très-obliques ; la terminale ovale-rhomboïdale, Grappes solitaires ou géminées , latérales , ovales ou oblongues, lâches. Légumes très-longs, ensiformes , acuminés , cotonneux, à suture dorsale tricarénée. Tronc de la grosseur du bras. Sarments très-longs , ferrugi- neux. Folioles longues de 5 à 7 pouces. Fleurs inodores , longues de 2 à 3 pouces, disposées en grappes de près d’un pied de long. Étendard verdâtre. Ailes purpurines. Carène brunâtre. Légumes d’un brun roux, longs de 12 à 13 pouces. Gette espèce élégante croît dans les montagnes du Népaul. De même que beaucoup de ses congénères, elle est couverte de poils roïdes dont la piqûre produit de fortes démangeaisons. Ses longues grappes de fleurs panachées de vert, de viglet et de brun, font un effet très-pittoresque. Mucuna ÉLANCE, — Mucuna altissima Dec. Prodr. — Doli- chos altissimus Jacq. Amer. tab. 182, fig. 85. (excl. syn. Rheed. ) | Folioles ovales, entières, acuminées, glabres aux deux faces. Grappes denses , très-allongées. Légumes hérissés. Ce magnifique végétal des Antilles couvre de ses sarments la cime des arbres les plus élevés, d’où ses fleurs retombent en longs festons. Chaque grappe mesure souvent plus de douze pieds. La corolle, de près d’un pied de long, est panachée de bleu, de violet et de jaune, Les gousses , réunies par gros paquets , ressemblent à celles du Aucuna brülant. Genre CAJAN.— Cajanus Dec. Calice campanulé, quinquéfide; lanières subulées, re- courbées au sommet : les 2 supérieures soudées inférieu- rement. Étendard ample, muni de 2 callosités à la base. Carène obtuse, rectiligne. Étamines diadelphes. Légume oblong, comprimé, toruleux, bivalve, Graines sphériques, 540 CLASSE DES CALOPHYTFS. Arbrisseaux couverts d’une pubescence veloutée. Feuilles pennées-trifoliolées. Folioles lancéolées ou ovales-lancéo- lées, stipellées. Fleurs en grappes axillaires. Pédicelles gé- minés : chaque paire accompagnée d’une seule bractée, Fleurs blanches. Cotylédons accolés, Ce genre, confondu par Linné avec les Cytises, est limité aux deux espèces dont nous allons parler. Casa JAUNE. — Cajanus flavus Dec. Prodr.—Cytisus Cajan Linn. — Jacq. Obs. 1, tab. 1. — Plum. ed. Burm. tab. 114, fig. 2. Stipelles de moitié plus courtes que les pétiolules des folioles latérales. Étendard concolore. Légumes 2- ou 3-spermes, imma- culés. Cette plante , nommée vulgairement Pois d’ Angola, est très- fréquemment cultivée aux Antilles, où on l’emploie ordinairement aux défenses qui entourent les plantations de Cannes à sucre. Elle s’accommode des terrains les plus médiocres. Les nègres et le bas peuple font une grande consommation de ses graines, qui passent pour un légume assez salubre. À la Martinique, ce mets paraît sur les tables des classes aisées, et beaucoup de personnes le pré- ferent à nos Pois. A la Jamaïque, on ne se sert guère de ses graines que pour nourrir les pigeons ; aussi y portent-elles le nom de Pois à pigeons. Les branches vertes , les feuilles et les gousses de la plante font un excellent fourrage pour les chevaux , les porcs et autres animaux domestiques, Cara BicoLorE. — Cajanus bicolor Dec. Prodr. — Cytisus Pseudocajan Jacq. Hort. Vind. 2, tab. 119. — Hort. Ma- lab. 6, tab. 13. Stipelles de la longueur des pétiolules des folioles latérales. Étendard pourpre à la face interne. Légumes 4- ou 5-spermes , maculés de noir. Cette espèce, originaire de l’Inde ainsi que la précédente , est également cultivée dans beaucoup de contrées équatoriales, comme plante légumière, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 341 Genre LUPIN. — ZLupinus Linn. Calice bilabié. Corolle papilionacée. Étendard reployé. Ailes grandes, cohérentes au sommet. Carène rostrée. Éta- mines monadelphes : 5 des filets plus courts, à anthères oblongues ; les 5 autres plus longs, à anthères arrondies. Légume coriace. Style filiforme. Stigmate capitellé , poilu, oblong, comprimé, bosselé, souvent polysperme. Sous-arbrisseaux ou herbes. Stipules adnées au pétiole. Feuilles digitées ou rarement simples, longuement pétiolées. Folioles condupliquées en estivation etpendant leur sommeil. Pédoncules oppositifoliés, terminaux. Fleurs en grappe ou en épi; pédicelles accompagnés à la base d’une bractéole; 2 autres bractéoles (quelquefois nulles ou caduques) adnées à la partie inférieure du calice. Les Lupins sont d’un grand intérêt, tant pour l’agronome que pour l’horticulteur. De temps immémorial plusieurs es- pèces furent cultivées dans l’Europe australe, en Orient et dans l’Afrique septentrionale comme plantes alimentaires, officinales et fourragères. Aujourd’hui une douzaine d’es- pèces nouvelles, dues en grande partie aux découvertes fai- tes par le célèbre voyageur Douglas dans la Californie et dans le nord-ouest de l'Amérique, embellissent nos jardins. En général les Lupins ne supportent pas la transplanta- tion ; il faut ou les semer sur place , ou les élever séparé- ment en pots jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour sup- porter la pleine terre. Plusieurs espèces ne prospèrent qu’en terre de bruyère. Les graines des Lupins vivaces ne germent souvent qu’au bout de plusieurs années, lorsqu’elles ne sont pas confiées au sol dès l'instant de leur maturité. Pour ob- vier à cet inconvénient, on les met tremper pendant vingt- quatre heures dans de l’eau tiède, après les avoir échancrées. Ce genre comprend aujourd’hui plus de soixante espèces, dontun grand nombre habitent l'Amérique tempérée aus- trale et septentrionale, ainsi que les régions alpines, des An- des du Pérou et du Mexique. Plusieurs croissent dans les 342 CLASSE DES CALOPHYTES. contrées voisines de la Méditerranée. Nous allons faire con- naître toutes les espèces remarquables. a) Herbes annuelles ou bisannuelles. Lupin 1anc. — Lupinus albus Linn. — Blackw. Herb. tab. 282. — Clus. Hist. 2, p. 228, fig. 1. Tige dressée. Feuilles à 7 ou 9 folioles oblongues-obovyales, velues en dessous. Pédicelles épars. Galice non bractéolé : lèvre supérieure entière ; lèvre inférieure tridentée. Légumes larges, lisses, 3-4-spermes. Tige cylindrique, assez simple dans le bas, velue comme toute la plante, haute de 1 à 2 pieds. Fleurs et graines blanches. Le Lupin blanc passe pour originaire du Levant. Il est cultivé en grand dans le midi de l’Europe. On peut, dans ces contrées , le semer immédiatement après la moisson, et récolter ses grai- nes à la fin de la belle saison; mais son principal emploi est de servir d’engrais vert. Tous les agronomes s’accordent à dire qu’étant enterré à la charrue au moment de sa floraison , il en- graisse le sol comme le meilleur fumier. Le climat du nord de la France est trop froid et trop humide pour que cette plante y réussisse , ailleurs que dans les jardins. On la cultive néanmoins en Saxe comme fourrage. Les graines du Lupin blanc étaient, chez les Grecs et les Ro- mains, un mets assez estimé; On avait soin de les priver de leur saveur amère et désagréable, enles mettant tremper pendant quel- que temps dans de l’eau chaude. Toutefois cet aliment est fort in- férieur aux Pois et aux Haricots, et l’on n’en fait guère usage au- jourd’hui. La décoction de ces graines était employée jadis comme apéritive, diurétique, vermifuge et emménagogue. Réduites en farihe, elles servent encore à faire des cataplasmes émollients. Lupin D'Écypre. — Lupinus Termis Forsk. Descr. Feuilles à 7 ou 9 folioles oblongues-obovales, velues en des- sous. Pédicelles épars. Calices bractéolés : lèvre supérieure en- uère; lèyre inférieure subtridentée. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 343 Herbe très-semblable à la précédente par le port. Fleurs blanches : le sommet de l’étendard bleuâtre. Cette espèce est cultivée en Égypte et dans l'Italie australe comme plante fourragère et alimentaire. Lupin niGARRE. — Lupinus varius Lino. Feuilles à 7 ou 9 folioles linéaires-oblongues , velues en des- sous. Pédicelles subverticillés. Calices bractéolés : lèvre supé- rieure bifide ; lèvre inférieure tridentée. Légumes larges, poilus, sub-5-spermes. Tiges hautes de 1 à 2 pieds, grêles, rameuses au sommet, cou- vertes poils couchés. Fleurs panachées de bleu de ciel et de blanc. Légumes larges d’environ 8 lignes , longs de 2 à 3 pouces. Graines grosses , carrées, marbrées de noir. Cette plante croît dans l'Europe australe. On la cultive dans les parterres. Lupin HÉRISSÉ, — Lupinus hirsutus Linn. Feuilles à 7 ou 9 folioles oblongues ou oblongues-obovales , hérissées ( comme toute la plante) de poils mous. Pédicelles épars ou subverticillés. Calices bractéolés : lèvre supérieure bipartie ; lèvre inférieure trifide. Légumes larges, très-hérissés. Graines grosses, carrées , Trousses. Tiges hautes de 2 à 3 pieds, très-branchues vers le haut. Fleurs grandes, tantôt panachées de bleu et de violet, tantôt rougeâtres. Ce Lupin croit dans l’Europe australe. C’est une plante élé- gante tres-commune dans nos jardins. Sa floraison dure presque tout l’été. Lupin À FEUILLES ÉTROITES. — Lupinus angustifolius Linn. Feuilles à 7 ou 9 folioles linéaires-oblongues, tronquées, pu- bescentes. Pédicelles épars. Calices non bractéolés : lèvre su- périeure bifide; lèvre inférieure entière. Légumes étroits, poi- lus. Graines arrondies, grisâtres , maculées de blanc. hs Herbe rameuse haute de 1 à 2 pieds. Folioles étroites, d’un vert gai. Fleurs bleu de ciel, panachces de blanc, 344 CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, est cultivée comme plante d'ornement. LupiN A FOLIOLES LINÉAIRES.— ZLupinus linifolius Roth. Folioles linéaires, infléchies. Pédicelles épars. Calices brac- téolés : lèvre superieure bifide; lèvre inférieure subtridentée. Légumes étroits, hérissés , sub-4-spermes. Graines Jenticulaires , blanchätres. Espèce semblable par le port à la précédente. Fleurs bleues. Légume long seulement d’un pouce. | Ce Lupin est également originaire de l’Europe australegt sou- vent confondu , dans les jardins , avec le précédent. Lupm cuarmaAnT. — Lupinus pulchellus Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 67. Tige dressée , rameuse au sommet, pubescente. Feuilles à 5 ou 7 folioles lancéolées-oblongues, pointues, mucronées, pubescen- tes en dessous. Stipules sétacées. Grappes denses , assez courtes. Fleurs verticillées. Bractées caduques , sétacées , plus longues que les pédicelles. Calices non bractéolés, à lèvres entières. Herbe bisannuelle. Tige haute de 2 à 3 pieds, divisée au som- met en rameaux touffus. Feuilles légèrement soyeuses en dessus, blanchâtres en dessous. Grappes longues de 3 à 4 pouces. Fleurs de la grandeur de celles du Lupin blanc, panachées de bleu, de violet et de jaune. Cette espèce, originaire du Mexique, n’est connue que depuis quelques années. Lupin BicoLORE. — Lupinus bicolor Douglas. — Bot. Reg. tab. 1100. Feuilles à 5 ou 7 folioles linéaires-spathulées, soyeuses. Pé- dicelles verticillés. Calices non bractéolés : la lèvre supérieure bifide; l’inférieure entière. Légumes étroits, 5-6-spermes, poilus, toruleux. Graines très-petites, anguleuses, grisâtres, ponctuées de noir. Tiges touffues, hautes d’un pied et plus, très-poilues. Fleurs petites, panachées de bleu , de violet et de blanc. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 345 Lupin À PETITES FLEURS. — Lupinus micranthus Dougl. — Bot. Reg. tab. 1251. Feuilles à 5-8 folioles linéaires-spathulées, poilues. Fleurs subsessiles | subverticillées. Calices bractéolés, presque aussi longs que la corolle : la lèvre supérieure bifide ; l’inférieure en- tière. Légumes sub-6-spermes , pubescents, toruleux. Graines petites , ovales , brunätres , marbrées. Racines munies de petits tubercules granulaires. Tiges touf- fues, rameuses, longues d’un pied et plus. Fleurs très-petites, violettes. Étendard maculé de noir. Cette espèce et la précédente croissent dans le nord-ouest de l'Amérique. Elles, ne méritent pas d’orner les parterres; mais, puisque leur végétation est très-rapide, et qû’elles s’accommodent des terrains arides et graveleux, on pourrait peut-être les utiliser comme plantes fourragères. Lupin 3AUNE. — Lupinus luteus Linn. — Riv. tab. 26. — Schk. Handb. tab. 198.—Bot. Mag. tab. 140. Feuilles à 7 ou 9 folioles obovales ou oblongues, pubescentes. Fleurs subsessiles, verticillées. Calice bractéolé : la lèvre supé- rieure bipartie ; l’inférieure tridentée. Légumes étroits, pubes- cents, sub-5-spermes. Graines arrondies , blanchâtres , ordinai- rement marbrées de brun. Tige droite, rameuse vers le sommet, poilue, haute d’un demi- pied à un pied. Épis interrompus, composés de 8 à 12 verticilles 6-8-flores. Fleurs jaunes , odorantes. Le Lupin jaune croît spontanément dans l’Europe australe. On le cultive dans les jardins à cause de l’odeur de ses fleurs, qui est assez analogue à celle de la Giroflée. Lupin opoRANT.—Lupinus CrukshanksiiHook. in Bot. Mag. tab. 3056.—Swect , Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab, 203. — Lu- pinus mutabilis Lindl. in Bot. Reg. tab. 1530. Feuilles à 7 ou 9 folioles lancéolées-oblongues, obtuses, mu- cronulées, glabres. Pédicelles verticillés ; verticilles distants. Calices bractéolés : la lèvre supérieure bifide; l’inférieure acu- 346 CLASSE DES CALOPHYTES. minée, Légumes pubescents, réticulés, 3-5-spermes. Graines très-blanches , lisses , arrondies. Tige haute de 3 à 4 pieds, dressée, lisse, branchue au sommet. Grappes à 4 ou 5 verticilles sub-6-flores. Fleurs grandes, très- odorantes. Corolle d’un bleu clair , panachée de blanc et de jaune. Légumes noirs ou jaunätres , longs de 2 à 3 pouces. Le Lupin odorant croît au bord des neiges éternelles, dans les Andes du Pérou. Au Chili, on le cultive dans les jardins, et c’est de là que le célèbre mais infortuné voyageur Bertero en envoya des graines au Jardin du Roi, en 1830. Cette plante mérite une place dans tous les parterres. Sa tige , ferme comme celle d’un arbuste , se divise au sommet en un grand nombre de ra- meaux. Ses fleurs , d’un fort bel aspect , répandent une odeur de Jonquille et se succèdent sans interruption depuis le mois de juin ou de juillet jusqu’à la fin de l’automne. Pour jouir plus long-temps des fleurs de ce Lupin, il est bon de le semer en pots, sous châssis, dès le mois de février, et de le mettre en pleine terre lorsque les gelées ne sont plus à craindre. Semée en automne , et tenue en serre chaude ou tempérée, elle est parée de fleurs pendant tout l'hiver. Une exposition un peu ombragée lui convient mieux que le grand soleil, mais elle n’est pas délicate quant à la nature du terrain. LuPIN À FLEURS CHANGEANTES.— Lupinus mutabilis Sweet, Brit. Flow. Gard, tab. 130.— Bot. Mag. tab. 2682. Cette plante ne diffère guère de la précédente que par la couleur de ses fleurs, qui sont blanches lors de l’épanouissement , et qui passent , après l’anthèse, à un violet pâle; l’étendard est marqué à la base d’une grande tache brunâtre. Ce Lupin croît, comme celui qui précède, dans les régions alpines des Andes du Pérou. Il n’est introduit en Europe que depuis 1825 , mais on le trouve déjà dans beaucoup de collec- tions. Sa culture ne diffère pas de celle du Lupin odorant ; ses fleurs exhalent le même parfum, mais les couleurs en sont beau- coup moins vives. Il paraît que l’un et l’autre sont des sous- arbrisseaux dans leur pays natal, mais chez nous ils ne durent FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 347 pas plus d’une année, même quand on a le soin de les rentrer en serre. Lupin ÉLÉGANT, — Lupinus elegans Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec.— Bot. Reg. tab. 1587. Tige dressée, velue. Feuilles à 5-9 folioles lancéolées, étroi- tes, pointues, couvertes en dessous de poils, couchés. Grappes allongées, pédonculées, denses. Fleurs subverticillées. Calices soyeux , bractéolés : lèvre supérieure ovale, obtuse; lèvre infé- rieure acuminée , entière. Herbe annuelle , haute d’environ 2 pieds. Folioles pendantes, de la longueur du pétiole. Stipules discolores , triangulaires à la base , subulées au sommet. Bractées petites , subulées , caduques. Fleurs de la grandeur de celles du Lupin hérissé, panachées de bleu , de blanc et de jaune au moment de l’épanouissement, puis lavées de rose. Cette espèce a été obtenue, dans le Jardin de la Société horti- culturale de Londres , de graines envoyées du Mexique en 1831. M. Lindley observe qu’elle est beaucoup plus belle que tous les autres Lupins annuels ; mais il ne nous paraît pas qu’elle l’em- porte sur le Lupin odorant, auquel elle ressemble. b) Herbes vivaces. Lupin rorypuyLze. — Lupinus polyphyllus Douglas. — Bot. Reg. tab. 1096. B albiflorus Bot. Reg. tab. 1377. Feuilles à 11-15 folioles subbisériées, lancéolées , poilues en dessous. Pédicelles verticillés , pubescents. Verticilles rappro- chés. Calice non bractéolé, à lèvres entières. Légumes poilus, étroits, sub-8-spermes. Graines noirâtres ou brunâtres , ovales, petites. Tiges touffues, dressées, glabres , ordinairement simples, hautes d'environ 3 pieds. Feuilles d’un vert gai; les radicales à pétiole long de 1 à 2 pieds. Grappes longues de 2 pieds. Fleurs assez grandes, panachées de bleu et de violet, Légumes noirs, longs de 2 pouces, larges d’environ 4 lignes. *à 348 CLASSE DES CALOPAYTES. Cette magnifique plante a été découverte par M. Douglas, dans le nord-ouest de l'Amérique; et c’est assurément une des acquisi- tions les plus précieuses pour les parterres. Un seul pied de ceLu- pin produit souvent plus de cinquante grappes de fleurs dans le courant d’un mois, et forme des touffes de plusieurs pieds de cir- conférence. IÎlest à regretter qu’il ne prospère qu’en terre debruyère. Sa floraison a lieu à la fin de mai et en juin. La variété à fleurs blanches est moins commune que celle à fleurs bleues. Lupin A FEUILLES BLANCHES. — ZLupinus leucophyllus Douglas. — Bot. Reg. tab. 1124. Feuilles à 7 ou 9 folioles oblongues-lancéolées , hérissées. Grappes denses. Fleurs subsessiles, éparses. Calices bractéolés : la lèvre supérieure bifide ; l’inférieure entière. Légumes sub-5- spermes, très-velus. Graines petites, brunâtres. Tiges touffues, rameuses , dressées, hautes de 2 à 3 pieds, fortement hérissées (de même que les feuilles) de longs poils blancs. Grappes de près d’un pied de long. Fleurs blanches , la- vées de rose. Cette espèce croît dans les déserts sablonneux des Rocheuses , depuis les cataractes du Colombia jusqu’aux sources du Missouri. M. Douglas l’a introduite en Angleterre en 1827, mais elle est encore fort rare dans les jardins du continent. C’est une plante dont la multiplication doit intéresser les horticulteurs. Sa flo- raison dure depuis le mois de mai jusqu’en octobre. Lupin PLUMEUx. — Lupinus plumosus Dougl.— Bot. Reg. tab. 1217. Feuilles à 5 ou 7 folioles lancéolées , soyeuses.Grappes denses. Fleurs subsessiles, verticillées. Calices bractéoles : la lèvre supérieure bifide ; l’inférieure entière. Bractéoles caduques, cihées , subulées, beaucoup plus longues que les fleurs. Tiges dressées , rameuses, très-velues. Grappes d’un pied de long. Fleurs d’un bleu tirant sur le violet, panachées de blanc. Cette espèce , non moins belle que les deux précédentes , croit dans le nord de la Californie. Elle a été introduite en An- FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 549 gleterre par les soins de M. Douglas, et nous devons regretter de ne pas la posséder dans nos collections. Lupin Sagine.— ZLupinus Sabinianus Douglas.—Bot. Reg. tab. 1433. Feuilles à 7 - 12 folioles lancéolées, acuminées, soyeuses en dessous. Grappes denses; pédicelles subverticillés. Calices non bractéolés : la lèvre supérieure ovale , pointue ; l’inféricure cym- biforme, révolutée. Graines blanches. Tiges dressées, peu rameuses, hautes de 2 à 3 pieds. Pétioles des feuilles radicales longs d’un pied environ. Grappes longues de près d’un pouce. Bractéoles caduques, plus longues que les fleurs. Corolle jaune. Cette espèce a été découverte par M. Douglas dans les régions subalpines des Rocheuses. Son port est semblable à celui du Lupin polyphylle , et ses fleurs sont d’un jaune vif. Malheureusement il paraît que le climat humide de l’Angleterre a été funeste à tous les individus qu’on en possédait au Jardin de la Société horticul- turale de Londres. Lupin ARGENTÉ. — Lupinus ornatus Douglas. — Bot. Reg. tab. 1216. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 212. Feuilles à 7 - 12 folioles lancéolées, soyeuses-argentées. Pédicelles verticillés. Calices non bracteolés : la lèvre supérieure bifide, l’inférieure entière. Légumes pubescents, 4-5-spermes. Graines jaunâtres , arrondies. Tiges touffues, dressées ou ascendantes , soyeuses , rameuses, hautes d'environ 2 pieds. Grappes d’un demi-pied de long. Fleurs panachées de blanc et de bleu de ciel. Cette espèce , indigène dans les vallées des Rocheuses , et due également aux recherches de M. Douglas, est une des plus élé- gantes que nous possédions. Ses fleurs se succèdent depuis le mois de mai jusqu’à l’époque où les gelées font périr ses tiges. On la cultive en terre de bruyère. Lupin 1NCANE. — Lupinus incanus Hook. in Bot. Mag. tab, 3283. 350 CLASSE DÉS CALOPHTTES. Tige suffrutescente. Feuilles à 7 ou 9 folioles lancéolées-linéai- res, très-pointues, soyeuses aux deux faces, 2 fois plus courtes que le pétiole. Grappes allengées; pédicelles alternes , étalés. Calice inappendiculé: la lèvre supérieure bidentée, l’inférieure tridentée. Carène échancrée, plus courte que les ailes. Légumes laineux , redressés. Plante entièrement couverte ( à l’exception de la corolle et des étamines) d’un duvet satiné. Tiges dressées, rameuses. Stipules subulées. Grappes longues d’un pied et demi. Corolle d’un lilas pile. Étendard lavé de jaune et de bleu à la base. Cette espèce a été obtenue en Angleterre, en 1833, de graines récoltées aux environs de Buénos-Ayres. Lupin pu MexiQuE.— Lupinus mexicanus Lagasca.— Bot. Reg. tab. 1109. Feuilles à 5-09 folioles linéaires -oblongues ou spathulées, poilues en dessous. Pédicelles épars. Grappes läches. Calices bractéolés : la lèvre supérieure échancrée ; l’inférieure subtri- dentée. Tiges poilues. Grappes longues d’un demi-pied et plus. Fleurs panachées de blanc, de bleu et de pourpre. Cette espèce, qu’on cultive en Angleterre depuis 1819, paraît ressembler beaucoup à la précédente. Lupin vivace.— Lupinus perennis Linn. — Bot. Mag. tab. 202.— Mill. Ic. tab. 170, fig. 1.— Herb. de ’'Amat. vol. 2. Feuilles à 5 - 9 folioles oblongues, mucronées, velues en dessous. Pédicelles alternes. Calices bractéolés : laslèvre supé- rieure échancrée; linférieure entière. Tiges peu rameuses, velues, hautes de 1 à 2 pieds. Grappes un peu lâches , à environ 20 fleurs. Corolle panachée de bleu et de violet, ou blanche dans une variété. Cette espèce, indigène aux États-Unis, est cultivée dans les jardins d’Angleterre depuis 1658. Quoique inférieure en beauté aux Lupins du nord-ouest de l'Amérique, elle mérite néanmoins Pattention des amateurs. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 351 Lurix pe Noorka. — Lupinus nootkatensis Pursh. — Bot. Mag. tab. 1311 et 2136.— Bot. Cab. tab. 807. Feuilles à 7 - 11 folioles oblongues - obovales, Hérissdes. Pédicelles subverticillés. Calices non bractéolés, à lèvres entières. Légumes sub-8-spermes , poilus. Graines petites, marbrées de brun et de noir. Tiges ascendantes, peu rameuses, plus ou moins hérissées , lon- gues d’un pied à un pied et demi. Fleurs panachées de bleu , de blanc et de violet; étendard marqué à la base d’une tache jaune ponctuée de pourpre. Ce Lupin , assez commun dans les jardins , croît dans les iles Aléoutiennes et sur la côte nord-ouest de l’Amérique. On le pos- sède en Angleterre depuis 1794. Lupin rRICOLORE. — Lupinus versicolor Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 12. Tige frutescente, dressée, rameuse. Feuilles à 6-9 folioles lan- céolées-spathulées, obtuses, submucronulées , presque glabres en dessus, pubescentes en dessous, poilues aux bords. Grappes longues, courtement pédonculées. Pédicelles subverticillés. Brac- téoles des pédicelles caduques, plus longues que les fleurs. Ca- lice non bractéolé: la lèvre supérieure entière ; l’inférieure bifide. Tige haute de 2 à 3 pieds. Grappes longues d’un demi-pied. Fleurs petites, mais très-nombreuses, panachées de blanc, de rose et de bleu. Étendard ovale. Ailes et carène oblongues, S- tuses, Ce beau Lupin aëté obtenu très-récemment, en Angleterre, de graines recueillies au Mexique. Lupin rourru. — Lupinus arbustus Douglas, — Bot. Reg. tab. 1230. Feuilles à 7 - 13 folioles obovales- A ,» velues. Pédi- celles subverticillés. Calices bractéolés : la lèvre supérieure bifide; l'inférieure entière. Légumes 2-3-spermes. Graines petites, blanches. Tiges décombantes, glabres , longues de x à à pieds. Grappes 359 CLASSE DES CALOPHYTES. longues d’un demi-pied, Fleurs panachées de rose, de violet.et de jaune. Ce Lupin croît dans le nord-ouest de l'Amérique, aux environs du fort Vancouver. Lupin panAGRÉ, — Lupinus lepidus Dougl. — Bot. Reg. tab. 1140. Feuilles à 5 ou 7 folioles lancéolées, poilues. Pédicelles épars. Calices non bractéolés, soyeux : la lèvre supérieure bipartie; l’in- férieure entière. Tiges hautes de 8 à 12 pouces, poilues, dressées. Grappes longues de 3 à 4 pouces. Fleurs panachées de blanc, de jaune et de plusieurs nuances de bleu. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. Lupin À GRAPPES LACHES. — Lupinus laxiflorus Dougl. — Bot. Reg. tab. 1140. Feuilles à 7 ou 9 folioles linéaires-lancéolées, poilues. Pédicelles épars. Calices non bractéolés ; lèvres entières: la supérieure gib- beuse à la base. Tiges grêles, poilues, dressées , hautes de 1 à 2 pieds. Fleurs d’un bleu vif. Carène rose. Cette espèce croît dans les plaines arrosées par le Colombia. Lupin PouRPRE-NOIR. — Lupinus aridus Dougl. — Bot. Reg. tab. 1242. Feuilles à 5 - 9 folioles linéaires-lancéolées, velues. Pédicel- les verticillés. Calices bractéolés: la lèvre supérieure bifide; l’in- férieure entière. Légumes hérissés, 2-3-spermes. Graines petites, allongées , blanches. Tiges dressées, touffues, hautes d’environ un pied, hérissées (de même que les feuilles) de longs poils luisants. Grappes denses, multiflores , longues d’un demi-pied. Fleurs panachées de pourpre noirâtre et de blanc. Cette: espèce habite également le nord-ouest de l'Amérique. Elle forme de belles touffes très-fleuries , et se disingue par ses corolles d’un pourpre noirâtre. Elle prospère dans les sables arides. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 559 Le Lupin pourpre-noir et lestrois précédents n’enrichissent pas encore nos collections, mais on les cultive en Angleterre de- puis 1827. Lupin RIVULAIRE. — Lupinus rivularis Dougl. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. 1595. Tiges dressées, soyeuses. Feuilles à 7 folioles soyeuses en dessous , lancéolées, de la longueur du pétiole. Grappes subver- ticillées , un peu lâches. Bractées de la longueur du pédicelle. Ca- lices non bractéolés; levres entières : la supérieure gibbeuse à la base. Étendard sessile. | Herbe vivace, haute de 2 + pieds. Folioles un peu charnues. Stipules petites, subfalciformiès. Grappes longues, multiflores. Vertialles subsexflores. Fleurs de la grandeur de celles du Lupin blanc. Étendard arrondi, échancré, blanc, légèrement lavé de rose, marqué d’une tache basilaire bleue. Ailes oblon- gues, lavées de bleu et de violet. Carène blanche, bleue au sommet. Ce Lupin, découvert par M. Douglas en Californie, a fleuri pour la première fois en 1833, dans le Jardin de la Société hor- ticulturale de Londres. c) Tiges ligneuses. Lupin ARBORESCENT. — Lupinus arboreus Bot. Mag. tab. 682. Feuilles à 5 ou 7 folioles lancéolées-oblongues, pointues, soyeu- ses en dessous. Pédicelles verticillés ; grappes liches. Calices non bractéolés, à lèvres entières. Carène pubescente aux bords. Lé- gumes pubescents, 3-5-spermes. Graines globuleuses , noires. Arbuste très-branchu dès la base, s’élevant à 6 - 8 pieds de haut. Rameaux gréles, dressés, couverts (de même que la face inférieure des feuilles) de petits poils luisants , apprimés. Fleurs d’un jaune pâle , odorantes. Cette espèce , originaire du Mexique , supporte néanmoins les hivers des environs de Paris sans aucun abri, pourvu qu’elle ait été élevée la première année en orangerie. Elle se recommande BOTANIQUE. PHAN. T. I. 25 3554 CLASSE DES CALOPHYTES. par l'élégance de son port, par sa croissance rapide, ainsi que par l'abondance de ses fleurs, qui sont très-odorantes, et quise suc- cèdent pendant les mois de juin et de juillet. Les terrains les plus médiocres lui conviennent. Genre ÉRYTHRINE. — Erythrina Linn. Calice tubuleux, tronqué, ou denté, ou fendu latéra- lement. Etendard très-long, linéaire, enveloppant les ailes et la carène. Carène à pétales libres, très - courte ainsi que les ailes. Étamines diadelphes; filets rectilignes : le dixième tantôt libre et beaucoup plus court que les ailes, tantôt peu dégagé des 9 autres ( quelquefois nul). Légume long, toruleux , bivalve , polysperme. Sous-arbrisseaux, ou arbrisseaux, ou rarement herbes. Sti- pules petites, inadhérentes. Feuilles pétiolées, trifoliolées; folioles munies à la base de 2 glandules au lieu de stipelles. Tiges et pétioles quelquefois aiguillonnés. Fleurs en grappes allongées, le plus souvent d’un écarlate brillant. Pédicelles souvent ternés. Graines luisantes, osseuses, ordinairement moitié rouges, moitié noires. Les Érythrines se distinguent généralement par le luxe de leur inflorescence. On en connait environ quarante espè- ces; presque toutes croissent dans les contrées intertropicales. Nous ne ferons mention que de celles qui ornent les serres. a) Rameaux herbaces , annuels , partant d’une souche ligneuse souterraine. ÉRYTHRINE HERPACÉE. — Erythrina herbacea Linn. — Bot. Mag. tab. 877. — Bot. Cab. tab. 857. Feuilles et rameaux glabres, inermes. Folioles rhomboïdales. Grappes allongées. Fleurs distantes, ternées. Calice tronqué. Étendard lancéolé. Rameaux longs de 3 à 4 pieds. Feuilles et fleurs naissant en- semble. Grappes longues de 2 pieds. Corolle écarlate, Cette plante croît dans la Géorgie, dans la Floride, dans Ja FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 355 Louisiane, et dans la Caroline méridionale. Chez nous, il faut la tenir dans une serre tempérée près des jours, pendant l'hiver, et la planter, en été, dans une exposition trés-chaude. M. Poi- teau conseille de la cultiver constamment en serre chaude, ‘si l’on veut qu’elle se montre dans tout son éclat. b) Tiges ligneuses, plus ou moins élevées. ÉRYTHRINE COULEUR DE CHAIR. — Érythrina carnea H. Kew. — Trew, Ehret. 2, tab.8. — Bot. Reg. tab. 380. Tige arborescente, armée d’aiguillons peu nombreux. Pétioles inermes. Folioles ovales-rhomboïdales, pointues, glabres ou pu- bérules. Étendard linéaire. Calice campanulé, tronqué. —Fleurs couleur de chair , longues de 2 à 3 pouces. Cette espèce est indigene aux Antilles. ÉRYTHRINE ARBRE DE CORAIL. —Erythrina Corallodendron Linn. — Commel. Hort. Amst. 1, tab. 108. — Herb. de l’Amat. vol. 3. Tige arborescente, aiguillonnée. Pétioles inermes. Folioles ova- les-rhomboïdales , pointues, glabres, Calices tronqués , quinqué- dentés. Étendard oblong. Le dixième filet libre, presque aussi long que les ailes. — Corolle écarlate, longue d’environ 2 pouces. Cette espèce est originaire des Antilles. Aux Canaries et aux environs de Cadix, on la cultive dans les jardins. Chez nous, elle n’est pas rare dans les serres. ÉRYTHRINE NUDIFLORE. — Erythrina poianthes Brotero. — Bot. Reg. tab. 1246. Tronc aiguillonné, arborescent. Folioles pubescentes en des- sous : les latérales ovales ; la terminale ovale-rhomboïdale. Pé- tiole commun aiguillonné. Calice obliquement tronqué , entier ou fendu. Étamines diadelphes, presque aussi longues que l’étendard. Cette espèce croît en plein air dans les jardins du Portugal , où elle ctale ses magnifiques grappes de fleurs en janvier, février, et mars, avant le développement des feuilles. Elle a de dix à quinze pieds de haut. Sa patrie est inconnue, 356 CLASSE DES CALOPHYTES. ÉRSTHRINE SUPERLE. — Erythrina speciosa Andr. Bot. Rep. tab. 443. — Bot. Reg. tab. 750. Tige arborescente, aiguillonnée. Pétiole aiguillonné. Folioles glabres, acuminées, sinuolées : les latérales ovales-rhomboïdales, inéquilatérales ; la terminale trilobée. Calice tubuleux-campanulé, subbidenté, velouté. Étendard linéaire-lancéolé, allongé. Cette espèce croît dans les Indes occidentales. Les fleurs, de couleur pourpre, ont trois pouces de long. Elle est rare dans les collections de serre. Après l’Erythrina Crista galli, c’est l'une des plus belles du genre. Énvrnnine rourFue.—ÆErythrinaumbrosa Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. Tige arborescente, aiguillonnée. Folioles glabres , acuminées, trinervées, arrondies ou tronquées à la base: les latérales deltoï- des-ovales; la terminale deltoïde. Galice campanulé, spathacé. Étendard linéaire-cunéiforme, dressé, très-long. Étamines dia- delphes. Cette espèce est cultivée à Caracas, pour ombrager les plan- tations de Cacao. Elle porte dans le pays le nom vulgaire de Bucare. Ényrnrmmwe pu Cap. — Erythrina caffra Thunb. — Bot. Reg. tab. 536 et 736 bis. —Bot. Mag. tab. 2431. Tige arborescente, aiguillonnée ainsi que les pétioles. Folioles larges , ovales, acuminées ; obtuses , glabres. Calice campanulé, 5 denté. Étendard obovale-oblong. Étamines diadelphes. Cette espèce est originaire de l’Afrique australe. Ényrarine CRÈTE DE COQ. — Erythrina Crista galli Linn. —Smith. Exot. Bot. 2, tab. 95. — Jacq. Obs. 3, tab. 5r. Tronc {arborescent) et pétioles aiguillonnés. Folioles ovales , glabres. Calice tronqué, unidenté. Étamines diadelphes. Carène 3 fois plus longue que le calice. — Fleurs longues d’un pouce et demi, d’un pourpre très-éclatant. Cette espèce, l’une des plus belles du genre, est indigène au Brésil. TAMILLE DES PAPILIONACÉES, 357 . à Genre RUDOLPHTA. — Rudolphia Wild. Calice tubuleux, à 2 lèvres inégales : la supérieure ob- tuse , tridentée, plus longue; linférieure plus courte, poin- tue. Étendard linéaire-oblong, dressé, très-long. Ailes et ca- rène plus courtes que le calice, très-étroites. Etamines dia- delphes. Légume comprimé, polysperme, non stipité. Grai- nes planes. Arbrisseaux grimpants. Feuilles à une seule foliole bisti- pellée. ‘Ce genre, également remarquable par ses grandes fleurs d’un rouge brillant, a de grands rapports avec le précédent. On en connait trois ou quatre espèces, dont voici les plus intéressantes. Ruporpuia voLuBiLE.—Rudolphia volubilis Wild. — Vahl, Ecl. 3, tab. 30. Rameaux tuberculeux. Feuilles glabres, cordiformes-ovales, acuminées. Grappes sessiles.—Fleurs écarlates, d’un pouce et demi de diamètre. Cette espèce croît à Porto-Rico et au Mexique. Rupopura ROSE. — Rudolphia rosea Tuss. Flor. Antll. 1, tab. 22- Rameaux lisses, glabres. Feuilles ovales-oblongues, glabres, acuminées. Grappes pédonculées, longues d’un demi-pied. Fleurs roses; d’un pouce de long. Légumes pubescents. Cette espèce croît à Saint-Domingue. Genre BUTÉA. — Putea Roxb. Calice campanulé , quinquédenté : les 2 dents supérieu- res rapprochées , presque soudées. Etendard étalé, lancéolé. Carène curviligne , de même longueur que lesailes et l’éten- dard. Étamines diadelphes, Légume stipité, comprimé, in- déhiscent, monosperme au sommet, Graines grosses, com- primées, 258 CLASSE DES CALOPHYTES, Arbres ou arbrisseaux sarmenteux, non-épineux. Feuilles trifoliolées. Folioles amples, stipellées. Fleurs écarlates, ter- nées, subsessiles, dibractéolées, disposées en grappes allon- gées. Quatre espèces, non moins intéressantes par le luxe de leur inflorescence que les Érythrines et les Rudolphia, con- stituent ce genre, propre à l’Asie équatoriale. Voici les plus notables. Buréa rourru. — Butea frondosa Roxb. Corom. 1, tab. 2r. — Hort. Malab. 6, tab. 16 et 17. Folioles coriaces , luisantes en dessus, poilues en dessous , ob- tuses ou échancrées : les latérales plus petites, obovales, inéqui- latérales; la terminale plus grande, obcordiforme. Grappes ter- minales, axillaires et latérales, cotonneuses de même que les calices. Dents calicinales obtuses. Légumes cotonneux , pendants. Arbre. Fleurs longues d’un pouce. Calices et pédoncules cou- verts d’un duvet de couleur orange. Pétales écarlates. Ce Butéa croit dans les montagnes voisines de la côte de Coro- mandel. L’infusion de ses fleurs est employée dans le pays à tein- dre en jaune les étoffes de coton; cette couleur devient orange quand on y ajoute un alcali. Il suinte de l’arbre une gomme so- luble dans l’eau. BuTÉA MAGNIFIQUE. — Butea superba Koxb. Corom. 1, tab. 22: Ramules glabres. Folioles inégales , inéquilatérales , coton- neuses en dessous : la terminale ovale-arrondie ; les latérales obovales. Grappes terminales, axillaires et latérales, très-amples. Dents calicinales pointues , allongées. Arbrisseau sarmenteux. Tronc épais. Rameaux très-longs. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Roxburgh assure qu’il est impossible de voir un végétal plus magnifique. Aucun peintre, dit ce botaniste, ne saurait rendre l'éclat de ses fleurs. FAMILLE DES PAPILIONACÉES, 359 VI: TRIBU. LES DALBERGIÉES. — DALBERGIEÆ Bronn. — Dec. Mém., et Prodr. Corolle perigyne. Étamines monadelphes où diadelphes. Légume monosperme ou disperme , carcérulaire. Coty- lédons charnus. — Arbrisseaux souvent grimpants. Feuil- les imparipennées ou rarement tri- ou unifoliolees. Genre DALBERGIA. — Dalbergia Linn. Calice campanulé, quinquédenté. Carène à pétales libres presque jusqu'au sommet. Etamines 8 ou 10; filets tantôt monadelphes à gaine fendue antérieurement, tantôt sou- dés 4 à 4, ou 5 à 5, en 2 faisceaux opposés. Légume aplati, stipité, rétréci aux deux bouts, chartacé , monosperme ou disperme. Graines comprimées, distantes. Arbrisseaux sarmenteux ou arbres, Feuillesimparipennées. Fleurs en panicules axillaires et terminales. Ce genre appartient à la zone équatoriale de l’ancien con- tinent. Il renferme environ vingt-cinq espèces , toutes indi- gènes dans l'Inde, à l'exception d’une seule, qui croit au Sé- négal. Voici les plus remarquables. DALBERGIA A LARGES FEUILLES. — Dalbergia latifolia Roxb. Corom. 2, tab. 113. Feuilles à 3 - 7 folioles alternes , arrondies , échancrées, sub- ondulées , glabres en dessus , pubescentes en dessous. Panicules axillaires , dressées, beaucoup plus courtes que les feuilles. Fleurs petites, blanches. Étamines 8, à gaine non fendue pos- térieurement. Légume oblong-lancéole. Cet arbre, selon Roxburgh, est un des plus élevés de l'Inde. Sa grosseur est proportionnée à sa stature, car 1l a quelquefois une ctrconférence de quinze pieds et plus. Le bois de Pintérieur du tronc ressemble à l'Ébène; il est plus pesant que l’eau, d’un noir 5060 CIMSSE DES CALOPHYTES. clair veiné de blanc, susceptible du plus beau poli et fort recher- ché pour l’ébénisterie. DALGERGIA A PANICULES. — Dalbergia paniculaia Roxb. Corom. 2, tab. 114. Feuilles à 6-11 folioles alternes, elliptiques ou oblongues , obtuses où échancrées, glabres. Panicules subterminales, ra- meuses, multiflores, feuillées. Pédoncules ‘pubescents. Fleurs petites, bleuâtres. Étamines 10, diadelphes. Légume oblong- ancéolé. Cette espèce , indigène dans les mêmes contrées que la précé- dente-, est tout aussi remarquable par sa stature élevée. Son bois, blanc et compacte, est d’un emploi fréquent dans les construc tions, mais moins recherché pour l’ébénisterie que celui du Dal- bergia à larges feuilles. Darrercra Du SÉNÉGAL. — Dalbergia melanoxylon Guill. et Perrott. in FI. Seneg. 1, tab. 53. Rameaux épineux. Feuilles à 9-13 folioles cunéiformes-obo- vales , échancrées, glabres, alternes. Panicules axillaires et ter- minales. Étamines 10, monadelphes, à gaine fendue en 2. faisceaux. Légumes elliptiques-lancéolés , pointus. Arbre très-rameux, haut de 15 à 20 pieds. Tronc de la gros- seur de la cuisse. Bois noir, très-dur. Fleurs nombreuses, pe- tites, jaunâtres. . Légume longuement stipité, monosperme ou disperme. Cet arbre croît dans la Sénégambie. Les colons européens du pays le nomment Ébène du Sénégal , parce que le bois de son tronc est presque aussi noir que celui de l’Ébénier, et fort propre à l’ébénisterie. M. Perrottét observe qu’il est néanmoins inférieur au véritable Bois d’Ébène, parce qu’il est moins dur et qu’il pré- sente quelques fibres blanchätres. DaLsERGrA LANGÉOLAIRE.—Dalbergia lanceolaria Lion. fil — Hort. Malab. 6, tab. 22. Feuilles à 11-15 folioles alternes, oblongues, obtuses , poilues FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 561 en dessous, non veinées , ondulées. Grappes axillaires et termi- nales, rameuses, grêles, denses, poilues. Légumes lancéolés. Arbre à ramules grêles et pendants. Fleurs d’un brun roux. Cette espèce croit à la côte de Malabar. Selon Rhecde, ses graines sont purgatives. L’écorce de arbre sert à faire des cor- dages grossiers. Genre PONGAMIA. — Pongamia Lamk. Calice cyathiforme, quinquédenté, obliquement tronqué. Étamines monadelphes : gaîne fendue postérieurement en 2 faisceaux , ou indivisée : le dixième filet à moitié libre. Légume comprimé, plane, rostré, 1-2-sperme. Arbres. Feuilles imparipennées. Folioles opposées. Fleurs en grappes ou en panicules axillaires ou terminales, Ce genre, composé de six espèces , appartient exclusive- ment à l’Asie équatoriale. Les Pongarnia se distinguent par la rare beauté de leurs fleurs. Nous devons nous borner à citer les deux espèces suivantes. PoncAmiA POURPRE-NOIR. — Pongamia atropurpurea Wal- lich, Plant. Asiat. Rar. tab. 78. Feuilles à 7 ou 9 folioles ovales ou ovales-oblongues , lisses, coriaces , terminées par une courte pointe obtuse. Panicules ter- minales, amples, non feuillées, pédonculées, composées de grappes denses, multiflores, presque en corymbe. Légumes ovales , pointus , lisses, monsspermes. Arbre très-élevé ,‘à cime ample et touffue. Folioles longues de 4 à 5 pouces. Panicules longues d’un demi-pied et davantage, composées d’un grand nombre de grappes d’un pouce de diamètre. Fleurs imodores, de la grandeur de celles du Faux-Acacia. Corolle panachée de jaune et de plusieurs nuances de violet. M. Wallich observe que cet arbre compose presque à Jui seul les forêts épaisses qui couvrent lesbords du Martabanet du Tennas- sérim. Sa cime , à l’époque de la floraison , offre le plus charmant 002 CLASSE DES CABOPHYTES. coup d'œil. Les Birmans font une grande consommation du bois, qui est excellent pour toute espèce de construction. PonGamIA GLABRE, — Pongamia glabra Vent. Malm. tab. 28. — Hort. Malab. G, tab. 3. — Gadelupa indica Lamk.— Ro- binia mitis Linn. ee arborea Willd. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales ou ovales-oblongues, acumi- nées , ondulées , glabres. Grappes axillaires , pedonculées , simples, denses, plus courtes que les feuilles. Légume ovale- elliptique, acuminé , monosperme. Folioles longues de 2 à 3 pouces. Grappes longues de 2 à 3 pouces. Fleurs inodores, semblables à celles du Robinia vis- queux ; corolle blanche ; calice rougeätre. CR Cette espèce croit dans l'Inde. Genre PTÉROCARPE. — Pterocarpus Linn. Calice tubuleux , quinquédenté. Etendard dressé, plus long que les ailes et la carène. Étamines 40 : filets diverse- ment soudés. Légume suborbiculaire, aplati, monosperme, bordé d’une aile membraneuse. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles imparipennées. Fleurs en grappes axillaires. Les Ptérocarpes habitent la zone équatoriale des deux continents. Le nombre des espèces connues se monte à vingt-deux ou vingt-quatre. Les gommes - résines connues souslesnoms de Sang-dragon et de Gomme Kino, de même que le’ Boïs de Santal rouge, sont les produits de diverses espèces que nous allons faire connaître. a) Etamines monadelphes inférieurement : gaîne cylindracée, non fendue. Lésume suborbiculaire,subéreux, monosperme: suture supérieure aptère, rectiligne. Prérocarpe SANG-DRAGON. — Pterocarpus Draco Linn. — Pterocarpus officinalis Jacq. Am. tab. 183, fig. 92.— Plero- carpus hemiptera Gærtn. Fruct. 2 ; tab. 16 fig.2. FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 563 Feuilles à 5-7 folioles alternes, ovales, acuminées, gla- bres , luisantes. Stipules oblongues, obtuses, caduçues. Grappes de la longueur des feuilles. Légumes lisses. Arbre haut d’une trentaine de pieds. Bois blanc , dur. Écorce épaisse , ferrugineuse. Cet arbre croît aux Antilles. Toutes ses parties ont une saveur astringente. Quand on incise le tronc ou les rameaux , 1l en dé- coule aussitôt des larmes rouges, qui se concrètent bientôt au contact de l’air , et forment la gomme-résine connue sous le nom de Sang-dragon. Du reste, on obtient une substance tout à fait analogue de plusieurs autres espèces de Ptérocarpes , de même que du Dracæna Draco, arbre de la famille des Asparaginées. Le Sang-dragon est insoluble dans l’eau, mais soluble pres- que en entier dans l'alcool, auquel il communique une belle cou- leur rouge. Projeté sur des charbons ardents, 1i brüle en répan- dant une fumée âcre. Le Sang-dragon jouissait autrefois d’une grande réputation comme remède tonique et astringent ; aujour- d’hui on ne l’emploie guère qu'a la composition de quelques poudres dentifrices et de certains vernis. . Prérocarre Mouroucar.— Pterocarpus suberosus Pers. — _ Moutouchi suberosa Aubl. Guian. tab. 299. — Pierocagpus Moutouchi Lamk. Feuilles à 5-09 folioles alternes, ovales ou acuminées , gla- bres, luisantes. Stipules petites, caduques. Grappes axillaires et terminales, paniculées, plus courtes que les feuilles. Légumes rugueux , réticulés. Cette espèce, très-voisine de la précédente , habite la Guiane, où les naturels l'appellent Moutouchi. Son bois, peu compacte et fort léger , sert aux colons en guise de liége. b) Etamines monadelphes : gaîne bifide ou bipartie. Légume suborbiculaire, 1-2-sperme, bordéd’une aile membraneuse, PrérocaRPE À BOURSES. — Pierocarpus Marsupium Roxb. Corom. 2 , tab. 116. Feuilles à 5 ou 7 folioles atèrnes , oblongues ou elliptiques , LA . . 564 CLASSE DES CALOPHYTES. échancrées, glabres, coriaces. Panicules terminales, amples, feuil- lées à la base. Androphore bifide. Légume glabre, stipité, oblique. Grand arbre des montagnes de la côte de Coromandel. Son bois , très-dur et de couleur orange, est fort estimé des Hindous, qui l’emploient à toutes sortes d'ouvrages. La forme du légume a été comparée à celle d’une bourse. c) Légume orbiculaire, oblique, hérissé au centre de soies roides , bordé d’une aile membraneuse. Gaïne des filets indivisée ou bifide. Prérocarpe HErisson. — Pterocarpus erinaceus Poir. — Guill. et Perrott. in F1. Seneg. tab. 54. — Pterocarpus erina- ceus et Pt. Adansoni Dec. Prodr. ex F1. Seneg.—Pterocarpus senegalensis Hooker. Feuilles à 11-15 folioles alternes, ovales -oblongues, ob- tuses ou échancrées , glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Panicuies latérales, cotonneuses, plus courtes que les feuilles. Calice campanulé. Légume biloculaire. Arbre haut de 40 à 50 pieds. Tronc gros, noueux. Rameaux divariqués. Stipules lancéolées, velues. Fleurs jaunes, brac- téolées. Pédicelles ternés. Légume stipité, membranacé , velouté, muétoné latéralement. Cette espèce habite la Sénégambie et l’intérieur de l'Afrique. Les nègres l’appellent Wegné.M. Perrottet observe que le bois de l'arbre est jaune-rougeâtre, d’un grain fin, très-dur, mais néan- moins susceptible d’être travaillé avec assez de facilité. Les nègres en construisent des bordages d’embarcations qui résistent pendant long-temps à l’action de l’eau. Lorsqu'on entaille une partie quelconque du tronc ou des branches , il en suinte un suc rougeûtre qui, par son exposition à l'air, se durcit et devient noir. Cette substance gommeuse est brillante, friable et d’une saveur astrin- gente; elle a été considérée comme analogue CS omme Kino des tes m1 d) Étamines diadelphes (9 et 1)-sDégume suborbiculaire, 2- ou 3- Far: ss 3 Prérocarpe Faux-SanraR®= Pierocarpus. idicis Wind _ € FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 565 Rumph. Amb.2, tab. 50.—Pterocarpus DracoLamk.(non Linn.) Feuilles à 5-9 folioles alternes, ovales, pointues, ondulées, glabres , coriaces. Grappes axillaires, simples ou rameuses , plus courtes que les feuilles. Légumes stipités , rugueux, mucronés, subfalciformes. d Grand arbre, indigène dans l'Inde et aux Moluques. Dans ces pays , son bois est un des plus généralement employés pour les constructions ; à l’état frais, il répand une odeur très-suave. Prérocarpe SANTAL. — Pterocarpus santalinus Lin. fil. Feuilles à 3 ou 5 folioles alternes , glabres en dessus, pubes- centes en dessous, ovales-arrondies ou oblongues, échancrées ou rétuses. Stipules nulles. Grappes simples ou rameuses, axillaires. Pétales crénelés, ondulés. Légumes mucronés, subfalciformes, sti- pités , ailés au bord antérieur. ù Arbre de première grandeur , indigène dans les montagnes de l'Inde et de Ceylan. C’est une des espèces qui produisent le Bois de Santal rouge. Son suc propre donne aussi du Sang-dragon. On ignore si le Santal des Moluques, dont Rumphius parle sous le nom de Lingoum rouge, vient de la même espèce ou d’une autre. Le suc des feuilles passe , aux Indes, pour un excellent remède contre les maladies de la peau. Le Bois de Santal rouge est d’une pesanteur spécifique plus con- sidérable que celle de l’eau , d’un rouge intense et marbré de vei- nes noirâtres ; on le travaille difficilement à cause de son extrême dureté. Les Malais en font une grande consommation pour leurs ustensiles de ménage. En Europe, on l’emploiedans certaines tein- tures ; autrefois il occupait aussi une place parmi les médicaments toniques et astringents. PxÉROCARPE À ÉCORCE JAUNE — Pterocarpus luteus Poir. — Pterocarpus flavus Lour.— Rumph. Amb. 3, tab. 117. Feuilles à 5 ou 7 folioles opposées , ovales, pointues. Grappes latérales, denses. Fleurs subsessiles. Étendard denté. Cette espèce, nommée par les Malais 4wa/khal et Malapari, croit aux Moluques eten Cochinchine. C’est un arbreà tronc assez élevé, tortueux , souvent d’une aune de diamètre. Le bois, mou , 566 CLASSE DES CALOPHYTES. fibreux et peu durable, est d’un jaune citron. L’écorce, amère et d’une odeur désagréable, donne une teinture d’un jaune foncé. Genre ÉCASTAPHYLLE. — Æ castaphy llum P. Browne. Calice campanulé, subbilabié : lobe supérieur échancré ; lobe inférieur trifide, Étamines 8 ou 10, soudées en 2 faisceaux égaux; ou 9, dont 8 soudées en 2 faisceaux égaux, la neuvième restant libre. Ovaire biovulé. Légume carcérulaire, membranacé, suborbiculaire, monosperme. Graine réniforme. Arbrisseaux sarmenteux. Feuilles unifoliolées, ou impa- ripennées. Fleurs en corymbes paniculés ou en grappes. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale , renferme six espèces, dont la suivante mérite d’être citée ici. Écasrapnyire Sanc-praGon. — Ecastaphyllum monetaria Dec. Prodr. — Dalbergia monetaria Lion. Feuilles pennées-trifoliolées ; folioles alternes, entières, ovales- acuminées, glabres. Pédoncules axillaires, fasciculés. Fleurs ennéandres. Grappes unilatérales, plus courtes que les feuilles. Légumes petits, orbiculaires. Cette plante croît à Surinam. Elle contient , comme plusieurs Ptérocarpes, un suc propre rouge qui, par la concrétion à l'air , devient du Sang-dragon. Genre AMÉRIMNE. — Amerimnum P. Browne. Calice tubuleux, évasé, à 9 lèvres : la supérieure crénelée, l'inférieure tridentée. Étamines 10, monadelphes par la base. Légume bivalve, comprimé, uniloculaire ; mono- sperme ou oligosperme; suture supérieure rectiligne, mar- ginée; suture inférieure fortement bombée. Arbrisseaux. Feuilles simples, pétiolées, entières. Grappes axillaires et latérales. Ce genre est limité à deux espèces, indigènes dans l’A- mérique équatoriale, Voici celle qui offre de l'intérêt, FAMILLE DES PAPILIONACÉES. 567 AMÉRIMNE DE BROWNE. — Æmerimnum Brownei Swartz, Flor. Ind. Occ. — P. Browne, Jam. tab. 32, fig. 3. — Ptero- carpus Amerimnum Poir. Feuilles cordiformes , acuminées , luisantes. Pédoncules glabres ou pubescents, Légumes oblongs , 1-3-spermes. Arbrisseau très-touffu , haut de 7 à 8 pieds. Fleurs blanches, odorantes. Cet arbrisseau croît à la Jamaïque. IL est remarquable par la multitude de grappes des fleurs dont il se couvre dans la saison des pluies. Genre BRYA. — Brya P. Browne. Calice campanulé, quinquédenté. Étamines 10, diadelphes. Légume large, comprimé, à 2 articulations déhiscentes, m0o- nospermes : suture supérieure rectiligne; suture inférieure bombée, Arbres armés d’épines stipulaires. Feuilles simples, fasci- culées. Pédoncules pauciflores ou racémifères, axillaires. Ce genre ne se compose que de deux espèces, dont la sui- vante mérite d’être mentionnée ici. Brya Faux-Érénier. — Brya Ebenus P. Browne, Jam. tab. 31, fig. 2.— Amerimnum Ebenus Swartz, Flor. Ind. Occ. —Aspalathus Ebenus Lin. Arbrisseau Ge 12 à 15 pieds de haut. Tige de 2 à 3 pouces de diamètre. Feuilles glabres, subcordiformes, ovales, pointues. Pé- doncules géminés ou ternés, bi- ou iniflores, plus courts que les feuilles. Fleurs blanches , odorantes. Légumes hérissés. Cet arbrisseau est commun aux Antilles. On exporte son bois sous le nom d'Ebène d’ Amérique. CINQUIÈME FAMILLE. LES CHRYSOBALANEES. — CHRYSOBA- LANEÆ. (Rosacearum genn. Juss. — Chrysobalaneæ R. Brown, in Tuckey. Cong. — Dec. Prodr. IE, p. 225. — Bar. Ord. Nat. p. 405.) Cette famille , presque entièrement confinée dans la zone équatoriale, ne se compose que d’environ quarante espèces. Elle offre quelques végétaux à fruits comes- tibles, qui sont analogues à nos prunes, et dont les amandes contiennent des huiles grasses et de lacide hydrocyanique. Dans le Genera de M. de Jussieu, les Chrysobalanées ne sont pas séparées des Rosacées. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux. Rameaux cylindriques, iner- mes. Feuilles éparses , simples, penninervées, très-en- tières , pétiolées , non glanduleuses, souvent coriaces. Stipules libres , caduques. Fleurs hermaphrodites , souvent irrégulières , dispo- sées en panicule , ou en grappe, ou en épi. Calice qumquéfide : lobes imbriqués en préfloraison ; tube quelquefois adné d’un côté au supe de l'ovaire. Pétales 5 , insérés à la gorge du calice , interpositifs , courtement onguiculés, caducs , quelquelois inégaux (rarement nuls ). Étamines en nombre défini , ou plus souvent en nom- bre indéfini , ayant même insertion que la corolle , sou- vent plus nombreuses du côté par lequel adhère le stipe FAMILLE DES CHRYSOBALANÉES. 369 de l’ovaire. Anthères à 2? bourses déhiscentes longitu- dinalement. Pistil : Ovaire inadhérent, solitaire , umiloculaire ou rarement biloculaire, biovulé. Ovules collatéraux, dres- sés. Style filiforme, naissant de la base de l'ovaire. Stuigmate simple. Péricarpe : Drupe ordinairement charnu, à noyau très-dur, uniloculaire et monospérme, ou biloculaire et disperme, souvent valvé. Graines grosses , dressées , attachées à la base de la loge; funicule court. Périsperme nul (par exception charnu). Embryon rectiligne : radicule infère ; cotylé- dons gros, indivisés (foliacés lorsqu'il y a un péri- sperme charnu). Voici les genres dont se compose la famille : … Chrysobalanus Lin. — Moquilea Aubl. — Couepia Aubl. — Æcioa Aubl. (Acia Willd. Dulacia Neck.) — Pa- rinarium Juss. (Parinari Aubl. Dugortia Neck.) — Gran- geria Commers.— Licania Aubl. (Hedycrea Schreb.) — Thelyra Pet. Thou. — Hirtella Linn. ( Causea Scop. Cosmibuena Ruiz et Pav.) Genre CHRYSOBALANIER. — Chrysobalanus Linn. Calice campanulé, quinquéfide. Pétales onguiculés, Éta- mines 20 , unisériées, presque égales. Drupe monosperme, charnu , subglobuleux ;noyau ovoïde, 5-7T-gone, 5-7-valve au sommet. Arbrisseaux. Fleurs en grappe ou en panicule. La chair des drupes et les amandes des Chrysobalaniers sont mangeables. Voici les espèces que ce genre contient. CurysoBALANTER IcaQuiIER.— Chrysobalanus Icaco Linn.— Jacq. Am. tab. 94. — Plum. tab. 58. — Turp. in Dict. des Sciences Naturelles, Ic.—Tussac, Flor. Antill, 4, tab. 3r. BOTANIQUE. PHAN, T. I, 24 3570 CLASSE DES CALOPHY®ES. Feuilles suborbiculaires ou obovales, échancrées. Panicules terminales ou axillaires , dichotomes , plus courtes que les feuil- les. Étamines poilues. Petit arbre à tronc tortueux, ou arbrisseau rameux haut de 5 à ro pieds. Fleurs petites, inodores , blanchätres. Drupe de la grosseur d’une Prune de Damas jaune , ou blanchâtre, ou rouge, ou violette. ; L’Icaquier, nommé vulgairement Prunier d’ Amérique et Prunier Icaque (Icaco des Espagnols, Cocco Plum-tree des An- glais), croît aux Antilles et dans l’Amérique méridionale. Il fleu- rit pendant une grande partie de l’année : le fruit, qui est mûr en décembre et janvier, ressemble à une Prune de grosseur moyenne. Sa chair est une pulpe molle, blanchâtre, peu épaisse, adhérente au noyau, presque inodore, d’une saveur douceätre un peu astrin- gente , mais non désagréable. P. Browne remarque que, lorsque l’arbrisseau croît dans des lieux arides , le drupe reste sec. L’a- mande, d’un goût excellent, est généralement plus estimée que la chair du fruit. On a coutume de confire les Icaques dans du su- cre, et il s’en exporte beaucoup pour l’Europe lorsqu’elles sont ainsi préparées. L’écorce de l’Icaquier est employée aux Antilles dans les tisanes astringentes ; elle contient beaucoup d’acide gal- lique et du tanin. CuRYSOBALANIER À FEUILLES ELLIPTIQUES. — Chrysobalanus ellipticus Soland. ex Sabine, in Trans. Hort. Soc. Lond. 5, p- 453. — Dec. Prodr. Feuilles elliptiques, obtuses ou pointues, non échancrées. Grappes axillaires , dichotomes. Étamines poilues. Drupe arrondi, noirâtre, de la grosseur d’une Prune de Damas. Cette espèce croît dans l'Afrique équatoriale , aux environs de Sierra-Leone. CurYSOBALANIER À FRUIT JAUNE. — Chrysobalanus luteus Sabine, 1. c. p. 453. Cette espèce, indigène dans les mêmes contrées que la précé- dente, n’est qu'imparfaitement connue. Son fruit est jaune , ar- rondi, de la grosseur d’une petite Prune. L’arbre qui le produit a le port d’un Gitronnier. FAMILLE DES CHRYSOBALANÉES. 371 CuRYSOBALANIER À FEUILLES OBLONGUES. — Chrysobalanus oblongifolius Mich. Flor. Am. Bor. Feuilles oblongues-lancéolées ; cunéiformes à la base, très- entières ou légèrement crénelées, cotonneuses en dessous (selon Michaux ) ou glabres (selon Elliot). Panicules terminales. Drupe sec, oblong. Arbrisseau peu rameux, haut de 1 à 2 pieds. Fleurs petites, blanchâtres. # Cette espèce, indigène en Géorgie, n’est remarquable qu’en ce qu’elle est la seule qu’on ait trouvée jusqu’aujourd’hui au nord du tropique. Genre ACIOA. — Acioa Aubl. Calice tubuleux, évasé, à 5 lobes arrondis, inégaux. Péta- les inégaux, oblongs, obtus. Étamines 10 ou 12, unilatéra- les ; filets soudés jusqu’au milieu en une ligule plane. Stipe de l’ovaire adhérent d’un côté. Drupe uniloculaire, sec, co- riace, rameux. Graine grosse : test crustacé. L'espèce que nous allons faire connaître constitue à elle seule le genre. AciOA DE LA GUIANE. — Acioa guianensis Aubl. Guian. tab. 280. Arbre à tronc d'environ 60 pieds de haut, sur 3 à 4 pieds de diamètre. Écorce grisâtre. Feuilles ovales , pointues , glabres, lisses , ondulées , longues d’environ 5 pouces. Fleurs en cymes lâches, terminales, subtrickotomes. Calice blanchâtre. Corolle petite, violette. Filets soudés dans leur moitié inférieure en une ligule étroite, insérée entre les deux pétales les plus courts. Cet arbre croît à la Guiane. Il est nommé Æcioua par les Ga- bis, et Coupi par les colons. Son bois , d’un blanc tirant sur le jaune , est fort dur et pesant. L’amande du drupe peut se com- parer aux cerneaux; on la mange, et on en retire une huile grasse semblable à celle d’Amandes. Genre PARINARE. — Parinarium Juss. Calice urcéolé ou campanulé, quinquéparti , quelquefois gibbeux à la base, Pétales lancéolés, Étamines 15 à 20 : les 57% CLASSE DES CALOPHYTES. unes fertiles, placées du côté interne de la fleur; les autres stériles, polymorphes, ordinairement dentiformes , placées du côté opposé. Ovaire velu, biloculaire, à stipe adhérent au calice. Loges uniovulées. Stigmate bidenté. Drupe ovoïde ou sphérique, charnu, fibreux : noyau très-dur, an- fractueux , uniloculaire, disperme ou par avortement mo- nosperme, Arbres à ramules velus. Feuilles glabres en dessus, velou- tées en dessous. Fleurs en grappes paniculées. Corolle d’un blanc tirant sur le rose. Ce genre est constitué par les quatre espèces dont nous al- lons parler. PARINARE A GROS FRUITS. — Parinari montanum Aubl. Guian. tab. 204 et 205. — Petrocarya montana Wild. Feuilles courtement pétiolées, ovales-lancéolées , acuminées. Corymbes terminaux , multiflores. Drupe gros, ovale-arrondi, brunûtre. Tronc haut de 8o pieds, sur > à 3 pieds de diamètre. Écorce gercée, grisâtre. Feuilles longues de près d’un demi-pied. Sti- pules plus longues que les pétioles. Drupe haut de 4 pouces, sur 3 pouces de diamètre : chair épaisse, filandreuse , acide. Ce Parinare croît dans la Guiane, sur les bords du Sina- mari : les naturels du pays le nomment Parinari et Ourocou- merepa. I est remarquable par la dureté de son bois, qui est de couleur jaunâtre. Aublet ne dit point que les amandes de l’arbre soient comestibles. PariNaARE A PETIT FRUIT. — Parinari campestre Aubl. Guian. tab. 6. Feuilles subsessiles, cordiformes-ovales, acuminées. Grappes axillaires et terminales. Drupe petit, ovoïde , jaunâtre. Tronc haut de 30 à 4o pieds, sur 2 pieds de diamètre. Feuilles longues d'environ un demi-pied. Drupe du volume d’une peute Prupe : chair pulpeuse, acide. FAMILLE DES CHRYSOBALANÉES. 2913 Gette espèce croît également dans la Guiane; les Garipons l’appellent Petit Parinari. Ses fruits sont nommés lVéfles par les créoles. PariNaARE DU SÉNEGAL.— Parinarium senegalense Perrott. in Dec. Prodr.— Guill. eg Perrott. in FI. Seneg. 1, tab. 6r. Feuilies cordiformes- ovales ou ovales-oblongues , obtuses. Grappes axillaires et terminales, paniculées. Calice gibbeux. Drupe ovoïde; noyau à base cuspidée, et creusée de 2 cavités circulaires. . Arbre haut de 20 à 25 pieds, très-rameux, ou quelquefois buisson de 8 à 10 pieds. Écorce grisätre. Rameaux presque éta- lés. Feuilles longues de 4 à 5 pouces , ferrugineuses en dessous. Pétales à peine plus longs que les lobes du calice. Drupe du volume d’un œuf d’oie; peau jaunâtre, parsemée de tubercules grisätres; chair jaunâtre, épaisse, d’une saveur douce un peu astringente. Noyau subglobuleux, anfractueux et fibrilleux en dehors, recouvert d’un duvet laineux en dedans. Graines coton- neuses. Cet arbre, appelé Veou par les nègres, a été observé par MM. Leprieur et Perrottet dans différentes contrées de la Séné- gambie. Il fleurit et fructifie pendant l’année presque entière. On ne mange la pulpe de ses fruits que lorsqu'ils tombent naturelle- ment à terre, par suite de leur complète maturité. Dans cet état, ce fruit n’est pas agréable pour les Européens, parce que la chair en est peu juteuse et d’une saveur un peu äpre. Cependant les nègres le recherchent, et en mangent presque continuelle- ment. On en voit au marché de Saint-Louis d'immenses quanti- tés pendant une grande partiegl@ l’année. La graine est une grosse amande huileuse qui rancit facilement et exhale alors une odeur fort désagréable. PARINARE ÉLANCE.— Parinarium excelsum Guill. et Perrott. in F1. Senegamb. tab. G2. Feuilles ovales-lancéolées , acuminées. Panicules axillaires et terminales. Calices campanulés. Pétales lancéolés , pointus, plus 374 CLASSE DES CALOPHYTES. courts que les lobes du calice. Drupe sphérique , à noyau ru- gueux , sillonné, cuspidé à la base, non creusé. Arbre s’élevant à 100 pieds et plus. Tronc droit, de 2 à 3 pieds de diamètre. Écorce grisâtre, ridée, Rameaux très- longs, presque étalés. Drupe de la grosseur d’un œuf de pigeon : peau brunâtre, parsemée de tubereules gris ; chair douce, épaisse, blanchâtre. Ce Parinare a été observé par MM. Perrottet et Leprieur en Sénégambie, sur les bords de la Casamence. Selon M. Don, il est commun dans les montagnes des environs de Sierra-Leone, où les Anglais appellent son fruit Rough-skinned Plum et Gray Plum, c’est-à-dire, Prune à peu rude et Prune grise. M. Caillé assure que l’arbre se retrouve en abondance dans l’intérieur de Afrique jusqu’à Jenné. M. Perrottet observe que les fruits du Parinare élancé sont beaucoup plus agréables au goût que ceux de l’espèce précédente. Gerñre LICANIA. — ZLicania Aubl. Calice dibractéolé, turbiné , quinquéfide : iobes pointus, étalés. Corolle nulle. Étamines 5. Ovaires subglobuleux, ve- lus. Style filiforme, infléchi. Stigmate obtus. Drupe ovoïde, charnu ; noyau ligneux, monosperme. L'espèce dont nous allons faire mention constitue à elle seule le genre. LaicaniA BLANCHATRE. — Licania incana Aubl. Guian. tab. 45. Arbrisseau rameux , haut de 4 à 5 pieds. Bois dur, blan- chître. Feuilles courtement pépiglées , ovales ou ovales -oblon- gues , pointues , très-entières, cotonneuses-blanchätres en dessous. Fleurs petites, blanchätres, en épis terminanx. Drupe blanc, ponctué de rouge , de la grosseur d’une Olive. On trouve cette plante dans la Guiane. Les Galibis en recher- chent beaucoup le fruit, dont la chair est douceâtre et fondante. Le bois frais exhale une odeur d’huile rance. FAMILLE DES CHRYSOBALAMÉES. 375 Genre HIRTELLE. — Æirtella Linn. Limbe calicinal quinquéparti, réfléchi. Pétales petits, égaux. Étamines 3 - 20, unilatérales; filets longs, saillants, Drupe sillonné, uniloculaire, monosperme. Graine stipitée. Périsperme charnu. Cotylédons foliacés. Arbres ou arbrisseaux souvent sarmenteux. Grappes sim- ples ou rameuses, bractéolées. Fleurs rouges, ou jaunes, ou blanches. Les Æirtelles se distinguent des autres Chrysobalanées et de la plupart des groupes voisins, par leur périsperme charnu. On en compte une vingtaine d’espèces, toutes indi- gènes dans l'Amérique équatoriale. Voici quelques-unes des plus notables. Hirtezze POLyYANDRE. — irtella polyandra Kunth, in Humb. et Bonpl.-Nov. Gen. et Spec. tab. 565. Feuilles oblongues ou obovales-oblongues , acuminées , rétre- cies à la base , cotonneuses-blanchâtres en dessous. Panicules ter- minales , thyrsiformes , denses , très-rameuses. Fleurs subicosan- dres. Calices gibbeux. Arbre très-rameux, haut d’une trentaine de pieds. Fleurs petites, blanches. Cette espèce habite les plages du Mexique. Son port et son inflorescence sont tres-élégants. Hirrezze À GrAppes. — Hirtella racemosa Lamk. Ill. — Hirtella americana Aubl. Guian. tab. 98. (non Jacq.) Feuilles oblongues , acuminées , glabres en dessus , poilues en dessous aux nervures. Grappes simples , solitaires, axillaires , velues de même que les ramules. Fleurs pentandres. Arbre de 25 pieds et plus, sur un demi-pied de diamètre. Écorce roussâtre. Bois cassant, blanchâtre. Fleurs purpurines ou violettes. Cette espèce croit à la Guiane, où les créoles l’appellent Bois de Gauleite, nom par lequel ils désignent généralement tous les 376 CLASSE DES CALOPHYTES. arbres dont le tronc et les branches fendues fournissent des lattes propres à faire des claies ou des cloisons. HirTELLE D'AMÉRIQUE. — Âirtella americana Jacq. Am. tab. 8 ; Icon. Pict. tab. 11.— Hirtella paniculata Lamk. Enc. — Hirtella triandra Swartz, Flor. Ind. Occ. Feuilles oblongues, acuminées, glabres. Grappes lâches , ter- minales , rameuses , pubescentes. Fleurs triandres. Pétales ovales. Arbre très-rameux, haut d'environ 20 pieds. Feuilles longues de 5 pouces. Fleurs blanches , inodores. Cette plante est commune aux Antilles. SIXIÈME FAMILLE. LES AMYGDALÉES. — 4MYGDALEÆ. (Amy gdaleæ Loisel. Manuel des Plantes usuelles indigènes, vol.1, p.166. — Bart. Ord. Nat. p. 404. — Rosacearum trib. VIT, sive Amyg- daleæ Juss. Gen. — Drapacewæ Dec. F1. Fr. 3e éd. vol. 4, p. 479. — Rosacearum trib. II, sive Amygdaleæ Dec. Prodr. IL, p. 529.) Cette famille, envisagée par M. de Jussieu comme section de ses Rosacées , réunit un grand nombre des arbres fruitiers de nos climats , savoir : les Amandiers , les Pêchers , les Abricotiers, les Pruniers et les Ceri- siers. L'organisation des fleurs et des fruits de tous ces végétaux est tellement uniforme, qu’ils n’offrent presque aucun caractère scientifique pour distinguer les genres, lesquels ne sont guère fondés que sur le port ou sur des dénominations vulgaires, trop consacrées par l’usage pour qu’on puisse y renoncer. L’Amandier ou 4myg- dalus est considéré comme le type du groupe. Les Æmygdalées habitent presque exclusivement les zones tempérées de l’hémisphère septentrional. Leur fruit consiste le plus souvent en un drupe succulent ou charnu, tantôt sucré ou légèrement acidule, tantôt as- tringent ou amer. Leurs amandes, toujours saturées d'huile grasse , ont souvent une saveur particulière plus ou moins amère : cette saveur, qu’on retrouve dans les feuilles et les jeunes écorces de beaucoup d’espèces, est due à la présence de l'acide hydrocyanique, sub- stance connue pour être un des poisons les plus subtils, Les Amygdalées qui ornent les plantations d'agrément 2178 CLASSE DES CALOPHYTES. ne sont pas moins nombreuses que celles qui enrichis- sent les jardins fruitiers. -CARACTÈRES DE LA FAMILLE, Arbres où arbrisseaux. Ramules cylindriques, quel- quefois spinescents. a Feuilles alternes, simples , penninervées, imdivisées, dentelées, pétiolées. Pétiole souvent bordé de glandules déprimées. Stipules libres , caduques. Fleurs régulières , hermaphrodites , géminées ou solitaires, ou plus souvent disposées en grappe, ou en corymbe, ou en ombelle. Inflorescence terminale, ou latérale par l’avortement des ramules. Pédicelles brac- téolés à la base. Corolles blanches ou rouges, Calice madhérent , caduc après l’anthèse, tubuleux ou campanulé : limbe 5-fide, imbriqué en préfloraison. Disque laminaire , adné aux parois du tube calicinal. Pétales 5, msérés à la gorge du calice, interposiufs, isomètres , courtement onguiculés , caducs , contournés en préfloraison. Étamines en nombre défini multiple des pétales (or- dinairement 20), insérées au sommet du disque. Filets libres, rectilignes, subulés, imfléchis en préfloraison. Anthères arrondies, à ? bourses libres aux deux bouts, déhiscentes latéralement. Pistil solitaire. Ovaire uniloculaire, biovulé. Style sub- terminal, très-simple, grêle. Stigmate capitellé ou pelté. Péricarpe : Drupe souvent charnu , à noyau bipar- üble, osseux (rarement comme subéreux), ordinaire- ment monosperme. | Graines pendantes, ordinairement solitaires ; funicule allongé, ascendant du fond de la loge ; test membra- nacé. Périsperme (endoplèvre) presque pelliculaire. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 379 Embryon rectiligne : radicule courte , supère ; cotylé- dons grands, charnus , ovales, entiers, foliacés en ger- mination; plumule perceptible. Voici les genres dont se compose la famille : Amygdalus Linn. — Persica Tourn. — Ærmeniaca Tourn. — Cerasus Juss. (Cerasophora Neck.) — Prunus Linn. (Prunophora Neck. ) Genre AMANDIER. — 4mygdalus Linn. Calice infondibuliforme ou campanulé. Pétales 5. Drupe cotonneux ou rarement glabre , comprimé, non globuleux : sarcocarpe fibreux , peu ou point charnu; noyau osseux (par exception, subéreux et fragile), rugueux ou lisse, quelquefois poreux ou sillonné. Feuilles condupliquées dans le bourgeon. Gemmes flori- fères solitaires ou géminées , aphylles, disposées le long des ramules des années précédentes. Fleurs solitaires , subsessi- les, naissant avant ou avec les feuilles. Corolle blanche, ou rose, ou pourpre. On connait les espèces suivantes. SECTION 1°. Calice campanule. ÂAMANDIER COMMUN. — Amygdalus communis Linn. — Blackw. tab. 10.—Guimp. Holz. tab. 141.—Nois. Jard. Fruit. tab. 3. — Bot. Reg. tab. 1160. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 29. Feuilles oblongues-lancéolées, presque glabres en dessous, den- telées : dentelures basilaires et pétioles glanduleux. Pétales plus longs que le calice. Style dépassant des étamines intérieures. Drupe velouté : noyau très-dur , poreux. Amande douce. Arbre haut de 20 à 30 pieds. Rameaux grèles, flexibles, d’un vert clair dans leur jeunesse. Feuilles luisantes en dessus ; den- 580 CLASSE DES CALOPHYTES. telures égales, obtuses. Fleurs blanches ou légérement roses. Drupes ovales : sarcocarpe irrégulièrement bivalve; noyau obtus à l’une des sutures , caréné à l’autre, Gette espèce porte le nom plus spécial d’Amandier à coque dure, pour le distinguer de la suivante, qui produit également des Amandes douces. On en cultive plusieurs variétés à fruits plus où moins gros. L’Amandier commun croit spontanément en Barbarie ( selon M. Desfontaines), en Syrie, dans l’Asie mineure, en Perse, et jusqu'au Caboul. Introduit depuis bien des siècles en Europe , 1l est comme indigène sur tout le littoral de la Méditerranée. Les hivers du nord de la France ne le font guère souffrir, mais sa floraison très-précocel’exposant aux gelées printanières, la récolte deses fruits y est trop peu assurée pour qu’on le cultive en grand. Les Amandes douces sont fort employées en médecine pour la préparation de toutes les émulsions adoucissantes et rafraïchis- santes. L'huile grasse qu’on en retire par expression entre aussi dans un grand nombre de compositions pharmaceutiques. Admi- nistrée à forte dose, cette huile devient laxative et vermifuge. Tout le monde connait l'emploi des Amandes dans l’art culinaire, et l’on sait que les personnes dont la digestion se fait difficilement doivent s’abstenir d’en manger. Le résidu des Amandes dont on a exprimé l'huile, sert à faire la Pate d’ Amandes, cosmétique fort recherché pour adoucir la peau. La gomme qui suinte souvent de l’écorce des Amandiers peut remplacer la Gomme arabique. Le bois sert à des ouvrages de marqueterie et de menuiserie; il brüle très-bien, en répandant beaucoup de chaleur. AMANDIER A COQUE MOLLE.— Âmygdalus fragilis Borkh.— Noisette, Jard. Fruit. tab, 3, fig. 2.—4mygdalus dulcis Mill. Feuilles oblongues-lancéolées, dentelées : dentelures basilaires non glanduleuses ; pétiple épais, glanduleux. Pétales de la lon- gueur du calice. Drupe velouté : noyau acuminé, comprimé, profondément sillonné, subéreux , fragile. | Cet Amandier, que l’on confond seuvent avec le précédent, est FAMILLE DES AMYGDALÉES. 551 originaire d'Orient et fréquemment cultivé dans l’Europe aus- trale. Il produit les Amandes dites Princesses ou des Dames’, les Amandes Sultanes, et les Amandes Pistaches, toutes servies de préférence sur les tables, à cause de leurs coques minces qu’on brise facilement entre les doigts. AMANDIER AMER.— Amygdalus amara Hayn. Arzn. IV, tab. 30, fig. 1. — Amygdalus communis var, amara Dec. Feuilles Jancéolées-oblongues, dentelées, inéquilatérales : den. telures inférieures glanduleuses ; pétiole ordinairement non glan- duleux. Pétales plus longs que le calice. Style de la longueur des étamines. Drupe velouté : noyau osseux , rugueux, poreux. L’Amandier amer est originaire des mêmes contrées que l’Amandier à fruits doux, et cultivé aussi dans l’Europe australe et moyenne. Les Amandes amères sont moins employées en théra- peutique que les Amandes douces, quoique des médecins célèbres les aient préconisées comme fébrifuges et anthelmintiques. Leurs propriétés sont dues à la présence de l'acide hydrocyanique, qu’elles contiennent en plus grande quantité qu'aucune autre Amygdalée, excepté le Laurier Cerise. Les Amandes amères sont un violent poison pour la plupart des oiseaux, pour les animaux carnassiers en général, et même pour l’homme, lorsqu'il les prend en trop grande quantité. Elles donnent la mort en causant de violentes convulsions. On s’est imaginé que cinq ou six Amandes amères, avalées avant le repas, empéchaient l’ivresse; mais ce préservatif n’est rien moins que certain. Le principe amer et volatil de ces graines ne passe point dans l'huile grasse qu’on en obtient par l’expression à froid ; cette huile ne se distingue en rien de l’huile d’Amande douce, et elle est employée aux mêmes usages. Amanpier Picuer. — Amygdalus Persico- Amy gdala Da- léch.— Amygdalus communis : persicoides Ser. in Dec. Prodr. —Noisette, Jard. Fruit. tab. 3, fig: 1.—Jaume Saint-Hil. Flor. et Pomone franc. tab, 363. Périoles glanduleux. Styles plus longs que les étamines exté- 982 CLASSE DES CALOPHYTES. rieures. Pétales 3 fois plus longs que le calice. Drupe velouté, comprimé, plus où moins charnu : noyau osseux , poreux ; an- fractueux. Amande douce. Cet Amandier passe pour une hybride de l'Amandier commun etdu Pècher. Ses fleurs, grandes et roses, naissent en même temps que les feuilles. Ses fruits sont ordinairement gros, charnus et succulents comme la Pêche, maïs peu savoureux ; quelquefois on trouve sur la même branche des fruits charnus, et d’autres qui ne différent en rien de ceux de l’Amandier commun. AmanDier D'OrieNr. — 4mygdalus orientalis Ait. Hort. Kew.— Amygdalus argentea Lamk. Feuilles lancéolées ou elliptiques , acuminées , mucronées , si- nuolées, cotonneuses de même que les jeunes pousses ; pétiole très-court. Style court. Noyau rugueux, profondément sillonné à la base, ovale, obtus , osseux. Petitarbrehaut de 8 à 12 pieds. Branches étalées ou inclinées. Rameaux divariqués, spinescents. Fleurs d’un demi-pouce de dia- mètre , d’un rose vif. Feuilles argentées aux deux faces. Pétales obovales. , Cette espèce, originaire de la Perse, est d’un bel effet dans les bosquets, à cause de la couleur argentée de ses feuilles. Elle fleurit dès le mois de février, et quelquefois en décembre. Ses Amandes sont mangeables, mais moins bonnes que celles de l’A- mandier commun. . AMANDIER À FLEURS PÉDONCULÉES. — Amy gdalus peduncu- lata Pallas, Nov. Act. Petrop. v. 7, p. 355, tab. 8 et 9. Feuilles Jancéolées ou ovales-lancéolées , souvent rétuses, pro- fondément dentelées, glabres. Pédicelles solitaires ou géminés, subhorizontaux, allongés. Style de la longueur des étamines. Drupe ovale-arrondi : noyau lisse , légèrement caréné. Arbuscule très-rameux , haut de 2 à 3: pieds. Rameaux très- étalés. Écorce lisse, brunâtre. Feuilles à peine longues d’un pouce, courtement pétiolées. Stipules sétacées. Fleurs petites, FAMILLE DES AMYGDALÉES. 389 naissant après les feuilles. Lanières calicinales lancéolées , den- telées, étalées. Pétales blancs, lancéolés. Cette espèce croît dans la Sibérie orientale et dans la Daourie. Elle fleurit au commencement du printemps, un peu avant lAman- dier nain. Ses amandes, selon Pallas, sont d’une saveur très- agréable. On ne possède pas cet Amandier dans nos collections. AMANDIER DE LA COCHINGHINE. — Æmygdalus cochinchi- nensis Lour. Flor. Coch. Feuilles ovales, très-entières. Fleursen grappes subterminales. Drupes ovoïdes , renflés au milieu, pointus. Cette espèce, dont on ne connaît que la courte définition de Loureiro , croît dans les forêts de la Cochinchine. Ses fruits, re- marque l’auteur cité, ressemblent à ceux de l’Amandier commun, tant par leur forme que par leur saveur. AMANDIER A PETITES FEUILLES. — ÆAmygdalus microphylla Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. tab. 564. Feuilles oblongues , pointues , mucronées , dentelées, glabres, très-petites. Supules 2 fois plus longues que le pétiole. Lobes du calice obtus, mucronés , réfléchis. Drupe globuleux. Arbuscule très-rameux, haut d’environ 3 pieds. MM. de Humboldt et Bonpland ont observé cette espèce au Mexique, à1 300 toises d’élévation au-dessus du niveau de l'Océan. +» Section II. Calice infondibuliforme. AMANDIER NAIN.— Amygdalus nana Linn. — Bot. Mag. tab. 161.— Pallas, Flor, Ross. 1, tab. 6. — Duham. ed nov. vol. 4, tab. 30. Feuilles lancéolées-linéaires , dentelées ou denticulées, glabres. Gemmes florales géminées. Lobes calicinaux ovales , obtus, plus courts que le tube. Pétales obovales ou obcordiformes. Style sail- lant. Drupe ovale , cotonneux : noyau ovale, pointu, raboteux, non poreux , OSseux, Arbrisseau touffu , haut de 2 à 3 pieds. Racines rampantes. 584 CLASSE DES CALOPHYTES. Rameaux effilés, brunâtres. Feuilles longues d'environ 2 pouces, bordées de dentelures pointues. Fleurs naissant avant les feuilles, d’un beau rose, de la grandeur de celle du Pècher commun. L’Amandier nain couvre les steppes de la Russie méridionale, de l’Irtych et des environs de la Caspienne. On le retrouve jus- qu’en Hongrie et en Transylvanie. Cet arbrisseau élégant mérite à juste titre une place dans les jardins ; sa stature peu élevée le rend très-propre à orner des plates-bandes. AMANDIER DE GÉORGIE. — Amygdalus georgica Desf. Hort. Par. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. franç. tab. 364. Feuilles lancéolées , subobtuses, mucronces, dentelées, gla- bres. Gemmes florales. solitaires ou géminées. Lobes calicinaux oblongs, obtus, slanduleux, presque aussi longs que le tube. Pé- tales obovales, denticulés. Style plus court que les étamines. Drupe ovale, cotonneux. Arbrisseau touffu, haut de 3 à 4 pieds. Feuilles et fleurs nais- sant simultanément. Corolle d’un beau rose, plus grande que celle de lAmandier nain. Cette espèce, indigène dans les contrées voisines du Caucase , se cultive aussi comme arbuste d’agrément. Elle n’est pas moins belle que l’Amandier nain. AMANDIER DES STEPPES. — Æmygdalus cumpestris Bess. Enum.— mygdalus Besseriana Schott, Cat. Hort. Vindob. Feuilles lancéolces-oblongues, dentelées; très-glabres. Gemmes florales solitaires. Lobes calicinaux de la longueur du tube, Pétales linéaires -oblongs. Drupe ovale, cotonneux : noyau os- seux, ovale, acuminé, lisse, non poreux, caréné aux deux bords. Arbuscule à racines rampantes. Fleurs blanchâtres. Cette espèce croît dans la Russie méridionale. Elle existe pro- bablement dans nos jardins, confondue avec l’Amandier nain. AMANDIER D’'ARABIE, — Amygdalus arabica Olivier, Voy. tab. 47. Feuilles lancéolées , obtuses , petites, très-glabres , subsessiles. Ramules roides , anguleux. Drupes ovales-elliptiques, acuminés, FAMILLE DES AMYGDALÉES. 585 glabres : noyau ellipsoide, mucroné , osseux, très-lisse, po- reux , arrondi à l’un des bords, légèrement caréné à l’autre. Arbrisseau fort remarquable par son port ressemblant à celui du Genêt d'Espagne. Drupe à écorce très-mince : noyau de la grosseur d’une noisette. Amande légèrement amère. Cette espèce a été observée par Olivier en Orient. Genre PÊCHER. — Persica Tourn. Les Péchers ne diffèrent des Amandiers que par leur drupe charnu et succulent, à noyau fortement anfractueux : les perforations dont ce noyau est criblé çà et là, sont le seul caractère organique qui les distingue des Pruniers, des Abricotiers et des Cerisiers. Les Pêches sont rafraichissantes et apéritives; certaines variétés passent pour les meilleurs fruits de nos climats. Les fleurs des Pêchers possèdent des propriétés purgatives très- prononcées; elles contiennent de l'acide hydrocyanique, substance qui se retrouve dans les feuilles et les amandes de ces arbres. Aussi ces différentes parties deviendraient-elles dangereuses à fortes doses. La gomme de Pécher jouit des mêmes qualités que la gomme des autres arbres de la famille des Amvgdalées. Le bois de Pêcher est d’un rouge brun, avec des veines plus claires; son grain, fin et serré, le rend susceptible de prendre un beau poli ; et, parmi les bois in- digènes, c’est un des plus recherchés pour les ouvrages d’ébénisterie. Les Pêchers sont originaires de l'Asie tempérée. Leur in- troduction en Europe remonte à plus de dix-neuf siècles. Personne n’ignore combien leur culture est répandue au- jourd’hui. Plusieurs auteurs distinguent les deux espèces que nous allons citer, et que Linné et d’autres botanistes envisagent comme des variétés. [l nous paraît plus probable qu'ici, comme dans beaucoup d’autres végétaux cultivés depuis bien des siècles , il existait primitivement plusieurs espèces BOTANIQUE: PHAN,. Ta I, 25 0 090 CLASSE DES CALOPHYTES. dont les types sont difficiles à retrouver à cause deshybrides qu’elles ont produites, PÈcuer commun. — Persica vulgaris Mill. — Amygdalus persica Linn. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 1 ad 8. — Noisette , Jard. Fruit. Feuilles lancéolées , doublement dentelées. Drupe cotonneux. Arbre de 15 à 20 pieds de haut. Ramules lisses, effilés, verts ou rougeàtres. Dentelures des feuilles inégales, pointues , les infé- rieures quelquefois glanduleuses. Pétiole non glanduleux. Fleurs solitaires ou géminées, subsessiles , naissant un peu au-dessous des bourgeons à feuilles, et avant celles-ci , le long des ramules de l’année précédente. Pétales d’un rose plus ou moins vif. Tube calicinal campanulé. Drupe globuleux. Pècuer 4 FRUIT LISSE, — Persica lævis Dec. F1. Fr. — Per- sica nucipersicaG. Bauh.—Nois. Jard. Fruit. tab. 20, 21 et 31. Feuilles lancéolées , simplement dentelées. Drupe glabre. Les nombreuses variétés cultivées qui se rapportent à ces deux espèces, sont classées par M. Poiteau de la manière suivante. I. PÈCRES DUVYETEUSES, A CHAIR QUITTANT LE NOYAU. a) Fleurs grandes. Glandes globuleuses. Péche Mignonne hätive , Poit. — Mignonne frisée, Poit. — Vineuse de Fromentin. — Belle Beauce. — Belle Beaute. — Grosse Mignonne , Nois. Jard. Fruit. tab. 19. b) Fleurs grandes. Glandes réniformes. Péche Pourprée hätive, ou Vineuse, Nois. Jard, Fruit. tab. 18. — Abricotée, Admirable jaune, Grosse jaune, Péche de Burai, Pêche d'Orange , Sandalie hermaphro- dite, Nois. Jard. Fruit. tab. 22. c) Fleurs grandes. Glandes nulles. Avant-Péche blanche, Nois. Jard. Fruit, tab. 17. FAMILLE DES AMYCDALÉES, 587 Féche Madeleine blanche, Nois. Jard. Fruit. tab. 17. — de Malte, Belle de Paris. — Madeleine de Courson, Madeleine rouge, Paysanne, Nois. Jard. Fruit. tab. 18. — d’Ispahan. d) Fleurs moyennes. Glandes globuleuses. Péche Admirable, Belle de Viry. e) Fleurs moyennes. Glandes réniformes. Péche Alberge jaune, Péche jaune , Saint-Laurent jaune , Petite Rossanne, Nois. Jard. Fruit. tab. 17. — Chevreuse hätive, Nois. Jard. Fruit. tab. 21. J°) Fleurs moyennes. Glandes nulles. Péche Madeleine à moyennes fleurs, Madeleine rouge hà- Live où à petites fleurs. g) Fleurs petites. Glandes globuleuses. Péche Galande, Bellegarde, Nois. Jard. Fruit. tab. 23. — Bourdine, Nois. Jard. Fruit. tab. 20. — Téton de Vénus, Nois. Jard. Fruit. tab. 22. — Niveite, Veloutée tardive, Nois. Jard. Fruit. tab. 25. — Royale, Nois. Jard. Fruit. tab. 23. h) Fleurs moyennes. Glandes réniformes. Pêche Chevreuse tardive, Nois. Jard. Fruit. tab. 2r. — Petite Mignonne. II. Pécres DUVETEUSES , A CHAIR ADHÉRENTE AU NOYAU. a) Fleurs grandes. Glandes réniformes. Pêche Pavie de Pompone, Pavie monstrueux, Gros Per- sèque rouge, Gros Méle-coton, Nois, Jard. Fruit. tab. 24. b) Glandes nulles. Pêche Pavie Madeleine, Pavie blanc. c) Fleurs petites. Glandes réniformes. Péche Pavie Alberge, Paie jaune, Persèque jaune. 558 CLASSE DES CALOPHYTES. Pêche Persèque, Gros Persèque, où Persèque allongé, Nois. Jard. Fruit. tab. 25. — Pavie tardif, Poit. III. PÈCHES LISSES , À CHAIR QUITTANT LE NOYAU. a) Fleurs grandes. Glandes réniformes. Péche Desprès, Poit. — Jaune lisse, Lissée jaune, Rossanne, Nois. Jard. Fruit. tab. 20. b) Fleurs petites. Glandes réniformes. Péche Cerise, Nois. Jard. Fruit tab. 37. — Vignette hative. — Grosse Violette, Violette de Courson, Nois. Jard. Fruit. tab. 21. IV. PÈCHES LISSES, À CHAIR ADHÉRENTE AU NOYAU. Péche Brugnon musque, Nois. Jard. Fruit. tab. 20. Enfin, on cultive dans les jardins paysagers plusieurs variétés à fleurs doubles ou semi-doubles, qui produisent un effet char- mant , et que l’on doit compter au nombre des plus beaux ar- bustes d'ornement que nous possédions. L’une de ces variétés est très-naine , et peut être tenue en pot. Genre ABRICOTIER. — Æ{rmentaca Tourn. Drupe charnu ou succulent, globuleux , velouté; noyau un peu comprimé, non sillonné ni poreux : sutures saillantes, l’une obtuse , l’autre 5-carénée. Feuilles larges, luisantes en dessus, convolutées dans les bourgeons. Fleurs solitaires ou géminées , subsessiles, nais- sant le long des ramules de l’année précédente, à la place des anciennes feuilles, et se développant avant les nouvelles. Ce genre ne diffère des Pruniers que par son drupe ve- louté et non glauque. Le nom d’Ærmeniaca Jui a été appli- qué parce que l’Æbricotier commun fut transporté d’Armé- nie en Enrope. On connaît les espèces suivantes. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 359 ABRICOTIER COMMUN. — Armeniaca vulgaris Lamk. Dict. — Lois. in Dubam. ed. nov. vol. 5, tab. 40, et tab. 50, fig. 6. Feuilles elliptiques, ou ovales, ouovales-arrondies, acuminées , subcordiformes ou rétrécies à la base, doublement crénelées, + glabres ; pétiole glanduleux. Fleurs solitaires ou géminées, cour- tement pédicellées ; pédicelles recouverts par les écailles du bour- geon. Arbre de 15 à 20 pieds de haut, à tête arrondie. Rameaux tortueux. Feuilles d’un vert gai. Calice rougcâtre. Pétales blancs, arrondis, concaves, de moitié plus grands que les lobes calici- paux. Drupe globuleux ou ovale-globuleux, jaune ou orange, lavé de rouge. Amande douceâtre ou amère. Les variétés les plus notables sont les suivantes. Abricot précoce, où Abricotin , Nois. Jard. Fruit. tab. r. — blanc. — angoumois, Nois. Jard. Fruit. tab. r. — commun, Nois. Jard. Fruit. tab. 1. — de Hollande,ou Amande Aveline. — de Provence. — de Portugal. — Alberge. — = de Tours. — — de Montgamet. — Aveline. — Pêche, Noiïs. Jard. Fruit, tab. 2. — royal. L’Abricotier commun, indigène dans l'Asie mineure et en Perse, est depuis long-temps naturalisé en Europe. Les Abricots sont un fruit sain et nourrissant, à cause de la matière sucrée qu'ils contiennent. Leurs amandes peuvent servir aux mêmes usa- ges que les Amandes douces proprement dites ; elles entrent dans la composition de la liqueur de table connue sous le nom d'Eau de noyaux. Le bois de l’Abricotier, d’un gris cendré veiné de rouge et de jaune, est emplové à des ouvrages de tour et de ta- bletterie, 590 CLASSE DES CALOPHYTES. AgriCOTIER NOIR. — Ærmeniaca dasycarpa Pers. — Pru- nus dasycarpa Ehrh. — Bot. Reg. tab. 1243. — Armeniaca atropurpurea Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 5r, fig. 1. Feuilles ovales ou ovales-elliptiques, doublement dentelées, acuminées , glabres; pétiole glanduleux. Pédicelles plus longs que les bourgeons , solitaires ou géminés. Arbrisseau de 5 à 6 pieds. Tronc ordinairement tortueux. Écorce d’un gris cendré, crevassée. Fleurs blanches, d’un pouce de diamètre. Filets violets, plus courts que les pétales. Style de la longueur des étamimes. Drupe de 13 à 14 lignes de diamètre : peau d’un violet très-foncé ou noiratre, légèrement veloutée; chair rougeûtre. Cette espèce, nommée vulgairement Æbricotier du Pape, paraît origimaire d'Orient. On la cultive rarement chez nous, et plutôt comme objet de curiosité que pour ses fruits, qui sont aqueux et insipides. ABRICOTIER DE SIBÉRIE. — Armeniaca sibirica Pers. — Pallas , Flor. Ross. tab. 8. — Amman. Surp. Ruth. tab. 552, fig. 1. Feuilles ovales ou ovales-arrondies, longuement acuminées, doublement dentelées ,. pubescentes aux bords; dentelures basi- laires glanduleuses; pétiole grêle, non glanduleux. Calices à moitié inclus dans les bourgeons. Drupe presque sec. Arbrisseau parvenant rarement à la hauteur de 6 pieds. Tronc tortueux , de la grosseur du poing. Rameaux roides , étalés , flo- rifères an sommet. Fleurs solitaires ou géminées. Calice rougeä- tre, à lobes ovales, pointus, ciliés, réfléchis. Pétales ovales, rougeâtres, 2 fois plus grands que le calice. Etamines 30, plus courtes que la corolle. Style velu à la base, un peu plus court que les étamines. Drupe subsessile, velu avant la maturité, jau- nâtre, lavé de rouge d’un côté, presque sec, bipartible, astrin- gent. Noyau semblable à celui de l’Abricot commun. Amande lé- gèrement amère. Cet Abricotier couvre les pentes les plus escarpées du versant méridional des montagnes de la Daourie. Pallas rapporte qu'à FAMILLE DES AMYCGDALÉES, 091 l’époque de la floraison , il est d’un effet charmant , et qu’on l’a- perçoit de très-loin. Son fruit, presque sec, et séparable en deux valves, rapprocherait plutôt cet arbrisseau des Amandiers, s’il n’était étroitement lié aux Abricotiers par le port. Il est fort rare de rencontrer l’Æbricotier de Sibérie dans nos jardins paysagers, quoique ses fleurs, élégantes et précoces, le placent au premier rang parmi les arbustes d'agrément. Genre PRUNIER. — Prunus Linn. Drupe charnu, glabre , couvert d’une poussière glauque; noyau plus ou moins comprimé ou rarement subglobuleux, lisse ou rugueux, non poreux ni sillonné , à sutures plus ou moins tranchantes : l’une creusée d’un sillon, lautre tri- carénée. Feuilles convolutées dans le bourgeon. Fleurs fasciculées ou enombellesessile, rarement solitaires, naissant le long des ramules de l’année précédente à la place des anciennes feuilles, et se développant tantôt avant, tantôt après les nouvelles. Ce genre offre des représentants dans l’ancien et le nou- veau continent, Un nombre très-considérable de Pruniers sont cultivés dans les jardins fruitiers. Plusieurs espèces con- tribuent à orner les bosquets. Le bois des Pruniers est dur, veiné de rouge, d’un grain fin serré, et susceptible d’un beau poli. Les ébénistes et Les tourneurs en font une grande consommation. [l découle du tronc des Pruniers, comme de la plupart des autres Amyg- dalées, une gomme émolliente, adoucissante et nutritive. On peut, selon M. Loiseleur, la substituer à la Gomme arabique dans la plupart des cas où l’on emploie cette derrière. Les Pruniers les plus estimés paraissent originaires de POrient, où ils ont été connus de temps immémorial : les plus anciens auteurs agronomes font déja mention de plu- sieurs espèces. Personne n’ignore lemploi alimentaire des Prunes fraiches ou séchées au four. Dans la Hongrie, la Croatie, la Moldavie et d’autres contrées de l'Europe orien- 092 CLASSE DES CALOPHYTES. tale, où certains Pruniers croissent en forêts, on engraisse les bestiaux de leurs fruits. On extrait des Prunes, dans ces mêmes pays, une boisson alcoolique connue sous le nom de Raki. Le Zwetschen-asser , autre liqueur qui se fabrique en Allemagne, s'obtient aussi deplusieurs espèces de Prunes. Enfin, ces fruits contiennent un sucre blanc et cristallisable comme celui de la Canne. Voici les espèces les plus intéressantes du genre. PRUNIER DOMESTIQUE. — Prunus domestica Linn. Pédoncules subsolitaires. Feuilles ovales-elliptiques ou lancéo- lées-obovales, dentelées , discolores, poilues en dessous. Ramules mutiques. Pédoncules subsolitaires. Drupe ovale-globuleux, creusé d’un sillon profond : noyau arrondi , obtus ou mucroné. On rapporte à cette espèce, à tort ou à raison , toutes les Prunes à noyaux plus où moins arrondis. Nous devons nous borner à citer les variétés les plns notables. Prune Abricotée, Lois. in Duham. ed. nov. 2, tab. 13. — Mirabelle, Lois. 1. c. tab. 14. — Drap d'or, ou Mirabelle double. — Reine-Claude, Lois. 1. c. tab. 11. — Petite Reine-Claude. — Abricotée de Tours, Lois. 1. c. tab. 13. — Reine-Claude violette, Lois. 1. c. tab. 57, fig. 2. — Damas musqué, Lois. ]. c. tab. 20, fig. 3. — des vacances, Lois. 1. c. tab. 55, fig. 3. — Gros Damas rouge tardif, Lois. 1. c. tab. 58, fig. r. — Petit Damas rouge, Lois. 1, c. tab. 56, fig. 8. — Monsieur , Lois. 1. c. tab. 5. — Monsieur hätif, Lois. ]. c. tab. 20, fig. 1. — Gros Damas de Tours. — suisse, Lois. 1. c. tab. 20, fig, 7. — Royale de Tours, Lois. 1. c. tab. 20, fig. 8. — Damas d'Italie, Lois. 1. c. tab. 4. — Perdrigon violet. — —— normand. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 095 Prune Perdrigon rouge, Vois. 1. c. tab. G. — de Jérusalem , Lois. 1. c. tab. 56, fig. 2. — Tardive de Chälons, Lois. L. c. tab. 58, fig. 6. — de la Saint-Martin, Lois. 1. ce. tab. 58, fig. 7. — de Saint-Julien, Lois. 1. e. tab. 54, fig. 2, et tab. 56, fig. 0. — Gros Saint-Julien, Lois. 1. ce. tab. 53, fig. 3. — Perdrigon hatif, Lois. 1. e. tab. 55, fig. 6. — sans noyau, Lois. 1. c. tab. 40, fig. 14. — Damas noir tardif, Lois. 1. c. tab. 20, fig. 4. — Précoce de Tours. — Damas de septembre, Lois. 1. c. tab. 6. — de deux fois l’an, Lois. 1. c. tab. 20, fig. 13. — Damas violet, Lois. 1. c. tab. 2. — Damas d'Espagne, Lois. 1. c. tab. 56, fig. 4. — Sainte-Catherine. — Jaune hätive. — Bricette, Lois. 1. c. tab. 29, fig. 5. — Mouchetée, Lois. 1. c. tab. Go, fig. 11. — Impératrice blanche , Lois. 1. c. tab. 1:56, fig. 2. — Abricotée blanche, Lois. 1. c. tab. 60, fig. 10. — Petit Damas blanc, Lois. 1. c. tab. 3. — Gros Damas blanc, Lois. 1. c. tab. 3, fig. 2. — Perdrigon blanc, Lois. 1. c. tab. 8. — Grosse Virginale blanche, Lois. 1. c. tab. 62 , fig. 1. . — Dame Aubert, Lois. 1. c. tab. 2, fig. 10. — Rognon d’aäne. — Datte. — Impériale blanche, Noisette, Jard. Fruit. PruniEr PRUNEAULIER. — Prunus pyramidalis Dec. F1. Fr. Rameaux érigés. Ramules mutiques. Feuilles ovales -oblon- gues ou elliptiques-oblongues , dentelées, acuminées, pubescen- tes en dessous. Pédoncules subsolitaires. Pétales elliptiques, étroits, distants. Drupe ellipsoïde ou ovale-oblong : noyau allongé, forte- ment comprimé , rétréci aux deux bouts, 094 CLASSÉ DES CALOPHYTES. Cette espèce offre un moins grand nombre de variétés que la précédente. Les plus remarquables sont les suivantes. Prune Impératrice violette, Lois. in Duham. ed. nov. tab. 18. — Dhiaprée violette, Lois. L. ce. tab. 17. — Haricot, Seringe, in Dec. Prodr. — {mpériale violette, Lois. 1. c. tab. 15. — Jacinthe, Lois. L. c. tab. 16. — d'Agen. — d’'Aste. — Quetche où Zwetsche, Lois. L. ce. tab. 55, fig. 6. — Noisette, Jard. Fruit. n° 42. — Île verte, Lois. 1. c. tab. 20, fig. o. — Abricotée rouge, Lois. 1. c. tab. 46, fig. 11. PRUNIER SAUVAGE. — Prunus insititia Linn. — Smith, Engl. Bot. tab. 841. — Pruna avenaria Tabern. p. 1403, Ic. Feuilles ovales-lancéolées, révolutées aux bords , pubescentes aux deux faces. Rameaux subspinescents, veloutés. Pédicelles géminés, pubescents. Drupes globuleux, penches. Buisson ou petit arbre. Fleurs et fruits 2 fois plus grands que dans le Prunelier. Drupe noirâtre , couvert d’une poussière bleue , ou bien jaune ou rougeûtre. Ce Prunier croît spontanément dans l’Europe australe, au Caucase , et en Barbarie. On le cultive fréquemment dans les vergers des contrées septentrionales ; mais son fruit est d’une qualité fort médiocre. Prunier PRoNELIER. — Prunus spinosa Linn.— Flor. Dan. tab. 926. — Schk. Handb. tab. 132. — Engl. Bot. tab. 82. — Lois. in Düham. ed. nov. vol. 5, tab. 54, fig. 1. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. franc. tab. 217. Rameaux spinescents, divariqués, pubescents. Feuilles ellip- tiques, cu lancéolées, ou obovales-lancéolces, doublement dente- lécs , pubescentes en dessous ou presque glabres. Bourgcons flo- rilères solitaires ou fasciculés, uniflores. Pédicelles glabres. Drupes FAMILLE DES AMYGDALÉES,. 595 globuleux, dressés; noyau subglobuieux, rugueux, à bords obtus, Arbrisseau hautde 6 à 12 pieds, ou plus habituellement buisson haut de3à5 pieds. Écorce d’un brun noirâtre ou grisâtre. Fleurs petites, naissant avant les feuilles. Pédicelles dela longueur du ca- lice ou un peu plus longs. Lobes calicinaux ovales , obtus, denti- culés , étalés, Pétales 2 fois plus longs que le calice, elliptiques. Drupe noirâtre , couvert d’une poussière glauque. Le Prunelier, aussi nomme Épine noire, est commun dans presque toute l’Europe. Les différentes parties de la plante, et principalement les fruits, sont fortement astringentes. On en pré- paraït autrefois un extrait, appelé Suc d’Acacia indigène, qu'on administrait comme remède tonique. L’écorce jouit de quelques propriétés febrifuges , et elle a été employée avec succès contre les fièvres intermittentes ; sa décoction dans une dissolu- tion alcaline donne une teinture rouge. Les fleurs sont purgatives. Les fruits, connus sous les noms de Prunelles , Senelles et Che- losses , sont ramassés en plusieurs contrées par les pauvres , qui en font une boisson aigrelette, en les mettant fermenter avec de l’eau, Tous les bestiaux , et surtout les moutons et les chèvres, broutent avec plaisir les feuilles et les bourgeons du Prunelicr : Linné assure qu’on peut en faire un thé assez agréable. Dans les pays où règne la coutume d’enclore les champs , on choisit fré- quemment le Prunelier pour cet usage : les haies qu’on en forme sont tres-fortes ; mais 1l faut avoir soin de les tailler et de les ra- battre souvent, pour les forcer à donner beaucoup de branches latérales. On possède un Prunelier à fleurs doubles, qui est un fort joli arbuste d'agrément. Prunier MyrOPOLAN. — Prunus Myrobalana Tann . — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5 , tab. 55, fig. 11. — Duham. Arb. Fruit. tab. 20, fig. 15. — Prunus cerasifera Ehrh. _ Ramules inermes. Feuilles elliptiques, ou ovales, ou ciliptiques- oboyales, acuminées, inégalement dentelées , légèrement pubes- centes aux veines de la face inférieure. Pédicelles subsolitaires, aliengés. Drupes ovales-globuleux , pendants : noyau acuminé. 296 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbre de la taille du Prunier commun, ou quelquefois buis- son de 15 à 20 pieds de haut. Fleurs très-abondantes, naissant avant les feuilles, au premier printemps. Drupe rouge où jaune, succulent, de la grosseur d’une Prune de Reine-Claude. Ce Prunier passe pour originaire d'Amérique. 11 mérite d’être planté dans les jardins paysagers, à cause de son aspect très- fleuri et de la belle apparence de ses fruits. Ceux-ci sont de qua- lité médiocre et peu recherchés; leur saveur est douceâtre , mais aqueuse. PRuNIER DE BrANÇON. — Prunus Brigantiaca Nillars, Flor. Delph. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 59. — ÆArmeniaca Brigantiaca Pers. — Dec. Prodr. — Jaume Saint- Hil. Flor. et Pom. franc. tab. 210. Feuilles ovales, acuminées , subcordiformes à la base, dou- blement dentelées, pubescentes en dessous aux nervures. Fleurs subsessiles , fasciculées. Drupes ovales-globuleux. Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Ramulestrès-lisses, verdâtres. Fleurs naissant avant les feuilles. Pétales une fois plus longs que le calice. Étamines au nombre de 16 à 20, de moitié plus longues que la corolle. Fruits très-lisses, d’un jauve clair, de la gros- seur d’une Prune de Reine-Claude ; chair acide, adhérente au noyau ; noyau lisse, arrondi. Amande amère. Cette espèce, nommée vulgairement Prunier des Alpes, est commune dans quelques cantons du Dauphiné, et notamment au Briançonnais. Dans ce district, on retire depuis long-temps, de ses amandes, une huile appelée vulgairement Huile de marmotte, et plus estimée des habitants que l’Huile d'olive. Cette huile est analogue à celle que fournissent les Amandes douces, mais plus inflammable , et elle conserve un goût de noyau qui la rend un peu amère. L’acide hydrocyanique parait exister en assez forte quantité dans les amandes du Prunier de Briançon; car on con- naît plusieurs cas d’empoisonnement parmi les bestiaux qui avaient mangé du résidu de ces graines. / PRUNIER A FEUILLES DE SAULE. — Prunus salicina Lind. in Trausact. Horticult. Soc. Lond. vol. 5, p. 239. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 597 Rameaux inermes. Feuilles obovales, acuminées, glabres, bordées de dentelures glanduleuses ; pétiole non glanduleux. Sti- pules subulées, glanduleuses , de la longueur du pétiole. Pédi- celles subsolitaires , plus courts que les feuiiles. Fleurs petites, blanches, très-glabres, courtement pédoncu- lées. Sépales ovales , non glanduleux. Fruit du volume et de la couleur du Myrobolan. On cultive ce Prunier dans les serres du Jardin de la Société d’horticulture de Londres, sous le nom de Prunier de Chine. Au rapport de M. Lindley, les Chinois l’appellent Tching-Tcho- Li ou Tsing-Tchok-Li. Prunier Cocomi0. — Prunus Cocomilio Tenor. Prodr. Flor. Neap. Rameaux spinescents. Feuilles obovales, crénelées, glabres aux deux faces ; crénelures glanduleuses. Pédoncules courts, géminés. Drupes ovales-oblongs, mucronulés ; noyau tranchant aux deux sutures, pointu au sommet. Ce Prunier croit en Calabre. Les habitants du pays le nom- ment Cocomilio, et 1ls emploient son écorce comme fébrifuge. PRunreR MARITIME. — Prunus maritima Wilid. Enum. — Pursh. Flor. Am. Bor. Feuilles ovales-oblongues , acuminées , doublement dentelées. Fleurs subsessiles. Cette espèce, selon Pursh, croit sur les côtes des États-Unis, depuis la Caroline jusqu'au New-Jersey. Son fruit, de la gros- seur d’un œuf de pigeon, est fort bon à manger. Prunier Cnicasaw. — Prunus Chicasaw Mich, Flor. Am. Bor. Feuilles lancéolées ou obovales-lancéolées , pointues , dente- lées. Rameaux spinescents , glabres. Fleurs en fascicules sessiles. Petit arbre haut de 10 à 15 pieds. Branches géniculées , éta- lées, formant une tête touffue. Feuilles glabres , luisantes, cour- tement pétiolées. Fascicules 3- où 4-flores, agrégés; pédicelles longs d’un demi-pouce. Galice glabre, à segments obtus, lége- 998 CLASSE DES CALOPHYTES. rement ciliés. Corolle blanche, de la longueur des étamines. Drupe rouge ou jaune, globuleux. Ce Prunier croît dans les haies et autour des habitations dans le midi des États-Unis. Elliot pense qu’il a été apporté des con- trées situées à l’ouest du Mississipi. Le fruit est fort bon à man- ger ; on en possède plusieurs variétés. PRuNIER HIVERNAL.— Prunus hiemalis Mich. Flor. Am. Bor. Rameaux inermes. Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales, cuspidées, doublement dentées ou crénelées, pubescentes aux veines de la face inférieure; pétiole court, biglanduleux au som- met. Ombelles 2-5-flores ; pédicelles courts, glabres. Style sail- lant avant l’anthèse. Arbre assez élevé. Rameaux étalés, grisâtres. Feuilles d’un vert sombre, longues de 2 à 3 pouces, sur 1 1/2 à 3 pouces de large. Stipules sétacées, denticulées. Ombelles nombreuses. Fleurs grandes, naissant plusieurs semaines avant les feuilles. Pétales blancs , elliptiques, obtus, de moitié plus longs que les étamines. Drupes solitaires, ovales, acerbes, munis d’une peau très- épaisse , noirätre. Cette espèce croît au Canada et aux États-Unis. Selon Michaux, ses fruits deviennent mangeables après les premières gelées. Prunier RÉCLINÉ. — Prunus reclinata Bosc, in Hort. Par. — Prunus acuminata Mich. Flor. Am. Bor. ? Rameaux inermes. Feuilles oblongues-obovales ou lancéolées- obovales , cuspidées , doublement dentelées , glabres ; dentelures acérées , non glanduleuses ainsi que le pétiole. Ombelles pauci- flores , agrégées ; pédicelles fihformes , glabres. Style plus court que les étamines. Petit arbre à rameaux inclinés. Épiderme des ramules grisâtre. Écorce d’un brun roux. Feuilles d’un vert sombre , pâles en des- sous , rugueuses , longues de 3 à 4 pouces, larges de 13 à 30 lignes. Fleurs très-nombreuses , naissant en même temps que les feuilles. Pétales oblongs , étroits, blancs , de la longueur des éta- mines. ( Le fruit ne nous est pas connu. ) FAMILLE DES AMYGDALÉES, 99 Ce Prunier , indigène dans l'Amérique septentrionale , est cul- tivé dans les jardins paysagers. Prunier PYGMÉE. — Prunus pygmæa Willd. — Cerasus pyrgmæa Lois. in Duham. ed. nov. — Dec. Prodr. Rameaux inermes. Feuilles ovales-elliptiques , pointues , gla- bres aux deux faces, rétrécies et biglanduleuses à la base , bor- dées de dentelures pointues. Ombelles sessiles , pauciflores. Dru- pes noirâtres , peu charnus , du volume d’un gros Pois. Cette espèce, originaire de l'Amérique septentrionale, est cultivée comme arbuste d'agrément. PruniEr NOIR. — Prunus nigra Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 1117. Rameaux inermes. Feuilles ovales , acuminées ; pétiole biglan- duleux. Ombelles sessiles , pauciflores. Calice rougeâtre , à lobes obtus, glanduleux aux bords. Co- rolle blanche. Ce Prunier , originaire du Canada, est cultivé dans les jardins paysagers. PruNIER BLANCHATRE. — Prunus candicans Willd. Enum. — Dec. Prodr. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 1135. Feuilles larges , ovales , dentelées ; stipules incisées-dentées , de la Jongueur des pétioles. Pédicelles géminés ou ternés , courts, rapprochés, pubescents de même que les ramules. Arbrisseau de 4 à 5 pieds de haut. Feuilles molles, légère- ment pubescentes. Fleurs blanches, de la grandeur de celles du Prunier commun, très-abondantes. Pétales oblongs-vbovales , on- guiculés. Fruit inconnu. Ce Prunier est remarquable par l'abondance des fleurs dont il se couvre au retour du printemps. On le cultive dans les bosquets. Sa patrie est inconnue. PRuNIER À FEUILLES GLAUQUES. — Prunus Susquehannæ Willd. Enum. — Cerasus depressa Pursh , Flor. Am. Bor. — Cerasus pumila Mich. Flor. Am. Bor. (non Lion. ) 400 CLASSE DES CALOPHYTES. Ramules imermes, arguleux. Feuilles lancéolées ou lancéolces- oblongues , pointues, glabres , luisantes en dessus, glauques en dessous , bordées de dentelures peu profondes. Ombelles 2-5- flores , agrégées ; pédicelles filiformes , glabres. Drupe ovale. Buisson très-touffu , haut de 2 à3 pieds. Ramules rougeâtres , fortement anguleux. Feuilles non glanduleuses , fermes , longues de 2 à 4 pouces, larges de 8 à 15 lignes. Fleurs petites , blan- ches , très-abondantes, naissant en même temps que les feuilles. Cet arbuste , indigène dans l'Amérique septentrionale , mérite de fixer l'attention des horticulteurs, à cause de son aspect touffu et très-fleurt. PruNIER NAIN. — Prunus pumila Linn. — Mill, Icon. tab. 89, fig. 2. — Cerasus glauca Mœnch ; Meth. Rameaux effilés , striés , inermes. Feuilles obovales-oblongues, glauques en dessous, légèrement dentelées, glabres. Ombeiles pauciflores. Drupe ovale , noirâtre. Cette espèce, originaire de l'Amérique septentrionale, est cul- tivée comme arbuste d'agrément. Genre CERISIER. — Cerasus Tourn. Drupe globuleux ou ombiliqué à la base, charnu, très- glabre, luisant, non glauque; noyau comprimé ou ar- rondi, lisse ou rugueux , jamais poreux, à sutures plus ou moins tranchantes. Feuilles condupliquées dans le bourgeon. Fleurs blanches ou rouges, disposées en ombelle , ou en corymbe , ou en fascicule, ou en grappe. Gemmes florales ordinairement aphylles, solitaires ou fasciculées, disposées le long des ra- mules de l’année précédente, à la place des anciennes feuil- les, et s’épanouissant avant ou avec les nouvelles. Les feuilles condupliquées et non convolutées dans le bourgeon , sont le seul caractère qui distingue nettement les Cerisiers des Pruniers. Ge genre , qui compte environ trente à FAMILLE DES AMYGDALÉES. 401 espèces, est répandu dans toute la zone tempérée de l’hémi- sphère septentrional ; quelques espèces s’avancent jusque vers le cercle polaire. Le nom de Cerisier s'applique indistincte- ment, en botanique, tant aux Cerisiers proprement dits qu'aux Merisiers, aux Guigniers, aux Bigarreautiers et aux Griottiers. Les Cerisiers à grappes où Merisiers à grappes forment le groupe qui, de toute la famille, est le plus distinct par le port; mais aucun autre caractère ne se joint à celui-ci. Les Cerisiers ne produisent pas tous des fruits savoureux ; mais la plupart sont remarquables par l’abondance de leurs fleurs, et peuvent contribuer à l’ornement des jardins pay- sagers. Nous allons faire connaître les espèces intéressantes sous l’un ou l’autre de ces rapports. SEcrTion I'°. Pédicelles en ombelle. Feuilles courtement pétiolées, nais- sant après les fleurs ou en méme temps qu'elles. Calice campanulé. Corolle blanche. Noyau lisse. CErisier Merister. — Cerasus avium Mœnch. — Prunus avium Linn.— Flor. Dan. tab. 1617. Rameaux divariqués. Gemmes florales oblongues, pointues. Feuilles ovales-lancéolées ou elliptiques-obovales, doublement dentelées, rugueuses, légèrement poilues en dessous. Ombelles fasciculées, 2-4-flores. Pédicelles grêles. Drupe ovale-slobuleux ; noyau adhérent. Grand arbre. Racine non prolifère. Rameaux ascendants ou redressés , verticillés. Écorce d’un gris brunâtre. Feuilles molles, d’un vert gai : dentelures obtuses , terminées par une glandule. Pétiole biglanduleux au sommet. Stipules linéaires, incisées- dentées. Écailles extérieures des bourgeons floraux scarieuses , courtes, brunâtres; écailles intérieures foliacées, rougeâtres, denticulées. Fleurs grandes, blanches, légèrement teintes de rose après l’anthèse. Lobes calicinaux ovales, obtus, denti- culés. Pétales ovales, concaves, échancrés , presque 2 fois plus BOTANIQUE. PHAN. T. I. 96 402 CLASSE DES CALOPHYTES. longs que le calice. Drupe (dans la race sauvage ) petit, rouge. Le Merisier où Cerisier des boïs vient spontanément dans les contrées montueuses de toute l’Europe tempérée. Son boïs est dur, uni, pesant, d’un grain serré, et d’un roux fonce. Les tour- neurs et les ébénistes en font un usage fréquent; ils le préfèrent à celui des vrais Cerisiers. On le recherche aussi comme boîs de chauffage. Les jeunes branches servent à faire des tonneaux et des échalas. La gomme qui suinte de l’écorce peut remplacer la Gomme arabique. C’est des Merises qu’on obtient par la distil- lation les liqueurs de table célèbres sous les noms de Aïrsch- Wasser et de Ratafia de Grenoble. On ne cultive guère les Me- risiers dans les jardins, parce que leurs fruits sont plus petits que ceux des autres espèces. Le Merisier à fleurs doubles est un arbre magnifique, très-re- cherché pour la décoration des bosquets. Voici les variétés les plus notables du Merisier. Merisier à petit fruit (type de l'espèce). — à gros fruit noir, Lois. in Duham. ed. mov. vol. 5, tab. 4, fig. D. —Cultivé fréquemment en Suisse pour la distillation du Airsch-Wasser. — à fruit blanc, Lois. 1. c. tab. 4, fig. B, C. — à fruitjaune, Lois. 1. c. tab. 4, fig. A. Cerisier BicarreauTiER. — €erasus duracina Dec. F1. Er. Rameaux ascendants ou étalés. Feuilles ovales, acuminées, dentelées, glabres , naissant en même temps que les fleurs. Om- belles subsessiles; pédicelles allongés , grêles. Drupes subcordi- formes, À chair douccâtre , cassante , adhérente : noyau ovoïde. Ce Cerisier, nommé vulgairement Bigarreautier , est fré- quemment cultivé dans les jardins fruitiers. Son origine est in- connue, Ses principales variétés sont les suivantes. a) Fruits ovales, plus ou moins profondément bilobés au sommet ; suture profonde. Bigarreautier à petit fruit hätif, Lois. in Duham. ed, nov. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 405 Bigarreautier à fruit rouge hätif, Vois. |. c. — Cœur de pigeon, Lois. 1. c. vol. 5, tab. 15, fig. D. — à gros fruit rouge, Lois. 1. c. tab. 2. — commun, Lois. 1. €. — Noisette, Jard. Fruit, tab. G, fig. r. — couleur de chair , Lois. 1. c. — gros tardif, Lois. 1. c. tab. 18, fig. C. &) Fruits ovales, obtus on bilobés au sommet; suture peu exprimée. Bigarreautier noir , ou Cerisier de Norwége, Yois. |. c. tab. 18, fig. À, B. — noir tardif, Lois. 1. c. tab. 16, fig. B. c) Fruits ovales, mamelonnés au sommet ; suture profonde vers la base. Bigarreautier à grandes feuilles, ou Cerisier de quatre à la livre, Nois. Jard. Fruit. p. 17 (Cerasus nico- tianæfolia Hortul.) -- piquant, Guigne piquante, Guigne à piquets, Lois. 1. c. tab. 16, fig. A. Crrisrer Gurenier. — Cerasus Juliana Dec. F1. Fr. Pameaux dressés ou ascendants. Feuilles obovales , acuminées , dentelées , ‘glabres, naissant en même temps que les fleurs. Ombelles subsessiles. Drupes subcordiformes, ovales, à chair douceâtre, adhérente. Les Guigniers, appelés plus spécialement Cerisiers dans une grande partie de la France, se cultivent fréquemment dans les vergers , mais on ignore d’où ils sont indigènes. Les /leau- miers , que la plupart des auteurs ont coutume de confondre avec les Guigniers, doivent peut-être, selon M. Seringe former une espèce distincte. Voici les principales variétés du Guignier. Guignier précoce, ou Guignier de Pentecôte, Vois. im Du- ham. ed. nov. vol. 5, tab. 15, fig. A. — rouge, Lois. 1. c. — blanc tardif, Guigne de dure peau, Lois. 1. e. tab. 16, fig. D, 404 CLASSE DES CALOPHYTES. uignier à gros fruit blanc, Duham. Arb. Fr. tab. 1, fig. 3. — à fruit noir, Duham.]. c. tab. 1 , fig. 2. — Bigandelle, Lois. 1. c. — à gros fruit noir luisant, Lois. |. c. — à fruit rouge tardif, Lois. L. c. — Cœur de poule, Lois. I. c, Heaumier blanc, Lois. 1. c. — rouge, Lois. 1. c. tab. 19, fig. B. — noir, Lois. I. c. tab. 10, fig. A. CERISIER À FRUIT ACIDE. — Cerasus Caproniana Dec. FI. Fr.— Cerasus acida Borkh.— Prunus Cerasus Linn. Rameaux étalés, ou dressés, ou pendants. Feuilles ovales- lancéolées ou elliptiques, acuminées , profondément dentelées , luisantes, un peu coriaces , très-glabres; pétiole non glanduleux. Ombelles solitaires , subpédonculées; pédicelles ordinairement courts et roides. Drupes subglobuleux, déprimés, à chair acide ou astringente, non adhérente; noyau subglobuleux. Racine ram- pante, prolifere. Arbre haut de 20 à 25 pieds, ou buisson. Feuilles d’un vert foncé, luisantes, à dentelures inférieures glandulifères. Bour- geons floraux produisant quelques petites feuilles. ( Dans les Cerisiers à fruit doux, les écailles intérieures des gemmes flori- fères restent toujours blanchâtres et squamiformes.) Pétales or- biculaires, tres-concaves. Ehrhart a distingué comme espèces le Cerisier à fruit acerbe et à rameaux pendants ( Prunus austera Ebrh. Beitr. 7, p. 129), du Cerisier à fruit acidule et à rameaux non pendants ( Prunus acida Ehrh. 1. c.). Son opinion paraît très-fondée ; car il nous semble même probable que les différentes races ou variétés dont nous aïilons donner la liste , appartiennent à plus de deux espèces, et qu’en outre un certain nombre d’entre elles sont des hybrides de Cerisiers à fruit acide et de Guigniers, de Bigar- reantiers où de Merisiers. On conçoit jusqu’à quel point tous ces croisemenis de races peuvent entraver la distinction des types primitifs. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 405 Plusieurs variétés de Gerisiers à fruit acide croissent depuis Jong-temps sans culture dans l’Europe tempérée et dans l'Europe australe. Cependant, selon Pline , cette espèce n’existait pas en Europe avant l’an 680 de la fondation de Rome, époque à la- quelle Lucius Lucullus apporta le Cerisier du royaume de Pont. Le nom de la ville de Cérasonte a été conservé dans celui de Ce- rasus , donné à l’arbre par les Latins. Les Cerises acides, appelées spécialement Cerises dans la ca- pitale, sont désignées dans la plupart des départements sous le nom de Griottes. Ces fruits sont plus sains, plus rafrai- chissants et, en général, plus estimés que les Merises, les Bigarreaux et les Guignes. Ils conviennent presque à tous les . tempéraments , et on en recommande l’usage dans plusieurs maladies. En Dalmatie, une variété de Gerise acide appelée Marasca sert à faire l’excellente liqueur de table connue sous le nom de Marasquin de Zara. Voici la liste des différentes races et variétés de Cerisiers à fruit plus ou moins acide, telle que la donne M. Seringe , dans le second volume du Prodrome de M. De Candolle. ‘a) Fruits globuleux, déprimés, d’un rouge päle; suture souvent peu mar- quée; chair blanchôtre, plus ou moins acide. Pédoncules allongés. Feuilles ovales, acuminées. Cerise de Montmorency. — Grosse rouge pale, Nois. Jard. Fruit. tab. 5. — Grosse pâle, Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. g. — de Villennes, Guindoux rouge, Lois. 1. c. tab. 7. — Guindoux de Paris. — de Hollande, Lois. 1. c. tab. 10. — Grosse Guindolle, — Royale hätive, May-Duke, ou Cerise d'Angleterre. — Bellede Choisy, Doucette, ou Griottier de Palembre, Lois. L. c. tab. x1. Cerisier nain à fruit rond précoce , Lois. 1. c. tab. 3. — Griottier Marasquin. Cerise hative, Lois, 1. c. tab. 4. 406 CLASSE DES CALOPHYTES. Cerise à crochet , Lois. 1. c. — à noyau tendre, Lois. ]. c. — d'Italie, ou Cerise du Pape, Lois. 1, c. b) Fruits ovales-globuleux ou globuleux-déprimés , couleur d’ambre. Cerise ambre ou blanche , Lois. 1. c. tab. 11. c) Fruits déprimés, rouges ; suture profonde; chair blanchâtre. Pédoncule court. Feuilles rétrécies aux deux bouts. Cerise à courte queue, ou Gros Gobet, Lois. 1, c. Gros Gobet, Gobet à courte queue , Cerise de Kent, Lois. 1. c. tab. 12 , fig. A. Cerisier de Montmorency à gros fruit, Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 8. d) Fruits globuleux-déprimés, d’un pourpre noirâtre ; chair rouge. Grosse Griotte noire tardive , Lois. 1. c. tab. 14, fig. A. Griotte à l’eau-de-vie, Cerise du Nord, Lois. 1. c. tab. 5, fig. B. Griotte à ratafia, Cerisier à petit fruit noir, Lois. 1. e. Petite Griotte à ratafia , Cerisier à très-petit fruit noir, Lois. 1e: Griotte d'Allemagne, Duham. 1. c. tab. 14. Griotte commune , Duham. 1. c. tab. 12. Grosse Griotte, Lois. 1. c. tab. 13, fig. B. Griotte ou Cerise de Prusse, Lois. 1. c. tab. 13, fig. 8. Griotte ou Guindoux de Poitou , Lois. 1. c. tab. 12, fig. C. Griotte de Portugal , Duham. 1. c. tab. 13. Cerisier à la feuille, Lois. 1. c. Griottier d'Espagne. e) Fruits ovales-globuleux , comprimés ; chair rouge. Cerise Guigne , Duham. 1. c. tab. 16, fig. 1. Griotte Guigne, Cerise d’ Angleterre, Lois. 1. c. Griotte Cœur , Lois. 1. c. Outre les variétés que nous venons de citer, on en possède plu- . sieurs autres, cultivées comme arbres d’ornement. Telles sont le Cerisier à feuilles panachées ; le Cerisier à fleurs de Pé: FAMILLE DES AMYGDALÉES. 407 cher, ainsi nommé à cause de ses fleurs pleines, de couleur rose ; — et le Cerisier à fleurs doubles où semi-doubles, de couleur blanche. Le Cerisier à bouquets (Dubam. Arb. Fruit. vol. 4, tab. 3. — Cerasus Caproniana var. polygyna Sering. in Dec. Prodr.) est une aberration remarquable du type normal des Amygda- lées : chaque fleur offre deux à cinq ovaires distincts, qui se développent eu autant de drupes, de sorte qu’on trouve plusieurs Cerises sur le même pédoncule. Cemsier DE LA Toussaint. — Cerasus semperflorens Dec. F1. Franc. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 5, fig. 1. — Prunus semperflorens Ehrh. — Prunus serotina Roth. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. franc. tab. 265. Rameaux pendants. Feuilles biglanduleuses à la base, ovales- acuminées , doublement dentelées ; pétiole non glanduleux. Pé- doncules allongés, solitaires , axillaires et terminaux. Fleurs naissant après les feuilles. Drupes globuleux , rouges. Arbre moyen, à branches touffues. Racine rampante, proli- fère. Fleurs blanches. Calice à lobes denticulés. Fruit de la gros- seur d’une petite Cerise, très-acide. Ce Cerisier, qui probablement n’est qu'une déformation d’un Griottier, est remarquable en ce que ses premières fleurs ne paraissent qu’au mois de juin : elles sont remplacées par d’autres qui se succèdent sans interruption jusqu’à la fin de l’été; de sorte qu'en automne il se trouve chargé à la fois de fleurs , de fruits mürs et de fruits verts. Son origine n’est pas connue ; on le cultive dans les bosquets. Cerisies Nain. — Cerasus Chamæcerasus Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 5, fig. À. — Prunus Chamaæcerasus Jacq. Ice. Rar. tab. go; Flor. Austr. tab. 227. — Prunus fruticosa Pall. Flor. Ross. tab. 5, fig. B. — Cerasus hu- milis Host. Racine rampante, prolifere. Rameaux ascendants ou étalés. Feuilles obovales ou lancéolées-oblongues , subobtuses, double- ment crénelces , glabres, un peu coriaces ; pétiole non glanduleux,. 435 CLASSE DES CALOPHYTES. Ombelles sessiles, solitaires , accompagnées de quelques feuilles. Drupes sphériques , acides. Arbrisseau haut de 1 à 3 pieds (à l’état sauvage). Feuilles beaucoup plus petites que dans les espèces précédentes, luisantes : celles des pousses terminales toujours lancéolées ou lancéolées- oblongues, acuminées ; celles des ramules obovales, ou lancéo- lées-obovales , obtuses. Fleurs blanches, de grandeur médiocre, mais très-abondantes. Drupe rouge, du volume d’un gros Pois dans les individus sauvages, 2 ou 3 fois plus gros dans les jar- dins. Noyau subglobuleux. Ce petit Cerisier abonde dans toutes les steppes de la Russie méridionale, jusqu’au 55° degré de latitude. I est fort commun aussi en Autriche et dans d’autres contrées de l'Allemagne, par exemple aux environs de Mayence. Au rapport de Pallas, les Russes font de ses fruits une boisson rafraichissante et agréable, sans autre préparation qu’en exprimant le jus, qui se conserve pen- dant plusieurs années dans les glacières. Au moyen de la fermen- tation , on obtient de ces mêmes fruits un excellent vinaigre. Le Cerisier nain est fréquemment cultivé pour l’ornement des jardins ; on le recherche à cause de sa petite taille et de son aspect très-fleuri. M. Loiseleur le recommande aux culti- vateurs pour servir de sujet à greffer les autres Gerisiers dont on chercherait à obtenir des arbres nains. CERISIER A FEUILLES DENTELÉES. — Cerasus (Prunus) serru- lata Lind]. in Transact. Horticult. Soc. Lond. vol. 7, pag. 338. Feuilles obovales, acuminées , très-glabres , bordées de den- telures sétacées; pétiole glanduleux. Fleurs fasciculées. Cette espèce , indigene en Chine , a été envoyée en 1822 à la Société horticulturale de Londres. On l’appelle en Angleterre Double chinese Cherry (Gerisier de Chine à fleurs doubles). Ses fleurs, très-abondantes, paraissent en avril; les pétales, quoique tres-nombreux, sont cependant disposés de manière à ne pas déranger le nombre quinaire qui existe dans les fleurs simples des Cerisiers ; ils prennent une tcinte rose après l’an- thèse, M. Lindley assure que ce Gerisier est un des plus FAMILLE DES AMYGDALÉES. 409 beaux arbres d'ornement qu'il connaisse, et que nos Cerisiers communs à fleurs doubles ne lui sont point comparables sous ce rapport. L'espèce résiste parfaitement en plein air au climat de l'Angleterre. Nos collections ne sont pas encore enrichies de ce végétal. Secriox II. Corymbes latéraux, feuilles à la base ou aphylles. Calice ordinairement campanule. Corolle blanche, ou rose. Cerisrer Bois DE Samre-Lucie. — Cerasus Mahaleb Mill. — Lois. in Dubam. ed. nov. vol. 5, tab. 2. — Prunus Maha- leb Linn. — Jacq. Austr. tab. 227. Feuilles ovales-orbiculaires ou ovales-elliptiques, courtement acuminées , subcordiformes à la base, crénelces, glabres : les adultes coriaces. Corymhes convexes , lâches, dressés, pédon- culés, feuillés à la base. Drupes globuleux : noyau PE lisse. Style de la longueur des étamines. Arbrisseau de 3 à 10 pieds, ou arbre de 20 à 4o pieds R haut. Écorce d’un brun cendre. Feuilles luisantes aux deux faces, un peu coriaces, mais non persistantes, longues de 1 à 2 pouces , sur un pouce environ de large; dentelures glanduleuses. Pétiole 2 à 3 fois plus court que la lame, ordinairement non glanduleux. Lobes calicinaux ovales-oblongs, obtus, réfléchis, très-entiers. Pétales elliptiques, obtus, blancs, 2 fois plus longs que le calice. Drupe noir ( jaune dans une variété de jardin), de la grosseur d’un Pois; noyau caréné à l’un des bords, creusé d’un sillon à l’autre. Le Cerisier Bois de Sainte-Lucie, nommé en outre Quénot et Malagué, croit en France , ainsi que dans presque toutes les contrées tempérées de l’Europe. Cet arbre prospère dans les ter- rainsles plus médiocres, pourvu qu’ils ne soient pas trop humides, et il réussit beaucoup mieux que le Merisier dans les terrains mar- neux ou argileux. Par cette raison, on y greffe souvent les diffe- rents Cerisiers cultivés. Duhamel recommande de le semer au milieu des plantations de jeunes Chénes ou d’autres arbres aux- quels l’ombre est nécessaire pendant les premières années de 410 CLASSE DES CALOPHYTES. leur existence. L'écorce des jeunes tiges et des branches possède une odeur fixe, comparable à celle du Mélilot. En Allemagne, on fait avec ces tiges des tuyaux de pipe qui passent pour être fabri- ques en Turquie. Le bois du Gerisier de Sainte-Lucie est d’un brun roux ; 1l s'emploie dans l’ébénisterie. Les fleurs répandent une odeur très-suave. Les fruits ne servent qu’à la nourriture des oiseaux ; Daléchamp assure qu’ils donnent une couleur pourpre assez solide, dont on pourrait tirer parti pour la teinture des cuirs et des laines. Cerisrer DE DEsronraines. — Cerasus Fontanesiana Spach. — Prunus græca Desf. in Hort. Paris. | Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales , acuminées , sub- cordiformes à la base, doublement dentelées, subrugueuses, poilues en dessous aux aisselles des veines; pétiole biglanduleux au sommet, pubescent de mème que les jeunes pousses. Corym- bes subsessiles , non feuillés à la base. Style plus court que les étamines. Drupe globuleux, noirâtre. Arbre ayant le port d’un Merisier. Rameaux ascendants, d’un brun grisâtre. Feuilles membranacées , d’un vert gai, longues de 2 à 3 pouces, larges de 1 à 2 pouces : dentelures obtuses , mu- cronulées par une glandule ; pétiole grêle, long de 6 à 12 lignes. Fleurs très-odorantes, blanches, 2 ou 3 fois plus grandes que celles du Gerisier Bois de Sainte-Lucie. Corymbes 6-10-flores, latéraux et terminaux , très-nombreux. Écailles intérieures des bourgeons veloutées. Lobes calicinaux elliptiques , obtus , très- entiers, de moitié plus courts que le tube. Pétales 2 fois plus grands que le calice, un peu plus longs que les étamines. Drupe de la grosseur d’une petite Merise. Ce Cerisier , depuis long-temps cultivé dans les plantations du Jardin du Roi, passe pour originaire de la Grèce. Les innom- brables corymbes de fleurs dont 1l se couvre au mois de mat, en font un arbre très-pittoresque. Il ne porte habituellement qu'un fort petit nombre de fruits, Cerister Puppum. — Cerasus Puddum Wall. Plant, Asiat, Bar, tab. 143. FAMILLE DES AMYGDALÉES, 411 Grand arbre à cime arrondie. Tronc de 1 à 2 pieds de cir- conférence. Écorce des rameaux cendrée ou brunâtre, luisante. Feuilles oblongues-lancéolées , «acuminées , tres-glabres , luisantes en dessus , arrondies à la base , longues de 3 pouces, bordées de dentelures presque égales, fines , cuspidées ; pétiole d’environ un pouce de long, muni au sommet d’une ou de deux paires de glan- dules. Fleurs roses, odorantes, glabres, très-abondantes , en corymbes pédonculés ; pédoncule commun long d’un pouce ; pédi- celles filiformes , de la longueur du calice. Tube calicmal cylin- dracé-claviforme, coloré ; lanières ovales, pointues , ctalées ou réfléchies. Pétales ovales-arrondis, bidenticulés au sommet. Drupe dela grosseur d’une Merise, ovale-arrondi, pendant , jaune d’un côté , rouge de l’autre; noyau ovoïde , rugueux, dur. Le Puddum croît dans les montagnes du Népaul, du Kamoun, du Sirmore , etc. Il fleurit en octobre et en novembre. Ses fruits mürissent en avril et en mai ; ils sont mangeables, mais acides. Dans le nord de l'Inde , le bois de cet arbre sert à une infinité d’usages. Les innombrables fleurs roses de ce Gerisier lui donnent un aspect des plus pittoresques, et il serait à désirer qu'il püt être naturalisé en France. CERISIER PANICULÉ. — Cerasus Pseudocerasus Lindl. — Prunus paniculata Ker, in Bot. Reg. tab. 800 (non Thunb.) Feuilles ovales. Corymbes très-liches. Cetle espèce, indigène en Chine, ne nous est connue que par la figure du Botanical Register. CERISIER A FEUILLES DE PÊCHER. — Cerasus persicifolia Loisel. in Duham. ed. nov. — Prunus persicifolia Desf. Cat. Hort. Par. — Cerasus borealis Mich. Flor. Am. Bor. — Mich. fil. Arb. 3, tab. 8. Feuilles membranacées, glabres, ovales-lancéolées ou ellipti- ques-oblongues, acuminées , inégalement dentelées : dentelures inclinées , mucronulées ; pétiole uni- bi- ou non glanduleux. Co- rymbes sessiles, non feuilles ; pédicelles fiiformes. Pétales or- biculaires, un peu moins longs que les étamines, Style saillant apres l’anthèse. Drupe globuleux, 419 CLASSE DES CALOPHITES, Arbre d'un port pyramidal et trèes-élégant. Écorce du tronc d'un brun rougeätre. Feuilles naissant en même temps que les fleurs , de la grandeur et de la forme de celles du Pêcher com- mun ; pétiole court. Stipules sétacées , fimbrices. Corymbes très- nombreux. Fleurs blanches, de la grandeur de celles du Prune- lier. Drupe rouge, de la grosseur d’une petite Merise. Cet arbre , indigène au Canada et dans les États-Unis , est cul- tivé dans les plantations d'agrément. Son bois, selon M. Michaux, est plus dur et plus beau que celui du Merisier. En Amérique, les gens de la campagne mangent les fruits de ce Cerisier. SecrTion III. Grappes terminales, ou quelquejois axillaires, ordinairement solitaires. Calice cyathiforme ou cupuliforme. Corolle blanche. (Paous Mill. — Laurocerasus Tourn. ) a) Feuilles non persistantes. CEnisier À GRAPpEs, — Cerasus Padus Dec. FI. Franç. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 1, — Prunus Padus Linn. — Engl. Bot. tab. 383. Feuilles elliptiques-oblongues ou elliptiques-obovales , acumi- nces , incgalement dentelées , un peu rugueuses ; pétiole biglan- duleux. Grappes pendantes ou inclinées, lâches. Pétales ellipti- ques, onguiculés , fimbriolés, une fois plus longs que les éta- mines. Drupe globuleux : noyau ovale -globuleux, scnlpté en réseau. Arbrisseau , ou arbre haut de 0 pieds et plus. Écorce lisse, d’un brun roux. Rameaux étalés , ponctués, subverticillés. Jeunes pousses pubescentes. Feuilles adultes glabres, excepté aux aisselles des veines de la face inférieure , d’un vert fonce. Stipules linéaires , dentelées. Grappes multiflores , atteignant pres d’un demi-pied de long. Lobes calicinaux réfléchis, bordés de dentelures glanduleuses. Drupe noir , de la grosseur d’un Pois. On indique dans les Alpes du Salzbourg une variété à fruits jaunes, et une autre à fruits verts. Quant à la prétendue variété à fruits rouges , elle n’appartient pas à cette espèce. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 413 Cet arbre , nommé vulgairement Merisier à grappes, Lau- rier Putiet, Putiet, Faux-Bois de Sainte-Lucie, croît dans les montagnes de l’Europe moyenne ; ainsi que dans tout le Nord, même jusqu’au delà du cercle polaire. IL est peu de jar- dins paysagers dans lesquels on ne lui assigne une place, à cause de son aspect pittoresque , lorsque, au mois de mai , 1l s’em- bellit de ses innombrables grappes d’un blanc éclatant. Ses fruits , malgré leur saveur acerbe, se mangent dans le nord de l'Europe; mais chez nous ils deviennent la pâture des oiseaux. L’écorce de l'arbre fortement astringente , jouit de quelques propriétés toniques ; on la recommandait jadis comme fébri- fuge. Dans les Vosges, 1l se fait une grande consommation du bois , pour la fabrication des sabots, usage auquel il se prète fort bien , à cause de sa légèreté. Les charrons recherchent ce bois pour faire des chevilles , parce qu’il n’est pas sensible aux varia- tions hygrométriques de l’atmosphère. Les branches du Merisier à grappes, plantées en terre, prennent racine avec une grande facilité, et s’emploient à faire des clôtures. CEnisiER À NOYAU POINTU.— Cerasus oxypyrena Spach. Feuilles obovales, ou lancéolées-obovales , ou elliptiques-obo- vales, cuspidées , glabres en dessus, plus ou moins barbues en dessous aux aisselles des veines : dentelures cuspidées , très- inégales; pétiole 2-4-glanduleux au sommet. Grappes inclinces ou pendantes, lâches; pédicelles 3 onu 4 fois plus longs que les calices. Pétales elliptiques , onguiculés, tronqués et denticulés au sommet, de moitié plus longs que les étamines. Drupe (d’un pourpre noir) ovoïde, pointu : noyau conforme , fortement sculpté en réseau. Petit arbre. Ramules grêles, ponctués, d’un brun grisätre ou rougeâtre. Feuilles opaques, un peu rugueuses, longues de 3 à 5 pouces , sur 1 à 2 pouces de large , glauques ou pâles en des- sous ; pétiole long de 6 à 8 lignes ; stipules membraneuses, cadu- ques , linéaires , plus longues que le pétiole. Grappes longues de À à 7 pouces; pédicelles grêles, ascendants, les 2 ou 3 infé- rieurs partant de Vaisselle d’une petite feuille, Lobes du calice 414 CLASSE DES CALOPHYTES. ovales-lancéolés , acuminés, fimbriolés. Style apres l’anthese plus long que les étamines. Drupe haut d'environ 5 lignes, sur 3 lignes de diamètre. Cette espèce , confondue souvent avec la précédente, à laquelle elle ressemble en effet par le port, n’est pas rare dans les jardins. Son origine nous est inconnue. Cerister DE VirGiniE. — Cerasus (Prunus ) virginiana Linn. (non Mich. For. Bor. Am.)— Guimp. Holz. tab. 36.— Willd. Arb. 5,tab. r. Feuilles ovales-oblongues ou elliptiques , acuminées, double- ment dentelées, discolores, opaques, barbues en dessous aux ais- selles des veines; pétiole sub-4-glanduleux. Grappes denses, dressées. Pétales orbiculaires. Drupe (d’un pourpre noir) sub- clobuleux ; noyau presque lisse, ovale. Arbre de 50 à 60 pieds de haut. Branches grêles , lisses. Ce Cerisier, indigène dans les montagnes de la Garoline et de la Virginie, est très-commun dans nos bosquets et dans nos parcs, eton en rencontre quelquefois des individus nés spontanément fort loin des endroits cultivés. L’écorce de ses branches s'emploie, en Amérique, comme fébrifuge. Son bois, veiné de noir et de blanc, est plus dur que celui du Merisier commun, et sert à faire de très-beaux meubles. Les fruits sont assez bons à manger. CERISIER A PETITES FLEURS. — Cerasus micrantha Spach. Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales, courtement acu- minées , finement dentelées, glabres en dessus, pubescentes en des- sous aux aisselles des nervures ; pétiole 2-4-glanduleux. Grappes ctalées ou ascendantes, lâches ; pédicelles 2 à 4 fois plus longs que les calices. Pétales subsessiles, orbiculaires, très-entiers, égaux au tube calhicimal, un peu plus longs que les étamines. Drupe ovale , obtus (d’un pourpre noirâtre ); noyau ovale- oblong, obtus , sculpté en réseau. Petit arbre. Écorce des rameaux d’un brun noirâtre. Feuilles minces , luisantes en dessus, pâles ou un peu glauques en dessous, ordinairement cordiformes à la base ; aisselles des veines munies » A FAMILLE DES AMYGDALÉES. 415 en dessous d’un faisceau de poils jaunätres et couchés ; dentelures presque égales, cuspidées, très-rapprochées, souvent recourbées en dehors. Calice cyathiforme , à lobes très-courts , ovales-arrondis, denticulés. Corolle 3 ou 4 fois plus petite que dans le Meri- sier à grappes commun, de la grandeur de celle du Cerasus serotina. Grappes grèles, longues de 3 à 3 pouces. Drupe de la grosseur d’un Pois, d’abord rougeätre , d'un pourpre noirâtre à la maturité; noyau comprimé , long de 3 lignes sur 2 lignes de large, à rides anastomosantes, moins fortes que dans le Cerasus Padus. Cette espèce, commune dans les jardins , a été confondue avec le Cerasus Padus , auquel elle ressemble beaucoup moins qu'aux Cerasus serotina et densiflora. On la distingue très-facilement à ses grappes lâches et à ses petites fleurs. Son origine nous est inconnue. CERISIER A GRAPPES DENSES.— Cerasus densiflora Spach. Feuilles elliptiques, ou elliptiques-oblongues , ou elliptiques- obovales , courtement acuminées , finement dentelées , glabres en dessus, pubescentes en dessous aux aisselles des nervures ; pétiole 2-4- glanduleux. Grappes étalées, ou ascendantes, ou inclinées, denses. Pédicelles 1 à 3 fois plus longs que les calices. Pétales subsessiles, orbiculaires, très-entiers ou denticulés au sommet, un peu plus longs que les étamines. Drupe globuleux ( d’un pourpre noirètre ); noyau ovale, obtus, sculpté de rides basilaires et laté- rales , non anastomosantes. Petit arbre , semblable au précédent par le port , par le feuil- Jage et par la petitesse des fleurs. Grappes très-denses , longues de 3 à 5 pouces. Calice cyathiforme , à lobes très-courts, ovales- triangulaires, obtus , fimbriés. Drupe de la grosseur d’un Pois, d’abord rougeâtre, d’un pourpre noirâtre à la maturité; chair succuiente, douceätre ; noyau long d’environ 3 lignes sur 2 lignes de large , marqué de chaque côté de 5 ou 6 ridesnerviformes : 2 ou 3 latérales et transverses; les autres basilaires : toutes oblitc- rées vers le centre du noyau. Cette espèce , remarquable par son élégance, n’est pas rare 416 CLASSE DES CALOPHYTES. dans les plantations d'agrément. On la confond , de même que la précédente, avec le Cerisier à grappes d'Europe, et avec ceux d'Amérique. Elle est probablement originaire de cette dernière partie du monde. Ses fleurs paraissent vers le milieu du mois de mai. Cerisrer FimeriÉ. — Cerasus fimbriala Spach. Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales , acuminées , fine- ment dentelées, glabres, subcordiformes à la base ; pétiole bi- on non glanduleux. Grappes ascendantes , ou étalées, ou inclinées, assez denses. Pédicelles 1 à 3 fois plus longs que le calice. Pétales cunéiformes-orbiculaires, fimbriolés , de moitié plus longs que les étamines. Drupe subglobuleux (noir); noyau ovale , obtus, sculpté en réseau. Petit arbre. Rameaux à écorce grisâtre ou rougeâtre. Feuilles semblables à celles des Cerasus micrantha et densiflora ; glan- dules du pétiole très-petites; dentelures cuspidées, presque égales. Grappes longues de 2 à 4 pouces ; pédicelles étalés, ou ascendants, ou réfléchis, filiformes. Fleurs petites. Galice à lobes ovales-arrondis, fimbriés. Pétales plus longs que le tube. Style et étamines subisomètres. Drupes de la grosseur de ceux du Cera- sus Padus , légèrement astringents, mangeables. Cette espèce, probablement indigène dans l’ Amérique septen- trionale , est cultivée dans les jardins paysagers. Elle se rap- proche, ainsi que les deux précédentes, du Cerasus serotina par la petitesse de ses fleurs; mais celui-ci se distingue facile- ment de toutes trois par ses feuilles un peu coriaces, à dentelures basilaires glandulifères. CERISIER À FLEURS TARDIVES.— Cerasus ( Prunus) serotina Ebrh. Beitr. — Watson, Dendr. Brit. tab. 481. — Cerasus virginiana Mich.! Flor. Ber. Am. — Desf.! Hort. Par. — Prunus virginiana Miller, — Du Roi. Feuilles elliptiques, ou elliptiques-oblongues, ou ovales-ellip- tiques, acuminées ou cuspidées , décurrentes sur le pétiole , lui- santes , subcoriaces, glabres ou veloutées en dessous le long de la côte; dentelures égales, obtuses , cartilagineuses : les infé- FAMILLE DES AMYGDALÉES. 417 rieures glandulifères. Grappes ascendantes ou dressées. Pédicelles de la longueur des calices. Pétales cunéiformes-obovales , très- entiers, de la longueur des étamines. Style peu saillant hors du calice. Drupe obovale-sphérique (pourpre); noyau presque lisse. Arbre haut de 18 à 20 pieds. Écorce des rameaux grisâtre ou d’un brun roux, ponctuée. Feuilles longues de 3 à 4 /, pouces, larges de 15 à 20 lignes ; dentelures très-rapprochées, les 2 ou 4 inférieures munies d’une glandule assez grosse et déprimée, les autres mucronulées par une glandule ponctiforme. Pétiole or- dinairement non glanduleux. Stipules membranacées , rougeâtres, plus longues que le calice, caduques. Grappes multiflores , assez lâches, longues de 2 à 4 pouces. Pédicelles horizontaux , quel- quefois pubescents. Fleurs petites. Galice cyathiforme, à lobes ovales-oblongs, obtus , denticulés. Drupes de la grosseur d’un Pois, d’un pourpre foncé. Noyau presque lisse. Cette espèce, remarquable en ce qu’elle ne fleurit qu’à la fin de mai, presque un mois plus tard que ses congénères, croît aux États-Unis. Elle mérite toute l’attention des amateurs, à cause de la beauté de son feuillage luisant et presque coriace. CERISIER HÉRISSÉ. — Cerasus ( Prunus ) hirsuta Elliot, Sketch, vol. 1, pag. 347. Feuilles elliptiques, acuminéës , dentelées , glabres en dessus, hérissées en dessous. Jeunes pousses, pétioles, pédoncules et ca lices hérissés. Grappes dressées. Arbrisseau stolonifère, haut de 3 à 4 pieds. Fleurs petites. Drupes d’un pourpre foncé. Cette espèce, que nous ne connaissons que par la descrip- tion d’Elhot , croît dans la Géorgie d'Amérique. CerisrerR pu Canapa.— Cerasus canadensis Loisel. in Du- ham. ed. nov. vol. 5, p. 3. — Prunus canadensis Wild, — Pluck. Alm. tab. 158, fig. 4. . Feuilles larges , lancéolées, rugueuses, pubescentes aux deux. faces, non glanduliferes. Nous n’avons pas vu cette espèce. BOTANIQUE, PHAN, T. 1. 27 418 CLASSE DES CALOPHYTES, Cenisier pu NÉpaur. — Cerasus napaulensis Sering. in Dec. Prodr. 2, p. 546. Feuilles lancéolées , allongées , acuminées , dentelées, glabres, fortement réticulées en dessous; aisselles des nervures, pédon- cules et pédicelles poilus. Calices glabres. — Feuilles blanchätres en dessous, semblables à celles du Saule fragile. CERISIER A FEUILLES ONDULÉËS.— Cerasus undulata Sering. in Dec. Prodr. 2, p. 540.—Prunus capricida Wallich, ined. — Prunus undulata Hamilt. ex Don, Prodr. Flor. Nepal. Feuilles elliptiques, acuminées, coriaces, glabres, très-en- tières, crépues ; pétiole non glanduleux. Grappes ternées ou soli- taires , multiflores, plus courtes que les feuilles. Cette espèce et la précédente croissent au Népaul. On ne les possède pas encore dans nos collections. CERISIER À FEUILLES ELLIPTIQUES. — Cerasus elliptica Loi- sel. in Duham. — Prunus elliptica Thunb. Flor. Japon. Prodr. Feuilles elliptiques, dentelées , obtuses, glabres. Ce Cerisier, fort imparfaitement connu, a été observé par Thunberg au Japon. b) Feuilles persistantes , coriaces. CErisier Azaréro. — Cerasus lusitanica Mill, Ie. tab. 106, fig. 1. — Prunus lusitanica Linn. — Dillen. Hort. Eltham. tab. 159, fig. 193. Feuilles ovales-lancéolées ou ovales-elliptiques, acuminées, dentelées, non glanduleuses, Grappes dressées, axillaires, plus longues que les feuilles. Calice cupuliforme , à lobes ovales, très- obtus, membraneux aux bords. Drupes ovales, pointus. Arbre dans son pays natal ; arbrisseau dans les jardins du nord de la France. Feuilles ii longues de 3 à 5 pouces, sur « à 2 pouces de large; pétiole Tong d’un pouce. Grappes lâches. Pédi- celles grèles ascendants. Fleurs petites, blanches. Drupe noirâtre. Cet arbre magnifique est originaire du Portugal. I s’accom- mode assez bien du ciimat des environs de Paris; mais on ne } y FAMILLE DES AMYGDALÉES. 419 voit guère que sous la forme d’un arbrisseau où d’un buisson de G à 10 pieds de haut. Cerisier Hixa.— Cerasus Hixa Chr. Schmidt, — Cerasus lu- sitanica G Ser. in Dec. Prodr. — Prunus Hixa Brouss. ex Willd, Enum. Cette espèce, indigène à Ténériffe et aux Canaries, est fort semblable à la précédente, dont elle diffère principalement pa des feuilles à dentelures inférieures glanduleuses , et par des grap- pes plus läches. CErisrer Laurier Cerise. — Cerasus Lauro-Cerasus Lois. — Prunus Lauro-Cerasus Lion. — Bull. Herb. tab. 153. — Blackw. Herb. tab. 532. Le Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, acuminées, courte- ment pétiolées , glabres, bi- ou quadri-glanduleuses en dessous, bordées de dentelures écartées. Grappes dressées, axillaires, un peu plus courtes que les feuilles. Calices turbinés, à dents obtu- ses. Drupes ovales , pontus ; noyau lisse, conforme. Arbrisseau haut de 10 à 15 pieds dans le nord de la France, mais atteignant le double de cette élévation dans le midi. Rameaux nombreux, étalés, recouverts d’une écorce grisâtre. Feuilles lui- santes , longues de 3 à 7 pouces, sur 1 à 2 pouces de large; pé- tiole épais, court. Fleurs petites. Pétales ovales. Style après l’an- thèse plus long que les étamines. Drupe noir , peu charnu. Cet élégant arbrisseau , nommé vulgairement Laurier Aman- dier , croît dans l’Asie mineure, sur les bords de la mer Noire. Introduit en Europe depuis 1556, il est très-commun aujourd’hui dans le midi de la France, en Italie et ailleurs. Du reste, il sup- porte assez bien les hivers des environs de Paris. Son beau feuillage luisant et ses fleurs odorantes lui valent une place dans tous les jardins. L’acide hydrocyanique, qui n’existe qu’en tres-faible propor- tion dans les feuilles des autres Amygdalées , abonde dans celles du Laurier Cerise, et c’est à ce principe qu’elles doivent leur arome, Get arome, qu’on extrait par imfusion et par distillation, 490 CLASSE DES CALOPHYTES. devient un violent poison pour lhomme et pour les animaux, lorsqu'il est pris à forte dose. L'huile essentielle de ces mêmes feuilles est encore plus dangereuse. On en fabriquait autrefois en Italie, sous le nom d’Essence d'Amande amère, et elle était employée, soit dans les cuisines comme assaisonnement, soit par les marchands de liqueurs et les parfumeurs; mais l’autorité a sagement défendu d’en fabriquer et d’en vendre, à cause des accidents fu- nestes qui résultaient de son usage. Fontana a fait mourir un chien, avec les mêmes symptômes que ceux qui suivent la morsure de la vipère, en lui appliquant sur une plaie une seule goutte de cette substance. On assure que les émanations de l’arbre ne sont pas sans danger, et qu’il suffit de se reposer sous son ombrage par un temps chaud, nour éprouver des maux de tête et des envies de vomir. L'eau distillée de Lauftér Cerise est quelquefois adminis- trée , à petite dose, comme remède tonique et excitant ; plusieurs médecins célèbres en ont recommandé l’emploi dans certaines ma- ladies chroniques des viscères. Beaucoup de personnes ont coutume d’assaisonner les laitages, et différents autres mets, avec des feuilles de Laurier Cerise; mais, d’après ce que nous venons dedire , on concoit combien il faut met- tre de circonspection dans cette pratique. CERISIER DE LA GAROLINE. — Cerasus caroliniana Mich. Flor. Am. Bor. Feuilles courtement pétiolées , lancéolées-oblongues , mucronées, lisses, coriaces, presque toujours très-entières. Grappes axillai- res, denses, plus courtes que les feuilles. Drupes subglobuleux , mucronés. Arbre de 30 à 50 pieds de haut. Branches redressées, formant une tête pyramidale. Rameaux lisses. Feuilles luisantes , non glan- duleuses , quelquefois dentelées. Pédoncules glabres. Calices blan- châtres. Pétales obovales, blancs. Étamines 2 fois plus longues que la corolle. Drupe noir, presque sec, persistant. Ge Cerisier croît dans les Carolines et dans la Géorgie. Il n’est pas commun dans les jardins des environs de Paris, et d’ailleurs FAMILLE DES AMYGDALÉES. 421 il paraît ne pas s’accommoder volontiers du climat de la France septentrionale; mais on doit le signaler à l'attention des horticul- teurs du midi. Au rapport d’Elliot, les feuilles du Cerisier de la Caroline sont très-vénéneuses , et il arrive souvent qu’elles font périr les bestiaux qui en mangent. CERISIER A FEUILLES ACUMINÉES. — Cerasus acuminata Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 181. Feuilles lancéolces-oblongues, acuminées, cuspidées, dentelées, très-glabres , quelquefois glanduliferes en dessous aux aisselles des nervures ; dentelures (écartées) et petioles non glandulcux. Grappes solitaires ou fasciculées , axillaires, penchées, presque aussi longues que les feuilles. Drupe ovoïde, lisse. Arbre de 20 à 30 pieds, très-rameux et entierement glabre. Ramules grêles, brunâtres. Feuilles persistantes, luisantes en dessus, longues de 3 à 5 pouces. Grappes un peu lâches. Pétales ovales, pointus, 2 fois plus longs que le calice. Ovaire veloute. Drupe glabre. Cet arbre élégant croit dans les montagnes du Népaul. Il est fort différent des espèces précédentes par la forme de son feuil- lage, et il serait à désirer qu’il füt importé en Europe. CERISIER À FRUIT SPHÉRIQUE. — Cerasus sphærocarpa Loisel. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3141. — Prunus sphærocarpa Swartz, Flor. Ind. Occid. (non Mich.)—Sloan. Jam. vol. 2, tab. 193, fig. 1. Feuilles elliptiques ou elliptiques-lancéolées, courtement acu- minées aux deux bouts, très-entières, luisantes, persistantes , non glanduliféres. Grappes axillaires, dressées , 2 ou 3 fois plus cour- tes que les feuilles. Drupe subglobuleux , un peu plus large que haut; noyau conforme, tres-obtus, rugueux. Arbre de 30 à 35 pieds de haut. Écorce grisâtre , lisse. Bran- ches ascendantes. Feuilles longues de 3 à 4 pouces ; pétiole court. Grappes courtement pédonculces , glabres. Fleurs petites, blan- ches, odorantes. Pétales orbiculaires, subsessiles. Drupe de la 422 CLASSE DES CALOPHYTES. grosseur de celui du Gerisier à grappes commun, d’un pourpre noirätre. Ce Gerisier abonde à la Jamaïque, à Saint-Domingue et dans d’autres îles des Antilles. Ses amandes, ses jeunes feuilles et son écorce ont une saveur d’Amandes amères très-prononcée; les créoles s’en servent en ‘guise de ces dernières pour fabriquer de l'Eau de noyaux. CERISIER DES ANTILLES. — Cerasus (Prunus) occidentalis - Swartz, Flor. Ind. Occid. Feuilles oblongues, acuminées , tres-entières , non glanduleuses, glabres aux deux faces. Grappes latérales. Les noyaux de cette espèce sont employés, dans les Antilles, aux mêmes usages que ceux de la précédente. GERISIER FERRUGINEUX. — Cerasus ferruginea Dec. Prodr. . Feuilles obovales, pétiolées, rétuses, veloutées-ferrugineuses de même que les ramules et les pétioles. Grappes lâches , de la longueur des feuilles. Cette espèce habite le Mexique. CERISIER A FEUILLES DE SAULE. — Cerasus salicifolia Kunth, iù Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. vol. 6, tab. 563. Feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, dentelées, lisses, rétrécies à la base; pétiole r- ou 2-glanduleux. Grappes termi- nales, multiflores. Calices persistants. Drupes globuleux. Arbre haut d'environ 30 pieds. Rameaux lisses, glabres , cy- lindriques , rougeûtres ; ramules anguleux. Feuilles longues de 4 à 5 pouces , sur 15 à 18 lignes de large. Grappes longues d’un demi-pied. Cet arbre a été observé par MM. de Humboldt et Bonpland dans la Nouvelle-Grenade, où on l’appelle vulgairement Ceraso (Geri- sier). Ses fruits sont bons à manger. Cenisrer Capuzt. — Cerasus Capuli Sering. in Dec. Prodr — Prunus Capuli Cavan. ex Spreng. Syst. Feuilles lancéolées, finement dentelées, non glanduleuses, glabres, FAMILLE DES AMYGDALÉES, 495 Ce Cerisier, fort incomplétement connu, est indigène au Pérou. SEcTIoN IV. Bourgeons floriferes aphylles, solitaires, ou gémines, ou ternés de chaque côté d’un bourgeon à feuilles. Fleurs soli- taires ou géminées dans chaque bourgeon, sessiles ou sub- sessiles , naissant en même temps que les feuilles. Calice tubuleux, subcylindracé. Corolle rose. Plusieurs espèces de cette section paraissent beaucoup plus voi- sines de certains Amandiers que des Gerisiers. Cerisrer pirrus. — Cerasus prostrata Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 53, fig. 2 (exclus. synon. Pallas.) — Prunus prostrata Labill. Decad. Plant, Syr. 1, tab. 6. — Bot. Reg. tab. 136. Tiges couchées. Rameaux effilés, ascendants, divariques. Feuilles elliptiques ou obovales , obtuses , cotonneuses en dessous, courtement pétiolées, bordées de dentelures sétacées, Stipules persistantes, 2 fois plus longues que le pétiole. Fleurs subfasci- culées, courtement pédicellées. Calice glabre en dehors : lobes oblongs, cotonneux en dessus, réfléchis, de moitié plus courts que letube. Style une fois plus long que les étamines. Drupe ovoïde. Arbrisseau diffus, très-rameux. Rameaux anguleux, brunà- tres. Feuilles petites. Fleurs très-abondantes, un peu plus pe- tites que celles du Prunelier. Pétales elliptiques, un peu plus longs que les étamines. Ovaire cotonneux. Style glabre. Drupe rouge , de la grosseur d’un Pois. Ce charmant arbrisseau, assez répandu dans les jardins, croît au Liban, ainsi que dans les montagnes de Candie et dans celles de la Dalmatie. M. Desfontaines l’a aussi trouvé à Tunis. CERISIER INCANE. — Cerasus (Prunus) incana Stev. — Amygdalus incana Pall. Flor. Ross. 1, tab. 7. — Jaume Saint- Hil. Flore et Pom. Franç. tab. 220, fig. 21. Tige dressce. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, poin- tues ou obtuses, incanes en dessous, pétiolées ; dentelures poin- 424 CLASSE DES CALOPHYTES. ues, acérées, souvent recourbées en dehors : les inférieures glanduleuses. Stipules un peu plus longues que les pétioles, subu- Ices, fimbrices inférieurement. Fleurs subsessiles, fasciculées. Ca- lice glabre en dehors : lobes oblongs, obtus, réfléchis, une fois plus courts que le tube. Style un peu plus long que les étamines. Drupes globuleux. Arbrisseau de 3 à 5 pieds de haut. Rameaux grèles, effilés. Feuilles longues de 1 1/2 à 2 pouces, larges de 5 à 8 lignes. Pétiole court, quelquefois biglanduleux au sommet. Fleurs très- abondantes, roses, de la grandeur de celles du Prunelier. Ovaire cotonneux. Style glabre. Drupe de la grosseur d’un Pois, d’un pourpre foncé. Noyau subglobuleux , peu comprimé, apiculé aux deux bouts, lisse, à carènes filiformes. Cette espèce, indigène dans les steppes voisines du Caucase, n’est pas moins élégante que la précédente ; au mois de mai, tous ses rameaux se courbent sous le poids des fleurs qui les couvrent. Elle n’est pas rare dans les jardins. Cenisier iNCISÉ. — Cerasus incisa Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, p. 33. — Prunus incisa Thunb. Prodr. Feuilles ovales, incisées-dentées , velues. Pédicelles solitaires, capillaires, 2 fois plus longs que les feuilles. Calices cylindra- cés , ferrugineux. Pétales de couleur rose. Toutes les notions qu’on possède sur ce Cerisier se bornent à la définition que nous venons de citer d’après l’auteur du Pro- drome de la Flore du Japon. Cerister Puosura. — Cerasus Phoshia Hamilt. ex Don, Prodr. Flor. Nepal. — Prunus cerasoides Don, 1. c. Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées , doublement dente- lées, poilues en dessous. Stipules pectinées, glanduliferes. Pétio- les glanduleux. Ombelles sessiles, pauciflores. Arbre ayant le port du Merisier. Fleurs d’un blanc lavé de rose. Cette espèce croît au Népaul. On ne l’a pas encore introduite en Europe. FAMILLE DES AMYGDALÉES. 425 Cerisier pu Japon. — Cerasus (Prunus) japonica Ker, in Bot. Reg. tab. 27. (non Prunus sinensis Pers.) Feuilles ovales ou ovales-lancéolées , acuminées, doublement dentelées , glabres. Pédicelles solitaires ou géminés, 2 fois plus courts que les feuilles. Ovaire velu au sommet. Petit arbre haut d’environ 5 pieds. Rameaux grisâtres , lui- sants. Feuilles longues de 1 à 2 pouces. Stipules linéaires-subu- lées , incisées-dentées, un peu plus longues que le pétiole. Fleurs de la grandeurde celles de notre Cerisier. Bourgeons florifères la- téraux, aphylles, ordinairement fasciculés. Sépales très-étalés, ovales, dentelés. Pétales elliptiques, un peu pointus, couleur de chair en dessus , roses en dessous. | Ce Cerisier, originaire du Japon, est remarquable par ses fleurs d’un beau rose, ordinairement semi-doubles. Ilexiste dans quelques collections , et mériterait d’être plus répandu. Cerisier DE,Cnine. — Cerasus (Prunus) sinensis Pers. Syn. — Cerasus japonica Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 53, fig. 1. — Amygdalus pumila Linn. Mant. — Bot. Mag. tab. 2176. Feuilles lfncéôlées ou oblongues-lancéolées, obtuses , double- ment dentelées , glabres, luisantes. Stipules subulées, persistan- tes, un peu plus longues que le pétiole. Pédicelles subsolitaires. Drupe globuleux, à noyau rugueux. Arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Rameaux cffilés. Fleurs roses, de la grandeur de celles du Cerisier commun. Drupe rouge. Cet arbrisseau, indigène en Chine, n’est pas rare dans les jardins. CERISIER GLANDULEUX. — Cerasus (Prunus) glandulosa Thunb. Prodr. Feuilles oblongues , pointues, glabres , concolores , bordées de dentelures glanduleuses. Pédicelles solitaires, pendants. — Co- rolle rose. Gette espèce, indigène au Japon, n’est pas cultivée en Eu- rope. 496 CLASSE DES CALOPHYTES, CErisrer À FEUILLES SCABRES. — Cerasus aspera Lois. 1. c. — Prunus aspera Thunb. Prodr. Rameaux ponctués. Feuilles ovales-acuminées , dentelées, sca- bres aux deux faces. Fleurs solitaires, terminales. Drupe petit, bleu (mangeable). Cette espèce n’est connue que par la définition de Thunberg. SEPTIÈME FAMILLE. LES SPIRÉACEES. — SPIRÆACEÆ. (Spiræaceæ Loïsel. Deslong. in Man. des Plant. us. indig, vol. 4, p. 188. — Bartling, Ord. Nat. p. 405. — Ulmariæ Vent. Tabl. vol. 5, p. 551. — Rosacearum trib. III, Dec. Prodr. vol. 2, p. 541. — Cambessèdes, Monogr. Spir. in Annal. des Sciences Natur. vol. 4, p. 227.) De même que les Amygdalées et les Chrysobalanées, les Spiréacées sont envisagées par MM. de Jussieu et De Candolle comme tribu ou section des Rosacées. Cette famille, presque entièrement propreaux régions tempérées et froides de l'hémisphère septentrional , offre à l’horticulture un bon nombre d’arbrisseaux et plusieurs herbes vivaces, tous recherchés à cause de leur aspect très-fleuri. Les racines et les écorces des Spiréacées possèdent , en général, des propriétés astrin- gentes et toniques ; plusieurs espèces peuvent être em- ployées en médecine ou au tannage. CARACTÈRES DE BA FAMILLE, Arbrisseaux , ou herbes vivaces. Rameaux cylindri- ques , jamais spinescents. Feuilles éparses , simples et le plus souvent incisées ou dentées, ou moins souvent imparipennées ou dé- composées. Stipules (très-souvent nulles ou inappa- rentes ) latérales , fohiacées. Fleurs régulières, hermaphrodites, ou polygames par 425 CLASSE DES CALOPHYTES. avortement, très-nombreuses , disposées en grappes ou en corymbes ou en panicules, ou rarement solitaires. Corolle blanche, ou rougeâtre, ou très - rarement jaune. Calice persistant ou marcescent, 5-fide, inappendi- culé : tube inadhérent ou souvent adhérent aux stipes des ovaires; limbe à estivation imbricative. Disque tapissant le fond du calice, et formant à sa gorge un rebord annulaire. Pétales 5, interpositifs, insérés au rebord du disque, courtement onguiculés, égaux , caducs. Étamines en nombre indéterminé, insérées au rebord du disque. Filets grêles, libres. Anthères incomban- tes, à 2? bourses presque contiguës , déhiscentes longi- tudinalement. Pistil : Ovaires en nombre défini ( ordinairement 5), unisériés , rangés Circulairement, non adhérents au ca- lice, disjoints ou quelquefois plus ou moins soudés, pluriovulés. Styles terminaux, libres, grêles. Stigmates très-simples. Péricarpe : Carpelles disjoints ou rarement connés, rectilignes ou spiralés, folliculaires , déhiscents longi- tudinalement par la suture antérieure, uniloculaires, oli- gospermes ou par avortement monospermes. Graines bisériées, attachées à la suture antérieure, suspendues , ou appendantes, ou ascendantes, non aril- lées; funicule infra-apicilaire. Embryon rectiligne : ra- dicule appointante ; cotylédons entiers, planes, foliacés en germination ; plumule imperceptible. La famille se compose des genres suivants : Purshia Dec. (Tigarea Pursh. Kunzia Spreng.) — Kerria Dec. — Spirea Linn. (Physocarpos Cambess. Ulmaria Mœnch.) — Gillenia Mœnch. FAMILIÆ DES SPIRÉACÉESs 429 SPIRÉACÉES ANOMALES. Kageneckia Ruiz. et Pav. — Quillaja Juss. (Smegma- dermos Ruiz et Pav.) — V’auquelinia Corr. — Lindleya Humb. Bonpl. et Kunth. — Weillia Don. Genre PURSHIA. — Purshia Dec. Calice infondibuliforme, 5-fide : lobes ovales, obtus. Pé- tales 5, orbiculaires. Étamines environ 20. Ovaires 2, uni- ou biovulés; ovules ascendants du fond de la loge. Styles courts, continus. Carpelles folliculaires, monospermes, quel- quefois solitaires. On ne connaît jusqu’aujourd’'hui d’autre Purshia que l'espèce dont nous allons parler. PursniA 4 FEUILLES TRIDENTÉES.—Purshia tridentata Dec. in Trans. Linn. Soc. 12, p. 157. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 1446. — Tigarea tridentata Pursh, Flor. Amer. Bor. r, tab. 15. Buisson tres-rameux , haut de 2 à 3 pieds. Rameaux courts, roides, d’un brun noirâtre. Gemmes écailleuses. Feuilles fasci- culées , glauques , longues au plus d’un pouce, cunéiformes, bi- ou tridentées au sommet, atténuées en pétiole court, velues en dessus, cotonneuses-incanes en dessous. Stipules minimes ou nulles. Fleurs solitaires, sessiles au milieu des fascicules de feuilles , plus courtes que celles-ci. Calice cotonneux , à dents ob- tuses , étalées. Pétales linéaires-obovales, d’un jaune verdûtre, recourbés en dehors, plus longs que les étamines. Carpelles co- tonneux. Cet arbrisseau croît sur la côte nord-ouest de l'Amérique. On le cultive depuis quelques années dans le Jardin de la Société horticulturale de Londres. Genre KERRIA. — Xerria Dec, Calice 5-fide ; lobes ovales, imbriqués en préfloraison : 3 450 CLASSE DES CALOPHYTES. obtus; 2 mucronés. Pétales 5, orbiculaires. Étamines envi- ron 20, insérées au calice, saillantes. Ovaires 5-8, disjoints, globuleux , uniovulés, Styles filiformes, terminaux. Ce genre ne renferme que l'espèce que nous allons faire connaître. | KerniA pu Japon. — Xerria japonica Dec. in Trans. Linn. Soc. vol. 12, p. 156.— Rubus japonicus Linn. — Corchorus japonicus Thunb. Jap. — Andr. Bot. Rep. tab, 587. — Bot. Mag. tab. 1296. Arbrisseau touffu , haut de 3 à 5 pieds. Branches étalées ou inclinées , effilées, couvertes (de même que les tiges) d’une écorce verte très-lisse. Feuilles condupliquées avant leur déve- loppement , penninervées , scabres , ovales ou ovales-lancéolées, imégalement incisées-dentelées; pétiole court. Stipules triangu- laires-lancéolées , membranacées , très-petites. Fleurs terminales, très-abondantes, d’un jaune vif. Pétales longuement onguiculés. Le Kerria, aujourd’hui fort commun dans les jardins, est originaire de la Chine et du Japon, où on le recherche comme plante d'ornement de même que parmi nous. Les fleurs de cet ar- brisseau , ordinairement doubles , paraissent au retour du prin- temps , et elles se succèdent pendant une grande partie de l'été. Genre SPIRÉE. — Sprræa Linn. Tube calicinal subcampanulé ; limbe à lobes étalés. Péta- les 5. Étamines 10 à 50 (ordinairement 20) ; filets subulés ; anthères ovales, Ovaires 5-15 (quelquefois? ou 3), ovales ou oblongs. Styles claviformes au sommet, ou filiformes. Stig- mates tronqués ou capitellés. Carpelles sessiles ou courtement stipités, apiculés par le style, rarement connés inférieure- ment, 2-6-spermes. Arbrisseaux, ou herbes vivaces. Feuilles simples, ou rare- ment composées ou décomposées. Fleurs hermaphrodites ou dioïques par avortement, ordinairement blanches, quelque- fois roses, jamais jaunes. Ce genre est d’une {grande ressource pour la décoration FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 451 des parterres et des jardins paysagers. Presque toutes les Spirées sont très-rustiques etelles prospèrentdansles terrains les plus médiocres. Les différentesespèces fleurissent successi- vement depuis le printemps jusqu’à la fin de l’été. La plupart des Spirées ligneuses sont très-propres à former des haies ; on les multiplie facilement soit de graines, soit de drageons ou de marcottes. La propagation des espèces herbacées se fait sans peine par leurs racines. On connaît une cinquantaine de Spirées; nous ne parle- rons que des espèces cultivées dans les jardins, ou qui méri- teraient d’y figurer à côté de celles qu'on possède déjà. Srcriox [°. PHYSOCARPE. — PAysocarpos Cambess. in Annal. des Sciences Natur, vol. 4 , p. 585. Carpelles connés par la base, bouffis, membranacés, 2 ou 3- spermes : la graine inférieure appendante; la supérieure ou les 2 supérieures ascendantes. Corymbes terminaux, pédonculés, multiflores. Fleurs blanches, hermaphrodites. — Arbrisseaux. Feuilles dentées ou lobées, ordinairement stipulées. ! SPIRÉE A FEUILLES D'Ogier. — Spiræa opulifolia Linn. — Commel. Hort. 1 , tab. 87. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 14. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, ordinairement trilobées , doublement dentelées ou crénelées, pétiolées , glabres. Corymbes presque planes. Fleurs subtrigynes. Carpelles divariqués , plus longs que le calice. Tiges hautes de 3 à G pieds. Rameaux nombreux , grisâtres ou rougeûtres , lisses. Feuilles grandes, d’un vert foncé. Fleurs grandes, blanches , denses ; pédicelles grêles. Cette espèce, originaire des États-Unis, est l’une des plus grandes de son genre. Elles est fort commune dans les jardins , et on l’emploie fréquemment à faire des haies. Sa floraison a lieu en juin et en juillet. 452 CLASSE DES CALOPHYTES. SPIRÉE A FEUILLES D'ALLOUCHIER, — Spiræa ariæfolia Smith , in Rees. Cycl. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 1365. — Spi- ræa discolor Pursh, Flor. Am. Bor. L Feuilles ovales , cbtuses, incisées - dentées ou pennatifides, cunéiformes à la base, légèrement cotonneuses en dessous. Pani- cule multiflore, velue, pyramidale , divariquée et feuillée à la base. Buisson à rameaux dressés , couverts d’un épiderme grisâtre. Feuilles longues de 3 à 4 pouces. Stipules oblitérées. Panicules denses. Fleurs petites, blanches. Sépales ovales , velus, péta- loïdes. Pétales oblongs, trinervés , un peu plus longs que le ca- lice. Carpelles 5, velus. Cette Spirée, introduite depuis peuen Europe par M. Douglas, est originaire du nord-ouest de l'Amérique. Ses panicules très- amples en font une des plus belles espèces du genre. SEcTion IL. SPIRAIRE. — Chamædryon et Spiraria Sering. in. Dec. + Prodr. — Spirææ spec. Cambess. Monogr. Disque à rebord très-saillant. Carpelles (ordinairemen 5) litres, non bouffis, dressés, rectilignes. — Arbrisseaux. Feuilles entières ou dentées, non stipulées. Fleurs blanches, hermaphrodites, disposées en corymbes simples ou rameux, ou en ombelles , ou en grappes paniculées. ” a) Corymbes ou ombelles latéraux ou terminaux , simples, solitaires. SPIRÉE A FEUILLES D'ORME. — Spiræa ulmifolia Scopol. Del. Iosubr. tab. 22.— Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 13.— Lodd. Bot. Cab. tab. 1042.—Spiræa chamædryfolia Jacq. Hort. Vindob. tab. 140.—Lindl. in Bot. Reg. tab. 1222. (non Linn. ) Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, pointues, doublement dentelées, presque incisées : les naissantes pubescentes en dessous; les adultes presque glabres. Corymbes terminaux, pédonculés , subhémisphériques , multiflores. FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 455 Buisson très-rameux , haut de 4 à 5 pieds. Feuilles longues d'environ 2 pouces, sur 12 à 18 lignes de large, arrondies et entières à la base; dentelures mucronces. Corymbes denses , d’a- bord presque globuleux, puis s’allongeant en pyramide ; pédi- celles longs, grèles. Fleurs blanches, d’un demi-pouce de dia- mètre. Sépales ovales, acuminés, recourbés. Pétales légèrement crénelés. Ovaires 5. Styles presque aussi longs que les étamines. Carpelles glabres. Cette espèce croit dans lIstrie, dans la Carinthie et dans la Hongrie. Elle est commune dans nos jardins, cn l’emploie à dc- corer les massifs et à former des haies. Ses fleurs se dévelop- pent vers le milieu de juin. SPIRÉE A FEUILLES DE GERMANDRÉE. — Spiræa chameædri- folia Linn. — Pallas, Flor. Ross. 1, tab. 15. — Schmidt, Baumz. tab. 54. — Spiræa media Host. — Spiræa incisa Hortul. (non Thunb.) Feuilles obovales , incisées-dentées au sommet : les naissantes pubescentes ; les adultes ciliolées : celles de la base des ramules très-entières. Corymbes pédonculés, subterminaux. Arbrisseau peu élevé, à rameaux ctalés. Fleurs blanches. Cette Spirée croît en Dalmatie, en Hongrie, en Russie et en Sibérie. On la cultive dans nos jardins, où elle est fréquem- ment confondue avec quelques espèces voisines. Sa floraison a lieu en mai. SPIRÉE A FEUILLES OBLONGUES. — Spiræa oblongifolia Wald. et Kit. Plant. Hungar. Rar. tab. 235. — Schk. Handb. tab. 124. Feuilles pubescentes en dessous : celles des ramules stériles ovales-oblongnes, incisées-dentées au sommet ; celles des ramules florifères obovales, très-entières. Corymbes latéraux , subsessiles, lâches. Arbrisseau à tiges dressées, hautes de 3 à 4 pieds; rameaux rougeâtres , lisses, eflilés, garnis dans presque toute leur lon- gueur de ramules floriferes. Fleurs blanches, assez grandes; pc- BOTANIQUE. PHAN, T. 1, 28 454 CLASSE DES CALOPHYTES. dicelles filiformes. Carpelles recourbés au sommet, courtement apiculés. Ce Spiræa, indigène en Hongrie, n’est pas rare dans les jar- dins, où on le confond souvent avec la Spirée à feuilles de Ger- mandrée. Il fleurit en mai et en juin. SPIRÉE INCANE. — Spiræa incana Wald. et Kit. Plant. Hungar. Rar. tab. 293. Feuilles très-entières, soyeuses-incanes en dessous, pubes- centes en dessus : celles des ramules stériles elliptiques ou ellip- tiques-oblongues , pointues ; celles des ramules florifères obtuses. Corymbes latéraux, pédonculés. Arbrisseau grèle, haut de 2 à 3 pieds. Rameaux effilés , touf- fus. Feuilles longues d'environ un pouce. Corymbes très-nom- breux. Fleurs blanches , assez petites. Gette jolie espèce, indigène en Hongrie, se reconnaît facilement àson feuillage grisâtre et comme satiné en dessous. On ne la pos- sède dans nos collections que depuis quelques années. SPIRÉE FLEXUEUSE. —4Spiræa flexuosa Fischer. — Cambess. Monogr. Spir. tab. 26. — Syiræa alpina Willd. (non Pallas. ) Tiges et rameaux flexueux. Feuilles courtement pétiolées , pu- bescentes en dessous aux nervures : celles des ramules stériles lancéolées, dentées ou incisées-dentées vers leur sommet; celles des ramules florifères oblongues, très-entières. Corymbes laté- raux, subsessiles, ombelliformes. Tiges dressées, rouges, hautes de 3 à 4 picds. Feuilles longues de r ’/, à 5 pouces, sur 4 à 12 lignes de large. Corymbes denses, mulüflores. Fleurs blanches, assez grandes. Ce iSpiræa, indigène en Sibérie, est assez commun dans les jardins. SPIRLE A FEUILLES TRILOBÉES. — Spiræa trilobata Pallas, Flor. Ross. tab. 17.— Watson, Dendrol. Brit. tab. 68. Feuilles pétiolées , glabres, orbiculaires, ou flabelliformes , ou cunéiformes-obovales, entières vers la base, tronquées au sommet FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 45% et tantôt trilobées, tantôt simplement ou doublement crénelées, ou dentées, rarement très-entières. Corymbes latéraux et terminaux, multiflores , ombelliformes , pédonculés. Lanières calicinales acu- minées, mucronées. Pétales plus longs que les étamines. Styles courts. Buisson haut de 2 à 4 pieds. Tiges et rameaux flexueux, rou- geâtres. Ramules floriferes grèles, très-allongés. Feuilles larges de G à 10 lignes. Fleurs blanches , de 4 lignes de diamètre, Pé- dicelles filiformes. Corymbes larges de 1 ”, à 2 pouces. Gette espèce , indigène dans les régions alpines de l’Altaï, est l’une des plus élégantes du genre. Elle fleurit à la fin de mai ct en juin. On la rencontre dans la plupart des jardins. SPIRÉE A FEUILLES OBOVALES. — Spiræa obovata Willd. Enum. — Guimp. Fremd. Holzart, tab. 1r. Feuilles obovales ou cunéiformes -obovales, triplinervées , glauques en dessous : celles des ramules stériles tronquées et cré- nelées au sommet; celles des ramules floriferes arrondies et très- entières : les naissantes légèrement pubescentes; les adultes glabres. Ombelles subsessiles, planes, rapprochées, subdistiques. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux grêles, effilés, rou- geâtres, garnis sur une grande partie de leur longueur de ramules florifères très-courts. Feuilles petites , longues au plus d’un demi- pouce , rétrécies en pétiole très-court. Ombeïies 5-8-flores. Cette espèce croit en Hongrie et en France. Elle fleurit au mois de mai. Dans les jardins , elle passe ordinairement pour la Spi- rée à feuilles crénelées, où pour la Spirée à feuilles de Millepertuis. SPIRÉE À FEUILLES CRÉNELEES, — Spiræa crenata Wild. — Pallas, Flor. Ross. tab. 19, B. — Guimp. Fremd. Holzart. tab. 10. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1252. Feuilles cunéiformes-obovales, rétrécies en pétiole, tripliner- vées , glabres, ciliolées : les florales et celles de la base des ra- mules stériles tres-enticres ; les autres crénelées à leur moitié supérieure. Corymbes latéraux, distiques, pédonculés , hémi- sphériques. 436 CLASSE DES CALOPHYTÉS. Cette espèce, indigène en Sibérie, est fort rare dans les jar dins. Elle fleurit en mai. SPIRÉE À FEUILLES DE PIGAMON. -— Spiræa thalictroides Pal- las, Flor. Ross. tab. 15. Feuilles finement triplinervées, glabres , glauques en dessous, cunéiformes, ou cunéiformes-obovales, ou cunéiformes-orbicu- laires , lobées où crénelées au sommet. Ombelles sessiles, laté- rales, 4-12-flores. Arbrisseau haut de 2 à 4 pieds, très-rameux dès la base. Ra- meaux effilés, dressés, d’un jaune tirant sur le rouge. Feuilles petites, rétrécies en pétiole : les florales oblongues, entières. Fleurs petites, blanches. e Cette espèce croit dans les montagnes de la Daourie. SPIRÉE A FEUILLES DE MILLEPERTUIS. —Spiræa hypericifo- lia Linn. — Schmidt. Arb. tab. 26. Feuilles obovales ou obovales-spathulées, tres-obtuses, glabres, triplinervées : celles des ramules très-entières ; celles des dra- geons quelquefois incisées-crénelées au sommet. Ombelles latéra- les, distiques , sessiles, pauciflores. Tiges hautes de 2 à 3 pieds, dressées , rougeâtres. Rameaux eflilés , très-grêles, étalés ou ascendants. Feuilles d’un vert un peu glauque, très-lisses, longues de 3 à 12 lignes : celles des ramules latéraux très-rapprochées. Pédicelles filiformes, très- longs. Fleurs petites, blanches. Carpelles glabres , recourbés au sommet, mucronés. Cette espèce, indigène dans l’Amérique septentrionale, est commune dans les jardins. Elle fleurit au mois de mai, deux ou trois semaines plus tard que la Spirée à feuilles obovales. SPIRÉE A FEUILLES POINTUES. — Spiræa acutifolia Wild. Enum. — Spiræa alpina Hortul. (non Pallas. ) Feuilles lancéolées, ou lancéolées-obovales, ou lancéolées- spathulées, rétrécies en pétiole , acuminces , glabres, subtripli- nervées, très-enticres, ou rarement tridentées au sommet, Corymbes FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 451 latéraux , distiques, sessiles , ombelliformes, 8-12-flores , non feuilles à la base. Arbuste touffu, haut de 2 à 3 pieds. Rameaux ascendants ou étalés , très-grêles , rougeätres. Feuilles d’un vert gai en dessus, glauques en dessous, longues de 1 à 2 pouces. Pédicelles fili- formes, courts. Fleurs tres-petites, d’un blanc jaunätre. Cette espèce, originaire de la Sibérie, n’est pas commune dans les jardins. Elle mérite cependant la culture, parce qu’elle fleu- rit dès le milieu d’avril, avant toutes ses congénères. Ce carac- tre, joint à la petitesse de ses fleurs , la rend très-facile à dis- tinguer de la Spirée à feuilles de Millepertuis, qui s’en rap- proche par le port. SPIRÉE ALPINE. —Spiræa alpina Pallas , Flor. Ross. tab. 20. Feuilles sessiles , tres-glabres , uninervées, lancéolées ou lan- céolées-oblongues, pointues ou acuminées , tres-entières ou den- telées. Corymbes latéraux , pédonculés. Arbrisseau tres-rameux , haut de 2 à 3 pieds. Rameaux gréles, rougeûtres, étalés. Feuilles petites, souvent fasciculées. Fleurs petites, blanches. Calices glabres. Cette espèce, fort semblable à Ja précédente, croit dans les régions alpines de la Daourie et de la Sibérie orientale. Nous n’a- vons point eu occasion de l’observer vivante. b) Corymbes terminaux , composés. SPIRÉE DÉCOMBANTE. — Spiræa decumbens Koch, in Mert. et Koch, Flor. Germ. 3, p. 433.— Spiræa flexuosa Reichenb. Flor. Germ. Excurs. p. 627. (non Fisch. nec Cambess. ) À Tiges décombantes, ascendantes. Feuilles très-glabres, pétio- lées, obovales, ou oblongues-obovales, ou ovales -oblongues, inégalement dentelées , entières et cunéiformes vers la base. Co- rymbes pédonculés, lâches, rapprochés en cyme. Arbuste tres-rameux. Tiges longues de 1 à 2 pieds. Feuilles d’un vert foncé en dessus , semblables à celles de la Spirée à feuilles de Germandrée. Corymbes planes. Fleurs petites. Sc- 458 CLASSE DES CALOPHYTES. pales ovales, pointus, réfléchis. Pétales blancs, légèrement eré- nelés. Ovaires glabres. Styles plus courts que les étamines. Cette espèce, tout à fait distincte par son inflorescence des au- tres Spirées indigènes, a été découverte, il n'y à que peu d'années, dans les Alpes du Frioul. Sa stature basse, et ses fleurs, qui se succèdent depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l’automne , la rendent très-propre à orner des glacis et des ro- cailles. Jusqu’aujourd’hui cette plante n’est cultivée qu’au Jardin du Muséum d'Histoire naturelle, SPIRÉE CORYMBIFÈRE. — Spiræa corymbosa Rafin. ex Dec. Prodr. — Lodd. Bot. Cab. tab. 651. — Spiræa betulifolia Watson, Dendrol, Brit. tab. 67 (non Pallas. ). Feuilles ovales, ou ovales-oblongues , ou obovales, donble- ment dentelées ou incisées-dentées, arrondies ou cnnéiformes à Ja base, pubérules en dessous aux nervures ainsi qu'aux bords. Co- rymbes longuement pédonculés , très-rameux , denses , rapprochés en cyme. Tiges dressées, flexueuses, presque simples, touffues, rou- gcâtres, hautes de 2 à 3 pieds. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Cyme atteignant 4 pouces de dia- mètre. Fleurs blanches, denses , tres-petites. Pédicelles courts , capillaires. Dents calicimales courtes, obtuses. Étamines beau- coup plus longues que les pétales. Ovaires glabres , ovales. Sty- les courts. Gette espèce habite les montagnes de la Virginie. Elle n’est pas rare dans les collections ; mais elle ne prospère qu'en terre de bruyère. Ses fleurs paraissent en juillet et en août. Beaucoup de pépiniéristes prennent cette plante pour le Spiræa betulifolia, autre espèce voisine, mais indigène en Sibérie, et qui, à ce qu'il parait, n’existe pas dans nos jardins. SpiRée ÉLÉGANTE. — Spiræa bella Sims, Bot. Mag. tab. 2426. Feuilles ovales-lancéolées ou oblongues-lancéolées , courtement acuminces, dentelces, rétrécies en pétiole, glabres en dessus, FAMILLE DES SPIRÉACÉES, 459 pubérules aux bords et en dessous aux nervures. Pétioles, ra mules, pédoncules et calices pubescents. Corymbes lâches, pé- donculés , disposés en cyme ou en panicule. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux étalés ou inclinés, flexueux , rougeätres. Feuilles d’un vert foncé en dessus , un peu glauques en dessous, longues de 1 à 1 !/, pouce, larges de 4 à 8 lignes : dentelures pointues, égales. Pétiole court. Ramules florifères grêles , allongés, nus vers leur sommet. Cymes multi- flores , souvent paniculées. Fleurs petites, d’un rose vif. Cette Spirée, originaire du Népaul et introduite en Angleterre depuis 1518, mérite à juste titre le nom qu’elle porte. Les hi- vers du nord de la France ne la font pomt souffrir, mais elle demande une exposition fraîche et un sol léger. On la cultive ordinairement en terreau de bruyère. Sa floraison a lieu en juin et en juillet. SPIRÉE GRISATRE, — Spiræa canescens Don, Prodr. Flor. Nepal. p. 227. Feuilles elliptiques , obtuses , pétiolées , très-entières, velues. Corymhes agrégés, cotonneux de même que les ramules. Arbrisseau dressé , rameux , ayant le port du Spiræa hkyperi- cifolia. Feuillage incane. y Selon Sweet, cette espèce , indigène au Népaul, est cultivée en Angleterre depuis 1825. Elle ne nous est pas connue. SPIRÉE A FLEURS EN CAPITULES. — Spiræa capitata Pursh, Flor. Am. Bor. 1, p. 342. Feuilles ovales, sublohées, doublement dentées, réticulées et cotonneuses en dessous. Corymhes longuement pédonculés, agrégés , cotonneux. Cette Spirée , indigène dans le nord-ouest de l'Amérique, a été introduite en Angleterre, en 1827, par le célèbre voyageur Douglas. On ne la possède pas encore dans nos collections. SPIRÉE A FEUILLES D'ARELLE.—Spiræa vaccinifolia Don , Prodr. Flor. Nepal. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1403. Feuilles ovales ou elliptiques, pointues, glabres, glanques en 440 CLASSE DES CALOPHYTES. dessous. dentelces ou incisées-dentées vers le sommet. Ramules hérissés. Cymes liches, cotonneuses. Arbrisseau dressé, haut de 3 à 4 pieds. Rameaux flexueux. Feuilles longues de 1 à 1 ‘/, pouce, rétrécies en pétiole court. Fleurs blanches. Cette espèce, indigène au Népaul , est cultivée en Angleterre depuis 1824. Elle est encore rare dans nos collections. c) Fleurs en panicules racémiformes ou pyramidales, terminales. SPIRÉE A FEUILLES DE SAULE. — Spiræa salicifolia Linn. — Engi. Bot. tab. 1468. — Pallas, Flor. Ross. tab. 21 et 22. — Gmel. Sibir. 3, tab. 40. Feuilles lancéolées-oblongues , cunéiformes à la base, dente- lées, glabres. Panicule dense , pyramidale , pubescente. Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Rameaux effilés, feuillus, gla- bres, d’un jaune rougeâtre. Feuilles subsessiles, pointues, lon- gues d'environ 2 pouces, sur 6 à 8 lignes de large; dentelures très-inclinées, fines, presque égales , doubles vers le sommet de la feuille. Panicules longues de 3 à 6 pouces. Fleurs roses. Sé- pales ovales , pointus. Cet arbrisseau abonde en Sibérie, en Russie, en Hongrie, en ‘Autriche et en Bohème. On le trouve aussi en France et en Angleterre; mais il paraît qu'il y est plutôt naturalisé en quel- ques endroits, que véritablement indigène. La Spirée à feuilles de Saule fleurit en juillet et en août. C’est une des espèces les plus élégantes du genre ; aussi la ren- contre-t-on dans presque tous les jardins paysagers. Elle aime l'ombre et les terrains humides. SPIRÉE À FEUILLES DE CuARME.— Spiræa carpinifolia Willd. Enum. — Guimp. Fremd. Holzart. tab. 7. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 66. Feuilles obovales, ou obovales-oblongues, ou ovales-ellipti- ques, subobtuses, fortement dentelées, glabres ; pétiole pubes- cent. Panicule subpyramidale , à raineaux divariqués après l'an- thèse; pédicelles pubérules. FAMILLE DES SPIRÉACÉES. AA Arbrisseau touffu, haut de 3 à 4 pieds. Tiges dressces, rou- geâtres, peu rameuses. Rameaux effilés, glabres , feuillus. Feuilles veineuses , d’un vert foncé en dessus , un peu glauques en des- sous, longues d'environ 2 pouces, sur 10 à 12 lignes de large; pétiole très-court. Panicule longue de 3 à 6 pouces. Fleurs d’un rose pâle. Sépales ovales, obtus. Pétales orbiculaires, tres-entiers, plus courts que les étamines. Ovaires glabres. Styles plus courts que les étamines. Cette espèce, plus élégante encore que la précédente, croit dans l’Amérique septentrionale , depuis la Caroline jusqu’au Ca- nada. Nos pcpinicristes la culuvent sous le nom de Spiræa ca- nadensis. Elle fleurit en juin et en juillet. SPIRÉE PANICULÉE. — Spiræa paniculata Gmel. Syst. — Wild. — Ait. Hort. Kew. — Spiræa alba Ehrb. Beitr. — Watson, Drendrol. Brit. tab. 133. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, pointues, gla- bres, cunéiformes et entières vers la base , dentelées supérieure- ment. Panicules lâches , glabres. Arbrisseau un peu étalé. Tige glabre , d’un brun foncé. Bran- ches grêles, jaunâtres. Feuilles lisses, longues de 1 à 2 pouces, larges de 6 à 8 lignes , tres-glabres, d’un vert foncé en dessus, pâles en dessous , réticulées ; dentelures courtes , pointues , pres- que égales. Pétiole tres-court. Fleurs blanches, plus grandes que celles des deux espèces précédentes. Lobes calicinaux ellipti- ques , acuminés. Pétales plus courts que les étamines. Ovaires 5, oblongs , glabres. Styles claviformes. Cette espèce , originaire de l’Amérique septentrionale , est plus rare dans les collections que les deux précédentes. Elle fleurit en jun. SPIRÉE A FEUILLES COTONNEUSES. — Spiræa tomentosa Lion. — Pluck. Phyt. tab. 321, fig. 5. Ramules et pédoncules couverts d’un duvet ferrugineux. Feuil- les ovales ou ovales-lancéolées, doublement dentelées, courtement pétiolées , cotonneuses en dessous. Panicule dense, pyramidale, à grappes presque simples , spiciformes. 449 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbrisseau haut de 3 à G pieds. Rameaux effilés, dressés. Feuilles longues de 1 1/; à 2 pouces, larges de 6 à 10 lignes, rugucuses et d’un vert sombre en dessus, blanches et réticulées en dessous. Fleurs pourpres. Calice cotonneux, à lobes réfléchis. Pétales petits, poilus en dehors. Étamines et styles de la lon- gueur des pétales. Coques oligospermes, laineuses. Ce Spiræa habite le Canada et les montagnes des États-Unis. Ses fleurs d’un pourpre vif et ses feuilles discolores le font dis- tinguer sans peine de ses congénères. Il fleurit en juillet et en août. Sa culture ne réussit qu’en terreau de bruyère. SPIRÉE GLAUQUE. — Spiræa lœvigata Lion, — Spiræa al- taica Pallas, Flor. Ross. tab. 23 ; Iun. App. I, p. 739, n° 3, tab. T. — Laxm. Nov. Act. Petrop. vol. 15, tab. 19, fig. 2. Feuilles glauques, glabres, tres-lisses, oblongues , ou lancéo- lées-oblongnes , ou spathulées , obtuses ou mucronulées , très-en- uères. Panicule à grappes denses , spiciformes , presque simples. Arbrisseau touffu , haut de 3 à 4 pieds. Rameaux d’un brun roux. Ramules feuillus. Feuilles légèrement charnues, pubes- centes aux bords ou très-glabres, longues de 1 à 5 pouces, sur 6 à 18 lignes de large; veines très-fines. Grappes plus ou moins denses. Pédicelles grêles, capillaires. Calice 5-7-fide , glabre en dehors, poilu en dedans. Pétales blancs, plus longs que le ca- lice, plus courts que les étamines. Ovaires 5-7, lisses. Carpelles plus grands que dans la plupart des Spirées. Cette espèce, fort diffcrente de ses congénères, tant par son feuillage que par son inflorescence , habite les régions subalpines de l’Altaï. Elle est très-recherchée comme plante de parterre. Ses fleurs paraissent en mai. Srcriox III. SORBAIRE. — So:baria Sering. in Dec. Prodr. Ovaires 5, connés. Disque à rebord peu saillant. Fleurs hermaphrodites , disposées en panicule thyrsoïde , termi- nale. — Arbrisseaux. Feuilles imparipennées, stipulées. SriRÉE À FEUILLES DE SorgiEn. — Spiræa sorbifoliæ Lan. FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 445 —Gmel. Flor. Sibir. 3, tab. 4o1.—Pallas, Flor. Ross. tab. 24. Feuilles à 17-21 folioles opposées, sessiles, ovales-lancéo- lées , longuement acuminées , incisées-dentelces ; la foliole termi- nale plus grande que les folioles latérales; dentelures très-poin- tues. Racine stolonifere. Tige haute de 3 à 6 pieds. Rameaux éta- lés, un peu tortueux, brunâtres. Feuilles pétiolées, grandes, assez semblables à celles d’un Sorbier ; folioles d’un vert gai en dessus, pâles en dessous. Stipules libres, lancéolées, incisées, Panicule pubescente , atteignant quelquefois plus d’un pied de long. Fleurs blanches, très-nombreuses , assez grandes. Lobes calicinaux réfléchis. Pétales 2 fois plus courts que les éta- mines. Styles plus courts que la corolle. Stigmates capitellés , de couleur orange. Cette belle plante, assez répandue dans les jardins, eroit dans les marais et les montagnes de Ja Sibérie; elle abonde surtout dans les régions orientales de ce continent. Les jeunes tiges fistu- leuses de l’arbrisseau servent aux habitants de la Sibérie à faire des tuyaux de pipe. Secrion IV. ARONQUE. — Æruncus Sering. in Dec. Prodr. Carpelles 3-5, libres, réfléchis. Disque à rebord assez saillant. Fleurs petites, dioïques par avortement , dispo- sées en panicule terminale, très-ample, composée de grap- pes spiciformes. — Herbe vivace. Feuilles tripennées avec impaire, non stipulées. | SPiRÉE BARBE DE CHÈVRE. — Spiræa Aruncus Linn. — Pal- las , Flor. Ross. tab. 26. — Camerar. Hort. : 6, tab. o. Racine très-rameuse, garnie d’un grand nombre de fibres. Tiges hautes de 3 à 6 pouces, dressées , roides, sillonnées , gla- bres , rameuses supérieurement. Feuilles longuement pétiolées , très-amples , à peu près triangulaires dans leur contour ; pennules 5-foliolées ; folioles pubescentes ou légèrement porues aux bords et en dessous, opposées, cordiformes-ovales, ou ovales , ou ovales- oblongues , longuement acuminées, doublement dentelces: les in- 444 CLASSE DES CALOPHYTES. férieures et l'impaire de chaque pennule pétiolulces; les autres subsessiles. Épis horizontaux , cylindracés , grêles , pubescents à leur axe. Fleurs petites, blanches , denses. Pédicelles très-courts, munis au sommet d’une bractéole subulée. Lobes calicmaux ova- les, acuminés. Pétales obovales. Cette plante, nommée vulgairement Barbe de chèvre, croit dans les montagnes de l’Europe , où elle orne le bord des sources et des ruisseaux , ainsi que les prairies humides. Selon Michaux et Elliot, on la trouve aussi au Canada et aux États-Unis; mais peut-être l'espèce américaine n’est-elle pas identique avec celle d'Europe. Parmi les plantes indigènes, la Spirée Barbe de chèvre est sans contredit l’une des plus gracieuses. Cultivée dans les jardins, elle languit, à moins d’être placée dans un sol frais et humide. Section V. ULMAIRE. — Ulmaria Mœnch. — Cambess. Styles claviformes , courts, arqués en dehors. Stigmates ca: pitellés. Ovaires biovules. Ovules appendants, attaches vers le milieu de la suture. Rebord du disque peu ap- parent. — Tiges herbacées. Feuilles imparipennées. Sti- pules grandes, foliacées, adnees au pétiole. Fleurs her- maphrodites , disposées en panicule terminale, cymeuse. Carpelles rectilignes ou spiralés , à peine 2 fois plus gros que les ovaires. Srirée Ucmaire. — Spiræa Ulmaria VLinn. — Engl. Bot. tab. 960. — Flor. Dan. tab. 547. — Ulmaria palustris Moœnch. Feuilles interrupté-pennées ; fohioles sessiles, cotonneuses en dessous : les latérales ovales ou ovales-lancéolées, acuminées , doublement dentelées , sublobées ; la terminale beaucoup plus grande, 3- ou 5-palmatipartie. Cymes denses, paniculées , proi- fères. Carpelles glabres , spiralés. Racine polycéphale , fibreuse. Tiges hautes de 2 à 4 pieds , dressées , sillonnées , glabres. Feuilles radicales grandes, longue- ment pétiolées; feuilles caulinaires subsessiles. Folioles tantôt FAMILLE DES SPIRÉACÉES, 445 couvertes en dessous d’un duvet épais, blanchâtre ou grisâtre, tantôt concolores et presque glabres. ( Spiræa denudata Presl. ) Stipules amplexicaules, dentées. Fleurs sessiles ou pédicellées, blanches. Lobes calicinaux ovales, obtus, réfléchis. Carpelles 5-8, contournés en capitule subglobuleux. La Spirée Ulmaire, connue sous les noms divers de Reine des prés, Herbe aux abeilles, Petite Barbe de chèvre, et Vi- gnette, croît dans toute l'Europe , même dans les contrées les plus boréales. Elle se plait dans les prairies humides et au bord des ruisseaux. Ses racines , fortement astringertes, sont employées en médecine et au tannage. L’infusion des fleurs est regardée comme cordiale, sudorifique et calmante. On assure qu’elles communiquent au vin , et même à la bière, une saveur et une odeur de malvoisie. Les feuilles font un bon fourrage ; ies chèvres surtout les recherchent avec avidité. On cultive dans les jardins une variété de l’Ulmaire, à fleurs doubles , qui est une fort jolie plante d’ornement. SPIRÉE À FEUILLES LOBÉES. — Spiræa lobata Murr. Syst. — Jacq. Hort. Vind. tab. 88. — Spiræa palmata Linn. (non Thunb. nec Pallas. ) Feuilles imparipennées; folioles pétiolulées , palmatiparties , doublement dentelées , glabres : les latérales alternes, trilobées ; la terminale septemlobée , subpédalée ; lobes lancéolés, incisés- dentelés , ou doublement dentelés. Stipules amplexicaules , semi- cordiformes , dentelées. Panicules prolifères , nues, composées de cymes irrégulièrement dichotomes. Styles courts. Carpelles gla- bres , rectilignes. Tiges hautes de 3 à 4 pieds. Feuilles amples ; foliole termi- nale décurrente , large de 3 à 6 pouces. Panicule longue d’un pied et plus. Fleurs roses, de la grandeur de celles de l’'Ulmaire. Étamines plus longues que la corolie. Styles inclus. Cette Spirée, indigène dans les Carolines et la Virginie, croît dans les prairies humides des montagnes. Elle fleurit pendant tout l'été. Son feuillage palmé et ses nombreuses fleurs roses en font une fort jolie plante d'ornement. 440 CLASSE DES CALOPHYTES. SPIRVE À FEUILLES PALMÉES,— Spiræa palmata Pallas, Flor. Ross. tab. 27. Feuilles imparipennées : les radicales longuement pétiolées , 5-ou 7-foliolées ; les caulinaires courtement pétiolées, 3-foliolées. Stipules semi-cordiformes , incisées. Folioles cotonneuses en des- sous : les latérales sessiles ; la terminale pétiolulée, très-ample, palmati-5-9-lobée : lobes lanccolés , acuminés , doublement den- telés, ou incisés. Panicule cymeuse. Carpelles rectilignes , héris- sés de poils courts. Racine et inflorescence semblables à celles de l'Ulmaire. Tiges hautes de 2 à 3 pieds. Fleurs blanches, légèrement roses avant leur épanouissement. Étamines plus longues que les pétales. Ovaires 5-7. Cette belle plante, indigène dans la Sibérie orientale et dans la Däourie, n’est pas commune dans les collections. Srinée pu Kamrcnarka. — Spiræa kamtchatica Pallas , Flor. Ross. tab. 28. Feuilles imparipennées ; les folioles latérales minimes, auricu- liformes ; la foliole terminale très-ample, 3- ou 5-lobée, palmée, poilue en dessous : lobes acuminés, incisés, doublement dentelés. Panicule cymeuse, poilue. Carpelles légèrement hispides , recti- lignes. Racine grosse, noirâtre. Tige haute de G pieds et plus, hérissée. Feuilles radicales tres-amples , à foliole terminale sou- vent large d’un pied; pétiole hérissé. Stipules lancéolées ou semi-cordiformes , dentées. Cymes lâches. Fleurs blanches, sem- blables à celles du Spiræa Ulmaria. Galice poilu. Pétales ovales. Ovaires 4-6 , hérissés. Gette plante, indigène au Kamtchatka, mérite une place dans les parterres. Srirée FiipENDULE. — Spiræa Filipendula Linn.— Flor. Dan. tab. 635. — Sturm, Deutschl. Flor. fase. 18. — Eng]. Bot. tab. 284. — Syensk Bot. tab. 154. — Hook. Flor. Lond. ab. 125.— Filipendula vulgaris Mœnch, FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 4AT Feuilles interrupté-pennces, multifoliolées; folioles alternes , rapprochées , amplexicaules, oblongues ou linéaires-oblongues , pennatifides : lobules incisés ; la foliole terminale trilobée.Gymes paniculées , proliferes. Garpelles 10-15, pubescents, connivents , rectilignes. Souche souterraine tronquée, brunâtre, garnie d'un grand nombre de fibres offrant 1 ou 2 osfhefitits oblongs ou CNE. formes. Tige dressée , sillonnée, glabre, haute de 1 à 2 pieds, nue supérieurement , garnie inférieurement d’un petit nombre de feuilles distantes. Feuilles radicales nombreuses , étalces. Folioles accrescentes , d’un vert foncé, scabres aux bords : les inférieures très-petites ; les interpositives arrondies , incisées- dentées : dentelures légèrement barbues. Stipules semi-cordifor- mes, incisées-dentées. Fleurs assez grandes, blanches , légèrement teintes de rose avant l’épanouissement. La Filipendule croit dans presque toute l’Europe, aux endroits herbeux des bois. Ses racines, qui contiennent beaucoup de fécule, possèdent les mêmes propriétés que celles de FÜimaire, et on leur attribuait autrefois de grandes vertus médicales. Les porcs en sont très-friands. Infusces dans du lait, les fleurs de Filipendule lui communiquent une saveur agréable. Toute la plante est propre au tannage des cuirs. La Filipendule à fleurs doubles est une belle plante de Re terre, fort estimée des amateurs. Genre GILLENTA. — Gillenia Mœnch. Calice urcéolé, subcampanulé, 5-denté. Pétales 5, lancéo- lés , un peu inégaux. Étamines 10-15, incluses. Ovaires 5, cohérents, Styles filiformes, renflés au sommet. Carpelles 3, cohérents, apiculés, dispermes. Herbes vivaces. Feuilles trifoliolées, stipulées; folioles pétiolulées, dentelées. Pédicelles axillaires et terminaux, so- litaires. Fleurs grandes, blanches. Ce genre, propre à l'Amérique septentrionale tempérée , ne renferme que les deux espèces dont nous allons parler, Ge 448 CLASSE DES CALOPHYTES, sont des plantes fort élégantes, qu’on cultive dans nos jardins en terre de bruyère. Leurs racines jouissent de propriétés purgatives et émétiques ; mais leur emploi médical n’a pas encore passé dans l’ancien continent. GILLÉNIA TRIFOLIOLÉ. — Gillenia trifoliata Mœnch. — Spiræa trifoliata Linn.— Bot. Mag. tab. 480. , Folioles lancéolées , doublement dentelées. Stipules linéaires , entières. Tiges hautes de 1 à 3 pieds. Feuilles glabres; folioles acumi- nées, à dentelures acérées. Stipules très-petites. Fleurs longues d’environ un pouce. Cette espèce croît dans les États-Unis, depuis la Géorgie jus- qu'au Canada. Elle fleurit en juillet et en août. GILLÉNIA A GRANDES STIPULES. — Güllenia stipulacea Muh- lenb. Cat.— Barton, Med. Bot. tab. G.—Gambess. Monogr. Spir. tab. 28. Feuilles lancéolées, incisées-dentées : les radicales pennatifides. Stipules foliacées , ovales-lancéolées, incisées-dentées. Cette espèce , semblable à la précédente , s'en distingue facile- ment à la forme de ses stipules. Elle habite les forêts ombragées du Tennessée , du Kentuckey et de la Géorgie. GENRES RAPPORTÉS AVEC DOUTE AUX SPIRÉACÉES, Genre QUILLAIA. — Quillaja Juss. Fleurs polygames. Calice persistant, hémisphérique, pro- fondément quinquéfide : lobes ovales, pointus, à estivation valvaire. Pétales 5, spathulés, caducs après l’anthèse. Disque 5-lobé, charnu. Etamines 10, insérées aux lobes du disque. Ovaires 5, connés par la suture antérieure. Styles subulés, libres, terminaux. Carpelles 5, folliculaires, étalés, trigones, oblongs , coriaces, polyspermes. Graines bisériées, imbri- quées, ailées au sommet, FAMILLE DES SPIRÉACÉES. 449 L'espèce què nous allons décrire constitue à elle seule le genre. Qui ai À savon: — Quillaja saponaria Molin. Chil. ‘ed. gall. p. 346. — Quilläja\Smegmadernios et Quillaja Molinæ Dec. Prodr. (ex Bertero). — Smegmadermos emarginatus Ruiz et Pav. Flor. Peruv. Grand arbre, très-rameux., Écorce épaisse, cendrée. Feuilles simples, éparses, pétiolées, persistantes , ovales-oblongues, ob- tuses ou échancrées, entières ou denticulées. Stipules petites, ad- nées au pétiole. Pédéiquls axillaires et terminaux, subquadriflo- res, bractcolés. La fleur terminale de chaque pédoncule femelle ; les fleurs inférieures mâles. Cet arbre habite le Pérou et le Chili. Les habitants de ces pays le désignent sous le nom de Quillai. Son écorce, réduite en pou- dre et battue dans de l’ean, communique à celle-ci la propriété de dégraisser les étoffes et le linge, comme l’eau de savon. Aussi les Chiliens en font-ils fréquemment usage dans l'économie domes- tique. Genre NEILLIA. — Nezillia Don. Calice quinquéfide, per sistant : lobes ovales, cuspidés.Pé- tales 5, arrondis. Étamines 20 ou un plus grand nombre, bisériées, insérées à la gorge du calice. Ovaire solitaire, in- clus. Capsule folliculaire, polysperme , apiculée par le style. Graines sphériques,luisantes , ascendantes. Périsperme char- nu, épais. Embryon dressé, axile; radicule épaisse ; cotylé- dons ovales. Arbrisseaux inermes. Feuilles simples, stipulées, cordi- formes-ovales ou trilobées, doublement dentelées. Fleurs blanches , disposées en grappe. Ce genre, propre au Népaul, est limité aux deux espèces que nous allons signaler. Ces arbrisseaux, semblables par le port à la Spirée à feuilles d’Obier , ne sont pas encore culti- vés en Europe. BOTANIQUE. PHAN. T. 1. 29 450 CLASSE DES CALOPHYTES. NerzLia À rHyrses. — ÂVeillia thyrsiflora Don, Prodr. F lor. Nepal. à Stipules foliacées, dentelées, persistantes. Grappes spicifor- mes , tantôt solitaires , tantôt disposées en thyrse. Bractéoles den- tées. Calices soyeux. Nercrta À FLEURS DE RoNGE. — Weillia rubiflora Don, l.e. : Stipules membranacées, très-entières, caduques. Grappes ter- minales, solitaires, pauciflores. Bractéoles obtuses, très-entières. Calices cotonneux. er se s .. HUITIÈME FAMILLE. À : LA LES DRY ADÉES. — DRYADEÆ Vent. (Dryadeæ, Vent. tabl. vol. 5, p. 349.—Bartl. Ord. Nat. p. 401.—Fra- gariaceæ, Rich. in Nestl. Potent. p. 414. — Aosacearum tribus LI et 1F, sive Sanguisorbæ et Potentillæ Juss. Gen. —ltosacearum tribns Fe FL, sive Dryadeæ ct Sanguisorieæ Dec. Prodr. p. 549 et 588.) Cette famille est constituée par les 3° et 4° sections des Rosacées de M. de Jussieu, répondant aux Drya- dées et aux Sanguisorbées de M. De Candolle. Elle doit son nom à la Dryade ( Dryas octopetala Linn. ), petite plante fort élégante des Alpes. Les Dryadees croissent de préférence dans les contrées froides et tempérées : aussi en trouve-t-on beaucoup dans les régions alpines et hyperboréennes. La zone équatoriale , au contraire, ne nourrit ces plantes qu’à la faveur de stations très-éle- vées au-dessus du niveau de la mer. Une propriété générale des Dryadées est lastringence plus ou moins prononcée de leurs racines, qui, par cette raison , peuvent servir en médecine et au tannage. Les Fraises, les Framboises et plusieurs espèces de Mûres de Ronce sont des fruits qu'on doit au groupe qui nous occupe. L’horticulture y prend en outre un bon nombre de plantes d'agrément , tant herbacées que li- gneuses ; toutefois on ne connaît, dans cette famille, ni arbre, ni grand arbrisseau. CARACTÈRES DE LA FAMILLE, Herbes où arbrisseaux quelquefois armés d’aiguillons. Tiges et rameaux cylindriques ou irrégulièrement an- guleux. Feuilles alternes, pétiolées, pennées ou digitées 452 CLASSE DES CALOPHYTES, rarement simples par la confluence des folioles, ou par l'avortement des folioles latérales); folioles penniner- vées, dentelées. Stipules adnées au pétiolé, persis- ‘ tantes. Fleurs hermaphrodites ou rarement unisexuelles, ré- gulières , blanches ; ou rouges , ou jaunes, diversement disposées, souvent cymeuses. Calice persistant, imadhérent, à 4 ou 5 (rarement à 3 ou 6 - 9) divisions plus ou moins profondes : limbe à estivation valvaire ; tube campanulé ou moins souvent urcéolé, souvent appendiculé de bractéoles alternes avec les divisions du limbe. Disque laminaire , adné au tube calicinal , terminé en rebord périgyne. Pétales (quelquefois nuls ) insérés au bord du disque entre les divisions du calice, en même nombre que celles- ci, Courtement onguiculés, isomètres, caducs, imbri- qués en préfloraison. Étamines ayant même insertion que la corolle et plus courtes qu’elle, en nombre défini multiple de celui des pétales, ou en nombre moindre, ou en nombre indéfini. Filets libres. Anthères à 2 bourses déhiscentes longitu- dinalement. Pistil : Ovaires en nombre indéfini ou en nombre dé- fini, disjoints, non adhérents au calice ou rarement se- mi-adhérents, uniloculaires , uniovulés, insérés sur un gynophore plane, ou conique, ou hémisphérique. Styles subbasilaires ou terminaux , naissant du bord antérieur des ovaires. Stigmates pénicilliformes, ou très-simples et obliques. Pericarpe : Carcérules libres (quelquefois pariétaux ) et secs, où charnus et entre-greffés, aristés où muti- ques , monospermes: _ FAMILLE DES DRYADÉES. 455 Graines ascendantes où appendantes. Périsperme nul. Embryon rectiligne. Radicule appointante. Cotylédons presque planes , très-entiers , foliacés en germination. Voici les genres qui rentrent dans la famille des Drya= dées : Rubus Linn. — Cylactis Rafin. — Dalibarda Linn.— HorkeliaChamiss.— Fragaria Lin. (Duchesnea Smith). Comarum Linn. — Potentilla Linn. (Tormentilla Linn. Trichothalamus Lehm.)—Sibbaldia Linn.— Dryas Linn. — Cowania Don. — Geum Linn. — Sreversia Willd. (Adamsia et Laxmannia Fisch.) — Coluria Ledeb.— Bie- bersteinia Steph. — Waldsteinia Wild. — Comaropsis Rich. — Ægrimonia Linn. — Aremonia Neck. ( Amonia Nest]. Spallanzania Poll.) — £rayera Kunth. — Cerco- carpus Kunth.— {lchemilla Linn. ( Aphanes Linn. ) — Cephalotus Labill. — Margyricarpus Ruiz et Pav. — Po- lylepis Ruiz et Pav.— Æcæna Vahl. (Ancistrum Forst.)— Sanguisorba Linn.— Poterium Linn. (Pimpinella Adans. ) — Cliffortia Linn. (Morilandia Neck. Nenax Gærtn. } Genre RONCE. — Rubus Linn. Calice 5-parti, non bractéolé. Pétales 5. Étamines et ovai- res en nombre indéfini. Styles continus, infléchis, caducs. Gynophore conique, saillant. Étairion baccien, moriforme, à drupes entre-greffés, monospermes. Graine appendante. Arbrisseaux à tiges souvent bisannuelles (rarement her- bes ), inermes ou plus fréquemment aiguillonnées. Feuilles palmées, ou digitées, oupennées. Fleurs terminales, ordinai- rement en panicule thvrsiforme, ou quelquefois solitaires. Ce genre est l’un des plus remarquables des Dryadées, tant par les fruits rafraichissants et mangeables que portent 454 CLASSE DES CALOPHYTES. un grand nombre d’espèces, que par les plantes d'ornement qu’il offre aux horticulteurs. On connaît environ cent qua- rante Ronces , à quelques exceptions près indigènes dans la zone tempérée de l’hémisphère septentrional. L'Europe en nourrit plus de cinquante espèces. Les plus intéres- santes sont les suivantes. Section l'°. ; Feuilles pennées. RonNGE À FEUILLES DE Rosier. — Rubus rosæfolius Smith, Icon. Med. tab. Gr. — Rubus coronarius Bot. Mag. tab. 1783. — Rubus sinensis Herb. de l'Amat. vol. 5. Tiges et pétioles pubescents, armés d’aigwillons recourbés. Feuilles à 5 ou 7 folioles lancéolées ou ovales-lancéolces , dou- blement dentelées , ponctuces. Stipules linéaires-subulées. Pédon- cules terminaux , subuniflores. Arbrisseau sarmenteux. Fleurs blanches, larges d’environ 2 pouces, légèrement odorantes { ordinairement doubles). Cette espèce, indigène à l'ile de France, est cultivée fré- quemment dans les collections de serre. Elle est fort robuste ct supporte le climat du midi de la France. Ronce FramgoisiEer. — Rubus Idœus Linn. — Engl. Bot. tab. 2442. — Flor. Dan. tab. 588. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6 , tab. 23. Tiges dressées, cylindriques, armées d’aiguillons subulés. Feuilles à 3-7 folioles ovaies ou ovales-lancéolées , acuminées, cotonneuses en dessous, incisées-dentées. Stipules sétacées. Pé- doncules axillaires et terminaux , pluriflores. Pétales cunéiformes, dressés, très-entiers , plus courts que le calice. Arbrisseau de 6 à 8 pieds de haut. Tiges nouvelles et face su- périeure des feuilles d’un vert glauque. Face inférieure des feuil- les très-blanche. Panicules lâches. Fleurs petites. Fruits polycar- pellés , couleur de sang , ou jaunâtres , ou blanchâtres. Le Framboisier croît dans les endroits picrreux des monta- gues de presque toute l’Europe. Les variétés cultivées dans les La 74 FAMILLE DES DRYADÉES. 499 jardins produisent des fruits beaucoup plus gros, mais moins aromatiques. Les feuilles et les sommités du Framboisier sont détersives et astringentes ; leur décoction s'emploie en gargarismes dans les maux de gorge. Les Framboises entrent dans la composition de différentes gelées, confitures , sirops , etc. On en obtient aussi, par la fermentation , une espèce de vin assez agréable , ou , par la disullation, une boisson alcoolique. C’est surtout en Russie et en Pologne que les Framboises servent à cet usage. Le Sirop de Framboise est, comme l’on sait , un bon remède calmant. Ronce FramBoisiEeR D'AMÉRIQUE. — Rubus occidentalis Linn. — Dill. Elth. tab. 247, fig. 319. Tiges cylindriques , glabres, glauques , dressées , armées d’ai- guillons recourbés. Feuilles à 3-7 folioles ovales , incisces-den- telées , cotonneuses en dessous. Stipules sétacces , très-étroites. Pédoncules aiguillonnés , en corymbe. Pétales cunéiformes , éta- Le] ? 2 lés, plus courts que le calice. Fruit glabre. Arbrisseau tres-semblable au Framboisier d'Europe. Ses fruits sont mangeables , mais plus acides que nos Framboises. Ronce ÉLÉGANTE. — Rubus spectabilis Pursh. Flor. Amer. Bor. — Bot. Reg. tab. 1424. Tige dressée , ligneuse, cylindrique , légèrement aiguillonnée. Feuilles trifoliolées ou trilobées ; folioles ovales-rhomboïdales ou subcordiformes, pointues, incisées-dentées , glabres en dessus , poilues en dessous , vertes aux deux faces. Pédoncules terminaux, uniflores , solitaires , inclinés au sommet. Sépales ovales, acu- minés, hispidules. Pétales ovales, obtus, 2 fois plus longs que lecalice. Arbrisseau touffu, haut de 3 à 4 picds. Feuillage assez sem- blable , pour la forme, à celui du Framboisier, Corolle subcam- panulée , d’un rose vif, mais moins grande que celle de la Ronce odorante. Cette espèce , introduite depuis peu d’années en Europe par M. Douglas, croit dans le nord-ouest de ?Ameérique. Moins belle 456 CLASSE DES CALOPHYTES. que la Ronce odorante, elle est cependant précieuse pour les. amateurs d’horticulture, parce qu’elle fleurit au printemps , et: qu'elle est plus petite dans toutes ses parties. : RONCE À PETITES FEUILLES. — Rubus parvifolius Lion. — Bot. Reg. tab. 406. . Tige et pétiole velns , aiguillonnés ; rameaux réclinés. Feuilles: a 3 ou ) folioles ovales ou cunéiformes - obovales , incisées-den- tées : la foliole terminale plus grande, souvent lebée. Pctales ova- les, dressés , plus courts que le calice. Buisson de 3 à 4 picds de haut. Tiges stériles , rampantes. Fleurs de grandeur médiocre, tres-nombreuses , d’un rose vif. Gette Ronce, originaire de la Chine , est cultivée comme plante d'ornement. Elle résiste en plein air aux hivers des environs de Paris. SEcriox II. Feuilles digitées. a) Tiges ligneuses. | RoncE COMMUNE. — Rubus fruticosus Linn. — Flor. Dan. , tab. 1163. — Lois. in Dubam. ed. nov. vol. 6, tab. 22, fig. 1. Tiges dressées ou tombantes, sillonnées, aiguillonnées. Feuilles inférieures 5-foliolées ; feuilles supérieures 3-foliolées ; folioles ovales, ou ovales-lancéolées, ou cunéiformes-obovales, dentelées, pubescentes en dessous. Fleurs paniculces. Sépales ovales , poin- tus. Pctales. ovales, étalés, plus longs que le calice. Fruits Jui-. sants , polycarpellés. - Buisson stolonifcre. Fleurs ordinairement blanches, tres-nom- breuses. Fruits noirs , luisants. A | Cire La Ronce commune abonde dans toute l’Europe. Elle croît de préférence dans les endroits pierreux et arides. Les feuilles et les sommités de cette espèce et de plusieurs de ses congénères sont : employées en médecine comme remède détersif et astringent ; les chèvres et les moutons les broutent avec avidité. Les fruits, . nommés vulgairement Meurons, Muüres de Ronce ,-Müres de renard. Framboises sauvages, quoique fort inféricurs aux : FAMILLE DES DRYADÉES. 451 vraies Framboises, ont néanmoins une saveur agréable, et l’on peut en manger beaucoup sans inconvénient. Ils servent , en quel- ques contrées, à faire une boisson spiritueuse et un sirop ra- fraichissant. - Les variétés à fleurs double roses ou blanches de cette Ronce sont dignes d’orner les jardins. On cultive aussi une variété à fleurs panachées , et une autre à folioles pennatifides ( Rubus La- ciniatus Willd. Hort. Berol. tab. 82 ). Ronce GLanpuLeuse. — Aubus glandulosus Bellard. — Au- bus hybridus Vi\.—Rubus hirtus Weïh. et Necs, Rub. tab. 43. Tige cylindrique, glanduleuse , hispide ; aiguillons dressés. Feuilles quinquéfoliolées-subpédalces ou trifohiolées; folioles el- liptiques-oblongues, acuminées, dentelces , presque glabres. Pa- nicules hispides, glanduleuses. Pétales oblongs. Calice dressé après l’anthèse. Jeunes pousses procombantes , rougeätres. Feuilles molles. Fleurs petites, d’un blanc tirant sur le vert, Fruits noirs, lui- sants. Cette espèce, commune dans une grande partie de l’Europe, croit de préférence dans les localités LEA Ses fruits sont aussi bons à à manger que ceux de la Ronce commune. Roxce À reuILLES DE Noiserier. — Rubus corylfolius Smith, Engl. Bot. tab. 827. Tige cylindrique, hispide, glanduleuse; aiguillons dressés. Jeunes pousses pentagones à feuilles de 5 folioles larges, molles, doublement dentelées. Panicules corymbiformes, pubescentes. Calices étalés après l’anthese. Jeunes pousses ascendantes ou procombantes. Feuilles glabres ou pubescentes, ou hérissées. Fleurs blanches, assez me Fruits d’un bleu noirâtre, à grains très-gros. -Roxce etait Pis cæsius Linn.—Eng]l. Bot. tab.826. —Flor. Dan. tab. 1213. —Schk. Handb. tab. 135. —Weih, et Nees, Rub. tab. 46, A , fig. 1, C,fig.1,2,B, fig. 1,2. Tiges cylindriques, glauques, subglanduleuses ; aiguillons 458 CLASSE DES CALOPHYTES, faibles. Feuilles 3- on rarement 5-foholées ; folioles dentées ou lobées. Fleurs paniculées, presque en corymbe. Calices étalés après l’anthèse. Pétales étales. Jeunes pousses ordinairement trainantes, longues de > à 3 pieds. Feuilles glabres ; moins souvent rabrolbéits ou coton- neuses en dessous. Aiguillons plus où moins rares, dressés ou recourbés. Fleurs blanches , assez grandes. Fruits d’un bleu noi- râtre , à grains très-gros. Cette espèce et la précédente sont communes dans les endroits ombragés et humides ; leurs fruits , couverts d’une poussière glau- que, ont moins de saveur que ceux de la Ronce commune. b) Tiges herbacees. Ronce ARCrIQUE. — Rubus arcticus Linn. — Engl. Bot. tab. 1585. — Linn. F1. Lapp. tab. 5, fig. 2. Tiges simples , inermes, flexueuses. Feuilles à 3 folioles gla- bres, ovales-rhomboïdales ou obovales, doublement crénelées. Sépales lancéolés. Pétales échancrés , plus longs que le calice. Herbe vivace, à racines rampantes. Tiges hautes de 3 à 5 pouces. Feuiiles molles, d’un vert gai. Fleurs d’un rose vif. Cette jolie plante est propre à la zone polaire. On la cultive quelquefois dans nos jardins; il lui faut une situation fraiche et humide. Dans le Nord, ses fruits sont fort estimés; leur saveur se rapproche de celle de la Fraise. Secriox III. Feuilles simples, palmatilobées. a) Tiges herbacees. Ronce Fausse-Mure, — Rubus Chamæmorus Lainn. Flor. Eapp. tab. 5, fig. 1. — Flor. Dan. fig. 1. — Hook. Flor. Lond. tab. 138. — Svensk Bot. tab. 469. — Engl. Bot. tab. 718. Tige simple , uniflore , inerme. Feuilles subréniformes , 5-lo- bées , imégalement dentelées. Stipules ovales, obtuses. Fleurs di- clines par avortement. Sépales lancéolés, moins longs que la co- rolle. Petales obovales. Fruits à un petit nombre de carpelles. « FAMILLE DES DRYADÉES. 459 erbe vivace, pubescerte. Racines ramp: . Tiges touffues Herb , pubescerte. Racines antes. Tiges touffues, longues de 2 à 6 pouces, creusées d’un sillon profond umijatéral , garnies inférieurement de 2 ou 3 écailles ovales. Feuilles pétio- ces, assez semblables à ce u Groseiller rouge : lobes lces , blables Iles du G il ge : lol obtus. Stipules très-petites. Fru ; rouges, ou blancs, ou btus. Stipules t tites. Fruits gros, rouges, ou blancs, d’un rouge tirant sur le jaune. Cette plante abonde dans les marais tourbeux de toute l Europe éale, de la Sibéri Amérique. On la retrouve boréale, de la Sibérie et du nord de dans plusieurs parties de l’Allemagne septentrionale. Ses fruits, d’une saveur aciduie très-agréable, sont d’une grande ressource pour les habitants des contrées arctiques, où on les regarde comme un excellent antiscorbutique. Les Lapons les conservent d’une année à l’autre , en les couvrant de neige aussitôt après les avoir 2 © [l cueillis. RoncE ÉTOILEE. — Aubus stellatus Smuh, Icon. imed. fase. 3, tab. G4. Tiges simples, uniflores, velues, inermes. Feuilles subréni- formes , planes , dentelces , trilobées. Stipules ovales , acuminées. Sépales linéaires , défléchis. Pétales spathulés, distants, étalés, plus longs que le calice. Herbe vivace. Fleurs grandes, purpurines. Cette espèce croît dans le nord-ouest de l'Amérique et dans les iles Aléoutiennes. Ronce TRIFIDE. — Rubus trifidus Thunb. FI. Jap. Tiges herbacées, flexueuses, dressées, glabres, inermes. Feuilles cordiformes-trilobées , glabres : lobes incisés, inégale- ment dentelés. Pédoncules et pétioles velus. . Cette espèce, indigène au Japon, produit un fruit d’une sa- veur très-agréable. b) Tiges ligneuses. Ronce oporanrEe. — Rubus odoratus Linn. — Mill. Icon. tab. 323. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. “. — Bot. Mag. tab. 323. Tiges dressces , inermes, glanduleuses-hispides de même que 400 CLASSE DES CALOPHYTES, les péuioles, les pédoncules et les calices. Feuilles cordiformes- 5-angulaires , inégalement dentelées, pubescentes. Fleurs en pa- nicule cymeuse. Sépales ovales, cuspidés , un peu plus longs que la corolle. Fruits subhémisphériques. Arbuste haut de 3 à 5 pieds. Tiges, pctioles, pédoncules et calices hérissés de poils roux glanduliferes. Feuilles amples, d’un vert gai. Fleurs grandes, d’un rose vif. Fruits rouges. Cette espèce, originaire du Canada, et fort commune dans les jardins, se recommande par son ample feuillage et par ses belles fleurs , qui se succèdent pendant plusieurs mois. Son fruit , assez bon à manger, mais peu abondant , a la couleur de la Framboise. Roxce pe Nourka. — Rubus nutkanus Dec. Prodr. — Bot. Reg. tab. 1368.— Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 83. Tiges ligneuses, dressées, flexueuses, stolonifères, presque glabres à la base, garnies au sommet de poils horizontaux glan- duliferes. Feuilles 5-lobées, inégalement dentées. Stipules connées, persistantes. Corymbes simples. Sépales cuspidés, hispidules ainsi que les pédoncules. Pétales de la longueur du calice. Arbrisseau tout à fait semblable par le port à la Ronce odorante. Feuilles non aiguillonnées en dessous. Fleurs grandes, blanches. Cette Ronce, originaire du nord-ouest de l'Amérique, vient d’être introduite en Europe par M. Douglas. Ses fleurs se succe- dent depuis le mois de juin jusqu’en novembre, mais elles sont moins belles que celles de l’espece précédente. RoONCE TRILOBÉE. — Rubus trilobus Dec. Prodr. Tige dressée, rameuse. Rameaux, pétioles et pédoncules hispi- des. Feuilles trilobées, inégalement dentelées, velues; lobes pointus : les latéraux divergents et plus longs que le lobe termi- nal. Stipules et bractées lancéolées, velues. Fleurs solitaires. Sé- pales ovales, concaves, ctalés, terminés en appendice foliacé, spathulé, débordant les pétales. Carpelles nombreux , subglobu- leux. — Fleurs très-grandes, blanches. Fruits rouges. Cette espèce croit au Mexique. FAMILLE DES DRYADÉES. 461 RoncE À GRAPres RÉFLÉCHIES. — ARubus reflerus Bot. Reg. tab. 4Gr. Rameaux cylindriques , cotonneux-ferrugineux , armés de pe- tits aiguillons épars. Feuilles cordiformes-oblongues | 3- ou -5-lo- bées, cotonneuses-roussätres en dessous, réticulées ; lobe termi- pal allongé: Grappes pauciflores , subsessiles , réfléchies.. Sépales ovales, obtus, de la longueur des pétales. — Arbuste stolonifère. Fleurs blanches. | vie Gette espèce, originaire de la Chine, se cultive dans les col- lections d’orangerie. RONCE À FEUILLES DE TiLLEUr. — Rubus tiliaceus Smith, in Rees. Cycl. Tige et rameaux cotonneux , armés d’aiguillons épars. Feuilles ovales-arrondies, lobées, crénelées , presque glabres en dessus , incanes en dessous. . Grappes axillaires. Bractées petites , imcisées. Sépales lancéolés, velus , défléchis: Pétales subspathulés. Gette espèce croît au Népaul. Rowce DE Lameerr. — Rubus Lambertianus Dec. Prodr. », p- 567. | | Rameaux cylindriques, poilus, armés d’aiguillons recourbés. Feuilles cordiformes-acuminées, sublobées, dentelées. Stipules nulles ou fimbrices. Fleurs paniculées. Pédoncules pubescents. Sépales lancéolés, aguminés, cotonneux aux bords. Pétales cu- néiformes-obovales , étroits , de la longueur du calice. Cette Ronce croît en Chine. RoncE À FEUILLES DE BouLEAU. — Rubus betulinus Don, Prodr. Flor. Nepal. Rameaux cylindriques, giabres, munis d’aiguillons fort courts, distants. Feuilles lancéolées , longuement acuminées , inégalement dentelées, glabres aux deux faces. Stipules linéaires, entières ou trifides. Fleurs en panicules subglomérulées. Sépales lancéolés , ponctués, acuminés : les intéricurs cotonneux aux bords. Péta- les lancéolés , veineux. . Gette espèce croit au Népaul. 462 CLASSE DES CALOPHYTES. Roxce À FEUILLES pe Porter. — Rubus pyrifolius Smith, Icon. ined. fase. 3, tab. Gr. Rameaux flexueux, légèrement hérissés, armés d’aiguillons épars. Feuilles oblongues, acuminées, dentelées, glabres aux deux faces. Panicules multiflores, subthyrsiformes. Bractées in- cisées, pubescentes, caduques. Sépales lancéolés, pointus : les extérieurs lacimiés. Pétales très-petits , dentés au sommet. Cette Ronce croit à Java. Genre FRAISIER. — Fragaria Lion. Calice quinquéfide : segments alternant chacun avec une bractéole adnée au tube; tube concave. Pétales 5. Étami- nes etovaires innumérables. Styles articulés par la base, non persistants après la floraison. Gynophore ovale, accrescent, devenant charnu. Carcérules innumérables, plus ou moins enfoncés dans la substance charnue du gynophore. Herbes vivaces , stolonifères. Feuilles longuement pétio- iées, trifoliolées (rarement unifoliolées). Tiges presque nues. Fleurs blanches, en corymbe , ou par exception jaunes et solitaires. Les botanistes n’admettent que dix espèces de Fraisiers ; mais le ombre des hybrides et des variétés produites par la culture est fort considérable. à Une exposition découverte et un sol substantiel sont les conditions les plus favorables à la culture de la plupart des Fraisiers. Ces plantes demandent des arrosements très-fré- quents, et l’on assure qu’elles prospèrent mieux par ce movenquesous l'influence de la pluie. On multiplie les Frai- siers d’éclats et de coulants, ou de graines, qu'il faut semer dès leur maturité dans un terrain très-doux et ameu- bli. Les plantations de Fraisiers doivent être renouvelées tous les deux ou trois ans. Les racines des Fraisiers, fortement astringentes, possè- dent des propriétés diurétiques et apéritives. L’infusion des jeune$ feuilles a une saveur agréable, et on la prend quel- FAMILLE DES DRYADÉES. 465 quefois en guise de thé. Tout le monde sait que les Fraises sont aussi saines qu'agréables au goût. Leur usage habituel opère, à ce qu’on dit, des changements salutaires dans toute l’économie animale, surtout chez les personnes affectées de maladies de langueur. Linné assure être parvenu à se guérir, par ce moyen, d’une goutte opiniätre. Gessner et Boërhave leur attribuent la propriété d'empêcher la formation des calculs tartreux. On fait entrer les Fraises dans la composi- tion des glaces et dans plusieurs ratafias. Leur suc, soumis à un certain degré de fermentation , acquiert une saveur vineuse , mais il ne se conserve pas ; on en tire de l’alcool, en le soumettant à la distillation avant qu'il soit devenu acide : dans ce dernier cas, il peutêtre converti en vinaigre. Voici les Fraisiers qu’il convient de faire connaître. Section 1". Fleurs en corymbe. Corolle blanche. FraisiEr CRAQUELIN. — Fragaria collina Ehrh. — Flor. Dan. tab. 1389. — Hayn. Arzn. IV , tab. 30. — Svensk Bot. tab. 548. — Fragaria calycina Lois. F1. Gall. — Fragaria grandiflora Thuil. (non Willd.) — Fragaria maujaufea et Fragaria breslingea Duch. Folioles poilues aux deux faces , bordées de doielites poin- tues. Pubescence des pétioles the ce pubescence des pédi- celles apprimée. Calice redressé apr?s l’anthèse. Plante d’un vert sombre ou bleuâtre. Folioles plissées , obova- les. Hampes grêles. Pétales orbiculaires. Fruits ovales-arrondis, un peu durs, d’un rouge päle on jaunâtre. Carcérules très-nom- breux , infetébicls, Cette espèce, commune sur les collines et dans les clairières des bois, se distingue sans peine du Fraisier commun à ses fruits recouverts par le calice et faisant entendre un petit craque- ment lorsqu'on les en détache. Les Fraises du type spontané de l'espèce sont insipides et un peu dures, même à leur parfaite maturité. Dans les jardins, on cultive les variétés suivantes : 404 CLASSE DES CALOPHYTES. Fraisier de Bargemon, ou Fraisier en étoile. — Stolonifère, très-fécond. Fraises arrondies, d’un rouge foncé, fermes, par- fumées. | Fraisier vineux, ou Fraisier de Champagne, où Majaufe de Champagne.— Plus petit et moins productif que le précé- dent. Fraises un peu comprimées. Fraisier Coucou, où Fraisier aveugle. — Fraises déprimées , d’un rouge verdâtre. Carcérules très-saillants. Breslinge d'Allemagne (Fragaria nigra Duch. jus Fortement stolonifère. Feuilles souvent 5-lobées. Fraises très -aroma- tiques. Fraisier Marteau, ou Breslinge de Bourgogne. —_ : Fraises subpyriformes. Fraisier ou Breslinge de Longchamps.—Plante petite, touffue, stolonifère. Fraises allongées, pourpres. Fraisier vert ou hétérophylle, ou Breslinge d'Angleterre (Nois. Jard. Fruit. tab., 13, fig. 2. — Fragaria viridis Duch.)—Feuilles 3-4Mou 5-foliolées; pétioles souvent appen- diculés. Premières fleurs verdâtres, très-près de terre; les autres sur des hampes presque aussi hautes que les feuilles. Fraises arrondies, turbinées , verdâtres , succulentes. Fraisier Brugnon, ou Breslinge de Suède (lragaria pratensis Duch.)— Plante basse. Hampes courtes. Fraises arrondies, fortement adhérentes au calice. FRaisiER DES mois. — Fragaria semperflorens Duch. — Hayn. Arzn. TT, tab. 25. — Fragaria alpina Duham. Arb. Fruit. __Noisette, Jard. Fruit. tab. 11, fig. 2. Poils des pétioles divergents. Poils des tiges étalés. Folioles plissées. Poils des pédicelles apprimés. Galice réfléchi après l’an- thèse. Fruit coniques. 1 Plante grêle. Fleurs petites. Fruits blancs ou pourpres. Carcé- rules nombreux, superficiels. À Ce Fraisier , fréquemment cultivé dans. les jardins s sous _ les noms de Æraisier des Alpes ou Fraisier des mois, croît dans FAMILLE DES DRYADÉES, 465 lés bois des montagnes d’une grande partie de l'Europe. 1 offre l'avantage de fructifier depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l'automne. Son fruit est moins aromatique mais plus gros que celui du Fraisier commun. M. Poiteau cite, sous le nom de Fraisier de Gaillon, une variété de cette espèce sans coulants, propre à former des bor- dures. FraisieR communx.—l'ragaria vesca Lion. —Gærtn. Fruct. 1, tab. 73, fig. 8. — Schk. Handb. tab. 135. — Hayn. Arzn. IV, tab. 26. Folioles plissées. Pubescence des pétioles divergente ; pubes- cence des tiges étalée ; pubescence des pédicelles apprimée. Calice réfléchi après l’anthèse. Fruits ovales-arrondis. Feuilles radicales longuement pétiolées ; folioles ovales, dente- lées, réticulées, poilues en dessus, satinées en dessous ou couver- tes d’un duvet glauque. Stipules lancéolées. Tiges de la longueur du doigt ou un peu plus, cylindriques, munies au sommet d’une seule feuiile. Bractces ovales. Sépales ovales, acuminés. Bractéoles lineaires-lancéolces. Pétales orbiculaires. Fruits rouges ou blancs, pendants. Carcérules nombreux , superficiels. Cette espèce , nommée vulgairement Fraisier des bois, croît dans presque toute l’Europe. On la cultive fréquemment dans les jardins. Ses variétés les plus notables sont les suivantes : Fraisier Buisson (Fragaria eflagella Duch.) — Cultivé de préférence en bordures , parce qu’il n’a pas de coulants. Fraisier monophylle ( Fragaria monophylla Duch. — Bot. Mag. tab. 63).—Feuilles presque toutes unifoliolées. — Cette variété a été obtenue en 1761, par Duchène, de graines du Fraisier commun. Fraisier à fleurs doubles. — Fruits très-acides, Fraisier de Montreuil. — Cette variété, fréquemment cultivée aux environs de Paris, ne diffère du type de l’espèce qu’en ce qu’elle est plus grande dans toutes ses parties. Fraisier d'Angleterre, où Fraisier à chässis (Fragaria vesca POTANIQUE, PHAN.: T, 1. 50 466 CLASSE DES CALOPHYTES. minor Duch.)—Plante plus petite dans toutes ses parties. Fruit globuleux, luisant, rouge ou blanc. Fraisier Fressant (Fragaria vesca hortensis Duch.) — Fruit rouge, ou blanc , ou noirûtre , allongé , un peu comprimé. Fraister GAPERONNIER. — Fragaria elatior Ebrh. Beitr. Folioles plissées. Poils des pétioles , des tiges et des pédicelles divergents. Calice réfléchi après l’anthèse. Plante semblable au Fraisier commun, mais plus grande dans toutes ses parties. Fleurs polygames-dioiques par avortement, Étamines et pistils de même longueur. — Fleurs stériles : Éta- mines une fois plus longues que les pistils.—Fruit plus gros que dans le Fraisier commun, ovale, un peu rétréci à la base. Car- cérules enfoncés. Cette espèce, fréquemment cultivée dans les jardins, croît dans les bois en France et en Allemagne. Ses variétés les plus recherchées sont : le Caperonnier royal, ou Caperonnier de Bruxelles (Noisette, Jard. Fruit. tab. 13, fig. 1. — Fragaria moschata Duch.), le Caperonnier Abricot, et le Caperon- nier Framboise. Les Caprons ont une saveur douce et muüs- quée. FraïsiER DE VIRGINIE. — lragaria virginiana Ehrh. Beitr. —Arb, Fruit. Duham. vol. 1, tab. 5.—Hayn. Arzn. IV, tab. 28. Folioles coriaces, non plissées, presque glabres en dessus ; pé- tiole garni de poils dressés. Pubescence des tiges apprimée. Calice redressé après l’anthèse. Pétales ovales, de la longueur des sépales. Fruits pendants. Carcérules enfoncés. Feuilles grandes, d’un vert bleuâtre. Fleurs de grandeur moyenne, souvent polygames-dioiques par avortement. Fruits petits ou moyens, écarlates, plus hätifs que dans les autres espèces. Carcérules enfoncés dans de grands alvéoles du réceptacle. Cette espèce est indigène dans l’Amérique septentrionale. On en cultive dans nos jardins plusieurs variétés nommées Frai- siers écarlates. La variété appelée Roseberry , introduite d’An- gleterre il y a quelques années , a le fruit plus gros et plus allongé & x "PE 1R= FAMILLE DES DRYADÉES. 407 que les variétés anciennes. Les Fraisiers dits Grimston, Duc de Kent, Écarlate américain, ct Écarlate oblong , sont, selon M. Poiteau, d’autres varictés très-recommaudables du Fraisier de Virginie. FRAISIER GRANDIFLORE. — Âragaria grandiflora Ebrh. Beitr. — Duham. Arb. Fruit. v. 1, tab. 6. — Hayn. Arzn. IV, tab. 29. — Fragaria calycina Mill. Icon. tab. 288. Folioles glabres en dessus , satinées en dessous , fermes, non plissées. Pétioles, pédoncules et pédicelles garnis de poils étalés. Calices plus courts que la corolle , dressés après l’anthèse. Fruits pendants. Carcérules enfoncés. Feuilles et corolles très-grandes. Fleurs hermaphrodites. Fruit gros, arrondi ou allongé, rouge, ou rose , ou blanc, tres-succu- lent. Ce Fraisier, qui passe pour originaire de Surinam, est commun dans nos jardins. Voici ses variétés les plus notables : Fraisier de Caroline. — Fruit rond ou allongé, écarlate ou blanc, mat ou luisant, blanc on rose intérieurement , peu sa- voureux. Fraisier de Bath (Nois. Jard. Fruit. tab. 11, fig. 1, ettab. 14, fig. 1.— Fragaria calyculata Duch.) —Plante courte. Fruit gros, de forme variable, toujours lavé de rose, ou ponceau sur un fond blanc; chair peu parfumée. ‘ Fraisier Ananas (Nois. Jard. Fruit. tab. 14, fig. 2. — Fra- garia Ananassa Duch.)— Pédoncules épaissis au sommet. Fruit gros , d’un écarlate tres-vif. Fraisier Downton.—Variété récemment introduite d'Angleterre en France. —Feuillage comme cloque. Tiges nombreuses , fermes , plus Jongues que les feuilles. Fruits gros, oblongs, d’un rouge foncé presque noir , à chair ferme et très-parfumée. « Cette variété, dit M. Poiteau , par l'abondance et la longue » succession de ses fruits, leur belle couleur et leur qualité, est une de celles qui méritent le plus d’être introduite et ré- paudue dans nos jardins. » > > 468 CLASSE DES CALOPHYTES. Fraisier Keen's Seedling. — Fruit rond, remarquable par son volume et sa couleur, d’un rouge très-fonce ; chair très-rouge, bien parfumée, « Cette variété, dit M. Poiteau , fruite facile- » ment et en grande abondance : elle nous a paru, jusqu’à » présent,une des meilleures , si ce n’est la meilleure, des ac- 1 » quisitions que nous ayons faites en ce genre, et nous en re- » commanderons particulièrement la culture, » Fraser pu Cuicr. —-Fragaria chilensis Ehrh. Beitr.—Dill. Hort. Elth. tab. 20, fig. 140. — Noisette, Jard. Fruit. tab. 12, fig. 1. — Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 3. Folioles obovales-arrondies, rugueuses, incanes en dessous. Pétioles et hampes garnis de poils très-ctalés. Pédicelles dicho- tomes , divariqués. Sépaies laciniés, plus longs que les pétales, rcdressés après l’anthèse. Pétales obcordiformes. Fruits dressés. Carcérules enfoncés. Fleurs très-grandes, souvent dioiques. Fruit ovale, de la grosseur d’un petit œuf de poule, lavé de vernillon plus ou moins vif sur un fond jaunitre. Ce Fraisier , introduit en Europe depuis 1712, croit au Chi. Selon M. Poiteau , il est difficile à multiplier , et même à conser- ver, sous le climat de Paris. Une exposition chaude, en pente vers le midi, et une bonne terre de potager bien ameublie, où l’eau ne séjourne pas , lui conviennent. Pour en obtenir des fruits, il fayt le planter auprès des Fraisiers Garolines, Ananas ou Ca- prons dont on aura retardé la floraison , car on ne lui connait pas d’individu mäle. Il prospère à merveille à Brest. Le Fraisier superbe de Wilmot est une hybride du Fraisier du Chili, et, à ce qu'il paraît, de l'Ananas. Ce Fraisier , obtenu récemment en Angleterre, par M. Wilmot , de graines du Fraisier du Chili, est fort remarquable par les dimensions extraordinaires de ses fruits, dont les plus gros atteignent jusqu’à huit pouces de circonférence. Selon M. Poiteau, ces fruits sont de bonne qua- lité, quoique inférieurs, sous ce rapport, à plusieurs autres Fraises ; la plante, du reste, n’est pas très-productive. FAMILLE DES DRYADÉES. 469 SEctIion. II. Fleurs solitaires, axillaires. Corolle jaune. Fraïsier DE L'INDE. — Fragaria indica Andr. Bot. Rep. tab. 475. — Bot. Reg. tab. Gr. — Duchesnea fragarioides Smith. Pétioles tres-longs, velus. Kolioles obovales, subrliomboïdales, crénelces. Stipules lancéolées. Pedoncules uniflores, de la lon- gueur des feuilles. Bractéoles cunéiformes , tridentées au sommet. Pétales plus courts que les sépales. Herbe acaule, stolonifère, ayant le port de la Potentille ram- pante. Fruit ovale-arrondi, d’un rouge vif. Cette plante, originaire du Népaul, se cultive comme objet de curiosité. Ses fruits, d’une tres-belle apparence, sont tout à fait insipides. Genre POTENTILLE. — Potentilla Lins. Calice persistant, évasé, quinquéfide (par exception quadrifide) ; segments alternant chacun avec une brac- téole conforme, adnée au sommet du tube, Pétales 5 (par exception 4). Étamines etovaires en nombre indéfini. Styles infra-apicilaires , articulés à la base, tombants après l’anthèse. Gynophore conique, peu accrescent, non charnu à la matu- rité. Étairion à carcérules innumérables, coriaces , mono- spermes, Graine appendante. Arbrisseaux, ou plus souvent herbes ordinairement viva- ces. Feuilles imparipennées ou digitées : les radicales lon- guement pétiolées ; les supérieures sessiles et ordinairement simples. Folioles dentelées. Stipules entières ou dentées, adnées au pétiole. Tiges cylindriques , dichotomes supé- rieurement. Fleurs dichotomales et terminales, ou opposi- tifoliées. Corolle jauneou blanche, ou rarement rougeätre ; pétales ordinairement obcordiformes. Ce genre était nommé par les botanistes anciens Pen- taphyllum, c'est-à-dire, Quintefeuille, parce que beau- 470 CLASSE DES CALOPHYTES. coup d'espèces ont des feuilles composées de cinq folio- les. Le nombre des Potentilles décrites aujourd’hui s'élève à près de deux cents. Ces plantes abondent dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère septentrional; on en trouve dans les chaînes alpines de tout le globe. Plusieurs Potentilles, remarquables par l'élégance de leurs fleurs , ornent nos parterres. Toutes ont des racines plus ou moins astringentes, propriété'qui en fait employer quelques- unes comme remèdes toniques ou détersifs. Nous allons décrire les espèces intéressantes à connaître. re . SEecriow I Feuilles imparipennées. a) Tiges ligneuses. POTENTILLE ARBRISSEAU. — Potentilla fruticosa Lin. — Engl. Bot. tab. 88. — Nestl. Pot. tab. 1. — Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 4.— Svensk Bot. tab. 253. Feuilles à 5 ou 7 folioles très-rapprochées , oblongues ou lancéolées-oblongues , pointues, révolutées aux bords, glabres en dessus , pubescentes-satinées en dessous ; les 3 terminales con- fluentes , décurrentes sur le pétiole. Stipules lancéolées , mem- braneuses. Fleurs presque en corymbe. Sépales ovales-lancéolés , poilus ; bractéoles linéaires-lancéoleés , subpétiolulées. Arbrisseau touffu , feuillu , haut de 2 à 3 pieds. Fleurs denses, nombreuses, d’un beau jaune. Gynophore très-poilu. Cette Potentille croit dans les Pyrénées et dans le nord de l’Europe. Elle forme un arbrisseau élégant , qui fleurit pendant tout l’été, et qu’on cultive fréquemment dans les jardins. Porenrize DE Daourie. — Potentilla davurica Nestl. Pot. tab. 1. Cette espèce , indigène en Daourie, ne paraît différer de la précédente qu’en ce qu’elle est presque glabre et que les bractéoles de ses calices sont ovales. On la cultive dans les jar- dins. FAMILLE DES DRYADÉES, ATA b) Tiges herbacées. PorTenTILLE ANSÉRINE. — Poientilla anserina Lin. — Bull. Herb. tab. 157. — Engl. Bot. tab. 861. — Flor. Dan. tab. 544. Tiges traçantes, flagelliformes. Feuilles toutes presque sessiles, interrupté -pennées , multifoliolées; folioles alternes, sessiles, oblongues ou ovales-oblongues, pectinées, soyeuses anx deux faces ou en dessous. Stipules caulinaires ovales-acuminées , tu- buleuses , incisées. Pédoncules solitaires, redressés, uniflores. Sépales ovales-oblongs, acuminés , une fois plus courts que la corolle. Pctales obovales , entiers. Carcérules glabres, lisses. Racine polycéphale, vivace. Tiges peu feuillées, couvertes (ainsi que les feuilles) d’un duvet argenté. Stipules des feuilles radicales entières, non soudées entre elles. Bractéoles souvent incisées. Corolie d’un jaune vif. Gynophore pubescent. Cette plante, nommée vulgairement Argentine où Ænsérine, croît dans toute l'Europe. Elle est du petit nombre des végétaux susceptibles de prospérer dans les sols glaiseux; mais, du reste, on la trouve dans tous les terrains humides. Toutes les parties de V’Ansérine, et principalement sesracines, sont astringentes : celles- ciétaientautrefois en vogue comme remède tonique et vuinéraire ; on a remarqué que les porcs les recherchent avec avidité. Quant aux feuilles, leur âpreté se perd lorsqu'on les fait bouillir ; dans le nord de l’Europe, on les mange comme herbe potagère. PorEenTiLLe DE Siemens. — Potentilla Siemersiana Lehm. in Nov. Act. Nat. Cur. vol. 14, pars 2, tab. 45. — Potentilla splendens Don, Prodr. Flor. Nepal. — Bot. Mag. tab. 2700. (non Vaill. Par.) — Potentilla lineata Trevir. — Reichenb. Gart. Magaz. tab. 8. Tiges dressées , poilues. Feuilles interrupté-pennées, multi- foliolées ; folioles oblongues-obovales, soyeuses aux deux faces, argentées en dessous, nerveuses, plissées, pectinées ; stipules larges , dentces. Fleurs en corymbe. Lanières calicinales lancéo- lées , soyeuses. Gynophore glabre. Carcérules lisses. 472 CLASSE DES CALOPIHYTES, Tiges hautes d’exviron un pied. Feuilles inférieures longues d’un demi-pied. Fleurs d’un jaune pâle. Cette espèce, indigène au Népaul, mérite d’être cultivée à cause de lélégance de son feuillage. Elle se plait dans les terrains argileux. Section IL. Feuilles digitées. a) Fleurs jaunes. PorENTILEE nampaNTE.— Potentilla reptans Linn. — Flor. Dan. tab. 1164.— Engl. Bot. tab. 362. Tiges flagelliformes , rampantes , simples. Feuilles à 5 folioles obovales ou oblongues-obovales , dentelées , poilues. Stipules pe- tites, lancéolées, scarieuses. Pédicelles axillaires, uniflores, subsolitaires , plus longs que les feuilles. Carcérules chagrinés, non rugueux. Herbe vivace. Tiges longues de 1 à 2 pieds. Feuilles longue- ment pétiolées, subfasciculées. Sépales ovales , acuminés. Brac- téoles elliptiques. Corolle grande, d’un jaune vif. Pétales obcor- diformes , plus longs que le calice. Gynophore poilu. Cette plante, connue vulgairement sous le nom de Quinte- feuille, croit dans toute l'Europe, au bord des champs et des che- mins. Sa racine a été recommandée comme fébrifuge et tonique ; elle peut aussi servir au tannage des cuirs. PorEenTiLLE TORMENTILLE. — Potentilla Tormentilla Nestl. Monogr.— Tormentilla erecta Linn.— Flor. Dan. tab. 589.— Engl. Bot. tab. 863.— Schk. Hardb. tab. 136. Tiges ascendantes ou procombantes , dichotomes. Feuilles 3- ou 5-foliolées : les radicales pétiolées ; les caulinaires sessiles ; folioles cunéiformes-chlongues ou lancéolées , incisées-dentées, poilues. Stipules subdigitées. Pédoncules oppositifoliés et dicho- tomaux, filiformes. Enveloppes florales en nombre quaternaire. Carcérules rugueux. Racine épaisse, tronquée , oblique, vivace. Tiges flexueuses , FAMILLE DES DRYADÉES. 419 grêles , poilues , ordinairement touffues. Fleurs petites. Sépales et bractéoles ovales-lancéolés, acuminés. Pétales obcordiformes, d’un jaune pâle , plus longs que le calice. Cette plante, nommée vulgairement Tormentille, n’est pas moins commune que la précédente, et sa racine possède les mêmes propriétés toniques et astringentes. Les Lapons l’emploient a tanner les cuirs et à les teindre en rouge. POTENTILLLE PRINTANIÈRE. — Potentilla verna Linn. — Engl. Bot. tab. 35.— Sturm, Deutschl. Flor. fase. 17. Tiges ascendantes , touffues, garnies (ainsi que les pétioles) de poils presque dressés. Feuilles à 3, ou 5 , ou 7 folioles obovales ou oblongucs-obovales tronquées, dentelces, plus ou moins poi- lues. Stipules entiéres : les inférieures linéaires ou linéaires- lancéolées, acuminées; les supérieures ovales. Pédoncules fili- formes. Carcérules légèrement rugueux. Racine vivace, polycéphale. Tiges longues de 3 à 6 pouces, très-touffues. Sépales ovales, pointus. Bractéoles lanccolées , obtuses. Pétales obcordiformes , plus longs que le calice, d’un jaune vif. Cette Potentille croit dans toute l’Europe, en plane comme dans les Alpes. Il est peu de prairies qu’elle n’orne aux premiers jours du printemps. POTENTILLE INTERMÉDIAIRE. — Potentilla intermedia Lin. — Reichenb. Ic. fig. 809. — Nestl. Monogr. tab. 8. — Jaume Sant-Hil. FI. Fr. tab. 310. — Potentilla opaca Eng]l. Flor. tab. 2449. (non Linn. ) Tiges ascendantes , très-tonffues , dichotomes , garnies de poils tuberculeux , horizontaux. Feuilles à 3-5-7 ou 9 folioles obovales- oblongues , incisées-dentces, concolores , poilues. Stipules très- entières. Panicule lâche , feuillée. Pétales de la longueur du ca- lice. Carcérules légèrement rugucux. Herbe vivace, très-touffue. Tiges longues d'environ un pied. Feuilles radicales dressées, tres-nombreuses , munies de chaque côté d'environ o dentelures. Pédoncules grêles. Galice hérissc : 4ATA CLASSE DES CALOPHYTES. sépales ovales-acuminés; bractéoles linéaires-lancéolées. Pétales obcordiformes , d’un jaune vif. Cette Potentille croît en Suisse. Elle merite d’être cultivée comme plante de parterre. POTENTILLE A FLEURS DORÉES. — Potentilla chrysantha Trevir. Tiges ascendantes, presque dressées. Feuilles à 3-5-7 folioles obovales-oblongues ou lancéolées-obovales , dentelées. Pétales 2 fois plus longs que le calice. Gette espèce, originaire de la Hongrie, se distingue facile- ment de la précédente à ses tiges plus fermes, et à la grandeur de ses fleurs. Elle mérite également une place dans les parterres. PoTENTILLE DRESSÉE. — Potentilla recta Linn. — Reichenb. Ie. fig. 420.— Nestl. Monogr. tab. 6. Tiges dressées, hérissées de poils tuberculeux , horizontaux . Feuilles à 5 où 7 folioles cunéiformes-oblongues , incisées-dent e- lées , hérissées. Pétales obcordiformes , plus grands que le calice. Carcérules rugueux , marginés. Racine polycéphale. Tiges hautes de 1 à 2 pieds, souvent pur- purines. Fleurs en corymbe. Stipules grandes , incisées-dentées. Sépales ovales-lancéolés. Bractéoles linéaires-lancéolées. Corolle grande, d’un jaune pâle. Cette espèce, indigène en France, est cultivée dans quelques jardins comme plante d'agrément. POTENTILLE LACINIÉE. — Potentilla laciniosa Kit. — Lehm. Monogr. tab. 7. Tiges dressées, hérissées. Feuilles à 5 ou 7 folioles oblongues- lancéolées, pennatifides, poilnes : lanières bi- ou triparties, li- néaires-lancéolées. Pétales obcordiformes, plus grands que le calice. — Fleurs en corymbe ; corolle d’un jaune vif. Cette Potentille, originaire de Hongrie, est cultivée comme plante d’ornement. Porevrise vépacée.— Potentilla pedata Wild. — Neil. * 75 FAMILLE DES DRYADÉES. PA Monogr. tab. 7. — Lodd. Bot. Cab. tab. 579.— Potentilla rubens Allion. — Potentilla pilosa Dec. FI, Franc. Tiges ascendantes, hérissées de poils horizontaux. Feuilles inférieures 7- foliolées, pédalées ; feuilles supérieures 5-foliolées ; folioles linéaires-oblongues , profondément dentelées , poilues aux bords. Stipules ovales-acuminées. Pétales presque 2 fois plus longs que le calice. Tiges hautes de 1 à 2 pieds, souvent rougeätres. Fleurs en co- rymbe. Corolle grande , d’un jaune vif. Cette Potentille, indigène dans l’Europe australe , se cultive dans les parterres. b) Fleurs blanches ou rouges. POTENTILLE A FLEURS BLANCHES. — Potentilla alba Linn.— Jacq. FI. Austr. tab. 115. — Engl. Bot. tab. 1°84. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1534. — Sturm, Deutschl. Flor. fasc. 4. Tiges filiformes , ascendantes, subtriflores. Feuilles lancéolecs- oblongues, glabres en dessus, satinces en dessous et aux bords, dentelées supérieurement ; dentelures pointues , conniventes. Gy- nophores très-velus. Carcérules glabres, légèrement rugueux , poilus à l’ombilic. Rhizome noir , horizontal, cylindrique, garni de racines fibreu- ses, fusiformes. Feuilles radicales longuement pétiolées, touffucs. Tiges longues de 3 à G pouces, presque nues. Stipules ovales- lancéolées, acuminées. Sépales ovales-lancéolés, pointus. Brac- téoles linéaires-lancéolées. Pétales obcordiformes. Cette plante, assez rare en France, croit dans les forêts un peu humides. On la retrouve en Suisse, en Allemagne et en Angle- terre. Elle est propre aux bordures de parterre, à cause de ses feuilles tres-touffues et d’un blanc argenté. PoTENTILLE LUISANTE. — Potentilla nitida Linn. — Jacq. Flor. Austr. vol. 5, tab. 25.—Sturm , Deutschl. Flor. fase, 22. Tiges subuniflores. Feuilles à 3 folioles elliptiques, tridentées au sommet, soyeuses-argentées aux deux faces. Pétales orbicu- laires-obcordiformes. Gynophore et carccrules très-velus. 476 CLASSE DES CALOPHYTES, Herbe vivace, formant des gazons épais. Tiges presque nues, hautes de 1 à 3 pouces. Calice cotonneux en dehors, pourpré en dedans. Corolle rose, d’un pouce de diamètre. Filets et styles pourpres. Anthères d’un pourpre noir. Cette espèce, très-remarquable par son feuillage satiné et ses grandes fleurs roses, habite les Alpes de l’Autriche, du Tyrol et de la Savoie. POTENTILLE DE L'APENNIN. — Potentilla apennina Tenor. Flor. Napol. tab. 46 (petala falsa). — Potentilla Bocconi Nestl. Monogr. tab. 10 (corolla mala). Feuilles à 3 folioles elliptiques, bi- ou tridentées au sommet, soyeuses-argentces aux deux faces. Tiges filiformes, dressées, subuniflores. Pétales longuement onguiculés, spathulés. Cette Potentille, voisine de la précédente, croit dans l’Apennin, POTENTILLE ÉLÉGANTE. — Potentilla colorata Lehm.— Po- tentilla nepalensis Hook. Exot. Flor. tab. 88. — Potentilla formosa Don, Prodr. Flor. Nepal. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 136. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 181. Tiges ascendantes , hérissées, dichotomes. Feuilles inférieures 5-foholées , subpédalées ; feuilles supérieures 3-foliolées ; foholes cunéiformes ou cunéiformes. oblongues , profondément crénelées , poilues. Stipules larges, foliacces, entières. Pétales obcordifor- mes, plus longs que le calice, Gynophore velu. Carcérules lisses, glabres. Tiges touffucs, longues de 1 à 2 pieds, ordinairement rou- geâtres. Feuiiles d’un vert gai. Fleurs paniculées, tres-nombreuses, d’un rose vif, d'environ 8 lignes Ce diamètre. Galice hérissé. Sépales ovales, acuminés. Bractéoles elliptiques , subobtuses. Cette espèce, originaire du Népaul, est depuis plusieurs an- nées une de nos plantes de parterre les plus recherchées. POTENTILLE COULEUR DE SANG. — Potentilla atrosanguinea Lodd. Bot. Cab. tab. 786. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 134. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pomone Franc. tab. 182. FAMILLE DES DRYADÉES. 477 Tiges procombantes, dichotomes , cotonneuses et velues (ainsi que les pétioles ). Feuilles à 3 folioles ovales ou obovales-oblon- gues, incisées-dentces, pubescentes en dessus, cotonneuses (blan- ches ) en dessous. Stipules ovales-lancéolées , entières. Pétales ob- cordiformes , plus longs que le calice. Carcérules lisses, glabres. Tiges longues de 1 à 2 pieds, cotonneuses et velues. Feuilles grandes, les inférieures quelquefois 5-foliolées. Fleurs panicu- lées. Sépales ovales lancéolés , acuminés , hérissés. Bractéoles oblongues , acuminées , cotonneuses en dessous. Corolle d’un pourpre noir, d’un pouce de diamètre. Gynophore velu. Cette Potentille, indigène au Népaul, se distingue, comme la précédente, par l'élégance de son feuillage et de ses fleurs. In- troduite en Angleterre en 1820 , elle est aujourd’hui fort com- mune dans nos jardins. Sa culture n’exige aucun soin particu- lier. PorexniLze DE Russez. — Potentilla Russeliana Laindl. in Bot. Reg. tab. 1496. — Sweet , Brit. Flow. Gard. tab. 270. Hybride obtenue en Angleterre du Potentilla nepalensis et du Potentilla atrosanguinea. Gette belle plante tient le milieu entre les deux espèces dont elle est le produit. Ses fleurs, d’un pour- pre carmin très-éclatant , ont près d’un pouce de diamètre. Ses tiges sont assez fermes et droites. Ses feuilles, non argentces en dessous, ont la forme de celles de la Potentille couleur de sang. Genre DRYADE. — Dryas Linn. Calice non bractéolé, 8- ou 9g-parti : lanières égales, uni- sériées. Pétales 8 où 9. Étamines et ovaires innumérables. Gynophore presque plane. Styles terminaux, continus, persistants. Étairion à carcérules terminés par le style changé en queue plumeuse. Graines ascendantes. Ce genre ne renferme que trois espèces : les deux suivan- tes sont les plus remarquables. Ai AB A HUIT PÉTALES. — Dryas octopetala Linn. — Eng]. Bot. tab. 451.—Klor. Dan. tab. 315. — Schk. Handh. tab. 137. 478 CLASSE DES CALOPHYTES, — Sturm, Deutschl. Flor. fase. 20. — Svensk Bot. tab. 427.— Jaume Saint-Hil. Flore et Pomone Franc. tab. 355. Sous-arbrisseau procombant , formant des gazons serrés. Tiges longues de 3 à 6 pouces. Feuilles persistantes, alternes , ovales ou ovales-oblongues, subcordiformes à la base , fortement créne- Ices, révolutées aux bords , glabres et luisantes en dessus, coton- neuses-blanchâtres et veineuses en dessous; pétiole long, velu ainsi que les pédoncules et les calices. Stipules lancéolées-subu- lées, entières. Pédoncules uniflores, axillaires-subterminaux. La- nières calicinales lancéolées, acuminées. Pétales blancs, ellipti- ques, plus longs que le calice. Filets subulés, d’un jaune pâle. Anthères orbiculaires , d’un jaune vif. Carcérules velus. Cette plante , remarquable par l'élégance de ses fleurs et de son feuillage , croit dans toute la zone boréale des deux continents, ainsi que dans les Alpes de l’Europe moyenne. Elle se prête à mer- veille à la décoration des rochers artificiels ; mais il lui faut un terrain léger et une exposition fraiche. Deyane pe DaummonD. — Dryas Drummondii Richerdson, ined, ex Hook. in Bot. Mag. tab. 2972. — Dryas chameædri- folia Richards. in Frankl. Journ. App. (non Pursh). Feuilles elliptiques, obtuses , subcunéiformes à la base, forte- ment crénelées, cotonneuses (d’un blanc très-pur , ainsi que les pédoncules) en dessous. Sépales obtus. Pétales obovales-oblongs. Tiges suffrutescentes, simples ou peu rameuses , feuillues vers leur sommet. Feuilles coriaces, luisantes en dessus, d’un blanc de neige en dessous, longues d'environ 8 lignes, sur 3 à 4 lignes de large; pétiole de la longueur de la lame, ou un peu plus long. Pédoncules solitaires, terminaux, glanduleux, longs de 3 à 4 pouces. Calice convert de poils roux , glandulifères, denses, laï- neux. Corolle jaune , d'environ 15 lignes de diamètre. Carcérules obovales. Cette espèce, non moins élégante que la Dryade de nos Alpes, croit dans les Rocheuses et dans le nord de l’Amérique, depuis le 54° jusqu’au 64° degré de latitude. On la cultive depuis peu au Jardin de l'Université de Glasgow. FAMILLE DES DRYADÉES. 4T9 Genre BENCITE. — Geum Linn. Calice 5-fide : lanières alternant avec 5 bractéoles adnées au tube. Pétales 5. Étamines et ovaires en nombre indéter- miné. Styles terminaux, continus, géniculés, persistants, terminés par une articulation caduque. Gynophore cylin- dracé, spongieux. Etairion à carcérules subfusiformes, com- primés , terminés en bec hispide ou plumeux , onciné af sommet. Herbes vivaces. Feuilles imparipennées. Fleurs subtermi- nales. Corolle blanche , ou jaune, ou rouge. Ce genre, composé d’une trentaine d’espèces, appartient presque exclusivement aux régions tempérées et froides de l'hémisphère septentrional. Plusieurs Benoïtes possèdent des propriétés médicinales. Nous allons décrire les espèces les plus remarquables. a) Fleurs dressées. Laniéres calicinales réfléchies après l'anthèse. Styles géniculés vers leur sommet. BENOÎTE OFFICINALE. — Geum rivale Linn. — Flor. Dan. tab. 672. — Engl. Bot. tab. 1400. — Schk. Handb. tab. 137. Tiges dichotomes, dressées. Feuilles velues : les radicales in- terrupté-pennées , lyrées; les caulinaires 3- ou 5-foliolées ; les flo- rales simples, lobées ; folioles alternes ou opposées , sessiles, cu- néiformes-ovales , inégalement crénelées ou lobécs. Stipules suborbiculaires , très-grandes , incisées-dentées. Pédoncules longs, cotonneux. Bractéoles très-petites. Pétales obovales, dressés, un peu plus longs que le calice. Carcérules hérissés, à bec glabre, terminé en appendice court, pubescent. Gynophore sessile, sub- globuleux. Rhizome court, vertical, polycéphale, garni de longues fibres. Tiges hérissées inférieurement de poils étalés ou réfléchis. Feuil- les radicales longuement pétiolées, 7- ou 9-foliolées ; foliole ter- minale trilobée. Sépales ovales , acuminés. Corolle petite, jaune. Cette plante, nommée vulgairement Benoîte, Herbe de Saint- Benoît, où Garicot, est commune dans toute l’Europe. Elle 480 CLASSE DES CALOPHYTÉS, croît de préférence dans les endroits humides , près des habitations champètres , dans les buissons et les bois taillis. Ses racines fraî- chesrépandent une odeur comparable à celle des Clous de Girofle, laquelle est due à une huile volatile d’une saveur aromatique et amère. Ces racines jouissaient autrefois d’une grande réputation comme fébrifuges et remplaçant presque le Quinquina. On leur re- connait encore de nos jours des qualités toniques et stimulantes. LA e A La . e BENOÎTE À FLEURS ÉCARLATES. — Geum chiloense Balbis. — Bot. Reg. tab. 1308.—Geum Quellyon Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 292.— Geum coccineum Sering. in Dec. Prodr. — Bot. Reg. tab. 1088. (non Sibth. ) Tiges dichotomes. Feuilles velues , interrupté-pennées, lyrées : les radicales à folioles ovales-arrondies , profondément crénelées ; les caulinaires à folioles cunéiformes-oblongues ou obovales , inci- sées-dentées ; les florales simples, triparties, ou trilobées, ou en- tières. Süpules larges, ovales, incisées. Pétales obcordiformes, plus longs que le calice, dressés. Carcérules hérissés, à bec et ap- pendice glabres. Gynophore subeylindracé, courtement stipité. Tiges velues, multiflores, hautes de 1 à 2 pieds. Feuilles ra- dicales longues d’un demi-pied et plus. Fleurs paniculées. Co- rolle d’un pouce de diamètre, écarlate. Anthères jaunes. Cette plante, originaire du Chili, est cultivée depuis plusieurs années dans tous les jardins, à cause de la beauté de ses fleurs, qui se succèdent pendant tout l'été. Elle supporte très-bien le cli- mat de la France septentrionale, et sa culture n’exige aucun soin particulier. b) Fleurs dressées ou inclinées. Lanières calicinales réfléchies après l’anihèse. Styles géniculés à leur partie moyenne. Benoîre pes Rives. — Geum rivale Linn.—Engl. Bot. tab. 106. — Flor. Dan. tab. 722.—Sturm, Deutschl. Flor. fase. 8. Tiges 1-4-flores. Feuilles hérissées: les radicales interrupté - pennées , lyrées; les caulinaires trifoliolées ; les supérieures tri- lobées ; folioles ovales-arrondies ou subcordiformes , 5-7-lobées ou triparties. Stipules ovales-lancéolées, incisées. Fleurs inclinées. FAMILLE DES DRYADÉES. 4S1 Pétales connivents, cunciformes-obovales, échancrés, lenguement onguiculés, inclus. Garcérules hérissés, à bec glabre infericure- ment, terminé en appendice plumeux. Gynophore à stipe saillant. Rhizome horizontal , fibreux. Tige haute de 1 à > pieds, rou- geâtre, hérissée de poils horizontaux. Pédoncules longs, dressés après l’anthèse. Calice d’un brun pourpre. Sépales ovales, acu- minés. Bractéoles petites, lancéolées. Pétales plus larges que longs, d’un jaune rougeûtre , veinés de pourpre. Cette Benoîte est commune dans les montagnes de l’Europe, au bord des sources et des ruisseaux. Ses racines possèdent les mêmes propriétés que celles de la Benoîte officinale. Genre WALDSTEINIA. — /'aldsteinia Willd. Calice turbiné, quinquéfide : tube couronné par un dis- que annulaire ; lanières alternant avec 5 bractéoles. Pétales 5. Étamines innumérables. Ovaires 4 ou 5, substipités, insérés au fond du calice. Styles terminaux, caducs, allongés. Car- cérules coriaces, suborbiculaires, ombiliqués au sommet. Graine ascendante. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre. WazpsrTeiniA Fausse-BEnoîre. — aldsteinia geoides Willd. — Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 97. — Lodd. Bot. Cab. tab. 492. — Bot. Mag. tab. 2595. — Nestl. Pot. tab. 1, Anal. Herbe vivace, très-touffue. Rhizome long, rampant. Feuilles radicales longuement pétiolées , profondément cordiformes, 3- ou 5-fides : lobes trifides, incisés-dentelés. Tiges grêles, ascendan- tes, longues d’environun pied, dichotomes vers le haut, 3-0-flores, munies d’une ou de deux feuilles courtement pétiolées, rhomboï- dales, trifides, incisées-dentelées. Pédoncules terminaux et dicho- tomaux, filiformes , dressés. Pétales jaunes, arrondis , courtement onguiculés, de la longueur du calice. Pistils pubescents. Cette plante croit dans les forêts de la Hongrie et de la Tran- sylvanie. On la cultive dans les parterres; elle forme de belles BOTANIQUE. PHAN. LA 1, 31 482 CLASSE DES CALOPHYTES, touffes trés-serrces et produisant une grande quantité de fleurs dès les premiers jours d'avril. Genre AIGREMOINE. — Agrimonia Tournef, Tube calicinal turbiné ou subcylindracé , accrescent , fo- véolé, hérissé supérieurement de spinules oncinées; lim- be 5-parti, resserré après la floraison. Pétales 5, courtement onguiculés. Étamines 10 à 20; filets subulés ; anthères arron- dies, comprimées. Ovaires 2, insérés au fond du calice , in- clus. Styles filiformes, saillants. Stigmates capitellés. Car- cérules 2 (ou par avortement un seul), recouverts par le ca- lice. Herbes vivaces. Feuilles interrupté -pennées. Grappes terminales , spiciformes. Pédicelles articulés au sommet, munis à leur base d’une bractéole trifide. Corolle jaune ou blanche, petite. Sur les sept espèces d’Aigremoines connues , trois appar- tiennent à l’Amérique septentrionale, une au Népaul , et les autres à l'Europe. Voici celles qu’il convient de faire con- naître. AicrEMOINE Euparoime.— Agrimonia Eupatoria Linn, — Bull. Herb. tab. 229. — Flor. Dan. tab. 588.— Engl. Bot. tab. 1335. — Turp. in Flore Médic. Ie. Folioles ovales-oblongues ou lancéolées, pointues, incisées- dentelces, cotonneuses en dessous. Stipules 3 ou 4 fois plus cour- tes que les entre-nœuds. Épis longs : les fructifères lîches , inter- rompus. Tube calicinal obconique, spinelleux au-dessous du sommet; spinules basilaires divergentes. Racine brune, rameuse. Tiges dressées, sillonnées, feuillues , hérissées, rarement rameuses, hautes de 2 à 3 pieds. Feuilles à 4-6 paires de folioles d’un vert sombre, poilues en dessus ; pétiole hérissé. Stipules amplexicaules, semi-cordiformes, incisées. Pé- dicelles très-courts. Bractées de la longueur du calice. Sépales ovales, acuminés, trinervés. Pétales ovales, d’un jaune foncé, a fois plus longs que les lobes du calice. Étamines 12-15. Calices FAMILLE DES DAYADÉES, 485 fructifères réfléchis ; à 10 fovéoles profondes, se prolongeant des spinules jusqu’à la base. Cette plante, nommée vulgairement Aigremoine, eroit dans presque toute l’Europe, au bord des bois et des chemins , dans les pâturages secs , etc. Elle participe des propriétés astringentes de beaucoup d’autres Dryadées. La décoction de ses feuilles était autrefois fort usitée comme remède tonique ; on ne l’emploie aujour- d'hui que pour faire des gargarismes et des cataplasmes détersifs. Genre ALCHÉMILLE. — Alchemilla Tournef. Calice quadrifide : lanières alternant avec 4 bractéoles ad- nées au tube, Corolle nulle. Étamines 4, ou par avortement 2 ou. Ovaires 2 (quelquefois un seul) insérés au fond du ca- lice. Styles latéraux, caducs. Stigmates capitellés, Carcérules couverts par le tube du calice. Graine suspendue. Herbes vivaces ou rarement annuelles. Feuilles digitécs ou palmées. Fleurs petites, en corymbe, ou en grappe, ou en fascicule. On connait dix-huit espèces de ce genre; six appartiennent à l'Europe, deux au Caucase, neuf aux Andes de l’Amérique équatoriale ; une seule a été trouvée au cap de Bonne-Espé- rance. Voici les espèces qui méritent d’être indiquées ici. s ALCRÉMILLE COMMUNE. — Alchemilla vulgaris Linn. — Flor. Dan. tab. 693. — Engl. Bot. tab. 597. — Svensk Bot. tab. 261. — Hook. Flor. Lond. tab. 210. Tiges dichotomes, ascendantes. Feuilles pubescentes, ou velues, ou satinées , ou glabres, rémiformes : les radicales et les infcrieu- res pétiolées, 7- ou g-lobces; les supérieures subsessiles, 3- ou 5-lobées : lobes arrondis , ou ovales , ou tronqués , dentelés. Fasci- cules terminaux, rapprochés en corymbes subdichotomes. Éta- mines 2-4. Herbe vivace. T;4es longues d'environ un demi-picd. Fleurs d’un jaune verdätre. Cette Alchémille, connue vulgairement sous le nom de Pied de lion, abonde dans les prairies des montagnes de toute l'Europe, 454 CLASSE DES CALOPHYTES. Elle est astringente ; mais on ne s’en sert guère en médecine, mal- gré les propriétés merveilleuses qu’on lui attribuait autrefois. Le bétail en est tres-friand. ALCHÉMILLE DES ALpes. — #lchemilla alpina Linn.— Eng]. Bot. tab. 244. — Flor. Dan. tab. 49.— Sturm, Deutschl. Flor. fase. 51, var. — Jaum. Saint-Hil. Flor. et Pom. Franç. tab. 298. Tiges ascendantes. Feuilles digitées: les inférieures pétiolées, 7- où O-foliolées ; les supérieures subsessiles, 3- ou 5-foliolées ; folioles incombantes , oblongues-lancéolées , dentelées vers le som- met, satinées en dessous. Fleurs latérales et terminales, fasciculées. Étamines 2-4. Herbe vivace, tres-touffue, haute de 4 à 6 pouces. Face in- férieure des feuilles recouverte d’un duvet argenté. Fleurs très- petites , verdâtres. Cette Alchémille croît en Europe, sur les rochers des Alpes. Son feuillage tres-élégant la rend propre à orner les rocailles artifi- cielles , et à former des bordures de parterre. Genre CÉPHALOTE. — Cephalotus Labill. Périanthe simple, pétaloïde, subcampanulé, sexfide. Éta- mines 12: les antépositives plus courtes que les interpositi- ves; anthères didymes, surmontées d’un connectif subglobu- leux, gros, fongueux. Ovaires 6, disjoints, uniovulés. Sty- les terminaux. Stigmates obtus. Péricarpe inconnu. Ce genre est constitué par une seule espèce, propre à la Nouvelle-Hollande. Cette plante offre une particularité fort curieuse et comparable à celle qu’on observe dans les Me- penthes. CÉrHaALOTE À amrouLes. — Cephalotus follicularis Labill. Nov. Holl. v. 2, tab. 145. — R. Brown, Rem. on Bot. of. Terra Austr. tab. 4. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3118 et 3119. Herbe vivace, acaule. Racine presque fusiforme. Feuilles ra- dicales pétiolées , dissemblables : les unes elliptiques-lancéolées, subobtuses , très - entières, rougeâtres, innervées ; les autres FAMILLE DES DRYADÉES, 455 ( placées principalement à la circonférence) sont de gros utricules en forme de sabot , triptères , lavées de vert et de pourpre, con- tenant un fluide aqueux, fermées par un couvercle subcirculaire qui finit par se redresser ; ailes inégales, ciliées ; orifice resserré, muni de plusieurs crêtes annulaires, pectinées , de couleur pour- pre. Hampe haute de 1 à 2 pieds, dressée , cylindrique, simple, cotonneuse , terminée par une panicule racémiforme et munie de quelques bractées subulées. Périanthe petit, poilu, d’un blanc verdâtre : segments ovales, obtus, calleux au sommet , presque étales. Disque épais , verdâtre , papilleux. Filets subulés, roses , glabres, beaucoup plus courts que le périanthe. Pistils courts , rougeätres. Gette plante a été découverte par MM. Labillardiere et R. Brown sur la côte méridionale de la Nouvelle-Hollande. Elle est fort rare dans les collections de plantes vivantes. Genre MARGYRICARPE. — Margyricarpus Ruiz et Pav. Tube calicinal urcéolé, tétragone; limbe 4 ou 5-parti : la- nières munies au dos d’une protubérance spinellense. Co- rolle nulle. Etamines 2. Ovaire solitaire. Style terminal. Stigmate aspergilliforme. Un seul carcérule adhérent au tube calicinal devenu charnu. Graine suspendue. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. MarGYRICARPE HÉRISSÉ. — Margyricarpus setosus Ruïz et Pav. Flor. Peruv. 1, tab. 8, fig. d. — Æncistrum pinnatum Lamk. Il, 1, p. 97. — Empetrum pinnatum Lamk. Dict. Sous-arbrisseau très-rameux et feuillu. Feuilles imparipennées. Folioles linéaires. Stipules adnées au pétiole. Fleurs petites, axillaires, solitaires , sessiles, Fruit bacciforme , blanc , subolo- buleux. Cette plante croît dans la Colombie et au Pérou , entre 3300 et 1500 toises d’élévation. Les Espagnols la nomment vulgairement Ferba de la perta, parce que son infusion est employée contre les hémorragies. Ses fruits ont une saveur agréable. 31* 486 CLASSE DES CALOPHYTFS, Genre SANGUISORBE. — Sanguisorba Linn. Calice dibractéolé à la base : tube tétragone, resserré à son orifice; limbe 4-parti, incombant, coloré. Corolle nulle. Étamines 4. Ovaires 2. Styles soudés en un seul. Stigmate aspergilliforme. Ün ou deux carcérules osseux, adhérents au tube calicinal durci. Graine suspendue. Herbes vivaces. Feuilles imparipennées. Fleurs blanches ou rougeâtres, disposées en épis cylindriques ou ovales, très- denses, terminaux. Toutes les parties herbacées des Sanguisorbes ont une sa- veur aromatique, légèrement astringente. Les racines sont fortement astringentes. Ce genre renferme dix espèces, dont quatre croissent en Europe, une en Barbarie, trois en Sibérie, et deux dans l'Amérique septentrionale. Nous devons nous borner à faire mention des deux suivantes. SANGUISORBE OFFICINALE.—Sanguisorba officinalis Linn.— Flor. Dan. tab. 97. — Engl. Bot. tab. 1312. — Schk. Handb. tab. 27. Folioles glabres , cordiformes-ovales ou oblongues, obtuses , dentelces, souvent stipellées. Épis ovales-turbinés. Étamines plus courtes que le limbe du calice. Tiges rameuses , hautes de 3 à 5 pieds. Folioles d’un vert som- bre , accrescentes. Calices d’un pourpre noirâtre. Cette plante, répandue dans presque toute l’Europe , est com- mune dans les prés un peu humides. Le nom de Sanguisorbe lui vient de sa propriété d’arrèter les hémorragies. On se sert souvent de ses feuiiles pour assaisonner les salades. Sanxquisorse DU Canapa. — Saunguisorba canadensis Linn. — Moris. Oxon. sect. 8, tab. 18, fig. 12. Folioles ovales-oblongues , subcordiformes à la base , forte- ment dentées , glabres de même que les bractées. Épis eylindri- ques , très-longs. Étamines saillantes. Tiges hautes de 5 à 8 pieds. Épis longs de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, FAMILLE DES DRYADÉES. 487 Cette plante, originaire de l'Amérique septentrionale , peut ser- vir à la décoration des grands parterres. Genre PIMPRENELLE. — Poterium Linr. Fleurs polygames-monoïques, ou rarement dioïques. Calice tribractéolé à la base : tube resserré à son orifice; limbe à segments marginés, incombants. Corolle nulle. — Fleurs mäles : Étamines environ 20. Pistil abortif. — Fleurs femel- les : Ovaires 2. Styles 2. Stigmates aspergilliformes, colorés. Carcérules 2, adhérents au tube calicinal durci. Graine sus- pendue. Arbrisseaux, ou herbes vivaces. Feuilles imparipennées, Fleurs verdâtres, agglomérées en épis globuleux ou cylin- driques. Ce genre appartient à l’ancien continent. On en connait sept espèces : une croît aux Canaries; une dans l'Atlas; deux viennent en Orient, et les autres en Europe. Voic: celles qui méritent qu’on en fasse mention. Secriox I'°. LEIOPOTERIUM Dec. Prodr. Tiges ligneuses. Fleurs en épis cylindracés. Fruit ( tube calicinal) lisse, un peu charnu. PIMPRENELLE ÉPINEUSE. — Poterium spinosum Linn. — Moris. Oxon. sect. 8, tab. 18, fig. 5. — Barrel. ic. tab. 631. Ramules spinescents , subdichotomes , velus. Feuilles glabres : les inférieures à folioles rugueuses ou crépues , minimes, dures ; les supérieures à folioles planes, membranacées , obovales , inci- sées-dentelées. Épis longs, lâches et masculiflores à la base, fé- miniflores au sommet. Petit arbrisseau tres-rameux. Feuilles glauques. Cette Pimprenelle croit dans l’Archipel, dans la Syrie et dans Asie mineure. On la cultive dans les collections d’orangerie. PiMPRENELLE EN QUEUE. — Poterium caudatum Ait. Hort. Kew, — Bot. Mag. tab. 2341. — Colla, Hort, Ripul. tab, 40. 488 CLASSE DES CALOPHYTES. Rameaux inermes. Feuilles à 7 ou 9 folioles dentelées, coton- neuses en dessous : Ja terminale elliptique-oblongue ; les autres oblongues-lancéolées ou ovales-lancéolces. Épis cylindriques , al- longés. Fleurs dioïques , quelquefois 6-fides et 3-gynes. Fruits turbinés. Arbrisseau s’élevant à une vingtaine de pieds (dans les serres). Ramules et jeunes feuilles satinés. Feuilles longues de 4 à6 pouces; les deux folioles basilaires minimes, refléchies. Cette espèce, indigène aux Canaries, n’est pas rare dans les collections d’orangerie. Secriox II. RUTIDOPOTERIUM Dec. Prodr. Tiges herbacées ou suffrutescentes à la base. Epis globuleux. Fruit (tube calicinal) rugueux ou tuberculeux. PiMPRENELLE SANGUISORBE. — Poterium Sanguisorba Linn. — Engl. Bot. tab. 860. — Schk. Handb. tab. 300. Feuilles glabres ou rarement pubescentes, vertes aux deux faces : les radicales à folioles cordiformes, arrondies, bordées de dentelures obtuses ; les caulinaires à folioles ovales, régulière- ment dentelées. Capitules globuleux, masculiflores à la base, fc- miniflores supérieurement. Fruit ovale-quadrangulaire , subréti- culé. Herbe vivace , touffue. Tiges dressées , anguleuses , rameuses, hautes de 1 à 2 pieds. Feuilles non glauques. Capitules multi- flores, assez gros; fleurs mâles en petit nombre à la base de chaque capitule. Stigmates roses, de Ja longueur des styles. Cette plante, connue vulgairement sous le nom de Pimprenelle, est commune dans les pâturages secs de l’Europe moyenne ct de l’Europe australe. On la cultive comme herbe potagère. Plu- sieurs agronomes distingués la recommandent comme un excellent fourrage , prospérant sur les terrains les plus arides, soit calcai- res, soit sablonneux. Cependant, son foin, d’après le témoi- gnage de plusieurs praticiens, ne convient ni aux chevaux m aux vaches, et n’est réellement bon que pour les moutons. M, Vilmorin assure que quelques parties de la Champagne Pouil- FAMILLE DES DRYADÉES. 489 leuse ont dû à la culture de la Pimprenelle une amélioration sensible dans leur situation agricole. PiMPRENELLE GLAUQUE. — Poterium glaucescens Reichenb. Flor. Germ. Excurs. p. 610. — Poterium guestphalicum Bœnningh. — Poterium polygamum Lejeune. Folioles glauques en dessous, bordées de dentelures pointues ; celles des feuilles radicales cunéiformes-arrondies , ou tronquées au sommet; celles des feuilles caulinaires cunéiformes-oblongues. Capitules subglobuleux , masculiflores à la base, féminiflores au sommet, androgyniflores au milieu. Fruits oblongs-quadrangu- laires , légèrement réticulés. Tiges rougeûtres , quelquefois hérissées ainsi que les pétioles. Stigmates pourpres , plus courts que les styles. Cette espèce a été observée dans plusieurs fontrées de l’Alle- magne , et notamment dans le voisinage du Rhin. Il est tres-pro- bable qu’elle croît aussi en France, et qu’on la confond avec la Pimprenelle Sanguisorbe. Genre CLIFFORTIA. — Cäffortia Linn. Fleurs dioïques. Tube calicinal urcéolé ; limbe trifide. Corolle nulle. — Fleurs mâles : Étamines environ 30. — Fleurs femelles : Ovaires 2. Styles 2. Stigmates allongés, barbus, plumeux. Un ou deux carcérules monospermes, re- couverts par le calice. Graine dressée. Cotylédons oblongs, foliacés. Arbrisseaux, Feuilles simples ou trifoliolées, subsessiles. Stipules foliacées. Fleurs axillaires, subsessiles. Ce genre, qui renferme de vingt à trente espèces, appar- tient au cap de Bonne-Espérance. Le port des Cliffortia s’é- loigne beaucoup de celui des autres Dryadées. Leur feuil- lage est assez élégant ; mais Icurs fleurs sont inapparentes. Nous allons indiquer les espèces qu'on cultive dans les col- lections de serre tempérée. 490 CLASSE DES CALOPHYTES. a) Feuilles simples, multinervées à la base. Stipules indivisées. Cuirrorria À FEUILLES DE Houx.—Cliffortia ilicifoliaLinn. — Dillen. Elth. tab, 31, fig. 35. — Lion. Hort. Cliffont. tab. 30. Feuilles elliptiques-orbiculaires, amplexicaules, glabres, roides, subtrilobées au sommet : lobes terminés en dent épineuse. CrrrrortiA À FEUILLES DE Perir Houx. — Cliffortia rusci- folia Linn. Hort. Clffort, tab. 31. — Cliffortia arachnoiïdea Loddig. Bot. Cab. tab. 260. Feuilles glabres, lancéolées , terminées en pointe spinescente, entières ou bordées de chaque côté d’une dent cpineuse. Rameaux glabres ou pubescents. GLirrorTiA TRIDENTÉ. — Cliffortia tridentata Wild. Feuilles cunéiformes-oblongues , entières ou tridentées, ner- veuses , pubescentes en dessous. b) Feuilles simples, uninervées. Slipules bifides. CLIFFORTIA CUNÉIFORME. — Cliffortiaæ cuneata Au. Hort. Kew. Feuilles cunérformes , tronquées , 3- ou à-dentées au sommet , striées , glabres aux deux faces. c) Feuilles trifoliolées. CLIFFORTIA OBCORDIFORME. — Cliffortia obcordata Linn. fil. Folioles glabres , sans veines : les latérales elliptiques-orbicu- laires ; l'intermédiaire obcordiforme. Ramules subpubescents. FIN DU TOME PREMIER DES PHANÉROGAMES.