> A EF HE UNIVERSIT ? a à! L œ | Lo. | LAT4 | > ET! ei © | pi | no 0! Vu © = e. 1 Ü E | n y À ui WE ns © = PA © n1] | < L LE | | | | OF ILLINOIS LIBRARY Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign http://www.archive.org/details/histoirenaturell02spa HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. PHANÉROGAMES. IL. ÉVERAT, IMPRIMEUR, Rue du Cadran, n° 46. HISTOIRE NATURELLE DES r VÉGÉTAUX. PHANÉROGAMES. Par M. ÉpouARD SPACH, AIDF-NATURALISTE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE , MEMBRF DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE FRANCF. TOME DEUXIÈME. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES, PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTE-FEUILLE, N° 10 BIS. 4834. w E LAAIADONIERS : ' ste evo 1 mt # c# RAM set à GGTAIN 6 drift, Le LL Eh) cs airs ON | bre y L: —_——— ———— | VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES. VEGETABILIA DICOTYLEDONE A. * L PREMIÈRE CLASSE. ( SUITE. ) LES CALOPHYTES. CALOPHYTÆ Bartling. NEUVIÈME FAMILLE. LES ROSACÉES. — ROSACEÆ. ( Rosaceæ Baril. Ord. Nat. P- 400. — Aosacearum tib. II, sive Ro- seæ Juss. Gen.—Rosacearum trib. VIL, sive Xoseæ De Cand. Prodr. vol. IT, p. 596.) Cette famille, dans les limites que nous lui assi- gnons ; à l'exemple de M. Bartling, ne renferme que la deuxième tribu des Rosacées de M. de Jussieu, consti- tuée par l’ancien genre des Rosiers. Aucune espèce n’a encore été observée dans l’hémi- sphère austral ; mais on trouve de nombreux représen- tans du genre dans tout l'hémisphère septentrional , BOTANIQUE, PHAN, OT. If. 1 2 CLASSE DES CALOPHYTES, _ depuis les côtes de l'Afrique jusqu’en Suède , des bords de l'Atlantique jusqu’à ceux de la mer d’'Ochotzk, et, en Amérique, depuis le golfe du Mexique jusqu’à la baie d'Hudson. L’ancien continent est cependant plus riche en espèces que le nouveau, et les régions bo- réales en offrent infiniment moins que les contrées tempérées. Il n’est point de fleur qui ait été célébrée autant que la Rose par les poètes de tout genre , de tout siècle, de toute nation, Elle est devenue leur objet de comparai- son le plus familier, le plus gracieux , le plus suave ; ils en ont abusé comme de la lune, et pourtant elle est restée toujours neuve, toujours bienvenue en vers et en prose, parce que le talent, découvrant toujours en elle de nouvelles qualités, rajeunissait son parfum et sa couleur. La Rose, en un mot, n’a pu être détrônée, et semble avoir passé un bail éternel avec son titre de reine des fleurs; elle a vu l’empire de la mode capri- cieuse implanter dans son voisinage des rivaux dange- reux : les Âortensia, les Dahlia, les Camellia, en- vahissant nos jardins, étalèrent à ses côtés leur ri- che parure ; sans incliner sa tête, sans se faner, elle est demeurée sur sa belle tige, ramenant toujours à elle les amateurs les plus inconstants. Un prestige miraculeux s'attache à ce frêle rejeton de l'empire végétal, au mi- lieu des révolutions et de la mobilité du monde. C’est que le culte de la beauté ne varie jamais , et que la Rose est un type du beau , dans l’acception la plus large, la plus compréhensible de ce terme. Si nous remontons le cours des âges, si nous jetons les yeux sur l'antique Orient , la Bible célèbre les Roses de Jéricho ; le poète persan Hafiz s’enivre de l'odeur balsamique de sa fleur chérie : la mythologie persane et FAMILLE DES POSACÉES. à fr mythologie turque vous diront de belles fables sur les amours du rossignol et de la Rose, unissant ainsi dans une harmonie mystérieuse les sons les plus voluptueux et les plus doux, aux teintes les plus pures et les plus brillantes ; Byron reprendra ces traditions ingénieuses, et sa lyre y trouvera de nouveaux accords. Voyez les mythes grecs, comme ils s'occupent de lorigine de cette fleur ! Ce sont les gouttes du sang d’Adonis , de l’amant de Vénus, qui ont coloré ces pétales ravissans ; non, c’est Vénus elle-même dont le pied délicat, légèrement blessé par les épines du Rosier, laisse échapper quelque peu de sang immortel, et donne aux Roses leur pour- pre immortelle; ou bien, c’est le fils espiègle de la déesse, l’ardent Éros, qui renverse en dansant une coupe de nectar, et la boisson des dieux, retombant sur le sol, loin de se mêler à une vile poussière, opère une métamorphose dans les fleurs qu’elle a touchées. Les légendes chrétiennes, si naïves et si simples, s’empa- rent à leur tour de la Rose, lui prêtent une origine céleste , et la placent dans l’encemte sacrée d'Éden. Il se fait une étonnante consommation de Roses mysti- ques dans ces pieux récits. Point de fête antique sans Roses : guirlandes de Roses qui décorent les statues ; couronnes de Roses sur la tête des jeunes filles et des jeunes hommes qui célèbrent en dansant les fêtes de lhymen; Roses effeuillées dans les rues que suivent les processions sacrées; et, dans les réjouissances plus profanes, les convives , mollement couchés sur des lits de repos, ornent de Roses leurs coupes d’or et les boucles de leur chevelure. Les odes d’Anacréon, d’Horace, les vers de tous les chantres éro- tiques , portent l’empreinte de cette coutume. En Italie, les Rosiers de Pœstuüum arrivèrent à un 4 . CLASSE DES CALOPHYTES. haut degré de célébrité. Ce fut à Rome une industrie que la culture de cette fleur, mdispensable à la reli- gion , à l’amitié, à l'amour. D’immenses serres chaudes en produisaient au cœur de lhiver; aussi ce raffine- ment provoqua-t-il lindignation de Sénèque, âpre cen- seur d’un luxe qu’il ne dédaignait sans doute pas lui- même. Les Pères de l’Église, qui avaient le droit d’é- tre plus rigides, interdirent expressément l’usage de ces fleurs. « La couronne d’épines a ensanglanté le front du « Christ, s’écrie saint Clément, et ses disciples s’eni- « vreraient du parfum des Roses ! » On revint cepen- dant sur ces interdits trop sévères : dans la procession de la Fête-Dieu, on effeuille des Roses devant le samt- sacrement ; tant le sort de cette fleur semble irrévoca- blement uni aux cérémonies de tous les cultes. Par une coutume qu’on dirait bizarre si elle n’était fondée sur la tendance générale du paganisme à couvrir de couleurs brillantes la mort elle-même, souvent il arrivait que les héritiers d’un défunt, pour remplir ses dernières volontés, se réunissaient auprès de son tom- beau, et y célébraient un festin anniversaire en sa mé- moire, en se couronnant de Roses cueillies sur le lieu même. Sans pousser aussi loin ce que nous appellerions l'oubli des bienséances , les peuples modernes plantent des Rosiers dans leurs cimetières. Serait-ce afin de rap- peler, par ce symbole parlant, et la fragilité, et la courte durée de la vie humaine? Qui n’a répété sur la tombe de plus d’une jeune fille trop tôt moissonnée : Et Rose, elle a vécu ce que vivent les Roses, L'espace d’un matin. Aussi place-t-on, dans beaucoup de pays, une cou- ronne de Roses blanches sur le cercueil des vierges. Le FAMILLE DES ROSACÉES. L5. Emblème favori du temps de la chevalerie, la Rose devint en Angleterre un étendart sanglant. Les longues guerres civiles qui désolèrent ce pays durant le quin- zième siècle , se firent à l'ombre de la Rose rouge et de la Rose blanche , écussons des deux maisons rivales de Lancastre et d’York. De nos jours, et sous nos yeux, la Rose sert en Franée à un usage plus pacifique, à cou- ronner la vertu modeste. La fête de la rosière de Sa- lency a acquis une vaste célébrité. Nous pensons toute- fois qu’on en a exagéré l’heureuse et utile influence, et c’est plutôt comme tradition antique que nous la respec- tons ; on en fait remonter l'institution jusqu’à saint Mé- dard , évêque de Noyon , qui vivait au cmquième siècle. La Rose n’est pourtant pas tout entière du domaine idéal de la poésie : l’art en extrait l'Eau de Roses; mais ce produit conserve encore dans son délicieux par- fum la trace de son origine. L'Eau de Roses, mentionnée pour la première fois par Avicenne, au onzième siècle , nous est arrivée de l’Orient comme la fleur elle-même ; elle y servait aux purifications des temples profanés par un culte autre que celui de Mahomet. Ainsi, lorsqu’en 1188 Saladin reprit Jérusalem sur les Croisés, il fit laver avec de l'Eau de Roses, apportée de Damas sur cinq cents chameaux, la mosquée d'Omar, que les Chrétiens avaient convertie en Église. Après la prise de Constantinople , en 1453, Sainte-Sophie subit une lus- tration semblable. La- découverte de l'Essence de Roses est due à une singulière circonstance, si l’on en croit le père Ca- tron, auteur de l'Histoire du Mogol. Un canal, rap- porte-t-il, avait été rempli d'Eau de Roses, pour servir à une promenade en bateau, de la princesse Nourmahal et du Grand-Mogol. Cr, la chaleur du soleil venant à (e) CLASSE DES CALOPHYIES. dégager de l'Eau de Roses Phuile essentielle qui y est contenue , on vit cette dernière substance flotter à la surface du canal. En général, les pétales des Rosiers sont astringents ; ils forment la base de plusieurs préparalions cosmétiques et pharmaceutiques. L’onglet de ces pétales recèle un principe purgatif. Les fruits de quélques espèces servent à faire des confitures très-agréables. On a remarqué , comme fait bizarre et exceptionnel , que le parfum si suave de la Rose n’était pas du goût de certaines personnes; que telle complexion y répugnait même absolument, et s’en trouvait affectée de la ma- nière la plus pénible. Nous citerons parmi les person- nages historiques qui passent pour avoir détesté lodeur de Roses, Marie de Médicis et le chevalier de Guise. C’est chose fort connue à Rome, par exemple, que les femmes n’y peuvent supporter le parfum des fleurs. Il est constant que certaines organisations nerveuses éprouvent un invincible malaise dans une atmosphère trop parfumée. On a vu des accidentstrès-graves, lamort même résulter de ce qu’on avait laissé une trop grande quantité de Roses enfermées dans une chambre à cou cher. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Ærbrisseaux le plus souvent armés d’aiguillons ou hé- rissés dé soies roides. Ramules cylindriques. Feuilles éparses , imparipennées (par exception sim- ples); folioles penninervées, dentelées. Stipules (par ex- ception nulles) subfoliacées , plus ou moins adhérentes au pétiole , ou rarement inadhérentes et caduques. Fleurs régulières , h:rmaphrodites , terminales , soli- L FAMILLE DES ROSACÉES. 7 taires ou en corymbe , de couleur blanche , ou rose, ou pourpre , ou rarement jaune. Calice : Tube persistant, globuleux ou oblong, res- serré à la gorge ; limbe quinquéparti, foliacé : segmens marcescens ou tombants quelque temps après la florai- son, souvent pennatipartis, contournés en préfloraison. Disque annulaire, charnu, adné à la gorge du ca- lice, Pétales 5, courtement onguiculés, égaux , ordinaire- ment échancrés, insérés aux bords du disque, caducs, imbriqués en préfloraison. Eïtamines en nombre indéfini, plurisériées, cadu- ques, ayant même insertion que les pétales et plus courtes qu'eux. Filets libres, subulés. Anthères infra- médifixes , presque dressées; bourses contiguës, pa- rallèles, longitudimalement déhiscentes; connectif inap- parent, articulé au filet. Pistil : Ovaires en nombre indéfini (rarement en nombre défini), insérés au fond et aux parois du calice, (par exception glabres et insérés seulement au fond du calice) soyeux ou poilus, inclus, libres, uniovulés. Styles latéraux, infrapicilaires, libres ou soudés par leur partie supérieure, saillants. Stigmates capitellés, quel- quefois cohérens. Péricarpe : Carcérules en nombre indéfini (rarement en nombre défini), subcrustacés, monospermes, ren- fermés dans le tube calicinal devenu charnu. Graines appendantes, solitaires. Funicule court, atta- ché vers le sommet de l’angle interne de la loge. Péri- sperme nul. Embryon rectiligne : radicule appointante, supére ; cotylédons planes, foliacés en germination. La famille ne se compose que des deux genres sui- vants : 5 CLASSE DES CALOPHYTES. Rosa Linn. (Rhodophora Neck. )— Zowea Lindi. (Rhodopsis Bung.) Genre ROSIER. — Rosa Linn. Tube calicinal urcéolé; limbe quinquéparti. Pétales 5. Étamines 20-200 et plus. Ovaires ex nombre indéfini (rare- ment en nombre défini), soyeux ou poilus, insérés au fond et aux parois du calice : les basilaires souvent stipités; les pa- riétaux sessiles. Carcérules en nombre indéfini { rarement en nombre défini), renfermés dans le tube calicinal devenu plus ou moins charnu. Feuilles 5-7-foliolées; folioles opposées. Stipules adhérentes au pétiole dans la plus grande partie de leur longueur, le plus souvent dilatées vers leursommet, ou bien libres presque dès leur base et subulées ou caduques. Pédoncules bractéolés ou non bractéolés. Bractées le plus souvent caduques, assez conformes aux stipules. * On multiplieles Rosiers de graines, de boutures , de cou- chage, de drageons , d’éclats , et principalement de greffes sur V Æ glantier commun ou sur le Rosier à feuilles rouillces. Ces deux espèces sont devenues l’objet d’une culture parti- culière ; les individus sauvages ne suffisant plus à la consom- mation des fleuristes. On greffe les Rosiers en fente ou en écusson. soit à œil dormant, soit à œil poussant. Les Rosiers de Damas se greffent fréquemment sur le Bengale. Certaines espèces et variétés ne prospèrent que franches de pied. Les graines doivent être confiées au sol dès leur maturité; ou bien, lorsqu’on les sème au printemps suivant, il faut les faire tremper pendant vingt-quatre heures dans de l’eau tiède. La plupart des Rosiers ne sont pas difficiles sur le choix du terrain ; mais leur floraison devient plus abondante dans une terre franche légère, amendée de temps à autre avec du ter- reau véyétal, On peut se procurer des Roses au milieu de l'hiver, en plaçant les Rosiers en pots dans une serre ou sous chässis, sur une couche. Le Rosier de Damas et le Pompon sont les espèces qui se prêtent le micux à ce genre de traitc- » FAMILLE DES ROSACÉES. 9 ment. La culture des Rosiers de pleine terre ne demande d’autres soins que la suppression du bois mort et la taille des branches gourmandes. On admet assez généralement environ deux cents espèces de Rosiers. Quelques botanistes en reconnaissent davantage ; d’autres en admettent moins : la distinction des espèces offre de grandes difficultés, à cause du nombre infini de variétés et d’hybrides qu’on trouve , tant spontanées que cultivées. Les amateurs de Roses en portent le nombre jusqu’au dela de deux mille, Nous ne pouvons décrire ici que les espèces les plus remarquables.” Secriox I'*. PIMPINELLIFOLIÆ. Liodl. Monogr. — Mert, et Koch, Flor. Germ. Stipules adnées au pétiole dans presque toute leur longueur. Fleurs solitaires, non bractéolees , ou munies de bractees très-étroites. Lanières calicinales ordinairement conniven- tes après la floraison. Jeunes tiges hérissées de soies raides souvent glanduliferes au sommet et entremélées d’aiguil- lons rectilignes. Rosier FÉTIDE. — Rosa lutea Mill. Dict. — Guimp. Hoh. tab. 84. — Reit. et Abel, tab. 63. — Bot. mag. tab. 363. — Duham. ed. nov. v. 7, tab. 14, fig. 1. — Thory et Redout. Ros. 1, tab. 69. — Rosa luteola Thory et Redout. 1. c. v. 3, tab. 21. — Rosa sulphurea (falso) Thory et Red. !. c. tab. 150. ( Var. flore pleno.) — VARIÉTÉ 8ICOLORE : Rosa punicea Mill. Dict. —Bot. Mag. tab. 1077. — Thory et Redout. 1. c. v. 1, tab. 71. — Rosa subrubra Thory et Redout. 1. c. v. 3, tab. 93. — Rosa bico- lor Jacq. Hort. Vindob. 1 , tab. 1. Jeunes tiges fortement hérissées. Rameaux garnis d’aiguillons épars, un peu crochus. Feuilles à 5-0 folioles ovales-arrondies ou elliptiques , concolores , doublement dentelées, glandulifères en dessous. Stipules toutes conformes, planes, linéaires, acuminées, divergentes. Segmens calicinaux pennatifides , plus courts que la corolle. Calices fructiferes dressés, globuleux. 10 CLASSE DES CALOPHYTES. Axbrisseau haut de 4 à G pieds et plus. Tiges dressées. Ra- meaux retombans. Écorce dépourvue de poussière glauque. Fo- lioles d’un vert gai en dessus, un peu plus pâles en dessous , ré- pandant une odeur de Reinette lorsqu’or les froisse. Pétioles glan- duleux , tantôt légèrement aiguillonnés, tantôt inermes. Fleurs rarement géminces ou ternées. Sépales glanduleux, réfléchis après la floraison. Corolle jaune. Anthères mucronulées. Disque épais. Styles velus, libres. Fruit globuleux, écarlate. Cette espèce este très-caractérisée par ses fleurs d’un jaune foncé , ainsi que par ses folioles glanduleuses en dessous, etpres- que concolores aux deux faces. Selon MM: Biroli, Balbis et Nocca, elle est indigène dans le Milanais; Allioni l'indique au Piémont. On la cultive fréquemment dans les jardins paysagers, où ses grandes fleurs d’un jaune foncé font un effet merveilleux. Ces fleurs ne participent point au parfum commun à toutes les autres Roses : elles répandent, au contraire, une forte odeur de punai- ses; mais le feuillage , lorsqu’on le froisse entre les doigts, sent la Pomme de Reinette. La variété bicolore, connue sous les noms de Rose capucine et Rose ponceau, passe pour originaire de Perse; peut-être est-elle une espèce distincte. Quoi qu'il en soit, elle est fort intéressante à cause de ses pétales de couleur ponceau en dessus et d’un jaune foncé en-dessous. Rosier A FEUILLES DE PIMPRENELLE. — Rosa pimpinelli- folia Linn. — Guimp. Holz. tab. 86. — Flor. Dan. tab. 398. — Rosa spinosissima Smith , Engl. Bot. tab. 187. — Svensk Bot. tab. 559. — Rosa scotica Mill. — Rosa pimpinellifolia pumila Thory et Red. Ros. v. 1, tab. 23. — Rosa campestris Balb. — Rosa poteriifolia Bess, — Rosa borealis Trait. Aiguillons rectilignes : ceux des jeunes tiges très-denses. Feuil- les à 5-Q folioles ovales ou arrondies, dentelées. Stipules linéaï res-cunéiformes, acuminées , divergentes : celles des ramules flo- riferes plus larges. Seomens calicinaux indivisés, de moitié plus courts que la corolle. Calices fructiferes globuleux (noirs), dres- sés , glabres de même que les pédicelles, FAMILLE DES ROSACÉES, 11 Arbrisseau trèes-touffu , haut de 1 à 4 pieds. Tiges et rameaux couverts d’aiguillons horizontaux ou HR TNTS Écorce des ra- meanx lisse, luisante , non glauque. Folioles petites, un peu co- riaces, d’un vert foncé en dessus, quelquefois glauques en des- sous. Petioles aiguillonnés. Bractées nulles. Segmens calicinaux lanccolés, acuminés , inappendiculés. Corolle blanche. Disque peu épais. Styles velus, libres. Ce Rosier croit dans presque toute l'Europe. Il est fréquem- ment cultivé dans les jardins sous lenom de Rosier Pimprenelle. On en possède une variété à fleurs semi-doubles, Rosier TRÈS-ÉPINEUX. — Rosa spinosissima Linn. Spec. — Clus. Hist. p. 116. — Rosa spinosissima : Lindl. Monogr. —, Rosa pimpunellifolia Villars (non Linn.) — Rosa pimpinélli- folia inermis Thory et Red. Ros. 1, tab. 25. — VARIÉTÉ À PETITES FOLIOLES : Rosa parvifolia Tratt. — Rosa pimpinellifolia Mariaburgensis Thory et Red. Ros. 1 tab. 20 7) — VARIETEÉ À GRANDES FOLIOLES : Rosa sanguisorbifolia Don. — Thory et Red. Ros. tab. 31. — VAaRiETÉ À PETITS FRUITS : Rosa microcarpa Besser (non Lind]. Monogr.)— Rosa melanocarpa Link , Enum. — Rosa Besseri Tratt. Aiguillons rectilignes, ordinairement très-denses. Feuilles à 7-11 folioles oblongues , doublement dentelces. Stipules linéai- res-cunéiformes , acuminées , divergentes : celles des ramules flo- riferes plus larges. Segments calicinaux indivisés, plus courts que la corolle. Pédicelles hispides. Calices fructiferes dressés , ovoides , glabres ( d’un pourpre noirâtre. ) Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Aiguillons horizontaux ou re- dressés , ordinairement très- -denses. Pétioles aiguillonnés. Brac- tées nulles. Corolle plus grande que dans l'espèce précédente , blanche , jaunâtre à la base. Cette espece habite l'Europe australe. On en cultive des va- rictés à fleurs doubles et semi doubles. 12 CLASSE DES CALOPHYTES. RosiER À AIGUILLONS RÉFLECHIS. — Rosa reversa Waldst. et Kit. Plant. Hungar. Rar. tab. 264. — Guimp. Holz. tab. 38. Cette espèce differe des deux précédentes par ses aiguillons ré- fléchis ; par ses folioles elliptiques , pubescentes en dessous, et bordées de dentelures glanduleuses ; enfin par sa corolle couleur de chair et ne dépassant pas les segments calicinaux. Tiges hautes de 2 à 6 pieds. Feuilles 5-9-foliolées ; folioles longues de 6 à 8 lignes. Pédoncules et pétioles couverts de soies glanduliferes. Sépales très-entiers. Fruit ovoide, noirâtre. Ce Rosier, indigène en Hongrie, n’est pas rare dans les col- lections. Rosier Sarine. — Rosa Sabini Lindl. Monogr. — Engl. Bot. tab. 2504. — Rosa Doniana Woods. — Rosa gracilis Woods. — Rosa villosa Smith, Engl. Bot. tab. 553 ( non Linn. ) Aiguillons falciformes ou rectilignes. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales , doublement dentelées, pubescentes aux deux faces. Sti- pules étroites, glanduleuses-fimbriées. Sépales pennatifides. Ca- lice fructifere globuleux ( écarlate ), très-hispide ainsi que les pe- dicelles. Arbuste de 8 à 10 pieds de haut. Branches droites, d’un brun foncé. Soies plus ou moins nombreuses. Pétioles cotonneux, glandu- leux, aiguillonnés. Corolle rose où blanche. Cette espèce, indigène en Angleterre et en Écosse, est cultivée dans les coilections. ROsiER A COROLLE INVOLUTÉE. — Rosa involuta Smith, Engl. Bot. tab. 2068.— Lindl. Monogr. p. 56. — Rosa Redou- tea Thory et Red. Ros. tab. 23. ’ Aïguillons forts, rectilignes , très-inégaux, tres-nombreux. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques, doublement dentelées, pubescentes aux veines. Stipules étroites , quelquefois concaves, glanduleuses-fimbrices. Lanières calicinales très-entières. Pétales involutés. Galice fructifere globuleux, hispide. Arbuste touflu , haut de 2 à 3 pieds. Branches peu divisees , FAMILLE DES ROSACÉES. 45 droites , d’un gris rougeâtre. Soies nombreuses. Pétioles velus, glanduleux-hispides et légèrement aiguillonnés. Fleurs roses, non bractéolées. Pédicelles glabres. Lanières calicinales hérissées d’ai- guillons sétiformes et de glandes. Ce Rosier, originaire des montagnes de l'Écosse, est cultivé dans les collections. Rosier MiLLE-ÉPine. — Rosa myriacantha Dec. Flore Franc. — Thory et Red. Ros. tab. 26. — Lindl. Monogr. tab. 10. — Rosa parvifolia Pallas (ex Lind. ) Aiïguillons forts, inégaux, pugioniformes. Feuiiles à 5 ou 7 folioles elliptiques ou orbiculaires, doublement dentelées, gla- bres, glanduleuses à la côte , aux bords et en dessous. Stipules étroites, glanduleuses. Pédicelles hiSpides et aiguillonnés. Sépa- les réfléchis après la floraison. Arbrisseau nain. Rameaux simples, presque droits, brunä tres. Pétioles glanduleux et hispides, garnis de quelques petits aiguillons. Folioles rouillées en dessous. Fleurs solitaires, brac- téolces , blanches. Tube calicinal glabre , globuleux. Cette espèce croît dans la France méridionale. On la cultive dans les collections. RosiER À GRANDES FLEURS. — Rosa grandiflora Lindl. Mo- nogr. p. 53, Ic.; et Bot. Reg. tab. 888. — Rosa aliaica Willd. — Rosa spinosissima Guimp. Holz. tab. 87. — Rosa pimpinellifulia flore albo multiplici Thory et Red. Ros. tab. 87. — Rosa pimpinellifolia Pallas, Flor. Ross. tab. 75. Ce Rosier diffère du Pimprenelle par ses fleurs plus grandes, et par l’absence de soies parmi les aiguillons de ses jeunes tiges. RosiEr À FLEURS JAUNATRES. — Rosa lutescens Pursh, Flor. Bor. Am. (patria falsa). — Lindl. Monogr. p. 47, Ie. — Rosa hispida Bot. Mag. tab. 157 ( mala. ) Aiguillons faibles, inégaux , réfléchis , très-denses. Feuilles à 7 ou à folioles ovales, dentelées. Stipules planes , très-ctroites. Pédicelles et calices glabres. Lanières calicinales très-entières , courtes. Calice fructifere ovale , noir. 14 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbuste élevé, vigoureux. Rameaux presque droits, d’un brun sale. Fleurs moyennes , d’un jaune pâle, non bractéolées, Disque aplati. Ovaires environ 30. Styles velus, distincts. Cette espèce , assez commune dans les collections , passe pour originaire de la Sibérie. ROsIER COULEUR DE SOUFRE. — Aosa sulphurea Ait. Hort. Kew. — Bot. Reg. tab. 46. — Thory et Red. Ros, v. 1 , tab. 3.— Rosa glaucophylla Ehrh. Beitr. Aiïguillons rectilignes ou courbés , épars, inégaux. Feuilles à 7 folioles glauques , glabres , obovales , dentelées. Stipules linéai- res, dilatées au sommet, divariquées. Pédicelles et calices nus ou glanduleux. Tube calicinalhémisphérique. Arbrisseau haut de 5 à Q pieds, feuillé aux extrémités des tiges. Branches d’un vert jaunätre ou brunâtre. Feuillesd’un glau- que foncé. Pétioles légèrement glanduleux, garnis de quelques aï- guillons rectilignes. Fleurs très-grandes, jaunes, toujours dou- bles ( dans les jardins ), non bractéolées. Cette espèce produit des fleurs en plus grande abondance en- core que la plupart de ses congénères. C’est l'Écluse qui s’en pro- cura de Constantinople les premiers individus cultivés en France. Rosier acicuLaire. — Rosa acicularis Lindl. Monogr. tab. 8. Aigüillons aciculaires, mégaux. Feuilles à 7 folioles ovales, convexes, divergentes, glauques, dentelées. Stipules étroites, élargies au sommet, glanduleuses aux bords. Länières calicinales très-étroites , subpennatifides, plus longues que les pétales. Ca- lices fructiferes pendants, glabres, étranglés vers le haut. Buisson épais, haut d'environ 8 pieds. Branches droites : les plus jeunes glauques; les adultes brunâtres, armées de nombreux aiguillons droits et de quelques soïes. Pétioles nus ou un peu ve- lus. Fleurs bractéolées, d’un rouge päle. Pétales obovales, échan- crés. Fruit obovale, de couleur orangée-jaunûtre. Cette espèce, indigène en Sibérie, n’est pas rare dans les col- lections. Elle mérite d’être plus répandue dans les jardins paysa- gers. C’est le premier Rosier qui se couvre de feuilles qui, à FAMILLE DES ROSACÉES. 45 l'époque de leur développement, sont remarquables par leur [l Î ? I couleur jaunätre. Rosier À RAMEAUX GRËLES. — Rosa stricta Lindl. Monogr. tab. 5. — Rosa carolina Ait. Hort. Kew. Aïguillons tous sétiformes. Ramules inermes. Feuilles à 9-11 folioles arrondies, glauques : la paire inférieure plus petite que les autres. Calices fructifères oblongs , pendants. Rameaux trèsnombreux , droits , longs de 3 à 4 pieds, d’un vert pale, couverts entierement de soies petites ; faibles et pres- que égales. Fleurs d’un rouge clair. Cette espèce, indigène dans l'Amérique septentrionale, est cul- tivée dans les collections. : Rost£r DE Ganpocze. — Rosa Candolleana Red. et Thor. Ros. vol. 2, tab. 45. — Rosa rubella Smith, Engl. Bot. tab. 2591, et (Fruct.) tab. 2601. — Rosa pimpinellifolia rubra Thor. et Red. Ros. tab. 21. — Rosa polyphylla Wild. Aïguillons rectilignes , épats, faibles. Tiges et calices hispides. Feuilles à 7-11 folioles ovales-arrondies , glabres. Stipules étroi- tes, fimbriées, dilatées au sommet. Segments calicinaux indivi- sés. Calices fructifères pendants , oblongs , écarlates. Tige haute de 3 à 4 pieds. Rameaux droits, rougeâtres, forte- ment hispides. Pétioles presque sans glandules. Fleurs blanches ou rouges. Bractées nulles, Corolle plus grande que le calice. Disque très-mince. Gette espèce, trouvée en Angleterre et en Sibérie, est culti- vée dans les collections. Rosier Des Aves. — Rosa alpina Linn. — Jacq. F1. Austr. tab. 270. — Guimp. Holz. tab. 92 et tab. 40. — Lawr. Ros. tab. 30. — Thor. et Red. Ros. vol. 1, tab. 59, et vol. 3, tab, 15. — VARIÉTÉ À CALICES mispipes : Rosa pyrenaicaGowan. Ill. tab. 19. — Guimp. Holz. tab. 93. — Jacq. Schœnbr. vol. 4, tab. 116. — Rosa inermis Krock. Siles. — Rosa hispida Krock. 1.c. — Rosa turbinata Vill. Delph. 16 CLASSE DES CALOPHYTES. Aiguillons tous sétiformes, reculignes, non glandulifères. Ra- meaux et ramules inermes. Feuilles à 7-11 folioles elliptiques- oblongues , simplement ou doublement dentelées. Stipules linéai- res, dilatées et divergentes au sommet, acuminées , fimbriolces. Segments calicinaux indivisés, appendiculés , plus longs que la corolle. Pédoncules recourbés après l’anthèse, glabres où hispi- des de même que les calices. Fruits subpyriformes. Tiges hautes de 2 à 5 pieds. Rameaux presque droits, d’un brun verdâtre, souvent glauques. Feuilles d’un vert glauque en dessus, tantôt glabres, tantôt pubescentes en dessous. Segments calicinaux ovales-lancéolés. Pétales d’un rose vif, obcordiformes. Fruits d’un rouge orange. Ce Rosier habite les régions subalpines des montagnes del Eu- rope australe et de l’Europe moyenne. Pour la décoration des bos- quets on le préfère à beaucoup d’autres espèces indigènes, à cause de ses rameaux non armés d’épines. RosiER À GRANDES FEUILLES. — Rosa macrophylla Lindl. Monogr. tab. 6. — Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 117. . Aïgwllons épars , comprimés. Feuilles très-longues, multi-fo- liolées. Pétioles glanduleux. Folioles ovales-lancéolées ou oblon - ques , acuminées , velues en dessous. Pédoncules solitaires ou en corvmbe. Sépales lancéolés-linéaires, acuminés, très-étroits , plus longs que la corolle. Pétales apiculés. Grand arbrisseau. Tige droite, cylindrique. Rameaux un peu grimpants. Feuilles longues de 6 à 10 pouces, à 3-11 paires de folioles. Folioles longues d'environ 15 lignes : la terminale deux fois plus grande. Fleurs grandes, purpurines , inodores. Pétales obovales-arrondis, d’un pouce de diamètre. Fruit ovoïde, de cou- leur écarlate. Cette espèce, assez semblable au Rosier des Alpes, croît dans l'Himalaya. On la possède en Angleterre depuis quelques années. ROsiER A FRUITS PENDANTS. — Rosa pendulina Ait. Hort. Kew. — Rosa lagenaria Villars , Flor. Delph. — Rosa alpina Es 2e FAMILLE DES ROSACÉES: 47 Lindi. in Bot. Rég. tab. 424. — Lawr. Ros. tab. 91. — Thor. et Red. Ros. 1, tab. 53. Ce Rosier, que beaucoup d'auteurs regardent comme une va- ricté du Rosier des Alpes, gn diffère par ses feuilles à neuf ou onze folioles glabres et luisantes; par ses tiges et ses rameaux tout-à-fait inermes ; par ses fleurs souvent ternées, et par ses fruits fusiformes. Il croît dans les Alpes de l’Europe australe, et on le cultive fréquemment dans les jardins. Section II. CINNAMOMEÆ Mert. et Koch, Flor. Germ, ( Cinnamo- meæ et Feroces Lindl. Monogr. ) Stipules adnées au pétiole dans presque toute leur longueur. Pédoncules bractéolées, presque toujours en corymbes 3-5- flores. Lanières calicinales conniventes aprés l’anthèse. Jeunes tiges hérissées de scies raides entremélées d’aiguil- lons gréles, rectilignes; rameaux adultes ordinairement inermes, Rosier CANNELLE. — Rosa cinnamomea Linn. — Engl. Bot. tab. 2388. — Thor. et Red. Ros. tab. 36 (Flor. simpl.), et tab. 35 (Flor. plen. ) — Flor. Dan. tab. 1214 (Flor. plen. ) — Guimp. Holz. tab. 85 ( Flor. plen. } — Æosa collincola Ehrh. — Rosa majalis Retz. — Rosa acuminata Swartz. — Rosa’ fecundissima Munchh. — Rosa fluvialis Flor. Dan. tab. 868. Aiguillons des rameaux stipulaires , géminés, subfalciformes. Feuilles à 5 ou 7 folioles oblongues ou ovales-oblongues, dente- lées, pubescentes et glauques en dessous. Pétiole subinerme. Segments calicinaux très-entiers, de la longueur des pétales. Cali- ces et pédoncules glabres. Fruits globuleux, déprimés (quelque- fois turbinés). Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds et plus. Racines rampantes, très-longues. Tiges adultes d’un brun de cannelle. Rameaux et jeunes tiges pourpres. Ramules verts, souvent lavés de rose. Sti- pules des ramules stériles amplexicaules, convolutées. Stipules des ramules florifères planes , très-élargies. Pédonéules triflores ou rarement uniflores. Segments calicinaux terminés en appendice lancéolé. Corolle pourpre. Fruits petits, rouges, dressés. BOTAN!QUE. PHAN. T. Il. : LS CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce, nommée vulgairement Aosier de Mai , Rosier Cannelle et Rosier du Saint-Sacrement, croît dans le nord de l'Allemagne , en France, en Angleterre, en Suède, ainsi qu’en Laponie. Elle est commune dans les plantations d'agrément; il Jui faut beaucoup d'espace, parce que &s racines poussent chaque année un grand nombre de rejetons qui étouffent les plantes voi- sines. On en forme souvent des haies. Ses fleurs paraissent dès le mois de mai, et ses fruits sont mürs en août. Rosier A FEUILLES DE FRÈNE. — Rosa fraxinifolia Borkh. — Bot. Reg. tab. 458. — Rosa blanda Ait. Hort. Kew. — Jacq. Fragm. tab, 105. — Rosa alpina lævis Thory et Red. Ros. tab. 39 et 42. — Rosa corymbosa Bose, Dict. d'Agr. — Desfont. Cat. Hort. Par. Rameaux et ramules inermes. Feuilles à 5 ou 7 folioles opa- ques en dessus, glauques en dessous, glabres , lancéolées ou lan- céolées-elliptiques , dentelées. Pétiole inerme. Calice et pédoncu- les glabres. Segments calicinaux indivisés, plus longs que les pé- tales. Fruits subglobuleux. Rameaux droits, d’un pourpre foncé, couverts d’une poussière d’un bleu pâle. Rejetons munis à leur base d’un petit nombre d’aiguillons sétiformes. Stipules longues, très-élargies au som- met, dentées. Bractées elliptiques, fimbriolées. Fleurs petites, rouges. Fruits petits, d’un rouge foncé. Ce Rosier, originaire de l’ Amérique septentrionale , est cultivé dans les jardins paysagers. Roster DE LA CaroLINE. — Rosa carolina Linn. — Wan- genh. Amer. tab. 31, fig. 17.—Thor. et Red. Ros. 1, tab. 05, et vol. 2, tab. 109 et 117.— Taindl. Monogr. tab. 4. — Rosa corymbosa Ehrh.— Rosa pensylvanica Mich. Flor. Am. Bor. — Rosa virginiana Vesfont. Cat. Hort. Par. Ramules armés d’aiguillons stipulaires subfalciformes. Feuil- les à 7 folioles oblongues ou lancéolées-oblongues , finement den- telées, opaques en dessus, pubescentes-incanes en dessous. Stipu- les convolutées. Calices et pédoncules hispides. Fruits globuleux. Arbrisseau haut de o à 5 pieds. Tiges droites, vertes ou d’un FAMILLE DES ROSACÉES. 19 rouge foncé. Stipules très-longues, ctroites. Petiole cotonneux. Bractées lancéolées , très-concaves, peintues , cotonneuses en de- hors. Segments calicinaux indivisés, terminés en longue pointe. Pétales d’un rouge foncé. Fruit écarlate. Ge Rosier, qui n’est pas rare dans les jardins, croît dans les marais des États-Unis , depuis la Caroline jusqu’à la Nouvelle- Angleterre. Rosier Woops. — Aosa Woods Find. im Bot. Res. tab. 976. Ramules armés d’aiguillons stipulaires et épars , rectilignes. Feuilles à 7 ou 9 folioles opaques, glabres, cunciformes-obovales, dentelées vers leur sommet, glauques en dessous. Stipules pla- nes , entières. Pédoncules géminés, glabres de même que les ca- lices. Fruits globuleux. Arbuste peu élevé, Rameaux dressés , ordinairement inermes. Stipules très-étroites, pointues. Pétioles aiguillonnés. Fleurs roses. Cette espece, indigène dans l'Amérique septentrionale , est cul- tivée dans les collections. Elle fleurit en mai. Rosier À PETITES FEUILLES. — Aosa parvifolia Lindl. Mo- nogr. p. 20, le. — Aosa carolina Du Roi. — Rosa parviflora Ehrh. Beitr. — Æosa caroliniana Mich. Flor. Ramules armés d’aiguillons stipulaires aciculaires. Feuilles à 5 folioles ur peu luisantes, lancéolées , presque glabres, finement dentelées. Stipules très-étroites. Pédoncules et calices hispides- glanduleux. Espèce basse, faible et étalée. Rejetons couverts de soies éparses. Branches d’un brun rougeâtre. Stipules un peu courbées, dilatées et divarjquées au sommet. Pétioles nus. Fleurs carnées, pâles , ordinairement géminées etdoubles. Bractées ovales, cordiformes, un peu velues. Tube du calice petit, rond, déprimé; sépales ovales, cuspidés. Gette espèce, nommée vulgairement Rose double de Pensyl- vanie , croit dans les États-Unis, depuis la Caroline jusqu’au Canada. Ses fleurs élégantes d’un rose délicat, sa forme naine X) CLASSE DES CALOPHYTES, et touffue , la font généralement rechercher, malgré les difficultés que présentent sa culture et sa propagation. Il faut, pour qu’elle réussisse , la planter en terre de bruyère. Rosier ÉTALÉ. — Rosa laxa Tindl. Monogr. p. 18, tab. 4. Rameaux subinermes, effilés. Feuilles à 7 ou o folioles ondu- lées , opaques, glauques , oblongues ou elliptiques-lancéolées. Pé- doncules et calices hispides-glanduleux. Arbuste étalé. Branches d’un brun rougeâtre, luisantes. Ai- guillons rares, subrectilignes. Stipules étroites, élargies et glan- duleuses au sommet. Pétioles velus, glanduleux , légèrement ai- guillonnés. Fleurs roses, ordinairement géminées. Bractées ovales, fimbriées. Tube calicinal globuleux. Segments triangulaires-lan- céolés, presque entiers, plus courts que les pétales. Fruit in- connu. Ce Rosier, indigène aux États-Unis, est cultivé dans les col- lections. ROsIER À FEUILLES LUISANTES. — Rosa lucida Ehrh. Beitr, —Guimp. Holz. tab. 93.—Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 7, fig. 2. — Jacq. Fragm. tab. 107, fig. 3.—Thor. et Red. Ros. tab. 33, — Rosa caroline Dill. Elth. tab. 245, fig. 316. Ramules armés d’aiguillons stipulaires, rectiignes. Feuilles à 7 ou 9 folioles recouvrantes, elliptiques-ohlongues, dentelées, glabres et luisantes aux deux faces. Segments calicinaux très-en- tiers, un peu plus longs que la corolle. Fruits globuleux , dépri- més , subhispides ainsi que les pédoncules. Buisson touffu , haut de 4 à 6 pieds. Branches droites, d’un brun rougeâtre, luisantes. Rejetons quelquefois très - hispides à leur moitié inférieure. Stipules rectilignes, glabres, luisantes, planes, finement dentées vers leur sommet. Pétioles nus où pubes- cents, aiguillonnés. Fleurs d’un pourpre vif, en corymbe. Bractées ovales-lancéolées, pointues, concaves , fimbriolées. Pédoncules presque nus, très-courts. Styles très-velus. Fruits d’un rouge clair. Cette espèce, originaire des États-Unis, est commune dans les plantations d'agrément. Elle fleurit à la fin de l'été. VAMILLE DES ROSACÉES. 21 Rosier Turners. — Rosa Rapa Bosc, Dict. d’Agr.— Thory et Redout. Ros. v. 2, tab. 7. — Rosa turgida Pers. Ench. Ramules inermes. Feuilles à 3-9 folioles luisantes, glabres, ondulées, oblongues, dentelées. Segments calicmaux pennatifides, plus longs que la corolle. Fruits hémisphériques, hispides ainsi que les pedoncules. Arbuste élevé, diffus. Rejetonstrès-rouges, couverts d’aiguillons mégaux et épars , et de soies cramoisies. Stipules nues, planes, étroites ou dilatées , finement dentées. Pétales d’un rouge clair. Fruit d’un rouge foncé. Et Cette espèce croit dans le midi des États-Unis. Elle est remar- quable par ses fleurs très-nombreuses (doubles dans les jardins ) ct d’un rouge vif. Rosier BRILLANT.— Rosa nitida Willd. — Lindi. Monogr. tab. 3. — Rosa rubrispina Bosc, Dict. d’Agr. — Rosa Re- dutea rubescens Thory et Redout. Ros. 1, tab. 36. È Branches fortement hérissées d’aiguillons faibles et de soies. Feuilles à 3-7 folioles luisantes, glabres, étroites, simplement dentelées. Segments calicinaux indivisés , plus courts que la co- rolle. Fruits sphériques, comprimés, un peu hispides. Buisson bas et rougeâtre. Branches droites, très-divisees. Feuilles prenant une couleur pourpre en automne. Pétioles fai- bles , nus. Stipules planes, dilatées au sommet , fimbriolées. Co- rymbes pauciflores. Bractées ovales-lancéolées , contournées. Pédoncules et calices hispides. Pétales très-rouges et brillants , presque dressés. Fruit écarlate, brillant. Cette jolie espèce habite l’île de Terre-Neuve. Elle est cultivée dans les collections. Rosier Hérisson. — Rôsa ferox Ait. Hort. Kew. — Lawr. Ros. tab. 42.—Lindl.in Bot. Reg. tab. 420. — Marsch. Bieb. Plant. Ross. tab. 37.— Rosa kamtchatica Thor. et Red. Ros. 1,p. 47,tab. 12 (non Vent.)— Rosa provincialis Marsch. Bicb. Flor. Taur. Cauc. — Rosa horrida Besser. Branches et ramules hérissés d’aiguillons conformes, inégaux, 29 CLASSE DES CALOPHYTES. très-rapproches, effilés. Feuilles à 5-9 foholes elliptiques , den- tées, arrendies aux deux bouts, blanchîtres et glanduleuses en dessous. Pédoncules et pétioles hispides. Fruits subglobuleux. Buisson haut de 4 à 5 pieds. Branches cotonneuses , incli- nces. Aiguillons ae Feuilles luisantes , d’un vert gai. Stipu- les larges , dilatées à leur extrémité supérieure, cotonneuses , die aux bords. Fleurs grandes. Bractées (souvent nulles) suborbiculaires. Segments calicinaux étroits, triangulaires. Pé- tales rouges. Fruits écarlates. Cette espèce, drigigaire du Caucase, n’est pas rare dans les jardins et se fait remarquer par les aiguillons sétiformes très- nombreux qui convrent ses tiges. Rosier pu KamrezarkA. = Rosa kamtchatica Vent. Hort. Gels. tab. 67.—Laindl. inBot. Reg. tab. 419 et tab. 824. — Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 10, fig. 21. Aiguillons des rameaux dissemblables : les stipulaires gémi- nes , falciformes; les autres sétacés , très-denses. Feuilles à 5-9 folioles opaques , oblongues ou ovales-oblongues, dentelées , pu- bescentes en dessous. Pédoncules et pétioles cotonneux, inermes. Fruits turbinés , subglobuleux , glabres. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Branches cotonneuses, brunes , pâles, inclinées , pubescentes , garnies de poils et d’aiguillons qui tombent souvent dans la vieillesse. Stipules larges, d’un ronge foncé. Bractées elliptiques, presque nues. Segments calhcinaux très-étroits, plus longs que les pétales. Fruits écarlates, plus pe- tits que ceux du Rosa ferox. Ce Rosier, fort semblable au précédent par le port, est cul- tivé dans les plantations d'agrément. RosiER A FRUITS TURBINES. — Aosa turbinata Ait. Hort. Kew. — Jaeq. Schœnbr. v. 4, tab. 435.—Thory et Redout. 1, tab. 48. — Rosa francofortensis Park. — Rosa campanulata Ehrh. Rameaux inermes. Folioles ovales, fortement dentelées, plis- sées , discolores , pubescentes en dessous. Pétioles velus. Pédon- cules hispides-glanduleux. Segments calicinaux ovales-acuminés, FAMILLE DES ROSAÂCÉES. 25 trés-entiers ou pennatifides , de la longucur de la corollé. Fruit turbine. Ajguillons des rejetons denses , inégaux : les uns sétacés ; Les au- tres subulés, élargis et comprimés à la base, subfalciformes. Tiges dressées , hautes de 6 à 8 pieds. Feuilles glauques en des- sus. Pétioles pubescents, glanduleux , aiguillonnés. Stipules planes, allongées , non divergentes, acuminées. Pédoncules soli- taires ou ternés. Fleurs grandes, roses. Cette espèce, suivant Pollini, croît dans l'Italie septentrio- nale; selon M. Reichenbach, elle est aussi indigène dans plu- sieurs contrées de l'Allemagne. Elle ressemble , par le port, au Rosier Cent-feuilles. Le plus souvent ses fleurs sont doubles dans les jardins. On en possède une variété à fleurs simples, connue des amateurs sous le nom de Grande Pivoine. Secriox III. CANINÆ Mert. et Koch, Flor. Germ. ( Rosæ canin« , villosæ et rubiginosæ Lindl. Monogr. ) Stipules adnées au pétiole dans presque toute leur lon- gueur : celles des ramules florifères beaucoup plus élargies que celles des ramules stériles. Fleurs bractéolées , ordi- nairement en corÿymbe. Jeunes tiges armées d’'aiguillons inégaux , mais Jamais Sélaces. a) Aiguillons subrectilignes. Folioles cotonneuses ou veloutées. Rosier PomIFÈRE. — Aosa villosa Linn. — Svensk Bot. tab. 313. — Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 15, fig. 1. — Rosa po- mifera Borkh.— Thory et Red. Ros. v. 1, tab. 67, et Ros. v.», tab. 89.— Rosa Evratiana Thory et Red. Ros. v.3, tab. 03. — Rosa mollis Smith , Engl. Bot. tab. 2450. Aïguillons subulés, forts , dilatés à la base : les raméaires gémi- nés, stipulaires. Feuilles à 5 où 7 folles elliptiques ou ovales- elliptiques, glauques, doublement dentelées. Pédoncules hispides, aiguillonnés. Sépales pennatifides , de la longueur de la corolle. Pétales ciliolés-glanduleux. Fruits globuleux, penchés, hispides ainsi que les pédoncules. Buisson haut de G à 8 pieds. Tiges dressées ou ascendantes. 924 CLASSE DÉS CALOPHYTES. Folioles longues d'environ 2 pouces ; dentelures secondaires glan- duleuses. Stipules planes , élargies vers leur sommet, non diver- gentes. Fleurs grandes, roses. Fruits gros , d’un poupre violet , mûrs dès la mi-août. Ce Rosier, très-distinct par ses gros fruits pendants, d’un pourpre violet et hérissés de soies glanduhfères , croit en Alle- magne ; en Suède, ainsi qu'en Angleterre. Sa stature élevée le rend propre à décorer les bosquets. On le cultive en outre pour ses fruits, qui sont très-pulpeux et qu’on emploie à faire des con- fitures. La variété à fleurs doubles du Rosier pomifère est assez rare. Rosier coroNNEux. — Rosa tomentosa Smith , Engl. Bot. tab. 990.—Hook. Flor. Lond. tab. 124.—Svensk Bot. tab. 571. — Guimp. Holz. tab. 88. — Thor. et Red. Ros. tab. 47 et 50. Aiïguillons comprimes à la base, inégaux, les stipulaires sub- falciformes. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales-clliptiques ou ovales , pubescentes-incanes , doublement dentelées : dentelures- acuminées , étalées. Pédoncules hispides ou glabres. Lanières cali- cinales incisées, plus longues que la corolle, caduques à la matu- rite du fruit. Pétales ciliolés. Fruuts globuleux, dressés (ordinai- rement hispides.) Arbuste haut de 7 à 8 pieds, étalé. Aiguillons épars. Stipules planes, non divergentes, acuminées, élargies supérieurement. Pétioles aiguillonnes, glanduleux. Bractées ovales, cotonneuses, plus longues ou plus courtes que les pédoncules. Gorolle d’un rose vif. Tube calicinal ovale ou subglobuleux. Fruit écarlate, mür à la fin de l'automne. Cette espèce, qui croit dans une grande partie de l’Europe , se cultive dans les jardins paysagers et dans les collections. Il en existe des variétés à fleurs doubles et semi-doubles, ROSIER À FEUILLES RÉSINEUSES. — Rosa resinosa Sternb: — Rosa cretica Vest. — Rosa rubiginosa cretica Thory et Red. Ros. tab. 134. Folioles ovales-elliptiques , doublement dentelées, slanduleuses FAMILLE DES ROSACÉES. “. à en dessous et aux bords, non glauques. Lanières calicinales indi- visées. Fruits globuleux , hispides ainsi que les pédoncules. Ce Rosier , que beaucoup d’auteurs envisagent comme une va- riété du précédent, est originaire de l'Europe australe. On en cultive dans les collections des variétés à fleurs doubles et semi- doubles. RosiER A FEUILLES SPINELLEUSES. — Rosa cuspidata Marsch. Bieb. — Rosa pseudo-rubiginosa Lejeune. — Rosa spinulifolia Foxiana Thory, Prodr. Ros. p. 116, fig. 2. — Rosa spinuli- folia Dematriana Thory et Redout. Ros. tab. 143. Folioles ovales-lancéolées, pointues, doublement dentelées , . vélues aux deux faces , glanduleuses en dessous. Aïguillons cauli- paires forts , falciformes. Pédoncules et calices hispides. Fruits ovoïdes. Pétioles velus et aiguillonnés. Stipules oblongues, concaves , bifides. Sépales hispides , presque entiers, tres-longs, subulés au sommet. Fleurs moyennes , d’un rouge pâle. Cette espèce, qui est aussi très-voisine du Rosier cotonneux , croit dans une grande partie de l’Europe. Elle est cultivée dans les collections. Rosier GLANDULEUx. — Rosa glandulosa Bellard. — Dec. FL Fr. — Rosa Reynieri Hall. fil. — Rosa glabrata Vest, in Trattüin. Ros. — Rosa rubrifolia pinnatifida Sering. Mus.. Helv. 1 , tab. 2, fig. 3et 4. Aiguillons raméaires comprimés à la base, subfalciformes ; les stipulaires subrectilignes, grêles. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales- orbiculaires , pointues : les supérieures conniventes. Lanières ca- licinales pennatifides, plus longues que la corolle. Fruits dressés , subglobuleux , non couronnes , hispides ainsi que les pédoncules. Buisson haut de 7 à 8 pieds. Aiguillons des tiges peu nom- breux. Pétioles aiguillonés et velus. Stipules planes , dilatées , acuminées , divergentes. Fleurs solitaires ou géminées, d’un rouge clair. Tube calicinal ovale, couvert (ainsi que les pédoncules ) de longues soies glandulifères. Cette espèce élégante a été observée dans le Dauphiné, ainsi 20 CLASSE DES GALOPHYTES. qu'en Suisse et en Autriche, On la cultive assez fréquemment dans les collections. b) Æiguillons falciformes. Folioles parsemées en dessous de slandules resineuses. Rosier ROUILLE. — fiosa rubiginosa Linn. — Jacq. Austr. tab. 50.— Engl. Bot. tab. 991. — Hook. Flor. Lond. tab. 116. —Svensk Bot. tab. 463. — Flor. Dan. tab. 870. — Thory et Red. Ros. tab. 38, 133 et 137. Aïguillons forts, dilatés et comprimés à la base : les caulinaires épars, inégaux ; les ramulaires subgéminés, stipulaires. Feuilles à à ou 7 folioles ovales-arrondies, donblement dentelées , pubes- centes ; dentelures divergentes. Lanières calicinales pennatifides, réfléchies, de la longueur de la corolle. Fruits ovales-globuleux, dressés, hispides ainsi que les pédoncules. Buisson haut de 3 à 5 pieds, très-touifu. Branches flexibles. Feuillage d’un vert sombre, couverten dessous de glandules rousses odorantes; pétioles velus , glanduleux. Stipules presque planes , dilatées, acuminées, non divergentes. Fleurs subsolitaires , moyennes, d’un rose vif. Bractées lancéolées, pointues, concaves. Fruits d’un rouge orangé. Ce Rosier, nommé vulgairement Églantier odorant, est tres- commun dans toute l'Europe. Les glandules qui couvrent la face inférieure de ses feuilles contiennent un suc résineux dont l’o- deur s'approche de celle des Pommes de Reinette. Ces feuilles , séchées à l'ombre, et infusées , font une boisson saine et agréable. Les fleurs se distinguent par leur couleur d’un rose très-vif, On en cultive des variétés semi-doubles et même doubles , ainsi que des variétés à pétales roses ou panachés de blanc. Le Rosier à petites fleurs (Rosa micrantha Smith > Engl. Bot. tab. 2490. — Rosa rubiginosa aculeatissima Thory, et Redout. Ros. tab. 132, et Rosa rubiginosa triflora 1. c. tab. 152), diffère du ÆAosier rouillé, dont il est peut-être une variété, par des fruits ovales-ellipsoïdes , presque glabres ; des lanières calicinales plus longues que les pétales ; des folivles plus FAMILLE DES ROSAGÉES. 27 allongées , et des aiguillons plus nombreux. On le cultive égale- ment dans les collections. | Rosier DES HAIES. — Aosa sepium. Thuil. F1, Par.—Thor. et Red. Ros. tab. 140 ct 149. Folioles obovales-lancéolées , doublement dentelées, pubes- centes, glanduleuses-rouillées en dessous. Lanières calicinales petiiatifides, plus longues que la corolle. Fruits ovoïdes, glabres ainsi que les pédoncules. Buisson haut de 2 à 4 pieds. Aïguillons caulinaires nombreux, inégaux : les uns falciformes ; les autres subulés. Folioles petites, pointues, parsemées en dessous de glandules semblables à celles du Rosier rouille. Pétioles glanduleux, non velus. Fleurs petites, d’un rose päle. Cette espece, que l’on confond souvent avec le Rosier rouillé, dont elle possède le feuilläge odorant, n’est pas rare en France. On la cultive aussi dans les collections. RosiErR À FEUILLES DE Myrre. — Rosa agrestis Savi. — Pollin. Veron. v. 2 , tab. 2. — Rosa myrtifolia Hall. fil. — Rosa sepium myrtifolia Thory et Red. Ros. tab. 141. Aiguillons caulinaires forts, subfalciformes. Folioles luisantes, ovales-elliptiques, doublement dentelées , glanduleuses en des- sous et aux bords. Fruits subfusiformes, glabres. Folioles profondément dentelées. Pétioles glanduleux , aiguil- lonnés. Fleurs grandes, blanches. Sépales pennatifides, bordés de poils glandulifères. * Cette espèce croît en Hongrie, ainsi que dans l'Italie supérieure et au Tyrol. On la cultive dans les collections. c) Aiguillons subfalciformes. Folioles non glanduleuses en dessous ( excepté quelquefois à la côte ). Ovaires subsüipités. Rosier DE Curen. — Rosa canina Linn. — Flor. Dan. tab. 555. — Engl. Bot. tab. 992.— Guimp. Holz. tab. 94. —Rosa canina nitens Thor. et Red. Ros. tab. 127. — Rosa biserrata Mérat, Flor. Par. — Thor. et Red. 1. c. tab, 124. — Rosa sarmentacea Woods. — Engl. Bot. tab. 2505. 25 CLASSE DES CALOPHYTES, Feuilles à à ou 7 folioles ovales, pointues , dentelées, très-en- tières vers la base, glabres , glauques en dessous; dentelures conniventes. Pétioles aiguillonnés. Lanières calicinales pennatifi- des, réfléchies, de la longueur des pétales. Fruits ovales ou ova- les-slobuleux , dressés, glabres ainsi que les pédoncules. Buisson plus où moins tonffu, haut de 8 à15 pieds. Tiges for- tes, dressées. Rameaux glabres, luisants , retombants. Aiguillons forts, falciformes, élargis et comprimés à la base, presque égaux : les caulinaires épars ; les raméaires stipulaires , géminés. Stipules presque planes, dilatées au sommet , acuminées , non divergentes. Pétiole glabre, ou pubescent, ou hispide. Fleurs grandes , roses. Styles glabres ou velus , plus ou moins allongés. Lanières calici- nales se détachant quelque temps avant la maturité du fruit. Fruits écarlates. Ce Rosier, appelé vulgairement Églantier, est un des plus ré- pandus en Europe, même vers le nord. Il offre un grand nombre de varictés, dont la nomenclature ne saurait trouver place dans ce recueil. Le nom de Aosier de Chien est dù à la prétendue propriété que les anciens attribuaient à sa racine. Pline en parle comme d’un spécifique contre la rage. Cette vertu miraculeuse fut, selon lui, révélée en songe à une mere dont le fils avait été mordu par un chien, et qui fut guéri par l’emploi de ce remède. Les fleurs de l'Églantier sont légèrement purgatives et astringen- tes. Ses fruits, ainsi que ceux des autres Rosiers, ont plus positi- vement cette dernière propriété, et l’on en prépare quelquefois dans les pharmacies une conserve nommée Cynorrhodon. Les tiges d'Églantier, de même que celles de quelques au-* tres espèces voisines, sont employées par les pépimiéristes pour greffer à haute tig e les Rosiers destinés à orner les parterres. On trouve souv ent sur les rameaux de l’Églanticr et de quel- ques autres Rosiers, une excroissance arrondie de la grosseur d’un œuf de poule, composée de filaments velus , entrelacés, d’un vert rougeätre. Cette singulière production, connue sous le nom de Bédéguar, est causée par la piqüre d’un insecte qui y dépose ses œufs. Autrefois le Bedeguar servait aux mêmes usages que les fruits de Rosier. PAMILLE DES ROSACÉES: cie) Rosrer DES euissons. = Rosa dumetorum Thuill. Flor. Par. — Thory et Ked. Ros. tab. 54. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques , concolores , pubescentes en dessous , doublement 'dentelces : dentelures glanduleuses. Pé- tioles velus et glanduleux , aiguillonnés. Fruit ovoïde, glabre de même que les pédoncules. Buisson haut de 3 à G pieds. Tiges dressées. Aiguillons forts , crochus , épars etstipulares. Fleurs bractéolées , en corymbe. La- nières calicinales à pennules lancéolées, denticulées. Corolle d’un rose pâle, plus petite que celle du Rosier de Chien. Ce Rosier, que beaucoup d’auteurs regardent comme une va- riété du précédent, est commun dans toute la France, Ses tiges servent également à greffer les autres Rusiers. Rosi£r À FEUILLES ROUGEATRES. — Aosa rubrifolia Villars, Delph.— Bot. Reg. tab. 430. — Thor. et Red. Ros. tab. 37. — Sering. Mus. Helv. 1, tab. 1.— Rosa glaucescensWalf. in Jacq. Fragm. tab. 106. — Rosa glauca Desf. Arb. — Rosa lurida Andr. — Rosa rubicunda Hall. Fil. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques où oblongues, glabres, glauques, finement dentelées : dentelures supérieures conver- gentes. Pétioles aiguillonnés. Stipules divariquées supérieure- ment. Lanitres calicinales subindivisées , cuspidées, plus longues que la corolle, conniventes après l’anthèse , non persistantes jus- qu’à la maturité. Fruit subglobuleux, glabre de même que les pédoncules. Buisson semblable au Rosier des Alpes et au Rosier Cannelle. Tiges glauques, armées d’aiguillons épars, peu nombreux , falci- formes, comprimés à la base. Aiguillons des rameaux grêles, sti- pulaires. Stipules planes. Pétioles et folioles d’un glauque rou- geûtre. Fleurs en corymbe. Corolle de grandeur moyenne, d’un rose vif. Fruit 2 fois plus gros que celui du Rosier Cannelle, écarlate , mûr dès la fin d'août. Gette espèce élégante habite les Alpes etles Pyrénées.On la cul- tive fréquemment comme arbuste d'ornement. RosiEe pLanc. — Rosa alba Linn. — Flor, Dan. tab. 1215. 50 CLASSE DES CALOPHYTES. — Guimp. Holz. tab, g6. — Thor. et Red. Ros, tab, 115, 116 et 119. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales ou ovales-arrondies , obtuses, dentelées, pubescentes en dessous. Pétioles aiguillonnés. Stipules divariquées. Pédoncules et calices hispides. Sépales pennatilides, réfléchis, non persistants. Fruits oblongs. Arbuste haut de 6 à 7 pieds, étalé, grisätre. Aiguillons faibles, inégaux , épars. Feuilles glauques. Stipules étroites, planes , di: longées aux extrémités, fimbriolées, dudolenifiiéte coton- neux, Fleurs nombreuses , grandes, blanches ou légèrement car- nées. Bractées lancéolées. Fruit écarlate ou pourpre. Le Rosier blanc croit spontanément çà et là en France ; en Al- lemagne et au Piémont. Dans les jardins, on ne le rencontre guère qu'à fleurs doubles. Les amateurs en distinguent bon nombre de variétés, parmi lesquelles les plus notables sont les suivantes : La Belle Henriette, ou Cocarde. — Ye Bouquet blanc. —TLa Royale. —TLa Cuisse de nymphe. — Le’ Duc d'Fork. — La Jeanne d'Arc. —Va Céleste. — TH Élisa. — La Sémonville , etc. Secriox IV. ROSÆ NOBILES Mert. et Koch, Flor. Germ. ( Rosæ centifoliæ et systylæ Lindl. Monogr. ) Siipules adnées au pétiole dans presque toute leur longueur : celles des ramules florifères conformes à celles des ramules stériles. Bractées étroites. Aiguillons le plus souvent tous Jfalciformes. a) Styles libres. Feuilles plu: ou moins glanduleuses. Roster DE Provins. — Rosa gallica Tinn. — Thory et Red. Ros. tab. g1 ad 114. — Bot. Reg. tab. 448. — Bot. Mag. tab. 1794. Aiïguillons des rejets dissemblables , denses. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques ou elliptiques-oblongues , cordiformes à la base , simplement dentelées , ciliées , rugucusés, un peu coriaces, Stipules linéaires-oblongues, planes, divariquées supérieurement, FAMILLE DES ROSATÉES. 01 Fleurs dressces. Lanitres calicinales pennatifides, plus courtes que Ja corolle, réfléchies après la floraison, non persistantes. Fruits subglobuleux, hispides ainsi que les pédoncules. Racines rampantes. Tiges faibles, basses, hautes de 2à 3 pieds, armées d’aiguillons épars, falciformes. Rejets hérissés de soies glandulifères, entremêlées d’aiguillons dissemblables : les uns rec- tilignes et subulés; les autres falciformes. Fleurs solitaires ou ter- nées, grandes, ordinairement d’un pourpre vif. Fruit pourpre. Ce Rosier, indigène en France, est un de ceux qui décorent le plus souvent les jardins. Ses fleurs ont beaucoup d'éclat et dou- blent facilement. En pharmacie on les connaît sous le nom de Ao- ses rouges ; elles font la base de plusieurs préparations tres- usitées, telles que le Sucre rosat, le Vinaigre de Roses, le Miel rosat , et surtout la Conserve de Roses, qui se fabrique à Provins. « Les différentes préparations faites avec les Roses ron- » ges, dit M. Loiseleur Deslongchamps, sont toutes plus ou » moins astringentes , et, sous ce rapport , elles sont conseillées » dans différentes maladies atoniques. Quelques médecins assu- » rent avoir guéri des phthisiques désespérés, par l'usage de la » Gonserve continué pendant long-temps et à si haute dose, » qu'un malade en employa plus de trente livres en deux mois, » et un autre plus de vingt. C’est ici le cas de faire observer que, » pour préparer cette Gonserve, les pétales doivent être mondés » de longlet, non-seulement afin que la Conserve soit d’une plus belle couleur, mais encore parce que cette partie recèle, dit-on, » une vertu purgative qui changerait totalement les propriétés de » la préparation , et qui empêcherait surtout de pouvoir la don- » ner à haute dose. Le Miel et le Vinaigre rosat s’emploient dans » les gargarismes, pour les maux de gorge accompagnés d’aph- » thes, et pour remédier aux ulcérations des gencives ou de la » bouche, et à l’ébranlement des dents. L’mfusion simple des » Roses rouges peut suppléer à ces deux dernières préparations » officinales, dans les mêmes cas. » Les Roses de Provins ac- quiérent par la dessiccation une odeur plus forte et plus agréable ; elles étaient autrefois un objet de commerce pour la France. On en portait jusqu'aux Indes : elles étaient si estimées dans ce pays, Ÿ ÿ 92 CLASSE DES CALOPHYTES: dit Pomet, dans son Æistoire des Drogues, qu'on les ÿ payait quelquefois au poids de l'or. Les amateurs de Roses distinguent une foule de variétés du Ro- sier de Provins, la plupart à fleurs doubles ou semi-doubles. M. de Pronville a classé ces variétés en cinq groupes , fondés sur la couleur de la corolle. Nous devons nous borner à l'indication de Jcurs noms. 1o Les PourPrres. Le Roi des Pourpres. — Pourpre sans épines, ou Grand Cra- moisi de Trianon. — Pourpre de Tyr.— Gloria Mundi. — Ponctuée, ou Belle Herminie.—Roi de France.—Pavot ou Gran- desse royale. — Thérèse, ou Belle Thérèse. — Raucourt. — Co- carde pourprée. — Hervy. — Bronville. — Capricorne. —Tem- ple d’Apollon.— Carmin brillant. — Chérie. — Anémone du Luxembourg. — Guérin. — Lejeune. — Bellate. — Belle Afri- caine. — Belle Galatée. — Orphise. — Athénaïs. — Néala. — Brillante. — Grand-Mogol. — Brigitte, — Abatucci. — Pétro- nille. — Théagène. — Enchanteresse. — Roi de Bavière. — Zénaïre. — Taffin.— De Jéricho. — Cire d'Espagne.— Grand’- Naman. 99 Les VIoOLETTES. Évêque. — Impératrice. — Terminale. — Ardoisée, Buona- parte , ou Grand Alexandre, — Grande Ardoisée. — Ninon de Lenclos. — Joséphine. — Belle Éguermoise. — Enfant de France. — Roi de Rome. — Duc d’Angoulème. — Anémone argentée. — Aspasie. — Merveilleuse.— Armande, ou Marguerite. —Belle Violette de Verny. — Catherine de Médicis. — Sœur hospita- lière. — Hortensia. — Pigeonnet. 3° Les VXLOUTÉES. Mahéca. — Aigle brun. — Aigle noir. — Obscurité. — Noix de Hollande. —Cramoisi brillant. — Velours noir. — Sanguine. — Carmin brillant. — Pourpre charmant, ou Grand Pompadour. — Espagnole. — Belle Camélia. — Cocarde pourpre. — Pony FAMILLE DES ROSACÉES. 94 pourpre. — Duc de Bordeaux. — Jeanne Maillotte. — Feu brillant d'Auteuil. — Graindor. 4° Roses ET CARNÉES. Clémentine. — Ornement de parade. — Provins panachée.— Mauve. —- Pivoine. — Belle sans flatterie. — Carnée tendre. — Henri IV.— Beauté surprenante. — Délicieuse. — Triomphante. — Sœur Joseph.—Vénus mère. —Warrata .— Galatée.— Dau- phine. — Nouvelle Duchesse d'Orléans. — Gay. — Comtesse de Genlis. — Fanny Bias. — Nathalie. — Clara. — Charlotte de la Charme. — Poiteau. — Marie Stuart. — Anglaise. —Gas- sendi. — Délices de Flandre. — Honneur de Flandre. — Pay- sanne en toilette. — Séduisante, etc. 5° Les BLANCSES. Fausse unique. — Pompon Bazar. — Belle Hélène. — Prin- cesse de Salm. — Emilie. — Angélique. — Mademoiselle de Staël. — Impératrice de Russie. — Barrier. — Agathe de Somp- son. — Baraguay. — Camille Boulan. — Catel. Rosier DE PROVENCE. — Rosa provincialis Mill. Dict. — Rosa centifolia Lindl. Monogr. — Rosa gallica Poir. Encyci. £. Rosa incarnata Mill. Dict. “Lg Ce Rosier, que la plupart des auteurs envisagent comme une variété du Rosier de Provins, en diffère , selon M. de Pronville, par des feuilles plus grandes, à dentelures doubles et très-poin- tues. Ses fleurs, rouges ou carnées, grandes, semi-doubles , sont réunies au nombre de 3 ou de 4 en corymbes. Ses tiges s’élèvent jusqu’à 6 pieds. M. de Pronville indique treize variétés du Rosier de Pro- vence , dont voici la nomenclature : Agathe Royale. — Agathe à grandes Fleurs. — Agathe de Pro- vence. — Marie-Louise ou Duchesse d’Angoulème. — Agathe prolifére, Précieuse Agathe , ou Agathe favorite. — Agathe de Portugal. — Agathe pyramidale. — Agathe Gentilhomme. — Agathe parisienne. — Ornement de carafe.— A feuilles d'Orme. BOTANIQUE. PHAN: T, 1. 5 SE: CLASSE DES CALOPHYTES. — Sœur Vincent, — Célestine. — Isabelle, — Rosière de Sa- lency. — Agathe éblouissante. Rosier Genr-FeurLes. — Rosa centifolia Linn.—Thory et Red. Ros. tab. 59 ad 70. Tiges glanduleuses et armées d’aiguillons dissemblables. Feuil- les à 5 ou 7 folioles elliptiques, obtuses, doublement dentelées, glanduleuses aux bords, pubescentes aux deux faces. Fleurs pen- chées. Fruits ovoides , hispides ainsi que les pédoncules. Sépales non réfléchis après l’anthèse. Arbuste haut de 3 à 4 pieds. Feuilles molles. Fleurs ordinai- rement très-grandes et doubles. Les catalogues des fleuristes énumerent au-delà de cent cin- quante variétés et hybrides du Aosier Cent-feuilles. Les plus notables sont les suivantes : — Rose mousseuse (Rosa muscosa Ait. —Bot. Reg. tab. 53 et 102. — Bot. Mag. tab. 69. — Thory et Red. Ros. vol, 1, tab. 39, 41 et 87; v. 3, tab. 97). — Cette varicté est très-remarqua- ble en ce que ses calices et ses pédoncules sont couverts d’un duvet vert, rameux et semblable à de la mousse. Les amateurs culti- vent une Rose mousseuse simple, à fleurs roses, et une Rose mous- seuse à fleurs doubles, soit roses soit blanches. . — Cent-Feuilles crépue Thor. et Red. Ros. vol. 1, tab. 57. — Cent-Feuilles crénelée Thor. et Red. Ros. v. 1, tab. 65. — Rose Anémone Thor. et Red. Ros. v. 2, tab. 115. — Rose OEillet (Rosa caryophyllaceaPoir.)— Thor. etRed. Ros. v. 2, tab. 113. — Cette Rose est remarquable par ses péta- les étroits, chiffonnés et dentés aux bords, rétrécis en un long onglet. — Rose Pompon (Rosa Pomponia Dec. FI. Fr. — Bot. Reg. tab. 75 ad 78). — Cette variété ne s’élève guère à plus d’un pied et ses fleurs sont fort petites. Les fleuristes distinguent comme sous-variétés le Pompon de Portugal, le Pompon mousseux , le Chamois et la Petite Mignonne. — Rose des Peintres.—On nomme ainsi une variété à fleurs semi-doubles très-grandes. PAMILLE DES ROSACÉES. 00 — Rose de Hollande où Grosse Cent-Feuilles.—CGette variété sest l’une des plus belles, et en même temps des plus communes de lespèce. —Rose Vilmorin, remarquable par ses fleurs couleur de chair. — Rose Unique blanche.—$Ses pétales, blancs en dedans, sont “un peu rouges en dehors. Enfin on possède des variétés panachées de rouge ou de blanc, et d’autres à fleurs cramoisies. La Aose prolifère, ou Mère Gi- gogne est une monstruosité, dans laquelle il s’élève du centre de la fleur un bourgeon foliacé. La Cent-Feuilles apétale n’est cultivée que comme objet de curiosité. Le Rosier Cent-Feuilles, déja cultivé par les anciens Ro- mains, a depuis été naturalisé dans beaucoup de contrées de l’Eu- rope. Son origine resta long-temps incertaine, et ce ne füt qu'à une époque récente que Marschall Bieberstein le trouva dansles fo- rêts du Caucase oriental. C’est cette espèce qu’on cultivesouventen grand, soit pour les préparations pharmaceutiques , soit pour l'Eau de Roses, soit pour les parfums. On en voit des champs entiers aux environs de Paris. Rosier DE BeLaique. — Rosa belgica Mill. Dict. — Dum. Cours. Bot. Cult. — Bose. — Pronv. Monogr. — Rosa damas- céna Du Roi. — Thor. et Red. Ros. tab. 45. — Rosa alba var. damascena Poir. Enc. Feuilles à 5 ou folioles ovales, pointues, dentelées, légèrement cotonneuses en dessous. Corymbes pluriflores. Pédoncules allon- gés, hispides. Sépales réfléchis. Fruits ovoïdes, renflés au milieu. Buisson touffu, moins élevé que le Rosier de Damas. Ra- meaux et péuoles garnis d’aiguillons pen nombreux. Corymbes souvent 10-12-flores. Pédoncules longs , écartés les uns des autres. Sépales pennatifides. Fleurs blanches , ou roses , ou carnées, plus ou moins doubles. Cette espèce, que l’on confond souvent avec le Rosier Cent- Feuilles et le Ro.:ierde Damas, se culuve en grand ( notamment à Puteaux , près Paris) pour les mêmes usages que ceux-ci. Son origine est inconnue. Les variétés suivantes ornent les jardins : 90 CLASSE DES CALOPHYTES. York et Lancastre. — Félicité. — Belgique carné. — Belgi- que à bouquets, on Damas argenté. — Belle couronnée, ou Rose de Gels. — Perle d'Orient. — Petit Ernest. — Belgique violette. — Damas d’Italie. — Comtesse de Langeron. — Armide. — La- valette. — Belle d'Auteuil. — Danaé à grandes fleurs. — Dame Blanche de Lille. Rosrer DE Damas. — Rosa damascena Mill. Dict. — Du Roi. — Ait. Hort. Kew. ed. 2. — Bosc, Dict. d’Agr. — Lawr. Ros. tab. 38. — ARosa bifera Poir. Enc. — Thor. et Red. Ros. 1, p. 137, tab. 53. — Lois. in Duham. ed. nov. v. 7, p. 32, tab. 9. — Rosa semperflorens Desf. Cat. Hort. Par. Feuilles à 5 ou 7 folioles ovales, subobtuses, fortement den- tées , pubescentes en dessous. Corymbes 3-5-flores. Pédoncules courts , hispides de même que les calices. Sépales réfléchis. Fruit oblong , non renflé. Buisson touffu, haut de 5 à 8 pieds (quelquefois de 15, selon M. de Pronville). Rameaux armés d’aiguillons nombreux. Feuilles d’un vert gai en dessus, päles en dessous. Pédoncules courts, serrés les uns contre les autres, hérissés de nombreux poils glan- duleux. Sépales pennatifides , à peu près de la longueur des pé- tales. Corolle-rose, large d’un pouce et demi. (M. de Pronville cite une variété à fleurs blanches.) Cette espèce , connue sous les noms divers de Rosier des Qua- tre-Saisons, Rosier bifere, Rosier de tous les mois, Rose pale ou Rose incarnate, passe pour originaire de Syrie. Elle fleurit à la fin du printemps, et une seconde fois au commence- ment de l’automne. L’élégance de ses fleurs, jointe à leur parfum délicieux, en fait depuis long-temps un des Rosiers les plus re- cherchés pour l’ornement des jardins. Les commentateurs des an- ciens la regardent comme identique avec le célèbre Rosier de Peæstum. Les pétales du Rosier de Damas, ceux du Rosier de Belgique etceux du Rosier Cent-Feuilles sont principalement employés, en Europe, à la distillation de l'Eau de Roses. Les confiseurs, les li- quoristes et surtout les parfumeurs, en font un usage très-varié. FAMILLE DES ROSACÉES. JÉ L’ Huile essentielle de Roses ou Beurre de Roses, qu’on obtient, en Barbarie et en Orient , du Rosier musque, se retire aussi des espèces que nous venons de nommer. Les parfumeursde Paris et de Grasse fixent l’odeur de ces Roses dans de la graisse de porc, en faisant bouillir les pétales avec cette graisse dans des chaudières remplies en partie d’eau, et ils retirent ensuite l’huile essentielle au moyen de l’esprit-de-vin. Dans les Indes, on emploie un autre procédé pour obtenir l'essence à l’état de puretc. Il consiste à effeuiller les Roses dans un vase de bois rempli d’eau bien pure, et à les exposer ainsi pendant quelques jours à la chaleur du so- leil, qui dégage l’huile essentielle : celle-ci se sépare et vient sur- nager; on la ramasse avec du coton fin, et on l’exprime dans de petits flacons. Le Beurre de Roses, ainsi préparé, est d’une teinte jaunâtre, demi-transparent , et ressemble à un cristal ne- buleux ou à de la glace. IL a la propriété de se conserver très- long-temps sans rancir. L’arome qu’il répand est si fort qu’il suffit d’y tremper la pointe d’une épingle et d’en toucher un mou- choir pour qu'il conserve l'odeur pendant très-long temps. Cent livres de Roses produisent au plus un demi-gros d’essence : aussi se vend-elle en Orient même à un prix fort au-dessus de celui de l'or. L’Essence de Roses la plus estimée est celle de Kachmyre et de la Perse. Celle de Syrie et des états Barbaresques est infc- rieure. La qualité la moins bonne se prépare en France. Rosier DE BourGoëxe. — Rosa parvifolia Ehrh. — Bot. Reg. tab. 452.— Rosa burgundiaca Rœss. Ros. tab. 4.— Rosa remensis Desf. Cat. — Dec. F1. Franc. Feuilles à 5 ou 7 folioles raides, ovales, pointues , finement dentelées. Pédoncules subsolitaires, hispides. Tube calicinal gla- bre. Sépales ovales , réfléchis. Buisson ne s’élevant guère à plus d’un pied. Aiïguillons rares , courts, presque égaux. Stipules linéaires, glanduleuses aux bords. Pétioles armés de quelques petits aiguillons. Fleurs de couleur pourpre , toujours très-doubles. Ce Rosier, aussi nomme Petit Saint-Francois, passe pour originaire de Bourgogne. On le cultive fréquemment das les D CLASSE DES GALOPHYTES. jardins, sa stature naine le rendant fort propre à former des bor- dures b) Styles libres. Feuilles coriaces , luisantes , non glanduleuses Rosier micnoPuyLLEe. — Rosa microphylla Roxb. FI. Ind. — Lindl. Monogr. et in Bot Reg. tab. 919. Feuilles à 5-9 folioles ovales, obtuses, glabres , finement den- tées, très-petites. Bractées apprimées, pectinées. Stipules très- étroites. Fruits subglobuleux , tres-hispides. Petit arbuste tres-élégant. Branches grêles, souvent flexibles. Aiguillons stipulaires rectilignes. Pétioles un peu aiguillonnes. Fleurs solitaires, d’un rouge pâle , tres-doubles. Sépales dilatés , cotonneux aux bords. Cette espèce, originaire de la Chine, n’est pas encore commune dans les collections. Rosier soyeux. — Rosa sericea Lindl. Monogr. tab. 1°. Aïguillons stipulaires comprimés. Feuilles à 7-11 folioles ob- longues, obtuses, dentelées au sommet , soyeuses en dessous. Stipules étroites. Fleurs solitaires, non bractéolces. Pédoncules et calices nus. Branches dressées, raides. Aïguillons tres-grands. Stipules longues, concaves, pointues, dentées au sommet. Pétiole sub- inerme. Sépales ovales, cuspidés. Cette espece croit dans l'Himalaya. Rosrer pes Inpes. — Rosa indica Pronv. in Lindl. Monogr. ed gall. p. 106. — Rosa semperflorens carnea Ress. Ros. tab. 19. 5 Rosa odoratissima Sweet, Hort. Suburb. Lond. — Rosa in- dica fragrans Thor. et Red. Ros. tab. 10. / Rosa indica pumila Thor. et Red. Ros. tab. 42. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques , pointues , dentelées, pu- bescentes en dessous. Stipules trèes-ctroites, subulées. Fleurs so- litaires ou ternées, non bractéolces. Fruits turbinés ou subovoïdes, glabres ainsi que les pédoncules. Garpelles 40-50. FAMILLE DES ROSACÉES. 99 Branches fortes, d’un vert clair, armées d’aiguilions bruns, épars, comprimés et crochus. Fleurs grandes, semi-doubles , de couleur incarnat. Sépales presque indivisés , velus. Ge Rosier, originaire de la Chine et connu sous le nom de Rosier Thé, est fort recherché à cause de l’odeur extrêmement suave de ses fleurs. M. de Pronville signale comme variétés de cette espèce le Bengale jaune, le Duc de Grammont et le Thé Bourbon. Rosier Noïserre. — Rosa MNoisettiana Bosc, Dict. d'Agr. — Pronv. in Landl. Monogr. ed. gall. p. 107. — Herb. de l’Amat. vol. 4. Feuilles à 7 folioles ovales, pointues, finement dentelées. Sti- pules très-ctroites. Fleurs en corymbe. Pédoncules et calices velus. Buisson touffu, haut de 3 à 5 pieds. Branches d’un vert bru- nâtre. Aiguillons forts, épars, crochus. Stipules subulées au sommet, légèrement ciliées. Pétioles aiguillonnés. Fleurs nom- breuses , moyennes, doubles, couleur de chair. Sépales ovales, pointus , réfléchis. Pétales entiers. Bractées lancéolées , concaves, ciliées. Ce Rosier, hybride des Rosa moschata et semperflorens, est fort recherché à cause de son port élégant et de l'odeur suave que répandent ses fleurs. Dans le nord de la France il faut le protéger par des paillassons contre les grands froids. Rosier pu BENGALE. — Rosa semperflorens Pronv. in Lundi. Monogr. ed. gall. p. 108. , . Rosa chinensis Wild. — Rosa bengalensis Pers. — Rosa indica Lindl. Monogr. — Thor. et Red. Ros. 1, tab. 14; v. 2, tab. 25e — Lois. in Duham. ed. nov, v. 7, tab. 13. 8 Rosa diversifolia Vent. Hort. Gels. tab. 35. 4 Rosa longifolia Willd. — Thory et Red. Ros. tab. 2. Feuilles à 3 ou 5 folioles elliptiques ou lancéolées-elliptiques, acuminées , glabres, dentelées, glauques en dessous : les infé- rieures tres-petites. Stipules très-étroites. Calices et pédoncules glabres. Ovaires 20-30. Fruits subovoïdes. 40 CLASSE DES CALOPHYTES. Arbuste tres-vigoureux , étalé. Branches fortes, d’un vert clair. Aiguillons erochus , comprimés , épars. Pétioleaiguillonné. Fleurs solitaires , ordinairement semi-doubles , presque inodores, d’un rouge clair. Pétales souvent échancrés. Bractées étroites, lancéo- lées , glanduleuses aux bords. Sépales cuspidés, velus aux bords, réfléchis. Fruit écarlate. Cette espèce, originaire non du Bengale, mais de la Chine, est un des Rosiers les plus précieux pour l’ornement des jardins, à cause de sa floraison prolongée pendant toute la belle saison. M. de Pronville pense que c’est au croisement du Rosier du Ben- gale avec l'indica , le chinensis et d’autres espèces, qu’on doit les nombreuses variétés dont les suivantes sont les plus notables : Bengale Ermite, à fleurs d’un cramoisi foncé; c’est une des variétés les plus brillantes. — Bichonne. — Velours Pourpre. — Monze. — Duchesse de Parme.— Belle de Plaisance. — Belle Chinoise. — Tendre Japonaise. — Belle Villarézi. —. Amaranthe. —Feu ardent. — Veloute. — Herminie.—Cent- Feuilles. — Prince Eugène. — De Florence. — Vibert. — Boulotte. — Blanc. — Boursault. — Thisbe. — Cerise écla- tante. — Ternaux. — [nerme. — Mousseline. — Lie de Vin. — Chamnagana. — Papillon. — Charles X. — Zulmeé. — Crispe.— Petit Auguste. — Duc de Chartres. — Comte de Breteuil. — Fenelon. — Redoute, etc. Rosier Lawrence. — Rosa Lawrenceana Vindl. in Bot. Reg. tab. 538. — Rosa semperflorens minima Sims , Bot. Mag. 1762. a Folioles ovales-lancéolées , finement dentelées, glauques en des- sous. Pétales acuminés. Ovaires » ou 8. Arbuste tres-petit, touffu , s’élevant rarement à un pied. Aïi- guillons larges, forts, presque rectilignes. Pétales petits, de cou- leur carnée. Cette espèce, introduite en Angleterre en 1550 , du Jardin de Botanique de l’Ile-de-France , est probablement indigène en Chine. Ou la nomme aussi Bengale Pompon. Quoiqu’elle soit sensible aux hivers du nord de la France, on ja recherche à cause de sa FAMILLE DES ROSACÉES, A taille basse , qui la rend surtout propre à orner les appartemens. D'ailleurs sa floraison se prolonge durant presque toute l’année. Rosier DE Caine. — Rosa chinensis Jacq. Obs. v. 3, tab. 55. — Lawr. Ros. tab. 28. — Rosa semperflorens Willd. — Rosa indica Thor. et Red. Ros. v. 1, tab. 13 et 46, et v.2 , tab. 16. Feuilles à 3 ou 5 folioles ovales-lancéolces, dentelées ou cré- nelées, discolores. Stipules étroites. Pétales entiers. Ovaires 15. Fruit subglobuleux. Arbrisseau étalé. Branches faibles, vertes , armées d’aiguillons épais, comprimés et crochus. Stipules planes, glanduleuses , lé- gèrement soyeuses. Folioles pourprées en dessous : la paire infé- rieure plus petite. Fleurs solitaires, d’un cramoisi foncé. Brac- tées étroites , lancéolées , dentées et frangées de glandes. Tube ca- licinal oblong. Sépales réfléchis, caducs. Cette espèce, qu’il faut cultiver en orangerie dans le nord de la France, est remarquable par ses fleurs d’un cramoisi éclatant. On en possede plusieurs variétés ou hybrides. c) Styles soudés en colonne plus ou moins allongée. Folioles ordinai- rement luisantes. Tiges décombantes ou sarmenteuses. Rosier RAMPANT. — Rosa repens Scopol. — Jacq. Fragm. tab. 104. — Rosa arvensis 5 Bot. Mag. tab. 2054. — Rosa arvensis Guimp. Holz. tab. 9%. — Rosa arvensis ovata Thor. et Red. Ros. tab. 10. Feuilles non persistantes , à 3-7 folioles ovales, dentées, con- colores. Pédoncules grêles , allongés, glanduleux, subsolitaires. Sépales presque indivisés , de moitié moins longs que la corolle. Colonne des styles de la longueur des étamines. Fruit pyriforme, glebre , non couronné. Aiguillons épars , forts , falciformes , comprimés à la base. Ti- ges flagelliformes, très-longues, décombantes ou grimpantes. Pc- tioles pubescents et glanduleux, aiguillonnés. Folioles basilaires petites. Stipules planes , divergentes. Ramules floriferes dressés. Corolle grande, blanche. 42 CLASSE DES CALOPHYTES. Rosizs prs camps, — Rosa arvensis Huds, FI, Angl. — Evgl. Bot. tab. 188. Feuilles non persistantes, à 5 ou 7 folioles elliptiques ou ellip- tiques-orhiculaires , dentelées , discolores. Pédoncules glabres ou glanduleux , en corymbe. Sépales ovales, cuspidés, subpennatifi- des , débordant la corolle. Colonne des styles de la longueur des étamines, Fruits subglobuleux. Arbuste sarmenteux, ayant le même port que le précédent. Pé- tioles pubescents et glanduleux, aiguillonnés. Bractées grar- des , lancéolées. Gorolle blanche, grande, odorante. Fruit écarlate. Cette espèce et la précédente, indigènes en France ainsi qu’en beaucoup d’autres contrées de l’Europe, sont très-propres à re- couvrir de leurs longs sarments les murs ou les treillages. Rosier rouJours-vERT. — Rosa sempervirens Linn. — Dillen. Elth. tab. 246, fig. 318. — Bot. Reg. tab. 465. — Thor. et Red. tab. 13 ad 16. — Sibth. et Smith, Flor. Græc. tab. 482. — Duham. ed. nov. v. 7, tab. 83. — Rosa atrovirens Vivian. Fragm. 1, tab. 6. — Rosa scandens Mill. | Feuilles persistantes, à à ou 7 fohioles elliptiques, acuminées, dentelées, luisantes aux deux faces. Pédoncules hispides , en om- belle. Sépales indivisés on subpennatifides , ovales, cuspidés, 3 fois plus courts que la corolle. Golonne des styles de la longueur des étamines. Fruit subglobuleux , hispide. Arbuste grimpant. Rameaux très-longs, verts, faibles. Aiguil- lons épars, falciformes, souvent réfléchis. Suipules lancéolees et recourbées au sommet. Pétioles armés de petits aigwullons ero- chus. Fle urs très-nombreuses, blanches , odorantes: Bractées lanccolées, réfléchies. Sépales non persistants, scabres, glanduleux, Étamines caduques. Ovaires 30. Fruit petit, de couleur orange. Ce Rosier habite le midi de la France et toute l’Europe aus- trale. De mème que les deux espèces précédentes , il est fort pro- pre à garnir des berceaux, des treillages, des murs, etc. Ses fleurs, d’une odeur musquée, paraissent dès le mois de mai, ct elles se succèdent pendant tout l’été. Rosier murrirLore. — Rosa multiflora Thunb. Jap.—Bot. pe FAMILLE DES ROSACÉES. 49 Mag. tab. 1059. — Landl. in Bot. Reg. tab. 425. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 3, tab. 173. — Herb. de l’Amat. v. 1. — Rosa florida Poir. Enc. Suppl. Ramules , peédoncules et calices cotonneux. Feuilles à 5 ou 7 folioles rugueuses, lancéolées, obtuses, crénelées, velues aux deux faces, non luisantes. Stipules pectinées. Corÿymbes multi- flores. Sépales ovales. Fruit turbiné, non couronné. Arbuste haut de 12 à 20 pieds. Aiguillons stipulaires , gémi- nés. Branches faibles, flexibles. Corymhes 3-20-flores. Fleurs blanches ou d’un rose pâle, petites (toujours doubles dans les jar- dins). Bractées linéaires, dentées, très-caduques. Colonne des styles cotonneuse. Ce Rosier, mdigene en Chine et au Japon, est remarquable par ses fleurs très-abondantes et petites comme celles d’une Ronce. 11 lui faut, aux environs de Paris, une exposition abrilée et une couverture pendant l’hiver. Rosier Brown. — Rosa Brunonii Eindl. Monogr. tab. 14. Feuilles persistantes, à 5 ou 7 folioles lancéolees, denteiées , velues en dessus, glanduleuses en dessous. Stipules linéaires-su- bulées, glanduleuses , entières. Fleurs en eorymbe. Calices et pe- doncules cotonneux , glanduleux. Sépales subindivisés , plus longs que les pétales. Branches fortes, velues mlesgjeunes cotonneuses. Aiguillons épars, courts, forts , falciformes. Pétioles velus et aiguillonnés. Dentelures des folioles tres-convergentes. Bractées lancéolées, roulées en dedans. Corolle blanche. Gette espèce, originaire du Népaul , n’est introduite en Angle- terre que depuis 1820 ; on la cultive dans quelques jardins. Son port ressemble beaucoup à celui du Rosier musque. Rosier MUSQUE. — Rosa moschata Mill. Dict. — Jacq. Schœnbr. v. 3, tab. 280.—Lawr. Ros. tab. 53 et 64. — Thor, et Red. Ros. v. 1, tab. 33 et 35. — Bot. Reg. tab. 861 et 829. Feuilles persistantes, à 5 ou 7 folioles elliptiques ou ovales- oblongues, obtuses, finement dentelces , luisantes en dessus, 44 CLASSE DES CALOPHYTES. glauques en dessous. Stipules lincaires-subulces , entières , glan- duleuses. Pédoncules subpaniculés, pubescents de même que les calices. Sépales lancéolés, cuspidés, subpennatifides, non per- sistants. Ovaires 0. Colonne des styles velue, tres-longue. Fruit subovoïde. ; Arbuste dresse, haut de 6 à 12 pieds. Rameaux presque nus. Aiguillons forts, épars, crochus. Pétioles velus, glanduleux , aiguillonnés. Panicules cymeuses , 7-12-flores. Bractées très-ca- duques, concaves , réfléchies. Fleurs exhalant une légère odeur de musc. Pétales blancs, presque entiers. Fruits petits, rouges. Cette espèce croit dans l'Afrique septentrionale , depuis V'É- gypte jusqu’à Mogador, ainsi qu'a Madère et dans le midi de l'Espagne. Aux environs de Tunis , on la cultive en grand pour la préparation de l’Essence de Roses. On assure que ses pétales sont fortement purgatifs ; mais ils ne sont point employés en mé- decinc. Dans le midi de l'Europe, le Rosier musqueé est très-re- cherché pour l’ornement des jardins; dans le nord de la France, les hivers rigoureux lui font perdre les branches et même les tiges; mais il est rare que ses racines ne repoussent pas. On en possède une variété à fleurs doubles. Rosier À FEUILLES DE RoncEe. — Rosa rubifolia Brown, in Ait. Hort. Kew. ed. 2. — Lindl. Monogr. tab. 15. Feuilles à 3 ou 5 folioles ovales-lancéolces , pointues , luisantes en dessus, cotonneuses en dessous , bordées de dentelures diver- gentes. Stipules très-longues, entières, glanduleuses aux bords. Pédoncules glanduleux , glabres de mème que les calices. Sépales ovales, indivisés. Colonne des styles cotonneuse. Fruit pisiforme. Arbuste haut de 3 à 4 pieds. Rejetons ascendants. Branches vertes, glabres, armées de quelques aiguillons falciformes. Fleurs petites, d’un rouge pâle, ordinairement ternées. Cette espèce , qui passe pour originaire de l Amérique septen- trionale, est cultivée dans les collections. FAMILLE DES PROSACÉES. 45 SecrTion V. ( Xosæ Banksiaræ Lindl. ) Stipul’s inadhérentes , subulées, très-etroites , ordinairement caduques. a) Bractées nulles ou caduques. Tiges grimpantes. Fewlles persis- tantes le plus souvent trifoliolees. RosiEr TRIFOLIOLÉ. — Rosa sinica. Aït. Hort. Kew. — Lindl., Monogr. tab. 16. — Hook. in Bot. Mag. tab. 2847. — Rosa nivea Dec. Cat. Hort. Monsp. — Thory et Red. Ros. vol. 2,p. 81, cum Ic. — Rosa ternata Poir. Enc. — Rosa tri- foliata Bosc, Dict. — Rosa lævigata Mich. FI. Bor. Am. Stipules linéaires-lancéolées , dentelées , caduques. Feuilles à 3 ou 5 folioles ovales-lancéolées, acérées, dentelées-aristées, co- riaces, très-glabres , aiguillonnées (de même que le pétiole) en dessous à la côte. Fruits muriqués. Arbuste grimpant , très-rameux. Branches longues, flexibles, vertes , luisantes ; aiguillons forts, oncinés , épars et stipulaires. Folioles luisantes , longues de 1/2 à 2 pouces. Fleurs solitaires, odorantes. Calice très-hispide : sépales cuspidés , très-entiers , réfléchis, pubescents. Corolle très-blanche, de 4 pouces de dia- mètre. Ce superbe Rosier, indigène en Chine, ne résiste pas en plein air au climat du nord de la France. Dans le midi des États-Unis, on le cultive dans presque tous les jardins, etil ÿ est même natu- ralisé à tel pont, qu'on l’a cru indigène. Ses longues branches sarmenteuses grimpent jusqu’au sommet de très-grands arbres. b) Pédoncules courts, recouverts (ainsi que les calices) de bractées per- sistantes. Ltamines et ovaires très-nombreux. Feuilles 3-9-foliolées. LA Rosrer Banks. — Rosa Banksiæ R. Brown , in Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 1954. — Bot. Reg. tab. 397. 5 luteaTaindl. in Bot. Reg. tab. 1105. Rameaux inermes. Fenilles à 3 (rarement 1 ou 5) folioles lan- céolées ou oblongues-lancéolées, obtuses, finement dentelées, gla- 46 CLASSE DES CALOPHYTES. bres. Stipules caduques. Gorymbes multiflores. Fleurs petites , penchées. Tube calicinal hémisphérique, glabre. Sépales ovales, pointus, indivisés. Branches longues de 12 à 20 pieds, faibles, grimpantes, ver- tes. Stipules subulées , quelquefois velues. Folioles luisantes , co- riaces , persistantes, poilues en dessous le long de la côte. Fleurs blanches ou jaunes (tres-doubles dans les jardins). Pédoncules très- grèles , épaissis vers leur sommet. Le Rosier Banks, indigène en Chine et l’un des plus élégants du genre, n’est connu en Europe que depuis 1807. Ses fleurs , très-abondantes , exhalent une odeur de Violette. Ses longues branches et ses feuilles toujours vertes lerendent particulièrement propre à recouvrir des murs ou à former des berceaux; mais on ne peut le cultiver dans le nord de la France qu'à la faveur d’une situation abritée, et en le garantissant par des paillassons contre les grands froids. La plupart des individus que l’on cultivait à Pa- ris et dans les environs, périrent pendant l'hiver de 1829 à 1830, à la suite d’un froid de — 15° R. Rosrer BRACTÉOLÉ. — Rosa bracteata Wendl. Hort. Herr. fase. 4, tab. 22. —Thor. et Red. Ros. v. 1, tab. 6.— Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7 , tab. 13, fig. 2. — Bot. Mag. tab. 1379. Aiguillons stipulaires, géminés, falciformes. Folioles ovales ou obovales, obtuses, crénelées , trés-glabres. Stipules et bractées pectinées. Fleurs solitaires, subsessiles. Calices lameux : sépales lancéolés , indivisés. Fruit ovoïde ou subturbiné. Arbuste touffu , hautde G à 10 pieds. Branches dressées, fortes, cotonneuses. Feuilles luisantes , coriaces , persistantes , d’un vert foncé en dessus. Pétioles presque nus, aiguillonnés. Fleÿrs d’un blanc pur. Bractées ovales, soyeuses. Pétales grands , presque ovales. Réceptacle très-poilu. Styles libres. Ce Rosier, rapporté de la Chine en 1795, par lord Macartney, supporte assez bien les hivers du nord de la France. Ses fleurs répandent une odeur d’Abricot, et elles se succèdent pendant la plus grande partie de l'été, PAMILLE DES ROSACÉES. 47 RosiEr À INVOLUCRE. — Rosa involucrata Roxb. ex Lindi, Monogr. p. 8. — Bot. Reg. tab. 730. Aïguillons stipulaires, falciformes. Folioles lancéolées-ellip- tiques , obtuses, fortement dentées , cotonneuses en dessous. Sti- pules et bractées pectinées. Galice laineux : sépales entiers ; tube globuleux. Branches flexibles, veloutées, d’un brunpäle. Aiguillonsbruns, élargis à leur base. Stipules soyeuses. Pétioles faibles, soyeux , armés d’aiguillons épars. Fleurs blanches , subsolitaires, accom- pagnées de 3 ou 4 bractées. Cette espèce, originaire de la Chine, n’est connue en Angle- terre que depuis 1814. Genre LOWEA. — Lowea Lindi. “Tube calicinal urcéolé ; limbe 5-parti. Pétales 5 (maculés à la base). Ovaires en nombre indéfini, insérés au fond du calice , très-glabres. Stigmates libres , velus. Carcérules en nombre indéfini, renfermés dans de tube calicinal devenu charnu. Feuilles simples, non stipulées. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule ce genre. LowrA À FEUILLES D'EpixE-vinetTrE. — Lowea berberifolia Lindl. in Bot. Reg. tab. 1261. — Rosa simplicifolia Salisb. Parad. Lond.tab. 101.—Oliv. Voy. vol. 5, tab. 43.— Rosa ber- berifolia Pall. in Nov. Act. Petrop. v. 10 , p. 379, tab. 10, fig. 5.—Thor. etRedout. Ros. vol. 1, tab. 2.—Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 14, fig. 2. Arbuscule haut de 1 à 2 pieds, très-rameux. Ramules gla- bres ou pubescents, d’un brun roux ou grisâtres. Aiguillons stipu- laires, géminés, un peu recourbés, assez forts, blanchâtres ou Jjaunâtres. Feuilles cunéiformes-obovales ; ou elliptiques, ou ova- les, dentelées, glabres, glauques, roides. Fleurs solitaires, cour- tement pédonculées. Pédoncules glabres ou pubescents (quelque- 43 CLASSE DES CALOPHYTES. fois hispides). Calice globuleux, fortement hérissé : lanières très- entières, ovales ou spatulées , mucronées, hispides en dehors , cotonneuses en dedans. Pétales d’un jaune vif, marqués à la base d’une tache pourpre, obcordiformes , un peu plus longs que les sépales. Filets et anthères d’un pourpre noir. Calice du fruit globuleux , violet, charnu. Cette plante abonde dans les steppes salines de la Soongarie, et dans le nord de la Perse. Elle est fort rebelle à la culture : aussi la rencontre-t-on très-rarement dans les collections. ° . | DIXIÈME FAMILLE. LES POMACEES. — POMACEZÆ. (Pomaceæ Loisel. Deslonsch. Manuel des plantes us. indig. vol. 1, p.241, — Bard. Ord. Nat. p. 599. — ARosacearum Trib. 1, sive Pomaceæ Juss. Gen. p. 354.— Richard , Anal. du Fruit, p. 35. — Lindley, in Transact. Linn. Soc. vol. 15, p. 95. — Rosacearum Trib. VITE, sive Pomaceæ De Cand. Prodr. vol. 2, p. 626.) De même que la famille des Amygdalées , celle des Pomacées offre un grand nombre d'arbres fruitiers précieux , parmi lesquels les Pommiers , les Poiriers, les Coignassiers, les Néfliers, les Cormiers et Jes Alisiers sont les plus connus. Une foule d’autres es- pèces font l’ornement des jardins et des bosquets. La plupart des Pomacées flattent à la fois lodorat et la vue, par le parfum et léclat de leurs fleurs ; leurs fruits, loin de posséder toujours une saveur exquise, sont souvent soit acides, soit astringents, ou même stiptiques : la chimie y a fait découvrir un acide végétal particulier, nommé acide malique. Presque toutes les Pomacées appartiennent aux ré- gions tempérées. Il en croît fort peu dans l’hémisphère austral, tandis qu’elles abondent dans l'hémisphère sep- tentriogal. Entre les tropiques, on ne trouve de ces vé- gétaux qu’à la faveur de stations très-élevées , telles que les plateaux du Mexique et de la Colombie. A l'exemple de MM. de Jussieu et de Candolle, la plupart des auteurs ont envisagé les Pomacées comme une tribu des Rosacées. EOTANIQUEF. PHAN. OT, 1]. 4 50 CLASSE DES CALOPHYTES. ” CARACTÈRES DE LA FAMILLE. "Arbres ou arbrisseaux. Ramules cylindriques, quel- quefois spinescents : les florifères ordinairement très- courts. Feuilles éparses (celles du vieux bois rapprochées en rosette au sommet des ramules), pétiolées, simples (rarement imparipennées) , entières, ou pennatilobées , ou palmatilobées, ou le plus souvent denteléés. Sti- pules latérales , libres , ordinairement caduques. Fleurs régulières, hermaphrodites (par exception, polygames par avortement) ; blanches ou rouges , dis- posées en grappe, ou en corymbé, où en ombelle, ou en cime (rarement solitaires). Pédicelles accompagnés de bractéoles le plus souvent caduqués. Calice : Tube urcéolé, ou campanulé, ou turbmé, plus ou moins adhérent ; limbe épigyne ou périgyne, marcescent où caduc, quinquéparti : estivation im- bricative. Disque Vaminaire ou annulaire, adné à la partie inad- hérente du tube calicinal. . L) Pétales 5 , insérés au bord du disque , courtement on- guiculés, égaux , non persistants , imbriqués en préflo- raison. Etamines (ordinairement 20) en nombre défini mul- tiple de celui des pétales, marcescentes, insérées au disque au-dessous des pétales. Filets libres, infléchis avant l’anthèse, Anthères à 2 bourses déhiscentes lon- gitudinalement. Pistil : Ovaire 2-5-loculaire, plus ou moins adhé- rent au tube calicinal; quelquefois 2-5 ovaires pariétaux, libres ou presque libres entre eux. Ovules géminés et as- cendants, où rarement en nombre indéterminé et hori- zontaux. Styles 2-5, libres ou soudés par leur partie in- Lo FAMILLE DES POMACÉES. 51 férieure, terminaux ou subierminaux. Stigmates simples. Péricarpe : PO plus ou moins charnu , 2-5-lo- culaire ( quelquefois à 2-5 carcérules distincts) ; loges monospermes ou dispermes (rarement apres mes i endocarpe cartilagineux, ou chartacé, ou membranacé, ou osseux. Graines ascendantes ( horizontales quand les loges du fruit sont polyspermes) , attachées à l’angle interne ; funicule très-court ; raphé saillant; hile latéral, subba- silaire ; chalaze oblongue, apicilaire ; test cartilagineux. Périsperme (endoplèvre) pelliculaire. Embryon recti- ligne : radicule infère, appoimtante, très-courte, coni- que ; cotylédons grands, entiers, convexes en dehors, épais, foliacés en germination; plumule impercep- tible. La famille des Pomacées se compose des genres sui- vants: Mespilus Linn. (Mespilus et Cratægus LindI.) — Co- toneaster Medik. — Raphiolepis Lindt. — Chamæmeles Lindi, — Photinia Lidl. — £riobotrya Lindl. — 4me- lanchier Medik. — Osteomeles Lindl. — Æronia Pers. — Sorbus Linn. — Cormus Spach. — Cralægus Linn. — Pyrus Tourn. — Malus Tourn. — Cydonia Tourn. — Chænomeles Lindl. Genre NÉFLIER, — Mespilus Linn. Tube calicinal urcéolé ou turbiné, adhérent; limbe pro- fonidément quinquéfide. Pétales 5 , étalés, courtement on- guiculés, suborbiculaires. Étamines 20 ou plus, divergentes. Ovaire adhérent , à 2-5 loges bi-ovulées. Styles 2-5, libres, laineux à la base où glabres. Pyridion à 2-5 noyaux 1-ou 2- spermes, : Arbres ou arbrisseaux, souvent armés d’épines ramulai- res. Feuilles conrtement pétiolées, tantôt toutes indivisées, D2 CLASSE DES CALOPHYTES. tantôt toutes lobées, ou pennatifides, ou anguleuses, tantôt indivisées sur les ramules latéraux et lobées sur les pous- ses terminales. Stipules (celles des pousses terminales sou- vent foliacées et persistantes) et bractéoles subulées, arides, caduques. Fleurs (rarement solitaires) odorantes, en co- rymbes simples ou cimeux. Corolles blanches ou quelque- fois roses. Anthères avant l’anthèse jaunes ou violettes. Ce genre, dans lequel nous comprenons les Cratægus et les Mespilus de M. Lindley, renferme environ soixante espèces, dont plusieurs cependant ne sont que très-imparfaitement connues. Toutes les espèces appartiennent à la zone tempé- rée de l'hémisphère septentrional, et c’est surtout dans l’A.- mérique septentrionale qu’elles abondent. Un grand nombre de Néfliers décorent les jardins paysa- gers et autres plantations d'agrément. Leur feuillage con- serve toute sa fraicheur pendant les ardeurs de l’été; leurs fleurs, très-abondantes, ne paraissent, en général, qu’après la mi-mai ou en juin, et, par conséquent, elles succèdent à celles des Poiriers, des Pommiers et des Alisiers. Leurs fruits, fort bons à manger dans plusieurs espèces, ont beaucoup d'éclat dans d’autres, et contribuent à orner les bosquets en au- tomne. On multiplie les Néfliers de drageons enracinés, de greffes et de graines. Celles-ci ne lèvent que la seconde année, à moins qu’elles ne soient semées dès leur maturité. Voici les espèces cultivées dans les jardins, ou qui méritent d’y être introduites. Ê SecrTion l'*. Feuilles des ramules floriféres non lobées , ni pennatifides, ni anguleuses. a) Fenilles membranacées. Fleurs solitaires ou subsolitaires. Étamines plus courtes que la corolle. Nériier commun. — Mespilus germanica Linn. — Eng]. Bot. tab. 1523. —Pall. Flor. Ross. tab. 13, fig. 1.— Dubam. ed. nov. vol. 4,tab. 38.— Gertn. Fruct. tab. 87.—Guimp. Holz. FAMILLE DES POMACÉES. 53 tab. 69. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 38. — Turp. in Dict. des Scienc. nat. et in Flor. Méd. Ic. Feuilles toutes lancéolées ou lancéolées-oblongues , acuminces ou subobtuses , bordées de dentelures fines, inégales, glanadu- leuses. Lanières calicinales lancéolées-subulées, plus longues que la corolle , conniventes après l’anthèse. Styles laineux à la base. Pyridion hémisphérique ou turbiné, scabre, à 5 noyaux. Petit arbre ou buisson. Tronc difforme. Rameaux tortueux , étalés, inermes ou plus ou moins épineux. Ramules jeunes , pe- doncules et calices cotonneux. Pétioles et pédoncules très-courts. Calice turbiné. Corolle blanche , de 12 à 18 lignes de diamètre. Etamines un peu plus courtes que les pétales. Pyridion plus ou moins gros, très-évasé au sommet, d’un brun verditre. Le Weflier commun , aussi nommé Mélier, Nesplier où plus spécialement Véflier , habite l'Europe moyenne et l’Europe au- strale. Onencultive plusieurs variétés dont les plus notables sont : le Wéflier a gros fruit, le Néflier à fruit sans noyaux, le Néflier à fruit précoce et le Néflier à fruit allonge. Le Néflier s’accommode de tous les terrains, pourvu que lefond n’en soit pas trop humide. Son bois , tres-dur, d’un grain fin, égal, de couleur grise avec des veines rouges, sert à faire des bâtons et des verges de fléaux; il serait très-propre aux ou- vrages de tour, s’il n’avait pas le défaut de se tourmenter. Le pied cube de ce bois pèse environ vingt-sept kilogrammes. Avant leur parfaite maturité, les Néfles sont très-astringentes. Elles ne deviennent mangeables qu’en hiver, après avoir séjourné pendant quelque temps sur de la paille. Avant de passer à la fermentation putride , elles se ramollissent et acquièrent une sa- veur douce et vineusc; mais on les regarde comme indigestes. On peut, en les écrasant et en les mettant fermenter dans de l’eau, en préparer une sorte de cidre , d’ailleurs peu agréable au goût. Les Nefles s’employaient autrefois comme remède astringent, con- tre les dyssenteries et les diarrhées atoniques. , NéeLier Smrre, — Mespilus Smithii Sering. in Dec. Prodr. — Mespilus grandiflora Sruth, Exot. Bot. vol, 1, tab. 18. N + CLASSE DES GALOPHYTES. — Mespiius lobata Bosc. — Desf. Cat, Hort. Par, — Cratæ- gus lobata Sering. in. Dec. Prodr. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. franç. tab. 360. Feuilles glabres en dessus, pubescentes en dessous : celles des ramules latéraux obovales, ou obovales-spatulées, ou oblongues- obovales , ou lancéclées-obovales, ou lancéolées-elliptiques, ob- tuses où pointues, inégalement crénelées ou dentelces , entières vers la base, toujours indivisées ; les supérieures des pousses terminales pennatifides , ou pennatilobées , ou incisées-dentées , accompagnées de grandes stipules persistantes, foliacées, semi- cordiformes, incisées-crénelces. Fleurs solitaires ou rarement ternces. Lamières calicinales triangulaires-lancéolées , 2 fois plus courtes que la corolle, réfléchies après l’anthèse, Pyridion ronge, ovale ou ovale-globuleux , profondément ombiliqué au sommet. Arbrisseau haut de 5 à 10 pieds, ressemblant au Wéflier com- mun. Epines nulles ou beaucoup plus courtes que les feuilles. Ramules florifères tres-courts. Pousses terminales hérissées de poils horizontaux. Feuilles longues de 1 à 3 pouces. Fleurs blan- ches, de 6 à 10 lignes de diamètre. Tube calicinal turbiné. Pyri-. dion de la grosseur d’une Cerise. Cette espèce , dont l’origine est inconnue, se cultive comme ar- brisseau d'agrément. b) Feuilles plus ou moins coriaces , luisantes. Fleurs solitaires ou en corymbe simple. Lanières calicinales redressees après la floraison. Etamines plus courtes que la corolle. Nérrier Loppices. — Mespilus Loddigesiana Spach, Monogr. ined. — Mespilus stipulacea Desf. Hort. Par.— Cra- tægus stipulacea Loddig. Cat. Feuilles glabres en dessus, cotonneuses en dessous aux nervu- res : celles des ramules latéraux lancéolées , ou lancéolces-oblon- gues, ou lancéolées-spatulées, ou lancéolces-elliptiques, pointues, entières vers la base, fortement dentelées vers le sommet, tou- jours indiisées ; les supérieures des pousses terminales penna- tuifides ou trifides (lobes basilaires divergents , tres-prefonds), accompagnées de grandes stipules persistantes , cultriformes , den- Lis FAMILLE LES POMACÉES. 49 ticulées ou incisées. Corymbes denses, 7-12-flores. Pedicelles et calices cotonneux. Sépales linéaires-lancéolés, glabres en des- sus , aussi longs que les pétales. Ovaire glabre entre le disque et les etamines. Pyridion (d’un jaune verdâtre) ellipsoïde ou subglobuleux , profondément ombiliqué au sommet. Arbrisseau haut de 5 à 8 pieds. Épines grèles, très-longues (quelquefois nulles). Feuilles longues de 1 à 3 pouces , luisantes en dessus : celles des pousses terminales très-semblables aux feuilles de certaines variétés de l’Aubépine. Fleurs blanches, de la grandeur de celles de l’Aubépine. Pyridion du volume d’une Cerise. L'origine de ce Néflier est inconnue. On le cultive comme ar- buste d'ornement. NÉFLIER A PETITES FEUILLES. — Mespilus ( Cratwgus ) par- vifolia Ait. Hort. Kew.— Watson, Dendrol. Brit. tab. 65. — Mespilus tomentosa Linn. — Trevr, Ehret. tab. 17. — Mespi- lus axillaris Pers. Ench. — Mespilus xanthocarpa Lim. fil. Suppl. Épines grèles, subulées au sommet, plus longues que les feuilles. Feuilles obtuses , visqueuses en dessus, cotonneuses en dessous aux nervures : celles des ramules latéraux obovales, ou obovales-spathulées , ou cunciformes-obovales , ou lancéolées-obo- vales , ou lancéolées-elliptiques , fortement crénelées ou dentelées ; les supérieures des pousses terminales subtrilobées, incisées- dentées. Ramules 1-flores (rarement 2-ou 3-flores). Scpales glabres, lancéolés, dentelés ou pennatifides ; plus longs que la corolle, Bractées foliacées , persistantes, conformes aux sépales. Pyridion ( d’un jaune verdâtre) subglobuleux, urcéolé , subpen- lagone , à peine plus long que les sépales. Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Branches divariquées , flcxueuses, disposées en tête arrondie, Jeunes, pousses visqueu- ses, légèrement cotonneuses, Épines très - nombreuses, bru- nes, longues de 2 à 3 pouces, Feuilles des ramules floriferes longues de 1 à 2 pouces. Pétiole presque nul. Pédoncules courts, cotonneux de même que les tubes des calices. Corolle blanche, 56 CLASSE DES CALOPHYTES, d'environ 4 lignes de diamètre. Pyridion du volume d’une petite cerise. Cette espèce, fort distincte par son port ainsi que par ses au- tres caractères, habite les États-Unis, depuis la Géorgie jusqu’au New-Jersey. Elliot assure que le fruit qu’elle produit est assez bon à manger. Ce fruit ne mürit qu'incomplétement dans’ les jardins du nord de la France. c) Feuilles plus ou moins coriaces , luisantes , toutes indivisées Co- rymbes rameux , composes de cimules subtriflores ou plusieurs fois trichotomes. Lanières calicinales refléchies après La floraison. Pyri- dion urcéolé au sommet. Étamines plus longues que la corolle ou aussi longues qu’elle. NéFLIER À FEUILLES DE PruntErR. — Mespilus prunifolia Bosc. — Desf. Hort. Par. — Porr. Enc. — Dubham. ed. nov. vol. 4, tab. 40. Feuilles glabres , subsessiles , inégalement dentelées : celles des ramules latéraux lanccolées-oblongnes , ou Jancéolées-obovales, ou obovales, subobtuses ; celles des pousses terminales ovales, ou ovales-elliptiques, incisées-dentées , accompagnées de grandes stipules pétiolulées ,: semi-cordiformes ou subfalciformes , inci- sées ou dentelées. Lanières calicinales linéaires-lancéolées , den- telées et glanduleuses de même que les bractées. Pédoncules et tubes calicinaux velus. Pyridion ellipsoïde (rouge). | Arbre haut d’une trentaine de pieds, Tronc fort. Épines tres- fortes , longues, brunes. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Fleurs blanches , assez grandes. NÉFIAER À FEUILLES LINÉAIRES. — Mespilus linearis Desf. Arb, vol. 2, p. 156. Branches très-étalées. Rameaux presque inermes. Feuiiles lan- céolées-spatulées, on linéaires-spatulées , ou lancéolées-obova- les, obtuses ou pointues, entières vers la base, dentelées ou den- tées vers le sommet, glabres. Stipules subulces, glanduleuses aux bords. Corymbes lâches, glabres de même que les calices. Sépales linéaires-subulés. Pyridion (rougeâtre) ovoïde. Arbrisseau diffus , haut de 3 à G picds. Épincs rares, courtes. . FAMILLE DES POMACÉES. J{ Branches subverticillées. Rameaux tres-nombreux, d’un brun rougeûtre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 3 à 8 lignes. Fleurs petites, blanches. Pyridions du volume de ceux de l’Aubé- pine. On ignore l’origine de cette espèce, très-distincte par son port, ainsi que par ses feuilles étroites. Greffée sur l'Aubépine, elle forme un petit arbre d’un aspect très-pittoresque , à cause de ses longues branches horizontales et touffues. NEFLIER À FEUILLES LUISANTES. — Mespilus lucida Dum. Cours. Bot. Cult. Rameaux inermes. Feuilles courtement pétiolées , glabres, lancéolées-obovales , ou lancéolées-oblongues , ou lancéolées-ellip- tiques, ou oblongues-spatulées , ou obovales-oblongues , ou ellip- tiques-oblongues ( rarement lancéolées ) , obtuses ou acuminées , entières vers la base, dentelces vers le sommet. Corymbes läches, multiflores. Pédoncules et calices glabres. Sépales linéaires-subu- lés, aussi longs que la corolle. Pyridion (rouge) subpyrifor- me, à 2 noyaux. | Petit arbre haut de 10 à 15 pieds. Branches étalées , très-ra- meuses. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 6 à 18 li- gnes. Petiole long de 4 à 8 lignes. Ramules florifères allongés. Pédoncules et pédicelles grêles, parsemés de quelques glandules sessiles. Pédicelles plus longs que le calice. Fleurs petites, blan- ches. Pyridion de la grosseur du fruit de l’Aubépine. Cette espèce élégante, originaire de l'Amérique septentrio- nale, n’est pas rare dans les jardins. Nércier Watson. — Mespilus. Watsoniana Spach , Monogr. ined. — Mespilus Crus galli Wats. Dendr. Brit. tab. 56 (an Willd?) Rameaux inermes. Feuilles glabres, subsessiles , obovales-spa- tulées ou obovales-lancéolées, courtement acuminées ou obtuses, entières vers la base, dentelées vers le sommet. Corymbes lâches, multiflores. Pédoncules et calices glabres. Sépales linéaires-lan- céolés, aussi longs que les pétales. Styles > ou 3. Pyridion (rou- geâtre) globuleux. JD CLASSE DES :CALOPHYTES. Arbrisseau haut de 10 à 13 pieds. Rameaux bruns, lisses, Feuilles longues de 1 74 à 2 pouces. Fleurs blanches, plus gran- des que celles des deux espèces précédentes. Étamines 9- Pyri- dion du volume d’une Merise. Cette espèce, indigène dans l'Amérique septentrionale, ne ous est connue que par la figure et la description de Watson. Nérrier Desronraines (PI. 10, 6g. K.) — Mespilus Fon- tanesiana Spach, Monogr. ined. — Mespilus Crus galli Des- font. in Hort. Par. — WMespilus glandulosa Bosc. (non Willd.) — Mespilus elliptica Ait. Hort. Kew. ex Guimp. Ott. et Hayn. Fremd, Holz. tab. 144. Rameaux subinermes. Feuilles pétiolées , glabres , pointues : celles des ramules latéraux lancéolées , ou lancéolées-elliptiques , ou Jancéolées- oblongues, dentelces; celles des jeunes pousses terminales aspeu près conformes, mais très-larges, acuminées , incisées-dentées ou anguleuses. Corymbes multiflores, assez den- ses. Pedoncules pubérules, Calices glabres : sépales lincaires-lan- céolés, subdenticulés, plus courts que la corolle. Pyridion (rouge) subpyriforme , à 2 ou 3 noyaux. Petit arbre à rameaux étalés, tres-touffus. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 10 à 18 lignes de large. Ranftles florifères al- longés. Pédicelles grêles, plus longs que le calice, parserhés de quelques glandules sessiles. Fleurs blanches , de la grandeur de celles de l’Aubépine. Pyridions de la grosseur d’une petite Merise. Cette espèce, probablement origmaire de l’Amérique septen- trionale , est cultivée comme arbre d'agrément. Nérzier Bosc (PL. 10, fig. F.)— Mespilus Bosciana Spach, Monogr. ined. — Mespilus badiata Bosc, in Hort. Par. Rameaux épineux. Feuilles submembranacées , pétiolres, gla- bres , ovales, ou obovales, ou cunéiformes-obovales, courtement acuminées , souvent décurrentes sur le pctiole, doublement den- telées presque dès leur base, Corymbes courts, denses. Pédon- cules et tubes calicinaux cotonneux. Sépales glabres, linéaires- subulés, denticulés, un peu plus courts que les pctales. Pyridion (rouge) elhipsoïde , à 2 ou 3 noyaux. FAMILLE DES POMACÉES. 59 Petit arbre , haut de 10 à 12 pieds, Rameaux d’un brun rou- geatre. Épines fortes , subhorizontales, d’un brun noirâtre, lon- ques de 18 à 24 lignes. Feuilles peu coriaces , longues de 15 à 30 ligné sur 12 à 20 lignes de large : dentelures très-rappro- chces , assez fines, pointues. Stipules caduques. Ramnules flori- fères allongés. Corymbes petits , courts. Fleurs blanches, d’envi- ron 5 lignes de diamètre. Pédicelles grêles. Pyridions hauts d’un demi-pouce, sur 5 lignes de diamètre. . Ge Néflier, qui croît probablement dans l'Amérique septentrio- vale, est cultive dans les jardins paysagers. SEcriox Il. Feuilles toutes plus ou moins anguleuses, ou incisées, ou lobées , ou pennatifides. a) Feuilles des ramules latéraux légèrement incisées ou lobées, Sépales réfléchis. Pyridion urceolé. NÉFLier À FRUITS JAUNES (PI. 10, fig. H. ) — Mespilus flava Willd. En. — Watson, Dendr. Brit. tab. 59. — Mespilus caroliniana Poir. Enc. Feuilles petiolées, glabres, rhomboïdales-spatulées , où rhom- boïdales-lancéolées, ou obovales , ou cunéiformes-obovales , ob- tuses ou pointues , dentelées ou crénelées presque dès la base , subtrilobées ou incisées-crénelées au sommet ; pétiole subglandu - leux. Corymbes simples , 2-5-flores. Pedoncules glabres de même que les calices. Sépales lancéolés, plus courts que les pétales , denticulés-glanduleux (de même que les bractées et les stipules ). Pyridion (jaune) pyriforme-oblong , souvent étranglé à la base, à 4 noyaux. Petit arbre, haut de 10 à 20 picds. Branches divariquées , in- clinées. Rameaux ordinairement épineux. Épines grèles , subu- Ices au sommet, brunâtres, longues d'environ 2 pouces. Feuilles fermes, luisantes en dessus, paucinervées, longues d’environ 2 pouces, sur 10 à 18 lignes de large. Pétiole long de 6 à 15 li- gues , parsemé de glandules sessiles, Pédicelles 2 ou 3 fois plus louss que les fleurs. Corolle blanche , d'environ 10 lignes de dia- 60 CLASSE DES CALOPHYTES. mètre. Bractéoles lancéolées ou subulées, brunâtres. Pyridion haut de près d’un pouce , sur 5 lignes de diamètre. Cette espèce, fort distincte par son inflorescence et P : la forme de ses fruits, habite le midi des États-Unis. Elle n° as rare dans les NÉFLIER A LARGES FEUILLES. -— Mespilus latifolia Poir. Encycl. — Cratægus latifolia Pers. Feuilles lancéolées , ou lancéolces-elliptiques, ou lancéolées- oblougues, ou elliptiques , acuminées aux deux bouts, pétiolées, pubescentes en dessous , simplement dentelées vers la base , iné- galement dentelées, ou incisées-dentées, où incisées-anguleuses vers leur sommet. Corymbes rameux , multiflores. Pédicelles di- variqués , cotonneux de même que les calices. Sépales linéaires , denticulés , de la longueur des pétales. Styles > ou 3. Pyridion (d’un jaune lavé de rouge) pyriforme, à 2 ou 3 noÿaux. Petit arbre à branches étalces. Rameaux inermes. Ramules flo- riferes allonges , cotonneux. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, sur 1 à 2 1/2 pouces de large, molles , opaques, décurrentes sur le pétiole : dentelures et incisions très-pointues. Pédoncules et pé- dicelles grèles. Bractéoles subulées, grèles, caduques. Fleurs blanches, d’environ 8 lignes de dsmètte. Pyridion du volume de celui de l’Aubépine. Ce Néflier , remarquable par l'abondance de ses fleurs et par l'ampleur de son feuillage, croit dans l’Amérique septentrionale. On le cultive comme arbuste d'agrément. NÉFLIER À FEUILLES DE Poirier (PI. 10, fig. C.) — Mespi- lus pyrifolia Desf. Hort. Par. (non Willd. En. )}— Watson , Dendr. Brit. tab. 61. — Mespilus cornifolix Poir. Encycl. Feuilles rhomboïdales-obovales , ou cunéiformes-obovales , décurrentes sur le pétiole , acuminées , plissées , nerveuses, den- telées inférieurement , incisées-dentces , ou incisées-lobées, ou anguleuses vers leur sommet, pubescentes en dessous aux ner- vures. Corymbeslâches, rameux, multiflores. Pédoncules et tubes calicinaux pubescents. Sépales linéaires-lancéolés , glanduleux aux bords (ainsi que les stipules et les bracteoles). un peu moins FAMILLE DES POMACÉES. 01 longs que la corolle. Styles 3 ou 4. Pyridion (jaune, lavé de rouge d’un côté) ellipsoïde ou subglobuleux. Petit arbre à branches étalées. Rameaux ordinairement iner- mes. Feuilles fermes, mais non coriaces, d’un vert gai, assez semblables à celles de certaines varietés de l’Ælisier de Fon- tainebleau , longues de 2 à 3 pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Pétiole pubescent, long de G à 15 lignes. Stipules supérieures des pousses terminales larges, falciformes. Corymbes com- posés de ramules triflores. Pédicelles grêles, ordinairement plus longs que les calices, munis de quelques glandules sessiles. Fleurs blanches , de 8 à 10 lignes de diamètre. Pyridions du vo- lume d’une Cerise. " Ce Néflier , dont les feuilles n’ont d’ailleurs aucune ressem- blance avec celles d’un Poirier, habite les États-Unis. On la plante souvent dans les jardins. Ses fruits, mürs en août, sont assez bons à manger. NÉFLIER À FEUILLES CUNÉIFORMES. — Mespilus cuneifolia Ehrh. Beitr. — Mespilus punctata Wild. — Jacq. Hort. Vind. vol. 1, tab. 28, — Watson, Dendr. Brit. tab. 53. Feuilles cunéiformes , ou cunéiformes-ohovales , ou obovales, décurrentes sur le pétiole, acuminées ou tronquées, dentelées presque dès leur base, inégalement dentelées ou incisées-dentelées vers leur sommet ( les supérieures des pousses terminales inci- sées - angnleuses ), glabres, plissées. Corymbes lâches , multi- flores. Pédoncules et calices légèrement velus. Sépales linéaires- subulés, très-entiers, non glanduleux , plus longs que le tube. Styles 3 ou 4. Pyridion (rouge) subglobuleux ou ovale-globuleux, à 3 ou 4 noyaux. : Arbre s’élevant jusqu'a 20 pieds. Branches ctalées, formant une ample tête déprimée. Rameaux grisätres , touflus , ordinai- rement inermes. Feuilles longues de 2 à Æpouces, sur 1 à 2 1/2 pouces de large, fermes mais non corlaces , luisantes : les naissantes Jégèrement veloutées aux nervures; dentelures très - pointues. Pétiole long de 6 à :2 lignes. Corymbes composés de cimules ordinairement tr'flores. Pédicelles dela longueur du tube calicinal. Corolle blanche, de 8 à 10 lignes de diamètre. - * _ 62 CLASSE DES CALOPHYTES, NÉFLIER GLANDULEUX. — Mespilus glandulosa Wild. En. — Watson, Dendr. Brit. tab. 58 (excl. Synon. Pallas.) Feuilles cunéiformes-obovales ou obovales-rhomboïdales , iné- galement dentelées (celles des pousses terminales incisées-dentées ou anguleuses) , décurrentes sur le pétiole, glabres. Pédoncules et calices glabres. Sépales linéaires-lancéolés, de la longueur des pétales, glanduleux aux bords (ainsi que les pétioles, les stipules et les bractées.) Pyridion (écarlate) ovale ou ovale-globuleux , à 5 noyaux. Grand arbrisseau. Écorce d’un brun pâle. Épines fortes , lon- ques d'environ 2 pouces. Feuilles Tuisantes, longues de 2 à 3 pouces, sur 1 à 2 1/2 pouces de large. Pétiole long de G à r2 lignes. Fleurs blanches, d'environ 8 lignes de diamètre. Pyridions hauts de 5 à 7 lignes. Cette espèce , que nous n’avons pas eu occasion d'observer , est originaire de l’Amérique septentrionale. b) Feuilles toutes incisées-pennatifides , anguleuses. Lanières calicinales réfléchies. NépLier DE SIBÉRIE (PI. 10, fig. E.) — Mespilus ( Crateæ- gus) sanguinea Pallas, Flor. Ross. tab. 11. — Mespilus pur- purea Poir. Enc. Feuilles ovales on ovales-rhomboïdales, décurrentes sur le pé-. tiole , 5-ou-9-angulaires : angles pointus, inégalement dentelés ou incisés-dentelés. Corymbes denses, multiflores. Pédoncules et calices glabres. Sépales triangulaires-lancéolés, plus courts que la corolle, souvent trifides au sommet. Pyridion (écarlate) subglo- buleux , à 2-4 noyaux. Petit arbre haut de 15 à20 Pieds, on buisson très-rameux dès la base, haut de 0 à 30 pieds. Tronc de la grosseur du bras. Ra- meaux tantôt inermes, tantôt armés de longues épines horizontales. Écorce rougeâtre. Feuilles fermes, longues d'environ > pouces , sur 1 1/2 à 2 pouces de large : les naissantes un peu veloutées ; les adultes glabres. Pétiole légèrement velu , long de 4 à 19 h. gnes. Stipules pectinées ou dentelées, glandulenses ainsi que les bractées. Pédicelles parsemés de glandules sessiles. Fleurs blan- VAMILIE DES POMACÉES. 65 ches, de la grandeur de’celles de l'Aubépine, Pyridion du volume d’un gros Pois. Cette espèce, qu’on rencontre souvent dans les jardins, croît dans toute la Sibérie méridionale, C'est à tort que quelques au- teurs l’ont réunie au Mespilus glandulosa Willd. NÉFLIER À FEUILLES FLABELLIFORMES ( PI. 10, fig. D.) — Mespilus flabellata Bosc. in Hort. Par. Feuilles obovales, ou cunéiformes-obovales, ou obovales-rhom- boïdales, ou ovaies , acuminces , longuement petiolées, glabres , 7- Où O-angulaires ; lobes inégalement dentelés ou incisés-dentelés, acuminés : les inférieurs divariqués. Pétiole glanduleux. Co- rymbes lâches, simplement rameux. Pedoncules et calices velus. Sépales lancéolés-subulés, fimbriolés-glanduleux dé même que les bractéoles et les stipules. Pyridion subglobuleux (rouge) , à 3 ou 4 noyaux. Grand arbrisseau. Feuilles longues de 2 '/, à 3 pouces, larges de 1 ‘/; à 3 pouces, fermes, luisantes ; dentelures pointues, rapprochées, mucronulées par une glandule. Pétiole long de 1 à 2 pouces. Corymbes larges de 1 à pouces. Pédicel- les grèles , plus longs que le tube du calice, parsemés de quelques glandules sessiles. Corolle blanche, de la grandeur de celle du Néflierécarlate. Styles plus longs que les étamines, velus à la base. Pyridion du volume d’une Cerise. Cette espèce, probablement indigène aux États- Unis, est cultivée dans les bosquets. Nérrier CEzs.—Mespilus Celsiana Dum. Cours. Bot. Cult, Suppl. Feuilles rhomboïdales ou ovales-rhomboïdales, ou subdeltii- des (les supérieures des pousses terminales ov des , ou ovales- oblongues) , sinuées-pennatifides ou pennatifides -anguleuses , décurrentes sur le pétiole , pubescentes en dessous aux nervures ; lobes dentelés, ordinairement pointus: les basilaires souvent di- variqués. Corymbes simplement rameux, débordant à peine les pétioles. Pédoncules et tubes calicinaux velus. Sépales linéaires- 04 CLASSE DES CALOÏHYTES. lancéolés , pointus , très-entiers , plus longs que le tube. Pyridion (rouge) ellipsoïde, à 2 ou 3 noyaux. Petit arbre. Rameaux d’un brun cendré. Feuilles longues de 1 '/, à 3 pouces, sur une largeur quelquefois presque égale, fermes , un peu luisantes et d’un vert gai en dessus, pâles en des- sous. Pétiole long de 4 à 12 lignes. Fleurs blanches , de 8 à 10 lignes de diamètre. Pyridions un peu plus gros que ceux de l’Au- bépine. Ce Néflier, que l’on présume originaire de l'Amérique septen- trionale, se cultive dans les bosquets. NÉFLIER A FRUITS ÉCARLATES. — Mespilus coccinea Willd. — Wats. Dendr. Brit. tab. 62. — Cratægus coccinea Lin. — Pluck. Alm. tab. 46. fig. 4. Feuilles Subcordiformes , ouovales, ou subrhomboïdales , sub- obtuses, scabres en dessus, pubescentes ou cotonneuses en des- sous aux nervures, longuement pétiolées, incisées-anguleuses : lobes pointus , inégalement dentelés. Pétioles subglanduleux, ve- lus de même que les pédoncules et les tubes calicinaux. Gorymbes lâches, simplement rameux. Sépales linéaires-lancéolés, plus longs que le tube, fimbriolés-glanduleux de même que les sti pules et les bractéoles. Pyridion ( écarlate ) ovale-globuleux, à 4 ou 5 noyaux. Arbre haut d’une vingtaine de pieds. Branches divariquées , inclinées , brunâtres. Rameaux garnis de longues épines d’ un brun noirâtre, subulées au sommet. Feuilles longues d’environ 2 ’/, pouces , sur 2 pouces de large, un peu molles, d’un vert gai. Pé- tiole long de 1 à 2 pouces. Corymbes courts, à ramules subtri- flores. Corolle blanche, de 9 à 10 lignes de diamètre. Styles gla- bres. Pyridion atteignant le volume d’une grosse Cerise. ” Cette espèce , très -commune dans les es d'agrément , croît aux États-Unis , depuis la Caroline jusqu’au Canada. Ses fleurs sont très-apparentes, et ses fruits assez bons à manger. NéeLiEr À FRUITS NOIRS (PL. 10, fig. 1.) — Mespilus nigra Wild. — Wats. Dendr. Brit. tab. 64. — Craiægus nigra Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 61. — Lodd. Bot. Cab. FAMILLE DES POMACÉES. 65 tab. 1021. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 106. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pomone franç. tab. 359. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, petiolées, glabres en dessus, légèrement veloutées en dessous , cunéiformes ou subcor- diformes à la base, incisees-angulenses, ou pennatifides, ou pen- naulobées : lobes ou angles incgalement dentelés. Ramules, pétioles, pédoncules et tubes calicinaux cotonneux. Corymbes den- ses, simplement rameux. Lanières calicinales triangulaires-lan- céolées, plus courtes que le tube, subdenticulées au sommet, ré- volutées. Pyridion (noir) sphérique, à 5 noyaux. Arbre atteignant une quinzaine de pieds de haut, ou buisson. Rameaux bruns, inermes. Feuilles longues de 1 ‘/; à 3 pouces, sur 1 ‘/, à 2 ‘/, pouces de large , fermes, d’un vert sombre en dessus , grisâtres en dessous. Petiole long de 6 à 12 lignes. Sti- pules semi-ovales ou cultriformes ; dentelées. Corymbes larges de x ‘/, à 2 pouces. Fleurs blanches ou légèrement roses , d’en- viron 6 lignes de diamètre. Pyridions du volume de ceux de l’Aubépine. Ge Néflier, souvent cultivé dans les jardins , habite la Hongrie, la Croatie ct la Transylvanie. c) Feuilles pennatiparties ou profondément lobées. NÉFLIER A FEUILLES D'ÉRABLE. — Mespilus acerifolia Poir. Enc. — Mespilus corallina Desf, Arb. — Mespilus cordata Mill. Le. tab. 179. — Wats. Dendr. Brit. tab. 63. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 142.—Cratægus populifolia Walt. Carol, Feuilles ovales ou cordiformes- ovales, tri où quinquélobées, ou quinquangulaires, ou incisées-anguleuses, longuement acu- minées , “très-glabres, longuement pétiolées : Jobes ou angles acuminés , incisés-dentelés ou incisés - lobés. Corymbes panicu- lés. Calices glabres , à dents dressées. Pyridion ( petit , écarlate ) globuleux, à 5 noyaux. Petit arbre à cime touffue. Branches divariquées. Rameaux bruns , armés de longues épines subulées au sommet, Feuilles longues de 1 ‘/, à 3 pouces, souvent aussi larges que longues, a BOTANIQUE. PHAN. T. I. 5 66 CLASSE DES CALOPHYTES. lusantes et d’un vert gai en-dessus, fermes, de forme extrème- ment variable, souvent semblables ( sur la même branche ) à cel- les d’un Peuplier, ou de l’Érable de Montpellier, ou del Alisier des bois. Pétiole grêle, glabre et lisse ainsi que toutes les autres parties herbacées de l'arbre. Pédicelles grêles. Fleurs blanches , de 4 lignes de diamètre. Pyridions de la grosseur d’un Pois, d’un écarlate très-vif, couronnés par le limbe-calicinal. Cette espèce, indigène dans les États-Unis, n’est pas raredans les jardins. Elle fleurit après la plupart des autres Néfiers, et ses fruits , d’un rouge de corail , font un très-bel effet, NÉFLIER A FEUILLES SPATULÉES ( PI. 10, fig. J, j' et j°.) Mespilus spatulata Mich. Flor. Bor. Am. Feuilles obovales-spatulées ou cunéiformes-spatulées , pétio- lées, très-glabres , inégalement crénelées , trilobées au sommet (les supérieures des pousses terminales trifides ou triparties). Co- rymbes pauciflores , subpaniculés. Calices glabres (ainsi que les pédoncules), à dents obtuses , très-courtes, réfléchies. Pyridion (écarlate, très-petit) ovale-globuleux , à 5 noyaux. Petit arbre, haut de 12 à 15 pieds. Rameaux flexueux, armés d’épines grêles, longues de 1 à 2 pouces. Feuilles sub- coriaces, luisantes, décurrentes sur le pétiole, longues de 1 pouce à 2'/: pouces : celles des pousses terminales accompagnées de gran- des stipules cultriformes, incisées. Fleurs petites. Pyridion de la grosseur d’un Pois. Cette espèce, indigène dans les États-Unis, ressemble, par son feuillage, à l’Aubépine, mais elle est fort distincte par la petitesse de ses fleurs et deses fruits. On la cultive dans les jardins. NÉéeLIER À FRUITS TURBINÉS. — Cralægus turbinata Pursh, Flor. Am. Sept. Feuilles cunéiformes-oboyales, incisées-dentelées. Corymbes pauciflores. Pédicelles courts. Pyridions turbinés. Rameaux Im- ermes , glabres. Cette espèce, indigène dans l’Amérique septentrionale , est, selon Pursh, fort distincte de toutes ses congénères, FAMILLE DES POMACÉES. GT Néecten À FEUILLES DE Perse. — Mespilus apüfoha Mich. Flor. Am. Bor. — Cratægus oxyacantha Walt. Flor. Carol. Feuilles ovales-deltoïdes, incisées-lobées : lobes incisés-dente- lés, poilus. Corymbes simples , 5-G-flores. Calices poilus , à la- nières dentelées , réflechies. Styles 2 au 3. Arbrisseau haut de 4 à 12 pieds. Feuillage très-élégant. Stipu- les linéaires-lancéolées, presque glabres. Épines longues de 1 à 2 pouces. Fleurs blanches. , Cette espèce croît dans les États-Unis. Selon Swect , on la pos- sède en’Angleterre depuis 1812. . NÉFLIER RÉTÉROPRYLLE (PI, 10, fig. Nd. — Mespilus hete- rophylla Desf. in Hort. Par. — Cratægus heterophylla Flugg. Ann. du Mus. v. 12, tab. 38. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 1161. — Jaume Saint-Hil. For. et Pom. franc. tab. 358. — Mespilus Aronia Wats. Dendr. Brit. tab. 165 (Ic. mala). Feuilles glabres , décurrentes sur le pétiole : les inférieures des ramules latéraux oblongues , dentelées ou tridentées au sommet, ou très-entières: les supérieures cunéiformes, trifides : lobes entiers, ou dentelés, on incisés; feuilles des pousses terminales rhom- boïdales, pennatifides : lobes incisés, dentelés. Corymbes lâches, simplement rameux. Pédoncuies et calices glabres. Lanières cali- cinales triangulaires, cuspidées, réfléchies. Fleurs monostyles. Pyridion (ronge) ovoïde ou oblong, à un seul noyau subpen- tagone. - Petit arbre ordinairement inerme. Feuilles fermes, luisantes , un peu glauques en dessous , longues de 1 à 3 pouces. Stipules des jeunes pousses terminales très-grandes, pennaufides. Fleurs de la grandeur de celles de PAnbépine, blanches. Pyridion long de 3 à 4‘lignes. Cette espèce est cultivée > dans les bosquets. On la croit origI- naire d'Orient. Nébiian AUBÉPINE (PI. 10, fig. L. var.). — Mespilus oxva- cantha Gærtn. Fruct. tab. 8-. — Schk. Handb. tab. 139, — Svensk. Bot. tab. 157.— Guimp. Holz. tab. 72. — Flor, Dan. [te] CLASSE DES CALOPHYTES. tab. 634. — Jacq. Austr. tab. 202, fig. 2. — Cratægus oxya- cantha Yinn. — Mespilus oxyacanthoïdes Thuil. — Loisel. — Dec. Feuilles glabres, cunéiformes, ou cunéiformes-ohovales, ou ob- ovales, ou ovales, ou ovales-rhomboïdales, ou ovales-arrondies , décurrentes sur le pétiole, denteléesouincisées-dentées presque dès leur base, trilobées au sommet ( celles des pousses terminales profondément trilobées ou pennatilobées } : lobes arrondis ou pointus : le terminal souvent trilobé ou trifide. Corymbes très-li- ches, pauciflores, presque simples. Fleurs digynes. Galices et pédoncules glabres ou velus. Dents calicinalesstriangulaires, très- courtes, réfléchies.,Piridion (pourpre ou jaune) ellipsoïde ou ovale , à 2 noyaux. Buisson très-rameux , haut de 6 à 12 pieds, ou petit arbre. Ra- meaux grisâtres, armés d’épines courtes, fortes, subulées au sommet, Feuilles longues de 1 à 2 pouces , larges de 10 à 20 li- gnes, fermes, luisantes en dessus, pâles ou un peu glauques en dessous. Pétiole court, ou quelquefois plus long que la lame, sou- vent légèrement velu. Corymbes 5-9-flores. Pedoncules très- longs, rarement bi- ou triflores. Fleurs blanches, d’un demi- pouce de diamètre. Pyridion haut de 4 à 5 lignes. Ce Néflier, commun dans toute l'Europe, est vulgatrement ap- pelé Aubépine , Epine blanche, Noble-Epine, Bois de Mai, noms qui d’ailleurs s'appliquent indistinctement à l'espèce sui- vante. NÉFLIER MONOGYNE. — Mespilus monogyna Willd. Enum. — Guimp. Holz. tab. 53. — Cratægus monogyna Jacq. Flor. Austr. tab. 202, fig. 1. — Flor. Dan. tab. 1162. — Cratægus oxyacantha Bull. Herb. tab. 353. — Dec. F1. Fr. — Eng]. Bot. tab. 2504. Feuilles cunéiformes , ou cunéiformes - obovales , ou rhomboï- dales, glabres, décurrentes sur le pétiole, profondément tri- ou quinquéfides (celles des pousses terminales pennatifides ou pennatiparties), très-entières inférieurement : segmens trifides ou incisés-dentés an sommet, Corvmbes presque simples ou rameux. FAMILLE DES POMACÉES, 69 Fleurs monogynes (rarement 2- ou 3-gynes). Galices et pédoncu- les glabres ou velus. Dents calicinales triangulaires - oblongues, subobtuses , réfléchies, plus courtes que le tube. Pyridion ellip- soïde ou ovale (pourpre), à un seul noyau. Buisson ou petit arbre, très-semblable au précédent par le port. Incisions des feuilles plus profondes et plus pointues. Fleurs plus petites et plus tardives, blanches (d’un rose plus ou moins vif dans une variété). Pyridion semblable à celui de l'espèce pré- cédente. Cette espèce, qui est vulgairement confondue avec la préce- dente sous les mêmes noms, abonde aussi dans toute l’Europe. Les Aubépines font beaucoup d’effet dans les jardins paysagers par l’abondance de leurs fleurs, qui répandent une odeur péné- trante particulière , mais non désagréable. L’ Aubepine à fleurs roses (variété du Neflier monogyne), aussi nommée Epine de Mahon, et V Aubépine commune à fleurs doubles se recom- mandent surtout comme arbrisseaux d’ornement. On cultive aussi une variété à feuilles panachées , et une autre à fruits jaunes. Le bois des Aubépines, dur et très-bon pour le chauffage, s’em- ploie peu dans les arts, parce qu’il a le défaut de se tourmenter beaucoup , et qu’on en trouve rarement de gros troncs. Les tour- neurs en tirent parti pour différens ouvrages. Les vaches, les chè- vres et les moutons aiment les feuilles des Aubépines. Les fruits peuvent servir à faire une sorte de cidre, en les mettant fermen- ter avec de l’eau. A leur maturité complète, ces fruits sont fari- neux et nourrissants , mais très-fades. L'emploi le plus important et le plus général des Aubépines est pour former des haies : usage auquel les épines fortes et nom- breuses dont sont armés les rameaux de ces arbrisseaux les ren- dent font propres. Ces baies se tondent facilement , et elles sont d’autant meilleures qu’on les taille plus régulièrement tous les ans. Néerter Faux-Azérocien (PJ. 10, fig. B.) — Mespilus Aronia Wild, Enum. — Mespilus Azarolus Dec. FI. Franc. Feuilles eunéiformes, ou spatulées, ou rhomboïdales, décur- rentes sur le pétiole, légèrement pubescentes aux bords, trifides 0 CLASSE DES CALOPHYŸTES, où tlobces au somniet, ou presque triparties; lobes ou seginents arrondis où mucronés : les latéraux ordinairement très-entiers , souvent divariqués ; Le terminal souvent trilobé ou trifide au som- met. Corymbes simples où panicnlés, assez denses. Calices velis (ainsi que les pédoncules et les jeunes pousses), à dents trianga- laires, très-courtes, réfléchies. Styles >. Pyridion (ccarlate ) sub- globuleux , turbiné à la base. Petit arbre à rameaux divariqués. Épines courtes, fortes. Feuilles fermes, luisantes en dessus, longues de 1 à 2 pouces, quelquefois aussi larges que longues. Fleurs blanches, d’un demi-pouce de diamètre. Pyridion turbiné avant la maturité, puis subglobuleux ; de la grosseur d’une Cerise. Cette espèce , que l’on confond souvent avee lÆzérolier, croit dans l’Europe australe. Ses fruits sont assez bons à manger, On la cultive aussi comme arbrisseau d'agrément. NérLier AZÉROLIER (PI. 10, fig. M.) — Mespilus Aza- rolus Linn. — Andr. Bot. Rep. tab. 570. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 42. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. franc. tab. 357. Feuilles trifides ou triparties (cellés des pousses terminales subpennatiparties ), tres-entières et cunéiformes vers la base, décurrentes sur le pétiole, pubescentes en dessous ; segments oblongs ou cunéiformes-oblongs , obtus : les latéraux incisés-der - tés ou bidentés au sommet, souvent divariqués ; le terminal tri- fide au sommet ou trilobé; dents ou lobules mucronés. Jeunes pousses cotonneuses. Corymbes denses, rameux. Calice velu (ainsi que les pédoncules ), à dents triangulaires , pointues , ré- fléchies , très-courtes. Pyridion (d’un janne pâle , lavé de rouge d’un côté) subturbiné ou globuleux, pentagone, à 2 où 3 noyaux. Petit arbre à rameaux divariqués, peu épineux. Feuilles Jon- gues de 1 ‘/ à 3 pouces, quelquefois larges de près de 3 pouces, fermes, luisantes en dessus. Pétiole pubescent, long de,3 à 12 li- gnes. Stipules des pousses terminales grandes, foliacces , inci- sées. Pédoncules secondaires subtriflores , plus courts que les pé- dicelles. Fleurs blanches, de la grandeur de celles de lAubépine, Pyridion atteignant jusqu’à près d’un pouce de diamètre. — FAMILLE DES POMACÉES. 71 Cette espèce, nomnée, de même que la précédente, Æzero- lier, ou Épine d'Espagne, se cultive fréquemment dans l’Eu- rope australe et en Orient. Ses fruits, qui ont une saveur aigrelette très-agréable, se servent sur les tables en Italie et en Provence; on en prépare aussi des confitures. Dans le nord de la France, où l’on cultive l’Azérolier comme arbrisseau d’agrément, ses fruits ne sont guère savoureux. Néesrer p'Ourvier ( PL. 10, fig. G.) — Mespilus Olive- riana Dum. Cours. Bot. Cult. (ex Hort. Par.) Feuilles longuement pétiolées , plus ou moins cotonneuses en dessous : les inférieures des ramules cuneiformes, ou cunéiformes- obovales , ou obovales, presque entières , ou trifides au sommet, ou courtement trilobées; les supérieures tantét rhomboïdales, pennatifides vers leur sommet ou profondément trifides ( à lobe terminal trilobé }, tantôt triparties (à lobes basilaires cunéifor- mes où eunéiformes-oblongs ; dentelés , divariques ; le lobe ter- mival pennatifide ou trifide-rhomboïdal) , tantôt presque ovales, tronquées à la base, pennatifides ou pennatilobées. Pétioles ; pé- doncules et calices cotonneux. Corymbes multiflores, subpanicu- lés. Dents calicinales très-courtes , recourbées. Pyridions (noirs ) ovoïdes , étranglés au sommet , à 4 où 5 noyaux. Petit arbre. Ramules spinescents. Jeunes pousses cotonneuses. Feuilles longues de 1 à 2 pouces , quelquefois plus larges que lon- gues, d’un vert foncé en dessus , grisâtres en dessous. Pétiole quelquefois aussi long que la lame. Stipules falciformes , ou cul- triformes , ou semi-circulaires, ou semi-cordiformes , entières ou imeisées. Fleurs blanches, de la grandeur de celles de lAubépine. Pyridion de la grosseur de celui de l’Aubépine. Gette espèce , originaire d'Orient, se cultive dans les planta- tions d'agrément. NéFLIER À FEUILLES DE Tanaisie. — Wespilus tanacetifolia Poir. Eucycl. — Smith , Exot. Bot. tab. 85. — Andr. Bot. Rep tab. 591. Cratægus tanacetifolia Pers. — De Gand. Prodr. Feuilles pubescentes en dessus, presque cotonneuses en des- sous , décurrentes sur le petiole , pennatipartics ou profondément pennatifides : segments presque imbriqués, oblougs-Hinéaires . 76) ov 7 me (= CLASSE DES CALOPHYTES, finement dentelés. Corymbes compactes, subcapitulés. Calices cotonneux (ainsi que les jeunes pousses et les pédoncules) : lobes réfléchis, plus longs que le tube, triangulaires-lancéolés, den- teles. Bractées grandes , fimbrices-glanduleuses de même que les stipules. Styles 5. Pyridion (jaune pile, lavé de rouge) sphéri- que, déprime , pentagone, à 5 noyaux. Arbre à branches touffues, étalces. Feuilles luisantes en dessus (veloutées étant jeunes), longues de 1 ‘/ à 2 pouces, hérissées en dessous de courts poils blanchâtres; dentelures mucronulées, glanduliféres. Petiole court. Pédoncules subtriflores , très-courts. Pédicelles presque nuls. Calices recouverts de bractées. Fleurs blanches, de 8 à ro lignes de diamètre. Pyridion du volume d’une Cerise, où mème d'un pouce de diamètre. Gette espece, l’une des plus élégantes du genre, habite l’Asie mineure, où elle forme un arbre qui, selon Tournefort , atteint la taille d’un Chène. Les Arméniens en mangent les fruits, qui cependant sont moins bons que les Azéroles. On cultive le Weflier a feuilles de Tanaisie dans nos jardins paysagers ; mais 1l y par- vient rarement à une quinzaine de pieds de haut. NÉFLIER Oporanr. — Mespilus odoratissima Andr. Bot. Rep. tab. 590. — Mespilus orientalis Marsch. Bieb. Flor. Taur. Cauc. Feuilles cunéiformes-trifides , ou profondément pennatifides, décurrentes sur le petiole, veloutées en dessus, cotonneuses en dessous : segments linéaires-oblongs ou cunéiformes-oblongs, non imbriques, dentés au sommet ou 2-on 3-dentés au côté extérieur. Corymbes compactes, peu rameux. Calices cotonneux (ainsi que Jes jeunes pousses et les pédoncules ) : lobes réfléchis, plus longs que le tube, triangulaires, cuspidés. Styles 5. Pyridion (rouge) subglobuleux. Ÿ Petit arbre à rameaux inermes (à l’état cultivé), étalés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces. Pétiole court. Pédicelles très-courts. Bractéoles petites, caduques. Fleurs blanches, d'environ r0 lignes de diamètre. Pyridion de la grosseur d’une Cerise. Le Véflier odorant croît en Crimée et dans l'Asie mineure. Cette espèce. qui n’est pas moins belle que la précédente , mé: FAMILLE DES POMACÉES, 19 rite à juste titre une place dans les jardins paysagers. D’ailleuxs ses fruits ont une saveur aigrelette très-agréable , et 1ls mürissent parfaitement sous le climat du nord de la France. Genre COTONÉASTER. — Cotoneaster Medik. — Lindl. Calice turbiné, presque inadhérent , à 5 dents dressées, souvent infléchies et charnues après la floraison. Pétales 5, courtement onguiculés, dressés ou étalés. Étamines courtes, dressées. Ovaires 2 -5 , subpariétaux$ libres entre eux, uni- loculaires, biovulés. Pyridion à 2-5 noyaux monospermes. Arbrisseaux. Jeunes pousses et face inférieure des feuil- les ordinairement cotonneuses. Feuilles très-entières (par exception crénelées ). Ramules florifères courts, latéraux. Fleurs solitaires , ou géminées, ou ternées , ou disposées en cymes plus ou moins composées. Corolle blanche, ou plus souvent rougeâtre. Le nom de ce genre lui vient du duvet cotonneux qui recouvre les ramules , la face inférieure des feuilles, les pédoncules et les calices de la plupart des espèces. On en connait douze ou treize : presque toutes habitent les régions alpines de l’ancien continent ; une espèce seulement a été trouvée dans les Andes du Mexique, par MM. de Humboldt et Bonpland. Plusieurs Cotonéaster sont remarquables par l'aspect pit- toresque de leurs fleurs ou de leurs fruits. Nous allons dé- crire les espèces cultivées comme arbustes d'agrément. SEcTion I"*°. Feuilles crénelées. Fleurs pentagynes. — Arbrisseau , épineux. CoronÉasrer Buisson ARDENT. — Cotoneaster Pyracantha Spach. — Mespilus Pyracantha Linn. — Pall. Flor. Ross. tab. 13, fig. 2. — Schmidt, Arb. tab. 90. — Schk. Handb. tab. 133. — Lobel. Ic. IT, p. 182, fig. 1: Feuilles lancéolées-ohovales , ou lancéolées-elliptiques , ou el- Tà CLASSE DES CALOPHITES. Iptiques, eu elliptiques-oblongues, obtuses ou pointues , glabres : celles des ramules latéraux crénelées; celles des pousses termi- nales inégalement dentelées ou incisées - crénelces. Corymbes lâches, multiflores, pubescents. Pyridion (écarlate } globu- leux. Buisson touffu , haut de 3 à 4 pieds. Épines fortes, d’un brun rougeâtre, souvent florifères ou rameuses. Branches diffuses, d’un brun noirâtre. Rameaux divariqueés. Ramules florifères très- courts et rapprochés. Feuilles coriaces, luisantes, persistantes , longues de 10 à 15 lignes , sur 5 à 8 lignes de large. Fleurs blanches ; tres-petites. Gorymbes souvent aphylles. Pyridion du volume d’une petite Merise. Nous n’hésitons pas à placer cette espèce parmi les Cotonéas- ter : ses ovaires étant parfaitement inadhérents entre eux ; et ses dents calicmales charnues , infléchies après la floraison. Le Buisson ardent , indigène dans l’Europe australe, doit son nom à la prodigieuse quantité de fruits d’un rouge éclatant, dont il est orné en automne, et qui persistent sur les branches pendant tout l'hiver. Au mois de mai, il est très-pittoresque par l’abon- dance de ses fleurs. Aussi recherche-t-on cet arbrisseau pour la décoration des jardins paysagers. SEcrTion Il. Feuilles très-entières. Fleurs 2-ou 3-gynes. — Arbrisseaux 8 inermes. a) Fleurs solitaires ou géminees ; ou en corymbes 3-5-flores. CoïroNÉASTER À PETITES FEUILLFS. — Cotoneaster micro- phylla Lindi. in Bot. Reg. tab. 1114. Feuilles subsessiles , oblongues où obovales, obtuses uu échan- crées, luisantes, coriaces, persistantes, poilues en dessous. Fleurs blanches , solitaires, courtement pédonculées. Pétales étalés, plus longs que le calice. Cette espèce , indigène au Népaul , forme un petit arbruste tou- jours vert, à rameaux étalés. Elle se maintient en plein air dans le nord de la France. Ses fleurs. d’un blanc brillant et tres-nom- FAMILLE DES lOMACÉES. 19 breuses, paraissent en juin et sont d’un tres-bel effet : elles exha- lent une forte odeur d’acide prussique, particularité assez re- iarquable dans les Pomacées , qui ne contiennent, en général , que de l'acide malique. COTONEASTER À FEUILLES D'AIRELLE. — Cotoneaster rotun- difolia Landl. in Bot. Reg. tab. 1 187. Feuilles ovales, ou elliptiques, où obovales, obtuses, pétiolées, coriaces , persistantes, luisantes en dessus , cotonneuses en des- sous: Pédonenles 1-3-flores ; cotonneux de tnême que les calices. Pétales étalés, plus longs que le calice. Pyridion subturbiné. Arbuste à rameaux réclinés ou diffus. Écorce brune. Jeunes pousses poilues. Feuilles longues de 4 à 10 lignes. Fleurs blan- ches, de 4 à 5 lignes de diamètre. Cette espèce, non moins élégante que la précédente, est aussi originaire du Népaul. COTONÉASTER À FEUILLES ACUMINÉES. — Cotoneaster acu- minata Lindl. in Lion. Trans. v. 13, tab. 0.—Mespilus acumi- nataLodd. Bot: Cab. tab. 019. Feuilles ovales où ovales-lancéolées, acuminées , non persis- tantes, poilues aux deux faces. Pédoncules très-courts, penchés , 1-3-flores. Galice presque glabre. Pétales dressés, un peu plus longs que le calice. Pyridion (rouge) turbiné. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds.Raméaux effilés, dressés, brunä- tres. Jeunespousses hérissées. Feuilles longues de 1 à > pouces. Pétiole court. Stipules subulées, un peu plus longues que le pétiole. Ramules floriferes très-courts. Corolle petite, rose. Pétales subor- bieulaires. Pyridion haut de 4 à 5 lignes. Cette espèce est originaire du Népaul. . . CoronÉAsrER COMMUN. — Cotoneaster vulgaris Lindl. in Trans. Linn. Soc. — Mespilus Cotoneaster Linn. — Flor. Dan. tab. 112. —Pall. Flor. Ross. vol. 1, tab. 14. — Guimp. Hohz. tab. 71. — Hook. Flor. Lond. tab. 209. Feuilles elliptiques, ou ovales-elliptiques, ou ovales-orbicu- laires, ou ovales, obtuses , mutronntées ott échäncrées , presque 76 CLASSE DES CALOPHYTES, glabres en dessus, cotonneuses en dessous , non persistantes. Co- rymbes subsessiles, 2-5-flores (pédicelles quelquefois solitaires ou fascicules), penchés. Calices glabres, 2-ou-3-gynes. Pétales dres- sés, à peine plus longs que les lobes du calice. Pyridion (pourpre ou rarement jaune) subglobuleux. Arbrisseau touffu, haut de 2 à 4 pieds. Écorce d’un brun noirâtre ou grisâtre. Rameaux effilés. Feuilles longues de 1 à t ‘/à pouce, non lJuisantes, d’un vert foncé en dessus. Stipules lancéolées-subulces, plus longues que le pétiole. Fleurs petites , roses. Dents calicinales ovales-triangulaires, obtuses. Pétales or- biculaires, concaves. Filets d’un rose päle. Pyridion du volume d’un gros Pois. Cette espèce, très-commune dans les jardins , croit dans les montagnes de presque toute l’Europe. CoTONÉASTER COTONNEUX. — Cotoneaster tomentosa Lind]. Le. — Mespilus tomentosa Mill. Dict. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 105. — Mespilus eriocarpa De. Gand. FI. Franc. Suppl. — Wats. Dendr. Brit. tab. 55.— Mespilus coc- cinea Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 256. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques , ou elliptiques, 4 sub- orbiculaires , très-obtuses et mucronulées , ou courtement acu- minées, pubescentes en dessus, cotonneuses en dessous , non per- sistantes. Corymbes 3-5-flores, dressés après Ja floraison. Pédi- celles allongés, cotonneux de même que les calices. Fleurs 3-5- gynes. Pétales dressés, suborbiculaires, à peine plus longs que les lobes du calice. Pyridion (écarlate ) subglobuleux. Arbrisseau ayant le port du Cotonéaster commun, mais plus grand. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Fleurs petites , d’un rose pâle. Dents calicinales triangulaires. Pyridion du volume d’un gros Pois, non penché comme dans l’espèce précédente." Cette espèce croit dans les Alpes de France, de Suisse et d’Au- triche. b) Corymbes paniculés, 5-12-flores. COTONÉASTER A FLEURS LACHES. — Cotoneaster laxiflora Jacq. Fil, — Bot. Reg. tab. 1308. FAMILLE DES POMACÉES. 77 Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou elliptiques, ou sub- orbiculaires , mucronulées ou rétuses , glabres en dessus, coton- neuses en dessous, non persistantes. Pédoncules et pédicelles grêles, inclinés, pubescents. Calice glabre : lobes suborbiculaires, plus courts que la corolle. Pétales dressés, suborbiculaires. Py- ridion ( d’un bleu noirâtre ) subglobuleux. Arbrisseau haut de 3 à 5 SL : semblable par le port au Co- tonéaster commun. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, d’un vert päle en dessus, blanchätres en dessous. Fleurs petites , très-nom- breuses , roses. Pyridion de la grosseur d’un Pois. Cette espèce , indigène en Sihérie , est fréquemment cultivée comme arbuste d'ornement. c) Corymbes denses , multiflores. Coron£Asrer DESFONTAINES. — Cotoneaster Fontanesii Spach. — Mespilus racemiflora Desf. Cat. Hort. Par. ed. 3, p: 409. Feuilles ovales , ou ovales-elliptiques, ou elliptiques, ou sub- orbiculaires, très-courtement acuminées, pubescentes en des- sus, cotonnenses en dessous, non persistantes. Corymbes subracé- miformes, dressés. Calices cotonneux : dents triangulaires, plus courtes que la corolle. Pétales suborbiculaires , étalés. Styles 2. Pyridion (écarlate ) subglobuleux , à noyaux accolés. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Rameaux effilés , d’un brun noi- râtre ou grisâtre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, semblables à celles du Cotonéaster commun, tantôt arrondies, tantôt rétré- cies aux deux bouts. Corymbes beaucoup plus courts que les feuilles florales, composés de cimules subtriflores; pédicelles très-courts. Fleurs petites, blanches. Pyridion du volume d’un Pois : dents du calice dressées, non infléchies*après la floraison. Cette espèce , dont on ignore l’origine , mérite la préférence sur la plupart de ses congénères , à cause de l’abondance de ses fleurs et de ses fruits. Ces derniers surtout font un très-bel effet à la fin de l’été. Coronéasrer DE Lixprey.— Cotoneaster affinis Lindl, in 78 CLASSE DES CALOPHYTES. Trans. Lion. Soc. v. 13. — Mespilus affinis Don, Prodr. Flor. Nepal. Feuilles obovales, ou elliptiques, ou elliptiques-oblongues , rétrécies aux deux bouts, mucronulces , glabres en dessus, pu- bescentes en dessous, non persistantes. Corymbes cimeux, denses, très-rameux. Calices et pédoncules cotonneux. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Feuilles longues de 1 à 2 pouces. Stipules sétacées , plus courtes que le petiole. Cette espèce, originaire du Népaul, n’est pas encore commune dans les jardins. COTONÉASTER DES NEIGES. — Cotoneaster frigida Laindl. in Bot. Reg. tab. 1220. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongnes. ou lancéolées- elliptiques , mucronulées , glabres en dessus , cotonneuses en des- sous, non persistantes. Corymbes très-rameux, cimeux, laineux. Pyridion globuleux (écarlate ). Petit arbre. Rameaux étalés, d’un gris roux. Feuilles lon- gues de 1 ‘/, à 4 pouces. Fleürs blanches, de la grandeur de celles du Prunelier. Fruit pourpre, du volume d’un gros Pois. Cette espèce élégante habite les Alpes de l ones. au Né- paul; on la cultive en Angleterre depuis 1825. Genre RAPHIOLÉPIDE. — Raphiolepis Lindl. Limbe calicinal infondibuliforme, caduc. Pétales 5, gla- bres, dressés. Filets filiformes. Ovaire biloculaire. Styles 2, libres. Pvridion à 2 loges monospermes ; endocarpe char- tacé. Graines gibbeuses ; test coriace, très-épais. Arbres ou arbrisseaux inermes. Feuilles dentelées ou cré- nelées, réticulèes, coriaces, persistantes. Grappes simples ou rameuses, terminales. Fleurs blanches, accompagnées de bractées subulées etsouvent persistantes. Les Raphiolépides croissent dans l'Inde et en Chine. Les quatre espèces que nous allons décrire constituent à elles seules le genre; on les cultive dans les orangeries, comme FAMILLE DES POMACÉES. 79 plantes d'ornement. Dans le midi de a France, elles se main- tiennent en plein air. RAPHIOLÉPIDE DE L'INDE. — Raphiolepis indica Yand. in Trans. Linn. Soc. v.13, p. 105. — Bot. Mag. tab. 1726. — Schranck, Hort. Mon. tab. 60. — Cratægus indica Linn. Feuilles ovales, rétrécies aux deux bouts, inégalement den- telées. Pétales ovales, acuminés. Étamines plus courtes que les sépales. s Dans la Chine méridionale et dans l’Inde , cette espèce devient un grand arbre. Loureiro rapporte que son bois, très-dur et de couleur rouge , s'emploie fréquemment dans l’économie domesti- que. Le fruit est d’une saveur agréable. RAPHIOLÉPIDE A ÉTAMINES ROUGES. — Raphiolepis phæo- stemon Lindi. Coll. Bot. n° 3, in adn. — Raphiolepis indica Lindl. in Bot. Reg. tab. 468. Feuilles lancéolées , acuminées aux deux bouts, inégalement dentelées. Pétales suborbiculaires. Étamines étalées , plus longues que les sépales. - Cette espèce croît en Chine. RAPHIOLÉPIDE ROUGE. — Raphiolepis rubra Tindl. Coll. bot. tab. 5. — Cratægus rubra Lour. Flor. Coch. + Feuilles ovales-lanccolées, acuminées aux deux bouts, dentées. Pétales lancéolés.Étamines dressées, plus longues que les sépales. RAPHIOLÉPIDE A FEUILLES DE SAULE. — Raphiolepis salici- foliaTandl. in Bot. Reg. tab. 652. Feuilles lancéolées . acuminées , également dentelées. Grappes rameuses. Pétales lancéolés, de la longueur des sépales. Éta- mines copniventes , un peu plus courtes que les pétales. Cette espèce, indigène en Chine, résiste ordinairement aux hivers des environs de Paris. Genre PHOTINIA. — Photinia Lindl. Calice turbiné , semi-adhérent, à 5 dents dressées, Pétales 5, ascendants, concaves, suborbiculaires, courtement ongui- 50 CLASSE DES CALOPHYTES. culés. Ovaire adhérent, velu au sommet, biloculaire. Styles 9, glabres. Pyridion biloculaire : endocarpe cartilagineux. Arbres. Feuilles grandes, coriaces, luisantes, persistantes, très-entières ou dentelées. Corymbes terminaux, composés de cimes plusieurs fois trichotomes. Fleurs petites, blanches. Fruits petits, glabres. Ce genre renferme plusieurs arbres précieux pour l’orne- ment des jardins. On en connait six espèces, toutes exoti- ques; les suivantes sont cultivées en Europe. . PnoriniA GLA8RE. — Photinia serrulata Tindl.—Cratægus glabra Thunp. Jap. — Bot. Mag. tab. 1051. — Lodd. Bot. Cab. tab. 248. Feuilles elliptiques-oblongues , courtement acumunées , dente- lées ; pétiole 3 ou 4 fois plus court que la lame. Pédicelles plus courts que le calice. Petit arbre très-touffu. Feuilles longues de 4 à 5 pouces , lui- santes, d’un vert gai. Corymbes amples , assez denses. Fleurs tres-petites. Cette espèce, indigène en Chine et au Japon, est nommée vul- gairement Alisier luisant. On la recherche comme arbrisseau d’or- nement, à cause de son beau feuillage luisant et toujours vert. Elle résiste en plein air aux hivers des environs de Paris : cependant un froid de — 12° R. la fait souffrir. Ses fleurs paraissent en au- tomne ou au printemps. PuoTiNIA À FEUILLES D ARBOUSIER., — Photinia arbutifolia Lindl. in Bot. Reg. tab. 491. Feuilles oblongues-lancéolées , inégalement dentelées, courte- ment pétiolées. Corymbes panicules. Pédicelles plus courts que le calice. Cette espèce croit dans la Californie, d’où elle fut transportée en Angleterre par Menzies, en 1796. Plus rustique que la précé- dente , sans être moins élégante ; elle mérite de fixer l’attention des horticulteurs. PaoriNiA À FEUILLES ENTIÈRES. — Photinia integrifolia FAMILLE DES POMACÉES, 81 Lindl. — Pyrus integerrima Wall. in Don, Prodr. Flor. Ne- pas, +. Feuilles elliptiques ,-très-entières. Rameaux tuberculeux. Co- rymbes denses , non bractéolés. Cette espèce, indigène au Népaul , ést cultivée en Angleterre depuis 1820. Puorinia DOUTEUx. — Photinia dubia Lindl. in Trans. Lion. Soc. v. 13,p. 104, tab. 10. — Mespilus tinctoriæ Don, Prodr. Flor. Nepal. Feuilles lancéolées , dentelées. Corymbes poilus. Cette espèce croit au Népaul. On la cultive en Angleterre de- puis 1822. Genre BIBACIER. — Æriobotrya Lindl. Calice turbiné, laineux, à 5 dents obtuses. Pétales 5, bar- bus, étalés, courtement onguiculés. Étamines courtes, dres- sées. Styles 5, inclus, filiformes, poilus. Pyridion 3-5-locu- laire. Test cartilagineux. Radicule incluse. Arbrisseaux. Feuilles laineuses en dessous, dentelées. Grap- pes rameuses , terminales. Bractées caduques, subulées. Ce genre renferme quatre espèces; outre celles que nous allons décrire, on en connait deux autres indigènes au Pérou. Bisacrer pu Japon.— Eriobotrya japonica Lindl. in Trans. Linn. Soc. lc.—Mespilus japonica Thunb. Jap.—Vent. Malm. tab. 19. — Bot. Reg. tab. 365. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 39. — Cratægus Bibas Lour. Coch. Grand arbre (sous le climat du nord de la France, ou en oran. gerie, le* Bibacier ne forme qu'un arbrisseau ou un buisson) Écorce rimeuse, d’un roux cendre. Rameaux subcicatrisés. Ra- mules épars, étalés , couverts d’un duvet ferrugineux. Feuilles longues de 4 à 7 pouces, sur 1 à 2 pouces de large, rapprochées en rosette vers l'extrémité des ramules, étalées ou réfléchies, sub sessiles, lancéolées-elliptiques , acuminées , denticulées vers leur sommet, glabres en dessus, cotonneuses-ferrugineuses en dessous, BOTANIQUE. PHAN. T. JA. 6 89 CLASSE DES CALOPHYTES, fortement penninervées. Stipules ovales, acuminées, pubescentes, de la longueur du pétiole. Panicules courtes, terminales, thysi- formes, penchées, composées de cymules Subtriflores. Pédoncules et calices couverts d’un duvet ferrugineux très-épais. Fleurs blan- châtres, odorantes , de la grandeur dé celles de l’Aubépine ; pe- dicelles tres-courts , ordinairement ternés. Bractéoles ovales , pointues , contaves , apprimées aux calices. Calice de moitié plus court que la corolle, Pétales étalés, obovales , crénelés, ongui- culés, velus en dessus. Ovaire hérissé. Pyridion ellipsoïde ; du volume d’une Prune, jaune, pulpeux. Le Bibacier croît au Japon et en Clune, où on le cultive tant comme arbre d'ornement que comme arbre fruitier. Introduit en 1784, ilest devenu depuis une acquisition très-Intéressante pour le midi de la France, à cause de la saveur délicieuse de ses fruits. On doit regretter que ce végétal ne s’accommode pas d’un climat muins doux ; car il souffre à une température de — 10° ou 12° R. Aux environs de Paris on le cultive dans plusieurs jardins comme arbrisseau d'agrément. Son feuillage est persistant et ressemble à celui du Châtaignier. Ses fleurs, qui se développent soit en automne, soit au printemps, répandent une forte odeur d'amande amère. On peut multiplier le Bibacier soit de marcottes , soit en le greffant sûr Aubépine ou sur Coïgnassier. D'ailleurs il produit des graines dans le midi de la France. BrpaciER A FEUILLES ELLIPTIQUES. — Æriobotrya elliptica Lindl. — Xespilus Cuila Hamilt. m Don, Prodr. Flor. Nepal. Feuilles planes , elliptiques , subdenticulées : les adultes pres- que glabres en dessous, Dents calicinales oblongues. Cette espèce, indigène au Népaul , se cultive en Angleterre de- puis 1922. Genre AMÉLANCHIÉR.— {melanchier Medik, — Lindi. Tube calicinal turbiné, semi-adhérent; limbe à 5 lanières persistantes, redressées après la floraison. Pétales 5, dressés ou étalés, allongés. Ovaire adhérent , cotonneux au soinmet, FAMILLÉ DES POMACÉES. 85 5-loculaire : loges biovulées , subbiloculaires par le rentre- ment de lasuture postérieure. Styles 5, libres, ou plus ou moins soudés par leur base. Pyridion subquinquéloculaire, profon- dément ombiliqué au sommet : éndocarpe cartilagineux. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles membranacées, non-per- sistantes, simples, dentelées, non-fasciculés. Fleurs blanches, en grappes simples. Pédicelles allongés. Bractées lancéolées, subuléés, arides, laineuses, caduques de même quelles stipules. Les Amélanchiers croissent en Europe et dans l’Améri- que septentrionale, On en connaît sept espèces. Nous allons décrire celles qui se cultivent dans les jardins paysagers. SECTION °°. Étämines de moitié plus courtes que les lobes du calice. Styles libres dès leur base, plus courts que les étaminés. AMÉLANCHIER COMMUN. — Amelanchier vulgaris Mœnch, Meth. — Mespilus Amelanchier Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab, 306. — Mill. Ie. tab. 198. — Guimp. et Willd. Holz. tab. 54.—Aronia rotundifolia Pers, — Pyrus Amelanchier Willd. —Cratægus rotundifolia Lamk. Feuilles elliptiques, où ovales-elliptiques , ou suborbiculaires (celles des pousses terminales ovales, acuminées ), arrondies aux deux bouts ou subcordiformes à la base, dentelées : les nais- santes cotonneuses en dessous ; les adultes glabres. Grappes assez denses. Pédicelles laineux. Calices glabres : dents linéaires-lan- céolées, dressées. Pétales oblongs spatulés, obtus. Pyridion (d’un bleu noirâtre) globuleux. Arbrisseau haut de 3 à 10 pieds , peu feuillé. Rameaux bruns ou grisätres. Feuilles longues de 6 à 15 lignes, sur 5 à 12 lignes de large: les jeunes couvertes en dessous d’un duvet laineux roussâtre ; dentelures pointues ou mucronulées; pétiole grêle, souvent presque aussi long que la lame. Ramules florifères très- courts. Grappes dressées, 4-8-flores. Pétales longs de 5à 6 lignes. Pyridion dela grosseur d’une petite Merise. Cette espèce, qui croît en France, ainsi qa’en beaucoup d’autres 84 CLASSE DES CALOPHYTES. contrées de l'Europe moyenne et de l’Europe australe , mérite une place dans les jardins paysagers ; ses fruits d’ailleurs ont une saveur particulière très-agréable; en Provence on les appelle Amélanches, et c’est de là que dérive le nom du genre. SEcrion II. Etamines presque aussi longues que les lanières calicinales. Styles soudés jusque au-delà du milieu, aussi longs que les étamines ou un peu plus longs qu’elles. AMÉLANGUIER DU CANADA. — Amelanchier Botryapium Ser. in Dec. Prodr.— Mespilus canadensis Linn. — Pyrus Botrya- pium Lion. fil. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 790.— Schmidt , Arb. tab. 84. — Aronia Botryapium Pers. — Cratægus racemosa Lamk. — Mespilus arborea Mich. fil. Arb. v. 3, tab. 11. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques , ou elliptiques, cuspi- dées ou courtement acuminées , dentelées ou crénelées, cordi- formes à la base : les jeunes floconneuses en dessous ; les adultes glabres. Grappes multiflores, denses. Pédicelles et tubes calicinaux laineux. Lanières calicinales triangulaires, très-pointues, dressées ou étalées, glabres. Pétalesoblongs-obovales. Styles de la longueur des étamines. Pyridion (d’un bleu noirâtre) subglobuleux. Arbre s’élevant quelquefois jusqu’à 4o pieds, ou buisson haut de 10 à 20 pieds. Branches et rameaux bruns, recouverts d’un épiderme grisâtre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de G à 18 lignes, d’un vert gai (les jeunes recouvertes en dessous d’un duvet floconneux jaunâtre), membranacées, réticulées ; dente- lures ou crénelures cuspidées ; pétiole ordinairement 2 à 3 fois plus court que la lame. Grappes longues de 1 à 2 pouces. Pé- tales longs d’environ 4 lignes. Pyridion du volume d’un gros Pois. L’Amélanchier du Canada , qui croît également aux États- Unis, dans toute la chaîne des Alleghanys, se cultive fréquem- ment dans les jardins paysagers. Son fruit, fort bon à manger, est connu en Amérique sous le nom de Wild pear (Poire sauvage), et June Berry (Baie de juin). « Le bois de cet arbre, dit M. A. » Michaux, est d’une grande blancheur : il offre cela de remar- FAMILLE DES POMACÉES. 85 » quable, qu’il est entre-croisé longitudinalement de petits vais- » seaux d’un beau rouge , qui s’anastomosent les uns avec les » autres, » AMÉLANCGHIER INTERMÉDIAIRE. — Æmelanchier intermedia Spach, Monogr. ined. Feuilles elliptiques , ou elliptiques-oblongues, ou oblongues , ou ovales-oblongues, ou ovales-elliptiques, courtement acumi- nées, ou cuspidées , dentelées ou crenelées , subcordiformes à la base ; les jeunes laineuses en dessous ; les adultes glabres. Grap- pes assez denses. Pédicelles et tubes calicinaux floconneux. La- nières calicinales glabres en dessous, triangulaires-lancéolées , tres-pointues, plus longues que le tube, réfléchies après l’anthèse. Pétales obovales-oblongs. Styles un peu plus longs que les éta- mines. Pyridion (d’un bleu noirâtre) subglobuleux. Petit arbre. Rameaux divariqués , tortueux, brunâtres ou gri- sâtres. Feuilles longues de r ‘/; à 3 pouces, larges de 1 à 2 pouces, d’un vert gai (les jeunes recouvertes en dessous d’un duvet floconneux blanchätre); dentelures ou crénelures mu- cronées ; pétiole long de 3 à ro lignes. Pétales longs d’environ 6 lignes, presque étalés. Pyridion de la grosseur d’un Pois. Gette espèce, qu’on confond tantôt avec la précédente , tantôt avec Ja suivante, n’est pasrare dans les jardins. Elle est sans doute originaire de l’ Amérique septentrionale. ÂMÉLANCHIER A FEUILLES ALLONGÉES. — Amelanchier ovalis Lindl. — Ser. in Dec. Prodr. — Cratægus spicata Lamk. — Pyrus ovalis Willd. Feuilles elliptiques, ou elliptiques-oblongues, cuspidées ou courtement acuminées, profondément dentelées, arrondies ou rétrécies (rarement subcordiformes) à la base : les jeunes lai- neuses en dessous ; les adultes glabres. Grappes lâches ; pédicelles filiformes , velus, très-longs. Tube calicinal floconneux ; lanières triangulaires-lancéolées, subulées au sommet, glabres en dessous, réfléchies, plus longues que le tube. Pétales lancéolés-oblongs. Styles un peu plus longs que les étamines. Pyridion (d’un bleu noirâtre) subglobuleux, 86 CLASSE DES CALOPHYTES. Petit arore. Rameaux d’un brun roux, recouverts d’un épiderme guisâtre. Feuilles longues de 1 ‘/; à 2 '/à pouces, larges de 8 à 12 lignes, membranacées, d’un vert gai (les jeunes recou- vertes en dessous d’un duvet floconneux ronssâtre); dentelures très-pointues où mucronées , rapprochées ; pétiole 2 à 3 fois plus court que la lame. Grappes longues de 1 à 2 pouces , 5-8-flores; pédicelles inférieurs 3 à 4 fois plus longs que le calice. Pétales longs de 5 à 6 lignes. Pyridion de la grosseur d’un Pois. Cette espèce , indigène aux États-Unis, n’est pas rare dans les jardins paysagers. On peut manger ses fruits , comme ceux des espèces précédentes. AMÉLANCHIER FLEURI. — Æmelanchier florida Lindl. in Bot. Reg. tab. 1589. Feuilles elliptiques ou elliptiques-oblongues , obtuses , forte- ment dentelées vers le sommet, glabres dès leur naissance. Grap- pes denses , muluflores. Galice glabre en dehors, plus long que les étamines, Pétales linéaires-spatulés. Arbrisseau. Rameaux dressés , verdâtres ou brunâtres. Feuilles .ongues de 18 à 24 lignes. Bractées linéaires , pointues. Cette espèce, découverte par M, Douglas dans le nord-ouest de l'Amérique, a fleuri en 1833 dans le Jardin de la Société hor- ticulturale de Londres. AMÉLANCHIER A RAMEAUX ROUGES (PI. 9, fig. R.) — Æme- lanchier sanguinea Yandi, in Bot. Reg. tab, 1171.— Pyrus sanguinea Pursh, Flor. Am. Sept. — Aronia sanguinea Nuit: Gen. Feuilles elliptiques-ohlongues , ou oblongues, ou ovales-oblon- gues, glabres dès leur naissance , bordées de dentelures très- pointues. Bractées et stipules plumeuses. Grappes denses, pauci- flores. Calices glabres en dehors. Pétales oboyales-oblongs , très- obtus. Pyridion (bleu) ovale-oblong. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Écorce des rameaux rouge. Fleurs de la grandeur de celles de l’ÆAmelanchier du Canada, Cctte espèce , indigène dans le nord de l'Amérique, est encore peu répandue dans les jardins, FAMILLE DES POMACÉES. 87 Genre ARONIA.— Aronia Pers. Calice cyathiforme, quinquédenté : dents dressées pendant la floraison, puis charnues et rabattues en dedans. Pétales 5, courtement onguiculés, orbiculaires, non-barbus, réfléchis. Étamines divergentes, de la longueur des pétales. Styles 5, libres, laineux à la base, Stigmates petits, capitellés. Pyri- dion quinquéloculaire, ombiliqué aux deux bouts : endo- carpe membraneux. Arbrisseaux ou petits arbres. Feuilles indivisées, courte- ment pétiolées (rarement pennatifides ou lyrées, longue- ment pétiolées), crénelées : crénelures ordinairement termi- nées par une glandule mucroniforme; nervures fines, ordi- nairement curvilignes; côte glanduleuse en dessus, Stipules petites, caduques. Ramulesflorifères plus où moins allongés, naissant sur le vieux bois. Fleurs petites, en corymbes com- posés ou décomposés. Corolle blanche. Anthères avant l’an- thèse d’un pourpre violet. Pyridions petits. Les Æronia appartiennent à l'Amérique septentrionale. On les cultive très-fréquemment comme arbustes d’agré- ment. Leurs fleurs paraissent au mois de mai , et les nom- breux fruits qui les remplacent, à la fin de l'été, ne sont pas d’un aspect moins pittoresque. Les espèces de ce genre n’ont été bien distinguées qu’as- sez récemment, par M. Lindley; auparavant on les con- fondait presque toutes sous les noms de Mespilus arbutifolia et Mespilus pyrifolia. a) Feuilles pennatiparties ou lyrées. Corymbes décomposes, tres-denses. ARONTA À FEUILLES DE SORBIER. — Aronia (Mespilus) sor- bifolia Poir. Enc. — Cratægus sorbifolia Desf. Hort. Par. — Pyrus puria Lindi. in Bot. Reg. tab. 1 106. 6? Pyrus sorbifolia Watson, Déhdr. Brit. tab. 53. Rameaux réclinés. Feuilles pennatiparties à la base, ou lyrées (rarement indivisées on biauriculces): les jeunes cotonneuses (ainsi 8 CLASSE DES CALOPHYTES. en que les ramules) en dessous ; les adultes pubescentes à la côte et aux nervures ; segments inégalement crénelés ou dentelés : les la- téraux ovales, ou elliptiques, ou oblongs ; ou lancéolés-oblongs , obtus ou pointus ; le terminal ovale, ou ovale-rhomboïdal, ou el- bptique , ou suborbiculaire , pointu ou arrondi au sommet , très- ample, indivisé, ou pennatifide inférieurement. Pédoncules et ca- lices cotonneux. Pyridion (noir) ellipsoïde ou subturbiné. Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Rameaux d’un brun de cho- colat. Feuilles de forme très-variable ; celles des ramules flori- feres longues de 1 /; à 2 pouces, ordinairement obtuses; les supé- rieures souvent indivisées; celles des pousses stériles longues d'environ 4 pouces, sur 2 pouces de large, ordinairement pointues, à pétiole long de 8 à 10 lignes, biauriculé à la base. Gimes multiflores , denses, larges d’environ 2 pouces, dcbordant les feuilles florales. Corolle large de 4 à 5 lignes. Pyridion haut de 3-à 4 lignes. Le Pyrus sorbifolia Watson, paraît différer de l'espèce que nous venons de décrire, par ses feuilles, ses pédoncules et ses calices tout-à-fait glabres. On ignore l’origine de Ÿ_4ronia à feuilles de Sorbier, quoi- que cet arbuste soit commun dans les jardins. b) Feuilles indivisees. ARONIA DENSIFLORE (Pl. O, fig. N.) — Aronia densiflora Spach, Monogr. ined. — Cratægus arbutifolia Desf. Hort. Par. — Pyrus alpina Willd. En. Rameaux dressés. Feuilles cotonneuses en dessous ; celles des ramules floriferes oblongues, ou elliptiques-oblongues, subacumi- nées, finement crénelces ; celles des pousses stériles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées-elliptiques , ou lancéolées- obovales , acuminées , doublement dentelées. Corymbes denses, multiflores. Pédoncules et calices cotonneux. Pyridion subturbiné (noïrätre et couvert d’une pôtissière glauque). Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Rameaux d’un brun de choco- lat. Ramules cotonneux, Feuilles longues de 1 3/4 à 3 pouces, Fe FAMILLE DES POMACÉES. 89 larges de 10 à 20 lignes. Pétioles longs de 4 à 6 lignes. Pétales longs de 2 lignes. Pyridions hauts de 5 à 6 lignes. Cette espèce n’est pas rare dans les jardins. ArONIA GLABRESCENT (PI. 9, fig. M.)— Zronia glabrescens Spach, Monosr. ined. Rameaux non-inclinés. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-0bo- vales, ou lancéolées-elliptiques, courtement acuminées, presque glabres en dessous. Corymbes denses , pauciflores, plus courts que les feuilles. Calices et pédoncules glabres. Pyridions subglo- buleux (d’un pourpre violet). Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds. Rameaux d’un brun de cho- colat. Feuilles opaques, fortement glanduleuses, longues de 1 "/; à 3 pouces , larges de 6 à 15 lignes. Pyridions hauts d'environ 4 lignes. ARONIA A FEUILLES D'ARBOUSIER (PI. O, fig. L.) — Æronia (Pyrus) arbutifolia Lindi. in Trans. of the horticult. Soc. of London , vol. 7, p. 224. Rameaux brunâtres, dressés. Feuilles lanccolées ou lanceolées- obovales, pointues, cotonneuses en dessous. Corymbes pauciflores, plus courts que les feuilles. Peédoncules et calices cotonneux. Py- ridion pyriforme (écarlate). Tige dressée , nue. Rameaux d’un brun de chocolat. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 9 à 18 lignes, d’un vert pale; crénelures tres-fines. Fruits petits, légèrement cotonneux avant leur maturité. M. Lindley distingue deux variétés de cette espèce : l’une (Py- rus arbutifolia 5 intermedia) à fruits subglobuleux , brunätres; l’autre (Pyrus arbutifolia } serotina) à feuilles plus rétrécies aux deux bouts et luisantes en dessus ; et à fruits pyriformes, d’abord jaunâtres, finissant par devenir écarlates lors de la maturité. Ces variétés ne nous sont point connues. Le type de l’espèce n’est pas rare dans les jardins. ARONIA FLEURI. — Aronia (Pyrus) floribunda Lindl. 1. c. p. 230, et in Bot. Reg. tab. 1006. Rameaux grisätres , réclinés. Feuilles lanccolées, ou lancéo- 90 CLASSE DES CALOPHYTES. ées-obovales, pointues , cotonneuses en dessous. Gorymbes mul- tiflores , plus longs que les feuilles, Calices et pédoncules coton- neux. Pyridions (d’un pourpre noir) sphériques. « Cette espèce, dit M. Lindley, diffère du Pyrus arbutifolia » par ses branches réclinées et touffues , ainsi que par son fruit » noir. Le port de la plante est plus élégant que celui de ses con- » génères. » ARONIA DÉPRIME. — ÆAronia (Pyrus) depressa Lind]. 1. ec, p.230. Tige basse , inclinée. Feuilles oblongues, obtuses, cotenneuses en dessous. Corymbes de la longueur des feuilles. Calices coton- neux. Pyridions (d’un pourpre noirâtre) pyriformes. Petit arbrisseau semblable parle port à l’Æroniamelanocarpa. Branches inclinées, d’un gris tirant sur le brun. Ramules très- courts. Feuilles petites, luisantes en dessus , à crénelures très- fines, Corymbes très-nombreux. Pyridions fort petits, cotonneux, presque globuleux. ARONIA A FRUIT NOIR. Aronia (Pyrus) melanocarpa Lindl. L'e'p: 257: Tige dressée, glabre. Feuilles oblongues, ou obovales-oblon- gues, pointues , Juisantes, peu glanduleuses, tres-glabres ainsi que les calices. Pyridions (noirs , luisants) turbines, Arbrisseau haut de 1 à 2 pieds. Branches dressées, toujours lisses. Feuilles d’un vert pâle, äcrénelures fortes. Fleurs plus peti- tes quedansles espèces précédentes, Jeunes pousses d’un rouge wif. Cette espèce, qui n’est pas rare dans les jardins des cultivateurs anglais, nous est inconnue. M. Lindley en indique une variété (Pyrus melanocarpa £ subpubescens. —Mespilus xanthocarpa Lodd. Cat.) à jeunes feuilles pubescentes en dessous, et‘à fruits jauntres. ARONIA PUBESCENT. — Aronia (Pyrus) pubens Lindi. L. c. p-232. Tige dressée. Ramules cotonneux. Feuilles oblongues, ou ebo- vales-oblongues , ou obovales , acuminées ; les adultes glabres FAMILLE DES POMACÉES. 91 ainsi que les calices. Corymbes multiflores, lâches. Pyridions (d'un pourpre noirâtre) sphériques , glabres. Arbrisseau semblable à l’Æronia grandifolia , mais facile à distinguer à ses ramules incanes et à ses feuilles plus petites. Tiges dressées , robustes. Feuilles finement crénelées, d’un vert pâle. Corymbes nombreux, multiflores, plus courts que lesfeuilles, Pyri- dions gros, d’un pourpre noir , sphériques , luisans. ARONIA A GRANDES FEUILLES (PI. o, fig. P, p'. et p°.) — Pyrus grandifolia Lindl.]. c. p. 233, et in Bot. Reg. tab. 1154. Tige dressée. Ramules presque glabres. Feuilles obovales , ou oblongues-obovales, courtement acuminées, pointues , glabres de même que les calices et peédoncules. Corymbes multiflores. Styles très-laineux, Pyridions sphériques, glabres (d’un pourpre noirâtre). Tige dressée , robuste ; branches brunes. Feuilles grandes, d’un vert gai , luisantes en dessus, dentelées. Fleurs plus grandes que dans les espèces précédentes. Pyridions du volume d’un gros Pois. Cette espèce est fréqueminent cultivée dans les jardins. Genre SORBIER. — Sorbus Linn. Calice semi-adhérent, turbiné, à 5 dents dressées pendant la floraison, puis rabattues en dedans et devenant charnues. Pétales 5, courtement onguiculés, concaves, réfléchis, poi- lus ou laineux à la base, Étamines divergentes, aussi longues que les pétales. Ovaire adhérent, à 3 (quelquefois à 2 ou 4) loges biovulées. Styles en même nombre que les loges de l'ovaire, libres, dressés , géniculés vers leur sommet, lai- neux à Jeur base ; stigmates petits, capitellés. Pyridion glo- buleux ou subturbiné, ombiliqué aux deux bouts, à 2-4 loges 1-spermes : endocarpe mince, crustacé. Graines planes d’un côté, convexes de l’autre, acuminées à la base ou aux deux bouts, Arbres ou arbrisseaux. Feuil.es imparipennées ou penna- liparties. Pétiole commun canaliculé en dessus, glandulifère 99 CLASSE DES CALOPHYTES. à l'insertion de chaque paire de folioles. (Côte des feuilles pennatiparties parsemée de glandules dans presque toute sa longueur.) Folioles (ou segmens) penninervées, sessiles, den- telées vers leur sommet ou dans presque toute leur longueur; base entière, inégale ; le côté supérieur obliquement tron- qué; le côté inférieur arrondi. Ramules florifères allongés , naissant du vieux bois. Corymbes subpaniculés, très-amples, composés de cimes trichotomes : les inférieures axillaires, alternes, beaucoup plus courtes que les feuilles; les supé- rieures subopposées. Pédicelles courts, ternés. Fleurs peti- tes, blanches, légèrement odorantes. Anthères jaunes avant l’anthèse. Pyridions rougeâtres ou pourpres, petits. Les Sorbiers contribuent beaucoup à embellir les jardins paysagers par leur port élégant et par leurs innombrables corymbes defleurs; les bouquets de fruits écarlates ou pour- pres dont ces arbres se couvrent vers la fin de l'été, et qui persistent sur les branches jusqu’en hiver, rendent leur as- pect encore plus pittoresque; mais la saveur acerbe de ces fruits ne convient qu’aux oiseaux. Les Sorbiers aiment les terres légères : on les propage de drageons, de boutures, de graines, ou de greffes soit sur leurs congénères, soit sur Poirier, sur Aubépine, etc. Les cinq espèces suivantes constituent le genre. a) Feuilles pennatiparties à leur base, pennatifides à leur partie supérieure (quelquefois biauriculées à leur base, ou pennatifides dans toute leur longueur ) : les segments basi- laires non-confluents avec les supérieurs. Pétales laineux à La base. Sorsier DE Laponie (PI. o, fig. J.) — Sorbus hybrida Linn, — Flor. Dan. tab. 3o1. — Svensk Bot. tab. 277. — Pyrus pinnatifida Ebrh. — Smith, Engl. Bot. tab. 2331. Gemmes cotonneuses. Feuilles oblongues ou ovales-oblongues, subobtuses, pubescentes-incanes ou cotonneuses en dessous , à 1-4 paires de segments basilaires non-confluents , oblongs ou oblongs-lancéolés, obtus , dentelés vers leur sommet ; lobe termi- FAMILLE DES POMACÉES. 93 nal très-ample, pennatifide à la base, incisé-denté au sommet. Pédoncules et calices cotonneux, glabrescents après la floraison. Dents calicinales ovales-triangulaires, subobtuses. Pyridion ellip- soïde ou subglobuleux. Arbre haut de 20 à 25 pieds. Brüchts touflues , formant une tête ovale-pyramidale. Rameaux d’un brun MHER NES Gemmes ovales ou ovales-oblongues, obtuses. Feuilles longues de 3 à 6 pouces , sur 1 à 3 pouces de large, glabres et d’un vert luisant en dessus , couvertes en dessous d’un duvet grisâtre plus ou moins épais. Pétiole long de 1 à 2 pouces , cotonneux. Corymbes den- ses, subpyramidaux ou très-convexes , larges de 2 à 4 pouces. Pétales ovales-elliptiques , longs de 2 lignes. Pyridions écarlates, de la grosseur de ceux de l’Allouchier. Graines d’un brun de chà- taigne. Ce Sorbier, qui croît en Écosse, en Suède et en N orwége, se plante fréquemment en avenues et dans les bosquets. Ses fruits se colorent d’un rouge très-vif aux approches de l'automne, et ils ne tombent que vers la fin de l'hiver. Malgré leur saveur peu agréable, les paysans suédois les mangent , et, en Écosse, on les emploie à faire des confitures. Le bu de l che est dur : on en fabrique des axes de roues, des essieux , des pieux, des manches d’outils , etc. b) Feuilles imparipenneées ; folioles presque égales : la termi- nale seule pétiolulée. Pétales garnis à leur base de quel- ques poils caducs. Sorsrer pes Oisezeurs (PI. O, fig. K et O.) — Sorbus Au- cuparia Linn. — Engl. Bot. tab. 337.— Flor. Dan. tab. 1034. — Schkuhr, Handb. tab. 133. — Guimp. Holz. tab. 67. — Duham. ed. nov. v. 1, tab. 33. — Pyrus Aucuparia Gaærtn. Fruct. v. 2, tab. 87, fig. 2. — Svensk Bot. tab. 145. Gemmes floconneuses. Folioles oblongues ou oblongues-lancéo- lées, pointues, plus ou moins floconneuses (ainsi que les pédon- cules et les calices) en dessous à l’époque de la floraison, pius tard glabres ou glabrescentes ; dentelures acuminées, non-imbri- 94 CLASSE DES CALOPHYTES. quées. Dents calicinales triangulaires, obtuses. Pyridion (de couleur écarlate ou pourpre ) sphérique ou obovale-globuleux: Arbre hant de 20 à 30 pieds, ou (dans les endroits rocail: Jeux et au sommet des montagnes) buisson n’atteignant quelque: fois que 3 à 4 pieds de haut. Tronc d’une grosseur médioere, revêtu d’une écorce grisâtre. Rameaux souvent inclinés, d’un brun de châtaigne. Gemmes ovales-oblongues ; pointues. Feuilles longues de 5 à ro pouces , horizontales ou pendäntes , à 5-7 pai- res de folioles longues de 1 */ à 2 pouces; sur 6 à 8 lignes de large, d’un vert gai en dessus, päles en dessous; Pétiole com- mun d’abord velu, puis glabre. Corymbes très-convexes ; denses; atteignant jusqu’à un demi-pied de large. Pétales suborbiculaires ; d’un blanc jannâtre, larges de 2 lignes. Pyridions tresmombreux sur chaque corymbe , serrés, du volume d’un gros Pois. Graines rousses. Le Sorbier des Oiseleurs ou Sorbier des Oiseaux, connu aussi sous le nom vulgaire de Cochéne, croît dans toute l’Europe ainsi qu’en Sibérie, même dans les régions arctiques : un elimat froid lui convient mieux qu’un climat chaud ; car, dans l’Europe australe, 1l se plaît dans les stations subalpines. Néanmoins fl vient à merveille dans nos Jardins, qu’il orne de son feuillagé léger ct touflu, de ses nombreuses fleurs rapprochées en larges parasols, et surtout de ses gros bouquets de fruits d’un rouge éclatant. À Le bois de ce Sorbier, dur et compacte ; est employé par les tourneurs , les ébénistes et Les charrons; on lui préfère cependant celui du Cormier. La racine de l’arbre sert à faire des cuillers et des manches de couteaux. Les fruits ont une saveur âpre, astrin- gente et même nauséabonde : l’acidé malique ÿ abonde; néan- moins les habitants du Nord les mangent lorsqu'ils 6nt &é adou- cis par les gelées ; ils en préparent aussi , en les faisant fermenter dans de l’eau , une sorte de cidre, où bien une boisson alcoolique: Le nom de cet arbre lui vient de ce que ses fruits attirent les grives, les merles et autres oiseaux. SORBIER LAINEUX. — 1S0rbus lanuginosa Kit. Ce Sorbier ne diffère du précédent, dont il est peut-être une FAMILLE DES POMACÉES. 95 variété, que par ses folioles elliptiques-oblongues , subobtuses, un peu laineuses en dessous imême long-temps après la floraison. Ses fruits sont plus petits et de couleur orange. Le Sorbier laineux à été observé en Hongrie par Kitaibel; 1l n’est pas rare dans les plantations, et probablement on le retrou- vera dans plusieurs des contrées où croît le Sorbier des Oise- leurs. SORBIER D'AMÉRIQUE (PI. 9,Q, q' et q°.) —Sorbus ameri- cana Pursh, Flor. Am, Sept. — Pyrus americana Willd. Enum. — Watson, Dendr. Brit. tab. 54. Gemmes glabres ; visqueuses. Folioles oblongues-lancéolées ou oyales-lancéolées , tres-pointues , légèrement pubescentes ( ainsi qe les pétioles) en dessous à l’époque de la floraison, puis très- glabres; dentelures acuminées ; très-pointues; presque imbri- quées. Pédoncules et calices très-glabres. Dents calicinales trian- gulaires, pointues. Pyridion (d’un pourpre foncé) sphérique. Petit arbre haut de 15 à 20 pieds, ayant le port du Sorbier des Oiseleurs. Branches d'un brun päle. Ramules (ainsi que toutes les parties herbacées ) glabres après la floraison. Feuilles longues de 8 à 12 pouces ; folioles (5 à 8 paires) d’un vert gai en dessus , un peu glauques en dessous, longues de 2 à 2 ‘/, pouces, sur 5 à 10 lignes de large. Corymbes denses , paniculés, attei- goant un demi-pied de large ou plus. Fleurs d’un blanc pur, plus petites et plus tardives que celles du Sorbier des Oiseleurs. Pc- tales suborbiculaires. Pyridion de la grosseur d’un grain de poi- vre. Graines Jongues d’une ligne et demie, d’un brun tirant sur le jaune, Ce Sorbier, originaire du Canada , est cultivé en Europe depuis une cinquantaine d'années. Moins commun dans les plantations que le Sorbier des Oiseleurs , il mérite tout autant de fixer l’at- tention des horticulteurs, à cause de son feuillage très-ample et de sa floraison tardive. Ses fruits sont aussi d’une fort belle appa- rence, SORBIER À PETITS FRUITS. — 90rbus microcarpa Pursh. — Sorbus Aucuparia x Mich. Flor. Bor. Am. o “ 96 CLASSE DES CALOPHYTES. Folioles acuminées, inégalement incisées-dentelées, glabres ainsi que le pétiole commun; dentelures terminées en pointe sé- tacée. Buisson. Jeunes ramules cotonneux. Pyridions petits, globu- leux, de couleur écarlate. Cette espèce croît dans les montagnes des États-Unis, depuis la Caroline jusqu’au New-Jersey. Nous n'avons pas eu occasion de l’observer. Suivant Sweet , on la cultive en Angleterre. SORBIER FERRUGINEUX. — Sorbus foliolosa Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 189. Rameaux subvolubiles. Feuilles à environ 8 paires de folioles oblongues-lancéolées, acuminées , dentelées vers leur sommet, ve- lues en dessous ainsi que les pétioles. Pyridion obovale-arrondi. Gemmes ovales , obtuses, glabres. Arbrisseau: Rameaux allongés, couverts d’une écorce cendrée. Feuilles longues d’un demi-pied. Folioles longues d’un pouce ou plus : les jeunes couvertes d’un duvet ferrugineux. Fleurs pe- tites, odorantes. Fruit petit, rouge, glabre. Cette espèce croit au Népaul, dans les régions alpines de l'Hi- malaya. Genre CORMIER. — Cormus Spach. Calice turbiné, semi-adhérent, à 5 dents recourbées en dehors, marcescentes. Pétales 5, suborbiculaires, laineux au- dessus de l’onglet, réfléchis. Étamines divergentes, presque aussi longues que la corolle. Ovaire adhérent, à 5 loges bio- vulées. Styles 5, filiformes, libres, géniculés au sommet, fortement laineux dans toute leur longueur. Stignfates pe- tits, capitellés. Pyridion pyriforme ou subglobuleux , sub- quinquéloculaire : endocarpe membraneux. Graines soli- taires ou géminées, larges, aplaties. Feuilles imparipennées, multifoliolées. Pétiole commun fortement glanduleux entre chaque paire de folioles. Stipu- les subulées, caduques. Ramules florifères allongés. Fleurs FAMILLE DES POMACÉES. 97 petites, blanches, en corymbes irréguliers, très-rameux. An- thères jaunes avant l’anthèse. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule ce genre. Cormier eucrivé. — Cormus domestica Spach. — Sorbus domestica Linn. — Jacq. Austr. tab. 447. — Guimp. Holz. tab. 63. — Duham. ed. nov. v. 1, tab. 44. — Pyrus domes- tica Smith, Engl. Bot. tab. 350. — Pyrus Sorbus Gærtn. Fruct. tab. 57. Arbre haut de 30 à 50 pieds, semblable au Sorbier des Oise- leurs par le port et le feuillage. Tronc droit, à écorce d’un brun grisâtre. Branches formant une tête pyramidale assez régulière. Bourgeons gros, visqueux , glabres excepté aux bords des écailles. Feuilles à 11:17 folioles sessiles, horizontales , beau- coup plus longues que les entrenœuds, oblongues où rarement obovales-oblongues , acuminées , dentelées (dentelures égales , cuspidées) , entières et inégalement tronquées à la base, coton- neuses en dessous à l’époque de la floraison, puis presque gla- bres. Ramules , pétioles, pédoncules et calices d’abord laineux , puis glabres. Corymbes subpaniculés, ou pyramidaux,ou très-con- vexes : les ramifications inférieures axillaires et beaucoup plus courtes que les feuilles. Pédicelles plus courts que le calice, or- dinairement ternés. Pétales longs d'environ 3 lignes. Pyridion de la grosseur d’une très-petite Poire, d’un jaune verdâtre lavé de rouge d’un côté. Cet arbre, appelé vulgairement Cormier , croît dans les fo- rêts des môntagnes de l’Europe australe. M. Desfontaines l’a aussi observé en Barbarie. On le retrouve dans plusieurs contrées de la Francæ et de l'Allemagne , mais plus fréquemment à l’état cul- tivé que sauvage. Pline et Théophraste en font mention sous le nom de Sorbus. Le Cormier n’acquiert tout son développement qu’à un âge très-avancé. M. Loiseleur Deslongchamps en a observé un trone abattu qui avait douze pieds de tour, et dont il estime l’âge à cinq ou six cents ans. On peut greffer cet arbre sur le Poirier et l'Au- BOTANIQUE. PHAN, T. IT. 7 08 CLASSÉ DÉS CALOPHYTÉS, bépiné, mais 1lne se multiplie bien que de prunes qu'il faut se. mer dès la maturité des fruits, à moins qu’on ne veuille les stra- tifier jusqu'à la fin de l'hiver; il reprend assez difficilement quand il est replanté, de sorte qu'il vaut mieux le semer en place. Il n’est d’ailleurs pas difficile sur la nature du terrain, et vient assez bien partout. Le bois de Cormier est roux, dur, très-com- pacte; il a le grain fin et prend un beau poli. Selon Varennes de Fenille, il pèse par pied cube, étant vert, plus de soixante-douze livres, et soixante-trois livres environ à l’état sec. Ge bois est très-recherché par les ébénistes, les tourneurs , les menuisiers, les armuricrs et les machinistes ; on le vend fort cher, surtout quand il a une certaine grosseur. Les fruits du Cormier , appelés Sorbes ou Cormes, sont très- acerbes et astringents avant leur parfaite maturité; 1ls ne devien- nent bons à manger qu en les laissant queique temps sur de la paille ; après les avoir cuciilis : alors leur saveur finit par appro- cher de celle de Nèfles. Les Cormes ne sont guère estimées aux environs de Paris, mais il s’en consomme beaucoup dans plusieurs départemens , ainsi qu'en Allemagne. Dans ce dernier pays on en fait de l’eau-de-vie , et en Bretagne une sorte de cidre assez agréa- ble. On préparait autrefois dans les pharmacies une confiture et une eau distillée de Sorbes : remèdes astringents hors d'usage au- jourd’hui. Genre ALISIER. -— Cratægus (Linn.) Spach. Calice urcéolé , semi-adhérent , quinquédenté : dents re- courbées ou dressées pendant la floraison , marcescentes. Pétales 5, cuculliformes, réfléchis ou dressés, laineux au- dessus rh l'onglet. Étamines divergentes ou conniventes , presque aussi longues ou un peu plus longues que la corolle, Styles 2, laineux et cohérentsinférieurement, divergents ou arqués en dehors vers leur sommet. Stigmates petits, tronqués. Pyridion ombiliqué aux deux bouts, à 2 loges 1-2-spermes : endocarpe membraneux. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles courtement pétiolées, peuninervées, non glanduleuses, simples, plus on moins PAVILLÉ DÉS POMACÉES, 96 profondément denteiées, ou incisées, où peñnatifides, ou anguleuses, ordinairement cotonneuses en dessous : côtes et nervures très-saillantes à la face inféricure. Stipules séta- cées, très-petites. Ramules florifères allongés. Fleurs de grandeur moyenne, exhalant une odeur forte, peu agréable, disposées en eymes très-rameuses. Pédoncules secondaires irrégulièrement dichotomes : les inférieurs axillaires, al- ternes ; les supérieurs subopposés. Corolle blanche. An- thères jaunes. Pyridions ovales ou subglobuleux, de gran- deur moyenne, farineux. Les Alisiers servent à l’ornement des plantations d’a- grément par leurs fleurs très-nombreuses , l’aspect pittores- que de leur feuillage blanchâtre, et leurs fruits rouges ou écarlates. Ges fruits sont très-inférieurs aux Pommes et aux Poires cultivées : leur saveur cependant n’est point dés- agréable ; on en fait une espèce de cidre dans les contrées où ils abondent. Le bois des Alisiers s'emploie à une infinité d’usages. Ce genre est propre à l’ancien continent. Il offre des re- présentants dans toute l’Europe, ainsi que dans les contrées froides de l’Asie. Nous allons décrire toutes les espèces bien connues. SEecTiox I"°, Denis calicinales recourbées en dehors pendant la floraison. Pétales dates S suborbiculaires, subsessiles, fortement laineux à la base. Étamines MÉREALE (Pyri, sect. ini et 1V, sive Aria et Torminaria SR in Dec. Peu a) Styles fortement laineux. Feuilles plus ow moins cotonneuses en dessous, veloutées ou floconneuses en dessus avant leur complet dé- veloppement. Ausrer pu Nonp (PI. 0, fig. F et G. 7 Cratægus scandica Wahlenb. Flor. Upsal. Amoen.— Cratægus i inermis Linn. Flor. Lapp. — Cratægus Aria z scandica ren, Amæn. et Flor. Suec.—Cratægus Aria £ suecica Lin. Spec, — Sorbus scan- 100 CLASSE DES CALOPHYTES. dica Fries. — Pyrus Aria Svensk Bot. tab. 45. — Pyrus in: termedia Ehrh. Gemmes grosses, obtuses, presque glabres. Feuilles flocon- neuses ou légèrement cotonneuses ( grisâtres ) en dessous , ovales, ou ovales-oblongues , ou oblongues, subobtuses , cunéiformes à la base , incisées-dentées , ou pennatilobées, ou pennatifides, ou si- nuées-pennatifides , inégalement dentelées, à 5-8 paires denervu- res distantes, glabrescentes en dessous, subglanduleuses en dessus. Dents calicinales triangulaires, pointues , glabrescentes , un peu plus courtes que le tube. Pyridions (de couleur écarlate) globuleux , ou ovales-globuleux. Buisson , où arbre haut de 20 à 30 pieds : tête touffue , ovale- arrondie. Rameaux d’un brun rougeâtre , ponctués. Feuilles lon- gues de 2 à 5 pouces, larges de 1 */, à 3 */, pouces : les nais- santes couvertes aux deux faces d’un duvet très-épais, un peu roussâtre ; les adultes luisantes et d’un vert foncé en dessus , plus ou moins grisâtres (quelquefois presque glabres ) en dessous : lo- bes oblongs ou arrondis, obtus, ou pointus, ou acuminés, quel- quefois divergents. Pétiole long de 10 à 15 lignes, floconneux ainsi que les pédoncules. Tube calicinal cotonneux. Pétales longs d'environ 3 lignes. Cyme atteignant jusqu’à 5 pouces de diamè- tre. Pyridion haut de 4 à 6 lignes, sur autant ou un peu moins de diamètre. Cette espèce, que l’on confond tantôt avec l’Ællouchier, tantôt avec l’Alisier de Fontainebleau , croît dans les Alpes, dans le Jura et dans tout le nord de l’Europe. On la plante très-fréquem- ment dans les jardins paysagers, où elle devient un arbre de moyenne taille, tandis que dans les montagnes on ne la rencontre ordinairement que sous forme de buisson. AxistEr ALLOUCRIER (P]. O, fig. H.).—Cratægus Aria + Linn. Spec.— Cratægus Aria 6 Lion. F1. Suec.— Pyrus Aria Ehrh. Beitr. — Willd. Sp. — Mespilus Aria Scop. — Flor. Dar. tab. 302. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 4, tab, 34. — Pyrus edulis Wild. Enum. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 80 (var.) FAMILLE DES POMACÉES, 401 Gemmes légèrement cotonneuses. Feuilles diversiformes, dou- blement dentelées ou incisées-dentées vers leur sommet, cotonneu- ses-blanchâtres en dessous, à 9-13 paires de nervures très-rap- prochées, subglanduleuses. Dents calicinales triangulaires ou triangulaires-lancéolées , obtuses ou pointues, plus courtes que le tube, cotonneuses aux deux faces. Pyridion (pourpre) ellipsoïde ou ovale-globuleux. Graines lisses. Buisson haut de 4 à ro pieds dans les localités arides ou ro- cailleuses, ou bien arbre atteignant 30 à 4o pieds de haut. Ra- meaux dressés, effilés, lisses, d’un brun de châtaigne. Gemmes ovales-oblongues ou oblongues, un peu pointues, en général beaucoup moins grosses que dans les espèces suivantes. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques , ou ovales-oblongues ; ou ovales-or- biculaires , ou ovales-rhomboïdales, ou obovales, ou obovales- elliptiques , ou elliptiques , ou elliptiques-oblongues , ou ellipti- ques- orbiculaires, ou lancéolées- elliptiques (ces nombreuses variations de formes souvent sur un seul et même individu : les feuilles supérieures des pousses terminales ordinairement rétrécies aux deux bouts, et toujours beaucoup plus allongées que les feuilles des ramules latéraux et florifères }, luisantes et d’un vert foncé en dessus, plus ou moins blanchâtres en dessous ( les naïssantes fortement floconneuses en dessus), longues de 2 à pouces , larges de 1 à 3 pouces : sommet arrondi , ou tronqué, ou pointu, ou courtement acuminé; base arrondie ou plus ou moins cunéiforme. Pétiole long de 3 à 12 lignes, fortement cotonneux (très-blanc) de même que les ramules, les pédoncules et les cali- ces. Pétales orbiculaires ou elliptiques-orbiculaires, à pen près de même longueur que les étamines , ou un peu plus longues. Py- rydions hauts d’environ 6 lignes , sur 4 lignes de diamètre, ponc- tués ef floconneux avant leur parfaite maturité. Cet arbre, noramé vulgairement Ællouchier, abonde dans tou- tes les montagnes de la France, et il n’est pas moins répandu dans la plus grande partie de l’Europe. Son bois , fort dur et de couleur blanche, sert à faire toutes sortes d’ustensiles de ménage, des roues de moulin, des peignes , etc. … M, Lindley distingue les variétés suivantes de l’Allouchier : 102 CLASSE DES CALOPHYTES. Allouchier à feuilles obtuses.—Pyrus Arid obtusifoliaTindl. in Trans. Hort. Soc. Lond. vol. 7, p. 234.—Flor. Dan. tab. 302. — Feuilles planes, elliptiques, obtuses, dentelées : les adultes glabres en dessus. Gemmes vertes, petites. Ramules de l’année grêles, lisses. . Allouchier à feuilles ondulées. —Pyrus Aria undulataLind]. I. c. — Feuilles planes, elliptiques-lancéolées, larges, ondu- lces , incisées-dentées , acuminées : les adultes aranécuses en dessus. Bourgeons très-gros , d’un vert tirant sur le brun. Allouchier àfeuilles étroites.—Pyrus Aria angustifolia Lind]. Ï. c. — Feuilles elliptiques , obtuses, concaves , dentelées: les adultes légèrement cotonneuses en dessus. Bourgeons gros, grisâtres. Pousses terminales lisses. Feuilles de grandeur moyenne. Allouchier à feuilles pointues.—Pyrus Aria acutifolia Lindl. 1. c. p. 235.— Feuilles elliptiques, roïdes , pointues auxdeux bouts, concaves, doublement dentelées, glauques , aranéeuses en dessus. Bourgeons gros, grisâtres. Pousses terminales lisses. AlUouchier rugueux.—Pyrus Aria rugosa Liodi, 1. c.—Feuil- les grandes , oväles-elliptiques , obtuses , doublement dentelées, luisantes et rugueuses en dessus, cotonneuses-blanchätres en dessous. Bourgcons gros, d’un vert tirant sur le brun. Pousses terminales très-fortes. Allouchier à feuilles bullées.—Pyrus AriabullataLindi. L. c. p- 236. — Feuilles concaves; elliptiques ; acuminées ; bul- lées, entières vers la base; profondément dentelées vers le sommet. Bourgeons petits, pubescents. Pousses terminales gré- les , pubescentes. Ausier D'ORIENT. —. Cr atægus (Sorbus græca Lodd. Cat, — Pyrus Aria Sibth. et Smith, Flor. Gr æc. tab. 479- — Sorbus nivea Hortulan. Feuilles diversiformes, doublement dentelées ou souvent inci- sées-crénelées au sommet, cotonneuses-blanchâtres en dessous, à 5-8 paires de nervures subglanduleuses en dessus. Dents calici- nales triangulaires-lancéolées, pointues, cotonneuses aux deux fa- FAMILLE DES POMACÉES. 103 ces, de la longueur du tube. Pyridion ellipsoïde , pourpre. Grai- nes lisses. Arbre ayant le port de l’Ællouchier. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 2 à 3 "/. pouces , luisantes et d’un vert foncé en dessus, d’un blanc cendré en dessous , obovales, ou cunéïfor- mes-obovales, ou obovales-orbiculaires , ou suborbiculaires (les feuilles supérieures des pousses terminales ordinairement lancéo- lées , ou lancéolées-elliptiques , ou ovales-elliptiques , courtement acuminées), toujours rétrécies à la base , ordinairement tronquées, ou arrondies au sommet; côte etnervures parsemées en dessus de glandules jaunâtres ou rougeûtres. Pétiole long d’un demi-pouce ou moins , couvert (de même que les jeunes ramules, les pédon- cules et les calices) d’un duvet floconneux tres-blanc et très-épais. Pétales longs d'environ 4 lignes. Pyridion haut de 4 à 5 lignes, d’un pourpre tirant sur l’écarlate, floconneux et ponctué de blanc avant la maturité. Cette espèce, beaucoup moins répandue dans les jardins que l’Allouchier , a été trouvée dans l’Asie-Mineure et en Grèce par Tournefort , ainsi que par Sibthorp. ALISIER À FEUILLES FLABELLIFORMES (P]. O, fig. Eete).—Cra- tægus flabellifolia Spach, Monogr. ined.— Pyrus edulis Waits. Dendrol. Brit. tab. 52 (non Willd.) — Sorbus corymbosa Lodd. Cat. — Cratægus corymbosa Hort. Par. Feuilles cunéiformes ou flabelliformes , tronquées (les supe- rieures des pousses terminales ovales où ovales - elliptiques), entières ou simplement dentées vers la base, incisces-dentées ou lobées vers le sommet , glabres en dessus dès leur naissance, co- tonneuses (tres- PR en dessous, à 4 ou à paires de nervures glanduleuses en dessus, Sépales RENE subobtus , coton- neux aux deux faces, plus courts que le tube. Pyridion PTE que , déprimé , de couleur SFRESS Graines chagrinces. Petit arbre, haut de 10 à 15 pieds. Rameaux effilés, d’un brun de Re, ponctués. Feuilles longues d’environ 2 pouces, sur 19 à 20 lignes de large , luisantes et d un vert foncé en dessus (côte et nervures parsemées d’un grand nombre de glandules jau- 104 CLASSE DES CALOPHYTES, mätres), très-blanches en dessous, Lobes obtus ou pointus. Dentes lures presque égales, pointues, très-inclinées. Nervures distantes de 3 à 4 lignes. Pétiole long de 4 à 6 lignes, cotonneux ainsi que les pédoncules et les calices. Pétales orbiculaires, longs de 2 à 3 lignes, sur 2 lignes de large. Pyridion haut d'environ 5 lignes, sur 7 lignes de diamètre. Graines brunes, assez grosses. Cette espèce, très-distincte par la blancheur éclatante de la face inferieure de ses feuilles, est cultivée dans les plantations d’a- grément. Selon Watson, elle serait indigène en France, mais il n’en est fait mention dans aucune de nos Flores. ALSIER À FEUILLES OBTUSES (PI. 0, fig. A et a.)—Cratægus obtusata Spach, Monogr. ined. — Cratægus Aria rotundifolia Hortul. Gemmes presque glabres. Feuilles obovales , ou elliptiques, ou elliptiques-obovales , ou obovales-oblongues, arrondies au som- met (les supérieures des pousses terminales lancéolées, ou lan- céolées-elliptiques , acuminées, inégalement dentelées ou sinuo- lées-denticulées , cotonneuses (d’un gris tirant sur le jaune ) en- dessous, à 8-10 paires de nervures subglanduleuses en dessus. Dents calicinales triangulaires, cuspidées, glabrescentes, plus courtes que le tube. Pyridion ellipsoïde ou ovale-globuleux , de couleur orange. Arbre hant de 25 à 30 pieds. Branches disposées entête ovale- arrondie. Rameaux effilés, d’un brun rougeûtre. Bourgeons gros, ovales on ovales-oblongs . obtus. Feuilles longues de 2 à 3 pouces sur 1 ‘/, à 2 ‘/, pouces de large, luisantes et d’un vert fonce en dessus (les naissantes fortement floconneuses), les adultes très-lé- gérement cotonneuses en dessous. Côte et nervures roussâtres et presque glabres en dessous, parsemées en dessus de quelqies pe- tites glandules jaunâtres. Pétiole long de 8 à 12 lignes, cotonneux. Pédoncules et tubes des calices d'abord floconneux , puis glabres. Pétales ovales-elliptiques, longs d'environ 3 lignes. Pyridion haut de 5 à 6 lignes, sur autant de diamètre. Graines petites, lis- ses, brunes. Cet Alisier, dont on ignore l'origine, est commun dans les FAMILLE DES POMACÉES. 405 plantations. Les pépiniéristes le regardent comme une variété de l’Ællouchier, mais, par ses fleurs et ses fruits, 1l se rapproche becucoup plus de l’Ælisier de Fontainebleau que de toute autre espèce du genre. Ausrer DE FonraneeLeau (P]. o, fig. B, b, C et D.)—Cra- tægus latifolia Poir. Enc. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 35. — Cratægus dentata Thuil. — Pyrus rotundifolia Bechstein, Forsthot. tab. 5. — Pyrus semilobata Bechst. I. c. tab. 6. — Pyrus decipiens Bechst. 1. c. tab. 7. Gemmes presque glabres. Feuilles diversiformes , acuminées , tantôt inégalement dentelées ou incisées-dentelées , tantôt incisées ou anguleuses , veloutées ou floconneuses (grisätres) en dessous, à 7-12 nervures subglanduleuses. Dents calicinales triangulaires- lancéolées , très-pointues , glabrescentes , un peu plus courtes que le tube. Pyridions globuleux ou ovales-globuleux , de couleur orange. Arbre haut de 30 à 5o pieds, ou buisson. Branches étalées, disposées en tête ovale, touffue. Ramules d’un brun rougeâtre. Gemmes grosses , ovales , obtuses. Feuilles de forme et de di- mension plus variables que dans aucune espèce du genre, longues de 2 à 4 pouces, larges de 15 lignes à 3 */, pouces (sur les jeunes pousses stériles nous en avons mesuré d’un demi-pied de long, sur près de 5 pouces de large), luisantes et d’un vert foncé en des- sus (les naïssantes floconneuses) , tantôt légerement pulvéru- lentes ou floconneuses, tantôt plus ou moins veloutées en dessous, obovales, ou cunéiformes-obovales, ou obovales-oblongues , ou ovales, ou obovales-rhomboïdales, ou ovales-elliptiques, ou lan- céolées-elliptiques, ou lancéolées-oblongues, ou oblongues, à base arrondie ou subcordiforme, ou tronquée, ou cunéiforme. Lobes plus ou moins profonds, obtus ou acuminés. Denteiures pointues. Nervures et côte munies en dessus de quelques glandules jaunâtres trés-rares. Pétiole long de 4 à 6 lignes, cotonneux de même que les pédoncules et les tubes calicinaux. Pétales longs de 3 à 4 li- gnes. Pyridions hauts de 5 à 7 lignes, sur une largeur à peu près égale, ou un peu moindre, ou un peu plus forte, d’un orange 406 CLASSE DES CALOPHYTES. plus ou moins foncé, quelquefois lavé de rouge : chair jaune. Graines lisses, brunâtres. Il n’est pas rare de trouver, sur un seul et même individu de cette espèce , des feuilles de formes très-diffcrentes ; cependanit les variétés cultivées dans les jardins offrent le plus fréquemment des feuilles à peu près ovales, très-larges ct fortement anguleuses , mais peu cotonneuses ou presque glabres en dessous. Cet Alisier est fort commun dans la forêt de Fontainebleau, d’où lui vient son nom spécifique; il se trouve probablement dans plusieurs autres contrées de la France. La beaute de son port et de son feuillage en ontfaitun arbre très-commun dans les jardins paysagers. Ses fleursparaissent en mar. Les fruits, assezbons à man- ger, servent aux campagnardsdes environs de Fontainebleau à pré- parer une espèce de cidre. Le bois de Parbre, blanc et dur comme celui de l’Allouchier , peut aussi être employé à divers usages. ALISIER A FEUILLES CUSPIDÉES. —Cralæguscuspidata Spach, Monogr. ined. — Sorbus vestita Lodd. Cat. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues , ou lancéolces-el- liptiques , longuement acuminées , cuspidées , inégalement dente- lées , cotonneuses ( d’un blanc tirant sur le jaune ) en dessous , à 6-8 paires de nervures fines , distantes, glabrescentes en dessous , subglanduleuses en dessus. ae d’un brun rougeâtre. Feuilles longues de 3 à 5 pou- ces, larges de 1 à 2 ‘/, pouces : les naissantes floconneuses en dessus , les adultes bte et d’un vert Juisant en dessus, Pétiole long CR 4 à 6 lignes ; cotonneux ainsi que les jeunes ramules. Fleurs et fruits inconnus. Cette espèce, originaire du Népaul, n’est introduite que de- puis peu dans les établissemens horticulturaux de la capitale. Ses feuilles, allongées et longuement acuminées, la font distinguer sans peine de tous les Alisiers indigènes. b) Styles cotonneux à la bañe. Pétales légèrement barbus. Feuilles adultes glabres ou presque £labres en dessous ( les naissantes flo- conneuses en dessus, cotonneuses en-dessous. ) Auisen commun (PL 9} fig. 1.) — Crakegus tormiiälis FAMILLE DES POMACÉES. 107 Linn. — - Jacq. Austr. tab. 443.— Flor: Dan. tab. 598. — Loïsel. in Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 33 et 33 bis. — Pyrus torminalis Ehrh. — Engl. Bot. tab. 298. — Guimp. Hok. ib. 80. — Sorbus torminalis Crantz, Austr. Pt 92. Gemmes ] presque $ glabres. Feuilles pennatilobées ou incisces- anguleuses , acuminées , ovales où ovales-oblongues (rarement cu- neiformes-cblongues ), à 3-7 paires de nervures distantes, sub- glanduleuses ; lobes acuminés ou pointus, doublement dentelés : les basilaires divariques , ordinairement très-prolongés. Tube calicinäl éotonneux : dents triangulaires , cuspidées , glabrescentes. Pyridions subglobuleux (de couleur orange, lavés de rouge) ou oväles-ëlobiileux. BR , où arbre à tronc atteignant 25 à 30 pieds de haut. Écorce grisatre. Tête ovale, touffue. Rameaux rougeätres , ponc- tués de blanc. Bourgeons ovales ou ovales-chlongs , obtus , assez gros. Feuilles souvent longues d’environ 3 ’/, pouces , sur 4 pou- ces de large dans leur plus grand diamètre, ou bien, mais moins habituellement , plus re que Jaes (c’est-à-dire que les le- bes ou angles basilaires ne sont guère plus prolongés que ceux Si a partie supérieure : : Voyez Dubam. ed. nov. vol. 4, tab. 33 bis.) luisantes et d’un vert gaien dessus , tantôt tout-à- fait glabres, tantôt légèrement SEE NE ou PARU BRS en des- sous. Pétioles longs de 1 à 2 pouces, couverts, ainsi que les pé- doncules et les calices, d’un duvet floconneux non persistant. Fleurs de 4 à à 5 ligres de diamètre. Pyridions hauts de 6 à 8 li- gnes , sur 4 à 6 lignes de diamètre, d'abord d’un brun verdâtre et fortement ponctués , puis de couleur orange lavée de rouge, enfin à pal effet de la décomposition , d’un bail fonce. Cet a re. , auquel s applique d’une manière plus spéciale le nom d'Alisier , c ou celui d'Alisier des Lois, habite une grande partie e "Europe australe ct de l Europe moyenne. Il est commun dans Las de de contrées en France, tent en plaine que sur les mon- taghes. es ruits , d’abord eu peu astringents, se ramollissent et acquierent une saveur douceätre a après les premnères gelées. Il s’en ait dans certaines contréés une sorte de cidre. Nos anciens mC- decins les regardaient comme un excellent remède vermifuge. Le 408 CLASSE DES CALOPHYTES, bois de l’Alisier est blanc, compacte, d’un grain fin, et con- serve bien la couleur qu’on veut lui donner. On l’emploie au charronage ; on en fait des boîtes, des manches d'outils, et il est fort recherché par les tourneurs et par les menuisiers. Le pied cube de ce bois pèse pres de 25 kilogrammes. Lorsqu'il est vert , il a une odeur forte et peu agréable, qui se maintient encore quel- que temps après sa dessiccation. SECTION II. Dents calicinales dressées et presque conniventes pendant la floraison. Pétales dressés , onguiculés, concaves. Etamines conniventes , plus courtes que les pétales. — Feuilles à côte visiblement glanduleuse en dessus. Cymes très-denses , subpyramidales. a) Fleurs blanches: Auister Faux ALLouCuIER. — Cratægus Pseudaria Spach , Monogr. ined. Feuilles cotonneuses ( blanchâtres ) en dessous. Pédoncules flo- conneux. Calices cotonneux : dents triangulaires-lancéolées , su- bulées au sommet, de la longueur du tube, deux fois plus courtes que la corolle. Pétales elliptiques ou ovales-elliptiques, fortement Jaineux à la base. Feuilles elliptiques, ou elliptiques-oblongues , ou ovales-ellip- tiques, obtuses ou courtement acuminées , rétrécies à la base, glabres et d’un vert luisant en dessus, couvertes ( ainsi que les pétioles et les ramules) en dessous d’un duvet d’un blanc cendré : dentelures pointues ; nervures fines, rapprochées, au nombre d’environ 10 paires , parsemées en dessus , ainsi que la côte , d’un grand nombre de giandules jaunâtres, allongées. Pétiole long de 2 à 4 lignes. Cymes larges de 1 à 1 ‘/, pouce. Pétales longs d’en- viron 3 lignes. Fruits non observés. Cet Alisier, confondu jusqu’aujourd’hui avec |’ Ælouchier, au- quel il ressemble par le feuillage, croit sur les collines calcaires ‘du département de la Côte-d'Or, et probablement dans d’autres sntrées de la France, FAMILLE DES POMACÉES. 109 b) Fleurs roses. ALISIER NAIN. — Cratægus Chamæmespilus Jacq. Austr. * tab. 234. — Mespilus Chamæmespilus Linn. — Guimp. Holz. tab. 90. — Pyrus Chamæmespilus Ehrh. — Aronia Chameæ- mespilus Reichenb. Feuilles acuminées , doublement dentelées : les naissantes poi- lues aux bords, les adultes glabres aux deux faces. Pédoncules floconneux. Tube calicinal cotonneux à sa partie adhérente ; himbe glabre en dehors ; dents triangulaires-lancéolées , subulées au sommet, cotonneuses en dessus, de la longueur du tube, de moitié plus courtes que la corolle. Pétales obovales, crénelés, laineux à la base : lame à peine 2 fois plus longue que l'onglet. Pyridion (d’un rouge tirant sur l’orange) subglobuleux. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Rameaux bruns, verruqueux. Ramules légèrement velus. Feuilles adultes longues de 2 à 2 '/ pouces, d’un vert gai en dessus, päles et réticulées en dessous, elliptiques, ou elliptiques-oblongues, ou lanccolées-elliptiques, ou lancéolées, ou lancéolées-obovales, ou obovales ; nervures G à 8 paires, filformes, parsemées en dessus (ainsi que la côte) de nombreuses glandules allongées, brunätres, Pétiole long de 2 à 3 lignes. Cymes tres-denses, petites, plus hautes’que larges, à peine d’un pouce de diamètre, recouvertes par les feuilles. Pé- tales, y compris l'onglet , longs de 2 lignes. Pyridion haut de 4 à 5 lignes. Graines d’un brun roux, de la grosseur de celles du Poirier commun. Cet Alisier, commun dans les Alpes , se cultive comme arbuste d’agrément. Ses fruits, mürs en août, sont assez bons à manger. Genre POIRIER. — Pyrus Tournef. Calice semi-adhérent, urcéolé, très-évasé au-dessus de l’o- vaire ; limbe quinquéfide : segmens réfléchis, ou étalés et recourbés pendant la floraison, persistans, marcescens, non- connivens après l’anthèse , séparés par des sinus arrondis. Pétales 5, étalés, concaves, glabres (par exception barbus au-dessus de l'onglet), plus longs que les étamines. Filets 110 CLASSE DES CALOPHYTES. divergents. Ovaire à 5 loges biovulées, Styles 5, libres (pat exception cohérents de la base] jusque vers le milieu moyen nant un duvet laineux). Stigmates obliques. Pyridion à 5 loges 1-2-spermes : endocarpe cartilagineux. sore es ou buissons, Ramules souvent spinescents : les f flo- rifères très-courts, disposés le long des vieux rameaux. ‘euil- les simples , très-entières ou dentelées, réticulées ; côtes et. nervures latérales peu saillantes, non glanduleuses ; pétiole souvent presque aussi long que la lame, ou plus long. Sup les et bractéoles sétacées ou subulées, | cu Corymbes simples ou rameux. Fleurs grandes, répandant une odeur forte peu agréable. Corolle blanche. Anthères rouges ou violettes avant l’anthèse. Fruits gros, ordinairement turbi- nés ou pyriformes. Ce genre, tel que nous venons de le caractériser , ne ren- ferme que les Poiriers proprement dits , tous indigènes dans les contrées tempérées du nord de l’ancien continent. Sans aucun doute, la culture des Poiriers remonte jusqu’à Homère; dans les jardins d’Alcinoüs, l'arbre cité sous le nom d’#y»1 appartient à ce genre. Les En connaissaient déja plusieurs variétés de Poires: la Poire Crustumiun , a Poire de Syrie et le Folemum, cités par Virgile, ont été comparées, sans raison suffisante, à la Poire Perle, : à la Ber- gamotte et au Bon-Chrétien. Théophraste observe que la fécondité des Poiriers aug- mente avec leur vieillesse, tandis que Pline affirme axbitrai- rement que les Poiriers croissent vite et durent eu. Il existe des Poiriers auxquels on attribue trois siècles d'âge, et qui sont encore très-productifs. Parmi les fruits à pépins, les Poires occupent le premier rang. On les sert toute l’année sur nos tables. Les Poires précoces muürissent à la fin de] juin ou en juillet, et conti: nuent jusqu'au mois d'octobre, où lon cueille les Poires d'automne ; à la fin du même mois, ou dans les premiers jours de nov embre, on rentre les Poires d'hiver, qui müris- sent dans le fruitier, Pour conserver les Poires au-delà du FAMILLE pi POMACÉES, 411 termé ordinaire, on les entasse d’abord pendant vinigt-qua- tre heures et quelquefois plus, Phi moins , suivant la température , dans le fruitier, jusqu’à ce qu "elles soient bien chargées d'humidité ; puis on les essuie avec un linge, et on les éxpose à un courant d’air. Lorsqu’elles sont bien séchées , on les enveloppe chacune de papier; on les range dans des tiroirs ou sur les planches d’une armoire, à distance les unes des autres, pour les garantir des gelées et de lhu- midité. De la ‘sorte les Poires de Saint-Germain se conser- vent jusqu’en avril, et les Poires tardives dans la même proportion. _ Les Poires à chair fondante et sucrée ont des propriétés rafraichissantes et légèrement laxatives, tandis que celles dont la chair est dure et âpre sont astringentes. On mange les Poires en compote; on les confit dans le sucre ou l’eau- de vie; on les fait sécher au four de différentes manières : les Poires tapées sont une préparation de ce genre. En coupant les Poires par tranches, et en les infusant dans l’eau jusqu’à ce que la fermentation s’établisse, on obtient un ci- dre assez agréable. Le raisiné est une sorte de confiture éco- nomique , dont le sucre ne fait point partie; il se compose, soit de Poires et de vin doux, soit de Poires seulement; quel- quefois le vin doux se remplace par un sirop extrait des pe- luves de Poires bouillies dans l’eau. Avec les mêmes procédés qu’on met en usage pour faire le cidre,on obtient le poiré, qui se fabrique cependant pres- que toujours sans eau, parce que les Poires contiennent beaucoup plus de jus que les Pommes. Les fruits les plus âpres donnentle meilleur suc. On n’ajoute de l’eau que lors- qu'on sespropose de boire la liqueur immédiatement après la fermentation. On récolte les Poires à poiré à deux épo- ques différentes : les Poires tendres en septembre et les Poi- res dures en octobre. Il n’est pas nécessaire de laisser mürir les Poires autant que les Pommes; dès qu’une odeur spé- ciale annonce leur maturité prochaine, elles sont bonnes à 412 CLASSE DES CALOPHYTES, piler. 11 faut avoir soin de rejeter les Puits pourris et mous, Le poiré est moins estimé que le cidre, parce qu’il est capi- teux et qu'il attaque les nerfs. Sa saveur est agréable pour- tant; il est très-apéritif, et bon pour les personnes qui ont trop d’embonpoint et pour celles qui sont menacées d’hy- dropisie. La couleur du poiré ressemble beaucoup à celle du vin blanc; aussi sert-il à quelques marchands de vin pour faire des mélanges. Le poiré ne se conserve pas autant que le cidre, à moins d’être mis en bouteilles, dans lequel cas il pétille comme du vin de Champagne. Distillé, il donne une eau-de-vie meilleure que celle extraite du cidre. Converti en vinaigre, il approche de celui qu’on fabrique avec du vin blanc, et se vend quelquefois à la place de cette der- nière sorte. Les avantages incontestables des Poiriers à poiré devraient engager peut-être les cultivateurs à s’en occuper davantage. Les Poiriers en général, par la disposition spé- ciale de leurs branches redressées , donnant moins d’ombre que les Pommiers, nuisent peu aux productions qu’on cul- tive au-dessous. Le bois des Poiriers est pesant, d’un grain uni et d’une couleur rougeâtre; les vers ne l’attaquent point. Teint en noir, il ressemble complétement à l'Ebène. Il se fend rare- ment, aussi est-ce un des meilleurs, après le Buis et le Cor- mier, qu’on puisse employer pour la gravure et la sculpture en bois. Dans l’enfance de cet art en Grèce, un tronc de Poirier, inhabilement dégrossi, remplissait l'office d’une statue divine : ainsi Pausanias rapporte que, dans le principe, la statue de Junon à Argos n’était autre chose qu’un simulacre grossier en bois de Poirier sauvage. On re- cherche même ce bois, à cause de sa duretéet du poli qu'il prend , pour les ouvrages de tour et les outils de menuise- rie. Les luthiers en font des bassons , des flûtes et d’autres instruments; les charpentiers s’en servent pour les menues pièces des rouages des moulins; les menuisiers, pour en faire des meubles, et les ébénistes pour la marqueterie. Le FAMILLE DES POMACÉES. 415 bois des Poiriers cultivés et des Poiriers sauvages est égale- ment bon pour le chauffage ; il brûle en donnantun feu vif, qui répand beaucoup de chaleur. Les Poiriers sont moins difficiles que les Pommiers, sur ia nature du sol. Ils prospèrent dans les terrains secs et pier- reux , et enfoncent leurs racines jusque dans les fentes des rochers. Les gelées printanières cependant diminuent sou- vent ou font manquer la récolte des Poiriers. Une chaleur excessive, une humidité continue, leur sont aussi nuisibles. Dansles années pluvieuses, les Poires prennent un goût fade; dans les années sèches, leur chair devient pierreuse etle fruit ne grossit pas. Les Poiriers se multiplient, comme les Pommiers, de grai- nes, de drageons et de greffes. Ceux qu’on élève de graines ne sont communément que des sauvageons , dont les fruits ont une saveur äâpre. La greffe, au contraire, conserve et propage les bonnes variétés. Les semis se font ordinaire- ment avec les pepins contenus dans le marc du poiré. La greffe se pratique en écusson à œil dormant, sur de très- jeunes sujets, si lon veut avoir des arbres d’une taille mé- diocre et d’une prompte fructification; on prend des sujets de trois ou de quatre ans, sil’on désire des arbres plusélevés. Les Poiriers destinés à former des espaliers se greffent sur Co ignassier. M. Poiteau conseille de ne greffer le Poirier qu’à six ou huitpouces au-dessus deterre; on y trouve, dit- il, un double avantage : si la tige vient à être rompue, on peut rétablir l’arbre, à moins que la fracture n’ait lieu au- dessous de la greffe, ce qui arrive rarement. 1/exposition du levant convient aux fruits précoces et même aux fruits d’été, qu’on peut également placer à celle du couchant; mais il faut l'exposition du midi pour les fruits d'hiver. Les Poiriers gref- féssur Coignassier préfèrent l’exposition du levant et du cou- chant. Quand on les place au midi, il faut mettre une plan- chette ou ardoise devant le tronc, pour le préserver des rayons du soleil pendant les grandes chaleurs, « Nous invitons les amateurs, dit M. Poiteau, à essayer de BOTANIQUE. PHAN. T. I. ë 414 CLASSE DES CALOPHYTES. » greffer les Poiriers d’une vigueur modérée, tels que le » Doyenné et le Beurré, sur le Coignabsier de Chine, » pour voir s'ils ne pbs pas obtenir des Poiriers à » peu près aussi nains qu'un Pommier greffé sur Paradis. » Dans le nord de la France, les Poiriers fleurissent géné- ralement vers le milieu d'avril etau commencement de mai. Ces arbres ne méritent pas moins une place dans les planta- tions d'agrément que dans les jardins fruitiers. Nous allons décrire toutes les espèces connues. Section 1°. Poiriers cultivés comme arbres fruitiers. Dans cette section, nous réunissons, sans les caractériser, toutes les espèces ou variétés à fruits appelés vulgairement Poires à couteau. Nous sommes loin de croire, comme la plupart des au- teurs, que ces Poiriers sont des variétés du Poirier commun sauvage. Il en est, sans contredit, un certain nombre qui doi- ventêtre rapportées aux espèces de la section suivante, soit comme variétés , soit comme hybrides. D’autres, au contraire, nous semblent constituer des espèces très-distinctes. Le nombre des Poires à couteau est fort considérable. Le ea- talogue des arbres fruitiers du Jardin de la Société horticulturale de Londres en énumère plus de six cents. Nous nous bornerons à l'indication de celles qu’on cultive le plus généralement en France. Les lecteurs curieux de plus amples détails acesujet, les trouveront dans les excellents traités spéciaux de Duhamel, de MM. Loïse- leur Deslongschamps, Poiteauet Turpin, Noisette, et Jaume Saint- Hilaire. Poire Amiré Joannet, Duham. Arb. Fr. 2, p. 125. — Cette Poire est la plus hâtive de toutes : elle mürit dès la Saint- Jean. Poire Petit Muscat, ou Sept-en-gueule, Duham. Arb. Fr. 2, p+ 119, tab. 1. — Nois. Jard. Fruit. tab. 26. — Fruit ar- rondi|, très-petit, d’un goût agréable ; mür dans le courant de juillet. FAMILLE DES POMACÉES. 415 Poire Muscat Robert, où Gros Saïnt-Jeanmusque, Nois. Jard. Fruit, tab. 26. — Duham, Arb. Fr. 2, p. 120, tab. 2. — Fruits plus gros que ceux du précédent, tendres, sucrés, mûrs vers la mi-juillet, Le Muscat fleuri et le Muscat royal sont deux autres Poires hâtives , plus petites que le Auscat Robert. Poire Aurate , Nois. Jard. Fruit. tab. 26. — Fruit petit, tur- biné , tendre, un peu musqué, mür à la fin de juillet. Poire Petit Blanquet, ou Poire à perle. —Petit fruit subglobu- leux , musqué , mür à la fin de juillet. Poire Blanquette à longue queue, Noïs. Jard. Fruit. tab. 27. — Fruit petit, pyriforme, blanchätre, sucré, mür au com- mencement d'août. Poire Blanquet, où Gros Blanquet, Roi-Louis, Duham. Arb. Fruit, >, p. 129. — Fruit moyen, pyriforme, sucré, mür à à la fin de juillet. Poire Madeleine, ou Citron des Carmes , Duham. Arb. Fr.2, p- 124, tab. 4. — Noïs. Jard. Fruit. tab. 26. — Fruit moyen , turbiné , fondant, parfumé, mûr à la fin de juillet. Poire Cuisse-Madame, Noïis. Jard. Fruit. tab. 27. — Fruit moyen , allongé, fondant, un peu musqué, müûr fin juillet. Poire d’ Épargne , ou Beau présent, Grosse Cuisse-Madame , Duham. Arb. Fr. 2,p. 133, tab. 7. — Nois. Jard. Fruit. tab. 27. — Fleurs grandes. Fruit moyen, très-allongé, vert, fondant, mür à la fin de juillet. Poire Bellissime d'été, ou Suprème, Poiteau. — Fruit gros, en forme de calebasse ; chair parfumée , demi-beurrée, d’une sa- veur agréable, mür à la fin de juillet. Poire, Bellissime d'automne, où Vermillon, Suprème, Petx Certéau, Nois. Jard. Fruit. tab. 27. — Fruit moyen, très- allongé, d’un rouge foncé , demi-fondant , sucré, mür fin d’oc- tobre. Poire Bellissime d'hiver, ou Téton de Vénus, Duham. Arb. Fr. 2, p. 134. — Fruit gros, presque rond , jaune et rouge, A » _ * LI tendre , mûr de février à mai. 416 CLASSE DES CALOPHYTES. PoireOgnonnet,ou Archiduc d'été, Amiré rouge, PoireOgnon, Nois. Jard. Fruit. tab. 27. — Fruit moyen, turbiné, jaune et rouge vif, demi-cassant, mûr au commencement d’août. Poire Salviati, Nois. Jard. Fruit. tab. 28. — Fruit moyen, rond , jaune et rouge clair, demi-fondant , sucré, très-parfumé, mür en août. Poire Orange tulipee, où Poire aux mouches, Noïs. Jard. Fruit. tab. 39. — Fruit moyen, vert et brun, rayé de rouge clair et marbré de gris , demi-cassant, mür en septembre, Poire Orange rouge d'automne ; Nois. Jard. Fruit. tab. 31.— Fruit semblable au précédent, gris et rouge vif, cassant, su- cré, musqué, mûr en août. Poire Orange d'hiver, Noïis. Jard. Fruit. tab. 29. — Fruit moyen, rond , vert, cassant, musqué, mür en février et mars. PoireGros Rousselet, ou Roi d'été, Nois. Jard. Fruit. tab. 30. — Fruit moyen, pyriforme, vert foncé etrouge-brun, demi-cas- sant, parfumé, mür en septembre. Poire Rousselet de Reims , ou Petit Rousselet, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 147, tab. 11. — Nois. Jard. Fruit. tab. 31. — Fruit petit, vert foncé, rouge-brun, demi-fondant, musqué, mûr au commencement de septembre ou dès la fin d’août. — Le Rousselet hätif ou Poire de Chypre est mür dès la fin de juillet. Poire Rousselet d'hiver, Nois. Jard. Fruit. tab. 29. — Fruit petit, mür en février et mars. Poire sans peau, où Fleur de Guignes, Nois. Jard. Fruit. tab. 28. — Fruitmoyen, pyriforme, vert et jaune, tacheté de rouge, fondant, parfumé, mûr au commencement d’août. Poire Cassolette, où Muscat vert, Friolet, Lèche: Friand, Nois. Jard. Fruit. tab. 30. — Duham. Arb. Fruit. 2, p. 160, tab. 18. — Fruit petit, cassant, tendre, sucré, musqué, vert clair et rouge, mür à la fin d'août. Poire Epine d'été, ou Fondante, Musquée ,Satin vert, Duham. Arb. Fruit, 2, p. 182, tab. 30. —Nois. Jard. Fruit. tab. 37. FAMILLE DES POMACÉES, 417 — Fruit moyen, pyriforme, allongé , vert, très-musqué, mür au commencement de septembre. Poire Robine, ou Royale d’éte, Noïs. Jard. Fruit. tab. 36. — Fruit moyen, turbiné, court, jaune-piqueté, demi-cassant, sucré, musqué, mür en août. Poire Épine rose, ou Poire de Rose, Duham. Arb. Fr. 2, p. 176. — Nois. Jard. Fruit. tab. 44. — Fruit gros, sphérique, jaune et rouge clair, demi-fondant, musqué, sucré, mür en août. Poire Epine d'hiver, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 184, tab. 44, fig. 3. — Nois. Jard. Fruit. tab. 35. — Frnit gros, allonge, vert pâle , fondant, sucré. Poire Bon-Chrétien d'été, Gracioli, Duham. Arb. Fruit. 3, p- 219, tab. 47, fig. 4. — Nois. Jard. Fruit. tab. 4o et 4x. — Fruit moyen, subpyramidal , obliquement tronque au som- met, bosselé, jaune et rouge clair, cassant , sucré, mûr en septembre. Poire Bon-Chrétien d'hiver, ou Poire d'angoisse, Nois. Jard. Fruit. tab. 42. — Duham. Arb. Fruit. 2, p. 212, tab. 45. — Fruit gros , d’un jaune verdâtre légèrement lavé de rouge ; chair ferme , grenue , sucrée. Mürit en février et se conserve jusqu’en mai. Le Bon-Chrétien d’ Auch ne diffère du Bon- Chrétien d’hiver qu'en ce qu'il mürit en novembre et de- cembre. Poire Beurré gris, Duham. Arb. Fr. 2, p. 106, tab. 38. — Fruit vert et gris , très-fondant, sucré, mûr en septembre. Poire Beurre blanc, ou Doyenné blanc , Saint-Michel, Du- ham,Arb. Fruit. 2, p. 205, tab. 43.—Nois. Jard. Fruit. tab. 4oet 41.— Fruit gros, presque rond, très-sucré, mûr en sep- tembre. Poire d'Angleterre, ou Beurré d'Angleterre, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 197, tab. 39. — Nois. Jard. Fruit. tab. 39. — Fruit moyen , ovoïde, allongé, gris, fondant, mür en sep. tembre, 118 CLASSE DES CALOPHYTES. Poire Beurre romain, Lois. Nouv. Duham. 6, p. 210, tab. 6r. — Fruit ovoide, d’un jaune clair, demi-fondant, sucré, par- fumé, mür à la fin de septembre, Poire Bergamotte d'été, où Milan blanc, Poire de la Beuvrière, Nois. Jard. Fruit. tab. 30. — Fruit gros , turbiné, vert gai et roux , presque fondant , acidule, mûr au commencement de septembre. Poire Bergamotte d'automne, Nois. Jard, Fruit, tab, 29. — Dubam. Arb. Fruit. 2, p. 165, tab. 21, et tab. 10, fig. q. — Fruit gros, turbine, déprimé , jaune et rouge brun, fondant, sucré, parfumé, mürit d'octobre à décembre. Poire Culotte de Suisse, ou Verte longue panachée, Lois. Nouv. Duham. v. 6, p. 210, tab, 68, fig. 1.— Fruit allongé, vert, panaché de bandes jaunes; chair fondante, sucrée, musquée. Mürit à la fin de septembre. Poire Bergamotte Sylrange, Nois. Jard, Fruit, tab, 55. — Fruit gros , fondant, sucré, mür en novembre et décembre. Poire Bergamotte de Fagues ou d'hiver, Nois. Jard. Fruit. tab. 33. — Fruit gros, cowt, turbiné, vert, demi-fondant, mür en janvier. Poire Bergamotte de Hollande où d’Alencon, Amoselle, Dubam. Arb. Fr. v. 2, p. 190, tab. 25. — Nois. Jard. Fruit. tab. 34. — Fruit très-gros , aplati, jaune clair, demi- cassant , d’une saveur relevée, très-tardif ; se garde jusqu'en juin. “ « Poire Bergamotte-crassane, où Crassane , Crésane, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 166, tab, 22.—Nois, Jard. Fruit, tab. 32. — Fruit gros, arrondi, ombiliqué à la base , gris-vert , très- fondant , sucré, Cette Poire, l’une des meilleures que l’on pos- sède . commence à mürir à la fin d'octobre et peut se conser- ver pendant les mois de novembre et de décembre. Poire cassante de Brest, on Chéneau , Nois, Jard. Fruit. tab. 28.— Fruit moyen, wrbiné, allongé, vert gai et rouge clair, cassant, sucré, parfumé, mür au commencement de septembre. FAMILLE DES POMACÉES. 119 Poire Sucre vert, Noïis. Jard. Fruit. tab. 37. — Fruit moyen, allongé, vert, fondant , sucré, mür vers la fin d'octobre. Poire Belle de Bruxelles, ou Belle d'août. — Fruit superbe, mür en août. Poire Angélique de Bordeaux, où Saint-Marcel, gros Franc- Réal , Nois. Jard. Fruit. tab. 41. — Fruit gros, turbine, à longue queue, fondant , sucré, mür en janvier et février. Poire Angélique de Rome, Noïis. Jard. Fruit. tab. 42. — Fruit moyen, fondant, mür en automne. Poire Jargonelle , Nois. Jard. Fruit. tab. 38. — Fruit moyen, turbiné, jaune et rouge vif, demi-cassant , musqué, de qua- lité médiocre, mür au commencement de septembre. Poire Messire Jean,ou Chaulis, Duham. Arb. Fruit. », p. 173, tab. 26. — Nois. Jard. Fruit. tab. 34. —- Fruit gros, tur- biné, presque rond, cassant, sucré, très-bon, mûr en oc- tobre. Poire Chaumontel, ou Bézi de Chaumontel, Duham. Arb. Fruit. 2, p.199, tab. 4o.—Nois. Jard, Fruit. tab. 39.— Fruit gros, diversiforme , fondant, sucré, excellent, mûr de novembre à janvier. Poire Bézi de la Motte, Dubam. Arb. Fruit. 2, p. 206, tab. 44, fig. 6. — Nois. Jard. Fruit. tab. 35. — Fruit gros, renflé à la base, roux , très-coloré du côté du soleil, cassant, sucré, mür en octobre et novembre. Poire Bézi de Montigny. — Nois Jard. Fruit. tab. 35. — Fruit moyen , jaune, fondant, musqué, mûr au commencement d'octobre. Poire Frangipane , Noïis. Jard. Fruit, tab. 41. — Fruit moÿen, d’un beau jaune, fondant, sucré, mûr vers la fin d'octobre. Poire Jalousie, Noiïs. Jard. Fruit. tab. 41. — Duham. Arb, Fr.2,p. 225, tab. 52.— Fruit gros, allongé, renflé, roux, très-fondant, mür vers la fin d’octobre. Poire de râteau.—Fruittrès-gros, turbiné, blanc-verdâtre d'un 420 CLASSE DES CALOPHYTES, côté, rougeûtre de l’autre, propre à orner les desserts pendant une partie de l'hiver. Poire de jardin, Nois. Jard. Fruit. tab. 29. — Fruit gros , ar- rondi , jaune d’un côté et rouge de l’autre, cassant , sucré, mûr en décembre. Poire Rousseline , Noïs. Jard. Fruit. tab. 31. — Fruit petit, turbiné, sucré, musqué, demi-fondant, mûr en novembre. Poire Marquise, Nois. Jard. Fruit. tab. 32. — Fruit gros, : pyramidal-allongé , jaune , fondant, sucré, mür en novembre et décembre. : Poire Mansuette solitaire , Nois. Jard. Fruit. tab. 43. — Fruit gros, pyramidal, vert et jaune, demi-fondant. Poire Martin-Sire, où Ronville.—Fruit pyriforme, Yeti cassant, sucré, mür en janvier. Peire Martin-Sec , ou Rousselet d'hiver, Nois. Jard. Fruit. tab. 52. — Duham. Arb. Fr. 2, p. 152, tab. 14. — Fruit moyen , pyriforme, allongé, roussätre et rouge vif, cassant, sucré, mür de noyembre à janvier. Ceïte Poire est l’une des meilleures à manger cuite. Poire Virgouleuse , où Poire-glace, Nois. Jard. Fruit. tab. 32. — Dubam. Arb. Fr. 2, p. 224, tab. Br. — Fruit gros, al- longé, jaune, tendre, fonat, parfumé, mür de novembre à février. Poire Saint-Germain, Nois. Jard. Fruit. tab. 40. — Duham. Arb. Fruit, 2, p. 212, tab. 45. — Fruit pyramidal-allongé , vert, fondant, mür de novembre à avril. Poire Pastorale , ou Museite d'automne, Petit rateau, Noïs. Jard. Fruit. tab. 40. — Fruit gros, très-allongé , jaune, demi-fondant, mür d'octobre à décembre. Poire Lansac, où Satin, Dauphine, Noïs. Jard. Fruit. tab. 36. — Fruit jaune, presque rond , fondant , sucré,mür depuis octobre jusqu’en ianvier, Poire Royale d'hiver, Nois. Jard. Fruit. tab. 38. — Duham. Arb, Fruit, », p. 1Q1, tab. 35. — Fruit subglobuleux ou FAMILLE DES POMACÉES. 121 turbiné, jaune et rouge, fondant , sucré, mür de décembre à fevrier. Poire Echassery, ou Bézy de Chassery, Nois. Jard. Fruit. tab. 37.— Fruitovale, fondant, sucré, musqué, mürde novembre à février. Poire Ambrette, Nois. Jard. Fruit. tab. 34. — Fruit moyen, rond, blanchâtre, fin, fondant, sucré , musqué; mürit de no- vembre à fevrier. Poire Bézy de Caissoy, ou Roussette d'Anjou, Nois. Jard. Fruit. tab. 34.—Fruit petit, subglobuleux, jaune-brun, tendre, fondant , sucré; mürit de novembre à février. Poire Double-fleur, où Arménie, Noïis. Jard. Fruit. tab. 36.— Fruit gros, rond , jaune , bon à manger cuit. Poire Colmar, ou Poire-manne, Nois. Jard. Fruit. tab. 32. — Duham. Arb. Fruit. p. 222, tab. 50. — Fruis très-gros, py- ramidal-tronqué, vert et rouge, léger, fondant , sucré. Gette Poire, müre en janvier, février et mars, est l’une des meilleu- res que l’on possede. Poire Passe-Colmar. — Fruit gros, un peu allongé, jaune-ci- tron , succulent , tres-sucré, mür de décembre à février. Poire impériale à feuilles de Chéne, Nois. Jard. Fruit. tab. 33. — Fruit mûr en mars et avril, semblable à la Poire Virgou- leuse. Poire Catillac, Nois. Jard. Fruit. tab. 43. — Duham. Arb. Fruit. 2, p. 233, tab. 58, fig. 4. — Fruit très-gros, pyri- forme, jaune et rouge-brun , cassant, acerbe. Cette Poire, qui se conserve tout l'hiver, est très-estimée pour faire des com- potes. Poire Livre, ou Gros räteau gris, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 255. — Fruit trèsgros, vert-jaunâtre, pointillé de gris, ferme, acerbe , très-bon cuit, mür en décembre, janvier et février. Poire Trésor d'amour, Duham. Arb. Fruit. 2, p. 236. — Fruit très gros , jaune-citron, doux, bon à cuire depuis dé- cembre jusqu’en mars, 192 CLASSE DES CALOPHYTES. Poire Tonneau, Noiïs. Jard. Fruit. tab. 43. — Duham. Arb. Fruit. 2, p. 237, tab. 58, fig. 5. — Fruit tres-gros, en forme de tonneau , jaune et rouge vif, bon à cuire en février et mars. Poire Chaptal, Nois. Jard, Fruit. tab. 45. — Fruit gros, py- ramidal , vert-jaunâtre , bon à cuire pendant tout l'hiver. Poire de Naples, Nois. Jard, Fruit. tab. 36. — Fruit moyen, en forme de calebasse, jaune, lavé de rouge-brun , demi-cas- sant, suéré, mür en février et mars. Poire Chat brûlé. — Fruit moyen, pyriforme , allongé, janne et rouge vif; très-bon à cuire en février et mars. Poire Muscat Lalleman , Nois. Jard Fruit. tab, 38, — Fruit très-gros, ventru, gris et rouge, fondant, musqué, mûr en mars , avril et mai. Poire de quarante onces, Lois, Nouy. Duham. y. 6, pB4o : tab. 74, fig. 3. — « Excepté le Bon-Chrétien d'hiver et la » Poire d'amour, dit M. Loiseleur, qui approchent dela gros- » seur de cette Poire, toutes les autres Iui sont bien infémeu- » res ; son nom lui vient de la pesanteur qu’elle acquiert sou- » vent. Sa chair est blanche, ferme, cassante, d’une odeur » agréable , mais d’une saveur acerbe qui ne permet guère de » la manger crue ; cuite, elle devient rouge et acquiert une sa- » veur sucrée fort agréable. Ce beau fruit nous a été commu- » niqué par M. Audibert, qui la cultive dans ses pépinières à » Tonnelle près Tarascon. » SEcTion Il. Corymbes simples ou quelquefois un peu rameux. Pétales non- laineux au-dessus de l'onglet. Anthères d’un pourpre-violet avant l’anthèse. Styles libres. — Côte des feuilles non- glanduleuse. r) Styles légèrement pubescents a leur partie inférieure. PorRIER COMMUN. — Pyrus communis Linn. — Engl. Bot. tab. 1984. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 59. — Guimp. Holz. tab. 55. — Schk. Handb, tab. 134.— Gart, Fruct, FAMILLE DES POMAÇÉES. 425 tab. 87. — Reit. et Ab. tab. 21.— Pyrus communis + Achras Wallr. Feuilles ovales ou ovales-lanccolées, acuminces, finement den- telées, longuement pétiolées : les naissantes laineuses ou flocon- neuses (ainsi que les pédicelles et les calices) en dessous , les adultes très-glabres. Corymbes simples, lâches ; pédicelles plus longs que les calices. Segments calicinaux triangulaires-lancéolés , subulés au sommet, de moitié plus courts que la corolle. Pétales elliptiques. Styles de la longueur des étamines, Pyridions turbi- nés prolongés sur leur pédoncule. Te pyramidal , atteignant 30 à 4o pieds de haut, sur 6 à S pieds de circonférence. Écorce crevassée. Ramules spinescents. Feuilles longues de 1à3 pouces , fermes, luisantes, d’un vert gai, réticulées ; pétiole aussi long ou quelquefois 4 long que la lame. Corymbes G-12-flores; pédicelles grêles, longs de 12à 15 lignes. Corolle d’un pouce de diamètre. Pyridions d’abord d’un vert clair, jaunâtres Jors de la maturité, ponctués de gris, hauts de 12 à 15 lignes, sur à peu près autant de diamètre; sa blanche, ferme, très-acerbe avant la parfaite maturité. Ge Poirier croit dans les forêts d’une grande partie de l’Eu- rope. 11 fleurit vers la fin d'avril; ses fruits müûrissent en août et en septembre, mais ils ne deviennent mangeables que lorsqu'ils commencent à se décomposer : dans les contrées où ils abondent, on en fait du poiré. Le bois du Poirier sauvage est rougeâtre, dur, pesant, d'un tissu très-uni et très-serré ; il prend bien la couleur noire, et ressemble alors à l’ébene. Les menuisiers, les ébénistes et Les tourneurs l’emploient fréquemment. Duhamel dit qu'après le bois de Cormier, £’est le meilleur dont on puisse faire usage pour la gravure. 3 LA Poruer À FRUITS purs. — Pyrus Achras Gærtn. Fruct. tb. 87. — Pyrus communis 5 Pyraster Walir. Feuilles ovales-orbiculaires ou elliptiques-orbiculaires , courte- ment açuminées, finement dentelées , plus courtes que leur pétiole : les naissantes floconneuses aux bords ; les adultes très-glabres. Pédicelles velus. Calices cotonneux : segments triangulaire, 422 CLASSE DES CALOPHYTES. cuspidés , une fois plus courts que ja corolle. Pétales elliptiques- orbiculaires. Styles un peu plus longs que les étamines. Pyridion subglobuleux. Arbre semblable par le port au Poirier commun. Feuilles fer- mes, luisantes, d’un vert foncé, longues de 1 ‘/ à 2 pou- ces , sur presque autant de large. Fruit petit, globuleux , très-pier- reux. Cette espèce, que l’on confond ordinairement avec la précé- dente, croît dans les mêmes contrées. Poirier DE Cnine. — Pyrus sinensis Lindl. in Bot. Reg. tab. 1248. — Pyrus communis Lour. Flor. Cochinch. Feuilles lancéolées-elliptiques ou cordiformes, courtement acu- minées , dentelées , luisantes , glabres. Corymbes simples ; pédi- celles épais, très-longs. Calices glabres ea dedans et en dehors. Pyridions pomiformes , verruqueux , osseux. Arbre semblable au Poirier commun. Rameaux plus forts, d’un vert pâle ou d’un brun verditre. Feuilles grandes , presque per- sistantes. Fleurs de près de 2 pouces de diamètre. Fruit acerbe, très-plerreux. Cet arbre, originaire de la Chine, est cultivé depuis 1820 dans le jardin de la Société horticulturale de Londres. Son fruit n’est pas mangeable, mais ses fleurs et son feuillage sont très-élé- gants. b) Styles à peine plus longs que Le tube calicinal , plus ou moins laineux au-dessous de leur partie moyenne. Poirier SauGEr. — Pyrus salvifolia De Gand. FI. Franc. in adn. (non Lindl. in Bot. Reg. tab. 1482.) Feuilles Jancéolées, ou lancéolées-elliptiques , ou lancéolées- oblongues ;, ou lancéolées-obovales, ou obovales , ou ovales, ou ovales-elliptiques, acuminées, très-entières ou dentelées , ordi- nairement 2 à 4 fois plus longues que leur pétiole : les naissantes veloutées en dessus, fortement laineuses en dessous ; les adultes glabres en dessus, cotonneuses-incanes ou floconneuses en des- sous. Corymbes rameux. Pyridions longuement pédonculés, obo- vés-turbinés , prolongés sur leur pédoncule, be FAMILLE DES POMACÉES. 495 Arbre ayant le port du Poirier commun. Kamules inermes. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, sur 6 à 26 lignes de large, de forme très-variable , maistoujours plus ou moins cotonneuses en dessous, même à l’époque de la maturité du fruit. (Nous n'avons pas eu occasion d’observer les fleurs.) Pyridions gros, jaunätres, hauts de 2 pouces et plus, astringents. Ce Poirier est fréquemment cultivé dans l’Orléanais sous le -nom de Poirier Sauger, et dans le département de Seine-et-Oise -sous celui de Poirier de Cirole. Plusieurs cultivateurs l’appel- lent aussi Poirier à feuilles de Laurier. On regarde son fruit comme l’un des meilleurs pour la fabrication du poiré. Nous joi- gnons ici, d’après M. Poiteau, la nomenclature de quelques au- tres Poiriers réputés bons au même usage. Nous ignorons si ce sont des variétés du Poirier Sauger ou du Poirier commun , ou bien des espèces particulières. Le MoQuE FrrAnD , rouge et blanc. — Le Rovin ou Gris co- con. — Le GRÉAL. — Le Racuener, un des plus productifs et donnant un poiré excellent. — Le Poirier D’AnGoisse, H£c- Tor ou de Mrer. — Le Poirier DE CHEMIN. — La Grirrr, grosse, petite et d’auge. — Le Gros Vert. — Le Carist, rouge et blanc. — Le Biron , Biweror, ou de Brancur, une des meilleures et des plus fertiles espèces. — Le Lanrric- COTIN, CROCHET DE FER, Ou Poirier DE Roux. — Le Gros- MÉNIL. — Le Sasot , très-productif. — Le Poirier DE Mair- LOT. Porter DE Micaux. — Pyrus Michauxii Bosc, in Poir. Suppl. 4, p. 432. — Pyrus sinaica Guimp. et Hayn. Fremd. Ho. tab. 127 (non Thouin). Féuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou elliptiques , ou lan- céolées-elliptiques , ou obovales, ou obovales-spatulées, ou lancéolées, très-obtuses ou pointues, mucronulées , très-entières, 2 à 4 fois plus longues que le pétiole : les jeunes floconneuses en dessus , cotonneuses (ainsi que les pédoncules et calices) en des- sous ; les adultes très-glabres aux deux faces , ou floconneuses en dessous, Corymbes rameux, multiflores; pédicelles 1 à 2 fois 496 CLASSE DES CALOPHYTES. plus longs que les calices. Pyridions subglobuleux ou obovés , à base prolongée sur le pédoncule. Petit arbre à rameaux étalés et disposés en tête arrondie. Ra- mules non spinescents. Feuilles luisantes en dessus , réticulées en dessous, de forme très-variable (plusieurs individus, que nous avons observés, nous ont offert chacun toutes les modifications que nous venons d'indiquer plus haut) : les jeunes (ainsi que les cali- ces et les pédoncules) couvertes d'un duvet floconneux ; blane- jaunâtre , très-épais surtout à la face inférieure ; celles des ro- settes longues de 1 à 2 pouces, larges de 6 à 12 lignes. Pédon- cules à peu près de même longueur que les feuilles florales: Seg- ments calicinaux réfléchis. Corolle plus petite que celle du Poirier commun des bois ; pétales elliptiques ou ovales-elliptiques. Pyri- dions de la grosseur d’une Poire sauvage , d'un vert jaunätre, de la longueur du pédoncule. Cette espèce , rapportée de Perse par Michaux père, a été mal à propos indiquée comme propre à l’Amérique septentrionale. Beaucoup de pépiniéristes la confondent avec le Poirier Sauger, dont elle se distingue facilement par ses feuilles très-entières, beaucoup plus petites, et couvertes en dessous d’un duvet plus blanc, plus serré et plus floconneux. Le fruit devient mangeable à la fin de l’automne ; sa saveur ne diffère pas de celle des Poires sauvages. Ce batir du reste, n’est pas sans intérêt pour l’hor- üculeur , en raison du duvet blanc que ses feuilles conservent assez long-temps après l’époque de la floraison. Poirier À FEUILLES D'AMANDIER. — Pyrus amygdaliformis Villars, Cat. Hort. Argent. — De Gand. FI, Franc. Suppl. — Pyrus sylvestris RC Bot. tab. 215. — Pyrus salicifolia Loisel. Not. (non Duham. ed. nov., nec Pallas.) — Pyrûs cu- neifolia Gussone , Ic. Plant. Rar. tab. 39. — Pyrus nivalis Lind]. in Bot. Reg. tab. 1484 (non Jacq.) Feuilles lancéolées, ou lancéolées-spatulées, ou abovales-spa- tulées, très-obtuses ou pointues, acuminées ou mucronuléés, très-entières ou finement crénelées, 2 à 6 fois plus longues que’le pétiole : les jeunes pubescentes en dessus, cotonneuses-incanes FAMILLE DES POMACÉES. 127 (ainsi que les calices et pédoncules)en dessous; les adultes glabres ou presque glabres. Corymbes simples : pédicelles à à 3 fois plus longs que le calice. Pyridions subglobuleux, à base prolongée sur le pédoncule, Petit arbre. Rameaux étalés ou inclinés. Ramules souvent spi- nescents. Feuilles de forme très-variable : les adultes d’un vert luisant en dessus, pâles et réticulées en dessous, longues de 1 à pouces; pétiole long de 2 à 8 lignes. Fleurs de la grandeur de celles du Poirier commun des bois. Segments calicinaux réfléchis. Pyridions de la grosseur d’une petite Poire sauvage. Ce Poirier croît dans la France méridionale, en Italie , en Is- trie, et probablement dans d’autres contrées de l’Europe australe, On le cultive quelquefois comme arbre d’agrément. Poirier COTONNEUX. — Pyrus eriopleura Reichenb. Flor. Germ. Excurs. p. 630. — Ejusd. Plant. crit. Ie. Feuilles ovales-elliptiques ou ovales-lancéolées , acuminées, ou cuspidées , ou très-obtuses, légèrement crénelées : les jeunes flo- conneuses (ainsi que les calices et les pédoncules) en dessous et à la côte de la face supérieure; les adultes glabrescentes ; pétiole 1 à 3 fois plus court que la lame. Pyridions subglobulenx, à base prolongée sur le pédoncule. Ramules inermes. Fleurs de la grandeur de celles du Poirier commun des bois, Pyridions petits , d’un vert foncé. Cette espèce, qui croit dans les montagnes de la Dalmatie, pa- raît très-voisine de la précédente. PorriEr NIVAL. — Pyrus nivalis Jacq. Flor. Austr. tab. 107. — Sturm, Deutsch. Flor. tab. 36. — Guimp. Holz. tab. 47 (non Lindl. in Bot. Reg. tab. 1484.) Feuilles obovales , ou cunéiformes-obovales , ou elliptiques, courtement acuminées, légèrement crénelées au sommet, 2 à 4 fois plus longues que le pétiole : les naissantes cotonneuses aux deux faces ; les adultes glabres en dessus , cotonneuses (ainsi que les pédoncules et les calices) en dessous. Corymbes simples. Py- ridions globuleux , ombiliqués à la base. Arbre de moyenne taille. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, + 198 CLASSE DES CALOPHYTES. couvertes en dessous d’un duvet blanchâtre. Pétiole épais. Fleurs 2 fois plus grandes que celles du Poirier commun sauvage. Py- ridions ponctués d'orange, de plus d’un pouce de diamètre. Ce Poirier, qui peut-être n’est qu’une variété de l’un des trois précédents, se cultive en Autriche dans les vergers et dans les vignobles. Le nom spécifique que lui donne Jacquin est fort im- propre, parce qu’il semble dire que l'arbre croît au bord des neiges dans les Alpes. Les paysans en appellent les fruits Poires nivales (Schneebirnen), parce que ces Poires ne devien- nent mangeables que très-tard en hiver. Le Poirier nival, remarquable par la grandeur deses fleurs et par son feuillage blanchâtre en dessous, mérite d’être cultivé dans les jardins paysagers. POIRIER A FEUILLES OBLONGUES.— Pyrus oblongifolia Spach, Monogr. ined. Feuilles oblongues , ou elliptiques, ou elliptiques-oblongues , arrondies aux deux bouts (celles des pousses terminales quelque- fois cunéiformes à la base), mucronulées (rarement acuminées), cré- nelées tout autour, longuement pétiolées : les naïssantes glabresen dessus, laineuses (ainsique les pédoncules et calices) en dessous; les adultes glabres aux deux faces , ou plus ou moins floconneuses en dessous, Corymbes simples ou rameux, multiflores. Pyridions turbinés, prolongés sur le pédoncule, à peine plus longs que celui-c1. Petit arbre. Rameaux étalés. Ramules non spinescents. Feuilles longues d’environ 2 pouces, sur 6 à 10 lignes de large, d’un vert luisant en dessus, pâles en dessous ou plus ou moins couvertes d’un duvet floconneux. Pétiole long de 1 à 1 */; pouce. Fleurs plus petites que celles du Poirier commun sauvage ( d’un pouce au plus de diamètre). Pétales elliptiques - oblongs. Pyridions verts, très-granuleux intérieurement, hauts d’environ 1 ‘/, pouce , sur t pouce de diamètre. L Cette espèce , dont nous ignorons l’origine, est cultivée dans les plantations d'agrément, On la confond avecle Poirier du Sinaï, Wy FAMILLE DES POMACÉES. 129 dont elle diffère beaucoup par la forme de ses feuilles, qui ressem- blent aux feuilles du Pêcher. PorrrEr pu SiNAï. — Pyrus sinaica Thoun, in Mem. du Mus. vol. 1, p. 170, tab. 9. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 57. — Pyrus Sinai Desfont."Arb. vol. 2, p. 144. (non Watson, Dendrol. Brit., nec Guimp. et Hayn. Fremd. Holz.) Feuilles lancéolées , ou lancéolées-oblongues , subobtuses, très- entières ou légèrement creneées, 2 ou 3 fois plus longues que le pctiole : les adultes glabres en dessus , pubescentes-incanes en dessous. Pyridions subglobuleux , déprimés. . Arbre haut d'environ 20 pieds. Rameaux étalés ou inclinés. Ra- mules non spinescents. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, d’un vert sombre en dessus, couvertes en dessous d’un duvet grisâtre. Fleurs de 6 à 8 lignes de diamètre. Pédoncules et calices laineux. Corymbes 6-12-flores. Pyridions verts, du volume d’une grosse Cerise; chaire sèche , insipide. Ce Poirier, originaire du mont Sinaï, est souvent confondu avec le Poirier à feuilles de Pécher, le Poirier grisatre et le Poirier de Michaux. PorRiER GRISATRE. — Pyrus canescens Spach, Monogr. ined. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées- oblongues, ou oblongues, pointues (rarement lancéolées-obovales, ou ovales-lancéolées , subobtuses), dentelées, 2 à 3 fois plus lon- gues que le pétiole : les naissantes veloutées en dessus, coton- neuses (ainsi que les pétioles et les calices) en dessous; les adultes glabres en dessus, légèrement cotonneuses en dessous, Corymbes simples, multiflores ; pédicelles à peine plus longs que les calices. Pyridions turbinés, tronqués à la base, plus longs que leur pédon- cule. Petit arbre. Branches inclinées. Rameaux étalés, roides, Ra- mules non spinescents. Feuilles adultes longues de » à 3 pouces, larges de 10 à 15 lignes, d’un vert sombre en dessus, couvertes en dessous d’un duvet grisätre plus ou moins épais. Corymbes très-denses, plus courts que les feuilles florales. Fleurs d'environ 10 lignes de diamètre. Pyridions d’un vert gai, ponctués, 2 fois BOTANIQUE. PHAN. T. II. 9 450 CLASSE DES CALOPHYTES. plus gros qu’une Poire sauvage : chair assez succulente, douceâtre à la maturite. L'origine de ce Poirier, assez commun dans les jardins paysa- gers, nous est inconnue. Îl est intermédiaire entre le Poirier Sauger et le Poirier à feuilles de Saule ; les jardimiers et les pépiniéristes le confondent souvent avec le Poirier du Sinaï. Cette espèce est fort pittoresque au moment de sa floraison ; plus tard, ses rameaux inclinés et son feuillage grisâtre ou argenté lui domnent un aspect remarquable. Ses fruits deviennent man- geables à la fin de l’automne , et Pon pourrait sans doute les uti- liser à faire du poiré. PorriER A FEUILLES DE SAULE. — Pyrus salicifolia Pallas , Flor. Ross. tab. 0. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 56. — Bot. Reg. tab. 514. — Lodd. Bot. Gab. tab. 1120. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 125. Feuilles lancéolées , ou lancéolées-linéaires , ou laneéolées-0b- longues , obtuses ou pointues, mucronulées , subsessiles où cour- tement pétiolées, très-entières (rarement à quelques dents écar- tées) : les naïssantes veloutées en dessus, cotonneuses-argentées en dessous; les adultes glabres ou floconneuses en dessus, pubes- centes ou cotonneuses-incanes en dessous. Corymbes 3-7-flores , simples, cotonneux. Pyridions turbinés , tronqués à la base, ponctués, plus longs que les pédoncules. Petit arbre haut de 10 à 20 pieds. Branches inclinées ou pen- dantes. Rameaux divariqués on étalés. Ramules ordinairement spinescents : les jeunes cotonneux. Feuilles longues de 1 */: à 3 pouces, larges de 3 à 7 lignes, très-long-temps grisätres on ar- gentées aux deux faces : la face supérieure finissant par devenir gla- bre et d’un vert laisant ; la face inférieure toujours plus ou moins argentée. Pédicelles de la longueur du calice. Fleurs de Ja gran- deur de celles du Poirier commun sauvage. Pétales ovales-ellip- tiques. Pyridions de la grosseur d’une petite Poire sauvage , verts, parsemés de points blancs : chair très-picrreuse, sèche , fort astringente. Pédoncule du fruit court, épais. Cetteespèce, qui habite les plaines désertes voisines du Caucase, FAMILLE DES POMACÉES, 451 se cultive dans les jardins paysagers. Ses rameaux pendants et son feuillage argenté, font un contraste agréable avec les autres arbres. Le Pyrus elægrifolia Pallas (Nov. Act. Petrop. vol. 7, pag. 355, tab. 7), ne parait guère différer du Poirier à feuilles de Saule. SEcrion III. o Corymbes rameux. Anthères rouges avant l’anthèse. Pétales laineux en dessus à leur base. Styles presque aussi longs que les étamines, cohérents par leur moitie inférieure moyen- nant un duvet laineux. —Pédicelles très-allongés.Côte des feuilles glanduleuse en dessus. LL PorriEr À FEUILLES DE Pommier ( PI. 8, fig. P). — Pyrus malifolia Spach, Monogr. ined. ù Feuilles elliptiques ou ovales-elliptiques, très-obtuses ou acu- minées , arrondies ou suhcordiformes à la base (rarement à base cunéiforme), fortement dentelées, plus longues que leur pétiole : les jeunes floconneuses en dessus, légèrement cotonneuses ( ainsi que les pédoncules) en dessous ; les adultes glabres en dessus, flo- conneuses ou presque glabres en dessous. Corymbes lâches , mul- tiflores. Pyridions turbines , ombiliqués à la base, 1 à 2 fois plus courts que leur pédoncule. Arbre haut de 30 pieds ou plus, ayant le port d’un Pommier. Branches ascendantes , formant une tête ovale-arrondie. Jeunes rameaux d’un pourpre noirâtre. Ramules inermes. Pousses nou- velles cotonneuses. Feuilles longues de » à 3 pouces, sur 1 !/, à 2 pouces’de large, d’un vert gai en dessus, couvertes en dessous, à l’époque de la floraison , d’un léger duvet floconneux et grisà- tre ; dentelures profondes, pointues , presque égales. Pétiole long de 1 à 2 pouces. Corymbes 12-20-flores : pédoncules inférieurs subtriflores , longs d’environ 2 pouces. Galices fortement coton- neux : Ace triangulaires , cuspidés, réfléchis, de la longueur du tube. Corolle d’un pouce de diamètre. Pétales tele. -0b- ovales, de moitié plus longs que les étamines. Pyridions jaunes, 152 CLASSE DES CALOPHYTFS. un peu lavés de rouge d’un côté, longs de 15 à 20 lignes, sur 15 à 18 lignes de diamètre vers leur sommet : chair blanchâtre, fon- dante, un peu granuleuse , douce. Ce singulier Poirier, dont nous ignorons l’origine, est con- fondu avec le Poirier de Bolhviller. On le distingue facile- ment de celui-ci à la forme de ses feuilles, qui, en outre, sont beaucoup moins cotonneuses; à ses corymbes beaucoup plus là- ches; à ses fleurs presque deux fois plus grandes; enfin à ses fruits trois ou quatre fois {plus gros, ombiliqués à la base, et moins régulièrement turbinés. Ces fruits sont fort bons à manger en août, et l’on parviendrait sans doute à les améliorer par une culture soignée. L'arbre fleurit au commencement de mai ou vers la fin d'avril; il est fort pittoresque à cette époque. Peut-être est-1l une hybride du Poirier de Bollwiller et d’un autre Poirier. Nous n'avons pu découvrir de graines dans aucun des fruits que nous avons examinés. Nous n’en connaissons d’ailleurs qu’un seuLindividu , planté dans la Ménagerie du Jardin du Roi. Porrier DE BozrwiLzer (PI. 8, fig. Q, R, Set T.)—Pyrus Pollveria Linn.— Lois.in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 58.— Lindl. in Bot. Reg. tab. 1437. — Guimp. Holz. tab. 76. —Py- rus Pollwylleriana C. Bauh. Hist. p. 59, Ic.—Kern. tab. 413 et 414. — Pyrus irregularis Knoop. Pomol. 2, tab. 4.—Pyrus Pollvilla Gmel. Flor. Bad. — Pyrus Bollivylleriana De Cand. F1. Franc. Feuilles elliptiques , ou elliptiques-oblongues, ou ovales-ob- longues, acuminées, subcordiformes à la base, profondément den- telées (celles des pousses terminales souvent cunéiformes à la base, doublement dentelées ou incisées-dentelées), 2 à 3 fois plus longues que leur pétiole : les jeunes floconneuses (ainsi que les pédoncules) en dessus, laineuses en dessous; les adultes glabres en dessus, cotonneuses-incanes en dessous. Corymbes denses, multiflores, cimeux. Galices cotonneux. Pyridion turbiné, prolongé sur le pédoncule, à peu près aussi long que celui-ci. Arbre haut de 20 à 30 pieds, ct ayant le port d’un Allou- chier. Branches formant une tête ovale-arrondie. Rameaux jeunes FAMILLE DES POMACÉES. 41353 d’un pourpre noirâtre. Ramules non-spinescents. Pousses nouvel- les cotonneuses. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 15 à 20 lignes , vertes en dessus , toujours grisätres en dessous ; ner- vures saillantes à la face inférieure. Pétiole long de 6 à 10 lignes. Segments calicinaux ovales-triangulaires , cuspidés, réfléchis , de la longueur du tube. Corolle d’environ 8 lignes de diamètre. Pé- tales elliptiques, 5 fois plus courts que les étamines. Pyridions longs d'environ 8 lignes , sur autant de diamètre au sommet, d’un jaune orange, lavés de rouge d’un côté : chair douce , fondante, jaunûtre. Plusieurs auteurs pensent quele Poirier de Bollwiller est une hybride de l’Ailouchier commun et du Poirier commun. Cette opinion ne semble pas dénuée de fondement , parce que ses carac- tères tiennent le milieu entre les deux genres, et qu’on ne l’a jamais trouvé sauvage. Gaspard Bauhin , le premier, signala son existence dans les jardins du village de Bollwiller, en Alsace. Ses fruits , mürs vers la fin d’août, sont assez bons à manger; on les trouve ordinairement réunis par bouquets pittoresques : aussi est-ce plutôt pour l’ornement des jardins paysagers, que comme arbre fruitier, que se cultive cette espèce. Sa floraison a lieu en mai, npe quinzaine de jours plus tard que celle des autres Poiriers. ESPÈCES INCOMPLÉTEMENT CONNUES. Poirier LAINEUx. — Pyrus lanata Don, Prodr. Flor. Nepal. Feuilles elliptiques, acuminées, doublement dentelées, lai- neuses (ainsi que les ramules) en dessous. Corymbes composés , laineux. Lobes calicinaux ovales , acuminés. PorRIER A FEUILLES CRÉNELÉES. — Pyrus crenata Don, L. c. Eeuilles elliptiques, pointues, créneiées, longuement pétiolées, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Corymbes simples, lai- neux. Lobes calicinaux ovales, pointus. Porrier Nussra. — Pyrus Nussia Don, 1. c. Feuilles elliptiques, mucronées , coriaces , crénelées , glabres : les naissantes laineuses (ainsi que les ramules) en dessous. Co- rymbes paniculés, laineux. Pyridions sphériques. 1U-+ CLASSE DES CALOPHYTES. Cette espèce et les deux précédentes croissent au Népaul ; selon Sweet , on les cultive en Angleterre. Genre POMMIER. — Malus Tourn. Tube calicinal adhérent, resserré à la gorge ; limbe 5-fide ou 5-parti, persistant ou non-persistant, réfléchi, ou conni- vent, où infléchi après l’anthèse. Pétales 5, étalés, ongui- culés, concaves, non-barbus au-dessus de l’onglet. Etamines environ 29 ; filets subulés , connivents inférieurement, di- vergents supérieurement, Pyridion (le plus souvent ombili- qué aux 2 bouts) à 5 loges dispermes ; endocarpe cartilagi- neux. Arbres. Feuilles incisées on dentelées, munies en dessus de glandules très-fines le long de la côte et du pétiole (ces glandules sont quelquefois cachées par le duvet qui recouvre les feuilles). Fleurs en ombelles où en corymbes simples. Ce genre, ainsi que l’a déjà remarqué M. Loiseleur Des- longchamps, est très-caractérisé par ses filets toujours conniventsinférieurement, etrecouvrant en partie les styles. Le caractère d’avoir des fruits non-pyriformes et ombiliqués aux deux bouts, n'appartient point à toutes les espèces. Outre les nombreuses variétés et hybrides de Pemmiers cultivés comme arbres fruitiers, on en possède plusieurs autres qui font Ja parure des jardins paysagers. A l’excep- tion de deux espèces, propres aux États- Unis, tous les Pommiers sont indigènes dans lhémisphère septentrional de l’ancien continent. Nous allons décrire toutes les espèces connues. SEcTIoN J'°. Tube calicinal glabre, subturbine. Limbe à segments glabres en dehors, cotonneux en dedans, persistants, étalés pen- dant la floraison, redresses etconnivents après la floraison. Pyridion à base plus ou moins atténuée et peu ou point ombiliquée. — Corymbes subsessiles. Poumier pe Cine. — Malus spectabilis Desf. Arb, v. 2, FAMILLE DES POMACÉES. 455 p. 141.— Pyrus spectabilis Ait. Hort. Kew.— Bot. Mag. tab. 267.— Watson, Dendrol. Brit, tab. 50.—/Malus sinensis Dum. Cours. ed. 2, vol. 5, p. 429. Feuilles acuminées, dentelées, pubescentes en dessous à la côte : celles des pousses terminales ovales-oblongues ou ellipti- ques-obléngues; celles des rosettes lancéolées-oblongues ou ob- ovales. Pédoncules pubescents, 4 ou 5 fois plus longs que les calices. Segments calicinaux triangulaires-lancéolés, subobtus, un peu plus longs que les onglets, de moitié plus courts que le tube. Pétales obovales. Styles presque libres, laineux à la base, un peu plus courts que les étamines. Pyridions pyriformes-oboves ou subellipsoïdes, obliques et rétrécis à la base. Arbre haut de 20 à 30 pieds, tres-rameux : tête ovale ou ar- rondie, touffue. Branches d’un brun pourpre, glabres, cicatrisées, horizontales. Pétiole pubescent, long de 1 à 1 2 pouce. Feuil- les longues d’environ 3 pouces, sur 15 à 20 lignes de large, fer- mes, d’un vert luisant en dessus, pales en-dessous. Ombelles 5- 8-flores. Pedicelles longs de 15-à 18 ligoes. Corolle d’un rose vif avant l'épanouissement , puis d’un rose pâle, large d’un pouce et demi et plus. Anthères jaunes. Pyridion d’un jaune vif, lavé de rouge d’un côté, de la grosseur d’une petite Poire sauvage : deux des loges ordinairement abortives. Le Pommier de Chine où Pommier à bouquets, introduit en Europe depuis 1780, est lun des plus beaux arbres d’agré- ment. En avril 1l se couvre d’une quantité innombrable de fleurs d’un rose vif, légèrement odorantes , d’assez longue durée , parce qu’elles sont semi-doubles. Les fruits, peu nombreux, petits et très-acerbes, nedeviennent mangeables qu’au moment où ils com- mencent à entrer -en décomposition. Pomwier rousours verT. — Malus sempervirens Desf. Arb. vol, 2, p. 141.—Lois. in Duham. ed. nov. vol.6, tab.43, fig. 1. —Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. Franç, tab. 109.— Pyrus an- gustifolia Ait. Hort. Kew. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 132. — Pyrus coronaria Wangenh. Amer. tab. 21, fig. 47. Feuilles coriaces , legerement pubescentes au pétiole et en des- 456 CLASSE DES CALOPHYTES. sous à la côte : celles des pousses terminales oblongues ou ovales- oblongues , cunéiformes à la base, pointues , incisées pennatifides (incisions pointues ; dentées); celles des rosettes oblongues , ou lancéolces-oblongues, ou spatulées, obtuses, incisées-crénelées ou doublement dentelées. Gorymbes 3-5-flores. Pédicelles pubes- cents , 2 à 3 fois plus longs que les calices. Segments calicinaux triangulaires-lancéolés, pointus, de la longueur du tube, plus courts que les onglets. Pétales orbiculaires ou elliptiques-obova- les. Styles laineux inférieurement, soudés par la base, 3 fois plus courts que les étamines. Pyridions pyriformes ou subellipsoïdes, atténués à la base, très-obliques. Petit arbre haut de 15 à 20 pieds. Rameaux disposés en para- sol. Écorce d’un brun noirâtre. Feuilles luisantes en dessus, pales en dessous , presque persistantes ; celles du jeune bois longues d'environ 2 pouces, sur 1 ‘/, pouce de large à leur base ; celles des rosettes longues de 1 à 2 pouces, sur 6 à 12 lignes de large. Pétiole court. Stipules et bractéoles sétiformes. Pedicelles grêles, rougeâtres , longs d'environ 8 lignes. Calices à sinus dbtus. Co- rolle rose, de 8 à 12 lignes de diamètre. Étamines presque aussi longues que la corolle. Filets très-grêles. Pyridions d’un jaune verdâtre, hauts de 8 à 10 lignes, sur autant de diamètre dans leur plus forte épaisseur : pédoncule assez grêle, épaissi au som- met, horizontal ou ascendant. Ce Pommier, cultivé en Europe depuis 1750, croit dans les forêts des Carolines et de la Géorgie. Il se recommande par lélé- gance de sa cime arrondie , couverte de feuilles jusqu’en décem- bre, et par le parfum délicieux qu’exhalent ses fleurs , qui parais- sent un mois plus tard que celles des Pommiers d'Europe. Les fruits , qui se produisent assez abondamment sous le climat de Paris, tombent des arbres en novembre, long-temps avant la chute des feuilles; leur âpreté est extrême, et on n’y trouve guère de graines fécondes. Ces fruits ressemblent à de petites Poires sau- vages , et ils sont très-caractérisés par le prolongement oblique de leur base sur le pédoncule. PommixRr À souquers.—Malus coronaria Mill, Dict, — Desf, FAMILLE DES POMACÉES. 157 Arb. — Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 44, fig. 1. — Jaume Sant-Hil. Flore et Pomone Franc. tab. 101. — Bot. Reg. tab. 651. — Pyrus coronaria Linn. (non Wangenh.) Feuilles longuement pétiolées, pubescentes en dessous aux ner- vures, ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées, obtuses ou pointues , subcordiformes à la base, i incisées , ou anguleuses, ou profondément crénelées, ou dentelées. Corymbes 5-5-flores. Pédicelles glabres, 3 ou 4 fois plus longs que les calices. Segments calicmaux triangulaires-lancéolés, pointus, un peu plus longs que le tube, x fois plus longs que les onglets. Pétales elliptiques ou suborbiculaires. Styles presque libres , laineux inférieurement, de moitié plus longs que les étamines. Pyridions sphériques, pendants. Arbre haut de 20 à 30 pieds. Branches étalées. Rameaux d’un pourpre noirâtre. Feuilles assez fermes , de forme très-variable, longues de 1 */, à 2 pouces, sur 12 à 20 lignes de large; incisions plus ou moins saïllantes : les inférieures plus grandes, acuminées ; dentelures arrondies ou pointues. Pétiole pubescent, souvent plus long que la lame. Suipules et bractéoles sétacées, rougeätres. Co- rolle rose, de 15 à 18 lignes de diamètre. Pétales très-obtus, subdenticulés , d’un tiers plus longs que les étamines. Pyridion verdâtre , de la grosseur d’une Pomme sauvage. Ce Pommier, introduit dans nos jardins depuis 1724, croit dans les montagnes de la Géorgie, des Carolines et de la Virgr- nie. Son port n’est pas moins élégant que celui des espèces préce- dentes, et, comme le Pommier toujours vert, 1] offre aux hor- ticulteurs l'avantage de fleurir un mois plus tard que les Pommiers de Pancien continent. Ses fleurs répandent une odeur délicieuse, qui peut se comparer à celle des Roses du Bengale. Quant aux fruits, 1ls sont tres-acides, et on les emploie en Amérique à faire du vinaigre. SEcrion Il. Calice cotonneux : tube subturbiné ; limbe persistant , réfle- chi pendant la floraison, puis redressé et connivent. Styles cohérents par leur moitié inférieure moyennant un duvet 150 CLASSE DES CALOPHYTES. laineux , mais non soudés en colonne. Pyridion subpyri- * PE CS . forme , non-ombiliqué à la base. — Corymbes subsessiles. POMMIER HÉTÉROPHYLLE. — Malus heterophylla Spach, Monogr. ined. Péuoles, corymbes et ramules pubescents ou cotonneux. Feuil- les giabres en dessus, pube$centes en dessous : celles des ramu- les floriferes ovales, ou ovales-elliptiques , ou elliptiques, sub- obtuses , légèrement dentelées ; celles des ramules stériles elhip- uiques-lanccolces, ou ovales, ou lancéolces-oblongues , incisées- dentelées, ou anguleuses, ‘ou pennatifides, acuminées, à base tan- tôt arrondie, tantôt cunéiforme. Corymbes subsexflores. Pédicel- les 1 à 2 fois plus longs que le calice. Segments calicmaux triangulaires-lancéolés , pointus, un peu plus longs que le tube, 2 fois plus longs que les onglets. Pctales elliptiques ou elliptiques- obovales, 1 à 2 fois plus longs que les ctamines. Styles un peu plus courts que les étamines. Petit arbre. Rameaux d’un brun pourpre. Feuilles membra- nacées, d’un vert sombre , un peu luisantes en dessus : celles des rosettes longues de 4 à 3 pouces , larges de G à 15 lignes; celles des pousses terminales longues de 2 ‘/, ä3,pouces, sur 1 à 2 pou- ces de large. Stipules et bractéoles sétiformes. Fleurs très. odoran- tes. Corolle d’un rose pâle, de 1 */, pouce de diamètre. Ce Pommier, dont nous ignorons l’origine, est cultivé dans les jardins paysagers. On serait tenté de le prendre pour une hybride du Pommier commun d'Europe et de l’un des Pommiers d’Amc- rique, si ces espèces fleurissaient à la même époque. Quelques pépiniéristes le regardent comme une variété du Malus semper- virens, Opinion qui nous semble tout-à-fait dénuée de fondement. SECTION III. Tube calicinal ovoide ou subglobuleux ; limbe persistant , re- fléchi pendant la floraison, non-connivent après la floraison. Styles souvent soudés par leur partie inférieure en colonne glabre à sa base , hérissée ou laineuse vers son sommet. FAMILLE DES POMACÉES. 1:59 Pyridions ovoides ou subsphériques , ombiliques aux deux bouts.—Ombelles simples, sessiles. pu % L . £] LP a) Pedicelles de la longueur du calice, ou 1 à ® fois seulement plus longs que le calice. Styles plus ou moins velus ou laineux , soudés ordinairement jusque vers leur milieu. Pommier Paranis. — Malus(Pyrus) paradisiacaLinn. Syst. — Malus (Pyrus) præcox* Pallas, Flor. Ross. v. 2, p. 22. Feuilles acuminées : les naissantes fortement cotonneuses ; les adultes glabres en dessus, pubescentes ou légèrement cotonneuses en dessous : celles des roscttes elliptiques ou ellipuques-lancéo- lées, crénelées ; celles des pousses terminales ovales, très-inégale- ment dentelées. Pétioles, pédicelles et tubes calicinaux cotonneux. Segments calicinaux liméaires-lancéolés , plus longs que letube, fois plus courts que les pétales; cotonneux en dessus, presque glabres en dessous. Styles velus vers la base, de moitié plus longs que les étamines, de moitié plus courts que les pétales : colonne courte. Buisson s’élevant rarement à plus de 20 pieds. Rameaux dis- posés en tête arrondie. Racines rampantes, poussant un très-grand nombre de rejets. Feuilles semblables à celles du Pommier com- mun. Pédicelles roides, épaissis vers leur sommet, longs d’environ 6 lignes. Corolle rose, large de 15 à 18 lignes. Pétales courte- ment opguiculés, ovales-elliptiques. Pyridion petit, sphérique, déprimé et ombiliqué aux deux bouts. . Ge Pommier, nommé vulgairement Paradis e: Pommier de MSaint:Jean, est commun dans la Russie méridionale, principa- lement dansles contrées arrosées parle Volga, le Don etle Dniéper. Son fruit, fade et cotonneux, mais douceätre , mürit dès le mois de juillet. Cette espèce, parce qu’elle s’élève fort peu, sert de sujet au "greffes des Pommiers destinés à former des arbres nains. On Ja multipliefacilement au moyen des nombreux drageons que pous- sent. ses, racines , toujours. rampautes et non pivotantes comme celles du Pommier commun. - Nous n’avons pas eu occasion d'étudier les caractères du Pom- mier Doucin; mais il parait qu'il se rapproche beaucoup du 140 CLASSE DES CALOPHYTES. Pominier Paradis. « C’est un arbre, dit M. Loiseleur Des- » longchamps , qui s'élève moins que le Pommier franc, et qui » donne un fruit arrondi, d’une grosseur médiocre, blanchâtre, » rouge du côté du soleil, ayant la chair douce et mürissant au » mois d'octobre. Il y a cent et quelques années que cette va- » riété a été trouvée dans des semis, et on ne la multiplie depuis » que par drageons , dont on forme des sujets qui servent à gref- » fer toutes sortes de variétés de pommes, parce que les arbres » ainsi formés s’élèvent moins que ceux greffés sur franc ou sur » sauvageon, et qu'ils rapportent plus tôt des fruits. » Pommier commun.— Malus communis De Cand. F1. Franç. Feuilles ovales, pointues, dentelées, plus ou moins cotonneu- ses en dessous. Pétioles , pédicelles et calices cotonneux. Pédicelles épais, roides, ordinairement plus courts que les calices. Segments calicinaux lancéolés ou ovales-lancéolés , acuminés ou pointus, plus longs que le tube. Styles hérissés ou cotonneux en tout ou en partie, ordinairement plus longs que les étamines. Pyridions déprimés et ombiliqués aux deux bouts , très-diversiformes. Arbre haut de 25 à 30 pieds. Racine pivotante , non proli- fère. Branches nombreuses, étalées , disposées en tête plus ou moins arrondie , et ordinairement plus large que haute. Feuilles longues de 1 à 3 ‘/; pouces. Pétiole long de 8 à 12 lignes. Stipules subulées, rougeâtres. Fleurs grandes, légèrement odo- rantes. Corolle de 18 à 24 lignes de diamètre, d’un rose vif avant l’épanouissement, puis d’un rose tendre, ou couleur de” chair. Anthères jaunes. Styles de longueur variable, mais pres- que toujours plus ou moins saillants, claviformes au sommet. Stigmates très-épais. Aucun arbre fruitier n’offre un nombre aussi considérable, de variétés que le Pommier commun cultivé. Le catalogue des fruits du jardin de la Société horticulturale de Londres, publiéen 1826 par M. Sabine, n’en énumère pas moins de douze cents. Nous de- vons nous restreindre ici à la nomenclature des Pommes les plus estimces en France. Pomme Calville d'été, où Passe-Pomme, ou Grosse Pomme FAMILLE DES POMACÉES. 141 Magdeleine. — Duham. Arb. Fruit. tab. 1. — Nois. Jard. Fruit. tab. 48. — Mûre en juillet. . Pomme Pigeonnet , ou Petit Pigeonnet.—Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 49, fig. 4. — Ce fruit mürit à la fin de septem- bre et peut se conserver jusqu’en novembre. Pomme Gros Pigeonnet. —Lois. Nouv. Duham. tab. 47, fig. 2. — Cette Pomme mürit en novembre et décembre. Pomme Calville rouge d'automne. — Cette variété mürit au commencement de l’hiver et peut se conserver jusqu’au prin- temps. Pomme Calville blanc d'hiver, ou Bonnet carré. — Nois. Jard. Fruit. tab. 49. — Duham. Arb. Fruit. 1, tab. 2. — Se cueille à la Saint-Denis et se mange de décembre en avril. Pomme Calville malingre. — Vois. Nouv. Duham, vol. 6, tab. 47, fig. 3. — Cette variété commence à muürir en octobre et peut se conserver jusqu’en décembre. Pomme Calville rouge. — Duham, Arb. Fruit. vol. 1, tab. 3. — Mürit en noyembre et décembre, et se conserve jusqu’en mars. Pomme Rambour franc, où Rambour d'été. — Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 10. — Nois. Jard. Fruit. tab. 52. — Mür en septembre et en octobre. Pomme Chataigne. —Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 53, fig. 3. — Cette Pomme commence à mürir en janvier, et se conserve bien jusqu’au milieu du printemps. * Pomme Gros Faros. — Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 4.— Mûrit en automne, et se conserve jusqu’à la fin de février. Pomme Couchine. — Lois. Nouv. Duham. 6, tab. 46, fig. 1. — Cette variété, au rapport de M. Loiseleur, est très-répan- due eu Provence , où on lui donne le nom de Paradis d'août. On en cultive dans les mêmes contrées deux sous-variétés, ap- pelées, l’une Grosse Couchine d'hiver, Vautre Grosse Cou- chine d’été. Pomme d Api. — Duham. Arb. Fruit, vol. 1, tab. 11. — 442 CLASSE DES CALOPAYTES. Nois. Jard. Fruit. tab. 48. — Ce fruit commence à mürir en décembre et se conserve jusqu’en mai. — On distingue comme sous-variétés les Æpis blancs, rouges, et noirs. : Pomme Gros Api d’été.—Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 46, fig. 2. — Variété cultivée en Provence, müre à la fin d’août. Pomme Fenouillet rouge, Bardin, où Courpendu. — Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 50, fig. 2. — Nois. Jard. tab, 50. — Fruit mûr en janvier et février. Pomme Postophe d'été. Pomme Postophe d'hiver. Pomme Reinette d'Angleterre, ou Pomme d’or. — Duham. Arb. Fruit. vol. r, tab. 7.—Nois. Jard. Fruit, tab. Fr: Ce fruit se conserve jusqu’en avril. Pomme Reinette dorée, où Reinette tardive, ou rousse. — Se conserve jusqu’en avril. Pomme Reinette blanche. — Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 49, fig. 2. — Cette Pomme mürit en septembre et en oc- tobre; elle se conserve jusqu’en mars. Pomme Reinette de Hollande. — Lois. Nouv: Duham. vol. 6, F . A ,» . tab. 54, fig. 5. — Ce fruit, mûr en novembre ct en décem- bre , n’est pas d’une longue durée. Pomme Non-Pareille. — Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 12, fig. 2. — Cette Pomme mürit de janvier en mars. Pomme Haute Bonté. — Duham. Ab. Fruit: voi. +1, tab. 19 fig. 1.—Cette Pomme mürit en janvier et se conserve er ’en avril. ÿ Pomme Reinette franche. — Lois. Nouv. Duham. vol. 6, tab. 54, fig. 2. Nois. Jard. Fruit. tab. 52.—CGette Pomme se con- serve bonne d’une année à l’autre. Pomme Grosse Reinette d'Angleterre. — Duham. Arb. Fruit. vol. 1, tab. 12, fig. 5. — Mürit en décembre et se conserve jusqu’à la fin de février. ao" Pomme Keinette grise.—Duham. Arb. Fruit, vol. r, tab, 9.— FAMILLE DES POMACÉES. 445 Cette Pomme mürit en hiver et se conserve presque aussi long- temps qué la Reinette franche. Pomme Reinette du Canada. — Nois. Jard. Fruit. tab. 52 bis. — Fruit très-gros, se conservant jusqu’en février et mars. Pomme Reinette d’Espagne. — Variété excellente, se gardant jusqu’en mars. Pomme Reinette grise de Granville. Pomme Reinette de Caux. — Mürit de décembre en février. Pomme Reinette Princesse noble. Pomme Reinette de Bretagne. — Variété excellente, mais finissant en décembre. Pomme Cœur de bœuf. — Beau fruit rouge, mür en décembre. Pomme Figue sans pepins. — Müûre en mars. Pomme violette, ou des Quatre-goûts. — Müre en février. Pomme d’Astracan , où Transparente de Moscovie. — Fruit mür en août, de qualité médiocre, mais remarquable par la transparence de son épicarpe. Pomme Culotte suisse. — Müre en décembre. Pomme Fenouillet gris, où Anis.— Nois. Jard. Fruit, tab. 48. — Fruit à odeur de Fenouil ou d’Anis; mür en décembre. Pomme Fenouillet rouge, Bardin, où Azérolly.—Nois. Jard. Fruit. tab. 5o. — Cette variété se conserve jusqu’en mars. Pomme de lettre. — Cette Pomme, suivant M. Poiteau, se con- serve pendant trois ans. Pomme douce d’ Angers. — Gette variété est aussi d’une fort longue durée. Le Pommier commun, désigné aussi sous le nom de Pommier à couteau, croît spontanément, selon M. De Candolle, dans quel- ques parties de la France. Nous pensons néanmoins que plusieurs des races cultivées dans les jardins sont d’origine exotique, et même d'espèces différentes ; mais les nombreux croisemens de races, opérés depuis long-temps par les cultivateurs, à l'effet d'obtenir de nouvelles variétés, empêchent d’en retrouver Les types » 444 CLASSE DES CALOPHYTES. primitifs. Quoi qu'il en soit, les Pommiers à couteau sont indi- gènes dans la zone tempérée de l’ancien continent; ils ne résistent ni à la chaleur des contrées intertropicales, ni aux froids des ré- gions arctiques. C’est dans le nord de la France et de l'Espagne, ainsi qu’en Angleterre, en Allemagne, et dans les États-Unis septentrionaux que se produisent les meilleures variétés de Pom- mes. Le Pommier prospère dans un terrain profond et légèrement humide ; sa végétation languit dans un sol d’argile ou de craie. « Le Pommier, dit M. Loiseleur, est susceptible de se multi- » plier par tous les procédés connus ; mais le semis , la greffe, les » drageons et les marcottes sont les seuls que l’on emploie ; encore » n'est-ce guère que pour le Doucin et le Paradis que l’on est » dans l'usage de se servir des deux dernicrs modes de multipli- » cation indiqués. Lorsque l’on n’a d’autre but , en faisant des » semis, que de se procurer des sujets propres à être greffés » dans la suite, le moyen le plus simple, dans ce cas, pour for- » mer des pépinières, consiste à se procurer, dans les pressoirs » où l’on fait le cidre, le marc des Pommes pilées. On répand ce » marc à la surface d’un terrain bien labouré, et on le recouvre » d’une petite couche de terre légère. Au printemps la germina- » tion s’opère ; les petits plants sortent de terre, mais souvent en » si grande quantité, et tellement pressés les uns contre les autres, » qu’il est nécessaire d’en arracher une bonne partie, pour qu'ils » ne se nuisent pas mutuellement. » Ce n’est pas là le procédé qu’il faut suivre lorsque l’on cher- » che à obtenir de nouvelles variétés ; alors, loin de prendre les » graines au hasard, 1! faut choisir celles des espèces les plus re- » nommées, et en outre prendre, pour se les procurer, les plus » beaux fruits possibles. Les Pommes destinées à fournir les pe- » pins ne doivent être cueillies qu’à l’époque de leur parfaite ma- » turité, et les pepins doivent être mis en terre aussitôt après en » avoir été retirés. Au bout d’un an, les jeunes Pommiers peu- » vent être mis en pépinière. On doit choisir à cet effet un terrain » qui ait été labouré profondément ct à plusieurs reprises, et qui » soit en repos au moins depuis un an. À défaut de cette dernière » condition, il convient d'améliorer le sol par des engrais. Un FAMILLE DES POMACÉES. 445 » terreau végétal sans mélange de fumier, est celui qu’il faut em- » ployer de préférence. » Lorsque les Pommiers sont plantés en pépinière , ils exigent » un binage à chaque saison, pour la destruction des mauvaises » herbes, et un bon labour tous les ans vers la fin de l'automne ou » le commencement de l’hiver. Si on les destine à croître en plein » vent, on peut les y disposer de deux manières. La première, » qui semble d’abord la plus naturelle, est de forcer l'arbre à » prendre de l’accroissement en hauteur, en coupant au niveau de » l'écorce une partie des branches latérales. La seconde manière » consiste à couper les jeunes Pommiers par le pied et rez terre, » au commencement du printemps de la quatrième année. Il s’é- » lève bientôt de nouveaux jets, dont on ne conserve qu’un seul, » qui forme toujours , selon les cultivateurs , une tige plus droite, » plus saine, plus vigoureuse , que celle qui est le résultat de la » continuation des pousses successives de plusieurs années. Lors- » que la tige est parvenue à la hauteur de sept à huit pied, son » en retranche le sommet. Cette opération s’exécute sur tous les » arbres à plein vent, quel que soit le procédé qu’on ait suivi pour » les former. Alors ils cessent de s’élever et ne poussent plus que » des branches latérales, qui, en attirant toute la séve dans la » partie supérieure de la tige, la fortifient et la font grossir. » Lorsque les Pommiers ont six à sept ans, ils sont susceptibles » d’être greffés en fente. Le moment favorable pour cette opéra- » tion est la fin de février ou le commencement de mars. Autant » que possible, il faut choisir , pour exécuter , un jour où le so- » leil soit cachépar des nuages. Toutes les sortes de greffe peuvent » être pratiquées avec succès sur le Pommier ; cependant la greffe » en fente et celle en écusson sont les seules qu’on emploie ordi- » nairement. » Sur le Doucin et le Paradis on ne pratique que la greffe en » écusson ; la saison favorable pour cette opération est l’été. Elle » se fait toujours à quelques pouces de la terre, et l’on choisit gé- » néralement à cet effet les meilleures variétés. Les Pommiers » greffés sur Paradis restent nains, et on les taille en buisson ou » en vase. Ceux qui sont greffés sur Doucin fournissent des demi- BOTANIQUE. PHAN, T, NI. 40 146 CLASSE DES CALOPHYTES, » tiges, des espaliérs, des contre-espaliers, des buissons, des » quenouilles, des pyramides. Le Paradis et le Doucin sonttrès- » recherchés, à cause de la promptitude avec laquelle ils rap- » portent. On voit quelquefois un Paradis donner dufruit dès la » seconde année, et l’on est sûr d’en récolter à la troisième où à » la quatrième, Les Doucins les plus tardifs passent rarement la » sixième année sans rapporter. Les fruits que l’on obtient sont » toujours supérieurs , en beauté et en qualité, à ceux des mêmes » variétés gretfées sur d’autres sujets ; mais ces fruits sont toujours » en petit nombre, et les arbres qui les produisent ne durent pas » très-long-temps. Si les Pommiers greffés sur franc ne fructi- » fient que vers la douzième année, ils dédommagent ensuite du » temps perdu par des récoltes abondantes, qui vont toujours en » augmentant pendant une longue suite d’annces. » On ne pratique ordinairement la greffe en écusson que sur » Doucin et sur Paradis ; cependant on pourrait le faire aussisur » franc et sur sauvageon , et même avec avantage : on accélère- » rait sans doute par ce moyen le moment de la fructification. » On pourrait, en effet, dès la troisième année , pendant l'été, » greffer les Pommicrs francs , à trois ou quatre pouces de terre, » en écusson €t à œil dormant , et en les rabattant au printemps » suivant, lorsque la reprise de la greffe serait assurée, on aurait » dès la quatrième année une assez belle tige, tandis que par » la méthode ordinaire il faut attendre que les Pommuers aient » atteint l’âge de six à sept ans pour les greffer , ce qui retarde » bien certainement l’époque de la récolte. Je crois done qu'il » serait avantageux de substituer dans toutes les pépinièrés la » greffe en écusson sur franc à la greffe en fente, qui ne peut se » pratiquer que trois ou quatre ans pius tard. 1 » L’intervalle qu'il faut mettre entre les Pommiers plantés à à » demeuré, varie selon espèce et selon la forme qu’on leur a » donnée. Les arbres à plein vent, disposés en tête arrondie, » exigent un espace de trénte à quarante pieds entre chacun » d'eux ; les arbres en buisson, en vase , en contre-espalier, doi- » vent être plantés à douze ou quinze pieds l’un de l’autre ; s'ils » sont sur Doucin, et à vingt ou vingt-quatre, s'ils sont sur franc.» w FAMILLE DES POMACÉES. 447 Les Pommiers peuvent vivre deux cents ans et plus , et acqué- rir avec l’âge de grandes dimensions. On cite, en Angleterre, an Pommier de cent soixante pieds de circonférence à l'extrémité de ses branches. Le bois de Pommier a le grain fin ; dans les vieux arbres, il offre des veines d’un brunrougeâtre ; aussi est-il recherché des me- nuisiers, des ébénistes et des tourneurs. Comme bois de chauf- fage il est avantageux et fournit un bon charbon. La Pomme est un fruit très-sain : on la donne aux malades et aux convalescents comme raffraichissante et laxative; on la pres- crit aussi en tisane. [art des confiseurs a su la mettre à profit, et en faire la base de plusieurs préparations très-estimées. Les chimistes y ont découvert un acide particulier, appelé acide malique. Les Pommiers à Cidre doivent probablement être rapportés à plusieurs espèces différentes des Pommiers à couteau.Leurs fruits sont acides, au doux, ou amers. Les Pommes acides donnent un suc léger, d’une saveur peu agréable , et noircissant à l’air ; aussi en emploie-t-on le moins possible dans la fabrication du bon cidre. Celles qui sont douces rendent en abondance un jus doux, clair , mais faible, peu savoureux, et qui ne peut se conserver. Enfin, les pommes amères donnent une liqueur abondante , d’une cou- leur jaune foncée, grasse, très-épaisse, et susceptible de se garder long-temps. Le meilleur cidre est celui qu’on obtient du mélange convenable de ces deux dernières sortes de Pommes. L'usage du cidre comme boisson est très-favorable à la santé. Dans tous les pays où on en consomme habituellement , la pierre et la gravelle sont , dit-on , très-rares. Les cidres obtenus par une seconde pres- sion , qu’on appelle cidres moyens , conviennent surtout aux individus faibles, chétifs, et d’un tempérament bilieux. Ils peuvent être employés avec succès dans les maladies de la peau et dans beaucoup d’affections chroniques de la poitrine, des voies urinaires et du bas-ventre. Nous joignons ici, d’après M. Poiteau, la nomenclature des Pommes à cidre les plus estimées : Girard, — Lente au gros, — Relet. — Cocherie flagellée. — Doux-F'éret. — 445 CLASSE DES CALOPHYTES. Guillot Roger. — Saint-Gilles. — Blanc-doux. — Haze. — Renouvelet. — Fausse-Varin. — Amer-doux blanc. — Orpolin jaune. — Greffe de Monsieur. — Blanc-mollet. — Frequin. — Petit Court. — Doux Évéque. — Héronet. — Amer-doux. — Saint Philibert. — Long - pommier. — Cimetière. — Avoine. — Ozanne. — Gros doux. — Moussette. — Gallot.— D° Amelot. — Rouget. — Cul-noué. — Souci. — Blanchette. — Turbet. — Becquet. — Doux- ballon. — De rivière. — Préaux.— De côte. — Germanie — Béboi. — Marin Onfroi. — Barbarie. — Peau de vache. — Bédan. — Bouteille. — Petite ente. — Duret. — Haute bonté. — Chenevière. — De massue. — Fossette. — Ros. — Prépetit. — Pétas. — Doux. — Belle heure. — Ca- mière. — Sauvage. — Sapin. — Doux Martin. — Musca- det.— Tard-fleuri. — A-coup-venant. — Jean Hureé. Le Pommier commun ne mérite pas moins de fixer l'attention comme arbre d’agrément que comme arbre fruitier ; il est d’un fort bel effet dans les jardins paysagers. Ses fleurs, d’un rose plus ou moins vif, paraissent à la fin d’avril ou au commence- ment de mai. Pommier pioïquEe. — Malus dioica Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 44, fig. 2. — Pyrus dioica Wild. Ce Pommier ne nous paraît pas différer spécifiquement du Pommier commun, auquel il ressemble par son port et par son feuillage; mais il est remarquable par la conformation de ses fleurs, dépourvues d’étamines, et le plus souvent aussi de pétales, ou bien n’offrant que des pétales abortifs, linéaires, d’un jaune verdâtre. Le Pommier dioique , au rapport de M. Loiseleur , est assez communément cultivé dans les champs, en Provence. On n’en a pas encore observé d'individus mâles. Ses fruits , renflés aux deux bouts et plus étroits dans le milieu, ont ordinairement deux pouces de hauteur. Leur chair est blanche, aigrelette , assez tendre, et cependant un peu sèche. On n’y trouve jamais de pepins. FAMILLE DES POMACÉES. 149 b) Pedicelles 2 à 3 fois plus longs que Les calices. Styles glabres , soudés seulement par leur base. Pommier À FRUITS AGIDES. — Malus acerba Mérat, Flor. Paris.— De Cand. Flor. Franc. suppl. p.530.—Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 44.—Malus sylvestris Mill. — Pyrus Ma- lus sylvestris Flor. Dan. tab. 1101.— Eng]. Bot. tab. 179.— Pyrus Malus austera Wallr. Feuilles ovales, ou obovales , ou elliptiques , ou ovales-ar- rondies, ou elhiptiques-oblongues , acuminées , dentelées ou cre- nelées , glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous aux veines et à la côte. Pédicelles et partie adhérente du calice pu- bescents ou cotonneux. Segments calicinaux triangulaires-lancéo- lés , glabres en desgous , cotonneux en dessus , un peu plusflongs que le tube. Style peu plus longs que les étamines. Pyridions subglobuleux , non-pendants. Arbre de 30 à 4o pieds. Branches étalées ou inclinées , dispo- sées en cime arrondie ou plus large que haute. Ramules souvent spinescents. Feuilles presque glabres dès leur naissance , longues de 1 à 2 ‘/. pouces, sur 12 à 18 lignes de large; dentelures égales ou inégales, obtuses ou pointues, glanduleuses; pétiole pubérule, 1 à 2 fois plus court que la lame. Stipules rougeà- tres, lancéolées-subulées. Ombelles 3-G-flores. Corolle de 12 à 15 lignes de diamètre; pétales elliptiques, obtus, courte- ment onguiculés, pubescents aux bords, 3 fois plus longs que les étamines, d’un rose vif en dehors, d’un blanc tirant sur le rose en dedans. Pyridion jaunâtre, courtement pédoncule, horizontal ou dressé, de 8 à 12 lignes de diamètre. Le Pommier à fruits acides croit dans les forêts de l’Europe moyepne, et il prospère encore sous des climats beaucoup trop rigoureux pour la culture des Pommiers à fruits doux. Ses Pom- mes, fort acerbes, même à l’état de parfaite maturité, ne devien- nent mangeables que lorsqu'elles commencent à entrer en fermen- tation. On en prépare du vinaigre dans plusieurs contrées de l’'Eu- rope septentrionale. Quelques auteurs envisagent cette espèce comme le type des 150 CLASSE DES CALOPHYTES. Pommiers à cidre; cette opinion ne nous semble guère apphica- ble qu'aux Pommiers à cidre à fruits acides. c) Pédicelles 3 à 5 fois plus longs que les calices. Styles soudées en co- lonne jusqu’au quart ou jusque vers la moitié, plus ou moins velus ou laineux vers le sommet de la colonne et a la base de leur partie libre. (Voy. F1, 8, D. — PI, 10, S.— PI. 9, U.) Pommier Desronraxes (PI. 8, fig. A, B, G, D,Eet F. — Malus Fontanesiana Spach, Monogr. ined. — Malus hybrida Desfont. in Hort. Par. (non Loisel. in Duham,) — /alus as- tracanica Dum. Cours. Bot. Cult. vol. 5, p. 426 ? Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou elliptiques-oblongues, acuminées, fortement crénelées ou dentelées : les naissantes un peu cotofineuses en dessous , les adultes presqueglabres ; ou pubes- centes aux nervures. Pédicelles velus, 4 45 fois plus longs que le calice. Segments calicinaux triangulaires-lancéolés, pointus, 3 fois plus courts que la corolle, glabres en dessus, légèrement cotonneux en dessous de même que le tube. Styles laineux au dessous du milieu , de moitié plus longs que les étamines, de moi- tué plus courts que les pétales. Pyridions ovales-globuleux. Petit arbre à branches redressées ou ascendantes. Feuilles lon- gues de 2 à 4 pouces, larges de 18 à 30 lignes, d’un vert gai , assez fermes; pétiole pubescent , long de 1 à 2 */: pouces. Sti- pules sétacées, denticulées, rougeâtres, beaucoup plus courtes que le pétiole (celles des pousses terminales subfalciformes , foliacées). Ombelles 5-8-flores; pédicelies grèles , longs de 2 à 2 ‘/,; pouces. Corolle de 2 ‘/ pouces de diamètre; pétales ovales-elliptiques , obtus , pubescents aux bords , d’un rose très-pâle en dessous, blancs en dessus. Pyridion jaune , haut d'environ 12 lignes, ordinairement plus gros à la base qu’au sommet. Cr Cet arbre, originaire, à ce qu'il paraît, de la Sibérie, n’est pas rare dans les plantations d'agrément. Les pépimiéristes le con- fondent le plus souvent avec le Pommier à feuilles de Prunier, sous le nom de Pommier de Sibérie, où Malus hybrida. Nous avons cru nécessaire de supprimer ce dernier nom, parce qu’au FAMILLE DES POMACÉES, 151 Jardin du Roi les deux espèces avaient également été confondues, et le nom de Walus prunifolia appliqué à une espèce fort diffe- rente, notre Malus cerasifera. Les fleurs du Pommier Desfontaines, très-grandes, fort abon- dantes et odorantes, s’épanouissent en avril ou mai, une quinzaine de jours plus tard que celles du Pominier à feuilles de Prunier et du Pommier à Cerises. Les fruits, mürs en août, sont acides, mais assez agréables au goût. Pommier À FEUILLES DE PRuMIER (PI. 9, fig. S,T,U,V,W et X). — Malus prunifolia Wild. — Malus kybrida Lois.in Du- ham. ed. nov. vol. 6, tab. 42, fig. 1. — Jaume Saint-Hii. Flore et Pomone Franc. tab. 103. Feuilles ovales , ou ovales-elliptiques , ou elliptiques, ou ellip- tiques-oblongues, acuminées , dentelées : les naissantes légèrement cotonnesses ; les adultes glabres en dessus, pubescentes en des- sous aux nervures et à la côte, ainsi qu'aux bords et au péticle. Pédicelles velus , 3 à 4 fois plus longs que le calice. Segments ca- licinaux oblongs-lancéolés, pointus, presque glabres en dessous, cotonneux en dessus de même que le tube, 3 à 4 fois plus courts que la corolle. Styles laineux au-dessous du milieu, un peu plus longs que les étamines, presque 2 fois plus courts que les pétales. Pyridions ovales-globuleux. Arbre haut de 20 à 30 pieds. Branches dressces ou ascendan- tes. Feuilles semblables à celles de l'espèce précédente, mais gé- néralement un peu plus pubescentes en dessous. Stipules et brac- tées linéaires, très - étroites, denticulées, rougeätres, plus courtes que le pétiole (celles des pousses terminales fohacces, subfalciformes). Ombelles 5-8-flores. Pédicelles grêles, longs de 42 à rd lignes. Corolle de 2 pouces de diamètre, blanche ou tres- légèrement teinte de rose à l’extérieur. Pétales elliptiques, obtus, pubescents aux bords. Pyridions du volume d’une grosse Cerise, jaunes, quelquefois légèrement lavés de rouge d’un côté, couron- nés par le limbe calicinal étalé en étoile ; chair blanche, acide. * Ge Pommier, fort commun dans les jardins, comme arbre d’a- grément, passe pour originaire de la Sibérie; mais 11 n’est cit® 452 CLASSE DES CALOPHYTES. par aucun des botanistes qui se sont occupés de la Flore de V'Em- pire russe. Nous avons fait remarquer plus haut qu’on a coutume de le confondre avec notre Pommier Desfontaines, sous le nom de Pommier de Sibérie ou Pommier hybride. Ses fleurs | qui paraissent en avril, avant celles des Pommiers communs, sont odorantes et font un très-beleffet. L’arbre n’est pas moins agréa- ble à la vue lorsqu'il est chargé de fruits. Ces fruits, d’abord d’une acidité assez agréable, finissent par se ramollir comme les Nèfles, et par en acquérir la saveur. M. Loiseleur pense qu’on pourrait en faire du cidre. SEcTion IV. Tube calicinal glabre ou pubescent , subovoide ; limbe refle- chi pendant la floraison, non-persistant. Styles soudés en colonne par leur partie inférieure. Pyridions subglobu- leux, ombiliqués aux deux bouts, non-couronnés par le limbe du calice. Pommier À Cerises (PI. 10, fig. O, P, Q, R,S et T).—Ma- lus cerasifera Spach, Monogr. ined.—Malus baccata Lois. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 43, fig. 2. — Jaume Sant-Hil. Flore et Pomone Franç. tab. 104. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 51 (non Pyrus baccata Pallas). —Malus prunifolia Des- font. Hort. Paris. (non Willd.) Feuilles ovales , ou ovales-elliptiques , ou elliptiques , ou ellip- tiques-oblongues, acuminées , fortement dentelées : les naissantes légèrement cotonneuses ; les adultes glabres en dessus , pubescen- Les en dessous aux veines et à la côte (ainsi qu’au peétiole ). Pe- dicelles velus, 3 à 4 fois plus longs que les calices. Segments calicinaux linéaires-lancéolés, subulés au sommet, 3 fcis plus courts que la corolle , pubescents en dessus , presque glabres en dessous. Styles velus au-dessous du milieu, un peu plus longs que les étamines, 2 fois plus courts que la corolle. Pyridions sub- globuleux. Arbre haut de 20 à 3o pieds. Tronc atteignant 2 pieds de diamètre : écorce rimeuse. Rameaux glabres , verruqueux, incli- FAMILLE DES POMACÉES. 453 nés, d’un brun d’Olive. Feuilles semblables à celles des deux es- pèces précedentes. Pétiole plus long que la lame ou plus court. Stipules sétiformes , rougeûtres , subdenticulées , plus courtes que le pétiole (celles des pousses terminales foliacées, subfalcifor- mes). Ombelles 5-8-flores. Pédicelles grêles, longs de 8 à 12 li- gnes. Corolle d'environ 18 lignes de diamètre. Pétales elliptiques, obtus , pubescents aux bords, d’un rouge pâle en dessous , blancs en dessus. Pyridions presque sphériques , du volume d’une grosse Cerise, entièrement rouges, ou rouges d’un côté et Jaunes de l’au- tre. Chair blanche, acide. Graines petites, comprimées , oblon- gues-obovales, brunûtres. Cette espèce, souvent confondue avec le Pommier à feuilles de Prunier et avec le Pommier à baies, est cultivée assez fré- quemment dans les bosquets. Elle mérite en effet de fixer toute l’attention des horticulteurs. Rien de plus pittoresque que ses innombrables fleurs, qui au printemps répandent leur parfum délicieux ; et lorsqu’à la fin de l’été ses branches sont chargées de fruits, qui ressemblent à de grosses Cerises, l’aspect de l’ar- bre varie, sans être moins beau. A l’époque de leur maturité, ces fruits sont d’une acidité assez agréable; ils finissent par se ramollir comme les Nefles, et par en acquérir le goût. On en vend depuis quelques années chez les marchands de comestibles, pour les desserts. Le Pommier à Cerises est probablement indigène en Sibérie ; mais les botanistes qui ont visité cet immense pays n’en font pas mention. Ses fleurs s’épanouissent en avril ou au commencement de mai. Pommier À BA1ES.—Malus baccata Desfont. Arb. vol. 2, p. 141 (non Lois. in Duham. ed. nov., nec Watson, Dendrol. Brit.) — Pyrus baccata Linn. —Pallas , Flor. Ross. tab. 10. —Am- man. Stirp. Ruthen. tab. 31.—Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 126.—Jaume Saint-Hil. Flore et Pomone Franc. tab. 106. — Pyrus microcarpa W endl. Feuilles ovales-elliptiques , ou elliptiques, ou elliptiques-ob- longues, longuement acuminées, ou cuspidées, dentelées vu cre- 154 CLASSE DES CALOPHYTES:. nelces, tres-glabres de même que les pédicellés, Segments cali cimaux oblongs-lancéolés, pointus, plus longs que le tube, 2 ou 3 fois plus courts que les pétales, pubescents ou cotonneux en dessus, glabres en dessous. Styles laineux vers leur base, un peu plus \bube que les étamines, 1 à 2 fois plus courts que les péjalese Prior subpyriformes. Buisson haut d’environ 12 pieds. Racines rampantes, prolifè- res. Tronc tortueux, de la grosseur du bras, haut de 3 à 4 pieds. Écorce scabre, rimeuse, cendrée. Branches formant une tête af: rondie. Rameaux longs, effilés. Feuilles assez fermes , d’un vert gai, longues de 2 à 3 pouces, sur 15 à 20 lignes de large; dente- lures obtuses ou pointues, droites ou inclinées, souvent dou- bles ; côte parsemée à la face supérieure d’un grand nombre de glandules ponctiformes , rougeâtres. Stipules sétacées. Ombelles 4-8-flores. Pédicelles grêles, 3 à 5 fois plus longs que le calice, Tube calicinal glabre. Corolle blanche, d’environ 2 pouces de diamètre ; pétales elliptiques ou elliptiques-oblongs, courtement onguiculés, pubescents aux bords. Pyridions du volume d’un gros Pois, rouges d’un côté, jaunes de l’autre; chair blanche, acidule, Ce Pommier est fort commun dans la Daourie, mais en Sibérie on ne letrouve point à l’ouest d’Irkutzk. La petitesse de ses fruits le fait distinguer très-facilement de tous les autres Pommiers. H fleurit un peu plus tard que les précédents , auxquels ressemblent d’ailleurs ses fleurs et son feuillage. Les Russes qui habitent la Daourie préparent avec les fruits de cet arbre et avec de l’eau, une espèce de cidre acidule. Genre COIGNASSIER. — Cydonia Tourn. Tube calicinal adhérent , resserré à la gorge; limbe 5-parti ou profondément 5-fide, persistant , réfléchi pendaïit la flo- raison, puis redressé. Pétales 5, étalés, concaves, courtement onguiculés. Étamines 20, unisériées, dressées. Styles co- hérents vers leur base ou au-dessous du milieu moyennant un duvet plus où moins épais. Pyridion à 5 loges polyspermes ; endocarpe cartilagineux. Graines horizontales ; test muci- la gi neux. FAMILLE DES POMACÉES. 455 Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentelées, non- fasciculées. Fleurs solitaires ou fasciculées, sessiles , termi- nales. Corolle grande, de couleur rose, ou blanche. Ce genre, très-caractérisé par son fruit à loges polysper- més, est propre à la zone tempérée de l’hémisphère septen- trional. Il ne renferme que les quatre espèces suivantes a) Feuilles très-entières. ColenassiER COMMUN. — Cydonia vulgaris Pers. Ench. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 36. — Pyrus Cydonia Linn. — Jacq. Austr. tab. 342. — Guimp. Holz. tab. 81.—Gærtn, Fruct, 2, tab. 87. — Reit. et Abel, tab. 50. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou ovales-oblongues, arrondies où subcordiformes à la base, obtuses ou courtement acuminées , cotonneuses en dessous, Fleurs solitaires, subsessiles. Tube calieinal ovoïde ; limbe 5-parti : lanières ovales ou oblon- gues, pointues, bordées de dentelures glanduleuses. Pétales et sty- les laineux à la base. Pyridion subglobuleux ou pyriforme, co-_ tonneux. Arbre à trone tortueux, haut d'environ 20 pieds ; ou buisson de 6 à 12 pieds. Rameaux étalés, brunâtres, ponctués. Jeunes pousses, calices, pétioles et face inférieure des feuilles couverts d’un duvet grisätre. Stipules ovales ou oblongues , petites, glan- duleuses aux bords. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Ramules floriferes allongés. Bractées ovales, glanduleuses, caduques. Corolle d’un rose pâle , de 1 ‘/; à 2. pouces de diamètre. Pétales elliptiques , obtus et échancrés, 2 fois plus longs que les étami- nes. Filets glabres, un peu plus longs que les styles. Anthères jaunes. Byridions d’un jaune vif, couvert d’un duvet floconneux; chair jaune. Les variétés les plus notables de ce Coignassier sont les sui- vantes : Coignassier à fruits longs ; ou Coignassier femelle. Coignassier à fruits ronds, ou Coignassier mal: 456 CLASSE DES CALOPHYTES. Coignassier du Portugal ( Cydonia lusitanica Tourn. } — Cette variété est fort caractérisée par ses fruits très-gros, renflés au milieu , rétrécis et munis de grosses côtes vers les deux bouts. Son feuillage et ses fleurs sont aussi plus grands que ceux du Coi- gnassier commun. Coignassier à fruits lisses, oblongs. Coignassier à fruits petits , cotonneux, acerbes. Le Coignassier commun, indigène dans VAsie-Mineure et dans l’île de Candie, est depuis long-temps naturalisé dans toute l’Europe australe. Les Coings étaient appelés par les an- ‘ciens Pommes de Cydon, parce que ces fruits furent introduits en Grèce et en Italie de Cydonia, ancienne ville de Candie. Pline dit qu'à Rome on plaçait des Coings sur la tête des statues des dieux qui présidaient au lit nuptial; et, selon Plutarque, une loi de Solon ordonnait aux nouvelles mariées de manger de ce fruit. Plusieurs auteurs modernes pensent aujourd’hui que les pommes du jardin des Hespérides n’étaient autre chose que des Coings, et non des Oranges , comme on l’a cru pendant long- temps. Les Coings, comme l’on sait, ont une forte odeur particulière, et une saveur astringente qui les rend un peu désagréables au goût ; mais 1] s’en fait une assez grande consommation en compotes, en marmelades, en gelées et en ratafias ; ils servent aussi en mé- decine, à titre de remède tonique. Les graines fourmissent, par décoction, un mucilage copieux, qu’on emploie enlotions, con- tre les inflammations des yeux. Le Coignassier se plait dans un terrain léger et frais, à une ex- position chaude, On peut le multiplier de graines, de marcottes, de boutures, ou des rejetons que poussent ses racines. Les pépinié- ristes ont coutume de greffer sur Goignassier les différentes va- rictés de Poiriers qu’on veut cultiver en espalier, en buisson, en quenouille ou en pyramide , parce que les arbres qui en provien- nent rapportent du fruit dès la troisième ou la quatrième année , et'qu'ils sont plus faciles à soumettre à une taille régulière. FAMILLE DES POMACÉES. 457 Corcnassier Sumsosæ. — Cydonia Sumboshia Hamilt. in Don, Prodre Flor. Nepal. p. 237. Feuilles cordiformes-ovales , mucronulées, laineuses en des- sous. Stipules elliptiques, pointues, bordées de dentelures glan- dulifères. Fleurs solitaires. Lanières calicinales oblongues. Pyri- dions atténués à la base. Cette espèce, fort voisine du Coïgnassier commun, croit au Népaul. Elle n’est pas encore introduite en Europe. b) Feuilles dentelées, presque coriaces. CorcnassieR DE Cine. — Cydonia sinensis Thouin, Ann. du Mus. vol. 19, p. 145, tab. 8 et 9. — Loisel. in Duham. ed. nov. vol. 6, tab. 35. — Bot. Reg. tab. 905. Feuilles elliptiques , ou elliptiques-oblongues , ou elliptiques- obovales, rétrécies à la base , décurrentes sur le pétiole , acumi- nées-cuspidées , finement dentelées : les naissantes cotonneuses en dessous ; les adultes glabres en dessus , pubescentes en dessous. Fleurs solitaires. Tube calicinal glabre, lagéniforme ; limbe quin- quéfide , évasé à la base : lanières triangulaires-lancéolées, co- tonneuses en dessus , 3 ou 4 fois plus courts que la corolle. Styles de la longueur des étamines, cotonneux inférieurement. Pyridion oblong ou ovale-oblong , rétréci à la base, sessile. Petit arbre. Ramules flonifères tres-courts. Feuilles luisantes en dessus, pâles et réticulées en dessous, longues de 2 à 3 pouces, sur 1 à 1 ‘/, pouce de large ; dentelures égales, glandulifères, presque sétiformes , très-rapprochées. Pétiole court, bordé de glandules stipitées. Stipules ovales ou ovales-lancéolées , folia- cées, fimbriolées-glanduleuses, auriculées, de la longueur des pétioles. Bractées conformes aux stipules, mais plus grandes qu’elles. Corolle de 18 à 24 lignes de diamètre, d’un rose vif. Pétales elliptiques ou elliptiques-oblongs, arrondis aux deux bouts de la lame. Stigmates très-gros. Fruit d’un jaune päle, at- teignant jusqu’à 10 pouces de long, sur 4 à 5 pouces de diamètre. Loges contenant 40 à 60 graines bisériées. Cette espèce, connue en France depuis 1810, n’est cultivée aux 458 GLASSE DES CALOPAYTES: environs de Paris que comme arbre d'ornement, Son feuillage et ses fleurs sont beaucoup plus élégants que ceux du Coigriassier commun. Ses fruits, remarquables par leur grosseur et-par leur belle apparence, ne mürissent que dans un elimat chaud, et d’ailleurs leur chair est sèche, grenue et plus astringente que celle de nos Coings ; mais ils répandent un parfum plus suaye, qui se rapproche de l'odeur des Ananas. Corcnassier dE L’Inpe. — Cydonia(Pyrus) indica Walich, Plant. Asiat. Rar. tab. 1793. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, ou cordiformes-ovales, longuement acuminées, inégalement dentelées (celles des jeunes pousses quelquefois incisées ou lobées), Ombelles glabres, sessiles, pauciflores. Styles velus à la base. Pyridions ovales-globuleux ; glabres , légèrement ombiliqués à la base. Petit Re Écorce rousse. Rameaux étalés. Ramules spines- cents. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Stipules lancéolées-su- bulées, dentelces, plus courtes que les pétioles. Fleurs blanches. Lanières calicinales ovales, acuminées, velues. Pétales ovales. Étamines de la longueur de là corolle. Fruit haut d'environ 2 pouces, d’un jaune verdâtre, parsemé de taches de couleur orange. Cet arbre croit dans les montägnes du Silhet. On le cultive de- puis plusieurs années chez les pépimiéristes , en pleine terre; mais il n’a pas encore fleuri. Les jardiniers le désignent sous les noms de Pyrus nepalensis et Pyrus heterophylla. La saveur de son fruit, selon Wallich, est acerbe et se rapproche de celle du Coing ordinaire. Genre CHÉNOMELE. — Chænomeles Lindl. Tube calicinal urcéolé, adhérent; limbe grand , ‘campa- nulé, persistant , à 5 lobes courts et dressés. Pétales 5, orbi- culaires, courtement onguiculés, glabres, étalés. Étatiings environ 49, bisériées, dressées. Styles cohérents mférieure- ment au moyen d’un duvet court: FRS à 5 loges poly spermes. Arbrisseau. Feuilles coriaces, dentéléés, nôticplatlitleu- FAMILLE DES POMACÉES. 459 ses: Fléufs latérales, pédicellées , subfasciculées. Corolle blatiche ôù pourpre, grande. L’éspèté que nous allons décrire constitue à elle seule ce génre. .Gnévomëze pu Japon. — Chænomeles japonica Lindi. in Linn. Trans. v. 13, p. 97. — Pyrus japonica Thunb. — Bot. Mag. tab. 692. — Loddig. Bot. Cab. tab. 541 (Var. flore albo.) — Malus japonica Andr. Bot. Rep. tab. 462. — Jaume Saint- Hil. Flore et Pomone Franc. tab. 105. — Cydonia japonica Pers. — Cydonia lagenaria Lois. Herb. de l’Amat. v. 2, tab. 67, etin Duham. ed.nov. vol. 6, tab. 56. — Cydonia speciosa Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 70. Arbrisseau haut de 5 à 8 pieds. Rameaux étalés ou indlinés, épineux, brunätres. Feuilles courtement pétiolées, luisantes en dessus ; longues de 1 à 2 pouces, sur 6 à 12 lignes de large : les naissantes pubescentes ; les adultes presque glabres; celles du vieux bois fasciculées aux aisselles des épines , 3 ou 4 fois plus longues que celles-ci, lancéolées , ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées-obovales, obtuses ou pointues, non-stipulées, bordées de dentelures fines, pointues , presque égales, très-rapprochées ; celles des pousses terminales lancéolées ou elliptiques-lancéolées, ou ovales-lancéolées , inégalement et fortement dentelées, munies de grandes stipules foliacées , inadhérentes, semi-cordiformes ou réniformes , dentelées, rétrécies en pétiolule. Fleursnaissant avant les feuilles. Ombelles sessiles, 2-6-flores. Pédicelles courts. Galice glabre : tube (ovaire) plus court que {e limbe; lobes triangulaires ou elliptiques, obtus, ciliolés , un peu plus longs que les onglets. Corolle de 15 à 18 lignes de diamètre, ordinairement d’un pour- pre très:vif, rose ou blanche dans des variétés. Étamines presque aussi longues que les pétales : filets filiformes , rouges, un peu plus longs que les styles ; anthères jaunes. Stigmates irès-gros. Ce charmant arbrisseau , nommé vulgairement Coïgnassier du Japon ou Pommier du Japon, est introduit en Europe depuis 1706. Il résiste ordinairement aux hivers du nord de la France, mais il paraît qu’il gèle lorsque la température descend jusqu’à 1460 CLASSE DES CALOPHYTES. — 15° R. Beaucoup d'amateurs ont soin de le palisser contre un mur exposé au midi. À la beauté des couleurs, ses fleurs joignent l'avantage d’éclore dès les premiers jours du printemps , et de se succéder sans interruption pendant plusieurs mois. Nous n’avons pas eu occasion d'observer le fruit, qui noue très-rarement sous le climat de Paris. On multiplie l'espèce de boutures, de marcottes, et de greffes sur le Coignassier commun. DEUXIÈME CLASSE. LES TÉRÉBINTHINÉES. TEREBINTHINEÆ BPartling. CARACTÈRES. Arbres ou arbrisseaux (rarement sous-arbrisseaux ou herbes). Tige et rameaux cylindriques ou anguleux, très- rarement noueux avec articulation. Feuilles opposées ou éparses, simples et entières (rarement découpées), ou plus fréquemment pennées, le plus souvent parsemées de glandules ponctiformes contenant de l’huile essentielle ou de larésine. Stipules presque toujours nulles. Fleurs hermaphrodites ou par avortement unisexuel- les, ordinairement régulières ; inflorescence variée. Calice madhérent, ou très-rarement adhérent, per- sistant, ou caduc ; sépales libres, ou plus ou moins sou- dés, imbriqués (très-rarement valvaires) en préfloraison. Disque (quelquefois nul)charnu, annulaire, ou urcéo- laire, hypogyne ou adné au fond du calice. Pétales en même nombre que les sépales, hypogy- nes ou périgynes, interpositifs; estivation imbricative, ou quelquefois valvaire, ou convolutive, ou contortive. Étamines en nombre défini par celui des pétales, ou rarement en nombre indéfini, ayant même insertion que la corolle. Filets libres ou très-rarement polyadel- phes: les añtépositifs quelquefois stériles. Anthères à ? BOTANIQUE, PHAN, T. II, 41 462 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. bourses introrses, s’ouvrant longitudinalement, ou quel- quefois s’ouvrant par des pores apicilaires. Pistil : Ovaires en nombre défini, disjoints ou con- joints. (Quelquefois le pisul est réduit à Pétat simple.) Placentaires axiles, 1-2-ou rarement pluri-ovulés. Péricarpe : Carpelles disjoints, ou connés, drupacés ou capsulaires : sarcocarpe charnu ou coriace, se sépa- rant quelquefois de lendocarpe ; endocarpe cartilagi- neux , ou chartaté, ou ligneux. Graines périspermées ou apérispermées. Périsperme charnu. Embryon rectiligne ou curviligne : radicule ordinairement appointante. Les Térébinthinées renferment les Rutacées, les Té- rébinthacées et une partie des Orangers de M. de Jus- sieu. Elles ont de laffinité avec les Tricoques, les Calo- phytes, les Gruinales et les Myrtinées. La plupart des Térébinthinées sont aromatiques. Plusieurs offrent des fruits savoureux, ou des amandes mangeables et abon- dantes en huile grasse. + ONZIÈME FAMILLE. LES JUGLANDÉES. — JUGLANDEÆ. { Juglandeæ De Gand. Théor, Elem. ed. 1, p. 215. — Bartl. Ord. Nat. p: 597. — Terebinthacearum far. IT, sive Juglandeæ Kunth , Gen. Terebinth. in Ann. des Sc. Nat. IT, p. 545. — Blume, Flor. Jav. vol. 2,p. 1.— Terebinthaceis affinia Juss. Gen.) Le genre Noyer, ou Juglans, est le type de cette fa - mille, très-voisine des Amyridées, tant par le port que par la structure des graines, mais en même temps fort distincte par son calice adhérent, et par ses fleurs mâles, disposées en chatons comme celles des Amentacées. Les Juglandées forment de grands arbres d’une utilité très-variée, et d'autant plus importans pour nous, que la plupart d’entre eux prospèrent sous nos climats. A l'exception de quelques espèces propres à l’Asie équa- toriale, les végétaux de ce groupe croissent dans la zone tempérée de l’hémisphère septentrional : le nouveau continent en est plus richement fourni que l’ancien. Les parties herbacées des Juglandées sont aroma- tiques et astringentes. Certames espèces de l’Inde con- uennent des résines. L’amande des fruits est ordinaire- ment huileuse et mangeable. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres à ramules cylindriques. Feuilles alternes, impari-pennées où rarement pari- pennées, ordinairement non-ponctuées. Stipules nulles. Fleurs incomplètes, monoïques, ou quelquefois dioï- ques, axillaires, ou terminales : les mâles en chatons 464 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES, spiciformes ou paniculés, solitaires ou agrégés; les fe- melles solitaires, ou géminées, ou ternées, ou en épi. FLeurs MALEs : Calice subpédicellé, herbacé, fendu d’un côté, irrégulièrement lobé, staminifère à la partie supérieure, accompagné d'une squamule adnée. — Co- rolle nulle.— Ætamines en nombre indéterminé (4-36 ). Filets libres, presque nuls. Anthères dressées, adnées au filet, mappendiculées, à 2 bourses déhiscentes lon- gitudinalement. FLeurs FEMELLES : Calice adhérent à l'ovaire, cou- ronné par un limbe caduc subquadriparti. — Pé- tales 4-6 (ou nuls), soudés par la base, marcescents, insérés entre les styles et le limbe calicinal. — Ovaire uniloculaire (incomplétement 2-4-loculaire) , uniovulé. Ovule dressé. Styles 2, libres ou soudés, très-courts (quelquefois nuls). Stigmates tantôt claviformes et fim- briés, tantôt soudés en un seul sessile, pelté, quadri- lobé. Péricarpe : Drupe monosperme : sarcocarpe (brou) presque sec ou coriace, épais, séparable du noyau à la maturité, tantôt évalve, tantôt s’ouvrant en 2-4 valves; noyau ligneux, uniloculaire (incomplétement 2-4-loculaire par des cloisons membraneuses ou subé- reuses), bipartible. Graine grosse, dressée, snuée, quadrilobée à la base. Test membraneux. Périsperme nul. Embryon conforme à la graine : cotylédons épais, charnus ( quelquefois fo- liacés), lobés, chiffonnés; radicule courte, inverse (su- père); plumule diphylle, pennée. Voici les genres qui composent la famile des Juglan- dées. Juglans Lion, — Carya Nutt. (Hicorius Rafin.) — Pterocarya Nutt.—ÆEngelhardtia Leschen. FAMILLE DES JUGLANDÉES. 165 Le genre Decostea, rapporté avec doute à cette fa- mille, par M. Kunth, doit en être exclu, selon M. Blume. Genre NOYER. — Juglans Linn. Fleurs mâles : Chaton imbriqué. Calice squamiforme. Étamines en nombre indéterminé (18 à 56 ) : anthères sub- médifixes, didymes , presque sessiles. Fleurs femelles : limbe calicinal 4-fide. Corolle 4-ou 5-fide, herbacée. Stigmates subsessiles, arqués. Drupe coriace ou spongieux , évalve : noyau rugueux et irrégulièrement sil- lonné. Arbres monoïques. Feuilles imparipennées; folioles sub- opposées. Chatons simples, cylindriques, infra-foliaires (nais- sant au sommet des ramules de l’année précédente), pen- dants. Fleurs femelles solitaires ou agrégées, terminales, quelquefois en épis très-lâches. Le nom latin du Noyer, Juglans, formé des deux mots Jo- vis glans (gland de Jupiter) , est dù à la supériorité de ses fruits sur ceux du Chêne : les anciens appliquant le plus sou- vent le nom de Gland à la plupart des fruits analogues à ce dernier. Dans ce même sens, le Noyer se désigne en grec sous le nom de 90: 62205, Gland des dieux. Dans ses limites actuelles, le genre Noyer ne renferme que les trois espèces dont nous allons parler. Tous les autres Ju- glans des auteurs appartiennent aux genres Carya et Ptero- carya. L2 Noyer commun. — Juglans regia Linn. — Duham. ed. nov. vol. 4, tab. 47. — Lamk. Il. tab. 421. — Schk. Handb. tab. 302. — Kern. tab. 10. — Noisette, Jard. Fruit. tab. 16. Feuilles à 7 ou 9 folioles FRE" ou ovales-oblongues , acu- minées, glabres excepté en dessous aux aisselles des veines. pres- que isomètres , bordées de dentelures écartées. Drupe globuleux, lisse , très- Sbtüs : noyau presque conforme , rugucux. dnbre s’élevant à 60 pieds , couronné par une tête ample et touffue , étalée, Tronc de coulenr cendrée, lisse dans les } jeunes 1466 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. arbres, gercé dans les plus vieux et acquérant 8 à 12 pieds de circonférence. Feuilles amples, d’un beau vert. Chatons denses , verts , longs de 3 à 4 pouces. Fleurs femelles solitaires, ou gémi- nées , ou ternées , ou rarement en plus grand nombre, sessiles ou disposéesen épi le long d’un axe commun. Drupeovale-arrondi ou globuleux , d’un beau vert : sarcocarpe (brou) charnu , verdâtre. Amande blanche. La culture a produit un assez grand nombre de variétés de cet arbre ; les principales sont les suivantes : — Noyer à coque tendre, ou Noix de mésange. Coque fort tendre, facile à briser entre les doigts. Amande très-huileuse , et d’une saveur plus recherchée que celle des variétés ordinaires. — Noyer tardif, ou Noyer dela Saint-Jean. Variété recom- mandable pour les contrées exposées aux gelées tardives. Elle né fleurit qu’à la fin de juin. — Noyer à très-gros fruit, ou Noix de Jauge. — Noïisette, Jard. Fruit. tab. 16. — Noix tres-grosses, mais à amande peu huileuse et se rétractant beaucoup après la maturité. — Noyer à coque dure, ou Noyer à fruits anguleux. Goque épaisse, très-dure, anguleuse, mucronée ; amande très-bonne , abondante en huile. Bois plus fort, plus dur et plus agréablement veiné que celui des autres variétés. —" Noyer à gros fruits longs. Noix de 15 lignes de diamètre, sur 18 à 20 lignes de longueur; son amande remplit toujours bien la coque ; qui est peu dure. Cette variété est lune des plus productives. — Noix à bijoux. Fruits très-gros , presque carrés. Amande bonne en cerneaux. : — Noyer à grappes. Fruits disposés 15 à 20 ensemble en un épi interrompu. Duhamel en indique deux sous-variétés : l’une à neyau dur , et l’autre à noyau fragile. — Noyer bifére (Nux Juglans bifera Bauh. Pinax, 419.) « Cette variété, observe M. Loiseleur , n’est pas connue dans » les pépinières de Paris et des environs. Garidel, dans son His- » toire des Plantes des environs d’Aix , l'indique comme étant as- » sez commune dans le pays ; mais il n’explique pas si elle donne FAMILLE DES JUGLANDÉES. 167 » deux récoltes de fruits ; il dit seulement que c’est l’espèce de » Noix queles Provençaux appellent Æoustengue, etqu’on pour- » rait aussi la nommer Vux præcox.» — Noyer à petit fruit (Nux Juglans fructu minimo, Garid. Aix, 329 ). Cette variété, qu’on trouve en Provence, est rare , probablement parce que sa culture offre peu d'avantage, ses fruits étant de moitié plus petits que les Noix ordinaires ; les arbres en portent d’ailleurs une très-grande quantité. — Noyer hétérophylle. (Juglansregia heterophylla Lois. in Diet. des Se. Nat. — Juglans expansa Bose , in Dict. d’Agr. ) a Cette variété, dit M. Loiseleur, est remarquable par ses fohioles, » qui sont toutes de forme et de grandeur différentes : les deux » inférieures ovales, ou ovales-lanceolces ; toutes les autres deux » à trois fois plus longues, et les unes lancéolées , entières ou on- » dulées ; les autres irrégulièrement lobées et diversement laci- » nices ou pennatifides, même décidément ailées. Outre la phy- » sionomie particulière que cet arbre reçoit de son feuillage, in- » clinaison de ses branches , presque à la manière du Æréne » Pleureur , lui donne encore un port particulier et pittoresque. » Ses Noix sont arrondies, de la grosseur des Noix communes, et » leur coque est si tendre qu’elle se brise facilement, pour peu qu’on » la presse entre les doigts; l’amande enestd’ailleurs très-bonne. » Nous devons la connaissance de ce Noyer à M. le Comte de » Montbron , qui le cultive dans ses propriétés près de Châtelle- » raut. » Le Noyer commun vient spontanément dans l'Asie mineure, en Perse, au Caboul , et jusqu’au Cachemire. On le cultive dans une grande partie de l'Europe, mais un froid d’environ —20° R. lefait périr en entier, et souvent ses jeunes branches gelent à une température moips rigoureuse. On ignore l’époque positive de l’in- troduction de cetarbreen Europe. Pline, en donnant unefortbonne description deses fruits, ne nous apprend rien sur la date de leur transport en Grèce et en Italie. Les propriétés et les usages du Noyer sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'entrer en de longs détails à leur snjet. Presque toutes ses parties s’emploient dans les arts, l’économie 168 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES, domestique, ou la thérapeutique. Son bois , tres-dur et susceptible d’un beau poli, est l’un des plus recherchés pour les ouvrages d’ébénisterie. L’écorce sert à la teinture. On use des fruits comme aliment et comme médicament. Les feuilles servent quelquefois à faire des lotions stimulantes et résolutives. La partie charnue du drupe, communément désignée sous le nom de brou, a une odeur forte et aromatique, une saveur amère et piquante : c’est une sub- stance stimulante , mais fort peu employée en médecine. On en prépare , par la macération dans l'alcool , une liqueur regardée comme un excellent stomachique. Les Noix renferment une très- grande quantité d’huile grasse , fort bonne à manger, mais sus- ceptible de rancir promptement ; les peintres en font un usage très- fréquent. M. Banon, pharmacien à Toulon, est parvenu à ex- traire du sucre de la séve du Noyer. On a prétendu que les émanations du Noyer étaient dangereuses, et même qu’elles pouvaient être funestes aux personnes qui y res- taient exposées long-temps. Ces assertions sont exagérées. L’odeur forte que répandent ces feuilles , surtout pendant les ardeurs du soleil, peut occasioner des maux de tête ; mais elle n’a point les qualités délétères que lui attribuent plusieurs auteurs. Le Noyer réussit dans des terrains d’une nature très-différente; sa croissance cependant est plus rapide en un sol profond, quesur un fond sec et pierreux; mais dans ce dernier, son bois devient plus beau et de meilleure qualité. Les Noix destinées aux semis, doi- vent être choisies bien müres et enterrées, avec leur brou, en au- tomne ou à la fin de l’hiver. Lorsqu'on désire les conserver jus- qu’an printemps , 1l faut les stratifier en les mettant dans un en- droit frais, à l’abri des gelées. Quand les sujets ont acquis envi- ron quatre pouces de circonférence, on peut les greffer en flûte, en fente, en écusson à œil poussant, ou en anneau. On n’aime pas planter les Noyers sur la lisière ou au milieu d’un champ, parce que leurs racines latérales , s’étendant très-loin à fleur de terre , épuisent le sol, et que l’ombrage de ces arbres nuit aux autres végétaux. A Noyer noir. — Juglans nigra Linn. — Mich. fil. Arb. v. x, tab. 1. — Watson, Dendrol. Britann. tab. 158.— Duham. Arb. ed, nov. vol. 4 , tab. 48, FAMILLE DES JUGLANDÉES. 169 Feuilles à environ 15 folioles ovales-lancéolées, pointues, dentelées, légèrement pubescentes en dessous et aux bords. Drupe sphérique , chagriné, glabre : noyau un peu comprimé, acuminé, anfractueux. Arbre haut de 60 à 70 pieds, sur 3 à 4, et quelquefois jus- qu’à 6 ou 7 pieds de diamètre. Écorce épaisse, noirâtre , forte- ment rimeuse sur les vieux individus. Branches horizontales , très-longues. Folioles longues de 2 à 3 pouces. Drupe très-odo- rant, de 3 à 4 pouces de circonférence, ou quelquefois du dou- ble , sur les individus vigoureux. Brou très-épais. Noix très- dure, comme plissée à la surface. Le Noyer noir (Black Walnut des Anglo-Américams) croît dans toute l’étendue des États-Unis , depuis la Louisiane jusqu’au- delà du 41° degré de latitude. Il se plaît dans un sol meuble et profond ; aussi regarde-t-on sa présence comme indice d’un ex- cellent terrain. « L’aubier du bois du Noyer noir, fraichement déhité, dit » M. Michaux, est très-blanc, tandis que le cœur est violet ; » mais bientôt après avoir été exposée à l’air, cette couleur prend » plus d'intensité et devient presque noire, d’où est venu proba- » blement à cet arbre le nom de Voyer noir. Les qualités qui -» font surtout apprécier son bois, sont : de résister long-temps à » la pourriture, quoique exposé aux alternatives de la chaleur et » de l'humidité, pourvu qu'il soit privé de son aubier, qui s’al- » tère très-promptement ; d’avoir beaucoup de force et de tenir » bien les clous ; de n’être plus sujet, lorsqu'il est bien sec, à se » tourmenter, ni à se fendre ; enfin d’avoir le grain assez ferme » et assez fin pour recevoir un beau poli. Toutes ces propriétés le » font employer à beaucoup d'ouvrages où 1l convient très-bien. » Outre ces divers avantages, il*a encore celui de n’être point » attaqué par les vers. C’est surtout dans l’ébénisterie et dans les » constructions navales qu’on l’emploie de préférence. » Le brou qui enveloppe la Noix donne une couleur fort ana- » logue à celle que fournit notre Noyer d'Europe. On s’en sert »* dans les campagnes pour teindre les étoffes de laine. » Si nous comparons le Noyer noir an Noyer de l’ancien con- 1470 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES. » tinent , sons le rapport des différens degrés d'utilité que Fun et » l’autre présentent aux arts et au commerce , nous trouverens » que le bois du Noyer noir est plus compacte, plus pesant, » qu'il est doué de beaucoup plus de force, et qu’il est suseep- » üble de prendre un beau poli; enfin qu'il n’est pas sujet à être » attaqué par les vers; propriétés qui, comme nous l'avons vu » précédemment , le rendent propre non-seulement aux mêmes » usages que celui que nous possédons , mais encore aux grandes » constructions, On a planté en même temps et dans le même » terrain des Noix de l’une et de l’autre espèce; et l’on a observe que celles du Noyer noir donnent des sujets qui poussent plas vigoureusement, et qui s’élevent à une plus grande hauteur dans » le même espace de temps. » Selon Sweet, le Noyer noir se cultive en Europe depuis 1629. On le voit fréquemment dans les pares et autres plantations d’a- grément. L’amande de ses Noix est petite et fort inférieure à celle du Noyer commun. o2 A4 1 Ÿ Noyer A ÉCORCE GENDRÉE.— Juglans cinerea Linn.—Wats. Dendr. Brit. tab. 102. — Juglans cathartica Mich: fil. Arb. vol. 1, tab. 2. Feuilles à environ 15 folioles lancéolées ou oblongues-lancéo- lées ; pétiole velu. Drupe ovale-oblong, mammelonné au sommet, pubescent, visqueux, longuement pédonculé, pendant : noyau oblong , acumune , profondément anfractueux. Arbre atteignant, dans des localités favorables, 50 pieds d’é- lévation, sur 10 à 12 pieds de circonférence. Branches horizon- tales, tres-longues , formant une tête ample et touffue. Bois rou- geâtre. Folioles longues de 2 à 3 pouces. Chatons cylindriques, longs de 4 à 5 pouces. Stigmates de couleur rose. Pédoncules des fruits flexueux, longs de 3 pouces. Drupes de 2 ‘|; ‘pouces à 5 pouces de circonférence , couverts de poils glanduliferes. Noyau tès-dur, oblong, obtus à la base , terminé en pointe très-aiguë. Ce Noyer abonde dans tous Le nord des États-Unis, ainsi qu'au Bas-Canada , et dans le bassin de FOhio et du Missouri. Dans les Carolines et en Géorgie , 1l est confiné aux monts Alleghanys. On FAMILEE DES JUGLANDÉES. 171 l'appelle Oùl-Nut et Butter-Nut, c’est-à-dire Noix à huile ou Noix à beurre, parce que Pamande de ses noix est très-huileuse. « Le Juglans nigra et le Juglans cathartica, dit M. Mi- » chaux, ont, dans les premières années , assez de ressemblance » tant par leur feuillage que par la rapidité avec laquelle ils » croissent; mais, arrivés à leur entier développement, ils ont » chacun un port qui leur est propre, et qui les fait reconnaître » au premier aspect; et, si on yient à examiner leur bois , sur- » tout lorsqu'il est bien sec, on y trouve des différences bien no- » tables. Le premier est pesant, fort, et d’une couleur très-rem- » brunie, tandis que celui dont il est question est très-léger, d’une » couleur rougeâtre et peu fort; mais ils jouissent tous deux » également du précieux avantage de résister long-temps à la » pourriture et de n’être pas attaqués par les vers. C’est à cause » de son défaut de force et parce qu’il donne rarement des pièces » d’une grande longueur, que le Juglans cathartica n’est point » apporté daps les villes pour la construction des maisons, quoi- » qu’on s’en serve quelquefois pour cet usage dans les campagnes. » Je l’ai souvent vu employé pour en faire les sols et les maisons » des éeuries qui sont construites en bois, et qui reposent immé- » diatement sur terre; et c’est aussi paree qu'il résiste bien aux » alternatives de la chaleur et de l'humidité, qu’on en fait de » bons pieux pour clore les champs. » La propriété médicale de l'écorce de cet arbre a été constatée » depuis long-temps dans les États-Unis par plusieurs médecins » distingués. L’extrait aqueux de cette écorce, ou même sa dé- ». coction adoucie avec du miel, ont été bien reconnus pour un » des meilleurs eathartiques que possède la matière médicale , » parce que sa qualité purgative est toujours assurée , et que, » dans les constitutions les plus délicates, elle opère toujours » sans causer ni douleur, ni irritation. Enfin, l’expérience a ap- » pris que, dans bien des cas, elle avait produit d'excellents » effets dans la dyssenterie. C’est ordinairement sous forme de » pilules , et à la dose d'un demi-gros jusqu’à un gros, qu’il se » donne aux personnes adultes. » Ce Noyer se cultive depuis long-temps en Europe comme arbre d'ornement, —— 1 ke CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Genre CARYA. — Carya Nutt. Fleurs mâles : Chaton imbriqué, rameux. Calice squami- forme, triparti. Corolle nulle. Étamines 4-8. Fleurs femelles : Limbe calicinal quadrifide. Corolle nulle. Style nul. Stigmate quadrilobé. Drupe à sarcocarpe s’ou- vrant du sommet jusque vers le milieu, ou jusqu’àla base, en 4 valves. Noyau subtétragone, lisse. Arbres monoïques. Bourgeons nus ou recouverts d’écail- les. Feuilles imparipennées, 5-15-foliolées; folioles subses- siles ou pétiolulées, opposées. Chatôns mâles infra-foliaires, grèles, ternés sur un court pédoncule commun. Fleurs fe- melles terminant les ramules de l’année. Sarcocarpe charnu ou coriace, quelquefois beaucoup plus épais que le noyau. Tous les Carya habitent l'Amérique septentrionale tem- pérée, où on les désigne sous le nom général de Hicko- ry"s, mot dont la significatiou est inconnue, et qui proba- blement appartient à la langue de quelque tribu aborigène de ces contrées. « Dans aucune partie des États-Unis, dit M. Michaux, » le bois des Noyers Hickory’s n’est employé dans la bâtisse » des maisons, parce qu’il est trop pesant et sujet à être at- » taqué par les vers ; mais si ces défauts essentiels s’opposent » à son emploi dans les constructions civiles, les qualités » qu'il possède d’une autre part le rendent propre à beau- » coup d’usages, pour lesquels, malgré leur moindre impor- » tance, il ne pourrait être remplacé aussi Menet 0 » Ainsi, dans tous les États du Milieu, on s’en sert pour faire » les essieux des voitures , les manches de cognées et des » autres outils de RE les grosses vis et surtout » celles des presses de relieurs. Les bâtons qui forment les » dos des chaises dites de Windsor, les manches de fouets de » carrosse, les baguettes de fusil et une foule d’autres usten- » siles, sont toujours faits en bois d'Hickory. De toutes les » nombreuses espèces d'arbres qui composent les forêts amé- » ricaines situées à l’est du Mississipi , les Novyers Hickorv’s » sont les seuls qui se soient trouvés parfaitement convenir FAMILLE DES JUGLANDÉES, 475 » pour faire les cercles de tonneaux et à barrique, ainsi que » ceux qu’on emploie à donner de la solidité aux caisses des- * » tinées à contenir des marchandises. Dans la marine, l’'Hi- » ckory est fort estimé, à cause de sa très-grande force, pour » barres de cabestan; aussi s’en sert-on pour cet usage à » bord de tous les vaisseaux, et il s’en exporte pour le même » objet en Angleterre. Doués d’une grande pesanteur, tous » les bois des Hickory’s paraissent contenir, sous un petit vo- » lume , une masse considérable de matières combustibles, » caren brülant ils donnent beaucoup de chaleur , et lais- » sent un charbon lourd, compacte et qui subsiste long temps » allumé ; sous ce rapport il n’existe pas, sous les mêmes lati- » tudes, soit en Amérique, soit en Europe , aucun arbre qui » puisse lui être comparé. Voici les espèces connues de ce genre. % 7 Carya Pacanier. — Carya olivæformis Nutt. Gen. — Ju- glans olivæformis Mich. fil. Arb. vol. 2, tab. 3. Bourgeons non écailleux. Feuilles à environ 13 folioles lan- céolées, subfalciformes, acuminées, finement dentelées. Drupe oblong-obové, tétragone : noyau oblong, un peu rétréci aux deux bouts, apiculé. Arbre atteignant Go à 70 pieds de haut. Feuilles longues d’un pied à 18 pouces; pétiole légèrement velu; folioles longues de 2 à 3 pouces, ou atteignant jusqu’à à pouces dans les jeunes indivi- dus. Drupe long de 1 :/, pouce; brou mince (épais de 1 à 2 li- gnes ); noyau mince, cassant. D’après les observations de M. Michaux, les bords des rivières du Missouri , des Illinois, de Saint-François et des Arkansas sont les endroïts où cet arbre se trouve le plus abondamment. Les Français de la haute Louisiane et des Illinois l’ont nommé Paca- nier, et ses fruits Voix de Pacane, termes conservés par les Anglais. Les lieux frais et même très-humides sont ceux qui lui conviennent le mieux. Les Noïx de Pacane font l’objet d’un petit commerce entre la haute et la basse Louisiane, Non-seulement ces Noix sont très- 174 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. préférables à toutes les autres dé l'Amérique septentrionale , maîs elles ne le cèdent même en rien à celles du Voyer commun. M. Michaux pense que, sous ce rapport , le Pacanièr mérite de fixer l'attention des Européens, et qu'au moÿyeñ d’une éultute soignée on parviendrait à en dbtenir de très-beaux résultats. CanyA siLLONNE. —Carya sulcata Nuttal, Gen. — Juglans sulcata Wild. — Juglans mucronata Mich. Flor. Am. Bor. — Juglans laciniosa Mich. fil, Arb, v. 1, tab. 8, Bourgeons écailleux. Feuilles à 7 ou 9 fohiolés obovales-lan- céolées, acuminéés, dentelées; pubescentes en dessous, Drupe complétement déhiscent , ovale-arrondi ; aeuminé ; caréné; noyau oblong , épais, légèrement comprimé, rostré. Arbre haut de Go à 8o pieds, sur 2 à 4 pieds dé diamètre. Cime très-ample. « L’épiderme, dit M. Michaux ; présente aussi » cette disposition singulière qui a lieu dans le Juglans squa- » mosa (Carya alba Nutt.) Les lames les plus extérieures se » partagent en bandelettes longues de 1 à 3 pieds, qui, se re- » courbant à leurs extrémités, né tiennent plus que par leur par- » tie moyenne, finissent par tomber, et sont successivement rem- » placées par d’autres , qui offrent le même arrangement. On » remarque seulement que, dans l’espèce qui fait le sujet de cette » description, les lames sont plus étroites et plus nombreuses , » ce qui m'a déterminé à lui donner le nom de Zaciniosa, » Feuilles longues de 8 à 20 pouces; fohioles atteignant jusqu'à 20 pouces sur les jeunes individus. Chatons longs de 4 à 6 pou- ces. Écailles triparties. Fruits longs de 2 pouces, sur 4 à 5 pou- ces de circonférence : brou très-épais, coriace; noyau dur, jau- pètre. Ce Carya, très-commun à l’ouest des Alléghanys:, dans les bas-fonds des vallons de l'Ohio , est rare dans les états maritimes de l’Urion. Il porte assez généralement le nom de Thick- shelled Hickory , c’est-à-dire Hickory à coque épaisse. L’a- mande de la Noix est mangeable, mais moins bonne que celle du Pacanier et du Carya à Noix blanches: Carva À Norx rLancues. — Carya alba Nuit. Gen. — Ju- FAMILLE DES JUGLANDÉES. 475 glans albà Linn, — Juglans squamosa Mich. fil. Arb. v. 1, tab, 7. = Juglans compressa Wild. Bourgeons écailleux. Feuilles à 5 où 3 folioles oblongues-lan- eéolées ou lancéolces-obovales ; acuminées, finement dentelées, velues en dessous. Chatons filiformes, glabres. Drupe sphérique, déprimé : noyau comprimé, mince, blanchâtre. « C'est de tous les Noyers Hickorys, dit M. Michaux, celui » qui parvient à la plus grañde élévätion , Sur un plus petit dia- » mètres car il acquiert quelquefois 86 à 90 pieds de haut, sur » moins de 2 pieds d'épaisseur, Son tronc, dépourvu de bran- 5 ches dans les trois quarts de sa hauteur, est d’une grosseur ré- » gulière et presque uniforme jusqu’à la naissance de ses premiè- » res branches : ce qui en fait un arbre magnifique ; mais ce qui » lui donne surtout une apparence singulière et le fait reconnaître » tout de suite à une grande distance, c’est l’aspect que présente » son tronc, dont l’épiderme se divise naturellement en un grand » nombre de bandes étroites et longnes de 1 à 3 pieds, qui sont » recourbées en arrière et m’adhèrent plus que par leur partie » moyenne. Cette exfoliation de l’épiderme n’a lieu que dans les 5 arbres qui ont acquis plus de 10 pouces de diamètre, quoi- » qu'elle s'annonce long-temps auparavant par de longues gerçu- » res. » Feuilles ordinairement à 5 folioles atteignant jusqu’à 20 pouces dé long ; d’un vert gai en dessus, finement veloutées en dessous. Chatons longs de 5 à 6 pouces. Fruits assez généra- lement de 5 ‘/; pouces de circonférence : brou épais, à 4 sutures rentrantes ; noyau petit, blanc, comprimé , tétragone. « De tous les Noyers dé l'Amérique septentrionale que nous » connaissons , dit M. Michäüx , le Juglans squamosa ( Carya » alba) est celui dont les Noix, après les Pacanes, renfer- » ment l'amande la plus douce et la plus fournie; la coquille » qui la contient est assez mince, quoiqu’elle soit encore suffi- #samment épaisse pour qu’on sôit obligé de casser ces Noix avant » deles servir sur table. Elles sont assez recherchées ; car elles » forment un petit article dé commerce qui se trouve porté dans » les listes des exportations dés produits du sol des États-Unis. » Les Indiens qui habitent sur les bords des lacs Érié et Michi- 7G CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. » gan recueillent ces Noix pour l'hiver ; ils en pilent une partie » et font bouillir la pâte, dont ils retirent une matière hui- » leuse, qui surnage, et qu’ils mêlent avec leurs alimens. » » Le bois du Juglans squamosa , poursuit M. Michaux, pos- » sède toutes les propriétés particulières aux Noyers Hickorys, » qui sont la pesanteur, la force, l’élasticité et la ténacité ; comme » eux, il a le même défant: celui de pourrir très-promptement » et d’être attaqué par les vers. Cependant , comme cette espèce » s'élève à une grande hauteur, sur un diamètre très-uniforme , » on s’en est quelquefois servi pour faire la quille des vaisseaux. » On a aussi reconnu que son bois se fendait plus facilement et » qu'il avait un plus grand degré de souplesse. » » Je crois donc, observe en terminant M. Michaux, que cet » arbre doit être introduit dans les forêts européennes, et qu’on » devra le placer de préférence dans les endroits frais, analogues » à ceux où on le trouve le plus souvent dans l’Amérique septen- » trionale, Sa réussite sera certaine dans le nord de l’Europe ; » car il peut supporter les froids les plus rigoureux. » CarYA coTONNEUX. — Carya tomentosa Nuttal, Gen.— Ju- glans tomentosa Mich. Flor. Amer. Bor. —Mich. fil. Arb. v. 1, tab. G. Bourgcons écailleux. Feuilles à 7-11 folioles lancéolées-obo- vales ou obovales-lancéolées, acuminées, légèrement dentelées , subsessiles ; fortement pubescentes en dessous, un peu scabres. Chatons filformes , cotonneux. Drupes complétement déhiscents , subglobuleux,, lisses : noyau subhexagone, petit, très-dur. Arbre haut de 40 à 5o pieds. Feuilles longues de 8 à g pou- ces, d’un vert gai ; folioles longues de 4 à 5 pouces, assez sem- blables aux feuilles du Pêcher. Chatons longs. Étamines S. Drupe gros, ovale-arrondi, à 4 angles proéminents et à 2 autres peu marqués, on bien quelquefois (selon M. Michaux) parfaitement rond, avec des sutures rentrantes, ou ovale-oblong, long de 2 pouces, sur 12 à 15 lignes de diamètre, ou de moitié moins gros. Brou très-épais, presque ligneux à la maturité. Noyau fort épais , légèrement strié, d’une extrême dureté. FAMILLE DES JUGLANDÉES. 477 Ge Carya, selon Elliot, est l’espèce la plus commune du genre dans le midi des États-Unis, où on lui applique générale- ment le nom de Æickory, sans autre désignation particulière. M. Michaux , qui l’a observé jusque dans l’état de Massachusset , rapporte qu'aux environs de New-York on l’appclle Mocker- Nut, c'est-à-dire Noyer à fruits moqueurs, et que les Français des Illinois lui donnent le nom de Voyer dur. C’est le seul des Hickorys qui, quoique brûlé tous les ans dans les prairies natu- relles du Kentuckey et du Ténessée , ainsi que dans les Pinières ( Pine barrens) des Carolines , repousse cependant toujours de nombreux rejetons. Le bois de cette espèce, préférable à celui de toutes les autres comme combustible, n’est pas moins recherché pour le charronnage. L’amande des Noix est douce, mais diffi- cile à extraire à cause des cloisons très-fortes qui la partagent. M. Michaux ne conseille point de multiplier ce Carya en Eu- rope, parce que son bois est trop susceptible d’être attaqué par les insectes , et qu’en outre sa végétation est plus lente que celle de tous les autres Hickorvs. Garxa amer. — Carya amara Nuttal, Gen. — Juglans amara Mich. Flor. Am. Bor. —.Mich. fil. Arb. v. 1, tab. 4. Bourgeons non-ccailleux. Feuilles à 7 ou 9 folioles lancéolées ou lancéolées-oblongues , acuminées, dentelées , glabres excepté aux nervures. Drupe ovale-globuleux ou presque sphérique, acu- miné, à 4 côtes saillantes : noyau subobcordiforme , lisse, mu- croné , fragile. Arbre s’élevant, dans des situations favorables , jusqu'a 80 pieds , sur 10 à 12 pieds de circonférence. Écorce non-écailleuse. Bourgeons de couleur jaune. Folioles d’un vert sombre, longues d’envirqn G pouces. Chatons longs de 2 à 3 pouces. Drupe large d'environ 10 lignes, sur G à 7 lignes de haut : brou mince, char- nu, jamais ligneux; noyau blanc, lisse, assez mince. Amande fortement sinueuse, amère. Ce Carya a été observé par M. Michaux dans toute l’étendue des États-Unis atlantiques , jusqu'au-delà du 43° degré de lati- tude, On le désigne sous les noms divers de Bitter Nut (Noyer BOTANIQUE, PHAX4 T, Il. Lie 478 CLASSE DES TÉRÉEINTAINÉES, amer), Siwvamp Hickory (Noyer de marais) et White Hickory (Noyer blanc). Son bois est inférieur en qualité à celui de pres- que tous ses congénères , et l’amande de ses Noix est si amère, que même les animaux sauvages ne la mangent qu’à la der- nière extrémité. Canya Des porcs. — Carya porcina Nutt. Gen. — Juglans porcina Mich. fil. Arb. v. 1, tab. o, fig. 3 et 4.—Juglans ob- cordata Willd. Bourgeons écailleux. Feuilles à 5 à 7 folioles lancévlées ou obovales-lancéolées , acuminées , dentelées , glabres aux deux fa- ces. Drupe subglobuleux , obtus : noyau petit, très-dur. Arbre haut de 50 à 80 pieds, sur 3 à 4 pieds de diamètre. « Dépourvu de feuilles en hiver, dit M. Michaux , il est facile à » reconnaître à ses dernières pousses, qui sont d’une couleur » brune, de moitié moins grosses que celles des Carya (Juglans) » tomentosa et squamosa, terminées par des bourgeons ovales et » très-petits.» Folioles longues de 4 à 5 pouces, et attcignartmème jusqu’à 18 pouces sur les arbres qui croissent dans un sol fertile. Chatons filiformes, longs de 2 pouces. Drupe plus large que long, ou tout-à-fait arrondi, de la grosseur du pouce ou moins : noyau épais, à cloisons ligneuses. Amande douce. Cet arbre, généralement connu aux États-Unis sous le nom de Pig Nut et de Hog Nut (Noyer des pores), ou quelquefois encore sous celui de Broom Hickory (Noyer à balais), concourt à for- mer la masse des forêts dans la partie atlantique des États du mi- lieu ; il n’est pas moins commun dans les basses régions des Garo- lines et de la Géorgie, et dans ces contrées 1l devient plus grand que toute autre espèce du genre. On le retrouve au nord jusqu’au Massachusset. | À « Le bois du Juglans porcina, dit M. Michaux, est sem- » blable, pour la couleur de l’aubier et du cœur, à celui des au- » tres Hickorys; il en possède également tous les avantages et » tous Jes défauts. Cependant j’ai vu dans les campagnes plusieurs » Charrons qui lui trouvaient plus de force et de ténacité, et qui, » pour cette raison, le préféraient aux autres espèces, pour en FAMILLE DES JUGLANDÉES. 179 » faire des essieux de voitures et des manches de cognées. D’a- » près ces considérations , je pense que le Juglans porcina mé- » rite d’être introduit dans les forêts européennes , où sa réussite » peut à l'avenir être regardée comine certaine. » L’amande de ce Carya est trop petite et trop difficile à extraire du noyau, pour servir d’aliment à l’homme; mais les pores et les animaux sauvages la recherchent avec avidité dans les forêts. Carya cLasre. — Carya (Juglans ) glabra Willd. — Ju- glans porcina B ficiformis Mich. fil. Arb. vol. 1, tab. 9, fig. 1 et 2. Cette espèce, que M. Michaux ne considère que comme variété de la précédente , en diffère par son drupe pyriforme. GaryA AQUATIQUE. — Carya aquatica Nutt. Gen. — Ju- glans aquatica Mich. fil. Arb. vol. 1, tab. 5. Feuilles à 9 où 11 folioles sessiles, glabres, lancéolces-falci- formes, acuminées, légèrement dentelées. Drupe pédonculé, ovoïde, à sutures proéminentes : noyau subglobuleux , comprimé, mince , rougeatre. Arbre haut de 40 à 50 pieds. Folioles longues de 4 à 5 pouces, larges de 8 à 9 lignes , d’un vert sombre. Brou peu épais. Noyau petit, très-tendre, anguleux. Cette espèce croit dans les marais des Carolines et de la Géor- gie. Son amande, très-amère, n’est pas mangeable. Le bois de l'arbre est peu estimé. Carya Muscane. — Carya myristiciformis Nutt. Gen. — Juglans myristiciformis Mich. fil. Arb, vol. 1, tab. ro. - Bourgeons écailleux. Feuilles à 5 folioles lâncéolées ou lancéo- lées-obovales, acuminées , glabres , dentelées, subsessiles. Drupe ellipsoïde, mammelonné, scabre, sessile : noyau conforme, mucronc, strié, peut, très-dur ; brou mince, Noyau petit, lisse, plus épais que l’amande, de couleur brune, marbré de lignes blanchâtres. Ce Carya a été décrit, par M. Michaux, sur des échantillons récoltés dans la Caroline méridionale par un nègre. Elliot n’a pas 1480 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. retrouvé l'espèce. M. Michaux présume qu’elle est moins rare en Louisiane. Le noyau de son drupe ressemble à la Noix Muscade. Genre PTÉROCARYA. — Pterocarya Nuttal. Ce genre, constitué par une seule espèce, ne diffère du Noyer que par son drupe ailé. PreroCARYA À FEUILUES DE FRÈNE. — Pierocarya (Juglans) fraxinifolia Poir. Encycl.— Juglans pterocarpa Spreng. Syst. — Rhus obscurum Marsch. Bicb. Flor. Taur. Cauc. Arbre d’un très-bel aspect. Tronc haut d’environ 4o pieds. Cime touffue, étalée. Rameaux allongés, nombreux, revêtus d'une écorce très-lisse, d’un brun verdâtre. Bourgeons d’un brun- roux. Feuilles amples, composées d’environ 9 paires de fo- lioles avec une impaire , sessiles, alternes, oblongues-lancéolées, lisses aux deux faces, d’un beau vert-foncé en dessus , plus pâles en dessous , finement dentces , pointues, inéquilatérales à la base, longues d’environ 4 pouces, sur 1 pouce de large. Pétiole com- mun glabre , cylindrique, strié, renflé à la base, long d'un pied à un pied et demi. Get arbre croît dans les provinces persanes qui avoisinent la Caspienne. On le cultive dans les plantations d'agrément ; mais il _ paraît qu'il ne fructifie point dans Le nord de la France. Genre ENGELHARDTIA. — Ængclhardtia Leschen: Fleurs monçiques ou dioiques, — Æleurs males : Calice squamiforme, tri-ou multiparti. Corolle nulle, Étamines5.— fleurs femelles : Invoiucre uniflore, marcescent, inégale- ment quadrifide , cupuliforme à la base : 5 des lanieres ac- crescentes, Calice sessile, adhérent: limbe 4- ou 5-fide. Co- rolle nulle. Style indivisé. Stigmates 2-4 (rarement plus de 2),allongés, papilleux, fimbriés. Drupe monosperme, in- déhiscent , adhérent à la base de Finvolucre devenu tri- ptère : sarcocarpe mince, coriace ; noyau mince, frapilé, Cotvlédons foliacés. FAMILLE DES JUGLANDÉES. 181 Arbres .de première grandeur. Feuilles paripennées ; fo- liolesinéquilatérales, ordinairement parsemées à la face infé- rieure de points résineux. Fleurs disposées enépis axillaires, simples, solitaires ou fasciculés; épis femelles plus allongés, pendants, un peu lâches ; épis mâles gréles, densiflores. Ce genre intéressant appartient à l’Asie équatoriale. M. Blume en a fait connaitre quatre espèces de Java. Une cinquième croit aux Moluques, et une sixième au Né- paul. Toutes sont assez remarquables pour que nousentrions en quelques détails à leur sujet. ExcecnarpriaaÉpis.—ÆEngelhardtia spicata Blum. et Fisch. Flor: Jav. v:2, p. 1 et 5. Monoïque. Feuilles 5-juguées ; folioles pétiolulées, oblongues, acuminées , rétrécies à la base, très-entières, glabres aux deux faces, membranacées. Arbre haut de 150 à 200 pieds. Tronc fort gros. Branches grosses , alternes, divariquées. Écorce rousse, cicatrisée. Jeunes ramules et pétioles cotonneux-ferrugineux. Feuilles tres-étalées ; pétiole commun long de 8 pouces à 1 */: pied; folioles accres- centes, longues de 5 à 7 pouces et plus. Épis (chatons) penches ou pendants, subterminaux, longs de 9 à 15 pouces, ordinairement umisexuels : les épis mâles naissant au-dessous de l'épi femelle. Fleurs mâles petites, tres-nombreuses, 8-13-andres. Fleurs fe- melles un peu écartées. Limbe de l’involucre à 4 lobes inégaux : l'inférieur très-court; les trois autres oblongs, obtus , très-entiers, foliacés , réticules, subisomètres. Fruits triptères, disposés en éyis longs de 2 à 3 pieds : ailes inégales, longues de 1 à 3 pouces, brunûtres, pubescentes. Noyau petit, ovale-globuleux. Cet arbre gigantesque croît dans les forêts des montagnes de l’ouest, de Java. Les habitans de ces contrées le connaissent sous le nom de Aihugang. Son tronc atteint souvent une circon- férence telle ; que trois hommes ne sufliraient pas pour l’embras- ser. Le bois, d’un brun tirant sur le roux , est dur et pesant. Les Javanais l’emploient à des roues de chariot, fabriquées d’une seule coupe horizontale. On en fait aussi d'énormes vases d’une seule pièce, 189 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Evcrrnanpria SÉLAN. — Engelhardtia sélanica Blum. et Fisch. Flor. Jav. v. 2, pag.8 (in adn.) — Dammara selanica fæmina Rumph. Amb. vol. 2, p. 168, tab. 56. Monoïque. Feuilles 12-14-juguées ; folioles subsessiles, ovales- oblongues , cbtuses , rugueuses en dessous. Grand arbre. Écorce épaisse, rousse, rimeuse. Branches gros- ses , vagues. Folioles longues de 5 à 8 pouces. Cet arbre est commun dans les Moluques et dans les îles de la Sonde. Il en découle une résine, que les Malais appellent Selar ou Sila, et qu'ils emploient généralement en guise de poix. EnceLnarpriA DE CorEsrooKk. — Engelhardtia Colebroo- keana Laindl. in Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 208. Feuilles/- ou 5-juguées; folioles entières, oblongues, obtuses : les adultes glabres; les jeunes cotonneuses. Épis fructiféres un peu plus courts que les feuilles. Involncre hispide. Cette espèce a été découverte au Népaul par M. Wallich. ENGELHARDTIA À FLEURS D'ÉRABLE. — Engelhardtia aceri- flora Blum. et Fisch. Flor. Jav, tab. 2 et 5, B. — Pterima ace- riflorum Reinw. Syllog. If, p. 13, in Flora, 1825. Dioïique. Feuilles 4-8-juguces ; folioles subsessiles , ovales-ob- longues, obtuses, arrondies à la base, tres-entières, coriaces , pubérules-glanduleuses en dessous aux aisselles des nervures. Arbre de première grandeur. Écorce épaisse, rougeâtre, ri- meuse. Branches fortes, divariquées. Ramules cicatrisés, d’un brun poirâtre : les jeunes cotonneux-roussâtres. Feuilles très-éta- lées ; folioles longues de 3 à 5 pouces. Fruits disposés en épis d’un demi-pied de long. nvolucre semblable à celui de l’'Engel- hardtia à épis. Cette espèce croit dans les forêts de Java. ENGELUARDTIA À FOLIOLES CORIACES. — Engelhardiia rigi- da Blum. et Fisch. Flor. Jav. tab. 3.—Blum. Bydr. x, p. 528. Divique. Feuilles 4-8-juguées ; folioles subsessiles, elliptiques, obtuses, rétrécies à la base, réfléchies aux bords, très-entières , coriaces , glabres. FAMILLE DES JUGLANDÉES. 183 Arbre de première grandeur, couronné par une tête ample et très-rameuse, Ramules divariqués, d’un brun grisâtre, ri- meux, tuberculeux : les adultes glabres; les naissants cotonneux. Folioles longues de 1 à 3 pouces. Épis mâles axillaires ou laté- raux, solitaires, ou fasciculés, paniculés, subsessiles, dressés, ou étalés, plus courts que les feuilles. Fleurs mâles petites, 5-andres. Fleurs femelles et fruits mconnus. Gette espèce croît à Java, au mont Salak, à environ 2,500 pieds au dessus du niveau de la mer. ENGELHARDTIA A FOLIOLES DENTELÉES. — Engelhardtia ser- rata Blum. et Fisch. Flor. Jav. tab. 4, et 5, C. Dioïque. Feuilles 4-5-juguces; folioles subsessiles, oblongues- lancéolées, acuminées, arrondies à la base , dentelées , coriaces, pubescentes à la côte. Arbre magnifique, haut de 60 à 100 pieds. Rameaux forts, divariqués. Ramules épars , roussâtres, tuberculeux, cotonneux- jaunâtres ou roussâtres vers leur extrémité. Pétiolecommun long de 3 à 4 pouces; folioles inégales : les supérieures beaucoup plus grandes que les inférieures. Épis femelles axillaires, solitaires, trés-simples, penchés , longs d’environ 3 pouces. Fruits sembla- bles à ceux des espèces précédentes , disposés en épis interrom- pus , longs de 5 à 8 pouces. Drupe de la grosseur d’un Pois. (Fleurs mâles inconnues.) Get arbre croît dans les forêts élevées de l’ouest de Java, où on le désigne par le nom de Bajur. Son bois est blanchätre et fort propre aux ouvrages de menuiserie. EE — | DOUZIÈME FAMILLE. LES CASSUVIÉES. — CASSUVIEÆ. ( T'erebinthacearum genn. Juss. — Cassuvieæ R. Brown, in Tuckey. Cong. p. 451.— Baril. Ord. Nat. p. 395. — Terebinthaceæ Kunth. — T'erebinthacearum trib. T, IE et ILE, sive Anacardieæ, Sxmachineæ et Spondiaceæ De Cand. Prodr. vol. 2. ) Les propriétés des Cassuvices offrent d’étonnants disparates entre les diverses espèces, et souvent entre les différentes parties d’un seul et même végétal. Leurs sucs propres sont tantôt laiteux, àcres et caustiques, comme dans le Melanorhæa , le Toxicodendre ou Su- mac vénéneux de l'Amérique septentrionale, le Su- mac dont les Chinois retirent l’un de leurs vernis les plus estimés, les Sémécarpes, les Anacardiers et au- tres ; tantôt résineux , comme dans les Pistachiers qui fournissent le Mastic et la Térébinthe. D’autres Cassu- viées ont des écorces astringentes et fébrifuges, comme le Rhus glabra; où employées au tannage, comme le Su- mac des corroyeurs. Le péricarpe des Anacardiers ; ainsi que celui des Sémécarpes, contient un suc plus délétère encore que leurs feuilles et leurs écorces ; mais les amandes renfermées sous ces enveloppes vénéneuses sont comestibles et saturées d’huile grasse. Les Man- guiers et les Mombins , au contraire , offrent des drupes à chair succulente , d’une saveur délicieuse , et célèbres par leurs qualités Hiénhaibites: Enfin, mème dans les Anacardiers et dans les Sémécarpes, le réceptacle char- nu qui sert de support à la Noix , loin de participer à la causticité de celle-ci , est un aliment rafraïchissant très- recherché dans les contrées équatoriales. Plusicurs Cas- FAMILLE DES CASSUVIÉES. 165 suviées contribuent à l’ornement des jardins paysagera - moins par leurs fleurs que par l'élégance de leur port La plupart des Cassuviées sont cantonnées entre les tropiques. Un certain nombre d’espèces néanmoins ha bitent la zone tempérée , principalement dans l Améni que septentrionale ; mais aucune ne s’avance jusqu’au x régions boréales. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Ramules cylindriques. Feuilles éparses, tantôt simples, entières , penniner- vées, tantôt imparipennées ou trifoliolées. Stipules nulles. Fleurs hermaphrodites ou unisexuelles , petites , dis- posées en épi, ou en grappe, ou en panicule. Calice.inadhérent, quinquéparti (rarement tri- ou quadriparti) : estivation imbricative. Disque \aminaire ou annulaire, adné au fond du ca- lice. | Corolle {quelquefois nulle) régulière, périgyne , msé- rée au bord du disque. Pétales interpositifs, en même nombre que les lobes du calice : estivation imbricative. Étamines interpositives et en même nombre que les pétales, ou en nombre double , insérées au bord du dis- que. Filets libres: quelques-uns parfois stériles. Pistil : Tantôt et le plus souvent un ovaire simple ; tantôt 3 à 5 ovaires connés dont un seul fertile. Ovules solitaires. Style unique quand l’ovaire est simple; ou autant de styles qu’il y a de loges à lovaire composé. Péricarpe : Drupe ou Noix monosperme ( par excep- uon 2-5-loculaire). Graine suspendue à un funicule partant du fond de la loge et infléchi au sommet. Périsperme nul. Embryon 1436 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. dressé ou renversé, curviligne : cotylédons tantôt épais, charnus, repliés sur la radicule, tantôt planeset foliacés. Voici les tribus dans lesquelles se soudivise la fa- mille des Cassuviées et les genres qui y rentrent. 1° TRIBU. ANACARDIÉES. — AVNACARDIEÆ. Péricarpe uniloculaire. Cotyledons charnus. AnacardiumRottb. (Cassuvium Lamk.Acajuba Gærtn. Rhinocarpus Bertero). — Semecarpus Linn. fil. (Ana- cardium Lamk.)— Holigarna Roxb. — Mangifera Linn. — Buchanania Roxb. — Cambessedea Kunth. — Mela- norhæa Wallich.— Pistacia Linn. (Terebinthus Juss.)=— Astronium Jacq. — Comocladia P. Browne. — Gyrto- carpa Kunth. — Picramnia Swartz. — Dupuisia Guil- lem. et Perrott. II: TRIBU. SPONDIACÉES. — SPONDIACEÆ. Drupe 1-5-loculaire. Spondias Linn. — Lannea Guillem. et Perrott. III: TRIBU. SUMACHINÉES. — SUMACHINEÆ. Péricarpe uniloculaire. Cotyleédons foliaces. Rhus Linn. (Toxicodendron Tourn. Mœnch. Poco- phorum Neck. Lobadium Rafin. Schmaltzia Desv. — Heudelotia Guillem. et Perrott. — Mauria Kurith. — Schinus Linn. — Duvaua Kunth. FAMILLE DES CASSUVIÉES. 157 1° TRIBU. ANACARDIÉES. — /WACARDIEÆ De Cand. Prodr. « Pétales et étamines insérés au disque ou au calice. Ovaire solitaire, uniloculaire, uniovulé, Cotylédons épais, re- plies sur la radicule. Genre ANACARDIER.— Anacardium Rottb. Fleurs polygames-dioïques. Calice quinquéparti. Pétales5, linéaires, acuminés, réfléchis. Étamines 10 : l’un ou plu- sieurs des filets plus longs , stériles ou à anthères abortives. Style saillant, simple de même que le stigmate. Noix réni- forme, ombiliquée latéralement, sessile sur le pédoncule de- venu gros; charnu et pyriforme. Graine conforme au péri- carpe. Embryon dressé : cotylédons semi-lunés; radicule saillante. Arbres. Feuilles entières , penninervées. Fleurs petites, bractéolées, disposées en panicules terminales. L'espèce que nous allons faire connaître constitue à elle seule ce genre, Les Anacardium de Lamarck rentrent dans le genre Sémécarpe dont il sera traité plus bas. ANACARDIER POMIFÈRE. — Anacardium occidentale Linn. _—Jacq. Am. tab. 181, fig. 35.—Catesb. Carol. v. 3, tab. 9. — Turpin, in Dict. des Science. Nat. et in Flor. Méd. Ic.—Tussac, Flor. Antill. vol. 3, tab. 13.—Cassuvium pomiferum Lamk. Arbre de moyenne hauteur: Tronc gros, tortueux , haut d’en- viron 15 pieds. Écorce grisâtre, de couleur pourpre en dedans, trés-astringente. Branches etalées, tortueuses , noueuses. Feuilles elliptiques, tres-obtuses, quelquefois échancrées, peu ou point ré- trécies à la base, fermes, glabres, longues d’environ 4 pouces, sur 3 pouces de large. Fleurs petites, répandant une odeur de miel. Calice jaunâtre. Pétales rougeûtres. L'un des filets plus long que es autres, dilate au sommet, Réceptacle fructifere de la forme et 488 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. de la grosseur d'une Poire, contenant sous une pellicule jaunûtre, ou rouseâtre, ou blanchâtre , une pulpe fungueuse de même eou- leur. Noix lisse, grisâtre extérieurement, attachée au réceptacle par l’extrémitélla plus grosse, et 10 fois environ plus courte que la partie charnue du fruit. Get arbre, nommé vulgairement Pommier d’Acajou, se cul- tive généralement dans toute l'Amérique équatoriale. On le croit indigène aux Antilles. La partie succulente et charnue de son fruit, que les créoles appellent Pomme d’Acajou ( Cashew ut), n’est autre chose que la partie supérieure du pédoncule, qui a pris un développement extraordinaire; sa saveur, d’abord très-acerbe , finit par devenir légerement acide et astringente. Il s’en prépare, par la fermentation, ure boisson vineuse très- agréa- ble, et, par la distillation , une liqueur alcoolique beaucoup plus ardente que le rum ou l’arrak. La manière la plus agréable ct la plus saine de manger ces fruits consiste à les couper par quar- tiers, et à en faire une compote à mi-sucre. Leur jus passe pour un bon remède contre les hydropisies et les obstructions des intesuns. Les Noix du Pommier d’Acaiou renferment une amande d’un goüttres-agréable, dont on peut extraire, par la pression, une huile douce et bonne à manger; mais la coque contient une huile très- caustique , logée dans des canaux particuliers , dans l'épaisseur des parois. Cette huile cautériserait les lèvres et le gosier des person- nes assez imprudentes pour. casser les Noix d’Acajou avec les dents. On l’emploie avec succès à extirper les verrues et autres’ excroissances fongueuses de la peau. Son administration exige néanmoins des précautions. Elle sert en outre à marquer le linge etlestoiles, ainsi qu’à vernir les meubles et les boiscries des appar- teens. Pour retirer l’amande de la coque sans s’exposervà avoir les mains tachées d’une manière indélébile , on jette les noix dans le feu, et on les y laisse jusqu’à ce que l’huile caustique soit to- talement brûlée, ce dont il est facile de s’apercevoir par la cessa- tion des jetsde flammes, qui formaient une sorte de feu d'artifice. Une des meilleures façons de manger les amandes d’Anacardier est, selon M. de Tussac, de les cueïllir lorsqu'elles sont encore FAMILLE DES CASSUVIÉES. 489 vertes et tendres, et d’en faire des cerneaux. A cet effet, on les ouvre dans l’eau, pour éviter l’effusion de l'huile que peut déjà contenir leur enveloppe. Les amandes mûres remplacent os Amandes douces, et l’en peut en préparer un bon chocolat. L’écorce de l’arbre suinte une gomme fine, demi-transparente, semblable à la gomme arabique. Chaque arbre produit une dou- zaine de livres de cette substance dans le courant d’une année. Le Cassuvium de Rumpbius (Herb. Amb. v. 1, p. 197, tab. 9), ou Cadji des Malais, paraît être une espèce différente de l’Ænacardium occidentale. Ses feuilles, fortement rétrécies en coin à la base, exhalent, de même que les fleurs , une odeur forte et désagréable. La partie charnue du pédoncule n’est que deux ou trois fois plus longue que la noix, et Rumphius assure que son astringence empèche de la manger, même à sa parfaite maturité. Quant aux amandes, elles servent d’aliment après avoir été tor- réfices. Cette espèce, du reste, n’est pas indigène aux Moluques. On sait qu’elle füt introduite dans l'Inde par les Portugais, durant la seconde moitic du seizième siècle. A Ceylan et dans l’Inde on cultive aussi le vrai ÆAnacardier pomifere. Genre SÉMÉCARPE. — Semecarpus Linn. fil. Fleurs polygames-dioïques. Calice quinquéfide. Pétales 5, oblongs. Étamines 5, toutes fertiles. Ovaire uniloculaire, sessile sur un disque urcéolé. Style triparti, court. Noix comprimée, obcordiforme, sessile sur un réceptacle charnu, subpyriforme. Graine conforme au péricarpe. Embryon ren- versé : cotylédons charnus; plumule apparente, diphylle; radicule incluse. Arbres. Feuilles entières, penninervées. Fleurs petites, ver dâtres, disposées en panicules terminales et axillaires. Ce genre ne renferme que deux ou trois espèces, regar- dées par plupart des botanistes comme variétés du Seme- carpus Anacardiïm : opinion qui ne parait pas fondée sur une observation approfondie. SÉMECARPE À LONGUES FOUILLES, — (Semecarpus AnacCaT- 190 CLASSÉ DES TÉRÉBINTHINÉES. dium angustifolium De Gand. Prodr. — 4nacardium longifo- lium Lamk. — Turp. in Chaum. FI. Méd. tab. 31, et in Duct. des Science. Nat. Ic.—Rumph. Amb. v. 1,tab. 50.— #nacar- dium officinarum Gærtn. Feuilles lancéolées , glabres en dessus, pubescentes-grisätres en dessous. Tronc droit , élancé, recouvert d’une écorce grisâtre, fendil- lée sur les individus adultes. Gime ample et touffue. Feuilleslon- gues d'un pied et plus, larges de 4 à 5 pouces. Panicules dres- sées. Noix luisante, d’abord rouge, ensuite brune. Réceptacle aussi long que large (de 1 à 2 pouces de diamètre) : sommetpres- qu'en cône renversé, rugueux ou légèrement sillonné, d’un vert foncé, ou jaunâtre. Get arbre est très-répandu dans les Moluques, dans les Philip- pines et dans plusieurs parties de l’Inde. Ses Noix, connues en Europesous les noms de Féves de Malac, Anacardes d'Orient, Noix d’Anacardes , occupaient une place distinguée dans l’an- cienne thérapeutique. On allait jusqu’à leur attribuer la propriété mervel!leuse d’éclaireir les 1décs et de fortifier la mémoire. Leur saveur se rapproche de celle des Châtaignes ou des Pistaches. Les Hindous et les habitans des Philippines s’en nourrissent, après les avoir fait torréfier, afin de consumer le péricarpe, qui renferme, comme celui de l#nacardier pomifére , une huile extrêmement caustique. Ces amandes se mangent aussi confites soit au sel, soit au sucre. Le réceptacle charnu, qui sert de support à la Noix, est fort astringent avant la maturité , mais il finit par devenir assez doux ; dans plusieurs îles des Moluques, on vend cette denrée au marché. L'huile contenue dans les vaisseaux du péricarpe est d’une telle âcreté, qu’elle enflamme sur-le-champ la peau, et les empreintes qu’elle y laisse ne s’effacent que long-temps après. On l’emploie dans l’art vétérinaire à la cautérisation des ulcères. Les fruits verts pilés et mélés avec une dissolution alkaline et du vi- naigre, donnent une encre excellente. Toutesles parties de l’arbre sont saturées d’un suc Jaiteux presque aussi caustique que l’huile du péricarpe : cependant les jeunes feuilles encore molles, loin de participer à ces propriétés , ont un goût légèrement astringent FAMILLE DES CASSUVIÉES. 191 et aromatique; les Malais les mangent toutes crues, soit avec le poisson , soit avec d’autres mets. SÉMÉCARPE A LARGES FEUILLES.—Semecarpus Anacardium obtusiusculum De Cand. Prodr.—Ænacardium latifolium Lam. Dict. — Semecarpus Anacardium Lion. fil. ex Roxb. Corom. V. 1, pag. 13, tab. r2. Feuilles obovales-oblongues , tres-obtuses, échancrées à la base, glabres en dessus , scabres et blanchâtres en dessous. Arbre de première grandeur. Tronc droit, élancé. Écorce gri- sâtre, scabrense , contenant une gomme blancheinsipide. Feuilles longues de 9 à 18 pouces, sur 4 à 8 pouces de large. Pétiole long de 1 */, à 2 pouces. Panicules amplé, terminales , feuillées à la base , composées de grappes spiciformes. Fleurs d’un jaune ver- dâtre, glomérulées. Réceptacle fruclifere subpyriforme, aussi grand que la noix, charnu, jaunâtre à la maturité. Noix lisse, luisante , noirâtre : écorce extérieure coriace ; écorce intérieure os- seuse ; parenchyme à cellules tubuleuses, remplies de suc propre caustique, résineux , d’abord blanchâtre, noirâtre à la maturité du fruit. - Cet arbre abonde dans toutes les contrées montueuses del’Inde. La mollesse de son boiset le suc âcre qu’il contient, empêchent de le travailler. Rarement on mange ses amandes, mais le support charnu des noix est fort recherché par les Hindous; ils le font rôtir sous les cendres chaudes, et sa saveur alors devient compa- rable à celle d’une Pomme cuite. A l’état cru, il n’est point comes- tible à cause de son astringence. Les fruits verts bien pilés tien- nent lieu de glu. Le suc propre contenu dans le parenchyme du péricarpe s'emploie à la guérison des affections dartreuses, des verrues et autres excroissances de la peau. Roxburgh, tout en as- Surant que ce remède est souvent couronné de succès, avertit aussi que dans bien des cas il fait plus de mal que de bien. Les méde- eins hindous font entrer ce même suc daus une composition qui passe pour un spécifique contre toutes les maladies syphilitiques. Enfin on s’en sert généralement pour imprimer des marques inef- façables aux toiles de coton; à cet effet on le mêle avec delachaux vive, 192 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Genre MANGUIER. — Mangifera Linn. Fleurs polygames. Calice quinquéparti , caduc. Étamines 5 : quatre des filets souvent stériles. Style simple. Drupe à noyau monosperme, évalve, hérissé de pointes ligneuses. Graine ovale-oblongue. Embryon rectiligne : cotylédons charnus ; radicule courte. Arbres. Feuilles entières, penninervées. Fleurs petites, en panicules terminales. Fruits mangeables. Les Aanguiers sont fort mal connus quant à leurs carac- tères distinctifs. M. De Candolle n’en énumère que quatre espèces, dont deux sontfindiquées plutôt que décrites. Dans le catalogue du Jardin de Calcutta, Roxburgh en cite trois autres. Toutes les espèces habitent l’Asie équatoriale, ManGuier cOMMUN. — Âangifera indica Linn. — Hort. Malab. v. 4, tab, à et 2. — Rumph. Amb. v. 1, p. 93, tab. 25. — Gærtn. Fr.v. 2,p. 96. — Turp. in Dict. des Sciences Nat. Ic. — Andr. Bot. Rep. tab. 425. — Tussac, Flor. Antill. vol. astab.: 95. Feuilles oblongues-lancéolées , pétiolées. Panicules dressées. Corolle étalée. Une seule étamine fertile. Prupe subrémforme, glabre. Arbre tres-élevé , semblable au Cnêne par le port. Rameaux gros mais fragiles, étalés. Feuilles longues de 6 à 8 pouces, sur 2 pouces de large , coriaces, glabres , d’un vert foncé. Panicules amples , composées de grappes grêles. Fleurs verdâtres , bractéo- lées. Drupe succulent, très-variable dans ses dimensions, sa couleur et sa forme, (Selon Rumphius, il existe plusieurs espèces que les botanistes modernes confondent comme variétés dy Aan- guier commun.) Noyau large , aplati, hérissé de soies jaunä- tres. Amande amère. Ce Manguier est l’un des arbres fruitiers les plus généralement culuvés dans toute l'Asie équatoriale, et à plusieurs degrés de lati- tude au nord du tropique. Des voyageurs anglais l'ont observé don- nant encore de bons fruits, jusque vers le 33° degré de latitude, FAMILLE DES CASSUVIÉES. 1495 dans l’Inde septentrionale. Il paraîtraitdonc que certaines espèces “on variétés de Manguiers sont susceptibles de se naturaliser sur les côtes de la Barbarie , ou même en Europe , dans les localités fa- vorables à la culture de l’Oranger. Le Manguier n’a été introduit aux Indes occidentales qu’en 1782; mais aujourd’hui il y est fort commun. Le nom de Manga, donné par les Malais aux fruits des Man- guiers , a été conservé dans celui de Mangues, ou Mangos. On assure que le nombre des variétés cultivées se monte à près de quatre-vingts , toutes différentes de forme , de qualité ou de cou- leur. Quelques-unes ont une saveur de térébenthine très-pronon- cée; d’autres sont sucrées, acidules et relevées d’un arome déli- cieux. En exceptant le Mangoustan et les meilleures variétés d’Ananas, aucun fruit de la zone équatoriale n’est préférable à cer- tains Mangos. Les variétés les plus recherchées sont le Mango vert, d’un volume très-considérable ; le Mango Prune, tres-petit, peu filandreux et ayant un goût de Prune ; le Mango Péche et le Mango Abricot. Les Mangues passent pour des fruits très-salu- bres ; on les mange crues, ou ie dèns.du vin sucré, oucon- fites. La médecine les met en usagé: ‘Home spécifique contre le scorbut, et en général comme remède dépuratif. Les amandes des Manguiers, trop amères pour être comestibles, s’em- ploient comme vermifuge dans quelques contrées des Indes. Le suc propre de l’écorce de l'arbre, mêlé avec du blanc d'œuf et un peu d’opium, est administré avec succes dans les dyssenteries et les diarrhées. Ce suc propre, ainsi que celui contenu dans les feuilles , a, selon Rumphius, une odeur de Carotte. L’écorce de la racine est styptique et possède une saveur de Moutarde : les Malais en assaisonnent plusieurs de leurs mets. Les Manguiers sont extrémement productifs et ils croissent avec une grande rapidité. Leur bois est mou et d’aucun emploi dans les arts. Le seul poids des fruits suffit souvent pour rompre les branches les plus grosses. Selon Sweet, le Manguier, en serre chaude , produit de bons fruits, dès que les individus ont acquis le développement néces- saire. Sa culture exige une terre composée de terreau de bruyère BOTANIQUE. PHAN, T. II, 13 494 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. et d’argile sablonneuse ou de loum, ainsi que des arrosemense modérés. À défaut de graines, on peut le multiplier de boutures qui s’enracinent assez facilement dans le sable, lorsqu'on prend soin de les recouvrir d’un bocal. Rumphius cite deux espèces de Manguiers, sauvages dans les forêts des Moluques. L’une a le tronc plus droit et plus élevé que les Manguiers cultivés ; son fruit est d’un brun tirant sur le vert où sur le jaune, à chair épaisse , très-fibreuse et d’une saveur peu agréable : on le mange confit dans du vinaigre avant sa maturité. L'autre espèce s'élève plus encore que la première ; son fruit est ovoide-oblong, poilu, de couleur brunätre, à noyau très-gros et à chair mince, insipide. L'auteur que nous venons de citer parle encore d’un autre Man- guier , qu’on cultive fréquemment à Java et à Batavia, sous le nom de #ani. Ses fleurs, de couleur purpurine , sont disposées en longues grappes pendantes. Le fruit, presque aussi gros que celui du Manguier fétide, offre une chair blanchâtre et assez savoureuse ; 1l contient un noyau oblong , long de 4 pouces, sur 2 pouces de large. A ManGutER FÉTIDE. —WMangifera fœtida Lour. Flor.Cochinch. — Manga fœtida Rumph. Amb. v. 1, p. 95, tab. 29. Feuilles lancéolées , pétiolées. Panicules dressées.. Pétales ré- fléchis. Drupe cordiforme-ovale , arrondi , pubescent. Arbre à tronc droit. Gime moins ample que celle du Manguier commun. Feuilles longues de : 4 à 16 pouces, d’un vert sombre, fermes, résineuses. Panicules très-amples. Fleurs couleur de chair ou rougeâtres. Fruit du volume d’un très-gros poing, d’un vert livide avant la maturité, et finissant par jaunir. Noyau très- gros. Chair peu épaisse, d’une saveur de Térébenthine peu agréable. Cet arbre croît aux Moluques , aux îles de la Sonde , et, selon Loureiro , en Cochinchine. On fait peu de cas de ses fruits à canse de leur saveur résineuse , et 1ls sont même réputés malsains, Le suc propre du tronc de l’arbre est caustique. MANGUIER À FLEURS LACHES, — Mangifera laxiflora Des- rouss. in Lamk. Dict, FAMILLE DES CASSUVIÉES. 495 F euilles lancéolées , sessiles. Panicules lâches, pendantes. Éta- mines toutes fertiles. Drupe subglobuleux. Cette espèce est cultivée à l'Ile-de-France. ManGuiErR À FEUILLES OPPOSÉES. — WMangifera oppositifolia Roxb. Cat. Calc. Cette espèce, originaire du Pégou, n’est pas décrite par lau- teur, qui en cite deux variétés : l’une à fruits doux, et l’autre à fruits acides. Genre PISTACHIER. — Pistacia Linn. Fleurs dioïques, apétales.— /Æ%eurs mäles en chatons à écail- les uniflores : Calice quinquéfide. Étamines 5 ; anthères té- tragones, subsessiles. — Fleurs femelles en grappes lâches. Ca- lice tri- ou quadrifide. Ovaire tri-bi- ou uniloculaire. Stigma- tes 5, épais. Drupe sec, ovoïde : noyau osseux, le plus sou- vent uniloculaire et monosperme (quelquefois il subsiste une ou deux loges abortives). Graines solitaires, attachées au fond de la loge : périsperme nul ; cotylédons épais, charnus, hui- leux ; radicule supère, latérale. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles coriaces, pennées. Fleurs petites, apétales. Ce genre se compose de sept espèces. On en a trouvé une au Mexique et une dans l'Asie équatoriale. Les cinq autres croissent en Orient, dans l’Europe australe et dans l'Afrique septentrionale. Toutes sont assez remarquables pour que nous entrions en quelques détails à leur sujet. a) Feuilles imparipennées , non-persistantes. (TereBiNraus Tourn.) tPiSTÂCHIER CULTIVE. — Pistacia vera Linn. — Blackw. Herb, tab. 461. — Duham. ed, nov. v. 4, tab. 17.— Pistacia trifolia Linn? — Pistacia Narbonensis Linn. —Pistacia reti- culata Willd ? “Feuilles à 3 ou 5 folioles (rarement à une seule } ovales , on ovales-oblongues , mucronées, rétrécies à la base. Drupe ovoide- oblong ou subglobuleux. Panicules rameuses, plus courtes que les feuilles. 496 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Arbre de 20 à 30 pieds de haut. Branches et rameaux étalés. Ramules tuberculeux. Feuilles pubescentes étant jeunes ; les adul- tes glabres , coriaces, tantôt à deux paires de folioles distantes : la foliole terminale presque confluente avec la paire supérieure ; tantôt à une seule paire , distante de la foliole terminale. Pani- cules latérales , subterminales, denses, pubescentes. Drupe rous- sâtre , contenant une amande d’un vert clair, connue sous le nom de Pistache. On trouve souvent sur la même branche des feuilles de 3, de 5, et d’une seule foliole; maisle Pistaciatrifolia Linn., et le Pis- tacia reticulata Wild. , paraissent différer du Pistachier com- mun par d’autres caractères. Ce Pistachier est originaire de Syrie. Ses fruits, selon Pline, furent pour la première fois apportés à Rome vers la fin du règne de Tibère, par Vitellius. Aujourd’hui cet arbre est généralement cultivé dans toute l'Europe australe , et on le trouve même natu- ralisé en plusieurs localités. Le climat du nord de la France n’est plus assez chaud pour que le Pistachier ÿ produise des fruits, quoiqu'il résiste en général à la rigueur des hivers. Chardin rap - porte qu'on récolte des Pistaches excellentes dans la Perse septen- trionale, à Casbin , par exemple, où la température hivernale est beaucoup plus rude qu’a Paris. Les Pistaches se mangent crues comme les amandes douces. Les confiseurs en préparent différentes espèces de dragées ; on les emploie aussi pour faire des tourtes , des crèmes et des glaces. Elles sont bonnes aux émulsions adoucissantes , ainsi que toutes les graines oléagineuses. Autrefois elles entraient dans différentes préparations pharmaceutiques; mais on leur préfère les Amandes douces. En Sicile, on féconde artificiellement les Pistachiers' femelles qui se trouvent trop éloignés des mâles, en coupant les branches de ces dermiers et en les suspendant au-dessus des premiers. Cette opération, qui ne manque jamais son but , s'appelle tuchiarare. Quelquefois aussi on ente des bourgeons mâles sur les individus femelles. PisraAcHiER TÉRÉBINTRE. — Pistachia Terebinthus Linn. — FAMILLE DES CASSUVIÉES. 197 Blackw. Herb. tab. 78. — Duham. ed. 1 , vol. 2, tab. 8. — J. Bauh. Hist. 1, p. 278, Ic. Feuilles à 5 ou 7 folioles oblongues-lancéolées ou ovales-lan- céolées , obtuses, rétrécies à la base. Panicules rameuses, presque aussi longues que les feuilles. Drupe globuleux , rugueux. Buisson peu élevé, dans l’Europe méridionale; arbre assez grand en Orient et en Barbarie. Pétiole marginé. Folioles sessiles, un peu coriaces : les adultes glabres. Panicules naissant vers le som- met des ramules , au-dessous des feuilles , presque aussi longues que celles-ci. Anthères et stigmates de couleur pourpre. Drupe de la grosseur d’un Pois. Cette espèce croît en Orient, en Barbarie et dans l’Europe australe. Les Grecs la connaissaient sous le nom de Tereminthos, dont celui qu’elle porte aujourd’hui n’est qu’une faible altération. Dans les pays chauds , le suc résineux que contient le Térébinthe découle spontanément de l’écorce. Cette résine , d’abord liquide et d’un blanc jaunâtre, tirant quelquefois sur le vert ou sur le bleu, ne tarde pas à s’épaissir et à se dessécher plus ou moins au contact de l'air. Elle est connue sous le nom de Térébenthine de Chio, parce que c’est principalement dans cette ile qu’on la re- cueille. Les habitants du pays rendent ce produit plus abondant, en entaillant le tronc et les branches des Térébinthes; et puis tous les matins ils recueillent le suc qui a suinté dans l’inter- valle. Un arbre de 60 ans , et dont le tronc a 4 à 5 pieds de cir- conférence, ne donne néanmoins qu’une douzaine d’onces de ré- sine par an. Aussi la Térébenthine de Chio est-elle assez chère sur les lieux mêmes où on la récolte. La plus grande partie se consomme en Orient. Les dames grecques et musulmanes en ont presque toujours dans leur bouche. Elles regardent cet usage commeun bon moyen de consolider les dents et de les entretenir blanches, de rendre l’haleine agréable et d’exciter l'appétit. La Térébenthine était d’un usage médicinal dès le temps d’Hippo- crate; mais elle ne jouit que des propriétés excitantes communes à beaucoup d’autres substances résineuses. Les anciens médecins et chirurgiens la préconisaient comme remède résolutif, vulnéraire et balsamique. 198 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. La résine liquide connue dans le commerce sous le nom de Térébenthine de Venise, et qui passait pour être la même quela Térébenthine de Chio, n’est autre chose jh le produit du dé lèze commun. PisrACHIERDE L'ArLas. — Pistacia atlantica Desfont. Flor. Atlant. Feuilles à 7 ou 9 folioles oblongues -lancéolées , mucronu- lées, deltoïdes à la base, un peu ondulces : les latérales sub- sessiles ; la terminale tantôt écartée de la paire supérieure, et de- currente sur le pétiole, tantôt insérée au même point que la paire supérieure. Pétiole grêle, à rebord cartilagineux. Drupe ovale- globulenx. Arbre d’un port très-élégant. Tronc haut de 60 pieds , sur 2 à 3 pieds de diametre. tire du volume d’une petite Merise: Cctte espèce a été découverte par M. Desfontaines dans l'Atlas, aux environs de Tunis. Il découle de son tronc et de ses ra- meaux, particulièrement en été, un suc résineux d’un jaune pâle, d’une saveur et d’une odeur aromatiques , comme le Mastic de ile de Chio. Ce suc se condense en gouttes ou en plaques plus ou moins grandes. Les Maures lui donnent le nom de Heule; et ils l’emploient à peu près aux mêmes usages que le Mastic d'Orient ; 1ls le mâchent surtout pour se parfumer la bouche et pour donner plus d'éclat à leurs dents. Les fruits, appelés Tum, sont légerement acides ; on Les mange avec les Dattes. Pisracnrer ? muILEUx. — Pistacia oleosa Lour. Flor. Coch. — Cas ambium Rumph. Amb. v. 1, tab. 57. Feuilles paripennées ou imparipennées , à 4-7 folioles ovales- lancéolées , obtuses. Drupe subglobuleux. CPÉBHE simples, pen- dantes. Arbre assez élevé : tête peu touffue. Folioles longues dé 7 à 8 pouces, sur 1 ‘/, pouce de large : les naissantes de couleur rouge. Grappes grêles, simples, pendantes, 2 à 3 fois plus courtes que les feuilles. Cotylédons inégaux. Cet arbre, qui probablement appartient à un autre genre, croît à Java, à Sumatra , à Timor, dans plusieurs des Moluques, FAMILLE DES CASSUVIÉES, 199 et, selon Loureiro, en Cochinchine. La chair de son drupe est d’une saveur vineuse assez agréable. On retire de ses amandes une huilé grasse, qui a la propriété de ne jamais rancir et de sé con- créter comme du suif au bout d’un certain temps; elle sertàdiffé- rentes préparations médicales et cosmétiques , ainsi qu’à brüler. b) Feuilles paripennees , persistantes. (Lenriscus Tourn.) LL Prsracarer LenrisQque. — Pistacia Lentiscus Linn. — Bläckw. Herb. tab. 195. — Duham. ed. nov. v. 4, tab. 18. Feuilles à 4 ou 5 paires de folioles ovales, ou lanccolces, ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées , ou linéaires-lancéolées, obtuses ou pointues , mucronulées , alternes ou opposées. Pétioles ailés, carénés. Grappes simples, subgéminées, beaucoup plus courtes que les feuilles. Drupe lisse, globuleux. Arbrisseau haut de 12 à 15 pieds. Rameaux nombreux , tor- tueux. Chatons mâles très-denses, longs au plus d’un pouce. Anthères purpurines. Drupe rouge avant la maturité , puis noir et luisant, de la grosseur d’un Pois : noyau lenticulaire. | Le Lentisque vient spontanément tout autour du bassin de la Méditerranée. C’est lui qui produit le célèbre Mastic de Chio; il est cultivé de temps immémorial dans cette île, et, à ce qu'il paraît, dans d’autres contrées de l’Orient. « Pour obtenir le Mastic, dit Olivier (Voyage dans l’Empire » Ottoman, v.1 ,p. 292), l’on fait au tronc et aux principales » branches du Lentisque de légères et nombreuses incisions , de- » puis le 15 jusqu'au 20 juillet, selon le calendrier grec. Il » découle peu à peu de toutes ces incisions un suc liquide, qri » s’épaissit insensiblement et reste attaché à l’arbre en larmes » plus ou moins grosses, ou qui tombe et s’épaissit à terre lors- » qu’il est très-abondant. Le premier est le plus recherché ; on le » détache avec un instrument de fer tranchant , d’an demi-pouce » de largeur à son extrémité. Souvent on place des toiles au-des- » sous de l’arbre , afin que le mastic qui en découle ne soit pas » imprégné de terre. Selon les réglemens faits à ce sujet, lapre- » mière récolte ne peutavoir lieu avant le 27 août ; elle duré huit » jours consécutifs, après lesquels on incise de nouveau jus- 200 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. » qu'au 25 septembre ; alors se fait la seconde récolte, qui » dure encore huit jours. Passé ce temps on n’incise plus les ar- » bres; mais on recueille, jusqu’au 19 novembre, le lundi et le » mardi de chaque semaine, le Mastic qui continue de couler. IL » est défendu ensuite de ramasser cette production. » On m'a fait part d’une expérience qui mérite d’être connue. » Comme il est défendu de cultiver le Lentisqie hors les limites » tracées par le gouvernement , un Turc crut éluder la loi et ob- » tenir néanmoins du Mastic en greffant le Lentisque sur de jeu- » nes Térébinthes. Les greffes réussirent parfaitement bien ; » mais cet homme fut tres-étonné, quelques annces après , de » voir couler des incisions qu'il fit, une substance qui joignait » à l'odeur et aux qualités du Mastic la hiquidité de la Téré- » benthine. » Le produit total du Mastic recueilli à Chio chaque année , » s'élève à plus de cent cinquante mille livres. La meilleure et » la plus"helle qualité est envoyée à Constantinople, pour le pa- » Jais du Grand-Seigneur. La seconde qualité est destinée pour » le Caire et passe dans les harems des Mamelouks. Les négo- » cians obtiennent ordinairement un mélange de la troisième et » de la quatrième qualité. » Dans tout l'Orient, les femmes mâchent presque continuelle- ment du Mastic, surtout le matin: Il parfume l’haleine, fortifie les gencives, et contribue à conserver la blancheur des dents. Les orientaux brülent le Mastic dans des cassolettes pour par- fumer les appartements ; il entre dans la composition de di- verses eaux de senteur. Autrefois , les médecins l’administraient comme remède stomachique et pectoral; maïs aujourd’hui il n’est guère employé en thérapeutique. Dans le Levant et en Espagne on retire, par expression , des fruits du Lentisque , une huile qui s’emploie soit à l’éclairage, soit à la préparation de certains médicamens; elle sert aussi à l’as- sasonnement des mets. Au temps de Pline, on confisait ses fruits comme on fait des Olives. FAMILLE DES CASSUVIÉES, 201 Genre CYRTOCARPE, — Cyrtocarpa Kunth. Fleurs polygames. Calice quinquéparti, persistant : laniè- res subulées, étalées. Disque orbiculaire, grand, à 10 créne- lures. Pétales 5, insérés sous le disque, sessiles, ovales-ellip- tiques, persistants. Préfloraison imbricative. Étamines 10, libres. Style indivisé. Stigmate quadrifide. Drupe obovale- elliptique, muni vers sa partie moyenne de cinq tubercules : noyau très-dur. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. LA * CyrTocarpa ÉLANCÉ. — Cyrtocarpa procera Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Spec. et Gen. vol. 7, tab. 519. Arbre de première grandeur. Rameaux lisses; écorce d’un pourpre brun. Ramules velus. Feuilles imparipennées , compo- sées de 5 à 7 paires de folioles opposées, très-entières , cotonneu- ses aux deux faces. Panicules solitaires , spiciformes , naissant vers l'extrémité des ramules, au-dessous des feuilles. Drupe de la forme d’une Olive. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldi et Bonpland dans l’Amérique équatoriale, où l’on en mange les amandes. Genre MÉLANORHÉA. — Melanorhæa Wallich. Calice calyptriforme, quinquénervé, caduc. Corolle à 5 ou 6 pétales acerescents, oblongs, connés par la base, imbriqués en préfloraison. Étamines innumérables, libres, persistan- tes. Ovaire stipité , lenticulaire , oblique, uniloculaire, uniovulé. Style latéral. Stigmate petit, convexe. Carcé- rule coriace, subréniforme, oblique, stipité ; accompagné de la corolle très-amplifiée. Embryon curviligne : coty- lédons épais, charnus; radicule latérale, ascendante, re- pliée sur le tranchant des cotylédons. Arbres ayant le port des Ænacardiers. Suc propre vis- queux, ferrugineux, noircissant promptement au contact de Vair. Rameaux disposés en cime touffue. Feuilles simples , 202 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. très-entières, coriaces, penninervées. Fleurs en panicules la- térales ou axillaires. Outre l’espèce dont nous allons parler, ce genre en ren- ferme encore une autre peu connue, MéLanor&aEA Vernis pu Siam.— Melanorhœa usitata Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 15 et 12. Tronc atteignant 4o pieds de haut et plus , sur 12 pieds envi- ron de’circonférence , peu’äu-dessus de la surface du sol. Écorce rimeuse, brunâtre. Bois d’un brun roux, assez semblable à lV’Acajou. Ramules épais, cylindriques, velus. Gemmeés axil- laires et terminales, ovoïdes, pointues. Feuilles étalées en rosette vers lextrémité des ramules, obovales ou lancéolées- obovales à obtuses ou rétuses, subsinuées, longues d’un demi-pied à un pied: les naïssantes couvertes d’un duvet ferrugineux ; les adultes presque glabres. Pétiole court, épais. Panicules fructifères rap- prochées en corymbe , pendantes, liches, velues, peu rameuses, longues de 5 à 7 pouces. Carcérule subglobuleux , déprimé , de la grosseur d’une Cerise. Pétales étalés, longs de 2 à 3 pouces, d’abord pourpres , puis brunâtres. Cet arbre, nommé ZSit-Si par les Birmans et Kheu par les ha- bitans du Munipor, produit le fameux Vernis du Siam, On est certain qu’il croit dans toutes les contrées comprises entre les 74° eto7° degrés de Long. E. Greenvr., et depuis le 25° degré de Lat. N. jusqu’au 14° Lat. S.—M. Wallich penche à croire qu’il habite aussi la Chine, et que le vernis tant vanté de ce pays ne diffère pas de celui du Siam. Dans la grande vallée du Kubbu, provincé de Munipor , le Melanorhœa utilis forme des forêts avec le Saut (Shorea robusta), le célèbre Teak ad her grandis) et le gi- gantesque Dipterocarpus. « Le Melanorhœa utilis, dit M. Wallich, perd ses feuilles en » novembre; il en reste dépouillé jusqu’au mois de mai, époque » à laquelle il reproduit des fleurs. Il esten pleine végétation pen- » dant toute la saison des pluies. Toutes ses parties sont saturées » d’un suc visqueux et épais, de couleur brünäâtre, mais noir- * cissant promptement au contact de l’air. — L’Edinburgh FAMILLE DES GASSUVIÉES. 203 » Journal of Science, vol. IT, p. 96 à 100, contient deux ar- » ticles-eurieux, concernant les effets délétères du vernis qu’on re- » tire de cet arbre. C’est un fait digne de remarque , et je puis 5 l'äffirmer comme certain, que jamaisles Hindous, ni les Birmans, » n’éprouvent le moindre accident après avoir manié ce suc. Les » RTE Ke seuls , et principalement les Européens , en sont iigereusement affectés. J'en aï souvent tenu du frais et du sec » sBre més mains, sans être incommodé; mais il est plusieurs » Cas à ma connaissance, où ce contact fut suivi d’érysipèles dou- » loüreux. Le D" Brewster en fut gravement atteint, et l’un » de ses domestiques faillit en être la victime à deux reprises. -°b Ba méthode mise en usage par les Birmans pour obtenir le » vernis est fort simple. Des articulations d’un Bambou mince, » fermées à l’un des bouts et taillées en bec à l’autre, sont en- » foncées par leur extrémité pointue dans les entailles qu’on pra- » tique à l’écorce du tronc et des grosses branches. On retire ces ÿ 3 HUÿaux an au qi de EE ou de quarante-huit heures , et » ef ün panier de Bambou vernissé. Dans la saison de la ré- » colte, qui dure aussi long-temps que l’arbre reste dépouillé de » 8e$ feuilles, un seul tronc est souvent hérissé de plus de cent ÿ tüÿaux. On estime à cinq à douze livres de vernis le produit » annuel de chaque arbre. » Le vernis du Melanorhœa sert aux Birmans à enduire tous leurs ustensiles de ménage, destinés à contenir des alimens soit solides, Soit liquides. M; Wallich n’a pas pu apprendre au juste le procédé en usage. Le vernis s’applique, soit au naturel, soit teint en différentes couleurs, par couches tres-nunces; mais avant cette opération, les objets Sübissent une certaine préparation avec dé la poudre d’os calcinés. Il paraît essentiel que la dessiccation se fasse peu à peu, caf les objets nouvellement vernissés sont dépo- sés pus = caveaux , où ils restent pendant plusieurs mois. TH 2 204 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉEFS. Il: TRIBU. LES SPONDIACÉES. — SPONDIACEÆ Kunth. Disque 10-crenele, entourant la base de l'ovaire. Pétales 5, insérés sous le disque; préfloraison valvaire ou im- bricative. Étamines 40. Ovaire 5-loculaire ou par avor- tement 2- ou 4-loculaire; loges uniovulées. Styles 5. Drupe à noyau 2-5-loculaire. Périsperme nul. Cotyle- dons planes d'un côté, convexes de l'autre. — Feuilles imparipennées. Genre MOMBIN. — Spondias Linn. Calice 5-fide, coloré. Pétales 5, oblongs, étalés: préflorai- son subvalvaire. Étamines 8-15. Styles, dressés, divergents. Drupe empreint des restes des styles : noyau 2-5-loculaire, hérissé ou fibreux en-dehors ; loges monospermes. Arbres. Feuilles imparipennées ou rarement simiples, non- persistantes. Fleurs polygames ou diclines, petites, disposées en grappe ou en panicule. Secrion l'* MOMBIN Dec, Prodr. Noyau fibreux, non-hérissé, à loges connées. — Folioles très-entières. Mommin CrRouELLIER. — Spondias purpurea Linn. Spec.— Spondias Mombin Linn. Syst. — Spondias Myrobalanus Jacq. Amer. tab. 88. — Sloan. Jam. v. 2, tab. 210, fig. 3 ad, 5. — Spondias Cirouelia Tussac , Flor. Antill. v. 3, tab. 8. Feuilles à 7-11 folioles luisantes, subsessiles, ovales-oblon- gues, rétrécies aux deux bouts, tres-entières ou dentelées vers leur sommet. Pétiole comprime. Grappes caulinaires et terminales , simples, fasciculées , ou solitaires. Sépales et pétales obtus. Éta- mines 10. Drupe ovoïde, ou oblong, obtus, ou pointu. FAMILLE DES CASSUVIÉES. 205 Tronc haut de 30 pieds, ou le plussouvent moins élevé. Fleurs rougeûtres. Drupe du volume d’un œuf de pigeon, ordinairement rougeâtre , ou quelquefois lavé de jaune et de pourpre : pulpe -jaune, peu abondante, odorante , douce et acidule. Cet arbre, indigène , selon Jacquin, dans la province de Car- thagène, est généralement cultivé aux Antilles , où on le désigne sous le nom de Cirouellier. Les Créoles aiment à sucer la pulpe de ses fruits, qui est un peu acidule; mais les Européens n’en font pas grand cas. M. de Tussac observe que les feuilles de cette espèce ne paraissent que long-temps après les fleurs , lorsque les fruits ont déjà atteint le tiers de leur grosseur, et qu’elles retom- bent lors de la maturité de ces derniers ; en sorte qu’à une époque on voit l’arbre en fleurs, sans avoir de feuilles, et à une autre épo- _que, on le voit couvert de fruits mûrs, également sans feuilles. Les branches du Cirouellier prennent très-facilement racine, et l’on en fait souvent des clôtures vivantes. … Mommix JAUNE. — Spondias lutea Tinn. Spec. — Spondias Myrobalanus Linn. Syst. — iSpondias Mombin Jacq. Amer. — Mer. Surin. tab. 15. | Feuilles à 7-17 folioles glabres, luisantes, ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées , terminées en pointe obtuse. Pétiole cylindri- que. Grappes terminales, paniculées , pendantes. Sépales et pé- tales pointus. Étamines 10. Grand arbre. Tête ample, touffue. Écorce rimeuse , de couleur cendrée. Feuilles longues de près d’un pied. Fleurs blanchâtres. Drupe de la grosseur d’un œuf de pigeon, ellipsoïde , jaune, ou lavé de rouge : pulpe odorante, succulente, acidule. Cette espèce croît spontanément dans les Antilles et dans l’A- mérique méridionale, où il porte les noms de Mombin et de Hobo. « Le Mombin , dit M. de Tussac, est en même temps un des » plus communs et un des plus see arbres que produise la Na- » ture , dans un climat où elle semble avoir tout fait sur de gran- » des et belles proportions. Il se fait surtout remarquer à deux 206 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. » époques différentes : au printemps , il se couvre d’une infinité » de fleurs, qui font l’ornement d’un dôme immense d’une élé- » gante verdure. À l’automne, la décoration; pour être-changée, » n’en est pas moins agréable ; la multiplicité des grappes:de jo- » lis fruits dont l’arbre est chargé, présente encore un tableau » d’abondance qui plait aux yeux; mais ilest trompeur, car:ces » fruits , d’une odeur suave, ne sont pas mangeables crus. On en » fait des gelées fort bonnes et fort saines, qu’on peut donner » même à des malades. Ù » La grande et presque seule utilité des fruits du Mombin ; est » d’engraisser les pores, dont la chair, sous la zone torride ; est » d’un meilleur goût et moins indigeste qu’en Europe; et où leur » graisse est seule employée dans les cuisines en place d'huile et » de beurre, dont on manque souvent dans les Antilles: Les » amandes de ces fruits passent pour délctères ; elles sont très- » amères, et contiennent peut-être de l’acide prussique. » On fait une décoction avec les bourgeons , ou jeunes rameaux » de Mombin, contre les maladies des yeux ; on met aussi ces mé- » mes bourgeons dans les bains chauds , comme astringents pro- » pres à raffermir la peau. Le bois de Mombin est blanc, mou, » filandreux ; on ne l’emploie à rien, pas même à brälers-l sort » de son écorce une gomme très-limpide, qui pourrait être em- » ployée dans les arts. Les branches de Mombin prennent-sifâei- » lement de boutures, qu’on les emploie fréquemment pour faire » des clôtures. » species a sg Mommix pu MaLapar. — Spondias Mangifera: Pers: Ench. —Hort. Malabar. v. 1, tab. Dre fé pinnata Linn.— Spondias amara Es, Feuilles à 7-11 folioles ovales ou oblongues , acuminées ; très- entières. Pétiole cylindrique. Panicules rameuses ; velues. Pétales recourbés, légèrement ciliés. Étamines ro. Drupe ovales pendant. Tronc gros, très-élevé. Fruits de couleur verdâtre ou jaunâtre, de la grosseur d’une Prune : pulpe douce, acidule: 6 Cette espèce croit au Malabar, où on la nomme Æmbulam. FAMILLE DES CASSUVIÉES. 207 Son écorce, ses bourgeons et ses feuilles sont astringents et aro- matiques. Les Hindous les emploient en décoction contre la dys- senterie et d’autres maladies. Ses fruits sont fort recherchés dans l'Inde. Momain À PETITS FRUITS. — Spondias microcarpa Guillem. et Perrott. in Flor. Seneg. v. 1,p. 151, tab. 40. Feuilles à3-9 foholes opposées, elliptiques, acuminées , gla- bres , inéquilatérales à la base. Pétales 4 ,oblongs, obtus. Étami- nes 8. Drupes (jaunes, de la grosseur d’un grain de raisin) 2-4- loculaires , disposés en grappe. Arbre haut de 50 à 60 pieds, très-rameux presque dès la base. Rameaux et ramules trés-longs, pendants. Feuilles longues de près d’un pied: Folioles coriaces , d’un vert glauque, longues de 3 à G pouces, sur 2 ‘/, pouces de large. Fleurs mâles très-petites, jaunätres, en panicules axillaires, solitaires, pédonculées, plus longues que les feuilles. Fleurs femelles en grappes presque simples , plus longues que les feuilles. Noyau du drupe offrant d’un côté des lacunes irrégulières. Cette espèce a été observée au Sénégal par MM. Perrottet et Leprieur. Momeix Birr, — Spondias Birrea Guillem. et Perrott. in Flor. Seneg, v. 1, p. 152, tab. 4r. Feuilles à 13-21 folioles obovales, obtuses aux deux bouts, mucronulées, glabres, pétiolulées. Pétales 5, oblongs, obtus, ré- fléchis. Étamines 15. Drupes subsolitaires, obovales, très-obtus : noyau 1-2-loculaire. Arbre haut de 15 à 20 pieds, touffu , très-rameux , dénué de feuilles pendant une partie de l’année. Feuilles so après les fleurs. Folioles coriaces (quelquefois-elliptiques ou suborbiculai- res), longues d'environ 1 pouce. Fleurs dioïques : les mâles très- petites , en épis longs de 1 à 2 pouces , terminaux, ordinairement fasciculés à 2-4, courtement pédonculés. Drupe de la grosseur d’une Mirabelle. Cette espèce , observée par MM. Perrottet et Leprieur dans le 208 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. pays de Walo et dans les montagnes des environs de Saint-Louis, est nommée dans ces contrées Birr. Son fruit, charnu, doux et bon à manger, fournit aux nègres une liqueur alcoolique, dont ils font un usage assez fréquent. L’amande que renferme le noyau contient beaucoup d'huile. Section IT. CYTHERÆA De Cand. Prodr. Noyau hérissé de pointes ligneuses redressées et entre-croi- sées. Loges ( carpelles) disjointes supérieurement. — Fo- lioles dentelees. Momix DE CyrnErEe. —Spondias duleis Forst. —Spondias cytherea Sonnerat, Voyage, vol. 2, tab. 123. —Jacq. Hort. Schæœnbr. tab. 292. — Tussac, Flor. Antill. vol. 3, tab. 28. Feuilles à 11 ou 13 folioles ovales-oblongues , acuminées, den- telées. Pétiole cylindrique. Panicules terminales , dressées. Sépa- les arrondis. Pétales oblongs , obtus. Drupe ovoïde , obtus. Tronc assez élevé, couvert d’une écorce lisse, verte, ou brunä- tre. Bois blanc, tendre. Fleurs blanchâtres. Drupe d’un jaune orange, du volume d’une grosse Prune. Pulpe jaunätre , molle, odorante , sucrée et acidule. Cette espèce est originaire de Taïti, où elle porte le nom de Hévy. On la cultive fréquemment aux Antilles et dans d’autres établissemens coloniaux. Son fruit se préfère à celui des autres Mombins. On assure que sa saveur est analogue à celle dela Pomme de Reinette, et qu’on peut en préparer une boisson semblable au cidre. FAMILLE DES CASSUVIÉES, 209 [IIIe TRIBU. SUMACHINÉES. — SUMACHINE Æ De Cand. Prodr. Pétales et étamines insérés au disque ou au calice. Ovaire solitaire, uniloculaire , uniovulé. Graine pendante : funi- cule ascendant du fond de la loge ; cotylédons foliacés; radicule commissurale. Genre SUMAC. — Rhus Linn. Fleurs le plus souvent polygames par avortement. Ca- lice petit, quinquéparti, persistant. Pétales 5, ovales, étalés. Étamines 5 (stériles ou abortives dans les fleurs femelles). Ovairesubglobuleux, uniloculaire. Styles5 (quelquefois nuls). Stigmates 3 (quelquefois sessiles). Drupe presque sec : noyau osseux , uniloculaire, monosperme (quelquefois 2 ou 3- sperme). Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, diversement composées (par exception simples). Inflorescence axillaire ou terminale , ordinairement paniculée. Fleurs petites, jau- nâtres ou blanchâtres. Bourgeons non-écailleux. Ce genre renferme environ quatre-vingt espèces, dont quelques-unes seulement sont indigènes; les autres appar- tiennent à des climats plus chauds: on en trouve un assez grand nombre en Chine et au Japon, au cap de Bonne-Es- pérance, aux États-Unis, ainsi que dans la zone équatoriale des deux continents. | Presque tous les Sumacs exhalent, lorsqu’on les froisse, une odeur de térébenthine ; plusieurs contiennent un suc lai- teux corrosif ou âcre, qui cause des érysipèles ; quelques-uns sont employés au tannage; d’autres fournissent des vernis. Parmi les espèces susceptibles de venir en pleinairen France, il en est qui font un effet pittoresque dans les bosquets, par les panicules pourpres qui terminent leurs rameaux, et par leur feuillage , qui prend dans l’arrière-saison une teinte rouge. BOTANIQUE, PHAN, T, Il, 414 210 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Les Sumacs se propagent avec facilité de drageons et d’éclats de racines. Ces dernières tracent au loin, et poussent un grand nombre de rejets, surtout dans un sol léger. Voici les espèces les plus intéressantes : Secriox I"°. COTINUS Tourn. — De Cand. Prodr. Fleurs polygames-monoiques. Drupe semi-cordiforme, obli- que, réticulé, glabre, mucroné latéralement. Noyau trian- gulaire. — Feuilles simples. Panicules läches. Fleurs stéri- les très-nombreuses. Pédicelles se changeant après La flo- raison en queues plumeuses. Sumac Fusrer. — Rhus Cotinus Linn. — Jacq. Austr. tab. 210. — Guimp. Holz. tab. 30. — Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 49. — Cotinus Coggygria Scop. Carn. — Cotinus Coccygria Mœnch. Feuilles obovales, ou elliptiques-obovales , ou elliptiques, très- obtuses ou rétuses, tres-entières, lisses ,très-glabres. Panicules terminales , très-lâches, composées de cymes trichotomes , multi- flores , dirtues : longe pédonculées. Buisson touffu , haut de 3 à G pieds. Toutes les parties de la plante (excepté tés pédicelles des panicules fructiferes ) très-gla- bres. Feuilles d’un vert gai, fermes, longues de 1 à 2 pouces. Pétiole long de 4 à 8 lignes. Bractées petites, spatulées ou li- néaires. Panicules longues de 3 à 4 pouces. Fleurs petites , d’un jaune verdâtre. Le Æustet , indigène dans l’Europe australe, se cultive dans tous les jardins paysagers, à cause de l’aspect élégant de son feuil- lage et de ses panicules, qui ressemblent, après la floraison, à des houppes de duvet. Les parties vertes de l’arbrisseau exha- lent, lorsqu'on les froisse, une odeur aromatique très-agréable. Le HoË et l’écorce des racines donnent une couleur rousse ou jaune, avec laquelle on teint les étoffes : usage déjà connu du temps de Pline. Les rameaux et les feuilles servent , en Italie, au tannage. Le bois, de couleur : jaune et veiné de date , est assez dur ; il FAMILLE DES CASSUVIÉES. 211 prend un beau poli. Les ébénistes et les luthiers enfont différents ouvrages. Enfin on a reconnu à l'écorce des propriétés fébrifuges très-prononcées. Secriox II. METOPIUM De Cand. Prodr. Fleurs hermaphrodites. Drupe ovale-oblong, sec, glabre. Noyau grand, membranacé. — Feuilles imparipennées. Sumac Méropron. — Rhus Metopium Linn. — Sloan. Hist. v. 2, tab. 100, fig. 5. Feuilles très-glabres , 5-foliolées. Folioles ovales, très-entiè- res, pétiolulces. Ce Sumac croît à la Jamaïque. Il en découle une résine appelée par les Créoles Doctor-Gum, c’est-à-dire, gomme de médecin. Secriox III. SUMAC De Cand. Prodr. (Rhus et Toxicodendron Tourn.) Fleurs hermaphrodites ou dioiques. Drupe souvent velouté. Noyau lisse ou strié. —Feuilles imparipennées ou digitées- crifoliolées. Pétiole commun d: ou aptère. Fleurs en pa- nicule. a) Drupe suborbiculaire, comprimé, recouvert d’un: duvet hérisse très-dense. Fleurs polygames-dioiques. Panicules terminales. — Feuilles imparipennees. SUMAC DES CORROYEURS. — Rhus Coriaria Linn. — Clus. Hist. p. 17, Ic. — Sibth. et Smith, Flor. Græc. tab. 290. — Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 46. Feuilles 5-7-juguées. Pétiole commun velu de même que les ra- mules , ailé ou marginé vers son sommet. Folioles ovales, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées, ou elliptiques , obtuses ou acu- minées, dentelées, non-glauques, velues en dessous à la côte et aux nervures. Panicules terminales, très-denses, composées d’é- piliets simples, Calices pubescents. Pétales LE, obtus. Drupe élouté, Buisson haut de 5 à 10 pieds. Rameaux ‘étalés. Feuilles lon- gues de 4 à 8 pouces. Folioles longues de 6 à 20 lignes : dente- 212 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. lures rapprochées ou écartées , obtuses ou pointues. Panicules lon- gues de 2 à 4 pouces. Fleurs d’un jaune verdâtre. Fruits petits , recouverts d’un duvet velouté roussâtre. Ce Sumac, connu sous les noms vulgaires de Roux, Roure des corroyeurs , ou V’inaigrier, est indigène dans le midi de la France, ainsi que dans! toute l’Europe australe et en Orient. On peut le cultiver en pleine terre sous le climat de Paris ; mais il faut l’abriter des vents du nord , et le couvrir lorsque l’hiver est rigoureux. D’ailleurs les différentes espèces de l’Amérique sep- tentrionale sont plus pittoresques et plus rustiques. Le Sumac des corroyeurs, déjà signalé par Dioscoride et Pline comme servant à tanner les cuirs, est fréquemment em- ployé à la fabrication des maroquins. En Espagne, on en coupe les jets à fleur de terre , on les fait sécher et on les réduit en une poudre qui est le Sumac du commerce. L’écorce des tiges teint en jaune, et celle des racines en brun. Les fruits passaient autre- fois pour antiscorbutiques et antidyssentériques ; leur saveur est acidule et agréable. Les anciens en assaisonnaient les viandes , et les Orientaux les mangent en Mise de Câpres. SUMAC DE VIRGINIE. — Rhus typhina Linn. — Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 47. — Watson, Dendr. Brit. tab. 17. Feuilles 6-10-juguées. Pétiole commun immarginé, hérissé (ainsi que les ramules ) de poils horizontaux. Folioles oblongues- lancéolées , longuement acuminées , dentelées, glabres en dessus, glauques et pubescentes en dessous. Panicules thyrsiformes (les fructiféres compactes ), composées d’épis très-denses, rameux. Galice pubescent. Pétales obovales-lancéolés. Drupe hérissé. Buisson haut de 10 à 15'pieds, ou arbrisseau. Feuilles longues de 1 pied et plus. Folioles fermes , luisantes en dessus , longues de 2 à 3 pouces. Panicules longues de 6 à 12 pouces. Fleurs d’un jaune verdâtre. Sépales lancéolés , pointus. Pétales rougeä- tres au sommet. Drupe de la grosseur d’une Lentille, hérissé de poils courts, raides , très-denses, d’un pourpre noir. Cette espèce, cultivée depuis longtemps en Europe pour l’or- nement des jardins , croît dans les États-Unis et au Canada. Son FAMILLE DES CASSUVIÉES, 213 feuillage, qui prend en automne une belle teinte rouge, et ses fruits, rapprochés en gros bouquets d’un pourpre noirâtre, .ont un effet très-pittoresque. Le bois est satiné, d’une couleur jaune tirant sur le vert; il prend un beau poli, et quoiqu'il ait peu de dureté, les ébénistes pourraient en tirer parti. Les feuilles et l'écorce s’emploient, en Amérique, au tannage des cuirs. Les fruits du Sumac de Virginie ont les mêmes propriétés que ceux de Sumac des corroyeurs. SUMAC A FLEURS VERTES. — RAUS viridiflora Poir. Encycl. Ce Sumac ne paraît différer du précédent que par ses folioles plus étroites et glabres en dessous, ainsi que par ses pétioles moins hérissés. On le cultive aussi dans les jardins. SuMAG GLAPRE. — Rhus glabra Linn. — Watson, Dendr. Brit. tab. 15. Feuilles 8-10-juguées, très-glabres ainsi que les ramules ; pétiole commun immarginé ; folioles oblongues ou oblongues- lancéolées , acuminées , dentelées ou dentées , glauques en dessous. Panicules subpyramidales, denses, composées de thyrses com- pactes. Pédicelles courts , en grappes subcorymbiformes. Calices glabres. Pétales elliptiques, pointus. Drupe velouté. Arbrisseau stolonifere , haut de 6 à 10 pieds. Branches et pe- tioles souvent pourprés. Feuilles longues de 1 pied et plus. Fo- lioles longues de 2 à 3 pouces. Panicule longue de 4 à 6 pouces. Fleurs d’un jaune verdâtre. Drupe recouvert d’un duvet rouge. Cet arbrisseau, indigène dans les États-Unis, n’est pas rare dans les jardins. IL possède les mêmes propriétés que le Sumac de Virginie. Kalm dit que ses feuilles, bouillies avec les drupes, donnent une teinture noire. SumAc ÉLÉGANT. — Rhus elegans Ait. Hort. Kew.—Wats. Dendr. Brit. tab. 16. — Catesb. Carol. App. tab. 4. . Feuilles 8-10-juguées , tres-glabres; pétiole commun :mmar- giné; folioles oblongues-lancéolées , acuminées, dentelées , glau- ques en dessous. Panicules thyrsiformes, composées de grappes M4 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. rameuses. Pédicelles de la longueur des fleurs. Calices glabres. Pétales lancéolés, pointus. Drupe veloute. Arbrisseau haut de 7 à 8 pieds. Branches glabres. Pétiole commun long d’un pied et plus. Folioles longues de 2 à 3 pou- ces. Panicules longues de 4 à 6 pouces. Fleurs petites, très-nom- breuses , écarlates. Sépales lancéolés, pointus. Drupes couverts d’un duvet rouge. Cette espèce , originaire de la Caroline, se cultive comme ar- brisseau d'ornement. Ses fleurs écarlates la font très-facilement distinguer de la précédente, et lui donnent un fort bel aspect; mais elle s’accommode mal du climat du nord de la France. Sumac Narx. — Rhus pumila Mich. Flor. Bor. Am. Feuilles multijuguées ; pétiole commun et ramules pubescents ; folioles elliptiques, incisées-dentées, cotonneuses en dessous; Drüpe velouté. Arbuscule ne s’élevant qu’à un pied. Cette espèce, indigène dans la Caroline, passe pour être aussi vencneuse que les Rhus venenata, Toxicodendron et radicans. (Voyez plus bas.) Sumac Copar. — Rhus copallina Linn. — Jacq. Hort. Schœnbr. tab. 341. Feuilles 5-6-juguées; pétiole commun aile ou marginé, arti- culé, légèrement cotonneux de même que les ramules ; folioles oblongues, où oblongues-lancéolées , on ovales-lancéolées , brus- quement acuminées , obliques à la base, tres-entières, glabres et luisantes en dessus, pubescentes en dessous. Panicules feuillées à la base, diffuses, denses , décomposées : pédicelles très-courts ; en grappe. Calice glabre, minime. Pétales ovales, beaucoup plus grands que le calice. Drupe ovale, pubescent. Buisson stolonifere , haut de 4 à 12 pieds. Branches effilées ; recouvertes d’un duvet très-fin. Pétiole commun long de 8 à 12 pouces : articulations bordées d’une aile étroite, rétrécie aux deux bouts ; folioles presque coriaces, longues de 1 ‘/* à 3 poucess Panicules longues de 4 à 8 pouces; les ramifications inférieures FAMILLE DES CASSUVIÉES. 95 partant de l’aisselle d’unefeuille, et plus courtes que celle-ci. Fleurs petites, d’un jaune foncé. Ce Sumac, fréquemment cultivé dans les jardins, croît aux États-Unis, depuis la Caroline jusqu’au Canada. Ce n’est point lui qui produit le Copal du commerce , comme on le croyait autre- fois ; car cette gomme résine provient d’un arbre inconnu, indigène au Mexique, Selon Elliot, les fruits du Sumac Copal ont une saveur acide agréable : les habitans des Carolines et de la Géor- gie en préparent une boisson rafraïchissante. SUMAC A FLEURS BLANCHATRES. — Ahus leucantha Jacq. Hort. Schæœnbr. tab. 342. Cette espèce diffère de la précédente en ce qu’elle est plus basse et non-stolonifere, que ses pétioles sont moins ailes et ses folioles oyales ou oblongues. Elle habite également les États-Unis .et se cultive comme arbuste d’agrément. | b\ Drupe subglobuleux. Fleurs hermaphrodites ou dioïques. Panicules azxillaires. Feuilles uni - ou pluri-juguées avec impaire. Pétiole commun immarginé. ( Toutes les espèces de cette sous-division pa- raissent être plus ou moins vénéneuses. ) SumAc VÉNÉNEUX. — Rhus venenata Dec. Prodr. — Dill. Elth. tab. 292, fig. 377. — Rhus Vernix Linn. Spec. (non Thunb.) — Bigel. Med. Bot. p. 96, tab. 10.— Toxicodendron pinnatum Mill. Dict. # | Feuilles 4-G-juguées, tres-glabres ; folioles ovales, ou ovales- lancéolées , ou elliptiques, ou elliptiques-oblongues, cuspidées, brusquement rétrécies à la base , très-entières , petiolulées, con- colores.Panicules presque aussi longues que les feuilles, lâches, ra- cémiformes , composées de grappes rameuses ; pédicelles pube- rules, plus longs que les fleurs , souvent en cime ou en corymbe. Pétales linéaires-oblongs. Drupe blanc : noyau strié. Arbrisseau haut de 6 à 10 pieds. Branches glabres. Feuilles longues de 8 à 15 pouces; folioles longues de 1 à 3 pouces, lar- ges de 15 à 18 lignes. Fleurs très-petites , jaunâtres, Le Sumac véneneux croit dans l'Amérique septentrionale , 216 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES- depuis la Caroline jusqu’au Canada; on le nomme dans ces con- trées Poison Wood (Bois vénéneux) et Poison Sumach. Au rap- port de Kalm, ses exhalaisons sont extrémement vénéneuses ; elles produisent sur Ja peau des cloches et des pustules très- douloureuses ; la fumée même du bois, lorsqu'on le brûle, est très - malfaisante. Toutes les personnes cependant n’en sont point affectées. Le suc de la plante est aussi nuisible aux uns sans l'être aux autres. L'auteur que nous venons de citer assure en avoir éprouvé de mauvais effets dans un moment où 1l trans- pirait beaucoup. Sumac Vernis. — Rhus vernicifera Dec. Prodr. — Rhus Vernix Linn. Mat. Med. (non Spec.)— Thunb. Jap. — Kæmpf. Amœæn. tab. 992. — Rhus juglandifolium Wallich. — Don, Prodr. Flor. Nepal. (non Willd.) Feuilles 5-ou-G-juguées ; pétiole commun cotonneux de même que les ramules ; folioles ovales, acuminées, très-entieres , pres- que glabres en dessus , veloutées en dessous. Ce Sumac, petit arbre haut d’environ douze pieds, croît au Japon et au Népaul. Son suc propre donne un fort beau vernis , dont les Japonais ent coutume d’enduire tous leurs vases et usten- siles de ménage. Ge vernis n’exige presque aucune préparation avant d’être applique ; on le purge seulement des immondices qui s’y trouvent mélées ; on y ajoute une centième partie d'huile des graines du Bignonia tomentosa, et quelquefois des substances colorantes; mais au rapport de Kæmpfer , les récoltes qu’on en fait au Japonne suffiraient pas à la consommation, si l’on ne seser- vait, pour premier enduit, d’une autre sorte de vernis d’une qua- lité inférieure , venant du Siam. Les émanations du vernis du Sumac font enfler les lèvres et les narines , et occasionent des maux de tête aux ouvriers qui l’emploient ; aussi ceux qui veulent prévenir ces accidents, se couvrent-ils le visage d’un masque. Kæmper ajoute que les émanations de Varbre sont si malfai- santes , qu’elles produisent des exanthèmes sur la peau des en- fans qui restent quelque temps dans son voisinage. Les fruits du Sumac Vernis, bouillis et mis à la presse, don- FAMILLE DES CASSUVIÉES, SE A 4 nent une sorte de cire, qui sert aux Japonais à faire des chan- delles. Sumac Faux Vernis. — Rhus succedanea Thunb. Jap. — Kæmpf. Amœn. Exot. tab. 709. Feuilles persistantes, glabres, 5-7-juguées ; folioles oblongues- lancéolées , acuminées, luisantes en dessus , concolores et réticu- lées en dessous. Drupe ovale : noyau lisse. Ce Sumac croît au Japon et en Chine. Au rapport de Thun- berg, il donneun vernis comparable à celui de l’espèce précédente; mais son produit est peu considérable. Ses graines, bouillies dans de l’eau et soumises toutes chaudes à l’action de la presse, lais- sent couler une huile concrète, qui prend , en se refroïdissant , la consistance du suif. On l’emploie au Japon à faire des chandelles. Sumac rADIGANT. — Rhus radicans Linn. — Toxicoden- drum vulgare Bot. Mag. tab. 1806. — Rhus Toxicodendron Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 48 (non Linn.)— Toxicodendron vulgare et Toxicodendron volubile Mill. Dict. Feuilles pennées-trifoliolées , longuement pétiolées ; pétiole et ramules glabres ou presque glabres ; folioles ovales, ou ovales- oblongues , ou lancéolées-oblongues , acuminées | entières ou subsinuolées, glabres en dessus, pubescentes en dessous à la côte. Panicules courtes , lâches, composées de grappes plus ou moins rameuses ; pédicelles filiformes , 2 à 3 fois plus longs que les ca- lices. Fleurs dioïques. Drupe (blanc) ovale-globuleux : noyau sil- lonne. Arbuste sarmenteux, grimpant quelquefois jusqu’à la hauteur de 30 à 4o pieds; tiges radicantes, grêles. Feuillage semblable à celuj d’un Haricot; pétiole long de 3 à 4 pouces ; folioles lon- gues d'environ 3 pouces, sur 1 à 2 pouces de large, membrana- cées , d’un vert foncé en dessus. Fleurs petites, jaunâtres. Pé- tales ovales-lancéolés , réfléchis. Drupes de la grosseur d’un pe- tit Pois. Cette espèce, mdigene dans l’Amérique septentrionale, participe aux propriétés malfaisantes du Sumac Toxicodendre, Elle se 218 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. cultive comme objet de curiosité; maïs on ferait bien de l’exclure des plantations d’agrément. Sumac Toxicopenprr. — Ahus T1 oxicodendron Lion, — Cornut. Canad. tab. 97. — Park. Theat. p. 697, fig. 5. Tige faible, dressée, non-radicante. Feuilles pennées-trifolio- lées ; pétiole commun et ramules presque cotonneux ; folioles ova- les ou ovales-oblongues , acuminées, pubescentes ou cotonneuses en dessous : celles des feuilles inférieures sinuces ou lobées; cel- les des feuilles supérieuresentières ou anguleuses. Panicules cour- tes, lâches, composées de grappes plus ou moins rameuses, Pe- dicelles filiformes , 2 à 3 fois plus longs que les calices. Drupe (blane) ovale-globuleux : noyau sillonné. Arbrisseau haut de 2 à 6 pieds. Folioles des feuilles inférieures diversement lobées ou incisées. Inflorescence ct fruits semblables à ceux de l’espèce précédente. Cette espèce, non moins célèbre que la précédente par ses qua- lités malfaisantes, croïtdans l’ Amérique septentrionale. Le suc qui découle de ses branches ou de ses tiges, lorsqu'on les entaille, est très-caustique et d’une odeur désagréable; il produit sur la peau des excoriations suivies d’érysipèle et d’ulcères ou d’éruptions très- douloureux, qui persistent quelquefois pendant plusieurs mois. (Le D° Barton assure que l'application d’une dissolution de su- blimé corrosif est un remède très-efficace contre les affections de cette nature.) Le contact seul d’une partie quelconque du végétal ; ou même ses émanations, agissent d’une manière à peu près sem- blables sur beaucoup de personnes, tandis que d’autres n’en éprouvent aucun mauvais effet. Pris à l’intérieur , le suc du Sumac Toxicodendre ne devient dangereux qu’à forte dose, et ila été administré avec succès dans le traitement des éruptions cutanées chroniques. D’après les expériences de M. Van Mons, pharmacien à Bruxelles, les effets délétères du Toxicodendre tiennent moins au suc gommo-résineux contenu dans ses feuilles et dans son écorce , qu'à un gaz hydrogène carboné, exhalé par la plante lorsqu'elle n’est pas frappée directement des rayons du soleil, FAMILLE DES CASSUVIÉES. 219 c) Feuilles digitées-trifoliolees. Sumac GLAUQUE. — Rhus glauca Desf. Arb. v. 2, p. 326. Fôliolés obcordiformes où cunéiformes-obovales, sessiles, très- entières, luisantes, persistantes, plus longues que le pétiole, sou- vent Die et pulvérulentes ; ; la terminale plus grande que les latérales. Cette espèce, indigène au cap de Bonne Espérance , ettrès- distincte par son feuillage glauque, se cultive dans les collections de : serre tempér ée. SUMAC À FEUILLAGE LUISANT. — Rhus lucida Linn. — Burm. Afr. tab. or, fig. 2. Folioles cunéiformes-obovales, ou spatulées-obovales, rétuses, glabres , luisantes , persistantes, très -entières; pétiole commun plus court que les folioles. Grappes simples ou rameuses , axil- laires, plus courtes que les feuilles. Drupe (blanchâtre) A leux. * Petit arbre. Folioles longues de 10 à 18 lignes : la terminale plus grande que les latérales. Fleurs petites, d’un jaune verditre. Ce Sumac, originaire du cap de Bonne-Espérance , n’est pas rare dans les collections de serre. Sumac vELU. — Rhus villosa Linn. fil. — Pluk. Alm. tab. 219 , fig. 8. — Rhus incanum Mill. Dict. Folioles obovales , ou lancéolées-obovales , ou elliptiques-obo- vales , pointues , ou obtuses, ou rétuses, très-entières, scabres en dessus, pubescentes en dessous. Pétiole commun aussi long que les folioles , cotonneux de même que les ramules. Panicules axillaÿres , racémiformes , un peu plus longues que les pétioles. Arbrisseau. Feuilles coriaces, persistantes ; folioles longues d’environ 2 pouces. Fleurs très-petites, jaunâtres. Gette espèce habite le Gap; on la cultive dans les collections de serre tempérée, ï SUMAG À FLEURS ATOMAIRES, — Âfus atomaria Jacq. Hort, Schœnbr. tab, 343. 220 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Folioles obovales, mucronées, tres-entières , glabres en des- sus , veloutées (ainsi que les ramules et les pétioles) en dessous. Panicules terminales , tres-rameuses. Cette espèce croît au Cap. On la cultive dans les collections de serre tempérée. SUMAC HÉTÉROPHYLLE. — ARhus heterophylla Desfont. Cat. Hort. Par. — Poir. Encycl. Suppl. Feuilles simples ou 3-5-foliolées, très-glabres. Folioles lancéo- lées , ou lancéolces-elliptiques , ou oblongues-lancéolées , mucro- nées , très-entières, luisantes , coriaces. Arbrisseau à rameauxeffilés, anguleux. Folioles longues de 2 à 5 pouces. Cette espèce, très-distincte par son feuillage, est cultivée dans les collections de serre. On ignore son origine. Sumac LissE. — Rhus lævigata Linn. Folioles obovales-spatulées , ou lancéolées-spatulées, obtuses ou pointues , mucronées , révolutées aux bords, très-entières, gla- bres , luisantes, coriaces , persistantes. Petiole commun immar- giné, plus court que les folioles. Panicules terminales, läches , décomposées , très-grèles. Cet arbrisseau , indigène au Cap, orne les collections de serre tempérée. Sumac FLExXIBLE. — Rhus viminalis Ait. Hort. Kew. — Jacq. Hort. Schœnbr. tab. 344. Folioles lancéolées ou lancéolces-linéaires , mucronées, subsi- nuolées , glabres, coriaces, persistantes, luisantes ; pétiole com- mun court, canaliculé. Panicules axillaires et terminales , plus courtes que les pétioles. Ramules longs, effilés, flexibles, pendants. Folioles longues de 3 à 5 pouces, larges de 2 à 6 lignes. Fleurs très-petites. Cette espèce, remarquable par ses longs rameaux flexibles et pendants , ainsi que par ses folioles tres-allongées , se cultive fré- quemment dans les serres, Elle est indigène au cap de Bonne-Es- pérance, | FAMILLE DES CASSUVIÉES. 291 SuMAG A FEUILLES ONDULÉES. — Ahus undulata Jacq. Hort. Schænbr. tab. 346. Folioles lancéolées-spatulées, dentelées, ondulées. Panicules axillaires , de la longueur des feuilles. Ce Sumac, originaire du Cap de Bonne-Espérance, se cultive dans les serres. SuMAC DIOiQUE. — Ahus dioica Brouss, — Willd. Enum. — Rhus oxyacanthoides Poir. Encycl. Rameaux épineux , divariqués. Folioles glabres, cunéiformes, dentées vers leur sommet; pétiole immarginé , plus court que les folioles. Panicules axillaires et terminales, petites, peu rameuses. Ce Sumac, semblable par son port à une Aubépine, croit en Sicile et en Barbarie; 1l est cultivé dans les Orangeries. Section IV. THEZERA De Cand. Prodr. Styles 3, courts, distincts. Drupe subglobuleux, lisse , muni au sommet de 3 tubercules ; noyau comprimé. Feuilles di- gitées (3-ou-5- foliolées); folioles sessiles. Fleurs dioiques , en grappes terminales. Sumac Tuézéra.—Rhamnus pentaphylla Desf. Klor. Atlant. v. 1, pag. 267, tab. 97. —Rhamnus siculus Boccon. Sicul. tab. 21. — Rhus Thezera Pers. Ench. Rameaux épineux, divariqués. Feuilles 3-ou-5-foliolées; pé- tiole ailé ou marginé; folioles lincaires-cunéiformes , glabres , entières , ou dentées vers leur sommet, ou trifides, outridentées. Buisson haut de 12 à 20 pieds. Feuilles persistantes ; folioles subcoriaces , longues d’un demi-pouce à un pouce , larges de 1 à 4 lignes. Drupe petit , rouge. On tsouve ce Sumac en Barbarie et en Sicile. Son ecorce teint en rouge et s'emploie au tannage. Les fruits ont une sayeur aci- dule agréable. Szcrion V. LOBADIUM Rafin. Fleurs polygames-dioiques. Étamines alternant chacune avec une glandule hypogyne bilcbée. Styles 3, courts, distincts. 299 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Drupe velu , légèrement comprimé : noyau lisse. — Ar- brisseaux DRRDRER Feuilles digitées-3 -foliolées ; fo- lioles sessiles, fortement dentées ou incisées à leur moitié supérieure. Grappes denses, courtes, écailleuses, disposées en épis axillaires. SUMAC AROMATIQUE. — Rhus aromatica Ait. Hort. Kew. — Myrica trifoliata Hortul. Ramules et pétioles hérissés. Folioles dentées ou incisées-den- tées, acuminées, veloutces en dessous : les latérales ovales; later- minale ovale-rhomboïdale , plus grande. Arbrisseau touffu , haut de 2 à 4 pieds. Folioles longues de 7 r/, à 2 pouces, larges de 10 à 18 lignes, d’un vert sombre, co riaces , presque persistantes. Cette espèce , indigène dans la Géorgie et dans la Caroline, se cultive comme arbuste d’agrément , à cause de l’odeur agréable qu’exhalent ses feuilles lorsqu’on les froisse; maïs elle ne résiste pas toujours aux hivers du nord de la France. Sumac oporanr. — Rhus suaveolens Ait. Hort. Kew.—Lo- badium suaveolens Sweet, Hort. Brit.—Schmalzia suaveolens Desv. — Toxicodendron crenatum Mill. Dict. Ramules et fenilles très-glabres. Folioles subobtuses , ineisées- crénelées : les latérales ovales; la terminale cunéiforme-rhomboï- dale ou ovale-rhomboïdale. Cette espèce croît aux États-Unis. Elle participe aux proprié- tés odorantes de la précédente et se cultive également comme plante d'agrément. Genre DUVAUA. — Duvaua Kunth. Fleurs monoïques ou dioïques. Calice quadrifide, persis- tant. Pétales 4, concaves. Étamines 8 ou 40, insérées sous le disque: les + interpositives plus longues. Disque urcéolé , 8-denté. Ovaire sessile, uniovulé, conique (stérile dans les fleurs mâles). Styles 5 ou 4, fort courts, Stigmates capitellés. Drupe su globuleux comprimé, à noyau coriace. Graine FAMILLE DES CASSUVIÉES. D) solitaire , pendante , apérispermée : cotylédons planes ; ra- dicule supère, allongée. Arbres épineux, glabres. Feuilles simples, entières, ou den- tées, coriaces. Grappes axillaires , multiflores. — Organes floraux quelquefois en nombre quinaire. Trois ou quatre espèces du Chili et une espèce d’Owaïhi constituent ce genre. On cultive ces plantes dans les Oran- geries, et elles sont sans doute susceptibles de croître en plein air dans le midi de la France; toutes offrent un port élé- gant et des feuilles aromatiques. Duyaua A FEUILLES OVALES.—Duvyaua ovata Lindl. in Bot. Reg. tab. 1568. Feuilles ovales , dentées, obtuses on pointues, plus courtes que les grappes, Fleurs 8-andres ou 10-andres. Feuilles tantôt ovales et pointues, tantôt oblongnes ou obovales et obtuses. Grappes denses. Fleurs blanchätres. Duvaua À RAMEAUX PENDANTS. — Duvaua dependens Dec. Prodr. — Æmyris poly gama Gay. Ic. v. 3, tab. 230. Feuilles ovales-lancéolées , entières ou subtrifides, de la lon- gueur des grappes. Fleurs ordinairement octandres. Duvaua 4 LARGES FEUILLES. —Duvaua latifolia Lind]. in Bot. Reg. tab. 1580. Feuilles oblongues , sinuolées-denticulées, pointues, ondulées, un peu plus courtes que les ÉENUTSE Fleurs ordinairement oc- tandres. Arbrisseau à odeur de Térébenthine. Feuilles luisantes, d’un vert sombre , fortement ondulées, courtement pétiolées. Grappes denses. Fleurs verdâtres. Pétales elliptiques, obtus. Cetic espèce et les deux précédentes croissent au Chili, où onles nomme vulgairement {luinghan. Les naturels du pays préparent ayec leurs fruits uneboisson alcoolique. M. Lindley remarque que les feuilles de ces arbres , coupées par morceaux et jetées dans de l’eau , offrentle même Formats que nous allons signaler au su- jet À Schinus Molle. 224 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Duvaua? À FEUILLES DENTÉES. — Duvaua? dentata De Cand. Prodr. — ;Schinus dentatus Andr. Bot. Rep. tab. 620. Feuilles lancéolces, dentées, un peu plus courtes que les grappes. Cette espèce est indigène dans l’île d'Owaïhi. Genre MOLLÉ. — Schinus Linn. Fleurs dioïques. Calice 5-parti. Pétales 5, elliptiques, on- guiculés, — Fleurs mâles : Étamines 10. Pistil rudimentaire. — Fleurs femelles : Filets 10, stériles. Ovaire non-stipité. Style nul. Stigmates 3 ou À, ponctifopimes. Drupe pisiforme, presque sec, à un seul noyau (rarement à 2 ou à 5) osseux, monosperme , creusé en dedans de 6 cavités (contenant de l'huile essentielle). Graine suspendue, comprimée, apéri- spermée ; cotylédons planes; radicule infère. Arbres ou arbrisseaux à suc propre résineux et aromati- que. Feuilles imparipenuées. Fleurs petites, jaunâtres , dis- posées en panicules axillaires. Ce genre, propre à à l'Amérique, renferme quatre ou cinq espèces, parmi lesquelles la suivante seule mérite de trouver place dans ce recueil. MozLé poivré. —Schinus Molle Linn. — Mill. Ie. tab. 246. — Gærtn. Fruct. v. 1, tab. 140. —Duham ed. nov. vol6, tab. 10. Arbre toujours vert. Rameaux longs , flexibles, pendants. Ra- mules effilés. Feuilles longues d’un demi-pied à un pied et plus, pétiolées, 19-31-foliolées; folioles lincaires-lancéolées, ou ob- longues-lancéolées, ou ovales-lancéolées, subfalciformes , mucro- nées , cunéiformes à la base, très-entières ou plus ou moins den- telées , subsessiles , alternes ou opposées, inégales, longues de 1 à 3 pouces, sur 3 à 6 lignes de large: la terminale souvent beau- coup plus longue que les latérales: Panicules longues d’un demi- pied et plus, dressées, nues, très-lâches , flexueuses : pédicelles en cimes PA trichotomes, Drupe rougeâtre, de la grosseur d’un petit Pois. FAMILLE DES CASSUVIÉES, 295 Ce Mollé, appelé vulgairement Poivrier d’ Amérique , croît au Pérou. Connu en Europe depuis 1592, il est fort commun dans les collections d'Orangerie, et il résiste en plein air au cli- mat du midi de la France. La pulpe des fruits du Moiïlé est douce et agréable an goût. Selon Feuillée, les naturels du Pérou en préparent une boisson rafraichissante , d’une-saveur vineuse ; 1ls en obtiennent aussi du vinaigre. Le suc propre des feuilles jouit d’une saveur poivrée, et forme, en se concrétant, une substance comparable à la Gomme Elémi, qu’on met en usage au Pérou comme remède dé- tersif, ainsi que contre les ophthalmies. La décoction de l’écorce du Mollé s'emploie en lotions, pour guérir les tumeurs et les inflammations. « Si on casse les feuilles du Mollé, dit M. Desfontaines , et » qu’on en jette les parcelles sur une eau limpide , on les voit se » mouvoir par secousses, et glisser rapidement à la surface du » liquide. Ces mouvemens, qui durent pendant un temps assez » long, sont dus au suc résineux qui s’amasse en gouttelettes à » l'ouverture des vaisseaux rompus , et qui, venant à s'échapper » subitement, donnent une impulsion rétrograde aux petits fragments de feuilles. » C2 Genre MAURIA. — Mauria Kunth. Fleurs hermaphro dites. Calice 4- ou 5-lobé, urcéolé, persistant. Pétales 4 ou 5, élargis à la base. Disque annu- laire. Etamines 8 ou 10, icsérées sousle disque. Ovaire non- -stipité, uniloculaire, uniovulé. Style très-court. Stigmate épais, 5-5-gone. Drupe elüipsoïde, oblique, coniprimé, lé- gèrement charnu, Arbres. Feuilles simples ou imparipennées. Panicules axillaires et terminales. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, ne renferme que deux espèces, dont la suivante est la plus remarquable. :MAURIA À FEUILLES SIMPLES. — Mauria simplicifolia Humb. Bonpl. et Kaunth, Nov. Gen. et Spec. v. 7, tab. 605. — Litrea venenosa Miers, Travels in Chili, BOTANIQUE, PHAX. T. 11, EE et 226 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Rameaux glabres, brunâtres. Feuilles elliptiques ou elliptiques- obovales, obtuses, cunéiformnes à la base , décurrentes sur le pé- tiole, tres-enticres, coriaces , glabres, longues de 3 à 4 pouces, sur 2 pouces environ de large. Panicules brâctéolées, pédon- ceulées, longues de 2 à 3 pouces. Pctales ovales-oblongs, pointus. Diupe ellipsoïde , oblique, long de 5 à 6 lignes. Cet arbre croît au Pérou et au Chili. Son bois, fort dur et so- lide, sert aux constructions et à une infinité d’autres usages. Son suc propre produit les mêmes accidents que celui du Toxicoden- dre de l’Amérique septentrionale, et l'on assure même que les émanations de l’arbre sont nuisibles. TREIZIÈME FAMILLE. LES CONNAR ACÉES. — CONNARACEZÆ. { Connaraceæ KR. Brown , in Tuckey. Cong. p. 431. — Kunth, Tere- binth, p. 26.— Baril. Ord. Nat. p. 394. Terebinthacearum tib. VII, De Cand. Prodr. v. IL, p. 84.) Ce petit groupe, propre à la zone équatoriale, ne ren- ferme aucun végétal dont histoire soit assez importante pour être traitée en détail : nous nous bornerons donc ici à Pexposition de ses caractères. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles pennées ou trifoliolées, éparses, non-ponc- tuées. Suipules nulles. Fleurs hermaphrodites ou polygames, disposées en grappes axillaires, ou en panicules terminales. Calice madhérent , persistant, quinquéparti ; estiva- tion imbricative ou rarement valvaire. Disque annulaire. Corolle à 5 pétales interpositifs, caducs, insérés au fond du calice ; estivation imbricative ou rarement val- vaire. Etamines en nombre double de celui des pétales et ayant, même insertion que ceux-ci, libres ou connées par la base. Pistil: Ovaires 5, ou par avortement 4, 3, 2, ou 1 seul, disjoints, renfermant chacun 2? ovules ascendants, colla- téraux, Styles en mêmenombre quelesovaires, distincts, chacun terminé par un stigmate très-simple. Péricarpe : Carpelles 5 , ou moins (le plus souvent un L , A 228 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. seul carpelle parfait), sessiles ou stipités, monospermes, bivalves, s’ouvrant ou quelquefois restant clos. Graïnes ascendantes , arillées , attachées à l'angle central du carpelle, où un peu au-dessus du fond. Périsperme nul, ou rarement charnu. Embryon rectili- gne : radicule courte, épaisse, située au bout supérieur de la graine; plumule diphylle ; cotylédons foliacés lorsqu'il y a périsperme, charnus lorsque le périsperme manque. Voici les genres qui rentrent dans cette famille. Connarus Linn. — (Rourea Aubl. Robergia Schreb. Malbrancia Neck. ) — Omphalobium Gærin. — Eury- coma Jack. — ? Tetradium Lour. EEE QUATORZIÈME FAMILLE. . LES AMYRIDEES. — 4MYFRIDEÆ. ( Terebinthacearum genera Juss. — Amyridec R. Brown , in Tuckey. Cong. p.431 —Bartl. Ord. Nat.,p 395.—Burseraceæ et Amyrideæ Kuzth, Gen. Tereb. — De Cand. Prodr. v. IE, p. 75 et 81.) Ce groupe, très-voisin des Connaracées et des Cassu- viées, appartient exclusivement à la zone équatoriale. Les végétaux qui en font partie contiennent en général des sucs propres résineux où balsamiques , et plusieurs espèces produisent des substances telles que lOliban ou Encens , le Baume de la Mecque, Va gomme Élémi. Dans fort peu d’Amyridées, le suc propre est àcre ou causti- que. Les fruits des Canarium fournissent des amandes comestibles. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles éparses (rarement opposées), imparipennées ou trifoliolées, souvent ponctuées. Folioles très-entières ou dentelées. Stipules le plus souvent nulles. Fleurs hermaphrodites ou unisexuelles , petites, axil- laires ou terminales, disposées en grappe ou en pani- cule. Calice inadhérent , persistant, divisé en # ou à (rarement en 3) lobes plus ou moins profonds. Disque libre ou adné au calice. Pétales interpositifs , en même nombre que les divi- sions calicinales, insérés au disque (subpérigynes ou hy- pogynes), non-onguiculés , ou, par exception, courte- ment onguiculés, caducs (très-rarement cohérents) : es- Uvation valvaire ou imbricative. 230 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Étamines ayant même insertion que les pétales, en mème nombre qu'eux , ou en nombre double, ou triple, ou quadruple des pétales, libres. Pistil: Ovaire ?-5-loculaire, ou rarement uniloculaire. Ovules ordinairement géminés dans chaque loge. Sug- mates en même nombre que les loges de l'ovaire, sessi- les, ou portés sur un seul style, ou rarement sur plusieurs styles distincts. Péricarpe : Drupe charnu ou coriace, souvent valyé, à 2-5 noyaux distincts, ou à un seul noyau 2-5-loculaire, ou rarement à un seul noyau uniloculaire. Rarement le péricarpe est capsulaire. Graines solitaires dans chaque loge. Périsperme nul. Embryon recüligne : radicule supère ; cotylédons folia- cés et chiffonnés , on rarement charnus. Voici les tribus et les genres qui composent la famille : 1" TRIBU. AMYRIDÉES VRAIES. — 4MFRIDEÆ. Ovaire uniloculaire. | £Elaphrium Jacq. — Amyris Linn. (Elemifera Plum.) — Spathelia Linn. II: TRIBU. BURSÉRACÉES. — BURSERACEÆ. : Ovaire 2-5-loculaire. Boswellia Roxb. — Balsamodendron Kunth. — Leica Aubl. — Protium Burm.— Bursera Jacq. — Marignia Commers. (Dammara Gærtn.) — Colophonia Commers. — Canarium Linn. (Pimela Lour.) — Æedwigia Swartz. (Tetragastris Gærtn. Caproxylon Tussac. ) — Sorindeia Pet. Thou. — Garuga Roxb.— Poupartia Commers. — Philagonia Blum. — Tapiria Juss. (Tapirira Aubl. Sala- berria Neck. Joncquetia Schreb.) FAMILLE DES AMYRIDÉES,. 231 ————————————————— Ds le TRIBU. LES AMYRIDÉES VRAIES. — 4M}YRIDEÆ De Cand. Prodr. Ovaire solitaire, uniloculaire , biovulé. Genre ÉLAPHRION. — Ælaphrium Jacq. Calice quadriparti, caduc. Pétales 4. Étamines 8, de la longueur du calice. Style court. Stigmate bifide. Capsule globuleuse , uniloculaire, monosperme. Graine enveloppée de pulpe. Arbres. Feuilles imparipennées ; pétiole commun sou- vent marginé., Grappes terminales, agrégées. Ce genre , rangé par M. De Candolle dans les Rutacées, renferme quatre ou six espèces. Voici celle qui mérite d’être citée. à Écapurion Copa. — Ælaphrium copalliferum De Cand. Prodr. — Hern. Mex. p. 45, fig. 1 Feuilles pubescentes. Folioles ovales , dentées. Grappes inter- rompues , de la longueur des feuilles. Fleurs subsessiles , fasci- culées. Ge végétal croît au Mexique. Son nom spécifique semble indi- quer qu'il est l’un de ceux qui produisent la résine connue dans le commerce sous le nom de Copal. Genre AMYRIS. — Æmyris Linn. Fleurs hermaphrodites. Calice quadridenté, persistant. Pétales 4, hypogynes, onguiculés, imbriqués en préflorai- son. bites 8, plus courtes que les pétales. Ovaire uuilo- culaire, sessile sur un disque charuu. Stigmate sessile. Drupe_ à noyau monosperme. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles diversement composées ; folioles ponctuées. Fleurs blanches, paniculées. Ce genre, composé de quatorze espèces, appartient à l’A- 2352 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, mérique équatoriale. Tous les Æmyris contiennent des sucs propres résineux et balsamiques. Voici les espèces les plus remarquables : “ . . . Amyris DE PLumier. — Æmyris Plumieri De Cand. Prodr. — Plum. ed. Burm. tab. 100. — #myris elemifera Lion. Spec. (excel. syn. Catesb.) Feuilles pennces 3-ou 5-foliolées ; folioles pétiolulées, ovales, acuminées , dentelées, velues en dessous. Geite plante, indigène aux Antilles, passait Jongtemps pour produire la résine appelée Gomme Elémi; opinion qui ne paraît pas fondée, car on ignore toujours l’origine de cette substance. Amÿnris VÉNENEUxX.—#myristoxiferaWilld. Spec.—Catesb. Carol. v. 1, tab. 40. — Pluck. tab. or, fig. 3. Feuilles à 5 ou 7 folioles pétiolulées , ovales, subcordiformes, acuminées. Grappes simples , de la longueur du pétiole commun. Petit arbre. Feuilles longues de 7 à 5 pouces. Grappes fructi- feres lâches, pendantes. Drupe pyriforme, pourpre, à noyau très-dur. Cet arbre croît dans les iles de Bahama et aux Antilles. Selon Catesby, 11 suinte de son tronc une liqueur noire comme de l’en- cre, réputée vénéneuse par les habitants. Les oiseaux sont très- friands de la chair des drupes. Genre SPATHÉLIA. — Spathelia Linn. Fleurs hermaphrodites. Calice 5-parti, membraneux, co- loré. Corolle hypogyne, pentapétale : estivation imbrica- tive. Étamines 5 : filets courts, velus, dilatés et biappendicu- lés vers leur base. Ovaire conique, triangulaire, à 5 loges biovulées. Stigmates 5, sessiles. Drupe ovale, à 5 ‘angles ailés, ou quelquefois biloculaire et diptère. Graines solitai- res, triquètres, pendantes. Périsperme charnu. Cotylédons minces, linéaires-oblongs. Arbres à feuilles imparipennées. Panicules terminales, -très-amples. | , rs . FAMILLE DES AMYRIDÉES. 235 L'espèce suivante est la seule qu’on puisse rapporter avec certitude à ce genre. SPATHÉLIA A FEUILLES DE SUMAC.—Spathelia simplex Linn. — Browne, Jam. tab. 187. —Sloan. Jam. v. 2, tab. 1791. — Bot. Reg. tab. 670. Tronc peu ou point rameux, cylindrique. Feuilles couronnan- tes, multijugnées. Folioles subalternes , sessiles , lancéolées, ou oblongues-lancéo!ées , arrondies à la base, crénelées, pubescentes en dessous. Panici.le dressée, décomposée, snbpyramidale. Axe velu. Pédicelles courts on nuls. Sépales elliptiques, pointus. Pé- tales plus longs que le calice , oblongs, obtus. Cet arbre magnifique orne les forêts des montagnes de la Ja- maïque. Son tronc, grêle et cylindrique, s'élève en colonne : comme celui des Palmiers, jusqu’à cinquante pieds. Il se couronne par une touffe pyramidale de feuilles étalées , dont les inférieures ontenviron cinq pieds de long : les supérieures diminuent graduel- lement jusqu'au sommet. Le bouquet de feuilles se termine par une énorme panicule de près de six pieds de haut, dont les rann- fications mférieures mesurent quelquefois quatre pieds. Lesfleurs, d’un pourpre violet, ont un pouce et demi de diamètre. Cette su- perbe inflorescence se découvre à de grandes distanses. Le Spathéelia se cultive dans les serres chaudes, comme plante d'ornement. Il: TRIBU. LES BURSÉRACÉES. — BURSERACEÆ Kurth. — De Cand.-Prodr. Ovaire 2-5- loculaire : loges biovuleées. Stigmates en même nombre que les loges de l'ovaire. Drupe à noyau 2-5-loculaire. Genre BOSW ELLIA. — Boswellia R5xb. Fleurs hermaphrodites. Calice quinquédenuié, persistant. Pétales 5, obovales-oblongs , étalés, à bords mcombants en 254 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. préfloraison. Étamines 10, insérées à un disque cupuliforme, crénelé, entourant la base de l’ovaire. Ovaire oblong. Style simple. Stigmate capitellé. Capsule trigone, triloculaire, s’ouvrant de la base au sommet en 5 valves. Graines ailées, solitaires dans chaque loge. Arbres. Feuilles imparipennées; folioles opposées, dente- lées. Fleurs très -petites, disposées en grappe ou en pani- cule. Les Boswellia habitent l'Inde. On ne connaît que les trois espèces que nous allons décrire. BosweLLra GcLABRE.— Boswellia glabra Roxb, Corom. v. 3, tab. 207. — Rumph. Amb. v. 2, tab. 50. — Canarium bal- samiferum Willd. Folioles lanccolces, obtuses, glabres. Grappes simples, ter- minales , plus courtes que les feuilles. Cette espèce , qui croît aux Moluques et dans les montagnes de la rôte de Coromandel , forme un arbre de première grandeur. Son boi<, dur, pesant et fort durable, est très-recherché pour les constructions. On l’emploie généralement à la mâture des petites embarcations. L’écorce suinte une grande quantité de résine odo- rante, dont on se sert communément au Bengale en guise de poix, et que les Hindous brûlent comme encens dans leurs temples. BosweLLra nÉRissé. — Boswellia hirsuta Smith , in Recs. Cycl. — Rumph. Amb. v. 2, tab. 51. — Canarium hirsutum Willd. Spec. Folioles oblongues-lanccolées , hérissées, profondément dente- Ices. Grappes axillaires, multiflores, simples, plus courtes que les feuilles. Cette espèce croit aux Moluques, où elle est appelée Cama- coan, nom par lequel on désigne dans le pays plusieurs autres Amyridées. Il en découle, selon Rumphius, une résine d’une odeur tout-à-fait analogue à celle de l’ambre. t BosweLzia Oran. — Boswellia serrata Roxh. — Cole- ‘ FAMILLE DES AMYRIDÉES. 255 brook, in Asiat. Res. v. 9, p. 377, Ic. pict. — Boswellia thu- rifera Roxb. Cat. Hort. Calc. Folioles ovales , acuminces , puhescentes. Grappes axillaires, simples, grêles, pubescentes , plus courtes que les feuilles. Arbre très-élevé. Feuilles ordinairement à 21 folioles. Pé- tioles cotonneux. Fleurs petites, blanchâtres. Pétales oblongs, obtus, cotonneux en dehors. Capsule lisse , de la grosseur d’une Olive. Cet arbre , commun dans les montagnes du Bengale, est appelé par les Hindous Salaï, Salé et Sila ; en sanscrit, on le désigne sous les noms de Sallaci, Cuduri, Cunduruci, etc. C’est lui qui produit le véritable Encens où Olibar , substance sur l’origine de laquelle on n’avait que des notions fausses, jusqu’à une époque encore tres-récente. Genre BALSAMIER. — Balsamodencron Kunth. Fleurs diclines. Calice quadridenté, persistant. Pétales 4, linéaires-oblongs : estivation valvaire-indupliquée. Éta- mines 8, insérées sous un disque annulaire ; filets alternants chacun avec une glandule. Style simple, court, obtus. Drupe (ou baie) ovoïde , pointu, marqué de 4 sillons, uni- ou biloculaire : loges monospermes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles tri- ou quinquéfoliolées ; foliales sessiles, non-ponctuées. Les Balsamiers doivent leur nom aux substances balsa- miques qu'ils produisent : le célèbre Baume de la Mecque est de ce nombre. Le genre renferme quatre ou cinq espè- ces, que Linné avait réunies aux Æmyris. Barsamter DE LA Mecque. — Balsamodendron gileadense et Ba’samodendron Opobalsamum Kunth. — Æmyris gilea- densis et A myris Opobalsamum Linn.— Amyris Opobalsamum Forsk. Descr. — Turpin, in Chaum. FI. Med. tab. 58, et in Dict. des Sc. Nat. Ic. — Vahl. Symb. v. 1, tab. 11. — Prosp. Alp. 2, tab. 60. — Balsamea meccanensis Gleditsch, Act. Soc. Cur Nat. Berol. v. 3, p. 127. 256 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles à 3-7 folioles ovales, pointues ou obtuses, sessiles , très-entières. Pédicelles umiflores , plus courts que les feuilles. Arbrisseau haut de 5 à 7 pieds. Rameaux nombreux, flexueux. Drupe rouge, de la grosseur d’un Pois. Cette espèce croît en Arabie, principalement aux environs de la Mecque. Pendant les chaleurs de la canicule , son tronc et ses rameaux disullent un suc résineux, d'une odeur très-suave, que l'on désigne sous les noms variés de Baume de la Mecque, Baume de Judée, Baume d'Egypte, Baume du grand Caire, Baume de Constantinople, Baume blanc, ete. On facilite par des incisions l'écoulement de ce baume, auquel on attribue en Orient des qualités merveilleuses, et dont le prix est énorme. Aussi n’est- il réservé qu'aux riches. Quand la distillation de ce suc vicrge a cessé, on coupe les rameaux et les jeunes tiges qui , soumises à l’ébullition dans l’eau , donnent une résine liquide, claire, trans- parente, légère, destinée aux dames turques, qui Pemploient comme cosmétique et comme parfum. Une seconde ébullition, beaucoup plus forte et plus longue que la première, exprime un suc résineux plus épais, plës fixe, moins diaphane. Cette troi- sième sorte, apportée par les caravanes ;, est la seule qui soit livrée au commerce ; encore est-elle souvent altérée par la Téré- benthine ou par des huiles grasses. Quart au vrai Baume de la Mecque, il passe, chez les Musulmans, pour un antidote infailli - ble contre la peste et une foule d’autres maladies. Pendan long- temps, sa réputation n’était pas moins grande en Europe mais aujourd’hui il est tout-à-fait hors d'emploi en thérapeutique. Barsamier Karar. — Balsamodendron Kataf Kunth. — Amyris Kataf Forsk. Descr. Feuilles trifoliolées. Folioles glabres, dentelées au sommet. Pédoncules biflores. Baie globuleuse, ombiliquée au sommet. Cet arbre croit dans l'Yémen. Selon For:kal, on en prépare une poussière rouge, tres-odorante, dont les femmes arabes ont coutume de se parfumer les cheveux. Barsamier Kara. — Balsamodendron Kafal Kunth. — Amyris Kafal Forsk. Descr. FAMILLE DES AMYRIDÉES,. 937 Feuilles trifoholces. Folioles dentelées au sommet, velues. Baie comprimée , apiculée. Cet arbre habite les mêmes contrées que le précédent. Son bois , de couleur rouge et très-odorant, est, selon Forskal > l'objet d’un commerce assez Fe On le transporte en Égypte, où l’on imprègne de sa fumée les vases de terre destinés à contenir de l'eau, Cet arbre produit aussi une gomme purgative. Genre ICIQUIER. — Zcica Aubl. Fleurs ordinairement hermaphrodites. Calice quadri- ou quinquédenté, persistant. Disque orbiculaire. Pétales 4 ou5, non-rétrécis à la base, insérés sous le disque; estivation val- vaire. Étamines 8 ou 10. Ovaire 4-ou 5-loculaire ; loges bi- ovulées. Style court. Stigmates 4 ou 5. Capsule 2.5 -valve, contenant 2-5 noyaux enveloppés d’une pulpe charnue. Arbres. Feuilles imparipennées, non-ponctuées. Grappes le plus souvent simples, axillaires. Fleurs blanches. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, se compose d'environ quinze espèces , dont les plus remarquables sont les suivantes : IciQuiER mÉTEROPRYLLE. — Îcica heterophylla De Cand. Prodr. — Jcica Aracouchini Aubl. Guian. tab. 133. ra ris heterophylla Willd. Feuilles à 3 ou 5 folioles acuminées, ovales , pétiolulées. Grappes simples, un peu plus courtes que les feuilles. Arbre à tronc haut d'environ 15 pieds, sur 8 à 9 pouces de diamètre. Rameaux grêles. Feuilles distiques. Capsule verte, s’ouvrant en 2-4 valves coriaces. Pulpe blanche, succulente. Noyaux anguleux. Cetie espèce a été observée par Aublet dans les forêts de la Guiane. Lorsqu’on entaille son écorce, il en découle une liqueur jaunätre, balsamique et aromatique , qui se conserve longtemps liquide. Les naturels du pays la nomment #racouchini, et l’em- ploient comme vulnéraire. Les Caraïbes se parfument avec ce baume, en le mélant avec de l'huile de Carapa et du Rocou. 258 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Tciquien Encens.—Îcica guianénsis Aubl. Güiah. t4b. 131. Feuilles à 3 ou 5 folioles pétiolulées , oblongues , acuminées. Pédoncules corymbiferes, multiflores, beaucoup plus courts que les feuilles. Arbre à tronc haut de 15 à 18 pieds. Écorce roussätre. Bois blanchâtre , léger. Corolle verdätre. Capsule jaunâtre, coriate. Pulpe succulente, rouge. Noyaux jaunâtres. Cette espèce croit sur les plages et dans les forêts de la Guiane. « L’on ne saurait , dit Aublet, entamer l'écorce ou le bois de cet » arbre, sans qu’il en découle un suc résineux, balsamique, » amer, dont l’odeur approche beaucoup de celle du Citron. Ce » suc; épaissi et desséché, devient une résine blanchâtre ou jau- » nâtre ; on l’emploie à Cayenne , dans les églises, en guise d'en- » cens, et c’est pour cette raison que l’arbre est appelé par les ha- » bitants Bois d’encens. Le fruit est à peu près de la grosseur » d’une Noisette. Les nègres sucent avec plaisir la substance qui » enveloppe les noyaux ; elle ést douce et agréable au goût. » IciQUiER SEPTEMFOLIOLÉ. — /cica heptaphylla Aubl. Guian, tab. 130. — Æ{myris ambrosiaca Wild. Feuilles à 5 ou 7 folioles pétiolulées , oblongues , acuminées. Grappes subcorymbiformes, pauciflores, au moins 6 fois plus courtes que les feuilles. Arbre à tronc haut de 30 pieds et plus, sur 2 pieds de diamé- tre. Écorce roussâtre. Bois blanc à la circonférence , rougeâtre au centre. Pétales blancs, longs, pointus, réfléchis au sommet. Cap- sule coriace. Pulpe rouge. Cet arbre, nommé par les Galibis Ærouaou, croît dans les grandes forêts de la Guiane, En entamant l'écorce de son tronc ou de ses grosses branches, il en découle un suc clair, transpa- rent, balsamique , qui devient une résine dont quelques habitants se servent pour parfumer les appartements. La pulpe des fruits est d’un goût agréable. Iciquier Tacamamac. — Zcica Tacamahaca Kuntb, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. : FAMILLE DES AMYRIDÉES. 259 Feuilles à 5 folioles elliptiques-oblongues , acuminées. Pani- cules axillaires , 3 fois plus courtes que les feuilles. Cet arbre , indigène dans l'Amérique équatoriale , produit une résine odorante , semblable au T'acamahac. IciquiEr GÈèpre. — Jcica altissima Aubl. Guian. tab. 132. Feuilles à 7 folioles pétiolulées , ovales-oblongues, acuminées. Grappes simples, plus courtes que les pétioles. Arbre à tronc haut de Go pieds, sur 3 à 4 picds de diamètre. Bois rougeitre , plus léger que l’eau lorsqu'il est sec. Capsules à valves charnues , rouges intérieurement. Pulpe blanche , succu- lente, Noyaux noirs. Cette espèce habite les grandes forêts de la Guiane. Les habi- tants l’appèlent Cèdre blanc, et ils en distinguent une variété sous le nom de Cèdre rouge. Son bois s'emploie à la char- pente des bâtiments et à la construction des pirogues. L’écorce contient un suc résineux et balsamique. La substance pulpeuse qui enveloppe les noyaux est douce et agréable au goût; les créoles la sucent avec plaisir. Genre BURSÉRA. — Bursera Jacq. Fleurs polygames. Calice petit, à 5-5 lobes obtus. Co- rolle à 2-5 pétales étalés : estivation valvaire. Étamines 6 où 8. Disque annulaire, crénelé. Ovaire triloculaire. Style court ou presque nul. Stigmate trifide ou capitellé. Drupe oblong , succulent, trivalve, subtrigone. Noyau un peu charnu, uniloculaire, monosperme. Graine pendante, apérispermée. Embryon rectiligne : cotylédons chiffonnés; radicule courte. Arbres. Feuilles simples ou imparipennées. Fleurs en grap- pes axillaires. Ce genre se compose de trois espèces, indigènes dans l’A- mérique équatoriale, En voici la plus intéressante : Bunséra GummrÈRE. — Bursera gummifera Jacq. Ainér. tab. 65. — Turp. in Dict. des Sciences Nat, Ie. 240 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES,. Arbre de première grandeur. Cime ample et touffue. Feuilles à 3-9 folioles (quelquefois à une seule) caduques , pétiolulées, ovales, pointues , luisantes , tres-entières. Fleurs petites, inodo- res, blanchätres, Pétales ovales, acuminés. Drupe verdâtre eu rougeàtre , très-résIneux. Cet arbre croît aux Antilles et dans l’Amérique méridionale. Les habitants de ces contrées le désignent vulgairement sous le nom de Gommier où Gomart , parce qu'il en suinte une gorme-ré- sine tres-abondante, qu’on emploie à divers usages d’économie domestique. Genre CANARION. — Canarium Linn. Fleurs dioïques ou polygames. Calice urcéolé , tridenté. Pétales 3, concaves, connivents, imbriqués en préfloraison. Etamines 6 (rarement 7 ou 8). Disque urcéolé. Ovaire ovale- globuleux , triloculaire. Style court. Stigmates 35, poncti- formes. Drupe charnu; noyau triloculaire, ou uniloculaire paravortement. Grainesapérispermées, pendantes, géminées dans chaque loge, ou par avortement solitaires. Cotylédons tripartis : lobules oblongs, foliacés, contournés. Arbres. Feuilles imparipennées, quelquefois stipulées : folioles pétiolulées ; stipules caduques. Fleurs en grappe ou en pauicule. Ce genre, qui appartient à l’Asie équatoriale, se compose de onze espèces, toutes fortement résineuses; quelques-unes produisent des amandes huileuses et mangeables. Voici les espèces intéressantes : CanariON CULTIVÉ.—Canarium commune Linn.—Rumpb. Amb. v. 2, tab. 47.— Canarium Mehenbethene Gært. Fr. v. 2, tab, 102. — Koœn. Ann. bot. v. 1 , p. 260 , tab. 7, fig. 2. — Rumpb. Amb. v. 2, tab. 48 (var., Feuilles à 5-13 folioles longuement pétiolulées, ovales-oblon- gues, acuminées, très-entières , glabres. Panicules terminales. Drupe uniloculaire. Fleurs glomérulées , subsessiles , dibractéo- lces,. FAMILLE DES AMYRIDÉES. 241 Grand arbre. Écorce blanchâtre. Rameaux étalés. Stipules grandes , profondément dentelées. Feuilies longues de 6 à 8 pou- ces. Fleurs dioiques. Drupe globuleux ou ellipsoïde, plus ou moins gros , quelquefois du volume d’une Noix ou d’un œuf de pigeon : brou glauque, ou noirâtre , ou bleuätre; noyau osseux ou fragile. ' Cet arbre, cultivé très-fréquemment aux Moluques et dans plu- sieurs parties de l'Inde, se retrouve dans la Nouvelle-Guinée. Son nom malais est Canari. On en connait plusieurs variétés, ou peut-être a-t-on confondu sous le même nom des espèces diffé- rentes. Rumphius remarque que le tronc de toutes offre à la base de grosses excroissances, semblables à des bornes, et atteignant quelquefois 10 à 12 pieds de haut. On sait que cette particularité se retrouve dans le Cyprès chauve de la Louisiane (Schubertia disticha Mirb. ) Les amandes du Canarion cultivé forment la nourriture ha- bituelle des Malais. On les mange cracs ou accommodées de dif- férentes manières. Leur saveur se rapproche de celle des Amandes douces ; mais elles donnent la dyssenterie avant leur parfaite ma- turité , et ne conviennent en aucun cas aux tempéraments délicats. On en retire, par expression, une huile grasse, employce soit à la préparation des aliments, soit à brüler. On.fait encore de ces amandes 'pilées , mélces avec du sagou, ou avec du riz et du su- cre , des gâteaux dont les habitants des Indes font leurs délices. CaNaARION SAUVAGE. —Canarium sylvestre Gærtn. Fr. v.2, tab. 102. Feuilles à 3 ou.5 folioles Jancéolées-oblongues , très-entieres. Fleurs en grappes terminales. Arbre moins élevé que le Canarion cultivé. Drupe trilocu- laire où rarement quadriloculaire , long d'environ 2 pouces, noi- râtre à la maturité; noyau osseux. Cette espèce croitaux Moluques, dans les forêts des montagnes. On en retire une résine liquide, employée dans le pays en guise de poix. Les amandes du fruit sont. Énsstlesà ; mais on nc lés re- cherche guère , parce que le noyau est trop difficile à casser. BOTANIQUE, PHAN. T. N1, 16 242 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. CananioN À PETIT FRUIT, — Canarium microcarpuim Willd. — Rumph. Amb, v. 2, tab. 54. Feuilles à 5-9 folioles ovales-larcéolées, acuminées, glabres, très-enuères. Grappes axillaires, muluiflores ; allongées, pendan- tes après la floraison. Drupe cHipsoïde, obtus. Arbre assez élevé. Drupe de la grosseur d’une Olive, d’un bleu noirätre. Cette espece, indigène aux Moluques et en Cochinchine ; pro- duit une résine huileuse, d’une odeur analogue à un mélange de Styrax liquide et d’essence de Citron. Le volume peu considérable de ses fruits fait qu’on ne les recherche pas comme aliment. Canarion BLANC. — Canarium album De Cand. Prodr. — Pünela alba Lour. Flor. Cochinch. Feuilles à 11-13 folioles scabres, ovales-lancéolées. Grappes denses, subterminales. Drupe à noyau triloculaire.—Folioles lon- gues d’un demi-pied. : Cette espèce croît en Chine et en Cochinchine, On fait dans ces pays ure grande consommation de ses amandes. Canarion Pier. — Canarium Pimela Kœnig. — Blum. Bydr. Folioles oblongues, acuminées , très-entières, glabres. Stipules nulles. Grappes subterminales, agrégées. Fleurs fasciculées , non-bractéolces. Cette espèce croit dans les forêts de l’ouest de Java. CANARION DENTICULÉ. — Canarium denticulatum Blum. Byür. L Folioles elliptiques-oblongues , acuminées, dentelées vers leur sommet, presque glabres. Stipules amplexicaules ; lacinices. Pa- nicules subterminales (par la chute des feuilles). Fleurs glomé- rulées, subsessiles , dibractcolées. | Canarion mispipe. — Canarium hispidum Blum. Bydr. Folicles oblongues , acuminées , subcordiformes à la base, 1né- quilatérales, très-entières, scabres en dessous. Stipules minimes, FAMILLE DES AMYRIDÉES, 245 pétiolaires, Grappes subterminales (par la chute des feuilles ), agrégces. Fleurs subfasciculces , non-bractéolces. Fruit scabre. Cette espèce a été découverte à Java par M. Blume, Les habi- tants de l'ile l’appellent Biru et Surian. GANARION GIGANTESQUE. — Canarium âltissimum Blum. Bydr. Folioles oblongues , cuspidées , subcordiformes à la base, très- entières , poilues aux deux faces, bordées de cils roides. Stipules petites, subulées , pétiolaires. GAuguts axillaires, simples. Fruits hispides. Cet arbre, indigène dans les montagnes de Java, est appelé Kiharpan par les Malais. CanarioN LirroraL. — Canarium littorale Blum. Bydr. Folioles elliptiques-oblongues , acuminées, denticuiées, coton- neuses aux neryures de la face inférieure. Stipules nulles. Pami- cules terminales, lâches. Fleurs glomérulées , bractéolées. Cet arbre a été découvert par M. Blume, dans l’île de Nusa Kambinga. Genre HEDWIGIA. — Æecdwigia Swartz. Fleurs polygames ou hermaphrodites, Calice Lou 5- denté, persistant. Pétales 4 ou 5, connés jusqu’au milieu : estivation valvaire. Disque cupuliforme, sinuolé, Étamines 8 ou 10, adnées à la base de ia corolle. Ovaire à 4 ou 5 lo- ges. Style nul. Stigmate 4- ou 5-sulqué. Drupe 5-5-gone, à 2-5 noyaux uniloculaires; chair mince, coriace. Graines sus- pendues , apérispermées. Cotylédons épais, charnus. Radi- cule sapère, incluse. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre. Hey 1G1A Sucrier. — ediwigia balsamifera Swartz, Flor. And. Occid. — T'etragastris ossea vais in. Fruct. v. 2, tab. 169. —Bursera balsamifera Pers. Ench. — Caproxylon Hedsvigii Tussac, Flor, Antill. vol. 4, p. 87, tab. 30. Axbre de première grandeur. Tronc droit, recouvert d’une 214 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. écorce cendrée. Gime ample. Branches vagues. Feuilles impari- pennées , 3-juguces. Folioles lancévlées , pointues , très-entières, péiolulées, longues de 2 à 3 pouces. Fleurs très-petites, en grappes lâches , axillaires, pendantes. « Le ou Bois cCERe (Hog Wood des Anglais), que » l’on trouve dans toutes les Antilles, jouit, dit M. de Tussac, » d’une réputation que je n’ose affirmer bien méritée. Les flibus- » tiers, qui chassaient beaucoup les sangliers, ont assuré que » lorsqu'ils avaient blessé un de ces animaux , 1l allait trouver » un Sucrier et en incisait l'écorce avec ses défenses, ce qui oc- » casionait l’effusion d’une espèce de baume, contre lequel il » frottait sa blessure , qui ne manquait pas de se cicatriser promp- » tement. Ce qu'il y a de certain , c'est que le baume qui sort de » cét arbre est comparable , pour l'efficacité, à toutes les espèces de baumes connus , même ceux de la Mecque ei du Péron. Le baume du Sucrier est tres-rare par l’insouciance naturelle des créoles, qui pourraient, avec le bel arbre qui le produit, for- mer des avenues qui reéuniraient l’utile à l’agréable. Ce baume se conserve très-long-temps dans un état de fluidité; ce n’est qu'à la longue qu'il prend la consistance d’une résine; il est d’une couleur verdätre, tirant un peu sur le roux; il a une odeur aromatique très-agréable. Outre l'emploi qu'on en fait pour panser les plaies, on s’en est servi, dit-on, avec succès, pris intérieurement , dans les maladies des poumons. On con- serve ce baume dans de petites calcbasses ; il se vend fort cher, ième dans les Antilles. . de » On retire des graines du Sucrier, par expression, une huile » balsamique qu'on recherche Land pour les maladies de la » poitrine. Les enfants sucent avec plaisir la pulpe qui entoure VU VV ES VU. LV, Cou Ÿ » ses graines ; elle est fort douce. » On fait avec le bois du Sucrier des bardeaux pour couvrir les » cases : celte espèce de couverture conserve moins la chaïeur que les ardoises, et est moins chère; on en fait aussi des douves pour les Later à sucre; mais comme ce bois est un peu rou- geâtre , il a l'inconvénient de colorier un peu le sucre. » ÿ ÿ S % FAMILLE DES AMYRIDÉES, 245 Genre SORINDÉIA. — Sorindeix Pet. Thou. Fleurs polygames - dioïques. Calice urcéolaire, quinqué- denté. Pétales 5, lancéolés : estivation valvaire. — Fleurs méles : Étamines 16-28, insérées au fond du calice. — Fleurs hermaphrodites : Étamines 5 : filets courts. Ovaire conique. Stigmates 3, sessiles. Drupe à noyau oblong, comprimé, fila- menteux. Embryon épais, apérispermé. On ne connaît de ce genre que l’espèce dont nous allons parler. SomnpEia DE Mapacascar. — Sorindeia madagascariensis Pet. Thou. Gen. Madag. Arbrisseau à tige faible. Feuiiles imparipennées. Folioles al- ternes. Pétioles ligneux. Fleurs purpurines , disposées en grappes axillaires et terminales. Ce végétal croit à Madagascar, où les colons le connaissent sous le nom de Manguier à grappes. Son fruit est mangeable, mais il a un arrière-goût de Térébenthine. Genre GARUGA. —— Garuga Roxb. Fleurs hermaphrodites. Calice campanulé, quinquédenté. Pétales 5, insérés au calice. Etamines 40, ayant même inser- tion que iles pétales et alternant par paires avec une glan- dule. Ovaire ovoïde. Style filiforme. Stigmate quinquélobé. Drupe globuleux, charnu , contenant 5 (ou par avortement 2-4) noyaux irréguliers, uniloculaires, monospermes. Arbres. Feuilles imparipennées, stipulées; folioles subses- siles , crénelées. Fleurs en panicule. Ce genre ne renferme que deux espèces : l’une de Mada- gascar ; l’autre de l'Inde. La dernière est la seule qui mérite une mention particulière. GarvGA À FEUILLES PENNÉES. — Garuga piinata Roxb. Corom. tab. 208. — Hort. Malab. v. 4, tab. 33. Tronc droit. très-élevé. Écorce lisse, de cou'eur cendrée. 246 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Branches peu nombreuses. Feuilles rapprochées vers le sommet des ramules , longues de 6 à 12 pouces. Folioles ovales, obtuses, crénelées, un peu velues. Stipules petites, falciformes, pointues. Panicules axillaires, solitaires ; simples , de moitié moins longues que les feuilles. Fleurs petites , jaunes , inodores. Drupe du vo- hime d’une Noix Muscade. Noyaux très-durs, bosselés. Cet arbre croit, dans les contrées montueuses de presque toute l'Inde. Ses feuilles, qui tombent à la fin de la saison pluvieuse, reparaissent avec les fleurs, en février et mars. Le Bois, tendre et spongieux , est peu utile. Le fruit se mange rarement cru , à cause de son äpreté ; mais 1l prend un goût excellent lors- qu’on Je confit au sucre, et, ainsi préparé, il s’en fait une grande consommation dans l’Inde. Genre MARIGNIA.— Marignia Commers. — Kunth. Fleurs hermaphrodites, Calice quinquéfide, persistant, à lobes pointus. Pétales 5 , deux fois plus longs que le calice : estivation valvaire. Dique non-crénelé, Étamines 40, de la longueur du calice. Ovaire globuleux , quinquéloculaire. Stigmate subsessile, sabquinquélobé. Drupe couronné par le stigmate : noyaux À à 3, enveloppés d’une substance pul- peuse. Graines pendantes, apérispermées : M folia- cés; radicule supère. Arbres. Feuilles imparipennées; stipulées; folioles coma- ces. Fleurs en panicules axillaires et terminales. Voici les deux espèces qui constituent ce genre: Marienia Dammar. —Marignia acutifolia De Cand. Prodr. Dammara nigra Rumph. Amb. v. 2, tab, 52. Feuilles à G folioles ovales-lancéolées , pointues : les naissantes poilues ; les adultes glabres. Panicules plus courtes que lesfeuilles, pendantes après la flor aison. Drupe ellipsoïde, acuminé, à un seul noyau. Arbre de moyenne stature. Stipules petites. Drupe ns: de là grosseur d’un Gland. FAMILLE DÉS AMYRIDÉES. 947 Cette espèce croît aux Moluques , où elle porte le nomde Dam- mar. 1l en découle un suc résineux , qui se concrète difficilement et qu'on emploie en guise de goudron. MaRIGNIA À FOLIOLES OBTUSES. — Marignia obtusifolia De Cand. Prodr. — Dammara graveolens Gærtn. Fr. v. 2, p. 100 , tab. 203 (non. Lamk., nec Link. )— Bursera oltusifolia Lamk. Dict. Folioles glauques , obovales, obtuses. Cet arbre croit à l'Ile-de-France, où il porte le nom vulgaire de Colophane bätard. QUINZIÈME FAMILLE. LES AURANTIACEES. — AURANTIACEZÆ. (Aurantiorum sect. IT, Juss. Gen. -— Hesperidearum sect. IL, Venten. Tabl. HE, p.154. —Æurantiaceæ Corréa , in Ann. du Mus. vol. 6, p. 576. — Mirb, Bull. Philom, 1815, p. 379. — De Cand. Prodr. vol. 1, p: 205. — Éartl. Ord. Nat. p. 592.) Le genre des Orangers et des Citronniers est le type de cette belle famille, qui joint les formes les plus élé- gantes à une immense utilité. Plusieurs botanistes ont désigné le même groupe sous le nom poétique de Hes- péridees , faisant allusion aux célèbres Pommes d'or de la fable, qui, selon l’opinion des commentateurs de cette antique tradition, n’étaient autre chose que des Oranges ou des Citrons. En général, les fruits des Aurantiacées sont comestibles et d’une saveur délicieuse. Les qualités rafraîchissantes de leur pulpe viennent d’un acide végé- tal particulier, que les chimistes appellent {cide citrique. Les fleurs des Aurantiacées répandent les parfums les plus suaves. Les feuilles abondent en huiles essentielles aromatiques, contenues dans une multitude de glandules ponctiformes : particularité qui se retrouve dans les pé- tales et dans l’écorce des fruits. Ces huiles possèdent des propriétés toniques et excitantes fort prononcées. Le bois d’un grand nombre d'espèces offre un grain très- fin, et sert dans les arts. à On ne connaît guère plus de cinquante espèces d’Aurantiacées, mais le nombre des variétés cultivées va à l'infini. L’ Asie équatoriale est la patrie de la plupart des espèces. L'Amérique , jusques aujourd’hui, n’en a offert qu'une seule. Deux espèces ont été observées à » FAMILLE DES AURANTIACÉES. 249 Madagascar et à l'Ile-de-France, et deux autres dans la Polynésie, On en indique onze en Chine et au Japon, mais la plupart de celles qu’on y trouve au nord du tro- pique , ont été introduites par la culture. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres où arbrisseaux, presque toujours très-glabres. Ramules axilliires souvent spinescents. Feuilles éparses, coriaces, persistantes, pétiolées, simples, ou composées avec impaire : lame souvent arti- culée au pétiole, parsemée de glandules ponctiformes. Stipules nulles. Fleurs hermaphrodites (rarement polygames ), régu- lières, blanches, ou rougeûtres, ou jaunes, axillaires ou terminales. Calice madhérent, urcéolé, ou campanulé, 4- ou 5- fide (par exception tridenté), marcescent. Disque annulaire, hypogyne. Pétales en même nombre que les sépales, interposi- ufs, insérés au disque, non-onguiculés, distincts, ou cos hérents par leur base, légèrement imbriqués et p longs que le calice avant la floraison. Étamines en même nombre que les pétales, ou ennom- bre double ou multiple des pétales, insérées au disque, unisériées. Filets anlatis, libres ou diversement soudés par leur base , subulés au sommet. Anthères basifixes ou juxta-basifixes, à 2 bourses parallèles s’ouvrant chacune par une fente longitudinale; connectif articulé au filet, souvent glanduleux au sommet. Pistil : Ovaire madhérent, bi- ou pluriloculaire. Style indivisé, cylindracé. Stigmate lobé ou crénelé, épais. Ovules solitaires, ou géminés , ou innumérables dans chaque loge. + 550 CLASSE DÉS TÉRÉBINTHINÉES. Péricarpe : Baie bi- ou pluriloculaire : épicarpe adhé- rent à l’endocarpe, coriace, évalve, parsemé de glandules ponctiformes , convexes ou concaves ; endocarpe mem- braneux ; cloisons solubles , membraneuses ; loges pul- peuses, ou succulentes, ou moins souvent charnues. Graines solaires, ou innumérables dans chaque loge, superposées, suspendues à l'angle interne, souvent à plusieurs embryons. Test coriace. Chalaze cupulaire. Raphé superficiel. Périsperme nul, Embryon rectiligne: cotylédons grands, charnus, biauriculés à la base ; ra- dicule courte, inclusé, appointante ; plumule pereep- tible. Voici les genres dont se compose la famille des Auran- Uacées : Atalantia Corr.—Triphasia Lour.—Limonia Limn. — Cookia Sonner. (Quinaria Lour. Aulacia Lour. }— Murraya Kænig ( Marsana Sonner. Chalcas Lour, } — Aglaja Lour. — Éergera Kæn. — Clausena Burm. — Glycosmis Corr. — Feronia Corr. — Ægle Corr. — Citrus Linn. | n + Genre ATALANTIA. — Atalantia Correa. Calicé quadriparti. Corolle tétrapétale. Étamines 8, mo- nadelphes. Filets libres au sommet, alternativement plus longs et plus courts. Pistil velu. Baie à 4 logesmonospermes. ÂTALANTIA MONOPHYLLE. — Atalantia monophylla Gorr. — Limonia monophylla Roxb. Corom. vol. 1, tab. 83. Épines courtes, solitaires, axillaires. Feuilles simples, en- tières , oblongues ou ovales-oblongues , obtuses, subsessiles. Sti- pules AC Ps Fleurs axillaires , petites , CE ou en grap- pes courtes. Fruit sphérique ( F la grosseur d’une Noisette). Cet arbre , qui croît dans les forêts de la eôte de Coromandel ; constitue jusques aujourd'hui à In Feul ce genre, FAMILLE DES AURANTIACÉES. 251 Genre TRIPHASIA. — Triphasia Lour. Calice triparti. Corolle à 5 pétales inégaux, dressés. Éta- mines6, ourarement 5, anthères subsagittiformes, Fruittri- loculaire, trisperme. Graines pluri-embryonnées. Arbrisseaux épiñeux. Feuilles simples où pennées-trifolio- lées. Fleurs solitaires, axillaires. Ce genre ne contient que deux espèces , indigènes dans l'Inde et aux Molluques. La suivante est cultivée dans les serres, comme plante d'ornement. TRIPHASIA TRIFOLIÉ. — Triphasia trifoliata Andr. Bot. Rep. tab. 143.— Limonia trifoliata Linn.— Jacq. Ic. Rar. tab 465. —Limonia Aurantiola Lour. — Riss. et Poit. Hist. tab. 108. Folioles ovales, courtement pétiolulées, souvent échancrées, glabres , petites. Baie rouge, ovale. Arbrisseau haut de 5 pieds. Rameaux étalés, tortueux. Fleurs blanches, de ia grandeur de celles de l'Oranger. Loureire rapporte que ce Triphasia est l’une des plantes d’a- grément les plus recherchées par les Chinois. Le fruit contient une pulpe inodore , visqueuse et de saveur sucrée. On le mange dans les contrées où 1l est indigène. Les rameux sont flexibles et se prêtent facilement à toutes les formes qu’on veut leur donner. Genre LIMONIA. — Limonia Linn. Calice 4- ou 5-parti. Corolle 4- ou 6-pétale. Etamines li- bres, en nombre double dés pétales, ou quelquefois en même nombre que les pétales. Fruit à 4 ou 5 loges monospermes. Feuilles simples, ou trifoliolées, ou pennées avec impaire ; pétiole tantôt ailé, tantôt aptère. On connaît une dizaine d'espèces de Limonia , indigènes dans l’Inde et dans les îles de l'Afrique équatoriale. Nous de- vons faire observer que le Limonier ne fait pas partie de ce genre, comme le pourrait faire croire son nom, Lrnoxta aciDE.— Limonia acidissima Lian.—Rumph. Amb. v.2, tab. 43. 252 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES, Feuilles imparipennées , bijuguées. Fes obovales, émargi- nées. Pctiole aile. Épines axillaires , solitaires. Fleurs blanches, en courtes panicules axillaires. Fruit globuleux, jaune. Arbrisseau indigène dans l'Inde, et fréquemment cultivé dans tous les établissemens coloniaux des pays chauds. Ses fruits ont une odeur très-aromatique; leur pulpe, d’une acidité agréable, sert à faire des confitures et des boissons rafraichissantes. Limonia GRÉNELÉ. — Limonia crenulata Roxb. Corom. tab. 86. Feuilles à 5 ou 7 folioles elliptiques-oblongues, obtuses , cre- nelées. Pétiole alé. Épines solitaires , axillaires. Fleurs petites, blanches, en grappes ou en corymbes pauciflores. Pétales lan- céolés , étalés. Fruit globuleux, noir, du volume d’un gros Pois. Cette espece, qui habite la côte de Coromandel et les monta- gnes voisines , forme quelquefois un arbre de moyenne taille. Ses fleurs sont très-odorantes. Limonia QUINQUÉFOLIOLÉ. — Limonia peniaphylla Re. Obs. — Roxb. Corom. tab. 84. Feuilles à 3 ou 5 folioles oblongues, entières , lisses. Grappes terminales et axillaires , souvent rameuses , pubescentes-ferrugi- neuses. Baie globuleuse, pulpeuse, lisse, rouge, du volume d’une Cerise. Buisson très-rameux. Folioles luisantes, longues de 2 à 3 pou- ces. Fleurs blanches, petites. Cette espèce est commune sur toute la côte orientale de l'Inde. Ses feuilles répandent un arome particulier, Ses fleurs sont ex- trêmement odorantes. Limonra Laur£éoLe.— Limonia Laureola De Cand.'Prodr. — Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 245. Feuilles simples, subopposées, ou ternées, oblongues-lancéo- lées , pointues aux 2 bouts. Corymbes terminaux , denses, ovoï- des. Pétales oblongs, obtus , 3 fois plus longs que le calice. Baie ovoïde, FAMILLE DES AURANTIACÉES. 253 Axbrisseau inerme, très-glabre, haut d'environ 4 pieds. Ra- meaux cylindriques, subdichotomes. Feuilles Juisantes, d’un vert sombre , longues de 3 à 5 pouces. Fleurs abondantes , peti- tes, d’un jaune pâle, très-odorantes. Baie de la grosseur d’une Olive. Cette espèce, dont le port est en tout semblable au Lauréole, croît dans les montagnes du Népaul, ainsi qu’au Sirmore et au Kamoun. Toutes ses parties vertes exhalent une forte odeur de Citron. Cet arbrisseau serait une précieuse acquisition pour nos jardins , car le climat de ses contrées natales fait présumer qu’il résisterait même aux hivers du nord de la France. Genre COOKIA, — Cookia Sonnerat. Calice 5-fide. Corolle à 5 pétales concaves, velus. Étami- nes 10: filets libres, linéaires; authères suborbiculaires. Ovaire velu, 5-loculaire. Fruit pulpeux, à 1-5 loges mo- nospermes. Arbrisseaux. Feuillesimparipennées; foliolesalternes, iné- quilatérales. Cookia PONGTUÉ.—Cookia punctata Retz.—Jacq. Schœnbr. v. 1, tab. 101.— Rumph. Amb. vol. 1 , tab. 53: — Quinaria Lansium Lour. Flor. Cochinch. Rameaux non-épineux , verruqueux. Feuilles à 3 folioles al- ternes , péliclulées, ovales-oblongues , acuminées ou obtuses , Ié- gèrement crénelées , ou entières, ou sinuolées. Panicules termi- nales, rameuses, très-amples. Pétales acuminés. Fruit velu, jaunètre , globuleux. Graines vertes, luisantes, sillonnées. Arbrisseau haut d’une dizaine de pieds, indigène aux Molu- ques. Ses fleurs, qui exhalent une odeur très-agréable , forment des panicules d’un demi-pied à un pied de long. Le fruit, de la grosseur d’une Noix, contient une pulpe mangeable, d’une sa- veur acidule, mêlée d’un léger goût de Térébenthine. On cultive cette espèce en Chine ainsi que dans les serres. : L’Aulacia falcata Lour., est uneautre espèce de Cookia (C. falca! a Dec. }, indigène en Cochinehine. 254 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Genre MURRAYA. — Murraya Linu. Calice 5-parti. Pétales 5, connivents à la base, étalés au sommet. Étamines 10; filets libres ou Éonaleuhe par la base. Baie Pb. ou par avortement uniloculaire : loges monospermes, Graines appendantes. Test laineux. Oreillettes des cotylédons fort petites. Arbrisseaux. Feuilles imparipennées. Fleurs axillaires ou terminales, en corymbe ou en panicule. Ce genre ne renferme que deux espèces, dont la suivante est la-plus remarquable. Murraya Buis DE Cuine. — Murraya exotica Linn. — Murr. Comm. Gætt. v. 9, p. 186, tab. 1.—Bot. Reg. tab. 434. — Chalcas japonensis Loureir. — Marsana buxifolia Sonner. Voyage, tab. 139. Foliolesalternes , obovales, ou oboyales-oblongues, échancrées, pétiolulées. Pétiole commun velu. Corymbes multiflores, plus courts que les feuilles. Fruit globuleux, ordinairement mono- sperme. Arbrisseau assez élevé. Rameaux cylindriques , flexueux, ver- ruqueux. Fleurs semblables à celles de l’Oranger, très-odorantes. Cette plante, qui croît aux Indes, est fréquemment cultivée dans les serres. On la nomme vulgairement Puis de’ Chine, parce que ses folioles ressemblent aux feuilles du Buis. Genre FÉRONIA. — Feronia Corr. Calice cupuliforme, 5-parti. Pétales-5, oblongs. Étamines 10 : filets dilatés à la base, libres. Baïe à 5 loges polyspermes : épicarpe ligneux; cloisons épaisses, charnues. Arbres épineux. Feuilles imparipennées; folioles 6ppo- sées, pétiolulées. Panicules axillaires et terminales. Ce genre ne contient que deux espèces, dont voici la plus remarquable. FéRontA Powmier D'ÉLÉPRANT. — Feronia elephantum Corr. — Roxb. Corom. tab. 141. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 255 Arbre assez élevé. Tronc droit. Écorce rimense, noirâtre. Branches vagues , peu nombreuses. Épines axillaires, solitaires , dressées, très-pointues , quelquefois nulles, Feuilles longues de 3 à 5 pouces, composées de 5 ou 7 folioles presque égales , lisses, d'un vert sombre, oblongues, obtuses ou échancrées. Pétiole lé- gèrement ailé. Panicules petites, terminales et axillaires, nues ou feuillées. Fleurs lavées de rouge, polygames. Calice petit, à dents pointues. Pétales beaucoup plus longs que le calice , étalés. Baie globuleuse , du volume d’une grosse Pomme. Épicarpe gris, scabreux , higneux. e Cet arbre est commun dans les montagnes de la plus grande partie de l'Inde. Les Anglais l’appellent Pommier d’éléphant, parce que l'écorce de son fruit ressemble à la peau de ce mammi- fère. La pulpe de ce fruit est généralement recherchée par les Hin- dous , et même par les Européens. Lorsqu'on entaille le tronc de Varbre, il en suinte une gomme transparente qui, selon Rox- burgh , est préférable à toute autre substance gommeuse , pour la peinture en miniature. "Genre ÉGLÉ. — Ægle Corr. Calice campanulé, 5- ou 5-denté. Pétales 3 ou 5, étalés, acuminés. Étamines 52-56, libres ou polyadelphes : anthè- res linéaires, mucronées. Fruit globuleux, déprimé , multi- loculaire ; épicarpe ligneux ; loges polyspermes.Test charnu, cotonneux. Cotylédons à oreillettes très-courtes. Outre l’espèce que nous allons décrire, ce genre en ren- ferme une autre, qui habite le Japon. ÉGLÉ MarMEz. — Ægle Marmelos Gorr. — Roxb. Corom. tab. 143. — Cratæva Marmelos Lin. Arbre assez élevé. Tronc droit, couvert d’une écorce cendrée. Branches vagues. Épines (quelquefois nulles) axillaires, solitai- res où géminées, très-fortes et acérées. Feuilles à°3 folioles lan- céolées ou ovales-lancéolées , terminées en pointe obtuse,, créne- lées, inégales. Fleurs toutes hermaphrodites, blanches, de la grandeur de celles de l’Oranger, Panicules terminales, feuillces, 256 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES pauciflores. Frnit de la grosseur d’un petit Melon. Épicarpe gri- sâtre , très-dur, presque lisse. Loges 12-16 , remplies d’une pulpe jaunâtre, visqueuse, très-tenace. | Cet arbre, nommé vulsairement Marmel , croît dans les mon- tagnes de la côte de Coromandel. Son fruit, d’une saveur déli- cieuse et d’un arome exquis, est fort recherché dans l'Inde. Rox- burgh assure qu’il est très-nutritif, et qu’en outre il possède des propriétés laxatives. Sa pulpe contient une matière gluante très- tenace, qu’on peut soutirer en fils longs de plusieurs aunes. Le bois du Marmel, quPs’emploie à beaucoup d’usages, est d’un brun clair, marbré de veines plus foncées. Genre CITRONNIER. — Citrus Linn. Calice cupuliforme, 5-fide (quelquefois 5-ou 4-fide). Éta- mines 20-60 : filets polyadelphes ; anthères oblongues. Style cylindrique , épais. Stigmate entier ou crénelé, déprimé. Baie à 7-12 loges polyspermes, pulpeuæs. Test mince. Co- tvlédons à oreillettes très-courtes. Arbres ou arbrisseaux, souvent armés d’épines axillaires. Feuilles unifoliolées. Pétioles souvent ailés. Ce genre comprend non-seulement les Citronniers ou Li- moniers, mais aussi les Orangers, les Bigaradiers, les Cédra- tiers, les Limettiers et les Pampelmousiers. Linné n’y admet- tait que deux espèces : le Citrus medica ou Cédratier , et le Citrus Aurantium où Oranger. Dans un ouvrage excellent et très-étendu sur l’histoire des Orangers cultivés en Europe, M, Risso et Poiteau ont décrit et en partie figuré 169 va- riétés, qu’ils classent sous huit sections. Nous donnerons ici l'extrait de ce travail, le plus complet et le plus récent qui existe sur la matière. HA La culture en plein air, des espèces de ce genre, ne s’étend pas, en Europe, à une latitude plus septentrionale que celle de la Provence : encore n’y réussit-elle guère qu’aux envi- ron d’Hières, Une température de quelques degrés au-des- sous de zéro du thermomètre de Réaumür, pour peu qu’elle soit continue, fait périr ces végétaux. On à remarqué que FAMILLE DES AURANTIACÉES. : 957 V’Oranger supportait, sans souffrir, un froid passager de—4° R. Dans le midi du Devonshire, et particulièrement aux en- virons de Saltcombe, l’une des localités les plus chaudes de Angleterre, on voit dans quelques jardins des Orangers qui ont résisté en plein air, depuis plus d’un siècle , aux hivers les plus rudes du pays; les fruits que produisent ces arbres sont aussi beaux que les Oranges du Portugal. Les Orangers se multiplient de graines, de boutures, de marcottes, et de greffes. Les graines, qu’on a soin de choisir dans des fruits très-mürs, doivent être semées au printemps (immédiatement après avoir été retirées de la pulpe), à 4 pou- ces de distance les unes des autres, sous châssis, ou dans une exposition bien chaude. La terre qu'on emploie ordinaire- ment à ces sortes de semis est un mélange, par parties égales, de terre franche et de terreau bien consommé. Les jeunes plants exigent des arrosements fréquents et modérés. La cou- tume généralementsuivie, estdelever, à la fin de l’année, cha- que pied, et de le replanter dans un pot. Rozier préfère at- tendre la fin de la seconde année pour cette opération, pourvu qu’on ait eu soin de semer les graines à distance con- venable. Pour les boutures, on choisit une branche jeune, saine, droite, de la longuenr d’un pied environ , que l’on enfonce à 5 ou 4 pouces dans une terre préparée comme celle qui sert aux semis. On tient le pot ou la caisse à l'ombre et dans un lieu chaud, jusqu’à ce que la bouture ait repris. Parmi toutes les méthodes qu’on met en usage pour gref- fer les Orangers, il en est une, connue sous le nom de greffe à l'anglaise ou greffe de Pontoise, qu’on emploie fréquem- ment pour avoir des arbres nains, couverts de fleurs et de fruits. Elle consiste à unir un rameau tout formé et prêt à fleurir, à un sujet venu de graine et n’ayant que deux ou trois ans. Cette opération s'exécute en entaillant la greffe et le sujet en biseau de la même longueur, et en les réunissant de manière que les écorces se rapportent bien exactement. On a beaucoup varié la composition des terres destinées à BOTANIQUE. PHAN. OT. I1. 47 258 CLASSE DES TÉRÉBINYTHINÉES. nourrir les Orangers cultivés en caisse. L'essentiel est que cette terre soit légère, et qu'elle contienne en même temps une grande quantité de carbone. Voici une composition recommandée par M. Bosc comme l’une des meilleures : « À une terre franche et depuis longtemps mise en tas, » on mélange partie égale en hauteur de fumier de vache » à moitié consommé. L'année suivante, on travaille cette » terre en la changeant de place deux fois ; l’année d’a- » près, on la mélange avec moitié de terreau d’une cou- » che de fumier de cheval. On la laisse encore un an en » tas, que lon change de place deux ou trois fois, en « perfectionnant autant que possible Le mélange. Pendant » l'hiver de l’année où l’on doit employer cette terre, on y » mêle encore un douzième de crottin de mouton, un ving- » tième de fiente de pigeon et un quarantième de poudrette. » Le tout est de nouveau bien mélangé à deux reprises dif- » férentes. Ainsi on met trois ans et demi à composer cette » terre , qui pendant ce temps reste exposée en plein air, » d’abord en tas allongés , ensuite alternativement en cône » très-élevé et en dos d'âne circulaire. Plus elle est maniée » souvent, et plus elle a de qualité. Si on l’employait au mo- » ment de sa fabrication, l'excès de carbone qu’elle contient » alors, ferait périr les arbres, « brüleraïtles racines » comme » disent les jardiniers. » La végétation de l'Oranger est rapide, soit pour les bran- ches , soit pour les racines; ces dernières remplissent telle- ment la caisse la plus grande , qu’à la fin de la seconde an- née elles en tapissent les parois intérieures, ainsi que le fond, Au bout de ce temps, il devient nécessaire d’enlever le che- velu et de retrancher les racines à trois ou quatre pouces; s’il se trouve de grosses racines, il importe de ne pas les couper en bec de flûte, mais le plus rond qu’il sera possible, parce qu'une plaie oblique a de la peine à se cicatriser. On a cou- tume, dans presque tous les pays, d’arroser chaque pied d’O- ranger , immédiatement après l’encaissement, de ce qu’on nomme une /essive, Cette préparation consiste en général FAMILLE DES AURANTIACÉES. 259 dans un mélange de crottin de cheval et de mouton, de fumier de vache, de lie de vin, etc. L'opération, très-bonne en elle-même, se fait à contre-temps, dans ce cas, puisque la terre des caisses est déja préparée avec soin. En employant cette lessive un mois plus tard, son efficacité sera beaucoup plus assurée. L'époque la plus opportune pour la taille des Orangersest, suivant les uns, immédiatement au sortir des arbres de la serre, ct, suivant d’autres, après la floraison. Rozier, qui se range du côté des premiers, donne les détails suivants sur cette opération £ « Deux sortes de branches s'offrent d’a- 5 bord, savoir : des bois de la pousse précédente, et des bour-- » geons nés durant le séjour des Orangers dans la serre. Les » premierssesont allongés, ou, n’avant pas eu le temps de se » former en entier, sont fluets ou ont péri durant l'hiver; la » peau des seconds est flasque ou trop tendre, et ils ne résis- » tent point au grand air; il faut donc les recéper ourabattre, » et la vraie saison est le printemps. On taille encore toutes » les branches qui s'emportent, qui excèdent, ou qui s’abais- » sent trop; celles dont l'extrémité est fluctte; celles qui, » ayant poussé doubles ou triples, n’ont pas été éclaircies » lors de l’ébourgeonnement, ou qui sont nées postérieure- » ment à cette époque; on les taille partout où se trouvent » de bons veux, et on les arrête dessus. Si lon trouve qu’un » Oranger a poussé plus d’un côté que de l'autre, ou qu’il » paraisse vouloir s’y jeter, on laisse au côté fougueux beau- » coup de branches et de bourgeons, dussent-ils faire un peu » confusion. Au contraire, on soulage amplement le côté fai- » ble ; par ce moyen, le côté fort étant plus chargé, fait un » emploi de séve plus considérable que si on le tenait court. » L’Oranger à une sorte d’inchination à pousser des tiges » louguettes , à larges feuilles, qui se rabattent horizontale- » ment ct tombent sur les inférieures. On remédiera à cet » inconvénient en taillant court, et en les mettant sur un œil » du dehors, pour faire éclore des bourgeons montant per- » pendiculairement. El arrive encore à l’Oranger de produire 260 CLASSE DES TÉRÉDINTHINÉES, » des branches fortes et bien nourries, qui ne sont pas néan- » moins des gourmands. Comme elles dérangent sa belle or- » donnance , et que l’arbre est d’ailleurs suffisamment rem- » pli, il faut les supprimer.Quantité de petits jets ont poussé, » en juillet et en août, aux aisselles des branches fortes ; on » a négligé de les ôter lors de l’ébourgeonnement, et plu- » sieurs Ont grossi et se sont aoûtés : C’est encore à la taille » qu’ils doivent être retranchés. Les Orangers font ordinai- » rement éclore trois ou quatre bourgeons ensemble ; c’est le » plus droit, le mieux nourri, le mieux placé, qu’il faut con- » server. On les visitera une fois par mois, et vers le solstice » d'été, tous les quinze jours. Depuis la fin d’août jusqu’au » temps où on les serre, l’ébourgeonnement ne doit plus » avoir lieu. » La tète d’un Oranger doit toujours être proportionnée et à la capacité de la caisse où il se trouve placé, et à la qualité de la terre qui le nourrit. En conséquence, lorsque cette tête, malgré les tailles et les ébourgeonnages annuels, est par- venue à une trop grande largeur, qu’on s'aperçoit qu’elle commence à souffrir, ce qui arrive tous les six à huit ans, on raccourcit ses branches sur le vieux bois, à quelques pouces seulement au-delà de la dernière opération de ce genre. L’ar- bre est ainsi presque complétement dépouillé de feuilles, et ne porte pas de fleurs pendant deux ans. Mais il repousse des bourgeons vigoureux, qui sont facilement dirigés pour for- mer une tête bien touffue et également garnie; ensuite ses fleurs sontplus belles et plus nombreuses qu'auparavant. Sous le climat de Paris, on ne laisse jamais les Orangers plus longtemps en plein air, que vers le milieu d’octobre, Il est essentiel que la rentrée se fasse par un beau temps, et que les arbres soient placés à des distances convenables dans l’orangerie, afin que l’air puisse circuler librement autour de leurs têtes. Les arrosements doivent être très-rares pen- dant l'hiver, car l'Oranger redoute autant l'humidité que le froid. La sortie varie, selon la saison , du milieu d’avril au milieu de mai. Il est inutile que la température d’une oran- FAMILLE DES AURANTIACÉES. 261 gerie dépasse 8° à 10° R. Lorsqu’à cause d’un froid long et rigoureux, l'air ne peut pas être renouvelé, on place sur les poëles des terrines remplies d’eau, laquelle, en s’'évaporant, rend à l’atmosphère l'humidité qui s’est perdue par l’action du feu. Enfin on profite de la saison de repos, pou nettoyer les branches et les feuilles des Orangers. Secrion l'. ORANGERS A FRUIT DOUX. Arbres. Feuilles ovales-oblongues, pointues , quelquefois den- telées ; petiole plus ou moins aile. Fleurs blanches. Fruit multiloculaire , subglobuleux, obtus, rarement acuminé ou mammelonné, d'un jaune d’or ou rougeätre : vésicules de l’épicarpe convexes ; pulpe douce , très-succulente. Tous les auteurs s’accordent à dire quel’ Oranger à fruit doux croit spontanément dans les provinces méridionales de la Chine, ainsi qu'aux Moluques , aux Marianes , dans la Nouvelle-Calédo- nie et dans la Polynésie ; mais il existe différentes opinions quant à sa transplantation dans les parties occidentales de l’ancien conti- nent. La plupart des écrivains en attribuent la conquête aux Por- tugais. M. Galesio, au contraire, assure que lés Orangers à fruit doux sont arrivés par l'Arabie dans la Grèce et dans les îles de l’Archipel. Quoi qu’il en soit, ilest certain que l’Oranger était in- connu en Europe jusqu’à la fin du quatorzième siècle, mais que, vers le milieu du quinzième siècle, cefruit y était déjà fort répandu. Voici les variétés signalées par MM. Risso et Poiteau : — OrANGER FRANG Riss. et Poit. Hist. Nat. des Orang. tab. 3. Rameaux épineux. Feuilles ovales, pointues , pétiolées. Pé- uole légèrement ailé. Fruits de moyenne grosseur, plus ou moins globulgux, d’un jaune doré , légèrement chagrinés. Pulpe très- douce. Arbre s’élevant, sur Les bords septentrionaux de la Méditerra- née, jusqu’à 24 pieds ; sa tête acquiert une trentaine de pieds de circonférence. Dans les pays plus chauds, il devient une fois plus haut, Ses fruits mûrissent plus vite et résistent à un froid plus con- sidérable que ceux de toutes les autres variétés de l'espèce, 262 (CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. — OnaAnGEr DE LA Cmine Riss. et Poit. 1. e. tab. 4. Feuilles ovales-oblongues. Fruits arrondis, souvent déprimés, de grosseur moyenne : épicarpe lisse, fin, luisant, d’un jaune dore. Arbre haut de 12 à 15 picds. Tronc couvert d’une écorce gla- bre et Juisante. Fleurs de moyenne grandeur. : Les fruits de cet Oranger, en général moins sujets à la gelée que ceux des variétés suivantes, sont très-répandus dans le com- merce sous le nom d'Oranges du Portugal; leur eau est excel- lente, relevée, moins douce cependant que celle de l'Orange franche et de quelques autres. — ORANGER A FRUIT PRÉCOCE Riss. et Poit. L c. Feuilles ovales, pointues. Fruits gros, globuleux , fermes : épicarpe d’un jaune rouge, lisse, épais, fort adhérent à la pulpe. Tige s’élevant dans le midi de l'Europe à environ 15 pieds. Rameaux courts, droits, parsemés d’épines. Les fruits de ect arbre ont la propricté de mürir longtemps avant les autres, même sans en excepter l’Oranger franc. — OrANGER À FRurrT DÉPRIME Riss. et Poit. 1. c. tab. 5.. Feuilles ovales-oblongues. Fruit de grandeur moyenne, lisse, déprimé aux 2 bouts, d’un jaune fonce. Arbre assez élevé. Rameaux longs, touffus, quelquefois epi- neux. Cet Oranger, assez remarquable par la forme de ses fruits , n’est pas fort commun. — Orancrr pyrAmipaL Riss. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues. Fruits petits, arrondis, tres-glabres, légerement cannelés, d’un jaune pâle. Tige grêle. Rameaux longs, droits, tres-nombreux : épicarpe assez épais ; pulpe d’un jaune rougeûtre. R Cet Oranger, disent les auteurs cités , ne mérite une place que dans les collections, à cause de son port pyramidal. Les fruits sont négliges dans le commerce, en raison de leur peu de volume. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 263 — OnANGER A FEUILLES p’YEUSE Riss. et Poit. {. c. tab. 6. Feuilles ovales, ondulées. Fruits globuleux où ovoides , gla- bres, d’un jaune foncé. Petit arbre très-touffu. Tige très-rameuse. Rameaux courts, droits. Pulpe des fruits très-sucrée. Le port de cet Oranger est très-pittoresque. Sa floraison est bis- annuelle. Ses fruits, d’un goût excellent, mürissent fort vite. — ORANGER A FEUILLES CRÊPUES Riss. et Poit. L. c. Feuilles oblongues, étroites , crépues. Fruits arrondis, dépri- més , d’un beau jaune tirant sur le rouge. Tronc d’un gris obscur. Rameaux fort longs, parsemés de pe- tites épines droites et aiguës. Le port de cet arbre , observent MM. Risso et Poiteau , est majestueux ; il s'élève jusqu’à une vingtaine de pieds, dans le même ciimat où le précédent ne parvient qu'à 6 pieds ;' mais ses fruits mürissent plus tard et n’ont jamais un goût aussi agréable. — ORANGER A FRUIT PYRIFORME Riss. ct Poit. 1. c. tab. 7. Feuilles elliptiques , pointues. Fruit grand, turbiné : épicarpe lisse, peu épais, d’un jaune vif. Cet Oranger, fort distinct par la forme de son a fruit, atteint une hauteur de 20 pieds, et craint peu le froid du id de l’Europe. Ses fruits mürissent en mars et se conservent très-bien dans les plus longs transports. — ORANGER A LARGES FEUILLES Riss. et Poit. I. c. Feuilles ovales-oblongues, pointues. Fruits grands, globu- Jeux : épicarpe mince, d’un beau jaune. Arbre haut de 18 à à 20 pieds; tête parfaitement arrondie. Fruits ( le plus souvent en bouquets ) très-doux , résistants pres- que autant que ceux de l’Oranger de Chine aux intempéries de l'hiver. — OraNGER DE GÈxes Riss. et Poit. 1. c. tab. 5. Feuilles ovales-oblongues. Fleurs terminales tripétales, Fruits 9264 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. de grandeur moyenne, subglobuleux, marqués de sillons à la base, un peu chagrinés, d’un beau Jjaune-rouge. Rameaux petits, courts, touffus, disposés en tête arrondie. Pulpe jaune au centre, rougeître à la circonférence, à eau sucrée très-agréable. — ORANGER A FLEURS DOUBLES Riss. et Poit. L. ce. Feuilles ovales-oblongues. Fleurs doubles. Fruits subglobu- leux, subdéprimés, lisses, souvent sétiféres, d’un jaune foncé rougeàtre, . Tige droite. Rameaux courts, anguleux, munis de petites épines. Fruits contenant le rudiment plus ou moins développé d’un autre fruit, qui sort par une ouverture apicilaire arrondie. — OranGer DE Nice Kiss. et Poit. 1. c. tab. 0. Feuilles ovales, pointues. Fruits grands, globuleux, dépri- més aux deux bouts; épicarpe épais , chagriné, d’un jaune vif. Tige élevée, droite, vigoureuse , terminée en tête ample et tuuffue. Fleurs d’une grosseur remarquable. Cet Oranger, remarquent les auteurs cités, forme , par l’abon- dance de ses fleurs et de ses fruits, l’une des productions agricoles les plus lucratives des environs de Nice. Ses fruits sont estimés dans le commerce par l’avantage qu’ils ont de se conserver sains pendant les plus longs transports. — ORANGER A PETIT FRUIT Russ. et Poit. 1. c. tab. 10. Feuilles ovales-oblongues. Fruits petits, globuleux : épicarpe épais, d’une jaune päle. Plusieurs jardiniers sont d’avis que cet Oranger est la pre- mire des varictés introduites dans les jardins de Nice. Du reste on ne la cultive pas beaucoup. — OnraNGEr À FRUIT NAIN Riss. et Poit. 1. ce. — Citrus si- nense Tournef. — Petit Oranger de la Chine Encycl. — Ci- trus Aurantium minutissimum Lois. in Duham. ed. nov. Tige grêle, lisse. Fleurs petites. Fruits du volume de ceux du Bigaradicr chinois, FAMILLE DES AURANTIACÉES. 265 — ORANGER A FRUIT BOSSELE Riss. et Port. . c. tab. 11. — Oranger tortu Encycl. — Citrus Aurantium gibbosum Risso , Ann. Feuilles ovales-oblongues, crépues. Fruits arrondis, assez gros, d’un jaune foncé , gibbeux d’un côté; épicarpe mince. Petit arbre. Tige haute de 6 pieds, lisse, rameuse. Rameaux courts, angu:eux, tortueux. Cet Oranger, cultivé dans les jardins de Nice , fleurit chaque année; il donne pex de fruits, lesquels sont constamment diffor- mes; leur pulpe est t:ès-sapide, mais moins douce que dans la plupart des autres variétés. — ORANGER A FRUIT CORNU Riss. et Poit. 1. c. tab. 12.—Ci- rus Aurantium corniculatum Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles petites. Fruits ovales, souvent sillonnés, cornicules ; épicarpe épais , lisse, d’un jaune foncé. Tige de moyenne hauteur, grisätre. Rameaux très-courts. Fruits munis d’appendices en forme de cônes , de doigts ou de cornes, qui partent de Ja base et ne gardent aucrne proportion ni dans la longueur, ni dans leur direction. Pulpe sucrée , très- agréable. — OraNGER DE Mazre Riss. et Poit. 1. €. tab. 13. — Citrus Aurantium hierochunticum Kiss. Ann. — Orange rouge de Portugal, Orange Grenade , Orange de Malte, Nouv. Dict. d’Hist. Nat. Feuilles ovales-oblongues; pétiole légèrement aile. Fruits de grosseur moyenne : épicarpe chagriné , rougcâtre; pulpe purpu- nne, tres-douce. Tige d’un gris foncé, se terminant par une forte tête de ra- meaux courts , quelquefois munis d’épines très-courtes. — ORANGER 4 PULPE ROUGE Riss. et Port. 1. c. Feuilles ovales-oblongues ; pétiole légèrement aile. Fruits de grosseur moyenne, globuleux, souvent déprimés au sommet : épicarpe mince, jaune; pulpe douce, rouge, 266 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Rameaux munis d’épines plus longues que dans l’Oranger de Malte. Fleurs à 4 ou 6 pétales. — OnanGer DE Masorque Riss. et Poit. 1. c. tab. 14. — Aurantium lusitanicum Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles ovales-oblongues , pointues. Fruits sphériques, lisses, de grosseur moyenne : épicarpe assez mince, d'un jaune vif; pulpe tres-douce. Arbre haut d'environ 18 pieds. Rameaux droits, tres-lorgs, munis de petites épines qui disparaissent sur le vieux boïs. Les fruits de cet Oranger se débitent à Paris sous le nom d’O- ranges du Portugal, quoique l’Oranger cultivé sous le nom de Portugais porte des fruits bien différents. — ORANGER A FRUIT CACHETÉ Riss. et Poit. L. c. Feuilles ovales, pointues. Pétioleailé. Fruits globuleux; degros- seur moyenne, marqués comme d’une empreinte de cachet sur l’un des cotés du sommet ; épicarpe d’un jaune vif. — ORANGER A FRUIT MAMMIFÈRE Riss. et Poit. 1. c. tab. 15. Feuilles ovales-oblongues, pointues. Fruits ovoïdes-globuleux, mammelonnés , de grosseur moyenne , d’un beau jaune. Bel arbre à tige élevée et vigoureuse. Rameaux parsemés de petites épines qui disparaissent sur le vieux bois, — ORANGER À FRUIT LIMÉTIFORME Pass. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues, étroites. Fruits globuleus ; sillon- nés, mammelonnés, d’un jaune pâle. Tige élevée. Rameaux épars, glabres, tres-longs. Fleurs peu Me tÉe. Épicarpe mince; pulpe d’un jaune-rougeâtre, peu succulente , assez douce. De tous les Oran pers en OnnE | jusqu’ ici , observent MM. Risso et Poiteau , il n’en est aucun qui craigne autant le froid des hi- vers du midi de l'Europe. — ORANGER A FRUIT OBLONG Riss, et Poit. I. c. tab. 16. Feuilles ovales-oblongues , étroites. Fruits ovoïdes-allongés : épicarpe glabre, d’un jaune rougeûtre ; pulpe purpurine, FAMILLE DES AURANTIACÉES. 267 Arbre haut de 10 à 12 pieds. Tête touffue, composée de ra- meaux nombreux , munis de petites épines. Pulpe succulente, fort douce. « On distingue aisément cetOranger, disent MM. Risso et Po- » teau, de la multitude d'espèces et variétés cultivées dans fe midi » de l'Europe, à l'élégance de son pert, ainsi qu’à la forme oblon- » gue de ses fruits, qui sont Souvent réunis en grappes et forment » des bouquets très-élégants. » ORANGER À FRUIT ELLIPTIQUE Riss. et Poit. |. c. tab. 17. Feuilles ovales-oblongues , quelquefois crépues. Fruits petits, ellipsdides : épicarpe lisse , jaune; pulpe douce, rougeûtre. Petit arbre, tortu et difforme. Rarmeaux diffus , longs, flexi- bles. ORANGER A FRUIT OLIVIFORME Raiss. et Poit. L. c. — Ci- trus Aurantium olivæforme Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles petites, ovales. Fruits ovoides-allongés, de la grosseur d’une Olive ; épicarpe doux comme la pulpe. Cette espèce, cultivée en Chine, n’est connue que par la des- cription des Jésuites, qui se bornent à dire qu’on en mange le fruit tout entier ; son écorce est suave et sa pulpe très-douce. ORANGER A FRUIT TORULEUX Füss. et Poit. 1. c. tab. 18. Fruits déprimés , sillonnés, d’un jaune foncé, de grosseur moyenne. Tige élevée. Rameaux longs, glabres. Fruits marqués de 10 à 12 sillons qui vont aboutir au sommet, duquel s'élève ordinai- rement un petit mammelon obtus. Cet arbre s’élève jusqu’à 15 pieds, dans les environs de la ville de Nice; il est plus sensible au froid que la plupart de ses con- génèrês; sa floraison est bisannuelle ; ses fruits, quoique doux, ne sont point estimés, parce que Pur forme ne plaît guère, et qu’ils contiennent peu de suc. — OrANGER À rruirT CHARNU Riss. et Poit. |. c. Feuilles ovales-vblongues, pointues. Fruits sphériques ; très- lisses , d’un jaune-rouge foncé ; épicarpe charnu. 265 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Arbre de moyenne hauteur, peu cultivé. Rameaux confus , pres- sés. Écorce du fruit très-épaisse , compacte; suc doux, peu abon- dant. — ORANGER À FRUIT RUGUEUX Riss. et Poit. 1. €. tab. 10. Feuilles ovales-lancéolées, pointues, souvent plissées et rap- prochées en rosette. Fruits gros, déprimés à la base et au sommet, striés , granuleux : épicarpe épais, spongieux; suc aqueux. Tige élevée, droite. Rameaux lisses, assez nombreux. « Lafacilité avec laquelle cet arbre prospère sur le territoire de » Nice, nous porte à croire, disent les anteurs cités, qu’il est un » de ceux qu’on pourrait le plus aisément acclimater hors de la » zone où les autres variétés cessent de croître. » — ORANGER A FRUIT RIDÉ Riss. et Poit. I. c. Feuilles ovales-allongées, étroites. Fruits petits, arrondis, granuleux , ridés : épicarpe épais , d’un jaune-rouge foncé; pulpe peu sucrée. Arbre très-fertile, mais peu cultivé, à cause de la petite di- mension de ses fruits et de leur peu de durée. — OrRanGEr Pommier p’Apam pes Parisiens Riss. et Poit. 1."c:"tab. 20. Feuilles larges, lancéolées, acuminées. Fruits ovales-arron- dis, de grandeur moyenne, légèrement mamelonnes, fermes, lisses, d’un jaune vif : sarcocarpe épais, mou, doux; pulpe lé- gèrement acide. — Orancer Manparix. — Citrus nobilis Loureir. Flor. Coch.—Bot. Reg. tab. 211.—Andr. Bot. Rep. tab. 608. Feuilles lancéolées. Pétioles aptères. Fruits gros, arrondis, un peu déprimés : épicarpe tuberculeux, un peu épais, succu- lent, rougeâtre ; pulpe rouge, très-savoureuse. Tige de moyenne hauteur. Rameaux ascendants , inermes. Cet Oranger se cultive fréquemment en Cochinchine et aux environs de Canton. Son fruit, selon Loureiro, est préféré à celui de toutes les autres variétés connues en Chine, et 1l atteint FAMILLE DES AURANTIACÉES, 269 usqu’à à pouces de diamètre. Les Anglais cultivent ce fruit sous le nom d'Orange Mandarin. — ORANGER À LONGUES FEUILLES Riss. et Poit. 1. c. tab. 22. Feuilles oblongues-lancéolées, dentées. Fruits gros , ovoïdes, lisses, mamelonnés, d’un jaune doré : épicarpe mince ; pulpe aqueuse , peu sucrée. Tige peu élevée. Rameaux épars, parsemés de petites épines. Vésicules d2 l’épicarpe planes, concaves. Fruit tres-beau pout la forme et l’aspect, mais de qualité médiocre. — ORANGER MULTIFLORE Riss. et Poit. 1. c. — Citrus Au- rantium multiflorum Lois. in Duham ed. nov. Feuilles elliptiques, pointues. Fleurs’agglomérées. Fruits de grosseur médiocre , subglobuleux : épicarpe mince, glabre , d’un beau jaune ; pulpe douce. Tige très-haute; tête arrondie. « Rien n’est beau, remarquent MM. Risso et Poiteau , comme » cet arbre au printemps. La grande masse de fleurs et de fruits » dont il est couvert, contrastant agréablement avec la verdure » de son feuillage, lui donne un aspect aussi riche que varié. On » le rencontre assez fréquemment dans les jardins de Nice. » — OnANGER À FEUILLES ÉrroiTEs Riss. et Poit. 1. ce. tab. 22. Feuilles petites, très-étroites. Fruits petits, arrondis : épi- carpe lisse, jaune ; pulpe pourpre, très-douce. Tige élevée. Téte peu régulière, à rameaux courts, diffus, munis de quelques petites épines jaunâtres. Cet Oranger s'élève à environ seize pieds, sur le territoire de Nice ; il fleurit chaque printemps, mais ne fructifie abondam- ment que tous les deux ans. — OrANGER À FruiT rarpir Riss. et Poit. 1. c. tab. 23. Feuilles ovales-oblongues. Fruits gros, arrondis , déprimés : épicarpe d’un jaune pâle ; pulpe douce, Tige haute , d’un gris cendré obscur. Rameaux longs, droits, un peu diffus, 970 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Gette Orange répand une très-bonne odeur. Elle est assez fré- quente dans les jardins de Nice, et Fexpérience a démontréque, dans les régions propres à la culture des Orangers , l'exposition septentrionale lui est plus favorable que les autres. — ORANGER À FRUIT SANS PEpiNs Rüiss. et Pot. k. ce. Feuilles ovales-oblongues , pointues. Fruits petits, globuleux, glabres ; pulpe très-rouge, douce. Tige de hauteur moyeme, grisâtre. Rameaux assez longs, garnis de quelques petites épines. k — ORANGER DE Grasse Riss. et Poit. 1. e. tab: 24. — Citrus Aurantium Grassense Lors. in Duham. ed. nov. v. 7, tab, 33, fig. 1. Feuilles ovales-chlongues, pomtues. Fruits gros, sphériques, rarement déprimés, toujours ombiliqués aux deux bouts, ru- gueux : épicarpe d’un jaune pâle; pulpe jaune, sapide. Cet Oranger est peu cultivé sous le rapport de l'utilité, parce que ses fruits ont Fécorce épaisse et qu'ils ne peuvent supporter de longs trajets. ORANGER A FRUIT CONIFÈRE Riss. et Poit. 1. c. tab. 25. — Citrus Aurantium vulgare Riss. Ann. — Cütrus Bigaradia acuminata Lois. in Duham. ed. nov. v. 7, tab. 24, fig. 3. Feuilles petites, ovales-allongces. Fruits gros, ovales-arrondis, terminés par un mammelon conique : épicarpe hsse, assez épais, d’un jaune pâle ; pulpe aqueuse, moitié douce et moitié acide , mêlée d’un peu d’amertume. Tige droite, d’un gris foncé. Rameaux courts, diffus, munis de quelques petites épmes. « Cet arbre , observent MM. Rissoet Poiteau, est très-rare » aux environs de Nice : gracieux dans sa forme, et beau par son » feuillage, si ses fruits réunissaient l'utilité à l'agrément, il » formerait sans contredit le plus riche et le plus bel ornement » des jardins. » — Orancer Imsrco Riss. et Poit, 1. c. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 271 Fruits gros, sphériques, lisses et luisants : épicarpe mince ; pulpe visqueuse , très-douce. Tige élevée, garnie de rameaux gréles , longs, diffus , parse- més de petites épines. Cet Oranger, très-distinct par sa pulpe visqueuse, est cultivé au Brésil et dans d’autres contrées de l'Amérique méridionale, où les habitans lui donnent le nom d’Zmbigo. — OranGER rorRTuGaIS Riss. et Poit. 1. c. tab. 26. Feuilles ovales-elliptiques, pointues aux deux bouts, étroites, Fruits de grosseur moyenne, tantôt arrondis , tantôt allongés, légèrement ridés, d’un jaune vif: épicarpe assez mince; pulpe jaune (rouge dans une variété), savoureuse , douce. Arbre élancé. Rameaux menus, dressés. Cet Oranger est cultivé par les jardiniers de Paris ; mais les Oranges dites du Portugal, par les fruitiers de Ja capitale, ne proviennent pas de la même variété. — Orances D'Oraïrr Riss. et Poit. 1. c. tab. 27: Tige basse, inerme. Feuilles ovales, pointues aux deux bouts. Eruit peut, ovale, un peu chagriné : épicarpe mince; pulpe douceitre , fade. — ORANGER À FRUIT CHANGEANT Riss. et Poit, 1. c. tab. 28. — Aurantium variegatum Tourn. — Citrus Aurantium fructu variegato Vois. in Duham. ed. nov. vol. 7 , tab. 26, fig. 1. Feuilles ovales-oblongues ou linéaires, panachées; pétiole nu ou légerement ailé. Fruits ovoïdes-allongés , ou sphériques , ou turbinés , quelquefois mamelonnés au sommet : épicarpe épais, ridé et chagriné ; pulpe peu abondante, légèrement sucrée. Tige droite, de hauteur moyenne. Rameaux courts , irrégu- liers, minces, tortueux. Vésicules de l’épicarpe concaves. Cette espèce est remarquable par la diversité de son feuillage, ainsi que par la forme variée et la légèreté de ses fruits mûrs, qui, même étant frappés par, la gelée, continuent d’adhérer fortement à la branche qui les porte. 279 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, Onancer Turc Riss. et Poit. L. c. tab, 29. — Æurantium striatum Tournef. — Citrus Aurantium lunatum Desf, Hoït. Par. Feuilles panachées, souvent crépues d’un côté : les unes ova- les-oblongues, acuminées ; les autres lancéolées. Fruits petits , arrondis , marqués de bandes longitudinales rugueuses , d’abord vertes , plus tard rougeâtres. SEcTion II. BIGARADIERS , ou ORANGERS A FRUIT ACIDE ET AMER. Arbres généralement moins hauts que les Orangers à fruits doux. Pétioles ordinairement plus élargis. Fleurs plus gran- des , plus odorantes. Fruits du volume et de la forme des Oranges douces, mais dif. fférents en ce que leur épicarpe est plus raboteux , qu’il devient d' ün jaune plus rougeatre dans la maturité; et en ce que sa pulpe contient un sue acide, mêlé d’amertume, qui le rend moins propre que celuides Limons à faire des boissons rafraïchissantes, mais qui assaisonne très-agréablement les viandes et les pois- sons. Ces différences subissent quelquefois des modifica- tions et ne suffiraient pas toujours pour faire distinguer un Bicarapier d'un ORANGER A FRUIT DOUX; mais les Oranges douces ont les vésicules d'huile essentielle con- vexes , tandis qu'elles sont toujours concaves dans les Bi- garades. Cette dernière différence, disent MM. Risso et Poiteau, offre seule un caractère plus solide et moins équivoque que toutes les autres ensemble, et elle mérite toute l'attention des Physiologistes , par ses singuliers rapports avec la nature du suc que contient l’intérieur du fruit. Le Bigaradier ne fut point connu des anciens Romains. Son introduction en Occident est due aux Arabes, qui l’apportèrent de l’Indeetle répandirent, vers le dixième siècle, dans tous les pays où ils avaient établi leur domination. Le fruit du Bigaradier est con- nu , sur tout le littoral de la Méditerranée, sous les noms variés de Narandi, Citrangolo, Melarancio, Citrone, Melangolo, Biga- FAMILLE DES AURANTIACÉES. 275 rat, Citron amer. Les médecins arabes employaient les Biga- rades dès le commencement du quatrieme siècle de l’hégire. Dans le midi de l’Europe, ces fruits à peine développés , qui tombent pendant les fortes chaleurs de l'été , sont ramassés avec soin et séchés à l’ombre : ainsi préparés, ils servent dans la tein- ture. À mesure que leur maturité avance , on les cueille, on les enveloppe dans du papier et on les expédie vers le Nord. Quand ils sont parvenus à leur dernier degré de développement, on les coupe en deux et l’on en sépare l’écorce, dont se fait la liqueur de table appelée Curacao, des élixirs stomachiques, des confitures, etc. L’écorce fraiche des Bigarades s'emploie égale- ment à la confection de différentes confitures; on préfère à cet usage la variété nommée Chinette. Enfin, on en retire une huile essentielle d’une odeur pénétrante, qui approche de celle de l'O- range, du Limon et de la Bergamotte. Les fleurs des Bigaradiers se préferent à celles des Orangers proprement dits, pour la distil- lation de l'Eau de fleur d'Oranger; elles fournissent une huile essentielle connue dans le commerce sous le nom de Wéroli: cette essence , la plus estimée de toutes celles du genre Citrus , entre dans un nombre infini de parfumeries. L'huile essentielle dite Petit grain, s'obtient des feuilles de Bigaradier. L’infusion de ces feuil- les est un excellent stomachique. MM. Risso et Poiteau décrivent les variétés suivantes de Bi- garadiers : — Bicarapier Franc Riss. et Poit. 1. c. tab. 30.— Æuran- tium sylvestre Tourn.—Citrus Aurantium Linn.— Citrus Bi- garadia Lois. in Duham. ed. noy. Rameaux épineux. Feuilles elliptiques ; pointues ; pétole ailé. Fleurs très-blanches. Fruits de grosseur moyenne, globuleux (quelquefois ovoïdes, et déprimés au sommet), lisses, ou quel- quefois rugueux , d’un jaune vif; pulpe acide et amère. Dans l'Inde et dans la Chine cet arbre parvient à une éléva- tion considérable : dans les régions tempérées de l’Europe il at- teint à peine une trentame de pieds de haut. Tige droite, gri- sâtre, terminée par des rameaux touffus et garnis de longues BOTANIQUE, PHAN. T: H, 158 274 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, épines verdätres. Fruit d’un jaune qui passe au rouge-orangé foncé. C’est à cette varicté que se rapporte l’arbre qu’on cultive à l'orangerie de Versailles, sous le nom de Grand Bourbbn ou Grand Connétable, et qui fut semé en 1421 dans le jardin d’une reine de Navarre. — Bicaranier À rRuiIT cornieuzé Riss. et Poit. 1. c. tab. 30.— Citrus Bigaradia corniculata Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 50, fig. 4, b et 6. Feuilles ovales-lancéolées. Fruits arrondis, lésèrement dé- primés , corniculés : épicarpe assez épais, d’un jaune rougeître; pulpe acidule et amère. Outre les excroissances singulières qui distinguent la plupart des fruits dans ce Bigaradier , il se reconnaît encore en ce que le stylé de sa fleur dépasse souvent les pétales quand ils ne sont encore qu'en bouton. Get arbre parvient à la hauteur de dix- huit pieds, dans le midi de l’Europe. On le cultive plus parti- culièrement pour sa fleur, qui sert à la composition des pom- mades et des eaux de senteur. Distillée , elle donne une huile essentielle des plus suaves, et une Eau desBigarades excel- lente. Ses fruits entrent dans le commerce, pour assaisonner les viandes et les poissons. Les fleuristes de Paris l’estiment beau - coup , à cause de la grandeur et de la suavité de ses fleurs. — BiGARADIER À FRUIT SILLONNÉ. — Citrus Bigaradia sul- cata Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, pag. 33, fig. 3. Feuilles ovales-oblongues, pointues. Fruits globuleux, sil- lonnés, ombiliqués au sommet : épicarpe assez épais ; pulpe aci- dule et amère. — BicarADIER À FRuIT FÉTIFÈRE Riss. et Poit. L. c. tab. 33. — Oranger femelle Encycel. Fruits gros, arrondis, déprimés, fétifères : épicarpe mince ; pulpe acidule et amère. | Arbre de moyenne hauteur. Fleurs simples, ou plus ou moins doubles, FAMILLE DÉS AURANTIACÉES, i275 Ge Bigaradier est remarquable en ce que son off fruitre au sommet une ouverture, bouchée par les rudimens de plusieurs autres fruits. Son intérieur présente toujours de grandes irrégu- larités: on trouve vers la circonférence dix ou douze loges assez grandes, et au centre un nombre indéterminé d’autres loges, plus petites et très-inégales. — BicarADiER À FRUIT GANNELE Rüss. et Poit. IL. c. Feuilles oblongues, pointues. Fruits de grosseur moyenne, arrondis , canaliculés : épicarpe un peu épais; pulpe acidule, légèrement amère. Tige élevée : écorce brune. Rameaux touffus. — BicarADIER À FRUIT GUPULÉ Riss et Poit. 1. c, tab. 34. Feuilles ovales. Calice charnu, persistant. Fruits gros, ar- rondis , quelquefois appendiculés : épicarpe épais ; pulpe acide. Arbre vigoureux, d’un beau port, très-rameux; rameaux droits, roides. — BPiGARADIER À GRAND CALICE Russ et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues , pointues. Galice charnu , accres- cent. Fruits de grosseur moyenne, arrondis, quelquefois dépri- més aux 2 bouts, lisses : épicarpe assez épais ; pulpe acidule, légèrement amère. Cet arbre n’a que six à neuf pieds de haut, dans les jardins de Nice. Tête arrondie. Floraison bisannuelle. — Bicaranrer Rieux Dépouizxe Riss. et Poit. 1. c. tab. 35. — Citrus Bigaradia crispa Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 32, fig. 1. — Oranger à feuilles coquillées Encycl. Feuilles ovales, obtuses, crépues, très-rapprochées. Fruits arrondis, déprimés, rugueux, souvent arcolés au sommet : épicarpe assez épais; pulpe acide et amère. Tige trés-courte. Rameaux disposés en tête arrondie. Pétiole aptère. | Cet arbre est cultivé dans toutes les Orangeries de France, et en pleine terre dans l’Europe méridionale. On le connait depuis 276 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. longtemps sous les noms de Riche dépouille , Bouquetier , Oranger à feuilles frisées ou crépues. — Bicarapier muLrirLorE Riss. et Poit. L. c. Feuilles ovales-oblongues, pointues. Fleurs très-abondantes. Fruits petits, globuleux : épicarpe assez épais ; pulpelégèrement acide ét amère. Tige basse, droite. Rameaux courts, très-rapprochés, armés dans leur jeunesse de petites épines. « Si l’on excepte le Bigaradier chinois et ses variétés, disent » MM. Risso et Poiteau, cet arbre est le plus petit des Orangers » à fruits amers ; mais la nature l’a richement dédommagé de » la médiocrité de sa taille par l’abondance des fleurs qui le » parent chaque année, et qui le rendent aussi utile qu'agréa- » ble. » — Bicarapier viozer Riss. et Poit. 1. c. tab. 36. — Citrus Bigaradia violacea Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7,tab. 34. Feuilles ovales. Fleurs tantôt jaunes, tantôt d’un rouge vio- let. Fruits petits, arrondis, rugueux: les uns jaunes; les autres violets avant la maturité ; HAE acide et amère. Ce Bigaradier est d’un aspect très-agréable par le mélange de ses fleurs blanches et violettes. — BiGARADIER À FLEURS DOUBLES Riss. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues. Fleurs doubles. Fruits globuleux, granuleux : épicarpe épais ; pulpe acide et amère. — Bicaranier Spararore Riss. et Poit. 1. c. tab. 37. Feuilles oblongues, pointues. Fruits sphériques , luisants , très-lisses : épicarpe d’un jaune pâle ; sarcocarpe très. épais ; pulpe moitié douce, moitié amère. Arbre élevé, d’un port irrégulier. Rameaux grèles, courts , flexibles. Le fruit du Bigaradier Spatafore est presque tout écorce; sa substance, ferme et compacte , forme , avec le sucre, une excel- lente confiture. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 277 — BiGARADIER A FRUIT MAMELONNÉ Rüiss. et Poit. 1. c. tab. 38. Feuilles ovales ou oblongues, légèrement crépues, pointues. Fruits arrondis, mamelonnés au sommet : épicarpe mince ; pulpe acide et amère. Arbre haut de 10 à 15 pieds. Tige brume. Rameaux courts, droits , érigés et réunis par paquets. — BiGARADIER À LONGUES FEUILLES Riss. et Poit. 1. c. tab. 39. Feuilles oblongues, acuminées, longuement pétiolées. Fruits sphériques, mamelonnés : épicarpe rugueux, jaunâtre; pulpe acidule et amère. Tige petite, grèle. Rameaux menus, diffus, munis de quel- ques cpines. Ce Bigaradier, selon les auteurs cités, est l’un de ceux qui re- sistent le moins à la rigueur des hivers de l’Europe australe. — Bicaranier DE Vorcamer Russ. et Poit. 1. c. tab. 40. Feuilles petites, oblongues, pointues, longuement petiolces. Fruits ovoides, mamelonnés au sommet : épicarpe épais, sub- verruqueux ; pulpe acidule et amère. — BicaRADIER À FRUITS EN GRAPPE Russ.et Poit. 1. c. — Ci- trus Bigaradia racemosa Lois. in Duüham. ed. nov: vol. ;. Feuilles ovales-oblongues , pointues. Fruits petits, en grappe : pulpe acidule, légèrement amère. Tige élevée , rameuse. Rameaux courts, tres-rapproches. Ce Bigaradier est d’un fort bel effet en hiver, par l’abondance de ses fruits. 0] — Bicarapier DE Napzes Riss. et Port. |. c. Feuilles ovales, allongées. Fruits gros, sessiles, turbinés, jau - nes ; pulpe acide et amère. © — BIGARADIER A FRUIT SANS GRAINES Kiss. et Poit. 1, c. tab, 41, 278 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles ovales, obtuses, ou pointues. Fruits de grosseur moyenne , arrondis, souvent aréolés ausommet ou mamelonnés : épicarpe assez épais ; pulpe acidule et amère. Graines nulles. Tige élevée. Rameaux courts , très-rapprochés. — BiGaraDier Fran Riss. et Poit. 1. c. — Rumph. Amb. Feuilles ovales. Pétioles fortement ailés. Fruits sphériques, déprimés : épicarpe assez épais, arcolé; pulpe acidule , vis- queuse. Cet arbre, qui se cultive aux Moluques, est inconnu en Europe. — Bicaranrer GarLésio Riss. et Poit. 1. c. tab. 49. Feuilles ovales-oblongues. Fruits gros, sphériques, déprimés, d’un ronge-orange foncé; pulpe acide et amère. Ce Bigaradier est cultivé dans les jardins de Nice. Les auteurs que nous venons de citer le recommandent comme donnant des sujets forts et vigoureux, qui résistent mieux que la plupart des autres Bigaradiers aux intempéries des saisons. — Bicarapier À Gros rruIT Riss. et Poit. 1. c. tab. 43. Feuilles grandes , allonoées, pointues. Fruits tres-gros, sphe- riques, déprimés, sillonnés, rugueux : pulpe assez douce, lége- rement amère. “ Tige de hauteur moyenne, grisâtre. Rameaux confus. Cet arbre, observent MM. Risso et Poiteau, est assez mul- tiplié sur le territoire de Nice, Sesfleurs sont les plus recherchées, pour la confection des pétales sucrés connus dans le commerce sous le nom de Xleurs d’Oranger pralinées. — Brcaranrer Espaces Riss. et Poit. 1. ce. tab. 44. — Ci- trus Bigaradia hispanica Lois. in Duham. ed. nov. vol. 5, tab. 3, h609, ° Feuilles srandes, ovales-oblongues, sinuces, révolutées. Fruits gros, arrondis, déprimés aux 2 bouts, striés, rugucux ; pulpe peu succulente, légerement douceitre. Tige haute, lisse, d’un vert foncé. Rameaux courts. — Bicaranier px FLorence Riss et Poit, 1, c. tab. 45. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 279 Feuilles elliptiques, petites. Fruits gros, arrondis, souvent aréolés au sommet, courtement pédonculés : pulpe acide et amère. Tige de hauteur moyenne. Rameaux assez longs , droits, touf- fus. — BiGARADIER A FRUIT COURONNE Riss. et Poit. 1. c. tab. 46. Feuilles ovales-oblongues , longuement pétiolées. Fruits sphé- riques, glabres , aréolés au sommet : pulpe douceätre et amère. Arbre haut d'environ 10 pieds , dans les jardins de Nice. Ra- meaux courts , quelquefois épineux. — Bicarapter 4 FRUIT LissE Pass. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-lancéolées, pointues. Fruits arrondis , tres-lis- ses : pulpe douceûtre et amère. — Bicarapier À FRuir poux Riss. et Poit. 1. c. tab. 47. Feuillesovales-oblongues, érigées, longuement pétiolées. Fruits globuleux, lisses : pulpe douceitre. | Tige élevée. Rameaux touffus ,nombreux, un peu épineux. — BiGARADIER A FEUILLES DE SAULE Riss. et Poit. 1. c. tab. 48. Feuilles lincaires-lancéolées. Fruits petits, arrondis ou ellip- soïdes : pulpe douceâtre et amère. Cet arbre est commun chez les fleuristes. — Bicaraprer cminois Riss. et Poit. L. c. tab. 49.— Citrus sinensis 5 Willd.— Citrus Bigaradia sinensis Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 23. Feuilles petites, ovales, pointues. Fruits petits, globuleux , déprimés à la base et au sommet, ombiliqués : épicarpe assez épais, d’un jaune rougeûtre ; pulpe acide et amère. Tige basse, scabreuse. Rameaux droits, rapprochés. DE hormait arbrisseau fait l’ornement des jardins par sa forme élégante, le grand nombre et la beaute de ses fleurs. Il n’est pas moins recherché sous le rapport de l'utilité , puisqu’on retire de ses fleurs une Eau de Bigarade très-estimée, et que ses fruits font d'excellentes confitures. 280 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, — BicarADIER A FEUILLES DE Myare Riss. et Poit. I. c. tab. 5o. — Citrus Bigaradia myrtifolia Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7. Feuilles petites, ovales-oblongues, acuminées. Fruits petits, globuleux, un peu ombiliqués : épicarpe d’un jaune rougeâtre, cha- griné; pulpe fade. Get arbrisseau est fort recherché pour orner les appartemens. On ditque les Chinois en sement les graines, par rayons, et qu'il ne s’élève pas plus haut que le Buis qu’on emploie en Europe au même usage ; 1l fleurit et fructifie dans cet état, et fait des bor- dures aussi utiles qu’agréables. — BicarADIER gicoLorE Riss. et Poit. I. c. tab. 51. — Oranger Suisse Encycl. Feuilles ovales-oblongues, sinuées, panachées : les unes dif- formes ; les autres entières , planes. Fruits arrondis, marqués de bandes longitudinales d’abord vertes, puis d’un rouge-orange : pulpe légèrement acide. Get arbre a de grands rapports avec l’Oranger Turc et YO- ranger à fruits changeants. I offre le singulier caractère d’a- voir les vésicules d’huile essentielle convexes sur les parties jau- nes de son fruit , et concaves sur les parties rouges. . — Brcaranrer Bizarrerie Riss. et Poit. 1. c. tab. 52. — Citrus Bigaradia Bizaria Lois. in Duham. ed. nov. vol 7. Feuilles oblongues, acuminées, souvent crépues ou difformes ; pétiole nu, ou souvent ailé. Fleurs : les unes rouges en dehors; les autres blanches. Fruits : les uns sphériques et homogènes; les autres moitié Bigarade, moitié Limon ou Citron, ovoïdes ou co- niques , souvent relevés de côtes saillantes : pulpe très-douce dans les uns , acide et amère dans les autres. \ L'origine de cet arbre , longtemps couverte du voile du char- latanisme , resta mystérieuse pendant une trentaine d’années ; mais enfin Pierre Noto, médecin de Florence, parvint à savoir eomment ce véritable Protée avait été obtenu, et en fit l’objet d’une dissertation , publiée en 1674. Selon l’auteur cité, ce Br FAMILLE DES AURANTIACÉES, 281 garadier, aujourd’hui généralement connu sous le nom de Bizar- rerie, est un arbre provenu de graine et manqué à la greffe. Ses singuliers caractères ont été remarqués en 1644, par un jardinier de Florence, qui, ayant oublié ou négligé de le regreffer selon l'usage, s’aperçut que les branches qui avaient repoussé sur le sauvageon produisaient ces fruits extraordinaires. Secrion IIL BERGAMOTTIERS. Rameaux épineux ou inermes , ascendants. Feuilles pointues ou obtuses , oblongues. Fleurs petites, blanches , très-sua- ves. Fruits de grosseur moyenne , pyriformes ou dépri- mes, lisses ou chagrinés, d’un jaune pale : vésicules d'huile essentielle concaves ; pulpe légèrement acide et d’un arome très-agréable. Les Bergamottiers , peu cultivés dans le midi de la France , sont fort répandus en Sicile. L’Essence de Bergamotte se retire de l'écorce de leurs fruits. Voici les variétés de Bergamottiers, décrites par MM. Risso et Poiteau. BERGAMOTTE ORDINAIRE Riss. et Poit. 1. c. tab. 53. — Citrus Limetta Bergamia Lois. in Duham. ed. nov, vol. 5. Rameaux légèrement épineux , ascendants , fragiles. Feuilles oblongues, discolores ; pétiole ailé. Fleurs blanches, petites. Fruits pyriformes , lisses , d’un jaune pâle : pulpe verte, légère- ment acide, très-aromatique. Tige élevée, assez rameuse. Style souvent persistant. Les fleurs de ce Bergamottier sont recherchées pour leur excel- lente odeur. Leur huile essentielle et celle contenue dans l'écorce du fruit deviennent, entre les mains des parfumeurs, la base d’une infinité de préparations. L'art est même parvenu à mettre en œu- vre l’écorcé entière du fruit : après lavoir vidée, séchée , et ra- mollie dans l’eau, on introduit dans un moule, et on la convertit en bonbonnières , qui conservent une odeur fort agréable. — BERGAMOTTIER A FRUIT pYrironme Riss. et Poit. 1c. tab. 54. 282 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES. Cette variété ne diffère de la précédente que par ses fruits py- riformes et chagrinés. — Bsrcamorrier À »errr FRuITr Riss. et Poit. 1, c. — Ci- trus Aurantium Bergamium Lois. in Dubam. ed. nov. vol. 7. Feuilles ovales - allongées, pointues; pétiole marginé. Fruits de grandeur moyenne , globuleux : épicarpe lisse, d’un jaune pâle ; pulpe acidule, aromatique. Tige droite. Rameaux longs, divergents, légèrement épineux. — Bercamorrier Meczarose Riss. et Poit. 1. c. tab. 55. Feuilles ovales-oblongues , obtuses ; pétiole nu. Fruits subglo- buleux, déprimés, aréolés au sommet , sillonnés : épicarpe d’un jaune pâle; pulpe légèrement acide. Tige droite. Rameaux gros , roïdes. Sur le littoral septentrional de la Méditerranée , cet arbre ne parvient ordinairement qu’a dix pieds d’élévation; mais il est très-agréable à la vue, et de tout temps il a été recherché pour embellir les jardins. Bercamorrier MELLAROSE À FLEURS DOUBLES Riss. et Poit. 1. c. tab. 56. Feuilles ovales, obtuses. Fleurssemi-doubles. Fruits gros, dé- primés, légèrement sillonnés, hiants et fétiferesau sommet: pulfis acidule. Cette variété, rare sur le littoral de la Méditerranée » par- vient à la hauteur de douze à quinze pieds. Section IV. LIMETIERS. Rameaux ascendants. Feuilles ovales , ou obovales , ou ob- longues; petiole presque nu. Fleurs petites, blanches. Fruits ovoides ou globuleux, d’un jaune pale , souvent mamelonnés au sommet : vésicules d'huile essentielle concaves; pulpe doucedtre, ou fade, ou légèrement amére. Le Limetier et ses variétés ne sont presque d’aucun usage dans la parfumerie : on retire cependant de l'écorce de leur fruit une huile essentielle, qui entre dans quelques compositions de toi- FAMILLE DES AURANTIACÉES, 283 leite et dans les liqueurs de table. Ces écorces, séchées et pulyé- risées , servent aussi pour différentes poudres de senteur. Les Limettes ne s’exportent guère pour le Nord. a) Épicarpe mince; pulpe douccätre. Lamerier ORpinAIRE Riss. et Poit. 1. c. tab. 57.— Citronnier Limetier Lois. in Duham. ed. nov. v. 7, tab. 26, fig. 2, (excl. syn.) Feuilles ovales-oblongues, dentelées, pointues , ou obtuses. Fruits de grosseur moyenne, lisses , couronnés par un large mamelon déprime. Tige droite, assez élevée. Rameaux diffus, irréguliers : la plut part érigés. Dents calicimales pointues , très-courtes. Cet arbre fleurit toute l’année, dans les jardins de Nice, et s’y élève à dix à vingt pieds : Mathæus Sylvaticus, écrivain du 13° siècle , fait mention du Limetier, et dit qu’à cette époque 1l était cultivé sur le littoral de la Méditerranée , depuis le pied des Alpes maritimes, jusqu'aux Apennins Liguriens. Aujourd’hui on le cultive peu dans cette contrée, et on le regarde plutôt comme arbre de coliection que comme arbre utile. —Lamenieraperir FRuITRiss. et Poit. 1. c. tab. 58.— Citrus Limetta fructu parvo Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 74. Feuilles obovales , obtuses, dentelées. Fruits petits, arrondis, lisses, terminés par un mamelon conique. — LimerTier À ÉPicaRPE ACRE Rüss. et Poit. I. c. Feuilles ovales-oblongues. Fruits petits, sphériques, mame- lonnés : épicarpe luisant , très-âcre, d’un jaune verdätre; pulpe douce, sapide. On cultive cette variété dans les environs de Rio Janeïro, et ailleurs dans l’Amérique méridionale, où les habitants lui ont donné le nom de Lima. b) Épicarpe mince ; pulpe AE acide. mé 7 De D’EsPaGnE Ris. et Poit. 1. c. — Citrus Limet- ta hispanica Lois, in Duham. ed, nov. 284 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, Feuilles ovales - allongces. Fruits arrondis, mamelonnes au sommet: épicarpe presque lisse. Tige de hauteur moyenne. Rameaux diffus. Cette variété, remarquable par la saveur acidule de ses fruits , est peu répandue dans le midi de la France ; mais en Espagne , sa culture remonte à des temps très-réculés. ©) Épicarpe épais ; pulpe doucedtre , fade. — Livwetier DE Rome Ruiss. et Poit, 1. c. — Citrus Limetta romana Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7. Feuilles ovales-oblongues , pointues. Fruits aærondis, ru- ueux. 5 Tige de hauteur moyenne. Rameaux épars, courts. — Limeries À FRUIT TueercuLé Riss. et Poit.l.c. — Citrus Limetta tuberculata Xois. in Duham. ed. nov. Feuilles ovales-oblongues. Fruits presque arrondis, tubercu- leux , sillonnés, d’un jaune pâle. d) Épicarpe épais ; pulpe douce. — Limerier pes OrrÈvres Riss. et Poit. 1. c. tab. 58. — Limonellus aurarius Rumph. Amb. v. 2, tab. 30. — Citrus Hystrix De Cand. — Citronnier Herisson Lois. in Dubam. ed. nov. vol. 7, tab. 50, fig. 1. Rameaux épineux. Feuilles petites, ovales, crénelées vers leur sommet ; pétiole obovale-cunéiforme , presque aussi long que la lame. Fleurs petites, en grappes. Fruits petits , arrondis on pyriformes. Tiges basses, tres-rameuses , diffuses. Cette espèce est cultivée aux Moluques, où les Orfevres se ser- vent du suc de ses fruits pour nettoyer leurs ouvrages. A l’île de France , on en fait des haies impénétrables. c) Épicarpe épais ; pulpe acide. — Lainmerier Pomme D'Apam Riss. et Poit. |. c. tab. 60. Feuilles petites , ovales-oblongies, rapprochées ; pétiole à aile : FAMILLE DES AURANTIACÉES. 285 étroite. Fruits gros, arrondis, rugueux, mamelonnés au som- met : épicarpe d’un jaune clair. Tige basse, grêle. Rameaux courts, horizontaux , armés de petites épines. Sur les bords de la Méditerranée, cet arbre ne parvient qu’à sept ou huit pieds d’élévation ; il fleurit trois fois l’année. Son fruit se nomme vulgairement Pomme d'Adam. © Srcriox V. POMPELMOUSES. Tige inerme ou épineuse. Feuilles grandes ; pétiole à aile large. Fleurs très-grandes , blanches. Fruits le plus sou- vent trés-gros., arrondis ou pyriformes , d’un jaune pâle : vésicules d'huile essentielle planes ou convexes; sarcocarpe épais , spongieux, rougissant dans quelques espèces au con- tact de l'air ; pulpe verdätre , peu aqueuse , d’une saveur douce légèrement sapide. Les Pompelmouses sont en général peu cultivés en Europe, si ce n’est comme arbres d'agrément. Dansle Midi on propage pour- tant depuis plusieurs années le Pompelmouse Pomme d’ Adam, parce que ses fruits servent à faire des confitures tres-agréables : leur parfum joint à la suavité de la Bigarade, celle de l’Orange et de la Limette; ils s’emploientaux mêmes usages que ces dernières, avec la différence que la confiture en est plus exquise. Les principales variétés de Pompelmouses sont les suivantes : — PomPecmouse Pomporéon Riss. et Poit. 1. c. tab. 61. — Limo decumanus Rumph. Amb. v. 2, tab, 06, fig. 1. Feuilles ovales-oblongues, pointues, ou obtuses. Fleurs ponc- tuées de vert à la face extérieure , souvent 4-pétales. Fruits très- gros, arrondis , déprimés à la base et au sommet : épicarpe lisse, épais ; vésicules presque planes. Arbre s’élevant à la stature ordinaire des Orangers. Rameaux gros , Cassants , peu divergens. Étamines 40 à 50. — PowrorÉéox orpivaine Riss. et Poit, L. c. tab, 62 et G3. 286 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. — PomMPOLÉON A FEUILLES CRÉPUES Rüiss. et Poit. !. c; tab. 64. — PomPermouse Guanec Riss, et Poit, 1. c. tab. 65 et 66. — Sloane, Jam. p. 42, tab. r2. | Feuilles oblongues, acuminées. Pétiole à aile large. Fruit gros, pyriforme , d’un jaune päle: pulpe verte, aromatique , douce, sapide. A la Jamaïque, cette variété produit quelquefois des fruits de la grosseur d’une tête d'homme. — PomPrELmouse À @rapres Riss. et Poit. |. c. — Auran- tium verrucosune Rumph. Amb. v. 2, tab. 35. Pétiole presque aptcre. Fruits sphériques, en grappe. Pulpe douce, vineuse. Selon Rumpb , cet arbre devient le plus grand de tous les Ofin- vers. Ses fruits sont réunis par grappes, au nombre de quinze à dix-huit. M. de Tussac remarque qu’on le cultive aussi aux An- ulles, et qu’il est d’un aspect magnifique. Secrion VI. LUMIES. Tiges, rameaux et feuilles comme dans les Limoniers. Fleurs rouges à la face extérieure. Fruits le plus souvent de la forme des Limons : pulpe douce ; vesicules d'huile essen- tielle convexes ou concaves. Les Lumies en général, et principalement celles connues sous le nom de Pérettes, servent à faire des confitures excellentes et très-parfumées. Voici les variétés décrites par MM. Risso et Poi- teau : a) Fruits cédratiformes ( PÉRETTES ). Lumix Poire pu Commanpeur Riss. et Poit. 1. c. tab. 67. Feuilles ovales , pointues , légèrement dentées. Fruits gros , lisses, pyriformes , d’un vert-jaune très-pâle : pulpe acidule. Cette espèce est encore rare dans le commerce. — Lumie pe Sair-Dommneur Riss, et Poit. 1, c. KAMILLÉ DES AURANTIACÉES. 257 Feuilles petites, ovales; pétiole ailé. Fruits ovales-arrondis , mamelonnés , d’un jaune clair : pulpe acidule, peu agréable. | Cette Lumie est aujourd’hui peu cultivée en Italie. — Lomme Racine Ruiss. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-allongées ; pétiole à aile étroite. Fruits ovales. oblongs, scabreux, mamelonnés , d’un jaune pâle : pulpe äcre, acide. | Cet arbre supporte difficilement le climat du littoral septentrio- pal de la Méditerranée. — Lume conique Riss. et Poit. L. c. Feuilles petites, étroites , oblongues, mucronées. Fruits coni- , ? ® A "2H » C ques, mamelonnés, d’un jaune pâle : épicarpe épais; pulpe douceitre. Rameaux nombreux , flexibles , garmis d’épines acérées. . —Lume Jarerte Riss. et Poit. |. c. Rameaux épineux. Feuilles ovales-allongées ; pétiole légère- ment ailé. Fruits gros, pyriformes , striés vers leur pédoncule, lisses: épicarpe épais, d’un jaune päle ; pulpe acidule et äcre. Cette Lumie est très-rare en Italie. Ses fruits se rapprochent quelquefois de certains Cédrats par la forme , et grossissent à tel peint qu’on les prendrait pour des Poncires. — buwe DE Vazence Riss. et Poit. 1. c. Rameaux épineux. Feuilles ovales-oblongues, dentelées ; pé- tiole ailé. Fruits gros, arrondis , presque lisses , d’un jaune pâle : pulpe acidule, agréable. Les fruits de cette Lumie pèsent quelquefois jusqu’à dix livres. — Lume pe Garice Riss. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues. Fruits très-gros , ovales-allongés : épicarpe très-épais , d’un jaune päle; pulpe fade. b) Fruits imoniormes , à pulpe sucrée. — Lume pouce Riss. et Poit. 1. c. — Citrus Limon dulee Lois in Duham, ed, noy. (excel. syn.) 288 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles oblongues, érigées. Fruits gros, ovales-oblongs, ma- melonnés au sommet : épicarpe mince; pulpe douce. Tige haute, garnie de rameaux nombreux, rapprochés, munis de petites épines. Cette variété est connue en France sous le nom de Citron doux. — Lumie sAcCnARINE Riss. et Poit. 1. c. — Citrus Limon saccharatum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 83. Feuilles ovales-lancéolées. Fruits de grosseur moyenne , ova- les, acuminés : épicarpe mince, lisse, d’un jaune pâle ; pulpe succulente , sucrée. Tige de moyenne hauteur. Rameaux longs , peu nombreux. Cette Lumie est peu culuvée. — Lume À PuLPE D'ORANGE Rüiss. et Poit. I. c. Feuilles ovales-oblongues, pointues, dentées. Fruits oblongs , lisses, mamelonnés au sommet : épicarpe assez mince ; pulpe d’un Jaune rougeâtre , douce. — Lune À pure RouGe Riss. ct Poit. I. c. tab. 68. Feuilles ovales-oblongues. Fruits ovales-allongés , verruqueux, mamelonnés au sommet ; épicarpe assez mince ; pulpe d’un jaune rougeätre , douce. c) Fruits limoniformes , à pulpe fade. —Lumis Limerre Riss.'et Poit. 1. c. tab. 69. — Citrus Li- metta limoniformis Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7. (exel. syn.) Feuilles ovales-oblongues , dentées. Fruits ovales, rétrécis à la base, mamelonnés au sommet, scabres, luisants, d’un jaune vif : épicarpe ferme ; pulpe douceätre. Tige grêle. Rameaux diffus, cassants, munis de petites épines. Cette Lumie fleurit quatre fois lan. Secrion VII. LIMONIERS, Tige arborescente. Rameaux effilés, flexible: , quelquefois épineux. Feuilles ovales ou oblongues, ordinairement den- FAMILLE DES AURANTIACÉES. 289 telees, d'un vert jaunâtre; pétiole margine. Fleurs de grandeur moyenne, lavées de rouge en dehors, blanchesen dedans , pentapétales. Étamines poly adelphes ou quelque- fois libres. Ovaire d’abord vert, puis rouge , et enfin ver- dätre. Style cylindrique , terminé en stigmate toruleux et capitellé. Fruit d’un jaune clair , ovale-oblong, rarement globuleux, terminé en mamelon plus ou moins long : sur- face lisse, ou rugueuse , ou sillonnce; épicarpe ordinaire- ment assez mince; vésicules d'huile essentielle concaves ; pulpe abondante, pleine d’un suc tres-acide et savoureux. Les Limoniers, assez improprement nommés Citronniers à Pa- ris, sont tres-multipliés en Italie. Les Limons les plus recher- chés ont l’écorce mince , beaucoup de pulpe , une eau fortement acide , et tempérée par un parfum agréable. La végétation des Limoniers est vigoureuse; leur feuillage , quoique moins touffu que celui des Orangers, est d’un aspect agréable. Pendant toute l'année ils sont parés à la fois de fleurs et de fruits. Le Limonier est indigène dans l'Inde. On croit généralement que les Calfes le transportèerent en Occident, à l’époque de leurs conquêtes. II fut trouvé en Syrie et en Palestine par les croi- sés, vers la fin du onzième siècle. A la mème époque il abondait déjà en Afrique et en Espagne; maïs il paraît certain que son in- troduction en Sicile et en Italie est due aux croisés. On sait que Le jus des Limons ou Citrons sert de base à la bois- son rafraichissante connue sous le nom de Limonade , qui s’ad- ministre souvent comme remède calmant, dans les irritations gas- triques. Le Sirop de Limons est d’un emploi tout aussi fréquent. Personnen’isnorel’usage qui se fait des Citrons comme assaison- nement, Enfin, l’huile essentieile de l’écorce de ces fruits con- stitue la base de plusieurs préparations pharmaceutiques ; et les parfumeurs en font une grande consommation. Plusieurs va- riétés de Limons à écorce épaisse servent à préparer d’excellentes confitures : or en fait des compotes à tranches, qu’on tire au candi, ou de la marmelade. La superficie de ces mêmes écorces, finc- BOTANIQUE. PHAN, T. IT, 49 290 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. ment coupée en rond, confite au sucre, ensuite glacée, éntre dans le commerce sous le nom de Zeste d'Italie. Dans le midi de l'Europe, on fait sécher les écorces de toutes les variétés de Li- mons et on les envoie dans le Nord , pour servir d’assaisonne- ment. Voici les variétés de Limoniers décrites par MM. Risso et Poiteau : — Limonrer sauvace Riss. et Poit. 1. c. tab, 90, — Citrus medica Limon Linn. Feuilles ovales, pointues ; pétiole marginé. Fruits petits , ovoïdes, d’un jaune pâle, lisses, mamelonnés au sommet : épi- carpe mince. Tige droite , élevée. Rameau x nombreux , hérissés d’épines. On cultive peu ce Limonier, à cause des grosses et nombreu- ses épines dont il est armé; son fruit est cependant très-bon. — Limonter iNcomPARABLE Riss. et Poit. 1. c. tab. 71. — Citrus Limonum incomparabile Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7,P:.79: Feuilles oblongues, pointues. Fruits gros , ovales-arrondis, mamelonnés au sommet, lisses, d’un jaune clair : épicarpe épais ; pulpe acidule, agréable. Tige de moyenne grandeur. Rameaux étalés, divisés. — Lrmonrer GENTIL Riss. et Poit. I. c. Feuilles ovales , pointues. Fruits ovales, petits : épicarpe d’un vert jaunätre, lisse ; pulpe très-acide. Tige assez éleyée. Rameaux peu nombreux, distants. — Limonier À FRUIT CANNELE Riss. et Poit. 1. c. tab. 72.— Citrus Limonium. striatum Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles ovales ou obovales-arrondies. Fruits subglobuleux ou ovales, sillonnés, mamelonnés au sommet : épicarpe lisse, jau- nâtre; pulpe acide , agréable. — Limonrer À pETre Frurr Riss. etPoit. 1. ce. — Citrus Li- monum pusillum Lois, in Duham, ed, nov. vol, 7, p. 79. FAMILLE DES AURANTIACÉÉS. 291 Feuilles petites, ovales-oblongues. Fruits petits, subglobu- leux : épicarpe mince, lisse, d’un jaune verdâtre. — Limonrer pe Cazarre Riss. et Poit. L. c. Feuilles ovales-arrondies. Fruits petits , subglobuleux, très- lisses : épicarpe mince, odorant , jaune. Tige peu élevée. Rameaux petits, confus, divergents, épi- neux. — Limonier Cazy Riss. et Poit. L. e. — Citrus Limonum Caly Lois. in Duham. ed, nov. vol. 7, pag. 82. Feuilles ovales-lancéolées. Fruits ovales-globuleux : épicarpe mince , très-lisse, d’un vert jaunâtre. Le Limon Caly est un de ceux qui contiennent le plus de sue en proportion de leur volume. — Limonier Bicxerre Riss. et Poit. 1. c. tab. 75. — Ci- trus Limonum Bignetta Lois.in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 25, fig. 3. Feuilles ovales-oblongues. Fruits globnleux, déprimés, ter- minés en mamelon obtus : épicarpe mince, jaunâtre, presque lisse. Tige très-lisse. Rameaux touffus. De tous les Limoniers cultivés dans les jardins du littoral sep- tentrional de la Méditerranée, cette variété, selon MM. Risso et Poiteau , est l’une des plus productives, et dont les fruits con- tiennent le plus de suc. Ces fruits, n’entrant pas facilement en fermentation, sont préférés par le commerce pour les transports . lointains. — Limonirre Brenerre À Gros rrurr Riss. et Poit. 1. c. tab. 74. ). 74. Feuilles ovales, obtuses. Fruits de grosseur moyenne, ovoi- des, presque lisses, mamelonnés : épicarpe lisse, d’un jaune pâle. Rameaux longs, garnis de petites épines. Parmi les Limons que le commerce envoie à Paris chaque an- née, on remarque bien plus souvent celui-ci que le précédent, 299 CLASSE DES TÉRÉLINTHINÉES. — Limonier DE SsarponE Rüss. et Poit. 1. c. tab. 75. — Ci- trus LimonumSbardoni Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p.8r. Feuilles ovales-oblongues, rétrécies aux-2 bouts, denticulées. Fruits ovoides, légèrement rugueux, souvent mamelonnés, et terminés per le style : épicarpe assez épais; pulpe verdâtre. — Limonrer Rosozin Riss. et Poit. 1. c. tab. 56. — Citrus Limonum Rosolinum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7 , p. 82. Feuilles ovales ou oblongues, dentelées. Fruits assez gros, ovales ou arrondis, lisses : pulpe légérement acide. — LimonrEr À FRUIT SANS GRAINES Riss. et Poit, 1. c. Feuilles ovales-oblongues. Fruits de grosseur moyenne, ova- les : épicarpe mince, lisse, d’un jaune verdâtre ; pulpe acide. Graines nulles. — Limonrer Ponwzax Riss. et Poit. 1. €. tab. 57. — Citrus Limonum Ponzinum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 8r. Feuilles allongées. Fruits gros, obovales, sillonnés à la base, mamelonnés au sommet : épicarpe épais; pulpe légerement acide. Tige élevée, vigoureuse, garnie de rameaux nombreux , épi- neux. Les fruits de cet arbre acquierent un volume assez considé- rable; mais ils sont peu recherchés, à cause de l’épaisseur de leur écorce et du' peu d’acidité de leur pulpe. — Limonrer À FLEURS DOUBLES Riss, et Poit. I. c. Les fruits de ce Limonier n’en contiennent pas d’autres bien formés dans leur intérieur, mais seulement des rudimens, repré- sentés par des loges surnuméraires et placées au centre. — Limoxier DE Licurie Riss. et Poit. I. c. Feuilles ovales-oblongues, pointues. Fruits de grosseur moyennne, ovales, ventrus, cbtus, rétrécis à la base, d’un jaune verdâtre, lisses ou légèrement rugneux : pulpe faiblement acide. — Limonrer rose Riss. et Poit. 1. c. — Citrus Limonum roseum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7. tab. 26, fig. 5, # FAMILLE DES AURANTIACÉES. 9293 Feuilles ovales-oblongues. Fruits de grosseur moyenne, un peu déprimés: épicarpe épais, d’un jaune pale; pulpe succu- lente, acide. — Limonrer Barsapore Riss. et Poit. L. ce. — Citrus Limo- num Barbadorum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 83. Feuilles ovaies-lancévlées, dentées. Fruits ovales où subglo- buleux , presque lisses : épicarpe épais, d’un jaune päle; pulpe acide, agréable. Tige élevée, vigoureuse. Rameaux nombreux , allonges, éta- lés, un peu épineux. Le Limon Barbadore acquiert quelquefois le poids d’une livre, mais 1l passe promptement à la fermentation. — Limonier DE Napzes Riss. et Poit. 1. c. Feuilles petites, ovales-oblongues. Fruits ovoides, un peu rugueux : épicarpe mince; pulpe acide. — Limonier 4 FruIT RoND Riss. et Poit. 1. c. tab. 78. Feuilles ovales, pointues. Fruits de grosseur moyenne , sub- globuleux , lisses : épicarpe mince ; pulpe agréablement acide. Tige droite, grisâtre. Rameaux épmeux. — Limonier Perir Céprar Riss. et Poit. L. c. Feuilles allongées; pétioles linéaires. Fruits petits, ovales, lisses, d’un jaune päle : épicarpe épais, aromatique; pulpe peu acide. — Limonier p’Espaene Riss. et Poit. 1. c. Feuilles elliptiques. Fruits petits, globuleux , lisses : épicarpe mince ; d’un jaune päle ; pulpe agréablement acide. Tige élevée. Rameaux longs, assez érigés, munis de tres- petites épines. Selon les auteurs précités , il est peu de Limons qui , à volume égal, contiennent autant de suc d’un acide agréable. — Limonitr Barorm Riss. et Poit. 1. e. tab. 79 et 80. — 294 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Citrus Limonum Balotinum Lois. in Duham. ed, nov. vol. 7, P- 80. Feuilles ovales, obtuses, ou pointues , dentelées, Fruits gros, arrondis, déprimés aux 2 bouts, terminés par un mamelon écrasé , obtus : épicarpe épais; pulpe acide. Arbre fort gros. Rameaux roides, peu divisés, érigés, munis de petites épines. Limonier MEzLArosE Riss. et Poit. I. c. tab. 8r. Feuilles ovales-oblongues ou lanccolées, dentelées. Fruits de orosseur moyenne , arrondis , lisses, déprimés à la base, mame- lonnés au sommet: épicarpe lisse ; pulpe acide. — Limonier Prérerre pe Sainr-Domneue Riss. et Poit. L. ce. tab. 82. — Citrus Bergamia Peretta Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7 , tab, 24, fig. 2. | Rameaux épineux. Feuilles petites, cunéiformes, mucronées . Fruits petits, pyriformes, lisses : style persistant; épicarpe épais; pulpe agréablement acide. Tige grêle, grisâtre. Rameaux érigés, roides. Cette variété, qu’on ne cultive à Nice que comme arbre d’a- grément , est très-fréquente à Saint-Domingue. — Limonier PÉRETTE SPATAFORE Riss. et Poit. I. c. Feuilles* ovales, pointues, légèrement dentées. Fruits de ? 2? : grosseur moycune, pyrilormes : style persistant; épicarpe assez mince ; pulpe acide. — Limonxr PÉRerre strié Riss. et Poit, 1. c. Feuilles ovales-oblongues; pétioles linéaires. Fruits striés et sillonnés , obovales, mamelonnés : épicarpe assez mince; pulpe acidule, sapide. — Limoner Pragrie pe FLrorence Riss. et Poit. I. c. tab. 83. Rameaux épineux, effilés. Feuilles oblongues-spatulées, den- FAMILLE DES AURANTIACÉES, 295 telces. Fruits subpyriformes, verruqueux, d’un jaune pâle : style souvent persistant ; épicarpe assez mince ; pulpe acide. Arbre élevé. Rameaux longs , flexibles. — Limonrer PéRETTE LONGUE Riss. et Poit. L. c. Feuilles allongées, acuminées, dentées. Fruits oblongs, sub- claviformes , mamelonnés : épicarpe mince ; pulpe agréablement acide. Tige faible. Rameaux longs, flexibles. — Limonter orpinatre Russ. et Poit. 1. c. tab. 84. — Ci- trus Limonum vulgare Vois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 98, fig. x et 2. Feuilles ovales-oblongues. Fruits ovales-oblongs , lisses : épi- carpe d’un jaune pâle, mince; pulpe acide. Tige élancée, lisse, grisätre. Rameaux longs, touffus. Cette variété est l’une des plus multipliées de celles qu’on cultive en pleine terre dans l'Europe australe. Les fruits de sa première floraison sont allongés, tandis que ceux des seconde et troisième floraisons sont pour la plupart arrondis. — Limonrer Cérrese Riss. et Poit. 1. c. tab. 85. == Citrus Limonum Ceriescum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 27, fig. 1 ad 7, ettab. 30, fig. 1 et 2. Feuilles ovales-oblongues. Fruits gros, ovales ou arrondis, souvent tuberculeux, mamelonnés au sommet : épicarpe épais ; pulpe acidule. « Ge sont les Zimoniers principalement, disent MM. Risso et » Poiteau, qui, dans la famille des Aurantaciées , présentent le » plus grand nombre de variétés bizarres. L'espèce dont nous » nous occupons lemporte sur toutes les autres dans ses méta- » morphoses; ses fruits, naturellement ovales, se chargent quel- » ob d’excroissances en longues pointes droites ou courbées, » roulées en spirale, imitant des doigts , des ergots, des cor- » nes, etc. ; souvent plusieurs fruits sont greffés ensemble par le » milieu et libres dans le reste; d’autres affectent la forme d’une »-couronne : et ce sont les fleurs du printemps qui ordinairement » produisent toutes ces monstruosités, » 206 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. — Limonier DE Gare Riss. et Poit. 1. c. tab. 86. — Gi- trus Limonum cajetanum Lois. in Duham. ed, nov. vol. 7, p- 85. Feuilles oblongues, pointues. Fruits gros, ovales-oblongs, tuberculeux : épicarpe épais, douceitre ; pulpe acide. Tige droite, peu élevée, d’un gris cendré. Rameaux longs, munis de petites épines. — Lamonier À FRUIT FUsIFORME Riss. et Poit. 1. c. tab. 88. Feuilles oblongues, arrondies au sommet , rétrécies à la base. Fruits allongés , rétrécis aux 2 bouts, un peu rugueux : épicarpe épais; pulpe acide. Tige droite, glabre. Rameaux trèes-longs, flexibles. Cette variété, fort remarquable par la forme de son fruit, se cultive dans plusieurs jardins de Nice. — Limonier À FRUIT OBLONG Riss. et Poit. 1. c. tab. 88. Feuilles ovales, pointues aux 2 bouts. Fruits oblongs, ven- us, lisses ou rugueux, d’un jaune pâle, terminés par un long mamelon : épicarpe assez épais ; pulpe agréablement acide. Tige élancée. Rameaux nombreux , droits, longs , flexibles. Cet arbre végète vigoureusement dans le midi de la France; ses rameaux , longs et flexibles, se prêtent fort bien à l’espalier, et les jardiniers savent le palisser avec une régularité remarqua- ble : on assure qu’il est moins sensible au froid que la plupart de ses congénères. Limonier iMPÉRIAL Riss. et Poit. I. c. tab. 89. — Citrus Li- monum imperiale Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7 , p. 86. Feuilles ovales-oblongues, pointues aux 2 bouts. Fruits gros, obovales-oblongs, rugueux, mamelonrés au sommet : épicarpe épais ; pulpe acide. Cet arbre, l’un des plus beaux de son genre , produit aussi des fruits remarquables par leur volume et par la qualité du suc qu'ils contiennent. Il est assez multiplié sur le territoire de Nice. — Limonier Laure Riss. et Poit. 1. ce. — Citrus Limon Laura Lois. in Duham, ed. nov. vol. 7, p. 85. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 297 Feuilles ovales-oblongues. Fruits très-gros, obovales-oblongs, souvent pyriformes, rugueux : épicarpe très-épais , d’un jaune pâle; pulpe acide. Tige haute, vigoureuse, grisätre. Rameaux longs, distants, munis de quelques épines. — Limonrier À GraPpes Riss. et Poit. I. c. tab. 9o. Feuilles ovales-oblongues, dentelées. Fruits en grappe, de grosseur moyenne, oblongs, ventrus, souvent terminés par un bec courbe : épicarpe assez mince; pulpe acide. Tige d’un gris foncé. Rameaux nombreux, divergents, munis _ de quelques épines très-courtes. Cet arbre est recommandé comme très-producuif. Limonrer DE Reco Riss et Poit. 1. e. — Citrus Limonum Rheginorum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 87. Feuilles oblongues , subspatulées. Fruits sros , ovales-oblongs, tuberculeux, mamelonnés au sommet : épicarpe épais, d’un jaune verdâtre ; pulpe acidule. Tige droite, très-élevée. Rameaux longs , flexibles , épineux. Les fruits de ce Limonier sont produits en petit nombre; mais leur grosseur approche quelquefois de celle des Limons impe- ridaux. — Limonier DE Sainr Rémi Riss. et Poit. 1. c. — Citrus Li- monum Sancti Remi Lois. m Duham. ed. nov. vol. 7, p. 86. Feuilles ovales-lancéolées. Fruits gros, ovales-oblongs, tuber- culeux, mamelonnés au sommet : épicarpe assez épais; pulpe acide. Tige haute, d’un gris foncé. Rameaux droits, espaces, munis de quelques épines. L’acide citrique se trouve en plus grande abondance dans le suc du Limon de Saint Rémi que dans celui de la plupart des autres Limons. — Limonier DE Nice Riss. et Poit. 1. c. tab. or. Feuilles ovales-oblongues, pointues aux 2 bouts. Fruit gros, 9298 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, tuberculeux, sillonné transversalement, terminé en mamelon : épicarpe rugueux ; pulpe acide. La hauteur moyenne de cet arbre est d’environ 12 pieds. 11 diffère de la plupart des Limoniers par ses longs rameaux droits, élancés, sans aucune épine, Il n’est guère productif dans l'Eu- rope méridionale. — Limonrer Parapis Riss. et Poit. 1. c.— Citrus Limonum Paradisi Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 87. Feuilles oblongues , rétrécies aux 2 bouts, Fruits gros, oblongs, mamelonnés au sommet : épicarpe très-épais , lisse, d’un jaune pâle ; pulpe presque nulle, légèrement acide. Tige élevée. Rameaux assez longs, cassants, munis de petites épines. La surface unie de ce fruit, sa forme allongée, sa pulpe en très- petite quantité ou nulle , le rendent très-facile à distinguer. — Limonrer Ferraris Kiss, et Poit. L. c. tab. 92. — Citrus Limonum Ferrari Lois. in Duham. ed. nov. vol.+7, p. 88. Feuilles ovales-oblongues. Fruits gros, obovales , verruqueux terminés par un mamelon fort petit : épicarpe épais , d’un jaune vif; pulpe acidule. | | Tige droite. Rameaux grêles, un peu inclinés , garnis de quel- ques petites épines. Le Ferraris est une des variétés les plus belles et les plusrares de Limonier. — Limonier Amazri Rss. et Poit. 1. c. tab. 03. — Citrus Limonum Amalphitanum Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, p. 55. Feuilles ovales-lancéolées, souvent subspatulées. Fruits ovales- oblongs, subrugueux , rétrécis à la base, terminés en mamelon conique : épicarpe assez épais ; pulpe agréablement acide. Tige haute, couverte d’une écorce cendrée. Rameaux nom- breux , grêles, armés de longues épines. Ce Limonier, rare aux environs de Nice, mérite cependant FAMILLE DES AURANTIACÉES, 299 d’être multiplié, à cause de la beaute de ses fruits , qui sont très- succulents. — Limonrer DE Cazcépoine Riss. et Poit. I, c. Feuilles ovales-allongées. Fruits gros , ovales, d’un jaune ver- dâtre : épicarpe très-épais; pulpe acidule. Tige haute, d’un gris foncé. Rameaux longs, espaces, fra- siles. La chair considérable de ce fruit et la petite quantité de pulpe qu'il renferme, le rapprochent beaucoup des Cédrats. — Limonier À DEUx MAMELONS Riss. et Poit. 1. c. tab. 44. — Citrus Limonum bimamillatum Lois. in Duham. ed. nov. xol. n;:tah. 27, f, 1. Feuilles ovales-oblongues. Fruits de moyenne grosseur, obova- les-oblongs, mamelonnés aux 2 bouts : épicarpe mince; pulpe agréablement acide. Tige haute, cendrée. Rameaux diffus , munis de petites épines. Cet arbre produit quelquefois des fruits irréguliers , divisés en cornes , en becs, en doigts, etc. Secrion VIII. CÉDRATIERS ou CITRONNIERS VRAIS. Tige arborescente. Rameaux courts , roides, inermes ou épi- neux. Feuilles oblongues, dentelées. Fleurs violettes en dehors. Fruits le plus souvent gros, verruqueux et sillon- nés : chair (sarcocarpe) très-épaisse , tendre ; pulpe légè- rement acide. Les Cédratiers , selon MM. Risso et Poiteau, se confondent dans beaucoup de variétés avec les Limoniers, ou plutôt plusieurs Limons à chair épaisse viennent se confondre avec le Cédrat, de telle sorte qu’on ne distingue plus la ligne de démarcation qui les séparait. Le fruit du Cédratier était connu des anciens sous le nom de Pomme de Médie, parce qu'on le cultivait dans ce pays long- temps avant qu'il ne füt introduit en Europe. Théophraste est le premier qui en ait donné une description détaillée: Pline, en 200 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. ajoutant quelques particularités à la description de Théophraste , lui appliqua le nom de Citrus. 1} paraît que dès la fin du second siècle , le Gédratier abondait dans l'Europe méridionale. Dans les pays où les Cédratiers sont communs , on retire de leurs fruits une huile essentielle limpide, d’un jaune verdûtre, un peu plus légère que celle des Limons , et d’un arome très- suave. Gette essence entre dans la composition de l'Eau de Co- logne, et elle sert de base à plusieurs autres eaux de toilette. L’écorce des Cédrats est d’un emploi fréquent chez les confiseurs et chez les liquoristes ; les pharmaciens en tont aussi diverses préparations. Les anciens vantaient les qualités bienfaisantes de ce fruit , et ils le regardaient comme un anüdote. Voici les varictés de Cédratiers décrites par MM. Risso et Poiteau : a) Poncires. — CÉDRATIER ORDINAIRE Riss. et Poit. L. c. tab. 96. — Ma- lus medica Bauh. — Citrus medica Lin. Feuilles oblongues, pointues. Fruit souvent gros, obovale- oblong, jaune , verruqueux , sillonné : chair épaisse; pulpe acide. Tige droite, d’un gris rayé de blanc. Rameaux roides, divisés, munis {de longues épines. Fruit d’abord pourpre: 1l verdit en- suite, ct devient, dans sa maturité, d’un beau jaune safran. Sur les bords de la Méditerranée, cet arbre, dont le port est très-majestucux, s'élève jusqu’à vingt pieds et plus. — CÉDRATIER À FRUIT EN CaLesasse Riss. et Poit. I. c. Feuilles oblongues , larges, crépues. Fruits gros , lagémfor- mes , subrugueux : chair très-épaisse ; pulpe peu abondante. — Céprariir Pontire Ruiss. et Poit. 1. c. tab. 06. Feuilles ovales. Fruits gros, ovales , tuberculeux et rugueux, d’un jaune pâle : chair tres-épaisse; pulpe acide. Le Poncire , connu aussi sous le nom de Cédrat monstrueux, est peu multiplié, et cultivé seulement par les curieux. On ne l’adinet pas dans le commerce, parce qu'il se froisse facilement et qu'il passe en peu de temps à la fermentation putride. FAMILLE DES AURANTIACÉES. 301 — CÉDRATIER À GROS FRUIT Riss. et Poit. 1. c. tab. 97 et 98. — Citrus medica fructu maximo Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles oblongues. Fruit très-gros , oblong , fortement tuber- culeux et mamelonné à toute la surface, d’un jaune pâle : chair très-épaisse ; pulpe verdâtre , acide. Tige haute, très-vigoureuse. Rameaux diffus, garnis de lon- gues épines très-aigues. Les fruits de ce Cédratier, qu’on connaît aussi sous le nom de Cédratier de Génes, sont les plus gros du genre. Il leur faut une exposition très-abritée et de fréquents arrosemens en été. — CÉDRATIER À FRUIT cORNU Riss. et Poit. 1. c, — Citrus medica fructu cornuto Lois. in Duham. ed. nov. Feuilles ovales-oblongues. Fruits gros, corniculés : chair très- épaisse ; pulpe acide. b) J’rais Cédrats. — CéprATIER DE SaLo Riss. et Poit. 1. €. tab. 99. — Citrus medica saloniana Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 24, fig. 4. Feuilles oblongues, dentelées. Fruits de grosseur moyenne, ovales, lisses, terminés en gros mamelon : chair épaisse; pulpe agréablement acide. Tige de moyenne hauteur. Rameaux diffus, munis d’épines. Cet arbre, fréquemment cultivé dans les jardins de l'Italie, résiste mieux aux hivers du midi de la France que le Cédratier de Florence. Ses fruits sont recherchés dans le commerce. — CÉDRATIER À FLEURS DOUBLES Pass. et Poit. 1. c. Feuilles oblongues. Fleurs doubles ou semi-doubles. Fruits arrondis , prolifères : chair épaisse ; pulpe acidule. Le Cédratier à fleurs doubles est fort vigoureux, quoique d’une fhoyenne hauteur ; la plupart de ses fleurs sont semi-dou- bles et stériles; ses fruits en renferment presque toujours un autre dans leur intérieur, et ils affectent différentes formes plus ou moins bizarres. — Cépratier À rRuir poux Riss. et Poit. 1. c. Feuilles oblongues, pointues. Fruits de grosseur moyenne, oblongs, acuminés , rugueux: chair épaisse ; pulpe douce. 502 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. Cette variété, observent MM. Rüisso et Poiteau, ayant les fleurs purpurmes en dehors et le suc de la pulpe non-acide, se range naturellement parmi les Lumies. — CéprATIER DE FLORENCE Riss. et Poit. 1. €. tab. 102. — Citrus medica florentina Desf. Cat. Hort. Par. — Lois: in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 24. Feuilles ovales. Fruits de grosseur moyenne , coniques ; acu- minés: chair épaisse ; pulpe acide. Tige peu élevée , grisâtre. Rameaux droits , épineux. « Cette variété, disent MM. Risso et Poiteau, est une des plus » belles et des plus justement recherchées de toute la tribu des » Cédratiers. L'arbre plaît à la fois par la beauté de son port, la » fraicheur de son feuillage, par le grand nombre de ses fleurs, » qui exhalent, mêrie au milieu de l’hiver, le parfum le plus . » agréable. Si l’on ajoute à ces agréments qu’il l'emporte sur tous » les autres par l’arome et la délicatesse de sa chair, on con- » viendra que le Gédratier de Florence est une précieuse acquisi- » tion pour l’agriculture. » Une particularité fort remarquable et digne de toute l'attention des physiologistes, c’est qu’à quelques degrés au-dessous de zéro du thermomètre de Réaumur, les fleurs de ce Gédratier et de quel- ques autres noircissent et se dessèchent ; les fruits mûrs gèlent et tombent en putréfaction, tandis que les jeunes fruits à peine dé- veloppés des mêmes arbres résistent à cette basse température et continuent à prendre de l’accroissement. — CÉDRATIER À FRUIT ALLONGÉ Rüiss. et Poit. L. c. — Citrus medica fructu elongato Lois. in Duham. ed. nov. (excl. syn.) Feuilies ovales-allongées. Fruits petits, ovales-oblongs , lengne- ment acuminés : chair épaisse; pulpe acide. On confond habituellement ce Cédratier avec le précédent. — CÉDRATIER À FRUIT RUGUEUX Riss. et Poit. 1. c. tab. 103. Feuilles oblongues, acuminées. Fruits petits, rugueux, mame- lonnés, relevés de côtes saillantes : chair épaisse; pulpe verdûtre, peu succulente , légèrement acide. Cette variété est cultivée dans quelques jardins de Nice, FAMILLE DES AURANTIACÉES. 503 c) Cédratiers limonés. — CEprATIER DE Rome Riss. et Poit. l..c. tab. 104. Feuilles oblongues, dentées. Fruits pyriformes, lisses, ma- melonnés : chair épaisse ; pulpe acide. — CÉDRATIER À FRUIT SILLONNE Riss. et Poit, 1. c. — Citrus medica fructu sulcato Lois. in Duham. ed. nov. vol. 7, tab. 35, fig. 2. Feuilles ovales, pointues. Fruits de grosseur moyenne, coni- ques, souvent irréguliers, profondément sillonnésgt tuberculeux : chair épaisse; pulpe acide. —Céprarier À FRUIT À CÔTES Riss. et Poit. L. €. tab. 105 , et 106 bis, Feuilles obovales, pointues , petites. Fruit gros, ovale-arrondi, légèrement mamelonné, relevé d’un grand nombre de côtes peu sallantes: chair très-épaisse , blanche ; pulpe en petite quantité, trés-acide. Cette variété est l’une des plus intéressantes par l’épaisseur et les qualités de la chair de ses fruits, qui sert à faire d’excellentes confitures et à aromatiser les liqueurs. — CÉDRATIER À FRUIT GLABRE Rüss. et Poit. L. ce. Feuilles allongées. Fruits ovales, glabres, terminés en mame- lon conique: chair épaisse ; pulpe acide. Tige assez élevée. Rameaux étalés, nombreux, diffus. — CÉDRATIER À FRUIT LIMONIFORME Riss. et Poit. 1. c. tab. 107. Feuilles ovales ou obovales. Fruits ovales, presque glabres : chair épaisse; pulpe jaune, légèrement acide. — CépraTigr À pETIT FRUIT Puss. et Poit. 1. c. Feuilles ovales-oblongues, dentelées. Fruits petits, presque coniques ; rugueux : chair épaisse; pulpe acide, 304 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. SÉIZIÈME FAMILLE. LES ZYGOPHYLLEES.—ZYGOPHFLLEÆ. ( Rutacearum sectio T, Juss. Gen. — Zygophylleæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. vol. IT, p. 545. — De Cand. Prodr. vol.1, p. 703. — Juss. fil. Rutaceæ , pag. 67. — Bartl. Ord. Nat. p. 390.) Cette famille, qui se compose d’environ cinquante es- pèces, est dispersée dans les zones tempérées des deux hémisphères. On n’a observé qu’un petit nombre d’es- pèces dans la zone équatoriale , et il n’en croît aucune dans les contrées boréales. La plupart des Zygophyllées n’offrent qu’un intérêt purement scientifique ; toutefois les Gayacs, végétaux importants à cause de leurs propriétésmédicinales, appar- üennent àce groupe. Plusieursautres Zygophyllées con- tribuent à orner les serres. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, où arbrisseaux, ou herbes. Ramules à peu près cylindriques, souvent noüeux avec articulation. Feuilles opposées , imparipennées , ou paripennées , (rarement simples) : pétiole commun mugroné ; folioles sessiles, entières, presque toujours opposées, inéquilaté- rales, non-ponctuées. Stipules latérales. Fleurs régulières (par exception irrégulières ), her- maphrodites. Pédoncules uniflores où moins fréquem- ment bi- ou triflores, solitaires, ou rarement fasciculés, axillaires, ou plus souvent naissants entre les deux sti- pules d’une paire de feuilles. Calice madhérent, persistant, ou caduc, 4- ou 5- paru : estivation imbricative ou très-rarement valvaire. FAMILLE DES ZYGOPHYLLÉES, 505 Disque oblitéré, ou annulaire et sinué, ou composé de glandules distinctes, hypogyne. Pétales 4 ou 5, hypogynes, onguiculés, interpositifs, fort petits avant l’anthèse : estivation convolutive. Étamines hypogynes, libres, caduques , en nombre double des pétales. Filets dilatés à la base, inappendicu- lés, ou naissants à la face externe d’une languette squa- miforme. Anthères ovales ,basifixes ou supra-basifixes, à 2? bourses parallèles, juxtaposées, introrses; connectif oblitéré, mappendiculé. Pistil: Ovaire imdivisé , à 4 ou 5 loges opposées aux pétales. Ovules géminés ou en plus grand nombre dans chaque loge , suspendus à l’angle interne, ou rarement ascendants. Style simple. Stigmate simple ou lobé. Péricarpe:Tantôt capsule sèche ou légèrement char- nue, 4- ou 5-loculaire , septicide, ou loculicide, ou à la fois septicide et loculicide ; tantôt, mais rarement, se sé- parant en plusieurs coques indéhiscentes, à plusieurs compartiments transverses, monospermes. Graines 1 plus souvent en nombre moindre des ovules, tantôt comprimées et scabres, tantôt ovoïdes et lisses. Test mince. Périsperme corné (par exception nul), blanchâtre. Embryon vert : radicule éloignée du hile ; cotylédons foliacés. La famille est constituée par les genres suivants : 1 TRIBU. TRIBULÉES. — 7XIBULEÆ. » Carpelle indéhiscent , monosperme , ou à plusieurs com- partiments transverses monospermes. Périsperme nul. Tribulus Linn.—Ærenbergia Martius. — ÆA'allstræmia Scop. BOTANIQUE, PHAN, T. I, 20 506 CLASSE RES TÉRÉBINTHINÉES, II: TRIBU. ZYGOPHYLLÉES VRAIES. — ZYGOPAFLLEÆ GENUINZÆ. Capsule à plusieurs loges ordinairement déhiscentes. Graines nombreuses , ou par avortement solitaires. Pé- risperme plus Ou moins épais. Fagonia Linn. — Seezenia R. Br. — Rœpera Juss. fil. — Zygophyllum Linn. (Fabago Tourn.) — Larrea Cavan. — Porlieria Ruiz et Pay. — Guajacum Linn. Genres voisins des Zygophyllées : Chitonia Moc. et Sess. — Melianthus Linn. l'° TRIBU. TRIBULÉES. — TRIBULEÆ Juss. fil. Style court. Stigmate large, à 5-10 côtes. Péricarpe à loges indéhiscentes , tuberculeuses ou épineuses en de- hors, divisées en dedans en plusieurs compartiments transverses, monospermes (sans avortement). Périsperme nul. de ( Cette tribu n'offre aucune plante assez remarquable pour être décrite ici. ) 1° TRIBU. ZYGOPHYLLÉES VRAIES. — Z7GO- PHYLLEZÆ VERÆ Juss. fl. Style aminci au sommet en stigmate simple ou 4-5-fide. Loges du péricarpe ordinairement déhiscentes , inermes en dehors, non-cloisonnées en dedans, à plus d'une graine , ou, par avortement , à une seule grainé. Péri- sperme corne. Genre FABAGELLE. — Zygophyllum Linn. Calice 5-parti : lanières un peu inégales. Pétales 5, ongui- culés, Étamines 10; filets un peu inégaux, nd Gy- FAMILLE DES ZYGOPHYLLÉES, 307 nophore convexe ou concave, court (quelquefois nul). Ovaire 5-loculaire, pentagone; loges bi- ou pluri-ovulées. Style simple. Stigmate pointu. Capsule pentagone ou pentaptère, 5-loculaire. 5-valve, septicide , ou rarement loculicide. Graines subréniformes, comprimées , scabres, suspendues. Périsperme mince. Arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles con- juguées : folioles souvent charnues, planes, ou rarement cy- lindracées ; pétiole souvent aplati, quelquefois presque nul. Stipules membraneuses. Pédicelles solitaires ou géminés, in- ter-stipulaires. Pétales rouges, ou blancs, ou Jaunes, souvent marqués d’une tache basilaire violette ou rougeätre. Les Fabagelles croissent dans l'Afrique australe et dans l’Afrique boréale, ainsi qu’en Orient ; une espèce aussi a été observée au Mexique, et une autre dans l'Amérique méri- dionale. Le nombre des espècesconnues estde vingt; nousal- lons en décrire quelques-unes qu’on cultive dans les jardins, ou dans les serres, comme plantes d’ornement. FavAcELLE commun. — Zygophyllum Fabago Lin. Feuilles bifoholées , pétiolées; folioles planes, glabres , obo- vales. Pédicelles dressés. Calices glabres, Pétales indivisés. Herbe vivace, touffue, haute de > pieds. Pétales blancs, ma- culés d'orange. Ceite espèce croit en Crimée et dans l'Asie mineure. FaBAGELLE FÉTIDE. — Zygophyllum fœtidum Schrad. et Wendl. Sert. Hannov. tab. 9. — Bot. Mag. tab. 372. Feuilles bifoliolées, pétiolées; folioles planes, glabres , obo- vales. Fleurs nutantes. Pétales réfléchis, incisés. Asbrisseau. Pétales de couleur orange, marqués d’une tache purpurine. Cette espèce croit au cap de Bonne-Espérance. Fasacezze Morcsane. — Zygophyllum Morgsana Lim, — Dillen. Elth. tab. 116, fig. 141. Feuilles bifoliolées, courtement pétiolées ; folioles planes, gla- 508 CLASSE DES TÉRÉPRINTHINÉES, bres, obovales; pétiole spinescent. Fleurs nutantes. Capsules bouffies, 4-ou-5-ptères. Arbrisseau tortueux , haut de 3 à 4 pieds. Fleurs jaunes. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. ZYGOPHYLLE A RAMEAUX RECOURBÉS. — Zygophyllum retro- fractum Jacq. Schœnb. tab. 354. (an Thunb?) Feuilles bifoliolées , sessiles ; folioles obovales , obtuses , pla- nes, glabres. Stipules lancéolées , pointues. Pédoncules dressés , de la longueur des feuilles. Pétales très-entiers. Capsules subglo- buleuses , à côtes carénées. Arbrisseau touffu , glabre , roide, toujours vert, haut de 3 à 4 pieds. Rameaux diffus et recourbés dans leur vieillesse. Fleurs d’un pouce de diamètre , d’un jaune foncé. Cette espèce habite le cap de Bonne-Espérance. Genre PORLIÉRIA. -— Porlieria Ruiz et Pav. Calice Æ-parti. Pétales 4, courtement onguiculés. Eta- mines 8; filets appendiculés à la base. Gynophore court. Ovaire 4-sulqué, à 4 logesquadriovulées. Ovules suspendus. Styles 4, soudéspresque jusqu’au sommet. Péricarpe charnu, globuleux, quadrilobé , 4-loculaire. Graines solitaires par avortement, ovoïdes, lisses. Périsperme épais. Embryon courbé. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. PorziériA BYGROMÉTRIQUE. — Porlieria hygrometrica Ruiz. et Pay. Flor. Peruv. vol 4, ined. tab. 343 (ex Sweet. Hort. Brit.) — Juss. fil. Rutac. tab. 16, n° G. Arbrisseau à rameaux roides, étalés. Feuilles opposées , pari- pennées (de leur aisselle naissent des ramules alternes , ou bien une autre paire de feuilles portée sur un ramule presque nul, et, dans ce cas, les feuilles paraissent comme fasciculées-ternées) ; folioles subopposées, 7-ou 8-juguées, linéaires. Stipules petites, spmescentes. Pédicelles fasciculés. FAMILLE DES ZYGOPHYLLÉES. 509 Cette plante croit au Pérou et au Chili. Ses folioles, etalées quand l'atmosphère est pur, s’appliquent les unes contre les au- tres à l'approche d’une pluie. Genre GAYAC. — Guajacum Linn. Calice 5-parti : lanières inégales. Pétales 5, onguiculés. Étamines 10; filets inappendiculés. Ovaire stipité, 2-5-gone, 2-5-loculaire; loges à 8ovules suspendus. Style court, pointu. Péricarpe courtement stipité, légèrement charnu , 2-5-locu- laire, à 2-5 angles saillants, comprimés. Graines solitaires par avortement, ovoïdes, lisses, pendantes. Périsperme épais. Embryon subrectiligne, Arbres à bois très-dur. Ramules noueux avec articulation, opposés tantôt à une feuille , tantôt à un autre ramule plus court. Feuilles opposées, paripennées ; folioles au nombre de 2 a 14, coriaces, réticulées. Pédicelles inter-stipulaires, géminés. Fleurs bleues. Anthères spiralées après l’anthèse. Les Gayacs sontremarquables par la beauté de leurs fleurs et par la dureté de leur bois. Celui-ci , d’une saveur amère un peu âcre , possède des propriétés stimulantes, diaphoréti- ques , diurétiques et légèrement purgatives. Les vertus mé- dicinales de cebois, qui se retrouvent aussi dans l’écorce, les feuilles et les fleurs, sont dues à une gomme-résine, laquelle découle spontanément des arbres. Le bois de Gayac, à cause de sa grande dureté, s’em- ploie aux Antilles à la construction des roues de moulins à sucre, et à des manches d’outils ou autres ustensiles. On le recherche pour les poulies dont on se sert sur les navires. Susceptible d’un beau poli, les menuisiers, les ébénistes et les tourneurs en tirent souvent parti. Tous les Gayacs habitent l'Amérique équatoriale. On en connaît cinq espèces; les plus intéressantes sont les deux sui- vantes : Gayac orriciNaL. — Guajacum officinale Linn. — Lamk. JL. tab. 342. — Pluck. tab. 35, fig. 4. — Clus. Exot. p. 314. 510 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Ic. — Sloan. Hist. tab. 2922, fig. 3. — Tussac, Flor. Antill. v. 4, tab. 35. — Turp. in Dict. des Sciences Nat. et in Flor. Méd. Ic. — Juss. fil. Rutac. tab. 16, n° 7. Feuilles à2 ou 3 paires de folioles ob ovales ou ovales, obtuses. Arbre s’élevant à environ 40 pieds, sur 4 à à pieds de cir- conférence. Bois d’un brun jaunâtre , à veines fortement curvi- lignes ; écorce lisse ; épaisse , grisätre. Rameaux glabres , nom- breux, articulés. Folioles longues de 1 "/, pouce , larges de # pouce. Baie subcordiforme , à 2 angles un peu comprimés sur les côtés , tronquée au sommet , mucronulce. Cet arbre croit aux Antilles et dans l'Amérique méridionale, Les naturels de la Guiane l’appellent Guaiïac , nom qui a passé dans notre langue. « Le Gayac, dit M. de Tussac, sous plusieurs rapports, tient » un des premiers rangs dans le règne végétal ; son bois est pres- » que le seul employé (aux Antilies) dans les constructions navales » pour faire des moufles et des poulies ; les fabricants de meu- » bles en font aussi des roulettes pour les lits et pour les tables. » Dans les cantons où cet arbre est commun , on l’emploie à faire » des poteaux ; car son bois , au lieu de pourrir dans la terre, s’y » durcit. » IL sort abondamment du tronc de cet arbre une résine d’une » odeur aromatique agréable, et d’un jaune un peu verdâtre, dent » les médecins et les empiriques font un fréquent usage dans le » pays comme dépurative, antisyphilitique , antiscorbutique, etc. » Les dames créoles, pour conserver leurs dents et préserver » les gencives des atteintes du scorbut, ont l'habitude de se » rincer la bouche tous les matins, avec de l’eau contenant quel- » ques gouttes d’une dissolution de résine de Gayac dans du rum. » On retire de la pulpe qui enveloppe les graines de gayac, une » huile très-amère, qui est un purgatif très-violent. On se sert » quelquefois des feuilles de gayac pour blanchir le linge; 11 » paraît que ces feuilles contiennent beaucoup de potasse. » GayxAc À FEUILLES DE LENTISQUE. — Guajacum sanctum Linn. — Commel. Hort, 1, tab, 83, —Plucken. tab. 94, fig, 4, ca FAMILLE DES ZYGOPHYLLÉES: 511 Feuilles à 5-7 paires de folioles ovales, obtuses, mucronulées; pétioles et ramules pubescents. Arbre moins élevé que le Gayac officinal. Bois jaune; écorce épaisse, noirâtre en dehors. Rameaux noueux. Fruit té- tragone. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. GENRES VOISINS DES ZYGOPHYLLÉES. a" Genre MELIANTHE, — Melianthus Linn. Calice grand, coloré, 5-parti ; lanières inégales : l’inférieu- re plus courte, écartée des supérieures, gibbeuse et cuculli- forme vers la base, munie en dedans d’une glandule necta- rifère. Pétales 5, plus courts que le calice, liguliformes : les 4 inférieurs déclinés, libres à la base et au sommet, cohé- rents vers le milieu; le supérieur très-court ou nul. Étami- nes 4, hypogynes : les 2 supérieures libres; les 2 inférieures plus courtes, connées par leur base; anthères incombantes. Ovaire 4-sulqué, à 4 loges incomplètes vers leur sommet, chacune à 2-4 ovules attachés au bord des cloisons. Style simple, tubuleux , courbé en dedans au sommet. Stigmate subquadrifide. Capsule accompagnée des enveloppes florales marcescentes, membraneuse, bouffie, loculicide 4-valve , à 4 angles ailés : loges 4, incomplètes , monospermes. Graines subglobuleuses, luisantes. Périsperme charnu , épais. Em- bryon axile , verdâtre, subcylindracé : cotylédons linéaires- ovales, un peu plus longs que la radicule. Arbrisseaux. Feuilles alternes, imparipennées; folioles dentelées, inéquilatérales, décurrentes d’un côté; pétiole ailé entra les folioles, nu à la base. Stipules tantôt latérales et dis- tinctes, tantôtsoudées en une seule très-grande, intra-pétio- laire, adnée. Grappes axillaires ou terminales; pédicelles courts, unibractéolés. Estivation des sépales convolutive. Pétales cotonneux vers leur partie moyenne. Les Mélianthes croissent au cap de Bonne-Espérance. On les cultive dans les serres tempérées, plutôt à cause de l’élé- 912 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. gance de leur feuillage que pour la beauté de leurs fleurs. Le nom de Mélianthe fait allusion au miel que ces fleurs con- tiennent en grande abondance. Le genre se compose des trois espèces suivantes : MÉLIANTHE À LARGES FOLIOLES. — Melianthus major Linn. — Lamk. II]. tab. 552. — Bot. Reg. tab. 45. Folioles glabres aux deux faces. Stipules connées, ovales. Grappes pyramidales , dressées. Loges 4-ou 5 -ovulées. Arbrisseau haut de 7 à 8 pieds. Racines dragantes. Feuilles grandes , persistantes ; folioles glauques , ovales-oblongues , lon- gues de 2 à 3 pouces. Fleurs d’un rouge-brun, Bractées ovales , pointues. Les 2 divisions supérieures du calice oblongues ; les 2 autres lancéolées. Capsules grosses, quadrifides. Les feuilles de cette plante ont une odeur analogue à celle de V'Zris fetide. La glande calicinale suinte pendant tout le temps de la floraison une liqneur noirâtre , dont la saveur est un peu vi- neuse. Cette matière, dont les Hottentots font leurs délices, est si abondante , qu’elle se répand sur les feuilles et sur le sol. On peut cultiver ce Mélianthe en pleine terre, aux environs de Paris , en le plantant au pied d' mur exposé au midi, et en le couvrant pendant les gelées. On multiplie l’espèce de rejetons ainsi que de boutures. MÉLIANTHE A FOLIOLES ÉTROITES. — Melianthus minor Linn. — Bot. Mag. tab. 301. | Folioles glabres en dessus , incanes en dessous. Ramules légè- rement cotonneux. Stipules distinctes, linéaires. Grappes axil- laires, denses. Loges 4-ou 5-cvulées. Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Feuilles persistantes ; foholcs ovales-oblongues , étroites, longues de 2 à 4 pouces. Fleurs rou- geâtres. Capsule cotonneuse , de la grosseur d’une petite Noix. Mérranrse vELU. — Melianthus comosus Vah].— Commel. Rar. v. 4, tab. 4. Folioles velues en dessus, cotonneuses en dessous. Stipules dis- tinctes. Bractées cordiformes. Grappes lâches, pendantes, extra- axilaires. Loges biovulées. DIX-SEPTIÈME FAMILLE. LES RUT ACEES. — RAUTACEÆ. ( Rutaceæ Baril. Ord. Nat. p. 389. — Autacearum Genn. Juss, — De Cand.— Ruteæ Juss. fil. Mém. Rutac. p.78.) Ce groupe, établi par M. Adrien de Jussieu sous le nom de Rutees, nè renferme que quelques-uns des gen- res des Rutacées de l’illustre auteur du Genera. Les Rutacées croissent dans la zone tempérée de l’hé- misphère septentrional et principalement dans les con- trées voisines de la Méditerranée. On n’en a observé au- cune en Amérique. Le nombre de toutes les espèces connues ne se monte pas à plus de trente. Caractérisées par une saveur amère particulière et par une odeur très- pénétrante, la plupart de ces plantes agissent d’une ma- nière énergique sur l’économie animale. Aussi la Rue occupait-elle une des premières places dans la thérapeu- tique, dès le temps d’'Hippocrate. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes où Sous-arbrisseaux. Tiges et rameaux cylin- driques. Feuilles éparses , composées, ou décomposées , rare- ment simples, presque toujours parsemées de glandules transparentes ponctiformes. Stipules nulles. Fleurs-hermaphrodites , régulières, terminales , jau- nes ou rarement blanches, solitaires ou disposées en cime. Calice persistant, 4- ou 5-parti : estivation imbrica- tive. Gynophoreépais, stipitiforme, peu adhérent au calice, . 914 CLASSE DES TÉRÉBINTAIN ÉES. souvent muni de glandules ponctiformes placées de- vant les étamines. Pétales 4 ou 5, hypogynes, cadues , interpositifs, on - guiculés , souvent cuculliformes : estivation contortive ou convolutive. Étamines hypogynes, caduques, en nombre double (rarement en nombre triple) des pétales. Filets libres, ou monadelphes par leur base. Anthères dressées , ob- longues, obtuses , échancrées à la base, à deux bourses parallèles, juxta-posées, déhiscentes longitudinalement; connectif non-surmonté d’une glandule. Pistil : Ovaire 4- ou 5-loculaire (par exception 3-lo- culaire): loges opposées aux pétales. Ovules en nombre indéfini, ou, par exception, ennombre défini. Style indi- visé, dressé, filiforme ou triquètre. Stigmate obtus, 3- ou 5-sulqué, ou anguleux. Péricarpe : Capsule 3-4- ou 5-coque : coques disjoin- tes vers leur sommet, s’ouvrant par la suture antérieure ou très-rarement par la suture postérieure, le plus sou- vent polyspermes. Placentaires axiles. Graines suspendues ou adnées, réniformes, serobicu- lées, non-arillées. Périsperme charnu. Embryon inclus, arqué : radicule supère; cotylédons linéaires ouoblongs, foliacés en germination. - Voici les genres qui constituent la famille des Ruta- cées. Peganum Linn. — Ruta Linn. — Aplophyllum Juss. fil. — Bœnnighausenia Reichenb. ne Genre ayant de l'affinité avec les Rutacées : Cÿminosma Gærtn. (Jambolifera Linn. Gela Lour.) Genre PÉGANE. — Peganum Linn. Calice 5-parti, persistant; lanières entières ou pennatifides, FAMILLE DES RUTACÉES. 315 linéaires. Pétales 5 , presque égaux, entiers , trinervés. Eta- mines 45, plus courtes que les pétales : quelques-unes abor- tives; filets glabres, ailés à la base ; anthères linéaires-oblon- gues. Disque épais, court, cupuliforme, pétalifère et stami- nifère au bord. Ovaire stipité, globuleux, trilobé, à 5 loges multiovulées. Ovules appendants. Style simple, dressé , cla- viforme au sommet, tordu en spirale après la floraison, Capsule tricoque, sphérique, loculicide-trivalve. On ne connaît de ce genre que l’espèce dont nous allons parler. PÉGANE HarmeL. — Peganum Harmala Tinn. — Juss. fil Rutac. tab. 16, n° 8. — Lamk. IL. tab. 4or. — Bull. Herb. tab. 343. — Flor. Græc. tab. 456. Herbe vivace, rameuse , haute d'environ 2 pieds. Tiges ascen- dantes , flexueuses. Feuilles non-ponctuées, sessiles, multifides : lanières linéaires. Stipules sétiformes. Pédoncules oppositifoliés , subterminaux , uniflores, plus courts que les feuilles. Pétales blancs, veinés de vert. Cette plante croît en Orient et dans l’Europe australe. Les Ara- bes lui donnent le nom de Æ/armel. Toutes ses parties exhalent une odeur désagréable lorsqu'on les froisse. On assure qu’elle pos- sède des vertus anthelmintiques, emménagogues et sudorifiques. Genre RUE. — Ruta Linn. Calice court, 4-parti. Pétales 4, plus longs que les sépales, onguiculés : lame cuculliforme , souvent laciniée ou sinuée. Étamines 12; filets subulés, glabres : les 4 antépositifs plus courts que leS’Pétales; les 8 interpositifs plus longs; anthères ovales, obtuses. Gynophore court, élargi à la base, muni à son pourtour de 8 glandules nectarifères. Ovaires 4, accolés in- férieurement contre un axe central, chacun à 6-12 ovules bi- sériés, adnés ; placentaire épais. Style indivisé , naissant du sommet de l’axe central.Stigmate terminal, 4-sulqué. Capsule à 4 coques libres vers leur sommet, déhiscentes par la face antérieure,” 516 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Herbes vivaces, ou sous-arbrisseaux. Feuilles pennées ou décomposées, ponctuées. Ramules florifères axillaires ou ter- minaux , tantôt dichotomes, tantôt irrégulièrement rameux, . nus ou bractéolés. Fleurs jaunes, ou rarement blanches, dis- posées en grappes ou en corymbes cimeux ; (le plus souvent il naît dans les bifurcations une fleur sessile, dont toutes les parties sont en nombre quinaire.) Ce genre se compose de dix espèces, réparties entre les différentes contrées de la zone tempérée de l'hémisphère septentrional. L’odeur des Rues est fort désagréable ; leur saveur, âcre et amère. Elles ont des propriétés stimulantes, antispasmodiques, antihystériques, emménagogues etanthel- mintiques. Voici les espèces les plus remarquables : BuE commune. — Ruta graveolens Linn. — Blackw. Herb. tab. 7. — Bull. tab. 85. — Turp. in FI. Méd. Ic. Feuilles surdécomposées ( à contour ovale) : folioles obovales- spatulées, presque égales. Pétales entiers, obtus aux 2 bouts. Coques arrondies au sommet. Racine ligneuse, rameuse. Tiges hautes de 1 */; à 2 pieds, dressées, très-glabres ainsi que toute la plante, glauques, ponc- tuées , suffrutescentes. Pennules inférieures des feuilles plus lon- gues que les pennules supérieures ; folioles un peu charnues. Sé- pales ovales, pointus. Pétales jaunes. La Rue commune abonde dans l’Europe australe, et elle se cul- tive fréquemment dans les jardins. Malgré son odeur et sa saveur désagréables, les anciens Romains en assaisonnaient souvent leurs aliments, et de nos jours encore on la mange en salade, en Htalie. Cette plante , qui jadis formait la base de plusieurs préparations pharmaceutiques, ne s’emploie guère maintenant que dans la com- position du Vinaigre des quatre voleurs. Ru À FEUILLES ÉTROITES. — Ruta angustifolia Pers. Ench. — Reichenb. Plant. Crit. vol. 8, Ic. 1062. Feuilles glauques (à contour oblong), décomposées ; folioles FAMILLE DES RUTACÉES. 917 cunéiformes-oblongues , presque égales. Pétales fimbriés. Coques dressées , cuspidées. | Sous-arbrisseau à tiges ascendantes. Fleurs jaunes. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, est cultivée dans les orangeries, comme plante d'ornement. RuE A FEUILLES PENNÉES. — Ruta pinnata Linn. — Bot. Reg. tab. 307. Feuilles à 5 ou 7 folioles distantes , discolores , oblongues ou oblongues-lancéolces , obtuses, crénelées , rétrécies en pétiolule. Cimes axillaires et terminales , pauciflores , rapprochées en pa- nicule feuillée. Pétales entiers, ondulés. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Tige dressée. Feuilles glabres, étalées , pctiolées : les supérieures sessiles, umifoliolées. Fleurs jaunes. Cette Rue croît aux Canaries. On la cultive pour l’ornement des orangeries. _— nn, LA PE, DIX-HUITIÈME FAMILLE. LES DIOSMEES. —— DIOSMEÆ. (Rutacearum genn. Juss.—De Cand.—Diosmearum genn. R. Brown.— Diosmeæ Juss. fil. Mém. Rutac. pag. 83. — Barti. Ord. Nat. p. 229.) Parmi les familles qui composent la classe des Té- rébinthinées, celle des Diosmées est la plus riche en es- pèces, et la plus importante sous le rapport thérapeuti- que. Les écorces des Diosmées américaines contiennent en général un principe fortement amer, astringent, doué de vertus fébrifuges et anthelmintiques très-effica- ces. La célèbre Écorce d’Angusture provient d’un arbre de ce groupe. Plusieurs autres Diosmées servent aux Bré- siliens en guise de Quinquina. Les glandules des feuil- les des Diosmées renferment des huiles essentielles, odo- rantes et aromatiques dans beaucoup d'espèces, mais fétides dans d’autres. Les fleurs , qui exhalent souvent des parfums délicieux, flaitent les yeux par élégance de leurs formes ou par l’éclat de leurs couleurs. On connaît environ cent quatre-vingts espèces de Dios- mées. Presque toutes croissent dans l’Australasie , dans les contrées de l’Afrique voisines du cap de Bonne-Espé- rance, et dans l'Amérique méridionale. Les Dictames ou Fraxinelles sont les seuls représentants de la famille, dans la zone tempérée de l’hémisphère séptentrional. re CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbrisseaux où arbuscules (par exception herbes). Ramules cylindriques ou peu anguleux. Feuilles opposées ou éparses , coriaces, simples, ou composées (trifoliolées ou imparipennées), presque tou- FAMILLE DES DIOSMÉES. 319 jours ponctuées à la face inférieure. Stipules nulles ou glanduliformes. Fleurs hermaphrodites ( par exception unisexuelles par avortement) , régulièrés ou irrégulières, blanches ou rouges , disposées en ombelles ou en corymbes axil- laires, ou quelquefois solitaires et terminales. Calice madhérent, persistant, à 5, ou, moins souvent, à 4 divisions plus ou moins profondes : estivation imbri- cative. Disque nul, ou urcéolaire, entourant la base du pisul, tantôt inadhérent, tantôt plus ou moins adné au calice. Pétales périgynes ou hypogynes (insérés au bord du disque), interpositifs, en même nombre que les divisions du calice, caducs ou rarement persistants, le plus sou- vent onguiculés , libres , imbriqués avant Pépanouisse- ment ; rarement non-onguiculés, soudés en tube, val- vaires en préfloraison. (Par exception la corolle manque.) Étamines tantôt en nombre égal aux pétales et inter- positives, tantôt en nombre double des pétales: les unes interpositives ; les autres antépositives : celles-ci souvent stériles, squamuliformes , ou pétaloïdes. Filets libres, subulés. Anthères supra-basifixes, versatiles, à 2 bour- ses parallèles, introrses , déhiscentes longitudinale- ment; connectif articulé au filet, souvent surmonté d’un appendice glandulaire. Pistil : Ovaires 4 ou 5 , ou, par avortement, moins de 4 (par exCeption un ovaire solitaire), disjoints ou plus ou moins conjoints par leur bordantérieur, placés devant les pétales. Ovules géminés (rarement 4) dans chaque ovaire, collatéraux ou superposés. Styles en même nombre que les ovaires , subinfra-apicilaires , naïssants de l'angle interne, tantôt soudés dans toute leur lon- gueur en un seul , tantôt libres à Ja base et cohérents 520 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. seulement vers leur sommet. Stigmates connés en capi- tule 5- ou à-sulqué ou lobé. Péricarpe : Carpelles 5, 4, ou 5 (par exception un car- pelle solitaire ) , plus ou moins cohérents , souvent cor- niculés postérieurement au-dessous du sommet, mono- spermes ou dispermes , déhiscents par la sature anté- rieure. Sarcocarpe scabre, subcoriace, veinéen travers, glanduleux ou muriqué, se séparant de l’endocarpe à la maturité. Endocarpe cartilagineux, très-lisse, élas- tiquement bivalve (1). (4) « La structure de l'ovaire des Diosmées, dit M. Adrien de Jussieu » (Mem. sur les Rutacées, p. 20), se modifie à mesure que celui-ci passe à » l’état de fruit. L’endocarpe se solidifie peu à peu , et se sépare en même » temps du sarcocarpe. Sa forme rappelle celle d’une coquille bivalve, et » pourrait être comparée particulièrement à celle d’une moule : il présente » deux extrémités, l’une supérieure et l’autre inférieure , deux faces laté- » rales plus ou moins convexes, et deux bords plus ou moins aigus qui » les réunissent, l’un externe , et l’autre interne. Les deux valves sont » ligneuses et se touchent par leurs bords, partout, si ce n’est pourtant » dans une partie de l’interne, où elles laissent entre elles un écartement. Cet intervalle est rempli par une membrane qui passe de l’une à l’autre. » Celle-ci, ou lépèrement charnue, ou plus ordinairement très-ténue, » estépaissie au milieu par le passage des vaisseaux de la graine qui la pé- » nètrent ; et comme, après lavoir percée, ils s’insèrent à la graine pres- » que immédiatement , la membrane paraît elle-même séminifère. » Lorsque la maturité est parfaite, le sarcocarpe de chaque coque » s'ouvre en haut et en dedans, suivant un sillon longitudinal qu'on » voyait longtemps d'avance. On aperçoit alors sa surface intérieure » couverte de vaisseaux saillans et lignifiés qui, de son bord interne , se » dirigent vers l’externe en divergeant, et se dessinent à l'extérieur par » des côtes transversales. L’endocarpe est libre dans la cavit*&e la coque, » si ce n’est vers sa membrane, par laquelle il conserve encore , avec les » autres parties, quelques adhérences. Mais il ne tarde pas lui-même à s'ouvrir ; ses deux valves s’écartent élastiquement, se contournent di- » versement sur elles-mêmes, et chassent les graines en dehors. Dans cet » écartement, la membrane , déchirée à son contour, ou tombe de son » côté, ou reste attachée à la graine, Dans ce dernier cas, on la trouve ÿ 4 FAMILLE DES DIOSMÉES. 521 Graines oblongues, obtuses, lisses. Périsperme charnu ou nul. Embryon rectiligne ou curviligne : radicule le plus souvent supère ; cotylédons oblongs, foliacés en germination. Dans son savant travail sur les Rutacées , M. Adrien de Jussieu classe les genres des Diosmées en quatre tri- bus, savoir : I: TRIBU. DIOSMÉES EUROPÉENNES. (Dictamnea Bart.) Fleurs irrégulières. Pétales et étamines hypogynes. Ovai- res disjoints , quadriovulés. — Feuilles imparipen- nées. Dictamnus Linn. (Fraxinella Fourn.). Il° TRIBU. DIOSMÉES AFRICAINES. (Diosmea legiima Bart.) Fleurs régulières. Pétales et étamines perigynes. Ovai- » appliquée sur l’ombilic de cette graine , si une seule a müri; mais alors, » en la soulevant, on peut vair à côté les restes de l’autre ovule avorté. » Siles deux graines sont venues à maturité, on les voit en général su- » perposées , appuyées l’une sur l’autre par leurs extrémités en rapports, » qui se sont aplaties ; et la membrane s’étend le long de leur bord in- » terne, élargie à leur point de contact entre lequel elle envoie deux pro- » longemens trnasversaux. » Cet endocarpe a été longtemps décrit, par les botanistes, sous le » nom impropre d’arille cartilagineux bivalve, On a rectifié ensuite cette » fausse idée ; mais le nom d’arille a été appliqué alors à la membrane » qui persiste agtur de l’ombilic de la graine. Cette erreur est naturelle , » lorsqu'on considère la graine isolée; mais si on observe en place, et » qu'ou-ægiye le développement du fruit, on reconnaît nécessairement » qu'on s’est trompé , et que ce prétendu arille appartient à l'endocarpe. » La structure remarquable de celui-ci, quelque nom qu'on lui donne, »: a été souvent signalée comme le caractère distinctif des Diosmées LE 1 en efiet, elle en foyrnit un excellent. Cependant elle ne Jeur appartient pas exclusivement ; ct l’on en rétrouve un analogue dans Jes fruits d’au- tres familles, dans celui du Bais, par exemple, » CRE Ÿ Ÿ “ BOTANIQUE, PHAN, T, I], 21 352? CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. res biovulés. Styles connes. Périsperme pelliculaire ou nul. — Feuilles simples. Euchætis Bartl. et Wendl. — Diosma Linn.— Coleo- nema Bart]. et Wendl. — Æcmadenia Bartl et Wendl. — Adenandra Wild. ( Glandulifera Wendl. Okenia Dietr.) — Barosma Wild. (Baryosma R. et S. Parape- talifera Wendl. Hartogia Berg.) — Ægathosma Willd. (Buéco Wendl.) — Hacrostylis Bart. et Wendl. — Ca- lodendron Thunb. (Pallasia Houtt.) — Polembryum Juss, fil. — £mpleurum Soland. III: TRIBU. DIOSMÉES AUSTRALASIENNES. ( Boroniea Bart.) Fleurs régulières. Pétales et élamines kypogynes. Ovaires disjoints , biovulés. Périsperme charnu, épais. — Feuil- ies simples ou composees. Correa Smith. ( Mazeutoxeron Labill. ) — Diplolæna R. Br.—Phebalium Vent.—Philotheca Rudg.—Crowea Smith. — Æriostemon Smith. — Poronia Smith. — Zie- ria Smith. IV° TRIBU. DIOSMÉES AMÉRICAINES. SecTion 1. PILOCARPÉES. — (Pilocarpeæ Juss. fil.) Fleurs régulières. Pétales et étamines hypogynes. Ovaires biovulés, ou très-rarement uniovulés: P crisperme charnu, ou nul. Cotylédons grands , ovales. — Feuilles simples Ou cOmposees. cer Melicope Forst. — (Entoganum Banks.) — £vodia Forst. — Esenbeckia Kunth. — Metrodorea Aug. Saint- Hil. — Pilocarpus Vahl. — Hortia Vandell. — Choisya Kunth. | FAMILLE DÉS DIOSMÉES. 395 Srcriox 11. CUSPARIÉES. — (Cusparieæ De Cand.) Fleurs leplus souvent irrégulières. Disque urcéolaire. Ovai- res biovulés. Périsperme nul. Embryon curviligne. Co- tyleédons grands , souvent ridés en travers. — Feuilles uni- ou trifoliolces. Spiranthera Aug. Saint-Hil. (‘Ferpnanthus Nees et Mart. )— Æ{meidea Aug. Saint-Hil. ( Aruba Nees et Mart. } — Galipea Aubl. ( Cusparia Humb. Bonplandia Willd. Angostura R. et S. Conchocarpus Mik. Ravia Nees et Mart. Obentonia Velloz. Raputea Aubl. Sciuris Schreb. Pholidandra Neck.) — Zisloitis Nees et Mart. — Ticorea Aubi. ( Ozophyllum Schreb. Sciuris Nees et Mart.) — Ærythrockiton Nees et Mart. — Moniera Aubl. (Aubletia Rich.) le TRIBU. DIOSMÉES EUROPÉENNES.— DIOSMEÆ EUROPE Æ Juss. fil. Fleurs irrégulières. Pétales 5, libres. Étamines 10, libres, hypogynes. Disque nul. Ovaires 5, disjoints , chacun à 4 ovules. Styles en mémenombreque les ovaires, connés vers le sommet: Graines à test noir, luisant , mince. Périsperme charnu, blanc. E mbry on concolore : radicule courte; cotyledons ovales, juxlaposés. Feuilles aliexzes , imparipennées. Fleurs irrégulières , dis- - posées en grappes terminales. re Ce groupe n’est constitué que par un petit nombre d'espèces, qui appar- tiennent toutes au genre suivant. Genre DICTAME. — Dictamnus Linn. Calice court, caduc, 5-parti : les 2 lanières inférieures or - dinairement plus longues. Pétales 5, onguiculés, lancéolés, 524 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. inégaux , irrégulièrement étalés (l’inférieur décliné). Étami- nes 10, déclinées ; filets subulés : 5 plus longs que les péta- les. Ovaires 5, tuberculeux , hispides, connés par la base, portés sur un stipe glabre. Style décliné, hispidule à la base. Stigmate obtus, papilleux. Péricarpe à 5 coques bivalves, verticillées, connées par la base, 2-5-spermes. Herbes vivaces. Feuilles imparipennées, 4-6-juguées; fo- lioles dentelées , ponctuées. Grappes simples ou rameuses. Pédoncules bractéolés à la base; pédicelles bractéolés à la base et au milieu. Fleurs grandes, blanches ou purpurines. Ramules, pédoncules, pédicelles, bractées, facé extérieure des sépales ainsi que des pétales ; pistil et péricarpe hérissés d’un grand nombre de poils glandulifères. Outre les trois espèces dont nous allons faire mention, cé genre en renferme une quatrième, indigène en Daourie. a) Sépales i néga ux. DicrAmME À FLEURS ROUGES. —- Dictamnus albus Linn. — Jacq. Austr. tab. 428. — Schk. Handb. tab 114. — Dictam- nus Fraxinella Pers. — Link.—Juss. fil. Rutac. tab. 5, n° 12. Pétiole commun ailé. Grappes rameuses. Fleurs rouges, iacine composée de grosses fibres blanches. Tiges hautes de > a 3 pieds, dressées, presque simples. Fewiles 5-11-foliolées ; folioles elliptiques ou oblongues, obtuses ou pointues , opposées, sessiles , luisantes aux deux faces , légèrement pubescentes ; pé- tiole canaliculé : aile denticulée, révolutée aux bords. Grappes 12- 15-ou pluriflores. Fleurs un peu penchées , de près de 2 pou- ces de diametre. Pédoncules d’un brun roux, un peu plus courts que les fleurs : les inférieurs 2-ou 3-flores. Sépates étalés, lan- céolés, pointus, d’un brun roux. Pétales lancéolés, d’un rose vif, veinés de pourpre. CE Le Dictare rouge, nommé vulgairement Fraxineile, à cause de la similitude de ses ‘feuilles avec celles du Frêne, habite les endroits rocailleux dans l’Europe méridionale, dans l'Eu- rope centrale et en Orient. Son nom de Dictame blanc, fait al- lusion à la couleur de ses racines. Toute la plante exhale une FAMILLE DES DIOSMEÉS. 20 odeur forte , pénétrante, analogue à celle de Citron , et due à lhuile volatile contenue dans les glandules dont elle est couverte. Par un atmosphère chaud et serein, surtout le soir , ces glandules prennent feu à l’approche d’une bougie allumée, et il se produit une espèce d’éclair, qui n’endommage point la plante. Les racines du Dictame ont une saveur aromatique : elles pas- sent pour sudorifiques, toniques , emménagogues et antiputrides ; mais en général on les emploie peu aujourd’hui. Dans le midi de l’Europe , les fleurs de cette espèce servent à distiller une eau tres-odorante. ' La Fraxinelle produit un fort bel effet dans les parterres. Elle aime l'exposition du midi. Sa floraison à lieu en mai et juin. Sa multiplication se fait d’éclats on de graines ; celles-ci doivent être semées dès leur maturité. DicTAME A FLEURS BLANCHES. — Dictamnus albus Lank. Enum. D’après la plupart des auteurs, cette plante n’est qu’une va- riété de la précédente. Elle en diffère en ce qu’elle est moins grande dans toutes ses parties, que ses pétioles ne sont point ou presque point ailés, et en ce que ses fleurs sont blanches. Elle habite les mêmes contrées que le Dictame à fleurs rouges. On la cultive également dans les jardins. b) Sépales presque egaux. DicTAME À FOLIOLES ÉTROITES. — Dictamnus angustifolius Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2 , tab. 93. Folioles lancéolées-oblongues, pointues, fortement dentelées, obliques 24 base. Pétiole marginé. Grappes simples. Pétales (étroits, rouges; lancéoles. LPS Heéïbsemblable au Dictamie rouge par le port. Feuilles 9-13- foliolces. Folioles pubescentes en dessous. Grappes multiflores. Sépales petits, linéaires, pointus, brunâtres. Pétales d’un rose vif, veinés de pourpre. Cette espèce , indigène en Sibérie, n’est pas encore commune dans les jardins. » 226 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES-. I: TRIBU. DIOSMÉES DU CAP. — DIOSMEÆ CAPENSES Juss. fil. Pétales (rarement nuls) 5, libres. Étamines 5, périgynes, libres, souvent alierrantes avec 5 filets stériles opposés aux pétales. Disque soudé à la base du calice. Ovaires 1-5, connés, chacun biovule. Ovules juxtaposés ou su- perposés. Styles complètement soudés en un seul. Test luisant , lisse. Périsperme pelliculaire ou nul. Embryon concolore® radicule courte, dressée; cotylédons ovales. frbuscules rameux. Feuilles simples , opposees ou epar- ses, souvent recouvrantes, tantôt planes , tantôt cylin- dracees , ou subtriquétres par l'enroulement de leurs bords , presque toujours fort courtes. Fleurs axillares ou terminales, solitaires, ou fasciculées , ou très-rare- ment pantculees. Genre CALODENDRE. — Calodendron Thunb. Calice court, 5-parti: laniéres roides, étalées. Disque court, tubuleux. Pétales beaucoup plus longs que le calice, insé- rés à la base du disque, étroits, oblongs, réfléchis, pubes- cents en dehors. Filets 410, adnés au disque par leur base: 5 stériles, pétaloides, tuberculeux, terminés par une glandule ovale ; 5 fertiles : anthères ovales, planduleuses au som- met, caduques. Style oblong , défléchi. Stigmate terminal, inapparent, Ovaire longuement stipité. Ovules superposés. Capsule stipitée, spinelleuse, pentagone, 5-lôtuiaire, 5-val- ve; loges dispermes. . L'espèce suivante, qui se cultive dans les colféctions de serre tempérée, constitue à elleseule le genre: C’est l'unique arbre de tout le groupe des Diosmées du cap dé DoeEs- pérance. CaLoDeNnDrE pu Car. — Galodendron capense Thunb, — ” FAMILLE DES DIOSMÉES. 327 Dictamnus Calodendron Lamk. IL. tab. 344, fig. 2. — Juss. fil. Rutac. tab. 19, n° 16. Arbre à rameaux opposés ou verticillés-ternés. Feuilles oppo- sées , pétiolées, grandes, bordées de glandules dentiformes. Pe- doncules terminaux, trichotomes; pédicelles comprimés , dilatés au dessous de la fleur. Genre ADÉNANDRE. — Adenandra Willd. Calice quinquéparti, ponctué. Disque staminifère au bord. Pétales plus longs que le calice, courtemer* onguiculés. Éta- mines 410, hispides : 5 stériles, terminées par une glandule concave ou globuleuse ; 5 fertiles, plus courtes: anthères gran- des, ovales, surmontées d’une glandule pédicellée, cochléa- riforme ou rarement globuleuse, d’abord dressée, puis ré- fléchie. Ovaires parsemés de glandules stipitées. Style plus court que le calice, dilaté vers le sommet. Stigmate termi- al, quinquélobé. Capsule pentacoque , hérissée de soies glandulifères. , Arbrisseaux. Feuilles éparses ou rarement opposées, pla- nes , coriaces, ponctuées, calleuses au sommet, comme cré- nelées par des glandules marginales; pétiole court, biglan- duleux à la base. Fleurs blanchâtres ; ou couleur de chair, ou rougeâtres, grandes, terminales, solitaires ou en ombelles simples, bractéolées ; bractées souvent géminées et opposées. Les Adénandres sont de petits arbrisseaux très-élégants, d’un port semblable à celui des Bruyères. On en connaît onze espèces. Nous allons indiquer celles qu'on cultive dans les serres. : = ADENANDRE UNIFLORE.—#denandra uniflora Wild. Enum. — Diosnea uniflora Linn. Spec. — Schrad. Sert. Hann. x, tab. 8. — Bot. Mag. tab. 273. — Herb. de l’Amat. vol. 2. - Feuilles oblongues-lancéolées, glabres, révolutées aux bords. Fleurs terminales , solitaires. Calices ciliés. Rameaux pubescents, d’un jaune pâle. Corolle blanche en dessus, rose en dessous. Galice rougeâtre. 528 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. ADENANDRE À GRANDES FLEURS. — Adenandra (Diosma) amæna Loddig. Bot. Cab. tab. 161. — Bot. Reg. tab. 553. Feuilles ovales, glabres. Fleurs terminales, solitaires, sessiles. Calices légerement ciliés. Pétales submucronés. Fleurs dé près d’un pouce de diamètre. Pétales blancs en des- sus, roses en dessons. ADÉNANDRE ÉLÉGANTE. — Adenandra. (Diosma) speciosa Bot. Mag. tab. 1271. — Ædenandra umbellata Wild. Enum. Feuilles oblongues, subovales, légèrement ciliées. Fleurs en ombeile terminale. Calices ciliés. Rameaux rouges. Ombelles 3-5-flores. Pétales blancs en des- sus, roses en dessous. ADÉNANDRE ODORANTE. — /denandra fragrans KR. etS. Syst. — Diosma fragrans Bot. Mag. tab. 1519. Feuilles oblongnes, glanduleuses, glabres. Pédicelles visqueux, agrégés, subterminaux, presque 2 fois plus longs que les feuil- les. Calices imberbes. Pctales échancrés, roses. Genre COLEON ÈME. — Colconema Bartl.et Wendi. Calice quinquéparti. Disque quinquélobé au bord. Pétales 5, étalés : onglets larges, canaliculés. Etamines 10: 5 stériles, plus courtes, atténuées et glandulifères au sommet ; 5 fertiles : anthtres suborbiculaires , sarmontées d’une petite glandule sessile. Ovaire pentacéphale, glabre. Ovules superposés. Style de la longueur des filets, dilaté au sommet. Stigmate capitellé , papilleux , à à sillons peu profonds. Capsule à 5 coques corniculées, comprimées, ruguleuses..., Ce genre renferme trois espèces, dont la suivante estfré- . quemment cultivée dans les serres. MANT: COLÉONÈME À FLEURS BLANCHES. — Coleonema alba Barti. et Wendl. — Juss. fil. Rutac. tab. 191, n° 17.—Diosma alba Thunb.— Diosma rubra Hortor. — Adenandra alba R. etS. Arbrisseau. Feuilles éparses, courtes , linéaires, mucronées , carénées , parsemées de glandules scabres. Fleurs blanches, axil- FAMILLE DES DIOSMÉES. 529 laires-subterminales, solitaires, courtement pédicellees ; bractées nombreuses , apprimées , sépaliformes. Genre DIOSMA.— Diosma Berg. — Willd. Calice quinquéparti. Disque à bord libre, divisé en 5 lo- bes alternes avec les sépales. Pétales 5, ii longs que les sépales, entiers. Étamines 5, plus courtes que les pétales; fi- lets glabres , subulés; anthères suborbiculaires , sarmontées d'une glandule sessile. Ovaire glabre, 5-lobé au sonimet. Ovules superposés. Style court, glabre, non-dilaté, souvent arqué. Stigmate petit, capitellé , 5-sulqué. Capsule à 5 co- ques courtement corniculées. Arbrisseaux. Feuilles éparses ou opposées, linéaires, pointues , canaliculées, dentelées, Ne Fleurs blan- ches ou rougeâtres, tantôt solitaires vers l'extrémité des ra- mules, tantôt agrégées en corymbe; pédicelles courts, brac- téolés; bractées petites, quelquefois opposées. Les Diosma ressemblent en général aux Bruyères par le port. Plusieurs espèces ornent les serres tempérées. On cul- tive ces plantes en terre de bruyère, ou dans un mélange de terre de bruyère et de terre franche. Leur multiplication peut se faire de boutures, de marcottes, et de graines. Elles ont besoin d’être placés très-près du jour. Ces remarques, concernant la culture des Diosma, s s'appliquent également aux autres genres du même groupe. Les glandules dont sont parsemées les feuilles des Diosma, contiennent une huile essentielle âcre, stimulante, et d’une odeur extrêmement forte. Les Hottentots mélentde Japoudre de ces feuilles avec la graisse dont ils ont coutume de se bar- bouiller. L’odeur des fleurs, quoique moins forte que celle des feüilles, est rarement agréable. Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme qu'environ treize espèces. Voici celles qu’on cultive le plus souvent : a) Feuilles opposées. Diosma succuLeNT. — Diosma succulenta Wendi. Coll, vol. T; tee 550 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. Feuilles linéaires, carénées, pointues, un peu charnues, ei- liées, érigées. Fleurs terminales, subsessiles. Diosma CUPRESSIFORME. — Diosma cupressina Thunb. — Wendl. Coll. vol. 2, tab. Gr. — Lodd. Bot. Cab. tab. 303. Feuilles oblongues-lancéolées, carénées, apprimées , scabres aux bords. Fleurs terminales, subsolitaires. b) Feuilles éparses. Diosma rouce. — Diosma rubra De Cand. Prodr. — Bot. Reg. tab. 562.— Diosma ericifolia Andr. Bot. Rep. tab. 451. Feuilles linéaires , subtrigones , carénées , mucronces, glabres ou ciliées ; glandules de la face inférieure bisériées. Fleurs termi- nales , presqu’en ombelle. Calices glabres. Pétales dressés. Calices rongeñtrgs - Pétales d’un blanc rosé. L Drosma nérissé. — Diosma hirsuta Thunb. — Wendl. Coll. vol. 1, tab. 27. Feuilles linéaires, carénées, mucronces, ‘hérissées de poils mous. Pédoncules terminaux , uniflores , presqu’en corymbe. Ra- meaux et calices hérisses. Pétales d’un bleu très-pâle. Diosma À LONGUES FEUILLES. — Diosma longifolia Wendi. Coll. vol. 1, tab. 10: | Feuilles linéaires, euspidées, glabres. Fleurs subterminales , peu nombreuses. Pétales d’un bleu tres-päle. Genre BAROME. — Barosma Willd. Calice quinquéfide ou quinquéparti, poretrié. Disque à bord fort court. Pétales 5, courtement onguiculés. Étamines 10: 5 stériles, pétaloïdes, non-onguiculées, ciliéeset subglan- duleuses au sommet; 5 fertiles, plas longues, interpositives ; glabres ou hispidules, subulées : anthères ovales, surmon- tées d’une petite glandule, ou quelquefois non-glandulifères. Style de la longueur des pétales, légèrement arqué, aminci au sommet. Stigmate petit, quinquélobé. Ovaire souvent tu- FAMILLE DES DIOSMÉES. 3351 berculeux. Ovules superposés. Capsule à 5 coques auriculées, glanduleuses. Arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses, coriaces, pla- nes, ponctuées ; tantôt denticulées , tantôt presque entières, ou révolutées aux bords. Fleurs blanches ou rougeûtres , tantôt terminant des ramules pédonculiformes , tantôt fasci- culées et naissant de gemmes axillaires polyphyiles. Le port des Barômes est le même que celui des Diosma. Iis contiennent aussi des huiles essentielles d’une odeur fort peénétrante. M. Adr. de Jussieu admet dans ce genre neuf espèces. Nous aîlons faire connaître celles qui sont communes dans les serres. BARÔME A FEUILLES DENTELÉES. — Barosma serratifolia Willd. En.— Bot. Mag. tab. 456.—Loddig. Bot. Cab. tab. 353. Feuilles linéaires-lancéolées , glabres, glanduleuses. Pédicelles solitaires, dibractéolés au-dessus du milieu. BarÔME oporanr. — Barosma odorata R. et S. Syst. — Wendl. Coll. v. 1, tab. 15. — Diosma latifolia Lodd. Bot. Cab. tab. 456. Feuilles ovales-oblongues , erénelées , glabres. Pédicelles soli- taires, dibractéolés sous la fleur. BarÔME À LARGES FEUILLES, — Barosma latifolia R. et S. Syst. — Andr. Bot. Rep. tab. 33. Feuilles ovales ; crénelées , pubescentes. Ramules légèrement cotonneux. Pédicelles latéraux, uniflores, rapprochés en grappe. BARÔME À FEUILLES CRÉNELÉES. — Barosma crenata Bartl. et Wendl. — Loddig. Bot. Cab. tab. 404. Feuiiles ovales , pointues , dentelées. Pédicelles solitaires , feuillu:» nr A FEUILLES OVALES. — Barosma ovata Bart. et Wendl. — Diosma ovata Bot. Mag. tab. 1616. Feuilles ovales-elliptiques ou obovales , glabres, entières, par- semées en dessous de glandules ferrugineuses. Pédicelles non- bractéolés, souvent gémines. 332 CLASSE DÉS TÉRÉBINTHINÉES. Genre AGATHOSMA. — {gathosma Wild. Calice 5-parti. Disque court, glanduleux. Pétales 5, plus longs quelecalice : onglets étroits, allongés, souvent hispidu- les; limbe étalé. Filets 10 : 5 stériles, conformes aux pétales, glanduleux au sommet; 5 fertiles, interpositifs, subcylin- dracés: anthères orbiculaires, surmontées d’une petite glan- dule globuleuse. Ovaires 2-5-céphale, hispidule au sommet. Ovules juxtaposés. Capsule à 2 ou 5 coques corniculées. Arbrisseaux. Feuilles éparses, petites, courtes, étroites, le plus souvent subtrigones, entières ou denticulées, ordinaire- ment ponctuées. Fleurs rougeätres, ou roses, ou blanches, agrégées au sommet des ramules. Pédoncules uniflores, sou- vent munis vers leur partie movennede bractéoles alternes, sétiformes. Ce genre renferme trente et quelques éspèces, qui ressem- blent aux Diosma par le port, mais leurs feuilles et leurs fleurs ont une odeur aromatique fort agréable. Nous ne fe- rous mention que des espèces généralement répandues dans les serres. AGATHOSMA A FEUILLES OBTUSES. — Agathosma obtusa De Cand. Prodr. — Diosma ciliata Lodd. Bot. Cab. tab. 210. — Bucco obtusa R. et S. Syst. Feuilles lanceolées, obtuses, cilices , étalées. Pédicelles en om- belles denses. Ovaires glabres. Fleurs rougeätres. AGarnOsMA CiLiÉ. — Agathosma (Diosma) ciliata Limn. — Bot. Reg. tab. 366. Feuilles lancéolées , acuminées, cihiées, pogctuées en dessous et piliferes à la côte. Pédicelles poilus , agrégés en ombelle. AGATHOSMA ACUMINE. — ÆAgathosma acuminata Wendl. Collect. vol. 1, tab. 28. Feuilles ovales, subcordiformes , longuement acuminées , ci- liées , étalées. Pédicelles velus , agrégés en ombelle. Calices gla- bres. Fleurs d’un bleu pâle. dry FAMILLE DES DIOSMÉES. 2909 AGATHOSMA IMBRIQUE. — ÆAgathosma imbricata Wild. Enum. — Wendl. Coll. v. 1, tab. o. Feuilles ovales, acuminées , imbriquées, ponctuées, ciliées. Fleurs capitulées. Calices presque glabres. Pétales et étamines barbus à la base. Fleurs d’un pourpre päle. AcaraosmA CerreuiL. — Agathosma (Diosma) Cerefolium Vent. Malm. tab. 93. Feuilles lancéolces-linéaires, pointues , recouvrantes , ciliées. Fleurs en capitules. Pédicelles et calices velus. Ovaires glabres. Les feuilles de cette plante répandent., lorsqu'on les froisse , une odeur analogue à celle du Gerfeuil. AGATHOSMA DE WENDLAND. — Ægathosma Wendlandiana De Cand. Prodr. — Bucco villosa Wendl. Coll. y. 1 , tab. 2. Feuilles linéaires-lancéolées , pointues, canaliculées, imbri- quées, glanduleuses, velues. Fleurs en ombelles denses. Pédicelles pubérules. Calices presque glabres. AGATHOSMA HÉRISSÉ. — ÆAgathosma (Diosma) hirta Vent. Malm. tab. 32. — Bot. Reg. tab. 360. Feuilles linéaires-lancéolées , recouvrantes , presque concaves, hérissées en dessous. Corymbes multiflores. Fleurs d’un pourpre plus ou moins foncé. AGATHOSMA DIOÏQUE. — Agathosma (Diosma) dioica Bot. Reg. tab. 502. Rameaux eflilés, subverticillés. Feuilles glabres , oblongues- lancéolces, ctalées : les inférieures opposées en quinconce; les su- périeurss verticillées-ternées. Pédoncules axillaires , subternés, 2 fois plus courts que les feuilles. Arbrisseau très-touffu, glabre, haut de 2 à 3 pieds. Fleurs violettes, en grappes lâches feuillées. AGATHOSMA LANCÉOLE. — Ægathosmr. lanceolata Wild. — Bot. Reg, tab. 476. 4 334 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles éparses, ctalées, nombreuses, très-petites , ovales, ou oblongues-lancéolées, obtuses, ciliées. Fleurs en ombelles termi- nales. Petit arbrisseau touffu, très-résineux. Fleurs petites, violettes. Genre EMPLÈVRE. — Zmpleurum Soland. Calice 4-fide. Disque et corolle nuls, Étamines 4 : filets su- bulés, hypogynes ; anthères épaisses, glandulifères au som- met. Ovaire uniioculaire, terminé en Corne comprimée. Style latéral, cylindrique, infléchi, glabre. Stigmate pointu. Ovules juxta-posés: Péricarpe unicoque, corniculé. L'espèce suivante est la seule qu’on connaisse de ce genre. EmpLÈvre DENTELÉ, — Empleurum serrulatum Soland, in H. Kew. — Smith, Exot. Bot. y. 2, tab. 63. Arbrisseau. F bite lincaires-oblongucs , ensiformes , glabres, ponctuées en dessous, crénelées. Fleurs solitaires: ou géminées , ou ternées, axillatres, polygames par avortement; pédoncules courts. Cette plante est culuvee dans les serres. HII° TRIBU. DIOSMÉES AUSTRALASIENNES. — DIOSME/Æ AUSTRALASICÆ Juss. fil. Fleurs révulières. Pétales libres ou cohérents. Étumines hypagynes, en même nombre que les pétales, ou plus sou- vent en nombre double des pétales et antépositives : fi- lets libres ou rarement soudes , filiformes ox linéaires ; anthères souvent munies d’un appendice apicilaire. Dis- que nul. Ovaires en nombre égal aux pétales, disjoints, biovulés. Opules superposés : le supérieur ascendant ; l'inférieur suspendu. Styles en méme nombre que les ovaires, soudés vers le sommet. Graïnes à test un peu épais. Péniné épuis. Embryon concolore, gréle, FAMILLE DES DIOSMÉES. 335 ey lindracé: radicule rectiligne, plus longue que les coty- lédons ; cotylédons linéaires, juxtaposes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes, simples , ou quelquefois ternées, ou imparipennées. Fleurs axillaires ou terminales, tantôt sessiles et accompagnées d'un involicre commun, tantôt pédonculées ; pédoncules uni- ou pluriflores, bractéoles. La plupart des Diosmées Australasiennes habitent les régions extra-tropicales de la Nouvelle-Hollande. Genre CORRÉA. — Correa Smith Calice cupuliforme, presque entier, ou 4-lobé. Pétales 4, Jongs , connivents , ou cohérents en tube. Étamines 8 : les 4 antépositives plus courtes; filets glabres, subulés, ou di- latés au-dessus de la base; anthères oblongues. Gynoplhore court, lobé, staminifère au pourtour. Ovaires 4, couverts d’un duvet étoilé. Styles glabres, soudés. Stigmate quadrilobé,. Péricarpe à 4 coques disjointes. Arbrisseaux. Feuilles opposées, simples, entières, ponc- tuées. Fleurs solitaires, ou géminées, ou ternées, courtement pédonculées , terminant des ramules axillaires. Ramules, feuilles, pédoncules, calices et face extérieure des pétales re- couverts d’une pubescence étoilée ou pulvérulente. Les Corréa sont précieux pour l’ornement des serres tem- pérées. Quelques-uns peuvent être cultivés en pleine terre dans le midi de la France. Voici les cinq espèces qui con- stituent le genre; CORRÉA À FLEURS BLANC mes. — Correa àlba Andr. Bot. Rep. tab: 18: — Vent. Malm. tab. 13. — Bot. Reg: tab. 515: Feuilles ovales ou obovales , courtement pétiolées, obtuses, vertes en dessus, cotonneuses-blanchâtres en dessous. Pédorcules solitaires, courts, penchés. Dents calicinales pointues. Pétales bibres, recourbés, oblongs, obtus. Arbrisseau haut d'environ 4 pieds. Rameaux étalés, Corolle 296 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. blanche (rougeâtre dans une variété), d’un demi-pouce de dia- mètre. Cet arbrisseau est commun dans les orangeries. Dans la Nou- velle-Galles du Sud, les colons font fréquemment usage de l’infusion de ses feuilles. M. R. Brown assure que, lorsque ce thé est pré- paré convenablement , il ne diffère guère du thé de la Chine. Corréa roux. — Correa rufa Gaært. Fr. v. 3, p. 155, tab. 210.—Mazeutoxeron rufum Labill. Voyage, v.2,p.a1, tab. 17. Feuilles ovales-oblongues , vertes en dessus, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous. Dents calicinales larges , très-obtuses. Pc- tales libres. Corr£a ÉLÉGANT. — Correa pulchella Bot. Reg. tab. 1224. Feuilles ovales ou cordiformes , obtuses , ondulées : les ; jeunes pubescentes ; les adultes ait Fleurs Pia , pendantes. Corolle tubuleuse, renflée , quadridentée. Étamines saïllantes. Rameaux verdâtres. Fleurs de couleur écarlate, longues d’un pouce. Cette espèce emporte sur ses congénères , par l’élégance de ses fleurs. CorRÉA A FLEURS VERTES. — Correa viridis Smith, Exot. Bot. vol. 2 , tab. 52.— Bot. Reg. tab. 3. — Correa viridiflora Andr. Bot. Rep. tab. 436. — Correa reflexa Vent. Malm. tab. 13. Feuilles subsessiles, refléchies, ridées, vertes en dessus, blan- châtres en dessous , cordiformes ou ovales-oblongues, ondulces. Fleurs solitaires ou géminées , pendantes. Corotie tibuleuse , cy- lindracée , à 4 dents étalées. Calice denticulé. Arbrisseau à rameaux étalés: pubescence étoilée : rongeâtre. Fleurs verdâtres. CorrÉA BiCOLORE. — Correa speciosa Ait. Hort. Kew. — Bot. Reg. tab. 26. — Andr. Bot. Rep. tab. 653. Arbrisseau couvert de poils rongeätres, étorlés, Feuilles cour- FAMILLE DES DIOSMÉES. 397 tement pétiolées , oblongues ou ovales-oblongues , obtuses , éta- lées , vertes en dessus, blanchâtres en dessous. Fleurs terminales et latérales, dressées , subsessiles. Corolle tubuleuse-cylindracée, à 4 dents étalées. Style barbu mférieurement. Cette espèce très-élégante, qui fleurit dans les orangeries en mars etenavril ; a le port du Corréa à fleurs vertes ; mais sa co- rolle est plus allongée, verte vers son sommet et pourpre vers sa base. Genre CROWEÉA. — Crowea Smith. Calice 5-parti. Pétales 5. Étamines 10: les 5 antépositives plus courtes ; filets plus courts que les pétales, linéaires , ci- liés, connivents en tube; anthères cordiformes-oblongues, munies d’un long appendice apicilaire barbu. Gyrophore disciforme, quinquélobé. Ovaires 5, glabres. Styles soudés, courts, apicilaires. Stigmate capitellé, 5-sulqué. Diérésile à 5 coques monospermes. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. CROWÉA A FEUILLES DE SAULE. — Crowea saligna Smith. — Andr. Bot. Rep. tab. 79. — Vent. Malm. tab. 7. — Bot. Mag. tab. 989: — Herb. de l’Amat. vol. 6. — Juss. fil. Mém. Rutac. tab. 271, n° 24. Arbrisseau haut de 3 pieds et plus. Tige dressée, triangulaire. Rameaux alternes, anguleux. Feuilles alternes, simples, lan- céolées , pointues, très-entières, ponctuées, décurrentes, d’un vert gai. Pédoncules axillaires, uniflores, courts, accompagnés de bractéolcs squamiformes et imbriquées. Sépales spatulés , légerement ciliés. Pétales ovales-lancéolés, roses. Coques ri- dées. Ê Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Galles du Sud, est une plante très-élégante , qui fleurit dans les serres depuis août jusqu’en novembre. BÔTANIQUE, PHAN+ T. 11. 22 398 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, Genre ERIOSTEME. — £riostemon Smith. Calice 5-parti , persistant. Pétales 5, marcescents. Étami- nes 40 : les 5 antépositives plus courtes; filets plus courts que les pétales, libres, planes, hispides, ciliés, souvent atté- nués au sommet; anthères cordiformes , appendiculées au sommet. Gynophore disciforme. Ovaires 5 , glabres. Styles naissants de l’angle interne, soudés en un seul, glabre ou -hispide. Stigmate capitellé, 5-sulqué. Diérésile à,5 coques 1-2-spermes. Arbrisseaux. Feuilles alternes, simples, entières, ponc- tuées, quelquefois mucronées. Pédoncules axillaires , tantôt simples, 1-flores, munis de bractées imbriquées, où verticil- lées, ou opposées ; tantôt ramifiés en 4 ou 5 pédicelles brac- téolés à la base et disposés en ombelle. Pubescence étoilée. Ce genre renferme cinq espèces. Nous allons décrire celles qu’on cultive en serre comme plantes d’ornement. EnrosTème À FEUILLES DE Buis. — Eriostemon buxifolium Sith. Feuilles elliptiques ou obovales, glabres, mucronées. Ra- mules poilus, cylindriques. Fleurs axillaires, subsessiles, gla- bres. Filets hispides. Cette espèce croît au port Jakson. EniOSTÈME A FEUILLES DE SAULE. — Ériostemon salicifo- Lium Smith. — Bot. Mag. tab. 2854. Feuilles liméaires-lancéolées , très-entières, glabres. Ramules triquétres. Fleurs axillaires , subsessiles , solitaires, bractéolées à la base. Calices et pétales cotonneux en dehors. Filets his- pides. € Cette espèce est originairefu port Jackson. Genre BORONIA. — Boronia Smith. Calice 4-parti ou 4-fide. Pétales 4, marcescents. Étaminés 8 : les 4 antépositives plus courtes ; filets plus courts que les TAMILLE DES, DIOSMÉES. 399 pétales, libres, ciliés ou tuberculeux, linéaires, souvent dila- tés âu sommet ; anthères cordiformes , souvent munies d’un petit appendice apicilaire. Gynophore disciforme , à bord entier ou sinué. Ovaires 4, glabres. Styles apicilaires, soudés presque dès la base en un seul, court, glabre. Stigmate ter- minal, capitellé. Diérésile à 4 coques quelquefois légumini- formes. Arbrisseaux. Feuilles opposées, simples ou imparipennées (quelquefois sur le même individu), entières ou dentelées, ponctuées. Pédoncules terminaux, ou plus souvent axillaires vers l'extrémité des ramules , tantôt simples et 1-flores, tan- tôt une ou plusieurs fois dichotomes ; pédicelles articulés et dibractéolés à la base et au milieu; bractéoles petites, oppo- sées. Fleurs roses, ou pourpres, ou rougeätres, odorantes. Les Boronia croissent dans la Nouvelle-Hollande , depuis le tropique jusqu’à la terre de Diémen. Plusieurs espèces, que nous allons faire connaître, se distinguent par l'élégance de leurs fleurs , et sont cultivées dans les collections de serre. a) Feuilles imparipennées; foliole terminale sessile. . BoronIA À FEUILLES PENNÉES. — Boronia pinnata Smith, Fransact. tab. 4. — Bot. Mag. tab. 1763. — Andr. Bot. Rep. tab. 58. — Vent. Malm. tab. 38. -— Herb. de l’Amat. vol. 5. Feuilles à 5-9 folioles très-glabres, linéaires, pointues. Pé- don cules dichotomes. Fleurs octandres. Arbuscule à tige grêle, haute d'environ 2 pieds. Fleurs roses. Pétales ovales. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Galles du Sud , fleurit dans les serres, de février en mai. L’odeur de ses feuilles est ana- Jogue à celle du Myrte. Ses fleurs sentent l’Aubépine. Boronia AILÉ. — Boronia alata Smith. Feuilles à environ 11 folioles crénelées, révolutées, poilues en dessous aux nervures. Pédoncules dichotomes; bractées fim- briées. — Fleurs blanchâtres. Boronra FLEURI. — Boronia floribunda Sieber.—Reichenb. Hort, Bot. tab. 71. 540 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles à 7 folioles lancéolées, innervées, mucronées, den- telées vers le sommet ; pétiole commun ailé. Pédicelles axillaires et terminaux , subternés. Arbrisseau haut de 3 pieds. Rameaux étalés. Écorce d’un brun noirâtre. Ramules anguleux, rougeûtres. Feuilles d’un vertfoncé, longues d’un pouce. Fleurs roses, d’un pouce de diamètre. Calice petit : lanières ovales-acuminées. Pétales ovales , acuminés, 5 fois plus longs que les sépales. Cette espèce, l’une des plus élégantes du genre, a été décou- verte par Sieber dans les Montagnes bleues, non loin de Sidney. BoroNIA À PETITES FEUILLES. — Boronia microphylla Re. chenb. Hort. Bot. tab. 53. Feuilles à 11 ou 13 folioles sessiles, obovales ou obcordifor- mes, mucronées. Fleurs terminales, ternées. Arbuscule rameux , haut de 2 pieds. Feuilles longues d’un pouce. Calice 4-fide : lanières ovales, acuminées. Corolle 3 fois plus longue que le calice; pétales roses , ovales , pointus. Cette espèce , remarquable par ses feuilles semblables à celles d’une Coronille, est originaire des mêmes localités que la précé- dente. BorONIA TRIFOLIOLÉ. — Boronia triphylla Reichenb. Hort. Bot. tab, 73. Feuilles à 3 folioles linéaires ou lancéolées-linéaires, pointues, révolutées aux bords , cotonneuses en dessous: la terminale 2 fois plus grande que les latérales. Pédicelles solitaires, axillaires, filiformes, plus longs que les feuilles. Arbuscule haut de ‘/, à 2 pieds. Rameaux étalés, rougeitres. Volioles terminales longnes d’un pouce. Calice cotonneux : la- mures ovales. Pétales ovales, pointus, roses, 2 fois plus longs que le calice. FE de Cette espèce croît dans les mêmes lieux que les deux précé- déptes. b) Feuilles simples. BorowtA DENTELÉ. — Boronia serrulate De Gand. Prodr. — Bot. Reg. tab. 842. FAMILLE DES DIOSMÉES. AA Sous-arbrisseau touffu, à ramules tétragones. Feuilles imbri- quées, glabres , trapézoïdes , pointues , dentelées supérieurement. . Pédoncules courts, terminaux, en corymbes quinquéflores. Sé- pales petits, acununés. Bractées ovales, dentelées. Cette espèce , originaire du port Jackson , est très-distincte par ses capitules d’un rose vif. BoronraDenrICuLE. — Boronia denticulata Smith. — Bot. Reg. tab. 1000. Herbe vivace, glabre. Rameaux cylindriques. Feuilles lineai- res-lancéolées , denticulées, rétrécies en pétiole. Corymbes latc- raux et terminaux. Pédicelles claviformes, bractéolés. Sépales ovales, pointus. — Fleurs violettes. Cette espèce croit au port du Roi Georges. BoronrA À FEUILLES DE LéDoN. — Boronia ledifolia Gay, Diss. de Lasiopet. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 74. Feuilles linéaires - lancéolées, très-entières, cotonneuses en dessous ; pédoncules axillaires, uniflores, dibractéolés au mi- lieu. Filets hispides. Cette espèce croît dans la Nouvelle-Hollande orientale. Genre ZIÉRIA. — Zieria Smith. Calice 4-parti. Pétales 4. Etamines #4, plus longues que les pétales ; filets subulés, glabres, chacun porté sur une glan- dule; anthères cordiformes, mobiles. Disque semi-adhérent. Ovaires 4, glabres. Styles naissants de l’angle interne, soudés supérieurement en un seul, court, glabre. Stigmate capitel- lé, quadrilob#, Diérésile 4-coque. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées , pétiolées, le plus souvent trifoliolées , quelquefois simples et composées sur le même individu , ponctuées. Pédoncules axillaires, ou rarement terminaux , uniflores, ou pius souvent dichotomes ou trichotomes; ramifications articulées et dibractéolées. Fleurs petites, blanches. Pubescence étoilée. Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande intra-tropicale, 242 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES. renferme neuf espèces. Les suivantes se cultivent comme plantes d'ornement de serre tempérée. Zita LANCÉOLÉ, — Zieria lanceolata R. Brown. — Zieria Smithii Andr. Bot. Rep. tab. 606. — Bot. Mag. tab. 1395. — Bonpl. Nav. tab. 24. — Zieria trifoliata Delaun. Herb. de VAmat. vol. 3. Ramules pubescents. Folioles lancéolées, planes, pointues. Pédoncules trichotomes , de la longueur des feuilles. Arbuseule haut de 2 à 3 pieds. Rameaux rougeûtrés , glandn- leux. Cette plante flenrit de mai jusqu’en automne. Zagrta À GRANDES FEUILLES.—Zieria macrophylla De Cand. Prodr. Ramules pulvérulents. Folioles oblongues , pointues aux deux bouts, planes, glabres. Panicules trichotomes, plus courtes que les feuilles. ” Ziérra 185€. — Zieria levigata Smith. Ramules giabres. Folioles linéaires ; révolutées aux bords, gla- bres , plus longues que le pétiole. Cimes 2 fois trichotomes, plus courtes que les feuilles. Ziénia à perrres FEUILLES. — Zieria microphylla Bonpl. Ramules soyeux. Folioles linéaires , révolutées aux bords, elabres en dessus, soyeuses en dessous. Pédoncules subtriflores. Zaénra porcu. — Zieria pilosa Rudge, ut Trans. Linn. Soc. vol. 10, p. 293, tab. 17, fig. 2. Folioles lancéolées, poilues en dessous. Pédorcules uniflores. IV° TRIBU. DIOSMÉES AMÉRICAINES. = D'TOSMEÆ AMERICANZÆ Juss. fl, 4 « Secrion l'° PILOCARPÉES, — Pilocarpeæ Juss. fil. Fleurs régulières. Pétales libres. Etamines hypogynes, en méme nombre que les pétales. Ovaires le plus souvent disjoints, biovules, ou rarement uniovulés.' Ovules colla- FAMILLE DES DIOSMÉES. 343 téraux ou superposés. Styles soudés dans toute leur lon- gueur ouseulement vers leur sommet. Graines à tégument testacé ou moins souvent membranacé. Périsperme char- nu, ou quelquefois nul. Radicule courte, rectiligne. Coty- lédons grands, ovales. Arbres, ou arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux. Feuilles al- ternes ou opposées, 4-ou 2-foliolées, ou plus souvent 3- Joliolees. Pédoncules axillaires ou terminaux. Fleurs en grappe , ou en corymbe, ou en panicule. « Cette section, dit M. A. de Jussieu, n’est pas suffisamment définie. » Elle se rapproche des Cuspariées par le port, la présence du disque, » et la structure du péricarpe. Elle ne diffère des Zanthoxylées que par » des fleurs hermaphrodites et un endocarpe selubile du sarcocarpe. Enfin, » elle est voisine des Simaroubées par le Prilocarpus , qui offre des oyai- » res uniovulés, et par plusieurs espèces qui possèdent les mêmes pro- » priétés médicinales, » Genre ÉSENBECKIA. — Esenbeckia Kunth. f {Calice 5-parti, persistant. Pétales5, étalés, insérés sous le disque. Étamines 5, ayant même insertion que les péta- les: filets subulés, glabres; anthères cordiformes. Disque cu- puliforme, crénelé, hypogyne. Ovaire sessile, 5-lobé, 5-locu- laire, tuberculeux. Ovules collatéraux. Style court, infra-api- cilaire. Stigmate subcapitellé. (Fruit mconnu.) Arbres. Feuilles alternes, trifoliolées avec articulation, ou 4-foliolées, très-entières , ponctuées. Panicules composées de thyrses axillaires et terminaux , munis d’une bractée à leur base. Pédizelles bractéolés à la base et au milieu. Fleurs très- petites. . Ce genre, dédié au célèbre naturaliste Nees d’Esenbeck, contient deux espèces, indigènés dans l'Amérique méridio - nale. Celle dont nous allons traiter est très-remarquable par ses verts médicinales, Ésenpeck 14 FÉBRIFUGE, — Esenbeckia febrifuga Juss. fil, 344 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Mém. sur les Rutac. in adnot. — Evodia FeUreHEe Aug. Saint- Hil. Plant. us. des Bras. tab. 4. Grand arbre, Ramules anguleux , rouges, pubescents au som- met. Feuilles pétiolées, glabres, trifoliolées ; folioles lancéolées- elliptiques, subacuminées, courtement pétiolulées ; longues de 2 à 7 pouces : les 2 latérales plus courtes que l’intermédiaire ; pé- tiole commun de la longueur des folioles. Panicule pubescente , pédonculée , pyramidale , longue de 4 à 5 pouces ; pédicelles fili- formes, courts, disposés en grappes ou en ombelles pauciflores. Sépales petits, arrondis, pubescents, presque étalés. Pétales li- péaires-oblongs, obtus, pubescents en dessous, ponctués, plus longs que les étamines. Cet arbre croit au Brésil, dans les bois élevés de la province des Mines, où on le nomme vulgairement Tres folhas vermelhas, Larangeira do mato et Quina. L’écorce, et même le bois, sont extrémement amers et astringents; on les substitue avec beau- coup de succès au Quinquina du Pérou , surtout comme vermi- fuges. « L'efficacité de ce remède, dit M. Aug. de Saint-Hilaire, » doit être d’autant moins révoquée en doute, que ses propriétés s » se rétrouvent dans une plante de la même famille, le fameux Cusparé ( Galipea febrifuga À. Sant-Hil.), qui fournit l'É- » corce d’ Angusture. Je soupçonne quec’estàl’Evodia febrifuga qu'il faut rapporter une écorce très-vantée, qu’on apporte à Rio-Janeiro , sous le nom de Casca de Larangeira da terra , » et dans laquelle on assure avoir trouvé de la Cinchonine. » LA > Y 4 Genre PILOCARPE. — Prlocarpus Vahl. Calice court, 5-denté. Pétales 5 , réfléchis , insérés à la base d’un gynophore hémisphérique ou disciforie. Étamines 5, plus longues que les pétales et insérées plus haut; filets subulés, NS Ovaires 5 petits, en- foncés as le gynophore, 1-2-ovulés. Ovules superposés. Styles infra-apicilaires, connivents , très-courts. Stigmates connés en un seul 5-sulqué. Étairion à 5-coques monosper- mes. Graine apérispermée. Radicule courte, incliise. Petits arbrisseaux, Feuilles alternes et opposées (souvent FAMILLE DES DIOSMÉES. 545 sur le même individu), ponctuées, tantôt simples et entières ou 2-3-lobées, tantôt 2-5-foliolées. Grappes ou épis termi- naux ou latéraux; pédicelles bractéolés à la base et au som- met. Fleurs purpurines ou verdâtres, petites. Pétales valvai- res en préfloraison. Ce genre renferme quatre espèces , toutes indigènes dans l'Amérique équatoriale. Nous allons en décrire les plus no- tables. Prrocarpe à épis. — Pilocarpus spicata Aug. Sant-Hil. Hist. des Plantes remarq. des Bras. p. 146, tab. 16. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, acuminées, sub. obtuses , très-glabres. Grappes spiciformes , grêles, denses ; fleurs subsessiles. Arbrisseau haut de 18 à 30 pouces , tres-glabre. Tige dressée. Feuilles longues de 6 à 7 pouces, larges de 18 à 30 li- gnes : les inférieures alternes; les supérieures opposées ou ter- nées, ou bien toutes alternes ; pétiole rougeâtre, long de 3 à 12 pouces. Grappes courtement pédonculées, ou sessiles, longues de 6 à 13 pouces, larges de 3 à 4 lignes. Fleurs verdâtres , lar- ges d’une ligne. Coques longues de 1 à 4 lignes, ovuïdes,, obtuses, comprimées , strices transversalement. Cette plante a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans les forêts des environs de Saint-Paul. PicocarpE PAUCIFLORE.— Pilocarpus pauciflora Aug. Saint Hil. Flor. Bras. Merid. vol. 1 , tab. 17. Feuilles lancéolées ou lancéolées-obovales, arrondies où brus : quement retrécies en pointe mousse. Grappes lâches, pubescentes,: pauciflores 3, péd'selles presque étalés , plus longs que la fleur. Arbrisseau grêle, peu rameux, haui d'environ 3 pieds. Ra- mules’légèrement pubescents. Feuilles glabres, larges de 5 à 4 pouces : les supérieures souvent opposées ; pétiole long d’envi- ron 1 pouce. Grappes sessiles ou pédonculées , longnes de 4 à 5 pouces. Pédicelles longs de 2 à 3 lignes. Fleurs de 2 à 3 lignes de diamètre. | Gette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, dans les forêts vierges du Brésil méridional. , 546 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. Genre HORTIA. — /ortia Vandell. Calice turbiné, pentagone, 5-denté, persistant. Pétales 5, oncinés , réfléchis, barbus en dedans, insérés à la base d’un gynophore déprimé, glanduleux, plus large que l'ovaire. Étamines 5, insérées plus haut que la corolle: filets aplatis, tuberculeux ; anthères supra-basifixes , immobiles , ovales. Ovaires à 5 coques biovulées. Ovules superposés. Style api- cilaire, épais , court, conique , pentagone, coloré. Stigmate continu, 5-sulqué. Péricarpe (baie ou capsule) à 2-5 loges 1-2-spermes. Embryon axile dans un périsperme charnu : radicule rectiligne, courte; cotylédons grands, obovales. Sous-arbrisseaux. Feuilles alternes, simples, grandes, en- tières , ponctuées. Pédoncules terminaux , épais, bractéolés, formant un corymbe très-rameux. Fleurs roses. L'espèce qui constitue ce genre est remarquable par ses propriétés médicinales. Horria pu Brésiz. — Hortia brasiliana Aug. Saint-Hil. Plant. usuelles des Bras. tab. 17. Sous-arbrisseau très-glabre, ayant le port du Daphne Lau- reola. Tiges épaisses, tres-feuillées, simples ou‘peu rameuses , longues de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de 4 à 7 pouces , larges de 12 à 18 lignes, luisantes, spatulées-oblongues, très-obtuses, rétrécies en pétiole trèes-court; veines proéminentes. Corymbe large de 4 à 5 pouces, dense. Galice petit. Pétales longs de 3 à 4 lignes, lancéolés-linéaires, pointus. Étamines dressées , gla- -bres, de la longueur des pétales. Fruit obové, obtus, : d’en- von 7 lignes. « Cette plante, dit M. Aug. de Sat Hi crôît assez com- » munément dans les pâturages naturels de la partie da plés ocai- » dentale de la province des Mines, et dans ceux du midi de la » province de Goyaz. Le nom vulgaire de Quina lui a été donné, » comme à tant d’autres, à cause des propriétés fébrifuges de son » écorce. Elle ne peut cependant être considérée que comme un » succédané assez inutile, puisque le Strychnos Pseudo-Quina » croit à peu+près dans les mêmes lieux. Quoi qu’il en soit, on FAMILLE DES DIOSMÉES. DAT » doit voir dans l’Æortia brasiliana la confirmation des proprie- » tés fébrifuges des Rutacées. » Secrion II. GUSPARIÉES. — Cusparieæ De Cand. ( Fra- æinellæ Nees et Mart. ) Fleurs régulières ou plus souvent iregulières. Pétales 5, tantôt libres, tantôt connés en corolle lobée , ou cam- panulée, ou subinfondibuliforme. Éïtamines des co- rolles gamopétales libres ou plus souvent soudées par leurs filets au tube , tantôt en même nombre que les lobes et toutes anthérifères , tantôt au nombre de 5 à T, dont quelques-unes sans anthères. Etamines des corolles idiopétales libres, toutes anthérifères. Disque urcéolaire, engaïnant la base du pistil. Ovaires en même nombre que les pétales, ordinairement disjoints , biovulés, Ovu- les superposés. Styles soudes dès la base ou seulement au sommet. Graines subglobuleuses : tésument mince. Pe- risperme nul. Cotylédons convolutés , souvent plissés en travers , biauriculés au sommet. Radicule incluse, re- courbée vers le hile. Arbres , ou arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux (très-rare- ment herbes). Feuilles alternes , ou par exception sub- opposées, 1-foliolées ou plus habituellement 5-foliolees (souvent sur la même branche), très-entières. Pédon- cules axillaires ou terminaux. Fleurs en grappe, ou en corymbe , ou en panicule. Sucs propres souvent amers. Genre SPIRANTHÉRA. — Spiranthera À. Saint-Hil. Calice court, hémisphérique , 5-fide. Pétales 5 , libres, dressés, très-longs, linéaires, subfalciformes, un peu iné- gaux. Étamines un peu plus courtes que les pétales; filets filiformes, tuberculeux ; anthères linéaires, basifixes , rou- 545 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. lées en spirale après l’anthèse. Disque campanulé. Ovaires ve- lus, conjoints par la base, stipités. Styles soudés en un seul infra-apicilaire , plus long que les pétales. Stigmate 5-lobé, orbiculaire. Etairion 5-coque. Arbrisseau. Feuilles alternes, pétiolées, trifoliolées. Pé- doncules axillaires et terminaux, subtriflores; pédicelles bractéolés, en ombelle. Fleurs grandes, blanches, très-odo- rantes. Voici la seule espèce que renferme ce genre: SPIRANTHÉRA ODORANT. — Spiranthera odoratissima Aug. Saint-Hil. Hist. des Plant. rem. des Bras. tab. 17. Tiges simples, dressées, anguleuses , glabres (comme toute la plante), hautes de 1 à 2 pieds. Pétiole renflé aux 2 bouts , long d'environ 3 pouces ; folioles sessiles , ovales-lancéolées ou lancéo- lées-oblongues , acuminées , pointues, subrévolutées aux bords, longues de 2 à 3 pouces. Pédoncules de la longueur des pétioles : les terminaux courts, rapprochés en corymbe. Pédicelles courts. Fleurs longues d'environ 18 lignes. Calice pubescent : incisions triangulaires, pointues. Cette plante a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Bré- sil, dans les Campos élevés, limitrophes des provinces des Mines et de Goyaz. Ses fleurs , assez semblables à celles de la Fraxi- nelle , répandent une odeur de Chèvrefeulle très-suaye. La lati- tude et la hauteur où croit la plante, font espérer qu’on pourrait la cultiver dans l’Europe australe. Genre ALMÉIDÉA.— A/meidea Aug, Saint-Hil. Calice petit, 5-denté ou 5-fide. Pétales 5, longs, égaux, libres, spatulés. Etamines 5, plus courtes que les pétales; filets aplatis, barbus au-dessus du milieu; anthères l'inéaires- cordiformes. Disque cupuliforme. Ovaires glabres, conjoints inférieurement. Styles soudés dès la base. Stigmate orbiculai- re, 5-labé. Capsule par avortement à 1 ou 2 coques 1- ou rarement 2-spermes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes (les supérieures FAMILLE DES DIOSMÉES. 3549 quelquefois opposées), simples, très-entières ; pétioles ren- flés au sommet. Panicules terminales, pédonculées, diverse- . ment composées; ramifications bractéolées à la base ; pédi- celles bractéolés au milieu. Fleurs grandes, blanches, ouro- ses, ou rouges, ou bleues. Les cinq espècesconnues de ce genre sont toutes indigènes au Brésil : elles se distinguent par une inflorescence d’une rare beauté; mais on n’en possède encore aucune en Eu- rope. ALMÉIDÉA LILAS. — ÆAlmeidea lilacina Aug. Sant-Hil. Plant. rem. des Bras. p. 144, tab. 15. Feuillesobovales, ou lancéolées-obovales, ou ovales-lancéolées, ou oblongues , obtuses ou échancrées. Thyrse terminal , pyrami- dal, composé de corymbes irréguliers ou bifides : axe pubescent. Calice campanulé ou turbiné, 5-lobé. Pétales obtus, pubescents. Petit arbre, haut d’une quinzaine de pieds. Feuilles glabres, longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes. Thyrse long d’un demi-pied où moins : ramules étalésou ascendants, courts , rapprochés, 3- ou pluriflores. Fleurs couleur lilas, larges d’un pouce. M. Aug, de Saint-Hilaire a observé cette espèce dans les forêts vierges de la province de Rio-Janeiro. ALMÉIDÉA ROUGE. — Almeidea rubra Aug. Saint-Hil. Flor. Bras. Merid. vol. 1, tab. 18. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues , obtuses , ou échan- crées, ou rétrécies en pointe mousse. Thyrse racémiforme , com- posé de cimes 2. ou 3-flores , subsessiles ; axe glabre. Calice cu- puliforme , 5-Genticule. Pétales très-obtus, pubescents. Arbrisseau à rameaux dichotomes. Feuilles glabres, longues de 3 à 5 pouces, larges de 12 à 18 lignes. Thyrse long d’envi- ron 3 pouces. Fleurs longues d’un demi-pouce. Pétales épais, rouges. Coques longues de 5 à G lignes , comprimées , suborbicu- laires. Cette espèce à été trouvée par M. Aug. de Sant-Hilaire aux environs de Saint-Paul. 550 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. ALMEIDÉA BLEU. — Almeidea cærulea Aug. Saint-Hil. 1 ce. — Aruba cœærulea Maruus , in Nov. Act. Nat. Cur. p. 194, tab. 27. Feuilles lancéolées-oblongnes , acuminées, obtuses (quelque- fois échancrées). Thyrses terminaux, pyramidaux-oblongs, com- posés de grappes ou de cimes subtriflores : axe glabre. Calice cupuliforme, 5-parti. Pétales elliptiques-oblongs , obtus. Filets presque linéaires. Petit arbre très-glabre , haut d’environ 10 pieds. Écorce blan- che. Feuilles coriaces, longues de 8 pouces, sur 2 à 3 pouces de large; pétiole long de 1 à 2 pouces. Thyrse plus court que le pé- doncule. Fleurs bleues, de la forme et de la grandeur de celles de l’Oranger. Cette espèce a été découverte par le prince Maximilien de Neuvied, au Brésil, dans les forêts vierges des bords de l’Ilhéos. ALMÉIDÉA BLANC. — Almeidea alba Aug. Saint-Hil. 1. €. — Mart. L. ©. p. 174, tab. 28. Feuilles obovales, #courtement acuminées , obtuses. Grappes terminales, unilatérales, bifides. Calice turbiné, 5-denticulé, soyeux. Pétales oblongs-obovales , obtus, soyeux. Filets spatu- lés, cuspides. Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Feuilles très-coriaces, lon- gues d'environ 7 pouces, sur 3 pouces de large; pétiole long d’un pouce ou moins. Pédoncule plus long que les feuilles. Grappes courtes, spiciformes. Fleurs longues de près d’un pouce. Cette espècé a été découverte au Brésil par M. de Martius. ALMÉIDÉA ACUMINÉ. — ÆAlmeidea acuminatæ Ans. Saint- Hil. 1. c. — Aruba acuminata Mart. |. c. f. 159, tab. 28, et tab. 10 , fig. H. Feuilles laneéolées-oblongues, acuminées aux 2 bouts, pointues. Panicules terminales , thyrsoïdes , composées de cimes dichoto- mes pauciflores; pédoncule commun pubescent. Galice urcéolé, 5-denté. Pétales oblongs-spatulés , soyeux, obtus. Filets linéai- res , apiculés. Arbre haut de 10 à 20 pieds. Écorce de couleur grisâtre. FAMILLE DES DIOSMÉES. 551 Feuillesluisantes, longues de 5 à 6 pouces, larges de 1 */2 pouce ; pétiole long d’un pouce. Panicule longue de » à 3 pouces; pé- doncule plus court que es feuilles. Fleurs longues d’un demi- pouce. Calice pourpre. Pétales roses , blanchätres aux bords. Co- ques ohovales, comprimées , noirâtres, rugueuses , de la grosseur d’une Noisette. Cette espèce a été trouvée par M. de Martins au Brésil, dans les forêts vierges de la province des Mines. Genre GALIPÉA. — Galipea Aubl. Calice petit, cupuliforme, 5-denté ou 5-fide. Pétales5, un peu inégaux, cohérents, ou connivents en cloche : tube court, ordinairement pentagone ; limbe 5-fide , étalé. Étamines en même nombre que les pétales et toutes sthérifér es; ou bien au nombre de 6 ou de, dont 2 ou 4 stériles; filets adhé- rents au tube de la corolle , aplatis ou cotonneux, souvent saillants ; anthères cordiformes-oblongues , recourbées après l’anthèse. Disque cupuliforme. Ovaires et styles tantôt con- joints , tantôt plus ou moins disjoints. Stigmates distincts, suborbiculaires. Péricarpe par avortement à 2 coques. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, unifoliolées ou digitées-3-4- ou 5-foliolées (avec articulation) , ponctuées. Pédoncules communs axillaires ou extra-axillaires, Fleurs en grappe, ou en corymbe , ou en panicule. Pédicelles courts, bractéolés. Corolle verdätre , ou rouge, ou blanche, ou bleue. . Ce genre, propre à l'Amérique méridionale (à l'exception d’une espèce trouvée aux Antilles), se compose d’environ seize espècés. Plusieurs d’entre elles sont remarquables comme plantes officinales; la plupart se distinguent par l’é- légance de leur RARE et seraient de précieuses ac- quisitions pour les serres. Ta les espèces les plus notables : a) Feuilles 3- ou pluri-foliolees. GaziPéa RÉTÉROPRYLLE.— Galipea heterophylla Aug. Saint- Hil. Plant. rem. Bras. p. 131, tab. 12. 352 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Feuilles longuement pétiolées , 3- ou 5-foliolées ; folioles lan- céolées ou lancéolées - elliptiques , ou oblongues, pointues, pu- bescentes en dessous. Thyrses supra -axillaires | longuement pédonculés , racémiformes , composés d’ombelles 5-7-flores, sub- sessiles. Corolle campanulée , subdiadelphe. Calice cupuliforme, 5-fide. Pétales linéaires-spatulés. Étamines 5, dont 2 stériles. Péricarpe 2-coque.° Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Tige grêle, dressée, simple. Feuilles ramassées vers le sommet de la tige; pétiole commun long de 6 à 14 pouces; folioles pétiolulées , longues de 3 à 8 pou- ces. Pédoncules trigones , longs de près d’un pied, terminés par un thyrse long de 3 à 4 pouces. Fleurs longues d’un pouce. Ovaires velus, soudés au sommet. Coques subglobuleuses, com- primées , velues. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les forêts vierges de la province de Rio-Janeiro. b) Feuilles unifoliolees. GaLipÉA PENTAGYNE. — Galipea pentagyna Aug. Saint-Hil. FC P-A371, MITA; Feuilles lancéolées , pointues, très-glabres. Grappes axillaires etextra-axillaires, rameuses, rapprochées en panicule terminale. Pédoncules aplatis. Galice campanulé , 5-denté. Corolle pentapé- tale, révolutée, tubuleuse inférieurement. Étamines 5 , dont 3 stériles. Coques disjointes. Tige haute de 4 à 5 pieds, grêle, presque simple. Feuilles co- riaces , courtement pétiolées, longues de 5 à 15 pouces. Grappes pédonculées , ascendants, longues de 4 à 8 pouces : ramules plu- riflores, très-étalés. Styles courts, subulés, recgurbés, pubescents. Ovaires très-velus. ï Cette plante a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les bois vierges de la province de Rio de Janeiro. Ses feuilles ont une odeur de Citron. GALIPÉA À GRANDES FEUILLES.— Galipea macrophylla Aug. Saint-Hil. 1. c.— Conchocarpus macrophyllus Mikan , Delect. Bras. vol. 1 , tab. 2. FAMILLE DES DIOSMÉES. 353 Feuilles longuement pétiolées, linéaires-elliptiques, subobtu- ses, glabres. Grappes extra-axillaires, pubescentes, interrom- pues. Fleurs fasciculées. Calice turbiné-campanulé, presque entier, pentagone. Corolle tubuleuse , subbilabiée : pétales linéaires-lan- céolés , pubescents. Étamines 7 ou 8, submonadelphes : fertiles, incluses ; les autres stériles , saillantes. Tige frutescente, simple , haute d'environ 6 pieds , de la gros- seur du doigt. Feuilles subcoriaces , longues de près d’un pied , larges de 2 à 3 pouces ; pétiole rougetre , long de 5 à 6 pouces. Grappes longues de 1 à 2 pieds et plus; pédoncules et axe gla- Pres, d’un pourpre noirâtre; glomérules tribractéolées. Calice pulvérulent, ferrugineux. Pétales couleur de chair. Filets aplatis, glabres. Anthères linéaires-oblongues , pubescentes, acuminées. Ovaires disjoints. Styles soudés presque dès la base. Stigmate claviforme. Cette espèce , remarquable par la beauté de ses fleurs et de son feuillage, croît dans les forêts vierges du Brésil méridional. GALIPEA PENTANDRE, — Galipea pentandra Aug. Saint-Hil. L c.p. 134, tab. 13. Feuilles lincéolées , acuminées, ou cuspidées, obtuses, glabres, courtement pétiolées. Grappes axillaires, simples , lâches, pauci- flores., plus courtes que les feuilles. Calice cupuliforme, 5-fide, pointu. Corolle subinfondibuliforme : pétales linéaires-lancéolés , pointus , velus. Étamines 5, toutes fertiles, incluses. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds, rameux dès la base. Feuilles longues de 4 à 5 pouces; pétiole long d’un pouce ou moins. Grap- pes dressées , subsexflores: pédicelles courts , tribractéolés à la base. Fleurs’blanches , longues d’un demi-pouce. Filets linéaires, velus. Ovaire velu , 5-coque. Style court, conique, pentagone. Cette espece a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans la province de Saint-Paul , sur les bords du Rio Pardo. GaxipÉA RESINEUX. —. Galipea resinosa Aug. Saint-Hil. — Ravia resinosa Mart. 1. c. p. 169. tab. 23. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, acuminées. Capitules pé- donculés, terminaux, denses, tantôt solitaires, tantôt agrégés 25 EOTARTOTS. Than T. 18 354 CLASSE DES TÉRÉPBINTHINÉES,. en ombelle sessile ou pédonculée. Calice 5-denté. Pétales linéai- res, obtus, pubescents, réfléchis. Étamines fertiles 1 où 2, un peu plus longues que les stériles. Arbrisseau glabre, haut de 6 à 8 pieds, irrégulièrement di- où trichotome. Feuilles longues d'environ 3 pouces; pétiole long d’un pouce où moins. Pédoncules plus courts que les feuilles. Fleurs petites, blanchâtres. Fruit verdätre, semblable par sa forme à celui du Ricin. Cet arbrisseau a été observé par le Prince Maximilien de Neu- wied , dans les forêts vierges du Brésil. Gaxzipra À épis. — Galipea Fontanesiana Aug. Saint-Hil. — Ravia racemosa Mart. I. c. p. 169, tab. 24. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, pointues ouéchan- crées. Épis terminaux ct latéraux, interrompus, multiflores, grèles : fleurs glomérulces. Calice cupuliforme, 5-denté. Pétales linéaires, obtus, cotonneux, connivents en tube, réfléchis au sommet. Étamines fertiles >, plus courtes que les stériles. Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Feuilles longues d’un demi- pied et plus, larges de 1 à 2 pouces. Épis plus courts que les femlles ; glomérules 3-G-flores. Fleurs petites, blanches. Cette espèce croit dans les mêmes contrées que la précédente. GaLrPÉA SpaTUEË. —, Galipea cuneifolia Aug. Saint-Hil. — Conchocarpus cuneifolius Mart. 1. c: p. 161, tab. 2r. Feuilles subsessiles, obovales-spatulces, subobtuses. Grap- pes extra-axillaires, spiciformes, interrompues, bractéolées : fleurs fasciculées. Calice cyathiforme, 5-denté. Corolle bilabiée : pétales linéaires-oblongs , presque libres. Étamines 5:2 fennlss, courtes; 3 stériles , st: ki « Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Tige spi Feuilles couron- nantes, presque étalées, Jongués de 19 à 15 pouces, sur 2 à 3 pouces de large. Pédonculecommun de la longueur des feuilles, nu à sa moitié inférieure; fascicules pauciflores, accompagnés d’une grande bractée foliacée. Calice rougeâtre. Corolle pete, blanche. Cet arbrisseau élégant , dont le port rappelle les Théophrasta, FAMILLE DES DiOSMÉES. 335 a été observé par le Prince Maximilien de Neuwied, dans les forêts vierges de la province de Bahia. GALIPÉA À GRANDES FEUILLES. — Galipea macrophylla Aug. Saint-Hil. — Conchocarpus macrophylius Mik. Delect. Flor. Bras. 1 , tab. 2. Feuilles ellhiptiques-oblongues, pétiolées , poiniues ou obtuses. Panicules extra-axillaires , racémiformes , interrompues , compo- sées de grappes simples, solitaires, ou fasciculées, multiflores, bractéolées à la base. Galice tubuleux , 5-denticulé. Corolle pubes- cente, hypocratériforme , subbilabice. Étamines 7 : 2 fertiles, incluses ; à stériles, saillantes. Arbuscule glabre. Tige simple, effilée, haute de 5 à6 pieds. Feuilles longues de 8 à 12 pouces, larges de 2 /, à 4 pouces; pétiole long de 4 à 5 pouces. Pédoncule commun rougeätre, un peu arqué au sommet, de la longueur des feuilles, nu dans les deux tiers inférieurs. Bractées lancéolées, sessiles. Fleurs uni- latérales, subsessiles, bractéolées. ï . Cette espèce , qui se distingue comme la précédente par un port très-élégant, croit dans les montagnes du Brésil méridional. Genre TICORÉA. — Zïicorea Aubl. Galice 5-fide ou 5-denté, petit. Corolle infondibuliforme : limbe 5-fide, égal ou inégal, étalé. Étamines tantôt 5, toutes anthérifères, tantôt 5-8 dont 5-6 stériles; filets aplatis, ad- nés au tube de la corolle; anthères basifixes, adnées, vides et renflées inférieurement. Disque cupuliforme. Ovaire 5- re Style de la longueur du tube. Stigmate 5-lobé. Reg- mate à 5 coques monospermes. Arbres oa arbrisseaux très- aromatiques. Feuilles alternes, ec avec articulation, ou trifoliolées; folioles entiè- ; ponctuées. Ramules florifères terminaux , aphylles. Fleurs blanches ou jaunätres , ponctuées où tuberculeuses , disposées en grappe, ou en corymbe , ou en panicule; Bed. celles bractéolés. Les Ticoréa croissent au Brésil et à la Guiane. On en con- naît sept espèces , dont les suivantes sont les plus curieuses, 356 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES Ticoréa FérIDE.—Ticorea fœtida Aubl. Guian. tab. 277.— Ozophyllum trifoliolatum Wild. Folioles lancéolées - elliptiques, acuminées ou cuspidées, subses- siles. Cimes longuement pédonculées, subtrifurquées, composées de grappes spiciformes, pauciflores. Calice campanulé, 5-lobé, 6 ou 7 fois plus court que la corolle. Étamines 5 , toutes fertiles. Arbrisseau. Tiges simples ou rameuses, hautes d’environ 10 pieds. Pétiole long de 6 à 8 pouces; folioles molles, lisses, inégales : l'intermédiaire plus grande, atteignant jusqu’à 1 pied et plus de long, sur 4 pouces de large. Pédoncule long de plus d'un pied : rameaux courts. Fleurs alternes, blanches , longues d’un pouce, Cet arbrisseau croît à la Guiane. Les feuilles, lorsqu’on les écrase, exhalent une odeur désagréable, approchante de celle de la Stra- moine, Les fleurs ressemblent à celles du Jasmin. Ticoréa FÉBRIFUGE. — Ticorea febrifuga Aug. Saint-Hil. Plant. usuelles des Bras. tab. 16. Fololes pétiolulées, lancéolces, rétrécies en longue pointe obtuse ou échancrée. Thyrse subpyramidal , dense, composé de corymbes G-8-flores. Calice campanulé, 5-denté, beaucoup plus court que la corolle. Étamines 5-8, dont 3-6 stériles. Grand arbre, ou quelquefois arbrisseau. Rameaux glabres. Bourgeons pubescents. Pétioles longs de 10 à 24 lignes ; folioles imégales, longues de 2 à 3 pouces, larges de 9 à 18 lignes. Thyrse long d'environ ‘/, pied. Ccrolle blanche, longue d’un pouce. Cette plante a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, dans Jes forêts de la partie occidentale de la province des Mines. Son écorce , fort amère et astringente, a beaucoup d'analogie avec celle de l Évodia febrifuga. M. Aug. de Saint-Hilaire pense qu’on pourrait la substituer avec succès au Quinquina, dans le trai- tement des fièvres intermittentes. Ses propriétés febrifuges lui ont valu le nom de Quina , que lui donnent les habitans du pays où elle croît. Ticonra À FLEURS DE Jasmin. — 7icorea jasminiflora Aug. =} FAMILLE DES DIOSMÉES, 397 Saint-Hil. Plantes rem. Bras. tab. 14, D. — Sciuris multiflora Nees et Mart. in Nov. Act. Nat. Our. vol. XI, p. 55, tab. 18, fig. À. Folioles lanceolées, acuminées, obtuses ou échancrées , pétiolu- lées. Panicules lâches , racémiformes , oblongues , composées de ramules' subsexflores. Calice cupuliforme, 5-denté, beaucoup plus court que la corolle. Étamines 5-8, dont 3-6 stériles. Arbrisseau haut de 7 à 8 pieds, le plus souvent rameux dès la base. Ramules grêles. Pétiole long de 1 à 2 pouces; folioles d’un vert gai, longues de 1 à 6 pouces : les latérales plus petites que l'intermédiaire. Panicules dressées ou quelquefois penchées, longues de 3 à 6 pouces. Fleurs blanches, longues de plus d’un pouce. - Cette espèce, fort semblable à la précédente, croît dans les forêts dites Capuceiras, dans les provinces de Rio de Janciro et de Minas Geraës. Les habitants de ces contrées boivent le suc de ses feuilles, pour rémédier à la maladie dite Bobas. TicorÉa BRACTÉOLÉ. — Ticoreu bracteata Aug. Sant-Hil. — Sciuris bracteata Nees et Mart. in Nov. Act. Nat. Cur. val. XI, p. 56, tab. 20. Feuilles à 3 folioles lancéolées , ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées-obovales , acuminées , pointues. Panicules terminales, très-longues, spiciformes, interrompues, composées de glomérules sessiles et peédonculées, multiflores, bractéolées. Calice cam- panulé, 5-fide : lanières linéaires-lancéolées, très-pointues. Éta- mines 7, dont 2 fertiles et 5 stériles. Arbrisseau haut d’environ 6 pieds. Rameaux dressés, glandu- leux. Folioles longues de 5 à 6 pouces ; pétiole long de 4 à 5 pou- ces. Panicule longue d’un demi-pied et plus, portée sur un pedon- cule un pewplus court qu’elle. Corolle blanche : tube cotonneux ; limbesubbilabié, d’un demi-pouce de diamètre. Gette espèce a été observée par le prince Maximilien de Neu- wied, au Brésil, dans les forêts vierges des bords de l’Arassatiba. © Ticoréa UNIFOLIOLÉ. — T'icorea simplicifolia Aug. Sant- Hil. — Sciuris simplicifolia Nees et Mart. L. c. 558 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, Feuilles oblongues-lancéolées , acuminées aux deux bouts. Pa- nicules terminales, racémiformes, composées de grappes simples, multiflores. Calice campanulé, pubescent, à 5 dents pointues. Étamines 6 ou 7, dont 2 fertiles. Petit arbre. Tronc haut de 10 à 13 pieds. Rameaux touffus. Feuilles longuesde 24 à 30 lignes, larges de 12 à 18 lignes; pé- tiole long d'environ 1 pouce. Fleurs subsessiles; bractées subu- lées, pubescentes. Corolle hypocratériforme , pubescente : tube long , étroit; limbe subbilabié , de moitié plus court que le tube. Cette espèce a été trouvée par M. de Martius , au Brésil, dans la province des Mines. Ticoréa LoNGrrLore.— Ticorea longiflora De Cand. in Mém. du Mus. vol. 9, p. 146, tab. 0. | Feuilles à 3 folioles petiolulées, oblongues ou Jancéolées-oblon- gues, longuement acuminées, obtuses, Pedoncules. pubescents, 2 ou 3 fois plus longs que les pétioles; cimes bifurquées, mul- tiflores. Fleurs subsessiles, bractéolées. Galice cupuliforme , mi- nime, 5-denté. Étamines 5, Saillantes, toutes fertiles. Ramules et pétioles pubescents dans leur jeunesse. Folioles lon- gues de 5 à 7 pouces : les latérales inéquilatérales à la -bâse; la terminale plus grande; pétiole long de 2 à 3 pouces. Cime sub-20-flore, resserrée. Corolle d’un vert jaunâtre , pubescente en dehors : tube. grêle ; long de 2 pouces ; lobes oblongs , obtus, beaucoup plus courts que le tube. Cette espèce croît à la Ginrane. TicORÉA À FLEURS PÉDIGELLÉES, — Ticorea pedicellata De Gand. 1. c. p. 145, tab. 8. Feuilles à 3 folioles subsessiles, Jancéolées-2blongues , acumi- nées. Pédoncules glabres, plus longs que les feuilles. Cime bi- furquée, composée de 2 grappes pauciflores. Calicecupuhforme, 5-denté. Folioles peu coriaces, longues de G à 8 pouces, larges de 2 à 3 pouces. Pédoncule épais , long d’un pied. Grappes courtes, recourbées , lâches ; pédicelles épais, longs de 2 à6 lignes. Coques oblongues, obtuses, comprimées. Cette espèce habite la Gujane. FAMILLE DES DIOSMÉES, 359 Genre ÉRYTHROCHITON. — Ærythrochiton Nees et Mart. alice grand, tubuleux, comprimé, quinquécosté, bilabié : lèvres presque égales : la supérieure entière ou tridentée; l'inférieure toujoursentière. Pétales 5, soudés en corolle hy- pocratériforme : limbe un peu béant. Étamines 5 , toutes fertiles; filets soudés entre eux et au tube; anthères cé lées. Disque urcéolaire, débordant l'ovaire. Ovaire 5-coque. Style de la longueur du tube de la corolle, Stigmate obtus, 5-sulqué. Capsule 5-coque. Voici la seule espèce connue de ce genre : Ernyrarocmron bu Bkésrn. — Erythrochiton brasiliense Nees et Mart. in Nov. Act. Nat. Cur. vol. xt, p. 165, tab. 22 et tab. 18, C. Petit arbre à tronc simple, haut de 8 à 10 pieds. Feuilles épar- ses, étalées horizontalement, subterminales, glabres , coriaces , luisantes, cunéiformes-lanccolées, pointues, très-entières, lon: gues de 12 à 15 pouces, larges de 2 à 3 pouces; pétiole long de 3 à 4 pouces. Pédoncules communs trigones, longs d’environ 16 pouces, nus presque jusqu’au sommet. Fleurs grandes, fasciculces, subsessiles, accompagnées de deux bractéolées subulées ; fascicules 3-4- où pluriflores | rapprochés en grappe etaccompagnés d’une grande bractée lancéolée , foliacée. Galice glabre , pourpre, long de 15 lignes. Corolle blanche, glabre : tube cylindrique, de la longueur du calice ; limbe de 1 ‘/, à 2 pouces de diamètre : lobes ovales-oblongs , obtus. Coques ovoïdes, comprimées. .. Ge magnifique végétal, semblable à un Théophrasta par le port, a été, découvert par M. de Martius au Brésil, dans la pro- vince des Mines. DIX-NEUVIÈME FAMILLE. LES ZANTHOXYLEES.—ZANTHOXYLEÆ. ( Terebinthacearum genn. Juss. — Diosmearum genn. et pleræque Pteleaceæ Kunth. — Zanthoxyleæ Juss. fil, Mém. Rutac. pag. 144. — Bart. Ord. Nat. pag. 585. ) Environ soixante-dix arbres ou arbrisseaux, presque tous mdigènes dans la zone équatoriale, constituent cette famille, dontlenom dérive du Zanthoxylum ou Clavalier, genre qui, à lui seul, renferme plus des trois quarts des espèces connues. En général les Zanthoxylées sont aromatiques. Quel- ques-unes passent pour de puissants remèdes diuréti- ques et sudorifiques. L’écorce du Brucea s'emploie en Abyssinie contre les dyssenteries. L’horticulture trouve parmi les Zanthoxylées plusieurs arbres d’ornement. , CARACTÈRES DE LA FAMiLLe. Arbres où arbrisseaux. Rameaux ordinairement eylin- driques. Feuilles éparses ou opposées, simples ou plus souvent composées ( paripennées ou imparipennées ), presque toujours ponctuées. Stipules nulles. Fleurs unisexuelles par avortement , régulières , axil- laires, ou terminales. f € Calice imadhérent, persistant ou caduc, 4- ou 5-parti (rarement 3-parti) : estivauon imbricative, ou par ex- ception valvaire. Disque inapparent , ou court et sipitiforme. Pétales hypogynes, imterpositifs, caducs, en même FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES. 061 nombre que les divisions du calice. (Par exception, la corolle manque. ) Estivation presque contortive. Étamines (nulles ou abortives dans les fleurs femelles) hypogynes, en même nombre que les pétales et inter- positives, ou rarement en nombre double des pétales. Filets libres. Anthères à 2? bourses. Pistil (abortif dans les fleurs mâles) : Ovaires en même nombreque lespétales, ou ennombre moindre, disjoints ou plus ou moins soudés. Ovules géminés (rarement 4 ) dans chaque ovaire, juxta-posés ou rarement superposés, attachés à l’angle central. Styles entièrement libres, ou libres à la base et soudés supérieurement lorsque les ovaires sont cohérents. Stigmates distincts ou soudés. Péricarpe : : Baie ou MS --loculaires; plus sou- vent Î à à carpelles disjoints, bivalves , charnus ou ra- rement drupacés : endocarpe souvent soluble du sarco- carpe. Graines solitaires ou géminées dans chaque loge ou dans chaque carpelle, souvent lisses, luisantes : test fra- gile. Perisperme charnu. Embryon inclus, rectiligne ou subcurviligne : radicule supère ; cotylédons ovales. La famille se compose des genres suivants : Dictyoloma Juss. fil. — Galvezia Ruiz et Pav.— Pru- cea Mill. (Gonus Lour.)— Brunellia Ruiz et Pav.— Zan- thoxylum Linn. (Xanthoxylum Smith. Fagara Linn. Pterota Adans. Ochroxylum Schreb. Kampmannia Ra- fin. Langsslorfit Leand. Pohlana Nees et Mart. Auber- tia Bory ) — Labordia Gaudich. — Boymia Juss. fil. — Toddalia Juss. (Crantzia Schreb. Scopolia Smith.) —e- pris Commers. — Ptelea Linn. (Bellucia Adans. ) — Ailantus Desfont. 262 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Genre BRUCÉA. — Brucea Mall. Fleurs diclines. Calice 4-parti. Pétales 4, un peu plus courts que le calice: — Fleurs mâles : Étamines 4, courtes, insérées au pourtour d’un disque 4-lobé. — Fleurs femelles: Etamines 4, stériles. Gynophore 4-lobé. Ovaires #4, chacun terminé par un style pointu et réfléchi. Étairion à 4 dru- pes monospermes. Arbrisseaux. Feuilles imparipennées; folioles opposées, entières ou dentelées , non-ponctuées. Fleurs minimes, rou- geûtres, disposées en épis axillaires, interrompus, composés de glomérules subsessiles, bractéolés. Ramules, pédoncules, pétioles , nervures et quelquefois les deux faces des feuilles couvertes d’un duvet ferragineux velouté.—Les organes flo- raux sont quelquefois en nombre quinaire. Outre l'espèce dont nous allons parler, on connaît deux autres Brucéa, indigènes dans l'Asie équatoriale. . BRUCÉA ANTI-DYSSENTÉRIQUE. — Brucea antidyssenterica Mill. — Brucea ferruginea Lhérit. Surp. tab. 10. — Wo0- ginoos Bruce, Voyage , tab. 43. Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Feuilles grandes, rapprochées en rosette vers l'extrémité des ramules, composées d'environ 13 folioles ovales ou ovales-lancéolées, pointues. Ramules, pétioles, bords et nervures des folioles , ainsi que les calices couverts d’un duvet ferrugineux. Panicules spiciformes. Cette plante croit en Abyssinie. Son écorce, d’une grande amer- tume , est connue dans le commerce sous le nom de Fausse An- gusture : MM. Pelletier et Caventou y ont découvert une sub- stance alcaline particulière, que ces chimistes appellent Brucine. Au rapport de Bruce, les Abyssiniens emploient l'écorce du Bru- céa contre les dyssenteries, si fréquentes dans ces ‘contrees Sat il assure en avoir lui-même fait usage avec succès. Genre GALVEZIA. — Galvezia Ruiz et Pav. Fleurs diclines. Calice 4-parti. Pétales 4, plus longs que le calice. — Fleurs mäles : Étamines 8 : les 4 antépositives FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES, 563 plus courtes que les pétales; filets subulés, glabres , insérés vers la base d’un gynophore oblong et portant 3ou 4 ovaires stériles. — leurs femelles : Gyñophore tétragone , charnu. Ovaires 4, disjoints , chacun à 2 ovules collatéraux. Styles terminaux , libres inférieurement, soudés supérieurement. Stigmates Muiéseu un seul à 4 lobes, Étairion à 4 (ou moins de 4 par avortement) drupes monospermes. Grainesovoïdes. Embryon rectiligne. On ne connait de ce genre que l’espèce dont nous allons parler. GALVÉZIA PONCTUÉ. — Galveziu punctata Ruiz et Pav. Flor. Peruv. tab. 35. Arbre. Feuilles simples , opposées ou verticillées-ternees, très- glabres , ponctuées , courtement pétiolées , oblongues-läncéolées , dentelées, coriaces, persistantes. Panicules axillaires, trichotomes, muuies aux ramifications de > bractées opposées ; pédicelles brac- téolés. Fleurs petites : les femelles moins nombreuses, naissant sur des rameaux différens (peut-être sur des individus différens). Corolle blanchâtre. Drupes ovales , comprimés. Cet arbre croît du Chili, où on le nomme vulgairement Pitao. Ses feuilles sont fortement aromatiques. Le drupe, dont la chair est très-amère, passe chez les Chiliens pour un excellent stomachique. Genre CLA V ALIER. — Zanthoxylum (Linn.) Kunth.—De Cand. Hi]. Fleurs diclines. Calice court, 3-5-parti. Pétales (quelquefois nuls) en même nombre que ré sépales.— leurs mdles : Éta- minés en ’hême nombre que les sépales, insérées vers la base d’un gynophore portant les rudiments d’un pistil simple ou multiple. — Fleurs femelles : Étamines nulles ou très-cour- tés, squamiformes, sans anthères, ou à anthères abortives. wie tantôt en même nombre que les sépales, ou, plussou- vent, en nombre moindre, chacun contenant 2 ovules juxta- posés, suspendus. Styles tantôt libres, tantôt soudés au som- 204 CLASSE DES TÉRÉBINTMINÉES. met, quelquefois très-courts ou même presque nuls. Stigma- tes libres ou soudés en un seul à plusieurs lobes. Gynophore subglobuleux ou subcylindracé. Étairion à 1-5 carpelles sessiles ou stipités, bivalves, 4- ou 2-spermes. Graines solitai- res et globuleuses, ou géminéeset hémisphériques, luisantes, noires, Embryon rectiligne ou plus souvent subcurviligne. Arbres ou arbrisseaux. Ramules , pétioles et nervures des feuilles souvent aiguillonnés. Feuilles alternes ou opposées, simples, ou trifoliolées, ou imparipennées , ou paripennées, souvent ponctuées; pétiole commun quelquefois ailé .Fleurs petites, verdäires ou blanchätres, axillaires ou terminales, bractéolées, fasciculées, ou disposées en épi, ou en grappe, ou en cyme,lou en corymbe, ou en panicule. Pétales contour- nés avant l'épanouissement. Ce genre renferme une cinquantaine d’espèces, la plupart indigènes dans l'Amérique équatoriale. Quelques-unes seu- lement ont été trouvées dans l'Amérique septentrionale , dansl’Amérique australe, en Afrique , ou en Asie, Nous al- lons décrire celles qui offrent de Pintérêt. Secriox 1°. ZANTHOXYLUM Linn. Fleurs apétales. Calice pentasépale. Gynophore cylindrace. Ovaires 5. Styles libres , claviformes. Stigmates cohérents. CLAVALIER À FEUILLES DE FRÈNE. —Zanthoxylum fraxineum Willd. Spec. — De Gand. Prodr. — Zanthoxy lum ramiflorum Mich. Flor. Amer. Bor. — Duham. ed. nov. vol. 1, tab. 97. Feuilles à 9 ou 11 folioles ovales, pointues, dentelées, glabres, ponctuées; petioles cylindriques , inermes. Aiguillons stipulaires. Fleurs fasciculées , latérales. Carpelles stipités. Arbre haut d'environ 20 pieds. Bois jaunâtre ; écorce noirâtre en dehors. Aiguillons courts , très-durs , élargis à là base. Car- pelles chagrinés , rouges en dedans. v Cet arbre, indigène dans les États-Unis, est nommé vulgaire- ment Fréne épineuxr. On le cultive dans les bosquets. En Ame- rique, il passe pour un puissant remède diuretique et sudorifique. Ses capsules et ses graines sont très-aromatiques. FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES. 3565 Secrion II. OCHROXYLUM Schreb, Sepales, pétales et étamines en nombre quinaire. Ovaires or- dinairement au nombre de trois. CLavaLiEer mRicarpe. — Zanthoxylum tricarpum Mich. Flor. Am. Bor. — Catesb. Carol. v. 1 , tab, 26. Feuilles à 7 ou 9 folioles très-glabres, pétiolulées, falciformes- lancéolées, dentelées, ponctuées. Panicules terminales, composées de petites ombelles. Pétales ovales, beaucoup plus longs que le calice. Styles et stigmates libres. Carpellesmonospermes. Arbre haut de 12 à 20 pieds, sur 6 à 10 pouces de diamètre. Branches étalées, armées de nombreux aiguillons très-pointus , fortement dilatés à la base, ovoides, atteignant quelquefois un pouce de diamétre. Ce Clavalier croît sur les côtes de la Caroline et de la Géorgie, où il porte le nom de Prickly Ash (Frêne épineux). Ses feuilles, très-aromatiques , possèdent la propriété d’exciter la salivation , non-seulement lorsqu'on les mâche, mais encore quand on les ad- ministre à l’intérieur; selon le D° Barton, elles sont un excellent remède contre la paralysie des muscles du gosier. CLAVALIER DES ANTILLES. — Zanthoxylum Clava herculis Linn. Spec. (excel. syn.) — Zanthoxylor caribæum Lamk. — Pluck. tab. 239, fig. 4. Feuilles à 9-13 folioles ovales-oblongues, pointues, sinuolées, inéquilatérales , sessiles, ponctuées , très-glabres.; petiole com mun aiguillonné. Panicules terminales ou latérales. Arbre haut de 15 à 20 pieds. Cime très-touffue. Rameaux va- gues, recouverts d’une écorce grise. Aigullons courts , géminés , élargis à la/base. Gette espèce croît dans les Antilles. Son écorce passe pour fé- brifuge et vulnéraire. Son bois peut servir à teindre en jaune; mais la couleur qu’il donne est peu fixe. CLAvALIER DU SÉNÉGAL. — Zanthoxylum senegalense De Cand. Prodr. — Guillem. et Perrott. in Flor. Seneg. vol. 1, p.140, — Fagara xanthoxyloides Vamk. Dict. 566 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Tige très-rameuse , aiguillonnée , roïde. Feuilles à 5 ou 7 fo- lioles alternes , elliptiques, très-entières , subacuminées, coriaces, ponctuées en dessous; pétioles et nervures aiguillonnés. Fleurs pr Petit arbre haut de 10 à 15 pieds, rameux dèsla base. Grappes axillaires et terminales, agrégées. Fleurs petites, blanchâtres , bractéolées , monviques ou diviques par avortement. Carpelle so- litaire, dues monosperme. Cette espèce croît au Sénégal et dans Ja Guinée. « À raison dés » nombreux aiguillons dont ses tiges et ses rameaux sont armés , » disent MM. Guillemin et Perrottet, on pourrait en former des » haies impénétrables. ‘Thonning, qui a vu la même plante sur les » côtes de la Guinée, dit que son bois est dur et a la couleur » jaune du Buis; qu'il sert à des usages d’ébénisterie et qu’il rem- » place en quelque sorte l’Acajou. Cependant les planches qu’on » peut en faire, n’ont guère que cinq ou six pouces de largéur et » environ cinq pieds de longueur. Les nègres réduisent en pou- » dre l'écorce de ce Zanthoxylum. qui est astringente, et, après » l'avoir délayée dans de l’eau, 1ls s’en frottent les membres af- » fectés de rhumatisme. » Secrtiox III. AMPACUS Rumph. Feuilles trifoliolées. Sépales et pétales en nombre quaternaire. CLAVALIER A LARGES FEUILLES. — Zanthoxylum latifolium. — Évodia latifolia De Cand. Prodr. — Æmpacus latifolia Rumph. Amb. vol. 2, p: 186, tab. Gr. Folioles ovales , pointues , cotonneuses en dessous. Panicules axillaires, de la longueur du pétiole: Axbre. Feuilles longuement petiolées, oppésées ; fuivies lon- gues de 7 à 5 pouces. À Cet arbre croit aux Moluques, où 1l porte le nom d’ Ampac. Toutes ses parties répandent une forte odeur hircine. L’écorce suinte une résine que les Malais emploient en guise de poix. La décoction des feuilles passe pour détersive. FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES, 3067 Secrion IV. LANGSDORFIA Leand. Fleurs ordinairement pentandres et pentapétales. Pistil sou- vent solitaire. OLAVALIER À FEUILLES DE SORBIER. — SPA sorbifo- lium Aug. Saint-Hil. Flor. Bras. de volir tab r5: Rameaux aiguillonnés. Feuilles à 5-11 fclicles ovales-oblon- gues , subrétuses, crénelées , don pétiole aiguillonné, aplati, aptère. Panicules axillaires, terminales, courtes, denses, rameuses; pédicelles très-courts, fasciculés. Carpelles solitaires. Arbre à tronc droit. Écorce lisse, grisâtre. Rameaux dressés, grêles. Ramules inermes ou légèrement ne LE Feuiles pari- pennées ou imparipennées, longues de à 5 pouces; folioles lon- gues de 15 à 24 lignes, larges de 4 à 5 lignes, ponctuces. Ai- gwllons courts, rectilignes. Panicules pubescentes, subsessiles , longues de 2 à 3 pouces. Fleurs très-nombreuses, d'environ 2 lignes de diamètre. Sépales ovales, pointus. Pétales lancéolés-ellip- tiques, verdâtres. Drupe globuleux, noirâtre, du volume d’une graine de Chanvre. _ Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans les forêts voisines de Saint-Paul. CLAVALIER HIVERNAL. — Zanthoxylum hyemale Aug. Saint-Hil. Plant. us: des Bras. tab. 37. Feuilles à 7-13 folioles subsessiles, obovales , obtuses, cré- nelées Abies, glanduleuses ; pétiole commun aptère. Panicules aille et terminales , plus courtes que les feuilles , composées de grappes spiciformes. Fleurs 4-pétales. Arbre armé d’aiguillons , fort variable dans ses dimensions , restant quelquefois très-petit dans les endroits découverts, et ac- quérant bande hauteur dans les forêts. Feuilles paripennées où imparipeñnées , longues de 3 à 4 pouces. Folioles opposées ou subalternes, subsessiles, longues de o à 12 lignes, coriaces, ponc- tuées: Panicules longues d’environ 2 pouces. Fleurs fort-petites, blanchâtres. Sépales ovales, obtus. Pétales ovales-oblongs , con- caves, obtus. Coques subglobuleuses, stipitées, comprimés, lon- gues de 2 lignes. 568 CLASSE DES TÉRÉEINTHINÉES. Cet arbre a été trouvé par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Para- guay , et entre ies 29° et 33° degrés de lat., dans le midi du Brésil, où on le nomme Coentrilho. I] fleurit au milieu de l'hiver. Lors- qu'il vient en forêts, 1l fournit un excellent bois de construction. Genre TODDALIA. — Toddalia Juss. Fleursdiclines. Calice court, quinquédenté. Pétales 5, plus longs que le calice, étalés.—#l/eurs mâles : Étamines 5, plus longues que les pétales, insérées vers la base d’un gynophore portant un rudiment de pistil. — Fleurs femelles : Filets 5, très-courts, stériles. Gynophore court, 5-sulqué. Ovaire ovoïde, charnu, à 5 loges contenant chacune 2 ovules super- posés. Stigmate subsessile, pelté, 5-lobé. Péricarpe charnu, ponctué , 5-sulqué, à 5 loges monospermes. Graines réni- formes-anguleuses. Embryon arqué. Arbrisseaux. Feuilles alternes, trifoliolées ; folioles ponc- tuées, quelquefois biglanduleuses à la base. Panicules axil- laires, solitaires ou rarement géminées; pédicelles bractéolés. Ramules, pétioles, nervures et pédoncules munis d’aiguillons dans plusieurs espèces. — Les organes floraux sont quelque- . fois en nombre quaternaire. Ce genre appartient à l’Asie et à l'Afrique équatoriales. On en connaît sept espèces. La suivante est la plus intéres- sante, parce qu’elle pourrait être naturalisée en France. Topparia FLEURI. — Toddalia floribunda Wall. Plant. Asiat. Rar. vol. 3, p. 17. tab. 232. — Xanthoxylon floribun- dum Wall. Cat. Arbrisseau couvrant de ses sarments les arbres le plus élevés. Tige cylindrique, d’un pouce environ de diamètre , brunätre, couverte de gros tubercules coniques, rapprochés, scabreux , d'environ un pouce de long. Rameaux aigwillonnés, pubescents. Feuilles rapprochées, pétiolées, trifoliolées, inermes; folioles sessiles, oblongues-lancéolées, acuminées, coriaccs, luisantes. Fleurs peutes, verditres, fasciculées, disposées en grappes axil- jaires et terminales. Pétales linéaires-lancéolés, pointus. FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES. 069 Cette espèce croit dans les montagnes les plus élevées du Né- paul. Genre PTÉLÉA.— Ptelea Linn, Fleurs diclines. Calice court, 4- ou 5-parti. Pétales 4 ou 5, étalés. — Fleurs mâles : Seine 4 ou 5, plus longues que les pétales ; filets épaissis et hérissés iebrenent insérés vers la base d’un gynophore portant les eue du pistil. — Fleurs femelles : Étamines 4 ou 5: filets très- courts ; anthèresabortives. Gynophore convexe. Ovairecom- primé , à 2 loges contenant chacune 2 ovules superposés. Style court. Stigmate bilobé. Péricarpe : Samare renflée au centre , orbiculaire, réticulée , ailée au pourtour, à 2 loges monospermes. Graines oblongues. Embryon rectiligne. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. PrÉLÉA TRIFOLIOLE.—Pteleu trifoliata Linn.—Duham. ed. nov. y. 2, tab. 57. — Schmidt, Arb. v. 1 ,tab. 96. — Dili. Elth. tab. 122.—Mill. Ic. tab. 211.—Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ie. — Guimp et Hayn. Fremd. Holz. tab. 74. Buisson haut de 6 à 12 pieds. Branches étalées : écorce d’un gris cendré , lisse. Rameaux cylindriques , pubescents dans leur jeunesse. Feuilles à 3 (ou rarement à 5)folioles ponctuées, sessiles, vertes en dessus, päles en dessous, ovales, rétrécies aux 2 bouts, acuminées , crénelées , pubescentes , veineuses, longues de 2 à 3 pouces, larges de 1 à 2 pouces : les latérales inéquilatérales; pé- tiole , commun, long de 2 à 3 pouces, pubescent. Fleurs petites, d’un blanc verditrè, disposées en panicules terminales composées de corymbes | ultiflores. Pédicelles bractéolés. Calice velu, à seg- mens subulés. Pétales ovales, 4 ou 5 fois plus longs que le calice. Fleurs mâles quelquefois à 6 ou 7 étamines tes Ovaire quel- quefois 3-loculaire. Péricarpe jaunätre, semblable à celui des Ormes. Le Ptéléa croit dans l’Amérique septentrionale, depuis la Ca- roline jusqu’en Pensylyanie. Get arbuste se plante souvent dans BOTANIQUE, FHANs Te Il4 21 370 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. les bosquets : son port est élégant; ses fleurs, qui paraissent en été, répandent une odeur suave. Genre AILANTE,. — Æilantus Desfont. Fleurs polygames, — Fleurs mâles: Calice quinquéfide. Pétales 5, plus longs que le calice, étalés. Étamines 40: les 5 antépositives plus courtes que les pétales ; les 5 autres plus longues. Disque central, pétalifère et staminifère au pour- tour, couronné par un annule à 5 plis, chacun enveloppant le rudiment d’un ovaire, — Fleurs hermaphrodites : Calice, corolle et disque comme dans les fleurs mâles. Étamines en nombre moindre. Ovaires 5-5, disjoints, comprimés. Styles latéraux. Stigmates étalés. Samares en même nombre que les ovaires, linguiformes, comprimées, membranacées, réti- culées, renflées et uniloculaires au centre. Graines solitaires, comprimées , suspendues. Périsperme mince, adhérent à l'épisperme. Embryon rectiligne : radicule courte, supère; cotylédons foliacés. Grands arbres. Feuilles paripennées ou imparipennées ; folioles opposées, inéquilatérales, entières ou dentées, non- ponctuées. Fleurs verdätres ou jaunâtres, petites, fasciculées : fascicules disposés en panicules terminales, amples, rameu- ses; pédicelles bractéolés. On conuait quatre espèces d’ÆArlantes; une d’elles croît en Chine, une aux Moluques, et deux habitent l'Inde. Le nom du genre dérive du mot malais atlanto. Voici les deux espèces les plus remarquables : AILANTE GLANDULEUX. — ÆAilantus glandulosa Desf. in Act. Acad. Par. 1786, p. 263, tab. 8. — L’hérit. Sirt. Y. 1, tab. 84. — Duham. ed. nov. vol. 5, p. 162, tab. 35! — Watson, Dendrol. Brit. tab. 104. — Æilantus procera Salisb. — Rhus Hypsolodendron Mœnch. — Rhus Cacodendron Ehrh. Feuilles imparipennées ; folioles ovales-oblongues , acuminées, bordées vers leur base delarges dentelures glanduleuses en dessous. Samares obtuses. Arbre très-éleyé. Racine stolonifère, d’un jaune pâle. Tronc FAMILLE DES ZANTHOXYLÉES. 574 droit , cylindrique. Écorce grisâtre. Rameaux très-étalés, un peu inchinés, fragiles , nus. Feuilles pétiolées, longues de 7 à 20 pouces; pétiole commun pubescent, cylindrique ; folioles luisantes en dessus, pâles en dessous , glabres : les inférieures alternes ; les supérieures opposées. Stipules subulées, caduques. Panicules lon- gues de 6 à 8 pouces, dressées. Fleurs petites, verdâtres. Oyaires rougeâtres. Samares cblongues, rougeâtres, longues de 15 lignes à 2 pouces. Cette espèce, nommée vulgairement Vernis du Japon, est ori- ginaire de la Chine ; le Père d’Incarville en envoya des graines en Europe, vers le milieu du dernier siècle ; aujourd’hui cet arbre abonde dans les pares et dans les bosquets. L’Ailante glandu- leux offre un aspect fort pittoresque, à cause de ses grandes feuilles, rapprochées en longues touffes aux extrémités des ra- meaux. Son feuillage, qui se conserve jusqu’au mois de noyem- bre, n’est point attaqué par les insectes. Malgré la croissance très- rapide de l'arbre, le bois en estbeau, satiné, très-dur, fortpropre aux ouvrages de marqueterie, et l'on assure qu'il vaut celui du Noyer. L’Aïlante réussit dans les terrains médiocres , mais 1l préfère un sol léger. La multiplication se fait de drageons, ou de tronçons de racines. On voit rarement ses fruits , parce que la plupart des individus qu’on cultive en France sont mâles. AILANTE GIGANTESQUE. — ÆAilantus excelsa Roxb. Corom. vol. 1, tab. 23. Feuilles paripennées ; fohioles ovales-lancéolées, pointues, bor- dées de larges dentelures non-glanduleuses. Samares stipitées , pointues , lancéol£es. w Tronc droit, tres-élancé. Ecorce lisse, de couleur cendrée. Branthes combreuses, ascendantes. Feuilles rapprochées en gran- des touffes vers l'extrémité des ramules, longues d’environ 3 pieds, composées de 10 à 14 paires de folioles glabres, longues d'environ 4 pouces, sur 2 pouces de large. Panicules très-am- ples. Fleurs jaunâtres. Cet arbre croît dans les montagnes de la côte de Coromandel. Son bois , de couleur blanche, est peu durable; mais 1l sert aux Hindous à faire des radeaux. VINGTIÈME FAMILLE. LES SIMAROUBEES. — S/MARUBEÆ. ( Simarubaceæ Rich. Anal. du Fruit, p. 21.— Simarubeæ De Cand, in Ann. du Mus. vol. XVII, p. 325; et Prodr. vol. I, p. 733. — Juss. fil. Mém. Rutac. p. 129. — Bartl. Ord. Nat. p. 584. ) Les Simaroubées sont remarquables par le principe très-amer contenu dans leurs feuilles, dans leurs bois, et surtout dans leurs écorces. Le Quassia et les Sima- ruba possèdent ces qualités au plus haut degré. Du reste, le nombre des espèces de cette famille se borne à une quinzaine : aucune d’entre elles n’a été observée dans les régions situées en dehors des tropiques* CARACTÈRES DE LA FAMILLE. * Arbres où arbrisseaux. Feuilles éparses , pennées (rarement simples), non- ponctuées. Fleurs hermaphrodites, ou par avortement unisexuel- les, disposées en ombelle, ou en grappe, ou plus sou- vent en panicule ; pédicelles bractéolés, Calice inadhérent, persistant, à 4 ou 5 divisions plus ou moins profondes : estivation imbricative. Gynophore court, subcylindracé. J Pétales 4 ou 5, hypogynes (insérés à la bäse dù gy- mophore), interpositifs, caducs, plus longs que le calice, contournés avant l’épanouissement. Étamines ayant même insertion que la corolle , en nombre double des pétales. Filets libres, portés chacun au dos d’une squamule, Anthères supra-basifixes, à , Ed, 474 FAMILLE DES SIMAROUBÉES, Je 2 bourses parallèles, conjointes , chacune s’ouvrant par une fente longitudinale. Pistil : Ovaires 4 ou 5, disjoints, placés devant les pé- tales. Ovules solitaires, suspendus vers le sommet de l’angle interne. Styles en même nombrequeles ovaires, apicilaires, soudés presque dès leur base en un seul à 4 ou 5 sillons. Stigmate arrondi ou lobé. Péricarpe : Etairion à # ou 5 drupes (ou moins de 4, par avortement) verticillés, monospermes. Graines suspendues. Test membraneux. Périsperme nul. Embryon rectiligne : radicule supère , presque in- cluse; cotylédons épais, charnus. Les Simaroubées diffèrentdes Ochnacés par leur style non-synobasique; elles se distinguent des Diosmées et des Zanthoxylées par des ovaires uniovulés. Voici les genres qui rentrent dans la famille des Si- maroubées : Quassia Linn. — Simaruba Aubl. — Simaba Aubl. (Aruba Aubl. Zwingera Schreb. Phyllostemma Neck.) — Samadera Gærtn. (SamanduraLinn. Locandi Adans. Vittmannia Vahl. Niota Lamk. Biporeïa Pet. Thou. Mau- duyta Commers.) — Vima Hamilt. — /arrisonia R. Br. Genre QUASSIA. — Quassia (Linn.) De Cand. Fleurs hermaphrodites. Calice court, 5-parti. Pétales 5, beaucoup plus longs que le calice, connivents en tube. Eta- mines 10à plus longues que les pétales. Ovaires 5, portés sur un bynoyhore débordant. Styles soudés presque dès leur base en un seul très-long. Stigmate 5-sulqué. Etairion à 5 drupes. - Ce genre porte le nom d’un nègre, qui en fit connaître les propriétés. L’espèce dont nous allons parler est la seule qu’on y admette aujourd’hui, 574 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Quassia amer. — Quassia amara Lion. fil. Suppl.—Loddig. Bot. Cab. tab. 172. — Bot. Mag. tab. 497. Grand arbre. Feuilles pétiolées, à 3 ou 5 folioles opposées, ovales-lancéolées , acuminées , glabres , très-entières ; pétiole com- mun ailé, articulé à l'insertion des folioles. Fleurs grandes , rou- ges, subunilatérales, disposées en grappes lâches, simples, ou ra- meuses , terminales. Pédicelles dibractéolés et articulés au-dessous du sommet, unibractéolés à la base. Bractéoles linéaires. Sépales ovales. Corolle grande : pétales ovales-oblongs, presque obtus. Gynophore charnu , renflé, débordant le calice. Drupes ovales, obtus. Cet arbre, qui fournit le fameux Bois de Quassia , croît en Guiane, et il est naturalisé aux Antilles. On ne connaît aucune autre substance végétale qui possède le principe purement amer à un degré plus intense que ce bois et son écorce. Linné assure que le bois des racines est préférable à celui du tronc et des bran- ches. Il se fait, comme l’on sait , une assez forte consommation de Bois de Quassia en médecine, et beaucoup de brasseurs emploient en guise de houblon. Le Quassia amer mérite d’orner les serres. Sa culture , selon Sweet , réussit à merveille dans un composé de terre argileuse et de sable de bruyère. La multiplication se fait de boutures bien aoûtées , qu’on plante dans du sable sous un bocal, en ayant soin de ne pas les dépouiller de leurs feuilles. Genre SIMAROUBA. — Simaruba Aubl. Fleurs diclines. Calice petit, cupuliforme, 5-denté ou 5- parti. Pétales 5, étalés, plus longs que le calice. — Fleurs méles : Étamines de la longueur des pétales, insérées autour d’un gynophore portant 5 ovaires RH PAPA | Fleurs femelles : Gynophore non-débordant. Ovaires 5 , entourés de 10 étamines squamuliformes, très-courtes, hérissées. Sty- les courts, soudés presque dès la base. Stigmate 5-lobé. Étairion à 5 drupes. ; Arbres. Feuilles pennées ; folioles alterncs, très-entières, = ut 7 FAMILLE DES SIMAROUBÉES, 219 luisantes en-dessus. Panicules axillaires ou terminales, com- posées de petites grappes accompagnées à leur base d’une bractée foliacée; pédicelles bractéolés. Fleurs grisâtres ou verdâtres, petites, quelquefois purpurines aux bords. Ce genre, compris par Linné dans le Quassia , se compose de trois espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale, Les deux suivantes sont les plus intéressantes : Simaroura oFFiciNAL.—Simarubaofficinalis De Cand. Prodr. — Simaruba amara Aubl. Guian. tab. 331 et 332. — Turp. in Flor. med. tab. 327. — Quassia Simaruba Linn. Arbre de première grandeur. Tronc haut de 60 pieds et plus, sur 2 */, pieds de diamètre. Écorce lisse, grisätre. Bois léger, blanc. Feuilles à 2-9 paires de folioles die ; ovales , acu- minées, lisses, courtement petioluiées , longues de 4 à 5 pouces, sur 1 ‘/; pouce de large. Panicules éparses. Fleurs très-pe- tites: Pétales pointus , blanchätres. Drupes ovoïdes , noirätres , de la grosseur d’une Olive. Le Simarouba officinal croit dans les grandes forêts de la Guiane. Ses racines , qui sont fort grosses, s'étendent au loin à fleur de terre; léur écorce , d’une amertume pure et très-intense, fut employée, de temps immémorial, par les naturels du pays, contre les fièvres et les dyssenteries. Aublet, le premier, a fait connaître en Europe les propriétés de cette écorce , qui jouissait pendant quelque temps d’une grande célébrité, et qui occnpait le premier rang parmi les remèdes toniques; mais aujourd’hui la thérapeutique la met peu en usage. SIMAROUBA A FLEURS PANACHÉES. — Simaruba wersicolor Aug. Saint-Hil. Plantes usuelles des Brasiliens , tab. 5. Foliole, » elliptiques- oblongues, obtuses, ghinabe, subsessiles, * glabres en dessus, poilues en dessous. Pants terminales, là- ches. Arbrisseau haut de 5 à 10 pieds, commun dans les provinces méridionales du Brésil. On considère l’infusion de son écorce dans de leau-de-vie, comme un spécifique contre la morsure des 076 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES, serpents ; son amertume la rend très-propre à la destruction de la vermine. Le Simaruba excelsa DeCand. (Quassia excelsaSwartr), doit, selon M. Adrien de Jussieu, être exclu de ce genre, et peut-être même de la famille des Simaroubées. Quoi qu’il en soit, l'écorce et le bois de ce végétal possèdent un principe amer analogue à celui des vrais Simarouba. Genre SIMABA. — Simaba (Aubl.) Aug. Saint-Hil. Fleurs hermaphrodites. Calice petit, à 4 ou 5 dents ou di- visions plus ou moins profondes. Pétales 4 ou 5, étalés. Éta- mines 8 ou 10, un peu plus courtes que les pétales. Gyno- phore débordant ou non-débordant. Ovaires en mêmenom- bre que les pétales, ou rarement en nombre moindre. Styles libres à la base, soudés supérieurement. Stigmate 4- ou 5- lobé, ou denticulé , ou sillonné. Etairion à 4 ou 5 drupes secs. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles variant sur les mêmes ra- meaux tantôt à une seule foliole, tantôt à plusieurs folio- les opposées ou rarement subalternes, très-entières, coriaces, luisantes. Fleurs blanchâtres , ou verdâtres , ou rougeûtres, axillaires, ou plus souvent en grappes ou en panicules termi- nales ; pédicelles bractéolés. Les Sïmaba ont des écorces, des feuilles et des fruits amers et aromatiques. Leurs fleurs répandent une odeur de miel fort prononcée. Le genre appartient à l'Amérique méridio- nale; il renferme huit espèces, dont les plus notables sont les suivantes : [4 Sims DE LA GuranE. — Simaba guianensis Aubl. Guian. tab. 153. — Ziwingera amara Wild. ù F Feuilles à 3 ou 5 folioles ovales-oblongues , acuminées aux deux bouts, échancrées. Grappes axillaires. Arbrisseau haut de 7 à 8 pieds. Tige droite, cylindrique. Ra- meaux étalés, Fleurs petites, blanchätres, FAMILLE DES SIMAROUBÉES, es y (27 d SrMABA MULTIFLORE. — Simaba floribunda Aug. Saint-Hil. in Mem. du Mus. v. 10, p. 277. Feuilles imparipennées ; folioles glabres , lancéolées-elliptiques, un peu obtuses. Panicules terminales, amples , rameuses. Arbrisseau haut d'environ 10 pieds. Tige grêle. Folioles lon- gues de ° à 5 pouces. Panicules pubescentes. Fleurs verdätres. Cette espèce a été découverte au Brésil, par M. Auguste de Saint-Hilaire. SIMABA FERRUGINEUX. — 1Simaba ferruginea Aug. Saint- Hil. L c. Feuilles imparipennées ; folioles elliptiques , tres-obtuses, pu- bescentes et nerveuses en dessous. Panicules terminales , subses- siles , plus courtes que les feuilles. . Arbuscule haut de 2 à 3 pieds. Rameaux, face inférieure des feuilles , axe des panicules, et calices couverts d’un duvet ferru- gineux. Pétales linéaires, verdâtres, cotonneux. Cette espèce a été trouvée au Brésil par M. Auguste de Saint- Hilaire. SIMABA ODORANT. —19imaba suaveolens Aug. Saint-Hil, L c. Feuilles paripennées : les supérieures quelquefois simples; fo- lioles elliptiques ou elliptiques-orbiculaires, très-obtuses, glabres. Grappes terminales , lâches, rameuses. Rameaux tétragones , couverts d’un duvet cendré. Grappes pu- bescentes , longues d’environ 5 pouces. Corolle blanche. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Brésil. VINGT-UNIÈME FAMILLE. LES OCHNÂCEES. — OCHNACEZÆ. ( Ochnaceæ De Cand. in Ann. du Mus. vol, XVIF, p.598; Prodr. v. 1, pag. 755. — Bartl. Ord. Nat. p. 585. — Cfr. Aug. Säint-Hil. Mém. sur le Gynobase, in Mem. du Mus. v. X, p. 129.) Presque toutes les Ochnacees offrent la smgulière structure du pistil, qu'on retrouve dans les Labiées et dans un grand nombre de Borraginées. Malgré cette organisation remarquable , jointe à un port particulier , les Ochnacées sont si voisines des Simaroubées , que le seul caractère’ essentiel qui les distingue de ces dernières consiste dans leurs ovules solitaires, ascendants du fond de la loge, et non suspendus. Les Ochnacées ont en ou- tre de l’affinité avec les Annonacées et les Magnoliacées. Quoique peu connues sous le rapport de leurs pro- priétés, 1l paraît que les Ochnacées sont, en général, amères et astringentes. L’élégance de leur feuillage et de leurs fleurs fait regretter que la plupart des espèces ne se prêtent pas facilement à la culture en serre. On connaît environ cinquante espèces de cette fa- mille. A l’exception de deux, observées au cap dé Bonne- Espérance, toutes habitent la zone torride, soit dans l’ancien , soit dans le nouveau continent. L CARACTÈRES DE LA FAMILLE. € Arbres où arbrisseaux (rarement sous-arbrisseaux), le plus souvent très-glabres. Sucs propres aqueux, souvent amers. Ramules cylindriques. Feuilles alternes, simples, penninervées , entières ou FAMILLE DES OCHNACÉES. 279 légèrement dentées; pétiole court. Stipules libres, pe- tites, quelquefois caduques ou inapparentes. Fleurs hermaprodites, ou polygames par avortement, rosacées , ordinairement jaunes, disposées en grappe, ou en corymbe, ou en panicule, ou rarement solitaires. Pédoncules axillaires ou terminaux; pédicelles articu- lés au milieu ou à la base. Calice madhérent, 5-parti, persistant : sépales égaux, imbriqués en préfloraison. Disque nul. Gynophore épais, disciforme, inadhérent. Pétales hypogynes, cadues , en nombre égal aux sé- pales et interpositifs, ou rarement en nombre double des sépales : préfloraison imbricative. Étamines hypogynes (insérées à un rebord saillant du gynophore ), tantôt en même nombre que les pétales et alternes avec eux, tantôt, mais rarement, en nombre double des pétales, ou en nombreindéfini. Filets libres, souvent persistants, quelquefois très-courts ou presque nuls. Anthères caduques, basifixes, immobiles, à ? bourses parallèles, conjointes, déhiscentes chacune par un pore apicilaire , ou rarement par une fente latérale. Pistil : Ovaires 5-10, disjoints, rangés circulaire- ment, uniloculaires , uniovulés. Ovules ascendants du fond de la loge. Style gynobasique, persistant, rectili- gne, onciné, ou subulé, indivisé, ou fendu au sommet en autant de dents qu'il y a d’ovaires au pistil. Stigmate terminal, petit, entier, ou denticulé. (Par exception : Pistil à ovaires soudés en un seul pluriloculaire, stylifère au sommet.) Péricarpe : Cénobion à 1 - 10 drupes ou baies mono- spermes, portés sur le gynophore amplifié. Grainesascendantesouinverses, solitaires. Périsperme 580 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES, nul où charnu. Embryon rectiligne , de la longueur du périsperme : radicule courte, ordinairement infère; co- tylédons charnus ou foliacés,. La famille des Ochnacées renferme les genres SUIVans : I TRIBU. OCHNÉES, — OCANEÆ. Graines apérispermées. Ochna Linn. — Diporidium Bartl et Wendl. — Gom- phia Schreb (Ouratea Aubl. Correia Velloz. Cittorhyn- chus Willd. Gærtn.)—"W'alkeraSchreb.(MeesiaGærtn.) 11° TRIBU. CASTÉLÉES. — CASTELEÆ. Graines périspermees, inverses. Castela Turp. GENRE ANOMALE.—Ovaire pluriloculaire, stylifere au sommet. Elvasia De Cand. le TRIBU. OCHNÉES. — OCHNEÆ. De Cand, Ovules ascendants. Graines apérispermees. Genre OCHNA. — Ochna Lainn. Calice 5-parti. Pétales 5 ou 10. Étamines innumérables : filets grêles; anthères linéaires ou ovales , déhiscentes la- téralemen. Ovaires 5-10. Style indivisé, ou 510-fide au som- met. Stigmates inapparents. Carpelles drupacés. Arbres ou arbrisseaux. Bourgeons écailleux. Ramules flo- rifères raccourcis, naissant sur le vieux bois , au-dessous des jeunes pousses terminales. Feuilles annuelles , plus ou moins dentées. Fleurs en corymbes ou en grappes solitaires ou agré- gés. Corolle blanche ou jaune, FAMILLE DES OCHNACÉES. 581 Les Ochna ontle port et l’inflorescence des Cerisiers ; ils se distinguent en général par leur élégance. Les espèces énu- mérées dans le Prodrôme de M. De Candolle habitent tou- tes l’ancien continent, où elles sont distribuées comme suit : Inde 5, Népaul 1, Arabie 1, Ile-de-France et Madagascar 3, Sierra-Léone 1, Afrique australe tempérée 2. Voici les espèces lesmieux connues : a) Style indivise. OcunA A FEUILLES OBTUSES. — Ochna obtusifolia De Cand. Ochnac. Monogr. tab. 11. — Ochna squarrosa Lin. Feuilles cunéiformes-obovales, arrondies au sommet , légère- ment dentelées. Grappes lâches, courtes. Fleurs 8- ou 10-pétales. Pétales elliptiques-oblongs, obtus, plus longs que les sépales. An- thères linéaires , 3 fois plus longues que les filets. Écorce de couleur cendrée. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 15 à 30 lignes. Pédicelles grèles. Fleurs d’environ 18 lignes de diamètre. Sépales oblongs, obtus , un peu plus longs que les étamines. Style saillant. Drupes obovales, du volume d’un gros Pois. Cette espèce croît dans l’Inde. OcEaNAMULTIFLORE. — Ochna multiflora De Cand.I. c. tab. 13. Feuilles oblongues ou lancéolées-oblongues, pointues, sub- crénelées. Grappes solitaires , sessiles , lâches , muluflores. Fleurs pentapétales, 3 ou 4 fois plus courtes que les pédicelles. Pétales obovales , de la longueur des sépales. Anthères minimes, ovales. Drupes subréniformes. Feuilles longues d’environ 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes. Grappes losgues de 4 pouces, 6-r2-flores ; pédicelles gréles : les inférieurs léngs d’un pouce et plus; les supérieurs plus courts. Fleurs d’un pouce de diamètre. Sépales ovales-oblongs, un peu plus longs que les étamines. Filets capillaires. Drupe du volume d'un petit Haricot. Cette plante, originaire de Sierra-Leone, est quelquefois cul- tivée dans les serres chaudes. 32 CLASSE DES TÉRÉPINTHINÉES. b) Style fendu au sommet. Ocuna DE L'ILe-pr-FRANCE. — Ochna mauritiana Lamk.— De Cand. 1. c. tab. 15. Feuilles lancéolées ou elliptiques-lancéolées, subobtuses, den- telées. Corymbes subsessiles ou pédonculés , solitaires ou subpa- niculés. Fleurs à 5 pétales ovales-arrondis, 2 ou 3 fois plus longs que les sépales. Styles 5-6-fides. Anthères ovales, minimes. Arbre à écorce de couleur cendrée. Feuilles longues de x à 2 pouces. Corymbes 5-r2-flores, quelquefois racémiformes, tantôt solitaires , tantôt à 2 ou à 3 sur le même rameau. Corolle de 6 à 5 pouces de diamètre. Sépales elliptiques-oblongs, obtus. Dru- pes obovés. Cette espèce croît à l'Ile-de-France, où elle est appelée Bois de Jasmin. Ce nom lui vient probablement de l'odeur suaye de ses fleurs, qui du reste sont semblables à celles de notre Cerisier. Genre GOMPHIA. — Gomphia Linn. Calice 5-parti; sépales ordinairement colorés : les 2 intérieurs membraneux aux bords. Pétales 5. Étamines 10, conniventes : filets presque nuls; anthères ivetrestbtlés, tétragones. Ovaires 5 (par exception 6 ou7 }, oblongs-obo- vales, obliques, ascendants. Gynophore 5-gone, columnaire, court. Petits arbres, ou arbrisseaux, ourarement sous-arbrisseaux. Stipules distinctes , ordinairement caduques , ou bien intra- foliaires, soudées, persistantes. Fleurs bractéolées. en #rappes simples ou paniculées, axillaires ou terminales; jaunes; pé- dicelles articulés par la base, anguleux. à Ce genre renferme environ trente-six espèces, toutes indi- gènes dans la zone équatoriale. Ces plantes sedistinguent par un port très-fleuri, et par un feuillage d’une grande beauté. Voici les espèces les plus notables : » QI FAMILLE DES OCHNACÉES,. 38 a) Anthères ridées transversalement. GomPHIA GLAUQUE. — Gomphia glauca Aug. Saint-Hil. Flor. Bras. Merid. v. 1, tab. 13. Feuilles ovales-elliptiques ou ovales-oblongues, subcordiformes à la base , courtement acuminées , glauques : les supérieures den- ticulées ; les inférieures dentelées. Grappes terminales , sonples, densiflores. Pétales obovales-arrondis, un peu plus longs que les sépales. Arbrisseau. Feuilles rapprochées , recouvrantes , longues de 2 à 4 pouces , sur 18 à 30 lignes de large. Stipules petites, linéai- res-oblongues , acuminées. Grappes subsessiles , longues d’envi- ron 2 pouces. Corolle d’un pouce de diamètre, d’un jaune doré. Baiesobovales-globuleuses. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Brésil, dans les savanes de la province des Mines , non loin de San-Fran- cisco. GompuiA NAIN.—Gomphia nana Aug. Saint-Hil. 1. c. tab. 2. Feuilles ovales ou obovales-oblongues , acuminées ou obtuses, dentelées, pubescentes. Panicule terminale, feuillée à la base, composée de grappes rameuses. Pédicelles subternés, en cime. Pé- tales obovales-arrondis , de la longueur des sépales, Style onciné, tronqué. Sous-arbrisseau à tiges nombreuses, simples , dressées, pu- bescentes, hautes de 6 à 18 pouces. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, sur 18 à 24 lignes de large. Stipules sublinéaires, acuminées, persistantes. Panicule longue d’un demi-pied à un pied : rameaux étalés, multiflores, longs de 3 à 5 pouces ; pé- doncules seçondaires courts, biflores. Bractées linéaires, poin- tues , caduques. Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans la partie occidentale de la province des Mines. Gompura À FEUILLES D'OLivier. — Gomphia oleæfolia Aug. Saint-Hil. Plant. Rem. Bras. p. 124, tab. 0. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, subobtuses, tres- 584 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. entières, révolutées aux bords, pubescentes. Thyrse terminal , sub- pyramidal , pédonculé , composé de grappes lâches , multiflores ; pédicelles solitaires, épars. Pétales oblongs-obovales, un peu plus longs que les sépales. Style rectiligne, subulé. Arbrisseau à tiges droites, hautes de 2 à 4 pieds. Rameaux pubescents. Feuilles longues de 2 pouces , larges d’un demi-pouce. Stipules subulées , caduques. Thyrse long de 3 à 5 pouces : ra- meaux ascendants, nombreux , rapprochés. Calice jaunâtre : sé- pales oblongs-lancéolés, obtus. Corolle d’un demi-pouce de dia- mètre. (Fruit inconnu. ) Cette espèce croît au Brésil, dans les forêts de la province des Mines. Gompnia À GRAPPES PENDANTES.— Gomphia dependens De Gand. in Ann. du Mus. vol. 17, tab. 17. Feuilles lancéolées , obtuses , denticulées. Grappes terminales , longuement pédonculées, pendantes, lâches, composées d’om- belles subtriflores , subsessiles. Sépales obovales, un peu plus longs que les pétales. Style subrectiligne. Arbrisseau. Turions à écailles grandes , lancéolees, très-poin- tues. Feuilles atteignant près d’un pied de long, larges d'environ 2 pouces. Stipules oblongues-lancéolées , persistantes , connées. Pédoncule filiforme , long de plus d’un pied, non-florifère dans la moitié inférieure. Corolle jaune, d’un demi-pouce de diamètre. Cette espèce, très-distincte par ses longs pédoncules pendants et son superbe feuillage, a été découverte à Madagascar par M. du Petit-Thouars. GompPniA ANGULEUX, — Gomphia angulgta De Cand. |. c. tab. 16. Feuilles spathulées-oblongues, subobtuses, sinuolées-dentées, cordiformes à la base. Stipules soudées , persistantes. Thyrse ter- minal, pyramidal-oblong, composé de cymules 2-4-flores. Péta- les cunéiformes-obovales , un peu plus longs que les sépales. Arbrisseau. Rameaux rougeâtres. Stipules ovales-triangulaires, pointues. Feuilles longues d’un demi-pied et plus, larges d’envi- FAMILLE DES OCHNACÉES. 585 ron 2 pouces. Thyrse long d’un pied à 15 pouces. Corolle d’un pouce de diamétre. Cette espèce croît à Madagascar. - Gompura DE La GuranE.— Gomphia guianensis De Cand. 1. €. tab. 20. — Ouratea guianensis Aubl. Guian. tab. 152. — Ochna guianensis Lamk. Feuilles ovales-oblongues ou elliptiques-oblongues, arrondies aux deux bouts, échancrées , tres-entières. Panicule terminale, thyrsiforme, composée d’ombelles 3- ou pluriflores, subsessiles. Pétales obovales-arrondis, un peu plus longs que les sépales. Tronc haut de plus de Go pieds; écorce épaisse, rougeätre. Cime ample, diffuse. Feuilles longues d’environ 1 pied , larges de 2 à 3 pouces. Panicule longue d’un demi-pied : rameaux cta- lés. Fleurs de près d’un pouce de diamctre. Drupes subglobuleux. Get arbre, dit Aublet, est l’un des plus grands de la Guiane. Ses fleurs répandent une odeur qui approche beaucoup de celle de la Giroflée. GompniA À LONGUES FEUILLES. — Gomphia longifolia De Cand. L. ec. tab. 21. Feuilles oblongues-lancéolées, pointues , cordiformes à la base, très-entières. Panicule terminale, composée de plusieurs thyrses pyramidaux , écartés, à cymules triflores, subsessiles. Pétales obovales , un peu plus longs que les sépales. Feuilles atteignant jusqu’à 15 pouces de long, sur 3 à 4 pouces de diamétre à la base. Panicule ample , longue d’un demi-pied et plus : rameaux secondaires étalés, peu nombreux, longs de 4 à 5 pouces. Fleurs jaunes, d’un pouce de diametre. Drupes ova- les-arrondis, de la grosseur d’un Pois. 52 5 Ce‘te espèce , très-remarquable par son superbe feuillage, croit à la Guadeloupe. : GompHiA ACUMINÉ. — Gomphia acuminata De Cand. L. c. tab, 25. Feuilles ovales ou elliptiques-oblongues, brusquement acumi- nées, dentelées, cunéiformes et entières vers la base. Grappes BOTANIQUE. FHAN, T. il 25 586 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. axillaires et terminales : rameaux courts , pauciflores , ascen- dants, écartés. Pétales obovales, obliques, de la longueur des sépales. Feuilles concolores, peu luisantes, longues de 3 à 4 pouces, larges de 12 à 18 lignes.. Grappes de la longueur des feuilles . Fleurs d’un pouce de diamètre. Cette espèce croît au Brésil. GomMpniA A FEUILLES DE pra RIER. — Gomphia laueifalig Swartz. — De Cand. 1. e. tab. Feuilles rép ne géetihe) très-entières. Pani- cules terminales, composées de thyrses subpyramidaux, courts , très-étalés. Pétales ovales-arrondis , un peu plus longs que les sé- pales. Ovaires 8. Feuilles longues de 4 à 5 pouces, sur 2 pouces de large. Pa- nicule d'environ 5 pouces de diamètre, moins longue que large. Thyrses composés de grappes rapprochées, subeorymbiformes. Fleurs d’un demi-pouce de diamètre. Sépales oblongs, pointus. Cette espèce croit aux Antilles et à la Guiane. Gompura À PETITES FLEURS.— Gomphia parviflora De Gand. 1. c. tab. 27. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues , pointues ou oblu- ses, très-entières. lanicules terminales, subsessiles, composées de grappes simples, multiflores, lâches, écartces. Pétales cunéi- formes-vbovales, un peu plus longs que le calice. Arbuste tres-glabre , à rameaux grêles. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 7 à 12 lignes. Panicules longues de 2 à 3 pouces : rameaux grêles, peu nombreux, presque étalés. Fleurs d'environ 4 lignes de diamitre. Sépales ovales-oblongs , pointus. t Cette espèce croît au Brésil , dans les forêts vierges de la pro- vince des Mines. GompniA GRANDIFLORE, — Gomphia grandiflora De Cand. Le. tab. r9. Feuilles ovales-lancéolées, longuement acuminées, très-entières. FAMILLE DES OCHNACÉES. 587 Panicules terminales, composées de grappes simples, ascendantes, très-écartées. Pétales obovales, un peu plus longs que les sépales. Feuilles longues de 2 à 4 pouces. Stipules pomtnes , submem - branacées. Panicule longue de 3 à 4 pouces : rameaux au nombre de 2 à 4 ; pédicelles longs d’un pouce. Fleurs rapprochces, d'un pouce et demi de diamètre. Sépales oblongs-lancéolés. Cette espèce croit au Brésil, dans le province de Rio-Negro. GompuiA LUISANT. — Gomphia nitida Swartz. Feuilles lancéolces-oblongues, dentelées vers leur sommet, pointues, Panicules terminales, subpyramidales, composées de thyrses nombreux. Pétales cunéiformes-obovales , échancrés, plus longs que les sépales. Drupes colorés. Feuilles longnes de 3 à 4 pouces, larges d’environ 2 pouces. Panicule longue de 5 à G pouces ; pédicelles subternés , presque en cyme. Fleurs d’un ponce de diamètre. Sépales oblongs, obtus. Drupes horizontaux , de la grosseur d’une Noisette. Cette espèce croît aux Antilles. Gompura À six DRUPES. — Gomphia hexasperma Aug. Saint- Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 38. Feuilles ovales ou oblongues-lancéolées, acuminées , légère- ment crénelées, très-entières à la base , inéquilatérales. Panicules terminales, subpyramidales, composées de grappes simples ou rameuses , étalées. Pétales obovales-orbiculaires. Ovaires 6 ou 7. Gynophore obpyramidal. e Petit arbre tortueux, rameux, glabre; écorce subéreuse. Feuilles longues d’enviror 4 ‘/, POUEES, larges de : ‘ pouce. Panicules soute , longues de 4 à 5 pouces. Sépales oblongs, d’un | jauné-verdâtre. Pétales d’ un jaune doré. Cette plante croît au Brésil, où M. Aug. de Saint- Hilaire l’a ob- servée en 52 8 dans le Meierde Minas-Novas, etdansla par- te de la provincedes Mines appelée le désert du Rio San-Fran- cisco. Les habitants du pays emploient l'écorce de ce Sonphia pour guérir les plaies des bestiaux, causées par les piqûres des insectes. 588 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. GowpniA GLABRE. — Gomphia glaberrima Pal. Beauv. Flor. Ovwar. tab. 71. Feuilles subsessiles, glabres, luisantes, Jancéolées, très- pointues, dentelces, très-entières vers la base. Grappes lâches, terminales; pédicelles presque etalés, épars, plus longs que les fleurs. Sépales ovales , pointus , plus courts que la corolle. Pé- tales cunéiformes obovales , échancrés. Arbrisseau. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 12 à 15 lignes. Grappes multiflores , pédonculées, longues d’environ 4 pouces. Fleurs d’un jaune vif, d’un pouce de diamètre. Cette espèce a été trouvée par Palisot de Beauvois, dans les déserts de l'intérieur d'Oware. Elle forme un arbrisseau très- élégant par la couleur de ses fleurs d’un jaune brillant. GompniA RÉTICULÉ. — Gomphia reticulata Pal. Beauv. 1. c. tab. 72. Feuilles glabres , réticulées, lanccolées, acuminées, dentelées, très-entières vers la base. Panicules terminales, diffuses, subses- siles, composées de grappes interrompues. Pédicelles filiformes, presque étalés, plus longs que les fleurs. Sépales oblongs, acu- minés, plus courts que ia corolle. Pétales obovales. Arbrisseau. Ramules poilus. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, larges de G à 18 lignes. Panicules à 3-5 grappes, longues de 2 à À pouces. Fleurs d’un demi-pouce de diamètre. Cette espèce habite les mèmes contrées que la précédente. us pu MaLasar. — Gomphia malabarica De Cand. — Hort. Malab. vol. 5, tab. 5. Feuilles ovales-lanccolées ou oblongues-lancéo!ées, sinuolécs- denticulées , luisantes, innervées. Panicules 4xillaires et tefmi- nales. L Arbrisseau haut d'environ 10 pieds. Feuilles langues de 2 à 5 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Fleurs jaunes. | Cette espèce croît au Malabar. Selon Rhecde , on prépare avec son écorce pulvérisée et de l'huile, un onguent employé centre les maladies de la peau. La décoction des feuilles passe pour fébrifugc. FAMILLE DES OCHNACÉES. 289 Genre WALKÉRIA, — /Valkeria Schrcb. Calice 5-sépale. Pétales 5. Etamines 5 : anthères ovales. Cénobion à drupes obovés-réniformes. Ce genre, très-imparfaitement connu, ne se compose que de deux espèces : l’une de la Guiane, l’autre de l'Inde. WALKÉRIA DENTELÉ. — VWalkeria serrata Willd.—Meesia serrata Gærtn. Fruct. vol. 1, p. 344, tab. 70. — Hort. Malab, vol. 5, tab. 48. Arbrisseau à tige grêle, hante d'environ 12 pieds. Feuilles lan- ccolées ou elliptiques-lancéolées, dentelées, longues de 2 à 4 pou- ces. Grappes subcorymbiformes. Fleurs jaunes, inodores, Sépales Jlancéoles. On trouve cette plante au Malabar et à Ceylan. Ses feuilles ont une saveur amère et astringente. Rheede leu r attribue des propriétés toniques , et il assure que leur décoction guérit les af- fections scorbutiques. GENRE ANOMALE, À OVAIRE PLURILOCULAIRE, STYLIFÈRE AU SOMMET. Genre ELV ASIA. — Ælvasia De Cand. Calice Z-sépale. Pétales 4. Étamines 8: filets grêles, plus longs que les anthères ; anthères ovales, biporcuses au som- met. Ovaire quadrilobé, quadriloculaire. Stigmate subcapi- tellé. (Fructification inconnue.) Feuilles coriaces , très-entières (on bordées de dentelures visibles seulement à la loupe), striées en dessous de nom- brêéuses veines transverses, parallèles. Panicules terminales, composées de grappes simples ou rameuses. Fleurs petites. Voici la seule espèce conuue de ce genre. Ervasra Caropnyire. — Elvasia calophylla De Cand, 1. c tab. 31 . à 590 CLASSE DES TÉRÉBINTHINÉES. Arbrisseau très-glabre : écorce grisâtre, raboteuse. Feuilles elliptiques, ou cblongues-lancéolces, rétrécies aux deux bouts, subobtuses , longues de 5 à À pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Panicule soliture, subsessile, multiflore, presque thyrsiforme, longue de 2 à 3 pouces; pedicelles courts; fleurs rapprochées , larges de 2 à 3 lignes. Sépales elliptiques, obtus. Pétales obo- vales, un peu plus longs que les sépales et ïes étamines. Cette plante, indigène au Brésil, est remarquable par la béauté de son feuillage, qui ressemble à celui d’un Calophyllum. TROISIÈME CLASSE. ”: LES TRICOQUES. TRICOCCÆ Baril. CARACTERES. Arbres, ou arbrisseaux, où rarement herbes. Sues pro- prés souvent laiteux. Raméaux presque toujours cylin- driques et inarticulés. Feuilles éparses ou opposées, simples (très-rarement composées), indivisées, ou rarement palmaufdes, non- ponctuées. Stipules (quelquefois nulles) petites, cadu- ques, ou spinescentes. Fleurs hermaphrodites ou unisexuelles, complètes ou incomplètes , petites, le plus souvent régulières. Inflo- rescence variée. Calice adhérent ou inadhérent, à 3-5 divisions plus ou moins profondes : estivation imbricative ou valvaire.. Disque inapparent, ou laminaire, où annulaire, hypo- gyne ou périgyne. Corolle quelquefois nulle. Pétales hypogynes ou péri- gynes ( quelquefois épigynes), en même nombre que les divisions calicmales , interposituifs, onguiculés ou non- onguiculés, quelquefois colrérents par la base, caducs ou quelquefois marcescents. | Etamines ayant même insertion que la corolle, le plus souvent en même nombre que les pétales (quelquefois en nombre moindre, où en nombre indéfini), interpositives ou antépositives. Filets libres ou monadelphes. Anthe- 292 CLASSE DES TRICOQUES. res inappendiculées, ordinairement déhiscentes par des fentes longitudinales. Pistil: Ovaires 2-5 (le plus souvent 53, très-rarement plus de à), accolés contre un axe central, ou connés en ui seul ovaire pluriloculaire. Placentaires axiles. Ovules ascendants ou renversés, le plus souvent en nom- bre défini. Styles ( quelquefois nuls) en même nombre que les loges, ou soudés en un seul. Stigmates en même nombre que les loges, simples ou rameux, quelquefois sessiles. Péricarpe sec ou charnu : endocarpe ligneux, ou car- ülagineux , ou membranacé, souvent élastiquement bivalve. Carpelles imdéhiscenits, ou déhiscents par la suture antérieure (rarement par la suture dorsale), se séparant le plus souvent les uns des autres. Graines souvent arillées. Périsperme charnu ou très- rarement pelliculaire. Embryon rectiligne , axile : radi- cule appointante; cotylédons planes , indivisés, le plus souvent foliacés. | Cette classe renferme les Staphyléacées, les Hippocra- téacées, les Célastrinées, les Pittosporées, les Aquifolia- cées, les Rhamnées, les Bruniacées, les Empétrées, les Euphorbiacées, et les Stackhousées. 2” VINGT-DEUXIÈME FAMILLE. LES STAPHYLEACEES.— S74PHFY- LEACEZÆ,. (Celastrineurum tib.1, sive Staphyleaceæ De Cand. Prodr. vol. IT, p. 2. — Staphyleaceæ Bartl. Ord. Nat. p. 581.) Ce groupe , établi par M. de Candolle comme tribu de ses Célastrinées, ne renferme qu’un fort petit nombre d’espèces, parmi lesquelles se trouvent plusieurs arbris- seaux d'agrément. CARACTÈRES DE LA FAMILLE, Arbrisseaux non-lactescents. Rameaux noueux avec articulation. Feuilles opposées, imparipennées, ou trifoliolées; fo- lioles dentelées. Stipules latérales, membranacées, ca- duques. Fleurs hermaphrodites ou polygames, régulières, dis- posées en grappe, ou en panicule; pédicelles bractéolés a la base. Calice inadhérent , coloré, persistant ou cadue , 5- parti : estivation imbricative. Disque charnu , >-10-gone , inadhérent, épaissi aux bords. Péales 5, libres, interpositifs, caducs, hypogynes, in- sérés sous le disque, ou au disque même. Étamines 5, interpositives, dressées, ayant même in- sertion que les pétales. Filets libres, subulés. Anthères ovales ou-oblongues, submédifixes, incombantes, cadu- ques, à deux bourses contigues , parallèles, déhiscentes 594 CLASSE DES TRICOQUES. latéralement, confluentes vers leur sommet et prolon- gées en appendice terminal. Pistil: Ovaires ? ou 3, uniloculaires, plus ou moins connés. Ovules quaternés, bisériés ; collatéraux, atta- chés horizontalement à l’angle interne. Styles ? ou 5, terminaux, libres. Sugmates obtus, cohérents. Pericarpe : Carpelles ? ou 5, 2-ou 3-spermes, tantôt folliculaires et déhiscents par la suture antérieure , tan- tôt charnus et indéhiscents. Graines horizontales, osseuses, subglobuleuses, tron- quées au hile , non-arillées. Périsperme nul , où mince et charnu. Embryon rectiligne : radicule appointante ; cotylédons épais. Les Staphyléacees, selon M. Bariling , sont plus voi- sines des Sapindacées que des Frangulacées et des Cé- lastrinées. La famille ne se compose que des deux genres sui- vants : Staphylea Linn. (Staphylodendron Tourn.) — Tur- pinia Venten. (Dalrymplea Roxb.) Genre STAPHYLÉA. — Saphylea Linn. Calice coloré, 5-parti. Pétales 5, redressés, Disque urcéolaire. Étamines 5. Ovaire 2- ou 5-loculaire. Styles 2 ou 3, cohé- rents vers leur sommet. Péricarpe à 2 on 3 follicules plus ou moins soudés, libres vers leur sommet, déhiscents par la su- ture antérieure, 1- ou 2-spermes. Graines osseuses, tron- quées à la base. Arbrisseaux. Feuilles trifoliolées ou imparipennées ; fo- lioles stipellées. Panicules terminales, racémiformes, pendan- tes, composées de cymules pauciflorés. Fleurs blanches. Em- bryon vert. Outre les deux espèces que nous allons décrire, ce génre èn renferme trois autres, indigènes dans l’Amérique méri- FAMILLE DES STAPHYLÉACÉES. 395 dionale, et une quatrième, qui croit au Japon. Les Staphylca se multiplient facilement de boutures , de marcottes, et d’é- clats ée racines. STAPHYLÉA A FEUILLES PENNÉES.— Staphylea pinnata Linn. — Engl. Bot. tab. 1560.—Reitt. et Abel, tab. 42. — Guimp. et Wild. Hoïz, tab. 36.—Schk. Handb. tab. 84. — Duham. ed. nov. vol. 2, tab. 57. — Staphylodendron pinnatum Scop. Carn. Feuilles à 5 ou 7 folioles oblongues , ou oblongues-lancéolées , ou lancéolées-oblongues , finement dentelées , longuement acumi- nées , glabres : les latérales sessiles ; la terminale plus ou moins pétiolulée. Sépales et pétales obtes: obtus , de longueur pres- que égale. Étamines presque RER Style saiïllant. Follicules libres vers leur sommet, bouffis, membranacés. Arbrisseau haut de 8 à 12 pieds, ou quelquefois petit arbre atteignant une vingtaine de pieds de haut , sur 6 à 8 pouces de dre: Écorce de , luisante : celle des branches adultes striée de vert et de blanc; celle des ramules verte-et luisante. Rameaux opposés, noueux. Fuillage semblable à celui du Noyer, d’un vert gai ; folioles longues de 2 à 3 pouces, sur 12 à 18 lignes de large : la terminale plus large que les latérales ; dentelures carti- lagineuses au sommet. Stipules membraneuses, lancéolées ; sti- pelles minimes , sétiformnes. GEAÿpes longuement pédonculées. Fleurs campauulées longues de 3 à 4 lignes. Anthères rénifor- is , rougeätres. Follicules réticulés, acuminés, soudés j jusqu’au milieu ou au-delà, longs d'environ 1 pouce. Graines brunätres , subglobuleuses, légèrement comprimées , tronquées à la base, du volume d’un gros Pois. Cet arbrisceau, commun dans le midi de l’Europe ; et qu’on retrouvé auss: dans quelques parties de l'Europe centrale, porte les noms vulgaires dé Faux Pistachier, Pistachier sauvage et Nez coupé : ce dernier nom lui vient de la forme de ses graines. Le Staphylea à feuilles pennées fait un fort bel cffet dans les bosquets, par l’abondance de ses fleurs , qui paraissent en mai. L’amande de ses graines est d’un goût semblable à celui des Pis- 296 CLASSE DES TRICOQUES. taches; où dit néanmoins qu’elle provoque des nausées lorsqu'on en mange beaucoup : aussi ces graines ne sont-elles recherchées que par les enfants. Dans plusieurs contrées on en retire, par ex- pression , une huile douce et résolutive. En Italie, on les emploie à faire des chapelets. Les fleurs non-épanouies et confites au vi- naigre, peuvent tenir lieu de cäpres. Le bois, léger, ferme, d’un grain fin et d’une couleur verdâtre, sert à des ouvrages de tour. STAPHYLÉA TRIFOLIOLE. — Staphylea trifoliata Linn. — Schmidt, Oestr. Baumz, v. 2, tab, 81.—Lobel, Ic. 2, tab. 103, fig. 2. Feuilles à 3 folioles ovales, ou ovales-lanceolées , ou lancco- lées-obovales, finement dentelées, longuement acuminées , pubes- centes en dessous : les latérales sessiles ; la terminale pétiolulée ; dentelures cartilagineuses au sommet ; pétiole commun cilié. Pé- tales obovales, ciliés à la base, un peu plus longs que les sépales. Étamines et styles peu saillants. Follicules apiculés, cohérents presque jusqu’au sommet. Arbrisseau haut de 6 à 12 pieds. Branches dressées, cylindri- ques, lisses, brachiées: Folioles longues de 1 à 3 pouces ; pétiole commun long de 1 à 2 pouces. Stipules et stipelles comme dans l'espèce précédente. Fleurs un peu plus petites. Sépales oblongs. Styles velus à la base. Follicules membranacés , bouffis , réticu- lés, longs de 1 */, pouce. Graines comprimées, d’un brun tirant sur le gris, du volume d’un petit Pois. Cette espèce, qui croît dans les États-Unis, se cultive fré- quemment dans les plantations d'agrément. Roger VINGT-TROISIÈME FAMILLE. LES HIPPOCRATEACÉES. — ZIP POCRA- TEACEÆ. (Aippocrateaceæ MHumb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen, et Spec. vol. V, p. 135. — De Cand. Prodr. v. I, p. 56.—Bartl. Ord. Nat. p. 380. — Hippocraticeæ Juss, in Ann. du Mus. vol. XVILE, p, 485.—R. Brown, in Tuckey. Congo, p. 427.) Les Botanistes ne sont point d'accord sur la place quedoivent occuper les Fippocratéacées dans la série des familles végétales. Dans le Genera , M. de Jussieu avait mis le genre Aippocratea à la suite des Acérmées , avec lesquelles il a quelques rapports. Plus tard , le même auteur forma de ce genre et de plusieurs autres la fa- mille des Æippocraticees, quil considère toujours comme très-voisine des Acérinées. M. Kunth et, à son exemple, M. de Candolle, classent les Hippocratéacées entre les Maregraviacées et les Erythroxylées. Dans l’ordre suivi par M. A. de Saint-Hilaire , les Hippocratéacées se trou- vent entre les Vinifères et les Malpighiacées. Selon MM. R. Brown et Bartling, les Hippocratéacées offrent de nombreuses affinités avec les Célastrinées. Cette famille dont on connaît environ soixante-dix espèces, appartient à la zone équatoriale. Elle ne se dis- tingue ni par l’éflégance de ses formes , ni par aucune propriété marquante. Toutefois, quelques Hippocratéa- cées produisent des fruits mangeables. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbrisseaux souvent sarmenteux ou grimpants (rare- ment arbres). 598$ CLASSE DES TRICOQUES. Feuilles simples, opposées, très-entières ou dentées, penninervées, coriaces. Stipules petites, caduques. Fleurs hermaphrodites, régulières, petites, axillaires, ou terminales, disposées en Héttules ou en grappes, ou en cymes, où en panicules. Calice inadhérent, persistant, petit, 5-fide (rarement 4- ou 6-fide). Disque urcéolé ou plane, madhérent, bhypogyne. Pétales à, égaux , interpositifs, hypogynes, presque imbriqués en préfloraison. Étamines 3 (x arement À ou à), insérées au disque, Filets libres à leur partie supérieure, le plus souvent soudés à la base en androphore urcéolaire, charnu, engaînant tout l'ovaire. Anthères terminales, à une seule “bourse déhiscente transversalement au sommet, ou rarement à 2 bourses déhiscentes longitudmalement. Pistil: Ovaire madhérent, trigone, triloculaire, recou- vert par le disque ou par l’androphore. Ovules le plus souvent en nombre indéfini, subbisériés, attachés à l’an- gle interne. Style indivisé ou nul. Sügmate simple ou trifide. Ma Péricarpe : Capsule triloculaire ; ou baïe triloculaire (quelquefois par avortement uniloculaire e), ou bien 1-3 carpelles samaroïdes, bivalves, 4- loculaires : loges oli- gospermes où polyspermes. Graines ascendantes , apérispermées, bisériées. Em- bryon rectiligne : radicule appointante ; cotylédons pla- nes, elliptiques- -oblongs, charnus. ‘ LI La famille se compose des genres suivants : Hippocratea Linn. — Anthodon Ruiz et Pav. ( Antho- dus Martius.) — Raddlisia Leand, — Sulacia Linn. (Ton- telea Aubl. Tonsella Schreb. Calypso Pet. Thou. Sice- lium. P. Browne.) — Johnia Roxb. FAMILLE DES HIPPOCRATÉACÉES. 599 Genres rapportés avec doute aux Hippocrateacées. Trigonia Aubl. — Lacepedea Humb. Bonpl. et Kth. Genre HIPPOCRATÉA. — Hippocratea Linn. Calice 5-fide ou 5-lobé. Pétales souvent fovéolés au som- met. Étamines 3: anthères à une seule bourse. Diérésile à 3 coques uniloculaires, bivalves, horizontalement comprimées etcarénées. Graines couronnées par une grande aile latérale provenant de l'expansion du funicule. Ce genre contient vingt-trois espèces, dont trois croissent en Afrique, cinq aux Indes et aux Moluques , et les autres dans l'Amérique équatoriale. En voici les plusremarquables : HipPOGRATÉA À FRUITS OBCORDIFORMES. — Hippocratea ob- cordata Eamk. — Hippocratea scandens Jacq. Am. tab. 9. Rameaux et ramules brachiés. Feuilles ovales ou ovales-lan- céolées, dentelées où entières, luisantes, pétiolées. Corymbes axillaires et terminaux, rameux. Sépales et pétales obtus. Co- ques obcordiformes. Cette espèce croît aux Antilles et dans la Nouvelle-Espagne. Elle forme un arbuste grimpant , qui est du petit nombre des vé- gétaux susceptibles de résister aux ardeurs de la saison sêche de ces contrées, sans jamais se dégarnir de feuilles. HippocRATÉA DE L'Inne. — Hippocratea indica Roxb. Co- rom. vol. 2, tab. 130. Feuilles elliptiques, pointues, dentelées, glabres, luisantes, subsessiles. Panicules axillaires et terminales, divariquées, bi- furquées, composées de cymes trichotomes. Pédoncules un peu moins longs que les feuilles. Coques oblongues, dispermes. Grand arbrissean grimpant, cirrifère. Vrilles simples, ligneu- ses. Feuilles longues d'environ pouces. Fleurs roses , très- petites. On trouve cette espèce dans les forêts de la côte de Coro- mandel. HipPOCRATÉA ARBORESCENT. — Aippocratea arborea Roxb. Corom. vol. 3, tab. 205. 400 CLASSE DES TRICOQUES. Feuilles courtement pétiolées, pendantes, elliptiques, rétrécies aux deux bouts, acuminées, dentelées , glabres. Panicules axil- laires, divariquées, composées de cymes trichotomes; pédoncules communs un peu plus longs qne les pétioles.Sépales arrondis. Pé- tales ovales-oblongs. Diérésiles à 3 coques oblongues , arrondies aux deux bouts , dispermes. Arbre d’un port élégant. Feuilles luisantes, longues de 6 à 7 pouces, sur 3 pouces de large. Fleurs petites, d'un jaune verdâtre. Cette espèce croit dans l’intérieur de l'Inde. Genre SALACIA. — Salacia Linn. Calice 5-parti. Pétales 5, étalés. Disque urcéolaire, charnu. Étamines 5 : filets connivents inférieurement; anthères ad- nées , didymes. Ovaire à 5 loges multiovulées. Style épais, très-court. Baie subglobuleuse , à 2 ou 5 loges monospermes par avortement, Graines ovales, coriaces. Ce genre renferme une vingtaine d’espèces, indigènes dans la zone équatoriale soit de l’ancien, soit du nouveau continent. En voici les plus intéressantes : , Saracra Faux Prinos. — Salacia prinoides Blum. Bijd. vol 93 p:221. Pédoncules axillaires , agrégés, uniflores, plus longs que les pétioles. Feuilles elliptiques, dentelées au sommet. Baie globu- leuse, 1-3-sperme. Tiges sarmenteuses. Feuilles luisantes en dessus, pâles en dessous. Sépales imbriqués , arrondis. Baie cortiquée, de couleur oranse. Cette espèce a été trouvée par M. Blumé dans l’île de Nusa Kambanga, où les habitants en mangent le fruit. 1? écor’e et les racines ont des propriétés astringentes. SALACIA À GRANDES FEUILLES.—Salacia macrophyila Blum. LC 227 Pédoncules fasciculés, unmiflores, plus courts que le pétiole. Feuilles elliptiques, pointues aux deux bouts, glabres, luisantes. FAMILLE DES HIPPOCRATÉACÉES. 401 Ce Salacia habite les mêmes contrées que le précédent, et ses fruits sont aussi mangés par les habitants. SALACIA DE LA CocHiNCHINE, —Salacia cochinchinensis Lour. Flor. Cochinch. Feuilles pétiolées, glabres, ovales, acumirées , dentclces. Pé- doncules axillaires , uniflores, fasciculés. Baie uniloculaire, tri- sperme. Arbrisseau très-rameux, haut d’environ 6 pieds. Fleurs peti- tes, d’un jaune rougeâtre. Baie rougeûtre. Cette espèce, qui croît en Cochinchine , produit également des fruits mangeables. Genre LACÉPÉDEA. — Lacepedea Kunth. Calice 5-parti : sépales elliptiques, inégaux. Pétales cour- tement onguiculés , obovales-oblongs. Etamines 5, libres : anthères à 2 bourses longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 5 loges 8-ovulées. Style trisulqué. Stigmate subtrilobé, Disque annulaire, 10-lobé. Baie ellipsoïde, tricuspidée, à 3 loges 2- ou 5-spermes. Graines réniformes. La seule espèce connue de Lacepédea est la suivante : LAcÉPÉDÉA ÉLÉGANT. — Lacepedea insignis Humb. Bonpl. et Kunth, Nov. Gen. et Spec. vol. 5, tab. 444. Petit arbre haut de 12 à 18 pieds. Rameaux cylindriques , rougeûtres, glabres. Feuilles opposées, pétiolées , lancéolées-oblon- gues , pointues, dentelces , glabres, luisantes , longues de 4 pou- ces , sur 15 à 18 lignes de large. Panicules solitaires, terminales, pédonculces, composées de grappes rameuses. Bractées petites , ovales-oblongues , citiées. Fleurs blanches, odorantes, de la gran- deur dg celles de l'Épine Vinette. Fruits de la grosseur d’un Pois. Cet arbre a été observé par MM. de Humboldt et Bonpland , aux environs de Xalapa. BOTANIQUE, PHAN; T. Il, 26 VINGT-QUATRIÈME FAMILLE. LES CELASTRINEES. — CELASTRINEÆ. (Rhamnorum genn. Juss. — Celastrineæ R. Brown, in! Flinder’s Voÿ, v. 2, p. 328. — Ach. Rich. Elém. Bot. , p. 554. = Baril Ord. Nat. p. 378. — Celastrinearum trib. IL, sive Evonymeæ De Cand. Prodr. V: 2, p: 3.) Cette famille, qui renferme une centaine d’espèces , se compose d’une partie des Rhamnées de M. de Jus- sieu. La plupart des Célastrinées croissent dans les con- trées intertropicales; on en trouve aussi dans les zones tempérées des deux hémisphères , mais les régions arc- tiques n’en possèdent aucune. Une grande partie des Célastrmées équatoriales ne sont connues qu'incomplètement, et il ne paraît pas qu’elles offrent beaucoup de végétaux remarquables par leur utilité ; mais parmi les espèces susceptibles de pros- pérer sous le climat de la France , on trouve les £vony- mus où Fusains, et plusieurs autres non moins dignes d'attention comme arbustes d'agrément. Les fruits des Célastrinées etles graines qu'ils contiennent possèdent souvent des propriétés purgatives ou émétiques. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux non-lactescents. Ramules Cy- lindriques ou tétragones. ' Feuilles éparses où opposées, simples, pennineryées, très-entières ou dentées, pétiolées. Stipules petites, ea- duques. Fleurs hermaphrodites, régulières, petites, blanché- tres ou verdâtres, disposées en cime, ou en fascicule, ou rarement solitaires. FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. 409 Lace inadhérent, 4-6-parti, persistant : es! ivation im= bricative. Disque plane ou annulaire , plus ou moms adhérent au fond du calice. Pétales 4-6, interpositifs, non-onguiculés, planes, in- sérés au bord du disque, non-persistants , imbriqués en préfloraison. Étamines 4-6, interpositives, insérées au disque ou sous son bord. Filets libres. Anthères introrses, incom- bantes, à 2? bourses contiguës (ou quelquefois divergen- tes inférieurement), déhiscentes chacune par une fente longitudinale. . Pistil : Ovaire -inadhérent , enfoncé dans le disque, 2_5-loculaire. Ovules solitaires ou en nombre défini dans chaque loge, ascendants, attachés à l’angle interne. Sty- les en même nombre que les loges de l’ovaire, libres ou connés,, souvent courts ou presque nuls. Stigmates simples. Péricarpe : Capsule ?2-5-loculaire , 2-5-valve , loculi- cide. Rarement drupé presque sec, à noyau 1- ou 2-locu- laire; ou bien carcérule samaroïde. Loges monosper- mes, ou-oligospermes, ou rarement polyspermes. L Graines ascendantes , ou quelquefois suspendues par renversement , arillées (rarement non-arillées). Péri- sperme charnu. Embryon rectiligne, axile, vert : radi- cule courte, infére, appointante; cotylédons planes, fo- liacés, entiers. La famille renferme les genres suivants : Evonymus Linn. — Celastrus Linn. (Catha Forsk. Evonymoides Mœnch. Hænkea Ruiz et Pav.) — Mayte- nus Feuill. — Polycardia Juss. — Eleodendron J acq- (Rubentia Commers. Schrebera Retz. Portenschlagia 404 CLASSE DES TRICOQUES. Trattin.) — Ptelidium Pet-Thou. (Seringia Spreng.) — Dulongia Humb. Bonpl. et Kunth. Genres rapportés avec doute aux Célastrinées. Alzatea Ruiz et Pav. — Tralliana Lour. — Perrot- tetia Kunth. — Schæffera Jacq. Genre FUSAIN. — Ævonymus Linn. Calice petit, presque plane, 4-6-lobé, réfléchi après la flo- raison. Disque plane. Pétales 4-6, étalés. Étamines 4-6. Sty- les nuls ou soudés en un seul. Capsule 5-5-loculaire , 3-5-co- que , loculicide : loges 4-4-spermes. Graines grosses, arillées, luisantes.' Arbrisseaux. Rameaux tétragones, brachiés. Feuilles op- posées. Stipules nulles ou inapparentes. Fleurs petites, dis- posées en cimes solitaires , axiilaires, longuement pédoncu- lées, simples ou plusieurs fois trichotomes. Plusieurs Fusains se cultivent soit dans les serres, soit dans les bosquets. Leurs capsules, qui prennent une teinte rouge en automne, font un effet pittoresque. On multiplie ces ar- bustes de drageons, de marcottes, de greffes, et de graines; ils s'accommodent des terrains les plus médiocres. Le genre renferme une quinzaine d’espèces , toutes indi- gènes dans la zone tempérée de l'hémisphère septentrional. Lu voici les plus remarquables : a) Feuilles non-persistantes. Fusaix D'Europr. — Evonymus europ@us Linn. — Eng]. Bot. tab. 362.— Flor. Dan. tab. 1049.— Bull. Herb. tabs 135. — Gæitn. Fruct. vol. 2, tab. 113, fig. 2. — Guimp. et Hayn. Holz. tab. 16. Ramules lisses. Gemmes ovales , obtuses (vertes). Feuilles lan- céolécs , ou lancéolées-ohlongues , ou lancéolées-elliptiques , acu- minées, dentelées, glabres. Cimes 3-ou 7-flores ; pédoncules FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. 405 comprimes, presque dressés, Pétales lancéolés-oblongs. Capsule rugueuse, coriace, tétracéphale : valves obcordiformes ; angles saillants. : © Arbrisseau haut de 6 à 12 pieds ; rarement petit arbre s’élevant à environ 20 pieds, sur un demi-pied de diamètre : cime diva- riquée. Écorce des branches grisâtre. Rameaux verdâtres. Gem- mes petites, à 4 ou G écailles ovales-oblongues , obtuses. Feuilles longues de 1 ‘/, à 3 ‘/. pouces, larges de 6 à 18 lignes, d’un vert gai. Pédoncules grêles, ordinairement plus courts qne les feuilles. Pétales d’un jaune verdâtre. Filets courts, verdâtres. Capsule d’un rose vif. Arille de couleur orange. Graines blan- ches , luisantes. ü On possède dans les jardins une variété à fruits blancs, une autre & fruits pourpres, et enfin une à feuilles panachées de jaune. . Ce Fusain, qu'on désigne vulgairement sous les noms de Fu- sin, Fusaire, Bonnet de prétre, Bonnet d’évéque et Bois à lardoires , croit dans toute l'Europe australe, ainsi que dans l’Europe moyenne. Il fleurit en mai, et ses fruits , dont les valves persistent fort long-temps après la déhiscence, sont mürs en au- tomne. Le Fusain d'Europe se plante fréquemment dans les bosquets ; les haies qu’on en forme n'offrent pas beaucoup de résistance. Tontes ses parties ont une odeur nauséabonde, et les bestiaux n’en mangent point les feuilles ; cependant L'Écluse assure que les chèvres les broutent assez volontiers. Quant aux fruits, ils sont fortement purgatifs et émctiques , mais on ne les emploie pas en médecine : on dit qu'ils donnent la mort aux chèvres et aux brebis. On peut en extraire des teintures jaunes, ou rouges, ou vertgs. Dans plusieurs contrées on exprime des graines une huile bonne à brüler. Le bois, d’un jaune pâle, tres-dur et d’un grain lin , est propre à tontes sortes d'ouvrages de tour ou de marquete- rie. C’est avec des baguettes de ce Fusain , brülées dans un tube de fer, qu’on fait les crayons de charbon dont les dessinateurs se servent pour tracer leurs esquisses. Ce même charbon est l’un des meilleurs pour la fabrication de la poudre à canon. 406 CLASSE DES TRICOQUES,. Fusain GazEux. — Evonymus verrucosus Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 49.— Schmidt, Oestr. Baumz. v. 3, tab. 72. — Guimp. Holz. tab. 17. — Duham. ed. nov. vol, 3, tab. 8. Rameaux verruqueux. Gemmes ovales, pointues (verdâtres) Féuilles ovales, ou ovales-lancéulées, ou lancéolées , ou lancéo- lées-oblongues, ou obovales-lancéolces, acuminées, dentelces, glabres. Cimes 5-ou 5-flores , divariquées ; pédoncules filiformes, presque horizontaux. Fleurs 4- ou 5-andres. Pétales ovales-orbi- culaires. Capsule presque lisse, mince, 4- ou 5-gone : angles peu saillants ; valves Anna ec haut de 5 à 6 pieds. Rameaux bruns, couverts (ainsi que les ramules et les pétioles) de petites verrues d’un brun roux. Gemmes petites, à 4 ou 6 écailles ovales, acuminées. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 1 à 2 pouces , d’un vert gai, ordinairement plus courtes que les pédoncules. Pédi- celles capillaires. Pctales d’un brun rougeâtre. Capsule rose ou blanche. Arille de couleur orange. Graines noires , luisantes. Cette espèce, commune en Hongrie, en Autriche et dans plu- sieurs autres contrées d'Allemagne, se cultive fréquemment dans les bosquets. Elle fleurit en mai et en juin. Son bois, d’un jaune pâle, est plus dur que celui de l'espèce précédente. | FusaiN À LARGES FEUILLES. — Ævonymus latifolius Scop. Carn.— Jacq. Flor. Austr. tab. 289.— Schmidt, Oestr. Baume. vol. 2, tab. 14: — Guimp. Holz, tab. 18. — Ar ed. nov. vol. 3, tab. Ramules be Gemmes cylindracées-coniques , très-pointues. Feuilles oblongues, ou elliptiques-oblongues, ou ovales-oblon- gues , acuminées , dentelées, glabres. Gimes 5- ou pluriflores ; pédoncules grêles, presque dressés. Fleurs peñtandres. Pétales obovales-orbiculaires. Capsules minces , rugueuses, sybpentig - nes : anoles ailés ; valves obovales. 2 PB ASE haut de 12 à 15 pieds et plus. Ramules non-ailés : écorce verdâtre. Gemmes longues de près d'un pouce, à 6 ou 8 écailles lovales, obtuses, brunâtres. Feuilles longues de 3 à % pouces, sur 1 */ à © pouces de large, d’un vert foncé en des= : FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. 407 sus, pâles en dessous ; pédoncule long de 1 */, à 2 pouces. Corolle d'un jaune verdätre. Capsule subglobuleuse, grosse , d’un rose vif. Arille de couleur orange. Graines blanchätres. Cette espèce, qui croit dans les Alpes, est fort recherchée pour l’ornement des bosquets. Fusain POURPRE NOIR. — Evonymus atropurpureus Jacq. Hort. Vind. vol. 2, tab. 120. Rameaux lisses. Feuilles oblongues , ou lancéolées-oblongues , ou lancéolées- -elliptiques , acuminées , dentelées , glabres en des- sus, pubérules en dessous. Cimes 7-ou tiflonss pédoncules grêles , comprimés , presque dressés. Fleurs subtétrandres. Pétales orbiculaires. Capsule subtétragone , lisse , aptère , profondément sillonnée. Arbrisseau haut de r0 à 15 pieds. Rameaux subquadrangu- laires , rayés de vert. Feuilles de la grandeur de celles de l’es- pèce précédente, un peu luisantes en dessus, plus longues que les pedoncules. Pétales d’un pourpre noïrätre. Fruit rouge. Ce Fusain , originaire des États-Unis , n’est pas rare dans les jardins. b) Feuilles persistantes , coriaces. Fusain pu Japon. — Ævonymus japonicus Thunb. Prodr. Feuilles ovales, obtuses, dentées. Pédoncules comprimés ; dichotomes ou trichotomes , plus longs que les feuilles. Fleurs tétrandres. Capsule subglobuleuse , 3- ou 4-sulquée. Cette espèce , indigène au Japon, se cultive dans les collections (a orangerie. à FusaiN À FEUILLES LUISANTES. — ÆEvonymus lucidus Don, Prodr. Flor. Nepal. ” Feuilles elhiptiques- oblongues dentelées, courtement acumi- nées. Stipules lancéolées, acuminées, luisantes, dentelées. Pé- doncules comprimés, di- ou chat ie plus courts que les feuilles. Fleurs quadrifides. ; Fusain À PETITES FLEURS.—Ævonymus micranthus Don, |. c. 408 CLASSE DES TRICOQUES. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées, dentelées. Cimes multiflores ; pédoncules de moitié plus courts que les feuilles. Fleurs quadrifides. Fusain GuANDIFLORE. — Evonymus grandiflorus Wall. in Roxh. Flor. Ind.; ejusd. Tent. Klor. Nepal. vol. 1, tab. 30 ; et Plant. Asiat. Rar. tab. 254. Feuilles elliptiques-oblongues ct acuminées, ou obovales ct obtuses, dentelées. Pédoncules presque aussi longs que les feuilles. Capsules lisses. — Fleurs blanches, d’un demi-poucé de dia- mètre. FusaiN SARMENTEUxX. — Evonymus echinata Wallich. — Bot. Mag. tab. 2567. — Evonymus scandens Graham. Feuilles ovales-lancéolées, acuminces aux deux bouts, den- telées. Cimes dichotomes ; pédoncules dressés, filiformes , plus courts que les feuilles. Fleurs tétrandres. Pétales crénelés, réflé- chis. Capsules spinelleuses , subglobuleuses , tronquées aux deux bouts. | Arbuste grimpant, à sarments radicants, très-longs, cylin- driques. Feuilles de Ja grandeur de celles du Fusain d'Europe. Stipules petites , lacérées. Corolle petite, d’un jaune blanchâtre. Capsule verdâtre , du volume d’un gros Pois. Cette espèce et les trois précédentes croissent au Népaul: on les cultive depuis quelques années en Angleterre, où elles pros- pérent en plein air. Fusaix D'AmÉriQuE. — Evonymus americanus Linn. — Dubam. ed. nov. vol. 3, tab. 9. — Ebonymus Sempervirens Marsh. Arb. Ramules tétragones. Gemmes ovales, pointues. Feuilks ovales, ou ovales-lancéolées, on lancéolées, ou lanccolées-dhlongies, courtement acuminées où subobtnses, dentelces , glabres, très- courtement pétiolées. Pédoncules filifurmes, triflores , plus courts que les feuilles, presque horizontaux. Fleurs pentandres. Peétales orbiculaires. Capsules muriquées . suhglobuleuses, 3-5-sulquées, coriaces. FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. 409 Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds. Rameaux divariqués, ver- dâtres. Feuilles longues de 1 à 2 ‘/, pouces, larges de G à 10 li- gnes, d’un vert foncé. Pédicelles très-courts, divariqués. Pé- tales d’un rouge verdâtre. Capsule rose ; du volume d’une petite Cerise. Arille de couleur écarlate. Cette espèce, indigène aux États-Unis, est assez rare dans les jardins : elle ne prospère qu’en terre de bruyère. FusaiN À FEUILLES ÉTROITES. — ÆEvonymus angustifolius Pursh, Flor. Am. Sept. Rameaux tétragones. Gemmes petites , pointues. Feuilles lancéo- lées-linéaires , ou lanccolées-oblongues, ou linéaires-oblongnes, ou linéaires-lancéolées , acuminées, subsessiles, glabres, légère- ment dentelées. Pédonculés filiformes , uniflores, 2 à 4 fois plus courts que les feuilles. Fleurs pentandres. Pétales orbiculaires. Capsules muriquées , subglobuleuses. Arbrisseau à rameaux presque dressés. Écorce verte. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 3 à 6 lignes. Fleurs et fruits semblables à ceux de l'espèce précédente. Ce Fusain, originaire de la Géorgie d'Amérique, est moins répandu encore que le précédent. Fusain NaIN.— Ævonymus nana Marsch. Bieb. Flor. Taur. Cauc. Suppl. ‘ Ramules anguleux, effilés. Feuilles lancéolées-liméaires , très- étroites, obtuses, subdenticulces , subsessiles , éparses ou subop- posées. Pédoncules capillaires, plus courts que les feuilles, 1- 3-flores. Fleurs tétrandres. Pétales ovales, pointus. Capsules minces, lisses, rétrécies à la base, subtétraquètres : valves obcor- diformes. Sous;arbrisseau touffu, irregulièrement rameux , ayant le port du Genista linifolia. Feuilles d’un vert très-foncé, longues de 6 à 18 lignes , larges de 1 à 3 lignes. Fleurs très-petites, d’un rouge verdâtre ; pédicelles divariqués. Cette espèce, très-distincte de toutes ses congénères, croît au Caucase. On la cultive au Jardin du Roi. 410 CLASSE DES TRICOQUES. Genre CÉLASTRUS. — Celastrus Linn. Calice 5-lobé. Disque c charnu, à 10 stries. Pétales 5. Éta- mines 5. Ovaire petit, à moitié recouvert par le disque: Un seul style. Stigmates 2 ou 3. Capsule 2- du 3-loculairé , 2- où 3-valve, loculicide : cloisons complètes 0 ou ge Gräï- nes solitaires , arillées. | Arbrisseaux. Feuilles entières ou dentelées. Pédoncules axillaires ou terminaux, multiflores. Les Cé'astrus croissent presque tous dans les régions équatoriales, ou dans les contrées les plus chaudes des zones tempérées. On en connait environ soixante- dix espèces, dont voici les plus remarquables : ‘ a) Feuilles non-persistantes. Panicules terminales, solitaires, racémif ormes. Prey CéLasraus GrimpanT. — Celastrus scandens Tinn. — Duham. Arb. vol. 1 , tab. 95. — Scbkubhr, Handb. tab. 47. Feuilles oblongues, ou elliptiques-oblongues, ou lancéolées- elliptiques, acuminéesaux deux bouts, dentelées, glabres. Fleurs dioïiques. Capsules ( de couleur écarlate ) ovales-globuleuses , trisulquées , tricéphaies, subchartacées, Arbuste grimpant , très-touffu. Sarments longs, grêles, volu- biles, anguleux. Gemmes ovales-coniques + petites, pointiües Feuilles membranacées, d’un vert foncé, longues de 2 à 3 pouces; pétiole long ‘de 4 à 8 lignes. Panicules denses , longues de r-à 2 pouces , courtement pédonculées; pédicelles subfasereules. Fleurs petites, verdâtres. paies du volume d’un gros Pois. Arille pourpre. 5 Cette espèce, indigène dans les États-Unis, s “emploie à couvrir des berceaux , des murs, ou des treillages. Ses särments se roulent autour des arbres qu'ils rencontrent, et les ctouffent en les privant d’air. Les graines, recouvertes de leur arille pourpre; et qui restent attachées aux valves longtemps après la déhis- cence des capsules, font un contraste a avec la couleur écarlate de ces dernieres. ds FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. AN Le Célastrus ‘grimpant se plaît dans les terrains frais et le- gers# on le multiplie avec la plus grande facilité de marcottes, ow de graines, qu’il fat semer au commencement du printemps. b) Feuilles persistantes. Fleurs fasciculées où en cyme, axillaires. CéLasrrus Faux Ouvier. — Celastrus oleoides Lamk. Iil. — Celastrus oleifolia Pers. Ench. Rameaux inermes. Feuiles ovales-lancéolées, pointues, très- entières, glabres; pétiole court, PRE: Cymes axil- lairés et latérales, päüciflores. ) 6Cette espèce croit au cap de Bonne-Espérance. On la cultive dans 1és serrés pertes, de ‘même que les suivantes. PLAIN EU Na S À FEUILLES LUISANTES. —— Celastr us lucidus Lion. —L'hérit. Stirp. 1, tab. 25. — Cassine concava Lamk. Dict. Rameaux inermes. Feuilles obovales, où elliptiques, ou sub- orbiculaires, ou elliptiques-obovales , obtuses ou rétuses, très- entières, marginées , réticulées, fort coriaces. Pédivelles axil- laires, fasciculés, filiformes, courts. Cette espèce croît au is de Bonne-Espérance. CÉLASTAUS à FEUILLES DE CassINÉ. — Celasirus cassinoides L’hérit. Sert. Angl. tab. 10°. * Rameaux ‘inermes. Feuilles ovales, pointues aux deux bouts, achibtésss Pédicelles gémirés où ternés, axillairés , très-courts. “Cette espèce habite les Canaries. Casrnes COMESTIBLE. — Celastrus edulis Vahl, Symb. — Catha edulis Forsk. Descr. Rameaux i incrines. Feuilles subopposées , elliptiques , bordces de dentelures obtuses. Cymes axillaires, dichotomes. Capsules trigones ou tétragones , oblongnes, obtuses. Arille aliforme, in- complet. On cultive ce Ceélastrus dans l’'Yémen, où ses feuilles sont mangées en guise d'herbe potagère. CÉLAsTRUS À FEUILLES 2e Buis. — Celastrus buxifolius Linn. — Bot. Mag. tabs 4 412 CLASSE DES TRICOQUES. Rameaux epineux. Feuilles ovales, ou obovales, où lañcco- lées-obovales, ou obovales-spatulées, obtuses, ou rétuses, ou pointues , dentées ou très-entières, subsessiles. Cimes axillaires, dichotomes , multiflores , plus longues que les feuilles. Buisson divariqué, haut de 3 à 4 pieds. Feuilles longues de 6 à 15 lignes. Fleurs d’environ 3 lignes de diamètre, blanches. CÉLASTRUS MULTIFLORE. — Celastrus multiflorus Lamk. Dict. — Celastrus cymosus Soland. in Bot. Mag. tab. 2070. Rameaux épineux. Feuilles obovales, ou obovales-spatulées, ou obovales-rhomboïdales, ou obovales-lancéolées, ou lancéo- lées-elliptiques, ou ovales-rhomboïdales, obtuses, ou rétuses, ou pointues, mucronulées , dentelées, courtement pétiolées. Ci- mes axillaires, multiflores, denses , souvent plus longues que les feuilles. Buisson haut de 4 à 6 pieds. Épines subulées au sommet, de longueur et de force très-variables : celles des jeunes pousses souvent feuillées. Feuilles longues de 6 à 18 lignes. Fleurs pe- ttes, blanches , très-nombreuses. CéLASTRUS À ÉPINES ROUGES. — Celastrus pyracanthus Linn. — Bot. Mag. tab. 1157. — Mill. Ie. tab. 87. Rameaux épineux. Feuilles lancéolces-obovales , ou lancéolées- spatulées, ou Jancéolées-oblongues, ou obovales-spatulées , acuminces , obtuses, denticulces vers leur sommet, subsessiles. Cimes axillaires, pauciflores, divariquées : pédoncules plus courts que les feuilles. Buisson. Ramules et épines rougeâtres. Feuilles longues de + > pouces, luisantes en dessus. Fleurs blanches, d’environ ë Lie de*diametre. È Cette espece, ainsi que les deux précédentes , croissent au Cap de Bonne-Espérance, et se rencontrent fréquemment dans Jes collections. On les recherche à cause de abondance de leurs fleurs, qui se succèdent pendant tout l'été. = EE ———————————_———_——_—_—_——_—_——— VINGT-CINQUIÈME FAMILLE. LES PITTOSPOREES.—P/TTOSPOREZÆ. (Pütosporeæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. vol. 2, p. 542.— De Cand. Prodr., v. 4, p. 545. — Baril. Ord. Nat., p. 377.) Une trentaine d’espèces exotiques , en grande partie propres à la Nouvelle-Hollande, composent ce petit groupe , que M. de Candolle place entre les Tréman- drées et les Frankéniacées. Plusieurs Pittosporées sont fort recherchées comme plantes d'agrément. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Sues propres non-laiteux. Ra- mules cylindriques. Feuilles éparses, simples, entières, pétiolées, penni- nervées. Stipules nulles. Fleurs hermaphrodites (rarement polygames), régu- lières, axillaires ou terminales, solitaires ou agrégées. Calice nadhérent, caduc, 5-sépale , ou 5-parti, ou 5- fide : estivation imbricative. Disque inapparent. Petales 5, hypogynes, interpositifs, caducs, onguicu- lés : onglets larges, connivents , quelquefois cohérents; lames étalées, imbriquées en préfloraison. Étamines 5, hypogynes, alternes avec les pétales. Fi= lets libres” Anthères dressées, basifixes, à ? bourses con- tiguës, parallèles, longitudinalement déhiscentes (quel- quefois déhiscentes par des pores apicilaires). Pistil : Ovaire à 2-5 loges multiovulées. Un seul style. Sügmates petits, en même nombre que les loges de l’o- vaire. 414 CLASSE DES TRICOQUES. . Péricarpe : Capsule ou baie 2-5-loculaires : loges quel- quefois incomplètes. Placentaires centraux. Graines en nombre indéfini, quelquefois enveloppées dans ure pulpe gélatineuse. Périsperme charnu. Em- bryon petit, inclus, situé dans la région du hile : radi- cule allongée ; cotylédons minimes. Voici les genres qui rentrent dans la famille des Pit- tosporées : Billardiera Smith. — Solly a LindI. — Pittosporum Banks.— £ursaria Cavan. (Ttea Andr.) — Senacia Com- mers. Pet. Thou. Genre BILLARDIÉRA ..— Pilland'era Seth, . Calice à 5 sépales acuminés.; Pétales_ 5 : onglets rappro- chés, subconvolutés aux bords. Étamines 5. Baie FOEEREE" couronnée par le style. di Sous-arbrisseaux grinrpants. Pédicelles me es, 1 - ou 2- flores. RAR APE Ce genre, dont on connaît huit espèces, appartient à Ja Nouvelle-Hollande : on en cultive plusieurs dans les serres tempérées comme plantes d'agrément. Les fruits des Billar- diéra sont mangeables. Voici les espèces les plus notables : BiLarpiéRA chimpaNT.— Billardiera scandens Smith, Exot. Bot., tab. 1. — Sweet, Flor. Austral., tab. 54. — Billardiera canariensis Nm Hort. Herr., v. 3, mé rs 15. Ramules velus. Feuilles linéaires-oblongues pp Pédi- celles uniflores , velus, plus courts que les pétales. Duics velou- € 0 tées. ; . SÉvRES Feuilles longnes de 1 *2 pouce, sur 2 lignes de large. Pétales d’un jaune pâle. BiLLARDIÉRA À FLEURS CHANGEANTES, — Billardiera muta- bilis Salisb. Parad. Lond., tab. 48. — Bot. Mag., tab. 1313. Ramules légèrement velus. Feuilles lancéolées-linéaires , en- S , FAMIL LE DES PITTOSPOREES. 41 5 tières. Pédicelles uniflores, glabres , de la longueur des pétales. Baies. glabr es. Pétales d’abord jaunes, puis d un pourpre violet. Bi£LARDIÉRA À LONGUES FLEURS. — Billardiera longiflora Labill. Nov. Holl., tab. 89. — Bot. Mag., tab. 1507. Ramules presque glabres. Feuilles oblongues ou linéaires, en- tières. Pédicelles uniflores, glabres, de moitié plus courts que les pétales. Baies (bleues) subglobuleuses, toruleuses , glabres. — Fleurs d’un Le pâle. eue A FEUILLES. ÉTROITES. — Billardiera angus- tifolia de Cand, Prodr.i, v. 1, p. 345. Ramules pubescents. Feuilles. linéaires, entières, planes, glabres. Pédicelles uniflores, glabres. Baies oblongues, glabres. DEcere SOLLYA, — Sofya End, Calice.minime, 5-parti : l’une des lanières dissemblable, Pétales 5, un peu inégaux, connivents presque en cloche. Étamines 5; anthères linéaires-sagittiformes, conniventes en cône , soudées au sommet, déhiscentes par des pores apici- laires. Ovaire cylindrique , bisoculaire. Stigmate à 2 lobes obtus. Péricarpe fusiforme, chartacé, sec, polysperme. Arbrisseaux subvolubiies. Feuilles persistantes. Cimes op- positifoliées. Fleurs bleues. Ce genre , propre à la Nouvelle-Hollande, ne contient que l'espèce que nous allons signaler , et qui se cultive dans les serres tempérées. = SOLLYA HÉTÉROPHYLLE. — Sollya heterophylla Lindl. in Bot. Reg., tab. 1466. — Billardiera fusiformis Labill. Nov. Holl., tab. 90. Arbuscule diffus. Ramules d’un brun rougeâtre. Feuilles d’un vert sombre, lancéolées ou ovales-lancéelées : les inférieures den- telées ; les supérieures très-entieres ; pétioles des femulles dentelées ailés. Cimes subsexflores, nutantes : pédoncules filiformes , plus 416 CLASSE DES TRICOQUES. longs que les feuilles ; pédicelles bractéolés. Calice rougeâtre : A des sépales ovales, acuminés ; le cinquième oblong , cuspidé. Corolle comme campanulée, longue d’environ 5 lignes. Pétales oblongs, obtus , plus longs que les étamines. Cette espèce, qui habite la côte sud-ouest de la Nouvelle- Hollande et la terre de Diémen, n’est pas encore commune dans les collections. Ses fleurs, qui se succèdent pendant plusieurs mois, font un fort joli effet. Genre PITTOSPORE. — Pittosporum Banks. Calice 5-sépale. Pétales 5 : onglets connivents en tube. Étamines 5. Capsule uniloculaire , 2- ou 3-valve, loculicide. Graines trigones, enveloppées dans une pulpe résineuse. Arbrisseaux. Feuilles très-entières, coriaces, persistantes. Fleurs terminales, blanches, nombreuses, disposées en om- belle, ou en corymbe, ouen panicule. Pédicelles bractéolés à la base. Les fleurs de plusieurs Pittospores exhalent une odeur de Jasmin. Ce genre, réparti entre la Nouvelle-Hollande, les Canaries, le cap de Bonne-Espérance, l'Afrique équa- toriale et la Chine, renferme treize espèces. Voici celles qu’on rencontre souvent dans les serres tempérées. PiTTOSPORE À FEUILLES CORIAUES. — Ÿittosporum coriaceum Ait. Hort. Kew. — Andr. Bot. Rep., tab. 151, — Lodd. Bot. Cab., tab. 569. Feuilles obovales ou oblongues-obovales, obtuses , tès-gla- bres. Ombelles et calices velus. Sépales oblongs , obtus. Pétales lincaires, obtus. Capsules bivalves. Rameaux subverticillés. Feuilles longues de 2 pouces. Pédi- celles de la longueur du pédoncule. Corolle r fois plus longue que le calice. S È Cette espèce est originaire des Canaries. PiTTOSPORE À FLEURS VERDATRES. — Pitlosporum viridiflo- rum Sims, Bot. Mag. , tab. 1684. Feuilles cunéiformes-obovales , rétuses, glabres , luisantes en oi FAMILLE DES PITTOSPORÉES, 417 dessus, réticulées en dessous. Panicules denses, subglobuleuses , glabres de même que les calices. Sépales ovales. Pétales lancéo- lés, pointus, recourbés. Capsules bivalves. Rameaux alternes, tuberculeux. Feuilles longues de 2 pou- ces et plus. Corolle d’un jaune verdâtre. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. Pirrosrore TomiRa. — Pitiosporum Tobira Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 1306. — Evonymus TobiraThunb. Jap. Feuilles obovales, ou cunciformes-obovales, ou obovales-spa- tulées, très-obtuses ou rétuses, tres-glabres. Corymbes pubes- cents, presque simples. Sépales petits, ovales. Pctales oblongs- obovales, recourbés. Capsules 2-5-valves. Ramules ct feuilles subverticillés. Feuilles longues de 1 74 à 2'/: pouces, très-coriaces, luisantes en dessus, réticulées ; pé- tiole court. Corymbes ou ombelles muluflores, denses. Curolle d'un blanc pur. Cette espèce, originaire du Japon, est surtout remarquable par le parfum de ses fleurs, lesquelles paraissent, en serre tem- péréc, dès les premiers jours du printemps. PirrOsPORE A FEUILLES ONDULÉES, — Pittosporum undula- tum Andr. Bot. Rep. tab. 393. — Vent. Hort. Gels. tab. 56. — Delaun. Herb. de lAmat. v. 2, tab. 36. — Pot. Reg. tab. 10. Feuilles lanccolées ou lanccolées-elliptiques, acuminées, on- dulées aux bords, très-glabres. Panicules subcorymbiformes, pubescentes. Sépales oblongs-lancéolés, acuminés, 2 fois plus courts que la corulle, Pétales lancéolés-oblongs, obtus, recour- bés. Capsule obovée , coriace , bivalve. Petit arbre tres-touffu, Ramules et feuilles subverticillés. Feuillés longues de 2 à 3 pouces; pétiole court; nervures laté- rales très-fines. Fleurs blanches , odorantes, longues de 6 lignes. Capsule de la grosseur d’une Noisette. Cette espèce est indigène dans la Nouvelle-Galles du S@, et non äux Canaries, comme il a été avancé à tort. Elle est très- robuste et fleurit dès la fin de l'hiver. LÆ BOTANIQUE, PHAN, T. Il. 418 CLASSE DES TRICOQUES. Prrrospone RÉVOLUTÉ. — Püttosporum revulutum Ait. Hort. Kew. — Bot. Reg. tab. 186. — Lodd. Bot. Cab. tab. 506. Feuilles lancéolces-elhptiques, acuminées ou subobtuses, sub- révolutées aux bords, glabres en dessus , pubescentes-ferru- gineuses en dessous ( les adultes presque glabres). Ombelles ou corymbes sessiles ou subsessiles, cotonneux. Sépales oblongs- lancéolés, acuminés, 1 fois plus courts que la corolle. Corolle ovoïde-urcéolée , à lobes obtus, recourbés. Ramules ( pubescents ) et feuilles subverticillés. Feuilles. Jon- gues de 2 à 3 pouces; pétiole court; nervures fines, peu nom: breuses. Pedicelles courts. Fleurs longues de 6 lignes. Galice rougeûtre. Corolle blanche. Cette espèce habite la Nouvelle-Hollande. Elle dort) en orangerie, dès la fin de l'hiver. PrrrosporEr COTONNEUX. — Pit'osporum tomentosum Bonpl. Nav. tab. 21. — Swect, Flor. Austral. tab. 33. Feuilles obovales-oblongues, pointues aux 2 bouts , glabres en dessus, cotonneuses en dessous, subrévolutées aux bords. Pé- doncules agrégés. Prrrosrore roux. — Pittosporum fulvum Rudge , in Trans. Soc. Linn. v. 10, p: 208, tab. 20. — Sweet, Flor. Austral. tab. 25. Feuilles Jancéolées, obtuses : nervures et pétioles cotonneux ainsi que les ramules. Pieds agrégés. Calices ctalés, Cette espèce et la précédente , assez rares dans les collections ; sont originaires de la Nouvelle-Hollande. LL PiTIOSPORE FERRUGINEUX. — Pittosporum ferrugineum Ait. Hort, Kew. ed. 2. — Bot. Mag. tab. 2075: ‘ Feuilles aies ps , acuminées , glabres en dessus, cotonneuses-ferrugineuses au pétiole et en dessous aux nervures. Panidtles corymbiformes. Gette espèce, qui croit dans la Guinée, se cultive dans les serres chaudes. FAMILLE DES PITTOSPORÉES, 419 PirrosPoRe À FEUILLES DE CORNOUILLER. — Pittosporum cornifolium Cunningh. ined. ex Hook. in Bot. Mag. tab. 3161. Feuilles lancéolées-elliptiques , obtuses. Pedicelles terminaux, filiformes , velus , en ombelle pauciflore. Sépales étalés, linéai- res-lancéolés, subulés, caducs, ciliés. Pétales linéaires-lancéo- lés, pointus. Arbrisseau grêle : rameaux effilés, subverticillés. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, coriaces , luisauites. Pédicelles longs de 1à 1 */à pouce. Fleurs petites. Corolle d’un brun tirant sur le roux. Cette espèce, fort distincte par son port, fut âécouverte en 1826, à la Nouvelle-Zélande, par M. Canningham, et intro- duite par lui au Jardin de Kew. C’est une plante parasite , végctant principalement sur les troncs et sur les grosses branches du Æai- Kaiti ou Dacry dium cupressinum. Genre BURSARIA. — Bursaria Cavan. - Calice petit, 5-denté. Pétales 5, libres dès leur base. Eta- mines 5. Capsule comprimée, substipitée, obcordiforme, bi- loculaire, bivalve. Graines à arille résineux. Arbrisseaux. Feuilles fasciculées, Fleurs petites, blanches, disposées en panicules terminales subthyrsiformes. On ne connait de ce genre que l’espèce dont nous allons parler. Bursarra ÉPINEUX. — Bursaria spinosa Cavan. Ic. v. 4, tab. 350. — Bot. Mag. tab. 1967. — Liea spinosa Andr. Bot. Rep. tab. 314. — Cyrilla spinosa Spreng. Syst. Buisson tauffu , peu élevé. Rameaux épineux : épines subulces, solitaives at centre des fascicules de feuilles, longues de 4 à 6 lignes. Feuilles longues de 4 à 8 lignes, submembranacces, presque innervées , subsessiles, cunciformes-oblongnes , ou obo- vales-spatulées, rétnses, très-entières, Panicules longues de 3 à 5 pouces, assez denses, composées de grappes simples dont les inférieures partent de l’aisselle d’une feuille raccourcie ; pédi- 420 CLASSE DES TRICOQUES. celles filiformes , non-bractéolés, de la longueur des fleurs. Pé- tales lancéolés-oblongs , obtus, étales, longs de 2 lignes. Étamines aussi longues que la corolle. Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Hollande , se cultive dans les serres tempérées. Elle fleurit au printemps. VINGT-SIXIÈME FAMILLE. LES AQUIFOLIACÉES.—4QUIFOLIACEÆ. (Rhamnorum genn. Juss.— Aquifoliaceæ Bartl. Ord. Nat. p. 376.—De Cand. Théor. Élém. ed. 1, p. 217. — Ach. Rich. Etém. p. 555. — Celastrinearum wib. TIT, De Cand. Prodr. v. If, p. 11. — Zlicineæ Ad. Bronsn. in Annal. des Science, Nat. v. 40, p. 329.) Les Æquifoliacees ou Ilicinees, établies par M. de Can- dolle sur l’une des sections des Rhamnées de M. de Jus- sieu, croissent dans les régions équatoriales, et dans les zones tempérées de presque tout le globe. Le nombre des espèces connues se monte à une centaine. L'horticulture trouve parmi les Aquifoliacées bon nombre d’arbustes, que leur feuillage élégant et toujours vert rend précieux pour l’ornement des jardins paysa- gers. Beaucoup d'espèces possèdent des propriétés pur- gatives, ou émétiques , ou astringentes. Le fameux 7he du Paraguay est une espèce de Houx ou lex, genre qu’on envisage comme type du groupe. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux non-lactescens. Rameaux cy- lindriques ou tétragones. Feuilles opposées ou éparses, simples, pétiolées, pen- ninervées ; indivisées (souvent bordées de dents spini- formes), glabres, souvent coriaces. Stipules nulles. Fleurs hermaphrodites, ou par avortement unisexuel- les, régulières, petites, blanchâtres, ou verdâtres, soli- taires, ou fasciculées : pédoncules simples ou dichoto- mes, axillaires. 499 CLASSE DES TRICOQUES. Calice petit, persistant, madhérent, 4-6-part: esti- vation imbricative. : Disque inapparent. Petales 4-6, hypogynes , interpositifs , caducs , non- onguiculés, souvent soudés par la base: estivation im- bricative. Étamines en même nombre que les pétales, interposi- tives, hypogynes. Filets souvent adnés à la base de Ja corolle. Anthères basifixes , dressées, à 2 bourses paral- lèles, longitudinalement déhiscentes; connectif con- tinu au filet. Pistil : Ovaire 2-6-loculaire (le plus souvent 3-5-locu- laire). Ovules solitaires dans chaque loge, suspendus au sommet de l” angleinterne. Stigmate sessile ou subsessile, 4-6-lobé. Pericarpe : Drupe à 2-6 noyaux ligneux ou fibreux , monospermes, évalves. _ Graines suspendues, non-arillées : funicule cupuli- forme; hile terminal, ponctiforme; raphé rectligne; test lisse, coriace. Périsperme charnu. Embryon petit, rectiligne, axile, blanchâtre : radicule supère. Voici les genres dont se compose cette famille. Cassine Linn. (Maurocenia Mill.) — Hartogia Thunb. (Schrebera Thunb.) — Myginda Jacq. (Rhacoma Linn. Crossopetalum P. Brown.) — lex Linn. (Aquifolium Tourn. Gærtn.) — Botryceras Willd. — Prinos Linn. (Ageria Adans. Winterlia Mœnch.) — Vemopanthes Ra- fin. (Ilicioides Dum. Cours.) — Sphærocarya Wall. - Genres rangés avec doute à la suite des Aqu ifoliacées. Skirimia Thunb. — Lepta Lour. — Brexia Noronh. (Venana Lamk.) | FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES. 423 Genre CASSINÉ. — Caccine Linn. Galice petit, 5-parti. Pétales 5, étalés. Étamines 5. Ovaire triloculaire. Style nul. Stigmates 5. Drupe présque sec: noyau mince, 3-loculaire, 3-sperme. Arbrisseaux. Ramules tétragones. Feuilles opposées, gla- bres,coriaces, persistantes. Fleurs petites, blanches, disposées en cimesaxillaires, trichotomes. Ce genre, propre au cap de Bonne-Espérance, ne renferme que quatre ou cinq espèces , dont les deux suivantes se cul- tivent souvent dans les serres témpérées. CASsiNÉ A FEUILLES CONCAVES. — Cassine Maurocenia Lion: — Dillen. Elth. tab. 191, fig. 147. — Maurocenia Frangularia Mill. Dict. Feuilles elliptiques, ou ovales-elliptiques, ou obovales, très-ob- tuses, submucronulces, très-entières, marginées, subsessiles, ré- ticulées en dessons. Cimes subsessiles, multiflores. Feuilles d’un vert pâle , très-coriaces, longues de 1 à 3-pou- ces, larges de 10 à 18 lignes. Cimes très-denses. Cassin pu Cap. — Cassine capensis Linn. — Burm. Afr. tab. 85. — Dill. Elth. tab. 236. Feuilles ovales, ou ovales-oblongues , ou oblongues, obtuses, rétrécies à la base , sinuolées-crénelces , marginces , courtement péuolces. Cimes multiflores, pédonculces , divariquées. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 10 à 18 lignes de large, d’un vert foncé. Cimes beaucoup plus courtes que les feuilles. GenreMYGINDA. — Myginda Jacq. Calice petit, 4-fide. Pétales Z, étalés. Étamines 4, courtes. Ovaire subglobuleux. Style court ou nul, Stigmates 4. Drupe 1-loculaire, monosperme. , “Arbrisseaux à ramules tétragoues. Feuilles opposées, co- riaces, persistantes. Pédoncules trifides au sommet, ou tri- chotomgfjasilaire. 494 CLASSE DES TRICOQUES. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, renferme une dizaine d’espèces, parmi lesquelles la suivante seule offre quelque intérêt. Mscixpa DIURÉTIQUE. — Myginda uragoga Jacq. Am. tab. 16. — Tussac, Flor. Antill. 2, tab. 23. Arbrisseau hant de 5 à 8 picds. Feuilles pubescentes, lan- ccolécs ou .ovales-lanccolées, finement denticulces, courtement pétiolées. Fleurs petites, de couleur pourpre. Pédoncules axil- laires , trichotomes. Pétales arrondis. Drupe globuleux, de cou- leur rouge , de la grosseur d’un Pois. Cet arbrisseau croît aux Antilles, où l'on emploie la décoction de ses racines comme remède diurétique. Genre HOUX. — Z/ex Linn. Calice 4- ou 5-denté. Corolle 4- ou 5-partie, rotacée (rare- ment à pétales libres dès la base). Étamines 4 ou 5. Ovaire non-stipité, 4- ou 5-loculaire. Stigmates 4 ou 5, sessiles , quelquefois soudés en un seul. Drupe à 4 ou 5 noyaux mono- spermes, oblongs, ombiliqués au sommet. Arbrisseaux. Feuilles persistantes, coriaces. Pédoncules multiflores. Fleurs hermaphrodites (rarement dioïques ou polrgames par av ortement). On trouve des Æoux dans les contrées tempérées des deux hémisphères, ainsi que dans les régions équatoriales. Ce genre renferme environ quarante espèces , parmi lesquelles plusieurs se cultivent comme arbustes d'agrément, En voici 1 plus notables : | Houx commun. — Ilex selon Linn. — Engl. Bot. tab. 496. — Flor. Dan. tab. 508. — Guinp. Holz.«tab. 5. — Schk. Handb. tab. 28. — Gærtn. Fruct, tab. 92. — Duham, Arb. ed. nov. vol. 1, tab. 1. Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales- lanccolées , ou oblongues, ou elliptiques-oblongues , sinuées-dentées (rare- ment tres-entières ) , mucronées, courtement péiolsegiabres $ FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES, 425 dents spinescentes. Cimes axillaires, denses, sessiles: pédicelles presque en ombelle. Drupe globuleux : noyaux striés. Arbre pyramidal , touffu , haut de 20 à 40 pieds , sur 1 pied de diamètre ; ou plus souvent buisson. Écorce du tronc et des vieilles branches grisâtre. Rameaux verticillés; ramules verdà- tres. Feuilles cparses , longues de 2 à 3 ‘/ pouces, larges de 12 à 18 lignes, très-coriaces , luisantes et d’un vert foncé en dessus, pâles et veineuses en dessous. Fleurs petites, d’un blanc sale. Lobes de la corolle suborbiculaires, concaves, ctalés. Drupe du vo- lume d’un gros Pois, charnu, ombiliqué , écarlate (blanc ou jaune dans des variétés ). Cette espèce offre plusieurs variétés notables dans la forme de ses feuilles ; telles sont les suivantes : —_‘Houx de Mahon ( lex balearica Desfont. Arb.) — Feuilles ovales, pointues, planes, très-entières ou bordées de dents spinescentes, — Houx à feuilles épaisses. — Feuilles larges, très- épaisses. — Houx Hérisson ( Ilex ferox). — Feuilles bullées, plusou moins hérissées de spinules. — Houx à feuilles en scie. — Feuilles étroites , bordées de spinules très-longueSet très-rapprochées. Ces variétés se cultivent fréquemment dans les jardins; on en possède en outre d’autres à feuilles panachées de blanc ou de jaune. Le Houx commun croit dans les forêts de l’Europe australe et de l'Europe moyenne; mais il manque au-delà du 51° degré de latitude. I fleurit en mai et en juin. Ses fruits , mürs en au- tomne, persistent sur les branches jusqu'au printemps , et Jui donneñt un äspeet fort pittoresque. Aussi cet arbre est-il recher- ché pour l’ornement des bosquets. Comme il se faconne facilement à toutes les formes , on en fait souvent des haies, qui sont dura- bles et d’une bonne défense. Tous les terrains lui conviennent, pourvu qu’ils ne suient pas marécageux. On le muluplie en se- mant ses graines , en pleine terre + Fombre, dès la fin de l’au- LA 426 CLASSE DES TRICOQUES. tomne.Quant aux différentes variètés, elles ne se propagent rent que par greffes. Le bois du Houx est souple, d’une grande dureté, blanchâtre, ou jaunâtre, ou verdâtre ( brunâtre au centre ), d’un grain fin et très-serré: 1] prend bien le noir et toute autre couleur ; sa pesan- teur spécifique est plus forte que celle de l’eau: le pied cube, see, pèse près de vingt-quatre kilogrammes. On en fait des manches de fouets et d'outils, des engrénures de roues, des ouvrages de tour et de marqueterie. Il est aussi très-bon pour la charpente mais comme on en trouve peu d’une assez forte dimension , on ne l’emploie que bien rarement à cet usage. L’écorce du Houx 1se préfère à celle de tous les autres arbres , pour la confection de la glu : à cet effet, on en enlève toute la surface et on ne conserve que les lames intérieures; on les broie dans un mortier jusqu’à ce qu’elles soient converties en une pâte que J’on met pourrir dans une cave, ou dans une terre humide, pendant quinze jours. On lave cetie pâte dans l’eau, pour en séparer toutes les fibres , puis on la renferme: dans un vase bien clos, après y avoir ajouté un peu d'huile de Noix. Les baies de Houx sont purgatives et émétiques, mais la mé- decine ne les met point en usage; elles servent de nouriture aux grives et à d’antres oiseaux , pendant l’hiver. La décoction des racines passe pour émolliente ; celle des Miles à été vantée comme sudorifique , pectorale et diurétique. A l’époque où les denrées coloniales étaient très-chères, les graines de Houx figuraient parmi les substances qu’on cher: chait à substituer au Café ; en Corse, à ce qu’on assure, elle‘sér- vent encore à cet usage. Houx pe manère. — {lex Perado Ait. Hort. Kew. — Lodd. Bot. Cab. tab. 549. — Ilex maderiensis Laïnk.—“*Dubhaln. ed. nov. vol. 1, tab. 2. Feuilles ovales, acuminées, ou obtuses et échancrées , luisan- tes, tres-entières ou bordées de dentelures très-écartées. Om- belles courtes, pauciflores , axillaires. Drupe ovoïde. Arbre de la grandeur et | d’un Oranger. Feuilles pétio- FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES. 427 lées, larges , planes , non-ondulces , d’un beau vert. dentelures pon-spinescentes. Fleurs rougeûtres, plus grandes que celles du Houx commun. Fruits d’un beau rouge; plus gros que ceux du Houx commun. Cette espèce, originaire de Madère, se cultive comme arbre d'ornement, dans les orangeries. Houx 4 FEUILLES OPAQUES. — Îlex opaca Aït. Hort. Kew. — Wats. Dendrol. Brit. tab. 3. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou elliptiques, ou ellip- tiques oblongues, sinuées-dentces , planes , non-luisantes, cour . tement pétiolées : dents spinescentes. Pédoncules 1-3-flores, épars à la partie inférieure des jeunes pousses. Drupes ovoïdes. Arbre atteigrant , dans les localités favorables , 30 à 40 pieds de haut , sur 2 pieds de diamètre. Cime compacte , dense, oblon- gue-pyramidale. Écorce grisâtre ou d’un brun noirâtre. Rameaux alternes. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, coriaces , glabres, d’un vert sombre. Fleurs petites, blanches. Sépales pointus. Fruits de couleur écarlate. Le Hourx à feuilles paques croît dans les forêts des États- Unis , depuis la Floride et la Louisiane, jusqu’en Pensylvanie. Son bois, tres-semblable à celni du Houx d'Europe, est d’un fré- quent emploi, en Amerique, dans l’ébénisterie et dans la mar- queterie. Placé dans les plantations d’arbres verts, ce Houx pro- duit un fort bel effet par la teinte sombre de son feuillage et par la couleur écarlate de ses fruits. Houx 4 FLEURS LACHES. — Îlex laxiflora Yamk. Dict. Feuilles ovales , sinuées-dentées, épineuses, coriaces, glabres. Stipules subulées. Pédoncules supra-axillaires , épars, multiflo- res. Dents calicinales pointues. Drupes jaunes. . CecHoux, que plusieurs auteurs regärdent comme une variété du précédent , croît en Caroline. Houx pe Cine. — Ilex sinensis Sims, Bot. Mag. tab. 5043. Feuilles oblongues , rétrécies aux deux bouts, cartilagineuses et denticulées aux bords : dentelures mucronulées; pétiole et eôte velus, Cimes latérales, dichotomes. 4928 CLASSE DES TRICOQUES. Ce Houx, indigène en Chine , se cultive dans les orangeries. Houx Danoox. — Zlexr Dahoon Walt. Carol. — Waits. Dendr. Brit. tab. 114. — lex Cassine Willd. Hort. Berol. v. 1,1ab. 3r. Feuilles Jancéolées-elliptiques , on lancéolées-oblongues , pres- que entières , ou dentées, subrévolutées aux bords, pubescentes en dessous de même qu’au pétiole. Panicules latérales ou subter- minales , denses, multiflores, pubescentes. Arbrisseau. Tige roide, dressée. Branches vertes , pubescen- tes. Feuilles longues d’environ 3 pouces, luisantes en dessus. Fleurs petites, blanches, glomérulces. Sépales pointus, poilus au sommet. Lobes de la corolle oblongs, obtus, plus longs que les étamines. Cette espèce, qui croit dans Je midi des États-Unis, se cul- tive comme arbrisseau d'agrément ; mais elle ne résiste pas tou- jours aux hivers du nord de la France. Houx a reuirres DE Laurier. — /lex Cassine Ait. Hort. Kew. ( var Latifolia ), — Dubam. Arb. ed. nov. vol. 1, tab. 3. Feuilles lancéolées, ou Jancéolces-oblongues , ou lancéolces- elliptiques , ou lancéolées-obovales, subacuminées , presque en- tières, pubérules en dessous. Pédoncules latéraux et axillaires, courts, veloutés, 1-5-flores. Arbrisseau. Jeunes ramules veloutés. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, luisantes en dessus; dertelures nulles ou tres-écartées, acuminées. Flenrs petites, blanches. Ceite espèce, originaire de la Caroline, n’est pas rare dans les orangeries. Houx A FEUILLES ÉTROITES. — Îlex angustifolia Mublg. Cat. — Jlex ligustrina Elliot, Sketch. ES k Feuilles lancéolées, ou lancéolées-linéaires, ou lancéolces- oblongues , acuminées , très-pointues, très-entières ou subdenti- culécs , pubescentes en dessous à la côte, et au pétiole. Pédoncu- les latéraux et axillaires, épars , 1-3-flores , pubescents. Buisson très-rameux. Jeunes ramules pubescents. Fetilles FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES. 429 longues de 1 à 2 pouces, larges de 4 à 6 lignes, très-coriaces , luisantes en dessus, presque innervées. Pédoncules et pédicelles courts. Fleurs petites, blanches. Cette espèce, indigène aux États-Unis, se cultive assez sou- vent dans les jardins. Houx 4 reuizces DE Myrte. — Jlex myrtifolia Walt. Ca- rol. — Elliot, Sketch. -— Duham. Arb. ed. nov. vol. 1, tab. 4. — lex angustifolia Pursh, Flor. Am. Sept. — Ilex rosmari. nifolia Lamk. Feuilles linéaires, ou linéaires-oblongues , ou linéaires-lancéo- lées, très-entières, ou denticulées vers leur sommet , mucronées, glabres. Pédoncules latéraux, épars , très-courts, glabres , or- digairement uniflores. Arbrisseau ou buisson. Branches roides, étalées. Ramules pubescents. Feuilles longues à peine de 1 pouce, sur 2 à 3 li- gnes de large , luisantes en dessus, ordinairement arrondies à la base ; pétiole très-court , pubescent. Fleurs petites , blanches. Cette espèce, très-distincte par la petitesse de ses feuilles, croît dans Le midi des États-Unis. Houx Watson. — Jlex Watsoniana Spach, ined. — Ilex angustifolia Wats. Dendrol. Brit. tab. 4. (non Muhig. nec Pursh, — an Willd ? ) Feuilles lancéolées, ou lancéolées-linéaires, acuminées, for- tement dentelées vers leur sommet, glabres. Corymbes axillaires et latéraux, épars. Pédoncules 3-7-flores. Arbrisseau. Branches roides , dressées. Feuilles coriaces , luisan- tes , longues de 1 ‘/, à 2 '/, pouces, sur 2 à 4 lignes de large; pétiole court , pubescent. Fleurs petites, blanches. Dents calici- nales pointuos. Corolle à lobes oblongs, obtus. Cette espèce , fort différente de la précédente, avec laquelle elle a été confondue , croît dans les États-Unis. Houx Troëne. — Ilex ligustrina Jacq. Fc. Rar. vol. 2, tab. 110. (non Zlex vomitoria Linn. ) Feuilles Jancéolées , ou lancéolées-oblongues , ou rhomhoïda- 450 CLASSÉ DES TRICOQUES. les-lancéolées , obtuses ; fortement crénelées, pubescentes en des: sous à la côte. Pédicelles recourbes , fasciculés à la base des ramules. Buisson à rameaux divariqués. Ramules glabres. Feuilles lon- gues d'environ 2 pouces , sur 6 lignes de large, luisantes ; coria- ces. Pétiole court, pubescent. Pédicelles grêles. Fleurs petites, blanches. Cette espèce, indigène aux États-Unis , se cultive dans les jardins. Houx ÉmÉriQuE. — Ilex vomitoria Ait. Hort. Kew. — {lex Cassena Walt. Flor. Carol. — Elliot, Sketch. , Feuilles ovales, ou elliptiques, ou ovales-oblongues, ou ellipti- ques-oblongués, obtuses aux deux bouts, glabres, bordées de cré- nelures mucropulées. Pédoncules axillaires, fasciculés, courts, pubescents , triflores. | Arbrisseau haut de 6 à 15 pieds. Branches effilées, dressées. Ramules étalés, glabres. Feuilles luisantes, très-coriaces, lon- gues de 10 à 15 lignes; pétiole court, glabre. Fleurs petites, blanches. Dents calicina!es minimes. Lobes de la corolle obtus. Drupe globuleux , écarlate. Cette espèce croît sur les côtes du midi des États-Unis, où on la désigne généralement sous le nom de Cassiné, et les habi- tants en ornent souvent leurs jardins. Une légère décoction de ses feuilles est tonique et diurétique; mais, prise à forte dose , elle devient émétique et purgative. Houx Tu pu Panacuay. — lex paraguarensis Aug. Saint- Hil. in Mém. du Mus. vol. 0, p. 351. — lex paraguensis Lamb. Monogr. Pin. ed, 2, Append. tab. 4. Feuilles cunciformes-obovales , ou lancéoléés-obovales ; ou lan- céolées-oblongues , subobtuses, dentées. Cimes axillairese sub- sessiles, multiflores. Drupe globuleux : noyaux striés et transver- salement rugueux. Grand arbre ayant le port d’un Citronnier. Rameaux touffus. Feuilles luisantes , coriaces , longues d’environ 3 pouces, sur 1 "/a pouce de large: ‘dents obtuses , mucronulées; pétiole très- E FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES. 421 eourt. Cimes dichotomes ou trichotomes, denses. Fleurs blan- ches, dela grandeur de celles du Æoux commun. Sépales subor- biculaires , concaves. Pétales suborbiculaires. , Filets très-courts. Stigmate guédrilohe. Drupe ronge, de la grosseur d’un grain de Poivre. Ce Houx, célèbre sous les noms de Mate, Herbe du Para- guay et The du Paraguay , croit non-seulement au Paraguay, mais aussi dans une grande partie du Brésil méridional : M. Aug, de Saint-Hilaire l’a rencontré dans les provinces des Mines et de Saint-Paul, où les habitants l’appellent Gongonha. Dès le com- mencement du dix-septième siècle, l'infusion dés feuilles de l’ar- bre était fort en usage, comme thé, dans tout le Paraguay ; c’est aux aborigènes du pays qu’on en doit la découverte. La coutume de prendre cette boisson à toutes les heures du jour, a passé au Pérou ainsi qu'au Chili. L’expression de Maté ne s’appliquait dans l’origine qu’à la théière qui sert à la préparation. On estime qu’au Paraguay il se récolte, chaque année, cinq millions de livres de Maté. La fabrication de ce thé est fort sim- ple: à cet effet, on coupe les branches de l'arbre avec leurs feuilles, et on les fait sécher au-dessus d’un grand feu. Cette opé- ration terminée , on détache les feuilles des branches, on les as- sortit et on les foule dans de grands paniers; mais elles ne sont livrées au commerce qu’un mois après la dessiccation. Les créoles de l'Amérique méridionale attribuent au Thé du Paraguay des vertus innombrables, qui se réduisent, à ce qu’ilpa- raît, à des propriétés diurétiques et apéritives. On assure même que l'abus dé cette boisson produit des effets pernicieux sur la santé. Houx Martin. -- Jlex Martiniana Lamb. Monogr. Pin. ed. 2, Append. p. 8, tab. Feuilles elliptiques ou e!liptiques-oblongues , acuminées, den- telées, arrondies ou cunéiformes à la base. Grappes rameuses , subfasciculées. Drupe globuleux : noyaux trigones, lisses. Arbre touffu. Rameaux roides. Feuilles longues de 2 à 5 pou- ces , larges de 1 ‘/, à 3 pouces, luisantes, coriaces , ponctuées 452 CLASSE DES TRICOQUES. en dessous ; dentelures mucronées ; pétiole très-court, Grappes glabres, dressées, longues de 1 à 1 ‘/, pouce. Fleurs petites , blanches. Sépales-orbiculaires, pubescents aux bords. en À arrondis. Drupe globuleux , rouge , de la grosseur d’un grain de Puivre. de. Cette espèce, indigène dans la Guiane, est fort semblable à celle qui produit le Thé du Paraguay , et peut-être pourrait-on l’employer aux mêmes usages. Houx Faux Mark. — Ilex Gongonha Lamb. Monogr. Pin. ed. 2, Append. p. 7, tab. 6. — Cassine Gcngonha Martius, Reis. Brasil. Feuilles elliptiques, mucronces, piquantes, bordées de dentelu- res spinelleuses. Epis subgéminés , rameux , pubescents. Fleurs pentandres. Style presque aussi long que l'ovaire. Arbre haut de 10 à 20 pieds, touffu ; très-rameux. Écoige grisâtre. Feuilles longues de 3 à 5 pouces , sur 1 ‘/2 à 2° pou: ces de large; dentelures écartées ; piquantes ; pétiole à peine long d’un demi-pouce. Épis cimeux, longs de r à 2 pouces. Sé- pales ovales, obtus, incanes en dehors. Pétales obovales- oblongs. Cette espèce, indigène dans les provinces du Brésil méridio- nal, a été signalée à tort , par quelques auteurs, comme identi- que avec celle qui fournit le Maté ou Thé du Paraguay. ar Genre PRINOS. — Prin ini Les Prinos ne diffèrent des Æoux que par leurs fleurs 5- ou 6-fides, pentandres ou hexandres, et le plus souvent dioï- ques ou polygames par avortement; leur drupe contient 5 ou 6 noyaux. . On connaît douze espèces de ce genre. Celles’ dont, nous allons parler se cultivent comme arbrisseaux d’ornement , en pleine terre : ils ne prospèrent qu’ à l'ombre et en terreau de bruyère, a) Feuilles non-persistantes. PRINOS A FEUILLES NON-PÉRSISTANTES. = Prinos deciduus De FAMILLE DES RHAMNÉES. 4535 Cand. Prodr. — lex prinoïdes Ait. Hort. Kew. — Waits. Dendr. Brit. tab. 115. Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues , pointues, dente- lées, pubescentes en dessous à la côte. Pédicelles subfasciculés à la base des ramules. Fleurs quadrifides. Buisson haut de 6 à 8 pieds. Rameaux bruns ou grisâtres. Ra- mules étalés. Feuilles fasciculées au sommet des ramules, lon- gues d'environ 2 pouces , sur 4 à 6 lignes de large, luisantes en dessus, presque innervées : côte saillante en dessous; pétiole court, pubescent. Pédicelles courts. Drupe globuleux, de la grosseur d’un grain de Poivre , de couleur écarlate. Cette espèce croît aux États-Unis, depuis la Géorgie jusqu’en Virginie. Prinos vERTICILLÉ. —Prinos verticillatus Willd. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 56. (non Wats. Dendrol. Brit.) Feuilles lancéolées-oblongues, ou lancéolées-obovales , acumi- nées , inégalement dentelées , glabres. Pédoncules axillaires, 5-7- flores , presque aussi longs que les pétieles. Fleurs sexfides , en ombelle. Arbrisseau haut de 10 à 12 pieds. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 10 à 15 lignes de large; dentelures fines, rappro- chées ; pétiole long de 4 à 6 lignes. Fleurs peütes, blanches. Sépales oblongs , obtus. Pétales obovales-arrondis. Drupe écar- late. Cette espèce habite les États-Unis. PRinos À FEUILLES DE Papus. — Prinos padifolius Wild. Enur. Feuilles ovales , courtement acuminées, dentelées , rugueuses, pubescentes en dessous. Pédoncules axillaires, 5-7-flores , pres- que aussi longs que les pétioles: Fleurs sexfides , en ombelle. Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Fleurs blanches. Fruit in- connu. Cette espèce est originaire de la Pensylvanie, PriNos DOUTEUx. — Prinos ambiguus Pursh, Flor. Am. Sept. ( non Mich. ) — Wats. Dendrol, Brit,, tab. 29. BOTANIQUE, PHAN, T. ll, 25 454 CLASSE DES TRICOQUES. Feuilles oblongues, ou elliptiques-oblongues, ou ovales-oblon- gues , rétrécies à la base, acuminées , inégalement dentelées , ru- gueuses, pubescentes en dessous. Ombelles axillaires, subsessiles. Fleurs 5-ou 6-fides. Buisson. Rameaux bruns, étalés. Ramules glabres. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes, réticulées en dessous, d’un vert sombre; dentelures profondes, très-pointues ; presque imbriquées ; pétiole long de 4 à G lignes, pubescent. Fleurs petites , d’un blanc verdâtre. PRINOS À FEUILLES ENTIÈRES. — Prinos integrifolius Elliot ; Sketch. — Prinos ambiguus Nuttal (ex Elliot). Feuilles elliptiques, très-entières, mucronées , pétiolées , ÿla- bres aux deux faces. Fleurs femelles solitaires, longuémént pé- donculées. Petit arbre. Écorce lisse, blanchâtre. Feuilles longues d’envi- ron 15 lignes, sur 1 pouce de large; pétiole long d’un demi-pouce. Pédoncules fructifères, souvent longs de 2 pouces. Cette espèce croît dans le midi des États-Unis. Prinos 1isSE. — Prinos lævigatus Pursh, Flor. Am. Sept.— Wats. Dendr. Brit. tab. 28. Feuilles lancéolées , ou lancéolées-elliptiques, acuminées , for- tement dentelées , pubescentes en dessous à la côte et aux vei- nes. Pédoncules uniflores, très-courts : ceux des fleurs mâles épars ; ceux des fleurs femelles axillaires, solitaires. Corolle sexfide. Arbrisseau peu élevé. Branches de couleur olive. Feuilles longues d'environ 18 lignes, sur 5 à 8 lignes de large, luisantes en dessus ; dentelures pointues ; pétiole court, pubérule. Fleurs petites, blanches. Sépales et pétales obtus. c Cette espèce croit dans les Alléghany’s. ? ; PriNos LANCÉOLÉ. — Prinos lanceolatus Pursh , Flor. Am. Sept. — Elliot, Sketch. Feuilles lancéolées, finement dentelées, pointues , glabres aux deux faces. Fleurs femelles éparses , subgéminées , pédonculées, FAMILLE DES RHAMNÉES. 455 sexfides. Fleurs mâles agrégées , triandres. — Drupe petit, écarlate. Cette espèce croit dans la Caroline et dans la Géorgie. b) Feuilles persistantes. PriNos GLABRE. — Prinos glaber Linn. — Wats. Dendr. Brit. tab. 27.— Duham. Arb. ed., nov. vol. 3, tab. 54. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-obovales, ou cunéiformes- oblongues, très-obtuses ou courtement acuminées, dentelées au mmet, mucronées, glabres. Pédoncules axillaires, plus ue sommet, , glabres. Pédoncul ll , plus longs les pétioles, 1-3-flores. Fleurs 6-8-fides. les pétioles, 1-3-f F1 6-8-fides i raut de 3 à 5 pieds. Rameaux cffilés. Ramules courts Buisson haut de 3 à 5 pieds. Ra ffilés. Ramules courts , lévèrement pubescents dans leur jeunesse. Feuilles longues de 1 a 1/2 pouce, larges de 5 à 8 lignes, coriaces, luisantes, pres- que innervces; dentelures 1 ou 2 de chaque côté; petioles longs de 5 à 5 lignes, légèrement pubescents de même que les pédon- cules. Fleurs petites , blanches. Sépales obtus. Pétales obtus , ré- échis. Drupe noir, luisant, de la grosseur d’un Pois. fléchis. Druy sl t, de la g d’un P % … A fa . - . . ette espèce , qui croît dans les États-Unis puis la Flori Cette es ; croît dans les États-Unis, de la Floride jusqu’au Canada, n’est pas rare dans les jardins. PRiNos cORIACE. — Prinos coriaceus Pursh, Flor. Am. Sept. — Elliot, Sketch. — Prinos atomarius Nutial, Gen. ( ex Elliot ). Feuilles larccolées, ou lancéolées-obovales, ou ovales, très- entières ou dentelées vers leur sommet, ponctuces en dessous. Fleurs femelles solitaires, ordinairement 8-fides. Fleurs mâles oc- tandres , en corymbes subsessiles, multiflores. Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Feuilles coriaces , luisantes , larges : dentelures pointues. Genre NÉMOPANTHE. — Nemopanthes Rafin. Fleurspolygames-dioïques. Calice minime. Pétales 5, non- cohérents , oblongs-linéaires, caducs. Etamines 5. Ovaire hémisphérique , visqueux. Stigmates 5 ou 4, sessiles. Drupe subglobuleux, à 5 ou 4 noyaux. 456 CLASSE DES TRICOQUES. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule ce genre. NEMOPANTHE DU CANADA. — ÂVemopanthes canadensis de Cand. in Mém. Soc. Genev. 1, p. 44; Plant. Rar. Hort. Genev. tab. 3. — Jlex canadensis Mich. Flor. Am. Bor., v. 2, p. 209 , tab. 49. Arbrisseau très-rameux, divariqué. Écorce brune. Feuilles longues de 12 à 18 lignes, souvent fasciculées sur le vieux bois, lancéolées , ou lancéolées-oblongues, ou oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéolées, acuminées, très- pointues, très-entières ou bor- dées de quelques dentelures écartées. Pédicelles fasciculés , filiformes, presque aussi longs que les feuilles. Fleurs très-petites, d’un blanc verdâtre. Drupe pisiforme , de couleur écarlate. Cet arbrisseau, indigène au Canada, se cultive dans les jardins, en terre de bruyère. VINGT-SEPTIÈME FAMILLE. LES RHAMNEES. — RHAMNEZÆ. (Rhamnorum genn. Juss. — Rhamneæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. vol. 2, p. 554. — De Cand. Prodr., vol. 2, p. 19.— Ad. Brongn. Mém, sur les Rhamn. in Ann. des Sciences Nat, , vol. 10, p. 320. — Bartl. Ord. Nat., p. 575) Cette famille, qui dans ses limites actuelles ne corres- pond qu'aux sections IIT et IV des Rhamnées de M. de Jussieu, offre des représentants dans toutes les contrées du globe, à l'exception des régions arctiques. Le nombre des espèces, dont on connaît plus de deux cents, aug- mente à mesure qu’on s'approche des tropiques. Bon nombre d’arbrisseaux et d’arbustes de ce groupe se cultivent pour l’ornement des jardins et des bosquets. Les propriétés des Rhamnées exotiques sont en général peu connues. Beaucoup de Rhamnées indigènes offrent ceci de particulier, que leurs baies et leur liber possèdent des vertus purgatives très-énergiques. Certaines espèces produisent des fruits qui servent à teindre en vert ou en Jaune. La chair des drupes de plusieurs Jujubiers fournit un aliment sain et agréable au goût. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. , Arbres, ou arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux. Sucs pro- pres aqueux. Ramules souvent spimescents. Feuilles simples , éparses (très-rarement opposées ), péuolées, penninervées ou triplinervées, indivisées. Sti- pules (rarement nulles) nadhérentes, petites, caduques, ou quelquefois spmescentes et persistantes. Did aTE = 455 CLASSE DES TRICOQUES. Fleurs régulières, hermaphrodites, ou par avortement polygames, ou monoïques, ou dioïques, petites, verdà- tres, ou rarement colorées, solitaires, ou fasciculées, ou disposées en cyme, ou en ombelle, ou en épi, ou rare- ment en capitule ouen pauicule. Pédoncules axillaires, ou moins souvent terminaux. Calice adhérent, ou moins souvent imadhérent , 4- ou 5-fide : tube plane, ou hémisphérique, ou campanulé, ou subcylindracé ; lanières du limbe à estivation val- vaire. Disque laminaire, tapissant le fond ou les parois du tube calicinal, souvent bordé par un bourrelet plus ou moins saillant. Pétales (quelquefois nuls) en même nombre que les divisions du calice et insérés entre celles-ci sous le re- bord du disque, onguiculés, souvent minimes et squami- formes : lame souvent cuculliforme on condupliquée , enveloppant les étamines. É‘tamines antépositives, Courtes, en même nombre que les pétales. Filets libres. Anthères incombantes, ver- satiles, introrses, ordinairement à 2? bourses parallèles , déhiscentes longitudinalement (rarement à une seule bourse arquée ou réniforme); connectif mapparent. Pistil : Ovaire ?2-4-loculaire (le plus souvent 3-locu- laire), adhérent, ou semi-adhérent, ou quelquefois inad- ur Ovules solitaires, ascendants. Styles en même nombre que les loges de lPovaire , souvent soudés en un seul. Stigmates ordinairement disunets. . * , Péricarpe ?-4-loculaire, ou rarement uniloculaire par avortement, le plus souvent indéhiscent et drupacé, ra- rement capsulaire. Graines solitaires, ascendantes, subsessiles, non-aril- lées : test très-lisse ; raphé latéral ou dorsal. Périsperme FAMILLE DES RHAMNÉES. 459 charnu, ordinairement très-mince. Embryon reculigne : radicule courte, infère; cotylédons planes, juxtaposés, charnus. La famille se compose des genres suivans : Paliurus Tourn. (Aspidocarpus Neck. Aubletia Lour.) — Zizyphus Tourn. — Condalia Cavan. — Berchenia Neck. (Oenoplea Hedw.) —entilago Gærin. —- Sagere- tia Brongn. — Rhamnus Linn. ( Marcorella Neck. Cer- vispina Dill. Mœnch. Frangula Tourn. Mœnch.) — Scu- tia Commers. — Retanillu Brongn. — Colletia Kunth. — Hovenia Thunb. — Colubrina Rich. — Ceanothus Linn. (Forrestia Rafin.)— #illemetia Brongn. — Poma- derris Labill. ( Pomatoderris Schult.) — Cryptandra Smith. — Trichocephalus Brongn. — Phylica Lin. — Soulangia Brongn. — Gouania Linn. — (Retinaria Gærtn.) — Crumenaria Mart. Genres placés avec doute à la suite des Rhamneées. Goupia Aubl. (Glossopetalum Schreb.) — Carpodetus Forst. — Olinia Thunb.— Opiliu Roxb. Genre PALIURE. — Paliurus Tourn. Calice rotacé, 5-parti : segmens étalés, ovales, pointus. Pétales obovales-spathulés , onguiculés, convolutés. Disque plane, pentagone. Etamines plus longues que les pétales : anthères ovales, biloculaires. Ovaire triloculaire, à moitié enfoncé dans le disque. Styles 3, très-courts, soudés par la base. Carcérule osseux, 2-3-loculaire, sabhémisphérique, di- laté au sommet en aile orbiculaire, subéreuse. Graines com- prithées, sessiles : périsperme très-mince. Arbrisseaux. Feuilles alternes-distiques, trinervées, cour- tement pétiolées. Épines stipulaires, inégales : l’une dressée, subulée; l’autre oncinée, plus petite. Cymes axillaires, cour- tement pédonculées, bifides : pédicelles tantôt en ombelle, tantôt en corymbe ou en grappe. Fleurs petites, jaunâtres. 440 CLASSE DES TRICOQUES. On ne peut rapporter avec certitude à ce genre que les deux espèces suivantes : PaLiuRE ARGALOU. — Paliurus australis Gærtn. Fruct. x, tab. 43, fig. 5. — Sibth. et Smith, Flor. Græc., tab. 240. — Paliurusaculeatus Lamk.—Duham., ed. nov., vol. 3, tab. 17. —Bot. Mag., tab. 1893. — Rhamnus Paliurus Linn.—Pallas, Flor. Ross., tab. 64. Zizyphus Paliurus Wild. Ramules légèrement pubescents d’un côté. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou ovales-oblongues, subobtuses, apicu- lées, finement crénelées ou dentelées, subcordiformes et obli- ques à la base. Rebord du péricarpe subcrénelé. Arbrisseau, on buisson haut de 8 à 15 pieds. Écorce d’un brun de chocolat. Rameaux très-nombreux, flexueux , divariqués. Ramules effilés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 6 à 15 lignes, luisantes et d’un vert foncé en dessus , pâles en des- sous ; pétiole long de 2 à 6 lignes. Aiguillons de longueur très- variable, d’un brun roux , luisants , dilatés à la base. Cymes 5- ou pluriflores , débordant les pétioles, ou plus courts qu’eux. Péricarpe jaunâtre ou rougeâtre, dilaté an sommet en disque de 10 à 15 lignes de diamètre. Cet arbrisseau , qu’on nomme vulgairement Ærgalou , Épine du Christ, et Porte- Chapeau, abonde dans toute la région mé- diterranéenne. Dans le Midi, on l’emploie à faire des haies, et dans le nord de la France il trouve quelquefois place dans les jardins paysagers. Parure pu NÉpauL. — Paliurus virgatus Don, Prodr. Flor. Nepal. — Bot. Mag., tab. 2535. Ramules glabres. Feuilles cordiformes-obliques ou elliptiques , acuminées, trinervées. Rebord du péricarpe trës-entier. Arbrisseau tres-rameux, haut d'environ 10 pieds. él'ige de la grosseur du doigt. Écorce grisâtre. Branches horizontales. Ra- mules inclinés. Épines subulées, brunâtres. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, sur '/, à 1 pouce delarge. Cymes de la longueur des pétioles. Fruit &’environ 1 pouce de diamètre, Cette espèce , indigène dans le haut Népau}, est parfaitement FAMILLE DES RHAMNÉES. ZA rustique sous le climat de Angleterre, où on la possède depuis une dizaine d’années. Genre JUJUBIER. — Zrzyphus Tourn. Desf. Calice rotacé, 5-parti : lanières étalées , subtriangulaires, carénées. Pétales obovales-spathulés, convolutés, ongui- culés, réfléchis en dehors. Étamines de même longueur que les pétales, ou plus longues, défléchies : anthères ovales, biloculaires; disque plane, pentagone. Ovaire 2-5-loculai- re, enfoncé dans le disque. Styles 2 ou 5, divergents ou sou- dés. Stigmate petit. Drape charnu : noyau anfractueux ou rugueux, osseux , 2- ou 3-loculaire, ou, par avortement, 1- loculaire: Graines sessiles, convexes d’un côté, planes de l’autre. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux effilés, flexueux. Feuilles alternes, subdistiques, trinervées. Stipules ou toutes deux spi- nescentes : l’une rectiligne, l’autre falciforme ; ou l’une spi- nescente, et l’autre caduque ou abortive. Cymes solitaires, axillaires, pauciflores, ordinairement subsessiles. Ce genrerenferme une quarantaine d’espèces, dont la plu- part habitent la zone équatoriale de lancien continent. Plusieurs Jujubiers sont remarquables comme arbres frui- tiers. Nous allons traiter des espèces les plus intéressantes. Jususier commun. —Zizyphus vulgaris Lamk. I]. tab. 185, fig. 1. —Sibth. et Smith, Flor. Græc., tab. 241. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz., tab. 118.—Zizyphus sativa Desf. Arb.— Duham., ed. nov., vol. 3, tab. 16. (Non Gærtn. ) — Zizyphus .Tujuba Mill. ( non Lamk. ). — Rhamnus Zizyphus Linn. — Pall. Flor. Ross. tan. 5. Feuilles otales ou ovales-oblongues, subrétuses, dentelces, subinéquilatérales ou cordiformes à la base, glabres de même que _les ramules. Drupe ovale-oblong ou ellipsoïde : noyau sub- fusiforme , mucroné aux deux bouts, rugueux. Buisson, ou arbre haut de 15 à 20 pieds. Rameaux tortueux. Feuilles lisses, subcoriaces , longues de 10 à 18 lignes, sur 6 à 449 CLASSE DES TRICOQUES. 12 Îgnes de large. Cymes subsessiles , 3-7-flores. Drupe « de la forme et de la grosseur d’une Olive, rougeûtre. Ce Jujubier, originaire de Syrie, se cultive fréquemment dans toutes les contrées voisines de la Méditerranée. Il fût trans- porté en Italie du temps de Pline. Ses fruits, connus sous le nom de Jujubes , sont fort nutritifs et d’un goûtdouceâtre assez agréa- ble; leurs propriétés adoucissantes et pectorales les font recher- cher pour diverses compositions pharmaceutiques. Le bois de l'arbre est dur, pesant, roussâtre, et susceptible d’un beau poh. Le Jujubier commun se multiplie facilement de graines et de drageons ; il se plaît dans les terrains légers , sablonneux et secs. On peut le cultiver en pleine terre dans le nord de la France, en le plantant contre un mur exposé au midi, et en le couvrant de paillassons pendant l'hiver. Malgré ces précautions , 1l ne s'élève jamais beaucoup, parce que les gelées en font souvent périr les jeunes branches. JususiEr DE Cuine. — Zizyphus sinensis Lamk. Ramules et calices légèrement pubescents. F euilles ovales- oblongues , on Mate rh subobtuses , mucronulées , obli- ques, bordées de dentelures fortes et très-pointues. Drupe ovale : noyau conforme, obtus, mucroné, rugueux. Petit arbre très-semblable au ÉRRELE par le port et le feuil- lage. Aiguillons nuls ou peu nembreux sur les rameaux adultes. Drupe moins allongé que celui de l’espèee précédente, roussâtre. Ce Jujubier, qui passe pour originaire de Ghine , est cultivé en plein air au Jardin des Plantes; mais 11 ne fructifie que dans des contrées plus méridionales. D'ailleurs , ses fruits ne diffèrent point , pour la saveur, de ceux du Jujubier commun. Jurusrer DES LOTOPHAGES. — Zizyphus Lotus Desfont. in Act. Acad. 1988, p. 443, tab. 21. — Shaw, Itin, n° 657, Ie. Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou oblongues , ou ellip- tiques-oblongues , obtuses, finement crénelées, glabres ; fétioles, ramules et sis veloutés. Drupe subglobuleux. Buisson haut de 3 à 6 pieds. Branches tortueuses , inclinées, garnies d’aiguillons géminés. Feuilles plus petites que celles du FAMILLE DES RHAMNÉES. 445 Jujubier commun. Fruit de la grosseur d’une Prunelle sauvage, rougeâtre à la maturité. « Cet arbrisseau , dit M. Desfontaines , est très-commun dans » le royaume de Tunis, particulièrement sur les confins du dé- » sert et aux environs de la petite Syrte, pays autrefois habité » par les Lotophages. Il parait bien certain que c’est là ie véri- » table ZLotos dont ces peuples se nourrissaient, et on ne saurait » guère en douter d’après un passage de Folybe, qui assure » avoir vu lui-même le Lotos. » »» Le Lotos des Lotophages, dit cet historien, est un arbris- »» seau rude et armé d’épines. Ses feuilles sont petites, vertes et »» semblables à celles du Rhamnus. Ses fruits, encore tendres, »» ressemblent aux baies du Myrte; lorsqu'ils sont mûrs , 1ls se »» teignent d’une couleur rousse; ils égalent en grosseur les Oli- »» ves rondes, et renferment un noyau osseux dans leur inté- »» rieur. »» » Cette description convient parfaitement au Zizyphus Lotus, » etne saurait s’appliquer à aucun autre arbre du pays des anciens » Lotophages, où j'ai résidé pendant longtemps. Polybe ne s’est » pas borné à le décrire, 1l a aussi donné des renseignemens sur » la manière dont on préparait le Lotos. » »» Lorque le fruit est mür, les Lotophages le cueillent, l’écra- »» sent et le renferment dans des vaisseaux ; ils ne font aucun »» choix des fruits qu’ils destinent à la nourriture des esclaves À »» mais ils choisissent ceux qui sont de meilleure qualité, pour les »» hommes libres. On les mange ainsi préparés; leur saveur ap- »» proche de celle des Figues ou des Dattes. On en fait aussi une »» sorte de vin en les mêlant avec de l’eau. Cette liqueur est tres- »» bonne, mais elle ne se conserve pas au-delà de dix jours. »» » Aujonre hyi, les habitans des bords de la petite Syrte et du » voisinage du désert recucillent encore les fruits du Jujubier » que je regarde comme le Lotos; ils les vendent dans les mar- » chés, les mangent comme autrefois, et en nourrissent même “tes béstianx. Ïls en font aussi une NE en les broyant et les » mêlant avec de l'eau. Enfin, la tradition que ces fruits ser- 444 CLASSE DES TRICOQUES. » vaient anciennement de nourriture aux hommes, s’est con- » servée parmi ces peuples. » Il ne sera pas inutile d'observer que les anciens avaient aussi donné le nom de ZLotos au Micocoulier de Provence , au Nym- phéa bleu, et au VNélumbo. Jusunier Naréca. — Zizyphus Spina Christi Willd. — Rhamnus Spina Christi Linn. — Desf. Atl. — Zizyphus Na- peca Lamk. — Plucken. Almag. tab. 216, fig. 6. Feuilles ovales, obtuses , dentées, glabres ou pubescentes en dessous. Aiguillons géminés , étalés. Pédoncules cotonneux. Drupe ovale-globuleux. Grand arbrisseau. Rameaux peu flexueux , inermes ou aiguil- lonnés. Feuilles plus grandes que celles du Jujubier commun. Drupe de la grosseur d’une petite Noix. Cette espèce, qui croît en Barbarie, en Égypte , en Arabie et en Orient, produit aussi un fruit bon à manger. Jururrer pe Bacrr. — Zizyphus Baclei de Cand. Prodr. — Guillem. et Perrott. in Flor. Seneg., v. 1, p. 144, tab. 33. Feuilles ovales, acuminces, crénelées, quelquefois inéquila- térales à la base, glabres ou sarl aux nervures et au pétiole. Aïguillons subgéminés : l’un réfléchi. Corymbes axillaires. Drupe ovale-globuleux : noyau figneux, rugueux. Buisson irès-rameux , haut de 10 à 12 pieds. Tiges diffuses, aiguillonnées, cylindriques, glabres. Écorce brune, lisse. Ra- meaux divariqués. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, sur 1 "/, à 2 pouces de large, trinervées, courtement pétiolées , vertes aux deux faces. Corymbes axillaires et terminaux. Fleurs petites, blanchâtres. Drupe de la grosseur d’une petite Cerise , presque sec, d’un pourpre noirâtre. « Get arbrisseau, disent MM. Perrottet et Guillenin, texces- » sivement commun dans toute la Sénégambie, est couvert de » fruits qui ne sont point comestibles comme ceux des autres es- » pèces de Zizyphus. Ils sont très-amers, et passent même, dans » l’opinion des nègres, pour vénéneux. Les racines sont astrin- » gentes et employées en décoction pour arrêter les écoulements C2 FAMILLE DES RHAMNÉES. 445 » blennorrhagiques. Les aiguillons dont sont armées les branches » de l’arbrisseau , le rendent très-propre à former des haies dé- » fensives. » JusUBIER COTONNEUX. — Zizyphus Jujuba Lamk. Encycl. — Rumph. Amb., vol. 2, tab. 36. — Hort. Malab., vol. 4, tab. 31. Feuilles ovales-arrondies, obtuses, presque entières , coton- neuses-incanes en dessous. Aiguillons subsolitares, recourbés. Corymbes axillaires, cotonneux. Noyau du drupe oblong ou sub- fusiforme , mucroné, anfractueux. Arbre de grandeur médiocre, très-rameux. Rameaux coton- neux. Fruits jaunâtres ou rougeâtres, de la grosseur d’une Olive. Cette espèce se cultive fréquemment dans l’Asie équatoriale, où son fruit est très-estimé. JusUBIER À ÉPINES RECTILIGNES. — Zizyphus orthacantha De Cand. Prodr. — Guillem. et Perrott. in Flor. Seneg. v. 1, p. 145. Feuilles ovales, presque entières, obtuses ou pointues , gla- bres en dessus, cotonneuses (de même que les ramules et les pé- uoles) en dessous ( duvet incane ou ferrugimeux). Aiguillons géminés : l’un plus long, dressé ; l’autre réfléchi. Corymbes axil- laires , cotonneux. Drupe globuleux : noyau ligneux, biloculaire, tuberculeux en dehors. Buisson haut de 8 à 12 pieds, très-rameux. Tiges diffuscs, épineuses, longues, flexibles, cylindriques. Écorce rimeuse, grisâtre. Rameaux divariqués, grêles. Aiguillons roux. Feuilles trnervées, d’un vert glauque en dessus. Fleurs petites, coton- veuses-blanchâtres. Cor ymbes presque sessiles. Drupe de la gros- seur d’une Métise sauvage, d’un jaune tirant sur le rouge : chair sucrée, presque sèche. Ce Jujubier, selon les observations de MM. Leprieur et Per- rottet, abonde sur les bords du Sénégal ainsi que dans toute la Sénégambie. Ses fruits sont recherchés par les nègres qui les ap- portent aux marchés de Saint-Louis et de Gorée, Ils les écrasent 446 CLASSE DES TRICOQUES. et les font fermenter avec de l’eau; de cette manière ils en pré- parent une piquette assez agréable êl rafraîchissante. Geure BERCHÉMIA. — Berchemia Nëck. Tube calicinal hémisphérique ; limbe à à 5 lanières dressées. Pétales convolutés on cuculliformes. Étämines dressées ; añ- thères incluses ou saillantes, ovales, biloculaires. Dist ue an- nulaire, presque plane, inadhérent, Oväire biloculaire, à bte SHfoncé dans le disque. Stylescourts, connés. Stigiiates 2. Drape presque sec, oblong : noyau ligneux ; biloculäire. Graines à test fibreux , adhérent äu péricarpe. Périsperme très-mince. Arbrisseaux très-rameux, quelquefois sirmentetix, Feüil- les alternes, penninervées : nervures obliques, rapprochées, presque simples. Panicules terminales, composéés d’oinbel- les axillaires. Les Berchémia se distinguent par l élégance deleurs feuilles et @e leur inflorescence. On en connaît six espèces, dont voici la plus remarquable : BERCHÉMIA VOLUBILE. — Berchemia volubilis de Cand. Prodr. — Rhamnus volubilis Linn. fil. — Jacq. Ic. Rar., tab. 336. — Zizyphus volubilis Wild. Rameaux glabres, subvolubiles, inérmes. Feuilles oblongués ou lancéolces-elliptiques, pointues aux deux bouts, Saut où sinuolées aux bords, glabres. Fleurs dioiques. Arbuste sarmenteux , tres-rameux. Feuilles subcoriaces et lui- santes, d’un vert foncé en dessus, pâles en dessons, nefveuses, longues de > pouces. et plus, sur g à 12 lignes dé Hire. Prupe de couleur pourpre , ordinairement monosperme. Cette espèce, attne dans le midi des États-Unis, mérite d’orner les jardins. Genre SAGÉREÉTIA. — Sageretia Brongn. Calice urcéolé, 5-fide : lanières pointues, dressées , caré- nées en dessus. Pétales convolutés ou cuculliformes, obova- FAMILLE DES RHAMNÉES. 447 les, biloculaires. Disque cupuliforme, épais, appliqué contre l'ovaire mais non-adhérent. Ovaire presque inclus, inadhé- rent, triloculaire. Style très-court, épais. Shemates 3: où un seul stigmate trilobé. (Péricar pe inconnu.) Arbrisseaux. Rameaux grêles , effilés. Ramules souvent spinescents. ] Feuilles subopposées, courtement pétiolées, den- telées , penniner vées. Épissimples ourameux, interrompus, Aillarrés, ou terminaux, Ce genre , établi par M. Ad. Brongniart aux dépens des Rhamnus, renferme huit espèces, dont la suivante est la plus remarquable : SAGÉRÉTIA Faux Tuk.— Sageretia theezans Brongn. — Rhamnus theezans Linn. ms Thea Osbeck, 232. Arbrisseau sarmenteux. Rameaux divariqués, spinescents. Feuilles ovales, obtuses, glabres, dentelées : celles de la base des rameaux souvent opposées. Épis terminaux, subpaniculés, com- posés de glomérules. Cette espèce est commune en Chine, où les pauvres font usage de l’infusion de ses feuilles, en guise de Thé. Genre NERPRUN. — RAamnus Linn. Calice urcéolé , 4- ou 5-fide : lanières dressées ou étalées, pointues. Pétales nuls ou planes, échancrés, dressés. Étami- nes courtes : anthères ovales, à 2 bourses divergentes infé- rieurement. Disque laminaire, tapissant le tube calicinal. Ovaire inadhérent, 3- ou 4-loculaire. Styles 3 ou 4, soudés ou plus ou moins Lbues et divergents. Stigmates petits, pa- pilleux. Drupe subglobuleux , baccien , à 3 ou 4 nucules cartilagineuses. Graines planes ou condupliquées. Arhres où æbrisseaux. Feuilles alternes, pétiolées, entiè- res ou dentées, penninerv ées (nervures rectilignes ou Curvi- lignes), persistantes ou caduques. Stipules non-spinescentes, Fleurs axillaires, diversement disposées. M. de Candolle énumère dans son Prodrome cinquante- sept espèces de ce genre; mais plusieurs d’entre elies con- 445 CLASSE DES TRICOQUES. stituent aujourd’hui le genre Sageretia de M. Ad. Bron- gniart, et une quinzaine d’autres sont fort mal connues. La plupart des Nerpruns habitent la zone tempérée de l'hémisphère septentrional, Leurs frûits en général possè- dent des propriétés purgatives, et ceux de plusieurs espèces servent à teindre en jaune ou en vert. On multiplie les Ner- pruns de graines, de drageons , de marcottes, et de greffes ; ils s’accommodent en général de tous les terrains. Voici les espèces les plus remarquables : Secrion L'°. RHAMNUS Brongn. ( Rhamnus et Alaternus Tourn. ) Fleurs le plus souvent dioiques et quadrifides. Graines creu- sées d’un sillon longitudinal profond: raphé superficiel au fond du sillon. Embryon curviligne.— Feuilles coriaces et à veines vagues, ou membranacées et penninervées. a) ALATERNES. — leurs en grappes subcorymbiformes. Feuilles “persistantes. NERPRUN ALATERNE.—Rhamnus Alaternus Linn.—Duham. ed. nov., vol. 3, tab. 14.— Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ie. Feuilles ovales , ou ovales-lancéolées , ou ovales-orbiculaires, ou ovales-elliptiques , ou elliptiques, acuminées, submucronées, dentelées ou denticulées (entières dans une variété), glabres, coriaces. Fleurs dioïques. Buisson s’élevant, dans les contrées méridionales, jusqu’à 20 pieds. Rameaux diffus, nombreux. Ramules inermes. Feuilles de grandeur et de forme très-variables, luisantes. Grappes denses. Fieurs quinquéfides. Drupe noirâtre , de la grosseur d’un Pois. L’ÆAlaterne, qui croit spontanément dans toute la région mé- diterranéenne , est très-recherché dans le nord de la France pour la décoration des jardins paysagers, où il produit ‘an effet pit- toresque, surtout en hiver, par son feuillage persistant et d’un vert gai. On en possede plusieurs variétés parmi lesquelles les plus remarquables sont : l’Alaterne à feuilles rondes et pres- que entières ( Rhamnus balearicus Hort. Par. — Rhamnus ro- tundifolius Dum, Cours.); lAlaterne à feuilles cordiformes ; l’A- FAMILLE DES RHAMNÉES. 449 laterne commun à feuilles ovales, et enfin l’Alaterne à feuilles panachées. Dans le midi , on emploie l’Alaterne à faire des haies , qui d’ailleurs ne durent pas très-long temps. NererUN DE L'Éccuse. — Rhamnus Clusii Willd. — Clus. Hist. , p. 50, Ie. Ce Nerprun ne diffère de l’Ælaterne , dont il est peut être une variété, que par ses feuilles lancéolées. On le trouve aussi dans l’Europe australe , et il n’est pas rare dans les jardins des envi- rons de Paris. NERPRUN GLANDULEUx. — Rhamnus glandulosus Ait. Hort. Key. — Vent. Malm. , tab. 34. Feuilles ovales, subobtuses, légèrement dentelées ou créne- lées, glabres, 2-4-glanduleuses à la côte. Fleurs hermaphro- dites. Petit arbre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 10 à 15 lignes, munies vers leur base, aux aisselles des nervures, de grosses glandules. Ramules non-spinescents, légèrement pubes- cents. Gette espèce, indigène aux Canaries et à Madère, se cultive dans les collections d’orangerie. NERPRUN A FEUILLES ENTIÈRES, — Rhamnus integrifolius de Cand. Cat. Hort. Monsp. — Rhamnus coriacea Nces, Hor. Phys. Bcrol., tab. 15. Feuilles oblongues ou elhptiques-oblongues, ou elliptiques- lancéolées , acuminées , très-pointues, très-entières, glabres. Fleurs hermaphrodites, apétales. Petit arbre. Ramules non-spinescents , couverts d’une poussière grisâtre. Feuilles Jongues de 1 à 2 pouces, très-coriaces. Cette espec, qu’on cultive aussi dans les orangeries, croît dans les régions voisines du sommet du pic de Ténérifle. NERPRUN HYBRIDE.—Rhamnus hybridus L’hérit. Sert. Angl., tab. 5. Feuilles oblongues ou ovales-ohblongues , acuminées, subobtu- BOTANIQUE. PHÂN, ,T. 1, 29 450 CLASSE DES TRICOQUES. ses, glabres, subcoriaces : dentelures rapprochées, courbéés en dedans , obtuses, ou mucronulées par une FAO. Fleurs her- maphrodites. Buisson où petit arbre haut de 10 à 15 pieds. Rameaux iner- mes. Feuilles és de 2 à 3 pouces. Cette espèce, qu’on cultive très-fréquemment dans les jardins , est, selon L'héritier, une hybride de l’{laterne et du Nerprun des Alpes. Son feuillage , très-élégant , ne tombe qu’à la fin de décembre , et lorsque l'hiver n’est pas très-rude , il persiste jus- qu'au printemps. Les fleurs paraissent en avril. b) Nerrruns vrAïs. — Fleurs fasciculées. Feuilles non-persistantes. NERPRUN ALONGUES FEUILLES. —Rhamnus longifolius Dum. Cours. Bot. Gult.—Link.Enum.—ÆRhamnus Willdenowianus Schult. Syst. Rameaux inermes. Feuilles lancéolées ou lancéolées-elliptiques, acuminées , glabres en dessus ; pubescentes en dessous aux ais- selles des nervures: dentelures pointues , inégales , écartées. Fas- cicules pauciflores ; pédicelles filiformes. Petit arbre. Feuilles longues de 2 à 3 pouces , un peu luisan- tes , fermes : nervures fines , curvilignes , écartées. Cette espèce, dont on ignore l’origine, se cultive dans les col- lections d’orangerie. Nerprun Faux Prixos. — Rhamnus. prinoides L'hérit. Sert. 6, tab. 9. Feuilles ovales-lancéolées, acuminces, dentelées, luisantes. Pédicelles subgéminés. Fleurs polygames. Cette espèce, indigène au cap de Bonne-Espérance, se cultive dans les serres tempérées. Q L2 NenPrux PurGarIr. — Rhamnus catharticus Linf.—Dtham. ed. nov., vol. 3, tab. 10.— Engl. Bot., tab. 1629.—Flor. Dan. tab. 850. — Schk. Handb., tab. 46. — Guimp. Holz., tab. 13. Rameaux étalés , spinescents. Feuilles ovales , ou ovales-ellipti- ques, ou oyales-orbiculaires , ou ovales-cblongues ; ou elliptiques- oblongues , ou lancéolées-oblongues , acuminges ; longuement pe- - FAMILLE DES RMAMNÉES. 451 tiolées , subseptuplinervées, glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures : dentelures fines, très-rapprochées, cour- bées en dedans, mucronulées. Fascicules multiflores. Fleurs po- lygames , quadrifides ; pédicelles plus longs que les calices. Drupe (noir) globuleux, à 4 noyaux. Buisson haut de 10 à 15 pieds , ou rarement petit arbre. Écorce lisse, d’un brun tirant sur le roux : celle des ramules grisâtre. Feuilles longnes de 1 à 2 pouces , sur 10 à 15 lignes de large; pétiôle glabre ou pubescent, long de 6 à 12 lignes. Drupe de la grosseur d’un Pois : noyaux ovales trigones. Ce Nerprun, connu sous les noms vulgaires de Woirprun et Bourguépine, abonde en France de même que dans presque toute l’Europe. On le plante souvent dans les jardins paysagers, et l’on peut en former des haies assez solides. Ses fruits sont for- tement purgatifs : les campagnards en font quelquefois usage à la dose de vingt à trente; mais ce remède ne saurait convenir qu’à des constitutions très-robustes. Cueillis avant la maturité, ces mêmes fruits donnent une teinture jaune , peu estimée à cause de son peu de fixité. La couleur appelée Vert de vessie, se pré- pare en concentrant le suc des fruits mürs et en y ajoutant de l’A- lun. L’écorce fraiche du Verprun purgatif possède toutes les pro- priétés des fruits de l'arbre; à l’état sec elle donne une tein- ture brune. Le bois des racines , d’un jaune tirant sur le brun et d’un aspect satiné, est très-compacte : on peut l’employer à des ouvrages de tour et de marqueterie. Les chèvres et les moutons aiment les feuilles, mais le bétail n’y touche point. NerpruN GRAINE D’AVIGNON, — Rhamnus infectorius Linn. — Duham. Arb. gd. nov., vol. 3, tab. 11. — Guimp. et Hayn. Fremd. Hz, , tab. 90. Rameaux spinescents, diffus. Feuilles lancéolées, ou lan- céolées-elliptiques , où ovales, paucinervées , finement crénelées, glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Fascicules pauciflores. Fleurs quadrifides, polygames diviques , toutes pé- talifères. Pédicelles plus longs que les calices. Drupe (noir) ob- cordiforme , à 2 noyaux. 452 CLASSE DES TRICOQUES. Arbuste diffus, haut de 2 à 3 pieds. Feuilles longues de 1 à 2 pouces: Drupe de la grosseur d’un Pois. Cette espèce abonde dans toute l’Europe australe. Ses fruits, de même que ceux du ÂVerprun des rochers, recueillis verts, se trouvent dans le commerce sous le nom de Graine d’Avi- gnon : ils servent à teindre en jaune; mais la couleur qu'ils donnent n’est pas très-fixe. On prépare aussi, par la décoction de ces mêmes fruits avec du blanc de céruse, la substance tinc- toriale appelée Stil de grain. Les fruits mürs du Verprun Graine d'Avignon participent aux propriétés purgatives com- munes à la plupart de ses congénères. NERPRUN DES ROCHERS. — ARhamnus saxatilis Linn.— Jacq. Flor. Austr. tab. 53. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz., tab. 97. Tiges diffuses ou ascendantes. Rameaux spinescents, divari- qués. Feuilles ovales, ou obovales, ou ovales-elliptiques , fine- ment crénelées, paucinervées, presque glabres. Fascicules pau- ciflores. Fleurs quadrifides, polygames-dioïques : les femelles apétales ; pédicelles plus longs que les calices. Drupe (noir) obovale. Arbuste rameux dès la base, hant de 2 à 3 pieds. Feuilles lon- gues de 1 à 2 pouces. Drupe de la grosseur d’un Pois. Cette espèce croit dans l’Europe australe. Ses fruits servent aux mêmes usages que ceux de l’espèce précédente. NERPRUN TINCTORIAL. — Rhamnus tinctorius Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar., tab. 255, — Clus. Hist., p. 111, Îc. (ex Reichenb. ) Tige dressée. Rameaux étalés, pubescents, subinermes. Feuilles ovales, ou ovales-lanccolces, ou lancéolées, ou lancéolées-ellipti- ques , inégalement crénelées, paucinervées, glabres en dessus, fortement pubescentes en dessous aux nervures. Fascicules panci- flores. Fleurs quadrifides, polygames-dioïques ; pédicelles plus longs que les calices. Drupe (noir) obcordiforme. Buisson haut de 4 à 5 pieds. Écorce grisâtre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces : nervures fines , arquées ; crénelures ou dente- lures courbées en dedans, souvent mucronulées par une glandule ; FAMILLE DES RHAMNÉES. 455 pétiole court, presque cotonneux. Drupe de la grosseur d’un Pois. Getteespèce, que l’on confond souvent avec les deux preceéden- tes, croit aussi dans l’Europe australe : ses fruits servent égale- ment dans la teinture. NeErPRUN À Dors ROUGE. — Rhamnus Erythroxylon Pall. Flor. Ross. tab. 62; Itin. ed. Gall. tab. 00. Tige dressée. Rameaux spinescents, étalés. Feuilles lancéolces- linéaires, dentelées, glabres. Fleurs hermaphrodites, 4-fides, subsolitaires ; pédicelles courts. Drupe obovale. Arbrissean haut de 4 à 5 pieds. Tige tortueuse. Feuilles peti- tes, coriaces, presque innervées. Ce Nerprun croît dans les steppes de la Mongolie. Son bois, très-dur et de couleur rouge, est employé par les Kalmouks à fare toutes sortes d’ustensiles. Nerprux Lycier. — Rhamnus lycioides Linn. — Cavan. Ic. tab. 182. Tige dressée. Rameaux divariqués, spinescents. Feuilles li- péaires ou linéaires-spathulées , subobtuses , innervées, glabres, très-entières. Fleurs hermaphrodites , 4-fides : pédicelles courts ; fascicules pauciflores. Drupe (noir) obcordiforme. Arbrisseau tortueux , haut de 4 à 5 pieds. Feuilles petites, très-étroites. Drupe du volume d’un gros Pois. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, se cultive quel- quefois comme arbuste d'agrément. NerRPRUN 4 FEUILLES D'AMANDIER. — Ahamnus amygdali- nus Desfont. Flor. Atlant. Tiges diffuses., Rameaux divariqués , spinescents. Feuilles lan- céolées cwhobtuses , mucronulées , très-entières, glabres, coria- ces, riénlees. Cette espèce, qui croit dans PAtlas et dans l’Archipel , fournit la Graine jaune du commerce. NERPRUN A FEUILLES D'AUNE.--hamnus alnifolius L’hérit, Sert. Angl. p. 5. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. Gr. 454 CLASSE DES TRICOQUES. Raineaux mermes. Feuilles elliptiques , ou elliptiques-oblon- gues, ou eiliptiques-obovales , subacuminées, inégalement cré- nelées, glabres, multinervées : nervures arquées, Fascicules pau- ciflores. Fleurs polygames-dioïques, quadrifides. Drupe turbiné. Petit arbre ou buisson. Écorce d’un brun roux. Feuilles lon- gues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes, d’un vert gai, membranacces : crénelures courbées en dedans, mucronulées. Supules ovales-oblongues, subscarieuses , rougeâtres, plus lon- gues que les pétioles. Pédicelles plus longs que les calices, Seg- ments calicinaux triangulaires, pointus. Ce Nerprun , indigène dans les États-Unis, se cultive dans les jardins paysagers. . NerprRuN DES ALpes. — Rhamnus alpinus Linn. — Duham. ed. nov. , vol. 3, tab. 13. — Lodd. Bot. Cab. , tab. 1077. — Guimp. Holz. , tab. 15. Rameaux inermes, tortueux. Feuilles elliptiques , ou subor- biculaires, où elliptiques-oblongues, ou oblongues, ou ovales- elliptiques, très-obtuses ou acuminées, finement crénelées ou dentelées, subcordiformes à la base, glabres en dessus , pubé- rules en dessous aux nervures : nervures subrectilignes , très-rap- prochées. Fascicules pauciflores. Fleurs quadrifides , polygames- dioïques. Drupe (noir) obcordiforme. Buisson tortueux, haut de 5 à 10 pieds. Ecorce grisâtre. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 15 à 24 lignes de large, d’un vert gai aux deux faces, membranacées : dentelures cour- bées en dedans, souvent mucronulées ; pétiole long d’un demi- pouce. Stipules petites, caduques. Bourgeons gros , pointus , très-légerement pubescents. Pédicelles de la longueur des calices. Drupe du volume d’un fruit de Prunelier. Cette espèce, qui croit dans les Alpes de l'Europe australe et de l’Europe centrale, est cultivée dans les bosquets. Elle aime un sol frais et profond. Ses fruits sont purgatifs. NERPRUN NAIN. — Rhamnus pumilus Linn. (non Wulff. )— Rhamnus rupestris Scopol. Carn. , tab. 5. Rameaux inermes, rampants, Feuilles ovales, ou obovales, p's14 FAMILLE DES RHAMNÉES. 499 ou lancéolées-obovales , acuminées , finement crénelées , glabres, multinervées : nervures arquées, très-rapprochces. Fascicules pauciflores. Fleurs 5-fides ; ordinairement hermaphrodites, Arbuste diffus. Tiges longues de 1 à 2 pouces. Écorce brunä- tre. Jeunes pousses veloutées. Feuilles longues d'environ un pouce ou moins , membranacées , d’un vert gai. Pédicelles gémi- nés ou ternés , courts. Calice d’un rouge verdâtre. Pétales blancs, bifides au sommet. Drupe petit, d’un pourpre noirâtre. Ce Nerprun, commun dans les Alpes de l'Europe australe, peut servir à orner les rocailles des jardins paysagers. Secrion II. FRANGULA Tourn. — Bronpn. Fleurs hermaphrodites, ou souvent dioïques, 5-fides, ou quel- quefois 4-fides, colorées. Stismate capitellé. Graines lisses, comprimées : hile saillant , blanchätre ; raphé superficiel; embryon plane, rectiligne. — Feuilles membranacées , ca- duques , penninervées : nervures rapprochées, subrecti- lignes. Nerprun Bourcine. — Rhamnus Frangula Lion. — Flor. Dan., tab.278.—Schk. Handb., tab 46.—Engl. Bot., tab.250. — Svensk Bot., tab. 209.— Guimp. Holz. tab. 14. — Duham. ed. nov. , vol. 3, tab. 12, Rameaux inertes. Feuilles elliptiques, ou elliptiques-oblon- gues, ou ovales-oblongues, on elliptiques-obovales , acuminées, subsinuolées : les adultes glabres ; les jeunes pubescentes en des- sous aux nervures. Fascicules pauciflores. Pédicelles plus courts que les calices. Drupe (noir) obcordiforme ou obové. Buisson haut de 10 à 15 pieds, ou petit arbre haut d’une vingtaine de pieds, sur 6 à 10 lignes de diamétre. Écorce du tronc, et _ogs> branches d’un brun noirâtre. Rameaux grisâtres ou violets, ponctués. Jeunes pousses légèrement pubescentes. Bourgeons coniques. Feuilles d’un vert gai, longues de 2 à 3 pou- ces, sur 10 à 20 lignes de large ; pétiole pubérule, long d’envi- ron 6 lignes. Segments calicinaux blanchâtres. Drupe de la gros» seur d’un Pois, 456 CLASSE DES TRICOQUES. Cette espèce, nommée vulgairement Bourgène, Bourdaine et Aune noir, habite toute l'Europe, ainsi que la Sibérie. Elle croît de préférence au bord des eaux et dans les endroits humides des bois. Sa floraison commence en mai et se prolonge jusqu’en août. L’écorce et les fruits du Bourgene sont fortement purgatifs , mais on n’en fait guère usage en médecine. L’écorce sert à teindre les laines en vert, ou en rouge, où en jaune, où en brun; la même propriété se retrouve dans les fruits, dont on prépare aussi du Vert de vessie. De tous les arbres indigènes, le Bourgene est celui dont le bois fournit le meilleur charbon pour la fabrication de la poudre à ti- rer. On emploie aussi ce bois, qui se fend tres-facilement, à faire des paniers et des alumettes. NERPRUN À LARGES FEUILLES, — Rhamnus latifolia L'hérit. Sert. Angl. 5, tab. 8.—Guimp. et Hayn. Fremd. Holz., tab. 100. — Wats. Dendr. Brit., tab. 11.—Bot. Mag., tab. 2663. Rameaux inermes. Feuilles elliptiques, très-entitres , acumi- nées : les adultes glabres ; les jeunes velues en dessous. Fascicules pauciflores. Calices velus, plus courts que les pédicelles. Drupe (d’abord rouge, puis noir) subglobuleux. Arbre (dans son pays natal) plus élevé que le Bourgene. Ra- meaux d’un brun roux, ponctués. Feuilles longtesde 2 à 3 pou- ces, sur près de 2 pouces de large, d’un vert gai; pétiole velu, long d’environ un pouce. Fleurs blanchâtres. Fruit de la gros- seur d’un Pois. ! Cette espèce, indigène dans les montagnes des Açores, et très- semblable au Bourgène, se cultive quelquefois comme arbre d'ornement. ° LE Genre HOVÉNIA. — Æovenia Thunb. Calice profondément 5-fide : tube presque plane; segments presque étalés, ovales, pointus, carénésen dessus. Pétales ob- ovales, onguiculés, convolutés. Étamines incluses : anthères ovales , à 2 bourses. Disque plane, charnu, mince , poilu. 12 f FAMILLE DES RHAMNÉES. 457 Ovaire à moitié enfoncé dans le disque, poilu, à 5 logesunio- vulées. Styles 3, dressés, soudés par leur base. Péricarpe globuleux, tricoque. — Pédoncules fructifères charnus, très-amplifiés. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. Howénia À FRUIT DOUX. — Âlovenia dulcis Thunb. Jap.— Brongn. Rbamn., tab. 4, n°2.—Lamk. Ili.,tab. 131.—Kæmpf. Amæn. Exot. >, p. 809, Ic.—Æovenia acerba Lindl. in Bot. Reg., tab. 501. Arbre haut d’une trentaine de pieds. Raméaux nombreux, éta- lés. Ramules légèrement pubescents. Feuillesalternes ; subdisti- ques , ovales , acuminées , très-entières ou dentelées , cordiformes ou obliques à la base, trinervées, glabres. Cymes axillaires et ter- minales , dichotomes , plus longues que les pétioles; pédoncules épais : les fructifères charnus , tres-amplifiés. Cette espèce se cultive comme arbre fruitier au Japon, en Chine et au Népaul. Ce sont les pédoncules , devenus charnus, qui con- suituént la partie mangeable : leur saveur est très-agréable et ana- logue à celle des Poires. Sans aucun doute , le Zovénia pourrait être naturalisé dans le midi de la France; car il se maintient en plein air sous le climat de Paris, lorsque l'hiver n’est pas rigou- reux. Genre CÉANOT. — Ceanothus (Linn.) Brongn. Calice profondément 5-fide : tube hémisphérique; seg- ments connivents, pétaloïdes, ovales, pointus. Pétales lon- guement onguiculés, cuculliformes, défléchis. Étamines sail- lantes, dressées : anthères ovales, à 2 bourses. Disque annu- laire, subpentagone , spongieux. Ovaire tricoque, à moitié enfonté daïs le disque, à 5 loges uniovulées. Styles 5, diver- gents, libres dès leur base. Stigmates minimes , papillifor- mes. Regmate à 3 coques déhiscentes par la suture antérieure; épicarpe crustacé ; endocarpe testacé. Graines luisantes, ova- les-trigones. Sous-arbrisseaux glabres ou pubescents. Tiges dressées, 458 CLASSE DES TRICOQUES. Feuilles alternes, dentelées, triplinervées : dentelures mu- cronulées par une glandule; pétiole parsemé en dessus de glandules plus ou moins nombreuses, Ramules florifères axillaires et terminaux, aphylles où peu feuillés : les iufé- rieurs ordinairement très-longs. Pédicelles capillaires, en ombelles ou en corymbes simples, agrégés en panicules plus ou moins denses. Fleurs petites, blanches, ou rougei- tres, ou bleues. Le port touffu, le feuillage élégant, la longue durée et les couleurs brillantes des fleurs des Céanots, rendent ces plan- tes précieuses pour l’ornement des parterres. Ils prospèrent dans les terrains légers. À défaut de graines, leur multipli- cation peut se faire de boutures, de drageons, et de marcçot- tes. Ce genre, dans les limites qui lui ont été assignées par M. Ad. Brongniart , ne renferme plus qu'environ douze es- pèces, indigènes dans l'Amérique septentrionale tempérée , à l’exception d’une seule, qui croit au Népaul. Voici les es- pèces les plus remarquables : CÉanor azuré.—Ceanothusazureus Desfont. Cat. Hort. Par. —Bot.Reg., tab. 291.— Ceanothus cœruleus Loddig. Bot. Cab., tab. 110. — Brongn. Mém. Rhamn. PI. 4, n° 4. Feuilles dbnenes ou ovales-oblongues , acuminées ou obtusés , dentelces, quintuplinervées à Ja base, pubérules en dessus, co- tonneuses-subferrugineuses en dessous. Panicules subthyrsiformes, allongées. Buisson haut de 2 à 3 pieds. Rameaux cylindriques, rougeûtres. Ramules cotonneux. Feuilles longues de > à 3 pouces, sur 6 à 15 lignes de large : dentelures rapprochées ; pétiole long d’un demi-pouce. Stipules subulées , plus courtes que le pétiole, cadu- ques. Fleurs d’un bleu d'azur, Étamines de la lofigheur des pe- tales. Cette espèce, originaire du Mexique, est la plus belle du genre ; mais elle ne résiste pas, en plein air, au climat du nord de la France. On la cultive fréquemment dans les collections de 0 rangerle, FAMILLE DES RHAMNÉES. 459 Céanor Decitre. — Ceanothus Delilianus Spach. — Ceano- thus pulchellus Delile , in Hort. Monspel. Ce Céanot, dont on ignore l’origme , est peut-être une hybride du Céanot azuré, dont il ne diffère que par ses feuilles plus lar- ges, légèrement pubescentes (non cotonneuses-ferrugineuses ) en dessous , et par ses fleurs d’un bleu plus päle. Quoi qu'il en soit, c’est une plante à signaler à l'attention des horticulteurs , parce qu’elle supporte en plein air le climat du nord de la France. On la cultive depuis plusieurs années au Jardin du Roi. CÉANOT commun. — Ceanothus americanus Linn. — Mill. Le., tab. 57: — Bot. Mag. , tab. 1470. Feuilles ovales, ou ovalés-oblongnes, ou elliptiques-oblongues, pointues , dentelées , glabres en dessus, pubescentes en dessous. Panicules simples où plus ou moins rameuses , très-denses, sub- thyrsiformes , raccourcies , pubescentes de même que les ramules. Sous-arbrisseau haut de 2 à 5 pieds. Racines très-longués. Ti- ges rameuses , pubescentes. Feuilles fermes, d’un vert gai, lon- gues de 2 à 3 pouces, sur 12 à 20 lignes de large ; pétiole court. Fleurs blanches. Fruit d’un brun noirâtre, de la grosseur d’un grain de Poivre : coques carénées au dos. Cette espèce, qui croit aux États-Unis, se cultive fréquem- ment dans les jardins. Elle fleurit de juin en septembre. Les An- glo-Américains lui donnent lesnomsde Red root (racine rouge) et New-Jersey tea (Thé du New-Jersey). L’écorce de ses racines est un astringent très-puissant, que les médecins des États-Unis preserivent dans beaucoup de maladies qui exigent l'emploi des médicamens de cette nature. La couleur de ces racines est d’un rouge très-foncé , et l’on peut en tirer parti dans la teinture. CÉanoT GLagre. — Ceanothus glaber Spach. Feuilles cvales ou ovales-oblongues , arrondies au sommet ou rétrécies en pointe mousse , glabres aux deux faces, dentelées. Pa- nicules simples ou plus ou moins rameuses , très-denses, sub- thwrsiformes , raccourcies , glabres. Sous-arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Tiges simples ou rameu- ses ; trés-glabres, rougeâtres. Feniiles fermes, d’un vert gai, 460 CZASSE DES TRICOQUES. longues de 2 à 3 pouces, sur 10 à 20 lignes de large. Fleurs blanches. Fruit d’un brun noirâtre, de la grosseur d’un grain de Poivre : coques presque non-carénées au dos. Cette espèce, qu’on confond avec la précédente, n’est pas rare dans les jardins. Céavor Desronraines.— Ceanothus Fontanesianus Spach. — Ceanothus ovatus Desf, Arb. v. 2, p. 381. — £. Roseus. — y. Cyanens. Feuilles oblongues, ou ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées, _ ou oblongues-lancéelées (très-rarement oyales), pointues , dente- lées, glabres aux deux faces. Panicules simples ou plus ou moins ramenses, lâches, subthyrsiformes , raccourcies, glabres. Sous-arbrisseau haut de 1 à 2 pieds. Tiges rougeâtres , très- glabres, ordinairement rameuses. Feuilles d’un vert gai, un peu luisantes en dessus : celles des rameaux latéraux longues d’envi- ron 2 pouces , sur 6 lignes de large; celles des tiges quelquefois larges d’un pouce. Fleurs blanches, ou roses, ou blanchätres, plus petites que dans les espèces précédentes. Fruit semblable à celui du Céanot glabre. Cette espèce, sans doute indigène dans les États-Unis, se cul- tive assez souvent dans les Jardins. Les varictés à fleurs roses ou bleuâtres, encore peu répandues, méritent toute l'attention des amateurs, car elles sont d’un fort bel effet. Elles ont été obtenues par MM. Baumann à Bollwiller , de graines du type de l'espèce. Céanor Baumann. — Ceanothus Baumannianus Spach. Feuilles lancéolées , ou lancéolées-oblongues, pointues, lége- rement dentelées , pubérules en dessous aux nervures. Panicules subthyrsiformes , raccourcies, denses, pabèscentes ainsi que les ramules. le « Tiges suffrutescentes, très-rameuses, hautes de 1 à 2 pieds, pubescentes vers leur sommet. Feuilles longues de 12 à 18 lignes, larges de 3 à 5 lignes. Fleurs très-petites, d’un bleu de ciel assez vif. Cette espèce très-élégante a été envoyée au Jardin du Roi par FAMILLE DES RHAMNÉES. 461 MM. Baumann, qui la cultivent à Bollwiller , sous le nom de Ceanothus microphyllus ; mais l'espèce à laquelle Michaux a appliqué ce nom est fort différente. CÉanoT merBACE. — Ceanothus perennis Pursh, Flor. Am. Sept. Feuilles elliptiques-oblongues , légèrement dentelées , glabres. Panicules subthyrsiformes. ; Tiges ligneuses à la base, Feuilles semblables à celles du Céanot commun. Fleurs blanches. Cette espèce croît dans les États-Unis, depuis la Caroline jus- qu’en Pensylvanie. CÉANOT INTERMÉDIAIRE. — Ceanothus intermedius Pursh, Flor. Am. Sept. Feuilles elliptiques-oblongues , pointues, dentelées, puhes- centes en dessous. Panicules glabres. — Fleurs blanches. Cette espèce croît dans les forêts du Tennessée. CÉANOT À RAMEAUX ROUGES.— Ceanothus sanguineus Pursh, Flor. Am. Sept. Feuilles oblongues-obovales, dentelées, pubescentes en des- sous. Panicules subthyrsiformes. — Fleurs blanches. Cette espèce a été trouvée par Nuttal, sur les bords du Mis- souri. CÉANOT A PETITES FEUILLES. — Ceanothus microphyllus Mich. Flor. Bor. Am. Feuilles très-petites, obovales , presque entières, fasciculées, glabres. Corymbes terminaux, simples. Tiges très-touffues, hautes de 1 à 2 pieds. Rameaux grêles, dressés. jaunes, lisses. Cette espèce, très-distincte par ses feuilles semblables à celles du Buis, croît en Géorgie et en Floride. Selon Swect, on la cul- tive en Angleterre, ainsi que les trois précédentes. Nous ne sa- chons pas qu’on les possède en France. 462 CLASSE DES TRICOQUES. Genre WILLÉMÉTIA. — #fillemetia Brongu. Calice urcéolé, 5-fide : tube semi-adhérent; limbe à laniè- res ovales, pointues, dressées. Pétales cuculliformes, subor- biculaires, sessiles, plus courts que le calice. 'Étamines inclu- ses : anthères ovales, à 2 bourses. Disque très-mince, tapis- sant le calice. Ovaire semi-adhérent, à 5 loges uniovulées. Style simple. Stigmate trilobé. Péricarpe subglobuleux, tri- ptère. On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante : WiLLémÉriIA D'AFRIQUE. — Willemetia africana Brongn. Mém. Rhamn. p.64; tab 5, n° 1. — Ceanothus africanus Linn. — Pluck., tab. 126, fig. 1. — Commel. Præl., tab 11. Arbrisseau très-glabre. Rameaux nombreux, dressés , lisses, rougeñtres. Feuilles alternes, coriaces, persistantes , légèrement penninervées, réticulées en dessous, lancéolées ou lancéolées-oblon- gues, subobtuses, longues de 1 à > pouces, sur 4 à 8 lignes de large; pétiole court, muni à ‘sa base de deux grosses glandules vésicu- leuses, latérales, adhérentes. Stipules sétiformes , caduques. Fleurs petites, blanchâtres, disposées en panicules lâches axillai- res et terminales. Cette espèce, qui croit à l'Ile-de-France et au cap de Bonne- Espérance, se cultive comme plante d’ornement de serre tem- pérée. Genre POMADERRIS. — Pomaderris Labill. / Calice 5-fide, coloré : tube hémisphérique ou obconique, adhérent; limbe à lanières ovales-oblongues , pointues, ve- lues en dessus, glabres en dessous, presque étalées. Pétales (quelquefois nuls) planes, obcordiformes, courtenient on- guiculés, dressés, plus courts que le calice. Étamines dres- sées, plus longues que les pétales : anthères ovales, médifixes, à 2 bourses. Disque nul. Ovaire semi-adhérent, subglobu- leux, velu, à 5 loges uniovulées. Styles 3, divergents, sou- dés inférieurement. Péricarpe à 3 coques s’ouvrant à la su- FAMILLE DES RHAMNÉES. 463 ture antérieure par des perforations basilaires. Graines ova- les, très-lisses, noires. Arbrisseaux dressés, rameuxy couverts d’un duvet étoilé plus ou moins abondant. Feuilles entières ou dentelées, pen- ninervées. Fleurs disposées en corymbes ou en panicules axillaires ou terminaux. Ce genre, qui appartient à la Nouvelle-Hollande, ren- ferme dix-huit espèces. La plupart se cultivent comme plan- tes d'agrément, dans les serres tempérées. En voici les plus remarquables : a) Fleurs munies de pétales. POMADERRIS À FLEURS GLOMÉRULÉES: — Pomaderris globulosa Brongn. Mém. Rhamn., — Ceanothus globulosus Labill. Nov. Holl., tab. 85. Feuilles lancéoices-elliptiques, ou lancéolées-oblongues, ou obovales-oblongues, pointues, glabres en dessus , incanes en des- sous. Cymes zxillaires et terminales, denses, plus courtes que les feuilles. Rameaux subdichotomes; ramules pulvérulents. Feuilles lon- gues de 1 à 2 pouces. Fleurs d’un jaune vif, petites, très-nom- breuses. PomADERRIS À FEUILLES SPATHULÉES. — Pomaderris spa- thulata Brongn. |. c. — Ceanothus spathulatus Labill. Nov. Holl., tab. 84. Feuilles oblongues-obovales, subspatulées, obtuses, très-en- tières , cotonneuses en dessous. Panicules subracémiformes. — Fleurs jaunes. PonADERRMS DISCOLORE.— Pomaderris discolor Vent. Malm., tab. 58. — Sweet, Flor. Austral., tab. 4r. — Pomaderris acu- minata Link. Enum. Feuilles ovales-lancéolées , acuminées , glabres en dessus , ve- loutées (blanchâtres ) en dessous. Cimes denses, multiflores. — Fleurs jaunâtres. 464 CLASSE DES TRICOQUES. PomADERRIS ELLIPTIQUE. — Pomaderris elliptica Labill. Nov. Holl. , tab. 86. Feuilles elliptiques ou ellipiques-oblongues , pointues , très- entières, veloutées en dessus , cotonneuses - ferrugineuses en dessous. Cymes subterminales, denses, laineuses. Feuilles longues de 1 ‘/: à 2 ‘/, pouces. Ramules et pétioles couverts d’un duvet ferrugineux. Pédicelles et tubes calicinaux laineux, Petales blancs. Pomaprrais BouLrAu.— Pomaderris betulina Gunningh. ex. Hook. in Bot. Mag. , tab. 3219. Feuilles elliptiques, obtuses , glabres en dessus, cotonneuses- ferrugimeuses en dessous. Capitules axillaires et terminaux, glo- buleux, disposés en panicules. Arbrisseau grêle, très-rameux. Jeunes ramules couverts d’un duvet ferrugineux. Fleurs jaunâtres. Cette espèce a été découverte par M. Cunningham , dans la Nouvelle-Galles dn Sud. b) Fleurs apétales. PomADERRIS APÉTALE. — Pomaderris apetala Labill. Nov. Holl., tab. 87, Fenilles oblongues, ou oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéo- lées, obtuses, nerveuses, rugueuses et pubescentes en dessus, co- tonneuses ( blanchâtres ) en dessous. Panicules terminales, thyr- siformes, trés-rameuses. Petit arbre. Feuiiles longues d’environ 3 pouces, sur 15 lignes de large, réticulées en dessous. Galices cotonneux en dehors , brunâtres en dedans. Panicules composées de corymbes subsessi- les ou pédoncules. : << L L PomaDErRIS À FEUILLES DE TROENE. — Pomaderris ligus- trina Sicb. ex de Cand. Prodr. Feuilles ovales-lancéolées, glabres en dessus, veloutées en desssous ( duvet non-étoilé, satiné), peu réticulées. Panicules pauciflores. FAMILLE DES RHAMNÉES. 265 PoMADERRIS À FEUILLES D'ANDROMÉDA. — Pomaderris an- dromedifolia Cunningh. ex Hook. in Bot Mag. tab. 3219. Feuilles lancéolces - elliptiques, très - entières, cotonneuses (blanches) en dessous. Panicules terminales , denses. Pétales et sépales réfléchis. Arbrisseau rameux. Feuilles longues d’un pouce et demi, pé- tiolées , couvertes en dessous d’un duvet très-blanc. Calice ferru- gineux en dehors : lobes oblongs. Pctales longuement ongnicu- Jés , dentelés, concaves, d’un jaune päle , plus courts que le calice. PomADERRIS À FEUILLES DE PuyLica. — Pomaderris phy- licifolia Lodd. Bot. Cab. tab. 120. Feuilles (très-petites) linéaires, obtuses, subrévolutées aux bords, scabres en dessus, cotonneuses-incanes en dessous. Cy- mes axillaires, pédonculées , denses , de la longueur des feuilles. Arbrisseau très-touffu , ayant le port d'une Bruycre. Ramules grèles, cffilés , pubescents. Feuilles longues de 3 à 4 lignes, lar- ges d’une demi-ligne. Calices pubescents en dehors, jaunûtres en dedans. Cette espèce est très - recommandable à cause de son aspect fleuri. Genre CRYPTANDRA. — Cryptandra Smith. Calice coloré, campanulé, 5-fide : tube semi-adhérent ; limbe à lanières dressées ou étalées, pointues. Pétales petits, subsessiles, cuculliformes , coriaces, persistants, insérés à la gorge du calice. Étamines incluses, minimes ; anthères ova- les, à 2 bourses. Disque nul. Ovaire semi-adhérent, à 3 loges unicwulées. Style simple. Stigmate tridenté. Capsule tricoque, couronnée par le calice. Graines oblongues, subtri- gones, très-lisses. Sous-arbrisseaux très-rameux, ayant le port des Bruyères. Ramules fastigiés, ou courts et étalés, rarement spines- cents. Fleurs agrégées ou solitaires, terminales, dressées ou 2 = POTARTAUS, PIHLN, - T, ie 30 466 CLASSE DES TRICOQUES. pendantes, chacune accompagnée à sa base de 5 squamules imbriquées. Ce genre, dont on ne connaît que quatre espèces, appar- tient à la Nouvelle-Hollande. Les suivantesse cultivent pour l’ornement des serres tempérées : CRYPTANDRA A FEUILLES DE BruyÈRE. — Cryptandra erici- folia Smith , in Rees. Cycl. — Rudg. in Trans. Linn. Soc. v. 10, tab. 18, fig. 1. Feuilles lincaires , pointues, glabres, un peu écartées. Brac- tées satinces, dentées. Style poilu. Tige soyeuse au sommet. CrypranprA AMER. — Cryptandra amara Smith, 1. e, — Rudg. 1. c. tab. 18, fig. 2. Feuilles spatulées, obtuses, denses. Capitules terminaux. Bractées entières, glabres de même que les styles. Tige incane. CryYPrANDRA ÉPINEUX. — Cryptandra spinescens Sieb. ex de Cand. Prodr. Rameaux épineux. Feuilles glabres , oblongues, obtuses, rétré- cies à la base. Fleurs subsolitaires. Bractées scarieuses, légère- ment dentées, courtes. Calice pubescent en dehors. Genre TRICHOCÉPHALE. — Trichocephalus Brongn. Calice 5-fide, laineux en dehors : tube semi-adhérent; limbe à lanières dressées, étroites , subulées, laineuses. Péta- les très-petits, sétacés (quelquefois nuls). Anthères rénifor- mes, à une seule bourse, Disque apparent. Ovaire adhérent, plane au sommet, glabre ou velu, à 5 loges uniovulées. Style simple, court. Stigmate subtrilobé. Capsule tricoque. Grai- nes oblongues, subtriquètres, noires, très-lisses : funicule cu- puliforme, charnu. HE Sous-arbrisseaux avant le port des Bruyères. Rameaux fastigiés, cotonneux. Feuilles velues vers leur base, glabres supérieurement, convolutées aux bords, courtement pétio- lées, stipulées ou non-stipulées. Fleurs en épi ou en capi- tule , blanches, très-laineuses. FAMILLE DES RHAMNÉES. 467 Ce genre ne renferme que les deux espèces dont nous al- lons parler : elles croissent au cap de Bonne-Espérance et se cultivent comme plantes d'agrément, dans les serres tem- pérées. TricHocÉPHALE sTiPuLé. — Zrichocephalus stipularis Brongn. Mém. Rhamn. p. 68 ; tab. G. n° 1. — Phylica stipu- laris Linn. — De Cand. Prodr. — Wendl. Collect. tab. 32. — Spreng. Berl. Mag. vol 8, p. 104, tab. 8, fig. 3. Feuilles lancéolées-linéaires , pointues, glabres en dessus, ve- loutées-incanes en dessous, révolutées aux bords. Stipules subu- lées. Fleurs en capitules sessiles. TricaocÉPaALE À Épis. — Trichocephalus spicatus Brongn. 1. ce. — Phylica spicata Lion. fil. Feuilles cordiformes-ôblongues, acuminées, glabres en des- sus , incanes en dessous , non-stipulées. Épis ovales-cylindracés. Genre PHYLICA. — Phylica(Linn.) Brongn. Calice 5-fide, velu en dehors : tube subcylindracé, semi- adhérent; limbe à lanières dressées, pointues. Pétales sub- orbiculaires ouoblongs, cuculliformes, insérés à la gorge du calice. Étamines incluses : anthères ovales et à 2 bourses, ou réniformes et à une seule bourse. Disque inapparent. Ovaire adhérent, à 3 loges uniovulées. Style simple. Stig- mate trilobé, ou tridenté, ou entier et conique. Péricarpe tricoque, couronné par le calice. Graines ovales-oblongues, lisses : funicule cupuliforme. Sous-arbrisseaux très-rameux, ayant le port des Bruyères. Rameaux dressés, touffus. Feuilles éparses , non-stipulées , linéaires, révolutées aux bords, velues vers leur base , gla- bres ou Ébedbntes vers leursommet, ou bordées de longs poils. Fleurs blanches, en capitules subglobuleux ou allon : gés, accompagnées de bractées velues ou plumeuses. _ Ce genre, dans les limites que lui a assignées M. Ad. Bron- gniart, renfermeencoreune vingtaine d’espèces, toutes indi- gènes au cap de Bonne-Esvérance. Les Phylica intéressent les 468 CLASSE DES TRICOQUES. e amateurs de plantes, par l'élégance de leur feuillage luisant et persistant, ainsi que par la longue durée de leurs fleurs , qui paraissent ordinairement, dans les serres, en hiver ou au commencement du printemps. Voici les espèces qu’on ren- contre dans les collections : Secriox 1°. ERICOIDEÆ Brongn. Lanières calicinales dressées ou presque étalées, ovales, pointues, plus ou moins laineuses en dehors. Pétales sub- orbiculaires, concaves. Anthères réniformes , bivalves. Stigmate le plus souvent trilobé ou tridenté. — Feuilles luisantes, courtes, étroites. Capitules subglobuleux, denses, agréges. PuyLica À PETITES FLEURS. — Phylica parviflora Lin. Rameaux paniculés. Feuilles subulées, pointues, scabres, légèrement poilues. Capitules petits, cotonneux. Puarrica Fausse BruyErE. —Phylica ericoides Linn.—Com- mel. Hort. Amst. v. 2, tab. 1. — Bot. Mag. tab. 224. — Spreng. Berl. Mag. v. 8, tab. 8, fig. 1. Feuilles linéaires-lancéolées , obtuses , étalécs , glabres, coton- neuses en dessous. Rameaux presque en ombelle. Capitules hémisphériques, cotonneux. Payzica GLAërE. — Phylica glabrata Thunb. Flor. Cap. Rameaux presque glabres. Feuilles lancéolées , pointues , éta- lées , scabres en dessus , cotonneuses en dessous. Capitules globu- leux , laineux. Puyrica AcÉREUx. — Phylica acerosa Milld, Enum. — Pluck. tab. 445, fig. 1. — Spreng. Berl. Mag. v. 8, tab. 8, fig. 2. M F Rameaux vertiollés. Feuilles linéaires, pointues, cotonneusces en dessous. Capitules cotonneux , pauciflores. PayLica LuisanT. — Phylica nitida Lamk. II. Feuilles linéaires, pointues, étalées, glabres en Gessus , coton- FAMILLE DES RHAMNÉES. 469 neuses en dessous. Feuilles florales et ramules laineux. Capitules ovales, laincux. Puyzica LANCEOLÉ. — Phylica lanceolata Thunb. Flor. Cap. Feuilles linéaires-lancéolées, glabres en dessus , cotonneuses en dessous. Capitules subglobuleux , pubescents. PuyLica IM8ERBE. — Phylica imberbis Linn. Feuilles linéaires, obtuses , scabres en dessus, cotonneuses en dessous. Capitules hérissés. PayLiCA UNILATÉRAL.—Phylica secunda Thunb. Flor. Cap. Feuilles linéaires, mucronées , presque étalces, glabres en des- sus, cotonneuses en dessous. Capitules hérissés. Secriox IT. STRIGOSÆ Brongn. Tube calicinal allongé: lanières dressées , pointues, subu- lées, poilues en dehors. Pétales oblongs. Anthères à 2 bour- ses. Stigmate subulé ou claviforme ; entier. Feuilles pubes- centes, hérissées , Strigueuses ou velues , linéaires. Fleurs en épi ou en capitule : bractées velues ou plumeuses, très- longues. , PuyLiCA BICOLORE. — Phylica bicolor Linn. — Phylica strigosa Thunb. Flor. Cap. Feuilles linéaires, pointues, presque dressées, pubescentes en dessus, cotonneuses en dessous. Capitules denses, ovales , laineux. Pavrica À Épis. — Phylica spicata Hook. in Bot. Mag. tab. 2704. Feuilles éparses, linéaires , révolutées aux bords, cotonneuses- blaïchâtres en dessous. Épis denses, subcylindracés. Fleurs accompagnées chacune de 3 bractéoles cihiées. Calice soyeux en dehors. Arbrisseau gréle. Rameaux touffus. Feuilles non-recouvran- tes : les supérieures ctalées. Fleurs blanches. Calice subcylin- dracé : segments pointus. 470 CLASSE DES TRICOQUES. Puyzica mÉRissé. — Phylica hirsuta Thunb. Flor. Cap. Feuilles lancéolées , pointues, presque étalées , hérissées. Épis feuillés: Puyzica A FEUILLES DE Pin. — Phylica pinea Thunb. Flor. Cap. Feuilles lancéolées , mucronces, glabres en dessus , cotonneu- ses en dessous. Payrica vezu. — Phylica villosa Thunb. Flor. Cap. Feuilles linéaires, étalées : les inférieures glabres, un peu sca- bres ; les supérieures plus petites. Fleurs en grappes. Payrica pApILLEUX.—Phylica papillosa Wend. Collect. 3, tab. 71. Feuilles linéaires, acéreuses, dressées, papilleuses, hérissées : les florales cotonneuses. Fleurs en épis terminaux. Payzica À FEUILLES DE Romain. — Phylica rosmarinifoliaæ Lamk. 111. — Lodd. Bot. Cab. tab. 849. Fevilles linéaires , dressées, presque imbriquées, poilues. en dessus, incanes en dessous : les florales subovales , courtes. Épis ovales, denses, cotonneux. PayLicA CYLINDRIQUE. — Phylica cylindrica W end]. Coll. 1, tab. 7. Feuilles linéaires - lancéolées, velues en dessus, blanchätres en dessous : les florales dressces , imbriquées, très-velues. Fleurs en épis. . PayLica ÉLANCÉ. —Phylica excelsa Wenäl. Coll, 3, tab. 4. Feuilles lancéolées, velues: les inférieures étalées; les supé- rieures presque imbriquées ; les florales courtes, velues, dressées. Fleurs en épis. PnyLrica mortzONTAL. — Phylica horizontalis Vent. — Phylica plumosa Spreng. Berl. Mag. v. 8 , tab. 7. (non Linn. ) FAMILLE DES RHAMNÉES, AT Feuilles linéaires , velues, incanes en dessous : les florales longues, étalées. Capitules petits. Fleurs étalées. Puyrica ÉcarzLEux. — Phylica squarrosa Vent. — Lodd. Bot. Cab. tab. 36. Feuilles linéaires-lancéolées, étalées, velues, incanes en des- sous: les florales longues, étalées. Capitules subglobuleux. La- nières calicinales dressées, acuminées. Puyrica A CAPITULES. — Phylica capitata Thunb. Flor. Cap. — Wendl. Coll. 2 , tab. 50. — Bot. Reg. tab. 711. — Phylica pubescens Aït. Hort. Kew. Feuilles linéaires-lancéolées, légerement velues: les inférieures réfléchies , presque glabres, coriaces; les florales très-veiues , presque étalées. Capitules ( de la grosseur d’une Châtaigne ) sub- globuleux. Puyzica PÉDICELLÉ. — Phylica pedicellata De Cand. Prodr. Feuilles linéaires-lancéolées, presque dressées, pubescentes en dessus, incanes en dessous. Fleurs pédicellées, disposées en co- rymbe terminal. PuyLicA RÉCLINE. — Phylica reclinata Wendl. Coll. 2, tab. 56. Feuilles lancéolées , réclinées, satinces , blanchâtres en des- sous, barbues ausommet. Fleurs pédicellées, presque en ombelle. Genre SOULANGIA. — Soulangia Brongn. Calice 5-fide, vélu en dehors : tube obconique, adhérent ; limbeà lanières pointues, calleuses au sommet, presque éta- lées. Pétales courtement onguiculés, cuculliformes. Étami- nes incluses : anthères réniformes , à une seule bourse. Dis- que pentagone, charnu. Ovaire à 5 loges uniovulées. Style simple , ou trifide au sommet, court. Péricarpe non-cou- ronné, tricoque. Graines ovales-oblongues, lisses : funicule cupuliforme. 479 CLASSE DES TRICOQUES. Sous-arbrisseaux très-rameux. Feuilles alternes, non-sti- pulées, très-entières, courtement pétiolées. Fleurs solitaires aux aisselles des feuilles supérieures, ou rapprochées en épis bractéolés. Ce genre renferme les six espèces que nous allons décrire. Elles sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance , et se cultivent dansles serres tempérées. SOULANGIA A FLEURS AXILLAIRES. — Soulangia axillar:s Brongn. Mém. Rhamn. p. 71 ; tab. 6, n° 3. — Phylica axilla- ris Lam. III. — Spreng. Berl. Mag. v. 8, tab. 8 , fig. 4. — Phylica rosmarinifolia Wild. ( non Lamk. ) Feuilles lincaires-lancéolées, étalées, subrévolutées aux bords, glabres en dessus, incanes en dessous. Fleurs subterminales, courtement pédicellées , rapprochées en épis feuilles. SOULANGIA A FEUILLES DE Tnym. — Soulangia thymifolia Brongn. 1. c. — Phylica thymifolia Vent. Malm. tab. 57. Feuilles lancéolces, acuminées, étalées , glabres en dessus, subincanes en dessous, subrévolutées aux bords. Fleurs subter- minales , sessiles, en capitule. SouLanGrA ROUGE. — Soulangia rubra Lindl. in Bot. Reg. tab. 1498. — Phylica rubra Willd. in R. ets. Rameaux pubescens. Feuil'es ovales-oblongues, étroites, poin- tues, glabres et luisantes en dessus, incanes en dessous , révo- lutées aux. bords. Capitules terminaux, multflores, laineux, plus longs que les feuilles. . Arbrisseau à ramules d’un brun roux. Feuilles recouvrantes, longues d’un demi-pouce, larges d’environ 2 lignes. Calices laineux. Pctales pourpres. | Cette espèce est une des plus jolies de son genre. e L SOULANGIA A FEUILLES D'OLiviER. — Soulangia oleifolia Brongn. 1. c. — Phylica oleoides de Cand. Prodr. — Phylica spicata Lodd. Bot. Cab. tab. 323. Feuilles coriaces, planes, étalées , ovales-oblongues , mucro- FAMILLE DES RHAMNÉES. 473 nées, glabres ou pubescentes en dessus, incanes en dessous. Grappes laches , presque aphylles. SOULANGIA PANICULÉ.— Soulangia paniculata Brongn. 1. ce. — Phylica paniculata Wild. — Phylica myrtifolia Poir. Feuiilesovales-lancéolées, acuminces, étalées, iuisantes'en des- sus, cotonneuses-blanchâtres en dessous. Grappes terminales , feuillées, paniculées. SOULANGIA A FEUILLES DE Buis. — Soulangia burxifolia Bronge. 1. ce. — Phylica buxifolia Linn. — Wendl. Coll. +, tab. 26. — Lodd. Bot. Cab. tab. 848. Feuilles ovales, coriaces, étalées, glabres en dessus, cotonneu- ses-incanes en dessous. Fleurs en capitule. SOULANGIA À FEUILLES CORDIFORMES — Soulangia cordatæ Brongn. 1. c. — Phylica cordata Linn. — Commel. Præl. p. 62, tab. 12. Feuilles cordiformes-ovales , coriaces, étalées, mucronces, gla- bres en dessus, cotonneuses-incanes en dessous. Capitules petits, axillaires, pédicellés. VINGT-HUITIÈME FAMILLE. LES BRUNIACEES. — BRUNITACEZÆ. ( Bruniaceæ R. Brown, in Abel. Voy. Chin. p. 374.—De Cand. Proër. v. II, p. 45. — Ad. Brongn. Monosgr. in Ann. des Sciences Nat. v.8, p- 357. — Bartl. Ord. Nat. p. 375.) Cette famille, propre aux régions voisinés du cap de Bonne-Espérance , se compose d'environ quarante es- pèces, assez semblables, par leur port, aux Phylica et aux Bruyères. En général, les Bruniacées sont des plan- tes très-élégantes; aussi en cultive-t-on beaucoup dans les serres. Selon M. Ad. Brongniart, qui a fait récemiment des Bruniacées le sujet d’un travail très-approfondi, cegroupe a des affinités moins prononcées avec les Rhamnées, les Célastrinées et les Ilicinées, qu'avec les Cornouillers, les Haloragées et les Hamamélidées. M. R. Brown indi- que aussi leur place auprès de ces dernières. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbrisseaux ou arbuscules très-rameux , non-lactes- cents. Rameaux cylindriques. Feuilles petites, éparses, roides, étroites, subtrigones, sessiles ou subsessiles, très-entières, souvent recouvran- tes ou presque imbriquées. Stipules nulles. . Fleurs hermaphrodites, petites, en capitule ou en épi, sessiles, uni- ou tribractéolées (rarement solitaires ou en épi lâche et accompagnées d’un involucre soit à 4, soit à beaucoup de bractées ). Calice : Tube adhérent (par exception libre); limbe à FAMILLE DES BRUNIACÉES. 475 5 divisions caduques ou persistantes, imbriquées en pré- floraison. Disque inapparent (par exception épigyne, lami- naire). Pétales 5, interpositifs, msérés au sommet de l'ovaire, onguiculés, caducs, ou marcescents: estivation imbrica- tive. Étamines 5, interpositives, ayant même insertion que les pétales. Filets filiformes ou subulés , cohérents laté- ralement aux onglets des pétales. Anthères mcomban- tes, Introrses , supra-basifixes , ou médifixes , ou supra- médifixes , linéaires, à 2 bourses souvent divariquées à la base, confluentes vers leur sommet. Pistil : Ovaire semi-infère (par exception inadhérent ou adhérent entièrement), biloculaire (rarement uni- ou triloculaire). Ovules solitaires ou gémimés-collatéraux , suspendus (par exception nombreux et suspendus au sammet d’un placentaire central ). Styles 2? ou 3, sou- vent connés. Stigmates libres ou soudés , minimes. Péricarpe semi-mfère, couronné par le calice et sou- vent par les pétales et Les étamines ; ou bien indéhiscent, tantôt à 2 coques coriaces , divergentes, s’ouvrant anté- rieurement , monospermes ou rarement dispermes ; ou nucamentacé ; ourarement membranacé, umiloculaire et monosperme. Graines suspendues, oblongues-cylindriques ou ova- les-comprimées , non-arillées , sessiles ou attachées moyennant un funicule cupuliforme. Test lisse ou réti- culé. Périsperme charnu , blanchâtre. Embryon petit , ovale , rectiligne, axile, apicilaire : radicule conique, supère ; cotylédons courts, charnus. 476 CLASSE DES TRICOQUES. Voici les genres qui rentrent dans la famille des Bru- niacées : Berzelia Brongn.—Brunia Linn.—Raspalia Brongn. —Staavia Thunb. (Levisanus Schreb. Astrocoma Neck.) — Berardia Brongn. — Linconia Linn. — AÆudouinia Brongn.— Meæsslera Reichenb. (Tittmannia Brongn.)— Thamnea Soland. Genre BERZÉLIA. — Berzelia Brongn. Tube calicinal adhérent ; limbe à 5 lanières inégales, poin- tues, gibbeuses. Pétales oblongs ou spatulés : onglets non- carénés. Etamines plus longues que les pétales; anthères à bourses non-divergentes. Ovaire semi-infère, uniloculaire, uniovulé. Style indivisé. Noix coriace, oblique, mono- sperme. Graine ovale, comprimée. Arbrisseaux. Feuilles courtes, subtrigones. Capitules dé- pourvus d’involucre, souvent aglomérés au sommet des ra- mules. Fleurs tribractéolées. Les deux espèces dont nous allons parler ;, et qu’on cul- tive dans les serres, constituent à elles seules le genre. BenzéLciA Fausse AURONE. — Berzelia abrotanoides Brongn. in Annal. des Sc. Nat. v. 8, p. 371. — Brunia abrotanoïdes Lion. — Burm. Afr. tab. 100 , fig. 1. — Wendl. Coll. tab. 45. — Lodd. Bot. Cab. tab. 355. Feuilles ovales , calleuses au sommet, glabres , étalées, sub- sessiles. Capitules terminaux, agrégés en corymbe; réceptacle poilu. Bractées claviformes, glabres. Pétales étalés , spatulés. BERzÉLIA LAINEUX. — Berzelia lanuginosa ,Brong. L. c. p. 372.—Brunia lanuginosa Linn.—Plucken. tab. 318, fig. 4. — Wendl. Coll. x , tab. 11. Rameaux dressés , fastigiés : les jeunes velus. Feuilles triquè- tres , étalées, calleuses au sommet , poilues. Capitules petits, ter- minant des ramules latéraux disposés en panicule cimeuse. Brac- FAMILLE DES BRUNIACÉES. "477 tées spatulées, glabres. Pétales presque dressés, oblongs-lancéolés, obtus. Genre BRUNIA. — Brunia (Linn.) Brongn. Tube calicinal adhérent inférieurement ; limbe à 5 laniè- res égales, subspatulées, non-calleuses au sommet. Pétales ovales ou spatulés, étalés : onglets glanduleux, souveut munis de 2 crêtes. Étamines saillantes ou incluses ; anthères à bourses non-divergentes. Ovaire semi-infère , à 2 loges 1- ou 2-ovulées. Styles 2. Péricarpe coriace ou membranacé, indéhiscent , par avortement uniloculaire et monosperme. Graine ovale, comprimée, lisse. Sous-arbrisseaux. Feuilles imbriquées ou étalées. Fleurs 1- ou 3-bractéolées, disposées en capitules ou en panicules. La plupart des Brunia méritent d’orner les serres; mais ces plantes ne sont pas communes et leur culture ne réussit qu’en ierre de bruyère. On connaît une vingtaine d’espèces de ce genre; nous allons en signaler les plus notables. BRUNIA NODIFLORE. — BPrunia nodiflora Linn. — Breyn. Cent. 22, tab. 10.— Wendl. Coll. tab. 35. Feuilles lancéolées -subulées, trigones, pointues, glabres, courbées , imbriquées, non-ustulées au sommet. Capitules slobu- leux, terminaux. Sous-arbrissean très-rameux. Rameaux subverticillés, étalés. Capitules velus , de la grosseur d’une Cerise. Calice poilu. Pé- tales subspatulés. Étamines saillantes , inéoales , marcescentes . Fruit couronné par le limbe calicinal. Brunra rourru. — Brunia comosa Thunb. Flor. Cap. Feuilles trigones, glabres, étalées, obtuses, ustulées au som- met. Capitules (de la grosseur d’un Pois) axillaires et terminaux, globuleux. Brunia suPERBE. — Brunia superba Don, Hort. Cantabr. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 100. Feuilles semi-cylindriques , étalées ou recourbées, poilues, mucronulées. Capitules globuleux , latéraux , pédonculés. 478 CLASSE DES TRICOQUES. Arbrisseau à rameaux forts , cylindriques , grisâtres. Ramules subverticillés , velus. Feuilles longues d’environ 8 lignes. Capi- tules de couleur écarlate, d’un demi-pouce de diamètre. Récep- tacle subglobuleux. Calice turbiné. Pétaies oblongs-spatules. Les capitules de couleur écarlate qui couvrent ce Brunia à l’é- poque de sa floraison, en font l’une des plus jolies plantes d’or- nement ; mais l'espèce est très-rare dans les collections. BruNrA VERTICILLÉ. — Brunia verticillata Xainn. fil. Feuilles trigones , obtuses, glabres , dressées , imbriquées, us- tulées au sommet. Ramules verticillés, fastigiés. Capitules (de la grosseur d’un petit Pois) terminaux. BruNIA EFFILÉ. — Brunia virgata Brongn. L. c. p. 376. Rameaux grèles, subverticillés. Feuilles apprimées , sessiles , ancéolées-subulées , pointues , ustulées au sommet, canaliculées , très-glabres. Capitules terminaux , minimes, pauciflores. BruntA ÉCAILLEUX. — Brunia squarrosa Thunb. Flor. Cap. Feuilles lancéolées, ustulées, réfléchies, pointues , glabres. Capitules (moins gros qu’un Pois) hérissés, terminaux. Beunra QUEUE DE RENARD.—Brunia alopecuroides Brongn. L'CNpPr077- Feuilles subulées, trigones, pointues, giabres, imbriquées, courbées , ustulées au sommet. Capitules terminaux , ovales-glo- buleux , denses (moins gros qu’un Pois), nus ; bractées plus cour- tes que les fleurs. à Sous-arbrisseau. Rameaux grèles, dressés, glabres. Calice presque glabre : lanières scarieuses, ovales , acuminées. Pétales ovales-oblongs , sessiles, plus longs que les *étamines. . . e BruniA PLUMEUx. — Brunia plumosa Lamk* Dict. Feuilles linéaires, dressées, glabres, révolutées aux bords. Capitules terminaux, solitaires, plumeux (plus gros qu’un Pois). BruniA ciLtÉ. — Brunia ciliata Lann. Feuilles ovales, acuminées , ciliées. FAMILLE DES BRUNIACÉES. 479 Brunia Fausse Bruyère. — Brunia ericoides Wendl. Coll. Y. 2, tab. 57. Feuilles linéaires, courtes , pointues , trigones , poilues au-des- sous du milieu, calleuses au sominet, étalées. Capitules globu- leux, minimes. BruNIA ARANÉEUX. — Brunia arachnoidea Wendl. Coll. v. 2, tab. 62. - Feuilles linéaires, acuminées, subtrigones , aranceuses , cal- leuses au sommet, rapprochées, étalées. Capitules globuleux , minimes. BRuNIA A GROS CAPITULES. — Brunia macrocephala Wild. ex Spreng. Syst. Feuilles linéaires-lancéolées , rapprochées , hérissées, presque étalées. Capitules terminaux , solitaires. Brunra À crappes.— Prunia racemosa Bronen. I. c. p. 374. Feuilles étalées, sessiles, ovales-acuminées, subcordiformes, trinervées , poilues. Grappes denses, écartées, feuillées, dispo- sées en panicule. Sous-arbrisseau. Rameaux dressés, fastigiés, subverticillés les jeunes velus. Lanières calicinales ovales , obtuses, scarieuses, glabres. Pétales ovales-oblongs , plus longs que les étamines. Beunra À FEUILLES DE Pin.—Brunia pinifolia Brongn. 1. c. p- 375; tab. 1, fig. 2. — Beckea africana Burm. Prodr. — Phylica pinifolia Thunb. Feuilles presque étalées, sessiles, linéaires , obtuses, uniner- vées, très-glabres, coriaces, planes. Grappes presque simples, disposées en panicule. Sous-arbrisseau. Rameaux dressés, fastigiés, fasciculés , tres- glabres.,Panicule pyramidale, dense. Genre STAAVIA. — Staavia Thunb. Tube calicinal semi-adhérent ; lanières du limbe sétacées, calleuses au sommet. Pétales lancéolés, épaissis à la base, 480 CLASSE DES TRICOQUES. Étamines plus courtes que les pétales; anthères ovales, à bourses non-divergentes. Ovaire semi-adhérent , à 2 loges uniovulées. Style simple. Péricarpe dicoque, bicorne. Grai- nes oblongues-cylindracées. Sous-arbrisseaux. Feuilles linéaires, étalées , calleuses au sommet. Capitules terminaux, discoïdes , accompagnés de bractées plus longues que les feuilles. On ne connait que quatre espèces de Staavia; les deux suivantes se cultivent dans les serres tempérées comme plan- tes d'agrément. STAAVIA RADIATA Thunb. Diss.—Brongn. 1. c. tab. 2, fig. 2. — Phylica radiata Linn. Spec. — Brunia radiata Linn. Mant. Feuilles linéaires , pointues , presque planes, étalées ou déflé- chies , mucronées , poilues de même que les jeunes ramules. Ca- pitules disposés en corymbe. Bractées involucrales membranacées, mucronces, un peu plus longues que les fleurs, arquées , déflé- chies, blanchâtres. STAAVIA VISQUEUX. — Staavia glutinosa Thunb. Flor. Cap. — Lodd. Bot. Cab. tab. 852. Feuilles linéaires, trigones , obtuses , ustulées , rapprochées , dressées. Capitules subsolitaires, terminaux. Bractées involucrales dressées ou étalées, non-arquées, beaucoup plus longues que les fleurs , blanchätres. Genre LINCONIA. — Zinconia Linn. Tube calicinal adhérent : limbe 5-fide; lanières”courtes, membranacées, glabres. Pétales lancéolés, non-onguiculés , coriaces, convolutés. Etamines plus courtes que les pétales; anthères à bourses divergentes : connectif prolongé én cône. Ovaire semi-adhérent, à 2 loges biovulées. Styles 2, diver- gents. Péricarpe à 2 coques monospermes. Graines ovales- oblongues : funicule cupuliforme. Sous-arbrisseaux très-rameux, semblables aux Bruyères par le port. Feuilles étalées ou lâchement imbriquées, sub- FAMILLE DES BRUNIACÉES. 451 sessiles , glabres ou ciliées, ustulées au sommet. Fleurs dis- posées en épis feuillés, accompagnées chacune d’un inv olu- cre de 4 ou 5 bractées. Les trois espèces qui composent ce genre méritent d’être cultivées comme plantes d'ornement. LixcontA QUEUE DE RENARD. — Linconia alopecuroidea Linn. — Swartz, in Berl. Mag. 1810, p. 86, tab. 4. Feuilles presque étalces, linéaires , pointues ; subsessiles , mu- cronées , un peu plus eourtes que les fleurs. Braciées membrana- cées , ciliées, plus longues que les caïices. Liconra CUSPIDÉ.— Linconia cuspidata Swartz, 1. c. tab. 7 fig. 2. Feuilles presque étalées, oblongues , obtuses, subcarénées , de la longueur des feuilles. Bractées ciliées , de la longueur des ca- lices. Linconia À FEUILLES De Tnym. — Linconia thymifolia Swartz, L. c. tab. 7, fig. 1. Feuilles elliptiques , carénées , apiculées. Bractées glabres. ‘Genre AUDOUINIA. — Æudouinia Brongn. Tube calicinal adhérent; limbe à lanières très-grandes ovales-oblongues, nerveuses, scarieuses, concaves, imbri- quées, poilues aux bords. Pétales longuement onguiculés, étalés : onglets bicarénés. Étamines incluses : anthères linéai- res-oblongues, adnées. Ovaire semi-adhérent, à 5 loges bio- vulées. Style*simple, trigone. (Fruit inconnu.) Ce genre ne renferme que l'espèce suivante : AUDOUINIA A GAPITULES. — Æudouinia capitata Brongn. 1. c. p.384, tab. 38, fig. 1. — Diosma capitata Thunb. Sous-arbrisseau à rameaux dressés. Feuilles imbriquées, sub- carénées. Fleurs de couleur pourpre, agrégées en capitule ter- minal , spiciforme, oblong. Cette plante se cultive dans les serres tempérées. BOTANIQUE. PHAN, T. 11, 51 VINGT-NEUVIÈME FAMILLE. LES EMPÊTRÉES. — £MPETREÆ. ( Empetreæ Mook. in Bot. Mag. sub n° 2758. — Bart). Ord. Nat. p. 372.) Les Æmpétrées forment un très-petit groupe, composé de plantes semblables aux Bruyères par le port, et indi- gènes dans la zone tempérée de l’hémisphère septentrio- nal. La plupart des auteurs avaient placé les ‘genres de cette famille à la suite des Éricinées. L'histoire des Empêtrées n’offrant rien de remarqua- ble, nous ne ferons connaître ici que les caractères de la famille. CARACTÈRES. Arbrisseaux ou arbuscules nou-lactescents. Ramules cylindriques. Feuilles éparses ou subverticillés, simples , très-entiè- res, coriaces, souvent recouvrantes. Stipules nulles. Fleurs régulières, dioïques, ou polygames ; OU rare- ment hermaphrodites, axillaires, sessiles ou courtement pédicellées , nues ou accompagnées de bractées squami- formes. _Calice inadhérent, triparti, persistant, imbriqué en préfloraison. e e Disque inapparent. Pétales 5, rétrécis à la base, insérés au fond du calice, interpositifs, cadues ou marcescents. Étamines 3, ayant même insertion que les pétales et alternes avec eux. Filets longs , capillaires, libres. An. FAMILLE DES EMPÉTRÉES. 485 thères mcombantes, inappendiculées, à 2 bourses pa- rallèles, contigues, libres aux deux bouts, chacune dé- hiscente par une fente latérale. Pistil : Ovaire 3-9-loculaire. Ovules solitaires , ascen- dants. Stigmates en même nombre que les loges, rayon- nants, simples, sessiles ou portés sur un style court. Pericurpe : Baïe globuleuse, 3-9-loculaire,3-9-sperme. Graines non-arillées. Périsperme charnu. Embryon dressé. La famille se compose des trois genres suivants : Empetrum Linn. — Corema Don. — Ceratiola Mich. A TRENTIÈME FAMILLE. LES EUPHORBIACÉES. — £ZUPHOR- BIACEÆ. (Euphorbiæ Juss. Gen. — Thithymaloideæ Vent. Tabl. TIT , p. 483.— Euphorbiaceæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. vol. 2, p. 555. — Adr. de Jussieu, De Euphorbiacearum generibus medicisque earum- dem viribus tentamen. — Bartl. Ord. Nat. p. 569.) On connaît plus de huit cents espèces de cettefamille : très-abondantes dans la zone équatoriale , leur nombre décroit beaucoup dans les zones tempérées, et elles man- quent presque entièrement dans les régions boréales. Les Euphorbiacées ne se font guère remarquer par l'éclat de leurs fleurs; en général, elles contiennent des sucs acres et drastiques : la médecine en emploie quelques-unes comme remèdes émétiques ou purgatifs ; mais la plupart sont des poisons trop dangereux pour être mis en usage, même à très-faible dose. Dans un très-srandnombre d’espèces, embryon surtout offre ces propriétés délétères au plus haut degré , tandis que le périsperme des mêmes graines , qui renferme beaucoup d'huile fixe, n’est pot nuisible. Ainsi l’on peut manger sans inconvébient, après en avoir extrait l'embryon, les amandes de l'Omphalea diandra, qui ont un goût de Noï- sette. û Le Caoutchouc et le Tournesol, substances «végétales particulières, très-rares dans d’autres familles, font par- tie des principes constituants de beaucoup d’Euphorbia- cées. 1 FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 48! CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux, où herbes. Sucs propres sou- vent laiteux. Rameaux presque toujours cylindriques ou irrégulièrement anguleux. Feuilles éparses ou très-rarement opposées (quelque- fois abortives), simples, imdivisées ou palmatiparties. Su- pules (quelquefois nulles) latérales, petites, membrana- cées. Fleurs monoïques, ou dioïques, souvent incomplètes, disposées en grappes, ou en épis, ou’en fascicules, ou ra- rement solitaires, axiilaires. (Dans quelques genres, les fleurs sont contenues dans un involucre simulant un calice.) Calice madhérent ( quelquefois nul), à 2-6 divisions plus où moins profondes. Disque presque toujours inapparent. Corolle le plus souvent nulle : pétales hypogynes, in- terpositifs et en même nombre que les divisions du ca- lice, ou rarement en plus grand nombre Fleurs mâles : Étamines en nombre défini ou en nom- bre indéfini , insérées au centre de la fleur ou quelque- fois sous le rudiment du pistil. Filets libres ou mona- delphes. Anthères à 2 bourses s’ouvrant longitudinale- ment. Fleurs femelles : Pisul à 3 ovaires (rarement à 2 ou à plus de 3) accolés contre un axe central. Ovules solitai- res où géminés, suspendus à à l’angle interne. Styles en même nonibre que les ovaires, Kbr es où plus ou moins soudés. Stigmates bifides ou DluHédes _ Péricarpe : Regmate (rarement carcérule multilo- culaire) 2-3-oupluricoque; sarcocarpe mince, ou charnu, ou fragile, se détachant de l’endocarpe ; endocarpe chat- tacé, presque toujours élastiquement bivalve. 486 CLASSE DES TRICOQUES. Graines solitaires ou géminées, arillées, attachées vers le sommet de laxe central. Périsperme charnu. Em- bryon rectiligne , axile : radicule supère , appointante ; cotylédons planes, foliacés. Dans son savant travail sur les Euphorbiacées, M. Adrien de Jussieu a divisé cette famille en six tribus, dont nous donnons ici apercu, avec la nomen- claturé des genres qui y rentrent. l'° TRIBU. LES BUXÉES. — BUXEÆ. Qvules gémines. Etamines en nombre défini, insérées sous Le le rudiment d'un pisul sessile. Drypetes Vahl. — Sarcococca Lindl. — Thecacoris Juss. fil.— Pachysandra Mich.—Buxus Linn.—Tricera Schreb. (Crantzia Sw.) — Securinega Juss. — Savia Willd. — Æmanoa Aubl. — Richeria Vahl. — Fluggea Willd. II° TRIBU. LES PHYLLANTHÉES. — PHYLLANTHEÆ. Ovules géminés. Etamines en nombre défini, insérées au centre de la fleur. Fleurs glomérulees, ou fasciculées, ou subsolitaires. EpistyliumSw . — GynoonJuss. fil.— Glochidion Forst. (Bradleia Gærtn.) — Ænisonema Juss. fil. — Leptonema Juss. fil. — Cicca Linn.—Æmblica Gærtn. — Kirganelia Juss. — Phyllanthus Linn. (Niruri Adans. Conami Aubl.) — Xylophylla Linn. (Genesiphylla Lhérit.) — Me- narda Commers. — Micranthea Desfont. — Agneja Linn.—Ændrachne Linn.(Telephioides Mœnch. Arachne Neck. Limeum et Eraclissa Forsk.) — Cluytia Ait. (Clutia Boërh. Altora Adans. Cratochwilia Neck.) — Bridelia Willd. — Tricaryum Lour. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES, 487 III: TRIBU. LES RICINÉES. — ÆZCINEÆ. Loges de l'ovaire uniovulees. Étamines en nombre défini ou en nombre indefini. Fleurs souvent munies d’une co- rolle, disposées en fascicule, ou en épi, ou en grappe, ou en panicule. Argythamnia P. Br. — Ditaxis Vahl. — Caperonia Aug. Saint-Hil. — Crozophora Neck. (Tournesolia Scop.) — Croton Linn. (Cascarilla Adans. Tridesmus Lour. Aro- ton, Luntia et Cynogasum Neck.) — Crotonopsis Mich. (Leptomon Raf. Friesia Spreng.)— Ædelia Linn. (Ber- nardia Houst. }—Æcidoton Swartz.— Adriana Gaudich. — Rottlera Roxb. — Codieum Rumph. ( Phylläuera Lour.) — Gelonium Roxb. — Hisingera Neck. — Ma- zinna Orteg. (Loureira Cav.) — Æmperea Juss fil. — Ar- cinocarpus Desfont. (Echinosphæra Sieb. Rœperia Spr.) — Ricinus Linn. — Janipha Kunth. (Manihot Adans.)— Jatropha Linn. Kunth. (Castigliona Ruiz et Pay. Curcas Adans. Bromfeldia Neck.) — Cnidoscolus Pohl. (Jus- sieua Houst. Bivonæa Rafin.) — Ædenorhopium Pohl.— Elæococca Commers. (DryandraThunb. Vernicia Lour. — Aleurites Forst. ( Ambmux Commers. Camirium Rumph.) — Æ{nda Piso. (Joannesia Velloz.) — Sipho- ni Rich. (Hévea Aubl.) — Mabea Aubl. — Hyænanchs Lamb. (Toxicodendron Thunb.) — Garcia Vahl. IV° TRIBU. LES ACALYPHÉES. — {4CALYPHEÆ. Loges uniovulees. Etamines en nombre défini, ou en nom- bre indéfini. Fleurs apétales, en grappe, ou plus souvent en épis composés de glomérules. … AlchorneaSw. (Hermesia Bonpl.)— Conceveibum Rich. —Claoxy lon Juss. fl.— Macaranga Pet. Thou. (Panopia Noronh. )— Mappa Juss. fil. — Caturus Linn. (Galu- 488 CLASSE DES TRICOQUES. rus Spreng.)— Acalypha Linn. ( Cupameni Adans. }— Mercurialis Linn. — Anabæna Juss. fil. — Pluknetia Plum. Linn. — fragia Plum. (Schorigeram Adans.) V° TRIBU. LES BIPPOMAKNÉES.— HIPPOMANEZÆ. Loges de l'ovaire uniovulees. É‘tamines en nombre défini. Fleurs apetales. Bractées graniles, multiflores, disposées en épi. Cnemidostachys Mart. (Microstachys Juss. fil. ) — Sa- pium Jacq. — Stillingia Lin. — Triadica Lour. — Ho- malanthus Juss. fl. — Hippomane Linn. — Hura Linn. — Sebastiania Spreng. — £xcæcaria Linn. (Gymnan- thes Sw.) — Commia Lour. — Styloceras Juss. fil. — Maprounea Aubl. ( Ægopricon Linn. fil.) — Omphalea Linn. (Omphalandria P. Br. Duchola Adans.) VI° TRIBU. LES EUPHORBIÉES. — ZUPHORBIEÆ. Loges de l'ovaire uniovulées. Fleurs apétales, monoïques dans un involucre commun. Daiechampia Linn. — Anthostema Juss. fil. — Hen- decandra Eschsch. — ÆEuphorbia Linn. (Tithymalus Tourn. Athymalus et Keraselma Neck. Freisia, Dacty- lanthes, Medusea, Galarhæus , Esula et Anisophyllum Haw.) — Pedilanthus Neck. Genres imparfaitement connus et non-classes. La Margaritaria Linn. fil. — Suregada Roxb. — Hexa- dica Lour. — Homonoïia Lour: — Cladodes Lour. — Echinus Lour. — Colliguaya Molin. — Lascadium Ra- fin. —Synzyganthera Ruiz et Pav. (Didymandra Willd.) — Peridium Schott. — Pera Mutis. — Pennantia Forst, — Cometes Burm, FAMILLE DES EUPHORBIACÉES, 489 re TRIBU. LES BUXÉES. — PUXEZÆ Juss. fil. Fleurs monoïques ou dioiques. Calice 4-5- ou 6-parti: pre- floraison convolutive. Corolle } presque toujours nulle. — FLEURS MALES : Étamines 4, ou 5, ou 6, inserees sous le rudiment sessile du pistil.—xreurs FEMELLES : Ovaire à 2 ou 5 loges biovulées. Fruit charnu ou capsulaire, à 3 coques nono- ou dispermes. Arbres, ou arbrisseaux , ou très-rarement herbes. F'euilles glabres, luisantes ou veineuses (excepté dans les Pachy- sandra). Fleurs le plus souvent en glomerules ou en fas- cicules tantôt axillaires et solitaires , tantôt disposes en épi; ( moins souvent les fleurs forment des grappes ou des épis simples : les fleurs femelles quelquefois subsoli- taires.) Bractées très-nombreuses, petites, persistantes. Genre SARCOCOQUE. — Sarcococca Lindl. Fleurs monoïques. — Æleurs méles : Calice à # sé égaux. Étamines 3 ou Z, saillantes. — Fleurs femelles : Ca- lice polysépale, AQU Ovaire à 2 loges biovulées. Stig- mates 2, sessiles, simples. Drupe bicorne, par avortement uniloculaire, monosperme : chair sèche ; noyau mince, Graine pendante, luisante, brunâtre. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. SARCOQUE PRUNIFORME. — Sareococca pruniformis Lindi.. in Bot. Reg. tab. 1012.— Pachysandra coriacea Hook. Exot. Flor. tab. 143. — Buxus saligna Don., Prodr. Flor. Nepal. Arbrisseau. Feuilles courtement pétiolées, Jancéolées cu lan- céolées-elliptiques, longuement acuminées, alternes, entières, non-stipulées , coriaces, luisantes en dessus , persistantes : veines primaires basilaires, nerviformes, parallèles aux bords. Épis axillaires, solitaires, denses, beaucoup plus courts que les feuilles. Fleurs mâles apicilaires, nombreuses, semblables à celles du 490 CLASSE DES TRICOQUES. Buis ; fleurs femelles basilaires , géminées, ou ternées. Drupe de la grosseur d’une petite Prune. Cette plante, indigène au Népaul, se cultive dans les oran- geries. Sans aucun doute, le climat du midi de la France ne s’op- poserait pas à sa naturalisation, et peut-être même supporterait- elle celuides environs de Paris, comme beaucoup d’autres végétaux originaires de l'Inde septentrionale, Genre PACHYSANDRA. — Pachysandra Mich. Fleurs monoïques. Calice quadriparti : lanières alternati- vement internes et externes, Fleurs mäles : Etamines Z : filets sullants, larges, aplatis ; anthères adnées, introrses, ar- quées après l’anthèse. — Æleurs femelles : Owaire à 3 lo- ges biovulées. Styles 3, recourbés, épais , glanduleux et ca- naliculés en dedans, Stigmates 3. Capsule subglobuleuse, tricorne, à 5 coques dispermes. 7 L’espèce que nous allons faire connaître constitue à elle seule ce genre. PacnysanpraA PROCOMBANT. — Pachysandra procumbens Mich. Flor. Bor. Am. vol. 2, p. 178, tab. 45. — Juss: fil. Euphorb. tab. 1, n° 2. — Bot. Reg. tab, 33. Herbe vivace , stolonifère. Tiges glabres , cylindriques , cou- chées, un peu redressées à leur partie supérieure , simples , lon- - ques d’un pied environ. Feuilles alternes, pétiolces, glabres, opa- ques, ovales, rétrécies à la base, longues de 2 à 3 pouces, créne- lées à leur moitiésupérieure. Épis denses, couvrans daspartie infe- rieure des tiges. Fleurs assez grandes: les mâles plus abondantes, [apicilaires , accompagnées d’une seule bractée; les femelles lches, basilaires, accompagnées de 3 bractées. Sépales et bractées ova- les, rougeâtres. Filets d’un beau blanc. e Cette Ar qui croit aux États-Unis, dans les Alleghan s : se cultive quelquefois dans les jardins; dlle se prête fort bien à garnir des glacis, dans une exposition ombragée. Ses fleurs sont légèrement ee et paraissent au printemps. : X FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 491 Genre BUIS. — Buxus Linn. Fleurs monoïques. Calice à 4 sépales inégaux, alternati- vement internes et externes. — #{eurs méles : Etamines 4: filets saillants; anthères adnées, introrses, contournées après Vanthèse. — Æeurs femelles : Ovaire glabre, à © loges biovulées. Styles 3, épais, canaliculés et glanduleux en de- dans. Capsule globuleuse, tricorne: épicarpe coriace, locu- licide-trivalve; endocarpe mince, se détachant de lPépicarpe, à 5 coques élastiquement bivalves, dispermes. Graines lisses, luisantes, noires. Arbresouarbrisseaux. Rameaux opposés, quadrangulaires. Feuilles opposées, entières, coriaces, luisanteset veineuses en dessus , pàles et sans veines en dessous; pétiole court, décur- rent ; stipules minimes, persistantes. Glomérules axillaires, bractéolés à labase, composés d’une seule fleur femelle, cen- trale , tribractéolée, et d’un grand nombre de fleurs mâles unibractéolées (quelquefois la fleur femelle manque); brac- téoles apprimées, conformes aux sépales. Les espèces suivantes sont les seules que renferme ce genre. Bus commun.— Buxus sempervirens Linn.=—Engl. Bot. tab. 1341: — Schk. Handb. tab. 287. — Guimp. Holz. tab. 137. — Duham. ed. nov. vol.r, tab. 23 et 24. Feuilles coriaces , ovales ou ovales-oblongues, opaques en des- sous , convexes aux deux faces ; pétioles ciliés. Anthères ovales- sagittiformes. On distingue les deux variétés suivantes : À — Buis ARBORESCENT. — Duxus sempervirens arborescens Duham. ed. nov. vol. 1, p. 82. — Buxus arborescens C. Bauh. — Mill. Dict. — Petit arbre à rameaux étalés. Feuilles ovales- oblongues. Ce Buis croit dans l'Europe australe et en Orient. — Buis arprissEAU, — Burns sempervirens fruticosa Du- 499 CLASSE DES TRICOQUES. ham. ed. nov. vol. 1, p. 82.— Arbrisseau. Feuilles ovales , en- lières, ou échancrées. Ce Buis est commun en Angleterre et en France. L'une et l’autre de ces variétés , qui peut-être sont des espèces distinctes , se rencontrent quelquefois, dans les jardins, à feuilles panachces. . Le Buis se plait dans les terrains arides , sur les collines et les montagnes. Il ne s’élève jamais beaucoup , mais son tronc par- vient quelquefois à une grosseur considérable. Haller dit qu'il existait auprès de Genève un Burs dont le tronc avait près de deux mètres de circonférence. Les branches du Buis étant très- touffues , et sa verdure perpétuelle , on le cultive pour l’orne- ment des bosquets. Il souffre le ciseau , et se prète à toutes lesfor- mes. On en fait des palissades, des haies vives, des berceaux, etc. Pline rapporte que de son temps déjà il décorait les jardins , et qu’on le façennait en diffcrentes formes. Le bois du Buis est le plus dur, le plus dense et le plus pesant de tous les bois de l’Europe. Son poids spécifique est plus conside- rable que celui de l’eau: étant bien sec, le pied cube pèse soixante- huit livres. Sur deux tranches d'environ cinq pouces de diamètre, on a compté dans l’une deux cent vingt couches annuelles, et dans l’autre deux cent quarante. Il ne se gerce et ne se carie jamais; sa couleur est d’un jaune plus ou moins foncé. On sait qu’il est très-recherché par les tourneurs, les tabletiers et les fabricants d'instruments de tout genre. Le bois du Buis d’Espagne est plus pesant, plus jaune et plus brillant que celui de France ; lorsqu'il est poli, il imite le marbre. La racine surtout offre des marbrures superbes. è Les feuilles et les sommités du Buis donnent , à ce qu’on as- sure, un très-bon engrais pour les vignes, et on les emploie fré- quemment à cet usage dans le midi. Les cendres font une lessive excellente. Toutes les parties du Buis, mais principalement ses feuilles , répandent une odeur désagréable et vireuse: leur saveur est amère et nauséabonde; leur décoction légèrement laxative. La dé- coction de la râpure du bois et de la racine a été vantée à cause FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 493 de son action sudorifique , dans le traitement des maladies syphi- litiques et des rhumatismes chroniques. Ce médicament indigène, dit M. Achille Richard, paraît avoir au moins autant d'activité que le Gayac , qu’on emprunte au Nouveau-Monde. Buis surFRUTESCENT. — Buxus suffruticosa Lamk. Feuilles s1bmembranacées, ovales-oblongues, concaves et lui- santes aux 2 faces; pétioies ciliés. Anthères ovales-sagittiformes. Le Buis suffrutescent, que la plupart des auteurs envisagent comme une variété du Buiscommun, est l’espèce que l’on emploie si fréquemment à faire des bordures de parterre. Buis pe Cru. — Buxus chinensis Link , Enum. Feuilles oblongues: les jeunes pubescentes; les adultes glabres. Fleurs solitaires, axillaires. . “ > F Cette espèce se cultive également en bordures. Burs DE Manox. — Buxus balearica Willd. Feuilles oblongues, rétuses, cunéiformes à la base ; pétioles slabres. Anthères linéaires-sagittiformes. | Dans les contrées de l’Europe australe, où cet arbre est indi- gène, il atteint jusqu’à quatre-vingt pieds de haut ; mais dans les jardins des pays plus septentrionaux, 1l ne forme qu'un ar- brisseau de dix à quinze pieds. On le recherche pour la décoration des bosquets, à cause de son feuillage, qui est beaucoup plus élégant que celui du Buis commun. le TRIBU. PHYLLANTHÉES. — PHYLLANTHE Æ Juss, fil. Fleurs monoïques ou dioiques. Calice 4-5- ou G-parti : es- tivation convolutive. Pétales nuls, ou rarement 5: esti- vation convolutive.—FLeurs MALES: Étamines 2-5, rare- ment un plus grand nombre, insérées au centre du calice; Jilets tantôt libres , tantôt plus ou moins monadelphes. — FLEURS FEUELLES : Ovaires à 2-10 (le plus souvent à 494 CLASSE DES TRICOQUES. 5) loges biovulées (excepté dans le Cluytia). Péricarpe rarement charnu, le plus souvent capsulaire , à 210 co- ques 1- ou 2-spermes. Arbres ou plus souvent arbrisseaux ; rarement herbes. Feuilles alternes ou rarement opposées. Fleurs fascicu- lées, ou glomerulees, ou subsolitaires, axillaires. Brac- tées nombreuses, petites, persistantes. Genre CHÉRAMELIER. — Cicca Linn. Juss. Fleurs monoïques ou dioïques. Calice 4-parti, muni en de- dans de 4 glandules, ou d’un disque glanduleux. — Fleurs mâles : Étamines 4, libres; anthères adnées, extrorses. — Fleurs femelles : Ovaire charnu, à 3 ou 4 loges biovulées, Styles 4 ou 5 , réfléchis, bifides. Péricarpe à 4 ou 5 coques 1-2-spermes, charnues en dehors. Arbres ou arbrisseaux, Feuilles alternes-distiques, stipu- lées, entières, glabres. Ramules caducs, alternes. Fleurs axil- laires, fasciculées. Des quatres espèces dont se compose ce genre, trois ap- partiennent à l’Asie équatoriale et une aux Antilles. Les plus remarquables sont les suivantes : CHÉRAMÉLIER DISTIQUE. —= Cicca disticha Linn. — Hort. Malab. vol. 3, tab. 47 et 48. — Rumph, Amb. v. 7, tab. 33, fig. 2. — Juss. fil. Euphorb. tab. 4, n° 13. A. : Feuilles ovales-lancéolées, pointues, très-entières. Rameaux grêles, allongés , simples, semblables au pétiole d’une feuille pennée. Cette plante croît dans l’Inde et aux Molüques. La décoction de ses feuilles s'emploie comme remède sudorifique, et saæracine comme vomitif et purgatif. L’enveloppe charnue de ses fruits , au contraire, est rafraichissante et comestible. CHÉRAMÉLIER A GRAPPES. — Cicca racemosa Lour. Flor. Cochinch. Cette espèce, qui, d’après la description de l’auteur cité, pa- FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 495 raîit peu différer de la précédente, produit également des baies mangeables. Elle est cultivée en Cochinchine. Genre EMBLIC. — Æmblica Gærtn. Fleurs monoïques. Calice 6-parti. — Æleurs males : Éta- mines 5, monadelphes ; anthères extrorses, adnées aux filets vers leur sommet, cuspidées d’un côté. — Æleurs jemelles : Ovaire à 3 loges biovulées, entouré d’un tube membraneux 5-fide, ou sessile sur un disque charnu. Styles 5, bifides, ob- longs, réfléchis. Péricarpe à 5 coques bivalves, dispermes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes-distiques, petites, stipulées , caduques. Fleurs axillaires, fasciculées , rappro- chées en épi: fascicules masculiflores ou androgyniflores, ac- compagnés de bractées persistantes. Ce genre est limité à deux espèces indigènes dans l’Inde. La suivante mérite d’être citée : EmsLic oFFIGINAL. — Emblica officinalis Gaertn. — Lodd. Bot. Cab. tab. 548. — Juss. fil. Euphorb. tab, 5, n° 15. — Phyllanthus Emblica Linn. Spec. — Myrobolanus Emblica Rumph. Amb. v. 9, tab. 1. — Hort. Malab. v. 1, tab. 3r. Arbrisseau haut de 12 à 15 pieds. Branches et rameaux rou- gcâtres, légèrement pubescents. Feuilles très-rapprochées, gla- bres, linéaires-elliptiqués , subsessiles, longues d’environ 3 li- gnes. Fleurs petites, roussätres. Fruits subglobuleux, de la grosseur d’une Noix de galle, relevés de G côtes saillantes. Graines blanches, luisantes. Cet arbrisseau croît dans l’Inde et aux Moluques. Ses fruits étaient connus dans les anciennes pharmacopées sous le nom de Myrobolans Emblics ; leur décoction s’employait contre la dys- senterje et autres maladies gastriques. Ses fruits sont acidules et astringents : les Indiens s’en servent pour tanner les cuirs et pour faire de l'encre. Genre PHYLLANTHUS. — Phyllanthus Linn. Fleurs monoïques ou rarement dioïques. Calice profondé- ment 3- ou 6-parti.—#/eurs mäles : Etamines 5, ourarement 496 CLASSE DES TRICOQUES. un plus grand nombre ; filetssoudés en colonne entourée à sa base de 5 ouGglandules, © A leurs femelles : Disquemembra- neux , ou de 5 ou 6 glandules hypogynes. Ovaire à 5 loges biovulées. Styles5, ordinairement bifides, quelquefois soudés par la base. Stigmates 6. Capsule à 3 coques bivalves, di- spermes. Arbres ou arbrisseaux ; moins souvent herbes. Feuilles alternes, stipulées, tantôt grandes et veineuses, tantôt et plus fréquemment petites, alternes-distiques. Fleurs axillaires , subsolitaires ou plus souvent fasciculées; fascicules bractéo- lés, unisexuels, ou composés d’un petit nombre de fleurs femelles entremélées d’un grand nombre de fleurs mâles. Bractées nombreuses, pointues, persistantes. Les botanistes ont décrit environ soixante-dix Phyllanthus, la plupart indigènes dans la zone équatoriale. Voici les es- pèces les plus remarquables : a) Espèces ligneuses, à grandes feuilles. Puyrzanruus Conamr. — Phyllanthus brasiliensis Poir. Encycl.— Phyllanthus Conami Wild. Spec.—Conami brasi- liensis Aubl. Guian. tab. 354. Feuilles glabres, péuolées, ovales, obtuses, presque cordi- formes ; fleurs axillaires, pédonculéees, inclinées. Bractées orhi- culaires. Disque à 6 glandes. Arbrisseau. Tiges hautes de 6 à 8 pieds: écorce scabre, ver- dâtre. Rameaux grêles , effilés. Ge Phyllanthe croît au Brésil et dans la Guiane. Le nom de Conami, qu’on lui donne dans ces contrées , s'applique à toutes les plantes qui ont la propriété d’enivrer les poissons. : PuysLanraus VÉNÉNEUX. — Phyllanthus virosus Wild. Spec. Feuilles elliptiques, obtuses, rétrécies à la base, Fleurs dioï- ques, fasciculées. Ramules comprimés, subtétragones. Cette espèce croît dans l’Inde. Elle possède , comme la précé- dente , la propriété d’enivrer les poissons. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 497 b) Espèces herbacées ; feuillestrès-petites, disposées sur des ramules simples, à l'instar des folioles d'une feuille pen- née. Payzzanraus Niruri. — Phyllanthus Niruri Linn. Spec. — Burm. Zeyl. tab. 0, fig. 2. — Rumph. Amboin. v.G, tab. 17, fig. 1. Feuilles très-glabres , ovales ou obcvales, rétrécies à la base, obtuses ou échancrées, subsessiles. Fascicules androgynes. Sé- pales 5 , spatulés. Styles bifides. Herbe annuelle, rameuse, dressée, haute d’environ 1 pied. Cette plante habite l'Inde et l’Amérique équatoriale, L’infusion de ses feuilles est un diurétique très-puissant. On lui attribue aussi des propriétés emménagogues. Puycianraus UrinarRe. — Phyllanthus Urinaria Linn. — Rumph. Amb. 6, tab. 17, fig. 2. Feuilles elliptiques , obtuses aux 2 bouts. Fleurs pendantes , subsolitaires. Sépales 5 , orbiculaires. Herbe annuelle, semblable à l'espèce précédente. Tiges tom- bantes, rougeätres , légèrement pubescentes. Feuilles plus petites et plus rapprochées. Capsule petite, orbiculaire. Cette plante habite l’Inde. De même que ïe VWiruri , elle pos- sede des vertus diurétiques et emménagogues. . Genre XYLOPHYLLA. — Xy/ophylla Linn. Fleurs monoïques. — Fleurs mâles : Étamines 2 ou 3; filets monadelphes par la base ou dans toute leur lorgueur. — Fleurs femelles : Styles 3, réfléchis. Stigmates déchique- tés. Péricarpe comme dans les P/yllanthus. Arbrisseaux aphylles. Ramules aplatis, dilatés, crénelés ou dentés, simulant des feuilles. Fleurs fasciculées aux créne- lures des ramules; fascicules unisexuels ou androgynes , ac- compagnés d’un grand nombre de bractéoles persistantes. La singularité de l'aspect des Xy/ophylla en fait cultiver plusieurs dans les serres. Les bords de leurs ramules se cou- vrent d’une quantité innombrable de petites fleurs rougeä- BOTANIQUE. PHAN, T, Il, 52 498 CLASSE DES TRICOQUES. tres. Des dix espèces dont se compose le genre, sept ap- partiennent à l'Amérique équatoriale et deux à la Sibérie; une seule a été trouvée dans l'Inde. Voici les espèces qu’il con- vient de signaler comme plantes d'agrément. XYLOPHYLLA À LARGES FEUILLES. — Xylophylla latifolia Wild. — Phytlanthus latifolius Linn. — Bot. Mag. tab, 1021. Ramules lanccolés, acuminés, crénelés. Fleurs pédicellées. Cette espèce est originaire de l’Amcrique méridionale, XYLOPHYLLA A FEUILLES ÉTROITES. — Xylophylla angus- tifolia Willd. Ramules linéaires-lanccolés, striés, crénelés. Fleurs pédi- cellces. Cette plante habite les mêmes contrées que la précédente. XvLopuyLLa FALCIFORME. — Xylophylla falcata Wild. — Bot. Reg. tab. 373. Ramules linéaires-lancéolés, subfalciformes, crénelés. Fleurs subsessiles. Ce Xylophylla est indigène aux îles Bahama. Genre CLUYTIA. — Cluytia Linn. Fleurs dioïques. Calice 5-parti. Pétales 5, chacun alter- nant avec une squamule 2- ou 5-fide, glanduleuse. Fleurs méles : Étamines 5 : anthères versatiles ; filets connés infé- rieurement au stipe d’un pistil abortif. Disque à 5 glandules entières ou bifides. — Æ{eurs femelles : Ovaire à 5 loges uni- ovulées. Capsule globuleuse, tricoque. Arbrisseaux où sous-arbrisseaux. Feuilles alternes, stipu- lées, souvent étroites etroides. Fleurs axillaires, bractéolées, courtement pédonculées, solitaires ou fasciculées. * Ce genre renfermeune vingtaine d’espèces, dont quatorze croissent au cap de Bonne-Espérance, et les autres dans l’A- sie équatoriale. Les espèces que nous allons faire conraitre sont fréquemment cultivées dans les collections de serre tem- pérée. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 499 Quuyria ALATERNE. — Cluytia alaternaides Wild. — Bot. Mag. tab. 1321. Feuilles sessiles, lincaires-lancéolces , pointues. Fleurs soli- taires. Czuyria Dapuné. — Cluytia daphnoides Wild. Hort. Berol. tab. 52. Feuilles subsessiles, lancéolces-obovales. Fleurs solitaires. CzuyriA coronneux. — Cluytia tomentosa Wild. Feuilles elliptiques, obtuses, cotonneuses aux 2 faces. Fieurs solitaires , sessiles. CLuyria ÉLÉGANT. — Cluytia pulchella Wild. — Bot. Mag. tab. 1945. Feuilles pétiolées, lisses, ovales , pointues. Fleurs fasciculées. Cette espèce et les trois précédentes sont originaires du cap de Bonne-Espérance. CLuyria vÉNENEUx. — Cluytia collina Wild. — Roxb. Corom. tab. 160. Feuilles pétiolées, elliptiques, obtuses, échancrées ou rétu- ses, glabres , luisantes. Fleurs ternces. Cette espèce croit dans l’Inde. Ses fruits, selon Roxburgh, sont très-vénéncux. RE EEE III° TRIBU. LES RICINÉES. — RICINEÆ Juss. fil. Fleurs monoiques ou dioiques. Calice 2-5-parti (rarement à plus de 5 divisions ): estivalion valvaire ou convolutive. Pétales nuls, ou 5-10, quelquefois soudés en corolle mo- nopétale : préfloraison convolutive, ou, moins souvent, contortive. Kiamines en nombre défini ou en nomibre indéfinti; filets tantôt libres et inseres à un réceptacle plane ou convexe, tantôt diversement soudés entre eux. 500 CLASSE DES TRICOQUES. Ovaire à 2-5 loges uniovulées (excepté dans les Hyæ- nanche). Péricarpe charnu, ou plus souvent capsulaire, 2-5-coque. Arbres, ou arbrisseaux; rarement herbes. Feuilles alternes, simples, entières ou découpées (très-rarement 5-5-folio- lées). Fleurs fasciculees, ou en grappe, ou en panicule, ou souvent en épi. Genre CROZOPHORA. — Crozophora Neck. — Juss. fil. Fleurs monoïques. — Fleurs rmäles : Calice 5-parti : esti- vation valvaire. Pétales 5, furfuracés en dehors : estivation convolutive, Étamines 5, ou plus souvent 8 10; filets dressés en préfloraison, monadelphes : androphore columnaire, in- séré à un réceptacle glanduleux ; anthères adnées, bisériées, cuspidées. — Æ/eurs femelles : Calice 10-parti : lanières li- néaires. Pétales nuls. Ovaire à 3 loges uniovulées. Styles 3, bifides. Stigmates 6. Capsule tricoque. Arbrisseaux, ou plus souvent herbes. Feuilles alternes, si- nuées, souvent molles et plissées; stipules caduques. Grappes terminales. Fleurs femelles basilaires, longuement pédoncu- lées; fleurs mâles apicilaires, denses; bractées longues, li- néaires. Les Crozophora habitent l'Europe australe, Afrique bo- réale et l’Afrique équatoriale, ainsi que Arabie, On en con- naît dix espèces, dout nous allons faire connaitre la plus in- téressante. Crozopuora Tournesoz. — Crozophora tinctoria Juss. fil. — Croton tinctorium Linn. — Clus. Hist. 2, p. 47, le. — Lobel. Icon. 261. : Herbe couverte d’un duvet cotonneux blanchâtre. Racine êure, presque simple. Tiges grèles, cylindriques, rameuses , longues d'environ 1 pied. Feuilles molles, plissées, ovales-rhomboïda- Jes, ondulées. Grappes courtes. Fruits pendants : coques noi- râtres, subglobuleuses , SCabres. Cette plante croît dans l'Europe australe, ainsi qu’en Orient et FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 501 dansl’Afrique septentrionale. Elle contient un suc rouge dont on empreintles chiffons connus dans le commercesous lenomde Tour- nesol en drapeaux. Le principal usage de cette substance tinc- toriale est pour colorer l’extérieur des fromages de Hollande; autrefois on s’en servait aussi pour teindre certaines préparations pharmaceutiques. Le Tournesol en pains ou Lacmus se pré- pare avec le même sue, en y ajoutant une substance alealine, qui le fait passer au bleu ; les acides ont la propriété de lui rerdre promptement sa couleur rouge. Du reste, on fabrique aussi du Tournesol avec le Rocel!a tinctoria, Lichen qui abonde sur les rochers maritimes. Toutes les parties du Crozophora tinctoria sont un violent drastique, hors d’usage aujourd’hui. Genre CROTON. — Croton Linn. — Juss. fil. Fleurs monoïques ou rarement dioïques. — Fleurs md- les : Calice 5-parti : estivation valvaire. Pétales 5 : estiva- tion convolutive. Cinq glandules alternes avec les pétales. Étamines 40-20, ou rarement un plus grand nombre : filets libres, infléchis avant l’anthèse, saillants, insérés à un réceptacienu ou velu; anthères adnées, introrses. — Æeursfe- melles : Calice 5-parti, persistant. Corolle nuile, Ovaire à 5 loges uuiovulées. Styles 3, tantôt b'fides, tantôt pluripartis. Stigmates 6, ou un plus grand nombre. Disque à 5 glandules hypogynes. Capsule à 3 coques bivalves. Arbres , ou arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , ou herbes. Feuilles alternes, stipulées, souvent biglanduleuses à la base, entières , ou dentées, ou lobées. Fleurs en grappes, ou en épis , ou en capitules axillaires ou terminaux, unisexuels ou andrôgynes; les fleurs mäles presquetoujoursapicilaires etles fleurs femelles basilaires. Selon M. A. de Jussieu , une centaine d'espèces environ peuvent être rapportéesavec certitude à ce genre, dans lequel on en admettait précédemment environ deux cents. Les neuf dixièmes des Crotcn appartiennent à l'Amérique équato: 502 CLASSE DES TRICOQUES. rjale; les autres croissent en Asie ou en Afrique. Les espèces les plus remarquables sont les suivantes : Croron GascaniLze. — Croton Cascarilla Linn. — Catesb. Carol. tab. 46. — Turpin, in Flor. Mcd. tab. 103. Feuilles pétiolées, lancéolces, très-cntitres, couvertes d’une pubescence écailleuse blanchâtre, presque argentées en dessous. Fleurs en épis mâles au sommet. Arbrisseau haut de 4 à G pieds. Tronc court, épais, très- rameux. Écorce des branches d’un blanc cendré. Feuilles de ja grandeur de celles de lAmandier. Cette plante croit aux iles Bahama ct dans l'Amérique méri- dionale. L’écorce de ses rameaux est connue sous le nom de Cas- carille ox Écorce éle uthérique. Elle répand une odeur suave, surtout quand on la brûle. Sa saveur est amère et aromatique. On l’emploie en médecine à cause des proprictés toniques et ex- citantes qu'elle possède. Quelques personnes ont coutume de la mêler avec le tabac à fumer ; mais elle étourdit lorsqu'on en met trop. Les feuilles et les jeunes pousses de la plante sont odorantes comme l’écorce. Caoron vazsamirÈre.— Croton balsamiferum Linn.—Jacq. Amer. tab. 16, fig. 3; et Hort. Schænb. tab. 46. Feuilles ovales-lancéolées, pointues, longuement pctiolées, verdâtres en dessus, couvertes en dessous de poils étoilés jau- nâtres. Fleurs en épi. Arbrisseau. Tiges hautes de 3 à 4 pieds. Rameaux diffus, couverts d’un duvet cotonneux jaunâtre, Feuilles petites, nom- breuses. Fruits revêtus d’un duvet roussätre. Ce Croton croit aux Antilles, où on l'appelle vulgairentent Petit Baume. En entaillant son écorce, il en découle un suë épais et odorant, qu’on dit très-efficace comme vulnéraift, Les habitans de la Martiniqne préparent de cette plante, disullée avec de l’alcool, une liqueur de table qu’ils nomment Eau de Îantes. Croron À rEuirres n'Omcan. — Croton origanifolium Eamk. Encycl. — Sloan. Hist. Jam. v. 1, tab. 36, fig. 3. FAMILLE DES EUPHORPIACÉES. 503 Feuilles longuement pétiolées, ovales, pointues, rudes en dessus , cotonneuses en dessous. On trouve cette espèce aux Antilles. A Saint-Domingue, elle est nommée Copahu. Son écorce contient un suc très-aro- matique. On a observé les mêmes propriétés dans les Croton niveum, aromaticum et corylifolium. Croron Porre-LAQuE. — Croton lacciferum Linn. = Burm. Zeyl. tab. or. Feuilles velues ou cotonneuses, peliolées , ovales, dentées. Fleurs en épi. Arbre à rameaux rudes, anguleux. Capsule petite , globuleuse, Cet arbre croit à Ceylan. Il en suinte une très-belle laque, que les habitans de l’ile emploient à divers usages. CROTON GATHARTIQUE. — Croton Tiglium Linn. — Burm, ZLeyl. tab. 90. — Rumph. Amboin. vol. 4, tab. 42. — Fort. Malab. v. 2, tab. 35. Feuilles ovales, pointues , glabres, denticulées. Fleurs en épi. Petit arbre à tronc gréle. Rameaux glabres. Fleurs d’un blanc jaunâtre. Coques de la grosseur d’une Noisette. Graines ovales- oblongues , luisantes. Le Croton cathkartique est indigène dans l’Inde. On Îe cultive à Ceylan, aux Moluques, au Malabar ct ailleurs dans l'Inde, à cause de ses vertus médicinales. Aucune partie du végétal n’est exempte d'äcreté; mais celte propriété est plus forte dans les graines, qu’on appelle vulgairemert grains de Tilly , grains des Moluques, et Pignons d'Inde. Dix à vingt de ces graines, administrées à un cheval, suffisent pour le tuer. Dans l'Inde, elles s’emploient néanmoins comme purgalif; mais on a soin de les rendre moins ‘délétères en les torréfiant. On en exprime aussi un&huile grasse fort drastique , qui a quelquefois été donnée avee succès, dans des cas désespérés. La racine se mct en usage, à Bata- via et à Amboine, à tres-petite dose, contre l'hydropisie. Lehoïs, d’une saveur caustique et d’une odeur désagréable, agit comme sudorifique, à petite dose. Le Croton moluccanum Loureir., possède également des 504 CLASSE DES TRICOQUES. vertus purgatives et émétiques, moins dangereuses cependant que celles du Croton cathartique. Croron Encens. — Croton thuriferum Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. Feuilles coriaces, ovales, obtuses, tres-entières, trinervées, biglanduleuses, couvertes aux 2 faces d’une pubescence étoilée blanchâtre. Fleurs en épi. Arbre haut de 15 à 20 pieds. Rameaux blanchâtres, cotonneux. Ce Croton a cté observé par MM. de Humboldt et Bonpland, sur les bords de l’Amazone. Sun écorce suinte une résine odo- rante et aromatique. CROTON saNGUINOLENT. — Croton sanguifluum Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. Feuilles longuement pétiolées, cordiformes-trilobces, denticu- lées, glabres en dessus, cotonneuses-blanchâtres en dessous , bi- glanduleuses à la base. Fleurs en épi. Pétales ciliés. Arbre haut d'environ 50 pieds. Rameaux presque glabres. Cette espèce croît dans la Nouvelle-Andalousie. En entaillant son tronc , il en découle un suc rouge , que les habitans nomment Sang Dragon. Le Croton hibiscifolium Kunth, arbre de la Nouvelle-Grenade, offre la même particularité. Croron DEs cuamps. — Croton campestre Aug. Saint-Hil., Juss. fil. et Cambess. Plant Us. des Brasil. tab. 6o. Feuilles elliptiques ou obovales, obtuses, entières, coton- neuses. Fleurs monoïques : les mâles 15-andres. Sépales 4, ovales, pointus. Pétales ovales, de la longueur du calice. Fleurs fe- melles à styles profondément bifides. Sépales lincaires-lancéolés. Plante couveite d’un feutre jaunâtre formé de poils étoilés. Feuilles courtement pétiolées , longues de 12 à 16 lignes, sûr 4 à 8 lignes de large. Épis longs de 1 à 2 pouces: les fleurs mâles serrées ; les femelles lâches, peu nombreuses. Cette plante a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire , au Bresil , dans les montagnes de la province des Mines. Sa racine FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 505 est purgative : on l’emploie dans le pays contre les maladies syphi- litiques. CROTON P:rED DE PERDRIx. — Croton perdicipes Aug. Saint- Hil., Juss. fil. et Cambess. Plant. Us. des Brasil. tab. 5). Feuilles lanccolées-oblongues, subobtuses , doublement dente- lées , légèrement pubescentes, glandulifères à la base et entre les dentelures. Fleurs monoïques : les mäles 11-andres. Sépales ovales, obtus. Pétales linéaires, obtus, ciliés, de la longueur des sépales. Fleurs femelles : Styles 4-partis. Sépales lancéolés. Rameaux ligneux. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 8 lignes; pétiole très-court. Grappes spiciformes , longues d'environ 3 pouces : les males denses ; les femelles Tâches. Cette espèce croit au Brésil , dans les savanes des provinces des Mines et de Saint-Paul. Ses noms vulgaires sont PE de Perdis (pied de perdrix, à cause de l’apparence de ses styles), 4lcam- phora et Cocallera. La décoction de la plante passe pour un bon remède diurétique et antisyphilitique. Ce Croton est en outre cé- Jèbre dans la province des Mines , par la vertu qu’on lui attribue de guérir les morsures des serpens. On prétend enfin que l’ap- plication des feuilles, soit fraiches et pilées, soit sècnes et ré- duites en poudre, favorise la guérison des blessures. Genre CODIÉON. — Codiœum Rumph.— Juss. fil. Fleurs monoïques. — Æleurs müles : Calice 3-parti, ré- fléchi : estivation convolutive. Pétales5 , squamiformes, al- ternant avec 5 glandules. Étamines innumérables : filets dressés avant l’anthèse, libres, insérés au réceptacle ; anthè- res apicilaires. — Æ/eurs femelles : Calice 5-fide. Corolle uulle. Ovaire à 5 loges uniovulées, accompagné à sa base de squamules. Styles 5, simples, oblongs, réfléchis. Péri- carpe charnu ou capsulaire, tricoque. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières, glabres, luisan- tes , alternes. Fleurs axillaires ou terminales, disposées en grappes unisexuelles. Ce genre appartient à l'Asie équatoriale. Les espècesqui le constituent sont incomplétement connues. Selon Rumphius, 506 CLASSE DES TRICOQUES. leurs racines ainsi que leurs écorces sont Âcres : les In- diens et les Malais les emploient comme remèdes purpatifs. Le feuillage des Codicons est agréablement panaché de vert, de jaune et de pourpre, ce qui les fait cultiver dans l'Asie équatoriale comme plantes d'ornement. L'espèce sui- vante se rencontre dans les collections de serre chaude : CODIÉON À FEUILLES MARBRÉES. — Codiæum pictum Hook. in Bot. Mag. tab. 3051. — Croton pictum Noisette, Cat. —Loddig. Bot. Cab. tab. 870.—Croton variegatum latifolium Boxb. Hort. Bengal. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, subobtuses , cordiformes à la base, coriaces, luisantes, panachces , courtement pctiolces, ra pprchées en rosetle vers l’extrémité des ramules, longues de 4 à 6 pouces. Grappes re pédonculées , plus courtes que les feuilles. Genre RICIN. —— Ricinus Linn. Fleurs monoïques. Calice 5-5-parti; estivation valvaire. Corolle nulle.— Æeurs mâles : Étamines innumérables, p9- lvadelphes; anthères à bourses disjointes. — Fleurs femelles : Ovaire globuleux, à 35 loges uniovulées. Styles courts, soudés. Stigmates 6, oblongs, colorés, plumeux. Capsule tricoque, le plus souvent spinelleuse. Arbres, ou arbrisseaux, ou herbes arborescentes. Feuilles alternes, stipulées, palmées, peltées; pétioles glanduleux au sommet. Fleurs paniculées, terminales : les femelles apici- laires; les mâles basilaires ; pédicelles articulés aux pédon- cules , quelquefois accompagnés de bractées biglanduleuses. M. Adrien de Jussieu admet six espècæs de Ricins, en ob- servant toutefois que quelques-unes d’entre elles ne sogt peut- être que des variétés. La plupart croissent dans la zone équatoriale. Toutes possèdent les mêmes propriétés médici- nales; mais nous nous bornerons à parler de l’espèce la plus commune. Rien commun. — Ricinus communis Linn. — Bot. Mag. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 507 ab. 3200. — J'acq. Ic. Rat. v. 1 , tab. 57. — Turp. im Dict. des Sciences Nat. et in Flor. Méd. Ie. Arbre haut de 20 à 4o pieds, dans les climats chauûs; herbe annuelle de 5 à. 12 pieds, dans nos jardins. Tige dressée, ra- meuse, cylindrique, fistuleuse, glabre, glauque ou pourprée. Feuilles amples, peltces, palmées, à 7 ou 9 lobes ovales-lan- céolés, pointus, doublement dentelés, Stipules solitaires , op- positifoliées, presque amplexicaules, ovales, membraneuses, caduques; pétioles cylindriques, fistuleux. Panicules grandes, dressées , presque pyramidales. Sépales ovales, pointus. Coques conniventes, ovales, hérissées de pointes subulces, ou quelquefois lisses. Graines grosses, ombiliquées au sommet, marbrées de taches inégales. * Ge Ricin est originaire de l’Inde et de l’Afrique. L'huile grasse que l’on exprime deses graines est la seule partie usitée en thérapeutique. Préparée à l’eau bouillante, elle perd une partie de son acreté et devient un purgatif assez doux, que l’on emploie très-fréquemment ; mais l’huile qu’on obtient moyennant une forte pression est un violent drastique , qui occasione les accidens les plus graves. Quelques graines de Ricin suffisent pour produire des évacuations prolongées, accompagnées de l’inflammation des membranes intestinales. C’est surtout dans l'embryon que sent concentrées les propriétés vénéneuses. Dans l’inde, on mêle l'huile de Ricin avec de la chaux, pour préparer un ciment qui durcit sous l’eau. Les racines des Ricins passent pour diurétiques. Genre JANIPHA. — Janipha Kunth. Fleurs monoïques. Calice campanulé, 5-parti : estivation convolutive. Coralle nulle. — Fleurs mäles : Étamines 10, libres, alternativement plus longues et plus courtes, insé- rées au bord d’un disque charnu. — Æeurs femelles : disque charnu , hypôgyne. Ovaire à 5 loges uniovulées. Style court. Stigmates 5, plurilobés. Capsule à 3 coques bivalves. Arbres ou arbrisseaux : suc propre laiteux. Feuilles al- ternes, palmées. Fleurs en grappes axillaires ou terrninales, paniculées. 508 CLASSE DES TRICOQUES. Ce genre, constitué par cinq espèces, appartient à l’Amé- rique équatoriale, Voici les espèces qu’il importe de faire X counaitre. Jaxrpna Maxioc. — Janipha Manihot Kunth.— Bot. Mag. tab. 3071. — Manhiot utilissima Pohl, Plant. Brasil. Ic. v. 1, tab. 24. — Jatropha Manihot Linn. — Pluck. Almag. tab. 205, fig. 1. — Sloan. Hist. Jam. v. 1, tab. 85. — Tussac, Flor. Antill. v. 3, tab 1. Arbrisseau haut de G à 8 pieds. Racine charnue , tubéreuse { pesant jusqu’à 40 livres) , blanche , remplie d’un suc laiteux. Tige dressée, cylindrique , noueuse. Feuilles longuement pétio- lées, partagées profondément en 3, 5, ou 7 lobes ovales-lancéolés, acuminés , un peu ondulés , d’un vert foncé en dessus , glauques et blanchätres en dessous, longues de 1 172 pied environ.Grappes lâches, pédonculces , longues de 4 à 5 pouces. Calices rougeâtres où d’un jaune päle. Capsule sphérique, trigone, glabre, un peu ridée. Graines elliptiques, noires, luisantes. Le Manioc ( Cassava où Cassadar des créoles anglais ) passe pour indigène de l'Amérique; on le cultive depuis la Floride jus- qu'aux terres de Magellan , ainsi qu’en Afrique ct en Asie. Cette cuiture, dont les produits sont très-considérables, n’exige aucun soin particulier. On assure qu’un arpent de terre, planté en Ma- nioc, fournit la nourriture à un plus grand nombre de personnes, que six arpents ensemencés de blé. Dans un terrain favorable, les racines du Manioc acquièrent, au bout d’un an, la grosseur et la longueur d’une cuisse d'homme. La plante se multiplie de bou- tures avec la plus grande facilité; elle est bien moins sujette aux variations de l’atmosphère ou aux ravages des animaux , que les céréales et les denrées coloniales. Dans son ouvrage sur les Colo- nies, M. Charpentier de Cossigni dit qu'il se trouve à Saimt-Do- mingue une variété de Manioc dont les tubercules peuvent être récoltés an bout de quatre mois. En général, les racines de Manioc se conservent en terre pendant trois années ; mais au-delà de ce terme elles durcissent et ne peuvent plus servir d’aliment. M, de Tussac observe qu’on connaît aux Antilles deux varié- FAMILLE DES EUVHORBIACÉES. 509 tés de Manioc: le Manioc amer et le Manioc doux ; on ne eul- tive en grand que le premier, dont les tubercules contiennent un suc laiteux très-vénéneux. Le Mauioc doux produit des tubercu- les qu’on peut manger impunément bouillis ou grillés. IL est facile de distinguer ces deux variétés : le Manioc amer a des tiges rou- geatres ; celles du Manioc doux sont de couleur verte. Les tubercules du Manioc se composent de fécule et d’un suc laiteux , qui, sans participer à l’âcreté de la plupart des sucs propres des Euphorbiacées, est néanmoins un des poisons les plus dangereux du règne végétal. Introduit dans l’estomac , même à petite dose, il donne la mort au bout de quelques mina-- tes, sans laisser dans les intestins aucune trace d’inflammation; mais ce principe venéneux étant fort volatil, l’industrie humaine a trouvé des procédés pour convertir les tubercules du Manioc en aliments très-salubres. L'usage le plus habituel des racines du Manioc est de servir à la fabrication d’une espèce de pain, qu’on appelle aux Anulles Cassave , et qui constitue la principale nourriture des nègres, des hommes de couleur, et des blanes peu fortunés. Nous empruntons à M. de Tussac la description du procédé employé dans la confec- tion de cette denréc. « On porte les tubercules de Manioc sous un hangar, où sont » disposés deux baquets, dont l’un, rempli d’eau, sert à laver » les tubercules; on fait écouler cette eau et l’on en substitue de » nouvelle pour laver une seconde fois les mêmes tubercules, après » en avoir ratissé la pellicule avec un couteau destiné à cet » usage. Sur le second baquet, également rempli d’eau, est éta- » blie obliquement une forte râpe de tôle, sur laquelle on râpe » les tubercules; on remplit de cette râpure des sacs de grosse » toile, que l’on soumet à la presse ; on recueille avec soin le suc » quign découle; quand on juge que la fécule est suffisamment » pressée, et qu'il n’en découle plus de suc, on vide les sacs ct » l’on étend la matière sur des"tables ou des nappes exposées au » soleil, à l’effet d’en faire disparaître ce qui peut rester encore de » parties humides, qui seules sont vénéneuses. Quand on juge la » dessiccation aussi parfaite qu’elle peut l'être, on procède à la 510 CLASSE DES TRICOQUES. » fabrication de la Cassave; pour cet effet on emploie des pla- » unes de fer rondes , de l'épaisseur de cinq à six lignes, du dia- » mètre de dix-huit à vingt pouces, polies à leur surface supé- » rieure, tt clevées d'environ huit à dix pouces sur un trépied de » fer; on met du feu dessous, et quand on juge qu’elles sont suffi- » samment ehaudes on couvre toute leur surface d’environ deux » doigts d'épaisseur de la fécule de Manioc, qu’on étend uniformé- » ment ayec une spatule de bois ; le peu d'humidité qui s’y trouve » encore est suffisante pour que toutes les parties adhèrent les » unes aux autres et forment une espèce de grande galette , de » l'épaisseur d'environ une ligne et demie ; on a soin, pendant la » cuisson, de retourner la Cassave, pour qu’elle cuise également » des deux côtés. » Ce pain est d'autant plus précieux pour les pays chauds, » qu'il n’est point sujet à être attaqué par les vers, et qu’il peut » se conserver pendant plusieurs années, pourvu qu’on le pré- » serve contre l'humidité. Il fait la nouriture favorite des nègres, » et, parmi les colons même, beaucoup le préfèrent au pain de froment. » On mange la Cassave soit sèche, soit trempée dans de l’eau ou dn bouillon, ou bien en bouillie assaisonnée de différentes ma- nières. Elle gonfle prodigieusement, et il n’en faut pas plus d’une demi-livre, à ce qu’on assure, pour nourrir le nègre le plus vi- > goureux , pendant toute une journée. La fécule qui se précipite du suc exprimé de la râpure des tu- bercules de Manioc, est d’une finesse et d’une blancheur compara- bles à la plus belle fleur de farine de froment. On lave cette fécule plusieurs fois; ensuite on la fait sécher au soleil sur une table; lorsqu'elle est bien sèche, on la met dans des sacs de papier, et on la conserve dans un licu sec. Elle sert, à beaucoup d’usages économiques; elle donne un pain très-léger et très-délicat , en la mêlant par parties égales avec la farine de froment; on en fait d’excellentes pâtisseries, des crèmes, des bouillies, etc. On s’en sert 6n guise d’amidon et de poudre à poudrer. Le suc propre dela plante, réduit de moitié par l’ébullition, bien écumé etassaisonné d’un peu de piment, de sel et de Cüipipa ou fécule de Manioc, FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 511 constitue une sauce, qu’on conserve dans des bouteilles, et dont onfait usage pour relever le goût des viandes. Cette composition se nomme Cabiou : elle prouve que le poison du Manioc disparait par l’évaporation, après une ébullition prolongce. Une autre préparation importante du Manioc, connue sous les noms de Couac, farine de Manioc, où Tapioca, rem- place actuellement en Europe le Salep et le Sagou. « Cette pré- » paration, dit M. de Tussac, n’est autre chose que la râpure » des tubercules de Manioc, que l’on presse comme pour en faire » de la Cassave, et que l’on torréfie jusqu'à un certain degré. Pour cette opération on a une espèce de chaudière à fond plat, établie sur un fourneau en maçonnerie. Il est urgent, pendant que la matière chauffe , de la remuer sans cesse , pour empê- cher la cohérence entre les parties, et pour que la cuisson soit uniforme. À l'odeur et à la couleur un peu rousse, on recon- naît que l'opération est terminée; alors on retire cette farine, » et on l’étend sur des tables pour la faire refroidir; ensuite on la » met dans des sacs de papier ou dans de petits barils. Cette prépa- » ration a le grand avantage de pouvoir se porter en voyage ; on prétend quedix livres suffisent pour lanourriture d’un voyageur, pendant quinze jours : il suffit de l’humecter avec un peu d’eau, ou mieux encore avec du bouillan. On sait actuellement par expérience , en France, qu'on peut en faire un potage très- agréable et très-sain , et les médecins modernes l’ordonnent fré- » quemment à leurs malades. » Les nègres préparent avec dela Cassave, des Patates râpées et du sirop de sucre, qu'ils font fermester ensemble dans de l’eau, une boisson vineuse assez forte pour enivrer, mais ne se conservant que peu de jours. Ils nomment cette liqueur A7obi. Les naturels de la Guiane savent également mettre à profit le Manioc, pour la composition de différentes boissons alcooliques , qu'ils appellent Vicou, Cachivi, Paya et Unapaga. dr É, L'ER VU Os 4 . Janrpna DE Lorruixc. — Janipha Lœfflingii Kunth. — Jatropha Janipha Linn. — Jacq. Amer. tab. 62, fig. «. Lobes des feuilles tres-entiers : le terminal panduriforme. 519 CLASSE DES TRICOQUES. Cette espèce croit dans l'Amérique méridionale. Ses feuilles contiennent un suc visqueux dont l’odenr approche de celle des feuilles de Noyer. Les racines sont grosses et charnues. Genre JATROPHA. — Jatropha Linn. Fleurs monoïques. Calice 5-parti ou 5-lobé: estivation convolutive. Corolle 5-partie ou nulle: estivation contortive. Disque annulaire et sinué , ou bien à 5 glandules ou squa- mules distinctes. — Æ/eurs mdles : Étamines 8 ou 10, bisé- riées, monadelphes par la base. — Fleurs femelles : Ovaire à 5 loges uniovulées. Styles 5, bilobés, ou bifides, ou plu- sieurs fois dichotomes. Stigmates 6, ou un plus grand nom- bre. Capsule tricoque. Arbres, ou arbrisseaux, ou rarement herbes. Suc propre laiteux. Feuilles alternes, quelquefois glanduleuses à la base, tantôt entières, tantôt, et plus souvent, palmées ou lobées, glabres, ou hérissées de poils soit glanduleux soit piquants. Corymbes axillaires ou terminaux. Les Jatropha en général sont vénéneux et drastiques. Plu- sieurs espèces offrent des poils dont l’attouchement produit des piqüres brülantes comme celles que font éprouver les Or- ties. On compte dans ce genre environ vingt espèces, dont les plus remarquables sont les suivantes : JATROPHA CATHARTIQUE. — Jatropha Curcas Linn. — Jacq. Hot. Vindob. tab. 63. — Gærtn. Fruct. tab. 108. — Marcgr. Bras. 97. — Aldin. Hort, Farn. tab. 86. Feuilles glabres, luisantes, cordiformes , anguleuses : angles aigus, presque entiers; pétiole ordinairement plus long que le limbe. Arbrisseau tres-touffu , haut de 12 à 20 pieds. Fleurs petites, nombreuses. Fruits de la grosseur d’une petite Noix. Ce Jatropha, appelé vulgairement Médicinier, croît dans beaucoup de contrées de l'Amérique méridionale. Toutes ses par- ties herbacées contiennent un suc laiteux tres-âcre et d’une odeur vireusc. Les graines, connues sous le nom de Pignons d'Inde , FAMILLE DES EUPHOMBIACÉES. 513 sont un purgatif drastique , qu’on n’emploie guère en Europe , et qui, à forte dose , produit des effets qui deviennent mortels. Quatre ou cinq de ces graines, dépouillées de leur pellicule et légèrement torréfiées , sont le maximum qu’on puisse en administrer sans dan- ger. M. Orfila a fait mourir des chiens avec une à trois drach- mes de graines de Médicinier, réduites en farine, soit en les faisant prendre à l’intérieur, soit en les appliquant sur des bles- sures. L’embryon est la partie la plus vénéneuse de la graine ; le périsperme , à ce qu’on assure, peut être mangé sans aucun danger. JATROPHA A FEUILLES DE COTONNIER. — J'atropha gossypi- folia Linn. — Jacq. Icon. Rar. tab. 623. — Pluck. Phytogr. tab. 56, fig. 2. — Sloan. Jam. v. 1, tab. 84. Feuilles cordiformes , presque palmées, molles, un peu ve- lues, à 3 ou 5 lobes acuminés , dentelés ; pétioles garnis de poils rameux glanduliferes; stipules remplacées par des poils fasci- culés. Corymbes pédonculés, oppositifoliés. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Rameaux dressés, velus vers le sommet. Fleurs petites, d’un pourpre foncé. Capsules pen- dantes, de couleur cendrée. Graines luisantes, panachées de noir et de gris. Cette espèce est commune aux Antilles et dans l’Amérique méridionale , où les habitants emploient la décoction deses feuilles comme remède purgatif. Les graines, au rapport de Sloane , sont une nourriture excellente pour la volaille. JATROPHA MULTIFIDE. — Jatropha multifida Linn. — Salisb. Parad. Lond. tab. 91. — Dillen. Hort. Eltham. tab. 173, fig. 213. Feuilles comme digitées, à 9 lobes pennaufides, glabres, glaaqtes en dessous. Stipules pectinées. Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Feuilles grandes , élégantes. Fleurs d’un rouge écarlate, disposées en cimes. Fruits presque pyriformes , de la grosseur d’une Noix. Ce Jatropha, indigène dans l'Amérique méridionale, est ap- pelé vulgairement Voisetier purgatif et Médicinier d’Espagne, BOTANIQUE. PHAN, T. II. 55 514 CLASSE DES TRICOQUES. parce que les Espagnols faisaient un usage fréquent de ses grai- nes; mais on fut obligé d'en proscrire l'emploi en médecine, à cause des accidents funestes qui en étaient très-souvent la suite, Une seule de ces graines suffit pour purger avec beaucoup de yio- lence, Dix à douze feuilles de la plante, cuites légèrement, pur- gent, à ce qu'on assure, sans occasioner des tranchées. Aux Antilles, cet arbrisseau orne les jardins ; on le cultive aussi dans les serres. Genre ÉLÉOCOQUE. — Elæococca Commers. Fleurs monoïques. Calice 2- ou 5-parti : estivation val- vaire. Pétales 5, contournés en préfloraison.— Fleurs mâles: Étamines 9-19; filets monadelphes inférieurement, bisériés : les extérieurs plus courts; anthères introrses!: les 2 supé- rieures souvent abortives.— #/eurs femelles : Ovaire à 5 ou 5 loges uniovulées. Stigmates simples ou bifides, subsessiles. Drupe à chair fibreuse, 5-5-coque en dedans. Arbres. Feuilles alternes, longuement pétiolées, biglan- duleuses à la base, entières ou lobées. Fleurs paniculées, ter- minales. Pédoncules articulés. On neconnait que deux espèces dÉléocoques, l’une indi- gène au Japon et l’autre en Cochinchine. On exprime de leurs graines une huile, trop âcre pour servir à des usages ali- mentaires, mais fréquemment employée dans les arts et dans l’économie domestique. Genre ALEURIT. — Æ{/eurites Forst. Fleurs monoïques. Calice 2 ou 3-parti : estivation val- vaire, Pétales 5, contournés en préfloraison. Disque à 3 lobes squamiformes. — Fleurs mäles : Étamines en nombre indé- fini ; filets courts, soudés en androphore conique ; anthères adnées , introrses.— Fleurs femelles : Ovaire à 2 loges uni- ovulées, enveloppé dans une tunique velue, fendue supé- rieurement. Péricarpe charnu , 2-coque en dedans ; coques s’'ouvrant incomplétement au sommet. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 515 Arbres. l'euilles alternes, longuement pétiolées, biglan- duleuses à la base, entières ou lobées. Panicules grandes, rameuses : Les ramifications inférieures féminiflores, courte- ment pédonculées; les ramifications supérieures masculiflo- res, multibractéolées. — Presque toutes les parties de ces vé- gétaux sont couvertes d’une pubescence étoilée très-menue et comme farineuse. Ce genre, propre à l’Asie équatoriale, ne renferme que trois espèces, dont voici la plus remarquable : Aceurtr DES MozuQurs. —Æleurites moluccana Wild. — Camirium Rumph. Amb. vol. 2, tab. 58. — Jatropha moluc- cana Lion. Feuilles ovales, presque entières. Panicules composées de cimes dichctomes. Cet arbre croît aux Moluques et à Java, où les Malais lap- pellent Camiri. Ses Noix deviennent mangeables après avoir subi la torréfaction. On en retire unehuile, qui possède les mêmes pro- priétés que l'huile de Lin et qui s'emploie dans la peinture. L’Aleurites Ambinux, ou Noix de Bencoul, également indigène aux Moluques, est cultivé aux îles de France et de Bourbon. Au rapport de Commerson , les amandes torréfiées de cette espèce ont un goût très-agréable. Genre ANDA. — Anda Piso. Fleurs monoïques. Calice campanulé, 5-denté. Pétales 5, onguiculés, étalés, alternant avec 5 glandules. — Fleurs mâles : Étamines 8 ; filets monadelphes; anthères incom- bantes : 3 intérieures, plus longues. — Fleurs femelles : Ovaire ..…. Style court, bifide. Stigmates 2, lisses, dentés. Dfûpe gros, pulvérulent, charnu : noyau biloculaire, di- sperme, anguleux. L'espèce dont nous allons donner la description constitue à elle seule le genre. Anna pe Gomez. — Anda Gomezi Juss. fil. Euphorb. 516 CLASSE DES TRICOQUES. tab. 12, n° 37.— Aug. Saint-Hil., Juss. fil. et Cambess, Plan- tes Usuelles des Brasiliens , tab. 54. Grand arbre, rameux presque dès la base. Rameaux vagues, de couleur cendrée. Jeunes pousses couvertes d’une poussière ferrugineuse. Feuilles digitées-quinquéfoliolées , persistantes ; pétiole commun biglanduleux, long d’environ 3 pouces. Folioles très-entières, luisantes, nerveuses, pétiolulées, ovales, acumi- nées , longues d’environ 4 pouces. Panicules terminales , pulvé- rulentes , composées de cimules dichotomes , longuement pédon- culées , sub-5-flores, androgynes. Fleurs longues de 4 à 5 lignes : les femelles subsessiles ; les mâles portées sur des pédicelles di- bractéolés , biglanduleux. Drupe ovale-slobuleux , haut de 2 à 3 pouces. Cet arbre croît sur les plages du Brésil. Ses amandes ont la sa- veur de la Noisette ; mais 1l n’en faut que deux ou trois, mangées crues , pour provoquer des purgations et quelquefois des vomisse- mens. Cette propriété , déjà signalée par Marcgraf et Pison , a été confirmée nouvellement par le docteur Gomez , qui recommande les graines de l’Ænda comme un purgatif sûr et sans aucune sa- veur désagréable. Du temps de Pison, les Portugais et les natu- rels du Brésil exprimaient des graines de l’Ænda une huile, dont ils se servaient pour l'éclairage; cette huile, étant siccative, est excellente pour la peinture. L’écorce de l'arbre , broyée et jetée dans une rivière ou dans un étang , donne la mort aux poissons qui s’y trouvent ; on sait que la même propriété existe dans beau- coup d’autres Euphorbiacées. Genre SIPHONIA. — Siphonia Rich. Fleurs monoïques. Calice 5-fide ou 5-parti : estivation valvaire. Corolle nulle.— }/eurs müles : Filets soudés en an- drophore columnaire, anthérifère au-dessous du sommet; at thères 5 ou 10, verticillées, adnées, introrses, — Æ/eurs fe- melles : Ovaire hexagone , triloculaire , porté sur la base persistante et circulaire du calice : loges uniovulées. Stigma- tes 5, sessiles, subbilobés. Péricarpe gros : écorce fibreuse, recouvrant 5 coques élastiquemnent bivalves, FAMILLE DES EUPHORPIACÉES. 517 . Arbres lactescents. Ramules feuillus au sommet. Feuilles longuement pétiolées, trifoliolées ; folioles très-entières, gla- bres, veineuses. Grappes axillaires et terminales, paniculées; grappes partielles composées d’un grand nombre de fleurs mäles, et d’une seule fleur femelle terminale. Ce genre ne renferme que deux espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale, très-importantes en ce que leur suc propre épaissi est le Caoutchouc : substance végétale particu- lière, qu'on nomme vulgairement Gomme élastique, et qui se retrouve dans plusieurs autres Euphorbiacées, ainsi que dans certaines Urticées. SrrnoniA Caourcnouc. — Siphonia Cahuchu Willd. — Siphonia elastica Pers. Ench. — Juss. fil. Euphorb. tab. 12, n° 38, À. — Hevea guianensis Aubl. Guian. tab. 335. Arbre haut de 5o à 6o pieds, sur 2 à 3 pieds de diamètre. Tronc ramifié au sommet. Écorce grisätre, peu épaisse. Folioles cunéiformes-obovales, arrondies au sommet, quelquefois mucro- nées , glabres, vertes en dessus, un peu glauques en dessous , longues de 3 à 4 pouces , sur 2 pouces de large ; péuicle commun de la longueur des folioles. Panicules plus courtes que les feuilles. Fleurs petites. Capsule oblongue, trigone , verdätre. Cet arbre croit dans les grandes forêts de la Guiane. Les natu- rels du pays l’appellent Zévé. « Pour peu que l’on entaille J’c- » corce du tronc , dit Aublet, il en découle un suc laiteux; et » quand on veut en tirer une grande quantité, on commence par » faire au bas du tronc une entaille profonde qui pénètre dans le » bois; on fait ensuite une incision qui prend du haut du trone » jusqu’à l’entaille, et, de distance en distance, on en pratique » d’autres latérales'’et obliques , qui viennent aboutir à l’incision “æsngitudinale. Toutes ces incisions conduisent le suc laiteux » dans un vase placé à louverture de l'entaille ; le suc s’épaissit » et devient une résine molle, roussâtre et élastique; lorsqu'il » est tres-frais, 1l prend la forme des instruments et des vases sur » lesquels on l’applique par couches. » Le Caoutchouc pur se trouve dans le commerce en masses gri- 518 CLASSE DES TRIGOQUES. ses, quelquefois rosées ou gris de lim, plantes, élastiques et susceptibles de s’allonger considérablement sans se briser. Quand on les coupe , elles présentent une surface lisse et polie; fraîche- ment appliquées et comprimées, les surfaces se collent et adhèrent fortement entre elles. Il s’enflamme comme un résine, en se bour- soufflant et en exhalant une fumée sensiblement ammoniacale. Il conserve , après avoir été fondu au feu, une consistance grasse, onctueuse , sans reprendre sa première sécheresse ; par la distilla- tion , il donne des produits analogues à ceux d’une matière ani- male; il se ramollit et se gonfle sans se dissoudre dans l’eau bouillante. Les huiles fixes et volatiles le dissolvent par la cha- leur, et il leur communique la propriété de former par la dessic- cation un vernis élastique , mais qui reste toujours un peu collant. Il ne se dissout dans l’éther qu'après avoir été ramolli et gonfle par l’eau bouillante. Le Caoutchouc sert, comme l’on sait, à beaucoup d’usages. On en enduit les toiles qu’on veut rendre imperméables à l’eau, et 1l s’en fabrique des sondes ainsi que différens autres instrumens de chirurgie. Toutle monde connaît la propriété qu’il possède, d’en- lever du papier les traces de crayon. Les naturels de la Guiane recherchent les fruits de ce Sipho- nia, et ils en mangent les amandes. Aublet assure en avoir lui- même mangé un grand nombre sans être incommodé; il com- pare leur saveur à celle des Noisettes. Srpmonia Du Brésiz. — Siphonia brasiliensis Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec, Arbre haut d'environ 6o pieds. Folioles oblongues , acuminées, rétrécies à la base, ponctuées en dessous : la terminale longue de près de 10 pouces, sur 3 pouces de large; les latérales plus cour- tes. Capsules globuleuses. EE Ce Siphonia est indigène au Brésil. Son suc propre se re- cueille , comme celui de l’espèce précédente, pour la préparation du Caoutchouc. Genre HYÉNANCHE — Æyænanche Lamb. Fleurs dioïques — Æleurs mâles : Calice 5-T-sépale. Éta- FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 519 mines 10-50; filets courts; anthères ovales-oblongues. — Fleurs femelles : Calice polysépale; sépales imbriqués , ca- ducs. Styles 2-4. Stigmates 4, réfléchis, glanduleux, fim- briés. Péricarpe subéreux, à 8 sillons, et à 4 coques bivalves, dispermes. Arbres. Feuilles verticillées-ternées ou quaternées, entiè- res, luisantes, veineuses, épaisses ; pétioles courts , canali- culés. Fleurs mâles en grappes axillaires, agrégées, bractéo- lées. Fleurs femelles sur des pédoncules pauciflores , égale- ment axillaires. Le Hyænanche globosa Lamb. (Cinch. 52, tab. 10), est la seule espèce connue du genre. Ses capsules broyéessont employées, au cap de Bonne-Espérance, à empoisonner les viandes qu’on jette comme appt aux hyènes. IV° TRIBU. LES ACALYPHÉES. — 4CALY PHEZÆ Juss. fil. Fleurs monoiques ou dioiques. Calice 2-5-parti : estivation valvaire. Corolle nulle. Étamines en nombre défini (sou- vent 2 ou 5); filets libres ou monadelphes ; anthères à bourses conjointes ou disjointes. Ovaire à 2 ou 5 loges uniovulees. Styles 2 ou 5 ; oubien un seul 2- ou 3-parti. Stigmates simples , souvent plumeux ou laciniés. Péri- carpe capsulaire, 2-ou 5-coque. Arbres, ou arbrisseaux, ou herbes. Feuilles alternes, ordi- naïrement dentelées. Fleurs bractéolées { bractées sou- vent très-grandes et multiflores) , tantôt en grappes ,Basculiflores à la partie supérieure, féminiflores à la base , tantôt et plus souvent en glomérules unisexuels rapprochés en épi. Genre CATURE — Caturus Lann. Fleurs dioïques, — Fleurs mdles : Calice trifide. Étami- 520 CLASSE DES TRICOQUES. nes 5 ; filets saillants; anthères suborbiculaires. — Æ/eurs fe- melles : Calice triparti. Ovaire à 5 loges uniovulées. Styles 5, laciniés. Capsule tricoque. Arbuscules ou arbrisseaux. Feuilles alternes, stipulées , dentelées. Inflorescence axillaire. Fleurs femelles en épis denses, très-longs, hérissés des lanières des styles, chacune accompagnée d’une bractée 5-partie. Les espèces de ce genre ne sont qu’au nombre de deux. Leurs épis femelles ont été comparés par Linné à la queue d’un chat. Voici l'espèce qui mérite d’être signalée ici : CATURE HISPIDE. — Caturus spiciflorus Linn. — Juss. fil. Euphorb. tab. 14, n° 35.—Cauda felis Rumph. Amb. vol. 4, tab. 37. — Acalypha hispida Burm. Ind. tab. 61, fig. 1. Arbrisseau haut de 18 à 20 pieds. Feuilles subcordiformes, pointues, velues en dessous aux nervures. Épis pendants. Cette plante croit aux Moluques et à Ceylan. La décoction de ses fleurs est recommandée comme un spécifique contre les flux de ventre. Genre MERCURIALE. — Mercurialis Linn. Fleurs monoïques ou dioïques. Calice 5- ou 4-parti. Fleurs mâles : Étamines 8-12, ou un plus grand nombre ; filets libres, saillants ; anthères didymes, globuleuses. — Fleurs femelles : Ovaire didyme, à 2 loges uniovulées. Sty- les 2, courts, larges, denticulés. Deux filets stériles, courts, appliqués contre lovaire. Capsule spinelleuse ou coton- neuse, 2-coque. Arbrisseaux ou herbes. Feuilles opposéés ou rarement al- ternes, plus ou moins dentées. Fleurs axillaires et termize= les : les mâles en glomérules bractéolés, disposés en épis; les femelles fasciculées ou solitaires, en épi. Les dix espèces dont se compose ce genre croissent en Europe, à l'exception de deux: l’une du Sénégal, l’autre de l'Inde, Voici les espèces remarquables : FAMILLE DES EUPHORBIACÉES, 591 MERCGURIALE ANNUELLE.—MWercurialis annua Linn.—- Engl. Bot. tab. 559. — Bull. Herb. tab. 159 et 235.— Schk. Handb. tab. 332.—Turp. in Flor. Méd. Ic. — Juss. fil. Euphorb. tab. 14, n° 47. Raciné fibreuse, annuelle. Tige rameuse. Feuilles pétiolées, ovales ou ovales-lancéolées , pointues , dentelées , glabres ou lé- gèrement ciliées aux bords. Fleurs mâles dodécandres. Fleurs fe- melles axillaires, courtement pédicellées. Herbe dioique. Tiges tétragones, dressées, hautes d’un pied et plus. Fleurs mâles en épis très-lâches : axe filiforme. Ovaire hispide. Graines chagrinées. La Mercuriale annuelle, fort commune en Europe, abonde surtout dans les endroits cultivés, où elle devient souvent une mauvaise herbe très-incommode. Sa saveur est aqueuse, mais son odeur peu agréable. Les anciens Romains mangeaïent les feuilles cuites de la plante en guise de légume. Plusieurs médecins ont recommandé cette Mercuriale comme diurétique , émolliente et légèrement laxative; mais on ne l’emploie guère en France. Les graines ont la même saveur que celles du Chanvre. MERCURIALE VIVACE. — Mercurialis perennis Linn. — Flor. Dan. tab. 400.—Engl. Bot. tab. 1872.— Bull. Herb. tab. 393. Racines rampantes. Tiges simples. Feuilles pétiolées, dente- lées, pointues, scabres : les inférieures ovales; les supérieures cunéiformes-lancéolées. Fleursmäles ennéandres. Fleurs femelles longuement pédicellées. Herbe vivace. Tiges articulées, nues à la partie inféricure, dressées , longues d’un pied environ. Feuilles d’un vert sombre, devenant violettes par la dessiccation artificielle. Cette plante , Qui passe pour vénéneuse , croit dans les bois de la plus grande païtie de l’Europe. Le bétail n’y touche point, et xhiané assure qu’elle est fort dangereuse pour l’homme , ainsi que pour les moutons. Macérée dans l’eau, elle lui communique une belle couleur bleue que les acides et les alcalis font dispa- raître promptement. Selon Loureiro , la décoction du Mercurialis indica purge lé- gèrement , sans aucun danger, 5929 CLASSE DES TRICOQUES. Genre TRA GIA. — Tragia Plum. Fleurs monoïques. — Fleurs mäles : Calice triparti. Eta- mines 2 ou 9; filets courts. — Æ/eurs femelles : Calice 6- ou rarement 5-5-parti : lanières persistantes, quelquefois penna- tifides. Style trifide. Stigmates 5. Capsule à 3 coques hispi- des, subglobuleuses, bivalves, monospermes. Graines globu- leuses. Herbes ou sous-arbrisseaux, quelquefois grimpants ou vo- lubiles. Feuilles alternes, stipulées, dentelées , ou lobées, ou rarement pennées. Grappes axillaires, composées d’un petit nombre de fleurs femelles, basilaires , très-longuement pé- donculées, ei d’un grand nombre de fleurs mâles courte- ment pédicellées ; fleurs, tant mâles que femelles, accompa- gnées chacune d’une bractée simple, ou 2-5-fide, étroite. Ce genre se compose d’environ quinze espèces, réparties entre l'Amérique équatoriale, l'Amérique septentrionale et V’Asie équatoriale. Plusieurs 7rcgia sont remarquables par les piqüres brü- lantes que produit l’attouchement des poils qui hérissent ces plantes. Rumphius fait mention de quelques espèces qu’il préconise comme remèdes diurétiques. V° TRIBU. LES HIPPOMANÉES. — HIPPOMANEÆ Juss. fil. Fleurs monoïques ou dioiques. Calice ( quelquefois nul) à 2-4 sépales libres ou plus ou moins soudées : estivation convolutive. Corolle , glandules et appendices nuls. Éïtamines 2-40, libres ou diversement soudées. Ovaire à? ou 5,ou plus rarement, à 4-18 loges uniovulées. Pe- ricarpe capsulaire, ou moins souvent soit subéreux soit charnu, à 4AS coques distinctes ou quelquefois soudeéës. Arbres ou arbrisseaux , presque toujours lactescens. Feuil- FAMILLE DES EUPHORBIACÉES, 593 les simples, souvent bislanduleuses à la base. Fleurs le plus souvent disposées en épis mâles à la partie su- périeure, femelles à la partie inférieure ; plus rare- ment en chatons : les mâles écuailleux ; les femelles brac- teoles. Genre STILLINGIA. — Stillingia Linn. Fleurs monoïques, — Æleurs males : Calice tuberculeux, à limbe crénelé. Étamines 2, saillantes ; filets presque libres. — Fleurs femelles : Calice trifide. Style épais. Stigmates 5, réfléchis. Ovaire à 3 loges uniovulées. Capsule globuleuse, tricoque. Arbres ou arbrisseaux lactescens. Feuilles entières ou dentelées, quelquefois glanduleuses à la base; stipules mini- mes. Épis terminaux , miasculiflores supérieurement , fémi- niflores inférieurement. Fleurs mâles pédicellées, bractéo- lées, fascieulées dans l’aisselle d’une grande bractée. Fleurs femelles peu nombreuses , courtement pédicellées, chacune accompagnée d’une grande bractée, On ne connait que trois espèces de S/lingia. Voici celle qu’il importe de faire connaitre : STILLINGIA Porte-suir. — Stillingia sebifera Willd. — Crotonsebiferum Linn.—Osbeck, un. p. 245.—Pluck. Amalth. tab. 390, fig. 2. — Hist. des voyages, v, 6, p. 464. —Turp. in Dict. des Sciences Nat. Je. — Juss. fil. Euphorb. tab. 16, ne 2 Feuilles pétiolces, ovales-rhomboïdales, longuement acuminées, dentées , biglanduleuses à la base. Arbre ayant le port d’un Cerisier. Ecorce blanche, lisse. Ra- #fHéaux longs, flexibles. Feuilles semblables à celles du Peuplier noir. Capsules dures, glabres, brunes, à côtes arrondies. Grai- nes presque hémisphériques, enduites d’une substance cireuse,. Le Stillingiæ Porte-suif est indigène en Chine, où il porte le nom d'U-Kieu-Mu. Chez nous, on l'appelle vulgairement #rbre & suif. Cet arbre est d’une grande utilité pour les Chinois : la 524 CLASSE DES TRICOQUES, matière dont ses graines sont enduites leur sert à faire des chan- delles. A cet effet on broie les graines et on les fait bouillir dans l’eau; on enlève les parties huileuses qui surnagent, et qui ont la consistance du suif lorsqu'elles sont refroidies. Les chandelles fabriquées avec cette graisse végétale sont d’une grande blan- cheur. On exprime en outre des graines de ce Stillingia, une huile à brûler d’une bonne qualité. Cet arbre est aujourd’hui complétement naturalisé sur les côtes de la Géorgie et des Carolines; mais Elliot observe qu’on n’en ure aucun parti. On le cultive aussi en plein air dans les jardins de botanique des départemens du Midi, et il mériterait d’être multiplié, à cause de l'élégance de son port. STILLINGIA SYLVESTRE. — wStillingia sylvatica Willd. — Mich. Flor. Am. Bor. Feuilles sessiles, oblongues-lancéolées, rétrécies à la base, dentelces. Fleurs mâles subsessiles. Herbe vivace, glabre. Racine grosse , ligneuse. Tige dressée , haute de 2 à 3 pieds. Feuilles presque coriaces, luisantes en dessus. Capsule un peu scabre. Cette plante croît dans les Carolines et en Géorgie. La décoc- tion de ses racines passe pour un spécifique antisyphilitique. Genre MANCENILLIER. — //ippomane Linn. Fleurs monoïques. — Fleurs mâles : Calice turbiné, bi- fide. Androphore indivisé, bianthérifère au sommet ; an- thères adnées, extrorses. — Æ/eurs femelles : Calice triparti. Ovaire pluriloculaire; loges uniovulées. Style court, épais. Stigmates le plus souvent 7, rayonnants. Drupe charnu, lac- tescent, pomiforme : noyau ligneux, pluriloculaire, irré On. lièrement anguleux ; ; loges monospermes. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. MANCENILLIER VÉNÉNEUX. — /fippomane Mancinella Lion. — Catesb, Carol, v. 2, tab. 05. — Sloan. Hist, Jam. v. 2, FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 525 tab. 159. — Commel. Hort. v. 1, tab. 65.— Turp. in Dict. des Sciences Nat. Ic. — Juss. fil. Euphorb. tab. 16, n° 54. — Tus- sac, Flor. Antill. v. 3, tab. 5. Arbre lactescent, de moyenne taille, semblable par le port à un Abricotier , ou à un Poirier. Rameaux glabres, nombreux, souvent ternés, recouverts d’une écorce grisätre. Feuilles alternes, stipulées, longuement pétiolées, glabres , luisantes, veineuses, pointues , dentelées, subcordiformes à la base, longues de 3 à 4 pouces ; pétiole biglanduleux au sommet; stipules ovales, ca- duques. Fleurs mâles en épis terminaux, dressés, composés de glomérules épars, chacun accompagné d’une bractée concave, biglanduleuse à la base. Fleurs femelles sessiles, solitaires, axil- laires sur des ramules qui ne portent point de fleurs mâles. (Quel- quefois on trouve un petit nombre de fleurs femelles à la base des épis mâles. ) Drupe de la forme et de la grosseur d’un Abricot : épicarpe luisant, d’un vert jaunâtre; pulpe blanche, laiteuse ; noyau de la grosseur d’un Marron. Le Mancenillier croît sur les plages des Antilies et de l Amc- rique méridionale. Peu de végétaux, sans contredit, sont doués de qualités aussi malfaisantes. Le suc propre de cet arbre est si caustique, qu'une goutte recue sur la peau y fait naitre sux-le- champ des ampoules , suivies d’érysipèles et d’ulcères très-nalins. Les Caraïbes trempent dans ce suc le bout des flèches qu'ils veu- lent empoisonner, et qui, par ce moyen, conservent très-long- temps des propriétés vénéneuses. On assure que les émanations même de l'arbre peuvent donner la mort ; cependant Jacquin et d’autres voyageurs disent avoir dormi impunément sous son om- bre. Le fruit du Mancenillier est d'autant plus dangereux, qu’il cache le venin le plus subtil sous un aspect séduisant et sous une saveur douceâtre. Aujourd’hui le Mancenillier est extrémement rare aux Antilles, parce que les colons prennent soin d’extirper par le feu un végétal aussi perfide. Genre SABLIER. —- Æ/ura Linn. Fleurs monoïques. — Æleurs méles : Calice court, urctolé, tronqué. Etamines monadelphes. Audrophore cylindrique ; 526 CLASSE DES TRICOQUES. anthères verticillées, bi- ou trisériées, insérées sous des tu- bercules. — Fleurs femelles : Galice urcéolé , entier, appli- qué étroitement contre Povaire. Style long, infondibulifor- me. Stigmate large, concave, pelté, à 12-18 rayons. Cap- sule ligneuse, orbiculaire, déprimée, à 12-18 sillons, et à au- tant de coques monoSpermes, s’ouvrant avec élasticité. Arbres lactescents. Feuilles alternes, stipulées, enroulées avant leur développement; pétiole biglanduleux au sommet; stipules caduques. Fleurs mâles en chatons simples, écail- leux, pédonculés, terminaux : écailles imbriquées, uniflores. Fleurs femelles solitaires dans le voisinage des fleurs mâles. Les Sabliers sont remarquables par leurs fruits, dont les coques, rangées en rond autour de l’axe, éclatent avec fra- cas lors de la maturité. Les colons de l'Amérique se servent de ces fruits, après les avoir vidés et fait bouillir dans de l'huile, pour y mettre du sable : c’est de cet usage que dé- rive le nom du genre. Le suc laiteux des Sabliers, ainsi que leurs graines, sont âcres et vénéneux. On admet trois espèces de ce genre; elles sont indigènes dans l’Amérique équatoriale. La plus notable est la suivante: SABLIER ÉLASTIQUE. — Aura crepitans Linn. — Lam. Il. tab. 503. — Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ic. — Tuss. Flor. Antill. v. 4, tab. 6. Arbre haut de 6o pieds et plus. Cime très-touffue. Branches et rameaux étalés. Feuilles ovales-oblongues, cordiformes à la base, pointues, crénelces , glabres, longues d’environ un pied, sur 6 à 8 pouces de large; pétiole grêle, presque aussi long que la lame. Stipules lancéolées. Epis mâles oblongs-conianes. Cette espèce croît au Mexique, aux Antilles et dans l’Amé- rique méridionale. Genre EXCÉCAPRIA. — ÆExcæcaria Linn. Fleurs monoïques ou dioïques. — Fleurs mâles : Andro- phore profondément trifide, accompagné d’une écaille basi- laire sessile, indivisée : lanières tantôt simples et portant une FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 527 seule anthère; tantôt 2- ou 5-fides et 2: ou 5-anthérifères, ac- compagnées de 1 ou de 2 squamules, — Fleurs femelles : Calice minime, squamiforme , 5-fide (quelquefois nul). Ovaire à 5 loges uniovulées. Style épais, court, triparti. Stigmates 5, réfléchis. Capsule globuleuse, tricoque. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, non-stipulées, glabres, crénelées, ou dentées, ou rarement entières. Fleurs mâles en chatonsaxillaires; fleurs femelles tantôt en petit nom- bre à la base des chatons mâles, tantôt en grappes ou en épis, soit axillaires soit terminaux, sur des individus particuliers, La plupart des plantes de ce genre contiennent un suc laiteux plus ou moins caustique. On en connait huit espèces, dont trois croissent aux Antilles , deux au Brésil, et trois dans l’Asie équatoriale. L’Æxcæcaria Agallocha (Rumph. Amb. vol. 2, pag 255), parait être l'espèce la plus dange- reuse. Rumphius raconte que bien des navigateurs, ignorant les propriétés funestes de l'arbre, avaient perdu la vue en entaillant le tronc sans précaution. M. Léchenault assure que même la fumée répandue par le bois, lorsqu'on le brüle, est très-nuisible. On a avancé à tort dans quelques ouvrages que le bois odorant, si célèbre en Asie sous le nom d’Ægal- loche, et dont nous avons parlé sous le genre Æ/oëxyle (fam. des Césalpiniées), provenait de l’£xcæcaria Agallo- cha. Genre COMMEA. — Commia Loureir. Fleurs dioïques. — Æleurs mäles : Calice nul. Andro- phore indivisé, pluri-anthérifère au sommet. — Fleurs fe- melles : Calice triparti, court, persistant. Styles 5, réfléchis, courts, persistants, Stigmates épais. Capsule à 5 coques mo- nospermes, déhiscentes par la suture antérieure. » L’espèce suivante constitue à elle seule le genre: Commia DE LA CocmiNeumEe. — Commia cochinchinensis Lour. Flor. Cochinch. Arbrisseau. Feuilles alternes, très-entières , glabres. Fleurs mâles en chatons axillaires, couris, écailleux ; écailles imbri- 528 CLASSE DES TRICOQUES. quées, uniflores. Fleurs femelles petites, nombreuses, dispo- sées en grappes subterminales. Loureiro rapporte qu'il suinte de cet arbrisseau une gomme blanche, purgative et émétique, employée en Cochinchine contre les obstructions et les hydropisies. Genre MAPROUNEA. — Maprounea Aubl. Fleurs monoïques. — Æléurs males : Calice tubuleux , quadrifide. Etamines 2, monadelphes ; androphore saillant, bifide au sommet ; anthères extrorses. — Fleurs femelles : Calice trifide. Ovaire à 5 loges uniovulées. Style épais, tri- fide. Stigmates réfléchis. Capsule tricoque. Graines osseuses, bosselées. Fleurs mâles en chatons ovoïdes , écailleux , involucrés, solitaires ou disposés en panicales terminales ; écailles bi- ou triflores. Fleurs femelles solitaires ou géminées à la base de chaque chaton, pédonculées, dibractéolées, ou tribractéolées. Feuilles alternes, très-entières, glabres, luisantes en dessus, veineuses. Ce genre est composé de deux espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale. La suivante mérite une mention particulière. MaprouNÉA pu Brésiz. — Maprounea brasiliensis Aug. Saint-Hil., Adr. de Juss. et Cambess. Plantes Usuelles des Brasi- liens, tab. 65. Sous-arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Tige droite, rameuse. Feuilles ovales ou ovales-arrondies, apiculées , subcordiformes à la base, longues d’environ 18 lignes. Chatons longs de 4 à 5 lignes, solitaires, courtement pédonculés. Fleurs femelles subgéminées , tribractcolées. ; Cette plante croit au Brésil, dans la province des Mines, où les colons l’appèlent Marmeleiro, de Campo. Ses feuilles donnent une teinture noire , peu solide. _ FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 529 Genre OMPHALÉEA. — Omplalea Linn. Fleurs monoïques. Calice 2-parti. — Æeurs méles : An- drophore disciformr, pelté, bi- ou trilobé ; anthères 2 ou 5, didymes , eufoncées. — Fleurs femelles : Ovaire à 5-loges un:ovulées, Style court, épais. Stigmate capitellé, subtri- lobé. Péricarpe charnu, tricoque en dedans. Graines gros- ses, subglobuleuses. Arbrisseaux grimpants, ou arbres. Feuilles alternes, stipu- lées, entières, épaisses, nerveuses, réticulées en dessous; pé- tiole biglanduleux au sommet. Fleurs paniculées : les femel- les solitaires et terminales; panicules partielles accompa- gnées d’une stipule très-longue , biglanduleuse , réunies en grandes panicules terminales. Les Omphaléa sont remarquables en ce que l’amande de leurs graines est très-bonne à manger, lorsqu'on prend la précaution d’en séparer l'embryon et le test, parties qui sont purgalives. Voici les deux espèces connues du genre: OmMPHALEA TRIANDRE. — Omphalea triandra Linn.— Lamk. MI. tab. 753, fig. 3. — Lodd. Bot. Cab. tab. 557. — Tussac, Flor. Antill. tab. 9. — Juss. fil. Euphorb. tab. 17, n° 58. — Omphalea nucifera Swartz , Obs. Feuilles oblongues , obtuses, subcordiformes à la base. Tige arborescente. Fleurs triandres. Arbre s’élevant à 40 pieds et plus. Panicules longues de 2 pieds, d’abord dressées, puis pendantes. Fleurs verdâtres. Anthères purpurines. Baie grosse , pendante, globuleuse. . Cette espèce crait aux Antilles, où on la nomme vulgairement Noisetier. Ses amandes sont très-recherchées par les habitants. Étant fraiches, leur goût ne diffère pas de celui des Noisettes ; mais elles rancissent promptement. On en exprime une huile ana- logue à celle d’Amandes douces, OmPHALÉA DIANDRE. — Omphalea diandra Linn. — Aubl, Guran, tab. 328. — Omphalea cordata Swartz , Obs. BOTANIQUE, PHAN: Te Il 34 5c0 CLASSE DES TRICOQUES, Rameaux sarmenteux. Feuilles cordiformes , pointues, un peu pubescentes en dessous. Fleurs diandres. Liane à sarments très-longs, atteignant la sommité des grands arbres et retombant jusqu'à terre. Fleurs petites, verdâtres; bractées lanccolées, obtnses. Baie jaunâtre, charnue : coques brunes, dures , revêtues à l’intérieur d’un duvet blanc. Cette plante croît sur les plages de la Guiane et aux Antilles. Selon Aublet, ses sarments sont remplis d’un suc propre copieux, qui étanche la soif, sans qu’il en résulte aucun inconvénient. Le périsperme est huileux et d’une saveur semblable à celle des Amandes douces ; on le mange fréquemment , après avoir pris la précaution d’en séparer l'embryon. La décoction des feuilles passe pour détersive. VI° TRIBU. LES EUPHORBIÉES. — EUPHORBIEÆ Juss. fil, Fleurs monoïques dans un involucre commun foliacé ou ca- liciforme. — Fleurs mâles en grand nombre , polyandres ou monandres : Calice tantôt nul, tanlôt 5- ou 4- fide, où 4- où 5- parti. — Fleurs femelles 2 ou 3 , centrales ou latérales : Calice tantôt nul , tantôt trifide, ou 6-12- parti. Ovaire à 5 loges uniovulées. Styles 5, distincts, ou soudés en un seul soit indivisé soit trifide. Stigmates 1, 3, ou 6. Péricarpe capsulaire ou légèrement charnu , tri- coque. Arbres, ou arbrisseaux, ou herbes. Sucs propres ordinaire- ment laiteux. Tiges quelquefois grimpantes ou charnues. Feuilles aliernes , simples ( par exception 3-5-foliolees ), rarement 5-5-parties. Involucres pédoncules, tantôt, axillaires , solitaires, ou fasciculés, tantôt en ombelles Lerminales. Genre EUPHORBE. — Æuphorbia Linn. Involucre commun caliciforme, oucampanulé, ou turbiné, FAMILLE DES EUPHORPIACÉES. 5ol 4- ou 5-fide : lanières entières, ou fimbriées, ou multiparties, alternes avec des appendices glanduleux ou pétaloïdes, de forme variée. — Fleurs mäles nombreuses, composées d’une seule étamine articulée par la base du filet à un pédi- celle court et quelquefois accompagné de squamules ou de bractéoles. — Fleur femelle solitaire , centrale : Ovaire trilo- culaire, porté sur ur long pédicelle. Styles 3, bifides, ou ra- rement soudés en un seul 5-fide. Stigmates 6, ou rarement 3, lobés. Capsule penchée, à 5 coques monospermes, déhis- centes avec élasticité. Plantes lactescentes, herbacées, ou charnues, ou ligneu- ses. Tiges tantôt charnues et anguleuses, tantôt cylindriques. Feuilles(nulles dans plusieurs espèces) alternes, ou rarement opposées et stipulées (par exception verticillées-ternées). Pé- doncules très-courts et pauciflores dans les espèces charnues; dans les espèces munies de feuilles , tantôt axillaires, tantôt et plus souvent terminaux , lisses et disposés en ombelles à rayons 2-ou 3-chotomes, florifères dans les bifurcations. (Ra- rement les involucres sont aglomérés en tête au sommet des rayons.) Une collerette de feuilles ou de bractéesaccompagne la base des ombelles ainsi que celle de chaque cime, cimule ou capitule. Ce genre est très-riche en espèces. Les auteurs en énumè- rent près de trois cents. Une centaine environ croissent en Europe, principalement dansles contrées qui avoisinent le bassin de la Méditerranée, Trente sont indiquées dans l'Asie équatoriale; soixante-dix environ en Afrique, dont près de la moitié appartient au cap de Bonne-Espérance. Le nouveau continent en offre soixante-dix, en grande partie indigènes entre les tropiques et dans les régions voisines. On n’a ob- servé qu’un petit nombre d’espèces dans la Nouvelle-Hol- lande et dans la Polynésie. La plupart des Æuphorbes contiennent un suc âcre et vé- néneux , surtout dans les espèces des contrées équatoriales, qui se distinguent en outre par des tiges charnues , sembla- bles à celles de certains Cactus. Nous allons faire connaitre les espèces les plus notables, 552 CLASSE DES TRICUQUES. Secrion I'*. Tiges charnues, épaisses, aphylles, ou garnies d'un petit nornbre de feuilles. a) Tiges aiguillonnees. Eupuonve pes ANCIENS. — Euphorbia antiquorum Linn. — Commel. Hort. tab. 12. — Hort. Malab. v. 2, tab. 42. Tige articulée, subquadrangulaire ; rameaux étalés où drés- sés, presque aphylles; angles ondulés. Épines courtes ; gémi- nées. Pédoncules simples ou trifides, courts, naissants aux si- nuosités des angles. Appendices de l’involucre arrondis, entiers. Fleurs mâles 5 ou 6. Cette espèce habite F Arabie et l'Inde. Le sue laiteux qui abonde dans ses tiges se recueille pour la préparation de la gomme-résine appelée Euphorbe dans les pharmacies. Forskal assure que les chameaux mangent la plante lorsqu’elle est cuite. EuPnorge oFFICINAL. — Euphorbia officinarum Linn.—De Cand. Plantes Grasses , tab. 77. Tiges 12-18-angulaires , aphylles. Épines géminées. Tige épaisse, dressée, souvent simple, haute de 4 à 6 pieds. Involucres presque sessiles aux angles de la partie supérieure de la üige. Cette espèce croit dans l'Afrique équatoriale. Son suc épaisst, ainsi que celui de plusicurs autres espèces charnues, est la Gomme Euphorbe des officines. Ce médicament, d’une âcreté extrême, est l’un des purgatifs drastiques les plus vivlents. Les anciens l’'employaient très-fréquemment ; mais les médecins de nu: : sy ont rarement recours, à cause de sa trop grande énergie. On ne peut, sans danger, l’administrer qu’à des doses très-faibles. Ap- pliquée sur la peau , cette résine l’enflamme et finit par en déter- miner la vésication. Respirée par les narines, la moindre quan- tté de Gomme Euphorbe provoque des violents éternuements. EupuorsEe DES CANARIES. — Euphorbia canariensis Linn.— De Cand. Plantes Grasses , tab. 49. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 5353 Tiges à 4 angles calleux ; rameaux étalés, plus ou moins ar- qués , aphylles ; aiguillons courts, geminés , divergents. ques, apny 5 Tiges épaisses, hautes de 4 à 6 pieds. Involucres sessiles sous Ses CP > ls |! les épines, accompagnés chacun d’une bractée ovale; appendices P > pas ; API : ï 5 de l’involucre charnus , entiers, d’un brun roux. Cette espèce , indigène aux Canaries, se cultive dans les col- P ; 5 lections de plantes grasses, à cause de la singularité de son port. Son suc est tres-âcre : on assure qu’il donne, comme les deux es- / 2 pèces précédentes , de la Gomme Euphorbe. EupnorBe MAMILLAIRE. — Æuphorbia mamillaris Linn. Tige simple, subheptagone, aphylle. Épines solitaires, droites. Tige droite , haute de 2 pieds et plus, garnie de quelques ra- meaux courts. Épines longues rl 1 pouce. Pédoncules simples , naïssants sur les angles de la tige, entre les épmes. Cette espèce , originaire du cap de Bonne-Espérance, est culti- vée dans les collections de plantes grasses. b) Tiges et rameaux inermes. Eupaoree TÈre De Mépuse. — Euphorbia Caput Medusæ Linn. — De Cand. PI. Grass. tab. 150. | Souche épaisse, tubéreuse. Rameaux cylindriques, tuberculeux, chargés d’écailles charnues, imbriquées sur cinq rangs : les su- périeures terminées par une feuille linéaire-lancéolce. Involucres subsessiles, ternés ou quaternés. Souche élevée d'environ 1 ‘/, pied hors de terre; rameaux char nus, rayonnants. Appendices des involucres dentés aux bords. Cette espèce , qu’en raison de son aspect particulier où a com- parée à une tête de Méduse, croit dans T Afrique équatoriale. On la cultive dans les di bone de plantes grasses. Eupuorse MELON. — Euphorbia meloniformis Ait. Hort. Kew.—Desfont. in Ann. du Mus. v. 1, p. 200, tab. 16, 5 fr: 2 — Andr. Bot. Rep. tab. Gr7. Tige subglobuleuse , poly tdre: Cette espèce , indigène au cap de Bonne-Espérance et fort re- marquable par sa forme , se cultive dans les collections de plantes grasses. 54. 5354 CLASSE DES TRICOQUES. Evpnonse Tirucazi. — Euphorbia Tirucaili Wild. — Hort. Malab. v. © , tab. 44. | Tiges dressées, filiformes , frutescentes, presque aphylles. Branches étalées , fasciculées. Cette plante croît dans l'Inde, où on l'emploie communément à faire des haies. Son suc est tres-âcre : les Hindous le regardent comme un antisyphilitique très-efficace. SEcriox Il, Tige ligneuse. Involucres fascicules ,; ou épars ; ou en om- belles. Eurnorse pourpre Noir. —Euphorbia atropurpurea Wild. Inérnie. Feuilles lancéolées , fasciculées, entières. Fascicules terminaëx. Bractées connées , d’un pourpre noir. à Cette espèce, originaire des Canaries, est cultivée dans les orangeries. Eup&orBE DES PÊCHEURS. — Euphorbia piscatoria Willd. Inerme. Feuilles lancéolées, lisses. Ombelles terminales , tri- fides. Bractées oblongues. On se sert aux Canaries dés graines de cet Euphorbe pour étourdir les poissons. EupnorBe ÉGARLATE, — Euphorbia punicea Willd. — Jacq. lc. Rar, v. 3, tab. 484. — Smith, Ie. Pict. 3, tab. 3. Feuilles obovales-lancéolées , glauques en dessous. Ombelles à 5 rayons trifides. Bractées ovales, acuminées , colorées. Arbrisseau haut de 4 pieds. Bractées écarlates. Cette espèce , indigène aux Antilles, est cultivée dans les serres comme plante d'ornement. . Eupnoree ÉCLATANT. — Euphorbia splendens Bot. Mag. tab. 2902.— Euphorbia Milii Desmoul. — Pesfont. Cat. Hort. Par. — Euphorbia Breoni Hortul. Tiges épineuses ; tuberculeuses , rameuses. Feuilles coriaces , spatulées. Involucres subgeéminés , subsessiles. Bractées 2, op- posées , colorées. FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. 5355 Petit arbrisseau, originaire de Madagascar, remarquable par ‘ses bractées d’un écarlate très-vif. Cultivé en serre chaude. Eupnorse MELLIFERE. — ÆEuphorbia mellifera Aït. Hort. Kew. — Vent. Malm. tab. 30. — Euphorbia longifolia Lamk. Tiges feuillues. Feuilles lancéolées , pointues , lisses, entières. Pédoncules en corymbe. Capsules tuberculeuses. Cet arbrisseau, originaire des Canaries, est cultivé dans les orangerles. EuPHORBE HÉTÉROPHYLLE. —Euphorbia heterophylla Wild. — Plum. Ice. tab. 251, fig. 5. Feuilles panduriformes , dentelées : les supérieures lancéolées. Involucres terminaux , en ombelle. Bractées colorées. Cette espèce dgyient un arbrisseau dans l'Amérique méridio- nale, où elle est indigène. Dans les jardins , en Europe, c’est use herbe annuelle d’environ deux pieds de haut. La forme par- ticulière de ses feuilles et ses bractées marbrées d’écarlate la font cultiver par quelques amateurs. SEcrion III. Tiges cylindriques , herbacées, feuillées. Pédoncuies com- muns en ombelle. a) Glandules de l’involucre et cotylédons suborbiculaires. EuPHORBE DES MARAIS. —Euphorbia palustris Linn. — Bull. Herb. tab. 87. — Flor. Dan. tab. 866. Feuilles caulinaires oblongues-lancéolées, très-entieres , obtu- ses ; feuilles florales elliptiques-oblongues , entières. Ombelles à un grand nombre de rayons bi- ou trifides. Coques verruqueuses. Graines obovales , lisses. v Herbe vivace ou suffrutescente, baute de 3 à 5 pieds. Tige dressée , garnie sous l’ombelle d’un grand nombre de rameaux stériles. Glandules involucrales jaunes. Graines luisantes, d’un brun noirâtre. Cette plante est commune en France, aimsi que dans la plus grande partie de l'Europe, dans les marais et au bord des eaux. 556 CLASSE DES TRICOQUES. En Russie, on l’administre comme purgatif et comme émétique. EuPnORBE À FLEURS POURPRÉES. — ÆEuphorbia Characias Linn. — Jacq. Ic. Rar. v. 1, tab. 80. Feuilles très-entières , pubescentes , oblongues ou linéaires-lan- céolées , très-rapprochées. Pédoncules communs axillaires et ter- minaux. Ombelle multifide. Capsules pubescentes. Graines lisses. Herbe vivace , touffue , haute de 2 à 3 pieds. Tiges épaisses, dressées , nues dans leur partie inférieure. Glandules involucrales d’un pourpre noirâtre. Cet Enphorbe, indigène dans l’Europe australe , mérite d’être cultivé comme plante d'ornement. b) Glandules de L'involucre triangulaires ou bicornes. Eupnoree DE Gérarp.—ÆEuphorbia Ger@gdiana Jacq. Flor. Austr. tab. 436. — Spreng. Flor. Hal. @b. 3, fig. 1. — Eu- phorbia Esula Thuil. (non Linn.)— Euphorbia linariwfolia Lamk. Feuilles glabres , entières : les caulinaires lancéolées, pointues, mucronées ; les florales rhomboïdales-orbiculaires. Ombelles mul- tiradiées. Glandules involucrales triangulaires, obtuses. Capsules glabres, lisses. Graines lisses, obovales-cylindracées. Herbe vivace, touffue, glauque. Tiges très-simples , longues d'environ un pied. Glandules de couleur orange. Graines opaques, blanches. Cette espèce croît dans les endroits pierreux , en France et dans plusieurs autres contrées de l’Europe. C’est elle que les auteurs anciens appellent Æsula. Avant la floraison, elle ressemble tout-à-fait à la Linaire commune. D’après les observations du docteur Loiseleur Deslongchamps , quinze à vingt-quatre grains en poudre de la racine de lEuphorbe de Gérard , agissent comme vomitif, à peu près de la même manière que l’Ipécacuanba. Eupnorse Cyprës. — Euphorbia Cyparissias Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 435 Feuilles molles, glauques en dessous : les caulinaires linéaires, pointues; les florales ovales-deltoïdes , subcordiformes. Ombelle *+ FAMILLE DES EUPHORBIACÉES. : 567 : multiradiée. Glandules involucrales semi-lunées , bicornes. D sules glabres , lisses. Graines lisses, ohovales. Herbe vivace. Tiges ordinairement rameuses : les brancliés su: périenres stériles , feuillues. Feuilles florales d’un veit jaunâtre. Glandules jaunes. Graines opaques, d’un brun cendré. | Cette espèce est commune dans l'Europe méridionale, ainsi que dans l’Europe moyenne, dans les lieux secs et sablonneux. M. Loiseleur Deslongchamps a employé la substance corticale de sa racine comme émétique ; ses propriétés sont parfaitement ana- logues à celles de la précédente, mais leur action est plus éner- gique. Du reste, on cite plusieurs cas d’empoisonnemens mortels, occasionés par de fortes doses de l'Euphorbe C yprès. Euruonse Épurcr.— Euphorbia Lathyris Linn.— Blackw. tab. 123. — Bull. Herb. tab. 103. — Turp. in Flor. Med. ct in Dict, des Sciences Nat. Ic. Feuilles subcoriaces : les caulinaires linéaires, larges , oppo- sées eu croix, mucronces ; les florales lancéolces. Ombelle 2-5- radice.Glandules involucraies semi-lunces, à deux cornes ohtuses. Capsule lisse, glabre, profondément sillonnce. Graines obovales, scabres. Herbe bisannuelle, glabre , glauque, haute de 2 à 4 pieds. Capsule grosse, spongieuse. Graines grosses, opaques, jaunâtres. L'Épurge abonde dans le midi de l'Europe. On la trouve quelquefois aux environs de Paris. les campagnards se servent de ses graines pour se purger; mais ce remède est violent et peut devenir dangereux à forte dose. M. Orfila à fait mourir un chien ayec huit onces du suc de cette plante. EurnoreeE sYLV ESTRE- — Euphorbia amygdaloides Linn. — Eng]. Bot. tab. 256.— Euphorbia sy ESA Jacq. Flor. Austr. tab. 375. Feuilles un peu épaisses : les cauliraires lancéolées-spatulées , obtuses, pubescentes , rétrécies en pétiole, les florales semi-or- biculaires , connces, perfolices. Ombelle 5-8-radice. Glandules involucrales semi-lunées , bicornes. Ovaire ponctuc. Capsule gla- bre, ponctuée, Graines lisses, ovales-orbiculaires. EN) CLASSE DES TRICOQUES. : Herbe vivace. Tiges touffucs, hautes d’environ 2 pieds , dres- sées ou ascendantes. Feuilles d’un vert opaque : les florales jau- nâtres. Glandules vertes ou purpurines. Graines brunes. Cette plante est commune dans les bois. D’après les expériences du docteur Loiseleur Deslongchamps, la poudre de l'écorce de ses racines estémétique, aux mêmes doses que l’Euphorbe de Gé- rard. Genre PÉDILANTHE. -— Pedilanthus Neck. Fleurs monoïques dans un même involucre: une seule femelle centrale; plusieurs mâles placées à la circonférence. Involucre en forme de sabot, glandulifère en dedans. Fleurs mäles comme dans les Euphorbes. Ovaire à 5 loges uniovu- lées. Style unique. Stigmates 5, bifides. Capsule tricoque. Arbrisseaux lactescents , rameux , inermes. Feuilles alter- nes, entières, épaisses ; pétiole court, biglanduleux à la base. Pédoncules communs terminaux, chacun portant un invo- lucre rouge. Une collerette de bractées foliacées à la base des pédoncules communs. M. Adrien de Jussieu admet dans ce genre trois espèces, dont deux des Antilles et une de l'Inde. En voici la plus re- marquable : PEéninanrae Faux Tiruymare. — Pedilanthus tithymaloi- des Poit. in Ann. du Mus. v. 19, pag. 388, tab. 19, fig. 1. — Bot. Reg. tab. 837. — Euphorbia tithymaloides Linn. — Jacq. Amer. tab. 02. — Crepidaria myrtifolia. Haw. Arbrisseau à tiges cylindriques. Feuilles cunéiformes-obovales, glabres, entières, longues d'environ 2 pouces. Involucre en forme de sabot, bilabié, prolongé à la base en une membrane naviculaire : lèvre supérieure comprimée , échancrée ; lèvre infé- rieure bifide. c Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. Son suc est âcre et fait naître des pustules sur la peau. Jacquin assure qu’on l’emploie en Amérique comme antisyphilitique. TRENTE-UNIÈME FAMILLE. LES STACKHOUSEES. — S7'4CKHOUSEÆ. ( Stackhouseæ, R. Brown , Gen. Rem. in Flind. Voy. v. II, pag. 555, — Baril. Ord. Nat. p. 568.) Le genre Sfackhousia, propre à la Nouvelle-Hollande, coustitue à lui seul cette petite famille, laquelle d’ailleurs n'offre aucun autre intérêt. Nous devons donc nous bor- ner ici à en exposer les caractères. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes. Feuilles simples, très-entières, alternes. Stipules la- térales, minimes. Fleurs hermaphrodites, régulières, tribractéolées , disposées en épi terminal. Calice madhérent, à-fide : limbe régulier ; tube ren- flé au milieu. Pétales 5, isomètres , insérés à la gorge du calice : onglets soudés en tube plus long que le calice; lames étroites , étalées en rosace. Étamines 5, libres, insérées à la gorge du calice : 3 plus longues, alternes avec ? plus courtes. Pistil : Ovaires 5 - 5, adnés à axe central par leur bord antérieur, chacun contenant un seul ovule dressé. Styles en même nombre que les ovaires, quelquefois co- hérents par la base, Stigmates simples, 540 CLASSE DES TRICOQUES. Périrarpe : Carpelles disjoints, indéhiscents, secs, quelquefois ailés : axe central persistant. + Graines munies d’un périsperme charnu. Embryon dressé, axile, presque aussi long que le périsperme. GENRE : Stackhousia Smith. FIN DU TOME DEUXIÈME DES PRANEROGAMES. sr & Dire . EL à? 2 < ë Fes CH 2 Sa Si