HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. ‘& 1 b e y 3 ? Nu) | Vi ' " j à à # A 1e à : ; M'A L r LÉ LA * "1 LRU SE à es LA 1 f f A Ça M mi L V4 iy É \ / X (Est ». F, BAIRD. HISTOIRE DES POISSONS, Par M: ve CourE D£ LACEPÉDE, * SUITE ET COMPLÉMENT DES ŒUVRES DE BUFFON. TOME TROISIÈME. ‘ AVEC VINGT-QUATRE NOUVELLES PLANCHES EN TAILLE-DOUCE. RER AT ; | wi Ve. PS à sr” PARIS. RAPET, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARCS, N°. 41. Éditeur du TEMPLE DE LA GLoiIrE, ou les Fastes militaires de la France, ouvrage in-folio, avec figures. 1819. dits en EL { . #4 th R i x a 1 T7 A, A Le » “: Lu ; " È A CP A: L 2 7 = 4 ME : FE + n ‘ * € JS l PRET PF 1 - ce. < . t l » F PURE, _ # Li F r c.À s (4 … V'OULE : û Av k Li { Frs L ï Le 4 ë 1] 4 ft rc & , d + ET * +: 2 , y Fr Pre À # eus : PR Se Le < À _ : L 4 | d @ rs é . A - NS | 1 : \ d F k Î * 1 j EU ES à 4 et ; [l P k > = k nt VS. . Se ENT Nr: j ‘ ni n j Fr i n j d ! \# y dh. ‘ F2, : \ 2 ‘nn ? 1 | PU À CA ) c'e ‘ {Tre { LA , ‘ 1e ÿ ; SA 4 il [l }l I "14 ‘4 + ’ AA fl “ à \ 14 Ne «s HISTOIRE NATURELLE. BAM AAA AE AAA AAA AAA AAA MMA MAMA AA AA UE VA AAA POISSONS. QUARANTE-DEUXIÈME GENRE. LES CALLIONYMES. La tête plus grosse que le corps ; les ouvertures branchiales sur la nuque; les nageoires jugulaires très-éloignées lune de l’autre ; le corps et la queue garnis d’écailles à peine visibles. sl PREMIER SOUS-GENRE. Les yeux très-rapprochés l’un de l’autre. ESPÈCES. CARACTÈRES. Le premier rayon de la première na- | geoire dorsale , de la longueur du 1. LE CALLIONYME ILYRE. corps et de la queue ; l’ouverture de la bouche très-grande; la nageoire de la queue arrondie. u rts que le corps ie ARIANE dos beaucoup pl s courts qu P et la queue ; l'ouverture de la bouche NEAU. : - très-grande ; la nageoire de la queue arrondie. £ rayons de la première nageoire du Trois rayons à la membrane des bran- 3. LE CALLIONYME FLÈCHE. chies; l'ouverture de la bouche petite; la nageoire de la queuearrondie. Lacepède. 3. 1 2 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCE. CARACTÈRES. Le premier rayon de la première na- geoire dorsale terminé par deux fila- mens ; la nageoire de la queue four - chue. 4. LE CALLIONYME JAPONAIS SECOND SOUS-GENRE. Les yeux tres-peu rapprochés l’un de l’uutre. ESPÈCE. CARACTÈRES. 5, LE CALLIONYME poIn- {L'ouverture de la bouche très-petite ; TILLÉ. la nageoire de la queue arrondie. PARA AA AAA AR RAA RAR AAA VRAI AAA ARR AAA AAA LT AT LE CALLIONYME LYRE :. Æarrronrmz*, zyre; quelles images agréables, quels souve- nirs touchans rappellent ces deux noms ! Beauté céleste , art en- chanteur de la musique , toi qui charmes les yeux, et toi qui émeus si profondément les cœurs sensibles, ces deux noms, in- génieusement assortis, renouvellent, pour ainsi dire, en la re- traçant à la mémoire, votre douce, mais irrésistible puissance. Vous que la plus aimable des mythologies fit naître du sein des flots azurés ou sur des rives fortunées, qui, près des poétiques rivages de la Grèce héroïque, formâtes une alliance si heureuse, confondites vos myrtes avec vos lauriers et échangeâtes vos cou- ronnes, que vos images riantes embellissent à jamais les tableaux des peintres de la Nature : béni soit celui qui, par deux noms adroitemenit rapprochés, associa vos emblèmes comme vos deux pouvoirs magiques avoient été réunis , et qui ne voulut pas qu’un des plus beaux habitans d’une mer témoin de votre double ori- gine pût exposer aux regards du naturaliste attentif ses couleurs brillantes , n1 l'espèce de lyre qui paroît s'élever sur son dos, sans ramener l'imagination séduite et vers le dieu desarts, et vers la divinité qui les anime, et dont le berceau fut placé sur les * Lavandière , sur quelques côtes francaises de l'Océan. ? Callionyme vient du grec, et signifie beau nom. DS! Es DU CALLIONYME LYRE. 3 ëndes ! Non, nous ne voudrons pas séparer deux noms dont l'union est d'ailleurs consacrée par le génie; nous ne ferons pas de vains eflorts pour empêcher les amis de la science de l'être aussi des grâces; nous ne croirons pas qu’une sévérité inutile doive repousser avec austérité des sentimens consolateurs ; et si nous devons chercher à dissiper les nuages que lignorance et l'erreur ont rassemblés devant la Nature , à déchirer ces voiles ridicules et surchargés d’ornemens étrangers dont la main mal- adroite d’un mauvais goût froidement imilateur a entouré le sanctuaire de cette Nature si admirable et si féconde, nous n’ou- büerons pas que nous ne pouvons la connoître telle qu'elle est, qu'en ne blessant aucun de ses attraits. Nous dirons donc toujours callionyme lyre. Mais voyons ce qui a mérilé au poisson que nous allons examiner l'espèce de consécralion qu’on en a faite, lorsqu'on lui a donné la dénomi- nation remarquable que nous lui conservons. Nous avons sous les yeux l’un des premiers poissons jugulaires que nous avons cru devoir placer sur notre tableau ; et déja nous pouvons voir des traits très-prononcés de ces formes qui attire= ront souvent notre attention, lorsque nous décrirons les osseux thoracins et Îles osseux abdominaux. Mais à des proportions par- ticulières dans la tête, à des nageoires élevées ou prolongées, à des piquans plus ou moins nombreux, les callionymes, et sur- tout la lyre , féunissent un corps et une queue encore un peu serpentiformes , et une peau dénuée d’écailles facilement visibles. Ïls montrent un grand nombre de titres de parenté avec les apodes que nous venons d'étudier. Et si de ce coup d'œil général nous passons à des considérations plus précises , nous trouverons que la tête est plus large que le corps, très-peu convexe par - dessus, et plus aplatie encore par-dessous. Les yeux sont très-rapprochés l'un de l'autre. On a écrit qu'ils étoient garnis d’une membrane clignotante ; mais nous nous sommes assurés que ce qu'on a pris pour une telle membrane n'est qu'une saillie du tégument Le plus extérieur de la tête, laquelle se prolonge un peu au-dessus de chaque œil, ainsi qu'on a pu l’observer sur le plus grand nombre de raies ct de squales. L'ouverture de la bouche est très-grande ; les lèvres sont épaisses, les mâchoires hérissées de plusieurs petites dents, et les æmouvemens de la langue assez libres. On voit à l'extrémité Ces 4 HISTOIRE NATURELLE ( os maxillaires un aiguillon divisé en branches dont le nombræ paroît varier. L’opercule branchial n’est composé que d’une seule lame : mais il est attaché, ainsi que la membrane branchiale , à la tête où au corps de l'animal , dans une si grande partie de sa circonférence, qu'il ne reste d'autre ouverture, pour la sortie ou pour l'introduction de l'eau, qu’une très-pelite fente placée de chaque côté au-dessus de la nuque, et qui, par ses dimensions, sa position et sa figure, ressemble beaucoup à un évent. L'ouverture de l'anus est beaucoup plus près de la tête que de la nageoire de la queue. La ligne latérale est droite. Sur le dos s'élèvent deux nageoires : la plus voisme de la tête est composée de quatre ou de cinq et même quelquefois de sept rayons. Le premier est si allongé et dépasse la membrane en s’é- tendant à une si grande hauteur, que sa longueur égale l’'inter- valle qui sépare la nuque du bout de la queue. Les trois ou quatre qui viennent ensuite sont beaucoup moins longs, et décroissent dans une telle proportion, que le plus souvent ils paroissent être entre eux et avec le premier dans les mêmes rapports que des cordes d’un instrument destinées à donner, par les seules diffé- rences de leur longueur, les tons w£, ut octave, sol, ut double ociave ,et m2, c'est-à-dire , l'accord le plus parfait de tous ceux que la musique admet. Au-delà , deux autres rayons plus courts en- core se montrent quelquefois et paroissent représenter des cordes destinées à faire entendre des sons plus élevés que le m1; et voilà donc une sorte de,lyre à cordes harmoniquement proportion- nées , qu’on a cru, pour ainsi dire, trouver sur le dos du callio- nyme dont nous parlons ; et comment dès-lors se seroit-on réfusé à l’appeler yre ou porte-lyre * ? Les autres nageoires, et particulièrement celle de l'anus et la seconde du dos, qui se prolongent vers l'extrémité de la queue en bandelette membraneuse, ont une assez grande étendue , et forment de larges surfaces sur lesquelles les belles nuances de fa lyre peuvent, en se déployant, justifier son nom de callionyme. 4 A la membrane des branchies. . . . . . . . . . . . 6 rayons. "à la première nageoire dorsale, de. + . . . . . . . + 4à7 à la seconde nageoire du dos. .,. + + +... +." . 10 àchacane des péctorales {fs ds + +141. UP © /. 0 18 a chacune des nageoires jugulaires, . . . . . , , « : 6 acelgdel’anusit. . .L Atiert 0h: L'ÉNORINL so. SG à celle de la queue ; qui est arrondie. . . . . . . . «+ + © DU CALLIONYME DRAGONNEAU. 5 Les tons de couleurs qui dominent au milieu de ces nuances, sont le jaune, le bleu , le blanc, et le brun qui les encadre, pour ainsi dire. Le jaune règne sur les côtés du dos, sur la partie supérieure des deux nageoires dorsales, et sur toutes les autres nageoires , excepté celle de l'anus. Le bleu paroît avec des teintes plus ou moins foncées sur cette nageoire de l’anus, sur les deux nageoires dorsales où il forme des raies souvent ondées, sur les côtés où il est distribué en taches régulières. Le blanc occupe la partie in- férieure de lanimal. Ces nuances , dont l'éclat, la variété et l'harmonie distinguent le callionyme lyre, sont une nouvelle preuve des rapports que nous avons indiqués, dans notre Discours sur la nature des pois- sons , entre lés couleurs de ces animaux et la nature de leurs ali- mens : nous avons vu que très-fréquemment les poissons les plus richement colorés étoient ceux qui se nourrissoient de mol- lusques ou de vers. La lyre a reçu une parure magnifique, et communément elle recherche des oursins et des astéries. Au reste, ce callionyme ne parvient guère qu’à la longueur de quatre ou cinq décimètres : on le trouve non-seulement dans la Méditerranée , mais encore dans d’autres mers australes ou septentrionales ; et on dit que, dans presque tous les climats qu'il habite, sa chair est blanche et agréable au goût. RAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AAA AAA AAA AAA BAR AA AAA AA AAA AAA LE CALLIONYME DRAGONNEAU. C E callionyme habite les mêmes mers que la lyre , avec laquelle il a de très-grands rapports; il n’en diffère même d’une manière très-sensible que par la briéveté et les proportions des rayons qui soutiennent la première nageoire dorsale, par le nombre des rayons des autres nageoires *, par la forme de la ligne laté- 7 A la première nageoïre dorsale. . . . : . . + . . , . 4 rayons. à la secondehäueoire du dos. 24 4 :. . . pe Lois «yo bhacune Jorion. 2. , ie OS ce 219 PAREUNE des ANS | OU à à . LS as Q : ROUE L'an RE CORRE, RER AR NERO 2 Le moe de le que MN dr: ie. PART Me 19 | HISTOIRE NATURELLE rale qu'on a souvent de la peine à distinguer , et par les nuances et la disposition de ses couleurs, Beaucoup moins brillantes que celles de la lyre, ces teintes sont brunessur la tête etle dos, argen- tées avec destaches sur la partie inférieure de l'animal ; et ces tons simples et trés-peu éclatans ne sont relevés communément que par un peu de verdûtre que l’on voit sur les nageoires de la poi- trine et de l'anus, du verdâtre mélé à du jaune qui distingue les nageoires Jugulaires, et du jaune qui s'étend par raies sur la seconde nageoire dorsale , ainsi que sur celle de la queue. D'ailleurs la chair du dragonneau est, comme celle de la lyre, blanche et d'un goût agréable. Il n’est donc pas surprenant que quelques naturalistes, et particulièrement le professeur Gmelin , aient soupçonné que ces deux callionymes pourroient bien être de la même espèce, mais d’un sexe diflérent. Nouë n'avons pas pu nous procurer assez de renseignemens précis pour nous assurer de l'opinion que l'on doit avoir relativement à la conjecture de ces savans; et dans le doute, nous nous sommes conformés à l'usage du plus grand nombre des auteurs qui ont écrit sur l'ich- tyologie , en séparant de la lyre le callionyme dragonneau , qu'il sera , au reste, aisé de retrancher de notre tableau métho- dique. AAA AA AAA AA AA A AAA PUR A AAA AAA AAA AA VU VA AAA MY EULE LE CALLIONYME FLÈCHE, ET LE CAILLIONYME JAPONAïS. Cu: denx espèces appartiennent, comme la lyre et le dragonneau, au premier sous-genre des callionymes ; c'est-à-dire, elles ont les yeux tres-rapprochés l’un de l'autre. L'illustre Pallas a fait con- noître la première , et le savant Houttuyn la seconde. La {lèche décrite par le naturaliste de Pétersbourg avoit à peine un décimètre de longueur. L'espèce à laquelle appartenoit cet individu vit dans la mer qui entoure l’île d’'Ambome ; elle est, dans sa partie supérieure , d’un brun mêlé de taches irrégulières et nuageuses d’un gris blanchâtre, qui règne en s'éclaircissant sûr la partie inférieure. Des taches ou des points bruns paroissent sur le haut de la nagcoire caudale et sur les nageoires jugulaires; . DU CALLIONYME POINTILLÉ. ; une bande trés-noire se montre sumla partie postérieure de la première nageoire dorsale; et la seconde du dos, ainsi que les pectorales, sont très-transparentes, et variées de brun et de blanc. Voici , d’ailleurs, les principaux caractères par lesquels la flèche est séparée de la lyre. L'ouverture de là bouche est très-petile , les lèvres sont minces et étroites; les opercules des branchies sont mous, ét composés, au moins, de deux lames, dont la première se termine par une longue painte, et présente, dans son bord postérieur , une dentelure très - sensible; on ne voit que trois rayons à la membrane branchiale; la première nageoïre du dos et celle de l’anus sont très-basses , ou , ce qui est la même chose, forment une bande très-étroite. Le nom de callionyme japonais indique qu’il vit dans des mers assez voisines de celles dans lesquelles on trouve la flèche. I par- vient à la longueur de trois décimètres, ou environ. Il présente différentes nuances. Sa première nageoire dorsale montre une tache noire, ronde, et entourée de manière à représenter l'iris d’un œil; les rayons de cette même nageoire sont noirs, et le premier de ces rayons se termine par deux filamens assez longs ce qui forme un caractère extrêmement rare dans les divers genres de poissons. La seconde nageoire du dos est blanchâtre ; les na- geoires pectorales sont arrondies ; les jugulaires très-grandes ; et celle de la queue est très-allongée et fourchue *. AAA A A AAA AR AAA AA A AA UV AA AAA AAA AA Va LE CALLIONYME POINTILLÉ. ee Le poisson , qui appartient au second sous - genre des callio- nymes , et qui, par conséquent, a les yeux assez éloignés l’un de RE r - , . Ë . A Aire Vautre , ne présente que de très-petites dimensions. L'individu *'ÉMEmbrant des branchies.? . [0 à 4 UE, 43 rayons. minière darsale.t: - #4 x nee ». :. Ad +. 1 NI & a RE NU Le Lu ». eine, + NC EN QUEUE a chacune des péctünaless ma ur ue 7 RME RON à chacune jugulaires. 4 4e: 2. +. :, HN ONU a la nageoiïre.de l’anus. . . Ur ä nable de en Un. Le Cali dr Get d 3 A la première nageoïre dorsale: . . . 4 . 4 . . . . . 8 HISTOIRE NATURELLE mesuré par le naturaliste Pallas, qui a fait connoitre cette espèce, n'étoit que de la grandeur du petit doigt de la main. Ge callio- nyme est d’ailleurs varié de brun et de gris, et parsemé, sur toutes les places grises , de points blancs et brillans; le blanchâtre règne sur la partie inférieure de l'animal; la seconde nageoire du dos est brune avec des raies blanches et parallèles ; les pectorales. sont transparentes , et de plus pointillées de blanc à teur base , de mème que celle de la queue ; les rayons de ces trois nageoires présentent d’ailleurs une ou deux places brunes; les. jugulaires sont noires dans leur centre, et blanches dans leur circonférence ; et la nageoire de l'anus est blanche à sa base et noire dans le reste de son étendue. Telles sont les couleurs des deux sexes ; mais voici les différences qu'ils offrent dans leurs nuances : la première nageoire du dos du mâle est toute noire; celle de la femelle montre une grande variété de tons qui se déploie d'autant plus facilement que cette nageoire est plus haute que celle du mâle. Sur la partie inférieure de cet instrument de natation, s'étendent des raies brunes relevées par une bordure blanche et par une bordure plus extérieure et noire ; et sur la partie supérieure, on voit quatre ou cinq taches rondes, noires dans leur centre, entourées d’un cercle blanc bordé de. noir, et imitant un iris avec sa prunelle. Ces dimensions plus considérables et ces couleurs plus vives et plus variées d’un organe sont ordinairement dans les poissons, comine dans presque tous les autres animaux, un apanage du mâle, plutôt que de la femelle ; et l’on doit remarquer de plus dans la femelle du callionyme pointillé un appendice conique situé au- delà de l'anus, qui, étant très-petit, peut être couché et caché aisément dans une sorte de fossette, et qui vraisemblablement sert à l'émission des œufs *. Dans les deux sexes, l’onverture de la bonche est très-petite ; les lèvres sont épaisses; la supérieure est double; lopercule bran- chial garni d’un piquant , et la ligne latérale assez droite. à la seconde.) ... . elle + lou ele: : ABS I 0IO TT » Chacune des pectorales en Lei sex le be ent achacune des jugulaires, 4 407.6. Jan ON re D celle de l'anus. 5, 00e UE ne ON RIRE SRE a celle de la queue. . . ia delle de Net PTE 1 À la membrane des branchies, . « . . . . . :.:. & ou 6 rayons, \ a la première nageoire dorsale, . . 4 . « + < + + 4 DU CALLIOMORE INDIEN. 9 AAA AAA AA AAA AAA AAA RAR AA AAA VAI AR AAA AAA AS VA QUARANTE-TROISIÈME GENRE. LES CALLIOMORES. La téle plus grosse que le corps ; les ouvertures branchiales placées sur les côtés de l’animal; les nageoires jugulaires très-éloisnées l’une de l’autre; le corps et la queue garnis d’écailles à peine visibles. ESPÈCE. CARACTÈRES. {Sept rayons à la membrane des bran- chies ; deux aiguillons à la première LE CALLIOMORE INDIEN. pièce, et un aiguillon à la seconde Ù de chaque opercule. | RAA VAAAAAMAIAA RAM AAAAAAAAS AAA AMAR A LE CALLIOMORE INDIEN. CE mot calliomore , formé par contraction de deux mots grecs, dont l’un est xæaatovomos, et l’autre veut dlre limitrophe, voi- sin, etc., désigne les grands rapports qui rapprochent le poisson que nous allons décrire, des vrais callionymes; il a même été inscrit jusqu’à présent dans le même genre que ces derniers ani- maux : mais il nous a paru en différer par trop de caractères essentiels, pour que les Vibcites qui nous dirigent dans nos distributions méthodiques nous aient permis de ne pas len sé- arer.. Le calliomore indien a des teintes bien différentes , par leur peu d'éclat et leur uniformité, des couleurs variées et brillantes qui parent les callionymies, et surtout la lyre: il est d'un gris plus A SERRE OU MAT à NN mens à chacune des pectarales.: lu db à URL 0 à chacune des routiers.) ue doi à: AMONT e « ? aicele de LR ON AUS à HÉeMete Ste Manneutie la din. AU, NU DOS AT SL HISTOIRE NATURELLE ou moins livide. L'ensemble de sa queue est d’ailleurs très-dé- primé , c’est-à-dire, aplati de haut en bas; ce qui le lie avec les uranoscopes dont nous allons parler, et ne contribue pas peu à déterminer la place qu'il doit occuper dans un tableau général des poissons. Les ouvertures de ses branchies sont placées sur les côtés de la tête, au lieu de l'être sur la nuque, comme celles des branchies des callionymes ; ; ces orifices ont de plus beaucoup de largeur ; la membrane qui sert à les fermer est soutenue par sept rayons; et l'opercule , composé de deux lames, présente deux piquans sur la première de ces deux pièces, et un piquant sur la seconde. La mâchoire inférieure est un peu plus avancée que celle de dessus ; l’on voit sur la tête des rugosités disposées longitudinale- ment ; et le premier rayon de la première nageoire dorsale est très-court et séparé des autres ! C'est en Asie que l’on trouve Ï: calliomore Fu RAS VRAI MIMAAAA ER VEUVE VA AAA UE VAE VAR AMAR RARE VUE ET ELA ANR AA. QUARANTE-QUATRIÈME GÊNRE. LES URANOSCOPES. La téte déprimée, et plus grosse qué le corps; les yeux sur- la partie supérieure de la tête, et très-rapprochés ; l@& mâchoire inférieure beaucoup plus avancée que la supérieure ; l’ensemble formé par le corps et la queue, presque conique , et revêtu d’écailles très-faciles à distinguer ; chaque opercule branchial composé d’une seule pièce , et garni d’une membrane ciliée. ESPÈCES. CARACTÈRES. y L’URANOSCOPE RAT. Le dos dénué d’écailles épineuses. 2 L’URANOSCOPE HOUTTUYN. Le dos garnid’écailles épineuses. qi 1 À la première nageoire dorsale... . . . . + . 4 ul. ef TNRNENRSS Ha sondes e . e NMNUe n/nfn MARENe EP Nr PO CRE hrchacune def pectorales. #9 MN). 00, LOU. 0 0 Cr a chacune dés jugulaires. (42e de (1, te. Voiles 108 6 Aa nageoiré, de, Panus... #41 4. à ibèbae" 01e". 13 a colle dé la quene. : .». 4124 el ‘Us are el MIRE DE L'URANOSCOPE RAT. 11 AAA AM MA MAN A MA AU AR AU MAMA AAA AAA ANA IA VV An A L’'URANOSCOPE RAT: ne | JR noms de callionyme et de frachine donnés à cet animal annoncent les ressemblances qu'il présente avec les vrais callio- nymes, et avec le genre dont nous nous occuperons après avoir décrit celui des uranoscopes. Nous n’avons pas besoin d'indiquer ces similitudes ; on les remarquera aisément. D'un autre côté, cette dénomination d’uranoscope (qui regarde le ciel ) désigne le carac- tère frappant que montre le dessus de la tête du rat et des autres poissons du mème genre. Leurs yeux sont, en elfet, non-seule- ment très-rapprochés l’un de l’autre, et placés sur la partie supé- rieure de la tête, mais tournés de manière que, lorsque l'animal est en repos, ses prunelles sont dirigées vers la surface des eaux , ou le sommet des cieux. La tête trés-aplatie, et beaucoup plus grosse que le corps, est d'ailleurs revêtue d’une substance osseuse et dure, qui forme comme une sorle de casque garni d’un très-grand nombre de petits tubercules, s'étend jusqu'aux opercules qui sont aussi très- durs et verruqueux, présente, à peu près au-dessus de la nuque, deux ou plus de deux piquans renfermés quelquefois dans une peau membraneuse, et se termine sous la gorge par trois ou cinq autres piquans, Chaque opercule est aussi armé de pointes tour- nées vers la queue et engagées en partie dans une sorte de gaine très-molle. L'ouverture de la bouche est située à l'extrémité de la partie supérieure de la tête , et l'animal ne peut la fermer qu’en portant vers le haut le bout de sa mâchoire inférieure, qui est beancoup plus longue que la mâchoire supérieure. La langue est épaisse, forte, courte, large, et hérissée de très-petites dents. De l’intérieur de la bouche et près du bout antérieur de la mâchoire inférieure, part une membrane, laquelle se rétrécit , s'arrondit et sort de la bouche en filament mobile et assez long. DRE 4 x A . PRE Tapecon, raspecon , sur les côtes de plusieurs départemens méridionaux de France ; mesoro , pesce prete, rascassa biunca, becca in capo, dans quelques La . r] contrées de l'Italie. 12 © HISTOIRE NATURELLE: Le tronc et la queue représentent ensemble une espèce de cône recouvert de petites écailles , et sur chaque côté duquel s'étend une ligne latérale qui commence aux environs de la nuque, s’ap- proche des nageoires pectorales *, va directement ensuite jusqu’à la nagcoire de la queue, et indique une série de pores destinés à laisser échapper cette humeur onctueuse si nécessaire aux pois- sons , et dont nous avons déjà eu tant d'occasions de parler. fl y a deux nageoires sur le dos; celles de la poitrine sont très- grandes, ainsi que la caudale. Des teintes jaunâtres distinguent ces nageoires pectorales ; celle de l'anus est d’un noir éclatant : l'animal est d'ailleurs brun par-dessus, gris sur les côtés, et blanc par-dessous. ; Le canal intestinal de l'uranoscope rat n’est pas très-long, puis- qu'il n’est replié qu'une fois; mais la membrane qui forme les parois de son estomac est assez forte, et l’on compte auprès du pylore , depuis huit jusqu’à douse appendices ou pelits coecums propres à prolonger le séjour des alimens dans l’intérieur du pois- son , et par conséquent à faciliter la digestion. Le rat habite particulièrement dans la Méditerranée. Il y vit le plus souvent auprès des rivages vaseux ; il s'y cache sous les algues; al s’y enfonce dans la fange; et par une habitude semblable à celles que nous avons déjà observées dans plusieurs raies, dans la lophie baudroie , et dans quelques autres poissons, il se tient en embus- cade dans le limon , ne laissant paroître qu’une petite partie de sa tête, mais étendant le filament mobile qui est attaché au bout de sa mâchoire inférieure, et attirant, par la ressemblance de cette sorte de barbillon avec un ver, de petits poissons qu’il dévore. C'est Rondelet qui a fait connoître le premier cette manière dont l’uranoscope rat parvient à se saisir facilement de sa proie. Ce poisson ne peut se servir de ce moyen de pècher qu’en demeu- rant pendant très-long-temps immobile, et paroïssant plongé dans un sommeil profond. Voilà pourquoi , apparemment , on a écrit qu'il dormoit plutôt pendant le jour que pendant la nuit, quoi- FO% Ta membrane des branches: "0! "01 US OU SCO Se la (première naïeoire dorsale |. das, GS 0. rte BA Seconde 0 0 . SOMENR CUIR ve, LAN AREAS AE A rCune des pécEGra less AMEL PEUT APN SEM ES à chacune des jusulaires., MTS, SUR RAR RE sanioareoire de l'anus... +0 LS. des. tete CORRE à celle de la queue, qui est rectiigne,. . ©. « , . NEA DU L'URANOSCOPE HOUTTU YN. 13 que, dans son organisation , rien n'indique une sensibilité aux rayons lumineux moins vive que celle des autres poissons, des- quels on n'a pas dit que le temps de leur sommeil fût le plus sou- vent celui pendant lequel le soleil éclaire l'horizon *. Il parvient jusqu’à la longueur de trois décimètres : sa chair est blanche, mais quelquefois dure, et de mauvaise odeur ; elle in- dique, par ces deux mauvaises qualités, les petits mollusques et les vers marins dont le rat aime à se nourrir, et les fonds vaseux qu'il préfère. Dès le temps des anciens naturalistes grecs et latins, on savoit que la vésicule du fiel de cet uranoscope est très-grande, et l’on croyoit que la liqueur qu’elle contient étoit très-propre à guérir des plaies et quelques maladies des yeux. ; AAA BAS AAA AAA AMAR AR LA VA MAUR LA LT UMA LAT AN VA AAA L'URANOSCOPE HOUTTUYN. Le nom que nous donnons à cet uranoscope est un témoignage de la reconnoissance que les naturalistes doivent au savant Hout- tuyn , qui en a publié le premier la description. On trouve ce poisson dans la mer qui baigne les îles du Japon. Il est, par ses couleurs, plus agréable à voir que luranoscope rat; en effet, il est jaune dans sa partie supérieure, et blanc dans linférieure. Les nageoires jugulaires sont assez courtes * ; des écailles épineuses sont rangées longitudinalement sur le dos de l’houttuyn. 7 Voyez, dans le Discourt sur la nature des poissons, ce qui concerne le som- meil de ces animaux. HA la première maseoire dorsale... . "MSN NMBrayons: Mia seconde Hi AMAR IP RBRNE Lun pis TRI EE 2 CE à chacune des pestomles Pi ANR VONT a à + SUR Li . . MRRicune des queulaires. à ee Nas + Ce Mae 6 Ne 2 celle de la queue. . . UE LAS NE, PTS UNS a4 HISTOIRE NATURELLE AAA AA AM UE VAR AA AAA VRAI AAA AAA AV AR A AAA AAA ARAAAMA MA VII QUARANTE-CINQUIÈME GENRE. LES TRACHINES. La téte comprimée, et garnie de tubercules où d’aiguillons ; une ou plusieurs pièces de chaque opercule , dentelées; le corps ef la queue allongés , comprimés , el couverts de petites écailles; l'anus situé très-près des nageoires pectorales. ESPÈCES. CARACTÈRES. L ass DMESARTES La mâchoire inférieure plus avancée Der nu É que la supérieure. Les deux mâchoires également avan- 2. LA TRACHINE OS BECK. ee AAA AAA AAA AA AAA AAA AR LAVER ER AARAAAAAANANAAVSE/A LA TRACHINE VIVE:. ren Ce animal a été nommé dragon marin des le temps d’Arisiote. Et comment n’auroit-1l pas, en effet , réveillé l’idée du dragon ? Ses couleurs sont souvent brillantes et agréables à la vue; il les anime par la vivacité de ses mouvemens; il a de plus reçu le pouvoir terrible de causer des blessures cruelles, par des armes, pour ainsi dire, inévitables. Une beauté peu commune et une puissance dangereuse n’ont-elles pas toujours été les attributs dis- tinctifs des enchanteresses créées par l'antique mythologie , ainsi que des fées auxquelles une poésie plus moderne a voulu donner le jour ? Ne doivent-elles pas, lorsqu'elles sé trouvent réunies , T1 Viver, sur plusieurs côtes francaises de l'Océan; araigne, sur les rivages de plusieurs départemens méridionaux de France; saccarailla blanc, auprès de Bayonne ; tragina, en Sicile; pisce ragno, dans plusieurs contrées de l’Italie ; fiæsing,en Danemarck : fjarsing, par les Danois et les Suédois; schwert fisch, pieterman, dans plusieurs pays du nord de l’Europe ; #eever, par les Anglais ; Dpaxæve, par les Grecs modernes; aranéole , boïsdereau, et bois de roc, pendant la jeunesse de l’animal, et sur quelques côtes méridionales de France. Tome 3. Welle Corgnet sc. 1. La Trachine vive... lretre pParx. Gade morue... ... G Le 9 - U( LOSC G le o = 2 a d CG œ PAS ] _ Ù. A La sn. Re TO nn th { 2 DE LA TRACHINE VIVE. 15 rappeler le sinistre pouvoir de ces êtres extraordinaires , 'etracer Timage de leurs ministres, présenter surtout à l'imagination amie du merveilleux ce composé fantastique, mais imposant, de for- mes, de couleurs, d'armes, de qualités effrayantes et douées cependant d’un attrait invincible, qui servant , sous le nom de dragon , les complots ténébreux des magiciennes de tous les âges, au char desquelles on l’a attaché , ne répand l’épouvante qu’avec l'admiration , séduit avant de donner la mort , éblouit avant de consumer , enchante avant de détruire ? Et afin que cette même imagination füt plus facilement en- trainée au-delà de l'intervalle qui sépare le dragon de la Fable, de la vive de la Nature, n’a-t-on pas attribué à ce poisson un venin redoutable? ne s’est-on pas plu à faire remarquer les brillantes couleurs de ses yeux, dans lesquels on a voulu voir _resplendir , comme dans ceux du dragon poétique, tous lés feux des pierres les plus précienses ? Il en est cependant du dragon marin comme du dragon ter- restre *. Son nom fameux se lie à d’immortels souvenirs : mais à peine l’a-t-on aperçu, que toute idée de grandeur s’évanouit ; il ne lui reste plus que quelques rapports vagues avec la brillante chimère dont on lui a appliqué la fastueuse dénomination , et du volume gigantesque qu'on étoit porté à lui attribuer , il se trouve tout d’un coup réduit à derstrès-petites dimensions. Ce dragon des mers, ou, pour mieux dire, et pour éviter toute cause d'erreur, la trachine vive ne parvient, en eflet, très- souvent qu'à la longueur de trois ou quatre décimètres. Sa tête est comprimée et garnie dans plusieurs endroits de petites aspérilés. Les yeux, rapprochés lun de l’autre, ont la couleur et la vivacité de l’'émeraude avec l'iris jaune tacheté de noir. L'ouverture de la bouche est assez grande, la langue pointue; et la mâchoire inférieure , qui est plus avancée que la supérieure , est armée, ainsi que cette dernière, de dents très- aiguës. Chaque opercule recouvre une large ouverture bran- chiale, et se termine par une longue pointe tournée vers la queue. Le dos présente deux nageoires : les rayons de Ia pre- mière ne sont qu'au nombre de cinq; mais ils sont non arti- culés, très-pointus et très-forts. La peau qui revêt l'animal est 1 Voyez l’article du dragon dans notre Histoire naturelle des quadrupédes @vipares. x6 HISTOIRE NATURELLE couverle d’écailles arrondies , petites et foiblement attachées : mais elle est si dure, qu'on peut écorcher une trachine vive pres- que aussi facilement qu’une murèneanguille. Ilen est de même de l’uranoscope rat ; et c’est une nouvelle ressemblance entre la vive et cet uranoscope. Le dos du poisson est d’un jaune brun; ses côtés et sa partie inférieure sont argentés et variés dans leurs nuances par des raies transversales ou obliques, brunâtres , et fréquemment dorées ; la première nageoire dorsale est presque toujours noire *. On trouve dans son intérieur et auprès du pylore, au moins : huit appendices ou petits coœcums. La vive habite non-seulement dans la Méditerranée, mais en- core dans l'Océan. Elle se tient presque toujours dans le sable, ne laissant paroître qu'une partie de sa tête; et elle a tant de faci- lité à creuser son peut asile dans le limon , que, lorsqu'on la prend et qu’on la laisse échapper , elle disparoît en un clin d'œil, et s’en- fonce dans la vase. Lorsque la vive est ainsi retirée dans le sable humide, elle n’en conserve pas moins la faculté de frapper autour d’elle avec force et promptitude par le moyen de ses aiguillons et particulièrement de ceux qui composent sa première nageoire dorsale. Aussi doit-on se garder de marcher nu-pieds sur lesable ou le limon au-dessous duquel on peut supposer des vives : leurs piquans font des blessures très-douloureuses. Mais malgré le danger de beaucoup souffrir , auquel on s'expose lorsqu'on veut prendre ces trachines, leur chair est d’un goût si délicat, que l’on va tres-fréquemment à la pêche de ces poissons, et qu'on em- ploie plusieurs moyens pour s’en procurer un grand nombre. Pendant la fin du printemps et le commencement de l'été, temps où les vives s’'approchent des rivages pour déposer leurs œufs, ou pour féconder ceux dont les femelles se sont débar- rassées , on en trouve quelquefois dans les manets ou filets à nappes simples , dont on se sert pour la pêche des maquereaux. On em- ploie aussi pour les prendre, lorsque la nature du fond le per- met , des dréges ou espèces de filets qui reposent légèrement sur ce même fond, et peuvent dériver avec la marée. RE SA LL DIE 2 DID DA IE OPEN 3 À la première nageoire dorsale. . . . . . . « . + + + + » D rayons. Mila seconde £'s : (SON ut LORS" RC CES à chacune des nageoires pectorales. . . . . + + . + + « + 16 A Chacune des jugulaires. #)... . le “ ! ? à la nageoire de anus. . . e e e e e L] e« . 6 e e e. e e e e e e L e e. . e 25 à celle de la queue, qui est un peu fourchue. . . . . + + + + 19 & DE LA TRACHINE VIVE. 19 On s'elforce d'autant plus de pêcher une grande quantité de vives, que ces animaux non-seulement donnent des signes très- marqués d'irritabilité après qu'ils ont été vidés, ou qu'on leur a coupé la tête , mais encore peuvent vivre assez long-temps hors de l'eau, et par conséquent être transportés encore en vie à d’as- sez grandes distances. D'ailleurs, par un rapport remarquable entre l’irritabilité des muscles et leur résistance à la putridité, la chair des trachines vives nese corrompt pas aisément ; et peut être conservée pendant plusieurs jours , sans cesser d’être très-bonne à manger ; et c'est à cause de ces trois propriétés qu'elles ont reçu le nom spécifique que j'ai cru devoir leur laisser. Cependant, si plusieurs marins vont sans cesse à la recherche de ces trachines, la crainte fondée d’être cruellement blessés par les piquans de ces animaux, et surtout par les aiguillons de la première nageoire dorsale, leur fait prendre de grandes précau- tions ; et les accidens occasionés par ces dayds ont été regardés comme assez graves pour que ; dans le temps, l’auiorité publique ait cru, en France, devoir donner, à ce sujet, des ordres très- sévères. Les pêcheurs s’atiachent surtout à briser ou arracher les aguillons des vives qu’ils tirent de l'eau. Lorsque , malgré toute leur attention , ils ne peuvent pas parvenir à éviter la blessure qu’ils redoutent, ceux de leurs membres qui sont piqués pré- sentent une tumeur accompagnée de douleurs très-cuisantes , et quelquefois de fièvre. La violence de ces symptômes dure ordi- vairement pendant douze heures ; et comme cet intervalle de temps est celui qui sépare une haute marée de celle qui la suit, les pêcheurs de l'Océan n’ont pas manqué de dire que là durée des accidens occasionés par les piquans des vives avoit un rapport irès-marqué avec les phénomènes du flux et reflux, auxquels ils ‘sont forcés de faire une attention continuelle, à cause de l'in- fluence des mouvemens de la mer sur toutes leurs opérations. Au reste , les moyens dont les marins de l'Océan ou de la Méditer- ranée se servent pour calmer leurs souffrances, lorsqu'ils ont été piqués par des trachines vives, ne sont pas peu nombreux; et plusieurs de ces remèdes sont très-anciennement connus. Les uns se contentent d'appliquer sur la partie malade le foie ou le cer- veau encore frais du poisson ; les autres, après avoir lavé la plae avec beaucoup de soin, emploient une décoction de lentisque, ou les feuilles de ce végétal, ou des féves de marais. Sur quelques Lacepède. 3. 2 18 HISTOIRE NATURELLE côtes septentrionales , on a recours quelquefois à de l'urine chaude ; le plus souvent on y substitue du sable mouillé, dont on enveloppe la tumeur , en tàchant d'empêcher tout contact de l'air avec les membres blessés par la trachine, L'enflure considérable et les douleurs longues et aiguës qui sui- vent la piqûre de la vive ont fait penser que cette trachine étoit véritablement venimeuse : et voilà pourquoi , sans doute, on lut a donné le nom de l’araignée, dans laquelle on croyoit devoir supposer un poison assez actif. Mais la vive ne lance dans la plaie qu'elle fait avec ses piquans aucune liqueur particulière : elle n’a aucun instrument propre à déposer une humeur vénéneuse dans un corps étranger, aucun réservoir pour la contenir dans lintérieur de son corps, ni aucun organe pour la filtrer ou la produire. Tous les effets douloureux de ses aiguillons doivent être attribués à la force avec laquelle elle se débat lorsqu'on la saisit, à la rapidité de ses mouvemens , à l'adresse avec laquelle elle se sert de ses armes , à ia promptitude avec laquelle elle redresse et enfonce ses petits dards dans la main, par exemple , qui s’eflorce de la retenir, à la profondeur à laquelle elle les fait parvenir, et à la dureté ainsi qu’à la forme très-pointue de ces piquans. La vive n’emploie pas seulement contre les marins qui la pé- chent et les grands poissons qui l’attaquent , l'énergie, l’agilité et es armes dangereuses que nous venons de décrire : elle s’en sert aussi pour se procurer plus facilement sa nourriture, lorsque ne se contentant pas d'animaux à coquille , de mollusques , ou de crabes , elle cherche à dévorer des poissons d’une taille presque égale à la sienne. Tels sont les faits certains dont on peut composer la véritable histoire de la trachine vive. Elle a eu aussi son histoire fabuleuse : comme toutes les espèces d'animaux qui ont présenté quelque hénomène remarquable. Nous ne la rapporterons pas, cette his- toire fabuleuse. Nous ne parlerons pas des opinions contraires aux lois de la physique maïntenant les plus connues, ni des contes ridicules que l'on trouve, au sujet de la vive, dans plusteurs au- teurs anciens, particuherèment dans Elien, ainsi que dans quel- ques écrivains modernes, et qui doivent principalement leur ori- gine au nom de dragon que porte cette trachine, et à toutes les fictions vers lesquelles ce nom ramène l'imagination; nous ne dirons rien du pouvoir merveilleux de la main droite ou de la wajn gauçhe lorsqu'on fouche une vive, ui d'autres observations DE LA TRACHINE OSBECK. 19 presque du même genre : en tâchant de découvrir les propriétés des og de la Nature, et les divers effets de sa puissance , nous n'avons qu'un trop grand nombre d'occasions d'ajouter à l'énumération des erreurs de l'esprit humain. - I paroït que, selon les mers qu’elle habite, la vive présente dans ses dimensions , ou dans la position ei les nuances de ses couleurs, des variétés dl ou moins constantes. Voici les deux plus dignes d'attention. La première est d’un gris cendré avec des raies transver sales, dun brun tirant sur le bleu. Elle a trois décimètres, ou à peu pres de longueur. La pr est blanche , parsemée , sur sa partie supérieure ; de points brunètres, et distinguée d’ailleurs par des taches de la mème teinte, mais grandes et ovales , que l’on voit également sur sa partie supérieure, Elle parvient à une longueur de plus de trois décimetres C'est vraisemblablement de cette variété qu'il faut rapprocher les trachines vives de quelques côtes de l'Océan, que l’on nomme saccarailles blancs, et qui sont longues de cinq ou six- déci- anètres. RSA AAA AAA VA AAA AAA AAA AAA RAA AAA IAA VAI A SEAT LA TRACHINE OSBECK. C'rsr dans l’océan Atlantique, et auprès de l’île de Ascension, qu’habite cette trachine, dont la description a été publiée par le savant voyageur Osbeck. Les deux mâchoires de ce poisson sont également avancées , et garnies de plusieurs rangs de dents lon- gues et pointues, dont trois en haut et trois en bas sont plus grandes que les autres; des dents aiguës sont aussi placées auprès du gosier. Chaque opercule se termine par deux aiguillons iné- gaux en longueur. La nageoire de la queue est rectiligne *. Tout l'animal est blanc avec des taches noires. Telles sont les princi- pales différences qui écartent cette espèce de la trachine vive. x A Ta membrane des branchies. . : . . . . . , . . . . . 6 rayons. a chacune des nageoires pectorales. . . . . . . . . . . . 18 a chocs. 7 ue de. ele Lot", 5 nanas Re... ii aide € ee NE 8 noclle de SRE . D. à . ae. U. + 16 20 HISTOIRE NATURELLE 4 si PAPA AAA AAA AR AA AAA AURA AAA AAA AAA AAA AAA RAA EIRE ID QUARANTE-SIXIÈME GENRE. LES GADES. La téle comprimée; les yeux peu rapprochés l’un de l’autre, et placés sur les côtés de la tête; le corps allongé, peu comprimé , et revétu de petites écailles ; les opercules composés de plusieurs pièces , et bordés d’une membrane non cliée. PREMIER SOUS-GENRE. Trois nageoires sur le dos; un ow plusieurs barbillons au bou du museau. ESPÈCES. CARACTÈRES. La nagcoire de la queue , fourchue; Ja mâchoire supérieure plus avancée x. LE GADE MORUE. que l’inférieure; le premier rayon de Ja première nagcoire de l’anus, non articulé , et épineux. + Fe nagcoire de la queue, fourchue ; la A - LA a Ld mâchoire supérieur lu é 2. LE GADE ÆGLEFIN. RS que l’inférieure ; la couleur blanchäà- tre ; la ligne latérale noire. La nageoire de la queue, fourchue ; la mâchoire supérieure un peu plus 3. LE GADE B1I8. avancée que l’inférieure ; le premier rayon de chaque nageoire jugulaire , terminé par un long filament. mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; le second rayon de chaque nageoïre jugulaire , terminé par un long filament. La nageoire de la queue, fourchue ; la 4. LE GADE SAIDA. le premier rayon de chaque nageoire jugulaire plus long que les autres , et divisé en deux. La nageoire de la queue, fourchue ; 5. LE GADE BLENNIOÏDE, DES GADES. 2} We ES PÊCES. CARACTÈRES. La nageoire de la queue en croissant ; la mâchoire supérieure plus avancée ue linférieure; la ligne latérale Jarge et tachetée. 6, LE GADE CALLARIAS. la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; la hauteur du corps . égale , à peu près, au tiers de la longueur totale de l'animal. ( nageoire de la queue en croissant ; 7. LE GADE TACAUD. | La nageoire de la queue , arrondie; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; le ventre très-ca- réné; l’anus placé, à peu près, à une égale distance de la tête et de l'extrémité de la queue. SECOND SOUS-GENRE. > LE GADE CAPELAN. Trois nageoires sur le dos; point de barbillons au bout du museau. ESPÈCES. CARACTÈRES. La nageoire de la queue, fourchue; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la ligne latérale presque droite ; la bouche noire. 9. LE GADE COLIN. La nageoire de la queue, fourchue , la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la ligne latérale très-courbe. 10. LE GADE POLLACK. La nageoire de la queue, fourchue ; les deux mâchoires également avan- cées ; la couleur du dos verdâtre. x1. LE GADE sEy. La nageoire de la queue en croissant ; 12. LE GADE MERLAN. la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; la couleur blanche. TROISIÈME SOUS-GENRE. Deux nageoires dorsales ; un ou plusieurs barbillons au bout du museau. ESPÈCE. CARACTERES. La nageoire de la queue , arrondie ; la 13. LE GADE MOLVE, mächoire supérieure plus avancée que l’inférieure. 22 HISTOÏRE NATURELLE ESPÈCES, CARACTÈRES. La mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la nageoire de l’anus très-longue, et composée de soixante-dix rayons ou environ. 74. LE GADE DANoIS. 15. LE GADE LOTE. les deux mâchoires également avan- La nageoire de la queue, arrondie ; cées. première nageoire du dos très-basse, excepté le premier ou le second rayon ; la ligne latérale très-courbe auprès des nageoires pectorales, et ensuite droite. PRE La nageoire de la queue, arrondie; la 16. LE GADE MUSTELLE. deux barbillons auprès des narines ; un barbillon à la lèvre supérieure , et un à l’inférieure ; le premier rayon de la première nageoire dorsale, terminé par deux filamens disposés horizontalement comme les bran- ches d’un T. (* nageoire de la queue, arrondie ; 17. LE GADF CIMBRE. QUATRIÈME SOUS-GENRE. Deux nageoires dorsales ; point de barbillons auprès du bouë du museau. ESPÈCE. CARACTÈRES. La nageoire de la queue, rectiligne ; 18. LE GADE MERLUS: la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure. CINQUIÈME SOUS-GENRE. Une seule nageoire dorsale ; des barbillons au bout du museau. ESPÈCE. CARACTÈRES. des bandes transversales sur les La uageoire de la queue lancéolée ; 19. LE GADE BROSME. côtés, DU GADE MORUÉ. 23 AAA AAA AAA AA LL AAA AVR VER AVR AA VBA AR AA AAA AAA AAA AVR AAA AA AA AAA LUS LE GADE MORUE * TR dés / Dir M1 tous les animaux qui peuplent l'air, la terre ou leseaux, il n'est qu'un irès-petit nombre d'espèces utiles dont l'histoire puisse paroitre aussi digne d'intérêt que celle de la morue, à la philosophie atientive et bienfaisante qui médite sur la prospérité des peuples. L'homme a élevé le cheval pour la guerre, le bœuf pour le travail, la brebis pour l'industrie, l'éléphant pour la pompe, le chameau pour l'aider à traverser les déserts, le dogue pour sa garde, le chien courant pour la chasse, le barbet pour le sentiment , la poule pour sa table, le cormoran pour la pêche, l'aigrette pour sa parure, le serin pour ses plaisirs, l'abeille pour remplacer le jour, il a donné la morue au commerce maritime ; et en répandant, par ce seul bienfait, une nouvelle vie sur un des grands objets de la pensée, du courage et d’une noble ambi- tion , il a doublé les liens fraternels qui unissoient les différentes parties du globe, Dans toutes les contrées de l'Europe, et dans presque toutes celles de l'Amérique, ïl est bien peu de personnes qui ne connois- sent le nom de la morue, la bonté de son goût, la nature de ses muscles, et les qualités qui distinguent sa chair suivant les diverses Opéralions que ce gade a subies : mais combien d'hommes n’ont aucune idée précise de la forme extérieure, des organes inté- rieurs , des habitudes de cet animal fécond, ni des diverses pré- cautions que l’on a imaginées pour le pêcher avec facilité! et parmi ceux qui s'occupent avec le plus d’assiduité d'étudier ou de régler les rapports politiques des nations, d'augmenter leurs moyens de subsistance , d'accroître leur population , de multiplier leurs objets d'échange, de créer ou de ranimer leur marine ; parmi ceux même qui ont consacré leur exisience aux voyages de long cours , ou aux vastes spéculations commerciales, n'est-il pas plu- sieurs esprits élevés et très-instruits , aux yeux desquels cependant 1 Porhuel, dans plusieurs pays septentrionaux de l’Europe ; #olüe, cabi- liau, cabillau, dars quelques contrées de France ; cabillaud, dans le même pays, et particulièrement dans les départenvens les plus septentrionaux; 4a2/48, en Danemarck; czhlia , en Suède. 2 HISTOIRE NATURELLE , y une histoire bien faite du gade morue dévoileroit des faits impor- tans pour le sujet de leurs estimables méditations ? -« Aristote, Pline, n1 aucun des anciens historiens de la Nature, n'ont connu le gade morue : mais les naturalistes récens, les voya- geurs, les pècheurs, les préparateurs, les marins, les commer- çans, presque tous les habitans des rivages , etmême de l'intérieur des terres de l'Europe , ainsi que de l'Amérique, particulièrement de l'Amérique et de l’Europe septentrionales, se sont occupés si fréquemment et sous tant de rapports de ce poisson; ils l'ont vu, si je puis employer cette expression , sous tant de faces et sous tant - de formes, qu'ils ont dû nécessairement donner à cet animal un très-grand nombre de dénominations différentes. Néanmoins sous ces divers noms , aussi-bien que sous les déguisemens que l’art a pu produire, et même sous les dissemblances plus ou moins va- riables et plus ou moins considérables que le Nature a créées dans les différens climats, il sera toujours aisé de distinguer la morue non-seulement des autres jugulaires de la première division des osseux, mais encore de tous les autres gades, pour peu qu'on veuille rappeler les caractères que nous allons indiquer. Comme tous les poissons de son genre, la morue a la tête com- primée ; les yeux , placés sur les côtés, sont très-peu rapprochés lun de l’autre, très-gros , voilés par une membrane transparente ; et cette dernière conformation donne à l'animal la faculté de na- ger à la surface des mers septentrionales, au milieu des mon- tagnes de glace, auprès des rivages couverts de neige congelée et resplendissante , sans être ébloui par la grande quantité de lu- mière réfléchie sur ces plages boréales : mais hors de ces régions voisines du cercle polaire, la morue doit voir avec plus de difficulté que la plupart des poissons, dont les yeux ne sont pas ainsi re- couverts par une pellicule diaphane ; et de là est venue l'expres- sion d'yeux de morue dont on s’est servi pour désigner des yeux grands, à fleur de tête, et cependant mauvais. Les mâchoires sont inégales en longueur : la supérieure est plus avancée que l’inférieure , au bout de laquelle on voit pendre un assez grand barbillon. Elles sont armées toutes les deux de plusieurs rangées de dents fortes et aiguës. La prenuère rangée en présente de beaucoup plus longues que les autres; et toutes ne sont pas articulées avec l’un des os maxillaires, de manière à ne se prêler à aucun mouvement. Plusieurs de ces denis sont au contraire très-mobiles ; c’est-à-dire, peuvent être , comme celles { vw DU GADE MORUE. 25 des squales ; couchées et relevées sous diflérens angles , à la vo- lonté de l'animal, et lui donner ainsi des armes plus appropriées à la nature, au vole et à la résistance de la proie qu’il cherche à dévorer. ue” ee La langue est large , arrondie*par-devant, molle et lisse : mais on voit des dents petites et serrées au palais et auprès du gosier. Les opercules des branchies sont composés chacun de trois pièces, et bordés d’une bande souple et non ciliée. Sept rayons soutiennent chaque membrane branchiale. Le corps est allongé, légèrement comprimé, et revêtu d'écailles plus grandes que celles qui recouvrent presque tous les autres gades. La ligne latérale suit à peu près la courbure du dos jus- que vers les deux tiers de la longueur totale du poisson. On voit sur la morue trois grandes nageoires dorsales. Ce nombre de trois dans les rageoires du dos distingue les gades du premier et du second sous-genre , ainsi que l'indique le tableau qui est à la tête de cet article; et il est d'autant plus remarquable, qwexcepté les espèces renfermées dans ces deux sous-genres , les eaux douces , aussi-bien que les eaux salées, doivent comprendre un irès-petit nombre de poissons osseux ou carlilagineux dont les nageoires dorsales soient plus que doubles, et qu'on n'en trouve particulièrement aucun à trois nageoires dorsales parmi les habitans des mers ou des rivières que nous avons déjà décrits dans cet ouvrage. Les poissons qui ont trois nageoires du dos ont deux na- geoires de l'anus placées, comme les dorsales , à la suite lune de l'autre. La morue a donc deux nageoires anales comme tous les gades du premier et du second sous-genre ; et on à pu voir sur le tableau de sa famille que le premier aiguillon de la première de ces deux nageoires est épineux et non articulé *. Les nageoires jugulaires sont étroites et terminées en pointe, Re + SG, D AR 9 DD 0 A GR © à ec T Aa première nageoire du dos. . : « ; «+ . « + +. + + + 15vayons. UE Me DR ENS + ee à co US FR he RISTS ANUARrENR Ur NCENER ARR à CU EURE QE SE à chacune des nageoires pectorales. . . . . . : . . . , . 16 Mchacane a lRires ua lue 4 à + heal leu .e sait Ô MIA Dre Tee de Me UN << QD" COS ET W'idiseconde: PAM: ES EE 0 PEN T6 Hiañdgeoire de faiquène,. . . 4/4, JUS Le 4. -3a 26 HISTOIRE NATURELLE comme celles de presque tous les gades ; la caudale est un pet tourchue. : !: Les morues parviennent très-souvent fe grandeur assez considérable pour peser un myriagramme : mais ce n’est pas ce poids qui indique la dernière limite de leurs dimensions. Sui- vant le sav antPenñnant, onenavu, auprès des côtes d’ Angleter re» une qui pesoit près de quatre myriagrammes, et qui avoit plus. de dix-huit décimètres de longueur, sur seize décimètres de cir- conférence , à l'endroit le plus gros du corps. L'espece que nous décrivons est d’ailleurs d’un gris cendré , tacheté de jaunâtre sur le dos. La partie inférieure du corps est blanche , et quelquefois rougeâtre, avec des taches couleur d’or dans les jeunes individus. Les nageoires pectorales sont jaunâtres, une teinte grise distingue les jugulaires, ainsi que la seconde de lanus. Toutes les autres nageoires présentent des taches jaunes. C'est principalement en examinant avec soin les organes inté- rieurs de la morue que Camper, Monro, et d’autres habiles ana- tonnistes, sont parvenus à jeter un grand jour sur la structure interne des poissons, et particulièrement sur celle de leurs sens, On peut voir, par exemple, dans Monro , une irès-belle descrip- tion de J’ouie de la morue : mais nous nous sommes déjà assez occupés de l'organe auditif des poissons, pour devoir nous con- tenter d'ajouter à tout ce que nous avons dit, et relativement au gadémorue , que le grand os auditif contenu dans un sac placé à côté des canaux appelés demi- circulaires, et le petit os rexr- fermé dans la cavité qui réunit le canal supérieur au canal moyen; présentent un volume assez considérable, proportionnellement à celui de l'animal ; que c’est à ces deux os qu’il faut rapporter Îles petits corps que l’on trouve dans les cabinets d'histoire naturelle, sous le nom de pierres de morue ; qu’un troisième os que l’on a découvert aussi dans l’anguille et dans d’autres osseux dont nous iraiterons avant de terminer cet ouvrage, est situé dans le creux qui sert de communication aux trois canaux demi- circulaires ; et que la grande cavité qui comprend ces mêmes canaux est remplie d’une matière visqueuse, au milieu de laquelle sont dispersés de petits corps Sphériques aRaquels aboutissent des ra- mifications nerveuses. De pelits corps semiblables sont attachés à la cervelle et aux principaux rameaux des nerfs. Si de la considération de l’ouïe de la morue nous passons à DU GADE MORUE. 97 celle de ses organes digestifs, nous irouverons qu’elle peut avaler dans un très-court espace de temps une assez grande quantité dsalimens : elle a en effet un estomac très-volumineux ; et l’on voit auprès du pylore six appendices ou petits canaux branchus. Elle est très-vorace ; elle se nourrit de poissons , de mollusques et de crabes. Elle a des sucs digestifs si puissans et d’une action si prompte , qu’en moins de six heures un petit poisson peut être digéré en entier dans son canal intestinal. De gros crabes y sont aussi bientôt réduits en chyle; et avant qu'ils ne soient amenés à l’état de bouillie épaisse, leur têt s’altère, rougit comme celui des écrevisses que l’on met dans de l’eau bouillante , et devient très-mou. La morue est même si goulue, qu'elle avale souvent des mor- ceaux de bois ou d’autres substances qui ne peuvent pas servir à sa nourriture: mais elle jouit de la faculté qu'ont reçue les squales , d’autres poissons destructeurs , et les oiseaux de proie; elle peut rejeter faciiement les corps qui l’incommodent. L'eau douce ne paroît pas lui convenir; on ne la voit jamais dans les fleuves ou les rivières : elle ne sa btaiche même des ri- vages, au moins ordinairement, que dans le temps du fra; pendant le reste de l’année, elle se tient dans les profondeurs des mers , el par conséquent elle doit être placée parmi les véritables poissons pélagiens. Elle habite particulièrement dans la portion de l'Océan septentrional comprise entre le quarantième degré de latitude et le soixante - sixième : plus au nord ou plus au sud, elle perd de ses qualités; et voilà pourquoi apparemment elle ne doit pas être comptée parmi les poissons de la Méditerranée ou des autres mers intérieures , dont l'entrée , plus rapprochée de l'équateur que le quarantième degré, est située hors des plages qu'elle fréquente. On la pêche dans la Manche , et on la prend auprès des côtes du Kamischatka, vers le REC degré : mais dans la vaste étendue de l'Océan boréal qu'occupe cette espèce , on peut dis- tinguer deux grands espaces qu’elle semble préférer. Le premier de ces espaces remarquables peut être conçu comme limité d’un côlé par le Groenland et par l'Islande de l’autre, par la Norwége, les côtes du Danemarck, de l'Allemagne, de la Hollande, de l'est et du nord de la Grande-Bretagne, ainsi que des îles Orcades; 1l comprend les endroits désignés par les noms de Dogger-bant , ‘Wellbank et Cromer ; et on peut y rapporter les petits lacs d'eaa 28 HISTOIRE NATURELLE ; salée des iles de l’ouest de l'Écosse, où des troupes considérables de grandes morues attirent principalement vers Gareloch, les pêcheurs des Orcades , de Peterhead , de Portsoy, de Firth et de Murray. | Le second espace, moins anciennement connu, mais plus cé- lèbre parmi les marins, renferme les plages voisines de la Nou- velle-Angleterre, du cap Breton, de la nouvelle Écosse, et sur- tout de l’île de Terre-Neuve, auprès de laquelle est ce fameux banc de sable désigné par le nom de Grand Banc , qui a près de cinquante myriamètres de longueur sur trente ou environ de largeur, au-dessus duquel on trouve depuis vingt jusqu’à cent mètres d’eau, et près duquel les morues forment des légions très-nombreuses, parce qu'elles y rencontrent en très - grande abondance les harengs et les autres animaux marins dont elles aiment à se nourrir. Lorsque , dans ces deux immenses portions de mer, le besoin de se débarrasser de la laite ou des œufs, ou la nécessité de pour- voir à leur subsistance, chassent les morues vers les côtes , c'est principalement près des rives et des bancs couverts de crabes ou de moules qu’elles se rassemblent ; et elles déposent souvent leurs œufs sur des fonds rudes au milieu des rochers. Ce temps du frai, qui entraîne les morues vers les rivages , est très-variable, suivant les contrées qu’elles habitent , et l’époque à laquelle le printemps ou l'été commence à régner dans ces mêmes contrées. Communément c'est vers le mois de pluviose que ce frai a heu auprès de la Norwége, du Danemarck, de l'Angleterre, de l’Ecosse , etc. : mais comme l'ile de Terre-Neuve appartient à l'Amérique septentrionale, et par conséquent à un continent beaucoup plus froid que l’ancien , l'époque de la ponte et de la fécondation des œufs y est reculée jusqu’en germinal. Il est évident, d’après tout ce que nous venons de dire, que cette époque du frai est celle que l’on a dù choisir pour celle de la pêche. Il y a donc eu diversité de temps pour celle grande opération de la recherche des morues, selon le lieu où on a désiré de les prendre ; et de plus, il y a eu différence dans les moyens de parvenir à les saisir , suivant les nations qui se sont occupées de Jeuri poursuite : mais depuis plusieurs siècles les peuples in- dustrienx et marins de l’Europe ont senti l'importance de la pê- che des morues , et s’y sont livrés avec ardeur. Des le qualorzième siècle , les Anglais et les habitans d'Amsterdam ontentrepris cette DU GADE MORUE. 29 pêche, pour laquelle les Islandais, les Norwégiens, les Français et les Espagnols ont rivalisé avec eux plus ou moins heureusement ; et vers le commencement du seizième, les Français ont envoyé sur le grand banc de Terre-Neuve les premiers vaisseaux destinés à en rapporter des morues. Puisse cetexemple mémorable n'être pas perdu pour les descendans de ces Français ! et lorsque la grande nation verra luire le jour fortuné où l'olivier de la paix balancera sa tête sacrée, au milieu des lauriers de la victoire et des palmes éclatantes du génie, au - dessus des innombrables mo- numens élevés à sa gloire, qu'elle n'oublie pas que son zèle éclairé pour les entreprises relatives ‘aux pêches importantes sera toujours suivi de l'accroissement le plus rapide de ses subsis- tances, de son commerce, de son industrie, de sa population, de sa marine, de sa puissance , de son bonheur ! Dans la première des deux grandes surfaces où l’on rencontre des troupes très-nombreuses de morues, et par conséquent dans celle où l'on s’est livré plus anciennement à leur recherche, on n'a pas toujours employé les moyens les plus propres à atteindre le but que l’on auroit dû se proposer. Il a été un temps, par exemple, où sur les côles de Norwége on s’étoit servi de filets composés de manière à détruire une si grande quantité de jeunes morues, et à dépeupler si vite les plages qu’elles avoient affec- tionnées , que, par une suite de ce sacrifice mal entendu de l'a- venir au présent, un bateau monté de quatre hommes ne rap- porloit plus que six ou sept cents deces poissons , de tel endroit où il en auroit pris, quelques années auparavant, près de six mille. Mais rien n’a été négligé pour les pêches faites dans les dix- septième el dix-huitième siècles, aux environs de l'ile de Terre- Neuve. Premièrement , on a recherché avec le plus grand soin les temps les plus favorables; c’est d’après les résultats des observations faites à ce sujet que, vers ces parages, 1l est très-rare qu’on continue la poursuite des morues après le mois de prairial, époque à la- quelle les gades dont nous écrivons l’histoire s'éloignent à de grandes distances de ces plages, pour chercher une nourriture plus abondante , ou éviter la dent meurtrière des squales et d’au- tres habitans des mers redoutables par leur férocité. Les morues reparoissent auprès des côtes dans le mois de vendémiaire , ou aux environs de ce mois : mais dans cette saison , qui touche d’un côté à l'équinoxe de l'automne, et de l’autre aux frumas de l'hiver, 30 . HISTOIRE NATURELLE 4 et d’ailleurs auprès de l'Amérique septentrionale, où les froids sont plusrigoureux et se font sentir plus 1ôt que sous le mème de- gré de la partie boréale de Pancien continent, les tempêtes et. méme lesglaces peuvent rendre trés-souvent la pêche trop incer- taine et trop dangereuse, pour qu'on se détermine à s'y livrer de nouveau , sans attendre le printemps suivant. En second lieu, les préparatifs de cette importante et lointaine recherche des morues qui se montrent auprès de Terre-Neuve ont été faits, depuis un très-grand nombre d'années, avec une prévoyance très-attentive. C'est dans ces opérations préliminaires qu'on a suivi avec une exactitude remarquable le principe de diviser le travail pour le rendre plus prompt et plus voisin de la perfection que l’on désire set ce sont les Anglais qui ont donné à cet égard l'exemple à l’Europe commerçante. La force des cordes ou lignes, la nature des hamecçons, les di- mensions des bâtimens , tous ces objets ont été déterminés avec précision. Les lignes ont eu depuis un jusqu'à deux centimètres , ou à peu prés, de circonférence, et quelquefois cent quarante- cinq mètres de longueur : elles ont été faites d'un tres-bon chanvre, et composées de fils très-fins, et cependant très-foris , afin que les morues ne fussent pas trop effrayées, et que les pé- cheurs pussent sentir aisément l'agitation du poisson pris, relever avec facilité les cordes et les retirer sans les rompre. Le bout de ces lignes a été garni d’un plomb qui a eu la forme d’une poire ou d’un cylindre , a pesé denx ou trois kilogrammes, selon la grosseur de ces cordes, et a soutenu une empile longue de quatre à cinq mètres *. Communément les vaisseaux employés pour la pêche des morues ont été de cent cinquante tonneaux au plus, et de trente hommes d'équipage. On a emporté des vi- vres pour deux, trois et jusqu'à huit mois, selon la longueur du temps que l'on a cru devoir consacrer au voyage. On n'a pas manqué de se pourvoir de bois pour aider le desséchement des morues , de sel pour les conserver, de tonnes et de petits barils pour y renfermer les différentes parties de ces animaux déjà pré- parées. Des bateaux particuliers ont été destinés à aller pêcher, même au loin , les mollusques et les poissons propres à faire des appâts, ” AW A, . MONT QAR CB PR 1: Nous avons vu, dans l’article de /a raie bouclée, que l'empile est un fil de chanvre , de crin , ou de métal, auquel le haëmn ou hamegçon est attaché. DU GADE MORUE. 31 tels que des sépies, des harengs, des éperlans, des trigles, des maquereaux , des capelans , etc. On se sert de ces poissons quelquefois lorsqu'ils sont salés , d’au- tres fois lorsqu'ils n’ont pas < été imprégnés de sel. On en cPloie souvent avec avantage de digérés à demi. On LÉTApIAe avec sUC- cès ces poissons corrompus par des fragmens d’écrevisses ou d’au- tres crabes , du lard et de la viande gâtée. Les morues sont même si imprudemment goulues, qu’on les trompe aussi en ne leur présentant que du plomb ou de l’étain façonné en poisson, et des morceaux de drap rouge semblables par la couleur à de la chair ensanglantée ; et si l’on a besoin d’avoir recours aux appâts les plus puissans, on attache aux hamecons le cœur de quelque oiseau d’eau, ou même une jeune morue encore saignante ; car la voracité des gades que nous décrivons est telle, que, dans les momens où la farm les aiguillonne , 1ls ne sont retenus que par une force supérieure à la leur, et n'épargnent pas leur propre espèce. Lorsque les précautions convenables n’ont pas été oublices, que l'on n’est contrarié ni par de gros temps n1 par des circons- tances extraordinaires , et qu'on a bien choisi le rivage ou le banc ; quatre hommes suffisent pour prendre par jour cinq ou six cents morues. L'usage le plus généralement suivi sur le grand banc, est que chaque pêcheur établi dans un baril dont les bords sont garnis d’un bourlet de paille, laisse plus ou moins filer sa ligne, en raison de la profondeur de l’eau, de la force du courant , de la vitesse de la dérive , et fasse suivre à celte corde les mouvemens du vaisseau, en la traïnant sur le fond contre lequel elle est retenue par les poids de plomb dont elle est lestée. Néanmoins d’autres marins halent ou retirent de temps en temps leur ligne de quelques me- tres, et la laissent ensuite retomber tout à coup, pour empêcher les morues de flairer les appâts et de les éviter, et pour leur faire plus d'illusion par les divers toursoiemens de ces mèmes appäts, qui dès-lors ont plus de rapports avec leur proie ordinaire. Les morues devant être consommées à des distances immenses du lieu où on les pêche , on a été obligé d'employer divers moyens propres à garantir de toute altération leur chair et plu- sieurs autres de leurs parties. Ces moyens se réduisent à les faire saler ou sécher. Ces opérations sont souvent exécutées par les pé- cheurs , sur les vaisseaux qui les ont amenés ; et on imagine LÉ » M, ser HISTOIRE NATURELLE bien, surtout d'après ce que nous avons déjà dit, ati de rie rien perdre de la durée ni des objets du voyage; on a établi sur _ ces bâtimens le plus grand ordre dans la disposition du local, dans a succession des procédés , et dans la distribution des travaux entre plusieurs personnes dont chacune n’est jamais chargée que des memes des Les mêmes arrangemens ont lieu sur la côte, mais avec de bien plus grands avantages , lorsque les marins occupés de la pêche des morues ont à terre, comme les Anglais, des établissemens plus ou moins commodes, et dans lesquels on est garanti des eflets nuisibles que peuvent produire les vicissitudes de l'at- mosphère. Mais soit à terre , soit sur les vaisseaux, on commence ordi- nairement toutes les préparations de Ja morue par détacher la langue et couper la tête de l'animal. Lorsqu’ensuite on veut saler ce gade, on l'ouvre dans sa partie inférieure ; on met à part le foie; et si c'est une femelle qu'on a prise, on ôte les œufs de l'in- térieur du poisson : on abille ensuite la morue , c'est-à-dire, en termes de pêcheur, on achève de l'ouvrir depuis la gorge jusqu'à l'anus, que les marins nomment zombril, et on sépare des mus- cles, dans cette étendue, la colonne vertébrale , ce qu’on nomme désosser la morue. Pour mettre les gades dont nous nous occupons, dans leur pre- mier sel, on remplit, le plus qu’on peut, l'intérieur de leur corps de sel marin , ou muriate de soude ; on en frotte leur peau ; on les range par lits dans un endroit particulier de l’établisse- ment construit à terre, ou de l’entre-pont ou encore de la cale du bâtiment, si elles sont préparées sur un vaisseau , et on place une couche de sel au-dessus de chaque lit. Les morues restent ainsi en piles pendant un, deux ou plusieurs jours, et quelque- fois aussi entassées sur une sorte de gril, jusqu’à ce qu'elles aient jeté leur sang et leur eau; puis on les change de place, et on les sale à demeure, en les arrangeant une seconde fois par lits, entre lesquels on étend de nouvelles couches de sel. Lorsqu’en habillant les morues, on se contente de les ouvrir depuis la gorge jusqu'à l'anus, ainsi que nous venons de le dire, elles conservent une forme arrondie du côté de la queue, et on les nomme morues rondes : mais le plus grand nombre des marins occupés de la pêche de Terre-Neuve remplacent cette opération par la suivante, surtout lorsqu'ils salent de grands DU GADE MORUE. 33 individus. Ils ouvrent la morue dans toute sa longueur, enlèvent la colonne vertébrale tout entière, habillent le poisson à plat; et la morue ainsi habillée se nomme morue plate. Si, au lieu de saler les gades morues , on veut les faire sécher, en emploie tous les procédés que nous avons exposés, jusqu’à celui par lequel elles reçoivent leur premier sel. On les lave alors, et on les étend une à une sur la grève ou sur des rochers ‘, la chair en haut , de manière qu’elles ne se touchent pas ; quelques heures après on les retourne. On recommence ces opérations pendant plusieurs jours, avec cette différence, qu'au lieu d'arranger les morues une à une, on les met par piles, dont on accroit suc— cessivement la hauteur, de telle sorte que, le sixième jour, ces paquets sont de cent cinquante, ou deux cents, et même quel- quefois de cinq cents myriagrammes. On empile de nouveau les morues à plusieurs reprises, mais à des intervalles de temps beaucoup plus grands, et qui croissent successivement ; et le nombre ainsi que la durée de ces reprises sont proporlionnés à la nature du vent, à la sécheresse de l'air, à la chaleur de l’at- mosphère, à la force du soleil. Le plus souvent, avant chacune de ces reprises, on étend les morues une à une, et pendant quelques henres. On désigne les divers empilemens , en disant que les morues sont & leur pre- mier, à leur second, à leur troisième soleil, suivant qu'on les met en tas pour la première, la seconde ou la troisième fois ; et communément les morues reçoivent dix soleils avant d’être en- tièrement séchées. Lorsque l’on craint la pluie, on les porte sur des tas de pierres placés dans des cabanes, ou, pour mieux dire , sous des hangars qui n’arrêtent point l’action des courans d'air. Quelques peuples du nord de l'Europe emploient, pour pré- parer ces poissons, quelques procédés, dont un des plus connus consiste à dessécher ces gades sans sel, en les suspendant au- dessus d’un fourneau, ou en les exposant aux vents qui règnent dans leurs contrées pendant le printemps. Les morues acquièrent par celte opération une dureté égale à celle du bois, d’oùleur est ‘* Le nom allemand de Â/p/isch (poisson de rocher), que l’on donne au% morues sèches, vient de la nature du terrain sur lequel elles sont souvent des- g#géchées. Lucepide. 3. 3 34 HISTOIRE NATURELLE venu le nom de stock-fish (poisson en bâton ); dénominations qui , selon quelques auteurs, dérive aussi de l'usage où l’on est, avant d’apprèter du stock-fish pour le manger, de le rendre plis tendre en le battant sur un billot. Lescommerçans appellent, dans plusieurs pays, morue blanche, celle qui a été salée, mais séchée promptement, et sur laquelle le sel a laissé une sorte de croûte blanchâtre. La morue noire , pinnée ou brumée , est celle qui, par un desséchement plus lent, a éprouvé un commencement de décomposition, de telle sorte qu’une partie de sa graisse, se portant à la surface, et sy combi- nant avec le sel, y a produit une espèce de poussière grise ou brune , répandue par taches. On donne aussi le nom de morue verte à la morue salée, de merluche à la morue sèche, et de cabillaud à la morue préparée et arrangée dans des barils du poids de dix à quinze myriagram- mes, et dont une douzaine s'appelle un Zet dans plusieurs ports septentrionaux d'Europe. Mais d’ailleurs un grand nombre de places de commerce ont eu, ou ont encore, différentes manières de désigner les morues distribuées en assortimens, d’après les divers degrés de leurs di- mensions ou de leur bonté. À Nantes, par exemple, on appeloit grandes morues , les morues salées qui étoient assez longues pour que cent de ces poissons pesassent quarante-cinq myriagramimes ; morues moyennes, celles dont le cent ne pesoit que trente myria- grammes; raguets, ou petites morues , celles de l’assortiment sui- vant ; et rebuts , lingues, ou très-petites morues , celles d’un assor- timent plus inférieur encore. Sur quelques côtes de la Manche, le nom de morue gaffe indi- quoit les très-grandes morues; cinq autres assortimens inférieurs étoient indiqués par les dénominations de z70rue marchande, de morue trie , de raguet ou lingue, de morue valide ou patelet, et de morue viciée, appellation qui Ra A en effet à la plus mauvaise qualité. Dans ce même port de Nantes dont nons venons dé parler, les morues sèches étoient divisées en sept assortimens, dont les noms étoient, suivant l’ordre de la supériorité des uns sur les autres, morue pivée, morue grise, grand marchand, moyen marchand , petit marchand ou fourillon, grand rebut et pelië rebut. A Bordeaux, à Bayonne, et dans plusieurs ports de l'Espagne BU GADE MORUE. 34 occidentale, on ne distinguoit que trois assortimens de morue, le marchand , le moyen, et le rebut. Au reste, les muscles des morues ne sont pas les seules por- tions de ces poissons dont on fasse un grand usage ; il n’est pres- que aucune de leurs parties qui ne puisse servir à la nourriture de l’homme ou des animaux. Leur langue fraîche et même salée est un morceau délicat; et voilà pourquoi on Ja coupe avec soin , dès le commencement de la préparation de ces poissons. Les branchies de la morue peuvent être employées avec avan- lage comme appât dans la pêche que l’on fait de ce gade. Son foie peut êlre mangé avec plaisir : maïs d'ailleurs il est très- grand relativement au volume de l'animal , comme celui de pres- que tous les poissons; et on en retire une huile plus utile dans beaucoup de circonstances que celle des baleines , laquelle cepen- dant est très-recherchée dans le commerce. Elle conserve bien plus long-temps que ce dernier fluide la souplesse des cuirs qui en ont été pénétrés; et lorsqu'elle a été clarifiée, elle répand, en brûlant , une bien moindre quantité de vapeurs. On obtient avec la vessie natatoire de la morue une colle qui ne le cède guère à celle de l'acipensére huso, que l’on fait veuir de Russie dans un si grand nombre de contrées d'Europe ’. Pour la réduire ainsi en colle, on la prépare à peu près de la même manière que celle du huso; on la détache avec attention de la colonne vertébrale, on en sépare toutes les parties étrangères, on en Ôte la première peau , on la met dans de l’eau de chaux pour achever de la dégraisser , on la lave, on la ramollit, on la pétrit, on la façonne , on la fait sécher avec soin ; on suit enfin tous les procédés que nous avons indiqués dans l’histoire du huso : et si des circonstances de temps et de lieu ne permellent pas aux pé- cheurs, comme , par exemple , à ceux de Terre-Neuve, de s'occu- per de tous ces détails immédiatement après la prise de la morue, on mange la vessie nataloire , dont le goût n’est pas désagréable, ou bien on la sale; on la transporte ainsi imprégnée de muriate de soude à dés distances plus ou moins grandes; on la conserve plus où moins long-temps; et lorsqu'on veut en faire usage, il sufhit presque toujours de la faire dessaler et ramollir, pour la oo om 1 Voyez, dans cette Histoire, l’article de l'acipensère huso. 56° HISTOIRE NATURELLE rendre susceptible de se prêter aux mêmes opérations que lors- qu'elle est fraiche. La tête des morues nourrit les pêcheurs de ces gades et leurs familles. En Norwége, on la donne aux vaches : et on y a éprouvé que mêlée avec des plantes marines, elle augmente la quantité du lait de ces animaux, et doit être préférée, pour leur aliment, à la paille et au foin. Les vertèbres , les côtes et les autres os ou arêtes des gades mo- rues, ne sont pas non plus inutiles : ils servent à nourrir le bé- tail des Islandais. On en donne à ces chiens de Kamtschatka que l'on attelle aux traîneaux destinés à glisser sur la glace, dans cette partie septentrionale de Asie; et dans d’autres contrées boréales, ils sont assez imprégnés de substance huileuse pour être em- ployés à faire du feu, surtout lorsqu'ils ont été séchés au point convenable. On ne néglige même pas les intestins de la morue, que l’on à nommés dans plusieurs endroits, noues, ou nos; et enfin on pré- pare avec soin , et on conserve pour la table, les œufs de ce gade, auxquels on a donné la dénomination de rogues ou de raves. Tels sont les procédés et les fruits de ces pêches importantes et: fameuses qui ont employé dans la même année jusqu'à vingt mille matelots d’une seule nation *. On aura remarqué sans doute que nous n'avons parlé que des pêcheries établies dans l'hémisphère boréal, soit auprès des côtes de l’ancien continent, soit auprès de celles du nouveau. À me- sure que lon connoîtra mieux la nature des rivages des îles ou des continens particubers de lhémisphèere austral, et particuliè- rement de ceux de l’Amérique méridionale, tant du côté de Vorient que du côté de l'occident , il est à présumer que l’on dé- couvrira des plages où la température de la mer, la profondeur des eaux, la nature du fond, l'abondance des pelits poissons, l'absence d'animaux dangereux, et la rareté de tempêtes très-vio- lentes et de très-grands bouleversemens de Océan, ont appelé, nourrissent et multiplient l'espèce de la morue, que certains peuples pourroient aller y pècher avec moins de peine et plus de succès que sur les rives boréales de l'hémisphère arctique. De nouveaux pays profiteroient ainsi d’un des plus grands bienfaits de la Nature ; et l'espèce de la morue, qui alimente une PE RE PRRERE 3 La nation anglaise, DU GADF MORUE. 37 si grande quantité d’hommes et d'animaux en Islande , en Nor- wége, en Suède, en Russie, et dans d’autres régions asiatiques ou européennes, pourroit d'autant plus suffire aussi aux besoins des habitans des rives’ antarctiques, qu’elle est très-remarquable par sa fécondité. L'on est étonné du nombre prodigieux d'œufs que portent les poissons femelles ; aucune de ces femelles n’a ce- pendant été favorisée à cet égard comme celle de la morue. Ascagré parle d’un individu de cette dernière espèce, qui avoit treize décimèlres de longueur et pesoit vingt-cinq kilogrammes ; l'ovaire de ce gade en, pesoit sept, et renfermoit neuf millions d'œufs. On en a compté neuf millions trois cent quarante- quatre mille dans une autre morue. Quelle immense quantité de moyens de reproduction ! Si le plus grand nombre de ces œufs n’étoient ni privés de la laïte fécondante du mâle, ni détruits par divers accidens, ni dévorés par différens animaux, on voit aisément combien peu d'années il faudroit pour que l’espèce de [a morue eût, pour ainsi dire, comblé le vaste bassin des mers. Quelque agréables au goût que l’on puisse rendre les diverses préparations de la morue séchée ou de la morue salée, on a tou- jours préféré, avec raison , de la manger fraîche. Pour jouir de ce dernier avantage sur plusieurs côtes de l'Europe, et particulière- mentsur celles d'Angleterre et de France, on nes'est pas contenté d'y pêcher les morues que l’on y voit de temps en temps; mais afin d'être plus sûr d’en avoir de plus grandes à sa disposition, on est parvenu à y apporter en vie un assez grand nombre de celles que l’on avoit prises sur les bancs de Terre-Neuve : on les a placées , pour cet objet, dans de grands vases fermés, mais atta- chés aux vaisseaux, plongés dans la mer, et percés de manière que Veau salée pût aisément parvenir dans leur intérieur. Des pêcheurs anglais ont ajouté à cette précaution un procédé dont nous avons déjà parlé dans notre premier Discours:1ls ontadroitement fait par- venir une aiguille jusqu’à la vessie natatoire de la morue , et l’ont percée , afin que l'animal, ne pouvant plus se servir de ce moyen d’ascension , demeurât plus long -temps au fond du vase, et füt moins exposé aux divers accidens funestes à la vie des poissons. Au reste, il est convenable d'observer ici que , dans quelques gades, Monro n’a pas pu trouver la communication de la vessie pataioire avec l'estomac ou quelque autre partie du canal intes- tnal , mais qu'il a vu autour de cette vessie un organe rougeâtre composé d’un très-grand nombre de membranes pliées eb exteux= 38 HISTOIRE NATURELLE sibles, et qu'il le croit propre à la sécrétion de l'air ou des gaz de ia vessie; sécrétion qui auroit beaucoup de rapports , selon ce célèbre naturaliste anglais, avec celle qui a lieu pour les vési- cules à gaz ou aériennes des œufs d'oiseau , ou des plantes aqua* tiques. Cet or gane rougeâtre ne pourroit-il pas être au contraire destiné à recevoir et transmettre, par les diverses ramificalions du système artériel et veineux que sa couleur seule indiqueroit , une portion des gaz de la vessie nataloire, dans les diflérentes parties du corps de l'animal? ce qui réuni aux résultats d’obser- vations très-voisines de celles de Mono, faites sur d’autres poissons que des gades, el que nous rapporterons dans la suite, confirmeroit l'opinion de M. Fischer, bibliothécaire de Mayence, sur les usages de la vessie natatoire, qu’il considère comme étant, dans plusieurs circonstances, un supplément des branchies, et un organe auxiliaire de respiration *. On trouve dans les environs de l'ile de Man, entre l’Angle- terre et l'Irlande, un gade que l’on y nomme red cod ou rockcod ( morue rouge et morue de roche ). Nous pensons avec M. Noël de Rouen, qui nous a écrit au sujet de ce poisson , que ce gade n'est qu'une variété de la morue grise ou ordinaire que nous venons de décrire ; mais nous croyons devoir insérer dans l'ar- ticle que nous allons terminer l'extrait suivant de la lettre de M. Noël. « Jai lu , dit cet observateur, dans un ouvrage sur l'ile de « Man, que la couleur de la peau du re cod est d’un rouge de « vermillon. Quelques habitans de l'ile de Man pensent que cette « morue acquiert cette couleur brillante parce qu’elle se nourrit « de jeunes écrevisses de mer : mais les écrevisses de mer sont, « dans l'eau, d’une couleur noirûtre ; elles ne deviennent rouges « qu'après avoir été cuites. La morue rouge n'est qu’une variété « de l’espèce commune : je suis disposé à croire que la couleur « rouge qui la distingue lui est communiquée par les algues et « les mousses marines qui couvrent les rochers sur lesquels on « la pêche, puisque ces mousses sont de couleur rouge ; je le « crois d'autant plus volontiers, que les baies de l’île de Man « ont aussi une variété de mules et de gourneaux dont la couleur « est rouge... Cette morue rouge est très-estimée pour l'usage « de la table. » SP TT + Nous avons déjà parlé de cette opinion de M. Fischer. DU GADE ÆGLEFIN. > Ce PDT VI LMI MMM EE LU VAR LE AAA AAA UV TUUUUE LUE L'URL URL UV TU VE LUE ULLUUU IAA LE GADE ÆGLEFIN :. Ds C £ gade a beaucoup de rapports avec la morue; sa chair s’en- lève facilement par feuillets, ainsi que celle de ce dernier animal , et de presque tous les autres poissons du même genre. On le trouve, comme Ja morue, dans l'Océan septentrional ; mais il ne parvient communément qu'à la longueur de quatre ou cinq décimètres. Il voyage par grandes troupes qui couvrent quelque- fois un espace de plusieurs myriares carrés. Et ce qu'il ne faut pas négliger de faire observer , on assure qu'il ne va jamais dans la Baltique , et que par conséquent il ne passe point par le Sund. On ne peut pas dire cependant qu'il redoute le voisinage des terres: car, chaque année, il s'approche , vers les mois de plu- viose et ventose , des rivages septentrionaux de l’Europe pour la ponte ou la fécondation de ses œufs. S'il survient de grandes tempêtes pendant son séjour auprès des côtes , 1l s'éloigne de la surface des eaux, et cherche dans le sable du fond de la mer, ou au milieu des plantes marines qui tapissent ce sable, un asile contre les violentes agitations des flots. Lorsque les ondes sont calmées, il sort de sa retraite soumarine , et reparoît encore tout couvert ou d’algues ou de limon. Un assez grand nombre d’æglefins restent même auprès des terres pendant l'hiver , ou s'avancent , pendant cette saison , vers les rivages , auprès desquels ils trouvent plus aisément que dans les grandes eaux la nourriture qui leur convient. M. Noël m'é- crit que depuis 1766 Les pècheurs anglais des côtes d'York ont été frappés de l'exactitude avec laquelle ces gades se sont mon- trés dans les eaux côtières , vers le 20 frimaire ( 10 décembre ). L’étendue du banc qu’ils formentalors est d'environ trois milles en largeur, à compter de la côte , et de quatre-vingls milles en longueur , depuis Flamborough-head jusqu’à l'embouchure de la Fine, au-dessous de Newcastle. T'espace marin occupé par ces poissons est si bien connu des pêcheurs , qu’ils ne jettent leurs ? Kal/ior, kallie, kaljor, kollia, en Suède ; ko/l, en Danemark ; haddocf, en Angleterre ; ég/e/ins, égrefin , par quelques auteurs francais. 4o HISTOIRE NATURELLE lignes que dans ce même espace, hors de la circonférence duquel ils ne irouveroient pas d’æglelin , el ne pécheroient le plus sou- vent, à la place, que des a sien attirés par cet immense banc de gades, dont cés cartilagmeux sont très-avides. Lorsque la surface de la mer est gelée auprès des rivages, les pêcheurs profitent des fentes ou crevasses que la glace peut pré- senter dans un nombre d’endroits plus ou moins considérable de a croûte solide de l'Océan, pour prendre facilement une plus grande quantité de ces poissons. Ces gades ont, en effet, l’habi- tüde de se rassembler dans les intervalles qui séparent Le di é- rentes portions de glaces, non pas, comme on l’a cru, pour y respirer l'air très-froid de l'atmosphère, mais pour se trouver dans la couche d’eau la plus élevée, par conséquent dans la plus tempérée, et dans celle où doivent se réunir plusieurs des petits animaux dont ils aiment à se nourrir. Si les pécheurs de ces côtes voisines du cercle polaire ne ren- contrent pas à leur portée des fentes naturelles et suffisantes dans la surface de l'Océan durcie par le froid, ils cassent la glace, et produisent , dans l'enveloppe qu’elle forme, les anfractuosités qui leur conviennent. C'est aussi autour de ces vides naturels ou artificiels qu’on voit des phoques chercher à dévorer des æglefins pendant la saison ri- goureuse. Mais ces gades peuvent être la proie de beaucoup d’autres en- nemis. Les grandes morues les poursuivent; et suivant Ander- son , la pêche des æglefins, que l’on fait auprès de l'embouchure de l’Elbe , a donné le moyen d'observer, d’une manière très-par- ticulière, combien la morue est vorace, et avec quelle promp- ütude elle digère ses alimens. Dans ces parages, les pêcheurs d’æ- glefins laissent leurs hameçons sous l’eau pendant une marée, c'est-à-dire, pendant six heures. Si un æglefin est pris dès le com mencement de ces six heures, et qu’une morue se jette ensuite sur ce poisson, on trouve en relirant la ligne, au changement de la marée , que l'æglefin est déjà digéré : la morue est à la place de ce gade, arrèlée par l'hamecon; et ce fait mérite d'autant plus quelque attention, qu'il paroît prouver que c'est particulièrement dans l'estomac et dans les sucs gastriques qui arrosent ce viscère que réside cette grande faculté si souvent remarquée dans les mo- rues, de décomposer avec rapidité les substances alimentaires. Si, au contraire, la morue n’« cherché à dévorer l’æglefin que peu DU GADE ÆGLEFIN. â de temps avant l'expiration des six heures, elle s'opiniâtre telle- ment à ne pas s’en séparer, qu'elle se laisse enlever en Fair avec sa proie. L'æglefin, quoique petit, est aussi goulu et aussi destructeur que la morue, au moins à proportion de ses forces. Il se nourrit non-seulement de serpules, de mollusques, de crabes, mais en- core de poissons plus foibles que lui, et particulièrement de ha- rengs. Les pêcheurs anglais nomment 2addock-meat, c'est-à-dire, mets de haddock ou æglefin, les vers qui, pendant l'hiver, lui servent d’aliment, surtout lorsqu'il ne rencontre n1 harengs, ni œufs de poisson. Il a cependant l'ouverture de la bouche un peu plus petite que celle des animaux de son genre; un barbillon pend à l'extrémité de sa mâchoire inférieure, qui est plus courte que celle de dessus. Ses yeux sont grands; ses écailles petites, arrondies, plus forte- ment attachées que celle de la morue. La première nageoire du dos est triangulaire : elle est d’ailleurs bleuâtre , ainsi que les au- Îres nageoires * ; la ligne latérale voisine du dos est noire, ou ta- chetée de noir; l'iris a l'éclat de l'argent; et cette même couleur blanchätre ou argentée règne sur le corps et sur la queue, excepté leur partie supérieure , qui est plus ou moins brunâtre La qualité de la chair des æglefins varie suivant les parages où on les trouve, leur âge, leur sexe, et les époques de l'année où on les pêche : mais on en a vu assez fréquemment dont la éhair étoit blanche, ferme, très-agréable au goût, et très-facile à faire cuire. En fforéal, et dans les mois suivans, celle des æglefins de moyenne grandeur est quelquefois d'autant plus délicate, que le frai de ces gades a lieu en hiver, et que par conséquent ils ont eu le temps de réparer leurs forces, de recouvrer leur santé, et de reprendre leur graisse. EEE RER RSR E SR 1 A Ja premièretnageoire dorsale. . . . . . .« «+ + + + + + 16 rayons. | andere PES NUS SSSR GA QATAR à te Aa anime. L'ANPE TRUE NT AL ARSNRE ee RARE" TTAVEQ a chacune des pectorales. . . . . . + + + + + + + + + «+ 19 a chacune des jusmlairess\ 2 SCAN see 0) AE Vel teUte 6 a la premieredé anus. 0. 0, ©. . à «saisie, 1722 n'1a SCORE ANR OPN EE OR TARNNAERR CM le et E a celle de la quene, qui est fourchas sl. RTS" Ne Nla7 42 HISTOIRE NATURELLE RAA AA AAA AAA AAA AI AAA VIRE VE VUE AAA RAA LAVE ITR AAA AVS ARAAAVELAR LULU AMAR AA VUE LE GADE BIB :. Gr mmmn | Dr même que l’æglefin , le gade bib habite dans l'Océan d’Eu- rope. Sa longueur ordinaire est de trois ou quatre décimètres. L'ouverture de sa bouche est petite, sa mâchoire inférieure gar- nie d’un barbillon, son anus plus rapproché de la tête que de l'extrémité de la queue, sa seconde nageoire dorsale très-longue , et le premier rayon de chacune des nageoires jugulaires, terminé par un filament”*. Ses écailles sont très-adhérentes à la peau, et plus grandes à praportion de son volume que celles même de la morue. Sa parlie supérieure est jaunâtre ou couleur d'olive, et sa parte inférieure argentée. Sa chair est exquise. Ses yeux sont voilés par une membrane , comme ceux des au- tres gades ; on a même cru que le bib pouvoit, à volonté, enfler celte pellicule diaphane, et former ainsi une sorte de poche au- dessus de chacun ou d’un seul de ses organes de la vue. N’auroit- on pas pris les suites de quelque accident pour l'effet régulier d’une faculté particulière attribuée à l'animal? Quoi qu'il en soit, c'est de celte propriété vraie ou fausse que viennent le nom de borgne et celui d’aveugle , donnés au gade dont nous parlons. ARRARANANARNRANANNRNRANANANRANANNANI ARAAAARANNNU AANA ANAAN ANANS AAA MANVS LE GADE SAIDA, ET LE GADE BLENNIOIÏDE. Crs deux gades ont la nageoire de la queue fourchue. Le pre- mier a été découvert par le savant Lepechin , et le second par le célebre Pallas. 1 Bihet blinds, sur les côtes d'Angleterre. 2 À la première nageoire dorsale. . . + + + «+ + « « +. . . + 13 rayons. ANSE bdes le URI VERRINE. HIER 23 10 a Ja Lroisièine. . aie eue ei) ne else es, le Tell. the DU GADE SAIDA, etc. 45 Le saida a les deux mâchoires armées de dents aiguës et cro- chues; deux rangées de dents garnissent le palais, et l’on voit auprès du gosier deux os lenticulaires hérissés de petites dents. Fa mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure, tan- dis que, dans la morue, l'æglefin ‘et le bib, celle de dessus est plus longue qu: celle de dessous. Chaque opercule branchial pré- sente trois lames, l’une triangulaire et garnie de deux aiguillons, l'autre elliptique, et la dernière figurée en croissant. La ligne latérale est droite et voisine du dos. Les nageoires dorsales et celles de l’anus sont triangulaires *. Le quatrième rayon de la troisième dorsale, le cinquième de la première de l'anus, et le second des jugulaires, sont terminés par un long filament. Une couleur obscure règne sur la partie supérieure de lani- mal, qui d’ailleurs est parsemée de points noirâtres distribués irrégulièrement. Des points de la même nuance relèvent léclat argentin des opercules; les côtés du poisson sont bleuâtres. Sa partie inférieure est blanche; et le sommet de sa tête, très-noir. Le saida ne dépasse guère en longueur deux ou trois décimè- tres. Sa chair est peu succulente, maïs cependant très-fréquem- ment mangeable. Il habite la mer Blanche au nord de l'Europe. Dans une autre mer également intérieure, mais bien éloignée des contrées hyperboréennes , se trouve le blennioïde. Ce dernier sade vit, en effet, dans la Méditerranée : mais comme il n'a pres- que jamais plus de trois décimètres de longueur, et qu’il n’est pas d'un goût très-exquis, il n’est pas surprenant qu'il ait été dans tous les tem ps très-peu recherché des pêcheurs, et qu'il ait échappé aux observateurs de l'ancienne Grèce, à ceux de l’ancienne Rome, et même aux naturalistes modernes, jusqu’à Pallas, qui en a le a chacune des pectorales. .« . + . . . . . . « . + . *+ * 1 rayons. + ehatuneldes jngnlasress! Si SANS 2 ET ma prentete dePabus, 548 eat à + ad #4 31 onde ie OL MT RS Pal lors tte A ESA Ar PAU ENS a celle de la queue, qui est fourchue, « ‘NON TRS 1? À la première nageoire du dos du saida, de. . « . . . 10 à 11 OS le LUI Pa ss 0 RUE OMR a TR CL AN eu où + 2 lt an RD à chacune de pectorales. : - ./4,. . / + + els < 126 4 chacune desjugulaires. : . . . . . . . «0, +. 6 à la première nagecire de l'anus. . . . . « . . . . . 18 à la Seconde. . . . LUS de PINOT Li Ne MNT ES 1720 à celle de la quene, de, . . , ,/0 . . . © « + + + 24 à 30 44 | HISTOIRE NATURELLE premier publié la description, ainsi que nous venons de le dire *. I] a beaucoup de rapports avec le merlan, et peut avoir été sou- vent confondu avec ce dernier poisson. Ses écailles sont petites: la couleur de la partie supérieure de son corps et de sa queue est argentée; toutes les autres portions de la surface de l'animal sont d’un blanc d'argent, excepté les nageoires , sur lesquelles on voit des teintes Jaunâtres ou dorées. Les lèvres sont doubles et charnues; les dents très-petites et inégales ; la ligne latérale est courbée vers la tête. Le premier rayon de chacune des nageoires jugulaires est divisé en deux; et comme il est plus long que les autres rayons, il paroît, au pre- mier coup d'œil, composer toute la nageoire : dès-lors on croit ne devoir compter que deux rayons dans chacune des jugulaires du gade que nous décrivons, et de là vient la dénomination de blennioide qui lui a été donnée, parce que la plupart des blen- nies n’ont que deux rayons à chacune des nageoires que l’on voit sous leur gorge. LE GADE CALLARIAS *, LE GADE TACAUD”’, ET LE GADE CAPELAN!:. hi. callarias habite non-seulement dans la partie de Océan qui baigne les côtes de l'Europe boréale, mais encore dans la Baltique. 11 se tient fréquemment à l'embouchure des grands fleuves, dans ? A la membrane branchiale du blennioïde. . . . . . . . . . 6 rayons. a’ première nageoieïdorsale, de, ©. 1e 040 0%) SUN ST AIO a tu PAS CPE OTIS 4 OPA NOR dr, 2 AE AE OR ER ES j7 DR Aroistémee nee 0 NEC UE ec KI GER NN NES BiGhacune deshectorales MMA UE AN + ÉD Richacune des jugulaires SA LOUE PES Re ET EUR US Au premiere de l'anus.” He NP RENE LE 0 27 RrBeconde.nin ui SUCRES 4 MANN ER A Re 19 d ellande:la queue. : MM tr NL (he AE EL 27 2 Sim torsk, en Suède ; græs torsk. en Danemarck; dorsch, par les Alle imands; cod, cod fish, en Angleterre. 3 Pouting, pout, whiting pout, en Angleterre ; fco, à Rome. 4 Molla, à Venise ; poor, power, dans le comté de Cornouailles. DU GADE CALLARIAS, etc. à5 Je lit desquels il remonte même quelquefois avec l’eau salée. 1 est rare qu'il ait plus de trois décimètres de longueur, et qu'il pése plus d’un kilogramme. Il se nourrit de vers marins, de crabes, de petits mollusques, de jeunes poissons: sa chair est tendre et d’un goût très-agréable ; quelquefois elle esttrès-blanche; d’autres fois elle est verte, et Ascagne rapporte qu'on attribue ette dernière nuance au séjour que le callarias fait souvent prés des rivages au-dessus de ces sortes de prairies marines formées par des algues qui se pressent sur un fond sablonneux. Nous avons vu les tortues franches devoir la couleur verte de leur hair à des plantes marines plus ou moins verdàtires ; mais ces tortues en font leur nourriture, et l'on n’a point observé que dans aucune circonstance le callarias préférât, pour son aliment, des végétaux aux substances animales. Le nombre, la forme et la distribution ainsi que la disposition de ses dents, empèchent de le présumer. Sa mâchoire supérieure est, en eflet, garnie de plusieurs rangs de dents aiguës : on n’en voit quelquefois qu’un rang à la mâchoire de dessous, mais il y en a au palais; et de plus, l'ouverture de la bouche est très-grande. Les écailles qui recouvrent le callarias sont petites, minces et molles : la ligne latérale est large, et voisine du dos; elle est d’ailleurs tachetée, et voici la nuance des couleurs des autres parties de l'animal, La tête est grise avec des taches brunes; l'iris jaunâtre; la part - supérieure de l'animal , grise et tachetée de brun comme la tête; la partie inférieure est blanche, et l’on remarque un ton plus ou moins brünatre sur toules les na- gcoires ‘. Mais ce qu'il faut observer, et ce qui a fait don- ner au gade dont nous parlons le nom de variable , c'est qu'il est de ces teintes du callarias qui varient avec l’ige, ou avec les saisons. Les nageoires, et même le dessous de l'animal, sont quelquefois rougeâtres ; le ventre n’est pas toujours sans petites taches; celles du corps et de la queue des callarias encore jeunes sont souvent dorées , au lieu d'être brunes ; et pendant Fhiver on voit les taches brûnaires de la tête acquérir, sur presque tous les individus de l’espèce que nous décrivons , une couleur d’un beau noir *, "NS ? On à compté dans un callarias , 23 vertèbres et 18 côtes, la première nageoire dorsale du callarias. . . . . . . . , 15 rayons. sbconde "2 RSR EU NS 1 NOR Re" 16 46 HISTOIRE NATURELLE Le tacaud est remarquable par la hauteur de son corps, qui égale à peu près le tiers de sa longueur totale ; les lèvres ren- ferment des portions carlilagineuses : la mâchoire inférieure pré- sente neuf ou dix points de chaque côté ; les yeux sont grands et saillans, les ouvertures branchiales étendues, les écailles pe- tites et fortement attachées ; l'anus est voisin de la gorge, et la ligne latérale se fléchit vers le bas au-dessous de la seconde na- geoire dorsale *. L'iris est argenté ou couleur de citron ; le dos d’un verdätre foncé; les côtés sont d’un blanc rougeâtre ; la nageoïrede la queue est également d’un rouge pale; toutes les autres sont olivâtres et bordées de noir; une tache noire paroît souvent à la base des pectorales, et une ieinte très-foncée fait aisément distinguer la ligne latérale. Le tacaud parvient à une longueur de cinq ou six décimètres: il s'approche des rivages au moins pendant la saison de la ponte ; il s'y tient dans le sable, ou au milieu de très-hauts fucus, à des profondeurs quelquefois très-considérables au-dessous de la sur- face de la mer. Il vit de crabes, de saumons, de blennies. Sa chair est blanche et bonne à manger, mais souvent un peu molle et sèche. On le trouve dans l'Océan de l'Europe septen- trionale. Le capelan vit dans les mêmes mers que le tacaud et le calla- rias; mais il habite aussi dans la Méditerranée#l en parcourt les eaux en troupes extrêmement nombreuses ; 1l en occupe pen- dant l'hiver les profondeurs, et vers le printemps il sy rap- proche des rivages , pour déposer ou féconder ses œufs au mi- A à IA'troisièmet Et. OR) CRU RO RUES RSR Tes: à chacune dés'péctorales. 4 «! «4m à apte: + culiettene le 007 à chacune des jusulaires. 22". OMS" te LS (ner PO A 14 première de L'anus. 4 "MN en tele Mal ou DR AN ee D a la Sécundei sa US PA NOR RE ASE Ter à celle de la queue. RON NAN AE PONTS RSA" PME re CONES PAPE 26 » À la première nageoire dorsale du tacaud. . : . « . . . . 13 alaseconde: 5,4 ait SE Aie da UNS 4: (9 à la troisième. . oi UE TE EN UE, ae à 2 HE 0 à chacune des pectorales. . a chacune des jugulaires. . a la première de l'anus. . ä la seconde. . . d'A ie M tn ae à 511 a OS SN à celle de la queue. . , . e L2 La . e L Li] e ° . . . . . 30 DU GADE CALLARIAS, etc. 2 lieu des graviers, des galets, ou des fucus. Il est trés-petit, et surpasse à peine deux décimètres en longueur. On voit au bout de sa mâchoire inférieure, comme à l'extrémité de celle du cal- larias et du tacaud , un assez long filament. La ligne latérale est droite, le ventre très caréné , c’est-à-dire , terminé longitudi- nalement en en-bas par une arète presque aiguë; l'anus placé à peu près à une égale distance de la tête et de l'extrémité de la queue. Son dos est d’un jaune brunâtre, el tout le reste de son corps d’une couleur d'argent plus ou moins parsemée de points noirâtres; l’intérieur de son abdomen est noir *. Il se nourrit de crabes, d’animaux à coquille, et d’autres petits habitans de la mer. Les pêcheurs le recherchent peu pour la bonté de sa chair: mais il est la proie des grands poissons; il est même fréquem- ment dévoré par plusieurs espèces de gades; et c’est parce qu'on a vu souvent des morues ,des æglefinset des callarias, suivre avec constance des bandes de capelans qui pouvoient leur fournir une nourriture copieuse et facile à saisir, qu'on a donné à ces der- niers gades le nom de conducteurs des callarias, des æglefins e’ des morues. 1 À la première nageoire dorsale du capelan.. . . . . . , . 12 rayon, FE ROUE SRE ce API OP es RER (NOTES AR UE PPT EAN AE IC RAA A HR oies hi He USER UE 4 NS SR TN à chacune des peetorales. . . + . , , « . + + + + + + + 14 Hiohnonne des insuliress |. 4 2 4000 es à ps lue 16 à la première nageoire de l’anus. . . « + «+ + . + + + « + 27 COR RS CR D En SDS NS Fa ET Ne 17 n'éoe s qudme.: à ik 04 SA ES Re SAN AS 48 HISTOIRE NATURELLE PARA AAA AMATEUR VU AAA AAA AAA VU VAR ARARANAAS VAS LE GADE COLIN *, LE GADE POLLACK ;, EAILE GADE SET? Ces trois poissons appartiennent au second sous-genre des gades , ils ont trois nageoires dorsales, et leurs mâchoires sont dénuées de barbillons ; plusieurs ressemblances frappantes rap- prochent d’ailleurs ces trois espèces. Voyons ce qui les sépare; et commençons par décrire le colin. Il ne faut pas confondre ce poisson avec des individus de l’es- pèce de la morue que des pêcheurs partis de plusieurs ports oc- cidentaux de France ont souvent appelés colins, parce qu'ils les avoient pris dans une saison trop avancée pour qu'on püt les faire sécher. Le vrai colin a ordinairement près d’un mètre de longueur ; sa tête est étroite, l'ouverture de sa bouche petite, son museau pointu; ses écailles sont ovales, et ses nageoires jugulaires très- peu étendues *. On l’a nommé poisson charbon ou charbonnier, à cause de ses couleurs. En effet, la teinte olivàtre qu’il présente dans sa jeu- nesse se change en noir lorsqu'il est adulte; les nageoires sont entièrement noires, excepté celle de la queue, qui n’est que brune, et les deux premières dorsales, ainsi que les pectorales, 1 Colefish, dans plusieurs parties septentrionales de l'Angleterre; raw pollack, dans plusieurs parties méridionales de l’Angleterre. 2 A whiting pollack, en Augleterre ; /yr, dans plusieurs contrées du Nord; Zyr blek , lerbleking, dans plusieurs parties de la Suède. 3 A l’âge d’unan, mort, sur plusieurs côtes boréales de l’Europe; à l’âge de deux ans, palle ; à l’âge detrois ans, treærin ; à l’âge de quatre ans, sey ou graa= sey; dans la vieillesse, zf5. 4 A la première nageoire dorsale du colin. . . . . . . . . . 14 rayons, alla sécondens: +: UE SAS ENCRES OS, ES ST LEO Milg'iroisiene, : : OUPS PVO ET TES SV 120 Sichacune des péctorales 20 "7 M NEUR RENLNS en n'chacune des jusulaires, MD ML OU" UMR VOUS: 7 US Ha première de l'anus, 4178/0428 00e CNRS CES Peconde:,. . . REMOTE, 4 + OS RES Rene dé laïquoue. . , , 4204 HORS 660 ©. . US DU GADE COLIN, eic. 49 dont la bäsé est un peu olivâtre ; une tache noire très-marquée est placée au-dessous de chaque nageoire pectorale ; la bouche est même noire dans son intérieur; et ces nuances, si voisines de celles du charbon, paroissent d'autant plus foncées, que la ligne latérale est blanche , que les opercules brillent de l'éclat de lar- gent , et que la langue a aussi la blancheur de ce métal. On trouve le colin non-seulement dans l'Océan d’'E urope, mais encore dans la mer Pacifique. Dèsles mois de pluviose et de ventose, il s'approche des côtes d'Angleterre pour y déposer ou féconder des œufs qui ont la couleur et la petitesse des grains de millet, et desquels sortent, au bout de quelques mois, de petits poissons que l’on dit assez bons dans leur Jeunesse. ” On le pêche non-seulement avec des haims , mais encore avec différentes sortes de filets , tels que des verveux *, des guideaux ?, des demi-folles Ÿ, des trémaux “, etc. Lorsque la morue est abondante près des côtes du Nord, on y recherche très- peu les colins; mais lorsqu'on y pêche un petit nombre de morues, on y sale les colins, qu'il est assez difficile de distinguer de ces dernières après cette préparation. Le pollack a ;, comme le colin , la nageoire de la queue fourchue, 1 Le verveux, ou wermier, est un filet en forme de manche, et à l’entrée du« quel on ajoute uu second filet intérieur, nommé goulet, terminé en pointe, ouvert dans son extrémité de manière à laisser pénétrer le poisson dans le premuer filet , ais propre d’ailleurs à l'empêcher d’en sortir. ? Le guideau est aussi un filet en forme de manche : il va en diminuant depuis son embouchure jusqu'a son extrémité. On peut le tendre sur un châssis qui en maintient l’embouchure ouverte. Le plus souvent cependant on se contente d’en- foncer dans le sable, à la basse mer, des piquets sur lesquels on attache deux tra- verses, l’une en hant et l’autre en bas; ce qui produit, à peu près, le même effet qu’un châssis. Pour que le poisson sôit entraîné dans la manche, on oppose au courant l’embouchnre du guideau; mais la force de l’eau, qui en parcourt tonte la longueur, comprime tellement les poissons qui s’y renferment , que les gros y sont tués, et les petits réduits en une espèce de bouillie. Les piquets sur lesquel où tend le guideau portent le nom d’étaliers. Quelquefois ils sont longs de près de trois mètres; d’autres fois ils ne s'élèvent que de dix ou douze décimetres, et alors le guideau est beaucoup plus petit. De la sont venues les expressions de guc- deau à hauts étaliers , et de guideau à bas étaliers. 3 Nous avons placé'une courte descripliün de la derni-folle , dans l’article de la raie bouclée. 8. : 4 Le trémail est uh filet composé dé trois zappes, dont deux, qui sont de fil ‘fort et à grandes niaïlles, se nomment hemaux, et dont la troisième, qui flotte entre les deux autres; est d’nn fil fin, à petites mailles, et s'appelle soie, ou Jlue. Lacepède. 3. AE. 4 5o HISTOIRE NATURELLE et la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; mais ja ligne latérale est droite dans le,colin , et courbe dans le pollack. Ce dernier poisson habite, comme le colin, dans les mers septen- irionales de l'Europe : 1l se plaît dans les parages où la tempête soulève violemment les flots. Il voyage par troupes extrêmement nombreuses, cherche moins les asiles profonds, paroît plus fré- quemment à la surface de l'Océan que la plupart des autres gades, et sait cependant aller chercher dans le sable des rivages l’'ammo- dyte appât, dont il aime à se nourrir. Sa longueur ordinaire est de cinq décimètres *. Sa couleur , qui est d’un brun noirâtre sur le dos, s’éclaircit sur les côtés, y devient argentée, et se change, sur la partie inférieure de l'animal , en blanc pointillé de brun ; l'iris, d'ailleurs, est jaune, avec des points noirs; chaque écaille est petite, mince, ovale, et lisérée de jaune: les nageoires pecto- rales sont jaunâtres, les jugulaires couleur d’or, et celles de l'anus olivatres et pointillées de noir. _ On prend , toute l’année, des pollacks sur plusieurs des rivages occidentaux de France; on y en trouve souvent de pris dans les divers filets préparés pour la pêche d’autres espèces de poissons : mais , de plus, il y a sur ces côtes des endroits où , vers le prin- temps , il est très-recherché. On s'est servi pendant long-temps pour le prendre de petits bateaux portant une ou deux voiles carrées , et montés de six ou huit hommes. On jetoit à la mer des lignes dont chacune étoit garnie d’un haim amorcé avec une sar- dine, ou avec un morceau de peau d’anguille. Comme le bateau qui étoit sous voile voguoit rapidement ; et que les pêcheurs se- couoient continuellement leurs haims , les pollacks, qui sont vo- races, prenoient l’appât pour un petit poisson qui fuyoit, se jetoient sur celte, fausse proie, et restoient accrochés à l’ha- meçon. . Le sey ressemble beaucoup au pollack; il a même été confondu oo 3 A la membrane des branchies du pollack. . . . . . . . . 7 rayons à la première nageoire PEL EE D mme De Ris Jolble id Ella seconde.!5 .. + 2PROANL CS ASRRE de A0 -. 2285 BA ErOISIeME. + . “a Sa rs ec 6 ESS. . ._ 20 Ed la quete Re" US SSSR Mes) 31 54 HISTOIRE NATURELLE Fépine du dos. Le canal preumatique , par lequel elle commu- nique à l'extérieur , part de la partie la plus antérieure de cette vessie, et aboutit à l'œsophage. Enfin on voit dans les femelles deux ovaires très- longs , et Up? lors de la saison convenable, d’un très-orand nombre de petits œufs ordinairement aurie Le merlan habite dans l'Océan qui baigne les côtes européennes. T! se nourrit de vers , de mollusques, de crabes, de jeunes pois- sons. Îj s'approche souvent des rivages, et voilà pourquoi on le prend pendant presque toute l’année : mais il abandonne parti- culierement la haute mer, non-seulement lorsqu' il va se débar- rasser du poids de ses rar ou les féconder ; mais encore lorsqu'il est attiré vers la terre par une nourriture plus agréable et plus abondante , et lorsqu'il y cherche un asile contre les gros animaux marins qui en font leur proie; et comme ces diverses circons- tances dépendent des saisons, 1l n’est pas surprenant que, suivant les pays, le temps de le pêcher avec succès soit plus ou moins avancé. On a préféré pour cet objet , sur eertaines côtes de France, les mois de nivose et de pluviose; et sur plusieurs de celles d’An- gleterre où de Hoïlande, on a choisi les mois de l'été. On le trouve très-gras lorsque les harengs ont déposé leurs œufs, et qu'il a pu en dévorer une grande quantité *. Mais, ex- cepté dans le temps où il fraie lui-même, sa chair écailieuse est agréable au goût : elle n'a pas de qualité malfaisante; et comme elle est molle, tendre et légère, on la digère avec facilité ; et elle est un des Ré que be. LU donner avec le moins d’incon- vément à ceux qui éprouvent un grand besoin de manger, sans avoir cependant des sucs digestifs très-puissans. Dans quelques endroits dé l'Angleterre et des environs d'Os- tende , de Bruges et de Gand, on a fait sécher et saler des mer- lans après les avoir vidés; et on les a rendus, par cette prépara- tion , au moins suivant le témoignage de plusieurs observateurs, un mets tres-délicat. On a écrit qu’il y avoit des merlans hermaphrodites. On en a vu, en effet, dont l’intérieur présentoiten même temps un ovaire rempli d'œufs , et un corps assez semblable , au premier coup d'œil, à la laite des poissons mâles : mais cet aspect n'est qu'une fausse apparence; l’on s’est assuré que cette prétendue laite Cy PS : Lettre de M. Nuël, de Rouen, a M. Lacepède, dn 21 brumaire an 7. DU GADE MERLAN. 55 m'étoit que le foie, qui est très - gros dans tous les merlans, et particulièrement dans ceux qui sont très-gras. On prend quelquefois des merlans avec des filets , et notam- ment avec celui que l’on a nommé drége, et dont nous avons fait connoître la forme dans l’article de la trachine vive. Le plus sou- vent néanmoins on pêche le gade dont nous parlons avec une vingtaine de lignes, dont chacune, garnie de deux cents hame- çons , est longue de plus de cent mètres, et qu'on laisse au fond de l’eau environ pendant trois heures. Au reste, non-seulement la qualité de la chair du merlan varie suivant les saisons et les parages qu'il fréquente, mais encore ses caractères extérieurs sont assez différens , selon les eaux qu'il habite, pour qu'on ait compté dans cette espèce plusieurs variétés remarquables et constantes. Nous pouvons en donner un exem- ple, en rapportant une observation très-intéressante qui nous à été transmise au sujet des merlans que l’on trouve sur les côtes du département de la Seine-Inférieure , par un naturaliste habile et très-zélé, M. Noël, de Rouen, qne j'ai déjà eu occasion de citer dans cet ouvrage. Cet ichtyologiste m'a écrit qu'on apercevoit une assez grande différence entre les merlans que l’on prend sur les fonds voisins d'Yport et des Dalles, près de Fécamp, et ceux que l'on pêche depuis la pointe de l’Aïlly jusqu’au Tréport et au-delà. Les mer- lans d’Y port et des Dalles sont plus courts; leur ventre est plus large, leur tête plus grosse, leur museau moins aigu; la ligne que décrit leur dos, légèrement courbée en dedans, au heu d'être droite; la couleur des parties voisines du museau et de la ne- geoire de la queue, plus brunûtre; la chair plus ferme, plus agréable et plus recherchée *. M. Noël pense, avec raison, qu’on doit attribuer cette diversité dans les qualités de la chair, ainsi que dans les nuances et les formes extérieures, à la nature des fonds au-dessus desquels les merlans habitent, et par conséquerft à celle des alimens qu'ils trouvent à leur portée. Auprès d’Y port et de Fécamp, les fonds sont presque tous de roche, tandis que ceux des eaux de FAïlly, de Dieppe et dn Trèport sont presque tous de vase ou de gravier. En général, M. Noël pense que le merlan est plus petit et plus > Lettre de M. Noël à M. Lacepède , du 21 brumaire an 7. 56 HISTOIRE NATURELLE délicat sur les bas-fonds très-voisins des rivages , que sur lés bancs que l’on trouve à de grandes distances des côles. AAA AAA Lara AAA A VA AAA AU AURA UN ET RAA AS VU RAR AAMA AAA AA AAA RAAAAA AAA AI LE GADE MOLVE', ET LE GADE DANOIS. De tous les gades , la molve est celui qui parvient à la longueur la plus considérable , surtout relativement à ses autres dimen- sions , et particulièrement à sa largeur : elle surpasse souvent celle de vingt-quatre décimètres ; et voilà pourquoi elle a été nommée dans un grand nombre de contrées et par plusieurs au- teurs, le gade long. Elle habite à peu près dans les mêmes mers que la morue. Elle se trouve abondamment , comme ce gade, autour de la Grande-Bretagne, auprès des côtes de l'Irlande, entre les Hébrides , vers le comté d'York. On la pèche de la même manière, on lui donne les mêmes préparations ; et comme celte espèce présente un grand volume, et d’ailleurs est douée d’une grande fécondité, elle est, après la morue et le hareng, un des poissons les plus précieux pour le commerce et les plus utiles à l’industrie. Dans les mers qui baignent la Grande-Bretagne, elle jouit principalement de toutes ses qualités, depuis le milieu de plu- viose Jusque vers la fin de floréal, c’est-à-dire, dans la saison qui précède son frai, lequel a lieu dans ces mêmes mers aux appro- ches du solstice. Elle aime à déposer ses œufs le long des marais que l’on y voit à l'embouchure des rivières. Elle se nourrit de crabes, de jeunes ou petits poissons, notam- ment de pleuronectes plies. Sa chair contient une huile douce, facile à obtenir par le moyen d'un feu modéré, et plus abondante que celle que peuvent donner Ja morue ou les autres gades. Sa couleur est brune par-dessus , blanchâtretpar-dessous, ver- dâtre sur les côtés. La nageoire de l’anus est d’un gris de cendre: les autres sont noires et bordées de blanc : on voit de plus une tache noire au sommet de chacune des dorsales ?. 7 Langa, en Suède; lenge, en Allemagne; //ng , en Angleterre. 3 A la membrane des branchies de In molve. . . .« . . . . . 7 rayons. à la première nageoire dorsale. . . . . . . + de NOUS DU GADE LOTE. 57 Les écailles sont allongées, petites, fortement attachées ; la tête est grande, le museau un peu arrondi, la langue étroite et pointue. Le gade danois n’est pas dénué de barbiïlons, non plus que la molve : comme la molve, il n’a que deux nageoires sur le dos, et appartient par ce double caractère au troisième sous-genre des gades. Sa mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure, ce qui le sépare de la molve; et sa nageoire de l'anus renferme jusqu’à soixante-dix rayons, ce qui le distingue de toutes les espèces comprises dans le sous-genre où nous l'avons inscrit, et même de tous les gades connus jusqu'à présent. On en doit la première description au savant Müller, auteur du Prodrome de la Zoologie danoise. AAA AAA A AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA A AAA AAA AAA ARR LE GADE LOTE :. L, lote mérite une attention particulière des naturalistes. Elle présente tous les caractères génériques qui appartiennent aux gades ; elle doit être inscrite dans le même genreque ces poissons; elle y a toujours été comprise : elle fait véritablement partie de leur famille; et cependant, par un de ces exemples qui prouvent combien les êtres animés sont liés par d'innombrables chaînes de rapports, elle s'écarte des gades par des différences très-frappantes dans les formes, dans les facultés, dans les habitudes, dansles goûts, et ne s'éloigne ainsi de ses congénères que pour se rapprocher non-seulement des blennies, qui par leur nature touchent aux gades de très-près, mais encore de plusieurs apodes osseux, particulièrement des murènes, et notamment des anguilles. 1 LR CEE PNEU ET ARR VV AOL A0 OPA PEL SO NSERE PRE LIU PSP EN RRRURE | CRRE TUE CPNEREE PL SRE Mc conde Nes SENTE 2 et RE TOME ONE a j0hacane des péctbrales." . 412 4 10 7. 7, 4 ebr.74g à chacune des jugulaires. AA AM AO L'ART RER ACER anus. SV de à 2. » à 2h NOUS |A SR à celle de la queue, qui éstarrondies + à #04 VOA 0 TS ‘1 Motelle, barbotte, dans quelques départemens de France; harbot, burbot, tel pout, en Angleterre ; putael, dans la Belgique, ou France septentrionale ; alraupe, alrüppe, trüsch, treischen, rutter, en Allemagne; aalquabbe, jo giedder, en Danemarck ; Zake, en Suède et en Norwége; nalim, en ussie, 55 | HISTOIRE NATURELLE Comme ces derniers apodes, la lote a le corps très-allongé et serpentiforme. On voit sur son dos deux nageoires dorsales , mais très-basses et très-longues , ainsi que celle de l'anus ; elles ressem- blent à celles qui gafnissent le dos et la queue des murènes. Les écailles qui la recouvrent sont plus facilement visibles que celles de ces mêmes murènes : mais elles sont très-minces, molles, très- petiles , quelquefois séparées les unes des autres ; et la peau à laquelle elles sont attachées est enduite d’une humeur visqueuse très-abondante, comme celle de l’anguille : aussi échappe-t-elle facilement, de même que ce dernier poisson , à la main de ceux qui la serrent avec trop de force et veulent la retenir avec trop peu d'adresse ; elle glisse entre leurs doigts, parce qu'elle est per- pétuellement arrosée d’une liqueur gluante ; et elle se dérobe encore à ses ennemis, parce que son corps, très-allongé et très- mobile , se contourne avec promptitude en différens sens, et imile si parfaitement toutes les positions et tous les mouvemens. d’un reptile, qu’elle a reçu plusieurs noms donnés depuis long- temps aux animaux qui rampent. La lote est, de plus, d’une couleur assez semblable à celle de plusieurs murènes , ou de quelques murénophis. Elle est variée, dans sa partie supérieure * , de jaune et de brun; et le blanc règne sur sa partie inférieure. Au lieu d’habiter dans les profondeurs de l'Océan ou près des rivages de la mer, comme la plupart des osseux apodes ou jugu- laires, et particulièrement comme tous les autres gades connus jusqu’à présent, elle passe sa vie dans les lacs, dans les rivières , au milieu de l’eau douce, à de très-grandes distances de l'Océan ; et ce nouveau rapport avec l’anguille n’est pas peu remarquable. On la trouve dans un très-grand nombre de contrées, non- seulement en Europe et dans les pays les plus septentrionaux de cetle partie du monde, mais encore dans l'Asie boréale et dans les Indes, Elle préfère, le plus souvent, les eaux les plus claires; et afin 3 Sa ligne latérale est droite. , On compte a sa première nageoire dorsale. . . . . . . . . . , 14 rayons. a lafseconde. ÆRRAP EN. RNA PU. à OS à chacune des pectorales, .. + .). 1. , + … + .0228 ä chacune des jugulaires. . . . . .{. . « = «1e "16 arcelle de anus RL DS ce DNS a celle de la queuc, qui est arrondie, . . . . « + + 36 DU GADE LOTE. 59 qu'indépendamment de sa légèreté, les animaux dont elle fait sa proie puissent plus difficilement se soustraire à sa poursuite, elle s'y cache dans des creux ou sous des pierres ; elle cherche à atti- rer ses pelites victimes par l'agitation du barbillon ou des bar- billons qui garnissent le bout de sa machoire inférieure, et qui ressemblent à de petits vers : elle y demeure patiemment en embuscade, ouvrant presque toujours sa bouche, qui est assez grande, et dont les mâchoires, hérissées de sept rangées de dents aiguës, peuvent aisément retenir les insectes aquatiques et les jeunes poissons dont elle se nourrit *. On a écrit que, dans quelques circonstances, la lote étoit vipère, c’est-à-dire, que les œufs de cette espèce de gade éclosoient quel- quefois dans le ventre même de la mère, et par conséquent avant d’avoir été pondus. Cette manière de venir à la lumière n’a été observée dans les poissons osseux que lorsque ces animaux ont réuni un corps allongé , délié et serpentiforme, à une grande abondance d’humeur visqueuse , comme la lote. Au reste, elle supposeroit dans ce gade un véritable acconplement du mâle et de la femelle , et lui donneroit une nouvelle conformité avec l'an- guille , les blennies et les silures. La lote croit beaucoup plus vite que plusieurs autres osseux ; elle parvient jusqu'à la longueur d’un mètre, et M. Valmont- Bomare en a vu une qu'on avoit apportée du Danube à Chan- tilly, et qui étoit longue de plus de douze décimètres. Sa chair est Ho , agréable au goût, facile à cuire; son foie, qui est très-volumineux, est regardé comme un mets de- licat. Sa vessie nataloire est très-grande, souvent égale en longueur au tiers de la longueur totale de l'animal, un peu rétrécie dans son milieu, terminée par deux prolongations dans sa partie an- térieure, formée d’une membrane qui n'est qu’une continualion du péritoine , attachée par conséquent à l’épine du dos, de ma- - fière à ne pouvoir pas en être séparée enlière, et employée dans quelques pays à faire de la colle , comme la vessie à gaz de l'aci- pensère huso. Ses œufs sont presque toujours , comme ceux du brochet et du barbeau, difficiles à digérer, plus ou moins malfaisans ; et, par un dernier rapport avec l’anguille et la plupart des autres pois- sons serpentiformes, elle ne perd que diflicilement la vie. 3 I y a auprès du pylore 39 ou 40 appendices intestinaux. 60 HISTOIRE NATURELLE AAA RAA EU VU EU AVR AU UV AAA AAA AA MA A LE GADE MUSTELLE :, ET LE GADE CIMBRE. EL: mustelle à beaucoup de ressemblance avec la lote, par l’al- longement de son corps , la petitesse de ses écailles, et l'humeur visqueuse dont elle est imprégnée : mais elle n'habite pas, comme ce poisson , au milieu de l’eau douce; elle vit dans l'Océan atlan- tique et dans la Méditerranée. Elle y parvient jusqu’à la longueur de six décimètres. Elle s'y nourrit de cancres et d'animaux à co- quille; et pendant qu'elle est jeune, petite et foible, elle devient souvent la proie de grands poissons, particulièrement de quel- ques gades et de plusieurs scombres. Le temps de la ponte et de Ja fécondation des œufs de cette espèce est quelquefois retardé jusque dans Fautomne , ou se renouvelle dans cette saison. La mustelle est blanche par-dessous , d’un brun jaunâtre par-dessus, avec des taches noires et d’un argenté violet sur la tête. Les na- geoires pectorales et jugulaires sont rongeâtres ; les autres sont brunes avec des taches allongées , exceplé la nagcoire de la queue, dont les taches sont rondes. L'on trouve cependant plusieurs individus sur lesquels la nuance et la figure de ces diverses ta- ches est constamment différente , et même d’autres individus qui n'en présentent aucune. Il est aussi des mustelles qui ont auatre barbillons à la mâchoire supérieure , d'autres qui n'y en mon- trent que deux, d’autres encore qui n’y en ont aucun ; et ces di- versités dans la forme, plus ou moins transmissibles par la géné- ration , ayant été comparées, par plusieurs naturalistes, avec les variétés de couleurs que l’on peut remarquer dans l'espèce que nous examinons, ils ont eru devoir diviser les mustelles en trois especes : la première, distinguée par quatre barbillons placés à une distance plus ou moins petite des narines; la seconde , par deux barbillons situés à peu près de même ; et la troisième, par l'absence de tout barbillon à la machoire supérieure. Mais après . , Q A J | Galea, pesce moro, donzellina, sorge marina, sur plusieurs côtes d’Îta= Be; gouderopsaro , sur plusieurs rivages de la Grèce; svhistle jisk, en Angle : terre ; krullquappen , auprès de Hambourg, et dans quelques autres contrées sep- tentrionales. ‘ DU GADE MUSTELLE, etc. 61 avoir cherché à peser les témoignages , et à comparer les raisons de cette multiplication d'espèces, nous avons préféré l'opinion du savant professeur Gmelin ; et nous ne considérons l'absence ou le nombre des barbillons de la mâchoire d’en-haut, ainsi que les dissemblances dans les teintes, que comme des signes de variétés plus où moins permanentes dans l'espèce dela mustelle. Au reste, ce gade a toujours un barbillon attaché vers l’extré- mité de la mâchoire inférieure, soit que la mâchoire supérieure en soit dénuée, ou en montre deux, ou en présente quatre. De plus, la langue est étroite et assez libre dans ses mouvemens. La ligne latérale se courbe vers les nageoires pectorales, et s'étend ensuite directement jusqu’à la queue. Mais ce qu'il ne faut pas passer sous silence , c'est que la première nagcoire dorsale est com- posée de rayons si petits et si courts, qu'il est très-dificile de les compter exactement, et qu'ils disparoissent presque en entier dans une sorte de sillon ou de rainure longitudinale. Un seul de ces rayons, le premier ou le second, est très-allongé , s'élève par con- séquent beaucoup au-dessus des autres ; et c’est cette longueur, ainsi que l’excessive briéveté des autres, qui ont fait dire à plu- sieurs naturalistes que la première dorsale de la mustelle ne com- prenait qu'un rayon *. La première nageoire du dos est conformée de la même ma- nière dans le gade cimbre, qui ressemble beaucoup à la mustelle : néanmoins on trouve dans cette même partie un des caractères distinctifs de l'espèce du cimbre. En effet, le rayon qui seul est tres-allongé, se termine dans ce gade par deux filamens placés lun à droite et l’autre à gauche, et disposés horizontalement comme les branches de la lettre T*. * 5 rayons à la membrane branchiale de la mustelle. 1 rayon trèes-allongé et plusieurs rayons très-courts à la première nageoire dorsale. 56 rayons à la seconde. 18 a chacune des pectoralies. 6 à chacune des jugulaires. 46 à celle de l’anus. 20 a celle de la queue, 1 1 raÿon très-allongé et plusieurs rayons très-courts à ln première nageoire dorsale du gade cimbre, 48 rayons à la seconde. 16 à chacune des pectorales. 7 ä chacune des jugulaires. 62 HISTOIRE NATURELLE De plus, on compte sur les mâchoires de la mustelle cinq , Ou trois , ou un seul barbillon. Il y en a quatre sur celles du cimbre : deux de ces derniers filamens partent des environs des narines ; le troisième pend de la lèvre supérieure , et le quatrième, de la lèvre inférieure. Le cimbre habite dans l'Océan atlantique, et particulièrement dans une parlie de la mer qui baigne les rivages de la Suède. Il a été découvert et très-bien décrit par M. de Strussenfeld. SAV VU VU EU ANA AAA ARR A AAANAANNAANAANNIR AAA NARNIA AA ANNE AVS LE GADE MERLUS Co # poisson vit dans la Méditerranée, ainsi que dans l'Océan septentrional ; et voilà pourquoi il a pu être connu d’Aristote, de Pline , et des autres naturalistes de la Grèce ou de Rome, qui, en effet, tata traité de ce gade dans leurs ouvrages. Il y parvient jus- qu'à dé grandeur de huit ou dix décimètres. Il est très-vorace : il poursuit, par exemple , avec acharnement, les scombres et les clupées; cependant , comme il trouve assez facilement de quoi se nourrir, il n’est pas, au moins fréquemment, obligé de se jeter sur des animaux de sa famille. Il ne redoute pas l'approche de son semblable. Il va par troupes très-nombreuses ; el par conséquent il est l’objet d’une pêche très-abondante et peu pénible. Sa chair est blanche et lamelleuse ; et dans les endroits où l’on prend une grahde quantité d'individus de cette espèce, on les sale ou on les sèche, comme on prépare les morues, les seys et d’autres gades, pour pouvoir les envoyer au loi. 1e merlus sont ainsi recher- chés dans un grand nombre de parages : mais, dans d’autres por- tions de la mer où ils ne peuvent pas se procurer les mêmes ali- mens , il arrive que leurs muscles deviennent gluans et de mau- vais goût ; ce fait étoit connu dès le temps de Galien. Au reste, le foie du merlus est presque toujours un morceau très-délicat. Ce poisson est allongé, revêtu de petites écailles, blanc par- a 42 rayons à celle de l’anus. 25 à celle de la queue. £ Merluzo, asello, asino, nasello, en Italie; hake, en Angleterre. DU GADÉ BROSME. 63 dessous, d’un gris plus ou moins blanchâtre par-dessus ; et c’est à cause de ces couleurs, comparées souvent à celles de l’âne, qu'il a été nommé &non par Aristote, Oppien , Athénée, Elien, Plme, et d’autres auteurs anciens et modernes. Le mot d’énon est même devenu, pour plusieurs naturalistes, un mot générique qu'ils ont appliqué à plusieurs espèces de gades. La tête du merlus est comprimée et déprimée; l’ouverture de sa bouche, grande; sa ligne latérale, plus voisine du dos que du bas-ventre , et garnie, auprès de la tête, de petiles verrues, dont le nombre varie depuis cinq jusqu’à neuf ou dix : des dents iné- gales , aiguës, et dont plusieurs sont crochues, garnissent les mà- choires, le palais et le gosier *. J'ai trouvé dans les papiers de Commerson une courte descrip- tion d’un gade à deux nageaires, sans barbillons, et dont tous les autres caractères conviennent au merlus. Commerson l'a vu dans les mers australes; ce qui confirme mes conjectures sur la possi- bilité d'établir, dans plusieurs parages de l’hémisphère méridional, des pêches abondantes de morues et d’autres gades. Le merlus est si abondant dans la baie de Galloway, sur la côte occidentale de l'Irlande , que cette baie est nommée, dans quelques anciennes cartes, la baie des Lakes, nom donné par les Anglais aux merlus. ” CRAAAAAy AMANNIY AAA AMAR AR AE LE GADE BROSME. a Novs avons maintenant sous les yeux le cinquième sous-genre des gades. Les caractères qui le distinguent, sont un ou plusieurs barbillons, avec une seule nageoire dorsale. On ne peut encore à 4 * rapporter qu'une espèce à ce sous-genre; et cette espèce est le brosme, 7 A la membrane des branchies. . . . . . . . Jet UL'Eraÿons. a lo pe eoire du dos. 1,1... + AS, Je ir0 - a se EU dr aa ae le ee" ET 30 a chécune den MniArales us ee EN UT SNENNE) 2 2 a “chäcune desJnREsS Au Le AE ON 7 sicelle dé l'an : SRE » RE LOE ch; ÉRNE ONME Le x velle de la queue. . . . . . 0 . " . ® . Sur » Ê © © 64 HISTOIRE NATURELLE Ce gade préfère les mers qui arrosent le Groenland , ou l'Eu- rope septentrionale. Il a la nageoire de la queue en forme de fer de lance, et quel- quefois une longueur dé près d’un mètre. La couleur de son dos est d’un brun foncé; ses nageoires et sa partie inférieure sont d’une teinte plus claire; on voit sur ses côlés des taches trans- versales *. PARA AA AAA AAA AAA AVE LUNA AAA VRAI AA AAA AVIAIRE A OUR RAR 408 QUARANTE-SEPTIÈME GENRE. LES BATRACHOIDES. La téle très-déprimée et très-large; l'ouverture de la bouche, très-srande ; un ou plusieurs barbillons attachés autour ow au-dessous de la mâchoire inférieure. ESPÈCES. CARACTÈRES. Un grand nombre de filamens à la L QE À mèchoire inférieure ; trois aiguillons dE PATRARNOUDE TA: à la première nageoire dorsale et à | chaque opercule, Un ou plusieurs barbillons au-dessous de la mâchoife d’en-bas ; les deux premiers rayons de chaque nageoire jugulaire , terminés par un long filament. 2. LE BATRACHOÏDE BLEN- NIOIDE. RAA AARAAAMPANE AA AAA AA AAA AAA AAA AA AAA IS AVR AVR VAR MAT AVE RAR LADA AA AAA AAA AA VV AUGE AT à LE BATRACHOÏDE TAU. Nous avons séparé le tau des gades, et le blennioïde des blen- mies, non-seulement parce que ces poissons n’ont pas tous les traits caractéristiques des genres dans lesquels on les avoit inscrits 3 À la nageoire du dos du brosme. . . . . . . 4 + + « + . 100/raÿons. Hébacnine des pectoraless ie J'EN QU ss SIN Hhagnné des juaulaires. 20%, QU) 4e AE Er mme Panns. ,.. EME ME ca à Me , : dE HICEMeIDe Talqneue, . ., 4 6 dual . OÙ LOS Rap Tome 5. CN Page 64. | WE E Le David se 1. Le Batrachoïde tau.......Page 64 VP pellets "7 Q / 72 21e Blennie he re # o.Le Blenme phveis SRE ÉTAIT. Le + + | | | [ca DU BATRACHOIDE TAU. 65 en plaçant le dernier parmi les blennies et le premier parmi les gades, maïs encore parce que des formes très-frappantes les dis- tinguent de loutes les espèces que peuvent embrasser ces mêmes genres, au moins lorsqu'on a le soin nécessaire de m’établir ces cadres que d’après les principes réguliers auxquels nous tâchons toujours de nous conformer. Nous avons de plus rapproché lan de l’autre le tau et le blennioïde, parce qu'ils ont ensemble beau- coup de rapports; nous les avons compris dans un genre parti culier, et nous avons donné à ce genre le nom de bafrachoïde, qui désigne la ressemblance vague qu'ont ces animaux avec une grenouille, en grec Serpayes, et qui rappelle d’ailleurs les déno- minations de grenouiller et de raninus, appliquées par Linné, Daubenton , et plusieurs autres célèbres naturalistes, au blen- nioïde. Le tau habite dans l'Océan atlantique, comme presque tous les gades, dans le genre desquels on avoit cru devoir le faire entrer ; mais on l’y a pêché à des latitudes beaucoup plus rapprochées de l'équateur que celles où l’on a rencontré la plupart de ces pois- sons. On l’a vu vers les côtes de la Caroline, où il a été observé par le docteur Garden , et d’où il a été envoyé en Europe. Ses formes et ses couleurs, qui sont très-remarquables , ont été fort bien décrites par le célèbre ichtyologiste et mon savant con- frère le docteur Bloch. Il est revètu d’écailles molles, petites, minces, rondes , brunes, bordées de blanc, et arrosées par une mucosité très-abondante, comme celles de la lote et de la mustelle. Le dos et les nageoires sont tachetés de blanc, ou d’autres nuances. La tète est grande et large , le museau très-arrondi. Les yeux, placés vers le sommet de ceite partie et 1rès-rapprochés l’un de l'autre, sont gros , saillans, brillans par l'éclat de l'or que pré- sente l'iris, et entourés d’un double rang de petites verrues. Entre ces organes de la vue et la nuque, s'étend transversalement une fosselte et une bande plus ou moins irrégulière, de couleur jaune, sur les deux bouts de laquelle on peut observer quelquefois une tache ronde et très-foncée. Les dents sont aiguës. IL n’y en a que deux rangées de chaque côté de la mâchoire inférieure; mais la mâchoire d’en-haut, qui est beaucoup plus courte, en montre un plus grand nombre de rangs. Une double série de ces mêmes dents hérisse chaque côté du palais. Lacépède. 3. VE 5 66 HISTOIRE NATURELLE . : Plusieurs barbillons sont placés sur les côtés de la mâchoire supérieure; un grand nombre «autres filamens sont attachés à la mâchoire d’en-bas, el disposés à peu près en portion de cercle. Chaque opercule, composé de deux lames , est de plus armé de trois aiguillons. Le tau a deux nageoires dorsales ; la première est soutenue par trois rayons très-forts et non articulés. Celle de la queue est arrondie. Le tau a été nommé ainsi, à cause de la ressemblance de la bande jaune et transversale qu’il a auprès de la nuque, avec la traverse d’un T grec, ou £au : Le dessin qui représente ce poisson ,et que nous avons fait gra- ver, en donne une idée trés-exacte. PAS RAA AAA RAA AAA VAR AAA AAA AA AAA AAA AAA AA AAA LA AAA RAA AAA AAA AAA ANUS LE BATRACHOIDE BLENNOÏDE. Ce batrachoïde a un ou plusieurs barbillons au-dessous de la ‘mâchoire inférieure. Les deux premiers rayons de chacune de ses nageoires jugulaires sont beaucoup plus longs que les autres ; ce qui, au premier coup d'œil, pourroit faire croire qu'il n'en a que deux dans chacune de ces nageoires, comme la plupart des blennies, dans le genre desquels on l’a souvent placé, et ce qui m'a engagé à lui donner le nom spécifique de b/ennioide. On le trouve dans les lacs de la Suède, où il EE qu'il est redouté de tous les poissons moins forts que lui, qui s’écartent le plus qu ils peuvent des endroits qu'il fréquente. Quoiqu'il tienne, pour ainsi dire, le milieu entre les gades et les blennies, 1l n’est pas bon à manger. C'est avec toute raison , ce me semble, que le professeur Gme- lin regarde comme une simple variété de cette espèce qu'il rap- 1 À la membrane branchiale du tau. . . . . . . . . . . . 6 rayons. RS Brémière dérsale "it MAR AE NEE QUE PR 0e US mA bonté 5: 21e ARR To ae FE Te MR EN a A chacune des peclorales, 44 ee. pie ajeitesiye 11e) ele Archacune des jugulaites., 22 me + « 2 ee + + | 41, NE Dee Tdpus. 2 = PME CE RS 0 SUR à celle de la queue. sie tle . » Û e: Jette 2e ; « o:\le et rar aire 52? DES BLENNIES. 67 porle au genre des blennies, un poisson de l'Océan septentrional, dont voici üne trés-courte PRE Il est d’un brun très-foncé. Ses nageoires sont noires et char- nues ; son iris ést jiune; une mucosilé âäbondante, semblable à celle dont le tau est imprégné, humecte ses écailles, qui sont pe- tites. Sa lète, très-aplatie, est plus large que soni corps; l'ouverture de sa bouche très-grande; chaque mâchoire armée d’un double ang de dents acérées et rougeûâtres, suivant plusieurs obseérva- teurs; la langue épaisse, musculeuse, arrondie par-devant; le premyÿer rayon de chaque nageoire jugulaire terminé par une sorte de fil délié; et le second rayon des mêmeés nageoires pro- Jongé par un appendice analogue, mais ordinairement une fois plus long que ce filament *. CRAVATE AURA AAA UV VAN VAR VAR LAVER AAA VITAE AMAR QUARANTE-HUITIÈME GENRE. LES BLENNIES. Le corps et la queue allongés ef comprimés ; deux rayons au moins, ef qualre rayons au plus, à chacune des nageoires jugulaires. PREMIER SOUS-GENRE. Deux nageoires sur le dos ; des filamens ou CORRE sur la téte. ESPÈCES. CARACTÈRES. Un appendice non palrmé au-dessus de 1. LE BLENNIE LIÈVRE. chaque œil; une grande tache &æillée sur la première nageoire du dos. … 4 À la membrane branchiale. . 4 « 4 4 . . . « + . + . . 7 rayons a la nageoire dorsale. . . Ne eRaEs cat 73 Ta 00 a chacune des nageoires surasäles: SU SAME HA 122 à chacune des jugulaires. . Qu MER NE 6 mecs de Pants "AN ER NE RU LS VS 60 mrnile de la quene. SO PER ES AMENER is _. * 3e 68 HISTOIRE NATURELLE ESPACE. CARACTÈRES. Ün appendice auprès de chaque na- >, LE BLENNIE PHYCISS | rine; un barbillon à la lèvre infé- rieure. SECOND SOUS-GENRE. Une seule nageoire dorsale ; des filamens ou appendices sur la tête. “ L À ESPÈCES. CARACTÈRES. (e LE BLENNIE MÉDITER= (Deux barbillons à la mâchoire supé— RANÉEN. rieure , et un à l’inférieure. 4. LE LENNIE GATTORU- GINES. œil, et deux appendices semblables auprès de la nuque. 5. Le BLENNIE sOURCIL- | Un appendice palmé au-dessus de cha- LEUX. que œil ; la ligne latérale courbe. Ue appendice palmé auprès de chaque n appendice non palmé au-dessus de G. LE BLENNIE CORNU. F. Hadie ail Un appendice non palmé au-dessus de 7. LE BLENNIE TENTACULÉ.) chaque œil; une tache œillée sur la nageoire du dos. dessus de chaque œil ; la ligne laté- rale courbe ; la nageoire du dos réu- nie à celle de la queue. 8. LE BLENNIE SUJÉFIEN. Deux appendices non palmés entre les PP n P yeux; quatre ou cinq bandes trans- versales. Fr très-petit appendice non palmé au- 9- LE BLENNIE FASCÉ- 10. LE BLENNIE COQUILLADE. Un appendice cutané et transversal. Un appendice cartilagineux et longitu- dinal ; les nageoires pectorales pres- 11. LE BLENNIE SAUTEUR. que aussi longues que le corps pro prement dit; deux rayons seulement (\ à chacune des nageoires jugulaires. Un me filamenteux et longitu- 12. LE BLENNIE PINARU. dina ; trois rayons à chacune des na- geoires jugulaires. DÉS BLENNIES. 69 - TROISIÈME SOUS-GENRË. Deux nageoires dorsales ; point de barbillons ni d’appendices sur la tête. ESPÈCES. CARACTÈRES. Un filament au-dessous de l'extrémité antérieure de la mâchoire d’en-bas ; deux rayons seulement à chacunedes nageoires jugulaires,. 13. LE BLENNIE GADOÏDE. Point de filament à la mâchoire infé_ rieure; trois rayons à la première 14. LE BLENNIE BELETTE. nageoire du dos, deux rayons seule- ment à chacune des nageoires jugu- laires. Un filament au-dessous de l'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure ; trois rayons à chacune des nageoires Jugulaires. QUATRIÈME SOUS-GENRE. Une seule nageoire dorsale; point de barbillons ni d’appendices | sur la tête. 15. LE BLENNIETRIDACTYLE. ESPÈCES. CARACTÈRES, Les ouvertures des narines, tuberen- 16. LE BLENNIE PHoLIS, leuses et frangées; la ligne latérale courbe. La mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; l'ouverture de J’anus à une distance à peu près égale 17. LE BLENNIE BOSQUIEN. de la gorge et de la nageoire cau- dale ; la nagvoire de l’anus réunie à celle de la queue , et composée envi- ron de 18 rayons, Les ouvertures des narines, tubercu- leuses , mais non frangées ; la ligne latérale droite; la nageoire de Fanus réunie à celle de la queue, et com- posée de pius de 6o rayons. 18. LE BLENNIE OVOVIvVI- PARE, {Le corps très-allongé; les nageoires du dos, de la queue et de l'anus, distinctes l’une de l’autre ; celle du dos très-longue et très-basse; neul ou dix taches rondes, placées cha- cune à demi sur la base de la nageoire dorsale, et à demi sur le dos du blennie, 19. LE BLENNIE GUNNEL. 70 HISTOIRE NATURELLE ESPÉCES. CARACTEÉRPS. Les nageoires jugulaires presque aussi longues que les pectorales ; une 20. LE BLENNIE POINTILLÉ. grande quantité de points autour des yeux , sur la nuque, et sur les oper- cules. Quelques dents placées vers le bout du 21. LE BLENNIE GARAMIT. museau, plus crochues et plus lon- gues que les autres. an Le ME Peru. Des taches transversales ; trois rayons a chaque nageoire jugulaire. Un barbillon à la mâchoire inférieure ; 23. LE BLENNIE TORSK. les nageoires jugulaires charnues et divisées chacune en quatre lobes. AAA AMAR RAA ANA AA LE BLENNIE LIEVRE :. Love d'état ne considérera pas avec autant d'intérêt les blen- nies que les gades ; il ne les verra pas aussi nombreux, aussi grands, aussi bons à manger, aussi salubres, aussi recherchés que ces derniers , faire naître, comme ces mêmes gades, des lé- gions de pêcheurs, les attirer aux extrémités de l'Océan , les con- traindre à braver les tempêtes , les glaces , les brumes, et les changer bientôt en navigateurs intrépides, en ouvriers indus- trieux , en marins habiles et expérimentés: mais le physicien étudiera avec curiosité tous les détails des habitudes des blen- nies ; il voudra les suivre dans les différens climats qu'ils habi- tent; il désirera de connoître toutes les manières dont ils viennent _à la lumière, se développent, croissent, attaquent leur proie ou l’attendent en embuscade , se dérobent à leurs ennemis par la ruse, ou leur échappent par leur agilité. Nous ne décrirons cependant d’une manière étendue que les formes et les mœurs des espècesremarquables par cesmêmes mœurs ou par ces mêmes formes ; nous n’engagerons à jeter qu'un coup d'oeil sur les autres. Où il n’y a que peu de différences à noler , et, ce qui est la même chose, peu dejrapports à saisir, avec des objets déjà bien observés, 2 Lebre de mare, dans plusieurs départemens méridionaux de France ; mesoro; dans quelques contrées d'Italie ; butterfly} Angleterre. Es DU BLENNIE LIÈVRE. A il ne faut qu'un petit nombre de considérations pour parvenir à voir clairement le sujet de son examen. Le blennie lièvre est une de ces espèces sur lesquelles nous appellerons pendant peu de temps l'attention des naturalistes. Il se trouve dans la Méditerranée ; sa longueur ordinaire est de deux décimètres. Ses écailles sont 1rès-petiles, enduites d’une humeur visqueuse; et c’est de cette liqueur gluante dont sa surface est arrosée que vient le nom de blennius en laün, et de blennie ou de blenne en français, qui lui a été donné ainsi qu'aux autres poissons de son genre tous plus où moins imprégnés d’une sub- stance oléagineuse, le mot Gaawos en grec signifiant mucosité. Sa couleur générale est verdâtre, avec des bandes iransver- sales et irrégulières d’une nuance de vert plus voisine de celle de l’olive; ce verdâtre est, sur plusieurs individus, remplacé par dn bleu , particulièrement sur le dos. La première nageoire dor- sale est ou bleue comme le dos, ou olivâtre avec de petites taches bleues et des points blancs; et indépendamment de ces points et de ces pelites gouttes bleues, elle est ornée d’une tache grande, ronde, noire, ou d’un bleu très-foncé , entourée d’un liséré blanc, imitant une prunelle entourée de son iris, représentant vaguement un œil ; et voilà pourquoi le blennie lièvre a été appelé œillet ; et voilà pourquoi aussi il a été nommé poisson papillon ( butterfly fish en anglais ). Sa tête est grosse ; ses yeux sont saillans; son iris brillede l'éclat de l'or. L'ouverture de sa bouche est grande; ses mâchoires, toutes les deux également avancées, sont armées d’un seul rang de dents étroites et très-rapprochées. Un appendice s'élève au-dessus de chaque oeil ; la forme de ces appendices , qui ressemblent un peu à deux petites oreilles redressées , réunie avec la conformation générale du museau, ayant fait trouver par des marins peu dif- ficiles plusieurs rapports entre la iète du lièvre et celle du blennie que nous décrivons , ils ont proclamé ce dernier lièvre marin , et d’habiles naturalistes ont cru ne devoir pas rejeter cette expression. La langue est large et courte. Il n’y a qu’une pièce à chaque opercule branchial; l'anus est plus près de la tête que de la na- geoire caudale , et la ligne latérale plus voisine du dos que du. ventre ‘. D PA ER 0 ol a à: ON avons - Aa première vageoire du dos, No M etes A ON NO IS TICRNERNE m2 HISTOIRE NATURELLE On compte sur ce blennie deux nageoires dorsales; mais or- dinairement elles sont si rapprochées l’une de l'autre, que sou- vent on a cru n'en voir qu'une seule. Pour ajouter au parallele entre le poisson dont nous traitons et le vrai lièvre de nos champs , on a dit que sa chair étoit bonne à manger. Elle n'est pas , en ellet, désagréable au goût ; mais on y atiache peu de prix. Au reste, c'est à cet animal qu’il faut appliquer ce que Pline rapporte de la vertu que l’on attribuoit de son temps aux cendres des blennies, pour la guérison ou le soulagement des maux causés par la présence d’un calcul dans la vessie. BRAS NAAAARAANAAN AAA AI AA AAA A ARIANE: LE BLENNIE PHYCIS :. C E poisson est un des plus grands blennies : il parvient quel- quefois jusqu'à la longueur de cinq ou six décimetres. Un petit appendice s'élève au-dessus de l'ouverture de chaque narine ; et sa mâchoire inférieure est garnie d’un barbillon. Ce dernier fi- lament , ces deux nageoires dorsales et son volume, le font res- semb ler beaucoup à un gade; mais la forme de ses nageoires ju- gulaires, qui ne présentent que deux rayons , le place et le re- lient parmi les vrais blennies. Les couleurs du phycis sontsujettes à varier, suivant les saisons. Dans le printemps, il a la tête d’un rouge plus ou moins foncé ; presque toujours son dos est d’un brun plus ou moins noirâtre : ses nageoires pectorales sont rouges, et un cercle noir entoure son anus ,. On trouve ce blennie dans la Méditerranée * Mila séconde. ‘1 "ete RNA ESS NU MONS LAN ENENIES FAYURES à chacune des pectorales: . 4, + +. u + © + + + + + + 12 Richacune des jugulairess a) amer) à et ele e ne 2 Ébalede anus: 07. HER NE SUR DORE 7 RD à celle de la queue, qui est arrondie. . . . . . . . . . . . 1x x Mole, dans quelques départemens méridicnaux de France; molere, en Es: pagne; phico,en Italie. 2 Quinze appendices intestinaux sont disposés autour du pylore. Æ ANa' membrane branchialte.. 2/05 "0e à ue are 72 NON al premiere dorsale. . . à . ie la En 27 la 15086 DU BLENNIE GATTORUGINE. 73 AAA AAAASAEAARA AAA AAA ANA AARA AAA ARANRENARR AAAARAARAAA LE BLENNIE MÉDITERRANÉEN. Czrre espèce a été jusqu’à présent comprise parmi les gades sous le nom de méditerranéen ou de monopière : mais elle n’a que deux rayons à chacune de ses nageoires jugulaires , et dès- lors nous avons dû l’inscrire parmi les blennies. Nous l’y avons placé dans le second sous-genre , parce qu’elle a des barbillons sur la tête , et que son dos n’est garni que d’une seule nageoire. Elle tire son nom de la mer qu’elle habite. Elle vit dans les mêmes eaux salées que le gade capelan, le gade mustelle et le gade merlus, avec lesquels elle a beaucoup de rapports. Indé- pendamment des deux filamens situés sur sa mâchoire d’en-haut, il y en a un attaché à la mâchoire inférieure *. AAAAAAA AAA MA AU MU AV NAN AR CAM IAAARIAAAANRANAANRANNAN LE BLENNIE GATTORUGINE. L: gatiorugine habite dans Océan atlantique et dans la Médi- terranée. Il n’a guère plus de deux décimètres de longueur : aussi ne se nourrit-il que de petits vers marins,de petits crustacées, et de très-Jeunes poissons. Sa chair estassez agréable au goût. Ses cou- leurs ne déplaisent pas. On voit sur sa partie supérieure des raies brunes , avec des taches, dont les unes sont d’une nuance claire, et les autres d’une teinte foncée. Les nageoires sont jaunâtres. Il n’y ND ER NS UE à AS ee 0e ee ÉRAEAT ONE: D een Héctonales he) UT AS ee fer 4 at a chacune des inauness is PS NN IN AS GX R SCO NU ST Let os Là Les os : TL ile LM à celle de la queue, dut est arrondies; 4 «< . 4. 0" ) "20 A la nage RS AL ii. abus ANR" Sa aichacune desjpastoe METAL, OM 5 15 “chacune desjugaless 4 QU le 1 a ROM Ua D cpHede l'ange st AR Ed ES | ASE ado 4é pe À HISTOIRE NATURELLE en a qu’une sur le dos, dont les rayons sont aiguillonnés * , et les derniers très-longs. La tête est petite; les yeux sont saillans et très-rapprochés du sommet de la tête; l'iris est rougeâtre. Deux appendices palmés paroissent auprès de l'organe de la vue, et deux autres semblables sur la nuque. Les mâchoires , également avancées l’une et l’autre, sont garnies d’un rang de dentsaiguës, déliées, blanches et flexibles. La langue est courte; le palais lisse ; Yopercule branchial composé d’une seule l'ame ; l'anus assez voisin de la gorge, et la ligne latérale droite, ainsi que rapprochée du dos. RAA RVAAAAAIAAAVAIAARE LI M UVVA VARIE IE MT A AA A UV A AAA MURS VAS LE BLENNIE SOURCILLEU X,. Lrs mers de l’Inde sont le séjour habituel de ce blennie *. Comme presque tous les poissons des contrées équatoriales , il a des cou- leurs agréables et vives : un jaune plus ou moins foncé, plus du moins voisin du brillant de l'or, ou de l'éclat de l'argent , et relevé par de belles taches rouges, règne sur tout son corps. J1 se nourrit de jeunes crabes et de petitsanimaux à coquille ; et dès-lors nous ne devons pas être surpris, d'après ce que nous avons déjà indiqué plusieurs fois , que le sourcilleux pré- sente des nuances riches et bien contrastées. Plusieurs causes se réumissent pour produire sur ses tégumens ces teintes dislin- guées : la chaleur du climat qu'il habite, l'abondance de la lu- nère qui inonde la surface des mers dans lesquelles il vit, et la nature de l'aliment qu'il préfère, et qui nous a paru être un des principes de la brillante coloration des poissons. Mais quoique ce blennie, exposé aux rayons du soleil, puisse paroître quelque- 1 16 rayons non articulés et 14 articulés à la nageoire dorsale. y 5 14 à chacune des pectorales. M2 a chacune des jugulaires. 23 à celle de l’anus. 13 à celle de la queue. AA anareoire du dos: à 2 BNUMTOL OS RUE UT AN tien 44 rayons. à chacune des pectorales. A PE RP AMENER awhactne des jugulaires pt US SU 4 TS Re NE a celle de l'anus. ere Eat nUR AT Te 4e CN SM SMS Mode laiuene 4 44 Je RU es sie Ù CORRE DU BLENNIE CORNU, etc. 75 fois parsémeé, pour ainsi dire, de rubis, de diamans et de 1o- pazes, 1l est encore moins remarquable par sa parure que par ses habitudes. Ses petits sortent de l'œuf dans le ventre de la mère ; et viennent au jour tout formés. Il n’est pas le seul de son genre dont les œufs éclosent ainsi dans l’intérieur de la femelle : ce phé- nomène a élé particulièrement observé dans le blennie que les naturalistes ont nommé pendant long-temps /e vivipare. Nous reviendrons sur ce fait, en traitant, dans un moment, de ce dernier poisson. Considérons néanmoins déjà que le sourcilleux, que sa manière de venir à la lumière lie, par une habitude peu commune parmi les poissons , avec l’anguille , avec les silures , et peut-être avec le gade lote, a , comme tous ces osseux, le corps trées-allongé, recouvert d’écailles très-menues, et enduit d’une mucosité très-aboñdante. Au resle, sa tête est étroite; ses yeux sont saillans , ronds, placés sur les côtés, et surmontés chacun d’un appendice palmé et divisé en trois , qui lui a fait donner le nom qu'il porte. L'ou- verture de la bouche est grande; la langue courte; le palais lisse ; Ja mâchoire d’en-haut aussi avancée que l’inférieure , et hérissée d’un rang extérieur de grosses dents , et de plusieurs rangées de dents intérieures plus petites et très-pointues ; l’opercule bran- chial composé d’une seule lame , ainsi que dans presque tous les blennies ; la ligne latérale courbe‘; l'anus large comme celai d’un grand nombre de poissons qui se nourrissent d'animaux à tèt ou à coquille , et d’ailleurs plus voisin de la gorge que de la nageoire caudale. Tous les rayonsde la nageoiïre du dos sont des aiguillons, excepté les cinq ou six derniers. LE BLENNIE CORNU, LE BLENNIE TENTACULÉ , LE BLENNIE SUJÉFIEN, ET LE IBLENNIE FASCÉ. L E cornu présente un appendice long , effilé, non palmé , placé au-dessus de chaque œil ; une multitude de tubercules à peine visibles , et disséminés sur le devant ainsi que sur les côlés de la / / ? 6 HISTOIRE NATURELLE tête ; une dent plus longue que les autres de chaque côté de la mâchoire inférieure ; une peau visqueuse , parsemée de points ow de petites taches roussâtres *. Il vit dans les mers de l'Inde , et a été décrit, pour la première fois, par l’immortel Linné. Le tentaculé, que l’on pêche dans la Méditerranée , ressemble beaucoup au cornu ; il est allongé , visqueux, orné d’un appen- dice non palmé au-dessus de chaque œil, coloré par points ou par petites taches très-nombreuses. Mais , indépendamment que ces points sont d’une teinte très-brune , on voit sur la nageoire dorsale une grande tache ronde qui imite un œil, ou, pour mieux dire , une prunelle entourée de son iris. De plus, le des- sous de la tête montre trois ou quatre bandes transversales et blanches ; l'iris est argenté avec des points rouges; des bandes “blanches et brunes s'étendent sur la nageotre de l'anus ; les dents sont irès-peu inégales ; et enfin , en passant sous silence d’autres dissemblances moins faciles à saisir avec précision , le tentaculé: paroît différer du cornu par sa taille , ne parvenant guère qu'à une longueur moindre d’un décimètre. Au reste, peut-etre, malgré ce que nous venons d'exposer , et l'autorité de plusieurs grands naturalistes, ne faudroit - il regarder le tentaculé que comme une variété du cornu, produite par la différence des eaux de la Méditerranée à celles des mers de l’Inde. Quoi qu’il en soit, c’est Brunnich qui a fait connoître le tentaculé, en décri- vant les poissons des environs de Marseille *. Le sujéfien a un appendice non palmé au-dessus de chaque œil, comme le cornu et le tentaculé ; mais cet appendice est très- petit. Nous lui avons donné le nom de sujéfien , parce que le natu- raliste Sujef en a publié la description. I parvient à la longueur de plus d’un décimètre. Son corps est menu ; l'ouverture de sa bouche , placée au-dessous du museau ; chacune de ses mâchoires * À la nageoire dorsale du blennie cornu. . . . . . . . . . . 34 rayons. æ'chacune; despectorales pen ML ÉLUS MORTE NES, ORNE Michatune desjuenlaires 4", Re 0 EU TRS CL # le miccile de l'anus... ; Hé AE TAN A CE ANSE TE . 26 Hielle de/la'quene.. Se USER AR RE LT, PRO NS ES SA la nageoire du dos du tentaculé. . : . . . . . . . . . « 3% rhasane des pectoralesss Le" Qu 'Uee SM CUOEEESS hChenne;des:jugulaires. : Nb 6 2e 40 NO 1,5 COS AE detlanus,:. | à 4 NT, Lau et. aol PRESS A CORRUE LAiquEue. 5 « à 4e» N'aldus se à se 8 ol HONOR DU BLENNIE COQUILLADE. 27 garnie d’une rangée de dents très-courtes , égales et très-serrées; ‘son opercule branchial composé de deux pièces ; sa nageoire dorsale précédée d’une petite élévation ou loupe graisseuse , et réunie à celle de la queue, qui est arrondie *. Les mers de l'Inde, qui sont l’habitation ordinaire du cornu, nourrissent aussi le fascé. Ce dernier blennie est enduit d’une mucosité très-gluante. Sa partie supérieure est d’un bleu tirant sur le brun ; sa partie inférieure jaunâtre : quatre ou cinq ban- des brunes et transversales relèvent ce fond; les intervalles qui séparent ces fasces sont rayés de brunâtre; d’autres bandes ou des taches brunes paroissent sur plusieurs nageoires ; celle de la queue , qui d’ailleurs est arrondie, montre une couleur grise *. Deux appendices non palmés s'élévent entre les yeux ; la tête, brune par-dessus et jaunâtre par-dessous , est assez petite; l’ou- verture branchiale très-grande; celle de l'anus un peu rapprochée de la gorge, et la ligne latérale peu éloignée du dos. LE BLENNIE COQUILLADE. O0. pêche ce poisson dans l'Océan d'Europe, ainsi que dans la Méditerranée. Il n’a pas ordinairement deux décimètres de lon- gueur. Sur sa tête paroît un appendice cutané, transversal, un peu mobile, et auquel on a donné le nom de crête. Il habite parmi les rochers des rivages. Il échappe facilement à Ja main de ceux qui veulent le retenir, parce que son corps est délié et très- muqueux. Sa partie supérieure est brune et mouchetée, sa partie inférieure d’un vert foncé et noirâtre. On a comparé à une éme- . 6 * À la nageoire dorsale du blennie sujéfien. . . . . . . . . . 27 rayons. A chsqune des néotgrales: 5... à... 1 à tele) let à chacune des jugulaires. Jp RTS ee GES NN 20 PORTE à CC nie NL ES OL PDA AQU, TESTS NN: UT a celgdélaquene 6 us ce dunconer ei elite f 2 À la nageoïre du dos du fascé. . . 3 4 5 rte SEPT 5839 a chacune des pemarales, abs. "n, ra. RTC 'Ur3 à chacune des jugulaires. ... . . . . . 0 . . . o 2 à celle de la queue, qui est arrondie. « . « « . .« . . . . . 11 a celle de l'anus, MN 2e 70 HISTOIRE NATURELLE : raude la couleur et l'éclat de sa vésicule du fiel. Sa chair est molle *. Il vit assez long-temps hors de l’eau, parce que, dit Rondelet , l'ouverture de ses branchies est fort petite ; ce qui s’ac- cordeavec les idées que nous avons exposées dans notre premier Discours, sur les causes de la mortalité des poissons au milieu de l'air de l'atmosphère. D'ailleurs on peut se souvenir que nous avons placé, parmi ceux de ces animaux qui vivent avec plus de facilité hors de l'eau, les osseux et les cartilagineux qui sont pénétrés d’une plus grande quantité de matières huileuses pro- pres à donner aux membranes la souplesse convenable. AAA AAA AMAR LAVE UMR VUE RUE MIEL MUR VUE VIA AAA AAA MAMA AA UV LE BLENNIE SAUTEUR. La ss Nous avons trouvé une description très-détaillée et très-bien faite de ce blennie dans les manuscrits de Commerson, que Buflon nous a confiés dans le temps, en nous invitant à conti- nuer son immortel ouvrage. On n’a encore rien publié relative- ment à ce poisson, que le savant Commerson avoit cru devoir inscrire dans un genre particulier, et nommer l’altique sauteur. Mais 1l nous a paru impossible de ne pas le comprendre parmi les blennies , dont il a tous les caractères généraux, et avec les- quels lhabile voyageur qui l'a observé le premier a trouvé lui- même qu'il offroit les plus grands rapports. Nous osons même penser que, si Commerson avoit été à portée de comparer autant d'espèces de blennies que nous, les caractères génériques qu'il auroit adoptés pour ces osseux auroient été tels, qu'il auroit ren- fermé son sauteur dansleur groupe. Nous avons donc remplacé la dénomination d’altique sauteur pax celle de blennie sauteur, et réuni , dans le cadre que nous mettons sous les yeux de nos lec- teurs ce que présentent de plus remarquable les formes et les habitudes de ce poisson. D 2 D D RES HA la nageoire du dos. = 4 &UL 10, 8 HE 805 1b 1m. mchacune des pectorales. }às à je de Le le: laure ae cat 40 Aifhacune des jugulaires. 4 1. ae. ee eat: 1414 CSN à celle de l’anus. . . . ne ue 080 8 cote ve) Ne STE a vellide la queue. . 4 ee ete (4 0 TS DU BLENNIE SAUTEUR. 79 Ce blennie a été découvert auprès des rivages et particulière- ment des récifs de la Nouvelle- Bretagne, dans la mer du Sud. Il y a été observé en juillet 1768, lors du célèbre voyage de notre confrère Bougainville. Commerson ly a vu se montrer par cen- taines. Il est tres-petit, puisque sa longueur totalen'est ordinaire- ment que de soixante-six millimètres, sa plus grande largeur de cinq , et sa plus grande hauteur de huit. Il s’'élance avec agilité , glisse avec vitesse, ou, pour mieux dire, et, pour me servir de l’expression de Commerson, volesur la sur- face des eaux salées ; il préfère les rochers les plus exposés à être battus par les vagues agitées, et là, bondissant, sautant, ressautant, allant, revenant avec rapidité, il se dérobe en un clin d'œil 4 l'ennemi qui se croyoit près de le saisir, et qui ne peut le pren- ‘dre que très-difficilement. Il a reçu un instrument très-propre à lui donner cette ‘grande mobilité. Ses nageoires pectorales ont une surface très-étendue, relativement à son volume; elles représentent une sorte de dis- que lorsqu'elles sont déployées; et leur longueur, de douze milli- mètres, fait que, lorsqu'elles sont couchées le long du corps, elles atteignent à très-peu près jusqu’à l'anus. Ce rapport de forme avec des pégases , des scorpènes, des trigles , des exocets, et d’au- tres poissons volans , devoit lui en donner aussi un d'habitude avec ces mêmes animaux, et le douer de la faculté de s’élancer avec plus ou moins de force. La couleur du blennie sauteur est d’un brun rayé de noir , qui se change souvent en bleu clair rayé ou non rayé, après la mort du poisson. On a pu juger aisément, d’après les dimensions que nous avons rapportées, de la forme très-allongée du sauteur; mais, de plus, il est assez comprimé par les côtés pour ressembler un peu à une lame. La mâchoire supérieure étant plus longue que l’inférieure, l'ouverture de la bouche se trouve placée au - dessous du mu- seau. Les yeux sont situés très- près du sommet de la tête, gros, ronds, saillans, brillans par leur iris, qui a la couleur et l'éclat de l'or ; et auprès de ces organes on voit sur locciput une crête ou un appendice ferme , cartilagineux , non composé de rayons, par- semé de points, long de quatre millimètres ou environ, arrondi 80 HISTOIRE NATURELLE dans son contour, et élevé non pas transversalement, comme celui de la coquillade , mais longitudinalement *. Deux lames composent chaque opercule branchial. La peau du sauteur est enduite d’une mucosité très-onctueuse. Commerson dit qu’on n’aperçoit pas d'autre ligne latérale que celle qui indique l'intervalle longitudinal qui règne de chaque côté entre les muscles dorsaux et les muscles latéraux. PAR AAA AAA AAA AAA VAR ARARANAANANAMANAAAATAAAMEUVYE LUI LE BLENNIE PINARU. me pinaru ressemble beaucoup au blennie sauteur. fl habite, comme ce dernier poisson , dans les mers voisines de la ligne. Un appendice longitudinal s'élève entre ses yeux, de même qu'entre ceux du sauteur ; mais cette sorte de crête est composée de petits filamens de couleur noire. De plus, le sauteur, ainsi que le plus grand nombre de blennies , n’a que deux rayons à chacune de: ses nageoires jugulaires; et le pinaru a ses nageoires jugulaires soutenues par trois rayons *. La ligne latérale de ce dernier osseux est d’ailleurs courbe vers la tête, et droite dans le resle de sa longueur. On le trouve dans les deux Indes. ERA AV AAA ANA AAA A ARAAAAR RAA AAA VS VRRR LE BLENNIE GADOIDE, LE BLENNIE BELETTE, ET LE BLENNIE TRIDACTYLE. De trois poissons appartiennent au troisième sous-genre des blennies : 1ls ont deux nageoires sur le dos; et on ne voit pas de 1 5 rayons, au moins, à la membrane des branchies. 35 articulés, à la nageoire du dos. 13 a chacune des pectorales. 2 mous, et filiformes, à chacune des jugulaires. 26 a celle de l'anus. 10 à celle de Ja queue , qui est lancéolée. *A im membrane des branchés. 4 0 UT. OO NS rayons. DU BLENNIE GADOIÏDE. ete. eat barbillons ni d’appendices sur la partie supérieure de leur tête, Le gadoïde a été découvret par Brunnich. Ce naturaliste l'a considéré comme tenant le milieu entre les gades et les blennies ; et c'est pour désigner cette position dans l’ensemble des êtres vi- vans que Je lui ai donné le nom de gadoide. Il a été compris parmi les gades par plusieurs célèbres naturalistes : mais la né- cessité de former les différens genres d'animaux conformément au plus grand nombre de rapports qu'il nous est possible d’en- trevoir, et de les indiquer par des traits précis et faciles à distin- guer , nous a forcés d’exiger , pour les deux familles des blennies et des gades , des caractères d’après lesquels nous avons dû placer le gadoïde parmi les blennies, À Ce poisson habite dans la Méditerranée, Il est mou, étroit, légèrement comprimé. Sa longueur , analogue à celle de la plu- part des blennies, ne s'étend guère au-delà de deux décimètres. Sa mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure, marquée de chaque côté de sept ou buit points ou petits enfoncemens, et garnie, au-dessous de son bout antérieur, d’un filament souvent tres-long *. On voit deux aiguillons sur la nuque ; la ligne latérale est droite. : L'animal est blanchâtre, avec la tête rongeâtre. Des teintes noires règnent sur le haut de la première nageoire dorsale , sur les bords et plusieurs autres portions de la seconde nageoire du dos , sur une partie de celle de l'anus, et sur celle de la queue. IL est aisé de séparer de cette espèce de blennie celle à laquelle nous conservons le nom de belette. En eflet, ce dernier poisson n'a point de filament au-dessous du museau, et on ne compte à Bla nageorre du dose DR Se. dite al oi sirx, 20NRANORE à chacune des nageoires pectorales. . . . . . . . . . . . . 14 Molitunctdesneulaires.t à 2. , « . « . : , 3 LE de Lan og RAP TRE AR PRET TN SR ae VERT PER à celle de la queue, qui est arrondie, .. . . + « . + , . . II 2 A la membrane branchiale du blennie gadoïde. . . . . . . "7 à la première nageoire dorsale. . , . . . + :,.. .1.…1\10 à Ja SC AR A MS CAES NRA A T5 G à chacune eee les NE UMR NN ST TNT AE M ohadune pren UE Ni ER AURA ORNE ES A celle de l'an TOR ER ET 2 60e PORN RER Le le 53 a cele de la quete ne. US CR ER RO PTE Lacepède. 3. 6 82 HISTOIRE NATURELLE que trois rayons à sa première nageoire dorsale *. Il a été décou- vert dans Finde. Le tridactyle a été considéré jusqu’à présent comme un gade ; 31 à surtout beaucoup de ressemblance avec le gade musielle et le cimbre. Il a , de même que ces derniers animaux, la première nageoire dorsale cachée presque en entier dans une sorte de sillon longitudinal, et composée de rayons qui tous, excepté un, sont extrêmement courts et difficiles à distinguer les uns des autres. Mais chacune de ses nageoires jugulaires n’est soutenue que par trois rayons, et cela seul auroit dû nous engager à le rapporteräux blennies plutôt qu'aux gades. Les nageoires jugu- laires ou thoracines, ayant été comparées, aussi-bien que les ab- dominales, aux pieds de derrière des quadrupèdes , les rayons de ces organes de mouvement ont été assimilés à des doigts; et c'est ce qui a déterminé à donner au blennie que nous exami- nons le nom spécifique de tridactyle, ou à trois doigts. D'ail- leurs, dans cet osseux, les trois rayons de chaque nageoire jugu- laire ne sont pas réunis par une membrane à leur extrémité , et cette séparation vers un de leurs bouts les fait paroitre encore plus analogues aux doigts des quadrupèdes. La tête du tridactyle est un peu aplatie. Ses "màächoires sont garnies de dents recourbées : celle d’en-bas présente un long barbillon au-dessous de son extrémité antérieure. On voit au-dessus de chaque nageoire pectorale une rangée longitudinale de tubercules, qui sont , en quelque sorte, le com- mencement de la ligne latérale. Cette dernière ligne se fléchit irès-près de son origine, forme un angle obtus, descend oblique- ment, et se coude de nouveau pour tendre directement vers la pageoire de la queue *. * nt 1 A la première nageoire dorsale du blennie belette. . . . . 3 rayons. Mn seconde. IA A ORNE A ONE) AE TMRLIEE eee RL 43 à chacune des pectorales, «+ + + + » + + © ee + + 17 à chacune des jugulaires, 4. . . 4. +, + + + . . 4. 2 acelle de l’agusi-. + 2) LME EN MR SUR SNS ROME ES eg micellerde la'quene. 26 Ne se AS date Un RATES NS TS 2 5 rayons à la membrane des branchies du blennie tridactyle. x rayons très-allongé et plusieurs autres rayons tiès-courts à la premièrsg nagcoire dorsale. 45 rayons à la seconde. 14 à chacune des pectorales. DU BLENNIE PHOLIS. 83 La couleur de la partie supérieure de l'animal est d’un brun foncé; les plis des lèvres , et les bords de la membrane branchiale, sont d’un blanc très-éclatant. Ce blennie habite dans les mers qui entourent la Grande-Bre- tagne; le savant auteur de la Zoologie britannique Va fait con- noitre aux naturalistes. CRAAAANAG AAA VIAMAMAV AV AAA AINAAARAAARRANVAAANANARANAANANAAANAAARARANANARNVNÉ LE BLENNIE PHOLIS:. Les blennies dont il nous reste à traiter forment le quatrième sous-genre de la famille que nous considérons : ils n’ont ni bar- billons n1 appendices sur Ja tète, et leur dos ne présente qu’une seule nageoire. Le premier de ces poissons dont nous allons parler est le pholis. Cet osseux a l'ouverture. de la bouche grande, les lèvres épaisses, la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure , et garnie, ainsi que cette dernière, de dents aiguës, fortes et serrées. Les ouvertures des narines sont placées au bout dan petit tube frangé. La langue est lisse, le palais rude , l'œil grand, l'iris rougeâtre, la ligne térate courbe , et l'anus plus proche de la gorge que de la nageoire caudale * La couleur du pholis est olivâtre, a vec de petites taches, dont les unes sont blanches , et les autres d’une teinte foncée. Ce blennie vit dans l'Océan et dans la Méditerranée. Il s'y tient auprès des rivages, souvent vers les embouchures des fleuves; il 3 rayons à chacune des jugulaires, 20 ® A celle de l’anus. 16 à celle de la queue. 4 Baveuse, sur plusieurs côtes méridionales de France ; galtetto, auprès de Livourne ; mulgranoo, bulcard, auprès des rivages de Cornouailles en Angle- terre. * À la membrane des branchies. . HOT IN © ITR rayons à la nageoire dn dos. en ef RCA A ne Ca à cha SR Étetalen. is: À ne Ca tel MONT en 14 à chacune deMienlairenst à) 000 ES OEM et 5 aicelle del'AneRS 0 OR TE RS. Hu bi: KV RD à celle de la queue. , , PAT ST EL TERRA 0 UT TO 84 HISTOIRE NATURELLE s’y plait au milieu des algues; il y nage avec agihité ; il dérobe aisément à ses ennemis son corps enduit d’une humeur où bave très-abondante et très-visqueuse , qui lui a fait donner un de ses noms; et quoiqu'il n'ait que deux décimètres de longueur, il se débat avec courage contre ceux qui l'attaquent, les mord avec obstination , et défend de toutes ses forces une vie qu’il ne perd d’ailleurs que difficilement. TJ n’aime pas seulement à se cacher au-dessous des plantes ma- rines, mais encore dans la vase; 1l s’y enfonce comme dans un asile , ou s’y place comme dans une embuscade. Il se retire aussi très-souvent dans des trous de rocher, y pénètre fort avant, et de là vient le nom de perce-pierre qu’on a donné à presque tous les blennies, mais qu’on lui a particulièrement appliqué. Il se nourrit de très-jeunes poissons , de très-petits crabes, ou d'œufs de leurs espèces; il recherche aussi les animaux à coquille, et principalement les bivalves, sur lesquels Ja faim et sa grande hardiesse le portent quelquefois à se jeter sans précaution à l'ins- tant où il voit leurs battans entr’ouverts : mais il peut devenir la victime de sa témérité, être saisi entre les deux battans refer- més avec force sur lui; et c’est ainsi que fut pris comme dans un piége un petit poisson que nous croyons devoir rapporter à les- pèce du blennie pholis, qui fut trouvé dans une huître au mo- ment où l’on en écarta les deux valves, qui devoit y être ren- fermé depuis long-temps, puisque l’huître avoit été apportée à un très-grand nombre de myriamètres de la mer, et que décou- vrit ainsi, ily a plus de vingt ans, dans une sorte d'habitation très-extraordinaire , mon compatriote et mon ancien ami M. Saint- Amans, professeur d'histoire naturelle dans l'école centrale du département de Lot-et-Garonne, connu depuis long-temps du public par plusieurs ouvrages très-intéressans ?, ainsi que par d’utiles et courageux voyages dans les hautes Pyrénées. MN en NS GE GR Re 3 Voyez le Journal de physique, du mois d'octobre 1778. DU BLENNIE BOSQUIEN. 85 AA AAA AR AAUAAAAA ANA UV ANA AN NA VV NARNIA ANA NN LE BLENNIE BOSQUIEN :. M. Bosc, l’un de nos plus savans et plus zélés naturalistes, qui vient de passer plusieurs années dans les Etats-Unis d'Amérique , où il a exercé les fonctions de consul de la République française, a découvert dans la Caroline ce blennie, auquel j'ai cru devoe donner une dénomination spécifique qui rappelât le nom de cet habile naturaliste. M. Bosc a bien voulu me communiquer la description et le dessin qu'il avoit faits de ce blennie : l’une m'a servi à faire cet article, J'ai fait graver l’autre avec soin; et je m'empresse d'autant plus de témoigner ici ma reconnoissance à mon ancien confrère pour cette bienveillante communication , que , peu de temps ayant son retour en Europe, il ma fait remettre tous les dessins et toutes les descriptions,dont il s’étoit occupé dans l'Amérique septentrionale relativement aux quadru- pèdes ovipares, aux serpens et aux poissogs, en m'invitant à les publier dans l'Histoire naturelledont cet article-fait partie. J'aurai une grande satisfaction à placer dans mon ouvrage les résultats des observations d’un naturaliste aussi éclairé et aussi exact qus M. Bosc. Le blennie qu'il a décrit ressemble beaucoup au pholis dont nous venons de parler; mais il en diffère par plusieurs traits de sa conformation, et notamment par la proportion de ses mâ- choires, dont l’inférieure est la plus longue , pendant que la supé- rieure du pholis est la plus avancée. D'ailleurs l'anus du pholis est plus près de la gorge que de la nageoire caudale, et celui du bosquien est à une distance à peu près égale de ces deux portions du corps de l'animal. La tête du bosquien est , en quelque sorte, triangulaire; le front blanchâtre et un peu aplati; l'œil petit ; l'iris jaune ; chaque mâ- choire garnie de dents menues, très-nombreuses et très-recour- bées; la membrane branchiale étendue et peu cachée par l'oper- cule ; le corps comprimé, dénué en apparence d’écailles , gluant , 7 Blennius morsitans, capite cristâ nnllâ , corpore alepidoto, viridi fusco , al- boque variegato, pinnâ anali radiis apice recurvisi Habitat in Garolina. (Note cominuniquée par I Bosc.) 86. HISTOIRE NATURELLE d'une couleur verte foncée, variée de blanc, et relevée par des bandes brunes cependant peu marquées. Les nageoires sont d’une teinte obscure , et tachetées de brun. Les onze premiers rayons de celle du dos sont plus courts et plus émoussés que les autres. Ceux qui soutiennent la nageoire de l'a- nus se recourbent en arrière à leur extrémité : cette nageoire de Janus et la dorsale touchent celle de la queue, qui est arrondie. Le bosquien a près d’un décimètre de longueur totale ; sa hau- teur est de vingt-sept millimètres, et sa largeur de neuf. Cette espèce, suivant M. Bosc, est très-commune dans la baie de Charlestown. Lorsqu'on veut la saisir, elle se défend en mor- dant son ennemi , comme la murène anguille, avec laquelle elle a beaucoup de ressemblance ; et c’est cette manière de chercher à sauver sa vie, que M. Bosc a indiquée par le nom distinctif de mnorsitans qu'il lui a donné dans sa description latine , et que j'ai dû, malgré sa modestie, changer en une dénomination dictée par estime pour l'observateur de ce blennie *. LL PRE IAA AAA AAA ARR AAA AVR A/R AAA AAA AAA A RAR VA AAA AAA AAA LE BLENNIE OVOVIVIPARE. D: tous les poissons dont les petits éclesent dans le ventre de Ia femelle, viennent tout formés à la lumière, et ont fait donner à leur mère le nom de vivipare, le blennie que nous allons dé- crire est l'espèce dans laquelle ce phénomène remarquable a pu être observé avec plus de soin et connu avec plus d’exactitude. Voilà pourquoi on lui a donné le nom distinctif de vivipare, que nous n'avons pas cru cependant devoir lui conserver sans modi- fication, de peur d’induire plusieurs de nos lecteurs en erreur, et que nous avons remplacé par celui d'ovorivipare , afin d'indi- quer que s'il n’éclôt pas hors du ventre de la mère, s’il en sort jout formé, et déjà doué de presque tous ses attributs, 1l vient néanmoins d'uñ œuf, comme tous les poissons, et n’est pas véri- oo 7 À la nageoire du dos. , + + + + + + + + + + + + 30 rayons, à chacune des pectorales. .« . «+ « «+ +. + + + + + + + 12 à chacune des jugulaires. . « + «# + + + + + + + + «+ 2 MER del'anus! .4 2 SU SUR EUR er, de 10 18 a celle de laqueue. . . . . . «en Ÿ « + see me +. 3 : (wp) nm La 10mEe 0: FREE. — - —— EE ——— Dand se Pretre pinx , . È ) = 1.Le Blennie pholis JB Pase 85. 24 2.Le Blennice bosquien . SEP" 0 ; 3.Le Blennie ovoyivipare RAA: 86. é pr YA AE l DU BLENNIE OVOVIVIPARE. 87 tablement vivipare, dans le sens où l’on emploié ce mot lorsqu'on parle de Phomme, des quadrupèdes à mamelles, et des cétacées * Voilà pourquoi aussi nous allons entrer dans quelques détails relativement à la manière de venir au jour, du blennie dont nous écrivons l’histoire, non-seulement pour bien exposer tout ce qui peut concerner cet animal curieux , mais encore pour jeter un nouveau jour sur les différens modes de reproduction de là la classe entière des poissons. Mais auparavant montrons les traits distinctifs et les formes principales de ce blennie *. L'ouverture de sa bouche est petite ,; ainsi que sa tête ; les mà- choires , dont la supérieure est plus avancée que hfésieure , sont garnies de petites dents , et recouvertes par des lèvres épaisses ; la langue est courte et lisse comme le palais ; deux os petits et rudes sont placés auprès du gosier ; les orifices des narines paroissent chacun au bout d’an petit tube non frangé; le ventre est court; l'ouverture de l'anus très-grande ; la ligne latérale droite ; la na- geoire de l'anus composée de plus de soixante rayons, et réunie à celle de la queue; et souvent cette dernière se confond aussi avec celle du dos. Les écailles qui revêtent l’ovovivipare sont très-petites, ovales, blanches ou jaunâtres , et bordées de noir; du jaune règne sur la gorge et sur la nageoire de l'anus ; la nageoire du dos est jaunaire, avec dix où douze taches noires. La chair de ce blennie est peu agréable au goût : aussi est-il très-peu recherché par les pêcheurs , quoiqu'il parvienne jusqu'à la longueur de cinq décimètres. Il est en eflet extrèémement 1m- prégné de matières visqueuses ; son corps est glissant comme celui des murènes ; et ces substances oléagineuses dont il est pénétre à l’intérieur ainsi qu'à l'extérieur sont si abondantes, qu'il montre , beaucoup plus qu'unsgrand nombre d’autres osseux, cette qualité phosphorique que lon a remarquée dans les difls- * On peut consulter, à ce sujet, ce que nous avons écrit dans le Discours sur Z& nature des serpens ; et dans le Discours sur la nature des poissons. ke # 7 rayons à la membrane des branchies. 20 à chacune des nageoires pectorales. ñn. 2 à chacune des jugulaires. 148 a celles du dos; de Ja queue et de lanus, considérées comme né formant qu’une seule nageoire. 88 HISTOIRE NATURELLE rentes portions des poissons morts et déjà altérés *. Ses arêtes luisent dans l'obscurité, tant qu’elles ne sont pas entièrement desséchées ; et par une suite de cette même liqueur huileuse et phosphorescente, lorsqu'on fait cuire son squelette, il devient verdatre. | L'ovovivipare se nourrit particulièrement de jeunes crabes. IL habite dans l'Océan atlantique septentrional, et principalement auprés des côtes européennes. Vers l'équinoxe du printémps , les œufs commencent à se dé- velopper dans les ovaires de la femelle : on peut les voir alors ramassés en pelotons, mais encore extrêmement petits, et d’une couleur blanchâtre. A la fin de floréal, ou au commencement de prairial, ils ont acquis un accroissement sensible, et présentent une couleur rouge. Lorsqu'ils sont parvenus à la grosseur d’un grain de moularde, ils s'amollisent, s'étendent, s’allongent ; et déjà l'on peut remarquer à leur bout supérieur deux points noï- râtres qui indiquent la tête du fœtus; et sont les rudimens de ses yeux. Cette partie de l'embryon se dégage la première de la membrane ramollie qui compose l'œuf; bientôt le ventre sort aussi de l'enveloppe, revêtu d’une autre membrane blanche et assez transparente pour qu'on puisse apercevoir les intestins au travers de ce tégument; enfin la queue, semblable à un fil délié et tortueux, n’est plus contenue dans l’œuf, dont le petit poisson se trouve dès-lors entièrement débarrassé. Cependant l'ovaire s'étend pour se prêter au développement des foetus ; il est, à l'époque que nous retraçons, rempli d’une liqueur épaisse, blanchâtre, un peu sanguinolente, insipide , et dont la substance présente des fibres nombreuses disposées autour des fœtus comme un léger duvet, et propres à les empêcher de: se froisser mutuellément. [13 On a prétendu qu ‘indépendamment de ces fibres , on pouvoit reconnoitre dans l'ovaire des filamens particuliers, qui, sem- blables à des cordons ombilicaux, partoient des tuniques de cet organe , s’'élendoient jusqu'aux fœtus, et entroient dans leur corps pour y porter vraisemblablement, a-t-on dit, la noûrriture nécessaire. On n'entend pas ch des Dar + qui ont vécu pendant un ou deux mois entièrement renfermés dans un œuf, et sans aucune communication immédiate avec le corps de Lies sul D 19 sé) nf cu ui Le Se 1 Discours sur ja nature des poissons, \ DU BLENNIE OVOVIVIPARÉE. leur mère, sont soumis tout d’un coup, lors de la seconde pé- riode de leur accroissement, à une manière passive d'être nour- ris, et à un mode de circulation du sang, qui n’ont encore été observés que dans les animaux à mamelles. Maïs d’ailleurs les observations sur lesquelles on a voulu établir l'existence de ces conduits comparés à des cordons ombilicaux , n’ont pas été con- venablement confirmées. Au reste, il sufiroit que les foetus dont nous parlons eussent été, pendant les premiers mois de leur vie, contenus dans un véritable œuf, et libres de toute attache immé- diate au corps de la femelle, pour que la grande différence que nous avons indiquée entre les véritables vivipares et ceux qui ne le sont pas *, subsistât toujours entre ces mêmes vivipares où animaux à mamelles , et ceux des poissons qui paroissent le moins ovipares, el pour que la dénomination d’ovovivipare ne cessèt pas de convenir au blennie que nous décrivons. Et cependant ce qui achève de prouver que ces filamens pré- tendus nourriciers ont une destination bien différente de celle qu'on leur a attribuée, c'est qu’à mesure que les foetus grossis- sent, la liqueur qui les environne s’épuise peu à peu, et , d’épaisse “et de presque coagulée qu'elle étoit, devient limpide et du moins irès-peu visquense ; ses parties les plus grossières ayant été em- ployées à alimenter les embryons. Lorsque le temps de la sortie de ces petits animaux approche, leur queue, qui d’abord avoit paru sinueuse, se redresse, et leur sert à se mouvoir en diflérens sens, comme pour chercher une issue hors de l’ovaire. Si dans cet état ils sont retirés de cet or- gane , ils ne périssent pas à l'instant, quoique venus trop lôt à Ja lumière ; mais ils ne vivent que quelques heures : ils se tordent comme de petites murènes, sautillent et remuent plusieurs fois leurs mâchoires et tout leur appareil branchial avant d’expirer. On a vu quelquefois dans la même femelle jusqu’à trois cents embryons, dont la plupart avoient plus de vingt-cinq millime- tres de longueur. H s'écoule souvent un temps très-long entre le moment où les œufs commencent à pouvoir être distingués dans le corps de la nère et celui où les petits sortent de l'ovaire pour venir au jour. Après la naissance de ces derniers , cet organe devient flasque, se relire comme une vessie vide d'air; et les mâles ne diffèrent gt ircermen trié mimi om Z Discours sur la nature des poissons. go HISTOIRE NATURELLE alors des femelles que par leur taille, qui est moins grande, et par leur couleur, qui est plus vive ou plus foncée. Nous ne terminerons pas cet article sans faire remarquer que, pendant que la plupart des poissons pélagiens s’approchent des rivages de la mer dans la saison où ils ont besoin de déposer leurs œufs, les blennies dont nous nous occupons, et qui n’orit point d'œufs à pondre, quittent ces mêmes rivages lorsque leurs fœtus sont déjà un peu développés, et se retirent dans l'Océan à de grandes distances des terres, pour y trouver apparemment un asile plus sûr contre les pêcheurs et les grands animaux ma- rins , qui, à cette époque, fréquentent les côtes de l'Océan, et à la poursuite desquels les femelles, chargées du poids de leur pro- géniture, pourroient plus difficilement se soustraire. Je n'ai pas besoin d’ajouter que les œufs de ces blennies éelo- sant dans le ventre de la mère, et par conséquent devant être fé- condés dans son intérieur, il y a un accouplement plus ou moins prolongé et plus ou moins intime entre le mâle et la femelle de cette espèce, comme entre ceux des squales, des syngnathes, etc. { SERA RAA VAUT URI AI AAA IAA ILES VITALE LAVAL VA Q LE BLENNIE GUNNEL :. om) Le gunnel est remarquable par sa forme comprimée , ainsi que irès-allongée, et par la disposition de ses couleurs. Il est d’un gris jaunàtre , et souvent dun olivâtre foncé dans sa partie supé- rieure; sa parfie inférieure est blanche, ainsi que son iris ; la nagscoire dorsale et celle de la queue sont jaunes ; les pectorales présentent une belle couleur orangée, qui paroît aussi sur la nageoire de l'anus , et qui y est relevée vers la base par des taches irès-brunes. Mais ce qui frappe surtout dans la distribution des nuances du gunnel, cest que, le long de la nageoire dorsale, on voit de chaque côté neuf ou dix et quelquefois douze taches : Gunnel, d'où vient gunnellus, signifie en anglais, plat bord, et désigne Ja forme très-allongée et très-comprimée du blennie dont il est question dans cet article. Butter fish, sux quelques côtes d'Angleterre ; /iparis , dans quelques contrées de l’Europe. k DU BLENNIE GUNNEL. o1 rondes ou ovales, placées à demi sur la base de la nageoire, et à demi sur le dos proprement dit, d’un beau noir, ou d’une autre teinte irès-foncée , et entourées, sur plusieurs individus, d’un cercle blanc ou blanchâtre , qui les fait ressembler à une prunelle environnée d’un iris. La tête est petite , ainsi que les nageoires jugulaires *. Des dents aiguës garnissent les mächoires , dont linférieure est la plus avan- cée. La ligne latérale est droite ; l'anus plus éloigné de la nageoire caudale que de la gorge. Par sa forme générale , la petitesse de ses écailles, la viscosité de l'humeur qui arrose sa surface, la figure de ses nageoires pec- torales , le peu de hauteur ainsi que la longueur de celle de son dos, et enfin la vitesse de sa natation , le gunnel a beaucoup de rapports avec la murène anguille : mais il n’a pas une chair aussi agréable au goût que celle de ce dernier animal. Il vit dans l'Océan d'Europe ; il s'y nourrit d'œufs de poisson, et de vers ou d'insectes marins ; et il y est souvent dévoré par les cartila- gineux et les osseux un peu grands, ainsi que par les oiseaux d'eau *. Nous croyons, avec le professeur Gmelin, devoir regarder comme une variété de l’espèce du gunnel un blennie qui a été décrit par Othon Fabricius dans la Faune du Groenland, et qui ne paroit différer d’une manière très-marquée et très-constante de l'objet de cet article que par sa longueur, qui n’est que de deux décimètres, pendant que celle du gunnel ordinaire est de trois ou quatre, par le nombre des rayons de ses nageoires , et par la couleur des taches œillées et rondes ou ovales de la na- geoire du dos, dont communément cinq sont noires , et cinq sont blanchâtres ou d’un blanc éclatant. 1 A la nageoire dorsale. . . Achacurne dés pectorales., 0). 08. "eee à chacune des jugulaires. . . *. à celle de l’anus. . . UE SEL ee RE ad USE STONES: FR OS. es Le O L a . . L e L °. °. e 2 à celle de la queue, qui est un peu arrondie. . . . . . . 18 7 rayons à la membrane des branchies du gunnel décrit par Othon Fabricius. 50 à la nageoire dorsale. 17 à chacune des pectorales. ni à chacune des jugulaires. 3S a celle de l'anus. 18 à celle de la queue. ns HISTOIRE NATURELLE RAA AAA VU AAA MATE AAA NRA AAA RAA RAA AAA AA AAA RAA AA AAA RAR A AAAAA ASS LE BLENNIE POINTILLÉ. mes LA description de ce blennie n’a encoreété publiée par aucur auteur. Nous avons vu dans la collection du Muséum d'histoire naturelle un individu de cette espèce; nous en avons fait graver une figure que l’on trouvera dans cette Histoire. La tête est assez grande, ct toute parsemée, par-dessus et par les côtés, de petites impressions, de pores ou de points qui s'étendent jusque sur les opercules , et nous ont suggéré le nom spécifique de ce blennie. L'ouverture de la bouche est étroite ; les lèvres sont épaisses ; les dents aiguës et serrées ; les yeux ronds et très- gros ; les écailles très-facilement visibles ; les nageoires pectorales ovales et tres-grandes ; les jugulaires composées chacune de deux rayons mous, où filamens presque aussi longs que les pectora- les. La ligne latérale se courbe au-dessus de ces mêmes pectorales, descend comme pour les environner, et tend ensuite directe- ment vers la queue. La nageoire du dos, qui commence à la nu- que, et va toucher la nageoire caudale , est basse ; les rayons en sont garmis de petits filamens , et tous à peu près de la même lon- sueur , excepté les huit derniers, dont six sont plus longs et deux plus courts que les autres. La nageoire de l'anus est séparée de la caudale, qui est arrondie *. Un grand nombre de petites taches irrégulières et nuageuses sont répandues sur le pointillé. VU VU ANA VU UV UV VU URI NARNIA AA AU MU LA. AV NARANARI LE BLENNIE GARAMIT, LE BLENNIE LUMPÈNE, ET LE BLENNIE TORSK. Le garamit a été placé parmi les gades : mais il a été regardé par Forskael, qui l'a découvert, comme devant tenir le milieu ANA emneeniréqdu:dos, . .: "0 tt AU. | 2) SORMAEVOSE a'éhaonae des bectorales. , ,/ 44 2. Ver Lots: LES DU BLENNIE GARAMIT, ctc. 93 entre les gades et les blennies ; et les caractères qu’il présente nous ont forcés à le comprendre parmi ces derniers poissons. Ses dents sont inégales ; on en voit de placées vers le bout du mu- seau , qui sont beaucoup plus longues que les autres , et qui, par leur forme, ont quelque ressemblance avec les crochets des qua- drupèdes carnassiers. Il présente diverses teintes disposées en ta- ches nuageuses ; la nageoire dorsale règne depuis la nuque jus- qu’à la nageoire caudale. La ligne latérale est à peine visible , et assez voisine du dos. Ce blennie est long de trois ou quatre dé- cimètres. [Il se trouve dans les eaux de la mer Rouge *. C’est dans celles de l'Océan d'Europe qu'habite le lumpène. Il y préfère les fonds d'argile ou de sable, s’ÿ cache parmi les fucus des rivages , et y dépose ses œufs vers le commencement de l'été. Ses écailles sont petites, rondes, fortement attachées. Sa couleur est jaunâtre sur la tête, blanchâtre avec des taches brunes sur le dos et les côtés, jaune et souvent tachetée sur la queue , blanche sur le ventre. Ses nageoires jugulaires, par leur forme et par leur position , ressemblent à des barbillons ; elles comprennent cha- cune trois rayons ou filamens , dont le dernier est le plus allongé *. Le torsk préfère les mers qui arrosent le Groenland , ou celles qui bordent l'Europe septentrionale. Il présente un barbillon , et ce filament est au - dessous de l'extrémité antérieure de la mà- choire d’en-bas. Ses nageoires jugulaires sont charnues , et divi- sées en quatre appendices. Le ventre est gros et blanc; la tête brune ; les côtés de l'animal sont jaunâtres; les nageoires du dos, de la queue et de l'anus, lisérées de blanc. Ce blennie parvient à a chacune des jugulaires. . . . . . . . . . . . . . 2 rayons. aceMedé Promis ere PR 1 se RENNES ETS T2 pidelle dela quené "90e, UT MSN ee Eu ee 13 3 À la membrane branchiale du garamit. . . . . . . . . 6 Miimaseoire dorsale. AN Jus ue UT 4 Re eue tai 2 chaeune des pectorales 4). 2 4 « ue Ut ME Rne des Anhlaires, > +, à ee + eee. 14 2 SCOR nel CL PNR RE te Et UN JT 8 a celle de la Dee PAC EC SIN te cer et Nr TS 2 À la nagcoire dorsale du Inmpène. . . . - . + , . . . 63 S-chacune de Peer ee LU RO T L'xS a Chacune dés DES te TER A. à AAMENIE Len. déeke de l’'anng /SO00RRSS JUS AIN ST JAN l'es et AT 18 Rerliidelf queues 708 (Un A sun g4 HISTOIRE NATURELLE la longueur de six ou sept décim êtres, et à la largeur d'environ 1 un décimètre et demi *. RAA AA AAA VA AAA AAA VU AAA UV QUARANTE-NEUVIÈME GENRE. LES OLIGOPODES. Une seule nageoire dorsale ; cette nageoire du dos commençant au-dessus de la tête, et s'étendant jusqu'à la nageoire caudale, ou & peu près; un seul 1&jon à chaque nageoire jugulaire. ESPÈCES» CARACTÈRE. L'OLLCOBODE ÉLIFÈRE, La nageoire du dos, très-élevée ; celle de la queue, fourchue. PAS AE RARANAAYS AAA AAA NAAAANANIARAARARANAAAANNAAAUS AA VA L’'OLIGOPODE VÉLIFÈRE. L A position des nageoires inférieures ne permet pas de séparer les oligopodes des jugulaires, avec lesquels ils ont d’ailleurs uni grand nombre de rapports. Nous avons donc été obligés de les éloigner des coryphènes , qui sont de vrais poissons thoracins, ‘dans le genre desquels on les a placés jusqu’à présent, et aux- quels ils ressemblent en effet beaucoup, mais dont ils diffèrent cependant par plusieurs traits remarquables. On peut les consi- dérer comme formant une des nuances les plus faciles à distin- guer , parmi toutes celles qui lient les jugulaires aux thoracins, et particulièrement les blennies aux coryphènes ; mais on n'en est pas moins forcé de les inscrire à la suite des blennies, sur les tables méthodiques par le moyen desquelles on cherche à pré- senter quelques linéamens de l’ordre naturel des êtres animés. RS PQ I DOS D PI ETES, Z A la membrane branchiale du torsk, . . . + . . . . . 5rayons. ailatageotre du dos. » LUE ORAN SE Ne Hbhtoune dés pettorales... 42". ll, OM, LOUIS 8 ReAEUe latus, :. "14 er. INT ARNRAE DE L'OLIGOPODE VÉLIFÈREÉ. 964 Parmi ces oligopodes, que nous avons ainsi nommés pour dé signer la petilesse de leurs nageoires thoracines, et qui, par ce caractère seul, se rapprocheroiïient beaucoup des blennies , on ne connoit encore que l'espèce à laquelle nous croyons devoir con- server le nom spécifique de vélifère * C’est au grand naturaliste Pallas que l’on en doit la première description : on lui avoit apporté de la mer des Indes l'individu sur lequel cette première description a été faite. La forme gé- nérale du vélifère est singulière et frappante. Son corps, très- allongé, très-bas et comprimé, est, en quelque sorte, distingué difficilement au milieu de deux immenses nageoires placées, lune sur son dos, et l’autre au-dessous de sa partie inférieure, et qui, déployant une très- grande surface, méritent d'autant plus le nom d’éventail ou de voile, qu’elles s'étendent , la pre- mère depuis le front, et la seconde depuis les ouvertures bran- chiales jusqu’à la nageoire de la queue, et que d’ailleurs elles s'élèvent ou s’abaissent de manière que la ligne que l’on peut tirer du point le plus haut de la nageoire dorsale au point le plus bas de ja nageoire de l'anus, surpasse la longueur totale du poisson. Cha- cune de ces deux surfaces latérales ressemble ainsi à une sorte de losange irrégulière, et curviligne dans la plus grande partie de son contour. Et c’est à cause de ces deux voiles supérieure etinférieure, que lon a mal-à-proposcomparées à des rames ou à des ailes, que plusieurs naturalistes ont voulu attribuer à l’oligopode vélifère la faculté de s’élancer et de se soutenir pendant quelques mo- mens hors de l’eau , comme plusieurs pégases, scorpènes, trigles etexocels qu on a donné le nom de poissons volans. Maïs, si l’on ben Te les principes que nous avons exposés concernant la natation et le vol des poissons , on verra que les nageoires du dos et de l'anus sont placées de manière à ne pouvoir ajouter tres-sensiblement à la vitesse du poisson qui nage, ou à la force de celui qui vole, qu’autant que l'animal nageroit sur un de ses côtés, comme les pleuronectes , ou voleroit renversé sur sa droite ou sur sa gauche; supposition que l’on ne peut pas admettre dans D * A la émbrang des branchies. 4 . 2. . . . . M.) 7 rayons. a celle duos 7 UE ST A AT. à tek 67 SRE El ua | Achacuue” des pestomies. CNLCANL RES. NES! 14 à chacune des jugulaires. . . . a celle de l'anus. x REINE Le Qué NAN UN LE EURE 96 HISTOIRE NATURELLE un osseux conformé comme le vélifère. Les grandes nageoires dorsale et anale de cet oligopode lui servent donc principalement, au moins le plus souvent, à tourner avec plus de facilité, à fendre l'eau avec moins d'obstacie, particulièrement en montant ainsi qu’en descendant , à s° balancer avec plus d’aisance, et à se servir de quelques courans latéraux avec plus d'avantage; et, de plus, il peut, en étendant vers lé bas sa nageotre de l'anus et en pliant celle du dos, faire descendre son centre de gravité au-dessous de son centre de figure, se lester, pour ainsi dire, par cette ma- nœuvre, et accroître sa stabilité. Au reste, le grand déploiement de ces deux nageoires de l’anus et du dos ajoute à la parure que le vélifère peut présenter ; il place en effet, au-dessus et au-des- sous de ses côtés , qui sont d’un gris argenté , une surface très- étendue , toute parsemée de taches blanches ou blanchâtres , que la couleur brune du fond fait très-bien ressortir. La tête est couverte de petites écailles ; la mâchoire inférieure relevée, et garnie de deux rangées de dents; on n'en compte qu’un rang à la mâchoire supérieure. Les deux premiers rayons de la nageoire du dos sont très-courts, à trois faces, el osseux. Le premier de la nageoire de l’anus est aussi très-court et osseux; le second est également osseux, mais il est assez long. On voit de chaque côté du corps et de la queue plusieurs rangées longitu- dinales d’écailles grandes, minces , légèrement siriées, échan- crées à leur sommet , et relevées à leur base par une sorte de petite pointe qui se loge dans l’échancrure de l'écaille supérieure. Le corps proprement dit est très-court ; l'anus est très-près de la gorge; et voilà pourquoi la nageoiïre anale peut montrer la très- grande longueur que nous venons de remarquer. RAA RAA AAA AAA AA RAA A AA AAA AAA AA AR AA AN AA AA RAA A AR AAA AA RAR AA RAR AR AAA RAA AAA CINQUANTIÈME GENRE. Le corps très-comprimé , et caréné par-dessus ainsi que par-dessous ; le dos élevé. ESPÈCE. CARACTÈRE. eux rayons à la membrane des bran- LE KURTE BLOCHIEN. D : ) chics. DU KURTE BLOCHIEN. 97 RAA AAA AAA AAA AAA AAA LE KURTE BLOCHIEN. Ce poisson lie les jugulaires avec les thoracins par la grande compression latérale de son corps, qui ressemble beaucoup à celui des zées et des chétodons. Cette conformation lui donne aussi une grande analogie avec les stromatées ; et c’est pour ces dif- férentes raisons que nous l'avons placé à la fin de la colonne des jugulaires , comme nous avons mis les stromatées à la queue de celle des apodes. Le savant ichtyologiste Bloch nous a fait con- noitre cet animal , qu'il a inscrit dans un genre particulier , et auquel nous avons cru devoir donner le nom de ce célèbre natu- rsliste. Le blochien a le corps lrès-étroit et très-haut ; et, de plus, une élévation considérable qui paroît sur le dos, et qui ressemble à une bosse, lui a fait attribuer par le zoologiste de Berlin la dénomination générique de £urtus, qui signifie bossu. Sa tête est grande; son museau obtus ; la mâchoire inférieure un peu recourbée vers le haut, plus avancée que la supérieure , et garnie, ainsi que cette dernière, de plusieurs rangées de très-petites dents; la langue courte et cartilagineuse; le palais lisse ; l’œil gros; l'ouverture branchiile étendue; l'opercule mem- braneux ; l'anus assez proche de la gorge ; la ligne latérale droite , et la nageoire de la queue fourchue *. Il vit dans la mer des Indes; il s'y nourrit de crabes, ainsi que d'animaux à coquille ; et, dès-lors, il est peu surprenant qu'il brille de couleurs très-éclatantes. Sa parure est magnifique. Ses écailles ressemblent à des lames d'argent ; l'iris est en partie blanc et en partie bleu; des taches dorées ornent le dos ; quatre taches noires sont placées auprès de ? 2 rayons à la membrane des branchies. 1 rayon non articulé et 16 rayons articulés à la nageoire du dos. 13 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon non articulé et 5 rayons articulés à chacune des jugulaires. 2 rayons non articulés et 30 rayons articulés à selle de l’anus. 18 rayons à celle de la queue. Lacepede. 5. n a8 HISTOIRE NATURELLE La nageoire dorsale; les pectorales et les jugulaires réfléchissent la couleur de l'or, et sont bordées de rouge; les autres nageoires offrent une teinte d’un bleu céleste que HAE un lséré d’un jaune blanchâtre. AAA AAA AA AR LA VUE EAU ALES VAE LU UMA SECONDE SOUS-CLASSE. POISSONS OSSEUX. Les parties solides de l’intérieur du corps, osseuses. PREMIÈRE DIVISION. Poissons gui ont un opercule el une membrane des branchies. DIX-NEUVIÈME ORDRE DE LA CLASSE ENTIÈRE DES POISSONS, OU TROISIÈME ORDRE DE LA PREMIÈRE DIVISION DES OSSEU X. Poissons thoracins, ou qui ont des nageoires inférieures placées sous la poitrine et au-dessous des pectorales. CINQUANTE-UNIÈME GENRE. LES LÉPIDOPES. Le corps très-allongé et comprimé en forme de lame; un seui rayon aux rageoires thoracines, et à celle de l'anus. ESPÈCE. CARACTÈRE. La mâchoire inférieure plus avancée LE LÉPIDOPE GOUANIEN. dr que la supérieure. DU LÉPIDOPE GOUANIEN. 09 LE LÉPIDOPE GOUANIEN. Csrer espèce a élé décrite, pour la première fois, par mon savant confrère le professeur Gouan , de Montpellier , qui l’a sé- parée, avec beaucoup de raison , de tous les genres de poissons adoptés jusqu’à présent. Le nom distinctif que j'ai cru devoir lui donner témoigne le service que M. Gouan a rendu aux natu- ralistes en faisant connoitre ce curieux animal. Cet osseux vit dans la Méditerranée. Il a de ires-grands rap- ports avec plusieurs apodes, prrticulièrement avec les leptures et les trichiures. Mais c’est le seul poisson dans lequel on n'ait observé qu'un seul rayon à la nageoire de l'anus, ni à chacune des nageoires inférieures que nous nommons {horacines pour toutes les espèces de l’ordre que nous examinons, parce qu’elles sont situées sur le thorax. Ces nageoires anale et thoracines du gouanien ont d’ailleurs une forme remarquable : elles ressem- blent à une écaille allongée, arrondie dans un bout et pointue dans l'autre, et c'est de là que vient le nom générique de /épidope (lepidopus, pieds ou nageoires inférieures en forme d’écailles, ou écailleux ). La tête du gouanien est plus grosse que le corps, et compri- mée latéralement; le museau pointu ; la nuque terminée par une arête; chaque mâchoire garnie de plusieurs rangs de dents nom- breuses ét inégales ; l'œil voilé par une membrane , comme dans plusieurs apodes et jugulaires; l'opercule d’une seule pièce; l’ou- verture branchiale grande et en croissant * ; l’anus situé vers le milieu de la longueur totale; la ligne latérale peu apparente ; ja nageoire du dos tres-basse et très-longue, mais séparée de celle de la queue, qui est lancéolée; chaque écaille presque impercep- lible; la couleur générale d’un blanc argenté. 3 À la membrane des branchies. . . . . . . . . « . . , . 7 rayons. a TE A 2 DS à © 1 NN LS 52 à chacune des nageoires inférieures ou thoracines, . . , , , . à à cl EU Sn se , c'e IR ee "TS NUE 300 HISTOIRE NATURELLE SU AU AA M VU UV VU VU UV AAA VU UV AAA AAA AAA IA MS CINQUANTE-DEUXIÈME GENRE. LES HIATULES. Point de nageoire de l'anus. ESPÈCE. CARACTÈRES. 11 SOON EEE NE {Des dents crochues aux mâchoires A À des dents arrondies au palais, RAA AVE LUI R ARR LAS ALI LU AVAL LS VIA NA LAVE VER LA LVL AVR UUEVAIAMIARS AIS LA HIATULE GARDÉNIENNE. Ox a compris jusqu’à présent dans le genre des labres le poisson décrit dans cet article ; mais les principes réguliers de classifi- cation, auxquels nous croyons devoir nous conformer, s’oppo- sent à ce que nous laissions parmi des osseux qui ont une na- geoire de l'anus plus ou moins élendue, une espèce qui en est entièrement dénuée. Nous avons donc placé la gardénienne dans un genre particulier ; et comme , dans chaque ordre, nous com- mençons toujours par traiter des poissons qui ont le plus petit nombre de nageoires, nous avons cru devoir écrire le nom des hiatules presque en tête de la colonne des thoracins : elles au- roient même formé le premier genre de cette colonne, si les lépi- dopes n’avoient pas une nageoiïre de l’anus extrêmement petite , réduite à un seul rayon, pour ne pas dire à une seule écaille, si de plus ils ne présentoient pas des nageoires thoracines égale- ment d’un seul rayon, et si d’ailleurs ils ne se rapprochoïent pas de très-près, par leur corps très-allongé et par leurs formes très- déhiées, de la plupart des osseux apodes ou jugulaires. Le nom distinctif de gardénienne indique que c’est an docteur Garden qu'est due la découverte de cette espèce , qu’il a vue dans la Caroline. On soupçonnera aisémentqu’elle doit offrir beaucoup de traits communs avec les labres , parmi lesquels Linné et d'au- tres célèbres naturalistes l'ont compiée. Elle a, en eflet, comme plusieurs de ces labres, les lèvres extensibles, et les rayons sim- ples de la nageoire dorsale garnis, du côté de la queue, d'un fi lament allongé. DES CEPOLES. 101 Les dents qui hérissent les mâchoires sont crochnes ; celles qui revêtent le palais sont arrondies de manière à représenter une portion de sphère. La nageoire du dos est noire dans sa partie postérieure ; l’opercule pointillé sur ses bords; la couleur géné- rale de l'animal variée par six où sept bandes transversales et noires; la ligne latérale droite; la nageoire de la queue recti- ligne *. AM AAA ANA AAA AAA ARAAAAA NN MAMANRAANAAANARANAANS CINQUANTE-TROISIÈME GENRE. LES'CÉPOTES, Une nageoire de l'anus ; plus d'un rayon à chaque nageoïre thoracine ; le corps et la queue très-allongés et comprimés en forme de lame; le ventre à peu près de la longueur de la tête; les écailles très-petites. PREMIER SOUS-GENRE. Point dé rayons simples ou d'aiguilllons aux nageoires. ESPÈCES. CARACTÈRES. Tr Le museau très-arrondi; [a nageoire 1. LE CÉPOLE TÆNIA. | a de la queue , pointue. 2. LE CÉPOLE SERPENTIFORME. Le museau pointu. SECOND SOUS-GENRE. Des rayons simples ou aiguillons aux nageoires. ESPÈCE. CARACTÈRES. pes nageoires rudes ; la ligne latérale 3. LE CÉPOLE TRACHYPTÈRE./ formée par une série d’écailles plus | grandes que les autres. ? 5 rayons à la membrane des branchies. 17 rayons simples ou aiguillons et 11 rayons articulés à la nageoire du dos. 16 rayons à chacune des nageoires pectorales. 1 rayon simple et 5 rayons articulés à chaçune des thoracines, 21 rayons à la nageoire de la queue, 102. HISTOIRE NATURELLE AAA AAA LU UV LULU UV ANA AAANSAAAA AAA NAN LE CÉPOLE TÆNIA :. Parsour tous les noms donnés à ce poisson désignent la forme remarquable qu'il présente : ces mots ruban, bandeleite , flamme, lame , épée , montrent en quelque sorte à l'instant son corps très- allongé, très-aplati par les côtés, lrès-souple, très-mobile, se roulant avec facilité autour d’un cylindre, frappant l’eau avec vivacité, s'agilant avec vitesse , s’échappant comme l’éclair, fai- sant briller avec la rapidité de la flamme les teintes rouges qu’a- nime l'éclat argentin d’un grand nombre de ses écailles, dispa- roissant et reparoissant au milieu des eaux comme un feu léger, ou cédant à tous les mouvemens des flots, de la même mamière que les flammes ou banderoles qui voltigent sur les sommets des mâts les plus élevés, obéissent à tous les courans de l'atmosphère. Les ondulations par lesquelles ce cépole exécute et manifeste ses divers mouvemens sont d'autant plus sensibles , qu'il parvient à une longueur très-considérable relativement à sa hauteur, et surtout à sa largeur : il n’est large que d’un très-petit nombre de millimètres , et 1l a souvent plus d’un mètre de longueur. Le rouge dont il resplendit colore toutes ses nageoires. Cette teinte se marie d’ailleurs à l'argent dont il est, pour ainsi dire, revêtu, tantôt par des nuances insensiblement fondues les unes dans les autres , tantôt par des taches très-vives; et remarquons que la nourriture ordinaire de ce poisson si richement décoré consiste en crabes et en animaux à coquille. Sa lête est un peu large; son museau arrondi; sa mâchoire su- périeure garnie d’une rangée et sa mâchoire inférieure de deux rangées de dents aiguës et peu serrées les unes contre les autres ; la langue petite, large et rude; l’espace qui sépare les yeux très- étroit ; l'ouverture branchiale assez grande ; l’opercule composé d’une seule lame , et la place qui est entre cet opercule et le mu- sean , percée de plusieurs pores; la ligne latérale droite ; la na- Ge ee 2 Spase on épée, dans plusieurs départemens méridionaux de France; /?amme, cavagiro, freggia , vitta. [Sn Tome 5. Page 102. - di. L L, 2 EEE | Prétre VAUT à A Masvard Seulp t 1.Le Kurte blochien....... Page 97: LS) Le Lepedope ŒOUANIEN ........099: + VA .Le Cepole ACTA L'AMREURNT 102 . É72 LOU AE MR 13 ! re SAN 1 AR AQ HN AR MA YA " = Son ie dE k 1 EN 42 APR, APN DU CÉPOLE SERPENTIFORME. 103 geoire dorsale irès-longue, de même que celle de l'anus; et la caudale pointue *. | Le corps du tænia est si comprimé et par conséquent si étroit, ses tégumens sont si minces, ettoutes ses parties si pénétrées d’une substance oléagineuse et visqueuse, que, lorsqu'on le regarde contre le jour , il paroît très-transparent , et qu’on aperçoit très- fâcilement une grande portion de son intérieur. Cette confor- mation et cette abondance d’une matière huileuse n’annoncent pas une saveur très-agréable dans les muscles de ce cépole ; et en effet on le recherche peu. Il habite dans la Méditerranée, et y préfère, dit-on , le voisinage des côtes vaseuses. RAA VUE AA AA LA AVE LAS OR VUT VAR A VUS VAUT VAT A VAUT VAT UT VAT AAA AA AA TARA AAA AA. LE CÉPOLE SERPENTIFORME. eme ed FE: tænia a le museau arrondi ;| le serpentiforme l’a pointu. La nageoire caudale du tænia est pointue; il paroît que celle du serpentiforme est fourchue : on a äonc eu raison de ne pas les rapporter à la même espèce. On a comparé le second de çes cé- poles à un serpent; on l’a appelé serpent de mer, serpent rouge, serpent rougeätre; et voilà pourquoi nous lui avons donné le nom distinctif de serpentiforme *. Sa couleur est d’un rouge plus ou moins pâle, avec des bandes transversales, nombreuses, étroites, irrégulières , et un peu tortueuses. L'iris est comme argenté; les dents sont aiguës; la nageoire du dos et celle de l’anus très-lon- gues, et assez basses. Le serpentiforme vit dans la Méditerranée, de même que le tænia. # Ala madhbrane des branchies. . . . . . . . . . . . .1. : 6 rayons. Mens eornelduidos. ni ue té dar sre à 2 Dit ta 108 McRae des peCOrA less RU NT QT Se UPS CR des thoraginess Lit Au AU Qu. EN ROUE Aa TS RUN CSM RER AT 80 à celle de la METAL ab a en 80 où 0 + «ete MENT ele 10 [U A le nie UN AID à à a de à à: 09 achacune des pédtorales. 5:74 404 JS à à Ne à à 25 a chacune.des thordeines. 1224 AN ELU, 'ANMNOMRES 2 7 116 Bicelle de Lans: SAR the Ji cs COPA RE ,. . <. 03 a celle de la queur. "4 NME. AUS EME ee 07 22 104 HISTOIRE NATURELLE LE CÉPOLE TRACHYPTÉÈRE. Cx5r dans le golfe Adriatique , et par conséquent dans le grand bassin de la Méditerranée, que l’on a vu le trachyptère. Il pré- fère donc les mêmes eaux que les deux autres cépoles dont nous veñons de parler. Ses nageoires présentent des aiguillons ou rayons simples , et sont rudes au toucher. Sa ligne latérale est droite , et tracée, pour ainsi dire, par une rangée d’écailles que l’on peut dis uinguer facilement des autres. RAA VAS AA A/S AAA AAA AR AAA AAA VAR AA AAA RAR AAA VA V0 CINQUANTE-QUATRIÈME GENRE. LES T ÆNIOIDES. [Une nageoire de l'anus; les nageoires pectorales en forme de disque, et composées d’un grand nombre de rayons; le corps et la queue très-allongés et comprimés en forme de lame; le ventre à peu près de la longueur de la tête ; les écailles très- petites ; les yeux & peine visibles ; point de nageoire caudale. ESPÈCE. CARACTÈRE. Trois ou quatre barbillons auprès de LE TÆNIOÏDE HERMANNIEN. l’ouverture de la bouche. AAA VU AS AAA NT AAARAAAAAAVE ANA AIR LE TÆNIOIDE HERMANNIEN. Cr poisson, que nous avons dù inscrire dans un genre parti- culier, n’a encore été décrit dans aucun ouvrage d'histoire natu- relle. Nous lui donnons un nom générique qui désigne sa forme très-allongée , semblable à celle d’un ruban ou d’une banderole, DU TÆNIOIDE HERMANNIEN. 105 et très- voisine de celle des cépoles qui ont été appelés #ænia. Nous le distinguons par Fépithète d’hermannien , pour donner au savant Hermann de Strasbourg une nouvelle preuve de l'es- time des naturalistes, et de leur reconnoissance envers un pro- fesseur habile qui concourt chaque jour au progrès des sciences, et particulièrement de l’ichtyologie. Ce tænioïde, dont les habitudes doivent ressembler beaucoup à celles des cépoles, puisqu'il se rapproche de ces osseux par le plus grand nombre de points de sa conformation, et qui doit sur- tout partager leur agilité, leur vitesse, leurs ondulalions , leurs évolutions rapides, en diffère cependant par plusieurs traits re- marquables. Premièrement , ses yeux sont si petits, qu'on ne peut les dis- ünguer qu'avec beaucoup de peine, et qu'après les avoir cher- chés souvent pendant long-temps, on ne les aperçoit que comme deux petits points noirs ; ce qui lui donne un rapport assez im- portant avec les cécilies. Secondement , il n’a point de nageoire caudale ; et sa queue se termine , comme celle des trichiures , par une pointe très-déliée , près de l'extrémité de laquelle on voit encore s'étendre la longue et très-basse nageoire dorsale, qui part très-près de la tête, et üre son origine de la partie du dos correspondante à l'anus. Troisièmement, la nageoire anale est très-courte. Nous devons ajouter que la tête de l’hermannien est comme taillée à facettes, dont la figure que nous avons fait graver mon- tre la forme, les dimensions et la place. La peau de l'animal , dé- nuée d’écailles facilement visibles, laisse reconnoître la position des principaux muscles latéraux ; on voit des points noirs sur les pectorales, ainsi que sur la nageoire de l'anus, et des raies blan- châtres sur la tête; les barbillons, situés auprès de l'ouverture de à bouche , sont très-courts, et un peu inégaux en longueur. 106 : = HISTOIRE NATURELLE AAA AAA AAA AAA AN AA A AAA AAA AAA A AAA CINQUANTE-CINQUIÈME GENRE. LES GOBIES. Les deux nageoires thoracines réunies l’une à l'autre ; deux nageotres dorsales. PREMIER SOUS-GENRE. Les nageoires pectorules attachées immédiatement au corps de l'animal. ESPÈCES. CARACTÈRES3 Vingt-six rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux thoracines ; pres- que toutes les dents de la mâchoirein- ferieure ,'placées horizontalement. 1. LE GOBIF PECTINIROSTRE geoire du dos; trente-quatre aux thoracines ; les rayons de la pre- mière nageoïre du dos , filamen- teux ; le troisième de cette nageoiïre dorsale très-long. Vingt-cinq rayons à la seconde na- 2. LE GOBIE BODDAERT. du dos; onze aux thoracines ; la queue très-longue et terminée par une nageoire dont la forme ressemble à celle d’un fer de lance. SA ix-huit rayons à la seconde nageoire LE GOBIE LANCÉOLÉ. Dix- septrayons à la seconde nageoiredu dos ; douze aux thoracines ; les yeux 4. LE COBIE APHYE. très-rapprochés l’un de l’autre ; des bandes brunes sur les nageoires dw dos et de l’anus. du dos; douze aux thoracines: la ponte dorsale bordée de jaune ; a seconde et l’anale pourprées à leur base. Dix-sept rayons à la seconde nageoire 5. LEGOBIE PAGANEL. DES GOBIES. 107 ESPÉCES. CARACTERES. Seize rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux thoracines ; les rayons G. LEGOBIE ENSANGLANTÉ. des nageoires du dos, plus élevés que la membrane; la bouche , la gorge , les opercules et les nageoires, tachetés de rouge. sale ; douze aux thoracines; le corps et la queue bruns; les nageoires noires. Seize rayons à la seconde nageoire dor- 7. LE GOBIE NOIR-BRUN. Quatorze rayons à la seconde nageoire dorsale ; dix à chacune des thora- cines; un grand nombre de taches brunes et blanches. 8. LE GOBIE BOULEFROT. du dos ; huit à chacune des thora- cines ; les quatre premiers rayons de la première dorsale terminés par un filament ; le corps et la queue gris et pointillés de brun; sept bandes transversales d’une couleur blan- châtre. 9. LE GOBIE Bosc. É dr a a la seconde nageoire Quatorze rayons à la seconde nageoire du dos; douze aux thoracines; les cinq derniers rayons de la première dorsale , deux fois plus élevés que la membrane, et terminés par un fila- ment rouge. 10. LE GOBIE ARABIQUE. Pr, Quatorze rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux thoracines ; les rayons de la première dorsale, plus élevés que la membrane , et terminés ar un filament; les thoracines leuss. 11. LE GOBIE J0Z0. ne Douze rayons à la seconde nageoire du dos et aux thoracines; le dernier rayon de la seconde nageoire du dos, deux :fois plus long que les au- tres ; le corps bleu ; la nageoire de la queue , rouge et bordée de noir. 12. LE GOBIE BLEU. Douze rayons à la seconde nageoire du dos; six à chacune des thoracines ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure ; point de tache œillée sur la première dorsale. 13. LE GOBIE PLUMIER, rer octets," PEER, 108 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTERES.. Onze rayons à la seconde nageoire dy A dos ; douze aux thoracines ; dix à celle 14. LE GOBIE ÉLÉOTRE. de l'anus; les deux nageoires dor- sales de la même hauteur ; la couleur \ blanchître. Onze rayons à la seconde nageoire du dos ; douze aux thoracines ; le second rayon de la première nageoire du dos, terminé par un filament noir deux fois plus élevé que la mem- 15. LE GOBIE NÉBULEUX. | brane. Onze rayons à la seconde nageoire dor- sale; six à chacune des thoracines; la mâchoire supérieure plus avancée ; une tache œiilée sur la première nageoire du dos. 16. LE GOBIE AWAOU. dos ; dix aux thoracines , six rayons à la première dorsale ; le dernier de ces rayons éloigné des autres; la couleur noire. y7. LE GOBIE Noïr. Onze rayons à la seconde nageoire du dos ; quatre à chacune des thora- cines ; la mâchoire supérieure très- arrondie par - devant ; les lèvres épaisses. 18. LE GOBIE LAGOCÉPHALE Onze rayons à la seconde nageoire du dos; la couleur blanchâtre; des ta- ches brunes; les rayous des na- geoires du dos et de l’anus, rayés de brun. 19. LE GOBIE MENU. E rayons à la seconde nageoire du Dix rayons à la seconde nageoire du I 1 | dos ; douze aux thoracines ; une crête En UT Hits à triangulaire et noirâtre placée lon- gitudinalement sur la nuque. SECOND SOUS-GENRE. Chacune des nageoires pectorales attachée à une prolongation charnue. ESPÈCE. CARACTEÈRES. Treize rayons a la seconde nageoire LE GOBIE SCHLO du dos; douze aux thoracines ; les bi AY | yeux très-saillans, et placés sur le sommet de la tête. DU GOBIE PECTINIROSTRE. 109 FRAME AAA VIA MA AMAR AAA AAA AAA MANAAAAAN A ARAAR LE GOBIE PECTINIROSTRE. Les gobies n’attirent pas l'attention de l'observateur par la gran- deur de leurs dimensions , le nombre de leurs armes, la singu- larité de leurs habitudes ; mais le juste appréciateur des êtres n’accorde-t-il son intérêt qu'aux signes du pouvoir, aux allributs de la force, aux résultats en quelque sorte bizarres d’une orga- nisation moins conforme aux lois générales établies par la Nature ? Ah ! qu’au moins, dans la recherche de ces lois, nous échappions aux funestes effets des passions aveugles ! Ne pesons pas les fa- milles des animaux dans la balance inexacte que les préjugés nous présentent sans cesse pour les individus de l'espèce humaine. Lorsque nous pouvons nous soustraire avec facilité à l'influence trompeuse de ces préjugés si nombreux, déguisés avec tant d’art, si habiles à profiter de notre foiblesse, ne négligeons pas une victoire qui peut nous conduire à des succès plus utiles, à une émancipation moins imparfaite ; et ne consultons dans la distribu- ton des rangs parmi les sujets de notre étude, que les véritables droits de ces objets à notre examen ainsi qu’à notre méditation. Si les gobies n'ont pas reçu pour attaquer les formes et les fa- cultés qui font naître la terreur, ils peuvent employer les manéges multipliés de la ruse et toutes les ressources d’un instinct assez étendu; s'ils n’ont pas pour se défendre des armes dangereuses, ils savent disparoître devant leurs ennemis , et se cacher dans des asiles sûrs ; si leurs formes ne sont pas très -extraordinaires , elles offrent un rapport très-marqué avec celles des cycloptéres, et indiquent par conséquent un nouveau point de contact entre les poissons osseux et les cartilagineux ; si leurs couleurs ne sont pas très-riches , leurs nuances sont agréables, souvent très-va- riées, quelquefois même brillantes ; s'ils ne présentent pas des phénomènes remarquables, ils ffurnissent des membranes qui, réduites en pâte; ou, pour mieux dire , en colle, peuvent servir dans plusieurs arts utiles ; si leur chair n'a pas une saveur ex- quise, elle est une nourriture saine , et, peu recherchée par le riche , elle peut fréquemment devenir l'aliment du pauvre; et enfin, si les individus de cette famille ont un petit volume, ils, 119 HISTOIRE NATURELLE sont en très-grand nombre, et l’imagination qui les rassemble les voit former un vaste ensemble. Mais ce ne sont pas seulement les individus qui sont nombreux dans cette tribu ; on compte déjà dans ce genre beaucoup de variétés et même d'espèces. Et comme nous allons faire connoître plusieurs gobies dont aucun naturaliste n’a encore entretenu le public, nous avons eu plus d’un motif pour ordonner avec soin l'exposition des formes et des mœurs de cette famille. Nous avons commencé par en séparer tous les poissons qu'on avoit placés parmi les vrais gobies, mais qui n’ont pas les caractères distinc- tifs propres à ces derniers animaux ; etnous n'avons conservé dans le genre que nous allons décrire que les osseux dont les na- geoires thoracines, réunies à peu près comme celles des cyclop- téres, forment une sorte de disque, ou d'éventail déployé, ou d'entonnoir évasé , et qui en même temps ont leur dos garni de deux nageoires plus où moins étendues. Une considéralion atten- tive des détails de la forme de ces nageoires dorsales et thoracines nous a aussi servi, au moins le plus souvent, à faire reconnoîlre les espèces : pour rendre la recherche de ces espèces plus facile, nous les avons rangées, autant que nous l'avons pu, d’après le nombre des rayons de la seconde nagcoire dorsale , dans laquelle nous avons remarqué des différences spécifiques plus notables que dans la première; et lorsque le nombre des rayons de cette seconde nageoïre dorsale a été égal dans deux ou trois espèces, nous les avons inscrites sur notre tableau d’après la quantité des rayons qui composent leurs nageoires thoracines. Mais, avant de nous occuper de cette détermination de la place des diverses es- pèces de gobies, nous les avons fait entrer dans l’un ou dans l'autre de deux sous-genres, suivant que leurs nageoires pecto- rales sont attachées immédiatement au corps, ou que ces instru- mens de natation tiennent à des prolongations charnues. Le pectinirostre est, dans le premier sous-genre , l'espèce dont la seconde nageoire dorsale est soutenue par le plus grand nombre de rayons : on y en compte Ge tu *. Mais ce qui sufhiroit pour = A ln membrane des branches: ur a US AS 2." ARS rayons« a la première nageoire du dog |: }2- Le a + 2 2) TS Aa seconde. ‘4 0 2 PORN SR OS TE RE MAPS n'chaeune des pectorales. Nm BUS Se SM UE NS 2 SUN Aauritboracinés, ..:.- 2H MEN AUS LP SANS Se, NSP NRENRSE É Étllederlanus. 43 0uTs Lo TEEN SES SERRE R'éalededaiquete, « 4 STADE. RON) ECTS 15 DU GOBIE BODDAERT. iii faire distinguer avec facilité ce gobie, et lui a fait donner le nom qu'il porte, c'est que presque toutes les dents qui garnissent sa mà- choire inférieure sont couchées de manière à être presque hori- zontales , et à donner au museau de l'animal un peu de ressem- blance avec un peigne demi-circulaire. Ce poisson vit dans les eaux de la Chine. RAA NAA AAA RAA VAR AVR A/R AR AR LAS AR RARE RURAL RAR AA RAA RL LUE ARR REA LA LE GOBIE BODDAERT. me + a dédié au naturaliste Boddaert cette espèce de gobie, comme un monument de reconnoissance, vivant et bien plus durable que tous ceux que la main de l’homme peut élever. Ce poisson osseux a été pêché dans les mers de l'Inde. Îl parvient à peine à la longueur de deux décimètres. Il est d’un brun bleuâtre par- dessus, et d’un blanc rougeätre par-dessous. Des taches brunes et blanches sont répandues sur la tête; la membrane branchiale et la nageoire de la queue présentent une teinte blanche mêlée de bleu ; sept taches brunes placées au-dessus de sept autres ta- ches également brunes , mais poinlillées de blanc, paroissent de chaque côté du dos ; un cercle noir entoure l'ouverture de l'anus; quelques taches couleur de neige marquent la ligne latérale, le long de laquelle on peut d’ailleurs apercevoir de très-petites pa- pilles ; la première nageoire du dos * est parsemée de points blancs ; et cinq ou six lignes blanches s'étendent en travers entre les rayons de la seconde. Indépendamment des couleurs dont nous venons d'indiquer la distribution , le boddaert est remarquable par la longueur des filamens qui terminent les rayons de sa première nageoire dor- sale, et particulièrement de celui que l’on voit à l'extrémité du troisième rayon. De plus, sa chair est grasse; son museau très- + 1 A la première nageoire du dos. . . s 5 rayons à la seconde. . Un à À 25 à chacune des pectorales. , ot anxthorgcines ei"... die, NME ET 34 à celle de l’auus. EF 4% à L 25 1 à celle de la queue, 110 HISTOIRE NATURELLE obtus ; ses lèvres sont épaisses ; ses yeux un peu ovales et peu saillans; et au-delà de l'anus, on distingue un petit appendice charnu et conique que l’on à mal à propos appelé petit-pied , pedunculus ,; péduncule, et sur l'usage duquel nous aurons plu- sieurs occasions de revenir. ARR AAA AAA RAI LEUR LE TARA VAN AAA UV AAA RARE LU VRAI AAA ER LE GOBIE LANCÉOLÉ. C: poisson est lrès-allongé : la nageoire placée à l'extrémité de sa queue est aussi très-longue; elle est de plus très-haute , et façconnée de manière à imiler un fer de lance, ce qui a fait don- nér à l'animal le nom que nous lui avons conserve. Le-docteur Bloch en a publié une figure d’après un dessin exécuté dans le temps sous les yeux de Plumier ; et la collection de peintures sur vélin que renferme le Muséum national d'histoire naturelle, pré- sente aussi une image de ce même gobie, peinte également par les soins du même voyageur, et que nous avons cru devoir faire graver. , On trouve le lancéolé dans les fleuves et les petites rivières de la Martinique. Sa chair est agréable, et il est couvert de petites écailles arrondies. La mâchoire supérieure est un peu plus avan- cée que l'inférieure. Deux James composent l'opercule. L'anus est beaucoup plus près de la gorge que de la nageoire caudale. Les rayons de la première nageoire du dos s'élèvent plus haut que la membrane qui les réunit *. Les pectorales et celle de la queue sont d’un jaune plus ou moins raêlé de vert, et bordées de bleu ou de violet ;:on voit, de chaque côté de la tête, une place bleuâtre et dont les bords sont rouges ; une tache brune est placée à droite et à gauche près de l'endroit où les deux na- geoires dorsales se touchent ; et la couleur générale de l'animal est d’un jaune pâle par-dessus, et d’un gris blanc par-dessous. PNEUS PS ROSE ER CE ER EU A A la membrane des branehiés 0-2 2 SUR den lee ve er NNRRE à la première nageoire du dos. + + « « + + + + + + + + 6 HE ebconde: ie ROME dE) NERO à chacune des pectorales. 44 4. . 4e dre + + + jviieue 16 SL HRoracines. Ve. UNS IS A NAN, SE Dee lianns. ! . 0216 Ju Nb, 12 RAIN 29 à celle de la queue. . . OR EE DRE TRE Let - Präre pinr ? Le Gobie boddaert ......Page 111. 2.Le Gobice lancéole.…. samssu ose 2112, 3.Le Gobie paganel Here RARE LC © Page 112. Hénat MIN SC AL. Massard Jeulp{ PU GOBIE PAGANEL, etc. 13 AAA ANNAAAAAANAAAAAAR A AA AAA AAA RAA A A AAA NN NAN VAN AA NY LE GOBIE APHYE:. Les eaux douces du Nil, et les eaux salées de la Méditerranée ’ dans laquelle se jette ce grand fleuve, nourrissent le gobie aphye, dont presque tous les naturalistes anciens et modernes ont parlé, | et dont. Aristote a fait mention. Il n'a cependant frappé les yeux ni par ses dimensions, ni par ses couleurs : les premières ne sont pas très-grandes, puisqu'il parvient à peine à la longueur d’un décimètre; etles secondes ne sont ni brillantes ni très-varices. Des bandes brunes s'étendent sur ses nageoires dorsales et de l'anus; sa teinte générale est d’ailleurs blanchätre, avec quelques petites taches noires. Ses yeux sont très-rapprochés l’un de l’autre, Ila été nommé loche de mer, parce qu'il a de grands rapports avec le cobite appelé Zoche de rivière, et dont nous nous entre- tiendrons dans la suite de cet ouvrage *. PAR AMAAAA AA MAN AAANAAANA VAAAARAAARAR ARENA AAA AAA AAN AAA ER AAA AAA AA LE GOBIE PAGANEL ;, LE GOBIÉ ENSANGLANTÉ , ET LE GOBIE NOIR-BRUN. Le gobie paganel a été aussi nommé goujon ou gobie de mer, parce qu'il vit au milieu des rochers de la Méditerranée. KA parvient quelquefois à la longueur de vingt-cinq centimètres, Son corps est peu comprimé. Sa couleur générale est d’un blanc * Marsio; pignoletti, marsione, sur plusieurs côtes de la mer Adriatique ; Joche de mer, dans plusieurs départemens méridionaux de Frauce, 2 À la première MMSCOIT a dos à es 2 4 » MU 00 G rayons: à la seconde. . , . does TRUE ne + OMR ANT a chacune des PACA 7 AU 2 à DER fe SSL S QUDABOEM CIRE LUE Se EN en ARE à n'oclle de | SN ce een QU 14 a celle de aus . 4. CP PET ST PURAITERURES € 8 Paganello , dans plusieurs contrées de l'Italie. Luacepède. 3. 8 114 HISTOIRE NATURELLE plus où moins mélé de jaune, ce qui l'a fait appeler gou- jon blanc, et au milieu des nuances duquel on distingue aussi quelquefois des temtes vertes ; et voilà pourquoi le nom grec de Xhopos , Vert, d’un vert jaun2, lui a été donné par plusieurs auteurs anciens. Îl a de plus de petites taches noires : sa première nageoire dorsale est d’ailleurs bordée d’un Jaune vif; la seconde et celle de l'anus sont pourprées à leur base. La nageoire de sa queue est presque rectiligne. Il a de petites dents, la bouche grande , l'estomac assez volumineux , le pylore garni d’appen- dices ; et, selon Aristote , 1l se nourrit d'algues, ou de débris de ces plantes marines. Sa chair est maigre et un peu friable. C’est près des rivages qu'il va déposer ses œufs , comme dans l'endroit où il trouve l’eau la plus tiède , suivant l'expression de Rondelet, l'aliment le plus abondant , et l'abri Le plus sûr contre les grands poissons. Ces œufs sont plats, et faciles à écraser *. L’ensanglanté est pêché dans la Méditerranée, comme le pa- ganel, auquel 1l ressemble beaucoup : mais les rayons de ses deux nageoires dorsales sont plus élevés que les membranes. D'ailleurs sa bouche , ses opercules , sa gorge, et plusieurs de ses nageoires , présentent des taches d’un rouge couleur de sang, qui le font paroître pustuleux. Sa couleur générale est d’un blanc pâle, avec des bandes transversales brunes; on trouve quelques bandelettes noires sur la nageoire de la queue, qui est arrondie; les thora - cmes sont bleuâtres. Ce poisson a été très-bien décrit par le na- turaliste Brunnich *. | Le nom du noir-brun indique ses couleurs distinctives. I} n'offre que deux teintes principales; il est brun, et toutes ses na- geoires sont noires. Ses formes ressemblent beaucoup à celles &s l'ensanglanté , et par conséquent à celles du paganel. Il habite les mm tt 1 A la première nageoire du dos... : « . . . . + + + . + 6 rayons. a la Seconde. L2 . L L2 * ° L . L] . L L] LA . LA LL L] LA LA Li] m7 à chacune des pectorales. « « + . « + + + + + + + + + + 17 aux thoracines, s + ets s 10/1 le MarilLief ‘ei ’e | le . Le le ‘e 12 à celle de l’anus. , , . . . . e e . L . e . . L . e . . 1 6 4 / a celle de la queue. ; . 0 0 . L e 0 . . 2 . . D . e 20 2 À là membrane branchiales à 4 5 5 : 4 4 4 4 0 ue "06 à la première nageoire du dos. + « « « + + «+ + + + + + + 6 Éléconde. : té vu à 4144 Wu 8m 84 4 «1 HIER à chacune des pectorales. . +. + . . . . .". + 4... + 19 sopibbragmmes: .… . . lire. afis anale te” Vendee dans... . à "08 MEL SUN Ne NOR 15 doclngdeltqueue, .. . « . 10. . NA some 15 DU GOBIE BOULEROT. 415 mêmes mers que ces deux gobines ; et c'est au savant cité dans la phrase précédente que l’on en doit la connoissance. Il n'a guère qu’un décimètre de longueur *. CA AAA AA VUE AAA AAA A AA AAA AAA AAA VE VAT AAA LE GOBIE BOULEROT :. Le boulerot a été nommé gobie ou goujon noir, parce que sur son dos de couleur cendrée où blanchâtre s'étendent des bandes transversales très-brunes, et que d’ailleurs il est parseméde taches dont quelques-unes sont blanches ou jaunes, mais dont le plus grand nombre est ordinairement d’un noir plus ou moins foncé. On voit des teintes jaunâtres sur la partie inférieure el sur ses opercules. Sa longueur est communément de deux décimètres. Ses deux mâchoires, aussi avancées l’une que l’autre, sont armées chacune de deux rangs de petites dents ; sa langue est un peu mobile ; ses écailles sont dures. Ses nageoires thoracines, colorées et réunies de manière à présenter à certains yeux une ressem- blance vague avec une sorte de barbe noire, lui ont fait donner le nom de bouc , en grec rpæyos. Derrière l'anus paroït un petit appendice analogue. à celui que nous avons remarqué ou que nous remarquerons dans un grand nombre d'espèces de gobies. Sa nageoire caudale est arrondie, et quelquefois cet instrument denatation et toutes les autres nageoires sont bleues. Le boulerot se trouve non-seulement dans l'Océan atlantique boréal , mais encore dans plusieurs mers de l'Asie. Vers le temps du frai, il se rapproche des rivages et des embouchures des fleuves. IL vit aussi dans les étangs vaseux qui reçoivent l'eau salée de la mer; et lorsqu'on l'y pêche; il n’est pas rare de le trou- ver dans le filet , couveït d’une boue noire qui n’a pas peu con- PORT TT OS RE TT —— * À la premiere nageoire duydos. . « « » « + «+ # « + «+ « Grayons. LR, x cn dot : a chacune des Denes nds He « : L'E" % sxro QUE ENORME Qi en Ne de je + + + SEM EIMMART EAU ace LR AO Rae 1 or D DT 6 ee ORNE 7e REREURE avellé dedans .: 0 QU, 5 Rene 17 2 Boulereau ; go, goget, zolero, dans plusienxs contrées de l'Italie ; sea gudgeon, rock-fish , en Angleterre. x 2 116 HISTOIRE NATURELLE tribué à Jui faire appliquer le nom de goujon noir. Sa chair n’est pas désagréable au gout : cependant Juvénal et Martial nous apprennent que sous les premiers empereurs de Rome , et dans le temps du plus grand luxe de cette capitale du monde, il ne ip roissoit guere sur la table du riche et de l’homme somptueu x AAA AN IAA AAA AAA ANA AAA AAA AAA LE GOBIE BOSC : M confrère, M. Bosc, a bien voulu me communiquer la des- cription de ce poisson , qu'il a vu dans la baie de Charlestown de lAmerique septentrionale. Ce gobie a la tête plus large que le corps ; les deux mâchoires également avancées ; les dents très-petites ; les yeux proéminens; les orifices des narines saillans; l’opercule branchial terminé en angle; et les quatre premiers rayons de la première nageoire dor- sale , prolongés chacun par un filament délié. Il paroît sans écailles. Sa couleur générale est grise et pointillée de brun. Sept bandes transversales, irrégulières , et d’une nuance . plus pâle que le gris dont nous venons de parler, règnent sur les côtés, et s'étendent sur les nageoires du dos, qui d'ailleurs sont brunes, comme les autres nageoires Ÿ On ne distingue pas de ligne latérale. Le gobie bosc ne paroît parvenir qu'a de très-petites dimen- x À la première nageoire du dos. .« « « . . . . . . . . . . 6 rayons. à Ja secondes 0 100 CN Cap UNS, OU AMAR | 14 a chacune des pectorales. . . , . . + + . . . + . . . . 18 “ chacune des thüracines CMP se den bia Je es :° levis «10 ncellé ide l'anus ir TU OMR US fe le te imite» + 12 m'uelle de la quete. à OP 0eNR PPS Teen ET Te 14 z Gobius alepidoptus, corpore nudo, griseo, fasciis septem pallidis. ( Bosc, PMranuscrit déja cité. ) # À la première nageoire dorsale. « . + . . « + + + + + ++. "7 raÿOn£e ne. 07e COR Us à Re 01 Va SAUT HebmRant des pectorales. "207.4... 1e Ur L sarl OL 4e CROP e 0 NE 6 a Ta 8 NORMES Pen RE. 7, 66140 QUE M MR ne ve NT à celle de la queue, qui est lancéolée, . : « « . + + + 18 SI Page n6. Tome 5. + Plee pere Se. i—_—— == — ——— = —— Pretre pinx’. : < / 1.Le Gobie boulerot...... Page 19. 2.Le Gobie bosa. 1 OR DD. 3, Le Gobie ]°20 Se el el NN er VU Er D ny: NUE TRUE DU GOBIE ARABIQUE, etc. 117 sions : l'individu décrit par mon savant confrère avoit cinquante quatre millimètres de long, et treize millimètres de large. On ne mange point de ce gobie. AAA AAA AA LA AA VA AAA AV M EU RAA AAA AAA AAA LE GOBIE ARABIQUE, ET LE COBIE J0Z0. | RE a découvert l’arabique dans la contrée de l'Asie indi=< quée par cette épithète. Les cinq premiers rayons de la première nageoire du dos de ce gobie sont deux fois plus longs que la membrane de cette nageoire n’est haute. Il n’est que de la lon- gueur du petit doigt de la main; mais sa parure est très-agréa ble. L’extrémité des rayons dont nous venons de parler eskrouge : la couleur générale de l'animal est d’un brun verdatre, relevé et diversifié par un grand nombre de points bleus et de taches violettes , dont plusieurs se réunissent les unes aux autres, et qui paroissent principalement sur toutes les nageoires. On devine ai- sément l'effet doux et gracieux que produit ce mélange de rouge, de vert, de bleu et de violet, d'autant mieux fondus les uns dans lesautres, que plusieurs reflets en multiplient les nuances *. La peau de larabique est molle, et recouverte de petites écailles fortement atlachées. La nageoire de sa queue est pointue, Nous plaçons dans cet article ce que nous avons à dire du joz0, parce qu’il a beaucoup de rapports avec le gobie dont nous venons de parler. Presque tous les rayons de sa première nageoire dorsale sont plus élevés que la membrane. Sa tête est comprimée; ses deux mâchoires sont également avancées; sa ligne latérale s’é- tend , sans s'élever ni s’abaisser, à une distance à peu près égale de son dos et de son ventre. Cette ligne est d’ailleurs noirâtre. L’ani- mal est, en général, blanc ou blanchôtre, avec du brun dans sa partie supérieure; ses nageoires thoracines sont bleues. On Île trouve non-seulement dans la Méditerranée, mais dans l'Océan z A/la premièrenageoire dorsale, 4. ....:.. 4... aus. 0) 010 6 rayons à la SCOR RSR RL M SSL ae RURIR É chacune deffetales V6 à a à à LOMME er cer 16 BR Or ONE JT UNS CR MAT ea al ar 19 x celle de Panne ROOMS 2 NON A en 12 a celle de laquedg 4e ne Me M AU dla er € st 37 418 . HISTOIRE NATURELLE ‘ alantique boréal : il y vit auprès des rivages de l'Europe, y dé- pose ses œufs dans ‘les endroits dont le fond est sablonneux ; et quoique sa longueur ordinaire ne soit que de deux décimètres, il _se nourrit, dit-on, de crabes et de poissons , à la vérité très-jeunes et très-petits. Sa chair, peu agréable au goût, ne l’expose pas à être très-recherché par les pècheurs ; mais il est fréquemment la proie de grands poissons , et notamment de plusieurs gades *. PAR VRAI AUU RAR AAA AAA AUS AA VAR AAA ALI LA RAA VAR AR VER LA AAA VA AAA 1/4 LE GOBIE BLEU. Czrre espèce est encore inconnue des naturalistes : elle a été décrite par Commerson. Sa couleur est remarquable : elle est d’un bleu très-beau, un peu plus clair sur la partie inférieure de l’ani- mal que sur la supérieure; cet azur règne sur toutes les parties du poisson , excepté sur la nageoïre de la queue, qui est rouge, avec une bordure noire ; et comme ce gobie a tout au plus un déci- mètre ou à peu près de longueur, on croiroit, lorsqu'il nage au milieu d'une eau calme, limpide, et très-éclairée par les rayons du soleil, voir flotter un canon de saphir terminé par une escar- boucle. Il habite dans la mer qui baïgne l’Afrique orientale, à l’embou- chure des fleuves de l’île de la Réunion , où la petitesse de ses di- mensions ,que nous venons d'indiquer, fait que les Nègres mêmes dédaignent de s’en nourrir, et ne s’en servent que comme d’appât pour prendre de plus grands poissons. Le bleu a le museau obtus , la mâchoire inférieure garnie de dents aiguës et moins menues que celles de la supérieure; les yeux ronds, saillans, et plus éloignés l’un de l'autre que sur beaucoup d’autres gobies; la première nageoire du dos triangu- laire, et composée de rayons qui se prolongent par des filamens au-dessus de la membrane; la seconde nageoire dorsale terminée 4. Aa première nageoire dorsale. . « +. . « « . . + + 6 rayons de... NU REA 2 CRE MiChamneides peotorales.. à "JA «de AE 18 buts 16 AMLILRARA OT ES + : 44 + 0 40. 8 dolls à 0 Win MM ae ee NP à CARE An nel A0 à 4.6 à ee 00e OU 400 à 038 QUES à celle de la queue, . ï * + L 3 e ‘ D » « + ° e . « e » 10 ‘DU GOBIE PLUMIER. 119 par un rayon deux fois plus long que les autres ; l'anus à une dis- tance presque égale de la gorge et de la nageoire caudale , qui est 1. arrondie *; et les écailles, petites et rudes. RE AAA AAA A VRAI VAR AAA VUE VBA LAVE VAT VUE VAAULAUAA VAN VAR LVL R LE GOBIE PLUMIER. Le docteur Bloch a décrit ce gobie d’après des peintures sur vélin dues aux soins du voyageur Plumier. Le Muséum national d’his- ioire naturelle possède des peintures analogues, dues également au zèle éclairé de ce dernier naturaliste. Nous avons trouvé parmi ces peintures du Muséum l’image du poisson nomme, avec raison » gobie plumier , et nous avons cru devoir la faire graver. Cet animal, qui habite dans les Antilles, est allongé mais charnu , très-fécond , d'une saveur agréable, et susceptible de recevoir promptement la cuisson convenable. Les écailles dont il est revêtu sont petites , et peintes de très-riches couleurs. Sa partie supérieure brille d’un jaune foncé ou de l'éclat de l'or ; ses côtés sont d’un jaune clair; sa partie imférieure est blanche; et toutes les nageoires sont d’un beau jaune, relevé très-souvent par une bordure noire sur celle de la queue et de la poitrine. Quelques au- tres nuances font quelquefois ressortir sur diverses parties du corps les teintes que nous venons d'indiquer *,. La tête est grande; le bord des lèvres charnu; l'ouverture bran- chiale étendue ; lopercule composé d’une seule lame ; la mâchoire x. À la membrane des branchies. . . . . . . . . . . . . 4 rayons. à la première nageoire du ose ou POS : S'ORNS CAN Halal seconde tas 46 pu a EL et Rd ORNE ST TEE “ à chacune des pectorales. « . . . +. . . + . . . « . + . 20 nneraciness du MURAT PT SE PRES ocre [ TNT ur a RS ON PAU ÉLE SEP RE SE RE RUES VTT. à celle de la queue. « : … … | «+ … . . . F É CR AUS À 2 A Ta Re nAbeoire duidos. à 4 . ee UT EU 6 à la seconde. . D ER Le ou aol te NS Lee taltre 2 a chacune des pectorales. a chacune des thoracines. . à celle de l’anus. . . » L e. . . L . 0 e e e . e . . 12 . . e. . . o . . . Ê . . . # » e 10 à celle de la queue. . 120 HISTOIRE NATURELLE supérieure beaucoup plus avancée que l'inférieure; la ligne laté- rale droite; la nageoiïre caudale arrondie ; et l'anus situé vers le milieu de la longueur du corps. LE GOBIE ÉLÉOTRE, ET LE GOBIE NÉBULEUX. Lx eaux de la Chine nourrissent l’éléotre , dont la couleur géné- rale est blanchâtre, la seconde nageoire du dos aussi élevée que la première , et celle de la queue arrondie. Le corps est couvert d’écailles larges, arrondies et lisses; et l’on voit une tache violette sur le dos , auprès des opercules *. Le nébuleux a été découvert en Arabie par le Danois Forskael. À peine sa longueur égale-t-elle un décimètre. Ses écailles sont grandes , rudes, et en losange. La nageoire de la queue est arron- \ die ;.et voici la distribution des couleurs dont ce gobie est peint. Sa partie inférieure est d’un blanc sans tache; la supérieure est blanchâtre, avec des taches brunes, irrégulières et comme nua- geuses , que l’on voit aussi sur la base des nagcoires pectorales, lesquelles sont d'ailleurs d’un vert de mer, et sur les dorsäles, ainsi que sur la nageoire de la queue. Gette dernière, Les dorsales et l’anale, sont transparentes; l’anale est, de plus , bordée de noir; les thoracines présentent une teinte hrunâtre ; et un filament noie et très-long termine le second rayon de la première nageoire du dos *. 4 A la membrane des branchies de l’éléotre. . . . . . . . . 5 rayons. a la première nageaire: dudoss hi}, "a 1.) 1 foie elle ani te 6 Hi seconde. 245" A 00 SNA AT Re ARNO RUE à chacune des pectoraless "MP El RE NS RER Ne à MR ee Mn bracines ie. ON PNA Le ARS AS NAN ge Médelanus, . Ne AN NS NRA LAS 2 Dune délaquene. : 20000 OURS PAM CPAS à Sa 2 A la membrane branchiale du nébuleux. : . . « . . . 7 a BIMAUÈEE pageoire du dos. 25 « La eee + 1e, tete UE AURA Te TS. 0 ER D OUR NS Se RES à chacune des nageoires pectoraless 1 fete NE 2e La DU GOBIE AWAOU. 121 AN AA A RAM AAA AA AAA AA AAA IA AAA AAA VAAAAA ANA AAA ANRAAANR LE GOBIE AWAOU. nr Cssr dans les ruisseaux d’eau douce qui arrosent la fameuse île de Taïti, au milieu du grand Océan équinoxial *, que l’on a découvert ce gobie. Mon confrère, l’habile ichtyologiste Brous- sonnet, l’a vu dans la collection du célèbre Banks, et en a publié une belle figure et une très-bonne description, Cet awaou a le corps comprimé et allongé; des écailles ciliées ou frangées ; la tête petite et un peu creusée en gouttière par-dessus ; la mâchoire d’en-haut plus avancée que l’inférieure, et hérissée de dents iné- gales; la mâchoire d’en-bas garnie de dents plus petites; plusieurs autres dents menues, aiguës, el pressées dans le fond de la gueule au - dessus et au-dessous du gosier; la ligne latérale droite; et l'anus situé vers le milieu de la longueur de l'animal, et suivi d'un appendice conique. Nous n'avons plus qu'à faire connoître les couleurs de ce gobie. Son ventre est d’un vert de mer; des teintes obscures et nua- geuses, noires et olivatres, sont répandues sur son dos ; une nuance verdätre distingue les nageoires de la queue et de l'anus; des bandes de la même couleur et d’autres bandes brunes se montrent quelquefois sur leurs rayons et sur ceux de la seconde nageoire du dos * ; les pectorales et les thoracines sont noirâtres; et au mi- RE + DIE D EIRE EE ER EE D I RER IE EE Aux thoracingss : Heart ee 5 ter se: ANTAENTONE aiccle de l'anus. den SAR 24 eu die NE 40 af AE mails détla queue: Me. UN, L'URSS * Nous employons avec empressement les dénominations de l’excellente et nouvelle nomenclature hydrographique , présentée, le 22 floréal an 7, à l’Institut de France, par mon savant et respectable confrère M. Fleurieu. 2 À la membrane des branchies. . . .°. . . . . . à ,.'. ." 5 rayons. à laf pren zeciré du dos D'ARTS T6 à la SC RRE OUNURe, CONTRE NT rt à chacune deb iles. 4 RU, Ut AO ET 6 a chacune des ane. ‘0 OU MMA KG A'celle de l'anus PR. ie AO LR AA MAUR et Ut à veile de la queue, qui est très-arrondie. . . 4 . . . . . . 22 199 HISTOIRE NATURELLE licu de toutes ces teintes sombres, on remarque aisément une tache noire, assez grande, œillée, et placée près du bord posté- rieur de la première dorsale. AAA LV M VV MARAIS RAA AAA AAA VV ARARANAN AA NV A VV RARAAVR LE GOBIE NOIR. se Cegobie , dont nous avons vu la description dans les manuscriis de Commerson, que Buffon nous a remis il y a plus de douze ans , est à peu près de la taille d’un grand nombre de poissons de son genre. Sa longueur n’égale pas deux décimètres, et sa lar- geur est de trois ou quatre centimètres. Il présente sur toutes les parties de son corps une couleur noire, que quelques reflets bleuâtres ou verdâtres ne font paroître que plus foncée, et qui ne s'éclaircit un peu et ne tend vers une teinte blanchôtre, ou plutôt livide, que sur une portion de son ventre. Les écailles qui le revêtent sont très-petites, mais relevées par une arête longi- tudinale; sa tête paroît comme gonflée des deux côtés. Sa mâchoire supérieure , susceptible de mouvemens d’extension et de contrac- tion, dépasse et embrasse l’inférieure : on les croiroit toutes les deux garnies de petits grains plutôt que de véritables dents. La langue est courte, et attachée dans presque tout son contour. L'intervaile qui sépare les yeux l’un de l'autre est à peine égal au diamètre de l’un de ces organes. Commerson a remarqué avec attention deux tubercules placés à la base de la membrane bran- chiale , et qu'on ne pouvoit voir qu’en soulevant l’opercule. Il a vu aussi au-delà de l'ouverture de l'anus, laquelle est à une dis- iance presque égale de la gorge-et de la nageoire de la queue, un appendice semblable à celui que nous avons indiqué en décrivant plusieurs autres gobies , et qu'il a comparé à un barbillon ou pe- it filament *. — 4 A la membrane des branchies. . . « « + . . Us =. TT Da premiére nageoïre du dos. 2 4 4.1.) 0% 1e « A0 Ode 1e. . à. OR AR RUE. N: 00e CORRE M une des pectôrales, SM UE OM. © ee DER DARMRraCines. à ,° 4 ONRMEUS. SOS TRES , Ne ONE DR lei, . : /. 1. UN LE N NAN PENE 7 c NNERSS a celle de la queue, qui est un peu arrondie, . . . . . : . . 19 DU GOBIE LAGOCÉPHALE, etc. 155 … Lé gobie noir habite dans la portion du grand Océan nommée, par notre confrère Fleurieu , grand golfe des Indes *. I] s’y tient à l'embouchure des petites rivières qui se déchargent dans la mer : il préfère celles dont le fond est vaseux. Sa chair est d’une saveur très-agréable, et d’ailleurs d’une qualité si saine, qu'on ne ba- Jance pas à la donner pour nourriture aux convalescens et aux malades que l’on ne réduit pas à une diète rigoureuse. an AAA AAA AA AAA A AAA AAA RAA AAA AAA AMAR LE GOBIE LAGOCÉPHALE, LE GOBIE MENU, ET LE GOBIE CYPRINOIDE. Le lagocéphale , ou téte de lièvre, tire son nom de la forme de sa tête et de ses lèvres. Cette partie de son corps est coufte, épaisse, et dénuée de petites écailles. On voit à la mâchoire inférieure quelques dents crochues plus grandes que les autres. La mâchoire supérieure est demi-circulaire, épaisse , et recouverte par une lèvre double, très-avancée, très-charnue, et fendue en deux comme celle du lièvre : la lèvre d’en-bas présente une échan- crure semblable. Le palais est hérissé de dents menues et très- serrées; les yeux, très-rapprochés l’un de l'autre, sont recou- verts par une continuation de l’épiderme. On voit un appendice allongé et arrondi au-delà de l'anus, qui est aussi loin de la gorge que de la nageoire de la queue; cette dernière est arrondie : l'on ne distingue pas de ligne latérale; et la couleur générale de ce gobie , lequel est ordinairement de la longueur d’un doigt, est composée de gris, de brun et de noir *. Le menu, qui ressemble beaucoup à l’aphye , a la tête un peu déprimée ; sa langue est grande ; ses deux nageoires dorsales sont un peu éloignées l’une de l’autre; sa nageoire caudale est recti- 1 Nouvelle Nomenclature hydrographique, déja citée. 2 À la membrane des branchies du lagocephale. . .. . . . . . 3 rayons. à la premiere nageoire du dos. . . : 4... . +! eee, à 01 6 à la seconde. . . RS RSS CRT et a TE à chacune des pectorales. , , . CE 2 ot ge Su NT 25 à chacune des thoracines. . . . H'éclle de l'a ER EEE OR CT MR Te Ne 10 acolle de la:queues LS Mr NU PAM US 8 124 HISTOIRE NATURELLE ligne ; et ses teintes, aussi peu brillantes que celles du lagocéphale ; consistent dans une couleur générale blanchâtre, dans des taches couleur de fer disséminées sur sa partie supérieure , et dans de pelites raies de la même nuance , ou à peu près, répandues sur. les nagcoires de la queue et du dos *. On trouve dans les eaux de File d'Amboine le cyprinoïde, que l’on a ainsi nommé à cause du rapport extérieur que ses écailles grandes et un peu frangées lui donnent avec les cyprins, quoi- qu'il ressemble peut-être beaucoup plus aux spares. Le professeur Pallas en a publié le premier une très-bonne description. La partie supérieure de ce cyprinoïde est grise, et linférieure blan- châtre. Ses dimensions sont à peu près semblables à celies du menu. Il a la tête un peu plus large que le corps, et recouverte d’une peau traversée par plusieurs lignes tres-déliées qui forment une sorte de réseau; on voitentre les deux yeuxune erêie noirâtre, triangulaire et longitudinale, que l’on prendroit pour une pre- mière nageoire dorsale très-basse ; au-delà de l'anus, on aperçoit aisément un appendice allongé, arrondi par le bout, el que lami- mal peut coucher, à volonté, dans une fossetle *. RAA VAR ANA LUE VAE RAA ALARM ELA BREL LE MUR LA VUE AVE LE GOBIE SCHLOSSER *. D C'rer au célèbre Pallas que l’on doit à description de cette es- pèce, dont un individu lui avoit été envoyé par le savant Schlos- ser, avec des notes relatives aux habitudes de ce poisson; et le nom de ce gobie rappelle les services rendus aux sciences natu- relles par l'ami de l'illustre Pallas. ? À la première nageoire dudosdn menu. ,#. 441." 50 < 6 rayons. d'la seconde: 2. SERRE A ETS ST Es Laelite + RE aGelletdé l'anus. | HN ORNE ES NS ES mi ee TT" 2 EN 2 6 rayons à la première nagcoire du dos. 10 à la seconde. 18 à chacune des pectorales. 12 aux thoracines. 1 rayon simple et 9 articulés, à celle de l’anns. 15 rayons à celle de La queue, qui est arrondie, 8 Cabos. DU GOBIE SCHLOSSER. 155 Ce poisson est ordinpireret long de deux ou trois décimètres. Sa tête est couverte d'un grand si d’écailles , allongée, et cependant plus large que le corps. Les lèvres sont épaisses, " nues , et hérissées, à l’intérieur, de petites aspérités : la supérieure est double. Les dents sont grandes, inégales, recourbées, aiguës, et distribuées irrégulièrement. Les yeux présentent une position remarquable : ils sont très- rapprochés l’un de l’autre , situés au-dessus du sommet de la tête, et contenus dans des orbites très-relevées, mais disposées de telle sorle que les cornées sont tournées , l’une vers la droite, et l’autre vers la gauche. Les Le qui revêtent L corps et la qneue sont assez gran- des , rondes et un peu molles. On ne distingue pas facilement les lignes latérales. La couleur générale de l'animal est d’un brun noirâtre sur le dos ,et d’une teinte plus claire sur le ventre *. Les nageoires pectorales du schlosser sont, comme l’indiquent les caractères du second sous-genre , attachées à des prolongations charnues, que l’on a comparées à des bras, et qui servent à Fa- nimal, non-seulement à remuer ces nageoires par le moyen d’un levier plus long, à les agiter dès-lors avec plus de force et de vi- tesse, à nager avec plus de rapidité au milieu des eaux fangeuses qu'il habite , mais encore à se traîner un peu sur la vase des ri- vages, contre laquelle il appuie successivement ses deux extré- milés antérieures, en présentant très en petit, et cependant avec quelque ressemblance , les mouvemens auxquels les phoques et les lamantins ont recours pour parcourir très-lentement les côtes maritimes. C'est par le moyen de ces sortes de bras que le schlosser, pou- vant, ou se glisser sur des rivages fangeux , ou s’enfoncer dans Un bourbeuse, échappe avec plus de facilité à ses ennemis, et poursuit avec ne d'avantage les foibles habitans des eaux , et particulièrement les cancres , dont il aime à faire sa proie. Cette espèce doit être féconde et agréable au goût, auprès des côtes de la Chine, où on la pêche, ainsi que Le d antres con- trées orientales , potéqu'élle sert à la nourriture des Chinois qui habitent à une distance plus où moins grande des rivages ; et voilà pourquoi elle a été nommée par les “Hollandais des grandes Indes, poissons chinois ( chineesche vissch ). SR, à ins AJ à RO huis à re d 7 S z À la mémbrane des branchiess 4 à . « + . à : , . . . . 3 rayons 126 HISTOIRE NATURELLE AAA ANA AAA AAA A A AR AAA AAA CINQUANTE-SIXIÈME GENRE. LES GOBIOÏDES. Les deux nageoires thoracines réunies lune à l’autre; une seule nageoire dorsale; la tête petite ; les opercules attachés dans une grande partie de leur contour. ESPÈCES. + CARACTÈRES. r. LE cogioïpe ANGUILLI- ( Cinquante-deux rayons à la nageoire FORME. du dos ; toutes les nageoires rouges. Quarante-trois rayons à la nageoire du dos; le bord des mâchoires com- posé d’une lame osseuse et dénuée de dents. 2. LE GOBIOÏDE SMYRNÉEN. Vingt-trois rayons à la nageoire du dos ; le corps et la queue très-al- longés et comprimés ; des dents aux mâchoires ; les nageoires du dos et de l’anus très-rapprochées de la cau- dale , qui est pointue. 3. LE GOB1O0iDE BROUSSONNET 4. LE GOBIOÏDE QUEUE-NOIRE. La queue noire. PAAAAAAAMAAAAAA SRE RAA AAA RAR RAA AA AA AAA AAA AAA RAA AR AAA AAA AA RAA RAS LE GOBIOIDE ANGUILLIFORME. RE DES C:ssr dans les contrées orientales , et notamment dans l'archipel de l'Inde, à la Chine, ou dans les îles du grand Océan équato- rial, que l’on trouve le plus grand nombre de gobies. Les mêmes parties du globe sont aussi celles dans lesquelles on a observé le à la première nageoire du dos. . + «+ + «+ + + + «+ « + « + 8 rayons éeconde. se à 0 MON caille Mes co 20h +4 chacune des pectorales.' 4. . L . . . + + + + « - » 16 austhoracines. . 2.0 MN RD MINE |. 1 SET SERRES a-cellede l'anus. .:.', "1.0 o0h NAT ele 0. et ARR à celle de la queue. . . . NE ee PS TRS) | DU GOBIOIDE SMYRNÉEN. tes plus grand nombre de gobioïdes. L'anguilliforme à été vu par- ticulièrement dans les eaux de la Chine. Comme tous les autres gobioïdes , il ressemble beaucoup aux poissons auxquels nous donnons exclusivement le nom de gobie; et voilà pourquoi nous avons cru devoir distinguer par la déno- mination de gobioide, qui signifie en forme de gobie , le genre dont il fait partie, et qui a été confondu pendant long -temps dans celui des gobies proprement dits. Il diffère néanmoins de ces derniers, de même que tous les osseux de son genre, en ce qu’il n’a qu’une seule nageoire dorsale ; pendant que les gobies en présentent deux. Il a d’ailleurs , ainsi que son nom l'indique, de grands rapports avec la murène anguille, par la longueur de la nageoire du dos et de celle de l’anus, qui s'étendent presque jus- qu’à celle de la queue, par la petitesse des nageoires peclorales, qui, de plus,sont arrondies, et surtout par la viscosité de sa peau, qui, étant imprégnée d’une matière huileuse très -abondante , est à demi transparente. La mâchoire inférieure de l’anguilliforme est garnie de petites dents , comme la supérieure; et toutes ses nageoires sont d’une conleur rouge assez vive *. RAA AA AAA RAA AAA ARR AAA VAR AAA UT LR AR ATV LIRE LR RAA Le | LE GOBIOIDE SMYRNÉEN. a Cr poisson a la tête grosse et parsemée de pores trés-sensibles; dès-lors sa peau doit être arrosée d’une humeur visqueuse assez abondante. is LA Une lame osseuse, placée le long de chaque mâchoire, tient lieu de véritables dents : on n’a du moins observé aucune dent proprement dite dans la ‘bouche de ce gobioïde. Les nageoires . pectorales sont très-larges, et les portions de ol 1 À la nagcoire MD si Ts" PSN RE Farons. a chacune des nageoires pectorales. , . . PORTA R ET 27 VE aùx thoracines Re Un CAN SRI ARR EN 97 n'ielle dé l'anime LE ROUEN OMAN 1 43 sellé de là que ARLES à US CAC UNE ER 128 HISTOIRE NATURELLE hé celle du dos sont d'autant plus élevées qu’elles sont plus voisines de celle de la queue *. RAA AAA AAA VUMAAAANAA AANNANVEQ LE GOBIOIDE BROUSSONNET. LCL) Nous dédions cette espèce de sobioïde à notre savant confrère M. Broussonnet; et nous cherchons ainsi à lui exprimer notre reconnoissance pour les services qu’il a rendus à l’histoire natu- relle, et pour ceux qu'il rend chaque jour à cette belle science dans l'Afrique septentrionale, et particulièrement dans les états de Maroc, qu'il parcourt avec un zèle bien digne d’éloges. Ce gobioïde , qui n’est pas encore connu des naturalistes, a les mâchoires garnies de très-petites dents. Ses nageoires thora- cines sont assez longues, et réunies de manière à former une sorte d’entonnoir profond ; les pectorales sont petites et arron- dies; la dorsale et celle de l'anus s'étendent jusqu’à celle de la queue, qui a la forme d’un fer de lance : elles sont assez hautes, et cependant l'extrémité des rayons qui les composent dépasse la membrane qu’ils soutiennent *. Le corps est extrêmement allongé, très-bas , très-comprimé ; et la peau qui le recouvre est assez transparente pour laisser dis- tinguer le nombre et la position des principaux muscles. Un individu de cette belle espèce faisoit partie de la collection que la Hollande a donnée à la nation française ; et c'est ce même individu dont nous avons cru devoir faire graver la figure. fé à MR +: op Re, NUS Lin USSR nn 7 rayons. x A la membrane des branchies. . . « + + + + «+ + + + « + à la nageoire du dos.4 ie hausse aan mere 2e 43 33 h celle de l'anus eu CR PR AQU re le ue TE Es Ts 29 LL 12 à chacune des peetorales. + + + + + + + + + + + + + à celle de la queue. FU À ./ «+ , . « . « « . . e . LA la nageoire du dogs} SSP Shore de a aka ei 23 a chacune des nageoires thoracines. . «+ «+ + « + « + + + + 7 à chacune des pectorales. . « . + « ee se + + + + « 17 Belle dé l'anus. . 5 LS TS 0 SR Re Cr IS ENT Ruellede-laqueus. . .' 44e te. tale + ss Das DES GOBIOMORES. 129 PRAARANVIRARAR ARAAIARAARA AAA AAA AAA AAA AAAAAAL RAM VA AA RAA ANS LE GOBIOIDE QUEUE-NOIRE. ee Cxer à M. Broussonnet que nous devons la connoissance de ce gobioïde, qu'il a décrit sous le nom de gobie à queue noire, dont la queue est en effet d’une couleur noire plus ou moins fon- cée, mais que nous séparons des gobies proprement dits, parce qu'il n’a qu'une nageoire sur le dos. RAA AAA AA AAA AR AAA RAA A AAA RAA VA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA CINQUANTE-SEPTIÈME GENRE. LES GOBIOMORES. Les deux nageoires thoracines non réunies l'une à l'autre ; deux nageoires dorsales ; la tête petite; les yeux rap- prochés ; les opercules attachés dans une grande partie de leur contour. PREMIER SOUS-GENRE. Les nageoires pectorales attachées immédiatement au corps de l'animal. ESPÈCES. CARACTÈRES. Trente rayons à la seconde nageoire du 1. Le GOBIOMORE cnoxorias| dos; dix aux thoracines ; celle de la queue , fourchue. Vingt rayons à la seconde nageoire du dos; douze aux thoracines ; six à la première dorsale ; celle de la queue , arrondie. 2. LE GOBIOMORE TAIBOA. Onze rayons à la seconde nageoire du dos; huit à chacune des pectorales, ainsi qu’à celle de l’anus 4 nageoire de la queue, très-arrondie. Lacepède. 3. ( 3. LE GOBIOMORE DORMEUR. 1 20 HISTOIRE NATURELLE, SECOND SOUS-GENRE. Chacune des nageoires pectorales attachée à une prolongation charnue. ESPÈCE. de CARACTÈRES. 4. LE GOBIOMORE KOEL- Treize rayons à la seconde nageoire du REVUES ST dos ; douze aux thoracines. PARA AE LA UV AE LAVE PAU AAA AE MUR AAA AAA AAA LE GOBIOMORE GRONO VIEN. CARRE ROOMS Le gobiomores ont été confondus jusqu’à présent avec les gobies , et par conséquent avec les gobioïdes : je les en ai séparés pour répandre plus de clarté dans la répartition des espèces tho- racines , pour me conformer davantage aux véritables principes que l’on doit suivre dans toute distribution méthodique des ani- maux, etafin de rapprocher davantage l’ordre dans lequel nous présentons les poissons que nous avons examinés , de celui que la Nature leur a imposé, Les gobiomores sont en effet séparés des gobies et des gobioïdes par la position de leurs nageoires inférieures ou thoracines , qui ne sont pas réumes, mais très-distinctes, et plus ou moins éloi- gnées l’une de l’autre. Ils s’écartent d’ailleurs des gobioïdes par le nombre de leurs nageoires dorsales: ils en présentent deux ; et les gobioïdes n’en ont qu’une. Ïls sont cependant très-voisins des gobies, avec lesquels ils ont de grandes ressemblances ; et c’esi cette sorte d’aflinité ou de pa- renté que j'ai désignée par le nom générique de gobiomore (voi- sin ou allié des gobies) que je leur ai donné. J’ai cru devoir établir deux sous-genres dans le genre des go- biomores , d’après les mêmes raisons et les mêmes caractères que dans le genre des gobies. J’ai placé dans le premier de ces deux sous-genres les sobiomores dont les nageoires peclorales tiennent immédiatement au corps proprement dit de l’animal , et j'ai ins- crit dans le second ceux dont les nageoires pectorales sont atta- chées à des prolongations charnues. DU GOBIOMORE TAIÏBOA: 131 Dans le premier sous-genre se présente d’abord le gobiomore gronovien. Ce poisson , dont on doit la connoissance à Gronou, habite au milieu de la zone torride , dans les mers qui baignent le nou- veau continent. Îl a quelques rapports avec un scombre. Ses écailles sont très-petites; mais , excepté celles du dos, qui sont noires, elles présentent une couleur d'argent assez éclatante. Des taches noires sont répandues sur les côtés de l'animal. La tête, au lieu d’être garnie d’écailles semblables à celles du dos, est re- couverte de grandes lames écailleuses. Les yeux sont grands et moins rapprochés que sur la plupart des gobies ou des gobioïdes. L'ouverture de la bouche est petite. Des dents égales garnissent le palais et les deux mâchoires. La langue est lisse, menue et ar- rondie. La ligne latérale suit la courbure du dos. L’anus est si- tué vers le milieu dela longueur totale du poisson. Les nageoires thoracines sont très-grandes , et celle de la queue est fourchue *. AANANAIANAMAANV AAA AAA NV AANARANAAN AAA AAA AAA AAMAAMANY LE GOBIOMORE TAIBOA. C'ssr auprès du rivage hospitalier de la plus célèbre des îles for= tunées qui élèvent leurs collines ombragées et fertiles au milieu des flots agités de l'immense Océan équatorial, c’est auprès des bords enchanteurs de la belle île d'Otahiti, que l’on à découvert le taiboa , l’un des poissons les plus sveltes dans leurs proportions, les plus agiles dans leurs mouvemens, les plus agréables par la douceur de leurs teintes, les plus richement parés par la variété de leurs nuances, parmi tous ceux qui composent la famille des gobiomores , et les genres qui l’avoisinent. Nous en devons la première description à M. Broussonnet , qui en a vu des individus dans la collection du célèbre président de la société de Londres. RU A. la MEME TRE + PURE PRO UE TayOn$s à la première nageoire du dos. # . . dt @ ST PAR CRC To aila secondes TRE ee Ne pes St à ALU x à à chacune des nageoïres pectorales. .. . . . . . . . . . . 24 Mc RUracines.s 0 ARR QU AC Ur EE ONE OPERA Leg 189 HISTOIRE NATURELLE Le corps du taiboa est comprimé et très-allonge; les écaitles qui le recouvrent sont presque carrées et un peu crénelées. La tête est comprimée, et cependant plus large que le corps. La mâchoire inférieure n'est pas tout-à-fait aussi avancée que la su- périeure ; les dents qui garnissent l’une et l'autre sont inégales. La langue est lisse , ainsi que le palais ; le gosier hérissé de dents aiguës, menues et recourbées en arrière; la première nageoire du dos, composée de rayons très-longs, ainsi que très-élevés ; et la nageoire de la queue, large et arrondie : Jetons les yeux maintenantsur les couleurs vives ou gracieuses que présente le taiboa. Son dos est d’un vert tirant sur le bleu , et sa partie inférieure blanchâtre ; sa tête montre une belle le at plus ou moins mêlée de vert; et ces nuances sont relevées par des raies et des points que l’on voit sur la tête, par d’autres raies d’un brun plus ou moins foncé qui règnent auprès des nageoires pecto- rales ,et par des taches rougeâtres situées de chaque côté du corps ou “ la queue. | De plus, les nageoires du dos , de l'anus et de la queue, offrent un vert mêlé de quelques teintes de rouge ou de jaune, et qui fait tres-bien ressortir des raies rouges droites ou courbées qui les parcourent, ainsi que plusieurs rayons qui les soutiennent, et dont la couleur est également d’un rouge vif et agréable. RAA AAA AAA RAA VAR AAA RAA AAA AA AU RAA AAA AAA VAT AAA AAA AA AA AA AA AA AAA RAR AAA AA ARS ; LE GOBIOMORE DORMEUR. mt Lss naturalistes n’ont encore publié aucune description de ce gobiomore, qui vit dans les eaux douces, et particulièrement dans les marais de l'Amérique méridionale : nous en devons la connoissance à Plumier ; et nous en avons trouvé une figure dans I { z A la membrane des branchies. . + + , + + + « . . . . . Grayon# à la première nageoire dorsale. . . . « . + .« . . . « « 6 à la seconde uageoire du dos. . « + « + « « + + « . . . . 20 à chacune des pectoralés. 41414)" eee Wéihe se edit e RER Her horacines. .: . | MR). Ne", ° 12 ler OS hiobdeide l'anus, . , . 41502 eo MUR se UN l HéenE dela quoue. . . 50000 US 00 CON DU GOBIOMORE KOELREUT ER. 135 es dessins de ce savant voyageur. La mâchoire inférieure de ce poisson est plus avancée que la supérieure; la nageoire de la queue est lrès-arrondie ; le nombre des rayons de ses nageoires empêche d’ailleurs de fe confondre avec les autres gobiomores. On l’a nommé Ze dormeur, sans doute à cause du peu & vivacité ou du peu de fréquence de ses mouvemens. NARIMUUUUUUY AAA S AAANMAANAANNNY AV AAAANARMY LE GOBIOMORE KOELREUTER. Le nom de cette espèce est un témoignage de gratitude envers un savant très-distingué, le naturaliste Koelreuter, qui vit main- tenant dans ce pays de Bade, auquel les vertus touchantes de ceux qui le gouvernent, et leur zèle très-éclairé pour le progrès des connoïissances , ainsi que pour l'accroissement du bonheur de leurs semblables , ont donné un éclat bien doux aux yeux des amis de l'humanité. Ce gobiomore, dont les tégumens sont mous et recouvrent une graisse assez épaisse, est d’un gris blanchätre. Ses yeux sont très- rapprochés, et placés sur le sommet de la tête; ce qui lui donne un grand rapport avec le gobie schlosser, auquel il ressemble encore par la position de ses nageoires pectorales , qui sont atta- chées au bout d’une prolongation charnue irès-large auprès du corps proprement dit; et c’est à cause de ce dernier trait que nous l'avons inscrit dans un sous-genre particulier, de même que le gobie schlosser. Les lèvres sont doubles et charnues ; les dents inégales et coni- ques : la mâchoire supérieure en présente de chaque côté une beaucoup plus grande que les autres. La ligne latérale paroît comme comprimée; l'anus est situé vers le milieu de la longueur totale du poisson; et la nageoire de la queue est un peu lan- céolée. La première nageoire dorsale est brune et bordée de noir ; on distingue une raie longitudinale et noirâtre sur la seconde, qui est jaunäire et fort transparente * RE A. A AO hs LE de £ À la membrane des branchies. : + . . . : 5. , . . . . 2rayons. à la première nageoïire dérsale, : © à 4 © : 4 5 E . . . +2 154 HISTOIRE NATURELLE On voit au-delà et lrès-près de l'anus du gobiomore koelreuter, ainsi que sur plusieurs gobies, et même sur des poissons de genres très-diflérens , un petit appendice conique , que l’on a nommé péduncule génital, qui sert en eftet à la reproduction de l'ani- mal, et sur l’usage duquel nous présenterons quelques détails dans la suite de cette Histoire , avec plus d'avantage que dans l'ar- ticle particulier que nous écrivons. AAA AAA A RAAANANIANY VAAAARANAAANAAINNS ANNAARAARANNANA AAA CINQUANTE-HUITIÈME GENRE. LES GOBIOMOROIÏDES. Les deux nageoires thoracines non réunies l’une à l’autre ; une seule nageoire dorsale ; la tête petite ; les yeux rapprochés ; les opercules attachés dans une grande partie de leur contour. ESPÈCE. CARACTÈRES: Quarante-cinq rayons à la nageoire du dos; six à chacune des thoracines; la mâchoire inférieure plus HE que la supérieure. LE GOBIOMOROÏDE PISON. AMAR NAAN AAA AARARA AAA RAM ANA AAA AAA AAA AE AAANANAARARANA PA APS LE GOBIOMOROIDE PISON. ” Lrs gobies ont deux nageoires dorsales ; les gobioïdes n’en ont qu'une, et voilà pourquoi nous avons séparé ces derniers pois- sons des gobies , en indiauant cependant, par le nom générique que nous leur avons donné, les grands rapports qui les lient aux gobies. Nous écartons également des gobiomores , dont le dos est garni de deux nageoires, les gobiomoroïdes , qui n'offrent sur le dos qu’un seul instrument de natation ; et néanmoins nous mar- a la seconde. e e e e CU . . c2 . L] . L . . e « ® = e 13 rayons. no uieune des pectorales. 7205", CCSN LP 0 CURE MO Moines. + 4 00 à CU MN ER 25/7 AS OMNENNER MP de ANUS. . tee TURN » 4 OUPS NOIRE ACEAPHM IA MERE, , « 10 4 re CRUE à "a AS SDRRRES DES GOBIÉSOCES. 135 quons, par le nom générique de ces gobiomoroïdes, les ressem= blances très-frappantes qui déterminent leur place à la suite des gobiomores. Le pison a la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure ; sa tête est d’ailleurs aplatie : on le trouve dans l'Amérique méridionale. En examinant dans une collection de poissons desséchés , don- née par la Hollande à la France, un gobiomoroïde pison, nous nous sommes assurés que les deux mâchoires sont garnies de plu- sieurs rangées de dents fortes et aiguës : l'inférieure a de plus un rang de dents plus fortes, plus grandes, plus recourbées, et plus éloignées les unes desautres , que celles de la mâchoire supérieure. La tête est comprimée aussi-bien que déprimée, et garnie d’écailles presque semblables par leur grandeur à celles qui re- vêtent le dos. La nageoire de la queue est arrondie *. Le nom de cette espèce rappelle l'ouvrage publié par Pison sur PAmérique australe , et dans lequel ce médecin a parlé de ce go- biomoroïde. AAA MMA AAA ANA AAA AAA ANA AAA CINQUANTE-NEUVIÈME GENRE. LES GOBIÉSOCES. Les deux nageoires thoracines non réunies l’une à l'autre ; une seule nageoire dorsale ; cette nageotre très- courte et placée au-dessus de l’extrémité de la queue, très-près de la nageoire caudale ; la téte très-grosse, et plus large que de corps. ESPÈCE. CARACTÈRES, è "es- ibles ; Be our Les lèvres doubles et très-extensibles ; ri Hate la nageoire de la queue, arrondie. Do SO Pare dne durs. 2. 2 RS US SNS AIN e 49 raÿops. à chacune des pectorales. . à chacune des thoracines. . RC RER Ne 0 0 SERRE AR à 7 233 à celle de la queue. . . . . . . . e . e . . . . È 0] » E . 17 e . . . . . . . . . . . 123 136 HISTOIRE NATURELLE RAA AAA EAU AA AAA ER RAA AA RAA TARA LE GOBIÉSOCE TESTAR. Css à Plumier que l’on devra la figure de ce poisson encore inconnu des naturalistes, et que nous avons regardé comme de- _vant appartenir à un genre nouveau. Celle que nous avons fait graver, et que nous publions dans cet ouvrage, a été copiée d’a- près un dessin de ce célèbre voyageur. Le zestar habite l'eau douce : on l’a observé dans les fleuves de l'Amérique méridionale. Le nom vulgaire de festar, qui lui a été donné, suivant Plu- mier, par ceux qui l'ont vu dans les rivières du nouveau monde, indique les dimensions de sa têle, qui est très -grosse , et plus large que le corps ; elle est d’ailleurs arrondie par-devant, et un peu déprimée dans sa parke supérieure. Les yeux sont très-rap- prochés lun de l’autre; les lèvres doubles et extensibles. On aper- coit une légère concavité sur la nuque, et l'on remarque sur le dos un enfoncement semblable; le ventre est très-saillant, très- gros, distingué, par sa proéminence , du dessous de la queue. Il n’y a qu'une nageoire dorsale ; et cette nageoire, qui est très- courte , est placée au-dessus de l'extrémité de la queue , fort près de la caudale. Nous verrons une conformation très-analogue dans les ésoces ; et comme d'ailleurs le testar a beaucoup de rapports avec les gobies, nous avons cru devoir former sa dénomination générique de la réunion du nom de gobie, avec celui d'ésoce , et nous l'avons appelé gobiésoce testar. La nageoire de l'anus, plus voisine encore que la dorsale, de celle de la queue, est cependant située en très-grande partie au- dessous de cette même dorsale : la caudale est donc très-près de la dorsale et de la nageoïre de l'anus; elle est, de plus, tres-éten- due et fort arrondie *. La couleur générale de l'animal est d’un roux plus foncé sur À PMR RapeGire du dos. . . «NS S Do: . 04 .… Graone aenmenreides pectorales. {MAINS AUTEUR En,» NA RAURRRENES thoracines, à 20 MMEMEUNIS NAN TUE MRC UE Lu 0 8 NOEL NS EAN LT SP ANOETS a la caudale. e . e e e CI o « e e e a e 4 e 11 DES SCOMBRES. 137 Je dos que sur la partie inférieure du poisson, et sur lequel on ne distingue ni raies, ni bandes, ni taches proprement dites. Au milieu de ce fond presque doré, au moins sur certains individus, les yeux, dont l'iris est d’un beau bleu, paroïssent comme deux saphirs. rss ta te aa at a nan aan ER CR SOIXANTIÈME GENRE. LES SCOMBRES. * Deux nageoires dorsales ; une ou plusieurs petites nageoires Ci au-dessus et au-dessous de la queue ; les côtés de la queue carénés, où une petite nageoire composée de deux aiguillons réunis par une membrane, au-devant de la nageoire de l'anus. ESPÈCES. CARACTÈRES. Le corps très-allongé ; dix petites na- geoires très-séparées l’une de l'autre, au-dessus et au-dessous de la queue ; la première nageoire du dos longue et très - basse; la seconde courte, échancrée, et presque semblable à celle de l’anus ; la ligne latérale dé- nuée de petites plaques. 1. LE SCOMBRE COMMERSON Dix petites nageoires au-dessus et au- dessous de la queue ; la ligne laté- rale garnie de petites plaques. 2, LE SCOMBRE GUARE. et au-dessous de la queue; les na- geoires pectorales n’atteignant pas jusqu’à l’anus, et se terminant au- dessous de la première dorsale. 9. LE SCOMBRE THON. Huit ou neuf petites nageoires au-des- sus et au-dessous de la queue; les nageoires pectorales assez longues ‘pour dépasser l'anus. É ou neuf petites nageoires au-dessus 4. LESCOMBRE GERMON. Huit ou neuf petites nageoires au-des- sus , et sept au-dessous de la queue ; 5. LE SCOMBRE THAZARD. les pectorales à peine de la longueur | des thoracines ; les côtés et la partie | inférieure de l'animal sans tache. 158 HISTOIRE NATURELLE FSPÈCES. CARACTÈRES. t Huit petites nageoires au-dessus, é* sept au-dessous de la queue ; les pec- torales atteignant à peine à la moitié : OMBRE BONITE. : 6. LE sCOMBRE BON de l’espace compris entre leur base et l’ouverture de l’anus ; quatre raies longitudinales et noires sur le ventre. Sept petites nageoires au-dessus et au— dessous de la queue ; les pectorales très-longues. 7. LE sCOMBRE sarvxea. Sept petites nageoires au-dessus et au- dessous de la queue; les pectorales courtes ; la ligne latérale saillante, descendant au-delà des nageoires pectorales , et sinueuse dans tout son cours ; point de raies longitudinales. 8. LE SCOMBRE CHINoIs. Cinq petites nageoires au-dessus et au-dessous de la queue ; douzerayons à chaque nageoire du dos. 9. LESCOMBRE MAQUEREAU Cinq petites nageoires au-dessus et au- dessous de la queue; huit rayons à chaque nageoire dorsale. 10. LE SCOMBRE JAPONAIS. Cinq petites nageoires au-desssus et au-dessous de la queue ; la partie su- périeure de l’animal , couleur d’or. 1. LE SCOMBRE DORE. Deux arêtes couvertes d’une peau bril- 12. LE SCOMBRE ALBACORE. lante , au-dessus de chaque opercule. RAA AAA AAA AM AAA AAA AAA AAA VE AR AAA ANA RAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA LE SCOMBRE COMMERSON. mm Lr genre des scombres est un de ceux qui doivent le plus in- téresser la curiosité des naturalistes, par leurs courses rapides , leurs longs voyages , leurs chasses, leurs combals, et plusieurs autres habitudes. Nous tâcherons de faire connoître ces phéno- mènes remarquables , en traitant en particulier du thon, de la bonite et du maquereau, dont les mœurs ont été fréquemment observées : mais nous allons commencer par nous occuper du scombre commerson et du guare, afin de mettre, dans l'exposi- tion des formes et des actes principaux des poissons que nous al- Tome 3. Ô Page 138 2 # — _ = ——— = = — ER | | ER === Pretre PTE : L S E Plee pere Je 1.Le Scombre commerson . Page 138. — U = / 2.Le Scombre guare........... 140. 4 2.Le/Scumbre thon .5 3702 | 141 k DU SCOMBRE COMMERSON. 139 lons considérer, cetordre sans lequel on ne peut distinguer con- venablement les objets, ni les comparer avec fruit, ni les graver dans sa mémoire, ni les retrouver facilement pour de nouveaux examens. C’est aussi pour établir d’une manière plus générale cet ordre , sans lequel , d’ailleurs, le style n’auroit ni clarté , ni force , ni chaleur, et de plus pour nous conformer sans cesse aux principes de distribution méthodique qui nous ont paru devoir diriger les études des naturalistes, que nous avons circonscrit avec précision le genre des scombres. Nous en avons séparé plu- sieurs poissons qu'on y avoit compris, et dont nous avons cru devoir même former plusieurs genres diflérens , et nous n'avons présenté comme véritables scombres, comme semblabies par les caractères génériques aux maquereaux, aux bonites , aux thons, et par conséquent aux poissons reconnus depuis long-temps pour des scombres proprement dits, que les thoracins qui ont, ainsi que les thons ,les maquereaux et les bonites, deux nageoires dorsales , et en outre une série de nageoires très-pelites, mais distinctes , placée entre la seconde nageoiïre du dos et la nageoire de la queue, et une seconde rangée d’autres nageoires analogues, située entre cette même nageoire de la queue et celle de l'anus. On a nommé ces nageoires si peu éiendues et si nombreuses, de fausses nageoires ; mais cette expression est impropre , puis- qu'elles ont les caractères d’un véritable instrument de natation, qu'elles sont composées de rayons soutenus par une membrane, et qu'elles ne diffèrent que par leur figure et par leurs dimensions, des pectorales , des thoracines, etc. s Le nombre de ces pelites nageoires variant suivant les espèces, c'est d’après ce nombre que nous avons déterminé le rang desdi- vers poissons inscrits sur le tableau du genre. Nous avons pré- senté les premiers ceux qui ont le plus de ces nageoires addition- nelles ; et voilà pourquoi nous commençons par décrire une es- pèce de cette famille, que les naturalistes ne connoissent pas en- core, dont nous avons trouvé la figure dans les manuscrits de Commerson , et à laquelle nous avons cru devoir donner le nom de cet illustre voyageur, qui a enrichi la science de tant d’obser- vations précieuses. Ce scombre offre dix nageoires supplémentaires, non -seule- ment trés-dislincles, mais très-séparées l'une de l'autre, dans l'intervalle qui sépare la caudale de la seconde nageoire du dos ; et dix autres nageoires conformées et disposées de même règnent ® 140 © HISTOIRE NATURELLE au-dessous de la queue. Ces nageoires sont composées chacune de quatre ou cinq pelits rayons réunis par une membrane légère, rapprochés à leur base, et divergens à leur sommet. Le corps et la queue de l'animal sont d’ailleurs extrêmement allongés, ainsi que les mâchoires, qui sont aussi avancées lune que l’autre , et garnies toutes les deux d’un rang de dents fortes, aiguës et très-distinctes. Le museau est pointu; loeil gros ; chaque opercule composé de deux lamesarrondies dans leur contour pos- térieur ; là première dorsale longue, et très-basse suriout à me- sure qu'elle s'avance vers la queue ; la seconde dorsale échancrée par-derrière, très-courte , et semblable à celle de l'anus; la cau- dale très-échancrée en forme de croissant ; la ligne latéralesondu- lée d’une manière peu commune, et fléchie par des sinuosités d'autant plus sensibles qu’elles sont plus près de l’extrémité de la queue ; et la couleur générale du scombre , argentée, foncée sur Je dos, et’ variée sur les côtés par des taches nombreuses et irré- gulières. Nous n'avons besoin pour terminer le portrait du commerson que d’ajouter que les thoracines sont triangulaires comme les pectorales, mais beaucoup plus petites que ces dernières *. RAA AAA VAR IAE VALEUR ARMES LL RAA VALUE LEA LE SCOMBRE GUARE. Chess dans l'Amérique méridionale que l'on a observé le guare. H a, comme le commerson, dix petites nageoires au-dessus aïnst qu'au-dessous de la queue. Mais , indépendamment d’autres diffé- rences, sa ligne latérale est garnie de petites plaqnes plus où mois dures, et presque osseuses ; et l’on voit au-devant de sa rageoire de l’anusune petite nageoïire composée d’une membrane et de deux rayons ; ou, pour mieux dire, le guare présente deux nageoires anales, tandis quele scombre commerson n'en montre qwune *. RM ne HE ER 1 18 rayons à la première nageoire du dos. 5 ou 6 à chacune des thoracines. a A latpremière nageoire du dos... 4. 4: 24000 0. -« +. SR EaTons: a la seconde. "AO VEONNT NUE ce, "e features AVR UT IS... : me METRE TES 4 > DU SCOMBRE THON. 165 RAM AN AA AV A A A A A AV VU MAUVE UV MAV NVVVVVNANY MUV VUV VU A VU MUMAAAA RAY LE SCOMBRE THON :. ne L'oracrxarrox s'élève à une bien grande hauteur , et les jouis- sances de l'esprit deviennent bien vives, toutes les fois que l'étude des productions de la Nature conduit à une contemplation plus attentive de la vaste étendue des mers. L’antique Océan nous commande l'admiration et une sorte de recueillement reli- gieux , lorsque ses eaux paisibles n’offrent à nos yeux qu'une immense plaine liquide. Le spectacle de ses ondes bouleversées par la tempête, et de ses abîmes entr'ouverts au pied des mon- tagnes écumantes formées par ses flots amoncelés, nous pénètre de ce sentiment profond qu’inspire une grande et terrible catas- trophe. Et quel ravissement n’éprouve-t-on pas, lorsque ce même Océan , ne présentant plus ni l’uniformité dn calme, ni les horreurs des orages conjurés, mollement agité par des venis doux et légers , et resplendissant de tous les feux de l'astre du jour , nous montre toutes les scènes variées des courses, des jeux, des combats et des amours des êtres vivans qu'il renferme dans son sein ! Ce sont principalement les poissons auxquels on a donné le nom de pélagiques , qui animent ainsi par leurs mou- vemens rapides et multipliés la mer qui les nourrit. On les dis- tingue par cette dénomination, parce qu'ils se tiennent pendant une grande partie de l’année à une grande distance des rivages. Et parmi ces habitans des parties de l'Océan les plus éloignées des côtes, on doit surtout remarquer les thons dont nous écri- vons l’histoire. #CHehaeune des pectoralés, ‘4 1! 4: ./ 2 42 «1. + + 1.1y4 et RO trayons. PR ES thoracines. 12, . LU0 0 « «es ee te Ta RS de Pate ia AU NS CON NN AR ee RE LU EEE Et. 2 ORPI SES ac ne M in CE Es En M et 20 * Ton, sur quelques rivages de France; athon, dans quelques départemens méridionaux ; £oun, auprès de Marseille ; tonno, sur les côtes de la Ligurie ; tunny fish, spanish mackrell, en Angleterre ; orcynus ; albacçore, dans quel- ques contrées d'Europe ; te/ling talling, aux Maldives. 149 HISTOIRE NATURELLE Les divers attributs qu’ils ont reçus de la Nature, leur donnent une grande prééminence sur le plus grand nombre des autres poissons. C'est presque toujours à la surface des eaux qu'ils se livrent au repos, ou qu'ils s'abandonnent à l’action des diverses causes qui peuvent les déterminer à se mouyoir. On les voit, réunis en troupes très-nombreuses, bondir avec agilité, s'élan- cer avec force, cingler avec la vélocité d’une flèche. La vivacité avec laquelle ils échappent, pour ainsi dire, à l'œil de l'obser- vateur , est principalement produite par une queue très-longue, et qui, frappant l'onde salée par une face très-étendue , ainsi que par une nageoire très-large , est animée par des muscles vigou- reux , et soutenue de chaque côlé par un cartilage qui accroit l'é- nergie de ces muscles puissans *. Lorsque, dans certaines saisons, et particulièrement dans celle de la ponte et de la fécondation des œufs, une nécessité impé- rieuse les amène vers quelque plage, ils serrent leurs rangs nom- breux , ils se pressent les uns contre les autres; et les plus forts ou les plus audacieux précédant leurs compagnons à des dis- tances déterminées par les degrés de leur vigueur et de leur cou- rage, pendant que des nuances différentes composent une sorte d’arrière-garde, plus ou moins prolongée, des individus les plus foibles et les plus timides, on ne doit pas être surpris que la lé- gion forme une sorte de grand parallélogramme animé, que l’on aperçoit naviguant sur la mer, ou qui, nageant au milieu des flots qui le couvrent encore et le dérobent à la vue , s'annonce cependant de loin par le bruit des ondes rapidement refoulées devant ces rapides voyageurs. Des échos ont quelquefois répété cette espèce de bruissement, ou de murmure lointain, qui, se propageant alors de rocher en rocher, et multiplié de rivage en rivage, a ressemblé à ce retentissement sourd, mais imposant, qui, au milieu du calme sinistre des journées brûülantes de l'été, annonce l'approche des nuées orageuses. Malgré leur multitude, leur grandeur , leur force et leur vi- tesse , ces élémens des succès dans l'attaque ou dans la défense, un bruit soudain a souvent suspendu une tribu voyageuse de thons au nulieu de sa course : on les a vus troublés, arrêtés et dis- persés par, une vive décharge d'artillerie, ou par un coup de À 2 Voyez , dans le Discours sur La nature des poissons , ce que nous avow® dit de la natation de ces animaux, DU SCOMBRE THON. 143 tonnerre subit. Le sens de l’ouïe n’estmême pas, dans ces ani- maux , le seul que des impressions inattendues où extraordi- naires plongent dans une sorte de terreur : un objet d’une forme ou d’une couleur singulière suffit pour ébranler l'organe de leur vue, de manière à les effrayer et à interrompre leurs habitudes les plus constantes. Ces derniers effets ontété remarqués par plu- sieurs voyageurs modernes, et n’avoient pas échappé aux na- vigateurs anciens. Pline rapporte, par exemple, que , dans le printemps, les thons passoïent en troupes composées d’un grand nombre d'individus, de la Méditerranée, dans le Pont-Euxin, ou mer Noire ; que dans le bosphore de Thrace, qui réunit la Propontide à lEuxin , et dans le détroit même qui sépare l’'Eu- rope de l’Asie, un rocher d’une blancheur éblouissante et d’une grande hauteur s’élevoit aupres de Chalcédoine sur le rivage asia- tique ; que l'éclat de cette roche, frappant subitement les légions de thons, les éffrayoit au point de les contraindre à se préci- piter vers le cap de Byzance , opposé à la rive de Chalcédoine ; que cette direction forcée dans le voyage de ces scombres en ren- doit la pêche très-abondante auprès de ce cap de Byzance, et presque nulle dans les environs des plages opposées ; et que c'est à cause de ce concours des thons auprès de ce promontoire qu'on lui avoit donné le nom de ypuroxtpus, où de corne d’or, ou de corne d’abondance *. Ces scombres sont cependant très-courageux dans la plupart des circonstances de leur vie. Un seul phénomène le prouveroit ; c'est l'étendue et la durée des courses qu'ils entreprennent, Pour en connoître nettement la nature, il faut rappeler la distinction que nous avons faite ,en traitant des poissons en général , entre leurs voyages périodiques et réguliers , et ceux qui ne présentent aucune régularité, ni dans les circonstances de temps, ni dans celles de lieu. Les migrations régulières et périodiques des thons sont celles auxquelles ils s'abandonnent, lorsqu’à l'approche de chaque printemps , ou dans une saison plus chaude, suivant le climat qu'ils habitent, ils s'avancent vers la température, l’ali- ment, l’eau, l'abri, la plage, qui conviennent le mieux au besoin qui les presse, pour y déposer leurs œufs, ou pour les arroser de leur liqueur vivifiante , ou lorsqu'’après s'être débarrassés d’un Lu RU Fe à 1 C'est pour rappeler ce même çoncours que les médailles de Byzance pré- sentent l’image du thon. N44 HISTOIRE NATURELLE fluide trop stimulant ou d’un poids trop incommode, et avoir repris des forces nouvelles dans le repos et l'abondance, ils quit- tent les côtes de l'Océan avec les beaux jours, regagnent la haute mer , et rentrent dans les profonds asiles qu’elle leur offre. Leurs voyages irréguliers sont ceux qu'ils entreprennent à des époques dénuées de tout caractère de périodicité, qui sont déterminés par la nécessité d'échapper à un danger apparent ou réel, de fuir un ennemi, de poursuivre une proie, d’apaiser une faim cruelle, et qui, ne se ressemblant ni par l’espace parcouru, ni par la vitesse employée à le franchir, ni par la direction des mouvemens, sont aussi variables et aussi variés que les causes qui les font naître. Dans leurs voyages réguliers, ils ne vont pas communément chercher bien loin, ni par de grands détours, la rive qui leur est nécessaire, ou la retraite pélagienne qui rem- plate cette rive pendant le règne des hivers : mais, dans leurs migrations irrégulières, ils parviennent souvent à de très-grandes distances ; 1ls traversent avec facilité , dans ces circonstances, non- seulement des golfes et des mers intérieures, mais même l'an- tique Océan. Un intervalle de plusieurs centaines de lieues ne les arrête pas ; et, malgré leur mobilité vaturelle, fidèles à la cause qui a déterminé leur départ, ils continuent avec constance leur course lointaine. Nous lisons dans l’intéressanie relation rédigée et publiée par le général Milet-Mureau, du voyage de notre cé- lèbre et infortuné navigateur la Pérouse, que des scombres, à la vérité , de l'espèce appelée bonite, mais bien moins favorisés que les thons, relativement à la faculté de nager avec vitesse et avec constance , suivirent les bâätimens commandés par cet illustre voyageur, depuis les environs de l'île de Pique, jusqu’à File Mowée , l’une des îles Sandwich. La troupe de ces scombres, où le banc de ces poissons, pour employer l'expression de nos ma- rins, fit quinze cents lieues à la suite de nos frégates : plusieurs de ces animaux, blessés par les foëènes, ou tridents, des matelots français, portoient sur le dos une sorte de signalement qu'il étoit impossible de ne pas distinguer : et l'on reconnoissoit chaque jour les mêmes poissons qu’on avoit vus la veille *. Quelque longue que puisse être la durée de cette puissance qui les maîtrise, plusieurs marins allant d'Europe en Amérique, 1 Voyez ce que nous avons écrit sur la vitesse des poissons, dans notre Discours préliminaire sur l« nature de ces animaux. DU SCOMBRE THON. 146 où revenant d'Amérique en Europe, ontwu des thons accom- pagner pendant plus de quarante jours les vaisseaux auprès des- quels ils trouvoient avec facilité une partie de l'aliment qu'ils aiment ; et cette avidité pour lés diverses substances nutritives que l'on peut jeter d’un navire dans la mer n’est pas le seul lien qui les retienne pendant un très-grand nombre de jours auprès des bâtimens. L’atientif Commerson a obserté une autre cause de leur assiduité auprès de certains vaisseaux , au milieu des mers chaudes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, qu'il a parcourues. Il à écrit, dans ses manuscrits, que dans ces mers dont la surface est inondée des rayons d’ur soleil brülant, les thons, ainsi que plus sieurs autres poissons , ne peuvent se livrer, auprés de cette même surface des eaux, aux difiérens mouvemens qui leur sont néces- saires , sans être éblouis par une lumière trop vive, ou fatigués par une chaleur trop ardente : ils cherchent alors le voisinage des rivages escarpés , des rochers avancés, des promontoires éle= vés , de tout ce qui peut les dérober, pendant leurs Jeux et leurs évolutions , aux feux de l’astre du jour. Une escadre est pour eux comme une forêt flottante qui leur prête son ombre protectrice : les vaisseaux , les mâts, les voiles, les antennes, sont un abri d'autant plus heureux pour les scombres, que, perpétuellement mobile, 1l les suit, pour ainsi dire , sur le vaste Océan , s’avanc avec une vitesse assez égale à celle de ces poissons agiles , favorise toutes leurs manœuvres, ne retarde en quelque sorte aucun de leurs mouvemens; et voilà pourquoi, suivant Commerson , dans la zone torride, et vers le temps des plus grandes chaleurs, les thons qui accompagnent les bâtimens se rangent, avec une attention facile à remarquer, du côté des vaisseaux qui n'est pas exposé aux rayons du soleil . Au reste, cette habitude de chercher l'ombre des navires peut avoir quelque rapport avec celle de suspendre leurs courses pen- dant les brumes, qui leur est attribuée par quelques voyageurs. Ils interrompent leurs voyages pour plusieurs mois, aux appro- ches du froid ; et, dès le temps de Pline, on disoit qu'ils hiver- noient dans l'endroit où la mauvaise saison les surprenoit. On prétend que, pendant cette saison rigoureuse , ils préfèrent pour £ L j 1 Nous parlerons encore de cette observation de Commerson , dans l’article du scombre germon. Lacépède. 3. 10 146 HISTOIRE NATURELLE leur habitation les fonds limoneux : ils s y nourrissent de pois- sons , ou d’autres animaux de la mer plus foibles qu ‘eux ; ils se jettent particulièrement sur les exocets et sur les clupées ; les petits scombres deviennent aussi leur proie ; ils n’épargnent pas même les jeunes animaux de leur espèce ; et comme ils sont tres-goulus, et d’ailleurs tourmentés, dans certaines circonstances, par une faim qui ne leur permet pas d'attendre les alimens les plus ana- Jogues à leur organisation , ils avalent souvent avec avidité, dans ces retraites vaseuses et d'hiver, aussi-bien que dans les autres portions de la mer qu'ils fréquentent , des fragmens de diverses espèces d'algues. Ils ont besoin d’une assez grande quantité de nourriture, parce qu'ils présentent communément des dimensions considérables. Pline et les autres auteurs anciens qui ont écrit sur les thons les ont rangés parmi les poissons les plus remarquables par leur vo- Aume. Le naturaliste romain dit qu’on en avoit vu du poids de quinze talens * , et dont la nageoire de la queue avoit de largeur , ou, pour mieux dire, de hauteur, deux coudées et un palme. Les observateurs modernes ont mesuré et pesé des thons de trois cent vingt-cinq centimètres de longueur, et du poids de cm- quante-cinq ou soixante kilogrammes ; et cependant ces poissons, ainsi que tous ceux qui n’éclosent pas dans le ventre de leur mère, proviennent d'œufs très-petits : on a comparé la grosseur de ceux du thon à celle des graines de pavot. Le corps de ce scombre est très-allongé , et semblable à une sorte de fuseau très-étendu. La tête est petite ; l'œil gros ; l'ou- verture de la bouche très-large ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, et garnie, comme cette dernière, de dents aiguës; la langue courte et lisse ; l’orifice branchial très- grand ; l’ôpercule composé de deux pièces’; le tronc épais, et cou- vert, ainsi que la queue , d’écailles petites, minces et foiblement altachées. Les petites nageoires du dessus et du dessous de la EST gr EC EE RE EC CAE CE; CODE TD IE OR z Ce poids de quinze talens attribué à un thon nous paroît bien supérieur à celui qu'ont dû présenter les gros poissons de l’espèce que nous décrivons. En effet, le talent des Romains, leur centumpondium étoit égal, selon Paucton ( Métrologie, pag. 761), à 68 49/;00 livres de France, poids de marc, et le petit talent d'Egypte, d’Arabie, etc. , égaloit 45 65/,,, ou 66/100 livres de France. Un thon auroit donc pesé au moins 675 livres ; ce qui ne nous semble pas admissible. DU SCOMBRE THON. 147 queue sont communément au nombre de huit *. Quelques obser- vateurs en ont compté neuf dans la partie supérieure et dans la parlie inférieure de cette portion de l'animal ; et d’après ce der-- nier nombre, on pourroit être tenté de croire que l’on peut quel- quefois confondre l'espèce du thon avec celle du germon , dont la queue offre aussi par-dessus et par-dessous huit petites nageoires : mais la proportion des dimensions des pectorales avec la lon- gueur totale du scombre suffira pour séparer avec facilité les germons des poissons que neus tâchons de bien faire connoître. Dans les gèrmons, ces pectorales s'étendent jusqu’au- delà de l'orifice de l'anus ; et dans les thons, elles ne sont jamais assez grandes pour y parvenir ; elles se terminent à peu près au-dessous de l'endroit du dos où finit la première dorsale. La nageoire de la queue est figurée en croissant : nous avons fait remarquer son étendue dès le commencement de cet article. Nous avons eu occasion, dans une autre portion de cet ou- vrage *, de parler de ces petits os auxquels en a particulièrement donné le rom d’arétes, qui, placés entre les muscles, ajoutent à leur force, que l'on n’aperçoit pas dans toutes les espèces de poissons , mais que l’on n’a observés jusqu'à présent que dans ces habitans des eaux. Ces arêtes sont simples où fourchues. Nous avons dit de plus, que, dans certaines espèces de poissons, elles aboutissoient à l'épine du dos, quoiqu’elles ne fissent pas vérita- klement partie de la charpente osseuse proprement dite. Nous avons ajouté que , dans d’autres espèces, non-seulement ces arêtes n'étoient pas liées avec la grande charpente osseuse, mais qu’elles en éloient séparées par différens intervalles. Les scombres, et par censéquent les thons, doivent être comptés parmi ces dernières espèces. Telles sont les particularités de la conformation extérieure et intérieure du thon, que nous avons cru convenable d'indiquer: 1.es couleurs qui le distinguent ne sont pas très-variées, mais Re s ; £ TA IR prémiere nagedite dorsale. . 4, . 4 4 0 V4 rayons, er, ARE Le Hg Ses To te aa A chacnatiies néctonales .. à 4 414 , e à date à 46 à | aa à choco tbonadues sh: 0. SR LS 6 à celle CR RP PA ONE PS MER QE NS 33 à celle de PARMI INDE at OUR AUS 26 * Discours sur la nature des poissons. 148 HISTOIRE NATURELLE agréables et brillantes : les côtés et le dessous de l'animal présetis tent l'éclat de l'argent; le dessus a la naance de l'acier poli; l'iris est argenté, et sa circonférence dorée; toutes les nageoires sont jaunes ou jaunâtres, exceplé la première du dos, les thoracines et la caudale, dont le ton est d’un gris plus ou moins foncé. Les anciens donnoiïent diflérens noms aux scombres qui sont l’objet de cet article, suivant l’âge et par conséquent le degré de développement de ces auimaux. Pline rapporte qu’on nommoit cordyles les thons très-jeunes qui, venant d’éclore dans la mer Noire , repassoient , pendant l'automie , dans l'Hellespont et dans la Méditerranée, à la suite des légions nombreuses des auteurs de leurs jours. Arrivés dans la Méditerranée , ils y portoient le nom de pélamides pendant les premiers mois de leur croissance; et ce n’étoit qu'après un an que la dénomination de fon leur étoit appliquée. Nous avons cru d'autant plus utile de faire mention ici de cet antique usage des Grecs ou Romains, que ces expressions de cor- dyle et de pélamide ont été successivement employées par plu- sieurs auteurs anciens et modernes dans des sens très-divers; qu’elles servent maintenant à désigner deux espèces de scombres, le guare et la bonite , très-difiérentes du véritable thon ; et qu'on ne sauroit prendre trop de soin pour éviter la confusion ; qui n'a régné que trop long-temps dans l'étude de l'histoire naturelle. Des animaux marins très-grands et très-puissans, tels que des squales et des xiphias, sont pour les thons des ennemis dange- reux, contre les armes desquels leur nombre et leur réunion ne peuvent pas toujours les défendre. Mais, indépendamment de ces adversaires remarquables par leur force ou par leurs dimensions , le thon expire quelquefois victime d’un être bien petit et bien foible en apparence, mais qui, par les piqûres qu'il lui fait et les tourmens qu'il lui cause, l’agite, l'irrite, le rend furieux , à peu près de la même manière que le terrible insecte aïlé qui règne dans les déserts brûlans de l'Afrique, est le fléau le plus funeste des panthères, des tigres et des lions. Pline savoit qu’un animal dont il compare le volume à celui d’une araignée, et la figure à celle du scorpion, s'attachoit au thon, se plaçoit auprès ou au-des- sous de l’une de ses nageoires pectorales , s'ÿ cramponnoit avec force, piquoit de son aiguillon , et lui causoit une douleur si vive , que le scombre , livré à une sorte de délire, et ne pouvant , mal- gré tous ses efforts, ni immoler ni fuir son ennemi , ni apaiser DU SCOMBRE THON. ris . sa souffrance cruelle, bondissoit avec violence au- il = [a 4 _ 2.Le Caranx amie.#.... 230. 3.Le Caranx glauque NL Le 291. Le + LL. DU CARANX TRACHURE. 22% Parmi ces animaux voraces et dangereux pour ceux des habi- tans de la mer qui sont trop jeunes ou mal armés, on doit sur- tout remarquer le trachure. Sa dénomination, qui signifie queue aiguillonnée, vient du grand nombre de piquans dont sa ligne latérale est hérissée sur sa queue , aussi-bien que sur son corps : chacun de ces dards est recourbé en arrière, et attaché à une petite plaque écailleuse, que l’on a comparée, pour la forme, à une sorte de bouclier ; et la série longitudinale de ces plaques recouvre et indique la ligne latérale. Lorsque l’animal agite vivement sa queue, et en frappe vio- lemment sa proie, non-seulement il peut l’étourdir , l’assom- _mer, l’écraser sous ses coups redoublés , mais encore la blesser avec ses pointes latérales, la déchirer profondément, lui faire perdre tout son sang. D'ailleurs ce caranx parvient à une gran- deur assez considérable, quoiqu'il ne présente jamais une longueur égale à celle du thon : il n’est pas rare de le voir long d’un mètre. On le trouve dans l'Océan atlantique, dans le grand Océan ou mer Pacifique , dans la Méditerranée : partout il s’'avance par grandes troupes , lorsqu'il s'approche des rivages pour déposer ses œufs ou sa liqueur fécondante. Sa chair est bonne à manger, ‘ quoique moins tendre et moins agréable que celle du maque- reau. Du temps de Bellon , les habitans de Constantinople re- cherchoïent beaucoup le gzrum fait avec les intestins de ce poisson. Les écailles qui couvrent le trachure sont petites, rondes et molles. Sa couleur générale est argentée. Un bleu verdâtre règne sur sa partie supérieure. L’iris brille d’un blanc rougeûtre. Une tache noire est placée sur chaque opercule. Les nageoires sont blanches * ; et une teinte noire distingue les premiers rayons de la seconde dorsale. La caudale est en croissant ; l’ensemble de l'animal comprime ; la tête grande ; la mâchoire inférieure recourbée vers le haut, plus longue que la supérieure, et garnie, ainsi que cette dernière, de dents aiguës ; le palais rude ; la langue lisse ; chaque opercule composé de deux lames ; et la nageoire de l'anus précédée d’une petite nageoïire composée de deux rayons et d’une membrane. PE , 1 A la première nageoire du dos. . pi AENA 8 rayons. a la seconde. . . . . . . . . . * e * . . + . . o 34 G 2 chacure des pectorales, + . . . 250 HISTOIRE NATURELLE AAA RAA ART AM AAA AAA AR MUR MMA UMA UMA AAA LE CARANX AMIE:. ET LE CARANX QUEUE-JAUNE. Lx nombre des rayons que présentent les nageoires du caranx amie peut servir à le distinguer des autres poissons de ce genre, indépendamment des caractères particuliers à cette espèce que nous venons d'exposer dans le tableau des caranx *. La queue-jaune habite dans la Caroline; elle y a été observée par Garden. Son nom vient de la couleur de sa queue, qui est d’un jaune plus ou moins doré, ainsi que quelques-unes de ses nageoires. Ses dents sont très-pelites , très-diffciles à voir. On a même écrit que ses mâchoires étoient entièrement dénuées de dents. Une petite nageoire à deux rayons est placée au-devant de celle de l'anus *. s eichacune des thoraciness su sl: ce Ne" Grayons Agelle de anne til, Lt duel MR 30 à celle de la queue. . . . RP SU UNSS, Q' aUle cUNRN 20 * I est utile d'observer que les passages des anteurs et les figures des dessina= teurs , rapportés par Artédi, et d’après Jui par Daubenton, à leur scombre amie, sont relatifs , non pas à ce poisson , mais au caranx glauque, ou au centronote 1yzan , ainsi que nous l’indiquerons en détail dans la synouymie des articles dans lesquels nous iraiterons du glauque et du lyzan. Cette fansse application faite par Artédi a trompé aussi le professeur Bonnaterre , qui a fait graver, pour son scombre amie, une figure que Salvian a publiée pour un poisson nommé ami mais qui cependant ne peut appartenir qu’à un centronote lyzan. 2 A la première nageoire du dos du caraux amie. . . . + + + 5 rayons a la seconde." RSR. LES RS RAR CS à chacune des peetorales. + . . . . . . . «+ + « . . . . 20 chacune des thoreciness Lis id SUR th du vue 6 n'celle de Vans 7" RSR RE RSR TR TS ss + 2% : 8 A la première nagcoire dorsale du caranx queue-jaune. . . + 9 nréconde... oO SU Le DA 1) à ele AChieune des pectorales. MEME S + «SM . 1. 09 sichaoune) des thordciness "A8 JS ar sr ges es ne 6 arededelanus. . . -.:. 1. CORAN, (I N NNSRNSSS m'celledelaquene, ,; . . . . .) nee « + + 12 DU CARANX GLAUQUE. 232 AAA AA AAA AAA : rttrahéatttttiatnistéinèriabrtdahacht td LE CARANX GLAUQUE Ge poisson , qu'Osbeck a vu dans l'Océan atlantique , auprès de l'ile de l’Ascension , a éié observé par Commerson dans le grand Océan , vers les rivages de Madagascar , et particulièrement dans les environs du fort Dauphin élevé dans cette dernière île. Il ha- bite aussi dans ja Méditerranée , où 1l étoit très-connu du temps de Pline, et même de celui d’ Austate , qui avoit entendu dire que ce caranx se tenoit caché dans Îes profondeurs de la mer pendant les irès-grandes chaleurs de l'été. La couleur générale de cet os- seux est indiquée par le nom qu'il porte : elle est en eflet d’un bleu clair mêlé d'une teinte verdâtre ; quelquefois cependant elle paroït d’un bleu foncé, et semblable à celui que présente la mer agitée par un vent impétueux. La partie inférieure de l'animal _est blanche. On voit souvent une tache noire à l’origine de la seconde nageoire dorsale et à celle de la nageoire de l’anus ; ef quatre autres taches noires, dont les deux premières sont les plus grandes, sont aussi placées ordinairement sur chaque ligne Jatérale, Le second rayon de la seconde nageoire du dos est irés-haut , et le premier aiguillon de la première nageoire -dorsale est tourné , incliné , et mème couché vers la tête. Une petite na- geoire à deux rayons précède celle de l'anus * La chair du glauque est blanche, grasse, et communément de bon gout. * Leccia, sur les eôtes de la Ligurie; polanda, enesclavon; yAwUxoS, engrec $ derbio , biche , cabrole , dam, re plusieurs départemens méridionanx de Freins 3 A la nageoire du dos. . a la seconde, , , L L L . . L LL - L . rayons» en UE lou RTE à chacune des pectorales.. , a chacune des thoracines. . . a celle de l’anus. . . . L . L 2 L LI LA ° . L1 . L LL 5 5 . . . . . . . . a celle de la queue, qui est très-fourchue. Le] 2 e > e a L e e - 28 232 HISTOIRE NATURELLE BARMANAIARAARAARAAAAAAANAA M A I VA A MUVAAVU VUU MU AU MAV VAUV RAA RAR AAA RAS LE CARANX BLANC, ET LE CARANX QUEUE-ROUGE,. La mer Rouge nourrit le caranx blanc, que Forskael a décrit le premier, et dont la couleur générale blanche ou argentée est relevée par le jaune qui règne sur les côtés de l’animal et sur la nageoire caudale *. Un rang de petites dents garnit chaque mâ- choire. Chaque ligne latérale est revètue, vers la queue, de pe- tites pièces écailleuses. Les écailles proprement dites qui recou- vrent le caranx sont fortement attachées. La première nageoire du dos forme un triangle équilatéral. On voit une petite rageoire composée de deux rayons au-de- vant de l'anus du blanc, aussi-bien qu’au-devant de l'anus du caranx queue-rouge. Ce dernier a élé observé dans la Caroline par Garden, et à l’île de Tahiti par Forster. Il montre une tache noire sur chacun de ses opercules. Sa seconde nageoire du dos est rouge , comme celle de la queue ; les thoracines et l’anale sont jaunes. La partie postérieure de chaque ligne latérale est comme hérissée de petites pointes. Les deux dents de devant sont, dans chaque mâchoire , plus grandes que les autres *. 2 A la membrane des branchies du caranx blanc. .. . . . . . 8 rayons. «la premierenageoire dorsale. : 40), TES A la seconde OU REA UP NNPRAREUTES SN, dis UT nes a chacune des pechombless 2). 0). Nez a Chacune des Ron Emee me NT Lo LOS 08 a.celle de Panel eupe 20 A celle de liqueue. Re ,, 2,04 7 7 RSR Se SET 7 À la première nageoire dorsale du caranx queue-rouge. . . . 7 a la secondel Ve CMOS MSP NT MIAMENtS name el le. ler © + 22 achacune des pectorales.,. 44 2 4. 4 0 este + +22 Rébacune desthoracines PEL ere à ALT + + : NO n'oellé de anus... CONNUE SNS re Sel» Le ‘el ONE celle de la queue... . , MMM Ne. à à «dstne s es 21090 ‘ DU CARANX DAUBENTON. 233 BAM AA AAA AA RAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA A RAA AA AAA RAA AAA AMAR AAA AMAR RAS LE CARANX FILAMENTEUX. Le. au célèbre Anglais Mungo Park que l’on doit la des- cription de ce caranx , que l’on trouve en Asie , auprès des ri- vages de Sumatra. Le nom de jilamenteux que Mungo Park lui a donné vient des filamens qui garnissent la seconde nageoire dorsale, ainsi que celle de l'anus. La couleur générale de ce poisson est argentée, et son dos est bleuâtre; ses écailles sont petiles , mais fortement attachées. Le museau est arrondi; l’œil grand ; l'iris jaune ; chaque mâchoire hérissée de dents courles et serrées ; chaque opercule formé de trois lames dénuées d’écailles semblables à celles du dos; la nageoire caudale fourchue ; la pe- tite nageoire qui précède celle de Fanus, composée de deux rayons, dont l’antérieur est le moins grand. Les pectorales sont en forme de faux ; la première du dos peut être reçue dans une fossette longitudinale *. PRAUUAAAAA AAA AAA AAA AAA AAA AR AAA AA AA AAA AR AAA AAA AAA AAA LAS LE CARANX DAUBENTON. Nue consacrons à la mémoire de notre illustre ami Daubenton ce beau caranx, représenté d’après Plumier dans les peintures sur vélin du Muséum d'histoire naturelle. Ce caranx a ses deux nageoires dorsales très -rapprochées : la première est triangulaire , et soutenue par six rayons aiguillon- 31 A la membrane des branchies. à La taNNS + + +: 7 rayons. à la première nageoire dorsale 6 rayons aiguillonnés. à la seconde nageoire du dos. LA . L] L] L] L2 L2 22 a chacune des pectorales, e “c'illa” aire QUE el de ‘ee jte 19 à chacune des thoracines, . . . LA REP RTE LS 5 aéelle de l'anus. JL Ses. nt ect A à a celle de la que. . 110 234. HISTOIRE NATURELLE nés; la seconde est trés-allongée et un peu en forme de faux *: Deux aiguillons sont placés au-devant de Ia nageoire de l'anus. Les deux mâchoires sont également avancées. On voit, à chaque opercule branchial, au moins trois pièces, dont les deux der- nières sont découpées en pointe du côté de la queue. La ligne Jatérale est tortueuse, rude et dorée. Des taches couleur d’or sont répandues sur les nageoires. La partie supérieure du corps est bleue, et l’inférieure argentée. AAA AAA AS AMAR AAA ANA AS VV AIRAAAAANR AAARANANA LE CARANX TRES-BEAU. QE poisson mérite son nom. Ses écailles, petites et foiblement attachées, brillent de l'éclat de l'or sur le dos, et de celui de l’ar- gent sur sa partie inférieure. Ces deux riches nuances sont variées par des bandes transversales , ordinairzment au nombre de sept, d’un beau noir, et dont cha cune est communément suivie d’une autre bande également d’un beau noir et transversale, mais beau- coup plus étroite. Les nageoires du dos sont bleues , et les autres jaunes. Trois lames composent chaque opercule. Les nageoires pecto- rales, beaucoup plus longues que les thoracines, sont en forme de faux. Celle de la queue est fourchue. Forskael a vu ce caranx dans la mer Rouge. Commerson, qui Ja observé dans la partie du grand Océan qui baigne l'ile de France et la côte orientale d'Afrique, rapporte dans ses manus- crits, que les deux individus de cette espèce qu'il a examinés n'avoient pas plus de six ou sept pouces ( deux décimètres ) de longueur, que les deux pointes de la nageoire caudale étoient très-noires , que les deux mâchoires étoient à peu près égale- ment avancées , et qu'on ne sentoit aucune dent le long de ses mâchoires *, A Ne sd RSS 4 3 rayons aiguillonnés et 19 rayons articulés à la seconde nageoire du dos. 1 rayon aiguillouné et 13 rayons articulés à celle de l’anus. La nageoire de la queues est fourchue, * À la première nageoire dorsale 7 rayons aiguillonnés. à la seconde nagcoire dossale, , . à . . à … ..,.-. 4. . + 2F rayons DU CARANX FERDAU, etc. 235 Indépendamment de ces particularités, dont les deux dernières ont été aussi indiquées par Forskael , Commerson dit que la membrane branchiale éloit soutenue par sept rayons ; que la partie concave de l'arc osseux de la première branchie étoit den- iée en forme de peigne; que la partie analogue des trois autres arcs ne présentoit que deux rangs de tubercules assez courts ; et que la ligne latérale étoit , vers la queue, hérissée de petits aiguil- lons, et bordée, pour ainsi dire, d’écailles plus grandes que celles du dos. AAA M AAN AY AAA ARAAAAAA AAR AR AAAAAANAMV AA, uw LE CARANX CARANGUE. Nés avons conservé à ce caranx le nom spécifique de carangue, qu'il a porté à la Martinique, suivant Plumier. La première na- geoire du dos est soutenue par sept ou huit aiguillons, Deux aï- guillons paroïissent au-devant de celle de l'anus. La ligne latérale est courbe et rude; la partie supérieure du poisson bleue , linfé- rieure argentée ; et presque toutes les nageoires resplendissent de l'éclat de l'or. PARA AAA AAA AAA AAA AAA AAA MAMMA AAA ts LE CARANX FERDAU, LE CARANX GÆSS, LE CARANX SANSUN, ET LE CARANX KORAB. Css quatre coranx composent un sous-genre particulier et dis- tingué du premier sous-genre par la présence d’un aiguillon isolé, placé entre les deux nageoires dorsales. On les trouve tous les quatre dans la mer Rouge ou mer d'Arabie : ils y ont été ob- a chacune des pectorales, . à Ce ANUS RAM Es Vale AT 27 rayons a chacune des thoracines, . . . LI . L] . . LL . . . L1 . 5 ou 6 a celle de l'anus, qui est précédée d’une petite nageoire à A'TAVONS. le) ee Mleielties dis Re) ee RSS Al a. 21 à celle de la queue. a relie : es Mae le ee) dalle : ne ee F7 »36 HISTOIRE NATURELLE servés par Forskael. Le tableau méthodique dn genre céranx expose les différences qui les séparent lun de l’autre ; il nous suf- fira maintenant d'ajouter quelques traits à ceux que présente ce tableau. Le ferdau montre un grand nombre de dents petites, déliées et flexibles ; le sommet de la tête est dénué d’écailles proprement dites , et osseux dans son milieu ; l’opercule est écailleux ; la ligne latérale presque droite , la nageoïre caudale fourchue et glauque. Les pectorales, dont la forme ressemble à celle d’une faux, sont blanchâtres ; et une variété de l'espèce que nous décrivons les a transparentes. On voit au-devant des narines un petit barbillom conique *. Le gæss, qui ressemble beaucoup au ferdau , a une petite ca- vité sur la tête ; il peut baisser et renfermer dans une fossette longitudinale sa première nageoire dorsale * ; sa nageoire caudale est très-fourchue ; et sa ligne latérale est courbe vers la tête et droite vers la queue. Le sansun, qui a beaucoup de rapports avec le gæss et avec le ferdau , présente des ramifications sur le sommet de la tête ; une rangée de dents arme chaque mâchoire ; la mâchoire supé- rieure est d’ailleurs garnie d’une grande quantité de dents petites et flexibles, placées en seconde ligne. Les nageoires pectorales et les thoracines sont blanches ; celle de l'anus et le lobe inférieur de la caudale sont jaunes ; le lobe supérieur de cette même cau- dale est brun comme les dorsales , qui, d’ailleurs, sont bordées de noir Ÿ. Le korab a chaque mâchoire hérissée d’une rangée de dents courtes, et comme renflées; la ligne latérale est ondulée vers la nuque , et droite ainsi que marquée par des écailles particulières * À la première nageoire dorsale 6 rayons aiguillonnés. | a chacune des pectorales 21 rayons. à chacune des thoracines 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés. a celle de la queue 15 ou 16 rayons. 2 A la première nageoire dorsale 7 rayons aiguillonnés. a chacune des pectorales 1 rayon aiguillonné et 20 rayons articulés. à chacune des thoracincs 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés. à celle de la queue 18 ou 19 rayons. 3 A la première nageoire dorsale du sansun , 7 rayons aiguillonnés. à chacune des pectorales 1 rayon aiguillonné et 20 rayons articulés. à chacune des thoracines 1 rayon aiguilonné et 5 rayons articulés. a celle de la queue 17 ou 18 rayons. DU TRACHINOTE FAUCHEUR. 237 auprès de la queue. Les nageoires pectorales et les thoracines sont roussâtres ; les dorsales glauques ; l'anale transparente et comme bordée de jaune ; le lobe inférieur de la caudale ; jaune, et le supérieur d’un bleu verdûtre *. AAMAANAMAAMAIAA AAA IRAN AAA AA AAA AAA M LU AA AAA AA A SOIXANTE-TROISIÈME GENRE. LES TRACHINOTES. Deux nageoires dorsales ; point de petites nageoires au-dessus * ni au-dessous de la queue; les côtés de la queue relevés longitudinalement en carène , ou une petite nageoire composée de deux aiguillons et d’une membrane, au-devant de la nageoire de l'anus ; des aiguillons cachés sous la peau, au-devant des nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. La seconde nageoire du dos, et celle de LE TRACHINOTE FAUCHEUR. l'anus, représentant la forme d’une faux. AAA AAA AAA AAA AAA AAA RAA SAARAARAA AAA AA AAA AAA LE TRACHINOTE FAUCHEUR. | C'esr dans la mer d’Arabie qu’habite ce poisson , que Forskael, en le découvrant, crut devoir comprendre parmi les scombres, mais que l’état actuel de la science ichtyologique et nos prin- cipes de distribution méthodique et régulière nous obligent à séparer de ces mêmes scombres , et à inscrire dans un genre par- ticulier. Nous donnons à cet osseux le nom générique de tr acht- z À la membrane branchiale du korab , 8 rayons. à la première nageoire dorsale 7 rayons aiguillonnés. a chacune des pectorales 1 rayon aiguillonné et 20 rayons artienlés. a chacune des thoracines 1 rayon aiguille et 5 rayons articulés. à celle de la queue 17 ou 18 rayons. 285 HISTOIRE NATURELLE note, qui veut dire aîguillons sur le dos, pour désigner l’un des traits les plus distinclifs de sa conformation. Cet animal a tou- jours , en effet, auprès de la nuque, des aiguillons cachés sous la peau, et au-devarit desquels un piquant très-fort couché hori- * zontalement est tourné vers le museau, et quelquefcis recouvert par le tégument le plus extérieur du poisson. La première na- geoire dorsale , dont la membrane n’est soutenue que par des rayons aiguillonnés, et dont la peau recouvre quelquefois le pre- mier rayon , peut se baisser et se coucher dans une fossette. La seconde nagcoire dorsale et celle de l'anus * ont la forme d’une sorte de faux ; et voilà d’où vient le nom spécifique que nous avons conservé au trachinote que nous décrivons. e faucheur, dont la hauteur égale souvent la moitié de la lon-. gueur, est revêtu, sur le corps et sur la queue, d’écailles minces et fortement attachées ; on ne-voit pas d’écailles proprement dites sur les opercules ; on n'aperçoit pas de dents aux mâchoires, mais on remarque des aspérités à la mâchoire inférieure; la lèvre supérieure est extensible ; la ligne latérale est un peu ondulée ; les thoracines, plus longues que les pectorales , sont comme tron- quées obliquement; il y a au-devant de l'anus une petite na- geoire à deux rayons. La couleur générale de ce trachinole est argentée avec une teinte brune sur le dos. Une nuance jaunâtre paroît sur le front. La nageoire caudale est peinte de trois couleurs ; elle montre du brun , du glauque et du jaune : les thoracines sont blanchâtres en dedans , et dorées ou jaunâtres en dehors ; ce qui s'accorde avec les principes que nous avons exposés au sujet des couleurs des poissons et même du plus grand nombre d’animaux; et les pectorales ne présentent qu’une nuance brune. Il paroît, par une note irès-courte que j'ai trouvée dans les pa- piers de Commerson, que ce naturaliste avoit vu auprès d'fort Dauphin de Madagascar notre trachinote faucheur , qu'il regar- doit comme un caranx , et auquel il attribuoit une longueur d'un demi-mètre. | I ï A la première nageoire dorsale 5 rayons aiguillonnés. à la seconde 1 rayon aiguillonné et 19 rayons articulés. a chacune des pectoralee-18 rayons. a chacune des thoracines 6 rayons. : à celle de l’anus 1 rayon aiguillonné et 17 rayons articulés. à celle de la queue, qui est fourçchue ; 6 rayons: ; DU CARANXOMORE PÉLAGIQUE. 23%) BARRE AU AAA A UV UV ANA AAA AAA AR RAA ANA SOI ANTE-QUATRIÈME GENRE. LES CARANXOMORES. Une seule nageoire dorsale ; point de petites nageoires au-dessus ni au- dessous de la queue; les côtés de la queue relevés Mongitudinalement en carène ,; Ou une petite nageoire composée de deux aiguillons et d’une membrane au-devant de la nageoire de l'anus, ou la nageoire dorsale très-prolongée vers celle de la queue; la lèvre supérieure très-peu extensible , ow non extensible; point d'aisuillons isolés au-devant de la nageoire du dos. ESPÈCES. ‘3 |: CARACTÈRES. 3. LE CARANxOMORE PÉLA-[Quarante rayons à la nageoire du GIQUE. Ÿ dos. 2 Le caaronon pure [EP afoeinees de dorsale ec MIÉRIEN, que les OracInes ; VU l’anale en forme de faux. RAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA LE CARANXOMORE PÉLAGIQUE. can nee y ss caranxomores diffèrent des caranx , en ce qu'ils n’ont qu’une seule nageoire dorsale ; ils leur ressemblent d’ailleurs, par un tres- grand nombre de traits, ainsi que leur nom l'indique. Le nombre des rayons de la nageoire du dos distingue le péla- gique, auquel on ne doit avoir donné le nom qu'il porte que pour désigner l’habitude de se tenir fréquemment en pleine mer ‘. “ 3 À la nngeoire dorsale du pélagique. . . . . . + . . + . . Oo rayons. n'Uicune des /pectornlem qe 0 CHU. 07. 39 h'ehacone desfthorgeimesenl PEU. ee PAR OE L'ILE AS de l’anus.. +.) RAC EME L'OMe MRAR à 22 à“ celle de la queue , qui est très-fourchue, . . . . . . . . . 20 240 HISTOIRE NATURELLE nan AAA AAA IAA MMMAR AAA VAR AAA AAA RAA AA AA AAA AM LE CARANXOMORE PLUMIÉRIEN. Pan les peintures sur vélin du Muséum d'histoire naturelle, se trouve l’image de ce poisson, dont on doit le dessin au voya- geur Plumier. Ce caranxomore parvient à une grandeur consi- dérable, et n’est couvert que d’écailles très-petites. La nageoire dorsale ne commence que vers le milieu de la longueur totale de l'animal ; elle ressemble presque en tout à celle de l'anus, au- dessus de laquelle elle est située. La nuque présente un enfonce- ment qui rend le crane convexe ; la ligne latérale est courbe et rude; trois lames composent chaque opercule ; les mâchoires sont aussi avancées l’une que l’autre ; le dessus du poisson. est bleu , et le dessous d’un blanc argenté et mêlé de rougeûtre. SOIXANTE-CINQUIÈME GENRE. + LES CASIO. Une seule nageoire dorsale ; point de petites nageoires au-dessus ni au-dessous de la queue ; les côtés de la queue relevés longitudinalement en carène , ou une petite nageoire composée de deux aïiguillons et d’une membrane au-devant de la nageoire de lanus, ow la nageoire dorsale très-prolongée vers celle de la queue; la lèvre: supérieure très-extensible ; point d’aiguillons isolés au-devant de la nageotre du dos. ESPÈCES. . CARACTÈRES« L’opercule : branchial recouvert: d'é- cailles semblables à celles du dos, et placées les unes au-dessus des autres. 1 dE fossette calleuse et une bosse os- 1, LE CÆ&sI0 AZUROR. seuse au-devant des nageoires tho- racines. 2. LE CÆSIQ POULAIN. Tome 5. 10 | Page 240. ND EE = ET ” a _ LT er - = D — — + LA S— - —- — —_ KE ® lrete pPuix à £ ; S * Dequevauvidler ve 1. Le Trachinote faucheur......... Page 25- _— { 2.Le Caranxomore pelagique......... 239. 6.Le Caranxomore plumierien 240. DU CÆSIO AZUROR. 241 AA VAR IAVAAANAAAAR RARAANNSA AAA MAANAANAS LE CÆSIO AZUROR. C'zs10 est le nom générique donné par Commerson an poisson que nous désignons par la dénomination spécifique d'azuror, laquelle annonce Péelat de l'or et de l’azur doit 1l est revêtu. Le naturaliste voyageur a tiré ce nom de eæsto, de la couleur bleuâ- tre, en latin cæsius, de l'animal qu'il avoit sous ses yeux. En re- connoissant les grands rapports qui lient les cæsio avec les scom- bres, ila cru cependant devoir les en séparer; et c'est en adop- tant son opinion que nous avons établi le genre particulier dont nous nous OCCUpons ; que nous avons cherché à circonscrire dans des limites précises, et auquel nous avons cru devoir rapporter non-seulement le cæsio azuror décrit par Commerson , mais en- core le poulain placé par Forskael, et d’après lui par Bonnaterre, au milieu des scombres, et inscrit par Gmelin parmi les centro- gasteres. L'azuror est très-bean. Le dessus de ce poisson est d’un bleu céleste des plus agréables à la vue, et qui, s'étendant sur les côtés de l'animal, y encadre, pour ainsi dire, une bande longitudinale d’un jaune doré qui règne au-dessus de la ligne latérale, suit sa courbure , el en parcourt toute l'étendue. La pret inférieure du cæsio est d’un blanc brillant et argenté. Une tache d’un noir très-pur est placée à la base de chaque nageoire pectorale, qui la cache en partie, mais en laisse paroitre une portion, laquelle présente la forme que l’on désigne par le nom de cevron brisé. La nageoire de la queue est brune, et bordée dans presque toute sa circonférence d’un rouge élégant. L'anale est peinte de la même nuance que cette bordure. On retrouve la même teinie au milieu d'un brun des pectorales ; la dorsale est brune, et les thoracines sont blanchâtres. L'or, l'argent, le rouge, le bleu céleste, le noir, sont donc ré- pandus avec variété et magnificence sur le cæsio que nous consi- dérons ; et des nuances brunes sont distribuées au milieu de ces Lacepède. 3. 16 242 HISTOIRE NATURELLE couleurs brillantes, comme pour les faire ressortir, et terminer l'effet du tableau por des ombres. Cette parure frappe d'autant plus les yeux de l'observateur, qu'elle est réunie avec un volume un peu considérable, l'azuror étant à peu prés de la grandeur du maquereau, avec lequel il a d'ailleurs plusieurs rapports. Au reste, n'oublions pas de remarquer que cet éclat et ceite di- versité de couleurs que nous admirons en tâchant de les peindre appartiennent à un poisson qui vit dans l'archipel des Grandes- Indes, particulièrement dans le voisinage des Moluques, et par conséquent dans ces contrées où une heureuse combinaison de la lumière, de la chaleur, de l’air, et des autres élémens de la colo- ration, donne aux perroquets, aux oiseaux de paradis, aux qua- drupèdes ovipares, aux serpens , aux fleurs des grands arbres, et à celles des humbles végétaux, l'or resplendissant du soleil des tropiques, et les tons animés des sept couleurs de l'arc céleste. L’azuror brilloit parmi les poissons que les naturels des Molu- ques apportoient au vaisseau de Commerson ; et le goût de &a chair étoit agréable. Le museau de ce cæsio est pointu ; la lèvre supérieure très- extensible ; la mâchoire inférieure plus avancée que celle de dessus, lorsque la bouche est ouverte ; chaque mâchoire garnie de dents si petiles, que le tact seul les fait distinguer ; la langue très-petite, cartilaginense , lisse, et peu mobile ; le palais aussi lisse que la langue ; l’œil ovale et très-grand ; chaque opercule composé de deux lames, recouvert de petites écailles , excepté sur ses bords, et comme ciselé par des rayons ou lignes convergentes; la lame postérieure de cet opercule conformée en triangle ; cet opercule branchial placé au-dessus du rudiment d’une cinquième branchie ; la concavité des arcs osseux qui soutiennent les bran- chies , dentée comme un peigne ; la nageoire dorsale très-longue; et celle de la queue profondément échancrée ?. PORN 20" I EIRE ERA EE ER ent 3 A la membrane branchiale 7 rayons. à la nagcoire du dos 9 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés. à chacune des pectorales 24 rayons. à chacune des thoracines 6 rayons. à celle de l’anus 2 rayons aiguillonnés et 13 rayons articulés. à celle de la queue 17 rayons. DU CÆSIO POULAIN. 233 ANNE AN AN AAA ANA AAA ANA A AR NRAAAA A LE CÆSIO POULAIN. Cr poisson a une conformation peu commune. Sa tête est relevée par deux petites saillies allongées qui con- vergent et se réunissent sur le front ; un ou deux aiguillons tour- nés vers la queue sont placés au-dessus de chaque œil; les dents sont menues , flexibles , et, pour ainsi dire, capillaires ou séta- cées ; l'opercule est comme collé à la membrane branchiale ; on voit une dentelure à la pièce antérieure de ce même opercu le ; une membrane lancéolée est attachée à la partie supérie ure de chaque nageoire thoracine ; la dorsale et la nageoiïre de l'an us s'étendent jusqu’à celle de la queue, qui est divisée et présente deux lobes distincts ; et, enfin, au-devant des nageoires thora- cines, paroît une sorte de bosse ou de tubercule osseux , aigu, et suivi d’une pelite cavité linéaire , et également osseuse ou calleuse. Ces deux callosités réunies, cette éminence, et cet enfoncement, ont été comparés à une selle de cheval ; on a cru qu’ils en rappe- lient vaguement la forme; et voilà d’où viennent les noms de petit cheval, de petite jument , de poulain et de pouline , donnés au poisson que nous eXaminons *. Au reste, ce cæs revêtu d’écailles très-petites, mais bril- jantes de l'éclat de t. Il parvient à la longueur de deux décimètres. Forskael Pa vu dans la Mer d'Arabie, où 1l a observé aussi d’autres poissons presque entièrement semblables au pou- lain, qui n’en diffèrent d’une manière très-sensible que par un ou deux rayons de moins aux nageoires dorsale , pectorales et caudale , ainsi que par la couleur glauque et la bordure jaune de ces mêmes nageoires, des thoracines, et de celle de l'anus ,et que nous considérerens , quant à présent et de même que les natura- listes Gmelin et Bonnaterre, commé une simple variété de l’es- pèce que nous venons de décrire. 1 À la menibrane des branchies 4 rayons. à la nageoire du dos 8 rayons aiguillonnés et 16 rayons articulés. a chacune des pectorales 18 rayons. à chacune des thoracines 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés, a celle de l'anus 3 rayons aiguillonnes et 19 rayons articulés. a celle de la queue 17 rayons. 24 HISTOIRE NATURELLE AVANT VV VV VU UV NAN AAA UV VU VV RAR AAA AA E SOIXANTE-SIXIÈME GENRE. LES CÆSIOMORES. Une seule nageoire dorsale ; point de petites nageoires au-dessus ni au-dessous, de la queue ; point de carène latérale à la queue ni de petite nageoire au - devant de celle de l'anus ; des aiguillons isolés au-devant de la nageoire du dos. ESPÉCES. CARACTÈRES. Deux aiguillons isolés au-devant de la nageoire dorsale ; le corps et la queue revêtus d’écailles assez grandes, 1. LE CÆSIOMORE BAILLON. Cinq aiguillons isolés au - devant de RAM OMORE LOUE. la nageoire dorsale; le corps et la queue dénués d’écailles facilement visibles. SARA EIRE VEN VAR NAN RAA VALLE BR UD I LE CÆSIOMORE LON. Nov s allons faire connoître deux cæsiomores ; aucune de ces deu x espèces n’a encore élé décrite. Nous en avons trouvé la figure dans les manuscrits de Commerson ; et elle a été gravée avec soin sous nos yeux. Nous dédions l’une de ces espèces à M. Baillon Jun des plus zélés et des plus habiles correspondans du Muséum national d’histoire naturelle , qui rend chaque jour de nouveaux services à la science que nous cultivons, par ses recherches , ses observations, et les nombreux objets dont il enrichit les collec- tions du royaume, et dont Buflon a consigne le juste éloge dans tant de pages de cette Histoire naturelle. Nous consacrons l’autre espèce à la mémoire du savant et cé- lèbre ichtyologiste le docteur Bloch de Berlin , comme un nouvel hommage de l'estime et de l'amitié qu’il nous avoit inspirées. DÙÜ CÆSIOMORE BLOCH. 245 Le cæsiomore baillon a le corps et la queue couverts d’écailles assez grandes , arrondies, et placées les unes au-dessus des autres. On n’en voit pas de semblables sur la tête ni sur les opercules, qui ne sont revêtus que de grandes lames. Des dents pointues et un peu séparées les unes des autres garnissent les deux mâchoires, dont l'inférieure est plus avancée que la supérieure. On voit le long de la ligne latérale, qui est courbe jusque vers le milieu de la longueur totale de l'animal, quatre taches presque rondes et d’une couleur très-foncée. Deux aiguillons forts , isolés , et tournés en arrière, paroissent au-devant de la nageoire du dos, laquelle ne commence qu'au-delà de l'endroit où le poisson montre la plus grande hauteur, et qui, conformée comme une faux, s'étend presque jusqu’à la nageoire caudale. La nageoire de l'anus , placée au-dessous de la dorsale, est à peu près de la même étendue et de la mème forme que cette der- nière, et précédée , de même, de deux aiguillons assez grands et tournés vers. la queue. : La nageoire caudale est très-fourchue ; les thoracines sont beaucoup plus petites que les pectorales. AA AAA AAA AA AA AAA AAA RAA AAA AAA RAA A AAA AA AA A UE. LE CÆSIOMORE BLOCH. ne Cr poisson a beaucoup de ressemblance avec le baïllon : la na- geoire dorsale et celle de l’anus sont en forme de faux dans celte es- pèce, comme dans le cæsiomore dont nous venons de parler; deux aiguillons isolés hérissent le devant de la nageoïire de l'anus ; la na- gcoire caudale est fourchue, et les thoracines sont moins grandes que les pectorales dans les deux espèces : mais les deux lobes de la nageoire caudale du bloch sont beaucoup plus écartés que ceux de la nageoire de la queue du baillon ; la nageoire dorsale du bloch s'étend vers la tête jusqu’au-delà du plus grand dia- mètre vertical de l'animal ; cinq aiguillons isolés et très-forts sont piacés au-devant de cette même nageoire du dos. La nuque est arrondie ; la tête grosse et relevée ; la mâchoire supérieure ler- minée en avant, comme inférieure, par une portion très-haute, irès-peu courbée, et presque verticale ; deux lames au moins 246 HISTOIRE NATURELLE eomposent chaque opercule ; on ne voit pas de tache sur la ligne latérale, qui de plus est tortuense ; et enfin, les tégumens les plus exérieurs du bloch ne sont recouverts d'aucune écaille faci- lement visible. ; PA AAA AA AAA AAA VAE AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AA MS SOIXANTE-SEPTIÈME GENRE. LES CORIS. La tête grosse et plus élevée que le corps ; le corps comprimé et trés-allongé ; le premier ou le second rayon de chacune des nageoires thoracines, une ou deux fois plus allongé que les autres ; point d’écailles semblables à celles du dos sur les opercules ni sur la tête, dont la couverture lamelleuse et d’une seule pièce représente une sorte de casque. ESPÉCES. CARACTÈRES, dos, une ou deux fois plus long que les autres ; l’opercule terminé Pn une ligne courbe ; une bosse au-des- \ sus des yeux. {” premier rayon de la nageoïire de. *. LE CORIS AIGRETTF. ef {Le premier rayon de la nageoire du dos, un peu plus court que les au- tres, ou ne les surpassant pas en lon- gueur, l’opercule terminé par une ligne anguleuse ; point de bosse au- dessus des yeux. 2. LE corts ANGULÉ. AAA ARR VBA VS. PRE AAA AAA AA AA AAA AAA AAA LE CORIS AIGRETTE. Qurrrrs obligations les naturalistes n’ont-ils pas au célèbre Commerson ! Combien de genres de poi:sons dont ses manuscrits nous ont présenté la descriplion ou la figure, etqui, sans les re- cherches mulüpliées auxquelles son zile n'a cessé de se bivrer, DU CORIS AIGRETTE. 37 seroient inconnus des amis des sciences naturelles ! TI! a donné à celui {dont nous allons parler le nom de coris, qui, en grec, signifie sommet , tête , etc. , à cause de l'espèce de casque qui en- valoppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette fa- mille. Cette sorte de casque, qui embrasse le haut, les côtés et le dessous du crâne, des yeux et des mâchoires, est formée d’une substance écailleuse , d’une grande lame, d'une seule pièce, qui même est réunie aux opercules, de manière à ne faire qu'un tout avec ces couvercles des organes respiratoires. L'ensemble que ce gisque renferme, ou la tête proprement dite, s'élève plus haut que le dos de l'animal, dans tous les coris ; mais dans l’espèce qui fait le sujet de cet article, il est un peu plus exhaussé encore : le sommet du crâne s’arrondit de manière à produire une bosse ou grosse loupe au-dessus des yeux; et le premier rayon de la na- geoire dorsale , une ou deux fois plus grand que les autres , étant placé précisément derrière cette loupe, paroït comme une ai- grette destinée à orner le casque du poisson. à Chaque opercule est terminé da côté de la queue par une ligne courbe. La lèvre supérieure est double ; la mâchoire inférieure: plus avancée que la supérieure ; chacune des deux mâchoires garnie d’un rang de dents fortes, pointues, triangulaires et in : clinées. La ligne latérale suit de très-près la courbure du dos. Le premier rayon de chaque thoracine , qui en renferme sept, est une fois plus allongé que les autres. La nageoire dorsale est très- longue, très-basse, et de la même hauteur, dans presque toute son étendue. Celle de l'anus présente des dimensions bien diffé- rentes ; elle est beaucoup plus courte que la dorsale : ses rayons, plus longs que ceux de cette dernière, lui donnent plus de lar- geur ; sa figure se rapproche de celle d’un trapèze. Et enfin la nageoire caudale est rectiligne, et ses rayons dépassent de beau- coup la membrane qui les réunit. *. ro le maire die dos SM a en ENTRER rerons: à chacune des pectorales. à chacune des thoracines. 2 celle de l’anus. . e e e . . D . . . + L . + . L) k L / . « . . . . e . + + s . 0 . 7 a |\@ . 4 . e . e - é e e C2 L] . . . ° . 1/4 x celle de la queue. le + . Ou . « ° LD — e D e 1- 248 HISTOIRE NATURELLE PARA AA AA NAS LA BR VUE VE VUVA VENUE RAA AA VAR VAR AAA VE VU RAA AAA ER AMAUVI AAA LE CORIS ANGULEUX. C: coris diffire du précédent par six traits principaux: son corps est beaucoup plus allongé que celui de laigrette ; le pre- mier rayon de la nageo re dorsale ne dépasse pas les autres; la ligne latérale ne suit pas dans ioute son étendue la courbure du dos, elle se fléchit en en bas, à une assez petite distance de la nageoire caudale , et tend ensuite directement vers-cette nageoire ; le sommet du crâne ne présente pas de loupe où de bosse; cha- que opercule se prolonge vers la queue, de manière à former un angle saillant, au leu de n'offrir qu'un contour arrondi; et les deux mâchoires sont également avancées *. PA AA AAA AARARANAAU NU AAA AA VA ANNUAIRE SOIXANTE-HUITIÈME GENRE. LES GOMPHOSES. Le museau allongé en forme de clou ou de masse ; la tête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos. ESPÈCES. CARACTÈRES. 4. LE GOMPHOSE BLEU. . ? Toute la surface du poisson , d’une couleur bleue foncée. La couleur générale mêlée de rouge, 2. LE GOMPHOSE VARIÉ. de jaune ei de bieu. Er tr HAL nageoire du los QU << MANS Un lei ae er ati"; 20 FAVOEE à chacune des pectorales. , , + . « + + + + + + + + 15 a la nageoire dé Fanus. . . 4 ls + ele Le lofimliefierle os ïe 15 à celle dela queue. . . 4 «+ + + ee + + se 16 DU GOMPHOSE BLEU. 219 AAMAAAANIAN AAA AA AAA NN UV VU AAA AAA LUNA AN AAA AN AAA LE GOMPHOSE BLEU. (1 ns Couersos a laissé dans ses manuscrits la description de ce poisson qu'il a observé dans ses voyages, que nous avons cru, ainsi que lui, devoir inscrire dans un genre particulier , mais auquel nous avons donné le nom générique de gomphos , plutôt que celui d'e’ops, qui lui a été assigné par ce naturaliste. Le mot gomphos désigne , aussi-bien que celui d’elops, la fornie du mu- seau de ce poisson , qui représente une sorte de clou; et en em- ployant la dénomination que nous avons préiérée, on évite toute confusion du genre que nous décrivons, avec une petite famille d’abdominaux connue depuis long-temps sous le nom d’élops. Le gomphose bleu est, suivant Cominerson, de la grandeur du cyprin tanche. Toute sa surface présente une couleur blene sans tache, un peu foncée ou noirâtre sur les nageoïres peclorales , et très -claire sur les autres nagroires. L'œil seul montre des nuances différentes du bleu ; la prunelle est bordée d'un cercle blanc , autour duquel l'iris présente une belle couleur d’éme- raude ou d'aigue-marine. Le corps est un peu arqué sur le dos, et beauconp plus au- dessous du ventre. La tête, d’une grosseur médiocre, se termine en devant par une prolongalion du museau, que Coimmerson a comparée à un clou , dont la longueur est égale aë septième de la longueur totaie de l'animal, et qui a quel ;jue rapport avec le bouloir du sanglier. La mâchoire supérieure est un peu exlen- sible , et quelquefois un peu plus avancée que lintérieure; ce qui n'empêche pas que lavant- bouche, dont l'ouverture est étroite, ne forme une sorte de tuyau. Chaque mâchoire est com- posée d’nn os garni d’un seul rang de dents très-petiles el très- serréés l'une contre l’autre, et les deux dents les plus avancées de la mâchoire d'en - haut sont aussi plus grandes que celles qui les suivent. Tout lintérieur de la bouche est d’ailleurs lisse et d’une cou- leur bleuâtre. Les yeux sont petits et très-proches des orifices des narines, qui sont doubles de chaque coté. 250 HISTOIRE NATURELLE . On ne voit aucune écaille proprement dite, ou semblable. à celle du dos, sur la tête ni sur les opercules du gomphose bleu. Ces opercules ne sont hérissés d'aucun piquant. Deux lames les composent : la seconde de ces pièces s’avance vers la queue, en forme de pointe; et une partie de sa circonférence est bordée d’une membrane. On voit quelques dentelures sur la partie concave des arcs os- seux qui soutiennent les branchies. La portion de la nageoire dorsale qui comprend des rayons aiguillonnés est plus basse que la partie de ceite nageoire dans laquelle on observe des rayons articulés. La nageoire caudale forme un croissant dont les deux pointes sont très-allongées. La ligne latérale , qui suit la courbure du dos jusqu’à la fin de la nageoire dorsale, où elle se fléchit vers le bas pour tendre en- suite directement vers la nageoïre caudale, a son cours marqué par une suite de petites raies disposées de manière à imiter des caractères chinois. Les écailles qui recouvrent le corps et la queue du gomphose bleu sont assez larges; et les petites lignes qu'elles montrent les font paroitre comme ciselées *. BAANANAARAAA ANIME VUE AAA AR RAI AAA A/R ELLE LS VAVELR VAGUE LUS, LE GOMPHOSE VARIÉ. 4 Sur les bords charmans de la fameuse île de Faïti, Commersor a observé une seconde espèce de gomphose, bien digne, par la beauté ainsi que par l'éclat de ses couleurs, d’habiter ces rivages embellis avec tant de soin par la Nature. Elle est principalement distinguée de la première par ces riches nuances qui la décorent ; elle montre un brillant et agréable mélange de rouge, de jaune 1 6 rayons à la membrane des branchies, & aiguillonnés et 14 rayons articulés à la nageoire du dos. :4 a chacune des pectorales. 6 à chacune des thoracines. (Le second se prolonge en un filament.} 3 aiguillonnés el 12 rayons articulés à la nagcoire ds l’anus. ki à celle de la quete. DU NASON LICORNET. 252 et de bleu. Le jaune domine dans cette réunion de tons resplen- dissans ; mais l'azur y est assez marqué pour être un nouvel in- dice de la parenté du varié avec le gomphose bleu. RARAUMAAAA LA RAARAARMARAANVS VAARAAAAA SOIXANTE-NEUVIÈME GENRE. LES NASONS. Une protubérance en forme de corne ou de grosse loupe sur le nez; deux plaques ou boucliers de chaque côté de l'extrémité de la queue ; le corps et la queue recouverts d’une peau rude et comme chagrinée. ESPÈCES. CARACTÈRES. Une protubérance cylindrique, hori- zontale , et en forme de corne au- dévant des yeux ; une ligne latérale tres-sensible. 4. LE NASON LICORNET. Une proéminence en forme de grosse loupe au-dessus de la mâchoire su- périeure, point de ligne latéra'e visible. % LE NASON LOUPE. PAARAA VAR ARARARARAA NA RAA AAA AAA AAA VAR AA AAA AS AAA AAA A AAA AAA AA AAA AR VA AAA VE AAA UE LE NASON LICORNET. | TRS SR Es Saxs les observations de l’infatigable Commerson , nous ne con- noîtrions pas tous les traits de l'espèce du licornet , et nous igno- rerions l'existence du poisson loupe, que nous avons cru , avec cet habile voyageur , devoir renfermer , ainsi que le licornet , dans un genre particulier, distingué par le nom de nason. La premiere de ces deux espèces frappe aisément les regards par la singularité de la forme de sa tête; elle attire l'attention de ceux même qui s’occupent le moins des sciences naturelles. Anssi avoit-elle été très- remarquée par Jes matelots de l'expédition dont 262 HISTOIRE NATURELLE 7 Commerson faisoit partie : ils l’avoient examinée assez souvent ‘pour lui donner un nom; et comme ils avoient facilement saisi un rapport très-marqué que présente son museau avec le front des animaux fabuleux auxquels l'amour du merveilleux a depuis long-lemps attaché la dénomination de licorne , ils l’'avoient ap- peléc la petite licorne ; ou le licornet , appellation que j'ai cru de- voir conserver. En effet , de l’entre-deux des yeux de ce poisson part une pro- tubérance presque cylindrique , renflée à son extrémité, dirigée horizontalement vers le bout du museau, et attachée à la tête proprement dite Pause base assez large. _ C'est sur cetle même base que l’on voit de chaque côté deux orifices de narines , dont l'antérieur est le plus grand. Les yeux sont assez gros. Le museau proprement dit est un peu pointu ; l'ouverture de la bouche étroite ; la lèvre supérieure foiblement extensible ; la qu choire d’en-haut un peu plus courte que celle d’en - bas , et garnie, comme cette dernière , de dents très - pelites , aiguës , et peu serrées les unes contre les autres. Des lames osseuses composent les opercules , au-dessous des- quels des arcs dentelés dans leur partie concave soutiennent de Chaque côté les quatre branchies *. Le Me et la queue sont très- comprimés, carénés en haut ainsi qu’en bas, et recouverts d’une peau rude, que l’on peut comparer à celle de plusieurs carlilagineux , et notamment de la plupart des squales. La couleur que présente la surface presque entière de l’ani- mal est d’un gris brun ; mais la nageoire da dos, ainsi que celle de l'anus, sont agréablement variées par des raies courbes, jau- es ou dorées. Cette même nageoire dorsale s'étend depuis la nuque jusqu'à une assez petite distance de la nageoire caudale. La ligne latérale est voisine du dos, dont elle suit la courbure; 1 A rayons à la membrane des branchies. 6 aiguillons et 30 rayons articulés à la nageoire du dos. 17 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 aiguillon ct 3 rayons articulés à chacune des thoracines. 2 siguillons et 30 rayons articulé ‘5 à }a nageoire de P HA US, 29 reyons ? la nageoire de la queue. « ee DU NASON LICORNET. 255 : l'anus est situé très-près de la base des thoracines, et par consé- quent plus éloigné de la nageoire caudale que de la gorge. La nageoire dé l'anus est un peu plus basse et presque aussi tongue que celle du dos. ai caudale est échancrée en forme de croissant , et les deux cornes qui la terminent sont composées de rayons si allongés, que, lorsqu'ils se rapprochent, ils représentent presque un cercle parfait , au lieu de ne montrer qu'un demi-cercle. De plus, on voit auprès de la base de cette nageoire, et de cha- que côté de la queue, deux plaques osseuses , que Commerson uomme de petits boucliers, dont chacune est grande, dit ce voyageur, comme l'ongle du petit doigt de l’homme, et com - posée d’une lame un peu relevée en carène et échancrée par- devant. On doit apercevoir d'autant plus aisément ces deux pièces qui forment un caractère remarquable, que la longueur totale de l'animal n'excède pas quelquefois trente -cinq4 centimètres. Alors le plus grand diamètre vertical du corps proprement dit, ceiui que l'on peut mesurer au-dessus de l'anus , est de dix ou onze centimètres ; la plus grande épaisseur du poisson est de quatre centimètres ; et la partie de la corne frontale el horizontale , qui est entièrement dégagée du front, a un centimètre de longueur. Commerson a vu le licornet auprès des rivages de Pile de France ; et si les dimensions que nous venons d’indiquer d’après le ma- auscrit de ce naturaliste, sont celles que ce nason présente le plus souvent dans les parages que ce voyageur a fréquentés , il faut que cette espèce soit bien plus favorisée pour son développement dans la mer Rouge ou mer d'Arabie. En effet , Forskael , qui l'a décrite, et qui a cru devoir la placer parmi celles de la famille des chétodons , au milieu desquels elle a été laissée par le savant Gmelin et par M. Bonnaterre , dit qu’elle parvient à la longueur de cent dix-huit centimètres ( une aune ou environ ). Les licor- nets vont par troupes nombreuses dans cette mème mer d'Arabie ; on en voit depuis deux cents jusqu’à quatre cents ensemble ; et l'on doit en être d'autant moins surpris , que l’on assure qu'ils ne se nourrissent que des plantes qu’ils peuvent rencontrer sous les eaux. Quoiqu'ils n'aient le besoin ni l'habitude d'attaquer une proie , ils usent avec courage des avantages que leur donnent leur grandeur et la conformation de leur tête ; ils se défendent avec succès contre des ennemis dangereux ; des pêcheurs arabes 25% HISTOIRE NATURELLE ont même dit avoir vu une troupe de ces thoracins entourer aveg audace un aigle qui s'étoit précipité sur ces poissons comme sur des animaux faciles à vaincre , opposer le nombre à la force, assailli l'oiseau carnassier avec une sorte de concert , et le com- battre avec assez de constance pour lui donner la mort. ARRIVER AAA MAANAARARARAAAAAAAAIAIAAA AAA UMA LUS LE NASON LOUPE. Cerre espèce de nason , observée, décrite et dessinée, comme la première , par Commerson , qui l’a vue dans les mêmes con- irées , ressemble au licornet par la compression de son corps et de sa queue , et par la nature de sa peau rude et chagrinée ainsi que celle des squales. Sa couleur générale est d’un gris plus ou moins mêlé de brun, et par conséquent très-voisine de celle du licornet ; mais on distingue sur la partie supérieure de l'animal , sur sa nageoire dorsale et sur la nageoire de la queue , un grand nombre de taches petites, lenticulaires et noires. Celles de ces taches que l’on remarque auprès des nageoires pectorales sont un peu plus larges que les autres ; et entre ces mêmes nageoires et les orifices des branchies on voit une place noiràtre et très- rude au toucher. La tête est plus grosse, à proportion du reste du corps, que celle du licornet. La protubérance nasale ne se détache pas du museau autant que la corne de ce dernier nason : elle s'étend vers le haut ainsi que vers les côtés ; elle représente une loupe ou véritable bosse. Un sillon particulier, dont la couleur est très- obscure , qui part de l’angle antérieur de l’œil , et qui règne jus- qu’à l'extrémité du museau, circonscrit celte grosse tubérosité ; et c’est au-dessus de l’origine de ce sillon, et par conséquent très- près de l'œil , que sont situés, de chaque côté, deux orifices de narines , dont l’antérieur est le plus sensible. Les yeux sont grands et assez rapprochés du sommet de la tête ; les lèvres sont coriaces ; la mâchoire supérieure est plus avancée que l’inférieure, la déborde, l’embrasse , n’est point du tout extensible, et montre, comme la mâchoire d’en-bas, un contour arrondi , et un seul rang de dents incisires. J era l'retre Purx L Le Nason hcornet.....…. Page 251. ‘ — 2.Le Nason LR SPA ETES 254. 5. 1, Osphroneme QOrAMIV. . …... ob, — « / LUN "I & SN (4 (AOL DES KYPHOSES. 255 Le palais et le gosier présentent des plaques hérissées de petites dents. haque opercule est composé de deux lames. Les arcs des branchies sont tuberculeux et dentelés dans leur concavité. Les aiguillons de la nageotre du dos et des thoracines sont très- rudes * ; le premier aiguillon de la nageoire dorsale est d'ailleurs très-large à sa base, la nageoïire caudale est en forme de crois- sant , mais peu échancrée. On n’aperçoit pas de ligne latérale ; mais on trouve, de chaque côté de la queue, deux plaques ou boucliers analogues à ceux du licornet. Le nason loupe devient plus grand que le ficornet ; il parvient jusqu’à la longueur de cinquante centimètres. VSAAAMANAARAN UV AAA UV A NNMAN ANA AAA AAA NN SOIXANTE-DIXIÈME GENRE. LES K YPHOSES. | Ze dos très-élevé au-dessus d’une ligne tirée depuis le bou£ du museau jusqu’au milieu de la nageoire caudale ; une bosse sur la nuque ; des écailles semblables à celles du dos, sur la totalité ou une grande partie des opercules qui ne sont pas dentelés. ESPÈCE. CARACTÈRES. Une bosse sur la nuque ; une bosse LE KYPHOSE DOUBLE-BOsSE.{ entre les yeux; la nageoire de la | queue fourchue. & 4 rayons à la membrane des branchies. 5 aiguillonnés et 30 rayons atticulés à la nageoire du dos. 17 à chacune des pectorales. / 2 aiguillons et 28 rayons articulès à la nageoire de l’anns. A6 rayons là Dagroiso de l: groue 256 HISTOIRE NATURELLE AAA MA AAA RAA RAR RAR AAA ARR AA AR AAA AA AAA AT AAA AA LE KYPHOSE DOUBLE-BOSSE :. es à Couwerson nous a transmis la figure de cet animal. La bosse que ce poisson a sur la nuque est grosse, arrondie, et placée sur une partie du corps tellement élevée, que si on tire une ligne droite du museau au milieu de la nageoire caudale , la hauteur du sommet de la bosse au-dessus de cette ligne liorizontale est au moins égale au quart de la longueur totale de ce thoracin. La seconde bosse , qui nous a suggéré son nom spécifique , est con- formée , à peu près, comme la première, mais moins grande , et située entre les yeux. La ligne latérale suit la courbure du dos, dont elle est très voisine. Les nageoires pectorales sont allon- gées et terminées en pointe, La longueur de la nageoire de l'anus n’égale que la moitié , ou environ, de celle de la nageoire dorsale. La nageoire de la queue est très-fourchue. Des écailles sembla- bles à celles du dos recouvrent au moins une grande partie des opercules*. —————— 1 Le nom générique lyphose, CYPHOSUS , que nous avons donné à ce poisson, vient du mot #yphos, qui en grec signifie bosse , aussi-bien que Ayrtos, expres- sion dont Bloch a fait dériver le nom d'un genre de jugulaires , ainsi que nous l'avons vu. 2 13 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire dorsale. 13 ou 14 rayons à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons à chacune des thoracines. 14 ou 15 à celle de l'anus. DE L'OSPHRONÈME GORAMY. 259 SOIXANTE-ONZIÈME GENRE. LES OSPHRONÈMES. Cing ou six rayons à chaque nageoire thoracine ; le premier de ces rayons aiguillonné ; et le second terminé. par un filament tres-long. ESPÈCES. CARACTÈRES. La partie postérieure du dos très-éle- r. L'OSPHRONÈME GORAMY. vée , la ligne latérale droite ; la na- geoire de la queue arrondie. La lèvre inférieure plissée de chaque côté; les nageoires du dos et de que à) 2. L'OSPHRONÈME GAL. l'anus très-basses ; celle de la queue fourchue. RAA AAA VIA MAA NAS AAA AAA VIA AAA VARAAR RAA AAA URLS AA MAR VERUUEVUR VILA LATAANR L’'OSPHRONÈME GORAM Y : Novs conservons à ce poisson le nom générique qui lui a été donné par Commerson, dans les manuscrits duquel nous avons trouvé la description et la figure de ce thoracin. Cet osphronème est remarquable par sa forme , par sa gran- deur , et par la bonté de sa chair. Il peut parvenir jusqu’à ne lon- gueur de deux mèêtres ; et comme sa hauteur est très-grande à proportion de ses autres dimensions , il fournit un aliment aussi copieux qu'agréable. Commerson Fa observé dans l'ile de France, en février 1770 , par les soins de Seré, commandant des troupes nationales. Ge poisson yavoit été appor 4e de la Chine, où il est in- digène, et de Batavia , où on le trouve aussi, selon l’estimable 1 Poisson gouramie ou gouramy. ( I faut observer que ce nom de poisson gouramie où gouramÿ , ou goramy . à été aussi donné, dans le grand Océan , au trichopode mentonwier. ) Lacepède 5, 17 258 HISTOIRE NATURELLE M. Cossigny. On l'avoit d’abord élevé dans des viviers ; et il s'étoit ensuile répandu dans les rivières, où il s'étoit multiplié avec une grande facilité, et où 1l avoit assez conservé toutes ses qualités pour être, dit Commerson, le plus recherché des poissons d’eau douce. 11 seroit bien à désirer que quelque ami des sciences na- turelles, jaloux de favoriser l'accroissement des objets véritable- ment utiles , se donnât le peu de soins nécessaires pour le faire arriver en vieen France, l’y acclimater dans nos rivières, et procurer ainsi à notre patrie une nourriture peu chère , exquise , salubre , et très-abondante. Voyons quelle est la conformation de cet osphronème gora my. Le corps est très-comprimé et très-haut. Ledessous du ventre et de la queue et la partie postérieure du dos présentent une ca- rène aiguë. Cette même extrémité postérieure du dos montre une sorte d’échancrure , qui diminue beaucoup la hauteur de l’ani- imal , à une petite distance de la nageoiïre caudale ; et lorsqu'on n’a sous les yeux qu'un des côtés de cet osphronème , on voit facilement que sa partie inférieure est plus arrondie , et s'étend au-dessous du diamètre longitudinal qui va du bout du museau à la fin de la queue , beaucoup plus que sa partie supérieure ne s'élève au-dessus de ce mème diamètre *. De larges écailles couvrent le corps, la queue , les opercules et Ja tête ; et d’autres écailles plus petites revêtent une portion assez considérable des nageoires du dos et de l'anus. Le dessus de la tête, incliné vers le museau , offre d’ailleurs deux légers enfonce- mens. La mâchoire supérieure est extensible; l’inférieure plus avancée que celle d’en-haut : toutes les deux sont garnies d’une double rangée de dents ; le rang extérieur est composé de dents courtes et un peu recourbées en dedans ; l’intérieur n'est formé que de dents plus petites et plus serrées. On aperçoit une callosité au palais; la langue est blanchätre, retirée, pour ainsi dire, dans le fond de la gueule, auquel elle est atiachée ; les orifices des narines sont doubles ; chaque oper- cule est formé de deux lames, dont la première est excavée vers EU CA SR 1 En 2 6 rayons à la membrane des branchies. 13 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire du dos. 14 rayons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés chacune des thoracines: 10 aiguillons et 20 rayons articulés à la nageoire de l'anus, 16 rayons à çelle de la queue, DE L'OSPHRONÈME GORAMY. 259 le bas par deux ou trois petites fossettes, et dont la seconde sa- vance en pointe vers les nageoires peclorales, et de plus est bordée d’une membrane. On aperçoit dans l’intérieur de la bouche , et au - dessus des branchies, une sorte d'os ethmoïde, Zabyrinthiforme, pour em- ployer l'expression de Commerson , et placé dans une cavité par- ticulière. L'usage de cet os a paru au voyageur que nous venons de citer très-digne d’être recherché, et nous nous en occuperons de nouveau dans notre Discours sur les parties solides des pois- sons. La nageoire du dos commence loin de la nuque, et s'élève ensuite à mesure qu’elle s'approche de la caudale, auprès de la- quelle elle est très-arrondie. Chaque nageoire thoracine renferme six rayons. Le premier est un aiguillon très-fort; le second se termine par un filament qui s'étend jusqu’à l'extrémité de la nageoire de la queue, ce qui donne à l’osphronème un rapport très-marqué avec les tricho- podes : mais dans ces derniers ce filament est la continuation d’un rayon unique, au lieu que, dans l’osphronème, chaque thoracine présente au moins cinq rayons. L'anus est deux fois plus près de la gorge que de l'extrémité de la queue : la nageoire qui le suit a une forme très-analogue à celle de la dorsale ; mais, ce qui est particulièrement à remarquer, elle est beaucoup plus étendue. On ne compte au-dessus n1 au-dessous de la caudale, qui est arrondie , aucun de ces rayons articulés, très-courts et inégaux , qu'on a nommés faux rayons ou rayons bâtards , et qui accom- pagnent la nageoire de la queue d’un si grand nombre de pois- sons. | Enfin la ligne latérale, plus voisine du dos que du ventre, n'offre pas de courbure très-sensible, Au reste, le goramy est brun avec des teintes rougeâtres plus claires sur les nageoires que sur le dos; et les écailles de ses côtés et de sa partie inférieure, qui sont argentées et bordées de brun, font paroître ces mêmes portions comme couvertes de mailles. 260 HISTOIRE NATURELLE AAA A AA MA TEE RAA AAA LE L’'OSPHRONÈME GAL. Fonsxazr. a vu sur les côtes d'Arabie cet osphronème, qu'il a inscrit parmi les scares, et que le professeur Gmelin a ensuite transporté parmi les labres, mais dont la véritable place nous paroït être à côté du goramy. Ce poisson est regardé comme très- venimeux par les habitans des rivages qu'il fréquente; et dès- lors on peut présumer qu’il se nourrit de mollusques, de vers, et d’autres animaux marins, imprégnés de sucs malfaisans ou même délétères pour l'homme. Mais s'il est dangereux de manger de la chair du gal , il doit être très-agréable de voir cet osphro- nème : il offre des nuances gracieuses, variées et brillantes ; et ces humeurs funestes , dérobées aux regards par des écailles qui resplendissent des couleurs qui émaillent nos parterres, offrent une nouvelle image du poison que la Nature a si souvent placé sous des fleurs. Le gal est d’un vert foncé; et chacune de ses écailles étant mar- quée d’une petite ligne transversale violette ou pourpre, l'os- phronème paroit rayé de pourpre ou de violet sur presque toute sa surface. Deux bandes bleues règnent de plus sur son abdomen. Les nageoires du dos et de l'anus sont violettes à leur base , et bleues dans leur bord extérieur ; les pectorales bleues et violettes dans leur centre; les thoracines bleues ; la caudale est jaune et aurore dans le milieu , violette sur les côtés , bleue dans sa cir- conférence; et l'iris est rouge autour de la prunelle, et vert dans le reste de son disque. Le rouge, l'orangé, le jaune, le vert, le bleu, le pourpre et violet, c’est-à-dire, les sept couleurs que donne le prisme solaire, et que nous voyons briller dans larc-en-ciel, sont donc distribuées sur le gal , qui les montre d’ailleurs disposées avec goût, et fon- dues les unes dans les autres par des nuances très-douces. Ajoutons, pour achever de donner une idée de cet osphronë- me, que sa lèvre inférieure est plissée de chaque côté ; que ses dents ne forment qu’une rangée ; que celles de devant sont plus grandes que celles qui les suivent , et un peu écartées l’une de l'autre ; que la ligne latérale se courbe vers le bas, auprès de la fin DU TRICHOPODE MENTONNIER. 2613 de la nageoire dorsale; et que les écailles sont striées , foiblement attachées à l'animal, et membraneuses dans une grande partie de leur contour *. RAR AAAMAMARA VARIE IAA IAA AA AAA AAA AA LAVE AA AAA LAS AAA AURA SOIXANTE-DOUZIÈME GENRE, LES TRICHO PODES. Un seul rayon beaucoup plus long que le corps à chacune des nageoires thoracines ; une seule nageoire dorsale. ESPÈCES. CARACTÈRES La bouche dans la partie supérieure 1. LE TRICHOPODE MEN- de la tête, la mâchoire inférieure TONNIER. avancée de manière à représenter une sorte de menton. La tête couverte de petites écailles ; 2. LE TRICHOPODE TRicaop-} les rayons des nageoires pecto- TÈRE. rales prolongés en très-long fila- mens. RAA VA RAAA AAA AAA AAA AA AAA AAA AAA LA AVR AS VIA VUE VE LE TRICHOPODE MENTONNIER *. C'ssr encore le savant Commerson qui a observé ce poisson, dont nous avons trouvé un dessin fait avec beaucoup de soin et d’exactitude dans ses précieux manuscrits. La tête de cet animal est extrêmement remarquable ; elle est le produit bien plutôt singulier que bizarre d’une de ces combi- * 5 rayons a la membrane des branchies. 8 aiguillons et 14 rayons articulés à la nageoïre du dos. 14 rayons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayous articulés à chacune des thoracines. 3 aiguillons et 12 rayons articulés à celle de l'anus. 15 rayons à celle de la queue. 2? Gouramy , ou gourarmte, 262 HISTOIRE NATURELLE naisons de formes plus rares qu’extraordinaires , que l’on est sur- pris de rencontrer, mais que l’on devroit être bien plus étonné de ne pasavoir fréquemment sous les yeux, et qui n'étant que de nouvelles preuves de ce grand principe que nous ne cessons de chercher à établir, fout ce qui peut être, existe, méritent néan- moins notre examen le plus attentifet nos réflexions les plus pro- fondes. Elle présente d’une manière frappante les principaux ca- ractères de la plus noble des espèces , les traits les plus reconnois- sables de la face auguste du suprême dominateur des êtres ; elle rappelle le chef-d'œuvre de la création; elle montre en quelque sorte un exemplaire de la figure humaine. La conformation de la mâchoire inférieure , qui s’avance, s’arrondit , se relève et se recourbe , pour représenter une sorte de menton; le léger en- foncement qui suit cette saillie ; la position de la bouche , et ses dimensions; la forme des lèvres ; la place des yeux, et leur dia- mètre ; des opercules à deux lames, que l’on est tenté de com- parer à des joues ; la convexité du front ; l'absence de toute écaille proprement dite de dessus l’ensemble de la face, qui, revêtue uniquement de grandes lames, paroît comme couverte d’une peau; toutes les parties de la tête du mentonnier se réunissent pour produire cette image du visage de l’homme , aux yeux de ceux surtout qui regardent ce trichopode de profil. Mais cette image n’est pas complète. Les principaux linéamens sont tracés : mais leur ensemble n’a pas reçu de la justesse des proportions une véritable ressemblance ; ils ne produisent qu’une copie gro- esque , qu’un portrait chargé de détails exagérés. Ce n’est donc pas une tête humaine que l'imagination place au bout du corps du poisson mentonnier ; elle ÿ suppose plutôt une tête de singe ou de paresseux ; et ce n’est même qu’un instant qu’elle peut être séduite par un commencement d’illusion. Le défaut de jeu dans cette tête qui la frappe, l'absence de toute physionomie , la priva- tion de toute expression sensible d’un mouvement intérieur, font bientôt disparoître toute idée d'être privilégié , et ne laissent voir qu'un animal dont quelques portions de la face ont dans leurs dimensions les rapports peu communs que nous venons d'indi- quer. C’est le plus saillant de ces rapports que j'ai cru devoir dé- signer par le nom spécifique de r2entonnier, de même que j'ai fait allusion par le mot #richopode (pieds en forme de filamens) au caractère de la famille particulière dans laquelle j'ai pensé qu'il falloit l'inscrire. DU TRICHOPODE TRICHOPTERE. 263 Chacune des nageoires thoracines des poissons de cette famille, et par conséqnent du mentonnier , n’est composée en effet que d'un rayon ou filament très-délié. Mais cette prolongation tres- molle , au lieu d'être très-courie et à peine visible , comme dans les monodactyles, est si étendue , qu’elle surpasse où du moins égale en longueur le corps et la queue réunis. Le mentonnier a d’ailleurs ce corps et cette queue très-com - primés , assez hauts vers le milieu de ia longueur totale de j'ani-- mal; la nageoire dorsale et celle de l'anus, basses, et presque égales l’une à l'autre; la caudale rectiligne; et les pectorales cour- tes, larges et arrondies *. RARAAAAAAMAAA A AAA AAA NA AAAAMA AA VAN AAANAARANAR AY E LE TRICHOPODE TRICHOPTERE. EE C E trichopode est distingué du précédent par plusieurs traits que l’on saisira avec facilité en lisant la description suivante. I} en diffère surtout par la forme de sa tête, qui ne présente pas cette sorte de masque que nous avons vu sur le mentonnier. Cette partie de Fanimal est petite et couverte d’écailles semblables à celles du dos. L'ouverture de la bouche est étroite, et située vers la portion supérieure du museau proprement dit. Les lèvres sont extensibles. La nageoire du dos est courte, pointue, ne commence qu'à l'endroit où le corps a le plus de hauteur , et se termine à une grande distance de la nageoire de la queue. Il est à remarquer que celle de l'anus est, au contraire très-longue ; qu’elle renferme , à très-peu près, quatre fois plus de rayons que la dorsale ; qu’elle tonche presque la caudale ; qu'elle s'étend beaucoup vers la tête ,et que, par une suitede cetie disposition, l’orifice de l'anus, qui la précède, est très-près de la base des thoracines. Ces dernières nageoires ne consistent chacune que dans un rayon ou filament plus long que le corps et la queue considérés ensem- AR : À la nageoïire du dos. . à. chacune des thoragines, . . à ! + Sun & la nageoire de l’anus, . . SORA UN TS XS rayons RE SCT PR EU SE 1 264 HISTOIRE NATURELLE ble : ; et de plus, chaque pectorale, qui est très-étroïte, se ter- mine par un autre fila ment très-allongé ; ce qui a fait donner au poisson dont nous par lons le nom de trichoptère , ou d’aile à fila- nent, Nous lui avons conservé ce nom spécifique ; mais au lieu de le laisser dans le genre des labres ou des spares, nous avons cru , d'après les principes qui nous dirigent dans nos distribu- tions méthodiques, devoir le comprendre dans une petite fa- mille particulière , et le placer dans le même genre que le men- ionnier. Le trichoptère est ondé de diverses nuances de brun. On voit de chaque côte sur le corps et sur la queue une tache ronde, noire, et bordée d’une couleur plus claire. Des taches brunes sont répandues sur la tête, dont la teinte est, pour aïnsi dire, livide ; et la nageoire de la queue , ainsi que celle de l'anus, sont vontillées de blanc. Ce trichopode ne parvient guëre qu'à un décimètre de lon- gueur. On le trouve dans la mer qui baigne les grandes Indes. AAAARAAAAAA AAA VB RAA AAA NARNIA AR VAR UIA RAA AAA ANA VAL VIA UAAMAALS A4 SOIXANTE-TREIZIÈME GENRE. LES MONODACTYLES. Un seul rayon très-court et à peine visible à chaque nageotre thoracine ; une seule nageoire dorsale. ESPÈCE. CARACTÈRES,» La nageoire du dos , et celle de l’anus LE MONODACTYLE CI- 4 à FRERE en forme de faux ; celle de la queue FORME. s en croissant. LE x 4 aiguillons et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 9 rayons à chacune des pectorales. L à chacune des thoracines. un et 38 rayons articulés, à la nageoire de l’anus. 16 à celle de la queue, qui est fourchue. DU MONODACTYLE FALCIFORME. 265 ananas RAA AN MMAANAANAANARAAAAANAAAAAARAN AR ANA LE MONODACTYLE FALCIFORME. Nous donnons ce nom à une espèce de poisson dont nous avons trouvé la description et la figure dans les manuscrits de Commer- son. Nous Favons placé dans un genre particulier que nous avons appelé monodactyle, c'est-à-dire , à un seul doigt, parce que chacune de ses nageoires thoracines, qui représentent en quelque sorte ses pieds , n’a qu'un rayon très -court et aiguillonné , ou, pour parler le langage de plusieurs naturalistes , n’a qu’un doigt très-petit. Le nom spécifique par lequel nous avons cru devoir d’ailleurs distinguer cet animal nous a été indiqué par la forme de ses nageoires du dos et de l'anus, dont la figure ressemble un peu à celle d’une faux. Ces deux nageoires sont de plus assez égales en étendue , et touchent presque la nageoire de la queue, qui est en croissant. L’anus est presque au-dessous des nageoires pectorales , qui sont pointues. La ligne latérale suit la courbure du dos , dont elle est peu éloignée. L'opercule des branchies est composé de deux lames, dont la postérieure paroît irrégulière- ment festonnée. Les yeux sont gros. L'ouverture de la bouche est pelite : la mâchoire supérieure présente une forme demi-circu- laire, et des dents courtes, aiguës et serrées ; elle est d’ailleurs extensible et embrasse l’inférieure. La langue est large, arrondie à son extrémité , amincie dans ses bords, rude sur presque toute sa surface. On voit , de chaque côté du museau , deux orifices de narines , dont l’antérieur est le plus petit et quelquefois le plus élevé. La concavité des arcs osseux qui soutiennent les branchies présente des protubérances semblables à des dents, et plus sen- “sibles dans les trois antérieurs. Le corps et la queue sont très- comprimés, couverts d’écailles petites , arrondies et lisses, que l’on retrouve avec des dimensions plus petites ençore sur une partie des nageoires du dos et de l'anus, et resplendissans d’une couleur d'argent, mêlée sur le dos avec des teintes brunes. Ces mêmes nuances obscures se montrent aussi sur la portion antérieure de la nageoire de l'anus et de celle du dos, ainsi que sur les pectorales, 266 HISTOIRE NATURELLE qui néanmoins offrent souvent une couleur incarnate. Le mono- dactyle falciforme ne parvient ordinairement qu'à une longueur de vingt-six centimetres *. RAA UV AAA LE UE AT AAA AA VA AMV LU MAMA EU RANARAAAABAN NET SOIXANTE-QUATORZIÈME GENRE. LES PLECTORHINQUES. Une seule nageoire dorsale; point d’aiguillons isolés au-devant de la nageoire du dos, de carène latérale, ni de petite nageoire au-devant de celle de l'anus ; les lèvres plissées et contournées ; une ou plusieurs lames de l’opercule branchial, dentelées. ESPÈCE. CARACTÈRES. Treize aiguillons à la nageoire du dos ; LE PLECTORHINQUE de grandes taches irrégulières, char- CHÉTODONOÏDE. gées de taches beaucoup plus foncées, inégales, et presque rondes. AAA VARARRAAAAANAAANA AU AAA VU AVR LE PLECTORHINQUE CHÉTODONOIÏDE. L. mot plectorhinque désigne les plis extraordinaires que pré- sente le museau de ce poisson , et qui forment, avec la dentelure de ses opercules, un de ses principaux caractères génériques. Nous avons employé de plus, pour cet osseux , le nom spécifique de chétodonoide, parce que l’ensemble de sa conformation lui donne de très-grands rapports avec les chélodons, dont l’his- toire ne sera pas très-éloignée de la description du plectorhinque. Ce dernier animal leur ressemble d’ailleurs par la beauté de sa A ESRI M 2 9 rayons à la membrane des branchies. LU, GE 33 a la nageoire du dos. 17 a chacune des pectorales. 1 aiguillonné à chacune des thoracines: 8 aiguillons et 30 rayons à celle de l’anus. DU PLÉCTORHINQUE CHÉTODONOIDE. 267 parure. Sur un fond d’une couleur très-foncée , paroissent, en effet, de chaque côté, sept ou huit taches tres-étendues , iné- gales, irrégulières , mais d’une nuance claire et trés-éclatante, variées par leur contour, agréables par leur disposition, relevées par des taches plus petites, foncées , et presque toutes arrondies, qu’elles renferment en nombre plus ou moins grand. On peut voir aisément, par le moyen du dessin que nous avons fait gra- ver, le bel effet qui résulte de leur figure, de leur ton, de leur distribution , d'autant plus qu’on aperçoit des taches qui ont beaucoup d’analogie avec ces premières, à l'extrémité de toutes les nageoires, et surtout de la partie postérieure de la nageoire du dos. Cettenageoire dorsale montre une sorte d’échancrure arrondie qui la divise en deux portions très-contiguës, mais faciles à dis- tinguer, dont l’une est soutenue par 13 rayons aiguillonnés , et l’autre par 20 rayons articulés *. Les thoracines et la nageoire de l'anus présentent à peu près la même forme et la même surface June que l’autre : les deux premiers rayons qu’elles comprennent sont aiguillonnés; et le second de ces deux piquans est très-long et très-fort, La nageoire caudale est rectiligne ou arrondie. Il n’y a pas de ligne latérale sensible. La tête est grosse, comprimée comme le corps et la queue, erevètue, ainsi que ces dernières parties , d'écailles petites et placées les unes au-dessus des autres. Des écailles semblables recouvrent des appendices charnus auxquels sont atlachées les nageoires thoracines, les peciorales, et celle de l'anus. L'oeil est grand; l'ouverture de la bouche petite ; le museau un peu avancé, et comme caché dans les plis et les contours charnus où membraneux des deux mâchoires. Nous avons décrit cette espèce encore inconnue des natura- listes, d’après un individu de la collection hollandoise donnée à la France. 1 15 rayons à chacune des pectorales. 2 aiguillonnés et 13 rayons articulés à celle de l’anus, 15 à celle de la qneue. 268 HISTOIRE NATURELLE CAR AA AAA MMM VV RAA UN AAAAA VMAARAARAARAARAAAAAA RAA RAIARANAAARARAAS SOIXANTE-QUINZIÈME GENRE. LES POGONIAS. Une seule nageoire dorsale ; point d’aiguillons isolés au-devant de la nagecire du dos , de carène latérale, ni de petite nageotre au-devant de celle de l’anus ; un très-grand nombre de petits barbillons à la mâchoire inférieure. ESPÈCE. CARACTÈRES. Les opercules recouverts d’écailles sem- blables à celles du dos;quatre bandes transversales , et d’une couleur tres- foncée ou très-vive. LE POGONIAS FASCk. AAVW A AA AA AAA AV AA AAA AU AA VV AV AA AV AAA VV VU AA RAA LE POGONIAS FASCE. L Nous donnons ce nom de pogonias à un genre dont aucun in- dividu n’a encore été connu des naturalistes. Cette dénomina- tion signifie barbu, et désigne le grand nombre de barbillons qui garnissent la mâchoire inférienre , et, pour ainsi dire, le menton de l’animal. Nous avons décrit et fait figurer l'espèce que nous distinguons par l'épithète de füscé, d’après un poisson très- bien conservé, qui faisoit partie de la collection du stathouder à la Haye, et qui se trouve maintenant dans celle du Muséum d'histoire naturelle. Ce pogonias a la tête grosse; les yeux grands; la bouche large; les lèvres doubles; les dents des deux mâchoires aiguës, égales, et peu serrées ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’infé- rieure ; l’opercule com posé de deux lames et recouvert d’écailles arrondies comme celles du dos, auxquelles elles ressemblent d’ailleurs en tout; la seconde lame de cet o percule branchil ter- DES BOSTRYCHES. 269 minée en poinie ; la nageoire du dos * étendue depuis l'endroit le plus haut du corps jusqu’à une distance assez petite de l'extré- mité de la queue, et presque partagée en deux portions iné- gales par une sorte d’échancure cependant peu profonde : un aiguillon presque détaché au-devant de celte nageoire dor- sale et de celle de l'anus; cette dernière nageoire très-pelite et inférieure même en surface aux thoracines , qui néanmoins sont moins grandes que les pectorales; la caudale rectiligne ou arron- die; les côtés dénués de ligne latérale; la mâchoire inférieure garnie de plus de vingt filamensdéliés, assez courts, rapprochés deux à deux, ou trois à trois, et représentant assez bien une barbe naissante, Quatre bandes foncées ou vives, étroites, maïs très-distinctes, règnent de haut en bas de chaque côté du pogonias fascé ; de pe- tits points sont disséminés sur une grande partie de la surface de l'animal. SOIXANTE-SEIZIÈME GENRE. LES BOSTRYCHES. Le corps allongé et serpentiforme ; deux nageoires dorsales ; a seconde séparée de celle de la queue; deux barbillons à la mächoire supérieure ; les yeux assez grands el sans voile. ESPÈCES. CARACTÈRES. 1. LE BOSTRYCHE CHINOIS. La couleur brune. De très-petites taches vertes sur tout 2. LE BOSTRYCHE TACHETÉ. Je corps k A la ne lente MEN Te Le QU ete °° ° Te SATAYONS. à chacune des Morales OUR. 2 à AU 0 + SUIS à chacuñe defthdthtines. (JU RC NA NS 2, AIG à celle deilanasi A s 406 tunes cie té ns ets 6 à celle: de ane SA . 110 270 HISTOIRE NATURELLE PARAIT MAR VUE VI VER VERT VUE UVIA AA LAVE VUE MA AVES VAE LA VE VUS RAT LE BOSTRICHE CHINOIS. anes ne Ce dans les dessins chinois dont nous avons déjà parlé que nous avons trouvé la figure de ce bostryche, ainsi que celle du bostryche tacheté. Les bit que ces poissons ont à la mà- choire supérieure , et qui nous ont indiqué leur nom générique* les distingueroient seuls des gobies, des gobioïdes, des gobio- mores, et des sobiomoroïdes, avec lesquels ils ont cependant beaucoup de rapports par leur conformation générale. Nous ne doutons pas que ces osseux n'aient des nageoires au-dessous du corps, et ne doivent être compris parmi les thoracins , quoique la position dans laquelle ils sont représentés ne permette pas de distinguer ces nageoires. Au reste, si de nouvelles observations apprenoient que les bostryches n’ont pas de nageoires inférieures, ils n’en devroient pas moins former un genre séparé des autres genres déjà connus; il sufliroit de les retrancher de la colonne des thoracins, et de les porter sur celle des apodes. On les y rap- procheroit des murènes, dont il seroit néanmoins faciie de les distinguer par la forme de leurs yeux et les dimensions ainsi que la position de leurs nageoires. Ajoutons que cette remarque relative à l’absence de nageoires inférieures et au déplacement qui en seroit le seul résultat, s'applique au genre des bostry- choïdes dont nous allons parler. Le bostryche chinois est d’une couleur brune. On voit de chaque côté de la queue, et auprès de la nageoire qui termine cette partie, une belle tache bleue, entourée d’un cercle jaune vers le corps et rouge vers la nageoire. L'animal ne paroît re- vêtu d'aucune écaille facile à voir. Sa tête esi grosse ; l'ouverture de sa bouche arrondie; l’opercule branchial d’une seule pièce ; la première nageoire dorsale très-courte relativement à la se- conde ; celle de l'anus, semblable et presque égale à la première dorsale , se montre au dessous de la seconde nageoire du dos; celle de la queue est lancéolée. Les mouvemens et les habitudes * Bostrychos en grec veut dire Alawent , barbillon, ete. DU BOSTRYCHOIDE ŒILLÉ. a71 du bostryche chinois doivent ressembler beaucoup à ceux des murènes. RAR AAA AAA AA NAARAAAARA RAA AA RAA AAA AAA AAA AY LE BOSTRYCHE TACHETÉ. RAAAAAAAAUVIA C: bost ryche diffère du chinois par quelques unes de ses pro- portions , par plusieurs de ces traits vagues de conformation que Foeil saisit et que la parole rend difficilement, et par les nuances ainsi que par la disposition de ses couleurs. Il est, en eflet , par- semé de très-pelites taches vertes. ARIANE AA ANR A NU NN UV VV UV VV VAR VU VV EU AU VA AMV SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME GENRE. LES BOSTRYCHOIDES. Le corps allongé et serpentiforme; une seule nageoire dorsale ; celle de la queue séparée de celle du dos ; deux barbillons à la mâchoire supérieure ; Les yeux assez grands et sans voile. ESPÈCE. CARACTÈRES. La nageoire de l’anus basse et longue ; celle du dos, basse et tres-longue ; LE BOSTRYCHOÏDE œILLÉ. une tache verte entourée d’un cercle rouge , de chaque côté de l'extrémité \ de la queue. « AAA AAA SARA AAA AAA AR AAA AAA RAA LE BOSTRYCHOIDE ŒILLÉ. Be poisson est figuré dans les dessins chinois arrivés par la Hollande au Muséum d'histoire naturelle de France. Sa tête, son corps et sa queue sont couverts de petites écailles; sa tôle 272 HISTOIRE NATURELLE est moins grosse que la partie antérieure du corps. Les nageoires pectorales sont petites et arrondies; celle de la queue est lancéolée. La couleur de l’animal est brune, avec des bandes trans versales plus foncées, et un très-grand nombre de petites taches vertes. Une tache verte plus grande, placée dans un cercle rouge, et semblable à une prunelle entourée de son iris, paroît de chaque côté de l'extrémité de la queue. La conformation générale de ce poisson doit faire présumer que sa manière de vivre, ainsi que celle des bostryches, a beaucoup de rapports avec les habitudes des murènes. | VAR RAA AE RAA AA NAN AAA RAA AVR RAAAAAAAA AA AA AA AAA ANA AAA RAA RAA RAA SOIXANTE-DIX-HUTIÈME GENRE. LES ÉCHÉNÉIS. Une plaque tres-grande , ovale , composée de lames transversales, et placée sur la tête, qui est déprimée. ESPÈCES. CARACTÈRES. Moins de vingt et plus de seize paires e L É 1 $ É 1 ° : ê 1. L’ÉCHÉNÉIS RÉMORA de lames , à la plaque de la tête. us de vingt-deux paires de lames à la 2. L’ÉCHÉNÉIS NAUCRATE. Pl F plaque de la tête. Moins de douze paires de lames à Ja 3. L'ÉCHÉNÉIS RAYÉ. À plaque de la tête, AAA ANA RAA A AU AAA ANA AAA AAA AA a L’ÉCHÉNÉIS RÉMORA :. L'sroms de ce poisson présente un phénomène relatif à l'es- pece humaine, et que la philosophie ne dédaignera pas. | Depuis le temps d’Aristote jusqu’à nos jours, cet animal a été 1 Rémore, sucet, arréte-nef, pilote ,remeligo. Sucking fish , en Angle- terre; sugger, dans plusieurs endroits de la Belgique et de la Hollande ; piexe pogador, piexe pioltho, en Portugal. SI Pretre Pre , Ÿ Lez £ NS KASN et = é Te TRS & NS TTÈT= + "ex 6 ax RIRE RRQ SENTE CSC CCAS (y SKKKK NN ane ete LC ORÉLESCS EE NS FROERS NS \ RP Re Ut A 1. LEchéneis remora....... Page 272. .L'Echeneis naucrate......... 26e. G1 bb Le Macroure berglax.:...... 284. - a Plee pere NU LS  1 De NE a : dl ; (4 L in \ fa, DE L'ÉCHÉNÉIS RÉMORA. 278 l'objet d’une atiention constante; où l'a examiné dans ses formes, observé dans ses habitudes, co:sidéré dans ses effets: on ne s’est pas contenté de lui attribuer des propriétés mérveillenses , des facultés absurdes, des forces ridicules: on l'a regardé comme un exemple frappant des qualités occulles départies par la Nature à ses diverses productions ; il a paru une preuve convaincante de l’exisitence de ces qualités secrètes dans leur origine et incon- nues dans leur essence. 11 a figuré avec honneur dans les ta- bleaux des poëtes, dans les comparaisons des oraleurs, dans les récits des voyageurs, dans les descripuons des naluralistes; et cependant à peine , dans le moment où nous écrivons , l'image de ses traits, de ses mœurs, de ses effets , a-t-elle été tracée avec quelque fidélité. Ecoutons, par exemple, au sujet de ce rémora, l'un des plus beaux génies de l'antiquité. « L'échénéis , dit Pline, est un pelit poisson accoutumé à « vivre au milieu des rochers : on croit que, lorsqu'il s'attache « à la carène des vaisseaux, 1l en retarde la marche; et de là « vient le nom qu'il porte, et qui est formé de deux mots grecs « dont l’un sigmfie je re‘iens, et l’autre , zavire. I sert à com- « poser des poisons capables d’amortir et d'éteindre les feux « de l'amour. Doué d’une puissance bien plus étonnante , agis- « sant par une faculté morale, il arrête l’action de la justice et la marche des tribunaux : compensant cependant ces qualités « funestes par des propriétés utiles, il délivre les femmes en- « ceintes des accidens qui pourroient trop hâter la naissance de « leurs enfans; et lorsqu'on le conserve dans du sel, son ap- « proche seule suflit pour retirer du fond des puits les plus pro- « fonds l'or qui peut y être tombé. » Mais le naturaliste romain ajoute, avant la fin de la célibre histoire qu’il a écrite, une peinture bien plus étonnante des attri- buts du rémora ; et voyons comment il s'exprime au commen- cement de son trente-deuxième livre. « Nous voici parvenus au plus haut des forces de la Nature, « au sommet de tous les exemples de sou pouvoir. Une imimense manifestation de sa puissance occulte se présente d'elle: mème ; « ne cherchons rien au-delà, n'en espérons pas d’égale ni de « semblable : ici la Nature se sarmonte elle-même, et le déclare « par des effets nombreux. Qu'y a-t-il de plus violent que la mer, les vents, les tourbillons et les tempêtes ? Quels plus Lacepède. 3. 18 274 HISTOIRE NATURELLE « Le mm € I Le ” « « « grands auxiliaires le génie de l'homme s'est-il donnés que les voiles et les rames ? Ajoutez la force inexprimable des flux alternatifs qui font un fleuve de tout l'Océan. Toutes ces puis- sances et toutes celles qui pourroient se réunir à leurs efforts sont enchainées par un seul et très-petit poisson qu’on nomme échénéis. Que les vents se précipitent, que les tempêtes bou- leversent les flots, il commande à leurs fureurs, il brise leurs eflorts, il contraint de rester immobiles des vaisseaux que n’au- roit pu retenir aucune chaîne, aucune ancre précipitée dans la mer, et assez pesante pour ne pouvoir pas en être retirée. 11 donne ainsi un frein à la violence, il dompte la rage des élémens, sans travail, sans peine, sans chercher à retenir, et seulement en adhérant : 1l lui suffit, pour surmonter tant d’impétuosité, de défendre aux navires d'avancer. Cependant les flottes armées pour la guerre se chargent de tours et de rem- parts qui s'élèvent pour que l’on combatte au milieu des mers comme du haut des murs. O vanité humaine ! un poisson très- pelit retient leurs éperons armés de fer et de bronze , et les tient enchaînées ! On rapporte que, lors de la bataille d’Actium, ce fut un échénéis qui, arrêtant le navire d’Antoine au mo- ment où il alloit parcourir les rangs de ses vaisseaux et exhor- ter les siens, donna à la flotte de César la supériorité de la vitesse et l’avantage d’une attaque impétueuse. Plus récem- ment, le bâtiment monté par Caïus, lors de son retour d’An- dura à Antium, s'arrêta sous l'effort d’un échénéis : et alors le rémora fut un augure ; car à peine cet empereur fut-il ren- tré dans Rome, qu'il périt sous les traits de ses propres soldats. Au reste, son étonnement ne fut pas long, lorsqu'il vit que, de toute sa flotte, son quinquérème seul n’avançoit pas : ceux qui s'élancèrent du vaisseau pour en rechercher la cause trou- vèrent l’échénéis adhérent au gouvernait, et Ile montrèrent au prince indigné qu’un tel animal eût pu l'emporter sur Quatre cents rameurs , et très-surpris que ce poisson , qui dans la mer avoit pu retenir son navire, n’eût plus de puissance jeté dans le vaisseau. Nous avons déjà rapporté plusieurs opinions, con- tinue Pline, au sujet du pouvoir de cet échénéis que quel- ques Latins ont nommé remora. Quant à nous, nous ne dou- tons pas que tous les genres des habitaris de la mer n'aient une faculté semblable. L'exemple célèbre et consacré dans le temple de Gnide ne permet pas de refuser la même puissance à des DE L'ÉCHÉNÉIS RÉMOR A. 275 « conques marines. Et de quelque manière que tous ces ellets « aient lieu, ajoute plus bas léloquent naturaliste que nous ci- « tons, quel est celui qui, après cet exemple de la faculté de re- « tenir des navires, pourra douter du pouvoir qu’exerce la Na- « ture par tant d’eflets spontanés et de phénomènes extraordi- « naires ? » ÿ Combien de fables et d'erreurs accumulées dans ces passages, qui d’ailleurs sont des chefs-d’œuvre de style ! Accréditées par un des Romains dont on a le plus admiré la supériorité de l’es- prit, la variété des connoissances et la beauté du talent, elles ont été presque universellement accueillies pendant un grand nombre de siècles. Mais l’on n'attend pas de nous une mythologie; c'est l'histoire de la Nature que nous devons tâcher d'écrire. Cher- chons donc uniquement à faire connoitre les véritables formes et les habitudes du rémora. Nous allons réunir, pour y parvenir, les observations que nous avons faites sur un grand nombre d'individus conservés dans des collections , avec celles dont des individus vivans avoient été l’objet , et que Commerson a con- signées dans les manuscrits qui nous ont été confiés dans le temps par Buffon. La longueur totale de l'animal égale très-rarement trois déci- mètres. Sa couleur est brune et sans tache ; et ce qu'il faut re- marquer avec soin , la teimte en est la même sur la partie infe- rieure et sur la partie supérieure de l'animal. Ce fait est une nouveile preuve de ce que nous avons dit au sujet des couleurs des poissons, dans notre Discours sur la nature de ces animaux : en effet, nous allons voir, vers la fin de cet article, que, par une suile des habitudes du rémora , et de la manière dont cet éché- néis s'attache aux rochers, aux vaisseaux ou aux grands pois- sons, son ventre doit être aussi souvent exposé que son dos aux rayons de la lumière. Les nageoires présentent quelques nuances de bleuâtre. L'iris est brun, et montre d’ailleurs un cercle doré. Uné variété que l’on rencontre assez fréquemment, suivant Commerson, et que on voit sonvent attachée au même poisson, et, par exemple , au même squale que lés individus bruns, est distinguée par sa couleur blanchâtre. Le corps et la queue sont couverts d’une peau molle et vis- queuse, sur laquelle on ne peut apercevoir aucune parcelle écail- leuse qu'après la mort de l'animal, et lorsque les tégumens sont 276 HISTOIRE NATURELLE desséchés ; et l'ensemble formé par la queue et le corps propre- ment dit est d’ailleurs très-allongé et presque conique. La tête est très-volumineuse, très-aplatie, et chargée dans sa partie supérieure d’une sorte de bouclier ou de sp plaque. Cette plaque est allongée , ovale, amincie et membraneuse dans ses bords. Son disque est garni ou plutôt armé de petites lames placées transversalement et attachées des deux côtés d’une arête ou saillie longitudinale qui partage le disque en deux. Ces lames transversales et arrangées ainsi par paires sont ordinairement au nombre de trente-six, ou de dix-huit paires : leur longueur diminue d'autant plus qu’elles sont situées plus près de l’une ou de l’autre des deux extrémités du bouclier ovale. De plus, ces lames sont solides, osseuses , presque paraïlèles les unes aux au- tres, très-aplaties, couchées obliquement, susceptibles d’être un peu relevées , hérissées , comme une scie, de très-petites dents, et retenues par une sorte de clou articulé. Le museau est très-arrondi, et la mâchoire inférieure beau- coup plus avancée que celle d’en haut , qui d'ailleurs est simple, et ne peut pas s’allonger à la volonté de l'animal : l’une et l’autre ressemblent à une lime, à cause d’un grand nombre de rangs de dents très-petites qui y sont attachées. D'autres dents également très-petites sont placées autour du gosier, sur une éminence osseuse, faite en forme de fer-à-cheval et attachée au palais, et sur la langue, qui est courte, large, ar- rondie par-devant, dure, à demi cartilagineuse, et retenue en dessous par un frein assez conrt. Au reste, l’intérieur de la bouche est d’un incarnat commu nément Hit et l'ouverture de cet organe a beaucoup de rap- ports, par sa forme et par sa grandeur proportionnelle , avec l'ou- verture de la bouche de la l6phie baudroie. L'orifice des narines est double de chaque côté. Les yeux, placés sur les côtés de la tête, et séparés par toute la largeur du bouclier, ne sont ni voilés ni très-saillans. Deux lames composent chaque opercule des branchies, et une peau légère le recouvre. La membrane branchiale est soutenue par neuf rayons. Les branchies sont au nombre de quatre de chaque côté, et la partie concave de leurs arcs est denticulée. Les mABeoIres thoracines offrent la même longueur, mais non pas la même largeur, que les pectorales : elles comprennent cha- DE L'ÉCHÉNÉIS RÉMORA. 277 eune six rayons ; le plus extérieur cependant touche de si près le rayon voisin , qu'il est très-difhicile de Papercevoir. La nageoire du dos et celle de l'anus présentent à peu près la même figure, la même étendue et le même décroissement en hauteur, à mesure qu'elles sont plus près de celle de la queue, qui est fourchue *. L'orifice de l'anus consiste dans une fente dont les bords sont blanchâtres. La ligne latérale est composée d’une série de points saïllans ; elle part de la base des nageoires pectorales, s'élève vers le dos, des- cend auprès du milieu du corps, et tend ensuite directement vers la nageoire de la queue. Telle est la figure du rémora , tracée d’après le vivant par Com- merson , et dont j'ai pu vérifier les traits principaux, en exami- nant un grand nombre d'individus de cetie espèce conservés avec soin dans diverses collections. Ce poisson présente les mêmes formes dans les diverses parties, non-seulement de la Méditerranée, mais encore de l'Océan, soit qu'on l’observe à des latitudes élevées, ou dans les portions de cet Océan comprises entre les deux tropiques. Il s'attache souvent aux cétacées et aux poissons d’une tres- grande taille, tels que les squales, et particulièrement le squale requin. Il y adhère très-fortement par le moyen des lames de son bouclier, dont les petites dents lui servent, comme autant de cro- chets, à se tenir cramponné. Ces dents, qui hérissent le bord de toutes les lames, sont si nombreuses, et multiplient à un tel de- gré les points de contact et d'adhésion du rémora , que toute la force d’un homme très-vigoureux ne peut pas suffire pour arra- cher ce petit poisson du côté du squale sur lequel 1l s'est accro- ché, tant qu’on veut l'en séparer dans un sens opposé à la direc- tion des lames. Ce n’est que lorsqu'on cherche à suivre cette direction et à s’aider de l’inclinaison de ces mêmes lames qu’on parvient aisément à détacher l’échénéis du squale, on plutôt à le faire glissersur la surface du requin , et à l'en écarter ensuite. 2 A la nageoïre du des. « : & . « . . . L] . . . L] . L2 . 2 rayons: à chacune des pectorales. . . TR UN PR es! MURS GS D a chacune des thoracines. . . . SANT MR 2 G a celle de l’anus. , . a ceile de la quene. . . . . LI . u . . . . sé het. sta lise, : 22 = ee . e . LA LL 179 Vertèbres dorsales, 12. Vertèbres caudales, 13. ke 2-8 HISTOIRE NATURELLE Commerson rapporle * qu'ayant voulu approcher son pouce du bouclier d’un rémora vivant qu’il observoit , il éprouva une force de cohésion si grande, qu'une stupeur remarquable et même une sorte de paralysie saisit son doigt, et ne se dissipa que long-temps après qu'il eût cessé de toucher l’échénéis. Le même naturaliste ajoute , avec raison , que, dans cette adhé- sion du rémora au squale, le premier de ces deux poissons n’opère aucune succion , comme on l'avoit pensé ; et la cohérence de l'é- chénéis ne lui sert pas immédiatement à se nourrir, puisqu'il n’y a aucune communication proprement dite entre les lames de la plaque ovale et l'intérieur de la bouche ou du canal alimentaire, ainsi que je m'en suis assuré, après Commerson , par la dissec- tion attentive de plusieurs AE EN) Le rémora ne s'attache, par le moyen des nombreux crochets qui hérissent son bouclier, que pour naviguer sans peine, profiler, dans ses déplacemens, de mouvemens étrangers , et se nourrir des restes de la proie du re- quim, comme presque tous les marins le disent, et comme Com- muerson lui-même l'a cru vraisemblable. Au reste, il demeure collé avec tant de constance à son conducteur, que lorsque le re- quin est pris, et que ce squale, avant d'être jeté sur le pont, éprouve des frottemens violens contre les bords du vaisseau, il arrive très-souvent que le rémora ne cherche pas à s'échapper, mais qu'il demeure cramponné au corps de son terrible com- pagnon jusqu’à la mort de ce dernier et redoutable animal. Commerson dit aussi que lorsqu'on met un rémora dans um récipient rempli d’eau de mer plusieurs fois renouvelée en très- peu de temps, on peut le conserver en vie pendant quelques heures, et que l’on voit presque toujours cet échénéis, privé de soutien et de corps étranger auquel il puisse adhérer, se tenir renversé sur le dos, et ne nager que dans cette position très-ex- iraordinaire. On doit conclure de ce fait très-curieux, et qui a élé observé par un naturaliste des plus habiles et des plus digues de foi, que lorsque le rémora change de place au milieu de } Océan pAE le seul eitet de ses propres forces , qu'il se meut sans appui, qu'il n’est pas transporié par un squale, par un cétacée où par tout autre moteur analogue, et'qu'il nage véritablement, il s'avance le plus souvent couché sur son dos, et par conséquent dans une posilion contraire à celle que presque tous les poissons +. ve SERRE" 1 Manuserits deja cités. DE L'ÉCHÉNÉIS RÉMORA. 279 présentent dans leurs mouvemens. L’inspection de la figure gé- nérale des rémoras, et particulièrement la considération de la grandeur, de la forme , de la nature et de la situation de leur bouclier, doivent faire présumer que leur centre de gravité est placé de telle sorte qu’il les détermine à voguer sur le dos plutôt que sur le ventre; et c'est ainsi que leur partie inférieure étant irès-fréquemment exposée, pendant leur natation, à une quan- tité de lumière plus considérable que leur partie supérieure, et d’ailleurs recevant également un très-orand nombre de rayons lumineux , lorsque l'animal est attaché par son bouclier à un squale ou à un cétacée , il n’est pas surprenant que le dessous du corps cle ces échénéis présente une nuance aussi foncée que le des- sus de ces poissons. Lorsque les rémoras ne sont pas à portée de se coller contre quelque grand habitant des eaux, ils s’accrochent à la carène des vaisseaux ; et c’est de cette habitude que sont nés tous les contes. que antiquité a imaginés sur ces animaux , et qui ont été trans- mis avec beaucoup de soin, ainsi que tant d’autres absurdités, au travers des siècles d’ignorance. Du milieu de ces suppositions ridicules il jaillit cependant une vérité : c'est que dans le$ instans où la carène d’un vaisseau est hérissée, pour ainsi dire, d'un grand nombre d’échénéis, elle éprouve , en cinglant au milieu des eaux, une résistance sem- blable à celle que feroient naître des animaux à coquille très- nombreux et attachés également à sa surface, qu’elle glisse avec moins de facilité au travers d’un fluide que choquent des aspé- rités, et qu’elle ne présente plus la même vitesse. Et il ne faut pas croire que les circonstances où les échénéis se trouvent ainsi accumulés contre la charpente extérieure d’un navire:, soient extrèmement rares dans tous les parages : 1} est des mers où l’on a vu ces poissons nager en grand nombre autour des vaisseaux, et les suivre ainsi en troupes pour saisir les matières animales que Fon jette hors du bâtiment, poür se nourrir des substances cor- rompues dont on se débarrasse, et même pour recueillir jusqu'aux excrémens. Cest ce qu'on a observé particulièrement dans le golle de Guinée ; et voilà pourquoi , suivant Barbot , les Hol- landais qui fréquentent la côte occidentale d’Afrique ont nommé les rémoras poissons d’ordures. Des rassemblemens semblables de ces échénéis ont été aperçus quelquefois autour des grands 280 HISTOIRE NATURELLE squales, et surtout des requins, qu'ils paroissent suivre, envi- ronner et précéder sans crainte, et dont on dit qu'ils sont alors les pilotes ; soit que ces poissons redoutables aient, ainsi qu’on Fa écrit, une sorte d’antipathie contre le goût ou l’odeur de leur chair, et dès-lors ne cherchent pas à les dévorer; soit que les re- moras aient assez d'agilité, d'adresse oa de ruse, pour échapper aux dents meurtrières des squales, en che, par exemple, un asile sur la surface même de ces grands animaux, à laquelle ils peuvent se coller dans les instans de leur plus Hand danger, aussi bien que dans les momens de leur plus grande fatigue. Ce sont encore des réunions analogues et par conséquent nombreuses de ces échénéis, que l’on a remarquées sur des rochers auxquels ils adhéroïent comme sur la carène d’un vaisseau , ou le corps d’un requin, surtout lorsque l’orage avoit bouleversé la mer, qu'ils craignoient de se livrer à la fureur des ondes, et que d’ail- leurs la tempête avoit déjà brisé leurs forces. PARA AR AAA AAA ANA VA AAA AA AA AAA AAA MU MMA L'ÉCHÉNÉIS NAUCRATE. Sn CO trouve dans presque toutes les mers, et particulièrement dans celles qui sont comprises entre les deux tropiques, cette es- pèce d’échénéis, qui ressemble beaucoup au rémora, et qui en diffère cependant, non-seulement par sa grandeur, mais encore par le nombre des paires de lames que son bouclier comprend, ei par quelques autres traits de sa conformation. On lui a donné le nom de naucrate , ou de naucrates, qui ,en grec, signifie pilote , ou conducteur de vaisseau. Les individus qui la composent , par- viennent quelquefois jusqu'à la longueur de vingt-trois décimè- tres, suivant des mémoires manuscrits cités par le professeur Bloch , et rédigés par le prince Maurice de Nassau , qui avoit fait quelque séjour dans plusieurs contrées maritimes de l'Amérique imnéridionale. Le bouclier placé au-dessus de leur tête présente toujours plus de vingt-deux et quelquefois vingt-six paires de lames transversales et dentelées. D'ailleurs la nageoire de la queue du naucraie , au lieu d’être fsurchue comme eelle du rémora, est rrondie ou rectiligne. De plus, les nageoires du dos et de l'anus, [DE L'ÉCHÉNÉIS NAUCRATE. 281. plus longues à proportion que sur le rémora, montrent un peu la forme d’une faux *. La figure de l’une de ces deux nageoires est semblable à celle de l’autre. L'ouverture de l'anus est allongée, et située , à peu près, vers le milieu de la longueur totale de l'échénéis ; et la ligne latérale, composée de points très-peu sensibles, s'approche d’a- bord du dos, change ensuite de direction , et tend vers la queue, à l'extrémité de laquelle elle parvient. Le naucrate offre des habitudes très-analogues à celles du ré- mora ; on le rencontre de même en assez grand nombre autour des requins. Ses mouvemens ne sont pas toujours faciles : mais comme il est plus g grand et plus fort que le rémora , il se nourrit quelquefois d'animaux à coquille et de crabes ; el 1e squ’il adhère à un corps vivant ou inanimeé, il faut des eflorts bien plus gr ands pour l’en détacher que pour séparer un rémora de son appui. Commerson , qui l’a observé sur les rivages de l'ile de France, a écrit que ce poisson fréquentoit très-souvent la côte de Mozam- bique , et qu’auprès de cette côte on employoit pour la pêche des tortues marines, et d’une manière bien remarquable, la facilité de se cramponner dont jouit cet échénéis. Nous croyons devoir rapporter ici ce que Commerson a recueilli au sujet de ce fait très- curieux , le seul du même genre que l’on ait encore observé On attache à la queue d’un naucrate vivant un anneau d'un diamètre assez large pour ne pas incommoder le poisson , et assez étroit pour être retenu par la nageoire caudale. Une corde irès- longue tient à cet anneau. Lorsque l’échénéis est ainsi préparé, on le renferme dans un vase plein d’eau salée, qu’on renouvelle très-souvent ; et les pècheurs mettent le vase dans leur barque. Ils voguent ensuite vers les parages fréquentés par les tortues ma- rines. Ces tortues ont l'habitude de dormir souvent à la surface de l’eau sur laquelle elles flottent ; ei leur sommeil est alors st léger, que l’approche la moins bruyante d'un bateau pêcheur suf- firoit pour les réveiiler et les faire fuir à de grandes distances ou 1 À la membrane des branchies. . . . . /. … + 4 . . . T/g:rayons. a la nageoire du dos. . . . . . . . A: 12 RON MR: A chacune des pecttrales.. 2:45 M0 OMAN or 2147 20 «“ . … a chacune des DORE ces PS RE TE atte à & OD 2 a celle de l'anus. . . . a celle de la queue. « » » ETES . Lu LL * . L 2 L2 ° . LA 10 | 262 HISTOIRE NATURELLE | plonger à de grandes profondeurs. Mais voici le piége que l'on tend de loin à la première tortue que l’on aperçoit endormie. On remet dans la mer le naucrate garni de sa longue corde : l'animal, délivré en parle de sa captivité , cherche à s'échapper en nageant de tous les côtés. On lui lâche une longueur de corde égale à la distance qui sépare la tortue marine de la barque des pêcheurs. Le naucrate, retenu par ce lien, fait d’abord de nouveaux efforts pour se soustraire à la main qui le maîtrise ; sentant bientôt ce- pendant qu'il s'agite en vain, et qu'il ne peut se dégager, il par- court tout le cercle dont la corde est en quelque sorte le rayon, pour rencontrer un point d'adhésion, et par conséquent un peu de repos. Il trouve cette sorte d'asile sous le plastron de la tortue flottante , s’y attache fortement par le moyen de son bouclier, et donne ainsi aux pêcheurs , auxquels il sert de crampon, le moyen de tirer à eux la tortue en retirant la corde. On voit tout de suite la diflérence remarquable qui sépare cet emploi du naucrate, de l'usage analogue auquel on fait servir plusieurs oiseaux d’eau ou de rivage, et particulièrement des cormorans, des hérons et des butors. Dans la pèche des tortues faite par le moyen d’un échénéis, on n'a sous les yeux qu'un poisson contraint dans ses mouvemens, mais conservant la même tendance , faisant les mêmes efforts , répétant les mêmes actes que lorsqu'il nage en liberté, et n'étant qu’un prisonnier qui cherche à briser ses chaînes , tandis que les oiseaux élevés pour la pèche sont altérés dans leurs habitudes, et modifiés par l’art de Fhomme, au point de servir en esclaves volontaires ses caprices et ses be- soins. On a pu entrevoir dans deux de nos Discours généraux ?, la cause de cette différence, qui mérite toute l'attention des phy- siciens. L'ÉCHÉNÉIS RAYÉ. Lez naturaliste anglais, Archibald Menzies, a donné, dans le premier volume des Transactions de la société Linnéenne de 1 Discours sur la nature des poissons , et Discours sur la durée des espèces. DES MACROURES. 283 Londres, la description de ce poisson , qui diffère des deux éché- néis dont nous venons de parler par: le nombre des lames qui composent sa plaque ovale. En eflet , cet osseux n’a que dix paires de siries transversales dans l'espèce de bouclier dont sa tête est couverte. D'ailleurs sa nageoïire caudale, au lieu d'être fourchue comme celle du rémora, ou rectiligne, ou arrondie comme celle du naucrate, se termine en pointe. Sa mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure. Les dents des deux mâchoires sont petites, ainsi que les écailles qui revêtent l'animal. La couleur gé- nérale est d’un brun foncé, et relevée de chaque côté par deux raies blanches qui s'étendent depuis les yeux jusque vers le bout de la queue. L’échénéis rayé se trouve dans le grand Océan, connu sous le nom de mer Pacifique : on l'y a vu adhérer à des tortues. L’individu décrit par l’auteur anglais avoit treize centi- mètres de long *. PRARAAANAAAAAAIAAIAAAIALAAAPUVERAARUUTAMAAUVA SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME GENRE. LES MACROURES. - Deux nageoires sur le dos ; la queue deux Jois plus longue que le corps. ESPÈCE. CARACTERES. Le premier rayon de la première na- | geoire dorsale, dentelé par-devant ; Jes écailles aiguillonnées , et relevées LE MACROURE BERGLAX. | en carène. oo ne 2e ltaembrane branchiales MANN ANS Lt 0. C'RNRe rayons aNnasee Aorles AMAR NT UE SEL NON A ÉRACUDEMENS CLONE 4 US AUS, à. JS à chacune des thoracines. . ‘ 5 . . . . . . . . . e 0 ° . 5 à celle de l’anus. PAUL! GS ASA NS LU de QU LU Ne Lin à celle de a anne PRE à Ar ANNE AE 14 28% HISTOIRE NATURELLE RAA AA AAA AA AAA RAA LA A AAA AAA AAA AAA AA AAA AA AAA A LE MACROURE BERGLAX. }  urRÈs des rivages du Groenland et de l'Islande, habite ce ma- croure que Bloch et Gunner ont cru , avec raison, devoir placer dans un genre particulier. La longueur de sa queue sépare sa forme de celle des autres poissons thoracins, et donne un carac- ière particulier à ses habitudes, en accroissant l'étendue de son principal instrument de natation , et en douant cet osseux d’une force particulière pour se mouvoir avec vitesse au milieu des mers hyperboréennes. Long d’un mètre, ou environ, il fournit un aliment ulile et quelquefois même abondant aux peuplades de ces côtes groenlandaises et islandaises, si peu favorisées par la ature , et condamnées , pendant une si grande partie de l’an- née , à tous les effets funestes d’un froid excessif. Son nom de ber- glax vient des rapports qu’il a paru présenter avec le saumon que l’on nomme /acAs, ou lax, dans plusieurs langues du Nord, et des rochers au milieu desquels il séjourne fréquemment. Sa tête est grande et large ; ses yeux sont ronds et saillans ; les ou- vertures des narines doubles de chaque côté, et les deux mâ- choires proprement dites , à peu près égales. Cependant le museau est lrès-avancé au-dessus de la mâchoire supérieure , qui est armée ordinairement de cinq rangées de dents; et la mâchoire infe- rieure, qui n'en montre que trois rangées, est garnie d’un fila- ment ou barbillon semblable, par sa forme , sa nature, et sa longueur, à celui de plusieurs gades. La langue est courte, épaisse, carülagineuse , blanche et lisse comme le palais. Un opercule d’une seule pièce couvre une grande ouverture branchiale. L’anus est plus près de la tête que de l'extrémité de la queue. La ligne lalérale se rapproche du haut du corps, dans une grande partie de sa direction. Deux nageoires s'élèvent sur le dos ; la seconde est réunie avec celle de la queue , qui touche aussi celle de l'anus; et les écailles qui recouvrent ce macroure, ou , ce qui est la même chose , ce poisson à longue queue , sont relevées par une arête qui se termine en pointe ou en aiguillon *. £ À la membrane des branchies. RE RG rayons almpremiérc nageqire du dos. . + 4 4e + ee Ne ANT DES CORYPHÈNES. 255 Présentant d’ailleurs un éclat argentin, cesécailles donnent une teinte très-brillante au berglax, dont la partie supérieure montre néanmoins une couleur plus foncée ou plus bleuâtre que l'infé- rieure ; et les nageoires ajoutent quelquefois à la parure de l’ani- mal, en offrant une nuance d’un assez beau jaune, et une bordure bleue qui fait ressortir ce fond presque dore. Le berglax fraye assez tard. On le pêche avec des lignes de fond * : lorsqu'il est pris , il se débat violemment, agite avec force sa longue queue, anime ses gros yeux, et se gonfle d’une ma- nière assez analogue à celle que nous avons observée en parlant des tétrodons. PARA NAAANAAAVR AAA RAA AAA AAA AA AR AAA AAA AA AA AAA A RAA AAA AAA AS QUATRE-VINGTIÈME GENRE. LES CORYPHÈNES. Le sommet de la téle très-comprimé et comme tranchant par le haut, ou très-élevé et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé antérieurement par un quart de cercle, ou garni d'écailles semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale; et cetle nageoïre du dos presque aussi longue que le corps et la queue. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue , fourchue. ESPÈCES. CARACTÈRES. Soixante rayons , ou environ; à la na- geoire da dos ; plus de six rayons à la membrane des branchies; plus £. LE CORYPHÈNE HIPPURUS. d'un rang de dents à chaque mâ- choire; une seule lame à chaque opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. a la seconde. . Su ic, M SCENIC CRE IR POLE à chacune des pectorales. « . a chacune des thoracines, à celle de l'anus. . s ++ + +- 124 rayons. . . . L1 L1 “ L2 L2 L] L] L] L2 . 19 L] LL . L2 . L] . n « . . . . L] . L . . . L] . L1 . 148 1 Voyez ce que nous avons dit des lignes de fond , dans l’histoire de la murènæ congre. L . . . . . F ( \ 286 HISTOIRE NATURELLE ESPÉCES. 9. LECORYPHÈNE DORADON. | 3. LE CORYPHÈNE É-.- ROÏDE. 5. LE CORYPHÈNE ONDÉ. | 6. LE CORYPHÈNE mn Cinquante rayons , ou environ, à la à 1 CARACTÈRES. nageoire du dos; six rayons à la membrane branchiale ; des taches sur la partie supérieure du corps et de la queue. Cinquante-huit rayons à la nageoire du dos; six rayons à la membrane des branchies; la langue osseuse dans le milieu , et cartilagineuse dans les bords ; un seul rang de dents à chaque mâchoire ; deux lames à cha- que opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. à la nageoire du dos ; cette nageoire dorsale très-festonnée au-dessus de la queue ; la langue bisanguleuse par-devant, osseuse dans son milieu , et cartilagineuse dans ses bords ; point de dents sur ie devant du pa- lais ; point de taches sur le corps ni sur la queue. Cinquante-cinq rayons, ou environ, 4. LE CORYPHÈNE SCOMBÉ- | Cinquante-quatre rayons , ou environ, à la nageoire du dos ; la ligne iaté- rale droite ; des bandes transversales placées sur la nageoire dorsale , et s'étendant sur le dos et les côtés, où elles ondulent et se réunissent les unes aux autres. Trente-cinq rayons, ou environ, à la nageoire du dos ; la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supé- rieure ; la ligne latérale courbe ; deg bandes transversales et étroites. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue en eroissant. ESPÈCES. CARACTÈRES. Dix-neuf rayons , ou environ, à la na- 7. LE CORYPHÈ NE BLEU, geoire du dos ; les écailles grandes ; toute la surface du poisson , d’une couleur bleue, DES CORYPHÈNES. 287 ESPÈCES. CARACTÈRES, Quatre-vingts rayons, ou environ, à la nageoire du dos ; un grand nombre de raies étroites, courbes et bleues, situées sur le dos. 8. LE CORYPHÈNE PLUMIER. TROISIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, rectiligne. ESPÈCES, CARACTÈRES. La partie supérieure terminée par une arête aiguë; des raies bleuñtres , et croisées sur la tête et sur les na- geoires. | 9. LE CORYPHÈNE RASOIR. La nageoire dorsale commencant à locciput, composée de trente rayons, ou environ, et tres-basse, ainsi que celle de l'anus ; la ligne latérale in- terrompue; des raies longitudinales et vivement colorées sur les na- geoires. 10. LE CORYPHÈNE PERRO- QUET. Trente-deux rayous à la nageoire du 1x1. LE CORYPHÈNE CAMUS. | dos; la lèvre inférieure plus avancée que la supérieure. QUATRIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, arrondie. ESPÈCES. CARACTÈRES. k' L’extrémité antérieure de chaque mà- choire garnie de deux dents aiguës , très-longues, ét écartées l’une de 42. LE CORYPHÈNE RAYÉ. l’autre ; les écailles grandes ; la tête dénuée d’écailles semblables à celles du dos , et présentant plusieurs ban- des transversales, :/La nageoire du dos très-longne ;-celle de l’anus assez courte ; la mâchoire inférieure , plus avancée que la supé- rieure, et relevée ; de grandes écailles sur le corps et sur les opercules ; la couleur générale d’un vert argentin. 23. LE CORYPHÈNE CHINOIS. s 288 HISTOIRE NATURELLE CINQUIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, lancéolée. ESPÈCE. CARACTÈRES. Quarante-cinq rayons à la nageoiïre du h. LE co ÊNE POIN 14 RYPH Dsl dos, Ja ligne laterale courbe. Espèces dont la forme de la nageoire de la queue n’est pas encore connue. ESPÈCES. CARACTÈRES. La nageoire du dos , celle de l’anus, 15. LE CORYPHÈNE VERT. et les thoracines, garnies chacune d’un long filament. { Trente-deux rayons à la nageoire cu 16. LE cORY PHÈNE CASQUÉ.{ dos; une lame osseuse sur le som- | met de la tête. RAR AAA EU LE VE MUR RUMEUR LR à LE CORYPHÈNE HIPPURUS":. f D: tous les poissons qui habitent la haute mer , ancun ne paroît avoir reçu de parure plus magnifique que les coryphènes. Re- vêtus d’écailles grandes et polies, réfléchissant avec vivacité les rayons du soleil, brillant des couleurs les plus variées, couverts d'or , pour ainsi dire , et resplendissant de tous les feux du dia- mant et des pierres orientales les plus précieuses, ils ajoutent d’au- tant plus, ces coryphènes privilégiés, à la beauté du spectacle de l'Océan, lorsque , sous nn ciel sans nuages, de légers zéphyrs commandent seuls aux ondes, qu'ils nagent fréquemment à la surface des eaux, qu'on les voit, en quelque sorte, sur le sommet des vagues, que leurs mouvemens très -agiles et très - répétés multiplient sans cesse les aspects sous lesquels on les considère, D RERO ON © en 4 * Dorade; rondanino, sur la côte de Gênes; /ampugo en Espagne doi- phin, en Angleterre ; dorado, dans plusieurs autres endroits de l’Europe. Tome 3 :. 19 Page 288 1 Hassard JE : Pretre put . à ' - 7 1.Le Corvphene bippurus TI MPace ro. Le L 2 2, Le Corvphene doradon Le 3.Le Corx phène chryvsaius: A. 202. La Le PR nier ail ru nd DU CORYPHÈNE HIPPURUS. 289 ainsi que les reflets éclatans qui les décorent, et que, voraces et audacieux, ils entourent en grandes troupes les vaisseaux qu'ils rencontrent, et s’en approchent d'assez près pour ne rien dérober à l'œil du spectateur, de la variété n1 de la richesse des nuances qu'ils étalent. Cest pour indiquer cette prééminence des coryphènes dans l'éclat et dans la diversité de leurs couleurs, ainsi que dans la vélocité de leur course et la rapidité de leurs évolutions, et pour faire allusion d’ailleurs à la hauteur à laquelle ils se plaisent à na- ger, que suivant plusieurs écrivains , ils ont reçu le nom géné- rique qu'ils portent, et qui vient de deux mots grecs, dont l un, mopugn, veut dire sommet, et l'autre vs, signifie jé nage. On a égale- ment prétendu quela dénomination de coryphène , employée dès le temps des anciens naturalisies , désignoit une des formes les plus remarquables des poissons dont nous parlons, c'est-à-dire, la po- silion de leur nageoire dorsale, qui commence très-près du haut de la tête. Quelque opinion que Fon adopte à cet égard, on ne peut pas douter que le nom particulier d’Aippurus , ou de queue de cheval, donné à l'une des plus belles espèces de coryphène, ne vienne-de la conformalion de cette même nageoire dorsale, dont les rayons très-nombreux ont quelques rapports avec, les crins du cheval: Cet hippurus, qui est l'objet de cet article, par- vient quelquefois JASqU'à une longueur d’un mètre et. demi. Son corps est comprimé aussi- bien que sa tête; l'ouverture de sa bouche ut ; sa langue courte; ses lèvres sont épaisses; ses mèchoires garnies de quatre rangs de dents aiguës et recouxbées en arrière. Un opercule composé d’une seule pièce couvre une large ouveriure branchiale * ; la ligne latérale est fléchie vers la poitrine, et droite ensuile Jusqu'à la nageoiïre caudale, qui est fourchue; les écailles sont minces, mais fortement attachées. À l'indication des, formes ajoutons l'exposition des nuances , pour acheyer.de, donner une idée de, ce.superbe coryphène. nbsp qu'il est vivant, dans F eau, et.en mouvement, il brille sur le dos d'une couleur d'or très-éclatante, mêlée à.une belle teinte de bleu 3: .A/larmembrane dés.branchies.! .: 4 dis EM "4 ro rayons a la nor Se dE cs 60 d l rt Kibrizs à H196i à chacune des pectorales. é . « . . . ç° , . . . . . CL] 20 a chacune des thotacitiés. À éd 3 à celle de l’anus. . . ceile de la queue, A, ii :qû, à fiat, dv. RU OR Lacepéde. 3, s- 200 HISTOIRE NATURELLE ou de vert de mer, que relèvent des tacies dorées et le jaune doré de la ligne latérale. Le dessous du corps est argenté. Les nageoires pectorales et thoracines présentent un jaune très-vif, à la splen- deur duquel ajoute la teinte brune de leur base; la nagecire cau- dale, qui offre là même nuance de jaune, est d’ailleurs bordée de vert; celle de l’anus est dorée; et une dorure des plus riches fait remarquer les nombreux rayons de la nageoïre dorsale, au mi-. lieu de la membrane d’un bleu céleste aui les réunit. C'est ce magnifique assortiment de couleurs d’or et d’azur qui trahit de join le coryphène hippurus, lorsque, cédant à sa vo- racité naturelle, 1l poursuit sans relâche les trigles et les exocets ;, dont il aime à se nourrir, contraint ces poissons volans à s’élancer hors de l’eau, les suit d’un regard: assuré, pendant que ces ani- maux effrayés parcourent dans l'air leur demi-cercle , et les reçoit, pour ainsi dire, dans sa gueule, à linstant où, fatigués d’agiter leurs nageoires peclorales , et ne pouvant plus soutenir dans l'at- mosphère leur corps trop pesant, ils retombent au milieu de leur fluide natal, sans pouvoir y trouver un asile, Non-seulement les hippurus cherchent ainsi à satisfaire le be- soin impérieux de la faim qui les presse, au milieu des bandes nombreuses de poissons moins grands et plus foibles qu'eux : mais encore, peu difficiles dans lé choix de leurs alimens, ils voguent en grandés troupes autour des vaisseaux , les accompagnent avec constance, et saisissent avec tant d’avidité tout ce que les pas- sagers jettent dans la mer, qu’on a trouvé dans l'estomac d’un de ces poissons jusqu’à quatre clous de fer, dont un avoit plus de uinze centimètres de longueur. | | On profite d’antant plus de leur gloutonnerie pour les prendre, que leur chair est ferme, et très-agréable au goût. Pendant le témps de leur frai, c'est-à-dire, dans le printemps et dans l’au- tomne , on les pêche avec des filets auprès des rivages, vers les- quels ils vont déposer ou fééonder leurs œufs ; et dans les autres saisons , où ils préfèrent la haute mer, on se sert de lignes de fond : , que la voracité de ces coryphènes rend très-dangereuses pour ces animaux. Ge qui fait d'ailleurs que leur recherche est facile et avantageuse; c'est qu'ils sont en très-grand nombre dans les parties de la mer quileur conviennent, parce qu'indépen- terme MS — 1 Voyez, sur les lignes de fond, l’article de la raée bouclée et celui de la rnurène CONSTÉe DU CORYPHÈNE DORADON. 291 damment de leur fécondité, ils croissent si vite, qu’on les voit grandir d’une manière très -prompte dans les nasses où on les renferme apres les avoir pris en vie. Ils vivent dans presque toutes les mers chaudes et même tem- pérées. On les trouve non-seulement dans le grand Océan équa- torial, improprement appelé 7er rie mais encore dans une grande portion de l'Océan atlantique, et jusque dans la Mé- diterranée. RAA AAA LUNA AA AUS AR AE AAA LAS LA AA AR LUEUR ARR RAA VE VALVE LE CORYPHEÈNE DORADON. Nous conservons ce nom de doradon à un coryphène quia plu- sieurs traits communs avec l'hippurus, mais qui en diffère par plusieurs autres. Il en est séparé par lé nombre des rayons de la nageoire dorsale, qui n’en renferme que cinquante ou environ, par celui des rayons de la membrane des branchies, qui n’en comprend que six, pendant que la membrane branchiale de l'hippurus en présente sept et quelquefois dix, et de plus par la disposition des taches couleur d’or qui ne sont disséminées que sur la partie supérieure du corps et de la queue. D'ailleurs, en jetant les yeux sur une peinture exécutée d’après les dessins co- loriés et originaux du célèbre Plumier , laquelle fait partie de la belle collection de peintures sur vélin déposées dans le Muséum d'histoire naturelle, et qui représente avec autant d’exactitude que de vivacité les brillantes nuances du doradon, on né peut pas douter que ce dernier coryphène n'ait chacun des opercules de ses branchies composé de deux lames, pendant que l’opercule de l’hippurus est formé d’une seule pièce. On pourra s'en assurer en examinant la copie de cette peinture, que nous avons cru de- voir faire graver. Au reste, l'agilité, la voracité et Les autres qua- htés du doradon , ainsi que le diverdes habitudes de ce poisson , sont à peu près les mêmes que celles de l’hippurus; et on le trouve également dans un grand nombre de mers chaudes ou tem- pérées ”. Go om 6 GE BBD 4 A la membrane des branchies. à la nageoire dersale. . . . a chacune des pectorales. . . . , Le . . . . . o " . « h 6 r'ax Qlis. 292 HISTOIRE NATURELLE BV A UT VU AU EL UE VA AU UV VUE UV UV VE MAR MA IAE AA UV LUE LE CORYPHÈNE CHRYSURUS: Car dans la mer Pacifique, ou plutôt dans le grand Océan équatoral, que ce superbe coryphène a été vu par Commerson, qu accompagnoit alors notre célèbre navigateur Bougainville. A1 l'a observé sur la fin d'avril de 1768, vers le 16°. degré de la- titude australe, etle'170°. de longitude. Au premier coup d'œil, on croiroit devoir le rapporter à la même espèce que l'hip purus; mais, en le décrivant d’après Commerson, nous allons montrer aisément qu'il en diffère par un grand nombre de caractères. Toute la surface de ce coryphène, et particulièrement sa queue, brillent d’une couleur d’or très-éclatante. Quelques nuances d’ar- gent sont seulement répandues sur la gorge et la poitrine ; et quel- ques teinies d’un bleu céleste jouent, pour ainsi dire, au milieu des reflets dorés du sommet du dos. Une belle couleur d'azur pa- roît aussi sur les nageoires, principalementsur celle du dos et sur les pectorales; elle.estrelevée sur les thoracines par le jauns d'une partie des rayons, et sur celle de l'anus, par les teintes dorées avec lesquelles elle y est mêlée; mais elle ne se montre sur la nageoire de la queue que pour y former un léger liséré, et pour y encadrer , en quelque sorte, l'or resplendissant qui la recouvre , et qui a indiqué le nom du coryphène * Ajoutons, pour achever de peindre la magnifique parure du chrysurus, que des taches bleues et lenticulaires sont répandues sans ordre sur le dos, les côtés et la partie inférieure du poisson, et scintllent au lie de l'or , comme autant de saphirs enchâssés dans le plus riche des métaux, L'admirable vètement que. la Nature a donné au chrysurus est donc assez différent de celui de lhippurus, pour qu'on ne se A'chécuñe des thordointess M 5 0 00 0 eo se ee) OTayons. bllede anus: LU Std AMONT SEP ER nee MR AE ROC à celle de la queue. = [2 . L] e . L L 1 . L - . . . LC] [2 L] 26 3 Dorat de la mer du Sud. 2 Chrysurus signlie queue d'or. DU CORYPHÈNE CHRYSURUS. 293 presse pas de les confondre dans la même espèce. Nous allons les voir séparés par des caractères encore plus conslans et plus remar- quables. Le corps du chrysurus, très-allongé et très-comprimé , est ter- miné dans le haut par une sorte de carène aiguë qui s'étend depuis Ja tête jusqu’à la nageoire de la queue; et une semblable carène règne en-dessous, depuis cette même nageoire caudale jusqu'à l'anus. La partie antérieure et supérieure de la tête représente assez exactement un quart de cercle, et sé termine dans le haut par une sorte d’arète aiguë. La mâchoire inférieure, qui se relève vers la supérieure, est un peu plus longue que ceite dernière. Toutes les deux sont com- posées d’un os qu'hérissent des dents très-petites , très-courtes, très-aigués , assez écartées l’une de l’autre, placées comme celles d’un peigne , et très-différentes , par leur forme, leur nombre et leur disposition, de celles de lhippurus. On voit d'ailleurs deux turbercules garnis de dents très-me- nues et très-serrées auprès de l'angle intérieur de la mâchoire supérieure , trois autres tubercules presque semblables vers le milieu du palais, et un sixième tubercule très-analogue presque au-dessus du gosier. La langue est large, courte, arrondie par-devant , osseuse dans son milieu, et cartilagineuse dans ses bords. L'ouverture de la Bou- che est peu étendue: on compte de ehaque côté deux orifices des narines; unesorte d'anneau membraneux entoure l’antérieur. Les: opercules des branchies sont, comme la tête, dénués de petites écailles ; ils sont de plus assez grands, et composés chacun de deux pièces, dont celle de devant est arrondie vers la queue, et dont celle de derrière se prolonge également vers la queue, en appendice quelquefois un peu recourbé. S:x rayons aplatis soutiennent de chaque côté une membrane branchiale, au-dessous de laquelle sont placées quaire branchies très-rouges, formées chacune de deux rangées de filamens al- longés : la partie concave de l'arc de cercle osseux de la première et de la seconde est garnie de longues dents arrangées comme celles d’un peigne; la concavité de l'arc de la troisième et de la quatrième ne présente que des aspérités. La nageoire du dos, qui commence au-dessus des yeux, et s'é- tend presque jusqu'à celle de la queue , comprend cinquante 29# HISTOIRE NATURELLE huit rayons * : les huit premiers sont d'autant plus longs, qu'ils sont situés plus loin de la tête; et la longueur des autres est au contraire d'autant moindre, quoiqu'avec des différences peu sen- sibles, qu'ils sont plus près de la nageoire caudale. * L’anus est placé vers le milieu de la longueur totale de l’ani- mal; et l’on voit entre cet orifice et la base des nageoires thora- cines un petit sillon longitudinal. La nageoire de la queue est fourchue, comme celle de tous les coryphènes du premier sous-genre; la ligne latérale serpente depuis le haut de l'ouverture branchiale , où elle prend son ori- gine, Jusqu'auprès de l'extrémité des nageoires pectorales, et at- teint ensuite la nageoire de la queue en ne se fléchissant que par de légères ondulations; et enfin les écailles qui recouvrent le poisson sont allongées, arrondies à leur sommet, lisses et forte- went attachées. On a donc pu remarquer sept traits principaux par lesquels le chrysurus diffère de lhippurus : premièrement , le nombre des rayons n'est pas le même dans la plupart des nageoires de ces deux coryphènes ; secondement , la membrane branchiale du chrysurus ne renferme que six rayons, il y en a toujours depuis sept jusqu’à dix à celle de l'hippurus; troisièmement, le dos du premier est caréné, celui du second est convexe , quatrièmement, l'ouverture de la bouche est peu étendue dans le chrysurus, elle est très-grande dans l’hippurus; cinquièmement, les dents du chrysurus sont conformées et placées bien différemment que celles de l’hippurus; sixièmement, l’opercule branchial du chrysurus comprend deux lames, on ne voit qu’une pièce dans celui de lhippurus ; et septièmement , nous avons déjà montré une dis- iribution de couleurs bien peu semblable sur l’un et sur l'autre de ces deux coryphènes. [ls doivent donc constituer deux espèces différentes, dont une, c’est-à-dire, celle que nous déerivons, est encore inconnue des naturalistes; car elle est aussi très-dis- üncle du coryphène doradon, ainsi qu’on peut facilement s’en TA la membratredes branchiess 7. 4". . . . “<<. "OTayouR Ridesoire ds. à 0 SRE ENS DEEE Mohacume despectprales, ; «1%. en ares 20 sobacune des thoracines. . 215) Le erie nimaeoire de l'anus. 1,7, 01%." 0/40 1e NN ARS LU 2) ENS U'Apre LINE ONE DU CORYPHÈNE SCOMBÉROIDE. 295 convaincre en comparant les formes du doradon et celles du chrysurus. Au reste, les habitudes du coryphène qui fait le sûjet de cet article doivent se rapprocher beaucoup de celles de Phippurus. En effet, Commerson ayant ouvert un chrysurus qui avoit plus de sept décimètres de longueur, trouva son estomac , qui étoit allongé et membraneux, rempli de petits poissons volans et d’autres poissons très-peu volumineux. Il vit aussi s’agiter au milieu de cet estomac , et dans une sorte de pâte où de chyme, plusieurs vers filiformes, et de la lon- gueur de deux ou trois centimètres. Ce voyageur rapporte d’ailleurs dans les manuscrits qui m'ont été confiés dans le temps par Buflon, que lorsque les matelots exercés à la pêche ont pris un chrysurus, ils l'attachent à une corde, et le suspendent à la proue du vaisseau , de manière que l'animal paroît être encore en vie et nager à la surface de la mer. Ils attirent et réunissent , par ce procédé, un assez grand nom- bre d’autres chrysurus, qu’ils peuvent alors percer facilement avec une fouine *. Commerson ajoute que les chrysurus l'emportent sur presque tous les poissons de mer par le bon goût de leur chair, que l’on prépare de plusieurs manières ,et particulièrementavec du beurre et des câpres. VAS MARMAANANANAANNANINN ANA NAN NA A NASA AN AURA NU AARARA AA AS LE CORYPHÈNE SCOMBÉROIDE. Hs avons trouvé dans les manuscrits de Commerson la des- eription de cette espèce de coryphène, que ce savant voyageur avoit vue, ou mois de mars 1768, dans la mer du Sud ,ou, pour 1 La fouine est un peigne de fer attaché à un long manche. On donne aussi ce nom, ainsi que celui de foëne et de fouanne, a une broche terminée par un dard. Quelquefois on ajuste ensemble deux, trois ou nn plus grand nombre de lames ; pour former une fouanne, ou foëne, ou fouine. D'autres foss on emploie ces noms pour désigner une simple fourche, On attache l'instrument a bout d’une perche , et l’on s’en sert pour percer les poissons que l’on apercoit au fond de l’eau , ou qui sont cachés daus la vase , les enfiler et les retirer. 296 HISTOIRE NATURELLE mieux dire, dans le grand Océan équatorial, vers le 18°. degré de latitude australe, el le 134. degré de longitude, et par consé- quent à une distance de la ligne très-peu différente de celle où il observa, un ou deux mois après, le coryphène chrysurus. Le scombéroïde est d’une longueur intermédiaire entre celle du scombre maquereau et celle du hareng. Sa couleur totale est argentée et brillante ; mais elle n’est pure que sur les côtés et sur le ventre. Une teinte brune, mêlée de bleu céleste, est répandue sur le dos; cette teinte s’élend aussi sur le sommet de la tête , où elle est plus foncée, plus noirâtre, et melée avec des reflets dorés que l’on voit également autour des yeux et sur les lames des oper- cules. Toutes les nageoires sont entièrement brunes, excepté les tho- racines, dont la partie extérieure est blanche, et les pectorales, qui sont un peu dorées. La mâchoire supérieure est plus courte que l’inférieure. Les os qui composent lune et l’autre sont hérissés d’un si grand nom- bre de petites dents tournées en arrière, qu’ils montrent la surface d’une lime , et qu'ils tiennent l’animal facilement suspendu à un doigt, par exemple, que l’on introduit dans la cavité de la bouche. La langue a une figure remarquable ; elle ressemble en quelque sorte à un ongle humain : elle est large, un peu arrondie par- devant, et néanmoins terminée par un angle à chaque bout de son arc antérieur ; de plus, elle présente dans son milieu un os presque carré, et couvert de pelites aspérités dirigées vers le gosier; sa circonférence est formée par un cartilage qui s’amincit vers le bord et un frein large et épais la retient par-dessous. La voûte du palais est entièrement lisse, excepté l'endroit le plus voisin du gosier, où l'on voit de petites élévations osseuses ei denticulées. Deux lames arrondies par-derrière, grandes et lisses, compo- sent chaque opercule ; six rayons soutiennent la membrane bran- chiale; et les branchies sont assez semblables, par leur nombre et par leur conformation , à celles du chrysurus. La ligne latérale offre plusieurs simuosités qui décrorssent à me- sure qu’elles sont plus voisines de la nageoire caudale. Les nagcoires lhoracines sont réunies à leur base par une membrane qui tient aussi à un sillon longitudinal placé sous le DU CORYPHÈNE SCOMBEROIDEF. 07 ventre, et dans lequel le poisson peut coucher à volonté ces mêines nageoires. Elles renferment chacune cinq ou six rayons. Le dessous de la queue est terminé par une carène très-aiguë. La nageoire dorsale règne depuis locciput jusque vers lextré- milé de la queue; elle est festonnée dans sa partie postérieure, de mañière à imiter les très - petites nageoires que lon voit sur la queue des scombres ; la nageoïre de l'anus offre une conforma- tion analogue; et ces traits particuliers au poisson que nous dé- crivons, ne servant pas peu à le rapprocher des scombres, avec lesquels d’ailleurs on peut voir , dans cette Histoire, que les co- ryphènes ont beaucoup de rapports , j'ai cru devoir nommer scombéroide, l'espèce que nous cherchons, dans cet article, à faire connoître des naturalistes *. Commerson vit des milliers de ces scombéroïdes suivre les vais- seaux français avec assiduité , et pendant plusieurs jours. [ls vivoient de très-Jeunes ou très-petits poissons volans, qui, pen- dant ce temps, voltigeoient autour des navires comme des nuées de papillons, qu'ils ne surpassoient guère en grosseur ; et c'est à cause de la petitesse de leurs dimensions qu’ils pouvoient servir de proie aux scombéroïdes, dont la bouche étroite n'auroit pas pu admettre des animaux plus gros. En effet, l’un des plus grands de ces coryphènes observés par Commerson n’avoit qu'environ trois décimètres de longueur. Cef individu étoit cepen- dant adulte et femelle. Au reste, les ovaires de cette femelle, qui avoient une forme allongée, occupoient la plus grande partie de l'intérieur du ventre, comme dans les cyprins, et contenoientune quantité in- nombrable d'œufs; ce qui prouve ce que nous avons déjà dit au sujet de la grande fécondité des coryphènes. 71 À la membrane des branchies. . . Halo ardt de 07 ON NON D ed den, ete Dur de Lan ee Le TS AIcHacüpaliles bectoralesiÿ.i 4 is: er alier d'élite) 9 20038 A CREUSE CIRE... a id ve ef due die cs +100 Re a CENT D LS Ur, dat M RE < | 30 à celle de la queue, qui est fourchue, . . . . . . . . . . . 13 298 HISTOIRE NATURELLE AAA UT AAA RAANMANANA AAA AAA LE CORYPHÈNE ONDÉ. Parras a décrit le premier cette espèce de coryphène. L'indi- vidu qu’il a observé , et qui avoit été pêché dans les eaux de l’île d'Amboine, n’étoit long que de cinq centimètres ou environ. Les formes et les couleurs de cet animal étoient élégantes : très- allongé et un peu comprimé, il montroit sur la plus grande partie de sa surface une teinte agréable qui réunissoit la blan- cheur du lait à l'éclat de l’argent ; une nuance grise varioit son dos ; la nageoire dorsale et celle de anus étoient distinguées par de petites bandes transversales brunes ; les bandelettes de la pre- mière de ces deux nageoires s'étendoient sur la parlie supérieure de l'animal, y onduloient, pour ainsi dire, s’y réunissoient les unes aux autres, disparoïssoient vers la partie inférieure du poisson; et la nageoiïre de la queue, qui étoit fourchue, présen- toit un croissant très-brun. D'ailleurs ce coryphène avoit des yeux assez grands; lPouver- ture de sa bouche, étant très-large , laissoit voir facilement une langue lisse , et arrondie par-devant; un opercule composé de deux lames non découpées couvroit de chaque côté un grand orifice branchial ; la ligne latérale étoit droite et peu proémr- 1 nente H422513542%211 TUE EVE RAA AAA LA AAA AA AAA ARE AA LA AAA RAA MAT BR LD LE CORYPHÈNE POMPILE. GEST | D E tous les coryphènes du premier sous-genre, le pompile est celui dont la nageoire caudale est la moins fourchue; et voilà *A la membrane des branchiés. 4 . 2, Rs 000 rer AA napeoïire du dos... 4 Li 0 4% 40e) 1 UNS PNR OUPS chacune des pectorales, + 4 « 4%." 4 . 2 Se ANS d'éhicane des thoracines. .: 6: à 4 + 01e SR NAN ne arellede Panas. .. 4/4. 2 6) 2 tete SN NOR a'égtle de laiqueue. 4... 4 «4 +. 0e eus SUOMI DU CORYPHÈNE BLEU. 299 pourquoi quelques naturalistes, et particulièrement Ariedi, le: comparant sans doute à l’hippurus, ont écrit que cette nageoire de la queue n'étoit pas échancrée. Cependant, lorsqu'on a sous les yeux un individu de cette espèce, non altéré, on s'aperçoit aisément que sa nageoire caudale présente à son extrémité un angle rentrant. Les anciens ont nommé pompilz, le coryphène dont nous traitons dans cet article, parce que, se rapprochant beaucoup par ses habitudes de l'hippurus et du doradon, on diroit qu'il se plait à accompagner les vaisseaux , et que pompe signifie en grec pompe on corlége. Au reste, 1l ne faut pas être étonné qu'ils aient assez bien connu la manière de vivre de ce poisson osseux, puisqu'il habite dans la Méditerranée, aussi-bien que dans plusieurs portions chaudes ou tempérés de l'Océan atlan- tique et du grand Océan. L'ouverture de la bouche du pompile est très-crande; sa mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure, et un peu re- levée ; les côtés de la tête présentent des dentelures et des enfon- cemenus ; la ligné latérale est courbe ; les nageoires pectorales sont pointues *; des bandes transversales, étroites, et commu- nément jaunes, règnent sur les côtés. La dorure qui distingue un si grand nombre de coryphènes se manifeste sur le pompile au-dessus de chaque œil ; et voilà pourquoi on l’a nommé sourcil d’or, en grec xpuroppus. { RRARANARAANIAAIANAANAR AAA RARAARAAA AAA AA AU AV AAA AAA AMV AAA AAA, ae LE CORYPHÈNE BLEU. Eee ; à OR , l'argent et l’azur brillent sur les coryphènes que nous venons d'examiner; la parure de celui que nous décrivons est plus simple , mais élégante. Il ne présente ni argent ni or ; mais toute sa surface est d’un bleu nuancé par des teintes agréable- ment diversifiées, et fondues par de douces dégradations de 2. À la nageoire dOPles, 1. aa 2:10 lt at: 3) ss 86 rayons. 1 a chacune des pectorales. a chacune des thoracines. à celle de l'anus. . . En TS US et pe Le L END E GERDER UE © cie 24 a celle de La queue, . . .« . « + 300 HISTOIRE NATURÉLLE clarté *. On le trouve dans les mers tempérées ou chaudes qui “baignent les rivages orientaux de l'Amérique. Ses écailles sont grandes ; celles qui revêlent le dessus et les côtés de sa tête sont assez semblables aux écailles du dos. Une seule lame compose l’o- percule des branchies, dont l'ouverture est très-large ; la ligne latérale est plus proche du dos que de la partie inférieure de l’ani- anal; les yeux sont ronds et grands ; et une rangée de dents fortes él pointues garnit chaque mâchoire. AMAMAR UV RAARAARA AAA AURAI VU AAA MAUVE VAS LULU VIA LA MO LE CORYPHEÈNE PLUMIER. C £ coryphène, que le docteur Bloch a fait connoître, et qu'il a décrit d’après un manuscrit de Plumier , habite à peu près dans les mêmes mers que le bleu : on le trouve particulièrement, ainst 2 que le bleu, dans le bassin des Antilles. Mais combien 1l diffère de ce dernier poisson par la magnificence et la variété des cou- P 5 leurs dont il est revêtu ! C’est un des plus beaux habitans delO- La A 2 e LA PCA céan. Tâchons de peindre son portrait avec fidélité. Son dos est brun; et sur ce fond que la Nature semble avoir préparé pour faire mieux ressortir les nuances qu’elle y a distri- buées, on voit un grand nombre de petites raies bleues serpenter,' > 5 P 7 s'éloigner les unes des autres, et se réunir dans quelques points. Cette espèce de dessin est comme encadré dans l'or qui resplendit sur les côtés du poisson, et qui se change en argent éclatant sur la partie inférieure du coryphène. La tête est brune; mais chaque œil est situé au-dessous d’une sorte de tache jaune, au-dessus d'une plaque argentée, et au centre de petits rayons d'azur. Une bordure grise fait ressortir le jaune des nageoires pectorales et thoracines; la nageoiïre de la queue, qui est jaune comme celle de l'anus, présente de plusdes teintes rouges et un liséré bleu ; et mm x A la membrane des branehiés. . , . . . . 4... + . . . 4 vTayons ailanabéoire dn dos,. à 12, le. ete de 2e toute ONRMNNNEe Rchaenue des /pectorales. .. . 4. x. da 4. à 0 ORNE ess A'chocunedes thoracines:. 1. jee 4 me Nate de de RONA n'eblede l'anus. 4 |... .: 4. Rues den NN SNS à celle üe la queuc. #0 er 6! ee) en ue Tete ere ne 1% LPS DU CORYPHÈNE RASOIR. 3ot enfin une longue nagcoire violette règne sur la partie supérieure du corps et de la queue *. Le coryphène ‘plumier est d’ailleurs couvert de petites écailles ; il n’a qu’une lame à chacun de ses opercules ; 11 parvient ordinairement à la longueur d’un demi- métre; el sa nagecoire caudale est en croissant, comme celle du bleu. RARAAAA ANA AA AAA AAA ARR AA AURA VAR AL RAA VAR VAN AV AAA AA LE CORYPHÈNE RASOIR :. C: poisson a sa partie supérieure terminée par une arêle assez aiguë, pour qu'on n'ait pas balancé à lui donner le nom quenous avons cru devoir lui conserver. IL habite dans la Méditerranée ; et voilà pourquoi il a été connu des anciens, et particulièrement de Pline. Il est très-beau; on voit sur sa tête et sur plusieurs de ses nageoires des raies qui se croisent en différens sens, et qui montrent celte couleur bleue que nous avons déjà observée sur les coryphènes : mais il est le premier poisson de son genre que nous présente des nuances rouges éclalantes, et relevées par des teintes dorées. Ce rouge resplendissant est répardu sur la plus grande partie de la surface de l'animal ; et il y est réfléchi par des écailles très-grandes. La chair du rasoir est tendre , délicate , et assez recherchée sur plusieurs rivages de la Méditerranée. Sa ligne Jatérale suit à peu près la courbure du dos, dont elle est très- voisine; chacun de ses opercules est composé de deux lames; et sa nageoire caudale étant rectiligne, nous l’avons placé dans le second sous-genre des coryphènes. Au resté, l’histoire de ce poison nous fournit un exemple remarquable de linfluence des mots. On la nommé rasoir long-temps avant le siècle de Pline : à cette 29 %'larmembrane des branchies. , + + « ++ 440 9500 Nffrayons. AN RRP CON ARNR Là do à 20e 6 OPA ONE à chacuneldesphéhärales. à 4. à 4 5, 2 SMOMONT ne a chacune des thopagines.… + «4 à = « 60 8 nt SE SU IG acelle de lanus PAR À a celle de la queue. . . . . . si, erice . + + CT . 16 7 Pesce pettine , sur les côtes de la Lignrie ; reason, sur plusieurs côtes d'Espagne. 302 HISTOIRE NATURELLE époque, où les sciences physiq ues étoientextrêmement peu avarni- cées , cette dénomination a suffi pour faire attribuer à cet animal dlusieurs des propriétés d'un véritable rasoir, et même pour faire croire , ainsi que le rapporte le naturaliste romain , que ce coryphène donnoit un goût métallique et particulièrement un goût de fer , à tout ce qu'il touchoit. 2R% LE CORYPHÈNE PERROQUET. LA forme rectiligne que présente la nageoire caudale de ce poisson détermine sa place dans le troisième sous-genre des co- xyphènes. Sa ligne latérale est interrompue; et sa nageoire dor- sale , assez Diane et composée de trente rayons , ou environ, com- mence à l’occiput *. Il à été observé par le docteur Garden dans les eaux de la Ca- oline. La beauté des couleurs dont il brille, lorsqu'il est animé par la chaleur de la vie ainsi que par les feux du soleil, a mérité qu'on le comparât aux oiseaux les plus distingués par la variété de leurs teintes, la vivacité de leurs nuances , la magnificence de leur parure, et particulièrement aux perroquets. Les lames qui recouvrent sa têle montrent la diversité des reflets des métaux polis et des pierres précieuses ; son iris couleur de fen , est bordé d'azur ; des raies longitudinales relèvent le fond des nageoires ; et l’on aperçoit vers le dos, au milieu du tronc, une tache re- marquable par ses couleurs aussi-bien que par sa forme , faite en losange, et présentant , en quelque sorte , toutes les teintes de Jarc-en-ciel, puisqu'elle offre du rouge, du jaune, du vert, du bleu et du pourpre. t£.À la nageoire du dos.) . 4", + + + . sletules suc:s let Suirayons a chachne des pectorales: sine eme SL SO TES PHARE à + ecldroticaboh ie noce de l'anus. : . +. Us gros 210104) ONF Ro ds queue 6 Le dues à chacune des thoracines . «4 « « . . DU CORYPHÈNE RAYÉ 305 AAA AA AA VV VV LU VV UV ANA VU VE MANN NNU AAA TS LE CORYPHÈNE CAMUS. Lx nombre des rayons de la nageoire dorsale, et la prolonga- tion de la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure , servent à distinguer ce coryphène , qui habite dans les mers de l'Asie, et qui, par la forme rectiligne de sa nageoire caudale , appartient au troisième sous-genre des poissons que nous con- sidérons *. RAI LAN AAA AAA AM VUE VAR VAR VAL A AMAR A AAA VA VER LE CORYPHÈNE RAYË. Lez docteur Garden à fait connoître ce poisson , qui habite dans les eaux de la Caroline. Ce coryphène a la tête rayée transversa- lement de couleurs assez vives : d’autres raies très-petit es parois- sent sur la nageoire du dos, ainsi que sur celle de l'anus *. Les écailles qui revêtent le corps et la queue sont très-grandes. La tête n’en présente pas de semblables; elle n’est couverte que de grandes lames. L’extrémité antérieure de chaque mâchoire est garnie de deux dents aiguës, tres-longues, et écartées l’une de l'autre; et la forme de la nageotre caudale , qui est arrondie; place le rayé dans le quatrième sous-genre des coryphènes. DE 3 A la nageoire dorsalé. . . . . . . a chacune des pectoralés. . . à chacune des thoracines. . . . 2 celle de l’anus. , . ss nee eue 1 a US DEAR . L] . . L] . . E . L] . 16 . . L2 . L2 L2 L] L] e L1 . L2 6 SU is. tele Jeter, sert pt ls free le) ei re a celle de fa quene. . . L 1 . L2 . L2 L] . L1 . . LZ LJ . . LZ L] 10 SUB MABe OR NRE. f GR e RU 0 à + 2 A'CHACORE CES Es 000 UT OO, UE à chacune des thoracines, . De SUN et TT Pa tes LE cel RC a nn in An 5 à celle de la queue, . » « - 304 HISTOIRE NATURELLE AAA A VU VV LU UV AAA AU AU AU AAA AU ANA AAA AAA RARE LE CORYPHÈNE CHINOIS. D ne G E coryphène n’a pas encore été décrit. Nous en avons trouvé une figure coloriée et faite avec beaucoup de soin, dans le re- cueil de peintures chinoises qui fait partie des collections du Muséum d'histoire naturelle, et que nous avons déjà cité plu- sieurs fois. Nous lui avons donné le nom de coryphène chinois , pour désigner les rivages auprès desquels on le trouve , et l’ou- vrage précieux auquel nousen devons la connoissance. Sa parure est riche, et en même temps simple , élégante et gracieuse. Sa couleur est d’un vert plus ou moins clair, suivant les parties du corps sur lesquelles il paroît; mais ces nuances agréables et douces sont mêlées avec des reflets éclatans et argentins. Au reste, il n’est pas inutile de remarquer qu’en rapprochant par la pensée les diverses peintures chinoises que l’on peut con- noître en Europe, de ce qu'on a appris au sujet des soins que les Chinois se donnent pour l'éducation desanimaux ; on se con- vaincra aisément que ce peuple n’aaccordé une certaine attention, soit dans.ses occupations économiques, soit dans les productions “de ses, beaux arts ;: qu'aux animaux utiles à la nourriture'de l'homme, ou propres à charmer ses yeux par la beauté de leurs couleurs. Ce trait de caractère d'une nation si digne de l'obser- yation du philosophe ne devoit-il pas être indiqué, même aux naturalistes ? | _ Le beau coryphène chinois montre une tres-longue.na-- gcoire dorsale; mais celle de l'anus est assez courte. La nageoire caudale est arrondie. De grandes écailles couvrent le corps, la queue et les opercules. La mâchoire inférieure est relevée et plus avancée-que la supérieuré; ce qui ajoute aux rapports du chmois avec le coryphène camus. DU CORYPHÈNE VERT, etc. 508 x RARAMIAMNAAAAAN AAA AR ANA A AA AAA RAA AA AR AARAIAAA AAAAR AAA APRA RAA AAR AAA AAA AAV LE CORYPHÈNE POINTU. ee L- nom de pointu, que linné a donné à ce coryphène, vient de la ferme lancéolée de la nageoire caudale de ce poisson ; et c'est à cause de cette même forme que nous avons placé cet 0os- seux dans un cinquième sous-genre. Get an::nal, qui habite dans es mers de l'Asie, a quarante-cinq rayons à la nageoire du dos, et sa ligne latérale est courbe *. PARA AAA AAA AA AAA AAA AAA VA VAS AR AAA AAA VAI AAA MAL LE CORYPHÈNE VERT, ET LE CORYPHÈNE CASQUE. Nos avons divisé le genre que rous examinons en cinq sous= genres ; et nous avons placé les coryphènes dans l’un ou l’autre de ces groupes, suivant le degré d’étendue relative, et par con- séquent de force proportionnelle donnée à leur nageoire cau- dale, ou, ce qui est là même chose, à un de leurs principaux instrumens de natation , par la forme de cette même nageoire, ou fourchue, on en croissant, où rectiligne, ou arrondie , ou pointue. Nous n'avons vu aucun individu de l'espèce du cory- phène vert, ni de celle du coryphène casqué ; aucun natura- liste n’a décrit ou figuré la forme de la nageoire caudale de l’un ni de l’autre de ces deux poissons : nous avons donc été obligés de les présenter séparés des cinq sous-genres que nous avons établis; et de nouvelles observations pourront seules les faire 3: À lanageoire du dos, ., . . x... , :. lg. ,: , 246 rayons. à CHAGNEE ES DEP. 1, . us de CRAN, 7 SD McChacuRe de RER... Un ous NC ORRAT 2: 6 Alanaseotretae land /.. « + {js 4 AL ct Ti Re de Jaime, SUN Eee ia RS La is UE Zacepede. 3. 20 306 HISTOIRE NATURELLE rapporter à celle de ces petites sections à laquelle ils doivent ap partenir. Tous les deux vivent dans les mers de l'Asie; et tous les deux sont faciles à distinguer des autres coryphènes : le pre- mier, par un long filament que présente chacune des nageoires du dos et de l'anus, ainsi que des thoracines *; et le second, par une lame osseuse située au-dessus des yeux, et que l’on a com- parée à une sorte de bouclier , ou plutôt de casque. On ignore la couleur du casqué; celle du vert est indiqué e par le nom de ce coryphène *. A AMAR AAA AA AAA AR AAA AAA ARAARAANRAAANA NAN AAA AAA AA NAA AAA QUATRE-VINGT-UNIÈME GÊNRE. LES HÉMIPTÉRONOTES. Le sommet de la tête très-comprimé, et comme tranchant par le haut , ou très-élevé et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé antérieurement par un quaré de cercle, ou garni d’écailles semblables à celles du dos ; une seule nageoire dorsale ; et la longueur de cette nageoire du dos ne surpassant pas , ou surpassant à peine, la moitié de la longueur du corps et de la queue pris ensemble. ESPÈCES. CARACTÈRES. ; Vingt rayons, ou environ, à la na- 2. L'HÉMIPTÉRONOTE CINQ- geoire du dos; l’opercule branchial TACHES. ) composé de deux lames ; cinq taches de chaque côté. Quatorze rayons à la nageoire du dos ; 2.L'HÉMIPTÉRONOTE GMÉLINS huit rayons à chacune des tho- racines. md 1 A la nageoire du dos. . . : + + + + + + + + + + + + 26 rayons. à chacnne des pectorales. . . . + . « . + + + . + + . . 13 Érchacanemtninorncness os et 0 folle «se le M ele le Si à la nageoire de l’anus. . . . . ee «ee 13 à celle de la queue. . « + + + + + « es ee ee « : 16 2 A la nageoire du dos. . . . . . . + « . ce ee Vous ee à chacune des nageoires pectorales. , . « . .« . . . . . . 14 à chacune des thoracines. ... . . . . . «5 ETS a celle de l’anus. . e . e e e e e e e 0] C] L] e L . e . l 2 NE L'HÉMIPTÉRONOTE CINQ-TACHES. 507 uw AAA ARAARS AAA AN VARINAU AAA NN NU NAN) L'HÉMIPTÉRONOTE CINQ-TACHES. EL briéveté de la nageoire dorsale et sa posilion à une assez grande distance de l'occiput distinguent le cinq -taches, et les autres poissons qui appartiennent au genre que nous décrivons, des coryphènes proprement dits. Le nom générique d’Aéms pté- ronote * désigne ce peu de longueur de la nageoire dorsale, et son rapport avec la nageoire du dos des coryphènes , qui est presque toujours une fois plus étendue. Les osseux que nous exa- minons maintenant ressemblent d'ailleurs, par beaucoup de formes et d’habitudes , à ces mêmes coryphènes avec lesquels on les a confondus jusqu’à présent. Le cinq-taches, le poisson le plus connu des hémiptéronotés, habite dans les fleuves de la Chine , des Moluques et de quelques autres iles de l'archipel indien. Il y parvient communément à la longueur de six dé- cimètres ; sa tête est grande; ses yeux sont rapprochés l’un de l'autre , et par conséquent placés sur le sommet de la tête ; l'ou- verture de la bouche est médiocre ; les deux mâchoires sont gar- nies d’une rangée de dents aiguës, et présentent deux dents crochues plus longues que les autres; l'orifice branchüal , qui est très-grand , est couvert par un opercule composé de deux lames : Ja ligne latérale s'éloigne moins du dos que du ventre; l'anus est plus près de la gorge que de la nageoire caudale, qui est fourchue * ; des écailles très-petites couvrent les joues, et d'au- tres écailles assez grandes revêtent presque tout le reste de la surface du cinq-taches. Voici maintenant les couleurs dont la Nature a peint ces di- verses formes. * Hémiptéronote vient de trois mots grecs qui signifient moitié, rageoëire ; et dos. % À la membrane des branchies. . Ni ts lele ah ae « «je NMETRVORS, à la nageoire du dos. . . . . | CT ENS Het QU IS dés a UE à chacune @eaiDectonnlest (4 4 6. Le COR OMAN er tn Re à chacune des thoracines. . . . . DEN SEE Cd ARR v elle de Panas. ii e SAIQRE TES Cie TS à celle de la queue. .. . . 303 HISTOIRE NATURELLE La parlie supérieure de l'animal est brune ; les côlés sont blancs, ainsi que la partie inférieure ; une raie bleue règne sur la tête; l'iris est jaune : des cinq taches qui paroïissent de chaque côté du corps, la premiere est noire, bordée de jaune, et ronde; la se- conde est noire, bordée de jaune, et ovale; les trois autres sont bleues et plus petites. Une bellé couleur d'azur distingue la na- geoire caudale et celle du dos, qui d’ailleurs montre un liséré orangé ; et deux taches blanches sont situées à la base des na- geoires thoracines , lesquelles sont, comme les pectorales et comme celle de l'anus, orangées, et bordées de violet et de pourpre. s Du brun, du blanc, du bleu, du jaune, du noir, de lorangé, et du pourpre ou du violet, composent donc l’assorliment de nuances qui caractérise le cinq-taches, et qui est d'autant plus brillant qu’il est animé par le poli et le luisant argentin des écailles. Mais cette espèce est aussi féconde que belle : aussi va-t-elle par très-grandes troupes ; et comme d’ailleurs sa chair est agréable au goût , on la pêche avec soin ; on en prend même un si granc nombre d'individus, qu'on ne peut pas les consommer tous au- près des eaux qu'ils habitent. On prépare de diverses manières ces individus surabondans ; on les fait sécher ou saler ; on les emporte au loin ; et ils forment, dans plusieurs contrées orien- tales , une branche de commerce assez analogue à celle que four- nit le gade morue dans les régions septentrionales de l’Europe et de l'Amérique. AA AAA AAA AAA AU A MA AAA UV AA AN L'HÉMIPTÉRONOTE GMELIN. EAN Cxr hémiptéronote a la nageoire dorsale encore plus courte que le cinq-taches ; ses nageoires sont d’ailleurs à peu près également avancées. On le pêche dans les mers d'Asie; et nous avons cru devoir lui donner un nom qui rappelât la reconnoissance des naturalistes envers le savant Gmelin , auquel ils ont obligalion de La treizième édition du Système de la Natwre par Linné. Tome 3. 14 Page 508. A detre pire : A RU. TV haned 1 Emipteronote cinq taches. .... Page 30. 2.Le Cory pheénoide hottuyvnien ......... 509. 5.L'Aspidophore arme . MR EE US AR s'ote ve il, DU CORYPHÉNOIDE HOTTUYNIEN. 50 QUATRE-VINGT-DEUXIÈME GENRE. LES CORYPHÉNOIDES. Le sommet de la tête très-comprimé, et comme tranchant par le haut; ow très-élevé et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ow terminé antérieurement par un quart de cercle, ou garni d’écailles semblables à celles - du dos; une seule nagèeoire dorsale; Pouverture des branchies ne consistunt que dans une fente transversale: ESPÈCE. CARACTÈRE. | Fe inet-quatre rayons à la nagcoire LE CORYPHÉNOÏDE HOTTUYNIEN. TE Là on ns Los ) 5 AAA AAA AAA AAA AAA AAA AIR AA A ST AT AA AA AAA AS ME AM ARS LE CORYPHÉNOIDE HOTTUYNIEN. Ox trouve dans la mer du Japon , et dans d’autres mers de PAsie, ce poissonique lon a inscrit parmi les coryphènes , mais qu'il faut en séparer, à cause de plusieurs différences essentielles , et particulièrement à cause de la forme de ses ouvertures bran- chiales, qui ne consistent chacune que dans une fente transver- sale *, Nous le nommons coryphénoide, pour désigner les rap- ports de conformation qui cependant le lient avec les coryphènes proprement dits; et nous Iui donnons je nom spécifique d’Aot- tuynien, parce Que le naturaliste Hottuyn n'a pas peu contribué 1 A la rageoire du dos.. , , sn tt SR los «6. 7 HE FAYON Se à chacune des pectorales, . . . . . « . . . . . . 14 a chacune des thoracines. . PR RTE LL LE UT. Ut, mo ed: a celle de l’anus.. PARENAEE RL RARE HUE cab ns ARR DS x celle de la queue, PA ele « ra e e 1 e ° ° . D ° 0 D 1© 310 HISTOIRE NATURELLE à le faire connoîïtre. Il n’a communément que deux décimètres de longueur ; les écailles qui le revêtent sont minces ; sa couleur tire sur le jaune. AAA AA AAA AAA AAA A A AMAR AVE VA AAA AAA AR QUATRE-VINGT-TROISIÈME GENRE. LES ASPIDOPHORES. Le corps. ef la queue couverts d'une sorte de cuirasse écailleuse, deux nageoires sur. le dos; moins de quatre rayons aux nageoires. PREMIER SOUS-GENRE. Un ou plusieurs barbillons à la mâchoire inférieure, ESPÈCE. CARACTÈRES. Plusieurs barbillons à la mâchoire in- A mOn Lame férieure; la cuirasse à huit pans; & ; à - deux verrues échancrées sur le mu- seau. SECOND SOUS-GENRE. Point de barbillons à la mâchoire inférieure. ESPÈCE. CARACTÈRES. L’ La cuirasse à huit ou plusieurs pans, 2e ASPIDOPHORE LIS17.4. et garnie d'aiguillons. DE L'ASPIDOPHORE ARMÉ. 3ri RAR AAAAAA AA AAA MA AAA AAAIAA AAA AA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AVR VARAAAR AUAAMAAAA LAAAAA ARS L'ASPIDOPHORE ARMÉ: . Le N cv avons séparé des cottes, les poissons osseux et thoracins dont le corps et la queue sont couverts de plaques ou boucliers très-durs disposés de manière à former un grand nombre d’an- neaux solides, et dont l’ensemble compose une sorte de cuirasse, ou de fourreau à plusieurs faces longitudinales. Nous leur avons donné le nom générique d’aspidophore ; qui veut dire porte-bou- clier, et qui désigne leur conformation extérieure. Ils ont beau- coup de rapports, par les traits extérieurs qui les distinguent, avec les syngnathes et les pégases. Nous ne connoissons encore que deux espèces dans le genre qu'ils forment ; et la plus ancien- nement, ainsi que la plus généralement connne des deux, est celle à laquelle nous conservons le nom spécifique d’armé, et qui se trouve dans l'Océan atlantique. Elle y habite au nnlieu des rochers voisins des sables du rivage ; elle y dépose ou féconde ses œufs vers le printemps; et c’est le plus souvent d’insectes ma- rins, de mollusques ou de vers, et particulièrement de crabes, qu'elle cherche à faire sa nourriture. La couleur générale de armé est brune par-dessus et blanche par-dessous. On voit plu- sieurs taches noiratres sur le dos ou sur les côtés ; d’autres taches noires et presque carrées sont répandues sur les deux nageoires du dos, dont le fond est gris; les nageoires pectorales sont blan- châtres et tachetées de noir; et celte même teinte noire occupe la base de la nageoïire de l'anus. Une sorte de bouclier ou de casque très-solide, écailleux , et même presque osseux, creusé en petites cavités irrégulières et relevé par des pointes ou des tubercules, garantit le dessus de la tête. Les deux mâchoires et le palais sont hérissés de plusieurs rangs de dents petites et aiguës ; un grand nombre de barbillons garnissent le contour arrondi de la mâchoire inférieure, qui est plus courte que la supérieure ; l’opercule branchial n’est com- posé que d’une seule lame ; un piquant recourbé termine chaque nanas mn nee En tu © A pogge , dans le nord de l'Angleterre. gui à HISTOIRE NATURELLE pièce des anneaux solides dont se forme la cuirasse générale de Panimal ; cette même cuirasse présente huit pans lonoitudinaux, qui se réduisent à six autour de la partie postérieure de la queue; la ligne laicrale est droite : l'anus situé à peu près au-dessous de la première nageoire du dos; la nageotre caudale arrondie; les peciorales sont grandes, et les thoracines longues et étroites *. L’aspidophore armé parvient communément à la longueur de deux ou trois décimitres. | Nous pensons que l’on doit rapporter à celte espèce le poisson auquel Olaffen et Müller ont donné le nom de cotie brodame , et qui ne paroît différer par aucun trait important du thoracin, qui fait le sujet de cet article. ANA A AAA AA VU AU UV AAA VUS VU VU VU ANANAAN LAS NA NANINAY AAA, L’'ASPIDOPHORE LISIZA. ser men Da a fait connoître ce poisson, qui vit auprès du Japon et des îles Kuriles , et qui a beaucoup de rapports avec l'armé. La tête de cet aspidophore est allongée | comprimée et aplatie dans sa partie supérieure , qui présente d’ailleurs une sorte de gouttière longitudinale. Dechaque côté du museau , qui est obtus, et partagé en deux lobes, on voit une lame à deux ou trois échan- crures, et garnie sur ie devant d’un petit barbillon. Les bords des mâchoires sont hérissés d’un grand nombre de dents; les yeux situés assez près de l'extrémité du museau, et surmontés chacun par une sorte de petile corne ou de protubérance os- seuse ; et les opercules dentelés ou découpés. Une pointe ou épine relève presque toutes les pièces dont se composent les anneaux et par conséquent l’ensemble de la cur- rasse , dans lesquels le corps et la queue sont renfermés. Ces pièces oftrent d'ailleurs des stries disposées comme des rayons 1 D rayons non articulés à la première nagcoire du dos. 7 rayons articulés à la seconde. 15 rayons à chacune des pectorales. 3 à chacune des thoracines, 6 a celle de l’anus. 1e a celle «le la queue, F Page 312. NS L&. lretre pox . ; : 24 / Le LAspidophore hbigar :...::.. Page 312. 4 2. LAspidophoroide (tranquebar..... 314 . 3.Le Cotteseromaante nue 316 CGuyard wc. t DES ASPIDOPHOROIDÉS. 513 autour d’un centre, et les anneaux sont conformés de manière à donner à la cuirasse ou à l'étui général une très-grande res- semblance avec une pyramide à huit faces, ou à un plus grand nombre de côtés, qui se réduisent à cinq, six ou sept, vers le sommet de la pyramide. La première nageoire du dos correspond , à peu près, aux pec- torales etaux thoracines, et la seconde à celle de l'anus. Chacune des thoracines ne comprend que deux rayons; ceux de tontes les nageoires sont, en général, forts et non articulés; et l’orifice de l'anus est un peu plus près de la gorge que de la nageoire caudale. Le fond de la couleur de l’aspidophore que nous décrivons est d’un blanc jaunâtre ; mais le dos , plusieurs petites raies pla- cées sur les nageoires, une grande tacherayonnantesituée au près de la nuque, et des bandes distribuées transversalement , ou dans d’autres directions , sur le corps ou sur la queue, offrent une teinte brunâtre *. La longueur ordinaire du lisiza est de trois ou quatre déci- metres. | PRAIRIE LU LUE AAA VIA AAA AAA AAA AR AA AA QUATRE-VINGT-QUATRIÈME GENRE. LES ASPIDOPHOROÏDES. Le corps et la queue couverts d’une sorte de cuirasse écailleuse ; une seule nageotre sur le dos; moins de quatre rayons aux nageoires thoracines. % ESPÈCE. CARACTÈRES. " r z ceoires L'aAsripornoroïne mran— [Quatre rayons à chacune des nageoires ctorale t d a ch S QUEBAR. | pe ales , et deux à chacune des thoracines. 2 A la membrane des branchies. . «PAU Las ie PR FAUDTS. a la première mpeoire du dos.” "04 OU : MN 6 a la seconde nageoire dorsale, . . LA . L2 . L] . . L] . L2 L 7 a chacune des nageoires pectorales, . à chacune des thoracines. . . . . . . . . u . . . 0 a celle de l’anns. . . . , . . . . . . . . à celle de la PRE ne Le, late < 314 HISTOIRE NATURELLE AAA AAANAR NAN AY NA ARAR AAA AA AAA AA RAA ARS L’ASPIDOPHOROIDE TR ANQUEBAR. L Less aspidophoroïdes sont séparés des aspidophores par plusieurs caractères, et particulièrement par l’unité de la nageoire dorsale. Ils ont cependant beaucoup de rapports avec ces derniers: et ce sont ces ressemblances que leur nom générique indique. Le tran- quebar est d’ailleursremarquable par le très-petit nombre de rayons que renferment ses diverses nageoires ; et ce trait de la confor- mation de ce poisson est si sensible, que tous les rayons de la nageoire du dos, de celle de l'anus, de celle de la queue, des deux peclorales , et des deux thoracines , ne montent ensemble qu'a trente-deux. Cet aspidophoroïde vit dans les eaux de Tranquebar, ainsi que l'annonce son nom spécifique. Sa nourrilure ordinaire est composée de jeunes cancres, et de petits mollusques, ou vers aquatiques. Îl est brun par-dessus, gris sur les côtés ; et l’on voit sur ces mêmes côtés des bandes transversales et des points bruns , ainsi que des taches blanches sur la partie inférieure de animal , et des taches brunes sur la nageoire de la queue et sur les pec- torales *. Sa cuirasse est à huit pans longitudinaux , qui se réunissent de , manière à n'en former que six vers la nageoire caudale; les yeux sont rapprochés du sommet de la tête; la mâchoire supérieure , plus longue que l’inférieure, présente deux piquans recourbés en arrière; une seule lame compose l’opercule des branchies, dont l’ouverture est très-grande; on aperçoit sur le dos une sorte de petite excavation longitudinale; la nageoire dorsale est au- dessus de celle dé l'anus , et celle de la queue est arrondie. 4 A la membrane des brahchies. .. + . . . . « . . . . 6 rayons, AA Magevive dede. "2 274) RE OS ANS PONS “chacune des petiorales. M. 402400 NUS RS LS TENR sichäcune desthoracines. à 59 eff ee 6 le 1 QU RO de l'anus, 404 à 4 08 Le NE CONNUN ES DRN EE PNR PAR queue, à © 10 he AUS OU MOMONINROMNNENS \ DES COTTES. 315 RAA AA AAA VUVARAARAAAAAARA QUATRE-VINGT-CINQUIÈME GENRE. LES COTTES. La tête plus large que le corps ; la forme générale ur peu conique; deux nageotres sur le dos; des aiguillons ou des lubercules sur la léle ou sur les .opercules des branchies ; plus de trois rayons aux nageoires thoractnes. PREMIER SOUS-GENRE. Des barbillons à la mâchoire inférieure. ESPÉCE. CARACTERES, Plusieurs barbillons à la mâchoire in- 1. LE COTTEGROGNANT. férieure ; cette machoire plus avancée que dla supérieure. SECOND SOUS-GENRE. Point de barbillons à la méchotire inférieure. ESPÈCES. CARACTÈRES. Plusieurs aiguillons sur la tête; Île 2. LE COTTE sconPION. corps parsemé de petites verrues épineuses. uatre protubérances osseuses sur le 3. LE -COR ; Q A ces » naktrorsai sommet de la tête. 4. LE COTTE RABOTEUX. La ligne latérale garnie d’aiguillons. Cr + LE COTTE AUSTRAL. transversales , el des raies longitu- Des aiguillons sur la tête ; des bandes dinales. 6. LE COTTE INSIDIATEUR. tête ; des stries sur celte même partie de l'animal. [un aiguillons de chaque côté de la Deux aiguillons recourbés de chaque côté de la tête ; un sillon longitudi- 7. LE COTTE MADÉGASSE, nal , large et profond, entre les yeux ; des nes assez grandes sur le corps et snr la queue. 316 HISTOIRE NATURELLE PSPÉCES. CARACTEÈRES. Un aiguillon de chaque côté de la tête ; la mâchoire inférieure plus avancée 8. LE COTTE Noir. que la supérieure; le corps couvert d’écailles rudes ; la couleur générale noire, ou noirâtre. Deux aiguillons recourbés sur chaque 9. LE COTTE CHABoT. opercule ; le corps couvert d'écailles à peine visibles. RAA AA AA AAA VAS AAA IRAN AR VE PA AA VUS VA AAA VE LR MA. LE COTTE GROGNANT. Pue tous les cottes ne présentent que des couleurs ternes , des nuances obscures, des teintes monotones. Enduits d’une li- queur onctueuse qui retient sur leur surface le sable et le limon, couverts le plus souvent de vase et de boue, défigurés par cette couche sale et irrégulière, aussi peu agréables par leurs propor- tions apparentes que par leurs tégumens, qu'ils diffèrent, dans leurs attributs extérieurs, de ces magnifiques coryphènes sur lesquels les feux des diamans, de l'or, des rubis et des saphirs , scintillent de toutes parts, et auprès desquels on diroit que la Nature les a placés ; pour qu'ils fissent mieux ressortir l’'éclatante parare de ces poissons privilégiés! On pourroit être tenté de croire que s'ils ont été si peu favorisés lorsque leur vêtement leur a été départi, ils en sont , pour ainsi dire, dédommagés par us faculté remarquable , et qui n'a été accordée qu'à un petit nom- bre d'habitans des eaux, par celle de proférer des sons. Et en elle, plusieurs cottes, comme quelques balistes, des zées, des trigles et des cobites, font entendre, au milieu de certains de leurs mou- vemens, une sorte de bruit particulier. Qu'il y a loin cependant d’un simple bruissement assez foible, très-monotone , tres-court , et fréquemment involontaire , non-seulement à ces sons articulés dont les nuances variées et légères ne peuvent être produites que par un organe vocal très-composé, ni saisies que par une oreille très-délicate , mais encore à ces accens expressifs et si diversifiés qui appartiennent à un si grand nombre d'oiseaux, et même à quelques mammifires! Ce n’est qu’un frôlement que les coties, DU COTTE GROGNANT. 317 les cobites , les tringles, les zées , les balistes , font naître. Ce n’est que lorsque, saisis de crainte , ou agités par quelque autre aflec- tion vive , ils se contractent avec force, resserrent subitement leurs cavités intérieures, chassent avec violence les différens gaz renfermés dans ces cavités, que ces vapeurs, sortant avec vi- tesse, et s’échappant principalement par les ouvertures bran- chiales, en froissent les opercules élastiques, et, par ce frotte- ment toujours peu soulenu, font naître des sons, dont le degré d’élévation est inappreciable, et qui par conséquent, n'étant pas une voix, et ne formant qu’un véritable bruit , sont même au- dessous du siflement des replies *. Parmi les cottes, l’un de ceux qui jouissent le plus de cette faculté de frôler et de bruire, a été nommé grognant, parce que l'envie de rapprocher les êtres sans discernement et d’après les rapports les plus vagues , qui l’a si souvent emporté sur l’utilié de comparer leurs propriétés avec convenance, a fait dire qu'il y avoit quelque analogie entre le grognement du cochon et le bruissement un peu grave du cotte. Ce poisson est celui que nous allons décrire dans cet article. | On le trouve dans les eaux de l'Amérique méridionale, ainsi que dans celles des Indes orientales. Il est brun sur le dos , et mêlé de brun et de blanc sur les côtés. Des taches brunes sont répandues sur ses nageoires, qui sont grises, excepté les pectorales et les thoracines , sur lesquelles on aperçoit une teinte rou- geatre *. La surface du grognant est parsemée de pores d’où découle celte humeur visqueuse et abondante dont il est enduit, comme presque tous les autres cotles. Malgré la quantité de cette ma- üère gluante dont il est imprégné , sa chair est agréable au goût ; on ne la dédaigne pas : on ne redou te que le foie, qui est regardé comme très-malfaisant, que l’on considère même comme une espèce de poison ; et n'est-il pas à remarquer que, dans tous les poissons , ce viscère est la portion de l'animal dans laquelle les substances huileuses abondent le plus ? mm 3 Voyez le Discours sur la pature des poissons. 2 A la première nageoire du dos. . . Sat) (apititalitels + Lahaie! Arayons: a la seconde. . “à - . . . . . . . . L . L] L1 L2 . 20 à chacune des nagcoires pectorales. , à chacune des thoracines. as celle de l'anus. . se .:, . 22 cr RE LE LA . . , ° + . . . . + . « 16 318 HISTOIRE NATURELLE La tête est grande , et les yeux sont petits. L'ouverture de la bouche est très-large ; la langue lisse , ainsi que le palais ; la mâ- choire inférieure plus avancée que la su périeure , et hérissée d’un grand nombre de barbillons ; de même que les côtés de la tête ; les lèvres sont fortes; les dents aiguës, recourbées, éloignées , D : e Fune de l’autre, et disposées sur plusieurs rangs. Les opercules , f ? 2 composés d’une seule lame ; et garnis chacun de quatre aiguillons, recouvrent des orifices très-étendus. L’anus est à une distance presque égale de la gorge et de la nageoire caudale , qui est ar- rondie. RAP MA VA LE COTTE SCORPION :. AAA AAA AAA ne Cssr dans l'Océan atlantique, et à des distances plus où moins grandes du cercle polaire, que l’on trouve ce cotte remar- quable par ses armes, par sa force, par son agilité. Il poursuit avec une grande rapidité, et par conséquent avec un grand avantage , la proie qui fuit devant lui à la surface de la mer. Doué d’une vigueur très-digne d'attention dans ses muscles caudaux, pourvu par cet attribut d’un excellent instrument de natation , s’élançant comme un trait, très-vorace, hardi, au- dacieux même, il attaque avec promptitude des blennies , des gades, des clupées, des saumons ; il les combat avec acharne- ment, les frappe vivement avec les piquans de sa tête, les ai- guillons de ses nageoires, les tubercules aigus répandus sur son corps , et en triomphe le plus souvent avec d'autant plus de faci- lité, qu'il joint une assez grande taille à l'impétuosité de ses mou- vemens , au nombre de ses dards et à la supériorité de sa har- diesse. En effet, nous devons croire, en comparant tous les té- "À ————— 1 Caramassou, à l'embouchure de la Seine; scorpion de mer, dans plusieurs départemens de France ; rotsimpa, skrabba , skjatryta, skialryta, skiolrista, pinulka, en Suède; fisksymp, vid kieft, soe scorpion , en Norwëge; kaniok kanininak , dans le Groenland ; kurhahn, dans la Poméranie:; donner krote, dans la Livonie ; amtscha , dans la Sibérie; u/a, ulxa , en Danemarck ; #ulx, dansiquelques contrées du nord de l’Europe ; donderpad, en Hollande ;posthoest, posthoofdt , dans la Belgique ; father-lasher, sur plusieurs côtes d'Angleterre ; scelping ; à Terre-Neuve. DU GOTTE SCORPION. 319 moignages , ét malgré opinion de plusieurs habiles naturalistes , que dans les imers où il est le plus à l'abri de ses ennemis, le cotte scorpion peut parvenir à une longueur de plus de deux mètres : ce n'est qu'auprès des côtes fréquentées par des animaux marins dangereux pour ce poisson, qu'il ne montre presque jamais des di- mensions très-considérables. L'homme ne nuit guère à son entier développement , en le faisant périr avant le terme naturel de sa vie. La chair de ce cotte, peu agréable au goût et à lodorat , n’est pas recherchée par les pêcheurs ; ce ne sont que les habitans peu délicats du Groenland, ainsi que de quelques autres froides et sauvages contrées du Nord , qui en font quelquefois leur nourri- ture ; et tout au plus tire-t-on parti de son foie pour en faire dé l'huile , dans les endroits où , comme en Norwége, par exemple, il est très-répandu. Si d’ailleurs ce poisson est jeté par quelque accident sur la grève , et que le retour des vagues, le reflux de la marée, ou ses propres eflorts, ne le ramenent pas promptement au milieu du fluide nécessaire à son existence , il peut résister pendant assez long-temps au défaut d’eau, la nature et la conformation de ses opercules et de ses membranes branchiales lui donnant la faculté de clore presque entièrement les orifices de ses organes respira- toires, d’en interdire le contact à l'air de l’atmosphère , et de ga- rantir ainsi ses organes essentiels et délicats de l'influence trop ac- tive , trop desséchante , et par conséquent trop dangereuse , de ce mème fluide atmosphérique. C'est pendant l'été que la plupart des cottes scorpions com- mencent à s'approcher des rivages de la mer; mais communé- ment l’hiver ést déjà avancé, lorsqu'ils déposent léurs œufs, dont la couleur est rougeâtre. Tout leur corps est parsemé de petites verrues en quelque sorte épmeuses, et beaucoup moins sensibles dans les femelles que dans les mâles, La couleur de leur partie supérieure varie; elle est ordinaire- ment brune , avec des raies et des points blancs : leur partie in- férieure est aussi très-fréquemment mêlée de blanc et de brun. Les nageoires sont rouges avec des taches blanches ; on distingue quelquefois les femelles par les nuances de ces inèmes nageoires, qui sont alors blanches et rayées de noir, et par le blanc assez pur du dessous de leur corps. La tête du scorpion est garnie de tubercules et d'aiguillons; les 52 HISTOIRE NATURELLE yeux sont grands, allongés , rapprochés l’un de l'autre, el placés sur le sommet de la tète ; les mâchoiïres sont extensibles , et hé- xissées , comme le palais, de dents aiguës; la langue est épaisse, courte et dure; l'ouverture branchiale très-large ; l’opercule com- posé de deux lames ; la ligne latérale droite , formée communé- ment d’une suite de petits corps écailleux faciles à distinguer malgré la peau qui les recouvre, et placée le plus souvent au- dessous d’une seconde ligne produite par les pointes de petites arèêles : la nageoïre caudale est arrondie, et chacune des thora- cines assez longue”. AAA AAA VARAARAARAAAI AAA NAN AAA AAA AAA LE COTTE QUATRE-CORNES :. D Qoarre tubercules osseux, rudes, poreux, s'élèvent et forment un carré sur le sommet de la tête de ce cotte; ils y représentent, en quelque sorte, quatre cornes, dont les deux situées le plus pres du museau sont plus hautes et plus arrondies que les deux postérieures. Plus de vingt apophyses osseuses et piquantes, mais recou- vertes par une légère pellicule , se font aussi remarquer sur diffé- rentes portions de la tète ou du corps: on en distingue surtout deux au-dessus de la membrane des branchies , trois de chaque côté du carré formé par les cornes, deux anprès des narines, deux sur la nuque, et une au-dessus de chaque nageoire pec- torale. Le quatre-cornes ressemble d’ailleurs, par un très-srand nombre SD NE SP RE 4 À la première nageoire du dos. . . . .« . + « «+ + + .« . . 10 rayons. a la seconde. Se AU LE tail, PR “A CRACITE deMpEGIDrAleS. Late ie etes + jemc te IS a chacune des thoracines. . . . .. ROMANE dicelletde l'anus, CS GED PME MURS POCE CRROINNERERES aille de la quene. th": 00108 de no 2é te te Je IE Vertèbres dersales, 8. Vertebres lombaires, 2. Vertébres caudales, 15, 2 Ilorn simpa, en Suède, P DU COTTE QUATRE-CORNES. 3oi de traits, au cotte scorpion : il présente presque toutes les habi- tuüdes de ce dernier ; il habite de même dans l'Océan atlantique septentrional , et particulièrement dans la Baltique et auprès du Groenland ; également armé, fort, vorace, audacieux, impru- dent , il nage avec d'autant plus de rapidité, qu'il a de très-gran- des nageoires pectorales *,et qu'il les remue très- vivement : 1l se tient quelquefois en embuscade au milieu des fucus et des autres plantes marines , où il dépose des œufs d’une couleur assez pâle ; et dans certaines saisons 1l remonte ies fleuves pour y trouver avec plus de facilité les vers, les insectes aquatiques et les jeunes pois- sons dont il aime à se nourrir. | On dit, au reste, que sa chair est plus agréable à manger qu celle du scorpion; il ne parvient pas à une center aussi CONSI- dérable que ce dernier cotte; et les couleurs brunes et nuageuses que présente le dos du quatre-cornes, sont plus foncées, surtout lorsque l'animal est femelle, que les nuancës distribuées sur la partie supérieure du scorpion. Le dessous du corps du cotte que nous décrivons est d’un brun jaunätre. Lorsqu'on ouvre un individu de cette espèce, on voit sept appendices ou cœcums auprès du pylore; quarante vertébres à lépine dorsale; un foie grand, jaunâtre, non divisé en lobes, situé du côté gauche plus que du côté droit, et adhérent à la vésicule du fiel qu’il recouvre ; un canal intestinal recourbé deux fois; un périloine noirûtre ; et les poches membraneuses des œufs sont de la même couleur. LE COTTE RABO'FEUX. Eee | Ce poisson habite dans le grand Océan , et particulièrement au - près des rivages des Indes orientales, où il vit de mollusques et x A la première nageoire dorsale. 44100, US. À MSEPTANUR « DORE A NME COS se ele SOS 2 RTE à chacune des pettorales +: © «à cie JOUR ns L'' à chacune des ChgreGuniess se 1 SCENE OR PR RE ee éicelle-de l'anus: k: 54, 72 RUN RAT LÉ OT RENE 5 7 & celle de la LL qui est Lies PER MES CRIER SRSRRS LES € Lacepède. 3. 21 522 HISTOIRE NATURELLE de crabes. C’est un des cottes dont les couleurs sont le moins obs- cures et le moins monotones : du bleuâtre règne sur son dos: ses côtés sont argentés; six ou sept bandes rougeâtres forment comme autant de ceintures autour de son corps; ses nageoires sont bleues ; on voit trois bandes jaunes sur les thoracines ; et les pectorales présentent à leur base la même nuance jaune *. Les écailles sont petites, mais fortement attachées, dures et dentelées; la ligne latérale offre une rangée longitudinale d’ai- guillons recourbés en arrière ; quatre piquans également recour- bés paroissent sur la tète; et indépendamment des rayons aiguil- lonnés ou non articulés qui soutiennent la première nageoire dorsale, voilà de quoi justifier l’épithète de raboteux donnée au cotte qui fait le sujet de cet article. D'ailleurs la tête est allongée, la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, la langue mince, l'ouverture de la bouche très-grande, et l’orifice branchial très-large, AAA AV UV A VV AA A AV AV RAS VV AV AV AY RAA NA AV RAIN VU AA NUS AAA VAR LE COTTE AUSTRAL. N ous plaçons ici la notice d’un cotte observé dans le grand Océan équinoxial , et auquel nous conservons le nom spécifique d’austral, qui lui a été donné dans l’Appendix du Voyage de l'Anglais Jean White à la Nouvelle-Galles méridionale. Ce pois- son est. blanchâtre ; 1l présente des bandes transversales d’une couleur livide, et des raies longitudinales jaunâtres ; sa têle est armée d'’aiguillons. L’individu de cette espèce , dont on a donné la figure dans le Voyage que nous venons de citer, n’avoit guére qu'un décimètre de longueur. Z A la membrane des branchies. . , . . « . « + . . . . . 6 rayons, à la première nageoïire du dos. , . . . . . . . . . . « . 8 HA etoile aie re TL mr oecrge Le-yone le CIE chacune destpectorales. 44. /, "er. ee 12e tte 000 nichdcune des théracines. . + che ‘ee + © 5 ee and Mrclnide l'anus: < s 0: 0 glellealtes ouate RE 16 caille dela queue. 4, .:2 4 +. ee se class o à et. DU COTTE MADÉGASSE. 33 ARR AIR AAA AMIE VIA AAA AAA AAA AA AAA RAA AA AAA AAA MAT AAA LE COTTÉÆMNSIDIATEUR. ete est C2 cotte se couche dans le sable ; 1l s’y tient en embuscade pour saisir avec plus de facilité les poissons dont il veut faire sa proie ; et de là vient le nom qu'il porte. On le trouve en Arabie ; il y a été observé par Forskael, et il y parvient quelquefois jusqu’à la longueur de six ou sept décimètres. Sa iête présente des stries relevées , et deux aiguillons de chaque côté. Il est gris par-dessus et blanc par-dessous; la queue est blanche; l'on voit d’ailleurs sur cette même portion de l'animal une tache jaune et échancrée, ainsi que deux raies inégales, obliques et noires ; et de plus le dos est parsemé de taches et de points bruns *. x RAR PAM AI AAA AA RAA AAA AR NA AAA AI AAA AA LA AAA RAA AAA AAA AA AA AAA AAMAAEQ LE COTTE MADÉGASSE. L a ) La description de ce cotte n’a point encore été publiée; nous en avons trouvé une courte notice dans les manuscrits de Commer- son, qui l’a observé auprès du fort Dauphin de l’île de Mada- gascar, et qui nous en a laissé deux dessins très-exacts, l’un re- présentant l'animal vu par-dessus, et l’autre le montrant vu par- dessous. Ce poisson, qui parvient à quatre décimètres ou environ de longueur, a la tête armée, de chaque côté, de deux aiguillons re- courbés. De plus, cette tête, qui est aplatie de haut en bas, pré- sente dans sa partie supérieure un sillon profond et très-large, qui 2, À Ta membrane des Dranchies. : .. . :1 . "li . , 4 Ve rayons. a la prete DS EURO dorsale. à + 40 à SONT NUE s-14 20600. 0e NON ASS 2 SAR OMR NE Ti PUtRE ee à chacun? des DeGtonn IE ET Se SN LEE 19 S'thacune des Fhoracinen 2") 0 0 he à + UC PEER NIV ANE celle de l'anus" "90/8 AN een AS ROM SR eg ncleide la quoues "2 2 te OO RL TO TES 324 HISTOIRE NATURELLE s'étend longiiudinalement entre les yeux, et continue de s'avan- cer entre les deux opercules, en s’y rétrécissant cependant. Ce trait seul sufliroit pour séparer le madégasse des autres cotes. D'ailleurs son corps ést couve Fécaiiles assez grandes; son museau arrondi, et la mâchoire inférieure plus avancée que la. supérieure. Les yeux, très-rapprochés l’un de l'autre, sont si- tués dans la partie supérieure de là tête; les opercules sont poin- tillés; [a première nageoire du dos est triangulaire ; l'anus pius proche de la gorge que de la nageoire caudale; et cette dernière nageoire paroît, dans les deux figures du madégasse réunies aux manuscrits de Commerson, et que nous avons fait graver, paroît, dis-je, donblement échancrée, c’est-à-dire, divisée en trois lobes arrondis; ce qui donneroit une conformation extrêmement rare parmi celles des poissons non élevés en domesticité *. AMAR VV AAA AR RAAAANAAAAANS NAS AA RAA IAA AE LECOTTE NOIR : \ orc1 le précis de ce que nous avons trouvé dans les manus- crits de Commerson au sujet de ce cotte, qu'il a observé, et qu'il ne faut confondre avec aucune des espèces déjà connues des na- turalisles. | F t La grandeur et le port de ce poisson sont assez semblables à ceux du gobie noir; sa longueur ne va pas à deux décimètres. La couleur générale est noire, ou d’un brun noirâtre : la seconde. . 3 R + + : +: 2 & ! ee TUTO à chacune des thoraciness + + +. + ” + . “ 1: L] A celle de 1 anus, « « . . . . . . . . . . à celle de la queue qui est rectiligne. , . . . Le] À la nageoire du dos de l’épinoghette. . . . :: . . «+ . . . 11 350 HISTOIRE NATURELLE des embouchures des fleuves ; et, suivant M. Noël, on la pêche dans la Seine , jusqu’au-dessus de Quillebœuf. La spinachie ne se trouve ordinairement que dans la mer. Elle est plus grande du double, ou environ , que l'épinoche, pendant que l’épinochette ne parvient communément qu'à la longueur d’un demi-déci- mètre. Cette épinochette est d’ailleurs dénuée de lames osseuses et même d’écailles facilement visibles ; sa couleur est jaune sur son dos , et blanche ou argentée sur sa partie inférieure. La spinachie offre à peu près le même ton et la même dispo- sition dans ses nuances que l’épinochette; mais ses côtés sont garnis de lames dures. Elle a de plus le museau avancé en forme de tube , l'ouverture de la bouche petite, et l’opercule ciselé en jayons ‘. RAA VAL VRAI UE TARA AAA AAA AAA AURA VAE A AMAR TE QUATRE-VINGT-NEUVIÈME GENRE. LES CENTROPODES. Deux nageoires dorsales; un aiguillon et cinq ou six rayons articulés très- petits à chaque nageoire thoracine ; point de piquans isolés au-devant des nagentres du dos, mais les ‘rayons de la première dorsale à peine réunis par une mem- brane ; point de carène latérale à la queue. ESPÈCE. CARACTÈRE. LE cENTRoPODE RHOMBOÏDAL. Le corps revêtu de petites écailles. EEE enr a chacune des pectorales. . . + «+ . + +. . Halo. = TO rayORS à chacune des thoracines, dont la membrane est Sd ocke 2 acelle-de l'an ER RES PT SUR OI SP MOu 6 Ts Ne ce IE à celle de la queue... ss + eee eee ne ee ee 13 % A la nageoire du dos de la spinachie. . . . . . , . . . . 6ou7 à chacune des pectorales. . . . . . . . . . . . . .#h . 10 Hichacune destthoracines.-. 2 M Teen el ce este NN dcnllbde l'anus . + ass. cie Saone a celle de la queue, qui est arrondie. .. . . . 4 .« . . . < 12 DU CENTROPODE RHOMBOIDALE 35: LE CENTROPODE RHOMBOIDAL. j conformation de ce poisson nous oblige à le placer dans un genre particulier. Il a été observé par Forskael dansla mer Rouge. Les pelites écailles dont il est revêtu brillent comme des lames d'argent. Les nageoires sont blanches, excepté celle de la queue, qui est d’un vert bleuâtre; et la seconde dorsale est noire dans sa partie la plus élevée. Cette seconde nageoire du dos est d'ailleurs triangulaire et écailleuse dans sa partie antérieure, comme celle de l'anus, et basse ainsi que transparente dans le reste de son étendue. Les cinq rayons articulés qui, réunis avec un aïiguillon, composent chacune des nageoires thoracines , sont à peine visi- bles. Une membrane assez peu large soutient les quatre ou cinq p'quans qui forment la première dorsale. Les dents sont déliées et nombreuses ; et au-dessus du bout de la langue on voit une callosité ovale et rude. La queue proprement dile est très- courte; ce qui donne à chaque côté de l'animal une figure rhom- boïdale :. ZA Jamembrane des branches. {14.1 ist ojetisl alt s0 tayonss arlaipremière nageoire da dos 1... 1,1. tete A qua à la seconde. . . L L] . L1 . L_] . . . . e [2 [1 L 2 L2 L L] L1 32 “ a) chacunedes pectoraless 4151109 ST NES a chacune des thoracines. . ML 6. «'LÉFIN IG OS URR É ENG nacelle de l'anus. 4 4 UT re dr a ere Mae MISE 3 à celle de La queue, qui est un peu arrondie . . . . . « . . 16 352 HISTOIRE NATURELLE AAA AAA AAA RAA AA AAA AAA AURA LR AUS AU VA VUTRAR AAA ES VE QUATRE-VINGT-DIXIÈME GENRE. LES CENTROGASTÈRES. Quatre aiguillons et six rayons articulés à chaque nageoirs thoracine. ESPÈCES. CARACTÈRES. La nagcoire dorsale très-longue ; celle de [a queue très-peu fourchue ; la couleur du dessus du corps , brune. x. LE CENTROGASTERE BRUNATRE, (La nageoire de la queue , fourchue ; la couleur du dessus du corps , ar- gentée. 2. LE CENTROGASTÈRE ARGENTÉ. AAA VAN ARR UE LA AE ARLES AAA VAR VAR AMALVEV IE LE CENTROGASTÈRE BRUNATRE, ET LE CENTROGASTÈRE ARGENTÉ. End Lrs mers qui arrosent le Japon nourrissent ces deux centrogas- tères, dont on doït li connoissance au savant Houttuyn, et dont le nom générique vient des aignillons que lon voit au-dessous de leur corps, et qui composent une partie dé leurs nageoires inférieures. Ces poissons ne parviennent qu'à une longueur très- peu considérable : le brunâtre n’a pas ordinairement deux déci- mètres de long , et l’argenté n’en a qu'un. La mâchoire supé- rieure du premier ést garnie de dents aiguës; le second a sur la nuque une grande tache brune, et communément arrondie. Les notes suivantes * et *, et le tableau de leur genre, indiquent leurs autres traits principaux. - 2 13 aiguillons et 11 rayons articulés à la nageoire du dos du brunâtre. 16 rayons à chacune des pectorales. 7 aiguillons et 9 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 20 rayons à la nageoire de la queue. 3 8 aiguillons à la partie antérieure de la nageoire dorsale de l’argenté. 2 aiguillons et 12 rayons à la nageoire de l’anus, DES CENTRONOTES. 353 IRAN VAR MMA AAA AAA LAS LR AIRE ARS VA AAA VRAI AA AAA VUE AAA RAA AR AA AV QUATRE-VINGT-ONZIÈME GENRE. LES CENTRONOTES. F . » 4 Une seule nageoire dorsale; quatre rayons au moins à chaque thoracine ; des piquans isolés au-devant de la nageoire du dos ; une saillie longitudinale sur chaque côté de la queue, ou deux aiguillons &u-devant de la nageoire de l'anus. ESPÈCES. CARACTÈRES. f{ Quatre aiguillons au-devant de la na- geoire du dos; sept rayons à la x. LE CENTRONOTE PILOTE. membrane des branchies ; vingt- sept rayons au moins à la nageoiré dorsale. ! Quatre aiguillons au - devant de la na- 2. LE CENTRONOTE ACANTHI:S{ geoire dorsale; trois rayons à la membrane des branchies. geoire du dos; le premier tourné vers le museau, et les autres inclinés vers la queue; la ligne latérale on- dulée par petits traits. Cinq aiguillons au-devant de la na- 5. LE CENTRONOTÉ GLAYCOS. Sept aiguillons au - devant de la na- geoire du dos ; onze rayons à cette nageoire, . LE CENTRONOTE ARGENTÉ. 4 Ce geoiré du dos ; vingt rayons à cette nageoire ; six rayons à la membrane des branchies. 5. LE CENTRONOTE OVALE. Sept aiguillons au- devant de la na- geoire du dos; vingt-un rayons à cette nageoire; huut rayons à la membrane des branchies,. le aiguillons au-devant de la na— $. LE CENTRONOTE LYZAN. Huit aiguillons au-devant de la na- 7. LE CENTRONOTE CA- [ geoire du dos ; vingt-six rayons à ROLININ. cette nageoire dorsale ; la ligne la- térale droite, ZLacepède. 3. 23 354 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES, Huit aiguillons au- devant de la na: gcoire du dos ; trente-trois rayons à celte nageoire dorsale ; point d’ai- gullons au-devant de celle de la- nus ; deux rayons seulement à cha- cune des pectorales. 8, LE CENTRONOTE GAR- DENIEN, Huit aiguillons au - devant de la na- | eoire du dos ; s de j où LE cENTRONOTE YADIGO. geoire du dos ; plus de deux Fe a chacune des pectorales ; la ligne latérale tortueuse. CARRE VE MEURT AA AA MA AAA VAAAAAAAAMIAMIAA ASS LE CENTRONOTE PILOTE, n Do toutes les espèces du genre des centronotes, ainsi que celui des gastérostées et celui des centropodes , ne renferment que d'assez petits individus. Le centronote dont nous traitons dans cet arücle parvient très-rarement à la longueur de deux déci- mètres. Malgré les dards dont quelques parties de son corps sont hérissées , il ne pourroit donc se défendre avec succès que contre des ennemis bien peu redoutables, ni attaquer avec avantage qu'une proie presque invisible. Son espèce n’existeroit donc plus depuis long-temps, s'il n'avoit reçu l’agilité en partage : il se soustrait par des mouvemens rapides aux dangers qui peuvent le menacer. D'ailleurs sa pelitesse fait sa sûreté, et compense sa foiblesse, Il n’est recherché ni par les pêcheurs, ni par les grands babitans des mers; l’exiguité de ses membres le dérobe souvent à leur vue; le peu de nourriture qu'il peut fournir empêche qu'il ne soit l'objet des désirs des marins , ou des appélits des squales. Il en est résulté pour cette espèce cette sorte de sécurité qui dédom- mage le foible de tant de privations. Pressée par la faim , ne trou- vant pas facilement à certaines distances des rivages les œufs, les vers , les insectes, les mollusques qu’elle pourroit saisir, elle ne fuit ni le voisinage des vaisseaux , ni même la présence des squales, où des autres tyrans des mers ; elle s’en approche sans défiance et sans crainte ; elle joue au-devant des bâlimens, ou au milieu des ter- ribles poissons qui la dédaignent; elle trouve dans les alimens cor- a —— — EE — Pretre pinx . ! 7 1.Le Centronote 2.Le Centronote 6.Le Centronote pilote. =. Page 354. argente., carohnin 006. + / ne. Plee 710 « = | | | | —!} CC 0 vel œ rte è 7 DU CENTRONOTE PILOTE. 355 rompus que l’on rejelte des navires, ou dansles restes des victimes immolces par le féroce requin, des fragmens appropriés par leur t6- nuitéà la petitesse de ses organes ; elle précède ou suit avecconsiance la proue qui fend les ondes , ou des troupes carnassières de grands squales ; et frappant vivement l'imagination par la tranquillité avec laquelle elle habite son singulier asile, elle a été bientôt douée, par les amis du merveilleux , d’une intelligence particu- lière; on lui a attribué un instinct éclairé, une prévoyance re- marquable, un attachement courageux ; on l’a revêtue de fonc- tons très-extraordinaires, et on ne s'est arrêté qu'après avoir voulu qu’elle partageât avec les échénéis le titre de conducteur du requin , de pilote des vaisseaux. Nous avons été bien aises de rappeler cette opinion bizarre par le nom spécifique que nous avons conservé à ce centronote avec le plus grand nombre des auteurs modernes. Celui qui écrit l'histoire de la Nature doit marquer les écueils de la raison , comme l'hydrographe trace sur ses cartes ceux où ont péri les navigateurs. On voit le doë de ce petit animal, dont on a voulu faire le di- recteur de la route des énormes requins, ces aiguillons qui ap- partiennent à tous les poissons compris dans le quatre-vingt-on- zième genre , et dont la présence et la position sont indiquées par Je nom de centronote * que nous avons cru devoir leur donner : mais on n’en compte que quatre au-devant de la nageoire dor- sale du ilote. Les côtés de la queue de ce poisson sont relevés longitudinalement en carène. La ligne latérale est droite. Plu- sieurs baudes transversales et noires font ressortir la couleur de sa partie supérieure, qui présente des teintes brunes et des reflets dorés, Il paroit que le nombre de ces bandes varie depuis quatre jusqu'à sept. Les mâchoires, la langue, et la partie antérieure du palais, sont garnies de très-petites dents *. de * Keyrpey en grec, signifie aiguillon ; et y@ros signifie dos. FARMER duidon le er SU UN, 0 ne. Neon à chacune des pectorales. .. , . SLR EPA Lay 5 3 TRES A chacnne Es AnaEines, ue Li) 2 tie dates |, +, tee à celle de l'an 2 0 212 on à à . . . 0) . a ° » L] . 17 356 HISTOIRE NATURELLE PARA AAA VRAI AE VU VMAAT VUE VUE VUE LR AA AA AAA AE AA AAA AS LE CENTRONOTE ACANTHIAS, ET LE CENTRONOTE GLA YCOS. Las mers qui arrosent le Danemarck, nourrissent selon Pon- toppidan, l’acanthias, et la Méditerranée est la patrie du glaycos. Nous avons conservé ce nom grec glaycos, qui veut dire glauque ( d’un bleu de mer), à un centronote décrit et figuré par Ron- delet , et auquel , suivant ce naturaliste, lesanciens avoient donné cette dénomination. Cette espèce a le corps allongé, les dents très-pointues, la ligne latérale ondée à petits traits; la partie su- périeure du corps d’un, bleu obscur, linférieure très-blanche, la chair grasse, ferme, et de bon gout. ANA AN AANANNANAAANAR AAA RAA AAA AAA VU TU LU MU VAUV € LE CENTRONOTE ARGENTÉ, LE CENTRONOTE OVALE, ET LE CENTRONOTE LYZAN. O*+ pêche auprès des côtes de l'Amérique équinoxiale l'argenté, dont la couleur est désignée par le nom spécitique que nous avons cru devoir lui donner, pendant que c’est dans les mers de l'Asie que vit l’ovale, dont laiguillon dorsal le plus antérieur est couché vers la tête, dont les mâchoires sont hérissées de petites dents, et dont le corps, très-comprimé, comme celui des chéto- dons, a indiqué par sa figure la dénomination spécifique de ce £gentronote. Forskael a vu le lyzan sur les côtes de l'Arabie. Ce poisson est couvert d'écailles petites, lancéolées, et resplendissantes comme des lames d'argent ; ses lignes latérales sont ondées vers l'opercuie «a DU CENTRONOTE CAROLININ, etc. 357 et droites auprès de la queue; son dos est d’un brun mêlé de bleu *. LE CENTRONOTE CAROLININ, LE CENTRONOTE GARDÉNIEN, ‘ET LE CENTRONOTE VADIGO:. Le carolinin et le gardénien habitent la Caroline : le nom du premier indique leur pays ; celui du second, l'observateur qui les a fait connoître. C'est en effet le docteur Garden qui en envoya» dans le temps, la description à Linné. Ges deux poissons, et le vadigo, qui se trouve dans la Méditerranée, se ressemblent par la forme de leurs nageoires du dos et de l’anus, qui présentent læ figure d’une faux, et par celle de la nageoire de la queue, qui est fourchue : mais, indépendamment des dissemblances que nous n'avons pas besoin d'énumérer , le carolinin n’a que vingt-six rayons à la nageoire du dos * , et le gardénien y en a trente- 2 1 7 rayons à chacune des nageoïres pectorales de l’argenté. 6 rayons à chacune des thoracines. ; 2 aiguillons au-devant de la nageoire de l’anus, 1 aiguillon et 6 rayons articulés à la nageoire anale, 16 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à chacune des nageoïres pectorales de l’ovale, 6 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillors au-devant de la nageoïre anale. 1 aiguillon et 16 rayons à la nageoïire de l’anus, 20 rayons à la nageoire caudale. 17 rayons à chacune des pectorales du lyzan. 3 aiguillon et 5 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillons au-devant de la nageoïre de l’anus. 1 aiguillon et 18 rayons à cette même nageoire de l’anus, 3 Liche, pélamide, dans plusieurs départemens méridionaux de France. 3 18 rayons a chacune des pectorales du carolinien. 5 rayons à chacune des thoracines. 3 aiguillons et 24 rayons articulés à la nageoire de l’anus, 87 rayons à celle de la quene, 358 | HISTOIRE NATURELLE trois * ; celui-ci n’a que deux rayons à chacune des pectorales, et le vadigo y en présente un nombre bien plus grand, pendant que ses lignes latérales sont tortueuseset courbées vers le bas, au Leu d'êlre droites comme celles du carolinin. Âu reste , l'aiguillon dorsal le plus antérieur du vadigo est incliné vers le museau. PARA AAA AAA AI RAA VAS VAR VV VERRA UV AURA AAA AAA RARE QUATRE-VINGT-DOUZIÈME GENRE: LES LÉPISACANTEHES. Les écailles du dos, grandes, ciliées , et_terminées par un aiguillon ; les opercules dentelés danr leur, partie postérieure et dénués de petites écailles; des aiguillons isolés au-devané de la nageoïre dorsale. ESPÈCE, CARACTÈRE. Quatre aiguillons au-devant de la na- LE LÉ ANTH ONAIS. « ÉPIS AC E FAP geoire du dos. ARNAARUAA AAA VE AAA I AAA AAA AAA RAA UE VE AVR RAA RAR LE LÉPISACANTHE JAPONAIS. Lr nom générique de ‘cet animal désigne la forme particulière de ses écailles * ; et sa dénomination spécifique , les mers dans les- œuelles on l’a vu. Houttuyn l’a fait connoitre, et nous avons cru devoir le séparer des centronotes , et des autres poissons avec les- quels on l'avoit placé dans le genre des centrogastères, afin d’être fidèles aux principes de distribution méthodique que nous avons, préférés. Le museau de cet osseux est arrondi ; ses mâchoires sont # 7 rayons à la membrane des branchies du gardénien. 2 rayons à chacuue des nageoire pectorales, 2 rayons à chacune des thoracines. 26 rayons à la nageoire de l’anus. 20 ray ons à celle de la queue. = L . LA 0 e U © Asus signifie écaille » et #xuyT0s aiguillon. DU CÉPHALACANTHE SPINARELIE. 359 hérissées de petites aspérilés, plutôt que garmies de dents propre- ment dites. Une fossette longitudinale reçoit et cache, à la vo- Jonté de l'animal, les piquans épais, forts, inégaux et isolés , que l'on voit au-devant de la nageoire du dos. Les rayons de chactine des thoracin es sont réunis et allongés de manière à former un ai- guillon peu mobile, rude ,et égal en longueur aux trois dixièmes, eu à peu près, de la longueur totale du poisson. Le japonais ne parvient d’ailleurs qu'à de très-petites dimensions; il n’a pas un double décimètre de long, et sa couleur est jaune*. RARAARAAANAR VA VON AAA RAR AVAL VAR VAR VUS VAAAA AAA NA VB VB AR VAS A AA LE VAR D LE LRU LE QUATRE-VINGT-TREIZIÈME GENRE. LES CÉPHALACANTHES. Le derrière de la tête garni, de chaque côté, de deux piquans dentelés et très-longs; point d'uisuillons isolés au-devans de la nageoire du dos. ESPÈCE. CARACTÈRE, Quatre rayons à chacune des thora- LE CÉPHALACANTHE SPINA-( cines. RELLE. ++ SARA AA AS LA AA LR RAA AVATAR VAR AAA LATE AA VA MU AU VA VUE AAA D LE CÉPHALACANTHE SPINARELLE. Cr céphalacanthe * ne présente qu’une petite longueur. Sa tête, _plus large que le corps, est striée sur toute sa surface, et garnie par derrière de quatre grands aiguillons. Les deux supérieurs sont plus dentelés, plus larges et plus courts que les deux inférieurs. La À la membrane des branchies. . ue Arr . « 5 ray0ns, a la nagsoire du dos. . ER RUE TN CU 1/1 PPEP EN APT ARE Le à chacune des peckorales.. 4: varie ble: con LL & COOP MUR" MR Te pue cs NN LRU «Ut ue: Q à celle de la queue. . . . RL in ee. 1,39 ? Ka@aænes veut dire £ése,, et «721%05, g'suillon ou piquant. 360 HISTOIRE NATURELLE spinarelle , qui vit dans l'Inde, a été placée dans le même genre que les gastérostées el les centronotes ; mais elle en diffère par irop de traits pour que nous n'ayions pas dû Fen séparer. L'absence: d’aiguillons isolés au - devant de la nageoire dorsale auroit suffi pour l'éloigner de ces ossenx. Nous l'avons donc inscrite dans un genre parüculier qui précède irnmédiatement celui des dactylop- tères, parmi lesquels on compte la pirapède dont, la tète ressem- ble beauconp à celle de la spinarelle *. VARAAAAAAA MAN AAAAREE: 114282 2342112825h:%%13443142%22412211121h127431%1h4%232h42:42n%3) QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME GENRE. LES DACTYLOPTÈRES. Une petite nageoire composce de rayons soutenus par uné membrane , auprés de la base de chaque nageoire pectorale. ESPÈCES. CARACTÈRES. 1. LE DACTYLOPTÈRE PIRA- 7e rayons réunis par une membrane PÉDE. auprès de chaque nageoire pectorale. 2, LE DACTY£LOPTERE Onze rayons réunis par une membrane JAPONAIS. auprès de chaque nageoire pectorale. fe ARANANLAAAY AAANANAARANU NUE ANAAAANN AAA NANAANNANAAIV RAA) NN AA LE DACTYLOPTÈRE PIRAPEDE:. meme 1) e Li . . — E ARMI les traits remarquables qui distinguent ce grand poisson volant et les autres osseux qui doivent appartenir au même * À la membrane desbranchiesti hr. Méca tr MTL LR rayons. Alhmageoire du das ao" ge NS MS UE ds RO MICHACUNE ds PeLiDTAless + ee) 2 ei à à» lala ele + 1 20 MEPAEUOE (és CHORACMES ee lee tee Te el. el) Acellelde l'anus res 0 Sn, Me AIRE RENE ? Folodor, en Espagne ; rondire , aux environs de‘Rome ; rondola on ro. dela, sur les bords de l'Adriatique ; falcone, a Malte et en Sicile : //ygande fish, en Suède; swallow fish, Kite fish, en Angleterre ; arondelle , rondole , 5 FERE —— + SX is) GOER RIRES RS y LS St 0) OU A Re \ ÿ 5 +, te DER à RS a FA — 1 = - Ye DEL llee fr. re 1.Le Prionote volant. Page 566. « t- = ue 2.La Trigle bye Le RTE 070 3.La Tigle carolme 1...) 32. ke — AR VAN AA AAA AAA AAA AAA AURAI AAA AAA AAA AA AAA AAA AAA VA RAA AA AN AS QUATRE-VINGT-SEIZIÈME GENRE. LES TRIGLES. Point d'aiguillons dentelés entre les deux nageotres dorsales ; des rayons arliculés et non réunis par une membrane, auprès de chacune des nageoïres pectorales. PREMIER SOUS-GENRE. Plus de trois rayons articulés, auprès de chaque nageoire pectorale. ESPÈCE. CARACTERES, Quatre rayons articulés, auprès de p. LA TRIGLE ASIATIQUE. chaque nageoïre pectorale. SECOND SOUS-GENRE. Trois rayons articulés, auprès de chaque nageoire pectorale. ESPÈCES. CARACTÈRES, Les nageoires pectorales longues ; la mâchoire supérieure prolongée en deux lobes dentelés ; les orifices des narines tubuleux; la nageoire de la queue un peu en croissant, 2, LA TRIGLE LYRE. Les nageoires peclorales longues ; onze rayons à celle de l'anus ; celle de la ss | » J L NE. 5 = à 4 3. La TRIGLE CAROLI queue arrondie ; six rayons à la membrane des branchies: de la queue arrondie ; la tête allon- gée ; le corps parsemé de petites ta- ches rouges. £ nageoires pectorales longues ; les Les nageoires pectorales longues'; celle 4. LA TRIGLE roncru#r, écaiiles qui garnissent le corps , dis- pure en rangées transversales ; la igne latérale garnie d’aiguillons à deux pointes. & 5. La TRIGLE LASTOvIZA, 568 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÉRES. Les nageoires pectorales larges ; qua- torze rayons à la nageoire de l’anus ; 6. LA TRIGLE HIRONDELLE.) celle de la queue fourchue , ou en 7. LA TRIGLE PIN. 8. LA TRIGLE GURNAU. 9. LA TRIGLE GRONDIN. 30. LA TRIGLE MILAN. rx. LA TRIGLE MENUE. TROISIÈME SOUS-GENRE. croissant; la ligne latérale garnie d’aiguillons. attachées le long de la ligne latérale; Des lames ou feuillés minces et étroites la nageoire de la queue en croissant. de la queue fourchue ; la ligne laté- rale large , et garnie d’aiguillons ; des taches noires , et des taches rou- d: nageoires pectorales courtes ; celle \ ges sur le dos. Les nageoires pectorales courtes ; celle de la queue fourchue ; la ligne laté- rale dénuée de larges écailles. de la queue fourchue ; la ligne laté- rale divisée en deux, vers la na- Fe nageoires pectorales courtes; celle V geoire caudale. La nageoire de la queue arrondie ; deux arêtes ou saillies longitudi- nales sur le dos ; les nageoires pec- torales et thoracines très-pointues ; huit rayons à chacune de ces na- geoires peclorales ; vingt - quatre à la seconde nageoire du dos. Moins de trois rayons articulés, auprès de chaque nageoire ESPÈCE. x. LA TRIGLE CAVILLONE. pectorale. CARACTÈRES. La nageoire de la queue lancéolée, DE LA TRIGLE ASIATIQUE. 369 AAA AAA AR AR UV VU AV UV NU UV VAR AU MA VU VU MU M AAA Y : LA TRIGLE ASIATIQUE. Cm | Lrs tableau x génériques montrent les différences qui séparent les trigles des prionotes et des dactylopières. Mais si leurs formes extérieures ressemblent assez peu à celles de ces deux derniers genres, pour que nous ayons dü les en séparer , elles s’en rap- prochent beaucoup par leurs habitudes ; et presque toutes ont, comme la pirapède , le pouvoir de voler dans l'atmosphère, lors= que la mer ne leur offre pas un asile assez sûr. Elles sont d’ail- leurs, comme les dactyloptères et les prionotes, extrêmement fe- condes : elles pondent souvent jusqu'à trois fois dans la même année; et c’est cette reproduction remarquable que plusieurs anciens Grecs ont voulu désigner par le nom de zpryan , rpryaa, ThyAIS , Thkyhos ; COrrompu du zpyces, en latin £er pariens (qui produit trois fois). De mème que les pirapedes, elles volent et nagent en troupes nombreuses; elles montrent une réunion constante ; et quoique la simulitanéité des mouvemenset des man- œuvres de milliers d'individus ne soit pour ces animaux que le produit d’un danger redouté à la fois par tous, ou d’un besoin agis- sant sur tous dans les mêmes momens, elles n’en présentent pas inoins l'apparence de cette société touchante et fidèle qu’un sen- iiment mutuel fait naître et conserve. Peintes d’ailleurs de cou- leurs très-vives, irès-variées, très-agréables, elles répandent sou- vent l'éclat du phosphore. Resplendissantes dans leuïs tégumens, brillantes dans leur parure, rapides dans leur natation , agiles dans leur vol, vivant ensemble sans se combattre, pouvant s’ai- der sans se nuire, on croiroit devoir les comprendre parmi les êtres sur lesquels la Nature a répandu le plus de faveurs. Mais les dons qu'elles ont reçus ne sont presque tous que des dons fu- nestes ; et comme si elles avoient été destinées à donner à l'homme des leçons de sagesse et de modération leur éclat les trahit et les perd ; la magnificence de leur parure les empèche de se dérober à la recherche active de leurs ennemis; leur grand nombre les décèle lorsqu'elles fendent en troupes le sein des eaux salées ; leur Lacepède. 5. 24 370 HISTOIRE NATURELLE vol les livre plus facilement à l'oiseau de proie; et leurs attributs les plus frappans auroient bientôt amené la destruction de leurs espèces, si une fecondité extraordinaire ne réparoit sans cesse, par la production de nouveaux individues, la perte de ceux qui périssent victimes des lyrans des mers, ou de ceux de l'atmosphère. La première de ces trigles condamnées par la Nature à tant de périls, à tant d’agitations, à tant de traverses, est, dans l’ordre que nous nous sommes prescrit, celle à laquelle j'ai donné avec Linné le nom d’asiatique * On la trouve en général dans l'Océan, mais particulièrement dans les mers de l'Asie. Son corps est mince; sa couleur argentée; son museau proéininent; l'intérieur de sa bouche hérissé d’as- pérités; la première pièce de l'opercule branchial, dentelée ; et chaque nageoire pectorale conformée comme une sorte de faux. SAMMANAIMARU AAA AAA NA AAA AURA AY VV UV VUS VUS LE LA TRIGLE LYRE” EH conrux nom que celui qui rappelle et le beau ciel et les beaux jours de la Grèce, et sa riante mythologie, et sa poësie en- chanteresse , et l'instrument favori du dieu du génie, et cet Ho- mère à qui le dieu avoit remis sa lyre pour chanter la Nature! Non, je ne supprimerai pas ce nom magique , qui fait naître tant d'idées élevées , qui retrace tant de doux souvenirs, pour le rem- placer par un nom barbare. Le dieu qui inspire le poëte est aussi celui des amans de la Nature; et son emblème ne peut jamais leur être étranger. Une ressemblance bien foible, je le sais, a dé- terminé les naturalistes grecs à décorer de ce nom l'être que nous oo, * A la première nageoire du dos.... . . .« + «+ + + - + « . 7 rayons, S'la seconde SO RUE APE ua te ere DU le SAS es CAE à chacune des pectorales. « . . ®4 . . .. . +. +... 18 Schacune destiioraciness ie à 0" ad eu eh ss TIENNE ee allions 17 a celle de la queue. d'attei 1e + a ferriaiiet ee “e,, eo Ua: iaiedVer reins 18 sicelle de/L'amusS Net St RON TENUE 0 2 Gronau, rouget, dans plusieurs départemens de France; boureau, aux les rivages voisins des Pyrénées occidentales ; organte , à Gènes ; pesce organo, à Naples; piper, en Augleterre ; mmerr leyer, ou see leyer, eu Alle- Hagne, DE LA TRIGLE LYRE. 371 allons décrire; mais toutes les fois que la sévérité de l’histoire le permet, ne nous refusons pas au charme de leur imagination agréable et féconde. Et d'ailleurs le poisson que nous voulons continuer d'appeler re a été revêtu de nuances assez belles pour mériter de paroître à jamais consacré, par sa dénomination, pour ainsi dire, mythologique, au dispensateur de la lumière qui colore en même temps qu'elle éclaire et vivifie. Un rouge assez vif règne en eflet sur tout le corps de la trigle que nous désirons de faire connoître ; il se diversifie dans la par- tie inférieure de l'animal, en se mélant à des teintes blanches ou argentées; la sorte de dorure qui distingue les rayons par les- quels la membrane des nageoires est soutenue, ajoute à l'éclat de £e rouge que font ressorlir d’ailleurs quelques nuances de vert ou de noir répandues sur ces mêmes nageoires, et ainsi les couleurs les plus brillantes, celles dont la poésie a orné le char radieux du dieu des arts et de la lumière, resplendissent sur le poisson que l'ingénieuse Grèce appela du nom de l'instrument qui fut cher à ce dieu. Au bout du museau de la trigle que nous examinons, s’'avan- cent deux lames osseuses, triangulaires et dentelées, ou plutôt iécoupées , de manière à montrer une image vague de cordes ten- dues sur une lyre antique. La tête proprement dite est d’ailleurs arrondie et comme em- boîtée dans une enveloppe lamelleuse, qui se termine par-der- rière par quatre ou six aiguillons longs, pointus et très-forts, qui présente d’autres piquans au-dessus des yeux, ainsi qu’à la pièce antérieure de chaque opercule, et dont presque toute la surface est ciselée el agréablement rayonnée. De petites dents hérissent le devant du palais, et les deux mâ- choires, dont l’inférieure est la plus courte, Le corps et la queue sont couverts de petites écailles ; et des aiguillons courts et cour- bés vers l'arrière garnissent les deux côtés de la fossette longitu- dinale dans laquelle l’animal peut coucher ses nageoires dorsales. La trigle lyre habite dans l'Océan atlantique, aussi-bien que dans la Méditerranée. Elle y parvient quelquefois à la longueur de six ou sept décimètres. Sa chair est trop dure et trop maigre pour qu'elle soit très-recherchée. Cn la pêche cependant de temps en temps; et lorsqu'elle est prise, elle fait entendre, par un mécanisme semblable à celui que nous avons exposé en trai- tant de plusieurs poissons, une sorte de bruissement que l'on 4 372 HISTOIRE NATURELLE comparé à un sifflement proprement dit, et qui l’a fait nommer dans plusieurs pays, et particulièrement sur quelques côtes d’An- gleterre, poisson siffleur ( the piper, the fish piper )?. -. LL. AAA VV AR AAA LAURE LU AAA AAAR AA AAA AAA ME LA TRIGLE CAROLINE *. LA TRIGLE PONCTUÉE?, ET LA TRIGLE LASTOVIZA. Crs irois trigles ont les nageoires pectorales très-longues et assez grandes pour s'élever au-dessus de la surface des eaux. Nous de- vons donc les inscrire parmi les véritables poissons volans. Voyons rapidement leurs traits principaux. Dans ces trois espèces, la têle est comme ciselée, et parsemée de figures étoilées ou rayonnantes qui ont un peu de relief. L'en- veloppe lamelleuse qui la recouvre montre, dans la caroline, deux petits piquans dentelés au-dessus de chaque oeil, deux plus grands à la nuque, trois ou quatre à chaque opercule, et un à chaque os claviculaire. Les écailles qui revêtent le dos sont pe- tites et dentelées. La ligne latérale est droite et lisse ; et Le sillon longitudinal dans lequel l'animal peut coucher ses nageoires dor- sales, est bordé, de chaque côté, d’aiguillons recourbés. | Une tache noirâtre qui occupe la moitié supérieure de l’œil donne à cet organe une apparence singulière. Une autre tache noirâtre paroît vers le haut de la première mageoire dorsale. Le a x À la'membrne des branoites) PUR RM entre 7 rayons. à la première dorsale.f. . . . . . . . . « +4. + 9 à la seconde a UE AUS SA ES NT Lee RInE à chacune des pectorales. , . . 4 . + + « +. + + + à « 12 hiéhacuredes thôracmess on Se ele a le ele as à! 0e 24 No UD à celle de lanus. Le L2 e L] L] L] L] L] L1 e L2 e L2 L2 L] se L2 10 acelle de. la:quene: he des mine ne evene ea LE La vessie natatoire est longue et simple. 2 The fismaller yins fish , dans quelques contrées anglaises, 3 Rubio volador, en espagnol. DE LA TRIGLE CAROLINE, ct. 34 corps et la queue sont jaunâtres avec de petites taches violettes, et Les nageoires pectorales sont violettes avec quatre bandes trans- versales brunes et arquées *. Ontrouve cette trigle, dont la chair est dure et maigre, et la longueur d’un ou deux décimètres, aux environs de la Caroline et des Antilles. C’est dans les mêmes mers qu'habite la ponctuée, dont les couleurs sont plus vives, plus variées et plus gaies. Nous décrivons ces nuances d’après une peinture qui fait partie de celles du Museum d'histoire naturelle, et dont on a dû à Plumier le dessin original. La partie supérieure de l'animal est d’un rouge clair, et la partie inférieure d’un beau jaune. Les côtés et le dos sont parsemés de taches rondes, petites , et d’un rouge foncé. Ces mêmes taches rouges se montrent sur les nageoires du dos et de l'anus, qui sont lilas; sur celle de la queue, qui est bleue à sa base, et jaune à son extrémité; et sur les ailes; qui Sont également jaunes à leur extrémité , et bleues à leur base. La tète de la ponctuée est plus allongée que celle de la ca- roline *. Quant à la trigle lastoviza, elle est rouge par-dessus et blan- châtre par-dessous, avec des taches et des bandes couleur de sang, ou noirâtres, placées sur le dos. Les ailes offrent souvent par- dessus quelques taches brunes, et par-dessous une bordure et des points bleus sur un fond noir. Les thoracines et l’anale sont blan- ches” , et quelquefois noires à leur sommet. Au reste, la ligne la- térale de ce poisson est hérissée de piquans à deux pointes; la 2 A la membrane branchiale de la caroline, . « « . . . . . . 6 rayons. à la première nageoire du dos. . . . ... + « + « + « « + 9 Mila seconde the RENAN LUE AE 7 je A Tr Qi A iphacune des pectoraless 4, 2 ee ts ae TER M mé des thoracnen a ml ee à à se +: eee mu dé l'anus CORRE ne Calame dt RUE a celle de la DRAP CMOS 4 SES LH] A chacune des nageoires pectorales de la ponctuée. . . . « « 13 DEAR CR LU ANS IEC CON 0 D à celle dela MORE UN ENT a Ts POMES, © : e a a C1 e e + e e e , E2 à chacune des thoracines. , . à celle de l'anus. . . . . . . e. e . e . e . DE LA TRIGLE CAVILLQANE. 379 t AAA VU VUE AA AAA AAA AA AN AA AAA AR AT AAA AAA AAA AAA AAA AAA ANA AA AAA LA TRIGLE MENUE. Lz nom de cette trigle désigne sa peliiesse : sa longueur n’égalé ordinairement que celle du doigt. Les deux saillies longitudinales qui forment la fossette propre à recevoir les nageoires du dos , lorsque l'animal les incline et les plie, sont composées de petites lames un peu redressées et piquantes. Le museau est échancré et dentelé. On compte deux aiguillons au-dessus des yeux ; deux autres aiguillons, et deux piquans plus forts que ces quatre pre- miers, auprès de l'occiput; et une épine assez grande à propor- tion des dimensions de l'animal, garnit la partie postérieure de chaque opercule. On trouve la trigle menue dans les mers de l’Inde. PARA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AA AA AAA AAA AAA AAA AA A AAA AAA AA AAA AAA AT UT LA TRIGLE CAVILLONE. Rowerur a décrit cette trigle, dont il a aussi publié une figure gravée. N'ayant que deux rayons articulés et isolés à chaque na- geoire pectorale, non -seulement elle est séparée des espèces que nous venons de décrire, mais elle appartient même à un sous- genre particulier. On l’a appelée cavillone dans plusieurs dépar- temens français voisins de la Méditerranée, à cause de sa ressem- blance avec une cheville, que l’on y nomme caville. L'animal est en eff:t beaucoup plus gros vers la têle que vers la nageoire de la queue. Il est couvert d’écailles petites, mais dentelées, àpres et dures. La ligne latérale est très-droite et très-voisine du * 5 rayons aiguillonnés à la première regeoire du dos. 24 rayons à la seconde. 8 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines, 14 rayons à celle de l'anus. 10 rayons à celle de la queue. 380 HISTOIRE NATURELLE dos. On voit un piquant au-dessus de chaque œil, et six aïguil- Jons très- grands et un peu aplatis à la partie postérieure de cette sorte de casque ou d’enveloppe lamelleuse et ciselée qui défend la tête. La cavillone est d’un très-beau rouge, lequel fait ressortir la couleur de ses ailes, qui sont blanches par-dessus, et d’un vert noirâtre par-dessous. Ses dimensions sont ordinairement aussi petites que ceïles de la menue. Son foie est très-long; mais son estomac est un peu étendu, et son pylore garni d'un petit nom- bre d’appendices ou coœcums. La chair de cette trigle est dure et peu agréable au goût *. AAA AAA RAA AAA RAA AV NAAY RAUU ANA AV RAR VU RARES PA EAN PEN QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME GENRE. LES PÉRISTÉDIONS. Des rayons articulés e£ non réunis par une membrane , auprès LÉ des nageoires pectorales ; une seule nageotre dorsale ; point d'aiguillon dentelé sur le dos; une ow plusieurs plaques osseuses au-dessous du corps. ESPÈCES. CARACTÈRES. ï 1 LE PÉRISTEDION MA Tout le corps cuirassé. LARMAT. L1 . 2. LE PÉRISTÉDION CAH- Deux plaques osseuses garnissant le BRONTÈRE., dessous du corps. AA AAA AAA AURA LU URL AA AAA AA AAA AAA AAA RU UVUV ER AAAAAANAA AAA AAA ARE, LE PÉRISTÉDION MALARMAT :. nm me . . LA Les plaques osseuses qui garnissent le dessous du corps des pé- ristédions, et y forment une sorte de plastron , séparent ces pois- oo 2 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos , qui est triangulaire. 1 Pesce capone, pesce furca, forchato, pesce forcha, en Italie; scalæ 4 ; ‘ x ae ; luvy— feno, dans la Ligurie; gabel fisch, pancerhalm, en Allemagne ; roode du DU PÉRISTÉDION MALARMAT. 381 sons des irigles proprement dites, et nous ont suggéré le nom gé- nérique que nous leur donnons ®?. Cette cuirasse est très-étendue sur la partie inférieure du malarmat; elle la couvre en entier ; elle se réunit avec celle qui défend la partie supérieure ; ou, pour mieux dire, la totalité du corps et de la quene de cet osseux est renfermée dans une sorte de gaine composée de huit rangs de lames, qui la font paroîire oclogone. Chacune de ces lames est plus large que longue, irrégulièrement hexagone, et relevée dans son milieu par un piquant recourbé vers l'arrière. Ces plaques ou lames dures sont d'autant moins grandes qu’elles sont placées plus près de la queue, et lon compte quelquefois plus de qua- rante pièces à chacune des rangées longitudinales de ces lames aiguillonnées. ; La tête est renfermée, comme celle de presque toutes les tri- gles, dans une enveloppe à quatre faces, dure ; un peu osseuse, relevée par des arêtes longitudinales, et parsemée de piquans dans sa partie supérieure. Le museau se termine en deux os longs et plats, dont l’ensemble ressemble assez à celui d’une ile Les mâchoires sont dépourvues de dents proprement dites; le palais et la langue sont lisses. On voit à la mâchoire inférieure plusieurs baubitlons irès-courts, et deux autres barbillons longs et ramifiés. | Chaque opercule est com posé d’une seule lame, et terminé en pointe. L’anus est plus près du museau que de la nageoïire cau- dale , qui est en croissant ; et on ne compte auprès de chaque na- geoire pectorale que dc rayons articulés ei libres; ce quidonne au malarmat un rapport de plus avec la trigle cavillone *. Presque tout l'animal est d’un rouge pâle, comme plusieurs trigles; les thoracines sont grises, et É pectorales noirâtres. Le malarmat habite me dans la mer Méditerranée, vel visch , en Hollande ; rochet, en Angleterre ; paring, dans les Indes orientales. a Ilepi5#S 409 , en grec, signifie pectoral, plastron- Zkan seytan mera, et ikan 2 7 rayons à la membrane branchiale, 7 rayons à la première {partie de la nageoire du dos, dont la membrane est plus basse que ces mêmes rayons. 26 rayons à la seconde partie de cette même nageoire. 12 rayons a chaque pésioreie. 20 rayons à celle de l’anus 13 rayons à celle de la queue. 382 HISTOIRE NATURELLE mais encore dans celle qui baigne les Moluques. Il ne parvient guère qu'a la longueur de six ou sept décimètres. Et l’on doit croire que si le poisson nommé cornuta par Pline est le malar- mat , il faut lire dans cet auteur, et avec Rondelet, que les cornes ou appendices du museau de cet osseux ont un ds -pied ( cor- nua semipedalia), et non pas un pied et demi (sesquipedalia ), Nous devons mème ajouter qu'il y auroïit encore de l'exagération dans cette évaluation des appendices du malarmat, et que des cornes de deux décimètres de longueur supposeroient, dans les dimensions générales de ce poisson , une grandeur bien au-dessus de la réalité. Le péristédion que nous décrivons se nourrit de mollusques, de vers marins et de plantes marines. Il se tient souvent au fond de la mer; et quoique sa chair soit dure et maigre, on le pêche dans beaucoup d’endroits pendant toute l’année , particulièrement pendant le printemps. On le prend communément avec des filets. Il nage avec beaucoup de rapidité; et comme il est très-vif dans ses mouvemens, il brise fréquemment ses appendices contre les rochers ou d’autres corps durs. La vessie natatoire est grande; ce qui ajoute à la facilité avec laquelle le malarmat peut se soutenir dans l'eau, malgré la pe- santeur de sa cuirasse. Le pylore est entouré de six petits coœcums. AVE LA AAA A AAA VAUT LUE LUEUR UE LAN VIRE LULU AVI VR AA TAA ARR AAURAN VV LE PÉRISTÉDION CHABRONTÈRE. L Ê chabrontère n’a, comme le malarmat, que deux rayons libres et articulés, auprès de chaque nageoire pectorale. Son museau est fourchu, comme celui du malarmat; mais elle n'est pas ren- fermée dans une gaine octogone. Deux plaques osseuses défendent cependant la partie inférieure de son corps : elles s'étendent de- puis la poitrine jusqu’à l'anus. On compte plusieurs aiguillons droits ou recourbés au-dessus du museau ; et on en voil trois au- dessus et trois autres au-dessous de la queue *. Toutes les na- DE CU, ee tu ann ne rc ER E Es 4 À Ja membrane des branchies, 5 © + + + + + + + 4 + "7 Tayubse à la nageoire du dos. . . . . . . ,. . « . 4 te se 26 + Æhocure des thoracines, . . secc le UN SPONSORS a celle del'anus. - 4 « 6 à e 4 0 eue ele ne Tee “ L DE L'ISTIOPHORE PORTE-GLAIVE. 383 . ’ A 3 geoires, excepté la caudale, sont très-longues, et d'un rouge éclatant. On trouve la chabrontère dans la Méditerranée. AAA VRAI AN AAA AAA AU AR AAA ARR VRAI PARA AAA RAANAUE QUATRE-VINGT-DIX-HUTIÈME GENRE. LES ISTIOPHORES. Point de rayons articulés et libres auprès des nageoires pec- torales , ni de plaques osseuses au-dessous du corps; la première nageotre du dos, arrondie, très-longue , et d'une hauteur supérieure à celle du corps ; deux rayons à chaque £horacine. ESPÈCE. CARACTERES. La mâchoire supérieure prolongée en forme de lame d'épée; deux na- geoires de l’anus. L’ISTIOPHORE PORTE-GLAIVE. PRAARAA AAA VILA AAA AA AA RAA RAR AR AA AAA RAR AAA AAA AAA AAA RAA AAA AAA AAA ARS AE L’ISTIOPHORE PORTE-GLAIVE *. Asccnivr , Pison, Willughby, Ray, Jonston, Ruysch , moæ savant confrère Broussonnet, et feu le célèbre Bloch, ont parlé de ce poisson très-remarquable par sa forme , sa grandeur et ses habitudes. En eflety sa tête ressemble beaucoup à celle des xi- phias; il parvient, comme ces derniers, à une longueur de plus de trois mètres : comme ces derniers encore, il jouit d’une grande force , d’une grande agilité, d’une grande audace; il atlaque avec courage, ét souvent avec avantage, des ennemis très-dangereux. Dm BORN CR À à * Woilier, brochet volant, bécasse de mer, par plusieurs auteurs ou voya- geurs francais ; schwerdt-makrebe , par les Allemands ; o/a, et sword-fisch par les Anglais; zeyl-visch , layer, zee-snipp, par les Hollandais des Indes orientales ; #kan 57 belang jang &erbang, aux Indes orientales. 384 HISTOIRE NATURELLE Cependant les xiphias appartiennent à l'ordre des apodes de la cinquième division; et le‘porte-glaive doit être inscrit dans la même division, à la vérité, mais dans l’ordre des thoracins. . La mâchoire supérieure de Fistiophore que nous décrivons est trois fois plus avancée que l'inférieure : très-étroite, très-longue, convexe par-dessus, et pointue, elle ressemble à une épée, et a indiqué le nom spécifique de l'animal. Elle est garnie, ainsi que le palais et la mâchoire inférieure , de dents très-petites dont on ne trouve aucun vestige sur la langue. La tête est menue; chaque opercule compôsé de deux lames; le corps allongé, épais, et garni , ainsi que la queue, d'écailies difficiles à voir au-dessous de la membrane qui les couvre ; la ligne latérale courbe, et ter- minée par une saillie longue et dure; le dos noir; chaque côté bleu ; le dessous du corps et de la queue, argentin; la couleur des pectorales et de l’anale, noire; et celle de la première na- geoire dorsale, d’un bleu céleste parsemé de taches petites et d’un rouge brun. Les pectorales sont pointues, la caudale est fourchue; chaque nageoire thoracine ne présente que deux rayons longs, larges et un peu courbés : on compte deux nageoires de lanus; elles sont toutes les deux triangulaires, et à peu près de la même surface que la seconde dorsale, au-dessous de laquelle la seconde nageoire de l'anus se trouve placée *. Quant à la première dorsale, sa forme et ses dimensions sont très-dignes d'attention. Elle s'étend depuis la nuque jusqu’à une petite distance de l'extrémité de la queue : elle est donc très-lon- gue. Elle est aussi très-haute, sa hauteur surpassant la moitié de sa longueur. Son contour est arrondi; et elle s'élève comme un demi-disque, ou plutôt comme une voile, qui a fait nommer l'animal, vorlier, et &'après laquelle nons lui avons donné le nonz générique de porte-voile (istiophorus , istiophore *). mmtonatente | 4;/À Ja membrane branthiglés 208 42) D 7 rayons. a la premièrenäageoïre dorsale. . 4 . . +. . . . . . 45 MIA SÉCONTE ARR ee à de her MSA Nate. Us en SÉRIE HOHAQUE peCtOmIe. + + HN lee SURINIE APE tr ahaque thoracimest. + M ondommenre tree ivre ES ER DR ErmicrcdedAnns. . . CONS Ps PS So sonde déPanus. 1 ne ER OP OPANÈTE 5 CNT EME LAIQUeUE. ;. ii DT RON A LES 2 Jétoy , en grec, siguific vorle de navire. DES GYMNÈTRES. , 395 Le porte-glaive nage souvent à la surface de l’eau, au-dessus de laquelle sa nageoire dorsale paroît d’assez loin , et présente une surface de quinze ou seise décimetres de long, sur huit ou neuf de haut. Il habite les mers chaudes des Indes orientales aussi-bien que des occidentales. Le célèbre chevalier Banks l’a vu à Mada- gascar et à l'ile de France. Il a pris à Surate un individu de cette espèce, qui avoit plus de trois mètres de longueur, dont le plus grand diamètre du corps étoit d’un quart de mètre, et qui pesoit dix myriagrammes. Dans sa natation rapide, l’istiophore porte-glaive s’avance sans crainte, se jette sur de très-gros poissons, ne recule pas devant l’homme, et se précipite contre les vaisseaux, dans le bordage desquels il laisse quelquefois des tronçons de son arme brisée par la violence du choc. Il lutte avec facilité contre les ondes agitées, ne se cache pas à l'approche des orages, paroît même rechercher les tempêtes, pour saisir plus promptement une proie troublée, fatiguée, et, pour ainsi dire, à demi vaincue par le bouleverse- ment des flots; et voilà pourquoi son apparition sur l’océan a été regardée par des navigateurs comme le présage d’un ouragan. 11 avale tout entiers des poissons longs de trois ou quatre dé- cimètres. Lorsque encore jeune il ne présente qu’une longueur d’un mètre ou environ, sa chair n’est pas assez imbibée de graiste pour être indigeste; et de plus elle est très-agréable au goût. RAAMAA AAA AAA AAA QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME GENRE. LES GYMNEÈTRES. Point de nageoire de l’anus ; une seule nageoire dorsale; les rayons des nageoires thoracines très-allongés. ESPÈCE. CARACTÈRE, LE GYMNÈTRE nawex. Deux rayons à chaque nageoire tho- racine. Lacepide. 3. 25 386 HISTOIRE NATURELLE PARA RAA AU LAVER RAR A RAS RAI RATE VAL PL RAA AAA AA RAA ES LE GYMNÈTRE HAWKEN. Les poissons renfermés dans ce genre n'ayant pas de nageoire de l’anus, nous aurions inscrit les gÿmnètres à la tête des tho- racins de la cinquième division, si l'espérance de recueillir de nouveaux renseignemens au sujet de ces animaux ne m'avoit fait différer jusqu’à ce moment l'impression de cet article. Les gymnètres ont beaucoup de rapports avec les régalecs; rhais indépendamment de plusieurs différences qu'il est aisé d’a- percevoir, et sans considérer, par exemple, que les régalecs oné deux nageoires dor sales , et que les gymnètres n’en ont qu’une, ces derniers appartiennent à l’ordre des thoracins, et les réga- lecs à celui des apodes. Le hawken a été ainsi nommé par reconnoissance pour l’ami dessciences naturelles ( M. Havvken ) qui a envoyé dans le temps un individu de cette espèce à Bloch de Berlin. Chaque nageoire thoracine de ce poisson est composée de deux rayons séparés l’un de l’autre, et prolongés en forme de filament jusque vers le milieu de la longueur totale de l'animal. À son extrémité, chacun de ces rayons s’épanouit, s'élargit, se divise en six ou sept petits rayons réunis par une membrane, et forme comme une petite palette arrondie. L'ensemble du hawken est d’ailleurs serpentiforme, mais un peu comprimé ; la mâchoire inférieure dépasse la supérieure ; l'ouverture branchiale est grande; on voit un petit enfonce- ment au-devant des yeux ; la nageoiïre dorsale commence au- dessus de ces derniers organes, et s'étend jusqu’à la caudale, comme une bande à peu près PalRihe élevée dans tous ses points ; la caudale est en croissant ; toutes les nageoires sont cou- leur de sang ; le corps et la queue sont d’un gris bleu avec des taches et de petites bandes brunes disposées assez régulièrement. L'individu décrit par Bloch avoit été pris auprès de Goa. IL avoit plus de huit décimètres de long , et pesoit près de cinq kilo- granuness. DES MULLES. 387 / RARAMANAAA AAA RAA AAA RAA AAA AAA AA AAA AAA AAA AA AAA RAA AA AAA VU LAR LLAARAAMMAUE CENTIÈME GENRE. LES MULLES. Le corps couvert de grandes écailles qui se détachent aisément ; deux nageoires dorsales ; plus d’un barbillon à la mâchoire änférieu re. ESPÈCES. CARACTERES. Le corps et la queue rouges, même lorsqu'ils sont dénués d’écailles ; point de raies longitudinales ; les deux mâchoires également avancées, 1. LE MULLE ROUGET. Le corps et la queue rouges : des raies longitudinales jaunes ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’inférieurée. 9. LE MULLE SURMULET. F Le corps et la queue jaunes ; point de 3. LE MULLE JAPONAIS. P q J ; P raies longitudinales. Le dos comme bronzé ; une raie longi- tudinale large et rousse de chaque côté de l’animal; une tache noire 4. LE MULLE AURIFLAMME. vers l'extrémité de la ligne latérale ; la nageoire de la queue jaune et sans tache ; les barbillons blancs ; À des dents petites et nombreuses. ‘fBlanchâtre ; cinq raies longitudinales de chaque côté, deux brunes et trois jaunes ; la nageoire de la queue rayée obliquement de brun ; les barbillons de la longueur des opercules ; les écailles légèrement dentelées. ÿ. LE MULLE RAYÉ. [La tête, le corps , la queue et les na- geoires rouges ; trois taches grandes, presque rondes , et noires de cha- que côté du corps; huit rayons à la première nageoire du dos ; dix acelie de l'anus, G. Lx MULLK TACHETÉ. 383 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES. Une bande très-foncée , transversale, et terminée en pointe à l’origine de la première nageoire du dos; une bande presque semblable vers l’ori- gine de la queue ; la nageoire caudale divisée en deux lobes très-distincts ; la tête couverte d’écailles semblables à celles du dos ; les barbillons épais à leur base , et déliés à leur extré- V mité. É de raies, de bandes ni de taches ; 7. LE MULLE DEUX-BANDES. l'extrémité des barbillons atteignant à l’origine des thoracines , l’ouver- ture dela bouche représentant une très-grande portion de cercle; la ligne latérale, parallèle au dos; huit rayons à la première dorsale. 8. LE MULLE CYCLOSTOME. très-foncées , et finissant en pointe ; la tête couverted’écailles semblables à celles du dos ; l’extrémité des bar- billons atteignant à l’extrémité des nageoires thoracines. Trois bandes transversales, larges, g. LE MULLE TROIS-BANDES. | du corps ; une tache noire vers Fex- trémité de la ligne latérale ; sept rayons à la première dorsale; l’ex- trémité des barbillons atteignant a l’extrémité des nageoires thora- çines. Une raie longitudinale de chaque côté 10. LE MULLE MACRONÈME. du corps ; une tache noire vers l’ex- trémité de la ligne latérale; huit rayons à la première dorsale ; l’ex- trémité des barbillons n’atteignant que jusqu’à la seconde pièce des opercules ; cetteseconde pièce garnie d’un piquant recourbé. 11. LE MULLE BARBERIN. h | raie longitudinale de chaque côté tache noire vers l’extrémité de la ligne latérale ; la seconde dorsale parsemée , ainsi que la nageoire de l'anus et celle de la queue , de taches brunes et faites en forme de len- tulles. Le corps et la queue rougeûtres ; une 12. LE MULLE ROUGEATRE. DU MULLE ROUGET. 389 ESPÈCES. CARACTÈRES. Le corps et la queue rouges; une grande tache dorée entre les nageoires dor- sales et celle de la queue ; des rayons dorés aboutissant à lœil comme à un centre; les opercules dénués 15. LE MULLE ROUGEOR. de piquans, et non d’écailles sem blables à celles du dos ; les barbil- lons atteignant jusqu’à la base des thoracines, et se recourbant ensuite; quatre rayons à la membrane des branchies. {Le dos bleuâtre ; une raie latérale et longitudinale , dorée; la nageoire de la queue et le sommet de celles du dos jaunâtres; trois pièces à Shsque ae un pe pes a la seconde pièce operculaire ; les 14. LE MULLE CORDON-JAUNE opercules ue dE sembla- bles à celles du dos; quatre rayons à la membrane des branchies; les barbillons recourbés , et n’atteignant pas tout-à-fait jusqu'a la base des nageoires thoracines. RRARAA VARAAA AAA AA RASAMLAAA RAA AVS LAN AAA AAA RAA AAA VAR AAA AR VU AAA VA AAA ERA LE MULLE ROUGET :. !, quelle magnificence la Nature n'a-t-elle pas décoré ce poisson ! Quels souvenirs ne réveille pas ce mulle dont le nom se trouve dans les écrits de tant d'auteurs célèbres de la Grèce et de Rome! De quelles réflexions , de quels mouvemens , de quelles images son histoire n’a-t-elle pas enrichi la morale , l'éloquence et la poésie! C'est à sa brillante parure qu'il a dû sa célébrité. Et en elet, nou-seulement un rouge éclatant le colore en se mêlant 7 Barbet, petit surmulet, dans plusieurs contrées de France ; red surmulet, smaller red-beard, en Angleterre ; der kleine roth-bart, die rothe see barbe, en Allemagne ; nagarey , par les Tamules ; teékyr, par les Turcs ; #r'glia , en Italie ; triglia veraçe, sur les rivages de la Ligurie; barboni, à Venise; bar- barin , en Portugal. 390 HISTOIRE NATURELLE à des teintes argentines sur ses côtés et sur son ventre; non- seulement ses nageoires resplendissent des divers reflets de l'or; mais encore le rouge dont il est peint, appartenant au corps proprement dit du poisson , et paroissant au travers des écailles trés-transparentes qui re vêlent l'animal, reçoit par sa transmis- sion et le passage que lui livre une substance diaphane, polie et luisante, toute la vivacité que l'art peut donner aux nuances qu'il emploie, par le moyen d’un vernis habilement préparé. Voilà pourquoi le rouget montre encore la teinte qui le distingue lorsqu'il est dépouillé de ses écailles ; et voilà pourquoi encore les Romains, du temps de Varron, gardoiïent les rougets dans leurs viviers, comme un ornement qui devint bientôt si recher- ché, que Cicéron reproche à ses compatriotes l'orgueil insensé auquel ils se livroient , lorsqu'ils pouvoient montrer de beaux mulles dans les eaux de leurs habitations favorites. La beauté a donc été l'origine de la captivité de ces mulles; elle a donc été pour eux , comme pour tant d'autres êtres dignes d’un intérêt bien plus vif, une cause de contrainte, de gêne et de malheur. Mais elle leur a été bien plus funeste encore par un effet bien éloigné de ceux qu’elle fait naître le plus souvent; elle les a condamnés à toutes les angoisses d’une mort lente et dou- loureuse ; elle a produit dans l'ame de leurs possesseurs une cruauté d'autant plus révoltante, qu'elle étoit froide et vaine. Sénèque et Pline rapportent que les Romains fameux par leurs richesses, et abrutis par leurs débauches, mêloient à leurs dé- goûtantes orgies le barbare plaisir de faire expirer entre leurs mains un des mulles rougets , afin de jouir de la variété des nuances pourpres, violettes ou bleues, qui se succédoient depuis le rouge du c:nabre jusqu'au blanc le plus pâle, à mesure que animal passant par tous les degrés de la diminution de la vie, et perdant peu à peu les forces nécessaires pour faire circuler dans les ramifica tions les plus extérieures de ses vaisseaux le fluide auquel il avoit dû ses couleurs en même temps que son existence’, parvenoit enfin au terme de ses souffrances longuement pro- longées. Des mouvemens convulsifs marquoient seuls, avec les clégradations des teintes , l'approche de la fin des tourmens du rouget. Aucun son, aucun cri plaintif, aucune sorte d’accent ? Voyez lc Discours sur la nature des poissons. DU MULLE ROUGET. 30t touchant, n’annonçcoient ni la vivacité des douleurs, ni la mort qui alloit les faire cesser. Les mulles sont muets comme les autres poissons ; et nous aimons à croire, pour l'honneur de l'espèce hu- maine, que ces Romains , malgré leur avidité pour de nouvelles jouissances qui échappoient sans cesse à leurs sens émoussés par l'excès des plaisirs , n'auroient pu résister à la plainte la plus foible de leur malheureuse victime : mais ses tourmens n’en étoient pas moins réels; ils n’en étoient pas moins les précur- seurs de la mort. Et cependant le goût de ce spectacle cruel ajouta une telle fureur pour la possession des mulles , au désir raisonnable, s’il eût été modéré, de voir ces animaux ani- ‘mer par leurs mouvemens et embellir par leur éclat les étangs et les viviers, que leur prix devint bientôt excessif: on don- noit quelquefois de ces osseux leur poids en argent *. Le Cal- liodore , objet d’une des satires de Juvénal, dépensa 400 sesterces pour quatre de ces mulles. L'empereur Tibère vendit 4000 ses- terces un rouget du poids de deux kilogrammes , dont on lui avoit fait présent. Un ancien consul , nommé Célère , en paya un 8000 sesterces; et selon Suétone , trois mulles furent vendus 30,000 sesterces. Les Apicius épuisèrent les ressources de leur art pour parvenir à trouver la meilleure manière d’assaisonner les mulles rougets; et c’est au sujet de ces animaux que Pline s'écrie : € On s’est plaint de voir descuisiniers évalués à des sommes « excessives. Maintenant c’estau prix des triomphes qu’on achète « et les cuisiniers et les poissons qu'ils doivent préparer. » Et que ce luxe absurde , ces plaisirs feroces ; cette prodigalité folle, ces: abus sans reproduction, ceite ostentation sans goût, ces jouis- sances sans délicatesse, cette vile débauche, cette plate recherche, ces appétits de brute , qui se sont engendrés mutuellement, qui n'existent presque jamais l’un sans l’autre , et que nous rappellent les traits que nous venons de ciler , ne nous étonnent point. De Rome républicaine 1l ne restoit que le nom ; touie idée libérale avoit disparu ; la servitude avoit brisé tous les ressorts de l'ame ; les sentimens généreux s’étoient éteints; la vertw, qui n'est que la force de l'ame, n’existoit plus; le goût, qui ne consiste que dans la perception délicate de convenances que la tyrannie abhorre, chaque jour se dépravoit; les arts, qui ne prospèrent que par T Des rougets ont pesé deux kilogrammes. Le kilogramme d'argent vas à peu près 200.francs, 393 _ HISTOIRE NATURELLE l'élévation de la pensée, la pureté du goût, la chaleur du senti- ment , éteignoient leurs lambeaux ; la science ne convenoit plus à des esclaves dont elle ne pouvoit éclairer que les fers; des joies fausses, mais bruyantes et qui étourdissent, des plaisirs grossiers qui enivrent , des jouissances sensuelles qui amènent tout oubli du passé, toute considération du présent, toute crainte de l’a- venir , des représentations vaines de ces trésors trompeurs en- tassés à la place des vrais biens que l'on avoit perdus, plusieurs recherches barbares, tristes symptômes de la férocité, deruier terme d'un courage abâtardi, devoient donc convenir à des Ro- mains avilis, à des citoyens dégradés, à des hommes abrutis. Quelques philosophes dignes des respects de la postérité s'éle- voient encore au milieu de cette tourbe asservie : mais plusieurs furent immolés par le despotisme ; et dans leur lutte trop inégale contre une corruption trop générale , ils éternisèrent par leurs écrits la honte de leurs contemporains, sans pouvoir corriger leurs vices funestes et contagieux. Les poissons dont le nom se trouve lié avec l’histoire de ces Romains dégénérés ont fixé l'attention de plusieurs écrivains. Mais comme la plupart de ces auteurs étoient peu versés dans les sciences naturelles; comme d’ailleurs le surmulet a été, ainsi que le rouget, l’objet de la recherche prodigue et de la curiosité cruelle que nous venons de retracer, et comme ces deux osseux ont les mèmes habitudes, et assez de formes et de qualités com- munes pour qu'on ait souvent appliqué les mêmes dénominations à l’un et à l’autre, on est tombé dans une telle confusion d'idées au sujet de ces deux mulles, que d’illustres naturalistes très- récens les ont rapportés à la même espèce , sans supposer même qu'ils formassent deux variétés distinctes. En comparant néanmoins cet article avec celui qui suit, il sera aisé de voir que le rouget et le mulet sont différens l’un del’autre. Le devant de la tête du rouget paroît comme tronqué , ou, pour mieux dire , le sommet de la tête de cet osseux est très-élevé. Les deux mâchoires, égalementavancées, sont, de plus, garnies d’une grande quantité de petites dents. De très-petites aspérités hérissent le devant du palais , et quatre os placés auprès du gosier. Deux barbillons assez longs pour atteindre à l'extrémité des opercules pendent au-dessous du museau. Chaque narine n’a qu’une ou- verture. Deux pièces composent chaque opercule, au-dessous DU MULLE ROUGET. 393 duquel la membrane branchiale peut être cachée presque en en- tier *, La ligne latérale est voisine du dos; l'anus plus éloigné de la tête que de la nageoire de la queue, qui est fourchue; et tous les rayons de la première dorsale, ainsi que le premier des pec- torales , de l’anale et des thoracines, sont aiguillonnés. Les écailles qui recouvrent la tête, le corps et la queue, se dé- tachent facilement ”. Le rouget vit souvent de crustacées. Il n'entre que rarement dans les rivières ; et il est des contrées où on le prend dans toutes les saisons. On le pêche non-seulement à la ligne, mais encore an filet. On ne devine pas pourquoi un des plus célèbres inter- prètes d’Arisiote , Alexandre d’Aphrodisée, a écrit que ceux qui ienoient ce mulle dans la main étoient à l'abri de la secousse violente que la raie torpille peut faire éprouver. On trouve le rouget dans plusieurs mers, dans le canal de la Manche, dansla Baltique près du Danemarck, dans la mer d'A lemagne vers la Hollande, dans l'Océan atlantique auprès des côtes du Portugal, de l'Espagne , de la France, et particulière- ment à une petite distance de l'embouchure de la Gironde, dans Ja Méditerranée , aux environs de la Sardaigne , de Malle, du Tibre et de l'Hellespont, et dans les eaux qui baignent les rivages des îles Moluques. Quoique nous ayons vu que l’empereur Tibère vendit un rou- get du poids de deux kilogrammes , ce mulle neparvient ordi- nairement qu'à la longueur de trois décimètres. Il a la chair blanche, ferme, et detrès-bon goût, particulièrement lorsqu'il vit dans la partie de l'Océan qui reçoit les eaux réunies de la Ga- ronne el de la Dordogne. 1 A la membrane branchiale. . . . . . . . . + . 4 + à: + 3 rayons. à la première nageoire du dos. . . + . . . . . . . . . . Mronde: ts) het es ee dia D Se: ste ET R RRTS (tichatane des pectorales. à & - ! ne. + ete + + 24 ee 139 a chacune des thoracines. . . .« . . . SET à + + CS TER d'OONe eanen COU e n de Mdtatate ce ‘a. + TR a celle de la queue. . . . . 0 . . . s . . 0 . . . . o . y 2 L’estomac est composé d’une membrane mince; vingt-six cœcums sont pla- eés auprès du pylore; le foie est divisé en deux lobes, et la vésicuie du fiel petite” 394 | HISTOIRE NATURELLE AAANAAMAA AAA AAA EUR LA AAA ANA AA AAA RAA AAA ARIANE STE LE MULLE SURMULET:. De raies dorées et longitudinales servent à distinguer ce poisson du rouget. Elles s'étendent non-seulement sur le corps et sur la queue, mais encore sur la tête , ou elles se marient, d’une ma- nière tres-agréable à l'œil, avec le rouge argentiñ qui fait le fond de la couleur de cette partie. Il paroïît que ces nuances dis- posées en raies appar tiennent aux écailles, et par conséquent s’évanouissent par la chute de ces lames, tandis que le rouge sur lequel elles sont dessinées , provenant de la distribution des vais- seaux sanguins près de la surface de l'animal, subsiste dans tout son éclat, lors même que le ap est entièrement dépouillé de son tégument écailleux. Le brillant de l'or resplendit d’ailleurs sur les nageoires ; et c’est ainsi que les teintes Les plus riches se réunissent sur le surmulet, comme sur le rouget, mais combi- nées dans d’autres proportions , et disposées d’après un dessin différent. L'ouverture de la bouche est petite; la mâchoire supérieure un peu plus avansée que l’inférieure ; et la ligne latérale, parallele au dos , excepté vers la nageoire caudale. Les deux barbilions sont un peu plus longs à proportion que ceux du rouget ?. Le surmulet vit non-seulement dans la Méditerranée et dans l'Océan atlantique boréal , mais encore dans la Baltique, aupres des rivages des Antilles et dans les eaux de la Chine. Il y varie 1 Barbarin, rouget barbé, mulet barbé, dans plusieurs contrées de France; texyr, en Turquie ; rothhart, en Allemagne; peter mænnchen, goldecken , dans le Hostein ; schmerbutten, et baguntken, pres d'Eckernfœrde ; fonig var de haaring , en Hollande; byenaneque, et baart-manuetje, dans les Molu- ques hollandaises ; kan tarmnar, à la Chine. 2 3 rayons à la membrane des branchies. 7 rayons aiguillonnés à la premiere nageoire dersals. Q rayousa la secoude, 35 rayons. à chacune des pectorales, 6 rayons à chacune des thoracines, 7 rayons à celle de l’anus. 2 rayons à celle de la queue: DS es f Page 094. — — dE Ci 1.Le Mulle rouget..... Pace 969. rt " 2.Le Mulle surmulet...... 3 8.Le Mulle auriflamme. . : É 96. DU MULLE SURMULET. 345 dans sa longueur depuis deux jusqu’à cinq décimètres; et quoique Juvénal ait écrit qu'un mulle qui paroît devoir être rapporté à la même espèce que notre surmulet , a pesé trois kilogrammes , on ne peut pas attribuer à un surmulet n1 à aucun autre mulle, le poids de quarante kilogrammes , assigné par Pline à un poisson de la mer Rouge, que ce grand écrivain regarde comme un mulle, mais qu'il faut plutôt inscrire parmi ces silures si com- muns dans les eaux de l'Egypte, dont plusieurs deviennent très- grands, et qui , demême que les mulles , ont leur museau garni de très-longs barbillons. Le mulle surmulet a Ja chair blanche , un peu feuilletée, ferme, très-agréable «u goût, et, malgré l'autorité de Galien, facile à digérer, quand elle n'est pas très-grasse. Nous avons vu dans l'article précédent , qu'il étoit, comme le rouget, pour les Ro- mains qui vivoient sous les premiers empereurs, un objet de recherche et de jouissance insensées, Aussi ce poisson avoit-il donné lieu au proverbe: Ne le mange pas qui le prend. Les morceaux que l’on en eslimoit le plus étoient la tête et le foie. 1 se nourrit ordinairement de poissons très-jeunes, de can- cres et d'animaux à coquille. Galien a écrit que l'odeur de ce poisson étoit désagréable , quand :l avoit mangé des cancres ; et suivant Pline, il répand cette mauvaise odeur, quand il a pré- féré des animaux à coquille. Au reste , comme le surmulet est vorace , il se jette souvent sur des cadavres , soit d'hommes, soit d'animaux. Les Grecs croyoient même qu'il poursuivoit et par- venoit à tuer des poissons dangereux ; et le regardant comme une sorte de chasseur utile , ils l'avoient consacré à Diane. Les surmulets vont par troupes, sortent, vers le commen- cement du printemps, des profondeurs de la mer, font alors leur première ponte auprès des embouchures des rivières , et, selon Aristote, pondent trois fois dans la même année, comme d’autres mulles, et de même que plusieurs trigles. On les pêche avec des filets, des louves *, des nasses, et surtout à l’hameçon ; et dans plusieurs contrées , lorsqu'on veut pouvoir les envoyer au Join sans qu'ils se gâtent , on les fait bouillir dans de l'eau de mer aussitôt après qu'ils ont été pris, ou les Cl dre de farine , et on les entoure d’une pâte qui les garantit de tout contact de l'air. TT à ? Voyez, relativement à la /ouve, l’article du pétromyzon lamprotie. 390 HISTOIRE NATURELLE Nous ne rapporterons pas le conte adopté par Athénée, au sujet de la prétendue stérilité des surmulets femelles , causée par dé petits vers qui s’engendrent dans leur corps lorsqu'elles ont pro- duit trois fois. Nous ne réfuterons pas l’opinion de quelques au- teurs anciens qui ont écrit que du vin dans lequel on avoit fait mourir des surmulets rendoit incapable d’engendrer , et que ces animaux attachés crus sur une partie du corps guérissoient de la jaunisse; et nous terminerons cet article en disant que ces poissons ont le canal intestinal assez court, et vingt-six cœcums auprès du pylore. LE MULLE JAPONAIS. C E poisson, qu'Houttuyn a fait connoître , ressemble beaucoup au rougel etau surmulet ; mais il en diffère par la petitesse des dents dont ses mâchoires sont garnies , si même elles n’en sont pas entièrement dénuées : et d’ailleurs il ne présente pas de raies longitudinales ; et sa couleur est jaune, au lieu d’être rouge. Il habite dans les eaux du Japon, ainsi que l'indique son nom spécifique *. RANMAARS LATVIA MAI AA RAA UT AAA AAA USA AL RAAA AA MTV VAR LE MULLE AURIFLAMME. Ponscier. a vu ce poisson dans la mer d'Arabie. Ajoutons à ce que nous en avons dit dans le tableau de son genre, que les côtés de sa tête sont tachés de jaune ; que deux raies jaunes ou couleur d’or sont placées au-dessous de sa queue; que la même nuance # A La première nageoire du dos. . . « . . + L +1 : «27 rayons. a 'lAiSeCORT es au. «a monusns Le + e C2 e e a e e e e « L 9 DU MULLE TACHETÉ. 397 distingue ses dorsales ; que ses pectorales *, son anale et ses tho- racines sont blanchâtres ; et enfin que les écailles dont il est re- vêtu sont membraneuses dans une partie de leur circonférence. Un des dessins de Commerson , que nous avons fait graver, présente une variété de l’auriflamme. AA AAA VAS LUS AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AAA AA A AAA AA VS AAA AAA AA AAA LE MULLE RAYÉ. > ns Lss petites dents qui garnissent les mâchoires de ce mulle sont serrées les unes contre les autres. Ses nageoires pectorales, tho- racines, et anale, sont blanchâtres; les dorsales présentent des raies noires sur un fond blanc. On peut voir les autres traits du rayé, dans le tableau de son genre. Ce poisson habite la mer d'Arabie *. RANAAARA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AA AA AAA AR AA RAA LE MULLE TACHETÉ :. Does , Pison , Ruysch, Klein, et le prince Maurice de Nassau , cité par Bloch , ont parlé de ce mulle, que le professeur Gmelin ne regarde que comme une variété du surmulet. On ‘trouve le tacheté dans la mer des Antilles; et on le pêche aussi dans les lacs que le Brésil renferme. Ce poisson a dans certaines 7 3 rayons à la membrane des branchies. F 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. rayons aiguillonné et 9 rayons articulés à la seconde dorsale. 17 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 7 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à celle de l’anus. 22 rayons à celle de la queue. 2 3 rayons à la membrane des branchies, 7 rayons aiguillonnés à la première rageoire du dos. 1 rayons aiguillonné et 9 rayons articulés à la seconde. 3 Salmoncta , en Espagne et en Portugal; pérametera , au Prési. G 398 « HISTOIRE NATURELLE eaux , et particulièrement dans celles qui sont peu agitées , la chair tendre, grasse et succulente. Les deux mâchoires sont éga- lement avancées; l’ouvertute de l’anus est placée vers le milieu de la longueur totale ; une belle couleur rouge répandue sur presque tout l’animal ést relevée par la teinte dorée ou jaune des barbillons, ainsi que du bord de la nageoire caudale, et par trois taches noires , presque rondes et assez grandes, que l’on voit de chaque côté sur la ligne latérale *. ” RAA AAA AA VE VA VU AU RAA AAA VU AE LEA AR AM LE MULLE DEUX-BANDES, LE MULLE CYCLOSTOME, LE MULLE TROIS-BANDES, ET LE MULLE MACRONÈME. C'rsr d’après les observations manuscrites de Commerson , qui m'out été remises dans le temps par Buffon, que j'ai inscrit parmi les muîles ces quatre espèces encore inconnues des natu- ralistes , et dont j'ai fait graver les dessins exécutés sous les yeux de ce célèbre voyageur. Le tableau des mulles présente les traits principaux de ces qua- tre poissons : disons uniquement dans cet article, que le deux- bandes * a les écailles de sa partie supérieure tachées vers leur base, et ses mâchoires garnies de petites dents ; que le cyclos- tome Ÿ a sa nageoire caudale non-séulement fourchue comme * A la première nageoire du dos. . . . . . + . . « +. . . 8 rayons. a la seconde. sie . . . e . . . . . ° e + . e e . . 10 à chaquepectoralesr 72 CUS LEE RERO MER à 15 à chaque thoraGine. 1e dm MERE INEES DONNE SR de. 6 Y , a celle de l anus. . « . e . ee e . . . . . e . . . e 10 a celle de la queue. . ® + « + + + 2 + « . +. + + 19 3 7 rayons aïiguillonnés à la première dorsale du mulle deux-bandes. 1 rayon aiguillonné et Q rayons articulés à la seconde. 6 ou 7 rayons à celle de l’auus. 3 La dénomination de cyc/ostome désigne la forme de la bouche : xyxnes signifie cercle ; et TTouæ, bouche, ë DU MULLE BARBERIN, etc. 399 «elle de presque tous les mulles, mais encore irès-grande , et de petites dents à ses deux mâchoires * ; que les opercules du trois- bandes sont composés chacun de deux pièces , et ses deux na- geoires dorsales très-rapprochées *; que le macronème * a les thoracines beaucoup plus petites que les pectorales, et une bande longitudinale et très-foncée sur la base de la seconde dorsale * ; etenfin que de petites dents arment les mâchoires du macro- nème et du trois-bandes, qui l’un et l’autre ont, comme le cy- clostome, la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure. AAA ANA AA AAA AIR VAAANANNAASAAAAAANNVAAAANIVAARANAARAAAANASS AAA LAAAAA 148 LE MULLE BARBERIN, LE MULLE ROUGEATRE, LE MULLE ROUGEOR , ET LE MULLE CORDON-JAUNE, ee Vis quatre autres espèces de mulles, encore inconnues des naturalistes, et dont nous devons la description à Commerson. Le barberin parvient jusqu'a la longueur de quatre ou cinq décimètres. Sa partie supérieure est d’un vert foncé, mêlé de quelques teintes jaunes; du rougeâtre et du brun règnent sur la portion la plus élevée de la tête et du dos; une raie‘longitu- dinale et noire s'étend de chaque côté de l'animal, dont la partie “inférieure est blanchâtre ; une tache noire , presque ronde, et 4° 8 rayons aiguillonnés à la première dorsale du cyclostome. 1 rayon aiguillonné et 8 rayons articulés à la seconde. 7 ou 8 rayons à celle de l’anus. ? 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale du trois-bandes. 9 rayons à la seconde. 6 ou 7 rayons à celle de l’anus. 3 Mxpous veut dire long ; et yyuæ , fil, filament, barbillon. # 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale du macronème 8 ou 9 rayons à la seconde. 7 Ou 8 rayons à celle de l’anus. 400 HISTOIRE NATURELLE assez grande, paroît vers l'extrémité de chaque ligne latérale, et une couleur incarnate distingue les nageoires *. ; La mâchoire supérieure extensible, et un peu plus avancée que l'inférieure, est garnie, comme celle-ci, de dents aiguës , très-courtes et clair-semées; la langue est cartilagineuse et dure ; quelques écailles semblables à celles du dos sont répandues sur les opercules , au-dessous de chacun desquels Commerson a vu le rudiment d'une cinquième branchie ; la ligne latérale, qui suit la courbure du dos, dont elle est voisine, est composée , comme celle de plusieurs mulles, d’une série de petits traits ramifés du côté du dos, et semblables aux rais d’une demi-étoile ; et enfin les écaillesqui revêtent le corps et la queue sont striées en rayons vers leur base, et finement dentelées à leur extrémité, de ma- nière à donner la même sensation qu’une substance assez rude à ceux qui frottent le poisson avec la main , en la conduisant de la queue vers la tête. | Le barberin habite la mer voisine des Moluques, dont les ha- bitans apportoient dans leurs barques un grand nombre d'indi- vidus de celte espèce au vaisseau sur lequel Commerson navi- guoit en septembre 1768, Le rougeûtre , dont les principaux caractères sont exposés dans le tableau générique des mulles, parvient communément, selon Commerson, à la longueur de irois décimètres ou environ. 11 paroît que le rougeor ne présente pas ordinairement les di- mensions aussi étendues que celles du rougeâtre, et que sa lon- gueur ne dépasse guère deux décimètres. On le trouve pendant presque toules lessaisons, mais cependant assez rarement, auprès des rivages de l’île de France , où Commerson l’a observé en f6- vrier 1770. Ses couleurs brillantes sont indiquées par son nom. 11 resplendit de l'éclat de l'or , et de celui du rubis ou de l'amé- thiste. Un rouge foncé et assez semblable à celui de la lie du vin paroît sur presque toute sa surface. Une tache tres-grande, très- remarquable, très-dorée, s'étend entre les nageoires dorsales et L2 1 3 rayons à la membrane des branchies. 7 rayons à la première nageoire du dos. 9 rayons à la seconde ( le dernier est beaucoup pluslong que les autres ). 17 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 7 rayons à celle ile Panus. ÿ rayons.a celle de la queue qui est très-fourchue. DU MULLE BARBERIN. oi celle de la queue, descend des deux côtés du mulle, et repré- sente une sorte de selle magnifique placée sur la queue de l’ani- mal. Les yeux sont d’ailleurs entourés de rayons dorés et assez longs; et des raies jaunes ou dorées sont situées obliquement sur la seconde dorsale et sur la nageoire de l'anus *. La mâchoire supérieure est extensible, et un peu plus longue que l'inférieure ; les deux mâchoires sont garnies de dentscourtes, mousses , disposées sur un seul rang , et séparées l’une de l’autre ; la langue est attachée à la bouche dans tout son contour ; des dents semblables à celles d’un peigne garnissent le côté concave de l'arc osseux de la première branchie ; à la place de ces dents, on voit des stries dans la concavité des arcs osseux des autres trois organes respiratoires. Sa chair est d’un goût agréable ; mais celle du cordon-jaune est surtout très- ve à Ce dernier mulle paroit dans différentes saisons de l’année. Sa grandeur est à peu près égale à celle du rougeor. Sa partie supérieure est d’un bleu mêlé de brun, sa partie inférieure d’un blanc argentin ; et ces nuances sont animées par un cordon ou raie longitudinale d’un jaune doré , qui règne de chaque côté de l'animal. Ajoutons que le sommet des deux nageoires dorsales présente des teintes jaunêtres ; qu'on voit quelquefois au-devant des yeux une ou deux raies obliques jaunes ou dorées; et que lorsque les écailles ont été détachées du poisson par quelque accident, les muscles montrent un rouge plus ou moins vif. Les formes du cordon-jaune ont beaucoup de rapports avec celles du rougeor; mais ses dents sont beaucoup plus petites, et 2 , : même à peine visibles. EE 1 4 rayons à la merubrane des branchies du rougeor( le quatrième est très- éloigné des autres ). 7 rayons à la première nageoire dorsale. 16 rayons à la seconde, 10 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 12 rayous a celle de l’anus. 15 rayons à celle de la queue , qui est très-fourchne. # A la membrane des branchies du cordon jaune, . , . , . . 4 rayous. a. la première nageoire dorsale... 20 AMEN 7 0 AA Dibsecomdes USA 1 US PA MS RAR RENE": 11 à à chaque pectorale. ‘. + ,::°.. OEM ENST 16 Lacepède. 3. a &oa ” HISTOIRE NATURELLE PAR AA A AR LB AAA LE AVE MU EMULE AA VA VE EUR WAMIAA ELA CENT UNIÈME GENRE. LES APOGONS. Les écailles grandes et fuciles à détacher ; le sommet de la tête élevé ; deux nageoires dorsales ; point de barbillons au-dessous de la mâchoire inférieure. ESPÈCE. CARACTÈRE, de dobeE Six rayons aiguillonnés à la première 7 L nageoirs dorsale. RARAMAMAIAAAA SUV RAA AAA AA AR NS RM | 4 00 L’'APOGON ROUGE . ee C E£ poisson vit dans les eaux qui baignent les rochers de Malte. Ïl est remarquable par sa belle couleur rouge. L'ouverture de sa bouche est grande ; son palais et ses deux mâchoires sont héris- sées d’aspirités *. On ignore pourquoi on l’a nommé roi des mulles, des trigles, ou des rougets *. a chaque thoracine, . e . . . CE * » . CC e 6 raÿONSe a celic de l’anus ee . L e . LC e. e . . . e. . . L) o e . 8 « J ; . = à celle de la queue, qui est fourchue. . « . . . . + + + + 19 1 Re di triglia, à Malte; mullus émperbis, Linné, édition de Gmelin. 2 G rayons à la première dorsale. > rayons aignillonnés et 18 rayons articulés à la seconde. 12 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracinee 2 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à la nagcoire de l’anus. 20 rayons à celle de la queue, qui est échancrée. 3 ’Arayey signifie émherbe, sans barbe, sans barbillens. Tome 3. 24 Page 402. à — _ lretre PURE We Rebel se. 1.]/Apogon rouge.......... Page 402. (2) ee 2.1e Lonchure dianeme. :.. 405. ». Le Macropode vert-dore .. .. 404. (a DU LONCHURE DIANÈME. 403 CUVE VV UV MAR AVARRANARAANANV ANA AAA AT AARARAAN A AAAAnA CENT DEUXIÈME GENRE. LES LONCHURES. da nageoire de la queue lancéolée; cette nageoire et les pectorales aussi longues, au moins, que le-quart de la longueur totale de lanimal; la nageoire dorsale longue } et profondément échancrée ; deux barbillons à la méchoire inférieure. ESPÈCE. CARACTÈRE. Le premier rayon de chaque thoracine LE LONCHURE DIANÈME. Le : terminé par un long filament. AAA AAA AA AAA AAA AAA AAA AAA RAS LE LONCHURE DIANÈME. Cssr Bloch qui a fait connoître ce genre de poisson , auquel nous n'avons eu besoin que d’assigner des caractères précis, vé- rilablement distinctifs , et analogues à nos principes de distribu- tion méthodique. La seule espèce que l’on ait encore inscrite parmi ces lonchures où poissons à longue queue est remarqua- - ble par la longueur du filament qui termine le premier rayon de chaque thoracine * ; et voilà pourquoi nous l'avons nommée dia- nème qui veut dire deux fils ou deux filamens. L’individu que Bloch a vu lui avoit été envoyé de Surinam. Le museau étoit avancé au-dessus dela mâchoire d'en-haut ; la tête comprimée et 2" A'la membrane branemale.: 7. . 2000, L'UR tu tE TAYONS« L] Le » A la nageorre dorsal ie, 1: le OS. Lot et. 46 à chacune denhectornlesiils « ‘ss < a. Na à ChACUNE TES A MMEAEINES - « ee ARE 0. 210 6 R'celle Re PTS SA AMIE NE 9 à celle de La queus. « , . . + . + . 4 . . . . . . . . 18 « 4o& HISTOIRE NATURELLE. couverte en entier d’écailles semblables à celles du dos ; la mâ- choire supérieure égale à inférieure ; et garnie, comme cette der< nière , de dents petites et pointues ; l'os de chaque côté des lèvres, assez large ; la pièce antérieure des opercules, comme dentelée ; la ligne latérale, voisine du dos; et presque toute la surface de l'animal , d’une couleur brune mêlée de rougeûtre. PARA VU AAA VE AAA AAA AA AAA VAE + CENT TROISIÈME GENRE. LES MACROPODES. Les thoracines au moins de la longueur du corps proprement SA . 7 \ # 4 se Q . dit; la nageoire caudale très-fourchue , et à peu près aussi longue que le tiers de la longueur totale de l'animal ; la tête proprement dite et les opercules revêétus d’écailles sem- blables à celles du dos ; Pouverture de la bouche très- petite. ESPÈCE, CARACTÈRES. Les écailles variées d’or et de vert; toutes les nageoires rouges; une petite tache noire sur chaque oper- cule. LE MACROPODE VERT-DORÉ. AAA RAA AR VA VA VAR MR AR AAA AAA VAR A AAA AA LVRRAVSA VIA A VAR AA AAA AAAR LE MACROPODE VERT-DORÉ. mnt Le vert-doré ne parvient qu’à de petites dimensions; il n’a or- dinairement qu'un ou deux décimètres de long : mais il est très- agréable à voir; ses couleurs sont magnifiques , ses mouvemens légers, ses évolutions variées ; il anime et pare d’une manière charmante l’eau limpide des lacs; et il n’est pas surprenant que es Chinois, qui cultivent les beaux poissons comme les belles DU MACROPODE VERT-DORE. 405 fleurs , et qui aiment, pour ainsi dire, à faire de leurs pièces d’eau , éclairées par un soleil brillant, autant de parterres vivans, mobiles , et émaillés de toutes les nuances de l'iris , se plaisent à le nourrir, À le multiplier, et à multiplier aussi son image par une peinture fidèle. Les petits tableaux ou peintures sur papier, exécutés à la Chine avec beaucoup de soin , qui représentent la Nature avec vérité, qui ont été cédés à la France par la république batave, et que Von conserve dans le Muséum d'histoire naturelle, renferment l'image du vert-doré vu dans quatre positions , ou plutôt dans quatre mouvemens différens. Le nom spécifique de ce poisson indique l'or et le vert fondus sur sa surface et relevés par le rouge des nageoires. Ce rouge ajoute d'autant plus à la parure de animal , que ses instrumens de natation présentent de grandes dimensions, particulièrement la nageoire caudale et les thora- cines ; et la longueur de ces thoracines, qui sont comme les pieds du poisson , est le trait qui nous a suggéré le nom générique de macropode, lequel signifie long pied. Au reste, le vert-doré n’a pas de dents, ou n’a que des dents très-pelites. Chaque opercule n’est composé que d’une pièce ; et sur la surface de cette pièce on voit une tache petite, ronde, très- foncée , faisant de loin l'effet d’un vide ou d’un trou, et imitank Forifice de l'organe de l’ouïe d’un grand nombre de quadrupèdes. ovipares. 06 . HISTOIRE NATURELLE + AAA AAA VARIANT NOMENCLATURE 3% DES LABRES, CHEILINES, CHEILODIPTERES , OPHICEPHALES, HOLOGYMNOSES , SCARES, OSTORHINQUES, SPARES, DIPTE- RODONS, LUTJANS , CENTROPOMES , BODIANS , TÆNIANOTIS, SCIENES, MICROPTERES, HOLOCENTRES , ET BERSEQUES. et ms Les poissons renfermés dans les dix-sept genres que nous venons de nommer forment bien plus de deux cents espèces, et com- posent par leur réunion une tribu , à l'examen , à la description, à l’histoire de laquelle nous avons dû apporter une attention toule particulière. En eflet, les caractères généraux par lesquels on pourroit chercher à la distinguer se rapprochent beaucoup de ceux des tribus ou des genres voisins. De plus, les espèces qu'elle comprend ne sont séparées l’une de l’autre que par des traits peu prononcés, de manière que depuis le genre qui précé- deroiït cette grande et nombreuse tribu en la touchant immédia- tement dans lordre le plus naturel, jusqu'a celui qui la sui- vroit dans ce même ordre en lui étant aussi immédiatement con- tigu , on peut aller d'espèce en espèce en ne parcourant que des nuances très-rapprochées. Et comment ne s'avanceroit-on pas ainsi, en ne rencontrant que des différences très - peu sensibles, puisque les deux extrèmes de cette série se ressemblent beaucoup, sont placés, par conséquent, à une petite élévation l’un au-dessus de l'autre , et cependant communiquent ensemble, sije puis em- ployer cetie expression, par plus de deux cents degrés? Les divisions que lon peut former dans cette longue série ne peuvent donc être déterminées qu'après beaucoup de soins, de recherches et de comparaisons ; et voilà pourquoi presque tous les naturalistes, même les plus habiles, n'ayant pas eu à leur disposition assez de temps, ou des collections assez nombreuses, ont établi pour cette tribu des genres caractérisés d’une manière si foible , si vague, si peu constante, ou si erronée, que, malgré des efforts pénibles et une patience soutenue, 1l éloit quelquelois iU 3 _ mypossible, en adoptant leur méthode disiributive , d'inscrire un NOMENCLATURE. 407 individu de cette tribu , que l’on avoit sous les yeux, dans un genre plutôt que dans un autre, de le rapporter à sa véritable espèce , ou, ce qui est la même ME. d’en reconnoitre la nature. Bloch av oÿ senti une partie des doutes que je viens d’ex- poser ; il a proposé, en conséquence , pour les espèces de cette grande famille, plusieurs nouveaux genres, dont j'ai adopté quel- ques-uns : mais son travail à l'égard de ces animaux m'a paru d'autant plus insuffisant , qu’il n’a pas traité de toutes les espèces de cette tribu connues de son temps ; qu’il n'avoit pas à classer les espèces dont je vais publier, le premier, la description ; que les caractères génériques qu’il a choisis ne sont pas lous aussi importans qu’ils doivent l'être pour produire de bonnes associa- tions génériques ; el enfin; qu'ayant composé plusieurs genres pour la tribu qui nous occupe, long-temps après avoir formé pour cette même famille un assez grand nombre d’autres genres, sans prévoir , en quelque sorte , le besoin d’un supplément de groupes, il avoit déjà placé dans ses anciens genres des espèces qu'il devoit rapporter aux nouveaux genres qu'il vouloit fonder. Profitant donc des travaux de mes prédécesseurs, de l’avan- tage de pouvoir examiner d'immenses collections, des observa- tions nombreuses que plusieurs naturalistes ont bien voulu me communiquer , et de Pexpérience que j'ai acquise par plusieurs années d'étude et par les différens cours que j'ai donnés, j'ai con- sidéré dans leur ensemble toutes les espèces de la tribu que nous avons dans ce moment sous les yeux; je l'ai distribuée er nou- veaux groupes ; et recevant certains genres de Linné et de Bloch, modifiant les autres ou les rejetant, y ont de nouveax gen- res, dont quelques-uns avoient été indiqués par moi dans mes cours , et adoptés par mon savant ami et confrère M. Cuvier dans ses Po d'histoire naturelle, donnant enfilh à toutes ses sec- tions des caractères précis , constans et distincts , j'ai terminé Farrangement méthodique dont on va voir le résultat. J'ai employé et circonscrit d’une manière nouvelle et rigou- reuse les genres des labres , des scares , des spares, des lutjans, des bodians, des holocentres et des persèques. J'ai introduit parmi ces associations particulières le genre des ophicéphales, proposé récemment par Bloch. Séparant dans chaque réunion _les poissons à deux nageoires dorsales , de ceux qui n’en olirent qu’une, j'ai fait naitre le genre des cheïiodiptères dans le voisi- nage des labres, celui des diptérodons auprès des spares, celni 308 HISTOIRE NATURELLE des centropomes à la suite des lutjans, celui des véritables sciè- nes, que l'on a eu jusqu'ici tant de peine à reconnoître , à une petite distance des bodians. Fai placé entre ces sciènes et les bo- dians le nouveau genre des {ænianotes : qui forme un passage naturel des unes aux autres; j'ai inscrit le mu | groupe des cheilines entreles labres et les cheilodiptères, ou celui des Aologym- noses entre les ophicéphales et les scares, celui des ostorhinques entre les scares et les spares , celui des micropteres entre les sciè- nes et les holocentres; et j'ai distribué parmi les labres, parmi les lutjans, ou parmi les holocentres , les espèces appliquées par Bloch à ses genres des johnius, des anthias, des épinéphèles , et des gymnocéphales , qui m'ont paru caractérisés par des traits spéci- fiques plutôt que par des caractères génériques, et que, par con- séquent , Je n'ai pas cru devoir admettre sur mon tableau général des poissons. Toutes ces opérations ont produit les dix-sept genres des /a- bres, des cheilines, des cheilodiptères, des ophicéphales , des Lo- logymnoses, des scares , des ostorhinques , des spares , des dip- térodons , des lutjans, des centropomes , des bodians , des tæniæ- notes , des sciènes, des microptères , des holocentres et des persè- ques, dont nous allons tâcher de présenter les formes et les ha- bitudes. DES LABRES. 409 AA LARAMA AA AAA RAA AAA AAA AAA AAA VU VRAAARA/R AAA RAA AA AAA AR AAA AAA AA SA VAR CENT QUATRIÈME GENRE. LES LABRES. La lèvre supérieure extensible; point de dents incisives ni molaires; les opercules des branchies , denués de piguans et de dentelure; une seule nageoïre dorsale ; celle nageoire du dos très-séparée de celle de la queue, ou très-éloignée de la nuque, ou composée de rayons ferminés par un filament. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue , fourchue , ou en croissant. ESPÈCES. CARACTÈRES. Dix aiguillons et onze rayons articules à la nageoiïre du dos; la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- 1. LE LABRE HÉPATE. rieure ; une tache noire vers le mi- lieu de la longueur de la nageoire dorsale; des bandes transversales noires. Treize aiguillons et sept rayons arti- culés à la nageoire du dos ; une tache sur chaque opercule, et neuf ou dix bandes transversales brunes. 2. LE LABRE OPERCULÉ. Chaque opercule prolongé par une membrane allongée , arrondie à son extrémité et noirâtre. 3, LE LABRE AURITE. les premiers rayons articulés de cette nageoire , et de celle de l'anus, rolongés de manière à leur donner a forme d’uue faux (Le aiguillons à la nageoire dorsale ; 4. LE LABRE FAUCHEUR. | a HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. : CARACTÉÈRES. Neufaiguillons et dix rayons articulés. à la nageoire du dos ; les déux lobes 5. LE LABRE OYÈNE. de la nageoire caudale , lancéolés ; | les deux mâchoires égales ; la cou- leur argentée. nuque; les thoracines réunies l’une a lautre par une membrane ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; cinq bandes trans- versales. La nagcoire du dos éloignée de a 6. LE LABRE SAGITTAIRE. culés à la nageoire du dos ; un dou- V7, - , ble rang d’écailles sur les côtés de la tête. Onze aiguillons et douze rayons arti- 7. LE LABRE CAPPA. Dix aiguillons et neuf rayons articulés à la nageoiïire du dos ; une pièce ow 8. LE LABRE LÉPISME. feuille écailleuse, de chaque côté du silion longitudinal, dans lequel cette nageoire peut être couchée. Onze aiguillons et dix rayons articulés a la nageoire du dos ; une tache brune sur chaque côté de Panimal. | agtwllons et quinze rayons articu— g. LE LABRE UNIMACURÉ. lés à la nageoire dorsale; les thora- cines réunies lune à Pautre par une membrane; deux dents de la mà- choire supérieure assez longues pour dépasser l'inférieure ; la couleur rou- géatre avec des raies et des taches irrégulières blanchâtres. 10. LE LABRE BOHAR. ges à leur base, et blanches à leur sommet ; deux dents de la mâchoire supérieure une fois plus longues ques les autres. fe élevé en bosse; les écailles rou- XIe LE LABRE BOSSU. , | rayons articulés à la nageoire du dos ; les pectorales falciformes , ef plus longues que les thoracines ; la pièce antérieure de chaque opercule profondément échancrée. fDix rayons aiguillonnés et point de 32. LE LABRE NOIR. DES LABRES. : ui ESPÈCES. 13. LE LABRE ARGENTÉ. 14. LE LABRE NÉBULEUX. 16. LE LABRE ARMÉ. 17. LE LABRE CHAPELET. _18. LE LABRE LONG-MUSEAU. x9. LE LABRE THUNBERG. CARACTÈRES. Dix rayons aiguillonnés et quatorze | | | rayons articulés à la nageoire dor- sale ; la lèvre inférieure plus longue que la supérieure; la pièce posté- rieure de chaque opercule anguteuse du côté de la queue. Dix rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire dorsale ; trois rayons aiguillonné se tsept rayonsar- ticulés à celle de Panus; les rayons des nageoires terminés par des fila- mens. { Onzerayons aiguillonnés etdouzerayons 15. LE LABRE GRISATRE. articulés à [a nageoire du dos ; cette nageoire et celle de l'anus, prolongées et anguleuses vers la caudale ; une seule rangée de dents très-menues. Un aiguillon couché horizontalement vers la tête , au-devant de la nageoire du dos; la ligne latérale droite; la couleur argentée. Onze rayons aiguillonnés et treize rayons- articulés à la nageoire du dos; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; huit séries de taches très - petites, rondes et égales, sur chaque côté de l'animal ; deux bandes transversales sur la tête ou la nuque ; le dos élevé. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons x articulés à la nagcoire dorsale ; le museau très-avancé; chaque oper- cule composé de deux pièces dénuées d’écailles semblables à celles du dos. Douze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire dor- sale ; tous ces rayons plus hauts que la membrane ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supé- rieure; la courbure du dos , et celfe de la partie inférieure de l'animal, diminuant à la fin de la nageoire dorsale et de celle de l'anus, 412 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES. ‘Onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos ; celle de la queue en croissant très-peu échancré; deux grandes dents à chaque mâchoire ; la couleur grisàtre. 30. LE LABRE GRISOK: Huit rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoiïre du dos ; celle de la queue en croissant ; une teinte violette sur plusieurs par- ties de l’animal. 21. LE LABRE CROISSANT. dos ; douze à celle de l'anus , celle de la queue en croissant , tout le poisson d’un couleur fauve ou jaune. 22. LE LABRE FAUVF. Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire dor-- sale ; celle de la queue en croissant; la couleur générale de lamimal verte par-dessus , ét d’un pourpre blan- châtre par-dessous ; des raies pour- pres sur chaque opercule. 23. LE LABRE CEYLAN. Poe rayons à la nageoire du Neuf rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à celle de l’anus ; la cau- dale en croissant ; deux bandes bru- nes et transversales sur Le corps pro- prement dit. f 24. Lr LABRE DEUX-BANDES | rayons articulés à la nageoire du dos ; les thoracines allongées: la pièce antérieure de l’opercule seule garnie d’écailles semblables à celles. du dos. 95. LE LABRE MÉLAGASTRE. Vingt rayons articulés et point de rayons aigtllpnnés à la nageoire dorsale ; douze rayons articulés à celle de lanus ; a tête dénuée d'écailles semblables à celles du des. 20. L£ LABRE MALAPTÈRE. E rayons aiguillonnés et dix DES LABRES. k13 ESPÈCES, 27. LE LABRE A DEMI ROUGE. 23 LE LABRE TÉTRACANTHE. 209. LE LABRE DEMI-DISQUE. 30. LE LABRE CERCLÉ. 31. LE LABRE WÉRISSÉ. CARACTÈRES, Douze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire du. dos; le sixième rayon articulé de la dorsale , beaucoup plus long que les autres ; la base de la partie posté- rieure de la dorsale , garnie d’écail- les ; quatre dents plus grandes que les autres à la mâchoire supérieure ; la partie antérieure de l’animal, rouge , et la postérieure jaune. Quatre rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à la nageoire dor- sale ; la lèvre supérieure large , épaisse et plissée; dix - huit rayons articulés à celle de l’anus ; ces der- niers rayons , et les rayons art cuiés de la dorsale , terminés par de; fila- mens ; trois rangées longitudiales, de points noirs sur la dorsale ; une rangée de points semblables sur la partie postéricure de la nageoire de l’anus ; la caudale en croissant. Vingt-un rayons à la nageoire dorsale ; cette nageoire festonnée , ainsi: que celle de l'anus; la tête et les oper- cules dénués d’écailles semblables à celles du dos; la seconde pièce de chaque opercule, anguleuse ; dix- neuf bandes transversales de chaque côté de l’animal ; une tache d’une nuance très-claire, et en forme de demi - disque , à l’extrémité de la nageoire caudale , qui est en crois- sant. rayons articulés à la nageoire du dos ; la tête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos ; la seconde pièce de chaque oper— cule , anguleuse ; la caudale en crois- sant ; vingt-trois bandes transver- sales de chaque côté de l’animal. Onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; la na- geoire en croissant ; six grandes Ë rayons aiguillonnés et treize dents à [a mâchoire supérieure ; la &i4 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. CARACTERES. ligne latérale hérissée de petits pi- quans ; douze raies longitudinales 3:. LE LABRE HÉRISSÉ. de chaque côté du poisson; quatre autres raies longitudinales sur la nuque ; le dos parsemé de points. * Neufrayons aiguillonnés et dixrayons articulés à la nageoire du dos; le dernier rayon de la dorsale et le dernier rayon de l’anale, très-longs; les deux lobes de la caudale pointus et très-prolongés ; la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supé- rieure ; de très-petites dents à chaque maächoire. 32. LE LABRE FOURCHE. Treize rayons aiguillonnésetdix rayons articulés à la dorsale; le museau avancé : l’ouverture de la bouche très-petit; la mâchoire inférieure plus longue quela supérieure ; six bandes transversales ; la caudale fourchue. 33. LE LABRE SIX-BANDES. rayons articulés à la dorsale ; le ventre très-gros ; des écailles sem blables à celles du dos, sur la tête et les opercales ; la caudale en crois- sant ; six bandes transversales. 34. LE LABRE MACRO- GASTERE. Quinze rayons aiguillonnés et garnis chacun d’un filament , et neuf rayons articulés, à la dorsale; l’ouverture de la bouche, en forme de demi- cercle vertical ; quatre ou cinq ban- des transversales sur le dos. E rayons aiguillonnés et quinze 35. LE LABRE names beaucoup plus longs que les aiguil- lonnés de cette même nageoire; les lèvres larges et épaisses , des lignes et des points représentant un réseau sur la premitre pièce de l’opercule ; la seconde pièce échancrée et angu- leuse ; cinq ou six rangées longitu- dinales de petits points de chaque. - Douze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale; les rayons articulés de cette dorsale 36. LE LAZRE ANGULEUX. \ côté de l’animal. ESPÈCES. 57. LE LABRE HUIT-RAIES. 38. LE LABRE MOUCHETÉ. $9. LE LABRE COMMER- SONNIEN. &o. LE LABRE LISSE. DES LABRES.. &a15 CARACTÈRES, Onze rayons aiguillonnés et douze Ê rayons aiguillonnés à la dor- | rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de Panus ; la caudale en croissant ; les dents de la mâchoire supéricure beaucoup plus longues que celles de l’inférieure ; la pièce postérieure de l’opercule, anguieuse; la tête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos; quatre raies un peu obli- ques , de chaque côté du poisson. sale, qui est très-longue; cette dorsale, l’anale et les thoracines , oiutues ; la caudale en croissant ; fi mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; l’ouverture de la bouche , très-grande ; Cinq ou six grandes dents à la mâchoire d’en— bas, et deux dents également grandes à celle d’en-haut; toute la surface du poisson parsemée de petites ta— ches rondes. rayons articulés à la nageoire du dos ; les dents des deux mächoires pres- que égales; un rayon aiguilionné et dix-sept rayons articulés à la na- geoire de l’anus ; le dos etune grande partie des côtés du poisson, par- semés de taches égales, rondes et petites. Ë rayons aiguillonnés et seize Quinze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; les rayons articulés de cette nageoire, plus longs que les aiguillonnés ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure; les dents grandes, recourbées et égales, la ligne latérale presque droite la cau- dale un peu en croissant les écailles très — difficilement visibles : cinq gente taches ou bandes transver- sales. 415 HISTOIRE NATURELLE LKSPÉCES. CARACTERES. 4 Ningt-huit rayons à la dorsale ; vingt- un à l’anale ; presque tous les rayons de ces deux nageoires , longs et gar- nis de filamens ; la caudale en crois- sant; une tache noire sur langle postérieur des opercules, qui sont couverts,faimsi que la tête, d’écailles semblables à celles du dos. 41. LE LABRE MACROPTÈRE. Quinze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire dor- sale; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de Pa- 42. LE LABRE QUINZE-ÉPINES.{ nus; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure; les dents petites et égales ; l’opercule angu- leux ; six bandes transversales sur le dos et la nuque. Onze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l’anale ; la tête grosse; la nuque et l’entre-deux des yeux, très-élevés ; la mèchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; les dents crochues, égales , et très sé- -F parées l’une de l’autre ; la nageoire de la queue divisée en deux lokes un peu arrondis; les pectorales ayant la forme d’un trapèze. 45. LE LABRE MACROCÉ- PHALE. Dix rayons aiguiilonnés et onze rayons articulés à la dorsale; un rayon ai- guillonné et neuf rayons articulés à a nageoire de l’anus; des raies bleues sur la tête ; le corps argenté et par- semé de taches bleues et de taches couleur d’or ; les nageoires dorées; une bande transversale et courbée sur la caudale. 44. LE LABRE PLUMIÉRIEN. Huit rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire de l'anus ; chaque opercule composé de trois 45. LR LABRE GOUAN. ièces dénuées d’écailles semblables a celles du dos , et terminé par une rolongation large et arrondie ; la Eure Jatérale insensible ; un appen- dice pointu entre les thoracines ; la caudale en croissant. DES LABRES. 417 ESPÈCES. 46. LE LABRE ENNÉACANTHE. 47. LE LABRE ROUGEG-RAIES. 18. LE LABRE KASMIRA. Lacepède. 3. Neufrayons aiguillonnés et dix Fe CARACTÈRES. articulés à la dorsale; la ligne laté- rale interrompue; six bandes trans- versales , deux autres bandes trans- versales sur la caudale , qui est en croissaui ; deux ou quatre dents grandes, fortes et crochues, à l’ex- trémité de chaque mâchoire ; les écailles grandes. Douze rayons aiguillonnés et onze 4 < rayons articulés à la nageoïre du dos ; trois rayons aiguillonnés et douze rayons arliculés à celle de l'anus ; les dents du bord de chaque mâchoire , allongées , séparées l’une de l’autre , et seulement au nombre, de quatre ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l’inférieure ; onze ou douze raies rouges et lon- gitudinales de chaque côté du pois- son ; une tache œillée à l’origine de la dorsale ; une autre tache très- grande à la base de la caudale , qui est un peu en Creissant. Dix rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguiilonnés et neuf rayons articulés à l’anale ; la lèvre infé- rieure plus courte que la supérieure ; les dents coniques ; la pièce anté- rieure des opercules , échancrée ; la caudale en croissant ; sept raies pe- tes tet bleues sur chaque côté de la tète ; quatre raies plus grandes et bleues , le long de chaque côté du corps. 2ÿ 418 HISTOIRE NATURELLE SECOND SOUS-GENRE. La nageotire de la ESPÈCES. 49. LE LABRE PAON. Bo. LE LABRE BORDÉ. Br. LE LABRE ROUILLÉ, Da. LE LABRE GILLÉ. 53. LE LABRE MÉLOPS, queue rectilione, ow arrondie, ow lancéolée. CARACTÈRES. rayons articulés à la dorsale ; le corps et la queue d’un vert mêlé de jaune , et parsemé, ainsi que les opercules et la nageoire caudale , de taches rouges et de taches bieues ; une grande tache brune aupres de chaque pectorale, et une tache pres- que semblable de chaque côté de la queue. Deux rayons aiguillonnés et vingt- Ë rayons aiguillonnés et dix-sept deux rayons articulés à la nageoire au dos ; la couleur générale brune ; la dorsale et l’anaie bordées de roux. Deux rayons aiguillonnés et vingt- six rayons articulés à la nageoire du dos ; trois aiguillons et quatorze rayons articulés à celle de l’anus ; le corps et la queue couleur de rouille et sans tache, Quatorze rayons aïguillonnés et dix rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l’anale; les dents égales ; les rayons de la nageoire du dos, terminés par un filament ; une tache rs , auprès de la nageoire cau- daie. Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; les opercules ciliés; lanale panachée de différentes couleurs ; un croissant brun derrière les Yeux ; des filamens aux rayons de la na- geoire du dos. ÿ. en . 58. 59. DES LABRES. 419 ESPÈCES. LE LABRE NIL. LE LABRE LOUCHE. LE LABRE TRIFLE-TACHE L£ LABRE CENDRÉ. LE LABRE CORNUBIEN. LE LABRE MÊLÉ. | | | CARACTÈRES. Dix-sept rayons aiguillonnés et treize rayous articulés à la dorsale ; les dents très-petites et échancrées ; la couieur générale blanchätre; la dor- sale , l’anale et la caudale, nua- geuses. Dix-huit rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à a dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l’anale ; le dessus de l'œil, noir ; toutes les nageoires jaunes ou dorées. Dix-sept rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois aiguillons et neuf rayons articulés à celle de l'anus le corps et la queue rouges et couverts de HUE écailles ; trois grandes ta- ches. Quatorze rayons aiguillonnés et onze S rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articuiés à la nageoire de l'anus; lJ’ouverture Ge ja bouche étroite ; les dents petites ; celles de devant plus ‘longues; des raies bleues sur les côtés de la tête; une tache noire auprès de la caudale. eïze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à celle de Pa- nus ; le museau en forme de boutoir ; les premiers rayons de la dorsale tachetés de noir ; une tache noire sur la queue, dont la nageoire est rectiligne. La partie inférieure de animal, Jaune ; la supérieure bleue, avec des nuances brunes ou jaunes ; les dents antérieures plus grandes que iles au- tres. 420 ‘HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. Go. LE LABRE JAUNATRE. Gi. LE LABRE MERLE, Go, Li LAËRE RÔNE. 63. LE LABRE FULIGINEUX. CARACTÈRESS L'ouverture de la bouche large ; trois ou quatre grosses dents à l’extrémité de la mâchoire supérieure ; de pe- tites dents au palais ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure , et garnie d’une double ran- gée de petites dents ; un fort aiguil- lon à la caudale ; les écailles minces ; la couleur fauve ou orangée. Dix rayous aiguillonnés et garnis d’us filament , et quinze rayons ar- ticulés à la dorsale ; la caudale rec- tiigne ; louverture de la bouche médiocre ; les dents grandes et re- courbées ; les mâchoires également avancées ; les écailles grandes ; la couleur générale d’un, bleu tirant sur le noir. Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoiïre du dos ; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à celle de l’anus ; la caudale rectiligne ; la nageoire du dos s'étendant depuis la nuque jusqu'a une petite distance de la caudale ; les rayons de cette na- geoire garnis d’un ou deux filamens; la partie supérieure du poissen , d’un rouge foncé, avec des taches et des raies vertes; la partie inférieure d’un rouge mêlé de jaune. Neuf rayons aïguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l’anale ; la mâchoire su- périeüre un peu plus courte que l’inférieure ; les deux premières dents de chaque mâchoire , plus allongées que les autres; la tête variée de vert , de rouge et de jaune ; quatre où cinq bandes transversales. DES LABRES. for ESP PCES. L 64. LE LABRE BRUN. 05. LE LABRE ÉCHIQUIER. 65. LE LABRE MARBRÉ. 67. LE LABRE LARGE-QUEUE. CARACTÈRES. Sept rayons aiguillonnés et filamen- teux et treize rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l’anale ; les deux dents de devant de chaque mâchoir + , plus longues que les au- tres; des rugosités disposées em rayons, auprès des Yeux ; deux raies vertes , larges et longitudinales, de chaque côté du corps; des écailles sur une partie de la caudale, qui est rectiligne ; des traits colorés ei sem- blables à des lettres chinoises, le long de la ligne Jatérale. [Neuf rayons aigutHonnés et filamen- | | | | teux et treize rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillon- nés et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les quatre cents antérieures de la mâchoire supé- rieure et les denx de devant de a mâchoire inférieure plus atlougées que les autres; la tête variée de rouge ; toute fla surface du corps et de la queue, peinte en petits espaces alternativement blanchâtres et d’un noir pourpré. Dix rayons aiguillonnés, et treize rayons articulés plus longs que les aiguilionnés , à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et Six rayons articulés à l’anale ; les dents égales et écartées l’une de l’autre; la na- geoire caudale rectiligue ; la tête ef les opercules dénués d'écaifles sem- blables à celles du dos ÿ presque: toute la surface de l'animal parsemée de petites taches foncées , et de ta- ches moins petites et bianchâtres . de manière à paroître marbrée. Vingt-six rayons à la nageoire Ga dos ; dix-neuf à celle de l'anus; le museau petit et avancé; les dents grandes, fortes et triangulaires ; dix rayons divisés chacun en quatre où einq ramificatious, à la caudale, qui est rectiligne et très-large, «issi que 4292 ESPÈCES. 6x. LE LABRE LARGE-QUEUE. 68. LE LABRE GIRELELE. 69. LE LABRE PAROTIQUE. f 70e Li 71. LE LABRE GUAZE. 52. LE LABRE TANCOÏDE, HISTOIRE LE LABRE BERGSNYLTRE. NATURELLE CARACTÈRES, LA ires-longue , relativement aux au-— tres nageoires ; un grand nombre de petites raies longitudinales sur le dos ; une tache sur la dorsale , à son origine ; presque toute la quêue , l’anale et l’extrémité dela nageoire du dos , d’une couleur foncée. Neuf rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; les dents de devant plus grandes que les articulés à celle de Panus : les rayons de la dorsale autres ; les nageoires rounsses ; une Le carnis de filamens t une tache noire sur la queue. Neuf rayons aïguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; les deux dents de devant de la mâ- choire supérieure, plus grandes que les autres: une large raie longitu- dinale , dentelée , et d’un blanc jau- nâtre, de chaque côté du corps; le plus souvent , une raie bleue, étroite et longitudinale, au-dessous de la raie dentelée; la caudale arrondie. opercule. Neufrayonsaiguillonnés et huitrayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguilionnés et sept rayons tache d’un beau blen sur chaque o ? { Onze rayons aiguillonnés et seize | rayons articulés à la dorsale ; la / _ caudale arrondie, et composée de | rayons plus longs que la membrane . qui les réunit ; la couleur brune. Quinze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l’anale ; le museau re- courbé vers le haut ; la caudale ar- rondie ; la couleur générale d’un rouge nuagenx, ou des raies nom- breuses, rouges , bleues et jaunes. \ DES LABRES. 423 ESPÈCES. / CARACTÈRES. { ‘[Quinze rayons aiguillonnés et onze T8. LE LABRE DOUBLE-TACHE. SJ D 75: 76. », LE LABRE PONCTUÉ. LE LABRE OSSIFAGE, LE LABRE ONITE. | rayons articulés a la dorsale ; quatre rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à l’anale ; des filamens aux rayons de ja nageoire du dos , et aux deux premiers rayons de chaque tho- racine ; l’anale lancéolée ; l’extré- mité de la dorsale en forme de faux ; une grande tache sur chaque côté du corps et sur chaque coté de la queue de animal. Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; quatre rayons aiguilionués et huitrayons articulés à celle de Panus; touies Îles nageoires pointues, ex- cepté la caudale , qui est arrondie ; la pièce postérieure de chaque oper- cule couverte d’écailles semblables par leur forme , et égales par leur grandeur, à celles du dos ; la ligne latérale interrompue ; de petites écailles sur une partie de la dor- sale et de l’anale ; plusieurs rayons ‘articulés de la dorsale beaucoup plus allongés que les aiguillons de cette nageoire ; un grand nombre de points, neuf raies longitudinales. el trois taches rondes, sur chaque côté du poisson. Dix-sept rayons aiguillonnés et qua- torze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de Panus. Dix-sept rayons aiguiflonnés et dix rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguilionnés et huit rayons articulés à. l’anale ; la caudale ar rondie et jaune ; la couleur générale Prune ; la partie inférieure de Pani- mal tachetée de gris et de brun ; des filamens aux rayons de la nageoire dorsale. 24 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. mr, LE LABRE PERROQUET. "8. LE LAPBRE TOURD. 70. LE LABRE CENQ-ÉPINES. ‘ 30. LE LABRE CHINOIS. 81. LE LABRE JAPONAIS. CARACTÈRES, Dix-huit rayons aiguillonnés et douze La | | | rayons arüculés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés el dix rayons articulés à la nageoire de Panus ; la couleur générale verte ; le des- sous du corps jaune ; une raie lon- gitudinale bleue , de chaque côté du corps ; quelquelois des taches bleues sur te ventre. Dix-huit rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à lanale ; le corps et la queue allongés ; la partie supérieure de l'animal jaune, avec des taches blanches ou vertes, el quelquefois avec des taches blan- ches et bordées d’or au-dessous du museau, Dix - neuf rayons aiguillonnés et six rayons articulés à la dorsale ; cinq rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à l’anale ; des filamens aux rayons de la nageoire du dos ; le ue et la queue bleus , ou rayés de eu. Dix-neuf rayons aiguillonnés et cinq rayons articulés à la dorsale ; cinq rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à lanale ; des filamens aux rayons de la nageoire du dos ; le sommet de la tête tres-obtus ; la couleur livide. Dix rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et cinq rayons articulés à la nageoire de l'anus ; des filamens aux rayons de la nageoire du dos ; les opercules couverts d’écailles sem- blables à celles du corps ; des dents petites et aiguës aux màchoires ; la couleur jaune. DES LABRES. 495 LSPÈCES, L 82, LE LABRE LINÉAIRE. 83. LE LABNE EUNULÉ. 84. LE LABRE VARIÉ. 85. LE LABRE MAILLÉ. CARACTÈRES. Vingt rayons aiguillonnés et un rayon articulé à la nageoire du dos ; quinze rayons à celle de l’anus ; la dorsale tres-longue ; le corps allongé ; la tête comprimée ; la couleur blanche ou blanchâtre. Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l’anus ; les écailles larges et striées en creux ; les pectorales et la caudale arron- dies ; la ligne latérale interrompue ; la couleur générale d’un brun ver- dâtre , avec des bandes transversales plus foncées ; le plus souvent un croissant jaune et bordé de noir, sur le bord postérieur de chaque oper- cule ; deux taches jaunes sur la membrane branchiale, qui est verte. fDix-sept rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l’anale ; les levres larges et doubles ; la caudale un peu ar- rondie ; Îe corps et ia queue allon- gés ; la couleur générale rouge ; quatre raies longitudinales olivâtres, et quatre autres bleues , de chaque côté du poisson; la dorsale bleue à son origine , ensuite blanche, en- suite rouge ; la caudale bleue en baut, et jaune en bas. Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; l’ensemble du poisson com- primé et ovale ; la couleur verte avec un réseau rouge; une lache uoire sur chaque opercule et sur la dorsale ; des bandes et des filamens rouges, à la nageoire du dos. f 426 HISTOIRE NATURELLE ESPÉCES. 87. LE LABRE cocKk. 88. LE LABRE CANUDE. 89. LE LAPRE BLANCHES-RAIES go. LE LABRE BLEU. 86. LE LABRE TACHETÉ. | CARACTÈRES. Quinze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à lanale ; la couleur géné- rale rougeñtre ; un grand nombre de points blancs disposés avec ordre ; des taches noires ; une tache au mi- heu de la base de la caudale. La caudale arrondie ; la partie supé- rieure nuancée de pourpre et de bleu foncé ; l’inférieure d’un beau jaune. Des rayons aiguillonnés à la dorsale, | | ‘ qui s'étend depuis la nuque jusqu'a la caudale ; la gueule petite ; les dents crénelées , ou lobées ; la cou- leur générale jaune ; le dos d’un rouge pourpre. Neuf rayons aiguillonnés et onze rayous articulés à la dorsale ; trois: rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l’anale ; une seule ran- gée de dents petites et aiguës à cha- que mâchoire ; les lèvres très-épais- ses ; le corps allongé ; la couleur générale jaunatre ; deux raies ion- gitudinales blanches et très-lon- gues , et une troisième raie supé- rieure semblable aux deux pre- mières, mais plus-courte , de chaque côté de l'animal ; la caudale ar- rondie. Dix-sept rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la na- geoire de Panus; la couteur géné- rale bleue , avec des taches jaunes et des raies bleuâtres ; une grande tache bleue sur le devant de la dor- sale ; Les thoracines , l’anale et la caudale., bordées de la même cou- leur; les dents de devant plus lon- gues que les autres. DES LABRES. 427 ESPÈCES. 91. LE LABRE RAYÉ. @2. LE LABRE BALLAN. 93. LE LABRE BERGYLTE, 94. LE LABRE HASSEK. Li 05. LE LAZRE ARISTÉ. | | | | CARACTÈRES. Dix-sept rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l’anale ; les dents de de- vaut plus longues que les autres ; le museau long ; la nuque un peu relevée et convexe ; le corps alion- gé ; la caudale arrondie ; Le dos rou- geatre ; les côtés bleus ; la poitrine jaune ; le ventre d’un bleu pâle ; quatre raies vertes et longitudinales de chaque côté du poisson. Vingt rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l’anale ; la caudale ar- rondie ; un sillon sur la tête; une petite cavité rayonnée sur chaque opercule ; la couleur jaune , avec des taches couleur d’orange. Vingt rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguliionnés el six rayons articulés à lanale ; la caudale ar- rondie ; la tête allongée ; les écailles grandes ; les derniers rayons de la dorsale et de lanale , beaucoup plus longs que les autres ; des taches sur les nageoires ; des raies brunes et bleues , disposées alternativement sur Îa poitrine. Point de rayons aiguillonnés aux na- geoires ; le corps très-allongé; la ligne latérale droite ou presque droite ; une raie longitudinale et mouchetée de noir , de chaque côté de l'animal. Trente - deux rayons à la dorsale ; vingt-cinq à l’anale ; le corps com- primé et ovale ; les écailles courtes, et relevées chacune nar deux arêtes ; les dents éloignées l’une de l'autre ; les deux de devant de la mâchoire inférieure , plus avancées que les autres. 428 HISTOIRE NATURELLE FSPÉCES. CARACTÈRES. Neuf rayons aiguillonnés et douze 96. LE LABRE BIRAYÉ. rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons aruculés à l’anale ; toutes les na- geoires pointues , excepté celle de la queue, qui est arrondie ; le dos rouge ; les côtés jaunes ; deux raies longitudinales et brunes , de chaque coté du poisson ; la/supérieure pla- cée sur l’œil; des taches jaunes sur la caudale, qui est violette ; le ven- tre rougeûtre. ‘fNeuf rayons aiguillonnés et treize 97+ LE LABRE GRANDES- / ÉCAILLES. 98. LE LABRE TÉTE-BLEUC. 99. LE LABRE À GOUTTES. 100. LE LAÂBRE BOIS. a, A , , PTT RE so ma De. rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés eë treize rayons articulés à celle de l'anus ; les écailles grandes et lisses x les mâchoires aussi avancées l’une que l’autre ; la tête courte et com- primée ; deux demi-cercles de pores muaueux au-dessous des yeux ; la caudale arrondie; la couleur géné- rale jaune. Neufrayonsaiguillonnés et onzerayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à celle de l’anus ; la cau- dale arrondie ; la ligne latérale in- terrompue ; les écailles grandes , rondes et minces ; les opercules ter- minés en pointe du côté de la queue ; le dos bleu ; les côtés ar- gentés ; la tête bleue. Point de rayons aiguillonnés ; dix-neuf rayons à la dorsale, neut à l’analé : la caudale arrondie ; les écailles du- res et couvertes d’une membrane ; le dos brun ; les côtés bleus ; le dessous blanchâtre ; la tête bleue ; des taches argentées sur la tête, les côtés el l’anale ; desgtaches jaunes sur la nageoire du dos. Dix-sept rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois ravons aiguillonnés et neuf rayons DES LABRES. 429 ÉSPÈCES. 100. LE LABRE ROISÉ, 101. LE LABRE CINQ-TACHES 102. LE LABRF MICROLE- PIDOTE. 103. LE LABRE VIEILLE. L4 CARACTÈRES. articulés à la nageoire de l'anus; la tête et les opercules presque en- tièrement dénués d’écailles sembla- bles à celles du dos, excepté dans une petite place auprès des yeux; les deux machoires également avan cées ; plusieurs pores muqueux au- dessous des narines ; quatre rayons à la membrane branchiale, qui est étroite ; les écailles petites et mol- les ; le corps allongé ; la caudale ar- rondie ; le dos violet : les côtés ar- gentés ; des taches imitant des com- partimens de boiserie. Quinze rayons aiguillonnés et dix È rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l’anale ; la tête garnie d’écailles semblables à celles du dos; un demi-cerele de pores muqueux au-dessous de chaque narine ; la couleur générale d’un jaune mêlé de violet ; une tache sur le nez; une tache sur l’opercule ; deux ta- ches sur la dorsale, et une cin- quième sur la nageoire de l’anus. rayons articulés à Ja nageoire du dos; trois rayous aiguillonrés et dix rayons articulés à la nageoire de l’anus ; les opercules garnie d’é- cailles semblables à celles du dos; les écailles très-petites ; la partie supérieure de l'animal d’un jaune brun et sans tache ; l’inférieure ar- gentée ; la caudale arrondie. Seize rayons aiguillonnés et treize rayons arliculés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l’anale ; six rayons à la membrane branchiale ; le museau dénué d’écailles semblables à celles du dos ; de petites écailles sur la en [Sà æ ESPÈCES 103. LE LABRE VIEILLE. 105. LE LABRE ANÉI. 106. LE LABPE CEINTURE. 104. LE LABRE KARUT. | 107. Le LABRE DIGRAMME. HISTOIRE NATURELLE CARACTÈRES. caudale , qui est arrondie ; la tête rougeâtre ; Le dos couleur: de plomb ; les côtés jaunes et tachés ; les tho- . , A racines , l’anale et la caudale bleuà- tres et bordées de noir ; des taches arrondies et petites sur lanale , la caudale et la dorsale, Onze rayons aiguillonnés et vingt- neuf rayons articulés à la dorsale, qui présente deux parties très-dis- tinctes ; toute la tête couverte d’é- cailles semblables à celles du dos; la caudale arrondie; la partie su- périeure du museau plus avancée que l’inférieure. Neuf rayons aiguilionnés et vingt- quatre rayons articulés à la dor- sale , qui présente deux parties très- distinc:es ; toute la tête couverte d’é- caikles semblables à celles du dos; la caudale arrondie ; la mâchoire inférieure plus avancée que la su- périeure. Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos ; seize rayons à celle de l'anus ; les deux dents de Cevant de chaque machoire, plus grandes que les au- tres ; Le museau pointu; la partie antérieure de l’animal livide ; la postérieure brune ; ces deux por- ions séparées par une bande ou ceinture blanchâtre ; des taches pe- tites , lenticuiaires, et d’un noir pourpré, sur la tête, la dorsale, FE . et la caudale, qui est ar- rondie. Onze rayons aiguillonnés et huit rayons arliculés à la nageoire du dos ; un rayon aiguillonné et dix rayons articulés à celle de Panus ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; les deux DES LABRES * 431 107. LE LABRE DIGRAMME. 108. LE LABRE HOLOLÉPI- DOTE. 109. LE LABRE TÆNIOURE. 110. LE LABRE PARTERRE. | < | Ÿ dents de devant plus grandes que les autres ; deux lignes latérales ; la supérieure se Lérminant un peu au- dela de la dorsale , et s’y réunis- sant à la latérale opposée ; :linfé- rieure Cominencant à peu près au- dessous du milieu de la dorsale, et allant jusqu'a la caudale, qui est arrondie. Onze rayons aiguillonnés et vingt- sept rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l’anale ; les dents de la mâchoire inférieure à peu près égales ; la tête ei les opercules gar- nis d’écailles semblables à celles du dos ; chaque opercuie terminé en pointe ; la caudale très-arrondie. [Vingt rayons à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de lPanus ; les dents des deux mâ-— choires grandes et séparées ; la tête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos: les écailles grandes et bordées d’une couleur foncée ; point de ligne la térale facilement visible ; une bande transversale à la base de la cau- dale , qui est arrondie. Cinq rayons aiguillonnés et quinze rayons arliculés à la dorsale, qui est basse ; deux rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l’anale ; le museau avancé; les dents de la Ja mâchoire supérieure , presque ho- rizontales ; deux lignes latérales se réunissant en une vers le milieu de’ nageoire du dos ; la caudale arron- die ; des taches sur la tête et les oper- cules, qui sont dénués d’écailles semblables à celles du dos ; un ou deux taches à côté de chaque rayon de la dorsale et de l’anale ; la surface du corps et de la queue , divisée par des raies obliques , en losanges dont le milieu présente une tache, AB: HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. 111. LE LABRE SPAROÏDE, 119. LE LABRE LÉOPARD, 133. LE LABRE MALAPTÉ- RONOTE. CARACTÈRES. Dix rayons aiguillonnés et douze | | rayons articulés à la dorsale; dix rayons aiguillonnés et seize rayons ‘articulés à l’anale, qui est très- grande; la hauteur du corps égale, ou à peu près, à la longueur du corps et de la queue pris ensem- ble; une concavité au-dessus des yeux; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; la tête et les opercules garnis d’écailles sem- blables à celles du dos; la caudale arrondie ; des taches irrégulières , ou en croissant, ou en 1arimes, ré- paudues sans ordre sur chaque côté de l’animal Neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus ; l’ouverture de la bouche as- sez grande ; les deux dents de devant de chaque mâchoire , plus grandes que les autres ; deux pièces à chaque opercule ; la caudale et les pectorales arrondies ; les rayons aiguillonnés de la dorsale plus hauts que la mem- brane ; point d’écailles facilement visibles; une raie noire s’étendant depuis lœil jusqu’à la pointe posté- rieure de l’opercule ; une bande très- foncée placée sur la caudale; des taches composées de taches plus pe- tites, et répandues sur la tête, le corps, la queue, la dorsale et l’anale, de manière à imiter les couleurs du léopard. nn Vingt-un rayons articulés à la nageoire du dos ; treize rayons à celle de la- nus ; la mâcüoire inférieure un peu lus avancée que la supérieure ; les dents de devant de la mâchoire im- férieure inclinées en avant ; la tête et les opercules dénués d'’écailles semblables à celles du dos ; une ta-— che foncée sur la pointe postérieure DES LABRES. 433 ESPÈCES, 113. LE LABRE MALAPTÈE- RONOTE. #14. LE LABRE DIANE. 115, LE LABRE MACRODONTE 116. LE LABRE NEUSTRIEN. ZLacepède. 3. CARACTÉÈRES, de lopercule; la ligne latérale flé- chie en en-bas, et formant ensuite un angle, pour se diriger vers la caudale , qui est arrondie ; trois ban- des blanchâtres de chaque côté du poisson. rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la nageoire dorsale présentant trois portions distinctes; la caudale ar— rondie ; la tête et les opercules dé- nués d’écailles semblables à celles du dos; quatre grandes dents au bout de la mâchoire supérieure ; deux grandes dents au bout de !a mâchoire inférieure ; une dent grande et tournée en avant , a chaque coin de l’ouverture de la bouche ; un pe- Ut croissant d’une couleur foncée sur chaque écaille. Treize rayons aiguillonnés et huit | F rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l’anus ; la caudale arrondie; les derniers rayons de la dorsale et de l’anale, plus longs que les premiers ; les écailles assez grandes; la partie postérieure de la tête relevée; quatre dents, fortes et crochues à l’extré— mité de chaque mâchoire ; une dent forte , crochue et tournée en avant, auprès de chaque coin de l’ouverture de la bouche. ingt rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l’a- nus ; sept rayons à la membrane branchiale ; la caudale arrondie : les dents égales , fortes et séparées l’une de l’autre ; le dos marbré d'aurore , de brun et de verdâtre ; les côtés ei d’aurore , de brun et de anc, 28 AL EN) 45% HISTOIRE NATUREÏILE ESPÈCES. 117. LE LABRE CALOPS. CARACTÈRES, Douze rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la dorsale ; treize rayons à l’anale ; le premier et le dernier des rayons de la nageoire de Janus articuiés; l'œil tres-grand et très-brillant ; la ligne latérale droite ; les écailles fortes et larges ; la tête dénuée d’écaiiles semblables à ceiles du dos ; une tache grande et brune au-delà, mais auprès de chaque na- geoire pectorale. Neuf rayons aiguillonnés et quinze £ La 118. LELABRE se 119. LE LABRE PERRUCHE 120. LE LABRE KESLIK. D / rayons articulés à la nageoire du dos ; les dents courtes , égales et séparées l’une de Pautre ; la mà- choire inférieure plus avaneée que la supérieure; l’œil très-grand ; la ligne latérale tres-voisine du dos; la hauteur de l'extrémité de la queue, très-intérieure à celle de sa partie antérieure ; la caudale arrondie ; la couleur générale argentée , avec des taches très -grandes, irrégulières, et couleur de sang. ix-huit rayons à la dorsale, qui est très-basse , et a peu près de la même hauteur dans toute sa longueur ; l’ouverture de la bouche tres-petite; les deux mâchoires presque égales ; le corps allongé ; la caudale arron- die ; la couleur générale verte ; trois raies longitudinales et rouges de cha- que côté de l’animal; une raie rouge et longitudinale sur la dorsale, qui est jaune ; une bande noire sur cha- que œil ; une bande rouge et bordée de bleu, de lPœil à l’origine de la dorsale , et sur le bord postérieur ee des deux pièces de l'oper- cule. mit rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoïre du dos ; trois rayons aisuillonnés et douze rayons articulés à la nageoire de Fanus ; la caudale rectiligne , loper= DES LABRES. 43 ESPÈCES, 320. LE LABRE KESLIK. 121. LE LABRE COMBRE. WA CARACTÈRES. cule terminé par une prolongation arrondie à son extrémité ; la ligne longitudinale qui termine le dos, droite , ou presque droite ; des raies longitudinales jaunâtres , et souvent festonnées ; une tache bleue auprès de la base de chaque pectorale. Vingt rayons aiguillonnés et onze | À rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et quatre rayons articulés à l’anale ; la caudale lan- céolée; l’opercule terminé par une prolongation arrondie à son extré- mité ; le dos rouge; une raie longi- tudinale et argentée de chaque côté de l’animal. TROISIÈME SOUS-GENRE La nageoire de la queue divisée en trois lobes. ESPÈCES, 322. LE LABRE BRASILIEN. 123. LE LABRE VERT. CARACTÈRES, Neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons arliculés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et vingt - deux rayons articulés à la nageoire de l’anus ; le premier et le dernier rayon de la caudale , pro— longés en arrière ; deux dents re- courbées et plus lengues que les autres, à la mâchoire supérieure ; quatre dents semblables à la mà- choire inférieure ; deux ou trois li- gnes longitudinales à la dorsale et à l’anale. {Huit rayons aiïguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; treize rayon à l’anale; le premier et le dernier rayon de la caudale très- prolongés en arrière ; les deux dents 436 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. 123. LE LABRE VERIT. 124. LE LABRE TRILOBÉ. 195. LE LABRE DEUX-CROIS- SANS, r 126. LE LABRE HÉBRAÏQUE. ; ? | É rayons à la nageoire du CARACTÈRES, de devant de chaque mâchoire plus longues que les autres : les écailles vertes et bordées de zaune ; presque toutes les nageoires jaunes, et le plus souvent bordées ou rayées de vert. dos ; dix-sept à celle de l'anus ; la dorsale longue et basse ; les dents grandes , fortes, et presque égales les unes aux autres; la tête et les opercules dénués d’écailles sem- blables à ceiles du dos ; la ligne la- térale ramifiée, droite, fléchie en- suite vers le bas, et enfin droite jusqu’à la caudale ; des taches nua- geuses. Treize rayons aiguillonnés, et treize rayons articulés à la dorsale, qui présente deux portions distinctes ; la tête dénuée d’écailles semblables à celles du dos ; quatre grandes dents à chaque mächoire ; la màchoire in- férieure un peu plus avancée que la supérieure ; une petite tache sur un grand nombre d’écailles ; une grande tache de chaque côté de lani- mal, auprès de lextrémité de la dorsale. Vingt-un rayons articulés à la nageoire du dos; treize rayons à la nageoire de l'anus ; des raies imitant des ca- racières hébraïques ou orientaux , sur la tête et les opercules, qui sont dénués d’écailles semblables à celles du dos; une petite tache à la base d’un très-grand nombre d’écailles ; les pectorales d’une couleur très- claire où très-vive , ainsi qu'une bande transversale située auprès de chaque opercule. DES LABRES. 437 ne 127. LE LABRÉ LARGE-RAIE. 328. LE LABRE ANNELÉ. uarante-deux rayons presque tous articulés à la dorsale ; quarante-un rayons articulés à l’anale ; la dor- L et l’anale très-longues ; le corps allongé ; la tête très - allongée, et dénuée , ainsi que les opercules, d’écailles semblabies à celles du dos; un grand nombre de dents très-pe= lites et égales ; une raie longitu- dinale sur la base de la nageoire du dos ; une raie longitudinale , large et droite, depuis la base de chaque pectorale jusqu’à la caudale. Vingt-un rayons à la nagcoire du dos ; quinze rayons à celle de l’anus ; les dents petites et égales ; l’oper- cule terminé un peu en pointe; les écailles très -difhciles à voir ; dix- neuf bandes transversales, étroites , régulières , semblables , et placées de chaque côté du poisson, de ma- nière à se réunir avec les bandes analogues du coté opposé, 436 HISTOIRE NATURELLE AAA AAA AAA AAA AAA RAT AAA AAA AAA VAT VAR TR LE LABRE HÉPATE. Es Nature n’a accordé aux labres ni la grandeur , ni la force , ni la puissance. Ils ne règnent pas au milieu des ondes en 1ÿrans redoutables. Des formes singulières, des habitudes extraordinai- res, des facultés terribles, ou, pour ainsi dire, merveilleuses, un goût exquis, une qualité particulière dans leur chair, n’ont point lié leur histoire avec celle des navigations lointaines , des expéditions hardies, des pêches fameuses, du commerce des peu- ples, des usages et des mœurs des différens siècles. Hs n'ont point eu de fastueuse célébrité; mais ils ont reçu des proportions agréa- bles, des mouvemens agiles, des rames rapides ; mais toutes les couleurs de l'arc céleste leur ont été données pour leur parure. Les nuances les plus variées , les tons les plus vifs, leur ontétlé prodi- gués. Le feu du diamant, du rubis, dela topaze, de l'éméraude , du saphir, de l’améthyste, dugrenat, scintille sur leurs écailles polies ; il brille sur leur surface en gouttes, en croissans, en raies, en bandes, en anneaux, en ceintures, en zones, en ondes ; il se méle à l'éclat de l'or et de l'argent qui y resplendit sur de gran- des places, ou il relève les reflets plus doux, les teintes obscures, les aires pâles, et, pour ainsi dire, décolorées. Quel spectacle en- chanteur ne présentero'ent-ils pas, si, appelés de toutes les mers qu'ils habiient, et réunis dans une de ces vastes plages équato- riales , où ün océan de lumière tombe de l'atmosphère qu'il inonde, sur jes flots qu’il pénètre , illamine, dore et rougit, 1ls pressoient , méloient, confondoient leurs groupes nombreux, émaiilés et éciatans , faisoient jaillir au travers du cristal des eaux et de dessus les facettes si multipliées de leur surface luisante, les rayons abondans d’un soleil sans nuages, et présentoient dans toute la vivacité de leurs couleurs, avec toute la magie d'une variété presque infinie, et par le pouvoir le plus étendu des contrasles, la richesse de leurs vêtemens , la magnificence de leurs décora- tions, et le charme de leur parure ! DU LABRE HÉPATE. 439 C’est en les voyant ainsi rassemblés que ami de la Nature, que le chantre des êtres créés, rappelant dans son âme émue toutes les jouissances que peut faire naître la contemplation des superbes habitans des eaux, et environné, par les prestiges d’une imagination animée , de toutes los 1mages riantes que la mytho- logie répandit sur les bords fortunés de l'antique Grèce, vou- droit entonner de nouveau un hymne à la beauté, Une philoso- phie plus calme et plus touchante suspendroït cependant son essor poétique. Un présent bien plus précieux, diroit-elle à som cœur, a élé fait par la bienfaisante Nature à ces animaux dont la splendeur et l'élégance plaisent à vos yeux. Îls ont plus que de l'éclat, ils ont le repos; l’homme du moins ne leur déclare pres- que jamais la guerre ; et si leur asile, où ils ont si peu souvent à craindre les filets ou les lignes des pêcheurs, est quelquefois troublé par la tempête , ils peuvent facilement échapper à l’agi- tation des vagues, et aller chercher, dans d’autres plages, des eaux plus tranquilles et un séjour plus paisible. Tous les climats peuvent en effet leur convenir. Îl n’est aucune partie du globe où on ne trouve une ou plusieurs espèces de labres; ils vivent dans les eaux douces des rivières du Nord, et dans les fleuves voisins de l'équateur et des tropiques. On les rencontre auprès des glaces amoncelées de la Norwége ou du Groenland , et auprès des rivages brülans de Surinam ou des Indes orientales ; dans la haute mer, et à une petite distance des embouchures des riviè- res; non loin de la Caroline, et dans les eaux qui baignent la Chine et le Japon ; dans le grand Océan , et dans les mers inté- rieures , la Méditerranée, le golfe de Syrie, lAdriatique , la Pro- pontide, le Pont-Euxin, l’Arabique; dans la mer si souvent courroucée d'Écosse, et dans celle que les ouragans soulèvent contre les promontoires austraux de l'Asie et de l'Afrique. De cette dissémination de ces animaux sur le globe, de cette diversité de leurs séjours, de cette analogie de tant de climats diflérens avec leur bien-être, il résulle une vérité trés-impor- tante pour le naturaliste, et que nous avons déjà plusieurs fois indiquée : c'est que les oppositions d'un climat à un autre sont presque nulles pour les habitans des eaux; que l'influence de atmosphère s’arrète, pour ainsi dire , à la surface des mers; qu'à une très-pelite distance de cette même surface et des rivages qui conliennent les ondes , l'intérieur de l'océan présente à peu près, dans toutes les saisons et sous tous les degrés d’élévation du pôle, 440 HISTOIRE NATURELLE une température presque uniforme, dans laquelle les poissons plongent à volonté, et vont chercher, toutes les fois qu'ils le dé- sirent, ce qu'on pourroit appeler leur printemps éternel; qu'ils peuvent, dans cet abri plus où moins écarté et séparé de l’in- constante atmosphère, braver et les ardeurs du soleil des tropi- ques, et le froid rigoureux qui règne autour des montagnes con- gelées et entassées sur les océans polaires; qu’il est possible que les animaux marins aient des retraites tempérées au - dessous même de ces amas énormes de monts de glace flottans ou immo- biles ; et que les grandes diversités que les mers et les fleuves pré- sentent relativement aux besoins des poissons consistent prin- cipalement dans le défaut ou l'abondance d’une nourriture né- cessaire , dans la convenance du fond, et dans les qualités de eau salée ou douce, trouble ou limpide, pesante ou légère, privée de mouvement ou courante, presque toujours paisible ou fréquemment bouleversée par d’horribles tempêtes. {ne faut pas conclure néanmoins de ce que nous venons de dire, que toutes les espèces de Jabres aient absolument la même organisation : les unes ont le dos élevé , et une hauteur remar- quable relativement à leur longueur, pendant que d’autres, dont le corps et la queue sont très-allongés, présentent dans cette même quene une rame plus longue, plus étendue en surface, plus susceptible de mouvemens alternatifs et précipités. La lon- gueur, la largeur et la figure des nageoires offrent aussi de gran- des difiérences , lorsqu'on les considère dans diverses espèces de labres. D'ailleurs plusieurs de ces poissons ont les yeux beaucoup plus gros que ceux de leurs congénères, et conformés de manière à leur donner une vue plus fine ou plus forte, ou plus déclicate, et plus exposée à être allérée par la vive lumière des régions polaires , ou par les rayons plus éblouissans encore que le soleil répand dans les contrées voisines des tropiques. De plus, la forme, les dimensions, le nombre et la disposition des dents varient beaucoup dans les labres, suivant leurs différentes espèces. Ceux- ci ont des dents très-grandes, et ceux-là des dents très-petites; dans quelques espèces ces armes sont égales entre elles, dans. d’autres très-inégales; et enfin , lorsqu'on examine successive- ment tous les libres déja connus, on voit ces mêmes denis tan= tôt presque droites, et tantôt très-crochues, souvent implan- iées perpendiculairement dans les os des mâchoires , et souvent imclinées dans un sens très -oblique. Il n’est donc pas surprenant DU LABRE HÉPATE. kr qu'il y ait aussi de la diversité dans les alimens des différentes es- pèces que nous allons décrire rapidement; et voilà pourquoi, tandis que la plupart des labres se nourrissent d'œufs, de vers, de mollusques , d'insectes marins, de poissons très-jeunes ou très- petits , quelques-uns de ces osseux , et particulièrement le tan- coïde , qui vit dans la mer Britannique, préfèrent des crustacées ou des animaux à coquille, dont ils peuvent briser la croûte, ou concasser l’écaille. Au reste, si les naturalistes qui nous ont précédés ont bien observé les couleurs et les formes d’un assez grand nombre de véritables labres , ils se sont peu attachés à connoître leurs habi- tudes générales, qui, ne présentant rien de différent de la ma- nière de vivre de plusieurs genres de thoracins osseux, n'ont piqué leur curiosité par aucun phénomène particulier et remar- quable. Nous n'avons donc pu tirer de la diversité des mœurs de ces poissons qu'un petit nombre d'indications pour parvenir à distinguer les espèces auxquelles ils appartiennent. Mais, en com- binant les traits de la conformation extérieure avec les tons et les distributions des couleurs, nous avons obtenu des caractères spécifiques d’autant plus propres à faire éviter toute équivoque , que la nuance et surlont les dispositions de ces mêmes couleurs m'ont paru constantes dans les diverses espèces de labres, mal- gré les différences d'âge, de sexe et de pays natal, que les mdi- vidus m'ont présentées dans les nombreux examens que j'ai élé à portée d'en faire ; et c’est ainsi que nous ayons pu composer un tablean sur lequel on distinguera sans peine les signes carac- téristiques des cent vingt-huit espèces de véritables labres que Jon devra compter d’après les recherches que j'ai eu le bonheur de faire. La première de ces cent vingt-huit espèces qui se présente sur le tableau méthodique de leur genre, est l'hépate. Ajoutons à ce que nous en avons dit dans ce tableau * , que l’on trouve ce poisson dans la Méditerranée, et dans quelques rivières qui por- tent leurs eaux au fond de l’Adriatique ; que son museau est pointu ; que son palais montre unespace triangulaire hérissé d’as- pérités, et que ses màchoires sont garnies de petiles dents. ee 3 33 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aisullonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillgnnés et 6 rayons articulés à la nageoire de l’anus, 42 HISTOIRE NATURELLE AAA AAA AA AAA VRP AU A AAA AAA AA AA VA AA AR AR VA LE LABRE OPERCULÉ, LE LABRE AURITE, LE LABRE FAUCHEUR, LE LABRE OYENE, LE LABRE SAGITTAIRE, LE LABRE CAPPA, LE LABRE LEPISME, LE LABRE UNIMACULÉ, LE LABRE BOHAR, ET LE LABRE BOSSU. Locneore et le sagittaire habitent les mers qui baignent Asie, et particulièrement le grand golfe de l'Inde; la mer d'Arabie nourrit l'oyène, le bohar et le bossu ; la Méditerranée est le sé- jour du cappa et de l’unimaculé; et c’est dans les eaux douces ou dans les eaux salées de l'Amérique septentrionale que vivent l'aurite et le faucheur. Les dents du faucheur sont aiguës; celles de l'oyène nombreuses et très-courtes; lunimaculé a quatre dents à la mâchoire d’en-haut , et six dents un peu grandes, ainsi que quelques autres plus petites, à la mâchoire d’en-bas. D'ailleurs l’opercué * présente de petites taches noires sur le derrière de la 3% 16 rayons à chaque nageoire pectorale de l’opercuilé. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 15 rayons aiguillonnés et 13 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 16 rayons à celle de la quene. 10 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés à la nageoire dorsale de l’auxiie. 15 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à l’anale. 37 rayons à la caudale. 20 rayons articulés à la nageoire dorsale du faucheur. 37 rayons à chacune des pectorales. 5 rayous à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 17 rayons articulés à l’anale. 20 rayons à la caudale. DU LABRE OPERCULÉ, etc. 445 tête le faucheur , une couleur argentée; l'oyène, des nageoires d’un vert de mer, et quelquefois des raies rouges; el le sagittaire ; des nuances d’un jaune doré. oo TR 15 rayons à chacune des nageoires pectorales de l’oyene. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à l’anale. 16 rayons à la caudale. 4 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés à la nageoire dorsale du sa- giltaire. 12 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés à l’anale. 17 rayons à la caudale. 16 rayons à chacune des pectorales du cappa. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à l’anale. 37 rayons à la caudale. 11 rayons à chaque nageoire pectorale du lépisme. x raayon aigwillonné et $ rayons articulés à chaeune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 8 raÿons articulés à l’anale. 13 rayons à la caudaie. 15 rayons à chacune des nageoires pectorales de l’unimaculé. y rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale., 17 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale du bohar. 16 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayovs aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du bossu. 30 rayons aiguillonnés et 5 rayons articulés à la nageoire du dos. 16 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aignilignné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayous aiguillunnés et 9 rayons articulés à l’anale. 17 rayons à la caudale, Â44 HISTOIRE NATURELLE AAA MANIA A AA VA A AA AAA AA A AA AA AAA AAA VAR Vu LE LABRE NOIR, LE LABRE ARGENTÉ, LÉ LABRE NÉBULEUX, LE LABRE GRISATRE, LE LABRE ARMÉ, LE LABRE CHAPELET, LE LABRE LONG-MUSEAU, LE LABRE THUNBERG ,; LE LABRE GRISON, ET LE LABRE CROISSANT. Ox peut remarquer aisément que l’exirémité de chaque mä- choire du labre noir est dépourvue de dents , et que son gosier est garni d’un très-grand nombre de dents petites et eflilées. Dans l’argenté, les dents sont d’autant plus grandes qu’elles sont plus éloignées du bout du museau ; six grandes dents arment la mâchoire supérieure du chapelet ; et les deux mâchoires du thunberg en présentent chacune quatre plus grandes que les autres. La ligne latérale du croissant n’est courbe que jusqu'a la fin de la nageoiïre du dos. L’armé montre un aigtullon presque horizontal , tourné en avant, et situé entre la iête et la dorsale; ce qui lui donne un rapport assez grand avec les cæsiomores, dont il diffère néanmoins par plusieurs traits, et avec lesquels il seroit impossible de le confondre, par cela seul que les cæsio- mores ont au moins deux piquans entre la dorsale et le derrière de la tête. *. ARR A A A PE D LE OR An dE UT te * 7 rayons à la membrane branchiale du labre noir. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. x rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines, 3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale. 17 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l’argenté. 17 rayons a chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chacune des thoracines, 3 rayons aiguillonnés et Qrayons aiticulés à l’anale, 13 rayons à la caudale. DU LABRE NOIR, etc. &45 Au reste, complétons ce que nous avons à faire connoiître re- lativement aux couleurs des dix labres nommés dans cet article, en disant que le noir tire son nom d’un noir ordinairement foncé qui règne sur sa partie supérieure, et dont on voit des teintes au milieu des nuances blanchâtres et brunes de son ventre ; que les écailles de l’argenté sont brunâtres et bordées d'argent, et qu’une bandeleiie bleue paroît au-dessous de chaque oil de ce poisson ; que le nébuleux offre des taches nuageuses bleues et jaunâtres, et quelquefois des raies longitudinales inégales en largeur, et de diverses nuances de ronge ou de violet; que le grisâtre est d’un gris tirant sur le vert, avec des raies longitudinales jaunes , et un liséré blanc autour des peclorales; que la dorsale et l’anale de l’armé sont blanches et bordées de noir, pendant que sa caudale est brune et lisérée de blanc ; que l’on peut compter sur chaque coté du long-museau qualre ou cinq petites raies longitudina- les , et trois où quatre séries de taches tres-peliles et éloignées l’une de lauire; et enfin, qu’une couleur brune, ainsi qu’une bordure blanche , distinguent les écailles du thunberg. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du nébuleux. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 17 rayons à la caudale. 5 7 rayons a Ra membrane branchiale du grisâtre. 18 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillornés et 11 rayons articulés à l’anale. 15 rayons à la caudale. 3 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire de l’anus du long- museau. 6 rayons à la membrane branchiale du thunberg. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chacune des thoracines, 3 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à l’anale. 19 rayons à la caudale. 17 rayons à chaque nageoire pectorale du croissant. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 14 rayons articulés à l’anale, 16 rayons à la caudale. fn 416 HISTOIRE NATURELLE De ces dix labres, il en est deux, le chapelet et le long-museau, qui ne sonl pas encore connus des naturalistes, et dont nous avons fait graver la figure d'après des dessins de Commerson. On les trouve dans le grand golfe de l'Inde et dans les mers voisines de ce golfe. C’est aussi dans ces mêmes mers, et particulièrement dans celle d'Arabie, qu'habitent le noir, l'argenté, le nébuleux , le grisâtre et l'armé; les eaux salées qui mugissent si souvent autour des rivages orageux du Japon, nourrissent le ‘4unbere, auquel nous avons cru devoir, par reconnoissance, donner le nom de l'habile voyageur qui l'a observé et décrit ; le grison vit dans l'Amérique septentrionale ; et le croissant préfère les eaux de l'Amérique méridionale, ainsi que celles des Grandes-Indes. CRAN VENAIS AV VAR AU AY VRAIES AY AV AAA AR AURA NAANAN AVR AV VV AARAS LE LABRE FAUVE, LE LABRE CEYLAN, LE LaBRE DEUX-BANDES, LE LABRE MÉLAGASTRE, LE LABRE MALAPTERE, LE LABRE À DEMI ROUGE, LE LABRE TÉTRA- CANTHE , LE LABRE DEMI - DISQUE , LE LABRE CERCLÉ , ET LE LABRE HÉRISSÉ. Le fauve, qui parvient communément à la longueur de trois où quatre décimètres , est, sur toute sa surface, d’un roux plus ou moins mélé 6 rayons à chacune des thoracines du rouges-raies. 2 7 rayons à la membrane branchiale. 10 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chacune des thoracines. 47-rayous à la caudale. 4GE HISTOIRE NATURELLE AAA AAA RAA ER AAA LU MAMMA AE LE LABRE PAON. Ce labre habite dans la Méditerranée, et particulièrement More des côtes de Syrie. À l’époque où on commença à l’examiner, à ledis- tinguer, à le désigner par un nom particulier , l’histoire naturelle avoit fait peu de progrès; le nombre desanimaux déjà connus n’étoit pas encore très-grand ; on n’avoit pas découvert la plupart de ces poissons richement colorés qui vivent dans les mers de l’Asie ou de l'Amérique méridionale : le labre paon dut par conséquent frapper les observateurs par la magnificence de sa parure; et il n'est pas surprenant qu'on lui ait donné le nom de l'oiseau que l'on regardoit comme émaillé des nuances les plus vives et les plus variées. Ce labre présente en eflet presque toutes Les cou- leurs de larc-en-ciel, que l’on se plait à retrouver étalées avec ant de pompe sur la belle queue de l'oiseau paon ; et d’ailleurs le poli de ses écailles, le contraste éclatant de plusieurs des tons dont il brille , et les dégradations multipliées par lesquelles ses autres nuances s’éteignent les unes dans les autres, ou s’animent pour se séparer et resplendir plus vivement, imitent les reflets rapides qui se jouent, pour ainsi dire , sur les plumes chatoyantes du paon, et les feux que l’on croiroit en voir jaillir. Lorsque le so- leil éclaire et dore la surface de la Méditerranée , que les vents se taisent , que les ondes sont paisibles, et que le labre paon nage sans s’agiter au-dessous d’une couche d’eau mince et limpide, qui le revêt, pour ainsi dire, d’un vernis transparent, on admire le vert mêlé de jaune que montre sa surface supérieure, et au milieu duquel des taches rouges et des taches bleues scintil- lent , en quelque sorte, comme les rubis et les saphirs de l'oiseau de Junon. Des taches plus petites, mais également bleues ou rouges, sont répandues sur les opercules , sur la na- geoire de la queue, et sur celle de l’anus, qui est violette ou in- digo; et un bleu mêlé de pourpre distingue le devant de la na- geoire dorsale , pendant que deux belles taches brunes sont DU LABRE BORDÉ, etc. 465 placées sur chaque côté du poisson , que les thoracines offrent un rouge très-vif, et que des teintes d'or , d'argent, rouges, orangées et jaunes, éblouïissantes ou gracieuses, constantes ou fugitives, étendues sur de grandes places , ou dissémiinées en irails légers, complètent un des assortimens de couleurs les plus splendides et les plus agréables *. Au reste, ces beaux reflets se déploient sur un corps et sur une queue allongés et comprimés; il n'y a qu’un seul rang de dents aux maächoires: les nageoires pectorales sont arrondies ; les rayons de la dorsale et de la nageoire de l’anus ont une longueur plus considérable , à mesurè qu'ils sont placés plus loin de la tête; et communément le labre paon a trois ou quatre décimètres de jongueur totale. RRANAAAADRARAARA RAA ARABIE RAA VRAI UE LAVE DRASS AAA AAA TS LE LABRE BORDÉ, LE LABRE ROUILLÉ, LE -LABRE OEILLÉ, LE LABRE MÉLOPS, LE LABRE NIL, LE LABRE LOUCHE, LE LABRE TRIPLE-TACHE :, LE LABRE CENDRÉ, LE LABRE CORNUBIEN, LE LABRE MÊLÉ, £1 LE LABRE JAUNATRE. DA couleur générale du louche est jaunâtre; la dorsale, l’anale _et la caudale du triple-tache sont quelquefois lisérées de bleu. La nourriture ordinaire de cé dernier labre, dont les écailles réflé 4 5 rayons à la membrane branchiale du labre paon. 14 rayons à chaque nageoiïre pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracies. 3 rayous aiguillonnés et 11 rayons articulés à l’anale. 13 rayons à la caudale. + Sudernaa, en Norwége ; red wrasse, en Angleterre, Lacepède. 3. ET 465 HISTOIRE NATURELLE chissent différentes nuances d’un beau rouge, consiste dans des animaux à coquille, dontil brise l'enveloppe calcaire par le moyen de ses dents antérieures , plus longues et plus fortes que les autres: nouvel exemple de ces rapports de la qualité des alimens avec la vivacité des couleurs, que nous avons fait remarquer dans notre Discours sur la nature des poissons, qu’il ne faut jamais négliger d'observer, et qui ont été très-bien saisis par le naturaliste Asca- gne. Le cendré a sa partie supérieure grise et pointillée d’un gris plus foncé, et les nageoires rougeâtres avec des taches d’un jaune obscur. La tête du mêlé et la partie supérieure de sa caudale sont d'un beau bleu. Ce labre mêlé habite dans la Méditerranée, ainsi que le cendré; le jaunâtre vit dans l'Amérique septentrionale; le rouillé, dans les Indes; le mélops, dans l'Europe australe; le nil, en Égypte; le triple-tache, en Norwége; le cornubien, dans la mer Britannique: : on ignore la veritable patrie du bordé, de l’oœillé et du louche. ? 17 rayons à chaque nageoire pectorale du labre bordé. 6 rayons à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale. 17 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque nageoire pectorale du rouillé. 1 rayon aïguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l’œillé. 35 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaqgne thoracine. 13 rayons à la caudale, 6 rayons à la membrane branchiale du mélops, 13 rayons à chaque nageoire pectorale. . . r . CR « 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à l’anale. 12 rayons à la caudale. 15 rayons à chaque nageoïire pectorale dn nil. 1 rayon aiguillonné et ÿ rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale, 28 rayons à la caudale, 3 DU LABRE MERLE, eic. 467 Que devrions-nous ajouter maintenant à ce que nous disons dans les notes ou dans le tableau générique , au sujet des onze {a- bres renfermés dans cet article ? AAMAAAANIRANAAIRANAI AAA IA AA AAA AAA AAA RAA AAA LE LABRE MERLE*, LÉ LABRE RONE;, LE LABRE FULIGINEUX, LE LABRE BRUN, LE LABRE ÉCHI- QUIER, LE LABRE MARBRÉ, LE LABRE LARGE - QUEUE, ‘LE LABRE CIRELLE 3, LE LABRE PAROTIQUE, ET LE LABRE BERGSNYLTRE. RS Ir noir blenâtre que présente le libre merle lui a fait donner, dès le temps d’Aristote, le nom spécifique qu’il porte. Il offre en effet les mêmes nuances et les mêmes reflets que l'oiseau si com- ro 14 rayons à chaque nageoire pectorale du Jouche. 1 rayon aiguiilonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du triple-tache. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 5 rayons à la membrane branchiale du cendre. 13 rayons à chaque nageoire pectorale. { rayon aiguillonué 5 rayons articulés à chaque thoracine. 13 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque nageoire pectorale du cornubien. 6 rayons à chaque thoracine. 1 Torgo d’alga, dans la Ligurie. 2 Strand karasse, en Danemarck. &) Donzella, zigorella , dans la Ligurie ; jurella ou jula, donzellina , mer- 468 HISTOIRE NATURELLE mun en Europe et connu sous le nom de merle; et il n’est pas indifiétrent de faire remarquer que les premiers observateurs , frappés des grands rapports qu'ils trouvoient entre les écailles et les plumes, la parure des oiseaux et le vêtement des poissons, les ailes des premiers et les nageoires des seconds , le vol des habitans de lat mosphère et la natation des habitans des eaux, aimoient à indi- quer ces ressemblances curieuses par des noms d'oiseaux donnés à des poissons. Celle intention, adoptée par plusieurs naturalistes modernes, leur a fait employer les noms de rmerle et de tourd ou de grive, pour le genre des labres, dont cependant ils connoissoient à eine quelques espèces ; et comme, lorsqu'on a fait valoir une res- semblance, on aime à l’étendre de même que si elle étoit devenue son propre ouvrage, on a voulu trouver des individus blancs parmi les merles labres, comme on en voit quelquefois parmi les merles oiseaux. On est ensuite allé plus loin, On a prétendu que ce passage du noir au blanc étoit régulier, périodique , annuel, et commun à toute l'espèce pour le labre qui nous occupe, tandis que, pour le merle oiseau, 1l est irrégulier , fortuit, très-peu fré- quent, et propre à quelques individus de la couvée dans laquelle on compte d’autres individus qui ne présentent en rien cetle sorte de métamorphose. Aristote a écrit que les merles, ainsi que les tourds, se montroient au printemps, apres avoir passé l'hiver dans les profondeurs des rochers des rivages marins ; qu’ils étoient alors revêtus de leur beau noir chatoyant en bleu, et que pen- dant le reste de l’année ils étoient blancs. Il faut tout au plus croire que, dans certaines contrées, le défaut d’aliment, la qualité de la nourriture, la nature de l’eau, la température de ce fluide, ou toute autre cause semblable, affoiblissent l'éclat des écailles du labre merle, en ternissent les nuances, en altérent les tons, au point de les rendre plutôt pâles et un peu blanchâtres que d’un bleu foncé et presque noir. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas passer sous silence une autre assertion d’Aristote, analogue à des idées que nous exposerons dans un des discours que doit offrir OR china dire, dans plusieurs contrées d'Italie ; zé/lo , dans l’île de Rhodes ; aféelles, dans l’île de Candie: dovella, dans quelques départemens méridio- naux de France; haruza, a Malte: arusa , en Arubie; see fraulein, meerjur- ker, et regenbogenfisch , en Allemagne; sea junkerlin et rainbow fish, eu Angleterre ; Jonmkervisch, en Holiande, DU LABRE MERLE, etc. 469 encore l’histoire que nous écrivons. Ce philosophe a dit que les et merles poissons fécondoient les œufs d’autres espèces de la- — bres, que ces autres labres rendoient féconds les œufs des poissons merles . Ce fait n’est pas impossible : mais ilen a été de cette remar- que commede beaucoup d’aperçus d'homme de génie; l’idée d’A- ristote a été dénaturée, et Oppien, par exemple, l'a altérée jus- qu'à écrire queles merles n’étoient que les mâles des tourds. Au reste , l'iris du merle labre est d’un beau ronge, comme celui de plusieurs oiseaux dont le plumage est d’un noir plus où moins foncé. , L’iris n’est pas rouge dans le labre fuligineux, mais d’un jaune doré. Ce fuligineux a d’ailleurs la dorsale d’un pourpre noir avec quelques points bleuâtres ; les pectorales rougeâtres, avec une ta- che noire à leur base ; les thoracines variées de bleu , de pourpre, de noir et de verdâtre; l’anale, d’un noir tirant sur le bleu ; la caudale, d’un vert mêlé de brun; et une petite tache noire à l'ex- trémité de chaque ligne latérale. Le nom du labre brun vient de la teinte de son dos et de sa têle, qui est brune ; sa dorsale, son anale et sa caudale sont bor- dées de vert; sesthoracines légèrement verdâtres, et ses pectorales jaunes à leur base, et brunesà leur extrémité. Nous n'avons besoin d'ajouter à ce que nous avons dit, dans le tableau générique , des couleurs du labre échiquier , que quel- ques mots relatifs aux nuances de ses nageoires. On voit des points et des lignes rouges sur la dorsale et sur l’anale ; une tache noire paroît sur chacune des pectorales, et la caudale est jaunâtre. Une couleur bleuâtre ou d’un vert foncé , répandue sur la partie supérieure de la girelle, relève avec tant de grâce les raies larges et longitudinales que le tableau générique nous montre sur chacun des côtés de ce labre, qu’il n’est pas surprenant qu'on le regarde comme un des poissons de l'Europe dont la parure est la plus belle et la plus agréable. La dorsale et l'anale offrent une bande jaune, une bande rouge et une bande bleue placées l'une au-dessus de l’autre, et l’on croit que les mâles sont distmgués par deux taches , dont la supérieure est rouge et l'inférieure noire, et que l’on voit en effet ainsi disposées sur les premiers rayons de la nagcoire du dos de plusieurs individus. Une variété de cette espèce a sa partie supérieure rouge , l'inférieure blanche, la caudale verte, et le bout des opercules bleu. Des couleurs vives, &7o HISTOIRE NATURELLE gracieuses , brillantes , variées, et distribuées de manière à se faire ressortir sans aucune dureté dans les tons, appartiennent donc à tous les individus que l’on peut compter dans cette espèce de la girelle. Ce labre vit souvent par troupes , et se plaît parmi les rochers. Élien a écrit que ces troupes nombreuses altaquoiïent quelquefois les hommes qui nageoïent auprès d’elles, et les mordoient avec pius ou moins de force. Ilest possible que quelques accidens par- ticuliers aient donné lieu à cette opinion , que Rondelet a confir- mée par un témoignage formel : mais lorsque Elien ajoute que leur bouche , pleine de venin, infecte toutes les substances alimen- taires qu’elles rencontrent dans la mer, et les rend nuisibles à l’homme, il faut reléguer son assertion parmi les erreurs de son siècle ; et tout au plus doit-on croire que, dans quelques circon- stances de temps ou delieu , des girelles auront pu avaler des mol- lusques ou des vers marins vénéneux , et avoir élé ensuite fu- nestes à ceux qui s’en seront nourris sans précaulion, et peut- être sans les avoir vidées avec soin. Passons aux couleurs du parotique. Ce labre a le dos gris et le ventre blanchütre. Le violet paroïit être la couleur dominante du bergsnylire, dont la mâchoire inférieure et les pectorales sont quelquefois d’un beau jaune. Quant aux formes principales des dix labres nommés dans cet article, nous ne pouvons que renvoyer au tableau générique. Le merle *, le premier de ces dix labres, habite dans les mers de 2 1 rayon aïguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine du labre merle. 5 rayons à la membrané branchiale du rône, 14 rayons à chaque nagcoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale, 14 rayons à chaque nageoire pectorale du fuligineux. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque nageoire pectorale du brun. 6 rayons à chaque thoracine. 12 où 14 rayons à la caudale. DU LABRE MERLE, etc. 471 l'Europe ; le rône se trouve particulièrement dans celle de Nor- wége; le fuligneux, le brun et l'échiquier vivent parmi les ro- chers qui environnent les iles de Madagascar, de France et de la Réunion ; le marbré et le large-queue appartiennent au grand Océan équatorial : ces cinq derniers labres ont été observés par Commerson , auquel nous devons les descriptions et les figures de ces animaux, que nous publions aujourd'hui, et qui sont en- core inconnues des naturalistes. On pêche la girelle dans la Mé- diterranée , ainsi que dans la mer Rouge; les Indes sont la patrie du parotique; et le bergsnyltre paroît préférer l'Océan atlanti- que boréal. | PE SE d { 14 rayons à chaque nageoire pectorale de l’échiquier. 6 rayons à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du marbré, 6 rayons à chaque thoracine. 15 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque nageoire pectorale du large-queus: 6 rayons à la membrane branchiale de la girelle. 13 rayons à chaque nageoire pectorale. r rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracins, 13 rayons à l’anale. 32 rayons à la caudale. . 12 rayons à chaque nageoire pectorale du parotique. 6 rayons à chaque thoracine, 14 rayons à l’anale. 14 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du bergsnyltre. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque nageoire thoracine, 14 rayons à la caudale. LE HISTOIRE NATURELLE AAA VA AAA LEVEL VALLE VU UV AAA ITA AAA AAA AAA AAA RAA AAA LAS LE LABRE GUAZE, LE LABRE TANCOIDE ;, LE LABRE DOUBLE-TACHE , LE LABRE PONCTUE :, LE LABRE OSSIFAGE, LE LABRE ONITE, LE LABRE PERROQUET , LE LABRE TOURD, LE LABRE CINQ-EPINES, LE LABRE CHINOIS, ET LE LABRE JAPONAIS. 5S guaze et l’onite vivent dans les hautes mers; l’ossifage et le ed , dans l'Océan atenhque, ou dans la Méditerranée ; le per- roquel se trouve dans cette même Méditerranée, où l’on pêche également le labre double-tache, qu'on a observé aussi dans les eaux salées qui entourent la Grande-Bretagne; le tancoïde habite pendant une grande partie de l’année dans les profondes anfrac- tuosités des rochers qui ceignent les rivages britanniques, ou qui sont peu éloignés de ces rivages; le cinq -épines a été rencontré dans cette mer si souvent hérissée de montagnes de glace, et qui sépare la Norwége du Groenland; les eaux de la mer équatoriale qui baigne Surinam paroissent au contraire préférées par le ponctué; le chinois a été vu près des côtes de la Chine; et Hout- tuyn a découvert le japonais auprès de celles du Japon. Nous croyons que quelques naluralistes ont été induits en er- reur par des accidens ou des altérations que leur ont présentées des individus de l'espèce du tancoïde , lorsqu'ils ont écrit que la lame supérieure de l’opercule de ce labre étoit dentelée; nous pensons que la conformation qu'ils ont aperçue dans l’opercule de ces in- dividus étoit une sorte d’érosion! plus ou moins irrégulière, et 1 JVrasse, old wife, et swrach, en Angleterre, le] ? $ 2 Prick snylta , en Suède. DU LABRE GUAZÉ, etc. 453 bien différente de la véritable dentelure, que nous regardons comme un des principaux caractères du genre des lutjans : mais si notre opinion se trouvoit détruite par des observations constantes et nombreuses , il seroit bien aisé de transporter le tan- coïde dans ce genre des lutjans, et de l'y inscrire dans le second sous-genre. Les dents antérieures du tourd sont plus grandes que les autres. T] est facile de voir , en parcourant le tableau générique, que ce abre lourd peut présenter, relativement à ses couleurs , trois va- riélés plus au moins permanentes. Lorsqu'il est jaune avec des ta- ches blanches, sa tête montre communément, el indépendam- ment des taches blanches, quelques taches, noires vers son sommet, et quelques filets rouges sur ses côtés; son ventreest alors argenté avec des veines rouges, et ses nageoires dorsale, thoracines , anale et caudale, sont rouges et tachées de blanc. Sice même tourd a sa couleur générale verte, ses pectorales sont d’un jaune pâle, ses thoracines bleuâtres , et sa longueur est un peu moins grande que lorsqu'il offre une autre variété de nuances. Et enfin, quand il a des taches dorées ou bordées d’or au-dessous du museau , avec la parlie supérieure verte, il parvient aux dimensions ordinaires de son espèce, il est long de trois décimètres ou environ; ila le ventre jaunâtre et parsemé de taches blanches, irrégulières, bordées de rouge ; une raie formée de points blancs et rougeâlres règne avec la ligne latérale, et est placée au-dessus de plusieurs autres rates longitudinales , composées de petites taches blanches et vertes *. Quelle différence de ces couleurs variées et vives qui grivèlené, pour ainsi dire, le tourd , et lui ont fait donner le nom spécifique * 16 rayons à chaque nageoire pectorale du labre guaze. 6 rayons à chaque thoracine. 13 rayons à l’anale. 15 rayons à la caudale, 3 rayons à la membrane branchiale du tancoïde. x4 rayons à chaque n:geoire pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 13 rayons à la caudale, 6 rayons à la membrane branchiale du donble-tache. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aigullonné et 5 rayons articulés à chagtte thoracine. 474 HISTOIRE NATURELLE qu'il porte, avec les nuances sombres et peu nombreuses du ponctué ! Ce dernier labre est brun, et cette teinte obscure n’est relevée que par des points d’un gris très-foncé ou noirâtres, qui composent les raies longitudinales indiquées dans le tableau gé- nérique , et par d’autres taches , ou points, ou petites raies trans- versales ou longitudinales , du même ton ou à peu près, et épars sur la queue ainsi que sur une partie de la dorsale et de la na- geoire de l'anus. 6 rayons à la membrane branchiale du ponctné. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 4 15 rayons à chaque nageoire pectorale de l’ossifage. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine. 13 rayons à la caudale. 15 rayons à chaque nageoire pectorale de l’onite. 5 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 34 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque nageoïre pectorale du perroquet. 6 rayons a chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 5 rayoas à la membrane branchiale du tourd. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. x rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine. 33 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale dun cinq-épines. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du chinois. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du japonais. 16 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 18 rayons à la caudale, DU LABRE LINÉAIRE, etc. 475 RARAAAVI ELA LAVAL UMA VU AAA ANA MAAAAAAS LE LABRE LINÉAIRE, LE LABRE LUNULÉ, LE LABRE VARIÉ , LE LABRE MAILLÉ), LE LABRE TACHETÉE, LE LABRE COCK, LE LABRE CANUDE :, LE LABRE BLANCHES- RAIES, LE LABRE BLEU, ET LE LABRE RAYÉ. Lx linéaire a , comme plusieurs autres labres, et particulièrement comme le bleu et le rayé, les dents de devant plus grandes que les autres; le lunulé a la tête et la poitrine parsemées de taches rouges, les pectorales jaunes, les autres nageoires vertes avec des taches rouges ou rougeâtres, et quelquefois des rayons rouges au- tour des yeux. Les opercules du varié sont gris et rayés de jaune; ses pectorales tachées d’olivâtre à leur base; et ses thoracines, ainsi que son anale, bleues à leur sommet. Le rayé présente un liséré bleu au bout des thoracines, de l’anale et de la caudale ; les rayons de celie dernière nageoire sont jaunes à leur base, et une tache bleue est placée sur la partie antérieure de la dorsale. Ce labre rayé vit dans les mers de la Grande - Bretagne, ainsi que le bleu, qui fréquente aussi les rives de la Norwége et du Danemarck; le cock et le varié, que l’on rencontre particulière- ment près des iles Skerry ; le linéaire se trouve dans les Indes et près des rivages de l'Amérique méridionale; le lunulé, près des côtes de l’Arabie; et le maillé, le tacheté et la canude sont pêchés dans la Malone où ce can éloit connu dès le temps d’A- thénée et même de celui d’Aristote, et où on l’avoit nomme a/- phestas et cinœdus, parce qu'on voyoit presque toujours les m- dividus de celte espèce nager deux à deux à la queue l’un de RE ne dE radin a a EN le 2 pci 3 Rochau, canus, canudo , dans plusieurs départemens méridionaux de France ; ro5a , dans la Ligurie. 476 HISTOIRE NATURELLE l’autre *. La chair de ces canudes présente les mêmes qualités que celle de la plupart des autres poissons qui vivent au milieu des rochers, et qu'on a nommés saxatiles; elle est, suivant Rondelet, molle , tendre, friable, facile à digérer, et fournit une nourriture convenable aux malades ou aux convalescens. * 6 rayons à la membrane branchiale du labre linéaire. 12 rayons à chaque nageoire pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lunulé. 12 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine. 13 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du varié. 15 rayops à chaque nageoire pectorale. * rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 5 rayons à la membrane branchiale du maillé. 13 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 13 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branthiale du tacheté. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 15 rayons à chaque nageoire pectorale du blanches-raies, 6 rayons à chaque thoracine. . 12 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du bleu. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine, 14 rayons à la caudale, 5 rayons à la membrane branchiale du rayé. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. £ rayon aiguillonné et 5 rayons articulès à chaque thoracine. RAA AAA MA VA AAA AA RAAAAAAAA AA RAN AAA ARARAR AAA RAA RAA AAANAAAAARRA A/R LE LABRE BALLAN, LE LABRE BERGYLTE ;, LE LABRE HASSEK, LE LABRE ARIST , LE LABÉRE BIRAYÉ, LE LABRE CRANDES - ECAILLES, LE LABRE TÈTE-BLEUE, LE LABRE À GOUTTES , LE LABRE BOISÉ, ET LE LABRE CINQTA-CHES. Os nuances devons-nous décrire encore, pour compléter l'idée que nous donne le tableau générique des couleurs de ces labres? La teinte générale du bergylte est brune, et ce brun est mêlé de jaune sur les opercules ; le hassek est vert, avec le dos brun, et des taches blanchâtres sur les côtés; presque toutes les nagcoires du birayé sont d’un violet mêlé de jaune ; le labre grandes-écailles présente des nageoires colorées de même, des taches violettes sur ses opercules, et quelques taches bleues à l'origine de la dorsale ; un gris tirant sur le vert distingue les na- geoires du labre tête-bleue; presque toutes les taches que l’on voit sur le labre à gouttes sont ordinairement rondes comme des gouttes de pluie, le boisé a les thoracines noires, les pectorales et la candale bleues, la dorsale et l’anale variées de bleu , de jaune et de brun; et le cinq-taches a les nageoires jaunes, bordées de violet. Nous devons à Bloch la connoissance des six derniers la- bres que nous venons de nommer, et nons savons par ce natura- liste que le cinq-taches vit, ainsi que le boisé, dans la mer de Nor- wége, d’où M, Spengler , de Stockholm , avoit recu des individus de ces deux espèces. C'est dans les mers de la Grande - Bretagne, r Berg-galt, berg-gylte, sea-aborne , en Norwége ; see ( carpe de mer), en Danemarck. 478 .. HISTOIRE NATURELLE ou à une distance assez peu considérable de la Norwége que l’on irouve le bergylte et le ballan. On pêche le hassek dans la mer d'Arabie ; et M. Sparmann dit que le labre aristé a pour patrie les eaux de la Chine * 4° 4 rayons à la membrane branchiale du labre ballan. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 5 rayons à la membrane branchiale du bergylte. 14 rayons a chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 4 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 12 rayons à chaque nageoire pectorale de l’aristé. 6 rayons à chaque thoracine. 5 rayons à la membrane branchiale du birayé. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 13 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branehiale du labre grandes- écailles. 12 rayons à chaque nageoire pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 19 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du labre tête-bleue, 13 rayons à chaque nagcoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 3 rayons articulés à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du labre à gouttes. 6 rayons à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du boisé. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné ct 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du cinq-taches. 15 rayons à chaque nageoire pectorale. 4 rayon aïiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. DU LABRE MICROLÉPIDOTE, etc. 479 Les mâchoires du labre grandes-écailles n’offrent qu'un seul rang de dents, dont les antérieures sont les plus longues; la ligne latérale de ce poisson est interrompue; une seule rangée de dents petites et aiguës garnit les deux mâchoires du lable boisé. RAA AAA AAA AAA AAA AVS ER RAA AA VUS AR AAA AAA ABUS VUE LR AAA AE ‘ AAA LE LABRE MICROLÉPIDOTE, LE LABRE VIEILLE", LE LABRE KARUT, LE LABRE ANËI 2, LE LABRE CEINTURE, LE LABRE DIGRAMME, LE LABRE HOLOLÉPIDOTE, LE LABRE TÆNIOURE, LE LABRE PARTERRE, LE LABRE SPAROIDE, LE LABRE LÉOPARD , ET LE LABRE MALAPTÉRONOTE. Brocx , qui le premier a publié la description du microlépidote, du labre vieille , du karut et de l’anéi, ignoroit quelle est la patrie du microlépidote. Le labre vieille est pêché près des côtes de Nor- wége, d'où on avoit fait parvenir des individus de cette espèce à M. Spengler; on le trouve aussi auprès des rivages occidentaux de France. Le karut et l’anéi, que Bloch avoit cru pouvoir com- prendre dans un genre particulier, qu’il avoit consacré à son ami John, voyageur et missionnaire dans les Indes , en donnant à ce groupe le nom de johnius, nous ont paru devoir être inscrits avec les véritables labres, d’après les principes de distribution mé= thodique que nous suivons; et, en effet, ils n’offrent aucun carac- tère qu’on ne retrouve dans une ou plusieurs espèces, considérées, par presque tous les naturalistes et par Bloch lui-même, comme des labres proprement dits. Ce karut et cet anëéi vivent dans les 1 Carpe de mer, sur quelques côtes occidentales de France. * Anéi kattalei, par les Malais. 480 HISTOIRE NATURELLE eaux salées des Indes orientales , et particulièrement dans celles qui baignent la grande presqu'île de l'Inde, tant au levant qu'au couchant de cette immense péninsule. Quant aux autres huit labres nommés dans cet article, nous en donnons les premiers la description , d’après les manuscrits de Commerson ou les dessins qui faisoient partie de ces manus- crits, et que nous avons fait graver. Ces huit labres habitent le grand Océan équatorial, ou les mers qui en sont voisines ; et le labre ceinture a été observé particulièrement auprès de l'ile de France. Les deux mächoires du microlépidote et du labre vieille sont aussi longues l’une que l’autre; elles sont de plus garnies de dents pointues et peu serrées; et le karut et l’anéi n'offrent que des dents peliles et pointues. Disons encore quelques mots des couleurs des douze labres que nous examinons. La dorsale du microlépidote * est presque entièrement brune; ses autres nageoires sont blanchâtres. Le dos et les flancs du karut réfléchissent un bleu d'acier ; une nuance d’un beau jaune distin- gue son ventre et ses lignes latérales; ses nageoires offrent un brun rougeâtre, excepté la dorsale et la caudale, qui sont bleues. L'anéi a le dos noirâtre, les côtés blancs, les pectorales et les thoracines rou- geâtres; la partie postérieure de la dorsale, lanale et la caudale rouges à leur base , et bleuâtres à leur sommet. Le bord de la dor- sale et de l’anale du labre ceinture est souvent blanchätre *, 1 Microlépidote désigne les petites écailles, digramme la double ligne laté- rale, hololépidote les décailles placées sur toute la surface de l'animal, #æ- nioure le ruban ou la bande que l’on voit sur la nageoire candale , et malaptéro* note les rayons qui mous composent seuls la nageoire dorsaie, Muupos signifie pelë AE IS écaille, ds deux fois, YPappe ligne, 0À0$ entier, TAWI& ruban ou Léi . bande, oupu queue , H4A&xoS mou, A Epor nageoëïre, et YWT05 dos. ? 12 rayons à chaque nageoire pectorale du labre microlépidote. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 18 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque nageoire pectorale du labre vieille. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. DU LABRE MICROLÉPIDOTE, ete 481 et l'on voit ordinairement sur l'angle postérieur de l’opercule de ce poisson une tache noire | remarquable par un point blanc ou blanchâtre, qui lui donne l'apparence d’un iris avec sa prunelle. 5 rayons à la membrane branchiale du karut. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et D rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à l’anale. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale & l’anéi. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à l’anale. 18 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque nageoire pectorale du labre ceinture. 6 rayons à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 11 rayons à chaque nagcoire pectorale du digramme. 6 rayons à chaque thoracine, 12 rayons à la caudale. 20 rayons à la caudale du labre hololépidote. 13 rayons à la caudale du tænioure. 12 rayons, à chaque nagoire pectorale du labre parterre. 16 rayons à la caudale. 17 rayons à la caudale du sparoïde. 12 rayons à la caudale du léopard. . A1 rayons à la nagcoire caudale du malaptéronote. Lacepède. 3. 3 482 HISTOIRE NATURELLE AAA LR D LE LE MM LR VER LEA AR VAE VAR RAA LT LUS AA RU LE LABRE DIANE, LE LABRE MACRODONTE, LE LABRE NEUSTRIEN :, LE LABRE CALOPS?, LE LABRE ENSANGLANTÉ, LE LABRE PERRUCHE, LE LABRE KES- LIK, ET LE LABRE COMBRE. L, description comparée des six premiers de ces huit labres n’a encore élé publiée par aucun naturaliste. Suivant M. Noël, qui nous a fait parvenir des notes manuscrites au sujet du labre neus- trien et du calops, ce dernier poisson a les deux mâchoires gar- nies d’une rangée de dents doubles et pointues. La dorsale du neustrien présente des nuances et une disposition de couleurs assez semblables à celles que l’on voit sur les côtés de cet animal, et les pectorales, les thoracines, l’anale et la caudale , offrent des tons et une distribution de teintes pareils à ceux que montre le dos. L'iris du calops, qui est très-grand , ainsi que l'œil considéré dans son ensemble , est d’un noir si éclatant, que j'ai cru devoir tirer de ce trait de la physionomie de ce labre le nom spécifique de calops que j'ai donné à ce poisson , et qui signifie beZ œil Ÿ. Le dos du labre calops est brunâtre; mais cet osseux est revêtu sur toute sa surface , excepté celle de sa tête, d’écailles fortes , larges et très-brillantes *. L’éclat des diamans et des rubis, qui charme les Cm ne D 2 D D PL OR + Co RE DEEE DATE) 1 Grande vieille, auprès de Fécamp. 2 La brune, par les pêcheurs de Dieppe. 5 , 7 k © KaAos veut dire beau, et oŸ æl. 4 M. Noël, qui a disséqué le calops, nous écrit que ce poisson n’a point d'ap- pendices ou cœcums auprès du pylore ; que la vessie natatoire est d’une grande DU LABRE DIANE, etc. 483 yeux des observateurs sur l’ensanglanté, est relevé par les nuan- - ces des nageoires, qui sont toutes dorées. L’anale du labre per- ruche est jaune avec une bordure rouge, et sa caudale es t égale- ment jaune , avec quatre on cinq bandes courbes, concentriques, inégales en largeur , et alternativement rouges et bleues. Le kes- Bk a la tête brune, et la dorsale, ainsi que l’anale, rouges. Le combre a souvent le ventre d’un jaune clair, et les nageoires rou- geâtres : 1l habite dans les mers britanniques; le keslik, dans celle qui baigne les murs de Constantinople: les beaux labres ensen- glanté et perruche vivent dans l'Amérique , où ils ont été dessi- nés et observés avec soin par Plumier; le neustrien et le calops, près des rives de l’ancienne Neustrie ; et le labre diane ‘, dont capacité ; qu’elle est située au-dessous de l’épine dorsale ; que cette épine est composée de vingt-deux vertèbres , dont dix répondent à la capacité du ventre, et que la chair de cet animal est blanche , et ferme comme celle d'une jeune morue. 3 12 rayons à la caudale du labre diane. 5 rayons à la membrane branchiale du labre macrodonte. 15 rayons à chacune des pectorales. x rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoraciues, 14 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane brauchiale dn neustrien. 15 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 15 rayons à la caudale, 4 rayons à la membrane branchiale du calops, 17 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines, 22 rayons à la candale, 12 rayons à la nageoire de l’anus de la perruche. 12 rayons à la caudale. 14 rayons à chacune des pectorales du keslik. 1 rayon aiguiHonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines 14 rayons à la caudale. 14 rayons à chacune des pectorales du combre. 5 rayons à chacune des thoracines. 484 HISTOIRE NATURELLE nous devons la figure à Commerson, se trouve dans lé grand Océan équatorial : quant au macrodonte, que nous avons décrit d’après des individus de la collection cédée à la France par la Hollande, nous ignorons sa patrie. AE VMS VU MAUVE AAA A A AAA MAR At LE LABRE BRASILIEN, LE LABRE VERT, LE LABRE TRILOBÉ , LE LABRE DEUX-CROISSANS >» LE LABRE HÉBRAÏQUE, LE LABRE LARGE-RAIE, ET LE LABRE ANNELÉ. 6. a publié la description et la figure des deux prenners de ces labres : ; nous allons faire connoîïtre les cinq autres, dont nous avons trouvé des dessins parmi les manuscrits de Commerson. La ligne latérale des deux derniers de ces cinq labres, c'est-à-dire, du labre large-raie et de l’annelé, est courbe à son origine, et droite vers la nageoire caudale : une grande tache, ayant à peu près la forme d’un croissant, est d'ailleurs placée sur la ‘base de la caudale de ce labre annelé, et occupe presque toute la surface de cette nageoiïre; on voit de plus une où deux raïes longitudi- nales sur l'anale de ce même poisson, et une raie oblique passe au- dessus de chacun de ses yeux. La dorsale et l’anale du trilobé sont bordées d’une couleur vive ou foncée. Le brasilien brille, sur pres- que toute sa surface, de l'éclat de l'or, et cette dorure est relevée * La belle gravure enluminée du brasilien, que l’on trouve dans l’ouvrage de Bloch, me paroît donner une fausse idée de la caudale de ce poisson, en ne la représentant pas comme trilobée. Si mon opinion à cet égard n'étoit pas fondée, il faudroit ôter le brasilien du troisième sous-genre des labres, et le placer dans le premier. Le LS AS Pretre Pix 1.Le Labre 2.Le Labre d.Le Labre berg vlte.... Page 4--. _"!t Le», de ; microlepidote. AO . brasihen JA DU LABRE BRASILIEN, etc. 485 par quelques traits bleus, par le bleu des raies longitudinales qui s’élendant sur la dorsale et sur l’anale *, et par la couleur égale- ment bleue des pectorales, des thoracines et de la caudale : ce beau poisson vit dans les eaux du Brésil; il est recherché à cause de la bonté de sa chair, et sa longueur excède quelquefois un tiers de mètre. Le vert habite dans les eaux du Japon; le trilobé, le deux- croissans , l’hébraïque, le large-raie et l'annelé ont été vus dans le grand Océan équatorial. Z 11 rayons à chacune des nageoires pectorales du labre brasilien. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 18 rayons à la caudale. 12 rayons à chacune des pectorales du labre vert. 6 rayons à chacune des thoracines. 14 rayons à la caudale. 13 rayons à chacune des pectorales du trilobé. 13 rayons à la caudale. 13 rayons à chacune des pectoxales du labre deurecroissans, 15 rayons à l’anale. 9 rayons à la caudale. 10 rayons à chacune des pectorales du labre hébraïque. 16 rayons à la caudale. 11 rayons à la caudale du large-raie. 7 rayons à chacune des pectorales de l’annelé. 13 rayons à la caudale. 486 HISTOIRE NATURELLE RAR AAA RU LUE TE VAL ALL TLA AAAULR VU AA AAA EEE VE AV AMMAAAUS VASTES à | CENT CINQUIÈME GENRE LES CHEILINES. La lèvre supérieure extensible ; les opercules des branchies dénués de piquans et de dentelure ; une seule nageoire dorsale ; cette nageoire du dos très-séparée de celle de la queue, ou très-éloignée de la nuque, ow composée de rayons terminés par un filament ; de grandes écailles ou des appendices placées sur la base de la nageoire caudale , ou sur les côtés de la queue. ESPÈCES. CARACTÈRES. ; Deux lignes latérales ; la nageoïre cau- 3. LE CHEILINE TRILOBÉ. dale tailobée: ERAAARANAINVUNV RAARANIARRAARAVAVS AAA AV AAA AAA VAR LE CHEILINE SCARE :. | Pi est peu de poissons, et même d'animaux ; qui aïent été, pour les premiers peuples civilisés de l'Europe, l’objet de plus de re- cherches, d'attention et d’éloges, que le scare dont nous allons parler. Nous avons cru devoir le séparer des labres proprement * Sargo, cantheno, dans le midi de l’Europe; denté, dans quelques dépar- temens méridonaux de France. DU CHEÉILINE SCARE. 487 dits, et le mettre à la tête d’un genre particulier dont le nom cheiline * indique la conformation des lèvres, qui rapproche des labres cette petite famille, pendant qu'elle s’en éloigne par d’au- tres caractères. Mais il ne faut pas surtout le confondre avec les osseux connus des naturalistes modernes sous le nom de scares, qui forment un genre très-distinct de tous les autres, et qui dif- fèrent de notre cheiline par des traits très-remarquables, quoi- que plusieurs de ces animaux habitent dant la Méditerranée , comme le poisson dont nous écrivons Fhistoire. Ea dénomina- tion de scare est générique pour tous ces osseux qui composent une famille particulière : il est spécifique pour celui que nous dé- crivons. Nous aurions cependant, pour éviter toute équivoque, supprimé ou ce nom générique ou spécifique, si le premier n’avoit élé généralement adopté par tous les naturalistes récens, et si le second n’avoit élé consacré et par tous les écrivains anciens et par tous les auteurs modernes qui ont traité du cheïline que nous examinons. Ce poisson non-seulement habite dans la Méditerranée , ainsi que. nous venons de le dire, mais encore vit dans les eaux qui baiïgnent et la Sicile, et la Grèce, et les îles répandues auprès des rivages fortunés de cette Grece si fameuse. Îl n’est donc par sur- prenant que les premiers naturalistes grecs aient pu observer cet osseux avec facilité. Ce cheiline est d’une couleur blanchâtre ou livide mélée de rouge. Il ne parvient guère qu’à la longueur de deux ou trois décimètres. Les écailles qui le recouvrent sont gran- des et très-transparentes. Îl montre, sur les côtés de sa queue, des appendices transversales, dont la forme et la position ont frappé les observateurs. Ea conformation de ses dents n’a pas été moins remarquée : elles sont émoussées, au lieu d’être pointues, et par conséquent très - propres à couper ou arracher les algues et les autres plantes marines que le scare trouve sur les rochers qu'il fréquente. Ces végétaux marins paroïssent être l'aliment préféré par ce cheiïline, et cette singularité n'a pas échappé aux natura- hstes d'Europe les plus anciens. Mais ils ne se sont pas contentés de rechercher les rapports que présente le scare entre la forme de ses dents, les dimensions de son canal intestinal, la qualité Vethos signifie lèvre. 485 HISTOIRE NATURELLE de ses sucs digestifs, et la nature de sa nourriture tres-différente dé celle qui convient au plus grand nombre de poissons : : ils ont cousidéré le scare comme occupant parmi ces poissons carnas- siers la méme place que les animaux ruminans qui ne vivent que de plantes, parmi les mammifères qui ne se nourrissent que de proie; exagérant ce parallèle , étendant les ressemblances, et tom- bant dans une erreur qu’il auroit été cependant facile d'éviter, ils sont allés Jusqu'à dire que le scare ruminoit : et voilà pourquoi, suivant Aristote, plusieurs Grecs l'ont appelé prpuxav. | Les individus de cette espèce vivent en troupes ; et Le poëte grec Oppien, qui a cru devoir chanter leur affection mutuelle, dit que lorsqu'un scare a été pris à l’hamecçon , un de ses compagnons accourt, et coupe la corde qui retient le crochet et l'animal , avec ces dents obtuses dont il est accoutumé à se servir pour arracher ou scier l'herbe qui tapisse le fond des mers ; 1l ajoute que si un scare enfermé dans une nasse cherche à en sortir la queue la pre- micre, ces mêmes compagnons l'aident dans ses eflorts en le saï- sissant avec leur gueule par celte queue qui se présente à eux, et en la tirant avec force et constance; et enfin, pour ne refuser à l'espèce dont nous nous occupons aucune nuance d’attachement, il nous monire les mâles accourant vers une femelle retenue dans une nasse où par un hamecçon, et s'exposant, pour Jamour d'elle , à tous les dangers dont les pêcheurs les menacent. Mais je n'ai pas besoin de faire remarquer que c’est un poëte qui parle ; et combien le naturaliste, plus sévère que le poëte , n'est-il pas forcé de réduire à quelques faits peu extraordinaires des ha- bitudes si louchantes , et que la sensibilité voudroit conserver comme autant d'exemples utiles et d’heureux souvenirs ! Le scare s’'avançoit , lors des premiers siècles de l’ére vulgaire, dans PArchipel et dans la mer dite alors de Carpathie, jusqu’au premier promonloire de la Troade. C'est de ces parages que, sous Pempire de Tibère Claude, le commandant d’une flotte romaine, nommé Optatus Elipertius où ÆElipartius , apporta plusieurs scares vivans qu'il répandit le long du rivage d'Ostie et de la Campanie. Pendant cinq ans on eut le soin de rendre à la mer ceux de ces poissons que les pêcheurs prenoient avec leursJignes ou dans leurs filets ; et par cette attention bien facile et bien sim- p'e, mais soutenue , les scares multiplièrent promptement et de- vinrent très-communs auprès des côtes italiques, dans le voisinage DU SCHEILINE SCARE. 489 desquelles on n'en avoit jamais vu auparavant. Ce fait est plus important qu'on ne le croit, et pourroit nous servir à prou- ver ce que nous dirôns avant de terminer cette histoire, au sujet de l’acclimatation des poissons, à ceux qui s'intéressent à la prospérité des peuples. | Le commentateur d’Aristote, l'Égyptien Philoponus, a écrit vers la fin du sixième siècle , où au commencement du septième, que les scares produisoient quelque son, lorsque, placés à la sur- face de la mer , et élevant la tête au-dessus des ondes, ils faisoient jaillir l’eau de leur bouche avec rapidité. Peut-être en effet fau- dra-t-1l attribuer à ces cheilines la faculté de faire entendre quel- que braisseme nt analogue, et par sa nature, et par sa cause, à celui que font naître plusieurs trigles et d’autres espèces de pois- sons carlilagineu x ou osseux , dont nous avons déjà parlé *. Dans le temps du grand luxe des Romains, le scare étoit très- recherché. Le poëte latin Martial nous apprend que ce poisson faisoit les délices des tables les plus délicates et les plus somp- tueuses; que son foie étoit la partie de ce poisson que l'on pre- féroit ; et que même l'on mangeoit ses intestins sans les vider , ce qui doit moins étonner lorsqu'on pense que cet osseux ne vit que de végétaux, que de voir nos gourmets modernes manger également , sans les vider, des oiseaux dont l’aliment composé de substances animales est sujet à une véritable corruption. Dans le siècle de Rondelet, ce goût pour le scare , et même pour ses intestins, éloit encore très-vif : ce naturaliste a écrit que cet osseux devoit être regardé comme le premier entre les poissons qui vivent au milieu des rochers; que sa chair étoit légere , friable, facile à digérer , très-agréable , et que ses boyaux, qu'il ne falloit pas jeter, sémtoient la violette. Mais le prix que l'on donnoit du scare , à l'époque où Rondelet a publié son Histoire des poissons , étoit bien inférieur à celui qu’on en offroit à Rome quelque temps avant que Pline ne mil au jour son immortel ouvrage. Ce poisson entroit dans la composition de ces mets fa- meux pour lesquels on réunissoit les objets les plus rares, et que l'on servoit à Vitellius dans un plat qui , à cause de sa grandeur, avoit été appelé Ze bouclier de Minerve. Les entrailles du scare 1 Voyez le Discours sur la nature des poissons. 490 HISTOIRE NATURELLE paroissoient dans ce plat avec des cervelles de faisans et de paons, des langues de phénicoptères, et des laïtes du poisson que les anciens appeloient muréne, et que nous nommons Imurénophis. Au reste, ce ne sont pas seulement les plantes marines qui conviennent au scare : il se nourrit aussi de végétaux terrestres ; et voilà pourquoi, lorsqu'on a voulu le pêcher , on a souvent employé avec succès, pour amorce, des feuilles de pois, de fèves, ou d'autres plantes analogues à ces dernières * e RAR RUE LAN VIA AAA LAVE LU RAE DEV LA AA NAN EEE ETC EEE RER AAA AAA LE CHEILINE TRILOBÉ. Suivarr Commerson , dans les papiers duquel nousavons trouvé une note très-étendue sur ce cheiline encore inconnu des natu- ralistes, le trilobé à la grandeur et une partie des proportions d’une carpe ordinaire. La couleur générale de ce poisson est d'un brun bleuâtre relevé sur la tête , la nuque et les opercules, par des traits, des taches ou des points rouges , blancs et jaunes. Ses. pectorales sont jaunes , particulièrement à leur base; et ses tho- racines variées de rouge. La tête et le corps du trilobé sont d’ailleurs hauts et épais. Presque Loute sa surface est revêtue d’écailles ar- rondies , grandes et lisses. Les deux dents antérieures de chaque mâchoire sont plus longues que les autres. Deux lames com- posent chaque opercule. Indépendamment de la forme trilobée et de la surface très-étendue de la caudale, cette nagcoire est recouverle à sa base et de chaque côté par trois ou quatre ap- pendices presque membraneuses , semblables par leur forme à des écailles longues, larges et pointues, et qui flolient, pour ? Le scare a le cœur anguleux, le foie divisé en trois lobes , l'estomac petit, La . . . s NL J: le pylore entouré de quatre ou cinq cœcums, et Le canal intestinal courbe pihs d’une fois. DU CHEILINE TRILOBÉ. ko ainsi dire, sur cette même base , à laquelle elles ne tiennent que par une petite portion de leur contour. La dorsale et l’anale se prolongent en pointe vers la caudale. Les deux lignes latérales sont très-droites : la supérieure règne depuis l’opercule jusque vers la fin de la dorsale ; la seconde va depuis le point corres- pondant au milieu de la longueur de l'anale, jusqu'aux appen- dices de la nageoire de la queue *; et chacune paroït composée de petites raies qui, par leur figure et leur position, imitent une suite de caractères chinois. Commerson a observé le trilobé; en 1769, dans la mer qui baigne les côtes de l’île de la Réunion, de celle de France, et de celle de Madagascar. G rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à la nageoire du dos. 12 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à l’anale, 12 rayons à la nageoire de la queue. 492 HISTOIRE NATURELLE CENT SIXIÈME GENRE. LES CHEILODIPTÈRES. La lèvre supérieure extensible ; point de dents incisives , nt molaires ; les opercules des branchies dénués de piquans et de dentelure ; deux nageoires dorsales. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoïire de la queue fourchue , ou en croissant. ESPÈCES. 1. LE CHEILODIPTÈRE HÉPTACANTHE, 9. LE CHEILODIPTÈRE CHRYSOPTÈRE. 5. LE CHEILODIPTÈRE RAYÉ. CARACTÈRES. Sept rayons aiguillonnés et plus longs que la membrane à la première na- geoire du dos ; la caudale fourchue ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supéricure; les opercules cou- verts d’écailles semblables à celles du dos. Neuf FATonE aiguillonnés à la première dorsale, qui est arrondie ; la caudale en croissant ; les deux mâchoires * à peu près aussi longues l’une que l’autre ; la seconde dorsale, l’anale, la caudale et les thoracines, dorées. Neufrayons aiguillonnés à la première dorsale; la caudale en croissant ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure : les dents longues , crochues , et séparées l’une DES CHEILODIPTÈRES. 493 ESPÈCLS. 3. LE CHEILODIPTÈRE RAYÉ. 4. LE CHEILODIPTÈRE MAURICE. | CARACTÈRES. dè l’autre ; une bande transversale, large et courbe, auprès de la caudale; huit raies longitudinales de chaque côté du corps. Neuf rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; quatorze rayons à celle de l'anus; la caudale en croissant ; la lête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos; la couleur générale ar- gentée, sans bandes , sans raies et sans taches. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne , ou arrondie. FSPÈCES. 5. LE CHEILODIPTÈRE CYANOPTÈRE. 6. LE CHEILODIPTÈRE BOOPS. 7. LE CHEILODIPTÈRE ACOUPA CARACTÈRES. Neufrayons aiguillonnés à la première nageoire du dos ; les deux dorsales et la caudale bleues ; la caudale rec- tiligne ; la mâchoire supérieure plus avancée que l’inférieure , qui est garnie d’un barbillon. Cinq rayons aiguillonnés à la première dorsale ; les yeux très-gros ; la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure. Dix rayons aiguillonnés à la première dorsale ; la caudale arrondie; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; plusieurs rangs de dents crochues et inégales ; plu- sieurs rayons de la seconde dorsale terminés par des filamens. Lo4 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES. Sept rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; la caudale arron- die; la mâchoire inférieure un peu 8, LE CHEILODIPTÈRE MA- | de que la supérieure ; CRÉÉE entre-deux des yeux très-relevé ; les 1 opercules et la tête garnis d’écailles de même figure que celles du dos; le corps et la queue revêtus de grandes écailles. {Sept rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; la caudale lan- 9. LE CHEILODIPTÈRE TA- céolée ; les mâchoires égales; de \ CHETÉ. petites taches sur les deux dor- sales , la caudale et la nageoïire de l'anus. AAMAAMAANAAAAAANAAANANAANNAN AU A A UV RAA AV RAY UV AR UV AAA AN AAA AA AA LE CHEILLODIPTÈRE HEPTACANTHE, LE CHEILODIPTÉRE CHRYSOPTÈRE, ET LE CHEILODIPTÉRERAYE. L- premier de ces trois cheïlodiptères a été dessiné sous Îles yeux de Commerson , qui l'a vu dans le grand Océan équatorial. Nous lui avons donné le nom d’Lepfacanthe * , pour indiquer les sept rayons aiguillonnés, forts et longs , que présente la pre- mière nageoire du dos, et à la suite desquels on aperçoit un huitième rayon très-petit. La seconde dorsale est un peu en forme de faux. Nous n'avons pas besoin de faire observer que le nom générique cheilodiptère désigne la forme des lèvres, sem 6 00 oo ER < . . À a , . e Q 2 ‘Era signifie sept, et æxa9@ piquant, épine, aiguillon. DU CHEILODIPIÈRE HEPTACANTHE , etc. 495 blable à celle que présentent les lèvres des labres, et les deux nageoires que l’on voit sur le dos de lheptacanthe et des autres poissons compris dans le genre que nous examinons *. La seconde espèce de ce genre, celle que nous appelons /e chrysoptère *, est encore inconnue des naturalistes, de même que l'heptacanthe, le rayé, le cyanoptère et l’acoupa. Cet osseux chrysoptère vit dans les eaux de l'Amérique méridionale, où Plumier l'a dessiné. Ses couleurs sont très-belles. Indépendam- ment de celle qu’indique le tableau générique , il présente le ton et l'éclat defl'argent sur une très-grande partie de sa surface. Une nuance d’un noir rougeâtre ou violet est répandue sur le dos, sur les côtés , où elle forme, à la droite ainsi qu'a la gauche de l'animal, neuf grandes taches ou bandes transversales , un peu triangulaires et inégales , sur le premier rayon de l’anale , et sur le premier et le dernier rayon de la nageoire de la queue. Quatre raies longitudinales et dorées règnent d’ailleurs de chaque côté du chrysoptère , dont l'iris brille comme une topaze *. Le rayé, dont nous avons fait graver la figure d’après un dessin trouvé dans les papiers de Commerson , habite, comme l'heptacanthe, dans le grand Océan équatorial. Ses yeux sont gros, très-brillans, et entourés d’un cercle dont la nuance est très-éclatante *. 1 2/4 rayons à la seconde dorsale de l’heptacanthe. 13 rayons à l’anale. 15 rayons à la caudale. 3 . . — XpvTos veut dire or, et FT£poy nageoëre. 3 10 rayons à la seconde dorsale du chrysoptere. 11 rayons à l’anale. # 10 rayons à la seconde dorsale du rayé. 8 rayons à chaque pectorale. 12 rayons à l’anale. 15 rayons à la caudale. 496 HISTOIRE NATURELLE AAA AAA A UT LEE EE PU AAA AA AA AT AMAR LE CHEILODIPTÈRE MAURICE :. ne rapportons au premier sous-genre des cheilodiptéres ce poisson, que Bloch a compris parmi les thoracins auxquels il a donné le nom de sciènes. Mais nous avons déjà vu les raisons d’après lesquelles nous avons dû adopter une distribution me- thodique différente de celle de ce célèbre ichthyologiste. Get ha- bile naturaliste a décrit cette espèce d’après un dessin et un ma- nuscrit du prince J. Maurice de Nassau-Siegen, qui, dans le commencement du dix-septième siècle , gonverna une partie du Brésil, et dont il a donné le nom à ce thoracin, pour rendre durable le témoignage de la reconnoissance des hommes instruits envers un ami éclairé des sciences et des arts. Le cheïlodipière maurice vit dans les eaux du Brésil, où il parvient à la grandeur de la perche. Sa ligne latérale est dorée ; ses nageoires présentent des teintes couleur d’or mêlées à des nuances bleuâtres; et ce même bleu règne sur le dos du poisson *. 1 Guaru, au Brésil. 2 2 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés la à seconde dorsale, 10 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 17 rayons à celle de la queue. DU CHEILODIPTÈRE CYANOPTÈRE, cte. 407 RAA AAA IAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA AAA VU URI AAA AAA A AAA AL AE LEAVE NE LE CHEILODIPTÈRE CYANOPTÉÈRE :. LE CHEILODIPTÈRE BOOPS, ET LE CHEILODITÈRE ACOUPA. L: cyanoptère et l'acoupa n’ont pas encore été décrits. Nous faisons connoître le premier d’après un dessin de Plumier , et le second d’après un individu femelle qui m'a été adressé des environs de Cayenne par M. Leblond, que j'ai déjà eu occasion de citer avec gratitude dans cet ouvrage. Ces deux espèces vivent dans l’Amér'que méridionale, ou dans la partie de l'Amérique comprise entre les tropiques. Quant au boops , il se trouve dans les eaux du Japon. Le nom spécifique de ce dernier , qui veut dire œil de bœuf, désigne la grandeur du diamètre de ses yeux, qui , par une suite de leurs dimensions, sont très-rapprochés l’un de l’autre, et occupént presque la totalité de la partie su périeure de la tête. Ses opercules sont garnis d’écailles semblables à celles du dos. Ceux de l'acoupa sont composés chacun de deux pièces. On compte une pièce de plus dans l’'opercule du cyanoptère ; et celte troisième pièce est échancrée du côté de la queue, assez pro- fondément pour y présenter deux saillies ou prolongations, dont la supérieure a le bout un peu arrondi , et l’inférieure l’extré- milé lrès-aiguë. L’acoupa montre une ligne latérale prolongée jusqu’à la fin de la nageoïire œudale. La ligne latérale du cya- noptère * divise d’une manière très-tranchée les couleurs de la 1 Gry-grÿ, gro-gro. 32 , . nl r + Kuay£05 signifie bleu , etcyanoptère désigne la couleur bleue des dorsales et de la caudale du poisson auquel nous avons cru devoir donner ce nom spécifique. ZLacepede. 3. 32 498 HISTOIRE NATURELLE partie supérieure de l'animal et celles de la partie inférieure *. Au-dessus de cette ligne, le cyanoptère est varié de nuances do- rées, vertes et rouges, disposées par bandes élroites, inégales , ondulées , et inclinées vers la caudale , landis qu’au-dessous de cette même latérale on voit des bandes plus irrégulières, plus sinueuses , plus inclinées, et qui n’ofirent guère que des teintes vertes et brunes. Au reste, les pectorales, les thoracines et l’anale du cyanoptère réiléchissent l'éclat de l'or. RUE I1 rayon aiguillonné et 18 rayons articulés à la seconde dorsale du cya- noptère. ou 12 rayons à chacune des pectorales. rayon aiguillonné et 6 rayons articulés à chacune des thoracines. rayons à la caudale. rayons à la seconde dorsale du boops. rayons à chacune des pectorales. rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoraciness rayons à l’anale. rayons à la caudale, rayons à la membrane des branchies de i’acoupa. rayon aiguillonné et 18 rayons articulés à la seconde nageoire du dos. rayons à chacune des pectorales. rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chacune des thoracines. rayon aiguillonné et 7 rayons articulés à l’anale. rayons à la caudale. DU CHEILODIPTÈRE MACROLÉPIDOTE, etc. 4y9 RAA RAA AAA AAA RAA NASA AAA RAA RAA RAR RAA AN AAA AAA RAA AAA AAA AAA AAA AAA LE CHEILODIPTÈRE MACROLÉPIDOTE, ET LE CHEILODIPTÈRE TACHETÉ. L- macrolépidote et le tacheté ont été décrits par Bioch, Le premier vit dans les Indes, suivant cet ichthyologiste. Les deux mâchoires de ce cheilodiptère sont hérissées de dents petites, aiguës el égales. Ses écailles sont grandes, mais unies et tendres. + couleur done est d’un jaune doré avec six ou sept bandes tinévéréhtes violettes. Les pectorales sont d’un jaune clair ; les thoracines , d’un rouge couleur de brique ; les dorsales , PRE et la nageoire de la queue, jaunes dans la plus grande partie de leur surface, bleuètres à leur base, et marquées de plusieurs rangs de taches peliles, arrondies et brunes :, | Les taches que l'on voit sur la caudale, l’anale et les dorsales : du cheilodiptere tacheté, sont d’une nuance plus foncée, mais d'ailleurs presque semblables à celles du macrolépidote , et dis- PE de même. Les nageoires du lacheté présentent aussi des ouleurs générales de la même teinte que celles de ce dernier eue - mais ses thoracines sont jaunes, et non pas rouges, et de plus, au lieu de bandes violettes sur un fond de janne doré, le corps et la queue offrent des taches brunes, grandes et irrégu= lières, placées sur un fond jaune. Le FRAME de la tête est, en outre , dénué d'’écaiiles semblables à celles du dos ; la langue fée nee nent nn) 2 10 rayons à la seconde dorsale du macrolépidote. 13 à chaque pectorale. 6 à chaque thorocine 1 rayon aiguillonné et to rayons articulés à la nageoire de l’anus. 1$ rayons à la caudale. 500 HISTOIRE NATURELLE et un peu libre; et chaque mâchoire garnie de dents courtes , pointues , et séparées les unes des autres * AAA AAA A VA AAA AAA AA AAA A AE VA AAA MU MAMA CENT SEPTIÈME GENRE. LES OPHICÉPHALES. ? branchies dénués de piquans et de dentelures ; une seule nageoire dorsale; la tête aplatie, arrondie par-devant, sembla- ble à celle d’un serpent , et couverte d’écailles polygones, plus grandes que celles du dos, et disposées à peu près comme celles que l’on voit sur la tête de la plupart des couleuvres ; tous les rayons des nageoires articulés. Point de dents incisives ni molaires ; les opercules des ESPÈCES. CARACTÈRES. s L'orrnoienii tete rente -un SRE à la nageoire du SEA os; tout le corps parsemé de points noirs. [Quarante - trois rayons à la nageoire dorsale ; un g 2. L'OPHICÉPHALE WRAHL. US ae A ee ir ce 6 LE sa étroites , transversales et irrégu- lières. D «| 2 4 rayons à la membrane branchiale du tacheté. 9 rayons à la seconde nageoïre du dos. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 1 rayon aiguillonné et 7 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 15 rayons à celle de la queue. DE L'OPHICÉPHALE KARRUWEY, etc. 5ot AN AAAMAAAIANAAA AAA AAA AAA AAA ANA AAA ARANVS L'OPHICÉPHALE KARRUWEY, ET L'OPHICÉPHALE WRAHI Es naturaliste Bloch a fait connoître le premier ce genre de poissons, qui mérite l'attention des physiciens etpar ses formes et par ses habitudes. Indépendamment de la conformation parti- culière de leur tête, que nous venons de décrire dans le tableau générique, et qui leur a fait donner par Bloch le nom d'ophicé- phale , lequel veut dire tête de serpent ”, les osseux compris dans cette petite famille sont remarquables par la forme des écailles qui recouvrent leurs opercules , leur corps et leur queue. Ces écailles , au lieu d'être ou lisses, ou rayonnées , ou relevées par ane arête, sont parsemées, dans la portion de leur surface qui est découverte, de petits grains ou de petites élévations arron- dies qui les rendent rudes au toucher. Les eaux des rivières et des lacs de la côte de Coromandel , et particulièrement du Tran- quebar , nourrissent ces animaux; ils s’y tiennent dans la vase, et 1ls peuvent mème s’enfoncer dans le limôn d'autant plus pro- fondément , que la pièce postérieure de chacun de leurs oper- cules est garnie intérieurement d’une sortie de lame osseuse, per- pendiculaire à ce même opercule, et qui , en se rapprochant de la lame opposée, ne laisse pas de passage à la bourbe ou terre délayée, et ne s'oppose pas cependant à l'entrée de l’eau néces- saire à la respiration de l’ophicéphale. Le côté concave des arcs des branchies est d’ailleurs garni d’un grand nombre de pelites élévations hérissées de pointes, et qui contribuent à arrêter le limon que l’eau entraineroit dans la cavité branchüale, lorsque l'animal soulève ses opercules pour faire arriver auprès de ses organes respiratoires le fluide sans lequel il cesseroit de vivre. O@rs signifie serpent, et XE@æAy , tête. 502 HISTOIRE NATURELLE On ne compte encore que deux espèces d’ophicéphales : le karruwey, auquel nous avons conservé le nom que lui donnent les Tamules: et le wrahl, auquel nous avons cru devoir laisser là dénomination employée par les Malais pour le désigner. Le pre- mier de ces ophicéphales a l'ouverture de la bouche médiocre, les deux mâchoires aussi longues l’une que l’autre et garnies de dents petites et pointues, le palais rude, la langue lisse , l'ori- fice branchial assez large, la membrane branchiale cachée sous l’opercule , le ventre court, la ligne latérale droite , le corps et la queue allongés , la caudale arrondie , la couleur générale d’un blanc sale, l'extrémité des nageoires noire , et presque toute Ja surface parsemée de points noirs *. C’est un de ces poissons que -J'on trouve dans les rivières de la partie orientale de la presqu'ile de l'Inde , et particulièrement du Kaiveri , lorsque, vers le com- mencement de l'été et dans la saison des pluies , les eaux décou- lant abondamment des montagnes de Gate, les fleuves et les lacs sont gonflés , et les campagnes arrosées ou inondées. Il présente communément une longueur de deux ou trois décimètres , est recherché à cause de la salubrité et du bon goût de sa chair , se nourrit de racines d’algue, et fraie dans les lacs vers la fin du printemps ou le milieu de l'été. Le missionnaire John avoit en- voyé des renseignemens sur cette espèce à son ami Bloch, en lui faisant parvenir aussi un individu de l'espèce du wrahl. Ce second ophicéphale a sa partie supérieure d’un vert noi- râtre, sa partie inférieure d’un jaune blanchâtre, et sés bandes transversales jaunes et brunes. Il parvient quelquefois à la lon- gueur de douze ou treize décimètres. Sa chair est agréable et saine ; et comme il se tient le plus souvent dans la vase, on ne cherche pas à le prendre avec des filets, mais avec des bires on paniers d’osier, ronds, hauts de six ou sept décimètres, larges vers le bas de quarante-cinq ou cinquante centimètres, plus étroits vers le haut , et ouverts dans leur partie supérieure. On enfonce 3 À la membrane branchiale du karruwey. . « « . . « .« . . 5 rayons à Chacune de ses pectorales. . / ./. .", 2: 4 à . 26 à chaque thoracine . Net Tel eee re ie. {6 la Madness . 6 al’anale. . . — e . + . . . . e . . e . . e 0 e. 0 . 22 à la nageoire de la queue. , . x in lrtaleuis là RUN DES HOLOGYMNOSES. 505 ces paniers en diflérens endroits plus ou moins limoneux ; on sonde , pour ainsi dire; et le mouvement du poisson avertit de sa présence dans la bire le pécheur attentif, qui sempresse de passer son bras par l’orifice supérieur du panier, et de saisir Fophicéphale *. VA AAMMA RAN VMAAAA AMAR AAA CENT HUITIÈME GENRE. LES HOLOGYMNOSES. ! Toute la surface de l'animal dénuée écailles facilement visibles , la queue représentant deux cônes tronqués , appliqués le sommet de l’un contre le sommet de l’autre, et inégaux en longueur; la caudale très-courte ; chaque thoracine composée d’un ou plusieurs rayons mous eë réunis ou enveloppés de manière à imiter un barbillon charnu. ESPÈCE. CARACTÈRES. Dix-huit rayons à la nageoire du dos, qui est longue et basse; quatorze bandes transversales , étroites , ré— gulières et inégales, et trois raies très- courtes et longitudinales de chaque côté de la queue. L'—OLOGYMNOSE FASCÉ, 2 RC I D % A la membrane branchiale du wrahl.. . . . . . . . . . . 5 rayons. s chaqnéinectorales 2 à 211,20 M TRE TONNES R'ohsque Daemon 2 cs 20) 2e ATEN LTMENES NUE Dabenire dl aaus Lieu. je à hu... SORA a la caudale , qui est arrondie. , . « . . « « + « + « + « 17 504 HISTOIRE NATURELLE AAA AAA VU LUEUR AMAR LUE VA VAT VUE VUE AA AU AT UT IA LU TA LT L'HOLO(GY MNOSE FASCÉ. SRE Ac auteur n’a encore parlé de ce genre dont le nom Ao/o- gymnose (entièrement nu *) désigne l’un de ses principaux ca- ractères distinctifs, son dénuement de toute écaille facilement visible. Nous ne comptons encore dans ce genre particulier qu’une espèce, dont nous avons fait graver la figure, d’après un dessin de Commerson , et que nous avons nommée Aologymnose fascé, à cause du grand nombre de ses bandes transversales. La forme de sa queue, qui va en s’élargissant à une certaine distance de la nageoire caudale , est très-remarquable, ainsi que la briéveté de cette caudale , qui est presque rectiligne. Les deux mâchoires sont à peu près égales et garnies de dents petites et aiguës. La dernière pièce de chaque opercule se termine par une prolonga- tion un peu arrondie à son extrémité. L’anale est moins longue, mais aussi étroite que la dorsale. Cette dernière offre , avant cha- cun des dix derniers rayons qui la composent, une tache singu- lière qui, en imitant un petit segment de cercle dont la corde s'appuieroil sur le dos du poisson, présente une couleur vive ou très-claire, et montre dans sa partie supérieure une première bordure plus foncée encore. Les quatorze bandes que l’on voit sur chaque côté de la queue n’aboutissent n1 au bord supérieur, ni au bord inférieur du poisson. Les trois raies qui les suivent ne touchent pas non plus à la caudale. On distingue une raie étroite et quelques taches irrégulières sur l’anale, et d’autres ta- ches nuageuses paroissent sur la tête et sur lés opercules *. L'h6- logymnose fascé vit dans le grand Océan équatorial. Nous igno- rons quelles sont les qualités de sa chair. EP GT AU AE ES PC SERRE / à k 3 1 OA0$ vent dire entier, et yupevot signifie nu, ? 16 rayons à l’anale. 19 à la caudale, DES SCARES. 505 PRAAIAMA AAA AVI AAA AAA AAA AAA AAA VA AA RAA AAA AAA AAA ARR AA AAA AAAALIA MA CENT NEUVIÈME GENRE. LES SCARES. Les mächoires osseuses , très-avancées et tenant lieu de véritables dents ; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, fourchue, ou en croissant. ESPÈCES. CARACTEÈRES. Treizerayons aiguillonnés etdix rayons articulés à la nageoire du dos ; sept rayons aiguillonnés et neuf rayon: articulés à celle de l’anus, les den- 1. LE SCARE SIDJAN, ticules des mâchoires, filiformes , et d’a utant plus courtes qu'elles sont plus éloignées du bout du mu- seau ; des raies longitudinales et ondulées. Treize rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; sept rayons aiguillonnés et dix rayons 2. LE SCARE ÉTOILE. articulés à l’anale; point de ligne latérale visible ; l'anus caché par les thoracines ; un grand nombre de taches hexagones. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons 3. LE SCARE ENNÉACANTHE.4 articulés à celle de l'anus ; la cau- dale en croissant ; la ligne latérale interrompue ; les denticules des mà- \ choirés, très-distinctes et arrondies, 506 HISTOIRE NATURELLE ESPÉCES. 4. Lx SCARE POURPRÉ. 5. LE SCARE HARID. 6. LE SCARE CHADRI. 7. LE SCARE PERROQUET. 8. LE SCARE KAKATOË. CARACTÈRES. rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l’anale ; la ligne latérale rameuse; trois raies longitudinales pourpres de chaque côté du corps. Point de rayons aiguillonnés et vingt | | E de rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la nageoire du dos ; treize rayons à celle de l’anus ; quatre rayons à la membrane bran- chiale ; deux lignes latérales ; deux denticules plus saillantes que les au- tres à chaque mâchoire. É rayons aiguillonnés et quatorze oint de rayons aiguillonnés et vingt rayons à la dorsale ; douze rayons à l’anale ; deux denticules plus sail- lantes que les autres à la mâchoire supérieure ; la couleur générale noi- râtre ou d’un beau bleu; des raies ou des points pourpres , ou d’un vert foncé ou bleuâtre , sur la tête; les nageoires bordées de bleu ou de vert plus ou moins foncé. oint de rayons aiguillonnés et ving£ rayons à la nageoire du dos; onze rayons à celle de l’anus ; cinq rayons à la membrane branchiale ; deux lignes latérales ; ces deux lignes ra- meuses ; deux denticules plus sail- lantes que les autres à la mâchoire inférieure , et six à la supérieure ; la couleur générale verte; des traits bleus et quelquefois mêlés de jaune sur la tête ; les nageoires bordées de bleu. rayons à la dorsale ; onze dE à celle de l'anus; la ligne latérale très- rameuse ; la caudale en croissant ; la tête et les opercules couverts d'é- DES SCARES. 507 ESPÈCES. 8. LE SCARE KAKATOË. 9. LE SCARE DENTICUIÉ, | 10. LE SCAR= BRIDÉ. CARACTÈRES. cailles semblables à celles du dos ; la partie supérieure de l'animal, d’un vert foncé ; l’inférieure d’un vert jaunâtre ; point de taches. Point de rayons aiguillonnés et dix- huit rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à celle de l’anus ; la cau- dale en croissant ; les opercules cou- verts d’écailles semblables à celles du dos ; les dentelures des os des deux mâchoires , très-fines , très -sépa- rées et égales. seule ligne latérale ; la caudale en croissant ; les premiers et les der- niers rayons de cette caudale beau- coup plus longs que les autres ; point de dentelure sensible aux os des mà- choires ; deux bandes placées l’une au-dessus et l’autre au-dessous du museau , réunies auprès de l’œil, et prolongées ensuite jusqu’au bord postérieur de l’opercule. dix Jon à celle de l’anus ; une Trente-trois rayons à la dorsale ; la 11. LE SCARE CATESBY. Point de rayons aiguillonnés et dix: | neuf rayons à la nageoire du dos ; caudale en croissant ; la couleur générale verte ; un croissant rouge sur la caudale. 508 HISTOIRE NATURELLE SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, rectiligne, ou arrondie. EÉSPÉCES. CARACTÈRES. onze rayons à celle de l’anus ; la caudale rectiligne ; quatre rayons à la membrane branchiale ; les écailles arrondies , rayonnées , et bordées de vert. Vingt rayons à la nageoire du dos ; 12. LE SCARE VERT. Dix-neuf rayons à la dorsale ; douze à celle de l’anus ; quatre à la mem- brane branchiale ; la caudale recti- ligne ; deux lignes latérales de cha- que côté de l’animal ; chaque écaille marquée de deux taches , l’une brune et placée à sa base, et l’autre bleuä- tre et située à son milieu ou près de son extrémité. 15. LE SCARE GHOBBAN. Vingt rayons à la nageoire du dos ; douze à celle de l’anus ; la caudale rectiligne ; la ligne latérale double; chaque mâchoire séparée en deux { os, et d’une couleur verte, ainsi que le bord des nageoires ; la couleur générale d’un brun couleur de rouille ; le corps et la queue un pe hauts, 14. LE SCARE FERRUGINEUX. Vingt rayons à la nageoire du dos ; douze à celle de l’anus; la caudale rectiligne ; la ligne latérale double ; chaque mâchoire séparée en deux os , et d’une couleur rougeñtre ; le corps et la queue étroits et allongés. 15. LE SCARE FORSKAEL. Quatre rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à Ja nageoire du dos; trois rayons aiguilionnés et quinze rayons articulés à celle de l'anus ; la màchoire inférieure plus 16. LE SCARE SCHLOSsSEr. DES SCARES. 509 ESPÈCES. CARACTÈRES. avancée que la supérieure ; la cou- 16. LE SCARE SCHLOSSER. leur générale d’un jaune doré ; cinq taches brunes de chaque côté. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos; un rayon aiguillonné et dix rayons ar- “ticulés à l’anale ; la caudale arron- 37. LE SCARE ROUGE, die ; la ligne latérale rameuse; la couleur générale d’un rouge mêlé d’argenté ; quelquefois deux raies longitudinales blanches ou argen- tées. TROISIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, trilobée. ESPÈCES. CARACTÈRES, Deux rayons aiguillonnés et seize TE colRc prrcn rayons articulés à Ja nageoire du l ? dos ; trois lobes très-marqués à la nageoire de la queue. Point de rayons aiguillonnés et vingt- un rayons à la nageoire du dos; te ci bus à celle a l'anus ; ne Se , de dentelure sensible aux os des 19: LE SCARE TACHETÉ. mâchoires ; l’opercule d’une seule pièce ; une petite tache sur presque toutes les écailles du corps et de la queue, 10 HISTOIRE NATURELLE Les) RAA VA AA AAA MAS MIA MMA VUE VUE VOA VU LM VAL IA II VIA AAA LES LAS LE SCARE SIDJAN, LE SCARE ÉTOILÉ, + LE SCARE ENNÉACANTHE , ET LE SCARE POURPRÉ, Li: conformation du museau des scares est très-remarquable. Elle sufiroit seule pour les distinguer des autres poissons osseux; et elle leur donne de si grands rapports avec les diodons, les ovoïdes et les tétrodons , que l’on peut les considérer comme étant, dans leur sous-classe , les représentans de ces cartilagineux. Leurs mâchoires sont en eflet osseuses, très-dures, très-saillantes au- delà des lèvres, au moins à leur volonté, convexes à l’extérieur, - concaves à l’intérieur, quelquefois lisses sur leurs bords, quel- quefois crénelées ou dentelées comme nne lame de scie, compo- sées chacune, suivant quelques observateurs, d’une seule pièce dans certaines espèces, formées de deux portions très-distinctes dans les autres, et présque toujours dénuées de dents propre- ment dites, c’est-à-dire, de corps particuliers solides ou flexi- bles, pointus ou arrondis, recourbés et enchâssés en partie dans des cavités osseuses où membraneuses Ce museau , dont l’ensem- ble offre souvent l'extérieur d’une portion de sphère creuse, a été comparé non-seulement à celui des tortues, qui sont, comme les scares , dépourvues de véritables dents, mais même au bec de quelques oiseaux, et particulièrement à celui des perroquets. On a saisi d'autant plus cette analogie, que les mà- choires du scare sont fortes, et propres à couper, trancher et écraser, comme celles des perroquets; et que si ces oiseaux se servent de leur bec pour briser des os ou concasser des graines très -dures, les scares emploient avec succès leur museau pour réduire en pièces les petits têts et les coquilles des crustacées et Tomte 5. 2 : Page 510. 2 — 4 LE David lc Pretre Par 1.Le Scare tuile. , 1700 Page 510. 2.Le Scare Kakatoe... o13 V.Le Scare vert... Re . 15910: or] CRC pe se MAUR PA RNRE à DU SCARE SIDJAN, etc. Sir es mollusqnes dont ils aiment à se nourrir. Un long exer- cice de leurs mâchoires et une pression fréquemment renouvelée de ces instrumens de nutrition contre des susbtances très-com- pactes et très-difficiles à entamer ou à casser , altérent les bords de ces os convexes et avancés, et, en les usant linégalement , y produisent souvent des saillies et de petits enfoncemens irrégu- liers. Mais il est toujours aisé de distinguer ces effets acciden- tels que le temps amène, d’avec les formes constantes que pré- sentent ces mêmes mâchoires dans certaines espèces, mème au moment où l'individu vient de sortir de l'œuf, et qui, consis- tant dans des denticules plus ou moins sensibles, ont toujours une disposition sy métrique , signe non équivoque de léur origine naturelle. Les scares se nourrissant de crustacées, d'animaux à coquille, ou de plantes marines, qu'ils peuvent couper et brouter, pour ainsi dire , avec autant de facilité qu'ils ont de force pour écraser des enveloppes épaisses, tous ceux de nos lecieurs qui rappel- leront ce que nous avons dit de l'influence des alimens des pois- sons sur la richesse de leur parure, s’attendront à voir les osseux de la famille que nous examinons parés de couleurs variées , ou resplendissans de nuances très-vives. Leur atlente ne sera pas trompée : lesscaressont de très-beaux poissons. Lesidjan, parexem- ple, est d’un bleuâtre irès-agréable à la vue, et relevé par des taches poires, ainsi que par le jaune clair ou doré de ses raies longitudi- nales. L’étoilé se montre couvert presque en entier de taches bexagones ou de petites étoiles blanches ou jaunes , ou d’un beau noir, disséminées sur un fond noirâtre qui les fait ressortir, et accompagnant d’une manière très - gracieuse le Jaunûtre des pec- torales , le jaune de la dorsale, ainsi que de l’anale, et les raies dorées que l’on voit sur la caudale de quelques individus. Les raies pourpres et longitudinales du pourpré se marient, par une sorte de chatoiement très-varié, avec le verdâtre de la partie su- périeure de ce poisson , le bleu de sa partie inférieure , la tache noire et carrée et la bordure pourprée de chaque opercule , le croissant noir que l’on voit sur chaque pectorale et sur la dor- sale, le vert de ces mêmes nageoires, celui de la caudale, qui d’ailleurs est tachée de pourpre , et le bleu de l’anale , ainsi que des deux thoracines. Ces tons si diversifiés sont , au reste, l’atiri- but bien naturel d'animaux qui, en s’approchant de la surface ET HISTOIRE NATURELLE des mers, peuvent facilement , dans le climat qu'ils habitent, être fréquemment imprégnés de rayons solaires nombreux et éclatans. Le sidjan , l’étoilé et le pourpré vivent près des côtes de l'Arabie, où ils ont été observés par Forskael. L’ennéacanthe se trouve dans une mer voisine de celle de A- rabie. Un individu de cette espèce a été apporté au Muséum d'histoire naturelle, du grand Océan équinoxial , où il avoit été pêché sous les yeux de Commerson. Nous ignorons de quelles couleurs ce thoracin a été peint par la Nature; mais ses nuances doivent être vives, puisque ses écailles sont très-grandes. Comme le sidjan, l’étoilé et le pourpré , il a des rayons aigunillonnés à la nageoire dorsale. Mais au milieu de la petite famille que com- posent ces quatre scares , le sidjan , qui parvient jusqu’à une longueur de onze ou douze décimètres, et l'étoilé, qui ordinai- rement n’a que deux décimètres de longueur , forment un groupe particulier. Ils ont l’un et l'autre, au-devant de la nageoire du dos, un aiguillon communément tourné vers la têle, et caché sous la peau , au moins en très-grande partie. Les écailles qui revêtent ces poissons sont pelites; et ils paroiïssent préférer pour leur nourriture les plantes marines qui croissent au milieu des coraux ou des rochers, auprès des rivages arabiques. Leur chair, au moins celle du sidjan , est agréable au goût; cependant, comme des blessures faites par des aiguillons de leurs nageoires ont sou- vent été douloureuses et ont causé des inflammations assez vives, on les a regardés comme venimeux. Le pourpré est bon à manger, de mème que le sidjan : mais ses écailles , au lieu d’être petites comme celles de ce dernier scare, sont très-larges ; elles ont de plus une forme rhomboïdale, mon- trent une ciselure en rayons , et ne sont attachées que foiblement à la peau. On voit au-devant de ses narines un petit trou et une sorte de barbillon; ses opercules sont dénués d’écailles sembla- bles à celles du dos *. RE 2 + DT EDEN DE VOD DIR IR I EE mm) 3 15 rayons à chaque pectorale du sidjan. 2 rayons aiguillonnés (le premier et le dernier ) et 2 ou 3 rayons articulés à chaque thoracine. 19 rayons à la caudale. DU SBARE HARID, etc. 513 PARA AAA AA AAA AAA AAA A AA AA AAA AAA AAA AAA AAA LE SCARE HARID, LE SCARE CHADRI, LE SCARE PERROQUET, LE SCARE KAKATOE :, LE SCARE DENTICULÉ , ET LE SCARE BRIDÉ. Cr sT dañs les eaux de la mer Arabique que Forskael à vu le harid, le chadri, le perroquet. Le kakatoe, auquel nous avons dû d'autant plus conserver le nom qu’il porte dans les Indes, où il'est très-commun , que cette dénomination indique les rapports que lui donne la forme de son museau avec lés takatoes , ou pei- roquets huppés, vit non-seéulement dans plusieurs mers asiati- ques, mais encore dans celle qui baïgne et les rivages de Crète et les côtes de Syrie, et les bords septentrionaux de l'Egypte. Le denticulé et le bridé ont été observés dans le grand Océan 16 rayons à chaqne pectorale de l’étoilé. 2 rayons aiguillonnés (le premier et le dernier ) et 2 ou 3 :2yon5 articulés a chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque pectorale de l’ennéacanthe. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulésa chaque thoïracine, 22 rayons à la caudale, 5 rayons à la membrane branchiale du pourpré. 15 rayons à chaque pectorale. 6 rayons a chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 1 Kakatocha, capirano , dans les Indes. Lucepède. 3. d3 ds EN bt4 HISTOIRE NATURELLE équinoxial par Commerson , qui en a laissé des dessins parmi ses manuscrits , et qui a trouvé le chadri dans cette même grande ‘bande marine située entre les deux tropiques. D’après ce célèbre voyageur, le chadri, qui présente de chaque côté deux lignes latérales composées de traits peiits el rameux, est couvert d’é- cailles très-grandes et entièrement lisses ; les opercules présentent des écailles semblables à celles du dos, et l’on voit dans l’intérieur de la bouche deux plaques ossetises, que plusieurs rangs d’éléva- tion ou de très-petites dents hérissent ou font paroître comme chagrinées, et qui sont très-propres à écraser les tiges des coraux et les fragmens des madrépores. C'est, en eflet , suivant ce même naturaliste , des animaux marins qui construisent ces tiges et ces fragmens calcaires , que le harid aime à se nourrir. Il parvient à les saisir en corrodant avec ses mâchoires osseuses la substance crétacée dans laquelle ils se renferment; et d'après la nature de ses alimens ordinaires, 1l n’est pas surprenant qu'il ne soit pas re- cherché à l’île de France, où Commerson l’a décrit, qu'il y soit regardé comme malfaisant, et que ce savant auteur adopte l’opi- nion de ceux qui l’y croient venimeux. Commerson a remar- qué que ce scare avoit autour des yeux un anneau ou cercle coloré en pourpre. Quant aux couleurs des autres cinq scares nommés dans cet article, le tablean générique indique les prin- cipales de celles qui. sont répandues sur quelqnes-uns de ces animaux. Disons de plus, que le harid a les pectorales jaunûâtres , et le dessous du corps violet, ainsi que la dorsale, la caudale , et la nagcoire de l'anus ; que le perroquet a la base de ses nageoires pourprée ; que le kakatoe a les côtes d’un vert clair, et les na- geoires jaunes à leur base, et vertes à leur extrémité ; que la plus grande partie de la queue du bridé est d’une teinte plus claire que le reste de la surface de l'animal ; que la ligne qui sépare les deux nuances générales de ce thoracin est courbe; et que la dorsale ainsi que l’anale de de poisson présentent, à leur base et à leur bord extérieur, une raie longitudinale très-étroite , et d’une 1 couleur foncée ou très-vive ‘. COLE RE EP MERE PRE GR A AP LOU ES UN CR Re ie ls ee Te £ 15 rayons à chaque pectorale du harid, 6 rayons à chaque thoracine. 11 rayons à la caudale, DU SCARE CATESBY. 615 LE SCARE CATESBY. C ATESBY à observé ce scare, qui vit dans les eaux de la mer voisine de la Caroline ; et voilà pourquoi nous avons donné à ce poisson un nom spécifique qui rappelât les grands services ren- dus aux sciences physiques par ce voyageur. La dorsale de ce thoracin est très-longue, étsa caudale très-haute ; les denticules de ses deux machoires sont ires-grandes , très-fortes et égales. L’en- semble formé par son corps et sa queue est lrès-élevé; il pour- roit donc fournir une nourriture assez abondante : il n’est ce- pendant pas recherché pour la délicatesse de sa chair, mais il plait par sa beauté. Le vert dont brillent ses écailles est relevé par le brun du dessus de la tête, de la dorsale, des pectorales et 5 rayons à la membrane branchiale du chadin. 15 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque thoracine: 33 rayons à la nageoire de la queue. 13 rayons à chaque péctorale du perroquet, 6 rayons à chaque thuracine, 12 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à ls membrané branchiale du kakatoé, 36 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thorecine. 18 rayons à celle de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du denticule. 11 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du bridé; 19 rayons à la caudale. 516 HISTOIRE NATURELLE des thoracines; ces thoracines et ces pectorales sont d’ailleurs bordées de bleu. L’opercule est bleu, bordé de rouge du côté de la queue, et marqué, Sur sa pièce postérieure , d'une tache jaune et éclatante; et enfin une raie rouge règne sur toute la longueur de la nageoire de l'anus. EAU VE VU UE VV UV UV VE AAA AAA AV AA AAAAVES LE SCARE VERT, LE SCARE GHOBBAN, LE SCARE FERRUGINEUX , LE SCARE FORSKAEL , LE SCARE SCHLOSSER , ET LE SCARE ROUGE :. LI LE. plusieurs individus de l’espèce du scare vert , on voit, de chaque côté, la dernière dentelure de l’une et l’autre des deux mâchoires recourbée en arrière comme une sorte de cro- chet, et beaucoup plus longue que les autres. Il ne paroît pas qu'un trait semblable ait été remarqué par aucun naturaliste sur le ghobban. Ce dernier scare a d’ailleurs deux lignes latérales rameuses, dont l’inférieure commence avant la fin de la supé- rieure. Ces différences réunies à quelques autres, que l’on saisira sans peine, et particulièrement à celle des couleurs du scare vert et des nuances qui distinguent le ghobban , nous ont déterminés, au moins jusqu'au moment où nous aurons recueilli un plus grand nombre d'observations, à considérer ces deux poissons vomme appartenant à deux espèces distincles, malgré les très- grands rapports qui les rapprochent. oo nn ee PS 1 Cacatoea yoe, au Japon. # Ican cacatoea merra, au Japon. É à DU SCARE VERT, ete. 517 Le rouge a , sur la partie supérieure de son museau , un grand nombre de pores très-sensibles ; on voit deux petits barbillons au près de chacune de ses narines, et cinq ou six denticules plus. grosses et plus longues que les autres à la mâchoire supérieure *. On doit le compter parmi les poissons dont la parure est la plus riche et la plus élégante. L’éclat de l'argent et la vivacité du rouge le plus agréable sont réunis pour former ce qu’on est tenté de nommer un assortiment de couleurs de meilleur goût. La partie inférieure de l'animal est argentée ; deux larges bandes argentées aussi s'étendent de chaque côté de plusieurs individus, depuis les yeux jusqu’à l'extrémité ou auprès de l'extrémité de la queue; et la basse des pectorales, des thoracines et de la cau- dale, esl dorée. Les couleurs qui distinguent le forskael sont bien moins brillantes. A la vérité, ses pectorales et sa caudale sont jaunâtres : mais ses thoracines sont violettes; sa dorsale est brune, et sa par- tie supérieure d’un brun foncé, ou gris-de-fer. Le même gris-de-fer, ou un brun presque semblable , mêlé de teintes couleur de rouille, compose la couleur générale dn fer- rugineux, dont la dorsale et la caudale sont jaunâtres, et les thoracines , ainsi que l’anale, d’un rouge violet. Le rouge violet caractérise aussi les nageoires du ghobban, dont la dorsale et l’anale sont bordées à l'intérieur ou à l'extérieur, et quelquefois en haut et en bas , d’un vert tirantsur le bleu ; dont fa caudale , et souvent les pectorales et les thoracines, sont lisé- rées de verdâtre; et dont la tète montre des raies du même tour, ou à peu près. Ce ghobban vit dans la mer d'Arabie, ainsi que le ferr ugi- neux et le forskael , auquel j'ai donné un nom spécifique qui rappelle le voyageur célèbre dont les recherches nous ont pro- curé la description de ces trois scares *. 1 Une sorte d’aiguillon tourné vers la queue est placé au côté extérieur de shaque thoracine. 2 4 rayons a la membrane branchiale du verts 14 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 33 rayons à celle de la queue 518 HISTOIRE NATURELLE Le vert habite dans les eaux du Japon ; le schlosser à Java; et le rouge dans la mer des Antilles, aussi-bien que dans celle des Indes orientales. 14 rayons à chaque pectorale du ghobban, 6 rayons à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 13 rayons à chaque pectorale du ferrugineux, 6 rayons à chaque thoracine. 33 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du forskael. 6 rayons à chaque thoracine 12 rayons à la caudale. À rayons à la membrane branchiale du schlosser. 14 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 17 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du rouge. 12 rayons à chaque pectorale. t rayon aiguillonné et 5 rayons articulés a chaque thoracine. 15 rayons à la caudale. DU SCARE TRILOBEÉ, ete, 519 AANAAANN ANUS LE SCARE TRILOBÉ, ET LE SCARE TACHETÉ. N ous avons trouvé dans lés manuscrits de Plumier le dessin du scare trilobé. Nous nous empressons de publier la description de ce poisson, auquel nous avons donné un nom spécifique qui indique la forme trilobée, très-remarquable , ou le double crois- sant très-marqué, que présente sa nageoire caudale. La mâchoire supérieure de ce thoracin est plus longue que linférieure ; et de plus, son museau s'avance en s’arrondissant au-dessus et au-delà de la machoire d’en-haut. Ses couleurs sont diversifiées. H ha- bite dans les eaux de l'Amérique méridionale *. Le tacheté a éte vu dans le grand Océan équinoxial par Com- merson , qui en a laissé une figure parmi les manuscrits que Buf- fon m'a remis dans le temps. L’anale de ce scare offre deux raies longitudinales très-petites, et situées la première au bord exté- rieur , et la seconde au bord intérieur dé cetle nageoïire. Les autres traits de ce poisson et du trilobé sont indiqués dans les notes de cet article , ou sur le tableau générique *. 2 200000 +