* ,./«ï â- . ■^S^: '(K Ex Libris IEd N. A. SAUCEROTTK. Sf^^f^M^-^f^fM^ÏS ^fè- LIBRARY OF 1885- IQ56 HISTOIRE INATURELLK DES INSECTES COLEOPTERES es* ^o«>eo^e«l©^ï«:c AVERTISSEMENT RELATIF AUX TOMES IV ET SUIVANS. L'Histoire naturelle des Insectes, dont ce volumo et les suivans donneront la classification et la descrip- tion , avait d'abord été conçue sur un plan différent de celui que nous avons adopté. Devant y coopérer, à peu près également, M. Audouin et moi, les détails de l'organisation de chacun des ordres, des familles et des genres d'Insectes, seraient venus se placer en tête des chapitres qui leur auraient été consacrés. Mais, la difficulté de concilier cette marche avec une prompte publication , nous a forcés de partager le travail , de manière à pouvoir y apporter séparément tout le soin que réclamait une pareille entreprise. Nous nous sommes donc arrêtés à une division qui se trou- vera plus en rapport avec nos occupations habituelles. Chargé de professer l'Entomologie au Muséum d'His- toire naturelle, M. Audouin s'est livré avec un soin tout particulier aux recherches qui ont pour objet l'anatomie extérieure et intérieure des animaux ar- ticulés, et il a étudié leurs habitudes, rattachant à ses observations la connaissance si importante des dé- gâts qu'ils nous occasionnent, ou des avantages qu'ils VJ AVERTISSEMENT. peuvent nous procurer. En conséquence, pour faire plus facilement apprécier et saisir dans son ensemble l'organisation des Insectes, les trois premiers volumes de cette publication lui furent réservés. D'un autre coté, mes fonctions d'Aide-Naturaliste de ce Professeur , qui me mettent à même de classer la riche collection du Muséum, et les relations ami- cales que j'ai l'avantage d'entretenir avec lui , et par suite desquelles il a mis à ma disposition sa biblio- thèque et les notes que plusieurs années de recherches assidues , lui ont permis de recueillir dans une foule de publications périodiques étrangères, sont des ga- ranties suffisantes des ressources que j'ai entre les mains, pour traiter spécialement de ce qui a rapport à la nomenclature. Aussi, la partie de ce travail qui doit présenter la série des Insectes et les particularités de leur histoire devint naturellement mon partage. Forcé , par suite de celte division , de présenter quelques considérations générales propres à chaque ordre d'Insectes, je l'ai fait, avec peu de développe- ment , afin de ne pas revenir sur les travaux de M. Au- douin ; mais aussi , paraissant quelquefois le premier, je n'ai pu toujours renvoyer au volume où elles se trouvent plus longuement développées. Ayant, d'ail- leurs, à énumérer une suite prodigieuse d'Insectes, et voulant attirer particulièrement l'attention sur les groupes les plus importans, j'ai adopté, à l'exemple de Cuvier et de Latreille , et d'après les conseils de M. Audouin lui-même , des divisions désignées sous le nom de genres, et qui présentent les types plus remarquables d'organisation , auxquels viennent se rai tacher, comme sous-genres, toutes celles qui n'eu AVERTISSEMENT. Vlj diffèrent que par des caractères de moindre impor- tance. Cette méthode a surtout l'avantage de satis- faire, d'une part, les Entomologistes de profession, en leur permettant de considérer comme genres toutes les divisions secondaires; et, de l'autre, ceux qui ne veulent avoir que des notions générales , en leur évitant des détails fastidieux de classification. J'indiquerai pour chacun des genres, non seule- ment les caractères qui leur sont propres , mais aussi tout ce que l'on sait sur la manière de vivre des espèces qui les composent; la répartition de ces espèces sur la surface de la terre, et les rapports ou les différences qui peuvent les rapprocher ou les éloigner des genres environnans. Puis, des tableaux rédigés d'après la méthode analytique donneront la série complète des eenres et des sous-genres, en offrant d'une manière précise le point d'organisation le plus propre à faire reconnaître chacune des divisions adoptées. Il restait à établir une prééminence entre les ou- vrages des Naturalistes qui ont souvent parlé des mômes objets sous des noms différens, parce qu'ils ignoraient les travaux de leurs prédécesseurs. Dans ce cas, la justice exigeait , selon nous , que l'on s'en rap- portât à l'ordre chronologique, et que les noms don- nés en premier lieu fussent adoptés de préférence, pourvu, toutefois, qu'ils eussent été publiés. En effet, sans la publication , il ne saurait y avoir de relations authentiques entre les savans : elle est et restera le moyen exclusif de constater les découvertes et les recherches des observateurs ; tandis que la corres- pondance privée, à l'aide de laquelle ils se commu- niquenf quelquefois le résultat de leurs travaux, ne vil) AVERTISSEMENT. saurait être regardée comme une autorité suffisante , puisque ces relations sont transitoires, et qu'elles ne s'adressent en général qu'à un fort petit nombre de personnes. Aussi , par suite de cette manière de voir, ne serai-Je pas forcé de tenir compte des Catalogues d'Insectes, quand ils ne renfermeront point la descrip- tion des espèces indiquées sous des noms nouveaux. N'établissant, d'ailleurs, aucun degré d'importance entre les publications où se trouvent consignées les pro- ductions si nombreuses et si variées de la nature, je cite toujours scrupuleusement le travail où elles sont mentionnées pour la première fois, persuadé qu'un mémoire qui ne traite que d'un ou de plusieurs In- sectes a tout autant de valeur , dans la science , que les ouvrages généraux où les objets sont presque tou- jours subordonnés à l'étendue même du plan que l'on s'est tracé. Muséum (l'Histoire naturelle, Octobre i834. AuG. BRULLE, Aide -Naturaliste, attaché à la chaii< des animaux articulés. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, COMPRENANT LEUR CLASSIFICATION, LEURS MOEURS. ET LA DESCRIPTION DES ESPECES; Par m. Aug. BRULLE. DES INSECTES EN GÉNÉRAL, DE LEUR DIVISION EN ORDRES. Si la classification est devenue nécessaire pour l'é- tude de l'histoire naturelle , c'est surtout dans celle des insectes que l'on doit en apprécier l'importance et l'utilité. Comment , en effet , se rendre compte des formes variées que présentent ces animaux, comment parvenir à les distinguer, si l'on ne commence par établir de grandes divisions propres à les grouper d'unemanièregénérale? Aussi, lorsqu'on envisage l'en- semble de ces êtres pour ainsi dire innombrables, on INSECTES. IV. 2 DES INSECTES EN GENERAL. découvre entre eux des différences extérieures qu'il est facile d'apprécier, et ces différences permettent de les répartir en un certain nombre de groupes. Tout le monde connaît le Hanneton, la Guêpe, le Papil- lon, la Demoiselle, la Mouche des appartemens, la Sauterelle, etc. ; tout le monde sait également que ces différens insectes ont très peu de rapports entre eux. Néanmoins, si l'on examine en particulier chacun des types que nous venons de nommer, on découvrira fa- cilement les caractères communs qui les unissent , et les différences qui tendent à les éloigner. Ainsi, les parties principales dont leur corps se compose sont les mômes dans tous. Une tète, un tronc, un ventre ou ABDOMEN ; sur la tête , des pièces extérieures et mo- biles, nommées antennes par les naturalistes, et plus simplement, mais à tort, désignées sous le nom de cornes par les personnes étrangères à la connaissance des insectes ; surle tronc , six pattes disposées en trois paires, situées à la face inférieure, et des ailes le plus souvent au nombre de quatre, quelquefois aussi de deux seulement, et placées sur la région supérieure ou dorsale. La présence des ailes, et surtout celle des trois paires de pattes , sont les caractères les plus sail- lans des animaux que l'on désigne aujourd'hui sous le nom d'Insectes; mais quelques uns cependant sont dépourvus d'ailes. A une époque peu éloignée de la nôtre , et qui ne date que de quelques années, on comprenait parmi les insectes, les Araignées qui ont huit pattes et or- dinairement un pareil nombre d'yeux, et les Mille- pieds ou Scolopendres , chez lesquels le nombre des pattes est beaucoup plus considérable. Aujourd'hui, DES INSECTES EN GÉNÉRAL. 5 Ton ne considère plus comme insectes que ceux chez lesquels on trouve trois paires de pattes seulement, ainsi qu'on le peut voir avec plus de détails dans les volumes procédens. La première partie du corps des insectes est la tête ; elle présente deux yeux placés latéralement , et une bouche composée d'un certain nombre de pièces qui sont disposées, les unes sur la ligne du milieu, les autres sur les côtés. Ces pièces n'ont pas , à beaucoup près, la même forme dans tous les insectes. Chez le Hanneton , par exemple , chez la Demoiselle , la Saute- relle , etc. , elles sont courtes et conformées en sortes de dents et de lèvres destinées à retenir et à broyer la nourriture ; chez le Papillon et la Mouche, elles sont figurées en trompe, afin de pouvoir sucer le nectar des fleurs ou le sang des animaux. Aussi avait-on d'a- bord distingué ces animaux en broyeurs et en suceurs. Parmi ces derniers, il s'en trouve qui ne sont que trop connus, les Punaises. La seconde partie du corps des insectes, que l'on a désignée d'abord d'une manière générale, sous le nom de tronc, a reçu depuis la dénomination de thorax. Elle supporte , comme nous l'avons dit, trois paires de pattes propres à la marche ou à la natation , et confor- mées d'une manière différente, selon qu'elles sont des- tinées à se mouvoir sur la terre ou dans l'eau. C'est aussi le thorax qui donne attache aux ailes, organes dont tout le monde connaît la destination. Le nombre de ces ailes, leur texture, leur disposition, sont autant de caractères propres à distinguer les différens groupes dont nous avons parlé plus haut. On les désigne sous le nom à'ordres. Ces ordres sont au nombre de huit 4 DES INSECTES EN GÉNÉRAL. principaux , et se distinguent par les caractères que nous allons énoncer- Nous ne dirons rien de la troi- sième partie du corps , ou de l'abdomen , qui ne nous fournit aucune donnée intéressante pour notre sujet. Tous les insectes connus sous les noms de Hanneton, Cerf-volant, Bête à bon Dieu, Scarabés, etc., sont munis de quatre ailes dont la nature est fort diffé- rente. Les deux premières, ou les antérieures, sont conformées en gaines ou étuis, et leur texture a l'apparence de celle de la corne ; elles sont destinées à recouvrir les deux autres qui sont membraneuses, transparentes et pliées en travers, dans le repos ou même dans la marche : pendant le vol , au contraire, les étuis se relèvent et s'écartent pour laisser les ailes agir en liberté. On a donné le nom de coléoptères c'est-à-dire , ailes en étuis , à toutes les espèces qui présentent cette même organisation. Les Sauterelles, les Grillons, plus connus sous le nom de cri-cri ^ ont aussi des ailes antérieures plus épaisses que les autres ; mais ces ailes ne sont plus conformées comme dans les précédents. Elles sont coriaces, toujours un peu transparentes, et les ailes qui sont au dessous, au lieu d'être pliées en travers, le sont au contraire dans la longueur, à la manière d'un éventail : cela leur a valu le nom d'oRTHOPTÈRES, c'est-à-dire, ailes droites. D'autres insectes ont encore les deux ailes anté- rieures plus épaisses que les deux autres , mais elles ne le sont pas également dans toute leur longueur; alors l'extrémité est membraneuse et transparente comme les ail^s qu'elles recouvrent. Tels sont les in- sectes désignés sous le nom de punaises des boiSy es- DES INSECTES EN GENERAL. .^ pèces bien connues par l'odeur repoussante et nau- séabonde qu'elles laissent sur les doigts et qu'elles commiïniquent aux fruits sur lesquels elles ont passé. On a appelé ces insectes hémiptères, ce qui veut dire demi-ailes. Arrctons-nous ici pour faire remarquer que ce der- nier ordre se distingue des deux précédens par un caractère bien facile à saisir et en môme tems d'une grande valeur ; c'est que la bouche n'est plus destinée à broyer, mais au contraire à sucer. Les parties dont elle se compose n'ayant pas la forme de dents, ne peuvent pas diviser; elles sont alongées en bec ou plutôt en tuyau propre quelquefois à inciser et faisant les fonctions de pompe. Cette dernière considération a fait réunir à l'ordre des hémiptères d'autres insectes dont les ailes extérieures sont membraneuses en en- tier, mais qui ont la bouche organisée de la même manière. Telles sont les Cigales , insectes peu connus dans le nord de la France et dans les environs de Paris, où on les confond souvent avec les vraies Sauterelles. En poursuivant notre examen des insectes en géné- ral , nous en trouvons dont les quatre ailes sont tout-à- fait membraneuses et nues , et dont la bouche est propre à la mastication. Deux ordres sont dans ce cas. Le premier, que l'on désigne sous le nom de névro- ptères, ou ailes à nervures, se reconnaît à la grandeur à peu près égale de ses quatre ailes , mais surtout à la réticulation serrée que forment les nervures qui les parcourent. Les Demoiselles^ que les naturalistes con- naissent sous le nom de Libellules , font partie de cet ordre. Le second se distingue par la petitesse des ailes postérieures et par le petit nombre de leurs nervures : 6 DES INSECTES EN GÉNÉRAL. il renferme les Abeilles ou mouches à miel, les Guê- pes, etc. On les comprend sous le nom cI'hyméno- PTÈRES , c'est-à-dire , ailes membraneuses. ' Les autres insectes munis de quatre ailes sont faci- lement reconnaissables à l'espèce de poussière qui les recouvre et qui brille souvent des plus belles couleurs. On les a groupés sous le nom de lépidoptères, c'est-à- dire ailes à écailles , parce que cette poussière , vue au microscope, apparaît sous la forme d'une multitude de petites écailles colorées qui garnissent toute la sur- face des ailes. Ce sont les différentes espèces de Pa- pillons. Il nous reste encore à faire connaître deux ordres d'insectes ailés, qui se distinguent assez de tous les précède ns par le nombre de leurs ailes, qui est de deux seulement. Le premier renferme quelques es- pèces fort rares , dont les ailes sont plissées en éven- tail; ce sont les strésiptères (ailes contournées, tor- dues) ou RiiiPiPTÈREs (ailes en éventail). Le second se compose d'une multitude d'espèces dont les ailes ne sont pas plissées, telles que les Taons, les Cousins ou Moustiques, les mouches communes , etc. On a donné à cet ordre le nom de diptères ou insectes à deux ailes. Pour résumer les caractères de ces différens ordres, il nous suffira de présenter les considérations suivan- tes. Les insectes à quatre ailes ont ces ailes tout-à-fait membraneuses et transparentes, ou bien les deux anté- rieures sont épaissies, ou encore les quatre sont re- couvertes d'écaillés colorées. Lorsque les deux ailes antérieures sont épaisses, et les deux postérieures sim- plement repliées en travers , les insectes se rapportent DES INSECTES EN GÉNÉRAL-. 7 à l'ordre des Coléoptères ; si les ailes postérieures sont plissées dans la longueur ou en éventail , ils appar- tiennent à l'ordre des Orthoptères. Quand les ailes antérieures ne sont épaissies que dans une partie de leur longueur, les insectes rentrent dans l'ordre des Hémiptères, lequel comprend aussi des espèces à ailes membraneuses, mais à bouche conformée pour sucer. Parmi les insectes à quatre ailes nues , on dis- tingue ceux dont ces quatre ailes sont finement ré- ticulées et que l'on nomme Névroptères; et ceux dont les ailes postérieures ont peu de nervures, sont connus sous le nom d'Hyménoptères. Les premiers ont ordinairement les quatre ailes d'égale grandeur , tan- dis que les deux postérieures sont plus petites dans les derniers. Si les quatre ailes sont recouvertes d'écaillés colorées, on reconnaît les insectes pour être des Lépi- doptères. H ne saurait y avoir de difficulté pour rap- porter à l'ordre qui leur est propre les insectes à deux ailes : quand ces deux ailes sont plissées en éventail, ce sont des Strésiptères; si ces ailes sont étendues, ils font partie de l'ordre des Diptères. Nous n'avons pas cru inutile d'entrer dans tous ces détails afin de rappeler au lecteur les données d'après lesquelles on a établi des divisions générales parmi les insectes. Il nous sera permis alors de lui présenter, à l'article de chacun de ces ordres, des caractères plus positifs et plus circonstanciés. Nous lui répéterons en- core ici en peu de mots, ce qui lui a été présenté avec de plus amples détails dans les premiers volumes, c'est que l'on distingue trois états dans la vie des insectes , l'état de larve ou de chenille , l'état de nymphe ou de chrysalide , et enfin l'état parfait j ou le dernier état, 8 DES INSECTES EN GENERAL. dans lequel seul ils sont propres à se reproduire. Pen- dant le premier, l'insecte vit et se meut librement : c'est celui où il mange le plus et dans lequel il prend de l'accroissement; pendant le second, il est presque toujours immobile, et dans un état d'inertie compara- ble à l'engourdissement qu'éprouvent , pendant un certain tems, quelques mammifères; durant le troi- sième, enfin, il prend quelquefois encore de la nourriture, mais il ne se développe plus, et sa gros- seur ne varie pas dès qu'il est sorti de sa chrysalide. Ces sortes de changemens d'état constituent ce que l'on nomme les métamorphoses des insectes. Nous exposerons les différences qu'elles présentent dans les divers groupes; ces différences ont amené les ento- mologistes à partager en plusieurs sous-ordres quelques uns des huit ordres que nous avons mentionnés. Quant à nous, nous croyons devoir adof)ter, comme sufil- santes dans l'état actuel de la science , les divisions principales admises par M. Latreille dans le Règne animai Il resterait à énumérer ici les caractères des trois ordres d'insectes privés d'ailes ; mais comme leur his- toire se trouve présentée dans le troisième volume de cet ouvrage , nous en indiquerons seulement les prin- cipaux traits dans le tableau suivant. CO W h: 1 o H -a H Ê3 O 'M 03 1 i 1 -n Pi 'H ^H K^ ^w H u O K a H fj K d ^^ '^ DES COLEOPTERES. »»»»»»»»»«>»» »<>i»»»«i»«»««»e»»»»»«|iw>«*«»»gBi»t<<>«'»»«»ii QUATRIÈME ORDRE. COLÉOPTÈRES' Nous savons maintenant ce que l'on dësîgne sous le nom de Coléoptères. Ce sont des insectes à quatre ailes, dont les deux antérieures sont, en quelque sorte , cornées , et les deux postérieures transpa- rentes et repliées en travers dans le repos. Tous les Coléoptères ne sont pas munis de ces deux sortes d'ailes. Elles manquent tout-à-fait dans quelques fe- melles, et certaines espèces ont les ailes antérieures', sans avoir en même temps les ailes membraneuses. Dans ce dernier cas, les ailes antérieures, que l'on nomme plus spécialement élytres, sont soudées entre elles sur la ligne médiane , et ne peuvent dès lors s'é- carter du corps. On voit , par la citation de cet exem- ple , qu'il a fallu chercher d'autres caractères que ceux de la présence des ailes, pour distinguer, avec certi- tude, chacun des huit ordres d'insectes ailés. On reconnaît un Coléoptère, lors même qu'il est J. Etym. xoAfèt, gaine jTrrtjà», aile. 12 DES COLÉOPTÈRES. privé d'ailes, à la forme d'un des organes de la bou- che , que l'on appelle mâchoire. Cette partie est tou- jours libre, c'est-à-dire qu'elle n'est point engaînée par une autre, comme cela se voit dans les Orthop- tères en particulier. C'est à cause de ce caractère, que Fabricius avait imposé le nom d'élent/icrates aux Coléoptères de Linnée , voulant désigner par là l'orga- nisation des mâchoires (du mot grec ihivBi^cç, libre). Il est nécessaire, pour rendre intelligible cette défini- tion des Coléoptères, d'entrer dans quelques détails sur la conformation des parties de leur bouche. Ainsi que nous l'avons dit, les insectes sont broyeurs ou suceurs, selon qu'ils ont la bouche munie de mâ- choires, ou bien selon que ces pièces sont alongées et transformées en trompe ou en une sorte de bec. La bouche d'un insecte broyeur est toujours formée de six pièces principales, savoir : deux impaires, situées sur la ligne médiane, l'une au dessus, l'autre au dessous de la bouche, et, que pour cette raison, l'on a désignées sous les noms de lèvi^e supérieure et de lèvre inférieure; et quatre autres placées de chaque côté , qui sont deux mandibules et deux mâciioires. Les mandibules sont insérées immédiatement au dessous ^de la lèvre supé- rieure , et les mâchoires sont situées au dessus de la lèvre inférieure. Telle est la conformation de la bou- che dans les Coléoptères, les Orthoptères, lesNévrop- tères et les Hyménoptères. Mais il existe des parties accessoires , à l'aide desquelles nous allons distinguer, l'un de l'autre , chacun de ces quatre ordres d'insectes broyeurs. La lèvre supérieure et les deux mandibules qu'elle recouvre sont toujours simples et libres, c'est-à-dire DES COLEOPTKRliS. lu qu'elles ne supportent pas d'appendices; ce caractère est commun à Ions les insectes. Les mâchoires et la lèvre inférieure supportent des organes accessoires, formés de plusieurs petites pièces ou articles, et que l'on a nommés palpes. Leur position sur les mâchoires et sur la lèvre, les a fait distinguer en palpes maxil- laires [àe niaxilla, mâchoire) et en palpes labiaux (de labiumy\h\ve). Dans les Orthoptères et les Né- vroptères, les palpes maxillaires , quand il n'y en a que deux, ouhien, lorsque ces organes sont au nombre de quatre, les palpes maxillaires internes, sont conformés en sorte de gaîne, ou pièce inarticulée qui semble envelopper la mâchoire ; dans les Coléoptères , on n'observe jamais rien de semblable; que le nombre des palpes soit de deux ou de quatre, ils n'en sont pas moins libres et composés de plusieurs articles. Voilà donc un caractère à l'aide duquel on distinguera tou- jours un Coléoptère de chacun des deux ordres que nous venons de nommer. Il reste à le séparer nette- ment, sous ce rapport, des Hyménoptères, chez les- quels aucun des palpes n'a jamais la forme de* gaîne , comme dans les Orthoptères et les Névroptères; la chose sera très facile, quand on saura que, dans les Hyménoptères, les mâchoires ont pris de l'alonge- ment, et qu'elles engaînent la lèvre inférieure, avec laquelle elles forment une sorte de trompe. Aussi les Hyménoptères ne sont-ils cités ici que parce qu'ils ont la bouche armée de mandibules ; pour le reste , ils doivent être rangés avec les insectes suceurs. Ainsi limités, les insectes Coléoptères présentent les caractères suivans : ailes au nombre de quatre, les deux antérieures en étuis ; mâchoires libres , portant des l4 DES COLÉOPTÈRES. palpes articulés. On peut y ajouter un autre caractère, celui d'avoir des métamorphoses complètes. On désigne par là le plus grand nombre de transformations que peut subir un insecte, et qui consistent dans le passage par les trois états différens , de larve, de nymphe et d'insecte parfait. Dans les métamorphoses incomplètes, l'insecte ne subit que deux transformations; alors la larve et la nymphe ont la plus grande ressemblance, et cette dernière ne cesse pas de se mouvoir libre- ment , ce qui n'a jamais lieu dans les espèces où les métamorphoses sont complètes. La larve des Coléoptères ressemble à un ver ; quel- quefois elle est assez large et ovalaire , mais presque toujours elle est alongée ; sa forme est fort différente de celle de l'insecte parfait. Elle provient d'un œuf, qui est le plus souvent globuleux, mais quelquefois ovale ou alongé : dans certains cas , il ressemble à un très petit œuf d'oiseau , et il n'atteint guère que deux ou trois lignes de long. Cet œuf est enveloppé d'un test assez solide, dont la couleur varie selo*n les espèces. Il est enduit d'une liqueur glutineuse, qui sert à le fixer sur les corps au moment où la femelle vient à le dépo- ser. La tête de la larve porte, dans quelques espèces, de petites antennes simples ou sétacées, c'est-à-dire en forme de soie, et composées d'un très petit nombre d'articles. Dans l'insecte parfait, on ne compte ordi- nairement que onze de ces articles , et leur forme est extrêmement variée. Les yeux de la larve sont au nom- bre de deux, et quelquefois au-delà; mais ces yeux sont simples, tandis que, dans l'insecte parfait, ils sont composés d'une infinité de facettes. Cette larve a pres- que toujours six pattes, qui dans certains cas ne sont DES COLÉOPTÈRES. l5 pas apparentes , ou bien elles sont trop peu dévelop- pées pour servir à la locomotion. Quand elles existent, elles sont insérées sur les mêmes segmens du tronc qui les supporte dans l'insecte parfait. C'est à l'état de larve que les Coléoptères vivent le plus long-tems, comme cela a lieu pour la plu- part des insectes. La nymphe est toujours immo- bile : quelquefois elle est renfermée dans une coque construite par la larve, avant sa transformation ; mais assez souvent elle est à nu et fixée seulement par une partie du corps , sur une feuille ou sur tout autre objet. La grande variété que l'on a observée dans les habitudes de ces larves, nous empêche de donner ici de grands développemens; ils trouveront leur place à mesure que nous parcourerons la série des familles et des genres. Encore quelques détails sur les parties dont se com- pose le corps des Coléoptères. Nous savons déjà que la tête porte les yeux, les antennes et les organes de la bouche; nous avons vu que ces derniers consis- tent en une lèvre supérieure, deux mandibules, deux mâchoires, une lèvre inférieure. Cette lèvre est ordi- nairement divisée en deux parties, la lèvre inférieure proprement dite [iabiiim), qui porte les deux palpes la- biaux, et le menton qui sert de support à la lèvre in- férieure. Ce menton présente, dans sa forrne, des différences fort utiles pour la distinction des genres; c'est toujours la pièce la plus apparente de la face in- férieure de la bouche. Le tronc, ou thorax, est formé de trois seg- mens, dont chacun supporte une paire de pattes. Le premier de ces segmens a particulièrement reçu le l6 DES COLÉOPTÈRES. nom de corselet; le second donne insertion à la pre- mière paire d'ailes, que nous désignerons désormais sous le nom d'élytres. On remarque entre ces deux élytres, lorsqu'elles sont fermées, une petite pièce qui est le plus souvent de forme triangulaire , et que l'on nomme écmson^ bien que chacun des trois segmens du corselet ait aussi le sien ; mais celui du segment in- termédiaire est le seul qui soit visible , sans avoir re- cours à la dissection. C'est lui que les entomologistes désignaient sous ce nom, long-tems avant que l'on eût étudié la composition et les différentes parties du thorax dans les insectes. Le ventre ou abdomen présente peu de modifica- tions importantes. Dans quelques femelles, cependant, il est prolongé en une sorte de tarrière ou d'oviducte, destiné à faciliter la ponte, et surtout à placer les œufs dans le lieu le plus convenable i^ leur déveloj^pement. Certains mfdes ont l'abdomen échancré au bord de l'avant dernier segment, ou muni, sur le dernier, d'un bourrelet ou d'une petite élévation placée dans le sens de la longueur. Ces modifications nous serviront à carac- tériser quelques uns des genres de cet ordre d'insectes. Les pattes sont les parties dont la forme a été em- ployée avec le plus d'avantage dans la classification, si l'on en excepte toutefois la bouche. On les a divi- sées en" cuisse, en jambe et en tarse. A la base de la cuisse , on remarque en outre une pièce que l'on dé- signe sous le nom de hanche. Entre cette hanche et la cuisse , on trouve un petit article que l'on nomme le trochanter ; dans certains insectes il acquiert un grand développement. Les cuisses sont quelquefois très renflées; elles caractérisent alors des insectes sau- DES COLEOPTERES. 1 -^ leurs. Les jambes sont ordinairement droites, mais plusieurs mfdes les ont arquées ; elles sont armées vers le bout de deux épines fortes et raides, et quelquefois d'une seule. Les tarses , ou les petits articles qui termi- nent les pattes, éprouvent aussi quelques cliangemens de forme, suivant les sexes, dans certaines familles de Coléoptères. Ainsi , dans beaucoup de mâles, plusieurs de leurs articles sont dilatés, tandis que ces mêmes articles restent simples dans les femelles. Il est une autre modification des tarses qui a été employée avec beaucoup de succès dans la classification, c'est le nombre des articles dont ils sont composés. On a partagé les Coléoptères en plusieurs sections , selon qu'ils présentent cinq, quatre, ou même trois articles seulement à leurs tarses. D'autres, munis de cinq articles aux quatre tarses de devant, paraissent n'en avoir plus que quatre aux tarses de derrière. Quoi- que ces caractères ne soient pas parfaitement applicables dans tous les cas, nous nous en servirons dans cet ou- vrage , parce qu'ils permettent de grouper d'une ma- nière commode les différentes familles de Coléoptères. Le tableau suivant donnera de suite une idée de ces divisions. TABLEAU DE LA DIVISION DES COLÉOPTÈRES EN QUATRE SECTIONS. I.''' Section. Cinq articles à tous les tarses PENTAMERES. 2.e Section. Cinq articles aux quatre tarses de devant, et quatre seulement à ceux de derrière HÉTÉROMÈRES . 3.« Seclion. Quatre articles à tous les tarses TÉTRAMÈRES. 4.<= Section. Trois arlicles à tous les tarses TRIMÈRES. INSECTES. IV'. i8 COLÉOPTÈRES-PENT.VMÈRES. PREMIERE SECTION. COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES' Cette grande section des Coléoptères se partage en plusieurs tribus , dont les dénominations sont tirées , soit de leurs habitudes, soit de quelque particularité de leur conformation. Ces tribus sont désignées dans le tableau ci-après. TABLEAU DE LA DIVISION DES COLEOPTERES-PENTAMERES. EN SEPT llilBUS. Première Tribu. — Les CARNASSIERS j Deuxième Tribu. — Les BRACHÉLYTRES; Troisième Tribu. — LesCLAVlCORNES; Quatrième Tribu — LesPALPICORNES; Cinquième Tribu. — Les SERRICORNES; Sixième Tribu. — Les LAMELLICORNES; Septième Tribu. — LesLONGICORNES; On ne comptait jusqu'à ce jour que six tribus dans les Coléoptères-Pentamères , nous en avons ajouté une septième chez laquelle des observations récentes ont I. Etyni. TrÉvrt , cinqj /xÉçoç , partie. COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. iq fait remarquer cinq articles à tous les tarses. Les ca- ractères de ces divers groupes seront présentés avec quelques développemens dans les chapitres qui leur seront consacrés; néanmoins nous allons exposer ici les différences que l'on observe entre eux et à l'aide desquels on peut les distinguer. Les Carnassiers diffèrent de tous les Coléoptères, non seulement de cette première section, mais aussi de celles qui la suivent, par la présence de deux pal- pes à chaque mâchoire. Dans les autres Coléoptères , le palpe extérieur est le seul qui ait acquis tout son développement; le palpe intérieur n'est plus articulé, et il ne forme qu'une division ou un lobe de la mâ- choire. Ainsi les Carnassiers ont une bouche munie de six palpes , dont deux à chaque mâchoire et deux à la lèvre inférieure, au lieu que les autres Coléoptères n'en présentent que quatre en tout. Les Brachélytres ont un caractère particulier dans le peu de longueur de leurs élytres, qui ne recouvrent jamais l'abdomen en totalité ; leurs antennes sont composées d'articles en forme de grains, ce que l'on appelle moniliformes (de monills, collier). Les Clavicornes ressemblent sous quelques rapports aux Brachélytres. Comme eux ils ont quelquefois une partie du ventre à découvert; mais leurs antennes sont presque toujours plus grosses vers le bout , et souvent elles se terminent en une massue, soit perfoUée^ c'est- à-dire composée de plusieurs feuillets, soit solide j, lors- que les articles sont fort serrés les uns contre les autres. Les Palpicornes diffèrent peu des précédens quant à la conformation, des antennes; ces parties sont ter- minées en une massue ordinairement perfoliée. Mais 20 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. le nombre de leurs articles est toujours moins considé- rable , et il ne s'élève jamais au-dessus de neuf. Il en résulte qu'elles sont fort courtes et qu'elles n'attei- gnent pas l'extrémité des palpes maxillaires. Aussi ces palpes pourraient , au premier abord , être pris pour les antennes ; c'est ce qui a fait donner à cette tribu le nom de Palpicornes (palpes en cornes). Les Serricornes, ainsi que l'indique leur nom, ont les antennes en scie [serra). On appelle ainsi les an- tennes dont les articles sont triangulaires et représen- tent une dent de scie. Quelquefois elles sont pecti- nées, dans ce cas les articles sont plus longs, ou en éventail , alors leurs articles sont élargis et aplatis. Les élytres recouvrent le corps en entier. Les Lamellicornes, dont la dénomination signifie antennes en lamelles, ont ces organes assez courts, composés de neuf à onze articles, et terminés en mas- sue. Cette massue est quelquefois globuleuse , quel- quefois c'est un bouton aplati ; mais elle est toujours composée des derniers articles qui sont amincis en forme de feuillets. Les Longicornes se reconnaissent aisément à la gran- deur de leurs antennes, ainsi que l'indique leur nom; ces organes dépassent quelquefois de beaucoup le corps dont ils ont alors deux fois la longueur. Ils sont le plus souvent en forme de fil ou de soie, mais quel- quefois aussi, dans les mâles, ils prennent celle de peigne ou même d'éventail. Le quatrième article des tarses est fort petit, et placé, à l'origine du dernier. Le troisième est divisé en deux lobes, ce que l'on désigne par le nom de htlobé. . CARNASSIERS. 21 i»«<«»«.»a««'««<>»g««<<«»a»»e'»»»»»»»»»»»»o«<>»>»9, et 1, c), est divisé en trois lobes : le lobe du milieu figure une dent assez longue et obtuse ; ceux des côtés sont un peu plus longs, anguleux au bout, et élargis en dehors. Le corselet j, ou mieux le prothorax est un peu en forme de cœur tronqué, sinueux au bord antérieur, et divisé en deux lobes au bord opposé, h'écusson est assez grand, très visible, plutôt arrondi en arrière que pointu ; il ne se prolonge pas entre les élytres propre- ment dites, mais il sépare seulement leur pédicule. 32 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. Les pattes sont longues, fortes, hérissées de poils nom- breux et assez raides ; les cuisses postérieures sont plus longues que les autres, et courbées à la base; les ar- ticles des tarses (^fig. i, d) sont presque cylindriques, et l'on ne remarque pas de dififérence entre les tarses antérieurs des mâles et ceux des femelles. Les élytres sont larges, aplaties, soudées entre elles : elles enve- loppent presque en entier l'abdomen , et forment sur les côtés , avant de se replier, une carène dentelée et aiguë ; leur extrémité se prolonge un peu , et présente une légère échancrure. Leur forme est à peu près celle d'un cœur dans les mâles; elles sont un peu moins échancrées à la base, et moins subitement rétrécies vers l'extrémité dans les femelles. L'abdomen , vu en dessous , semble composé de cinq segmens , dont le bord postérieur est plus épais. Cette partie du corps n'offre aucune différence sensi- ble entre les deux sexes. On ne connaît qu'une espèce de ce genre : LA MANTICORE A TUBERCULES. (PI. 1, fig. 1, le mâle; fi g. 2, la femelle.) Manticora tuberculata. deGéer^. Elle est longue au moins d'un pouce et demi , noire ; le corps est tout parsemé de petits tubercules de cha- cun desquels s'échappe un petit poil. Elle se trouve I. Carabus iuberculatus, Mém. sur les Insectes, t. VII, pag. 623, pi. l\Q. — Cicindela giganlea, Thuiiherg, Disseit. Acad., t. III, pag. i45, pi. 7, fig. 38. — Manticora maxillosa, Fab., Syst. Eleuth., t. I, pag. 167, — Oliv. Ent., t. III, genre, n.o 37, pi. i, fig. i,avec les détails de la bouche. CICINDELETES. JO au Cap de Bonne-Espérance, d'où on la rapporte assez rarement en Europe. Obs. De Géer est le premier qui ait décrit cet in- secte, sous le nom que nous lui rendons. De son côté, Thunberg, ignorant sans doute la dénomination qui lui avait été imposée, le publia sous celle de Cicindela gigantea. C'est donc à tort que Fabricius , étant venu le dernier, a imposé un troisième nom à une espèce déjà très bien connue. Auprès des Manticores doivent se placer deux sous- genres : 1." LES Omus. — 0mm. Eschscholtz^. Ce sous-genre rare et singulier a été formé sur une espèce de Manticore découverte dans la Californie, par le naturaliste russe Eschscholtz , qui faisait partie de l'expédition autour du monde du capitaine Kozebue. Tout porte à croire que c'est le même insecte sur lequel un entomologiste américain , Thomas Say , a établi un genre qu'il nomme Amblycheila ^. Dans les Omus, les mâles ont les trois premiers ar- ticles des tarses antérieurs dilatés; les palpes labiaux ne dépassent pas les maxillaires , le labre est muni de trois dentelures au bord antérieur; enfin, les élytres sont soudées. Les mandibules^ arquées et saillantes , comme dans toutes les espèces de Manticoriens, pré- sentent à la base deux ou trois dents aiguës. Le dernier i. Etym. Sjuoç, cruel. — Syn. ^ mblycheila , Say. 2. Nous lie connaissons ce travail que par une portion d'un ouvrage a naéricain, faisant partie de la bibliothèque de M. Audouin , dont nous n'a- vons pas pu nous procurer le titre. IKSECTES. IV. 3 7)4 COLÉOPTÈRES-? ENTAMÉ RE s. article tics palpes maxillaires externes, ainsi que celui des labiaux, est élargi el triangulaire, ce que l'on désigne aussi par le nom de sécuriforme (de seciiris, hache.) Le lobe intermédiaire du menton a la figure d'une dent ou d'une épine très forte. Ici les antennes ne sont plus insérées à découvert , leur base est cachée sous une saillie des bords de la tête. Cette dernière est presque carrée et le corselet présente aussi la même forme. L'écusson n'est plus ap- parent comme dans les Manticores. Les pattes sont courtes et fortes, et surtout les cuisses, dont les deux de devant sont un peu renflées. Les jambes de la même paire de pattes sont un peu élargies à l'extrémité ; la dilatation des tarses donne aux trois premiers une forme élargie et transversale. De même que dans les Manticores, les élytres sont soudées; elles embrassent l'abdomen sur les côtés et présentent aussi une carène; mais elles n'ont pas la figure d'un cœur, elles sont au contraire en ovale alongé. La seule espèce connue , l'oMUS de la CALIFORNIE. (PI. 1, fig. 3.) Omus californicus Esch. ^. est entièrement noire , un peu velue, avec le corselet et les élytres parsemés de points enfoncés nombreux , disposés presque en séries longitudinales sur ces der- nières. Elle a environ cinq lignes de longueur. La patrie de cet insecte est la Californie . où il a été 1. Zool.jitlas. l'asc. I, pag. /|,pl. iîg. i. CICIJVDIiLELES. 55 pris une seule fois par Eschscholtz, dans le mois de novembre. Observation. Le mémoire de M. Say , publié en Amérique , ainsi que nous l'avons dit , fait connaître un genre qui pourrait bien être le même que celui d'Eschscholtz , mais qui en diffère par quelques carac- tères : nous allons en donner la traduction , afin que le lecteur soit à même d'en juger. « Labre transversal, beaucoup plus large que long ; mandibules saillantes , fortement dentées ; palpes la- biaux alongés, le premier article court, entièrement caché par le menton : le second petit, arrondi, aussi court que l'échancrure du menton : le troisième alongé, cylindrique , muni de poils raides : le quatrième élargi à l'extrémité où il est tronqué et un peu sinué ; men- ton muni d'une dent forte, saillante, échancrée en avant, aiguë ; antennes à second article ayant les deux tiers de la longueur du troisième ; pas d'ailes ; élytres soudées; yeux très petits, hémisphériques, entiers; chaperon entier à l'extrémité. » ESPÈCE : Amblychcila cylindriformis. Say. ^. a Cet insecte, que j'ai trouvé près des montagnes ro- cheuses, avait été d'abord rapporté par moi au genre Manticore ; mais , à en juger par l'individu mutilé que j'ai sous les yeux, je pense qu'il se rapproche davan- tage des Mégacéphales. Il diffère tout-à-fait des Man- ticores par la forme , par la tête , qui est plus pe- 1. Manticora cylindriformis , Journal de l'Académie des Sciences de Philadelphie, tom. III, pag. iSg. 36 COLÉOPTÈllES-PENTAMÈRES. tite, par le corselet qui n'est pas lobé, etc. ; mais il s'en rapproche par la grosseur comparative des yeux dont le diamètre est à peine plus considérable que celui de l'article basilaire des antennes. La grosseur des yeux l'éloigné des Mégacéphales, et de plus, le premier article des palpes labiaux est entièrement ca- ché par le menton; mais il a des rapports avec ce genre par la forme, et il est sans doute beaucoup plus exact de l'en rapprocher que des Manticores. Néan- moins, comme il ne rentre dans aucun genre connu, je crois utile d'en former un pour le recevoir. » Nous sommes tentés de rapporter avec M. de Laporte [Annal, soc. ent. de France ,, t. i , pag. 087), au genre ' Ornas d'Eschscholtz , ce Manticora cylindriformis de Say, qui est devenu type de son genre Amblycheila; il nous resterait moins de doute si M. Say, en parlant du labre, nous avait fait connaître s'il est pourvu de dentelures comme dans les Omus. N'ayant vu en na- ture ni l'un ni l'autre de ces insectes, il est impossible de nous prononcer autrement à cet égard, d'autant plus que les descriptions des deux entomologistes ne permettent pas une comparaison exacte de tous les caractères qu'ils assignent à leurs genres. 2." LES Platychiles. — PlatycliUe. Mac-Leay *. Ils ont les trois premiers articles des tarses de devant dilatés dans les mâles, et leurs palpes labiaux dépassent un peu les maxillaires; le labre est trans- versal, bidenté au milieu; les élytres sont libres, mais il n'y a point d'ailes au dessous. i. Étyni. TtAatvî, large; j^êTAoç, lèvic. CICINDELETES. ^7 Ce sous-genre a été établi par Mac-Leay [ A nniilosa Javanica), sur la seconde espèce de Manticore décrite par Fabricius ; il n'a pas une forme anguleuse sur les côtés comme lesManticores, et ses antennes sont plus courtes que la moitié du corps. Le corselet est plus large que long, presque carré , plus large que la tête , aplati et avancé en pointe à cliacun de ses angles. La seule espèce connue est LE PLATYCIIILE PALE. Platyckile pallida. Fab. ^. Elle a tout le corps d'un jaune testacé pâle , avec le bout des mandibules obscur; la tête présente en long quelques rides entre les yeux , et le corselet en offre d'autres à son milieu, mais placées en travers, le long de la suture médiane; les élytres, en ovale peu alongé , sont parsemées de points enfoncés peu pro- fonds et assez rapprochés. Cet insecte n'a guère que six lignes et demi de long ; il se trouve au cap de Bonne-Espérance , mais il paraît qu'il y est fort rare. Nous ne le connaissons que par les descriptions des auteurs , qui n'ont pas publié sa figure. Gbs. M. Mac-Leay rapporte avec doute cet insecte au Manticora pallida de Fabricius, parce qu'il a les élytres libres, et que Fabricius donne à son Manticore les élytres soudées. Il nous semble certain que c'est la même espèce. Nous verrons plus loin, au genre I. Manticora pallida, Syst. Eleiiili., t. 1, pag. 187. — P. pallida, Mac- L. Annul. jav. éd.Leqtiien, paf,'. io4. — Drjean, Specics des Coléoplèreà, r.V, pag. ,98. 38 COLÉOPTÈRES-PENTAMÉRES. CoUyris, que Fabricius a donné comme aptère, une espèce qui a aussi les élytres libres. GENRE MÉGACEPHALE. MEGACEPHALA. LaT. '^. Les Mégacéphales semblent, comme nous l'avons dit, faire le passage de cette famille à la suivante. Elles tiennent des Manticoriens par leur tête volumineuse , qui diffère surtout de celle des Cicindéliens, en ce que son volume n'est pas dû à la saillie des yeux ; en ce que leur corselet est aussi large que la tête , au moins en avant , et que la lèvre supérieure est fort courte. Les mandibules sont très larges, arquées et munies de plusieurs dents aiguës, inclinées dans le sens de la courbure, si ce n'est la première, qui est plus saillante que les autres , et qui se dirige un peu en arrière. La lèvj^e supérieure (pi. i , fig. 4? ^) est beaucoup plus large que longue , un peu avancée et quelquefois un peu échancrée au bord antérieur, ce qui tient au plus ou moins de saillie de quelques dentelures de ce bord. Les palpes labiaux [fig. l\-, b) dépassent par leur extrémité celle des maxillaires; leur premier article est plus long que les lobes latéraux du menton : il est à peine plus large que le troisième; le second est fort court et à peine distinct; le troisième est très long, 1. Etym. /xiyaç, piaiidj jttifaAil , lèle. — Syn. Gnatlio, Jlligor, d'après Latieillcj Cicindc.la, Liniiée, de (iécr, Fabricius, Olivier. CICINDELÈTKS. ^9 Ic-'èrement courbé et un peu comprimé; le dernier ou quatrième est de la longueur du premier : son extré- mité est coupée un peu obliquement, et elle s'élargit de manière à avoir la forme d'un triangle alongé. Les pattes ont les trois premiers articles des tarses de devant (/tg. 4, c.) élargis, fortement ciliés en de- dans et point du tout en dehors. Les élytres sont ou libres ou soudées ; dans ce dernier cas , il n'y a point d'ailes en dessous. Ce genre a généralement l'aspect et la forme élégante des Gicindèles; aussi les auteurs qui en avaient décrit quelques espèces, les avaient-ils placées avec ces der- nières. Comme les Cicindèles , ces insectes vivent sur le bord des eaux et des rivières; mais leurs ailes étant îiénéralement moins développées et leurs pattes plus longues, il en résulte qu'ils marchent davantage et qu'ils volent beaucoupmoins. Quelques uns, de l'espèce nommée sepidcralis, courent avec vitesse parmi les herbes des terrains sablonneux des forêts ; ils ne se servent pas de leurs ailes. M. Lacordaire, qui les a observés, remarque qu'ils exhalent une forte odeur de rose ; mais il ajoute que cette odeur devient bientôt fétide et désagréable. D'autres , appartenant à une es- pèce encore inédite, se réfugient sous les bouses sè- ches, dans les trous que se creusent les Bousiers des genres Onthophage et Copris; ils passent là tout le temps de la plus grande chaleur du jour et ils essaient de défendre l'entrée de leur retraite, si l'on cherche à les prendre. Mais si l'on persiste , tout moyen de dé- fense devenant inutile, ils gagnent le fond de leur de- meure. Le seul moyen qui reste alors de s'en emparer est d'introduire une longue paille au fond de leur trou; 40 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. ils la saisissent avec leurs mâchoires et se laissent ame- ner au dehors plutôt que de lâcher prise. Olivier, dans son voyage en Orient , avait fait une observation au sujet de la Mégacéphale de l'Euphrate, que M. Lacor- daire a renouvelée sur d'autres espèces ; elles produi- sent un petit bruit semblable à celui du Grillon , ap- pelé vulgairement Cri-Cri, par le frottement de leurs cuisses contre les bords de leurs élytres. Les Graphi- ptères, genre du groupe des Carabiques, présentent aussi cette particularité . dont nous parlerons à l'oc- casion de ces insectes; leurs mœurs diffèrent peu d'ailleurs de celles des Mégacéphales. Latreille est le premier qui ait apprécié les caractè- res par lesquels les Cicindèles s'éloignent des Mégacé- phales ; il a formé ce genre sur le Cicindela megacepliala d'Olivier, nom que Fabricius avait cru devoir changer en celui de megalocepliaia, pour plus d'exactitude. Dans le tome dixième de l'encyclopédie méthodique, MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Audinet-Serville ont partagé les Mégacéphales en deux sous-genres. Le premier, qu'ils ont nommé Aptème , comprenait l'es- pèce que nous venons de mentionner : ses caractères étaient d'avoir les élytres soudées, et d'être privé d'ai- les ; le second conservait le nom de Mégacéphale. Il eût été plus exact de garder ce nom pour le premier sous-genre qui avait servi de type à Latreille, et de donner une dénomination nouvelle aux autres espèces. Les mêmes entomologistes rapportaient à leur genre Aptème les M. quadrisignata et Eupliratica, qui sont ailés. La forme de l'angle extérieur des élytres indique assez cette particularité pour que l'on ne puisse pas s'y tromper, et cependant ces deux Mégacéphales n'ont CICINDELÈTES. /j 1 quelquefois que des rudimens d'ailes, ce qui prouve bien que les espèces de ce genre volent fort peu, et qu'elles sont, au contraire, organisées pour courir. On peut partager ce genre en deux divisions d'après l'absence ou la présence des ailes sous les élytres. La première division comprend seulement l'espèce sui- vante ; toutes les autres appartiennent à la seconde di- vision. LA MÉGACÉPHALE DU SÉNÉGAL. (PI. 1, fig. 4-) M. Senegalensis. Lat. ^. Cette belle espèce, la plus grande des Mégacéphales connues a, le plus ordinairement, un pouce de lon- gueur sur quatre lignes de largeur. Elle est d'un vert obscur en dessus, plus brillant sur les côtés et en des- sous, avec les bords latéraux des élytres et du corselet bleuâtres. La tête est un peu rugueuse entre les yeux et le corselet faiblement ridé en travers. Les élytres sont parsemées de points enfoncés, profonds à la base, et beaucoup plus petits et plus serrés à mesure qu'ils approchent de l'extrémité. La bouche, les pattes et les antennes sont d'un jaune sale et obscur ; le bout des mandibules et l'abdomen sont noirs. Elle se trouve au Sénégal. I. Gêner. Crust. etlnsect.,t. I,pag. 1^5; — Dejean, Spec. des Coléopt., t. V, pag. 199. — Cicindela megacephala, Oliv. Ent., t. II, n» 33,pag. 8, pi. 2, fig. 125 — C. r7iegalocephala,Yn\y. Syst. Eleutl)., 1. 1, pag. 232. /| 2 C, 0 LEO PTE RES-TENT A M !■ RE S. •2. LA MÉGACÉPHALE DE VIRGINIE. M. Virginica. Lin. ^. Elle est longue de neuf lignes. Le dessus est d'un noir assez brillant; les côtés du corselet et des clytres, et la tête presqu'en entier sont verts; le bord des élytres se change en bleu vers l'extrémité. La lèvre, les mandibules , les palpes , la base des antennes , les pattes et le bout de l'abdomen sont d'un jaune roux obscur ; le reste des antennes est brun. L'extrémité des mandibules et le dessous du corps sont noirs. Le cor- selet est marqué au milieu d'une impression arrondie; les élytres sont fortement ponctuées à la base , pres- que lisses à l'extrémité ; elles présentent, à cette partie seulement, deux rangées de points enfoncés et bleus. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale. 5. LA MÉGACÉPHALE A QUATRE TACHES. M. quadrisignata. Dej. ^. C'est une grande et belle espèce, longue de onze à douze lignes. Elle est verte , avec le dessus des élytres noir et les bords verts; leur surface n'est point ponc- tuée, mais elle est couverte de petites élévations ou tubercules serrés et alongés, et elle présente, près de la I . Ciciiidela i'irgiiiica, Sysl. iiat., t. II, gag. G57. — Dej. Spec. des ("o- léopt., 1. 1, pag. 1^0. 2. Spec. des Colcopl., t. I , pag. 201 J — Boisdiival ri Dcjean, cl Icon. des Colcopl. d'Europe, l. I, pi. j, fig. ?. CICINDELÈTES. qj suture, une série longitudinale d'impressions assez pro- fondes, et alongées. Chaque élytre est ornée de deux taches jaunes : la première , en carré inégal , est placée vers la base, au côté externe; la seconde, alongée et un peu arquée, mais large, est située en dehors à l'ex- trémité. La lèvre, la base des mandibules, les palpes, et les pattes sont jaunes ainsi que les antennes, dont les premiers articles sont quelquefois tachés de brun en dessus. L'abdomen est noir , avec l'extrémité jaune de même que le bord inférieur des élytres. Elle habite le Sénégal, -o" 4- LA MÉGACÉPHALE DE l'eUPHRATE. M. Euphratica. Dej. ^. Elle est longue de huit limes, d'un vert brillant, avec les côtés du corselet et ceux de la base des élytres bleus. Celles-ci, très fortement ponctuées à la base, et très faiblement, au contraire, vers le bout, sont obscures et noirâtres le long de la suture ; chacune d'elles est ter- minée par une grande tache ovale jaune, dont l'extré- mité touche la tache opposée, lorsque les élytres sont fermées. Le milieu de la poitrine et l'abdomen sont noirs; tout le reste de l'abdomen est jaune, ainsi que les pattes, la base des mandibules, la lèvre , la moitié antérieure des antennes et les palpes presque en en- tier; l'extrémité de ceux-ci et la dernière moitié des antennes sont noirâtres. Cette jolie espèce se trouve en Arabie et sur les bords de l'Euphrate. M. Ranon . 1. Spcc. des Coléopt., t. J, p.'if;. 7. — Ij.tI. elDej., icon. fl<'s Colôopl. ,.l,pl. ., n. _^^ C re re a o o D 13 ^ Q- o_ ►rJ ao S E Cï & P H >• H C!! g O Ci 5 § ^ te S O N ^ j^^ c? ^^ I ^ o I— I 3 M ^ U H- 1 t— ( M en CIClNnELETKS. 49 GENKE CICINDÈLE. Cl CI N DELA. Lat. Les jolis insectes connus sous le nom de Cicindèles peuvent être rangés parmi les Coléoptères les plus élégans et les plus gracieux. Leur corps élancé, leurs formes étroites, l'éclat de leurs couleurs, la disposi- tion si variée des taches dont la plupart sont ornés, la légèreté et la vitesse de tous leurs mouvemens , sont les principaux traits auxquels on peut les reconnaître. Leur Vevre supérieure [pi. 2, fig. 4? c. cl.) est ordinai- rement découpée en plusieurs dentelures; quelquefois aussi elle est entière, mais alors on remarque une lé- gère saillie (/?«•. 3, a.) qui disparait seulement dans quelques mâles. Les tarses de devant s'élargissent {fig- 4' /•) ^t sont garnis en dessous d'une brosse de poils épais dans les mâles ; cette brosse est plus visible en dedans qu'en dehors. Les palpes labiaux [fig. 4> b-) sont alongés, pendans, comme dans tous les sous- genres de cette tribu; le troisième article de ces pal- pes est plus grand que les autres, hérissé de poils longs etraîdes, et presque aussi mince que le dernier ou quatrième; c'est à ce caractère surtout que l'on peut reconnaître ce genre. Bien que les Cicindèles soient les insectes les plus agréables à la vue , elles sont peut-être aussi les plus voraces et les plus carnassiers; ce qui les a fait regar- der comme les tigres de cette classe d'animaux. Elles no C « :> L £ O P T E R E s - P E x\ T A M E R E s . coiislitiient un genre extrêmement nombreux. En efl'el, les ouvrages des auteurs renferment la description de plus de deux cents de ces espèces, toutes remarqua- bles par la grande variété des couleurs et la diversité des dessins que présentent leurs élytres. La longueur de leurs pattes, quelquefois très considérable, les rend essentiellement propres à la course; mais leur vol n'est pas moins agile que leur course n'est rapide; c'est avec peine que l'on parvient à les attraper, et rarement y réussirait-on si l'on n'était armé d'un fdet à papillons. Toujours en mouvement et toujours sur leurs gardes, elles s'échappent dès qu'on les approche , pour aller se poser à quelques pas de là; persiste-t-on , elles s'en- volent encore, se posent, s'enlèvent et reviennent sur leurs pas, de manière à lasser la patience la mieux éprouvée. C'est surtout dans les lieux arides, sur le bord des eaux douces ou salées, partout où il y a du sable, et quelquefois aussi dans les allées sèches de nos bois, qu'on les rencontre dès le premier printems. Dans les parties les plus chaudes du Nouveau-Monde, elles changent leurs habitudes; c'est sur les feuilles des arbres qu'on les retrouve alors. Là, comme ail- leurs, elles font aux autres insectes une «ruene cruelle, . o - car la chasse est le but de tous leurs mouvemens." Agiles presqu'autant que nos mouches, elles volent de feuille en feuille , et se jettent sur leur proie avec une rapidité qui les en rend maîtresses; au lieu que, dans le premier état de leur vie, alors qu'elles ne sont que de simples larves , c'est à la ruse qu'elles ont recours pour s'emparer de leurs victimes. Quel- ques unes, cependant, se servent moins de leurs ailes; elles courent plus qu'elles ne volent, et choisissent de CICliNDliLKTES. ;> I [)rélV'rence les terres les moins arides. Mais loules, malgré les modifications de formes, malgré les diffé- rences d'habitudes , ont une manière d'être, un aspect particulier que l'on reconnait toujours, et qui les fait aisément distinguer au premier coup d'œil. Plusieurs naturalistes ont étudié les Cicindèles à toutes les époques de leur vie, et nous ont fait con- naître leurs transformations. Tels sont Geoffroy, La- treille , M. Desmarest , parmi les Français ; M. West- wood, parmi les Anglais. D'autres ont remarqué leurs allures, les lieux qu'elles affectionnent , les différences qu'elles présentent dans leur manière de vivre ; ce sont en Amérique , un de nos entomologistes voyageurs les plus intrépides , M. Lacordaire , et dans l'Inde, au Cap de Bonne-Espérance, M. Westermann. On n'a pas toujours désigné les mêmes espèces sous le nom de Cicindèles ; Geoffroy appelait ainsi des in- sectes , qui font partie de genres dont nous nous oc- cuperons plus tard : les Théléphores, les Malachies. Les anciens désignaient, par le mot Cicindelay des insectes qui brillent pendant la nuit, des Lampyres sans doute , ou Yers-Luisans, auxquels ils attribuaient des propriétés malfaisantes. Linnée a séparé des Cara- bes, ou des Buprestes de Geoffroy, les espèces que, d'après lui , on est convenu d'appeler Cicindèles. Leurs larves vivent dans la terre , et , par cette raison , elles nous ont long-tems échappé. Geoffroy, qui les a remarquées le premier , a décrit leurs manœuvres cu- rieuses. Rien n'est plus amusant, dit-il, que de les observer et de voir comment elles parviennent, sans sortir de leur retraite, à s'emparer des insectes dont elles font leur proie. Blotties à l'entrée d'une ouver- ■^'J. COLEOriEUES-PENTAMlillES. ture qu'elles ont pratiquée dans la terre, laissant seu- leaieiit au dehors leur tête armée de deux fortes mâ- choires, elles attendent patiemment qu'un insecte vienne à passer; elles cherchent alors à le saisir , et, si elles peuvent l'atteindre, elles se laissent glisser au fond de leur demeure avec leur victime , qui devient pour elles une proie facile et assurée. A la moindre alarme, à l'approche d'un danger, elles disparaissent de la même manière, et il serait difficile de les attein- dre, si l'on n'avait soin d'introduire dans leur trou une paille ou une petite branche d'arbre, au moyen de laquelle on retrouve le sentier tortueux qu'elles ont pratiqué , et dont la longueur est souvent de plus de dix-huit pouces. En déblayant avec soin la terre qui les recouvre , on les trouve repliées sur elles-mê- mes, à peu près en forme de z. Leur corps {pL 2 , fig. ^\ , g- ) est alongé, presque cylindrique et légèrement velu; il est formé, sans y comprendre la tête, de douze anneaux. ou segmens, dont les trois premiers portent chacun deux pattes; la tête et le premier segment sont beaucoup plus larges que les autres , plus durs , et presque noirs ; les deux autres segmens munis de pattes sont en- core assez durs; tous les autres sont mous et blancs. La tête est déprimée ou creusée d'une manière re- marquable ; elle porte deux antennes courtes, de quatre articles seulement; deux tubercules , placés sur les côtés , supportent les yeux qui sont petits et au nombre de huit, comme dans les araignées; les man- dibules sont aiguës, longues, courbées et dirigées en avant, munies d'une dent au côté interne; leur bout n'est point percé ; les mâchoires, la lèvre et les palpes CIGINDELÈTES. 55 n'ont pas la forme qu'ils auront par la suite, et ce n'est que par analogie que l'on peut les reconnaître. Après le premier segment tlioracique, ou celui qui porte les premières pattes , c'est le huitième qui est le plus gros. Il est surmonté de deux tubercules charnus , qui sont revêtus de poils roux, excepté au milieu, d'où part un crochet courbé et très pointu , dirigé en avant, et que l'insecte peut , à son gré , faire rentrer ou sortir. Des quatre anneaux qui suivent, le dernier parait double; mais cet effet n'est dû qu'à la saillie du canal intesti- nal , qui se prolonge en forme de cône tronqué. Cette larve est celle d'une espèce très commune dans notre pays , la Cicindèle champêtre, qui se ren- contre aussi dans presque toute l'Europe. MM. Des- marest et Westwood en ont donné la description et la figure avec beaucoup de détails; le premier, dans le Bulletin de la Société philomaticjue '^ ; le second, dans les Annales des Sciences naturelles'^. Nous avons em- prunté au Mémoire de M. Westwood , la figure de no- tre planche 2 ; nous lui prendrons encore quelques détails sur les travaux de cette larve, qu'il a observée avec plus de soin qu'aucun autre entomologiste. « Dans les premiers jours d'avril , en chassant dans les sablonnières de Wienblenden, près de Londres, j'aperçus , au pied d'un des bancs de sable exposés au soleil, plusieurs ouvertures circulaires placées les unes à côté des autres.Ayantsuivi le conduit qui faisait suite à ces ouvertures, je trouvai au fond une larve que je recon- nus aussitôt pour être celle de la Cicindèle champêtre. » Ayant emporté chez moi plusieurs larves et un peu 1. 1801 — i8o5. i. Tom. XXII, pag. 209 et suivantes. 54 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. de sable de l'endroit où je les avais prises, je mouillai celui-ci pour le rendre adhérent , et je vis bientôt après mes larves au travail. » Après avoir labouré une portion de terrain avec leurs pattes de devant, elles le saisissent avec leurs mâchoires et le placent sur leur tête ; puis, emportant cette charge , elles la déposent à quelque distance du trou qu'elles ont commencé. » En continuant à opérer de cette manière, le trou, au bout de très peu de temps , se trouve assez profond pour cacher le corps entier de la larve, et ses opéra- tions deviennent plus intéressantes. Descendant la tête en avant, et recourbant son segment anal à l'ouverture du trou, de manière à ce qu'il serve de soutien à son corps, l'insecte continue son travail; il emporte de temps en temps, sur sa tête, le sable qu'il a détaché avec ses pattes et ses mâchoires , et il soutient ce sable au moyen de ces dernières ; pour cela, il les relève et rejette sa tête en arrière , de sorte qu'elle forme un angle droit avec le corps. Il empox'te ainsi des grains de sable et de petites pierres plus grosses que sa tête , et si un de ces morceaux tombe, par suite de l'accu- mulation du sable placé à l'ouverture du trou, il le rapproche de nouveau de sa bouche, et là, par un mouvement rapide, il le jette par dessus sa tête à une distance considérable. » Le trou est alors suffisamment large pour que l'in- secte puisse s'y retourner. A mesure qu'il devient plus profond, les travaux de l'architecte s'accroissent telle- ment, qu'il est souvent forcé de se reposer pour re- gagner le sommet ; à cet effet , il se fixe aux parois du trou, au moyen des crochets qu'il a sur le dos. La CICINDELÈTES. 55 Ibrce et l'activité de ces larves est telle que, lorsqu'on les touche, elles jettent rapidement en avant et en arrière leur tête et leur corps, de la même manière qu'une chenille piquée par un Ichneumon. » Après avoir terminé son trou, qui varie en pro- ' fondeur de six à dix-huit pouces, selon la grosseur de la larve (ouvrage immense en proportion de sa taille, et qui est achevé beaucoup plus vite qu'on ne pourrait s'y attendre), l'insecte va s'établir à l'entrée de sa ta- nière pour y guetter sa proie. Cette ouverture se. trouve complètement bouchée et mise de niveau avec la terre environnante , par sa tête et le premier seg- ment de son corps. Il peut garder cette position à l'aide des deux tubercules de son dos, et des crochets dont ils sont armés; dans ce but, elle les dilate et les pousse en avant. » Placées dans une situation presque semblable à celle des larves de fourmilions, dont nous aurons plus tard l'occasion de présenter l'histoire également inté- ressante et curieuse , les larves de Cicindèles sont tout aussi indifférentes sur le choix de leur proie. Le plus souvent cette proie consiste en petits insectes de la tribu dés Carabiques; mais elles mangent aussi des araignées et même leur propre espèce. M. Westwood a trouvé dans leurs trous des débris de Cicindèles champêtres. De même, le fourmilion se nourrit d'autres fourmi- lions. Les restes du repas, qui se composent de l'en- veloppe dure de l'insecte, sont ordinairement rejetés en dehors du trou. Les larves de Cicindèles sont fort abondantes au prin- temps, dans les endroits sablonneux; mais on en voit aussi durant tout l'été et même au commencement 56 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. de l'automne. Selon M. Westwood, dont nous nous plaisons à citer les curieuses observations, quand on trouve l'insecte parfait dans un endroit sablonneux, on est à peu près sûr de rencontrer, à peu de distance, les habitations de leurs larves. Il faut , si l'on veut se procurer le plaisir d'étudier leurs mouvemens , les mettre dans un pot à fleurs plein de sable et l'enfoncer dans la terre. Il est inutile d'ajouter qu'il est néces- saire de pourvoir à la nourriture de ces hôtes, si l'on tient à les conserver long-temps. On ignore la durée de la vie de ces larves, et l'on ne connaît pas la forme de la chrysalide. C'est, dit avec quelque raison l'ento- mologiste historien de cette espèce , un point peu im- portant; la nymphe des Coléoptères n'est réellement que l'insecte parfait , enveloppé d'une peau mince . sous laquelle sont cachés les membres. Latreille sup- pose qu'avant de se transformer, les larves bouchent le trou de leur cellule , et qu'elles.restent dedans jus- qu'au temps de leur dernière métamorphose. Parmi les différentes espèces dont se compose le genre desCicindèles, quelques unes exotiques, vivent toujours sur les feuilles ; elles ont la lèvre supérieure plus avancée et fortement dentée [pL 2, fig. 4? c. d.): les autres, beaucoup plus nombreuses, se trouvent toujours à terre, dans le voisinage des eaux, soit douces, soit salées; leur; corps est plus large, leur lèvre moins avancée (fig. 3, a. ). Se fondant sur ces différences , quelques naturalistes ont pensé qu'il seroit bon d'en former deux genres. M. Lacordaire lui-môme, qui a fait de si bonnes observations sur leurs mœurs, semble partager cette opinion. Aussi, dans ces derniers temps, M. de Laporte, entomolo- CICINDELÈTES. 5^ giste instruit, dont nous citerons souvent les travaux, a-t-il séparé les premières , sous le nom d'Odonto- clieiles *. M. Westwood les avait auparavant nommées Cylindcres, ainsi qu'il le dit dans son mémoire sur les larves des Cicindèles. Séduits nous-mêmes par ces dififérences, nous avons étudié avec soin les divers groupes que forment, dans une série complète, toutes les Cicindèles des auteurs. Nous avons remarqué dans les tarses une organisation tout-à-fait curieuse et pro- pre aux espèces qui vivent sur les feuilles; c'est que ces tarses sont sillonnés en dessus comme le repré- sente la figure 4? /? tle notre planche 2. De son côté, M. Audouin a reconnu que dans quelques unes de ces mêmes espèces, les palpes maxillaires internes portent au bout de leur dernier article un petit poil (même planche, fîg. ^, a), ayant quelque ressemblance avec celui qu'on voit dans les Thérates, genre dont nous parlerons plus bas. Ces caractères, joints à ceux que l'on connaissait, nous firent pencher d'abord vers l'o- pinion des autres entomologistes. Mais, comme il arrive très souvent dans l'étude de l'histoire naturelle, l'exa- men de toutes les espèces nous fit bientôt changer d'avis. En eifet, quelques Cicindèles du nombre de celles qui vivent sur les feuilles n'ont pas les tarses sillonnés ; d'autres à tarses sillonnés sont privés du poil que l'on devrait trouver au bout de leurs palpes. Plu- sieurs espèces des parties chaudes de l'Afrique et de l'Asie, participent des caractères de l'un et de l'autre groupe, mais on n'a pas de notions sur leur manière de vivre, et dès lors il serait impossible de leur assi- gner une place ; plusieurs même font le passage de l'un I. Revue Entom. de M, Silbermann, t. II, pag. 34- 58 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. de ces groupes à l'autre. Ces raisons nous engagent donc à laisser réunis, sous le nom de Cicindèles, tous les insectes que l'on avait essayé de séparer; nous éta- blirons seulement parmi elles deux divisions princi- pales, entre lesquelles se placeront les espèces inter- médiaires de l'ancien et celles du nouveau continent, qui n'ont pas tous les caractères des Odontocheiles de M. de Laporte. La première division renferme toutes les Cicindèles à corps étroit, dont les tarses sont alongés, sillonnés, dont la lèvre supérieure avancée présente de fortes dentelures, et qui ont au bout de leurs palpes internes un petit poil terminal. Dans la seconde division, nous placerons les espèces qui n'ont pas ce poil terminal des palpes internes [pi. 2, fjg, 3, />.), et dont les tarses sont sans sillons. Quelques espèces de ce groupe, faute de ces deux caractères, ne peuvent être placées dans le précédent, bien que leur forme générale invite à les y rapporter, ainsi que la sail- lie et les dentelures de leur lèvre. Mais, à part ce petit nombre, toutes les autres Cicindèles ont le corps large et aplati, la lèvre peu avancée et généralement peu den- telée. Elles forment la plus grande partie de ce genre, dont la première division n'est qu'une section fort petite. u. ESPÈCES DE I.A FBEDIIÈRE DIVISION. 1. LA CICINDÈLE A COU CYLINDRIQUE. Cicindela cylindricollis. Dej. *. Elle est longue de six lignes et d'un vert obscur, plus brillant sur le chaperon et sous le corps; il se I. Spec. (les Coléopt. t. I, pag. 26. CICINDELÈTES. Sq change en cuivreux rougeâtre sur les côtés du corse- let, et en cuivreux doré sur les côtés de la tête et de la poitrine. La lèvre est obscure, et les mandibules sont noires, ainsi que le bout des palpes: le reste de ceux-ci est jaune. Les antennes sont brunes, avec la base d'un vert foncé; le corselet est étroit, cylindri- que, très finement strié en travers : il a ses angles postérieurs d'un cuivreux doré. Les pattes sont d'un vert bleuâtre ; la base des cuisses est roussâtre. Les élytres sont couvertes de points enfoncés très nom- breux, dont les intervalles sont relevés et forment des rides en travers ; sur le bord extérieur, un peu au delà du milieu, est une petite tache transversale blan- che, et vers l'extrémité on en voit une autre appliquée sur le bord même. Cette joHe espèce se trouve au Brésil. 2. LA CICINDÈLE DE CAYENNE. Cicindela cayennensis. Fab. *. Elle est longue de sept lignes; d'un vert bronzé très obscur en dessus, d'un noir à reflets d'un violet foncé en dessous. Le bord antérieur de la lèvre est ferrugi- neux. Le corselet est cylindrique, finement et irrégu- lièrement strié en travers. Les élytres sont couvertes d'une ponctuation serrée , et marquées sur le bord extérieur, au delà du milieu , d'une petite tache alon- gée et blanchâtre. Les jambes et les tarses postérieurs, et presque tout le ventre, sont d'un jaune roux; la 1. Ent. Syst. , 1. 1, pag. 177. — Oliv. Ent. t. II, n." 33, pag. 33, pi. i iig- 2. — C. bipunctata, Dej. Spec. t, I, pag. 22. 6o COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. base des quatre jambes de devant est ferrugineuse. Elle se trouve à Cayenne. 3. LA CICINDÈLE A DEUX POINTS. Cicindela bipunctata. Fab. *. Cette espèce est de la taille de la précédente à la- quelle elle ressemble beaucoup. Elle en diffère par l'abdomen qui est en entier d'un noir violet ; par les pattes dont les cuisses et les jambes de derrière , sont seules jaunes, et par la tache blanche des élytres qui est triangulaire. Elle se trouve dans les mêmes contrées. 4- LA CICINDÈLE APICALE. Cicindela apicalis. Br. Elle est en dessus d'un vert obscur, un peu bronzé sur le dos, un peu bleu sur les côtés, et en dessous d'un bleu brillant, avec le ventre d'un brun roussâtre. Les pattes sont jaunâtres, et les tarses d'un roux foncé. La première moitié des palpes est jaunâtre, et l'autre moitié d'un brun roussâtre. La lèvre est verte , avec les côtés jaunâtres. Les antennes sont d'un roux foncé. La tête est finement striée; le corselet parait presque lisse; les élytres sont finement ponctuées et 2. Ent. Sysl. , t. I, pag. 174 ; et Syst. Elculh. t. I, pag. 238, (en reti- rant le synonyme d'Olivier ). — C cayennensis , Dej. Spec, t. I , pag. 21 . (M. Dejean a transposé les descriptions de ces deux espèces, parce qu'il nu pas eu égai-d à la couleur du ventre. ) CICINDELÈTES. (j 1 presque chagrinées; chacune d'elles porte trois petites lâches blanchâtres , dont l'une est à l'angle de la base , la seconde un peu au delà du milieu, et la troisième près du bout; l'extrémité des élytres, à partir de cette dernière tache , est plus pâle que le reste. Cette espèce se trouve à Cayenne; elle a cinq lignes de long sur une et demie de large. /3. ESPÈCES DE LA DEUXIÈME DIVISION. 5. LA GIGINDÈLE A QUATRE POINTS. Cicindcla quadripunctata. Fab. '^. Elle est longue de cinq lignes; d'un bleu violet bril- lant , plus obscur dans la femelle, qui est verte en des- sus avec les bords des élytres bleus. Le corselet est couvert au milieu de quelques rides légères. Les élytres sont fortement ponctuées à la base , plus faiblement à l'extrémité. Chacune d'elles est ornée de deux taches de couleur d'ivoire, dont la première, très petite, est placée un peu au delà du milieu des élytres , et la se- conde est située au dessus de la première , près du bord : elle est aussi deux fois plus grande. Les palpes sont noirâtres ainsi que la lèvre ; une ligne blanche se remarque sur cette dernière, dans le mâle; les mandi- bules sont noires , avec la base d'un bleu violet. L'ori- gine des antennes est de cette couleur, et le reste brun. Elle se trouve aux Indes orientales. I. Syst. Eieulh., t. I, pag. 2^9, n/' 36, mâle; — Dej. Spcc. , t. I, pag- 36, mâle et ft-iTielle; — C. f\. î^ntlnUi. Sclioiilierr. Syn. Ins., l. I, pag. ?/l4 , 11." 38 , femelle. b'J CO LK O P T E n E s- l> E N T A ME R E S. 6. LA CIGINDÈLE A VENTRE ROUX. Cicindela ventralis. Dej. *. Elle est longue de quatre lignes et demie et d'un noir un peu bronzé en dessus, d'un bleu d'acier sur les côtés , _ avec la poitrine verte ; le ventre presque tout entier est d'un roux obscur. Les pattes sont vertes avec quel- ques poils blancs, les jambes sont pâles à la base; la lèvre , la base des palpes et des mandibules sont d'un jaune roux ; la première est très avancée, plus forte- ment dentée dans le mâle que dans la femelle. Les yeux sont échancrés , peu saillans ; la tête et le corselet sont très finement striés; les élytres sont couvertes de points enfoncés très serrés , et leur milieu est élevé le long de la suture. Elle habite la Guiane. 7. LA CIGINDELE BLEUE. Cicindela chalybca. Dej.^. Longue de cinq et demie à six lignes, entièrement bleue, un peu violette en dessous, quelquefois d'un bleu un peu verdâtre en dessus. Lèvre très avancée et dentée, surtout dans les femelles; mandibules et palpes noires, antennes bleues dans leur première moi- tié. Tête et corselet finement striés , élylres ponctuées , cuisses violettes, jambes vertes ainsi que les tarses. Cette belle espèce se trouve au Brésil. I. Spec, t. I, pag 32. •j. /A ^^S- 4- — Dfj. «m Doisd. Icon. t. 1, (>1. 3, flg. -1. — Ciirlis, Biit. Plnt , i. 1, pi, 1. eu; IN DE LE TES. • 7 I rlievroii , el son extrémité se relève un peu vers la suture ; la lunule de l'extrémité est à peu près comme dans Vaprica. Cet insecte se trouve dans les parties orientales de la France , et en Angleterre. 1 5. LA CICINDÈLE FRANÇALSE. Cicindela Gallica. Br. ^. (PI. 2 , tij;. 5.) Longue de sept lignes et demie. Cette jolie espèce l'essemble à la précédente par la forme, mais elle est entièrement verte en dessus et un peu cuivreuse en des- sous; les pattes sont de cette dernière couleur. La tête est un peu plus striée que dans Vaprica j, mais moins que dans le sylvicola, et le corselet est moins rugueux que dans ce dernier. La b'ase des mandibules et la lèvre sont jaunes; les palpes sont d'un vert bronzé dans les deux sexes. La lunule de la base des élytres est inter- rompue comme dans le sylvicola; la bande du milieu est plus étroite , droite jusqu'à sa moitié , où elle se recourbe et forme une petite sinuosité ; la lunule de l'extrémité est interrompue, et l'on voit un gros point rond à la place de la dent qui la termine dans les es- pèces précédentes. Ce joli insecte se trouve daiLS la France orientale , et dans le département des Basses-Alpes. 1 . Revue Entoin. de Silbermaiin, l. II, pag. ç)i . — Chioris, Dej . Spec, t.V, pag. 227. 72 COLÉOPTÈRES-PENTAMÉRES. 16. LA CICINDÈLE DES FORÊTS. Cicindela sylvatica. Linn. ^. Cette espèce, longue de sept à huit lignes, est remar- quable par la saillie de sa lèvre supérieure, qui est avancée et pointue , presqu'à la manière des Oxychei- les, mais qui cependant ne cache pas les mandibules comme dans ce sous-genre. Cette lèvre est noire dans les deux sexes; la base des mandibules est jaune; les palpes sont d'un vert foncé. Tout le dessus du corps est obscur avec des reflets d'un bronzé cuivreux, comme soyeux ou veloutés; la tête et le corselet sont plus rougeâtres. En dessous, les côtés du corselet sont d'un rouge vif; ceux de la poitrine et du ventre sont d'un rouge violet , le milieu de celui-ci est noir et bleu ; les pattes sont cuivreuses, ainsi que la base des antennes, mais les cuisses sont d'un violet obscur. La tête est finement striée et le corselet assez fortement chagriné; les élytres sont inégales, chagrinées et marquées de chaque côté de la suture d'une large bande de gros points enfoncés placés irrégulièremfent : elles présen- tent à la base une lunule humérale interrompue , au milieu une bande étroite, transversale et sinueuse, dont la partie voisine de la suture est la plus basse, et vers l'extrémité un gros point, qui serait l'origine de la lunule, si elle existait : ces bandes et ces lunules sont d'un blanc sale ou jaunâtre. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe, excepté I. Faun succ.,n.o ^jSj — Fab. Syst. FJciUh. t. I, pag. 234, " ° '4i — Dej. Spec, t. I, pag. 715 cl Icon., t. I, pi. 3, (ig. 8. CICINDELliTJÎS. ~.) peut-être en Espagne et en Italie; elle recherche sur- tout les endroits sablonneux, secs, et exposés au grand soleil. Les forêts de Montmorency et de Fontainebleau sont les parties des environs de Paris où elle est le plus répandue, pendant le mois de mai. Cicindela Ultoralis. Fab. ^. Elle est longue de six lignes , et d'un brun un peu cuivreux, quelquefois rougeâtre et quelquefois ver- dàtre en dessus; la tête et le corselet sont plus cui- vreux; les côtés du corselet et de la poitrine sont d'un rouge cuivreux brillant; le milieu de la poitrine et l'abdomen sont verts; les cuisses et les jambes cuivreu- ses. La lèvre est jaunâtre ainsi que la base des man- dibules et les trois premiers articles des palpes labiaux, qui sont roux dans les femelles ; les antennes sont cuivreuses à la base seulement. Les côtés du corps et les pattes sont revêtus de poils blancs; la tête est striée assez finement, et le corselet très légèrement rugueux. Les élytres sont granuleuses et ornées à la base d'une lunule blanchâtre assez étroite ; au mi- lieu, de deux points placés sur une ligne transversale qui sont presque réunis par un trait fort mince : au- dessous de ces deux points, on en voit deux autres dont l'intérieur est plus près de la suture que celui qui est en-dessus ; enfin , à l'extrémité se trouve une lunule quelquefois" interrompue. I. Maiit. Ins., pag. i85, n.o 8. — Dcj. Spec, t. I, pag. 104. — / E N T A M ERE S. 2 2, LA CICINDÈLE DES MARAIS. Cicindela paludosa. Dufour^. Elle est longue de quatre et demie à cinq lignes. La tête et le corselet sont d'un vert bronzé , et quelque- fois d'un vert brillant ; les côtés du corselet et de la poitrine sont un peu rougeâtres ; le ventre est d'un bleu violet , et les pattes sont d'un vert bronzé obscur , avec les jambes un peu rougeâtres. Les antennes sont bron- zées à la base seulement, et noires dans le reste de leur longueur. Les élytres sont noires , avec trois lu- nules ou trois bandes presque droites, éloignées du bord latéral et se touchant le plus souvent entr'elles, de manière à former une bande longitudinale qui serait sinueuse et dentée au milieu; le bout de cette bande ou de la lunule de l'extrémité est appliqué sur le bord de l'élytre, jusqu'à la suture. Cette espèce se trouve dans le midi de la France et en Espagne , sur le bord des marais. 2 3. LA CICINDÈLE GERMANIQUE. Cicindela germanica. Linn. -. Cette jolie espèce est une des plus petites ; sa lon- gueur est de quatre à cinq lignes. Sa couleur, en-dessus, est un vert à reflets soyeux, avec le corselet légèrement 1. Ann. Se. phys. t. VI, pag. 3i8. — C. scalaris , Latr. el Dej. Icoii. t. I,pl. 5, fig. 4, 5. 1. Syst. Nat.,t. Il, pag. 667, n.o 4. — Oliv. Ent., t. II, n.o 33, pi. i, fig. 9, a, h. — Dej. Spec, t. I, pag. i38j cticon., t. I, pi. 6, fig. vi. GICINDELÈTÉS. -() bronzé. En dessous, les cotés du corselet et de la tête sont un peu rougeâtres, et le reste de ces parties esl vert, avec le ventre d'un bleu violet. Les cuisses sont vertes, les jambes et les tarses d'un roux obscur, nuancé de cuivreux. Les antennes sont noires avec la base cui- vreuse. Les ély très , sont très légèrement granulées ; et ornées d'un point jaunâtre à l'angle de la base , d'une tache alongée , de môme couleur, placée au milieu, près du bord extérieur, et enfin d'une lunule étroite , plus ou moins complète , à l'extrémité. Cette espèce se trouve dans toute la France ; elle vole moins que les autres, et se rencontre dans les prairies qui ont été inondées pendant l'hiver. On en connaît des variétés bleues et même des variétés noires; ces dernières sont les plus rares. Ciclndela sohrina. Gory ^. Cette espèce ne diffère de la précédente que par une ligne de points enfoncés verts, qui se trouvent sur chaque élytre le long de la suture, et par la tache* du bord des ély très qui est plus large , en triangle alongé, et qui projette à son extrémité inférieure un petit rameau très court dirigé vers la suture. Elle se trouve en Italie. I. Annales de la Société Entomologique de France, t. II, pag. i^G — Pour les autres espèces, \oyez les ouvrages suivans : le Spec. de M. le comte Dejeanj — l'Entomographie de la Piussie, par M. Fischer, t. I, II et III j — la Monographie des Cicindèles de l'Amérique du Nord, par M. Say , insérée dans le t. I.'^'' de la nouvelle série des Transact. de la Soc. philosdpli. de Pliihidelphic- — la description de quelques Cicindèles non- 80 COLÉOPTÈRES-rENTAMÉRES. Nous présentons ici la description d'une Cicindèle qui appartient à la première division, mais que nous avons isolée, afin de faire mieux ressortir le caractère qui la distingue de toutes les autres. 25. LA CICINDÈLE A ANTENNES KOLEUSES. (PI. 2,fig. 4-) Cicindela nodicornis. Dej. ^. Elle ressemble à la plupart des autres Cicindèles de la même division par sa forme générale. Sa couleur est un bronzé cuivreux en dessus. Les côtés et le dessous du corps sont d'un bleu violet. Les pattes sont aussi de cette même couleur, mais elles présentent sur les cuisses une teinte verte assez brillante. La base des palpes et l'extrémité de la lèvre sont jaunes. Trois pe- tites taches de cette couleur se remarquent sur le bord •velles, par le même, dans le t. I.^r du Journal de l'Acad. des Se. de Phila- delphie, et dans l'Entomologie américaine du même auteur j — le Musœunt Upsaliense deThunberg, qui renferme la description (pag. 5i et 52) de treize espèces du Cap de Bonne-Espérance, qui ne se trouvent citées dans aucun ouvrage plus récent; — le Zoological Journal, rédigé par M. Wigors; — le Voyage de Forskall en Egypte, etc.; — les Symbolœ physicœ de MM. Klug et Ehremberg,- — le Magasin d'Entomologie de M. Wiedemann; celui de M. Germar; — celui de M. Guériu ; — un Mémoire de M. Ljunch, inséré dans les Ann. de l'Acad. des Se. de Stockholm, ann. 1799, pi. i47 : il contient la description et la figure d'une espèce exotique; — le Zoologi- cal miscellany, par M. Edvv^. Gray, n." 1, — la Centurie de Carabiques, publiée par M. Gory, dans le t. II des Ann. de la Soc. Entom. de France; le Deutlanchs Fauna de M. Sturm ; — le Zoologischer atlas d'Eschscholtz; la Revue Eulomologique de M. Silbermann; — les Coléoptères du Mexi- que, publiés par M. Chevrolat; — la partie entomologique du Voyage autour du Monde du cap. Duperrey ; — celle de l'expédition scientifique de Morée ; — les Etudes Entomologiques de M. de Laporte; — et enfin, les ouvrages de Fabricius et d'Olivier, dont toutes les espèces n'ont pas en- core été retrouvées. I. Sper., t. I , pag. a6. CICINDELÈTES. 8l des élytres; la première tout-à-fait à l'angle de la base, la seconde au delà du milieu et la troisième un peu avant l'extrémité. Les antennes sont bleues à la base et brunes dans le reste de leur longueur. Dans la fe- melle, ces organes ne présentent rien de particulier; dans le mâle, au contraire, le premier article est élargi au bout ainsi que le représente la figure 4 de notre planche 2. On trouve cette belle espèce au Brésil. Elle a près de six lignes de long, sur une et demie de large. Les sous-genres que l'on a établis aux dépens des Cicindèles, sont au nombre de quatre. Chacun d'eux se compose de fort peu d'espèces et quelquefois même d'une seule. Nous allons présenter les caractères à l'aide desquels on pourra les distinguer. 1". LES OxYCHEiLEs. — Oxyckei la. J)t.j A. Ce sont de grandes Cicindèles bien reconnaissables à la forme de leur /('y/'e supérieure, qui est assez avancée pour recouvrir toutes les mandibules, et qui se termine en pointe. La figure de cette lèvre est celle d'un triangle alongé ; elle présente sur les bords quelques petites dentelures. Un autre caractère, presque uniquement propre à ces insectes, c'est que les tarses de- devant, dans les mâles, sont élargis et également velus des deux côtés ; ils se trouvent ainsi disposés d'une manière sy- métrique. Dans les Cicindèles, au contraire , la dilata- tion des tarses est plus forte en dedans qu'en dehors, et les poils qui les garnissent ne se remarquent bien qu'en dedans. 1. Étym. o^ii?, pointu^. j^sjXoi; lèvre. INSECTES. IV. ' 6 82 COLÉOPTÈRES-rENTAMÈRES. Toules IcsOxycheilcs connues jusqu'ici, au nombre de cinq seulement, sont ornées d'une tache rouge sur le milieu des élytres. Elles ont des antennes pres- qu'aussi longues que le corps , et dont la grosseur di- minue insensiblement vers le bout; le premier article de ces antennes est beaucoup plus gros que les autres, et renflé de la base à l'extrémité. Leurs élytres sont deux fois aussi larges que le corselet, et elles s'élar- gissent un peu vers le bout; cette dernière partie est ordinairement tronquée ou légèrement échancrée dans les femelles, et arrondie au contraire dans les mâles. La seule espèce d'Oxycheile anciennement connue avait été placée avec les Cicindèles ; c'est M. le comte Dejean qui l'a séparée de ces dernières dans le Spécies des Coléoptères de sa collection; il en décrivit une seconde espèce dans le supplément au même ouvrage. Enfin M. de Laporte en a porté le nombre à cinq, dans une note monographique qu'il a publiée sur ce sous- genre ^. Les Oxycheiles ont aussi les mêmes habitudes que les Cicindèles; seulement leur vol est plus lourd et leur course moins rapide. M. Lacordaire a observé qu'elles se tiennent sous les pierres pendant la grande chaleur du jour. 11 ajoute qu'elles produisent, lors- qu'on les saisit , un bruit aigu causé par le frottement des cuisses postérieures contre le bord des élytres. 1. Dans la Revue Entom. de M. Silbermann , t. I, pag. 126 et suiv. CICINDELÈTliS. 83 1. l'oxycheile triste. (PL 2 . fig. 1.) Oxyc/ietla tristts. Fab. ^. Elle est d'un noir assez obscur, avec un reflet légè- rement bronzé, et l'extrémité de chaque article des palpes un peu roussâtre. Les antennes sont noires à la base, et d'un gris foncé dans le reste de leur longueur; les élytres, parsemées de points assez gros à la base, sont presque lisses à l'extrémité , et portent chacune sur le milieu une tache Jaune assez grande : leur ex- trémité est arrondie dans le mâle et tronquée dans la femelle. Cette espèce a de neuf à dix lignes de long, sur trois ou trois et demie de large; elle se trouve auBrésil. 2. l'oxycheile a cuisses marquées de noir. Oxyclieila femoralis. Lap. -. Plus courte que la précédente, n'ayant que huit lignes de long sur trois de large ; elle est noire avec les élytres très élargies au milieu et marquées en travers d'une tache jaune ; les antennes sont jaunes avec le bout du second et du troisième articles noir; les pattes sont de la couleur des antennes , mais l'extrémité de toutes les cuisses est noire. Cette espèce se trouve au Brésil. 1. Cicindela tristis , Syst. Eleuth,, t. I, pag. 235 J — Olivier, Entom., l. II, n.o 33, pag. i5, pi. 3, fig. 25. — Oxycheila tristis, Dejean , Spec, t.. I, pag. i6, n.o I. 2. Revue Entom. de M. Silbermann , t. I, pag. 128. 8 /| c o l é o p t i' p. e s - v e n t a m è r e s . 5. l'oxycheile bipustulék. Oxyclieila bipustulata. Lat. ^. Elle n'a que six lignes et demi ou sept lignes de long, sur deux et quart ou deux et demi de large ; sa couleur en dessus est un bleu obscur, comme velouté et quelquefois aussi un vert bronzé ; la bouche est noire ainsi que les antennes et les pattes; les élytres, arrondies au bout dans les deux sexes, ont quelques points enfoncés à la base et présentent dans leur milieu une grande tache oblongue d'un noir velouté , au centre de laquelle se trouve une autre tache presque ronde et d'un jaune orangé. Le dessous du corps est d'un bleu violet. Cette belle espèce est commune sur les bords de la rivière des Amazones, et se trouve aussi dans la Co- lombie. 4. l'oxycheile a deux stigmates. Oxyclieila distigmata. Gory -. Elle est longue de sept lignes et large de deux et demie. Sa couleur est un violet obscur, avec les jam- bes, les tarses et les .palpes, d'un jaune fauve. Les mandibules sont noires avec le bout roussâtre. Les j. Cicindtla bipuslulata,\oy. de Huniboldt, pag. i53,pl. 16, fig. i. 9.. — Oxycheila bipustulata, Dej. Spec, t. V, pag 2o5 ; et Iconogr. «les Coléopt. d'Europe, t. I, pag. 8, pi. i , fig. 3. a. Magasin de Zoologie de M. Gnéiin , t. i, n." i;. CICINDELÈTES. t>J antennes sont d'un ferrugineux obscur à la base , et d'une couleur testacée dans le reste de leur longueur. Les élytres sont ornées d'une tache fauve à leur mi- lieu, et terminées par une petite échancrure. Cette espèce se trouve au Brésil. 5. l'oxyciieile a deux taches. Oxyclieila binotata. Gray^. Elle est d'un bleu ardoisé un peu verdâtre, tant en dessus qu'en dessous. La bouche , les antennes et les tarses sont noirs. Les élytres, sont assez fortement ponctuées à la base, presque lisses dans le reste de leur longueur, et marquées un peu après leur milieu, d'une tache brune placée en travers et un peu obli- quement. Cet insecte est long de sept lignes et large de plus de deux; il se trouve au Brésil et dans la Colombie. •2." LES IRÉSIES. Ircdd. DeJEAN. "^. Ces insectes élégans sont plus alongés que les Oxycheiles et que la plupart des Cicindèles ; ils res- semblent à quelques-unes de ces dernières par leur forme cylindrique. Un caractère qui leur est particu- lier, c'est d'avoir le quatrième article de leurs palpes labiaux très long, au lieu que dans tous les autres 1. Tlip Animal Kingdom, Insect. , l. l, pag. 264, pi. 2g, fig. 2j — l,aporte, ouvrage déjà cité. 2. Étym. Ij'f . épervier ( à cause de la rapiclilé de son vol.) 86 COLÉOPTÈIIES-PENTAMÈRES. insectes de cette famille, il est ordinairement fort court. Une conformité dans les tarses les rapproche des Oxycheiles; comme dans ces dernières, en effet, les trois premiers articles de ceux de devant sont éga- lement velus des deux côtés dans les mâles. On ne saurait néanmoins les confondre avec elles, à cause de leur lèvre supérieure qui est plus petite et arrondie. Cette lèvre présente aussi des dentelures à son bord antérieur. Les élytres ont un peu plus de largeur que le corselet, et leur extrémité, tronquée un peu obli- quement, se termine par une petite épine, dans les mâles du moins, car on ne connaît pas encore les femelles. On trouve les Irésies sur les arbres , où elles vo- lent de feuille en feuille avec la plus grande rapidité. Selon M. Lacordaire, le seul voyageur qui les ait en- core rapportées, elles prennent leur vol avec autant de promptitude que la mouche des appartemens. La seule espèce connue est t/irésie de lacordaire. (PI. 2, fig. 6.) Iresia Lacordairei. Dej. ^. Ce joli insecte a quatre lignes de longueur sur une seule de largeur. Il est^noir sur la tête et le corselet , un peu moins foncé en dessous ; ses élytres, ridées en travers surtout au milieu , et ponctuées à la base au moins, sont d'un vert assez brillant, qui se change en bleu sur les côtés et au milieu de la suture. La lèvre 1. Spec, t. V, pag. 207; et Iconogr. des Coléopt. iVEuropc, t. I, pi. i, H- 4- CICINDELETES. Q- supérieure, les palpes, le dedans du premier article des antennes, sont jaunâtres, avec la base de la lèvre et le bout des palpes, obscurs. L'écusson, le milieu de la poitrine et l'abdomen, sont roux, ainsi que les cuis- ses , dont le bout est noir comme le reste des pattes. Cette espèce a été prise à Rio-Janeiro , par l'en- tomologiste dont elle porte le nom. 7).° LES Bromiques. — Dromica. Dej. *. La forme étroite et ovalaire de ces insectes, la saillie que forment leurs élytres en se terminant en pointe ; enfin, la dépression même de ces élytres, leur don- nent une physionomie toute particulière. On les dis- tingue en outre par la petitesse de la dent ou du lobe intermédiaire de leur mentorij, par la grosseur du troi- sième article de leurs palpes labiaux ^ qui est suivi d'un autre article fort mince et beaucoup plus petit. Les laisses de devant dans les mâles (pi. 2, fig. 5, «.), ne présentent qu'une dilatation très faible , comme cela a lieu dans les espèces de Cicindèles les plus étroites, et que nous avons placées au commencement du genre. Leur lèvre supérieure est un peu avancée et découpée en plusieurs dentelures. Leur corselet a une forme plus alongée et plus étroite que dans aucune espèce de Cicindèles. On ne trouve pas d'ailes sous les élytres. Les Dromiques sont peu nombreux en espèces ; ils paraissent confinés dans la partie la plus méridionale de l'Afrique , aux environs du cap de Bonne-Espé- rance. I. Elyiii. .'ço/^ikU, couiciii . 88 r, o LÉ o p r è n li s- p k n t am t: k e s, 1. LE DROMIQUE ÉTRANGLÉ. (PI. 2, fig. 5.) Dromica coarctata. Lat. *. Il est long de cinq ou six lignes et large de une on deux. Sa couleur générale est un vert bronzé obscur, relevée par quelques reflets cuivreux sur la tête et le corselet. Les élytres sont ornées au côté extérieur, d'une bande jaunâtre et assez pâle qui se courbe vers la suture , aux deux tiers de sa longueur : cette bande est quelquefois interrompue à l'endroit de la cour- bure. La base des antennes et les pattes , sont d'un rouge cuivreux. La lèvre supérieure est blanche en arrière et obscure en avant. Les mandibules et les palpes sont blanchâtres, avec l'extrémité noire , ainsi que la plus grande partie des antennes. La surface des élytres est entièrement chagrinée. •2. LE DROMIQUE A BANDES. Dromica vitlata. Dej. -. Il ne diffère du précédent que par la bande des ély- tres qui est plus large , continue , et seulement un peu sinueuse aux deux tiers de sa longueur. Ne l'ayant pas vu en nature , nous ne pouvons assurer si c'est réel- lement une espèce différente. 1. Cicindela coarctata, Tjat. et Dej. Icon desColéopt. d'Eur., t. T, pi. i , fig. 5. — Dromica coarctata, Dej. Spec, t. V, pag. 28G; et Icon. des Coléopt. d'Eur. , t. I, pi. I, fig. 5. 2. Spec, l, V, pag. 36(). CICINDELÈTES. ^Ç) 5. LE DROMIQLE TUBERCULEUX. Dromica tubercidata. Dej. ^. Il esl d'un vert bronzé obscur, un peu cuivreux, avec la lèvre, les mandibules et les palpes blanchâtres à la base et noirs à l'extrémité. Un tubercule alongé, plus obscur, se remarque de chaque côté du corselet. Les élytres sont couvertes de points enfoncés très rap- prochés , et surmontées d'une ligne élevée plus obs- cure, oblique de dehors en dedans, un peu ondulée et presqu'interrompue; entre cette ligne et la suture on en voit quelques autres , et près du bord extérieur on aperçoit un petit point jaunâtre placé au milieu, ainsi qu'une tache très alongée de la même couleur, vers l'extrémité. Cette espèce est longue de six lignes et demie et large de deux. Observation. M. Dejean rapporte à ce genre \eCi- l'indela grossa de Fabricius. 'l-" LES EUPROSOPES. EuproSOpUS. LaT. ". Ce sous-genre avoisine beaucoup les Cicindèles, par l'ensemble de ses formes; mais il est plus étroit, plus alongé et plus aplati qu'elles. Il a comme les Bromiques, le troisième article des palpes labiaux [pi. 2,fig. 2, a.) renflé, et le dernier beaucoup plus mince que lui ; mais il s'en distingue très bien par la saillie de la dent ou du 1. Dejean, t. V, pag. 270. — I-f D. tuberculata , Oiay, thc aiiiiii. Kiiigd. t. 1, pag. 26.5, pi 29, fig(>, nous paraît être une autre espèce. i. Etjrn. il, bien (pour beau); Tt^sai^n', figure. 90 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. lobe intermédiaire du menton [fig. 2, a.), qui est grêle et en forme d'épine, ainsi que par la forme des tarses dans les mâles. Ces tarses ont en effet les trois pre- miers articles très larges, aplatis , ciliés également des deux côtés, et le troisième est un peu en forme de cœur : ils présentent de plus un caractère que nous avons observé dans les espèces de Cicindèles les plus étroites, c'est d'avoir à leur face supérieure plusieurs sillons longitudinaux. De même que les Irésies et les Bromiques, les Euprosopes se distinguent des Cicin- dèles et des Oxycheiles par la grosseur du troisième article de leurs palpes labiaux ; dans les Irésies , le quatrième article de ces palpes est très long, dans les Bromiques il est court comme dans les Euprosopes, mais la dent du menton est à peine sensible, au lieu qu'elle est très saillante dans ces derniers. Ces insectes ont les mêmes habitudes que les Iré- sies; ils ont aussi quelques rapports avec les Oxycheiles, par le bruit aigu que produit le frottement de leurs cuisses postérieures, contre le bord des élytres. La seule espèce connue de ce sous-genre est l'euprosope a quatre taches. (PI. 2, fig. 2.) Euprosopus quadrinotatus. Lat. *. 11 est d'un vert brillant. Les élytres, d'un bronzé obs- cur, ont la suture, une bande oblique à la base et une tache à l'extrémité , du même vert que le reste du 1. Cicindela (juatlnnolaUt, hal. et, Doj., h on. dos Coléopt. (î'Euiopc , I. J , pag. 38, pi. I, fig. 6. — Euprosopus quculrinotalits , Dcj. Spec, t. l , pag. i5i; et Iconogr. des Coléopl. d'Eiir., *. i, pi. 6, fig. [^. CICINDELETES. ()1 corps, et .sont ornées de deux taches blanches placées l'une au milieu , l'autre vers le bout , et toutes deux le long du bord externe. La bouche , le dessus des an- tennes à la base, et les cuisses, sont Jaunâtres; le bout des mandibules et des palpes est noirâtre. Les jambes et les tarses sont obscurs, ainsi que les antennes et l'extrémité des cuisses. Cet insecte, rare dans les collections, a de sept à huit lignes de long; sa largeur est d'une et demie à deux et demie. Il se trouve au Brésil. GENEE ÏHERATE. THERyiTES.'Lk'Y.'^. On a pendant longtems confondu sous un même nom générique les Thérates et les Cicindèles , et ce- pendant les premiers ont des caractères suffisans pour en être séparés. En effet, dans les Cicindèles ainsi que dans toutes les Cicindelètes en général, les palpes maxillaires internes^ plus petits et plus grêles que les externes, sont composés de deux articles; dans les Thé- rates, ils n'en ont qu'un seul. Le second article semble remplacé par un petit poil qui termine le premier, ou le seul que l'on connaisse. Les tarses, presque toujours dilatés et élargis dans les mâles , sont ici semblables dans les deux sexes ; leur quatrième ou avant dernier article est un peu plus large que les autres et légère- ment échancré. Le menton n'a plus que deux lobes, 1. Etym. 3^>iç«;ritç, chasseur. — Syn, EiirycliLlc Bonclli.j Cicindeld Fa~ bricius, Olivier. ()2 COLEOPTJiRES-PEiMA.MliKES. OU du moins celui du milieu est à peine sensible. La lèvre est grande , convexe , avancée et dentelée ; en cela, elle ressemble plus à celle des genres des Col- [yriens, qu'à celle des Cicindéliens. En un mot les Thérates semblent former, dans cette tribu des Ci- cindelètes, un petit groupe isolé , qu'il est à peu près indifférent de rapporter à l'une ou à l'autre des deux dernières familles. L'aspect général des Thérates est à peu de chose près celui des Cicindèles ; néanmoins le corps est plus large et plus court, les antennes sont moins longues, le corselet est plus globuleux, les étrangle- mens de ses bords sont beaucoup plus marqués. Les palpes labiaux donnent aux Thérates quelque analogie avec les premiers genres de Cicindéliens ; leur premier article gros, court et renflé vers le bout , est suivi d'un second article beaucoup plus petit ; le troisième est long, il présente une courbure légère, comme dans les Oxycheiles et les Irésies, et il est très velu ; le qua- trième est plus court et plus mince que le précédent. Les yeux sont beaucoup plus saillans que dans aucune espèce de Cicindèles. Les pattes sont peut-être plus grêles encore que dans ces dernières. Les élytres sont souvent échancrées au bout et quelquefois terminées en pointe ; à leur base on remarque une élévation qui ne se retrouve pas dans les Cicindéliens ; de même que chez ces derniers, l'avant dernier segment de l'abdomen est échancré dans les mâles. Frappé des différences que présentent sous plu- sieurs rapports les espèces du genre Thérate, Latreille a le premier séparé ce genre ; et presqu'en même lemps Bonelli, dans les Mémoires de l'Académie de CICINDELÈTES. g5 Turin *, l'établissait aussi sous le nom à'Eurychilc ( lè- vre large), qu'il a depuis abandonné pour prendre celui de l'entomologiste français. Yoici ce qu'il dit au sujet des habitudes des Thérates. « Elles paraissent, par analogie, être à peu près les mêmes que celles des Cicindèles. Cependant, s'il était permis de généraliser une observation que j'ai faite sur la forme des tarses, et sur leur destination dans les dif- férens cas, je serais assez porté à croire que lesEury- chiles, ainsi que les Colliures -, tous éminemment carnassiers, ne vont pas chercher leur proie sur le sable, comme le font les Cicindèles et les Mégacé- phales , mais sur des plantes ou sous des écorces d'ar- bres. En efl'et , dans presque toutes les familles des Coléoptères et même des Orthoptères , où il y a des genres qui vivent constamment à terre, et d'autres qui vivent dans les herbes, ou sous les écorces des arbres , on observe que les premiers ont leurs tarses minces et entiers, tandis que les seconds les ont au contraire larges et avec l'avant dernier article en cœur, c'est-à- dire fendu en deux lobes, dont chacun remplace la palette que l'on voit sous les tarses des Mouches , et qui donne à celles-ci tant de facilité pour grimper sur les plans lisses et verticaux, ou même renversés. » Ces idées sur la forme des tarses et sur les habitudes qu'elles indiquent, ne sont peut-être pas très exactes,, parce que , comme le dit M. Westwood , le genre Tri- condyle , qui est aptère , et qui par conséquent a des habitudes terrestres, a les articles basilaires des tarses *'^ 1. Tom. XXIII, pag. 245. 2. Ou les Collyres de Fabriciiis , qui ne sont pas les mêmes que les Colliures de de Géer. 94 COLEOPTÈRES-rENTAMÈRES. et particulièrement le quatrième article, excessive- ment dilatés. On ne connaît pas de Thérates dans toute l'Amé- rique ; ces insectes sont tout-à-fait propres aux îles de rOcéanie et de l'archipel Indien. Les espèces n'en sont pas fort nombreuses. 1. LE THÉRATE A LÈVRE JAUNE. (PI. 2, flg. 6.) Tlierates labiata. Fab. ^. Il est long de neuf lignes et un peu plus. Sa couleur est d'un bleu foncé à reflets violets. L'abdomen , les pattes , la lèvre , la base des mandibules et les palpes sont d'un jaune roux ; la base de la lèvre est noire ; les tarses sont d'un bleu noirâtre. Les élytres sont parse- mées de points enfoncés, à peine sensibles, si ce n'est à la base. Cet insecte habite la Nouvelle-Guinée et les îles voisines. 2. LE THÉRATE BLEU. Tlierates cyanea. Lat. ^. Il est long de cinq lignes. Sa couleur est un bleu verdâtre , nuancé de violet. L'abdomen , la lèvre , la I. Cicindela labiata^ Syst. Eleuth. , l. I, pag. 282, — Eurychile la- iiaf«,Bonelli, Mém. de l'Acad. de Turin, t. XXIII, pag. 2.48 (avec une planche.) C'est la seule figure que nous en connaissions. — «Dej. Spec, t. I, pag. i58. 1. Dej.Icon. t. I, pi . i, fig. 2, sans description. — Tlierates javanica Gory, Magasin de Zoologie de M. Guérin, t. i, n.» 89. CICINDELETES. i)ô base des mandibules et les palpes sont d'un jaune roux. Les cuisses sont d'un jaune pale, avec l'extrémité d'un roux brun; les jambes et les tarses sont d'un jaune roux : ces derniers ont l'extrémité noirâtre. Les antennes sont d'un bleu violet à la base , avec le pre- mier article jaune en dedans. Les élytres sont forte- ment ponctuées à la base, et plus faiblement dans le reste de leur longueur. Il se trouve à Java. ù. LE THERATE A AILES EPINEUSES. T lier Cites spinipennis, Lat. *. Cette espèce ne nous est connue que par la figure citée. Elle est longue de cinq lignes. Sa couleur est un bleu violet, avec le corselet d'un vert obscur. Sa lèvre est jaune. Ses élytres sont terminées par une forte épine près de la suture. Ses pattes sont d'un roux foncé ou peut-être brunes. Elle habite le même pays que la précédente. 4- LE THÉRATE A AILES POINTUES. Tkeraies acutipennis. Vander Linden. ^. Il est long de six lignes. La tête et le corselet sont d'un bleu violet à reflets verts, et les élytres d'un bleu I. Dej. Xeon, des Coléopt. d'Europe , 1. 1, pi. i, fig. 3, sans description. — Vander Linden, Essai sur les Cicindèles de Java, pag. 2o, n.o 6. •2. Cicind. de Java, pag. 185 — Dej. Spec, t. V, pag. 278. — Voyez pour les autres espèces : le Species de M. le comte Dejeanj — \e& Annu- 9(3 COLEOPTÈRES-PEMAMÈP.ES. violet très foncé, et marquées à l'angle extérieur de la base d'une tache bilobée, d'un jaune roux. Le ventre est noir en avant, et d'un jaune testacé en arrière. Les pattes sont noires avec les cuisses blanchâtres à la base et en dessous; celles de derrière sont noirâtres vers le bout, à la partie inférieure. La lèvre est ferrugineuse. Les" mandibules sont jaunâtres à la base. Le premier article des antennes est roux. Les palpes maxillaires sont roux à la base des deux premiers articles et au bout du dernier. Il se trouve à Java. TROISIEME FAMILLE. LES COLLYRIENS. Cette famille renferme les insectes les plus élégans et les plus rares de toute la tribu des Carabiques; elle se compose du genre Collyris de Fabricius. Les trois, espèces que cet auteur mentionne dans le Systema Eleulheratorum , appartiennent aujourd'hui aux trois sous-genres Tricondylej, Collyre , et Ctéiwstome , aux- quels nous en ajoutons deux nouveaux, établis sur des espèces inconnues à Fabricius. losajavanicaàe M. Mac-Leay; — les Observ. sur les Cicind. de Java, par Vanderlinden; — riconographie du règne animal, par M. Guérin , et la partie Entom. du voyage autour du monde du capitaine Duperrey, par le même. CICINDELETES. 9 On reconnaît les Collyriens à leur corps long et étroit, à leur corselet globuleux, à leur lèvre supérieure grande et dentée , et quelquefois aussi à leurs palpes labiaux pendans. Un caractère surtout leur est pro- pre, c'est que le quatrième article de leurs tarses est plus développé d'un côté que de l'autre, dans les maies en particulier. Les premiers genres de cette famille se rattachent aux derniers de la précédente par la gros- seur du troisième article de leurs palpes labiaux. Les mœurs des Collyriens sont à peine connues; on ne possède même sur ce sujet que des observations relatives aux époques et aux lieux dans lesquels on les troiive. Le tableau suivant fera connaître les différences que présentent entre eux les cinq genres ou sous-genres dont nous allons parler. TABLEAU DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES COLLYRIENS, EN GENRES ET EN SOUS-GE^RES. PALPES LABIAUX,^ sTtÏpeineTaï^^*^^^*'^"* vers le bout. COLLYRIS. tête; antennes 7 f sétacées TRICONDYLA. , , I honE\et... PROCEPHALUS. dente j 1 " , , , mâchoires { treslongs, pen- I 1 dans; menton/ ( sans onglet. CTENOSTOMA. is dent STENOCERA. INSECTES. IV. gS (', 0 LE O l' T K I\ E S-r E N T A M È U E S. GENRE COLLYRE. COLLVJiTS. FaB. *. Les Collyres, que Latreille et, après lui, M. Dejean ont nommés mal à propos Colliures^, en rejetant, sans aucune raison, le nom de Fabricius, sont des insectes de forme élégante, dont les couleurs sont ordinaire- ment bleues ou vertes. Leur forme étroite et cylin- drique, leur corse/ef étranglé, sont des caractères qui les distinguent au premier coup d'œil des deux fa- milles précédentes. Leurs palpes sont courts et ils dé- passent la tête seulement de moitié; leurs antennes, de longueur au moins médiocre , vont un peu en grossis- sant vers le bout ; leurs tarses se font remarquer par la forme du quatrième article, qui est prolongé d'un côté en un lobe ovalaire et oblique ; ce prolongement a lieu en dedans, aux deux pattes de devant, et en de- hors, aux quatre de derrière; du^reste ils sont sem- blables dans les deux sexes. Leur Icvre supérieure est grande , plus large que longue , dentelée au bord an- I. Etym. inconnue. — Syn. Clcindda , Lund., Olivier, elc.j CoUiuris , Lat., Dej. etc» "i. Ij'application du nom de Colliures aux Collyris de Fabricius, pouvait se justifier dans Torigine. Les insectes que deGéer avait nommés Colliuies, se trouvèrent réunis par Latreille à ceux du genre Agra, et lorsqu'il les sépara dans la suite, ne voulant pas revenir sur l'application qu'il avait faite de ce nom à d'autres insectes , il créa le nom de Casnonie pour les dis- tinguer. Toujours est-il que le nom de Collyris donné par Fabricius, n'au- rait pas dû être négligé. CICINDELÈTES. C)q térieur. Le troisième article de leurs palpes labiaux est court , renflé et un peu arqué. Le menton est échancré profondément et il présente une j^etite dent au milieu de cette échancrure. La tête est grosse, peu alono^ée; les antennes atteignent à peine le bord postérieur du corselet. Celui-ci est à peu près cylindrique et rétréci de chaque coté , après le bord antérieur. Les ély très sont plus larges vers l'extrémité qu'à la base; elles sont un peu échancrées au bout. Les Collyres sont des insectes très agiles, propres aux îles et au continent des Indes orientales; on ignore quelles sont leurs habitudes. Tout porte à croire qu'ils vivent sur les tiges et les feuilles des arbres. On en connaît près de vingt espèces. 1. LE COLLYRE APTÈRE. (PI. 5, llg. 1.) Collyris aptera. Llnd. ^. Il est long de onze lignes. Tout son corps est noir. Il a les élytres ponctuées et fortement rugueuses en travers, à leur milieu. Les cuisses sont rouges, avec le bout noir, ainsi que les jambes et les tarses ; le pre- mier article des tarses postérieurs est d'un roux foncé. Cette belle espèce paraît fort rare. Elle est la seule de ce genre dont la couleur soit noire; on la trouve I . Cicindela aptera, Act. Hist. nat. Hofn, 1. 1, pag, 7 i, pi. 6, A. a-d. — Collyris aptera, Fab. Syst. Eleiith., t. I, pag. 326. — Collyris major. Lai. et Dej. Icoii. des Coléopt. d'Europe, t. I, pi. 2, fig. 4, 5. Ce n'est pas le Cicindela aptera d'Olivier, et c'est par erreur qu'on l'a ainsi nommé; 1! est ailé comme toutes les espèces de ce genre. 100 r. O LE OPTE r, ES-TE NT A ME RE s. 2. LE COLLYRE d'hORSFIELD. CoUyris Horsfieldi. Mac-Leay. '^. Il est long de sept à neuf lignes. Sa couleur est un bleu foncé , un peu violet ; ses élytres sont quelquefois vertes et quelquefois bleues. Leur surface est très for- tement ponctuée, surtout au milieu : les points sont plus serrés et plus alongés vers l'extrémité. Sur le mi- lieu de chaque élytre on voit une bande transversale, d'un roux obscur. Le corselet est strié en travers, dans toute sa longueur. Les antennes ont du roux à la base des troisième et quatrième articles. Les cuisses sont rousses, avec le bout noir; les jambes et les tarses bleus; le bout des jambes de derrière et le tarse de ces jambes presque en entier, sont jaunes. Cette espèce se trouve à Java. On la reconnait sur- tout à son corselet strié en travers. 5. LE COLLYRE d'aUDOUIN. CoUyris Audouini. Lap'orte -. Il est long de six à sept lignes. Sa couleur est un bleu foncé, un peu violet, qui se change quelquefois 1. Annul. javan. (Ed. Lequien ) , pag. io5. — Yander Linden , Cicin- del. de Java, pag. 25. 2. Bévue Entomologique de M. Silbermann , t. II, pag. Sy. — C. lon- gicollis , Dej. Spec, t. I, pag. i63. — Latr. el Dej. Icon. des Coléopt. d'Europe, t. I, pag. 67, pi. 2 , fig. 3. — Vanderlinden , Cicind. de Java ^ pag. 20. Il a été considéré comme le C. longicollis de Fabricius et d'Oli- vier, qui a les jambes et les tarses de derrière d'un bleu noir. CIC IN DE LE TES. 101 en vert obscur sur les élytres. Les antennes sont ta- chées de roux au bout des troisième et quatrième ar- ticles. Le corselet est très étranglé en avant, et la par- tie postérieure a une forme carrée. Les élytres sont fortement ponctuées; ces points sont plus gros dans le milieu, et ils se confondent de manière à former plusieurs rides transversales très fortes. Les cuisses sont d'un jaune roux; les jambes et les tarses sont bleus : seulement le bout des deux jambes de derrière et les trois premiers articles de leurs tarses, sont jaunes. On le trouve à l'île de Java. 4. LE COLLYRE DE DIARD. CoUyrts Diarcli. Lat. '^. C'est un des plus jolis insectes de ce genre. 11 est d'un bronzé violet sur la tête, sur le corselet et sur les côtés des élytres, tandis que le milieu de celles-ci est un peu vert , et leur bout légèrement bleuâtre. Tout le dessous du corps est de cette dernière couleur, ainsi que les jambes et les tarses. Les cuisses sont jaunes, de même que le bout des jambes et la première moitié des tarses de la dernière paire de pattes. Les antennes ont un anneau rougeâtre à tous leurs articles, depuis le troisième jusqu'au septième ; leur dernière moitié est d'un brun pâle. Le corselet est tout-à-fait lisse ou à peu près. Les élytres sont parsemées de points enfon- cés , profonds, qui forment vers leur milieu des ru- gosités transversales. On le trouve au Bengale. Il a six lignes de long et un peu moins d'une ligne de large. 1. Lat. et Dcj. Icoii. lies Colcopt. d'Europe, t. I, paj;. 6-. 102 COLEOPTERES-PENTAMKUES. 5. LE COLLYRE DE MAC-LEAY. Collyris Mac-Leayi. Br. '^. Cet insecte , que nous connaissons seulement par la description de l'auteur anglais à qui nous le dédions,- est entièrement bleu ; ses antennes ont les six der- niers articles 'plus gros , formant une espèce de petite massue, d'une couleur cendrée obscure. Le corselet ne présente pas un étranglement brusque, comme cela a lieu dans le plus grand nombre des espèces de ce genre ; il n'est pas strié. Ainsi sa forme le rapproche du Collyre d'Horsfield, mais l'absence de stries l'en éloigne. La lèvre a des dentelures disposées sur la même ligne; dans quelques autres, et en particulier dans le précédent , les dentelures latérales sont pla- cées plus en arrière. Les élytres sont presque lisses. On le trouve à Java. Plusieurs sous-genres doivent se placer à la suite des Collyres. Nous allons en présenter les principaux caractères. I. Revue Entom. deM.Silbermaiin, t. II, p. lii. — C.Diardi, Mac-Leay, Annulos. iavan.(Ed. Lequien), pag. io4- (M. Mac-Leay avait pris cet insecte pour le Diardi de Latreille.) — Voyez, pour les autres espèces : le Species de M. le comte Dejean; — les Annulos. Javan. de M. Mac-Leayj — les Observations de M. Vander-Liuden sur les Cicindelètes de Java; — l'Ico- nographie du règne anirual , par M. Guérin j — la partie entomologique du voyage de M. Bellanger aux Indes orientales, rédigée par le même ento- mologiste; et enfin la note sur les espèces de Collyres connues, par M. de Laporte, dans la Revue Entomologique de M. Silbermann, t. II , pag. ?>•] . CICINDELKTES. 103 1°. LES TRicONDYLES. — T ricoudy la. Laireille'^. Ces insectes se distinguent des Collyres par leurs antennes assez longues, sétacées, c'est-à-dire, un peu plus minces au bout qu'à la base; par leurs palpes courts, dépassant à peine la tête; par le quatrième article de leurs tarses j, qui est un peu échancré, pro- longé obliquement au côté interne , et par la dilatation des trois premiers, qui sont élargis, dans les mâles, aux deux pattes antérieures seulement. Le corselet est globuleux; les élytres sont étroites à la base, renflées avant l'extrémité et réunies entre elles : il n'y a pas d'ailes en dessous. Les ïricondyles sont des insectes de l'archipel in- dien et des îles de l'Océanie. On ne connaît point leurs habitudes; seulement leurs élytres soudées, et l'absence d'ailes membraneuses, prouvent qu'ils vivent essentiellement à terre. Ils sont , comme les Collyres, organisés pour la course, et ils ont une très grande agilité. Plus d'une fois les voyageurs les ont pris pour des fourmis; en effet, ils en ont assez la physionomie, et l'on conçoit cette méprise, si l'on considère que la vitesse de leur course , et la rapidité de leurs mouve- mens, sont des motifs de plus pour y donner lieu. I. Etym. T^()iovJ'uA«ç, qui a trois rtrliciilations aux doigts. — Syn. Coll)- tis, Fabriciusj Cicindela, Olivier. 104 COLÉOPïÈRES-rENTAMl-RE.S. 1. LE TRIGONDYLE APTERE. Tricondyla aptcra. Oliv. *. Il est long de onze à douze lignes, et d'un noir bril- lant avec des reflets d'un bleu violet très obscur ou quelquefois verdâtres, comme par exemple sur le bord du chaperon. Le corselet est marqué de chaque côté, dans toute sa longueur, d'une ligne arquée simulant un bourrelet. Les élytres sont très bombées au milieu, et couvertes, sur les deux tiers de leur surface , de ru- gosités transversales qui s'affaiblissent en approchant de l'extrémité. Cette dernière partie est lisse et pré- sente seulement quelques points enfoncés. Les cuisses sont d'un ferrugineux très obscur ; les jambes et les tarses sont d'un bleu violet ; ces derniers sont garnis en dessous de poils d'un roux doré. Il habite la Nouvelle-Guinée et les îles voisines. Olivier lui donne l'île de Java pour patrie. 2. LE TRICONDYLE DE CHEVROLAT. (PI. 3 , flg. 2.) , Tricondyla Chevrolatii. Laporte^. Sa longueur est de dix lignes et sa largeur de deux. Il est noir, presque semblable au précédent, dont il diffère surtout par la couleur des cuisses qui est d'un I. Cicindela optera, Hntom., t. II, n." 33, pag. 7, pi. i, fig. i. — Tri- condyla optera, Lat. et Dcj. Icon., pi. 2, fig. 6. — Dej. Spec, t. II, pag. 438. — Guér. Icon. du Règne ariiin. Ins., pi. 3, fig. 3. (C'est la seule bonne figure qu'on en ait donnée jusqu'ici. ) 3. Revue Entora. de M. Silbcmiann , t. II, page 3R. ClClNDELÈTES. rouge obscur. La tête, les côtés et le dessous du corps, sont légèrement bronzés. Il vient de Java, tandis que le précédent ne se trouve que dans les îles de l'Océanie, et en particulier à la Nouvelle-Guinée. • 3. LE TRICONDYLE A l'IEDS BLEUS. Trlcondyla cjanipes. Eschscholtz*. Il est long de six lignes. Sa couleur est d'un noir violet. Le corselet est un peu rétréci après le bord antérieur, et un peu renflé en arrière , sans ligne ou bourrelet arqué, comme dans le précédent. Les élytres sont très renflées en arrière, ponctuées jusqu'aux deux tiers de leur longueur, un peu rugueuses à la base, et lisses à l'extrémité. La couleur des cuisses est un rouge ferrugineux ; les jambes et les tarses sont bleus. Il habite les îles Philippines. 4. LE TRYCOjNDYLE BLEU. Tricondyla cyanea. Dej.^. 11 est long de huit lignes et demie. Sa forme étroite lui donne un peu l'aspect d'un Collyre. Sa couleur est en dessus d'un bleu un peu violet. Le corselet est fort long, beaucoup plus étroit que la tête, et mar- 1. ZooL aU. fasc. I, pag. 6,pL !\, fig. 2. — Dej. Spec, t. Y, pag. 274; et Icon. des Coléopt. d'Europe , t.I, pi. 6, fig. 7. 1. Spec, t. I , pag. i6i . 10(i COLÉOPTÈUES-PENÏA.MÈRE.S. que, sur les côtés^ d'un bourrelet en demi-cercle. Les ély très sont très alongées , renflées en arrière ; leur surface est très fortement ponctuée, et, dans leur pre- mière partie , elles sont ridées en travers. Le dessous du corps est plus clair. Les cuisses sont d'un rouge ferrugineux ; les jambes et les tarses d'un bleu noirâtre. Il se trouve à Java. « 5. LE TRICONDYLE NOIRCI. TricondyUi atrata. Br. ^. Nous croyons devoir regarder comme une espèce distincte ce Tricondyle , que Yander-Linden présente comme une simple variété du précédent. Voici ce qu'il en dit : « Son corps est noir en dessus , d'un noir bleuâtre sur les côtés et en dessous ; ses cuisses ont une teinte bleuâtre ; sa tête paiait être un peu plus large propor- tionnellement et son abdomen un peu plus épais ; ses ély très paraissent presque lisses postérieurement, parce que les points enfoncés y sont plus rares et plus pe-^ tits que chez les individus ordinaires. » Il se trouve aussi à Java. 2." LES Procéphales. — Procephcilus. hA.p. '^. Ils s'éloignent du sous- genre précédent par leurs antennes longues et grêles, par leur lèvre supérieure 1. Syn. T". cjanea, var. Vaiulcr LiiuNni, Cicindi-l. de Java, pag. 27. 1. Etym. TTço, au devant; xtija/iM , lêU'. — Sv". Caris, Fisclicrj Ctenos- ioina, Klug, Dejean, Weslwood. CICINDK LETES. I07 plus courte, par leurs élytres parallèles et qui n'ont plus de renflement à la partie postérieure. Leurs pal- pes, et surtout les labiaux , longs et pendans , les font distinguer au premier coup-d'œil, et ce caractère les rapproche aussi beaucoup des deux sous-genres qui suivent. Cependant ils ne peuvent être confondus avec eux par plusieurs raisons : i .° leurs mâchoires sont mu- nies d'un onglet comme dans toutes les Cicindelètes que nous avons vues jusqu'ici ; 2." leur mentoUj, muni d'une dent, les sépare des Sténocères , et leurs élytres, parallèles et cylindriques, empêchent de les confondre avec les Cténostomes. M. Fischer avait établi ce genre sous le nom de Caris, dans le premier volume de son Entomo graphie de la Russie. De son côté, M. Rlug publia le genre Cténos- tome dans le dixième volume des Actes des Curieux (le la Nature de Berlin. Latreille, et à son exemple les autres entomologistes, regardèrent ces deux genres comme identiques, et l'on adopta le nom imposé par M. Klug, bien qu'il fût postérieur, pour éviter un double emploi. En effet, le nom de Caris avait été donné long- temps auparavant à un genre d'Arachnides. M. Au- douin , ayant étudié la bouche des Cténostomes , qui n'ont pas les mâchoires munies d'un onglet , fut sur- pris de voir cet onglet dans la figure de l'ouvrage de M. Fischer. Cette remarque nous engagea à faire de nouvelles recherches, dont le résultat nous apprit que les Caris de M. Fischer, sont les Procéphales de M. de Laporte , et non point les Cténostomes de M. Klug , comme tout le monde l'avait pensé jusqu'à ce jour. iq8 coléoptères-pentamères. 1. le procépiiale de jacquier. Procephalus Jacquieri. Dej. *. Il est long de sept lignes et au-delà. Sa couleur est un noir bronzé, et sa tête rugueuse ou inégale entre les yeux. Ses élytres sont alongées, presque cylindriques, sans renflement en arrière , ponctuées et même ridées en travers, excepté à l'extrémité : un peu au-delà de leur milieu on voit une bande transversale Jaune , on- dulée, qui n'atteint ^as la suture, et qui forme un angle à son milieu. Cette espèce se trouve à Cayenne. '2. LE PROCÉPIIALE A TROIS NOTES. Procephaliu trinotatas. Fischer-. Nous ne connaissons cet insecte que par la figure de l'ouvrage de M. Fischer. Il a sept lignes de long. Sa couleur paraît être un bronzé obscur. Chaque élytre est ornée d'une bande transversale jaune qui est pla- cée tout-à-fait à la base, et d'une autre bande de même couleur, qui se trouve un peu arquée au-delà du mi- lieu : puis enfin , d'une tache jaune située tout-à-fait à l'extrémité. M. Fischer l'avait d'abord nommé Caris à fasçies, Caris fasciata ; il a depuis changé ce nom, pour y substituer celui de Caris trinotata. On le trouve au Brésil. I . Ctenosloma Jacquieri, Spec, l. Y, pag. js; i . ■i. Caris trinotata. Entoniographic de la Russie, l. 1. Gciieia, pag. yS f.l '.)9. pi-4,fig-4- CICINDELETES. I O9 3. LE PROCÉPIIALE MÉTALLIQUE. ProcepliaUa mctalliciis. Lap. ''. Ce bel insecte est d'un cuivreux verdâtre. Il a les élytres parsemées de très gros points enfoncés. Sa bou- che , ses antennes et ses pattes sont d'un bleu foncé. Sa longueur est de neuf lignes et sa largeur de deux. On le trouve à Cayenne. 4. LE PROCÉPIIALE A CEINTURE. Procep/ialiis succinctus. Lap. 2. Il est plus petit que le Procéphale de Jacquier , auquel il ressemble beaucoup. Sa couleur est plus obscure. Ses élytres sont beaucoup moins rugueuses et ornées d'une tache jaune transversale , un peu ar- quée et sinueuse , placée avant le milieu. Ses pattes sont noirâtres. Sa longueur est de cinq lignes et de- mie , et sa largeur d'une ligne et quart. Il se trouve à Cayenne. 3.° LES Sténocères. — Stenocera. Br. '\ Les Sténocères ont beaucoup de rapports avec les Procéphales , mais leurs antennes sont plus longues ; elles atteignent à peu près l'extrémité des élytres. Un 1. Revue Entom. de M. Silbermann , t. II, pag. 36. 2. 7iiJ., t. II,pag. 36. 3. Etym. rtvoî, étroit j xsçac; , corne. 1 lo goleoptehes-pentameres. caractère encore plus important peut les en séparer, c'est que les mâchoires n'ont plus cet onglet corné, qui n'a manqué jusqu'ici dans aucun genre de Cicindelc- tes. De plus, le menton (/;/. 5, fig. 3, a.) ne présente pas de dent au milieu de son échancrure. La lèvre su- périeure est dentelée ; elle est plus avancée dans le mâle que dans la femelle. Les tarses antérieures des mâles [fig. 3, b.) ont les trois premiers articles dilatés, et plus velus en dedans qu'en dehors; le dernier de ces arti- cles est un peu plus long au côté internp qu'à l'opposé. Si l'on en excepte quelques espèces de Cicindèles, les pattes sont plus longues que dans aucun des genres de cette tribu. Ces insectes sont ailés, ils vivent sur les feuilles des arbres comme les Cicindèles de la première division. Nous ne connaissons jusqu'ici qu'une seule espèce de Sténocère, qui est originaire de Madagascar. 1. LE STÉNOCÈRE ÉLÉGANT. (PI. 3, fig. 3.) Stenocera elegans. Br. Ce joli insecte est bleu, avec une teinte verdâtre en dessus. La base des antennes parait aussi de cette cou- leur, le reste est revêtu de poils cendrés. La tête est très rugueuse, mais la lèvre est tout-à-fait lisse. Le corselet est plus rugueux encore que la tête, et il parait chagriné en travers. Les élytres sont entièrement cou- vertes de points enfoncés profonds. Sa longueur est de cinq lignes, et sa largeur d'un peu moins d'une ligne et demie. CTCINDELKTKS. [i.° LES Cténostomes. — Cienostoma. Klug. ^. Ces insectes partagent avec les précédens le carac- tère d'avoir les 7?ittcA;enres que nous y rapportons. TABLEAU DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES TRIGONODACTYLIENS, E^ CEKRES ET EK SODS-GEKRES. ''élargis en forme de triangle.. ) TRIGONODACTYLA. TARSES l 1- j • /filiformes 1 cylmdriqnesj 1 . LEPTODACTYLyl. V ^"""""'^ j plus grosses ve ( le bout . PACHYTELES. ' GENRE TRIGONODAGÏYLE. TRIGONODACTYLA. DeJ. ^. La formation de ce genre est due à M. le comte Dejean , qui en a fait connaître deux espèces. Elles forment une exception , ainsi que plusieurs genres dont nous parlerons ci-après, au caractère du groupe des Brachinides, chez lesquels les élytres devraient toujours être tronquées à l'extrémité. Néanmoins, la réunion de plusieurs caractères devant l'emporter sur une seule particularité , on est obligé de convenir que les exceptions ne détruisent pas une règle. Lés Trigonodactyles , ainsi que l'indique leur nom , ont les articles des tarses élargis et triangulaires [pi 3 , fig. 5, cl), mais les trois premiers présentent seuls I. Etym. Ti'iymw, à trois angles^ cfàxTi/Ao^, doigt. BRACHINIDE.S. 1 29 cette conformation; le quatrième est profondément bilobé, et le cinquième alongé. Leur corps est en géné- ral aplati, et le corselet un peu en forme de cœur. Les deux espèces connues de ce genre sont : 1. LE TRIGONODACTYLE A GROSSE TÈTE. Trigonodactyla cephalotes. Dej. ^. Entièrement d'un brun un peu rougeâtre , plus clair sur les élytres. Celles-ci présentent sur la suture, près de l'extrémité , une tache d'un brun foncé , et de forme oblongue; elles sont couvertes de stries forte- ment ponctuées. Le ventre est de la couleur des ély- tres. Les côtés du corselet, en dessous, sont fortement ponctués. Longueur, trois lignes et demie. Il se trouve aux Indes Orientales et à Madagascar. 2. LE TRIGONODACTYLE TERMINÉ. (PL 5, fig. 5.) Trigonodactyla terminata. Dej. ^. D'un roux obscur sur la tête et l'abdomen, plus pâle sur le corselet. Les élytres sont d'un jaune rous- sâtre , avec toute l'extrémité noire ; les pattes sont à peu près de la couleur des élytres. La tête et le cor- selet ont quelques points enfoncés; les élytres sont couvertes de stries ponctuées. Cet insecte a un peu plus de quatre lignes de lon- gueur. On le trouve au Sénégal. 1. Spec, t. II, pajj. 43g. •j. Ibid., t. V, pag. 289. — Guérin, M;ig. df Zool. t. III, n.» 73. IKSECTE!.. IV. g l5o COLÉOPTÈRES-PENTAxMÈRES. Nous rapporterons deux sous-genres au groupe des Trigonodactyles. 1." LES LEPTODACTYLES. — Leptodaclyla. Br. *. Qui se distinguent par leurs mâchoires fortement arquées, dont le crochet est soudé avec le corps de ces mâchoires , et par les tarses qui sont composés d'arti- cles courts et presque cylindriques [pi. 4? fg- i> «•) De plus, la lèvre supérieure est alongée, ovalaire, et recouvre presqu'en entier les mandibules [fig. i, />.), comme cela a lieu dans le genre Helluo que nous décrirons plus loin. Le chaperon est distinctement échancré [fig. i , c.) La forme du corselet est la même à peu près , que dans les Trigonodactyles. Les élytres sont également aplaties, mais elles sont sinueuses et presque tronquées à l'extrémité. La seule espèce connue est LE LEPTODACTYLE APICAL. (PI. 4? fig- !•) Leptodaclyla apicalis. Br, Sa couleur est un noir assez brillant en dessus, avec le dessous d'un brun rougeâtre, plus foncé surles côtés ; les antennes, les palpes, et môme la lèvre sont d'un brun rougeâtre. Le corselet présente quelques rugosi- tés transversales à peine sensibles. Les élytres sont fortement striées et offrent vers l'extrémité , sur la suture, une tache arrondie, d'un brun rougeâtre : on aperçoit plusieurs petits points enfoncés dans cer- 1. Éty. xe^TTOç , mince- $ky.Tvx IIACHIJNIDES. l53 nrlicle des anleiines fort court , les articles des larses presque cylindriques , excepté quelquefois le qua- trième ou avant dernier. En général les antennes sont minces et plus courtes que le corps. Ce dernier est toujours étroit ; quelquefois les élytres sont entières , quelquefois elles sont tronquées ou échancrées. Les palpes sont terminés, tantôt par un article ovalaire, et tantôt par un article en triangle. De même , les tarses ont leurs ongles, ou crochets, simples dans le plus grand nombre , mais dentelés dans quelques uns. Tout ce que nous savons des habitudes de cette famille , c'est que l'on rencontre généralement les es- pèces dont elle se compose sur les plantes ou sur les feuilles des arbres. On n'a pas de renseignemens sur la forme de leurs larves, ni sur les transformations qu'elles subissent avant d'arriver à l'état parfait. Cette famille renferme trois genres principaux, les CoUiures, les Odacanthes et les Agras , auprès des^ quels viennent se placer plusieurs sous-genres. Voici un tableau à l'aide duquel on pourra arriver à la dé- termination de ces differens groupes. j... - a " ô'« 1 ?r^. '_ ^ "^ o rr 'i "g S' t. -! 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Leurs palpes sont terminés par un article ovalaire et presque pointu; les antennes sont plus courtes que le corps, assez grêles, et un peu plus minces à la base que dans le reste de leur longueur; les tarses sont grêles, et leur avant dernier article est ordinairement simple [pL 4? fig- 2, a.)% quelquefois aussi il est divisé en deux lobes. La tête est séparée du corselet par un étranglement distinct. Le corselet présente aussi un semblable étran- glement en avant et en arrière : il est toujours plus large à cette dernière partie. L'écusson est fort petit et peu visible. Les élytres présentent à l'extrémité une échancrure, quelquefois profonde et quelquefois très peu sensible. Le genre Colliure a été établi par de Géer, dans ses Mémoires sur les Insectes-, d'après un insecte de Su- rinam , dont la forme extraordinaire avait frappé cet observateur, et l'empêcha de le rapporter à aucun des Etym. incertaine. — Syi\. : Auelabus Linn.j Odacantha , Fal)., 1. Etym. incertaine. — Syu. : Attela Herbst.j Casnonia , Lat. ; Ophionea Klug 2. Toril. IV, pag. 79. l56 COLEOPTEKES-PErSTAMÈRKS. genres connus. Linnée l'avait placé parmi les Alle- labeSj avec les Charançons. Fabricius et Herbst ne le distinguèrent point des Odacanthes. Latreille , qui avait appliqué à tort le nom de CoUiuris au Col- lyris de Fabricius, comme nous l'avons dit plus haut, a cru devoir créer une nouvelle dénomination pour le genre de de Géer , et l'a appelé Casnonia. M. Klug , célèbre entomologiste de Berlin , ignorant sans doute , et le nom donné par de Géer, et celui assigné par Latreille , décrivit ces mêmes insectes sous celui d'Ophionea. Les Colliures sont des insectes propres à l'Améri- que, à l'Afrique, et aux contrées les plus orientales de l'Asie. Ils vivent dans les endroits marécageux, au bord des ruisseaux , où ils courent avec vitesse , et prennent leur vol fréquemment, pour aller se poser à peu de distance. On voit que ces habitudes sont à peu près celles des Cicindèles. On les trouve quel- quefois aussi sous les feuilles, dans les endroits hu- mides. Lorsqu'on les voit voler, on les prendrait pour des Cicindèles , dit M. Lacordaire , qui a plus d'une fois observé ces insectes dans la Guiane et au Brésil. 1. LE COLLIURE DE SURINAM. CoUiuris Surinamensis. Lin. *. Il atteint quatre lignes de longueur. Son corps est noir sur la tête et le corselet , brun sur les élytres et l'abdomen. Les antennes sont tachetées de noir et de I. A Ltelabus Surinamensis, Syst. nat. éd. 12, t. Il, pag. 619. — De Géci,- ( CoUiuris), Mém. sur les Ins. , t. IV, pag. 80, pi. 17, fig. 16. BRACHIMDES. 1^7 blanc ; les pattes sont rousses et les quatre cuisses de devant blanchâtres à la base. Les élytres présentent des stries profondes , et elles sont fortement échan- crées à l'extrémité. Nous ne connaissons cette espèce que par la des- cription de Linnée et de de Géer; elle est originaire de Surinam , et ne parait point avoir les antennes comprimées vers le milieu, comme plusieurs autres de ce genre, '2. LE COLLIURE DE PENSYLVANIE. CoUiuris Pensylvanicus. Lin. *. Le corps est noir, avec les pattes d'un jaune obscur OU testacé ; les genoux sont bruns; la base des anten- nes et les élytres, sont fauves. Ces dernières sont mar- quées de plusieurs séries de points enfoncés, qui sont disposés en stries longitudinales; elles présentent quatre taches noires : la première, placée sur le milieu de la suture, est commune aux deux élytres; la se- conde se rapproche du bord extérieur, et la dernière en occupe l'extrémité. La tête et le corselet sont lisses en dessus; celui-ci est fortement ponctué sur les côtés. Cet insecte se trouve dans l'Amérique septentrio- nale ; il n'a que trois lignes de longueur. I. Attelabus pensylvanicus , Syst. Nat. éd. li, pag. 6'iO. — Heihst. [Odacantha), Ins., t. X, pag. 221, pi. 173, fig. l'i. — Klug {Opfiionea), Entom. Brasil. Spec. fasc. i , pag. 3oo. — Dfj. (Casnonia), Spcc, t. I. pag. 171. l58 COLÉOPTÈRES-PENTAMERliS. 5. LE COLLIURE A ANTENNES FAUVES. (PI. 4> iig- '2.) Colliuî'is favicornis. Br. Tout le corps est d'un brun presque noir et brillant. Le corselet , moins alongé que dans les précédens , est entièrement parsemé de points enfoncés profonds qui le font paraître un peu rugueux. Les élytres sont assez égales et présentent des stries formées de points profonds; ces stries se prolongent jusqu'à l'ex- trémité, mais en s'affaiblissant de plus en plus : on dis- tingue le long de la suture , un peu avant le bout des élytres, une petite tache alongée, qui n'est pas très apparente. L'échancrure qui termine les élytres est très peu profonde. Les antennes et les pattes sont en entier d'un jaune fauve. Il se trouve au Brésil , dans les environs de Rio- Janeiro ; sa longueur est de près de trois lignes, 4- LE COLLIURE DIDYME. CoUiuris didyma. Br. Le dessus de cet insecte est d'un brun presque noir et brillant, et le dessous d'un brun châtain : quelque- fois aussi les élytres sont de cette dernière couleur. Le corselet n'a pas la forme alongée de la plupart des autres espèces; il est court, globuleux, mais seule- ment étranglé en avant et plus étroit dans cette partie qu'en arrière et entièrement parsemé de points en- foncés profonds. Les élytres, légèrement tronquées BRACHINIDES. \3C) à l'extrémité , présentent dans toute leur longueur des stries, que forment de gros points enfoncés; le bout des élytres est d'un jaune pâle, ainsi que deux taches arrondies, placées vers l'extrémité, l'une au dessus de l'autre, et réunies entr 'elles. Les pattes sont d'un jaune pâle. Les antennes sont fauves, et les articles du milieu presque noirs. On le trouve au Sénégal ; sa longueur est de deux lignes et demie. 5. LE COLLIURE A PUSTULES. Colliuris pustulata. Dej. *. Cette espèce ne nous parait différer de la précé- dente que par les élytres, qui n'ont pas de jaune à l'extrémité et dont les taches, placées vers le bout, sont plus petites, toujours séparées et d'une couleur plus rougeâtre. Elle habite les mêmes contrées et sa longueur est la même. Il serait fort possible que l'une ne fût qu'une variété de l'autre, mais nous n'avons pas vu la dernière en nature. 6. LE COLLIURE A TÈTE BLEUE. Colliuris cyanocepliala. Fab. ^. Cette espèce s'éloigne de toutes les autres par la forme de l'avant dernier article de ses tarses qui est 1. Casnonia pustulata, Spcc, t. V, png. 282. 2. Odacantha cyanocepliala, Syst. Eleuth., t. I, pag. 229. — Dtj. 1 4 O f ; O L E O P T E r. E s - P E N T A M K R E s . bilobé (^/. 4? fig- 5)' Sa couleur est un rouge ferru- gineux sur les élytres, sur le corselet et sur le bout de l'abdomen. La tête est d'un bleu noirâtre. Les élytres, finement striées et ponctuées comme dans l'es- pèce précédente, ont une bande déplus, qui est située à la base et beaucoup moins large que la seconde; au dessus et au dessous de celle-ci se trouve un petit point blanchâtre, à peine distinct ; les pattes sont d'un jaune roux, avec le bout des cuisses noirâtre. Les antennes sont d'un roux obscur, avec la base plus claire. Elle est originaire des Indes-Orientales; sa longueur est de trois lignes et demie. Observation. Cette espèce constitue le genre Cas- noidea de M. de Laporte. [Etud. Entom., pag. 4o.) Auprès des Colliures viennent se placer deux sous- genres. 1." LES sTÉNOCHEiLEs. — Stenocheila. Laporte^. Ces insectes diffèrent de tous ceux de cette famille par leurs mandibules grêles, avancées et presque droites, l'extrémité seule étant légèrement arquée ; par leurs mâclioires qui sont dentées dans toute leur ( Casnonia), Spec, t. I, pag. 173. — Lat. et Dej. Icon. des Coléopi. I, pi. 7, fig. 6. — Ponr les autres espèces, voyez : le Species de M. le comte Dejean- — le voyage de MM. Spix et Martius au Brésil j — les cin- quante espèces nouvelles décrites par M. de Laporte, dans le t. I." des Annales de la Société Entomologique ; — la Centurie de Carabiques de M. Gory, publiée dans le lome II. « du même recueil j — les Etudes En- tomologiques de M. de Laporte. — Le tome X.<" de l'Encyclopédie méiho- dique reuferme la description d'une nouvelle espèce sous le nom de Cas- nonia Sene^alensis ; M. le comte Dejean l'a publiée depuis sous ce même nom , niais il n'a pas cité cet ouvrage. 1. Etym. HïU, étroit; ^u\:i , m.îchoire. BRACHINIDES. l4l longueur, ou plutôt armées d'épines très fortes (p/, 3, fig. 6, a.) La tête n'est plus amincie en arrière comme dans les CoUiures. Les palpes sont assez saillans; le labre est plus large que long. Les antennes sont com- primées à partir du cinquième article, comme cela a lieu dans plusieurs Colliures. Le corselet est alongé et caréné sur les côtés, c'est-à-dire que les bords laté- raux sont aigus. Les élytres sont échancrées à l'extré- mité; les cuisses de derrière sont un peu arquées dans le mâle et beaucoup plus fortement dans la femelle. Nous n'avons pas remarqué d'autres différences entre les doux sexes. On ne connait qu'une espèce de ce sous-genre, et elle se trouve à Cayenne. Ses habitudes sont les mê- mes que celles des Colliures. LE STÉNOCHEILE DE LACORDAIRE. (PI. 5, flg. 6). Stenoclieila Lacordairei. Lap. *. 11 est d'un brun ou d'un noir velouté ,* avec trois bandes transversales ondulées d'un gris d'ardoise , sur les élytres, dont le bord extérieur est aussi tout entier de cette nuance. Le corselet est finement strié en tra- vers , et il est armé de chaque côté , vers le milieu , d'une petite épine, plus saillante dans la femelle que dans le mâle. Les trois articles des antennes, qui sui- vent le premier, et la base des cuisses, sont d'un blanc jaunâtre. Longueur, près de quatre lignes. 1. Magasin de Zoologie de M. Guéiin, I. Il , n.» 12. l./|2 COLEOPTi: P.ES-PENTAMERES, 2." LES Lasiocères. — Lasiocera. Dej. ^ Ils ont un caractère tout particulier dans les poils qui hérissent leurs antennes et qui sont disposés en ver- ticilles à l'extrémité de chaque article. Ils ont comme les Colliures , les palpes terminés par un article ova- laire, et les tarses cylindriques; mais leur corselet n'est pas alongé : sa forme , au contraire , est presque globuleuse , et c'est en arrière qu'il est le plus étroit. La tête est triangulaire et très rétrécie en arrière , mais ce rétrécissement n'est pas précédé d'une espèce de long cou, ainsi que dans les Colliures. Les yeux sont gros et saillans. Les élytres sont presque plates, alon- gées , tronquées et même un peu échancrées à l'ex- trémité. On ne connaît qu'une seule espèce de Lasiocère, et l'on ne possède rien concernant sa manière de vivre. Elle se trouve au Sénégal. LE LASIOCÈRE NITIDULE. (PI. 4?^?- 4-) Lasiocera nitidula. Dej. ^. Tout le dessous du corps est noir ; en dessus la tcte et le corselet sont d'un vert bronzé, et tout cou- verts de gros points enfoncés , qui les font paraître un peu rugueux. Les élytres sont d'un vert plus foncé , au moins le long de la suture, et sur chacune d'elles on voit une bande jaune, dentée inégalement sur les 1. Etym. AaiTdn, vein; xsçœi;, roinc (pour antenne.) 2. Spec, t. V, pag. 384- 15RACHINIDES. , l/p bords, et qui en occupe presque toute la longueur. En outre , ces ély très sont couvertes de stries profon- des, dans lesquelles on distingue des points enfoncés. Les cuisses sont noires , avec le bout jaunâtre ; les tarses sont plus obscurs ainsi que les jambes. Les an- tennes sont à peu près de la couleur des jambes. Lon- gueur, deux lignes et demie. GENRE OD ACANTHE. ODACANTHA. Fab. ^. Ce genre a été formé par Fabricius dans le Systema Eleutheratorum, sur CAttelabus melanurus de Linnée. On voit que cet insecte , à cause du peu de largeur sans doute de son corselet, avait été placé par le naturaliste Suédois dans le môme groupe que les Colliures. 11 diffère surtout de ces derniers en ce que les laisses de devant sont plus larges dans les mâles (p/. l^^fig- 5,«) que dans les femelles ; par sa icle ovalaire et point ré- trécie en arrière ; par son corselet presque cylindrique, seulement un peu renflé au milieu, sur les côtés; enfin, par la forme générale du corps qui est étroite, aplatie, avec les élytres tronquées et plus courtes que l'abdo- men. Les tarses sont grêles et leur avant dernier article est un peu bifide. Les Odacanthes sont de très petits Carabiques, qui I. Etym. ôJ'ovî, (lentj â.y.ct.i^a., épinr. l44 • COLÉOPTÈP.ES-PENTAMERES. habitent les lieux humides ; ils se trouvent quelquefois en grand nombre sur le bord des rivières , dans les endroits plantés de roseaux. On les rencontre de temps en temps par troupes considérables ; mais il arrive aussi que l'année d'après on ne les revoit pas. Nous cite- rons un fait de ce genre observé en Italie en 1826. Plusieurs centaines d'Odacanthes avaient été trouvés sous des écorces d'arbres, dont le pied reposait dans l'eau; mais les années suivantes, quoique les circon- stances eussent été les mêmes, on ne retrouva plus ces insectes, et ils sont aujourd'hui, comme auparavant, fort rares en Italie. 1. l'odacanthe a bout noir. (PI. 4 5 fig- 5-) Odacantha melanura. Lin. ^. Ce joli petit insecte a la tête, le corselet et l'abdomen d'un vert un peu bleuâtre, tandis que la poitrine, les élytres, les pattes et la base des antennes sont d'un jaune testacé. Le bout des cuisses est noir, et les élytres ont à l'extrémité une grande tache d'un noir bleuâtre, qui occupe presque toute leur largeur. Le corselet est parsemé de points enfoncés qui le font paraître ru- gueux , et les élytres présentent plusieurs séries longi- tudinales de points enfoncés, qui sont à peine marqués. La longueur de cette espèce est de trois lignes. Elle se trouve le plus ordinairement en Suède et en Alle- magne ; mais on la prend aussi quelquefois en Angle- terre, dans le nord de la France et en Itahe. 1. Attelabus melanurus , Syst. nat. éd. 12, t. II, pag. 620. — Oda- cantha melanura, Dej. Spec. , t. I, pag. 1765 et Icoiiogr. des Coléop., t.I, pi. 7, fig. 2. BR AC, llINiDlîS. l/(5 2. LODAGANTIIE DU SENEGAL. Odacantlia Scnegalensis. Lap. ^. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente , mais elle est plus grande. Sa longueur est de trois li- gnes et demie. Elle a la tête et le corselet noirs et non pas bleus; les élytres sont d'une couleur plus claire, et leurs stries sont formées de points plus gros et beau- coup plus rapprochés ; les cuisses ont les taches noires de l'extrémité beaucoup plus grandes; enfin, le ventre est brun avec les derniers segmens noirs. On la trouve au Sénégal, comme l'indique son nom. Observation. Nous citerons ici une espèce rapportée à ce genre par M. Perty, mais qui n'en présente pas les caractères. Elle a les élytres entières, et son aspect général la rapproche assez des Leptotrachèles , avec lesquels elle ne peut cependant être réunie parce qu'elle a les tarses simples. Ne l'ayant pas vue en na- ture, nous donnerons sa description telle que nous la trouvons dans l'ouvrage cité. Odacantlia hasalis. Perty ^. Elle est d'un brun testacé ; la tête, et une tache placée sur la suture, à la base des élytres, sont bru- nes ; les élytres, arrondies à l'extrémité, sont couvertes de stries ponctuées. Longueur quatre lignes, largeur une ligne trois quarts. I. Annal, de la Soc. Entom. de France, t I, pag. 338. • ?.. Delectus anira. articul., pag. 2, pi. i, fig. 3. INSECTES. IV. 10 llfÔ COLÉOPTÈRES-PENTAMÈIIES. L'auteur dit que cette espèce est voisine de VOda- cantlia dor salis qui est le type du sous-genre Leptotra- cfielus. Peut-être appartiendrait-elle à notre sous-genre Stenidia, que nous décrirons un peu plus loin. Dans le voisinage des Odacanthes nous placerons, 1." LES Trichis. — Trichis. Rlug. ^. Qui n'en différent que par les articles des tarses qui sont courts, triangulaires et ciliés, par la tête qui n'est point rétrécie en arrière, par le corselet qui est un peu en cœur, au lieu d'avoir une forme alongée et cylindrique. Les élytres ont la forme alongée des Oda- canthes, et leur extrémité est tronquée et un peu sinueuse. On en connait deux espèces. 1. LE TRICHIS PALE. Trichis pallida. Klug.^, D'un jaune testacé, avec la tête et le corselet plus obscurs; les élytres ont à l'extrémité une bande brune, dentée irrégulièrement, et une autre au dessus, plus étroite et dentée de la même manière. Le corselet est couvert de points enfoncés, serrés, et les élytres pré- sentent des stries ponctuées. Il se trouve en Arabie; sa longueur est de trois li- gnes. I. Étyni. ôçî|Tpi;;t°<> poi'- (Tout le corps est velu.) a. Symbol» physicse, n." i, pi. 21, fis;, f). BRACHINIDES. 1 ^7 2. LE TRICHIS TACHÉ. Tricllis maculata. Klug.*. D'un brun ferrugineux, pattes et élytres testacées: ces dernières ont à la base , sur la suture , une tache brune en forme de triangle ; une autre vers le milieu , également sur la suture et de forme anguleuse, de chaque côté de laquelle se trouvent deux petits points de même couleur; et enfin, une large bande dentée irrégulièrement, placée tout-à-fait à l'extrémité. Le corselet est marqué de quelques points enfoncés, et les élytres ont des stries ponctuées. Il se trouve dans les environs d'Alexandrie; lon- gueur, un peu plus de deux lignes. 2.° LES LEPTOTRACHÈLES. — Leptotraclwlus. Latr.". Ils se reconnaissent au quatrième article de leurs tarses qui est profondément bilobé (/;/. 4? fig- 6, «.) et à leurs élytres dont l'extrémité est ovalaire et sans échancrure. Les articles des antennes sont presqu'é- gaux entre eux. La tête est ovale , rétrécie , mais non prolongée en arrière. Le corselet est alongé, à peu près cylindrique, un peu rétréci en avant dans quel- ques espèces. Ce sous-genre a été établi par Latreille, dans la deuxième édition du Règne animal. Il a depuis été indiqué par Eschscholtz , sous le nom de Rliagocrepis^ 1. Syinb. phys. , n.° 2, pi. 21, fig. lo. 2. Étym. xsttIoç, étroitj T^à-^xK^t,, cou. — Syn : filiagocrepis Eschscholtz j — Spheracra Say. l48 COLEOPTÈKES-PENTAMÈRES. et par M. Say , sous celui de Splieracra'^. Ce dernier au- teur, ayant décrit sous ce nom.yOdacantliadorsalis de Fabricius , nous n'avons aucun doute sur l'identité du genre, mais nous ne sommes pas aussi certains du sy- nonyme d'Eschscholtz. La figure qu'il donne de son Rhagocropisj, représente un insecte dont le corselet est plus étroit aux deux bouts, mais les caractères géné- riques qu'il emploie s'accordent parfaitement avec ceux des Leptotrachèles. Nous les présentons ici mot à mot : « Ongles simples; palpes aigus; l'avant dernier article des tarses bilobé; élytres arrondies à l'extré- mité. » C'est cette espèce et la nouvelle que nous dé- crivons , qui nous ont engagé à ajouter aux caractères de ce sous-genre, celui d'avoir le corselet rétréci en avant dans quelques espèces, ce qui ne constitue pas un caractère générique. Tous les Leptotrachèles connusse trouvent en Amé- rique. Ce sont des insectes rares que l'on rencontre sur les feuilles; ils s'y tiennent immobiles, mais s'en- fuient rapidement si l'on veut les saisir. 1 . LE LEPTOTRACHÈLE DORSAL. Leptotrachelus dorsalis. Far. 2. Cet insecte est long de trois lignes et large d'une seulement. Sa couleur est un brun ferrugineux, plus pâle sur les élytres. La tête est quelquefois d'un noir brillant et quelquefois brune ; les antennes sont tes- 1. Dans l'ouvrage dont, nous avons déjà parlé, et dont nous n'avons vu que des fragniens sans titre. 2. Odacanthu dorsalis, Syst. Eletith., t. I, pag. o-tç). BRACHINIDES. 1 49 lacées. Les élytres ont la suture ornée d'une large bande noirâtre, qui n'atteint pas tout-à-fait leur extré- mité; elles sont couvertes de stries longitudinales que forment des points enfoncés très rapprochés. Il habite l'Amérique du Nord , et plus particulière- ment la Caroline et la Géorgie. li. LE LEPTOTRACIIÈLE SUTURAL. Leptotraclielas sataralis. Lap.^. Cet insecte est long de trois lignes et demie ; sa lar- geur n'est guère que d'une ligne. Il est d'un brun un peu jaunâtre , avec la tête noire, le corselet d'un rouge obscur et la suture d'un brun foncé. Le corps en des- sous est de cette couleur. Les élytres ont des stries longitudinales formées de points enfoncés. Il se trouve à Cayenne. 5. Lli LEPTOTRACHÈLE DU BRÉSIL. Leptotraclielas Brasiliensis. Dej.^. Il ressemble au Leptotrachèle dorsal , mais il est un peu plus grand et plus long. Le corselet aussi est plus alongé. Ses élytres sont en entier d'un jaune testacé , seulement la suture parait un peu plus obscure. Cet insecte est originaire du Brésil. I. Aiitial. de la Soc. Eatoin. de France , i. 1, pag. 38() i. Siiec. , l. V, page 287. 50 COLÉOPTÈRES-PENTAMÉRES. Leptotrachelus testaceiis. Dej. ^. Cette espèce se rapproche aussi du Leptotrachèle dorsal, mais elle est également un peu plus grande. Sa couleur est testacée, un peu rougeâtre, plus jaune ou plus pâle sur les élytres et les pattes. Le corselet est plus ponctué que celui du Leptotrachèle dorsal. Les élytres sont un peu plus larges, avec les stries plus profondes et plus fortement ponctuées. Elle a été rapportée des environs de Carthagène. 5. LE LEPTOTRACHÈLE BORDÉ. (PI. 4 5 ^g- 6.) Leptotrachelus marginalus. Br. Il a trois lignes et demie de long sur une ligne en- viron de large. Tout le dessous dujcorps est d'un brun noirâtre ainsi que le corselet, les côtés de la tête, tout le tour des élytres et m,ême la suture jusqu'aux deux tiers de sa longueur : en cet endroit la couleur s'élar- git et forme une tache presque ronde ; le reste des élytres est d'un brun jaunâtre. La bouche , tout le dessus de la tête, les antennes, les pattes, le dernier anneau de l'abdomen et le bord inférieur des élytres, sont d'un jaune ferrugineux. Cet insecte se trouve au Brésil. 1. Spec, t. V, pag. 287. BRACHIJXIDE.S. l5l 6. LE LEPÏOTRACHÈLE DE RIÉDEL. Leptotracketm Riedelii. Esch. ^. Le Brésil est aussi la patrie de cet insecte, dont la couleur est ferrugineuse , avec la tête brune , la base des antennes et les cuisses jaunâtres, le reste des an- tennes et les tarses noirs. Les élytres sont marquées de stries crénelées. Sa longueur est de quatre lignes. 5." LES Sténidies. — Stenidia.^v,.'^. Elles ont le corselet conformé comme les Rhagocre- pts d'Eschscholtz que nous réunissons aux Leptotra- chèles^mais elles n'ont pas l'avant dernier article des tarses bilobé ; cet article est court et triangulaire ainsi que ceux qui le précèdent [pi. 4? fig- 7? ^- ) et ceux des quatre tarses de derrière sont un peu plus alon- gés. La lèv7'e supérieure , au lieu d'être avancée comme dans les Leptotrachèles, est au contraire fort courte et transversale ; de manière à laisser la plus grande partie des mandibules à découvert. La tête est moins brus- quement rétrécie en arrière , et le corselet est beau- coup plus grand relativement aux élytres. Ces der- nières sont plus larges , moins alongées et moins parallèles; leur extrémité est tronquée obliquement. Nous ne connaissons qu'une espèce de ce genre; elle est originaire du Sénégal. 1, Eschschollz, [Rhai:^ocic/jis), Zool. ail. fasc. 2, pag. 5, pi. 8, Cg. 2. 2 Etym. revôç, ctioil j iJ sa, forme. 102 COLEOl-TERES-VENTAxAIERES. LA STÉNIDIE UNICOLORE. (PI. 4? lîg- ;•) Stenidia unicolor. Br. Entièrement d'un brun un peu rougeâtre, ou châtain foncé, avec le dessous du corps plus obscur. La bouche, la base des antennes et les pattes, sont plus clairs. Le corselet est parsemé de points enfoncés, profonds et assez rapprochés. Les élytres sont striées, et dans cha- que strie on distingue une rangée de points rappro- chés et profonds. Sa longueur est de quatre lignes et demie , et sa largeur d'une ligne et demie. 4.° LES Cténodactyles. — Ctenodactyla. Dej. *. * Sous-genre bien reconnaissable à ses tarses dont les crochets sont dentelés en dessous [pi 5, fig. i, a.), et dont les trois premiers articles sont élargis et à peu près triangulaires, avec le pénultième profondément bilobé [fig. 1 , />.) Ce dernier caractère le rapproche des Leptotrachèles, mais tous les autres tendent à l'en éloi- gner. La tête est rétrécie brusquement en arrière. Le corselet est de la largeur de la tête, un peu aplati, et plus long que large. Les élytres, plus larges que le corselet, sont alongées, légèrement convexes, et s'é- largissent un peu vers l'extrémité ; cette dernière par- tie est arrondie comme dans les Leptotrachèles. Les espèces connues de ce sous-genre sont toutes propres à l'Amérique méridionale. Ce sont des inscc- 1. Etym. xrfit , ffôç, peigne; i-ù.r.rvKi', , doij;!. BUAÇlllMlDliS. 100 les agiles, qui vivent sur les fleurs el sur les tiges des plantes. • 1. LE CTÉNODACTYLE DE CHEVROLAT. Ctenodactyla Clievrolatii. Dej».^. Cet insecte, long de cinq lignes et large d'une et de- mie , a tout le dessus du corps d'un noir bleuâtre , et le dessous d'un brun ferrugineux. La lèvre supérieure et la bouche sont rougeâtres, et les antennes plus claires. Le corselet est de la couleur de la bouche ou un peu plus obscur; ses bords latéraux sont un peu relevés, et il présente quelques points enfoncés. Les élytres ont des stries distinctement ponctuées , et leur boi'd inférieur est d'un brun rougeâtre. Il a été trouvé dans les environs de Cayenne. '2. LE CTÉNODACTYLE DE DRAPIEZ. Ctenodactyla Drapiez. Gory.-. H est d'un brun ferrugineux obscur avec un reflet yerdàtre; la tête, le corselet, la base des antennes sont d'un brun rougeâtre sans reflet; le reste des antennes et les pattes sont d'un fauve clair. Le corselet est marqué de quelques points en arrière. Les stries des élytres sont ponctuées. Longueur cinq lignes el demie; largeur deux lignes. 1. Spec, t. 1, pag. 227. 2. Annal. Soc. Ent, de- Fr,:iicc. I. l54 COLÉOPTÈRES-PENÏAMÈRES. II se trouve dans la même partie de l'Amérique que le précédent. * 5. LE CTÉNODACTYLE TACHÉ. (PI. 5, fig. 1.) Ctenodactyla maculata. Gory.^. Ce joli insecte a la tête et les élytres noires, avec deux taches fauves sur chacune de ces dernières: la pre- mière , est placée sur le disque et la seconde vers les deux tiers, en s'étendant presque jusqu'au bout; de plus, le long du bord extérieur, on voit une petite bande de cette même couleur. Le corselet est fauve ainsi que la base des antennes, et le reste de celles-ci noir. Le corselet est bombé, plus étroit en avant qu'en arrière. Les stries des élytres sont finement ponctuées. Il se trouve à Cayenne. Sa longueur est de cinq li- gnes et demie , et sa largeur d'une et demie. 4. LE CTÉNODACTYLE TRISTE. Ctenodactyla tristis. Gory.^. Il est entièrement d'un noir obscur un peu bronzé , avec les antennes et les pattes d'un jaune pâle. Le cor- selet est plus étroit en avant qu'en arrière , et marqué de stries transversales très fines; celles des élytres sont légères et faiblement ponctuées. Longueur trois lignes; largeur une seulement. Cet insecte est originaire de Cayenne, comme tous les précédens. 1. Annal. Soc. Ent. de France, l. 11, juig. 182 3, UiJ., t. Il, pag, i83. BUACIIiNIDES. GENRE AGRA. AGRA. Faç. ^. Ces jolis insectes, plus gracieux encore que les Ci- cindèles , Joignent souvent à l'élégance de leurs formes l'éclat des plus vives couleurs. L'or et le cuivre leur prê- tent quelquefois les teintes les plus riches et les plus brillantes; d'autres, revêtant une livrée plus triste, sont entièrement noirs ou d'un bleu foncé ; plusieurs n'ont que les reflets plus sévères du bronze : mais dans tous, le travail curieux de leurs élytres rachète ce que leurs nuances peuvent avoir de sombre et de peu éclatant. Rien n'est plus agréable que leur tête élancée, attachée au corselet par un cou très étroit. Leurs élytres longues, échancrées diversement à leur bout, et creusées de fossettes d'un éclat métallique, disposées en séries lon- gitudinales ; leur corselet encore plus élancé que la tête, et imitant plus ou moins la forme d'un fuseau; tout, en un mot, contribue à placer ces insectes parmi les plus beaux que nous connaissions. Aussi les ama- teurs les recherchent-ils de préférence et l'on conçoit sans peine l'empressement qu'ils mettent à se les pro- curer. Deux caractères surtout éloignent les Agras de toutes les autres espèces de cette famille; c'est, d'une part . El}ni. a>^a, chas!,c, ou à)çaî'iç, riiasseiu. — Syn. Canilms , OIhht. l56 COLÉOPTÈRES- TE NT A MÈRES. la forme triangulaire du dernier article de leurs palpes labiaux {pi. 5, fig. 2, a.) et de l'autre, celle de leurs tarses, dont les articles sont aussi en triangle élargi, et le quatrième divisé en deux lobes alongés : le des- sous de ces tarses est garni de poils très serrés qui for- ment une brosse, à l'aide de laquelle ces animaux peuvent se fixer sur les feuilles. Ces mêmes tarses sont terminés par un article en massue , dont les crochets ou ongles , sont garnis en dessous de dentelures fines et serrées presque à la manière d'un peigne [fig. 2, b.) C'est Fabricius qui le premier a distingué les espè- ces de ce genre , et les a retirées des Carabes avec les- quels Olivier les avait confondues, ainsi que la plupart des genres de Carnassiers terrestres. Les Agras sont au nombre de quarante espèces environ, et toutes se trouvent dans les contrées in- tertropicales de l'Amérique. On les rencontre toujours sur les arbres, où elles choisissent de préférence les feuilles roulées en cornets par d'autres insectes. Elles s'y blottissent et restent dans une parfaite immobilité , portant en avant leurs antennes et les deux pattes antérieures, tandis que les autres pattes sont appli- quées contre le corps. Yient-on à toucher à leur retraite, elles s'en échappent aussitôt avec rapidité , et se lais- sent tomber à terre. Il parait cependant que la forme alongée de leur tête et de leur corselet gène un peu leur démarche, et que ces parties se heurtent contre les corps sur lesquels elles se trouvent. En général, les Agras sont rares, et on ne les trouve jamais réuni.-, en grand nombre. UllACIIINIDES. i.:)7 1. l'agka de Caienne. Agra Cayenncnsis, Oliv.'^. Cette espèce est la plus grande de ce genre. Elle a environ un pouce de longueur sur trois lignes de lar- geur; sa couleur est un vert bronzé assez brillant, plus obscur sur la tête , dont la partie antérieure , qui avoisine la bouche, est un peu rougeûtre, ainsi que le bout et les côtés de l'abdomen. Les antennes sont d'un rouge obscur, avec le bout de tous leurs articles noir. La tête est tout-à-fait lisse , mais le corselet et les élytres sont creusés de points très profonds , disposés irrégulièrement sur le premier, et rangés en séries longitudinales assez droites sur les dernières. Leur bout est échancré, ce qui rend la suture et le bord extérieur épineux. Cayenne est la patrie de cet insecte, que Fabricius a désigné à tort sous le nom à'Jgra œnea^ puisque Olivier l'avait fait connaître auparavant sous celui de Cayennensis. C'est l'espèce la plus répandue de ce genre. 2. l'agra roussatre. Agra rufescens. Rlug.^. Moindre que le précédent, cet insecte n'a que six lignes et demie de longueur sur deux de largeur, 1 . Carabus Cayennensis, Entom. ou Hist. nat. des Insectes, t. II, n." 35, pag. 53, pi. 12, fig. i33. — ^gra œ«ea, Fab. Syst. Eleuth., t. I, pag. 224. — Klug, Monogu. Entomol. pag. 12, pi. I, fig. i. 2. Ent. Brasil. Specini., 11.0 i,innov. act. Acad. Curios, t. X, p. 281. — l58 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. Ainsi que son nom l'exprime , il est d'un roux obscur, presque brun, avec les pattes, les antennes et la bou- che un peu plus claires et plus rougeâtres. La tête est tout-à-fait lisse ; elle présente seulement en avant deux impressions profondes. Le corselet et les élytres sont parsemés de points enfoncés , plus petits et plus ser- rés sur le premier, plus gros et plus réguliers sur les dernières, où ils forment des séries longitudinales. Le bout des élytres est échancré et prolongé en deux pointes ou épines. On le trouve dans plusieurs parties du Brésil. 3. l'agra attelaboide.  gra attelaboides. Fab.^. Cette espèce, que Fabricius fait venir par erreur des Indes orientales , est une des plus sombres de tout le genre des Agras. Son corps est d'un noir embelli par un reflet très légèrement bronzé, avec les pattes et les antennes d'un rouge très obscur. Sa tête est mar- quée en arrière d'une petite fossette alongée ; son cor- selet présente plusieurs séries longitudinales de larges points enfoncés; ses élytres sont striées dans toute leur longueur, mais plusieurs de ces stries sont interrom- pues çà et là par des impressions profondes, et l'on distingue avec peine une petite ligne de points enfon- Ent. Monogr., pag. 14, pi. i, Cg- 2. — Dej. Spcc, t. II, pag. 245. — jà. brentoides , Ijùt. et Dej. des Coléopt. d'Europe, t. I, pi. 7, fig. 2 1 . Cicindela attelaboides , Ent. Syst. , t. IV, pag. 443- — ^gra attela- boides, Syst. Eleuth. , t. I, pag. 225. — Klug. nov. act. Acad. Curios, t. X, pag. 293j Ent. Monogr., pag. 34, pi- 2, fig. 7. JÎRACIIINIDES. 169 ces dans le fond de chacune d'elles. Les élytres se terminent par trois dentelures en forme d'épines, dont l'intérieure est la plus saillante et la plus aiguë. On la trouve au Brésil; sa longueur est de huit li- gnes , et sa largeur de deux et au delà. 4- l'agra brillant. Agra splendida. Dej.*. Ce bel insecte a les élytres d'un vert bronzé, re- haussé de l'éclat d'un rouge cuivreux très brillant, tandis que la tête, le corselet, le dessous du corps et les pattes sont d'un noir un peu bleuâtre. Les articles des antennes sont d'un roux obscur, avec l'extrémité noire. Les points enfoncés du corselet sont disposés en séries presque régulières. Les élytres sont striées en longueur, et dans chaque strie on remarque une rangée de points, mais les intervalles qui séparent ces stries sont lisses et un peu relevés. Le bout de chaque élytre est tronqué obliquement et terminé par trois dentelures. Longueur un peu plus de neuf lignes , lar- geur deux et quelquefois plus. Selon M. le comte Dejean, la patrie de cette espèce est la Guiane. 5. l'agra a fossettes. (PI. 5, fig. 2.) Agra fossulata. Br. C'est un des plus beaux de ce genre. Sa couleur est un brun peu foncé , embelli par un éclat bronzé sur le I. Spec. des Coléopt, , t. V, pag. 3o3 , et Iconogr, des Coléopt. d'Eur., t. T, pi. 8, fig. 3. — Guérin, Icon. du règne anim., Ins., pi. 4 , fig. 10, a d. l6o COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. corselet et les élytres. Celles-ci, parsemées de fossettes alongées, inégales et disposées en stries à peu près ré- gulières, brillent d'une nuance de vert métallique dans le fond de toutes ces fossettes , qui présentent en ou- tre des points enfoncés fort petits, rapprochés, moins sensibles dans quelques unes. Le bout des élytres, tronqué et un peu sinueux, n'offre qu'une seule dent au bord extérieur. La tête est marquée en avant de deux impressions assez longues, et vers le bord postérieur elle porte une ligne courte et quelques petits points. Le corselet se fait remarquer par son peu de largeur: il n'est guère plus long que la tête , et sa surface parse- mée de points enfoncés , est surmontée de plusieurs élévations dans toute sa longueur. La poitrine et le dessous du ventre sont d'un vert bronzé très obscur, Les pattes , les antennes et les côtés du ventre sont d'un rouge un peu ferrugineux. La longueur de ce joli insecte est de sept lignes , sur un peu moins de deux lignes de large. On le trouve au Brésil , ainsi que les plus belles es- pèces de ce genre. — Voyez , pour les autres espèces , les ouvrages suivans : la Monographie de ce genre, par M. Klug , dans le tom. X des Actes des Curieux de la nature de Berlin j — le Species des Coléoptères de M. le comte Dejean ; — une seconde Monographie des Agras, plus complète que la première, publiée par M. Klug, avec quelques autres genres, sous le titre de Mono- graphies Entomologiques : toutes les espèces y sont représentées j — la Centurie des Carabiques de M. Gory, dans le t. II.» des Annales de la Société Entomologique j — l'Iconographie des Coléoptères commencée par MM. Latreille et Dejean , et qui n'a pas été continuée^ et enfin, les Etudes Entomologiques de M. de Laporte, ou l'une des espèces de M. Klug, u4. ciiprea, nous paraît avoii- été reproduite sous le nom d'^. rnlilipennis. BRAC UINIDIÎS. i6i ^^«»»»»5♦•!*^8>»«^»»»«•>»»*»*9*;^«^a.^^^«,ye.r*-^»^^^^<5««.»e*«»,<«,« TROISIEME FAMILLE. LES ZUPHIENS. Nous donnons à cette famille le nom de l'un des sous-genres qui la composent , ce qui peut rappeler le caractère par lequel elle se distingue de toutes les autres familles de Brachinides , nous voulons dire la longueur du premier article des antennes. Presque toujours cet article est très grand, et dépasse quelque- fois la tête; mais, dans quelques espèces, il est un peu plus court : cependant il est toujours plus long que les deux articles qui le suivent. Tantôt ces antennes sont très grêles et composées d'articles alongés; tantôt elles sont plus courtes et formées d'articles plus élar- gis. Les tarses sont ou fort larges, et divisés en deux lobes vers leur extrémité , ou simples dans toute leur longueur, et presque cylindriques. Ces caractères suf- fisent pour distinguer les genres, ainsi qu'on le recon- naîtra dans le tableau suivant. s 3 o "3 c o o p- en M m N ri I— I z C/5 TiRACIIINIDES. 1 65 Les Zuphiens, si l'on en excepte quelques espèces de Zuphies, de Polistiques et de Dryptes, se composent d'insectes étrangers à l'Europe, et sur les habitudes desquels on sait fort peu de choses. Les deux genres principaux de cette famille sont les Dryptes et les Galérites. «««e*<« pl- i3, fig. i56. — Zuphium olens, Dej. Spec. t. I, pag. 192^ et îcon. des Coléopt. d'Eiuop. 1. 1, pL 10, fig. 3. 2. Spec, t. V, pag. 298. 1-^6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. presque toute leur surface et se fond avec leur couleur ferrugineuse ; la bouche et les antennes sont d'un jaune lestacé, qui devient plus pâle encore sur les pattes. Il habite l'Amérique du nord. Sa longueur est de deux lignes et demie et sa largeur d'une ligne. 3. LE ZUPHIE BRUN. Zuphium Fuscum. Gory. ^. D'un jaune un peu rougeâtre avec les élytres obs- cures; leur bord extérieur, leur suture et une tache arrondie à leur base, sont ferrugineuses; la couleur des pattes est jaunâtre ; la bouche et les antennes sont un peu plus foncées. 11 vient du Sénégal. Sa longueur est de trois lignes et demie et sa largeur de près de deux. Zuphium FleuriasL Gory ^. La couleur de cet insecte est un rouge ferrugineux ; chaque élytre est marquée vers le bout, d'une grande tache plus obscure. On le trouve au Sénégal comme le précédent; il a cinq lignes et demie de long sur deux de large. Magasin de Zoologie de M. Guéiin , t. I , n.° 25. Annal, de la Soc. Entom. de Fiance , t. II, pag. lUlAClIINIDES. 177 5. LE ZUPHIE TESTACE. Zup/iium Tcstaceum. Klug. '^. Ce joli insecte est d'un rougeâtre clair et ses élytres sont à peine striées. Ses pattes et ses antennes sont un peu plus pâles. Il se rencontre en Nubie et au Sénégal ; sa lon- gueur est de cinq lignes et sa largeur de près de deux. 6. LE ZUPHIE DE CHEVROLAT. Zuphium Clievroiatii Laporte-. Il est beaucoup plus petit que le Zuphie testacé. Sa couleur est un Jaune assez pâle. Sa tête est obscure et marquée en arrière d'une petite ligne plus claire; et arquée ; ses élytres sont très pâles et présentent des stries très légères. Cet insecte habite les environs de Bordeaux et il se retrouve en Sicile. Il a un peu moins de trois lignes de long, et une ligne seulement de large. 4.° les polistiqles. — Polisticlius. Bonelli ^. Ce sous-genre est encore un démembrement des Galérites dont il diffère , ainsi que de tous les sous- genres de cette famille , par la longueur beaucoup 1. Symbolœ physicœ , pi. 21, fig. 2. 2. Note sur le genre Zuplilum, clans le t. I, pag. aSi de la Revue Eut. de M. Silbermann. 3. Etym. TrÔAj;, ville. — Syn. Zuphium, Laticille- Galerila, Fab.j Ca- rabus, Oliv. IKSECTES. IV. 12 lycS COLÉOPÏÈRES-PENTAMÈRES. moindre du premier article des antennes [pL 6,flg.2,a. ) ; cet article en effet est plus court que la tête. C'est avec les Zuphies qu'il a le plus de rapports, et il leur avait été réuni par Latreille , lorsque Bonelli, dans ses Obser- vations entomologi(jues sur les Carabîques, l'en sépara sous le nom qu'on lui a conservé. Il se reconnaît fa- cilement à ses antennes, dont les articles sont moins alongés que dans les genres précédons, et grossissent de plus en plus à mesure qu'ils approchent du bout de l'antenne. C'est le contraire dans les autres gen- res de cette famille, et surtout dans les Zuphies ; leurs antennes s'amincissent toujours jusqu'à l'extré- mité. Les mâles ont les trois premiers articles de leurs tarses très légèrement dilatés; ils paraissent ciliés éga- lement en dedans et en dehors. Les Polistiques sont beaucoup plus communs que les Zuphies. On en trouve une espèce dans le midi de la France, et qifelquefois aussi dans les euTirons de Paris. Ils vivent en société sous les pierres , dans les ef droits humides, et c'est de là sans doute que pro- vient leqp nom; nous observerons ces mêmes habi- tudes dans les espèces du genre Brachine, que nous aurons bientôt l'occasion de faire connaître. 1 . LE POLISTIQLE A BANDES. PoUstichus vittatus. Br. ^. Il est long de trois à quatre lignes, et large d'une à une et demie. Tout son corps est parsemé de points 1. Revue Entom. de M.SilberiTiann, t. II, — Carabus fasciolatus,Qiiv. Entom., t. III, n." 35, pag. ç)5 , pi. 3, fig. i55. PoUstichus fasciolalus , — Dej. Spec. , t. I, pag. 194; et Icon. , t. I, pi. 7, fig. 7. lî n A C II 1 N 1 D !•: s. 1 'jg enfoncés profonds; sa couleur est noire en dessus, et brune en dessous. Les antennes, les pattes et le milieu de la poitrine sont rougeâtres : une bande de la même couleur s'étend en long sur chaque élytre, depuis leur base jusqu'aux deux tiers de leur longueur. On trouve cette espèce dans le midi de la France et de l'Europe , et quelquefois même aux environs de Paris. Elle parait fort rare en Italie. 2. LE POLISTIQUE FASGIOLÉ. Polistichus fasctolatus. Rossi^. Cette espèce ressemble beaucoup à la première , seulement le ventre est entièrement d'un rouge pâle, ainsi que les pattes, les antennes et les palpes. La bande des élytres est aussi d'un rouge pâle : son extré- mité se prolonge vers la. suture , où elle se réunit à la bande du côté opposé : il se trouve aussi sur la suture, entre la base et la réunion des bandes , une large bande noire , qui , dans quelques individus , se réunit à la couleur du bout des élytres par un trait noir aussi, mais plus étroit. On la trouve en Italie. 5. LE POLLSTIQUE d'uNE SEULE COULEUR. (PI. 6, flg. i^!.) Polistichus anicolor. Br. Cet insecte est un peu plus grand que lesprécédens. Sa couleur est un brun marron, un peu plus clair sur I. Carabus fasciolalus , Fauna Etrusca , t. I, pag. a'îj, pi. 2, fig. i8. — P. discoideiis , Dej. Spec, t. I, pag. igG; et Icon., t. I, pi. 7, fig. 8. l80 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. les antennes, les pattes et ie ventre, et un peu plus foncé sur la tête et le corselet. Tout le corps est par- semé de points enfoncés. Longueur quatre lignes, largeur une et demie. 11 se trouve aux îles Canaries. 4. LE POLISTIQUE BRUN. Polisticlms briinneus. Dej. ^. 11 a l'aspect d'un Cyminde , non-seulement pour la forme, mais aussi à cause des points nombreux donl il est recouvert. Sa couleur est un brun un peu rous- sâtre , qui devient plus obscur sûr les élytres : les pal- pes , les antennes et les pattes sont d'un jaune un peu roux. Les élytres ont des stries assez profondes et for- tement ponctuées , dont les intervalles sont plans et couverts d'une ponctuation très fine et assez serrée. On le trouve au Brésil. Sa longueur est d'environ quatre lignes et sa largeur d'une et demie. 5." LES DiAPHoiiEs. — Dlcipliorus. Dej. -. Un caractère propre à ce sous-genre l'éloigné de tous ceux de cette famille : ses palpes labiaux, au lieu d'être élargis en triangle, ont le dernier article à peu près cylindrique {pL 6, fig. 3, a.). Comme dans les Polisliques, les antennes grossissent un peu vers le bout : leurs articles sont encore plus courts et plus larges que dans ces derniers, et de même que chez i. Spec, t. V, pag. 298. 2. Etym. .Tià^oçoç, dinëioiil. r> Il A G II 1 N 1 1) E S. 181 eux, le premier est plus court que la tète. Ces insectes ont tout-à-fait le port tles Polistiques, mais ils sont un peu plus longs et plus étroits, et le corselet est plus rétréci ou plus étranglé en arrière. On ne connaissait de ce sous-genre que l'espèce sur laquelle M. le comte Dejean l'a formé ; nous en ajou- tons une seconde. Toutes deux sont étrangères à l'Europe, et leurs habitudes nous sont inconnues; mais il est bien probable qu'elles sont semblables à celles des Polistiques et des Zuphies, dont les Dia- phores diffèrent par fort peu de chose. 1 . LE DIAPHORE DE LEGONTE. Diaplioriis Lccontel. Dej. ^. Cet insecte est un peu velu. Sa couleur est un brun obscur en dessus et roussâtre en dessous ; les pattes sont d'un jaune pfde ainsi que les antennes. Les élytres sont un peu convexes : elles présentent des stries pro- fondes, dont les intervalles sont plans et couverts de points très petits et à peine visiljles. On le trouve dans l'Amérique du nord. 11 a un peu plus de deux lignes de long sur trois quarts de lignes de large. •2. LE DIAPllORE DOUSAL. (PI. 6, flg. 5.) Diaplwrus dorsalis. Cr. 11 est long de doux lignes et demie et large d'envi- ron trois quarts de ligne. Tout son corps est d'un brun I Sjicc, i. \', ji.ig. 3oi . 102 COLEOPTÈRES-PENTAMERLS. marron et parsemé de petits points comme celui des Polistiques. Les palpes, les antennes et les pattes sont jaunâtres, et la tête un peu obscure. Les élytres pré- sentent, sur la suture, une grande tache noire alongée et peu régulière , qui ne s'étend pas dans toute leur longueur ; elle est plus rapprochée de l'extrémité que de la base. Il habite comme le précédent l'Amérique septen- trionale. QUATRIÈME FAMILLE. LES LÉBIENS. Cette famille renferme la plus grande partie des genres de Brachinides. On la reconnait en général à sa forme aplatie , et à la largeur du dernier segment de l'abdomen, qui est court, tronqué et obtus, c'est- à-dire , qu'il ne se prolonge pas comme à l'ordinaire , de manière à former l'extrémité d'un ovale. Les élytres sont ordinairement plus larges que longues : dans le plus grand nombre elles sont tronquées au bout, mais quelquefois aussi la suture se prolonge en épines as- sez aiguës. Le corselet est en cœur, tantôt plus long que large, et tantôt, au contraire, plus large que long; quelquefois son bord postérieur se prolonge au milieu. Les tarses sont composés d'articles oi-dinaire- ment cylindriques : dans certains cas cependant , un BRÂCIl INIDKS. )85 OU plusieurs de ces articles sont élargis ou bilobés ; les crochets qui terminent les tarses sont dentelés en dessus, dans le plus grand nombre. Quelquefois les tarses antérieurs des mâles sont élargis et velus au côté intérieur ; mais la plupart du temps ils se res- semblent dans les deux sexes. LesLébiens sont des insectes peu remarquables par leur grande taille et dont un assez grand nombre est même d'une petitesse surprenante; mais ils sont en général ornés de jolies couleurs, dont la disposition leur prête un certain attrait. Les fleurs qui reçoivent dans leur corolle un assez grand nombre de petits in- sectes de familles différentes, sont visitées par quel- ques espèces de Lébiens, et par les Dromies en parti- culier, qui vont s'y livrer à la recherche de leur proie : mais les écorces des arbres sont des endroits encore plus favorables à leurs habitudes carnassières; c'est aussi là qu'on les trouve en grand nombre, au mi- lieu des larves de toute espèce, et des autres insectes que leur peu de grosseur et de force semblent avoir condamnés à devenir leurs victimes. D'autres , non moins voraces, fréquentent des lieux différens : les Lébies et les Cymindes , par exemple , se trouvent de préférence sous les pierres, dans les endroits humideSo Le tableau suivant présentera les caractères de tous les sous-genres dont se compose cette famille. 2" rt- ^' - -gs ^ -. cw 2 o 3 ^ i.'^ «^ 2- c :^ ^ (X! O l:^ H O tt O M CA > Ô •n 51 tf* ÏS g M M K O M cr-' u- 1 C^' td W ^ C/2 «v^^*&««»»*«dW*^*0*4> élytre est marquée de deux taches jaunes : la première grande, presque ovale est située à la base; la se- conde petite et arrondie, est placée au bout de la su- ture. Les pattes et les antennes sont d'un jaune un peu rougeâtre. On le prend sous les écorces , mais il est plus rare que le précédent; sa longueur est d'une ligne trois quarts et sa largeur d'une demi ligne. , 8. LE DROMIE A RANDE. Dromius fasciatus. Payk. 2. Il ressemble à l'espèce précédente, mais il est moin- dre qu'elle. Il en diffère par les taches des élytres, qui sont plus grandes, et ne laissent à découvert que la su- ture et une petite bande en travers des élytres,: cette bande se recourbe en dehors et descend vers l'extré- I. Carabus cjuaJii-nolalus , Fauna Germaiiica, fasc. 78, n.° 5. — Dcj Spec, t. I, pag. 289; et Icon., 1. 1, pL 12, fig. 2. 2. Carabus fasciatus , Monogr. Carab., pag. 97. — ■ Dtj. Spec, t. I. pag. 238 J et Jcon., t. I, pi. l 2, fig- l. igO COLEOPTERES-PENTAMERES. mité, le long du bord extérieur. Les antennes et les pattes sont très pâles. On le trouve en France et dans le nord de l'Europe. Il n'a qu'une ligne et demie de longueur. 9. LE DROMIE A QUATRE SIGNES. Dromitis quadri signât us. Dej. *. Il se rappwDche beaucoup du Dromie à quatre taches ; mais il est un peu moindre.il n'a pas, comme lui, le corselet strié en travers. Chaque élytre présente deux taches jaunes dont lii première occupe presque la tnoitié, et la seconde couvre tout le bout. On ne voit de brun sur les élytres qu'une tache triangulaire à la base de la suture, et une bande large, placée au-delà du milieu : cette dernière communique avec celle de la base par la suture, qui est brune également. Le cor- selet est rougeâtre ; la poitrine et la base du ventre soit jaunâtres ; les pattes et les antennes plus claires. On le trouve à Lyon , dans le midi de la France et aux environs de Paris. Sa longueur est d'une ligne trois quarts et sa largeur de près d'une ligne. 10. LE DROMIE SIGMA. Dromius sigma. Kossi. ^. Ce petit insecte ressemble au Dromie à bande ; il est un peu plus grand que lu!, et s'en distingue parla cou- leur du corselet, qui est jaune, ainsi que les pattes, les i . Spec, t. I, pag. 236 ; et Icon., t. I, pi. 11, fig. 7. 2. Carabus sigma, Fauna Etrusca, t. I, pag. 2a6. — Dej. Spec, t. I, p. 335 ; et Icon., t. 1, pi. II, fig. 6. BRACllINIDES. 191 antennes, le dessous du corps et les taches des élytres: ces taches ne laissent sur chaque élytre qu'une bande brune en travers , qui se partage vers la base au côté extérieur et le Ions de la suture. La tête seule est noire. On trouve cette espèce en France, en Allemagne et en Italie. Elle a près de deux lignes de long, sur deux tiers de large. 11. LE' DROMIE LISSE. Dromius glabratus Duft. '^. Cet insecte et tous ceux qui vont suivre, sont les moindres de ce genre. Il est tout noir, avec un léger reflet bronzé, et ses élytres sont presque lisses; on y aperçoit cependant quelques stries très peu pro- fondes. Les pattes sont d'un brun foncé. On le rencontre sous les pierres et sous les écorces, en France , en Allemagne , et même en Espagne et dans le nord de la Russie. Il n'a qu'une ligne ou deux de long, sur une demi ligne de large. 12. LE DROMIE À PLAIES. Dromius plagiatus. Dlft. -. Il est un peu plus long et plus étroit que le Dromie lissé. Comme lui, il est entièrement noir, mais le pre- 1. Lehia glabrata, Faiina Austriae, t. II, pag. 248. — Dej. Spec, t. I. pag. 2445 et Icon., t. I, pi. i3, fig. 1. 2. Lebia plagiata, Faun. Aust. , t. II, pag. 249 — Dromius corlicalis. De). Spec, t. I, pag. ^45; et Icon., t. I, pi. i3, fig. 2. 19^ COLEOl'TERES-PENTAMEP.ES. mier article des antennes est rougeâtre , et chaque élytre présente une tache alongée et jaunâtre placée vers le milieu. Les stries sont plus profondes que dans l'espèce précédente. On le trouve dans le midi de la France et en Es- pagne. Sa longueur est d'une ligne et demie et sa lar- geur d'une demi ligne. l5. LE DROMIE A PIEDS PALES. Dromius pallipes Dej. ^. Cet insecte pourrait être confondu avec le Dromie lissé, mais il a les pattes d'un jaune pfde, ainsi que le bord inférieur des élytres. Les antennes sont d'un ferrugineux obscur. Il se trouve en Autriche , dans les environs de Vienne. l4- LE DROMIE A TACHES OBSCURES. Dromius obscuro-guttatus. Duft. ^. De la taille du Dromie lissé, cet insecte s'en dis- tingue par deux taches pâles sur chaque élytre, l'une à la base et l'autre à l'extrémité ; et par une ligne de même couleur le long de la suture : ces taches et lignes sont peu sensibles. Les jambes sont aussi d'un jaune pâle. 1. Spec, t. I, pag. 246 5 et Icon., t. 2, pi. i3, fig. 3. 2. Lehia obscuro-gultata, Faun. Austr., t. II , pag. 2 '19. — D, spilotus, Dej. Spec, t. I, pag. 246; et Icon., t. I, pi. i3, fig. 4- 15 UAC H INI DES. I9J On le trouve ilans le midi de la France el en Alle- magne. l5. LE DROMIE A FOSSETTES. Dromius foveola. Gyllenhal. ^. Il est de la taille du Dromie lissé, mais sa couleur est bronzée en-dessus, et chaque élytre est marquée, auprès de la suture, de deux gros points situés l'un au-dessous de l'autre. Il est commun sous les pierres en France et en Allemagne. 16. LE DROMIE TRONQUÉ. Dromius trimcatellus. Lm. -. 11 est moindre que le précédent , et sa couleur n'est presque pas bronzée. Les élytres ont des stries plus profondes, et elles ne sont pas marquées de deux points enfoncés. Cette espèce est plus rare que le Dromie à fos- settes. On la trouve dans les Pyrénées et dans le nord de l'Europe. 1. Insecta suecica, t. II, pag. i83. — D . punctatellus , Dej. Spec, t. T, pag. 247 J et Icon., t. I, pi. i3, fig. 5. 2. Carabus truncatellus , Tauna. suecica, n." 814. — Dej. Spic. , t. I, pag. 248; et Icon., t. I, pi. i3, fig. 6. 1 94 ^ ^ ''i' U P ÏÈ Rli S-PL N T AM L 15 £ S. 17. Lli DRUMIE A QUADRILLE. Dromius f/uadrillum. Duft. ^ Ce joli insecte est d'un noir un peu bronzé, avec deux taches arrondies et blanches sur chaque élytre, situées l'une à la base en dehors, et l'autre vers l'ex- trémité. Il est un peu plus grand que le Dromie à fos- settes. On le rencontre en France, en Autriche, en Italie et en Espagne. 18. LE DROMIE MARQUÉ DE BLANC. Dromius albo-notatus Dej. ^. Il est moindre que le précédent; ses élytres sont plus pâles et les taches blanches qu'oflre chacune d'elles, sont réunies par un petit trait de la même cou- leur. On le trouve en Espagne. Les espèces étrangères à l'Europe sont moins nom- breuses; parmi elles on distingue : 1 . Lebia f/uaclrillum, Faun. Austr., t. II, pag. 246. — Dej. Spec, t. 1, pag. 249; et Xeon., 1. 1, pi. i3,fig. 7. 2. Spec, t. V, pag. 355. — Voyez, pour les autres espèces, le mènit- ouvrage. — Quelques autres, appartenant aux deux sous-genies que nous allons mentionner, sont décrites dans les Syinbolœ Physicœ de M. Ehrem- Ijerg, et dans les Insectes de Madagascar, publiés par M. Klug. lui AC II IN IDE s. 1C)5 19. LE DUO^JIE A AILES ULEUES. (PI. 0,11^.4.) Dromius cyunipennis. Bu. Il est un peu plus grand que le Dromie agile, et a comme lui le corselet strié en travers : ce corselet et la tête sont noirs ainsi que les pattes. Le dessous du corps est un peu bleuâtre. Les élytres sont d'un bleu foifcé brillant et marquées de stries peu profondes. Les antennes et les palpes sont ferrugineux. On trouve cette belle espèce au Chili. Elle a trois lignes et demie de long sur une et demie de large. 20. LE DROMIE BLEl . Dromius cyaneus. Dej. ^. Il est moindre que le précédent, et sa couleur esl un vert obscur un peu bleuâtre. Les antennes sont noires. Les stries des élytres sont moins nettes et moins marquées. Il se trouve au Chili. Sa longueur est de deux lignes et demie , et sa largeur d'une ligne. On a détaché des Dromies deux sous-genres dans lesquels l'avant dernier article des tarses est bilobé [pi. 6, fig. 5,«.); on les distingue entre eux par la forme du dernier article de leurs palpes labiaux. r LES DÉMÉTRIES. — Demclrias. Bonelli. Séparés des Dromies par Bonelli, dans ses Obser- vations entomologiques. Leurs palpes labiaux sont de 1, Spcc, l. I, p.ig. i!\i); et Icon., t. I, pi. i^, (ig 8. 1 9^ C 0 LÉ O PTli UE S-l'E NT AMÈ RE S. ("orme cylindrique comme dans les Dromies. Leur lêle est rétrécie en arrière en une sorte de cou : leur cor- selet est plus étroit et plus long, moins large que la tête. Ce sont de petits insectes presque tous euro- péens, dont les habitudes sont celles des Dromies. 1. LE DÉMÉTRIE IMPÉRIAL. Demetrias Imperialis. Germar*. Cet insecte est d'un jaune pâle. La tête et le cor- selet sont d'un brun presque noir. Le corselet est roux et rétréci en arrière. Les élytres sont striées et les stries présentent des points enfoncés très faibles : la suture est couverte d'une bande brune , qui com- mence près de la base où elle est bifurquée, et qui s'étend jusqu'aux deux tiers postérieurs ; là elle s'élar- git pour se réunir de chaque côté à une tache brune et oblique, .placée sur le bord extérieur. On le trouve en Autriche, mais il est fort rare : il a un peu plus de deux lignes de long, sur trois quarts de large. 2. LE DÉMÉTRIE A UN SEUL POINT. ( PI. 6, fig. 5. ) Demetrias unipunctatus. Germar'^. Cet insecte est d'un jaune pâle comme le précédent: il a comme lui la tête noire et le corselet rougeâtre. 1. Coleopt. Species novfe , pag. i. — Dcj. Spec. , t. I, png. 229 j et Tcon. , t. I , pi. 14 , fig. 1 • 2. Coléopt. Spec. nov., pag. 1. — Dej. Spec, t. I, pag. aSo; et Icon. . j, f, pi 14, Tig. 10. — D, monostigma Curtis, Biitish Ent., t. III, n.^ 1 19. BRACHINIDES. I97 Ses élyties soiil striées et chaque strie présente tics points peu profonds : leur suture est brune , et vers le bout des élytres elle s'élargit de manière à former une lâche assez grande figurée en losange. On le trouve en France et aux environs de Paris , ainsi qu'en Allemagne. Il est long de deux lignes el large de tix)is quarts de ligne. 5. LE DÉMÉÏRIE A TÊTE NOIRE. Demetrias atricapillus. LmA. 11 est d'un jaune pâle , avec la tête noire et le cor- selet rougeâtre. Les élytres sont striées et les inter- valles des stries présentent des points enfoncés ; la poitrine et la base tlu ventre sont bruns. On le rencontre en France et en Allemagne : il est rare ainsi que le précédent, mais il est plus commun en Suède. Sa longueur est de deux lignes et sa largeur de trois quarts de ligne. 4- LE DÉMÉTRIE ALONGÉ. Demetrias elongatidus. Duft. ^. On confondrait cet insecte avec le précédent, au- quel il ressemble beaucoup , s'il n'avait les angles pos- térieurs du corselet relevés et un peu saillans. 11 est I. Carahus atricapillus , Syst. iiat., t. Il, pag. 673. — Dej.Spec, t I , p;ig. 23i j et Icon. , t. I, pi. il\, fig. 3. 3. Lebia vlongalula, Fauna. Austi . , t, Il.pag aS". — Dej Spec, , t, I, pag. 232 ; el Icon,, l I, pi. 1^. fig, 4- 1 9^3 C O LÉ 0 1' T È K E s -P E JN T A ME R E S. un peu plus grand que lui , et sa loniiueur est de deux lignes et demie. On le trouve en France et en Allemagne : il est plus commun que le précédent. 2.° LES CALLÉIDES. — Calleidci. Dej. ^. Les Calléides sont de jolis insectes, ornés le plus souvent de couleurs métalliques. Us ont, comme nous l'avons dit, l'avant dernier article des tarses bilobé , ce qui les distingue des Dromies. La forme triangu- laire du dernier article des palpes labiaux [pi. 6,fig. 6, a.) les distingue des Démétries. Leur corselet alongé, leurs élytres étroites , donnent à ces insectes un aspect aussi gracieux que leurs couleurs sont élégantes.. Leurs mouvemens sont peu agiles : ils passent le temps de leur vie sous les piei-res ou sous les écorces des arbres. LA CALLÉIDE A BANDE. (PI. 6, fig. 6.) Calleida fasciata. Dej. ^. Elle est d'un jaune un peu rougeâtre, plus pfde sous le ventre et sur les pattes ; les genoux ou le bout des cuisses sont noirs, ainsi que la tête ; la couleur des antennes est un roux obscur. Les élytres ont des stries profondes, dont les intervalles sont plats et légè- 1. Etym. xaAoç, beau^ ufo%, forme. 2. Spec, t. V, pag. 3375 et Icon. , t. I, pi. 11, fig. i. — Voyez pour les autres espèces le Species des Coléoptères de M. le comte Dejean , vl la Centurie de Carabiqucs décrits par M. Gory, dans le t. 11."= Annales de la Société Entomologique. De plus , le Deleclus aiiirnalium articulatoiuin de MM. Spix et M;i ntius. nRAClIlNIDES. l()t) rcmeiit ponctues; chacune des élytres est ornée de deux grandes taches d'un vert bleuâtre et métallique : la première couvre toute la base et descend plus bas le long du bord extérieur que de l'autre côté ; la seconde est située à l'extrémité sans couvrir cepen- dant ni la suture , ni le bord extérieur , ni môme le bout de l'élytre. Ces taches vertes semblent être la couleur du fond des élytres, qui sont alors traversées par une large bande jaune. On trouve ce joli insecte au Sénégal. Il a quatre lignes de long et un peu plus d'une ligne de large. GENRE C Y MIN DE. CY MIN DIS. LaTREILLE^. Le nom de ce genre d'insectes se trouve dans Aris- lote et dans quelques autres écrivains de l'ancienne Grèce, où il sert à désigner une espèce d'oiseau que l'on n'apas encore retrouvée. Les naturalistes modernes l'ont appliqué à deux genres d'animaux très différens, les insectes et les oiseaux; et l'on peut dire que , dans l'un et l'autre cas, l'application de ce mot n'est pas fort heureuse, parce que, comme le fait remarquer M. Fré- déric Cuvier (^SuppL à Biiffon, Edit. Pillot, tom. II. pag. 92 ) , si l'on vient à reconnaître les vrais Cy- I. Etym. Cymindis, ou kv/aivS^i^, sorte d'oiseau. — Syu. Taras, Claïi- villej Anomœus , Fischer j Zeit'rt, Du flchmicl ; Carabus , Fabricius, Oli^ ; '^1 mindciilea , Ijaporto. 2O0 COLEOPTERES-PEMAJIERES. mincies d'Aristote, il sera nécessaire de leur rendre leur nom , et d'en créer un nouveau pour les oiseaux auquel on l'avait prêté. De toute manière , il y aura un double emploi si l'on persiste à appeler Cymin- des les insectes que nous allons décrire ici; à moins que le nombre toujours croissant des dénominations en histoire naturelle ne force à employer, dans quel- ques cas, des noms semblables, pour désigner des êtres appartenant à différentes classes du règne ani- mal. Quoiqu'il en soit, les insectes que l'on connaît au- jourd'hui sous le nom de Cymindes ne se font remar- quer ni par des couleurs éclatantes , ni par des formes singulières ou inaccoutumées. Leurs nuances les plus ordinaires sont le brun et quelquefois le fauve , sur les- quels se détachent souvent des lignes de couleur pâle et blanchâtre, qui semblent constituer pour ces es- pèces une sorte de livrée. Elles passent la plus grande partie de leur vie sous les pierres , et on le devinerait à l'inspection de leur corps, qui est tout-à-fait plat, comme celui des Dromies dont nous nous sommes occupés précédemment. En général , leur forme est à peu près la môme que dans ces derniers , qui vivent en partie sous les écorces des arbres. Ce qui les dis- tingue surtout, c'est la série de dentelures qui garnit le dessous des crochets de leurs taî^ses {pi. 7 , fi^. i,a.). Les Cymindes sont répandus sur toute la surface du globe et constituent un genre assez nombreux; mais la plus grande partie se rencontre dans les con- trées méridionales de l'Europe et delà France en par- ticulier. Les environs de Paris semblent n'en présenter qu'une seule espèce , encore y est-elle fort rare- BRACHIINIDES. 201 Les Cymindes ont été séparés par Lalieille du ji^enre des Lébies, dans lequel M. Duftchmid les avait placés en publiant sa Faune d'Autriche^ de son côté M. Clairville a établi ce même genre dans son excellent ouvrage intitulé Entomologie helvé- tique : il lui a donné le nom de Taras, qui n'a pas été adopté parcequ'il est le moins ancien. M. Fischer, auteur du bel ouvrage ayant pour titre Entomogra- p/iie de la Russie, avait détaché des Cymindes quel- ques espèces, dont le dernier article des palpes la- biaux est triangulaire, et il en avait fait un genre sous le nom à'Anomœus; mais on ne peut admettre cette coupe , car elle n'est fondée que sur les mâles : dans les femelles, le dernier article est ovalaire et simplement tronqué au bout. Enfin , M. de Laporte , ayant cru reconnaître qu'une espèce du Sénégal ( Cymindis bisignata Dej. ), avait les crochets des tarses sans dentelures , proposa d'en faire le type d'un genre qu'il nomma Cymindoidea (Voy. Annal, de la Soc. Entom. de France, tom. I,pag. 090). La forme de cet insecte un peu plus élargie , son corselet plus court que dans les autres Cymindes , semblaient justi- fier cette coupe. Mais nous avons reconnu que le Cy- mindis bisignata avait les crochets des tarses dentelés comme tous ses congénères; dès lors il devient impos- sible de l'en séparer. 202 . COI.li Orri' HliS-rKNTAMEKtS. 1. LE CYMINDE A Él'AULES JAUNES. Cymindis Immeralis. Payrull. ^. Il est d'un noir luisant et les bords du corselet et des élytres sont d'un jaune rougeâtre; les pattes, les antennes et les palpes sont de cette même couleur, ainsi que le dessous de la poitrine. La base des élytres est marquée d'une tache alongée , jaune, appliquée le long de la bordure , dont elle se détache à l'extré- mité. La tête et le corselet sont ponctués sur les côtés : les élytres sont striées , les stries et leurs in- tervalles présentent des points enfoncés. Des environs de Paris et du midi de la France. Longueur de trois lignes et demie à quatre et demie ; largeur de une à une et demie. •2. LE CYMINDE DES CHAMPS. Cymindis liomagrica. Duftcilmid. ^. Il ressemble beaucoup au précédent , mais il a le corselet rougeâtre : la tache extérieure placée à la base des élytres est plus longue et se détache du bord dès son origine. On le trouve dans le centre de la France , en Alle- magne et dans la Pvussie méridionale. On a distingué sous le nom de meridionalls, une variété des provinces 1. Carabus huineralis , Moiiogr. Carab., pag. 4o- — Tie]. Spoc, t. I, pag. 2045 *"■ Icon.j t. I, pi. 8, fig. 7. 2. Lebia liomagrica, Fauiia ausuiie, 1, II , pag '^^o, — Dcj.Spcc, l. I, pag. 2o8j «"t Icoii., t. I, pi. 9, fig. 2. BUAC.llINlDES. 20J méridionales de la France qui a les si ries plus forte- ment ponctuées. 3. LE CYMINDE A LIGNES. Cymindis lineata. Quens ^. Il se distingue des précédens par la tache de la base des élytres , qui se prolonge jusqu'à l'extrémité : cette tache est tantôt entière et tantôt interrompue , et ne tient au bord extérieur des élytres que par sa base. Le corselet est rougeâtre comme dans le Cyminde des champs. On le trouve dans le midi de la France, en Italie et sur la côte septentrionale de l'Afrique. 4. LE CYMINDE REUNI. Cymindis coadunata. Dej. -. Cet insecte tient encore de plusieurs de ceux que nous venons de décrire. 11 a comme le Cyminde des champs le corselet rougeâtre , mais la tache des élytres est conformée comme dans le Cyminde à épaules jau- nes, et même elle n'est pas séparée du bord extérieur à son extrémité. Le bord extérieur des élytres n'est pas coloré en jaune jusqu'au bout. On le trouve en- France , aux environs de Lyon et dans les parties les plus méridionales. 1. In. Schonh. Syiionymia insectorura, t. I, p.ng. 179. — Dej. Spcr , i. 1 , pag. 2075 ^t Icon. des Colcopt. crEurope , t. I, pi. g, fig. 1 . — C. li- neata, Léon Dufour, Annales des Sciences phys. , t. A'I, pag. 3sî2. 2. Spcc, l. T, pag. 210; cl, Iron , t. 1, pi 9, fig. f\. 2o4 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. 5. LE CYMINDE A TÈTE NOIRE. Cymindis melanocepliala Dej. *. Cet insecte ressemble beaucoup au Cyminde des champs; maison peut l'en distinguer, ainsi que de tous les autres , par les points enfoncés dont il est entière- ment parsemé : ces points sont plus serrés et plus nombreux que dans aucune autre espèce. Le bord des élytres n'est' pas coloré dans toute sa longueur ; la tache extérieure et le bord sont plus rouges que dans tous les autres Cymindes. On le trouve dans les Pyrénées orientales. 6. LE CYMINDE A AISSELLES JAUNES. Cymindis axillaris. Fab. ^. 11 est presque aussi ponctué que le précédent: comme lui il a le bord extérieur des élytres coloré seulement dans une partie de sa longueur ; mais on le distingue par la couleur des articles qui est rougeâtre comme le corselet. On le trouve dans le midi de la France, en Au- triche et en Espagne. 1. Spec, l. I, pag. 2IO j et Icoi». , l. I, pi. 9, fig. 5. 2. Carabus axillaris, Syst. Eleutli. , t. J, pag. 182. — Dt j. Spcc, l. I, pag. ai I j et IcoiK, t. I, p). 9, fig. 6. 15R \CniNll)ES. 200 7. LE CYMINDE MILIAIRE. Cymindis miltaris. Fab. '^. C'est une des plus jolies espèces de ce genre. Elle est noire, avec le milieu du ventre, les pattes et les antennes rougeâtres ; les élytres sont d'un violet très clair. Cet insecte doit sans doute son nom aux points serrés et profonds dont il est parsemé ; ceux des stries surtout sont très gros. On le trouve en France, en Autriche, en Sicile, et même en Espagne et dans le midi de la Russie. Sa longueur est de quatre à cinq lignes et sa largeur d'une à une et demie. 8. LE CYMINDE VELU. (PI. 7 , flg. 1 . ) Cymindis pubescens. Dej. -. Cet insecte ressemble pour la forme au précédent, mais il est d'un brun presque noir et revêtu de poils roux assez longs. Les stries de ses élytres sont moins profondément ponctuées ; leur couleur est légèrement violette, et leur bord extérieur un peu jaunâtre. Les pattes et les antennes sont d'un jaune rougeâtre. On le trouve dans l'Amérique septentrionale. Il est long de quatre lignes et large d'une et demie. 1. Carabus miliaris , Syst. Eleuth., 1. 1, pag. 182. — Dej., Spec. t. I, pag. 216; et Icon., t. I, pi. 10, fig. 6. 2. Spec, t. I, pag. 2i5. — Cymindis pilosa , Say, Tiausaclious uf llie aineiican philosophical Soc. of Pliiladelpliia, t. IT, pag. lu 206 C O Ll'i OPTER l' S- !>]• N T AM ÈRE S. C). LE CYMINDE APLATI. Cymindis complanata. Dej. '^. C'est encore une espèce de l'Amérique du nord , qui se distingue de toutes les précédentes par sa forme aplatie, par l'absence de poils et de points enfoncés, et enfin par le peu de profondeur des stries des ély- tres. Le dessus du corps est noir, avec le corselet et quelquefois la base des élytres rougeâtres. Le dessous du corps est brun , plus pâle sous la poitrine et quel- quefois aussi sous le ventre. Les pattes et les antennes sont d'un jaune rougeâtre. Cet insecte est long d'un peu plus de cinq lignes et large de deux. 1 o. le CYMINDE VARIÉ. Cymindis variegata. Dej. ^. Ce joli insecte se trouve au Brésil et dans les An- tilles. Il est noir, avec le corselet et la poitrine rou- geâtres, les pattes et la base des antennes d'un jaune pâle. Les élytres ont le bord extérieur de cette même couleur, ainsi qu'une ligne étroite à la base et une tache près de l'extrémité, qui s'avance un peu vers la suture. La tête est finement striée : les sillons des élytres sont lisses et peu profonds. Longueur quatre lignes ; largeur une et demie. I. Spcc, t-. II. pag. 448. ■2. Ibid., t. I, pag. a 17. lin AC m NI DES. y 07 Nous décrirons enfin l'espèce qui avait servi tic type au genre Cymindoide , et qui se reconnaitia à la largeur de son corselet. 1 1. LE CYMI]\1)E A DEUX SIGNES. Cymindis bisignata. Dej. ^. 11 est noir, tout parsemé de petits points enfoncés très rapprochés , avec la tête finement striée. Les sil- lons des élytres sont peu profonds. Les cuisses sont jaunâtres, excepté au bout ; chaque élytre présente un peu avant son milieu une tache sinuée, de la même couleur. On le trouve au Sénégal. Il est long de six lignes et large de trois et demie. Le sous-genre unique qui vient se placer auprès des Cymindes est celui de Corsyre. — Corsyra. Dej. Il difiere des Cymindes proprement dits par ses tarses [pL 7, /Ig. 2, a.), dont les crochets ae sont pas dentelés en dessous. Son corps est plus large et pres- que arrondi. Le dernier article des palpes est cylindri- que, et les tarses sont un peu élargis dans les mâles. On ne connaît qu'une espèce de Corsyre , propre à la Russie méridionale et à la Sibérie. 1. Spec, t. V, pag. 322. — Pour les autres espèces, voyezDejean, Spoc, des Coléopt.5 — Fischer, Entoiiiographio de la Russie j — Gyllenlial , iii- secta Siiecica; — G-ory, Annales do la Sociélé Entomologique de France. l. II — Laportc, ibid., t. I. '>08 C 0 LÉ 0 P TÈ r. E s - P E N T AM È RE s. EE C0RSYI5E CONFLUENT. (PI. 7 , fig;. 2.). Corsyra fusula. Fischer ^. Il est tout couvert de points enfoncés très rappro- chés sur les élytres, plus profonds et plus écartés entre eux sur la tête et le corselet. Sa couleur est brune ; les cuisses, les jambes et les antennes sont un peu plus claires ; le dessous du corps est ferrugineux et l'abdomen presque uni, excepté à sa base. Le bord extérieur des élytres est orné d'une bande d'un jaune obscur, qui se confond à la base avec une tache de la même couleur et de forme alongée : vers le bout, une autre bande placée en travers et sinuée , vient se réunir à celle du bord , qui n'atteint pas l'extrémité. Longueur de trois à trois lignes et demie; largeur, d'une et demie à deux lignes. GENRE LEBIE. LEBJA. LaT. 2. Ainsi que les Dromies et lesCymindes qui viennent de passer sous nos yeux, les Lébies sont des insectes plats et destinés à vivre sous les écorces des arbres , sous les pierres , ou en un mot à l'abri des attaques 1. Entom. «le la Russ. , t. I, pag. i-îS, pi. \i, fig. 3. 2. Etym. incertaine. — Syn. Lamprias , Bonelli; Lia, Physodern, Eschsclioltz; Chelonodema , Laportej Cnralns, Fabiicius, Olivier. r.R A cil INI ni: s. aoc) de leurs ennemis sous tout autre corps protecteur. Elles en sortent quelquefois pour aller à la recherche des petits insectes dont elles font leur proie : c'est pour cela qu'on les rencontre sur les fleurs ou sur la tige des arbres. En y comprenant les sous-genres qui s'y rapportent, les Lébies constituent un genre fort nombreux et très varié dans ses couleurs, et même aussi dans ses formes. Les espèces que l'on considère comme de véritables Lébies semblent être revêtues de deux livrées principales. Dans les unes, la couleur est bleue : telles sont celles de notre France et de l'Amé- rique du Nord; car ces deux contrées ont, sous le rapport des productions , une très grande analogie que l'on remarque dans différentes classes d'animaux , mais surtout dans celle des insectes en particulier. Dans les autres , le fond de la couleur est brun ; les ély- tres sont alors ornées de taches ou de lignes jaunes qui leur donnent un aspect des plus agréables. Quel- ques Lébies des parties intertropicales de l'Amérique sont revêtues de bandes bleues et jaunes, ou bien elles sont entièrement jaunes et parsemées de points noirs. En un mot, leurs couleurs sont variées de mille ma- nières différentes, ce qui contribue à rendre ces insec- tes dignes de l'attention des personnes qui s'adonnent à former des collections. Un caractère tout-à-fait particulier distingue les Lé- bies des autres Carabiques, et en particulier des autres insectes de cette famille; elles ont le bord postérieur du corselet prolongé au milieu, comme si l'on avait entaillé sur les côtés une portion de ce bord. On ne retrouve pas, il est vrai, cette conformation dans tous les sous-genres qui se groupent autour des Lébies; i4 \bECTEi. IV. 210 COLÉOPïÈIlES-rENTAMÈr.ES. mais les autres caractères que nous pouvons leur assi- gner sont, les dentelures qui garnissent presque tou- jours le dessous des crochets des tarse s j, la forme ova- laire du dernier article des palpes^ et celle en triangle ou en cœur des articles des tarses, dont lavant-dernier est divisé en deux lobes : ces lobes, du reste, sont plus ou moins saillans, car l'échancrure qui les produit n'est pas toujours également profonde {pL 7, fig\ 3, a.). Ce genre a été formé par Latreille sur une portion des Carabes de Linnée et de Fabricius, et pendant quelque temps il y avait réuni les Cymindes. Après lui , un savant entomologiste auquel on doit des tra- vaux importans sur les Carabiques, Bonelli de Turin , essaya de diviser ce genre , dans les Observations qu'il publia parmi les Mémoires de l'Académie des Sciences de cette ville. Ayant remarqué la forme du quatrième article des tarses et celle du dernier article des palpes, il se servit des différences qu'il crut trouver dans ces parties, pour caractériser les deux groupes qu'il voulait établir. Le premier de ces groupes , auquel il imposa le nom deLamprias^ avait, selon lui, l'avant-dernier article des tarses entier et le dernier des palpes tronqué : il renfermait toutes les espèces à livrée bleue ; le second, au contraire , se distinguait par la forme bilobée du pénultième article des tarses et par celle du dernier ar- ticle des palpes qui était moins tronqué : il conservait le nom de Lébie. Mais il était impossible de poser les limites de ces caractères dans toute la série des espèces et l'on y renonça. Quelques années après, Eschscholtz sépara des Lébies sous le nom de Lia^ les espèces dont l'avant-dernier article des tarses est fortement bi- lobé ; c'était répéter ce qu'avait fait Bonelli : de plus. BRACHINIDES. 2 11 ce même naturaliste établit sous le nom de Physodera un sous-genre dont les palpes labiaux sont seulement un peu plus larges que les maxillaires. A l'exemple de M. le Comte Dejean, nous laisserons parmi les Lébies toutes les espèces qu'on avait essayé d'en retirer, en y comprenant aussi les Chélonodèmes de M. deLaporte (Etudes entomologiques, pag. 49), qui sont des Lébies à tarses plus fortement dentelés et à corps plus bombé que les autres. Les espèces de ce genre qui se rencontrent en France sont en assez grand nombre; nous nous atta- cherons de préférence à les faire connaître, parce que , étant plus à notre portée , ce sont elles aussi qui doivent nous intéresser plus vivement. 1 . LA LÉBIE A AILES VELUES. Lehia pubipennis. Dufour ^. C'est la plus grande espèce de notre pays; elle atteint une longueur de près de cinq lignes, sur une largeur d'un peu plus de deux. Sa couleur est un bleu foncé , un peu violet sur la tête et les ély très. Le des- sous de la tête et le ventre sont noirs; le corselet, la poitrine et les cuisses sont d'un rouge assez obscur; la base des antennes et la bouche sont de la même couleur; le reste des antennes est noirâtre, ainsi que les jambes et les tarses. Les élytres sont striées et cou- vertes de gros points enfoncés. On trouve ce joli insecte dans le midi de la France, I. Annal, des sciences physiques, t. VI, pag. 321. — L. fuh'icollis, Dej., Spec, t. I, pag. 255j et Icon., t. I, pi. i[\. fig. 5. 2i:i COLEOPTERES-PENTAMERES. en Espagne, en Italie, et dans quelques parties de l'Autriche; il se rencontre toujours sous les pierres, mais il parait assez rare. Observation. On avait confondu jusqu'ici la Lébie à ailes velues avec une espèce de Barbarie , qui s'en distingue aisément. Elle a en effet, tout le dessous de la poitrine et du ventre bleu comme les élytres ; les points qui recouvrent ces dernières, sont pluspetitset dispersés de chaque côté des stries, au lieu d'être répandus sur toute leur surface. Cette espèce a été décrite sous le non de Carabe à cou fauve par Fabri- cius ^. '2. LA LÉBIE A TÈTE BLELE^ Lebia cyanocepliala. Lin. ^. On la trouve aux environs de Paris et dans la plus grande partie de l'Europe. Elle se tient sous les écorces et sur les tiges des arbres. Sa longueur est de trois lignes et demie, et sa largeur d'une et demie. Elle est en dessus et en dessous d'un vert brillant , ou même d'un bleu foncé à reflets verts ; le corselet , le premier article des antennes et les pattes, sont d'un roux fauve; le bout des cuisses, celui des jambes et les tarses sont noirs , ainsi que le reste des antennes. Les stries des élytres sont peu profondes, de même que les points enfoncés qui les recouvrent. 1. Carabus fuh'icollis. Entom. Syst., t. I, pag. i52 j ctSyst. Elculh.j t. T, pag. 193. 2. Carabus cyanocephalus , Fauna Suecica, n.» 'j^\- — Dej., Sper. t, I, pag. 'jsSôj et Icon., t. I, pi. 12, fig. 7. BRACllINlDES, lilO 7). LA LÉBIK ANINELÉE. Lebia annidaUi. Bii. ^ Elle ressemble beaucoup à la précédente , et jus- qu'ici on les avait confondues ensemble. La disposition des couleurs est la môme , si ce n'est que les articles des antennes sont roux avec le bout obscur. Les stries des élytres sont bien marquées et garnies de points enfoncés très nombreux; les intervalles qui séparent les stries sont parsemés de points profonds. On la trouve en France et, en particulier, dans les environs de Paris, où elle est assez répandue, surtout dans les endroits humides. Elle se tient tantôt sur les fleurs, et tantôt sur la tige des arbres, pendant les mois de mai et juin. 4. LA LEBIE A TÈTE VEUTE. Lebia cklorocephala. Sturm. ^. Cette Lébie est moindre que celles qui précèdent: elle n'a que deux lignes et demie de long sur une et demie de large. Sa couleur est un vert brillant, qui se change quelquefois en bleu, excepté sur le corselet, la poitrine, les pattes et la base des antennes, qui sont jaunes; le reste des antennes et les tarses sont noirs. Les stries des élytres sont à peine marquées; 1. Revue Eiilom. de M. Silbeiraann, t. II. ■1. Carabus chlorocephalus , ^ntom., lîoHe, 1. Il, piip; . 117- — Dcj., Spec, l. I, pag. 267 j et Icoii., l. T, pi. i4, lig- ;• 2l4 COLEOPTERES-PENTAMERES. elles sont formées d'une suite de points enfoncés très petits et les intervalles qui séparent ces stries sont tout à fait lisses. On trouve cet insecte dans le nord de la France, aux environs de Lille, et de plus en Suède, en Au- triche et dans plusieurs parties de l'Allemagne. 11 se tient sous lès'^ierres , sous les mousses qui garnissent le pied des arbres, dans les bois principalement. 5. LA LÉRIE A PIEDS ROUX. Lebia lufipes. Dej. ^. Cette petite espèce ressemble à la Lébie à ailes ve- lues, pour la disposition des couleurs; mais elle est d'un bleu très foncé, et ses pattes sont entièrement rouges. Le corselet, la poitrine et les premiers articles des antennes, sont de cette même couleur. Les stries des élytres sont profondes, et leur surface présente quelques points enfoncés, très petits. Elle n'a que deux lignes et demie de long sur un peu plus d'une ligne de large. On la trouve dans le midi de la France, où elle n'est pas très commune. 6, LA LÉBIE PORTE-COUPE. Lebia cyatliigera. Rossi. *^. Cette espèce et celles qui la suivent diflfèrent de toutes les précédentes, par la disposition de leurs cou- 1. Spec, t. I, pag 258; el Icon., t. I, pi. i4, fig. 8. ■2. Carabus cyathiger , Fauna Etrusca , t. I, pag. 221, pi. 7, fig. 3. — Dej. Spec, t. I, pag. 260 j et Icon., t. I, pi. i5, fig. 2. BRACUlNlDEb. 2l5 Jeurs. La Lébie porte-coupe est ainsi nommée parce ([ue ses élytres sont ornées vers le bout d'une tache noire^ que l'on a comparée, pour la forme, à une coupe ; elle est placée sur la suture : de chaque côté de cette tache, on en voit une autre en carré long, qui atteint presque le bord extérieur des élytres, tan- dis que le reste de ces élytres est jaune. Le corselet et les pattes sont rougeàtres, ainsi que les premiers arti- cles des antennes. La tête et le dessous du corps sont d'un noir brillant. On trouve cette espèce dans le midi de la France, en Espagne , en Italie et dans la Russie méridionale. Elle y vit sous les pierres, mais elle est fort rare partout. Sa longueur est de trois lignes et sa largeur d'une et demie. 7. LA LEBIE PETITE CROIX. Lebia crux-mlnor. Lin. ^. Ce joli insecte ressemble beaucoup au précédent pour la disposition des couleurs; il n'en diffère que par les taches des élytres. Ces taches peuvent être re- gardées comme les trois de l'autre espèce réunies en une seule, de manière à former une bande qui s'é- tend dans toute la largeur des élytres : cette bande laisse à découvert le bout de celles-ci, en y limitant un espace arrondi ; une petite tache noire en triangle couvre aussi l'écusson. On trouve cette Lébie dans les environs de Paris, I Carabus crux-tninor , Fauiia Succii a , 11." 809. — Dej. Spoc, t. 1, pag, 261^ vt Icon., l. I, pi. i5, iig. 3. 2l6 COLÉOPTÈRES-PENÏAMÈRES. mais elle y est assez rare ; on la rencontre plus fré- quemment dans le reste de l'Europe. Elle se tient sur les plantes, sous les écorces des arbres, sous les pierres, et quelquefois aussi dans la terre même , et de préfé- rence dans les lieux humides. 8. LA LÉBIE A PIEDS NOIRS, Lebia nigripes. Dej. ^- Elle pourrait se confondre avec la Lébie petite croix, à laquelle elle ressemble beaucoup, si elle n'avait les pattes noires. La disposition de ses couleurs est la même pour tout le reste, mais la bande des élytres est plus large et plus voisine de leur extrémité; la tache de l'é- cusson est aussi plus grande , et elle atteint la bande du milieu. Cette espèce est une des plus johes de ce genre , mais elle est fort rare. On la trouve dans le midi de îa France et en Dalmatie. 9. LA lébie turque. Lebia Turcica. Fab. ^. C'est une des moindres, mais aussi des plus jolies espèces de ce genre. Sa couleur est un noir luisant sur la tête, le ventre et les élytres. A la base de ces ély- tres, on remarque une tache jaune, placée en dehors, I. Spec, l. I, pag. 262^ et Icon., t. I, pi. i5, fig. !\. "x. Carabus Turcicus , Entom., Sysl., l. 1, pag. i6i. — Dej. Spec. J, pag. 263; et Icon., t. I, pi. 1 5, fig. 5 i;raciiinides. 217 et qui s'avance jusqu'auprès de la suture. La bouche, les antennes et le corselet sont rougeâtres; la poitrine et les pattes sont jaunes. Elle a deux lignes de long sur une de large. On la trouve sous les écorces des arbres et sous les pierres, dans le midi de la France, à partir de Lyon. On la rencontre aussi en Italie. 10. LA LÉBIE A QUATRE TACHES. Lebia qaadrimacidata. Dej. *. , Elle est propre à l'Espagne. Elle serait prise aisé- ment pour la Lébie turque , si le bout de ses élytres et leur bord extérieur n'étaient pas jaunes. Elle lui res- semble entièrement sous tous les autres rapports. 11. LA LÉBIE HÉMORRHOIDALE. Lebia liœmorrhoidalis. Fab. -. Moindre qu'aucune des précédentes , cette Lébie a les élytres d'un noir luisant, avec le bout d'un jaune roux. Le reste du corps est aussi d'un jaune roux , ex- cepté la poitrine qui est noire. Sa longueur n'est que d'une ligne et demie et sa largeur de trois quarts de ligne. On la trouve en Italie, en Espagne, dans le midi de la France, et quelquefois même aux environs de Paris. Parmi les espèces étrangères on remarque : 1. Spcc, t. l, pag. 264 j ellcoii., t. I, pi. i5, iig. 6. 2. Carabus hœinorrhoiclalis, Enloni. , Sysl. t. T, paf^ i6j — ])ej. Spec, I. I, pag. 266; el ïcon., l. I, pi. lî, fij;. 7. 2 1Ô COLliOPÏEUES-PENTAMERES. l'J. LA LÉRIE PEINTE. Lebia picta. Dej.^. C'est une des plus grandes espèces. Elle a cinq li- gnes de long sur deux et demie de large. Sa couleur générale est un roux ferrugineux, plus obscur sur les élytres. Les boi;4s du corselet sont jaunes , et son dis- que présente àeui^ taches alongées, noires. Les élytres ont à leur base deux taches brunes , qui ressortent sur la couleur jaune; cette dernière occupe le premier tiers de leur longueur, et couvre aussi le bord exté- rieur et le bout des élytres : un trait de la même couleur se remarque le long de la suture, entre la troisième et la quatrième strie. Ce joli, insecte se trouve au Sénégal. Une petite espèce , qui se rapproche des Lébies de Prance de moindre taille, est : l3. LA LÉBIE GRACIEUSE. (PI. 7, flg. 5.) Lebia lepida. Br. On la prendrait d'abord pour la Lébie petite croix, mais elle est presque de moitié moindre ; en outre , tout le corps et les pattes sont jaunes. La tête seule est noire, ainsi qu'une bande en travers, placée vers le bout des élytres. Elle se trouve dans l'Asie mineure et n'a que deux lignes de long, sur une ligne et un quart de large. Enfin, nous décrirons une dernière espèce, qui 1. Spc'c, t. I, png, 254- BRACIIINIDES. 219 fait partie d'une division particulière, celle des Ckc- lonodèmes de M. de Laporte. Les élytres sont convexes et sinueuses à l'extrémité; dans les autres, au contraire, elles sont aplaties et coupées carrément au bout. Lebia notata. Bn. ^. Le fond de sa couleur est un jaune roux et luisant, qui prend une teinte plus obscure et ferrugineuse , sur le ventre , la poitrine et les pattes. Les antennes sont brunes, mais les premiers articles sont de la même couleur que le reste du corps. Les bords du corselet et ceux des élytres sont noirs : le premier est marqué de quatre points noirs ; les élytres présentent sur leur milieu deux rangées de petites taches carrées noires , qui forment deux lignes un peu arquées ; en avant et en arrière , on distingue aussi une autre rangée de ta- ches, mais leur forme n'a rien de régulier et l'on dirait plutôt de simples traits ondulés. La longueur de ce bel insecte est de cinq lignes et demie et sa largeur de trois. On le trouve au Brésil. Parmi les sous-genres qui se groupent autour des I. A cette division, appartiennent les L. testacea et duodecim punctata du Species de M. le comte Dejean. — Voyez, pour les autres espèces de ce genre, le même ouvrage, et de plus les insectfs du voyage de MM. Spix et Martius, décrits par M. Perty ; — le tome I, du Magasin d'Entomologie de M. Germarj — les Transactions oftlie american philos. Soc. of Pliila- delphia, t. 2j — l'Iconographie du Règne animal par M. Guérin; — la Centurie de Carabiques de M. Gory, dans le t. II des Annales de la Société Entomologique de France j — le Zoologischer Allas, par Eschschoilz. 220 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈKES. Lébies, ceux que nous plaçons les derniers en diffè- rent par les crochets de leurs tarses qui ne sont pas dentelés ou pectines en dessous. Leurs élytres ne sont pas non plus coupées carrément à l'extrémité, ou tronquées comme dans les vraies Lébies; elles se pro- longent souvent en forme de pointes ou d'épines, et présentent alors une échancrure plus profonde. Tels sont les Promécoptcres et les sous-genres qui viennent après. Ils sont tous étrangers à l'Europe, et la plupart même appartiennent aux parties chaudes de l'ancien continent. Les deux sous-genres qui suivent immé- diatement les Lébies, semblent, au contraire, avoir été relégués dans le nouveau continent. Nous allons présenter en peu de mots tout ce que ces divers groupes peuvent offrir d'intéressant. 1." Les Cryptobates. — Cryptobatis. Esch. ^. Us se distinguent des Lébies par la forme du der- nier article de leurs palpes labiaux, qui est triangu- laire [pi 'j, fig. 4? a,')' Eschscholtz a formé ce sous- genre dans le Zoologischer Atlas. Quelque temps après, M. le Comte Dejean l'a établi dans le tome cinquième de son Species, sous le nom d'Jspasie-. 1. Etym. xçiiTrlù), ]e cache j îa/jw, je marche. — Syn. Aspasia. Dej, 2. Eschscholtz a établi ce sous-genre sur le Lebia cyanoplera. Dej.; mais il lui a donné un faux caractère en disant que le prothorax est tronqué en arrière, tandis qu'il est prolongé. An contraire, il a formé, sous le nom de Physodère, un autre sous-genre qui a le prothorax prolongé en arrière j et comme il lui donne pour trait distinctif d'avoir les palpes labiaux élargis, nous l'avions regardé comme étant le même que le sous-genre Aspasieàn M. le Comte Dejean, et nous avions même indiqué ce rapprochement dans le t. Il de la Revue Entomologique de M. Silberraann. Nous savons aujour- d'hui que les Physodères ne sont autre chose que de vraies Lébies, dont les palpes labi.iux sont pout-ctre un peu plus largos qu'à l'ordinairo. RRACHINIDKS. O.PA LE CUYPTORATE A AILES BLEUES. (PI. 7, fig. /|.) Cryptohatis cyanoptera. Dej. ^. C'est un joli insecte dont les élytres sont d'un bleu violet très brillant, tandis que le reste du corps est d'un jaune pâle , à l'exception des antennes , des jambes et des tarses qui sont noirs. On le trouve au Brésil. Il a trois lignes et demie de long sur une et demie de large. '2". LES CopTODÈHES. — CoptocUra. Dej. ^. Ce sous-genre s'éloigne des Lébies par l'absence du prolongement du corselet en arrière , et des Cryp- tobates, par la forme cylindrique ou ovalaire de ses palpes labiaux. Les Coptodères sont plus courts que les Lébies; ils ont le corselet et les élytres plus larges qu'elles : cette différence dans l'aspect général vient aussi de ce que le corselet n'est point prolongé en arrière , dès lors il parait encore plus raccourci que dans les vraies Lébies. Les Coptodères différent en- core des Lébies par la forme de leurs tarses, dont le quatrième article est échancré au bout, mais trop légè- rement pour qu'il soit bilobé. Quelques espèces de Coptodères ont une grande ressemblance, sous le rapport des couleurs, avec un sous-genre du groupe des Harpalides , les Tétragono- 1. (Leija), Spec, t. I, pag., 258; et t. V, pag. 864. C'est le même que le Lebia Viard de M. Gory, (Annal. Soc. Ent. deFr.^ t. II, pag. 190). ■1. Etyni. xsttTw, couper; J'éçu , cou. — 'Syn. Lebia, Say. 222 COLEOPTÈRES-PENTAMÈRES. dères. Comme eux, elles ont les élytres plutôt sinueuses que tronquées, et l'on peut dire môme qu'il serait difficile de les distinguer, si les derniers n'avaient les crochets des tarses simples , et si les quatre premiers articles de ces tarses n'étaient élargis aux quatre pattes de devant, comme cela a lieu, du reste, dans les autres genres de Harpalides. Nous ne savons rien sur les habitudes de ces in- sectes, sinon qu'ils vivent sous les écorces desséchées par le feu dans les plantations, ainsi que l'a observé M. Lacordaire. Ce voyageur ajoute que leur démarche est agile et qu'on les saisit avec peine. LE COPTODÈRE d'aiRAIN. (PI. 7 , fig. 5.) Coptodera œrata. Dej. ^. La couleur de cet insecte est un bleu brillant en dessus, qui se change en vert bronzé sur les bords extérieurs des élytres. La tête et le corselet sont plus obscurs et le corps est noir en dessous. Les pattes et les antennes sont de la même couleur; mais les tarses , le bout des jambes et celui des cuisses, sont d'un jaune assez pâle. Les antennes sont d'un brun foncé, et leurs premiers articles en partie jaunâtres. Les stries des élytres sont peu profondes; on n'y remarque aucun point enfoncé. I. Spec, t. I, pag. 277. — Pour les autres espèces, voyez le même ou- vrage et de plus un Mémoire de M. Say, inséré dans les Transactions delà Soc. philosophique de Philadelphie, t. II. iSaS; — le Voyage de MM. Spix et Martius; — l'Iconographie des Coléoptères de MM. Dejean etBoisduvalj — la Centurie de Carabiques de M. Gory (Annal. Soc. Entom., t, II). BllACIllNlDE.S. 220 On lé trouve clans l'Amérique du nord. 11 a deux lignes et demie de long , sur un peu plus d'une ligne de large. 5.° LES Ai'LOAs. — Jploa. HOPE. ^. Ils ont le bord postérieur du corselet sans prolon- gement, et leurs tarses présentent une organisation qui les distingue des autres sous-genres de Lébiens ; c'est d'avoir les crochets de ces tarses sans dentelures : leur quatrième article est simple , c'est-à-dire , ni échancré , ni bilobé et sans aucune dilatation. Les articles des palpes sont presque cylindriques. On ne connait qu'une seule espèce de ce sous-genre. l'aploa peinte. Âploa picta. Hope. ^. Elle est originaire des Indes orientales. Sa longueur est de cinq lignes et demie et sa largeur de deux et dem.ie. Elle est jaune , avec trois taches noires sur les élytres et une bande postérieure ondulée de la même couleur. Le bout des antennes est plus obscur. 4°. LES Plochiones. — Plocliioiius. Dej. ^. Ces insectes ont encore le bord postérieur du cor- setet sans prolongement , mais ils ne peuvent être confondus avec les précédens , parceque le dernier 1. Etym. àicKoix^, simple. 2. Tians. of the Zool. Soc. of London, t. I, pag. 91, j 1. i3, fig. 1. 3. Etym. tckoki^v colliei-. '22l^ COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. article de \eurspalpes labiaux a la forme d'un triangle. Le quatrième article de leurs tarses est simple ; dans quelques uns des sous-genres précédens, au contraire, et dans les suivans, cet article est bilobé : ceux qui le précèdent sont très courts dans les Plochiones, et leur forme raccourcie les fait, difficilement distinguer {pL -, fJg. 6, a.). LE PLOCHIONE DE BONFILS. (PI. 7, fig. 6. ) Plocliionas BonfUsii. Dej. ^. Il est entièrement d'un brun marron , sans taches : son corselet est marqué de stries en travers, qui sont fines et serrées; les élytres présentent des sillons assez profonds, dans chacun desquels on aperçoit une ran- gée de points enfoncés très faibles. Nous avons vu plusieurs individus de cette espèce, dont l'un vient de l'Amérique du nord, l'autre de l'Ile de France et un troisième des Indes Orientales. Il y a quelques années, cette espèce avait été trou- vée dans les environs de Bordeaux , et l'on avait même attribué sa.découverte à l'Entomologiste dont elle porte le nom; mais il est certain que cet insecte avait été transporté à Bordeaux parmi des marchandises, et qu'il ne s'y est point naturalisé. La voie du commerce explique aussi pourquoi on l'a reçu de pays fort éloi- gnés, et même de trois différentes parties du monde. l. Spec. des Coléopt., t. I, pag. 261; et Icon., t. I, pi. 16, fig. i. — Les autres espèces de Plochiones sont décrites, i.» dans le Species de M. le Comte Dejcan; 2.° dans le Zool., Atlas d'Eschscholtzj 3.° dans la Cen- turie de Carabiaues de M. Gory, déjà citée plusieurs fois. BRACHINIDES. 22J 5°. Les orthogonies. — Orthogonius. Mac-Leay. ^. Les insectes qui composent ce sous-genre, sont remarquables par leur grande taille, qui dépasse cel- le des plus grosses Lébies ; par la largeur de leur cor- selet qui est arrondi sur les côtés et qui n'a plus du tout la forme d'un cœur; et enfin par les élytres, dont la largeur est exactement la même à la base qu'à l'ex- trémité. Leurs antennes sont fort courtes". Ils ont le dernier article de leurs palpes cylindrique, et ce carac- tère empêchera qu'on ne les prenne pour desPlocliio- nes : d'un autre côté l'élargissement de tous les articles de leurs tarses ne permettra pas de les confondre avec les Coptodères, qui ont comme eux le corselet sans prolongement postérieur. Les trois premiers ar- ticles de leurs tarses sont triangulaires, et le dernier est divisé en deux lobes [pi. S, fig. i,a.). Le bout des élytres est un peu oblique et même un peu sinueux. Les Orthogonies sont des insectes rares dans les col- lections et qui habitent les Indes orientales. M. Wie- demann en a connu quelques espèces qu'il a rappor- tées au sous-genre des Plochiones. l'orthogonie alternant. (PI. 8, fig. 1.) Ortliogonias alternaiis. Wied. -. Il est entièrement noir , ou mieux d'un brun très obscur et luisant. La tête et le corselet» présentent I. Etym., oç.^iç, droit- yana. , angle. — Syn. Plochionus ,V^'ie(iemani\. •2. P lochionus alternans , Zoo\o^. Mag., t. ll,png. 52. — Dej., Spec, lASECTES. IV. l5 2 26 CO LÉ O PTÈ RE S - PE NT AMÈ R E S. des rugosités très faibles. Les élytres sont marquées de sillons profonds qui sont plus rapprochés de deux en deux, et dont le fond est orné d'une série de points peu écartés : de deux en deux aussi les intervalles qui sé- parent les stries des élytres , sont parsemés de points enfoncés peu serrés, et c'est sur les intervalles les plus larges que Ton observe ces points. Ce rare insecte vient de Java. Il a sept lignes de long sur environ trois de large. 6." Les Hexagonies. — Hexagonia. Riuby. '^. Ce sous-genre ne nous est connu que par la des- cription qu'en a donnée M. Kirby, dans le tome i4^. des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, Il parait différer de tous les précédens par la saillie des côtés du prothorax, ce qui lui donne la figure d'un hexagone. Le bord postérieur de cette même partie n'est pas prolongé au milieu. Tous les articles des tarses sont dilatés comme dans les Orthogonies, et, de même que dans ce sous-genre, l'avant dernier article est divisé en deux lobes. Les palpes maxillaires sont terminés par un article cylindrique , et le dernier des palpes labiaux est élargi. Le bout des élytres n'est pas tronqué, mais seulement échancré en dehors, près de l'extrémité. t. Ij pag. !î8i. — Voyez pour les autres espèces: Mac-Leay, Annulosa ja- vauica; — Dej.,Spec des Goléopt. — Gray, ihe animal. Kiugtloni, partie Entoruologique^ — Gory, Centurie de Caiabiques déjà citée. I F.tym. ï^, six; yav'ia,, anï;le. U H A C II I N 1 n K S. 2 2 7 l,'lli:\A(.()MK TERMINÉE. Hexagonlii terminata. Kirby. '. Elle a la tête et le corselet noirs, avec la bouche et les antennes rousses. Les pattes sont d'une couleur testacée. Les élytres sont rousses avec le bout noir : leur surface est striée , et le fond de ces stries présente une série de points enfoncés. L'abdomen est roux. Le prothorax est marqué d'un sillon au milieu et d'un autre de chaque côté. M. Kirby présume que cet insecte se trouve aux Indes orientales. 7.° LES Promécoptères. — Promecopterci. Dej. 2. Ces insectes diifèrent desprécédens par leurs élytres alongées et étroites, et de plus par la lèvre supérieure qui est avancée , comme dans tous les sous-genres suivans; elle est cependant moins longue que large: les palpes se terminent par un article presque pointu et de forme ovalaire ; le menton est muni d'une forte dent à son milieu. On ne connait qu'une seule espèce de ce sous- genre, et elle vient des Indes orientales. LE PROMÉCOPTÉRE A BORDURE. Promecoptera marginalis. Wiedemann. •'. Sa couleur est jaune, mais les palpes, les antennes et les pattes sont plus pâles. Les élytres sont ornées I. liinn , Tians., t. XIV, pag. 563. 1. Etym. Trpo, au-devant, /.liîxoç, longueur; ttIsçoh, aile. — Syn. Lebia,'Wieà. 3. Lebia marginalis, Zoologische Magasin, t. II, pag. 6o. — Dej.,Spec., iV, pag. 444. 220 COLEOPTERES-PENTAMERES. en dehors d'une bande longitudinale d'un vert bronzé, qui ne s'étend pas tout à fait Jusqu'aux deux extré- mités : leurs stries sont très finement ponctuées. Cet insecte a trois lignes de long sur une seule de large. 8." Les Tiiyréoptères. — Tliyreopierus. Dej. ^. On distingue ce sous-genrè par sa lèvre supérieure, qui est droite et plus longue que large [pi. S,fig. 2, a.); par ses palpes, dont le dernier article est tout-à-fait cylindrique ; et enfin par le menton, qui est muni d'une dent saillante. Les élytres sont très larges, ce qui a valu à ces insectes le nom de Thyréoptères. Nous ne croyons pas que l'on puisse y rapporter, avec M. Klug , les Eurydères de M. de Laporte, qui présentent des différences , et dans la forme du corse- let , et dans celle des élytres. Les Thyréoptères ont le corselet carré et les élytres tronquées au bout ; dans les Eurydère%, au contraire, le corselet est en cœur et en général plus long que large, et les élytres se terminent en pointe. N'ayant pas été à même d'étudier les parties de la bouche dans les premiers, nous ne pousserons pas plus loin cet examen : nous décrirons donc d'abord un vrai Thyréoptère , d'après M. le Comte Dejean, puis une espèce que M. de Laporte a donnée comme le type de ses Eurydères. Les Thyréop- tères sont propres à l'ancien continent, de même que les Eurydères ; mais ces derniers paraissent exclusive- ment relégués dans l'île de Madagascar, où ils sont assez nombreux. ,j. Etym. c&vçsàç. bouclier^ ttIsçÔv, aile. — Syn.? J\urydera, Laporte. BUACllINlDES. - 22Ç) 1. LE TUYnÉOPTÈKE MARQUÉ DE JAUNE. Tliyreopterus flavo-signatus. Dej. ^. Il est d'un brun noirâtre, et un peu velu. Ses ély- Ires, légèrement striées, sont marquées de points en- foncés dans les intervalles des stries: chacune d'elles est ornée d'une tache jaune assez grande , de forme irrégulière et placée vers la base, et leur suture en présente une seconde vers l'extrémité, qui s'étend, de chaque côté, d'une manière aussi peu régulière. Le dessous du corps est un peu roussâtre. Les cuisses sont jaunes, mais leur bout est noir, ainsi que les pattes. On trouve cet insecte au Sénégal. Il a de quatre à cinq lignes de long et de deux à trois de large. 2. le tiiyréoptère armé. (PI. 8,fig. 2.) Thyreopterus annatus. Lap. ^. Tout l'insecte est d'un brun foncé. Les élytres sont faiblement striées et ornées de deux taches com- munes de couleur orangée, placées sur leur suture : la première est située près de la base , et sa forme est irrégulière , la seconde se rapproche de l'extrémité , et elle représente un demi cercle. Le bout de chaque « I. Spec, t. V, pag. 44^. 1. Eurydera armata, Ma^. de Zoologie, t. I, n.° 36. — Voyez pom les autres espèces : Dejean, Spec, t. V^ — Guéiin, Mag. de Zoologie, t. II, n." 22J — Goiy, Annal, de la Société Entoni., t. 11^ pag. 202 et 2o3; — Klug , DescrJpt. des Insectes de Madagascar. 2Ô0 COLEOPTERES-PENTAMERES. élytre est terminé par une épine assez longue et un peu relevée. Les antennes, les pattes et le dessous du corps sont ferrugineux. On trouve ce joli insecte à Madagascar. Il est long de sept lignes et large de près de trois. 9." Les Péricales. — Pericalm. Mac-Leay. Ce sous-genre se distingue par son menton, qui n'a pas de dent ou de lobe intermédiaire saillant. La lèvre supérieure est échancrée. Les antennes sont lon- gues et atteignent à peu près les deux tiers du corps. Le corselet est plus large en avant qu'en arrière el les élytres sont assez larges. On ne connaît que deux espèces de Péricales. 1. LE PÉRICALE CICINDÉLOIDE. Pericalus cicindeloides. Mac-Leay^. 11 est bleu, avec le devant de la tête, la bouche et les pattes , noirs. Les palpes sont ferrugineux et les an- tennes obscures. Les élytres sont faiblement striées : elles présentent à leur extrémité quelques poils longs et rares. Sa longueur est d'un peu plus de quatre lignes. On le trouve à Java. 1. Aniiiil. javan., Ed. Lequien, p;ig. n3, pi. 4. iig- 3- p. W AC m IN IDES. 2^1 2. LE l'ElUCALE A GOUTTELETTES Pericalns guttatus. Chevrolat^. Ce bel insecte est d'un noir bleu : il a les élytres f)arsemces de taches d'un rouge un peu orangé, au nombre de dix sur chacune. La tête est couverte de stries longitudinales, et le corselet présente au con- traire des stries transversales. On le trouve à Java. Il est long de cinq lignes en- viron et large de deux. lo." Les Catascopes. - Catascopus.KnwiY.'^. Les Catascopes sont des insectes élégans, ornés de couleurs métalliques, et dignes d'être comparés aux Agras et auxplus belles espèces de Cicindelètes. On les Irouve dans les parties les plus méridionales de l'hide, à la Nouvelle-Hollande, au Sénégal et même au Brésil. On peut les reconnaître à leur lèvre avancée , cachant presque toutes les mandibules : le bord de cette lèvre est dentelé , comme dans les Cicindelètes. Leurs pal- pes sont minces et terminés par un article cylindrique ou un peu ovalaire. Ils ont le menton découpé en trois lobes , dont celui du milieu est peu avancé. Les tarses sont composés d'articles presque cylindriques, et sem- blables, à ce qu'il parait, dans chacun des sexes : leur lace inférieure est garnie de poils qui ne forment pas 1. Mag. de Zool. de M. Guéiin , t. II, ii." 1^6. 2. Etym. !c«T>, Wiodcuiaiifi. 202 COLEOPTliRES-PENTAjMEKES. une brosse serrée , comme dans la plupart des autres genres d'insectes carnassiers. On ne connait qu'un petit nombre de Catascopes.On croirait à voir leurs couleurs métalliques et leur forme gracieuse , que ce sont des insectes destinés à vivre au grand jour : leurs tarses semblent indiquer qu'ils se tiennent plutôt à terre que sur les feuilles des arbres. Cependant , selon M. Lacordaire , le Catascope du Brésil se trouve dans les troncs d'arbres vermoulus, et sa démarche est peu agile. 1. LE CATASCOPE FACIAL. Catascopus facialis. Wied. ^. C'est un joli insecte d'un vert brillant en dessus , avec les côtés cuivreux. Les pattes et le dessous du corps sont noirs, mais les cuisses ont une teinte de vert peu brillant. La bouche et les antennes sont noires ; la dernière moitié de celles-ci est d'un roux obscur. Les stries des élytres sont ponctuées. Les cin- quième et sixième intervalles, à partir de la suture, sont plus élevés que les autres et en même temps plus étroits. Sa longueur est de sept lignes et sa largeur de deux et demie. On le trouve aux Indes orientales, et particulière- ment dans l'île de Java. I. Carahus facialis , Zool. Magas., t. I, pag. it>5. BUACIIINIDES. 2,).) 2. LE CAïASCOrE LATÉRAL. (PI. 8, lig.'5.) Catascopus lateralis.làv.. Il ressemble beaucoup au précédent; mais, outre qu'il est moins grand , la bande cuivreuse des côtés est plus rouge et s'étend jusqu'au bord extérieur, au lieu de ne couvrir que les septième et huitième intervalles. Le corselet est plus large, et les élytres sont tronquées un peu moins obliquement. Sa longueur est de quatre lignes et un quart et sa largeur d'une et demie. Ce joli insecte se trouve à la INouvelle Hollande. 3. LE CATASCOPE DU BrÉSIL. Catascopus Brasiliensis. Dej. ^. C'est la seule espèce de ce genre que l'on trouve en Amérique. Elle est en dessus d'un vert bronzé ob- scur, et en dessous d'un brun presque noir. Les pattes sont de cette dernière couleur ; l'abdomen seul est d'un brun rougeâtre. Les stries des élytres sont peu profondes et faiblement ponctuées; les intervalles qui les séparent sont égaux. Sa longueur est de six lignes et sa largeur de deux. 1. Spec, t. V, pag.454j et Icon. des Coléopt, d'Europe, t. I, pi. ig, lig. 4- — Voyez pour les autres espèces : !e tome XIV des Transactions de la Société Linnéenne de Londres; — le Species de M. le Comte Dejean; — les Annulosa Javanica de M. Mac-Leay, dont une des espèces, le C. quadri-maculatiis , a été décrite depuis sous le nom de c/uadii-signatus , dans le tome I des Annales de la Soc. Entora. de France, pag. 3g2; — la Centurie de Carabiques de M. Gory, insérée dans le tome II du même recueil; — et enfin, les Etudes Entomologicpies de M. de Laporte. 'ïô[\ COLEOPTÈRES-PENTAMÈRES. Il a été pris dans les environs de Rio-Janeiro, par M. Lacordaire, sous des écorces en décomposition. Observation. D'après M. Mac-Leay il faut ajouter à ce genre le Carabus splendidulns de Fabricius (Syst. Eleuth., t. I, pag. 184). Il a la tête, le corselet et les antennes ferrugineux ; les élytres sont striées, brunes , avec une bordure cuivreuse, très brillante ; le corps est ferrugineux. On le trouve au Bengale. 11." Les euciieiles. — EuckeiUi. Dej. '^. Ce sous-genre peut aisément se distinguer de tous les autres par le dernier article de ses palpes labiaux, qui est élargi ou triangulaire ; par sa lèvre supérieure , très grande, presque ovale et qui cache entièrement les mandibules. Il n'y a point de dent au milieu de l'é- chancrure du menton; les élytres sont en carré alongé. On ne connait également qu'une seule espèce de ce sous-genre. Elle vient du Brésil, et se trouve dans les environs de Rio-Janeiro. l'eucheile a lèvre jaune. Euclieila flavilabiHs. De.t. -. La couleur de cet insecte est un vert bronzé plus brillant sur la tête ; la lèvre supérieure et les pattes sont jaunes. De nombreux points enfoncés couvrent i. Ktyii». su, l)ieii, hc'uiij 5^6 lAoi, lèvre. ■1. Spcc, l. V, pag. 456 i et Icou. tlos Coléopt. d'Europe, t. 1 , pag. 8 ; !iS. 3. BRACHINIDES. 205 toute la surface du corps et sont rangés sur les ély très en stries presque régulières; ces ély très ont aussi trois lignes élevées et peu marquées. Longueur, un peu plus de trois lignes ; largeur, une ligne et un quart. r-&if5*»<ïv&-a'e«'0«- 9* GENRE DRÉPAN. VREPANVS. IlLIGER. Nous ne connaissons ce genre singulier que par les descriptions et les figures qu'en ont publiées les au- teurs. Il n'a point l'aspect d'un Carabique , mais bien plutôt celui d'une Nitidule ou d'un Ips, insectes de la tribu des Glavicornes; ce qui est dû tant à sa forme plus convexe, qu'à son corselet rebordé sur les côtés; à sa tête large, sessile, et non pas rétrécie en arrière; et enfin, à ses pattes qui sont fort courtes. 11 présente de plus un caractère unique dans ce groupe, c'est que les palpes maxillaires sont fort courts et ne dépassent pas le bout de la mâchoire. Le dernier ar- ticle des palpes labiaux est très large et en triangle. Les crochets des tarses ne sont pas dentelés en des- sous. M. Kirby, l'un des premiers entomologistes d'An- gleterre, a fait connaître ce genre dans le tome XI Y des Transactions Linnéennes de Londres , sous le nom de Pseudomorphe _, qu'il substitua à celui de Hétéromorplie : ce dernier se trouve encore men- Uonné dans l'explication de la planche qui accom- '2ô6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈllES. pagne le Mémoire intéressant de M. Kirby. De son côté, M. le Comte Dejean a établi dans le tome I de son Iconographie, sous le nom d' jéxinop/iore, un genre qui présente les mômes caractères, et ce savant a reconnu depuis, qu'Illiger l'avait publié long-temps auparavant sous le nom de Drépan, dans le sixième volume de son Magasin Entomologique. Nous n'avons pas vu ce der- nier ouvrage, et nous ne savons pas quelle espèce Illiger a décrite. Nous connaissons seulement le type du genre Pseudomorphe de M. Kirby, qui n'est pas le même que le Drépan décrit par M. le Comte Dejean. Ce sa- vant en fait connaître une troisième espèce sous le nom de Drépamde Lacordaire , et enfin M. Gray , dans le tlie animal kingdom, a figuré sous le nom à'Axino- p/iorus Brasiiiensis un insecte qui parait se rapporter aux Morios, genre de la race des Scaritides. Il n'a au- cun des caractères des Drépans et ses palpes maxil- laires sont trop longs pour qu'on puisse le laisser avec eux. Les Drépans semblent avoir quelques rapports avec les Lébies, par leurs élytres un peu tronquées, et par le bout de leur ventre qui est large et obtus. C'est du moins auprès de ce genre qu'ils se placent le mieux. 1. LE DRÉPAN INCERTAIN. Drepanus excvacians. Kirby ^. On le croit originaire de l'Amérique du Nord. Son corps est lisse , un peu velu et roux. Le labre présente I. Pseudoinoi'pha e.tcrucians, Linn., Trans., t. XIV, p^tg. loo, pi. J, fig. 3, (avec les détails de la Louche). BRACIIINIDES. 23"] (Ml avant quatre points enfoncés d'où partent autan l de poils raides. Les élytres sont d'un brun couleur de poix : de faibles points enfoncés forment sur leur sur- face des stries régulières; leur bord extérieur est roux. La longueur du corps est de cinq lignes. 2. LE DRÉPAN DE LECONTE. Drepanus Lecontei. Dej. *. Il est long de trois lignes et demie et large d'une et demie. Il a la tête et les élytres d'un brun foncé , le corselet roux, les palpes, les antennes et les pattes un peu plus clairs, et le dessous du corps d'un rouge ferru- gineux. Il se trouve dans l'Amérique du Nord. 3. le DRÉPAN DE LACORDAIRE. Drepanus Lacordairei. Dej. 2. Sa couleur est un brun foncé, qui se rapproche de celle de la poix; les palpes, les antennes et les pattes sont d'un roux obscur. Sa longueur est de quatre li- gnes et sa largeur de près de deux. Ces deux espèces ont, comme la première, les stries des élytres formées de points peu profonds el peu rapprochés. 1. Spec, t. A, pag. 435. — j4xitiophorus Lecontei. Id., Icoii., i. I, pag. 176, pi. 19, fig. 9.. 2. Spec, t. \, pag. /^'^G. 258 IIOLIÎOPTÈRES-PENTAMÈRES. a;.JjA?<^«.8^6«Wa«*J^W-8«>»C»;-«*»J'»»»»»i-»^ CINQUIÈME FAMILLE. LES BRACHINIENS. Les curieux insectes dont nous allons esquisser l'his- toire, nous montrent combien la nature est variée dans les moyens qu'elle emploie, pour arrivera la conserva- tion des êtres les plus faibles; et comment elle a pourvu à leur défense , alors même que rien ne dénote à l'ex- térieur les armes dont elle les a munis. Les Brachi- niens sont presque tous d'une taille petite, qui les exposerait à devenir la proie des plus forts , et les au- tres insectes carnassiers trouveraient en eux une nour- riture trop facile ; mais leur ventre renferme des orga- nes qui sécrètent une liqueur caustique , vaporisable, d'une odeur très pénétrante, et qui produit sur la peau une tache semblable à celle qu'y ferait de l'acide nitrique. Cette liqueur, lancée par les plus grandes espèces , cause même une sensation pénible , une vé- ritable brûlure, lorsqu'on saisit ces insectes avec les doigts. Aussi , lorsqu'il s'agit de se soustraire à une at- taque ou de s'emparer d'une victime , ils lâchent par l'anus une bouffée de cette matière étliérée, qui pro- duit sur l'économie des autres insectes un effet aussi prompt que pernicieux; ce qui leur permet ou de les fuir ou même de s'en emparer, pendant le moment de trouble qui en est la suite immédiate. r.nACIIINIDES. AÔÇ) Cette propriété singulière a valu aux Brachiiiiens le nom vulgaire de canonniers, qui exprime assez bien le caractère le plus remarquable de ces petits animaux. Rien n'est pltfs curieux que de voir les petites explo- sions qu'ils produisent aussitôt qu'on les prend. Le bruit qui se fait entendre, après la sortie de la liqueur sous forme d'un petit nuage blanchâtre, est facilement appréciable; et si l'on a, par malheur, placé un de ces insectes à portée des yeux, on ne tarde pas à devenir plus prudent, la douleur que l'on éprouve ôtant l'en- vie de recommencer cette épreuve. Cependant, si l'on excite plusieurs fois de suite un Brachine, la faculté détonnante semble diminuer graduellement, et ce n'est qu'après un peu de repos qu'il parvient à la recouvrer. Il était nécessaire, pour contenir les glandes qui servent de réservoir au liquide détonnant , que le corps eût une certaine épaisseur. C'est en effet ce qui distingue cette famille des autres Brachinides , et surtout des Lébiens, dont le corps est toujours très plat. Le corselet aussi a acquis plus d'alongement, mais il n'est pas cylindrique comme dans les Oda- canthiens : sa forme est un peu celle d'un cœur qui serait tronqué aux deux bouts. Les tarses, toujours entiers, servent encore à les faire reconnaître. Leurs élytres sont en carré long, mais elles ont plus de lar- geur vers le bout qu'à la base ; et tantôt elles sont tron- quées d'une manière un peu oblique , tantôt elles sont avancées, de sorte qu'elles couvrent l'abdomen, couime cela se voit dans quelques autres genres de Brachi- nides. Avant de décrire les différens groupes que l'on a établis dans cette famille, nous allons en présenter les caractères les plus saillans dans le tableau suivant. \l\0 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. TABLEAU DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES BRACHINIENS, EN GENRES ET EN SOUS-GE^RES. /tronquées . BRACHINUS. ELYTRES ; en cœur, droit en arrière. OZOENA rentières; rorselel. très élarei, tni peu avancé -en arrière TRACHELIZVS. GENRE BRACHINE. BRACHINXJS. WÉBER ^. La forme de ces insectes est assez alongée : leurs antennes sont presque aussi longues que leur corps ; leur corselet présente en arrière un rétrécissement qui lui donne un aspect gracieux ; leurs élytres sont un peu aplaties , assez larges et en carré long , et se terminent un peu obliquement dans la plupart. Tous ces caractères avaient paru suffisans à M, Wéber' un des élèves de Fabricius , pour autoriser la création d'un genre aux dépens de ceux des Carabes de Linnée, qui présentent les propriétés que nous venons de dé- crire. Fabricius et les autres entomologistes adoptèrent cette coupe , que Bonelli essaya plus tard de subdivi- 1. Elyni. ,S^ai;^ûi'(.>, je racourcis. — Syn., Carabus, Linnée, Olivier; Jpti- niis, Bonelli, Latreille, Dejean; PherofjsofjJius, SoViev. RRACHINIDES. i)/| 1 ser d'après la présence ou l'absence des ailes membra- neuse? sous les élytres, et de la dent du menton. Il laissa le nom de Brachine aux espèces ailées, dont le menton est dépourvu de dent, et les autres reçurent la dénomination à'Aptines. Tout récemment encore , un autre entomologiste, M. Solier, de Marseille, poussa plus loin les observations de Bonelli, et proposa sous le nom de Phéropsophe un nouveau genre, qu'il caractérisa par l'épaisseur un peu plus grande du dernier article des palpes. Les Phéro- psophes de cet auteur renferment les plus grandes espè- ces de Brachines , dont le type est le Brachine aplani que nous décrirons plus loin ; et de plus, une espèce de la seconde division des Brachines de M. le Comte Dejean : ce dernier les avait partagés d'après le plus ou le moins d'élévation des côtes des élytres et avait adopté le genre Aptine de Bonelli. M. Solier partage aussi cette manière de voir, mais il place parmi ses vrais Brachines deux espèces qui appartiennent, sous tous les rapports , à la division des Aptines. Il se fonde pour cela, sur l'absence ou la présence d'une dent au menton. Mais il faut le dire, tous ces carac- tères ont si peu d'importance , leur observation est si incertaine , que l'on ne peut les admettre que comme un moyen de grouper les espèces d'une manière plus commode. Nous décrirons donc quelques Brachines, en plaçant en tête ceux que l'absence d'ailes sous les élytres a fait regarder comme des Aptines : ils sont tous de couleur noire, sinon en entier, au moins en grande partie ; puis ensuite nous ferons connaître les espèces de notre pays, que tous les auteurs ont regar- INSECTES- IV. iG •2;\'2 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. dées comme des Bracliines; et enfin, nous placerons à leur suite deux insectes qui appartiennent au groupe des Phéropsophes. Les Brachines en général se trouvent sous les pierres et presque toujours en petites réunions ; on les rencontre aussi dans les décompositions végétales : dans ce cas ils sont plus nombreux. M. Chevrolat, en- tomologiste distingué de la Capitale, après avoir ren- fermé dans un bocal un grand nombre de Brachines appartenant à plusieurs espèces, a observé à sa grande surprise , qu'ils ne se sont point attaqués entre-eux ; ce qui semble prouver que ces insectes ont des habi- tudes moins voraces que le reste des carnassiers. Ceux- ci , en effet, s'entredévorent toujours lorsqu'on vient à les mettre ensemble. 1. LE lîRACIlTM' RALISTE. Braelnnus lalisia. Ahrens. ^. Il est d'un noir brillant, à l'exception du corselet qui est d'un rouge de sang en dessus et sur les côtés. Les élytres présentent des côtes longitudinales assez fortes : les intervalles qui les séparent sont tout à fait lisses. Le bout des jambes et le dessous des tarses sont revêtus de poils courts et d'un roux doré. On trouve cet insecte dans les parties de la France qui avoisinent les Pyrénées, et même en Espagne et en Portugal. Il a un peu plus de six lignes de lon- gueur, sur deux et demie de largeur. 1. Fauna Insectoium Europ», fasc. VIII, n.o 5. — Aptinus halisla , Uej.Spec, t. I, pag. 292- et Tcoii. t. T, pi. 16, fis;. 3. i>43 r. nAciiiNtDK s. 2. LE RR\CIIINR MUTILÉ. Brachinus mulHalm. Fa?.. ^. Cet insecte est moindre que le précédent , et s'en distingue de plus par la disposition de ses cou- leurs. Tout son corps est noir : les pattes seules et les premiers articles des antennes sont rougeûtres ; le i-este des antennes est brun. Les côtes des élytres sont larges , moins élevées que dans le Brachine ba- liste , et les intervalles qui les séparent , sont vague- ment ponctués. Sa longueur est de cinq lignes et demie et sa largeur d'un peu plus de deux. On le trouve , sous les pierres , dans les montagnes de l'Autriche. 3. LE RRACHTNE DES ALPES. Bracllinus yJlpimis. Dej. ^. On reconnait facilement cet insecte à sa couleur générale qui est noire : les palpes seuls et la dernière moitié des antennes sont roussâtres. On aperçoit quelques points très rares entre les stries des élytres. Il n'a que quatre lignes de longueur, et pas tout à fait deux de largeur. On le prend dans les parties de la France qui avoi- sinent les Alpes, mais il n'est pas commun. 1. Syst. Eleuth., t. I. pag. 2i5. — Aptinus inulilatus, Dej. Spec. , t. I, pag. agSj et Icon., t. I pag. i6, fig. 3. ■?.. Aptinus Alpltius, Spec, t. V, pag. 409; et Icon., t. I, pi. 16, fig. 4- 244 COLÉOPTÈP.F.S-PENTAMÈr.ES. 4. LE BRACHINE DES PYRENEES. Brachinus Pyrœneus. Dej. 1 De même que le Brachine mutilé , cet insecte a le corps noir, tandis que les pattes et les premiers ar- ticles des antennes sont rougeàtres; mais sa taille est beaucoup moindre, sa forme plus étroite et plus alongée : le rétrécissement du corselet en arrière est plus sensible et les côtes des élytres sont plus minces et plus aiguës. On le trouve dans le département des Pyrénées Orientales, où il est assez répandu ; au lieu que le Bra- chine mutilé ne se prend qu'en Autriche. 11 a quatre lignes de longueur et une et demie de largeur. 5. LE BRACHINE BELLIQUEUX. Brachinus bellicosus. Dufour^. Il s'éloigne des précédens par ses couleurs. Les élytres sont d'un brun légèrement vert et le dessous du corps est presque noir. La tête , le corselet et les antennes sont d'un roux ferrugineux; les pattes tirent un peu sur le jaune. Les côtes des élytres sont faibles, et les intervalles qui les séparent présentent une ponctuation assez fine et peu serrée. On le trouve en Espagne et dans le midi de la 1. Aptinus pYi-œneus, Spec, t. I, pag. agSjet Icon., l. I, pi. 16, fig. 7. 2. Annal, des Se. pliys., t. VI, pag. 320. — Aplinus jaculans , Dtj., Spec, 1 1, pag. 2965 et Icon., t. I, pi. )6, fig. 8, BlîAClIliNll>liS- ^'1'^ France, où U est assez rare. Il a de quatre à cinq lignes de longueur et d'une et demie à deux lignes de largeur. 6. LE BRA-CIIINE CREPITANT. Braclùnus crepiUins. Lin.'^. Le corps et les pattes de cet insecte sont d'un jaune rougeàtre : le ventre est brun et les élytres sont d'un beau vert, qui se change quelquefois en bleu. Les cotes des ëlytres sont très faibles, et leur surface est parsemée de petits points enfoncés. Les deuxième et troisième articles des antennes sont d'un brun foncé. On trouve cet insecte dès les mois d'avril et même de mars, sous les détritus des végétaux, sous les pierres, et sous tout autre corps : il est assez commun dans toute l'Europe et aux environs de Paris. Sa lon- gueur varie entre trois et quatre lignes, et sa largeur est d'une et un quart à une et demie. Cet insecte ré- siste aux attaques des plus gros carnassiers , tels que le Calosome inquisiteur que nous ferons bien- tôt connaître: on a remarqué qu'il pouvait renouveler alors jusqu'à vingt fois ses explosions odoriférantes, tandis que plusieurs des espèces précédentes n'en peu- vent produire que douze environ. Quand ses forces sont épuisées , si le danger continue de se faire crain- dre, il essaie de reproduire ses décharges; mais au lieu d'un nuage ou d'une vapeur blanchâtre, il ne I. CurabHS crepitans, Fauna Suecica, n." ir^^.- Braclùnus cn/nUins, Dcj., t. I.pag. 3\S,el Icon., t. I, pi. 17, ''g- 4- 2l{6 r. 0 LÉ o i> TÈ n ]•: s- r en ta m è ues. sort plus de son ventre qu'un liquide brun ou jaunâ- tre, comme dans presque tous les autres Carabiques. 7. LE BKACUINE INCERTAIN. Bracliimis incertus. Br. ^. La disposition des couleurs est la même dans cette espèce que dans le Brachine crépitant, mais elle en diffère par les antennes dont la teinte est brune, à l'exception des deux premiers articles qui sont plus pâles. On la trouve en France , et jusqu'ici on l'avait con- fondue avec la précédente. Sa taille est à peu près la même. 8. LE BRACHINE A ANTENNES SANS TACHES. Brachinus immaculicornis. Dej. -. Il ressemble aux deux précédens par les couleurs , si ce n'est qu'il a le ventre et le dessous du corps d'un brun ferrugineux. Les antennes n'ont pas de taches brunes sur les premiers articles ; tous ceux qui suivent le troisième sont un peu plus obscurs. Les élytres sont larges, aplaties, d'un bleu légèrement nuancé de vert : toute leur surface est couverte de très-petits points enfoncés, et leurs côtes sont à peine sensibles. I . Brachinus obscuricornis, du même, Revue Entom. de M. Silbermann, t. II, pag. 1 10. Ce dcrnior nom a dû être changé, parce qu'il avait été donné par M. Ménétriés à une espèce décrite auparavant. a. Spcc, t. II, pag. 466501 Icon., t. I, pi. 17, lig. 5. BUAClllNlDES. 247 On trouve cette espèce dans le midi de la France et en Espagne. Elle a la même longueur que les deux précédentes , mais elle est un peu plus large. 9. LE BRACHINE A ANTENNES NOIRES. Bracllinus nigricornis. Dej. ^. On reconnaît aisément ce joli insecte à ses antennes dont les deux premiers articles sont rougeâtres, les deux suivans noirs, et tous les autres d'un brun foncé. La tète, le corselet et les pattes sont rougeâtres; le ventre et la poitrine sont noirs, et les élytres vertes. Les côtes de ces élytres sont fortes et les intervalles qui les séparent sont à peine ponctués. Cette espèce est rare ; elle se trouve dans le midi de la France, en Grèce, dans la Russie méridionale et même en Sibérie. Elle a trois lignes et demie de longueur, sur une et demie de largeur. lO. le BRACHINE A EXPLOSIONS. Bracllinus explodens. Duft. -. Cette espèce est une des moindres. Sa couleur est bleue ou verte sur les élytres, noire sur la poitrine et le ventre , et rougeâtre sur les autres parties du corps. Comme dans le Brachine crépitant, les troi- sième et quatrième articles des antennes sont presque 1. Spec, t. V, pag. /^Qj (H Icoi)., l. I, pi. 17, lig. 3. ■i. Fauna Austria; , l. 11, pag. i^. — Dcj., Spec-, l. T, pag. 3^0; <.i Icou,, l. I, pi. 17, flg. 7. •Jl\S coléoptères-pentamèues. eiilièrement bruns. Les côtes des élytres sont peu élevées , et leur surface est toute couverte de petits points enfoncés. Elle a deux lignes et demie de lon- gueur et un peu plus d'une ligne de largeur. Cet insecte n'est pas très rare autour de Paris. 11. LE BRACHINE PÉTILLANT. Bracllinus psop/ua. Dej. ^. Ce qui distingue cette espèce de toutes les autres, c'est qu'elle est entièrement rougeâtre, à l'exception des élytres qui sont d'un vert un peu bleuâtre. Les côtes de ces élytres sont assez fortes, et leur ponctuation est plus profonde que dans les précédentes. On la trouve dans le midi de la France, en Italie et danslaRussie méridionale; sa longueur est le plus sou- vent de deux à trois lignes, mais elle en atteint quel- quefois jusqu'à cinq et même au-delà. I 2. LE RRACHINE BOMBARDE. Brachinus bombarda. Dej. ^. Il ressemble tout-à-fait au précédent, mais la base des élytres est ornée d'une tache en triangle, qui est de la même couleur que le reste du coi-ps. Il habite également le midi de la France, et de plus l'Espagne et le Portugal. Il a de trois à quatre lignes de longueur. 1. Spec, t, I, pag. 32i; et Icon., t. I, pi. i8, fig. i. 2. Ibid., t. I, pag. 3a2;et Icon., t. I, pi. i8, fig. u. 15UAC11INIDES. 2^9 l5. LE I5RAC1IINE TISTOLET. Brachinus sclopcta. Fac.^. Ce petit insecte est de la taille du Brachine à explo- sions. Il en diflere par deux caractères seulement : la poitrine et le ventre sont rougeâtres et les élytres ont un trait de cette même couleur sur la base de la suture. Il est plus commun aux environs de Paris que les autres espèces. Les élytres sont quelquefois vertes, mais le plus ordinairement elles sont bleues. 14. LE BRACHINE EXHALANT. Brachinus exhalans. Rossi. 2. C'est le plus Joli de nos Brachines de France. Sa couleur est rougeâtre comme dans les précédens; le ventre et la poitrine sont noirs, mais le milieu de cette dernière partie est jaunâtre. Les élytres sont d'un bleu verdâtre, et chacune d'elles est ornée de deux taches jaunes et arrondies , qui sont placées près du bord extérieur; la première à la base et la seconde un peu avant l'extrémité. Les côtes des élytres sont peu saillantes. Sa longueur varie entre une et demie et trois lignes. 1. Carabus sclopeta, Entom., Syst., t. I, pag. i36. — Brachinus sclo- peta, Dej., Spec, 1. 1, pag. 822; et Icon., t. I, pi. i8, fig, 3. 2. Carabus exhalans. Mantissa insect., 1. 1, pag. 84, pi- I, fig- b. — Bra- chinus exhalans, Dej., Spec, t. I, pag. "ii^; et Icon., t. I, pi. 18, fig. 5. 2 00 COLtOPTEUES-PElNTAMElllîS. On le trouve dans le midi de la France et en Italie; mais il est assez rare. l5. LE BKAcnii\E A El'ALLES JAUMES. Bracllinus humeralis. Ahrens. '^. Cette espèce se trouve encore dans le midi de la France , et ses couleurs la rapprochent des Brachines exotiques. Elle est jaune avec les élytres seulement brunes ; le bout de ces élytres et une tache alongée qui s'étend le long du bord extérieur, depuis la base jusque près de l'extrémité, sont aussi de la couleur du reste du corps. Les côtes des élytres sont plus élevées que dans les précédens. Sa longueur varie de trois et demie à cinq lignes. 16. LE BRACHINE APLANI. Bracllinus complanatus. Fab. ^. Nous décrivons cette espèce et la suivante comme types des Brachines dont on a formé dernièremeni le genre Phéropsophe, qui veut dire porte-bruit. Ce sont les plus grandes qui soient connues. La couleur du Brachine aplani est un jaune un peu roux : ses élytres sont noires, mais leur bord extérieur, leur extrémité , une petite tache sur l'angle de la base, et une bande de forme irrégulière sur le milieu , sont de la couleur du reste du corps. Les côtes des élytres sont fortes, et les intervalles qui les séparent sont couverts d'une 1. Faun. Ins. Eur., fasc. 1,11.09. — Brachiitns causticus ,T)i'\.,Syi;c. . t. I, pag. 3i3 ; ei Icon., t. I, pi. 17, fig. 2. 2. Carahus complanatus, Enloiu., S^sl., l. 1, p;ig. i !\\. — Braclmius coinplanaLtts, Uej., Spec, t. I, pag. 3ii IH'.ACIIINIDES. aiai inliiiité de petites stries longitudinales, qui leur don- nent un aspect légèrement rugueux. 11 a huit lignes de longueur, sur trois de largeur. On le trouve à Cayenne. 17. LE BRACIIINE OBLIQUE. (PI. ii , Ug. L\.) Bracllinus obliqims. Br. *. Cet insecte ressemble au précédent, pour la taille et la disposition des couleurs ; mais la bande du milieu des élytres est plus étroite, et sa direction est oblique au lieu d'être transversale. On le trouve au Brésil. Sa taille est la même que celle du Brachine aplani. Observation. Dans le troisième volume de l'Ento- mographie de la Russie , M. Fischer a formé un genre particulier, sous le nom de Mastax, ( du mot grec //aç-a|, mâchoire) avec le Brachine des thermes, décrit par M. Steven et depuis par M. le Comte Dejean. Ce genre a pour caractère essentiel la forme du dernier article des palpes, qui est plus gros que le précédent, et se termine en pointe. La lèvre supérieure est échan- crée ; les mandibules sont fortes et dentées , et la forme générale est un peu différente de celle des I. Voyez pour les autres espèces de ce genre, le species de M. le Comte Dejean ; — la Centurie de Car;ibiques de M. Gory ; — le Delectus aninia- lium articulatorum de M. Perty, f/Voyage de MM. Spix et Martius); — les Synibolae physicse de M. Ehreinbcrgj — le Magasin de M. Gerniarj — les Eludes Entomologiques de M. de Laporte • — l'Entomographie de la Russie, de M. Fischer qu'il faut consulter aussi, pour les genre Cymindo, Dromie et Lébicj — les Aiinulosa Javanica de M. Mac-Leay ; — enfin le Catalogue des objets recueillis au Caucase, par M. Ménétriés, où l'on trouve aussi la description d'une nonvi-lle espcTC de Cyniindc. 2'D2 COLEOPÏEUES-PENTAMEIIES. autres Brachines. Nous ne pensons pas que l'on doive admettre cette nouvelle coupe , parce que l'ensemble de ses caractères ne diffère pas essentiellement de ceux des vrais Brachines. JNous placerons, auprès des Brachines, d'après M. de Laporte, deux sous-genres que nous n'avons pas vus en nature, mais qui doivent sans doute faire partie de notre famille des Zuphiens, à cause delà longueur du premier article de leurs antennes. Ce sont : 1.° LES PSEUDAPTINES. PseUclaptÙlUS. LaF. ^. Ils ont la forme des petites espèces de la division des Aptines de M. le Comte Dejean. Leur lèvre supé- rieure est avancée et cache presque entièrement les mandibules; leurs palpes maxillaires sont très longs, et leur dernier article s'élargit beaucoup à l'extrémité, tandis que le même article des palpes labiaux est presque cylindrique. Le corselet est très alongé et en forme de cœur. Les élytres sont tronquées oblique- ment à l'extrémité. La seule espèce dont se compose ce sous-genre est LE PSEUDAPTINE A ANTENNES BLANCHES. Pseudaptinus albicornis. Lap. ^. Il est d'un brun presque noir et faiblement ponc- tué. Les six premiers articles des antennes sont ob- 1. Etym. 4«î''^o«5 faux, ajouté au mot 2. uG/l COLEOPTÈUES-PENTAMÈllES. versale ; les élytres, dans ce cas, sont presque arron- dies à l'extrémité. Néanmoins, nous devons observer que ces différen- ces, qui paraîtront peut-être remarquables, ne sont pas également tranchées dans toutes les espèces d'Helluos. 11 est souvent impossible de leur assigner des limites certaines, et l'on ne sait pas toujours à quelle division se rapportent les espèces que l'on étudie. 11 serait même nécessaire d'établir quelques autres coupes, si l'on voulait tenir compte de toutes les variations qu'elles présentent. La lèvre , par exemple , offre tous les degrés de développement , depuis la plus avancée , jusqu'à celle dont la forme est tout-à-fait linéaire, c'est- à-dire à bords exactement parallèles. Les antennes varient également en longueur et en épaisseur, et l'on observe tous les passages qui peuvent exister entre les plus minces, et celles dont les articles sont larges et très comprimés. En conséquence , nous adoptons, avec M. le Comte Dejean , le seul nom d'Helluo, pour toutes les espèces dont les formes sont celles que nous venons d'expri- mer. On en connait une vingtaine environ. 1. l'helluo a côtes. (PI. 9, fig. 1.) Helluo costatm. Bonelli^. C'est une belle espèce de la Nouvelle-Hollande, dont la couleur est entièrement noire. La tête et le corselet présentent quelques rugosités en travers et de gros points enfoncés. On remarque sur les élytres des côtes élevées et lisses, peu rapprochées, dont les I. Olis. Enl. '2.<- part., pag. 23. CRACllINlDES. 265 intervalles sont couverts de plusieurs séries longitudi- nales de points enfoncés, parmi lesquelles deux sur- tout se distinguent par la profondeur et la largeur des points. La lèvre figure un carré long, dont on aurait coupé les angles antérieurs. Cet insecte a dix lignes de longueur sur trois de largeur. 2. l'hELLUO a col COliPiT. Helluo brevicoUts. Dej. *. Il est d'un noir luisant. Sa tête et son corselet sont marqués de quelques points profonds; ses élytres sont fortement striées, et dans chaque strie on remarque une série de gros points enfoncés ; sa lèvre est avancée au milieu en manière de dent; ses antennes sont con- formées à peu près comme dans l'espèce précédente , mais elles sont un peu plus courtes. Cet insecte se trouve au Brésil. Il a sept lignes de longueur sur deux et demie de largeur. 3. l'helluo a antennes larges. Helluo laticornis. Dej. ^. C'est un joli insecte mi-partie de noir et de rouge : ses élytres sont noires , avec la base seule ferrugineuse , ainsi que la tête qui a un peu de brun en arrière ; I. Spec, t. V, pag. 4o3. 1. Ibid., t. V, pag. 407. — Ajoulez les autres espèces du même ou- vrage , et celles décrites par M. Mac-Leay, dans les Annulosa Javanica 5 — parM.Gray, dans le the Anim. Kiiigdom.j — par Eschscholtz, dans le Zoolog. Magas. de M. Wiedemann ; — et par M. Gory, dans le t. II des Annales de la Soc. Entom. de France, et dans le t. II du Magasin de Zool. de M. Guériu j — enfin, par M. de Laporte, dans ses Elud. Entomologiqucs. 266* (.OLÉOPTÈRES-PENTAMERES. son corselet est également ferrugineux , comme la poitrine et les paltes; son ventre est noir, avec les côtés un peu rougeâtres; ses antennes s'élargissent de plus en plus vers le bout ; sa tête et son corselet sont ponctués. Ses élytres, enfin, présentent des côtes dont les intervalles offrent trois rangées longitudi- nales de points enfoncés; mais ces rangées ne sont pas toujours très régulières. On le trouve dans l'Amérique du nord, Il a un peu plus de six lignes de longueur sur deux à peu près de largeur. GENRE ANTHIE. .INTHIA. WeBER. ^. Ces insectes peuvent être regardés comme les plus redoutables de tous les carnassiers. Leur taille au des- sus de la moyenne, leurs proportions robustes, leurs pattes longues et fortes, leurs mandibules saillantes et qui atteignent, dans quelques mâles , une longueur beaucoup plus grande que dans aucune famille ; tout en un mot , contribue à leur donner sur les autres in- sectes l'avantage de la force et de l'agilité. Organisés pour la course, les ailes ne leur seraient que d'uij faible secours; aussi, la plupart du temps, leurs élytres sont soudées et il n'y a pas d'ailes au dessous. Les An- thies habitent de préférence les lieux sablonneux et 1. Etym. '.\h\u.', , nom donné à un poihsoii dans ArisUiU KIIACIIINIDES. .'^67 déserts de l'Alrique et des Indes ; elles se trouvent en plus grand nombre dans les environs du cap de Bonne- Espérance. Paraissant fuir la lumière, c'est presque toujours pendant la nuit qu'elles se mettent à la pour- suite de leur proie. Le corps des Anthies est orné de taches blanches qui ressortent agréablement sur le fond noir de leur couleur. Quelquefois, outre ces taches, leurs élytres sont entourées d'une bordure blanche qui les relève agréablement; quelques unes ont le corps sans autres taches que cette bordure ; d'autres sont revêtues d'une livrée brune, sur laquelle ressortent des points d'un jaune ou d'un roux vif. Des sillons profonds et peu nombreux parcourent la surface des élytres, et souvent ces sillons sont garnis d'un duvet roussâtre. Le corselet est prolongé en arrière dans quelques mâles , et il s'avance sur la base des élytres en formant deux lobes arrondis. Dans les autres, ce corselet est en cœur, et né se prolonge point en arrière. La dilatation des tarses antérieurs, qui sont pro- longés au côté interne dans les mâles, forme un des principaux caractères de ce genre. La languette s'a- vance toujours entre les palpes sous la forme d'un corps ovalaire(p/.9, fig.2,a.). "Lenvmentonna. point ce lobe intermédiaire que nous avons déjà désigné sous le nom de dent. Le bout de leurs palpes est un peu élargi et coupé brusquement. Leur lèvre supérieure, grande, avancée, coupée carrément et quelquefois dentelée, leur donne quelques rapports avec les Cicindelètes. Toutefois ces dentelures sont toujours peu nombreu- ses. Leurs élytres sont ovales et entières; quelquefois cependant elles ressemblent à celles de quelques a68 GOLHOPÏÈRES-PENTAMÈRES. Helluos, par la forme élargie et tronquée de leur ex- trémité. La larve des Anthies a peu d'analogie avec l'insecte parfait. Sa figure est celle d'un ver alongé, cylindroide, et seulement un peu plus épais en avant qu'en arrière [fig. 2, b.). M. Lequien a décrit et représenté celle de l'Anthie à six gouttes , dans une Monographie de ce genre qu'il a insérée dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin. Cette larve est noire et composée de treize anneaux ou segmens. Chacun de cessegmens, si l'on en excepte le premier et le dernier, est orné en arrière d'une bordure assez large et d'un rouge de sang. Le second segnrent du corps, ou le premier du thorax, présente une semblable bordure en avant. Le dernier de tous, ou le segment anal, est chargé de fortes rugo- sités et de nombreuses épines, et se divise en deux parties au bord postérieur. Le dessous du corps est mélangé de brun et de rougeâtre. La longueur totale de la larve est de près de quatre pouces, et sa largeur d'environ neuf lignes. La tête présente de chaque côté un petit œil uni- que, placé derrière les antennes, qui ne sont compo- sées que de deux ou trois articles. Les parties que l'on voit à la bouche sont : i.° une lèvre supérieure petite, divisée en trois lobes et ciliée ; 2." deux mandi- bules fortes, arquées, sans dentelures et trop courtes pour se croiser dans le repos; 3.° deux mâchoires alongées et épaisses : leur palpe externe est formé de quatre articles dont le troisième est plus long que les autres, et le quatrième, fort petit, semble sortir du bout de cet article ; le palpe interne semble représenté par un article simple et cilié en dedans; 4-° une lèvre BRACHINIDES. 569 inférieure soudée avec la mâchoire en forme de trian- gle alongé, et munie de deux palpes composés de trois articles chacun. Ainsi que dans les palpes maxillaires , le dernier article 'des labiaux est extrêmement petit. Les segmens du thorax ressemblent à ceux de l'ab- domen. Seulement chacun d'eux supporte une paire de pattes très courtes, dont les articles sont au nombre de quatre, en y comprenant le crochet fort et aigu qui les termine. On ignore tout-à-fait la manière de vivre des larves de ce genre. Les insectes parfaits se composent d'une vingtaine d'espèces, dont quelques-unes se trouvent en Barbarie. 1. l'anTHIE THORACIQUE. Antilia tlioracica. Tiiunberg. ^. C'est une des plus grandes de ce genre. Elle a environ vingt lignes de longueur sur sept de largeur. Tout son corps est noir. Ses élytres sont ornées en dehors d'une bordure étroite de poils jaunâtres, et de chaque côté du corselet .on aperçoit une grande tache ovale, formée par des poils de la même couleur. Dans le mâle , les mandibules sont au moins aussi longues que la tête , et le corselet est prolongé en arrière sur la base des élytres. On trouve cette espèce au Cap de Bonne-Espé- rance. I. Carabus thoracicus , Nov. Iiisect. Spec, t. III, pag. 69, fig. 82. — Oliv. Entom., t. III, n.o 35, pag. i4,pl- 10, fig. 5, 6, ip.âle ; — Carabus Jïinbrialus, Thumb., loc. cil., pag. 70, fig. 5. — Oliv., loc. cit., pag. 14, pi. I, fig. 5; femollo. 2'jO COLEOPTEKES-PENTAMLUES. 2. l':\NTIIIE a six gouttes. (PI. 9, flg. 2.) Antlda sexguttata. F^b. ^. Ce bel insecte est un peu plus grand que le pré- cédent. Le corselet est prolongé en arrière, dans le mâle, sous forme de deux lobes arrondis; mais les mandibules ne sont guère plus longues que celles de la femelle. Le corselet est orné de chaque côté dune tache ovale de poils jaunâtres, qui est placée sur l'angle antérieur; chaque élytre présente aussi deux taches arrondies, de la même couleur, placées l'une au-dessus de l'autre. Il habite les Lides orientales. 5. l'anthie a dix gouttes. Antlda decemguttata. Lin. 2. Elle est moindre que les précédentes. Sa longueur varie entre douze et dix-huit lignes. Les élytre.s ne sont plus lisses, mais chacune d'elles présente trois côtes saillantes et aiguës, dont les intervalles sont quelque- fois garnis de poils serrés qui varient du jaune au roux foncé. Chaque élytre est ornée de cinq taches blanches arrondies , et souvent on n'en voit plus que deux. On trouve, du reste, tous les passages de ce 1. Carabus sexgullalus, Spec. Ins., t. I, pag. 236. — Oliv. Ei)t.,t. III^ II." 35, pag. i5, pi. I, fig. 6. 2. Carabus deceniguUalus, Mus. Ludov. Rtg. n." g6.-^01iv. Eut. t. lll, n.o3.%pl.9, flg. 1.5. — Leciiiien,Mag. deZool. (loM.Guérin, t. lI,n.o i4- BUACIlINiDEti. 271 nombre au premier : quelquefois la forme de ces ta- ches n'est plus la même, elles sont alors plus ou moins alongées. Tout l'insecte est noir; mais souvent le cor- selet présente une teinte ferrugineuse. On trouve cet insecte au Cap de Bonne-Egpérance, où il paraît très répandu. Antliia macilenia. Oliv. ^. Cette espèce des moindres pour la taille, est une des plus jolies par le peu de largeur de son corps et par les excavations profondes et serrées qui garnissent les intervalles des côtes de ses élytres : ces excava- tions disparaissent vers le bout, et sont réduites à de gros points enfoncés sur les bords latéraux. Une ligne de poils blanchâtres s'étend sur le milieu de la tête et du corselet, et on la retrouve aussi sur les deux extré- mités des élytres. Sa longueur est de dix lignes , et sa largeur de trois. On la trouve au Cap de Bonne-Espérance , où elle n'est pas commune. On peut grouper autour des Anthies deux sous- genres ; 1. Carabus macileulus , Ent., t. 111, n.» 35, pag. 26, pi. n,fig. l3o. — Voyez, pour les autres espèces, une bonne Monographie de ce genre, qui a été donnée par M. Lequien , dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin; et, de plus, les Symbolœ physicœ Ae M. EhremLeig, et les novœ Insec- torum Species de Thun)])erg , où se trouve une espèce que l'on n'a pas citée depuis. 272 COLEOPTERES-PENTAMERES. 1 .° LES piÉziEs. — Piezta. Br. *. Elles se distinguent par leurs antennes comprimées, et dont les articles s'élargissent à mesure qu'ils appro- chent de l'extrémité. Leurs élytres sont aplaties, et ont une forme ovale alongée, qui leur donne quelques rapports avec les Graphiptères. Mais, dans ceux-ci, les élytres ne sont jamais sillonnées; dans les Piézies, au contraire, ces sillons sont nombreux, ainsi qu'on le remarque dans les dernières espèces d'Anthies. Tou- tefois, l'élargissement des élytres à leur bout posté- rieur, et la manière dont elles sont tronquées, leur donnent quelque ressemblance avec lesGraphipthères. La seule espèce connue est, LA PIÉZIE AXILLAIRE. Ptezia axiilaris. Dupont. Elle est noire et entièrement couverte de points très serrés. La tête et le corselet sont ornés sur les côtés d'une bande de poils roux qui se prolonge sur la base des élytres, et celles-ci sont ornées de sillons garnis de poils roussâtres. On la trouve au Gap de Bonne-Espérance; elle fait partie de la collection de M. Dupont qui a bien voulu nous la communiquer. Sa longueur est de dix lignes, et sa largeur de trois à trois et demie. I. F.tyni. 7r(î^c, piessnr, à rause des anttisnes comprimées. BRACHINIDES. ^^0 2." LES GRAPHiPTÈREs. — Graphîptcrus. Lat. '^. Ces insectes se distinguent des Anthies par leurs palpes qui ne s'élargissent pas au bout; par leurs tarses antérieurs j qui sont simples dans les deux sexes, et par la forme élargie et tronquée de leurs élyti^e s. Leurs antennes, minces dans toute leur longueur, empêchent qu'on ne les confonde avec le sous-genre précédent. Les Graphiptères sont propres à toute l'Afrique , et l'on en trouve aussi dans la partie de l'Asie qui avoi- sine ce continent. Ils sont plus répandus dans le nord de l'Afrique que dans les régions opposées. Leurs mœurs sont les mêmes que celles des Anthies. M. Alexandre Lefebvre , qui les a observés en Egypte, a rectifié ce que nous savions touchant leurs habi- tudes. Ces insectes se trouvent, selon lui, pendant la plus grande chaleur du jour, au mois de mars. Ils courent dans le sable des terrains peu cultivés, ou plutôt sur la limite qui les sépare du désert. Ils se tiennent au pied des petits buissons, et c'est de là qu'ils se répandent aux alentours pour Se livrer à la recherche de leur proie : jamais on ne les rencontre pendant la nuit. Le frottement de leurs cuisses de derrière, contre le bord de leurs élytres, produit un bruit tout particulier, que l'on peut comparer au mot xéxé qui serait très souvent répété. Ce bruit fait re- connaître la présence des Graphiptères qui échappe- raient facilement aux yeux du naturaliste, s'il n'avait l. Elym. yçaipa', j''écris j tiTs'Î: , aile : à cause des dessins qui ornent les élytres. INSECTES. IV. iS 2 74 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. le soin de les chercher dans leur retraite. II paraît que ces insectes vivent en famille ; aussi quelquefois les trouve-t-on en grande abondance. La plupart des Graphiptères sont ornés de taches ou de lignes cendrées , sur un fond brun et quelque- fois jaunâtre; quelques uns ont le corps tout noir et orné de taches blanches plus ou moins nombreuses , qui leur donnent un aspect des plus agréable. Tels sont , pour la plupart , ceux du nord de l'Afrique. Le nombre total des espèces connues s'élève à sept seu- lement. 1. LE GRAPHIPTÈRE A SCIE. (PI. 0, flg. 5.) Grapilipteras serrator. Forskal. ^. C'est la plus grande espèce de ce sous-genre. Elle a neuf lignes de longueur, sur cinq de largeur. Tout son corps est noir; les côtés du corselet sont bordés d'une bande longitudinale de poils très blancs. Les élytres sont également entourées d'une bordure blanche , qui se divise au côté intérieur en deux grandes dentelures : entre cette bande , chaque élytre présente encore cinq taches blanches, dont les trois plus voisines de la suture sont moindres que les autres. On trouve ce bel insecte en Egypte. I. Carabus serrator, Descript. anim., pag. 77. — Carabus variegaLus , Fab. Ent. Syst., t. T, i43. — Var. Graphiplerus variegatus, Dej. Spec, l. T, pag. 333. BRACIIINinES. Ci^J 2. LE GRAPHIPTÈRE A TROIS LIGNES. Graphipterus trilineatus. Far. ^. Il est noir en dessous, et revêtu en dessus de poils d'un brun roussàtre ; les côtés du corselet sont ornés d'une large bordure jaunâtre ; les élytres ont aussi une bordure de cette même couleur, mais un peu plus étroite, et qui remonte le long de la suture jusque vers le côté intérieur: de plus, une ligne assez étroite et de la même couleur, descend depuis la base des élytres jusque vers leur extrémité, en s'écartant un peu plus de la suture à cette partie qu'à la base. Cette espèce se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Elle a de six à sept lignes de longueur sur deux et demie à trois de largeur. 0^(r:^3.^-^>9<^^Q>0^<3JS^ DEUXIEMi: RACE DES CARABIQUES. LES FÉRONIDES. La série des êtres que nous avons présentés , dans l'exposé que nous avons fait des caractères de la race I. Carabus trilineatus, Spec. Ins., t. I, pag. 3o5. — Oliv. Ent. t. III, n." 35 , pag. 5l, pi. 9, fig. loi. Pour les autres espèces, voyez : le Species de M. le Comte Dejean^ les Symboles physicœ déjà cités plusieurs foisj les Études Entomologiques de M. de Laportc. — Il faut aussi consulter, î2'-6 COLEOPTÈRES-PENÏAMÈRES. des Brachinides , nous montre combien la nature est quelquefois variée dans ses formes, et combien elle semble souvent avoir pris plaisir à diversifier les objets, tantôt en les ornant des couleurs les plus brillantes, tan- tôt en leur donnant les teintes les plus obscures. Les insectes que nous allons faire connaître, sous le nom de Féronides, sont loin de frapper les yeux par l'éclat de leur robe ; presque tous sont revêtus des couleurs les plus sombres, et les nuances métalliques n'ont été accordées qu'à un fort petit nombre d'entre eux : c'est donc surtout par les variétés de leurs formes qu'ils peuvent captiver notre intérêt, et quelquefois «ussi par la singularité de leurs habitudes. Nous avons déjà vu que les Féronides ont une forme ovalaire , et que leurs élytres sont assez longues pour recouvrir le ventre en entier, ce qui sert à les distin- guer des divers genres de Brachinides. On retrouve néanmoins une légère trace de l'échancrure plus ou moins profonde que présentent les élytres de ces der- niers , dans la sinuosité qui se remarque toujours au bout de la même partie dans les Féronides. Il serait inutile de rappeler ici quels sont les autres caractères de cette race de Carnassiers, puisque nous les avons exposés en présentant ceux qui sont propres à tout le groupe des Carabiques. Nous ferons seulement remar- quer, que les dentelures tantôt apparentes et tantôt nulles des crochets des tarses ; la saillie plus ou moins pour clifterens genres de Brachinides, l'excellent ouvrage de M. Slephens, ayant pour titre : Illustrations of British Entomology, où l'on trouvera les descriptions de plusieurs espèces de Dromius, Ltbia, Cy'nduJis. Depuis l'impression de la première partie de ce volume, il a paru , dans les Etudes Entomologiques de M. de Laporte, une troisième espèce deTrigonodactyle. FÉllONlUES. 277 grande de la lèvre supérieure ; la l'orme de la deut ou du lobe intermédiaire du menton , qui prend plus par- ticulièrement le nom de dent lorsque c'est une proé- minence étroite, et celui de lobe, au contraire, lorsque cette proéminence est large et placée sur la ligne des lobes latéraux; enfin, le nombre des articles des tarses élargis dans les mâles ; tels sont les caractères que l'on emploie pour parvenir à la distinction des genres. Mais il arrive ici , comme nous l'avons déjà observé dans les Cicindelètes et dans les Brachinides, que plu- sieurs de ces genres ayant beaucoup de rapports entre eux, peuvent constituer un petit groupe que nous désignons sous le nom de famille. On remarque , parmi les Féronides, différentes séries de caractères, qui permettent de les répartir en cinq familles : 1.° Les Pogoniens; 2." Les Dolichiens ; 5.° Les Platyniens; 4-° Les Gatadromiens ; 5." Les Féroniens. La première famille s'éloigne de toutes les autres , par le nombre des articles dilatés que présentent les tarses de devant dans les mâles; on n'en compte ja- mais que deux et quelquefois même un seulement, ainsi que nous le verrons lorsque nous parlerons des sous-genres. La deuxième famille, ainsi que les trois suivantes, ont les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. Il faut donc avoir recours à d'autres caractères pour les distinguer entre elles. Aussi trouvons-nous , dans tous les Dolichiens . des tarses à 2'jS C OLE OPTÉ RE S-PE N TA MÈ RE S. crochets garnis de dentelures plus ou moins nom- breuses, tandis que, dans les trois autres familles, ces crochets sont tout-à-fait simples. Il reste donc à séparer, les unes des autres, cha- cune des trois dernières familles : nous y arriverons par d'autres considérations. Dans les Platyniens , les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont alongés, et leur forme est peu triangulaire; dans les deux groupes suivans, au contraire, ces mêmes articles sont courts et conformés en triangle ou en cœur. Les Catadromiens ont le menton très peu échancré , et le lobe intermédiaire étant aussi avancé que les latéraux , ce menton est dit trilobé. Dans les Féroniens, le menton présente une échancrure pro- fonde, au milieu de laquelle on remarque une dent tantôt simple et tantôt bifide, ou qui manque même quelquefois. W!.e>6*»*»«*a*»»t«»*»»o PREMIERE FAMILLE. LES POGONIENS. Les insectes compris dans cette famille , se rap- portent presque tous au seul genre des Pogones. Ils sont en général peu brillans; mais le noir n'est pas la couleur qui leur a été le plus généralement assignée : plusieurs sont revêtus d'une livrée jaune; d'autres présentent les reflets métalliques du bronze ; quelques FÉRONIDES. 279 uns se font remarcj^uer par une belle nuance de cuivre doré, mais ils font partie d'un sous-genre propre aux contrées méridionales du Nouveau-Monde, qui a reçu le nom de Baripe. Tous les Pogoniens , en général , paraissent vivre dans le voisinage des eaux douces ou salées, et se tiennent sous les pierres. Leur forme est assez aplatie, et leur taille généralement médiocre; cependant quelques Baripes atteignent, selon M. La- cordaire, d'assez grandes dimensions, puisqu'ils sont presque de la grandeur du Procruste coriace, dont nous parlerons plus loin, et que nous indiquerons comme le plus grand de tous les Carabiques de nos environs. Nous avons dit que le caractère de la famille des Pogoniens consistait dans le nombre des articles des tarses des mâles , qui n'est que de deux et quelquefois même d'un seulement. Le corselet est généralement en cœur; mais, dans quelques sous-genres, il acquiert beaucoup de longueur : en général , il est à peine plus long que large, et sa partie postérieure est plus ou moins rétrécie dans chacun des sous-genres de cette famille. Les élytres sont plates et en carré long, avec l'extrémité arrondie : quelquefois leur base est plus étroite , ce qui leur donne une figure ovalaire. Nous allons présenter le tableau détaillé des caractères qui font distinguer entre eux les genres et les sous-genres dont nous avons à parler. H 2 ^ W 1—4 w o o o S l-ÉRONIDES. 281 »»««»»* o«e«» GENRE PATROBE. P A TIW BUS. DeJ. ^. On désigne sous le nom de Patrobe , dont 1 etymo- logie ne nous est pas très bien connue , des insectes que l'on rencontre sous les pierres , dont la forme plate est tout-à-fait appropriée à leur manière de vivre , et qui avaient été placés autrefois dans le grand genre des Carabes. Les mousses, les débris des végé- taux en général, leur servent également de retraite. La France nous offre deux espèces de ce genre , dont nous donnerons la description ; les autres sont propres aux contrées septentrionales de l'Europe, et une seule se rencontre aux États-Unis. Les caractères du genre Patrobe ont été publiés dans le Species de M. le Comte Dejean. Ils consistent dans la dilatation des deux premiers articles des tarses an- térieurs des mâles [pL 9, fg. 4? a-); dans la présence d'une dent bifide au milieu de l'échancrure du men- ton (fig. 4) b.) ; dans la forme des palpes, qui sont grêles , cylindriques et tronqués à l'extrémité ; et en- fin, dans la grosseur presque égale du troisième article des antennes. La longueur de ces derniers organes , qui est à peu près égale aux deux tiers du corps , la I. Etym. Patrobus ne serait-il pas pris pour Petrohus, qui est sous les pierres j de TTSTçôç, pierre, et ,8/Ôm, vivre? ou viendrait-il de Trarilç , irargoç . père; qui vit de son père ? — Syn. Carabus , Fab.j Feronia , Say. '-iS:i COLÉOPTÈ RES-PENTAMÈRES. forme alongée de la tête, celle en cœur du corselet, et la longueur des pattes , contribuent à donnera quel- ques espèces de Patrobes une physionomie assez élé- î^ante. Tel est en particulier, 1. LE PATROBE A AILES ROUSSES. (PL 9, flg. 4-) Patrobus rufipennis. Dej. ^. Cet insecte a non seulement les élytres rousses , ainsi que l'indique son nom, mais la poitrine, le ventre et les pattes sont aussi de la même couleur; cepen- dant ces dernières sont plutôt Jaunes que rousses, et nous en dirons autant du bord inférieur des élytres. La surface de la tête et du G£)rselet présente, sur les côtés, quelques gros points enfoncés; celle des élytres est parsemée, dans les intervalles des stries, d'une série presque régulière de semblables points. La lèvre su- périeure, la bouche et les antennes, sont d'un brun rougeâtre et ferrugineux. On trouve cette jolie espèce dans les parties de la France qui avoisinent les Pyrénées , ainsi qu'en Por- tugal et en Espagne. Elle est plus aplatie que les autres Patrobes, ce qui lui permet aussi de se loger sous les écorces. Sa longueur est de cinq lignes, et sa largeur de plus d'une et demie. I . Spec, t. III, pag. 33 j et Icon., t. II, pi. io(>, fig. 4 FKUOiNlWES. 20.) a. LE PATIK^BE A l'IEDS UOl \. Patrohus i^u/ipcs. Fab. '^. 11 a le corselet moins rétréci en arrière que le Pa- trobe à ailes rousses , et sa forme semble se rapprocher de celle des Pogones, dont nous allons bientôt nous occuper. Tout son corps est noir, replié sou,s le ventre qui présente des nuances ferrugineuses ; la lèvre su- périeure, la bouche et les pattes sont de cette dernière couleur; les antennes sont très obscures. La tête et le corselet paraissent lisses, et les élytres ne présentent d'autres points enfoncés que ceux du fond de leurs stries , qui sont jDctits et très rapprochés. Sa longueur est de quatre lignes, et sa largeur d'une et demie environ. On le trouve dans presque toute l'Europe , mais il n'a jamais été pris , que nous sa- chions , aux environs de Paris. Auprès des Patrobes , vient se placer le sous-genre des BARiPEs. — Baripus. Dej. 2. Qui se compose de brillans insectes beaucoup plus gros que les précédens, et qui vivent sur le bord des rivières de l'Amérique du Sud. On les distingue des 1. Ent. Syst., t. I,pag. i38. — Dej. Spec, t. III, pag. 28;el Icon.,t. 11 pi. 106, fig. X. — Pour les autres espèces, voyez le Specles de M. le Comte Dejeanj — le British Entomology de M. Curtis, t. IV, pag. 192; — les lUustr. of Brit. Entom. de M. Stephrns, t. I. 2. Etym. ,3ajiç, lourd j ^où? , pied. — Syn. Molops, Gcrmar. yS/j COLÉOl'TÈKES-PENTA MÈRES. Patrobes, dont ils présentent la plupart des caractères, par la forme du troisième article des antennes, qui est plus gros vers le bout qu'à sa base : ces antennes sont du reste plus courtes que la moitié du corps. Celui-ci n'est pas aplati comme dans les Patrobes, mais au contraire élevé ou bombé, et les élytres sont sur- montées de côtes très élevées et qui , en les rendant inégales, fait varier agréablement l'éclat métallique dont elles sont revêtues. Les deux espèces décrites par les auteurs , sont : 1. LE BARIPE DES RIVIÈRES. BaripiLS rivalls. Gep.mar. *. Sa couleur est un bronzé un peu cuivreux et même légèrement vert, mais le dessous du corps est obscur et presque noir, ainsi que les pattes. Les antennes et les palpes sont d'un roux foncé. La forme du corselet est presque celle d'un ovale , mais sa base et son ex- trémité sont tronquées. Les élytres sont très convexes et ornées de huit sillons dont le fond est d'un vert métallique. On trouve cet insecte à Buénos-Ayres , et dans la partie méridionale du Brésil. Il est fort rare dans les collections ainsi que le suivant. Sa longueur est de six lignes, et sa largeur de deux et demie. 1. Molops rii'alis, Coleopt. Spec. nov., pag. 21. — Dej. Spec, t. 111, pag. 25. FKRONIDES. 285 2. LE BAP.TPE MAGNIFIQUE. Baripus speciosus. Dej. ^. Cette belle espèce est plus grande que la précédente , puisqu'elle atteint jusqu'à dix lignes et au-delà de lon- gueur, sur trois et demie de largeur. Elle a la tête et le corselet d'un noir bleuâtre, nuancés de cuivreux bril- lant. Les élytres sont de cette dernière couleur; leur suture est d'un noir bleuâtre, ainsi que les côtes dont elles sont surmontées, et qui sont au nombre de sept sur chaque élytre : le bord extérieur est bleu, et l'on remarque une belle ligne d'un vert doré entre le bord et la dernière côte. Le dessous du corps, celui des élytres et les pattes, sont d'un bleu très brillant. Elle se trouve dans la province de Monte-Yideo , sur les bords de l'Uraguay, et dans les parties méri- dionales du Brésil. GENRE POGONE. poGONUS. Dej. ^. Les espèces, dont se compose ce genre, affection- nent le voisinage des eaux, comme les Baripes dont nous venons de parler, mais les eaux salées sont les seules qui leur conviennent. Aussi le plus grand nom- I. Sprc, t. V, pag. 70; et Iron.. t. II, pi. lO'î, fig. 4- "?.. Etyni. x«7Mï barhp. — Syn. Plaiysina^ Sturm.j Carabns, Duftchmiflt. 286 COLÉOPTKRES-PENTAMÈRES. bre se rencontre-t-il sur les bords de la mer, et quel- ques uns dans le voisinage de certains lacs de l'Alle- magne et de la Sibérie. Les Pogones sont des insectes assez agiles, toujours alongés, assez plats, de forme parallèle , ce qui est du en partie au peu de rétrécis- sement du corselet en arrière. Leurs couleurs les plus ordinaires sont le vert et le bronzé, mais quelques uns sont en tout ou en partie jaunâtres. Le nom qu'ils portent est dû à la présence de quelques poils qui sont insérés sur la tête, soit au-dessus, soit au-des- sous. De même que dans les Patrobes, nous trouvons ici deux articles élargis aux laisses antérieurs des mâles , et une dent bifide au menton ; mais les palpes sont ter- minés par un article ovalaire et presque pointu [pL lo, fig. \,a.). La tête est courte et assez grosse ; le corselet semble plus large que long , et son bord postérieur est un peu plus étroit que l'antérieur ; les élytres sont en carré long avec l'extrémité arrondie. On con- naît un assez grand nombre de Pogones , qui sont presque tous propres à l'Europe. Les caractères de ce genre ont été publiés pour la première fois par M. le Comte Dejean; on l'avait auparavant confondu avec d'autre espèces, sous le nom général de Carabe, et, depuis, sous celui plus spécial de Platysme, dont nous aurons bientôt l'occasion de parler. Les Pogones qui se trouvent en France sont au nombre de huit ; nous allons en donner la description. FÉRONIUES. 287 1. LE POGONE A AILES PALES. (PI. lO. {\<^. 1.) Pogonus paUidipennis. Dej. ^. C'est un jolie espèce dont la tête, le corselet, et tout le dessous du corps sont d'un vert bronzé brillant et orné de quelques reflets cuivreux; les élytres et les pattes sont d'un jaune pâle , la bouche et les antennes un peu plus foncés : on remarque sur les élytres une nuance de vert bronzé qui semble former une grande tache à leur miheu. Le fond des stries des élytres est vert ; le corselet présente, en avant et en arrière, des rides et des points assez nombreux. On la trouve en grand nombre dans le midi de la France, sur les bords de la Méditerranée. Elle a trois lignes et demie de longueur, sur un peu plus d'une ligne de largeur. 2. LE POGONE LITTORAL. Pogonus littoralis. Duft. 2. Il est en entier d'un vert brillant et orné en dessus d'un reflet bronzé ; les anifennes et les parties de la bouche sont d'un roux foncé ; les côtés des élytres sont tout-à-fait verts. La surface du corselet présente quelques rides transversales , et son bord postérieur est couvert d'aspérités nombreuses. Les tarses , les jambes , et même la base des cuisses présentent une teinte de roux assez clair. 1. Spec, t. III, pag. 7 ; ellcon., t. II, pi. io3, fig. i. 2, Carabus litloralis, Fauii. Anstr., t. II, pag. i83. — Dej. Spcc, t. III, pag. I ij et Icon., t. II, pi. io3, ilg. G. 288 COLÉOnÈRES-PENTAMÈRES. On trouve cet insecte sur les bords de la Méditer- ranée, en France, et en Barbarie. Il a trois lignes de longueur, sur une environ de largeur. 5. LE POGONE DES SELS. Pogonus halopliilus. Germ. ^. Sa couleur est un vert obscur en dessous, et un bronzé un peu cuivreux en dessus , avec les côtés des élytres verts. La bouche et les antennes sont obscures et presque noires. Les pattes sont d'un roux foncé , orné d'un léger reflet bronzé sur les cuisses. La forme de cette espèce est plus large que celle de la précé- dente ; les stries de ses élytres sont plus profondes ; la surface de son corselet est moins fortement striée en travers, et le bord postérieur présente des points en- foncés plus profonds et plus distincts. Ce Pogone est assez répandu. On le rencontre en France, sur les bords de la Méditerranée et de l'Océan; en Angleterre, sur les côtes; et en Saxe, auprès des lacs salés. Sa longueur varie entre deux lignes et demie et trois lignes , et sa largeur est d'une ligne ou un peu plus. • 4. LE POGONE A PIEDS CENDRÉS. • Pogonus gilvipes. Dej. 2, Il est moindre que les précédens, et sa couleur est un vert bronzé brillant. Ce qui le fait aisément recon- 1, Fann. Ins. Europ. fiisc. lO, n.° I. — Dej. Spcc, t. TU , pag. l 3 ; et Icon., t. II, pi. io4, fig. I- 2. Spec, t.III, pag. i^; cl Icon., t. II, pi. lo.j, fig. 3. FÉRONIDES. tiSç) naître, c'est la couleur jaune de ses pattes, de ses antennes et de sa bouche. Le bord postérieur du cor- selet présente des points très profonds , et sa surface est ornée de quelques stries en travers. La tête et le corselet sont plus brillans que dans aucune des es- pèces de ce genre. On le trouve dans le midi de la France , en Italie , etsur la côte septentrionale de l'Afrique, en Barbarie. Sa longueur est de deux lignes et demie et quelque- fois un peu plus; sa largeur d'une ligne environ. 5. LE POGONE DES RIVAGES. Pogonus riparius. Dej. ^. Il ressemble beaucoup au Pogone des sels, et la couleur est absolument la même dans ces deux es- pèces. Ce qui distingue le Pogone des rivages , c'est qu'il est plus grand et que son corselet est à peine ré- tréci en arrière, au lieu que dans le premier, le bord postérieur du corselet est étranglé d'une manière très sensible. Ce Pogone est commun sur les bords de la Médi- terranée , en France et en Dalmatie. Il a trois lignes de longueur , sur une et un tiers de largeur. 6. le pogone méridional. Pogonus meridionaUs. Dej. -. Sa forme est la même que celle du Pogone des ri- vages, mais sa couleur est plus foncée que dans au- 1. Spec, t. III, pag. i6 ; et Icon., t. II , pi. io4, fig. 4- 2. Ibid., pag. 17 ; et Icon., t. 11, pi. io4, fig- Ul â 1/ '^ i ^ 3 OJ S a bC c bc O C -^ o J2 3 -d 'g. \ ^" -^ ■"— ^ oT Col Jll 2 15 B ^ ^ i 1 ■t c s< ^ c ^ .5" c eu D 3 3 C D 1 s 'fe 5 .a n .2 t2 t- O s f p-. 3 ,2 -"ï ô 1 o 1^ S i Lh _&i ë S-'S "rt s aj eu S ■s O J3 a -o O -« o ^__ ^ ^.-- — ^ ^ - S 2 J i 'a ~ - = = _ t:; 298 COLÉOPTÈRES-PENÏAMÈRES. ► >»»»a»< ongle. — Syn. Carabus , Fabriciusj Har- palus, Gylleiibal) Sphodrus, ^oneWi-^ Lœmo s tenus , ejusd.j Ctenipus, La- treille. 5o2 COLÉOPTERES-PENTAMERES. faire connaître. Les Pristonyques se distinguent, dans cette famille, par la dent de leur menton qui est bifide [pi. 10, fig. 5, a.) ; par la forme cylindrique du dernier article de leurs palpes; par 1 echancrure légère de leur lèvre supérieure {fig. 5, ^. ); et, enfin, par la lon- gueur du troisième article de leurs antennes, qui est plus grand qu'aucun des suivans. La couleur des Pris- tonyques est toujours bleue ou noire. On les trouve sous les pierres, tantôt dans les endroits arides, et tan- tôt dans les lieux plus humides et plus frais , tels que les caves. Quelques-uns se rencontrent aussi sous les écorces. L'espèce la plus répandue est, LE PRISTONYQUE TERRESTRE. (PI. 10, fig. 5.) Pristonyclius terricola. Paykull ^. C'est un insecte propre à différentes parties de la France et même aux environs de Paris, où on le ren- contre sous les pierres, dans les carrières et autres lieux qui offrent des amas de décombres. Son corps I. Carabus terricola, Monogr. Carab., n." 17. — Dej. Spec, t. III, pag. 45; et Icon., t. II , \A. 107 , fig. 1. Les autres espèces qui se trouvent eu France sont les Pristonyclms Alpinus , oblongus , complanatus et ve~ nustus du Species de M. le Comte Dejean; et même le Ciminerius du même auteur, qui n'est pas celui de M. Fischer. D'autres espèces étrangères se trouvent décrites dans le même ouvrage j — dans l'Entomographie de la Russie de M. Fischer; — dans le Catalogue des objets recueillis au Caucase, par M. Méoélriés ; — et , enfin , dans la Centurie de Carabiques de M. Gory (Ann. Soc. Ent., t. II). L'espèce publiée dans la partie Entoniologique de l'expédition de Morée , se rapporte au Cinimeriiis de M. Je Comte Dejean, que nous appellerons major, pour ne pas faire un double emploi avec le nom de M. Fischer. FERONIDES. OOO est d'un noir un peu brun, avec les élytres d'un bleu foncé, peu convexes, et ornées destries longitudi- nales dont le fond est parsemé de points plus ou moins profonds. Les parties de la bouche, les antennes et les tarses sont d'un brun plus pale que le reste du corps. Les jambes de la deuxième paire de pattes sont légè- rement courbées au milieu. Sa longueur est de cinq à huit lignes, et sa largeur de deux et un quart à trois et un quart. 7).° LES CALATHES. CalatllUS. BONELLI ^. Ce sous-genre a les mêmes caractères que le pré- cédent , excepté que le troisième article des antennes n'est que de la longueur des suivans. Son corselet n'est plus en cœur, comme dans les Pristonyques, mais en carré un peu alongé : ses angles postérieurs sont larges et plats; ses élytres, élargies, ont une forme ovalaire. On trouve un assez grand nombre de Calathes dans les environs de Paris. Ils vivent de préférence sous les pierres, dans le commencement de l'été. Parmi eux nous citerons : 1. LE CALATHE A AILES PONCTUÉES. CalatllUS puncttpennis. Germar ^. Il est d'un noir assez brillant, et ses élytres, dont les stries sont ponctuées dans toute leur longeur, pré- \. Etjm. y-aA^^m, corbeille. — Syn. Harpalus, Gyllenhal j Carabus, Fab. 2. Coleopt. Spec. nov., pag. i3. — Calatlius latus , ÛlJ. Spec, t. III^ pag. 65; et Icon., t. II, pi. i lo, fig. 2. Oo4 COLEOPTERES-PENTAMERES. sententj en outre, deuxrangées de points plus profonds, le long des troisième et cinquième stries, à partir de la suture. Le bord postérieur du corselet est marqué d'un assez grand nombre de points semblables, et placés sans ordre. Les bords latéraux du corselet , les palpes, les antennes et les pattes sont d'un brun assez pâle, ainsi que le bord inférieur des élytres. Cet insecte est plus répandu dans le midi de la France que dans les environs de Paris; on le rencontre aussi en Sicile et en Italie. Sa longueur est de cinq à six lignes, et sa largeur de deux et demie à trois. 2. LE CALATIIE LARGE. Calat/ius latus. Lin. *. Il ne diffère du précédent que par son corselet moins ponctué , sa forme un peu plus étroite et ses pattes plus pâles. On le trouve en grand nombre dans les environs de Paris, sous les pierres , dans les lieux humides, et dans le midi de la France. 5. LE CALATIIE A TÊTE NOIRE. (PI. 10, fig. 6.) Calathus melanoceplialus. Lin. -. Cette petite espèce est extrêmement répandue , et ses couleurs -varient beaucoup. Tantôt la tête et les I. Carabus latus, Faun. Suec, ti.° 22^6 j Fab. Ent. Syst., 1. 1, pag. i54- C'est le même que le Carabus jiavipes, Payt- Mouogr. Car. n." 2i, et que le Carabus cisltloides \\\\s^. Col. bor., t. I,pag. i63 ; et Dej. Spec, t. III, pag. 65 ; Icou., t. II, pi. \ lo, fig. l\. 1. Carabus melanoceplialus^ Faun. Suec, n.° '] ^3 J C a; t; ;3 "c k ^ iT e bD Q u, 6CX3 D b. a £ 3 c O n -2 3 n^ — " 0) J 3 -O : « "ô "• K S^ 3 o 13 _^ ra •" :-■ « .2 2 ^ ^^ 3 ' = y^ cr 3 *^ Uî V iO^Z. t: 3- 3 a ^ S 's > 3 '3 « g rt i "4 1 5 B U es s Ch ^-v 1 ■" in " ^ — 0) : «D a ^ 2 = "u M '5 «-, 3 ^ S "" K m -- O H » 1 W ! ^ S 010 COLÉOPTÉRES-PENTAMÈRES. GENRE SPHODRE. SPHODRUS. ClAIRVILLE^. Ces insectes ont été séparés du reste des Carabes , par Clairville , clans son Entomologie Helvétique. Ils sont en général d'assez grande taille , et leur corselet rétréci en arrière , et qui prend un peu la forme d'un cœur, contribue à leur donner davantage cette forme alongée qui caractérise surtout leurs élytres. La tête elle-même est également alongée. Les antennes se font remarquer par le développement de leur troi- sième article , qui est aussi long que les deux suivans , et ce caractère suffit pour distinguer un Sphodre de tous les autres groupes de la famille des Platyniens. Ce genre d'insectes a beaucoup d'analogie avec ceux de la famille précédente, que nous avons désignés sous le nom de Pristonyques, et pendant long-temps, ces derniers ont été réunis avec les Sphodres. Ce n'est que depuis l'observation des dentelures qui garnissent les crochets des tarses, qu'on les en a séparés; et ce caractère est commode pour la classification, bien que, dans certains cas , il soit peu prononcé. Les Sphodres habitent particulièrement les endroits obscurs. Une espèce se trouve de préférence dans nos caves , où elle se nourrit des différentes espèces de Cloportes qui y sont si répandues. Telle est : I. Etym. (r(fô. — Carabus planus , Tah. Eut. Syst., t. I, pag. i33. — Dej. Spec, t. III, pag. 88; et Icon. t. II, pi. ii4/fi§- i- — Ajoutez les autres espèces de ces derniers ouvrages j celles du Novœ Insect. Spec. de M. Germar j celles de TEntomographie de la Russie de M. Fischer j et, enfin, une espèce décrite dans le i .«r numéro du Zoological Miscellanr de M. Gray. 3l2 COLEOPTÈRES-PENTAMÈRES. MORMOLYCEs. — Mormoljce. Hagenbach *. La forme extraordinaire par laquelle ils s'éloignent de tous les autres Carnassiers, provient de l'élargisse- ment des élytres, dont le bord extérieur se dilate dans toute sa longueur, et se prolonge même au-delà de l'extrémité , de manière à donner à celle-ci l'aspect d'une échancrure. C'est cette dernière considération qui avait engagé MM. Lepeletier de Saint -Fargeau et Serville à placer les Mormolyces parmi les Brachinides ou Troncatipennes, à côté des Galérites , avec les- quelles ils peuvent bien avoir quelques rapports dans la longueur du corselet et du premier article des an- tennes. Du reste , leur corselet ne ressemble à celui d'aucun autre Carabique , à cause de sa figure irrégu- lière , et leur tête , plus longue que dans aucune es- pèce connue , contribue également à leur donner une physionomie toute particulière. Les Mormolyces ont été signalés pour la première fois à l'attention des naturalistes en i8.25, dans une brochure publiée ,à Nuremberg par M. Hagenbach. L'auteur de ce travail, après avoir représenté avec soin les différentes parties du corps de ces Jolis in- sectes , n'osa pas prendre sur lui d'indiquer la place qu'ils doivent occuper dans la série des êtres, et laissa ce soin aux maîtres de la science. Ce fut Latreille qui les rapprocha des Sphodres , comme nous le fesons à son exemple, sur la considération de la longueur du troisième article des antennes , dont on ne retrouve l'analogue que parmi ces derniers insectes. Les Mor- j. Etym. ^uoç^oAv/.H: sppctrc. FÉRONIDES. Olj molyces ont été représentés plusieurs fois en France , d'abord dans les Annales des Sciences naturelles ^ qui renferment un extrait du Mémoire de M. Hagenbach ; puis ensuite dans V Iconographie du régne animal, par M. Guérin; et enfin, dans celle des Coléoptères d'Europe, par MM. le Comte Dejean et Boisduval. La seule espèce de Mormolyce connue est , LE MORMOLYCE FEUILLE. (PI. 1 1 , Ûg- 2.) Mormolyce pliylludes. Hagenbach. Dont le corps très aplati est d'un brun foncé et lui- sant, ainsi que les antennes et les pattes. Les côtés de l'abdomen sont plus pâles et d'un jaune roux; la membrane élargie des élytres est brune, plus claire que le corps, couverte d'inégalités qui forment comme des ondes obliques, et parmi lesquelles on distingue un réseau irrégulier, formé par des nervures nom- breuses qui rident toute la surface de l;i membrane. Les élytres sont striées et présentent sur leur milieu une série de gros tubercules. Le corselet est denté sur les côtés d'une manière irrègulière et la tête est très aplatie. Il paraît que l'île de Java est la patrie de cet insecte surprenant, qui vit sous les écorces des arbres. Il atteint jusqu'à près de trois pouces de longueur , et un peu moins de deux pouces de largeur. La singularité de ses formes excita, pendant quelque tems, la curiosité des amateurs, et les premiers individus qui furent appor- tés à Paris se vendirent à un prix très élevé. 5l4 GOLÉOPTÉRES-PENTAMÈRES. >go«o»<»&o.»»«o»oa&»B^w»»»««« GENRE PLATYNE. PLATYNVS. BONELLI^. Les insectes que nous comprenons sous le nom de Platynes, forment une nombreuse série d'espèces, dont la plus grande partie se rencontre en Europe. Leurs couleurs sont ordinairement peu variées, et quelques- unes seulement brillent des nuances métalliques de l'or, du cuivre et du bronze, tandis que toutes les autres sont brunes ou tout-à-fait noires. Leurs formes sont presque aussi régulières que leurs couleurs sont peu dissemblables , et il en résulte beaucoup de diffi- culté pour arriver à distinguer les espèces. C'est sans doute cette raison qui a porté quelques naturalistes à les multiplier, dans l'espoir que l'observation de ca- ractères minutieux faciliterait leur étude ; mais comme ce travail n'en est devenu que plus difficile , nous nous contenterons de décrire quelques types bien naturels , afin d'éviter la discussion qu'entraînerait l'exposition de caractères, que l'habitude seule peut apprendre à apprécier. Les Platynes sont des insectes amis de l'humidité , et que l'on rencontre toujours dans le voisinage des eaux , sur le bord des rivières en particulier. On peut les reconnaître à leur forme aplatie, ainsi que l'in- 1. Etym. TrxaTÛïco, aplatir. — Syn. Carabus , Liiinéc, Fabricius, Oli- vier, etc.; Anchoinenus , Agonum, Bonclli, Lalrcille, Dejean, cic. FÉRONIDES. 5l5 dique leur nom ; à leur lèvre supérieure entière (/>/. i i , fig. 3j «.); i\ l'avant-dernier article de leurs tarses. qui est échancré et ne se prolonge pas plus d'un côté que de l'autre; et, enfin, au troisième article de leurs antennes, qui est plus court que les deux suivans réu- nis. Ainsi que dans le genre des Sphodres , le menton est muni d'une dent ou d'une saillie au milieu de son échancrure. Le nom de Platyne a été donné par Bonelli , dans ses Observations entomo logiques, à de petits Carabi- ques dont il avait formé la famille des Platyniens, en y comprenant les Cymindes, dont nous avons parlé plus haut. Leur principal caractère était d'être privés d'ailes. Ce même entomologiste avait établi , d'un autre côté, sous le nom à'Anchoméniens, une petite famille d'insectes à corps aplati, qui renfermait les Anclwmenes, les Agones, les Doliques et les Callisles, genres formés par lui-même , et qui ont été adoptés jusqu'à ce jour. Latreille et M. le Comte Dejean ont rapproché, avec raison, les Anchomènes et les Agones des Platynes de Bonelli, et ont séparé ces derniers des Cymindes, avec lesquels ils n'ont pas de rapports. M. le Comte Dejean a aussi rejeté de ce groupe les Callistes, dont nous parlerons plus loin, et qui appar- tiennent à la race des Chlsenides ou Patellimanes. Néanmoins, le groupe formé par ce naturaliste avec les Platynes, les Anchomènes et les Agones, ne peut constituer qu'un genre naturel, dans lequel les formes présenteront quelques différences propres à grouper des espèces. Ainsi , les Platynes n'ont de caractères , dans les ouvrages de Latreille et de M. le Comte De- jean, que dans la forme plane de leurs élytres et le 5l6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. peu de saillie de leur angle antérieur; les Anchomènes se reconnaissent seulement à leurs élytres légèrement convexes, et dont les angles sont saillans: cette diffé- rence n'est due qu'à l'absence ou la présence des ailes ; enfin, les Agones ne se distinguent que parce que les angles de leur corselet sont nuls, ce qui leur donne une forme orbiculaire. Ces différences sont de trop peu d'importance pour former des coupes génériques, et nous ne les considérons que comme des moyens d'établir trois sections dans le seul genre des Platynes. ■ 2 3 3 2: S M. ^,^ .^ ^.^ ■-^ —.^^li— — -- ►5 i S al en 1 3 ►S 2 re n 1^ c ►Q ™ 0 e Cb c re. re -! ■fl 3 r* 1 0 <-r ra >-• > î tu re re '* 0 p C ^ S| 5 13 fils s' -d -3 3 0" ?b' '^ ,^ 0 3 ■0 c S" •e J* ïj ■; 3 0 ra 0 S" CT- d ai S hfi hQ /. i5, fi g. 1 , a.). Leur menton ressemble à celui des Trigo- notomes j mais leur livre supérieure n'est pas échan- crée comme dans ces derniers : elle est un peu plus longue et moins large. Les Microcéphales sont origi- naires du Brésil ; on n'en connaît qu'une seule espèce: I. Etym. ^(xçU, petit j K£(p*x.i, tète. — Syn. Cynthia, Latreille. — JVota. Le sous-genre Diccelindiis àeM. Mac-Leay (Annul. Javan.), paraît bien voisin des Microcéphales, mais nous ne Tavons pas vu en nature. FERONIDES. ôô'ô LE MTCROCÉPIIALE A COU DÉPRIME. (PI. l3, fig. 1.) Micro cep lialus depressicollis. Dej. *. Cet insecte est en-dessus d'un violet foncé, et en- dessous d'un noir assez brillant, qui colore également les pattes et la base des antennes : le reste de celles-ci est revêtu de poils gris, et les tarses sont garnis de poils ferrugineux. Les palpes ont une nuance de brun un peu rougeâtre ; le corselet est plus large que long, aplati ou déprimé , et marqué en arrière de deux sil- lons profonds outre celui du milieu. Les stries des élytres sont bien marquées et les intervalles qui les séparent sont tout-à-fait lisses. Sa longueur est de huit lignes, et sa largeur de trois et demie. 5.° LES EucHROAs. — Eucliroci. Br. 2. Ce sont encore de très jolis insectes, remarquables par l'éclat de leurs couleurs, ainsi que l'exprime leur nom, et qui ressemblent beaucoup aux Microcéphales. Mais ceux-ci ont tous les palpes extérieurs terminés par un article élargi , au lieu que dans les Euchroas , les palpes maxillaires sont tout-à-fait cylindriques. La lèvre supérieure est carrée , un peu plus large que longue , et divisée en deux par une ligne longitudi- nale [pi. 10, fig, 2 , a.). Nous ne connaissons égale- ment qu'une espèce de ce sous-genre , et elle pro- vient des mêmes contrées. I. Spec, t. m, pag. 199; et Icon., t, II, pi. laS, fig. 4- u. Etym. fu, beau, bien 5 %(o^, couleur. Oô6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈr.ES. l'euciiroa a col brillant. (PI. \7), fig. .•?.) Euchroa nitidicoUis. Br. Elle a le dessous du corps noir, ainsi que les pattes et les tarses ; les palpes et les antennes sont ferrugi- neux. La couleur des élytres est un beau violet foncé, et celle de la tête et du corselet un cuivreux doré très brillant. La forme de ce dernier est la même que dans les Microcéphales , mais sa surface est ornée de rides transversales très légères , et l'on remarque un gros point enfoncé près de chacun des angles pos- térieurs. Les stries des élytres sont profondes et les intervalles qui les séparent sont tout-à-fait lisses. Sa longueur est de près de sept lignes, et sa largeur de deux et demie environ. 4.° LES MiCROCHEiLES. — Micwclieila. Br. '^. Ces insectes se font remarquer par le peu de saillie de leur Ihre supérieure, qui laisse à découvert les mandibules presqu'en entier ; aussi ces dernières pa- raissent-elles plus saillantes qu a l'ordinaire , et la lèvre n'apparaît alors que comme une petite ligne en travers [pi. i5, fig. 5, a.). La dent du menton est en- tière , et en forme de saillie aiguë. Les palpes labiaux sont terminés , comme dans les Euchroas , par un ar- ticle élargi et triangulaire. On ne connaît qu'une espèce de ce sous-genre. Elle est propre à l'île de Madagascar. I. Etym. jafKjcî, pctitj x«'^oîj Jcvre. FERONIDES. ;x)7 LE MICr.OGlIEILE BRUN. (PI. l5, flg. 5.) Microcheila picea. Br. Ainsi que l'indique son nom, cet insecte est d'un brun semblable à de la poix et quelquefois un peu ferrugineux; ses pattes même semblent être plutôt de cette dernière couleur. Sa tête est ponctuée et ru- gueuse en avant. San corselet, dont la longueur est moindre que la largeur, est assez convexe, arrondi sur les côtés, muni d'un bord assez large et un peu anguleux en arrière. Ses ély très sont en ovale alongé ; leur surface est convexe , et présente des stries fines et peu profondes que forment des points enfoncés fort petits et très rapprochés. Sa longueur est de cinq à six lignes, et sa largeur «l'une et demie à deux et demie. 5.° LES DLSTRiGUES. — Dislrigus. Dej. ^. Ce sous-genre et les deux suivans renferment des insectes très peu connus et assez rares dans les collec- tions. Ils n'ont même rien qui puisse attirer l'atten- tion, soit dans leurs formes , soit dans leurs couleurs, généralement très obscures. Les Distrigues ont leurs caractères dans la forme cylindrique de leurs palpes, et dans le peu de saillie de la dent du menton, qui est petite et à peine visible. Ces insectes se trouvent aux Indes orientales et à l'île de Madagascar. 1. Etym. J^îç, deuxjr^î^, ivîç, strie- à cause des deux impressions du corselet. — Voyez, pour les espèces de ce genre, le Species de M. le Comte Dejean, INSECTES. IV. 22 338 (.OLÉOPTÈUES-PENTAMERES. LE DISTRIGIE A DEUX PUSTULES. Distrigus btpustulatus. Br. Tout son corps est d'un noir brillant, avec les an- tennes et les pattes ferrugineuses ; chaque élytre est ornée, vers le bout, d'une petite tache arrondie de cette dernière couleur. Le corselet est presque lisse : il offre seulement en arrière deux petites impressions alongées, et les élytres sont marquées de stries assez profondes, dont le fond est tout-à-fait lisse. On trouve cet insecte à Madagascar. Il a quatre li- gnes de longueur sur une et trois quarts de largeur. 6.° LES ABACÈTES. — Abd-cetus. Dej. ^. Ils ne diffèrent des précédens que par la dent du menton, qui est plus distincte et de forme arrondie. Du reste, leurs couleurs sont les mêmes, et ils se trou- vent également dans l'ancien continent, au Sénégal en particuHer, et à l'île de Madagascar. l'abacète crénelé. AbacetiLS crenulalm. De.t. 2. Il est d'un noir brillant, et ses élytres sont marquées de stries dont le fond est garni de points qui les font paraître crénelées. Les palpes sont d'un brun pâle, 1. Elym. à/3axn-£TGç, triste , nocturne. 2. Spec, t. V,pag. 743. — Voyez, pour les autres espèces, ce même ouvrage et les Etudes Entoniologiques de M. de Laporte. FEIÎONIDES. 539 ainsi que les antennes c»l; les tarses. Le corselet est plus étroit en arrière que dans le sous-genre précédent. On le trouve au Sénégal. Il a quatre lignes et demie de longueur, sur deux environ de largeur. 7.° LES DRiMOSTOMES. — Drimosloiua. De.i. '^. On reconnaît ce sous-o;enre à la forme alouffée et presque pointue du dernier article de ses palpes : tan- dis que , dans les deux sous-genres précédens , ces or- ganes étaient tronqués, ils sont ici presque terminés en pointe , et plus longs que l'article qui vient immé- diatement avant eux. La dent de leur menton est con- formée comme dans les Abacètes, et, de même que dans ces derniers , leur corselet est un peu rétréci en arrière. Les Drimostomes se trouvent au Sénégal , à l'ile de Madagascar et dans quelques parties de l'Amérique. • LE DRIMOSTOME A PIEDS BRUNS. Drimostoma fuscipes. Br. La couleur du corps, en-dessus, est un brun foncé et un peu luisant; celle du dessous est un peu rou- geâtre sur les côtés et les pattes : les antennes et les palpes sont entièrement de cette dernière nuance. Le corselet est figuré un peu en cœur, et marqué en ar- rière de deux impressions profondes. Les stries des I. Etym. (Tçf/iùç, pointu j s-é/^a, bouche. — Voyez pour les autres espèces de ce sous-genre , le Species tle M. le Comte Dejean , et la Description des Insectes de Madagascar, par M. Klug. Dans ce dernier ouvrage, on trouve la représentation des parties de la Louche et la figure de deux espèces. 540 COLEOPTÈllES-rEM'AMÈRES. élytres sont assez marquées, et leur fond présente une série de très petits points enfoncés. On trouve celte espèce à Cayenne. Elle a trois lignes et demie de longueur sur une et demie de largeur. CINQUIÈME FAMILLE. LES FÉRONIENS. Nous trouvons dans les insectes dont se compose cette famille , une nouvelle preuve de la faiblesse de nos moyens, quand il s'agit de suivre la marche de la nature, et nous verrons, en présentant l'esquisse des coupes que l'on a établies, pour nous guider parmi les nombreuses espèces de Féroniens, combien les carac- tères qu'on leur a assignés ont quelquefois peu de valeur. Cependant il est impossible de ne pas recon- naître des groupes assez naturels, des réunions d'in- sectes semblables, ayant tous le même port, le même aspect et des habitudes qui semblent les mômes dans tous. Ces Féroniens vivent à terre , sous les pierres ou les décombres, et beaucoup d'entre eux se rencontrent au milieu des campagnes ou dans les chemins de nos bois. Quelques-uns sont revêtus de couleurs métal- liques assez belles, et ceux-là surtout se livrent en plein jour à la chasse des autres insectes. Néanmoins le plus ^rand nombre, recouvert d'une livrée toute noire, FER ON IDES. ,^4 * n'offre de prise aux yeux des observateurs qui essaient de les distinguer, que par les légères variations de leurs formes, et par les stries ou les points dont ils sont marqués. Nous verrons aussi combien l'apprécia- tion minutieuse des légères différences que peuvent présenter les insectes, lorsqu'on vient à les comparer, a quelquefois entraîné les Naturalistes qui s'y adonnè- rent de préférence, à subdiviser sans cesse les divisions déjà faites , et à augmenter ainsi les difficultés en mul- tipliant toujours le nombre des recherches à faire, quand on veut les suivre dans leurs travaux. Cette con- sidération nous a donc engagés à n'admettre que les di- visions qui nous semblent d'une application facile , et à rejeter , au contraire , celles qui demandent une comparaison, pour ainsi dire superflue, d'organes ou de parties qui varient trop peu dans leurs formes pour que l'on puisse en retirer des caractères positifs , les seuls qui puissent être d'une véritable utilité. Que sert- il, en effet, de diviser et de subdiviser sans cesse, de substituer toujours un nom générique à un autre? La nomenclature n'est-elle pas destinée à nous fixer sur les êtres qui font le sujet de nos observations , et non pas à devenir elle-même toute la science? Il faut avouer qu'aujourd'hui cette nomenclature si aride, et capable de détourner d'une élude aussi attrayante que celle de l'Entomologie, semble être le but constant des ef- forts de presque tous les Naturalistes. Les caractères auxquels on peut reconnaître lesFé- roniens ont été exposés plus haut. Ils consistent dans la forme triangulaire des articles des tarses dilatés que présentent les deux pattes de devant des mâles, et dans la profondeur de l'échancrure du menton. Celte 7) I [i C, OLE O PTÈ r.ES-PE NT A..MK RE s. lamiiie se compose essentiellement du grand genre Féronie, dont les autres ne sont , pour ainsi dire , que les dépendances. Les seules larves que l'on connaisse appartiennent au sous-genre des Zabres. Elles ont la forme d'un ver blanc, assez court et épais, qui vit dans la terre, à peu de profondeur, et qui se cons- truit là une coque dans laquelle il subit ses transforma- tions. C'est M. Germar qui nous a fait connaître les transformations de ces insectes, dans lo premier vo- lume de son Magasin d'Entomologie. On présume, par analogie, que les larves des autres Féroniens ont une manière de vivre semblable, mais on n'en a pas encore acquis la certitude. Leur séjour dans la terre, pendant les deux premiers états de leur vie, rend leur étude fort difficile; et, comme le dit de Géer, dont nous citerons souvent par la suite les intéressantes ob- servations sur les mœurs des Insectes; c'est un obstacle qui s'opposera long-tems aux recherches des observa- teurs, et ce n'est que le concours de circonstances favorables qui pourra les mettre à même de les sur- prendre dans le détail de leurs habitudes. Le tableau suivant présente les caractères sur les- quels on a fondé la distinction des genres et des sous- irenres. ^ ^ h ^ 3 fcs > ^ ^ a? ►^' «; ^ f*. o ^ 0^ ^ g K »3 û: ^^ ^ «:; 5 ^ N ?;>S a9«-»«<>»o&»tM-s» COLEOPTERES-PENTAMERES. GENRE FÉRONIE. FEliONI.4. Lat. *. Le mot de Féronie a été inventé par Latreille pour sauver, en quelque sorte, l'Entomologie de la confu- sion qui était le résultat des travaux récens de plu- sieurs Naturalistes. Ce groupe de la grande tribu des Carnassiers, que l'on connaît sous le nom de Carabi- ques, avait été, pendant long-temps, désigné par le nom générique de Carabe. On s'aperçut enfin que le nombre des espèces, qui devenait déplus en plus consi- dérable, rendrait impossible leur détermination, et l'on essaya de les répartir en un certain nombre de coupes ou de genres naturels. Quelques-uns , déjà formés par M. Weber, élève du célèbre Fabricius, avaient été généralement adoptés, parce qu'ils séparaient de la grande masse , des espèces faciles à rapprocher entre elles par des caractères certains. Tels furent les Bra- c/iines, les Ântliies, dont nous avons présenté l'histoire, les Tacliypes ( depuis les vrais Carabes ), et les Caloso- meSj dont nous nous occuperons bientôt. Fabricius lui-même avait déjà isolé les Elaplires, qui sont le type d'une des races de cet ouvrage , et depuis il sépara les I. Elym.? Feronia, Déesse des Lois. — Syn. Platysma, Pterosticlius , Abax, Molops, Pœcilus, Melanius, Perçus , Bonelli; — Argulor, Stero- pus, Cophosus, Omaseus, Dejean; — Omalosoma , Vigors j — Camplos- celis , Dejean ; — Cheporns, Latreillej — Sogines, Stephens. 1-KRONIDES. 3/|5 Cychres, les Galériles, les A gras, les Odacanlkes et les Dry p te s. Malgré toutes ces divisions, il en restait encore d'autres à former, lorsque Bonelli s'occupa de rema- nier tous les Carabiques. 11 publia le résultat de ses travaux, fruit d'une patience et d'une sagacité rares, dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Turin, et les nouvelles coupes qu'il établissait furent présentées avec leurs caractères, dans un grand tableau synoptique. Malheureusement pour ce prodigieux tra- vail, la plupart de ces caractères étaient d'un emploi difficile, et plusieurs même étaient si peu impor- tans qu'on ne pouvait les appliquer d'une manière certaine à toutes les espèces connues. La difficulté de- venait plus grande encore, à mesure qu'on en décou- vrait de nouvelles. Ce fut alors que Latreille , dans la première édition du Règne animal de Cuvier, réunit , sous le nom générique de Féronie , la plus grande partie des genres de Bonelli. Mais c'est surtout M. le Comte Dejean qui , par l'appréciation plus exacte des formes de ces animaux, a limité cette coupe à des es- pèces réellement analogues entr' elles, et en a retiré des genres que Latreille y avait placés, et qui font partie de la race des Chlœnides ou Patellimanes ainsi que d'autres qui, par les dentelures de leurs tarses, appartiennent à la famille des Dolichiens de cet ou- vrage , et même à la race des Harpalides, que nous étudierons prochainement. Les Féronies renferment donc , aujourd'hui , les genres que Bonelli avait formés sous les noms de Platysme, Ptérostique, Abax, Molops, Pœcile, Mélarde et Perçus. Quelques autres avaient été indiqués dans 346 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. les collections de l'Allemagne , et M. le Comte Dejean les a adoptés dans son Spécies, comme divisions du même genre Féronie ; ce sont : les Argutors, les Sié~ ropes et les Coplioses. Quant aux OmaséeSj, ils ne sont autre chose que les Mélanies de Bonelli, et nous ci- terons de préférence ce dernier nom , qui a été pu- blié avant l'autre. L'aspect général , les formes , la disposition des stries, des impressions et des points, donnent aux dif- férens groupes dont se composent les Féronies , l'ap- parence d'autant de divisions particulières bien dis- dinctes entre elles. Mais , si l'on vient à examiner un certain nombre d'espèces, on reconnaît aisément, d'une part, que les formes passent d'une division à l'autre par une transition presqu 'insensible , et de plus que chacune de ces divisions présente des caractères que l'on retrouve aussi dans les divisions voisines. Le plus saillant de ces caractères , celui qui est presque uniquement propre aux Féronies, c'est d'avoir au mi- lieu de l'écliancrure du menton une dent bifide à l'extrémité. En outre, la forme cylindrique et quelque- fois même un peu élargie des articles de leurs palpes, et leurs mandibules arquées, peu saillantes et lisses, servent encore à les éloigner des sous-genres que nous placerons à leur suite. Nous allons dire un mot maintenant des variations de formes que l'on observe parmi les Féronies, et que nous désignerons, à l'exemple de M. le Comte Dejean, sous des noms qui ne seront pour nous que des signes de divisions; et nous donnerons, en même temps, la description de quelques-unes des espèces qui s'y rap- portent. FÉRONIDES. 3/|7 a.. LES FŒCILES (le Bouclli. Ils ont le corselet presque carré , quelquefois un peu en cœur, les articles des antennes comprimés , et ceux de la base surmontés d'une espèce de carène , les palpes composés d'articles assez minces, dont le dernier est cylindrique. Ces insectes sont ornés sou- vent de couleurs métalliques , quelquefois aussi ils sont bleus ou noirs : leur démarcbe est très agile, et on les rencontre en plein jour, pendant la plus grande chaleur. 1. LA FÉRONIE rONCTUÉE. Feronia punctulata. Fab. ^. Elle est toute noire, et dans les femelles la couleur des élytres est plus terne encore que dans les mâles, ce que l'on observe également dans les autres espèces de cette division. La tète est finement ponctuée ou ru- gueuse ; le corselet présente de légères rides en tra- vers et quelques petits points enfoncés en arrière. Les stries des élytres sont formées de points rapprochés et très peu profonds : auprès de la troisième strie, on aperçoit sur chaque élytre trois points plus gros que les autres. Dans cette espèce , comme dans la plupart des autres Féronies, la femelle est plus large que le mâle. Cet insecte est rare aux environs de Paris; on le 1. Carabus piuicliilatiis. Eut. Syst., t. I, png. iSo^ — Fanz. Faim. Gcrm. i'asc. 3o, Il o lo; — Uej. Spec, t. III , pag. 2o6j et Icoii., t. If, pi. 126, lis. X. 548 COLÉOPTÈRES-l'ENTAMÈRES. rencontre plus fréquemment dans les provinces orien- tales de la France , et dans une grande partie de l'Al- lemagne. Sa longueur est de six lignes environ , et sa largeur de deux à deux et demie. Observation. Cette espèce est le type d'un genre particulier pour M. Stephens , qui lui donne le nom de Sogines (dans ses Illustr. of British Entom., tom. I, pag. 1 1 1). Ce groupe ne diflere de celui des Pœciles, selon le Naturaliste anglais, que par sa forme plus déprimée, sa lèvre supérieure étroite, ses man- dibules faiblement striées , et la présence d'une ligne élevée aux angles postérieurs du corselet. Ces carac- tères ne nous semblent pas suffisans pour établir une division qui corresponde à celle des Pœciles. 2. LA FÉRONIE CUIVREUSE. (PI. l5, flg. 4-) Feronia cuprea. Lin. *. Cette espèce est une des plus belles , et en môme tems des plus répandues. Elle est , en dessus , d'un beau vert cuivreux, plus ou moins rougeâtre, et, en dessous, d'un vert très obscur. Les pattes et les antennes sont noires, et les deux premiers articles de celles-ci sont toujours d'un jaune rougeâtre. Le corse- let présente des rides en travers, et une granulation assez forte en arrière. Les élytres sont marquées de stries peu profondes et très finement ponctuées. Quelques individus de cette espèce forment une va- riété que les auteurs ont décrite sous le nom de Ca- I . Caiabus cnpreus. Faim. Suec, n.o Soi . — Dej. Spcc, t. 111, pag. ao/j tl Icoii. t. Il, pi. 126, fig. 2. 11;: no M DES. 549 ra.be bleuâtre^. Elle est, en dessus, d'un bleu violet plus ou moins brillant. Une autre variété , propre à la Russie méridionale et à la Grèce, est mentionnée dans le Species de M. le Comte Dejean, sous le nom de Feronie à pattes rou- ges 2. Elle est, en dessus, d'un violet brillant, et ses pattes sont entièrement rougeàtres. On peut sans doute considérer comme une troi- sième variété , la Féronie coureuse de M. le Comte De- jean ^ , qui a encore les deux premiers articles des an- tennes rouges, et dont la couleur est aussi un beau bleu violet. Elle a le corselet un peu plus étroit en ar- rière. Toutes ces variétés se trouvent , ainsi que le type de l'espèce , dans les endroits secs et souvent à l'ar- deur du soleil. La troisième seule n'a pas été prise en France , et la dernière semble propre aux parties méridionales de ce pays. Leur longueur varie de quatre à six lignes, et leur largeur d'une et demie à deux et demie. 5. LA FÉRONIE AII-PAnTIE. Feronia dimidiala. Oliv. ^. C'est encore une très belle espèce dont la tête et le corselet sont d'un rouge cuivreux brillant, et les ély- 1. Far. Carabus cœiulescens, Lin., ibiil., n.° 800; — Dej-, ibiiL, pag. 207. 2. Feronia erfthropus, De]. Spec, t. III, pag. 210. 3. Ibid. Feronia cursoria, pag. 210; Icon., t. II, pi. 126, fîg. 3. 4. Carabus dimidialus, Ent., t. III, n." 35, pag. 72, pi. n, fîg. 121. — Dej. Spec, t. III, pag. 2i3;et Icon,, t. II, pi. 126, fig. 4- 350 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. très vertes., Le ventre, les pattes et les antennes sont noirs, et les deux premiers articles de celles-ci sont rougeâtres , avec un trait noir en dessus. Le corselet prosente quelques rides et en arrière plusieurs points enfoncés ; les élytres sont marquées de stries dont le fond présente aussi de semblables points. Une variété que M. le Comte Dejean a désignée sous le nom de bronzée'^, est remarquable par sa nuance obscure, sur les élytres en particulier. Il existe une autre variété d'un bleu violet plus ou moins brillant et dans laquelle les antennes parais- sent noires. Ce qui peut la faire rapporter à cette es- pèce , c'est la forme un peu rétrécie du corselet en arrière , et la profondeur du double sillon qu'il pré- sente à chacun des angles de cette partie , ainsi que la forme du corps qui est un peu plus convexe. Tels sont les caractères par lesquels cette espèce se dis- tingue de la précédente. Elle est à-peu-près aussi répandue que la Féronie cuivreuse, et la variété bleue semble propre au midi de la France. La longueur du corps est de cinq à sept lignes, et sa largeur de deux à deux et trois quarts environ. 4- ^'^ FÉRONIE GRACIEUSE. Feronia lepida. Leske^. Le nom que porte cette espèce indique qu'elle mérite de fixer l'attention. Elle se fait remarquer par 1. V^ar. tt'/zcfl;, Dcj. Spec, t. III, pag. 2i5. 2. lier, t. I, pag. 17, pi. a, fig. G. — Fab. Maiit. Ins. t. I, pag. 200. — Dcj. Spec. , l. III, pag. -iiS; et Icon., l. II, pi. 127, fig. 2. FÉRONIDES. 35l sa forme étroite, par les stries de ses élytres qui sont plus profondes que dans les espèces précédentes, et aussi par la double impression des angles postérieurs du corselet qui est plus marquée ; le corselet lui-même est un peu plus rétréci en arrière. La couleur de cet insecte est ordinairement un vert plus ou moins cui- vreux et quelquefois bleuâtre , et dans les femelles la nuance verte est ornée d'un rellet presque soyeux qui la rend moins cuivreuse, et qui est également sen- sible dans la variété bleue. Le dessous du corps et les pattes sont d'un noir légèrement bronzé. Les antennes sont noires, et ont, comme la Féronie mi - partie , les deux premiers articles rougeâtres et marqués en dessus d'un trait noir. Une variété de ce joli insecte a été regardée à tort comme une espèce distincte ^. Elle est d'un bleu violet plus foncé ; les stries de ses élytres sont quelquefois marquées de points enfoncés, et les deux premiers articles des antennes sont tantôt noirs et tantôt rou- geâtres. Elle se trouve dans le midi de la France et de l'Europe. La variété bleue semble être plus répandue dans les provinces méridionales de la France , et la variété verte, au contraire, se rencontre dans le reste de cette contrée. La taille de cette espèce varie de cinq à sept lignes, et sa largeur de deux à trois en- viron. I. Pœcilus Koyi, Germai-, Tns. Spec. nov. png. i6. — Poecilus xnaticus , Dcj. Spec, t. III, pag. 216; et Icon., t. Il, pi. 127,%. i. Ûl)2 COLEOPTERES-PENTAMERES. 5. LA FÉRONIE REMBRUNIE. Feronia tnfuscata. Dej. ^. C'est une jolie espèce, moindre que toutes les pré- cédentes, et dont la couleur est en dessus un vert bronzé obscur, et en dessous un noir peu brillant. Les pattes et les antennes sont toutes noires. Le cor- selet est un peu en forme de cœur, c'est-à-dire plus étroit en arrière, ce que l'on ne voit pas dans les es- pèces précédentes, et sa surface est tout-à-fait lisse: des deux sillons des angles postérieurs, l'interne est presque le seul qui soit visible. Les élytres sont très aplaties; leurs stries sont assez marquées et présentent quelques points enfoncés. Le dessous du corps est tout couvert de points enfoncés très nombreux. Cet insecte est propre au midi de la France, à l'Es- pagne et au Portugal. Il a cinq lignes de longueur sur deux et demie de largeur. (3. LA FÉRONIE A COU PONCTUÉ. Feronia punclicollis. Dej. -. Cette petite espèce a un caractère particulier dans les points qui garnissent le milieu du corselet dans toute sa longueur, et qui vSont groupés en arrière entre les deux impressions profondes que l'on remarque à cette partie. La forme du corselet est presque celle 1. Spcc, t. III, pag. 224 J et Icon. , t. II, pi. 128, fig. 2. 2. Spec, t. I, pag. 228) et Icon., t. II, pi. 128, fig. 5. rÉRONIDES. 55v^ d'un cœur tronqué en avant et en arrière. Les éJytres sont aplaties comme dans l'espèce précédente, et leurs stries sont marquées de quelques points enfoncés. Tout l'insecte est d'un noir légèrement bleuâtre, et le dessous du corps est couvert d'une ponctuation très .serrée. On trouve cet insecte dans le midi de la France et de l'Europe. Sa longueur est de cinq lignes, et sa lar- geur d'un peu plus de deux et demie. /3. LES AEGUTORS de M. le Comte Dejean. Ces insectes n'ont pour caractères que d'être de très petite taille. Quelques-uns se rapprochent pour la forme de certaines espèces de la première division , et d'autres ont l'aspect élargi du sous-genre des Amares dont nous nous occuperons bientôt. Leurs couleurs sont le brun , le noir ou le bronzé très obscur. Leur corps est long et plat , leur corselet quelquefois presque carré , et quelquefois un peu en cœur ; leurs antennes sont un peu plus grosses vers le bout, et leurs palpes assez minces. On les trouve sous les pierres, dans le voisinage des eaux, et plus fré- quemment dans les parties orientales et méridionales de la France qu'aux environs de Paris. Quelques es- pèces appartiennent au reste de l'Europe, d'autres au nord de l'Afrique, à l'Amérique et même aux Indes Orientales. Nous allons présenter les caractères de quelques-unes des espèces de France. 23 354 COLÉOPTÈRES-rENTAMÈKES. 7. LA FÉRONIE PRINTANNIÈRE. Feronia vernalis. Panz. ^. C'est une petite espèce revêtue d'une livrée noire et brillante, et dont le premier article des antennes et les pattes sont d'un rouge très foncé. La forme du corselet est celle d'un carré un peu élargi au milieu , et on remarque vers ses angles postérieurs une double impression et quelques points enfoncés. Les stries des élytres sont assez profondes et paraissent à peine ponctuées. On trouve cet insecte aux environs de Paris dès le commencement du printemps, ainsi que l'indique son nom , mais il est assez rare. Sa longueur est de trois lignes , et sa largeur d'une environ. 8. LA FÉRONIE A PIEDS ROUGES. (PI. 1 5 , fig. 5.) Feronia rubripes. Dej. ^. Cette Féronie est en dessus d'un vert bronzé , et en dessous d'un noir assez brillant. Elle a les premiers articles des antennes d'un rouge obscur et les pattes d'un jaune rougeâtre. Le corselet est en cœur , c'est-à- dire qu'il est rétréci en arrière , où il ne présente de chaque côté qu'une seule impression et quelques points enfoncés placés sur le milieu. Les stries des 1. Carabus vernalis, Faun. Gerra. fasc. 3o, 11.° 17. — Dej. Spcc, t. III, pag. 241; et Xeon., t. II, pi. 129, fig. i. 2. Spec, t. III, pag. 24^ j et Icon., t. II, pi. 129, fig. 2. FKRONIDES. 555 élytres sont assez profondes et paraissent tout-à-fait lisses. On trouve cet insecte clans le midi de la France, et de plus en Portugal et sur la côte de Barbarie. Il a trois lignes de longueur et une seulement de largeur. 9. LA FÉHONIE A LONG COU. Feronia longicoUis. Duft. *. Par l'ensemble de ses couleurs, cette espèce se rapproche de la Féronie printannière, mais sa forme est plus étroite et son corselet a une forme carrée , élargie au milieu et plus rétrécie en arrière. L'une des deux impressions de ce môme corselet est beaucoup plus profonde , et les points enfoncés que l'on aper- çoit à l'entour sont moins nombreux. Les antennes sont ferrugineuses dans toute leur longueur. Les pattes sont d'un rouge très foncé comme dans cette même Féronie. On la trouve dans quelques parties de la France , mais elle y est assez rare. Elle est plus fréquente en Allemagne. Sa longueur est de trois lignes, et sa lar- geur d'une seulement. 10. LA FÉRONIE DEPRIMEE. Feronia depressa. Dej. -. Elle est plus large que les précédentes, et en même- tems plus aplatie, ainsi que l'indique son nom. Sa nsi- i. Carabus longicoUis, Faun. Aust., t.II, pag. 180. — Platysrna lo, collis, Sturm. Deutsl. Faun., t. V, pi. 1 16, fig. d. — Feronia negiigens, De Spec, l. III, p. 249» ^^ IcoD., t. II, pi. 129, fig. 3. 2. Spec, t. III, pag. 257; ^^ Icon., t. 11^ pi. jSi , fig. i. 556 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. couleur est un brun très foncé et brillant ; ses palpes , ses antennes et ses pattes sont ferrugineux, et les cuisses sont presque noires. La figure du corselet est celle d'un carré plus large que long, et son bord posté- rieur présente de chaque côté deux sillons dont l'in- terne est beaucoup plus marqué. Les stries des élytres sont profondes et paraissent tout-à-fait lisses. Cette espèce se trouve particulièrement dans le midi de la France , en Grèce et en Barbarie. Elle a près de quatre lignes de longueur , et environ une et demie de largeur. 11. LA FÉRONIE AMAROÏDE. Feronia amaroïdes. Dej. ^. Le nom de cette espèce vient de la ressemblance qu'elle présente avec quelques insectes du sous- genre des Amares, par sa forme large et aplatie. Sa couleur est un brun très foncé ou un noir assez bril- lant. Ses palpes et ses antennes sont d'un fernigineux très obscur, et ses cuisses sont même presque tout-à- fait noires. Son corselet, plus large que long, est un peu plus étroit en arrière , où il offre , de chaque côté , deux impressions peu arrêtées et quelques pe- tites stries longitudinales. Les élytres sont faiblement striées et marquées de points enfoncés. Cette espèce est très abondante dans les départe- I. Spec, t. III, pag. 2665 eticon., pi. 182, fig. 3. — Feronia abaxoïdes, Dej.SpeCjt. III, pag. 2675 et Xeon., pi. iSa, fig. 4- — Nota. C'est peut-être à côté de cette division que doit se placer le genre Platyderiis de M. Ste- phens (Biitish Entomology, t. I, pag. ici.) lÉRONlDES. OJ7 mens de la France qui avoisinent les P^/iénées. Elle a quatre lignes et demie de longueur , et deux environ de largeur. Observation. Nous réunissons à la Féronie amaroïde, celle que M. le Comte Dejean a nommé Abaxoïde, et qui ne présente aucune différence véritablement ap- préciable. y. LES MÉLANiÉs dc BoiielU, ou lES OMASÉES dcs aiitrcs auteurs. Les Mélanies méritaient ce nom, lorsqu'il leur a été appliqué, parce qu'alors toutes les espèces connues étaient noires; aujourd'hui, nous en connaissons plu- sieurs de la Nouvelle-Hollande qui sont violettes, et d'autres du Chili qui sont ornées d'un reflet bronzé. Toutes les Mélanies sont d'une assez grande taille, à l'exception de deux ou trois seulement; elles se trou- vent ordinairement sous les pierres et sont assez peu agiles. Leur corps est alongé et assez aplati ; leur cor- selet, en carré un peu plus large que long, est rétréci en arrière, et leurs angles postérieurs forment souvent une petite saillie ou dentelure qui n'est guère appré- ciable que dans les espèces d'Europe. Le dernier ar- ticle de leurs palpes est quelquefois un peu élargi. \'2. LA FÉRONIE A YEUX NOIRS. Feronia leacoplitliaima. Fab. *. Elle est d'un noir brillant. Les angles postérieurs de son corselet forment une saillie assez forte, et l'im- I. Carabus leucophlhulinus, Enl. Sjst., t. I, pag. i32. — Caiabus me- 558 COLKOPTÈr.ES-PENTAMÈRES. pression qui existe auprès de ces angles est profonde et marquée de points enfoncés assez nombreux. Les élylres sont alongées et leurs stries lisses et profondes : entre la seconde et la troisième on remarque deux points enfoncés. Cet insecte est très répandu dans la plus grande par- lie de l'Europe, et en particulier aux environs de Paris. Sa longueur est de sept ou huit lignes, et sa largeur de deux et demie à trois. l3. LA FÉRONIE NOIRE. Feronia mêlas. Creutz *. On distingue cet insecte du précédent par la forme rétrécie de son corselet en arrière, et par celle plus ovalaire de ses élytres. Les impressions des angles postérieurs du corselet sont plus profondes et beau- coup moins ponctuées. Les élytres sont plus convexes, et leurs stries semblent quelquefois légèrement ponc- tuées. Cette espèce se trouve dans le midi de la France , en Allemagne et en Italie. Sa longueur varie entre sept et neuf lignes, et sa largeur entre deux et demie et trois environ. lanarius, Illig. Col. bor.,t. 1, pag. i63. — Feronia melanaria, Dej. Spec, t. III, pag. 27 I j et Icon., t. II, pi. i33, fig. 3. 1. Carabus nielas , Entoiti. vers., t. I, pag. 11 4, pi- 2, fig. 18. — Di-j. Spec, t. III, pag. 273 j et Icon., t. II, pi. !33, fig. .5. l'EKONIDES. 559 l/|. LA FÉKONIE INÈGUE. Feroiiia nigrita. Fab. ^. Cette espèce est remarquable par sa petite taille. Elle ressemble, pour la forme, à la Féronie à yeux blancs, mais outre la différence que présente la taille des deux insectes , celui qui nous occupe , a les stries ponctuées et trois points enfoncés entre la seconde et la troisième. Elle est très commune dans presque toute l'Europe. Sa longueur est de cinq à six lignes , et sa largeur de une et demie à deux environ. l5. LA FÉRONIE COULEUR DE CHARBON. Feronia antliracina. Illig. ^. Elle ressemble beaucoup à la Féronie nègre. Elle s'en distingue cependant par la forme de son corselet, qui est un peu plus rétrécie en arrière , et qui ne pré- sente pas de dent aux angles postérieurs. Elle est aussi répandue que la précédente, et sa taille est ordinairement la même. 16. la féronie très NOIRE. (PI. l5, flg. 6.) Feronia aterrima. Payk. ^. On reconnaît aisément cette jolie espèce à la gros- seur des trois points que présente chacune de ses ély- 1. Carahus nigrita, Ent. Syst., t. I, pag. i58. — Dej. Spec, l. 111, pag. 285; et Icon., t. II, pi. i34, fig- 4- 2. Carabus anlhracînus. Col. hov., 1. 1, pag. 181. — Dej. Spec, t. 11F, pag. 286; et Icon. t. II, pi. 184, fig. 5. 3. Carabus ateirirnus , Mono gv. Caïah., n." 78. — Dej. Spec, l. lU, |i.ig. 2905 et Icon., t, 11, pi, i35, fig 5. 56o COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. très. Son corselet est muni d'un bord très large , et ses angles sont arrondis : l'impression des angles posté- rieurs est faiblement ponctuée. Les stries des élytres sont fines et formées de points enfoncés très légers. La couleur de l'insecte est un noir très brillant en dessus. Elle se trouve dans le nord de la France. Sa lon- gueur est de six lignes , et sa largeur de deux et demie environ. J". LES STÉKOPES de M. le Comle Dejean. On peut appliquer à ce groupe les considérations que nous avons présentées au sujet des Mélanies. On reconnaît les Stéropes, qui leur ressemblent sous beaucoup de rapports , à la forme plus arrondie du corselet en arrière , et à la figure plus ovale et plus convexe des élytres, 17. LA FÉRONIE ÉLÉGANTE. Feronia concinna. Sïurm. ^. Elle est d'un noir assez brillant. Son corselet pré- sente, de chaque côté, en arrière, une impression double dont le fond est un peu rugueux. Les stries des élytres sont lisses, peu profondes, et l'intervalle qui sépare la seconde de la troisième , est marqué d'un ou de plusieurs points enfoncés, qui sont placés au-delà du milieu. On la trouve assez communément en France , dans 1. Molops concinnus , Deutl. Faun., t. IV, pag. 1^5, pi. lo^, fig- c. — Dej. Spec, t. III, pag. agS; el Icon.;, l. II, pi. i38, fig. i. FKRONIDES. 56 1 les bois et les montagnes ; elle se rencontre aussi dans quelques autres parties de l'Europe. Elle a sept ou huit lignes de longueur, sur deux et demie ou trois de largeur. 18. LA FÉRONIE HUMIDE. (PI. l^[ , Ù^. 1.) Feronia madida. Fab. ^. On distingue cette espèce de la précédente, à la- quelle elle ressemble beaucoup , par la couleur des cuisses, et quelquefois du reste des pattes, qui est d'un rouge ferrugineux. Sa taille est la même , et elle se trouve aussi dans toute la France, mais plus particulièrement dans les parties méridionales. t. LES FLATTSMES de Bonelli. Le groupe que l'on désigne sous ce nom se compose presque tout entier d'espèces étrangères à l'Europe, et dont les teintes sont généralement métalliques et obscures. On les reconnaît au rétrécissement du corselet en arrière. Leur corps est plat et alongé. 19. LA FÉRONIE A MAINS COULEUR DE POIX. Feronia picimana. Duft. ^. Sa couleur est un brun foncé en dessus, et un brun plus pâle et un peu rougeâtre en dessous. Les 1. Carabus madidus , Mant. Ins., t. I, png. igg. — Dej. Spcc, t. III, pag. 2945 et Icon.. t. IIj pi. i36, fig. 2. 2. Carabus piclinanus , Fauna Austriœ, t. II, pag. 109. — Dej. Spec, t. III, pag. 3ioi ''"^ Icon., t. Il, pi. i3i, fig. i. 362 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. pattes sont de cette dernière nuance. Le corselet pré- sente de chaque côté en arrière une impression double et un peu rugueuse. Les stries des élytres sont faible- ment ponctuées , et l'intervalle qui sépare la seconde de la troisième est marqué de deux ou trois points enfoncés. On trouve cet insecte en France et en Allemagne , mais il est assez rare partout. Sa longueur est de six lignes, et sa largeur de deux environ. 20. LA FÉRONIE A POINTS OBLONGS. Feronia oblongo pimctata. Payk. ^. Cet insecte est en dessus de couleur de bronze et brun en dessous. Les côtés de la poitrine semblent cependant un peu métalliques. Les pattes et les palpes sont d'un brun assez pâle. Le corselet présente des rides transversales très faibles , et l'on remarque une forte impression assez longue auprès de chaque angle postérieur. Les stries des élytres semblent lisses , et l'intervalle qui sépare la seconde de la troisième est marqué de plusieurs points très gros et placés irrégu- lièrement. On le rencontre dans les bois, et il paraît assez ré- pandu dans presque toute l'Europe. Sa longueur est de quatre lignes et demie , et sa largeur de deux. l. Carâbus oblongo-punclatus , Monogr. Carab., n,o 33. — Dej. Spcc , t. III, pag. 3i7 j et Icon., t. Il, pi. i4o, fig. 3. VKRONIDES. Tibô Ç LES coPHosES (le M. le Comte Dejean. Ces insectes se font remarquer par leur forme alon- gée. Telle est : '2\. LA FÉUOIME CYLINDRIQUE. (PI. 14» fîg- 2.) Feronia cyUndriea. Herbst^. Cette espèce est peut-être la plus remarquable de tout le genre des Féronies. Elle a le corselet en carré un peu plus large en avant qu'en arrière, et on re- marque vers chacun de ses angles postérieurs une im- pression très profonde : il présente en outre des rides transversales assez marquées. Les stries de ses élytres sont assez profondes et paraissent tout-à-fait lisses. On trouve ce joli insecte en Hongrie , où il paraît assez répandu. Il a de sept à dix lignes de longueur et de deux à trois de lar2;eur. Observation. Les variations de taille que présente cette espèce avaient engagé quelques Entomologistes à en reconnaître plusieurs. C'est pour cela qu'ils avaient nommé Feronia magna la plus grande , et Feronia filiformis celle de moindre taille. Il est re- connu aujourd'hui que ces variétés appartiennent à la même espèce. >;. LES oniAi.osoMES de M. Vigors. Ce groupe renferme les plus grandes espèces de Féronies. Elles se font remarquer par la saillie de leur I. Carabiis cylùidiicus, Aichiv., pag. i32, pi. 29, (ig. 3, - Dej.Spuc, I. lll,p.>s. 335, 01 Icon., I H, pi. .'■,1, (ig. -î. 364 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. lèvre supérieure , qui est en carré plus large que long (/?/. 14? fig' 3j a.) ; par le dernier article de leurs palpes qui est élargi à l'extrémité {fig. 3^ ^. ); par leur corselet sinueux sur les côtés, et en forme de cœur tronqué aux deux bouts ; et , enfin , par leurs élytres plates et surmontées de côtes ou de lignes élevées as- sez saillantes. Toutes les espèces connues semblent propres à la Nouvelle -Hollande et à l'île de Mada- gascar. 2'2. LA FÉRONIE A COL STRIÉ. (PI. \[\^ fig. 3.) Feronia striaiocollis. Br. C'est une belle et grande espèce , remarquable par les rides nombreuses que présente son corselet en tra- vers; chacune de ces rides est en outre sillonnée par une infinité de petites lignes longitudinales. La tête offre quelques rugosités en avant et deux impres- sions très profondes. Les élytres sont surmontées de six côtes élevées et lisses, dont la plus extérieure forme une carène latérale qui est plus élevée que le bord même. Les intervalles qui séparent ces six côtes sont couverts d'une multitude de petites rugosités qui semblent affecter une direction longitudinale et paral- lèle aux côtes. Le dessous du corps est tout-à-fait lisse. On la trouve à Madagascar. Sa longueur est de vingt lignes, et sa largeur de six et demie pour le mâle, et sept pour la femelle. Elle a été rapportée par M. Goudot. FÉRONIDES, 565 25. LA FÉRONIE A COL LISSE. Feronia levicollis. Br. Elle est un peu plus grande que la précédenle , ayant vingt-deux lignes de longueur. Elle est aussi un peu plus large et sa forme n'est pas tout-à-fait la même. Dans l'espèce précédente, le corselet est en cœur et les élytres ont une forme ovalaire; dans celle-ci, le corselet, quoique toujours en cœur, est presque aussi large à sa base qu a son extrémité , et les élytres, pres- que en carré long, sont aussi à la base de la largeur du corselet. La surface de celui-ci est tout-à-fait lisse et présente seulement au milieu quelques lignes trans- versales : on remarque auprès des angles postérieurs une impression assez profonde qui occupe les deux tiers de la longueur du corselet. Les élytres sont armées au bout de deux épines assez fortes, et cha- cune d'elles est surmontée de six côtes , dont l'exté- rieure est très élevée , tandis que les cinq autres sont peu saillantes et recouvertes, de même que les inter- valles qui les séparent, d'une infinité de petites lignes comme ciselées qui forment sur la surface des élytres un travail des "plus gracieux. Le dessous du corps est tout-à-fait lisse. Ce rare et bel insecte se trouve à l'île de Madagas- car , d'où il a été envoyé au Muséum d'histoire natu- relle par M. Bernier, chirurgien de la marine. (1. tES PTÉROSTiQUES de Bonelli. Ce groupe renferme les plus brillantes espèces du genre des Féronies. Si l'on en excepte un petit nom- 566 COLÉOPTÈIIES-PENTAMÈRES, bre dont la livrée est toute noire , les autres sont revê- tues de couleurs métalliques dorées, cuivreuses et quelquefois bronzées. Le travail de leurs élytres est souvent des plus agréables à voir, à cause des points profonds et diversement disposés que l'on remarque à leur surface. Mais ces points varient presque autant que l'on compte d'individus , ce qui rend très difficile la détermination des espèces; aussi croyons-nous que l'on en a peut-être trop augmenté le nombre. On les trouve sous les pierres et particulièrement dans les montagnes. Leur corps est plat et quelquefois assez court; le dernier article de leurs palpes est un peu élargi à l'extrémité. On remarque sur le dernier seg- ment de l'abdomen des mûlcs une petite crête ou élé- vation longitudinale. Presque tous les insectes de cette division appartiennent à l'Europe. Feronia striata. Payk.'^. Elle est toute noire et lisse ; le corselet présente seulement quelques rides dans le fond du double sil- lon qui avoisine les angles postérieurs. Ce corselet est en carré un peu rétréci en arrière. Les élytres sont marquées de stries profondes dont le fond paraît lisse, et l'intervalle qui sépare la seconde de la troisième offre trois points enfoncés. Le dessous du corps est plus brillant que le dessus. 1. Carabus slriatus^Monop-. Carab., 11.° 2G. — Carahus niger^ Fal». Syst. Eleulh., t. I, pag. 179.— Dej. Spec, t. HT, pag. 337 j Pticon., t. Il , pi. 142, fig. I. FERONIDES. ô(j~ Cet insecte est très répandu sous les pierres, sous les feuilles tombées et sous les écorces des gros ar- bres , dans les bois plus particulièrement. On le trouve en France et dans une grande partie de l'Europe. Il a neuf lignes de longueur et trois environ de largeur. 25. LA FÉRONIE MÉTALLIQUE. (PI. l /^ , flg. 4-) Feronia mctallica. Fab. ^. Cette jolie espèce est, en dessus, d'un cuivreux rougeâtre brillant , et , en dessous , d'un noir légère- ment bronzé. La couleur des palpes est ferrugineuse. Les bords des élytres et du corselet, et le fond des impressions de celui-ci, sont d'un vert un peu doré. Les élytres présentent des stries très légères que for- ment de très petits points enfoncés. On trouve ce bel insecte dans les parties orientales de la France, aux environs de Paris, et dans presque toute l'Autriche. Sa longueur est de six lignes environ , et sa largeur de deux et demie. Observation. Latreille regarde cette espèce comme le type d'un sous-genre particulier , qu'il nomme Clie- forus, et qui aurait pour caractère la forme des articles des antennes, qui sont plus courts et presque en forme de grains. Il faut avouer que ces organes ne présentent pas de différence avec ceux des autres espèces métal- liques de cette même division des Féronies. I. Carabus metallicus, Ent. Syst., t. I, pag. 146. — Dej. Spec.,t. Ill pag. SnSj et Icon., l. Il, pi. lô^-, fig. 5. 568 CO LÉO P TER ES-PE NT A MÈ P. ES. (. LES ABAx de Bonelli. On reconnaît les espèces de ce groupe à leur forme large et aplatie, et à leur corselet carré. Leurs couleurs sont noires et brillantes. Elles se trouvent sous les pierres. 26. LA FÉRONIE A PETITE STRIE. Feronia striola. Faiî. ^. Cette espèce, entièrement d'un noir luisant, n'a que le bout des palpes rougeâtre. Son corselet présente de chaque côté , en arrière , une double impression longitudinale, qui est assez profonde et dont le fond paraît lisse. Les stries des élytres semblent très légè- rement ponctuées. Elle est très répandue sous les pierres , les détritus, les écorces, dans la plus grande partie de l'Europe, et en particulier aux environs de Paris. Sa longueur est de huit lignes , et sa largeur de trois et demie. 97. LA FÉRONIE DES PYRÉNÉES. Feronia Pyrenœa. Dej. -. Elle ressemble à la précédente, mais elle est plus étroite ; elle a les bords du corselet moins élevés, et sa surface est ridée en travers. Les stries des élytres sont I. Carahus striola, Ent. Syst., t. I, pag. 146. — Dej. Spec, t. III, pag. 37SJ eticon., t. II, pi. 48, fig. 1. Q. Spec, t. III', pag. 38oj et Icon., t. II, pi. i48, fig. 2. FÉRONIDES. 369 beaucoup moins profondes et plus distinctement ponc- tuées; ces points sont même beaucoup plus visibles dans la femelle, et les stries sont très peu senties: dans ce dernier sexe, les élytres sont d'un noir moins brillant que le reste du corps, et présentent sur les côtés une carène plus élevée que dans les mfdes. Ainsi que l'indique son nom , cet insecte se trouve dans le voisinage des Pyrénées. Il a huit lignes de lon- gueur, sur trois environ de largeur. 28. LA FÉRONIE FROIDE. (PI. l L\, flg. 5.) Feronia frigida. Fab.^. Cette espèce se distingue des précédentes par sa forme raccourcie et ovalaire. Elle a le corselet plus large en arrière qu'en avant; ses impressions posté- rieures sont très larges et sa surface est légèrement ri- dée. Les stries des élytres semblent à peine ponctuées. On la rencontre aux environs de Paris, dans le nord de la France et dans une grande partie de l'Europe. Sa longueur est de six lignes , et sa largeur de trois environ. 29. LA FÉRONIE PARALLÈLE. Feronia parallela. Duft. -. C'est la plus alongée des espèces du groupe des Abax. Son corselet est un peu plus étroit en arrière I. Caiabus frigidus, Syst. Eleuth., t. I, pag. 189. — Carabus ovalis , Duft, Faun. Austr., t. II, pag. 64- — Dej. Spec, t. 111, pag. 385; et Icon., t. II, pi. 149, fig. 2. 2 Carabus parallelus, Faun. Austr., t. II, pag. 64. — Dej. Spcc, t. HT pag. 386 j et Icon., t. II, pi. 149, fig. 3. 1>&ECTE5. IV. 24 J-JO COLEOPTERES-PENTAMERES. qu'en avant, faiblement ridé en quelques endroits, et marqué en arrière de deux impressions assez courtes. Ses élytres semblent à peine ponctuées. Elle est répandue par toute la France et l'Alle- magne : elle a de sept à huit lignes de longueur sur trois environ de largeur. X.. LES FERcns de Bonelli. Ces insectes sont les plus grands de tout ce genre , si l'on en excepte toutefois les Omalosomes. Ils ont beaucoup de rapports avec ces derniers , soit par leur forme aplatie, soit par la saillie de leur lèvre supé- rieure; mais ils s'en distinguent, comme de tous les autres groupes du genre des Féronies , par l'absence d'une espèce de rebord qui, dans les autres, se voit à la base des élytres [pi. i4? fig- 5, a. et 6, a.). Tous les Perçus sont noirs , et se trouvent sous les pierres , dans les parties méridionales de l'Europe. Quelques- uns sont moins larges que les autres, et leur corps est plus bombé ; on les reconnaît néanmoins pour des Perçus au caractère que nous venons d'indiquer. Telle est en particulier : 50. LA FÉRONIE PARENTE. (PI. l4> fig- 6.) Feronia patraeiis. Dufour^. Qui est longue, étroite et tout-à-fait lisse, avec une rangée de points enfoncés sur le bord extérieur des I. Broscus patruelis , Annal, des Sciences phys., t. VI, pag. 3i3. — Feronia JS'ui'arica , Dej. Spec, t. III, pag. 4o8; et Icon.;, t. II, pi. i52, fis- 5. PERONIDES. 071 élytres. Son corselet est rétréci en arrière et présente quelques rides qui sont plus sensibles vers les angles postérieurs : ces derniers offrent une impression très faible. On trouve cet insecte dans les parties de la France qui avoisinent les Pyrénées. Sa longueur est de huit lignes , et sa largeur d'un peu plus de trois. A. X.ES ntoLOPS de Bonelli. Ce sont encore des insectes noirs, ou d'un brun très foncé , et qui vivent sous les pierres. Leurs formes sont assez ramassées; leur corps est un peu convexe ou renflé ; leurs antennes sont 'composées d'articles presque en forme de grains ; leur corselet est un peu en cœur tronqué et rétréci avant le bord posté- rieur qui , par cela même , devient saillant. La seule espèce de ce groupe qui se trouve ordi- nairement en France , est : 3l. LA FÉRONIE TERRICOLE. (PI. 1 5 , flg. l.^ Feronia terricola. Far.^. C'est un insecte d'un brun foncé et luisant, qui a la lèvre, les palpes et les antennes ferrugineux. Son cor- selet présente de chaque côté, en arrière, deux im- pressions assez profondes, et ses élytres sont mar- quées de stries assez faibles que forment des points enfoncés. I. Carabus terricola. Eut. Syst., t. I, pag. i35. — Dej. Spec, t. IIÎ, pag. 4l6j et Icon., t. II, pi. i54, Cg- 4- 0~2 COLEOPTERES-PENTAMERES. On le trouve surtout en France et en Allemagne. Il a cinq lignes de longueur et deux de largeur. fi. X.ES cAMPToscÈiES de M. le Comte Dejean. Ces insectes avaient été considérés par M. le Comte Dejean comme devant constituer un genre distinct des Féronies , à cause de la forme des jambes inter- médiaires des mâles, qui sont courbées, ainsi que le représente la figure i, a. de notre planche 1 5. M. Ger- mar, au contraire, ne les regardait que comme des Molops. Les Camptoscèles sont des insectes du Cap de Bonne-Espérance , dont la forme est plus alongée que celle de ces derniers, mais qui n'ont pas toujours les jambes arquées, ainsi que nous le trouverons dans l'une des espèces que nous allons décrire. On peut les reconnaître à leur lèvre supérieure un peu échancrée, à leurs antennes minces, et à la forme de leur corse- let, qui est plate et presque arrondie. Nous en con- naissons trois espèces. 02. Ll FÉRONIE IIOTTENTOTE. Feronia hotteiitota. Oliv. ^. Elle est noire comme l'espèce suivante. Ses an- tennes sont ferrugineuses ainsi que ses tarses et le bout de ses palpes. Sa tète est très grosse, et c'est pour cette raison sans doute qu'Olivier l'avait placée parmi les Scarites. Son corselet est tronqué en avant, arrondi I. Scarites Hotteiitota, Ent., t. III, n.» 36, pag. 9, pi. 2, iig. 19. — Dej. Spec, t. III, pag. 421. FÉRONIDES. 373 sur les côtés et en arrière , lisse et marqué vers les an- gles postérieurs d'une impression peu profonde. Ses élytres sont longues, plus étroites que le corselet, et leurs stries sont lisses ; l'avant-dernière seule présente une rangée de gros points enfoncés. Les jambes inter- médiaires sont arquées dans les mâles. On la trouve au cap de Bonne-Espérance. Elle- a sept lignes de longueur, sur deux et demie de largeur. 33. LA FÉRONIE DE DELALANDE. (PI. l5,flg. 2.) Feronia Lalandi. Br. ^. Cette espèce a les antennes et les tarses noirs comme le reste du corps. Sa tête est moins grosse que dans la Féronie Hottentote. Son corselet est moins rétréci en arrière , et il représente un carré dont les angles auraient été abattus. Ses élytres sont aussi larges que le corselet, et ses jambes intermédiaires tout-à-fait droites. On la distingue surtout de la pré- cédente par la couleur noire de ses antennes, et par la forme de son corselet, qui est presque aussi large en arrière qu'en avant. Elle se trouve au Cap *de Bonne -Espérance, d'où \ . Aux espèces de Félonies décrites dans cet ouvrage , ajoutez celles pu- bliées : i.o dans le Specics de M. le Comte Dejean- — 2." dans l'Entomo- graphie de la Russie de M. Fischerj — 3." dans les Illustr. of British Ento- liiology de M. Stephensj — 4-'' flans 1*^ British Entoniology de M. Curtis ; — 5.° dans le Catal. des objets recueillis au Caucase, par M. Ménétriés ; — 6.° dans les Coleopt. Spec. nov. de M. Germar ; — 7.0 dans les Annales de la Société Entomoloj;ique de France 5 — 8.° dans le Delectus anima- lium, etc., de M. Perty (Voy. de Spix et Marlius)^ — 9.0 le Zoological Miscellany de M. Grayj — 10. » les Horœ Entoniologix de M. Charpentier; — 11.° enfin, dans la Description des Insectes de Madagascar, par M. Klug. 3^4 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. elle a été . rapportée par M. Delalande. Elle a neuf lignes de longueur, et trois environ de largeur. Nous ne connaissons que le sexe mâle , ainsi que dans la première espèce de ce groupe. Les sous-genres qui avoisinent les Féronies sont assez nombreux. Deux d'entre eux ont encore la dent de 1 echancrure du menton bifide. Quant aux autres , on peut les partager en deux séries, savoir: ceux qui ont à l'échancrure du menton une dent simple et poin- tue , et ceux chez qui cette dent paraît manquer tout- à-fait. 1.° LES MYAs. — Myas. Dej. *. Qui ayant, comme les Féronies, la dent du 7nen- ton bifide , s'en distinguent par le dernier article de leurs palpes labiaux^ qui est très élargi et triangu- laire (/;/. i5, fig. 3, a.). Dans les Féronies, au con- traire, cet article est cylindrique, et quelquefois seu- lem'ent un peu élargi. Les Myas sont de très jolis insectes, que leur forme large et raccourcie peut faire reconnaître au premier coup-d'œil. Il sont ornés de couleurs bleues et violettes- Leur lèvre supérieure est plus courte que large; leurs antennes sont peu alon- gées et formées d'articles qui sont figurés presque en grains. Le type de ce sous-genre est : l. Etym. y vîa, mouche. FÉRONIDES. 3"5 LE MYAS BLEU. (PI. l5, fig. 3.) Myas chalybœus. Palliardi^. Ce joli insecte est tout noir, à l'exception des ély- tres, qui sont d'un beau bleu d'acier; ses palpes, le bout de ses antennes et ses tarses sont roussâtres. Son corselet est orné , sur les côtés et en arrière , d'une nuance bleue semblable à celle des élytres : sa surface présente plusieurs rides transversales , et l'on re- marque, vers chacun de ses angles postérieurs, une double impression très profonde. Les stries des élytres sont très faibles et formées de points fort petits. On le trouve en Hongrie. Sa longueur est de sept lignes et demie environ , et sa largeur de trois et demie. 2." LES CNÉMACANTHES. — Cnemacantlius. Gray^. Ce sous-genre se compose de trois espèces rares , appartenant à l'Afrique et à l'Amérique : on peut les reconnaître aux deux fortes épines qui arment le côté intérieur de leurs jambes de devant ^ et que l'on dé- signe sous le nom à' éperons [pi i5 , fig. 4 ? «• )• Ces jambes sont très larges au bout , et s'avancent au côté extérieur , où elles se recourbent et se terminent en 1. Ahax chalybœus , Carabiqii os peu connus, pag, ^\ , pi. 4, fig- 19- — Dej. Spec, t. m, pag. l\'2,!\'^ et Icon., t. III, pi. i55, fig. 2. — Voyez pour les deux autres espèces connues : le Species de M. le Comte Dejean , et la partie Entomologique de l'expédition de Morée. 2. Etym. xi'iljw», jambe 5 âxavô^a, épine. V 576 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. pointe. La dent du menton est simple et aiguë. La lèvre supérieure est courte et presque bilobée. Les mandibules sont saillantes , et les antennes courtes et presque moniliformes. Les palpes maxillaires sont ter- minés par un article un peu en forme de fuseau 1. LE CNÉMACANTHE BLEU. (PI. 1 5 , fig. 4-) Cnemacanthus cyaneus. Br. C'est un bel insecte dont tout le corps est d'un bleu très foncé, qui prend des reflets plus clairs sur les pattes et le bord inférieur des élytres. Ses mandibules présentent quelques stries peu profondes. Son corselet est plus large que long, arrondi sur les côtés, rétréci en arrière, et muni d'un rebord latéral : sa surface et celle de la tête sont tout-à-fait lisses. Ses élytres sont soudées entre elles, ovales, et marquées de quelques stries très légères, qui semblent formées par des lignes ondulées à peine sensibles : sur les bords on aperçoit deux rangées de gros points enfoncés, dont l'intérieur se rapproche de la suture vers le bout, ou l'on re- marque aussi quelques autres points; enfin, ce qui est surtout remarquable, c'est que chacun des segmens de l'abdomen présente en travers une série de gros points semblables à ceux des élytres. De tous ces points il part autant de poils raides qui forment une sorte de bordure autour du corps de l'insecte. On le trouve au Chili. Sa longueur est de dix li- gnes , et sa largeur de quatre environ. FÉRONIDES. ::>']'] 2. LE CNÉMACANTHE OBSCUR. Cnemacantlms obscurus. Br. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, et cependant on ne saurait les réunir ensemble. Elle est moindre d'un quart de sa longueur; ses mandibules ne sont pas striées. Ses élytres présentent des stries plus profondes, et qui semblent formées d'une suite de pe- tites impressions alongées. Sa couleur est plus ob- scure, et presque tout-à-fait noire. Ses élytres sont plus ovales , et moins élargies. Nous avons vu la femelle de cette espèce. Elle a les mandibules obtuses, plus courtes que celles du mâle de toute la partie qui se recourbe dans celui-ci. Son corselet est un peu moins large. La longueur de cet insecte est de huit lignes, et sa largeur de trois. On le trouve dans les mêmes contrées que le précédent. 5. LE CNÉMACANTHE BOSSU. Cnemacantlms gibbosus. Gray ^. Cet insecte ne nous est connu que par la descrip- tion et la figure qu'en a données M. Gray, dans l'édi- tion anglaise du Règne animal. Tl est noir , nuancé de vert bronzé ; ses élytres sont striées, ses pattes noires, ses antennes et ses tarses bruns. On le trouve en Afrique , nous ignorons dans quelle partie. Il a sept lignes de longueur. 1. The Anim. Kingdomj Ins., t, I, pag. 270, pi. i5, lig i. 378 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. 5.° LES BRosQU&s. — Broscus. Panzer ^. Les insectes qui composent ce sous-genre sont re- marquables par la grosseur de leur tête et par la forme alongée de leur corps. Leurs jambes de devant sont un peu élargies au bout, et munies d'une échancrure profonde ; mais elles n'ont plus que deux faibles épe- rons, et leur côté extérieur ne fait point de saillie. Leur lèvre supérieure est très courte. Leurs antennes sont courtes, mais composées d'articles assez alongés. La dent de leur menton est simple , et le dernier ar- ticle de leurs palpes un peu élargi au bout. 1. LE BROSQUE A GROSSE TÊTE. Broscus cephalotes. Lin. ^. C'est un insecte de forme élégante, mais dont la couleur est un noir peu brillant. Le bout de ses palpes seul est roussâtre. Sa tête présente des points enfon- cés nombreux. Son corselet a un peu la forme d'un cœur, à cause du rétrécissement de sa partie posté- rieure , et ses côtés sont couverts de rides transversales assez rapprochées. Ses élytres sont planes et ornées de stries formées par des points enfoncés, qui devien- nent plus faibles à mesure qu'ils approchent de l'ex- trémité : ces stries sont bien moins profondes dans les femelles que dans les mâles. 1. Etym. ,5çM(7j(w, paître, brouter. — Syn. Cephalotes^ Bonelli, Latreille , Dejean. 2. Carabus cephalotes , Lin. Faim. Suec, 11." 688. — Cephalotes viil- garis, Dej. Spec, t. III, pag. 4^8 J et Icon., t. lll, pi. i55, fig. 3. FÉRONIDES. 579 On trouve celte espèce dans une grande partie de l'Europe et aux environs de Paris. Elle a dix lignes de longueur, et trois environ de largeur. 2. LE BROSQUE ARCTIQUE. Broscas arcticus. Payk ^. Cette espèce avait été, pendant long-temps, confon- due avec les Clivines , sous-genre de la race des Scari- tides. C'est Latreille qui, le premier, a reconu son analogie avec le sous-genre des Brosques. Elle est re- marquable par sa petite taille , et par sa belle couleur bronzée et presque cuivreuse. Sa tète et son ventre sont d'un brun très obscur, et ce dernier est ferrugineux sur les bords. Ses pattes et ses antennes sont d'un jaune rougeâtre. Sa tête et son corselet sont tout-à-fait lisses, et ses élytres présentent auprès de la suture deux ou trois stries, dont la plus intérieure s'étend jusqu'à l'ex- trémité. On trouve ce joli insecte en Suède. Il a trois lignes de longueur, et un peu plus d'une de largeur. 4.° LES STOMis. — i5f6>m?s. Clairville ^. On reconnaît ce sous-genre parmi tous les Féroniens , à la saillie de ses mandibules, qui sont plus longues en- core et plus arquées que dans les Cnémacanûies. Sa I . Scariles arcticus, Pauna Suecica, t. I, pag. 85. — Cli^'ina arctica, Dej . Spec, t. I, pag. 420 , eticoii., t. I, pi. 23, fig. 3. — Voyez, pour les autres espèces, le Species de M. le Comte Dejean , et l'Iconographie du règne ani- mal de M. Guérin. •2. Etym. rô/ia, bouche. — Syn. C«/aé«i-, Panzer, Du(isehniiH.lt. 58o COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. lèvre supérieure est très courte et éclifiiicrée , au lieu f[ue dans le sous-genre précédent elle est entière. Le premier article de ses antennes est grand, et plus long que les deux suivans au moins. Ses palpes sont alon- gés. La dent de son menton est simple. La forme gé- nérale du corps est la même que celle des Brosques, mais elle est un peu plus aplatie, et le corselet est un peu plus alongé. LE STOMIS POLI. Stomis pumicatus. Panzer ^. Tout l'insecte est d'un brun foncé assez brillant , à l'exception des palpes , des antennes et des pattes, qui sont d'un iaune rou2;eâtre. Sa tête et son corselet sont presque lisses. Ses élytres sont marquées de stries pro- fondes dans lesquelles on remarque une série de points enfoncés. On le trouve en France et dans une grande partie de l'Europe. Il a trois lignes de longueur, sur une seu- lement de largeur. 5." LES ABARis. — Abaris. Dej. ^. Le sous-genre connu sous ce nom renferme une jo- lie espèce de l'Amérique du Nord , dont les couleurs sont métalliques. Elle a les mandibules saillantes comme dans les sous-genres précédens, mais moins I. Carabus pumicatus, Faun. Germ. fasc. 3o , n.° i6. — Dej. Spec, t. III, pag. 4355 et Icon., t. III, pi. i56, fig. 1. a. Etym. «, privatif; ^«çv;, lourd. FÉRONIDES. 38l cependant que dans les Stomis. Sa lèvre supérieure est en carré un peu moins long que large. Les articles de ses palpes sont cylindriques. La dent de son menton est simple et très peu saillante. Son corps est plat et élargi, et son corselet en carré plus large que long. l'abaris bronzée. (PI. i5, fig. 5.) Abaris œnea. Dej. ^. Elle est, en dessus, d'une couleur bronzée assez brillante, rougeàlre sur les élytres, et, en dessous, d'un brun presque noir. Ses cuisses sont de cette der- nière couleur : le reste des pattes, les antennes et les palpes sont ferrugineux. Les bords latéraux du corselet sont relevés, et une double impression se remarque auprès des angles postérieurs. Les élytres sont mar- quées de stries profondes et qui paraissent todt-à-fait lisses. On la trouve dans les environs de Carthagène où il paraît qu'elle est assez commune; cependant elle est peu répandue dans les collections. Sa longueur est de deux lignes et demie, et sa largeur d'une ou un peu plus 6.° LES RHATHYMES. RllCltliymUS. DeJ. ". Ces insectes, moins brillans que Icsprécédens, par- tagent avec eux le caractère d'avoir le corps large et aplati. Le dernier article de leurs palpes labiaux est I. Spec.,t.V,pag. 781 ; et Icon., t. III, pi. 166,%. 3. 1. Etym. p'â.&u^oç, paresseux. 582 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. triangulaire. Leur Icvre supérieure est courte et profon- dément échancrée. Leurs mandibules sont larges et saillantes, et leur menton présente une dent simple et assez aiguë. Leur corselet a la forme d'un carré plus large que long. La seule espèce connue est : LE RHATIIYME NOIR. Rhathymus carbonarius. Dej. ^. Il est entièrement noir et peu brillant. Ses palpes, ses antennes et ses tarses sont roussâtres. Sa tête et son corselet sont parsemés de points enfoncés et nom- breux. Les stries de ses él} très sont assez profondes et faiblement ponctuées. On trouve cette e«spèce au Sénégal. Elle a six lignes de longueur , sur près de trois de largeur. 7.° LES sTRiGiEs. — Strigia. Br. ^. Elles ont la plus grande analogie de formes avec les précédens, maison les reconnaît à leur lèvre supérieure^ qui est très courte et entière ; à la dent de leur men- ton, qui est bifide ; à leurs mandibules, qui sont gran- des, épaisses, arquées et striées [pL i5, fig. 6. a.). Leurspalpes sont terminés par un article un peu élargi. Leurs antennes sont comprimées et un peu plus grosses vers le bout. Ainsi que dans lesR.hathymes, le corse- let est court et plus large que long. 1. Spec.jt. V, pag. 784; et Icon., t. III, pi. i56, fig. 4 2. Etym. rçif, cyoç, strie, cannelure. FÉRONIDES. 585 LA STRIGIE MAXILLAIRE. (PI. l5, flg. 6.) Strigia maxillaris. Br. Elle est noire, excepté sur les élytrcs, qui sont d'un bleu violet, et sur les côtés du prothorax, qui sont légèrement verts. Ses mandibules présentent des stries nombreuses et assez profondes. La tête et le cor- selet sont couverts de points enfoncés, qui sont plus nombreux en arrière de ce dernier, où l'on voit aussi deux grandes impressions assez profondes. Les stries des élytres sont bien marquées, et leur fond présente des points très rapprochés. Elle se rencontre aux Indes Orientales. Sa longueur est de six lignes, et sa largeur d'un peu plus de deux et demie. 8.° LES HÉTÉRACANTES. — Heteracaiitlia. Br. ^. Ce sous-genre se fait remarquer par l'organisation curieuse de ses Jambes de devant [pi. 1 6, fig. i^a.) dont l'éperon inférieur, ou l'une des deux grandes épines terminales, est placé tout-à-fait à l'extrémité , et élargi de manière à pouvoir creuser la terre. Ses palpes sont longs et grêles. Sa lèv?'e supérieure est courte et bilo- bée. Ses mandibules sont fortes et avancées. Son corps est plat et son corselet en cœur ; ses élytres sont larges et courtes. Nous ne connaissons que la femelle. I. Etym. treçoç, qui diffère j âxaï^a, épine. 384 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. l'iiétéracantiie DÉ"PRDIÉE. (PI. 1 6 , fig. 1 . ) Heteracantlia depressa. Br. Le dessus du corps est d'un brun foncé. Le dessous, au contraire, est un peu ferrugineux, ainsi que les an- tennes et les pattes. La tête et le corselet sont lisses : ce dernier présente, en avant, une dépression dans toute sa largeur, et de chaque côté , en arrière , on remarque un enfoncement large et profond. Les élytres ont des stries très faibles et qui paraissent tout-à-fait lisses. On trouve ce curieux insecte en Egypte, d'où il a été rapporté une seule fois par M. Bové. Sa longueur est de sept lignes, et sa largeur de près de trois et demie. 9.° LES zABREs. — Zdbrus. Clairville ^. Ils ont, comme les précédens, la dent du menton très peu saillante. L'éperon inférieur des Jambes de devant est très court et de forme conique [pL 16, fig. 2, a.) Les palpes sont assez grêles, et leur second article est le plus long, ainsi que dans les Hétéracan- thes. La lèvre supérieure est en carré un peu plus large que long; quelquefois elle est entière, et quelquefois échancrée. Les Zabres ont été le sujet d'un travail particulier, qui est dû à M. Zimmermann , et qui a paru à Berlin , I. Etym. faÊçôç, vorace. — Syn. Pelnr, Bonellij Pelohatus , Fischer ; Eutroctes, Polysitus, Acorius, Zimmermann j ZTfl^aZuj, Gyllenhalj Ca- rabiis, Fabricius, Olivier, etc. FÉRONIDES, 585 en i83i, sous le titre de Monographie des Carabiques. Cet Entomologiste les a subdivisés en cinq groupes, dont les caractères sont propres à séparer les espèces d'un même sous-genre, mais non pas à en faire autant de sous-genres particuliers. Le premier de ces groupes, qia'il nomme Eutroctès, se distingue par la dent du menton qui est simple, et par la présence d'une sorte d'épine ou de dent au bout des jambes postérieures dans les mCdes. Les quatre autres groupes n'ont pas ce dernier caractère. Les Zabres proprement dits s'éloignent des Pélors , déjà établis depuis long-temps parBonelli, en ce que la dent de leur menton est simple, tandis qu'elle est lé- gèrement bifide dans ces derniers^. Enfin, les Polysi- tus et les ^ corius ne peuvent être confondus avec les précédens, chez qui les articles des tarses des mâles, qui sont dilatés, ont la forme d'un cœur, et présentent une échancrure en avant; parce que les mêmes ar- ticles, chez eux, sont en triangle et sans échancrure. Les Polysites ont Ja dent du menton simple; elle est bifide chez les Acorius. On voit que ces caractères sont peu susceptibles d'observation et qu'ils ne peuvent servir qu'à sub- diviser sans cesse. La dent du menton, quand elle est bifide, l'est réellement si peu, qu'il serait difficile de tenir compte de ce caractère. Les espèces que nous allons décrire appartiennent aux Zabres proprement dits. I. Ce même groupe avait aussi reçu de M. Fischer le nom de Pdobutus^ dans les Mém. de la Soc. Impér. des Naturalistes de Moscou, IIV'SECTES. IV. 25 586 C 0 LÉ 0 P TÈ RE s- P E N T A MÈ RE s. 1 . LE ZAttRE COURT. Zabrus curtus. Dej. ^. Cet insecte doit son nom à sa forme ramassée; il est , en effet , court et convexe : sa forme est celle d'un ovale. Sa couleur est un noir ou un brun foncé brillant, quelquefois un peu pâle en dessous. Ses palpes et ses antennes sont d'un ferrugineux obscur. Sa lèvre supérieure est échancrée au milieu et de la couleur des antennes. Sa tête est. lisse ainsi que le mi- lieu du corselet : les angles postérieurs de celui-ci sont avancés en arrière , ce qui le fait paraître échan- cré ; ses bords, excepté l'antérieur, sont marqués de points enfoncés. Les stries des élytres sont peu pro- fondes et finement ponctuées ; elles sont plus faibles dans la femelle que dans le mâle. On trouve cette espèce aux environs de Paris, dans le midi de la France et en Espagne. Elle a six lignes de longueur, sur trois environ de largeur. 2. le zabre enflé. Zabrus inflatus. Dej. ^. La couleur et la forme de cette espèce la rappro- chent de la précédente. Sa lèvre supérieure et ses palpes sont plus pâles. Son corselet est plus lisse et n'a que des points fort légers. On la trouve dans les Pyi'énées, à une hauteur tou- 1. Spcc, t. m, pag. 446 j et Icon., t. III, pi. i58, fig. i. 2. Ibid., pag. 445j et Icon., t. HI, pi. iS;, fig. 5. FÉKONIDES. 387 jours assez grande. Sa longueur est de près de huit lignes , et sa largeur de trois et demie. 3. LE ZABRE GROS. Zabrus obesus. Dej. ^. Avec la forme des précédens, cet insecte présente des couleurs plus brillantes. Ses élytres et les bords de son corselet sont d'un vert métallique bronzé, et plus obscur dans la femelle que dans le maie. Tout le reste de son corps est noir. Sa lèvre supérieure est entière. Les bords de son corselet sont faiblement ponctués. Ses ély très ont des stries finement ponctuées, dont les intervalles sont plus élevés dans la femelle que dans le mâle. On le trouve dans le midi de la France , du côté de l'Océan. Sa longueur est de six lignes et demie , et sa largeur de trois et demie. 4- LE ZABRE PARESSEUX. Zabrus piger. Dej. ^. On reconnaît aisément ce Zabre à sa petite taille et à la forme de son corselet dont les angles ne sont pas prolongés en arrière, et ne le font pas paraître échan- cré. Il est un peu plus long en proportion que les précédens. Sa couleur est un brun très foncé. Sa lèvre, qui est un peu échancrée, ses palpes, ses tarses et ses pattes, sont ferrugineux. Sa tête présente deux impres- sions entre les yeux, et son corselet est entouré de points enfoncés qui sont très nombreux en arrière. 1. Spec, t. III, pag. 4485 et Icon., t. III, pi. i58, fig. i. 2. Ibid., pag. 453; et Icon., t. III, pi. iSg, Hg. 3. 588 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. Ses élytres ont des stries plus profondes et plus for- tement ponctuées dans le mâle que dans la femelle. Il se trouve dans le midi de la France et de l'Europe. Il a de cinq à six lignes de longueur, et de deux et de- mie à trois de largeur. 5. LE ZABRE BOSSU. (PI. l6, fîg. 2.) Zabrus gibbus. Dej. ^. Cette espèce est plus alongée que les précédentes, et c'est du Zabre paresseux qu'elle se rapproche le plus pour la forme : son corselet , comme dans ce dernier, n'est pas avancé vers les angles postérieurs. Sa couleur est noire ou d'un brun plus foncé en dessus qu'en dessous. Ses palpes, ses antennes, et presque toujours ses jambes et ses tarses sont ferrugineux. Sa lèvre supérieure est échancrée. Son corselet est faible- ment ridé en travers, et présente en arrière des points enfoncés très nombreux. Ses élytres ont quelquefois, dans les mâles, une nuance bronzée obscure, et pré- sentent des stries peu profondes dans lesquelles on remarque des points enfoncés très distincts. Elle n'est pas rare aux environs de Paris, où on la rencontre dans les champs ou sous les pierres, et elle est propre à la plus grande partie de l'Europe. Sa longueur est de six à huit lignes , et sa largeur de deux et demie à trois environ. La présence de cet insecte sur les épis des céréales, 1. Spec, t. III, pag. 453;etIcon., t. III, pi. iBg, fig. 4- — Voyez, poul- ies autres espèces, le Species de M. le Comte Dejean ; — l'Expédition scien- tifique de Moréo- — la Monographie de M. Zimmermanoj — la Centurie de Caiabiques de M. Gory [Ann. Soc. Ent., t. II) ; — enfin, le Catalogue des objets recueillis au Caucase, par M. Ménétriés. FÉRONIDES. 089 OÙ on le voit quelquefois en grand nombre, a l'ait sup- poser qu'il était herbivore. 11 par^t même que, dans certaines contrées, il avait fait craindre de grands ra- vages, mais rien n'est plus douteux que cette obser- vation ; et, comme le remarque fort bien M. Stephens, dans ses Illustrations Entomologiques , on ne saurait décider si ce n'est pas plutôt dans le but de dévorer les petits insectes qui se trouvent sur les épis, que dans celui de se nourrir des épis eux-mêmes , que ce Zabre vient s'y placer. Ce serait sans doute une chose surprenante que de voir un insecte carnassier devenir herbivore. 10.° LES AMARES. .^ înarât, BONELLI ^. Ce sous-genre renferme un grand nombre d'espèces qui se ressemblent beaucoup pour la forme et pour les couleurs, et que l'on a bien de la peine à distin- guer entre elles, sans doute parce que l'on a voulu pousser trop loin la recherche des caractères qui peu- vent les séparer. On les reconnaît à leur forme aplatie, ovalaire ; à la dent de leur menton^ qui est peu sail- lante , comme dans les Zabres , ou quelquefois tout-à- fait nulle. Leurs jambes de devant sont munies de deux éperons, dont l'inférieur est court et conique. Leurs palpes sont assez courts, et le dernier article est un peu renflé. Leur lèvre supérieure est en carré souvent plus large que long, et son bord antérieur est échancré. On ne peut guère les distinguer des Zabres que par leur forme aplatie et par leurs antennes , dont les articles sont plus minces et plus alongés. I. Etym. Jlniarns , a, uin , amer: allusion à la difficulté que picsciilc leur élude. 590 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. Les Amaies se trouvent dans les lieux secs, dans les chemins , dans les champs cultivés, et en général dans les endroits nus et découverts. La plupart sont très agiles. On les rencontre pendant tout l'été , donnant la chasse aux autres insectes. La. plupart des espèces con- nues sont propres à l'Europe; quelques-unes seule- ment habitent les contrées méridionales de l'Amérique du Sud. On a partagé les espèces de ce sous-genre en plu- sieurs groupes, que nous considérerons comme de sim- ples divisions, à cause /lu peu d'importance des carac- tères qui les limitent, et de la difficulté qu'on éprouve à les observer : 1.° Les Curtonotes de M. Stepliens ren- ferment quelques espèces que des Entomologistes Al- lemands avaient proposé de séparer, sous le nom de Léires. Ils ont la dent du menton légèrement bifide , l'avant-dernier article des palpes maxillaires plus long que le suivant , le corselet élargi sur les côtés et rétréci en arrière. 2.° Les Bradytes du même Naturaliste s'é- loignent de toutes les autres espèces par la dent de leur menton, qui paraît simple, par le troisième article des palpes labiaux, qui est plus court que le dernier: leur corselet se raproche de celui des précédens, mais il est moins rétréci en arrière. 3." Les Amares propre- ment dites ont la dent du menton bifide, les deux der- niers articles des palpes maxillaires égaux, et le cor- selet plus large en arrière qu'en avant. Ce groupe renferme le plus grand nombre des espèces du sous- genre entier des Amares , qui en compte bien près de cent. 4-° Les Antarcties de M. le Comte Uejean sont des espèces dont l'échancrure du menton est tout-à- iait sans dent. Parles autres caractères, elles ressem- FÉRONIDES. 591 blent aux Amares proprement dites, et ne paraissent se trouver jusqu'ici, que dans les parties les plus australes de l'Amérique. Nous allons décrire des types de cha- cune de ces quatre divisions. u. LES CURTONOTES. 1. l'amare aulique. Amara aidica. Illig. '^. Cet insecte a le dessus du corps d'un brun foncé, et le dessous d'un brun ferrugineux. Ses palpes, sa lèvre supérieure, ses antennes sont plus claires, et ses pattes sont même un peu jaunâtres. Son corselet présente en avant et en arrière des points enfoncés, serrés et pro- fonds, et ses angles postérieurs sont marqués de deux impressions dont l'extérieure est accompagnée en de- hors d'une ligne élevée. Les stries de ses élytres sont profondes et garnies de points enfoncés. Il est répandu dans la plus grande partie de l'Eu- rope , et on le rencontre aux environs de Paris. Sa lon- gueur est de cinq à six lignes , et sa largeur de deux à deux et demie. /3. LES BRADTTES. 2. l'amare fauve. Amara fulva. De Géer ^. La couleur de cet insecte est entièrement fauve, et ses élytres brillent d'une teinte de bronze assez légère; I. Carabus auUçus , Col. bor., t. I, pag. 174 — Dej. Spec, t. III, pag. 5i5; et Icon., t. III, pi. 170, fig. i. 3. Carabus fuli'us, Ménî. sur les Insectes, t. IV, pag. 101. — Dej. Spec, i. III , pag. 5i I ; et Icoii., t. III, pi. 169, fig. 2, ^9^ COLEOPTÈRES-PENTAMÈRES. ses antennes et ses pattes sont plus pâles et un peu jaunâtres. Son corselet est presque lisse, très légère- ment ridé en travers , marqué en avant de quelques points enfoncés très faibles, et présente en arrière d'autres points plus nombreux et plus profonds , et en outre deux impressions qui avoisinent les angles posté- rieurs : une ligne élevée longe l'impression extérieure. Ses élytres sont marquées de stries peu profondes , dans lesquelles on voit dés points enfoncés. On le trouve abondamment dans presque toute l'Europe. Sa longueur est de quatre lignes, et sa lar- geur de deux. y. LES AMARES proprement dites. 3. l'aMARE a DOS LARGE. (VL l6, fig. 3.) Amara eurynota. Illig. ^, C'est un joli insecte d'un noir légèrement bronzé en dessous, et d'un bronzé un peu cuivreux en des- sus. Ses palpes sont noirs ainsi que ses pattes, sa lèvre supérieure et ses antennes, dont les trois premiers articles sont rougeâtres. Son corselet est légèrement ridé, et présente de chaque côté de la ligne du milieu une petite impression assez profonde. Les stries de ses élytres sont lisses, et les intervalles qui les séparent sont élevés au milieu en forme de carène. Cette espèce n'est pas rare dans les campagnes pendant le commencement de l'été. Elle a cinq lignes de longueur, et un peu plus de deux de largeur. i. Curabus eury notas. Col. Bor., t. I, pag. 167. — Dej. Spec, t. III, pag. 458; et Icon., t. III, pi. 160, fig. i. FKRONIDES. 5ij'5 i'. Z.ES ANTARCTIES. 4. l'amare bourreau. Amara carnifex. Fab. *. Elle est, en dessous, d'un vert foncé, et en dessus d'un bronzé qui devient un peu cuivreux sur le corselet et les intervalles des stries des élytres. Le bord de sa lèvre supérieure, ses palpes, ses antennes et ses pattes sont jaunâtres. Son corselet présente de chaque côté, en arrière, une impression alongée, dont le fond est vert comme les stries des élytres qui semblent tout- à-fait lisses. On trouve cet insecte à Buénos-Ayres et au Chili. 11 a cinq ou six lignes de longueur, et deux ou deux et demie de largeur. 11." LES LOPHIDIES. LopIlldlUS. DeJ. ". Ce sont de petits insectes qui paraissent ne différer des Amares, que par la présence de petits appendices dentelés sous les articles élargis des tarses antérieurs 1. Carabus carnifex, Ent. Syst., t. I, pag. i53. — Dej. Spec, t. III, pag. 526; et Icon., t. III, pi. 171, fig. \. — Voyez, pour les autres es- pèces de chacune des quatre subdivisions du sous-genre des Amares, le Species de M. le Comte Dejean • — le Deutschlands Fauna de M. Sturm; — les Illustrations of Britisli Entom. de M. Stephens; — le British Entom. de M. Curtis ; — le Catalogue des objets recueillis au Caucase par M. Mc- nétriés j — le Voyage au Brésil de MM. Spix et Martius 5 — enfin, le Voyage autour du monde, de M. Duperrey. — JVota. C'est peut-être ici qu'il fau- drait placer les sous-genres Hyph'œnoii et Dioryche, publiés dans les An- nuiosa Javanica de M. Mac-Leay. 2. Etym. AoifiJ'.oi' , petite crctf, à cause des appendices des tarses. .)9-4 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. deis mâles. La dent de leur menton est simple. Nous ne les connaissons que par le Species de M. le Comte De- jean. Ils sont originaires du Sénégal. LE LOPHIDIE TESTACÉ. Lop/iidius testaceus. Dej. ^. Sa couleur est un jaune un peu plus pâle sur les ély très que sur le reste du corps. Son corselet est court, rétréci en avant, lisse et presque plan. Ses élytres sont comme soyeuses ; leurs stries sont peu marquées et très faiblement ponctuées. Sa longueur est de près de trois lignes, et sa lar- geur d'une et un quart. TROISIEME RACE DES CARABIQUES. LES CHL.ENIDES. Cette race d'insectes carnassiers a reçu aussi le nom de Patellimanes, qui est àù à la forme élargie des ar- ticles des tarses de devant dans les mâles: ils repré- sentent , en effet , une sorte de palette. Nous avons déjà eu occasion de faire remarquer que l'élargisse- ment de quelques parties des tarses, avait pour but de 1. Spec.,t. V,pag. 802 jetIcon.,t. III, pi. 171, fig. 3. Une autre espèce se lroii\c décrite dans le Species de M. le Comte Dejean. CHL/ENIDES. Ô^S permettre au mâle de se fixer plus solidement sur le corps de la femelle. Mais pour cela il fallait plus qu'une augmentation de volume. En eft'et , le corps des C arabiques étant presque toujours lisse , et en dessous plus particulièrement , on conçoit qu'un autre corps également lisse ne pourrait adhérer solidement au premier : aussi les pièces du tarse qui ont acquis plus de longueur ont-elles reçu en même temps des appendices capables de les fixer. Ces appendices sont des poils qui s'élargissent quelquefois en sorte de pe- tites écailles , et dont la disposition varie suivant les diverses races. Nous avons vu , dans les Cicindelètes , que les tarses de devant des mâles sont garnis d'une sorte de pinceau très fourni , et qui s'écarte môme sur les côtés. Puis, dans les Carabiques de la race des Brachinides, nous avons trouvé quelques groupes où l'on observe aussi des articles de tarses élargis et ve- lus : ici les poils sont rares et assez longs. Les Féro- nides ont une organisation bien différente, et que nous retrouverons dans les Harpalides; le dessous des articles de leurs tarses présente une double rangée de petites écailles placées en travers et de champ, ou ver- ticalement les unes contre les autres, et insérées sur un axe unique. Cet appareil semble destiné à faire le vide. Nous en donnerons la figure un peu plus loin , lorsque nous traiterons des Harpales. Les Patelli- manes , au contraire , ont le dessous de leurs tarses re- vêtu d'une infinité de poils très serrés , et disposés de manière à former une brosse très épaisse. C'est ce que représente la figure 3, a. de la planche 17. Ces caractères ne sont visibles que dans les mâles, et il n'a pas été possible encore de trouver, dans les Ôi)6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. femelles, des différences qui permettent de les rap- porter à telle ou telle race. Ce n'est que par la com- paraison de leurs formes avec celles des mâles que l'on parvient à déterminer leur véritable place. Les Chlaenides n'ont Jamais que trois articles dilatés aux tarses de devant des mâles, et quelquefois aussi deux seulement : ces articles ont une forme carrée qui fait distinguer un insecte de cette race, d'un autre de celle des Féronides , et les articles élargis ont la forme d'un triande ou d'un cœur. Toutefois , la forme carrée que nous signalons ici n'a pas ses angles droits comme on pourrait le penser : ils sont ordinairement émoussés, et souvent le premier et le troisième article sont plus étroits que celui du milieu, et forment avec lui un ovale alongé et qui serait tronqué aux deux bouts. Nous avons vu, dans les Féronides, une série d'in- sectes qui ne présentent aux yeux que des couleurs noires ou des reflets métalliques obscurs : quelques- uns seulement sont des plus brillans. Ici, au contraire, nous rencontrons des couleurs agréables disposées en forme de bandes ou de taches, sur un fond plus ob- scur, et orné d'un reflet velouté. Presque tous les Chlaenides ont en effet le corps revêtu d'un duvet court et doré, qui leur donne un aspect soyeux; un très petit nombre d'entre eux est revêtu d'une livrée obscure, qui devient quelquefois métallique. Ils con- stituent la première famille. La manière de vivre de cette race de Carabiques est très uniforme. Tous se trouvent dans le voisinage des eaux et dans les lieux humides, au pied des arbres, et souvent au-dessous de la surface du sol. C'est là que, dès le premier printemps et à la fin de la belle saison , Cn LE NI DES. 397 on peut se les procurer aisément. Plusieurs mêmes qui passent pour être rares, ne le sont que parce qu'on ne les cherche pas dans la terre ; mais e'est tout ce que nous savons de leur manière de vivre. Leurs habi- tudes , leurs métamorphoses nous sont également inconnues. La beauté de leurs formes et l'agrément des taches dont ils sont ornés les font rechercher de tous les amateurs. On peut diviser les Chlaenides en trois petits groupes ou familles : 1.° Les Liciniens ; 2.° Les Chlaeniens; 5." Les Panagéiens. Les Liciniens se reconnaîtront à leur forme aplatie, à leur tête toujours très grosse, à leur lèvre supérieure petite et très échancrée, et, enfin, à leurs mandibules qui sont courtes, très peu arquées, et la plupart du temps obtuses. Ce sont des insectes tout noirs et quel- quefois bronzés. Les Clilœniens ont la tête peu volumineuse , le cor- selet plus étroit que les élytres , la lèvre supérieure courte et très peu échancrée ; leurs mandibules sont acérées au bout. Ces insectes, ainsi que les suivans , sont ornés de jolies couleurs disposées sur un fcfiid noir , brun , et la plupart du temps vert. Les Panagéiens se distinguent aisément par la gros- seur du premier article de leurs antennes , qui est tou- jours plus épais , et souvent plus long que chacun de ceux qui le suivent ; et par la forme de leurs mandi- bules, qui sont toujours très fortes, arquées, dentées, et terminées par une pointe très acérée. 59^ e.OLÉOPTÈP.ES-PEiNTAMÈRES. *««.« ,^.e'*a)ô>^iS.Û ^3«W«.*8«'©««-94*«'WPi^8«***û<35fi(9^ .3^ <»»g»&«-frfr&'»»0»»»» PREMIERE FA3IILLE. LES LICINIENS. Les insectes dont se compose cette famille se rap- prochent de ceux de la race des Féronides , par leurs couleurs qui sont tout-à-fait noires ou qui n'ont que des reflets métalliques. Mais leur forme aplatie leur prête un aspect tout particulier. C'est en raison de cette forme qu'ils vivent sous les pierres et sous les écorces des arbres. Leur distribution géographique paraît assez bien limitée. LesLicines, qui prêtent leur nom à la famille , et les Badisters, sont propres à l'Eu- rope tempérée et au nord de l'Afrique , qui a toujours de grands rapports avec le midi de l'Europe ; les Di- plocheiles vivent aux Indes Orientales ; les Dicèles , ainsi que les Asporines , se trouvent en Amérique , les uns dans les parties septentrionales, et les autres au Brésil; les Oodès sont les seuls dont on rencontre des espèces dans plusieurs parties de notre globe. Les deitx premiers groupes de cette famille , ou les Licines et les Badisters, se rapprochent des Féronides par la forme en cœur des articles dilatés que présentent les tarses antérieurs des mâles. Comme nous ignorons ce qui a rapport aux habitudes desLiciniens , et aux trans- formations qu'ils subissent avant d'arriver à l'état par- fait, nous allons présenter les traits principaux à l'aide desquels on peut les reconnaître. z t— I W P S W P c l-H p p 4oO COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. GENRE LICINE. LiciNVS. Latreille *. Les insectes qui composent ce genre ont été long- temps confondus dans le grand genre des Carabes ; c'est Latreille qui les en a retirés. Ils ont un caractère particulier dans la forme de leur lèvre supérieure , (j)L 16, fg. 4? ^•)i qui est très-courte, échancrée, et que l'on distingue avec peine , parce qu'elle est pres- que toujours placée entre les mandibules : la mem- brane qui l'unit au chaperon devenant alors visible , on dirait qu'il n'y a pas de lèvre. Leur chaperon est échancré pour recevoir la lèvre. Leurs palpes sont ter- minés par un article triangulaire. Leurs antennes sont minces et filiformes. Les mâles n'ont que les deux premiers articles de leurs tarses antérieurs dilatés : le premier est long, et le second très-court. La forme aplatie des Licines indique assez leur genre de vie. Ils se tiennent sous lespierres, dans les endroits les plus secs et les plus arides, et leur couleur est tout- à-fait noire ; seulement elle est plus brillante en des- sous du corps qu'en dessus. Aussi ne la compterons- nous pour rien dans la description des espèces. Leur corselet , fort large , représente assez bien un cercle que l'on aurait échancré en avant et en arrière. Leurs élytres sont en carré alongé , avec les angles I. Etym. incertaine. — Syn. Carabus des auteuis. CHLjENIDES. y^Ol abattus. Tous les Licines connus jusqu'ici se trouvent dans le midi de l'Europe et en Barbarie. La France en renferme cinq espèces que nous allons faire con- naître. 1. LE LICINE DES CHAMPS. Licinus agricola. Oliv. ^. Il est eatièrement parsemé de points enfoncés très nombreux et assez profonds. Ses élytres présentent des stries assez faibles, mais qui sont garnies de points enfoncés comme le reste du corps ; les intervalles qui précèdent les troisième , cinquième et septième stries sont élevés et forment une côte assez aiguë. o On le trouve dans les environs de Lyon , en Italie et dans la Crimée. Il a sept lignes de longueur sur trois de largeur. 2. LE LICINE SILPHOÏDE. Licinus Silplioïdes. Rossi '^. Si l'on regardait cet insecte sans le comparer avec le précédent , on croirait qu'il s'y rapporte , et cepen- dant on se tromperait. Il est plus étroit dans toutes ses parties, et ses élytres, au lieu de présenter un grand nombre de points enfoncés dans les intervalles des stries , n'en offrent qu'une seule rangée , mais ils 1. Carabus agricola; Ent., t. III, n.» 35, pag. 55, pi. 5, fig. 53. — Dej. Spec. ,t. II, pag. 39 j; eticon., t. II, pi. 98, fig. i. 2. Carabus silphoïJes , Fauna Etrusca , t. I , pag. ai5, pi. i, fig. 7. Dej. Spec, t. II, pag. 394 j et Icon., t. II, pi. 98, fig. 2. INSECTES. IV. 26 402 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. sont beaucoup plus gros que ceux des stries. On dis- tingue aussi les trois intervalles élevés dont nous avons parlé , mais ils sont beaucoup moins aigus. On le trouve en France, et il est plus rare que le précédent autour de Paris ; on le rencontre aussi en Espagne et en Autriche. Sa longueur est de six lignes et un peu plus, et sa largeur d'un peu moins de trois. 5. LE LICINE ÉGALISÉ. Licinus œquatus. Dej. ^. Il se reconnaît à son corps tout parsemé de petits points enfoncés, et à ses élytres dont les intervalles des stries ne sont pas r levés. On le trouve dans les Pyrénées et dans le dépar- tement des Basses-Alpes. Sa longueur est de six lignes environ, et sa largeur de trois. 4. LE LICINE CASSIDE. Licinus cassideus. Fab. ^. Il ressemble beaucoup au précédent dont il diffère par la forme presque carrée de son corselet, tandis qu'il est presque arrondi dans le Licine égalisé. Ses élytres sont alongées et parallèles ; dans l'autre espèce, elles sont plus ovales. Les stries des élytres sont très faibles et finement ponctuées, et leurs intervalles pré- sentent des points très profonds. 1. Spec, t. II, pag. 399; et Icon. , t. II, pi. 99, fig. 2. 2. Carabus cassideus, Ent. Syst., t. I, pag. 148. — Dej. Spec, t. II, pag. 4oo 5 et Icon., t. II, pi. 99 , fig. 3. CHL,ENIDES. 4o5 On le rencontre dans presque toute la France , en Allemagne, et même clans la Russie méridionale. 11 a environ six lignes de longueur, et deux et demie de largeur. 5. LE LICINE DÉPRIMÉ. (PI. l6, Hg- 4') Liciniis depressus. Payk. ^. C'est le moindre de tous les Licines connus. Il est aplati comme les deux précédens , et les points dont il est couvert sont un peu plus gros. Son corselet est en carré plus large que long , et un peu rétréci en arrière. Ses élytres sont en carré long , un peu élar- gies au milieu, et leurs stries sont marquées de points très serrés et plus gros que dans le Licine casside. On le trouve dans les parties septentrionales de la France, et quelquefois même aux environs de Paris. Sa longueur est de quatre à cinq lignes , et sa largeur de une et demie à deux. Auprès des Licines viennent se placer plusieurs 1." LES BADisTERS. — BacUster. Clairville ". Que Latreille avait d'abord réunis avec les Licines, et que M. Gyllenhal en sépara sous le nom cVJmbly- 1. Carabus depressus, Faun. Suec, l, I, pag. i lo. — Dej. Spec, t. Il , pag. 4oi j ^* Icon., t. II , pi. 99, fig. 4- — Voyez , pour les autres espèces, le Specics de M. le Comte Dejeanj — les Etudes Entomologiques de M. de Laportej — le t. XII des nova Acta Acad. Naturae curiosoium, 2. Etyra. ,SaJ~ir«ç, coureur. — Syn. Carabus des auteurs^ Ainblychus , Gyllenhal j Trimorphus, Stephens. 4o4 COLÉOPTTÈRES-PENTAMÈRES. (/ueSjfpeu de temps après la publication de l'ouvrage de Clairville. Ils se distinguent des Licines par la forme du dernier article de leurs palpes, qui est ovalaire ou alongé, surtout celui des palpes maxillaires; par celle de leur lèvre supérieure,, qui est profondément échan- crée, et qui semble divisée en deux lobes {pi. 16, fig. 5,fl.); et enfin, par le nombre des articles des tarses dilatés , qui est de trois. Les Badisters sont plus gracieux que les Licines, et leurs couleurs sont moins sombres. On les trouve en Europe, et la France en particulier en offre quatre espèces : 1. LE BADISTER A DEUX PUSTULES. Badister bipustulatus. Fab.^. C'est un joli insecte varié de rouge et de noir. Il a la tête, le ventre et la poitrine de cette dernière cou- leur, ainsi que les deux tiers des élytres; son corselet et la base de ses élytres sont rouges, et la suture, également rouge, se prolonge Jusqu'à une tache ronde de cette même couleur, qui est située près de l'extré- mité. Les pattes et la base des antennes sont jaunes; le reste de celles-ci est brun. Les élytres présentent des stries peu profondes et lisses. On le trouve sous les pierres, les feuilles et les dé- tritus de végétaux. Il a près de trois lignes de lon- gueur, sur une environ de largeur. 1. Carabus bipustulatus , Ent. Syst., 1. 1, pag. i6i . — Dej. Spec, t. II, pag. 406; et Icon., t. Il , pi. loi, fig. i. chl«:nides. 4^5 2. LE BADISTER A CxROSSE TÊTE. (PI. l6, flg. 5.) Badister cephalotes. Dej. ^. Il ressemble beaucoup au précédent , mais il est plus grand que lui, et s'en distingue très bien, i.° par la grosseur de sa tête , qui est aussi large que le cor- selet; 2." par la forme de ce dernier, qui est plus ré- trécie en arrière; 3.° par la tache rouge du bout de ses élytres, qui est plus rapprochée de l'extrémité , et qui, au lieu d'être ronde, s'étend de chaque côté de manière à toucher presque cette extrémité. Cette espèce est plus rare que la précédente, et se rencontre sur différens points de la France. Elle a plus de trois lignes de longueur, et un peu plus d'une ligne de largeur. 3. le badister a palettes. Badister peltatus. Panz. ^. Il est noir et orné, en dessus, d'un reflet bleuâtre ou violacé. Les bords de son corselet et de ses élytres sont d'un jaune pâle, ainsi que ses pattes. Sa forme est plus alongée que celle des précédens , et les stries de ses élytres sont assez profondes. On le trouve dans toutes les parties de la France , sous les pierres et les détritus. Sa longueur est de deux lignes et demie, et sa largeur de près d'une ligne. 1. Spec, t. II, pag. 4o6 jet Icoii., t. II, pi. loo, fig. 4- 2. Carabus peltatus, Faiin. Genii. fasc. Sy, n.° 2o. — Dej. Spec, t. II, pag. 4o8; et Icon., t. Il , pi. loi, fig. 3. /|06 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. 4. LE BADISTER DORSAL. Badister dorsiger. Duft. K La couleur de cet insecte est noire, et embellie, comme dans le précédent, par un reflet violet. Les bords de son corselet et de ses élytres sont d'un jaune pâle ainsi que ses pattes, mais ce qui le fait recon- naître , c'est une tache carrée de la même couleur , qui est située à la base de chaque élytre. Il est plus rare que le précédent. Sa longueur est de deux lignes, et sa largeur de trois quarts seulement. Observation. C'est sur cette dernière espèce que M. Stephens a établi, dans ses Illustrations of British Entomology, le genre Trimorplie, qu'il caractérise par la forme entière de la lèvre supérieure et la pro- portion différente des articles des palpes. Cette der- nière remarque est juste , mais nous paraît insuffisante pour l'établissement d'un genre. Quant à la première, le savant Entomologiste anglais nous semble avoir pris pour la lèvre, la membrane qui unit cette lèvre au cha- peron, et c'est pour cela sans doute, qu'il ajoute que cette lèvre, est membraneuse. Nous l'avons trouvée avancée entre les mandibules, comme dans les Lici- nes, et bifide à la manière des autres Badisters. I. Car abus dorsiger, Duft. Faun. Austr. t. II, pag. 1 5ij — Badister hu- meralis. Bon. Obs. Ent. fasc. t. II, pag. i ij — Dej. Spec, t. II, pag. 4io. et Icon., t. II, pi. loi , fig. 4- — Voyez, pour les autres espèces, le Species de M. le Comte Dejeanj — les Illustr. of British Entom. de M. Stephens; — le Bulletin des Sciences de la Société philom. an. 1823, pag. l'a '■, — le Zool. Atlas d'Eschschzoltzj — les Observ. Entorn. de Bonelli^ — le Cata- logue des objets recueillis au Caucase, par M. Ménétriésj — le 3.*" vol. do l'Entomographic de la Russie par M. Fisch ner. CHL^NIDES. 4^7 Le sous-genre Cœlostomus de M. Mac-Leay ( An- nul. Javan. ), paraît se rapprocher des Badisters, dont il différerait par sa lèvre supérieure plus large à la base , échancrée au milieu , et dont les lobes latéraux seraient arrondis. Les autres caractères semblent se rapporter à ceux des Badisters, mais n'ayant pas vu ce sous-genre en nature, il nous est impossible de nous prononcer à son égard. 2." LES DiPLOCHEiLEs. — Diptoclieila. Br. ^. Ces insectes avaient reçu de Latreille le nom de Rembus, mais comme il avait été appliqué aupara- vant par M. Germar ( Insect. Species novœ ) à un genre de Curculionites , nous lui avons substitué celui de Diploclieile , qui indique un des caractères les plus saillans de ce sous-genre. En effet , la lèvre supé- rieure est courte et presque divisée en deux parties, comme dans les Badisters. Les Diplocheiles sont pro- pres aux Indes Orientales. Ils ont à-peu-près l'aspect de ces derniers , et l'on ne peut les en distinguer que par la forme des trois articles des tarses dilatés dans les mâles, et qui sont à peu près carrés. Les Badisters ont ces mêmes articles plutôt conformés en cœur ; et si ce n'était la forme de ces tarses et leur taille beaucoup plus grande , on pourrait dire que les Diplocheiles sont de vrais Badisters à livrée noire. . Etym. lnrKi)0»»0^»8'»»»0'»6-fr»fr»<<»0»0^'»»»»Q^^'»^'^^ DEUXIEME FAMILLE. LES CHL^NIEINS. Cette famille est peu nombreuse en genres et en sous-genres : elle ne renferme que les Chlœnies, le Species de M. le Comte Dejean j— les tomes 2.e et 3.<^ des Annales de la Société Entoraologique de France;— les Etudes Entomologiques de M. de Laporte; — le Zool. Atlas d'Eschscbollz 5 — le Magasin de M. Ger- mar, t. IV 5 — la Description des Insectes du Mexique, par M. Chevrolat, fasc. a, (sous le nom (H'Amara.) CHL^NIDES. 41^^ et deux sous-genres que l'on y a rapportés; mais aussi le nombre des espèces qui constituent le genre des Chlaenies est-il très considérable. On les trouve répandues sur toute la surface de la terre ; et , dans chacune des grandes régions qu'elles habitent, on pourrait croire qu'elles ont une livrée particulière. Ainsi, celles de notre Europe, dont le nombre est assez grand, sont presque toutes d'une couleur verte , qu'embellit souvent une Jolie bande jaune placée en forme de ceinture ; mais aucune n'a de taches sur le corps. Celles du Sénégal et de l'Afrique , avec une semblable bordure, ont les élytres agréablement va- riées de taches Jaunes. Les espèces que l'on trouve dans le nord de l'Amérique sont toujours d'une cou- leur verte et sans taches. Mais ces observations ne doivent pas être poussées trop loin; ce que l'on peut seulement remarquer, c'est que l'Amérique du sud n'offre que très peu de Chlœnies, tandis qu'ils sont en grand nombre dans le continent de l'Inde, où ils se présentent sous toutes sortes de livrées. C'est toujours sur le bord des rivières et des ruis- seaux que l'on trouve ces insectes. Ils courent sur le sable humide des plages, et se réfugient sous les pierres, et sous les débris de végétaux qui se présen- tent. Bien que leur corps soit plat , il l'est moins que celui des Liciniens , et presque toujours de grandeur moyenne. Nous avons dit quels sont les caractères aux- quels on peut les reconnaître : nous n'avons qu'à ajouter quelques mots pour indiquer ceux des sous-genres qui les avoisinent. C'est ce que nous ferons dans le tableau suivant : 4l4 COLÉOPTKRES-PENTAMÈRES. TABLEAU DE LA DIVISION DE LA FAMILLE DES CHLJSNIENS, EN GENRES ET EN SOUS-GERRES. ^ bifide CHL^NîUS. DENT du menton simple; /ovale, presque pointu. CALLlSTUS. dernier article i des palpes ^ (. es large VERTAGUS. GENRE GHL^NIE. CHLJENIUS. BONELLI^. Ce genre d'insectes renferme des espèces très nom- breuses, et dont les couleurs sont assez variées. Le duvet qui les recouvre presque toutes, leur donne une apparence veloutée qui est un de leurs principaux caractères. Leurs nuances les plus ordinaires sont le vert, sur lequel ressortent des taches d'un jaune plus ou moins foncé : tantôt ces taches sont disposées en bandes transversales, tantôt elles terminent les ély- tres; quelquefois enfin elles s'alongent et les entou- 1. Etym. j^xaTira, manteau , à cause des poils nombreux qui recouvrent le corps. — Syn. Carabus, Fabriciiis; Harpalus , Gyllenhalj Lissauche- nlus, Mac-Leay ; Epomis, DinoJes, Bonelli, Latreillc, Dejean, etc. CHiaîNIDES. 4i5 rent comme d'une ceinture quelquefois très étroite , et quelquefois aussi très large. Plusieurs espèces ce- pendant sont noires ; d'autres sont bleues ou vertes et sans aucune tache : leur tête et leur corselet brillent presque toujours de nuances métalliques, et il en est un petit nombre dont le corps tout entier est dans ce dernier cas, ce qui les ferait prendre aisément pour certains Oodès. Les Chlaenies avaient été placés avec les autres Carabiques dans le grand genre des Carabes , lorsque Bonelli les en sépara dans ses Observations entomolo- giques. Leur lèvre supérieure est courte et entière, ou quelquefois échancrée, mais d'une manière très peu pro- fonde. Leur menton présente au milieu de son échan- crure une dent qui paraît bifide à l'extrémité. Leurs man- dibules sont arquées et pointues au bout, comme dans les deux derniers sous-genres de la famille des Lici- niens. Leurs palpes sont terminés par un article tantôt cylindrique, comme dans les vrais Chltenies, tantôt élargi dans les mâles : tels sont les Epomis de Bonelli. Dans d'autres , les Dinodh du même Naturaliste , ils paraissent élargis dans l'un et l'autre sexe. Ces carac- tères ne suffisent pas sans doute pour autoriser l'éta- blissement de ces trois genres; nous ne les considére- rons donc que comme de simples divisions. La forme des Chlaenies et des Epomis est absolument la même; celle des Dinodès est un peu différente. Leurs élytres sont plus courtes , et leur corselet , plus large que long, est à peine rétréci en arrière. C'est le contraire dans les deux autres divisions, où le corselet est or- dinairement plus long que large , et plus étroit en arrière qu'en avant. l\\6 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. U. LES ÉFOMXS. 1. LE CIILiENIE ENTOURÉ. Clilœnius circumscriptus. Duft. ^. C'est le plus grand des Chlaenies d'Europe. Sa tête et son corselet brillent d'une nuance de bronze mêlée de vert, et cette dernière couleur domine sur les bords. Ses élytres sont d'un bleu violet très foncé et presque noir, qui varie avec l'exposition à la lumière, et sont entourées d'une bordure jaune assez étroite. Ses palpes et ses antennes sont de la même couleur. Le dessous de son corps est brun avec les bords du ventre Jaunes. Sa tête et son corselet présentent quelques points enfoncés«qui sont plus gros sur ce dernier, où l'on remarque de chaque côté, en arrière, une impres- sion profonde. Les stries de ses élytres sont bien marquées, et paraissent accompagnées d'une triple rangée de points enfoncés, dont les latéraux sont plus rares et plus gros que ceux du milieu. On trouve ce bel insecte dans les parties méridio- nales de la France et en Italie. Il a onze lignes de longueur sur quatre et demie de largeur. /3. LES CHLJENIES. 2. LE CHLiENIE VELOUTÉ. (PI. 17, flg. 3.) Chlœniws velutinus. Duft. -. C'est une jolie espèce dont la couleur est en dessus d'un beau vert, un peu doré sur le corselet et la tête, 1. Curahns circumscriptus , Faun. Ausl., t. II, pag. i66. — Dcj. Spec, t. II pag. 3695 eticon. t. II, pi. 96, fig. i. 2. Carabus velutinus, Faun. Austr., t II, pag. 168. — Dej. Spcc, t. Il, pag. 309; et Icon., t. II, pi. 90, fig. 1. CllL/EMDES. ,|17 et en dessous un brun foncé. Ses élytres sont revêtues d'un duvet jaune et comme soyeux : leur surface est striée et entièrement couverte de points qui servent à l'insertion des poils ; une belle bordure d'un jaune pâle les entoure entièrement. Son corselet présente quelques points enfoncés, profonds et épars; sa sur- face est légèrement ridée en travers, et son bord pos- térieur est marqué de deux enfoncemcns profonds. Ses palpes , ses antennes et ses pattes sont de la même couleur que le bord des élytres. Cette espèce est encore propre au midi de la France ; cependant on la rencontre quelquefois sur les bords de la Seine , à Paris même et dans les environs. Elle se trouve aussi en Sicile, en Morée, ainsi que sur la côte de Barbarie. Il en existe une variété qui est d'un bleu violet. Sa longueur est de six à sept lignes, et sa largeur de deux et demie à trois. 3. LE chljEnie dépouillé. Chlœnius spoliatus. Pvossi ^. Il est en dessus d'un vert brillant , un peu cuivreux sur le corselet et le long de la suture des élytres ; les stries de ces dernières sont distinctement ponctuées. Son corselet est légèrement ridé en travers, et ne pré- sente que fort peu de points enfoncés. Ses élytres sont entourées d'une bordure jaune plus large que dans le précédent , et n'offrent pas de poils soyeux. Le dessous de son corps est brun et nuancé de cuivreux. 1. Carabiis spoliatus, Faun. Etrusc. Mant., t. I, pag. 79. — Dej. Sptc, t. II, pag. 3l2; et Icon., t. II, pi. 90, fig. 4- INSECTES. IV. "il 4 \S COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. Ses pattes et la base de ses antennes sont d'un jaune roux. On trouve cet insecte dans le midi de la France , en Sicile, en Espagne , en Grèce, en Barbarie, et jus- qu'en Arabie. Il a sept lignes de longueur sur trois de largeur. 4- LE CHL/ENIE VARIÉ. Clilœnius variegatus. Fourcroy ^. Cet insecte ressemble au Chlaenie velouté , mais il est moindre que lui , ^et il a le corselet presque carré , tout couvert de points enfoncés, et revêtu de poils soyeux comme les ély très. Ses antennes sont brunes, à l'exception de leur base qui est jaune comme le bord des élytres , les palpes et les pattes. Il se rencontre autour de Paris, sur le bord de la Seine en particulier, et on le retrouve dans le midi de la France, en Espagne, en Autriche et en Barbarie. Il a cinq lignes de longueur et deux de largeur. 5. LE CHLyENIE VETU. Clilœnius vestitus, Payk. '^. Il ressemble au précédent par les couleurs, et, comme lui, il est revêtu d'un duvet soyeux qui lui a 1." Buprestis variegata , Eiitom. Paris., 1. 1, pag. 55. — Carabus agro- rum, Oliv. Entoni.,t. 111, n." 35, pag. 86, pi. 12, fig. l44- — Dej. Spec, t. II, pag. 3i3; et Icon., t. II, pi. 91, fig. i. 2. Carabus vestitus, Monogr. Car. n." 44- — Dej.Spec, t. II, pag. 820; et Icon., t. Il, pi. 91, fig. 4- CHLyENIDES. 4' 9 valu son nom; mais il a le corselet en cœur, c'est-à- dire plus étroit en arrière qu'en avant, et marqué de points écartés : la bordure des élytres s'élargit à l'ex- trémité, où elle forme plusieurs dentelures au côté intérieur. Cet insecte est répandu aux environs de Paris et dans toute l'Europe. Il a quatre lignes et demie de longueur et près de deux de largeur. 6. LE CHLSNIE DE SCHRANK. Chld'uius Sclirankii. Dlft. ^. On prendrait cet insecte pour le Chlaenie varié, s'il avait, comme celui-ci, les élytres bordées de Jaune. Son corselet brille d'une teinte cuivreuse ou dorée. Ses antennes sont brunes , excepté à la base qui est d'un jaune roux comme les palpes et les pattes. On le trouve en France et en Autriche. Il a un peu plus de quatre lignes de longueur et deux environ de largeur. 7. LE CHL.ENIE A ANTENNES NOIRES. C/ilœnius nigricornis. Faiî. -. Il ressemble beaucoup au précédent. Il est cepen- dant plus étroit; son corselet n'est pas sinueux sur les côtés; ses palpes et ses antennes sont noirs : le pre- 1 . Carabus Schrankii, Faun. Austr., t. II, pag. i3i. — Dej. Spec, t. II, pag. 349^ et Icon., t. II, pi. 92, fig. 2. 2. Carabus nigricornis, 'Ent. Syst., t. J,Y>^g. iSy. — Dej. Spec. 1. Il, pag. 35i 5 et Icon., t. II, pi. 9-2, fig. 4- 420 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. mier article de ces dernières est un peu plus pâle , et les pattes sont presque noires. 11 se rencontre avec le précédent. Sa longueur est d'un peu plus de quatre lignes, et sa largeur d'un peu moins de deux. Observation. Le Clilœnius melanocornis de M. le Comte Dejean , que l'on regarde comme une espèce diflférente , ne s'éloigne de celle-ci que par la couleur des pattes qui sont rougeâtres, ainsi que le premier article des antennes. 8. LE CHL/ENIE A JAMBES PALES. Clilœnius tibialis. Dej. ^. L'ensemble de ses couleurs est le môme que dans l'espèce précédente. Son corselet est rétréci en arrière. La base de ses antennes, ses pattes et ses jambes sont Jaunâtres. Il habite le midi de la France. Ses proportions sont les mêmes. Observation. Le Clilœnius nigripes de M. le Comte Dejean ne se distingue de celui-ci que par ses pattes qui sont entièrement noires. 9. le CHLiENIE VELU. Clilœnius liolosericeur. Fab. ^. Il a la forme des précédens; mais il est tout noir et revêtu d'un duvet serré et assez obscur. Son corselet 1. Spec, t. II, pag 352 j et Tcon., t. II, pi. 98, fig. i. 2. Carabus holoseï iccus , Eut. Syst., t.I,pag. i5i. — Dej. Spec , t. II, pag. 355 j et Icon., t. II, pi. gS, fig. 4. CHL^NIDES. 4^1 et ses élytres sont couverts de points enfoncés très serrés. Sa tête est ornée d'un reflet cuivreux. On le trouve dans une grande partie de l'Europe. Quoique rare , on est sûr de le rencontrer si on le cherche au pied des arbres, dans les lieux humides , dès le commencement du printemps. Il a cinq lignes de longueur , et un peu plus de deux de largeur. 10. LE GHL.ENIE A TÈTE DOREE. Clilœniiis chrysoceplialus. RosSi ^. C'est un des plus beaux insectes de ce genre. Il a la tête et le corselet doré , et les élytres du plus beau violet. La base de ses antennes, ses palpes et ses pattes sont d'un jaune rougeâtre. Le dessous de son corps est noir et nuancé de violet. Les points enfoncés qui cou- vrent sa tête et son corselet sont plus gros que ceux des élytres; les stries de celles-ci sont peu profondes. On trouve cette jolie espèce dans le midi de la France , en Italie et en Sicile. Elle a quatre lignes de longueur, et une et demie environ de largeur. y. LES DINODÈS. 11. LE DINODÈS AZURÉ. Dinodes azureus. Duft. ^. C'est encore un très joli insecte, dont le corps est entièrement bleu ou vert en-dessus, et parsemé de 1. Carabus chrysoceplialus , Faun. Etrusc, t. I , pag. Sao, pL 2, fig. 9. — Dej. Spcc, t. II, pag. 36i j et Icon., t. II, pi. g4, fig. 4- 2. Carabus azureus , Faun. Austr., t. IT, pag. 232. — C. rujipes, Dcj. .| 2 y C O LE O PÏE II E S-l> £ N T A MÈ K E s. points enfoncés, qui sont plus gros et plus écartés sur le corselet que sur les élytres : ces dernières présen- tent des stries assez profondes et ponctuées. La partie postérieure de son corselet est marquée de deux im- pressions profondes. Le dessous de son corps est noir ou d'un brun foncé ; la base de ses antennes et ses pattes sont rougeâtres, ainsi que le bout de ses palpes. 11 se trouve dans le midi de la France, en Italie, en Sicile , en Grèce et même en Perse. Sa lonçrueur est de cinq iignes, et sa largeur de deux environ. Observation. Le sous -genre Lissauchenius ^ établi par M. Mac-Leay, dans les Jtnnulosa Javanica, nous paraît être une quatrième section du genre des Chlse- nies, qui aurait pour caractère la forme triangulaire du dernier article des palpes maxillaires. Quant à la dent du menton, qui est simple dans le sous-genre de l'En- tomologiste Anglais , et bifide au contraire dans la plupart des Chlœnies, sa conformation ne nous paraît pas suffisante pour autoriser la séparation de ce sous- genre. (Voyez le type des Lissauchénies, dans l'ou- vrage cité, Ed. Lequieu, pag. 119, pi. l\, fig. 4-) Auprès des Chlaenies doivent se placer plusieurs sous- genres : Spec, t. 11, pag. 872; et IcOn., t. II, pi 96, fig. 3. — Voyez, pour les autres espèces de Chlaenies : le Species de M. le Comte Dejean j — le t. 4." du Magasin de M. Germar; — les Insect Spec. nov. du même auteur 5 — le Bulletin de la Soc. Imp. des Natur. de Moscou, 1829 et 1882 ; — le Zool- Atlas de M. Eschscholtz^ — le Zool. Miscellany de M. Gray ; — la Centurie de Carahiques de M. Gory, déjà citée ; — les Etudes Eutomologiques de M. de Laporte- — la Description des Insectes du Mexique, par M. Chevro- latj — le t. 2.« des Trans. de la Soc. phil. de Philadelphie j — TEntomo- graphie de la Russie, par M. Fischer, t. III ; — le Catal. de M. Ménétriés ; — les Symbolae physicœ de M. Ehrembergj— la Descript des Insectes de îtladagascar, par M. Klug. CHL/ENIDES. L['2J l." LES CALLISTES. ClllUslUS. BoNELLI ^. Le nom de ce sous -genre exprime la beauté des insectes qui le composent. 11 se reconnaît à ses palpes, dont le dernier article est ovale et presque pointu [pi 17, fig. l\, a.). Sa Ihre supérieure ^st un peu échancrée. Son îiienton présente une deni simple. Ses antennes sont légèrement comprimées. Son corselet est en forme de cœur tronqué , et ses élytres sont en carré long, avec les angles abattus. On connaît trois espèces de ce beau sous-genre : 1. LE CALLISTE LUNULE. Callisius lunatus. Fab. ^. Ce joli insecte a la tête et le dessous du corps d'un beau bleu, la base des antennes et le corselet fauves , et les élytres d'un beau jaune, presque blanchâtre au bout. Chacune des élytres est ornée de trois taches noires ou d'un violet foncé : la première est placée sur l'angle de la base, la seconde un peu au-dessous du milieu, et la troisième, enfin , vers le bout, qu'elle ne couvre pas tout-à-fait. Sa tête et son corselet sont mar- qués de points enfoncés nombreux. Ses élytres sont velues, et présentent quelques stries peu profondes , formées par des points enfoncés. Ses pattes sont fau- ves, avec le bout des cuisses et des jambes noir, et les tarses bruns. Ses antennes sont noires, excepté à la base. 1. Etym. xà^A/roç , sup( rlatif do xa^ï;, hcaii. •2 Carabiis lunalus , Eut. Syst., t. I, pag. i63. — Dej. Spc. ., i. II, p.g. 296; et Icon., l. 11, pi. 89, fig. 3. 4^4 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. On trouve ce Calliste sous les pierres, dans le midi de la France, en Allemagne, ainsi qu'en Espagne et en Portugal; il se prend quelquefois, mais rarement, aux environs de Paris. Sa longueur est de trois lignes , et sa largeur d'une et au delà. 2. LE CALLISTE A QUATRE PUSTULES. (PI. 17,fig. 4-) Callistus quadri-pustulatus. Gory. ^. Sa taille est moindre que celle du précédent, et ses couleurs sont plus sombres. Il est noir, avec le cor- selet roux dans le mâle seulement. Chacune de ses élytres est ornée de deux petites taches blanches placées en travers , l'une à la base , l'autre avant l'ex- trémité. Ses jambes sont rousses au milieu dans le mâle , et blanchâtres dans la femelle. Tout son corps est ponctué , et ses élytres présentent des stries assez profondes, dans lesquelles on ne peut apercevoir de points enfoncés. On trouve ce joH insecte au Cap de Bonne-Espé- rance : il a un peu plus de deux lignes de longueur , et trois quarts environ de largeur. Observation. M. Gory, qui a décrit le premier cette petite espèce, paraît n'en avoir connu que le mâle. 2." LES VERTAGES. Vei'tagUS. DeJ. ^. Ce sont encore de très jolis insectes , qui ont une dent simple à l'échancrure du menton^ ce qui les rap- I. Annal, de la Soc. Entom. de France, t. II, pag. 2i5. — Voyez, pour la troisième espèce, le Species de M. le Comte Dejean, t. V, pag. 607. a. Elym. A^cTtaguj, lévrier, chien de chasse. cil L^ IN IDES. 4^5 proche des Callistes ; mais le dernier article de leurs •palpes est très élargi , et ce caractère suffira pour les en distinguer. Leur lèvre supérieure est courte, et pres- que droite en avant. Leur corselet est fort étroit, alongé, et un peu élargi en avant. Leurs élytres sont en ovale alongé. On connaît deux espèces de ce joli sous-genre, mais elles sont extrêmement rares. l. LE VERTAGE DE BUQUET. Vertagus Buqueti. Dej. ^. Il est d'un vert bronzé , un peu bleuâtre sur la tête et sur la dernière moitié des élytres. Ses pattes et ses antennes sont noires, mais la base de celles-ci et des cuisses est jaunâtre. Chaque élytre est ornée d'une tache carrée , de couleur jaune , et placée avant l'ex- trémité. On trouve ce joli insecte au Sénégal. Il a quatre lignes et demie de longueur, et un peu plus d'une de largeur. 2. LE VERTAGE DE SCHONHERR. Vertagus Schônherri. Dej. ^. Il ne diffère du précédent que par" sa couleur, qui est entièrement d'un vert bronzé assez clair en des- sus. Le reste du corps est coloré comme dans le Ver- tage de Buquet. Il vient de la même contrée , et ses dimensions sont les mêmes. 1. Spec, t. V, pag. 609 J et Icon., t. II, pi. 89, fig. 4- 2. Ibid., pag. 6u. 26 C 0 LÉ 0 P TÈ UES- PEN T A MÈ UES. TROISIÈME FAMILLE. LES PANAGÉIENS. Cette petite famille se compose d'insectes rares et précieux, qui sont répandus sur la surface de la terre, et dont le genre Panagée peut être regardé comme le type. Aux caractères que nous lui avons assignés plus haut, on peut ajouter celui d'avoir des palpes terminés par un article très large , qui présente quelr quefois une forme comparable à celle d'une petite hache , et que l'on ne retrouve pas ailleurs. Les Pana- géiens vivent auprès des eaux , comme les deux autres familles de Chlœnides , et nous ne possédons , en Europe, que deux espèces de ce groupe d'insectes: elles se rapportent au genre Panagée. Les autres se trouvent dans le continent de l'Inde , au Cap de Bonne-Espérance, et à la Nouvelle-Hollande : elles sont toutes ornées de jolies taches qui ressortent sur un fond noir ou très obscur. Quelques-unes, tout-à-fait noires , appartiennent à des sous-genres particuliers : tels sont les Dercyles, les Copties, et les Tefïlus que l'on avait jusqu'ici regardés comme des (^arabides. On en connaît de très brillantes : ce sont, d'une part , les Brachygnathes, les Pélécies, charmans insectes de l'Amérique du sud; et de l'autre, les Pambores , un peu moins éclatans, mais d'une taille plus avantageuse, ClILiENIDES, [['A-- et qui vivent à la Nouvelle-Hollande. Toutes ces es- pèces sont rares dans les collections, et leur nombre est encore peu considérable. Bien qu'elles présen- lent entre elles quelques différences, sous le rapport du nombre des articles dilatés aux tarses des mâles , elles ont un air de famille qui ne permet pas de les séparer. C'est ainsi que les Tefflus ressemblent telle- ment à quelques Panagées, qu'on serait tenté de les réunir; c'est encore ainsi que les Pambores se rap- prochent des Brachygnathes, avec lesquels ils parta- gent ce caractère, d'avoir les tarses semblables dans l'un et dans l'autre sexe. Les Pélécies , sous le rapport de la conformation des palpes , appartiennent aux Pa- nagéiens; sous celui de la forme des mandibules, ils seraient des Liciniens, et le nombre des articles élar- gis de leurs tarses les ferait prendre pour des Harpa- lides. 11 a donc fallu s'arrêter à l'ensemble de leur physionomie pour leur assigner une place. Nous allons donner dans un tableau les caractères des différens groupes que renferment les Panagéiens. g n. w M M t3^ a a w T^ tï- w O ^ w ^ o w :>^ w o H M '7' t-» !ï- «5 o ri •Tl t^ 5d M S M O rt C/2 •T3 > :^ > O rrs HH M L^ CT! CHLiENIDES. 4^9 GENllE PiNAGÉE. PANAG.^VS. LatREILLE*. Le nom de ce genre est du sans doute aux taches en forme de croix que présentent les élytres de quelques espèces ; mais, dans ce cas , il ne conviendrait qu'à fort peu d'entre elles. La plupart des Panagées sont noirs et ornés de taches rouges ou jaunâtres. Leurs élytres , en ovale alongé et assez convexe, sont très développées, comparativement au volume de leur tête et de leur cor- selet. La forme de ce dernier est assez variable : tantôt il est arrondi et plus large que long ; tantôt il est tron- qué en avant et en arrière: quelquefois, enfin, il est très court et tout-à-fait transversal. Dans les mâles, les deux premiers articles des tarses antérieurs sont seuls dilatés. Dans l'un et l'autre sexe , les palpes sont terminés par un article élargi : mais, dans les uns, cet article est en forme de triangle équilatéral; dans les autres, il représente plutôt une petite hache à tran- chant arrondi , ou un triangle très alongé , qui est inséré sur l'article précédent , par un des côtés de sa base. C'est ce que font voir les figures 5, a et 5, b. de la planche 17. La dent de l'échancrure du menton est petite , et semble divisée à l'extrémité dans quelques espèces; dans d'autres, elle paraît entière. La lèvre supérieure est très courte , tantôt entière , et tantôt I. Etyni. TTxvciyiu., sainteté. — Syn. Carabus , Linnëe, Fabricius , Olivier. 450 t; 0 LÉ 0 PTÈ IIES-PE NT AME UES. échancrée. Malgré ces variations de formes , nous ne croyons pas qu'il soit possible de séparer les différentes espèces de ce genre, parce que les caractères présen- tent de l'une à l'autre des^nuances difficiles à appré- cier. Les Panagées sont peu nombreux en espèces : ils sont répandus sur toute la surface du globe ; mais ils sont rares partout. La France en fournit deux que nous allons faire connaître : 1. LE PANACÉE GRAND'cROIX. (PI. 17, flg. 5.) Panagœus crux-major. Lin. *. C'est un joli insecte noir, revêtu de poils roux, et parsemé sur le corselet de points profonds. Ses élytres présentent des stries de points enfoncés , dont les in- tervalles sont faiblement ridés : chaque élytre est ornée de deux grandes taches rouges, placées l'une à la base et l'autre à l'extrémité ; celle-ci est arrondie et com- munique avec la première, par le bord extérieur des élytres qui est rouge aussi. La suture des élylres, et les bandes en travers qui séparent les deux taches, représentent assez bien une croix. On trouve cette espèce aux environs de Paris, dans la terre au pied des arbres, et dans les lieux humides, sous les pierres et autres corps ; elle est répandue dans une grande partie de l'Europe. Sa longueur est de quatre lignes, et sa largeur d'une et demie environ. I. Cdrabns crux-major, Faiin. Suce, n." 808. — Doj. Spec, t. II;, pag. 286; et Icon., t. H, pi. 88, fig. 2. CIILENIDES. [i^'Si 2. LE PANAGÉE A QUATRE PUSTULES. Panagœus quadri-pustalatus. Sturm. ^. Cette espèce , en apparence tout-à-fait semblable à la précédente, en diffère réellement parce que son corselet est ovale, plus long que large, tandis que, dans l'autre, il est plus large que long. De plus, la deuxième tache rouge des élytres ne communique pas avec la première, parce que le bord extérieur est noir en cet endroit. On la trouve beaucoup plus rarement que le Pana- gée grand croix, et M. le Comte Dejean, qui l'a rencon- trée assez abondamment en Styrie, a remarqué qu'elle exhale une odeur très forte. Elle a trois lignes de lon- gueur, et environ une ligne et demie de largeur. Les Panagées ont beaucoup de rapports avec les sous-genres que nous allons faire connaître : 1.° LES TEFFLUS. TeffluS. LeACH 2. Ces insectes, remarquables par leur grande taille, ont les plus grands rapports avec certaines espèces étrangères de Panagées. Comme dans celles-ci, le der- nier article de leurs palpes est en forme de hache ou I. Deutsl. Faun., t. III, pag. 172, pi. ^3, fig. P. — Dej. Spec, t. II, pag. 288; et Icon., t. II, pi. 86, fig. 3. — Voyrz, pour les autres es- pèces : le Species de M. le Comte Dejean; — le Zool. Journal, t. I ; — les Annal, de la Soc. Entom. de France, t. I, et II ; — le lom. a.^des Trans. de la Soc. philos, de Philadelphie; — la Description des Insectes de Mada- gascar, par M. Klug. •2. Etym. incertaine. — Syn. Carabus , Fabricius. 432 r.OLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. de coutelas, et il s'insère sur l'article qui le précède par un des côtés de sa base. Leur lèvre supérieure est aussi très courte , mais elle est entière et môme un peu avancée. La dent de l'échancrure de leur menton est simple comme dans plusieurs Panagées ; mais elle est pointue et non pas arrondie comme dans ces derniers. Les deux premiers articles de leurs tarses sont plus larges dans les mâles que dans les femelles, et dans les deux sexes, ils le sont beaucoup plus que les trois sui- vans. Les mâles se distinguent encore des femelles par la forme de leur corselet, qui est anguleux au milieu dans ceux-là, et arrondi dans celles-ci, et par leurs mandibules qui sont échancrées près du bout, et re- courbées après l'échancrure. Le grand volume de leur abdomen donne à ces insectes un rapport de plus avec certains Panagées, et l'on pourrait peut-être regarder aussi bien ceux-ci comme des Tefïlus, ou les Tefflus comme de vrais Panagées. La seule espèce connue est : LE TEFFLUS DE MÉGERLE. (PI. I7, flg. 6.) Tefflus Megerlei. Fab. ^. Ce bel insecte est tout 'noir et assez brillant. Il a le dessous des articles des tarses garni de poils roux, et la partie membraneuse du dernier article de ses palpes est de cette même couleur. La tête présente quelques impressions, et le corselet est ponctué , d'une manière très ii:régulière , ce qui lui donne un aspect I. Carabus Megerlei, Syst. Eleuth., 1. 1, pag. i6g. — Dej. Spec, t. îl, pag. 21 j et Icon., 1. 1 , pi. 29, fig. 5. CHL^NIDES. [\ù7i tugueux. Les élytres sont ornées de plusieurs côtes longitudinales, lisses et arrondies, dont les intervalles présentent une série de gros points élevés. Ce grand C arabique semble habiter le centre de l'Afrique ; on le trouve depuis le Sénégal jusqu'en Nubie. Il a un pouce et trois quarts de longueur, et huit lignes environ de largeur. On prétend que ses élytres , qui sont soudées , servent aux négresses de pendans d'oreilles. Il est encore rare dans les collec- tions. 2.° LES COPTIES. — Coptia. Br. *. On les reconnaît à la forme grêle et ovalaire du dernier article de leurs palpes maxillaires , qui est tronqué très obliquement, et dont l'extrémité paraît se terminer en pointe. Le dernier article des palpes labiaux est plus large, et coupé presque en travers, ce qui lui donne l'aspect d'un triangle. La livre supé^ rieure est courte , et ne paraît pas échancrée. Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont élargis dans le mâle. La seule espèce connue est , LA COPTIE ARMÉE. Coptia armata. Lap. ^. Tout son corps est noir, mais les palpes, les an- tennes et les tarses sont bruns. Elle a le corselet I. Etym. y.Wla , couper. a. Panagceus armatiis. Annal, de la Soc. Entoni. de Fiuiice, t. I, pag. 391 . I^SECTES. IV. 28 454 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. court, large, couvert de gros points enfoncés, marqué en long de trois impressions profondes, et armé de chaque côté de deux fortes épines , qui sont dirigées en arrière. Ses élytres présentent des stries très pro- fondes , dans chacune desquelles on remarque une série de très gros points enfoncés. Cette jolie espèce se trouve à Cayenne et au Brésil ; nous l'avons vue dans la collection de M. Buquet. Elle a environ quatre lignes de longueur, sur un peu plus d'une et demie de largeur. 5.° LES DERCYLEs. — Dercylus. Lap. ^. Ce sous-genre , établi récemment par M. de Laporte , ne diffère des Panagées , selon ce naturaliste , que parce qu'il a le premier article des palpes renflé, le dernier très court, légèrement dilaté en hache, et les deuxième et troisième articles des tarses antérieurs élargis dans les mâles, et déforme carrée. On n'en connaît qu'une seule espèce , LE' DERCYLE NOIR. Dercylus ater. Lap. ^. Il est noir comme l'indique son nom , et de plus lisse et luisant. Son corselet est peu large, tronqué en ar- rière, et impressionné de chaque côté. Ses élytres présentent des stries profondes et lisses, et ont les angles de la base saillans. ). Etym. incertaine. 2. Annal, de la Soc. Entom. de Fiance, t. I, pag. 3g2. CHL/ENIDES. 4^5 La patrie de cet insecte est le Brésil. Il a six lignes et demie de longueur, et trois et demie de largeur. l\.° LES BRACHYGNATHES. — Bracliygnatlius. Perty. ^. Les insectes qui composent ce sous-genre, peuvent être rangés parmi les plus beaux de toute cette tribu, à cause de l'éclat des couleurs, dont leurs élytres sont revêtues. Ils ont à peu près les palpes des Tefflus , et ne peuvent guères se distinguer des Panagées , que par leurs antennes qui sont comprimées et dont le premier article est très court. Leur corselet est large, et ses angles postérieurs sont quelquefois prolongés en forme d'épines. On les trouve dans les parties méridionales du Brésil, et l'on ignore quelles sont les différences qui existent entre les deux sexes. LE BRACHYGNATHE BRILLANT. (PI. l8, flg. 1.) Bracliygnatlms festivus. Dej.'^. Tout le corps de ce bel insecte est d'un bleu violet brillant, à l'exception de la bouche, des antennes et des pattes, qui sont noires. Son corselet, dont les an- gles postérieurs ne sont point prolongés, présente, de chaque côté de la ligne du milieu , une impression profonde et alongée. Ses élytres sont de la plus belle 1. Etym. /?ça5cùç , court; yvciâoi,, mâchoire. — Sjn. Eurysoma, Dcjean; Panagœus, Guérin, (Iconograpliie du Règne aniiimlj. 2. Spec. , t. V, pag. 596 ; et Icon. , t. II, pi. 88, fig. i. — Voyez, pour les autres espèces : le Species de M. le Comte Dejean ; — le Voyage de MM. Spix et Martius au Brésil 5 — riconographie du Règne animal par M. Guérin. 436 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. nuance de cuivre doré , avec le bord violet, et ornées de stries dont le fond est lisse, et dont les in- tervalles forment des côtes un peu aplaties. 11 a environ six lignes de longueur, et pas tout-à-fait trois de largeur. 5.° LES PAMBORES. — Pamhorus. Latr. *. Les beaux insectes qui rentrent dans ce sous-genre nous offrent une particularité qui leur est commune avec les précédens, c'est que les tarses des mâles pa- raissent être semblables à ceux des femelles. Celles-ci ne différeraient des mâles que par leurs proportions un peu plus larges. Les Pambores ont le dernier ar- ticle des palpes conformé à la manière des Teïflus et des Brachygnathes, comme on peut le voir dans la planche troisième du tome Y, fig. 3, a. Leur lèvre supérieure courte , large et échancrée au milieu , n'est séparée du chaperon que par une simple suture, ce qui pourrait faire croire qu'elle est grande et avancée. Leurs mandibules sont munies de dents ai- guës et acérées, et leur extrémité est plus recourbée que dans aucun des autres groupes de cette famille. Leur menton est tout-à-fait sans dent , et presque sans échancrure. Les Pambores sont de très beaux insectes qui n'ont été trouvés jusqu'ici qu'à la Nouvelle-Hol- lande. Ils ont un peu l'aspect des Carabes, dont nous parlerons plus loin. I. Elym. T!u.n^^<.^.. gloulun. CIILiENIDES. 4^7 LE PAMBORE ALTERNANT. (Tom. V, pi. 5, flg. 3.) Pamborus alternans. Lat. ^. Cet insecte est noir avec des reflets bleus ou verts sur les bords du corselet , qui est ridé en travers , et marqué en arrière de deux impressions profondes. Ses élytres sont larges , ovales et ornées de plusieurs côtes lisses et arrondies, dont quelques-unes sont in- terrompues en plusieurs endroits : les intervalles qui séparent ces côtes présentent une série de gros points élevés. La couleur des élytres est un vert bronzé plus brillant sur les bords, et très obscur sur les côtes. Il a environ quinze lignes de longueur, sur six ou un peu moins de largeur. * 6." LES GÉOBiES. — Geobius. Dej. -. L'espèce qui sert de type à ce groupe se rapproche des Panagées d'Europe par l'ensemble de ses formes. Cependant on ne sait pas si les mâles ont les tarses an- térieurs élargis, ou si, dans les deux sexes, leurs articles sont simples. Ce qui distingue particulièrement les Géobies, c'est que le dernier article des palpes labiaux est seul élargi et triangulaire, comme dans plusieurs Panagées, tandis que le même article des palpea maxil- laires est alongé, et un peu ovalaire. La lèvre supérieure est étroite et presque carrée. Le menton présente au mi- 1. Ency cl. méthodique, t. VIII, pag. 678. — Dej. Spec, t. II, pag. 19; et Icon., t. I, pi. 29, fig. 4- — Voyez, pour les autres espcces, le Magasin de Zool. de M. Guérin. 2. Etyni. y*, terre ^ îié», je vis. 458 COLÉOPTÈPiES-PENTAMÈRES. lieu de son échancrure une dent simple et arrondie , qui est presque aussi grande que les lobes latéraux. f LE GÉOBIE VELU. Geohins pubescens. Dej. *. • Il est noir et velu : ses élytres sont ornées d'un reflet violet très obscur, et un peu métallique; ses palpes sont fauves, et ses pattes d'un roux foncé. Son corselet est tout couvert de points enfoncés, et marqué en ar- rière de deux impressions assez alongées. Ses élytres sont un peu convexes, et présentent des stries ponc- tuées, dont les intervalles, très peu élevés, sont par- semés de petjjts points assez rapprochés. Cet insecte se trouve à Buenos- Ayres. Il a trois li- gnes et demie de longueur, et une et demie de largeur. 7.° les loricères. — Loricera. Lat. ^. Ils s'éloignent de tous les autres sous-genres de cette famille , par la forme cylindroïde ou ovalaire du der- nier article de leurs palpes. Leur lèvre supérieure est assez développée; cependant elle est moins longue que large, et arrondie. Leur menton présente une dent sim- ple au milieu de son échancrure, et les trois premiers articles des tarses antérieurs sont élargis dans les mâles. Ce qui peut faire reconnaître ce sous-genre à la pre- 1. Spec, t. V, pag. 606; et Ifeon. , t. II, pi. 89, fig. I. 2. Etym. Zo/tca , cuirasse 5 ou peut-être lorum, courroie, cordage, et xsçaç, corne j à cause des poils que présentent les antennes, et de la forme même de ces antennes. — Syn. Carabus, PaykuU, Fabricius, Olivier. CHLiENIDES. 4^^ mière vue, c'est que les premiers articles de leurs an- tennes sont très gros , et hérissés de poils raides (PL iS. fig. 2. a.). La seule espèce connue est, LE LORICÈRE A ANTENNES VELUES. (PI. l8. flg. 2.) ^Loricera pilicornis. *. Il a le dessus du corps d'un bronzé assez obscur , et le dessous d'un brun foncé. Ses cuisses sont noires , ainsi que les premiers articles des antennes: les autres sont bruns et velus, comme cela se voit dans tous les Carabiques. Ses jambes et ses tarses sont fauves, ainsi que les parties de la bouche. Ses élytres sont plates et ornées de stries peu^ profondes et ponctuées : on distingue en outre trois ou quatre enfoncemens pro- fonds, disposés sur chaque élytre en une série lon- gitudinale. Son corselet est rétréci en arrière , ponctué sur le bord postérieur, et marqué aux angles d'un enfoncement profond. On rencontre cet insecte dans les endroits maréca- geux de la plus grande partie de l'Europe. Il a trois ou quatre lignes de longueur., sur une et demie de largeur. Nous placerons, à la fin de cette famille , un genre que l'ensemble de ses caractères semble y rapporter, bien que le nombre des articles élargis de ses tarses soit le même que dans les Harpalides , dont nous allons nous occuper. En effet , les quatre premiers articles I. Carabus pilicornis, Monogr. Caiab., n.° l\'] , — Dej. Spec, t. II, pag, 293 j et Icoii., t. II, pi. 89, fig. 2. — Une seconde espèce est déciile dans le Zool. Atlas d'Eschscholtz. l\1\0 coléoptères-pentamères. des tarses antérieurs sont élargis comme dans ces derniers , mais les mêmes articles des tarses de la deuxième paire de pattes ne le sont que fort peu, ou peut-être point du tout. Ses palpes , qui sont terminés par un article en triangle , sa lèvre supé- rieur très courte , ses mandibules saillantes , et la grosseur enfin du dernier article de ses antennes , lui donnent les plus grands rapports avec les insectes de la famille des Panagéiens. C'est une nouvelle pi-euve de l'insuffisance de nos méthodes , qui ne nous per- mettent pas d'assigner à nos divisions des caractères certains. G-ENRE PÉLÉGIE. PELECIVM. KiRBY. ^. Le nom que portent ces insectes indique la forme triangulaire du dernier article de leurs palpes. Leur lèvre supérieure est échancrée au milieu. Leurs mandi- bules sont avancées, courbées du haut en bas et sans dents. Leur menton est divisé en trois lobes peu sail- lans , et à peu près égaux. Les trois premiers articles de leurs tarses antérieurs (/;/. i8./ig. 3. ^ O ^ b O H «5 ti ^ ft^ -s; n 1 o a:; § n K) < Ci .'^ C/5 r= c CL, ^ !r î^ k^ <^ kj »^ -< o Ci W O O «1 "3 S 5< 5 « « oj s f- Qh 3=3 "-^ s re i< e- o o .î; 3 ^ èï'B g g g 44^ C OLE OPTÉ RE. s- PEINT AMER ES. GENRE PROMÉGODÈRE. PROMECODERUS. DeJEAN ^ Les insectes compris sous ce nom diffèrent, par l'ensemble de lem- physioQomie, de tous ceux du groupe des Harpalides; mais la dilatation des tarses dans les mâles étant semblable à celle de ces derniers, on les a placés avec eux , faute de pouvoir les classer d'une manière plus satisfaisante. Cependant la saillie de leurs mandibules , et la courbure de ces mêmes organes à l'extrémité , leur donnent quelques rapports avec les derniers genres de la famille des Panagéiens, que M. le Comte Dejean fait venir en tête de celle des Harpaliens. Néanmoins, la forme générale des Promécodères diffère assez de celle des Pélécieset des Eripes : elle est plus alongée, et l'étranglement qui sépare les élytres du corselet , outre la figure ovalaire de ces deux parties , leur donne un aspect tout-à-fait propre et que l'on pourrait comparer à celui des Bros- ques, ou de quelques Féronies de la division des Stéropes. Les antennes des Promécodères sont composées d'articles un peu alongés, et plus gros au bout qu'à la base. Elles sont à peine aussi longues que la tête et le corselet réunis. Leur Ikvre supérieure est plus large que longue, et très peu échancrée au bord antérieur. l. Elym. TTÇouiixwç , oblongj St^', coii. IIARPALIDES. /|/,C) Leurs palpes sont terminés par un article en cylindre un peu ovale , tronqué à l'extrémité et qui est plus renflé aux palpes labiaux qu'aux maxillaires. Leur menton pré- sente une échancrure profonde, au fond de laquelle on voit une dent peu saillante. Enfin, leurs élytres sont soudées entre elles et les tarses des mâles sont garnis en dessous de poils très serrés, qui forment une espèce de brosse. Nous empruntons ces dernières expressions au Species de M. le Comte Dejean , car nous ne con- naissons que les femelles de ces insectes. Les Promécodères sont propres à la Nouvelle-Hol- lande, et offrent cette particularité de ne pouvoir, ainsi que plusieurs espèces de cette contrée remar- quable, entrer facilement dans les cadres de nos classi- fications. On n'en connaissait jusqu'ici qu'une espèce, à laquelle nous en ajouterons une seconde. 1. LE PROMÉCODÈRE A ANTENNES BRUNES. Promecoderus brannicornis. Dej. a. C'est un joli insecte dont la couleur est un brun luisant à reflets violets. Son corselet figure un carré plus long que large , dont les angles auraient été ar- rondis. Ses élytres sont assez plates et de forme ova- laire ; cependant elles sont de largeur égale jusque près de l'extrémité : les stries légères qui les sillon- nent, et qui sont faiblement ponctuées, brillent d'une légère teinte de violet rougeâtre. Les palpes et la base des antennes sont d'un brun un peu ferrugineux ; les tarses sont aussi de cette même couleur. Spec, t. rV, pag. 28; et Icon., t. HI, pi. 173, f]g. ,. 1^SECTE';. IV. 29 l\ ;)0 C O L K O P TE P. E S - P E N T AME l\ E S. 11 a sept lignes de longueur, sur deux et demie de largeur. Le seul individu que possède le Muséum a été rapporté de l'île des Kanguroos , par M. Pérou , à qui cet établissement est redevable de beaucoup d'insectes des terres australes. 2. LE PROMÉCODÈRE DE LOTTIN. (PI. 1 8 , flg. 4- ) Prome coder US Lottini. Br. 11 est aussi joli que le précédent, et sa couleur est un cuivreux rougeâtre assez obscur, qui se change en brun sous le corps. Ses pattes offrent la même nuance que les parties supérieures. Ses palpes, sa lèvre et la base de ses antennes sont d'un brun un peu ferrugi- neux; le reste de ces dernières est d'un jaune assez obscur. Son corselet et ses élytres ont une forme ova- laire plus alongée que dans l'autre Promécodère , et leur surface est tout-à-fait lisse. Sa longueur est de près de cinq lignes, et sa largeur d'un peu plus d'une et demie. Il a été donné au Mu- séum, par M. Lottin, officier de la marine royale, qui l'a recueilli à la Nouvelle-Zélande. •s«o*««e««» GENiîE ANISODACTYLE. ANJSOBACTYLVS. DeJEAN^. Le nom que portent les insectes de ce genre indique les proportions inégales des articles de leurs tarses , et I. Etym. ântroç, iuégal j J'axIvAos, doigt. — Syn. //arpa/u*, Gyllcnhal, Sturm , Dufour, Say, etc.j Carabiis, Fabricius. HARP ALIDKS. c'est encore dans les mâles seulement que ce caractère peut être observé (pi. i8,fig. 5, a.). Les espèces qui le présentent avaient été confondues avec lesHarpales jus- qu'à l'époque où M. le Comte Dejean publia son Spe- cies. Ce savant remarqua la forme courte et élargie des articles qui composent les quatre tarses antérieurs des mâles, et surtout le peu de développement du premier de ces articles, tandis que dans les vrais Harpales, tous sont à peu près égaux. Il se crut dès-lors autorisé à sé- parer des autres ceux de ces insectes qui ont les tarses ainsi conformés, et il établit de cette manière un groupe fort naturel : ce groupe présente encore, dans les poils dont ses tarses sont garnis en dessous, un caractère qui vient donner plus de force au premier. Le nombre des Anisodactyles connus ne s'élève pas à trente, et sept d'entre eux seulement se rencon- trent sur notre territoire. Ce sont des insectes plats, revêtus en général de couleurs obscures, et qui sem- blent répandus dans les différentes parties du monde. Leurs élytres, en carré long et quelquefois plus étroites à l'extrémité, présentent des stries ordinairement pro- fondes, mais qui sont très affaiblies dans les espèces propres à l'Amérique; ces dernières ont aussi le cor- selet un peu incliné sur les côtés et avancé aux an- gles postérieurs, tandis que, dans les autres Anisodac- tyles, cette même partie représente un carré , dont la surface est à peine convexe, et qui se rétrécit plus ou moins en arrière. La Icvre supérieure des insectes de ce genre est un peu plus large que longue, et sans échancrure en avant. heurs palpes sont terminés par un article cylindrique, un peu ovalaire et tronqué. Leurs antennes sont filifor- 452 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. mes et à peu près aussi longues que la lête et le corselet réunis. Enfin , leur menton présente une échancrure profonde qui semble dépourvue de dent au milieu. Ces caractères sont, à peu de chose près, les mêmes que ceux des Harpales , comme nous le verrons un peu plus loin. Les habitudes des Anisodactyles ne sont pas plus connues que celles des autres Harpaliens. On les ren- contre courant à terre , ou cachés sous les pierres , à la manière de presque tous les autres genres de cette famille. .1. l'amsodactyle héros. Anisodactylas lieras. Fab. *. C'est un joli insecte mi-parti de noir et de fauve. Il a le corselet, les deux tiers postérieurs des élytres et la poitrine de la première couleur , tandis que sa tête, la base de ses élytres, son ventre et ses pattes sont fauves; la dernière moitié des antennes est brune. Sa tête est marquée de deux enfoncemens profonds, et son corselet en présente aussi deux en arrière, outre de légères rides transversales qui couvrent sa surface. Ses élytres offrent des stries assez profondes et qui sont lisses , ainsi que les intervalles qui les séparent. On trouve cet insecte en Espagne et en Barbarie. Il a cinq lignes de longueur et deux environ de largeur. 1. Caiabus héros , Syst. Eleulh., t. I, pag. io\. — Dcj. Spcc. t. IV, pag. i34. IIATIPALIDES. 4^^ 2. l'anisodactyle verdoyant. (PI. 18, flg. 5.) Anisodactylas virens. Dej. ^. Il est en dessus d'un vert assez brillant et orné de quelques reflets bronzés; en dessous, sa couleur est un noir orné de quelques nuances vertes : les cuisses en particulier sont de cette dernière couleur. La base des antennes et le bout des palpes sont ferrugineux. On distingue de chaque côté du bord postérieur du corselet un enfoncement large , peu profond, et qui est tout rempli de points enfoncés , plus grands au milieu et moindres sur les bords. Ses élytres sont marquées de stries lisses, dont les intervalles sont peu élevés. Cet insecte semble répandu dans le midi de la France , et se rencontre aussi en Barbarie. Il a cinq lignes de longueur sur deux environ de largeur. Deux sous-genres partagent avec les Anisodactyles le caractère d'avoir les tarses des mâles garnis en dessous d'une brosse de poils serrés. Ce sont : 1.° LES GYNANDROMORPHES. — Gynandromorplius. Dej. ^. Qui ressemblent beaucoup aux Anisodactyles par la forme du corps, et qui ont môme les tarses de devant 1. Spec. t. IV, p. i35. — Voyez, pour les autres espèces, ce même ou- ■vrage^ — le tom. II des Trans. de la Soc. philos, de Philadelphie ; — les dernières publications de M. Say, réunies sous le titre de Descriptions of new Species of north American losects , etc. (Nous ne connaissions jus- qu'ici que des fragmens sans titres de cet ouvrage, ainsi que nous l'avons dit à la page 33 de ce volume)j — et enfin le Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, t. V. 2. Etym. 7vvi), femelle; «.vcTçuç , mâle ; /il , forme, — Syn. Harpalus Sturmj Carabus, Rossi, Schonherr. HDu\. COLÉOPTÈRES-PENïAiMÈRES. conformés dans les mâles, comme ceux de ce même genre ; mais leurs tarses intermédiaires sont plus étroits et composés d'articles égaux. Les femelles, au con- traire , se font remarquer par le développement du premier article de leurs tarses antérieurs qui est fort large : les suivans diminuent insensiblement. On ne connaît qu'une seule espèce de ce sous- LE GYNANDROMORniE D ETRURIE. Gynandromorp/ius Etruscus. Schônii. ^. Il ressemble à l'Anisodactyle héros par la disposi- tion de ses couleurs. Il a en effet la première moitié des élytres et les pattes rougeâtres , mais sa tête est noire, ainsi que son corselet etle dessous de son corps. La dernière moitié de ses élytres est d'un vert un peu bleu , avec les bords rougeâtres ; ses antennes sont brunes et ont la base ferrugineuse : cette couleur est aussi celle des palpes. Tout son corps est couvert de points enfoncés qui sont très nombreux sur les élytres, et ces dernières présentent, en outre, des stries assez profondes. On trouve cet insecte dans le midi de la France , en Espagne^ en Italie et jusqu'en Morée. Il a cinq lignes de longueur, sur deux environ de largeur. I. Carabus Etruscus, Synon. Insect. t. I, pag. 212. — Dej. Spec, t. IV^ pag. 488. — Le Harpalus hf lacis, décrit par M. Say dans le t. II des Tran- sactions de la Société Américaine de Philadelphie, pag. 3i, appartient très probablement à ce sous-genre. IIARPALIDES. 455 2^ LES GÉOBÈNES. — Geobœnus. Dej. ^. Ce sous-genre a pour caractère la forme des articles de ses tarses, qui sont tous égaux dans les mâles, et tout-à-fait simples dans les femelles. Dans le pre- mier cas, on ne pourra le confondre avec les Aniso- dactyles, et le second l'éloigné des Gynandromorphes. Son aspect n'est plus celui de ces deux groupes d'in- sectes. Son corps est plat , ovalaire ; ses élytres sont à peine striées ; ses palpes sont presque terminés en pointe, et les bords de son corselet sont inclinés. De plus, les articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles sont plus étroits, en triangle, et le premier est long et à peine élargi ; les tarses intermédiaires ne le sont même point du tout. On ne connaît qu'une espèce de ce sous-genre , qui se trouve dans les environs du Cap de Bonne-Espérance. LE GÉOBÈNE LATERAL. Geobœnus lateralis. Dej. -. Sa couleur est un brun foncé sur le milieu du cor- selet et des élytres , et tout-à-fait noire sur la tête et le dessous du corps : les deux premières parties sont ornées d'une large bordure jaune. Cette couleur est aussi celle des pattes, de la base des antennes et des palpes ; le reste des antennes est plus obscur. La tête brille quelquefois d'un reflet bronzé. La surface du corselet paraît lisse, et présente, en arrière, deux im- 1. Etym. ■yil , terre; iaiva , je marche. ■2. Spcc, l. IV, pag. 4"3. 456 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. pressions vers le bord. La troisième strie des élytres , à partir de la suture , présente trois points enfoncés, et le bord extérieur offre une rangée de points beau- coup plus gros. La longueur de cet insecte est de trois lignes en- viron, et sa largeur d'un peu moins d'une et demie. GENRE HARPALE. HARPJLVS. LatREILLE ^. Ce, groupe d'insectes, qui renferme un très grand nombre d'espèces , ne se composait pas seulement , lorsque Latreille le forma dans son Gênera Crustaceo- rum , de tous les Carabiques qui ont les quatre pre- miers articles des quatre tarses de devant élargis ; il contenait, de plus, tous les genres que nous avons passés en revue dans les deux races précédentes, les Chlaenideset les Féronides, si l'on en excepte toutefois celui des Licines; il comprenait même quelques es- pèces que nous mentionnerons dans la race suivante, ou celle des Scaritides. Dans la première édition du règne animal de Cuvier, les Harpales furent res- treints aux seules espèces dont les tarses ont quatre articles dilatés , et ils comprenaient alors la famille que nous désignerons bientôt sous le nom d'Jcino- piens. Le genre Féronie , établi à cette époque, reçut tous les antres Harpales de l'ouvrage précédent , qui T. Etym. «çwâ^M, saisir. — Syn. — Carabiis des aulems; Selenophorus, Bradybœnus, Hypolithus, Dcjean. IIARPALIDES. 4^7 furent répartis dans un grand nombre de genres, ainsi que nous lavons indiqué à l'article des Féronies. Ce fut quelques années après que parut le Species de M. le Comte Dejean. Le genre Harpale^ tel qu'il était présenté dans le règne animal , devint pour lui la grande famille des Harpaliens , qu'il divisa en une trentaine de genres environ, et les Harpales, comme nous les entendons aujourd'hui , étaient compris sous les quatre noms collectifs de Sèlénopjiore , Bradybène, Hypolithe et Harpale. Ces divisions reposent sur des caractères de trop peu de valeur pour être conservées; nous nous en servirons comme de sections pour mieux grouper les espèces, et nous indiquerons seulement ce que chacune de ces sections semble offrir de parti- culier. 1." Nous commencerons par les Harpales propre- ment dits , qui ont les articles des tarses antérieurs des mâles plus larges que longs, et le corselet plus ou moins carré et quelquefois arrondi. Leur corps est lisse en général. 2.° Les Bradybènes diffèrent des précédens en ce que les mêmes articles des tarses sont très peu dilatés, et que le premier l'est encore moins que les autres. Leur corselet est en carré plus large que long , avec les angles aigus et saillans : la forme de leur corps est plus bombée. 5.° Les Hypolithes ont les articles des tarses des mâles aussi longs que larges, le corselet en carré plus large que long, et le corps entièrement couvert de points rapprochés et orné de reflets irisés. 4-° Les Ophones, que M. le Comte Dejean ne re- garde avec raison que comme une section des Har- 458 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. pales, ont, comme les précédens, le corps entièrement ponctué ; leurs tarses sont conformés comme ceux des vrais Harpales, et leur corselet est plus étroit en ar- rière. 5." Enfin, les Sélénophores ne sont que des Har- pales de moindre taille , semblables quelquefois aux Amares par leur forme et leur éclat métallique : leurs élytres présentent ordinairement trois séries de gros points enfoncés, et leur menton paraît dépourvu de dent. Quant au groupe mentionné par M. le Comte Dejean, sous le nom de Pangus , il se répartit très bien dans les Harpales proprement dits. L'absence de dent au menton n'est point un caractère qui lui soit propre , puisque cette dent ne se retrouve pas dans beaucoup de vrais Harpales, et que la considération de ce carac- tère force à éloigner des espèces qui ont entr'elles les plus grands rapports K M. Stephens, dans les Illustrations of British Ento- mology, signale quelques différences entre les Ophones et les Harpales ; ces différences , qui reposent sur la grosseur relative des articles des palpes et sur la pro- fondeur de l'échancrure du menton, ne nous semblent réellement pas assez grandes ni surtout assez faciles à constater : elles introduisent alors de plus grandes dif- ficultés dans l'étude des espèces. La manière de vivre des Harpales est assez uniforme; nous n'avons même à ajouter à ce que nous avons dit I. Par exemple, le H. caliginosus , qui se trouve placé avec les Pangus, tandis que les H. bicolor,faunus et plusieurs autres de l'Amérique du Nord sont classés avec les Harpales. Cependant ces insectes forment une série bien naturelle , à laquelle se rallache notre H. rufico mis. Il ART ALI DES. 4^9 sur ce sujet à l'article des Harpaliens, qu'une obser- vation de M. Stephens, insérée dans l'ouvrage cité plus haut; c'est que les Ophones sont plus répandus pen- dant l'été que les vrais Harpales , et semblent affec- tionner davantage les terrains sablonneux. 11 reste donc à résumer, en peu de mots, les carac- tères des insectes que nous comprenons sous le nom de Harpales. Ils ont tous le dessous des articles des tarses, de ceux du moins qui sont élargis dans les mâles , garni d'une double rangée de petites écailles placées en travers (pi. 18, fig. 6, a. ) Quant aux espèces dont M. le Comte Dejean a dit que « leurs tarses étaient garnis en dessous, dans les mfdes, de poils nombreux et serrés formant une brosse continue » , elles se rapportent au genre qu'il a établi sous le nom d'Anisodactyle , mais elles sont peu nombreuses. Un autre caractère des Harpales, c'est d'avoir la lèvre supérieure plus large que longue et entière, ou très légèrement échancrée. Leur menton est quelquefois sans dent ; quelquefois il présente une saillie très légère : souvent aussi il offre une véritable dent; mais plus encore que dans les deux races pré- cédentes, ce caractère semble sans valeur réelle. et. LES HARPALES VRAIS. 1. LE HARPALE OBSCUR. Harpalus caliginosus. Fab. *. C'est le géant des insectes de ce genre : il a dix lignes de longueur sur quatre de largeur. Sa couleur I. Carahus caliginosus , Ent. Syst. Siippl. pag. 5']. — Dej. Spcc, t. IX j pa j . 1 i 5 . 46o COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. est un brun très foncé , presque noir en dessus , et ferrugineux en dessous ; ses antennes et ses pattes sont plus obscures. Sa tête présente , un peu en avant des yeux^ deux impressions profondes. Son corselet est tout couvert de petits points enfoncés qui le font pa- raître rugueux en arrière, et qui disparaissent sur le milieu ; ses angles postérieurs sont très sailtans. Ses élytres sont marquées de stries peu profondes qui paraissent très faiblement ponctuées. L'échancrure de son menton est dépourvue de dent. On trouve cet insecte dans l'Amérique du Nord où il est très répandu, ainsi qu'à la Martinique. 2. LE IIARPALE A ANTENNES ROUSSES. (PI. 1 8, fig. 6.) Harpalus ruficornis. Fab. ^. Cette espèce est la plus grande et peut être la plus répandue de toutes celles que l'on trouve en Europe. Elle est d'un brun foncé en dessus et un peu rou- geâtre en dessous ; ses pattes , ses antennes et ses palpes sont de cette dernière couleur. Son corselet et ses élytres sont couverts de points très petits et très nombreux, d'où il sort une grande quantité de petits poils soyeux qui forment un duvet ras sur le corps de cet insecte : il a le corselet plus large que long , un peu rétréci en arrière et aigu aux angles postérieurs; le milieu de sa surface est presque lisse ainsi que la tête. On le trouve dans toute l'Europe , sous les pierres et courant à terre , principalement au printemps et à I. Carabus rrjîcornis, Eut. Syst , t. I, pag. i34- — Dej. Spec.;, t. IV^, page 249. — Oliv. Ent., t. lîIjn.oSS, pi. 8, fig. 91. IIARPALIDES. /|6l l'automne. Sa longueur est de six lignes, et sa largeur de deux et demie. Une variété de cet insecte a été regardée comme une espèce par quelques auteurs ^. Sa forme et sa couleur sont absolument les mômes , seulement sa taille est moindre d'un tiers. Elle est aussi répandue que le type de l'espèce. 3. LE IIARPALE PROTÉE. Harpaliis Proteus. Payk. -. Aussi commun que le précédent, cet insecte s'en distinguo aisément par sa couleur, qui est un vert très brillant dans les mâles, et rougeâtre dans les fe- melles. Il a les palpes, la base des antennes et les pattes d'un jaune un peu ferrugineux; le reste des an- tennes est quelquefois brun, et le dessous du corps est d'un brun plus ou moins ferrugineux. Son corselet est plus large que long, un peu plus étroit en arrière qu'en avant, et ses angles postérieurs sont un peu ob- tus. Un des caractères de cette espèce consiste dans la ponctuation que l'on remarque quelquefois sur les côtés des élytres. On la trouve dans la plus grande partie de l'Europe et en Orient : elle est fort répandue pendant le milieu de l'été. Sa longueur est de quatre à cinq lignes, et sa largeur d'une et demie à deux environ. Il existe plusieurs variétés de ce Harpale , dont on a fait à tort des espèces. La première ^ se reconnaît à 1. Carabus griseus , Panz. Faun. Germ. fasc. 38, n.o i. — Dei. Spec, t. IV, pag. 201. 2. Carabus Proleus, Monogr. Car.n.o 72. — Carabus œneus, Fab. Ent. Syst , t. I, pag. i56. — Dej. Spec, t. IV, pag. 269. 3. Harpuliis confusus, Dej. Spec, t. IV, pag. 2;j. 46a COLÉOPTÈRES-PENTAMEUES. la couleur de ses cuisses, qui est noire, et quelque- fois tout le dessus de son corps est d'un bleu violet. La deuxième ^ en tout semblable à la précédente, a pour caractère de se rencontrer dans l'Amérique du Nord. Une troisième variété - diffère des deux précédentes par ses antennes, qui sont brunes, excepté à la base, et parce qu'elle n'a pas de points sur les côtés du corps : ses cuisses sont noires comme dans la précédente, et sa couleur est quelquefois aussi un bleu violet. Quel- ques individus ont cependant les cuisses jaunes, comme le type de l'espèce. /3. LES BRADTBÉMSS. 4. LE HARPALE ÉCHELON. Harpalus scalaris. Oliv. ^. Tout son corps est d'un fauve clair, avec le dessous un peu plus obscur. Son corselet présente, au milieu, deux petites taches alongées et d'un vert bronzé , et ses élytres sont ornées d'une bande de la même cou- leur, placée le long de la suture , et qui s'élargit d'une manière irrégulière, près de la base et avant l'extré- mité : cette bande , à sa partie la plus large , n'atteint guère que la cinquième ou sixième strie. Le corselet est court, un peu rétréci avant le bord postérieur, et 1. Harpalus assimilis, Dij.Spcc, t. IV, pag. 272. 2. Carabus distingiiendus , Huit. Faim. Austr., t. II, pag. 76. — Dcj. Spec, t. IV, pag. 274. 3. Carabus scalaris , Eut., t. III, n." 3.^r, pag. 79, pi. lo, fig. 114- — Dej. Spec, t. IV, pag. i6i — Rapportez à celte division, outre les deux autres espèces de Bradybœmis de M. le Comte Dejean, son Harpalus ephip- pium, t. IV, pag. 38g, et celui décrit sous le nom de Cayennensis , par M. de Laporle, dans le tom. I.*'" des Annales de la Soc. Entom. de France. IIAKPALIDES. /^65 ses angles sont aigus et saillans. Les stries des élytrcs sont lisses et assez profondes. On trouve cet insecte au Sénégal. Il a de quatre à cinq lignes de longueur, et deux environ de largeur. y. LES HYFOLITHES. 5. LE IIARPALE SAVONNIER. Ilarpalus saponarius. Oliv. ^. C'est un joli insecte, dont le corselet et les élytres sont d'un bleu violet mélangé de petites taches rous- ses, et ornés d'une large bordure de cette dernière couleur. Sa tête est noire , et le dessous de son corps d'un brun foncé , avec un très beau reflet bleu. Ses palpes , ses antennes et les bords de sa lèvre sont roux; la couleur de ses pattes est plus claire. Son cor- selet est court, arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs obtus. Les stries de ses élytres sont peu profondes. On le trouve au Sénégal , où il est si abondant que les nègres s'en servent pour fabriquer une espèce de savon ; aussi lui a-t-on donné le nom de savonnier. On sait d'ailleurs que cet insecte n'est pas le seul qui serve à cet usage. c^. LES OFHONES. 6. LE HARPALE DES SABLES. Harpalus sabulicola. Panz. -. Cet insecte est un des plus jolis de tout le genre des Harpales. La couleur de ses élytres est un beau I. Carabiis saponarius, Eut., t. lîl , n." 35, pag. 69, pi. 3, fig. 26. — Dej. Spec, t. IV, pag. 169. a. Carabus sabulicola, Faun. Germ. fasc. 3o, n.» 4- — JDej. Spec, t. IV, 464 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. bleu violet qui orne également leur bord inférieur et le dessous de son corselet : ce dernier est noir ainsi que la tète. Le ventre est d'un brun un peu ferrugi- neux. Les pattes, les antennes et les palpes sont d'un brun rouge.ître. Le corselet est presque aussi long que large et plus étroit en arrière qu'en avant : ses angles postérieurs sont obtus, mais assez saillans. On le trouve dans la plus grande partie de l'Europe. Il a six lignes de longueur, et un peu plus de deux de largeur. t. IBS SÊLÉNOFHORBS. 7. LE HARPALE A MANTEAU. Harpalus palliatus. Fab. ^. Il est d'un vert bronzé un peu cuivreux, plus obscur en dessous, où il devient d'un brun noirâtre. Ses pal- pes, la base de ses antennes et ses pattes sont d'un fauve assez clair; le reste des antennes est brun. Son corselet est plus large que long, un peu plus étroit en arrière qu'en avant, et ses angles postérieurs sont un pag. igS. — 11 faut retirer ds cette division les Harpalus oblongiusculus , Dej. et Germanus, Linn., qui sont des Anisodactyles. I . Carabus palliatus, Ent. Syst., pag. 58. — Harpalus stigmosus, Ger- mav, Ins. Spec. nov. pag. 2.5. — Selenophorus impressus, Dcj. Spec., t. I V^, pag. 8'2. — Voyez , pour les autres espèces de Harp;des en général , le Species de M. le Comte Dcjean j — les Insecta Succica de M. Gyllenhal j — les Illuslr. of British Entom. de M. Stcpliens- — les Transactions delà Soc. Américaine de Philadelphie, ori se trouve la description d'un grand nombre de Carahiquesj — la Faune Allemande de Duftschmidt; — le Delectusanim. deM. Pcrty; — le Bulletin delà Soc. desNatur. de Moscou, t. V;"-le Ca- talogue de M. Ménélriésj — les Annales de la Société Enlom. de France, t. 11^ — et, enfin, les Descriptions ofnew Spetics bf Norlli American Insects de M. Say, et les Insectes de Madagascar, de M. Klug. HARPALIDES. 4^5 peu obtus. Les élytres, dont les stries sont peu pro- fondes , présentent en outre trois séries de gros points enfoncés qui sont disposés sur la deuxième , la cin- quième et la septième stries, à partir de la suture. Le corselet et les élytres sont entourés d'une bordure jaune très étroite, qui s'élargit cependant vers le bout de ces dernières, et remonte un peu le long de leur suture. Cet insecte est originaire de l'Amérique du Nord; sa longueur est de quatre lignes et sa largeur d'un peu plus de deux. Quatre sous-genres se placent auprès des Harpales. Ce sont : 1." LES GÉODROMES. — Geodromus. Dej. ^. 0 Ils ne diffèrent des Harpales que par l'échancrure de leur lèvre supérieure ^ qui est beaucoup plus large que longue. Leur menton est muni d'une dent simple. Ils ont le corps plus court et plus large que celui des Harpales, et le corselet semblable à celui de la divi- sion des Sélénophores. La seule espèce connue est, LE GÉODROME DE DUMOLIN. Geodromus Dumolini. Dej. ^. H est, en dessus, d'un noir luisant, et en dessous d'un brun un peu rougeâtre : ses palpes, ses antennes et ses pattes sont d'un jaune d'ocre, et ses mandibules 1 . Etym. yîî , terre • «T^ o/xà; , coureur. 2. Spec, t. IV, pag. i65. 1K6ECTES. IV. 3o 466 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES. ferrugineuses avec l'extrémité noire. Son corselet est plus large que long, élargi un peu avant le milieu, et ses angles postérieurs sont presque droits et saillans : sa surface est lisse, et marquée en arrière de deux impressions profondes. Les élytres présentent des stries assez profondes, dont les intervalles sont lisses et presque plats. On le trouve au Sénégal. Il a près de cinq lignes de longueur, et deux environ de largeur. 2." LES GYNANDROPEs. — Gynaiidropus. Dej. *. Les caractères de ce sous-genre rappellent ceux des Gynandromorphes. En effet, comme dans ces der- niers, les femelles ont le premier article des tarses de devant beaucoup plus grand que les autres , et sem- blables, sous ce rapport, au même article des tarses antérieurs des mâles. Dans ceux-ci, les trois articles suivanssont aussi élargis; mais ils sont moindres toute- fois que le premier. La lèvre supérieure est petite et sans échancrure, et le menton sans dent. On n'en connaît qu'une seule espèce. LE GYNANDROPE d'AMÉRIQUE. Gynandropus Americanus. Dej. ^. C'est un insecte de forme alongée et assez étroite, dont la couleur est noire et luisante, avec le ventre brun. Ses palpes, ses antennes et ses pattes sont d'un jaune rougeâtre. Sa tête et son corselet sont lisses : ce 1. Etym. ymii, femelle, à^Tçàî , du mâle j ttoî;, pied. 2. Spec, t. V, pag. 8l8; et Tcon., pi. lyS, fig. 4- IIARPALIDES. 467 dernier est aussi long que large , arrondi sur les côtés et ses angles postérieurs sont à peine saillans. Ses élytres sont alongées, arrondies au bout, et présentent des stries finement ponctuées , dont les intervalles sont un peu élevés et tout-à-fait lisses. Il se rencontre dans l'Amérique du Nord ; sa lon- gueur est de trois lignes, et sa largeur d'une seule. 5.° LES STÉNOLOPHES. — SteiiolopliusD^sA. Ils ont un caractère tout particulier dans la forme du quatrième article de leurs tarses de devant et de ceux du milieu : cet article est échancré de manière à paraître divisé en deux lobes alongés et étroits. Dans les femelles , il est aussi échancré , mais beaucoup moins que dans les mâles. Le corselet est en carré, presque aussi long que large, et ses angles sont arron- dis. Le menton paraît dépourvu de dent à son échan- crure. LE STÉNOLOPHE DES BAINS. Stenolopliiis vaporariorum. Lin. '^. C'est un joli insecte, dont les élytres sont mi-parties de rouge et de noir à reflets irisés : la première cou- leur en occupe la base et les bords jusque près de 1. Etym. s-Evoç , étroit; aÔ(i5ç , aigrette de poils. — Syn. Harpalus, Gyl- lenhalj Carabus, Linnée, Fabricius, Olivier, etc. 2. Carabus vaporariorum , Faun. Suec, n.» 796. — Dej. Spec, t. IV, pag. 407. — Voyez, pour les autres espèces, ce dernier ouvrage, et, de plus, le Catal. de M. Ménétriés; — la Description des Insectes de Mada- gascar, par M. Klug ; — le dernier ouvrage de M. Say, intitulé Descript. of iiew North Americ. Insects, etc., et le Bulletin de la Soc. Inip. des Natu- ralistes de Moscou, t. V 468 COLÉOPTÈRES-PENTAMÈRES, l'extrémité j la seconde couvre le reste de leur surface, et se prolonge un peu le long de la suture vers la base. Sa tête, sa poitrine et son ventre sont noirs; son cor- selet, la base de ses antennes, ses palpes et ses pattes sont d'un jaune rougeâtre : le reste de ses antennes est brun. Le bord postérieur de son corselet offre deux impressions assez profondes, et ses élytres des stries tout-à-fait lisses. On trouve cette espèce en grand nombre dans la plus grande partie de l'Europe, et en Barbarie. Elle a près de trois lignes de longueur, et un peu plus d'une de largeur. '»' 4.° LES ACUPALPES. AcUpCllpUS. I^KtA. Ce sous-genre se compose de très petits insectes qui s'éloignent de tous ceux de cette famille par la forme du dernier article de leurs palpes : cet article est alongé , un peu ovalaire , et terminé en pointe- Leur menton semble pourvu d'une petite dent. Leurs tarses sont conformés à peu près comme ceux desHar- pales. Leur corselet, sem.blable d'ailleurs à celui des Sténolophes , est un peu plus étroit en arrière. Le nombre de leurs espèces s'élève à près de cinquante. l'acupalpe méridien. A Clip al pus meridianus. Lm. ^. Tout son corps est d'un noir brillant , à l'exception de ses élytres, dont la base, le bord extérieur quel- 1. Elym. aculus, pointu j palpas, palpe. — Syn. Harpalus, GvIIenlia] j Trechus, Sturm j Carabus , Linnée, Fabricius, Olivier, etc. 2. Carabus meridianus , Syst. nat., t. II, pag. 678. — Dej. Spcc, t. IV, IIAUPALIDES. 4^9 quefois, et une tache alongée vers le bout (]e la suture, sont d'un Jaune un peu roux. Ses palpes, ses antennes et ses pattes sont de la même' couleur. Son corselet présente de chaque côté , en arrière , une impression profonde, où l'on remarque quelques points. Ses élytres ont des stries lisses , dont les intervalles sont peu élevés. On trouve ce petit insecte sous les pierres, dans la plus grande partie de l'Europe. Il n'a qu'une ligne et demie de longueur, sur une demi-ligne de largeur. Observation. Le genre Colpode-, établi par M. Mac- Leay, dans les Anmdosa Javanica, appartient à cette famille; mais il faudrait avoir pu l'examiner en nature, pour le rapporter à sa véritable place, d'après la conformation du dessous de ses tarses. Sa forme lui donne beaucoup de rapports avec le sous-genre des Géobènes, et la conformation de l'avant dernier article de ses tarses semble d'un autre côté le rapprocher des Sténolophes. Il a la Icvre supérieure sans échancrure, et plus large que longue. L'échancrure de son menton paraît sans dent. Son corselet est arrondi sur les côtés, à la manière de celui des Géobènes. On en connaît aujourd'hui trois espèces, toutes les trois originaires des Indes orientales ^. pag. 45 1. — Voyez, pour les autres espèces , ce dernier ouvrage , et celui de M. Say, que nous avons cité au sous-genre précédent. 1. Voyez, pour la description de ces espèces, les Annulosa Javanica (Ed. Lequien)pag. n5, pi. l\, fig. 3-; et le Zooîogical Misceliany de M. Gray t I, pag. 21. APPENDICE. La publication presque simultanée d'un ouvrage de M. Klug, sous le titre de Annales d'Eiitomologie, nous force d'apporter quelques changemens à la dis- position de ce volume. Nous en profitons pour ajouter en môme temps quelques observations sur le sous- genre des Amares. FAMILLE DES MANTICORIENS , pag. 28. Il faut ajouter, au genre Mégacéphale, pages 38 et suivantes, trois espèces nouvelles décrites par M. Klug, dans l'ouvrage que nous venons de citer. FAMILLE DES CICINDÉLIENS, pag. 46. Le même ouvrage renferme d'autres espèces appar- tenant aux genres et sous-genres suivans : Cicindcle , Irésie et Bromique. FAMILLE DES COLLYRIENS , pag. 96. Le genre Collyre et le sous-genre Cténostome, sont encore augmentés de quelques espèces. Nous substituons au nom de Sténocère ( voy, pag. 1 09 et 110), celui de psilocère^. Le premier a été em- ployé récemment par M. Schônherr pour désigner un genre de Curculionides, et il est antérieur au nôtre. FAMILLE DES TRIGONODACTYLIENS , pag. 127. Le sous-genre des Leptodactyles , que nous avons formé sur un insecte de Java [voy. pag. i5o), est dé- crit et figuré , dans les Annales de M. Klug , sous le I. Etym. 4'^»?, grêle j x«{otç, corne. APPENDICE. 47* nom de Miscelus Javanas. C'est donc ce nom qu'il faudra désormais adopter. Selon le môme Entomologiste , les Pacliyteles (pag. i3i), seraient de véritables Ozènes. Cette opinion, que l'auteur n'a sans doute émise que sur la vue des objets en nature, a lieu de nous surprendre, parce que les espèces de ce dernier genre ont les jambes de devant échancrées; dans les Pachytèles, au contraire, les jambes n'ont pas d'échancrure. FAM[LLE DES ODACANTHIENS , pag. l32. Les Annales de M. Klug renferment la description de plusieurs espèces nouvelles des genres et sous-gen- res CoUiure (sous le nom de Casnonie) , Cténodactyle et Âgra. On trouve, dans ce môme ouvrage, l'établissement d'un nouveau sous-genre , sous le nom de schidony- CHUS, qui doit être placé à la suite de celui des Cté- nodactyles (pag. i52). Il diffère de ces derniers, parce que les crochets de ses tarses, au lieu d'ôtre dentelés en dessous, sont divisés en deux dans la moitié de leur longueur. L'espèce unique qui le compose porte le nom de S. Brasiliensis. Elle est d'un jaune testacé, avec la tète et le corselet de couleur marron ; ses élytres sont entourées d'une bande brune, qui se pro- longe sur la suture , jusqu'aux deux tiers , où elle va rejoindre le bord extérieur. Les stries des élytres sont formées de pointe. Elle se trouve au Brésil. FAMILLE DES ZUPHIENS, pag. l6l. Les genres Dryple, Galéritej et les sous-genres Zm- phie etPolistic/ue sont augmentés de quelques espèces dans le Catalogue de M. Rlug. NoifS avons quelques observations à présenter sur leur synonymie. 472 APPENDICE. 1. " La Galérite que Linnée a désignée sous le nom de C arab us American us j a été regardée par M. deLaporte (Etudes Entom., pag. 44)» ^t V^^^ ^^- ^*"p (Annales, pag. 65), comme la même que celle décrite par de Géer (tom. IV, pag. 107), et par suite de cette ma- nière de voir, ils ont rapporté à cette espèce le Galerila gentculata . Dej. Mais quand on lit attentivement la description donnée par de Géer, il est impossible de ne pas s'apercevoir qu'il a décrit une autre espèce que Linnée. Ce dernier aurait certainement parlé de la tache noire des cuisses, si elle eût existé dans l'espèce de l'Amérique du Nord , au lieu qu'il n'en dit rien. De plus, l'insecte de de Géer venait de Surinam , celui de Linnée ne s'y trouve pas ; le premier est « d'un noir mat sur les élytres, qui sont garnies d'un très grand nombre de stries fines. » Trouve-t-on rien de semblable dans les Galérites de l'Amérique du Nord? Nous regardons donc, ainsi que nous l'avons dit dans la Revue Entomologique de M. Silbermann (t. II, pag. io5), le Carahus Americanus de Linnée, comme le même que celui de Fabricius, et que le Galerita Americana, Dej. Celui de de Géer est au contraire le genicalata , Dej.; et rien ne prouve, comme le dit M. Klug (Annales déjà citées), que le Carabus janus de Fabricius ( Ent. Syst. ) soit le Galerila cyanipennis de Dejean. Comment admettre, en effet, que Fabri- cius ait distingué deux espèces que jqous avons bien delà peine à séparer, dans un temps où les plus légères différences suffisent pour le faire? 2.° M. Klug regarde le Carubus fasciolatus de Rossi comme le même que celui décrit par M. Dejean, sous le nom de Polisticlius fasciolatus, et cependant il rap- APPENDICE. ' /j'y5 porte la figure de l'auteur italien au Polistifhusdiscoi- deus. Il y a nécessairement là inexactitude ou erreur. La vue seule de la figure prouve assez que l'espèce de Rossi n'est pas celle des auteurs français, quand même on n'aurait pas recours à sa description. FAMILLE DES BRACIIINIENS, pag. 258. Le genre Ozbne se trouve augmenté de plusieurs espèces, dans le même ouvrage de M. Klug. Il a décrit, sous le nom iVOrientalis, celle que M. de Laporte a fait connaître sous celui deMegacep/iala {voy. pag. 256 de ce volume). Nous avons placé, à la pag. 258, sous le nom Tr^^- c/iélizc, un sous-genre dont M. Solier nous avait confié la description et la figure. Ce même sous-genre est figuré et décrit par M. Klug, sous le nom d'Ozœna testudinea. De plus , comme le nom de Trachélize est établi dans l'ouvrage de M. Schônherr, sur les Curcu- lionides, nous proposons de le remplacer par celui de PHYsÉE, Pliysea ^. FAMILLE DES GRAPHIPTERIENS , pag. 260. Voyez encore l'ouvrage de M. Klug, pour la descrip- tion de plusieurs espèces du genre des Hetluos. FAMILLE DES FERONIENS , pag. 34 O. Nous avons présenté, à la page 590, la division du sous-genre des Amares, en quatre sections. Nous n'a- vions pas connaissance alors d'une Monographie pu- bliée sur ce sujet par M. Zimmermann. Ce naturaliste regarde les Amares comme une petite famille à laquelle il donne le nom d'Amaroïdes , et qu'il divise en huit genre différens. Mais les caractères de ces genres et 1. Elyni. i{.vff4<'î enfler. 474 * APPENDICE. ceux (le la famille elle-même sont de très peu d'im- portance. On peut en juger par l'exposé suivant, dans lequel nous ne ferons pas entrer ceux de la famille , parce qu'ils consistent dans la description complète des parties extérieures du corps. L'auteur partage les Amares en deux divisions, selon que le menton a une dent bifide ou une dent simple à son écliancrure. Dans la première division, rentrent les genres Percosia , Celia^ Amara proprement dit, Bradytus, Leirus'^ et Leiocnemis. Les Percosies ont le torselet plus large en arrière qu'en avant, les jambes postérieures du mâle lisses en dedans, ou seulement un peu velues , et les trois articles des tarses dilatés dans les mâles sont larges; les Célies, au contraire, ont les mêmes articles des tarses alongés, et les Amares se reconnaissent aux jambes de derrière , qui sont très velues intérieurement dans les mâles. D'autres espèces ont le corselet plus étroit en arrière, et élargi avant le milieu : telles sont les Bradytes, dont les jambes de derrière sont velues intérieurement dans les mâles ; et les Léires qui ont les mêmes jambes lisses : les Léioc- nèmes se distinguent de ces derniers, parce que les jambes intermédiaires sont sans dent , tandis que les Léires ont les jambes du milieu dans les mâles biden- tées intérieurement. La seconde division, ou celle à dent du menton simple, ne renferme que les genres Amatkitis et Acrodon. Le premier a le corselet très rétréci en arrière, et cette môme partie est très élargie postérieurement dans le dernier. 1 . Ce genre était publié auparavant par M. Stepliens , sous le nom de Curtonolus. FIN DU TOME QUATRIÈME. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS LE QUATRIEME VOLUME. Avertissement Tage v Insectes en général i COIiÉOFTÈRES ii Coléoptères-Pentamères i8 Carnassiers 21 Cicindelètes ^5 Manticoriens ^^ Manlicoie. 3o Omus ■'"* Platychile 3G Mégacéphale -^o CiCIRDÉLIENS 4" Ciciiulèle 49 Oxy cheile 81 Irésie o5 Diomique 87 Euprosope 89 Théiate 9' COLLTRIENS 96 Collyre 9thiens 182 ColUure 1 35 Sténoclieile • i4o Lasiocère 1^2 Odacantlie 1 43 Trichis 1^6 Leptotracbcle . i 4; Sténidie i5i Cténodactyle (3) i Sa Agra 1 55 ZUPHIENS i6x Drypte 1 63 Galéiite 166 Cordiste i j i Trirhognathe lyS ZupLie I ^4 Polistique 1^7 Diaphore 180 LÉBiENS 182 Diomie , l85 Démétrie ig5 Calléide , 19S Cyminde jgq Corsyre , . . . . 207 Lébie 208 Cryplobate 220 Coptodèic , 221 Aploa 228 Plochione Ib. Ortbogonie 22 5 Hexagonie 22G Proruécoptère. 227 1. Voyez page 470- 2. Idem, page 471 • 3. Voyez à l'Appendice, page !\'-j\,\n sous-genre Schidonique , qui doit se placer ici. TABLE. 477 Tliyiéoplère Page 228 Poricale aSo Catascopc 23 i Eucheilc 234 Drépan 235 Brachiniens 238 Brachine 240 Pscuclaptine 252 Arsinoé 253 Ozène 254 Trachélize (i) 258 Icline 269 Graphiptériens 260 Helluo 262 Anlhie • 266 Piézie 272 Graphiptère 2^3 Féi-onidcs 275 PoGONiENS 278 Palrobc , 281 Baripe 283 Pogone 285 Cardiadère 291 Mélanote 292 Oraplirée 2g3 Sténomorphe 2g4 DoLlCHlENS 2g5 Dolique 298 Onyptérygie 299 Pristonyque Soi Calathe 3o3 Prislodactyle 3o5 Synuque 3o6 PLATTNIENS 3o7 Sphodre 3 1 0 Moruiolyce 3i a Platyne 3i4 Cardiomèie 323 Dyscol, 324 I. A'oycz, de plus, à la page 470. 478 TA.BLE. Loxocrépis Page 325 Eulepte 326 Olislliope 327 CATADR0M1E^S 3i8 Catadrome 33i Trigonotome 332 Microcéphale 334 Euchroa 335 Micvocheile 336 Distrigue 337 Abacète. 338 Drimostonie. 339 FÉRONiEKS 340 Félonie 344 Myas 374 Cnémacanthc 3^5 Brosqiie 878 Stomis 379 Abaris 3 io Rhathyme 38i Strigie 382 Hétéracanthe 383 Zabre 384 Amare 389 Lophidie 393 Chlœnides 894 LiciNiENS 3g8 Licine 4*^o Eadister 4^3 Diplocheile ^o'j Dicèle 408 Aspovine 4^o Oodès ■ 4' I ChLjENIENS 4'2 Chlaenie 4^4 Calliste 423 Vertage 4*^4 Pakagéieks ^16 Panagée 4^9 Tefllus 43i TABLE. 479 Coptie Page 433 Dcicyle 4^4 Brachygnathe 4'^^ Panibore 4^'^' Géobie 4^7 Loiicère 4^^ Pélécie 44o Eiipe 44 ' Harpalides 44^ Harpaliens 44^ ProiuécOiière 44'^ Anisodactyle ^5o Gynandromoi'plie 4-^-^ Géobène 4^^ Harpale l{56 Géodrome ^6^ Gynandrope 4^^ Sténolophe 4^7 Acupalpe 4^^ Colpode 4^9 Appekdice 4'° FIN DE LA TABLE. PROPERTY OF Z. p. METCALF" ^jmm .. .'>» m^