HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE Muséum of Comparative Zoology HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, T O M E QUATRIÈME. HISTOIRE NATUPiELLE DES POISSONS, PAR LE CITOYEN LA CEPÈDE, Membre du Sénat , et de l'Institut national de France ; l'un des Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle; membre de l'Institut national de la République Cisalpine; de la société d'Arragon; de celle des Curieux de la Nature, de Berlin; de la société royale des Sciences de Gottingue; des sociétés d'Histoire naturelle, des Pharmaciens, Philotechnique, Philomatique, et des Observateurs de l'homme , de Paris ; de celle d'Agriculture d'Agen ; de la société des Sciences et Arts de Montauban; du Lycée d'AIençon; de l'Athénée de Lyon, etc. «^ TOME QUATRIÈME. A PARIS, CHEZ PLASSAN, IMPRIMEU R-L I BR AI RE, Rue de Vaugirard, K» iigS. L'AN X DE LA REPUBLIQUE. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. Avertissement, et Exj)Iicalion de quelques planches, ^/7;^e xv* Supplément au Talileau du dix-septième ordre de la classe entièie des jîoissous, ou du premier oicire de la première division des osseux, xvij. Supplément au Tableau du dix-luiitième ordre, etc. ibld. Suite du Tableau du dix-neuvième ordre, etc. xviij. Troisième Vue de la Nature, xxvij. Tableau des espèces du genre des scares, page i. Le scare sicljan, le scare étoile, Le scare catesby, i6. le scare ennéacanthe , et le scare Le scare veid , le scare ghobban , poiir|iré, 6. le scare ferrugineux, !e scare Le scare harid, le scare chadri , forskael , le scare schlosser, et le scare perroquet , le scare ka- le scare rouge , i 7. kaloe , le scaie denticulé , et le Le scare trilobé, et le scare (a- scare bridé, 12. cbeté , 21. Tableau des espèces du genre des ostorhiuques, ^3. L'ostorhinque fleurieu , 24. Tableau des espèces du genre des spares, 26. Le spare dorade , 57. bogue, le spare canfhère , le Le spare sparalllon , le spare sar- spare saupe, et le spare sarbe , gue, le spare obîade , et le spare 97. sniaiis, 76. . Le spare sj/nagre, le spare élevé, Le spare niendole , le spare argen- le spare stiié , le spaie liafFara , té , le spare lun ta , le spare pa- le spare berda , et le spare chili ^ gel , et le spare pagre , 85. 104. Le spare poite-épine , le spare Le spare éperonné , le spare' Vj T A niorme , le spare brunâtre, le spare bigarré, le spare osbeck , et le spare niarseillois, 107.. Le spare castagnole, le spare bo garavéo, le spare mahséna , le spare harak, le spare ramak , et le spare grand-œil, m. Le spare queue-rouge , le spare queue-d'or, le spare cuning, le spare galonné, le spare brème, et le spare gros-œil , ii5. Le spare rayé, le spare ancre, le spare trompeur, le spare porgy, le spare zanture , et le spare den«é, 120. Le spare fascé, le spare faucille, le spare japonois, le spare Suri- nam , le Spare cynodon , et le spare tétracautlie , 127. Le Spare verlor, le spare niylos- tome , le spare niylio , le spare breton , et le spare rayé d'or, i3i. Le spare catesby,le spare sauteur, le spare venimeux , le spare sa- lin , le spare jub , et le spare L E mélanote , i36. Le spare niphon , le spare demi- lune , le spare holocyanéose , le spare lépisure, le spare bilobé , le spare cardinal , le spare chi- nois , le spare bufonite , et le spare perroquet, 141. Le spare orphe, le spare marron , le spare rhomboïde , le spare bridé, le spare galilécn , et le spare carudse , 146. Le spare paon , le spare rayonné , le spare plombé, le spare cia- vière , le spare noir , et le spaie chloroptère, i5i. Le spare zonéphore , le spare poin- tillé, le spare sanguinolent, le spare acara , le spare nhoquun- da, et le spare atlantique, i55. Le spare chrysomélane , le spare hémisphère, le spare panthérin , le spare bracliion , le spare méa- co, et le spare desfontaines , 160. Le spare abildgaai d , le spare queue-verte, et le spare rou- geor, i63. Tableau des espèces du içeiire des diptérodons, i65. Le diptérodon plumier, le diptéro- Le diptéiodon appon , et le dipté- donnoté, et le diptérodon hexa- rodon zingel , 170. canthe , 167. Le diptérodon queue-jaune, 174. Tableau des espèces du génie des lutjans, iy5. Le luljan virginien, le lutjan an- thias, le lutjan de l'Ascension , le lutjan stigmate, et le luljan strie, 197. Le luljan pentagramme, le lutjan argenté , le lutjan serran , le lut- jan écureuil , le lutjan jaune , le lutjan œil-d'or, et le lutjan na- geoires-rouges , 2o5. Le lutjan liamrur , le lutjan dia- D ïï s gramme , le lutjaii blocli , le luijan verrat , et le luîjan ma- crophthalme , 20g. Le lutjan vosmaer, le lutjan ellip- tique , le lutjan japonoie , le lutjan hexagone, et le lutjan croissant , 2i3. Le lutjan galon - d'or, le lutjan gymnocépliale, le lutjan trian- gle, et le luijan microstome , 216. Le lutjan dé^cacanthe , le lutjan scina , le lutjan lapine , le lutjan rameux , le lutjan œillé , le lut- jan bossu, et le lutjan olivâtre, 218. Le lutjan brunnich , le luijan mar- seiliois , le lutjan adriatique , le lutjan magnifique, et le lutjan polymne , 222. Le lutjan paupière , le luijan noir, le lutjan chrysoptère , le lutjan ARTICLES. vij méditerranéen , et Je lutjan rayé , 226. Le lutjan écriture, le lutjan chi- nois , le lutjan pique , le lutjan selle, et le lutjan deux-dents , 229. Le lutjan marqué , le lutjan linke, le lutjan surinam , le lutjan ver- dâtre, le lutjan groin, et le lut- jan norvégien , 282. Le lutjan jourdin, le lutjan argus, le lutjan john , le lutjan tortue , le lutjan p'umier, et le lutjan oriental , 235. Le lutjan tacheté, le lutjan orange, le lutjan blancor, le lutjan per- chot, le lutjan jaunellipse , le lutjan grimpeur, le lutjan chéto- donoïde , le luijan diacanthe, et le lutjan cayenne , 239. Le lutjan trident, et le lutjan tri- lobé , 246. Tableau des espèces du genre des centropomcs, 248. Lecentropome sandat, le centro- pome hober, le centropome saf- ga, le centropome albuuie, le centropome lophar, le centro- pome arabiqiîe , et le centro- pome rayé, 255. Le centropome loup^ le centro- pome onze-rayons , le centro- pome plumier, et le centropome mulet , 267. Le centropome ambasse, le cen- tropome de roche , le centro- pome macrodon , le centi'opome doré, et le centropome rouge, 273. Le centropome nilotique , et le centropome œillé, 278. Tableau des espèces du genre des bodians, 280. Le bodian œillère, le bodiau 'outij le bodian jagi ar , le bodi Vil) T A macrolép'ulofe , le bo{lian ar- genlt^ , le boclian bloch, et le boclian a ya» >M. Le bodlan tacheté , le boclian vi- vanel , le boclian fisclier, le bo- dian décacanthe, le bodian lent- jan, le bodian grosse-téte, et le bodian cyelostoine , 2.93. LE Le bodian rogaa , le bodian lu- naire, le bodian mC^lanoleiique , le bodian jacob-éverîsen, le bo- dian boenak, le bodian hiatule, le bodian apue, et le bodian étoile"^ , 296. Le bodian tétracanthe, et le bo- dian six-raies , 'S02. Tableau des espèces du genre des taniianotes, 3o3. Le lienianote large-raie, 304. Le tienianote triacanthe , 3o6. Tableau des espèces du genre des sciènes, 807. La sciène abnsamf , la sciène co- ro, la sciène ciliée , et la sciène heptacanthe , 3ir. La sciène cliromis , la sciène cro- kei, la sciène unibre , la sciène cylindri([ue, la sciène sammara, la Si iëne pentadactyle , et ia sciène rayée , 314. Tableau des espèces du genre des microptères, 324. Le microptère dolomieu, 325. Tableau des espèces du genre des liolocentres, 'S2y. L'holocenlre sogo , l'iiolocentre chani , l'holocenlre schraitser , l'holocentre crénelé, l'holocen- lre ghanam , l'Iiolocentre gale- rin, et l'iolocentrc jarbua , 347. L'holocentre verdAlre , l'holo- cenlre tigré , riiolocentre cinq- raies , l'holocentre bengali, l'ho- locentre épinéphèlc, l'holocen- tre post , l'holocentre noir, et l'Iiolocentre acerine , 357. L'holocentre boutton, l'Iiolocentre jaune et bleu , l'holocenlre c|vieue - rayée , l'holocentre né- grillon, l'holocenlre léopard, l'Iiolocentre cilié , et l'Iiolocen- tre thunberg , 367. L'holocenlre blanc-rouge, l'Iiolo- centre bande-blanche,, l'holo- centre diaeanlhe , l'holocentre tripélale , l'holocentre tétracan- the , l'holocentre acanlhops , l'holocentre ladjabau , l'holo- centre diadème , et l'holocentre gynuiose , 372. L'holocentre ni.nin , l'iioloctnlre têtard, l'holoccnlie pliiladel- phien , l'holoceutre nierou , D E s A R T I C L E s. ix l'holocenfre forskael , l'Iiolo- éperon, l'holocentie africain, cenfretriacanlhe, et i'holocentre l'iiolocentie bordé, l'holoccntre argenté , 876. brun , i'holocentre nierra , et L'holocentre tauvin , I'holocentre I'holocentre rouge , 884. ongo , I'holocentre doré, l'ho- L'holocentre rouge-brun, l'holo- locentre quatre - raies, l'holo- centre soldado , l'holocentre centre à bandes, l'holocentre bossu, l'iiolocentre sonnerat , pîra-pixanga , et l'holocentre l'holocentre heptadactyle , l'ho- lancéolé , 38o. locentre pantbérin , l'holocentre L'holocentre points-bleus , l'ho- rosmare , l'holocentre océaul- locentre blanc et brun, l'holo- que» l'holocentre salmoïde , et centre surinam , l'holocentre l'holocentre norvégien , 38g. Tableau des espèces du genre des persèques, 3^5. La persèque perche, 899. épine, la persèque korkor, la La persèque américaine , et la persèque loubine , et la per- persèque brunnich, 412. sèque praslin , 418. La persèque umbre, 414. La persèque triacantlie , la per- La persèque diacanthe , la per- sèque pentacanthe , et la per- sèque pointillée, la persèque sèque fourcroi , 424. murdjan , la persèque porte- Tableau des espèces du genre des harpes, 426. Le harpe bleu-doré , 427. Tableau des espèces du genre des piniéleptères, 429. Le piméleptère bosquien , 480. Tableau des espèces du genre des cheih'ons, 432. Le cheillon doré, et le cheilion brun, 488. Tableau des espèces du genre des pomatomes, 435. Le pomatome skib , 486. Tableau des espèces du genre des leiostomes, 438. Le leiostome queue-jaune, 489. TOME iV. B X TABLE Tableau des espèces du genre des centrolophes, 441, Le centroloplie nègre , 442. Tableau des espèces du genre des chevaliers, 444. Le chevalier américain , 445. Tableau des espèces du genre des léiognathes, 448. Le léiognathe argenté , 44g. Tableau des espèces du genre des chétodons, 461. Le chétodon bordé, Je chétodon bandes, 478. curaçao, le chétodon maurice, et le chétodon bengali, 468. Le chétodon fauclieur, le chéto- don rondelle , le chétodon sar- goïde , le chétodon cornu, le chétodon tacheté, le chétodon tache -noire, le chétodon souf- flet , le chétodon cannelé, le cliéfodon pentacanthe , et le chétodon alongé, 471. Le chétodon pointu, le chétodon queue - blanche , le chétodon grande -écaille, le chétodon argus, le chétodon vagabond, le chétodon forgeron, le chéto- don chili , et le chétodon à Le chétodon cocher, le chéto- don hadjan , et le chétodon peint , 484. Le chétodon museau-alongé, 486. Le chétodon oihe, le chétodon zèbre, le chétodon bridé , le cliéiodon vespe;ti ion, le ché- todon œillé, le chétodon huit- bandes, et le chétodon collier, 489. Le chétodon teïra , le chétodon surate, le chétodon cliinoi-s, le chétodon klein, le chétodon bî- niaculé , Je chétodon galline, eS le chétodon trois-bandes , 494. Tableau des espèces du genre des acanthinions, 499. L'acanthinion rhomboïde , l'a- nion orbiculaire , 5oo. canthinion bleu , et l'acanthi- Tableau des espèces du genre des chétodiptères , 5o3. Le chétodiptère plumier, 504. Tableau des espèces du genre des pomacentres, 5o5. Le poaiacentre paon, et le pomacentre ennéadactyle , 5o8. DES ARTICLES. X^ Le pomacentre burdi , le poraa- cille , et le pomacentre crois- centre symraan , le pomacentre sant,5ii. filament, le pomacentre fau- Tableau des espèces du genre des pomadasys, 5i5. Le pomadasys argenté, 5i6. Tableau des espèces du genre des pomacanthes, 517. Le pomacanthe grîson , et le po- canthe doré , le pomacanthe macanthe sale, ôig. paru , le pomacanthe asfiir, et Le pomacanthe arqué, le poma- le pomacanthe jaunâtre , 621, Tableau des espèces du genre des holacanthes, 525. L'iiolacanthe tricolor , l'holacan- cantlie bicolor, l'holacanthemu- the ataja , et l'holacanthe la- lat , l'holacanthe aruset, l'hola- noarck , 53o. canthe deux-piquans , l'hola- L'holacanthe anneau, l'JioIacan- canthe géométrique , et l'hola- the cilier , l'holacanthe empe- canthe jaune et noir, 533. reur, l'holacanthe duc, l'hola- Ta b l e a u des espèces du genre des énoploses , 540. L'énoplose white , 541. Tableau des espèces du genre des glyphisodons, 542. Le glyphisodon raoucharra , et le glyphisodon kakaitsel , 543. Tableau des espèces du genre des acanthures, 546. L'acanthure chirurgien, l'acan- canthure theuthis , et l'acan- thuie zèbre, l'acanthure noi- thure rayé , 548. raud , l'acautliure voilier, l'a- Tableau des espèces du genre des aspisures, 556. L'aspisure sohar, SBj. Tableau des espèces du genre des acantliopodes, 558. L'acanthopode argenté, et l'acanthopode boddaert , SSç. Xlj TABLE Tableau des espèces du genre des sélënes, ô6o. La sélène argentée, 562. La sélène quadrangula'ue , 564. Tableau des espèces du genre des argyréioses , 566. L'argyréiose voraer, 567. Tableau des espèces du genre des zées, 57c. Le zée longs-cheveux , et le zée Le zée forgeron , Ôjjj, rusé , 572. Ta b l e a u des esjjèces du genre des gais , 583. Le gai verdâtre , 584. Tableau des es|)èces du genre des chrysotoses, 586. Le chr) sotose lune , 587. Tableau des espèces du genre des capros, 690. Le capros sanglier, Sgr. Tableau des espèces du genre des pleuronectes, ôçS. Le pleuronecte flétan , 6or. Le pleuronecte zèbre , le pleuro- Le pleuronecte limande , 621. necte plagieuse , et le pleuro^- Le pleuronecte sole, 628. - necte argenté, 648. Le pleuronecte plie , 628. Le pleuronecte turbot, 645. Le pleuronecte flez, le pleuronecte Le pleuronecte carrelet, 649. flyndre , le pleuronecte pôle , Le pleuronecte targeur, le pleu- le pleuronecte languette, le pieu- ronecte denté, le pleuronecte lonccte glacial , le pleuronecte moineau , le pleuronecte papil- limandelle, le pleuronecte chi- leux , le pleuronecte argus, le nois, le pleuronecte limandoïde, pleuronecte japonois , le pleuro- et le pleuronecte pégouze, 633. necte calimande, le pleuronecte Le pleuronecte œillé , 0 1 le pieu- grandes-écailles , et le pleuro* ronecte tricliodactyle , 641. necte commersonnien, 652. Tableau des espèces du genre des achires, 658. L'acliire barbu, l'acblre marbré, L'achire deux-lignes j et î'achire et l'achire pavoiiicn , 660. orné, 663. L'achire fascé , 662. DES ARTICLES. X)ïj 'Additions aux articles de plusieurs genres de poissons cartilagineux et de poissons osseux. Second supplément au tableau du genre des pétromy- zons, 66b. Le pétromyzon argenté, le pétromyzon septoeiill , et le pétrornyzon noir, 667. Second supplément au tableau du genre des raies, 66<^, La raie museau-pointu , et la raie ondulée , 675. coucou , 672. La raie aptéronote , 676. La raie nègre, 674. La raie frangée , 677. La raie mosaïque , et la raie Second supplément au tableau du genre des squales, 679, Le squale anisodon , 680. Supplément au tableau du genre des balistes, 681. Le baliste raungo-park, et le baliste ondulé, 682. Supplément au tableau du genre des cycloptères, 683. ^ Le cycloptère souris, 684. Supplément au tableau du genre des ophisures, 686, L'ophisure fascé , 687. Tableau des espèces du genre des makairas, 688. Le makaira noirâtre, 68g. Supplément au tableau du genre des stromatées, 692. Le stromatée gris, le stromatée argenté , et le stromatée noir, 698. Supplément à la synonymie du genre des calliomores, 696. Tableau des espèces du gerïre des chrysostromes , 697. Le clirysostrorae fîatoloïde , 6g8. Supplément au tableau et à la synonymie du genre des scombres, 699. Supplément à la synonymie du scombre guare , et le scombre sarde, 700. XIV TABLE DES ARTICLES. Supplément à la synonymie des scombéroïdes , 702, Le scombéroïde sauteur, ibid. Supplément au tableau du genre des caranx, 708. Le caranx fascé , le caranx chlo- le caranx plumier , le caranx ris, le caranx cruménophthalme, klein , et le caranx rouge , yoô. Supplément au tableau du genre des caranxomores , 709. Le caranxomore pilitschei , 710. Supplément à la synonymie des genres des trichopodes, des pogonias, et des scombéromores, 711. Le trichopode trichoptère , le pogonias fascé , et le scombéromore plu- mier, ibid. Supplément au tableau et à la synonymie du genre des centronotes, 712. Supplément à la synonymie du centronote pilote y et du centronote vadigo , yiS. Le centronote éperon , et le centronote nègre , ibid. Supplément au tableau et à la synonymie du genre des labres ,716. Le labre salmoïde , le labre iris, et supplément à la synonymie du labre sparoïde , 717. Supplément au tableau du genre des lutjans, 719. Le lutjan argenté-violet , et le lutjan arauna, 720. Supplément au tableau du genre des centropomes, 722. Le centropome fascé, et le centropome percliot, 728. Supplément au tableau du genre des holocentres, 724. L'holocentre rabaji , 726. Supplément au tableau du genre des chétodons, 726. Le chétodon couaga , et le chétodon tétracanthe , 727. AVERTISSEMENT, E T EXPLICATIOxN DE QUELQUES PLANCHES. On trouvera clans ce q^iatrième volume de l'Histoire des poissons, la description de cinq cent quatre espèces, dont quatre-vingt-dix sont encore inconnues des amis des sciences naturelk'h. Elles composent quarante-trois genres, dont trente- deux n'ont encore été établis par aucun naturaliste. Les quatre premiers volumes de l'Histoire des poissons ren- ferment donc la descrij)tion de onze cent quatorze espèces, dont deux cent quarante-quatre avoient échappé aux observa- tions des naturalistes , avant la publication de nos recherches. Nous avons réparti ces onze cent quatorze espèces dans soixante genres adoptés depuis long-temps, et dans quatre-vingt-douze autres genres que nous avons cru devoir former. Nous avons déjà annoncé dans l'Avertissement du troisième volume, que l'on trouveroit dans le quatrième l'article relatiF au lut j an trilobé ^ dont on a vu la figure au n° 3 de la /-;/. i6 du tome IL Au n'' 3 de la pi. lo du tome III, au lieu de conducteur centronotCj il faut lire centronote pilote. Au n° 3 de la pi. 12 du même volume, on a représenté Vachire marbré comme ajant les deux yeux placés à gauche. Ce poisson, dont on verra la description dans ce quatrième volume, a les deux jeux à droite. Ce tome IV comprend aussi ce que nous avions à dire de XVj AVERTISSEMENT. deux chétodons dont on a pu voir la figure sur la pi. £0 du tome III, aux nos 2, et 3. Mais au lieu de chétodoii thètru' cante , il faudroit chétodon tétracanthej et au lieu de ché- todon zèbrcj il fèuit lire chélodon couaga. Nous devons encore faire remarquer que nous avons publié dans le tome III , la figure de plusieurs poissons décrits dans le quatrième. Ces espèces sont : IJostorhJnque fleuriexi y représenté/»/. 2^ , fîg. 2. Une variété du spare brunâtre, dessinée sous les yeux de Commerson , Le 6-pare mj'Ho , Le spare holocyanéose j Le spare lépisure , Le spare perroquet , Le spare hémisphère j Le spare hrachion , Le spare rougeor. Le diptérodon hexacanthe , Le luljan gymnocéphale , Le lutjan triangle ^ Le lutjan microstome y Le bodian grosse-tête , Le bodian cjclosiome , IJholocentre jarbua , IJholocentre diadème, IJholocentre gymnose , IJholocentre panthérin, Uholo centre salmoïde y Le pleuronecte commersonnien , 17 3. 26 a. 33 2. i5 2. 26 3. i5 3. 18 3. 33 3. 3o 2. 23 3. ^4 3. 34 2. 20 2. 20 3. 3o 3. 32 3. 27 2. 27 3. 34 3, 12 ?• SUPPLÉMENT AU TABLEAU DU DIX-SEPTIÈME ORDRE DE LA CLASSE ENTIERE DES POISSONS, ou DU PREMIER ORDRE DE LA PREMIÈRE DIVISION DES OSSEUX. Genres. 'La mâchoire supérieure prolongée en forme de lame ou d'épée, et d'une longueur égale au cinquième ou tout au plus au quart de la longueur totale de l'animal; deux boucliers osseux et lancéolés , de chaque côté de l'extrémité de la queue ; \ deux nageoires dorsales. 36 bis. M A K A I R A. SUPPLÉMENT AU TABLEAU D U DIX-HUITIÈME ORDRE DE LA CLASSE ENTIÈRE DES POISSONS, OU DU SECOND ORDRE DE LA PREMIÈRE DIVISION DES OSSEUX. 00 bis CHR YSOSTROME. TOME IV. Le corps et la queue très-hauts, très-com- primés, et aplatis latéralement de manière à représenter un ovale ; une seule nageoire dorsale. XVllJ TABLEAU SUITE DU TA BLEAU D U DIX-NEUVIÈME ORDRE DE LA CLASSE ENTIÈRE DES POISSON S^ OU DU TROISIÈME ORDRE DE I-A PREMIÈRE DIVISION DES OSSEUX. HARPE. 122. PIMELEPTERE, Plusieurs dents très-longues , fortes et re- courbées, au sommet et auprès de l'arti- culation de chaque mâci.oire ; des denti petites, comprimées et triangulaires, de chaque côté de la mâchoire supérieure , entre les grandes dénis voisines de l'artl- ciilation et celles du sommet; un barbil- lon corijpiimé el triangulaire de chaque côté et auprès de la commissure des lèvres ; les thoracines, la dorsale et l'anale, très- gfandes, et en forme de faux; la caudale convexe dans son milieu , et étendue en forme de faux très alongée, dans le haut et dans le bas ; l'anale attachée autour d'une prolongation charnue, écailleuse, V très-grande , comprimée et triangulaire. La totalité ou une grande partie de la dor- sale , de l'anale et de la nageoire de la queue, adipeuse, ou presque adipeuse j les nageoires inférieures situées plus loin de la gorge que les pectorales. DES GENRES. XIX 123. C H E 1 L r O N. ïM- P o M A T o M E. Le corps et la queue très-alongés; le bout du museau aplati; la tête et les opercules dénués de petites écailles ; les opercules sans dentelure et sans aiguillons , mais ciselés ; les lèvres, et sur-tout celle de la mâchoire inférieure, très-pendan(es ; les dents très-petites j la dorsale basse et très- longue j les rayons aiguillonnés ou non articulés de chaque nageoire , aussi mous ou presque aussi mous que les articulés ; une seule dorsale ; les thoracines très- petites. L'opercule entaillé dans le haut de son bord postérieur, et couvert d'écaillés semblables à celles du dos ; le corps et la queue alon- gés; deux nageoires dorsales ; la nageoire de l'anus très-adipeuse. Les mâchoires dénuées de dents, et entière- 125. L K 10 S T OM E. 126. CENTROLOPHE. 27. CHEVALIER. lèvres extensibles ; la bouche placée au- dessous du museau ; point de dentelure ni de piquant aux opercules; deux nageoires dorsales. Une crête longitudinale , et un rang longi(u~ dinal de piquans très-séparés les uns des autres , et cacliés en partie sous la peau , au-dessus de la nuque; une seule nageoire du dos; cette dorsale très-basse et très- longue; les mâchoires garnies de dents très-petites , très-fines , égales , et un peu écartées les unes des autres ; moins de cinq rayons à la membrane branchiale. rPJus rangs de dents à chaque mâchoire; ,lf. geoires ciorsaies ; ia première près- XX TABLEAU Genrei. , , . . que aussi haute que le corps, ùiangulaire, et garnie de très-longs filamens à l'extré- mité de chacun de ses rayons ; la seconde basse et très-longue j l'anale très -courte, et moins grande que chacune des thora- 127, CHEVALIER. \ cinesj cette anale, les deux nageoires du dos , et celle de la qu-eue, couvertes pres- que en entier de petites écailles ; l'oper- cule sans piquans ni dentelure} les écailles grandes et dentelées. Les mâchoires dénuées de dents proprement dites j une seule nageoire du dos; un ai- guillon recourbé et très -fort , des deux côtés de chacun des rayons articulés de r, r / 'a dorsale : un appendice écailleux , long: 128. LEIOGNATHE. V , . -, , , . ^ et aplati, auprès de chaque thoracine j l'opercule dénué de petites écailles , et un peu ciselé; la hauteur du corps égale ou presque égale à la moitié de la longueur totale du poisson. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très- comprimés ; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'au- tres nageoires , ou la hauteur du corps su- ■%c\. cHÉTODON. ( périeure ou du moins égale à sa longueur; l'ouverture delà bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une seule nageoire dorsale; point de dentelure ni de piquans aux opercules. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très- comprimés ; de pe- , tites écailles sur la dorsale, ou sur d'autres l3o. AC ANTH INION. ^ . , , ', nageoires, ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur; l'ouvertuve de la bouche petite ; le museau DES GENRES. xxj 3o. AC ANTHINION. l3l. C H É TOD I r TÈ RE. l32. POMACENTRE. l33. POMADASYS. plus ou moins avancé ; une seule nageoire dorsale; plus de deux aiguillons dénués ou presque dénués de membrane , au-devant de la nageoire du dos. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-comprimés; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires, ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur ; l'ouverlure de la bouche petite ; le museau plus ou moins avancé; point de dentelure ni de piquans aux opercules ; deux na- geoires dorsales. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-comprimés ; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires, ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur ; l'ouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé ; une dentelure et point de longs piquans aux opercules; une seule nageoire dorsale. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-comprimés ; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires, ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur ; l'ouverture de la bouche petite ; le mu- seau plus ou moins avancé; une dentelure et point de longs piquans aux opercules; leux na2;eoires dorsa 34. P O M A C A N T H E. Les dents petites , flexibles et mobiles ; le corps et la queue très-comprimés; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la liauteur du corps supé- XXIJ TABLEAU Genres, rieure ou du moins ^gale à sa longueur; l'ouverture de la bouciie petite; le museau 1,34. POMACANTHE. <^ plus OU moins avancé; un ou plusieurs longs piquans et point de dentelure aux opercules; une seule nageoiie dorsale, ,'Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-comprimés; de pe- tites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la hauteur du corps supé- 184 bis. HOLACANTHE. ( rieure ou du moins égale à sa longueur j l'ouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une dentelure et un ou plusieurs longs piquans à chaque oper- cule ; une seule nageoire dorsale. 'Les dents petites , flexibles et mobiles ; le corps et la queue très - comprimés ; de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la liauteur du corps i35. ÉNOPLOSE. ( supérieure ou du moins égale à sa longueur; l'ouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une dentelure et un ou plusieurs piquans à chaque opercule ; deux nageoires dorsales. 'Les dents crénelées ou découpées; le corps et la queue très comprimés; de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres na- i36. GLYPHISODON. ^ geoires , OU la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur; l'ouver- ture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une nageoire dorsale. Le corps et la queue très-comprimés ; de . très- petites écailles sur la dorsale ou sur 137. ACANTHURES. < „ . 1 , , ' I d autres nageoires , ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa lou- DES GENRES. 307. ACANTHURE. l38. ASPISURE. iSg. ACANTHOPODE. 340. S E L E N E. 341. ARGYKEIOSE. XX11| bouche petite j le gueur ; l'ouverlure dt museau plus ou moins avance? ; une na- geoire dorsale ; un ou plusieurs piquans de chaque coté de la queue. Le corps et la queue très - comprimés j de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autris nageoires, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa lon- gueur; l'ouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé ; une na- geoire dorsale ; une plaque dure en forme de petit bouclier , de chaque côté de la queue. Le corps et la queue très - comprimés; de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa lon- gueur ; l'ouverture de la bouche petite ; le museau plus ou moins avancé ; une na- geoire dorsale ; un ou deux piquans à la place de chaque tlioracine. L'ensemble du poisson très-comprimé , et présentant de chaque côté la forme d'un pentagone ou d'un tétragone ; la ligne du front presque verticale ; la distance du plus haut de la nuque au dessus du n)useau , égale au moins à celle de la goi çre à la na- geoire de l'anus ; deux nageoites dorsales j un ou plusieurs piquans entre les deux dor- sales ; les premiers rayons de la seconde nageoire du dos s'éteiulant au moins au- delà de l'extrémité de la queue. Le corps et la queue très-comprimés ; une seule nageoire dorsale; plusieurs rayons de cette nageoire terminés par des fila- 141. ARGYREIOSE. X\1V TABLEAU Genres. ^ , , , . . , mens très-longs , ou plusieurs piq-.ians le long de chaque côté de la nageoire du dos; une membrane verticale placée trans- versalement au-dessous de la lèvre supé- rieure; les écailles très-petites; h'^s thora- cines très-alongées ; des aiguillons au-de- vant de la nageoire du dos et de celle de l'anus. Le corps et la queue très -comprimés ; des dents aux mâchoires; une seule nageoire dorsale ; plusieurs rayons de cette nageoire terminés par des filamens trës-longs , ou plusieurs piquans le long de chaque côté 142. Z E E. \ de la nageoire du dos ; une membrane verticale placée transversalement au-des- sous de la lèvre supérieure ; les écailles très-petites; point d'aiguillons au-devant de la nageoire du dos, ni de celle de l'a- nus. 'Le corps et la queue très-comprimés ; des dents aux mâclioires ; deux nageoires dor- sales ; plusieurs rayons de l'une de ces nageoires terminés par des filamens très- longs, ou plusieurs piquans le long de 148. G A L. ^ chaque côté des nageoires du dos ; une membrane verticale placée transversale- ment au-dessous de la lèvre supérieure ; les écailles très-petites ; point d'aiguillons au- devant de la première ni de la seconde dorsale , ni de la nageoire de l'anus. Le corps et la queue très-comprimés ; la plus grande hauteur de l'animal, égale ou pres- que éy;ale à la longueur du corps et de la M4. CHRYSOTOSE. < ^ *=. ,^ . ,\ '^ [ queue pris ensemble; point de dents aux mâchoires; une seule nageoire dorsale j les écailles très-petites ; point d'aiguillons DES GENRE?. XXV au-devanl de la nageoire da dos , ni de 144. C H R Y S O ï O S E. I celle de l'anus; plus de huit rayons à chaque thoracine. Le corps et la queue très-comprimés et très- hauts ; point de dents aux mâciioires ; 14-5 CAP ) *^^"^ nageoires dorsales; les écailles très- petites ; point d'aiguillons au-devant de'la première ni de la seconde dorsale, ni de la nageoire de l'anus. 146. PLEURONECTE. Les deux yeux du même côté de la léte. La tête , le corps et la queue très-comprimés j 47. A C H I R E. -/ les deux yeux du même côté de la tête ; point de nageoires pectorales. TOME IV. HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. TROISIÈME VUE DE LA NAT.URE. Que la Nature est belle! que son spectacle est ma- gnifique! que sa puissance est admirable! Dans sa fécondité sans bornes, elle a semé les mondes dans l'espace '. Dans sa simplicité sublime , elle ne leur a imposé qu'une loi'. ' Première Vue de la NuturCj par Buffon. * Seconde Vue de la Nature^ par Buffon, XXVllj TROISIEME VUE Les rapports et par conséquent les destinées de tout ce qui existe, découlent de cette force unique et irrésistible que le temps ne peut altérer, et qui dé- croissant par la distance, mais s'accroissant avec les masses, en pénètre toutes les profondeurs, en régit tous les élémens. Les corps immenses et innombrables qui circulent dans les cieux , les matières brutes qui composent la planète que nous habitons, les fluides qui l'arrosent, réchauffent, l'environnent ou féclairent, les substances organisées qui la revêtent, les êtres vivans et sensibles qui la peuplent, ne monfrent au- cune forme, aucune qualité, aucune modification, aucun attribut, aucun mouvement, qui ne dérive de ce grand acte du pouvoir souverain et créateur. L'étude de la Nature n'est que l'étude des lois secon- daires qui émanent de la grande loi fondamentale. Les animaux, par leurs organes, par leurs sens, par leur mobilité, par leurs afiections , par la succes- sion de leurs développemens , ofirent bien plus que tous les autres produits de la création , les diverses applications de cette loi suprême^ les difïerens résul- tats de ce principe immuable. Parmi ces êtres animés , deux classes très - nom- breuses, dont la première a reçu les airs pour son do- maine, et dont les eaux sont le partage de la seconde, peuvent, par les contrastes apparens de leurs habitudes et par les analogies secrètes qui lient leurs mouveniens, nous dévoiler peut-être plus que toutes les autres, DE LA N A T L^ R E. XXÎX quelques féices de cet ensemble de relations nierveil- leiises et nécess^iires qui dérivent de la première des lois dictées par la Nature. L'une de ces classes, celle des poissons, est d'ailleurs maintenant le sujet principal de nos recherches. C'omparons donc l'une à l'autre; plaçons leurs principaux traits dans un même tableau; et qu'elles soient l'objet d'une troisième vue de cette Nature dont la contemplation a tant de charmes et fait naître de si utiles vérités. Dans toutes les classes d'animaux, il est une habi- tude principale qui inMue sur toutes les autres, les produit , les modifie , ou les régit de manière que chacun des actes particuliers de l'espèce présente l'em- preinte de cet attribut général et prédominant qui distingue la classe. La manière de se mouvoir est le plus souvent cette habitude dominatrice à laquelle les antres sont liées et soumises. Nous le vojons évidem- ment dans la classe des oiseaux et dans celle des poissons, que nous allons comparer l'une à l'autre , pour mieux juger de leurs propriétés, et sur-tout pour mieux connoître les facultés distinctives des habitans des rivières et des mers. Le vol influe sur toutes les actions des oiseaux; la natation modifie toutes celles des poissons. Par ces deux attributs, les uns et les autres paroissent séparer leurs habitudes de celles des quadrupèdes et des au(res animaux qui vivent sur la surface hèche du globe, autant que les premiers s'éloignent de l'empire des XXX TROISIEME VUE animaux terrestres en s'élevant au plus haut des airs, et les seconds eu s'enfonçant dans les profondeurs de l'océan. On diroit du moins que, par le vol et la nata- tion , les oiseaux et les poissons laissent, pour ainsi dire , entre leurs actions, une telle distance , qu'on ne pourroit en donner une idée qu'en la comparant à celle qui sépare ie fond des mers, des plus hautes régions de l'atmosphère; et cependant, malgré cette grande dissemblance apparente , les habitudes les plus générales et les plus remarcpiables des poissons et des oiseaux montrent les rapports les plus frap[)ans. La natation et le vol ne sont, poi4r ainsi dire, que le même acte exécuté dans des fluides dilférens. Les ins- truœcns qui les produisent, les organes qui les favo- risent, les mouvemens qui les font naître, les accé- lèrent, les retardent ou les dirigent, les obstacles qui les diminuent, les détournent ou les suspendent, sont semblables ou analogues ; et d'après ce rapport si remarcpiable , nous ne serons pas étonnés de toutes les analogies secondaires que nous trouverons entre les mœurs des oiseaux et celles des poissons. En efl'et, l'aile de l'oiseau et la nageoire du poisson ditïerent l'une de l'autre bien moins qu'on ne le croi- roit au premier coup-d'œil; et voilà pounjuoi , depuis les anciens naturalistes grecs jusqu'à nous, le nom iYaile a été si souvent donné à cette nageoire. L'une et l'autre présentent inie surface assez grande relative- ment au volume du corps , et que l'animal peut, selon DE LA NATURE. XXxJ ses besoins, accroître ou diminuer, en Tétendaiit avec force, ou en la resserrant en plusieurs plis. La na- geoire, comme l'aile, se prête à ces difïerens déploie- mens , ou à ces diverses contractions, parce qu'elle est composée , comme l'aile , d'une substance membra- neuse, molle et souple ; et lorsqu'elle a reçu la dimen- sion qui convient momentanément à l'animal, elle présente, comme l'aile, une surface qui résiste, elle agit avec précision, elle frappe avec force , parce que , de même que l'instrument du vol, elle est soutenue par de petits cjlindres réguliers ou irréguliers, solides, durs, presque inflexibles; et si elle n'est pas fortifiée par des plumes, elle est quelquefois consolidée par des écailles dont nous avons montré que la substance étoit la même que celle des plumes de l'oiseau. La pesanteur spécifique des oiseaux est très-rappro- cbée de celle de l'air : celle des poissons est encore moins éloignée de la pesanteur de l'eau, et sur-tout de celle de l'eau salée que contiennent les bassins des mers. Les premiers ont reçu une organisation très-proiire à rendre un grand volume très-léger : leurs poumons sont très-étendus; de grands sacs aériens sont placés dans leur intérieur; leurs os sont creusés et percés de manière à recevoir facilement dans leurs cavités ]es fluides de l'atmosphère. Les seconds ont presque tons une vessie particulière qui , en se gonflant à leur volonté, peut augmenter leur volume, et bien loin XXXlj TROISIEME VUE d accroître en même temps leur masse, la diminue en se remplissant de fluides ou de gaz d'une légèreté très-re m a r q u a b 1 e . La queue des oiseaux leur sert de gouvernail , et leurs ailes sont de véritables rames. Les nageoires du dos et de l'anus peuvent être aussi comparées à nne puissance qui gouverne et dirige, pentiant que la queue proprement dite, proloiigée par la nageoire caudale, frappe l'eau comme nne rame, et commu- niquant à l'ensemble de l'animal l'impulsion qu'elle reçoit, lui imprime le mouvement et la vitesse. Les oiseaux précipitent ou retardent les battemens de leurs ailes : mais lorsqu'ils leur laissent toute l'éten- due (ju'elies jîeuvent présenter, et qu'ils veulent s'en servir pour changer de place, ils ne leur font jamais éprouver deux mouvemens égaux de suite ; ils les relèvent avec une vitesse bien moindre que celle avec laquelle ils les abaissent; ils donnent alternativement un coup très-fort et une impulsion très-fbible, afin que lorsqu'ils montent, par exemple, les couches supérieures de l'atmosphère, frappées moins vivement que les inférieures, opposent moins de résistance que ces dernières, et que l'animal soit, repoussé de bas eu haut. Plusieurs nageoires des poissons donnent aussi très- souvent des coups alternativement égaux et inégaux; et si la queue frappe avec la même rapidité à droite et à gauche , c'est parce que les résistances égales des DE LA NATURE. XXxii^ couches latérales, contre lesquelles l'animal agit obli- quement, le poussent dans une diagonale qui est la véritable direction qu'il désire de recevoir. On pourroit dire que les oiseaux nagent dans l'air, et que les poissons volent dans l'eau. L'atmosphère est la mer des premiers : la mer est l'atmosphère des seconds. Mais les poissons jouissent bien plus de leur domaine que les oiseaux. Ceux de ces derniers dont le vol est le plus hardi, les aigles et les frégattes, ne s'élèvent que rarement dans les hautes régions aériennes; ils ne parviennent jamais jusqu'aux dernières limites de ces régions éthérées, où un fluide trop rare ne pourroit pas suffire à leur respiration, et où une température trop froide leur donneroit bientôt l'engourdissement et la mort. Le besoin de la nour- riture, du repos et d'un asjle, les ramène sans cesse vers la terre. Les poissons parcourent perpétuellement et tra- versent dans tous les sens l'immensité de l'océan , dont le fluide, presque également dense et également échauffé à toutes les hauteurs, ne leur oppose d'obs- tacle ni par sa rareté , ni par sa température. Ils en pénètrent tous les abîmes, ils en sillonnent toute la surface; et trouvant leur nourriture dans une grande partie de l'espace qui sépare les profondeurs des mers, des couches aériennes qui reposent sur les eaux , si la nécessité de suspendre tous leurs efforts et de se livrer à un calme parfait les entraîne jusqu'au fond des TOME 1 y, E XXXIV TROISIEME VUE vallées soumarines , leurs rapports avec la lumière les ramènent fréquemment vers les eaux supérieures qu'un soleil bienfaisant inonde de ses rajons. Les vents réguliers favorisent, retardent, arrêtent, ou dirigent vers de nouveaux points , les voyages des oiseaux : les courans réguliers des eaux accélèrent, diminuent, suspendent ou détournent les courses si variées et si souvent renouvelées des habitans des mers. Les oiseaux que leur vol puissant a fait nommer grands voiliers, et qu'il faudroit plutôt noxwn^QV grands rameurs y résistent seuls aux grands mouvemens de l'atmosphère, bravent les orages, et surmontent les autans déchaînés : les poissons que leurs larges na- geoires , leur grande queue , leurs muscles vigoureux, doivent faire appeler nageurs ou rameurs par excel-- lence, luttent seuls contre les flots soulevés , opposent leur force à celle des tempêtes, et poursuivent leur route audacieuse au travers de ces tourmentes hor- ribles qui bouleversent , pour ainsi dire , la masse entière des eaux. Les oiseaux foibles ou mal armés tremblent devant le bec redoutable ou la serre cruelle des tjrans de l'air : les poissons dénués d'armes, ou de grandeur, ou de puissance, fuient devant les dents sanglantes des squales et des autres animaux de leur classe , qui in- festent les rivières ou les mers. Auprès de la surface de la terre, au-dessus de la- quelle s'élève son domaine aérien , l'oiseau reçoit DE LA NATURE. XXXV souvent la mort des armes du chasseur , ou la trouve dans les pièges que tout sou instinct ne peut parvenir à éviter. Au plus haut de son empire aquatique, le poisson périt retenu par un hameçon trompeur, ou enveloppé dans les filets que le pécheur a tendus. Le besoin de trouver laliment le plus convenable , ou le désir d'échapper à la poursuite d'un ennemi dange- reux , déterminent les vojages irréguliers des oiseaux. La nécessité de se dérober à la vue ou à l'odorat des féroces géans des mers , ou celle d'appaiser une faim plus cruelle encore , produisent les mouvemens irréguliers des poissons. Lorsque la saison rigoureuse commence de régner dans les zones tempérées , et particulièrement dans les portions de ces zones les moins éloignées du cercle polaire , les oiseaux recommencent leurs voyages régu- liers et périodiques. Ils ne peuvent plus rester sur une terre que le froid envahit, où la surface des eaux se durcit en croûte glacée, où les insectes meurent ou se cachent , où les champs sont dénués de moissons et les arbres de fruits; ils partent; ils vont chercher vers les tropiques un séjour plus doux et jolus heureux. Ils suivent la direction des méridiens : ils parcourent, par conséquent , la longueur des grands continens. Ils se réunissent en troupes nombreuses ; et , mâles , femelles, jeunes ou vieux, tous rassemblés sans dis- tinction ni de sexe ni d'âge, désertent l'empire des XXXVJ TROISIÈME VUE frimas, pour aller vers celui du soleil, Jusqu'au mo- ment où la chaleur revenue dans leur patrie , les y i-amène dans le même ordre et par la même route. La diversité des saisons ne paroît pas produire dans la température des différentes parties de l'océan , des changemens assez grands pour obliger les poissons à se livrer chaque année à des migrations régulières : mais le besoin de se reproduire, qu'ils ne satisfont qu'auprès des rivages, les contraint, toutes les fois que le printemps est de retour, à quitter la haute mer pour s'approcher des côtes. Ils ne nagent pas alors dans le sens des méridiens :mais, par une suite de la position des continens au milieu du grand océan , ils tâchent de suivre presque toujours une des parallèles du globe , pour parvenir plus facilement et plus promptement à la terre dont les bords doivent rece- voir ou leurs œufs ou leur laite. Les femelles arrivent les premières , comme plus pressées de déposer un fardeau plus pesant ; les maies accourent ensuite. Ils suivent le plus souvent ces mêmes parallèles, lorsqu'ils remontent les uns et les autres dans les fleuves et dans les grandes rivières , ou lorsqu'ils s'abandonnent à leurs courans pour regagner le séjour des tempêtes, parce que , à l'exception du Mississipi , de quelques rivières de la terre ferme d'Amérique, du Rhône, du Mil , du Borjsthène , du Don , du Volga , du Sinde, de l'Ava , de la rivière de Camboge , etc. les fleuves coulent d'orient en occident, ou d'occident en orient. DE LA NATURE. XXXVÎj Les oiseaux sont d'autant plus nombreux qu'ils fré- quentent des continens plus vastes : les poissons sont d'autant plus multipliés qu'ils habitent auprès de rivages plus étendus. Il n'est donc pas surprenant que de même qu'il j a plus d'oiseaux dans l'hémisphère boréal que dans l'austral , à cause de la plus grande quantité de terre que présente la première de ces deux moitiés du globe, il j ait aussi beaucoup plus de poissons dans cet hémisphère du nord, parce que si les liabitans de l'océan ont un séjour plus vaste dans rhéraisphère austral, dont les mers sont très-étendues, et les con- tinens ou les isles très-peu nombreux , il j a peu de rivages où ils puissent aller déposer la laite ou les œufs destinés à leur multiplication. L'espace ny manque pas aux individus, mais les côtes j manquent aux espèces. Si l'on admet avec plusieurs naturalistes, qu'à une époque plus ou moins reculée les eaux de la mer, plus élevées que de nos jours, couvroient une partie des continens actuels, de manière à les diviser dans une très-grande quantité d'isles, sans diminuer cependant beaucoup la totalité de leur surface, il faudra suppo- ser, d'après les observations que nous venons de pré- senter, que lors de cette séparation des continens en plusieurs parties isolées , par les eaux de l'océan , il J avoit beaucoup moins d'oiseaux qu'à présent, ainsi qu'on peut s'en convaincre avec facilité , et que néan- XXXVllj TROISIEME VUE moins il j avoit beaucoup plus de poissons qu'aujour- crhui , parce que toutes les divisions opérées par la mer dans les terres augmentoient nécessairement le nombre des rivages propres à recevoir les germes de leur reproduction. Mais remontons plus avant dans le cours du temps. Crojons pour un moment avec plusieurs géologues, que , dans les premiers âges de notre planète, le globe a été entièrement recouvert par les eaux de Focéan. Alors les oiseaux n'existoient pas encore. Alors aucune partie de la surface de notre planète ne présentoit de l'eau douce séparée de Feau salée : tout étoit océan. Mais cet océan étoit désert; mais cette mer univer- selle n'étoit encore que l'empire de la mort, ou plutôt du néant. Comment les germes des poissons, qui ne peuvent éclore qu'auprès des cotes , se seroient-ils eu effet développés dans un océan sans rivage ? Bientôt les sommets des plus hautes montagnes dominèrent au-dessus des eaux, et quelques côtes parurent : elles furent entourées de bas-fonds ; les poissons naquirent. Ils se multiplièrent. Mais leur nombre , limité par des rivages très-circonscrits , étoit bien éloigné de celui auquel ils sont parvenus, à mesure que les siècles se sont succédés , et que les contours des continens ou des isles sont devenus plus grands. A cette époque cependant, les poissons que la Nature DE LA NATURE. XXxix a relégués depuis dans des mers particulières , les pélagiens, les littoraux, ceux que nous vojons chaque année remonter dans les fleuves , ceux qui ne quittent jamais l'eau douce des lacs ou des rivières, les grandes espèces qui se nourrissent de proie, les petits ou les foibles qui se contentent des débris de corps organisés qu'ils trouvent dans la fange, vivoient , pour ainsi dire , mêlés et confondus dans cet océan encore pres- que sans bornes, qui baignoit uniquement quelques chaînes de pics élevés. Où il n'j a voit pas de diversité d'habitation , il ne pou voit pas y avoir de différence de séjour. Où il n j avoit pas de limites véritablement déterminées, il ne pouvoit pas j avoir d'espèce relé- guée, ni d'espace interdit. Lors donc qu'une catastrophe terrible donnoit la mort à une grande quantité de ces animaux , ceux que nous appelons aujourd'hui marins , et ceux que nous ■nommons Jliivîatiles , périssoient ensemble , et gisoient entassés sans distinction sur le même fond de l'océan. Seroit-ce à cette époque de submersion presque uni- verselle, qu'il faudroit rapporter les bouleversemens sous lesquels ont succombé les poissons que l'on dé- couvre de temps en temps, enfouis à des profondeurs plus ou moins considérables , recouverts par des couches de diverse nature , pressés quelquefois sous des débris volcaniques *, et qui forment ces amas * On doit cUsticguer dans les éiiiplions volcaniques, celles qu'il faudroit xl TROISIÈMEVUE remarquables , ces réunions extraordinaires ~, où les chétodons et d'autres espèces des mers équinoxiales des deux Indes ont laissé leurs empreintes ou leurs dépouilles au milieu de celles des habitans des mers tempérées et du voisinage du cercle polaire , et où les restes et les traits des fluviatiles paroissent confondus avec ceux des pélagiens ? Si l'on devoit admettre cette idée , on pourroit assu- rer que depuis le moment où les hautes montagnes et les pics élevés étoient les seules portions de la surface sèche du globe qui ne fussent pas inondées , plusieurs espèces dont on trouve l'image ou les parties solides dans ces agrégations de poissons de mer et de pois* sons d'eau douce, n'ont été modifiées dans aucun de leurs organes essentiels, ni même altérées dans aucune de leurs formes les plus délicates ; et ce seroit un fait bien important pour le véritable naturaliste *. A cette époque , les cétacées, les lamantins, les du- gons , et les morses, ont pu partager avec les poissons l'empire de l'océan. A-mesure que les eaux de la mer, en se retirant, ont laissé à découvert de plus grandes portions des con- tinens et des isles, que de nouveaux rivages ont rapporter à des époques très -reculées, où la face de la teire ppuvoît être très-difFérente de celle qu'elle a aujourd'hui , et celles qui n'ont eu lieu que beaucoup plus récemment , et lorsque le giobe avoit déjà reçu presque en entier sa configuration actuelle. '^ Voyez notre Discoujs sur l'-f durée des espèces. DE LA i\ A T U K E. xlj paru, et que des grèves pins doucement inclinées les ont environnés, les phoques, les toi'tues marines, les crocodiles, se sont multipliés sur ces bords favorables à leur reproduction , à leurs besoins , à leurs habi- tudes. Alors les premiers oiseaux ontpu animer l'atmosphère. Ils ont trouvé sur la terre déjà abandonnée par les eaux, l'asjle nécessaire à leur repos, à leur accouplement, à leur nidification, à leurs pontes , à leur incubation, à l'éducation de leurs petits j et ces premiers oiseaux ont dû être ceux que nous avons nommés oiseaux d'eau et latirèmes *, et qui , pourvus d'ailes puissantes , de larges pieds palmés , d'armes assez fortes pour saisir les pois- sons, et d'organes propres à les assimiler à leur subs- tance, ne se nourrissent que des habitans des mers, peuvent voler très- long-temps au-dessus de la surface de l'océan, se précipiter avec rapidité sur leur proie, l'enlever au plus haut des airs, nager à d'immenses dis- tances de la rive , lutter avec constance contre les vents déchaînés , et braver les vagues soulevées. Alors les albatros , les frégattes , les pélicans , les cormorans, les mauves, ont commencé d'exercer sur les poissons leur empire redoutable. Leur apparition a pu être bientôt suivie de celle des oiseaux de rivage, parce que sur les côtes abandonnées par les eaux de la mer, il a pu se * Dans le Tableau mélhodique des oiseaux , (fiie j'ai publié , et d'après lequel j'ai fait arranger la belle colleclioa d'oiseaux du Muse'um d'histoire naturelle. T O M E I V. F lilij TROISIÈME VUE former aisément des marais, des amas d'eaux stagnantes, des savanes h demi nojées. Cependant les vapeurs se condensoient contre les montagnes élevées, retomboient eu pluies, se précipi- toient en torrens, se répandoient en ruisseaux, coii- loient en rivières , et parvenoient jusqu'à la mer. Dès ce moment, la séparation des poissons pélagiens, des litto- raux, de ceux qui remontent dans les fleuves, et de ceux qui vivent constamment dans l'eau douce di\s lacs et des rivières, a pu se faire, et les distribuer enquatre grandes tribus très-analogues à celles que l'on connoît mainte- nant. Les ours marins , les tapirs, les cochons, les hippopo- tames, les rhinocéros , les éléphans, et les autres qua- drupèdes qui aiment les rivages, (|ui recherchent les eaux , qui ont besoin de se vautrer dans la fange , ou de se baigner dans l'onde , se sont répandus à cette époque vers tous les rivages, et leur apparition a dû précéder celle des autres mammifères et des oiseaux qui , crai- gnant l'humidité, redoutant les flots de la mer ainsi que les courans des rivières , désirant la sécheresse , liés par tous les rapports de lorganisation avec une chaleur très -vive, ne se nourrissent d'ailleurs ni de poissons, ni de mollusques , ni de vers, ni d'aucun animal qui vive dans l'océan, ou se plaise dans les rivières, ou pullule dans les marais. Elle est donc antérieure à l'arrivée de l'homme , qui n'a pris le sceptre de la terre que lorsque son domaine , déjà paré de toutes les pro- 1) E LA N A T U R E, Xifij ductions de la puissance créatrice, a été digne de lui. Lors donc qu'on écartera Tidée de toutes les causes générales ou particulières qui ont pu bouleverser la surface de la terre depuis l'abaissement de la mer au- dessous des premiers pics, on reconnoîtra que les frag- mens et les empreintes le plus anciennement et le plus profondément enfouis sous les couches terrestres ou soumarines , sont ceux des poissons, des cétacées, des lamantins, des dugons et des morses ; ensuite viennent ceux de ces morses, de ces dugons, de ces lamantins , de ces cétacées, de ces poissons et des phoques, des tortues de mer, des crocodiles, des oiseaux palmipèdes et des oiseaux latirèmes ; on placera au troisième rang ceux de tous les animaux que nous venons de nommer, et des oiseaux de rivage ; on mettra au quatrième ceux de ces mêmes animaux, des oiseaux de rivage, des ours marins , des tapirs, des cochons, des hippopotames, des rhinocéros, des éléphans; et enfin on pourroit trouver les images ou les débris de tous les animaux, et de l'homme qui les a domtés par son intelligence. Cependant si, au lieu d'admettre l'hjpothèse d'après laquelle nous venons de raisonner, l'on préfère de croire que la mer a parcouru successivement les difierentes parties du globe , laissant les unes à découvert, pendant qu'elle envahissoit les autres, il faudra nécessairement avoir recours à une catastrophe presque générale, qui, agissant sur des points de la surface de notre planète diamétralement opposés, entraînant hors de leurs habi- tations ordinaires les poissons pélagîens , les littoraux , les fluviatiles, les cétacées, les lamantins, les phoques, les ours marins, les hippopotames, les éléphans et plusieurs autres animaux terrestres, les arrachant à toutes les parties du globe, les réunissant, les mêlant, les confondant, les soumettant au même sort, les a en- tassés dans les mêmes cavités, recouverts des mêmes débris, écrasés sons les mêmes masses, et immolés du même coup. Au reste, c'est au naturaliste entièrement consacré à l'étude de la théorie de la terre, qu'il appartient prin- cipalement de rechercher les causes auxquelles on devra rapporter les résultats que nous venons d'indiquer. Les zoologistes lui présentent les faits qu'ils ont pu recueillir dans l'observation des organes des animaux, et des habitudes qui en découlent; ils lui exposent les conséquences que l'on doit tirer de ces formes, de ces mœurs, de ces analogies , de la nature des habitations , âes gisemens des débris , de la séparation oîi du mélange des espèces , de l'altération ou de la conservation de leurs traits principaux, du changement ou de la cons- tance de leur manière de vivre, de la température du climat qu'elles préfèrent aujourd'hui , de la chaleur des eaux hors desquelles on ne les trouve plus. Nous tâchons de découvrir les inscriptions et les mé- dailles relatives aux différens âges de notre planète; c'est aux géologues à écrire l'histoire de ses révolutions. HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. CENT NEUVIÈME GENRE. LES SCARES. 4 Les mâchoires osseuses, très-avancées , et tenant lieu de réritahles dents • une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. Ha nageoire de la queue, fourchue ^ ou en croissant. ESPÈCES. i. Le scare sidjan. {Scarus sidjan.) TOME IV. CARACTÈRES. Treize rayons aiguillonnés et dix rayons artî- cinifs à la nageoire du dos ; sept rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus; les denticules des mâchoires, filiformes , et d'autant plus courtes qu'elles sont plus éloignées du bout du museau j des raies longitudinales et ondu- lées. s H î s T 0 1 RE NATURELLE ESPECES. S. Le scare étoile. (Scarus stellatus.) 3. Le scare ennéacanthe. [Scariis enneacanthus . 4. Le scare POtRPRÉ. [Scarus jmrpiireus.) 5. Le SCARE HARID. [Scarus harid.) 6. Le scare chadri. {Scariis chadri.) CARACTERES. rTreîze rayons aiguillonaés et onze rayons articulés à la dorsale ; sept rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale j point de ligne latérale visible; l'anus caché par les thoracines; un grand nombre de taches liexagones. 'Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant ; la ligne latérale interrompue ; les denticules des mâchoires, très-distinctes et arrondies. Huit ra)ons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l'anale; la ligne latérale rameuse; trois raies longitudinales pourpres , de chaque côté du corps. Point de rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la nageoire du dos ; treize rayons à celle de l'anus; quatre rayons à la mem- brane branchiale; deux lignes latérales; deux denticules plus saillantes que les autres à chaque mâchoire. ^Point de rayons aiguillonnés et vingt rayons à la dorsale; douze rayons à l'anale ; deux denticules plus saillantes que les autres à la mâchoire supérieure ; la couleur géné- rale noirâtre ou d'un beau bleu ; des raies ou des points pourpres, ou d'un verd foncé ou bleuâtre, sur la tête; les nageoires bor- dées de bleu ou de verd plus ou moins foncé. DES ESPÈCES. 7. Le scare perroquet. {Scarus psittacus.) Le scare kakatoe. {^Scarus AakaWi.) 9. LE scare DENTICULÉ. ^Scarus denticulutus.) 10. Le scare bridé. [Scarus frenatus) POISSONS. ô caractères. Point de rayons aiguillonnés et vingt rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à et lie de l'anus ; cinq rayons à la membrane brancliiale; deux lignes latérales; ces deux lignes rameuses; deux denticules plus sail- lantes que les autres à la mâchoire infé- rieure, et six à la supérieure; la couleur générale verte; des traits bleus e*t quel- quefois mêlés de jaune sur la tête ; les nageoires bordées de bleu. Point de rayons aiguillonnés et vingt rayons à la dorsale ; onze rayons à celle de l'anus ; la ligne latérale très-rameuse; la caudale en croissant ; la Xête et les opercules cou- verts d'écaillés semblables à celles du dos; la partie supérieure de l'anirnal, d'un verd foncé; l'inférieure d'un verd jaunâtre; point de taches. Point de rayons aiguillonnés et dix -huit rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à celle de l'anus; la caudale en croissant; les opercules couverts d'écaillés semblables à celles du dos; les dentelures des os des deux mâchoires, très fines, très-séparées et égales* Point de rayons aiguillonnés et dix- neuf rayons à la nageoire du do? ; dix rayons à celle de l'anus; une seule ligne latérale; la caudale en croissant; les premiers et les derniers rayons de cette caudale beau- coup plus longs que les autres ; point de dentelure sensible aux os des mâchoires; deux bandes placées l'une au-dessus et l'autre au-dessous du museau , réunies au- près de l'oeil, et prolongées ensuite jus- qu'au bord postérieur de l'opercule. HISTOIRE NATURELLE ESPECES. CARACTERES. {Trente-trois rayons à la dorsale ; la caudale en croissant; la couleur générale verte; un croissant rous:e sur la caudale. un croissant rouge sur la cau( SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la cjueac , rectlUgne, ou arrondie. ESPECES. 32. Le se are verd. [Scarus viridis.) CARACTERES. Vingt rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à celle de l'anus ; la caudale rec- tiligne ; quatre rayons à la membrane branchiale ; les écailles arrondies, rayon- nées , et bordées de verd. ïS. Le scare ghobban. {Scarus ghobban.) ï4- Le scare ferrugineux. ^Scarus ferrugineus.) Dix-neuf rayons à la dorsale; douze à celle de l'anus ; quatre à la membrane bran- chiale ; la caudale rectiligne ; deux lignes latérales de chaque côté de l'animal ; chaque écaille marquée de deux taches , l'une brune et placée à sa base , et l'autre bleuâtre et située à son milieu ou près de son extrémité. 'Vingt rayons à la nageoire du dos ; douze à celle de l'anus: la caudale rectiligne; la ligue latérale double ; chaque mâchoire séparée en deux os , et d'une couleur verte , ainsi que le bord des nageoires ; la couleur générale d'un brun couleur de rouille ; le corps et la queue un peu hauts. DES ESPÈCES, i5. Le scaee forskael. {^Scai'i/s Jorskael.) Le scare schlosser. [Scanis Schlosseri.) Le scare rouge. [Scarus ruber.) POISSONS. b CARACTÈRES. Vingt rayons à la nageoire du dos; douze h celle de l'anus ; la caudale rectiligne ; la ligne latérale double; chaque mâchoire séparée en deux os , et d'une couleur rou- geâtre; le corps et la queue étroits et alongés. Quatre rayons aiguillonnés et onze rayon^ articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à celle de l'anus; la mâclioire inférieure (plus avancée que la supérieure ; la couleur générale d'un jaune doré; cinq taches brunes de chaque côté. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos ; un rayon ai- guillonné et dix rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la ligne latérale ra- meuse ; la couleur générale d'un rouge mêlé d'argenté; quelquefois deux raies longitudinales blanches ou argentées. TROISIEME S O U S - G E N R E. La nageoire de la queue, trilobée,. ï8. Le SCARE TRILOBÉ. [Scarus trilobatiis .) îg. Le scare tacheté. (Scarus niaciilosus.) Deux rayons aiguillonnés et seize rayona articulés à la nageoire du dos ; trois lobes très-marqués à la nageoire de la queue. 'Point de rayons aiguillonnés et vingt- un rayons à la nageoire du dos ; neuf rayons à celle de l'anus; point de dentelure sen- sible aux os des mâchoires ; l'opercule d'une seule pièce ; une petite tache sur presque toutes les écailles du corps et dç la queue.- 8 HISTOIRE K A T U R E L L E produisent souvent des saillies et de petits enfonce- mens irréguliers. Mais il est toujours aisé de distin- guer ces effets accidentels que le temps amène, d'avec les formes constantes que présentent ces mêmes mâ- choires dans certaines espèces , même au moment où l'individu vient de sortir de l'œuf, et qui , consistant dans des dentiçules plus ou moins sensibles, ont tou- jours une disposition sjmmétrique , signe non équi- voque de leur origine naturelle. Les scares se nourrissant de crustacées , d'animaux h. coquille, ou de plantes marines , qu'ils peuvent cou- per et brouter, pour ainsi dire, avec autant de facilité qu'ils ont de force pour écraser des enveloppes épaisses, tous ceux de nos lecteurs qui rappelleront ce que nous avons dit de l'influence des alimens des poissons sur la richesse de leur parure , s'attendront à voir les osseux de la famille que nous examinons, parés de couleurs variées, ou resplendissans de nuances très-vives. Leur attente ne sera pas trompée : les scares sont de très- beaux poissons. Le sidjan , par exemple , est d'un bleuâtre très-agréable à la vue, et relevé par des taches noires, ainsi que par le jaune clair ou doré de ses raies longitudinales. L'étoile se montre couvert presque en entier de taches hexagones ou de petites étoiles blanches ou jaunes, ou d'un beau noir, disséminées sur un fond noirâtre qui les fait ressortir, et accompagnant d'une manière très-gracieuse le jaunâtre des pectorales, le jaune de la dorsale ainsi que de l'anale , et les raies DES POISSONS. g dorées que Ion voit sur la caudale de quelques indi- vidus. Les raies pourpres et longitudinales du pourpré se marient, par une sorte de chatoiment très-varié, avec le verdâtre de la partie supérieure de ce poisson , le bleu de sa partie inférieure , la tache noire et carrée et la bordure pourprée de chaque opercule, le crois- sant noir que l'on voit sur chaque pectorale et sur la dorsale, le verd de ces mêm^es nageoires, celui de la caudale qui d'ailleurs est tachée de pourpre, et le bleu de l'anale ainsi que des deux thoracines. Ces tous si diversifiés sont, au reste, l'attribut bien naturel d'ani- maux qui, en s'approchant de la surface des mers, peuvent facilement, dans le climat qu'ils habitent, être fréquemment imprégnés de rajons solaires nom- breux et éclatans. Le sidjan , l'étoile et le pourpré vivent près des côtes de l'Arabie , où ils ont été observés par Forskael. L'ennéacanthe se trouve dans une mer voisine de celle de l'Arabie. Un individu de cette espèce a été apporté au Muséum national d'histoire naturelle, du grand Océan équinoxial , où il avoit été pèche sous les jeux de Commerson. Nous ignorons de quelles couleurs ce thoracin a été peint par la Nature; mais ses nuances doivent être vives , puisque ses écailles sont très- grandes. Comme le sidjan, l'étoile et le pourpré, il a des rajons aiguillonnés à la nageoire dorsale. Mais au milieu de la petite famille que composent ces quatre scares, le sidjan , qui parvient jusqu'à une longueur de TOME IV, 2 lO HISTOIRE NATURELLE onze ou douze décimètres , et l'étoile , qui ordinaire- ment n'a que deux décimètres de longueur, forment un grouppe particulier. Ils ont l'un et l'autre, au-devant de la nageoire du dos, un aiguillon communément tourné vers la tcte, et caché sous la peau , au moins en très-grande partie. Les écailles qui revêtent ces pois- sons sont petites j et ils paroissent préférer pour leur nourriture les plantes marines qui croissent au milieu des coraux ou des rochers , auprès des rivages ara- biques. Leur chair , au moins celle du sidjan , est agréable au goût; cependant, comme des blessures faites par les aiguillons de leurs nageoires ont souvent été douloureuses et ont causé des inflammations assez vives , on les a regardés comme venimeux *. * i5 rayons à chaque pectorale du sidjan. 2 rayons aiguillonnés (le premier et le dernier) et 2 ou 3 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l'étoîlé. 2 rayons aiguillonnés ( le premier et le dernier ) et 2 ou 3 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. i3 rayons à chaque pectorale de l'ennéacantlve. I rayon aiguillonné et 5 rayons. articulés à cliaque thoracine. 22 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du pourpré. i5 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. J2 rayons à la Ctiudale. DES POISSONS. II Le pourpré est bon à manger , de même que le sidjan: mais ses écailles, au lieu d'être petites comme celles de ce dernier scare , sont très-larges ; elles ont de plus une forme rhomboïdale , montrent une cise- lure en raj ons , et ne sont attachées que foiblement à la peau. On voit au-devant de ses narines un petit trou et une sorte de barbillon; ses opercules sont dénués d'écaillés semblables à celles du dos. LE SCARE HARID^ LE SCARE CHADRP, LE SCARE PERROQUET^ LE SCARE KAKATOEn LE SCARE DENTICULÉ^ et LE SCARE BRIDÉ^ C'est dans les eaux de la mer Arabique que Forskael a vu le liarid , lé chadri , le perroquet. Le kakatoe , auquel nous avons dû d'autant plus conserver le nom qu'il porte dans les Indes, où il est très-commun, que cette dénomination indique les rapports que lui donne la forme de son museau avec les kakatoès, ou perroquets ' Scarus harid. Id. Linné, édition de Gmelin. ForsTiaelj Faim. AraJj. p. 3o , n. 17. Scare harld. Bonnaterre ^ planches de V Encyclopédie méthodique, * Scare chadri. Labrus nîger. Linné, édition de Gmelin. Scarus niger. Forskael, Faun. Arab, p. 28, n. 14. Scare chadri. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique, ■Odax odon , odax , toto corpore caeruleiis , circulo oculos ambiente , purpureo. Commerson, manuscrits déjà cités. 3 Scarus psittacus. Labrus psittacus. Scarus psittacus. Forshael, Faun. Arab. p. 2g, n, 16. Scare bec de perroquet. Bonnaterre^ planches de V Encyclopédie mé- thodique. //y l'a. ^Z^y. 7?,.,,,,« c/;v/f , X se ARE Benhade .2. S CARi: Bride 3. S CAKE Ta Tac/iete , HISTOIRE TfATURELLE. i3 huppés , yit non seulement dans plusieurs mers asia- tiques, mais encore dans celle qui baigne et les rivages de Crète, et les côtes de S) rie, et les bords septentrio- naux de l'Egjpte. Le denticulé et le bridé ont été observés dans le grand (3céan équinoxial par Commerson , qui en a laissé des dessins parmi ses manuscrits, et qui a trouvé le cliadri dans cette même grande bande marine située entre les deux tropiques. D'après ce célèbre vojageur, le cliadri, qui présente de chaque côté deux lignes laté- rales composées de traits petits et rameux, est couvert d écailles très-grandes et entièrement lisses ; les oper- cules présentent des écailles semblables à celles du dos ; et l'on voit dans l'intérieur de la bouche deux plaques osseuses , que plusieurs rangs d'élévations ou de très-petites dents hérissent ou font paroître comme chagrinées , et qui sont très-propres à écraser les tiges ^ Scarus kakatoe. Kakatoeha, capîtano, dans les Indes. Labriis cretensis. Linné y édition de Gmelin, Labie aiolé. Daubenlon et Baiiy , Encjclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. Bloch, pi. 220 Labrus tetraodon virescens, caudâ bifurcâ. Artedij gen. 84, syn, 5j. Scarus cretensis. Aidiez and, - Raj. p. 129. Turdus viridis indicus. Lister ^ -^PV' Williighby ;, p. 28, tab. X, ic« ^ Scarus denticulatus. ' Scarus frenatus. 14 HISTOIRE NATURELLE âes coraux et les fragmens des madrépores. C'est , en effet, suivant ce même naturaliste, des animaux ma- rins qui construisent ces tiges et ces fragmens cal- caires , que le harid aime à se nourrir. Il parvient à les saisir en corrodant avec ses mâchoires osseuses la substance crétacée dans laquelle ils se renferment; et d'après la nature de ses alimens ordinaires, il n'est pas surprenant qu'il ne soit pas recherché à Flsle de France , où Commerson l'a décrit, qu'il y soit regardé comme malfaisant , et que ce savant auteur adopte l'opinion de ceux qui ïy croient venimeux. Commerson a remarqué que ce scare avoit autour des jeux un anneau ou cercle coloré en pourpre. Quant aux cou- leurs des autres cinq scares nommés dans cet article, le tableau générique indique les principales de celles qui sont répandues sur quelques uns de ces animaux. Disons de plus , que le harid a les pectorales jaunâtres, et le dessous du corps violet, ainsi que la dorsale, la caudale, et la nageoire de l'anus; que le perroquet a la base de ses nageoires pourprée ; que le kakatoe a les côtés d'un verd clair, et les nageoires jaunes à leur base et vertes à leur extrémité ; que la plus grande partie de la queue du bridé est d'une teinte plus claire que le reste de la surface de l'animal; que la ligne qui sépare les deux nuances générales de ce thoracin est courbe; et que la dorsale ainsi que l'anale de ce pois- son présentent, à leur base et à leur bord extérieur , ^' D E s P O I s s O N s. î5 tiiie raie longitudinale très-étroite, et d'une couleur foncée ou très-vive *. * i5 rayons à chaque pectorale du harid. 6 à chaque thoracine. 11 à la caudale- 5 rayons à la membrane branchiale du chadrL i5 à chaque pectorale. 7 à chaque thoracine. i3 à la nageoire de la queue. i3 rayons à chaque pectorale du perroquet. 6 à chaque thoracine. 12 à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane brancliiale du kakafoe.^ i6 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. i8 à celle de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du denticulé- II à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du bridé. 30 à la caudale. LE SCARE CATESBY*. Catesby a observé ce scare, qui vit dans les eaux de la mer voisine de la Caroline; et voilà pourquoi nous avons donné à ce poisson un nom spécifique qui rappelât les grands services rendus aux sciences phy- siques par ce vojageur. La dorsale de ce thoracin est très-longue, et sa caudale très-haute; les denticules de ses deux mâchoires sont très-grandes , très-fortes et égales. L'ensemble formé par son corps et sa queue est très-élevé ; il pourroit donc fournir une nourriture assez abondante : il n'est cependant pas recherché pour la délicatesse de sa chair, mais il plaît par sa beauté. Le verd dont brillent ses écailles est relevé par le brun du dessus de la tète, de la dorsale, des pectorales et des thoracines; ces thoracines et ces pectorales sont d'ailleurs bordées de bleu. L'opercule est bleu, bordé de rouge du côté de la queue , et marqué, sur sa pièce postérieure, d'une tache jaune et éclatante; et enfin une raie rouge règne sur toute la longueur de la nageoire de l'anus. * Scarus catesby. Calesb. Carolin. 2 , p. 29, tab. 29. Scare, poisson verd. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie mélho- diijue. LE S C A R E V E R D', LE SCARE GHOBBANS LE SCARE FERRUGINEUX', LE SCARE FORSKAEL^ LE SCARE SCHLOSSER% ET LE SCARE ROUGET Dans plusieurs individus de l'espèce du scare verd, on voit, de chaque côté, la dernière dentelure de l'une et l'autre des deux mâchoires , recourbée en arrière comme une sorte de crochet, et beaucoup plus longue ' Scarus vlridis. Cacatoea yoe , au Japon. Bloch, pi. 2,22. ^ Scarus ghobban. Id. Linné j édition de Gmelin. Forslael, Faim. Arah.p. 28, n. i3. Scare ghobban. Bonnaterre, planches d& l'Encyclopédie méthodique. ' Scarus ferrugineus- Id. Linnéi édition de Gmelin. Forsliaelj Faim. Arah. p. 29 , n, j5. Scare ferrugineux. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie viéthodiq, '' Scarus forskael. Scarus sordidus. Linné, édition de Gmelin, Forslael, Faun. Arab. p. 3o , n. 18. Scare sale. Bonnaterre, planches de L' Encyclopédie méthodique. TOME ly. 3 î8 HISTOIRE NATURELLE que les autres. Il ne paroît pas qu'un trait semblable ait été remarqué par aucun naturaliste sur le gliobban. Ce dernier scbre a d'ailleurs deux lignes latérales rameuses, dont l'inférieure commence avant la fin de la supérieure. Ces différences, réunies à quelques autres, que l'on saisira sans peine, et particulièrement à celle des couleurs du scare verd , et des nuances qui distinguent le ghobban , nous ont déterminés , au moins jusqu'au moment où nous aurons recueilli un plus grand nombre d'observations, à considérer ces deux poissons comme appartenant à deux espèces distinctes , malgré les très-grands rapports qui les rapprochent. Le rouge a, sur la partie supérieure de son museau, un grand nombre de pores très-sensibles; on voit deux petits barbillons auprès de chacune de ses narines , et cinq ou six denticules plus grosses et plus longues que les autres à la mâchoire supérieure *. On doit le compter parmi les poissons dont la parure est la plus riche et la plus élégante. L'éclat de l'argent ^ Scarus Schlosseri. ïd. Linné ^ édilioji de Gmelin. Pallas, Spiclleg. zoolog. 8 , /j. 41. ^ Scarus niber. îcan cacatoea merra, au Japon. Bloch, ph 221. * Une sorte d'aiguillon tourné vers la queue est placé au côté extérieur de chaque thoracine. DES POISSONS. I^ et Ja vivacité du rouge le plus agréable sont réunis pour former ce qu'on est tenté de nommer un assorti- ment de couleurs du meilleur goût. La partie infé- rieure de l'cinimal est argentée; deux larges bandes argentées aussi s'étendent de chaque côté de plusieurs individus, depuis les jeux jusqu'à lextrémitéou auprès de lextrémité de la queue; et la base des pectorales , des thoracines et de la caudale, est dorée. Les couleurs qui distinguent le forskael , sont bien moins brillantes. A la vérité , ses pectorales et sa cau- dale sont jaunâtres : mais ses thoracines sont violettes; sa dorsale est brune, et sa partie supérieure d'un brun foncé, ou gris-de-fer. Le même gris-de-fer, ou un brun presque semblable, mêlé de teintes couleur de rouille, compose la couleur générale du ferrugineux, dont la dorsale et la caudale sont jaunâtres , et les thoracines , ainsi que l'anale , d'un rouge violet. Le rouge violet caractérise aussi les Ucigeoires du ghobban , dont la dorsale et l'anale sont bordées à l'intérieur ou à l'extérieur, et quelquefois en haut et en bas, d'un verd tirant sur le bleu; dont la caudale, et souvent les pectorales et les thoracines, sont lisé- rées de verdâtre ; et dont la tête montre des raies du même ton, ou à peu près. Ce ghobban vit dans la mer d'Arabie, ainsi (pie îe ferrugineux et le forskael, auquel j'ai donné un nom spécifique qui rappelle le vojageur célèbre dont les SO HISTOIRE NATURELLE. recherches nous ont procuré la description de ces trois scares. Le verd habite dans les eaux du Japon; le schlosser à Java 3 et le rouge dans la mer des Antilles, aussi-bien que dans celle des Indes orientales *. * 4 rayons à la membrane branchiale du vcrd. 14 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine, i3 à celle de la queue. 14 rayons h chaque pectorale du ghobban. 6 à chaque thoraciae. 12 à la caudale. 13 rayons à chaque pectoraie du ferrugineux. 6 à chaque thoracine. i3 à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du forskael. 6 à cliaque thoracine. 12 à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du schlosser. J4 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque llioracine, 17 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du rouge. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. LE SCARE TRILOBÉ', E T LE SCARE TAC HETÉ=. Nous avons trouvé dans les manuscrits de Plumier le dessin du scare trilobé. Nous nous empressons de publier la description de ce poisson , auquel nous avons donné un nom spécifique qui indique la forme trilobée, très-remarquable, ou le double croissant très-marqué , que présente sa nageoire caudale. La mâchoire supérieure de ce thoracin est plus longue que rinférieure ; et de plus, son museau s'avance en s'arrondissant au-dessus et au-delà de la mâchoire d'en haut. Ses couleurs sont diversifiées. Il habite dans les eaux de l'Amérique méridionale \ Le tacheté a été vu dans le grand Océan équinoxiai par Commerson , qui en a laissé une figure parmi les ' Scarus trilobatus. Turdus varius, rlctu obtuso, cauclâ fusclnulatâ. Mamiscrits de Plumier,- déposés à la BiblioiJièque nationale. ' Scarus iTiaculosiis. = 9 rayons à chaque pectorale du trilobé, 3 rayons aiguillonnés et 6 rayons articulés à la nageoire de l'anus,. 1,3 rayons à la caudale. 22 HISTOIRE NATURELLE. manuscrits que Buffon m'a remis dans le temps. L'anale de ce scare offre deux raies longitudinales très-petites, et situées la première au bord extérieur, et la seconde au bord intérieur de cette nageoire. Les autres traits de ce poisson et du trilobé sont indiqués dans les notes de cet article , ou sur le tableau générique *. * i3 rayons à chaque pectorale du tacheté. CENT DIXIÈME GENRE. LES OSTORHINQUES. Les mâchoires osseuses très- avancées, et tenant lieu de 'véritables dents j deux nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. L'OSTORHINQDE FLEURiEU.[Huit rayons aiguillonnés à la première dor- ea croissant. 'OSTORHINQDE FLEURlEU.fHuit rayons aiguill {OstoThinchusJleurieu.) l salej la caudale L'OSTORHINQUE FLEURIEU Les ostorhinques ne diffèrent des scares que parce qu'ils ont deux nageoires sur le dos , au lieu de ne présenter qu'une seule nageoire dorsale 3 et leur mu- seau , composé de deux mâchoires osseuses et très- avancées , ressemble , comme celui des scares , au devant de la bouche des diodons , des ovoïdes, des tétrodons, des tortues, et même au bec des perroquets. Ils ne composent encore qu'une espèce, dont nous publions la description d'après les manuscrits de Commerson, qui en a dessiné les Iraits. J'ai pensé qu'un poisson découvert dans le grand Océan équinoxial par un habile observateur, et pen- dant le fameux vojage de notre Bougainviile , devoit être choisi pour rappeler par sa dénomination spéci- fique la reconnois^ance de ceux qui s'intéressent aux progrès des sciences , envers mon célèbre confrère et ami le C" Fieuricu , de l'Institut national , pour tous les ouvrages (h)nt il a enrichi les navigateurs , les géo- graphes et les naturalistes, et particulièrement pour la belle nomenclature hydrographique qu'il vient de publier. L'ostorhinque que nous examinons , a la mâchoire * Ostorhinchus {leiiricu. HISTOIRE NATURELLE. 25 inférieure un peu plus avancée que la supérieure, les jeux, gros, la tète dénuée d'écaillés semblables à celles du dos , les nageoires dorsales et de l'anus assex courtes , la caudale très-grande , et une bande trans- versale d'une couleur vive ou foncée auprès de cette nageoire de la queue. La ligne latérale n'est pas sen- sible *. ..I ' '■ ■ * 14 rayons à la seconde dorsale. 8 à chaque pectorale. 9 à la nageoire de l'anus. 18 à celle de la queue. TOME IV. CENT ONZIÈME GENRE. LES SPARES. Les lèvres supèiieures peu extensibles ou non extensibles, ou des dents incisives, ou des dents molaires, disposées ' sur un ou plusieurs rangs j point de piquans ni de den- telure aux opercules; une seule nageoire dorsale; cette n ageo ire élo ign é e de celle de la uieue . ou la pli us grande hauteur du corps proprement dit , supérieure , ou égale, ou prescjue égale à la longueur de ce même corps. PREMIER SOU S-G E N R E. La nageoire de la queue ^ Jourcliue , ou en croissant. ESPECE j. Le spare dorade. (Spams anrata\) 2. Le SPAR.E SPARAILLON. [Spams sparutits.) CARACTÈRES. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et douze ra}ons articulés à la nageoire de i'anus; six dents incisives à chaque mâclioirt- ; un croissant doré au- dessus des yeux ; une tache noire sur la queue. Onze rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les dents incisives un HISTOIRE ESPÈCES. Le spare sparaillon. {Sparus sparulus.) Le spare sargue. [Sparus s argus.) Le spare oblade. ^Sparus oblada.) NATURELLE. SIJ CARACTÈRES. peu pointues; une appendice écailleuse au- près de cliaque flioracine; la couleur gé- nérale jaunâtre; une tache à la queue. Douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à l'anale; huit incisives larges à leur bout; deux rangées de molaires arrondies de chaque côté; des bandes transversales noi- râtres j une tache noire à la queue. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à celle de l'anus; quatre incisives comme tronquées à leur extrémité, et dentelées à la mâchoire supérieure ; plusieurs tachei et des raies longitudinales de cliaque côté S. Le spake smaris. [Sparus smaris.) 6. Le spare mendoxe. [Sparus fuendolû.) Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et douze rayons articulés à l'anale^ des dents incisives, comme tronquées , et mêlées à des dents plus petites et plus serrées ; un grand nombre de pores sur la partie antérieure de la tête; la couleur générale argentée; le dos rougeâtre. On^'e rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aigull- lotinés et dix rayons articulés à l'anale; chaque mâchoire garnie d'une rangée de dents très-serrées l'une contre l'autre, et semblables à un poinçon. â8 HISTOIRE ESPÈCES. Lf. SPARE abcenté. {Sparus argenteus.) g. Le SPARE HITRTA. [Sparus hurta.) g. Le SPARE PAGE!. (Sparus pagel.) ÏO, Le SPARE PAGRE. [sparus pagrus.) NATURELLE CARACTÈRES. /■Neuf rayons aiguillonnés et vingt-six rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à la nageoire de l'anus; des écailles argentées sur presque toute la surface du poisson j une tache noire auprès des branchies. Onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et six rayons articulés à la nageoire de l'anus ; des dents molaires arrondies ; les dents antérieures de la mâchoire supé- rieure, conformées comme des dents la- niaires , et très - avancées j des bandes transversales rouges. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés à l'anale j un double rang de dents molaires ; les dents antérieures fortes et pointues; une couleur rouge très-vive sur presque toute la sur- face du poisson. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'a- nale ; une membrane placée au-dessus de la base âes rayons articulés de la dorsale et de l'anale, et autour du dernier rayoa de chacune de ces deux nageoires ; deux rangs de dents molaires arrondies ; les deir- nièies de ces molaires plus grosses que les autres; la partie supérieure de l'animal rougeâtrej l'inférieure argentée. D E JKSPÈCES. 29 ïi. Le sp^re porte-épine. [Sparus spinifer.) Le spare bague. {Spams èoops.) i3. Le spare cakthère. [Sparus cuntharus.) H- Le spare savpe, {Spams scdpa.) POISSONS. CARACTÈRES. Sept rayons aiguillonnés et dix-huit ou vingt rayons articulés à la dorsale ; les deux pre- miers rayons aiguillonnés de cette nageoire très-courts , les cinq autres plus longs et filiformes; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'a- nus; quatre dents incisives et coniques à chaque mâchoire ; un grand nombre de molaires hémisphériques , et serrées les unes contre les autres ; la couleur générale d'un rouge argenté;, le dos et des raies d'une nuance obscure. Trente rayons à la nageoire du dos; seize rayons à celle de l'anus; les dents de la mâchoire supérieure obtuses et dentelées • un grand nombre de raies longitudinales ; les quatre raies inférieures dorées ou ar- gentées. Onze rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aiguillon- nés et onze rayons articulés à l'anale ; plu- sieurs rangées de dents ; les antérieures de la mâchoire supérieure très-grosses , les antérieures de la mâchoire inférieure fort petites; la ligne latérale très-large; une vingtaine de raies longitudinales et jaunes de cliaque côté du poisson. Onze rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulée à celle de l'anus j vingt dents incisives ou environ, à chaque mâchoire; ces dents placées sur un seul rang à la mâchoire d'en. haut et à celle d'en bas ; chaque incisive 3o HISTOIRE NATURELLE ESPECES. ÎJ.. L K SPARE S A tJ P F. [Sparus salpa.) i5. Le s pare sarbe. {Spams sarba.) ï6. l'E SPARE SYNAGRE. {Spams sy nager.) CARACTÈRES. de la raâclioire supérieure un peu échan- crée pour recevoir la pointe de l'incisive correspondante de la mâchoire inférieure 5 onze raies longitudinales, jaunes ou do- rées, de chaque côté du poisson. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus j les dents incisives serrées et un peu coniques; les molaires nombreuses et hémisphériques; seize ou dix -sept raies longitudinales et brunes de chaque côté de l'animal. Seize rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos; cette na- geoire longue et échancrée ; l'anale arron- die; la couleur générale d'un violet pour- pre; sept raies longitudinales et dorées de chaque côté du poisson ; la caudale rouge. ï7. i8. Le SPARE ÉLEVÉ. (.9;?v777/.S cltus.) L E S P A RE STRIÉ. {Spaïus virgatun.) Douze rayons aiguillonnés et neuf rciyons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à l'anale ; la hauteur de l'animal égale, à peu près, à la moitié de la longueur totale; la cou- leur générale jaunâlre; la tête argentée. Huit rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; deux rayons j aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; le museau arrondi; le I corps alongé , déprimé , et couvert d'é- cailles conformées et disposées de manière à le faire paroîlrc strié. DES ESPÈCES. Le spare haffaha. (Spcvus luiffara.) POISSONS. 3i 20. Le spare e ef. n a, [Spams berda.) Le s p are g h il i. [Spams chilcnsis.) Le SPARIi EPERONNK. [Spams calcuralHs.) CARACTÈRES. Onze rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale ; chaque mâchoire garnie de dents incisives fortes , émousséos, et un peu éît^ignées les unes des autres; des tubercules hémisphé- riques auprès du gosier; la couleur géné- rale argentée ; treize on quatorze raies longitudinales d'un brun jaunâtre de clia- que côté de l'animal. Douze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; l'ensemble du corps et de la queue , présentant de chaque côté une sorte d'ovale; quatre dents incisives et longues à chaque mâchoire; les molaires nombreuses et demi-sphériques ; les mo- laires les plus éloignées du museau, plus grandes que les autres ; la lèvre supérieure plus longue que l'inférieure 5 les écailles grandes et arrondies. Treize rayons aiguillonnés et quinze j-ayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguil- lonnés et douze rayons articulés à l'anale; les yeux gros et rapprochés; les incisives un peu coniques; les molaires émoussées; l'ensemble du corps et de la queue com- primé de manière à présenter de chaque côté une sorte d'ovale; les écailles grandes, rhomboïdales , et tachées de blanc. r reize rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; sept rayons 32 HISTOIRE NÀTURELL ESPECES. â2. Le spare éperonné. [Spams oalcaratus.) CARACTERES. aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; un piquant recourbé vers Je museau , au-devant de la dorsale ; le pre- mier et le dernier rayon de chaque tho- racine aiguillonnés; des raies bleues et tor- tueuses. 23. Le spare morme, {Spams v2ormyrus.) Onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la mâchoire supérieure un peu plus avan- cée que l'inférieure; trois ou quatre ran- gées de petit» tubercules arrondis , ou petites dents molaires, sur le bord intérieur de la mâchoire d'en haut, et deux ran- gées de dents semblables sur le bord inté- rieur de la mâchoire d'en bas ; plusieurs bandes transversales étroites , et alterna- tivement argentées et noirâtres. $4. i-iE SPARE BRUNATRE. {Sparus fuscesccus.) Treize rayons aiguillonnés et onze rayon* articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus; la liauteur de l'animal, assez grande relativement à sa longueur ; la cou- leur brunâtre. â5. Le spakk bigarré. [Sparus varfcgatus.) Douze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et vingt-quatre rayons articulés à la nageoire de l'anus; l'ensemble du corps et de la queue, comprimé de manière à présenter de chaque côté une sorte d'o- vale ; les incisives serrées l'une contre l'autre ; les opercules revêtus d'écaillés D POISSONS. 33 ESPECES. 2,5. Le SPAKE niGAHRÉ. {Spams variegaitis.) CARACTERES. semblables à celles du dos ; une pièce écailleuse auprès de chaque thoracine ; de grandes taches ou bandes transversale* noires. 26. Le s p a r e o s e e c k . {Sparus osheck.) &'j. Le spare MAP. seii. lots. [Sparus inassiliensis.) Onze rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; quatorze rayons à l'anale 5 la mâchoire inférieure recourbée, et garnie de quatre dents assez grandes ; la tête panachée de bleu et de Vouge ; des r-aies alternativement bleues et jaunes, de chaque côté de l'animal. Douze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale j trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; les incisives de la mâchoire inférieure un peu saillantes au-delà des lèvres ; le lobe inférieur de la queue plus court que le supérieur; la couleur génér raie d'un or pâle; des raies longitudinales bleues, courtes , plus ou moins voisines de la caudale , et une ou plusieurs taches brunes de chaque côté du corps. s8. Le spare castagnoi.e. (•Sparus castaneoLi.) TOME IV. Trois rayons aiguillonnés et trente - cinq rayons articulés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillonnés et trente rayons à celle de l'anus; les rayons de nageoires couverts de petites articulés ces" deux écailles ; le devant de la tête élevé et ai'~ rondi; le museau avancé et arrondi; la ijiâclioire inférieure plus longue que la supérieure ; le dos noir; les côtés bleus; la partie inférieure argentée. 5 34 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES^ 2g. Le spare bog/VP.avf.o. [Sparus bogaras>eo.) 3o. Le spAre mahséna. [Spams mahsena.) 3r. Le spake ttARAK. [Spams Jiarah.) 3ï. L E s pare ramak. [Spams ramah.) CARACTÈRES. Douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et treize rayons articulés à l'anale; l'ensemble du corps et de la queue com- primé de manière à p.ésenter une sorte d'ovale, de chaque côté de l'animal • toute la surface du poisson argentée , et sans taclies. Dix rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'a- nale; dix-huit dents coniques et fortes à chaque rnâclioire; les molaires émoussées et larges; des dents sétacées auprès du gosier; la première pièce de chaque oper- cule dénuée de petites écailles ; des bandes transversales argentées et nébuleuses. Dix rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus; quatre dents incisives à chaque mâchoire; les molaires émoussées et dis- posées sur un se ul les antérieures de ces molaires larges , les postérieures hémisphériques ; des dents sétacées et nombreuses auprès de ces dernières; la première pièce de chaque opercule garnie de petites écailles ; la couleur générale verdâtrej une tache noirâtre et souvent bordée de brun , de chaque côté de l'a- nimal. (Dix rayon < culés à \ nés et E 'Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons artî- la dorsale; trois rayons aiguillon- neuf rayons articulés à l'analc; les D E ESPÈCES. 32. Le s p a r e r a m a k. (Sparus ramali.) POISSONS. CARACTÈRE 35 33. Le SPARE GRAND-OEir, (Sparus g?-andocuUs.) 3^. Le SPARE QUEUE-ROUGE, (Sparus eiytlirourus.) 35. Le SPARE queue-d'or. {Sparus chiysurus.) rayons de cette nageoire de l'anus d'au- tant plus grands, qu'ils sont plus éloignés de la tête; les dents antérieures un peu plus grandes que les autres ; la couleur générale d'un blanc verdâtre; des raies longitudinales d'un jaune violet. Dix rayons aiguillonnés et onze rayons arti- culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; six incisives à chaque mâchoire; les molaires larges, planes et courtes ; la lèvre inférieure renflée ; l'entre- deux des yeux, tuberculeux; la membrane de la caudale, couverte de petites écailles; l'œil très-grand ; la couleur générale bleuâ- tre. Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; un seul rang de dents très- petites à chaque mâchoire; la tête et l'ou- verture de la bouche petites ; les opercules, la nageoire du dos, l'anale et la caudale, revêtus, en partie, d'écaillcs plus petites que celles du dos; l'anus plus proche de la caudale que de la tête : la couleur gé- nérale argentée; le dos bleu; les nageoires rouges. 'Dix rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et vingt-trois rayons articulés à celle de l'anus; l'œil très-petit; chaque opercule terminé par une prolongation 36 HISTOIRE NATURE L.LE ESPECES. 35. Le spare queue-d'or. {Spuriis chrysuriis.) 36. Le spare eu n in g, [Sparus ciining.) oj. Le s p a k e galonné, {Spams le?nniscatiis.) 38. Le spare b p è m e. [Sparus brama.) CARACTERES. arrondie à son extrémiié; l'anus plus près de la fête que de la caudale ; la couleur géné^rale d'un violet argenté ; une raie lon- gitiidinale et dorée depuis la tête Jusqu'à la nageoire de la queue j une seconde raie dorée depuis les thorncines jusqu'à l'anale ; cette nageoire de l'anus, la caudale et la dorsale , dorées. Dix rayons aig-iillontiés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à celle de l'anus j la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; chaque oper- cule composé de trois pièces , terminé par une prolongation arrondie, et garni de petites écailles ; le dos et le ventre caré- nés ; le dos violet; les côtés argentés, et rayés d'or. 'Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale ; les dents serrées; l'anus plus près de la caudale que de la tête; le dos violet ; deux bandes transversales et noires, l'une sur l'œil , et l'autre sur la poitrine; sept raies jaunes et longitudinales, de chaque côté du poisson. Dix rayons aiguillonnés et douze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; les dents de la mâ- choire supérieure plus larges et plus serrées que celles de l'inférieure; la ligne latérale large , et courbée d'abord vers D E ESPÈCES. 38. Le s pare bukme. {Spams brama.) POISSONS. 37 89. Le spart, en os-oeil. {Spams macrophlhalmus.) 4.0. Le s p a r n r,. a y v , {Spams vittatus.) 41. Le spake anche. {S pur us anchorago.) CARACTERES. le liant, ensuite vers le bas; les écnill^'s placées au-dessus de la ligne latérale, plus petites que celles qui sont placées au-des- sous ; les unes et les autres rudes au tou- cher; le dos gris; les côtés d'un argenté mêlé de doré ; le ventre blanc. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons ariiculé? à l'anale ; le devant de la mâchoire supérieure, garni de plusieurs rangs de dents ; les huit dents antérieures de la mâchoire inférieure plus grandes que les autres : les yeux gros ; des raies longitudinales rouges , placées au-' dessus de raies longitudinales jaunes, do chaque côté du poisson. Onze rayons aiguillonnés et huit rayons arti- culés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus ; cinq rayons à la membrane branchiale; un grand nombre de dents; cel'es de la mâchoire inférieure plus grandes que celles de la mâchoire supé- rieure ; trois raies longitudinales et bleues de chaque côté de Tan i m al ; la plus élevée de ces raies plus courte que les autres. Treize rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés àla nageoire- de l'anus; plusieurs dents de la mâchoire inférieure tournées en dehors et courbées en dedans; les yeux très-rapprochés Tua de l'autre ; la couleur générale jaune; des bandes transversales bleuâtres. 38 HISTOIRE E s 1> È C E s. 42. Le SPAKE TP,.OMPEtTE (Spams iiisidiator.) 43. Le SPARK T>OIlGT. [Spurys porgy.) 44. Le spare zanturt. [Spams zanturus.) 45. Le spare denté. [Spams dente^x.) NATURELLE CARACTÈRES. Neuf rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la nageoire du clos; trois rayons aiguillounés et huit rayons articulés à celle (le l'anus; le museau très-alongé en forme de tube; les mâchoires situées à l'extré- mité de ce tube ; deux dents droites , co- niques, et plus grandes que les autres à chaque mâchoire; deux lignes latérales; la caudale en croissant; le dos rouge; les côtés jaunâtres. Treize rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à celle de l'anus; la caudale en croissant j un sillon longitudinal sur ie dos ; l'iris doré; des raies bleues sur la tête; toutes les nageoires rouges , excepté la dorsale. Douze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; quinze rayons à l'anale ; la caudale en croissant ; un sillon sur le dos ; l'iris argenté; les dents de de- vant coniques ; un long filament à chacun des trois premiers rayons delà dorsale. Onze rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à celle, de l'anus; la pastic supérieure et anté- rieure de la tête, dénuée d'écaillés sem- blables à celles du dos; qualre dents plus grandes que les autres à chaque mâchoire ; les yeux rapprochés l'un de l'autre; la dor- sale, les pccloraies, l*an;ile et la cau- dale, garnies, en partie, de petites écailles j la couleurgénérale ou blanche, ou pourpre, ou d'un jaune argenté. 46. D E ESPÈCES. Le spare pas ce, (Spams fasciciliis.) POISSONS. 3ç) Le s p a u k r a u c I l l e . {Spams falcaius ) 49- Le spare japonois. {Spams juponicus.) Le s pare s un in a m. 'Spams surinameusi^.) CARACTÈRES. ■ Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons arti- culés k la dorsale 5 trois rayons aiguillon- nés et neuf rayons articulés à l'anale ; cincf rayons à la membrane branchiale ; la cau- dale en croissant ; la ligne latérale double; des dents coniques, et des molaires petites et arrondies ; la dorsale , l'anale et la caudale , garnies, en partie, de petites écailles; la couleur générale jaunâtre; six ou sept bandes transversales brunes. 'Quatorze rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire du dos; quatre rayons aiguillonnés et vingt rayons arti- culés à celle de l'anus ; la caudale en crois- sant ; quatre dents grandes et recourbées au-devant de chaque mâchoire; plusieurs molaires petites et arrondies ; la dorsale , l'anale et la caudale, couvertes, en partie, d'écailles petites, minces , et semblables à celles du dos; les derniers rayons de la dorsale et de l'anale plus longs que les autres ; la tête et les nageoires vertes, au moins en partie. Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la dorsale ; trois rayons aiguillon- nés et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale en croissant ; cinq rayons à la membrane branchiale ; la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure ; le sommet de 'la tête arrondi et élevé; les yeux rapprochés l'un de l'autre ; le dos brun; les cotés argentés; des raies jatmes et longitudinales. rQuinzc rayons aiguillonnés et treize royons. 1 articulés à la nageoire du dos; trois rayons 40 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 49- L R s f \ -R F. s U R I jX A [Sparus surinnint'Jisis.] CARACTÈRES. aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; la ligne latérale inter- rompue; la caudale en croissant; la cou- leur générale jaune; des bandes transver- sales rouges ; trois taches grandes et noires de chaque côté du poisson. ] j 1-. s r A II E C Y IN O D ( [Spaïus cjnodoji.) Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la mâchoire supérieure garnie de quatre dents plus grandes que les autres, et semblables à des canines de mammifères; les opercules garnis d'écaillés petites, minces, et lisses comme celles du dos; la dernière pièce de chaque oper- cule, terminée en angle; la caudale en croissant; le dos d'un verd brunâtre; la tête et les côtés jaunes; le ventre d'un jaune argenté j les pectoiales, les thora- cines et la caudale rouges. 5i. Le spare téteacanthe. [Sparus ielracantlius ) 5a. L ^- SPARE VERTOR. i^Sparus viridi-aui eus.) Onze rayons aiguillonnés et sept rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; quatre rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus; un rayon aiguillonné et sept (rayons articulés à chaque thoracine; le dos violet; la tête et les nageoires d'un violet jaunâtre; le ventre argentin. 1 Treize rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale, dont la partie anté- ( rieure est aircndie, et la postérieure trian- I gulaire; quatorze rayons à la nageoire de V. l'auus; chaque mâchoire garnie de dents DES ESPÈCES. 52. Le spare vert or, [Spams viridi-aureus .) 53. Le spare sivlostomf. [Spams ?frjlos/om/ii:.) 54. Le spare ji t ri( [Spoms mylio.) 55. Le spare breton, [•Spams hritannus.) TOME IV. POISSONS. CARACTERES. 41 incisives qui se touchent; la secoade lame de chaque c('percule terminée par une ou deux petites prolongations arrondies à leur bout ; cinq rayons à la membrane (\çs branchies; la couleur générale dorée et mêlée de verd et de brun ; cinq bandes transversales un peu larges et noires. Dix rayons aiguillonnés et dix-liuît rayons articulés à la dorsale , dont presque tous les rayons sont très-inégaux en longueur; trois r.Tyons aiguillonnés et onze rayons articu- es a la na-^eoire de 1' anus ; la ca ludale peu en croissant; le sommet de la iêie et le dos très -relevés; le fond àw palais pavé de dents molaires; sept raj ons à la mem- brane des branchies; plusieurs raies lon- gitudinales plusieurs lois interrompues, et alternativement bleues et dorées. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rijyons \ aiguillonnés et dix rayons aiticulés à la nageoire de l'anus; cette anale couverte de petites écailles sur près de la moitié de sa surface; cinq rayons à la membrane branchiale; tout le palais pavé de molaires arrondies ; plusieurs raies longitudinales brunes et interrompues; deux bandes trans- versales noires, l'une sur le devant de la tétc-, et l'autre sur l'opercule. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la dorsale; trois r,iyons aiguillon- nés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; la hauteur de l'animal très- 42 B5. Le spart, breton, (Sparus hritaiinus.) HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES. grande relativement à la longueur totale , dont elle égale à peu près le tiers; cinq rayons à la membrane des branchies ; les plus longs rayons des pectorales atteignant jusqu'à la nageoire de l'anus; la couleur générale argentée ; le dos légèi'ement bleuâtre; les côtés parsemés de taches, ou de petites raies longitudinales, inter- rompues et brunes. Dix rayons aiguillonnés et dix rayons articu- lés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus; une écaille alongée en forme d'aiguillon, auprès du bout extérieur de la base de chaque tlioracine ; deux pièces à chacun des opercules , qui sont couverts de petites écailles ; la première pièce terminée par une ligne droite, et la seconde par une ou deux prolongations anguleuses; des raies longitudinales et do- rées ; une tache alongée, et brillante d'or et d'argent, au-dessous de l'extrémité de la doîsale; toutes les nageoires rouges. f Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la dorsale ; cette nageoire du dos composée de deux parties réunies , mais distinctes ; la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure ; la caudale noire et bordée de blanc ; des raies bleues sur la té(e ; des raies longi- tudinales et jaunes, de chaque côté du poisson. /Huit rayons aiguillonnés et dix rayons arti- ]. culés à la nageoire du dos 3 trois rayons 56. Le srARE r>AvÉ d'ob. (Spams aureo-lineatiis.) B'j. Le stare catesey. [Spams catesbj.^ I. Le spare sauteur. [Spams saltator.) D E S ESPÈCES. Le s p a r. e sauteur. {Spams salliitor.) POISSONS. 4-3 Sq. Le spare venimeux. [Spams venenosus.) 60. Le spare salin. [Spams salin.) 61. Le spare jub. [Spams jub.) CARACTERES. aiguillonnés et six rayons articulés à celle (If l'anus; la dorsale composée de deux parties réunies , mais distinctes ; trois forts aiguillons à la partie antérieure de la cau- dale ; le ventre jaune et rayé de gris 5 la caudale rouge à l'extrémité; de grandes taches d'un jaune obscur , au-dessus de la ligne latérale- Dix rayons aiguillonnés et quinze rayons ar- ticulés à la dorsale; douze rayons à l'anale; la caudale en croissant ; la dorsale compo- sée de deux parties réunies, mais dis- tinctes ; les écailles minces et unies ; la couleur générale brune; un grand nombre de petites taches rouges et bordées de noir. Douze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire de l'anus; celle de la queue en croissant; les deux mâchoires également avancées ; là hauteur du poisson très- grande relativement à la longueur totale; une tache noire de chaque côté sur le corps , et au-dessous de la ligne latérale ; des raies longitudinales dorées. 'Douze rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aic'-uil- lonnés et neuf rayons articulés à l'anale; la caudale en croissant; les deux mâchoires également avancées ; la hauteur du poisson très -grande relativement à la longueur totale; k couleur générale argentée; six 44 HISTOIRE ESPÈCES. NATURELLE 6i. Le spare ju [Sparns jub.) 62. Le spare mélanote. [Spams mslanotus ) 63. Le spare niphon. [S parus iiiplwn.) 64. Le spare demt-lune, [Sparus semiluna.) C A R ACTE RES. raies Jaunes et longitudinales de chaque côté de l'animal ; le dos violet -, une bande noire et bordée de Jaune , s'étendant Jus- que sur l'œil ; deux taches brunes sur la caudale. 'Onze rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la doi-sale; trois rayons aiguillon- nés et quatorze rayons articulés à la na- geoire de l'anus; là caudale en croissant ; l'anus près de deux fois plus éloigné de la tête que de la caudale; le corps et la queue alongés ; la couleur générale argen- tée ; le dos noirâtre; les pectorales, les thoracines et l'anale grises , avec la base rougeâire ; point de taclies. Dix rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillonnés et six rayons articulés à'celle de l'anus ; cinq rayons à la membrane àç^ branchies; la caudale en croissant ; la cou- leur générale blanche; le dos brunâtre; des raies longitudinales Jaunâtres ; les na- geoires grisâtres. Vingt rayons à la dorsale; trois rayons ai- guillonnés et neuf rayons articulés à l'a- nale ; la caudale en croissant ; les deux cornes du croissant Irès-alongées; la hau- teur de l'animal supérieure à la longueur du corps proprement dit; les pectorales deux fois plus longues que les thoracines ; la lame postéri. ure des opercules terminée par une prolongation molle et anguleuse; la couleur générale rouge ; plusieurs taches 64. DES ESPÈCES, Le SP VTIE DEMI-LUNE, (Spciius seniiluna-) POISSONS. CARACTÈRES. 4.5 65. IjE s?ar.e hoiocyamlose. [Sparus ho:'ocj\ineos.) dorées et irréguîières sur la partie supé- rieure des côtés, et sur le dos qui est bleu; une raie longitudinale, dorée , très-large, et s'étendant directement depuis la pre- mière pièce de l'opercule jusqu'à la base de la caudale, vers laquelle elle s'élargit ; la caudale dorée ; la dorsale dorée, avec une raie longitudinale , large et rouge. Onze rayons aiguillonnés et neuf rayons ar- ticulés à la dorsale ; dix rayons à la na- geoire de l'anus; la caudale en croissant; les deux cornes de ce croissant très-éloi- gnées l'une de l'autre ; les pectorales falci-~ formes ; les mâchoires également avancées ; la tête et les opercules dénués de petites écailles; les écailles du corps et de la queue, grandes, hexagones et rayonnées^ toute la surface de l'animal, bleue, sans taches. 66. Le SPA.RE LÉPISU (Spams îepisuTus .) 67. Le s P A a E E I L O B E. (Sparus bilobalus.) Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; de petites écailles sur les opercules; la seconde pièce de chaque opercule terminée par un prolongement anguleux ; une grande partie de la na- geoire caudale et de l'anale , recouverte de petites écailles ; deux taches rondes , ou ovales, sur le dos, et de chaque côté de l'animal. iOnze rayons ai cuîés à la do lonués et neui guiilonnés et dix rayons artî- orsale; quatre rayons aiguil- frayons articulés à la nageoire 46 HISTOIRE NATURELLE s P E C E s. 67. Le spatvE bilob [Spams bilobatus.) CARACTERES. de l'anus; la caudale fourcliue , et divisée en deux lobes arrondis à leur bout ; la fêle et les opercules garnis d'écaillés semblables à celles du dos; l'entre-deux des yeux re- levé en bosse ; les yeux gros ; quatre ou six dents longues, pointues et crochues, placées au bout de la roâclioire supérieure , au-devant d'une rangée de molaires hé- misphériques; de petites écailles sur la base de la caudale. 68. Le SPARE CAE.DINAL. [Spams cardinalis ) Vingt-un rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos; cinq rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; une sorte de calotte élevée d'un rouge de cinabre , placée entre les yeux, et avancée jusqu'au-dessus de la mâchoire supérieure ; la partie supérieure de l'animal d'un ronge foncé ; la partie inférieure d'un rouge clair, séparé du rouge foncé, d'une manière tranchée. 69. Le s p a n e c n t n 0 i s. [Spams sinevsis.) Un long filament au lobe supérieur de la na- geoire de la queue ; la partie supérieure du poisson rouge, l'inférieure jaune; les pectorales et les thofacines jaunes ; quatre raies longitudinales jaunes, placées de chaque côté du corps, et prolongées jus- qu'à l'extrémité de la caudale. 70, Le s p a r e y.v t o n t t e, [Spams hufonilcs.) Onze rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; quinze rayons à la nageoire de l'anus ; hi caudale en croissant; une partie de cette caudale cou- verte de petites écailles ; cette portion DES POISSONS. 4^ ESPÈCES. CARACTÈRES. figurée en croissant; Je dos élevé; de pe- tites écailles sur les opercules ; six dents incisives , grosses et émoussées, au-devant de la mâchoire supérieure; quatre dents 70. Le sPvnE bufoniif.. j incisives semblables, au-devant de la niâ- {S parus biifoniles.) y choire inférieure ; l'intérieur de la bouche pavé de molaires hémisphériques et très- inégales en grandeur; onze ou douze raies longitudinales , de chaque côté de l'ani- mal. Quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale; la caudale en croissant ; l'occiput et le dos 71. Le spare perroquet. V ^.^.^.^ ^^ très-élevés ; la tête et les oper- {Sparus psittacus.) ^ ^ules dénués de petites écailles ; le museau semblable au bec d'un perroquet ; le palais pavé de dents molaires; onze ou douze raies longitudinales de chaque côté de l'a- nimal. SECOND SOU S-G E N R E. La nageoire de la queue, rectiîigjie , ou arrondie. ESPECES. CARACTERES, Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons "2. l' E SPARE oRPHE, | aiguillonués et dix rayons articulés à la {Spams orphiis.) \ nageoire de l'anus ; les yeux grands ; le corps d'un rouge pourpré; la iêle rous- sâtre ; une tache noire auprès de la caudale. 48 HISTOIRE NATURE L L E ESPEC ES. 73. Le s p a r e m a r k o n. ['^parus chromis.) 74. Le spare r.iroMEfjVDT . [Spams rJiomboïdes,) ^5. l'K sPAr>.E ERinr, [Spariis capistralus,) 76. Le SPÂJIE GALII. ÉKN. [Spams galilœus.) CARACTERES. Quatorze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguil- lonnés et dix rayons ai ticulés à l'anale; des dents obtuses aux mâchoires; la ligne la- térale cessant avant d'aboutir à la caudale ; les écailles grandes; trois petits aiguillons au-dessus et au-dessous de la queue ; la couleur générale brune ; une tache noire à la base de chaque pectorale; sept ou huit raies longitudinales. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et douze rayons ai ticulés à l'anale ; les incisives larges, égales tt po.intues; plusieurs rangs de n^.olaires obtuses; des raies longitudinales jaunes ; une tache noiie entre la dorsale et chaque pectorale. Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons arti- culés à la nageoiie du dos ; un rayon ai- guillonné et quinze rayon.s articulés à la nageoire de l'anus; la liauteur de l'animal Irès-grande relativenif nt à sa longueur; la dorsale très - longue ; les deux dents antérieures de la mâchoire supérieure, et l''s quatre de la mâchoire d'en bas, plus grandes que les autres; les écailles foible- ment attac'^ées; chaque écai!|e présentant auprès de scti extrémité une raie blanclie et coudée en équoire. fDix-sept rayons aiguillonnés et quatorze rayons ai ticulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus; cinq rayons à la meip- DES ESPÈCES. 76. Le spare gs.lileen\ (Sparus galilœus.) 49 77- Le SPAHn CARUDSE. [Sparus caruilse.) ^8. Le spare paon. {Sparus pai^o.) yg. Lt SPAPiE RAYOXXÉ. {Sparus radialus.) TOME IV. POISSONS. CARACTÈRES. brane des branchies ; sept rayons à chaque thoracine ; la partie supérieure de l'ani- mal verdâtre, et l'inférieure blanche. Dix-sept rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la na- geoire de l'anus ; les rayons aiguillonnés de la nageoire du dos garnis d'un filament ; les plus grosses molaires placées au milieu de la mâchoire supérieure ; une tache brune sur le bord supérieur de la caudale, et souvent sur la partie antérieure de la dorsale. Dix -huit rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dosj trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus; les rayons aiguillonnés de la dorsale garnis d'un ou plusieurs filamens ; la ligne latérale interrompue ; les écailles dures et dentelées ; la caudale arrondie ; une raie longitudinale noire sur chaque opercule ; une tache noire et bordée de blanc auprès de la base de chaque pecto- rale , et de cbaque côté de l'extrémité de la queue : des taches noires et blanches distribuées sur la caudale , la partie pos- térieure de la dorsale , et la partie posté- rieure de la nageoire de l'anus. 'Onze rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et treize rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; la ligne latérale com- posée de petites écailles divisées chacune 7 go HISTOIRE NATURELLE ESPECES. yç). Le spap.e kayonnb, {Spari/s radial II 5 ) CARACTERES. en trois rameaux , partages chacun en deux ; le clos verd ; des stries ou rayons biens, jaunes et verds sur la têle j deux taches , l'une pourpre et l'autre jaune, sur chaque opercule. ]o. Le spaee plombé [S paru s lividus.) 8i. Le spaee clavière. [Spams chu'iera.) $2, Le spare noib. [Spams niger.) Dix-]iuif rayons aiguillonnées et douze rayons artîcul(?s à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; des molaires arrondies; les rayons aiguil- lonnés de la dorsale filamenteux ; la ligne latérale courbe , et ensuite droite; la cou- leur générale d'un brun livide; le dessous de la (éie et le bord des nageoires , d'un bleu foncé. 'Les dents de la mâchoire supérieure larges et serrées ; la caudale arrondie; la couleur générale variée de pourpre, de verd, de bleu et de noir ; deux titches d'un rouge de pourpre , au bas du ventre. /Huit rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie; une rangée de molaires arrondies à chaque mâchoire} deux dents laniaires à la mâchoire supé- \ rieure ; deux autres tournées en dehors, à la mâchoire d'en-bas ; les yeux bordés de pores ^ h ligne latérale droite jusqu'à la fin de la dorsale, courbée ensuite vers Je bas, et enfin droite jusqu'à la caudale j les nageoires , excepté les pectorales, en- \ tièrement noires. )) E ESPÈCES. 83. Lk spare ciiloroptère. {Spams chloroplerus.) POISSONS. 5i 84. I-iE SPARE ZONÉPHÙRF. {Sparus zonephoriis.) 85. Lk spare pointillé. [Sparus p une lui ut II s.) 86. Le sPAivE saxgltinoi.e: {Sparus cruentatus.) CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la dorsale; deux rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie j chaque mâchoire gar- nie de deux dents alongées, saillantes et placées sur le devant, et de deux rangées de molaires arrondies et inégales en gran- deur; de petites écailles sur une partie de la caudale; la couleur générale vcr- dâlre; foutes les nage, ires vertes. Huit rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et onze rayons arliculés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; un rang de molaires arrondies à chaque mâ- clioire; les lèvres très-grosses; les écailles grandes et lisses ; de petites écailles sur la prcmibre pièce de cliaque opercule; la couleur générale olivâtre ; cinq ou six bandes transversales brunes. Dix rayons aiguillonnés et douze rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aiguillon- nés et six rayons articulés à l'anale; la eau- dale arrondie; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la pièce pos- térieure de l'opercule terminée par une prolongation échancrée; la couleur géné- rale blanchâtre; presque toute la surface de l'animal parsemée de petites taclies ou points bleuâtres ; du rouge sur le dos. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle 5s HISTOIRE NATURELLE E s P E C E Sr 86. Lr. SPAXIE SANGUIN'OI,F.NT, {Spajus criienlatiis.) CARACTERES. de l'anus ; la caudale arrondie; l'opercuîe terminé par une prolongation arrondie à son extrémité; la ligne latérale droite; presque toute la surface de l'animal rouge, et parsemée de petites taches d'un rouge foncé. §^. Le spare acaka. {Spams acara.) Quinze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; quatre rayons ai- guillonnés et liuit rayons articulés à l'a- nale ; la caudale arrondie ; la partie supé- rieure de l'animal brune , l'inférieure ar- gentée ; deux taclies brunes de chaque côté, l'une au-dessus de la pectorale, et l'autre auprès de la caudale. 88. Le SPAr.E NHOQUUNDA. [Spams nhoquunâa.) Point de rayons aiguillonnés et vingf-troîs rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articu- lés à celle de l'anus ; la caudale arrondie; la ligne latérale droite; les écailles petites et dures ; la couleur générale argentée ; les nageoires dorées ; une double rangée de taches ovales et noires , le lang de la ligne latérale. o9- Le spare atlantique. {Spams atlanticus,) Quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à l'anale ;. la caudale arrondie ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; les écailles grandes ; l'opercule terminé par une pro- longation molle; la couleur générale blan- châtre; presque toute la surface de l'ani- mal parsemée de petites taches rouges. » E ESPÈCES. go. Le spare chrysomklane. {Sparus ch rjsomelu n us.) 91. Le spaf.e hémisphère, [Spams hemisp h œriiaii . ) P o 'Neuf S S O N S. CARACTÈRES. 53 rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos} deux rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la partie antérieure de la dorsale arrondie 5 trois pièces à chaque opercule, la seconde dépassant la troi- sième par une prolongation arrondie à son extrémité; la couleur générale dorée j neuf bandes transversales presque noires. Dix rayons aiguillonnés et douze rayons ar- ticulés à la dorsale j deux rayons aiguil- lonnés et quatorze rayons articulés à l'a- nale ; la tête arrondie en demi - sphère, et dénuée de petites écailles, ainsi que les opercules; les dents antérieures de la mâchoire supérieure plus longues que les autres ; la ligne latérale double de chaque côté ; la caudale arrondie ; une bande transversale et courbe, à l'extrémité de cette dernière nageoire; une tache noire à la base de chaque pectorale , et à la partie antérieure de la dorsale. 92. Le SPARE PANTHÉRIiV. {Spams pantheriniis.) Dix rayons aiguillonnés et onze rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et liuit rayons articulés^ à J'anale ; la caudale arrondie ; la nuque relevée et arrondie; de petites écailles sur la iéie et les opercules; ces opercules ar- rondis dans leur contour; la mâchoire inférieure garnie de quatre dents plus grandes que les autres, et semblables à des laniaires de mammifère; cette même mâchoire relevée contre la supérieure , 54 HISTOIRE ESPÈCES. 92. Le spare panthérin. {Spams panthei-inus .) 93. Le spare brachion. (.Sparus brachion.) 94. Le spare méaco. (Sparus meaco.) 95. Le spare dksfontaines. {Spartes DesfoJitamii.) NATURELLE CARACTÈRES, lorsque la bouche est fermée; de très- petites taches arrondies , noires et iné- gales , répandues sur la tête, les opercules et le ventre. Vingt rayons à la nageoire dorsale} quatorze rayons à l'anale 5 la caudale arrondie 5 chaque pectorale attachée à une ])rolon- gation charnue ; dix incisives larges et plates sur le devant de la mâchoire supé- rieure; huit incisives presque semblables sur le devant de la mâchoire d'en-bas ; la léte et les opercules dénués de petites écailles. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aiguillon- nés et liuit rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; les deux dents de de- vant de chaque mâchoire plus grandes que les autres; les écailles grandes , ovales et striées; la couleur générale brune; six bandes transversales blanches; une tache grande et brune au milieu delà queue, ou de la caudale. Vingt-trois rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à celle de l'anus; une tache noire sur la partie supérieure du bord postérieur de l'opercule. DES POISSONS. 55 TROISIEME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, dWisée en trois lobes. ESPECES. g6. Le spare abildgaard. {S parus Abildgaavdi.) CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti- culés à la nageoire du dos ; les rayons aiguillonnés de la dorsale , garnis d'un ou plusieurs filamens; douze rayons à la na- geoire de l'anus 5 un rang de dents fortes à chaque mâchoire; les lèvres grosses; des pores auprès des yeux ; la ligne latérale rameuse et interrompue ; les écailles grandes, minces et hexagones; le dos violet; la tête, les côtés et les nageoires variés de violet et de jaune. 97. Le spare queue-verte. {Spams chlorourus.) Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons artf- culés à la dorsale j les rayons aiguillonnés de la dorsale filamenteux; trois rayons ai- guillonnés et huit rayons articulés à l'a- nale ; chaque mâchoire garnie de deux laniaires recourbées, et d'un rang de mo- laires courtes et séparées les unes des autres; l'opercule terminé par une prolongation arrondie à son extrémité ; la ligne laté- rale interrompue; le corps et la queue comprimés; les écailles larges et minces; les premiers et les derniers rayons de la caudale très-alongés ; cette caudale d'ua^ verd foncé , ainsi que l'anale et les tlio- racines ; la couleur générale verte,- 56 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. CARACTÈRES. Neuf rayons aiguillonnés et sept rayons arti- culés à la nageoire du dos; un ou deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articu- lés à la nageoire de l'anus ; la mâchoire inférieure plus courte que la supérieure, et garnie de douze incisives fortes et rappro- ^8. Lesparerougeor.J ,, , , 1 , ,. . ^ ^ chées ; la tête et les opercules dénués [Sparus aureoruber,) \ n^ -n 1 1 ui • u j i i ^ f '' 1 d écailles semblables a celles du dos; la couleur de presque toute la surface de l'a- nimal, d'un rouge plus ou moins foncé; chaque écaille grande , arrondie , bordée d'or, et marquée, dans son centre, d'une petite tache d'un rouge brunâtre. LE SPARE DORADE Plusieurs poissons présentent lui vêtement pios magnilîcjije que la dorade; aucun n'a reçu de parure plus élégante. Elle ne réliécbit pas l'éclat é!)louiss.'>nt * Spams au'.ata. Daurade , da7is plusieurs condccs de I^'i\mcc. Aourade, ihid. Aura do, ihid. Sauquesme (loisque ranimai est encore (rès- jeune, et qi-.M n'a pas deux décimètres de long), daits fhisieiirs dépaiLtmeiis niéiidicnaux de France, Méjane (lorsque l'animal est moins Jeune, mais qu'il n'a pas encore quatre décimètres de longueur), ihid. Subre daurade (lorscjue l'aniiual est très-grand), ihid, Saucanelle (lorsque l'anima! est encore très- jenne , et qn"i! n'a pas deux décimètres de long) , sur quelques côtes jruvçoiscs de la Mcdiierravée. Poumerengue , ou paumcrgrav (lorsque l'animal est moins jeune, mais cju'il n'a pas encore quatre dcciiiiètres de longueur), ibid. Orata , à Rome et à Cènes. Ora , cî P'enise, Canina , en Sardaigîic, Aurada , à Ihdie. Orada , à Alger. Sipp;iris, par les Grecs modernes. Vergulde , en Hollande. Goud braassein , ibid. Gilt head, en Angleterre. Gïlt poil , ibid. Goldbrassem, eii Allciuogne. Sparus aurata. Linné j édition de Cmelln, i i) M h 1 V. 8 58 HISTOIRE NATURELLE de l'or et de la pourpre ; mais elle brille de la douce clarté de l'argent et de l'azur. Le bleu céleste de son dos se fond avec d'autant plus de grâce dans les reflets Mus. Ad. Frid. 2 , p. 72. Spare dorade . Dauhenton et Ha'i'iy , Encyclopédie méthodique. là. BonuaterrCi planches de L' Encyclopédie mcthodiijiie. Blochj pi. 266. Spams dorso acutissimo, lineA arcuafâ aiireâ inter oculos. Jrtedi, gen. 25, syn. 63. (S -xc^aoy^vc. Aribt. lih. i , cap. 5; lib, 2 , cap. 17; //A. 4 , cap. 10 j lib. 5 f cap. 10 ; lih. 6 , cap. l'Jj et Uh. 8 , cap. 2, l3, l5 et ig. KpacroSip: «r. Mlian. Uh. i3 , cap. 28 ; lib. Il , cap. 33 ; et lib. 16, ra/J. 12. Id. Athen. lib. 7 ris ou qu'elle renferme, pendant qu'ils tombent dans la mort comme les feuilles sèches sur la surface de la terre vers la fin de l'automne, elle reste à l'abri de la destruction, et brave la puissance des siècles, comme un témoin de cette merveilleuse force de la Nature , qui par-tout mêle l'image consolante de la * Il n'est presque aucun ouvrage de géologie ou d'oryctologle , qui ne renferme quelque preuve de cette assertion. On peut consulter particu- lièrement, à ce sujet, le grand ouvrage que puîiHe sur la montagiie de Saint-Pirrre de Maeslriclit, mon savant collègue le citoyen Faujas Saint- Fond. DES POISSONS. 63 durée aux dégradations du dépérissement, et élève les signes brillans de l'immortalité sur les bords du néant. Cette antiquité de Tespëce de la dorade (ioit, au reste, d'autant moins étonner, qu'on auroit dû la deviner, par une observation un peu attentive de ses habitudes actuelles. Elle vit dans tous les climats. Toutes les eaux lui conviennent : les fîots des rivières, les ondes delà mer, les lacs, les viviers, l'eau douce, l'eau salée, l'eau trouble et épaisse, l'eau claire et légère, entretiennent son existence et conservent ses propriétés, sans les modifier, au moins profondément. La diversité de température paroît n'altérer non plus, ni ses qualités, ni ses formes : elle supporte le froid du voisinage des glaces flottantes, des rivages neigeux et congelés, et de la croûte endurcie de la mer du Nord; elle n'j succombe pas du moins, lorsqu'il n'est pas excessif. Elle résiste à la chaleur des mers des tropiques; et nous verrons en parcourant l'histoire des animaux de sa famille, qui peut-être sont des races plus ou moins anciennes, lesquelles lui doivent leur origine, que le spare auquel nous avons donné le nom de notre savant ami Desfontaines, se plaît au milieu des eaux thermédes de la Barbarie. Cette analogie avec les eaux thermales ne pourroit-clie pas être considérée d'ailleurs comme un reste de cette convenance de l'organisation , def> besoins et d^s habitudes , avec des fluides plus échauf- fés que Feau des fleuves ou des mers de nos jours , qui a dû exister dans les espèces contemporaines des 64 HISTOIRE NATURELLE siècles où nos coulinens étoient encore caches sous les eaux, au moins si nous devons penser avec les Leib- iiitz, les Buffon et les Laplace , que la température générale de notre planète , et par conséquent celle des mers de notre globe, étoit beaucoup plus élevée avant le commencement de l'ère de l'existence de nos continens , que dans les siècles qui viennent de sVcouler ? Quoi qu'il en soit de cette dernière conjecture, fai- sons remarquer que parmi ces dépouilles de dorade qui attestent en même temps et plusieurs des révolu- tions qui ont changé la face de la terre , et fancien- neté de l'espèce dont nous écrivons Thistoire , les fragmens les phis nombreux et les mieux" conservés appartiennent à ces portions des anim.aux , dont la conformation toujours la mên:e prouve le mieux la durée des principaux caractères de l'espèce, parce que de la constance de leur manière d'être on doit conclure la i^ermanence de la n^anière de vivre de l'animal , et de ses autres priiicipales habitudes , toujours liées avec les formes extérieures et les or- ganes intérieurs les plus importans. Ces restes d an- ciennes dorades qui liabitoient l'océan il y a des mil- liers d'années, sont des portions de mâchoire, ou des mâchoires entières garnies de leurs dents incisives et de leurs rangées nombreuses de dénis molaires. Pour comparer avec soin ces antiques dépouilles avec les dents des dorades aciuellcaieut vivanlcs, il ue faut DES POISSONS. 65 pas perdre de vue qu'indépendainment de six incisives arrondies et séparées les unes des autres, cpie Ton trouve sur le devant de chaque mâchoire de ces spares, la mâchoire supérieure est armée ordinairement de trois rangs de molaires. Le premier de ces rangs con- tient dix mâchelières de chaque côté. Le second et le troisième n'en comprennent pas un aussi grand nombre ) mais celles de la troisième rangée , et par- ticulièrement les plus éh^ignées du bout du museau , sont plus grandes et plus fortes que les autres. On remarque le plus souvent, dans la mâchoire inférieure, des linéamens d'un quatrième rang de molaires, ou une quatrième rangée intérieure très-bien conformée ; et en général, la quantité de rangées et de molaires paroît augmenter avec la grandeur et par conséquent avec l'âge du poisson. La configuration de ces mâchelières varie aussi vraisemblablement avec les dimensions de l'animal; mais le fond de cette configuration reste, et ces dents destinées à brojer ont le plus fréquemment une forme ovale ou demi-sphérique , plus ou moins régulière, convexe ou aplatie, et même quelquefois \\n peu concave, peut-être suivant le nombre et la résistance des corps durs que le spare a été contraint d'écraser, et qui par leur réaction ont usé ces instru-* mens de nutrition ou de défense journalières. , Ce sont ces molaires fossiles, ou arrachées à une dorade morte depuis peu de temps , mais particulière- ment les fossiles les plus grandes et les plus régulières^ 66 HISTOIRE NATURELLE que Ton a nommées crapaiidincs ou bufonites, de mèine que les mâchelières de Xanarhhjiie loup, et celles de quelques autres poissons , parce qu'on les a crues , comme ces dernières, des pierres produites dans la tête d'un crapaud. On les a recherchées, achetées assez cher, enchâssées dans des métaux précieux, et con- servées avec soin , soit comme de petits objets d'un luxe particulier, soit comme douées de qualités médi- cinales utiles. On a sur- tout attaché un assez grand prix, au moins à certaines époques, aux molaires de dorade que l'on trouve dans l'intérieur des couches de la terre, et qui, plus ou moins altérées dans leur couleur par leur séjour dans ces couches, offrent dif- férentes nuances de gris , de brun , de roux, de rouge brunâtre. On a estimé encore davantage ces mâche- lières dont on ignoroit la véritable nature , lorsque leurs teintes, distribuées par zones , ont montré dans leur centre une tache presque ronde et noirâtre. On a comparé cette tache foncée à une prunelle; on a vu dans ces molaires ainsi colorées une grande ressem- blance avec un œil; on leur a donné le nom d'à// de serpent j on les a supposées des jeux de ser[)ent pétrifiés; on leur a dès-lors attribué des vertus plus puissantes; on les a vendues plus cher ; et, en conséquence, on les a contrefaites dans quelques endroits voisins dçs parages fréquentés par les dorades , et particulièrement dans l'isle de Malte, en faisant avec de l'acide nitreux une lîiarque noire au centre de molaires de spare dorade DES POISSONS. 67 non fossiles , et prises sur un individu récemment expiré. Les mâchoires qui sont garnies de ces dents molaires ou incisives dont nous venons de parler, n'avancent pas l'une plus que l'autre. Chaque lèvre est charnue; Fouverture de la bouche un peu étroite; la tête com- primée, très-relevée à l'endroit des jeux , et dénuée de petites écailles sur le devant; la langue épaisse, courte et lisse ; l'espace compris entre les deux orifices de chaque narine, marqué par un sillon; l'opercule revêtu d'écaillés semblables à celles du dos, et arrondi dans son contour; le corps élevé; le dos caréné; le ventre convexe; l'anus plus voisin de la caudale que de la tête; et l'ensemble du corps et de la queue , cou- vert d'écaillés tendres et lisses, qui s'étendent sur une portion de la dorsale et de la nageoire de l'anus. Telles sont les formes principales de la dorade. Sa grandeur est ordinairement considérable. Si elle ne pèse communément que cinq ou six kilogrammes dans certains parages, elle en pèse jusqu'à dix dans d'autres, particulièrement auprès des rivages de la Sardaigne; et le vojageur suédois Ilasselquist en a vu dans l'Ar- chipel, et notamment auprès de Smjrne, qui avoient plus de douze décimètres de longueur. Ce spare , sui- vant son âge et sa grandeur, reçoit des pêcheurs de quelques côtes maritimes , des noms différens que l'on trouvera dans la sjnonjmie placée au commencement de cet article, et qui seuls prouveroient combien on 68 HISTOIRE NATURELLE s'est occupé de ce poisson, et combien on a cherché à reconnoitre et à distinguer ses diverses manières d'être. L'estomac de la dorade est long; le pjlore garni de trois appendices ou cœcums; le canal intestinal pro- prement dit, trois fois sinueux; le péritoine noir; et la vessie natatoire placée au-dessous du dos. Indépendamment du secours que ce spare tire de cette vessie pour nager avec facilité, il reçoit de la force de ses muscles, et de la vitesse avec laquelle il agite ses nageoires, une grande légèreté dans ses mou- vemens, et une grande rapidité dans ses évolutions: aussi peut-il, dans un grand nombre de circonstances, satisfaire la voracité c|ui le distingue; il le peut d'au- tant plus, que la proie qu'il, préfère ne lui échappe ni par la fuite, ni par la nature de fabri dans leciuel elle se renferme. La dorade aime à se nourrir de crusta- cées et d'animaux à coquille, dont les uns sont cons- tamment attachés à la rive ou au banc de sable sur lequel ils sont nés , et dont les autres ne se meuvent qu'avec ime lenteur assez grande. Bailleurs, ni le têt âes crustacées , ni même l'enveloppe dure et calcaire des animaux à coquille , ne peuvent les garantir de la dent de la dorade: ses mâchoires sont si fortes, qu'elles plient les crochets des haims lorsque le fer en est doux, et les cassent s'ils ont été fabriqués avec du fer aigre; elle écrase avec ses molaires les coquilles les plus épaisses; elle les brise assez brujamment pour que les DES POISSONS. 69: pécheurs recounoissent sa présence aux petits éclatS' de ces enveloppes concassées avec violence ; et afin qu'elle ne manque d'aucun moyen d'appaiser sa faim, on prétend qu'elle est assez industrieuse pour décou- vrir, en agitant vivement sa queue, les coquillages enfouis dans le sable ou dans la vase. Ce goût pour les crustacées et les animaux à co- cpiilie détermine la dorade à fréquenter souvent les rivages comme les lieux où les coquillages et les crabes abondent le plus. Cependant il paroît que, sous plu-^ sieurs climats, l'habitation de ce spare varie avec les saisons : il craint le très-grand froid • et lorsque l'hiver est très-rigoureux, il se retire dans les eaux profondes, où il peut assez s'éloigner de la surface, au moins de temps en temps, pour échapper à l'influence des gelées très-fortes.. Les dorades ne sont pas les seuls poissons qui passent la saison du froid dans les profondeurs de la mer, qu'ils ne paroissent quitter, pour venir à la surface de l'eau, que lorsque la chaleur du printemps a com- mencé de se faire sentir, et qui, bien loin d'j être engourdis, y poursuivent leur proie, sy agitent en clifïlérens sens, y conservent presque toutes leurs habi- tudes ordinaires, quoique séparés, par des couches d'eau très - épaisses , de l'air de l'atmosphère , et même de la lumière, qui ne peut du moins parvenir jusqu'à leurs jeux qu'extrêmement aftbiblie. Si ce grand phénomène étoit entièrement constaté, il don-- yO HISTOIRE NATURELLE iieroit l'explication des observations particulières , en apparence, contraires à ce fait très-remarquable, et qui ont été publiées par des physiciens très-estimables. 11 montreroit peut-être que si quelques espèces de poissons, soumises à des circonstances extraordinaires , et placées, par exemple, dans de très-petits volumes d'eau, paroissent forcées, pour conserver leur vie, de venir de temps en temps à la surface du fluide dans lequel elles se trouvent plongées , elles j sont quelque- fois moins contraintes par le besoin de respirer l'air de l'atmosphère, que par la nécessité d'échapper à des émanations délétères produites dans le petit espace qui les renferme et les retient captives. On a écrit que la dorade craignoit le chaud , aussi- bien que le très-grand froid. Cette assertion ne nous paroît fondée en aucune manière, h moins qu'on n'ait voulu parler d'une chaleur très-élevée, et par exemple supérieure à celle qui paroît très-bien convenir au spare desfontaines. Si en général une température chaude étoit contraire à la dorade, on ne trouveroit pas ce poisson dans des mers très-voisines de la ligne ou des tropiques. En elTet, quoique la dorade habite dans la mer du Nord , et dans toute la partie de la mer x^tlan- tique qui sépare l'Amérique de l'iiurope, on la pêche aussi dans la Méditerranée, non seulement anprès des cotes de France, mais encore auprès de celles de la Champagne de Rome, de Naples, de la Sardaigne, de la Sicile, de Malte, de la Sj rie , de la Barbarie. Elle DES POISSONS. Ji est abondante au cap de Bonne-Espérance , dans les mers du Japon, dans celles des grandes Indes; et lors- que dans quelques unes de ces dernières contrées , comme, par exemple, auprès des rochers que l'on voit sur une grande étendue des bords de la Méditerranée, la dorade passe une partie assez considérable du jour dans les creux et les divers asjles que ces rochers peuvent lui présenter, ce n'est pas, au moins le plus souvent, pour éviter ime chaleur trop importune pro- duite par la présence du soleil sur l'horizon, mais pour se livrer avec plus de calme au sommeil, auquel elle aime à s'abandonner pendant que le jour luit encore, et qui , suivant Rondelet, est quelquefois si profond quand la nuit, préférée presque toujours par la dorade pour la recherche de sa proie, n'a pas commencé de régner, qu'on peut alors prendre facilement ce spare en le harponnant, ou en le perçant avec une fourche attachée à une longue perche. Dans le temps du frai , et par conséquent dans le printemps, les dorades s'approchent non seulement des rivages , mais encore des embouchures des rivières , dont l'eau douce paroît alors leur être au moins très- agréable. Elles s'engagent souvent à cette époque , ainsi que vers d'autres mois, dans les étangs ou petits lacs salés qui communiquent avec la mer : elles s'j nourrissent des coquillages qui y abondent; elles j grandisî^eut au point qu'un seul été suffit pour que leur poids j devienne trois fois plus considérable- 7^ HISTOIRE NATURE L L E qu auparavant; elies y parviennent à des dimensions telles, qu'elles pèsent neuf ou dix kilogrammes ; et en y engraissant elies acquièrent des qualités qui les ont toujours fait rechercher beaucoup plus que celles qui vivent dans la mer proprement dite. On a préféré sur-tout, dans les départemens méridionaux de la France, celles qui avoient vécu dans les étangs d'Hières, de Martigues , et de Latte , près du cap de Cette. Les anciens Romains les plus difïiciles dans le choix des objets du luxe des tables, estimoient aussi les dorades des étangs beaucoup plus que celles de la Méditer- ranée : voilà pourquoi ils en faisoient transporter dans les lacs intérieurs qu'ils possédoient, et particu- lièrement dans le fameux lac Lucrin. Columelle même, dans ses ouvrages sur l'économie rurale, con- seilloit de peupler les viviers, de ces spares; ce qui prouve qu'il n'ignoroit pas la facilité avec laquelle oii peut accoutumer les poissons marins à vivre dans l'eau douce, et les j faire multiplier. Cette convenance des eaux des lacs non salés , des rivières et des fleuves , avec l'organisation des spares dorades, et la supériorité de goût que leur chair contracte au milieu de ces rivières, de ces lacs et des viviers, n'ont pas échappé à Duhamel ; et nous partageons bien vivement le désir que Bloch a exprimé en conséquence, de voir l'indus- trie de ceux qui aiment les entreprises utiles, se porter vers l'acclimatation ou plutôt le transport et la mul- tiplication des dorades au milieu de ces eaux douces qui perfectionnent leurs qualités. DES POISSONS. 78 Au reste , lorsqu'on veut jouir de ce goût agréable de la chair des dorades , il ne suffit pas de préférer celles de certaines mers , et particulièrement de la Méditerranée, à celles de FOcëan, comme Roudelet et d'autres écrivains l'ont recommandé , de rechercher plutôt celles des étangs salés que celles qui n'ont pas quitté la Méditerranée, et d'estimer, avant toutes les autres , les dorades qui vivent dans de l'eau douce : il faut encore avoir l'attention de rejeter ceux de ces spares qui ont été péchés dans des eaux trop bour- beuses et sales, les dorades trop grandes, et par con- séquent trop vieilles et trop dures; et enfin d'attendre, pour s'en nourrir, l'automne, qui est la saison où les propriétés de ces poissons ne sont altérées par aucune circonstance. C'est pour n'avoir pas usé de cette pré- caution, que l'on a souvent trouvé des dorades dif- ficiles à digérer, ainsi que Celse l'a écrit; et c'est, au contraire, parce que les anciens Romains ne la négli- geoient pas , qu'ils avoient des dorades d'un goût exquis, et d'une chair légère et très-salubre : aussi en ont-ils donné de très-grands prix , et un Romain nommé Scr<^e attachoit-il une sorte d'honneur à être surnommé Orala, à cause de sa passion pour ces spares. Les qualités médicinales qu'on a attribuées à ces poissons , et particulièrement la vertu purgative, et la faculté de guérir de certaines indigestions, ainsi que de préserve r des mauvais effets de quelques siîbstances vénéneuses, ont de même, peadant quelques siècles, T o M E 1 V. 10 74 HISTOIRE NATURELLE fait rechercher ces osseux. Du temps d'ÉHen , on les prenoit, en formant sur la grève que la haute mer devoit couvrir, une sorte d'enceinte composée de ra- meaux plantés dans la vase ou dans le sable. Les dorades arrivoient avec le flux; et arrêtées par les rameaux lorsque la mer baissoit et qu'elles vouloient suivre le reflux, elles étoient retenues dans l'enceinte, où même des fenniies et des enfans les saisissoient avec facilité. Rondelet dit qu'on emplojoit, à l'époque où il écrivoit, un moyen à peu près semblable pour se procurer des dorades dans l'étang de Latte, sur les bords duquel on se servoit aussi de filets pour les pécher; et il j a peu d'années qu'on usoit dans différentes mers , pour la pêche des dorades, du hrcgin\ du vtiveux'', du tremaiP, et de haims garnis de chair de scombre , et de crusta- cées , ou d'animaux à coquille. Lorsqu'on prend une très -grande quantité de do- rades, on en fait saler, pour pouvoir en envoyer au loin ; et lorsqu'on a voulu les manger fraîches , on les a préparées d'un très-grand nombre de manières , que Rondelet a eu l'attention de décrire avec beaucoup d'exactitude. ' On nomme hregin ou hourgin , à Marseille , un filet qui ressemble beaucoup au petit boulier^ dont nous avons parlé à l'article du scombre thon. t Voyez l'article du gade colin, 2 Consultez le même article. DES POISSONS. y5 Mais comme Thisloire de la Nature n'est pas celle de l'art de la cuisine , passons aux différences qui dis- tinguent des dorades les autres espèces de spares, soit que nous considérions les formes , ou que nous examinions les couleurs, ou que nous observions les habitudes de ces poissons *. * 6 rayons à la membrane branchiale du spare dorade. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque tlioracine, 17 rayoos à la caudale. LE S PARE S P ARA IL L ON', LE SPARE SARGUE^ LE SPARE OBLADE^ ET LE SPARE SMARIS*. On trouve ces quatre poissons dans la Méditerranée» Le sparaillon a la tête petite; les deux mâchoires également avancées; celle d'en-haut garnie de quatre * Spams spai iiliis. Spargiis. Spaihis. Baspaillon , dans quelques départemens méridionaux de France. Canté, ibid. Sparlo, en Italie. Carlino , ibid. Carlinolo , ibid. Pizi , en Dalmatie. Smind, en Turquie. Spargu , à Malle. Sparo , et s.paraglione , en Sardaigne. Spargoil , en Espagne. Annular gilt-liead , en Angleterre. Schwartz-iingel, en Allemagne. E-ingel-brasseni , ibid. Sparbrassem , ibid. Sparus annularis. Linné , édition de Gmeïin, Il 2 la^r yl FARIBTE chcS^are JparaïUon 2 SP.iMB Bilohe. 3 SBdRE ^ufonitl HISTOIRE NATURELLE. 77 rangs de aïolaires arrondies ; celle d en-bas armée de deux rangées de molaires semblables; la langue libre; de petites écailles sur la base de la nageoire de Fanus ■ Spare sparailîon. Daubenlon et Haiijj Encjclopédie méthodique. Id. Bonnciterre, planches de l'Encyclopédie niélhodique. Blochy pi. Z'ji. Sparaiilon. n^ondlet, prcmièie partie, liv. 5, chap. 3. Sparus unîcolor flavescens, macula nlgrà animlavi ad caudara. Avtedi, gen. 37 , syn. Sj, Salvian.fol. ijC b. et 177.- Aldrov. lib, 2 , cap. 18 , yP. 182. Jonston, lib. i , tii. 3, cap, i , r«. 10 j /. 18, ?/. 11. Charlet. p. 14T. TVillughhy, p, 3o8. Raj. p. 129. Sparus marinus. Gesner, p. 880 et io56 ; et {germ.) fol, 23, b. Duhamel y Traité des pêches j seconde partie ^ quatrième seclion^ chap. 2- p. l'a, pi. i,fy. 5. =* Sparus sargus. Sargo , dii?ts plusieurs départemens de France, et en Italie. Sav, ibid. Sarg, ibid. Pagaro , en Dalmatie. Base , en Angleterre. Geissbrassern , et brandlrte-brassem , en Allemagne. Sparus sargus. Linné, édilioji de Gmelin. Spare sargue. Daubenton et HaiJy, Encyclopédie méthodique. ïd. Bonnalerre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Blochypl. %(i\. Mus. Ad. Frid. 2 ,p. 73. Sparus llneis transversis varias, macula nigrâ insigni ad caudam, Artedij gen. 37 , syn. 58. O' (Ta.(yoi. Arist. lib, 5, cap. 9, il J lib. 6, cap. i'] ', et lib. 7, cap. 2. jËlian, lib, i , cap. 23 , p. z^'y lib. il , cap. 15 5 et lib. i3 , cap. s. 78 HISTOIRE NATURELLE et sur celle de la caudale ; le dos , les thoracines ; l'anale, et le bord de la caudale, noirâtres; des bandes transversales d'un noir brun ; cinq appendices auprès Oppian. Lib. i , p. 19 ; lib. 4 , /. 147, 84 , et 148 , 47. Alhen. lib. 7, p. Sai. Sargus- Vlin. lib. 9, cap. 17 , 5i , Sg. .Top. p. 74. Savgo. Rondelet j première partie , liv, 5 , chap. 5. SaU'ian. fol. 178, è. 179 e/' 180. Gesnerj p. 825 e^ 998, et {germ.) fol. 24 b, jéldrou. lib. 2 , cap. 16 , /j. 176. Jonston. lib. i , ^iV. 3, cap. i , a. 9 , /. 19. Charlet. p. 141. TVillughhy , p. 3og. jRcrj. /?. 180. Cinsedus corpore ovato lato, caudâ bifurcii, etc. Grotiop. Zooph. n. 219. ' Sparus oblada. Nigroll , dans quelques départemens méridionaux de France, Ocliiado, dans plusieurs contrées de l'Italie. Sparus melanurus. Linné ^ édition de Gmelin. Spare oblade. Daubenton et Haiiy ^ Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. Sparus lineis longitudinalibus varius, macula nigrâ utrinque ad caudani- Artedi, gen. 87, syn. 58. lAo^avw.oc. Arist. lib. 8, cap. 2. Id. AElian. lib. i , cap. 41 » p. 48 ; et lib. 12, cap. 17. Id. Oppian. lib. i , p. B; et lib. 8 , fol. 189, 87, 89. Id. Athen. lib. 7, p. 818; et lib. 8. Melanurus. C lumell. lib. 8, cap. 16. Id. Plin. lib. 82, ca/?. ir. Jov. cap. 24, p. 94. Nigroil. Rondelet, première partie, liv. 5 , chap. 6. Salvian. fol. 181, 182. Gesner, p. 640, 638, ^^ [germ.) fol. b. Jonston, lib. I , //V. 2 , ca)?. l , a. 10 , ^ 14, n, 1,5. DES POISSONS. 7g du pjlore ; le canal intestinal long et très-sinueux; le péritoine noir. Sa longueur n'excède guère trois décimètres. Il est des parages où sa chair est trop molle pour qu'il soit recherché. Il fraje vers Téqui- noxe du printemps, se tient en grandes troupes près des rivages, entre, comme la dorade, dans les lacs salés, suit la marée dans les rivières, fait quelquefois charte t. p. 184. TVillughby, p. 3 10. Raj. p. i3r. Aldrovand. lib. i , cap. i3j p. 6^. * Sparus smaris. Maris. Cerres , à Naples. Giroli , et gerruli , à Venise. Sparus smaris. Linné j édition de Gmelin. Spare picarel. Dauhenton et Haiiy, Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Sparus macula nigrâ in utroque latere medio , pinuis pectoralibas caudâque rubris. Artedij gen. 36, sjn, 62. h' i7i/.a.(H. Arist. lib. 8, cap. 3o. Id. Oppian. lib. i , p. 5. Picarel. Rondelet j première partie j lii>. 5 , chap, 14. Smaris, et raaena candida. Gesner^ 5z6 et 616; et{germ.)fol. 33, b, Aldrovand. lib. 2 , cap. 40 , p. 228. Jortston, lib. i , tit. 3, cap, i ^ a. 22 , /. 20 , n, 5. TVillughbjj p. 3ig. Raj. p. i36. Smaris. Charl. p. 144. Mario. Id. :\ Leucoiusenides. Id. Gerres. Plin. lib. 82 , cap. 11, Gerres. Martial. Picarel. Valmont-Bomare , Dictionnaire d'histoire nalurelte. 8o HISTOIRE NATURELLE des vojages très-longs , se cache pendant l'hiver dans les profondeurs de la mer, en sort très-maigre vers le milieu ou le commencement du printemps s'il a éprouvé un froid assez vif pour tomber dans une sorte d'engourdissement, multiplie beaucoup, se nourrit par préférence de moules et de petits crabes, et se laisse prendre facilement à un hameçon garni d'iui morceau de cruslacée. On le pèche particulièrement dans l'Adriatique, dans les eaux de la Toscane, et dans le lac de Cagliari. Il ressemble beaucoup à la dorade et au sargue. Ce dernier spare , indépendamment de ses larges incisives et de la double rangée de molaires arrondies que l'on voit à chaque mâchoire, a la partie de l'inté- rieur de la bouche, qui est située derrière les incisives d'en-haut et derrière celles d'en-bas , pavée de dents courtes et aplaties : aussi écrase-t-il avec facilité des corps très-durs, et se nourrit-il des poljpes des coraux, et des mollusques des coquilles. Sa langue néanmoins est lisse. Les écailles qui recouvrent les opercules sont plus petites que celles du dos. La partie supérieure du corps est comme careuée. Trois appendices ou cœcums sont situés auprès du pvlore. La couleur gé- nérale paroît argentée. Un très-grand nombre de raies longitudinales dorées, ou jaunes, ou couleur d'orange, la relèvent, ainsi que la ligue latérale, qui est composée de petits traits noirs, les bandes étroites et transver- sales que le tableau générique indique, et la niiauce DES POISSONS. 8l noirâtre de la nnqne, du dos, des tlîoracines , d'une partie de la queue , et du bord de la caudale. Le sargue ne vit pas seulement dans la Méditerra- née : on le trouve aussi dans FOcéan, au moins auprès de plusieurs côtes de France , dans la mer Rouge et dans le Nil, où l'on pêche un assez grand nombre d'individus de cette espèce pour en transporter jus- qu'au mont Sinai ; et il y parvient quelquefois à la longueur de six ou sept décimètres. Aristote a eu raison de compter le sargue parmi les poissons qui se réunissent en troupes et qui fréquentent les rivages. Peut-être ce grand naturaliste n'a-t-il pas eu autant de raison de dire que ce spare frajoit deux fois par an , dans le printemps et dans l'automne. Comme dans presque toutes les espèces de poissons, on trouve dans celle du sargue plus de femelles que de mâles. Lorsque ce spare a passé Tété dans une sorte d'abon- •dance, et qu'il a vécu dans des endroits rocailleux, sa chair est tendre et délicate. A l'égard de l'amour merveilleux qu'Elien et Oppien ont attribué à ce thoracin pour les chèvres, et de la propriété qu'on a supposée dans les incisives ou les molaires de ce spare, qui, portées avec soin, préservent, dit-on, de tout mal aux dents, nous ne ferons pas à nos lecteurs le tort de les prémunir contre des asser- tions dont l'état actuel de la science ne permet pas de craindre la répétition. TOME IV. 11 82, HISTOIRE NATURELLE Je crois que nous devons regarder comme une va- riété du Scirgue un poisson que le naturaliste Cetti a fait coimoître dans son Hisloire intéressante des am- phibies et des poissons de la Sardaigne, et que le ])roresseur Gmelin a inscrit parmi les spares sous le nom spécifique de pautazzo, dans la treizième édition de [.inné, (ju'il a (donnée au public. Ce puntazzo ne nous a paru, en effet, différer du sargue, (pie par des traits tîès-peu nombreux ou très-peu essentiels, à moins que la forme de la caudale de l'un ne soit aussi peu semblable à la forme de la caudale de l'autre que la phrase du professeur Gmelin paroît l'indiquer; ce dont nous doutons cependant d'aut>nnt plus que ce savant lui-même fait remarquer de très-grands rapports de conformation, de grandeur et de couleur, entre le sargue et le puntazzo. L'oblade a la mâchoire inférieure hérissée de dents petites, aiguës et nombreuses. Son dos est d'un bleu Hoirâire. Plusieurs raies longitudinales brunes s'éten- dent sur les cotés, qui sont argentés, et sur lesquels on voit aussi quelques taches grandes, le ])]us souvent très- irrégulières et d'une nuance obscure. Une de ces \ taches, placée près de la caudale, j représente une bande transversale. Ce spare ne pèse communément que cinq hecto- grammes. Mais si les individus de cette espèce sont foibles , leur instinct leur donne les petites manœuvres de la ruse ; il est assez difficile de les prendre dans une DES POISSONS. 83 nasse, au filet , et sur-tout à riiaraeçoii ; on diroit que l'habitude de n'être poursuivis par les pêcheurs que pendant le beau temps , leur a donné celle de se tenir tranquilles et cachés dans le sable ou dans le limon lorsque le ciel est serein et que la mer est calme. Mais SI les ondes sont bouleversées par les vents déchaî- nés, ils parcourent en grandes troupes de très-grands espaces marins ; ils vont au loin chercher l'aliment qu'ils préfèrent , sans être retenus par les flots agités qu'ils sont obligés de traverser, et sapproclîent sans crainte des rochers des rivages, si ces rives battues par la mer courroucée leur présentent une nourriture qui leur convienne. Des pêcheurs industrieux ont souvent choisi ces temps de tempête pour jeter dans l'eau de petites masses de pain et de fromage pétris ensemble, que les oblades avaloient sans danger, dont ces spares pouvoient revoir l'image sans méfiance, et auprès desquelles on plongeoit bientôt des hameçons garnis d'une composition semblable, dont les précau- tions ordinaires de ces thoracins ne les éloignoient plus. Duhamel nous apprend que les habitans de la côte voisine d'Alicante en Espagne attirent ces animaux avec de petites boules de soufre j et nous trouvons dans Pline, qu'auprès d'Herculanum et de Stabia les oblades s'approchoient assez de la rive pour prendre le pain qu'on leur jetoit, mais qu'elles avoient assez d'attention et d'expérience pour distinguer l'appât perfide qui lenoit à un hameçon. 84 HISTOIRE NATURELLE, Le smaris a les nageoires pectorales et thoracines terminées en pointe. Une belle tache noire relève la blancheur ou la couleur argentée de ses côtés. Du temps de Rondelet, on prenoit sur plusieurs cotes delà Méditerranée , et particulièrement sur les rivages septentrionaux de cette mer, une grande quantité da smaris. Les pêcheurs les exposoient à l'air pour les faire sécher, ou les conservoient en les imbibant de sel , ce qui donnoit à ces poissons un goût très- piquant et les faisoit nommer picards dans plusieurs contrées de France, ou les laissoient tremper et fondre, pour ainsi dire, dans de l'eau salée, pour obtenir cette composition nommée garuin, dont les anciens étoient si avides , et qu'ils appeloient une liqueur exquise *. * 6 rayons à la membrane branchiale du sparaillon. 14 rayons à chacune des pectorales. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du sargue. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 22 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de l'oblade. i3 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 1 ayons articulés à chaque thoraciDe^i 37 rayons à la caudale.. 6 rayons à la membrane branchiale du smaris. 34 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracioe, 17 rayons à la nageoire de la queue. LE S P A R E M E N D O L E ', LE SPARE ARGENTÉ', LE SPARE HURTA% LE SPARE PAGEL*,. ET LE SPARE P AGRE\ La meiK]ok% le hurla et le pagre, habitent dans la Médaerrauce; le pagel se trouve dans la Méditerranée, dans l'Océan atlruiticpie, dans le grand Océan équinoxial, ' Spaïus meiiv.u!a. Cagarelle , dans quelques contrées méridionales de France» Juscle , ibid. Gerle , ibid. IMundoure, ibid, Menola , en Sardaigne, dans la Ligurie et à Rome,. Minula , à Malte. Maris, par les Grecs modernes, Serola , id. Menela, à Fenisa Sclave , par les pécheurs de l'Adriatique, Scheisser , par les Allemands. Schecpsevling, id. Laxir-fisch, id. Zee-schyter, en Hollande. Cackerel, en Angleterre. Sparus msena. Linné, édition de Gmelin. Spare mendole. Daubenton et Ha'dy, Encyclopédie méthodique» Id. Bonnaterrej planches de l'EncyclopJdis méthodique, Biochj pi. 270. 86 HISTOIRE NATURELLE dans la mer du Japon; et c'est cette dernière mer, si fertile en tempêtes, et dont les flots agités font retentir les rivages romantiques des islesjaponoises, qui nourrit Sparus variiis, macula nigricaute in medio latere, etc. Artedl, gen, 36, syn. 62. H' ^an-K. Arist, lLb.()^ cap. i5 , 17; lib. 8 , cap. 3o; el Ub. c^^ cap. 2. Opplan. lib. i , c. 5. Athen.lib. 7, p. 3l3. Maena. Vlin. lib. 9, cap. 26. Meodole. Rondelet, première partie j lii>. 5 , chap, i3. Mendole. Valmont-Bomare j Dictionnaire d'histoire natureUe. Gesner, p. Sic et 612 ; et {germ.) fol. 33 , a. Aldrovand. Ub. 2 , cap. Sg , p. 224. Jonston, lib. 1 , tit. 3 , cap. i , a. 21 , ;^. 20 , n. 4. Charlet. p. 144. TVillughby , p. 3l8. Maenas Rondeletii. Raj, p. i35. * Spavus argentatus. Id. Linnéj édition de Gmelin. Houttuyn.y Act. Haarl. XX^ 2, p. 3ao , n. §. 5 Sparus hurta. Id. Linné , édition de Gmelin. Mus. Ad. Frid. 2 , yP. 73 *. Spare rubellion. Daubenlon et fïai'jy , Encyclopédie méthodique. Id. Bonnalerre, planches de l'' Encyclopédie méthodique. * Sporus pagel* Pageur, dans plusieurs pays du midi de la France. Pageau , ihid. Pageu , ihid. Pogel , en Espagne. Piigellt) , en- Sardaigne, Pagella, à Malte. FiangoUno, et fiagolino, à Rome. DES POISSONS. 87 î argenté. Jetons un coup d œil sur les formes et les habitudes de ces cinq spares. La mendole a les deux mâchoires garnies d'un grand Alboro, et aiboro, à Venise. Rolh -sel) Lippe , en Jllenmgiie. Roode brasen , en Hollande. Sea rough , en Angleterre. Bouccanrgie , aux Antilles. Sparus erylhrinus. Linné ^ édition de Gmelin. Spare pagel. Baubenton et Haïiy, Encyclopédie mélhodiaue. Id. Bonnaterre , jylanches de l'Encyclopédie méthodique. Bloch. pi. 274. Lœ/L It. io3. Sparus totus rubens , iride nrgenteâ. Artedi , gen. 36 , syn. 5g. o' tDt^.-.Koi et ifvB-imi. Ariat. lib. 4, cap, 115 lih, 6, cap. i3 ; et lib. 8, cap. i3. Aihen. lib. 7, cap. 3oo. Oppian. lib. i ,/b/. 108, 2T, Erylhrinus. Plin. lih. 9, cap. 16, 52 ; et lib. Sz , cap. 9 , 10. Pagel. Rondelet j première partie^ lip. 5, chap. 16. Gesnerj p. 365 , et [germ.)Jol. 25, a. Jonst. lib. I , ///. 3 , cap. I , «.4. TVillughby^ p. 3ii. Raj.p. 134. Erythrinus, sive rubelllo. Sahian. fol. 238, ad iconem, Id. Aldrosand. lib. 2, c-.p. 9, /;. 154. Id. Charlet. p. 140. Fragolinus, pagrus , seu phagrus. c/op'. cap. i3, p. 71. Eritrinus prlmus seu major, vul^o boucanègre apud Americanos. Plumier dessins sur vélin de lu bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, Pagel. Valmont'Bomare 3 Dictionnaire d'histoire naturelle. ^ Sparus pagrus. Pliagros, en PortugaU Parghi , en Espagne. 88 HISTOIRE NATURELLE nombre de dents petites, pointues, et placées derrière celles que nous avons comparées à des poinçons dans le tableau générique. La langue est lisse; le palais rude; la mâchoire supérieure aussi avancée que Fin- Bezogo , ibid. Pagra , en Sardaigne. Pagru , à Malte. Pagaro, en Ligurie. Phagorio , dans plusieurs autres contrées d'Italie, Arboretto, à Ancône, Arbum , en Dalmalie, Mertsan, en Turquie. Pvothe brassem , et sock flosser , en Allemagne. Zack brassem , en Hollande. Hacke, sea brean , et led gilt-bcad , en Anglcteire, Arroquero , au cap Breton. Sparus pagvus. Linné ^ édition de Gmelin, Spare pagre. Daubenton et HaUy, Encyclopédie méthodii]ue. Id. Eonnaterre j planches de V Encyclopédie méthodique. Bloch, pi. 267. Sparus rubesccns , cute ad radicem pinnarum dorsi et ani in sinuiu iproductâ. Artedijgen. 36, syn. 64. O' Çaypor- Arist . lib. 8, cap. i3. Id. Mlian. lib. g , cap. 7, pag. Si'j j et lib. to, cap. Kj. Id. Athen. lib. 7, p. 827. Pagrus. Plin. lib. g, cap. 16 ; et lib. 02 , cap. lo. Pagre. Rondelet, première partie, lin. 5 , chap. i5. Phagnis, seu pagrus. Gesner, p. 6665 et {6^ernu)fol. 2.5 ^ b. Aldroi\ lib. 2 , cap, 8 , p. i5i. TVillughby, p. 3i2. Raj. p- i3i. Jonston, lib. i , tif. 4 , cap. i , «. 4 , /^. 17 ,/ig. i3. Charlet. p. i3g. Pagre. Valmont-Bomare ^ Dictionnaire d'hit^loire naturelle. DES POISSONS. 89 férleure; l'opercule garni de petites écailles^ et com- posé de plusieurs pièces. La couleur générale de cet osseux est blanchâtre , avec des raies longitudinales très-nom])reuses, étroites et bleues, toutes les nageoires rouges, et une grande tache noire de chaque colé, à peu près au-dessus de Tanus. Mais la mendole ofFre un exemple remarquable des changemens de couleur auxquels plusieurs pois- sons sont sujets. Les nuances que nous venons d'indi- quer ne sont communément vives et très -distinctes que dans les parties de la Méditerranée les plus rap- prochées de la côte d'Afrique , et vers le milieu de l'été ; elles se ternissent lorsque l'animal fait quel- que séjour vers des plages moins méridionales; elles s'effacent entièrement et se changent en une teinte blanche, lorsque l'hiver a remplacé l'été : et n'oublions pas de remarquer, en rappelant ce cjue nous avons dit de la coloration des poissons dans notre Discours sur la nature de ces animaux, que les couleurs des mendoles sont d'autant plus variées , qu'une habita- tion moins septentrionale et une saison moins froide les soumettent h l'influence d'une chaleur plus intense, d'une lumière plus abondante, et d'un plus long séjour du soleil sur l'horizon. Les mendoles sont très-fécondes. On les voit se rassembler en foule près des rivages sablonneux ou pierreux. Comme ces thoracins aiment à se nourrir de jeunes poissons, ils nuisent beaucoup au succès de TOME IV. 12 90 HISTOIRE NATURELLE plusieurs pêches. Leur chair est souvent maigre , co- riace et insipide. Cependant , lorsque les mendoles se sont engraissées, leur, goût n'est pas désagréable; et Fou dit que les femelles remplies d'œufs sont, dans certaines circonstances, assez bonnes à manger. Il est des endroits dans la mer Adriatique , et particulière- ment auprès de Venise, où Ton en prend à la ligne, ou au filet, une si grande quantité , qu'on les vend par monceaux, et qu'on en fait saler un très-grand nombre. Dioscoride a prétendu que la sauce et la saumure de la mendole, prises intérieurement, ou seulement ap- pliquées sur le ventre, avoient une vertu purgative; et de cette assertion viennent quelques dénominations bizarres rapportées dans la première note de cet article, et employées pour désigner les mendoles par les Allemands, les Hollandois et les Anglois. Au reste, ces spares n'ont ordinairement que deux décimètres de longueur. Leur péritoine est noir, leur pjlore garni de quatre cœcums, et leur vésicule nata- toire attachée aux côtes. Ajoutons que les mâles de l'espèce que nous exami- nons, présentent fréquemment des nuances ou reflets noirâtres, sur-tout sur les nageoires et les opercules, pendant que les femelles sont encore pleines, et que dès le temps d'Aristote ils recevoient des Grecs , à cette époque de l'altération de leurs couleurs en noi- râtre ou en noir, le nom de houes (rpccya). Nous avons vu dans l'article du sargue, qu'Elien a parié d'un DES POISSONS. 91 prétendu amour de ces derniers poissons pour /es chèvres. On pourroit trouver l'origine de cette crojance ridicule dans quelques contes absurdes substitués mal-adroitement par l'ignorance à une opinion peut- être fausse, mais que Fou ne pourroit pas regarder au moins comme très-invraisemblable. L'espèce du sargue et celle de la mendole ont tant de rapports l'une avec l'autre, que des mâles de la première peuvent très- bien, dans la saison du frai, rechercher les œufs pon- dus par les femelles de la seconde, et ces femelles elles-mêmes. Cette habitude aura été observée par les anciens Grecs, qui dès-lors auront parlé de raftèction. des sargues pour les mendoles femelles. Ces mendoles femelles auront été désignées par eux sous le nom de chèvres, comuie les mendoles mâles l'étoient sous celui de boucs; et dans un pajs ami du merveilleux, et où l'histoire de la Nature étoit perpétuellement mêlée avec les créations de la mjthologie et les inventions des poètes, on aura bientôt dit et répété que les sargues avoient une sorte d'amour assez violent, non pas pour des mendoles appelées chèvres, mais pour les véritables chèvres que l'on conduisoit dans les gras pâturages arrosés par la mer. Le spare argenté, que Houttujn a fait connoître, n'est ordinairement long que de deux décimètres ; et son épaisseur est à proportion plus considérable que celle de la dorade, à lacpielle on l'a comparé. Le corps et la queue du hurta sont hauts et compri- 9^ HISTOIRE NATURELLE mes; sa dorsale est reçue dans un sillon longitudinal ^ lorsque l'animal l'incline et la couche en arrière. Le pagel a deux rangées de dents petites et poinrtues placées derrière les dents antérieures. La langue et le palais de ce spare sont lisses. Chaque opercule est composé de trois lames; le dos caréné, et le ventre arrondi. La grande variété de nuances rouges dont brillent ses écailles à teintes argentines, devroit le faire multiplier dans nos étangs et dans nos petits lacs d'eau douce, où il seroit très -facile de le transporter et de Tacclimater, et où la vivacité de ses couleurs charme- roit les jeux, en contrastant avec le bleu céleste ou le blanc un peu azuré d'une eau pure et tranquille. D'ailleurs il est des saisons et des parages où une nourriture convenable donne à la chair de ce spare une couleur blanche, une graisse abondante, et une saveur très-délicate. Pendant l'hiver, le pagel se réfu- gie dans la haute mer; mais il vient, au printemps, déposer ou féconder ses œufs près des rivages, qu'il n'abandonne pas pendant l'été , parce que sa voracité le porte à se nourrh- des jeunes poissons qui pullulent,^ pour ainsi dire, auprès des côtes, pendant la belle saison , aussi-bien qu'à rechercher les moules , les autres testacées et les crabes, dont il écrase facilement la croûte ou les coquilles entre ses molaires nom- breuses , fortes et arrondies. A mesure que le pagel vieillit , la beauté de sa parure diminue ; l'éclat de ses couleurs s'efface 3 ses teintes- DES POISSONS. gS deviennent plus blanchâtres ou plus grises; et comme, dans cet état de dépérissement intérieur et d'altération extérieure, il a une plus grande ressemblance avec plusieurs espèces de son genre, il n'est pas surprenant que des pécheurs peu instruits aient cru, ainsi que le rapporte Rondelet, que ces pagels devenus très-vieux s'étoient métamorphosés en d'autres spares, et particu- lièrement en dentés , ou synnsi^res , etc. Mais il est bien plus étonnant qu'un aussi grand philosophe qu'Aris- tote ait écrit que dans le temps du frai on ne trouvoit que des pagels pleins d'œufs, et que, par conséquent, il ny avoit pas de mâles parmi ces spares. Quoique cette erreur d'Aristote ait été adoptée par Pline et par d'autres auteurs anciens, nous ne la réfuterons pas; mais nous ferons remarquer ([u'elle doit être fondée sur ce que dans l'espèce du pagel , comme dans plu- sieurs autres espèces de poissons, le nombre des mâles est inférieur à celui des femelles, et que d'ailleurs ces mêmes femelles sont contraintes, pour réussir dans toutes les petites opérations sans lesquelles elles ne pourroient pas toujours se débarrasser de leurs œufs, de s'approcher des rivages plutôt que les mâles, et de séjourner auprès des terres plus constamment que ces derniers. Au reste, le pagel parvient à la longueur de quatre décimètres. Le pagre pèse quelquefois cinq kilogrammes. Indé- pendamment des dents molaires indiquées dans le 94 HISTOIRE NATURELLE tableau, il a le devant de chaque mâchoire garni de dents petites , pointues, nn peu recourbées, serrées i une contre l'autre ; et derrière ces sortes d'incisives. Ton voit plusieurs rangées de dents bien plus petites, plus courtes , plus serrées , et émoussées. La langue est lisse ; les jeux sont gros ; la nuque est large et arrondie ; chacjue opercule composé de deux pièces ; la couleur générale d'un rouge mêlé de jaune ; le ventre argenté ; la teinte des nageoires rougeâtre ; chaque coté du poisson rayé longitudinalement de jaune ; et la base de chaque pectorale marquée d'une tache noire, ainsi que le voisinage de chaque opercule. Le pagre remonte dans les rivières; et Elien raconte que, de son temps, l'apparition de cet osseux dans le Nil causoit une joie générale parmi la multitude , parce que l'arrivée de ce spare ne précédoit que de peu de jours le débordement du fleuve. Ainsi que dans beaucoup d'autres circonstances, ce qui d'abord n'avoit paru qu'un signe agréable, avait été métamorphosé ensuite en une cause utile: on étoit allé jusqu'à attribuer l'heureux événement de l'inondation fécondante à la présence du poisson ; et bien loin de le poursuivre pour s'en nourrir, on l'avoit placé parmi les animaux sacrés, et on lui rendoit les honneurs divins. La chair du pagre est moins délicate pendant la saison où il vit dans les eaux douces des fleuves, que pendant le temps qu'il passe au milieu des flots salés DES POISSON S. gS de la Méditerranée ou de FOcéan. Cette difTérence doit venir de la plus grande difficidté qu'il éj)r()i]ve pour se procurer dans ]çi^ rivières Taliment qui lui convient le mieux. Il paroît préférer, en efFet , des crustacées , des auimaux à coquille, et le Frai des sèches ou d autres sépies que Fou ne rencontre point dans Feau douce. Quoi qu'il en soit, il abandoiuie les rivières et les fleuves, lorscpie Fhiver a])proche; il se retire alors dans la haute mer, et sj enfbnce dans des profondeurs où la température de l'atmosphère- n'exerce presque aucune influence. Pline peusoit que si quelque obstacle empèchoit le psgre d'user de ce mojen de se soustraire à la rigueur de Fhiver, et le laissoit exposé à Faction d'un très -grand froid , ce spare perdoit bientôt la vue. En ra])pelant ce que nous avons dit dans plusieurs endroits de cette Histoire, et notamment daus l'article du scombre maquereau , on verra aisément qu'un afFoiblissement dans l'organe de la vue, et une sorte de cécité passagère , doivent être comptés parmi les principaux et les premiers efFets de l'engourdissement des poissons , produit par un froid très-intense ou très-loug. Willughby, qui a observé le pagre sur la côte de Gênes , paroît être le premier qui ait remarqué dans cet animal cette qualité phosphorique, commune à un grand nombre de poissons vivans , sur-tout dans les contrées chaudes ou tempérées , et par une suita 96 HISTOIRE NATURELLE. de laquelle ils resplendissent quelquefois avec tant d'éclat au milieu des ténèbres \ Le pj'lore du pagre est garni de deux cœcums longs et de deux cœcums courts; son canal intestinal ne présente qu'une sinuosité ; et sa vessie natatoire est attachée aux côtes \ Voyez le Discours sur la nature des poissons. 6 rayons à la membrane branchiale du spare mendole. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 19 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l'argciilé. j8 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du spare hurta. j6 rayons à cliaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du pagel. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. £0 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pagre. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ,20 ravons k la caudale. LE SPARE PORTE-ÉPINE\ LE SPARE BOGUE% LE SPARE CANTHÈRE», LE SPARE SAUPE*, ET LE SPARE SARBE^ Le porte-épine vit dans les endroits vaseux et profonds de la mer d'Arabie, où Forskael Ta observé. Il ne s'ap- proche que très-rarement des rivages. Le dessus de sa ' Sparus spinifer. Id. Linné j édition de Gmelin, ForsTiael, Faun. Arab. p. 82 , n. 28. Spare porte-épiae. Boimaterre , planches de V Encyclo-pêdie méthodique. * Sparus boops. Boope , sur quelques côtes de la mer Adriatique, Boga , dans la Ligurie. Sparus boops. Linné ^ édition de Gmelin. ^ Spai'e bogue. Daubenton et Haîij , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterrej planches de l'Encyclopédie juéthodique. Sparus lineis utrinque quatuor aureis ac argenteis , longitudinalibos, parallelis. -^r/. ge7i. 36, syn. 61. Bfc^xa. Arist, lib. 8 , cap, 2. (Voyez l'ouvrage du savant Schneider sur la synonymie d'Arlédi , gS.) Bw|. Oppian. lib. i, p. 5. Athen. lib. 7, p. 286. Box. Plin. lib. 82 , cap. it. . Boca. /oi'. c. 21 , p. 89. TOME IV. î3 98 HISTOIRE NATURELLE tête est bombé, dénué de petites écailles, et ponctué. La lèvre supérieure s'étend à la volonté de l'animal , Bogae. Ro7idelet j première par/ie, lii^. 11. Boops. Gesner, p. 127, 147, et (germ.) fol.?)'i ^ b. Boops Bellonii. Aldrovand. lih. 2 , cap. 41,7:». 281. Bocae species, Venetiis picta. Id. ibid. Boops. Char le I. p. 144. Boops seu box. Jouslon, llb. i , tit. 3, cap. 1 , a. 28 , iah. 20, n. 8. Boops Rondeletii primus. JVillughby , p. 817. Boops primus. Raj. p. i35. Bogue. Falmont'Bomare i Dictionnaire d'histoire naturelle. ' Sparus cantharus. Cantheno, à Gênes. Lucerna da scoglio , dans la Ligurie. Sparus cantharus. Linné j édition de Gnielin. Spare canthène. Daiihenton et HaUy, Encyclopédie mélJwdii.]ue. Spare canthère. Bonnalerre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Sparus lineis utrinque luteis, longitudlnalibus , parallelis, iride argentcà. Artedij gen. 36 , syn. 58. Ka.vèatfos. Arislot. lih. 8, cap. l3. Id. Oppiiin. lib. i, p. ig. Id. 0a^aTIlOf. Mlian. lih. i , cap. 26 y p. 84. Cantharus. Plin. lib. 32, cap. ir. Cantheno. Rondelet , première partie j liv. 5 , chap. 4. Gesner, p. ijS , 2ix , et (germ.)fnl. 22 , è. j}ldrovand. lib. 2, cap. 20, p. iBé. Cantharus. Cliarlet. p. 141. "* Sparus salpa. Vergadelle (lorsque le poisson est jeune), dans plusieurs départemens méridionaux de France. Sopi , ibid. Salpa, en Italie. Sarpa , à Gênes. Scilpa , à Malte. DES POISSONS. gg beaucoup plus avant que l'iiiférieure. Les écailles qui couvrent le corps et la queue, sont larges et striées j et le bord postérieur de la caudale est rouge. Le bogue, qui se trouve dans la mer du Japon, Golt'iStrich, en Allei}iagne. Goldstromer, en Hollande. Goldlin , en Angleterre. Sparus salpa. Linné , édition de Gmelin. Spare saupe. Daubenton et Haiijj Encyclopédie méthodique. Ifl. Bonnalerre , pliinc/ies de l' Encyclopédie méthodique. Blochj pi. 265. Sparus lineis utrinque undecim aureis parallells longitudinalibus. Artedi, gen. 38 , sjn. 60. h' aoû-TTY,. Arisl. lib. 4, cap. 8; lib. 5 , cap. 9, 10 j lib. 6, cap. 175 lib. 8, cap. 2, i3; et lib. 9, cap. 87. Id. ALlian. lib. 9, cap. 7, p. 5 16. Id. Oppian. lib. i^p. 6. Id. /tthen. lib. 7, p. 820. Salpa- Vlin. lib. 9, cap. S-J. Id. Joi^. cap. 14 , /;. 78. Saupe. Rondelet i première partie j Vu>, 5 , chap. 23. Id. Sah'ian.fol. ii() ., a. ad iconem, et 120. Id. Gesner, p. 882 et gjc), et (gerni.) fol. 84, h, Id. Aldrovand. lib. 2 , cap. 21 , p. 189. Id. Jonston, lib. i, iit. 3, cap. i , «. 12 , tab. 2, n. 10 j et tab» 19, n. 6, Charlet. p. 141. TVillughbjyp. 3i6. Raj.p. 184. Salpe. Valniont-Bomare , Dictionnaire d'histoire naturelle. Fausse vergadelle, Id. ibid. ^ Sparus savba. Id. Liniié, édition de Gmelin. Forskaelj Fauu, Arab, p, 3i , n. 22, I OO HISTOIRE NATURELLE habite aussi dans la Méditerranée. Les anciens Grecs l'ont bien connu 5 ils ont remarqué la grosseur de ses jeux, qui sont très-grands relativement aux dimensions générales de ce spare j ils ont trouvé des rapports entre ces organes et les jeux dun bœuf ou d'un veau, et ils ont nommé cet osseux Êowiî/, qui veut dire œil de bœuf. Cette expression grecque Êo^i]^ ^ ^^^ bientôt métamorphosée, par erreur, par inadvertance, ou par quelque faute de copiste, en celle de ê^f, ou de ^ox^. On a cru que cette dernière dénomination €oaJ venoit de Ç>Qocu , je crie; et en conséquence, des poètes se sont empressés d'écrire cjue le bogue faisoit entendre une sorte de cri , quoîqu'aucun véritable poisson ne puisse avoir de voix proprement dite , et que le spare dont nous parlons, ne paroisse même pas jouir de la faculté de produire un bruissement semblable à celui que font naître les opercules vivement froissés de quelques trigles , d'autres osseux, et de certains car- tilagineux *. L'ensemble du bogue est long, et un peu cjlindrique. La couleur générale de son dos varie depuis l'olivâtre jusqu'au jaune brillant, selon l'aspect sous lequel on le regarde. Son ventre est argenté; ses pectorales sont rougeâtres. Plusieurs cœcums sont placés auprès du pylore. Sa chair est ordinairement succulente et facile * Voyez ce que Schneider a écrit sur le bogue , dans l'excellent ouvrage qu'il a publié au sujet de la synonymie d'Artédi, p. gS. DES POISSONS. ÏOE h digérer; et la nourriture qu'il préfère consiste en algues, en très-petits poissons, et en débris de corps organisés qu'il cherche dans la vase. Le canthère , que l'on pèche dans la Méditerranée , présente dans sa partie supérieure un fond noirâtre qui fait paroitre plus ^igrcables les raies jaunes dont nous avons parlé dans le tableau générique des spares. Use plaît dans les ports , aux embouchures des rivières, et dans toutes les parties de la mer voisines des rivages , où les flots apportent du limon , et où les fleuves et les eaux de pluie entraînent de la vase. Sa chair est ordinairement peu recherchée, comme n'étant ni assez succulente, ni assez sèche, ni assez ferme. Celle de la sr.upe es Sparus variegatus. Briinn. Ichthyol. Massil.p. 39. Spare bigarré. Bonnaterrej planches de V Encyclopédie méthodique, * Sparus osbeck. Osbecli, Tragm. ichthyol. Bispan. Spare rayé. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Sparus massiliensis. Briinn. Ichthyol. Massiî. /?. 48. Spare sucle. Bonnaterre , planches de VEncyclopédie méthodique. DES POISSONS. lOCj parées à des pieds , n'ont que le premier ou les pre- miers raj ons façonnés en piquans. Le morme habite dans la Méditerranée. Sa caudale est bordée de noir à son extrémité ; et il parvient à la longueur de trois ou quatre décimètres. Sou péri- toine est noir; sa chair molle et peu agréable au goiit. Il vit des débris des corps organisés qu'il rencontre dans le limon; il recherche aussi les petits calmars ou sépies ; il s'enfonce dans la vase pour échapper aux filets des pêcheurs. Le spare brunâtre a été observé dans la mer dfii entoure le Japon. Sa longueur n'est guère que d'un décimètre. Ses écailles ont une teinte dorée qui se mêle aux nuances brunes de sa couleur générale , de manière à donner une parure sombre , mais riche , à cet animal. Celles du bigarré, au lieu de réfléchir l'éclat de l'or, brillent de celui de l'argent, et relèvent par cette teinte d'un Blanc resplendissant les bandes et les taches noires que l'on voit sur les côtés de ce spare, ainsi que le noir de ses thoracines , et la bordure noire de sa caudale. Il vit dans la Méditerranée, comme l'osbeck et le marseillois, auquel nous avons voulu donner un nom spécifique qui indiquât la partie de cette mer dans laquelle il paroît avoir été parti- culièrement rencontré. Quant à Vosbech, nous l'avons ainsi nommé pour éviter la confusion qu'auroit pu introduire dans la nomenclature la conservation de 110 HISTOIRE Naturelle; son nom de spare rayé, et pour témoigner la recon- iioissance des amis de l'histoire naturelle envers le savant Osbeck , qui l'a fait connoître. Ce spare osbeck présente de chaque coté une tache noire située au-dessus de la h'gne hitérale. Le marseillois montre à^w^ croissans sur la partie supérieure de sa tête, l'un placé entre les yeux, et l'autre au-dessous du premier. La dorsale est bleue avec du verd à sa base; les thoracines sont bleuâtres; l'anale et la caudale sont d'un verd pâle. La longueur ordinaire de ce spare est de trois ou quatre déci- mètres *. * 16 rayons à chaque nageoire pectoritle de IVperonné. 2 rayons aiguillonnés (le premier et le dernier) et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. i5 rayons à chaque nageoire pectorale du raorme. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à chaque nageoire pectorale du spare brunâtre. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 5 rayons à la membrane branchiale du spare bigarré. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. in rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'osbeck. 6 rayons à chaque nageoire pectorale. 6 rayons à la membrane branchiale du spare marseillois. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 14 rayons à la nageoire de la queue. LE SPARE CASTAGNOLE-, LE SPARE BOGARAVÉO% LE SPARE MAHSÉNA% LE SPARE HARAK^ LE SPARE RAMAK^ et LE SPARE GRAND-ŒIL^ Lt'est dans FOcéan atLnntique que Ton a observé la castagnolc. Ce spare a la mâchoire inférieure garnie de deux rangées de dents minces, recourbées et iné- gales : un rang de dents semblables paroît à la mâchoire ' Sparus casfaneola. Spare castagnole. Bloch, -pi. 278. Spare brème denté. Eonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. Pennant , Zoolog. Brit. vol. 3 , p, 248. * Sparus bogaraveo. Spare bogue raveo. Eonnaterre , planches ds VEncjclopédie métho- dique. Mut t. Briinii. Ichthyol. Massil.p, 49, 2 Sparus mahsena. Sciœna mahsena. Linné ^ édition de Gmelin. Sclène hosny. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. Forsliael, Faun. Arab. p. 52 , 71. 62. * Sparus harak. Scîœna harak. Linné, édition de Gmelin. IPorskael , Faun. Arah. p. 62 , n. 63. Sciène harak. Bonnaterre j planches de l'Encyclopédie méthodique. 112 HISTOIRE NATURELLE supérieure. Le corps est plus haut dans sa partie an- térieure que dans sa partie postérieure ; les écailles sont molles et lisses: l'anus est plus près de la tête que de la caudale. En général , la forme de la castagnole est facile à distinguer de celle des autres poissons. Ses nageoires sont bleues , excepté les pectorales et les thoracines , dont la couleur est jaune. Le bogaravéo , qui a été vu par Briinnich dans la Méditerranée, a la ligne latérale brune, et une lon- gueur d'un décimètre ou environ. Le mahséna , le harak, le raraak et le grand-œil, habitent dans la mer d'Arabie. Ils ont été décrits par Forskael, à l'exemple duquel Gnielin et le professeur Bonnaterre les ont inscrits parmi les sciènes. Mais les principes d'après lesquels j'ai cru que l'on devoit classer les poissons, m'ont obligé à les comprendre parmi les véritables spares. Des mollusques proprement dits et des animaux à coquille servent de nourriture au mahséna, qui fré- quente beaucoup les rivages. Il a le sommet de la tête ^ Sparus raraak. Scisena ramak. Linnéy édition de Gmelin. Forskael, Faun. Arah.p. 62, n. 64. Sciène raraak. Bonnaterre, planches de V Encjciopédie méthodiijuc, ^ Sparus grandoculis. Sciaena grandoculis. Linné, édition de Gmelin. Forshael, Faun. Arab. p. 53, n. 65. Sciène grands yeux. Bonnaterre 3 planches de l'Encyclopédie métho' di,]ue. DES POISSONS. Il3 élevé, le corps peu alongé, et les nageoires garnies de fîlameus. Le harak, dont les nngeoires sont rongeâtres, montre d'ailleurs dans sa conformation , ainsi que dans ses habitudes, beaucoup de rapports avec le mahséna. Le ramak a les nageoires de la même couleur que le harak, et, comme ce dernier spare, ressemble beau- coup au mahséna. Au reste, nous pensons avec Gmeliu et le professeur Bonnaterre , que la sciène dlb de Forskael ' n'est qu'une variété du ramak \ La nageoire du dos et l'anale du spare grand- œil sont terminées, du côté de la caudale, par une sorte ' Scisena laminâ transversâ in utraque maxlUa. Forskael, Faun. Arab, p. 53. * 5 rayons à la membrane branchiale de la castagnole. 20 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 22 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du bogaravéo. i5 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du mahséna. i3 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du harak. i3 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. TOME lY. l5 114 HISTOIRE NATURELLE. de lobe. Sa couleur générale est relevée par des raies; et ses iiageoires sont violettes, ou d'un rouge pâle. 6 rayons à Ja inernbiane branchiale du ramak. i3 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane brancliiale du spare grand-œil. i3 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons ù la caudale. LE SPARE QUEUE-ROUGE', LE SPARE QUEUE-D'OR% LE SPARE CUNING^ LE SPARE GALONNÉ\ LE SPARE BRÈME^ et LE SPARE GROS- ŒIL"^. Nous devons à Bloch la connoissance de ces six spares. Le premier, qui habite la mer du Japon, a les ' Sparus erythrouius. Bloch^ pi. 261. ' Sparus chrysurus. Acara pitanga, au Brésil. Acara pitamba , ïhid. Rabirrubia , à la Ilwanne. Bloch, -pi. 262. ^ Sparus cunîng. Ikan tembrae cuiiing, dans les Indes orientales^ Bloch, pi. id'i^yig. I. * Sparus leraniscatns. Spare rayé. Bloch, pi. 268,^0-. 2. ' Sparus brama. Brème de mer, sur plusieurs côtes de France. Carpe de mer, ibid. Bloch, pi. 269. Brème de mer. Duhamel, Traité des pêches. ^ Sparus macrophthalmus. Spare œil de bœuf. Bloch, pi. 272. Il6 HISTOIRE NATURELLE jeux grands et presque verticaux, et le corps très-élevé au-devant de la nageoire dorsale. Le spare queue-d or vit dans la mer qui baigne les côtes du Brésil. Ses couleurs sent régulières , brillantes et magnifiques : le tableau générique en indique les nuances et la disposition. Quelques individus, au lieu d'un violet argenté, présentent, sur une grande partie de leur surface, un rouge clair, ou couleur de rose animé; mais les tons dont ce spare resplendit, sont, en général, si éclatans, que Pison a cru devoir attri- buer à leur vivacité la phosphorescence dont jouissent les spares queue -d'or, indépendamment de toute réflexion de lumière due à leurs écailles luisantes et colorées. Cependant cette qualité phospliorique est élevée dans ces animaux , ainsi que dans plusieurs autres poissons, à un degré assez haut pour que la réunion d'un très-grand nombre de ces osseux répande une clarté à l'aide de laquelle on peut lire au milieu d'une nuit très-obscure. Le spare queue-d'or a reçu dans cette propriété phospliorique un présent funeste: on le pêche avec bien plus de facilité que s'il en étoit privé. La lumière qu'il produit, quelque douce ou foible qu'elle puisse être, le trahit, lors même que son instinct l'entraîne dans la mer à quelque profon- deur, comme dans un asjle assuré; et on le recherche d'autant plus, qu'il réunit à une chair cks plus déli- cates et des plus agréables une grandeur considérable. Marcgrave l'a \u offrir une longueur de six ou sept DES POISSONS. 11^ décimètres. Le prince Maurice de Nassau a laissé nu très-beau dessin de ce spare , dont Marcgrave , et , d'après lui, Jonston, Williighbj et Rujsch, ont aussi donné la figure. Les Indes orientales nourrissent le cuning. La tète de cespare est petite et comprimée. Un rang de petites dents garnit lune et l'autre des deux mâchoires. La langue et le palais sont lisses. La ligne latérale est presque droite. Un sillon longitudinal reçoit la na- geoire du dos , à la volonté de l'animal. Les nageoires sont jaunes. Le spare galonné a le corps beaucoup plus élevé que le cuning. Il préfère la mer du Brésil, comme la queue- d'or. Toutes ses nageoires sont jaunes ou dorées, ainsi que les galons ou raies longitudinales dont il est paré. Il ne parvient ordinairement qu'à la longueur de deux décimètres. Il séjourne auprès des rivages rocailleux oi!i l'eau est pure, et où il peut trouver pour sa nourriture une grande quantité d'œufs de poisson. D'après cette habitude , il n'est pas surprenant que Marcgrave et Pison, qui ont donné la figure de cet osseux, ainsi que le prince Maurice, Jonston et Rujsch, et d'après lesquels Klein et Willughbj en ont parlé, lui aient attribué une saveur des plus agréables, et supé- rieure même à celle de la carpe. Le spare brème a la tête comprimée et petite; îa langue et le palais lisses ; les deux mâchoires égale- ment avancées; les opercules couverts de très-petites Il8 HISTOIRE NATURELLE écailles, et composés chacun de trois pièces; le corps et la queue très -élevés 3 le ventre arrondi; la ligne latérale bordée de points noirs, en haut et en bas; et toutes les nageoires d'un rouge de brique , excepté la dorsale, qui est rougeâtre à sa base, d'un verd bleuâtre sur la plus grande partie de sa surface , et lisérée de noir. Ce spare bi^èrae se trouve dans le canal qui sépare la France de l'Angleterre. On le voit aussi auprès de presque toutes les côtes occidentales de France , et même datis le voisinage du cap de Bonne-Espérance. Il détruit une grande quantité de frai et de jeunes poissons. li a la chair blanche, mais molle : cependant il est assez bon à manger lorsqu'il est grand et qu'il a vécu, dans des endroits pierreux. On le prend pen- dant l'été avec des filets ou des lignes; et l'on profite souvent, pour le pécher, des temps d'orage et de tem- pête , pendant lesquels il se réfugie près des rivages et sur les bas-fonds. Le spare gros-œil a, en effet, Tœil très-gros, ainsi que le montre le tableau générique : le diamètre de l'orbite est à peu près égal à la moitié du grand dia- mètre de l'ouverture de la bouche. Les mâchoires sont aussi avancées l'une que l'autre j la langue est lisse; l'extrémité de la queue est beaucoup moins haute que le corps et la partie antérieure de cette même queue. Les couleurs sont très-riches : les raies longitudinales rouges ou jaunes , que le tableau générique indique, DES POISSONS. I I f) régnent sur un fond d'un jaune doré; les nageoires sont variées de jaune et de rouge y la caudale est jaune à sa base et grise à son extrémité*. * i5 rayons à chaque nageoire pectorale du spare qucue-rouge. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 20 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque nageoire pectorale du spare queue d'or. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 19 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du cuning. 18 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ig rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque nageoire pectorale du galonné. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du spare brème. i5 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du spare gros-œil. i5 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. LE SPARE RAYÉS LE SPARE ANCRES LE SPARE TROMPEURS LE SPARE PORGYS LE SPARE ZANTURES et LE SPARE DENTÉS Les eaux du Japon nourrissent, suivant Bloch , le spare rajé. Ciiaque narine de ce spare n'a qu'un orifice, * Sparus vittatus. Bloch, pi. 275. * Sparus anchorago. Bloch j pi. 276. ' Sparus insidiator. Id. Linné, édition de Gmelin. Spare filou. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. Sparus rubens , ad latera flavescens , etc. Pallas, Spicileg. zoolog.p. 41, tab. 5,/^. I. Glotsmacl. raient. Ind. 3, p. 884 , n. 122. Groote bedrieger. Rujsch, Theat. animal, t , 77, 3 , /• 2, n. 6. Trompeur ou filou. Renard, Poiss. iff. 42, n. 209, 210, 25/1,4, n. 185 etf. 17, n. i5. ^ Sparus porgy, Sparus chrysops. Linné, édition de Gmelin. Spare porgy. Daiihenton et Hai'/j, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre, plu.jiches de l'Encyclopédie méthodique. * Aiivata bahamensis. Catesly, Carol. 2,/?, 16, tab, 16, HISTOIRE NATURELLE. 121 Les mâchoires sont à peu près aussi avancées Tune que l'autre. Le devant de chacune de ces mâchoires présente des dents plus longues que celles des côtés. Les trois * Spams zantliurus. Sparus argyrops. Linné, édition de Gmelin. Spare zanture. Daubenlon et h'ai'iy, Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaferre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Sparus iride argenteâ, dentibus anterioribus conicis. Bronn, Jam> 447. Zanthurus indiens. JVillughby , Ichlhyol. append. p. 5, tab. 3. ^ Sparus dentex. Dentale, dans quelques déparlemens de France. ■ Denlillac, dans quelques départemens méridionaux de France. Marmo, ibid. Dentice , dans la Ligurie. Id. en Sardaigne. Dentîci , à Malte. ^ Dentelé, dans plusieurs parties de l'Italie. Synagrida , par les Grecs modernes. Zahn brachsem , ou, zahn brassem , en Allemagne. Taan braasem , en Hollande. Sea-rough , en Angleterre. Sparus dentex. Linné, édition de Gmelin, Spare denté. Daubenton et Hauy , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Sparus varius dorso acuto , dentibus quatuor majoribus. Artedi^ gen. 36, syn. 5g. h' crmcty^)?. Arist. lib. 2 , cap. i3, i5; lib. 8, cap. 2 , i3; et lib. g , cap. 2. XvteSou AElian. lib. ï , cap. 44 , p. Bz. Zwvoe Jfe/ J. SI^^JRJ^ J'a.^y^.^nWe,^A ^^07?Z.4J^ /^.^^.^ . J .B 02?J^7V ^tu/z/e/^ V DES POISSONS. 1S7 mètres; et Téclat de l'argent mêlé à celui du rubis, au milieu duquel 011 croiroit voir briller tm grand nombre de petits sapliirs, le rend un des plus beaux poissons des mers voisines des tropiques. Sa chair est de bon goût. Les écailles dont il est revêtu sont grandes ; ses nageoires sont arrondies ; et sa ligne latérale est presque droite. Le spare sanguinolent, dont le nom annonce la vivacité des nuances rouges qui scintillent seules sur sa surface , habite dans les deux Indes j Plumier l'a vu auprès des Antilles , et Catesbj auprès des isles Bahama : on le trouve souvent dans les bas- fonds voisins des rivages. Sa chair n'est pas désagréable à manger 3 et sa longueur est quelquefois de sept ou huit décimètres. La tête et l'ouverture de la bouche sont grandes; les deux mâchoires aussi avancées l'une que l'autre ; les jeux rapprochés du sommet de la tête 3 et les écailles assez larges. L'acara est péché dans les rivières du Brésil. Il est gros; mais sa longueur n'excède guère deux ou trois décimètres. Sa chair est bonne à manger. Le prince Maurice de Nassau en a laissé un dessin ; celui que Marcgrave en a donné , a été copié par Willughbj , Jonston et Rujsch. Les nageoires de ce poisson sont d'une couleur brune mêlée de jaune. Le nhoquunda vit dans les mêmes rivières, parvient à la même longueur, a la même saveur, et a été dessiné î58 HISTOIRE NATURELLE OU figuré par les mêmes auteurs que Facara. Les deux rangs de taches ovales, dont l'un est situé sur un côté, et l'autre sur le côté opposé de l'animal, ne servent pas peu à distinguer ce spare, dont la tête, le corps et la queue sont alongés , les mâchoires également avancées , et les narines percées chacune de deux ou- vertures ; l'anus est deux fois aussi éloigné de la tête que de la caudale*. A l'égard du spare atlantique, son nom spécifique indique la mer dans laquelle on le trouve; mais c'est le plus souvent le voisinage des Antilles qu'il préfère. * 12 rayons à chaque nageoire pectorale du zonéphore. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. J4 rayons à la nageoire de la qvieue. 10 rayons à chaque pectorale du spare pointillé. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. 14 rayons à la caudale. 10 rayons à chaque pectorale du spare sanguinolent. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du spare acara. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. j2 ravons à chaque pectorale du spare nlioquunda. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. " 12 rayons à chaque pectorale du spare atlantique. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulé.s à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. ^/ ./. y-^^ jJrf J. A^^'fe' «^ SJ^^BU ^à/a^^/f:a7,e. 2/.,^!}/^^ Ja^^rd^ . 3.Z^BjR£ 7r, DES POISSONS. îSg Son corps est alongé; et Forifice de chaque narine est double. Nous avons trouvé dans les peintures sur vélin du Muséum, exécutées d'après les dessins de Plumier, la figure d'un spare que nous regardons comme une variété de l'atlantique. La couleur générale de ce pois- son est mêlée de brun ou de noir; et chacune de ses taches rouges est chargée, dans le centre, d'un point plus rouge encore. Plumier l'a nommé îiirdiis aïiiis ni^er, maculis purpureis oculatus. LE SPARE CHRYSOMËLANE^ LE SPARE HÉMISPHÈRE% LE SPARE PANTHÉRIN^ LE SPARE BRACHION*, LE SPARE MÉACO^ et LE SPARE DESFON- TAINES^ Nous devons à Plumier un dessin du chrysomélaiie^ qui, dans les eaux de l'Amérique équinoxiale , par- vient à une longueur de quatre Ou cinq décimètres. La mâchoire inférieure de ce poisson est plus avancée que la supérieure ; les lèvres sont grosses ; l'œil est grand ; et toutes les nageoires sont comme marbrées de couleur de chair, et de gris ou de bleu. Le spare hcmisphère habite dans le grand Océan ' Sparus chrysomelanus. Chrysomelanus piscis. Flumier, ]jeinlitrcs sur vélin , déjà ci/éen. * Sparus heniispliEeriuin. 3 Sparus pantherinus. * Sparus biachion. 5 Spaïus meaco. Mullus fasciatus. Thunherg, Voyage au Japon. * Sparus desfontalues. 7Y. à. /^frye tSo £ ^ 1. ^l'^HJ^: J^an^/urm.^ riTT^' TOJM?^- .//..^u^,. J./aru^^.: JeT^'j^J^^rZfT^k^^r^ HISTOIRE NATURELLE. l6l éqiiinoxial, où il a été observé par Commersoo , qui en a transmis une figure dans ses manuscrits , avec un dessin du panthérin, et un dessin du hrachion , que l'on trouve l'un et l'autre dans les eaux où l'on pèche le spare hémisphère. Ce dernier thoraciu a la dorsale et l'anale très-longues et très -larges ou très-hautes; cette nageoire de l'anus est d'ailleurs parsemée de petites taches. La tête du méaco est comprimée; et ses nageoires sont tachetées de brun : le nom que nous lui avons donné, rappelle une grande ville du Japon , et indique qu'on le pèche dans les eaux de cette contrée , où Thunberg l'a observé. Quant au spare desfontaines, nous le dédions, par la dénomination que nous lui donnons, à notre célèbre et excellent ami Desfontaines, notre confrère à l'Institut national, et notre collègue au Muséum d'histoire na- turelle, qui l'a trouvé dans les eaux thermales, pendant son intéressant vojage en Barbarie. Le citoyen Des- fontaines a vu ce poisson dans les eaux chaudes des deux fontaines de la ville de Cafsa au rojaume de Tunis. Ces eaux firent monter le thermomètre de Réaumur à oo degrés au-dessus de la glace, dans le mois de janvier, ou de nivôse, saison où, dans cette partie de TAPrique, la température de l'atmosphère varie pendant le jour de dix à quinze degrés. Ces eaux chaudes sont fumantes, mais elles n'ont pas paru minc- rcJesau citojen Desfoutaines; et lorsqu'on les a laissées TOME lY. 21 J 62 HISTOIRE NATURELLE. se refroidir, elles sont bonnes, très-limpides, et les seules dont fassent iis^ige pour leur boisson les habi- tans de la ville de Cafsa et des environs. Nous consi- gnons ce fait important' avec d'autant ]:)his de soin dans cette histoire , que le citoven Deslbntaines a trouvé la même espèce de spare* dans les ruisseaux d'eau froide et saumatre qui arrosent les plantations de dattiers à Tozzer ^ 'Voyez le Discours sur la nature des poissons y et l'article du spars dorade. * Note vianuscrilc conimuiiiiiude par le citoyen Desfontaines, ^ 9 ou lo ravons à chaque pectorale du spare clirysoniélane. 6 rayons ù chaque thoracine. 12 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons i\ chaque pectorale du spare hémisphère. 6 rayons à chaque thoracine. i3 rayons à la caudale. 12 rayons à chaque pectorale du spare panthérîn- II ou 1% rayons à la nageoire de la queue. 11 rayons à chaque pectorale du spare brachion. 10 rayons à la caudale. 9 rayons à chaque pectorale du méaco. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 3 3 ravons à chaque pectorale du spare desfoniaincs. 6 rayons à chaque thoracine. 3 5 rayons à la caudale. LE SPARE ABILDGAARD', LE SPARE QUEUE-VERTE', ET LE SPARE ROUGEOR^' IjE premier de ces spares habite auprès de Sainte- Croix en Amérique. La tête de ce poisson est grande, large et comprimée; ses lèvres sont grosses; l'orifice de chacune de ses narines est double. Un individu de cette espèce avoit été adressé au professeur Abild- gaard, ami de Bloch à qui nous devons la connois- sance du spare qu'il a dédié à son ami , ainsi que celle du spare queue-verte. (]e dernier osseux se trouve et dans les eaux des Antilles, et dans celles du Japon. Il a la tête étroite; Touverture de la bouche petite; les deux mâchoires également avancées; un seul orifice à chaque narine; une partie de l'anale garnie d'écaillés ; les thoracines ' Sparus Abildgaaidi. 7^loch,pL 259. ^ Spaviis clilorourus. Blochy pi. 260. 3 Sparus auieo-rubev. Aper seu turdus eryllirinus, squarais amplis. Plumier, peintures sur vélin, déjà citées. 164 HISTOIRE NATURELLE. pointues ; de petites taches d'une nuance pâle auprès du museau; les mâchoires et presque tous les os d'une couleur verte. Plumier a laissé dans ses manuscrits un dessin du rougeor , que nous avons nommé ainsi à cause de ses belles teintes, et qui vit dans l'Amérique équinoxiaie, ou dans les environs de cette partie du nouveau monde. Ce spare devient assez grand 5 son iris est doré ; ses pectorales sont nuancées d'or et de brun , et ses autres nageoires variées d'or, de brun et de rouge *. * 12 rayons à chaque pectorale du spare abildgaard. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du spare queue-verte. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracîne. 3 5 rayons à la nageoire de la queue. 12 ou i3 rayons à chaque pectorale du rougeor, 17 rayons à la caudale. CENT DOUZIÈME GENRE. LES DIPTÉRODONS. Les Uvres supérieures peu extensibles , ou non exten- sibles ^ ou des dents iîicisiv es , ou des dents molaires, disposées sur un ou plusieurs rangs ^ point de piquans ni de dentelure aux opercules j deux nageoires dorsales; la seconde nageoire du dos éloignée de celle de la queue, ou la plus grande hauteur du corps proprement dit, supérieure , égale , ou presque égale, à la longueur de ce même corps» PREMIER SOUS-GENRE. L,a nageoire de la queue , Jourcline , ou en croissant. ESPECES. Le diptérodon PLUMIER. ( DiplMTodon Plimiierii.) Le diptérodon noté. [Diptérodon notaîus.) CARACTÈRES. 'Quatre rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos; dix -huit rayons à la seconde ; les pectorales grandes et trian- gulaires. 'Cinq rayons à la première dorsale; dix-huit à la seconde; un rayon aiguillonné et sept rayons articulés à chaque thovacine; la tête comprimée et couverte de lames écailleuses .. argentées et très-alongées*. î 66 HISTOIRE ESPÈCES. 3. Le diptérodon he x acanthe. {Dipterodon hexacanlhus. 4. Le diptérodon apron. ( Diptero do n asper. ) 5. Le diptérodon zingel, [Diptérodon z inge l. ) NATURELLE. caractères. Six rayons aiguillonnés à la première dor- sale; un rayon aiguillonné et huit rayons articulés à la seconde; cliaque mâchoire garnie d'une rangée d'incisives compri- mées et triangulaires. Huit rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos ; treize rayons à la seconde ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; la queue très - alongée ; les écailles grandes , dures et rudes. Seize rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; dix-neuf rayons à la se- conde ; la caudale en croissant ; la mâ- clioire supérieure plus avancée que l'in- férieure. SECOND SOUS-GENRE. irt nageoire de la queue , recûJigne ou arrondie. ESPECE. 6. Le diptérodon queue-ja une. [Dipicrodon cliiysourus.) CARACTERES. Onze rayons à la première dorsale j vingt- trois à la seconde ; la caudale jaune et rectilign€. LE DIPTÉRODON PLUMIER', LE DIPTÉRODON NOTÉ^ ET LE DIPTÉRODON HE X ACANTHES On trouve parmi les manuscrits de Plumier la figure du diptérodon auquel nous avons cru devoir donner le nom du vojageur naturaliste qui lavoit découvert. Ce poisson a Fœil gros ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; des incisives comprimées, pointues , triangulaires , et placées à des distances égales Tune de Tautre; chaque opercule composé de deux pièces, dont la seconde se termine en pointe , et dénué, ainsi que la tète proprement âite , d'écaillés semblables à celles du dos ; des raies longitudinales sur les joues; des gouttes irrégulières sur les opercules; ' Diptérodon Plumierii. Saigus ex auro virgatus. Plumier, viaiiuscrils de la bibliothèque natio- nale déjà cités; vol. i , pisces et aves. ' Dipferotlon nofatus. Spams nofatus. Linné, édition de Gmelin. Ilouttuyn , Act, Haarl. XX j 2 , p, 820, n. 8» ' Diptérodon hexacanthus. l68 HISTOIRE NATURELLE et des taches figurées comme de petites raies longitu- dinales, sur le corps et sur la queue. La patrie du diptérodon plumier est l'Amérique; celle du noté est la mer qui baigne le Japon. Les opercules et la queue de ce diptérodon japonois sont tachetés de noir. L'hexacanthe ' habite dans le grand Océan équî- noxial, où il a été vu par Commerson, qui en a laissé un dessin dans ses manuscrits. Les naturaliste^ n'ont encore publié aucune description de cet hexacanthe , non plus que du diptérodon pîunu'er*. ■ Deux ou trois pièces composent chaque opercule de l'hexacanthe j la dernière de ces pièces est terminé^ ' Le mot hexacanthe (six aiguillons) désigne le nombre de rayons aiguil- lonnés qui composent la première nageoire du dos. Le nom générique diptérodon rappelle les deux nageoires du dos , et la forme des dents assez semblables à celles d'un, grand nombre de spares: ûk , en grec, veut dire dei/x ; v-rc^tç , nageoire; eto^ovî, dent. » 4 rayons ai[;uillonnés et 8 rayons articulés à la nageoire de l'anus du diplérodoo plumier. i3 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à chaque pectorale du diptérodon noté. I rayon aiguillonné et S rayons articulés à la nageoire de l'anus. Ï4 rayons à celle de la queue. 7 rayons à chaque pectorale du diptérodon he^acant]le, 6 rayons à chaque ihoracine. 9 rayons à la nageoire de l'anus. 13 rayons à la caudale. DES POISSONS. 169' par une petite prolongation arrondie; et de petites écailles les recouvrent. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure; une bande trans- versale d'une couleur foncée est située très-près de la nageoire de la queue. TOME IV. ^^ Ï^E D I P T Ê R O D O N A P R O N ', ET LE DIPTERODON ZING EL\ Ij'apron a îa tète large; roiiverture de la bonclie est placée au-dessous du iiuiseau, petite, et en forme ' Diplerodon asper. Zindel , en Suisse. Slrœber, en Allemagne. Pteiferl , ihid. Streeber bacli, ibid. Alabuga, en Tartaric. BerscHik , chez les Calmouques. Perça asper. Linné, édition de Gmelin. Persègiie apron. Danhenton et Ha'iy , Encyclopédie métjiodique. W. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie inéiJi.odii]ue. Perche apron. Bloch^pl. xo'j^fig. 1,2. Perça lineis ulrinque octo vcl iiovem transvcrsis nigris. Âricdi, gen. 40-, syn. 67. Apron. Rondelet, part. 2 , chap. 29. Asper pisciculns. Jonslon, lib. 3 , ///. i , c. 11 , tab. 26 ■, fig. 18. Id. Charlet. p. loj. Id. TVMiighljy , p. 293, tab. 5^ 14, yig, 4. Id. Maj. p. 98, n. 26. Asper pisciculns, gobioni similis, et gobius asper. Gesner, p. 4o3 , 478 y paralip. 19; et (germ.) 162, /;. Aldrovaiid. lib. 5, cap. 28 , p. 616. Perça dorso dipterygio, etc. Gronoi>. Zooph.p. 92, n. 3o3 , |3, Asper verus stieber. Schceffer, Fisc, Eatisb.p. (^ç^^fig. 6, 7, HISTOIRE N A -T U R E L L E I ^ t de croissant; chaque narine a un double érifice; une seule plaque ou lame coitiposè chaque opérCuie;4'ai*ius est plus près de la tête (|Ue de la caudale, qui es4, fourchue; la couleur générale est jaunâtre, le dos noir, le ventre blanc; trois ou quatre l)andes trans-- Tersales et noires relèvent le ton de la couleur géné- rale ; et les nageoires sont jaunes. L'apron habite dans le Rhône et dans d'autres rivières de France, en Allemagne, et particulièrement dans quelques lacs et dans plusieurs rivières de la Bavière., dans le Volga et dans le Jaïk, qui portent leut'S' eau?^ à la mer Cas[)ienne. I! parvient à la longueur de deux ou trois décimètres. Ses œufs sont petits et biàn- châtres; il les dépose ou les féconde au commencement du printemps; et c'est alors qu'on le pêche avec de§ fîîets OH à l'hameron ,' parce que, dâiisf toute autre sai- son-, il se tient presqtî-e- toujours au- fond de l'eau. On le prend cependant quelquefois pendant l'iiiver, au- dessous des glàcé^^-. îï'^e'i^ourrit d'inséctes et d^ 'f ler^ Il arrive souvent (ui'en les cherchant dans la vàs^,' il ■ ■ „■!..; -ni ,. J j:.j ;::u . ; .;-i s- r/j-AÏ'J — :^ : , i=i—^ ^ ■<■ ' Dipterodon zingel. Cingle, dinis qxielques outrées de France. '' ■' • Kolez , en Hongrie. . - ; : ' \ \ .iVsf :i(>) Perça zingel. /--/////('j ei//7/o7z de Gmclin. -r Persègne zingel. JJ.iirùento/i et, ITany, Encyclopçdie iiiéthoiiique. "*• \é. ^onnaterre , planches tte î" Encyclopédie méthodique. '' 'J'Ji/i'.. .Z.\vi^*i\. Kramer, elench.'h^d. jf) j<) Qrr,noi', Ztwph. n. 3o3. Perche cingle. BÏcch, pL io6. 17s HISTOIRE NATURELLE avale un peu de limon ; et comme ce limon est mêlé avec des paillettes d'or dans quelques unes des ri- vières qu'il habite, on a trouvé dans son estomac de ces paillettes métalliques 5 et c'est ce qui a fait dire au vulgaire des pêcheurs , dans certaines contrées , qu'il se nourrissoit de molécules d'or. Sa chair est saine et de bon goût. 11 perd difficilement la vie , lorsqu'il est retenu hors de l'eau ; et voilà pourquoi on peut faci- lement le transporter d'une rivière ou d'un étang dans un autre sans le faire périr, sur -tout lorsque la tem- pérature de l'atmosphère n'est ni trop froide, ni trop chaude. Le zingel a la tète grosse et aplatie de haut en bas; l'ouverture de la bouche large et placée au-dessous du museau; le palais garni, comme les mâchoires, de dents pointues ; la langue dure et un peu libre dans ses mguvemens; chaque narine garnie de deux ori- fices; ces orifices et les jeux situés dans la partie supérieure de la tête ; l'opercule formé d'une seule piècjS ; les écailles dures, dentelées, et fortement atta- chées à la peau; la couleur générale jaune, avec le ventre blanchâtre, des taches et des bandes transver- sales brunes. On voit le zingel dans TAllemagne méridionale , particulièrement dans le Danube , et dans d'autres rivières, ainsi que dans plusieurs lacs de la Bavière et de l'Autriche. Il présente souvent une longueur de quatre ou cinq décimètres , et son poids est alors DES POISSONS. lyS d'un ou deux kilogrammes. Sa chair est blanche. Ferme, agréable au goût, facile à digérer. Ses habi- tudes ressemblent beaucoup à celles de l'apron. Il est néanmoins vorace ; et, excepté le brochet, presque tous les poissons qui vivent dans les mêmes eaux que ce diptérodon , craignent de rattaquer,^ cause de la force de ses piquans et de la rudesse ^le ses écailles: auss^i multiplie-t-il beaucoup , malgré la guerre que les pêcheurs lui font. Le canal intestinal du zingel ofl're trois cœcums ou appendices, et trois sinuosités. Ses œufs sont jaunes et de la grosseur des graines de pavot. La vessie nata- toire est blanche, mais pointillée de noir*. * 7 rayons à la membrane branchiale de Kaprori. II à chaque pectorale. 6 à chaque thoraciue. 9 à la nageoire de l'anus. 38 à la caudale. 42 vertèbres à l'épine du dos, et 16 côtes de chaque côté de la colonne vertébrale. 14 rayons à chaque pectorale du zingel. 6 à chaque tlioracine. i3 à la nageoire de l'anus. 14 à celle de la queue. 44 vertèbres à l'épine du dos, et %z côtes de chaque côté de la colonne vertébrale. EÈ DIPTÉRODON QUEUE- JAUNE Ce dip(ért)t|ôu a été observé dans les mers voisines :^ie la Caroline. Il a la tête argentée.,, çt le corps par^ ;seaié de traits et de points noirs %",(•)" ' Diplerodon chrysouriis. ... Perségue queut-iiiune. -Dciiibenfon et Bavy, Encyclopédie Tuéthpdhjue. îd. B o II liai érT€\ planches de V Encyclopédie méthodique. ^ 7 rayons à la membrane brancluale du diptérodon queiie-j'aunr. i6 rayons à chaque pectorale. T rayon aiguiliôi^né et 5 rayons articulés à cliaque tlioracinCo 13 rayons à l'anale. J19 rr.yons à la naoeoire de. la queue. ^ CENT TREIZIÈME GENRE. 1) Sii09j2iin 110 i. cnovfiT iwd 4 K r.> . ;;3|j îs^^î^înab c^Mij^^^j^^^f 'I;U^T'5 A N Si ' nq bI ja'J'fyrif, en! oûp aohii. t//ze dentelure d une ou à phisieuh pièces de chaque opercule,; .point de pi(j,imas à ces pièces;, une seule nageoire do rsahf un h&ul harhUlon ou point de bar- tnllon aux mac noires. A IL r> I T a .y. h it u a .t li ^E/K;l,;M"î!'l:^çi'^i'a e n r e. La nageoire de la queue, fourchue, ou en croissant, - . . .,. ■->> ESP E-C E S. ! .,^1 ,1 Le LUTJAK.yiRGINIEX. [Liiijauus virginicus.) ,,. ; ., . CARACTERES. "Onzérrfyotls algùilfonnés et seize Payons ar- ticulés à la nagemre du dos; trois rayons aiguillonnés el dix rayons articulés à la nageoire'' de l'anus 3 des raies longitudi- nales bleues ; deux bandes transversales brunes > l'uiije sur la tête, et l'autre sur la poitrine. Le 'L'T^^T^iA^'N' '•{-f.hijmHts ' cintliias. (JJix rayons aiguillonnés et quinze rayons ar- ticulés^à la-, dorsale ;■ trofis rayons aiguil- (^ lonnés et si^ rayons articulés a lanalc ; ie V I se ('la second aiguillon de la dorsale très -long; tête , le corps et la queue rouges. Ï76 HISTOIRE ESPÈCES. N  T U R È L L E Le lutjan T)E l' Ascension. { Lutjanus Ascensionis.) 4. Le tUTJAN- STIGMATE. ( Lutjanus sligma,) S. Le I. utjan strié. ^Lufjamis striatiis.) 6, Le eutjan pentagramme. [^Lutjanus peiitagramma.) Le tuTJAN argenté. {Lutjanus argentçus,) CARACTERES. 'Onze rayons aiguillonnés et seize rayons arti- culés à la nageoire du dos ; quatorze rayons à l'anale; huit rayons à chaque thoracine ; les écailles dentelées; deux dents plus grandes que les autres; la par- tie supérieure de l'animal rougeâtre 5 l'In- férieure blanchâtre. Dix-huit rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale; neuf rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; une empreinte sur chaque oper- cule ; des fîlamens aux rayons de la dor- sale. (Treize rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; le second rayon de l'anale très-fort. Dix-sept rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; des fîlaraens aux rayons de la nageoire du dos; cinq raies longitudinales alternativement blanches et brunes. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les orifices des na- rines tubuleux ; les dents très-effilées ; la couleur générale d'une blancheur écla- tante ; une tache noire sur la partie anté- rieure de la nageoire du dos» DES ESPÈCES. Le t. u t j a n s F. r r a n . [Lutjan'Js serran,) POISSONS. 177 Le l u t j a n é c u n j: u I l . [Lutjamis sciurus.) Le l u t j a n j a t' n e . (^Luljanus lu feus.) Le lutjan oeil-d'or. [LiUjanus chrjsops.) z. Le lutjan N a G K O I R E s - R O U G E S . ( fjifjaniis erjtfiropleriis.) TU ME IV CARACTERES. Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés h. la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à l'anale; les dents du milieu des mâchoires, aiguës, et plus petites que les autres ; les côtés de la tête rouges; des raies longitudinales rouges, ou jaunes et violettes. 'Douze rayons aiguillonnés et dix sept rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; la dorsale échancrée ; des raies bleues sur la tête. Huit rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et douze rayons articulés à l'anale ; les deux mâchoires également avancées ; les dents granuleuses ; le corps élevé; la couleur générale argentée ; des raies lon- gitudinales dorées. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à celle de l'anus; les deux mâchoires égale- ment avancées; les dents petites, aiguës et séparées les unes des autres; l'iris large et doré; la couleur générale argentée; le dos violet. Onze, rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés à l'anale; les deux dents du devant de la mâchoire supérieure plus longues et plus grosses que les autres ; la partie antérieure du palais 23 178 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. J2. Le lUTJAN NAGEOIRES-ROUGES. [Lntjivius eryihropteriis.) j3. Le lutjan hamrur. [lu tja n u s h a m ru r.) 14. Lç tUTJAN DIAGRAMME. {Lut j anus dingramjna.) 1.5. Le lutjan bi-octt. ( Lutjamis Blochii.) CARACTER ES. hérissée de très-petites dents; un seul orifice à cliaque narine ; la couleur générale ar- gentée 5 le dos brun ; les nageoires rouges. / Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à l'anale ; la -caudale en croissant ; la lèvre supérieure extensible; une rangée de dents auprès du gosier; le bord des écailles membraneux ; la couleur générale d'un rouge de cuivre. Neuf rayoos aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en crois- sant ; les écailles dures et dentelées ; la dorsale échancrée ; la couleur générale blanche ; des raies longitudinales brunes ; deux raies obliques et brunes sur la na- geoire de la queue. Neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et liuit rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la caudale en croissant; le devant de la té(e dénué de petites écailles; les dents des deux mâchoires courtes et recourbées ; celles de la mâ- choire d'en - haut répondant aux inter- valles de celles d'en-bas; le dos arrondi; le ventre caréné ; la couleur générale blanche ; le dos jaunâtre ; des bandes étroites , transversales, et bleues , placées au-dessus de la ligne latérale ; des raies jaunes et longitudinales , situées au-des- sous de cette mênae ligne. DES ESPÈCES. '79 ié. Le iutjan verrat. [lu tj art us verres.) 17, Le LUtJAN M A C II O P H T W A I .M F . \ Lutjanus macrophth.ilmus.) J 8. L E E U T J A N V O S :M A E E [Lutjanus Fosinueri.) Ï9i Lft tUtïÂi* ELEIl'tIQVE. ( T uljdnus ëUip'îcus.) POIS SONS. CARACTÈRES. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant ; le mu- seau proéminent j la nulchoire inférieure plus avancée que la supérieure; quatre grandes dents pointues et recourbées , pla- cées sur le devant de chaque nsâchoire; la partie supérieure de l'animal , d'une cou- leur pourpre ou violette; l'inférieure ar- gentée. Dix rayons aiguillonnés et treize rayons arti- culas à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à celle de l'ailus;la caudale en croissant; les yeux très-gfàhds-; toute la tête revêtue de pe- tites écailles; un seul orifice à chaque na- rine } l'anuS beaucoup plus près de la tête que de la caudale; le dos jaunâtre; le ventre blanc. f Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- Y culés à la dorsale; trois rayons aiguillon- \ nés et sept rayons articulés à la nageoire I de l'anus ; la caudale en croissant ; les deux rhâclioires également avancées; deux orifices a chaque narine; la couleur géné- rale rouge; le ventre d'un jaune violet; unéYaie jaune , longitudinale, et parallèle à là ligiie latérale. 't)ix rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et sept rayons aiticulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en croissant; i8o HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. Le LriTJAN ELLIPTIQVE, ( Liiijanus cllipllciis.) 20. Le tUTOAV JAPONOIS. [Lutjanitsja]:onicus.) . Le rUTJAN HEXAGONE. ■{Lutjanits hexagonus.) a2. Le lutjan croissamt. {^Lutjanus lunulatus.) CARACTERES. i toute ]a fête couverte de j)elites écailles 5 (une ellipse grande et violette placée sur la partie supérieure de l'animal. Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus 5 la caudale en croissant ; les deux mâchoires également avancées 5 toute la tétf couverte de petites écailles; un seul orifice à chaque narine; la partie supé- rieure du poisson , jaune ; les côtés d'un jaune moins foncé; le ventre rougeâtre; presque toutes les nageoires rouges. Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire de l'anus; la dorsale échancrée; chacune des deux faces latérales de l'ani- mal représentant un liexagone alongé; toutes les pièces de chaque opercule den- telées ; des lames dentelées autour des yeux ; plusieurs rangs de dents mousses à chaque mâchoire. 'Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; sept rayons à chaque thoracinej les deux nuiclu ires égales; des dents cro- chues et fortes à la mâchoire supérieure j le sommet de la tête dénué de petites écailles ; les opercules revêtus d*écailles semhlables a celles du dos ; une tache noire, eu forme de croissant, sur la eau* dale. DES P OISSONS. l8 ESPECES, i3. Le lutjan galon-d'or, {Inljaiius aureo-i'iltatus.) CARACTERES. Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons aiti- ciilés H la dorsale j trois rayons aiguillon- nés et sept rayons articulés à l'anale; un aiguillon louvné vers le museau, au-des- sous de chaque œil 5 une raie longitudinale d'un jaune doré 5 la couleur générale blan- châtre. 24. Le ï-vttjan G Y M N 0 C É p H A L E. ( Lutjanus gjmnocephaliis.) Huit rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; deux ou trois rayons aiguillonnés et dix niyons articulés à l'anale; la tête et les opercules dénués de petites écailles; la mâchoire inférieure plus avancée rpîe la supérieure; la dorsale échancrée; la portion antérieure de cette nageoire très -haute et triangulaire; le second aiguillon de cette portion anté- rieure, plus long que les autres rayons de cette nageoire du dos. 25. Le lutjan triangle. {Lutjamis triaiigulum.) >6. Le lutjan microsto-aî'^. {^Lutjanus iiiicrostciriU^.) Trente-six rayons à la dorsale ; un ou deux rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la dorsale un peu échancrée ; la tête et les opercules couverts d'écaillés semblables à celles du dos; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; la lèvre supérieure double; une tache fon- cée, bordée d'une couleur très-claire , et triangulaire , à la base de la nageoire de la" queue. Neuf rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la dorsale; l'anale en forme de faux ; la tête conique et alongée ; l'ouver. de la bouche petite; une dentelure es delà nuque j les pectorales étroites 5. Iture aupri i82 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 26. Le lutjan microstome C A R A C T K R E S. un grand nombre de taches foncées, nrê- . . , gulières et très-petites, sur le corps et sur [Liitjamis microstomus.) \ , ' t^ la queue. SECOND SOU S-G E N R E. La nageoire de la (jueiie, ou terminée par une ligne droite, ou arrondie. ESPECES, ij, Lk lutjan decacanthf,. (Lr.-ijanus decacanthus.) 28. Le lutjan scina. ( Liitjanus ecina.) li E, LU T J AN I. A. P I N V. . {lufjiiai/s lu p nia.) CARACTERES. Dix rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la nageoire du dosj trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus j des filamens à la dor- gale ; de petites écailles sur la membrane de cette même nageoire du dos ; des raies longitudinales alternativement blanches et brunes. Dix-huit rayons aiguillonnés et trej'ze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l'anale; les dents antérieures très-grandes; un enfoticetiient enitt les yeux , et un sillon au-devânt de l'enFoncement ; la ligne la- térale interrompue; le corps varié de ver- dâtre, de blanc et de jaune. Quinze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés a la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et douze rayons aiticulés à la nageoire de l'aiuis; une petile bosse au- devant des narines ; la dernière piède de chaque opercule échancrée ; la partie DES POISSONS. i83 20. ESPECES. LUTJAN LAPINE. .utjanus la]'>ina.) 3o, ( Liiljanui, raincnlaceus.) $1. Le lutjan oeillé. [Lutjaniis ocellatiis.) Le lutjan bossu. {lAitjanus gibhus.) CARACTERES, supérieure du poisson brune , l'inférieure blanchâtre; les côtés d'un verd jaunâtre; trois raies longitudinales composées- cha- cune d'une double rangée de petites taches rouges. Neuf rayons aiguillonnés et douze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; les mâchoires égaleziient avan- cées ; la lèvre supérieure extensible ; quatre dents quatre fois plus grandes que les autres , au milieu de chaque mâchoire ; la ligne latérale élevée, et rameuse vers le haut ; les filamens des premiers aiguillons de la nageoire du dos, deux fois plus longs que le rayon auquel ils sont attachés; les écailles grandes, arrondies, et non dente- lées.. Quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l'anale j le dos d'un brun jaunâtre; des raies bleues sur la lêtej une tache bleue, alongée , bordée de rouge, au-dessus et au-dessous de laquelle aboutit un trait écarlaîe, et placée derrière ou auprès de chajue œil. Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la dorsale} trois rayons aiguillon- nés et onze rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie; les écailles grandes; la nuque et le dos très-élevés ; la couleur gé- nérale variée d'or et d'azur; un croissant d'une couleur foncée au-dessus des yeux; les nageoires du dos et de l'anus, d'un verd de mer, tacbeté de noir. 84 IT I S T O ï R E K xi T U R E L L E ESPECES. O?). I.E LUTJAN OTIVATUE. [Lutjanus olivaceas.) 34. Î-TÎ Î.UTJA,N CîlUN-XrCH. ( 7 u/j,:/nis Brun n ici/ a'.) 3.5. Lr lutjan marseiixois. ( ' uljainis massiliensis,) 36. Le .LUT.TAN iOKlATiQUE. ( / uljanus adriaticiis.) CARACTERE S. Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus; les dents de devant aiguës; les deux du inilleu éloignées l'une de l'autre; la couleur générale d'un verd d'o- live ; une tache bleue et bordée de rouge, à l'extrémité de chaque opercule; une tache noire presque au bout de la queue. Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aîguil- I lonnés et onze rayons articulés à la na- / geoire de l'anus; la tête pointue; l'ouver- \ ture de la bouche petite ; la couleur géné- 1 raie h: une ; dos raies bleues et tortueuses sur la tête; des raies et des taches bleues sur le corps et sur la queue. .Quatorze rayons aiguillonnés et onze rayons ailiculés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus; une seule rangée de dents; les dents antérieures plus grandes que les autres; la. couleur générale olivâtre , avec neuf ou dix raies bleues et longitu- dinales de cliaqiie côté, ou présentant une sorte de réseau, composé de rouge foncé et d'argenté verdâîre ; les pectorales bleues. Dix rayons aiguillonnés et douze r.iyons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'a- nale; les dents (rès-menues; des raies jaunes et obliques sur la tête; une tache noire veis l'extrémité de la dorsale; quatre bandes transversales, larges et brunes; les tlioracines noires. DES ESPÈCES. 07. Le lutjan magnifique. (Lufjaiius magnificus.) POISSONS. i85 CARACTÈRES. 'Douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; la couleur générale argentée; huit bandes transversales brunes; les rayons aiguillonnés de la dorsale argen- tés sur les côtés. 38. Le lutjan polymne. [Lutjanus pnljmna,) Onze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos; deux ou trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les deux mâchoires également avancées , et garnies d'un grand nombre de petites dents; un seul orifice à chaque narine; la tête cou- verte d'écaillés petites et dentelées; la dernière pièce de chaque opercule , plus dentelée que la première; la ligne latéral» interrompue; la couleur générale d'un brun clair, avec trois bandes transversales, \^ larges , blanches , et bordées de noir. 59, Le lutjan paupière. ( Tiiijanus palpehj-alus.) Douze rayons aiguillonnés et vingt un rayons articulés à la dorsale; deux ou trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus; la ligtie latérale très- courbe ; une tache brune sur l'œil. 40. Le lu'tjan noir,. {^Lutjanus alrarius.) Huit rayons aiguillonnés et trente -trois rayons articulés à la dorsale; vingt -six rayons à l'anale ; la dernière pièce de chaque opercule ciliée ; la ligne latérale droite; la couleur générale noire; les na- geoires rayées ou tachetées de blanc. TOME I y. 24 i86 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 41. Le LTJTJAN CHKYSOPTir,.E. [Liitjanus chrjsopterus.) CARACTÈRES. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; la dernière pièce de chaque opercule festonnée 5 l'ou- verture de la bouche petite; la mâchoire d'en-haut un peu plus avancée que celle d'en-bas ; l'une et l'autie garnies d'une seule rangée de dents pointues et recour- bées ; le dos arrondi et Irès-élevé; la ligne latérale droite; les thoracines dorées et tachetées de brun. \%. Le lutjAn méhiterranéen. [Lutjivius mediterraneus.) Seize rayons aiguillonnés et onze rayons ar- ticulés à la dorsale ; trois rayons aiguillon- nés et onze. rayons articulés à l'anale; l'ou- verture de la bouche petite; la tête dé- nuée de petites écailles ; les rayons de la nageoire du dos garnis de fîlaraens; celte nageoire plus haute du côté de la caudale que de celui du museau; la couleur gé- nérale verte; des bandes transversales étroites, tortueuses, et bleues sur la iête^ des raies longitudinales, et d'une nuance obscure, sur la partie supérieure de l'ani- mal ; des raies longitudinales et bleues sur l'inférieure ; une tache noire sur chaque pectorale. ^3. Le LUTJAN RAYÉ. [Lutjanus vit talus.) Douze rayons aiguillonnés et six rayons ar- ticulés ^à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; les dents grandes ; des raies, longitudinales, ou des bandes transver- sales blanches et brunes, et placées à une égale distance l'une de l'autre, D ESPÈCES, ES POISSONS. 44- Le LIJTJAN ÉCRITURE. {Lutjanus scriptura.) 187 CARACTERES. Dix rayons aîguillonnés et quinze rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aiguillon- nés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; les yeux saillans ; des filamens aux rayons aiguillonnés de la nageoire da dos ; des traits semblables à des lettres , sur la tête; le dos roussâtre; des bandes transversales brunes; les pectorales et la caudale jaunes. 45. Le LUTJAN CHINOIS. {^Luljanus chinensis.) Dix rayons aiguillonnés et vingt-six rayons articulés à la nageoire du dos ; deux ou trois rayons aiguillonnés et huit rayons ar- ticulés à l'anale; la caudale lancéolée} la dorsale étendue depuis la nuque jusqu'au- près de la caudale; la mâchoire inférieure plus courte que la supérieure; la langue , le palais, les nageoires, et une grande partie du corps et de la queue, d'un jaune plus ou moins foncé. 46. Le lutjan pique {^Lutjanus hasta,). \ Douze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à la na-s geoire de l'anus; la nuque élevée; les deux mâchoires également avancées; les dents antérieures plus grandes que celles au- devant desquelles elles sont placées , et qui sont très-nombreuses ; une dentelure à la partie du corps la plus voisine des opercules; le second aiguillon de l'anale long et fort; la partie supérieure de l'ani- mal jaune, l'inférieure argentée; des \ taches ou raies cendrées. i88 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 4-7. Le lutjan selle. {Luijanus ephippùim.) CARACTERES. Dix rayons aiguillonnés et seize rayons arti- culés à la nageoire du dos 5 deux rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à Ja nageoire de l'anus ; la caudale arrondie; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure 5 les dents courtes, larges et pointues;, un seul orifice à chaque narine 5 toutes les pièces de chaque opercule et une partie de l'orbite de l'œil très-dentelées ; les bases delà dorsale, de l'anale et de la caudale, garnies d'écaillés dentelées comme celles du dos ; la couleur générale rou- geâtre ; ime grande tache noire placée sur le dos et sur l'origine de la queue , et s'étendant assez bas de chaque côté. Le lutjan deux-dents. [Lutjanus bidens.) Neuf rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie y les deux mâchoires aussi longues l'une que l'autre ; la mâchoire supérieure armée seulement de deux dents ; l'inférieure garnie d'une rangée de dents courtes et arrondies; les écailles unies; la ligne la- térale interrompue ; la partie supérieure de l'animal rouge, l'inférieure argentine 5 le menton et les nageoires verds. 4q. Le lutjan marqué. {jAUjanus notatu$.) Quatorze rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; une rangée de pores au-dessous de chaque œilj les DES POISSONS. ESPECES. 49- L E I. U T J A N M A R Q U É. {Liitjauus fiotatus.) «89 CARACTERES. écailles molles et lisses} la couleur géné- rale jaiinâtie ; plusieurs taches brunes et irrégulières 3 une tache noire sur cliaque côté de l'extrémité de la queue. 5o. Le lutjan lïnk£. {Lutjanus Lînkii,) Quinze rayons aiguillonnés et onze rayonô articulés à la dorsale j trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à l'anale 5 la caudale arrondie ; les mâchoires aiussi avancées Tune que l'autre, ei garnies cha- cune d'un rang de dents tories , pointues et recourbées ; le palais et la langue lisses } un seul orifice à chaque narine ; la couleur générale d'un blanc violet} la tête grise j le museau vîolet. 5]. Le lûtjan sujunam. ( / u fja n us s u rin ainensi.^,) Quatorze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos 5 trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale } la caudale arrondie ; point de dents à la mâchoire d'en-haut ; la mâ- choire inférieure plus longue que la supé- rieure, et hérissée d'un grand nombre de dents petites, pointues et serrées; deux ori- fices à chaque narine; les écailles dures et dentelées ; de petites écailles sur une par- tie de la dorsale, de l'anale et de la cau- dale; la couleur générale rougeâtre ; des taches et des bandes transversales brunes. Si. Lk rUTJAN VERDATRE. {^Lutjaniis virescens.) Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons ar- ticulés à la dorsale; trois rayons aiguillon- nés et neuf rayons articulés à l'anale j la caudale arrondie ; les lèvres épaisses; les mâchoires aussi avancées l'une ç^ue l'autre^ ÏÇQ HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 52. Le lutjAn' "verdatkè. [Lutjamis virescens.) CARACTERES. et garnies toutes les deux d'une rangée de dents pointues et serrées ; le palais et la langue lisses ; des deqts arrondies auprès du gosier j un seul orifice à chaque narine j les écailles lisses et minces; la ligne laté- rale interrompue; la couleur générale jau- nâtre; les nageoires vertes. 53.^ Lb lutjaw groin. {Lutjanus rostratus.) Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; le museau alongé ; la mâ- choire inférieure plus avancée que la su- .péiieure ; les deux mâchoires armées de dents menues , pointues et très-serrées ; un seul orifice à chaque narine; le dos violet } les côtés jaunâtres. 64. Le lutjan NO'r.v&oiEN, ( Liiijaims norvegi-ciis.) Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; les deux mâchoires égales en longueur, et garnies chacune d'u;n rang de petites dents très- serrées ; dcs,:dents arrondies au gosier; les ,( lèvres grosses ; un seul orifice à chaque narine ; plusieurs pores autour des yeux ; la dernière pièce de l'opercule terminée par une prolongation arrondie; les écailles dures, dentelées, et fortement attachées à la peau ; la nuque et le dos violets ; les côtés et le ventre jaunes ettaclielés de violet. DES ESPÈCîE s. POISSONS. C A R A CTÈTIES. 191 55, Le I.TJTJAN J OURDI N. (Lutja/ius jourdin,) .56. :L!E tVTJAN ARGUS. [Linjaniis argus.) 57. Le LtJTJAN JOHN. [Liitjcvius Johnii.) Onze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguil- lonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie ; la tête comprimée et toute garnie de pe- tites écailles ; la nuqae élevée ; les deux mâchoires également avaricéés , et héris- sées d'un grand nombre de petites dents; un seul orifice à chaque narine; les écailles dures et dentelées ; le dos caréné ; le ventre arrondi ; la couleur générale d'un brun mêlé de reflets dorés; deux bandes trans- versales blanches. Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons ! aiguillonnés et neuf rayons articulés à la î nageoire de l'anus; la caudale arrondie; la tête, le corps et la queue, couverts d'écaillés dures , Irès-petiles et dentelées; 1 la mâchoire inférieure plus longue que I celle d'en-haut ; deux orifices à chaque I narine; la- couleur générale bleue; des i taches petites , brunes , et en forme de \ cercle. ' ' ; Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à l'a- nalej la caudale arrondie; toute la tête revêtue de petites écailles; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la su- périeure ; les dentelures de la pièce anté- rieure de l'opercule très - profondes ; la couleur générale argentée ; des tache* noires sur le dos. ÎO£ HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 58. Le lutjan tortue. [Lvfjanus testudo.) CARACTERES. 'Dix-huit rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; dix rayons aiguillon- nés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; la tête couverte en entier de petites écailles ; un seul orifice à chaque narine ; les deux mâchoires presque également avancées; plusieurs rangées de dents serrées ; une. dentelure auprès de chaque œil; la pièce postérieure de chaque opercule dentelée ; la couleur générale brune. 59. Le ruTjAN rjLUMiER. [Lutja?ius Plumierii.) Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et treize rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la caudale arrondie; toute la tête garnie de petites écailles ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine; la couleur générale jaune; huit ou neuf bandes transversales brunes; une grande tache noire entre la dorsale et la caudale. 60. Le lutjan oriental. [Lufjanus orientalis.) '^Onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie; de petites écailles sur la fêle; la nuque élevée; la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure; utie seule ouverture à chaque narine; les yeux rapprochés; la couleur générale blanche ; le dos et la tête jaunâtres; quatre raies longitudinales et brunes de chaque côté de l'animal. DES ESPÈCES. POISSONS. 193 C ARACTERES. 6j. Lk lutjan tacheté. ILiUjanus macuîatus.) éz. Le ruTJAN ORANGE. ^Lutjanus aurantius.) ^Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articu'és à la dorsale} trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; toute la tête couverte de petites écailles; la nuque et le dos (rès- élevés; les deux mâchoires presque également avancées ; les dents pointues et très-courtes; un seul orifice à chaque narine; les yeux rapprochés; des taches très-grandes, irréguliêres et noires; presque toutes les nageoires rougeâfres. - i lonnés et huit rayons articulés à l'anale ; les troisième et quatrième rayons aiguil- lonnés de la nageoire du dos garnis d'un long filament ; sept bandes transversales bleues. j Six rayons aiguillonnés et seize rayons arti- culés à la nageoire du dos ; un ou deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés la nage oire de l'anus : la mâchoire in- férieure plus avancée que la supérieure j deux orifices à chaque narine; toute la tête couverte d'écaillés semblables à celles du dos ; la seconde pièce de chaque opercule non dentelée , et très-prolongée vers la queue; la nuque très-élevée et arrondie 5^^ le ventre gros. LE LUTJAN VIRGINIEN', LE LUTJAN ANTHIAS% LE LUTJAN DE L'ASCENSION^ LE LUTJAN STIGMATE % ET LE LUTJAN STRIÉE Les lufjans ont beaucoup de rapports avec les spares; ils ont r^çu , comme ces derniers , des armes remar- quables, au moins relativement à leur force et à leur ' Lutjanus virgînlcus. Sparus virgînicus. Linné, édition de Gmelin. Spare rhomboïdal. TDaubenton et Haùy , Encyclopédie méthodique. ïd. Bonnatene, plaitches de l'Encyclopédie méthodique. = Lutjanus anfhias. 'l«f«î 'X^'"^ î poisson sacré. Kci.\Ar/ji\i(^ beau p.isson. K«AA«w'vu//.o5 , d'un beau nom. E AAoTra, AvAoTri'c.s-, -par Aristoie, A^vAM'Tov , par Oppien. Meerscharer , par les Allemands. Meerheiliger , id. Rundkopf, id. ^Rothling, id. The red gvunt , par les Anglais. Labrus anthias. Linné, édition de Gmelin^ Labre barbier. Daiibenton et Haiiy, Encyclopédie méthodiqueo Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. 198 HISTOIRE NATURELLE grandeur. Mais celles des spares, consistant dans plu- sieurs rangées de dents propres h déchirer une vic- time, ou à écraser de dures enveloppes sous lesquelles leur proie tâche en vain de trouver un abri, paroissent destinées, pour lattaque plutôt que pour la défense. Antlilas barbier. Bioch, -pi. 3r5. Labrus totus rubescens , caudà bifurcâ. Artedi, syn. 54. O dvj'ia.;. Aristot. lib. 6 , cu]i. 17 ; e/ lib. g , cay). 2 et '6']. Id. Mlian. lib, i , cap. 4 ; lib. 8 , cap. 28 ; et lib. 12 , cap. 47. Id. Oppian. lib. 1 y p. ro. Id, Aihen. lib. 7, p. 2B2. * Anthias. Oçid. Halieuticon , per Grjphium j aniio i537, v. 4.5. Id. Pliii. lib. 9, cap, 58. Première espèce d'anthias, nommée barbier. Rondelet ^ première partie, lii>. 6 , chap. II. Anthiae prima species. Cesjicr, p. 55, 62; et (fferm.) i3. Anthias primas Rondeletii. JVillughbj, p. 325. Id. Raj. p, i38. Catesbj , Carol. 2 , p. 25 , fab, 25. ^ Liitjanus Ascensionis. Perça Ascensionis. Linné , édition de Gnielin. Persègue , perche de l'isle de l'Ascension. Eonnalerrej planches de l'Eu cyclopédie met ho diqiie. Osbeck, II. p. 388. * Lutjauus siigma. Perça stigma. Linné, édition de Gmelin. Persègue stigmate. Daitbenton et Haiiy , Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Lutjanus striatiis. Perça striata. Linné j édition de Gmelin. Persègue striée. Daubenton et Havyy Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. DES POISSONS. \ijij pendant que les liUjans, najant ordinairement à la place de ces instrumens puissans que les piquans de leurs nageoires et ceux de leurs opercules, ne pou- vant user avec avantage de ces aiguillons que contre l'ennemi qui les atteint et les saisit, ne semblent armés que pour se garantir des efforts d'un dangereux adver- saire, arrêter son attaque, et le contraindre à cesser sa poursuite et ses combats. Les spares provoquent et les lutjans attendent les habitans des eaux qui leur font la guerre : tel est du moins le premier apperçu qui se présente , lorsqu'on les compare. On se presse d'en conclure que les lutjans sont moins voraces , moins agités, plus pacifiques, plus sociables que les spares; et la philosophie se plaît d'autant plus à em- brasser cette idée de paix , à la produire , à l'embellir, à la métamorphoser, pour ainsi dire, en une leçon heureuse donnée par la Nature elle-même, que les lutjans montrent presque tous une ])arure agréable et riante. Et quel charme secret n'éprouve-t-on pas , toutes les fois qu'on voit l'image du bon goût , la con- venance dans les assortimens, l'élégance dans les orne- mens, et la belle distribution des couleurs éclatantes ou suaves, réunies avec la douceur des mœurs et la bonté des habitudes ? Parmi ces intéressans lutjans , le premier qui s'offre à nous , et auquel on a donné le nom de yirginieUf habite non seulement dans la Virginie , mais dans plusieurs autres contrées de l'Amérique septentrionale. £2 00 HISTOIRE NATURELLE L'anthias, qui le suit, vit clans la Méditerranée. Son nom doit venir de ocv^og, qui en grec signifierez//'; et cette dénomination, ainsi que celles de beau pois- son et de poisson d'un beau nom *, par lesquelles le désignoit ce peuple spirituel et sensible à tous les genres de beauté, qui habitoit la Grèce, indique le charmant assemblage des nuances variées et des cou- leurs rivales de celles des fleurs, qui chatoient sur les écailles de l'anthias, et le rajon alongé de sa nageoire dorsale, qui s'élève au milieu de ces reflets agTéables comme une anthère ou un pistil au sein d'un beau calice. Tous les tons que le rouge peut présenter, depuis l'éclat du rubis ou celui du grenat, jusqu'aux demi-teintes du rose le plus tendre, se mêlent en efl'et sur la surface de l'anthias avec le brillant de l'argent; et la vivacité scintillante ou la douce fusion de ces nuances toutes gracieuses plaisent d'autant plus à Fœil, qu'elles se marient avec le feu de la topaze qui resplendit par reflets fugitifs sur les grandes nageoires de ce poisson favorisé par la Nature. Peut-être sa parure n'a-t-elle pas peu contribué à le faire regarder comme socrê* par un peiq:>îe qui avoit divinisé la beauté, et qui ne pouvoit voir qu'avec en- thousiasme les emblèmes de sa divinité chérie ; et c'est vraisemblablement par une suite de cette espèce de consécration, que les anciens Grecs pensoient qu'au- "^ Fo^p? la première note de cet article. DES POISSONS. 201 ciïiî animal dangereux ne pouvoit habiter dans les mêmes eaux que l'anthias, et que les plongeurs pou- voient descendre sans crainte jusqu'au foud des mers, dans tous les endroits où ils rencontroient ce lutjan privilégié. Quoi qu'il en soit, vojons rapidement les formes principales de ce poisson. Sa tête est courfe et toute couverte de petites écailles; sa mâchoire inférieure, plus avancée que celle d'en-haut , est garnie, ainsi que cette dernière, d'un rang de dents pointues, recourbées, et séparées les unes des autres par d'autres dents plus petites , serrées et très-aiguës ; la langue ne présente aucune aspérité; chaque narine n'a qu'un orifice; et la ligne latérale est interrompue. Plusieurs des auteurs grecs et latins qui ont parlé de l'anthias, et particulièrement Oppien et Pline ^ se sont occupés de la manière de le pêcher. Selon ce que rapporte le naturaliste romain, les luljans de cette espèce étoient très -communs auprès des isles et des écueils voisins des côtes de l'Asie mineure. Un pécheur, toujours vêtu du même habit, se promenoit dans une petite barque pendant plusieurs jours de suite, et chaque jour à la même heure, dans un espace déter- miné auprès de ces écueils ou de ces isles; il jetoit aux antlîias quekjues uns des alimeus qu'ils préfèrent. Pendant quelque temps, cette nourriture étoit suspecte à des animaux qui , armés pour sp défendre , bien TOME ly. 26 S02 HISTOIRE NATURELLE plutôt que pour attaquer, doivent être plus timides, plus réservés, plus précautionnés, plus rusés que plu- sieurs autres habitans des mers. Cependant, au bout de quelfpies jours , un de ces poissons se hasardoit à saisir quelques parcelles de la pâture qui lui étoit ofiTerte : le pêcheur Texaminoit avec attention, comme l'auteur de son espoir et de ses succès, et Tobservoit assez pour le reconnoître facilement. L'exemple de l'individu plus hardi que les autres n'avoit pas d'a- bord d'imitateurs : mais après quelque temps il ne paroissoit qu'avec des compagnons dont le nombre ^ugmentoit peu à peu ; et enfin il ne se monlroit qu'avec une troupe nombreuse d'autres anthias qui se familiarisoient bientôt avec le pêcheur, et s'accoutu- moient à recevoir leur nourriture de sa main. Ce même pêcheur cachant alors un hameçon dans Tali- nient qu'il présentoit à ces animaux trompés, les rete- iioit, les enlevoit, les jctoit avec vitesse et facilité dans son petit bâtiment, mais avoit un grand soin de ne pas saisir l'anthias imprudent auquel il devoit la bonté de sa pêche, et dont la prise auroit à l'instant mis en fuite tous ceux qui ne s'étoient avancés vers le navire qu'en imitant sa témérité, et eu se mettant, en quelque sorte, sous sa conduite. Oppien raconte que lorsque dans d'autres circons- tances un anfhias est pris à l'hameçon, ses compa- aubenton et fLaiiy, Encyclopédie méthodique,. IdBjn'ia terre, planches de Vhncyclopédie méthodique. 2o6 HISTOIRE NATURELLE filament derrière chaque rajon aiguillonné de sa dorsale ; et Ion trouve aux Moluques , dans plusieurs autres contrées orientales , dans les isles de Bahaina et dans les Antilles, Je lutjan écureuil, que Linné avoit nommé le beau , à cause des nuances et de la distribution de ses couleurs , et qui en effet charme l'œil par la dorure de ses écailles qu'une bordure brune rend plus éclatantes dans leur centre , par le bleu de plusieurs raies qui régnent de chaque coté du corps et de la queue, et se marient très-bien avec celles de la tête, et par le jaune doré de toutes les ^ Lutj'anus seiurus. Grunt , en Angleterre. Id. à la Caroline. Inkhoorn-viscli, en Hollande. Squirrel-fisch, en Suéde. Blaukopf, eji Allemagne. Eichhorn-fiscb , ibid. Rothmund , ibid. Perça formosa. Linné, édition de G me! in. Persègue écureuil. Danbenion et Ha'ùy , Encyclopédie méthodique. Jd. Bonnaterrcj planches de l'Encyclopédie niéthod.iqne. Perça marina capite striato. Catesbjj Carol. a^ yo. ô , tab. 6 , fg. i. Anthias écureuil. Bloch, pi. 323, ' Lutjanus luteus. lLui]3iXi ']diune. Bloch, pi. 2\n. ^ Lutjanus clirysops. Bloch, pL 248. ' Lutjanus erythropterus. Blochj pi. 249. DES POISSONS. 207 nageoires. La tête de ce lutjaii est couverte de petiles écailles dures et souvent dentelées, comme celles du dos. La langue est large et lisse; les deux mâchoires sont aussi avancées Tune que l'autre; Ton voit deux orifices à chaque narine *. Le lutjan jaune, qui se plaît dans les eaux des An- tilles, a aussi deux orifices à chaque narine : il a de * i5 rayons à chaque pectoiale du lutjan pentagranuiir. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoiacine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan argenté. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 17 rayons à la caudale. 16 rajons à chaque pectorale du lutjan serran. I riuon aiguillonné et 5 layons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan écureuil. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 17 rayons à chaque pectorale du lutjan jaune. 6 layons à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du lutjan œil-d'or. 6 à chaque thoracine. 18 rayons a la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan nageoires-rouges. i5 à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine» 20 rayons à la nageoire de la queue. 2o8 HISTOIRE NATURELLE. plus les jeux très-grands; la dernière pièce de chaque opercule terminée par une pointe molle ; de petites écailles sur une portion de l'anale , ainsi que de la caudale, et toutes les nageoires d'un jaune couleur d'or. Bloclî a fait connoître le lutjan œil-d'or, d'après un individu de la collection de M. Linke de Leipsick. La tête de ce poisson est alongée; chacune de ses narines a deux orifices ; sa ligne latérale est interrompue; ses pectorales, ses thoracines et son anale sont d'un jaune mêlé de violet, et sa dorsale, ainsi que sa caudale, d'inie nuance brune. Au lieu de cette teinte obscure , les nageoires du hnjan jiagcoircs- rouges brillent d'une belle couleur de vermillon. Bloch avoit reçu du Japon vui individu de cette espèce. Les deux mâchoires de ce poisson sont également avancées; sa langue est lisse ; ses jeux sont gros; un sillon longitudinal peut recevoir la nageoire dorsale; de petites écailles sont placées sur la base de la caudale, et sur celle de la nageoire de l'anus. LE LUT J AN H AMRUR', LE LUTJAN DIAGRAMME', LE LUTJAN BLOCH^ LE LUTJAN VERRAT^ ET LE LUTJAN MACROPHTHALME^ Le hamriir, que Forskael a vu auprès des rivages de l'Arabie, a Jes dents des deux mâchoires, petites, égales, fortes, renflées, et un peu éloignées les unes des autres ; la dernière pièce de ses opercules est ter- minée en pointe ; et ses pectorales , dont la couleur * Lutjanus hamrur. Sciœna hamrur. Linné j édition de Gmelin. TorsTiaely Faiin. Arah. p. 45, n. 44. Sciène hosrom. Bonnaterre, planches de l'encyclopédie méthodique, ^ Lutjanus diagramma. Ikan warna , dans les Indes orientales, Warna roepanja , ibid. Prique , dans plusieurs contrées de l'Inde, Titel barsch , par les Allemands. Gestreifte rothling, ïcZ. Perça diagramma. Linné, édition de Gmelin. Persègue diagramme. Daubenton et Haiiyj Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Anthias diagramme. Bloch, pi. 820. Sparus lineis longitudinalibus luteis varius , etc. Gron, Mus. i , n. 88. Seh. Mus. 3 , tab. 27, fig. 18. TOME IV. 27 ^lO HISTOIRE NATURE I. LE est rongeâtre, sont plus courtes de la moitié que ses thoracines. Le diagramme habite les eaux des grandes Indes ; sa chair est ferme, grasse, et de très-bon goût : il parvient à une longueur de trois ou quatre décimètres; et il est assez courageux pour attaquer des poissons plus grands que lui. Sa tête est entièrement couverte de petites écailles; les deux mâchoires sont aussi avancées l'une que l'autre; les dents petites et nom- breuses; le palais et la langue lisses ; les narines per- cées chacune de deux orifices; et les jeux gros et lui peu rapprochés. Le lutjan Bloch a la mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure; le palais hérissé de dents très- petites; deux orifices à chaque narine; la dernière pièce de chaque opercule terminée par une prolon- gation un peu membraneuse; les nageoires rougeâtres; la partie antérieure de la dorsale, d'un bleu clair ou grisâtre. Ce poisson a été observé dans îe Japon ; et c'est le 3 Lutjan US Blocbii. Ikan lutjanp;, au Japon. Lutlan lutian. Biocli, pi. 245. * Lutjanus verres. Pcno Colorado , en espagnol. Lutlan verrat. Bloch, pi. 255. * Lutjanus macrophthalmus. Anlhias macropluhalmus. Bloch, pi. Sig, .DES POISSONS. 211 nom de hitjang qu'il y porte , que Bloch a attribué à un genre particulier, et que nous avons donné au genre dont nous nous occupons *. Le Japon est aussi la patrie du verrat. Ce dernier lutjan a le palais revêtu de dents petites et arrondies ; on ne compte qu'un orifice à chaque narine. Les écailles sont fortes et dentelées; on en voit de semblables à celles du dos, sur une partie de la dorsale, de Fanale et de la caudale. Cette nageoire de la queue , la base des pectorales , et la dernière * 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan hamrur. i8 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ï6 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du latjan diagramme. i6 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan blocli. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan verrat. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan macrophthalme. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 212 HISTOIRE NATURELLE. portion de la nageoire du dos, ainsi que de celle de l'anus, brillent d'un beau rouge : on remarque des teintes dorées sur la partie inférieure de l'animal. C'est encore au Japon que l'on trouve le macroph- thalme , dont le nom indique la grosseur très-remar- quable des jeux *. Ses deux mâchoires sont d'une lon- gueur égale; ses dents très-petites; les écailles dente-^ lées et dures ; les pectorales et les thoracines rouges ; et la base de la dorsale , celle de l'anale , et l'extrémité de la caudale, d'un jaune ou d'un gris mêlé de bleu. * Le diamètre de l'œil du macrophthalme est plus grand que la dis- tance qui sépare la ligne latérale de ce lutjan , de sa nageoire du dos. LE LUTJAN VOSMAER', LE LUTJAN ELLIPTIQUE', LE LUTJAN JAPONOIS% LE LUTJAN HEXA- GONE^ ET LE LUTJAN CROISSANTE XjES trois premiers de ces lutjans sont du Japon. Nous en devons la connoissance à Biocli , qui les a placés dans le genre particulier auquel il a donné le nom à^anthias, parce que leur tète est entièrement couverte de petites écailles. Mais les principes de dis- tribution méthodique que nous avons cru devoir suivre, ne nous ont pas permis d'adopter ce genre ' Lutjanus Vosmaeri. Antliias vosmaer. Blocli^ -pi. 821. * Lutjan ellipticus. Anlliias rayé, anthias bilineatus. Bloch, -pi. "^25 yfig» r. ^ Lutjanus japonîcus. Antliîas japonois. Bloch^ pi. 225 ^ fîg. 2. '' Lutjanus hexagonus. Boltok in clsoul water, par les Hollandois, ^ Lufjanus lunnlatus. Perça lunulata. Description de poissons de Sumatra , par Mungo Parl< {^Acles de la société linnéenne de Londres, vol, 3 yp, 33). 2 14 HISTOIRE NATURELLE danthias, et nous avons inscrit parmi les vrais liUjans les trois poissons japonois dont nous parions dans cet article. Le vosmaer a de très-petites dents; les pectorales, les thoracines et la caudale , rouges ; la dorsale et l'anale bleues , avec des teintes rougeâtres sur quelques rajons. Le lutjan elliptique présente un rang de dents courtes et pointues à chacune de ses mâchoires qui sont égales en longueur. On ne compte qu'un orifice à chaque narine. L'ellipse violette que l'on voit sur le dos de l'animal, est le plus souvent double; la partie supérieure du poisson est d'un verd jaunâtre, plus ou moins mêlé de brun; la dorsale, les pecto- rales et la caudale sont violettes ; les thoracines sont variées de jaune et de violet ; l'anale est noire dans sa partie antérieure, et jaune dans l'autre. Des raies étroites, obliques et verdâtres, régnent fréquemment sur le dos du japonois ; et le devant de sa dorsale est d'un violet mêlé de gris ou de blanc. L'hexagone a l'œil très-grand; les écailles fortement strié^es; le diamètre vertical de la queue bien inférieur à celui du Gorps. On n'a point encore publié de description de cette espèce, dont nous avons trouvé un. individu parmi les poissons desséchés qui font partie de la belle collection donnée par la Hollande à la France. Les nageoires du lutjan croissant sont rougeâtres, DES POISSOJSS. 21 5 e^jcepté les thoracines, qui offrent une couleur cFor ou d'orange. La pairie de ce dernier poisson est l'isle de Sumatra *. * 5 rayons à la membrane brancliiale du lutjan vosmaer. i6 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan elliptique. 14 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 6 rayons à la men)brane branchiale du lutjan japonois. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine.. 16 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à cliaque pectorale du lutjan hexagone. I rayon aiguillonné et 7 rayons articulés à chaque thoracine.. 19 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane brancliiale du luijao croissant,. 16 rayons à chaque pectorale. 17 rayons à la nageoire de la queue. LE LUTJAN GALON-D'OR', LE LUTJAN GYMNOCÉPHALE% LE LUTJAN TRIANGLE^, ET LE LUTJAN MICROSTOME^ Les eaux de Sumatra nourrissent le lutjan galon-d'or. Indépendamment du ruban doré qui nous a indiqué son nom spécifique , sa couleur blanchâtre est relevée par le beau jaune de ses pectorales et de sa nageoire de la queue : la dorsale et les thoracines sont d'un brun mêlé de blanc. Aucun naturaliste n'a encore publié la description du gj^mnocéphale , du triangle, ni du microstome , dont nous avons vu des dessins parmi les manuscrits de Commerson , et qui vivent dans le grand Océan cquinoxial, ou dans les parties de ce grand Océan voisines des tropiques. ^ Lutjanus aureo-vittatus. Perça anrata. Description de poissons de Sumatraj par Miingo TarJi [Actes de la société liiinéenne de Londres ^ vol. 3 , p. 33). ' Lutjanus gymnocephaîus. 2 Lutjanus triangulum. ^ Lutjanus microstomus. DES POISSONS. 217 Le gjmnocéphale a les dents égales et pointues , les deux premières pièces de chaque opercule dente- lées , et les narines percées chacune d'un seul orifice. On doit remarquer sur le lutjan triangle la forme de sa caudale, qui est en croissant, la double ouverture de chacune de ses narines, l'échancrure de la dernière pièce de l'opercule qui, au-dessous de cette sorte d'entaille, montre une prolongation arrondie, et les très-petites taches dont sont marquées presque toutes les écailles de la partie supérieure du poisson. Les dents du microstome ' sont petites et déliées 3 et son anus est plus près de la tête que de la nageoire de la queue ^ ' MicrostO}ne s'igm^e petite bouclie , et gyinnocêphale , tête nue, ou dénuée de petites écailles. Mfxpo?, en efFet , veut dire, en grec, petit i s'Tijji.» , bouche y yvfjLi/O'; , Jiitdj et Ki(poc'K'/i , tête. î 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan galon-d'or. 18 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. 18 à la nageoire de la queue. 7 rayons à chaque nageoire thoracine du lutjan gymnocéphale. 8 ou 9 rayons à chaque pectorale du lutjan triangle. 17 rayons à la caudale. g ou 10 rayons à chaque pectorale du lutjan microstome. TOME IV. 28 LE LUTJAN DÉCACANTHE^ LE LUTJAN SCINA^ LE LUTJAN LAPINE^ LE LUTJAN RAMEUX^ LE LUTJAN ŒILLÉ^ LE LUTJAN BOSSU% ET LE LUTJAN OLIVATRES - On a observé en Amérique le lutjan décacanthe, dont la couleur générale est d'un brun jaunâtre. Le lutjan scina et le lutjan lapine habitent dans la ' Lutjanus decacanthus. Labrus strîatus. Linné ^ édition- de Gmelin, Mus. Ad. Trid. 2 , ;y. 77 *. Labre strié. Daubenton et Baiiy , Encjclojjédie méthodique, Id. Eonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique.. ^ Lutjanus scina. Labrus scina. Linné, édition de Gmelin, ToTskael, Faun. Arah. jj. 36, n. 3o. Labre kiclûa. Bojinaterrej planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Lutjanus lapina. Labrus lapina. Linné, édition de Gmelin. ForsTiael» Faun. Arah. p. 36, «. 3i. Labre lapine. Bonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique, ■* Lutjanus ramentaceus. Labrus ramentosus. Linné, édition de Gmelin, Forshiel, Faun. Arah. p. 34, n. 28. Labre rameux. Bonnaterre ^ planches de l'Encyclopédie méthodique. HISTOIRE NATURELLE. 219 Propontide , et particulièrement auprès de Constan- tinople. Le scina a le dessous du corps et de la queue blanc, avec des raies jaunes et un peu tortueuses; les pectorales jaunes et sans tache; les autres nageoires jaunâtres et tachées de bleu. La tète du luljan lapine présente des taches rouges sur le côté, et une raie petite, ondée, et bleue au-dessous de Fœil ; ses pecto- rales sont jaunes; ses thoracines bleues ; et ses autres nageoires violettes avec des taches bleues. Forskael a le premier publié la description de ces deux lutjans, ainsi que du rameux et de l'œillé, dont l'un vit dans la mer d'Arabie, et l'autre dans celle de Sjrie. Le rameux est d'un verd mêlé de brun : il a des taches violettes sur le sommet de la tête, au-dessous des jeux , et sur les nageoires. L'œiilé , qui préfère les eaux de la Sj rie , montre auprès de chaque œil une * Lutjanus ocellatus. Labrus ocellatus. Linné, édition de Gmelin, Torskael, Faun. Arab. p. 87, n. 33. Labre œil d'écarlate. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métho- dique, ' Lutjanus gibbus. Labrus gibbus. Linné, édition de Gmelin. Gibbous wrasse. Pennant, Brit. Zpolog. 3 , 7?. 208, n, 5. Labre bossu. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique, ' Lutjanus olivaceus. Labrus olivaceus. Linné , édition de Gmelin. Brunn. Pisc. Massil.p. 56, n. jl. Labre olivâtre, Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. 220 HISTOIRE NATURELLE tache ronde et couleur d'écarlate, qui se marie très- bien avec la tache bleue et bordée de rouge qu'in- dique pour ce poisson le tableau générique des lutjans. On a péché le bossu auprès des côtes d'Angleterre. Les pectorales de ce thoracin sont jaunes ; la base de ces pectorales offre des bandes étroites , transversales et rouges j les thoracines et la nageoire de la queue sont verdâtres*. * 6 ra)^ons à la membrane bri.nchiale du liitjaa décacanthe. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoraciue. 12 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du lutjan scina. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. i5 rayons à chaque pectorale du liitjan lapine. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine» i5 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan rameux. i3 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine» 12 rayons à la nageoire de la queue. II rayons à chaque pectorale du lutjan œlllé. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. iS rayons à la caudale. i3 rayons à chaque pectorale du lutjan bossu. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan olivâtre. 28 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoraciae,. 32 rayons à la nageoire de la queue. DES POISSONS. 22 1 A l'égard de l'olivâtre, que l'on rencontre dans la Méditerranée, comptons parmi ses principaux attri- buts les teintes argentées de sa tête, celles de sa cau- dale , qui est roussâtre , et la couleur de ses aîutres nageoires , qui est semblable à celle du corps. LE LUTJAN BRUNNICH', LE LUTJAN MARSEILLOïS% LE LUTJAN ADRIATIQUE^ LE LUTJAN MAGNIFIQUE ^ et LE LUTJAN POLYMNE^ IjE brunnich ne parvient ordinairement qu'à la lon- gueur d'un décimètre; il est alongé et un peu compri- mé : sa dorsale, son anale et sa caudale sont brunes ou rousses, et tachées de bleu; les pectorales rousses à leur base, et bleues à leur sommet; les thoracines ' Luljanus Brunnichii. Labrus fusciis. Linné, édition de Gmelin. Brunn. Pisc. Massil. p. 56, n. 72. Labre serpentin. Bonnaterre j -planches de l'Encyclopédie méthodique, * Liifjanus massiliensis. Labrus 'ininiaculatns. Linné , édition de Gmelin. Brunn. Pisc. Masii/. p. 67, r?. jS ', et p. 97, n. 10. Labre rayé de bleu. Bonnaterre, planches de l' Encyclopédie viétho^. dique. ' Liitjanus adriatîcus. Labrus adriatlcus. Linné, édition de Gmelin. Labre rayé de brun. Bonnaterre , planches de F Encyclopédie méthodique, Brunn. Pisc. Massi'.p. 98, n. 11, * Lufjanus magnificus. Perça nobilis, Linné, édition de Gmelin. HISTOIRE NATURELLE. 2.20 rouges et sans tache. Il a été observé par Brunnich dans la Méditerranée, ainsi que le marseillois. Ce der- nier lutjan est aussi petit et aussi comprimé que le premier, mais sa forme générale est moins alongée. On voit souvent une tache noire vers l'extrémité pos- térieure de sa nageoire du dos. C'est encore le savant Brunnich qui a décrit le pre- mier le lutjan adriatique. Il l'a vu dans la mer de ce nom, auprès de Spalatro. La longueur ordinaire de ce poisson est à peu près égale à celle du marseillois et du brunnich. Sa nageoire de l'anus est noire à la base , et jaune à son bord extérieur. L'éclat de l'argent dont brille le magnifique, m'a indiqué le nom spécifique que j'ai cru devoir lui don- ner. Ce lutjan habile dans les eaux de l'Amérique; et les orifices de ses narines sont placés comme au bout d'un très-petit tube *. ^ Lutjauus polyinna. Tontelton , dans les grandes Indes» Id. e?i Angleterre. Den weisband , en Allemagne. Genaarde baarr , en Hollande, Perça polymna. Linné ^ édition de Gtnelin. Perça dorso monopterygio, caudà subrotundâ, corpore fasciis transver- sis albis. Gronov. Mus. 190. Seba, Mus. 3, tab. zd^Jig. 20. Persègue polymne. Daubenton et Haïiy , Encyclopédie méthodique, Id. Boiinaterre , -planches de V Encyclopédie mélhodique. Anthïas polymne. Bloch, pi. "èiG^Jig. i. * Je n'ai pas vu d'individu de l'espèce du magnifique : si ce lutia»» 22^4 HISTOIRE NATURELLE Les grandes Indes sont la patrie du poîymne. La .tête de ce poisson est petite ; la nuque élevée ; la langue lisse, ainsi que le palais; le dos caréné; le ventre arrondi '. Blocli a décrit une variété de ce beau lotjail'. Elle diffère du poljriine que nous tâchons de faire con- noître , par les quatre caractères suivans : première- contre mon opinion, n'avoit pas de dentelure aux opercules, il faudroit îe placer parmi les labres ou parmi les spares, suivant les caractères que l'observation feroit reconnoître dans ce thoracin. ' 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan brunnich. 12 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i3 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan marseilîois. 14 rayons à chaque pectorale. T rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i3 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan adriatique. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. i5 rayons à chaque pectorale du lutjan magnifique. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 17 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan polymne. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. -* Blochi pi. 3i6, fig. 3. DES POISSONS. S25 ment , le corps et la queue sont plus alongës que ceux de ce même polymne ) secondement , toutes les na- geoires sont bordées de noir; troisièmement, la partie postérieure de la dorsale , les pectorales , les thora- cines , l'anale et la caudale sont cendrées; et quatriè- mement, la ligne latérale n'est pas interrompue. TOME IV. 29 LE LUTJAN PAUPIÈRE', LE LUTJAN NOIR% LE LUTJAN CHRYSOPTÈRE', LE LUTJAN MÉDITERRANÉEN^ et LE LUTJAN RAYÉ^ Le lutjan paupière, qui habite en Amérique, ne présente jamais que de petites dimensions. Le noir et le chrjsoptère ont été vus particulière- ment dans les eaux de la Caroline, l'un par Garden , et l'autre par ce même observateur et par Catesbj. Le second de ces lutjans a la tête alongée , et couverte ' Lutjan us palpebratus. Perça palpebrosa. Linné, édition de Gmelin. Persègue paupière. Daubenton et Haùyy Encyclopédie méthodique, ïd. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. * Lutjanus atrarius. Black fish , dans la Caroline j suivant Garden. Perça atrarîa. Linné j édition de Gmelin. Persègue noire. Daubenton et Haûy , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre, planches de P Encyclopédie méthodique. 3 Lutjanus chrysopterus. Perça chrysoptera. Linné, édition de Gmelin. Perça marina gibbosa. Catesby, Carol. 2, jo. 2 , tab. %^fig, i, Persègue dorée. Daubenton et Haûy, Encyclopédie méthodique^ ïd. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. HISTOIRE NATURELLE. Sl'^h en entier de petites écailles, et l'anale ainsi que la caudale tachetées de brun *. Nous n'avons pas besoin de dire que Idinéditêiira- néen vit dans la Méditerranée. Il n'a point de petites écailles sur la partie supérieure de la tête ; et ses pec- "♦ Lutjanus mediterraneus. Perça meditenanea. Linné, édition de Gmelin. Mus. Ad, Frid. 2 , /J. 85 *. Briinn. Pisc. Massil. p. 66 y n. 82. PersègLie tachée. Dauhenton et Haiiy , Encyclopédie méthodique. îd. BoTinaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. * Lutjanus vitfatus. Perça vittata. Linné , édition de Gmelin, Mus. Ad. Frid. 2 y p. 85*, Persègue rayée. Dauhenton et Ha'ùyf Encyclopédie méthodique. ïd. Bonnaterrey planches de l'Encyclopédie méthodiqne. * i5 rayons à chaque pectorale du lutjan paupière. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du lutjan noir. 20 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan méditerranéen. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i3 rayons à la nageoire de la queue. 6 ou 7 rayons à la membrane branchiale du lutjan rayé. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 2^8 HISTOIRE NATURELLE. torales, ses thoracines , son anale et sa caudale sont rousses ou jaunes. Le lutjan rayé a été péché en Amérique. On a remarqué la force du second rajon aiguillonné de sa nageoire de l'anus. Il nous semble que c'est avec rai- son que les professeurs Gmelin et Bonnaterre ont rapporté à cette espèce le poisson du Japon, décrit par le savant Houttujn , dans les Mémoires de Har-^ lem , tome XX, /;. 326, et qui avoit un peu plus de deux décimètres de longueur. LE LUTJAN ÉCRITURE', LE LUTJAN CHINOIS', LE LUTJAN PIQUE^ LE LUTJAN SELLE\ ET LE LUTJAN DEUX-DENTS^ On ne connoît pas la patrie du liitjan écriture; il seroit superflu de dire quelle est celle du chinois. Ce dernier poisson a de petites dents aux deux mâchoires, et la nageoire du dos échancrée. On trouve au Japon le lutjan pique, dont le nom a * Lutjanus scriptura. Perça scriba. Linné, édition de Gmelin. Mus. Ad. Frid. 2 , /?. 86 *. Persègue écriture. Dauhenton et Haûy, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. ' Lutjanus chinensis. Perça sineusis. Linné , édition de Gmelin. Osbeck^ It. tho. Chin. vol. 2,p z5. Persègue chinoise. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique, ^ Lutjanus hasta. Lutjan htochQ. Bloch i pL 2^(>yjig. i. •* Lutjanus ephippium. Lutjan selle. Bloch, pi, zSo ^fig. 2. ' Lutjanus bldens. Lutjan dent-double. Bloch, pi. 261 , ^g. i. s3o HISTOIRE NATURELLE été imaginé pour désigner la longueur et la forme du second aiguillon de son anale, lequel a paru présenter ime petite image du fer d'une pique. Le palais de ce ihoracin est revêtu de dents très-petites; ses veux sont un peu saillans ; la nageoire du dos est tachetée de brun; les pectorales, les tlioracines et la caudale sont rouges ; l'anale est bleuâtre *. La langue du lutjan selle est courte, épaisse et lisse, de même que son palais; la nuque est relevée ; la grande tache noire placée sur le dos, et descendant des deux côtés de ranimai, comme une selle, s'étend d'autant plus, à proportion des dimensions du poisson, que * 7 rayons k la membrane branchiale du lutjan écriture. i3 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. i5 rayons à la caudale. i8 rayons à chaque pectorale du lutjan chinois. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue, 16 rayons à chaque pectorale du lutjan pique, I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. 18 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan selle. 19 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du luljan deux-dents. t3 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. DES POISSONS. £>3i Findivlflu est moins jeune et plus grand. Toutes les firigeoires de ce tlioracin sont d'un gris bleuâtre. Ou a jîêché cet osseux dans les Indes orientales. Le lutj^in deux-dents habite dans l'Océan atlantique boréal, et par conséquent dans une mer bien éloignée de celle dans laquelle on a observé le lutjan selle. Il n'j a qu'un seul orifice à chaque narine du premier de ces deux poissons ; cette ouverture est très-proche de l'œil. Une tache noire marque la base de chaque pectorale; chaque écaille montre une peti(e réiie lon- gitudinale , et d'un jaune pâle. LE LUTJAN MARQUÉ\ LE LUTJAN LINKE% LE LUTJAis[ SURINAM^ LE LUTJAN VER- DATRE^ LE LUTJAN GROIN^ et LE LUTJAN NORVÉGIENS Le m;&rqiié n'a qu'une rangée de dents serrées efc pointues à chacune de ses mâchoires ; sa langue et son palais sont lisses ; chaque narine n'a qu'un orifice j Jes Indes orientales *sont sa patrie. Bloch , qui a décrit le premier le lutjan linke , a ' Lutjanus notatus. Lutjan marqué. Bloch, pi. 2B1 ^fig. 2. =* Lutjanus Linkiî. Lutjan de Linke. Blochj pi. 262. ^ Lutjanus surinamensis, Stein kahlkopf , par les allemands. Steen kaal kop , par les Hollandois. Lutjan de Surinam. Bloch , pi. 253« ■* Lutjanus virescens. Lutjan verdâtre. Bloch, pi. 264, j^. !• ^ Lutjanus rostratus. Lutjan groin. Bloch, pi. zS^j^ff. 2. * Lutjanus norvégiens. Lutjan de Norvège. Bloch j pi» zSS, HISTOIRE NATURELLE. ^33 donné à ce poisson le nom de M. Linke son ami , de qui il avoit reçu un individu de cette espèce ; mais il ignoroit dans quelles eagx cet individu avoit été péché. Le lu(jan surinam, dont la patrie est indiquée par le nom que porte ce tlioracin , a la langue lisse, mais le palais rude au toucher ) chaque opercule composé de trois pièces ; les nageoires bleues ; et la caudale rouge dans sa partie supérieure *. * 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan marqué. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 16 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du lutjan linke. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i3 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan surinam. 16 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue- 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan verdâtre. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan groin. 12 rayons à chaque pectoi-ale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. iS rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan norvégien. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. T O M E I V. 3o 2-34 HISTOIRE NATURELLE. On ne doit pas oublier de remarquer, sur le lutjan. verdâtre , la forme de la dernière pièce de chaque opercule, qui se termine en pointe; les raies violettes qui régnent sur la tète, les côtés, la dorsale et l'anale; ni les deux bandes transversales, étroites, courbes, et d'un violet plus ou moins foncé , que l'on peut voir sur la caudale. Le palais et la langue du lutjan groin sont douces au toucher; et ses nageoires cowrtes. Le lutjan norvégien a aussi sa langue et son palais très-lisses; une petite membrane s'avance un peu au- dessus de chaque œil de ce poisson ; une humeur gluante sort des pores que Ton peut compter auprès de cet organe ; les rajons aiguillonnés de la dorsale sont garnis chacun d'un filament j vine nuance bleue distingue les pectorales et les thoracines; l'anale et la caudale sont violettes à leur extrémité. LE LUTJAN JOURDIN', LE LUTJAN ARGUS % LE LUTJAN JOHN^ LE LUTJAN TORTUE\ LE LUTJAN PLUMIERS et LE LUTJAN ORIENTAL*. Le linjan Jourdîn a beaucoup de rapports avec le lufjan poljmne. Son palais et sa langue sont dénués de petites dents ; mais son gosier en est entouré. Les deux pièces de chaque opercule sont dentelées; et la postérieure Test profondément. Les deux côtés de la ' Lutjanas jourdîn. Doppel band , par les Allemands. Anthias jourdin, anthias bifasciatus. Blochjpl. 3i6,_/%-. 2. ' Lutjaniis argus. Anthias argus. Bloch f pi. Zij. "' Lutjanus Johnii. Anthias Johnii. Bloch , pi. 3i8. ■* Lutjanus testudo. Anthias tcstudineus. Bloch, pi. 822, * Lutjanus Plumierii. Antliias striatus. Bloch, pi. 824. ^ LutjanMS orientalls. Anthias linéaire, anthias lineatus. Bloch, pi. Zzd ^fg. r. 236 HISTOIRE NATURELLE caudale sont blancs , de manière à faire présenter par la couleur brune du milieu de cette nageoire, la figure d'un fer de lance. On voit aussi sur le haut de la partie postérieure de la dorsale une teinte blanche qui se réunit et se confond avec la seconde bande transversale. Valenfjn , qui a donné le premier un dessin de ce beau poisson, que Ton trouve dans les eaux de Fisle d'Amboine, dit que ce thoracin parvient à la longueur de deux ou trois décimètres, et que les reflets dorés dont il brille, jettent un tel éclat, que lorsqu'on voit plusieurs individus de cette espèce na- ger ensemble, ils offrent un petit spectacle des plus agréables. L'argus est remarquable par ses taches brunes en forme de cercle ou d'anneau , et par conséquent un peu semblables à une prunelle entourée de son iris; il a d'ailleurs sur la tête et sur les nageoires d'autres taches de la môme couleur, rondes, mais plus petites, et non percées dans leur centre. Les deux mâchoires de ce poisson sont garnies de dents aiguës et égales. Le lutjan john a reçu de Bloch le nom qu'il porte; et ce savant naturaliste le lui a donné pour exprimer sa reconnoissance envers son ami , le missionnaire John, qui lui avoit envojé un individu de cette espèce. Ce thoracin vit à Tranquebar. Il a la chair blanche et de bon goût. La mâchoire supérieure est garnie de dents aiguës et séparées les unes des autres , parmi lesquelles deux attirent l'œil par leur longueur. L'ori- DES POISSONS. 287 fîce de cliaqne narine est double. Chaque opercule est terminé par une prolongation pointue. Une partie de la caudale est couverte de petites écailles. Cette même caudale, les pectorales et les thoracines sont rouges , pendant que le bleu et lorangé distinguent la dorsale et la nageoire de l'anus *. On trouve dans le Japon, aussi-bien que sur la côte de Coromandel , le lutjan tortue. Ses écailles sont grandes; et son crâne a paru assez dur au naturaliste * 6 rayons à la membrane branchiale du lutjan jourdin. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du lutjan argus, 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracincr 16 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branclilale du lutjan john. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan tortue. 16 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale du lutjan plumier. I rayon aiguillonné et S rayoïre articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan oriental. 16 rayons à cliaque pectorale. I. rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine* 21 rayons à la nageoire de la queue. Î238 HISTOIRE NATURELLE. Bloc'h pour qu'il ait cru devoir désigner la manière d'être de cette boîte osseuse, par le nom de lortiie qu'il a donné à l'animal. Les nageoires du lutjan plumier sont rougeâtres ; et, suivant le célèbre vojageur dont nous avons cru devoir lui faire porter le nom, sa chair est de bon goût et facile à digérer. Ou le pèche dans la partie de l'Océan atlanti(|ue qui entoure les Antilles. L'oriental , dont la dénomination annonce qu'il habite les Indes orientales , a charjue opercule ter- miné par une prolongation anguleuse ; les pecto- rales, les thoracines et la caudale rouges ou rou- geâtres ; la dorsale et l'anale rouges du coté de la tète et jaunes vers la nageoire de la queue, sur laquelle on voit des taches noires et petites, ainsi que sur la nageoire du dos. Bloch a publié le premier la description des six lutjans dont nous venons de parler. LE LUT J AN TACHETÉ', LE LUTJAN ORANGE', LE LUTJAN BLANCOPv^ LE LUTJAN P E R- CHOT^ LE LUTJAN JAUNELLIPSE^ LE LUTJAN GRIMPEURS LE LUTJAN CHÉTO- DONOIDE', LE LUTJAN DIACANTHES et LE LUTJAN CAYENNE^ Le tacheté se trouve dans les Indes orientales, et a les écailles dures et argentées. L'orange habite dans les eaux du Japon. ' Lutjanus maculatus. Barbier taclitté, anihias maculatus. Bloch, pi. Zid^Jig. 2. ^ Lutjanus aurantius. Wongrcl ^ par les Anglais. Mulot, anthias orientalls. Bloch, pi. 826, ^/Ç^. 3. ^ Lut janu«! albo-aureus. Aspro lineis aureis (circlter decem utrinque) longitudinalîter virgatus, pinnae dorsalis posterioris fastigio et caudâ nigris. Cuinmerson, manuscrits dt-ju cités. ■* Lutjaous percula. Percliot fit- Id NouveUe-Bretagne. As^/io ex aurantio rubens, zonii tribus è caeruleo albirantihus , nigvo' inarg'natis , capiti poslremo, nuedio corpori , caudeec[ue babi circula^ fusiâ. Loiuracrson, manuscriis déjà cités. S40 HISTOIRE NATURELLE Le blancor a été vu par Conimerson auprès des rivages de la Nouvelle-France, pendant Tété de cette contrée. Il parvient à deux ou trois décimètres de longueur. Le dessus de la tète et du dos de ce poisson est brunâtre; ses nageoires sont jaunes, excepté la caudale, qui est noire et terminée par une raie blanche, le haut de la partie antérieure de la dorsale, qui est rouge, et le haut de la partie postérieure de cette même nageoire, qui est noir. Ce lutjan a des écailles alongées auprès de ses thoracines. Commerson a écrit que la chair de ce poisson n'étoit ni mal-saine ni désagréable au goût. Le perchot habite auprès des rivages de la Nouvelle- Bretagne, et particulièrement dans le port Praslin , où Commerson jeta l'ancre avec notre célèbre Bougain- ville, en juillet 1768. Ce poisson, qui parvient à peine à la longueur d'un décimètre , et qui ne peut pas être recherché pour la table à cause de sa petitesse, vit au milieu des rochers , où il se cache parmi les coraux. _______^__^ ■ — ^m 5 Lutjanus elliptlco-flaviis. Aspvo subrubens , tœniâ elliptîcâ oculis pouè contiguâ. Commerson, ma- nuscrits déjà cités. 6 Lutjanus scandens. Perça scandens, /7ar le lieutenant Daldorff de Tranquehar {Mémoire communiqué par le chevalier Banks, yJctcs de la société linnécnne de Londres, tom. 3 , /?. 62). ' Lutjanus clieetodonoïdes. ^ Lutjanus diacanthus. 5 Lutjanus cayanensis. le ^ V^'-. /%/(^' -2 •/ c>. 3. T^.^A" B/ancvr. . Ji HÛZO CjKJ^TBÎJ J{c>J-,,i^e 3.MÛXOCEATIŒ Oreti/ii^ice^ . DES POISSONS. 241 Ses belles couleurs orange et bleue non seulement se font ressortir mutuellement d'une manière très-gra- cieuse par leurs nuances et par leur distribution, mais encore sont relevées par le liséré noir des trois bandes transversales , et par une bordure noire que Ion voit a Textrémité de chaque nageoire. L'iris brille de l'éclat o.,fig. i5. Schilus nagemulus. Charlet. p, 164. Perça dorso dipterygio, capite laevi alepidoto , dentibus maxillaribus duobus , utrinque majoribus. Gronov. Zooph. p. 91 , n. 29g. Perça buccis crassis. Klein, Miss. pisc. 5, /?. 36, «. 2 , tab, 7,y%'. 3. Zander. Schrift. der. UciL natiirf. gvs. j , p. 281. ^ Centropomus hober. Sciœna fiilviflamma. Linné, édition de Gmelin. Sciène hober. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodii^ue. Forskaelf Faun. Arab. p. 45 , n. 45, ^ Centropomus safga. ^cisena safga. Linné , édition de Gmelin. Forskat-lf FauH. Arab. p. 53, n. 67. Sciène safga, Bonnaterre ^ planches de ^Encyclopédie méthodique. DES POISSONS. s57 autant de soin que de constance , lorsqu'on saura que sa chair est blanche , tendre , très-agréable au goût , facile à digérer, et qu'il parvient à un très -grand volume. Il présente quelquefois une longueur d'un mètre , et même d'un mètre et demi. On prend dans le Danube des individus de cette espèce qui pèsent dix kilogrammes , et le professeur Bloch en a vu un du poids de onze kilogrammes, qui venoit du lac Schwu- low en Saxe. Ce centroporae * ressemble au brochet par les dimensions de son corps , la forme et les di- mensions de sa tète, la prolongation de son museau, la disposition, la grosseur et la force de ses dents. Il a d'ailleurs beaucoup de rapports avec la persèque * Centropomus alburnus. Perça alburnus. Linné , édition de Gmelin. Alburnus americanus. Catesly, Carol. 2,/?. 12, tah. 1-2. ^fig. 2. Persègue ablette de mer. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie mé- thodique. 5 Centropomus lophar. Perça lophar. Linné^ édition de Gmelin. FoTskat'l, FaiiJt. Arab. p. 38, «• 35. Persègue lophar. Bonnaterre , planches de l* Encyclopédie méthodique, ' Centropomus arabicus. Forskael , Faun. Arab. p. 42, n. 48. Perça arabica. Linné y édition de Gmelin, 7 Centropomus llneatus. Sciène à lignes. Bloch, pi. 804. * Le nom générique centropome désigne la dentelure des opercules. Kivjfoi, en grec, signifie aiguillouj ou piquant} et 7rw/x«, opercule. TOME IV. ^ 258 HISTOIRE NATURELLE perche, par la dentelure de ses opercules, le nombre et la place de ses nageoires dorsales, la dureté et la rudesse de ses écailles : aussi presque tous les auteurs latins qui en ont parlé, lui ont-ils donné le nom de hiciopcrca (brochet-perche), cjue Linné lui a conservé. La grande ouverture de sa gueule annonce d'ailleurs sa voracité, et la ressemblance de ses habitudes avec celles de la perche, et sur-tout avec celles du bro- chet. Sa mâchoire supérieure, plus avancée que l'infé- rieure, lui donne plus de facilité pour saisir la proie sur laquelle il se jette. Elle est garnie , ainsi c|ue cette dernière, de quarante dents ou environ : ces dents sont inégales et très-propres à percer , retenir et déchirer une victime. On voit aussi de petites dents dans quel- ques endroits du palais et auprès du gosier. L'iris de ce centropome est d'un rouge brun , et son œil paroît très-iiébuleux. La partie inférieure du poisson est blancliatre ; une nuance verdâtre est répandue sur quelques portions de la i^ie et des opercules; les pectorales sont jaunes j les thoracines, l'anale et la caudale grises; les deux dorsales grises et tachetées d'un brun très-foncé. Nous suivons pour le sandat la règle que nous nous sommes imposée pour tant d'autres espèces, afin de u% pas alonger sans nécessité fouvrage que nous offrons au public. Nous avons cru ne devcjir pas répéter dans l'histoire de ces animaux ce que nous dirons de leurs DES POISSONS. 2.5g caractères extérieurs dans les tables génériques sur lesquelles nous les avons inscrits. L'œsophage du sandat est grand , ainsi que son estomac, son foie, et sa vésicule du fiel, qui est de plus jaune et transparente. Les organes relatifs à la digestion sont donc ceux d'un animal qui peut beau- coup détruire à proportion du volume de son corps ; et si son canal intestinal proprement dit n'est pas aussi long que l'ensemble du poisson , ce tube est garni , auprès du pjlore , de six cœcums ou appendices. Le péritoine est d'une couleur argentée et brillante. Le sandat ne vient pas fréquemment auprès de la surface de Feau : peut-être l'apparence nébuleuse de ses jeux indique-t-elle dans ces organes une sensibilité ou une foiblesse qui rend le voisinage de la lumière plus incommode ou moins nécessaire pour ce cen- tropome. Quoi qu'il en soit, il vit ordinairement dans les profondeurs des lacs qu'il habite ; et comme il a besoin d'un fluide assez pur, on ne le trouve commu- nément que dans les lacs qui renferment beaucoup d'eau, dont le fond est de sable ou de glaise, et qui reçoivent de petites rivières, ou au moins de petits ruisseaux. Il se plaît dans les étangs où vivent les pois- sons qui aiment, comme lui, à se tenir au fond de l'eau • et voilà pourquoi il préfère ceux qui nourrissent des éperlans. Il croit très-vite, lorsqu'il trouve facile- ment la quantité de nourriture dont il a besoin. Il dévore un grand nombre de petits poissons, même de 26o HISTOIRE NATURELLE ceux qui ont de la force et quelques armes pour se défendre. Il attaque avec avantage quelques perches et quelques brochets; mais il n'est pour ces animaux un ennemi dangereux que lorsqu'il jouit de presque toutes ses facultés. Pendant qu'il est encore jeune, il succombe au contraire très-souvent sous la dent du brochet et de la perche, comme sous celle des silures, et sous le bec de plusieurs espèces d'oiseaux d eau qui ])longent avec vitesse, et le poursuivent jusque dans ses asyles les plus reculés. Il .abandonne ces retraites écartées dans le temps de son frai , qui a lieu ordi- nairement vers le milieu du printemps. Sa femelle dépose alors ses œufs sur les broussailles, Ls pierres, ou les autres corps durs qu'elle rencontre auprès des bords de son lac ou de son étang, et qui peuvent sou- mettre ces œufs à l'influence salutaire des rayons du soleil, de la température de l'air, ou des fluides de l'atmosphère. Ces œufs sont d'un jaune blanchâtre. L'ovaire qui les renferme est composé de deux por- tions distinctes par le haut, et réunies par le bas. Le conduit par lequel ils en sortent aboutit à un orifice particulier situé au-delà de l'anus; et cette conforma- tion que l'on peut observer dans un grand nombre d'espèces de poissons, doit être remarquée. Ces mêmes œufs sont très -petits, et par consc(|ijent très -nom- breux ; néanmoins les sandats ne paroissent pas se multiplier beaucoup, apparemment parce qu'ils s'at- taquent mutuellement, et parce qu'ils tombent souvent DES POISSONS. Sl6l clans les filets des pêcheurs, particuliëremenl dans la saison du frai, où les sensations qu'ils éprouvent, les rendent plus nardis et plus vagabonds. Ils ont cepen- dant un graiid mojen d'échapper à la poursuite des pécheurs ou des animaux qui leur font la guerre : ils nagent avec facilité, et s'élèvent ou s'abaissent au mi- lieu des eaux avec promptitude. Ils sont aidés, dans leur fuite du fond des eaux vers la .surface des lacs , par une vessie natatoire placée prés du dos, qui égale presque toute la longueur du corps proprement dit, dont l'enveloppe consiste dans une peau très-dure, et qui se sépare, du côté de la tète, en deux portions ou appendices , lesfiuels lui donnent la forme iVun cœur tel que celui que les peintres représentent. Le canal pneumatique de cette vessie est situé vers le haut de la partie antérieure de cet organe , que l'on ne peut détacher que difficilement des parties de l'animal auxquelles il tient, parce que sa dernière membrane appartient aussi au péritoine. Le sandat meurt promptement, lorsqu'on le tire du lac ou de î étang qui l'a nourri , et qu'on le met dans un vase reiiipli d'eau. Il expire sur-tout très-vite, si on le retient hors de l'eau, principalement lorsqu'une température chaude hâte le dessèchement si funeste aux poissons , dont nous avons déjà parlé plusieurs fois dans cet ouvrage. On ne peut donc le transporter en vie qu'à de petites distances, avec beaucoup de précautions . et lorsque la saison est froide; et cepeu- 2.62 H I s T G 1 Jl E NATURELLE daiit, comme le sandat est un des poissons les plus précieux pour l'éconontie publique et privée, et de ceux qu'il faut le plus chercher à introduire de proche en proche dans tous les lacs et dans tous les étangs, nous ne devons pas négliger de recommander, avec Bloclî, de se servir des œufs fécondés de ce centropome, pour répandre cette espèce. Immédiatement après lepoque où les mâles se seront débarrassés de leur laite, on prendra de petites branches sur lesquelles on découvrira des œufs de sandat; on les mettra dans un vase plein d'eau, et on les transportera dans l'étang ou dans le lac que l'on voudra peupler d'individus de Tespèce dont nous nous occupons, et où l'on ne manquera pas de fournir aux jeunes poissons qui seront sortis de ces œufs, de petits éperlans, des goujons, ou d'autres cjprins h petites dimensions , dont ils puissent se nourrir sans peine. On pêche les sandats non seulement avec des filets, et notamment avec des collcrets ou petites seines*, mais encore avec des hameçons et des lignes de fond. Il ne faut pas les garder long-temps dans des réser- voirs, ou dans des hannetons , parce (|ue, ne voulant pas manger dans ces enceintes ou prisons resserrées, ils 3' perdent bientôt de leur graisse et du bon goût de leur chair. Lorsqu'ils sont morts, on les envoie au loin, salés * Voyez ia description de la seine, dans l'article de la raie houclét» DES POISSONS. s63 OU fumés, ou eiijpaqnetés dans des herbes ou de la neige. Nous croyons devoir rapporter à une varie'ié du sandat , le poissou décrit par le célèbre Palias dans le premier volume de ses Vojages, et inscrit parmi les persèques ou perches , dans l'édition de Linné ,, que nous- devons au professeur Gmelin *. Ce ihoracin a tant de rapports avec le saiidat e't la perche ordinaire, ou la perche d'eau douce, qu'on l'a regardé- comme un métis provenant du mélange de ces deux espèces. Sa couleur générale est d'un verd doré, relevé par des bandes transversales ou places noires , au nombre de cinq ou six. On remarque aussi cinq bandes sur les dorsales, qui sont soutenues par des rajons très-forts. Les écailles sont grandes et rudes. Les deux dents de devant de la mâchoire inférieure surpassent les autres dents en grandeur. Ce poisson vit dans le Volga et dans d'autres fleuves du bassin de la Caspienne. Le hober, que l'on trouve dans la mer d'Arabie, a été bien moins observé que le sandat. On en doit la connoissance à Forskaeh Ce poisson a les deux dorsales * Palias y It. I , p. 461 , n. 21.- Perça volgensis. Linné ^ édition de Gmelin,. i3 liiyons à la première dorsale. 28 à la seconde. 6 à chaque ihoracine. i5 à la nageoire de la queue.. â64 HISTOIRE NATURELLE arrondies; le premier de ces deux instru mens de nata- tion, brunâtre, le second jaune, et toutes les autres nageoires jaunâtres. Le safga habite les mêmes eaux que le hober. On pêche dans la mer qui arrose la Caroline, Tal- burne, que Catesbj et Garden ont observé. Ce poisson est remarquable par la conformation de sa première dorsale, qui ne présente qu'un rajon aiguillonné, ainsi qu'on peut le voir dans le tableau générique des centropomes. Il montre à sa mâchoire inférieure cinq ou six excroissances. L'échancrure de sa caudale est peu profonde. Sa couleur générale est d'un brun clair; et sa longueur, de trois ou quatre décimètres. Le lophar a été péché dans la Propontide, auprès de Constantinople. Il a beaucoup de rapports avec le hareng , et par sa conformation générale , et par ses dimensions. Des sillons longitudinaux sont tracés dans Lentre-deux de ses jeux. La base de la seconde dor- sale et celle de l'anale sont charnues , ou plutôt adi- peuses. Le dos est d'un verd brun; et l'extrémité de la caudale , noirâtre. Il est superflu de dire que l'arabique vit près des rivages de l'Arabie. On voit derrière ses yeux trois stries relevées et osseuses. La mâchoire supérieure est armée de six dents longues, droites, et écartées l'une de l'autre. On en compte huit d'analogues à la mâ- choire inférieure. La langue est lisse; mais le palais est hérissé de dents petites, déliées et très-nombreuses. DES POISSONS. 265 Les deux segmens de la caudale ont la forme d'un fer de lance, de même que les pectorales. Les dorsales, les thoracines et Tanale, sont triangulaires. Toutes les nageoires offrent d'ailleurs un brun mêlé de jaune, excepté la première dorsale, qui est brune; et une tache noire, bordée d'or, brille sur le milieu de la queue *. * 7 rayons à la membrane brancliiale du centropome sandat. i5 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque thoracine, 22 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale du centropome hober. î5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 22 rayons à chaque pectorale du centropome alburne. 6 rayons à chaque thoracine. 19 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du centropome lophar. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue, 14 rayons à cliaque pectorale du centropome arabique. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 3 rayons à la membrane branchiale du centropome rayé. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 16 rayons à la nageoire de la queue. Tu ME ly. 04 266 HISTOIRE NATURELLE. La Méditerranée est la patrie du centropome rajé. Une petite pièce dentelée est placée au-dessus de l'ex- trémité de chaque opercule de ce poisson. La plus grande partie de la tète et les Uc-igcoires sont jaunes ou couleur d'or. LE CENTROPOME LOUP', LE CENTROPOME ONZE-RAYONS LE CENTROPOME PLUMIER', ET LE CENTROPOME MULET*. On trouve le loup non seulement dans l'Adriatique et dans toute la Méditerranée, mais encore dans les eaux de l'Océan qui arrosent les cotes de l'Europe , ' Centfopomus lupus. Bar, sur les côtes de France voiêines de la Loire et de ta Garonne, Loubine, ihid, Brigne , ihid. Loup , sur plusieurs entes francoises de l'Océan ou de la Méditerranée. Dréligny , dans plusieurs départemens méridionaux de France, Loupasson , ihid. Lubin ou lupin , ihid. Lu po , en Espagne. Louvazzo , dans la L-'gurie, - Araneo , en Toscane. Spigola , par les Romains. Lupasso , idem. Bronchini, d Venise. Varolo, ihid. Cavalla , à Spalatro. Salmbarsch, />ar les Allemands. Lachsumber , idem. Basse y par les Anglais. Bosse, idem. 268 HISTOIRE NATURELLE particulièrement dans le golfe de Gascogne , dans la Manclie on canal de France et d'Angleterre, et dans Zee snoeck , par les HoUandois. Perça punctafa, Linné f édition de Gmelin. Persègue loup. Uauhenton et Haùy y Encyclopédie méthodique, ïd. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. Mus. Ad. Frid. 2, /?. 82 *. Groiiov. Jlct. Upsal. ijBo^p. 89,/. 4. Perça radiis pinnte dorsalis secundœ i3, anî 14. Artedi, gcn. 41 .,syn. 69. Sciène loup. Bloch , pi. 3c r. A«?|;a|. A ris tôt. lib. 1 , cap, 5 ; lib. ^^ cap. 8 ; et lih. 5 , cap. () et jo. Id. AElian, lib. 1, cap, do , p. 36; lib. 9, cap, 7; ùb. io, cap, a; e£ lib. 16 , cap. 12. Id. Athcn. lib. 7, p. 3io, 3ii ; et lib. 14, p. 66;^. Id. Opplan. Hal. lib. j , p. 5 ', et lib. 2, cap. 34, 58, Lupus. Oiûd. liai, V. 23, 38, 112, Id. Varroy Rustic. lib. 3, cap. 3. Id. Plin- lib. 9, ca^. 16, 17, 5i , 54; e^ //^ 82 , cap. z. TVotton, lib. 8, cap. ij2.,/ol. l55, Loup. Rondelet, première partie, liv. g, chap. 6, Sah'ian. fol. 107, b. 108, log. Gesner, p. 5o6, e^ {germ.) fol. 87 , ^. Aldrovand. lib, 4, ca/7. 3 , /?. 491 , 492. Jonston, lib, 2, ?/A i , cap. 2 , tab. 2'djfig. 3. WillugJiby, p. 271. iîa;'. /». 83. Spigola, sive lupus. P. Jov, cap. g ,/?. 64. - Centropomus undecim-radiatus. Scisena undecimalis. Blochy pi. 3o3. 3 Centropomus Plumierii, Sciène striée , sciaena Plumierii. Bloch, pi. 3o6. ^ Centropomus mullus. DES POISSONS. 269 le golfe Britannique. Il devient grand ; et selon Duha- mel, on en prend quelquefois auprès de rembouchure de la Loire qui pèsent jusqu'à quinze kilogrammes. Il se plaît dans le voisinage des fleuves et des grandes rivières ; mais il ne s'engage que rarement dans leur lit. Il a la chair très-délicate; et par conséquent il doit être très-recherché. Les anciens Romains le pajoient très -cher 5 ils le comptoient, avec la murénophis hélène, le mulle rouget, l'acipensère esturgeon, et le muge qu'ils nommoient myxo , parmi les poissons les plus précieux. Ils desiroient sur^tout de montrer sur leurs tables, et dans leurs festins les plus splendides , les loups que l'on prenoit dans le Tibre, entre les deux ponts de Rome. Cependant on a toujours dû préférer, suivant Rondelet, ceux de ces poissons qui vivent auprès de l'embouchure des fleuves à ceux qui remontent dans les rivières, ceux que l'on trouve dans les étangs salés à ceux que l'on prend auprès de l'em- bouchure des fleuves, et ceux que l'on rencontre dans la haute mer à ceux qui ^le quittent pas les étangs salés. Au reste, Pline nous apprend que les anciens gourmets de Rome et de l'Italie attachoient moins de prix aux loups ordinaires qu'à ceux qu'ils nommoient laineux {lanaîi) à cause de leur blancheur, de la mol- lesse et vraisemblablement de la graisse de leur chair. . C'est auprès des endroits où les rivières se jettent dans la mer, que le loup dépose ses œufs , quelquefois deux fois par an. Ces œufs ont été souvent emplovés. £70 HISTOIRE NATURELLE comme ceux d'autres poissons, à faire cette prépara- tion que l'on nomme bou targue ou botargo. Ce centropome est très -hardi : il est de plus très- vorace; et voilà pourquoi on lui a donné le nom de loup. Il nage fréquemment très-près de la surface de la mer. Plusieurs auteurs anciens se sont plus à lui attribuer la finesse de l'instinct, aussi-bien que le courage de la force ; et ils ont écrit que lorsqu'on vouloit le prendre avec des filets , il savoit creuser dans le sable, en agitant vivement sa queue, une sorte de sillon dans lequel il s'enfonçoit pour laisser passer au-dessus de lui la nappe verticale dans laquelle on cherclîoit à l'envelopper. Ou le pêche pendant toute l'année, et avec plusieurs sortes de filets ; mais la saison la plus favorable pour le prendre , est communément la fin de l'été. Nous avons exposé ses principaux caractères exté- rieurs dans le tableau générique. Nous aurions pu y parler encore d'une tache noire que l'on voit à la pointe postérieure de chaque opercule de ce centro- pome. On compte six cœcums auprès de son pjlore; son foie présente deux lobes ; sa vésicule du fiel est grande ; et sa vessie natatoire, qui n'oflre aucune division inté- rieure , est attachée aux côtes. La Jamaïque est la patrie du centropome onze- rajons , qui y vit auprès des fonds pierreux. Ce pois- son a la nuque très-relevée; les dents très-petites, DES POISSONS. 2.yi nombreuses et serrées ; l'opercule terminé par une prolong^uion un peu arrondie , et surmonté par-der- rière d'une petite pièce écailleuse et dentelée; le corps gros; le ventre rond; le dos arrondi et bleuâtre; les cotés argentés ; les pectorales et les thoracines d'un rouge brun ; la caudale grise ou bleue à son extré- mité. La mer des Antilles nourrit le centropome plumier, qui , par conséquent, habite très-près du onze-rajons. Bloch en a publié la description d'après un dessin de Plumier , le célèbre vojageur et l'habile naturaliste. Les deux mâchoires de ce thoracin sont aussi avancées Tune que l'autre; le dos est brun^ les nageoires sont jaunes ; la première dorsale est bordée de brun ou de noir. J'ai reçu des citojens Noël de Rouen et Metaihe , la description du poisson auquel j'ai conservé le nom de mulet, qui lui avoit été donné par ces observateurs, et que j'ai dû placer dans le genre des centropomes d'après sa conformation. Ce thoracin abandonne la mer pour remonter dans les rivières , lorsque l'été succède au printem.ps. Le temps le plus chaud paroît être celui qu'il préfère pour ce vojage annuel , qu'il termine lorsque l'automne arrive. Il est très -commun dans la Seine, depuis le solstice de l'été jusqu'à l'équi- noxe de l'automne. Sa chair est excellente un mois après son entrée dans l'eau douce. Il se nourrit de débris , ou de résidus de corps organisés. Il va par 272 HISTOIRE NATURELLE. troupes très-nombreuses : aussi en prend-on quelque- fois quatre ou cinq cents d'un seul coup de filet. Ses mouvemens sont très-vifs ; et les sauts élevés et fré- quens qu'il fait au-dessus de la surface de la rivière, l'annoncent de loin aux pécheurs. Lorsqu'on le trouve dans une eau bourbeuse^ on le pêche avec la seine ; mais lorsqu'il est dans des eaux très-claires, on cherche plutôt à le prendre avec le filet nommé vergaut. Il par- vient souvent à la longueur de six décimètres; et alors il a plus de trois décimètres de tour dans la partie la plus grosse de son corps. Chacun de ses opercules est composé de trois pièces. Sa langue est large , et son palais lisse dans presque toute sa surface. Six appendices sont placés auprès de son pjlore. Sa vessie natatoire a près de deux décimètres de longueur *. .' ' ' ' ■ * 5 rayons à la membrane branchiale du centropome loup. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du centropome onze-rayons. i3 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. i3 rayons à chaque pectorale du centropome plumier. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 22 rayons à la caudale. i5 rayons à chaque pectorale du centropome muletc 5 rayons à chaque tlioracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. i24 vertèbres. LE CENTROPOME AMBASSE; LE CENTROPOME DE ROCHE% LE CENTROPOME MACRODON^ LE CEN- TROPOME DORÉn ET LE CENTROPOME R 0 U G E ^ Les cinq centropomes dont nous allons parler ont été observés, par Commerson, dans les eaux douces des Isles de France et de la Réunion, ou dans la mer qui en baigne les rivages. La description n'en a encore été publiée par aucun naturaliste. ' Centropomus amba sis. Aspro ambassis (de deux sous) (l'ambasse du Gol) dorso dipterygio, ma- cula minlmâ nigrâ in apice pinnae dorsalis prima? , ferè obsolelâ , ventre per transpaventiam peiitonœi argentei albicante. Commerson , manuscrits déjà cités ^ " Centropomus rupestris. Aspro dorso dipterygio cierulescente , squamis laterum , plerisque ambitu et medio nlgris, guttis concoloribus in capile utrinque uiajoribus et fre- quentioribus. Idem, ibid. * Centropomus macrodon. Aspro dorso dipterygio, dentibus raiis , at longis et exerlis, corpore tseniis fuscis obsoletis octo circiter utrinque îineato. Idtm, ibid. * Centropomus aureus. Aspro rubro-cuprasus deaiiratus, dorso dipterygio , piwnis rubris , dorsali priori et basi caudae nlgris. Idtm, ibid. ^ Centropomus ruber. Aspro totus rubens, pinnarum posteriorum roarginibus albi», postico operculorum branchialiutu limbo atrato. Idem, ibid. TOME IV. 3 J 2 74 HISTOIRE NATURELLE L'aiîibasse se trouve dans Fétaiig de î'isle de la Réu- nion sur le bord duqLiel on vojoit , du temps de Commerson, un château nominé Gol. On pêchoit dans cet étang un grand nombre d'individus de cette espèce. Leur longueur éîoit presque toiî jours au-dessous de àewx décimètres ; mais ils é(oient cependant très- recherchés par les habilar.s de Fisle, qui \çs prépa- roient d'une manière analogue à celle dont on prépare les anchois en Europe, les empK)yoieot également à relever le goût des mets, et les trou voient même d'une saveur plus agréable et plus appétissante que ces der- niers poissons. L'ambasse a deux callosités sur la partie antérieure du palais, et une tache noire, quelquefois très-foible, au plus haut de la première dorsale, qui est triaiigu- lairç. Le centropome de roche parvient à des dimensions plus considérables que l'ambasse j il est souvent long de quatre ou cinq décimètres. Il se tient dans les eaux douces , ou auprès des embouchures des rivières. Commerson Fa vu particulièrement dans la raisiné du Gol de l'isle de la Réunion. Sa chair est de très- bon poût. De petites taches noires sont répandues sur les opercules ; les écailles qui garnissent le dessous de la poitrine, ne sont noires qu'à leur base 5 une nuance brune , plus ou moins foncée , est répandue sur les nageoires et sur la membrane des branchies ; et la caudale ne présente qu'une légère échancrure. DES POISSONS. 275 Lemrcrodon n'a pas ordinairement trois décimètres de longueur. Plusieurs dents très-petites sont placées dans les intervalles qui séparent les grandes dents de la mâchoire inférieure. La lèvre d'en-haut peut se- tendre à la volonté de lauimal. Le palais est relevé par deux bosses , dont la postérieure est hérissée de petites dents : on n'en voit pas sur la langue , qui s'arrondit et s'élargit un peu par-devant. Les jeux sont très-grands- les écailles larges, et foibiement attachées à la peau 3 les secondes pièces des opercules angu- leuses du coté de la queue j le péritoine est argenté. Le centropome doré ne parvient qu'à de petites dimensions. Il a été vu très-souvent par Commerson, qui cependant ne lui a jamais trouvé uoe longueur égale à deux décimètres. Le centropome rouge est long de plus de trois déci- mètres. Sa saveur est' très-agréable au goût, et sa parure des plus riches : toute sa surface présente un mélange de rose, de rouge et de doré, relevé par une très-grande variété de reflets, par un liséré blcinc qui borde une grande partie du contour de la seconde dorsale , des pectorales , de l'anale et de la caudale , et par une superbe tache noire placée à l'extrémité de l'opercule et à la base de chacpie pectorale. Les nuances de ce beau centropome brillent d'autant plus, que les écailles (|ui en réHécliissent l'éclat, offrent mie grande kirgeur. La dentelure de ces écailles est d'ailleurs si forte, que l'on ne peut toucher le poisson 1276 HISTOIRE NATURELLE. sans être biessé, à iiiuiiis que la main n'aille dans le sens de Ja tête à la queue. Toutes les lames qui revêtent la tête, sont aussi très-den(eiées dans leur circonfé- rence. La mâchoire supérieure, dont le poisson peut étendre la lèvre , paroît comme tronquée lorsque l'animal ne meut pas cette lèvre d'en-haut. Outre les huit grandes dents indiquées parle tableau générique, le centropome rouge a un grand nombre de petites dents à chaque mâchoire et auprès du gosier ; mais son palais est lisse. Les jeux, très-grands relativement au volume de la tète , ont de diamètre le neuvième, ou à peu près, de la longueur totale du poisson. Deux plaques écailleuses et dentelées sont si(uées de chaque coté , au-dessus de l'ouvcrlure branchiale ; et la ligne latérale est composée d'une série de très-petites lignes *. * 6 rayons à la membrane branchiale du centropome ambasse. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. 6 rayons à la membrane branchiale du centropome de roche. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 1 ayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane brancliiale du centropome macrodon. 32 à chaqtie pectorale. 6 à chaque thoracine. ly à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du centropome rouge» i5 à chaque pectorale, 19 à la caudale. LE CENTROPOME NILOTIQUE', E T LE CENTROPOME ŒILLÉ\ Le nilotiqiie habite dans le Nil; mais on le trouve aussi dans la mer Caspienne. Ses deux nageoires dor- sales sont très-rapprochées l'une de l'autre ^ L'œillé a été observé dans la Caroline par le docteur Gardeu. Le premier rajon de la première dorsale et celui de chaque thoracine sont très-courts. On ne voit qu'un petit intervalle entre les deux nageoires du dos. ' Centropomus niloticus. Perça nilofica. Linné y édition de Gmelin, Mus. Ad. Frid. 2 , p. 83 *. S. G. Gmelin y It, 5 , p. 844, tah. zS , fig. 3. Perça nWoiiCdi. Hasselquisty It. 35g, n. 83. Persègue brune. Daubenton et Haûjt Encyclopédie métliodique, Id. Bonnaterre, planches de V Eiicyclopédie méthodique. =* Centropomus ocellatus. Bass y à la Caroline. Perça ocellafa. Linné, édition de Gmelin. Persègue basse. Daubenton et Haïiy ^ Encyclopédie méthodique Id. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métliodique* 3 16 rayons à ch.nque pectorale du centropome nilotique. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 20 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du centropome çeillé:. 16 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine, 16 à la caudale. CENT QUINZIÈME GENRE, LESBODIANS. Un ou plusieurs aiguillons , et point de dentelure aux opercules j un seul barbillon , ou point de barbillon, aux mâchoires i une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. La naî^coire de la queue , fourchue , ou en croissant. ESPÈCES. CARACTÈRES. iDcux rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la nageoire du clos 5 seize rayons à celle de l'anus; une sorte de valvule au-dessus de chaque œil. Neuf rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale 5 trois rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés à l'anale; des dents fortes, coniques, et séparées I E M o x^ I A N L o u T I. / l'une de l'autre ; un grand nombre d'autres (Bocinius t'out..'^ \ ^^^^^ très déliées , très-serrées les unes contre les autres, et flexibles; trois ai- guillons sur la dernière pièce de cliaque opercule ; la couleur générale d'un rouge foncé ; de petites taches violettes. HISTOIRE ESPÈCES. NATURELLE. 3. Le iîddian jaguar, {Bo (lia nus jaguar.) 79 CARACTÈRES. ^Onze rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire dorsale 5 deux rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; cinq aiguillons à la pièce antérieure de cliaque opercule ; toute la surface de l'animal d'un rouge plus ou moins vif, excepté la partie an- térieure de la nageoire du dos , qui est jaune. 4. Le bodian macrolépidote. {Bodianus macrolepidotus. ) 'Quatorze rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés à l'anale ; un ou deux aiguillons à la pièce peslé- rieure de chaque opercule ; les écailles grandes , striées en rayons , dentelées et borctées de gris. 5. Le TÎODIAN ARGENTE. {Bodianus argentevs.) 6. Le bodian bloch. Ç^Bodi'anus BIqcI.U.) Neuf rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la tête alongée et comprimée; de petites dents à chaque mâchoire ; la mâchoire d'en-bas plus avancée que celle d'en-haut ; un ou deux aiguillons aplatis à la pièce postérieure de chaque oper- cule ; les écailles petites, molles et ar- gentées. Douze rayons aiguillonnés et dix rayons ar- ticulés à la nagjotre du dos; chaque mâ- choire u,arnie de plusieurs rangs de dents; les antérieures plusgiandes que les autres; un aiguillon à la dernière pièce de chaque £280 HISTOIRE NATURELLE ESPECES, 6. Le bodian us. oc 11. {Bodianus Bîodni.) CARACTÈRES. opercule ; les nageoires pointues j les écailles très-douces au toucher , dorées et bordées de rouge j celles de la partie supérieure du corps proprement dit , pour- pres et bordées de bleu. 7. Le bodian a y a. {Bodianus aya.) Neuf rayons aiguillonnés et dix-luiit rayons articulés à la nageoire du dos; un rayon aiguillonné et huit rayons articulés à celle de l'anus; la caudale en croissant ; chaque opercule terminé par un aiguillon long et aplati; la couleur générale rouge; le dos couleur de sang; le ventre argenté. B. Le bodian tacheté. {Bodianus macidatus ,) Sept rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à la na- geoire de l'anus ; la caudale en croissant ; la tête courte et grosse ; trois aiguillons grands et recourbés vers le museau , à la seconde pièce de chaque opercule ; deux aiguillons aplatis à la troisième ; la cou- leur générale jaune ; des taclies petites et bleues sur toute la surface de l'animal. Le bodtan vivanet. {Bodi'inus vivancttis.) Onze rayons aigiiillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; quatre rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale en crois- sant ; l'œil gros; les lèvres épaisses; deux aiguillons aplatis et larges à la dernière pièce de chaque opercule ; la couleur générale jaune ; la partie supérieure de l'animal violette. DES POISSONS. 5>8t ESPECES. 10. Le BonrAN fis cher. [Bodianus Fiic/ierii,) CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et neuf rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à celle de l'anus j quatre ou six dents plus grandes que les autres , à l'extrémité de la mâ- choire supérieure j un seul aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule ; les écailles vhomboïdales , dentelées , et pla- cées obliquement. 13, Le-eodian décacanthf. {Bodianus dccacantlius ) Dix rayons aiguillonnés et sept rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à l'anale ; un seul aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule ; le museau un peu pointu. Lebodian lentjan. {Bodianus lentjan,') Dix rayons aiguillonnés et huit rayons ar- ticulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à |a nageoire de l'anus ; les dents fortes; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule. l3. Le EODiANGKOSSE-TiÈTE. {Bodianus macro cep h ait/ s.) TOME IV. 'Dix rayons aiguillonnés et seize rayons arti- culés à la nageoire du dos; dix rayons à celle de l'anus; la caudale en croissant; la tête grosse; la nuque élevée et arron- die ; les dents des mâchoires égales et meiiues ; un aiguillon aplati à la dernière pièce de chaque opercule , qui se termine par une prolongation anguleuse; les écailles petites ; la partie postérieure de la queue d'une couleur plus claire que Je corps pro- prement dit. Z6 282 HISTOIRE NATURELLE ESPECES, CARACTERES. i4> Le bodian cyclostome. {Bodianus cyclostomus.) Huit rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la dorsalej deux rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale; la cau- dale en croissant ; la mâchoire supérieure beaucoup plus courte que l'inférieure , conformée de manière à représenter une très-grande portion de cercle, et garnie, de chaque côté , de deux dents longues , pointues, et tournées en avant; la mâ- choire inférieure armée de plusieurs dents fortes, longues et crochues ; un aiguillon aplati à la dernière pièce de chaque oper» cule, qui se termine par une prolongation anguleuse; quatre ou cinq bandes trans- versales, irrégulières, et très-inégales en longueur ainsi qu'en largeur. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, rectillgne , ou arrondie , et non échancrée. ESPECES. i5. Le bodian rooaa. {Bcdianus rogaa.) CARACTÈRES. 'Neuf rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; les thoracines arron- dies; des dents très - nombreuses , très- déliées , flexibles et mobiles; la mâchoire supérieure plus courte que l'inférieure j trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; point de ligne latérale apparente; la couleur générale d'un roux noirâtre ; les nageoires «oires. DES ESPÈ C ES. POISSONS. 283 : 6, L E B o n I A N I. U N A I R E. (Bodia/iiis lunariusr) ij. Le bodian MÉLANOLEUC^. UE, (Bodianiis melanoleucus.) 18. Le bodiak Jacob Evertsen. (JSodianus Jacob Evcrtsen.) CARACTERES. 'Neuf rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à La nageoire de l'anus ; les thoracines trian- gulaires j la couleur générale noirâtre ; les pectorales noires à la base, et jaunes au bout opposé; une raie longitudinale rouge sur la dorsale et l'anale 5 le bord posté- rieur de la dorsale blanc et transparent j un croissant blanc et transparent sur la caudale , qui est roussâtre et rectiligne. Huit rayons aiguillonnés et douze rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; un rayon ai- guillonné et neuf rayons articulés à l'anale; la mâclioire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque na- rine ; deux pièces à chaque opercule ; trois aiguillons placés vers le bas de la pre- mière pièce, et deux autres aiguillons au bord postérieur de la seconde j la couleur générale d'un blanc d'argent ; six ou sept bandes transversales, irrégulières et noires. Neuf rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la dorsale } trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; deux grandes dents et un grand nombre de petites à chaque mâchoire ; la mâchoire d'en - bas plus avancée que celle d'en-haut ; trois aiguil- lons à la dernière pièce de chaque oper- cule ; la couleur générale d'un brun jau- nâtre ; un grand nombre de taches brunes, petites, rondes; plusieurs de ces tacliè^% blanches dans le centre. 284 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. Le eodian baenak. {Bodianus Bœnak.) 10. Lz BODIAN HIATULE.^ {Bodianus hiatula.) Le BODIAN APUA. {Bodianus apua.) CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à l'a- nale; la caudale arrondie; chaque mâ- clioire garnie de dents pointues , petites , et toutes plus courtes que les deux anté- rieures; la mâchoire d'en-bas plus avan- cée que celle d'en-liaut ; un seul orifice à chaque narine ; trois aiguillons aplatis à la dernière pièce de chaque opercule ; les écailles petites et dentelées ; la couleur générale d'un roux foncé; sept ou huit bandes transversales , brunes , étroites , et dont quelques unes se divisent en deux ou trois, La tête alongée ; le museau pointu ; la mâ- clioire inférieure un peu plus longue que la supérieure; des dents pointues, égales, et un peu séparées les unes des autres , à chaque mâchoire; la caudale arrondie; deux aiguillons au bord postérieur de chaque opercule ; le ventre gros ; des raies longitudinales et rousses sur le dos, qui est d'un rouge foncé ; la dorsale jaune et tachetée de roux. Sept rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure , et garnie, comme cette dernière , de dents pointues qui s'engrènent avec celles qui leur sont opposées , et dont les deux DES POISSONS. ,85 ESPECES. 21. Le bodian apua. , {Bodianus apua.) CARACTERES. antérieures sont les plus grandes ; deux orifices à cliaque narine ; un aiguillon à la pièce postérieure de chaque opercule; la couleur générale rouge 5 un grand nombre de points noirs ; des taches noires sur le dos; une bordure noire et lisérée de blanc, à l'extrémité de la caudale , à l'anale , aux thoracines , et à la partie postérieure de la dorsale. ^2. Le bodian étoii-É. {Bodianus stellatus.) 23. Le noDiAN TÉTR A CAN T H E. {Bodianus tetracarithus .) \. Le lîODIAX STX-RAIES. {Bodianus sex-lincatus.) Douze rayons aiguillonnés et vingt-un rayonS' articulés à la dorsale ; deux rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à la nageoirs de l'anus ; la caudale arrondie ; la tête courte ; le museau plus avancé que l'ou- verture de la bouche ; trois ou quatre aiguillons à la première et à la seconde pièce de chaque opercule ; six ou sept aiguillons disposés en rayons le long du. contour inférieur et postérieur de l'œil ;• la couleur générale dorée. Quatre rayons aiguillonnés et viirgt-un rayons articulés à la nageoire du dos ; dix-sept rayons à la nageoire de l'anus ; deux ai- guillons à la pièce postérieure de cliaque opercule. Sept rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; neuf rayons à l'a- nale ; la caudale arrondie ; deux aiguillons à la pièce postérieure de chaque opercule ; trois raies longitudinales et blanches d&- chaque côté du corps. LE BODIAN ŒILLÈRE', LE BODIAN LOUTF, LE BODIAN JAGUAR^ LE BODIAN MACRO- LÉPIDOTEn LE BODIAN ARGENTÉS LE BODIAN BLOCHS et LE BODIAN AYA^ La conformation des jenx du bodian œillère mérite l'attention des physiciens. D'après la description que l'illustre Pallas a donnée de ce poisson , et d'après un dessin colorié que le célèbre naturaliste Boddaert a ' Bodianus palpebvatus. Sparus paîpebratus. Linné, édition de Gmelin. Pallas y n. Nord. Beytr, 2, p. 55 ^ n. i, tab. ^ , J^ff. i et 2. Spare œillère. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. * Bodianus louti. Vtxca.\oni\. Linné f édition de Gmelin. Forshael, Faun. Jrah. p. 40 , n. 40. Persèj^ue louti. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. 3 Bodianus jaguar. Jaguar uaca , au Brésil. Bodianus pentacanthus. i5/ocy5,/'/. 225. ■* Bodianus macrolepidotus. Bodian à grandes écailles. Bloch, pi. 23o. 5 Bodianus argenfeus. Eloch, pi. 281 ,Ji^' 2. HISTOIRE NATURELLE. 287 f^ut lui-même , et qu'il a bien voulu m envojer dans le temps, ce thoracin présente au-dessus de chaque œil une pièce membraneuse un peu ovale , qui n'est attachée que par son extrémité antérieure, sur laquelle elle joue comme sur une charnière, et qui en s'écar- tant ou se rapprochant de la tête par son extrémité postérieure, et en s'abaissant ou en s'élevant, découvre l'organe de la vue, ou le cache en entier, et fait l'office des œillères dont on couvre les jeux des chevaux ombrageux. Cette sorte de paupière mobile à la volonté de l'animal, garantit l'œil des effets funestes de la lumière éblouissante que répand sur la surface de la mer le soleil de la zone torride , et qui est souvent d'au- tant plus vive autour du bodian dont nous nous oc- cupons , que ce poisson se plaît au milieu des rochers, sur des bas-fonds pierreux, et dans les endroits où les rajons solaires n'ajant à traverser, pour arriver à ses organes , que des couches d'eau assez minces , sont » m I j .1 * Bodlanus Blochiî. Aipimixira , au Brésil. Tetiinixira , ibid. Pudiano vermelho ,/7ar les Portugais-. Bodiano vermelho , id. Bloch, pi. 228. ' Bodianus aya. Acara aya , au BréU!^ Garanha, ibid, Bloch, pi. 12.1, S88 HISTOIRE NATURELLE réfléchis, rapprochés et réunis en difFérens fojers , par les surfaces blanches, luiies, polies, et diverse- ment concaves, des roches du rivage et du fond de l'Océan. L'organe de la vue du bodian œillère, préservé de Faction de la lumière pendant tout le temps où ce tho- racin n'a besoin ni de diriger sa route, ni de pour- suivre une petite proie, ni d'éviter un ennemi, doit donc être, tout égal d'ailleurs, très-délicat; et il est d'autant plus propre à lui faire distinguer les objets qu'il recherche ou qu'il fuit, que cet organe est grand et saillant. Cette paupière membraneuse présente une couleur d'un beau jaune; la tète est arrondie par-devant, et presque noire ; le corps et la queue sont d'un brun jaunâtre ; deux aiguillons arment la dernière pièce de chaque opercule; un ou plusieurs petits sillons régnent sur le dessus de la tête; la ligne latérale, blanche ou argentée , commence par quatre ou cinq papilles ou tubercules; les nageoires sont noirâtres. La longueur ordinaire de l'animal est d'un décimètre ; et c'est par- ticulièrement à Amboine que le bodian œillère a été péché. Le louti vit dans la mer d'Arabie , où il se plaît parmi les madrépores et les coraux. Chacune de ses nageoires est bordée de jaune. Il parvient quelquefois jusqu'à la longueur remarquable de douze ou treize décimètres. Ses écailles sont petites , arrondies et DES POISSONS. sSq striées. La lèvre supérieure est moins avancée que celle d'en-bas ; mais elle peut être étendue par le bodian. Le jaguar habite dans la mer du Brésil; il aime à. demeurer au milieu des écueils , et par conséquent auprès des côtes. Il paroît préférer sur-tout le voisi- nage de l'embouchure des rivières; et c'est dans ce voisinage qu'il s'engraisse, et que sa chair acquiert un goût encore plus agréable qu'à l'ordinaire, lors- que, dans la saison des pluies, les fleuves débordés entraînent Jusqu'à la mer une grande quantité de substances organiques et nutritives , dont le jaguar retire un aliment salutaire et abondant. Ce bodian a la mâchoire d'en -haut plus avancée que celle d'en-bas; plusieurs rangs de dents presque égales , pointues , et séparées l'une de l'autre ; deux orifices à chaque narine; les écailles dentelées; et le lobe supérieur de sa caudale plus long que l'inférieur. Le prince Maurice de Nassau a laissé de ce poisson un dessin qui a été copié par Bloch, et qui l'avoit été auparavant par Marcgrave, d'après lequel Pison , Wil- lughbj, Jonston et Rujsch paroissent avoir représenté ce bodian. On peut croire que le macrolépidote a été péché dans les grandes Indes. Les deux mâchoires sont aussi avancées l'une que l'autre, et garnies de dents très- serrées ; on ne voit qu'un orifice à chaque narine ; la ligne latérale est droite, et aboutit à la fin de la dorsale, TOME ly, 3y 290 H I S T O IRE NATURELLE OÙ elle se perd. On apperçoit du roiigeâtre sur la tète et sur le dos de l'animal ; les pectorales et les thoracines sont jaunes ; la dorsale et lanale sont brunes; et la caudale est brune comme la dorsale, mais jaune dans son milieu. L'argenté a la langue et le palais très-lisses ; un seul orifice à chaque narine^ les nageoires jaunâtres; et la caudale bordée de bleu ou de cramoisi. Il paroît qu'on l'a observé dans la Méditerranée. Le prince Maurice de Nassau , Marcgrave , Pison ; Willughbj, Jonston , Rujsch et Bloch, ont fait dessiner le poisson auquel j'ai donné un nom spécifique qui rappelle celui du savant ichthjologiste de Berlin. J'ai voulu, par cette nouvelle marque d'estime pour ce naturaliste, indiquer l'espèce dont le nom vulgaire a été emplojé par lui pour désigner le genre entier des bodians , qu'il a proposé le premier, et que j'ai adopté après avoir fait subir quelques modifications à cette partie de sa classification. Le bodian bloch a été vu dans la mer du Brésil ; il j parvient à la grandeur du cjprin carpe, et j a été très-recherché à cause de la bonté de sa chair. Chaque narine de ce poisson ne présente qu'un orifice ; du pourpre, du rouge, et du jaune doré , resplendissent sur ses nageoires. La figure de Taja a été donnée par Marcgrave, Pison, Willughbj, Jonston, Rujsch, le prince de Nas- sau et Bloch, qui a fait copier le dessin du prince DES POISSONS. 291 Maurice*. On le trouve dans les lacs du Brésil. Il j par- vient fréquemment à la longueur d'un mètre; et il y multiplie si fort, qu'on envoie au loin un grand nombre d'individus de cette espèce, salés ou séchés au soleil. Il seroit très-utile et peut-être assez facile d'acclima- ter ce grand et beau bodian, dont la chair est très- agréable au goût , dans les eaux douces de l'Europe , * 16 rayons à cliaqiie pectorale du bodian œillère. 6 rayons à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale du bodian louti. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. i5 rayons à chaque pectorale du bodian jaguai*. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane brancliiale du bodian macrolépidote. ï5 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 22 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du bodian argenté. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 22 rayons à la caudale. i3 rayons à chaque pectorale du bodian bloch. 6 rayons à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du bodian aya. 16 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. SL^Îi HISTOIRE NATURELLE. et particulièrement dans les lacs et dans les étangs de cette partie du globe. Au reste, nous n'avons pas besoin de répéter ici ce que nous avons déjà écrit sur l'accli- matation des poissons, dans plus d'un endroit de l'his- toire de ces animaux. L'aja a l'ouverture de la bouche assez grande ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'infé- rieure ; les deux mâchoires garnies d'un rang de dents cunéiformes , dont les deux antérieures sont les plus grosses ; et deux orifices à chaque narine. LE BODIAN TACHETÉ', LE BODIAN VIVANET% LE BODIAN FISCHER^ LE BODIAN DÉCA- CANTHE\ LE BODIAN LENTJAN^ LE BODIAN GROSSE-TÉTE«, et LE BODIAN CYCLOSTOME^ Le tacheté a été vu dans le Japon. Ses deux mâchoires sont également avancées. Les dents antérieures sur- passent les autres en longueur. Il nj a qu'un orifice à chaque narine. Les écailles sont petites , dures et dentelées; les pectorales, les thoracines et la caudale, d'un rouge brun ; la dorsale et l'anale bleues, et bordées d'un brun rougeâtre. Le vivanet vit dans les eaux de la Martinique. Ses ' Bodianus maculatus. Bloch f pi. 228. * Bodianus vivanet. Pagrus leucophœus , vulgo vivanet gris apud Martinicam. Plumicrf ■peintures sur i>élin de'ja citées. 2 Bodianus Fischerii. * Bodianus decacantlius. ' Bodianus lentjan. ^ Bodianus macrocephalus, ^ Bodianus cyclostomus, , Î294 HISTOIRE NATURELLE pectorales et sa caudale sont très-grandes, et doivent lui donner une natation rapide; les premières sont, de plus, triangulaires; deux raies longitudinales, assez larges, dorées , et dont la supérieure offre souvent des nuances très-foibles , accompagnent la ligne latérale ; les nageoires sont variées de jaune et de violet. Aucun naturaliste n'a encore publié la description du fîscher, ni des autres quatre bodians dont la notice suit celle de ce thoracin. Nous avons désiré que le nom spécifique de ce poisson fût un témoignage de notre estime et de notre attachement pour le naturaliste Fischer, bibliothécaire de Majence, qui chaque jour acquiert, par son zèle et par ses ouvrages, de nou- veaux droits à la reconnoissance des amis des sciences, et s efforce de donner une nouvelle activité au noble €t si utile commerce des lumières entre la France et rAllemagne. Le bodian fischer a le corps et la queue alongés , et les rajons aiguillonnés de sa dorsale très -éloignés l'un de l'autre. Nous faisons connoître ce poisson d'après un individu de cette espèce compris dans la belle collection zoologique cédée par la Hollande à la France. Cette même collection renfermoit des individus de l'espèce que nous avons nommée décacanthe, et de celle que nous appelons Icntjan, parce qu'une note manuscrite nous a appris qu'elle avoit reçu ce nom de Icntjaii dans le pajs qu'elle habite. DES POISSONS. 2y5 A regard du hoclian gmsse-tête et du cyclosiouie , nous en avons trouvé des dessins parmi les manuscrits de Commerson *, * 7 rayons à Ja membrane branchiale du bodian tachetÉ'. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine^ 21 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectorale du bodian vivanet. 6 rayons à chaque ihoracine. 14 ou i5 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du bodian fischer. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne, 17 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à chaque pectorale du bodian décacanthe. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. i3 rayons à chaque pectorale du bodian lentjan. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine»- 17 rayons à la caudale. 9 ou 10 rayons à chaque pectorale du bodian grosse-tête.- 14 ou i5 rayons à la nageoire de la queue. 11 ou 12 rayons à chaque pectorale du bodian cyclostome,. 12 ou i3 rayons à la caudale. LE BODIAN ROGAA', LE BODIAN LUNAIRE % LE BODIAN MÉLANOLEUQUE^ LE BODIAN JACOB-ÉVERTSEN^ LE BODIAN B^NAK^ LE BODIAN HIATULE^ LE BODIAN APUE^ ET LE BODIAN ÉTOILES La mer d'Arabie nourrit le rogaa et le lunaire. Le rogaa a les lèvres très-grosses, et la supérieure extensible ; le devant de ses mâchoires présente souvent ' Bodianus rogaa. Perça rogaa. Linné , édition de Gmelin. Forskael, Faun. Arab. p. 38, n. 36. Persègue rogaa. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique» " Bodianus lunarius. Perça lunaria, Linné, édition de Gmelin. Forskael f Faun, Arab. p, 3g , n. 37. Persègue lunaire. Bonnaterre, planches de ^Encyclopédie méthodique. ^ Bodianus melanoleucus. Aspro pinnis dorsalibus unitis, radiis octo splnosis , duodecim muticis, corpore argenieo , maculis sex septemye irregularibus nigris latè varie- sato. Commerson , manuscrits déjà cités. "^ Bodianus jacob-evertsen. The jew-fiàlî , par les Anglois, Iran ocara , au Japon» Ganiniin , par les Malais. Bo;lianus guttatus. Bloch, pi. 224. DES POISSONS. 2Q^ deux dents fortes et un peu coniques; sa lonpjueur est ordinairement de six ou sept décimètres; il se plaît au milieu des coraux et des madrépores. Le mélanoleuque a été vu par Commerson près des rivages de l'Jsle de France. Ses couleurs blanche et noire m'ont indiqué le nom spécifique que j'ai cru devoir lui donner*. Ses nageoires sont jaunâtres; ses pectorales et ses thoracines offrent à leur base une tache noire; le bout de son museau brille d'un beau jaune. Le corps et la queue sont alongés ; la lèvre supérieure est ex- tensible ; les mâchoires sont garnies de plusieurs rangs de dents inégales ; on voit de petites dents sur une partie du palais; et la longueur ordinaire de l'animal est de quatre ou cinq décimètres. Le jacob-évertsen a deux orifices à chaque narine ; * Bodianus btenak. Ycan beenak , ai Japon. BlocJi, pi. 2.z6. * Bodianus hlatula. Labre hlatule. Bonnatcrre, planches de [''Encyclopédie méthodique, Sa'v. Hlst, aqiiat. anim. p. 22g. JVllliighhy , p. 827. ' Bodianus apua. Pirati apia , par les Brasiliens. Parali apua , id. Bioch, pi. 22g. * Bodianus stellatus. Bluch, pi. 281 , fi g. I. * Ms^«î , en grec, sigalfîe noir] et Xéi^ko: , blanc, TOMii, IV, 38 2.gS HISTOIRE NATURELLE la ligne latérale est large. La dorsale , la caudale , et la nageoire de l'anus, sont couvertes en partie de petites écailles; elles sont d'ailleurs jaunes et bordées de violet : une nuance jaune distingue les pectorales et les thoraciues. Le nom que porte ce bodian est celui d'un matelot de Hollande , dont le visage gâté par la petite vérole présentoit des taches semblables à celles de ce poisson , et que d'autres marins hoUandois avoient sous les jeux, lorsqu'ils découvrirent l'espèce dont nous nous occupons; ce nom (Xq jacoh-cveitsen a même été donné depuis par plusieurs navigateurs bataves à des espèces différentes du bodian dont nous parlons , mais qui niontroient sur leur surface un grand nombre de petites taches. On trouve les jacob-évertsens auprès de Fisle de Sainte-Hélène, où l'on en pèche beaucoup, dans les grandes Indes , et dans la mer du Japon. Ils vivent de proie, sont très-goulus, se jettent imprudemment sur les lignes , et sont pris facilement dans toutes les saisons. Ils remontent les fleuves dans le temps de la ponte des œufs, qu'ils déposent par préférence sur les fonds pierreux. Ils parviennent souvent dans l'Asie à la longueur de treize ou quatorze décimètres : ils y sont très-gras , très-agréables au goût , et très-recher- chés sur-tout par les Européens. Bloch pense que l'on doit les regarder comme de la même espèce que le DES POISSONS. 299 jev'-Jish, dont Brown a parlé, qui, suivant ce dernier auteur, vit dans les eaux de la Jamaïque, et qui y pèse quelquefois cent cinquante mjriagrammes. Le prince Maurice de Nassau , Bontius, Renard et Nieu- hof, ont laissé des dessins de ces poissons, dont Wil- liighbj et Seba ont fait copier la figure *. Le baenak a la iHç étroite et alongée; l'ouverture de la bouche petite ; les jeux rapprochés du somniet; les nageoires d'un jaune plus ou moins mêlé de brun; la dorsale et les pectorales relevées par des prolonga- tions de quelques unes des bandes transversales que le tableau générique indique; et une bande trans- versale et courbe placée sur la caudale. Il a été envojé du Japon à Bloch , qui a reçu aussi du même pajs une variété de ce bodian , distinguée des autres individus de cette espèce par des raies d'une nuance claire, que l'on apperçoit très-diffici- lement. L'hiatule se trouve dans la Méditerranée. Nous n'a- vons pas besoin de faire observer que ce bodian est d'une espèce bien ditférente de celle que nous avons décrite sous le nom de Jilr/UiJe gardénlcnnc. On voit l'apue dans le Brésil : ce thoracin j recherche pendant l'élé l'eau salée qui baigne les rivages et les écueils de la mer, et pendant Fhiver l'eau douce des * Les dessins de Bontius, de Renard et de Nieiiliof, sont très- impar- faits. Soo HISTOIRE NATURELLE rivières. Sa chair est grasse , et d'un goût exquis. Sa pêche est très-abondante, et d'autant plus utile que son poids ordinaire est de deux ou trois kilogrammes*. 7 rayons à la membrane branchiale du bodian rogaa. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 14 rayons à la caudale. «7 rayons à la membrane branchiale du bodian lunaire. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 4 ou 5 rayons articulés à chaque thoracîne, 14 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane brancliiale du bodian mélanoleuque. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. i5 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du bodian jacob-évertsen. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 17 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du bodian bsenak. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 17 rayons à la caudale. i5 rayons à chaque pectorale du bodian apua. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 17 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane branchiale du bodian étoile. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 18 rayons à la caudale. DES POISSONS. 3ol Le prince Maurice, Marcgrave , Pison, Williighbj, Jonston , Rujscli et Bloch, ont fait faire des dessins de ce poisson, dont Klein s'est aussi occupé. C'est du cap de Bonne-Espérance qu'on a apporté en Europe l'étoile. Ses dents sont très-petites; sa langue et son palais très -lisses 3 ses narines percées chacune d'une seule ouverture. LE BODIAN TETRACANTHE\ ET LE BODIAN SIX-RAIES\ On n'a pas encore publié de description de ces deux bodians ; nous avons vu un individu de chacune de ces espèces dans la collection du Muséum national d'histoire naturelle. La première a la iéte un peu dé- primée et plus large que le corps; la lèvre supérieure épaisse et extensible ; les dents aiguës , crochues et inégales. La seconde a l'ouverture de la bouche très- grande, et la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ^ ' Bodianus tetracanthus. " Bodianus sex-lineatus. ' 8 rayons à la membrane branchiale du bodîan tétracanthe. 17 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à cliaque tlioracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à la membrane brancliiale du bodian six-raies- 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aig'ilîonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. î5 layons à la caudale. CENT SEIZIEME GENRE. LES T^ N I A N O T E S. Un ou plusieurs aiguillons , et point de dentelure, aux opercules^ un seul barbillon, ou point de barbillons, aux mâchoires; une nageoire dorsale étendue depuis V entre" deux des yeux jusquà la nageoire de la queue , ou très^ longue et composée de plus de quarante rayons. PREMIER SOU S-G E N R E. T.a nageoire de la queue, fourchue, ou en croissant. 2. Le TiCN I A N OTE LARGE-RAIE. {^Tcenianotus lato-vittatus. CARACTERES. 'Quarante-huit rayons à la nageoire du dos et à celle de l'anus j la couleur générale bleue j une raie longitudinale noire et très» large, de chaque côté du corps. SECOND SOU S-G E N R E. Za nageoire de la queue, rectiligne , ou arrondie , et non échancrée. ESPECE. 2. Le t^nianote TR Çrœniajiotus CARACTÈRES. |La caudale arrondie; trois aiguillons à la ii^a cauciaie arronriie ; trois aiguillons , , . //xi première pièce de chaque opercule. LE TiENIANOTE LARGE-RAIE'. Les fsenianotes n'ont encore été décrits par aucun auteur; je les ai compris dans un genre particulier, auquel j'ai donné le nom de la'uianote pour désigner la très -grande longueur de leur nageoire dorsale, dont l'étendue forme un des caractères distinctifs de ce groupe *. Commerson a vu dans le marché au poisson de risle de France, des individus de l'espèce que je nomme la rire-raie. Leur longueur éloit de quatre à cinq déci- mètres ; leur saveur peu agréable; et l'on trouvoit dans leur estomac, des débris de coraux, et des frag- niens de cofjuiiles. Les dents du tsenianote que nous décrivons, sont cependant très-petites; et sa langue, ainsi cpie son palais, n'oflVent ni flents ni aspérités: la dureté des mâchoires , la constance des efiorts et le nombre des dents suppléent , dans ce thoracin , à la graiuleur de ces derniers instrumens, et sont une nouveile preuve de la reserve avec hupielle on doit, dans l'élude de l'histoire naturelle, conclure l'exis- tence des iiabi(udv\s, de celle des formes dont elles p'iroissent le plus (lé[)en(lie , ou Texisience de ces formas, ('e celle de ces habitudes. ' lamaiioliir, lato - vii tai us. ? T«/«« y eu giec, bi^iiifie bande ou ruban; et wto?, dos. HISTOIRE NATURELLE. 3o5 Le large-raie a deux orifices à chaque narine; les jeux un peu rapprochés l'un de l'autre; les écailles très-petites, mais rudes et dentelées; un aiguillon à la pièce postérieure de chaque opercule, qui d'ailleurs se termine en pointe; le ventre argenté; la nageoire du dos et les pectorales variées de brun et de bleu; les thoracines et l'anale blanchâtres ; la caudale dis- tinguée par la prolongation de la raie longitudinale large et noire qui règne sur le corps et sur la queue, et par une tache blanche et grande, placée sur le lobe inférieur*. * 6 rayons à la membrane branchiale, 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, lô rayons à la nageoire de la queue. TOME IV. 3g LE TiENIANOTE TRIACANTHE'. Cette espèce a le corps alongé et très-coinprîmé. Sa nageoire du dos ressemble à une longue bande, plus élevée vers le crâne et la nuque que vers la fin du corps et au-dessus de la queue. La partie anté- rieure de ce remarquable instrument de nalation est arrondie; et les premiers rajons qui la soutiennent , sont un peu séparés l'un de l'autre. L'ouverture de la bouche et les dents sont très-petites. La mâchoire in- férieure avance plus que celle d'en-haut. Un tsenianote triacauthe étoit conservé dans de l'alcool , parmi les poissons qui faisoient partie de la nombreuse collection d'histoire naturelle donnée par la Hollande à la France \ ' Taenlr.notus Iriacanlhus. " 2.5 rayons à la nageoire du dos. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine» 8 rayons à la nageoire de l'anus. CENT DIX-SEPTIÈME GENRE. LES SCIENES. Un ou plusieurs aiguillons^ et point de dentelure , aux opercules ; un seul barbillon, ou point de barbillons. aux mâchoires) deux nageoires dorsale PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, fourchue, ou en croissant. E s 1' È c E s. î. La sciène abusamf. (Scicena abusamf.) 2. La sciêne coro. (^Sùœna coro.) CARACTÈRES. Dix rayons aigiii!!onn(:^s à ]a première dor- sale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'ana'e ; des dents mo- laires arrondies ; des dents antérieures fortes et coniques ; un aiguillon à la pièce postérieure de clîaque opercule; la couleur générale verte ; un grand nombre de pe- tites taches blanclies. Dix rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; (\t'u\ rayons aiguillonnés et neufiayons articulés à la seconde; onze rayons à celle de Tan'is; la caudale en croissant ; la tête et les opercules dénués de petites écailles; IfS den(s petites et pointues ; un aiguillon à la seconde pirce de chaque opeicule; la couleur générale ar- gentée ; huit bandes transversales, étroites et brunes. 3o8 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. CARACTERES. 3. La ?ciène ciliée. (Sciceiia ciliata .) Las ciène heptacanthe. {Scicena htptacantha.) n raYon a la iguillonné et six rayons articulés la (lursaJe; L puiiiieie (lursaJej lu.if ravon secontle ; sept rayons à l'orale j la niâ- clioire supérieure airondit el | li;s iivancée que l'inférieure; deux aiguil'ons '•' la pièce postérieure de cliaque o| eiciilc ; presque toutes les écailles divisées en deux por- tions par une arête transversale 5 !a jre- rnière de ces portions unie, el la seconde finement striée et ciliée. 'Sept rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; neuf rayons à la seconde; sept rayons j la nag( oire de l'anus ;,la mâ- choire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure ; des dents fortes à chaque mâ- choire ; deux aiguillons, dont un est très- petit , à la dernière lame de chaque oper- cule. SECOND SOUS-GENRE. La nageait e de la queue , rectiligne , ou arrondie , et non échancrée. espèces. 5. La scîène CHROMis. (^Sciœna chro?nis.) caractères. Dix rayons à la première dorsale; un rayon aiguillonné et vingt -un rajons articulés à la seconde; deux rayons aiguillonnés et cinq ra\Oiis articulés 1 l'anale; un aiguil- lon ià chaque opercule j le second ra)on aiguillonné de l'anale, long, épais, com- piimé, et très-fort; des bandes transver- sales brunes. DES ESPÈCES. 6. La sciène crokee, {Sciœna crcker.) <]. La SCIENE TJMBRE. [Sciœna umhra.) 8. La sciène cylindrique. {Sciœna cyliiidrica.) 9. La SCIENE SAMMARA. {Sciœ.ia sanimara.) POISSONS. CARACTERE S. 809 Dix rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; un rayon aiguillonné et vingt-huit rayons ailiculés '. la seeonoe; deux rayons aiguillonnée et dix liuif ra\ons articulés à l?anaîe; cinq j^etits aiguillons à la pièce aulérieure de chaque opercule; le corps ondulé de brun. Dix rayons à la première nageoire du dos; vingt-quatre à la seconde ; deux rajons aiguillonnés et huit rayons articulés à celle de l'anus; la caudale arrondie; deux ai- guillons à la pièce postérieure de chaque opercule ; le dos noir ; le ventre argenté. Cinq rayons aiguillonnés à la première. dor- sale; vingt-un rayons articulés à la seconde; un rayon aiguillonné et dix-sept rayons arti- culés à l'anale; la caudale arrondie ; deux aiguillons a la pièce postérieure de chaque opercule; la forme générale cylindrique 5 la tête , le dos , onze bandes transversales, et deux raies longitudinales , d'un brun plus ou moins foncé. Dix rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; un rayon aiguillonné et quatorze rayons articulés à la seconde ; quatre ravons aiguillonnés et huit rayons articulés a l'anale; un aiguillon à Li pre- mière pièce de chaque opercule ; deux ai- guillons à la pièce postérieure ; le dos d'un rouge de cuivre; un grand nouîbre détaches rondes, blanches , et bordées de noir. 3io HISTOIRE NATURELLE, ESPECES. 10. La SCIÉ NE PENTADACTYLE. {Sciœna pentadactyla) II. La sciène rayée, \Sciœna vittata.) CARACTERES. Sept rayons à la première dorsale ; dix rayons à la seconde et à l'anale; cinq rayons à chaque thoracine ; la caudale arrondie 5 un aiguillon recourbé à la pièce antérieure de chaque opercule} les pectorales très- larges 5 la ligne latérale insensible. Six rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos; quinze rayons aiticulés à la seconde; dix rayons à la nageoiie de l'anus j la caudale un peu arrondie; trois aiguil- lons à la première el à la dernière pièce de cliaque opercule; la couleur générale noi- râtre 3 des raies longitudinales blanches. LA SCIÈNE ABUSAMFs LA SCIÈNE CORO% LA SCIÈNE CILIÉE ^ ET LA SCIÈNE HEPTACANTHE^ Les sciènes ne diffèrent des bodiaiis que par le nombre de leurs nageoires dorsales : elles en ont deux, pendant que l'on n'en voit qu'une sur les bodiaus ; elles ont donc avec ces derniers le même degré d'af- finité que les cheilodiptères avec les labres, les osto- rhiuques avec les scares , les diptérodons avec les spares, les centropomes avec les lutjans , et les per- sèques avec les holocentres. Les habitudes de la sciène umbre, dont nous tâche- rons de présenter quelques traits, nous dounerout ' Scisena abusamf. Sciœna abusamf, var, |S. scîœnse murdjan. Linné, édition de Gmelin. Forskael, Faun, Arah. p. 4g , //. ^^. Sciène abu-samf , variété de ]a sciéne murdjan. Bonnaterre, planches de l'En cyclof édie ni et h 0 diq u e . ^ Sciœna coro. Corocoro , au Brésil, Corocoraca , ilnd. Bloclt, pL 807, 7%-. 2. ^ Scisena ciliata. "* Sciœna beptacantlia. 3l2 HISTOIRE NATURELLE une idée de celles des autres sciènes. Mais Fumbre n'appartient qu'au second sous-genre de ces tlioracins : avant de nous en occuper, jetons un coup d'œil sur les sciènes du premier sous-genre. L'abusamf vit dans la mer d'Arabie , et le coro dans celle du Brésil. Ce dernier poisson parvient à la longueur de quatre ou cinq décimètres ; les deux mâchoires sont aussi avancées Tune que l'autre; la caudale brille de l'éclat de l'or. On pêche cette sciène dans toutes les saisons; mais elle est peu recherchée , parce que sa chair est dure et sèche. Le prince Maurice de Nassau, Marcgrave, Pison, Willughby, Jonston, Rujsch, Klein et Bloch , ont décrit ou fait dessiner le coro *. La ciliée et l'heptacanthe n'ont pas encore été dé- crites. Nous avons trouvé un individu de chacune de * 8 rayons à la membrane branchiale de la sciène abusamf. i3 rayons à chaque pectorale, I rayon aiguillonné et cinq rayons articulés à chaque thoracine. jj rayons à la caudale. 12 rayons à chaque pectorale de la sciène coro. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, i6 rayons à la nageoire de la queue. i5 rayons à chaque pectorale de la sciène ciliée, I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine, i5 rayons à la caudale. i6 rayons à chaque pectorale de la sciène heptacanfhe. I rayon aiguillonné et 5 rayons articuU's à chaque thoracine, if<) rayons à la nageoire de la quepe. DES POISSONS. 3i3 ces deux espèces parmi les poissons desséchés qui font partie de la collection liollandoise donnée à la France. Le tableau générique indique la forme remar- quable des écailles de la ciliée. Disons de plus, que ces écailles présentent la figure d'un trapèze : celles qui garnissent la ligne latérale, offrent des arêtes dis- posées comme des rajons divergens ; d'autres écailles plus petites couvrent la base de la nageoire de la queue. TOME IV. 4® LA SCIÈNE CHROMIS', LA SCIÈNE CROKER^ LA SCIÈNE UMBRE^ LA SCIÈNE CYLIN- DRIQUE^ LA SCIÈNE SAMMARAS LA SCIÈNE PENTADACTYLE^ et LA SCIÈNE RAYÉE ^ On peut voir dans Schneider® combien il est difficile de déterminer à quels poissons les anciens auteurs grecs et latins ont donné le nom de chromis, ou cromis. ^ Sciœna cbromis. Dru m , dajis la Caroline. Labrus cromis. Linné , édition de Gmelin. Cromis siibargenteus , oblongus, etc. Brown, Jam. 449. Coracinus brasiliensis. Rnj. Fisc. 96. Guatiicupa. Marcgrav. Brasil. lyy. Labre tambour. Dauhenton et Haily, Encyclopédie méthodique. Id. Bo7in.itcrre, planches de l'Encyclopédie méthodique» ^ Scisena croker. Perça undulata. Linnéy édition de Gmelin. Perça marina pinnâ dorsi divisa. Catesby, Carol. 2, /?. 3, tab. Z^^fg, ï. Persègue croker. Dattbenton et HrAïy, Encyclopédie méthodique. Id. Bonnatvrre, planches de l' Encyclopédie méthodique, ' Scisena umbra. Corbeau, dans plusieurs départemens de Francei Corp , ibid. Durdo, ibid, Vergo , ibid. HISTOIRE NATURELLE. 3l5 Il nous semble qu'ils Font attribué à plus d'une espèce de ces animaux; mais Cjuoi qu'il en soit, Linné s'en est servi pour désigner un thoracin auquel nous avons Umbrina, en Sardaigne. Corvo di fortiera , eîi Italie. Corvo, ibid. Figaro, dans la Ligurie. Scliwartz-umber, en Allemagne, Black-nmber, en Angleterre. Gnotidia, lorsqu'elle est très-jeune f sur plusieurs cotes de la Grèce , sui- vant Rondelet. Mylloî , lorsqu''elle est moins jeune, ibid. id, Platistakoi , lorsqu'elle est âgée, ibid. id. Sciaena iimbra. Linné y édition de Gmelin. Mus. Ad. Frid. 2 , /?. 8i *. Sciœna nigro varia, pinnlsventralibusnigerrîmis. Artediy gen. Sg, syn. d^. Kopx(v«. Aristot. lib. 5, cap. lo; //6. 6 , cap. 17 ; lib% 8 , cap. i5, ig, 3o j et lib, g , cap. 2. ïd. AElian. lib. 14, cap. 28, p. 833. Id. Athen. lib. 7, p. 3o8. ïd, Oppian. Hal. lib. i ., p. G, Coracinus. Plin. lib. 9, cap. 16 et 18; lib. 5, cap. gj et lib. 82, cap. 5 etrj, Sciène noire, corbeau de mer. Blochy pi. 297. Coracinus. Pétri Artedi Synonymia piscium, etc. auctore J. G. Schneider f p. lOI. Sciène umbre. Davbenton et Haûyy Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Corp. Rond-let, première panie, liv. 5 , chap. 8. Gesner ^Francfort, 1604),/?. 294. Coracinus niger Salviani. Aldrovand. {Bologne , i638) lib. i , cap» i5, p. 73. Coracinus Gesneri. Id. lib. i , cap. iS ^ p. 74. Jonston. {Amst. idS'j) lib. i , tit. 2 , cap. 1 , art. il, tab, i5 ,7%. 4. 3l6 HISTOIRE NATURELLE cru devoir le conserver, quoique ce thoracin soit très- différent des espèces qui vivent dans la Méditerranée, et que les anciens ont pu connoitre. Cette application, que le grand naturaliste de Suède a faite du nom de chromis à un osseux de l'Amérique , est venue de ce que ce poisson fait entendre une sorte de bruissement, qui a rappelé un prétendu son produit par le chromis des Grecs ; et c'est ce même bruissement qui a fait nommer tambour cette sciène américaine. Elle vit dans les eaux de la Caroline et dans celles du Brésil. Ses mâchoires sont armées de petites dents 3 et sa couleur générale est argentée. La Caroline est aussi la patrie de la sciène croker.' Ce poisson a la gueule large; les mâchoires hérissées de plusieurs rangées de très-petites dents; une tache brune auprès des nageoires pectorales; et sa longueur est souvent de près d'un mètre. La sciène umbre a été souvent confondue avec notre * Scia?na cylindrica. Id. Bloch, pi. 299 ^fig. J. 5 Sciœna sammara. Id. Linné, édition de Gmelin. Forskael, Faun» Arah. /?, 48 , //. 53. ^ Sciœna pentadactyla. ' Sciaena vittata. Aspro niger, lineis albis longididinaliter pictus. Co/umerson, manuscrits déjà cités. • Ouvrage déjà cité f p, 98. DES POISSONS, 3i7 persèque umbre. Il est cependant très-aisé de distin- guer ces deux poissons l'un de l'autre. Indépendam- ment de plusieurs autres différences , la sciène umbre a les deux mâchoires également avancées , et la per- sèque umbre a la mâchoire d'en-haut plus longue que celle d'en-bas. On ne voit aucun barbillon auprès de l'ouverture de la bouche de la première ; la mâchoire inférieure de la seconde est garnie d'un barbillon. D'ailleurs la sciène umbre a des piquans sans den- telure aux opercules de ses branchies ; la persèque umbre présente dans ses opercules, comme la perche et toutes les véritables persèques , une dentelure et des piquans. Elles appartiennent donc non seulement à deux espèces distinctes, mais même à deux genres différens. Nous n'avons pas cru cependant qu'il nous suffît de montrer les grandes dissemblances qui séparent ces deux thoracins : nous avons voulu rapporter à chacun de ces animaux les passages des auteurs qui ont trait à ses formes ou à ses habitudes , et qui ont été cités par les principaux naturalistes modernes 3 nous avons tâché de rectifier les erreurs qui se sont glissées dans ces citations, particulièrement dans celles qui ont été faites par Artédi et par les naturalistes qui l'ont copié. Les notes de cet ouvrage qui présentent la sjnonjmie relative à cette sciène et à cette persèque , offrent le résultat de notre travail à cet égard. La sciène umbre est le poisson corbeau, le coracin des Grecs, des Latins 9- 3l8 HIS'rOÎRE NATURELLE et des naturalistes des derniers siècles : la persèque umbre est la véritable umhre de ces mêmes auteurs. La première est aussi le corp de Rondelet , et de plu- sieurs autres écrivains ; et il auroit été à désirer que dans des ouvrages d'histoire naturelle trës-recoraman- dables, on n'eût pas appliqué à la persèque umbre cette dénomination de corp ^ qui n'auroit dû apparte- nir qu'à la sciène dont nous écrivons l'histoire. Cette sciène a la tète courte, et toute couverte, ainsi que la base de la seconde dorsale, de l'anale et de la caudale , d'écaillés semblables à celles du dos ; chaque narine percée de deux orifices ; deux rangs de dents petites et pointues à la mâchoire d'en-haut ; un grand nombre de dents plus petites à celle d'en-bas; les écailles finement dentelées j les thoracines très- noires ; les autres nageoires noires avec un peu de jaune à leur base ; les cotés du corps et de la queue parsemés d'une très-grande quantité de points noirs, presque imperceptibles; et des reflets dorés qui brillent au milieu des différentes nuances noirâtres dont elle est variée. C'est le beau noir dont l'umbre est parée, qui Fa fait, dit -on, comparer au cof beau , comx en grec, et l'a fait nommer cor<^c//zz/.ç. Le poète grec Marcellus, de Séide en Pamphjlie, lui a donné le nom d'^'/^/o- donte *, h cause de la blancheur des dents de ce poisson , *.4ri^os , en grec , signifie blanc. DES POISSONS. 819 que Ton avoit d'autant plus observée , que la couleur générale de l'animal est noire. Elle parvient à la longueur de trois ou quatre déci- mètres. Son canal intestinal n'est pas long; mais son estomac est grand, le foie volumineux, et le r}lore entouré de sept ou huit cœcums. Elle habite dans la Méditerranée, et notamment dans l'Adriatique; elle remonte aussi dans les fleuves; on la trouve particulièrement dans le Nil, ec il paroît qu'elle se plaît au milieu des algues ou d'autres plantes aquatiques. Aristote la regardoit comme un des poissons qui croissent le plus vite. Les individus de cette espèce vivent en troupes. Les femelles portent leurs œufs pendant long-temps; elles aiment à les déposer près des rivages ombragés, et sur les bas -fonds tapissés de végétaux ou garnis d'épongés; elles s'en débarrassent pendant l'été ou au commencement de l'automne , suivant le climat dont elles subissent l'influence ; et c'est pendant qu'elles sont encoi'e pleines, que leur chair est ordinairement le plus agréable au goût. Plus Feau de la mer ou celle des rivières est échauffée par les rajons du soleil, et plus elle convient aux umbres: aussi cessciènes, plus sensibles au froid que beaucoup d'autres poissons, s'enfoncent-elles dans les profondeurs de la mer ou des grands fleuves , dès les premières gelées iïéV hi ue peut alors les prendre SSO HISTOIRE NATURELLE que rarement et difEcilement ; et on ne peut même y parvenir dans ce temps de leur retraite , que lorsque leur asjle n'est pas inaccessible à la traine ' ou au bou- lier \ Dans les autres saisons, on les prend avec plusieurs sortes de filets , ou on les pêche avec des lignes que l'on garnit souvent de portions de crustacée. Elles aiment en effet à se nourrir de cancres, aussi-bien que d'animaux à coquille , et d'autres habitans des eaux , foibles et petits. Dès le temps de Pline, les umbres du Nil étoient recherchées , comme l'emportant sur les autres par la bonté de leur goût. Toutes celles que l'on trouvoit dans les fleuves , les rivières ou les lacs , étoient , en général, préférées à celles que l'on prenoit dans la mer; et les jeunes étoient plus estimées que les plus Dans tous les pajs oii Ton en pêchoit une très-grande quantité , on les conservoit pour les transporter au loin , en les imprégnant de sel. Celles que l'on avoit ainsi préparées en Egjpte , recevoient des anciens Grecs , suivant le fameux philosophe Xénocrate , le nom particulier de coraxidla ; et ces mêmes Grecs nommoient tarlchion coraxinidon, le ganim, que l'on ' Traîne est un des noms du filet appelé seine. Voyez l'article de la raie houclée. » Le boulier est un filet dont ou peut voir la description à l'article du S£OTiibre thon., DES POISSONS. 3:21 faîsoît avec ces scicnes imbibées de sel. La variété de la sciène umbre, dont plusieurs auteurs ont parlé, et qui est distinguée par ses nuances blanches, étoit moins recherchée que les umbres ordinaires ou umbres noires. Au reste , il est bon de remarquer que l'on a vu dans l'espèce de poisson noir dont nous nous occu- pons , une variété plus ou moins blanche , de même que Ton voit des individus blancs dans les espèces de mammifères et d'oiseaux dont le noir est la couleur générale. Suivant Bloch , on emploie maintenant, pour con- server les umbres que l'on a prises, une autre prépa- ration : on les grille et on les met dans du vinaigre éj)icé. Indépendamment du goût agréable des sciènes Timbres , les anciens avoient un motif très-puissant pour les pêcher; ils s'étoîent persuadés que ces pois- sons jouissoient de facultés très -extraordinaires : ils ont écrit que des frictions faites avec ces sciènes salées étoient un excellent remède contre la morsure du scor- pion , et même contre le charbon pestilentiel, et que le foie de ces osseux éclaircissoit ou amélioroit la vue. La sciène cylindrique a la partie antérieure de la tête dénuée de petites écailles; la bouche grande; les lèvres grosses ; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure, et garnie, comme cette dernière, de dents petites et pointues; un seul orifice à chaque narine* les écailles dures et dentelées; la ligne latérale droite; TOME IV. 41 322. HISTOIRE NATURELLE Tanus plus proche de la tête que de la caudale ; la pre- mière dorsale noire ; les pectorales et les thoracines jaunes; la seconde nageoire du dos, l'anale et la cau- dale jaunâtres , et pointillécs de noir. La mer d'Arabie est la patrie de la sciène sammara. Ses côtés sont argentés, et présentent chacun dix petites raies longitudinales. Les pectorales sont rousses j les thoracines blanches; la seconde nageoire du dos, l'anale et la caudale transparentes. De plus, les deux cotés de la caudale, le premier et le dernier rajon de l'anale, ainsi que le second et le troisième de la seconde dor- sale, brillent d'un beau rouge*. Commerson a vu dans les embouchures limoneuses des petites rivières de l'isle de France , qui se jettent dans la mer et reçoivent un peu d'eau salée, la sciène à laquelle nous avons donné le nom de pentadactyJe , ou de poisson à cuuj doigts, pour désigner les cinq rayons de ses thoracines. On sait que les thoracines ont été, en effet, comparées à des pieds, et leurs rajons à des doigts. La langue de cette sciène est lisse; l'aiguil- lon de l'opercule très-petit dans les jeunes individus; et la longueur ordinaire de l'animal, de quinze ou Tingt centimètres. Commerson a trouvé dans les mêmes eaux, ou à peu près, la sciène rajée. On voit une tache blanche *■ Nous n'avons pas vu d'individus de l'espèce de la sammara. Si, contre Botre opinion , ce poisson avoit les opercules dentelés , il faudroit le pkicer parmi les persèqnes. DES POISSONS. 3£3 sur la première dorsale et sur les thoracines de ce poisson. La mâchoire supérieure est extensible, et plus courte que l'inférieure, au-dessous de laquelle on apperçoit un très-petit barbillon. Les deux mâchoires sont garnies de dénis très-courtes, et pressées comme celles d'une lime. Les écailles sont très-lisses et très- petites. Cette sciène offre des dimensions à peu près semblables à celles de la pentadactjle*. * 18 rayons à chaque pectorale de la sciène chromis. 6 rayons à chaque thoracine. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de la sciène crokcr% 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoraeinç. ig rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de la sciène umbre. iS rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 19 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de la sciène cvlindriqur. 12 rayons à cJiaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ï3 rayons à la caudale. 8 rayons à la membrane branchiale de la sciène sarnraara,' i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 7 rayons articulés k chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de la scicne pcntadactyle. 16 rayons k chaque pectorale. 16 rayons à la caudale. i5 rayons à cliaque pectorale de la sciène rayée. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. CENT DIX-HUITIÈME GENRE. LES Ml CR OPTER ES. Un ou plusieurs aiguillons, cl point de dentelure, aux opercules y un h ai h il Ion, ou point de barbillon, aux mâcboires ; deux nageoires dorsales; la seconde très- basse, très-courte , et comprenant au plus cinq rayons. ESPÈCE. I. Le MICROPTÊRE DOLOM I E U. ( Micrnpterus dolomicu.) CARACTÈRES. 'Dix rayons aiguillonnés et sept rayons arti- culés à la prenoière nageoire du dos; quatre rayons îi la seconde ; deux rayons aiguil- lonnés et onze rayons articulés à la na- geoire de l'anus.j la caudale en croissant ; un ou deux aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule. LE MICROPTÈRE DOLOxMIEU'. Je désire que le nom de ce poisson, qu'aucun natu- raliste n'a encore décrit, rappelle ma tendre amitié et ma profonde estime pour l'illustre Dolomieu , dont la victoire vient de briser les fers. En écrivant mon Discours sur la durée des espèces , j'ai exprimé la vive douleur que m'inspiroit son affreuse captivité, et l'ad- miration pour sa constance héroïque , que l'Europe mêloit à ses vœux pour lui. Qu'il m'est doux de ne pas terminer l'immense tableau que je tâche d'esquisser, sans avoir senti le bonheur de le serrer de nouveau dans mes bras î Les microptères ressemblent beaucoup aux sciènes: mais la petitesse très-remarquable de leur seconde nageoire dorsale les en sépare; et c'est cette petitesse que désigne le nom générique que je leur ai donné \ La collection du Muséum national d'histoire natu- relle renferme un bel individu de l'espèce que nous décrivons dans cet article. Cette espèce, qui est encore la seule inscrite dans le nouveau genre des microp- tères, que nous avons cru devoir établir, a les deux mâchoires, le palais et la langue, garnis d'un très- ' jVlicroplerus dolomieu. ^ M.*;o? , en grec , signifie pciif. 326 HISTOIRE NATURELLE, grand nombre de rangées de dents petites , crochues et serrées j la langue est d'ailleurs très-libre dans ses mouvemens; et la mâchoire inférieure plus avancée que celle d'en-haut. La membrane branchiale disparoît entièrement sous l'opercule, qui présente deux pièces, dont la première est arrondie dans son contour, et la seconde anguleuse. Cet opercule est couvert de plu- sieurs écailles j celles du dos sont assez grandes et arrondies. La hauteur du corps proprement dit excède de beaucoup celle de l'origine de la queue. La ligne latérale se plie d'abord vers le bas, et s@ relève ensuite pour suivre la courbure du dos. Les nageoires pecto- rales et celle de l'anus sont très-arrondies; la première du dos ne commence qu'à une assez grande distance de la queue. Elle cesse d'être attachée au dos de l'animal, à l'endroit où elle parvient au-dessus de lanale ; mais elle se prolonge en bande pointue et flottante jusqu'au-dessus de la seconde nageoire dor- sale , qui est très-basse et très-petite, ainsi que nous venons de le dire , et que l'on croiroit au premier coup d'œil entièrement, adipeuse *. * 5 rayons à la membrane branchiale. i6 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queu^. CENT DIX-NEUVIÈME GENRE. LES HOLOCENTRES. Un ou plusieurs aiguillons et une dentelure aux oper- cules; un barbillon , ou point de barbillon , aux mâ- choires; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, fourchue, ou échancrée en croissant* ESPECES. L'holocentre sogo. ( Ho lo cent rus sogo.) 2, L'holocentre chant. i^IIolo cent rus ch.ini/s.) CARACTÈRES. Onze rayons aiguillonnés et six rayons arti- culés à la nageoire du dos; quatre rayoas aiguillonnés 'lin, Labre chani. Bonnaterre, planches de l'Ei.cyclopédie mélhod.'que, Forskal, Faun. Arah, p. 36, /". 32. ^ n )!ocenlrus scbrietser. Scliratzel, dans plusieurs contrées de l'Alh magne. Scrafen , ibîd. Scj.razen , ibid. Se bran z , ibid. 348 HISTOIRE NATURELLE celte parure remarquable, ou par les nuances qui ïa composent, ou parla distribution de ses teintes, que Perça scliraetser. Linné, édition de Gmelin. Persègue scliraetser. Danbenton et Hauy, Encyclopédie méthodique. 1(1. Boniiaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Perça dorso monopter) gio , lineis utrinqiie longitudînallbus, nigrîs. .Artedi , gen. 40 , syr. 68. Schraitser Ratisbonensibus. Wilhighby , p. 335. Haj. p. 144. Meidiiig. le. Fisc. Âuf:t. t. 2. Perça dniso monopterygio , capite cavernoso alepîdoto aculeato, caudâ sublunatâ , corpore llncaii. Gronov, Zooph. 28g. Krani. h/iriif'. p. 387, n. 5. Sfhralfser. ^clœff. Fisc. Ilatisb. 48, tab. 2.^Jig. 2. Bl< en, pi "iZî^fg. I. •* Holocentrus radula. Perça ra(!ula. Linné, édition de Gmelin, Persègue crénelée. > >auben'on et Ha'ùy , Encyclopédie méthodique. Id. Bon'-.ltirn j planch(;s de l'Encyclopédie niélhodique. Labrus immaculatus , pinnœ dorsalis radiis decem splnosls. Jimœniê^ acad. I , p. i33. ^ Holocentrus glianam. Scisena glianam. h nn-^ , édition de Gmelin. Fi-rsk' l, Faun. A-ab. p. 5o , n. SG. Scièiie glianani. Bonnatcrrcy planches de l'Encyclopédie niétliodicjue.. ^ Holocentrus gaterinus. Scîiena gateiiua. Linné, é'Iition de Gmelin. Forthatl , Faun. Arah.p. 5o , n. 5i). Sciène gaterine. Bonnaterrc , planches de l'Encyclopédie méthodique.. ' Holocentrus jarbua. Holocentre esclave. B'och. pi. 238 , jig. i. Scisena jarbua. lAnné, édition de Gmelin. Sciène gabub. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique^ î'oiskatlj. Faun. jlrab. p. 5o , n. 67. DES POISSONS. 849 nous parcourons en vain nn nombre immense d'espèces différentes; nous avons toujours sous les jeux un assortiment nouveau de couleurs et de tons. Aucune espèce ne ressemble à une autre par la disposition , j^ar les reflets , par iVclat de ses nuances. Et que l'on ne soit pas étonné que les sept couleurs du prisme suffisent pour produire, entre les mains de la Nature, cette merveilleuse diversité. Lorsqu'on rappelle la quantité prodigieuse de dégradations que chac|ue couleur peut présenter, toutes les combinaisons qui proviennent des mélanges de ces dégradations, em- ployées deux à deux , trois à trois, (juatre à quatre , et fondues successivement les unes dans les au ires, jus- qu'à ce qu'on ait épui>é toutes les difFérences que ces rapprochemens peuvent faire naître; lorsqu'enfin on niuUiplie tous ces produits par des quantités bien plus grandes encore , par toutes les sortes de distri- butions de nuances qui peuvent être réalisées , on parvient à des nombres que l'esprit ne peut saisir dans leur ensemble , dont l'imagination la plus vive ne découvre qu'une portion de la série presque infinie , et dont on ne détermine toute l'étendue qu'en usant de toutes les ressources que l'on peut devoir à la science du calcul. Le genre des hoiocentres va nous fournir de nou- veaux exemples de l'emploi qu'a fait la Nature, de ces combinaisons de distributions uniformes ou -diffé- rentes avec des nuances diverses ou semblables. Le 35o HISTOIRE NATURELLE sogo est lui (le ces exemples ]es plus frappans. Nous avons déjà vu un bien grand nombre de poissons briller de Téclat de l'or, des diamans et des rubis: nous allons encore voir sur le sogo les feux des rubis, des diamans ou de l'or. Mais quelle nouvelle disposi- tion (le lîuances animées ou radoucies! le rouo;e le plus vif se fond dans le blanc pur du diamant, en descendant de cliaque cntë de l'animal, depuis le haut du dos jusqu'au-dessous du corps et de la queue, et en se dégradant par une succession insensible de teintes amies et de refiels assortis. Au milieu de ce fond nuancé s'étendent, sur chaque face latérale du poisson , six ou sept raies longitudinales et dorées ; la couleur de l'or se mêle encore au rouge de la tète et des nageoires, particulièrement h celui qui colore la dorsale, l'anale et la caudale; et son œil très -saillant montre un iris argentin entouré d'un cercle d'or. Ce beau sogo doit charmer d'autant plus les regards lorsqu'il nage dans une eau limpide , pendant que le soleil brille dans toute sa splendeur au milieu d'un ciel azuré, (]ue ses nageoires sont longues, que leurs mouvemens en sont plus rapides, et (|ue, réfléchissant ])los fré(|ueminent , et par des surfaces plus étendues, les rayons de l'astre de la lumière, elles scintillent plus vivement, et elîacent avec plus d'avantage l'éclat des métaux polis et des pierres orientales les plus pré- cieuses. On devroit le multiplier dans ces lacs charmans DES POISSONS. 35 1 qu'un art enchanteur contourne maintenant avec tant cle goût au milieu d'une prairie émaiilée, et à côté d'arbres et touffus et fleuris, dans ces jardins avoués par la Nature et pni'és de toutes ses grâces , d'où le sentiment n'est jamais exilé par une froide monotonie, et qui cultivés, il y a trois mille ans, dans la Grèce héroïque, conservés juj;(|ua nos jours dans l'indus- trieuse Chine, et adoptés par rEr!ro|)e civilisée, ont mérité d'être chantés par Hom.ère et Delille. Se livrant à ses mouvemens agréable s au milieu des eaux de ces îacs paisibles , il j ondule roit, pour ainsi iWn^, comme l'image d'une belle fleur agitée par im doux zéphjr; il compléieroit le tableau riant d'un Edcn où les eaux, la verdure et le ciel marieroient et leurs brilîans ornemens et leurs iii7ances touchantes. 11 s'accoufum.e- roit d'autant plus facilement à sa nouvelle demeure , que la Nature l'a placé non seulement aux Indes orientales, en Afrique, aux Antilles, à la Jamaïque, mais encore dans les eaux de l'Europe. Et d'ailleurs il réunit à la magnificence de ses véte- mens une chair très-blanche et d'un goût exquis. Au reste, sa langue est lisse; le sommet de la tèiQ sillonné et dénué de petites écailles. On ne compte qu'un oriiice à chaque narine; les, écailles du corps et de la qu.eue sont dentelées ; et les deux mâchoires garnies, ainsi que le [>alaîs, de dents petites , pointues et sernl^lables à celles d'une lime. Blocli a vu une variété du sogo , qui diffère des S52 HISTOIRE NATURELLE autres individus de cette espèce par les traits suivans; Le museaiî est obtus, au lieu d'être pointu; la tête n'est année que d'un aiguillon de chaque côté; les proportions des rajons de la dorsale et de la nageoire de l'anus ne sont pas tout-à-fait semblables à celles que montre le sogo proprement dit 3 on compte à l'anale deux rajons articulés de plus qu'à celle de ce dernier poisson: les raies longitudinales et jaunes sont sifoibles, qu'on a de la peine à les appercevoir^ quel- quefois même elles disparoissent en entier. Il ne faut pas confondre i'holocentre chajii, queFors- kael a découvert , qui habite dans la Propontide , et qui vit particulièrement auprès de Constantinople , avec le lutjan serran , que les Grecs ont nommé et nomment encore cJianno \ et sur lequel on trouve des observations précieuses dans un nouvel ouvrage très- important du savant naturaliste et célèbre vojageur le citojen Sonini '. L'holocentre chani a trois petites raies bleuâtres et ondulées de chaque côté de la tète ; une tache bleue et carrée au-dessous de l'œil; les pectorales, les tlio- racines et l'anale jaunes ; la dorsale et la caudale tachetées de rouge. C'est dans le Danube et dans les rivières qui mêlent leurs eaux à celles de ce grand fleuve , qu'on pêche ' Voyez l'Histoire des [joissous , du inoffsseur Schneider, p. 80. ? Voyage cri Grèce ci en Turquie, tome I, page iBi. DES POISSONS. 353 rholocenire schraitscr. Ce poisson parvient à la lon- gueur de trois on quatre décimètres. Sa chair est blanche, ferme, saine, et d'un goût agréable. Il se nourrit de vers, d'in.sectcs, et de très-petits poissonsj il fraie dans le printemps, cherche les eanx limpides, et perd difficilement la vie. Les inondations du tieuve ou des rivières qu'il habile , le transportent quelquefois au-dessus des bords de ces rivières, jusque dans des lacs assez éloignés, dont le séjour ne paroît pas lui nuire. Sa tète ni ses opercules ne présentent pas de petites écailles; la langue est lisse; le palais rude; chaque mâchoire garnie de petites dents semblables à celles d'une lime; l'estomac alongé et membraneux j le py- lore entouré de trois appendices; le canal intestinal recourbé deux fois; le foie grand et divisé en trois lobes ; la vésicule du fiel pleine d'un fiuide Jaune et très-amer; l'ovaire simple; la vessie natatoire longue et attachée aux côtes, qui, de chaque côté, sont au nombre de neuf; et l'épine dorsale composée de trente- neuf vertèbres. Le péritoine est argenté ; les œufs sont jaunes et de la grosseur d'un grain de millet; les nageoires bleuâtres ; la partie antérieure de la dorsale est tache- tée de noir; et de très-petits points noirs sont répandus sur la tête. Nous devons faire remarquer comsne une preuve de ce que nous avons dit dans le discours sur la nature des poissons, au sujet des couleurs de ces animaux, TOMii. IV. 45 354 HISTOIRE NATURELLE que lorsqu'on a enlevé les écailles du schraitser , sa peau offre encore les trois ou quatre raies longitudi- nales et noires qui régnent sur chacun de ses côtés, et que nous avons indiquées dans le tableau générique des holocentres. Le crénelé vit dans l'Inde; et le gbanam, dans la mer d'Ara])ie. Comme nous n'avons pas vu d'individu de cette dernière espèce, nous ne pouvons pas assurer que la nageoire de la queue de ce thoracin soit four- chue ou en croissant; mais ]:)lusieurs raisons nous, le font présumer. L'holocentre gaterin a la mer d'Arabie pour patrie, comme le ghanam; ses nageoires sont ordinairement jaunes ; il est souvent tacheté de noir; et sa longueur est alors de quatre ou cinq décimètres: mais on compte dans cette espèce trois variétés assez remarquables pour cpi'elles aient reçu chacune un nom particulier. La première, que l'on nomme ahii-nigateriii, n'a qu'un décimètre de longueur; et chacun de ses cotés pré- sente quatre raies longitudinales brunes et mouche- tées de noir : les pêcheurs de la mer d'Arabie disent, et leur opinion me paroît très-vraisemblable , que l'abu -mgaterin n'est qu'un gaterin très -jeune, qui perd en grandissant ses raies mouchetées et brunes. La seconde variété est appelée sofat; sa longueur est de douze décimètres ; ses nageoires sont noires au lieu d'être rouges; et son goi^t est très-agréable. La troi- sième variété, à laquelle on a donné le nom de/àVcZr/^ DES POISSONS. 355 est niu'si d'une saveur très -recherchée : mais elle parvient à des dimensions bien phis grandes que la seconde ; elle est quelquefois longue de trois ou quatre mètres. Sa grandeur, son poids, et la bonté de sa chair, doivent la reiîdre l'objet d'une pèche assidue; et comme elle a de plus que les autres variétés, et même que le galerin proprement dit, des ramifications très-sensibles aux rajons aiguillonnés de la dorsale, et qu'elle offre ainsi un trait d'un développement plus étendu et d'une conformation plus complète , ne j)ourroit-on pas croire que \^ JœLcla n'est que la sofat parvenue à un âge ])lus avancé et à un plus grand accroissement j que la sofat n'est qu'un gaterin plus âgé; et que par conséquent , à mesure que i'holocentre dont nous parlons grandit en acquérant des années , il s'appelle d'abord abu-mgateiin, ensuite gaicrin, en- suite sofat, et enfin y?p/e/a? Au reste, le gaterin se plaît au milieu des coraux et près des rivages. Ces mêmes rivages arabiques servent d'asjle au jar- bua, que Ton trouve aussi dans le grand Océan, aux environs des tropiques, où Commerson en a Ont faire un dessin que nous avons fait graver. On pèche égale- ment cet holocentre dans les eaux du Japon : mais comme il j est très-abondant et qu'il a la chair maigre, il j est dédaigné par les gens riches, qui l'aban- donnent pour la nourriture de leurs esclaves ; et c'est ce qui a fait donner à ce poisson, par les Hollandois des grandes Indes, le nom (^cscla.fe, que Bloch lui a conservé. 356 HISTOIRE NATURELLE. Ce jaibua a la icie courte et comprimée j des dents petites et séparées l'une de l'autre, à chaque mâchoire; la langue lisse ; le palais rude; chaque opercule garni de très-petites écailles; la couleur générale argentée; les pectorales et les thoracines jaunâtres; une raie lon- gitudinale et noire , et deux raies noires et obliques sur la caudale , dont les deux pointes sont de la même nuance que ces raies; et plusieurs taches noires et irrégulières sur la nageoire du dos*. * 8 rayons à la iinembrane brancliiale de Tholocentre sogo. 17 rayons à chaque pectorale. 2g rayons à la caudale. j5 rayons à chaque pectorale de l'iioloccntre chani. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracîne. 27 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de Pholocenlre schraitser. 34 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre crénelé. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 17 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre gaterin. ij rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocentre jarbua. 3 3 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et cinq rayons articulés à chaque thoracine» 57 rayons à la nageoire de la queue. L'HOLOCENTRE VERDATRE, L'HOLOCENTRE TIGRÉ % L'HOLOCENTRE CINQ-RAIES^ L'HOLOCENTRE BENGALP, L'HOLOCENTRE ÉPINÉPHÈLE\ L'HOLOCENTRE POST«, L'HOLOCENTRE KOIR^ ET L'HOLOCENTRE ACERINE^ Il paroît que le verdâtre se trouve dans les Indes occidentales. Ses deux mâchoires sont garnies de dents pointues , dont les deux antérieures sont les plus ' Holocentrus virescens. Bloih, pi. 233. ' Holocentrus tigrinus. Ikan makf kae , aux Indes dentales. Marquille , par les Hollandais des Indes orientales. Blùchy pi. 237. ^ Holocentrus quinque-lîneatus. Bloch, pi. 23g. "♦ Holocentrus bengalensîs. Bloch,pl. 246,^^-. 2. ^ Holocentrus epinephelus. Taye striée. Bioch, pi. 33o. <* Holocentrus post. Perche goujonniere , par les pêcheurs de la Seine inférieure* Gremlllet, id. GrerailJe, sur les bords de la Moselle et des rivières qiii se jettent dans 358 HISTOIRE NATURELLE grandes; la ligne latérale est hérissée d'écaillés petites et aiguës; des raies jaunâîres régnent sur les opercules ; cette dernière. (Lettre écrile à Lacepède , en 1788, par dom Fleurand , bénédictin de Lay, dans la ci-devant Lorraine. Cet estimable savant croyoit que ce nom grcmille a une origine celtique.) Petite perche, dans plusieurs contrées de France. Cerna , à Malte. Kaul baarsch, en Allemagne. PfafFenlaus , en Autriche. Eotzwolf , ibid. Scbroll, en Bavière. Stuer, à Hambourg. Stuer bass, ibid. Kaulbarscli , en Livonle, Bissis, chez les Lettcs. unis , ibid. Klis , en Estonie. Jerscha, en Russie, Giers, en Suède. --^ Schnorgers , ibid. Horcke , en DanemarcL Tarrike , ibid. Stibling , ibi'^- Kulebars, en Norvège. Aboruden-flos , ibid. Post, en Hollande. Poscb ou poscbje, ibid. Pope , en Angleterre. Kuffe ou ruffe , ibid. BlocJi, pi. 53 , fig^ 2. Perça cernua. Linné, édition de Grnelin. Perse. Zoolog. 3, yD. 2i5, //. 3. Pfaffenlaus. Marsigîi, Danub. 4, /?. 67, /a^. 20 ^ Jig. 2. ' Holocentrus niger. Perça oigra. Linné, édition de Gmelin. Blaufisli. Brit. Zoolog. 3 , />. 216^ /z. 4. Id. Borlase, Camwal/. p. 271, tab. 20 , /Fg, 8. ^ Holocentrus acerina. Perça acerina. Linné, édiiion de Gmelin. Persègne acerin.e. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie mcthodiqne^ Culdenstaedt, Nov. Comm. Fctropolit. 19, p. 457. 36 O HISTOIRE NATURELLE à la base des nageoires , particulièrement à celle des pectorales et des thoracines. Valentjii , Renard , Klein , Seba et Bîoch, ont donné chacun une figure de rholocentre tigré. Ce poisson des Indes orientales a la chair délicate. Sa tète est longue et comprimée; les dents sont pointues et iné- gales ; la langue est lisse , et le palais rude ; la cou- leur générale est bleuâtre^ on voit une raie brune passer au-dessus de chaque œil, et s'avancer vers le museau. Indépendamment des bandes transversales qu'indique le tableau générique, la tête, le corps, la queue et les nageoires sont parsemés de taches brunes , presque toutes arrondies. Le Japon est la patrie de Fholocentre cinq-raies. Il a la tète courte et comprimée ; un rang de dents sépa- rées l'une de l'autre, à chaque mâchoire; un grand nombre d'autres dents serrées et placées sans ordre, à la mâchoire supérieure, ainsi qu'au palais; la pre- mière pièce de chaque opercule , échancrée de ma- nière a recevoir une sorte d'aiguillon tourné vers le museau , et attaché à la seconde pièce , laquelle d'ail- leurs se termine en pointe membraneuse. La nuance générale du poisson est jaunâtre; et un rouge foncé colore les nageoires. Le nom du bengali annonce le pajs dans lequel on l'a péché. Sa langue est lisse; mais son palais est hé- rissé de dents courtes et menues. On trouve des dents semblables à la mâchoire supérieure, à la suite d'une DES POISSONS. 36 f rangée d'autres dents plus longues et recourbées que l'on voit également à la mâchoire d'en-bas. La première pièce de chaque opercule reçoit dans une échaucrure, et comme celle de Tliolocentre cinq -raies, une sorte de crochet ou d'aiguillon qui tient à la seconde pièce. Par le moyen de ce mécanisme, l'animal, en ouvrant la bouche, presse cette seconde pièce contre son corps, de manière à clore très-exactement l'ouverture bran- chiale. Une plaque dentelée est d'ailleurs placée au- dessus de l'échancrure de cette pièce postérieure. Les écailles sont petites et dentelées. Le jaune et le bleu régnent sur les nageoires. L'épinéphèle habite dans les eaux de la Jamaïque. Ses jeux et ceux de quelques autres holocentres sont voilés par une membrane transparente comme ceux des murènes et de plusieurs autres poissons. Cette conformation dans l'organe de la vue de ces holo-« centres, avoît engagé Bloch à les comprendre dan^ un genre particulier. Nos principes de distribution ne nous ont pas permis d'admettre ce genre; mais nous avons été bien aises de le rappeler, en donnant le nom générique de cette petite famille à la première espèce de ce groupe qui se présente à nous dans l'examen, que nous faisons des divers holocentres. L'épinéphèle a le palais hérissé de petites dents j la langue lisse; les deux mâchoires garnies de dents assez courtes; le ventre arrondi; l'anus plus voisin de la tète que de la caudale, Deux raies longitudinales et brunes s'étendent TOME IV. 46 36û HISTOIRE NATURELLE sur chaque côté de l'animal , dont la couleur générale est blanchtUre. On voit des (eintes jaunes sur la tête et sur les nageoires. Le post se trouve dans la plupart des contrées sep- tentrionales de l'Europe. 11 j vit dans les rivières et dans les lacs dont le fond est de sable ou de glaise , et dont les eaux sont claires et pures. Il est sur-tout très-nndtiplié dans la Prusse. Il ne parvient ordinai- rement qu'à Ja longueur de deux ou trois décimètres ; mais cependant il j a auprès de Prenzlow, des lacs où on a pris des individus de cette espèce , d'une gran- deur bien supérieure. Les ennemis dont il est le plus souvent obligé d'é- viter la poursuite , sur-tout lorsqu'il ne présente que de petites dimensions, sont le brochet, la perche, la lote, l'anguille, et les grands oiseaux d'eau. Il se nour* rit de vers, d'insectes aquatiques, et de poissons très- jeunes, et par conséquent très-petits. C'est au prin- temps qu'il quitte les lacs pour remonter dans les rivières , au séjour desquelles il préfère de nouveau celui des lacs , lorsque l'hiver approche. C'est aussi dans le printemps qu'il fraie. Il dépose ses œufs sur des bancs de sable , ou sur les corps durs qu'il trouve dans les eaux qu'il habite, et il les place à une profon- deur telle, qu'ils ne soient communément ni au-dessus d'un ou deux mètres de profondeur, ni au-dessous de trois ou quatre. Ces œufs sont petits et d'un blanc mêlé de jaune. Bloch en a compté soixante-quinze DES POISSONS. 363 mille six cents dans un ovaire qui n.e pesoit pas tout- à'fait quatre grammes. On 9. écrit que le post ne croissoit que lentement; et comme d'ailleurs les indi^ vidus de cette espèce sont très -recherchés, on pour- voit croire que c'est à cause de la lenteur de leur développement, qu'on n'en trouve que très^rarement de parvenus à des dimensions et à un poids considé- rables. On prend le post h l'hameçon et au filet, particu- lièrement au trémail *. Mais c'est principalement pen- dant l'hiver, et par conséquent lorsqu'il est descendu dans les lacs , qu'on le recherche avec le plus d'avani- tage. On le pêche avec beaucoup de succès sous la croûte glacée de ces lacs d'eau douce. On le poursuit avec d'autant plus de constance et de soin, qiie sa chair est tendre , de bon goût , et facile à digérer. Elle devient même exquise dans certaines eauxj et Ton cite en Allemagne, comme excellens à manger, les posts des lacs Go/is et T4^andc]itz. Le citojen Noël de Rouen nous écrit que dans la Seine, dont les pêcheurs nomment le post perche gv h- jonnïère , parce que sa longueur excède rarement celle du plus grand goujon , on ne prend guère cet holo- centre qu'auprès de l'embouchure de l'Eure, où on le trouve au milieu de petits barbeaux et de jeunes cyprins brèmes. '" ■■■ '" — ' ' '■ ' " ■ ■ ' r * Voyez yne courte description du trémail à l'article du gade colin. 364 HISTOIRE NATURELLE La bonté de l'aliment que donne le post, la salubrité de sa chair, et sa petitesse, ainsi que sa foiblesse ordinaire, le font préfe'rer à beaucoup d'autres pois- sons par ceux qui cherchent à peupler un étang de la manière la plus convenable. En Vy renfermant, on n'y introduit pas un ennemi dévastateur. C'est pen- dant le printemps ou l'automne qu'on le transporte communément des lacs ou des rivières dans les étangs où l'on veut le voir multiplier. On le prend pour cet objet dans les lacs peu profonds, plutôt que dans ceux dont le fond est très-éloigné de la surface de l'eau , parce que les filets dont on est le plus souvent obligé de se servir pour le pêcher dans ces derniers, le fa- tiguent au point de lui ôter la faculté de vivre , même pendant quelques heures, hors de son fluide natal. Le post cependant, lorsqu'il ir'a pas été tourmenté par la manière dont on l'a péché , perd difficilement la vie. On peut , pendant Fhiver, le faire parvenir vivant à d'assez grandes distances : un froid très-rigoureux ne sufKt pas pour le faire périr ; et on l'a vu souvent, privé de tout mouvement et entièrement gelé en apparence, retrouver promptement la vie et son agilité , après avoir été plongé pendant quelques momens dans de l'eau froide, mais liquide. Le corps et la queue du post sont alongés et visqueux. .T'ai voulu, pendant quelque temps, placer ce thoracin parmi les lutjans, parce qu'on pourroit à la rigueur ne vouloir reconnoître dans ses opercules qu'une simple DES POISSONS. 365 dentelure; je Tai inscrit cependant parmi les véritables holocentres, non seulement parce qu'un grand nombre de traits de sa conformation le rapprochent, aussi-bien que plusieurs de ses habitudes, de ces holocentres*, * 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre verdâtre. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre tigré. i3 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocentre cinq-raies. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 r;)yons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre bengali. 14 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre épinéphèlc. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre post. 14 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cha-que thoracine. 17 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre acerine. 25 rayons à chaqne pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 366 HISTOIRE NATUREL LE. ainsi que des vraies persèqiies, mais encore parce que, dans la plupart des individus de cette espèce, p'iisieurs des pointes de la dentelure sont assez grancies pour être regardées comme de véritables aiguillons. Au reste, la tête de ce poisson est un peu déprimée. Le palais et le gosier sont garnis, comme les mâchoires, de dents petites et très-pointues. Le dos est noirâtre. Le pj'lore n'est entouré que de trois cœcums. Ou compte quinze côtes de chaque côté de l'épine dorsale, qui comprend trente vertèbres. Le noir est ordinairement long de quatre ou cinq décimètres , et par conséquent plus grand que les individus de l'espèce du post , que l'on rencontre le plus souvent. On trouve l'acerine dans la mer Noire, et pendant l'été, dans les grands fleuves qui y ont leur embou- chure. Sa tête est plus alongée que celle du post; mais elle a de grands rapports avec cette espèce, qu'elle devroit suivre, ainsi que le noir, dans le genre des luîjans, si on aimoit mieux comprendre le post dans cette famille que dans celle des holocentres. L'HOLOCENTRE BOUTTON', L'HOLOCENTRE JAUNE ET BLEU", L'HOLOCENTRE QUEUE-RAYÉE% L'HOLO- CENTRE NÉGRILLON\ L'HOLOCENTRE LÉOPARD^ L'HOLOCENTRE CILIÉ ^ et L'HOLOCENTRE THUNBERG^ C'est dans les manuscrits de Commerson que nous avons trouvé la description des quatre premiers de ces holocentres : aucun auteur n'en a encore parlé. ' Holocentrus bon (ton. Asper antroisum subleriùsqne rubens, sursnm et lateraliter flavescens ^ opeicuiis branchiarum in angulo anteriore spinâ ad caput reflexâ notatis. — Perche du détroit de Bouttoû. Commerson^ manuscrits dtja cités, ' Holocentrus flavo-caeruleus. Asper cserulescens , pinnis omnibus et caudâ , etiamnum basi , luteîs. Commi rson, manuscrits dé^a citc's. ^ Holocentrus caudâ yittatâ. ^ Aspro dor^o caerulescente , Jateribus argenteis, caudâ liturls albis et nigris alternis. Commerson , manuscrits déjà cités, * Holocentrus nîgricans. Aspro totus atratus , oculorum iridibus cseruleis. Commerson^ manuscrits déjà cités. '^ Holocentrus leopardrs. ^ Holocentrus ciliatus. ' Holocentrus thunberg. Sciœna loricata , argentea , itnmaculata , etc. Thv.;J>crgj Voyageait Japon j etc. 368 HISTOIRE NATURELLE Le hoiiUon, dont le nom spécifique indique le pajS natal , a deux ou trois décimètres de longueur. Sa caudale est jaunâtre. Ses thoracines et son anale pré- sentent la même couleur que la nageoire de la queue; mais leurs premiers rajons sont rougeâtres. Cette nuance rouge paroît sur la base des pectorales , que distingue de plus une petite tache d'un pourpre foncé j le reste de la surface de ces organes est jaune, dû même que le bord supérieur de la dorsale, qui d'ail- leurs est trans|)arente. Les dents antérieures sont un peu longues ; les autres très-petites, et serrées les unes contre les autres, comme celles d'une lime. On voit? aussi de très-petites dents au fond du palais et du gosier: mais la langue est lisse; elle est en outre courte, nn peu large et très-blanche. La première pièce de chaque opercule montre une échancrure propre à recevoir Faiguillon de la seconde pièce , laquelle se termine en pointe. Les Indiens des Moluques appor- lërent plusieurs individus de cette espèce au vaisseau sur lequel Commerson parcouroit le grand Océan, avec notre Bougainville, eu 1768; et ce vojageur dit dans ses manuscrits, que ces individus étoient mêlés avec plusieurs autres poissons séchés , très-bien préparés , et étendus entre deux bâtons qui les fixoient. Le jaune et bleu habite dans les eaux qui baignent l'isle de France. Il est ordinairement plus grand que le boutton. Quelquefois l'extrémité de ses pectorales est noire; le bord de la mâchoire supérieure jaunâtre 5 DES POISSONS. 36 9 rentre -deux des jenx peint de la même couleur, et une tache ovale de la même teinte placée sur le der- rière de l'occiput : mais il n'olFre d'ailleurs que les deux nuances indiquées par le nom spécifique que je lui ai donné. Les deux mâchoires sont hérissées de dents très-me- nues, très-courtes, très-serrées, au-devant desquelles la mâchoire d'en-haut en présente quatre plus épaisses et un peu plus longues. Des éminences osseuses situées sur le palais , et la circonférence du gosier, sont éga- lement garnies de dents très-petites et très-fines; mais on n'en voit. pas sur la langue, qui est courte, large à son extrémité, un peu cartilagineuse, assez libre dans ses mouvemens , et blanchâtre. Les premiers rajons de la dorsale sont garnis chacun d'un filament. Le péritoine est blanc; le canal intestinal trois fois recourbé; la vessie natatoire adhérente au dos. L'animal vit de petits crabes et de jeunes poissons qu'il avale tout entiers. Sa chair est agréable et saine. L'holocentre queue-rajée est communément moins grand que le boutton. Les raies longitudinales blanches et noires qu'il a sur la queue, varient pour le nombre depuis trois jusqu'à dix. La mâchoire supérieure est extensible et un peu plus courte que celle d'en-bas: l'une et l'autre présentent, ainsi que le devant du palais , un grand nombre de petites dents semblables k celles d'une scie. La langue est lisse. L'IsIe de France est sa patrie. TOME IV. 47 870 HISTOIRE NATURELLE Le négrillon a la tête petite; le dos très-élevé; les dents menues, blanchâtres, rapprochées et arrangées comme celles duu peigne; la langue et le palais sans aspérités ; et la ligne latérale si courte, qu'elle se ter- mine à lextrémité de la nageoire du dos *. Aucun naturaliste n'a encore rien publié au sujet du léopard ni du cilié. Le premier de ces deux holo- centres a la lèvre supérieure double; la mâchoire d'en- haut, qui est un peu moins avancée que celle d'en-bas, * 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre boiitlon. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre jaune et bleu, 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre queue-rayée, 16 rayons à chaque pectorale, i5 rayons à la nageoire de la queue. 5 ou 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre négrillon. 20 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale de l'holocentre léopard. 18 rayons à la nageoire de la queue. 17 rayons à chaque pectorale de l'holocentre cilié. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 39 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holoceatre thunberg. i3 rayons à chaque pectorale. 18 rayons à la nageoire de la queue. DES POISSONS. 871 montre, ainsi que cette dernière, six dents fortes, grandes et crochues , et plusieurs rangs de deuts plus petites. Le corps et la queue du cilié sont alongés. Le thunberg, auquel nous avons donné le nom du savant vojageur qui l'a fait connoître , n*a qu'une na- geoire dorsale, quoiqu'il paroisse en avoir deux. Sa lèvre supérieure est double ; on voit au moins trois dents mousses de chaque coté de la mâchoire d'en-bas; le dos est élevé. Cet.holocentre vit dans la mer du Japon. L'HOLOCENTRE BLANC-ROUGE', L'HOLOCENTRE BANDE-BLANCHE% L'HOLOCENTRE DIACANTHE% L'HOLO- CENTRE TRIPÉTALE^ L'HOLOCENTRE TÉTRACANTHE^ L'HOLOCENTRE ACAN- THOPS^ L'HOLOCENTRE RADJABAU^ L'HOLOCENTRE DIADÉME% et L'HOLO- CENTRE GYMNOSE'. Ces neuf espèces sont encore inconnues des natura- listes. Nous avons trouvé une figure de la première à la page 25 d'un cahier de manuscrits chinois, déposé dans la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, et que nous avons déjà cité h l'article du spare cldnois et à celui du spare cardinal. La page 112 de ce même manuscrit présente l'image de la seconde de ces neuf ' Holocentrus albo-ruber. * Holocenlrus albo fasciatus. ^ Holocentrus diacantlius. "* Holocentrus trlpetalus. ^ Holocentrus tetracanthus. ^ Holocentrus acanthops. , " Holocentrus radjabau. Ikan radjabau , aua: Indes orientales. ® Holocentrus diadenia. ' Holocentrus gyninosus. HISTOIRE NATURELLE. 878 espèces. Nous avons vu des individus des cinq espèces suivantes dans la collection d'objets d'histoire natu- relle donnée à la France par la république batave ; et les manuscrits de Comraerson renfermoient deux des- sins qui représentoient les deux dernières. Le blanc-rouge et Tholocentre bande-blanclie vivent donc dans les eaux de la Chine. L'holocentre diacanthe, que nous avons ainsi nommé à cause des deux rajons aiguillonnés de sa nageoire de l'anus, a deux pièces à chacun de ses opercules. Le tripétale , dont le nom spécifique désigne les trois pièces de son opercule , monti^e plusieurs rangs de petites dents, et de plus une dent assez grosse auprès de chacune des deux extrémités de la mâchoire infé- rieure , opposées au museau. Le tétracanthe , dont le nom indique les quatre rajons aiguillonnés de sa nageoire de l'anus , a la mâchoire d'en-bas plus avancée que celle d'en-haut; ses dents sont petites ; des lames écailleuses et dont la svu'face offre des stries disposées en rajons , couvrent le dessus des jeux; une grande partie de la portion de la dorsale, que soutiennent des rajons aiguillonnés, est très-distincte du reste de cette nageoire. L'œil de l'acanthops est gros; et sa ligne latérale très-marquée *. * La dénomination ^acanthops désigne les aiguillons que l'on voit auprès des yeux de l'holocentre auquel elle appartient. \\K%:'àc--, en grec, siguiiSe ai guillon 'y et li\ signifie œil. 374 HISTOIRE NATURELLE Les deux mâchoires du radjabau sont garnies de plusieurs rangs de dents serrées et presque égales les unes aux autres; la grosseur des jeux est remarquable; on voit une lame écailleuse et dentelée au-dessus de la dernière pièce de chaque opercule; et la ligne laté- rale est presque droite *. Six ou sept raies étroites et longitudinales parent chaque côté de l'holocentre diadème. Les bandes noires et blanches qui décorent la partie antérieure de sa nageoire dorsale, représentent le bandeau auquel les anciens donnoient le nom de diadc/ne; et les rajons aiguillonnés qui s'élèvent dans cette même partie * 5 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocentre diacanthe. i6 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. i6 rayons à la nageoire de la queue. , 36 rayons à chaque pectorale de l'holocentre tripétale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 12 rayons à chaque pectorale de l'holocentre tétracanthe. 17 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale de l'holocentre acanthops. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ig rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l'holocentre radjabau. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. i5 rayons à chaque pectorale de rùolocentre gjmnose. 6 rayons à chaque thoracine. iS rayons à la caudale. DES POISSONS. 37S au-dessus de la membrane , rappellent les pointes dont ce bandeau étoit quelquefois orné. Les dents du gjmnose sont petites et aiguës ; l'ex- trémité antérieure de la mâchoire d'en-haut en pré- sente de plus grandes que les autres. L'HOLOCENTRE MARIN-, L'HOL oc ENTRE TÉTARD% L'HOLOCENTRE PHIL ADELPHÏEN % L'HOLO- CENTRE MEROU^ L'HOLOCENTRE FORS- KAEL^ L'HOLOCENTRE TRÏACANTHE% ET L'HOLOCENTRE ARGENTÉ^ On pêche l'iiolocentre marin dans la Méditerranée, et peut-être dans la partie de l'Océan qui baigne la Norvège , ainsi que dans plusieurs autres portions de ^ Holocentrus marinus. Percia, dans les environs de Rome. Pei'ca marina. Linné, édition de Ginclin. PerS'gue perche de mer. Dauhenton et Ha'ùy, Encyclopédie méthodique^ Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Perça lîneis utrinque septem transversis, nigris, ductibus miniaceîs cteruleisque in capile et antica ventr'is. y^rtcdi, gen. 5o ^ -sjw. 68. Mus. Ad. Frid. 2 , /7. 83 *. Eaun. Sue ci c. 233. Tli^y.Y„ Aristot. lib. 2, cap. i3, 17; et lib. 8, cap, i5. Id. Athen, lih. ^ifol. i5g, 29 {jed. Valderi), Id. Oppian. lib. i , p. 6. Perça. Plin. lib. 9, cap. 16. Perça pelagia. Jo(^. c. 24,/?. 92. Perclie. Rondelet^ première partie , liv . 6, chap. 8. Salvîan. fol. 224 , b. ad iconem. Perça marina. Gesner, p. 6g6, 819; et {germ.') fol. 16. AldrovaJid. lib, i , cap, 9,/?. 47, 48, 49 c/ 5o. HISTOIRE NATURELLE. 877 cet Océan atlantique. Son museau est alongé et pointu; sa dorsale, son anale et sa caudale sont souvent jaunes et mouchetées d'un jaune plus foncé; l'on voit quel- quefois des raies rouges sur ses pectorales; sa longueur ordinaire est de trois ou quatre décimètres. Jonston, lib. i , tit. 2 , ca/J. i , a. 7, t. i^ifig. 8. Charleton, p. 134. TV'dliighhy , p. 827. Raj. p. 140. * Holocentrus gyrînus. Perça cottoides. Linné ^ édition de Gnielin, Mus. Ad. Frid. 2 , /?. 84. Perségue têtard. Daubenton et Haûy , Encyclopédie méthodique, Id. BoTinaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Holocentrus philadelphicus. Cliub, dans quelques contrées de l'Amérique septentrionale. Perça phlladelphica. Linné, édition de Gmelin, Perségue meunier de mer. Daubenton et Hai'iy, Encyclopédie métho- dique. Id- Bonnaterrp , planches de l'Encyclopédie méthodique. ■* Holocentrus merou. Perça gigas. Linné , édition, de Gmelin. Brïcnn. Fisc, Masr.il. p. 65, /î. 8r. Perségue meiou. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Holocentrus forskael. Perça fasciata. Linné, édition de Gmelin. Forskuci, Faun. Arab. p. 40 , «.^3q. Perségue rubannée, Bonnaterre, planches do l'Encyclopédie méthodique. ^ Holocentrus triacanthus. Holocentrc rayé. Bloch, pL z'^S^fig. 1. "7 Holocentrus argenlinus. Holocentre argenté. Bloch^pl. zàS jjlg< 2. TOME IV. 4^ SjS HISTOIRE NATURELLE Le têtard habite dans l'Inde; sa tête, son corps et sa queue sont parsemés de taches brunes et presque rondes. Le philadeîphien vit dans FAmérique septentrionale; On a péché le merou dans la Méditerranée. Cet holocentre est long d'un mètre : aussi lui a-t-on donné le nom de géant. Le dessous de sa tète est rouge ; l'ouverture de sa bouche, grande; sa langue lisse; son palais hérissé de petites dents, ainsi que son gosier; chacune de ses mâchoires, garnie de plusieurs rangées de dents aiguës; le devant de sa mâchoire supérieure, armé de quatre dents coniques et plus longues que les autres ; sa dorsale bordée de filamens. Le forskael est encore plus grand que le merou : sa longueur surpasse douze décimètres. Les deux mâ- choires sont également avancées , et présentent chacune deux dents coniques ; on voit de plus à la mâchoire supérieure plusieurs rangs de dents flexibles et très- fines; la mâchoire d en-bas montre un rang de ces dents très-déliées ; ce poisson a été observé dans la mer d'Arabie. Le triacanthe a la langue lisse ; le palais et les mâ- choires hérissés de dents petites et communément très- serrées; les thoracines d'une couleur foncée; les autres nageoires d'une nuance plus claire. L'or et l'argent brillent sur les écailles de l'argenté 5 d'ailleurs le dessus de sa tête est violet; la dorsale, l'anale et la caudale sont d'un bleu clair; les pecto- DES POISSONS. 079 raies, ainsi que les ihoracines , jaunes; des deuts petites et aiguës distribuées le long de chaque mâ- choire; la langue est lisse, et le palais rude *. * 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre marin, 19 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tiioracine. 14 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à la membrane btainchiale de l'holocentre têtard. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 4 ou 5 rayons articulés à chaque thoracine, 12 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre philadelphien. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. II rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre tnerou. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon .aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. î5 rayons à la caudale. 7 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre forskael. 17 rayons à chaque pectorale, I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane branchiale de l'holocentie triacantlie. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguilionné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre argenté." 14 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, ï5 rayons à la nageoire de la queue. L'HOLOCENTRE TAUVIN', L'HOLOCENTRE ONGO% L'HOLOCENTRE DORÉ^ L'HOLOCENTRE QUATRE-RAIES^ L'HOLOCENTRE A BANDES^ L'HOLOCENTRE PIRA-PIXANGA^ ET L'HOLOCENTRE LANCÉOLÉ^ Les rivages couverts de coraux et de madrépores, de la mer d'Arabie , nourrissent le tauvin , dont la chair ' Holocentriis lauvinus. Perça tauvina. Linné ^ édition de Gmelin. ToTskatl, Faun. A ab. p. 89, n. 38. Persègue tauvine. Bonnaterre ^ planches de l'Encyclopédie méthodique^ = Holocentrus ongus. Ikan ongo , a« c/û/'o/;, Holocentre ongo. Bloch^ pi. 284, ^ Holocentrus auratus. Holocentre doré. B/och, pi. 286» ^ Holocentrus quadrillneatus. l6.Bloch,pI.2'6^,fg. 2. ^ Holocentrus fasciatus. Id. Bloch , pi. 240. ^ Holocentrus pira-pîxanga. Gatt visch , par les Hollandais, Pesche gatto, parles Portus-nis:, Holocentre pointé. Bloch , pi. 241. ■7 Holocentrus lanceolatus. Holocentre lancette. Bloch ; /;/. 242 ^ fig, r. HISTOIRE NATURELLE. 38 1 est peu agréable au goût, et dont tontes les écailles sont petites et dentelées. La base de la langue et le gosier sont garnis de dents menues et flexibles. La lèvre supérieure est extensible. On voit trois aiguillons sur la partie postérieure de chaque opercule. La cou- leur brune de l'animal est relevée par des taches arron- dies et noirâtres j et ces taches sont bordées de blanc , dans une partie de leur circonférence , au-dessus de presque toutes les nageoires. Les six autres espèces d'holocentre dont nous par- lons dans cet article , ont été décrites pour la première fois par Bloch. L'ongo vit dans les eaux du Jc^pon. Chacune de ses mâchoires présente un rang de dents courtes et poin- tues ; le palais est lisse 3 chaque narine a deux orifices; l'iris, les pectorales et les thoracines, brillent de la cou- leur de l'or. Le doré des Indes orientales a les écailles très-petites, mais plus éclatantes encore que les thoracines et les pectorales de l'ongo. Les dents des deux mâchoires sont petites , pointues , et presque toutes d'une longueur égale ; le palais est garni de dents , comme les mâ- choires; une belle couleur d'écarlate borde les na- geoires du dos, de l'anus et de la queue; les pecto- rales sont d'un violet pâle, et les thoracines d'un rouge foncé. Le c|uatre -raies habile dans les Indes orieirtales , comme le doré ; mais sa parure n'est pas aussi magni- 382 HISTOIRE NATURELLE fique. Sa dorsale peut être couchée dans une sorte de sillon longitudinal; et sa ligne latérale est tortueuse; L'hoiocentre à bandes a le museau avancé, le palais garni de petites dents, et la langue lisse*. * 7 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocenlre tauviii. i8 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de l'hoiocentre ongo. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'hoiocentre doré. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de l'hoiocentre quatre-raies. i3 rayons à chaque pectorale. ï rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocentre à bandes. 3 3 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectorale de l'hoiocentre pira-pixanga. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cha-que thoracine. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'hoiocentre lancéolé. 16 rf.yons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i3 rayons à la nageoire de la queue. DES POISSONS. 383 Le pira-pixanga est un poisson du Brésil : il vit dans la nier et au milieu des écueils; et voilà pour([uoi les Hollandois et les Portugais l'ont nommé poisson de roche. Il ne parvient pas à de très-grandes dimensions; mais sa chair est blanche, ferme, de bon goût, et très-saine: aussi le pêche-t-on dans toutes les saisons; on le prend avec des filets. Pison dit que cet animal perd diffici- lement la vie; qu'il a trouvé un pira-pixanga qui n'avoit pas cessé de vivre trois heures après avoir été tiré de Peau; qu'il l'a ouvert au bout de deux heures, et que le cœur de ce poisson palpitoit encore. Marcgra ve en a donné une figure, qui a été copiée par Pison, Wil- lughbj^ Jonston et Rujsch. Klein et Gronou en ont parlé; et le prince Maurice de Nassau en a laissé , dans ses manuscrits, un dessin qui a été publié par Bloch. Ses écailles sont dures et dentelées ; son dos est élevé et arrondi ; la tête , le corps et la queue sont alongés. Les Indes orientales sont la patrie du lancéolé. Plusieurs rangées de dents petites et pointues garnis- sent les mâchoires; le palais est rude; la langue est lisse et un peu libre dans ses mouvemens. L'HOLOCENTRE POINTS-BLEUS; L'HOLOCENTRE BLANC ET BRUN% L'HOLOCENTRE SURINA M^ L'HOLO- CENTRE ÉPERON*, L'HOLOCENTRE AFRICAIN ^ L'HOLOCENTRE BORDER L'HOLOCENTRE BRUN', L'HOLOCENTRE MERRA% ET L'HOLOCENTRE ROUGE ^ Bloch a fait connoître les neuf holocentres dont cet article renferme la notice. Celui de ces poissons ' Holocentrus caeruleo-punclatus. Bloch , p/. 2^2, f g' 2. « Holocentrus albo-fuscus. Holocentre tacheté, ^/oc//, /î/. z^^^fg. 3. 8 Holocentrus surinani. Bloch , pi. 243. * Holocentrus calcarifer. Bloch , pi. 244. * Holocentrus afer, Épinéplièle africain. Bloch ^ pi. 327. ^ Holocentrus marginatus. Épinéplièle bordé. Bloch^pl. 328, j%. i. 7 Holocentrus fuscus. Epinéplièle brun. Bloch ^ pi. 328, j%. 2t ^ Holocentrus merra. Épinéplièle nierra. Bloch ^ pl.3%<), 9 Holocentrus ruber. Epinéplièle rouge, Bloch ^ pi. 33i. HISTOIRE NATURELLE. 335 auquel il a (îoniié le nom de polnts-bleas, a des dents très -fines aux mâchaires , la langue lisse, le palais rude , les écailles extrêmenient petites , et les na- geoires très-brunes. Le blanc et brun se trouve dans les Indes orien- tales. Les dents qui garnissent les mâchoires , sont égales et pointues 3 la langue est lisse 5 le palais paroît rude au toucher ; les couleurs sont remarquables par leur distribution , et par les contrastes que forment leurs nuances. Le Surinam parvient à la grandeur de la perche d'Europe; sa chair est grasse, et très-agréable au goût: son nom annonce le pajs qu'il habite. Les deux mâ- choires sont garnies de dents courtesr; grosses et recour- bées; et de plus la mâchoire supérieure est hérissée de dents très-fines, placées derrière les premières; le palais et la langue sont lisses. On voit de petites écailles sur la base des nageoires du dos, de l'anus et de la queue ; ces nageoires sont, ainsi que les autres, variées de jaune, de brun et de violet; une bande brune transversale, et figurée en portion de cercle, est placée sur la caudale. Le Japon est la patrie de l'éperon. Indépendam- ment des aiguillons dont la position et la forme lui ont fait donner le nom qu'il porte, et sont exposées dans le tableau généricjue , il présente une tête un peu aplatie et comprimée; des dents très-fines, même à peine visibles, et très-nombreuses, distribuées sur TOME IV. 49 386 HISTOIRE NATURELLE le palais et le long des deux mâchoires ; une strie longitudinale sur chaqv.e écaille; un mélange de violet et de jaune sur les nageoires ; deux raies longitudinales ou deux bandes transversales brunes sur ces mêmes nageoires , excepté la caudale , sur laquelle régnent trois de ces bandes transversales. L'iiolocentre africain j^arvient à une grandeur con- sidérable. Bloch l'a compris avec le bordé , le brun , lé merra et le rouge, dans le genre particulier qu'il a proposé de nommer épincphèle , ou laie , mais que nous ïi'avons pas cru devoir adopter. L'africain vit prés des rivages occidentaux d'Afrique voisins de la zone torride ; il se plaît dans les bas-fonds ; on l'a pêclié particulière- ment à Acara, sur la côte de Guinée. Il se nourrit de mollusques et d'écrevisses ; et sa chair est blanche , délicate et saine. On doit observer, indépendamment des traits indiqués dans le tableau générique, les dents de chaque mâchoire, qui sont très-petites; celles qui forment un arc sur le palais; la langue, qui est lisse; la partie antérieure de la queue, qui est très- haute; les petites écailles placées sur les nageoires du dos, de la poitrine, de l'anus et de la queue; la cou- leur des thoracines, qui est orangée; et celle des pec- torales, qui est d'un jaune de soufre *. 12 rayons à chaque pectorale de l'iiolocentre poinîs-bleus. I rayon aiguillonné et 5 rayons arliculés à chaf[ue thoracine. i3 rayons à la caudale. DES POISSONS. 987 Le bordé a quatre grandes dents à la partie anté- rieure de chaque mâchoire. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre blanc et brun. i3 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. i5 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre surinam. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 6 rayons articulés à chaque thoracîne. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre éperon. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane brancliiale de l'holocentre africain. 19 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 2g rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'iioloccntre bordé. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 18 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre brun. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre merra. i5 rayons à chaque pectorale. . 1 rayon aiguîllonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre rouge. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 20 rayons à la caudale. 388 HISTOIRE NATURELLE. Les eaux de la Norvège nourrissent le brun. Cet lioloccntre montre des dents petites et égales , et cinq ou six raies bleues disposées sur chaque opercule , de manière à tendre vers Fœil, comme vers un centre. La langue du merra est lisse ; son palais hérissé de petites dents ; et chacune de ses mâchoires , garnie de dents courtes et pointues. Seba et Klein ont donné chacun une figure de cet holocentre , que l'on a vu dans les eaux du Japon. C'est dans ces mêmes eaux que se trouve le rouge. Ce poisson n'a que de petites dents à chaque mâchoire; la base de sa dorsale, de sa caudale, et de sa nageoire de l'anus, est couverte de petites écailles; et l'iris est jaune du coté de la prunelle, et bleu dans sa circon- férence. L'HOLOCENTRE ROUGE-BRUN', L'HOLOCENTRE SOLDADO% L'HOLOCENTRE BOSSU ^ L'HOLOCENTRE SONNERAT*, L'HOLOCENTRE HEPTADAC- TYLE^ L'HOLOCENTRE PANTHÉRIN^ L'HOLOCENTRE ROSMARE ^ L'HOLOCENTRE OCÉANIQUE^, L'HOLOCENTRE SALMOIDE^ ET L'HOLOCENTRE NORVÉGIEN'". La description des neuf premiers holocentres dont nous allons parler, n'a encore été publiée par aucun auteur. J'ai décrit le rouge brun d'après les manuscrits ' Holocentius rubro-fuscus. Aspio subrubens, macula ponè pînnani dorsalem nigrâ, taeniis duabus in cauda, marginalibus , atro - rubentibus. Commerson , manuscrits déjà dit' s. ^ Holocentrus soldado. Soldadoe. ^ Holocentrus gibbosus. ^ Holocentrus sonnerat. Tanda-tanda. Kakaloea ifam. * Holocentrus heptadactylus, * Holocentrus pantherinus. 7 Holocentrus rosmarus. ^ Holocentius oceanicus. 9 Holocentrus salmoïdes. 090 HISTOIRE NATURELLE du célèbre Commerson , qui l'a observé, en octobre 1769, dans les mers voisines de Flsle de France. Ce poisson y est quelquefois assez rare. Sa chair est de bon goût, et facile à digérer. Sa plus grande longueur n'excède guère deux décimètres. On voit auprès de chaque œil de cet animal, une tache noirâtre et un peu vague. Sa dorsale et son anale sont rajées, tachées et bordées de rouge; ses thoracines présentent luie couleur de minium; et ses pectorales sont jaunâlres, avec de petites taches rouges à leur base. Des dents déliées, recourbées et très-serrées, garnissent ses mâ- choires. D'autres dents plus petites hérissent une sorie de tubérosité placée au milieu du palais, et les envi- rons du gosier. La langue est blanchâtre et lisse, ou à peu près. La ligue latérale paroît composée de petites lignes qui ne se touchent pas; et les écailles sont petites et rudes. Des deux soldados que nous avons examinés, un avoit fait partie des poissons secs de la collection donnée par la Hollande à la France, et l'autre nous avoit été en- voyé de Cajenne par le citojen Leblond. La mâchoire inférieure de ces holocentres étoit plus avancée que la supérieure : on comptoit sur ces mâchoires un grand '° Hoîocentrus norvegicus. Persègue norvégienne. Bunnatcrre, planches de l' Encyclopédie tnétho- (que. Otho Fabric. Faun. Groenland, p. 167. ^Jsiar, ich. 12. DES POISSONS. 891 nombre de deiUs inégales, fortes, poiiiUics , assez grandes sur-tout vers le bout du museau , et distri- ])uées en plusieurs rangs à la mâehoire d'en-haut , où les intérieures étoient très-pressées ; des écailles très- argentées reudoient très -brillante la mâchoire à'en- bas, les opercules , la ligne latérale, et la partie de la membrane branchiale que l'opercule ne recouvroit pas. Le bossu a les dents petites, serrées et égales. Nous avons vu des individus de cette espèce et des deux suivantes , parmi les poissons de la belle collection liqllandofse. Le sonnerat, aiujuel nous avons donné le nom d'un vojageur dont les oLxservations , les ouvrages et les envois ont enrichi la science et le Muséum de la République, aie corps long et comprimé, la couleur générale jaunâtre, et ses bandes transversales iVuii blanc ou d'un argenté très-éclatant. Il nous a été en- voyé de l'Isle de France. L'heptadact) le *, dont le nom indique que les rajons de ses thoracines, ces rayons analogues aux doigts des pieds, sont au noml^re de S'q)t , a au palais, ainsi qu'aux deux mâchoires , plcsieurs rai:gs de dents petites et égales. Sa dorsale est divisée en deux parties presque assez distinctes pour représenter deux nagecjires con- tigués. Et comme nous avons été à même d'examiner plusieurs de ces heptadacfvies , nous avons pu nous * Ile^jla signifie sept , et dactylos signifie doi^t. og2 HISTOIRE NATURELLE assurer d'un fait curieux , et qui pourroît être de quelque utilité pour Fauteur d'une méthode ichtbjo- logique : c'est que dans les deux lames dentelées que l'on voit auprès de chaque opercule, le nombre des dents ou pointes augmente avec l'âge. Nous n'en avons, par exemple, compté que six dans la lame la plus voisine de la pectorale, sur un jeune heptadactjle dont la longueur n'égaloit pas encore deux décimètres, et nous n'en avons trouvé que trois dans la seconde lame, pendant que sur un individu plus âgé et long de plus de quatre décimètres , la lame située auprès de la pectorale nous en a présenté dix, et l'autre lame nous en a offert cinq. Commerson nous a laissé une figure du panthérin, d'après laquelle on doit croire que les écailles de ce poisson sont très- difficiles h voir. La disposition des taches de cet osseux nous a suggéré le nom que nous lui avons donné, de même que nous avons cru devoir emplojer celui de rosmare pour l'espèce suivante, afin d'indiquer le rapport que donnent à ce dernier holo- centre la figure et la disposition de ses deux dents supérieures, avec le morse rosmanis o\x vache jnaruie , dont les laniaires supérieures sont longues, tournées vers le bas, et au nombre de deux. La première partie de la dorsale de cet Iiolocentre rosmare est plus basse que la seconde, et vraisembla- blement bordée de brun ou de noir. C'est encore Commerson qui nous a transmis un DES POISSONS. 893 dessin de ce rosmare, de locéanique , et du sal- moïde *. L'océanique a, comme le rosmare, la première partie de la nageoire du dos moins haute que la seconde, et bordée d'une couleur foncée. Il vit dans le grand Océan, auprès de la ligne ou des tropiques; et c'est iiussi dans ce grand Océan que Ton a rencontré le *■ 7 rayons à la membrane brancliiale de l'holocentre vouge-brun. 16 rayons à chaque nageoire pectorale. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentro soldado. a 6 rayons à chaque pectorale. . I rayon aiguillonné et 5 rayons articule's à chaque thoracine. 17 rayons k la nageoire de la queue. 16 rayons à chaque pectorale de l'iiolocenfre bossu. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlxoraciue. ï7 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre sonnerat. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. 14 rayons à chaque pectorale de l'holocentre heptadactyle. 17 rayons à la caudale. 14 rayons à cliaque pectorale de l'holocentre panthérin. 10 rayons à chaque pectorale de l'holocentre rosmare. 14 rayons à cliaque pectorale de l'holocentre océanique. 16 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale de l'iiolocentre norvégien, 19 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. î6 rayons à la caudale, TOME IV. 5o ^94 HISTOIRE NATURELLE. salmoïde , dont nous r vons tiré le nom spécifique de la ressemblance de sa tète avec celle du saumon. Une mer bien j)îus rapprochée du pôle est la patrie du norvégien ; il habite dans celle qui sépare le Groen- land de la Norvège. Son opercule se termine par une longue épine. Les ouvertures de ses narines sont doubles ; et on a même écrit qu elles étoient triples , ce qui nous paroitroit extraordinaire. L'erreur de ceux qui auront cru voir trois orifices pour chaque narine, sera venue de l'altération de l'individu qu'ils auront examiné. Les écailles sont arrondies, grandes, et for- tement attachées; les pectorales alongées; et la dorsale s'étend depuis le sommet de la tète jusqu'à la queue. CENT VINGTIÈME GENRE. LES PERSE Q U E S. Un ou plusieurs aiguillons et une dentelure aux oper- cules- un barbillon ou point de barbillon aux mâchoires j deux nao:eoires dorsales, o PREMIER SOUS-GENRE. I.a nageoire de la queue, fourchue , ou échancrée en croissant. ESPECES. CARACTÈRES. 'Quinze rayons à la première nageoire du dos 5 quatorze rayons à la seconde; deux Le persèoue perche. I rayons aiguillonnés et neuf rayons aiticu- (J^ercafluvia'ilis.) \ lés à la uai^eoiie de l'anus; les deux mâ- choires également avancées ; les thoracines rouges. (Neuf rayons à la première dorsale; treize à LapeRSÈouE 1 ^^ seconde ; trois rayons «igaiillonnés et A MÉRI GAINE. \ neuf ï'^yons articulés à la nageoire de l'a- {Ptrca ani. ricana.) 1 nus; le corps alongé; point de bandes f transversales , ni de raies longitudinales. Neuf rayons à la première dorsale; vingt- trois à la seconde; trois rayons aiguil- lonnés et vingt-un rayons articulés à la 3. La PERSEQUE ERUNNICH.j • i p 1 . . ■ • r, ■ ^ ^ < nageoire de 1 anus ; Ja macuoue inférieure (Ferca brunnicn.) \ , ^ i ^ • i ■ un peu plus avancée que Ja supérieure; le rayon aiguillonné de chaque thoracine, dentelé sur son bord antérieur. 396 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. 4. La persèque i/mbue. Q-erca umbra-) 5. La PERSÈQUE DIACANTHE. {J?e!ca dla ca n tha.) La persèque POINTILLÉE. (Perça punctulatd.^ 7. La persèque murdjan. ( Perça mai djan . ) La persèque porte-épine. {Perça spinifv:a.) CARACTERES. "Dix rayons à la preinièi e nageoire du clos ; vingt-six à la seconde; deux rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à celle de l'auiisj un barbillon au bout de la mâ- choire inférieure. Neuf rayons à la première dorsale} treize à la seconde; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l'anale; deux ori- fices à chaque narine ; deux aiguillons à chaque opercule ; im grand nombre de raies longitudinales, étroites et dorées. Neuf rayons à la première nageoire du dos 5 douze à la seconde ; (rois rayons aiguil- lonnes et neuf layons articulés à la na- geoire de l'anus; un seul orifice à chaque narine ; deux ou trois aiguillons à chaque opercule ; un grand nombre de point$ noirs sur la partie supérieure de l'animal. Dix rayons à la première dorsale ; quinze à la seconde; quatre rayons aiguillonnés et, huit rayons articulés à l'anale; le sommet de la tête déprimé, et marqué par quatre raies saillantes et longitudinales j la lèvre supérieure extensible, et moins avancée que l'inférieure j un aiguillon à cliiiqiue opercule ; les nageoires rouges. Dix rayons à la première nageoire du dos* quinze à la seconde; quatre rayons aiguil- lonnés et huit ra)ons articulés à la na- geoire de l'anus; une fossette alongée et profonde , et deux petits faisceaux de stries saillantes , sur le sommet de Ja (éfej un aiguillon blanc , fort et très -long, à la première pièce de chaque opercule ; la nuque relevée en bosse. D ESPÈCES. E S P O S S O N S. 9. La persèquë korker. {Perça korker.) 10. La persèquë lotjeine. {Pena loublna.) II. La persèquë praslin. {Pi.rca praslin.) CARACTÈRES. Onzje rayons à la première dorsale ; quinze à la seconde} trois rayons aiguillonnés et huit ravons articulés à l'anale; la couleur générale d'un bleu argenté; trois ou quatre ou cinq raies longitudinales et brunes , de chaque côté du corps et de la queue. Huit rayons à la première nageoire du dos ; onze à la seconde ; trois rayons aiguillon- nés et six rayons articulés h. la nageoire de l'anus; les deux mâchoires arrondies par-devant , et échancrées ; l'inférieure beaucoup plus avancée que la supérieure; deux aiguillons à la première pièce de chaque opercule ; les écailles rhomboï- dales et ciliées ; la ligne latérale s'étendant sur la caudale , jusqu'à l'angle rentrant de cette nageoire. Dix rayons à la première dorsale; treize à la seconde; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale; un rayon aiguillonné et sept rayons articulés à chaque thoracine ; deux aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule; qua- longitudinalcs , altcrnalive- res , de chaque côté de l'animal. torze raies ment brunes et blanchâtres , de cha( 398 HISTOIRE NATURELLE. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, rectiligne, ou arrondie, et non écJiancrée, ESPECES. La tersèque triacanthe. {Pe/ca triacantha.) [3. La perse que pentacanthe. {Teica peatacantha.) I4.L A l'ERSÈQUE FOURCROl. (^Perca fourcroi .) CARACTERES. Six rayons à la première nageoire du dos; quatorze à la seconde ; neuf rayons à la nageoire de l'anus ; trois aiguillons à chaque pièce de chaque opercule ; la mâ- choire inférieure plus avancée que la su- périeure 5 les écailles petites et relevées par une arête; la caudale arrondie; huit raies longitudinales et blanclies. Cii.q rayons à la première dorsale; quatorze à la seconde; dix rayons à l'anale; deux ou trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; la mâclioire inférieure beaucoup plus avancée que la supérieure; les écailles très-petites ; la caudale arron- die ; la ligne latérale courbée vers le bas, ensuite vers le haut , et de nouveau vers le bas; quatre raies longitudinales et blan- ches , de chaque côté de l'animal. Dix rayons à la premiè.e nageoire du doi ; vingt-liuit à la seconde; i\(;v\\ rayons ai- guillonnés et six rayons articulés à la nageoire de l'anus ; un aiguillon à la seconde pièce de chaque opercule ; les écailles arrondies et dentelées; la caudale en forme de fer de lance ; de petites écailles sur la base de celle nageoire, ainsi que sur celle des pectorales , et de la nageoire du dos. LA PERSÈQUE PERCHE La Nature nous a environnés de merveilles. Est -il antour de nous un de ses ouvrages dont Tobservation * Perça fluviatilis. Persega , en Italie. Pesce parsico , dain; quelques islcs de la -Méditerranée. Heverling, à Vdge d''nn on , en Suisse. Egle , ou eglen , d l'âge de deux ans^ ihid. Stichling, à Page de trois ans ^ ihid. Keeling, ou bersich , à l'âge de quatre ans., ibid. Ringel-persing, en Allemagne. Bnnt baarsch, ibid. Biirstel , en Bavière. Berstling, en Auiriclie. Perschling, ihid. Warschieger, ibid. Wrelensa , en Hongrie. Barsch , en Prusse. Perscke , ihid. Bars , en Pcviéranie. Baarsch, ihid. Stockbaarscli, ihid. Assure , oïl assaris , chez les Lettcs, Ahwen, en Estonie. Ovium , en Pologne, Okum , en Russie. Abborre , en Suède. Tryde, en Nor^'ège. Skybbo, ibid. Feisk-vands aborre , en Danemarck. Aborn , ibid. Baars , en Hollande. Perch, en Angleterre. 400 HISTOIRE NATURELLE attentive ne puisse nous dévoiler un phénomène curieux et nous donner un plaisir et bien vif et bien Perça fluviatilis. Linné ^ édition de G 771 lin. Persègue perche. Daubcnton et Ha'iiy^ Encyclopédie métJiodiquc, Id. Bonnate/re , planches de V Encyclopédie méthodique. Faun. Suecic, 332. Mail. Prod/oin. Zoolog. Danic. p. 46, n. 388. Perche de rivière. VtJ^l'nont-B oniaj e . Dictionnaire d'histoire naturelle. Meidir7g^ Icon. pisc. A7istr. t. 5. Perça lineis sex transversis iiigris, pinnis vcntralibus rubris. .4rtcdi, gen. 89 , syn. 66, &pec. 74. 'h Trafxr. Aristo^. lih. 6 , cap, 14. ■Pli7i. lib, g, cap. 165 et lib. 32, cap. g et 10. Perça. Auson. eleg. Mosell. v. iio. Cub. lib. 3, cap. 06 , f. 86, a. Perche fluviatile. Ronde/et y seconde partie ^ cluip. ig. Perça fluviatilis. Wotton ^ lib. 8,/. iSy. Id. Salvian^ f. 224, b. et 226. \à. Gesner y p. 698, icon. animal, p. 3o2; et {grrm.)f. i68, b. Id. iVilhigliby j^ p. 291. Raj.p,c)']. Perça fluviatilis major. Aldroiand. lib. 5, cap. 33, p. 622. Perça major. Scïwnev. p. 55. Id. JonstoUy lib. 3, tii. 3, ca/». i , p- 146 , AiZ». z^^ Jlg. in injliiia parte ^ et tab. 2C),fg. 8. CharletoTiyp. i6r. Perça. Pt-^/i Aitedi Synor.ymia piscium^ etc. auctore J. G. Schneider^ p. io3. Perça dorso dipterygio, lineis utrinque sex, etc. Grojiov. Mus. i , p. 42, n. g6 ; Zooph. p. gi , n. 3oi. Bloch , ^/. 52. Perça pinnis duabus , etc. Kkin , Miss. Fisc. 5 , p. 36, 77. i , tab. '].,fg. 2. Verca. Bello7iy Aquat. p. 2g5. Perça fluviatilis. T^wZ/T'. Ichthyolog. Boniss. p, 27, /z. 33. Brit. Zoolog. 3, /?. 211. Borstling, e/ barschling. Ma/-^/^. Danub. 4, /?. 65, /aè. 28 ,^^. a. DES POISSONS. 401 doux? et cependant combien peu d'objets nous con- noissons encore, parmi ces productions si intéressantes qui se présentent sans cesse à nos regards! quel grand nombre de preuves ne pourrions-nous pas offrir de cette vérité, qui, n'accusant que notre indifférence, la changera par cela seul en zèle courageux, et nous promet pour l'avenir des jouissances si variées et des connoissances si utiles ! Contentons-nous de faire remarquer celle que nous fournit le sujet de cet article. La perche habite parmi nous; elle peuple nos lacs et nos rivières ; elle est servie sur toutes nos tables : qu'il est néanmoins bien peu d'hommes, même parmi les naturalistes instruits, qui en aient étudié l'intéres- sante histoire ! Tâchons d'en présenter les faits les plus dignes de l'attention des physiciens; mais jetons auparavant les jeux sur quelques uns des organes principaux de cet animal remarquable. La perche attire les regards par la nature et par la disposition de ses couleurs, sur-tout lorsqu'elle vit au milieu d'une onde pure. Elle brille d'une couleur d'or mêlée de jaune et de verd , que rendent plus agréable à voir, et le rouge répandu sur toutes les nageoires, excep'é sur celle du dos, et des bandes transversales larges et noirâtres. Ces bandes sont iné- gales en longueur, ordinairement au nombre de six, et ressemblant le plus souvent à des reflets qui ne T G M E 1 V. 5i* 402 HISTOIRE NATURELLE paroissent que sous certains aspects, plutôt qnà des couleurs fortement prononcées, elles se fondent d'une manière très-douce dans le verd doré du dos et des côtés de lanimal. L'iris est bleu à l'extérieur et jaune à l'intérieur. Les deux doi^sales sont violettes ; et la première de ces deux nageoires montre une tache noire à son extrémité postérieure. Les dents qui garnissent les deux mâchoires, sont petites, mais pointues ; d'autres dents sont répandues sur le palais et autour du gosier; la langue seule est lisse. On compte deux orifices à chaque narine ; Ton voit, de chaque côté, auprès de ces orifices, entre l'œil et le bout du museau, trois ou quatre pores assez grands, destinés à filtrer une humeur visqueuse. La première pièce de chaque opercule est dentelée , et de plus garnie, vers le bas , de six ou sept aiguillons f la seconde ou troisième pièce se termine en une sorte de pointe ou d'apophjse aiguë; et tout l'opercule est couvert de petites écailles. La partie osseuse de chaque branchie présente, dans sa concavité, un double rang de tubercules presque égaux et semblables les uns aux autres, excepté ceux de la première, dont les exté- rieurs sont aigus et trois ou quatre fois plus longs que les autres. Des écailles dures, dentelées, et fortement attachées à la peau, recouvrent le corps et la queue. L'est(JE ^/^^^re, J l'OJfATOJŒ J'Ai/? LE HARPE BLEU-DORÉ Nous cessons de nous occuper des dix-sept genres sur la composition et la nomenclature desquels nous avons fait quelques réflexions particulières dans l'ar- ticle qui précède le tableau méthodique du genre des labres. Ces dix - sept genres comprennent quatre cent soixante-onze espèces, parmi lesquelles il eu est cent quarante-trois dont nous aurons les premiers publié la description. Le har])é bleu-doré devra aussi être compté parmi les espèces de poissons que nous aurons fait connoître aux naturalistes. Ce superbe thoracin est très-bien représenté dans les peintures sur vélin qui sont déposées au Muséum d'histoire naturelle , et qui ont été exécutées avec beaucoup de soin d'après les dessins du célèbre Plu- mier. Ce magnifique harpe ne montre que deux couleurs; mais ces couleurs sont celles de For et du saphir le plus pur. Elles sont d'ailleurs d'autant plus éclatantes , que les écailles qui les réfléchissent ofïVent une surface * Harpe cseruleo-aureus. Turcîus lotus cseruleus et aureus. Plumier, peintures sur vélin du Mu" $éum d' histoire naturelle. 4^8 HISTOIRE NATURELLE. large et polie. La première de ces deux belles nuances resplendit sur les lèvres , sur l'iris , sur les côtés, sur la partie inférieure du corps et de la queue , sur le haut de la dorsale , et à Textrémité de la prolongation en forme de faux qui termine cette même dorsale , les thora- cines , l'anale et les deux bouts de la nageoire de la queue. Le reste de la surface de l'animal est peint d'un azur que des reflets dorés animent et varient. Il n'j a qu'un orifice pour chaque narine. La tête et les deux premières pièces de chaque opercule sont dénuées de petites écailles ; mais on en voit plusieurs rangs sur la base de la nageoire du dos. Le diamètre vertical de la queue va en augmentant depuis le second tiers de la longueur de cette partie , jusqu'à la base de la caudale *. * jo rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la dorsale du harpe bleu-doré, lo rayons à chaque pectorale. • 6 rayons à chaque thoracine. 2 ou 3 rayons aiguillonnés et i3 rayons articulés à l'anale. 35 rayons à la nageoire de la queue. CENT VINGT-DEUXIÈME GENRE. LES PIMÉLEPTÈRES. La totalité ou une grande partie de la dorsale , de V anale et de la nageoire de la queue , adipeuse , ou presque adipeuse-, les nageoires inférieures situées plus loin de la gorge que les pectorales. ESPÈCE. Le PIMÉLEPTÈRE BOSQUIEN. (Pimeleplerus Bosquii.) CARACTÈRES. Onze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus 5 la caudale fourchue; un très-grand nombre de raies longitudi- nales brunes. LE PIMÉLEPTÈRE- BOSQUIEN', IjA position des nageoires inférieures de cet osseux est remarquable. Elles sont en efïet plus éloignées de la gorge que dans les autres tlioracins. Mon savant confrère le cilojen Bosc , au(|uel nous devrons la connoissance de ce poisson , lui a donné le nom géné- rique de gasLérostée-y mais il a remarqué avec son habileté ordinaire, et indiqué dans son manuscrit, les caractères qui éloignent cet osseux des véritables gastérostées, et marquent la place de cette espèce dans un genre particulier. Jl l'a vu et dessiné dans l'Amérique septentrionale. Il nous a appris que les habitudes de ce piméleptère avoient beaucoup d'analogie avec celles du cenironote pilote, que les naturalistes nommoient avant moi, gastérostée conducteur. Le piméleptère bosquien suit en effet les vaisseaux qui traversent l'Océan atlantique boréal. Il se tient particulièrement auprès du gouver- nail, où il saisit avec avidité les fragmens de subs- tances nutritives que l'on jette dans la mer. Il est difK- ' Le nom g(?nérique que nous donnons à ce poisson , vient de pimele, qui, en grec, signifie graisse, et fS.e pternn, qui signifie n.igeoire. * Gasterosfeus alherious, plnnis dorsalibus indivisis. caudâ furcatâ , corpore aigenteo , vittis numerosis fuscis. ( Bosc, notes manuscrites qu'il a bien voulu me communiquer.) yV- //. 7^ay^4.,3c, 'i^r.j^i^2'A'nJi: J?^ yu^..,..^ ^'ELE2VI^:Jr^,„^^,J_^,JJJ^y^y^^.^,^^^,J^, ^^^^^^ HISTOIRE NATURELLE. 48 1 cile de le prendre h l'hameçon, parce qu'il a l'adresse d'emporter l'appât , sans être retenu par le crochet. Les Anglois , suivant mon confrère, n'aiment pas à s'en nourrir; mais les François le récherchent. La tête du bosquien est petite ; il peut alonger ses lèvres; ses dents sont petites et obtuses; sa langue est ovale; l'iris présente une couleur brune mêlée de blanc; on voit une petite raie argentée au-dessous; les écailles qui recouvrent le corps et la queue , sont arrondies, larges, argentines, brunes sur leurs côtés; et ce sont les séries de ces places brunes qui forment les raies longitudinales indiquées sur le tableau géné- rique. La partie postérieure de la nageoire du dos, presque toute l'anale, et la caudale, sont adipeuses, La longueur ordinaire de l'animal est de |)rès de vingt centimètres, sa hauteur de six ou sept, et sa largeur de deux ou trois *. 4 rayons à la membrane branchiale du piinéleptère bosquien. i5 à chaque pectorale. 5 à chaque thoracine. 16 à la nageoire de la queue. CENT VINGT-TROISIÈME GENRE. LES CHEILIONS. Le corps et la queue très - alongés ; le bout du museau aplati; la tête et les opercules dénués de petites écailles -, les opercules sans dentelure et sans aiguillons , mais ciselés; les lèçres, et sur-tout celle de la mâchoire infé- rieure, très'pendantes) les dents très-petites ; la dorsale basse et très -longue; les rayons aiguillonnés ou non articulés de chaque nageoire , aussi mous ou presque aussi mous que les articulés ^ une seule dorsale; les tlio- racines très-petites. ESPÈCES. CARACTÈRES. Toute la surface de l'animal d'un jaune doré; cpelques points noirs répandus sur la ligne latérale. La couleur générale d'an brun livide ; les thoracines blanches ; des taclies blanches sur la dorsale et sur la nageoire de l'anus, Le CH El LION DORÉ [Cheilio auraUis.) Le cheilion brun. ( Cheilio fiiscus.) LE CHEILION DORÉ', E T LE CHEILION BRUN". Ij'est dans les manuscrits de Commerson que nous avons trouvé la description de ces deux espèces de thoracins, dont les naturalistes ignorent encore l'exis- tence, et pour lesquelles nous avons dû établir un genre particulier. Commerson en a vu des individus dans le marché au poisson ou dans les barques des pêcheurs de Tisle Maurice. La chair du cheilion ^ doré est blanche et agréable au goût , mais peu recherchée , parce que ce poisson est très-commun. La longueur ordinaire de l'animal est de quatre décimètres , ou environ. La mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure; et la ' Cheilio auratus. Le jaunet. Chelinus chelio. — Totus flaviis , te/ chrysinus , vel holochrysus. Com- merson, manuscrits déjà cités. * Clieîlio fuscus. Clielio fuscus. — Chelio fusco-pluœbeus immaculatus. Commerson^ ma- nuscrits déjà cités. ^ Le nom générique cheilion , ou cheilio, désigne les lèvres pendantes de« poissons décrits dans cet article. Cheilosj eu grec, signifie lèvre. TOME IV. 55' 434 HISTOIRE NATURELLE. lèvre d'en-hant extensible. On ne voit qu'une rangée (le dents h chaque mâchoire; il ny en a pas au palais. La langue est à demi cartilagineuse, et un peu libre dans ses mouvemens; mais la pointe en est cachée au- dessous d'une petite membrane tendue à l'angle formé vers le bout du museau par I?s deux côtés de la mâ- choire d'en -bas. Les jeux sont rapprochés l'un de l'autre; les écailles qui recouvrent le corps et la queue, lisses, et arrondies dans leur contour; les opercules composés de deux pièces et terminés par un appendice membraneux; les rajons de la dorsale dénués de fila- mens. La caudale est arrondie; et la membrane qui forme la vessie natatoire, est attachée au-dessous de l'épine dorsale. Le cheilion brun est moins grand que le doré : sa longueur ordinaire n'est que de trois décimètres. La partie de son museau qui est aplatie, est assez courte. Ses pectorales sont transparentes ; et son iris brille d'un rouge de feu. Il a d'ailleurs les plus grands rap- ports avec le doré *. * 6 rayons à la membrane branchiale du eheiHon doré et dii cbcilioa biun. 28 rayons à la nageoire du dos. 11 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoraclne. i5 rayons à l'anale. 12 rayons à la nageoire de la queue. CENT VINGT-QUATRIEME GENRE, LES POMATOMES, I^opercule entaillé dans le haut de son bord postérieur^ et couvert d'écaillés semblables à celles du dosj le corps et la (jueue alongésj deux nageoires dorsales^ la nageoire de l'anus très-adipeuse. ESPÈCE. CARACTÈRES. ISept rayons aiguillonnés à la première dor- sale ; trois entailles à chaque opercule; Ja naâcKoire inférieure plus avancée que U supérieure ; la caudale très-fourchue. LE POMATOME SKIB". Nous devons la connoissance de ce poisson à notre savant confrère le citojen Bosc, qui a bien voulu nous communiquer un dessin et une description de cette espèce, dont il a observé les formes et les habitudes, avec son habileté ordinaire, pendant le séjour qu'il a fait dans les États-Unis. Ce pomatome * habite dans les baies et vers les embouchures des rivières de la Caroline. On ne 1'^ trouve cependant qu'assez rarement. Il saute et s'élance fréquemment à une distance plus ou moins grande; et cette faculté ne doit pas surprendre dans un poisson dont la queue est conformée de manière à pouvoir être agitée avec rapidité. La chair du skib est très- agréable au goût. Les mâchoires sont garnies chacune d'une rangée de dents aplaties, presque égales, et un peu séparées les unes des autres. La seconde dorsale est plus longue que la première, et d'une étendue à peu près égale à celle de la nageoire de l'anus. Celle-ci est si adipeuse, ' Pomatomiis skib. Skib jack , dans la Caroline. Perça skibea, pinnis dorsalibus distinctis, secundâ vigîntî-quatuor radiîs, «oipore argenteo , caudâ bifurcâ. =" Ce nom générique désigne la forme de l'opercule : poma, en giec, signi- £e opercule, et tome^ incision. HISTOIRE NATURELLE. 487 qti on peut à peine distinguer les rnjons qui la com- posent. L'animal est verdâtre dans sa partie supérieure, et argenté dans sa partie inférieure. L'iris est jaune; et l'on voit une tache noire sur la base des pectorales, qui sont jaunâtres *. * 7 rayons à la membrane branchiale du pomatome skib, ^4 à la seconde dorsale. i5 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. 26 à la nageoire de l'anus. ï8 à celle de la queae. CENT VINGT-CINQUIEME GENRE. LES LEIOSTOMES. Les mâclnnres dénuées de dents y et entièrement cachées sous les Jè'y'rcs j ces mêmes n'aies extensibles j la bouche placée au-dessous du museau; point de dentelure ni de piquant aux opercules ; deux nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. IDix rayons à la première nageoire du dos, qui est triangulaire; trente- deux à la seconde; quatorze à celle de l'anus; la caudale échancre'e en croissant ; les écailles arrondies. 7"/. jc? J'a^e 4 3ç EIOS2Y?M7^ (?zze^.-.Zai^ne . ^ /^2^TJl{?XûJ'ir£Mfre . J. aZET6^I?6^J\r^Jar^^,,/e LE LEIOSTOME QUEUE-JAUNE C'i:sT encore à mon confrère le citojen Bosc que nous devons la connoîssance de ce thoracin. Cet ha- bile naturaliste lui a donné, dans ses notes manus- crites , le nom de perche ou persèque-, mais il j a témoigné le désir de le voir placé dans un genre par- % ticulier, à cause des traits remarquables qui séparent ce poisson des persèques ou perches, et que personne ne^ouvoit mieux saisir que ce savant. Le défaut de dents aux mâchoires et de dentelure aux opercules, est celui de ces traits distinctifs qu'il a principale- ment indiqué , comme devant séparer le poisson décrit dans cet article, des véritables perches ou persèques; et , c'est aussi à cause de ce défaut de dents que nous avons donné à cet osseux le nom générique de Iclostof/it'\ Mous lui avons conservé le nom spécifique de cjueiic- jaune qu'il porte à la Caroline, où le citojen Bosc l'a observé. Il a en effet la nageoire de la queue ainsi que les autres nageoires jaunes ou jaunâtres; elles sont d'ailleurs pointilîées de noir. Une couleur brune » Leiostomus xanthurus. Yellow tail , dans la Caroline. Perça edentula. — Perça pînnaruni dorsalium secundà , radils triginta ducbuSjUaso obtuso, dentibus nullis. Boscj manuscrits déj i cités. '■" Le nom générique de Iciostovie désigne le défaut de dents : Iclos^ en grec j signifie îissc^ sans aspérités^ sans di;nts; et sioma signifie hotiche> 44^ HISTOIRE NATURELLE. argentine règne sur la partie supérieure de l'animal, et un blanc argenté sur l'inférieure. L'iris est jaune. Les jeux sont gros. Chaque narine a un orifice double. Le bout du museau est mousse. La tête, le corps et la queue sont comprimés. Le leiostome queue-jaune n'a souvent qu'un déci- mètre , ou environ , de longueur j et alors sa plus grande hauteur est cependant de près de quatre cen- timètres. Ce poisson , dont la chair çst agréable au goût, vit dans les eaux douces de la Caroline *. * 7 rayons à la membrane branchiale du leiostome cjueue-jaune. • i8 à chaque pectorale. 6 à chaque tiioracine. i6 à la nageoire de la queue. CENT VINGT-SIXIÈME GENRE. LES CENTROLOPHES. Une crête longitudinale, et un rang longitudinal de piquans très-séparés les uns des autres , et cachés en partie sous la peau , au-dessus de la nuque j une seule nageoire du dos; cette dorsale très-basse et très-longue j les mâchoires garnies de dents très-petites, très-Jines, égales , et un peu écartées les unes des autres; moins de cincj rayons à la membrane branchiale, ESpiÈCE. CARACTÈRES. Le centrolophe nègre. rTrente-neuf rayons à la dorsale; la caudale {'\ I^Centrolophus nigcr.) l fourcUuej la couleur noire. TOME IV. 56 LE CENTROLOPHE NÈGRE'. Le citoyen Noël de Rouen m'a envojé nn individu très -bien conservé de cette espèce que les naturalistes ne connoissent pas encore, et que sa confurniption singulière m'a fait inscrire dans un genre particulier. Ce poisson venoit d'être péché à Fécamp , où per- sonne ne s'est souvenu d'en avoir vu de semblable. Les pêcheurs Font nommé le nègres à cause de sa cou- leur noire; et nous avons cru devoir adopter cette dénomination spécifique. Ce centrolophe' parvient au moins à la longueur de trois décimètres. Son museau est arrondi; sa mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure; l'ori- fice de chaque narine double; le palais lisse, ainsi que la langue, qui est libre dans ses mouvemens, blanche , et légèrement pointillée de noir. Les jeux sont très-gros; les piquans placés entre la petite crête et la nageoire dorsale, sont au nombre de trois, efc situés verticalement, ou dirigés en avant. Des écailles très -petites, rhomboïdales et fortement attachées, couvrent la tête, les opercules , le cor])s et la queue; mais celles qui revêtent la tête , ont des dimensions » Centrolophus niger. ^ Le mot eenfro 'ophe désigne les piquans et la crête de la nuque j cen- trons en grec , signifie aiguillon , et luphos, crête. HISTOIRE NATURELLE. 448 encore moins consklérables que les autres , et uqe figure peu déterminée. L'anale est très-basse, comme la dorsale. La ligne latérale est fléchie vers l'anus, au lieu de suivre la courbure du dos*. * 4 rayons à la membrane branchiale du centrolophe nègre. 17 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. ax à l'anale. 23 à la nageoire de la queue. CENT VINGT-SEPTIÈME GENRE. LES CHEVALIERS. Plusieurs rangs de dents à chaque mâchoire ; deux na- geoires dorsales; la première presque aussi haute que le corps, triangulaire , et garnie de très-longs Jilaniens à V extrémité de cJiacun de ses rayons ; la seconde basse et très -longue ; l'anale très - courte , et moins grande que chacune des tlioracines ; cette anale , les deux nageoires du dos, et celle de la queue, couvertes presque en entier de petites écailles; V opercule sans pi- quans ni dentehires; les écailles grandes et dentelées. ESPÈCE. CARACTÈRES. |La tête et les opercules garnis de petites Li CHEVALIER AMERICAIN.) écailles } la caudale lancéolée ; trois bandes (Eques americanus.) \ noires et bordées de blanc , de cliaque côté 'animal. f,) j noire l del'c LE CHEVALIER AMÉRICAIN*. De même que le plus grand charme de Fart vient de la perfection avec lacuielle il imite la Nature, de même nous recevons souvent un j^knsir particulier des ouvrages de la Nature qui nous offrent ces sortes de singularité remarquable, de contraste frappant, de régularité recherchée, de sjmétrie rigoureuse, que nous présentent un si grand nombre de produc- tions de Tait. Cette métamorphose, si je puis parler ainsi, ce déguisement, ou cet échange de qualités, nous donnent une satisfaction assez vive; et l'on diroife que notre a m. ou r propre se complaît, en les considé- rant, dans cette illusion qui lui montreroit d'un côté fart s'élevant jusqu'à la Nature, et de l'autre la Nature descendant jusqu'à fart. Parmi les êtres organisés qui ne tiennent leurs orne- mens que des mains de cette Nature aussi admirable par la variété que parla magnificence de ses œuvres, Poisson rayé. Poisson à rubans, de la Caroline. Serrana , par Its Espagnols de la Barbade. Eques americanus. Bloch, pi. 847. Guaperva. Edw. Av. tah. 210. C! œtodon lanceolatus. Linr.i^, édition. de Gnicliji. Chétodon guaperve. Daubcnton et Havy , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de P Encyclopédie méthodique. -1 4<^> ni s r () I u f . n A r u ii i: i, i. e \c poisson (jiic nous tU^crivons (loi( j^rincipftlcrncnt ii((ii*(M' U\s rc'g.ii'ds, connjK' .lyrinl rt\ii pour sa parure (1rs Mu.ni((\s (•( une dislrihulion de couleurs (pToii \\v ("roiroiC pouvoir ra])p(n(e beau poisson vit dans les eau\ de la (Caroline, de la Havane, de la Ciuadeloupe, et d'autres pajs du nouveau continent *. 5 rayons LOCH a décrit le ])remier ce poisson, qu'il a inscrit parmi les scombres. Ce thoracin, en efîct, a beaucoup de rapports avec ces poissons; et c'est ce qui nous auroit déterminés à lui donner le nom spécifique de scoinhéro'idc , si nous n'avions pns emplojé déjà cette dénomination pour désigner un genre voisin de celui des scombres : mais il diffère de ces animaux par trop de traits remarquables , pour qne nous n'ajons pas dû, d'après nos principes de distribution méthodique, le placer dans un genre particulier. Un seul de ces traits, le défaut absolu de dents, auroit suffi pour rendre cette séparation nécessaire; et voilà pourquoi nous avons choisi pour l'argenté dont nous traitons dans cet article , le nom générique àçléiognathe, qui indifjue des mâchoires I/sscs, ou non armées de dents *. L'argenté a d'ailleurs l'ouverture de la bouche petite; la tète, le corps et la queue, très -comprimés ; deux orifices à chaque narine ; l'anus à une distance à peu près égale du bout du museau et de l'extrémité supé- rieure ou inférieure de la caudale; les écailles minces et argentées; la nf?geoire de la queue violette, en tout ' Lelognal! us argeuteus. Scomber edentulus. Bicch, pi. 428. t Ltius, en grec , veut dire lisse, et gnatlios ^ mâcbioire. T O M E I V. ^7 45o HISTOIRE NATURELLE. OU en partie; les autres nageoires, les operenles et le dessous de la poitrine, dorés; le dos violet; plusieurs bandes transversales, brunes, et souvent rapprochées deux à deux. Le léiognathe parvient à la longueur de trois ou quatre décimètres. Il vit auj)rès de Tranquebar ; il n entre que rarement dans les rivières. On le prend dans toules les saisons ; mais il est sur-tout très-aisé de le pêcher pendant l'hiver. Sa chair est grasse et de bon goût ; et comme les individus de cette espèce sont très-nombreux, la pèche de ce thoracin est très-utile aux habitans des rivages dont il s'approche *. * 7 rayons à la membrane branchiale du léiognathe argenté. i6 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés et i3 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 24 rayons à celle de la queue. CENT VINGT-NEUVIÈME GENRE. LES C H ET O DON s. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la queue très-comprimés 'y de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la liauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur; Vouverture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une seule nageoire dorsale; point de dentelure ni de vicjuans aux opercules. PREMIER SOU S-G E N R E. La nageoire de la queue, fourchue , ou échancrée en croissant. ESPECES. 1, Le chétodon borté. {Chœtodon marginatus.) 2. Le chetodon curaçao. {Chœtodon curaçao.) CARACTERES. Douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du clos ; seize rayons articulés à l'analej huit rayons articulés à chaque tlioracine ; toutes ces nageoires V bordées d'une couleur trèi-foncée. * Treize rayons aiguillonnés et douze rayons arilculés k la nageoire du dos ; deux rayons aiguilloi.ués et quatorze rayons articulés à celle de l'anus ; un seul orifice à chaque narine; les deux mâchoires également avancées 5 les lèvres épaisses; toutes les nageoires jaunes. 452, HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 3. Le ciiétodon maurice. {jCliCEtodon Mauritii.') 4. Le CHÉToroN bengali, ( Clœtodon bengalensis ) 5. Le chétodon faucheur. (jChœtodon falcatus .) Le chétodon. rondelle. {Clcetodon rotnndatus.) Le chétodon sargoïde. (Chastodon sargoïdes.) CARACTERES. /Onze rayons aiguillonnc's et douze rayons articulés à la nageoire dorsale; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; l'extrémité des nageoires du dos et de l'anus arrondie ; la couleur gé- nérale bleuâtre ; six bandes transversales étroites, et d'une couleur très-foncée , de \ chaque côté de l'animal. Treize rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux r^tyons aiguillonnés et dix rayons artiGu'és à l'anale j la dernière pièce de chaque opercule ter- minée en pointe , ainsi que l'extrémité de la nageoire du dos , et de celle de l'anusf la couleur générale bleuâtre; cinq bandes jaunâtres, transversales, et étendues jus- qu'au bord inférieur du poisson. Huit rayons aiguillonnés et vingt-deux rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix-sept rayons articulés à l'a- nale ; les pectorales en forme de faux; la couleur générale argentée ; un grand nombre de taclies ou points bruns. Vingt - trois rayons aiguillonnés et trois rayons articulés à la nageoire du dos y trois rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à celle de l'anus; la couleur gé- nérale grisâtre; cinq bandes transversales. Treize rayons aiguillonnés à la dorsale; ua rayon aiguillonné à chaque thoracine; un enfoncement au-devant des yeux ; j'ouyer- bouche très-petite; la lèvre (ture de la supéileure la derniè ;re pièce oe DES ESPÈCES. POISSONS. 453 7. Le CHÉrODON SARGOÏDE, (C/iœtodon sargoïdes.) Le chétodon cosnu. {Chœtodon cornutus.) CARACTÈRES. chaque opercule ariùndie, ainsi que l'ex- trémité des nagtoires du dos et de l'anus j les pectorales et les thoracines sans bor- dure; la tête, six bandes trr.nsversales , et la bordure de la dorsale, de l'anale et de la caudale , d'un beau violet. Trois rayons aiguillonnés et quarante -un rayons articulés à la nageoire du dos; le troisième rayon de cette nageoire plus long que la tête, le corps et la queue pris ensemble; la caudale en croissant; le museau cylindrique. Treize rayons aiguillonnés et d^ix rayons articules à la nageoire du dos ; sept rayons aiguillonnés et neuf ra\ ons articulés à celle de l'anus; le premier et le second rayon de cLaque thoracine aiguillonnés ; le se- cond, le troisième et le quatrième articu- lés; la caudale en croissant; Atws. orifices à chaque narine; le corps, la queue et la caudale, parsemés de taches presque é aies, petites, rondes, et d'un rouge brun. Treize rayons aiguillonnés et vingt- deux rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale en crois- sant ; deux orifices à ciiaque narine ; une bande transversale, large et noire, au- dessus de la nuque , de Fœil et de l'oper- cule; une tache noire, grande et anon- die , sur la ligne latérale. 1. Le CîiÉTonoN SOUFFLET. (Onze rayons aiguillonnés et vingt -quatre {Chœtcdon lungirostris.) l rayons aiticulés à la nageoiie du dos ; Le chétodon tacheté. ( Ci: œ io du n gu tta tus.) 10. Le chétodon tache-noire. {Clœtjdon nigro'tnaculaùus.) 4-54 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. II. Le chktodon soufflet, {Chœtodon longirostris.) 2. Le CIïÉTonOK CANNELÉ, (^Chœtodon canaliculatus.) i3. Le chétodon r E NTA C A N T H F. {Chœtodo/i pentacanthiis,') 14. Le chétodon alongé. {Chœtodon elongatus.) CARA CTERES. J. Le CÎIÉTODOX KLEIN. ( Chœtodon Klelilii.) 33. Lf. CHÉTonON BIMACULÉ ( Cliœtodon biinaculutus.) très- petites et dentelées; trois bandes transversales, noires et très longues; les tlioracines noires. ^ Dix - neuf rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos; treize rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; les rayons aiguillonnés de ces deux nageoires garnir, chacun d'un filament; le museau un peu avancé; un seul orifice à chaque narine ; la ligne laté- rale interrompue; la caudale arrondie; six bandes transversales br'ines ; un grand nombre de points argentés. Quinze rayons 'aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; dix-^iuit rayons aiguillonnés et dix rayons ailiculés à Ja nageoire de l'anus ; cette dernière plus longue que la nageoire du dos; la caudale arrondie; dix bandes transversales et brunes, dont plusieurs se divisent en deux, de chaque côté du poisson. Dix-sept rayons aiguillonnés et dix - neuf rayons arFiculés à la nageoire du dos ; trois rayons aigu. lionnes et vingt rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie; un seul oiifiee à chaque narine; la couleur générale mêlée d'or et d'argent ; une seule ba^îde (iao?v(*rsale ; celte bande brune et placée s 11 sur l'ceiî. la têîe , de maîiière à passer Douzt' rayons aiguillonnés et vingt -deux rayons articulés à la doi.sale; trois rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à 46 58. Le chetodon bimaculé. {Chœtodon himaculatus.) 2 HISTOIRE NATURELLE. ESPÈCES. CARACTÈRES. la nageoire de l'anus î la caudale arrondie; le museau un peu avancé ; deux orifices à chaque narine ; la tête et les opercules couverts de petites écailles ; une bande transversale, couibe, noire et bordée de blanc, placée sur la léte , de manière à passer sur l'œil ; deux taches noires , grandes , et bordées de blanc , sur l'extré- mité de la nageoire du dos. Un ou deux rayons aiguillonnés et trente- neuf rayons articulés à la nageoire du dos j vingt-liuit rayons à la nageoire de l'anus j deux orifices à chaque narine ; la couleur générale comme enfumée ; deux bandes transversales et noirâtres , placées de ma- nière à passer l'une sur l'œil , et l'autre sur la base de la pectorale. 'Treize rayons aiguillonnés et vingt-quatre rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et dix-huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la cau- dale un peu arrondie; les écailles ciliées} seize raies longitudinales et brunes, et trois bandes transversales , noires et bor- dées de jaune , de chaque côté de l'ani- mal. 39, Le CHlÎTODON GALtINE. {Chœtodon gallina.) 40. Le chetodon trois-bandes. (jChœtodoTi trifasciatus.) LE CHÉTODON BORDÉ ^, LE CHÉTODON CURAÇAO% LE CHÉTODON MAURICE S et LE CHÉTODON BENGALI Les cliétoiions sont parés des couleurs les plus vives et les plus agréables. Ils sont aussi très-remarquables par leurs formes ; et cependant on n a encore déter- miné leurs caractères distinctifs que d'une manière vague. On a laissé dans le genre qu'ils composent des poissons qui , malgré leurs grands rapports avec ' Chaetodon marginatus. ià. Linné y édition de Gmelin. Bandoulière bordée. Bloch^ pi. 207. Chétodon hoïà.ê. Bonnati^rre, planches de PEncyclopéâie méthodique. * Chaetodon curaçao. Id. Linné, édition de Gmelin. Bandoulière de Curaçao. Bloch,pl. ^X2^ fig. i. Id. Bonnaterre y planches de l'' Encyclopédie méthodique. ^ Chaetodon Mauritii. Jagua caguare, au Brésil. Chaetodon Mauritii. Linné y édition de Gmelin. Bandoulière du prince Maurice. B'ooh, pi. ziZ ^/ig. 1. Id. BonnaterrCj p/. de l'Encyclopédie méthodique. * Chaetodon bengalensis. Id. Linnéy édition de Gmelin. Bandoulière de Bengale. -S/ot/?^ ^/. 2i3,^^. 2. Id. BonnaterrCy planches de l'Encyclopédie méthodiqi&e ^ 464 HISTOIRE NATURELLE ces chétodons, doivent cependant en être écartés dans une distribution véritablement méthodique et régu- lière ; et on a même placé parmi ces animaux des espèces qui présentent des traits opposés à ceux que l'on indique comme devant servir à caractériser ces thoracins. Il est résulté de cette négligence , non seulement une confusion que Ton ne doit plus laisser subsister en histoire naturelle, mais encore de grandes difficultés pour reconnoîtrele genre et pour séparer avec netteté les espèces Tune de l'autre. Ces difficultés ont été d'ail- leurs d'autant plus embarrassantes, que le grouppe formé par les vrais chétodons est très-nombreux. Nous avons donc cru devoir chercher avec beaucoup de soin à rectifier la nomenclature et par conséquent la distribution des chétodons , et des poissons que l'on, avoit mêlés à tort avec ces animaux , connue nous avons tâché de rectifier l'arrangement et les dénomi- nations des labres, des spares, des sciènes, des pcr- sèques , et d'autres osseux voisins de ces derniers. Nous avons eu recours , pour la réforme de l'ordre établi parmi les chétodons , aux mojcns que nous avons employés pour distribuer convenableuK^nt les persèques , les holocentres, les sciènes , les bodians , les spares , les labres, etc. et voici le résultat de notre travail à ce sujet. Le mot d'ctodon * désignant dçi^ dn:\]{?-^ ])kis ou moins * Lhaitfj eu grec , sigoifie des 'poils ou soits. DES POISSONS. 46S déliées et semblables h des soies ou poi/s flexibles, mobiles et élastiques, jai cru ne devoir laisser dans le genre des véritables chétodons, que les poissons qui offroient ce caractère remarquable et facile à saisir , et qui montroieut de plus un museau au moins un peu avancé, une ouverture très-étroite à leur bouche, de petites écailles sur une ou plusieurs de leurs na- geoires , ou uu corps très-élevé , et enfin le corps et la queue très-aplatis dans le sens de leur largeur. Nous avons retranché de leur genre , et placé dans de petites familles particulières , Premièrement, les poissons qui diffèrent de ces vé- ritables chétodons par des aiguillons entièrement ou presque entièrement dénués de membrane, et placés isolément au-devant de la nageoire du dos; nous les avons nommés aca/it/ii/no/is; Secondement , ceux qui ont reçu deux nageoires dorsales , et que nous appellerons chétodiptères; Troisièmement, ceux dont l'opercule est dentelé, qui n'ont qu'une dorsale, et dont le nom générique sera poniaccntre j Quatrièmement, ceux que nous appel ons/;o//z<7^<7.ij^, dont le dos est garni de deux nageoires , et l'opercule dentelé; Cinquièmement, ceux qui ont leurs opercules armés de piquans, et que nous distinguons par la dénomina- tion de pomacanthes; Sixièmement , ceux dont les opercules dentelés sont lOME IV. 59 466 HISTOIRE NATURELLE anssi hérisses de pointes ou aiguillons , et que le noni àlio/acantJies distinguera 3 Et septièmement, ceux qui ont une dentelure, des aîguilioDS, deux nageoires du dos, et auxquels le nom iYcnoplose a ppartiendra. Les espèces renfermées dans les sept genres que nous venons de désigner, ont d'ailleurs des dents sétacées comme les espèces pour lesquelles nous avons réservé le nom générique de chctodoii. Mais nous avons séparé de nos chétodons, par des motifs bien plus grands, \çî> gJypliisodons, qui ont les dents crénelées; les acaii- tliLires, dont les cotés de la queue sont armés d'un ou de plusieurs aiguillons , dont les dents n'ont pas la flexibilité et la mobilité des poils ou des soies; les aspisurcs, dont une sorte de bouclier revêt les côtés de la queue; et les ocanthopodcs, dont les nageoires thoracines ne sont composées que d'une ou de deux épines. Nous avons donc réparti en douze genres, les iho- racins que l'on n'avoit encore inscrits que dans un ou deux genres, et que l'on n'avoit nommés que chctodons ou acanthures. Le genre auquel nous avons conservé exclusivement le nom de diétodon, renferme cependant quarante espèces. Quels sont les traits qui leur appartiennent? Nous venons d'indiquer la grande compression de leur corps et de leur queue, les tégumens écailleux DES POISSONS. 467 de leurs nageoires, la petitesse de leur bouche, la nature de leurs dents. Ces dents, quelquefois dispo- sées sur une seule rangée, le plus souvent composent plusieurs rangs très-serrés. Les opercules sont tantôt couverts et tantôt dénués d'écaillés semhL'îbles à celles du dos. Ces dernières , arrondies ou rhomboïdales , grandes ou petites, sont unies ou ciliées, ou dentelées dans leur circonférence. Nous verrons, dans un de nos discours généraux, ce que l'on doit principalement observer dans la conformation intérieure de nos ciié- todons : mais disons que leurs couleurs sont presque toujours brillantes et contrastées; que For, l'argent, le rouge, le bleu , le beau noir, le blanc de lait, sont répandus avec éclat sur leur surface, en raies longitu- dinales , en bandes transversales peu nombreuses ou très-multipliées , en lignes courbées en différens sens, en rubans déplojés particulièrement sur foeil ou sur l'opercule, en taches larges et irrégulières, en taches régulières et moins étendues, en taches rondes, colo- rées et bordées de manière à [initer une prunelle en- tourée de son iris. De si beaux assortimens charment d'autant plus les jeux, que les chétodons nagent avec vitesse. Leur cjueue n'est pas longue, mais die est très-haute; et d'ailleurs étant terminée par une large nageoire, elle peut frap- per feau avec force, et communiquer à l'animal des mouvemens rapides. Cette vivacité dans les évolutions des chétodons , 468 HISTOIRE NATURELLE n'est cependant pas la seule cause qui ajoute à Fagré- ment de leur parure. Leurs écailles ont une surface très-polie ; et ils n'habitent que dans des eaux assez voisines de Féquateur, pour qu'ils ne puissent s'appro- cher des rivages , ou de la surface des mers , qu'en réfléchissant un très-grand nombre de rajons lumi- neux. On n'a rencontré , en effet , de chétodons vivans que sous la zone torride , ou à une distance très- petite des tropiques , soit dans l'ancien , soit dans le nouveau continent; et voilà pourquoi ces animaux ne sont connus que depuis la découverte du nouveau inonde et l'arrivée des Portugais dans les grandes Indes; et néanmoins il n'est presque aucune contrée où l'on n'ait trouvé des poissons fossiles ou des em- preintes de poissons , et où l'on n'ait vu des restes ou des images de quelque espèce de véritable chétodon. Ce fait, digne de l'attention des géologues, a été par- ticulièrement vérifié auprès de Vérone , où l'on a dé- couvert, sous les couches de lave du mont Bolca, des individus très- bien conservés du chétodon vesperti- lion et du chétodon teïra , que l'on ne pêche que dans la mer du Japon, dans celle des grandes Indes, ou dans celle d'Arabie. Nous avons donc une grande raison de ])lus, de déterminer avec précision les caractères distinctifs des espèces de chétodon. Parcourons ces caractères ; et exposons ceux que nous n'avons pas décrits dans îe tableau générique qui précède cet article. DES POISSONS. 469 Le bordé n'a de ravons £îiguilioiuiés nii'à la imgrcjire dorsale. Tontes ses nageoires se lermin^'nl en pointe très-avancée. Les thoracines sont de plus en i(,-riiie de faux. La partie de la dorsale ({ui n'est souleoue que par des rayons articulés, est p- es-]ue entièrement sem- blable à celle de l'anus par sa figure et par ses dimen- sions ; et elle présente l'image dun^' sorte de fer de lance. Les écailles sont grr.:>ries. L'anus est trè$-rap- proché de la caudale. Le tour des yeux est ovale, au lieu d'être rond. On ne voit (U'-'ini orifice à cliaque narine. La couleur générale est jaunâtre , et relevée par sept ou huit bandes transversales brunes, et pla- cées de chaque côté sur la tète, le corps, la (pieue , ou la caudale. Ce sont ces bandes transversales et des bandes analogues ob^^ervées sur plusieurs chéto- dons, qui ont fait donner à ces poissons le nom de handoullère. Le bordé ne parvient ordinairement qu'à la longueur 'de deux ou trois décimètres. Il se plaît dans la mer qui baigne les Antilles. 11 y vit dans les endroits pier- reux, et auprès des embouchures des rivières. Il se nourrit dettes-petits poissons; et sa chair est agréable au goût. Le chètodon curaçao tire son nom de l'isîe de Cu- raçao , dont il habile les environs. Sa chair est grasse et de bon goût. Il a de petites écailles sur la tête, les opercules, la base de la dorsale , de la caudale, et de la nageoire de l'an us. La ligne latérale est interrompue; 470 HISTOIRE NATURELLE. l'iris blanc, bordé de jaune; et la couleur générale, d'un bleu mêlé d'argenté et de violet. Le Brésil est la patrie du maïuicc. Ce poisson porte le nom du prince de Nassau , qui l'a fait connoître. Il a quelquefois sept décimètres de longueur. Sa chair est blanche et agréable au goût. Il a le corps et la queue plus alongés qu'un très -grand nombre d autres chétodons; les thoracines jaunes j les pectorales d'un bleu foncé, et les autres nageoires d'un bleu clair mêlé de rouge à leur base. Le bengali , dont le nom indique l'habitation, montre de petites écailles sur la tète, les opercules, la base de l'anale, de la caudale et de la nageoire du dos; \\\\q ligne latérale interrompue ; un brun înclé de bleu sur le bord des nageoires; et un jaune foncé sur la base de ces organes de mouvement *. * 12 rayons à chaque pectorale du cLétodon îîordé. 20 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectorale du ch^todon curaçao. I rayoii aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 16 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du chétodon maurice. 6 rayons à chaque tlioracine. 18 rayons à la nageolic de la queue. 4 rayons à la menahrane branchiale du cliétodon bengali. 16 rayons à ciiaque pectorale. 6 rayons à chaque tlioracine. 18 rayons à la caudale. LE CIIÉTODON FAUCHEUR', LE CHÉTODON RONDELLE% LE CHÉTODON SARGO^DE^ LE CHÉTODON CORNU^ LE CHÉTODON TACHETÉ^ LE CHÉTODON TACHE-NOIRES LE CHÉTODON SOUFFLET^ LE CHÉTODON CANNELÉ^, LE CHÉTODON P E N T A C A N T H E', et LE CHÉTODON ALONGÉ'°. On trouve eu Asie le faucheur, dont les jeux sont grands et rouges; et dans FAmérique méridionale, ainsi que dans les grandes Indes, le chétodon rondelle, dont ' Chsetodon falcatus. ' Chœtodon punctatus. Linné, édition de Ginelin. Ciu'todon faucheur, l^nuhenton et Ila'ùy , Encyclopédie inéthodiiji/e, Id. Bonnaterre , planches de l'' Encyclopédie, méthodique. - Chselodon rotundatus. Chsetodon rotundus. Linné, édition de Ginelin. Chaefodon rotundatus cinereus, etc. Mus. Ad. Fri'. i, p. 64. Chétodon rondelle. Daubenton et Hauy , Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre , pUinclus de V Encyclopédie méthodique. ■■• Ciisetodon sargoïdes. -Sargus subrotundus et fasciatus. Plumier, peintures sur véll r^ déjà citées. ■* Chœtodon cornutus. Tranchoir , par plusieurs navigateurs français. See relher, par les Allemands. Beiina , dans les Indes orientales. Jang , djantun. Ibid. 47^ HISTOIRE NATURELLE le nom indique sa hauteur, sa compression, et la courbure de sa ligne dorsale *. Aucun naturaliste n'a encore publié la description Javaansche vaandrig , par les Bollandois des Indes orientales. Chœtodon cornutus. Liniiê, édition de Gmelin, Chétodon cornu. JDauhenton et lîn'ûy^ Encyclopédie mélhodiquc. Héron de mer. Bloch^ pi. 2.00 y/îg. 2. Chœtndon aculeis duobus brevibus supra oculos, ossiculo tertio pinnce dorsalis longissimo. Artedi^ syn. 70. Lagerslr, Clan. p. 2.5. Seba, Mus. 3, p. 65, n. 6, tab. 25,7%. 6- Tetragonoptrus raagis latus quànni longus. KLi'i, Miss, pisc, 4 , /?. 3g, 77. l3 , tab. 12,7%. 2. Tetragonoptrus tribus lineis latis. Id. ibid. n. i^, tb. 12,7%. 3. Geilander trorapetter. Valentyn, Ind. 3, p. 3g8 , n. 168, t. p. 402, jftg' 168. Ikan parooli. Id. ibid. p. ici, n. \q'-j, t. p. 406,7%". 177 J et p. 410 , n. 201 ,/%. 20 r. Alferez djava. Id. ibid. p. 495, n. ^56 ^f. 456. Ican swangi. Rtiysch, Theatr. anini. i, p. 2, n. ig, tab. 1.,/ig. ig. Bezaantje klipviseh. Renard , Poiss. i , p- 5, pi. 3 , 7%. iSj et jf, 21, pL X2,fig' 76. Speervischj moorsche afgodt. Id. ibid. 2.^ pi 3g, 7%- 173. Zancbus ti-ansversè fasciatus , radio pinnse dorsalis longissimè retro- ducto. Covunerson , manuscrits déjà cirés. Clisetodon nîgro, flavo , exalbido, transversim fasciatus, aculeo utrin- que crasso, brevi, super oculos. A/, ibid. 5 Chaetodon guttatus. Id. Linné, édition de Gmelin. Bandoulière taclietée. Bonnaterre^ planches de VEncjclupédie viétho^ dique. Blochj pi. 196. Teutliis Java. Linné, édition de Gmelin. Hepatus caudâ fronteque inermlbus. Gronov. Zccph. 352. l'/M.T^ûu^e 4', DES POISSONS. 4y3 cln sargoïde, dont Plumier a laissé un très-beau dessin; la couleur générale de ce poisson est d'un jaune doré; et on voit une tache bleue au-dessous de chaque œil. Le cornu tire son nom de deux aiguillons qu'il a ordinairement au-dessus des jeux , et qui représentent deux petites cornes. Des écailles frès-pelites; deux ran- gées de dents à chaque mâchoire ; les deux mâchoires également avancées; deux orifices à chaque narine j le dos très-élevéj Topercule arrondi , et couvert, ainsi que la tête et même le museau , dVcailles semljlables à celles qui revêtent le corps 3 la couleur générale Leervîscli. Valent. Ind.'è , p. 889, y. 410. Theutliie java. Dauhenton et Haiiy ^ Encyclopédie métJwdique. Id. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique, * ChœtodoD nigro maculatus. Chaetodou unimaculatus , bandoulière à tache. Blocli^pl. 201 -^ Jig. i. Cliaetodon unimaculatus. Linné, édition de Gmelin. Chétodon ta^he-noire. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho- dique. ' Chsetodon longirostris. Broussonnetj Ichthyol. dec. i , /z. 6 , tab. y. Chœtodon longirostris. Linné, édition de Gmelin, Chétodon soufflet. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie ni'tJiodtquc. ^ Cha>todon canaliculatus. Id. A et. de la société iinnéenne de Londres, xol. 3 ,/>. 33. 9 Chaetodon pentacànthus. ^° Chaetodon elongatus. * Si , contre mon opinion , le faucheur et la rondelle n'ont la caudale ni fourchue, ni en croissant, il faudra les placer dans le second sous-genre des chétodons. lOME IV. 60 474 HISTOIRE NATURELLE argentée; nue bande transversale, large, noire, quel- quefois divisée en deux, passant au-dessus de l'œil, et s'étendant depuis, les premiers rajons aiguillonnés de la dorsale jusqu'aux thoracines ; une seconde bande transversale, de la même couleur, et qui règne depuis l'extrémité du plus long rajon de la nageoire du dos, jusqu'au bout du rajon le plus alongé de l'anale; une troisième bande noire, terminée par un croissant gris, et située sur la caudale; tels sont les principaux carac- tères que montre le cornu, indépendamment de ceux qui sont indiqués pour ce chétodon, sur le tableau de son genre. On le trouve dans les grandes Indes , et, suivant Commerson , sur les rivages garnis de coraux ou de madrépores, de la Nouvelle-France , et de quel- ques isles du grand Océan équinoxial. Sa chair est de bon goût. Les eaux du Japon nourrissent le tacheté. Son corps et sa queue sont alongés; ses deux mâchoires égale- ment avancées; ses lèvres fortes; celle de dessus peut être un peu étendue, à la volonté de l'animal. Chaque opercule n'est composé que d'une pièce. La couleur générale est grise. Linné a établi un genre particulier de poissons osseux sous le nom de leuthis. IL l'a placé parmi ses abdomi- naux , à la suite des silures; et il l'a composé de deux espèces. Nous croyons devoir supprimer ce genre, dont la première espèce est un véritable acanthure, ainsi qu'on le verra dans cette Histoire, et dont la seconde. DES POISSONS. 475 que l'un a pêchée à Java, n'est que le chétodon tacheté. On a observé aussi au Japon et dans les Indes orien- tales, le chétodon tache-noire, qui a deux pièces à chaque opercule , les écailles du dos argentées et tachées de jaune, les nageoires jaunâtres, lexlrémité de la dorsale et de l'anale et la base de la caudale , d'un brun marron. Le soufflet, dont on doit la connoissance à notre savant confrère le citojen Broussonnet, se plaît dans les eaux du grand Océan. La forme remarquable de son museau doit lui donner des habitudes analogues à celles du cliétodon jmiseaii-alongé , dont nous parle- rons dans un des articles suivans. Sa langue, son palais et son gosier sont dénués de dents et d'aspérités. Le dessus de la tête est brunâtre, et le dessous d'une couleur de chair argentée; une raie noire et une raie blanche bordent l'extrémité de la dorsale et de la nageoire de l'anus, sur laquelle on voit d'ailleurs une tache noire et œillée -, la caudale et les pectorales sont d'un verd de mer relevé par le jaunâtre de la base de ces nageoires. Le cannelé, que le célèbre Mungo Park a décrit dans les yictes de la sociélé Vuiiiéennc de Londres , et que Ton a vu à Sumatra, a beaucoup de rapports avec le tacheté. Chacun de ses opercules est composé de deux pièces; ses écailles sont très-petites ; et sa chair est agréable x\ goût. Commerson a laissé dans ses manuscrits des dessins 47^ lîISTOÏRE NATURELLE du penfacanthe et de Talongé *, qu'il a observe's dans le grand Océan. Le ];)entacanthe a le dos très-élevé, les écailles ]:)etites , serrées , et répandues non seule- ment sur une grande partie de la tête , sur le corps et sur la queue, mais encore sur la base de la dorsale, •~- - - * 4 rayons à la membrane branclilale du chétodon faucheur. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5. rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 10 rayons à chaque pectorale du chétodon rondelle. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de l'anus du chétodon sargoïde. 4 rayons à la menibrane branchiale du chétodon cornu. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés et 29 rayons articulés à l'anale, i6 rayons à la nageoire de la queue. i5 rayons à chaque pectorale du chétodon tacheté. 16 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du chétodon tache-noire. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon soufflet. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 28 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du chétodon cannelé. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. DES POISSONS. 477 de la caudale, et de la nageoire delanus, qui est pres- que triangulaire. La dorsale de l'alongé commence au-dessus des veux; et ses deux mâchoires sont à peu près aussi avancées l'une que l'autre. LE CHÉTODON POINTU', LE CHÉTODON QUEUE-BLANCHE*, LE CHÉTODON GRANDE -É(:AILLE^ LE CHÉ- TODON ARGUS^ LE CHÉTODON VAGABONDS LE CHÉTODON FORGERONS LE CHÉTODON CHILT, ET LE CHÉTODON A BANDESS Le tableau généri(|iie présente les principaux traits de ces chétodons : achevons leurs portraits en disant que le pointu des deux Indes a le nuiseau avancé, ' Chaetodon acumlnatiis. Ici, Linn.'', éut'on de Gmclin. JMus. Ad. Frid. I , p. 63, lab. 33,^l,^ 3. Chétodon pointu. Davhenton et Haiiy , Encyclopédie méthodique. Id. BonriaterrCj planches de P Encyclopédie méthodique» ■ Cho?todon leucuriis. Id. Linné j édition de G me lin. Chétodon petit-deuil. Danbenton et Haiiy ^Encyclavédic méthodique. Td. Bonnaterrcj planches de l'Encyclopédie mcthodiqiic, ^ Chnetodon macrolepidotus. Tafel viscK, par /es HoLandois, Groote tafel fisch , id. Bezaante klipfisch, id. Moorse afgott , id. Specr viscli , id, Pampus viscli , id. Vaand rager, id. Ican pampus , aux Indes orientales, Tereloc , id. Chalodon macrolepidotus. Linné, édition de G:nà'in. H I S T O I R E NATURELLE. 470 la couleiM' gc'nérr.le blanchâtre, et des bandes trans- versales brunes; Blocli,pl. 100 ^fig. I. Cliétodon grande-écaille. Dauhcnton et Ha'ùy ^ Encyclopédie métliodinuc. Ici. Bonnaterrej planches de l'Enryclopédie méihodigiw, Chœtodon macrolepidotiis , ossiculo quarto pinnae dorsal Is lon^is- simo , etc. ylrted. spec, 94, Gronov. Mus. 2, p, 27, n. 194; et Zooph. p. 69, n. 284. SebUj Mvs. 3, jP. 66, /;. 8 , tab. zS , ^g. 8. Kli-f, Miss. Fisc. 4, p. 87, n. 12, tab, \\^ fg. 2. Valent. Ind. 3, p. 448, n, 824 ,7%. 824, Fvuyscliy Fisc. j4niboln. t. I , /". I. Renard, Polss, I , p. 5, n. i3 , A 3 , /. 18. — 2 , ^ r , /. i ; tV î. g,/ 445 e^^. 16,/: 75. * Clicetodon argus. Stercorario, par les Italiens. Cevlack(er klip-vîsch , par les Ilollaridois. Siront-vlscli, id, Gesterden catohea-visch , id. Ican taki , p ir les indigènes des grandes Indes, Ican fay, id. Cacatoeha babintang, ifl^. Ican catohea babintang , id. , Cbœtodon argus. Linné j édition de Gmelin. Bloch, pi. 204, y%-. T, Chétodon argus. Dauhenton et Hai'ty, Encyclopé.tlic mélhodique, Id. Bonnaterrcj planches de P Encyclopédie méthodique. Rhomboïdes ventre cserulep , etc. Klein, Miss. Fisc. 3 ,p. oC^ n. 4, TVillughby , ^pp. p- 2. , tab. 2 , ^g. 2. Nieuh, Ind, 2 , /?. 26g tfig- 6. ' Kuysch jVisc. Atnboin. p. 33, n, 6, tab. l'].,f'g- 6, Renard , Poiss. 2 , ?. 5o , f. 211. Valent. Ind. 3, j). 408, j^^. 180. ^ Chaetodon vagabuudus. Scîiwarmer, par les Allemands. 480 HISTOIRE NATURELLE Le cliétodon queue-blanche d'Amérique, des dimen- sions très-petites , et les thoracines pointues ; Douwing prinz , -par les Hollandois. Doiiwing hertogin , id, Princesse-visch, /V/. Japansclie prins , id. Jean poetri, par les indigènes des grandes Indes. Parampoeva , id. Ican sajadji , id. Chaetodon vagabundus. Linyié, édition de Gmclin. Chétodon sourcil. Dauhenton et Jlaïiy, Encyclopédie méthoditjue, Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méihodique. Mus. Ad. Frid. 2 , p. 71. Seba, Mus. 3, tab. :l^^ fig. 3. Klein, Miss. Fisc. 4, p. 36, /?. 5, tah. (),yig. 2. Violent. Ind. 3, p- 357, ^- ^4 5 /• ^4 J p- SSq , 71. 43, fg. 435 et p. 395 j Renard, Poiss. i,p.i6, n. 58 , tab. 8 ,j^g. 58', p. 32 ^ n. 116 j tab. 21 , fig. 116; et p. 34, «. 126, tab. 2?>.,Jîg. 126. Princesse. Ruysch, Pisc. Amboin. p. 28 , tab. 14 , Jig 17. Bloch,pl. 204,7%. 2. 6 Chœtodoû faber. Id. Linné, édition de Gmelin. Cliétodon forgeron. Bloch,pl. 2\2^fg 2. Broussonner, Ichthyol. dec. i , n, 5 , tab. 6. Cliétodon enfumé. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. 7 Cliœtodon clùlensis. Id. Linné, édition de Gmelin, Mollna. Hist. nat. Chil.p» 200. Cliétodon doré. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Cliœtodon fasciatus. Id. Linné, édition de Gmelin. Eorskael, Eaun. Arab, p. 39, n. 80. Cliétodon bigarré (cliœtodon variegatus). Bonnaterre, planches de l'Encyclopédia méthodique. M>/. y/.ja/'ar/e i¥f' ,-.-%^M y. JW-r^y/r/r rfrrnW r/// {7/Ji:TÛ/)02V{rr^ftr/e-i:car7/e.2F'a7ie7/^/u(Y//':7'(}/)(^^ DES POISSONS., 481 Lecliétocloii graiide-écaille, des îndcs orirr.tc'.les , les deux mâchoires aussi avancées Tune que l'autre, la tète couverte de petites écailles, la couleur générale argentine, deux bandes transversales brunes, deux taches de la même couleur sur la tète, la chair grasse et d'une saveur délicale (jis'on a comparée à celle de la sole, et une grandeur telle que sa hauteur est très- considérable, et son poids de douze ou treize kilo- grammes ; L'argus, de la partie de l'Asie voisine des tropiques, les mâchoires égales, les nageoires courtes et jaunes, l'habitude de suivre les vaisseaux pour se nourrir des restes des tables, qui sont je(és dans la mer, ou celle de pénétrer par les rivières dans les marais d'eau douce, afin d'j trouver un grand nombre des insectes qu'il aime *; Le vagabond , des mêmes contrées orientales que l'argus, deux pièces à chaque opercule,, une bande noire , fléchie en crochet , placée vers l'extrémité de la queue , et étendue depuis la nageoire du dos jusqu'à celle de l'anus, l'extrémité de ces deux nageoires et de la caudale bordée de noir, un croissant noir sur cette même nageoire de la queue, une chair grasse, ferme , et d'un goût agréable y * L'argus appartient aux eaux de la partie méridionale de l'Asie, et néanmoins on a vu des restes d'un individu de cette espèce parmi les poissons fossiles du mont Bolca près de Vérone. Ichlliyolithotcgia Vc:o- nénsis j etc. Voyez , à ce sujet , notre Discours sur la durée des espùces. TOME IV. 61 48:2 HISTOIRE NATURELLE Le forgeron, qui vit dans l'Amérique méridionale, et que mon confrère le citojeu Broussonnet a décrit le premier, la tête revêtue de petites écailles, la cou- leur générale argentine, et la dorsale, la caudale et l'anale d'un bleu foncé*; * 4 rayons à la membrane brancliiale du chétocloii po'mtu. i6 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. ï6 rayons à chaque pectorale du cliétodon queue-blanche. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale du chétodon grande-écaille, I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. î8 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane branchiale du chétodon argus. l8 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. 18 rayons à chaque pectorale du chétodon vagabond. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à la membrane branchiale du chétodon forgeron. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du chétodon chili. 12 rayons à chaque nageoire pectorale. 18 rayons à la nageoire de la queue. x6 rayons à chaque pectorale du chétodon à bandes, I rayon aiguillonné et 0 rayons articulés à chaque thoracine. j6 rayons à la caudale. DES POISSONS. 483 Le chétodon chili , qui porte le nom du pajs où il a été découvert, trois lames à chaque opercule, des écailles très - petites , sa première bande noire, la seconde et la troisième grises, la quatrième et la cin- quième grises et noires , une tache grande , ovale et noire sur la queue, la dorsale jaune, la nageoire de la queue argentée et bordée de jaune; Et enfin le chétodon à bandes , que Forskael a vu en Arabie, la lèvre supérieure extensible, la dorsale rajée de roux, de noir, de jaunâtre et de jaune, les pecto- rales verdàtres , les thoracines jaunes , la caudale jau- nâtre et chargée d'une bande brune. LE CIIETODON COCHER; LE C H ET O DON HADJAN^ ET LE CHETODON PEINT 3. Les eaux de l'Arabie nourrissent ces trois chétodons. On doi(: remarquer les quatre bandes transversales et rousses qui s'étendent sur la tète du premier, la bande noire qui passe sur ses jeux , la bordure noire de Fex- trémilé de sa dorsale, les raies blanches, jaunâtres et noires de sa nageoire de Fanus, et les nuances rousses de sa caudale*; ' Chaetodon auriga. Id. Linné, édition de Gnielin. Forskael, Faun, Arah. p. 60, n. 8r. Cl:étod()n cocher. Bonnatene , p 'anches de l'Encyclopédie méthodique. [Nota. Le nom de cocher donné à ce cliétodon vient du filament très- \long et semblable à un fouet délié , que l'on voit à sa dorsale. ) Chœtodon à tergo flavus , torque nigro , fasciis albis obliquatis, ad an- gulos rectos concidentibus , pinnâ dorsali retiorsum filo Jongo appendicu- la(a. Cumnicrson , manuscrits déjà cités. - Clisetodon hadjan. Clicetodon mesoleucos. Linné, édition de Gmelin. Forskael, Faun. Arab. p. 6r, n. 83. Cliéfeodon liadjan. Bonnat^rre , planches de l'' Encyclopédie méthodique. 3 Cbaetodon pictus. Id. Linné, édition de Gmelin. Fonkne'', Faun, Arab, p. 65, n. g2. Cliétodon ruban. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Les individus de celte espèce que Coinracrson a vus au milieu des rochers HISTOIRE NATURELLE. 485 La bande noirâtre qni s'étend sur l'œil de l'hadjan , la couleur verdatre de ses pectorales, le blanc de ses thoracines, le brun de ses nageoires de l'anus et du dos , ainsi que le noir de sa caudale dont Fextréniité est très-transparente; Et enfin les cinq bandes transversales et jaunes du cliétodon peint, la bande noire, le croissant doré et îa bordure brune de sa nageoire de la queue, l'autre bande également noire qui passe sur chacun de ses yeux , et le noir de sa nageoire du dos *. de l'Isle de France, difFe'roient peu de ceux que Forskael a observés en. Arabie. * 6 rayons à la membrane branchiale du cliétodon cocher. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du chétodon hadjan. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du chétodon peint. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés k chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. LE CHÉTODON MUSEAU-ALONGÉ *. Ce poisson est d'autant plus beau à voir, que ses bandes et sa grande tache bordée de blanc sont pla- cées sur un fond mêlé d'or et d'argent , dont les nuances se marient avec plus de vingt raies longitu- dinales très- étroites et brunes, qui rendent leurs reflets encore plus brillans : mais il est encore plus curieux à observer, lorsqu'il vit sans contrainte et sans crainte, dans les mers de l'Inde, qu'il paroît préférer. Il se tient le plus souvent auprès de l'embouchure des rivières, ou à une petite distance des rivages, et particulièrement dans les endroits où l'eau n'est pas profonde. Il se nourrit d'insectes, et sur-tout de ceux que * Chaetodon rostratus. Schnabel fisch , par les Allemands, Riisscl fisch , id. Spritz fisch, id. Schiitze , id, Spuyt-visch , par les Hollandais. Nos-klippare, par les Suédois. Cha?lodon rostratus. Linné j édition de Gnielin. Bandoulière à bec. Bloch,pl. 202 ^fig. i, Chaetodon rostratus, etc. Mus. Ad. Frid. i , /?. 61 , tab. 7>7> ^ fig, 2. Chaetodon rostro longissimo ogseo , etc. Gronov. Mus. i ^ p, 48-. n. 109 ; fl^ Zooph. p. 6()j n, 2o3. Jaculator. Schlosser, Act. anglic. lyôS, p. 89, tab. g. Seba, Mus.?,^p. 68, n. 17, tab. 2S,fg. 17. ChtHodon bec alongé. Daubcnton et HaiJy, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de P Encyclopédie méthodique. HISTOIRE NATURELLE. 487 Ton peut trouver sur les plantes marines qui s'élèvent au-dessus de la surface de la mer. Il emploie , pour les saisir, une manœuvre remarquable qui dépend de la forme très-alongëe de son museau , et qu'au reste on retrouve, avec plus ou moins de différences, parmi les habitudes du spare insidiateur , du cliëtodon soufflet, et de quelques autres poissons dont le myseau est très-long, très-étroit, et presque cjlindrique, comme celui de l'animal que nous décrivons. Lorsqu'il apper- çoit un insecte dont il désire de faire sa proie , et Cju'il le voit trop haut au-dessus de la surface de la mer pour pouvoir se jeter sur lui, il s'en approche le plus possible; il remplit ensuite sa bouche d'eau de mer, ferme ses ouvertures branchiales, comprime avec vi- tesse sa petite gueule, et contraignant le fluide salé à s'échapper avec rapidité par le tube très-étroit que forme son museau, le lance quelquefois à deux mètres de distance avec tant de force, que l'insecte est étourdi, et précipité dans la mer. Cette chasse est un petit spectacle assez amusant pour que les gens riches de la plupart des isles des Indes orientales se plaisent à nourrir dans de grands vases, des chétodons à mu- seau alongé. Bloch a cité dans son grand ouvrage * M. Hommel , inspecteur des hôpitaux de Batavia, qui avoit fait mettre quelques uns de ces poissons dans un vaisseau très - large et rempli d'eau de mer. Il avoit I ' — »«^^— lin I * Article de la bandoulière à bec. 488 HISTOIRE NATURELLE. fait attacher une mouche sur le bord du vase, et il avoit eu le plaisir de voir ces tlioracins s'empresser à l'envi de s'emparer de la mouche, et ue cesser de lancer avec vitesse contre elle des gouttes d'eau qui atteignoient toujours le but. D'après ces laits, il n'est pas surprenant que ce soit avec des insectes qu'on amorce les hameçons dont on se sert pour prendre les chéto- dons à museau alongé , lorsqu'on ne les pêche pas avec des filets. Ajoutons qu'ils seroient très-recherches, quand même ils ne seroient pas des chasseurs adroits, parce que leur chair est agréable et salubre *. * 5 rayons à la membrane des branchies. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. Nota. L'orifice de chaque narine est simple. LE CHÉTODON ORBE', LE CHÉTODON ZÈBRE% LE CHÉTODON BRIDÉ^ LE CHÉTODON VESPERT1LI0N^ LE CHÉTODON ŒILLÉS LE CHÉTODON HUIT-BANDES^ et LE CHÉ- TODON COLLIERS L'on pourra reconnoître facilement ces chétodons , d'après ce que nous avons exposé de leurs formes dans le tableau générique : mais pour en donner une ' Cbsetodon orbis. Ici. Linné , édition de Gmclin. BlocJi, pi. 202 ^ Jig. 2. Chétodon orbe. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. * Chaetodon zébra. 'Ba.nàhier VXi^-^sch. ,, par les Allemands. ^ Strim-klippare , id. Heer lykke klipp-visch , par les Hollandois. Ikan batoe moelin , dans les Indes orientales. Cliîîetodon striatus. L'nné, édition de Gnielin. L'onagre ou le zèbre. Blochy pi. 2o5 ^ Jig. i. Chétodon strié. Daubenton et Haiiy^ Encyclopédie méthodique. \(3i. Bonnaterrej planches de l'Encyclopédie méthodique. Mus. Ad. Frid. I , />. 62 , tab. 33 ,Jlg- 7. Labrus rosfro reflexo , fasciis lateralibus tribus fuscis. Âmœnit. acad. I , p. 3i3. Chaetodon macroiepidotus , lineis utriuque tribus nigris , Jatis , etc. ArLedi , spec, g5. Groiiov. Mus. I , /7. 49 , 7i. 110 j et Zooph, p. 70, n, 235. TOME IV, 62 490 HISTOIRE NATURELLE idée presque complète, il faut que nous indiquions encore Tégale longueur des mâchoires, la petitesse de la bouche , les écailles placées au-dessus de la tête et Sehn, Mus. 3 , /?. 66 , n. g , tab. zS , J^g. 9. Rhomboïdes edentulus, etc. Klein, Miss. pisc. 4,/'. 87, n. 10, tal, 10, fg-A- Valent. Ind. 3, p- ^^)']',Jtg- i63. 3 Chœtodon capistratus. Soidaten fiscli , par les Allemands. Grimm klippare , par les Suédois, Strîped angeî fish , par les Anglais de la Jamaïque. Chsetodon capistratus. Linné j édition de Gmelin. La coquette des isles américaines. Bloch, pi. 2o5 , fg- 2. Chétodon bridé. Daiibenton et Haûy , Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterrey planches de l' Encyclopédie méthodique» Mus. Ad. Frid. i , /?. 63^ tab. 33, Jig. 4. Labrus rostro reflexo , ocelle purpureo iride albâ Juxta caudam. Aniœnit, acad. I, p. 814. Gronov. Mus. 2., p. 87, n. 195 ; et Zooph. p. yo , n. 207. Seha, Mus. 3 , /?. 68 , «. 16 , tab. %5 , fg. 16. Tetragonoptrus laeyis, etc. Klein^ Miss. pisc. 4, p. 87, 38, n. 2, tab^ * Clu-Ptodon vespertillo. Bloch, pi. 199,/^. 2. CliÊetodon vespertillo. Linné , édition de Gmelin. Cliétodon à larges nageoires. Bonnaterre^ planches de PEncyclopcdie méthodique. * Chœtodon ocellalus. Id. Linné j édition de Gmelin. L'oeil de paon. Bloch, pi. 211 ^ fig. 2. Cliétodon œil de paon. Bonnaterre, planches de VETicyclopédic métha-- digne. S'.ba, Mus. 3, p. 67, n, ij, tah, 25 ,7%. II. DES POISSONS. 491 des opercules , et la couleur jaune des nageoires de l'orbe qui appartient aux Indes orientales; Les deux pièces de chaque opercule , les écailles distribuées sur la base de la dorsale , de la caudale et de l'anale , Tiris blanc et bordé à l'intérieur de jaune, et le brun foncé ou \e noir de l'extrémité de toutes les nageoires du zèbre que l'on trouve dans les Indes orientales , que Duhamel a reçu d'Amérique , et dont la chair est très-agréable au goût; La bande transversale et brune de la nageoire de la queue , l'extrémité noirâtre de la dorsale et de l'anale, et le verd des opercules , ainsi que des rajons„ aiguil- lonnés de la nageoire du dos, des thoracines et de la nageoire de l'anus du chétodon bridé qui vit dans la mer de la Jamaïque, dont le corps et la queue sont très-comprimés, qui, parvenant à peine à la longueur * Chaetodon octo-fasciatus. I (I . Linné , c, lltio n de G me Un . B loch, pi. 2.\5,Jig. I. Chétodon argentine. Bonnaterre , planches de l' Encyclopédie méthodique, Cliœtodon striatus. Mu<. Linck. 1 , p* 42. Chselodon ornatus octo-lineatus. Mus. Shcwtnck. p. 82, n. 8r. Seba, Mus. 3 , />• 67, 'i . 12, tah. z5 j Jig. 12. Rhombolides cujus pinnam dorsalem radiis conjunctis inermibus, etc. Klein, Miss, pi^a^ , /?. 36 , n. 6, tal?. 9 ,7%. 3. 7 Cl.œtodon collaiis. B loch, pi. 216,/%-. I. Cliaetodon collare. Linné, édition de GmeHn. Chétodon collier. Bonnaterre , planches de l'' Encyclopédie méthodique* Scba, Mus. 3 , y?. 66 , n. lo , tah% 25 ifig' 10. 49^ HISTOIRE NATURELLE d'un décimètre, est fréquemment la proie des poissons grands et voraces , et dont Séba , Linné, Duhamel et Bloch nous ont transmis la figure; L'orifice unique de chaque narine , la petitesse des écailles répandues sur le corps , la queue, la base de la dorsale, de la caudale et de l'anale, et la couleur Yerdâtre du vespertilion que l'on a envoj^é du Japon au professeur Bloch, et dont on a reconnu cependant un individu parmi les poissons fossiles du mont Boîca près de Vérone*, Les écailles de la base , et la couleur jaunâtre des nageoires dorsale, caudale et anale, la bande trans- versale étroite et noire que l'on voit sur la tète, et les teintes- dorées et argentées du chétodon œi^é des grandes Indes ; Les écailles qui revêtent la plus grande partie des nageoires du dos, de la queue et de l'anus, la bordure brune de l'anale et de la dorsale , et les nuances vio- lettes du chétodon huit-bandes , dont les Indes orien- tales sont la patrie ; Et enfin le tégument écailleux d'une très -grande portion de la nageoire du dos , de celle de Fanus et de celle de la queue, le bleu du dos, le brun de la tête , le jaunâtre de presque toutes les n£igeoires , Tare '^ Cousullez l'ouvrage que nous devons aux lumières du comte deGazoTa, et qui est intitulé Ichthyolithoiogia VeronensiSj etc. Consultez aussi notre Discours sur la durée des cspvces. DES POISSONS. 4^3 foncé de la caudale et la bordure jaune de la dorsale du chétodon collier que l'on a pêclié au Japon *. * 18 rayons à chaque pectorale du chétodon orbe. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine, 16 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du chétodon zèbre. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon bridé. 14 rayons à cliaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon vesperfilion, 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 77 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon œillé. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. 16 rayons à chaque pectorale du chétodon huit-bandes. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 12 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale du chétodon collier. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. LE CHÉTODON TEÏRA', LE CHÉTODON SURATE% LE CHÉTODON CHINOIS^ LE CHÉTODON KLEIN^ LE CHÉTODON BIMACULÉ% LE CHÉTODON GALLINE^ et LE CHÉTODON TROIS-BANDES'. Le teïra est nommé daakar par les Arabes , lorsqu'il est grand et vieux; et c'est ce qui a fait naître l'erreur d'un savant naturaliste qui a fait deux espèces dis- tinctes du daakar et du teïra. Le teïra de Graelin, et ' Chaetodon teïra. Schwarz flosser, par les Allemands. Breed vinnige klipfiscli, pir les Hollandes. Zee botje , id. Bokken visch , par les colons holl.ndois d s Indes orientales. Ikan cambing , dans les Indes oiientalcs. Teïia, en Arabie (quand l'animal est jeune). Daakar , ihid. (lorsque l'aninaal est vieux). Clisetodou teïra. Linné , édition de Gnielii» Cliseîodon pinnatus. Id . Bandoulière à nageoires noires. Bloch^ pi. 199. Forskacl, Faun. Arah. p. 60 , n. 82. Aluf. Schwejick. p. 26, n. 78. Valent. Ind. 3, p. 366, n. 62,/%-. 62. Renard, Poiss. ly p. 35, n. 129, t. 24, t. 129. Ruysch, Theatr. anini. x^p. 18, n. 7, t. 10, /. 7. Mas. Ad. Frid. p. 64 , t. 33 , fg. 6. HISTOIRE NATURELLE. 495 le chétotlon à grandes nageoires décrit par cet habile professeur, ne forment non plus qu\in même poisson. Ce thoracin vit dans les eaux des grandes Indes et dans celles d'Arabie. Il y parvient, suivant Forskael , à la grandeur de plus d'un mètre et un quart; il y vit des petits animaux qui construisent les coraux ou les madrépores, ou de ceux qui habitent les co(|uiiIes. Sa chair est très-bonne à manger; et on le prend non seulement au filet, mais encore à rhamcçon. Le corps du teira est très-mince et très-élevé; la ligne latérale très-courbée ; la couleur générale blan- châtre; la caudale blanche; et la dorsale jaunâtre, Chin. Lagerstr. 2S. Chétodon (eïra. Daubenton et Haiiy , Encyclopédie iiiétliodiquc, Id. B jnnatcrre , planches de l'Encyclopédie mcthodiiji^iii . Chétodon daakar. Id. ihid, * Chaetodon suratensîs. Bandoulière de Surate. Bloch, pi. 217. ^ Chaetodon chinensis- Bandoulière de la Chine. Bloch, pi, zxZ-, Jig. r. * Chaetodon Kleiniî. Bandoulière de Klein, Bloch, pi. 218, y%-. 2. * Chaetodon bimaculatus. Bandoulière à deux taches. Bloch^pl. ziq^Jig. i. ' Chaetodon gallina. Poule de mer. Chaetodon fuscus , taenia ponè oculos argenteâ , superoculari niorîoff, Commerson, manuscrits déjà cités. ' Chaetodon trifasciatus. Id. Mungo Parck, Aet, de la iociéfé liiméenne de Londres^ vol. 3, p. 33, 496 HISTOIRE NATURELLE ainsi que le rayon aiguillonné de chaque thoracine/ M. de Gazola a vu un individu de cette espèce parmi les poissons fossiles du Véronois , qu'il a obser- vés et décrits. Le chétodon surate , dont la couleur générale est nuancée de blanc et de violet , a une tache noire au- dessous de chaque pectorale, les thoracines noires avec le rajon aiguillonné d'un beau blanc, les pectorales jaunes, et la dorsale, l'anale et la caudale variées de violet et de jaune, et revêtues à leur base d'un grand nombre de petites écailles. Le corps et la queue du chinois sont plus alongés que ceux de presque tous les autres chélodons; chaque opercule présente une tache noirâtre, ovale, et bordée de blanc; deux raies très-courtes et très -brunes pa- roissent entre l'œil et cette tache ; la couleur générale est blanchâtre ; et un violet mêlé de gris et de jaune s'étend sur les nageoires. Le klein des Indes orientales a les nageoires d'un jaune doré, et couvertes, en partie, d'écaillés très-» petites. La couleur générale du bimaculé est d'un blanc qui tire sur le gris ; les pectorales et les thoracines sont rouges; les autres nageoires sont jaunes; leur extré- mité est grise; et une lame triangulaire et écailleuse est située sur la base de chaque thoracine. La galline a été observée par Coramerson , qui l'a vue, en septembre 1769, dans le marché de l'isle Mau- DES POISSOJSS. 497 rice, oii ou la comptoit parmi les poissons les pins agréables au goût. Sa longueur ordinaire est d'un demi- mètre ; la nuque est très-élevée * ; les dents menues, flexibles et mobiles, qui garnissent les deux mâchoires, sont très-nombreuses et placées sur plusieurs rangs ; * 7 rayons à la membrane branchiale du chétodon teïra. II rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon surate. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon chinois. 10 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon klein. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du chétodon bimaculé. 14 rayons à chaque nageoire pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque tlioracine. 17 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du chétodon galllne. 18 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 4 rayons à la membrane brancliiale du chétodon trois-bandes. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. TOME IV. 63 49^ }iISTOIRE NATURELLE, le palais est lisse; la mâchoire supérieure moins avan- cée que l'inférieure, mais un peu extensible. On n'ap- perçoit point de petites écailles sur les pièces cpii composent chaque opercule; mais on en voit sur une grande partie de la surface des nageoires du dos , de la queue et de l'anus. L'intérieur de la bouche est très- noir. Le célèbre Mungo-Park a fait connoître le chétodon trois -bandes. Ce poisson, de Sumatra, ne parvient ordinairement qu'à la longueur d'un décimètre; l'ou- verture de sa bouche est très -petite; deux pièces forment chaque opercule ; la ligne latérale est inter- rompue; ses nageoires sont jaunes; il se plaît parmi les coraux. CENT TRENTIÈME GENRE. LES AC ANTHINIONS. Les dents petites, Jlexibles et iiiohiles; le corps et la queue très-comprimés^ de petites écaillas sur la dorsale, ou sur d'autres nageoires , ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur j T ouverture de la bouche petite-, le museau plus ou moins avancé -, une seule nageoire dorsale j plus de deux aiguillons dénués ou presque dénués de mcndnane , au-devant de la nageoire du dos. ESPECES. I. L'aCANTH INI ON RHOMBOÏDE. (^Acanthinion rhomboïdes.') 2. L'acanthinion bleu. {^Acanthinion glaucits.') 3. L'acanthinion orbiculaire. ( Acanthinio n orbicularis . ) CARACTERES. Dix-sept rayons à la dorsale} trois rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à la nageoire de l'anus } la dorsale et l'anale en forme de faux; les premiers rayons de ces deux nageoires, assez longs pour par- venir au-dessus et au-dessous de la base de la caudale ; la ligne latérale courbe ; la couleur générale verte ; cinq aiguillons au- devant de la nageoire du dos. Seize rayons à la dorsale; dix-huit rayons à la nageoire de l'anus; la dorsale et l'anale eu forme de faux ; les premiers rayons de ces deux nageoires , assez longs pour at- teindre presque au-dessus et au-dessous de l'extrémité de la caudale ; la ligne la- térale presque droite ; la couleur générale bleue ; cinq aiguillons au-devant de la na- geoire du dos. ^Trente six rayons à la nageoire du dos; vingt- < six à celle de l'anus ; trois aiguillons cachés V. sous la peau , au-devant de la dorsale. L'ACANTHINION RHOMBOÏDE', L' A C A N T H I N I O N B L E U % ET L ' A C A In T H I N I O N O R B I C U L A I R E ^. IjE Dom à\ica?nhi)iion^ désigne le principal caractère qui sépare des chétodons proprement dits, les trois poissons dont nous allons parler : cette dénomination indique les aiguillons placés sur le derrière de leur tête, et par conséquent au-devant de leur nageoire dorsale. Ces thoracins ont le dos très -élevé et l'anus très -abaissé au-dessous de la ligne droite que Ton pourroit tirer de leur museau à l'extrémité de leur queue; et comme le point le plus saillant du dos et ' Acantliinion rhomboïdes. Chaetodon rhomboïdes. Linné, édition de Gmelin. Bandoulière rhomboïde. Bloch, pi. 209. Chétodon rlioraboïde. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho' dique. * Acanlhinion glaucus. Chaetodon glaucus. Lmné^ édition de Gmelin. Bandoulière bleue. Bloch, pi. 210. Chétodon alaucus. Bonnaterre ^ planches de l'Encyclopédie méthodique.. ^ Acanlhinion orhicularis. Chsetodon orbicularis. Linné ^ édition de Gmelin. Tonkiel, Faun. Arah. p. 69, n. 79. Chélodon oibiculaire. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho- dique. 4 Acantha, en grec , signifie aiguillon , et inion, occiput» HISTOIRE NATURELLE. 5oi celui de la partie inférieure présentent un angle dans le premier de ces animaux, qui d'ailleurs est très- comprimé, chacun de ses côtés ressemble à un grand losange ; et de cette figure vient le nom spécifique de rhomboïde , qui lui a été donné par Bloch. Ce poisson est très-beau à voir : un verd très -gai règne sur sa partie supérieure, une couleur d argent frès-éclatante sur ses cotés, et une couleur d'or très- brillante sur son ventre et le dessous de sa queue; cet or et cet argent sont relevés par trois bandes trans- versales , Ycrtes , triangulaires, et qui se réunissent par le haut avec le verd du dos et de la nuque ; les pectorales et les thoracines sont jaunes à leur base, et violettes à leur extrémité; le verd domine sur la dor- sale, la caudale et l'anale, dont la base est peinte en jaune ou en blanc. La grandeur de cet acanthinion est souvent considé- rable ; chacune de ses narines a deux orifices; sa cau- dale est très-étendue et très fourchue. C'est dans les eaux de l'Amérique qu'il vit et qu'il a été observé par Plumier. Ce même naturaliste a aussi décrit le premier l'acan- thinion bleu, (jui habite , comme le rhomboïde, dans les eaux américaines, et qui y parvient à une lon- gueur de douze décimètres. La chair de ce poisson étant blanche et très-bonne au goût, ce thoracin peut fournir une nourriture aussi agréable qu'abondante. Chacune de ses narines a deux orifices. Ses thora- 5o2 H[STOIRE NATURELLE. cincs sont très-petites; mais sa dorsale, son anale, et sa caudale quoique très-fourchue , présentent une grande surface. L'anale ne renferme aucun rajon aiguillonné. Toutes sont. d'un bleu plus ou moins foncé, et, excepté la caudale, ont du jaune à la base. Chaque côté de l'animal , dont la partie inférieure est argentée , moua^e cinq ou six bandes transversales noires, courtes, inégales et très-étroites. Les dents flexibles, mobiles et très-petites de l'orbi- culaire sont placées sur plusieurs rangs ; et celles du rang extérieur sont divisées en trois à leur sommet. De petites écailles recouvrent les opercules, et la base de la dorsale , de l'anale et de la caudale , qui sont épaisses et charnues ; celles qui revêtent le corps et la queue sont lisses et arrondies. La couleur générale de l'orbiculaire est brune- il est parsemé de points noirs; des teintes jaunâtres paroissent sur la queue , sur les pectorales, et sur les thoracines , où elles se mêlent à des nuances vertes. Les rivages garnis de rochers , de l'Arabie , sont la patrie de cet acanthinion *. * jB rayons à cliaque pectorale de l'acanthinion rhomboïde. 6 rayons à chaque thoracine. 26 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectorale de l'acanthinion bleu. 6 rayons à chaque thoracine. 20 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'acantliinion orbiculairc. 16 rayons à chaque pectorale. 6 rayons à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. CENT TRENTE-UNIÈME GENRE. LES CHETO DIPTERES. Les dents petites, Jlexihlcs et mobiles; le corps et la queue très-comprimés 'y de petites écailles sur la dorsale ou sur d autres nageoires, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale d sa longueur; Vouverture de la bouche petite 'j le museau plus ou moins avancé; point de dentelure ni de picjuans aux opercules; deux nageoires dorsales. ESPECE. Le chétodiptère ILUMIER. {Chœtodifterus Plumier ii.) CARACTERES. ''Cinq rayons aiguillonnés à la première dor- sale ; trente-quatre rayons articulés à la seconde; deux rayons aiguillonnés et vingt- trois rayons articulés à celle de l'anus; la tête dénuée de petites écailles ; la caudal© en croissant. LE CHÉTODIPTÈRE PLUMIER' La hauteur de ce poisson est presque égale à sa lon- gueur totale ; et chacun de ses côtés présente la figure d'un losange. Chaque narine n'a qu'un orifice. La seconde nageoire du dos et celle de l'anus sont con- formées comme une faux, d'une manière d'autant plus remarquable, que leurs premiers rajons sont assez longs pour dépasser la caudale. La coulenr générale de l'animal est d'un verd mêlé de jaune, sur lequel s'étendent, à droite et à gauche , six bandes transver- sales étroites, régulières, presque égales les unes aux autres, et d'un verd' assez foncé., Plumier a vu ce ché- todiptère'' dans les eaux des Indes occidentales, où il aime à se tenir au-dessus des fonds pierreux ^ ' Chsetodlpterus Plumierii. Cha?todon Plumierii, Linné, édition de Grnelin. Bandoulière de Plumier. Blocli , pf. 211 , Jig. i. Chétodon bandoulière de Plumier. Bonnalcire, planches de [''Encyclo- pédie inétJiodJipte. ' Le nom générique cJiétodiptère est composé, par contraction, de ché- todon, et de diptàrc qui désigne les deux nageoires du dos. 3 4 rayons à la membrane branchiale du chétodiptère plumier. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine. 12 rayons à la nageoire de la queue. CENT TRENTE-DEUXIÈME GENRE. LES POIVIACENTRES. Les dents petites, Jlexibhs et mobiles -, le corps et la queue très-comprimés; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageait es, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur; Vou\^erture de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une dentelure et point de longs piquans aux opercules; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue , fourchue, ou échancrée eit croissant. ESPECES. I. Le pomacentre paon. {P orna cent: us pavo.) z. Le pomacentre ENNÉADACTYLE. {Poiaacentrus enneadacty lus .) TOME IV. CARACTERES. Quatorze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la couleur générale d'un jaune foncé; un grand nombre de taches bleues, petites et irrégulières. Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à la dorsale; trois rayons aii^uillon- nés et sept ra\ ons articulés à l'anale; un rayon aiguillonné et huit rayons articulés à chaque tuoiacine, 64 5o6 HISTOIRE NATURELLE SECOND sou S-G E N R E. La nageoire de la (jueue, reetUigne ou arrondie, et sans écJiancrure, ESPE CES. 3. Le POMACttî.TRB BURDI. {Pomacentrus burdi.) 4. Le rOMACENTRE SYM M AN. {Po m a c en tni s summana.) B. Le PO M AGENT RE FILAMENT. (^Pomacentrus setifcr.) 6. Le pomacentre faucille. ( Poma c en t rus falcula . ) CARACTERES. Neuf rayons ai^e^aillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos 5 trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'a- nale; deux dents grandes et crocliues à chaque tnâclioirej un grand nombre de taches bleues. Onze rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à l'anale ; un grand nombre de taches blanclies , ou brunes , ou jaunâtres. Treize rayons aiguillonnés et vingt-quatre rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie; un filament très-long, et une tache grande, ovale, noire et bordée de blanc à la nageoire du dos. Douze rayons aiguillonnés et vingt - cinq rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arron- die ; la nuque très-relevée; le museau avancé et un peu en forme de tube ; deux bandes noires , ayant la fip,;jre d'une fau- cille, bordées de blanc du côté de la tête, et placées transveisalement sur la nageoire dorsale et sur le dos du poisson. D E ESPÈCES. Le pomacentre croissant. {Tomacentrus lunuia.) POISSONS. 5o7 CARACTERES. Douze rayons aiguillonnés et vingt -clncj rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix-huit rayons ar- ticulés à l'anale 5 la couleur générale d'un verd mêlé de jaune et de brun j une tache noire et en forme de croissant sur chaque œil ; une autre tache noire placée oblique- ment depuis le haut de l'ouverture bran- chiale jusque vers le milieu du dos, et renfermée entre deux raie* dorées. LE POMACENTRE PAON ET LE POMACEiNTRE ENNÉADACTYLE \ Ce nom ùe paon, en rappelant les belles contrées des Indes orientales, d'où les vojagenrs ont apporté dans l'Asie miiieure et ensuite dans la Grèce l'oiseau que la mjtlîologie consacra à Junon , et dont la philoso- phie fit reniblême de la vanité , retrace aussi les cou- leurs brillantes contrastées ou fondues avec tant de variété et -de magnificence sur les plumes sojeuses de cet oiseau privilégié. Ce double souvenir a engagé , sans doute, le célèbre Bloch à donner au poisson que nous allons décrire , le nom de paon que nous lui conservons. Ce pomacentre vit en effet dans les eaux des grandes Indes , et ses nuances sont dignes d'être comparées à celles de l'oiseau que les poètes onè attelé au char de la reine des cieux. Ce n'est pas que ces teintes soient aussi diversifiées cpi'on pourroit le croire d'après le nom de paon. En effet , elles se réduisent à un jaune plus ou moins foncé qui fait le ' Pomacentvus pavo. ChcTtodon pavo. Linné , édition de Gmelin^ Chétocîon paon de l'Inde. Blacl; ^ pi. 198 , ^g. i. Id. Bonn: terre, planches de l'Encyclopédie méthodique.. • Ponaaceiitrus enneadactylus. HISTOIRE NATURELLE. 5og fond, et à des rries ou taches bleues qui composent la broderie : mais ce jaune a par lui-même réclat de l'or; et ce bleu distribué en petits rubans transversaux ou en gouttes irrégulières sur la lête, le corps, la queue et les nageoires de ranimai, offre des compartiraens des plus gracieux au milieu desquels on croit apper- cevoir un grand nombre de petits jeux analogues à ceux de la queue du paon. D'ailleurs toutes ces cou- leurs sont très-mobiles; et pour peu que le poisson se livre à quelques évolutions auprès de la surface des eaux et sous un soleil sans nuages , on les voit se mêler h des refietsqui , paroissant et disparoissant avec la rapidité de l'éclair, dont ils ont, pour ainsi dire, l'éclat éblouissant, réfléchissent tous les tons de l'iris, chatoient avec une merveilleuse variété, et ne laissent désirer dans la parure du pomacentre, ni la magni- ficence que donne un grand nombre de couleurs, ni le charme que peut faire naître la diversité des images successives. Au reste, l'ensemble du paon est plus aîongé que celui de presque tous les poissons de son genre; cha- cune de ses narines n'a qu'un orifice; sa ligne latérale est interrompue; et un aj)pendice très-dur, triangu- laire et alongé, est placé à côté de chaque thoracine. Le pomacentre * enncadactjle a le corps alongé ; la * Pomacentre .désigne la dentelure de l'opercule, pomc^ en grec, sigoi- £ant opercule, et ceniron^ pointe ou picpant» 5 I O HISTOIRE NATURELLE. mâchoire supérieure un peu plus avancée que Tiiifé- rieure; la ligne latérale très-courbe jusque \ers l'ex- trémité de la queue, où elle est très-droite j une rangée d'écaillés plus petites que celles du dos, le long de cette même ligne latérale; les écailles du dos et des côtés, grandes, arrondies et ciliées; presque tous les rajons aiguillonnés de la dorsale et de la nageoire de l'anus, aplatis, longs et très-forts. L'individu de cette espèce que nous avons décrit, faisoit partie de la collection de poissons secs donnée à la France , avec d'autres collections d'histoire naturelle, par la république ba- tave *. * 4 rayons à la membrane branchiale du poraacentre paon. i5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i6 rayons à la nageoire de la queue. i8 rayons à chaque pectorale du pomacentre ennéadactyle. 17 rayons à la caudale. LE POMACENTRE BURDÎ', LE POMACENTRE SYMMAN% LE POMACENTRE FILAMENT^ LE POMA- CENTRE FAUCILLE \ ET LE POMACENTRE CR01SSANT\ Nous allons indiquer quelques particularités relatives à ces cinq pomacentres. I-es eaux de la mer d'Arabie nourrissent les deux premiers, (jue Forskael a vus parmi les coraux qm' bordent les rivages de cette mer. " Pomacentrus burdl. Perça miniata. Linné, édition de Gmelin, Forskael, Faun, Arab. p. 41, n, ai. Persègue burdi. Bonnaierre, planches de V Encyclopédie méthodique. ^ Pomacentrus summana. Perça summana. Linné, édition de Gmelin, FoTskaef, Faitn. Arah. p, 42, n. 42. Persègue symman. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie mélhodiqne, ^ Pomacentrus setlfer. Chétodon seton. Bhch, pi. ^zo ^ fig. i, ■^ Pomacentrus falcula. Chétodon faucille. Bloch, pi. 420 -^fig. 2. ^ Pomacentrus lunula. Ch-Ttodon e viridi flavo fiiscescens, fasciâ nigrà lunulatà, supra utrum- que ocukim extensà ; laterali altéra à pinnis pecîofalibus ad médium dorsum obllquatâ, didymâ , etc. Commerson , manuscrits d'ja cités. 5 12. HISTOIRE NATURELLE La couleur générale du burdi est écarlate: mais, dans plusieurs individus de cette espèce, elle est brune ou d'un rouge vif; et cette difFérence a paru assez cons- tante à Forskael, pour ([u'il admît dans l'espèce du burdi deux variétés permanentes reconnues d'ailleurs parles Arabes, qui nomment la première be/a/i, et la seconde nngen. Les taches bleues de l'une ou de l'autre de ces deux variétés sont bordées quekpjefois d'un brun foncé, ce qui leur donne quelque ressemblance avec une prunelle entourée de son iris. Les burdis ont presque tous au dessus des jeux une tache composée de deux lignes qui, par leur position, représentent la lettre V. Leurs lèvres sont épaisses j la supérieure est extensible, mais plus courte que l'infé- rieure. Chaque narine n'a qu'un orifice, et cette ou- verture est tubulée; les écailles sont petites, striées et arrondies. La chair de ces poissons est agréable au goût. Le symman a de très-grands rapports avec le burdi: il est ordinairement d'un gris brun; Forskael a regardé comme une variété constante, les individus de cette espèce dont la couleur générale est bleuâtre avec des t^Hches bleues, et comme une seconde variété, ceux qui montrent des taches d'un brun jaunâtre sur un fond d'un gris blanchâtre. Une sorte de bandeau noir bordé de blanc décore la tête du pomacentre filament, et passe sur chaque ceii; des raies rouges traversent en di^^érens sens les DES POISSONS. 5 [3 cotés de ranimai, dont la couleur générale est jaune; une raie noire borde rextrémité de la caudale, de la nageoire du dos, et de celle de l'anus, qui sont cou- vertes presque en entier de petites écailles ; le corps et la queue sont garnis d'écaillés un peu plus grandes que ces dernières , et, de plus , dentelées et très-fortes. La faucille n'a qu'un orifice h chaque narine. Sa tète, ses opercules , et ses nageoires du dos, de la queue et de l'anus, sont revêtus de petites écailles; celles qui couvrent le corps et la queue, sont grandes, dures , dentelées, et fortement attachées à la peau. Un appen- dice écailleux, alongé et triangulaire, est placé auprès de chaque thoracine, ainsi que sur le poisson précé- dent. La couleur générale est blanchâtre, et diversi- fiée par une bande noire et bordée de blanc qui passe sur chaque œil, par une bande sembhible qui traverse la queue, par une raie noire , large ou étroite , qui ter- mine la caudale, la dorsale , l'anale et les opercules, par dix ou onze bandes transversales, courbes, étroites et brunes, qui régnent sur chaque côté de l'animal, et enfin par un petit liséré noir que présentent un grand nombre d'écaillés. Ce thoracin habite auprès de la côte de Coromaudel. Nous avons donné le nom de croissant à un autre pomacentre dont nous avons trouvé la description dans les manuscrits de Counnerson. Il montre une tache noire de chaque côté de la queue, une bande transversale noire sur la caudale, une raie noire à TOME IV. dS 5l4 HISTOIRE NATURELLE. rextrétiiité de la dorsale et de l'anale, queujiies raies longitudinales pourprées et placées sur le ventre, un iris verdâtre bordé de noir à l'extérieur et d'or à l'in- térieur, une nuque élevée, un museau avancé, une lèvre supérieure extensible et plus courte que l'infé- rieure, une langue très-petite, un appendice membra- neux et pointu à la seconde pièce de chaque opercule, et un autre appendice écailleux et alongé à coté de chaque thoracine. Nous n'avons rien trouvé , dans les manuscrits de (^ommerson, de relatif à la forme de la caudale. Si, contre notre présomption , cette nageoire est échancrée, le croissant doit être placé dans le pre- mier sous-genre des pomaccntrcs * . * 7 rayons à la membrane branchiale du pomacentre burdi. 17 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 7 rayons à la menibrane branchiale du pomacentre symman. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 18 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du pomacentre filament. 1.5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pomacentre faucille. j5 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à cliaque tlioracine. 20 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du pomacentre croî.isant. 16 rayons à chaque j^ectorale. 1 rayon aiguillonné el 5 rayons articulés à chaque thoracine. CENT TRENTE-TROISIÈME GENRE. LES POMADASYS. Les dénis petites, Jlexibles et mobiles; le corps et la queue très- comprimés; de petites écailles sur la dor- sale ou sur d'autres nageoires, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur; rouler- îure de la bouche petite; le museau plus ou moins avancé; une dentelure et point de longs piijuans aux opercules; deux nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. 'Onze rayons aiguillonnés à la première dor- sale ; un rayon aiguillonné et quinze rayons Le POMADASYS ARGENTÉ. 1 articulés à la seconde; trois rayons aiguil- {L'omadasys argenteus.) \ lonnés et huit rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la caudale un peu four- chue ; la couleur générale argentée. LE POMADASYS ARGENTÉ". Ajoutez aux traits présentés dans le tableau gé- nérique, deux raies élevées entre les narines, une première dorsale arrondie, une seconde alongée, des écailles ciliées , de-s taches noires sur le dos , des nuances rousses sur les thoracines ainsi que sur l'anale , et vous aurez une idée assez complète du poraadasjs' argenté, que Forskael a vu auprès dei> rivages de la mer d'Arabie , et que nous avons cru devoir placer dans un genre particulier'. ' Pomadasys argenteus. Sciœna argentea. Linné, édition de Gmelin. Forskael j Fami, Arah. p. 5i , n. 60 Sclène najeb. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ DasySj en grec, signifie hérissé, et poma, opercule. 3 y rayons à la membrane branchiale du pomadasys argenté. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoraclne» î6 rayons à la nageoire de la queue. CENT TRENTE-QUATRIÈME GENRE. LES POMACANTHES. Les dents petites, Jlexihles et mobiles j le corps et la (jueue très-comprimés y de petites écailles sur la dorsale ou sur cUautres nageoires, ou la hauteur du corps supé- rieure ou du moins égale à sa longueur , T ouverture de la bouche petite '^ le museau plus ou moins avancé j un ou plusieurs longs picjuans et point de dentelure aux opercules ; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOU S- GENRE. La nageoire de la queue , fourchue , ou échanerée en croissant. ESPÈCES. CARACTÈRES. 'Deux rayons aiguillonnés et quarante-quatre rayons articulés à la nageoire du dos ; i.Lepomacanthegrison.I trois rayons aiguillonnés et trente- trois {Pomzcanthtis canesccris.) ^ rayons articulés à celle de l'anus; le troi- sième rayon de la dorsale très- long j Ja couleur générale grise. 'Treize rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale} deux rayons aiguil- 3. Le POMACANTHE sale. I lonnés et quatorze rayons articulés à Fa {Pomacanthus sordidus.) \ nageoire de l'anus; la couleur générale d'un gris sale ; quatre .bandes transver- sales, larges, et d'une nuance pâle. 5l8 HISTOIRE NATURELLE. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue , recliligne , nu arron écJiancrure. die sans ESPECES. 3. Lk pomacanthe arqué. {Fomacanthus araiatus.) 4. Le pomacanthe dore. {Poniacanthus aureus.) 5. Le pomacanthe paru. i^Pomacajiùhus paru.) 6. Le pomacanthe asfur. {Pomacanthus asfur,) 7. Le pomacanthe jaunatre. {Pomacantus lutcscens.') CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et trente -quatre rayons articulés à la nageoire du dos} trois rayons aiguillonnés et vingt-deux rajons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; cinq bandes transversales, blanches et ar- quées. Douze rayons aiguillonnés et douze rayouâ 1 articulés à la dorsale j deux rayons aiguil- lonnés et treize rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la caudale arrondie ; la couleur générale éclatante et dorée, 'Douze rayons aiguillonnés à la nageoire du dos; cinq rayons aiguilloanés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; presque toute la surface de l'animal , d'un noir mêlé de nuances dorées. Douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et dix-neuf rayons articulés à l'a- nale ; la caudale arrondie ; les écailles très-grandes , et légèrement dentelées ; la couleur générale noire ou bleuâtre. Six rayons aiguillonnés à la nageoire du dos; la caudale arrondie ; la dorsale étendue depuis la nuque jusqu'à la caudale; la ligne latéiale droite ; la couleur générale relevée par des bandes Jaunes. LE POMACANTHE GRISON', E T LE POMACANTHE SALE*. Une double dentelure à la base des deux longs piquans du grisou , et quelques raies noirâtres sur chaque côté de ce poisson , qui vit dans TAmérique méridionale ; Deux piquans à chaque opercule du pomacanthe sale; des écailles larges, membraneuses à leur bord, et un peu crénelées ; la dorsale et Tanale arrondies du côté de la caudale qui est jaunâtre et distinguée par une tache noire; la couleur brune ou grisâtre des autres nageoires de ce thoracin, que Forskael a vu parmi les coraux des rivages de l'x^rabie , et dont la chair est très-agréable au goût : ' Pomacanthus canescens. Chs8todon canescens. Linné^ édition de Gmelin. Ciiétodon grison. Daubenton tt Ilai'/y^ Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaidr/e^ planches de l'Encyclopédie inéthudiijue, Chaetodon cauescens , aculeo utiinque ad os , etc. Arted. spec. g3. Scbaj Mus. 3 , tab. 26 ^Jlg. 7. * Pomacanthus sordidus. Chîetodon sordidus. Linné j édition de Gnulin. Chétodon sale. Bonnaterre , planches de l'' Encyclopédie méthodique, FoTsk.elj Faun. Arah. p. 62, n. 87. 5^0 HISTOIRE NATURELLE. Tels sont les traits nécessaires pour compléter la description des deux premières espèces du genre que nous examinons *. * 17 rayons à chaque pectorale du pomacanthe grison. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine* 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale du pomacanthe sale. 19 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et cinq rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la caudale. LE POMACANTHE ARQUÉ\ LE POMACANTHE DORÉ% LE POMACANTHE PARU', LE POMACANTHE ASFUR^ ET LE POMACANTHE JAUNATRES Dans les mers du Brésil vit le pomacanthe arqué, dont la couleur générale, mêlée de briui , de noir et de doré, renvoie, pour ainsi dire, des reflets sojeux, ' Poraacantlius arcuatus. Bogen fisc!) , par les Allemands. Bugt klippare , par les Suédois. Arc fish , par les Anglais, Guaperva, au Brésil. Chtetodon arcuatus. Linné, édition de Gmelin. Chétorlon arqué. Daiibenton et ffa'ùy. Encyclopédie méthodique Id. r>onnaterie , planches de V Encyclopédie méthodique. Bandoulière à arc. Bloch, pi. 201 , fig. 2. Mus. Ad. Frid. i , ^. 61 , lab. 33 , Jig. 5. Chsetodon niger, capite diacantlio, etc. Ar^edi, sy/i. 7g, spec. 01. Chaetodon niger, etc. Seba, Mus. 3, p. 63, n. 5, tab. 20 , Jîj. 5 , a. et 5, b. Pîatiglossus exîguus niger, etc. Klein, Miss. pisc. 4, p. 41 , n. 5. Guaperva. Marcg. Brasil. p. 178. JRaj. Pisc. p. io3, n. 12. Acarauna exigua nigra, etc. Willughby , Ichlhyol. Append. p. 23, /. O, ^.flg.Z. *Pomacanthi.)s aureus. Chsefodon aureus. Linné , édition de Gmelin. Dorade de PJuaiiet. Bloch, pi. i()3 ^ /ig. i. TOME JV. 66 ' 022 HISTOIRE NATURELLE et fait ressortir les cinq bandes transversales et blanches de manière à faire paroître l'animal revêtu de velours et orné de lames d'argent. La première de ces bandes Seserinus aureus , aculeatus, allus, pinnis cornutis. Pluniier, peintures sur vélin déjà citées. Cliétodon dorade de Plumier. Bonnaierrey planches de V Encyclopédie méthodique. ^ Poinacantluis paru. Variegaled angel fish , à la Jamaïque. Scinvarzer klipfîscli , par les Allemands. ChtPtodon paru. Linné, édition de Gmelin. Chétodon paru. 'Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. Bandoulière noin^. Bloch, //. 197. Chaetodon ii'ger, maculis flavis lunulatis varias. Artedi, syn. 71 , n, j ^ gen. 5i. Cliaetodon operculis aculeatis, ossiculis pinnœ dorsi , anique, intermediis inermibus , etc. Gronov. Zooph. p. 68, n. 281. Rhombotides in nigricante corpore , squamis flavis quasi lunulatis^ Klein, Mis.'=. pisc. 4 , ^. 36 , n, 3. Chsetodon minute variegatus , etc. Brown, Jumaïc. p, 464, n. 3. Marcgrav. Brasil. p, 144. Piso. Ind. p. 55. Jonston, Pisc. p. l'j'j^ lab. Zz^fig. 2. Huysch, Theatr. animal. /;. 128, tab. "ii^fig. 2. ÏVilliighby, Ichthyolog.p. 217, tah. O, x ^ fig. 2. Paru. l\aj. Pisc. p. 102, n. 7. ♦ Pomacanthus asfur. Ciisetodon asfur. Linné, édition de Gmelin. Chétodon asfur. Bonnaterre, planches dd VEncyclopédle méthodique^ Forskael, Faun. Arab. p. 61 , n. 84, et n. 84 b. ^ Pomacanthus lutescens. Chaetodon lutescens. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie mélho^ (liqiie. Bro-wn, Jamaïc.p. 454, n. 4. DES POISSONS. 5^3 éclatantes et arquées entoure TouverUire de la bouche; et rexdénHté de la caudale, qui est aussi d'un blanc très-pur, représente comme un sixième rubfin argenté. Des points blancs marquent la ligne latérale. Les jeux sont placés très-près du commencement de la nageoire du dos, qui est un peu triangulaire, ainsi que celle de l'anus. Une partie de la circonférence de chaque écaille montre une dentelure profonde. La patrie de ce beau poisson est très-voisine de celle du doré que Ton trouve dans la mer des Antilles, et dont la parure est encore plus magnifique que celle de l'arqué. L'extrémité de toutes les nageoires du po- macanthe doré resplendit d'un verd d'émeraude, qui se fond par des teintes très-variées avec l'or dont brille presque toute la surface du poisson; et ce mé- lange est d'autant plus agréable à Fœil , que ces nageoires sont très-grandes, sur-tout celles du dos et de l'anus, qui de plus se prolongent en forme de faux, et dont les premiers rajons articulés s'étendent bien au-delà de la nageoire delà queue. Les thoracincs sont d'ailleurs très-alongées. On voit sur la dorsale, l'anale et la caudale, un très-grand nombre de petites écailles, dures, et dentelées comme celles qui couvrent le corps et la queue. Chaque narine a deux orifices. Le paru n'offre, au contraire, qu'une ouverture à chacune de ses narines; sa mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure; la dorsale et l'anale ont la forme d'une faux, et sont gtirnies d'écaillés chargées 524 HISTOIRE NATURELLE. chacune d'un croissant d'or, de même que celles du corps et de la queue. On trouve le paru au Brésil, à la Jamaïque, et dans d'autres contrées de l'Amérique. Il y est bon à manger j et on l'j pêche au filet aussi- bien qu'à l'hameçon. Les rivages de l'Arabie sont fréquentés par l'asfur, qni a sa dorsale et son anale en forme de faux, une bande transversale jaune, ou des raies obliques vio- lettes, et la caudale rousse et bordée de noir. Le jaunâtre a été observé dans les eaux de la Ja- maïque *". * 6 rayons à la membrane branchiale du pomacanthe arqué. i6 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et S rayons articulés à chaque thoracinea 14 rayons à la nageoire de la queue. 12 rayons à chaque pectorale du pomacanthe doré. 6 rayons à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 14 rayons à chaque pectorale du pomacanthe paru. 6 rayons à chaque thoracine.' i5 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pomacanthe asfur. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 4 ou 5 ou 6 rayons à la membrane branchiale du pomacanthe jaa- nâtre. CENT TRENTE-QUATRIÈME GENRE. LES H O L A C A N T H E S. Les dents petiff's,JIexlhlcs et mobiles; le corps et la queue très-compiiniés; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur; Couverture de la bouche petite; le museau pins ou moins avancé; une dentelure et un ou plusieurs longs picjuans à chaque opercule; une seule nageoire dorsale. PREMIER S O U S - G E N R E. La nageoire de la queue , fourchue , ou échancrée en croissant, XSPiCES. CARACTÈRES. Quatorze rayons aiguillonnés et dix-neuF rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix-huit rayons L'holaCANTHE I articulés à la nageoire de l'anus ; 1rs écailles TRlCOLOR. < dures, dentelées et bordées de ronge, Ho laçant fius tricolor.) \ ainsi que les nageoires et les pièces des opercules; la couleur générale dorée; Ja partie postérieure de l'animal d'un noiï foncé. Ô26 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 2. L*HOLAÇANTHE ATAJA. ^Holacanthus alaja.) L'holacanthe L A M A R C K. [Hohicanllius lamarcTi.) CARACTERES. Huit rayons aiguillonnés à la dorsale; (rois rayons aiguillonnés et onze rayons articu- lés à la nageoire de l'anus ; le dessus de la iêie et chaque écaille hérissés de pe- tites épines; la première et la troisiènae pièce de chaque opercule dentelées ; la seconde armée de trois piquans ; la cou- leur générale d'un rouge obscur; huit raies longitudinales et d'un rouge plus ou moins foncé de chaque côlé de l'animal. Quinze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à l'anale; le piquant de la première pièce de chaque opercule très-long , et renfer- mé en partie dans une sorte de demi- gaine; les écailles arrondies, striées et dentelées ; la caudale en croissant ; la couleur générale d'un jaune doré; trois raies longitudinales de chaque côlé du poisson. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, recùligne ou arrondie , sans éçhancrure. ESPÈCES. 4. L'holacanthe aUneau. ( fiolacunthus annularis.) CARACTÈRES. 'Quatorze rayons aiguillonnés et vingt-sept rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et vingt -cinq rayons articulés à celle de l'anus; la caudale presque rectiligue ; la couleur DES ESPÈCES. 4. L'holacanthe anneau. {Holacarithus annularis.) P O S S O N S. S27 5. L'holacanthe cilier. ( Holacanth us ciliaris .) 6. L'HOLACANTHE EMPERKtJH. {Holactifithus imperatoT.) 7. L'holacanthe duc. {Holacanlhus çliix.) 8. L'holacanthe B I CO LOR. {Holacanthiis bicolor.) CARACTE?. ES. géiie'n.le brunâtre; six raies lonj^itudinales et courbes d'un bleu clair; un anneau de la même couleur au-dessus de chaque opercule. Qiiatoize rayons aiguillonnés et vingt - ut» rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et dix- neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arron- die ; chaque écaille chargée de stries lon- gitudinales qui se terminent par des fila- mens semblables à des cils ; la couleur générale grise; un anneau noir au-devant de la nageoire du dos. ^Quatorze rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et vingt rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la couleur générale jaune; vingt-quatre ou vingt -cinq raies longitudinales, un peu obliques et bleues. Quatorze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; sept rayons aiguillonnés et quatorze rayons afticûlés à la nageoire de l'anus ; la caudale arron- die; deux orifices à chaque narine; la cou- leur générale blanchâtre ; huit ou neuf bandes transversales, bleues et bordées de biun. Quinze rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la dorsale ; (rois rayons aicruil- lonnés et quinze rayons articulés à la na- geoire de l'anus; la caudale arrondie; la partie antérieure de l'animal , l'extrémité de la queue et la caudale blanches ; pres- que tout le reste delà surface du poisson^ d'un violet mêlé de rouge et de brun. 528 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. 9. L'holacanthe MULAT, ( Holacanthits mesoleiicus.) . L'HOLACANTHE A R U S E T. {^Holucanthus aruset.) CARACTERES. 'Douze rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et dix-huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; la couleur générale d'un brun noirâtre} la tête, la poitrine et la caudale blanches ou blanchâtres; une bande transversale noi- râtre au-dessus de chaque œil. Douze rayons aiguillonnés et vingt -deux rayons articulés à la nageoire du dos; tiois rayons aiguillonnés et vingt -un rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie; la couleur générale grise ; des bandes bleues et transversales ; une bande trans- versale et dorée , vers le milieu de la lon- gueur totale de l'animal. II. L'HOL AC AN THE DEUX-PIQUANS, ( Holacanthus biacitleatus.) 12. L'HOLACANTHE G ÉOM ETRIQUE. [ffolacanijius geomelricus.) 'Dix rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayon» aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; deux piquans auprès de chaque œil; la couleur générale bleue ; trots bandes trans- versales rouges , très-étroites et très-éloi' gnées l'une de l'autre. Quatorze rayons aiguillonnés et vingt- un rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à la nageoii e de l'anus ; trois rayons à la membrane branchiale ; la caudale arron- die ; plusieurs cercles concentriques et blancs auprès de l'extrémité de la queue; d'autres cercles également blancs sur les nageoires de l'anus et du dos. DES POISSONS. 529 ESPECES. CARACTÈRES. ! Douze rayons aiguillonnés et vingt -deux rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à l'anale ; trois rayons à la membrane branchiale; la caudale arrondie; la cou- leur générale jaunâtre ; sept bandes noires et très-courbes de chaque côté de l'animal. TOME IV, . ^y L'HOLACANTHE TRICOLORV L'HGLACANTHE ATAJA% ET L'HOLACANTHE LAMARCK^. Des trois couleurs que présente le premier de ces holacanthes, le rouge et le Jaune resplendissent comme des rangs de rubis ou de grenats pressés les uns contre les autres sur une étoflé d'or; et le noir, par son in- tensité et ses reflets soyeux, ressemble à un velours noir placé à côté d'un drap d'or pour le faire res- sortir. Indépendamment des distributions de ces trois nuances, que le tableau générique indique, une raie noire entoure l'ouverture de la bouche j et le grand piquant que l'on remarque à la première pièce de chaque opercule , est peint d'un rouge vif. Ce beau poisson, dont le prince Maurice de Nassau a laissé un dessin fidèle, et Duhamel une figure assez ' Holacantlius tricolor. Acaraune, au Brésil. Chétodon tricolor. Blochj pi. 426. " Holacanihus ataja. Sciaena 1 ubra. Linné, édition de Gmelin. Foibliael, Faim. Arah.p. 48, n. Si. Sciène 3ita\3i.Bonnaterref planches de V Encyclopédie mél'hodique> ^ Holacanthus lamarck. HISTOIRE NATURELLE. 53 1 imparfaite, se trouve dans la mer du Brésil, ainsi qu'ai] pics de Cuba et de la Guadeloupe. Les orifices de ses narines sont doubles; son dos est caréné; sa forme générale alongée; et ses nageoires du dos et de l'anus sont si couvertes d'écaillés, qu'elles n'ont presque pas de flexibilité. L'ataja, dont la mer d'Arabie est la patrie, a chacun de ses jeux entouré d'une sorte de cercle de substance dure, dentelé, et garni d'aiguillons; sa lèvre supé- rieure est extensible; deux raies rouges s'étendent sur sa dorsale; ses thoracines sont blanches sur leur bord extérieur, et noires sur leur bord intérieur. La cau- dale est jaunâtre dans son milieu ; peut-être ne pré- sente-t-elle pas d'échancrure : si cette nageoire n'en montre pas, l'ataja devroit être inscrit parmi les hola- canthes du second sous-genre *. Nous dédions à notre savant confrère le citojen * 6 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe tricolor. 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la nageoire de la queue. 8 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe ataja. 19 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i5 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe lamarck. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque tlioracine 17 rayons à lu caudale , dont le premier et le dernier rayon sont très- alongés. 532 HISTOIRE NATURELLE. Lamarck, professeur d'histoire naturelle au Jardin des plantes, et membre de l'Institut national, le troisième des holacanthes dont il est question dans cet article. Ce poisson a la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure , et de très-petites taches noires sur la nageoire de la queue. Un individu de cette espèce que les naturalistes ne connoissent pas encore , faisoit par- tie de la collection hollandoise , acquise par la France. i;holacanthe anneau', L'HOLACANTHE CILIER% L'HOLACANTHE EMPEREUR^ L'HOLACANTHE DUC*, L'HOLACANTHE BICOLORE L'HOLA- CANTHE MULAT% L'HOLACANTHE ARUSET% L'HOLACANTHE D E UX-PIQUANS«, L'HOLA- CANTHE GÉOMÉTRIQUE', et L'HOLACANTHE JAUNE ET NOIR'°. O i\' a péché dans les Indes orientales l'iiolacantlie anneau , dont la chair est très-tendre. Chacune de ses narines a deux orifices. Ses pectorales , ses thoracines et sa caudale sont blanches; sa dorsale est noirâtre j et son anale noire avec une bordure bleue. Le cilier se nourrit de petits crabes ; son estomac ' Holacanthus annularis. Douwlng marquis, par les Hollandois. Carabodische pampusvisch , id. Ikan pampus cambodia, aux Indes orientales. Ikan batoe Jang , ibid. Aboe , ibid. Aboe betina , ibid. Chsetodon annularis. Linné, édition de Gmelin. L'anneau. Bloch, pi. 2\S^fig. 2. Chétodon anneau. Eonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Chœlodon annularis , et chsetodon fuscus , etc. Schwenck, p. 3i , n. 20 ; et p. 32, n. 84- Valent. Ind. 3 , p. 455, n. "^YlifiS- 347 5 (^t p. 4()'S^/ig. 468. Renardj Poiss. 2 , p. 38, tab. 20, /ig; i35. 534 HISTOIRE NATURELLE est grand ; son canal intestinal très-long , et plusieurs fois recovirbé ; son foie divisé en deux lobes; et sa vessie natatoire forte , et attachée aux deux côtés de * Holacanthus ciliaris. Cheetodon ciliaris. Linné j édition de Gmelln. Chdtodon peigne. Bloch, ]il. 214. Chéloclon ciîier. Daiih^nton et Ilauj , 'Encyclcypédie mélhodiqxte-, I<1. Ëonnaterre ,]ylanclies de L'Encyclopédie méthodique. Mus. Ad. Frid. i , p. 62 , tab. 33 , fig. i. Sparus saxatilis. Osheck, It. 273. Chaetodon microlepidotus , etc. Gronov. Mus. 2, ;o. 36 , n. 192. PlatiglossLis qui acarauna altéra major Listeri. Klein , Mias. pisc. 4 ,;>. 41, n. 4. Acaraun-a altéra major. TVillughbj , Ichthjvl. upp.p. 23, tab. O, "èyfig: i* Raj. Pisc. p. lo3, n. 11. Edw. Glean, t. 283 , fig. 4. 3 Holacanthus irnperator. Guingam , dans les Indes orientales. Cliaptodon irnperator. Linné, édition de Gmelin. Cliétodoii empereur du J.ap.on,^7oçAj,jp/. 194. Id. Bnnnalerre , planches de l'Encyclopédie méthodique. Chœtodon nigro ~ caeruleus , lineis obliquatis luteis triginta circiter ulrinque pictus , caudâ intense flavà intégra. Comnierson^ manuscrits déjà cités. Chaefodon eximiœ magnitudinis et raritatis. Lid. Mus. Schwenck.. p. 3^, n. 82. Ruysch, Theatr, anim. i , p. 37, n. i , tab, 19, fig. ï. Renard, Poiss. 2, pi. SG^fig. 288. ♦ Holacanthus dux. lUan sengadji molukko, dans les Lndes orientales. Mpl-^sç^'ie Iitiiog,, t/«//.s les colonies hollandoisc s des grandes Indes. Chœtcdoa dux. Linné, édition de Gmelin. Bandoulière rayée. Bloch, pi. io5. Id. Bonnaterre, planches ,de V Encyclopédie méthodique. DES POISSONS. 535 ranimai. O poisson a cVailleurs deux ouvcrUires à chaqne narine; un grand ])iquant et deux petite ciigtiil- Valcntyn, Incî. 3 , ?'• ^°4 5 "• ^°7i ^o- 5°7- D'ichesse , e/ donwing batavcl d'iiaroke , et chietsevisch, ReunrJj Poiss, I, yp. 22, pi. 14,/^. 8i ; et 2,pL r6, fig.^']\ ^^ P'- "^^ 7 fij' 1^9- * Holacanthijs bicolor. Acarauna du Brésil , par des François. Groene \iov\d.r ., par des HoLLundois. Twee kleurige klipvisclx, ic/. Color sousounara , id. Ikan koelar, dans les Indes orientales. Ekorkoiining , ihid. Cbœfodon bicolor. Linné, édition de Gmelin, L'auraune , et la griselle. Bfoch, pi. zob^Jig. 1. Ché(odon veuve coquçiie, Bonnatepre , planches de T Encyclopédie mé- thodique. Chœtodon h\co\o\aiins. Mus, Schwencl. p. 27, n. 88. Acarauna œaculata. Seeligm. Voeg, 7, t. 'j'dy/ig. 4. Va^entyi\ , Iiid. 3 , p. 36r , n. 48 , fig. 48. Renard^ Poiss. i , p. 10, t. 6 , Jîg. 35 3 p. 19 , n. 106 , t. 19 ^ /. 106 j ci jtj. 33, «. 121 , ^ 22,^^. 121. ^ Holacanduis m(soleucus. Chétndon miilat. Bloch,pl, 216 , fig. 2. Chsetodon mesomelas. Linné , édition de Gmelin. Chétodon nuilat. Bonnaterre^ planches de l'Encyclopédie méthodiijiie, 7 HoIa(.an(lius ariiset. Chctlodon maculosiis. Linné, édition de Gmelin. Chétodon aruset. Bonnaterie, planches de l' Encyclopédie méthodique^ Forbh.el, Faun. Arab. p. 62 , //. 85. ' Holacanthus blHcuicatus. Bandoulière à deux aiguillons. Bloch, pi. 21a ^ fig. %, 9 Holacanduis geometricus. Douwng formose. Renard, i, pï. 5 , fig. 34. '° Holacanthus flayo-niger. 536 HISTOIRE NATURELLE Ions à chaque opercule j et presque toutes les nageoires boâ'dées de brun. L'holacanthe empereur vit dans la mer du Japon ; sa chair est souvent beaucoup plus grasse que celle de nos saumons; son goût est très - agréable : les habitans de plusieurs contrées des Indes orientales assurent même que sa saveur est préférable à celle de tous les poissons que l'on trouve dans les mêmes eaux que cet holacanthe; et il se vend d'autant plus cher, qu'il est très-rare. Il est d'ailleurs remarquable par la vivacité de ses couleurs et la beauté de leurs distribu- tions. On croiroit voir de beaux saphirs arrangés avec goût et brillant d'un doux éclat, sur des lames d'or très- polies ; une teinte d'azur entoure chaque œil, borde chaque pièce des opercules , et colore le long piquant dont chacun de ces opercules est armé. On compte deux orifices à l'une et à l'autre des deux narines. La dorsale ainsi que l'anale sont couvertes d'un si grand nombre d'écaillés presque semblables à celles de la tète, du corps et de la queue, qu'elles présentent une épaisseur et sur-tout une roideur très-grandes ; ces deux nageoires sont de plus arrondies par-derrière. Le duc a la même patrie que l'empereur. Des raies bleues sont placées autour de chaque œil, ainsi que sur la nageoire de l'anus; et une bordure azurée paroit à l'extrémité de la nageoire du dos. Les deux Indes nourrissent le bicolor, dont le nom indique le nombre des couleurs qui composent sa 7V z3. /'a/e JJy •cyi^ DES POISSONS, 537 parure. L'argent et le pourpre le décorent; et ces deux nuances, distribuées par grandes places, et opposées l'une à l'autre , presque sans tons intermédiaires , donnent beaucoup d'éclat à sa surface. Les eaux du Japon sont celles dans lesquelles on a découvert le mulat, qui n'a qu'un orifice à chaque narine, non plus que le bicolor, et dont la dorsale, l'anale, les opercules et la tête sont revêtus de petites écailles. On doit remarquer sur l'aruset de la mer d'Arabie les écailles striées et dentelées, la dorsale , qui se termine en forme de faux, et la caudale, dont la couleur grise est relevée par des taches jaunes et arrondies. L'holacanthe deux-piquans a le corps plus alongé que la plupart des autres poissons de son genre ; chaque narine ne présente qu'un orifice; la dorsale est échan- crée ; les nageoires sont, en général, d'un gris mêlé de jaune. On l'a vu dans les Indes orientales. Nous avons tiré le nom du géométrique, de la régu- larité des figures blanches répandues sur sa surface. On peut compter quelquefois de chaque côté de l'animal jusqu'à huit cercles concentriques, dont les quatre intérieurs sont entiers; six ou sept bandes blanches et sinueuses paroissent d'ailleurs au-dessus de la tête et des opercules; de petites écailles couvrent les nageoires du dos, de la queue et de l'anus; et une demi -gaine membraneuse garnit le dessous du piquant alongé de l'opercule. TOME IV. 63 ^538 HISTOIRE NATURELLE Le jaune et noir a la base de sa dorsale, de sa caudale et de son anale*, chargée de petites écailles, et la * i6 rayons à chaque pectorale de J'Iiolacanfhe anneau. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale de l'holacantlie ciller. 20 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe empereur. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 16 rayons à la membrane branclilale de l'iiolacanthe duc. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoraciae. 14 rayons à la nageoire de !a queue. 14 rayons à chaque pectorale de l'holacanthe blcolor. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l'holacanthe mulaf. ^ I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la nageoire de la queue. 5 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe aruset. ig rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. i6 rayons à la caudale. 4 rayons à la membrane branchiale de l'holacanthe deux-piquans. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la nageoire de la queue. DES POISSONS. 539 mâchoire inférieure plus avancée que celle d'en-haut. 17 rayons à chaque pectorale de l'holacantlie géométrique. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 17 rayons à la caudale. 16 rayons à chaque pectorale de l'holacanthe jaune et noir. 1 rayon aiguillonné et 5 riiyons articulés à chaque thoracine. 17 ra)ons à la nageoire de la queue. CENT TRENTE-CINQUIÈME GENRE. LES ÉNOPLOSES. Les dents petites, flexibles et mobiles; le corps et la cjueue très- comprimés 'y de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires , ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale â sa longueur; Vouçer-^ ture de la bouche , petite ; le museau plus ou moins avancé ; une dentelure et un ou plusieurs piquans à chaque opercule ; deux nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. 'Six rayons aiguillonnés à la nageoire du dos ; le troisième de ces rayons très- long ; la L'ÉNOPLOSE WHITE. mâchoire supérieure plus avancée que l'in- (Enoplosus -white.) \ férieure ; la lèvre d'en-haut extensible^ la poitrine très-grosse ; sept bandes trana- y. versales d'un noir pourpré irès-foDcé. L'ÉNOPLOSE WHTTE Nous dédions à M. White, chirurgien anglois, ce pois- son, décrit dans la relation du vojage de cet observateur dans la Nouvelle-Galles méridionale. Le nom générique à'énoplose, que nous donnons à ce thoracin , et qui vient du mot grec evoTrXo? [arme), désigne la dentelure et les piquans de ses opercules, ainsi que les rajons aiguil- lonnés de sa première dorsale. La couleur générale de cet osseux est d'un blanc bleuâtre et argenté; ses na- geoires sont presque toutes d'un brun pâle; et la lon- gueur de l'individu, dont on voit la figure dans l'ou- vrage de M. Wliite, étoit d'un décimètre, ou environ. * Enoplosiis white. Chsetodon armât us. Appendix du Voyage à la Nouvelle-Galles méridio- nale, par J. Trhiîej premier chirurgien de Ve3cpédition commandée par le capitaine FhiUpp^ p. 264 , pi. 39, fig. i. CENT TRENTE-SIXIÈME GENRE LES GLYPHISODONS. Les dents crénelées ou découpées; le corps et la queue très" comprimés 'j de très-petites écailles sur la dorsale ou sur d^ autres nageoires, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur; Touçerture de la. bouche^ petite; le museau plus ou moins avancé; une nageoire dorsale. ESPÈCES. 1, Le GLYPHISODON MOU C H AR R A. (Cljphisodon moucharra.) a. Le GLYPHISODON KAKAITSEL. {Gljjjhisodon kaJcaitsel.) CARACTÈRES. Treize rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale 5 trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale fourchue j deux ori- fices à chaque narine 5 cinq bandes trans- versales et noires. Dix-huit rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la rageoire du dos ; douze rayons aiguillonnés et huit rayons arti- culés à celle de l'anus ; la caudale en croissant; un seul orifice à chaque narine. LE GLYPHISODON MOUCHARRA', E T LE GLYPHISODON KAKAITSEL\ Le moucharra vit dans l'ancien et dans le nouveau continent. On le trouve dans les eaux du Brésil, de l'Arabie et des Indes orientales. Il ne quitte guère le ' Glypliisodon moucharra. Gabel schwanz, jjar les Allemands. Œr klippare , j)ar les Suédois. Siamze visch , par les Hollandois. Loots mannetje, id. Lootsniann des hayen , id. Groene lootsmann, id. Jaguaca giiare , au Brésil. Jaqucta, par les Portugais du Brésil. Ikan siam, auce Indes orientales. Gâte, et gete , et gatgût , en Arabie. Chœtodon saxatilis. Linné , édition de Gmelin. Id. Bloch, pi. 206 , fjg. 2. Chétodon jagaque. Daiihenton et Ha'ùy ^ encyclopédie méthodique. Id. Bonnalerre j planches de l'Encyclopédie méthodique. Chaetoùon fasciis quinque albis , etc. Mus. Ad. Frid. i , p. 64. Spams fasciis quinque transversis fuscis , etc. Amœnit. acad. i, p, 3i2. Spams latissiinus , etc. Gronoç. Mus. 1 , /i. 8g, et Zooph. n. 222. Jacuacaguara. Marcgr. Brasil. p. 1S6. lA. Pis. Ind. p. 68. Jonston, Vise. p. 194, /. 33, fig. 4. Ruy.chj Theutr. anim. i, p. 182, tub. 33 j Jîg. 4. 544 HISTOIRE NATURELLE fond de la mer : il j habite au milieu des coraux, et s'y nourrit de petits polypes. Comme il ne parvient ordi- nairement qu a une longueur de deux décimètres, qu'il est très-difficile de le prendre a cause de la profondeur de son asjle, et que sa chair est dure, coriace , et peu agréable au goût, quoique très-blanche, il est peu re- cherché par les j)êcheurs. Sa parure n'attire pas d'ailleurs les regards : sa cou- leur générale est blanchâtre et terne; et toutes ses na- geoires sont d'un gris noirâtre. II a le corps un peu alongé et épais, l'extrémité de la queue très-basse, la ligne latérale interrompue , de petites écailles sur la base de la caudale, de la dorsale, et de la nageoire de l'anus. Le gljphisodon * kakaitsel ne se plaît pas au milieu de la mer 5 mais il est, comme le moucharra, commun aux deux continens. On le pêche dans les eaux douces de Surinam, aussi-bien que dans les étangs de la côte de Coromandel. Il j multiplie beaucoup ; mais comme il renferme une grande quantité d'arêtes , on dit qu'il ■Raj. Fisc, p, i3o , n. 7. Valent jn y Iiid. 3, jr>. 870, n. 76 , fig. yS j et p, 5oi , n. 492 j^g. 492 ; ei 77. 5o2, «. 498,/^. 498. Renard y Poiss. i , ^. 38 ^figf 176 et 177. * Glyphisodon kakaitsel. Kakaît-sellei , au Malabar. Bandoulière kakaitsel , et Chaetodon niaculatus. Bloch, pi, 427, fig. t, * Gljphis t en grec , signifie incision^ dentelure j crénelure^ DES POISSONS. 545 nj a que les Nègres qui en mangent. Chacune de ses écailles brille comme une lame d'or. Une tache grande, ronde, noire, et cinq ou six autres taches très-foncées , sont placées sur chacun de ses côtés *. * 6 rayons à la membrane brancliiale du glyphlsodon moucharra. 18 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du glyphlsodon kakaitsel. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 20 rayons à la caudaje. TOME IV. 69 CENT TRENTE-SEPTIÈME GENRE. LES ACANTHURES. Xe corps et la que ne très - comprimés ; de très -petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoires, ou la hauteur du corps supérieure ou du moins égale à sa longueur j Vouverture de la bouche, petite-, le museau plus ou moins avancé-, une nageoire dorsale j un ou plusieurs piquans de chaque côté de la queue. ESPÈCES. i.L'acanthure chirurgien. [Acanthurus chirurgus.) a. L'acanthure zkbre, {^Acanthurns zébra.) 3. L'acanthure noiraud. {AcantJiuriis nigricans.) CARACTÈRES. Quatorze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; un pi- quant long, fort et recourbé , de cliaque côté de la queue; la caudale en croissant; la couleur générale jaune ; cinq bandes transversales , étroites et violettes , de chaque côté de la queue. Neuf rayons aiguillonnés et vingt - troi» rayons articulés à la nageoire du dos j trois rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à celle de l'anus ; trois rayons à la membrane branchiale j la caudale en croissant ; le sommet de cliaque dent , dé- coupé ; kl couleur générale verdâtre 5 cinq ou six bandes transversales , noirâtres. Neuf rayons aiguillonnés et vingt-sept rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguil- lonnés et vingt-quatre rayonii aiticulésà HISTOIRE NATURELLE, 547 ESPÈCES. 3. L'acanthure noiraud. {^Acanthiirus nîgricans.') 4. L'acanthure voilier. {Acanthurus velifer.) S. L'acanthure theuthis. {^Acanthurus theuthis.) CARACTERES. L'acanthure rayé. [Acanthurus lineatus.) la nageoire de l'anus; quatre rayons à la membrane branchiale 5 la caudale en crois- sant ; le sommet de chaque dent, plus large que la base, et dentelé; la couleur géné- rale noirâtre; point de taches, de bandes, ni de raies. Trois rayonsaiguillonnés et vingt-huit rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à l'anale; la caudale en croissant; la dor- sale, et la nageoire de l'anus, très-grandes et arrondies par-derrière; la couleur gé- nérale d'un brun mêlé derougeâtre; plu- sieurs rangées longitudinales de points bleus sur l'anale et sur la nageoire du dos. Quatre rayons aiguillonnés et trente rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et vingt-trois rayons articulés à la nageoire de l'anus ; cirq layons à la mem- brane branchiale; la caudale en croissant* quatre ou cinq découpuies au son)met de chaque dent ; la peau tuberculeuse et cha- grinée; des bandes transversales, étroites et rapprochées. TNeuf rayons aiguillonnés et vingt-sept rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et vingt-six rayons articulas à l'anale ; les dents découpées à leur som- met, et placées sur un seul rang; plusieurs raies longitudinales, étroites, et blanches de chaque côté de l'animal. L'ACANTHURE CHIRURGIEN^ L'ACANTHURE ZÈBRE% L'ACANTHURE NOIRAUD% L'ACANTHURE VOILIER^ L'ACANTHURE THEUTHIS^ et L'ACANTHURE RAYÉ^ Encore des poissons armés d'une manière remar- quable î II en est donc de l'histoire naturelle comme de l'histoire civile : on ne peut la parcourir qu'en ' Acantliurus chirurgus, Chaetodoa chirurgus. Linnéy édition de Gmelin. Cliétodon chirurgien. Blochj pi. 208. Id. Bonnaterre, planches de l' E ne j dopé die viélliodique, ' Acanthurus zébra. Chaetodon triostegus. Linné, édition de Gmelin, BroKssoniief, Ichthyol. dec. i, n. 4, tah. 4. Chétodon zèbre. Daubenton et Haiij, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. Mus, Jd. Frid. 2 , p. 70. Chaetodon albescens , lineis quinque , etc. Seba, Mus. 3 y p. 65 , tab, 25 , 3 Acanthurus nigricans. Caantje of verkenskopf , par les Hollandais. Oester ë eter, boanos klip-vische, id. Perser, par les Allemands. „ ' Acarauna , au Brésil. Ikan batoe boano , dans les Indes orientales. Chaetodon nigricans. Linné j édition de Gmelin, HISTOIRE NATURELLE. 549 ajaiit sous les yeux la Nature inventant sans cesse , comme Fart, des mojens de blesser et de détruire. La terre est jonchée d'instrumens de mort créés par Chaelodon nigro-fuscus. Id. André, Act. Anglic. 1784, 2, p. 278, tab. 12. Chaetodon nigrescens , caudâ albescente utrinque aculcatâ. Artedii spec. go. Chétodon noiraud. Daiibenlon et Haiij , Encyclopédie tnélhodicjue, Id. Boiniaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. Chétodon persien. Bloch, pi. 2o3, Chétodon gahm , et chaetodon ex atro fiiscus , etc. ForsTes filamens si déliés ne peuvent servir ni à ses mou- vemens , ni à sa défense ; mais je ne serois pas surpris quand on apprendroit par quelque voyageur qu'ils ont influé sur les habitudes de ce poisson , au point de rendre ses moeurs très-dignes de l'observation du physicien. Il est probable que ce zée, qui ne peut pas employer beaucoup de force pour vaincre sa proie , ni peut-être une grande vitesse pour l'atteindre, à cause de la grande hauteur et de la petite épaisseur de son corps, qui doivent rendre sa natation pénible, a recours à la ruse que ses filamens lui rendent très- facile. On pourroit croire que , par le moyen de ces longs appendices qu'il roule autour des plantes aqua- tiques et des petites saillies des rochers , il se main- tient dans un état de repos qui lui permet de dérober aisément sa présence à de petits poissons, sur-tout lorsqu'il est à demi caché par les végétaux ou les dif- férens corps derrière lesquels il se place , et que, posté ainsi en embuscade, il emploie une partie de ces mêmes filamens, comme plusieurs osseux ou carti- lagineux se servent des leurs , à tromper les poissons trop jeunes et trop imprudens, qui prenant ces fijs ^74 HISTOIRE NATURELLE agités en difFérens sens pour des vers marins ou fin- viatiles , se jettent sur ces prolongations animées , et se précipitent, pour ainsi dire, dans la gueule de leur ennemi. Cette conjecture est en quelque sorte confirmée par ce que nous savons déjà de la manière de vivre du zée rusé , que l'on trouve à Surate , comme le longs- cheveux. Le rusé mérite en effet, par ses petites manœuvres^ le nom spécifique qui lui a été donné. H offre, dans les eaux douces de la côte de Malabar, des habitudes très-analogues à celles du cotte insidiateur, du spare trompeur, du chétodon soufflet, et du chétodon mu- seau-alongé ; et cette ressemblance provient de la con- formation particulière de son museau , laquelle a beaucoup de rapports avec celle de la bouche des quatre poissons chasseurs que nous venons de nommer. La mâchoire inférieure du zée rusé s'élève dans une direction presque droite; lorsque l'animal la baisse pour ouvrir la bouche, elle entraîne en en-bas la mâ- choire supérieure , et le museau est changé en une sorte de long cjlindre, à fextrémité duquel paroît l'ouverture de la bouche, qui est très-petite, et qui par ce mouvement se trouve descendue au-dessous du point qu'elle occupoit. Cette ouverture reprend sa preiiîlère place, lorsque l'animal retirant vers le haut îia mâchoire supérieure , relève l'inférieure, l'applique contre celle d'en-haut, fait disparoître la forme cyVin- DES POISSONS. 575 driqiie du museau , et ferme entièrement sa bouche. Ce cylindre alongé , que Tanimal forme toutes les fois et aussi vite qu'il le veut, lui sert de petit instrument pour jeter de petites gouttes d'eau sur les insectes qui volent auprès de la surface des lacs ou des rivières , et qui, ne pouvant plus se soutenir sur des ailes mouil- lées, tombent et deviennent sa proie. Chacun des opercules du rusé est d'ailleurs com- posé de deux pièces ; sa dorsale peut èire pliée et cachée dans une fossette longitudinale, que bordent les deux rangées d'aiguillons indiquées sur le tableau du genre. Ce zée paroît revêtu , sur toute sa surface, d'une feuille d'argent qui présente des taches noires et irré- gulières sur le dos, et de petits points noirs sur les côtés; sa chair est grasse ainsi qu'agréable au goût- et lorsqu'on veut le prendre à l'hameçon , on garnit cet instrument d'insectes ailés *. Les peintures chinoises que l'on conserve dans la bibliothèque du Muséum national d'histoire naturelle, offrent la figure d'un zée qui peut-être forme une * 7 rayons à la membrane branchiale du zée longs-cheveux. 17 à chaque pectorale. S à chaque thpracine. 21 à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du zée rusé. i6 à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracinc. î8 rayons à la caudale. 576 HISTOIRE NATURELLE. espèce particulière, et peiît-être n'est qu'une variété du rusé. Il paroît en différer par trois caractères : une anale beaucoup plus longue; un rajon de chaque thoracine très-alougé; et une ligne latérale non inter- rompue. LE ZÉE FORGERON*. Ce zée se trouve dans l'Océan atlantique et dans la Méditerranée. Dès le temps d'Ovide, il avoit été observé dans cette dernière mer; Pline savoit que, * Zeus faber. Dorée, en France. Poule de mer, ibid. Coq, sur quelques côtes françaises de V Océan, Lau , ihid. Troueie, dans quelques déparlemens méridionaux de "France. Saint-pierre , ibid. Rode, ibid. Gai , en Espagne. Il pesce fabro , en Sardaigne. Laurata , à Malte. Fabro , en Dalmatie. Christophoron , par des Grecs modernes, Pesce san-piedro, en Italie. Citnla , ibid. Rotula , ibid. Saint-peter fîsch , en Allemagne. Sonnen fisch , ibid. Meerschmid , ibid. Heringskœnig , ou roi des harengs , auprès de Hambourg et de Heilige- land. Skrabba , en Suède. Sonnen vis, en Hollande. Dorn , en Angleterre. Zeus t'aber. Linné, édition de Grnelin. Doré poisson saint-pierre. Daubenton et Haiiy , Encyclopédie métho- dique. TOME IV. 73 578 HISTOIRE NATURELLE très-recherché par les pêcheurs de l'Océan, ce poîssoiî étoit depuis très-long-temps préféré à presque tous les autres par les citoyens de Cadix; et Columelle, qui étoit de cette ville, et qui a écrit avant Pline , indique le nom de zée comme donné très-anciennement à ce Id. Bonnaterre , planches de V Encyclopédie méthodique. Blochjpl.^l. Briinn. Pisc. Massil. p. 33, 7z. 46. Mus. Ad. Frid. i , p. 67, tab. 3r ^fig. 2. Zeus ventre aculeato, caudâ in extremo circinatâ. Arledi^ gen. 5o,, sjn. 78. O' ^xj^-KKivz. Athen. lib. ']-,fol. l63, 5o, éd. Vald. Oppian. lib. i,/o/. 6, 17. Zeus, idem faber. Plin. lib. g, cap, 18 J et lib. 32 , cap. 11. Ovid. Halieutic. versu 111. CItula, sive sancti Pétri piscis. P. Jov. cap. 27, p. 98. Doré, ou poisson saint-pierre. Rondelet, première partie j liv. ir^ çhap. 19. Faber, siie gaîlus marinus. Gesner, p. 369 , 439, et (gerin.)foU 3z , è, Id. Willughbjj p. 294, tab. Sj 16. Id. Raj. p. 99. Faber. Columel. lib. 8, cap. ï6. Id. WottoHj lib. 8, cap. i8r , fol. 160, b. Id. SaUdan. fol. 2o3 , 204 , 2o5. Id. Aldrovand. lib. I , cap. 25, p. 112. Id. Jonslon, lib. i , tit. 2, c. i , a. 18, tab. 17,/^. l , 2. Id. Charlet. p. i36. XaAxjyç, îc^ es^ faber. Schneider ^ Pétri Artedi Synonymia piscium, eta, p. 117. Gronou. Mus. i , p. 47, ?2. 107 ; Zooph. p. 96 , n. 3ir. Tetragonoptrus capite amplo , etc. Klein, Miss, pisc.^^ p. 3g , ??. ie. Ruyschj Theatr. anitn, p. 37, /aè. \']tfig' i> Bellon, Aquat. p. l5o. Brit.Zoolog, 3, /?. 181 , 77. î. DES POISSONS. 579 tliorrcin. Cet auteur connoissoit , ainsi que Pline , le nom de forgeron, que l'on avoit emplojé pour cet osseux , particulièrement sur les rivages de la mer Atlantique, et que nous lui avons conservé avec Linné, et plusieurs autres naturalistes modernes. Dans des temps bien postérieurs à ceux d'Ovide, de Golumelle et de Pline, des idées très-diflereutes de celles qui occupoient ces illustres Romains, firent imaginer aux habitans de Rome, que le zée dont nous donnons une notice , étoit le même animal qu'un poisson fameux dans l'histoire de Pierre , le premier apôtre de Jésus, et que tous les individus de cette espèce n'avoient sur chacun de leurs côtés une tache ronde et noire que parce que les doigts du prince des apôtres s'étoient appliqués sur un endroit analogue, lorsqu'il avoit pris un de ces zées pour obéir aux ordres de son maître; et comme les opinions les plus extraor- dinaires sont celles qui se répandent le plus Vite et qui durent pendant le plus de temps , on donne encore de nos jours, sur plusieurs côtes de la Méditerranée, le nom de poisson de saint Pierre au zée forgeron. Les Grecs modernes l'appellent aussi poisson de saint Chris- îop/ie, h cause d'une de leurs légendes pieuses, que l'on ne doit pas s'attendre a trouver dans un ouvrage sur les sciences naturelles. Mais il est résulté de cette sorte de dédicace , que le forgeron a été observe avec plus de soin , et beaucoup plutôt connu que plusieurs autres poissons. Il parvient communément à la lou- S8o HISTOIRE NATURELLE giieiir de quatre on cinq déciinèfres ; et il pèse Vilovs cinq ou six kilogrammes. Il se nourrit des poissons timides qu'il poursuit auprès des rivages lorsqu'ils viennent y pondre ou j féconder leurs œufs. Il est si Yorace, qu'il se jette avec avidité et sans aucun discer- nement sur toute sorte d'appâts; et l'espèce d'audace qui accompagne cette voracité, ne doit pas étonner dans un zée qui, indépendamment des dimensions de sa bouche, et du nombre ainsi que de la force de ses dents, a une rangée longitudinale de piquans non seulement de chaque coté de la dorsale , mais encore à droite et à gauche de la nageoire de l'anus. D'ailleurs ces aiguillons sont très-durs, et les sept ou huit derniers sont doubles. Les ^îuit ou neuf premiers piquans de la nageoire du dos peuvent être considérés de chaque côté comme des apophyses des rajons aiguillonnés de cette nageoire ; et les deux rangs d'aiguillons recourbés et contigus qui accompagnent la partie antérieure de l'anale , se prolongent jusqu'à la gorge en garnissant le dessous du corps, de deux lames dentelées comme celle d'une scie. A toutes ces armes le forgeron réunit encore deux pointes dures et aiguës, qui partent de la base de chaque pectorale, et se dirigent verticalement, la plus courte vers le dos,* et la plus longue vers l'anus. La mâchoire inférieure est plus avancée que la su- périeure ; celle-ci peut s'étendre à la volonté de l'ani- mal. Les jeux sont gros et rapprochés ; les narines ont de grands orifices, les branchies une large ouverture. DES POISSONS. 53 î et les opercules chacun deux lames ; les écailles sont très-minces. L'ensemble du poisson ressemblant un peu à un disque, au moins si l'on en retranchoit le museau et la caudale, il n'est pas surprenant qu'on l'ait comparé à une roue, et qu'on ait donné le nom de rondelle à l'animal. Sa couleur générale est mêlée de peu de verd et de beaucoup d'or, et voilà pourquoi il a été appelé doré: mais sa parure, quoique très-riche, paroîfc enfumée; des teintes noires occupent le dos, la partie antérieure de la nageoire de l'anus, ainsi que de la dorsale, le museau, quelques portions de la tête- et c'est ce qui a fait nommer ce T^éç: forgeron. Ses pectorales, ses thoracines, la partie postérieure de la nageoire du dos, et celle de l'anale , sont grises; et la caudale est grise avec des raies jaunes ou dorées. L'estomac est petit, le canal intestinal très-sinueux, l'ovaire double , ainsi que la laite. On compte trente- une vertèbres à l'épine du dos. La charpente osseuse, excepté les parties solides de la tête, a les plus grands rapports avec celle des pleuronectes dont nous allons nous occuper; et cette analogie a été particulièrement remarquée par le savant professeur Schneider. De même que quelques balistes, quelques cottes, quelques trigles , et d'autres poissons, \q forgeron peut comprimer assez rapidement ses organes intérieurs , pour que des gaz violemment pressés sortent par les ouvertures branchiales , froissent les opercules , et 582 HISTOIRE NATURELLE. produisent un léger bruissement. Cette sorte de bruit a été comparée à un grognement, et a fait donner le nom de truie au zée dont nous parlons *. * 7 rayons à la membrane branchiale du zée forgeroa. 12 à chaque pectorale. 9 à chaque thoracine. i3 à la nageoire de la queue. CENT QUARANTE-TROISIÈME GENRE. LES GALS. Le corps et la queue très-comprimés; des dents aux ma- cJioires; deux nageoires dorsales; plusieurs rayons de Vune de ces nageoires terminés par des Jilamens irès- longs, ou plusieurs piijuans le long de chaque coté des nageoires du dos; une membrane verticale placée trans- versalement au - dessous de la lèvre supérieure; les écailles très-petites; point d aiguillons au-devant de la première ni de la seconde dorsale, ni de la nageoire de Vanus. ESPÈCE, CARACTÈRES. Sept rayons aiguillonnés à la première na- geoire du dos ; cette dorsale très-basse ; Le galverdatre. J dix- sept rayons à la seconde; quinze {^Gullus virescens.) | rayons à la nageoire de l'anus ; la cau- dale fourchue; la couleur générale ver- dâtre. LE GAL VERDATRE*. Dans quelles mers ne se trouve pas ce gai verdâtre? On l'a vu au Brésil , à la Jamaïque , aux Antilles , auprès du Groenland, dans les Indes orientales, dans la Méditerranée. Sous tous ces climats si difFérens, et * Gallus virescens. Coq de mer, par les François, Lune , id. Scrduk , à Malte. Meerhan , en Allemagne. Soesmed, en Groenland, KolUvsîuteinak , ibid. Meerhoelin , en Hollande. Bonté laertje , ibid. Lavger silverfish , à la Jamaïque. Abacatnaja , au Brésil. Peixe gallo, -par les Portugais du Brésil. Ikan kapeUe , aux Indes orientales. Zeus gallus. Xm/7^ , édition de Gmelin, Zée coq de mer. Blochj -pi. iCfZ^fig. i. * Doré gai. Daubenton et Hai'/j, Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre , planche s de V Encyclopédie méthodique. Gronoi'. Mus. i , n. 108; Zooph. p, g6, n. 3i2. Tetragonoptrus tolus argenteus laevissimus , etc. Klein , Miss, pisc, 4,, p. 38, n. 8 et 9. Zens caudâ bifurcâ. Artedi, gen. 35, syn, 78. Seba, Mus, 3 , yP. 72 , n. 34 , tab. 26 tJig, 84. Marcgr. Brasil. p. 161. Pison, Ind. p. \S^, JVillughby , Ichlhyol. p. 2g5 , iah.S, 18 ^ fig' 2. "Raj. Piscp. 99, //. 28. HISTOIRE NATURELLE. 585 même si opposés, il présente les mêmes habitudes, les mêmes formes, les mêmes couleurs, les mêmes dimensions. Il offre ordinairement , dans toutes les eaux salées qui le nourrissent , une longueur de près de deux décimètres. Il recherche les très-petits pois- sons, et les vers ou les insectes qui habitent au fond ou à la surface de l'Océan. Il fait entendre, suivant Pison , un bruissement semblable à celui du zée for- geron. Sa chair est de bon goût. Ses écailles ne peuvent être vues que très-difficilement, tant elles sont petites. Chaque narine a deux orifices. La nuque est très- relevée et un peu bombée. La ligne latérale s'élève , se courbe , descend , se recourbe de nouveau , et va ensuite très -directement jusqu'à la nageoire de la queue. Les nageoires sont d'un beau verd; et les côtés; d'un argenté brillant *. Jonston, Fisc. p. 202, tab. 87, fg, 2, Ruyschj Theatr, anim. p, 141, tab. ^'J^fig. 2. Meerhaehn. Nieuh. Ind. i, 7?. 270. Lune. Du Tertre, Antill. 2 , p. 21 5. Rameur. Renard, Poiss. 2 , tab. 26 , /îg. 128. * 7 rayons à la membrane branchiale du gai verdâtre. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine , dont les premiers rayons sont très-alongés. 24 rayons à la nageoire de la queue. TOME IV. 74 CENT QUARANTE-QUATRIÈME GENRK LES CHRYSOTOSES. Le corps et la queue très-comprimés -, la plus grande hau- teur de V animal, égale ou presque égale à la longueur du corps et de la queue pris ensemble j point de dents aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale) les écailles très-petites ; point d'aiguillons au-devant de la nageoire du dos, ni de celle de Vanusj plus de huit rayons à chaque thoracine, ESPÈCE. CARACTÈRES. Un ou deux rayons aiguillonnés et quarantr- six rayons articulés à la dorsale ; un rayon Le chrysotose ï-une. • -li / aiguillonné et trente-cinq rayons articulés iChrysotosits luna.) , , • , i, i 3 \ c ' a la nageoire de 1 anus j la caudale tour- , chuej la couleur générale dorée. LE CHRYSOTOSE- LUNE C'est nn grand et magnifique poisson que ce clirj- sotose , que Duhamel et Pennant ont décrit, et que le professeur Gmelin ainsi que le professeur Bonna- terre ont inscrit dans le genre des zées , mais qui n'appartient pas à ce genre, et qui n'est encore qu'im- parfaitement connu. Un individu de cette superbe espèce , très-bien conservé dans le Muséum national d'histoire naturelle , et qui pourroit bien être celui sur lequel Duhamel a fait sa description , nous a pré- senté tous les traits distinctifs de ce beau chrjsotose. Ce poisson osseux a beaucoup de rapports avec le cartilagineux auquel nous avons conservé le nom de diodon lune; mais, indépendamment d'autres grandes différences qui l'en séparent, il ne réfléchit pas les mêmes nuances. Lorsqu'il resplendit auprès de la sur- face de la mer, il ne renvoie pas une lumière argen- tine comme celle de la lune; il brille de l'éclat de For; et c'est au disque solaire plutôt qu'à celui de » Le nom générique de chrysotose vient du mot grec xi'^'^^'^'''} *£"* signifie doré. ' Chrysotos luna. Zens luna. Limier édition de Gmelin. Poisson lune. Duhamel^ Traité des pêches ^ 3, -pi. i5. Poisson royal. Bonnaterre , -planches de V Encyclopédie méthodique, Pennant, Zoolog. Brit. vol, 3, «, loi. 588 HISTOIRE NATURELLE Fastre des nuits, qu'il auroit fallu comparer ta surface richement décorée qu'offre chacun de ses côtés. Plu- sieurs reflets d'azur, d'un verd clair, et d'argent, se jouent sur ce fond doré, au milieu d'un grand nombre de taches couleur de perle ou de saphir; les nageoires sont du rouge le plus vif; et c'est ce qui a fait dire à un observateur, que l'on devroit regarder ce chrjso- tose comme un seigneur de la cour de Neptune, en habit de gala *. Lorsque ce poisson lune parvient à des dimensions très-étendues , et par exemple lorsqu'il a soixante-six centimètres de hauteur (sans y comprendre les na- geoires du dos et de l'anus) sur dix ou onze déci- mètres de longueur totale , ainsi que l'individu du Muséum d'histoire naturelle , il pèse près de vingt kilogrammes. On ne distingue pas, sur cet individu du Muséum , de ligne latérale ; la lèvre supérieure étoit extensible ; la mâchoire inférieure est plus longue que la supérieure; la dorsale est en forme de faux; l'extrémité de la queue, très - basse et cylindrique, s'avance au milieu de la base de la caudale; les écailles sont unies; on n'en voit pas sur les opercules; les jeux sont ronds, gros et saillans. On ne rencontre que très-rarement les chrjsotoses lunes. Lorsqu'on en montra un à Dieppe , il j a plu- * Note manuscrite envoyée à Guénaud de Montbelliard , et que Buffou^ à qui ii l'avoit remise j m'a donnée dans le temps. DES POISSONS. 589 sieurs années , les plus anciens pêcheurs vo^'oient cette espèce pour la première fois. Les individus que les naturalistes ont observés, avoient été pris sur les côtes françoises ou angloises de l'Océan atlantique. Il paroît cependant que le chrjsotose que nous décrivons, ha- bite aussi dans les mers de la Chine ; nous avons cru en effet reconnoître une variété de cette lune , dans une des peintures chinoises qui font partie de la col- lection du Muséum d'histoire naturelle *, * 20 rayons à chaque pectorale du chrysotose lune. ï rayon aiguillonné et 8 ou 9 rayons articulés à chaque thoracine. Le premier et le dernier rayons de la caudale , aiguillonnés. CENT QUARANTE-CINQUIÈME GENRK LES CAPROS. Le corps et la queue très-comprimés et très^hauts; point de dents aux mâchoires} deux nageoires dorsales; les écailles très^petites; point d*aiguillons au-devant de la première ni de la seconde dorsale, ni de la nageoire de Vanus. ISPÈCE. CARACTÈRES. 'Neuf rayons à la première nageoire du dos; Le capkos sanglier. ) vingt-trois à la seconde 5 trois rayons ai- {Capros aper.) \ g^iHonnés et dix-sept rayons articulés à la nageoire de Panus ; la caudale sans échaa- crure. LE CAPROS SANGLIER IjA mer qui baigne les rivages de la Ligurie et ceux de la Campagne de Rome , nourrit ce poisson , que l'on nj pêchoit cependant que très -rarement du temps de Rondelet. Ce thoracin a le museau avancé, un peu cjlindrique , terminé par une ouverture assez petite et par une lèvre supérieure facile à étendre , ce qui donne à cette partie de la tête quelque res- semblance avec le groin d'un cochon ou d'un sanglier; et cette analogie l'a fait désigner par le nom spécifique que nous lui avons conservé , ainsi que par celui de * Capros aper. Riondo , à Rome. Strivale , aux ennrons de Gènes. Luceina, ièid. ^ Pesce pavotto , ibid. Zeus aper, Linitéj édition de Gmelin. Doré sanglier. Daubenton et Haiiy 3 encyclopédie méthodique. ïd. Bonnaterre, planches de VEncjclo-pédie méthodique. Zeus totus rubens, caiidâ sequali , rostro sursum reflexo. Artedi,gen, So, syn. 78. Sanglier. Rondelet ^ première partie ^ Uv. 5 , chap. 27. Charlet. p. 128. Gesner,p. 61 , 70 ; et (germ.) fol. 3o , ô. Aldrovand. lib. 3, cap. 12, jo. 297. Jonston, lib. i , tit. I j cap. i , «, 4. Willughby^ p. 296. Raj. p. 99. Sga HISTOIRE NATURELLE. rapros , qui, en grec, signifie sanglier on verrat , et dont nous avons fait son nom générique. D'ailleurs, les écailles dont ce poisson est revêtu , sont frangées sur leurs bords j et l'on n'a pas manqué de trouver un assez grand rapport entre les brins écailleux de ces franges et les soies du cochon. La ligne latérale de ce capros est très-courbée et même ondulée; sa couleur générale paroît rougeâtre; l'extrémité de sa caudale est peinte d'un rouge de minium. Au reste, on le recherche d'autant moins, que sa chair est dure, et répand quelquefois une mauvaise odeur *. 7 rayons à la membrane branchiale du capros sanglier. 14 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons «articulés à chaque thoracine. CENT QUARANTE-SIXIÈME GENRE. LES PLEURONECTES. Les deux yeux du même côté de la tête. PREMIER SOUS-GENRE. Les deux yeux à droite j la caudale fourchue ou échancréc en croissant, ESPÈCES. CARACTÈRES. ICent sept rayons à la nageoire le et l'anale plus liantes vers la caudale que vers la tête; les écailles tiès-diffitiles à voir, et très- adhérentes à la de sept à neuf taclies grandes, rondes et noirâtres, sur le côté droit. Soixante-six i-ayons à la dorsale ; cinquante- cinq à la nageoire de l'anus; trois rayons à chaque pectorale ; quatre taches rondes, noires et bordées de blanc , sur le côté droit ; une bandelette noire sur la queue. Cinqurmte-trois rayons à la nageoire du dos ; quarante-trois à l'anale ; quatre r;iyons à la pectorale droite ; celle de gauclie très- petite ; les écailles rudes ; le côté droit biun , avec des taches noirâtres» DES POISSONS. 597 TROISIÈME SOUS-GENRE. Les deux yeux à droite ; la caudale pointue, et réunie avec la nageoire du dos et celle de tanus. ESPECES. 16, Lk pleuronecte zèbre, i,Pleuronecles zébra.) jy. Le pleuronecte PLAG lEUSE. {Pleura nectes plagiiisa.) 18. Le PLEURONECTE ARGENTÉ. [Pleurontctes argeuteus.) CARACTÈRES. Quatre-vingt-un rayons à la dorsale ; qua- rante-huit à la nageoire de l'anus; quatre rayons à chaque pectorale ; le corps et la queue très - alongés ; la ligne latérale droite; le côté droit blanchâtre, avec des bandes transversales brunes , très- longues , réunies ou rapprochées deux k deux. Le corps et la queue alongés ; les écailles un peu rudes ; le côté droit grisâtre. Le corps et la queue alongés ; la mâclîoire supérieure plus avancée que l'inférieure) la ligne latérale droite ; le côté droit ar- genté. QUATRIEME SOU S-G E N R E. Les deux yeux d gauche ; la caudale rectiiigne , ou. arrondie, et sans êchan.crure. ESPECES. XQj, Le PLEURONECTE TÎJRBO'l {Pleuronectes turhoi.) CARACTÈRES. Soixanfe sept rayons à la nageoire du dos , quarante six à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie; le côté gauche parsemé de tubeicules osseux, base j et poiritus. peu larges à h 598 HISTOIRE ESPÈCES. NATURELLE 20. Le pleuroxecte carrelet. [Pleiiroiiectes rhombus.) j. Le pleuronecte T AR.O E U R. ( Pleiironecies jyimctatiis.) 22. Le pleuronecte denté. {^Pleuronectes dcntatus.) 23. Le pleuronecte MOINE AU. {^Pleuronectes passer.) 24. Le pleuronecte papilleux. ( Pleuronecles papHlosus.) CARACTÈRES. Soixante -onze rayons à la dorsale; cin- quante-sept à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie 5 i'ouverture de la bouche assez grande, et arquée de chaque côté; la hauteur totale du corps, presque égale à la longueur totale de l'animal; les écailles ovales et unies; la ligne laté- rale d'abord très - courbée , et ensuite droite ; le côté gauche marbré de brun et de jaunâtre, ou de rougeâtre. Quatre-vingt-neuf rayons à la nageoire du dos; soixante-huit à celle de l'anus; la caudale arrondie ; la liauteur du corps très -grande; les écailles dentelées; le côté gauche parsemé de points rouges, et de taches noires , rondes , ou irrégu- lières. Quatre-vingt-six rayons à la dorsale ; soi- xante-six à la nageoire de l'anus ; la cau- dale arrondie; les rayons de cette dernière nageoire garnis d'écaillés ; le corps et la queue alongés et lisses ; les dents aiguës et très-apparentes. Cinquante-neuf rayons à la dorsale; qua- rante-trois à l'anale; la caudale arrondie; le corps et la queue un peu alongés; une série de petits tubercules osseux et pî- quans , le long de la nageoire du dos, de celle de l'anus, et de chaque côté de la partie antérieure de la ligne laté- rale; le côté gauche marbré de gris, et d'un jaune brunàtie. [Cinquante-huit rayons à la nageoire du dos; l quarante-deux à l'anale ; la ligne latérale (_ courbe; !e corps garni de papilles. DES ESPÈCES. POISSONS. 599 >5. Le pleuronegte argus [Pleuronectes argus.) 26. Le pleuronecte J A 1* o N o I s . {Pleuronectes japonicus.) 27. Le pleur onecte cal i mande. (Pleuronectes calimanda.) 28, Le pleuronecte grandes-écailles. [Pleuronecles macrolepido- tus.) 30. Le pleuronecte comriersonnien. ( Pleuronectes Commerson- uii.) CARACTÈRES. Soîxante - dix -neuf rayons à la dorsale; soixante-neuf à l'anale; la caudale arron- die; les yeux inégaux en grandeur, et inégalement éloignés du bout du museau; les pectorales inégales en surface; les écaiiles petites et molles; le côté gauche d'un jaune clair , avec des points bruns, de petites taches bleues , et d autres taches plus grandes, jaunes , pointillées de brun, et entourées de bleu , en tout , ou en partie. Un très -grand nombre de rayons aux na- geoires du dos et de l'anus; cinq rayons à chaque thoracine ; la langue rude. Le côté gauche chagriné, et jaspé de diffé- rentes couleurs; la mâchoire inférieure très-relevée. Soixante-neuf rayons à la dorsale ; quarante- cinq à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; les écailles grandes ; la mâ- choire inférieure plus avancée que la su- périeure ; la langue lisse, pointue, et \n\ peu libre dans ses mouvemeus ; la ligne latérale un peu courbée vers le bas ; le côté gauche d'un jaune brun ou blan- châtre ; une tache foncée sur chaque écaille. Quatre-vingt-dix rayons à la nageoire du dos ; soixante-dix à celle de l'anus ; la caudale arrondie; la pectorale droite plus petite que la gauche ; la mâchoire supé- rieure plus avancée que l'inférieure ; la dorsale étendue depuis le bout du museau 600 HISTOIRE NATURELLE. ESPÈCES. CARACTÈRES. (jusqu'à la queue 5 J'oell supérieur plus avancé que l'autre ; Ki ligue latérale un peu courbée vers le haut et ensuite vers coMMERsoNNiEN. f Je bas ; le corps et la queue alongés ; les ( Pleuronecies CovimerioiiA écailles très-petites ; le côté gauche blan- nii.) I châtre avec des taches d'une couleur pâle , ou rougeâtres et d'une nuance foible. LE PLEURONECTE FLÉTAN Quels droits le flétan n'a-t-il pas à l'attentiou du pliysicieii î II tient, par sa grandeur, une place dis- tinguée auprès descétacées; il rivalise, par le volume, * Pîeuronectes hippoglossus. Faitan , dans i]uelques dtpartemens de la France. Heilbot, en Hollande. Heilbut, à Hambourg. Hilibut, ibid. Htlleflyncler, en Danemarck. Haelgflundia , en Suède, Queite, en 'Norvège. S a n dski eb b e , ibid. Skiobbe flynder, ibid. Baldes , en La])onie. Flydra, en. Islande, Heilop fisk, ibid. Queite-bam (lorsqu'il est petit), dans le Groenland. Sfyving (lorsqu'il est d'une longueur moyenne), ibid. Netarnak (lorsqu'il est grand) , ibid. Holibut, en Angleterre. Turbut ef turbot, il-id. PJeuvonectes hippoglossus. Linné, édition de Gmelin. PJeuronecte fiétan. Bl ch, j)l. 47. Pleuronecte flet. Daubeiuon et Ha'ùy , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de l' Encyclopédie méthodique. Fuun. S'iecic. 829. Muller, Xoolog. Danic. Prodrom. p. 44, n. Z'-ji. O. Fahr. Faun. Groenland, p. i6r , n. 117. Pîeuronectes oculis à dextrâ totus glaber. Artedi, gen, 17, syn. 3i. ■jomiî; IV. 'jd 6o2 HISTOIRE I^ A T U R E L L E avec plusieurs de ces énormes habitans des mers; il nage Tégal de presf[ue tous les poissons les plus remarquaî)les par leur longueur ou par leur masse; sa conformation est extraordinaire ; ses habitudes sont partieubères; ses actes et les organes qui les pro- duisent frappent d'autant plus Tobservateur, que, par une suite de sa taille démesurée, aucun de ses traits ne se dérol:^e à Fœil , aucun de ses mouvemens ne lui échappe : et comment Fimagination ne seroit-elle pas émue par la réunion de dimensions, de formes et de mouvemens très-élevés au-dessus des mouvemens, des formes et des dimensions que la Nature a le plus multipliés ? Le flétan, comme tous les autres pleuronecles, a le corps et la queue très-comprimés. Il forme parmi les osseux, et avec les poissons de son genre, les ana- logues de ces cartilagineux auxquels nous avons con- Flétan. Rondelet j première partie^ liv. ii, chap. i5. Eaj. p. 33. Hippoglossiis , id est j buglossus maximiis. Gesner, p. 669, 7B7 ; et [gerw.) fol. 54, h. Hippoglossus ab Altlrovando observatiis. Aldrovand. lib. 2, cap. 43, ;;, 238. Passer britannicus. Charlet. p. 146. Passeriim genus ma.jus. Schou. p. 62. Gronov. Mus. 2, n. i58. Passer qua(uor cubitos longus. Klein, Miss. pi^c. 4 , />. 33, ?7. 2, Brit. Zoolog. 3 , p. 184, «. î. Flé(an. VahuonL-Bomare , Diciionnaire d'histoire naturelle. DES P O ï S S C N S. 6o3 serve le nom de raies. L'épaisseur des plenronectes est même j lus j)etite à proportion de leur longueur, (jue celle des raies les })lus déprimées. Il j a néanmoins cette diiîereiîce essentielle entre la conFormation gé- nérale des raies et celle des pleuronectes , que ceux-ci sont ajîlatis latéralement, c'est-à-dire, de droite à gauche, ou de gauche à droite, pendant que les raies le sont de haut en bas. Cette compression exercée sur les côtés dos pleuro- nectes n'est cependant pas la seule altération qu'ait é])roî.!vée la totalité du poisson. Le corps et la queue ont été soumis uniquement à cette manière d'être que nous avons déjà vue, quoiqu'à un degré inférieur, dans plusieurs poissons, et particulièrement dans les chétodons, les acanthures, les sélènes , les zées , les chrjsostoses , etc.; mais la tète a subi une seconde modification. On diroit qu'aj)rès avoir été aplatie , comme celle des zées et des chétodons, par une force agissant sur ses cotés, elle a été défigurée par une puissance qui a joui d'un mouvement composé; cette seconde cause, à laquelle il f'audroit rapporter une grande partie de la figure qu'elle présente , l'auroit tordue, pour ainsi dire. Elle auroit commencé par peser de haut en bas; et avant de jiénétrer très-avant dans les portions osseuses et solides, elle auroit tourné en quelque sorte à droite ou à gauche , de manière à entraîner avec elle les organes de la vue , et souvent ceux de l'odorat. 6o4 HISTOIRE NATURELLE On sent aisément que, d'après cette supposition , les deux yeux et les deux narines auroient dû, à la fin de Faction de la force comprimante, se trouver situés ou à droite ou à gauche , suivant le côté vers lequel la puissance auroit liéchi sa direction; et c'est en efïet ce qu'on observe dans les pleuronectes , et ce qui forme le caractère distinctif du genre qu'ils com- posent. Tout le monde sait que les animaux tant vertébrés que dénués de vertèbres, animés par un sang rouge ou nourris par un sang blanc, ont des jeux plus ou moins gros, plus ou moins rapprochés, plus ou moins élevés, plus ou moins nombreux; mais aucun animaî, excepté les pleuronectes, ne présente dans ses jeux une position telle, que ces organes soient situés unique- ment à droite ou h gauche de l'axe (^ui va de la tète à l'extrémité opposée. Nous ne connoissons du moins ^ dans ce moment , que les pleuronectes qui n'aient pas leurs jeux distribués avec sjmmétrie de chîique côté de cet axe longitudinal j et cet exemple unique auroit dû seul attacher un grand intérêt à l'observation des poissons que nous allons décrire. De la conformation que nous venons d'exposer, il est résulté nécessairement, que les deux nerfs olfac- tifs aboutissent non pas à l'extrémité supérieure du museau , mais à un des côtés de la tête. C'est aussi à un seul côté de cette même partie de l'animal que se rendent les deux nerfs optiques, quoique croisés l'un DES POISSONS. 6o5 par l'autre, ainsi que dans tous les autres poissons, et dans tous les animaux vertébrés et h sang rouge. Nous avons déjà vu * que le cerveau , cet organe dont les uerfs tirent leur origine , étoit plus petit dans les pleuronectes que dans presque tous les pois- sons cartilagineux , et même que dans tous les osseux. La cavité qui contient cette source du sjstême ner- veux, n'a-t-elle pas dû , en effet , être plus petite dans une tête qui a subi une double et plus grande com- pression? L'os intermaxillaire est moins développé dans le coté qui a porté TefFort de la seconde aussi-bien que de la première force comprimante et altératrice. Les côtes qui servent à consolider les parois de l'abdomen , et à donner un peu plus de largeur au corps, sont cependant si courtes , que plusieurs au- teurs ont nié leur existence. La cavité du venlre est fermée, du coté de la queue, par l'apophjse inférieure de la première vertèbre caudale; et cette spophjse est très-longue, assez grosse, arrondie en avant, et terminée en bas par un piquant ordinairement très-fort. L'estomac contenu dans cette cavité, paroit comme un renflement du canal alimentaire. Le ])jlore est souvent dénué d'appendices ou de petits cœcums ; quelquefois néanmoins on le voit garni de deux ou * Discours sur la nature des ipoisscns* 6o6 HISTOIRE NATURELLE trois de ces poches ou tnjaux membraneux; le foie est sans division et peu étendu; l'iibdonien se prolonge des deux côtés des apopliyses inférieures des vertèbres de la queue; une partie des intestins est placée dans ces extensions abdominales , ainsi que la laite ou les ovaires. Sans ces deux prolongations , la cavité générale de l'abdomen auroit eu des dimensions trop resserrées pour le nombre et la grandeur des organes intérieurs qu'elle doit renfermer. Nous venons de dire que les deux jeux sont situés du même côté de la tète; mais indépendamment de ce défaut remarquable de sjmmétrie , relativement à l'axe longitudinal du poisson, ils en présentent fré- quemment un second par une inégalité frappante dans leur volume. Ces deux organes ne sont pas tou- jours aussi gros l'un que l'autre; et lorsqu'ils offrent cette inégalité si extraordinaire, c'est quelquefois foeil supérieur qui l'emporte sur l'œil inférieur, et d'autres fois l'œil inférieur qui surpasse le premier en gran- deur. Ces jeux , au reste , peuvent être placés de trois manières différentes : dans plusieurs pleuronectes , ils sont situés sur la même ligne verticale -, mais, dans quelques uns de ces poissons, l'œil d'en-haut est plus rapproché du museau que celui d'en-bas ; et dans (juelques autres , l'œil d'en-bas est au contraire plus avancé que celui d'en-haut. DES POISSONS. 607 Il est Mussi des espèces de pleuronecfes d;ins les- quelles la nageoire pectorale , attachée au côté sur lequel on voit les jeux, est plus étendue que celle de l'autre côté; et l'on seroit tenté de croire que la peti- tesse de la pectorale opposée provient de ce (|ue cette sorte de bras ou de main appartenant à la sui-face de ranimai , qui repose très-souvent sur la vase ou sur le sable, a été arrêtée, dans son développement, par les frottemens qu'elle a dû éprouver contre le fond des mers, et par la compression que lui a fait subir le poids du corps , qu'elle a dû supporter en très-grande partie. La position des pleuronectes qui se reposent ou qui nagent, est en effet bien différente de celle des autres poissons osseux ou cartilagineux , cylindriques ou aplatis, qui parcourent, dans le sein des eaux, un espace plus ou moins étendu , ou appuient sur les rochers ou sur le limon leur corps plus ou moins fatigué. Dans l'inaction, de même que dans le mou- vement, les pleuronectes sont toujours renversés sur le côté ; et nous n'avons pas besoin de faire remar- quer que le côté tourné vers le fond de la mer est, dans tous les momens de leur existence, celui qui est dénué d'j eux : lorsque leurs jeux sont à droite , le côté gauche est l'inférieur; et ils voguent ou s'arrêtent, le côté gauche tourné vers la surface de l'eau, lorsque leurs jeux sont à gauche. C'est de cette manière très -particulière de nager 6o8 HISTOIRE NATURELLE (jue leur est venu le nom de plcumnccles * : elle est une dépendance du déplacement de leurs yeux, soit que Ton veuille croire que cette réunion des deux jeux sur une seule face de la tête les ait forcés à ne se mouvoir qu'en tournant vers le bas le côté opposé à cette face, afin de tenir les organes de la vue dans la position la plus favorable à la vision^ soit que l'on j)réfère de penser qu'un très - grand t'iplatissement latéral ne leur a pas permis de tenir leur corps et leur queue dans un sens vertical , comme les autres poissons; que les efforts de leurs pectorales très-petites et très-foibles n'ont pas pu maintenir en équilibre un? lame très-étroite, très-haute, et très-exposée, par consécjuent, à l'agitation tumultueuse des flots; que renversés bientôt sur un de leurs côtés, forcés de conserver cette position, et obligés de nager dans cette posture , ils ont commencé une suite de tenta- tives perpétuellement renouvelées, pour ne pas perdre tout-à-fait l'usage de l'œil attaché au côté inférieur; qu'après un très-long temps, et même après une très- grande série de générations , des altérations succes- sives dans l'organisation extérieure et intérieure de la tête auront amené l'œil inférieur , de proche en proche , jusque sur le côté supérieur, et par ce trans- port auront produit, sans doute, une position des * Pleuroiiecte vient de }ilenon, qui, en giec , veut dire côlé, et de jiycies, qui signifie nageur. DES POISSONS. 609 organes de la vue bien extraordinaire, mais néanmoins auront fait naître , dans la structure de la tête , des changemens bien moins grands et bien moins pro- fonds que Jes modifications apportées par le temps et par une contrainte permanente dans les parties molles ou solides de plusieurs autres animaux. En considérant la manière de nager qui appartient aux pleuronectes, il est facile de voir que leurs pec- torales très-peu étendues, et situées l'une au-dessus et l'autre au-dessous du corps, ne peuvent pas servir d'une manière sensible à diriger ou accroître les mouvemens de ces poissons. Leurs thoracines étant aussi extrêmement petites , sont de même inutiles à leur natation. Mais Fanale et la dorsale peuvent servir beaucoup à accélérer la vitesse de ces animaux , et à leur impri- mer les véritables directions qui leur sont nécessaires; elles sont très - longues et assez hautes; elles s'éten- dent le plus souvent depuis la tête jusqu'à la queue; elles présentent donc une grande surface : d'ailleurs, dans la position habituelle des pleuronectes, elles sont situées horizontalement, puisque l'animal est, pour ainsi dire, couché sur un côté. Dès-lors on peut les considérer comme deux pectorales très -étendues , et par conséquent comme deux rames qui seroient très- puissantes , si elles étoient mues librement et par des muscles très- vigoureux. Et c'est précisément parce qu'elles influent beau*- TOME lY, "/J 6îO HISTOIRE NATURELLE coîip sur la natation des pleuronectes , que la diffé"* renée ou l'égalité de grandeur entre cette dorsale et cette anale se font sentir dans la situation de ces osseux ; ils ne présentent un plan véritablement hori- zontal que lorsque ces deux rames ont une force égale; et on les voit un peu inclinés vers la nageoire de l'anus , lorsque cette dernière est moins puissante que la nageoire du dos. Cependant l'instrument le plus énergique de la natation des pleuronectes est leur nageoire caudale, et par-là ils se rapprochent de tous les habita ns des eauxj mais ils se distinguent des autres poissons par la manière dont ils emploient cet organe. Les pleuronectes étant renversés sur un côté , leur caudale n'est point verticale, mais horizontale: elle frappe donc l'eau de la mer de haut en bas et de bas en haut ; ce qui donne aux pleuronectes un rap- port de plus avec les cétacées. 11 est facile néanmoins de comprendre que le mouvement rapide et alternatif duquel dépend la progression en avant de Fanimal, peut offrir le même degré de force et de fréquence dans une rame horizontale que dans une rame verti- cale. Les pleuronectes peuvent donc, tout égal d'ail- leurs, s'avancer aussi vite que les autres poissons. Ils ne tournent pas à droite ou à gauche avec la même facilité, parce que, n'ajant dans leur situation ordi- naire aucune grande surface verticale dont ils puissent se servir pour frapper l'eau à gauche ou à droite, ils DES POISSONS. 6ll sont contraints d'augmenter le nombre des opérations motrices, et d'incliner leur corps avant de le dévier d'un côté ou de l'autre • mais ils compensent cet avantage par celui de monter ou de descendre avec plus de promptitude. Et cette faculté de s'élever ou de s'abaisser facilement et rapidement dans le sein de l'Océan leur est d'au- tant plus utile , qu'ils passent une grande partie de leur vie dans les profondeurs des mers les plus hautes. Cet éloignement de la surface des eaux, et par con- séquent de l'atmosphère, les met à l'abri des rigueurs d'un froid excessif; et c'est parce qu'ils trouvent faci- lement un as^le contre les effets des climats les plus âpres en se précipitant dans les abîmes de l'Océan, qu'ils habitent auprès du pôle, de même que dans la Méditerranée, et dans les environs de l'équateur et des tropiques. Ils séjournent d'autant plus long-temps dans ces retraites écartées, que, dénués de vessie na- tatoire, et privés par conséquent d'un grand moyen de s'élever, ils sont tentés moins fréquemment de se rapprocher de l'air atmosphérique. Ils se traînent sur la vase plus souvent qu'ils ne nagent véritablement; ils V tracent, pour ainsi dire, des sillons, et s'y cachent presque en entier sous le sable, pour dérober plus faci- lement leur présence ou à la proie qu'ils recherchent, ou à l'ennemi qu'ils redoutent. Aristote , qui connoissoit bien presque tous ceux que l'on pèche dans la Méditerranée , dit que lorsqu'ils 6l2 HISTOIRE NATURELLE se sont mis en embuscade ou renfermés sous le limon à une petite distance du rivage, on les découvre par le mojen de l'élévation que leur corps donne au sable ou à la vase, et qu'alors on les harponne et les enlève*. Du temps de ce grand philosophe , on pensoit que les pleuronectes , cjue l'on nommoit bothes , peignes, rhombes, lyres , soles, etc. engraissoient beaucoup plus dans le même lieu et pendant la même saison, lors- que le vent du midi souffloit , quoique les poissons alongés ou cjhndriques acquissent, au contraire, plus de graisse lorsque le vent de nord régnoit sur la mer. Columelle ' nous apprend que les étangs marins que l'on formoit aux environs de Rome pour j élever des poissons, convenoient très-bien aux pleuronectes, lorsqu'ils étoient limoneux et vaseux , qu'il suffisoit de creuser pour ces animaux très-plats, des piscines de soixante ou soixante -dix centimètres de profon- deur, pourvu que, situées très-près de la côte , elles fussent toujours remplies d'vine certaine quantité d'eau j que Ton devoit leur donner une nourriture plus molle qu'à plusieurs autres habitans des eaux, parce qu'ils ne pouvoient mâcher que très-peu ; et qu'un ali- ment salé et odorant leur convenoit mieux que tout autre , parce que , couchés sur un côté , et ajant leurs deux j^eux tournés vers le haut , ils cherchoient plus ' Hist. anini. IV, 8. *VIII, 17. DES POISSONS. 6l3 souvent leur nourriture par le mojen de leur odorat qu'avec le secours de leur vue. Il faut observer que le côté supérieur de ces pois- sons , celui, par conséquent, qui, tourné vers l'atmos- phère , reçoit , pendant les mouvemeus ainsi que pendant le repos de l'animal, l'influence de toute la lumière qui peut pénétrer jusqu'à ces osseux, présente souvent des couleurs vives, des taches brillantes et régulières, des raies ou des bandes variées dans leurs nuances , pendant que le côté inférieur, auquel il ne parvient que des rayons réfléchis, n'offre qu'une teinte pâle et uniforme. Cette diversité est même moins superficielle qu'on ne le croiroit au premier coup- d'œil ; et les écailles d'un côté sont quelquefois très- différentes de celles de l'autre , non seulement par leur grandeur, mais encore par leur forme et par la nature de la matière qui les compose. Ces faits ne sont-ils pas des preuves remarquables des principes que nous avons cherché à établir , en traitant de la coloration des poissons , dans notre premier Discours sur ces animaux ? Pour mieux ordonner nos idées au sujet des pleu- ronectes , et pour les distribuer dans l'ordre qui nous a paru le plus convenable , nous en avons d'abord séparé les espèces qui sont entièrement dénuées de nageoires pectorales , et par conséquent privées des organes que l'on a comparés à des bras. Nous avons formé de ces espèces un genre particulier, et nous 6î4 HISTOIRE NATURELLE leur avons conservé le nom colleclif Raclure , qui signifie sans inaiiu Nous avons ensuite placé dans deux grouppes difFé- rens les pleuronectes qui ont leurs deux jeux à droite, et ceux qui les ont à gauche; et nous avons suivi , en adoptant cette division, non seulement les idées des naturalistes modernes, mais encore celles àç:^ anciens, et particulièrement de Pline*, qui ont très-bien dis- tingué les pleuronectes dont les jeux sont à gauche, d'avec ceux dont les jeux sont à droite. Passant ensuite à la considération particulière de chacun de ces grouppes , nous avons réparti en dif- férentes sections les espèces à caudale fourchue ou échancrée en croissant , celles dont la nageoire de la queue est rectiligne ou arrondie sans échancrure , et enfin celles dont la caudale, plus ou moins pointue, touche à la dorsale et à la nageoire de l'anus. Nous aurions pu, par conséquent, former six sous- genres ou sections dans le genre que nous décrivons; mais parmi les pleuronectes qui ont les jeux à gauche, nous n'avons vu ni caudale pointue et confondue avec celles de l'anus et du dos , ni caudale fourchue ou découpée en croissant. Nous ne proposons donc , quant à présent , que quatre sous-genres, dont on a pu voir les caractères distinctifs sur le tableau du genre qui nous occupe. ^ Pliii. Ilist. mundi;, lib. 9, ca;?. 19. DES POISSONS. 6i5 A la têle du premier de ces quatre soiis-gc nrcs est \e flétan ou hippoglosse , que ses grandes dimensions rendent encore plus comparable aux cétacées que tous les autres pleuronectes. On a péché en Angleterre des individus de cette espèce qui pesoient cent cinquante kilogrammes ; on en a pris en Islande qui pesoient vingt mjriagrammes; Olafsen en a vu de près de six mètres de longueur; et l'on en trouve en Norvège qui sont assez grands pour couvrir toute une nacelle. On trouve les flétans dans tout l'Océan atlantique septentrional. Les peuples du Nord les recherchent beaucoup. Les Anglois en tirent une assez grande quantité des en^^iron^ de Nevjfound fan d ; et les François en ont péché auprès de Terre-Neuve. On se sert communément, pour les prendre, d'un grand instrument que les pécheurs nomment gang^ui- den , ou ganguad. Cet instrument est composé d'une grosse corde de cinq ou six cents mètres de longueur, à laquelle on attache trente cordes moins grosses , et garnies chacune à son extrémité d'un crochet très- fort. On emploie pour appât des cottes ou des gades. Des planches qui flottent à la surface de la mer, mais qui tiennent à la grosse corde par des liens très-longs, indiquent la pl^ce de cet iiastrument lorsqu'on l'a ]çié > dans l'eau. En le construisant, les Groenlandois rem- placent ordinairement les cordes de chanvre par des lanières ou portions de fanon de baleine, et par des bandes étroites de peau de squale. On retire les cordes 6 i 6 HISTOIRE N A T U R E L L E an bout de vingt-quatre heures; et il n'est pas rare de trouver quatre ou cinq flétans pris aux crochets. On tue aussi les hippoglosses à coups de javelot, lorsqu'on les surprend couchés pendant la chaleur sur des bancs de sable , ou sur des fonds de la mer, très- rapprochés de la surface : mais lorsque les pêcheurs les ont ainsi percés de leurs dards , ils se gardent bien de les tirer à eux, pendant que ces pleuronectes jouiroient encore d'assez de force pour renverser leur barque ; ils attendent que ces poissons très-aflbiblis aient cessé de se débattre; ils les élèvent alors, et les assomment à coups de massue. Vers les rivages de la Norvège , on ne poursuit les flétans que lorsque le printemps est déjà assez avancé pour que les nuits soient claires, et que Ton puisse les découvrir facilement sur les bas -fonds. Pendant l'été on interrompt la pêche de ces animaux , parce que, extrêmement gras lorsque cette saison règne, ils ne pourroient pas être sèches convenablement, et que les préparations que l'on donneroit à leur chair ne Tempêcheroient pas de se corrompre même très- promptement. On donne le nom de raff aux nageoires du flétan , et à la peau grasse à laquelle elles sont attachées; on appelle rœchely des morceaux de la chair grasse de ce pleuronecte, coupée en long; et on distingue par la (iénomination de skare jlog, ou de scjiiarc (jiicUc , des bmières de la chair maigre de ce thoracin. DES POISSONS. 617 Ces difFérens morceaux sont salés, exposés à l'air sur des bâtons, séchés et enaballés pour être envojés au loin. On les sale aussi par un procédé semblable à celui que nous décrirons en parlant des dupées harengs. On a écrit que le meilleur /vz^etle meilleur rœckel venoient de Sainosé, près de Berghen en Nor- vège. Mais ces sortes d'aliment ne conviennent guère, dit-on, qu'aux gens de mer et aux habitans des cam- pagnes, qui ont un estomac fort et un tempéra- ment robuste. Auprès de Hambourg et en Hollande, la tête fraîche du flétan a été regardée comme un mets un peu délicat. Les Groenlandois ne se contentent pas de manger la chair de ce poisson , soit fraîche , soit séchée j ils mettent aussi au nombre de leurs comes- tibles le foie et même la peau de ce pleuronecte. Ils préparent la membrane de son estomac , de manière qu elle est assez transparente pour remplacer le verre des fenêtres. Quelque grand que soit le flétan , il a dans les dau- phins, des ennemis dangereux, qui l'attaquent avec d'autant plus de hardiesse, qu'il ne peut leur opposer, avec beaucoup d'avantage, que son volnme, sa masse et ses mouvemens, et qui employant contre lui leurs dents grosses, solides et crochues, le déchirent, em- portent des morceaux de sa chair , lorsqu'ils sont contraints de renoncer à une victoire complète, et le laissent ainsi mutilé traîner, en quelque sorte, une mi- sérable existence. Quand il est très-jeune, il est aussi TOME IV. 7^ 6i8 HISTOIRE NATURELLE la proie des squales , des raies , et des autres habitans de la mer, remarquables par leurs armes ou par leur force. Les oiseaux de proie qui vivent sur les rivages de la mer et se nourrissent de poissons, le poursuivent avec acharnement, lorsqu'ils le découvrent auprès de la surface de l'Océan. Mais lorsque le flétan est gros et fort , l'oiseau de proie périt souvent victime de son audace; le poisson plonge avec rapidité à l'instant où il sent la serre cruelle qui le saisit ; et l'oiseau, dont les ongles crochus sont embarrassés sous la peau et les écailles du pleuronecte, fait en vain des efforts violens pour se dégager; le flétan l'entraîne;, ses cris sont bientôt étouffés par l'onde 3 et il est précipité jus- que dans les abîmes de l'Océan , asjle ordinaire de rhippoglosse. Il paroît que dans les différentes circonstances où le flétan se montre couvert d'insectes ou de vers ma- rins attachés à sa peau , il éprouve une maladie qui influe sur le goût de sa chair , ainsi que sur la quan- tité de sa graisse. Il fraie au printemps 3 et c'est ordinairement entre les pierres qu'il dépose, près du rivage , des œufs dont la couleur est d'un rouge pâle. Tous les individus de cette espèce sont très-voraces» Ils dévorent non seulement les crabes, et même des gades, mais encore des raies. Ils paroissent très-friands des cj^cloptères lompes qu'ils trouvent attachés aux rochers. Ils se tiennent plusieurs ensemble dans le DES POISSONS. 619 fond (les rners qu'ils fréquentent; ils j forment quel- quefois plusieurs rangées; ils j attendent, la gueule ouverte, les poissons qui ne peuvent leur résister, et qu'ils engloutissent avec vitesse; et lorsqu'ils sont très- affamés, ils s'attaquent les uns les autres, et se man- gent les nageoires ou la queue. Leur canal intestinal présente deux sinuosités; un long appendice est situé auprès de leur estomac; leur ovaire est double; et soixante-.cînq vertèbres composent leur épine du dos. Les écailles qui les recouvrent sont arrondies à leur extrémité, molles, fortement attachées, enduites d'une liqueur visqueuse , et très-dilHciles à voir avant que le poisson ne soit mort et même desséché. Le corps et la queue sont alongés. La tète n'est pas grande à proportion de Fénorme étendue des autres portions de ces pleuronectes : mais l'ouverture de la bouche est large; et les deux mâchoires sont garnies de plusieurs dents longues, pointues, courbées, et un peu séparées les unes des autres. La lèvre supérieure peut être étendue en avant. Les j eux sont gros , et aussi rapprochés du museau l'un que l'autre. Trois lames composent l'opercule qui cependant ne cache pas en entier la membrane branchiale. Un piquant tourné vers la gorge est placé au-devant de l'anale. L'anus est aussi éloigné de la tête que de la pectorale. La ligne latérale se courbe d'abord vers le haut, et s'étend ensuite directement jusqu'à la nageoire de la queue. 620 HISTOIRE NATURELLE. Le côté gauche du flétan , celui sur lequel il nage ou se repose, est lîlanc ou blanchâtre : le côté droit paroît d'autant plus foncé que l'animal est plus maigre. L'iris est blanc. La dorsale et l'anale sont jaunâtres ; chaque pectorale est jaunâtre ou jaune, avec une bor- dure foncée ; les thoracines et la caudale sont brunes *. * 7 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte flétan, 14 à cliaque pectorale. «7 à chaque ihoracine. 18 à la nageoire de la queue. LE PLEURONECTE LIMANDE CjE poisson , très-commun sur nos tables , se trouve non seulement dans TOcéan atlantique, mais encore dans la Baltique et dans la Méditerranée. Le temps de * Pleuronectes limanda. làuia, en Sardaigne. Glalirke, en Poméraiiie. Kleische , à Hambourg. Kliesche , ibid. Skrubbe , en Danemarck, Grette , en Hollande. Dab , en Angleterre. Brut , ibid. Pleuronectes limanda. Linné, édition de Gmelin. Pleuronecte limande. Daubenton et Haiiy^ Encjclojiédie méthodique. . Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Pleuronecte limande. Bloch, pi. 46. Mus. Ad. Frid. 2 , ;;. 68. J^ull. Prodrom. Zoolog. Danic. p. ^5 y n. 3^5. Artedijgen. 17, sjn. 33, spec. 58. ÏÂm-à-n^e. Rondeletj première partie ^ liç, ir , cliap.S. Schonep. p. 61. Aldrov. lib. 2 , cap. 46 , p. 242, JVilliighbj , Ichthyolog, p. 97. B.aj. Fisc, p, 32. Limanda, etc. Gesner, p, 665 et 781, et (germ.) fol. 52 , a. Citharus. Charlet. p. 145. Bellouj Aqnat. p. 145. JAxmvnàn. Jonstoiij Fisc. p. 90. Brit. Zoolog. 3, p. 188, 71. 5. Limande, FaUnont-Bomare , Dictionnaire d'histoire naturelle^ 022 HISTOIRE NATURELLE. l'année oij il est le plus agréable au goût, au moins dans les contrées du nord de l'Europe, est la fin de riiiveï" ou le commencement du printemps. Il fraie ensuite; et alors sa chair est moins savoureuse et plus 'molle. Elle est cependant, dans les autres saisons, plus ferme que celle de plusieurs pleurpnectesj xi^ais c^mme elle est aussi moins succulente et moins délicate, on la fait sécher sur plusieurs côtes de l'Angleterre et de la Hollande. La limande vit de vers ou d'insectes naarins, fit très- souvent de petits crabes. Son épine dorsale ne comprend qi]e cinquante-une vertèbres. L'ouverture de sa bouche est étroite. Les deux mâ- choires sont d'égale longueur; mais on compte plus de dents à la supérieure qu'à l'inférieure. L'œil supé- rieur est placé au sommet de la tête. On apperçoit au- devant de la nageoire de Fanus, yn piquapt tourné vers la gorge. Le coté droit est jaune ; le gauche blanc; l'iris couleur d'or; et la caudale brune'. Le rhomboïde de Rondelet me paroît être une va- riété de la limande". 6 rayons à 1,^ rrjenitjrape branclvj§](j ^]x ^hnrofxçfitt lipL\î\^def II à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. j5 à la nageoire de la queue. Jloudeletj pre/iiière partie, lir. il , rhdj). 3., LE PLEURONECTE SOLE*. Cè poisson est recherché, même pour les tables les plus somptueuses. Sa chair est si tendre , si qélicate et si agréable au goût, qu'on l'a surnommé la /7e/Y/Aia7 * Pleuronectes solea. Boyglotton , boglosson , boglossa, boglotta, boglossos , et boglottos, par les autiéns aitieitrs grecs. Perdrix de mer, dans plusieurs déparlemens de la France. Liriguato , en Espagne. Sagliola , en Sardaigne. Linguata , en Italie. S foi a , dans les environs de Venise, Dil baluck , en Turquie. Samanikusi , en Arabie. Zange, en Allemagne. See repbiilin , ibiSt. • Tunge , en DaneniaicJc. Hunde liinge, /^/f7. Tunge pledder, ibid. Hav-ager, ibid. Hone, ibid. Tunga sola , en Suède, Tonge , en Norvège. Id. en Hollande. Sol , en Angleterre. Soûl, ibid. Zeetong, par les Hollandais de Surinam, Bot , id. Pleuronectes solea. Limié, édition de Gmelin. Id. Faun. Suecic. 826. Mull. Prodrom. Zoolog. Datiic. p. 4$ , 71. 876. Pleuronectes tunga. Jt. TVgoth. 178. 624 H ï s T O I R E NATURELLE de mer. On le trouve non seulement dans la Baltique e( dans FOcéan atlantique boréal, mais encore dans les environs de Surinam et dans la mer Méditerranée, où l'on en fait particulièrement une pêche abondante auprès d'Orjtana et de Saint- Antioche de Sardaigne. Il paroît que sa grandeur varie suivant les côtes qu'il fréquente,. et vraisemblablement suivant la nourriture qu'il peut avoi^r à sa portée. Qn en prend quelquefois auprès de l'emboucliure de la Seine , qui ont cinq, six Pleuronectes maxillâ superiore longiore , corpore oblongo , squamis ulrinque asperis. JIrtedL , gen. 18, sjn. 82, spec. 60. Pleuronecfe sole. Dauhenton et Haiiy , encyclopédie méthodique^ Id. Bonnaterrej planches de V Encyclopédie méthodique, Eloch, pL 45. Boglossos. Athen. Ub. 7, p. 288. Solea. 0\>id. Halieut. v. 124. Id. Plin. lih. 9, cap. 16, 20. Id. Cuba, Ub. 3, cap. ^^yfol. 90, a. Id. Jov. cap. 26 , p. 98. ^ Id. et buglossus. Gesner^p, 666, 667, 671 , 785, et (germ.) foLS?> , 5, 55, Jnvston, lih. i , tit. 3 , cap. 2 , a. 2 , pinict. 1 , p. 82, Solea. Charlet. p. 1^6. Buglossus. IVottoUy Ub, 8, cap. iG']^ fol. iSo. Sole. Rondelet, part, r , liv. 11 , chap. xo. Buglossus , sive solea. T'Villughbj, p. 100 , tab. F, 7. Buglossa , vel solea. Aldrovand. Ub. 2 , cap. 48 , p. 280, 265. Solea , vel buglossus. Schonev. p. 63. Pleuronectes solea. Briinn. Ichthjol. Massil. p. 84 , n. 47. Cronov. Mus. i , j». 14, n. 87; Zooph. p. 74, n. 25i. Solea squamis minutis. Klein j Miss. pisc. 4, p. 3r , n. i. Bell on, Aquat. p. 147. Solea. Iluysch, Theatr. anim.p, 57, lab. 20 ^Jig. i3. Ihit. Zoolog. 8 , 7>. 190 , ?z. 7. Sole. Valmont- Bomure , Dictionnaire d'histoire naturelle. DES POISSONS. 6'25 on sept décimètres de longueur. Il se nourrit d'œufs ou de très -petits individus de quelques espèces de poissons ; mais lorsqu'il est encore très-jeune , il est la proie des grands crabes, qui le déchirent, le dépècent et le dévorent. On le voit quelquefois entrer dans les rivières. Le citojen Noël de Rouen nous a écrit qu'on a péché ce pleuronecte dans les guideaux de la Seine , auprès de Tamarville; et il ajoute que, pendant l'été , le Hotpeut l'apporter jusque dans le lac de Tôt : mais pendant l'hiver il se tient dans les profondeurs de l'Océan. Il quitte le fond de la mer lorsque la belle saison arrive. Il va chercher alors les endroits voisins des rivages ou des embouchures des fleuves , où les rajons du soleil peuvent parvenir assez facilement pour faciliter l'accroissement de ses œufs et la sortie des fœtus. On le prend de plusieurs manières. On emploie, pourj' parvenir, des hameçons dormans auxquels on attache pour appât, des fragmens de petits poissons» On peut aussi, lorsqu'une lumière très-vive est répan- due dans l'atmosphère, chercher auprès des côtes et des bancs de sable, des fonds unis sur lesquels rien ne dérobe les soles à la vue du pêcheur ; à peine ce dernier en a-t-il découvert une, qu'il lance contre ce pleuronecte un plomb attaché à l'extrémité d'une petite corde, et garni de plusieurs crochets qui, j)é-" nélrant assez avant dans le dos de Taninjal , servent à le retenir et à l'enlever malgré les efforts qu'il fait TOM E IV. 79 6^6 HISTOIRE NATURELLE pour échapper à la mort qui le menace. S'il ii j a même que deux on trois brasses d'eau au-dessus du poisson, on le harponne, pour ainsi dire, par le mojen d'une perche dont le bout est armé de pointes recourbées. Il est aisé de voir que pour avoir recours avec avan- tage à ces deux dernières sortes de péclie , il ne suffit pas que le soleil brille sans nuages; il faut encore que la mer ne soit agitée par aucune vague autour du bateau pêcheur. L'illustre Francklin nous a lait con- noître le procédé employé avec succès, pour mainte- nir pendant long-temps un calme presque parlait à luie certaine distance autour de la barque. Une petite quantité d'huile que l'on répand sur la surface de la mer, et qui surnage autour du bâtiment, rend cette surface unie, presque immobile, et très-propre à laisser parvenir les rajons de la lumière jusqu'au pleuronecte que l'on désire de distinguer. On a d'autant plus de motifs de pêcher la sole , qu'une saveur exquise n'est pas la seule qualité pré- cieuse de la chair de ce poisson. Cette niême chair présente aussi la propriété de pouvoir être gardée pendant plusieurs jours non seulement sans se cor- rompre , mais encore sans cesser d'acquérir un goût plus fin. Voilà pourquoi, tout égal d'ailleurs, les soles de rOcéan sont meilleures à Paris qu'auprès du Havre , et celles de la Méditerranée à Ljon, par exemple, qu'à Toulon ou à Montpellier. Les écailles de la sole sont dures, raboteuses, den- DES POISSONS. 627 Idées , et fortement attachées à la peau , sur le côté gauche, comme sur le côté droit. L'ouverture de la bouche représente un croissant. On voit plusieurs rangs de dents petites et pointues à la mâchoire in- férieure , et des barbillons blancs et très - courts au côté gauche des deux mâchoires. Deux os arrondis et deux os alougés , tous les quatre hérissés de petites dents, sont placés autour du gosier. La ligne latérale est droite. Un piquant assez fort paroît auprès de l'anus, qui est très-près de la gorge. De petites écailles garnissent la base des longues nageoires de l'anus et du dos. Le côté droit est olivâtre; et le gauche plus ou moins blanc. Le canal intestinal offre plusieurs sinuosités ; il u j a point de cœcums auprès du pjlore; la colonne ver- tébrale est composée de quarante-huit vertèbres. D'après une note que le citojen Noël a bien voulu nous faire parvenir, on doit regarder comme une va- riété de la sole , un pleuronecte que l'on pèche auprès de l'embouchure de l'Orne, et que l'on nomme cardine, La tête de cette cardine est beaucoup plus grande et plus alongée que celle de la sole; le côté droit de ce thoracin est d'un fauve roux assez clair; et sa chair est moins recherchée que celle du poisson que nous venons de décrire *. * 6 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte sole. 10 à chaque pectcuale. 7 à chaque thoracine. 17 à la nageoire de la queue. LE PLEURONECTE PLIE*. La plie est bonne à manger; mais, moins agréable au goût, moins tendre et moins délicate que la sole, elle est moins recherchée. Elle habite dans la Bahic^ue, * PJeuronectes platessa. Platesîa, plada , plays , pleis , plaethiz. Plye, dans quelques départemens de la France, Flotant, à Bordeaux, suivant le citoyen Dutrouil, officier de santé. Plaise , en Angleterre. Karkole , en Islande. Hellebult , en Norvège» Sondmeer kong , ibid, Vaar-guld , ibid. Floender slaeter, ibid. Skalla , en Suède. Raedspœtte , en HanemarcTi. Scliickpleder, ibid, • Schuller, ibid. Scliulle , auprès de Hambourg. Platteis , en Allemagne. Pladise, ibid. Scholle , ibid. Id. en Hollande. Corne , au Japon. Jei , ibid. Bot , aux Moluques. Pleuronectes platessa. Linné j édition de Gmelin, Pleuronecte plie. Daubenton et Haiiy, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique^ Bloch, pi. 42. Pleuronectes tuberculis sex. Faun. Suecic, 828» HISTOIRE NATURELLE. 629 dans rOcéan atlantique boréal , et dans plusieurs autres mers. Le côté gauche de ce thoracin est d'un blanc bleuâtre pendant la jeunesse du poisson, et rougeâtre lorsqu'il est plus âgé ; l'ouverture de la bouche petite ) la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, et garnie, comme cette dernière, d'une rangée de dents petites et mousses; le gosier défendu, pour ainsi dire, par deux os très-rudes; la langue lisse 5 le palais dénué de dents; la ligne laté- rale presque droite; la base des nageoires du dos, de l'anus et de la queue , couverte de petites écailles ; l'anale précédée d'un aiguillon assez fort ; la hauteur Mull. Prodrom. Zoolog. Banic. p. 44, n. SyS. It. Wgoili. 17g. Pleuronectes slaetvar, //. Scan, 826. Pleuronectes .... tuberculis sex in dexfra caphis . . . Ariedi , gen, 17 ^ syn, 3o» Plie. Rondelet 3 -part, i , liv. 11, chaj). 6. Passer, vel platessa. Gesnevj p. 664 et 6705 et (g f un.) fol. 62 ^ a, 1(1. Schonei). j). 61. là. TVillughby i p. 96, /. 3. Ici. Raj. p. 3i , n, 3. Passer Isevis. Aldrovand. lib. 2 , cap. YJ tP- ^43. ïd. Jonston, lib. i , tit. 3 , cap. 3 , a. 2 , punct. i , tab, 22 , Jîg. 7 et 9, Id. Charlet- 149. Gronov, mus. i , p. 14 , v. 36 ; ZoopJi. p. 72 , n, 246. Act. Behet. 4, ;d. 262, n. 142. Klein j Miss. pisc. 4, p. 33 , «. 5; et p. 84 , n, 6. Bellcnii Aquat. p. 141. Ruysch, Theatr. anim. p. Sg , 66 , tab. 22 ^ fig. 7 et g. Brii. Zoolog. 3 , p. 186 , n. 3. Plie, Valmont - Boniare 3 Dictionnaire d'histoire naturelle. 6oO HISTOIRE NATURELLE de l'animal pins grande que celle de la sole , k pro- portion de la longueur totale ; l'estomac alongé ; le canal intestinal très-sinueux ; le pylore voisin de deux ou quatre cœcums ou appendices; et l'épine dorsale composée de quarante-trois vertèbres. La plie pèse quelquefois sept ou huit kilogrammes. Plusieurs de ses habitudes, et les diflcrentes manières de la pêcher, ressemblent beaucoup à celles que nous avions décrites en traitant de la sole. Souvent on la sale , ou on la sèche à l'air. On a cru pendant long-temps, sur quelques côtes de France ou d'Angleterre, que la plie étoit engendrée par un petit crustacée nommé c/ie^relte. Le physicien Deslandes chercha, il j a déjà un très-grand nombre d'années , à découvrir l'origine de cette opinion qui maintenant seroit absurde. Il fît plusieurs observations à ce sujet. Il mit des chevrettes dans un vase de trois mètres de circonférence, et rempli d'eau de mer. Au bout de douze ou treize jours, il j apperçut huit ou neuf petites plies, qui grandirent insensiblement; et cette expérience lui réussit toutes les fois qu'il la tenta. Dans le printemps suivant , il plaça dans un vase des plies, et dans un second des plies et des chevrettes. Il paroît que parmi les plies des deux vases, il y avoit des femelles qui pondirent leurs oeufs; et cependant aucun jeune pleuronecte ne parut que dans celui des vaisseaux qui contenoit des chevrettes. Des landes exa- mina alors ces crustacées, et il vit de véritables œufs DES POISSONS. 63 I de plie attaches sous le ventre de ces créibes. Il les ouvrit, et s'apperçut non seulement qu'ils avoient été fécondés, mais encore qu'ils renfermoient des embrjons déjà un peu développés. Il conclut de tout ce qu'il avoit vu, que les œufs des plies ne pouvoient se développer, que couvés, pour ainsi dire, sous le ventre des che- vrettes. Au lieu d'admettre cette opinion que rien ne peut soutenir, ce phjsicien auroit dû peiiser que les plies écloses dans ces vases provenoient d'œufs pondus et fécondés près d'un rivage fréquenté par les che- vrettes y. qui aiment beaucoup à se nourrir du frai des poissons et particulièrement de celui des pleuronectes. Ces œufs enduits d'une humeur très- visqueuse , au moment de leur fécondation, comme ceux de presque tous les habitans des eaux douces ou salées, s'étoient collés facilement contre le ventre des chevrettes qu'il avoit prises pour en faire les sujets de ses expériences. Avant de terminer cet article, nous devons faire remarquer que plusieurs auteurs, et notamment Bel- jon. Rondelet j Gesner et Aldrovande, ont fait repré- senter la plie avec les deux jeux placés sur le côté gauche. Olte faute est vtnue vraisemblablement de ce qu'ils n'ont pas eu le^ soin de diriger leurs artistes, qui auroient dû dessiner le poisson à rebours. Mais, quoi cju'il en soit, il paroît qu'une faute semblable a eu lieu pour plusieuis espèces du genre de la plie; et nous pensons avec Bloch , (pie ce défaut d'attention a dû contribuer à faire compter par les naturalistes 632 HISTOIRE NATURELLE. récens , plus d'espèces de plenronectes , qu'ils n'auroieni; dû en admettre dans leurs catalogues. Le citoj'en Noël de Rouen nous a mandé dans le temps, que l'on connoissoit à Caen, sous le nom de Jranquise , une variété de la plie ow plie franche , qu'on appelle carrelet à Dieppe , ainsi qu'à Fécamp , et qu'il ne faut pas confondre avec notre pleuronecte carrelet Les individus de cette variété remontent jusque dans les guideaux du Tôt, lorsqu'ils sont portés avec vio- lence dans la Seine, par les eaux de la barre située à l'embouchure de cette rivière *. * 6 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte plie. 12 à chaque pectorale. 6 à chaque tlioracine. 19 à la nageoire de la queue. LE PLEURONECTE FLEZ^ LE PLEURONECTE FLYNDRE% LE PLEURONECTE POLE% LE PLEURONECTE LANGUETTES LE PLEURONECTE GLACIAL^ LE PLEURONECTE LIMANDELLES LE PLEU- RONECTE CHINOIS^ LE PLEURONECTE LI- MANDOIDE^ ET LE PLEURONECTE P É- GOUZES Le fiez se rend, au printemps, vers les rivages de la mer et les embouchures des fleuves. Il pénètre même dans les rivières : on le voit remonter très-avant dans ' Pleuronectes flesus. Flinder , en Prusse. Flonder , ibid. Flunder , dans la Livonie. Butte, ibid. Buttes , chez les Lettes. Lestes, ibid. Plehkstes, ibid. Lsest , en Estonie. Karalias , ibid. Flundra, en Suède. Slaettskaeda, ibid. Skey, en Norvège. Sandskraa , ibid. Kola, en Islande, Lura, ibid. 'fOMfc IV. 8© 634 HISTOIRE NATURELLE celles d'Angleterre j et le citojen Noël nons a écrit qu'on le pêchoit souvent dans la Seine , jusqu'auprès de Butte , en Dauemarck. Sandskreble, ibid. FloLinder, et but, en Angleterre. Fluhe , ibid* Bot, en Hollande. Amsterdamse-bot, ihid. Fey bot , ibid. Het-fey, ibid. Pleuronectes flesus. Linné, édition de Gmelin. Pleuronecte fléton. Daubenlon et Ha'ùy, Encyclopédie méthodique.. Id. Bonnaterre y jilanches de V Encyclopédie méthodique. Faim. Suecic. 827. Mus. Ad. Frid. 2 , ;^ 67. Muller, Prodroin. Zoolog. Dan. p. 46 , 71. 874. Jt. Scan. 326. Mlochj pi. 44. {^ronov. Mus. i , ;?. i5 , n, 40 ; Zooph. p. 78 , n% 248. Pleuronectes lineâ latéral! asperâ, Artedi , gen. 17, syn, 3i , spec. Sg, Passer fluviatilis , vulgo flesus. Bellon, Aquat. p. 144. Id. IVillughby,p. 98. Fiez. Rondelet, première partie, lii>. 11 , chap. 9, édition de Lyon, i55B. Passeris tertia species. Gesner, p. 666. Passer niger. Charlet. p. 145. Klein , Miss.pisc. 4 , ;?. 33 , 77. i e/ 4 , tab. 2 , fg. 4. Flounder. Brit. Zoolog. 3, p. 187 , n. 4. Flet , fletelet , et flez. Valmont-Bomare, Dictionnaire d'histoire na- turelle. ^ Pleuronectes platessoïdes. Picot , sur quelques côtes françoises de VOcéan atlantique, Pleuronectes platessoïdes. Linné , édition de Gmelin. O.Fabric.Faun. Groenland, p. 164, n. iig. Pleuronecte flyndre. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métho- dique. DES POISSONS. 635 Tournedos, quelques mjriamètres au-dessus du Pont- de-F Arche , où on le nomme floiidre et Jlondre cVeau ' Pleuronectes cynoglossus. Id. Linné, édition de Gvielin. Gronoi>. Mus. i , p. 14 , n. 89 ; ZoopJi. p. i3 , n. 247. O. Fabric. Faim. Groenland, p. 162, n, 118. Pleuronecte pôle. Bonnaterre j planches de V Encyclopédie méthodique' *< Pleuronectes Jinguatula. J(l. Linné, édition de Gmelin. Pleuronectes... ano ad latus sînistrura , dentibus acutis. Arfedij gen. 17, sjn, 3i- Pleuronecte languette. Daubenton et Haiiy, Encyclopédie méthodique, îd. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. ^ Pleuronectes glacialîs. Td. Linné, édition de Gmelin. Pallas, It. 3 , p. 706 , n. 48. Pleuronecte glacial. Bonnaterre j planchée de l'Encyclopédie mélho^ dique, * Pleuronectes lîmandula. Pleuronecte limandelle. Bonnaterre ^ planches de V Encyclopédie métho- dique. Duhamel, Traité des pêches, 2 , sect. g , p. 269. 1 Pleuronectes sinensîs. * Pleuronectes limandoldes. Rauhe-scholle , par les Allemands. Pleuronectes iimandoïdes. Linné, édition de Gmelin, Plie rude. Bloch, pi. 186. Pleuronecte plie rude. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho- dique. 5 Pleuronectes pegusa. Pleuronecte pégouse. Rondelet , première partie, liv. 11, chap. w^édil. de Lyon, i558. 636 HISTOIRE NATURELLE douce ou de rwière. Les individus de cette espèce que l'on prend dans l'eau douce , ont Ja couleur plus claire et la chair ])lus molle que ceux que l'on trouve dans la nier. On pèche le fiez pendant la belle saison, parce qu'alors il est plus charnu et plus gros. La bonté de sa chair varie d'ailleurs suivant la nourriture qui est à sa portée, et par conséquent suivant le pajs qu'il habite. On prétend qu'aux environs de Memel, sa saveur est plus agréable que dans les autres parties de la Baltique. On peut le transporter facilement dan& des vases et à une distance assez grande de son séjour ordinaire, sans lui faire perdre la vie ; et on a profité de cette facilité , ainsi que de celle avec laquelle il s'accoutume à toute sorte d'eau, pour l'acclimater et le multiplier dans plusieurs étangs de la Frise*. Il ne pèse pas ordinairement plus de trois kilogrammes. Deux petits cœcums sont placés auprès de son pjlore. Sa colonne dorsale comprend trente-cinq vertèbres. Les piquans dont sa surface est hérissée , sont très- petits, mais paroissent crochus, excepté ceux qui gnr- nissent du coté droit la ligne latérale ou la base de la nageoire de l'anus et de celle du dos. Ces derniers sont droits et forment de petits grouppes; on en voit de semblables sur la ligne latérale du côté gauche , et sur le bord gauche de la base des nageoires du dos et de * Voyez le Discours intitulé Des effets de Vart de Vhomms sur la nature âes j)oisso/is^ DES POISSONS. 687 IVinus. Ce coté gauche ou inférieur, et par conséquent presque toujours dérobé à Tinfinence de la lumière , est blanc avec quelques nuages bruns et des taches noi- râtres, vagues, très-peu foncées, très-peu nombreuses, et petites, tandis que le côté droit est d'un brun foncé, relevé par des taches olivâtres, ou d'un verd jaune et noir. Au reste, indépendamment des piquans dont nous venons de parler, les deux côtés du fiez sont couverts d'écaillés minces, alongées , fortement attachées à la ])eau , et très-difficiles h voir. La mâchoire inférieure dépasse celle d'en-liaut^ la langue est courte et étroite ; deux os ronds et rudes sont situés auprès du gosier. La ligne latérale se courbe vers le bas , après s'être avancée vers la nageoire de la queue, jusqu'au-delà de la pectorale. Un aiguillon assez fort paroît au-devant de la nageoire de l'anus. La Baltique n'est pas la seule mer où se plaise le fiez : il est aussi très-répandu dans l'Océan atlantique boréal, ainsi que le fijndre, qui fréquente particuliè- rement les embouchures des rivières du Groenland. Ce dernier poisson est un des pîeuronectes les moins grands et les moins agréables au goût. Il ne parvient ordinairement qu'à la longueur de trois décimètres; et on ne le mange le plus souvent que séché. Il se plaît sur les fonds sablonneux , où il se nourrit de vers marins et de petits poissons, et où il dépose ses œufs vers le commencement de Tété. Sa forme générale est un peu semblable à celle d'une navette. Le côté gauche 638 HISTOIRE NATURELLE est blanc et doux au toucher, ainsi que la tê(e et la langue. Six tubercules garnis de petites dents entou- rent le gosier. Les pectorales sont courtes. Le lîjndre est fréquemment tourmenté par des gordlus, ou par d'autres vers intestinaux. Le pôle habite dans la partie de l'Océan atlantique qui baigne la Belgique, et dans celle qui avoisine le Groenland. On le trouve pendant l'hiver dans les en- foncemens littoraux dont les eaux sont profondes. Sa ligne latérale est droite; sa dorsale s'étend depuis les jeux jusqu'à la nageoire de la queue. Son côté gauche est blanc. 11 a beaucoup de rapports avec le flétan, mais sa chair est plus délicate; et il n'a communément que six ou sept décimètres de longueur. Les mers de l'Europe sont la patrie du pleuronecte languette ; et l'Océan glacial arctique est celle du pleuronecte glacial, dont le nom indique le séjour, et qui en fréquente les côtes sablonneuses. Les jeux de la limandelle sont ovales et très-rap- prochés; sa ligne latérale est d'abord courbée et ensuite droite; son côté gauche est blanc; ses pectorales et ses thoracines sont jaunes. Elle est quelquefois longue d'un demi-mètre. Le pleuronecte chinois est encore inconnu des natu- ralistes. Nous en avons trouvé une image très-bien faite parmi les peintures chinoises que la Hollande a cédées à la France , avec plusieurs belles collections d'histoire naturelle; et nous lui avons donné un nom j"/. i4^'r^e ^^i'f- ErnûJviim: r/fir,or/erofi,}/e DES POISSONS. 639 spécifique qui indique le paj'S où il a été oî^servé et peiut avec beaucoup de soin. Trois ou quatre pièces composent chaque opercule. La hauteur de l'animal surpasse la moitié de sa longueur totale. Des taches brunes, irrégulières, assez grandes et nuageuses , sont répandues sur le côté droit, et varient le fond qui lait ressortir des points noirs arrangés en quinconce. Le coté gauche est d'un blanc rose; et l'iris est un peu doré. On pêche dans l'Océan atlantique septentrional , et particuh'èrement aux environs de Heiligeland, le pleu- ronecte auquel nous conservons le nom de lunaiiddide. Ce thoracin habite sur les sables du fond de la mer; il vit de jeunes crabes; il se prend à l'hameçon; sa chair est blanche et d'un bon goût; il a deux laites ou deux ovaires; son foie n'est pas divisé en lobes; deux ou trois ou quatre cœcums sont placés auprès du pjlore; plusieurs rangées de dents pointues arment chaque mâchoire; deux os rudes sont voisins du go- sier; la langue et le palais sont lisses; les deux ouver- tures des narines paroissent dans une sorte de petite fossette; des écailles send^labîes à celles du dos revê- tent la tête et les opercules ; le coté gauche est blanc. La pégouze vit dans la Méditerranée, où on lui a donné , suivant Rondelet , le nom qu'elle porte, parce que ses écailles sont adhérentes à la peau comme de la poix , et ne peuvent être détachées facilement tju'a- près avoir été trempées dans de l'eau chaude. Ou l'a 640 HISTOIRE NATURELLE. prise aussi dans les environs de Caen, selon le citoyen Noël'; mais elle y est très- rare. Les belles taches de son côté droit sont placées sur un fond d'un roux sale, et souvent entourées d'une bordure très-foncée*. ' Note manuscrite communiquée par le citoyen Noël de Rouen. * 6 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte fiez. 12 à chaque pectorale. 6 à chaque ihoracine. 16 à la nageoire de la queue. 8 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte flyndre. 12 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. iB à la caudalew 7 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte poie. 14 à chaque pectorale. 6 à chaque thoracine. 17 à la nageoire de la queue. g rayons à chaque pectorale du pleuronecte languette. n à chaque thoracine. ig à la caudale. g rayons à chaque pectorale du pleuronecte limandelle. (f à chaque thoracine. ly à la nageoire de la queue. II rayons à chaque pectorale du pleuronecte linaandoïde, 6 à chaque thoracine. î5 à la caudale. LE PLEURONECTE ŒILLÉ', E T LE PLEURONECTE TRICHODACTYLE/. C^s deux espèces ont beaucoup de ressemblance avec les achires. Elles s'en rapprochent par le petit nombre de rajons que Ton trouve dans leurs pectorales, et par la j)eh*tesse de ces nageoires. La première a la dorsale comme plissée , et vit à Surinam. La seconde a le côté gauche blanchâtre ; de très-grands rapports avec la soie; la ligne latérale droite; les dents si me- nues, qu'on a de la peine à les distinguer; la pectorale gauche si réduite dans ses dimensions , qu'elle ne montre ordinairement qu'un rajon ; et une longueur ' Plenronecles ocellatus. Ici. ] inné, édition de G me lin. Mus. Ad. Frid. z , p. 68. Pleiironecte argus. Daubenton et Haiiy y Encycl.ojiédie méthodique, ïd. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méihodique. ' Pleuronectes tricliodactylus. Id. J-inné, édition de Chnelin. Pleiironecte mancliot. Daubenton et Haiiy, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Pieuionectes pinuis lateialibus vix conspicuis. Artedij gen. iS , spec, ■61 , syr/. 33. TOME IV. 81 642 HISTOIRE NATURELLE. totale presque toujours au-dessous d'un décimèfre. On pèche le tricbodactjle ' dans les eaux d'Amboine '. ' Le mot grec et composé irichodacfyle désigne l'exiguilé et la forme des doigts ou des rayons de chaque pectorale, qui sont déliés comme des fîlamens. ' 6 rayons à chaque thoracine du pleuronecte ceillé. 14 à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte trlcliodactyle. 5 à cliaque tlioracine. 16 à la caudale. LE PLEURONECTE ZÈBRE', LE PLEURONECTE PLAGIEUSE\ ET LE PLEURONECTE AR CENTEX La forme pointue de la caudale, et la réunion de cette nageoire avec celles du dos et de Fanus, donnent une conformation générale assez remarquable aux trois poissons qui composent le troisième sous-genre des pleuronectes. Le premier de ces trois , celui qui a reçu le nom de zèbre, et qui est originaire des Indes orientales, présente d'ailleurs une mâchoire inférieure moins avancée que celle d'en-hautj des dents menues ' Pleuronectes zébra. Die bandirte zunge, -par les Allemands. Pleuronectes zébra. Linné, édition de Gmelin. Zèbre de mer. Bloc h ^ pi. 187. Pleiironecte zèbre de mer. Bonnaterrej planches de l'Encyclopédie méthodique. * Pleuronectes plagiusa. Id. I inné , édition de Gmelin. Pleuronecte plngieuse. Daubenton et Tlaiiy, Encyclopédie méthodique» Id. Eonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique. 3 pleuronectes argenîeus. Pleuronecte argentée. Eonnaterre, planches de l'Encj clopédie métho- dique. Pciip. Gazophyl. n. 10, tab. 26, 644 HISTOIRE Iv-ATURELLE. et pointues , placées le long de chaque mâchoire ; des jeux très-petits et inégaux ; un seul orifice à chaque narine ; des écailles dentelées et très-rudes au toucher; un anus situé au-dessous des pectorales. Le pleuronecte plagieuse a été observé dans les eaux, de la Caroline , par le docteur Garden. L'argenté a le côté gauche d'une couleur brune et terne, pendant que son côté droit resplendit de l'éclat de l'argent ; on le trouve dans la mer des Indes *. * 4 rayons à chaque pectorale du pleuronecte zèbre. 6 à chaque thoracine. lo à la Gaudalco LE PLEURONECTE TURBOT*. Ce poisson est très-recherché, et doit l'être. Il réunit, en effet , la grandeur à un goût ex(juis , ainsi qu'à une chair ferme ; et voilà pourquoi on Ta nommé faisan * Pleuronectes turbot. Faisan d'eau. Bertonneau , sur quelques côtes du nord-ouest de la Francs, Breet , en Angleterre. Tarboth , en Hollande. Oigvar , en Danemarch. Tonne , ibid. Steenbut , ibid. Vrang flonder, en 'Norvège. Skrabe flynder, ibid. Butta, en Suède. Botte , en Prusse, Stein botte, ibid, Stein butt , dans plusieurs contrées de V Allemagne. Rhombo , en Italie. Rombi aspri , en Sardaigne. Rhomb , dans plusieurs départeniens méridionaux de France.. Pleuronecles maximus. Linné, édition de Gmelin. Pleuronectes corpore aspero. Faun. Suecic. 298 et SzS. Id. Mus. Ad. Frid. 2 , ;p. 69 *. Id. Artedi, gen. 18, syn. 82. Rhombus maximus asper, non squamosus. Tfillughbjjp. 98, tah, F. 8-, fig.'^;etp.(^^,tab.F.2. Raj. p. 3i y n. i ; et p. 82 , n. 6. Pleuronecte turbot. Bloch, pi. 49. Id- Baubenton et Haiiy , Encyclopédie méthodique. Id. Bonnaterre i planches de V Encyclopédie méthodique.. 646 HISTOIRE NATURELLE cCeaii, ou faisan de mer, pendant qu'on a donné à la sole le nom de perdrix marine. Le turbot habite non seule- ment dans la mer du Nord et dans la Balti(|ue , mais encore dans la Méditerranée. Rondelet dit avoir vu dans cette dernière mer un individu de cette espèce qui avoit cin(j coudées de long, (juatre coudées de large et un /7/W d'épaisseur. Des turbots de cette taille sont très-rares : mais on en prend quelquefois sur les cotes de France ou d'Angleterre , (jui pèsent de dix à quinze kilogrammes; et le cifojen Noël a bien voulu jîous écrire que, vers la fin de germinal de l'an 9, on avoit "vendu dans le marché de Rouen un turbot du poids de plus de treize kilogrammes. Le j)leuronecte que nous décrivons est très-goulu ; sa voracité le porte souvent à se tenir auprès de l'em- MuUer , Prodrom Zoolog. Dudic. p. 46 , //. 879. Brunn. Fisc. Mas s il. p. 35, 7t. 49. //. Go/I. 178. Gronov. Mus. 2 , p. 10, «. iSg; Zooph. p. 74,". 254. Klein, A'^iss. pisc. 4, ;o. 84, n. i , et p. 35 , /;. 2, fab. 8, j%-. i , z'j el iah. 9, fig. I. Turbot }^\^\\diX\i. Rondelet , première partie, liv. 11, ehap. l. Gesuer, Aqiiat. p. 66r , 670 ; Icou. anini. p. CjS', Thierb. p. 5o, b. Aldrovand. Pisc. p. 248. Rhonibus aculeatus. Jonslon, Pisc. p. 89 , tab. 20, fig. i5; et p. Cj<^^ tah. 22,/^. 12. Rlionibus. Plin. Hist. mundi, lib. 9, cap. i5 , 20 , 42. Id. Bel/.nn, Jqiiat. p. i3g. Turbot. Bril. Zoolog. 3, p. 192, ;;. g. ■ Tuibot iliombe. Vulmont-Bomare , Dictionnaire d'histoire naturelle. Rhonibus. P. Aytedi^ Sjnonymia piscinnij auctore J. G. Sch/ieider, etc, p. 3l. T) p: s POISSON s. 647 boucluire des fleuves, ou de Fentrée des étangs riuf cuminuLiiquent avec la mer, pour trouver un plus grand nombre des jeunes poissons dont il se nourrit, et pour les saisir avec plus de facilité lorsqu'ils pé- nètrent dans ces étangs et dans ces fieuves, ou lors- qu'ils en sortent pour revenir dans la mer. Qnoicpie très-grand, il ne se contente pas d'emplojer sa fotce contre sa proie : il a recours à la ruse. Il se précipite au fond de l'océan ou des raéditerranées , applique son large corps contre le sable , se couvre en partie de limon, trouble l'eau autour de lui, et se tenant en embuscade au milieu de cette eau agitée, vaseuse et ])eu transparente, trompe ses victimes, et les dévore. Au reste, les turbots sont très-difficiles dans le choix de leur nourriture; ils ne touchent guère qu'à des poissons vivans ou très-frais. Aussi, au lieu de garnir uniquement de morceaux de gades, ou de cînpées, et particulièrement de harengs, les hameçons avec les- quels on veut prendre ces pleuronectes , les Anglois ont -ils imaginé d'emplojer pour appât, de petits poissons encore en vie , et sur-tout de jeunes pétro- mjzons pricka, qu'ils ont achetés de pêcheurs hollan- dois. On prétend même que les turbots ne sont point attirés par des amorces auxcpielles d'autres poissons ont mordu. Quoi qu'il en soit, ils sont très-abondans sur les côtes de Suède, d'Angleterre et de France. On en trouve notamment un très -grand nombre entre Ronfleur et l'embouchure de l'Orne, où on pèche ceux 648 HISTOIRE NATURELLE. que Ton vend dans les marchés du Havre , de Rouen et de Paris. Les pêcheurs d'Angleterre, suivant le naturaliste Bloch , vont à la recherche des turbots, dans des ca- nots qui portent trois hommes. Chacun d'eux a trois cordes ou lignes de trois milles angîois de longvieur; on attache à chaque corde , de deux mètres en deux jnètres , un crochet retenu par Viwç: ficeile de crin j des plombs maintiennent les b'gnes dans le fond de la mer; des morceaux de liège en indi(juent la place; et on se règle sur les marées pour jeter ou relever les cordes. La forme générale du turbot est un losange; et c'est de celte figure (pi'est venu le nom de rhonibe, que tant d'auteurs anciens et modernes lui ont donné. La mâ- choire inférieure, plus avancée que la supérieure, est garnie, comme cette dernière, de plusieurs rangées de petites dents. La ligne latérale descend pour se courber autour de la pectorale, et tend ensuite direc- tement vers la nageoire de la queue , sans présenter aucun tubercule. Les nageoires sont jaunâtres avec i]ç^ taches et des points bruns; le côté gauche est marbré de brun et de jaune ; le coté droit, qui est l'inférieur, est blanc avec dçs taches brunes. Les tubercules osseux de la femelle sont moins nombreux que ceux du mâle *, * 7 rayons à la membrane branchiale du plt luonecJe turbot. 10 à chaque pectorale. 6 à cliaque thoracine. 16 à la nageoire de la crueue. LE PLEURONECTE CARRELET*. Le carrelet est très- commun. On le trouve dans rOcéan atlantique boréal, ainsi que dans la Méditer- ranée. Il se plaît particulièrement dans cette dernière * Pleurontctes rhombus. Barbue, dans plusieurs départemens de France. Rhomboïde, ibid. Rhombo, en Italie» Scatto , auprès de Venise. Soagia , ibid. Glatlbutt, en Allemagne. Winckelbiitt , ibid. Elb butt , à Hambourg. Slaetwar, en Daneniarck. Plgghuavs , en Suède. Sand-flynder, en Norvège. Pearl , à Londres, Liig-aleaf , û?ci7zs le comté de Cornouailles. Griet, en Hollande. Pleuronectes rhombus. Linné, édition de Gmelin, Pleurontctes corpore glabre. Mus. Ad. Frid. 2 , p. 6g *. Id. Ailedi , gen. 18, syn. 3i. Pleuronecte carrelet* Daubenton et Haiiy, Encyclopédie méthodique, Id. Bonnalerre j planches de V Encyclopédie méthodique, Bloch, pL 43. FP'^illughby , p. 96. Raj. p. 82, n. 7. Miille'-j Prodrnm. Zoolog. Danic, p. 45, n. 878. Brnnnich, Pisc. Mussil. p. 35 , n. 48. Pleuronectes piggvarf. //. f^'goih. 178. Pleuronectes arenarius. Strom. Sondm. T O M E 1 V. 83 65o HISTOIRE NATURELLE mer, auprès des côles de la Sardaigne. Il pénètre queiquefbis dans les fleuves; il entre notamment dans l'Elbe; et le citoyen Noël a appris d'un pécheur, qu'on avoit pris un individu de cette espèce dans la Seine , auprès de Quevillj, a une petite distance de Rouen. On ne doit donc pas être étonné qu'on ait vu des em- preintes ou des dépouilles de cet osseux dans la car- rière d'Œningen, auprès du Rhin et du lac de Cons- tance *. Ce thoracin et le turbot sont les pleuronectes qui présentent le plus de largeur ou plutôt de hauteur. Ils l'emportent même sur le fiez par la grandeur rela- tive de cette dimension; mais ils sont bien éloignés d'atteindre h la longuevir de ce fiez. On ne doit donc donner aucune confiance h ce qu'on a écrit d'un car- relet pris sous Domitien, et qui auroit été d'une lon- gueur si démesurée, qu'elle auroit égalé vingt-deux ou vingt-trois mètres. Le pleuronecte dont nous nous occupons, a l'œso- Gronov. Mus. i , p. 25, n. 48 ; Zooph. p. 74, n. 253. Turbot sans piquans. Rondelet 3 première partie^ liv. 11 , chap. 2, GesiicTj Aqual. p. 863. Aldrovand. Fisc. p. 249. Jonston, Fisc. p. 9g, /. 22 ^ fig. î3. Rhombus alter gallicus. Beliorij Aqiiat. p. 141. Brit. Zoolog. 3 , p. 196, n. 10. Pétri Arteii Syn, piaciumy anctore J. G. Schneider , etc. p. 3i , n. B, * Voyez notre Discours sur la durée des espèces, et le Voyage dans les Jlpes, d'Horace-Bénédict de Saussure. DES POISSONS. 65i pliage large, la meaibrane de l'estomac épaisse, et deux cœcums (3LI appendices auprès du pjlore. Oii doit remarcpier d'ailleurs sa mâchoire inférieure uii peu plus avancée que la supérieure, les différentes rangées de dents petites, inégales et pointues, qui arment les deux mâchoires, la saillie arrondie de la partie postérieure de chacjue opercule, et la couleur blanche du côté droit de l'animal*. * 6 rayons à la membrane branchiale du pleuronecte carrelet. 12 à chaque peclorale. 6 à chaque thoracine. i6 à la caudale. LE PLEURONECTE TARGELR', LE PLEURONECTE DENTÉ% LE PLEURONECTE MOINEAU % LE PLEURO- NECTE PAPILLEUX*, LE PLEURONECTE ARGUS^ LE PLEURONECTE JAPONOIS^ LE PLEURONECTE CALIMANDE^ LE PLEU- RONECTE GR ANDES-ÉCAILLES«, et LE PLEURONECTE COMMERSON NIEN '. Lorsqu'on aura jeté les jeux sur le tableau géné- rique des pleuronectes , on complétera facilement l'idée générale des neuf espèces dont nous faisons ' Pleuronectes punctatus. Kollibutt, en Allewagne. Raett butt , en Danemarch WhifF, en Angleterre. Pleuronectes punctatus. Linné, édition de Gmelin. Pleuronecte targeur. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie rnétJio- dique. Bloch, pi. 189. Passer alter, cute dura et asperâ , etc. Klein, Miss.pisc. 4, p. 84 , n. 9. Brit. Zoolog. 3, /7. 186, 77. 2. Raj. Fisc. p. i63 , n. 2 , tab. i , fig. 2. 2 Pleuronectes deniatus. Id. Linné, édition de Gmelin. Pleuronecte plaise. Da.ubenton et Ha'ùy, 'Encyclopédie métliodique. Id. Bonnaterre, planches de V Encyclopédie méthodique. HISTOIRE NATURELLE. 653 mention dans cet article, en réunissant dans sa pensée les détails suivans. Le targeur montre de petites écailles sur sa tête et ^ Pleuronectes passer. Passere , en Sardais^ne. StrufF butt , à Hambourg. Verkehrlher elbutt. Theerbott , à Dantzig. Stachelbutt , en Livonie. Ahte, chez les Lettes. Grabbe , ibld. Pleuronectes passer. Linné, édition de Gmelin. Pleuronecte moineau. Baubenton et Haiiy , Encyclopédie méthodique, Id. Bonnalerre, planches de l'Encyclopédie méthodique. Bloch, pi. 5o. Gronov. Zooph. p. yS, n. 248. Klein j Miss. pisAV0N1EN {Achirus jia\^onijiu^.) '■ CARACTERES. Des barbillons aux mâchoires ; le corps et la queue alongéS; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; un grand nombre de taches blanches et circulaires. Soixante-douze rayons à la nageoire du dos; cinquante-cinq à celle de l'anus; la cau- dale arrondie; la ligne latérale très-droite; la mâciibire supérieure plus avancée que celle de dessous; le côté droit brun', avec des taclies et des raies tortueuses d'un blanc de lait. {Cinquante-sept rayons à la nageoire du dos; cinquante à l'anale; la caudale arrondie;, la mâchoire supérieure plus avancée que HISTOIRE N A T U R E L L K. 659 ESPECES. 3. L'achire pavonien. {^Achnrii'i pavoninus.) L'achire fascé. ( Achiriis fascialus. ) CARACTERES. l'inférieure ; la ligne latérale droite ; la base des nageoires de l'anus et du dos , garnie de petites écailles ; des taches irré- gulières, blanchâtres, et chargées chacune d'une tache brune. Cinquante-trois rayons à la nageoire dor- sale; quarante-cinq à celle de l'anus; la caudale arrondie; des barbillons au côté gauche de la mâchoire supérieure ; les écailles ciliées ; sept ou huit bandes trans- versales et noires. SECOND SOU S-G E N R E. JLes deux yeux à gauche; la cauù laie pointue et réunie avec les nazeoii es de l'anus et du dos. ESPÈCES. 5. L'achire deux-lignes. {Achinis bitineatus.) 6. L' A C H I R E ORNÉ. [Achirus ornatus.) CARACTÈRES. Cent soixante- quatorze rayons aux nageoires du dos, de la queue et de l'anus , considé- rées comme ne Ibrmant qu'une seule na- geoire ; le corps et la queue alongés ; deux lignes latérales sur chaque côté du pois- son ; le côté gauche d'un brun jaunâtre; le côté opposé d'un blanc rougeâtre. Quatre-vingt-quinze rayons depuis le com- mencement de la dorsale jusqu'à l'extré- mité de la nageoire de la queue; quatre- vingt-deux rayons depuis le commence- ment de l'anale jusqu'au bout de la cau- dale ; une seule ligne latérale sur chaque côté ; les écailles petites , arrondies et den- telées ; huit ou neuf bandes transversales et foncées. L'ACHIRE BARBU', L'ACHIRE MARBRÉ^ ET L'ACHIRE PAVONIEN». Les achires "" ne diffèrent des pleuronectcs que parce qu'ils sont entièrement privés de bras et de mains , ou, ce qui est la même chose , de nageoires pectorales. Leurs habitudes sont cependant semblables à celles des pleuronectes, dont les pectorales sont trop petites, et placées trop désavantageusement pour influer d'une manière sensible sur leurs mouvemens et leurs évo- lutions. On ignore dans quelle mer habite le barbu. Le marbré est beau à voir. On le pêche dans la partie de l'Océan qui arrose l'isle de France. Le goût de sa chair j est excellent , et il j a été observé cti ' Achirus barbatiis. Groiiov. Zooph. n. 255. Pleuronecte barbue. Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique^ " Achirus marmoratus. PleurorK ctes oculis à dextra , corpore brunneo , giittis lacteis, aliis clrcumsciiptis, aliis diffliientibus , variegato , pinnis omnibus exalbidie nigro piinctatis. Commersouj manuscrits déjà cités. ^ Achirus pavoninus, *> Acheires, en grec , signifie manclioi , qui manque de mains. HISTOIRE NATURELLE. 66 I 1769 par Commerson. Les naturalistes ne eonnoissent pas encore ce poisson. Ses nageoires, d'un blanc mêlé de gris et de bleu , sont parsemées de points noirs. On ne voit que difficilement ses écailles. La dorsale s'étend depuis le bout du museau jusqu'à la nageoire de la queue. Commerson a fait une remarque curieuse sur cet achire. Il a vu le long de la base des nageoires du dos et de l'anus , autant de pores que de rajons ; et lorsqu'on pressoit les environs de ces petits orifices , il en sortoit une mucosité laiteuse. Nous avons trouvé un individu de cette espèce dans la collection de Hollande , cédée à la France. Nous avons vu dans la même collection un individu d'une autre espèce d'achire encore inconnue des natu- ralistes , et à laquelle nous avons donné le nom de jyavoiùen, à cause des taches un peu semblables à des yeux de paon, dont elle est couverte. La dorsale de cet achire pavonien règne depuis le dessus du museau jusqu'à la caudale , dont cependant elle est très-distincte, ainsi que la nageoire de l'anus*» 5 ou 6 rayons à la membrane branchiale de l'achire marbré» 5 rayons à chaque thoracine. 18 à la nageoire de la queue. 6 rayons à chaque thoracine de l'achire pavonien, 17 à la caudale. L'ACHIRE FASCÉ Cet achire a été péché dans les eaux de rAmérique septentrionale ; son côté droit est bnm ; son côté gauche blanchâtre % ' AckiriJS fasciatus, Pleuronectes lineatus. linné, édition de Gmelin. Pleuronectcs achirus. Linné j Syst. naturce X, i , p. 268, n. r , 3. Pleuronecte achire. Daubenton et Hauy , 'Encyclopédie méthodique. Grand'. Mus. i , n. 42. Pleuronectes fuscus... lineîs septem nigris , etc. Bro-wn. Jam. 445. Sloane, Jam. 2 , p. 77, /. 246 , fig. 2. Passer lineîs transversis. Raj. pisc. iSj. ^^ 4 ou 5 rayons à chaque thoracine de l'achire fascé. î6 rayons à la nageoire de la que«e. L'ACHIRE DEUX-LIGNES\ Ë T L'ACHIRE ORNÉ\ ^ Le premier de ces deux achires habite dans les eaux de la Chine et dans celles des Indes orientales. Il se nourrit de petits crabes et d'animaux à coquille. Son foie n'a qu'un seul lobe. La membrane de son estomac est mince. Le canal intestinal se recourbe plusieurs fois. Les deux mâchoires sont garnies de dents courtes et obtuses. Chaque narine a deux orifices, dont l'un est en forme de tube. Une seule plaque compose chaque opercule. Les écailles qui recouvrent la tète , le corps et la queue , sont petites , presque rondes et dentelées. Les deux lignes latérales que l'on voit sur chaque côté de l'animal, sont droites et presque paral- lèles. Une couleur brune mêlée de gris ou de verdâtre distingue les nageoires. ' Acliirus billneatus. Pleuronectes billneatus. hinné, édition de Gmelin. Bloch,pL j88. Pleiironecte , sole à deux lignes. Bonnalerre, -planches de VEncyclopé- die méthodique. ' A^hirus ornât us. 664 HISTOIRE NATURELLE. Personne n'a encore publié la description de l'orné. Nous avons vu un individu de cette dernière espèce dans la collection hollandoise donnée à la France. La ligne latérale se relève au-delà de l'opercule , pour suivre à peu près la direction du dos *. 4 rayons à la membrane branchiale de l'achire deux-lignes. 4 à chaçfue thoracine. ADDITIONS AUX ARTICLES DE PLUSIEURS GENRES DE POISSONS CAR- TILAGINEUX ET DE POISSONS OSSEUX. SECOND SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES PÉTROMYZONS. ESPÈCES. CARACTÈRES. Les dents jaunes et placées très-avant dans la bouche ; la mâchoire inférieure garnie de dix dents pointues , très-voisines l'une de l'autre, et arrangées sur une ligne 7. L E P É T R O A^Y Z O N I ^^^^^.^^ . ^'autres dents cartilagineuses, et ARGENTE. \ placées des deux côtés d'une plaque éga- {Pe.^ro7njzon aro^cuîeus.) j j^^^^^^ cartilagineuse ; la tête alon^ée; la ligne latérale très-visible; la dorsale très- échancrée en demi- cercle ; la caudale lan- céolée ; la couleur argentée. Le diamètre longitudinal de l'ouverture de la bouche, plus long que le plus grand diamètre transversal du corps ; l'ensemble Le pÉTROMYZON ] du corps et delà queue pi esque conique; SEPTŒUIL. / la dorsale très - peu découpée, et trcs- (Pelroinyzoïi sepiœiiil.) \ arrondie dans ses deux parties ; la caudale spatuléc ; la partie supérieure de l'animal d'un il ris plombé, et l'intérieure d'un blanc jauniltre. TOME IV. t'^4 666 HISTOIRE ESPÈCES. NATURELLE CARACTÈRES. L'ouverture de la bouche très-petite j l'en- semble du corps et de la queue presque cylindrique jusqu'à une petite distance de 9. Le pÉTROM"yzoN noir. {^Petioinyzoji niger.) trè$ - arrondies ; chacune de ces parties presque aussi courte que la caudale ; cette dernière nageoire spatulée ; la partie su- périeure du poisson , d'un beau noir ; les côtés et la partie inférieure d'un blanc d'argent très-éclatant. ToT^i^ J'/.jS.T'a^e é't J. DES POISSONS. 667 LE PÉTROMYZON ARGENTÉ', LE PÉTROMYZON SEPTŒUIL% ET LE PETROMYZON NOIR'. L;E cloctenr Bloch avoit reçu de Tranquebar deux individus du pétromjzon argenté , dont les jeux sout très-grands, les tégumens extérieurs très -minces , et les rayons des nageoires si déliés qu'on ne peut en savoir Je nombre. L'anus est deux fois plus éloigné de la tète que de la caudale. Le septœuil et le uoir se trouvent particulière- ment dans les eaux de la Seine, dans TEpte et dans l'Audelle. C'est principalement auprès du Pont-de- l'Arche qu'on en fait une pèche abondante. Nous les ' Petromyzon argenteus. Bloch, pi. 4i5,y?^. 2. * Petromyzon septœuil. Grosse septœuille. Nc'él, notes manuscrites. ' Petromyzon niger. Pelite septœuille. Ici. ibid. Cousue , sur les bords de la rivière de Cailly , qui se jette dans la Seine j au-dessous de B-ouen. Étreteur, sur le? bords de la Rillcj guipasse à Font-Audemer. 668 HISTOIRE NATURELLE. faisons coiinoître d'après les notes que le citojen Noël de Rouen a bien voulu nous adresser. On les j nomme grosse to et petite septœuiUe. Mais les principes de nomen- clature que nous devons suivre, ne nous ont pas per- mis d'admettre ces deux dénominations. La chair du péfromjzon septœuil est plus molle et d'un goût moins agréable que celle du noir. On prenoit autrefois dans l'Eure, auprès de Louviers , de ces noirs ou petits septœiiils qui étoient d'une couleur plus foncée , plus courts, plus gras, plus recherchés, et vendus plus cher que ceux de la Seine. SECOND SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES RAIES. PREMIER SOUS-GENRE. Les dents aiguës^ des aiguillons sur Je corps ou sur la queue. ESPÈCES. La raie museau-pointu. {Raja rostratu.) La raie coucou. {Raja cuciilus.) CARACTÈRES. Le museau pointu ; Je dessus du museau et du corps, très-lisse j tiois rangs de piquans sur la queue; deux nageoires dorsales, petites et arrondies, auprès de l'extrémité de la queue; point de nageoire caudale. La tête courte et petite; le dessus du mu- seau et du corps dénué de piquans ; la partie antérieure du corps élevée; un ou plusieurs aiguillons dentelés, longs et forts, à la queue, qui est très-déliée. TROISIEME SOUS-GENRE. Les dents obtuses ; des aiguillons sur le la lions sur le corps ou sur cpicuc. ESPÈCES. CARACTÈRES. jy. La R \i E N ÈGRE. (Le museau pointu; l'ensemble du corps et {Raja iiigra.) rL.e museau pouuu ; i enst l de la queue , formant ui un losano;e ; un ang 67 O HISTOIRE ESPÈCES. NATURELLE 17. La raie nègre. [Raja nigra.) CARACTERES. de piquans , étendu depuis la partie anté- rieure du dos jusqu'au bout de la queue; une autre rangée de piquans ordinaire- ment plus sépales les uns des autres, sur chaque côté de la queue , qui est très- dé- liée; toute la partie supérieure du poisson, d'un noir plus ou moins foncé. Espèces dont la forme des dents Jiest pas encore connue, et qui ont des aiguillons. ESPÈCES. 25. La raie mosaïque. {Raja -picUi.) 26. La raie ONDULEE. [Raja u II du lu ta.) CARACTÈRES. Le museau un peu avancé; un rang d'ai- guillons étendu depuis la nuque jusqu'à l'extrémité de la queue; deux ou trois piquans au-devant de chaque œil; un ou deux piquans derrière chaque évent; une série longitudinale de cinq ou six piquans, de chaque côté de l'origine de la queue; la couleur jaunâtre; des taclies blanches, petites et arrondies; plusieurs séries dou- bles , tortineuses , et placées syramétri- ^ quement , de points blancs ou blanchâtres. Le nniseau un peu pointu ; une rangée de piquans étendue depuis la léle jusque vers l'extrémité de la queue} deux aiguillons au-devant ^*t derrière chaque œil ; un ai- guillon situé auprès de la léte , et de cliaque côté de la rangée de piquans qui règne sur le dos; un grand nombre de raies sinueuses, et dont plusieurs se réu- nissent les unes aux autres. DES POISSONS. 67 Espèces dont la forma des dents nest pas encore connue, et cjui n'ont pas d'aiguillons. ESPECES. 28. La RAIE APTÉRONOTE. {Raja apteroiwta.) 32. La raie frangée. {Raja fimbriata.) CARACTÈRES. Le museau pointu et trës-avancé ; point de nageoire dorsale ; un sillon longitudinal au-devant des yeux ; un sillon presque semblable entre les deux évents ; la cou- leur rousse. 'Deux grands appendices sur le devant de la tête ; la tête , le corps et les pectorales formant ensemble un losange presque par- fait; les deux côtés de la queue, de la partie postérieure du corps , et de celle des pectorales , garnis de barbillons ou de filamens ; point de nageoire ni de bosse sur le dos. 672 HISTOIRE NATURELLE LA RAIE MUSEAU-POINTU% E T LA RAIE COUCOU % C'est d'après des notes très-bien faites, âes dessins très-exacts, ou des individus bien conservés, envojés par le savant et zélé citojen Noël de Rouen, que nous faisons connoîlre les sept raies dont nous venons de donner le tableau. La raie museau-pointu a beaucoup de rapports avec Toxjrinque ; mais, indépendamment des traits vérita- ])lement distinctifs de ces deux poissons, la première ne parvient guère qu'au poids de deux ou trois kilo- grammes, pendant que l'oxjrinque pèse souvent jus- qu'à douze ou treize rajriagrammes. La couleur de cette même raie à museau pointu est d'un gris léger. J'ai reçu du citojen Noël deux individus de cette espèce, l'un mâle, et l'autre femelle. La femelle dilféroit du mâle par de petits aiguillons qu'elle avoit au-dessous du museau , et à la circonférence du corps. • Raja rostrala. Petite raie à bec. * Raja cuculus. DES POISSONS. 673 La partie supérieure de la raie coucou est bleuâtre, ou d'un brun fauve, et l'inférieure d'un blanc sale. L'ouverture de la bouche est petite; mais les orifices des narines sont grands , et l'animal peut les dilater d'une manière remarquable. On voit dans l'intérieur de la gueule, au-delà des dents de la mâchoire supé- rieure, «ne sorte de cartilage dentelé, placé transver- salement. Les raies coucous sont moins rares vers les côtes de Cherbourg qu'auprès de l'embouchure de la Seine. On en pêche du poids de quinze kilogrammes. Le tissu de leur chair est très-serré. La forme de leurs dents, qui sont aigués , ne permet pas de les confondre avec les raies aigles, ni avec les pastenaques , malgré les grandes ressemblances qui les eu rapprochent. TOME IV.; 85 f)74 HISTOIRE NATURELLE LA RAIE NÈGRE*. On ne voit que rarement cette raie auprès de l'em- bouchure de la Seine. On la prend avec les raies bou- clées, les oxjrhincpies , et d'autres raies j^lus ou moins blanches, dont les nuances font ressortir la couleur noire dont elle est peinte. Ses dents sont mamelon- nées ou aplaties. Le sillon longitudinal de son museau est d'une couleur plus foncée que ses autres parties» Le dessous du poisson est très -blanc et très-doux au toucher; il présente d'ailleurs une teinte bleuâtre vers les nageoires pectorales. Au reste , un pécheur a dit au citojen Noël , qu'il avoit pris des individus de cette espèce noirs par -dessous comme par-dessus. La peau, qui est légèrement chagrinée , est aussi très-épaisse , et s'enlève facilement en entier, après la cuisson de l'ani- mal. La chair est ferme et peu agréable au goût. La raie nègre dont le citojen Noël a eu la bonté de m'en- vojer un dessin que j'ai fait graver, pesoit soixante- cinq hectogrammes, et avoit été péchéepar une barque de Honfleur. * Raja nigra. Raie-rat, par les -pêcheurs des environs de V embouchure de la Seine. 7h/ne  J. I?.^Ij^ Wàyre . 2 J^^IJ^J Moxaii/ae . J J^.^I?: Fraryc DES POISSONS. 675 LA RAIE MOSAÏQUE', E T LA RAIE ONDULÉE \ La distribution remarquable des couleurs dont la mosaïque est ornée, a fait donner à ce poisson le nom que j'ai cru devoir lui conserver. C'est la plus belle des raies : mais vraisemblablement elle n'est pas la meil- leure, puisqu'elle est restée inconnue jusqu'à présent, quoique habitant entre les rivages si fréquentés de la France et de l'Angleterre. Les mâles ont des appen- dices d'une très-grande longueur. La parure de l'ondulée est moins riche que celle de îa mosaïque; mais elle est peut-être plus élégante, tant la couleur grisâtre qu'elle montre se marie agréa- blement avec les teintes grises et douces des bande- lettes qui serpentent ou plutôt ondulent sur sa surface supérieure. ^ Raja mosaica. ' Raja imdulata. 676 HISTOIRE NATURELLE LA RAIE APTÉRONOTE Les nageoires pectorales de cette raie sont très- grandes relativement aux autres parties de l'animal. Si l'on retranchoit ces nageoires, la tête et le corps de l'aptéronote ressembleroient à deux ovales irréguliers et presque égaux , placés au-devant l'un de l'autre. Cette forme se fait même appercevoir malgré la pré- sence de ces ])ectorales, qui sont très-distinctes, et qui doivent réunira leurs dimensions étendues, des mou- vemens assez rapides pour donner une grande vitesse à la natation du poisson. On doit aussi remarquer la forme cylindrique ou plutôt conique de la queue, qui s'avance , pour ainsi dire, au milieu du corps propre- ment dit, jusque vers le diaphragme. * Raja apteronota. DES POISSONS. 677 LA RAIE FRANGÉE La conformation de' cette raie mérite l'attention des naturalistes. Le citojen Noël m'en a fait parvenir un dessin que j'ai fait graver, et que l'on avoit trouvé dans les papiers de M. de Montéclair, officier supérieur de la marine françoise. Ce capitaine de vaisseau com- mandoit le Diadème de 74 canons , dans la guerre d'Amérique 3 et une note écrite sur le dessin que j'ai entre les mains , annonce (]ue le poisson représenté avoit été pris à bord de ce vaisseau de guerre , à trois heures après midi, le 23 juillet 1782, à 38 degrés 6% minutes de latitude septentrionale, et à 42 degrés 10 minutes du méridien de Paris. D'après une échelle jointe au dessin, cette raie fran- gée , vue par le capitaine de vaisseau de Montéclair, avoit cinq mètres et demi de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue, qui, d'après le dessin , avoit été vraisemblablement un peu tron- quée. La pointe extérieure d'une nageoire pectorale étoit éloignée de la pointe de l'autre nageoire de la poitrine, de près de six mètres. Voilà donc une raie dont le volume doit être com- * Raja fimbriata. 678 HISTOIRE NATURELLE. paré à celui de la mobular, de la raanatia , de la fabro- nienne et de la banksienne. La frangée est d'ailleurs liée à ces quatre énormes raies par un rapport bien remarquable: elle a sur le devant de la tête, et de même que ces quatre grands cartilagineux, deux ap- pendices , deux instrumens du toucher, deux organes propres h reconnoitre et même à saisir les objets. Nous devons donc compter maintenant cinq raies gigan- tesques, qui réunissent à beaucoup de force, des attri- buts extraordinaires, une source particulière d'ins- tinct, de ruse, d'habileté dans quelques manœuvres, et forment comme une famille privilégiée au milieu d'un genre très-nombreux. La frangée se distingue des autres raies géans par les traits que nous venons d'indiquer dans notre second supplément au tableau de ses congénères. Ajoutons à ces traits, que la queue est très-déliée; que la lon- gueur de cette partie excède le tiers de la longueur totale; que l'extrémité latérale de chaque pectorale se termine en pointe ; que cette pointe est mobile en différens sens, à la volonté de l'animal ; et que la cou- leur de la partie supérieure du poisson est d'un brun très-foncé et tirant sur le noir. SECOND SUPPLÉMENT AU TAB LE AU DU GENRE DES SQUALES. TROISIEME SOUS-GENRE. Deux évents, sans nageoire de Vanus. ESPÈCE. CARACTÈRES. ILe museau très-alongé ef garni, de chaque côté, de dents très-inégales j un long fila- ment placé au-dessous de chaque côté du museau. 68o HISTOIRE NATURELLE. LE SQUALE ANISODON'. M. Jean Latham a décrit, dans les Actes de la société Liiinéeniie de Londres ^^ quatre squales auxquels il donne les noms de pristls antlcjiioruni, pris lis pectinatus, pristis cuspidatiis , et prislis niicrodon , et que nous crojons devoir considérer comme des variétés produites par l'âge , le sexe ou le paj'S, dans l'espèce de notre squale scie. Mais ce savant naturaliste a fait connoître, dans le même ouvrage, un cinquième squale que nous regar- dons comme une espèce distincte de la scie et de tous les autres squales , et que nous nous empressons d'ins- crire dans notre catalogue des poissons car-tiiagineux. Ce squale que nous nommons anisodon, a été péché auprès des rivages de la Nouvelle-Hollande. De chaque côté de son museau très -long et très -étroit, on voit une vingtaine d.e dents aiguës et un peu recourbées,- et auprès de chacune de ces grandes dents , on en compte depuis trois jusqu'à six, qui sont beaucoup plus courtes. Lesfîlamens flexibles qui pendent au-dessous du museau , ont de longueur le quart, ou environ, de la longueur totale du poisson. Au reste, l'individu décrit par M. Latham étoit mâle, et devoit être très-jeune. ' Squalus anisodon. ( Anisodun vient de deux mots grecs , odos, dent , et anisos ^ inégal. Pristis cirratus.t/oA/i Latham, Act.de la soc. Linn. de Lond. voL 2,/P, 278. * Vol. et p.ig. déjà cités. SUPPLÉMENT AU TABLEAU DU GENRE DES BALISTES. TROISIEME SOUS-GENRE. Un seul rayon â la nageoire tîiorachicjue ou inférieure^ plus d'un rayon ci la première nageoire dorsale. ESPECES. 23. Le baliste m u n g o - p a r k. {Balistes Mungo-Park.) 24. Le baliste ondulé. [Balistes uiidulatus,^ CARACTERES. Trois rayons à la première nageoire dorsale ; vingt-sept à la seconde ; sept rangées d'aiguillons petits et recourbés de cliaque côté de la queue ; le corps garni de pa- pilles ; la caudale à peine échancrée ; la couleur noire. ■Trois rayons à la première nageoire du dos; vingt-six à la seconde; des piquans très- forts de chaque côté de la queue ; des tubercules au-devant de ces piquans ; la caudale à peine échancrée ; la couleur générale noire ; onze ou douze raies lon- gitudinales , ondées et rouges. TOME IV. a6 82 HISTOIRE NATURELLÎ'. LE BALISTE MUNGO-PARK', E T LE BALISTE ONDULÉ^ Ces deux balistes ont été vus dans les eaux de Su- matra, et au milieu de coraux ou madrépores. On en doit la connoissance au célèbre vojageur Mungo-Park. Le premier, auquel nous avons donné le nom de cet observateur, a la dorsale antérieure noire, la caudale jaunâtre avec l'extrémité blanche, et les autres na- geoires jaunes. Le second a également la première dorsale noire , et les autres nageoires jaunes ; mais indépendamment des raies longitudinales qui ser- pentent sur son corps, on voit trois bandelettes rouges régner depuis ses lèvres jusqu'à la base de sa pectorale \ ' Balistes Mungo-Park. Balistes niger. Mungo-ParTirons du Havre. DES POISSONS. 685 Le cjcloptère souris, c|iil tire son nom de sa peti- tesse, de sa couleur, ou de la rapidité de ses mouve- mens , se nourrit de petits poissons et de chevrettes, ou d'autres crustacées très-jeunes *. * 33 rayons à chaque pectorale du cycloptère souris. 19 à l'anale. 5 à la nageoire de la queue. SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES OPHISURES. ESPÈCE. CARACTÈRES. Vingt -cinq bandes transversales séparées 3. L'OPHISURE FASCÉ.) ) ^'""^ ^^ ^'^"*^^ P^»" "^^^ intervalles moin- [Op/usurus/asciatus.) \ ^'"^^ ^I"^ ^^"^" l^'ge^n îa mâchoire supé- rieure plus avancée que l'inférieure j le museau un peu pointu. HISTOIRE NATURELLE. 687 L'OPHISURE FASCÉ Nous avons vu dans la collection donnée à la France par la république de Hollande, un ophisure que nous avons cru devoir nommer fascé. Sa tête étoit noire ; ses jeux étoient voilés par une membrane transpa- rente ; son corps très-délié étoit aussi un peu compri- mé j et il avoit des pectorales arrondies et très-petites. ^ ' ' ' ' If ■ * Ophisurus fasciatus. TRENTE-SIXIEME GENRE bis. LES MAKAIRAS. La mâchoire supérieure prolongée en forme de lame ou dépée , et dune longueur égale au cinquième ou 'tout au plus au quart de la longueur totale de ranimai ; deux boucliers osseux et lancéolés , de chaque coté de V extrémité de la queue ; deux nageoires dorsales. ESPÈCE. CARACTÈRES. , f La première nageoire du dos très-grande î ï. J^E MAKAIR A NOIRATRE.! , ° .°,. , n/r 1 . ■ ■ % < les deux dorsales et l'anale , triangulaires : {Makaira tugricans.) | , , , , , I la caudale grande et ea croissant. HISTOIRE NATURELLE. 689 LEMAKAIRA NOIRATRE*, Ce poisson est digne de l'attention des naturalistes qui ne le connoissent pas encore. Il doit être compté parmi les grands liabitans de la mer. L'individu dont nous avons fait graver la figure , avoit trois mètres et près de trois décimètres de longueur, sur une hau- teur d'un mètre. Le makaira doit jouir d'ailleurs d'une puissance redoutable. Ses mouvemens doivent être prompts ) le nombre de ses nageoires , leur étendue, et la forme de sa queue, lui donnent une natation rapide ; et comme les xipliias , à cùté desquels il faut le placer, il porte, à l'extrémité de sa mâchoire supé- rieure, une arme dangereuse, une épée qui perce et qui frappe. Ce glaive est sans doute plus court que celui des xiphias , à proportion des dimensions prin- cipales de l'animal; mais il est peut-être plus fort; et nous vojons ainsi réunies dans le makaira, la taille, la vitesse, l'adresse, les armes, la vigueur, tout ce qui peut donner l'empire, et même faire exercer une ty- rannie terrible sur les foibles liabitans de l'Océan. Il est surprenant qu'avec tous ces attributs, et sur- tout avec son grand volume, le makaira noirâtre n'ait * Mataira nigricans. TOME IV. ^y 690 HISTOIRE NATURELLE jamais été remarqué par un observateur , crautanê plus que cette espèce ne paroît pas habiter loin des côtes occidentales de France. Vraisemblablement il aura été vu très - souvent , mais conl'ondu avec un xiphias. Quoi qu'il en soit, l'individu dont nous avons fait graver un dessin, avoit été jeté très -récemment par une tempête sur un rivage de la mer voisin de la Rochelle, où il a fait l'étonnement des pécheurs et l'admiration des curieux. Ou lui a donné, je ne sais pourquoi, le nom de makaira, dont nous avons fait son nom générique. Le cito^^en Traversaj , sous- préfet de la Rochelle, qui est venu à Paris peu de temps après que cet énorme poisson a échoué sur la côte, a eu la complaisance de m'apporter un dessin de cet animal, et une note qui renferinoit, avec d'autres particularités sur cet osseux, l'indication des princi- pales dimensions de cet apode que l'on avoit mesuré avec exactitude. Ce makaira pesoit trois cent soixante- cinq kilo- grammes. Des habitans de l'isle de Ré en ont mangé avec plaisir. Sa chair étoit cependant un peu sèche. La mâchoire inférieure n'atteignoit qu'au milieu de la longueur de la mâchoire supérieure. On ne vojoit pas de dents. Le sommet de la tête étoit élevé et arrondi ; l'œil gros et rond ; l'opercule arrondi par- derrière, et composé de deux pièces ; chaque pectorale très-étroite , mais presque aussi longue que la mâchoire d'en-haut. L'animal pouvoit incliner et replier sa pre- DES POISSONS. 691 mière dorsale; et lorsque cette nageoire étoit couchée le long du dos, elle ne sailloit plus que de deux déci- mètres. L'étendue de l'anale égaloit à peu près celle de la seconde nageoire du dos. Les deux boucliers osseux qui revêtoient chaque côté de rextrémité de la queue , étoient placés l'un au-dessus de l'autre , et avoient chacun sa pointe tournée vers la tête *. * Principales dimensions du makaira noirâtre. Longueur totale , 33o centimètres. Longueur de Ja mâchoire supérieure^ 65 Hauteur de la première dorsale , 62 Longueur de chaque pectorale, 62 Hauteur de la seconde dorsale , 24 Longueur de chaque bouclier osseux, 6 Longueur du côté le plus long de la nageoire de l'anus , 41 Distance d'une pointe du croissant fofmé par la caudale à l'autre pointe du même croissant. i3o Nota. Je reçois du citoyen Fleuriau Bellevue de la Rochelle^ une note que le citoyen Lamalhe le fils a bien voulu lui remettre pour moi , et par laquelle ce dernier observateur, qui demeure à Ars dans l'isle de Ré, m'ap- prend que le palais du makaira est extrêmement rude, q ,e la chair de ce poisson est blanche, que sa défense ou son épêe est unie, sans sillons, arrondie sur ses bords , et que la partie osseuse de cette arme a quelques rapports avec l'ivoire. SUPPLEMENT ^ AU TABLEAU DU GENRE DES STROMATÉES. ESPECES. 3. Le stromatée gris. {Slromateus ciner&us.) 4. Le STROMATÉE ARGENTÉ. {Stromateiis argeiiteus.) S. Le STROMATÉE NOIR. [Stromateus niger.) CARACTERES. Trenle-cinq rayons à la nageoire du dos j une seule ligne latérale ; point de bandes transversales; le lobe inférieur de la cau- dale beaucoup plus long que le supérieur. Trente-huit rayons à la dorsale ; une seule ligne latérale ; point de bandes transver- sales; les écailles petites, argentées, et foiblement attachées à la peau ; le museau avancé en forme de nez , au-dessus de la mâchoire supérieure. Qiiarante-sîx rayons à la nageoire du dos j une seule ligne latérale ; point de bandes transversales ; point de saillie du museau^ la couleur noirâtre. HISTOIRE NATURELLE. 698 LE STRO MATÉE GRIS', LE STROMATÉE ARGENTÉ', etLESTROMATÉENOIR^ Ces trois poissons que Bloch a fait connoître, vivent dans les Indes orientales; leur dorsale et leur nageoire de l'anus sont en forme de faux. Le gris a le museau un peu avancé 3 l'ouverture de la bouche petite ; les deux mâchoires aussi longues l'une que l'autre, et garnies toutes les deux d'une rangée de dents fines et très-serrées; le palais uni; deux orifices à chaque narine; les rajons articulés, et cependant très-cassans; la couleur générale grise; les pectorales rougeâtres ; une longueur de trois ou quatre décimètres ; et une épaisseur de cinq ou six centimètres. ' Stromateus cinereus. Bloch j pi. 420. ' Stromateus argenteus. Wallel-wawal , par les habitans de la côte de Coromandel, Bloch, pi. 421. ^ Stromateus niger. Karu-wawaI , en langue malabare, Bloch, pi. 422, 694 HISTOIRE NATURELLE Il n'entre jamais dans les rivières ; on le prend avec de grands filets , à une certaine distance des côtes de la mer. On croit qu'il n'a pas de temps fixe pour frajer; aussi le pcche-t-on dans toutes les saisons : mais il est plus gras et sa chair est plus succulente vers le com- mencement du printemps ; il est aussi d'un goût plus agréable quand il est un peu âgé; et lorsque ces deux circonstances se réunissent, il doit être d'autant plus recherché, qu'il a très-peu d'arêtes. Sa tête est sur-tout un morceau très-délicat. On le conserve pendant quel- ques jours, en le faisant frire et en le mettant dans du vinaigre avec du poivre et de l'ail ; et on peut le garder pendant plusieurs mois , lorsqu'on l'a coupé en tronçons , qu'on l'a salé , pressé , et séché ou ma- riné avec du vinaigre, du cacao et du tamarin. Quand il est ainsi préparé , on le nomme kamwade *. L'on doit remarquer dans le stromatée argenté * 7 rayons à la membrane branchiale du stromatée gris. 20 à chaque pectorale. 2g à la nageoire de l'anus. 20 à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du stromatée argenté. 24 à chaque pectorale. 38 à l'anale, ig à la nageoire de la queue. 7 rayons à la membrane branchiale du stromatée noir. 16 à chaque pectorale. 36 à la nageoire de l'anus. 20 à la caudale. DES POISSONS. 695 l'ouverture des narines, qui est souvent en forme de croissant, et l'organisation ainsi que la couleur des nageoires qui ne renferment que des rajons articulés, et qui sont blanchâtres à leur base , et bleues à leur extrémité. Observez dtfSs le noir, les dents qui sont un peu plus fortes que celles du gris et de l'argenté, la double ouverture de chaque narine, et les écailles, qui sont mieux attachées à la peau que celles du stromatée gris. su PPLEMENT A LA SYNONYMIE DU GENRE DES CALLIOMORES. CALLIOMORE INDIEN. Pelle , sliovel , ]->ar les Anglois. Schaufelkopf , j)ar les Allemands. Platycephalus spathula. Bloch, pi. 424. CINQUANTIÈME GENRE bis. LES CHRYSOSTROMES. Le corps et la queue très-hauts, très-comprimés , et aplatis latéralement de manière à représenter un ovale j une seule nageoire dorsale, espèce, caractères. Le chrysostrome FI A TOLOIDE. , ^ - .. , . 1 caudale fourchue. ( Chrysostronnis fiatoloides.) La dorsale et l'anale en forme de faux : la TOME I y. 88 698 HISTOIRE NATURELLE. LE CHRYSOSTROME FIATOLOIDE Rondelet a donné la figure de cette espèce, qui a de très- grands rapports avec le stromatée fiatole, mais qui doit être placée non seulement dans un genre différent, mcu's même dans un autre ordre que celui des stromatées, puisque ces derniers sont apodes, pendant que les chrjsostromes ont des nageoires situées au-dessous de la gorge. Nous avons cependant indi- qué cette analogie et par le nom spécifique àQjiato- Joule, et parla dénomination générique de chrysostromc, qui vient du mot grec x?^^°^ (^^)» ^^ ^'"^^ autre mot grec a-rpc/xa. [tapis, riche tapis), d'où les anciens ont tiré le nom de stromatée. Notre chrjsostrome , dont la ressemblance avec la fiatole, a si fort frappé les habitans de plusieurs rivages de la Méditerranée, qu'ils lui ont appliqué le nom de ce dernier, se trouve particulièrement aux environs de Rome. Sa parure est magnifique. Des raies longitu- dinales interrompues, et des taches de différentes grandeurs, toutes brillantes de l'éclat de l'or, sont répandues sur ses larges cotés, et j représentent une sorte de tapis resplendissant. La mâchoire inférieure est un peu plus avancée que la supérieure; et les lèvres sont grosses. ''' Fiatola. lioiidclelt part, i , //V. 5 , chap. 24 , c'dit . de Jjon j i558. SUPPLÉMENT AU TABLEAU ET A LA SYNONYMIE DU GENRE DES SCOMBRES. ESPÈCE. CARACTÈRES. Sept petites nageoires au - dessus et six au- dessous de la queue ; les pectorales courtes; la première dorsale ondulée dans son bord supérieur ; deux orifices à chaque nariue ; - I trois pièces à chaque opercule; des écailles 7. Le scombre sarde, / *^ . , , . i^Scomber sarda.) assez grandes sur la nuque, les environs de chaque pectorale et de la dorsale , et la base de la seconde nageoire du dos, de l'anale et de la caudale ; quinze ou seize bandes transversales, courtes, courbées et noires, de chaque côté du poisson. yOO HISTOIRE N AT U R E L L E S u PPLEMENT A LA SYNONYMIE DU SCOMBRE GUARE', ET LE SCOMBRE SARDE ^ Le scombre sarde habite non seulement dans la Mé- diterranée, mais encore dans l'Océan. On le pèche à la hauteur de France et à celle d'Espagne , mais très-sou- vent à la distance de plusieurs mjriamètres des côtes. On le prend non seulement au filet, mais encore à l'hameçon. Il est d'une voracité excessive. Son poids s'élève jusqu'à cinq ou six kilogrammes. Sa chair est blanche et grasse. Il a la langue lisse ; mais on peut voir, de chaque coté du palais, un os long, étroit, et garni de dents petites et pointues. Son anus est deux » Scombre de rottler. Bloch, pi. 346. ' Scomber sarcla. Bonite , sur plusieurs cales de France. Germon , ibid. Boniton , dans plusieurs ports méridionaux de France^ Bize , en Espagne, Scale breast , en Angleterre. Brust schupije , en Allemagne. Bize. Rondelet, part, i , liv. 8, chap. ir<. Scomber sarda. Bloch, pi. SS^. DES POISSONS. 701 fois plus près de la caudale que de la lète. La couleur générale du poisson varie entre le bleu et l'argenté. La première nageoire du dos est noirâtre ; les autres nageoires sont d'un gris mêlé quelquefois avec des teintes jaunes *. * 6 rayons à la membrane brancliiale du scombre sarde. 16 rayons à chaque pectorale. 21 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. i5 ra}ons à la seconde. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 14 rayons à la nageoire de l'anus. 20 rayons à la caudale. SUPPLEMENT A LA SYNONYMIE DES SCOMBÉROÏDES. LE SCOMBÉROÏDE SAUTEUR. On doit regarder comme une variété de notre scom- béroïde sauteur , le poisson que Bloch a décrit sous le nom de scombre sauteur, et dont il a donné la figure SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES CARANX. PREMIER SOUS-GENRE. Point d aiguillon isolé entre les deux nageoires dorsales. ESPECES. 3. Lecaranx fascé. {^Curanx fasciutus.) Le CARANX CHLORIS. {^Caraiix ch loris.) 5. Le CARANX CRUMÉNOPHTHALME. ( Caranx crumenophihal- miis. ) 9. Le CARANX PLUMIER. [Caranx Plumier ii.) CARACTERES. 'Trente rayons à la seconde dorsale ; dix- neuf à la nageoire de l'anus 5 plusieurs bandes transversales , étroites , irrégu- lières , divisées souvent en deux , et d'une couleur brune. Vingt-neuf rayons à la seconde nageoire du dos ; vingt-huit à celle de l'anus ; le corps élevé ; l'ouverture de la bouche petite ; la mâclioire inférieure plus avancée que la supérieure j la couleur générale d'un jaune verdâtre. Vingt -huit rayons à la seconde doisalej vingt-sept à la nageoire de l'anus ; une membrane placée verticalement de chaque côté de l'œil , et en forme de paupière j la couleur générale d'un bleu argenté. 'Vingt-quatre rayons à la seconde nageoire du dos ; vingt à-celle de l'anus ; les écailles qui recouvrent le corps et la queue , grandes et lisses; celles qui garnissent la 704 HISTOIRE NATURELLE ESPECES. Le caranx plumier. Caranx Pliimierii.) Le caranx KLEIN. { Caranx Klemii.) CARACTÈRES, r ligne latérale , plus larges , et armées cha- cune d'un piquant tourné vers la caudale; [ plusieurs nageoires jaunes ou couleur d'or. Vingt -trois rayons à la seconde dorsale; vingt-un à la nageoire de l'anus; la mâ- choire inférieure plus avancée que la su- périeure; la partie postérieure delà ligne latérale garnie de lames très-larges , et armées chacune d'un piquant tourné vers la caudale ; la couleur générale d'un bru» mêlé de violet et d'argenté. SECOND SOUS-GENRE. ms isolés dorsales. Un ou plusieurs aiguillons isolés entre les deux nageoires ESPECES. 17. Le CARANX ROUGE. [Caranx ruber.) CARACTÈRES. Vingt-huit rayons à la seconde nageoire du dos; vingt-six à celle de l'anus; les pec- torales alongées jusqu'au-delà du com- mencement de l'anale ; les deux mâchoires également avancées ; deux orifices à cliaque narine ; la partie de la ligne latérale la plus voisine de la caudale , garnie de lames larges et armées chacune d'un piquant tourné en arrière ; la couleur générale rouge ; un seul aiguillon isolé entre les deux nageoires du dos. DES POISSONS. 7o5 LE CARANX FASCÊ\ LE CARANX CHLORÏSS LE CARANX C R U M É N O P H T H A L ME ^ LE CARANX PLUMIER^ LE CARANX KLEINS ET LE CARANX ROUGET Remarquez les petites écailles qui revêtent le corps et la queue du fascé; les dents pointues qui garnissent ses mâchoires , sa langue et son palais j la courbure de la partie antérieure de sa ligne latérale; les nuances de sa couleur générale etargentée ; les taches brunes de sa tète •et de plusieurs de ses nageoires; le jaune et le violet ' Caranx fasciatus. Bloch, -pi. 341. * Caranx chloris. Le vercller. Blochj pi. 339. ^ Caranx crumenophthalmus. Eloch, pi. 343. ^ Caranx Plumierii. Bloch, pi. 344. ^ Caranx Klelnli. Walen-parcy , par les Tamiiles, Bloch, pi. 347,7%-. 2. ^ Caranx ruber. Blochj pi. 342. 'i o M h: 1 V. 89 7o6 HISTOIRE NATURELLE de ses thoraciiies; le bleu de ses dorsales, de sa cau- dale , et de sa nageoire de Tan us* : L'absence de petites écailles sur la ièie et les oper- cules du chloris; la surface lisse de sa langue; l'orifice unique de chacune de ses narines j le peu de dist^ince qui sépare son anus de sa gorge; la longueur de ses pectorales, qui atteignent au-delà du commencement de la nageoire de l'anus, et sont, comme la caudale, rougeâtres h la base et violettes à rextrémiié; la nature de sa chair grasse, molle, et très-agréable aux habi- * 6 rayons à la membrane branchiale du caranx fascé. i8 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au-devant de la. nageoire de Tanus. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx chloris. 16 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au-devant de la nageoire de l'anus. 23 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx cruménophthalme» 20 rayons à chaque pectorale. 8 rayons aiguillonnés à la première nageoire du ctos. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2. rayons aiguillonnés réunis par une membrane au-devant de ia nageoire de l'anus. î8 rayons à la nageoire de la queue» DES POISSONS. -707 tans des rivages africains voisins d'Acara, auprès des- quels on le trouve: Les dimensions de la mâchoire supérieure du cru- ménophthalme, qui est plus courte que l'inférieure; la surface unie de sa langue et de son palais; les deux orifices de chacune de ses narines ; les lames larges et piquantes qui garnissent la partie postérieure de sa ligne latérale; la couleur grise de ses nageoires; et la. blancheur ainsi que la délicatesse de la chair de ce poisson qui vit auprès de la côte de Guinée: La têie du plumier, qui est dénuée de petites écailles; i5 rayons à chaque pectorale du caranx plumier. 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale. 6 rayons à cliaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au-devant de fii nageoire de l'anus. 14 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane brancliiale du caranx klein. 16 rayons à cbaque pectorale. "7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 3 rayons aiguillonnés réunis p^r une membrane au - devant de la nageoire de l'anus. 22 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx rouge. i5 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à la première dorsale. 6 rayons à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au - devant de la nageoire de l'anus. 17 rayons à la caudale. 708 HISTOIRE NATURELLE. Torifice (]()ul)le de chacun de ses org^mes de Todorat ; la saillie en pointe de la partie postérieure de ses opercules ; le bleu argenté de sa couleur générale que Irelèvent des taches jaunes ; Tazuré des pectorales et des tiU)racines de ce caranx que nourrit la mer des Antilles : La langue unie, le devant du palais rude,et l'arriëre- palais lisse, du caranx klein de Coromandel ; les nuances grises de ses nageoires; sa longueur qui n'ex- cède guère trois décimètres; le goût peu agréable et le tissu presque toujours trop maigre de sa chah' : Les dents qui hérissent le palais du rouge que l'on pêche auprès de Fisle de Sainte-Croix; sa langue très- lisse et un peu libre dans ses mouvemens j les deux ouvertures de chacune de ses narines; la facilité avec laquelle il perd les écailles qui recouvrent son corps et sa queue; les reflets argentés qui brillent sur ses côtés , et le jaune mêlé de violet qui se montre sur ses nageoires. SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES C A R A N XOMO R ES. 3. Le caranxomore pilitschei. ( Caranxomorus pihtschei.) Huit rayons aiguillonnés et seize rayons arti' cujés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et quatorze s ayons articulés à celle de l'anus 5 la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; un seul orifice à cliaque narine; la couleur géné- rale d'un violet ar'j;enté. 10 HISTOIRE NATURELLE, LE CARANXOMORE PILITSCHEI Les écailles qui revêtent le corps et la queue de ce poisson, sont minces et se détachent facilement; sa ligne latérale suit d'assez près la courbure du dos; sa caudale est fourchue ; il ne parvient que très-rare- ment à la longueur de deux décimètres; ses thoracines et la nageoire de sa queue sont jaunes ou dorées; sa chair est grasse et d'un goût agréable ; on le trouve souvent en très-grand nombre dans la mer et dans les embouchures des fleuves qui arrosent la côte de Ma- labar \ ^ Caranxomoius pilitschei. Pllitschel , en langue malabare. Scomber minutus. Bloch, pi. 429, fig. 2. * 7 rayons à la membrane branchiale du caranxomore pilitschei. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracint. 24 rayons à la caudale. SUPPLÉMENT A LA SYNONYMIE DES GENRES DES TRICHOPODES, DES POGO- NIAS, ET DES SCOMBÉROMORES. LE TRICHOPODE T R I C H O P T E R E. i-JABRUS trichopterus. Bloch^ pi. 2(^5 ^ fig. 2. LE POGONIAS F AS CE. Clisptodon percatus; spinis dorsalibus novem, anallbus cluo;corpore elon- gato , fasciato ; niento baibato. Habitat in mari Carolinam aWuente. Notes manitscrites que le citoyen Bosc a bien voulu me conimuniifuerj et dans lesquelles ce savant zoologue a très-bien indiqué les traits distinctifs de ce poisson qu^il avoit observé^ décrit et dessiné pendant son voyage dans les États-Unis d^ Amérique. LE SCOMBÉROMORE PLUMIER. Il rjons paroît que l'on doit regarder comme une variété de notre scom- béromore plumier, le poisson que Bloch a décrit sous le nom de scombir regalis ou tassard, et dont il a donné la figure pi, 333. SUPPLÉMENT AU TABLEAU ET A LA SYiNONYMIE DU GENRE DES CENTRONOTES. / 2. Le centronote éperon. [Centronoius calcar.) i.Le CENTRONOTENÈG] {Centronoius niger.) Quatre aiguillons au-devant de la nageoire du dos ; six rayons à la membrane des brancliies ; vingt-un rayons à la nageoire, dorsale. Huit aiguillons au-devant de la nageoire du dos; trente-trois rayons à cette nageoire; douze rayons à chaque pectorale ; six rayons à chaque thoracine; la ligne laté- rale droite 5 la couleur générale noire. HISTOIRE NATURELLE. 718 SUPPLÉMENT A LA SYNONYMIE DU CENTRONOTE PILOTE' et DU CENTRO- NOTE VADIGO\ LE CENTRONOTE EPERON ^ E T LE CENTRONOTE NÈGRE -^ Le corps et la queue de Péperon paroissent dénués d'écaiiles. La mâchoire inférieure dépasse celle de dessus. La langue est mobile , lisse et large. Chaque narine ne montre qu'un orifice. La ligne latérale est "^Scombre pilote , scomber diictor. Blnch, pi. 338. » Scombre liche, scomber aculeatus. Id. pi. 336 ^fig. i. 3 Centronofus calcar. Scombre éperon , scomber calcar. ld.pl, 336 ,fig. 2. 4 Centronotus niger. Sefser , sur les côtes d' Afrique. Ceixuplia , au Brésil. Stachlicher blauling, p«r /es Alhmands. Negro mackrel , par les Anglais. Scombre nègre. Blochjpl. SSy. T O M E 1 V. 90 714 HISTOIRE NATURELLE presque droite. Les thoracines peuvent être coiicliées dans une sorte de sillon. La couleur générale est argentée : des teintes noires régnent sur le dos 5 les nageoires sont bleuâtres. On trouve une grande quan- tité de ceutronotes éperons sur la côte de Guinée. Ils y présentent la grandeur du scombre maquereau ; et leur chair n'est pas désagréable au goût. Le centronote nègre habite dans la partie de l'Océan atlantique qui sépare TAfrique de l'Amérique méri- dionale. Barbot Fa trouvé auprès de la cote d'Or; et Marcgrave , Pison et le prince Maurice de Nassau Font vu dans les eaux du Brésil. Il parvient à une grandeur remarquable. Suivant Barbot, il a prés de deux mètres de long; et Marcgrave lui attribue une longueur de plus de trois mètres. Sa chair est d'ailleurs grasse, blanche et ferme : aussi est-il très-recherché, et préparé pour être envojé au loin. Lorsqu'il est frais, on compare son goût à celui de l'anguille , et lorsqu'il est séché, à celui du saumon fumé. Il séjourne ordi- nairement dans la haute mer : mais de temps en temps on voit des troupes nombreuses d'individus de cette espèce s'approcher des terres, préférer les fonds pier- reux, et y chercher les crustacées et les animaux à coquille, qui doivent servir à leur nourriture. Les nègres les prennent sur ces bas-fonds, et les pèchent à la lueur de brandons allumés. Le centronote nègre a la têie lisse, aplatie et dé- nuée de petites écailles ; le museau arrondi ; l'ouver^ ' DES POISSONS. 7 I 5 tiire de la bouche assez grande ; les dents petites ; la langue large et. mobile; deux orifice.s à eha(|ue narine: les écailles qui revêtent son C()r[>s et sa queue, sont petites, lisses et minces. Sa couleur noire est relevée par le gris de la base et du mîiieu de ses thoracines, ainsi que par les nuances blanches et argentées qui resplendissent sur ses côtés *. * 14 rayons à chaque |îectorale du centronote ^ fig. 2. Seba, Mus. 3 , /J. 70 , //. 23 , tab. 26 ^ fig. 23. Rhombotides parvus, Klein, Miss- pisc. 4 , ;?. 37, tab. 3o , n. i3j tab, %i,fig. 3. Valent. Ind. 3 , p. 5oi , ji. 48g ^fig. 491. Renard, Poiss. i , tab. 3o , fig. i65. DES POISSONS. 7^1 n'en a pas les caractères, ce que Bloch avoit très-bien remarqué ; et il offre ceux du genre des lutjans. De petites dents coniques et aiguës .gcrnissent ses deux mâchoires, qui sont aussi avancées iune que l'autre. Le dos est jaunâtre ; les côtés sont argentins ; l'anale est jaune; les pectorales sont transparentes; la caudale est grise; les thoracines sont longues et noires. L'arauna se plaît au milieu des coraux. Il se nourrit de vers et d'autres petits animaux marins. On le prend au filet et à l'hameçon; mais sa chair est peu agréable au goût *. * 5 rayons à la membrane branchiale du lutjan argenté, 12 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne. 14 rayons à la nageoire de la queue. 17 rayons à chaque pectorale du lutjan arauna. I rayon aiguillonné et 4 rayons articulés à chaque thoracine. 16 rayons à la caudale. TOME IV. 91 SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES CENTROPOMES. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, terminée par une ligne droittt ou arrondie et sans échancrure. ESPECES. 19. Le centropome fascé. [Ceiitropomus fascialus.) ao. Le centropome P E R C H O T {Cenlropomus perculus.) CARACTÈRES. 'La nageoire de la queue reciiligne ; sept ou htiit bandes transversales et brunes ; la couleur générale d'un brun mêlé de blanc; la dentelure des opercules très-peu mar- quée. Vingt-sept rayons à la seconde nageoire du dos; la caudale arrondie; onze ou douze raies obliques et brunes, de chaque côté du poisson. HISTOIRE NATURELLE. 728 LE CENTROPOME FASCÉ-, E T LE CENTROPOME PERCHOT*. Nous avons trouvé dans les manuscrits de Gommer- son , la description de ces deux centropomes que les naturalistes ne connoissent pas encore. La couleur générale du perchot est d'un gris brun qui se mêle sur le ventre avec des teintes blanches; les thoracines sont jaunâtres 3 l'anale et les pectorales sont-variées de jaune et de brun- l'iris est brun dans sa partie supérieure , et argenté ou doré dans le reste de sa surface. * Centropomus fasciatus. Perça dorso dipterygio, etc. Commerson, manuscrits déjà cités. ^ Centropomus perciilus. Perça dorso dipterygio, caudâ medio productiori , etc. Commerson ^ manuscrits déjà cités. SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES HOLOCENTRES. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue, fourchue, ou échancrée en croissant. ESPÈCE. CARACTÈRES. 'Onze rayons aiguillonnés et treize rayons ar- ticulés à la nageoire du dos j trois rayons ^ ^ . . aiguillonnés et onze rayons articulés à la Sa.L'HOLOCENTRE RABAJI. I • , ,, i . . • , __ , , ..v \ nageoire de 1 anus; la mâchoire supérieure {Holocenlrus rahctp.) \ ° i,- r^ • j u j ■ plus avancée quel intérieure ; deux bandes noires et transversales sur chaque côté de la tête. HISTOIRE NATURELLE. 72 5 L'HOLOCENTRE RABAJI La couleur générale de cet holocentre est brillante et argentée. La dorsale et l'anale sont jaunes; les thora- cines noires; les pectorales jaunes sur une partie de leur surface, et blanches sur l'autre. On apperçoit des rugosités sur le sommet de la tête. Chaque mâchoire est garnie de dents molaires hémisphériques, fortes et serrées, et de cinq incisives dures et coniques». ' Holocentrus rabaji. Chaetodon bifasciatus. Lviné, édition de Gmelin. Torskael, Faun» Arab. -p. 64 , n. 91. Chétodon rabaji. Bonnaterre , -planches de V Encyclopédie méthodique , " 5 rayons à la membrane branchiale de l'holocentre rabaji. 16 rayons à chaque pectorale. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracîne» 17 rayons à la nageoire de la queue. SUPPLEMENT AU TABLEAU DU GENRE DES CHÉTODGNS. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue , fourchue , ou échancrée en croissant. £ s FÈ C ES. î5. Le chétodon couaga. {^ChœTodon couaga.) CARACTERES. Neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale un peu en croissant ; trois bandes transversales noires et étroites , de chaque côté de l'animal. SECOND SOUS-^GENRE. La nageoire de la queue, non échancrée , et rectiligne ou arrondie. ESPECE. 42. Le CHÉTODON TÉTRACANTHE. {CJwetodon tetracanthiis.) CARACTERES. Onze rayons aiguillonnés et seize rayons ar- ticulés à la dorsale j quatre rayons aiguil- lonnés et quatorze ra\ons articulés à l'a- nale; la caudale airondie; cinq ou six bandes transversales , noires , larges , et un peu irrégulières. HISTOIRE NATURELLE, nl'J LE CHÉTODON COUAGA-, E T LE CHÉTODON TÉTRACANTHE\ Nous avons trouvé dans les dessins de Commerson la figure de ces deux chétodons , dont la description n'a pas encore été publiée par les naturalistes. Nous avons donné au premier le nom de couaga à cause de quelque analogie que Ton peut remarquer entre la dis- tribution de ses couleurs et la disposition des bandes qui ornent le couaga de l'Afrique méridionale. Indé- pendamment des trois bandes dont nous venons de parler dans le supplément au tableau de son genre, on voit une tache noire sur sa queue, une autre tache de la même nuance, mais plus petite, sur chéicun des cotés de cette même partie du poisson , et une raie noire et oblique qui s'étend depuis l'œil jusqu'auprès de l'ouverture de la bouche. La partie inférieure de l'ani- mal est d'une teinte beaucoup plus claire que ses côtés ' Clisetodon couaga. ^ ChœtodoD tetracanthus^ 7^8 HISTOIRE NATURELLE. et sa partie supérieure. Les écailles qui le revêtent sont très-petites. Le tétracanthe a les deux mâchoires également avan- cées; Fopercule dénué de petites écailles; et la partie de la dorsale que des rajons aiguillonnés fortifient, très-arrondie et très-distincte de l'autre portion. FIN DU TOME QUATRIEME. DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN. Date Due \^1