SITY & A > + rs ræ) A en EF (a de] OF ILLINOI LIBRARY HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. PHANÉROGAMES. LV. ÉVERAT, IMPRIMEUR, Rue du Cadran, n° 46. HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. PHANÉROGAMES. Par M. Épouarp SPACH, AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE , MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE FRANCE, CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE DE LONDRES, TOME QUATRIÈME. QUVRACE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. | PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, AUE HAUTEFEUILLE, N° 1Q Is. 4835. SLIAAUTAA 4410 TH LUATAOAV LE TELATITTe | AM ADOAA AH .HO0ASe s#avodi M nau 1 î ur : ae aa) FAITAN «Aug / yen TU ARUPER au à Digitizedbyt the Internet Archive _ in20t0 withfundingfrom * University of Illinois Urbana-Champaign AMGMA T A DOMAMOT (l + ONNINAIS ga AMDAIVOÏIA SoArvuS LIAASG | «72104 RQ A091aà%0 19 19v4 HAALA MALE CNT ra hne: aux Ÿ ser FE ds mme A TE ER CORPS SE htip//www.archive. orgldetilshistorenaturello4spa. : ù A ne TR D SR _—o—_OO— = <— = — VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES: VEGETABILIA DICOTYLEDONEA, #2. SEPTIÈME CLASSE. ( SUITE. ) LES COLUMNIFÈRES. COLUMNIFERÆ Bartl. CINQUANTE-DEUXIÈME FAMILLE. LES TILIACÉES. — 7ILIACEÆ. ( Tiliaceæ Juss. Gen. — Vent, Tabl, TI, p. 204. — Kunth. , Malv. p. 14. — Bart. Ord. Nat. p. 358. — Tiliaceæ et Elæocarpeæ De Cand. Prodr. J, p. 503 et 519. ) Le nom des Tiliacées dérive des Tilleuls ou Tilia; mais ce genre, le seul d’ailleurs qu’on puisse envisager comme indigène, est loin de donner une idée complète des caractères de la famille , qui renferme des végétaux très-disparates. On connaît au moins deux cents espè- ces, dont une trentaine seulement croissent en dehors de la zone équatoriale. BOTANIQUE, PHAN, T, 1#, 3 272449 © CLASSE DES COLUMNIFÈRES. Les propriétés des Tiliacées ont beaucoup d’analogie avec celles des autres Columnifères. Leurs parties ver- tes contiennent en général un mucilage copieux qui les rend utiles en thérapeutique ou dans l’économie domes- tique. Leurs écorces offrent des fibres tenaces et texti- les; mais les bois des arbres de cette famille sont peu solides. Une foule d'espèces se parent de fleurs très- apparentes. … CARACTÈRES. Arbres, ou arbrisseaux, où moins souvent Lerbes. Feuilles simples, alternes (par exception opposées), penninervées ou palmatinervées, entières, ou palmati- lobées, ou crénelées, ou dentées, ou dentelées. Stipu- les géminées, libres, le plus souvent caduques. Fleurs hermaphrodites, régulières, très-souvent dis- posées en cime ou en corymbe. Pédoncules axillaires, ou intra-axillaires, ou oppositifoliés, ou terminaux, uni- flores, ou pauciflores, ou pluriflores, bractéolés. Calice madhérent, non-persistant, souvent coloré, à 3-7 (le plus souvent 5 \ sépales libres ou plus ou moins soudés; estivation valvaire. Disque annulaire ou plus souvent inapparent. Gynophore plane ou stipitiforme, Pétales (par exception nuls) hypogynes (insérés plus bas que les étamines, lorsque l’ovaire est stipité), libres, en même nombre que les sépales et alternes avec eux, onguiculés, souvent squamulifères ou fovéolés à la base; estivation imbricative. Étamines en nombre indéterminé (rarement en nom- bre déterminé), hypogynes (toujours insérées au som- met du gynophore). Filets libres, où moins souvent soit eourtement monadelphes , soit polyadelphes (quelque- FAMILLE DES TILIACÉES, à fois une ou plusieurs séries de filets stériles pétaloïdes). Anthères ovales, ou suborbiculaires, ou oblongues, ver- satiles, ou adnées, à ? bourses parallèles et contiguës, ou disjointes et plus ou moins divergentes, déhiscentes antérieurement soit par des fentes longitudinales , soit par des pores apicilaires. Pistil : Ovaire 2-5-loculaire (rarement pluriloculaire). Ovules solitaires , Où géminés , ou en nombre indéter- miné, axifixes. Style indivisé où nul, continu. Suügmates en même nombre que les loges de l’ovaire , ordinaire- ment libres. Péricarpe capsulaire, ou baccien, ou drupacé, ou car- cérulaire, 2-5-loculaire (rarement pluriloculaire), ou par avortement 1-loculaire ; loges monospermes, ou oligospermes, ou polyspermes. Graines axifixes, quelquefois arillées, Périsperme charnu. Embryon curviligne ou plus souvent rectiligne, axile ; cotylédons planes, ou quelquefois convolutés ou chiffonnés; radicule infère ou rarement supère, ap- pointante. La famille des Tiliacées se compose comme suit : Je TRIBU. LES TILIACÉES. — TILIACEZÆ De Cand. Prodr. Pétales indivises, Anthères déhiscentes lonsitudinalement. Entelea R. Br. — Sparmannia Thunb. — Æeliocarpus Linn, (Montia Houst.) — Æntichorus Linn. fil. (Car- richtera Scop.) — Corchorus Linn. — onckneya Wild. — Triumfetta Linn. (Bartramia Gærtn.) = Porpa Blum. — Grewia Linn. (Microcos Linn. Malococca Forst. Cha- dara Forsk.) — Columbia Pers. (Colona Cavan.) —= Ti- lia Linn. — Diplophracium Desfont, — Sloanea Linn. — Apriba Aubl, (Aubletia Schreb. Oxytandrum Neck.) + CLASSE DES COLUMNIFÈRES. — Muntingia Linn. — Christiania De Cand. — Luhea Willd. (Alegria Moc. et Sess.) — Mollia Mart. II° TRIBU. LES ÉLÉOCARPÉES. — £LÆOCARPEZÆ Juss. — De Cand. Prodr. Pétales lobés ou fimbriés au sommet. Anthères déhiscentes par deux pores apicilaires. Eleocarpus Tino. (Ganitrus Gærtn. Adenodus Lour.) — Aceratium De Cand. — Dicera Forst. — Friesia De Cand. — J’allea Mutis. — Tricuspidaria Ruiz et Pay. (Tricuspis Pers.) — Acronodia Blum. (Acrezus Spreng.) GENRES VOISINS DES TILIACÉES , OU INCOMPLÉTEMENT CONNUS. Brownlowia Roxb. — Ablania Aubl. (Trichocarpus Schreb.)— Hasseltia Kunth. — Fatica Linn. — Espera Wild. — Berrya Roxb. — Trilix Linn. — Gluta Linn. — Decadia Lour. — Fateria Linn. 1e TRIBU. LES TiILIACÉES — TILIACEÆ De Cand. Prodr. Pétales indivisés. Etamines ordinairement très-nombreuses. Anthères obluses, déhiscentes par deux fentes longitudi.- nales. Genre ENTELEA, — Æntelea R. Brown. Calice à 4 ou 5 sépales libres. Pétales Z ou 5, étalés, de la longueur du calice. Étamines nombreuses, toutes fertiles ; fi- lets à peine toruleux; anthères arrondies. Stigmate ombili- qué, denticulé. Capsule spinelleuse, globuleuse , à 5 ou 6 loges polyspermes. Graines bisériées, obovées. Arbre, Feuilles grandes, cordiformes, anguleuses, Pubes- FAMILLE DES TILIACÉES. 5 cence étoilée. Pédoncules longs, axillaires. Fleurs grandes, blanches, , disposées en ombelles composées et involucrées, Ce genre, très-voisin du Sparmannia, ne renferme que l'espèce suivante : ENTÉLÉA ARBORESCENT, — Entelea arborescens KR. Br. in Bot. Mag. tab. 2480. Petit arbre. Feuilles acuminées , doublement crénelces, 5-ncr- vées, longues d’un demi-pied, sur 4 à 5 pouces de large : les jeunes cotonneuses; les adultes pubescentes. Pétiole renflé à la base, long de 4 à 5 pouces. Stipules petites, persistantes, foliacées. Ombelles bifurquées, multiflores ; pédoncule commun un peu moins long que le pétiole. Pédicelles filiformes , penchés, non- bractéolés. Fleurs larges de 1 pouce. Sépales oblongs-lancéolés, acuminés. Pétales ovales, acuminés , flasques. Étamines courtes, jaunûtres. Capsule couverte de longues pointes subulées, roides, opaques , pubescentes , terminées en spinule transparente. Cetarbre croit à la Nouvelle-Zélande. Il est remarquable par la légereté de son bois, dont les naturels du pays se servent en guise de Liége , pour soutenir les filets au-dessus de l’eau. L’Entéléa ressemble beaucoup au Sparmannia ; depuis quelques années on le cultive dans les orangeries. Genre SPARMANNIA. — Sparmannia Thunb. Calice à 4 sépales libres. Pétales 4, étalés, plus gd que les sépales. Étamines nombreuses, étbérieus filets des sé- ries extérieures stériles, moniliformes ; anthères médifixes, suborbiculaires. Ovaire sessile, à 5 ou 6 loges pluriovulées ; ovules bisériés. Style filiforme , ascendant, infrapicilaire. Stigmate petit, pénicilliforme. Capsule spinelleuse, 5-gone, 5-loculaire , loculicide; loges polyspermes. Graines appen- dantes , pyriformes, irrégulièrement anguleuses, brunätres; chalaze apicilaire, mammiforme. Embryon rectiligne. Feuilles longuement pétiolées, cordiformes, lobées ou an- guleuses, inégalement crénelées, palmatinervées. Stipules longues, subulées. Pédoncules solitaires, axillaires ou oppo- 6 CLASSE DES COLUMNIFERES sitifoliés, niultiflores. Fleurs grandes, blanches, en ombelle simple. Voici la seule espèce qui rentre dans ce genre : o SPARMANNIA DU Car. — Sparmannia africana Laon. fil. — Vent. Malm. tab. 98. — Bot. Mag. tab. 516. Petit arbre haut de 15 à 20 pieds ; cime arrondie, touffne. Ra- * mules, pétioles, pédoncules et calices hérissés de poils blancs éta- les. Feuilles molles, hérissées, cordiformes-ovales ou arrondies, anguleuses , ou lobées ; lobes plus ou moins allongés : le terminal toujours pointu ou acuminé; les latéraux quelquefois arrondis ; lame longue de 3 à 5 pouces, sur une largeur souvent égale; pé- tiole un peu plus court que la lame. Stipules membranacées, lon- gues de près d’un pouce. Pédoncules plus longs que les pétioles. Bractées subulées. Pédicelles penchés avant la floraison. Sépales oblongS® lancéolés, blanchätres. Corolle blanche, longue de y pouce; pétales multinervés, obovales; filets dressés, plus courts que la corolle, plus longs que le style : les extérieurs (sté- riles ) jaunes ; les intérieurs (fertiles) d’un pourpre noirâtre. Le Sparmannia , originaire du cap de Bonne-Espérance, se cultive dans toutes les orangeries, comme plante d'agrément. Pen- dant Ja plus grande partie de l’année, même au milieu de l'hiver, il est paré de son ample feuillage, et couvert d’une multitude de fleurs. Genre HÉLIOCARPE. — Heliocarpus Linn. Calice à 4 sépales colorés, libres. Pétales 4, inégaux, plus courts que le calice. Étamines 12-20, toutes fertiles. Ovaire stipité, à 4 loges uniovulées. Style plus court que les étami- nes. Stigmate bifurqué, recourbé. Capsule stipitée, clavi- forme, comprimée, ciliée, biloculaire, bivalve, disperme. Graines ovoïdes. Arbres ou arbrisseaux à pubescence étoilée. Feuilles tri- lobées. Fleurs petites, disposées en cime ou en panicule. Pédoncules terminaux. Ce genre, dont le nom fait allusion à la capsule bordée de L LL à FAMILLE DES TILIACÉES. 7 poils rayonnants, ne renferme que les deux espèces suivan- tes : Héuocarpe pu PÉrou.—#eliocarpus popay anensis Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 5. Ramules et inflorescence floconneux. Feuilles suborbiculaires, trilobées, irrégulièrement dentelces, scabres en dessus, cotonneu- ses (brunâtres) en dessous. Cimes trifurquées, subdichotomes, très-rameuses, divariquées. Grand arbre. Feuilles membranacces, 7-nervées , longues et larges d’un demi-pied; veines et nervures hérissées. Pétioles courts , cotonneux. Fleurs fasciculées, jaunâtres , de la grandeur de celles d’un Tilleul. Sépales linéaires-lancéolés, pointus, ner- veux. Pétales spatulés, obtus. Étamines de la longueur de la corolle. Capsule longue d’un demi-pouce. Cette espèce, remarquable par la beauté de son feuillage, a été observée par MM. &e Humboldt et Bonpland à Popayan. Héziocarre p’AmÉriQuE. — Heliocarpus americana Yinn. — Hort. Cliff. tab. 16. —Trew. Ehret. tab. 45. — Jacq. Hort. Schænbr. tab. 4. Cette espèce, qui se cultive dans les serres chaudes, diffère de la précédente par ses feuilles et ses panicules glabres. Elle forme un arbrisseau élégant , haut de quinze à vingt pieds. Genre CORÈTE. — Corcharte Lino. Calice à 5 sépales libres. Pétales 5, obovales, un peu plus courts que les sépales. Étamines nombreuses. Filets subulés, flexueux ; anthères petites, versatiles, arquées. Gynophore court. Ovaire à 2-5 loges incomplètes, multiovulées ; ovules bisériés, pendants. Style tubuleux , filiforme. Stigmate glo- buleux, fimbrié. Capsule siliquiforme , moins souvent ovoï- de ou globuleuse, 2-5-valve, 2-5-loculaire, polysperme. Graines glabres , anguleuses, superposées. Embryon diver- sement replié : radicule allongée; cotylédons linéaires ou or- biculaires. CLASSE DES COLUMNITÈRES, Arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles den- tées : les inférieures souvent plus petites et d'autre forme que les supérieures. Pédoncules oppositifoliés ou latéralement axillaires, uniflores ou pluriflores, bractéolés. Corolle jaune, petite. Ce genre renferme une trentaine d’espèces, toutes indi- gènes dans la zone équatoriale. Le mucilage copieux que contiennent ces végétaux, principalement dans leurs feuilles et leurs fruits, en fait cultiver plusieurs dans les pays chauds comme plantes alimentaires. Voici les espèces les plus no- tables: a) Capsule siliquiforme, 3-6-valve, non-corniculée au sommet. CorèTE TRILOGULAIRE. — Corchorus trilocularis Linn. — Jacq. Hort. Vind. tab. 173. Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-elliptiques, obliquement cordiformes à la base, inégalement crénelces. Pé- doncules oppositifoliés, subgéminés, uffiflores, courts. Capsule 3-valve, trigone, linéaire, obtuse, scabre. Herbe annuelle, rameuse, hérissée de poils tres-courts, haute de 1 à2 pieds. Feuilles d’un vert foncé, longues de 1 à 3 pouces, sur ‘/: à 2 pouces de large; les deux crénelures basilaires sou- vent terminées en soie réfléchie ; pétiole long d’un pouce ou moins. Stipules petites, subulées. Capsule grêle ; longue de 2 pouces. Cette plante se cultive comme herbe potagère, en Barbarie et en Arabie. CorèTe comesrTiBLE. — Corchorus olitorius Linn. — Jacq. Hort. Vind. tab. 85. — Pluck, tab. 27, fig. 3. — Bot. Mag. tab. 2810. : Feuilles ovales ou ovales-oblongues, acuminées, doublement dentelées ; dentelures basilaires sétifères. Pédoncules oppositifo- liés, solitaires, uniflores, très-courts. Capsule 5-valve, anguleuse, oblongue, glabre, rétrécie en bec obtus. Herbe entièrement glabre, rameuse, haute de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de x à 3 pouces, sur 6 à 18 lignes de large. Cap- sule Jongue de 2 à 3 pouces, sur 3 à 4 lignes de diamètre, FAMILLE DES TILIACÉES, 9 Cette espèce est commune dans toute la zone équatoriale, et se cultive très-fréquemment comme herbe potagère en Égypte , en Drient et dans l'Inde. C’est un aliment fade, mais assez nourris- sant, etgomparable en tout point au Gombo. b) Capsule globuleuse, spinelleuse. déprimée. (Gansa Rumph. — De Cand. ) CorèTE cAÉSULAIRE. — Corchorus capsularis Linn.—Ganja sativa Rumph. Amb. 5, tab. 78, fig. 1.— Gærtn. Fr. tab. 290. — Jacq. fil. Ecl. 2, tab. 120. — Pluck. tab. 295, fig. 4. Feuilles ovales-lancéolées , acuminées , dentelées : les 2 dente- lures inférieures sétifères. Pédoncules courts, uniflores, subgé- minés. Capsule glabre. Herbe annuelle, rameuse vers le sommet, s’élevant jusqu’à 10 pieds. Feuilles longues de 5 à 6 pouces, sur 1 à 2 pouces de large, vertes en dessus, grisâtres en dessous. Capsule du volume d’une Groseille à maquereau. Cette espèce croît dans les deux presqu’iles de l'Inde, et se cultive fréquemment dans ces mêmes contrées ainsi qu'aux Moluques. Ses feuilles servent de légume, comme celles des es- pèces précédentes. L’écorce des tiges fournit une filasse très-forte, dont on se sert pour faire des filets, du fil à coudre, etc. Genre GREWIA. — Grewia (Linn.) Juss. Calice à 5 sépales libres, coriaces, colorés en dessus. Péta- les 5, étroits, glandulifères ou squamulifères à la base, insé- rés plus bas que les étamines. Étamines nombreuses, toutes fertiles, insérées au sommet d’un gynophore stipitiforme ; filets grêles ; anthères médifixes, oblongues , arquées après l’anthèse. Ovaire 4-lobé, 4-loculaire. Style filiforme. Stig- mate arrondi, 4-lobé. Étairion à 4 (ou 5 par avortement) drupes soudés par la base , biloculaires , dispermes, ou par avortement monospermes; ou bien un seul drupe à plusieurs noyaux. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles persistantes, coriaces, tr 40 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. pli- ouquintupli-nervées à la base, dentées, ou moins souvent lobées; stipules petites, ordinairement caduques. Pédoncu- les solitaires ou fasciculés, uniflores ou pluriflores, oppositi- foliés. Fleurs ordinairement assez grandes, blanches, ou jau- nâtres, ou rougeâtres, le plus souvent disposées en cime ou en ombelle simple. Les Grewia sont en général des végétaux très-élégants, mais on n’en possède qu’un petit nombre dans les collec- tions de plantes vivantes. On en connaît une cinquantaine, la plupart indigènes dans les contrées intertropicales de l’ancien continent. Voici les espèces les plus remarqua- bles : a) Pétales très-courts. Feuilles triplinervées inférieurement. GREwIA A FEUILLES DE GuAzUMA.—Grewia guazumæfolia Juss. Diss. in Annal. du Mus. 4 , tab. 46, fig. 3. Feuilles ovales-oblongues , acuminées , dentelées , subéquilaté- rales , glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Pédoncules longs, solitaires , triflores. Sépales linéaires-oblongs, obtus, 2 fois plus longs que les étamines. . Feuilles longues d’environ 4 pouces , sur 2 pouces de’ large ; dentelures subobtuses : les inférieures glanduleuses. Fleurs larges de 1 ‘/, pouce. Pédoncules longs de 2 pouces. Cette espèce croit à Java. GREWIA COTONNEUX. — Grewia tomentosa Juss. 1. c. tab. 49 ; fig. 1. Feuilles ovales-lancéolées, pointues, dentelces, cotonneuses aux 2 faces, très-obliques. Pédoncules solitaires , courts, multiflores. Sépales oblongs , obtus , de la longueur des étamines. Feuilles longues d’environ 5 pouces, larges de 1 ‘/;, pouce à la base ; dentelures pointues. Pédoncules longs de 1 pouce. Fleurs larges de */. pouce. Cette espèce est indigène à Java. GeEwia À PETIT FRUIT.— Grewia microcos Linn. — Burm, Leyl. 159, tab. 1794. — Hort. Malab. x, tab. 56. ’ FAMILLE DES TILIACÉES. 11 Feuilles ovales-lancéolces, acuminées, glabres, vemeuses en dessous , lécèrement crénelées, ou entières. Fleurs paniculées, terminales. Sépales plus longs que les étamines. Petit arbre haut de 5 à G pieds. Feuilles longues de 6 pouces. Fleurs jaunâtres. Drupes subpyriformes, noirs, de la grosseur d’un Pois, d’une saveur douceâtre. Cette espèce croît au Malabar. Les Hindous en mangent les drupes. b) Pétales presque aussi longs que les sépales. Feuilles tri- plinervées à la base. GrewraA ÉLEVÉ.— Grewia excelsa Vahl.— Chadara arborea Forsk. — Grewia arborea Lamk. Feuilles oblongues, inégalement dentelées , glabres en dessus, incanes en dessous. Pedoncules subsolitaires, triflores. Sépales lancéolés, plus longs que les étamines, Pétales oblongs, plus courts que le calice. Arbre très-élevé. Pédoncules cotonneux. Feuilles longues d’en- viron 4 pouces. Fleurs jaunâtres, larges de 1 pouce. Drupe glo- buleux , jaunâtre ; pulpe charnue , ferme : noyau 8-loculaire. >] ; Ï ; Y Get arbre croît dans les montagnes de l’Yémen, où il porte le nom de Seérak. GREWIA LUISaNT. — Grewia nitida Juss. 1. c. tab. 50, fig. 2. Feuilles oblongues, obtuses, dentelées, subéquilatérales, gla- bres. Pédoncules courts, 1- ou 3-flores. Sépales ovales-lancéolés, pointus. Étamines et corolle subisomètres. Pétales ovales , tron- qués, plus courts que les sépales. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, sur 5 à 8 lignes de large. Fleurs longues de 1 pouce. Cette espèce habite la Chine. GREWIA BICOLORE. — Grewia bicolor Juss. 1. c. tab. 5o, fig. 2. Feuilles ovales-oblongues, obtuses, ciliolées-dénticulées, gla- bres , subéquilatérales , vertes en dessus, blanchâtres en dessous. 42 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. Pédoncules gréles, solitaires ou géminés, 1-3-flores. Pétales et sépales lincaires, isomètres. Feuilles longues d’environ 2 pouces , larges de 8 à 12 lignes. Pédoncules de moitié plus courts que les feuilles. Fleurs larges de ‘/: pouce. Cette espèce croît au Sénégal. GrEewIA GLANDULEUX. — Grewia glandulosa Linn.— Juss. L c. tab. 48, fig. 1. Feuilles ovales-lancéolées, pointues , dentelées, glabres. Pé- doncules solitaires , très-courts, subtriflores. Sépales oblongs, ob- tus, de la longueur des étamines. Pétales ovales, plus courts que les sépales. Feuilles longues de 3 pouces, larges de 18 lignes : dentelures fines, rapprochées : les inférieures glanduleuses. Fleurs larges d'environ 8 lignes. Cette espèce croit à l'Ile-de-France. GRewIA ACUMINÉ. — Grewia acuminata Juss. 1. c, tab.48, fig. 2. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, acuminées , obtuses, dentelées, glabres. Pédoncules allongés , subgéminés, triflores. Sépales oblongs- linéaires , plus longs que les étamines. Pétales linéaires , obtus, 3 fois plus longs que les sépales. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 18 lignes : dente- lures triangulaires, pointues. Pédoncules de moitié plus longs que les feuilles. Fleurs larges de 2 pouces. Cette espèce croît à Java. Grewia pu Cap. — Grewia occidentalis Linn. — Herb. de V’Amat. tab. 95. — Bot. Mag. tab. 422. Feuilles ovales, ou obovales, ou ovales -oblongues , obtuses , crénelées, glabres. Pédoncules solitaires , 1-3-flores , plus courts que les feuilles. Sépales oblongs, pointus , 1-nervés, cotonneux en dehors, plus longs que les étamines. Petit arbre très-rameux , haut de 10 à 15 pieds. Ramules courts , subdistiques, Feuilies longues de 6 à 12 lignes; pétiolo . FAMILLE DES TILIACÉES. 15 très-court. Stipules apparentes. Fleurs larges de 1 pouce, de couleur lilas. Pétales linéaires, pointus, de moitié plus courts quelles sépales. Style flexueux, plus long que les étamines. Drupe petit, globuleux , rougeätre. Ce Grewia se cultive fréquemment dans les collections de serre tempérée. Ses fleurs se succèdent pendant tout l’été. IL de- mande une terre forte et de fréquents arrosements. GREWIA À FEUILLES DE CuarmE. — Grewia carpinifolia Beauv. Flor. Owar. — Juss. 1. c. tab. 5r, fig. 1. Feuilles cordiformes-ovales , pointues, dentelées, équilatérales, lisses en dessus, scabres en dessous. Pédoncules solitaires ou gé- minés, courts, subtriflores. Sépales oblongs, obtus, de la longueur des étamines , un peu plus longs que les pétales. Feuilles longues de 2 pouces, larges de 18 lignes : dentelures fines, ponctuées, rapprochées ; pétiole très-court. Fleurs larges de 18 lignes. Fruit lisse, pisiforme. Cette espèce a été trouvée par Palisot Beauvois sur la côte d'Oware. c) Feuilles quintuplinervées à la base. GREWIA A FEUILLES DE Peuprier. — Gresvia populifolia Linn. — Chadara tenax Forsk. — Grewia Chadara Lamk. Feuilles orbiculaires , inégalement dentées ; glabres en dessus, pubescentes en dessous. Pédoncules solitaires, longs, filiformes, uniflores. Sépales linéaires-oblongs, plus longs que les étamines. Pétales de moitié plus courts que les sépales. Arbrisseau. Calice d’un pouce de diamètre. Corolle blanche. Cette espèce croît en Arabie. : GrewiA À FEUILLES DE BouLEAU. — Grewia betulæfolia Juss. 1. c. tab. 50, fig. 1. Feuilles cordiformes , ou ovales-arrondies, dentées, équilaté- rales , velues. Pédoncules solitaires, grêles, uniflores. Sépales et pétales subisomètres , linéaires-lancéolés, un peu plus longs que les étamines, 14 CLASSE DES COLUMNIFÈRES, Feuilles longues d’un pouce, dépassant de peu les pédoncules. Fleurs blanches, larges de 2 pouces. Cette espèce, originaire du Sénégal, se cultive dans les serres. Grewia D’AsiE. — Greivia asiatica Jinn. — Sonner. Voy. 2, p- 244, tab. 138. Feuilles cordiformes-arrondies, inégalement dentelées, glabres en dessus, incanes en dessous. Pédoncules géminés ou fasciculés, longs, ordinairement 3-flores. Sépales oblongs, un peu plus longs que les étamines. Pétales ovales, 2 fois plus courts que les sépales. Feuilles longues de 2 à 3 pouces , semblables à celles du Til- Jeul ; pétiole court , épais. Fruit du volume et de la forme d’une Cerise, glabre, rougeûtre. Cette espèce croît sur la côte de Coromandel , où elle porte le nom de Falzé. Son fruit , légèrement acide , est mangeable. GREWIA A FEUILLES DE TILLEUL. — Grewia tiliæfolia Juss. 1. c. tab. br, fig.2. Feuilles cordiformes-ovales , subobtuses , obliques, dentelées , glabres. Pédoncules fasciculés, subtriflores, plus courts que le pé- tiole. Sépales oblongs-lancéolés, plus Jongs que les étamines. Pétales linéaires-lancéolés, 2 fois plus courts que les sépales. Feuilles longues d’environ 3 pouces , larges de 20 à 30 lignes; dentelures subobtuses ; pétiole long de r pouce. Fleurs larges de 1 pouce. Fruit à 2 drupes globuleux, de la grosseur d’un Pois. Cette espèce croît dans l’Inde et à Ceylan. GrewiA A FEUILLES DE Noiserier. — Grevia corylifolia Rich. fil. in Flor. Senegamb. v. 1, p. 05, tab. 20. Feuilles cordiformes- orbiculaires, très-obtuses, inégalement dentelées, cotonneuses-ferrugineuses en dessous. Fleursen épis ou en glomérules subsessiles. Pétales très-courts. Drupe subglobu- leux , déprimé, hérissé, crustacé, à 4 noyaux. Arbrisseau rameux, haut de 8 à r0 pieds. Rameaux couverts d'un duvet ferrugimeux, Feuilles larges de 3 à 4 pouces. Sépales FAMILLE DES TILIACÉES. 45 linéaires, pointus, ferrugineux en dehors. Pétales oblongs, obtus, échanerés, longuement onguiculés. Drupe brunâtre , de la gros- seur d’une petite Cerise. Cette espèce, l’une des plus belles du genre , a été découverte par M. Perrottet aux environs du Cap-Vert. On la cultive dans les serres du Jardin du Roi. Genre TILLEUL. — Tilia Linn. Calice à5 sépales libres, caducs, concaves, fovéolés en des- sus à leur base, réfléchis après l’anthèse. Pétales 5 , subspa- tulés, concaves, arqués en avant. Étamines 25-70 : filets libres ou irrégulièrement polyadelphes par leur base, capil- laires; anthères à 2 bourses disjointes, submédifixes. Cinq staminodes presque conformes aux pétales mais plus petits, antépositifs , soudés à la base des filets (ces staminodes man- quent dans quelques espèces indigènes). Réceptacle presque plane, pentagone, glanduleux. Ovaire non-stipité, subglo- buleux , à 5 (rarement 4) loges biovulées. Ovules superposés, appendants. Style cylindrique, dressé, articulé par la base, non-persistant. Stigmates 5, courts, trièdres, dentiformes, connivents pendant l’anthèse, puis écartés ou étalés. Carcé- rule coriace (rarement mince et fragile), subglobuleux, ou turbiné, ou ovoide, subpentagone, 5-costé (rarement à côtes presque inapparentes), par avortement 1-loculaire et monosperme (rarement 2-sperme). Graines obovales, rétrécies à la base, appendantes, pariétales. Chalaze orbi- culaire, apicilaire. Périsperme corné, huileux. Embryon médiaire , rectiligne , verdâtre : radicule oblongue-clavifor- me, allongée; cotylédons très-minces, subcordiformes, pen- nati-5-lobés, convolutés : lobes inégaux , denticulés, repliés en plusieurs sens. ® Arbres à tête ovale ou arrondie, très-touffue. Écorce inté- rieure filandreuse. Ramules souvent rougeâtres après la chute des feuilles. Feuilles pétiolées , inéquilatérales, dentelées, obliquement tronquées ou cordiformes et 4-T-nervées à la base, souvent anguleuses, plus où moins barbues en dessous 46 CLASSE DES COLUMNIFÈRES, aux aisselles des nervures et des veinules; pétiole cylindri- que , renflé aux deux bouts, souvent grêle et presque aussi long que la lame. Stipules caduques. Fleurs odorantes, dis- posées en cime trichotome (rarement en ombelle simple ou en corymbe). Pédoncules solitaires d’un côté des pétioles, grêles, défléchis, pendants , adnés par leur partie inférieure à la côte d’une grande bractée liguliforme, chartacée, réti- culée ; pédicelles non-bractéolés , dilatés au sommet , munis tantôt à leur base, tantôt plus haut , d’une ou de plusieurs glandules verruciformes qui les font paraître comme arti- culés. Sépales satinés en dessus et barbus à la base, presque diaphanes, finement trinervés. Pétales blanchäâtres ou d’un jaune pâle, subflabellinervés, parsemés d’un grand nombre de vésicules diaphanes visibles surtout après la dessiccation. Filets blanchôtres, dressés et imbriqués avant la floraison, puis divergents. Anthères jaunes : bourses souvent diva- riquées. Style ordinairement plus court que les pétales au moment de l’épanouissement de la fleur, puis plus ou moins saillant. Ovaire velouté ou incane. Carcérule se séparant du réceptacle par une scission circulaire de la base, que la radicule perce lors de la germination. Feuilles sémi- nales palmées. La forme élégante, le feuillage touffu et les fleurs odo- rantes des Tilleuls font trouver place à ces arbres dans tou- tes les plantations d'agrément. Ils se plaisent dans les ter- rains légers, sablonneux, humides et un peu profonds. Les espèces indigènes parviennent quelquefois à un âge très- avancé , et leur tronc peut acquérir quarante pieds et plus de circonférence. Le miel que les abeilles retigent des fleurs de Tilleul est d’une qualité excellente. L’infusion théiforme de ces fleurs a des propriétés antispasmodiques et légèrement toniques : personne n’ignore combien l’usage en esi général. L’eau dis- tillée de fleurs de Tilleul se prescrit fréquemment comme remède calmant. Le péricarpe des Tilleuls a une saveur as- wingente , et semployait autrefois contre les hémorrhagies, FAMILLE DES TILIACÉES, 47 La sève des Tilleuls contient beaucoup de principes sucrés ; par la fermentation elle donne une liqueur vineuse assez agréable. Les graines sont huileuses, mais si difficiles à ex- traire du fruit, qu’on ne saurait en tirer un parti avanta- geux. Le bois de Tilleul est mou, léger et fléxible ; il n’est pro- pre ni au chauffage, ni à la charpente; mais on le débite en planches minces, dont on fait de la volige. Lestourneurs, les ébénistes, les menuisiers l’emploient à divers ouvrages; et comme il n’éclate pas sous le ciseau, il est fort recherché des statuaires. On le préfère à tout autre, bois pour des balles d'imprimerie. Les cordonniers se servent ordinairement de tables de Tilleul pour couper le cuir, parce que les entailles faites par le tranchant de l’instrument se referment aussitôt. À Vétat sec, le pied cube de ce bois pèseenviron vingt-trois kilogrammes. Le charbon de Tilleul est excellent pour la fa- brication de la poudre à tirer. L’écorce intérieure sert à faire des cordes et des nattes dont l’usage est fort répandu. Les Tilleuls de douze à quinze ans sont ceux dont on préfère l'écorce, parce que c’est l’âge où elle a le plus de force et de souplesse. Les feuilles peuvent servir à la nourriture des troupeaux ; elles possèdent aussi des qualités émmollientes; souvent on les trouve enduites d’un suc visqueux très-abon- dant, dont la saveur approche de celle de la Manne. Théophraste et Pline ont parlé du Tilleul et de ses usa- ges. Pline dit que le bois servait à faire des boucliers, parce qu’ilest très-flexible et que ses plaies se ferment à l'instant. Le même auteur rapporte que l'écorce était employée à cou- vrir les toits des cabanes, qu’on en faisait des corbeilles et de grands paniers pour transporter le blé et les raisins. Les anciens écrivaient sur des feuillets de liber de Tilleul, qu'on appelait Phylira. On sème les graines des Tilleuls en automne, dès leur ma- turité, ou bien on les conserve dans du sable jusqu’au prin- temps; car sans cette précaution , elles ne lèveraient que la seconde année. Les Tilleulsse multiplient aussi de rejetons et BOTANIQUE. PHAN, T. IV. 2 48 CLASSE DES COLUMNIFERES. de marcottes qu’on enlève en automne pour les mettre en. pépinières, et qu'on peut transplanter à demeure au bout de quatre ou cinq ans. Cette méthode est moins longue que la voie des semis. Pour se procurer un grand nombre de mar- cottes, il faut planter, dans un terrain bien labouré, des Tilleuls de six à sept ans, dont on coupe ensuite le tronc rez- terre. Les souches poussent un grand nombre de rejets que l’on marcotte en les couchant : une année suffit pour qu'ils soient enracinés. Les Tilleuls reprennent assez difficilement de boutures. On multiplie de greffes les espèces rares. Nous alions décrire toutes les espèces connues de ce genre. SECTION I. Staminodes (appendices ou filets pétaloïdes) nuls. Étamines 25-45 , plus longues que les pétales : filets à peine bifur- qués au sommet , tantôt libres dès leur base , tantôt (dans la même espèce) soudés irrégulièrement en phalanges 5- 8-andres, placées devant les pétales et alternes avec 1-3 fi- lets libres. Carcérule ou submembranacé, fragile et à cô- tes minces, ou coriace et à côtes saillantes. Les trois espèces que renferme cette section sont propres à l’ancien continent. A. Feuilles glabres ( excepté en dessous aux aisselles des ner- vures) de méme que les pétioles et les jeunes pousses. a) Caroérule oblique , submembranacé, fragile, à côtes très-minces , inapparentes avant la disparition du duvet qui Les recouvre. Tizceus syzvesrre. — Tilia sylvestris Desfont. Hort. Par. — Tilia parvifolia Ehxh. — Borkh. — Engl. Bot. tab. 1705. — Schk. Handb. tab. 141. — Hayn. Arzn. NI, 46. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 106. — Tilia micro- phylla Vent. Diss. tab. r , fig. 1. — Tilia europæa :} Lion. — Tilia ulmifolia Scop. — Tilia europæa borealis Wahlenb. Feuilles suborbiculaires, ou orbiculaires, ou réniformes-orbi- FAMILLE DES TILIACÉES, 19 culaires où ovales, où evales-cl'iptiques, ou ovales orbiéulaires, acuminées-cuspidées, inégalement dentelées, d’un vert fonce et presque luisantes en dessus, glauques en dessous et barbues aux aisselles des nervures : base obliquement cordiforme , ou tron- quée, ou semi-cordiforme, ou arrondie; pétiole des feuilles su- péricures aussi long, ou presque aussi long, ou de moitié moins long que la lame. Pédoncules 2-9-flores ( ordinairement 5-9- flores). Carcérule subglobuleux ou obové, mamelonné au som- met. Parmi les nombreuses variétés de ce Tilleul, les suivantes sont les plus marquantes, sans que toutefois leurs caractères soient invariables sur le même individu : — 4: À FEuizzes OVALES. Feuilles ovales, très-obliques, tronquées ou arrondies à la base, petites (longues de 1 ‘/:à 2 pouces, sur 10 à 15 lignes de large): les supérieures des ramules florifères à peine plus longues ou un peu plus courtes que leur pétiole. — £:A Feurces corprrormes. (Tilia parvifolia Guimp. et Hayn. |. c. Feuilles cordiformes ou cordiformes-ovales, grandes (longues d'environ 3 pouces, sur 2 ‘/: pouces de large), plus ou moins obliques à la base. — : À Feurvres surornicuraires. ( Tilia microphylla Vent. kr) Feuilles suborbiculaires, presque également cordiformes, larges de 1 à 3 pouces, un peu moins longues que larges ; dente- lures souvent très-larges, semi - orbiculaires; pétioles des feuilles supérieures (des ramules florifères) tantôt presque aussi longs que Ja lame , tantôt de moitié moins longs. (Gette variété paraît plus commune en France que les précédentes. ) Arbre atteignant 80 pieds de haut, sur G pieds de diamètre. Bois d’un jaune tirant sur le rouge. Écorce des vieux troncs ri- meuse , d’un gris noirâtre. Jeunes troncs et branches d’un brun olive, lisses. Ramules de l’année précédente d’un brun ver- dûtre ou d’un jaune tirant sur le rouge, Branches étalées, for- 20 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. mant une tête conique-pyramidale. Bourgeons ovales, obtus, courbés en dedans, d’un brun roux. Feuilles longues de x à 3 pouces (le pétiole non compris), larges de 1 à 3 pouces, 5-ou 7-nervées à la base, membranacées , munies en dessous aux ais- selles des nervures d’un duvet roussâtre floconneux; dentelures triangulaires ou semi-orbiculaires, plus ou moins rapprochées-ou écartées, inégales ou presque égales, brusquement terminées en courte pointe blanchâtre, cartilagineuse , quelquefois calleuse au sommet; pétiole grêle, long de 6 lignes à 2 pouces ( celui des feuilles inférieures toujours plus court que la lame }. Pédoncules ordinairement un peu moins longs que la feuille, toujours plus longs que le pétiole; bractées lancéolées ou lancéolées-oblongues, arrondies ou rétrécies au sommet, tantôt distantes de Ja basedu pé- doncule , tantôt décurrentes jusqu'a la base du pédoncule, tantôt débordant les fleurs, tantôt débordées par celles-ci ; pédicelles en ombelle, ou en corymbe, ou en cime trichotome, tantôt aussi longs tantôt plus courts que la partie inadhérente du pédoncule. Sépales longs de 2 lignes ou un peu plus, chlongs-lancéolés ou ovales- lancéolés, subobtus, glabres ou pulvérulents en dessous, co- tonneux en dessus. Pétales longs de 2 '/; à 3 lignes, lan- céolés-spathulés, ou spathulés-oblongs, obtus, subdenticulés au sommet, d’un blanc sale. Étamines 25 à 50, libres (1), de moitié à peu près plus longues que les pétales. Ovaire cotonneux. Style glabre, apres l’anthèse presque aussi long que les étamines. Stigmates obtus, tantôt étalés tantôt dressés après l’anthèse. Carcérule de la grosseur d’un petit Pois, très-mince, se brisant facilement entre les doigts, recouvert d’un duvet rous- sâtre floconneux, qui disparait plus ou moins vers l’époque de la maturité. Graine d’un brun roux. Cette espèce, nommée vulgairement Tillet, Tillot et Tillier, ? (1) Dans un très-grand nombre de fleurs observées par nous sur diffé- rentes variétés, nous n'avons jamais pu trouver des étamines polyadel- phes, ni en plus grand nombre que 50 ; mais ces caractères étant varia- bles dans d’autres espèces nous ne pensons pas qu'ils soient d’une grande valeur dans celle qui fait le sujet de cette description. FAMILLE DES TILIACÉES. 91 est commune dans les bois de la France, tant en plaine que dans les montagnes ; mais elle abonde surtout dans le nord de l’Europe, de même que dans l’Oural, la Sibérie et le Caucase. Elle s’ac- commode d’un sol aride et pierreux , ainsi que des sables les plus ingrats; mais pour qu’elle parvienne à de fortes dimensions, il lui faut, comme à ses congénères, un terrain profond etIégerement hu- mide. En général , il ne commence à fleurir qu’en juillet ; mais il est des individus qu’on trouve en pleine fleur dès la première moi- tié de juin. La durée de sa croissance est d’environ cent cin- quante ans ; mais il peut vivre plusieurs siècles et peut-être près de mille ans. Son bois est plus dur que celui des autres Tilleuls d'Europe, et par conséquent d’un usage plus avantageux pour le chauffage ainsi que pour l’ébénisterie. En faisant bouillir dans l’eau l’écorce de ce Tilleul avec parties égales en poids d’alun, et en versant dans la décoc- tion une dissoïution alcaline, on obtient un précipité d’ufe belle couleur rose. On est parvenu aussi à préparer avec cette écorce un papier roussâtre, mais très-lisse, et fort propre au dessin. Dans l’Europe septentrionale et dans beaucoup de contrées de l'Allemagne, le Tilleul sylvestre se choisit de préférence à la plu- part des arbres pour ombrager les routes , les promenades, et les habitations champêtres. Le nom de famille du célèbre Linnée lui vint d’un énorme individu de cette espèce, planté au village de Stégaryd, en Smolande : le Tilleul étant appelé Zinn en suc- dois. b) Carcerule coriace , ordinairement équilatéral , à côtes assez saillantes. Ticzeuz iNTERMEDIAIRE. — Tilia intermedia De Card. Prodr. — Tilia europæa Smith , Engl. Bot. tab. Gro.— Bull. Herb. tab. 75. — Svensk Bot. tab. 40. — Flor. Dan. tab. 553. — Tilia vulgaris Hayn. Arzn. IT, tab. 47.—Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 107. — Tilia Tecksiana C. Bauh. Feuilles suborbiculaires, ou ovales-orbiculaires, ou ovales, acuminées-cuspidées, inégalement dentelces, d’un vert clair-ou jaunâtre en dessus, pâles en dessous et barbues aux aisselles des 22 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. nervures : base obliquement cordiforme, ou tronquée, ou semi- cordiforme, ou presque également cordiforme, ou arrondie; pétiole des feuilles supérieures 1 à 3 fois moins long que la lame. Pédoncules 2-5-flores. Carcérules irrégulièrement turbinés, ou obovés et obliques, mamelonnés au sommet , veloutés. Les individus que nous avons observésoffraient toutes les varia- tions que nous venons d'indiquer ci-dessus : les feuilles très-oblique- ment cordiformes-ovales étaient plus fréquentes que les feuilles suborbiculaires , ou également cordiformes. D’autres individus, peut-être, produisent plus habituellement ces dernières formes. Arbre haut de 40 à 60 pieds ou plus. Tronc épais, d’un gris noirâtre, rimeux. Branches grisâtres, divergentes, un pen dres- sées , formant une tête pyramidale ou pyramidale conique. Ra- mules d’un brun élive ou jaunâtre, parsemés de petites verrues grisätres. Bourgeons ovales, un peu comprimés, lisses, d’un jaune ferdâtre lavé de rouge d’un côté. Feuilles (le pétiole non- compris ) longues de 2 à 3 ‘/, pouces, larges de 18 à 45 lignes (celles des pousses stériles atteignant jusqu’à 4 ‘|, pouces de long , sur une largeur à peu près égale), membranacées, 5-ou 7- nervées à la base, lisses en dessus , quelquefois luisantes en des- sous , toujours munies aux aisseiles des nervures d’un duvet jau- nâtre, ou brunâtre, ou d’un roux clair, floconneux; dentelures triangulaires ou moins souvent arrondies, pins ou moins inégales, brusquement terminées en courte pointe cartilagineuse , souvent calleuse au sommet; pétiole long de 6 à 20 lignes, grêle mais plus ferme que celui de l’espèce précédente. Pédoncules presque aussi longs que les feuilles, ou un peu plus courts, ordinairement 4-7-flores; pédicelles à peu pres aussi longs que la partie inadhé- rente du pédoncule, ou plus courts, disposés en ombelle ou en corymbe simples, on en cime soit dichotome, soit trichotome; bractée lancéolée, ou lancéolée-oblongue , subobtuse, ordinaire- ment décurrente presque jusqu’à la base du pédoncule. Sépales ovales-lancéolés, ou oblongs-lancéolés, subobtus, glabres en des- sus, cotonneux en dessous et aux bords, longs de 2 ‘/, lignes. Pétales longs de 3 lignes, lancéolés-spatulés, ou spatulés- oblongs, obtus, subdenticulés au sommet, d’un jaune de paille, VAMILLE DES TILIACÉES. 25 Étamines 30-35, libres, ou polyadelphes par leur base (1). Ovaire cotonneux. Style glabre, après l’anthèse à peu près aussi long que les étamines. Stigmates obtus, denticulés aux bords, tantôt dres- sés ou connivents, tantôt étalés (2). Carcérule long de 3 à 4 li- gnes, sur 2 ‘/, à 3 lignes de diamètre, dur, pentagone, recou- vert d’un duvet floconneux jaunâtre , qui disparaît vers la ma- turité. Graine obovée, d’un brun roux. Ce Tilleul est plus commun dans toute l'Allemagne que le Tilleul sylvestre, et on le retrouve aussi dans le nord de l'Eu- rope. Nous ignorons s’il croit spontanément en France, mais on le rencontre quelquefois dans les plantations (par exemple au bois de Boulogne). I fleurit dans la seconde moitié de juin et en juillet. On l’a souvent confondu à tort, soit avec le Tilleul syl- vestre, dont il se distingue au premier coup d’œil par le vert clair de son feuillage, soit avec le Tilleul dit Ze Hollande, qui en diffère par ses femilles pubescentes et par ses fruits à côtes beau- coup plus saillantes. La durée du Tilleul internrédiaire n’est pas moins longue que celle du Tülleul sylvestre, mais sa croissance est plus rapide. Son bois, blanc, lisse et mou, se recherche surtout pour la sculpture. L’écorce se préfère à celle des autres espèces d'Europe, pour la confection des nattes et cordages. Le Tilia hybrida (Bechstein, Forsthot. tab. 4), qui croît épars dans les forêts de la Thuringe et de la Franconie, ne diffère du Tilia intermedia que par ses feuilles pubescentes en dessous aux nervures ainsi qu'aux veinules. M. Bechstein pense que ce Tilleul est une hybride du Tilia intermedia et du Tilia platy- phyllos. B. Carcérule ligneux , à côtes très-saillantes. Nervures de la (1) Selon M. Hayne, les filets seraient toujours libres ou insensiblement polyadelphes; nous les avons trouvés visiblement polyadelphes dans un très-grand nombre de fleurs que nous avons examinées, (2) M. Hayne indique des stigmates dressés comme caractère de Vespèce ; nous nous sommes assurés que ce caractère cst loin d’être inva- riable, 24 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. face inférieure des feuilles plus ou moins hérissées de même que les pétioles et Les jeunes pousses. Parenchyme des feuil- les pubescent, surtout en dessous. TiLLEUL À FEUILLES MOLLES.— Tilia mollis Spach , Monogr. imed. — Tilia platyphylla Scopol. Carn.— Vent. Diss. tab. 7, fig. 2 (var.) — Duham. ed. nov. v. 1, tab. 5o (var.) — Tilia cordata Mill. Dict. (var.)— Tilia cordifolia Bess. Gal.— Tilia europæa Desfont. Cat. Hort. Par. (var.) — Hook. Flor. Lond. tab. 100; Engl. Bot. nov. ser. tab. 2520 (var.) — Tilia pauci- Jflora Hayn. Arzn. I, tab. 48. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 108 (var.) — Tilia corallina Aït. Hort. Kew. (var.) — Tilia rubra De Cand. Prodr. ( var.) — Tilia corinthiaca Bosc. iu Dict. d’Agr. — Tilia triflora Horn. Feuilles orbiculaires, ou suborbiculaires, on ovales, ou ovales- orbiculaires , acuminées-cuspidées, inégalement dentelées ou cré- nelées, équilatérales ou obliques, à base cordiforme, ou semi- cordiforme, ou arrondie, ou tronquée, pubérules en dessus, pu- bescentes et hérissées en dessous ; pétiole des feuilles supérieures aussi long ou jusqu’à 3 fois plus court que la lame. Pédoncules 3-7-flores. Carcérule turbiné, ou pyriforme, ou obovale, ou ovale, ou ellipsoïde, ou subglobuleux, mammelonné au sommet ou sub- acuminé , cotonneux ou velouté (1). (4) Nous nous abstiendrons de signaler les variétés de ce Tilleul. Les différentes modifications que nous venons d’indiquer dans la forme de plusieurs des organes se rencontrent trop souvent sur le même individu ; mais quelquefois J’une ou l’autre des formes prédomine, surtout pour ce qui concerne les fruits. La forme et la grandeur des bractées ne varie pas moins que celle des feuilles et des fruits, Il nous a paru nécessaire de n’a- dopter aucun des noms déja appliqués à cette espèce, parce qu’ils ne don- nent qu’une idée fausse de ses caractères habituels, La plupart des 7ilia mollis, à l’état sauvage, ne diffèrent point, quant à la dimension de leurs feuilles, du Tilia sylvestris. Les variétés à pédoncules pluriflores sont aussi communes que celles à pédoncules triflores. Le Tlia rubra ou T'illeul de Corinthe, différerait , selon M. De Candolle , du Tilia plat; phyllos, par des fruits globuleux sans côtes, et par des ramules qui prennent une teinte pourpre après la chute des feuilles : les côtes des fruits de cette variété sant HO) FAMILLE DES TILIACÉES. 25 Arbre haut de 60 à 100 pieds, sur 2 à 3 pieds de diamètre ou plus. Écorce des vieux troncs d’un gris roussâtre , rimeuse. Jeu- nes troncs et branches d’un gris cendré, verruqueux. Branches crigées, grosses, touffues , formant une tête ovale où pyramidale. Ramules de l’année précédente d’un brun olivâtre, ou jaunätres, ou d’un rouge de sang plus ou moins vif, ou verts surtout au printemps, ponctués , très-touffus. Jeunes pousses hérissées , ponctuées. Gemmes ovales, obtuses, d’un brun roux. Feuilles longues de 1 à 4 pouces (celles des pousses stériles quelquefois jusqu’à 6 pouces), tantôt aussi larges que longues , tantôt jusqu’à 1 fois moins larges que longues, un peu rugueuses et d’un vert gai ou plus ou moins foncé ou jaunâtre en dessus, pâles et quel- quefois luisantes en dessous, 5-ou 7-nervées à la base ; dentelures ou crénelures plus ou moins rapprochées, brusquement terminées en courte pointe blanchätre, subcartilagineuse, calleuse au som- met; pubescence de la face supérieure tres-courte; pétiole long de :}, à 2 ‘|, pouces, hérissé ou velouté de même que les aisselles des nervures de la face inférieure ; côte, nervures et veines hé- rissées de poils mous étalés. Bractées à peu près aussi longues que les feuilles, ou plus courtes, quelquefois un peu plus lon- gues , larges de 3 à 8 lignes, sessiles, ou distantes de la base du pédoncule, liguliformes, ou lancéolces, ou lancéolées -oblon- gues, obtuses ou pointues ; pédicelles divariquésou plus ou moins dressés, tantôt plus longs tantôt plus courts que la partie inadhc- rente du pédoncule, ordinairement débordés par la bractée , dis- posés soit en ombelle ou en corymbe simples, soit en cime sub- trichotome. Sépales ovales-lancéolés , presque obtus , glabres en dehors, satinés en dedans et aux bords, longs de 2 ‘/, à 3 lignes, d’un blanc jaunâtre. Pétales longs de 3 à 4 lignes , d’un jaune de toujours très-saillantes lors de La maturité; avant cette époque, le duvet épais qui les recouvre les rend quelquefois moins apparentes ; et quant à la couleur qu’offrent les ramules en hiver , nous pouvons assurer que souvent elle est d’un rouge plus ou moins vif dans toutes les autres variétés, et que très-fréquemment aussi elle est ou brunätre, ou jaunâtre, ou verdâtre, dans toutes. 26 CLASSE DES COLUMNIFEÈRES. paille, oblongs-spatulés ou oblongs-ohovales, obtus, très-entiers ou légèrement crénelés vers leur sommet. Étamines 30 à 45; filets Libres ou polyadelphes. Ovaire satiné ou velouté. Style gla- bre ou barbu à la base, long d’environ 2 lignes. Stigmates obtus , dressés ou étalés. Carcérule long de 2 à 4 lignes, sur 1 "|, à 3 lignes de diamètre, plus ou moins velouté, ou incane, ou quelque- fois presque glabre ; côtes plus ou moins saillantes, le plus sou- vent très-fortes, toujours apparentes à l’époque de la maturité. Graine ovale ou obovale, d’un brun roux. Le Tilleul à feuilles molles, vulgairement appelé Tilleul de Hol- lande et Tilleul à grandes feuilles ou à larges feuilles, croît dans toute l’Europe , jusque vers le 63° degré de latitude. 11 forme de vastes forêts dans la Pologne ainsi que dans la Russie méridionale, et se retrouve au Caucase. Il préfère les terrains dont la base est calcaire ou granitique; un sol trop humide ne lui convient pas mieux qu'un sol aride. Son développement s’accomplit dans l’es- pace d’environ cent ans; mais dans les localités qui lui sont favo- rables , sa vie peut durer cinq siècles et plus. Il existe en Allema- gne plusieurs Tilleuls de cette espèce dont on estime l’âge à près de mille ans. Aux environs de Paris la floraison de ce Tilleul a lieu, en gé- néral, dès la première moitié de juin ; mais il y a aussi des variétés tardives qui ne fleurissent qu’en juillet. C. Bauhin a déjà remar- qué que certains individus ne donnaient jamais de fleurs , ou n’en produisaient, tous les ans, qu’un petit nombre : circonstances qui tiennent peut-être à la nature du térrain. Le bois du Tüilleul à feuilles molles est plus léger et plus mou que celui des deux espèces précédentes ; le pied cube de ce bois , étant bien sec, ne pèse que vingt-nenf livres. II est tenace, blanc, lisse, peu sujet à être attaqué par les insectes, et prend facilement toutes les couleurs : qualités qui le font rechercher des menuisiers, des tourneurs, et des sculpteurs en bois. Le charbon qu’il donne est excellent pour la fabrication de la poudre à tirer. En Russie, l’écorce épaisse des vieux troncs sert à faire des paniers, des caisses, des boîtes, et on en couvre les toits des cabanes. ’écorce intérieure des jeunes troncs fournit un aubier FAMILLE DES TILIACÉES. 27 dont il se fait une forte consommation dans le Nord; on en con- fectionne des nattes, des cordages, des filets, des paniers, des chapeaux , des souliers et du fil. L’aubier se sépare de l'écorce en le faisant rouir comme le Chanvre. En France, cette espèce est plus commune dans les plantations d'agrément que toutes ses congénères ; on la recherche surtout comme arbre d’alignément. SECTION IL: Fleurs munies de 5 staminodes. Étamines 40-80, plus courtes que les pétales; filets bifurqués au sommet, irrégulière- ment polyadelphes, adnés par leur base aux bords des on- glets des staminodes. Carcérule ligneux, à côtes minces ou inapparentes. Cimes 7-50-flores. — Feuilles ordinaire- ment plus grandes que celles des espèces de la section I". Presque toutes les espèces de cette section croissent en Amérique. A. Germmmes grosses , luisantes, glabres de méme que les pe- tioles , les pédoncules et les jeunes pousses. Feuilles gla- bres (excepté les barbules de la face inférieure) ou à pu- bescence non-étloilée. Étamines de * |: environ plus courtes que les staminodes. Slyle barbu à la base. a) Feuilles légèrement pubérules aux Lords, glabres en dessous ( ex- cepté aux aisselles des nervures et des veinules. ) Tueur Nom.— Tilia nigra Borkh. Dendr,—Tilia glabra Vent. Diss. tab. 2. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 45. — Tilia americana Ait. Hort. Kew. — Michx. fil, Arb. 3, p. 311. lc. — Wats. Dendr. Brit. tab. 45. — D: À RAMULES ROUGEATRES. — Tülia missisippiensis Bosc. in Dict. d’Agricult. Feuilles dentelées , acuminées, cuspidées , 2 à 4 fois plus lon- gues que les pétioles : les inférieures cordiformes ou cordiformes- orbiculaires ; les supérieures ovales ou ovales-elliptiques : base arrondie ou semi-cordiforme d’un côté, obliquement tronquée de l'autre. Cimes 7-30-flores. Pétales oblongs ou lanccolés-oblongs, obtus on tronqués, légèrement crénelés au sommet. Staminodes 98 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. linéaires-spatulés, ou oblongs-spatulés. Style plus où moins saillant après l’anthèse. Carcérule subglobuleux , ou obovale, ou ovale, mamelonné au sommet, ou acuminé, velouté, ou incane, légèrement 5-costé, subpentagone. Axbre atteignant (dans son pays natal) 70 à 80 pieds de haut, sur 3 à 4 pieds de diamètre. Écorce des vieux troncs rimeuse, d’un gris noirâtre. Jeunes troncs et branches lisses, d’un brun d'Olive. Ramules bruns, ou verdätres , ou rougeâtres, luisants, ponctués. Tête ovale-globuleuse. Gemmes grosses, ovales, poin- tues, luisantes, glabres, brunâtres. Feuilles souvent longues de 5 à G pouces, sur 4 à 5 ‘/, pouces de large (les inférieures des ra- mules florifères longues de 1 ‘/: à 3 pouces , ordinairement aussi larges que longues; feuilles des pousses non-floriferes atteignant jusqu’à un pied de long, et presque autant de large), fermes, presque coriaces , d’un vert foncé en dessus, plus pâles en des- sous et munies aux aisselles de petites houppes de poils brunâtres (les naissantes légerement cotonneuses à toute la face inférieure ) ; base 1-ou 2-nervée d’un côté, 2-ou 3-nervée de l’autre ; nervures très-saillantes en dessous; veines fines, réticulées; dentelures triangulaires ou semi-orbiculaires , presque égales ou inégales, plus ou moins rapprochées, brusquement terminées en courte pointe subcartilagineuse, blanchâtre, inclinée; pétiole long de 10 à 24 lignes, glabre de même que les ramules. Stipules courtes , lancéolées, ou ovales-acuminées. Bractées longues de 1 ‘/, à 6 pou- ces, larges de 5 à 10 lignes, subsessiles, ou distantes de Ia base du pédoncule, liguliformes, ou lancéolées, ou lancéolées-oblongues, obtuses ou pointues, tantôt débordées par la cime, tantôt plus longues que celle-ci, tantôt plus longues que les feuilles, tantôt plus courtes; pédoncule adné jusqu’au tiers ou même jusqu’au-delà du milieu de sa longueur ; pédicelles divariqués, comme articulés au milieu, ou au-dessus de la base, claviformes supérieurement, 1 à 2 fois plus longs que le calicé. Calice d’un brun jaunâtre; sé- pales ovales-oblongs , ou ovales-lancéolés, pointus, longs de 3 li- gnes. Corolle d’un jaune pâle : pétales longs d’environ 4 lignes, sur 1 à 1 ‘/, ligne dans leur plus grande largeur.Staminodes longs d'environ 3 lignes, larges de ‘/: ligne à 1 ligne, légèrement cré- FAMILLE DES TILIACÉES. 29 nelés ou échancrés au sommet. Étamines 65-75. Ovaire incane. Style long de 3 à 3 ‘/: lignes après l’anthèse, d’abord plus court que les pétales, puis plus ou moins saillant, Carcérule du volume d’un Pois : côtes filiformes. Graine obovale , d’un brun noirâtre. Le nombre des fleurs de chaque cime, ainsi que la forme et la grandeur des feuilles et des bractées varient beaucoup, dans cette espèce, sur les mêmes individus. Il en est de même de la forme du fruit. Le Tilleul noir, nommé aussi Tilleul du Canada, Tilleul d'Amérique, Tilleul glabre , se recommande pour l’ornement des bosquets par la beauté de son feuillage, beaucoup plus ample que celui des trois espèces d'Europe que nous venons de dé- crire, Ses fleurs, qui sont très-odorantes , s’épanouissent aux en- virons de Paris durant la seconde moitié de juin, ou au commen- cement de juillet. « Des diverses espèces de Tilleuls qui croissent dans l’Améri- » que septentrionale, à l’est du Missisippi, dit M. Michbaux, » celle-ci est la plus multipliée. Elle se trouve dans le Canada, » mais elle est encore plus commune dans le nord des États- » Unis, où elle se désigne habituellement par le nom de Baes- » Food; quelquefois aussi on lui donne celui de Lime-Tree. » On observe qu’à mesure qu’on se dirige vers le Sud, cet arbre » devient plus rare, tellement que dans la Basse-Virginie, les » deux Carolines et la Géorgie, on ne le voit que dans les mon- » tagnes. Dans certains cantons des états du Milieu et du Nord, » 1l constitue fréquemment les deux tiers de la masse des forêts , » et quelquefois 1l les compose exclusivement. » Dans le nord des États-Unis, où il ne croît point de Tulipiers, » on se sert du bois de ce Tilleul pour faire les panneaux de la » caïsse des cabriolets, et le siége des chaises, dites de Windsor : » mais comme 1l est plus tendre que le Tulipier, il se raye plus » facilement, et par conséquent il convient moins bien pour cet » usage. » b) Feuilles pubescentes en-dessous. Tuxzeur over, — Tilia neglecta Spach, Monogr. incd. 50 CLASSE DES COLUMNIFERES. Feuilles acuminées-cuspidées, c'entelces, mollement pubescentes en dessous : les inférieures cordiformes, ou cordiformes-ovales, ou cordiformes-orbiculaires ; les supérieures ovales, ou ovales- elliptiques, {4à 1 fois pluslongues que le pétiole : base semi-cor- diforme ou arrondie d’un côté et obliquement tronquée de Fau- tre, ou tronquée des deux côtés. Cymes lâches, corymbiformes , 5-12-flores. Pétales oblongs, ou lancéolés-oblongs, obtus, légère- ment crénelés au sommet. Staminodes linéaires -spatulés ou oblongs-spatulés. Style plus ou moins saillant après l’anthèse. Carcérule subglobuleux, ou cbovale, ou ovale, ou turbiné, mamelonné au sommet, incane ou velouté, subpentagone, lé- gèrement 5-costé. Arbre ayant le port et la taille du Zilleul noir. Ramules de l’année précédente rougeâtres. Gemmes grosses, ovales , pointues ou obtuses , luisantes. Feuilles et bractées semblables, dans leurs formes et leur grandeur, à ceux du Zülleul noir, et offrant les mêmes variations. Pétiole des feuilles supérieures long de 18 à 30 lignes. Sépales lancéolés, subobtus , longs d’environ 3 lignes. Pétales d’un jaune de paille, longs de 4 lignes, sur x ligne de large. Staminodes longs de 3 lignes, larges de ’/, ligne à leur, partie supérieure, très-entiers ou légèrement crénelés au sommet. Étamines 50 à 6o. Ovaire incane. Style barbu à la base, long de 2 à 3 lignes. Carcérule du volume d’un Pois, de forme très-variable sur les mêmes individus. Ce Tilleul, dont nous ignorons l’origine, mais qui ne saurait être confondu avec le précédent, se trouve dans les plantations de la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle. B. Gemmes pubescentes ou cotonneuses (de méme que les pétioles et Les jeunes pousses), petites. Feuilles couvertes en dessous d'un duvet étoilé plus ou moins dense. Étamines 1 à 9 fois plus courtes que les staminodes. a) Style glabre. Feuilles toutes 3 à 5 fois plus longues que leur pétiole. TiILLEUL A FEUILLES TRONQUÉES. — Tilia truncata Spach, Monogr. ined. FAMILLE DES TILIACÉES. 31 Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou ovales-triangulaires, ou semi-cordiformes, courtement acuminées, plus ou moins inca- nes en dessous (les naïssantes veloutées aux deux faces), la plu- part très-obliquement tronquées à la base, profondément dente- lées. Cimes multiflores, denses. Pétales oblongs, obtus, légèrement crénelés au sommet. Staminodes ovales-spatulés. Style court, à peine saillant après l’anthèse. Carcérule velouté, subglobuleux, à côtes très-fines. Petit arbre à tête ovale-arrondie. Ramules de l’année précé- dente rougeûtres ou verdâtres. Feuilles longues de 2 ‘/; à 4 pou- ces (celles des pousses stériles longues jusqu’à 7 pouces), sur 2 à 3 pouces de large, ou rarement aussi larges que longues, fermes, d’un vert gai en dessus, plus ou moins grisâtres en dessous et munies aux aisselles des nervures et des veinules de très-petites houppes de poils roussâtres ; base ordinairement très-mméquilaté- rale, 2-nervée et arrondie ou un peu rentrante d’un côté, 1-ner- vée et fortement tronquée de l’autre ; nervures saillantes en des- sous; veinules fines ; dentelures triangulaires ou arrondies, mu- cronées , souvent très-grandes , inégales et distantes ; pétiole long de 6 à 9 lignes. Stipules ovales, ou ovales-lancéolées, acuminées. Gemmes ovales, obtuses. Bractées longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 12 lignes, subsessiles, oblongues, obtuses, échancrées ou rétrécies à la base, ordinairement de moitié plus courtes que la feuille, tantôt débordées par la cime, tantôt aussi longues ou plus longues que celle-ci. Cimes 20-50-flores. Pédicelles à peu près aussi longs que le calice, subclaviformes, comme articulés au- dessus de la base. Sépales longs de 3 lignes, ovales-lancéolés, pointus, incanes avant la floraison, puis jaunâtres. Pétales longs de 4 lignes; sur 1 ‘/, ligne de large , blanchâtres, rétrécis à la base. Staminodes longs d’environ 3 lignes, sur 1 ligne de large à leur sommet. Étamines 40-50. Style après l’anthèse long au plus de 2 ‘}, lignes. Carcérule de la grosseur d’un petit Pois. Cette espèce, qui a été confondue par Ventenat et d’autres au- teurs sous le nom dé Tilia pubescens, avec le Tilia laxiflora Michx. , croît dans le midi des États-Unis. On peut la cultiver en pleine terre dans le nord de la France, mais elle ne forme 92 CLASSE DES COLUMNIFÈRES, qu'un petit arbre et fructifie rarement. Ses fleurs, trés-odorantes, s’épanouissent en juillet. Ticeuz À FLEURS LAGRES. — Tilia laxiflora Michx! Flor. Amer. Bor. — Tilia pubescens Ait. Hort. Kew. — Michx ! fil. Arb. vol. 3, p. 315, Ic. — Duham. ed. nov. 1, tab. 51. — Wats. Dendr. Brit. tab. 135. — Tilia pubescens £, lepto- phylla Vent. Diss. Feuilles dentelces ou sinuolces-denticulées , courtement acumi- nées, légèrement pubescentes en dessous : les inférieures cordi- formes, ou cordiformes-orbiculaires, subéquilatérales ; les supé- rieures ovales, ou ovales-elliptiques, à base obliquementtronquée, ou semi-cordiforme , ou cunéiforme, ou arrondie. Cimes multi- flores, lâches. Pétales linéaires-oblongs, profondément échancrés. Staminodes linéaires-spatulés. Style long, très-saillant. Carcé- rule ovale, ou subglobuleux, mamelonné au sommet, incane, à côtes presque inapparentes. Arbre atteignant, en Amérique, 40 à 50 pieds de haut. Écorce du tronc gnisätre. Ramules rougeûtres, ou brunâtres, ou verdä- tres. Gemmes ovales, obtuses, pubescentes. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 1 à 3 pouces ( celles des pousses stériles longues jusqu'a 1 pied , sur 6 à 8 pouces de large) : les naïssantes veloutées aux 2 faces ; les adultes d’un vert foncé en dessus, gri- sätres ou päles en dessous (le duvet finissant par disparaître presque entièrement) ; base binervée des deux côtés, où uniner- vée d’un côté et binervée de l’autre ; dentelures triangulaires ou plus ou moins arrondies, mucronulées, tantôt petites et rappro- chées , tantôt grandes et plus ou moins écartées , égales ou inéga-- les; pétiole long de 8 à 12 lignes. Stipules ovales-acuminées, ou ovales-oblongues , ou oblongues-lancéolées. Bractées longues de 2 à 4 pouces , larges de 6 à 15 lignes, plus courtes que les feuilles, ordinairement débordées par la cime, oblongues , ou ovales- oblongues , ou lancéolées-oblongues , obtuses ou pointues, sessiles et arrondies à la base, ou subsessiles et décurrentes, pubescentes. Cimes divariquées ,subpaniculées, 9-30-flores. Pédoncules incanes de même que le pédicelle), dilatés au sommet, comme articu- FAMILLE DES TILIACÉES. 535 lés au-dessus de leur base ou plus haut , ordinairement plus longs que le calice. Sépales incanes avant l’anthèse, puis jaunâtres, longs de 3 lignes , oblongs-lancéolés, pointus. Pétales longs de 3 ‘2 à 4 lignes, sur 1 ligne de large. Staminodes longs de 2 li- gnes , larges de x ‘/: ligne, obtus, entiers. Étamines 40 à 50. Ovaire incane. Style après l’anthèse long de 4 lignes. Carcérule de la grosseur d’un Pois. Graines obovales, d’un brun roux. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Dans le nord de la France, elle ne forme qu’un petit arbre qui pro- duit rarement des fruits. Ses fleurs, qui répandent une odeur de Narcisse, s’épanouissent en juillet. TizLEUL ARGENTE. — Tilia argentea Desfont. Cat. Hort. Par. — Tilia alba Waldst. et Kit. Plant. Rar. Hungar. 1, tab. 3. — Wats. Dendr. Brit. tab. 71. — Tilia rotundifolia Vent. Diss. tab. 4. — Duham. ed. nov. 1, tab. 52. — Turpin, in Dict. des Sciences Nat. Ic. — Tilia tomentosa Mœnch. Feuilles finement dentelées , courtement acuminées-cuspidées, cotonneuses (blanchâtres) en dessous, non-barbues aux aisselles des veinules : les inférieures cordiformes ou cordiformes-orbicu- laires ; les supérieures ovales ou ovales-orbiculaires, à base ar- rondie ou tronquée d’un côté et semi-cordiforme de l’autre. Ci- mes denses, 7-15-flores. Pétales oblongs ou cunéiformes-oblongs, légèrement crénelés au sommet. Staminodes obovales-spathulés. Style saillant. Carcérule ovale ou subglobuleux , mammelonné au sommet , velouté, pentagone : côtes peu apparentes. — f : À FEUILLES GLABRESCENTES. — Feuilles d’un vert pâle en dessous : les adultes presque glabres. Carcérule ellipsoïde, aminci aux 2 bouts : côtes saillantes. Grand arbre à tête ovale-arrondie. Écorce des jeunes branches d’un brun noïrâtre. Ramules de l’année précédente rougeûtres en hiver, verdâtres en été. Jeunes pousses cotonneuses. Genmes ovales, obtuses, cotonneuses. Feuilles longues de 2 à 4 pouces (celles des.pousses stériles longues jusqu’à 6 pouces), ordinaire- ment aussi larges que longues; les naissantes cotonneuses aux 2 faces; les adultes fermes, glabres et d’un vert très-foncé en des- BOTANIQUE, PHAN. T: 1V= 5 34 CLASSE DES COLUMNIFERES. sus, couvertes en dessous d'un duvet étoilé blanchâtre très-serré ; base 2-nervée d’un côté et 1-nervée de l’autre, où 2-nervée des deux côtés, ou 3-nervée d’un côté et 2-nervée de l’autre, plus ou moins oblique; dentelures triangulaires ou arrondies , muecro- nées , rapprochées ; pétiole long de G à 15 lignes. Stipules ovales- lancéolées , où oblongues-lancéolées , pointues, ou acuminées. Bractées longues de 1 ‘/, à 3 pouces, larges de 4 à 10 lignes, or- dinairement plus courtes que les feuilles, cotonneuses, oblongues ou lancéolées-oblongues, obtuses, subsessiles ou un peu écartées de la base du pédoncule, arrondies ou cunéiformes à la base. Pé- doncule plus court que la bractée, cotonneux de même que les pédicelles et le calice; pédicelles subclaviformes, ordinairement plus longs que les sépales. Sépales ovales-lancéolés, subobtus, longs d'environ 3 lignes. Pétales un peu plus longs que les sépa- les, larges de 1 ligne. Staminodes longs de 2 pie , larges de * /2 ligne au sommet, très-entiers ou = PP au sommet. Étamines 50-70. Ovaire cotonneux. Style après l’anthèse long de 2 ‘JA lignes. Carcérule de la grosseur d’un Pois. Graine d’un brun roux. La variété à feuilles glabrescentes, obtenue au Jardin de Tria- non, à ce qu’on assure de graines du type de l’espèce, est très- remarquable par ses feuilles verdâtres en dessous, et par la forme de ses fruits. Serait-ce peut-être une hybride ? Le Tilleul argenté croit dans la Hongrie, la Transylvanie, l'Esclavonie et la Croatie. Cette espèce se cultive fréquemment dans les jardins paysagers ; son feuillage, argenté en dessous, produit un fort bel effet ; clle offre en outre l’avantage de fleurir en juillet, plus tard que tous les autres Tilleuls. L’odeur de ses fleurs est semblable à celle des Narcisses. b) Pétiole des feuilles supérieures presque aussi long que la lame. Style barbu à la base. Trieur uérÉrOPRYLLE. — Tilia heterophylla Vent. Diss. tab, 5. — Tilia alba Michx. fil. Arb. 3, p. 125, Ice. Feuilles finement dentelées, courtement acuminées-cuspidées , cotonneuses-blanchâtres en dessous et barbues aux aisselles des D 4 FAMILLE DES TILIACÉES, 55 veinules : les inferieures cordiformes ou cordiformes-o:biculaires ; les supérieures ovales ou ovales-orbiculaires : base arrondie ou tronquée d’un côté et semi-cordiforme de l’autre , ou tronquée des deux côtés. |Cimes denses, 7-15-flores. Pétales oblongs ou cunéi- formes-oblongs, légèrement crénelés au sommet. Staminodes obo- vales-spathulés. Style peu saillant. Careërule subglobuleux, pen- tagone : côtes saillantes. Grand arbre. Feuilles longues de 2 à 4 pouces , ordinairement aussi larges que longnes (celles des pousses stériles longues de 6 à 8 pouces, sur 4 à 6 pouces de large), glabres et d’un vert foncé en dessus {les naissantes cotonneuses aux deux faces), blanchä- tres en dessous et munies d’un grand nombre de houppes de poils roux (quelquefois toutes les nervures et veinules sont en outre re- couvertes d’un duvet roussätre très-fin); base plus ou moins oblique, ou subéquilatérale; dentelures triangulaires ou arron- dies, mucronées, rapprochées (très-profondes et inégales sur les feuilles des pousses stériles). Stipules ovales-lancéolées ou oblon- gues-lancéolées, pointues, ou acuminées. Inflorescence comme dans le Tilleul argenté. Sépales ovales-lancéolés, subobtus, longs d'environ 3 lignes. Pctales longs de 4 lignes, sur 1 ligne de large. Staminodes longs de 3 lignes. Étamines 50-70. Ovaire coton- neux. Style après l’anthèse long d'environ 2 lignes. Carcérule co- tonneux , de la grosseur d’un Pois. Ge Tilleul est très-facile à distinguer du Tilleul argenté aux houppes de poils roux dont est parsemée la face inférieure de ses feuilles , et qui contrastent élégamment avec le duvet blanchâtre de cette même face. Le Tilleul héiérophylle croit aux États-Unis, dans les val- lons fertiles de l'Ohio, du Missisippi et de leurs affluents. Cette espèce est peu répandue dans les jardins, quoique ce soit peut-être Ja plus belle de toutes. Les pépiniéristes la désignent sous le nom de Tilia macrophylla : nom assez mal choisi, parce que les feuilles des ramules floriferes ne sont pas plus grandes que celles des au- tres Tilleuls d'Amérique. 56 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. Genre DIPLOPHRACTE. — Diplophractum Desfont. Calice à 5 sépales libres, étalés. Pétales 5, elliptiques-spa- thulés, squamulifères à la base, de la longueur des sépales. Étamines nombreuses. Anthères suborbiculaires, basifixes ; filets gréles. Ovaire 10-loculaire, stipité. Style plus court que les étamines. Stigmates 5, petits, rapprochés. Péricarpe glo- buleux, cotonneux , indéhiscent, pentaptère, à 10 loges po- Iyspermes. Graines ovales, scrobiculées, horizontales, parié- tales, arillées, séparées les unes des autres par des diaphrag- mes. Embryon plus court que le périsperme; cotylédons planes, elliptiques. Feuilles sessiles, très-inéquilatérales, dentées. Stipules fo- liacées, persistantes : l’une intérieure, à 2 lobes arrondis, aristée au milieu ; l’autre, extérieure, suborbiculaire, aristée latéralement. Ramules florifères axillaires et terminaux, subbiflores ; feuilles florales petites, cordiformes-lancéolées, acuminées , très-entières, à stipules réduites à une arête sé- tiforme. Fleurs semblables à celles des Grewia. Ce genre, qui diffère de toutes les autres Tiliacées par la structure de son fruit, ne renferme que l'espèce dont nous allons parler : DiPLOPHRAGTE AURICULÉ. — Diplophractum auriculatum Desfont. in Mém. du Mus. v. 5, p. 36, tab. r. Tiges ligneuses. Ramules cotonneux. Feuilles oblongues-obova- les, cuspidées , sinuolées inférieurement , denticulées-sinuolées vers le sommet, triplinervées à la base, glabres en dessus , co- tonneuses en dessous, à base cordiforme-bilobée , longues de 3 à G pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Suipules poilues aux bords, larges d’un pouce ou moins. Pédoncules courts. Fleurs de 6 à 8 lignes de diamètre. Sépales elliptiques, obtus , cotonneux en de- hors. Étamines de la longueur de la corolle. Ovaire obtus , co- tonneux, à à côtes arrondies. Péricarpe épais, de la grosseur d’une petite Noix ; Ailes ondulées. Graines brunes. Cette plante a été trouvée à Jaya, par M. Léchenault. FAMILLE DES TILIACÉES. a7 Genre SLOANEA. — S/oanea Linn. Calice à 4-7 sépales plus ou moins soudés inférieurement, Jancéolés-linéaires, veloutés en dessous, colorés en dessus. Corolle nulle. Étamines très-nombreuses. Filets très-courts. Anthères basifixes, très-longues , appendiculées au sommet. Ovaire sessile. Style filiforme ou presque nul. Stigmates 4 ou 5, subulés. Capsule ligneuse, globuleuse, hérissée de soies raides, 4-5-loculaire, 4-5-valve; loges 1-5-spermes, Graines enveloppées dans un arille charnu. Arbres. Feuilles grandes, très-entières, ou dentées. Fleurs unibractéolées. Ce genre renferme cinq espèces dont voici les plus nota- bles : a) Calice 5-T-fide. Style allonge. Capsule 5-G-loculaire , he- rissée de longues soies épaisses , raides, lisgneuses, entre- croisées. SLOANÉA À FEUILLES DENTÉES. — Sloanea dentata Linn. — Plum. Ic. ed. Burm. tab. 244.—Castanea Sloanea Mill. Dict. — 1Sloanea grandiflora Smith. Feuilles cordiformes-ovales , pointues , dentées. Stipules cor- diformes-triangulaires, dentelées. Grappes axillaires. Arbre haut de 40 à 50 pieds, sur 2 à 3 pieds de diamètre. Feuilles tres-grandes. Calice campanulé : segments pointus, éta- lés. Étamines environ 140 : anthères verdâtres, velues. Ovaire velu. Capsule roussâtre. Graines oblongues, enveloppées dans un arille rouge, succulent. Cette espèce croît à la Guiane et aux Antilles. Ses capsules ressemblent aux fruits du Châtaignier encore enveloppés dans leur cupule. b) Calice 5-parti : sépales ovales : 4 égaux, plus grands ; le cinquième plus petit. Style presque nul. Stigmates filifor- mes. Capsule 4-5-loculaire, hérissée de longues soies gréles, très-rapprochées, piquantes. SLOANÉA DE SINÉMARI,—Sloanea sinemariensis Aubl. Guian, tab, 212, 06 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. Feuilles ovales-arrondies ou elliptiques, obtuses ou échancrées, très-entières. Stipules oblongues , acuminées , caduques. Grappes axillaires , plus courtes que le pétiole. Arbre : tronc haut de 40 à 50 pieds, sur 2 pieds de diame- tre. Écorce épaisse, roussâtre , ridée. Bois rougeâtre , dur. Bran- ches vagues. Feuilles vertes, lisses, coriaces, penninervées, longues et larges d'environ 2 pouces; pétiole presque ligneux, ren- flé aux > bouts. Fleurs petites. Étamines 100 ou plus, plus lon- gues que l’ovaire. Capsule verdûtre, globuleuse, à 4 ou 6 côtes. Graines oblongnes, enveloppées d’un arille rouge. Cet arbre croît à la Guiane et aux Antilles. Genre MUNTINGIA. — Muntingia Linn. Calice 5-7-parti; sépales étalés, plus courts que les pétales. Étamines nombreuses, libres; anthères elliptiques, échan- crées aux 2 bouts. Ovaire sessile , poilu à la base. Stigmate sessile, pelté, 5-7-gone, rayonnant. Baie globuleuse, ombili- quée par le stigmate, à 5-7 loges polyspermes. Graines nidu- lantes, arrondies , minimes. Embryon plus court que le pé- risperme. Ce genre ne renferme que l’espèce que nous allons dé- crire. Muxrincra CazaBure. — Muntingia Calabura Tinn. — Jacq. Amer. tab. 105. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 59, fig. 6. — Tussac , Flor. Antill. v. 4, tab. 21. Arbrisseau rameux dès la base, ou petit arbre haut de 15 à 20 pieds. Rameaux velus, garnis de ramules feuillés, distiques. Feuilles ovales - oblongues, acuminées , dentelces, velues, blan- châtres en dessous, visqueuses, horizontales, distiques , oblique ment cordiformes à la base, courtement pétiolées , longues de 3 a 5 pouces. Pédoncules axillaires, géminés, velus, uniflores, arqués , longs d’un pouce. Fleurs inodores , blanches, larges d’un pouce. Sépales lancéolés, acuminés, concaves à la base. Pétales arrondis, très-entiers , courtement onguiculés, étalés. Filets capil- laires , étalés, 2 fois plus courts que les pétales. Ovaire de la longueur des étamines. Baie rouge, de la grosseur d’une Cerise. FAMILLE DES TILIACÉES. 99 Le Calabure croît aux Antilles et dans l'Amérique méridio- nale. Il mérite d’être cultivé en serre à cause de l’élégance de son fruit et de son feuillage. Son inflorescence présente, une particu- larité assez curieuse. Les pédoncules, d’abord réfléchis de manière à placer les boutons derrière les feuilles , se recourbent en sens in- verse lors de l’anthèse et portent les fleurs devant les feuilles. « Cet arbre , dit M. de Tussac, est d’un aspect très-agréable lorsque , au printemps, il est couvert de fleurs d’un beau blanc, ou au mois de juin lorsque ses fruits contrastent agréablement, par leur jolie couleur rouge , avec le vert tendre du feuillage ; ils sont très-recherchés par les jeunes créoles, qi leur trou- vent un goût agréable ; on les sert même sur les tables. » Le Calabure se trouve ordinairement dans les plaines qui » bordent les rivières, et surtout dans les terrains d’alluvion; » son bois, blanc et mou, n’est point employé , mais l’écorce est » très-recherchée pour faire des cordes, qui sont d’un meilleur » usage que celles faites avec le Furcræa ou Pitre. » DS ,U "v LE Genre LUHÉA. — Luhea Wild. Calice à 5 sépales libres, accompagné d’un involucelle 6- 12-phylle, Pétales glandulifères à la base. Étamines nom- breuses , pentadelphes : phalanges courtes, alternes avec les sépales ; filets plurisériés : les extérieurs stériles, pétaloïdes, fimbriés ; anthères oblongues. Ovaire à 5 loges multiovulées. Style épaissi vers le sommet, Stigmate 5-lobé , papilleux. Capsule loculicide, 5-valve, à 5 loges oligospermes ou poly- spermes. Graines bisériées , imbriquées , ailées, anguleuses, suspendues : embryon rectiligne, axile. Arbres. Feuilles alternes-distiques, cotonneuses et réticu- lées en dessous, dentelées, courtement pétiolées. Poils étoilés. Stipules caduques. Fleurs bractéolées, rarement solitaires et terminales, plus souvent en cimes dichotomes axillaires et terminales, ou bien en grappe ou en panicule. Corolle blanche ou rose. Les Luhéa appartiennent à l'Amérique équatoriale; on en connaît onze espèces , dont dix ont été observées au Bré- 40 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. sil. Ces végétaux croissent de préférence dans les campagnes découvertes et élevées. Nous allons faire connaître celles qui sont remarquables soit par l'élégance de leurs fleurs et de leurs feuilles, soit par leur utilité. LunéA UNIFLORE. — Luhea uniflora Aug. Saint-Hil. Flor. Bras. Merid. 1 , tab. 57. Feuilles ovales, pointues, entières vers la base ; Cotonneuses- ferrugineuses en dessous. Fleurs terminales, solitaires, presque sessiles. Involucelle à o folioles lancéolées. Pétales oblongs-li- néaires , pointus, 3 fois plus longs que les sépales. Filets stériles capillaires , flexueux. Arbrisseau haut d’environ 15 pieds. Feuilles longues de 16 à 30 lignes, de moitié moins larges; pétiole court. Fleurs blan- ches, larges de 2 à 3 pouces. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce dans la pro- vince de Rio-Janéiro. LURÉA DIVARIQUE. — Luhea divaricata Martius et Zuccar. Nov. Gen et Spec. Brasil. 1, tab. 63. Feuilles ovales-oblongues ou ovales , acuminées , inéquilaté- rales , entières vers la base, cotonneuses (blanchâtres) en des- sous. Fleurs en panicule terminale composée de cimes dichoto- mes. Involucelles à 6 folioles linéaires, pointues. Pétales obovales, étalés. Filets stériles ovales, fimbriés supérieurement. Arbre haut d’environ 30 pieds : cime touffue. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, de moitié moins longues que larges ; pétiole court. Panicules 3 ou 4 fois dichotomes; pédicelles latéraux 3 à 4 fois plus longs que les pédicelles dichotoméaires. Cette espèce, qui croît dans les provinces mériodionales du Bré- sil, se distingue par ses fleurs roses de plus d’un pouce de diamètre et fort semblables à celles de la Ronce odorante. Son bois, blanc et léger, mais d’un grain serré, s'emploie dans le pays à beaucoup d’usages , et notamment à la confection des crosses de fusil. LuRÉA PANICULÉ. — Luhea paniculata Mart. et Zuccar. 1. C. tab, 62, — Aug. Saint-Hil, Plant, Us, des Bras, tab. 66. FAMILLE DES TILIACÉES. A1 Feuilles ovales-elliptiques, subobtuses, denticulées tout au- tour , obliquement cordiformes à la base , blanchätres en dessous. Fleurs en panicule terminale , dichotome , cimeuse, ample, feuil- lée. Involucelle à 9 folioles lanccolées. Pétales rhomboïdaux. Étamines stériles pénicilliformes. Cet arbre croît au Brésil, dans les montagnes de la province des Mines. On se sert de son écorce pour tanner les cuirs. Les fleurs, de couleur rose ou blanche , sont semblables à celles de l’espèce précédente. LunéA GRANDIFLORE.— Luhea grandiflora Mart. et Zuccar. L. c. tab. 6r. Feuilles ovales-elliptiques, ou obovales-elliptiques, courte- ment acuminées, arrondies à la base, denticulées tout autour, blanchätres ou ferrugineuses en dessous. Fleurs en grappes axil- laires et terminales. Pédicelles allongés , ferrugineux de même que les calices. Involucelle à 8 ou 9 folioles cordiformes, poin- tues. Pétales dressés, rhomboïdaux, un peu plus courts que le calice. Étamines stériles pénicilliformes. Arbre haut de 20 à 25 pieds, sur 8 à 12 pouces de diamètre. Rameaux disposés en tête ovale. Ramules, pédoncules et calices couverts de poils de couleur olivâtre. Pétales blancs, longs d’un pouce. Lun£A A FEUILLES ROUSSES. — Luhea rufescens Aug. Saint- Hil. Flor. Bras. Merid. 1, tab. 58. A. Feuilles elliptiques ou obovales, subcordiformes à la base, den- telées vers le sommet, courtement acuminées , veloutées (rougeä- tres) en dessous. Panicule terminale, lâche, cimeuse, feuillée à la base. Involucelle à 9 folioles linéaires-lancéolées. Pétales ovales- oblongs, un peu plus courts que le calice. Filets stériles Jigulifor- mes, fimbriés au sommet. Arbre. Ramules pulvérulents. Feuilles longues de 4 à 5 pou- ces ; stipules triangulaires, semi-hastiformes, plus longues que le pétiole. Cimes partielles pédonculées , pauciflores, dichotomes ; pédicelles allongés. Sépales oblongs, pointus. Fleurs subcampanu. 42 CLASSE DES COLUMNIFERES. lées, blanches, larges de 1 ‘/; pouce. Fruit prismatique, penta- gone, obtus, long d’environ 18 lignes. Cette espèce a été observée par M, Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil , dans les savanes de la province des Mines. Lunéa pu MexiQuE. — Luhea mexicana De Cand. Prodr. — Alegria candida Hern. Flor. Mex. ined. [c. (ex De Cand. ) Feuilles ovales, dentelées. Involucelle à 10 ou r2 folioles éta- lées, lancéolées, pointues. Pétales obovales. Cette espèce, indigène au Mexique, forme un arbre magnifique, à fleurs blanches, de la grandeur d’une Rose, et semblables par leur forme à celles du Sparmannia. Genre MOLLIA. — Mollia Mart. Calice non-caliculé : sépales 5, libres. Pétales 5 , tron- qués, mucronés. Étamines plurisériées : les extérieures pen- tadelphes ; les intérieures irrégulièrement polyadelphes. An- thères médifixes, linéaires. Ovaire 2-loculaire, pluriovulé. Stigmate entier. Capsule ligneuse, biloculaire , loculicide- bivalve jusqu’au milieu, polysperme. Graines comprimées, marginées , attachées par paires séparées les unes des autres par des diaphragmes. On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante : Mozzra superse. — Mollia speciosa Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 62. Arbre de hauteur médiocre, ayant le port d’un Tilleul. Feuilles ovales on ovales-oblongues, courtement acuminées, den- telées vers leur sommet, glabres en dessus, couvertes en dessous d’un duvet étoilé. Stipules petites, caduques. Pédoncules r-flores, ou corymbiferes, axillaires. Fleurs larges d’environ 2 pouces. Sépales linéaires-lancéolés, un peu plus longs que les pétales. Pé- tales blancs, lavés de bleu. Filets bleus. Capsule obovale-oblon- gue, mucronée , ancipitée. Cet arbre, remarquable par ses fleurs magnifiques , a été ob- FAMILLE DES TILIACÉES. 43 servée par M. de Martius au Brésil, dans les forêts-vierges si- tuées sous l’équateur. t Genre BROWNELOVW IA. — Brorwnlowia Roxb. Calice 3- ou 5-parti, campanulé. Pétales 5, révolutés après l’anthèse, courtement onguiculés , insérés à la base d’un court gynophore turbiné. Étamines en nombre indéfini, li- bres, insérées au sommet du gynophore; anthères à bourses disjointes à la base. Cinq staminodes pétaloïdes, insérés à la base de l’ovaire, alternes avec les carpelles. Ovaire à 5 loges biovulées. Ovules superposés, appendants. Style subulé. Stigmate simple. Péricarpe à 1-5 coques bivalves, monospermes, Périsperme nul. Radicule infère. Feuilles alternes, lobées, non-stipulées , couvertes d’une pubescence étoilée. Fleurs en panicules terminales. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : BrownLowia ÉLANCÉ.— Brownlowia elata Roxb. Corom. 3, tab. 265. — Bot. Reg. tab. 1472. Grand arbre. Tronc droit, atteignant 45 pieds de circonfe- rence. Branches nombreuses, étalées, formant une tête très-ample, ovale, touffue. Écorce du tronc et des grosses branches lisse, de couleur cendrée. Jeunes ramules veloutés. Feuilles cordiformes, 3-7-nervées , lisses en dessus , pubescentes en dessous , longues de 4 à 12 pouces, sur 3 à 8 pouces de large, à autant de lobes que de nervures ; pétiole renflé aux 2 bouts, cylindrique, pu- bescent, 2 à 3 fois plus court que la lame. Panicules amples, très-rameuses , ovales, pubescentes. Fleurs subfasciculées , d’un jaune vif. Pétales oblongs , obliques. Étamines stériles (stamino- des) plus courtes que les ctamines fertiles. Ovaire cotonneux. Coques ovales-arrondies, d’un pouce et demi de diamètre. Graine conforme à la coque. Cet arbre magnifique , indigène dans les montagnes du Chit- tagong , se cultive dans les collections de serre chaude. 44 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. EE ——_—_—_—_—_—_—_——2— ll° TRIBU. LES ÉLÉOCARPÉES. — ELÆOCARPEÆ De Cand, Prodr. Pétales lobés ou fimbriés au sommet. Étamines 15-20 : filets courts, libres ; anthères filiformes-tétragones, à 2 bourses déhiscentes chacune au sommet par un pore oblong. Ovaire à loges 2-ou pluri-ovulées. Style indivisé. Périsperme charnu. Embryon rectiligne : cotylédons planes, foliaces. Genre ÉLÉOCARPE. — Æ læocarpus Linn. Calice à 5 sépales libres, coriaces. Pétales 5, fimbriés au sommet. Disque multiglandulaire. Étamines 15-20 : anthères basifixes, linéaires-tétragones, bisétifères au sommet. Ovaire 5-Joculaire. Drupe à noyau osseux, 5-loculaire, ou par avor- tement 1-loculaire. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentées, pétio- lées. Fleurs en épi ou en grappe : pédoncules axillaires. Les Éléocarpes se font remarquer en général par la beauté de leurs fleurs; plusieurs espèces produisent des fruits man- geables. D’après les observations de M. Blume , l’écorce de ces végétaux est amère et aromatique. Le genre appartient presque entièrement à l’Asie équatoriale. On en connaît seize espèces, dont voici les plus intéressantes : ÉLÉocarPE À FRUIT BLEU.— Elæocarpus cyaneus Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 1737. — Herb. de l’Amat. tab. 237. — Elæocarpus reticulatus Bot. Reg. tab. 657. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, dentelées, réticu- lées. Grappes plus courtes que les feuilles; fleurs unilatérales , nutantes. Pétales dressés, un peu plus longs que le calice. Drupe globuleux : noyau presque lisse. Arbrisseau haut de 3 pieds ou plus. Feuilles luisantes, per- sistantes. Fleurs petites, blanches. Drupe d’un bleu vif, de la grosseur d’une Cerise. FAMILLE DES TILIACÉES. 45 Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Hollande, se cultive dans les collections de serre tempérée. ÉLéocarpe LANCÉOLÉ. — Elæocarpus lanceolatus Blum. Bijdr. 1, p. 119. Feuilles lancéolées, subobtuses, bordées de dentelures écar- tées. Grappes axillaires , penchées, plus longues que les feuilles. Pédicelles plus longs que les pétioles. Drupe ellipsoïde : noyau hérissé d’épines courbées. Cette espèce est fréquemment cultivée dans les jardins des Javanais, qui regardent la décoction de son écorce comme un excellent diurétique. ÉLÉOCARPE A FEUILLES ÉTROITES. — Elæocarpus angusti- folius Blum. 1. c. Feuilles oblongues-lancéolées , acuminées aux 2 bouts, dente- lées vers le sommet. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Drupe globuleux : noyau rugueux, sillonné. M. Blume a observé cette espèce dans les montagnes de Java. ÉLÉocAR?E FLEURI. — Elwocarpus floribundus Blum. I. c. Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, pointues à la base, coriaces, très-glabres, bordées de dentelures obtuses. Grappes axillaires, penchées, de la longueur des feuilles, Pétales fimbriés. Cette espèce a été trouvée par M. Blume à Java, au mont Salak. ÉLÉocAR»E coroNNEUx.—Elæocarpustomentosus Blum. l. c. Feuilles elliptiques, acuminées, arrondies à la base, cotonneu- ses en dessous, bordées de dentelures sétacées. Ramules et pédon- cules veloutés. Grappes axillaires, allongées Cette espèce habite les montagnes de Java. ÉLÉOCARPE RÉSINEUX. — Elæocarpus resinosus Blum. 1. c. Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, obtuses à la base, glanduleuses aux aisselles de la côte, bordées de dentelures peu apparentes. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Pé- tales fimbriés, velus en dessus, AG CLASSE DES COLUMNIFÈRES, Arbre haut de 50 pieds. Cet Éléocarpe croît dans les montagnes de Java, où il est appelé Aatulampa. ÉLÉOCARPE A GRANDES FEUILLES. — Ælæocarpus macro- phyllus Blum. I. c. Feuilles elliptiques-oblongues, arrondies à la base, obtuses, sinuolées-dentelces. Süipules semi-orbiculaires, foliacées. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Drupe ellipsoïde, glabre. Arbre haut de 80 pieds. Cette espèce croît dans les montagnes de Java, où on la nomme Katulampa Bandak. ÉLéocarpe Kara. — Elæocarpus Perimkara De Cand. Prodr. — Hort. Malab. 4, tab. 24. Feuilles ovales-lancéolées, dentelées. Grappes axillaires. Drupe globuleux : noyau irrégulièrement sillonné et rugueux. Grand arbre. Tronc gros. Écorce épaisse, de couleur cendrée à l'extérieur, pourpre à l’intérieur. Bois dense, blanchâtre. Feuilles luisantes, d’un vert foncé, longues d’environ 3 pouces. Grappes lâches , longues de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, odo- rantes. Drupe du volume et de la forme d’une grosse Olive, d’un pourpre violet à la maturité. Cet arbre croît au Malabar, ainsi que dans d’autres contrées de l'Inde, où ses fruits sont très-estimés , à cause de leur saveur su- crée et acidule. On mange ces fruits crus, ou confits soit au su- cre, soit à la saumure ou au vinaigre. ÉLéocarpe DENTELÉ. — Llæocarpus serratus Linn. — Ga- nütri Rumph. Amb. 3, tab. 101.— Burm. Flor. Zeyl. tab. 40. — Ganitrus sphærica Gærtn. Fruct. tab. 130. Feuilles oblongues, dentelées , rétrécies aux 2 bouts. Grappes unilatérales, pendantes, plus courtes que les feuilles, Drupe sphérique : noyau 5-sulqué, spinelleux. Grand arbre : tronc un peu tortueux , très-épais. Écorce gla- bre, jaune à l’intérieur. Feuilles non-persistantes, courtement pé- tiolées, penninervées, longues de G à 7 pouces, sur 2 pouces FAMILLE DES TILIACÉES. 47 de large. Fleurs campanulées, Jongues d'un demi-pouce : pétales blanes, devenant rouges après l’anthèse. Drupe du volume d’une balle de fusil, de couleur bleue : noyau sphérique, d’un brun roux. Cette espèce croit dans les montagnes des Moluques et des îles de la Sonde; on la connaît dans ces contrées sous les noms de Ga- niter ou Ganitri. C’est, selon Rumphius, un végétal énorme, qui élève sa cime au-dessus de celles de tous les autres arbres, et qu’on reconnaît de loin à la couleur écarlate que prennent ses feuilles avant leur chute. Son bois s’emploie dans les constructions ; mais quoiqu’il soit pesant et assez dur , 1l ne résiste pas longtemps à l'humidité de la terre. Les fruits mürs ont un goût vineux : les oiseaux et le bétail en sont très-friands. Le noyau des drupes, qui sert à faire des colliers et des rosaires , est un objet de commerce dans toute l’Inde. ÉLÉOGARPE A FRUIT ELLAPSOÏDE. — Élæocarpus oblongus Smith. — Ganitrum oblongum Rumph. Amb. 3, tab. 102. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, pointues, tres-entières , rétrécies à la base. Grappes unilatcrales , penchées, multiflores. Drupe ellipsoïde, obtus, monosperme : noyau ragueux. Arbre très-élevé. Feuilles molles , d’un vert foncé , discolores , penninervées, longues de 5 à 8 pouces, sur 2 à 3 pouces de large. Drupe rougeitre, du volume d’une Prune ; chair jaunâtre, molle, visqueuse; noyau oblong , grisâtre. Cet arbre croît aux îles de la Sonde, où on en cultive aussi une variété comme arbre fruitier. La saveur du drupe est dou- ceâtre , maïs fade. Le bois, de couleur blanchâtre et rayé de vei- nes rouges, est pesant et très-dur ; il s'emploie fréquemment aux constructions. ÉLÉOCARPE À FEUILLES ENTIÈRES.—Elcwocarpus integerrima Lour. Flor. Cochinch. Feuilles lancéolées , très-entières. Pédoncules agrégés. Ovaire 10-coque. Drupe ovoïde, pointu, 1-loculaire. Arbre de grandeur médiocre : rameaux étalés. Fleurs jaunes, 43 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. odorantes, nombreuses. Pétales plus longs que le calice. Drupe petit, noirâtre. Cette espèce croit en Cochinchine; on la cultive dans les jar- dins de ce pays , à cause de la beauté et du parfum de ses fleurs. Éréocanre ne Cocminemne. — Ælæocarpus sylvestris Poir. — Adenodus sylvestris Lour. Flor. Cochinch. Feuilles oyales-lancéolées, dentelées. Épis subterminaux. Disque à 5 glandules persistantes , bilobées. Sépales réfléchis, de la longueur des pétales. Drupe ovoïde-oblong, monosperme : noyau rugueux. Arbre de grandeur médiocre : rameaux étalés. Fleurs blanches, panachées de rouge. Étamines 15. Drupe petit, glabre. Cette espèce croît en Cochinchine. Geure FRIESIA. — Friesia De Cand. Calice 4-parti. Pétales 4, trilobés au sommet, Étamines 12, courtes : anthères cordiformes-oblongues, acuminées , déhiscentes au sommet. Baie sèche, substipitée, indéhiscen- te, à 2-4 sillons, et à autant de loges 2-spermes. Ce genre ne renferme que l’espèce suivante : FrigsiA A LONGS PÉDONCULES. — Friesia peduncularis De Cand. Prodr. — Elæocarpus peduncularis Labill. Nov. Hall. tab. 155: Arbrisseau haut d’une quinzaine de pieds ; ramules dressés , cy- lindriques. Feuilles longues de 2 pouces, dentelées , lancéolées, acuminées , subsessiles, opposées, ou rarement soit alternes, soit verticillées-ternées. Pédoncules axillaires, uniflores , filiformes, défléchis , solitaires , ou géminés, ou ternés, plus courts que les feuilles. Fleurs très-petites. Sépales ovales, acuminés, de la longueur des pétales. Baie obovée ou ellipsoïde, obtuse aux 2 bouts, 2-4-sulquée, 2-4-loculaire. Graines ovoïdes. Cette plante, indigène à la terre de Diémen , se cultive, comme plante d'agrément , en orangerie. FAMILLE DES TILIACÉES, .49 Genre VALLÉA. — Z’allea Mutis. Calice à 5 sépales libres, colorés. Pétales 5, trilobés. Éta- mines 50-40, bisériées : anthères basifixes, mutiques. Disque annulaire. Ovaire à 5-5 loges biovulées. Style 3-5-fide. Cap- sule ligneuse, ovoïde , spinelleuse, 5-5-loculaire, 3-5-valve, loculicide. Graines géminées. Embryon rectiligne : cotylé- dons planes, foliacés. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles cordiformes, entières. Pé- doncules axillaires et terminaux , 2- ou 5-flores, bractéolés. Ce genre, propre à l’ Amérique équatoriale , renferme trois espèces, dont la suivante est la plus remarquable. VazLÉA sripuLatRe. — V’allea stipularis Mutis, ex Kunth, in Humb. et-Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 5, tab. 480. Arbrisseau : rameaux glabres , rougeûtres, cylindriques. Ra- mules étalés. Feuilles pétiolées, ovales, obtuses, cordiformes, très-entières, un peu obliques, réticulées, membranacées, glabres, barbues en dessous aux aisselles des veines. Stipules pétiolulées , subréniformes , plus courtes que le pétiole. Fleurs presque en co- rymbe , pendantes, pédicellées, de la grandeur de celles du Til- leul. Sépales 3-5-nervés, oblongs, obtus. Pétales un peu plus longs que le calice, roses, suborbiculaires, à 3 lobes obtus. Éta- mines plus courtes que la corolle. Cet arbrisseau élégant habite les plateaux de Santa-Fé de Bogota. GENRE vVoisiN DES TiLrAcres. Conte VATÉRIA. — Farena Lin: Calice 5-parti, persistant, Pétales 5, échancrés, Étamines 40-50 : anthères allongées, linéaires, rostrées , subsessiles. Style indivisé. Stigmate capitellé. Capsule ovale, coriace, 1-loculaire, 5-valve, monosperme. Ce genre est constitué par l’espèce dont nous allons faire mention. BOTANIQUE, PHAN. T. 1V. 4 50., CLASSE DES COLUMNIFÈRES. Varia D'INDE. — Vateria indica Linn. — Gærtn. Fruct. tab. 189.— Hort. Malab. 4, p. 33, tab. 15.— Roxb. Corom. 3, tab. 268. Grand arbre. Écorce résineuse. Jeunes pousses couvertes d’une pubescence étoilée. Feuilles longues de 4 à 8 pouces, sur 2 à 4 pouces de large, lisses, coriaces, pétiolées, obtuses ou échancrées, oblongues, très-entières ; pétiole long d’environ 1 pouce. Stipules oblongues, caduques. Panicule terminale, ample, rameuse, com- posée de grappes subunilatérales. Fleurs pédicellées, larges de */ pouce. Bractées oblongues, caduques. Sépales oblongs, obtus, velus en dehors. Pétales ovales, échancrés, un peu plus longs que les sépales. Ce végétal, remarquable par une magnifique inflorescence, croit au Malabar. . HUITIÈME CLASSE. LES LAMPROPHYLLÉES. LAMPROPHYLLEZÆ Baril. CARACTÈRES. Arbres ou arbrisseaux. Ramules cylindriques. Sucs propres aqueux, ou quelquefois résineux, ou laiteux. Feuilles éparses (par exception opposées), presque toujours coriaces, luisantes, simples, penninervées, in- divisées, très-entières ou dentées, non-ponctuées, non- stipulées ou moins souvent supulées. Fleurs régulières , hermaphrodites, ou rarement po- lygames, ordinairement axillaires ( soit solitaires , soit fasciculées), quelquefois en grappes ou en panicules ter- minales. Calice inadhérent , queiquefois bractéolé, à 3-7 ( or- dinairement 5 ) sépales concaves, imbriqués en préflo- raison. Pétales hypogynes, en même nombre que les sépales, ou quelquefois en plus grand nombre que les sépales, interpositifs, ou rarement antépositifs, libres, ou cohé- rents par la base, caducs ; estivation contortive, Étamines bypogynes, en nombre indéfini. Filets sou- vent monadelphes ou pentadelphes et adnés par leur base aux pétales. Anthères inappendiculées, à 2? bourses contiguës, déhiscentes chacune par une fente longitudi- nale, ou toutes deux par un seul pore. Pistil : Ovaire inadhérent, ?-5-loculaire. Placentaires 59 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. centraux, multiovulés. Styles en même nombre que les loges, soudés inférieurement. Stigmates libres. Péricarpe capsulaire, ou baccien, ou drupacé, ou car- cérulaire, 2-5-loculaire, ou par avortement 1-loculaire; loges 1-spermes, ou oligospermes, ou polyspermes. Graines axiles, inarillées. Périsperme charnu ou nul. Embryon rectiligne ou curviligne : radicule aypoin- tante. Cette classe, outre ses nombreux rapports avec les Columnifères et les Myrtinées , se rapproche beaucoup des Guttifères et des Sapotées. Presque toutes les Lam- prophyllées appartiennent à la Flore équatoriale. Les familes qui constituent cette classe sont les Chlé- nacées, les Ternstrémiacées et les Camelliacées. CINQUANTE-TROISIÈME FAMILLE. LES CHLENACÉES. — CALENACEÆ. Chlenaceæ Pet. Thou. Hist. des Végét. de l’Afr. austr. p. 46. — De Cand. Prodr. I, p. 521.— Bartl. Ord. Nat. p. 356.) On ne connaît que sept espèces de Chlénacées, toutes indigènes à Madagascar, et remarquables par l’élégance de leurs formes. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles éparses, simples, penninervées, entières. Sti- pules caduques ou nulles. Fleurs hermaphrodites, régulières, souvent très-gran- des , rouges , ou blanches , disposées en panicule ou en cime. Pédoncules axillaires et terminaux. Calice inadhérent, persistant , ou cadue, petit, 3-sé- pale, presque toujours caliculé. Pétales 5 ou 6 (rarement 11 ou 12), hypogynes, libres ou soudés par la base, méquilatéraux. Etamines très-nombreuses (par exception 10), hy- pogynes. Filets monadelphes, ou adnés inférieure- ment aux pétales. Anthères oblongues ou suborbiculai- res, versatiles, ou adnées, à deux bourses contiguës, dé- hiscentes chacune antérieurement par une fente longitu- dinale. Pistil: Ovaire 3-loculaire. Placentaires centraux, bi- ovulés. Style indivisé, filiforme. Stigmate capitellé, 3- lobé. Péricarpe : Capsule 3- ou 5-loculaire , ou par avorte- 54 CLASSE DES LAMYPROPHYLLÉES. ment 4-loculaire , 3-valve, loculicide, recouverte par l'involucre amplifié et quelquefois charnu; loges disper- mes ou, par avortement, monospermes. Graines inverses. Périsperme corné. Embryon cen- tral, verdâtre : cotylédons foliacés ; radiçule appoin- tante. Voici les genres qui constituent la famille : Sarcolæna Pet. Thou. — Leptolena Pet. Thou. — Schizolæna Pet. Thou. — Rhodolæna Pet. Thou. Genre SARCOLÈNE. — Sarcolæna Pet. Thou. Involucre 1-flore, urcéolé, 5-denté, cotonneux, plus grand que le calice. Pétales 5, dressés, soudés en tube par les onglets. Étamines en nombre indéterminé, insérée: au fond dela co- rolle. Anthères basifixes, adnées. Ovaire à 3 loges biovulées. Capsule à 3 loges monospermes , recouverte par l’involucre devenu charnu et bacciforme. Graines scabres : radicule ob- longue; cotylédons foliacés. Rameaux dichotomes. Feuilles pétiolées, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous, avant l'épanouissement plissées lon- gitudinalement et renfermées dans une grande stipule co- nique, spathacée, caduque. Cimes triflores ou pluriflores, subterminales. Corolle blanche. Pédicelles munis de brac- téoles caduques. Ce genre renferme trois espèces, dont voici les deux plus notables : SARCOLÈNE GRANDIFLORE. — Sarcolæna grandiflora Pet. Thou. Hist. des Végét. de l'Afr. austr. tab. 9. Feuilles oblongues, ou oblongues-lancéolées, pointues, coton- neuses-ferrugineuses en dessous. Cimes subtriflores, terminales. Involucre fructifère transversalement ellipsoïde, hérissé en de- dans, déprimé. Petit arbre tres-élégant. Rameaux réclinés. Feuilles longues de 4 à 5 pouces. Involucre recouvert de poils scabres, d’une cou- 27 FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. J9 leur fauve très-brillante, à l’époque de la maturité du volume d’une petite Nèfle, d’un vert d'Olive, lisse. Corolle comme cam- panulée : lames larges d’environ 6 lignes, obliquement tronquées et échancrées au sommet. M. Aubert du Petit-Thouars a découvert cet arbre à Mada- gascar, où 1] porte le nom de Toudinga. L’involucre charnu de son fruit a une saveur assez agréable ; mais les poils roides dont sa cavité intérieure est tapissée causent des démangeaisons insup- portables, et incommoderaient beaucoup ceux qui seraient tea- tés d’en goûter. SARCOLÈNE MULTIFLORE.— Sarcolæna multiflora Pet. Thou. L. c. tab. 10. Feuilles oblongues ou oblongues-lanccolées , pointues, glabres en dessous excepté aux nervures. Cimes trichotomes, multi- flores, terminales. Involucre fructifère subglobuleux, trilobé, hérissé en dedans. Arbre très-semblable à l’espèce précédente par le port et le feuillage. Fleurs beaucoup plus petites mais nombreuses. Invo- lucre fructuifère verdatre , de Ja grosseur d’une Cerise. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Genre LEPTOLÈNE. — Leptolæna Pet. Thou. Involucre charnu, 6-denté , uniflore , plus court que le calice. Sépales 5, concaves, velus. Pétales 5, longuement on- guiculés, soudés inférieurement en tube. Étamines 10, mo- nadelphes. Androphore urcéolaire, à 10 crénelures; anthè- res médifixes , versatiles. Ovaire à 3 loges biovulées. Style épais, Stigmate 3-lobé. Capsule par avortement 1 -loculaire et monosperme , recouverte par l’involucre devenu charnu et bacciforme. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : LeproLÈNE MULTIFLORE.— Leptolæna multiflora Pet. Thou. 1. c. tab. 11. Petit arbre très-élégant, semblable aux Leptolènes. Tronc haut de 3 à 4 pieds, sur 6 pouces de diamètre. Cime touffue, 56 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. haute de 6 à 8 pieds. Rameaux grèles, cylindriques. Stipules ca- duques. Feuilles longues de 2 ‘/, à 3 pouces, larges de 18 lignes, lancéolées ou lancéolces-oblongues, brusquement terminées en courte pointe obtuse, glabres, ondulées ; pétiole long de 5 à6 li- gnes, large de 1 ligne, aplati en dessus. Cimes terminales, mul- tiflores , irrégulièrement trichotomes. Pétales blancs, lancéolés. Involucre fructifère de la grosseur d’un Pois, subglobuleux. Cet arbre a été observé par M. Aubert du Petit-Thouars à Ma- dagascar. Genre SCHIZOLÈNE. — Schizolæna Pet. Thou. Involucre petit, biflore, crénelé. Sépales 5, concaves, membranacés. Pétales 5 , connivents. Étamines en nombre indéterminé, monadelphes : androphore annulaire, à 10 cré- nelures; filets spatulés au sommet; anthères adnées, laté- ralement déhiscentes. Ovaire 3-loculaire. Style aussi long que les étamines. Stigmate trilobé. Capsule trilobée, trilo- culaire, trivalve, recouverte par l’involucre amplifié, mem- branacé, visqueux, irrégulièrement lacinié. Ce genre renferme trois espèces, dont voici la plus mar-: quante. SeuizoLènE ROSE. — wSchizolæna rosea Pet. Thou. I. c. tab. 12. Petit arbre très-élégant. Cime touffue , peu étalée. Rameaux alternes. Feuilles un peu étalées, longues de 2 à 3 pouces, sur x ‘/, à 2 pouces de large, d’un vert brillant en dessus, couvertes dans leur jeunesse d’une pubescence blanchätre, étoilée, puis glabres, elliptiques ou oblongues, courtement acuminées ; pétiole long de 6 lignes. Stipules géminées, lancéolées, caduques. Pani- cules axillaires, irrégulièrement dichotomes, lâches , 6-10-flores, bractéolées. Pétales larges d’environ 3 lignes , obovales-orbicu- laires, de couleur rose. Involucre fructifère semblable à celui du Noisetier d'Orient. Capsule scabre. M. Aubert du Petit-Thouars a trouvé cette espèce à Mada- gascar. FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 57 Genre RHODOLÈNE. — Rhodolæna Pet. Thou. Calice dibractéolé à la base : sépales 5, concaves, membra- nacés. Pétales 6, libres, contournés de gauche à droite, très- inéquilatéraux , tronqués au sommet. Étamines en nombre indéterminé, monadelphes : androphore ännulaire ; anthè- res oblongues, supra-basifixes, versatiles. Ovaire à 35 loges pauciovulées. "Style filiforme, beaucoup plus long que les étamines. Stigmate trilobé. (Péricarpe inconnu.) L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre. RuODOLÈNE ÉLANCÉ. — Rhodolæna altivola Pet. Thou. 1. c. tab. 13. Arbuste élégant, grimpant au sommet des plus grands arbres. Feuilles longues de 4 à 5 pouces, larges de 2 à 3 pouces, ova- les-oblongues ou elliptiques, obtuses ou pointues, fermes, d’un vert foncé; pétiole long de 4 à 5 lignes. Pédoncules axillaires et terminaux , longs de 2 à 3 pouces, biflores au sommet : pédicelles épaissis au sommet, longs d’environ 6 lignes. Sépales ovales, acuminés, fauves, visqueux, longs de 1 pouce. Corolle d’un pourpre très-brillant, large de 2 ‘/: à 3 pouces. Style presque aussi long que les pétales. Cet arbrissseau croit à Madagascar : ses fleurs, selon M. Au- bert du Petit-Thouars, sont des plus magnifiques qu’on puisse voir. CINQUANTE-QUATRIÈME FAMILLE. LES TERNSTRÉMIACÉES. — TERNSTROE- MIACEÆ. ( Ternstræmiaceæ Mirb. in Bullet, dela Soc. Philom. 4813, p. 351. — De Cand. in Mém. de la Soc. d’'Hist. Nat, de Genève, 1; Prodr. EF, p.525 — Bart. Ord. Nat. p. 355. — Cfr. Cambrss. Mém. sur les Ternstrémiacées et les Guttifères, in Mém. du Mus. v. 46; et ejusd. Teinstræmiaceæ in Flor. Brasil. Merid, — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. ) Une inflorescence souvent magnifique, jointe à un feuillage élégant et toujours vert, rendent cette famille très-intéressante. En outre, beaucoup de T'ernstrémiacées contiennent un mucilage copieux , qui les rend utiles comme remèdes émollients; d’autres possèdent des propriétés astringentes. Plus de cent espèces , dont aucune n’est indigène en Europe, et qui appartiennent presque toutes aux con- trées équatoriales, composent ce groupe. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux, ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles simples, coriaces, persistantes, alternes (par exception opposées), penninervées ou penniveinées , très-entières, ou dentées (par exception palmatilobées), très - rarement ponctuées, presque toujours non - sti- pulées. Fleurs hermaphrodites (par exception polygames ), rosacées, axillaires, ou terminales, blanches, ou rouges, ou roses, ou rarement jaunes. Pédoncules solitaires ou fasciculés, articulés par la base, dibractéolés au sommet. FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 59 Calice madhérent, persistant ou non-persistant , sou- vent bractéolé, à 5 sépales imbriqués, concaves, coria- ces, obtus, souvent inégaux. Disque hypogyne, annulaire. Pétales 5 (par exception 6-9), insérés au disque, an- tépositifs ou plus souvent interpositifs , libres ou cohé- rents par la base, non-persistants, contournés en pré- floraison. Étamines en nombre indéterminé, insérées au disque, 1-3-sériées. Filets courts, subulés, libres, ou plus ou moins soudés inférieurement { monadelphes), presque toujours adnés aux pétales par la base. Anthères ovales, ou oblongues, ou suborbiculaires, basifixes et adnées, ou médifixes et mobiles, extrorses ou introrses, à 2? bourses contiguës , déhiscentes longitudinalement, ou par des pores soit basilaires, soit apicilaires. Pistil : Ovaire 2-5-loculaire. Placentaires centraux , multiovulés. Style indivisé, ou 2-5-fide. Stigmates ter- minaux, ordinairement libres. Péricarpe ?-5-loculaire , capsulaire , ou carcérulaire , ou baccien , ou drupacé ; loges polyspermes , ou oligo- spermes. Graines suspendues, ou ascendantes, ou horizontales, ailées ou aptères , de forme variée. Épisperme double. Périsperme charnu ou inapparent. Embryon rectiligne ou plus ou moins curviligne : radicule appoirtante; co- tylédons planes ou plissés. La famille des Ternstrémiacées se compose comme suit : 1° TRIBU. LES TERNSTRÉMIÉES. — 7Z RNSTROEMIEÆ. Pétales antépositifs , cohérents par la base. Anthères adnées. Ternstræemia Linn. (Toanabo Aubl.) 60 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 1° TRIBU. LES FRÉZIÉRÉES. — FREZIEREÆ. Pétales interpositifs, libres. Anthères adnées. Péricarpe charnu. CleyeraThunb.— Freziera Swartz. — EuryaThunb. — Lettsomia Ruiz et Pav. — Geeria Blum. IIIe TRIBU. LES SAURAUJÉES. — SAURAUJEÆ. Pétales interpositifs, cohérents par la base. Anthères incombantes. Péricarpe capsulaire. Saurauja Wild ( Apatelia De Cand. Palava Ruiz et Pav.) IV° TRIBU. LES BONNÉTIÉES. — BONNETIEÆ. Pétales libres, interpositifs. Anthères adnées ou incom- bantes. Péricarpe capsulaire. Caraipa Aubl. — Kielmeyera Mart. — Bonnetia Mart. (Kieseria Nees. ) — Mahurea Aubl. (Bonnetia Schreb.) — Archilæa Mart. — Ventenatia Beauv. — Laplacea Kunth. (Hæmocharis Mart. ) V° TRIBU. LES GORDONIÉES. — GORDONIEÆ. Pétales interpositifs, souvent soudés par la base. Capsule à loges 1- ou 2-spermes. Périsperme nul. Embryon rec- tiligne : radicule oblongue; cotylédons foliaces , plisses longitudinalement ; plumule imperceptible. Malachodendron Cavan. — Stewartia Cavan.— Rein- wardta Blum. (Blumia Spreng.) — Gordonia Ellis. (La- cathea Salisb.Franklinia Marsh.)—#ickstræmia Schrad. (Lindleya Nees.) GENRE ANOMALE. Cochlospermum Kunth. (Wittelsbachia Mart. FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 61 A — le TRIBU. LES TERNSTRÉMIÉES. — TERNSTROE- MIEZÆ De Cand. Prodr. Calice dibracteolé à la base. Pétales cohérents par la base, antépositifs. Anthères adnées. Style et stigmate indivises. Genre TERNSTREMIA. — Zernstræmia Linn. Calice à 5 ou 6sépaleslibres, inégaux. Pétales 5 ou 6, iné- gaux, soudés par la base. Filets très-courts , adhérents infé- rieurement à la base des pétales. Anthères basifixes , intror- ses, longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 2-5-loges 2-4- ovulées. Styles et stigmates soudés en un seul. Péricarpe 2- 5-loculaire , globuleux , charnu et indéhiscent, ou bien co- riace et s’ouvrant irrégulièrement en 2-5 valves séminifères. Graines pendantes, oblongues. Périsperme charnu. Em- bryon curviligne; cotylédons linéaires. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles éparses, très-entières ou dentelées. Pédoncules axillaires, solitaires, uniflores. Les Ternstrémia ont un port très-élégant, et souvent aussi de belles fleurs. On en connaît une vingtaine d’espèces, dont voici les plus notables : TernsrrémiA pu Brésiz. — Ternstræmia brasiliensis Cam- bess. in Flor. Brasil. Merid. 1, tab. 50. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-obovales, ou obovales, ob- tuses, ou échancrées, ou pointues, révolutées aux bords, légère- ment dentelées. Pédoncules plus courts que les feuilles. Sépales denticulés. Pétales ovales-lancéolés. Graines ponctuées. Arbre de moyenne taille. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 15 à 20 lignes. Fleurs larges de 6 à 12 lignes. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil, dans la province des Mines. TERNSTRÉMIA À LONGS PÉDONCULES, — Ternstræmia pedun- cularis De Cand. Prodr. [œp| Lo) CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. Feuilles ovales-oblongues, obtuses, très-entières. Pédicelles la- téraux , 3 fois plus longs que les fleurs. Cette espèce , originaire des Antilles, se cultive dans les col- lections de serre chaude. TERNSTRÉMIA A FEUILLES DENTELÉES. — Ternstræmia den- tata Swartz. — Toanabo dentata Aubl. Guian. tab. 227. Feuilles glabres, elliptiques-oblongues, acuminées aux 2 bouts, dentelées. Pédicelles latéraux et axillaires, de la longueur des pétioles. Sépales et pétales ovales, pointus. Tronc haut de 25 pieds et plus, sur 2 pieds de diamètre. Écorce épaisse, de couleur cendrée extérieurement, rougeâtre intérieurement. Fleurs petites, jaunätres. Grand arbre, indigène dans la Guiane, où il porte le nom vulgaire de Paletuvier des montagnes. L’écorce est employée pour tanner les cuirs. TERNSTRÉMIA A FEUILLES DENTICULÉES. —- Ternstræmia punctata Swartz. — Toanabo dentata Aubl. 1. c. tab. 298. Feuilles glabres, oblongues ou elliptiques, échancrées, denti- culées. Pédicelles axillaires, filiformes, plus longs que les pétioles. Sépales ovales-lancéolés. Cet arbre croît dans les mêmes contrées que le précédent, dont il a le port et les dimensions. Son bois et son écorce servent aussi au tannage. Il° TRIBU. LES FRÉZIÈRÉES. — FREZIEREÆ De Cand. Prodr. Calice dibractéolé à la base. Pétales libres, interpositifs. Style indivisé. Stigmates 2-5. Péricarpe charnu. Graines aptères. Périsperme charnu. Embryon subcurviligne. Geure CLÉYÉRA. — Cleyera Thunb. Calice à 5 sépales libres. Pétales 5, libres. Étamines adhé- rentes à Ja base des pétales ; anthères dressées, ciliées. Ovairé FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉEHS. 65 globuleux. Style indivisé, filiforme. Stigmates 2 ou 5, li- bres. Baie à 2-5 loges 3-4-spermes. Ce genre ne renferme que les deux espèces dont nous al- lons faire mention. : CLéxéra pu Japon. — Cleyera japonica Thunb. Flor. Ja- pon.— Kæmpf. Amæn. Exot, p. 774. Ie. Feuilles oblongues-lancéolees, obtuses, rétrécies en pétiole, rapprochées à l’extrémité des ramules, dentelées vers le sommet. Pédoncules solitaires, ou géminés, ou ternés, penchés, ra- méaires , plus longs que les pétioles. Arbre de moyenne grandeur. Fleurs très-abondantes , blan- ches, très-odorantes, larges de 8 à 12lignes. Baie écarlate, sem- blable à une Cerise; chair blanche, astringente. Gette espèce est cultivée au Japon , pour l’ornement des jar- dins; elle porte le nom vulgaire de Mokokf. CLÉyxÉRA DE Kæmprrer. — Cleyera ochnacea De Cand. — Banks. Ic. Kæmpf. tab. 33. Feuilles elliptiques-oblongues, courtement pétiolées, très-en- tières, acuminées aux 2 bouts. Pédoncules axillaires et latéraux, solitaires, penchés , de la longueur des pétioles. — Fleurs blan- ches, larges de 6 lignes. Drupe de la grosseur d’un grain de Poi- vre ; pulpe et amande astringentes. Cet arbre croît au Japon; suivant Kæmpffer, ilest consacré aux divinités du pays. Genre FRÉZIÉRA. — Freziera Swartz. Calice à 5 sépales libres, inégaux. Pétales 5, égaux, libres. Étamines glabres ; filets très-courts, libres; anthères sub- cordiformes, introrses, longitudinalement déhiscentes, Style indivisé. Stigmate petit, globuleux, 5-lobé. Baie presque sè- che, à 5 ou 5 loges polyspermes. Graines oblongues. Arbres plus ou moins élevés , ayant le port des Lauriers. Feuilles grandes, souvent cotonneuses en dessous. Fleurs so- litaires ou fasciculées , pédicellées ou sessiles, axillaires , de grandeur médiocre, blanches, G4 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. On connaît sept espèces de ce genre, indigènes dans l’A- mérique équatoriale. Plusieurs croissent à une élévation de plus de mille toises au-dessus du niveau de la mer; la beauté de leur feuillage, qui se conserve toute l’année , la régula- rité de leurs formes, jointe à la facilité avec laquelle ces ar- bres semblent devoir se naturaliser chez nous’, en font dési- rer l’introduction. FREzIÉRA RÉTICULÉ. — Freziera reticulata Humb. et Bonpl. Plant. Équat. tab. 5. É Feuilles ovales-lancéolées , dentelées, réticulées, cotonneuses en dessous ; pédicelles dressés, fasciculés au nombre de 2-5. Pétales ovales , pubescens en dessous, un peu plus longs que le calice. Baie 4-loculaire. Cette espèce, qui croît dans les Andes du Pérou, forme un ar- bre très-rameux, haut d’une trentaine de pieds. FREZIÉRA GRISATRE, — Freziera canescens Humb. et Bonpl. 1. c. tab. 6. Feuilles elliptiques-oblongues, subsessiles, rétrécies aux 2 bouts, finement dentelées, cotonneuses-grisâtres en dessous. Pédicelles solitaires ou géminés, dressés. Pétales ovales , pubescens en de- hors, plus longs que le calice. Baie 3-oculaire. Arbre haut d’une trentaine de pieds, trouvé par MM. de Humboldt et Bonpland dans les Andes du Pérou , aux environs de Quito. « Parmi toutes les espèces de Fréziéra, observent ces célè- » bres naturalistes , celle-ci est remarquable par ses feuilles co- » riaces et revêtues en dessous par une laine épaisse d’un blanc » sale; le bois prend un beau poli ; 1l est flexible, peu poreux, » et serait très-utile pour les layetiers. » Fréziéra BroNzÉ. — Freziera chrysophylla Humb. et Bonpl. IL. c. tab. 7. Feuilles elliptiques-lancéolées, acuminées, entières , pétiolées, cotonneuses (bronzées) en dessous. Pédicelles plus courts que les FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 65 pétioles, subgéminés. Pétales lancéolés, 2 fois plus longs que le calice. Baie 3-loculaire. Cet arbre , -de la même taille que les précédents, croît en abondance dans les localités froides des Andes , aux environs de Popayan. Il porte dans le pays le nom vulgaire de Mandul. Son bois, suivant les remarques de MM. de Humboldt et Bonpland, est préféré, pour faire du charbon, à celui des Synanthérées et des Loranthus en arbre, qui forment avec lui d’épaisses et rian- tes forêts. Le duvet qui couvre les jeunes branches et la face in- férieure des feuilles a un lustre doré. FRÉztÉRA SATINÉ. — Freziera sericea Humb. et Bonpl. I. c. tab. 8. Feuilles subsessiles, arrondies à la base, ovales-lancéolées, acuminées , dentelées, soyeuses en dessous. Fleurs géminées ou ternées, sessiles. Pétales ovales, oblongs, plus longs que le ca- lice. Baie 3-loculaire. Cette espèce, qui croît dans les Andes, entre les villes deQuito et de Popayan, forme un grand arbre dont le tronc s’élève à plus de trente pieds. On la distingue facilement de toutes ses congé- nères à la couleur argentée de la face inférieure des feuilles. FREz1ÉRA NERVEUX. — Freziera nervosa Humb. et Bonpl. L. c. tab. 0. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées, dentelées, rétrécies a la base, courtement pétiolées , presque glabres en dessous. Pé- dicelles fasciculés, plus courts que les pétioles. Pétales ovales, obtus , à peine plus longs que le calice. Cet arbre croit dans les endroits froids des Andes de la pro- vince de Pasto, au Pérou. Son tronc atteint plus de trente pieds de haut, sur quinze pouces de diamètre. Son bois est préféré à tout autre par les habitans de ces contrées, à cause de sa dureté, qui le rend excellent pour les constructions. FRÉZIÉRA A FEUILLES ONDULÉES. — Âreziera undulata Swartz, Flor. Ind. Occid. Feuilles elliptiques-lancéolées, acuminées, dentelées , ondu- BOTANIQUE. PHAN, T: 1V. 5 66 CLASSÉ DES LAMPPROPHYLLÉES. lées, glabres aux 9 faces, pétiolées. Pédicelles fasciculés. Pé- tales oblongs. Baie triloculaire. Cette espèce croit dans les forêts élevées des montagnes des Antilles. Elle forme un arbre élégant de plus de cinquante pieds de haut. FREziérA Faux Tu£. — Freziera theoides Swartz, Flor. Ind. Occid. Feuilles ovales-lancéolées, pétiolces, glabres aux 2 faces : den- telures obtuses. Pédicelles solitaires, pendants. Pétales ovales- arrondis, subondulés, légèrement ciliés. Baie 3-loculaire. — Arbre haut de 30 à 40 pieds. Cette espèce habite les montagnes dela Jamaïque. Genre EURYA. — Æurya Thunb. Calice à D sépales soudés par la base. Pétales 5, soudés par les onglets. Étamines 12-15, unisériées. Ovaire 3-loculaire, multiovulé. Style indivisé. Stigmates 5, libres. Baie trilocu- laire, polysperme. Graines réticulées. Ce genre est très-voisin des Fréziéra, dont il diffère par des fleurs polygames-dioïques, et des pétales soudés inférieu- rement. On en connait huit espèces, dont les plus remar- quables sont les suivantes : Eurya pu Japon. — Eurya japonica Thunb. Flor. Japon. p- 191, tab. 25. Feuilles glabres, elliptiques ou oblongues, échancrées, ré- trécies aux 2 bouts , dentelées. Pédicelles filiformes , axillaires, gémiués, ou solitaires, penchés, de la longueur des pétioles. Arbrisseau rameux, très-semblable au Thé par le port et la forme des feuilles. Baie rougeätre ou bleue, de la grosseur de celle du Génévrier. Cetie espèce croit au Japon, où on la cultive comme plante d'agrément. Eunya crarre, — Æurya glabra Plume, Bijdr. DD D FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 67 Ramules glabres. Feuilles oblongues-lancéolées, acuminées , glabres. Fleurs fasciculées , axillaires. Cette espèce habite les montagnes de Java. Eurya À FEUILLES OBOVALES. — Eurya obovata Blum. 1. e, Ramules glabres. Feuilles obovales, très-entières vers la base, dentelées vers le sommet, rétuses , glabres. Fleurs axillaires, en petit nombre. M. Blume a découvert cette espèce à Java. Eunya À FEUILLES ÉrROITES. — Eurya angustifolia Blum. bc Feuilles Jancéolées (étroites), acuminées, dentelées , soyeuses en dessous ainsi que les ramules. Fleurs femelles 3-gynes ou pen- tagynes. Cette espèce croit à Java. IIIe TRIBU. LES SAURAUJÉES. — SAURAUJEÆ De Cand. Prodr. Calice non-bractéolé. Pétales cohérents par la base , interpo- sitifs. Anthères incombantes, déhiscentes par deux pores apicilaires. Styles 3-5, soudés inférieurement. Graines petites, anguleuses , aptéres. Périsperme charnu. Em- bryon linéaire. Genre SAURAUJA. — Saurauja Wild. Calice 5-sépale. Pétales 5, soudés par la base. Étamines submonadelphes et adnées aux pétales par la base. Ovaire 5- 5-loculaire. Styles 5-5, souvent soudés nférieurement. Stig- mates obtus. Baie sillonnée, polysperme, pulpeuse, à autant de logesqu’il y a de styles. Placentaires charnus, bilamelleux dans chaque loge. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles dentelées. Inflorescence axillaire ou iatérale. Fleurs blanches. 68 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. Les parties vertes des Saurauja contiennent une grande quantité de mucilage. Les jeunes fruits de plusieurs espèces sont recherchés par cette raison comme denrées alimentaires. On connaît environ vingt espèces de ce genre. Nous allons faire mention des plus notables d’entre elles. a) Calice glabre. SAURAUJA À FEUILLES FASCICULÉES.—Saurauja fasciculata Wall. Plant. Asiat. Rar. tab. 148. Feuilles oblongues , acuminées , dentelées, glabres et lisses en dessus, nerveuses et ferrugineuses en dessous de même que les ra- mules et pétioles. Pédoncules latéraux, fasciculés, filiformes , lisses, subtriflores. Arbre haut de 20 pieds. Feuilles coriaces , longues de 6 à 12 pouces. Pédoncules très-nombreux , recouvrant souvent les ramules sur un espace de 1 à 2 pieds. Fleurs d’un rose très- pâle, légèrement odorantes. Cette espèce , remarquable par la beauté de ses fleurs, croit au Népaul. SaurAUJA DE Noronma. — Saurauja Noronhiana Blume, Bijdr. 1, pag. 126. Feuilles elliptiques, acuminées, obtuses à la base , squamuleu- ses aux 2 faces , bordées de dentelures calleuses. Pétioles et ra- mules muriqués. Pédoncules fasciculés , axillaires , uniflores, penchés. Cette espèce croit dans les montagnes de Java, où les habitants l’appellent Aïlého Badak. SAURAUJA CAULIFLORE. — Saurauja cauliflora Blum. 1. c. Feuilles oblongues , obtuses à la base, glabres en dessus , co- tonneuses-jaunâtres en dessous, bordées de dentelures aristées. Pédicelles uniflores, fasciculés sur le tronc. Cette espèce croît à Java. SAURAUJA A FLEURS PENDANTES,— Saurauja pendula Blum. | AN FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 69 Feuilles oblongues-obovales , pointues, rétrécies à la base, gla- bres aux 2 faces , bordées de dentelures glanduleuses. Pédoncules axillaires, pendants, 2-ou-3-fides au sommet, beaucoup plus longs que les pétioles; pédicelles en cime. M. Blume a découvert cette espèce à Java. b) Calice herisse. SAURAUJA DE REINWARDT. — Saurauja Reinwardtiana Blum. 1. c. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées, obtuses à la base, dentelées, scabres aux nervures des 2 faces. Pédoncules axillai- ‘res, subsolitaires , plus longs que les pctioles, triflores au som- met ; pédicelles en cyme , munis de bractéoles oblongues-lancéo- lées , foliacées. Cette espèce croit dans les montagnes de Java. SAURAUJA GIGANTESQUE. — Saurauja gigantea Blum. 1. c. Feuilles elliptiques, acuminées, cordiformes à la base, glabres en déssus, veloutées-roussâtres en dessous, bordées de dentelu- res Sétacées. Pédoncules axillaires, subtrichotomes, de moitié plus courts que les feuilles ; bractées lancéo!lées , foliacées. Ce Saurauja croit dans les montagnes de Java, où les habi- tants le désignent par le nom de Æïlého Munding. 1 fleurit pendant toute l’année. EE ______—_——_.—.—___…_—…—…—— IV° TRIBU. LES BONNÉTIÉES. — BONNETIE Æ Bartl. Ord. Nat. Pétales libres, interpositifs. Anihères adnées ou incomban- tes. Péricarpe capsulaire. Graines souvent ailées , apéri- spermées. Embryon ordinairement rectiligne. Genre CARATPA. — Caraïpa Aubl. Calice 5-fide, non-bractéolé, Pétales 5, inéquilatéraux , égaux. Étamines monadelphes par la base ; authères versa- 70 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. tiles, longitudinalement déhiscentes : connectifépais, termi- né en urcéole concave. Ovaire à 5 loges 1-3-ovulées. Style indivisé. Stigmate trilobé. Capsule trigone , souvent inéqui- latérale par l'avortement d’une des loges , à 3 valves épaisses. Graines suspendues, grosses, aptères. Périsperme nul. Em- bryon rectiligne : cotylédons épais, charnus, échancrés. Arbres ou quelquefois arbrisseaux. Feuilles alternes ou ra- rement opposées, très-entières, quelquefois stipulées. Fleurs axillaires et terminales, disposées en grappe, ou en corymbe, ou en panicule. Ce genre, très-caractérisé par l’urcéole glanduleux qui surmonte les anthères , renferme douze espèces , indigènes dans l'Amérique intertropicale; en voici les plus remarqua- bles : Garaïpa DE Ricuarp. — Caraipa Richardiana Cambess, in Mém. du Mus. v. 16, tab. 18. Feuilles alternes , oblongues , très-glabres, arrondies à la base, brusquement acuminées en pointe courte et obtuse. Corymbes terminaux, pauciflores. Pétales acuminés. Ovaire glabre. Cap- sule rhomboïdale. Arbrisseau rameux , haut de 6 à 12 pieds. Feuilles longues de 3 à G pouces. Fleurs blanches, lavées de rose, larges de 1 pouce. Cette espèce croit sur les côtes sablonneuses de la Guiane. CarAïPA À PETITES FEUILLES. — Caraipa parvifolia Aubl. Guian. tab, 293, fig. 1. Feuilles alternes, ovales, pointues, glabres en dessus , coton- neuses-blanchâtres en dessous. Fleurs en corymbes terminaux. Capsule velue, ovale-pyramidale , oblique, acuminée. Cette espèce habite les forêts de la Guiane. Les naturels du pays emploient les cendres de l’écorce, mêlées avec une terre grasse, pour faire leur poterie. Les colons nomment l'arbre Manche-hache, parce que son bois , rouge, dur et compacte, est excellent pour la confection des manches de toutes sortes d’in- struments; + FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 71 Genre MAHURÉA. — Mahurea Aubl. Calice non-bractéolé, à 5 sépales libres. Pétales 5, un peu inégaux, inéquilatéraux. Étamines monadelphes par la base ; filets grêles; anthères basifixes, immobiles, déhiscentes lon- gitudinalement: conneetif terminé par un appendice glan- duleux concave. Style filiforme. Stigmate 3- ou 4-lobé. Cap- sule oblongue, 5-loculaire , à 5 valves opposées aux placen- taires. Graines nombreuses, imbriquées , comprimées, ailées aux bords. Ce genre diffère de la plupart des autres Ternstrémiacées par ses feuilles stipulées et ponctuées ; il rie renferme que l’espèce suivante, indigène dans la Guiane : MauuRÉA AQUATIQUE. — Mahurea palustris Aubl. Guian. tab. 222,—Cambess. in. Mém. du Mus. v. 16, tab. 16, fig. C. Arbre à tronc haut d’une quinzaine de pieds, sur 5 à 8 pou- ces de diamétre. Rameaux dressés. Feuilles longues d’un demi- pied, pétiolées, elliptiques, très-entières. Es en grappes ter- minales. Pédicelles solitaires, ou géminés, ou ternés. Corolle large de 1 pouce, de couleur pourpre. Genre KIELMÉYÉRA. — Xielmeyera Mart. Calice non-bractéolé, à 5 sépales coliérents pat la base : les 2 extérieurs souvent Dit courts, Pétales 5, égaux, inéquila- téraux. Étamines libres, où quelquefois monadelphes par la base; filets grêles, persistants; anthères médifixes, mobiles, oblongues, déhiscentes longitudinalement. Styles5, libres au sonunet, soudés ainsi que les stigmates, Capsule trileculaire, 3-valve, polyspérme. Graines bisériées, horizontales, oblon- gues, comprimées, ailées. Périsperme pelliculaire. Embrvon rectiligne : cotylédons grands, réniformes. Arbres, ouarbrisseaux, ou sous-arbrisseaux résineux. Feuil- leséparses, souvent roselées au sommet des ramules , entiè- res. Fleurs grandes, tantôt axillaires, tantôt en grappe 79 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. terminale ou en corymbe, ou rarement en panicule. Pé- doncules bractéolés. Ce genre, qui appartient au Brésil, renferme douze espèces, toutes remarquables par des fleurs d’une grande beauté. Voici les espèces les plus marquantes : KIELMÉYÉRA A FLEURS ROUGES. — Âielmeyera rubriflora Cambess, in Flor. Brasil. Merid. tab. Go. Tige simple, suffrutescente. Feuilles oblongues, ou elliptiques- oblongues, obtuses, ou echancrées, pubescentes en dessous. Fleurs en corymbes terminaux. Sépales ovales, pubescents, presque égaux. Sous-arbrisseau , haut d’environ 18 pouces. Feuilles longues de 2 pouces à 3 ‘/, pouces, larges de 7 à 16 lignes. Corolle large de 2 pouces ou plus, d’un rose vif. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espece au Brésil, dans la province des Mines. KiELMÉYÉRA ÉLÉGANT. — Âielmeyera speciosa Aug. Saint- Fil. Plant. Us. des Bras. tab. 58. Feuilles subsessiles , oblongues, ou elliptiques, obtuses, subré- volutées aux bords, légèrement pubescentes en dessous. Grappes courtes, terminales. Sépales égaux , ovales, obtus, cotonneux. Arbre haut de 8 à 15 pieds, tortueux , sécrétant un suc propre blanc, qui jaunit au contact de l’air. Rameaux subéreux. Feuilles longues de 5 à 7 pouces, larges de 20 à 30 lignes. Pétales longs de 2 pouces, sur 1 pouce de large. Filets jaunes ou pourpres, courts. Cet arbre abonde au Brésil, dans la partie méridionale de la province des Mines. Ses feuilles, qui abondent en mucilage, s’emploient comme remède émollient. KiELMÉYÉRA A FLEURS ROSES. — Aielmeyera rosea Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. v. 1, tab. 68. Tige ligneuse, rameuse. Feuilles lancéolées ou oblongues, discolores, très-glabres, rétrécies en pétiole court. Fleurs sub- ternées, en corymbes terminaux. Sépales ovales-arrondis, presque égaux, pubescents de même que les pétales. FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 1 Arbrisseau de 3 à 4 pieds. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 10 lignes. Pétales roses, longs de 15 lignes, sur 9 lignes de large. Anthères jaunes. Cette espèce, qui habite les mêmes contréeces que la précé- dente, est l’une des plus élégantes du genre. Ses fleurs peuvent rivaliser avec celles des plus beaux Camellia. KrELMÉYÉRA A CORYMBES.— Âielmeyera corymbosa Mart. et Zuccar. 1. c. 1, tab. 72. Tige ligneuse , simple, effilée. Feuilles obovales-oblongues, obtuses ou échancrées , glaucescentes, glabres, courtement pétio- lées. Fleurs en panicule. Sépales ovales-lancéolés, ciliolés , pres- que égaux. Sous-arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Pétales blancs, ciliolés, longs de 7 lignes, sur 5 lignes de large. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 18 à 30 lignes. KiELMÉYÉRA DÉCOMBANT.— Âielmeyera humifusa Gambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 63. Tiges suffrutescentes , couchées. Feuilles courtement pétiolées, ovales-elliptiques, obtuses, glabres en dessus, pubescentes en dessous : base arrondie ou cordiforme. Fleurs en grappe. Se- pales ovales, pubescents, presque égaux. Sous-arbrisseau touffu, haut d'environ 1 pied. Feuilles longues d’environ 2 pouces, sur 8 à 14 lignes de large. Fleurs roses, larges de 1 pouce. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire , au Brésil, dans la province des Mines. KIELMÉYÉRA COTONNEUx.— Âielmeyera tomentosa Cambess. 1. c. tab. 61. Tiges ligneuses. Feuilles obtuses ou échancrées , elliptiques, rétrécies à la base, révolutées, cotonneuses en dessous. Fleurs en corymbes terminaux. Sépales ovales, cotonneux, presque égaux. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, sur 18 à 24 lignes de large. Corymbes simples ou rameux, 5-9-flores. Fleurs larges de 2 pou- ces. Pétales blancs, cotonneux en dessous. 74 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cet abrisseau au Brésil, dans la province des Mines. KiELMÉYÉRA PÉTIOLAIRE, — ÂAielméyera petiolaris Mart. et Zuccar. 1. c, tab. 68. Tige subarborescente, Feuilles oblongues ou elliptiques-oblon- gues, obtuses, glabres, longuement pétiolées. Fleurs terminales, en grappe ou en corymbe. Sépales arrondis, très-inégaux, gla- bres de même que les pétales. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, ou petit arbre de 8 à 10 pieds : suc propre laiteux. Feuilles longues de 2 à G pouces, sur 12 à 8 lignes de large. Fleurs blanches, de 2 à 3 pouces de dia- mètre. Cette espèce croit au Brésil, dans les savanes et sur les collines de la province des Mines. KirELMÉYÉRA ÉLANCÉ. — Âielmeyera excelsa Cambess. in Flor. Brasil. Merid. Arbre. Feuilles rétrécies en pétrole, elliptiques -üblonëies, obtuses, très-glabres. Fleurs en grappe. Sépales ovales, glabres, presque égaux. Tronc haut d'environ 60 pieds. Écorce lisse, grisâtre : ste propre blanc, jaunissant au contact de lair. Feuilles éparses, longues de 2 ‘|, à 4 pouces, sur 12 à 18 lignes de large. Grap- pes courtes , " -7-flores : pédicelles longs de 6 à 9 lignes. Pétales blancs, glabres, obovales, longs de 8 lignes, sur 5 lignes de large. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil, dans les forêts-vierges des environs de Saint-Sébastien. Genre BONNETIA. — Bonnetia Martius. Calice non-bractéolé , à 5 sépales cohérents par la base. Pétales 5, idéquilitéraurx. Étamines libres : anthères mobi- les, submédifixes , biporeuses à la base. Ovaire à 5 ou À lo- ges multiovulées. Styles 5 ou 4, soudés presque jusqu’au somtnet. Stigmates capitellés. Capsule 3-4-loculaire, 5- ou 4- valve, polvsperme. Graines ascendantes, imbriquées, linéai- res, ailées. Là Ed FAMILLE LES TERNSYRÉMIACÉES. 19 Arbres peu élevés ou arbrisseaux. Feuilles entières, sub- sessiles. Pédoncules axillaires ou terminaux, 1-flores ou plu- riflores. Fleurs blanches, assez grandes. Ce genre, qui appartient à l'Amérique méridionale, ren- ferme trois espèces, dont voici la plus intéressante : BonnÉriA ANCIPITÉ. — Bonnetia anceps Mart. et Zuccar, Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 100. Axbrisseau haut de 3 à 15 pieds : écorce rougeätre. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, larges de 12 à 18 lignes, oblongues- obovales , obtuses , rétrécies à la base, glabres, luisantes. Pédon- cules ancipités, subtriflores , axillaires et terminaux, rapprochés en panicule feuillée; pédicelles bractéolés. Corolle large de 2 pouces, d’un beau blanc : pétales obcordiformes. Anthères rou- geätres. Cette espèce élégante croît sur les plages du Brésil méridional. Genre VENTÉNATIA. — fentenatia Beauv. Calice à 5 sépales caducs, égaux, oblongs, obtus. Corolle à 11 ou 12 pétales unisériés, étalés, spathulés, arrondis au som- met. Arthèresbasifixes, oblongues. Ovaire 5-loculaire. Style filiforme , plus long que les étamines. Stigmate 5-fide. Baie oyoïde, 5-sulquée, à 5 loges polyspermes.(Graines inconnues.) Ce genre, qui paraît avoir plus d’affinité avec les Chlé- nacées qu'avec les Ternstrémiacées, ne renferme que l’es- pèce dont nous allons traiter. VENTÉNATIA GLAUQUE. — ’entenatia glauca Beauv. Flor. d'Oyvar. et Bén. tab. 17: Arbrisseau. Feuilles péuolées, très-entières, ovales-oblongues, acuminées, glabres, glauques en dessus, ferrugineuses en dessous, longues de 3 à 8 pouces, larges de 2 à 2 ‘/, pouces; pétiole long de 1 pouce. Pédoncules terminaux, jatéraux, et oppositifoliés, so- litaires, 1-flores, plus courts que les feuilles. Corolle d’un beau rouge de carmin , large de 3 pouces. Cette plante , remarquable par un feuillage élégant et des fleurs 76 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, magnifiques, a été observée par Palisot de Beauvais dans le pays d'Oware. Genre LAPLACÉA. — Laplacea (Kunth) Cambess. Calice non-bractéolé, caduc, à 4 ou 5 sépales inégaux. Pé- tales 5-9, libres, inéquilatéraux, presque égaux. Etamines li- bres, ou adhérentes à la base des pétales ; anthères versatiles, longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 5-10 loges 3-6-ovu- lées. Styles 510, libres, courts. Capsule ligneuse , 5-10-lo- culaire , déhiscente du sommet jusqu’au milieu en 5-10 val- ves loculicides. Graines oblongues, ailées au sommet. Em- bryon rectiligne : cotylédons ovales. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentées, cour- tement pétiolées. Fleurs axillaires ou subterminales, grandes, blanches. Calice et corolle satinés en dehors. Les Laplacéa ressemblent aux Camellia par le port et la grandeur des fleurs. Voici les trois espèces qui constituent ce genre. LAPLACÉA À FEUILLES RNOMPOIÏDALES. — Laplacea semiser- rata Cambess. in Flor. Brasil. Merid.— Ææmocharis semiser- rata Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 66. Feuilles glabres, rhomboïdales-lancéolées, obtuses, dentelées vers leur sommet, entières inférieurement , inéquilatérales. Fleurs subterminales. Pétales 8 à 10, obcordiformes. Capsule obovale, anguleuse. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 8 à 12 lignes. Fleurs larges de 2 pouces. Cette espèce, qui forme quelquefois un arbre haut de trente à quarante pieds , croit au Brésil , dans la province de Saint-Paul. LAPLACÉA COTONNEUx.—/æmocharis tomentosa Mart. 1. c. tab. 67. Feuilles obovales, équilatérales, presque entières, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Fleurs solitaires, terminales, Pétales 5, obovales, entiers. Capsule obovale, 5-ou 6-gone. — FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, | 77 Arbrisseau. Fleurs moins grandes que celles de l'espèce précé- dente. M. de Martius a observé ce Laplacéa dans le midi du Brésil. LapLACcÉA ÉLÉGANT. — Laplacea speciosa Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. 5, tab. 461. Feuilles subsessiles, oblongues-lancéolées , pointues, très-entit- res, glabres. Fleurs solitaires, axillaires, pédonculées. Pétales 9, ovales-oblongs. Capsule oblongue , légèrement 5-costée. Très-bel arbre. Feuilles d’un vert gai, longues d'environ 2 pouces , sur 9 lignes de large. Fleurs larges de près de 3 pou- ces. Étamines 4 fois plus courtes que les pétales. MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert cette espèce au Pérou. Ve TRIBU. LES GORDONIÉES. — GORDONIEÆ De Cand. Prodr. Pétales interpositifs, souvent cohérents par la base. Capsule à loges 1-ou 2-spermes. Périsperme nul. Embryon rectili- gne : radicule oblongue ; cotylédons foliacés , plissés lon- gitudinalement ; plumule imperceptible. Genre MALACODENDRE. — Malachodendron Cavan. Calice dibractéolé, à 5 sépales soudés par la base. Pétales 5 ou 6, presque égaux", fimbriés au sommet. Étamines mona- delphes , adhérentes au fond de la corolle; anthères oblon- gues, versatiles. Ovaire oblong , à 5 loges biovulées. Ovules peltés. Styles 5, libres. Stigmates capitellés, Capsule à 5 co- ques monospermes. Graines osseuses. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : MALOCODENDRE A FEUILLES OVALES. — Malochodendron ovalum Cavan. Diss. 5, tab. 158, fig. 2.—Stuartia pentagyna L'hérit. Stirp. Nov. tab. 74.— Smith, Exot. Bot. tab. 101.— Bot. Reg, tab. 1104. 78 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. Arbrisseau très-rameux , haut de 5 à 6 pieds. Feuilles gran- des, ovales, pointues , dentelées, pubescentes en dessous. Fleurs axillaires , subsolitaires, subsessiles , larges de 2 pouces. Sépales lancéolés. Pétales obovales, d’un blanc tirant sur le jaune, on- dulés et déchiquetés au sommet. Filets blancs, Capsule subglo- buleuse. Le Malacodendre croit dans les montagnes de la Géorgie et des deux Carolines. Ge végétal , à raison de son beau feuillage et de ses grandes fleurs odorantes, mérite d’orner les jardins; mais il ne résiste au climat du nord de la France que dans une situa- tion très-abritée. Un terrain léger, à la fois humide et ombragé, lui est indispensable. Sa multiplication peut se faire de marcottes, lesquelles ne prennent racine qu’au bout de deux ans ; les fruits ne se développent que sous un climat chaud. Genre STUARTIA. — Stewartia Cavan. Calice dibractéolé, à 5 sépales soudés jusque audelà du mi- lieu, inégaux. Pétales 5, presque égaux, entiers. Filets mo- nadelphes, adhérant par la base au fond de la corolle; an- thères oblongues,lversatiles. Style indivisé. Stigmate 5-lobé. Capsule 5-valve, 5-loculaire, loculicide. Graines ovales, lisses, aptères. Ce genre, peu différent du précédent, n’est constitué que par l'espèce dont nous allons parler : STUARTIA DE VIRGINIE. —Stewartiavirginica Cavan. Diss. 5, tab. 150, fig. 2.— Stuartia Malachodendron Lin. — L’hérit. Stirp. Nov. tab, 73. — Andr. Bot. Rep. tab. 73. Arbrisseau haut de 6 à 12 pieds, très-rameux. Jeunes pousses pubescentes. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, acuminées, dentelées , fortement pubescentes en dessous , courtement pétio- lées. Fleurs subsessiles, axillaires, solitaires, ou rarement gé- minées, larges d'environ 2 pouces, très-odorantes. Galice cam- panulé, 5-fide: sépales ovales, obtus, mucronés. Petales obovales, blancs, maculés de rouge à la base, subdenticulés au sommet, pu- bescents en dehors. Étamines beaucoup plus courtes que la co- FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 79 rolle : filets d’un pourpre vif, poilus à la base; anthères bleues. Ovaire cotonneux. Capsule de la grosseur d’une Pomme , globu- leuse. Cette espèce, indigène dans le midi des États-Unis, se cultive comme arbrisseau d’agrément ; elle demande les mêmes soins que le Malacodendre, et n’est pas commune dans les coilections. Il lui faut un terrain sec, mais fertile. Genre GORDONIA. — Gordonia Ellis. Calice non-bractéolé, à 5 sépales libres, coriaces, arrondis, presque égaux. Pétales 5, soudés par la base, presque égaux. Étamines monadelphes inférieurement, adhérentes au fond de la corolle. Style indivisé. Stigmate 5-lobé. Capsule 5-lo- culaire, 5-valve, loculicide. Graines comprimées , ailées au sommet. Arbres ou arbrisseaux. Fleurs grandes, blanches, solitai- res, axillaires. Voici les trois espèces qui constituent ce genre: a) Feuilles coriaces , luisantes , persistantes. Étamines pres- que pentadelphes. GorDONIA GLABRE. — Gordonia Lasianthus Lion, — Cavan. Diss. G, tab. 161. — Bot. Mag. tab. 668. Feuilles lancéolées-oblongues, pointues, dentelées, glabres, pétiolées. Fleurs pédonculées. Sépales ovales-orbiculaires, soyeux. Pétales extérieurs fimbriés. Style et étamines subisomètres. Cap- sule oyale-conique, acuminée. Arbre atteignant (dans le midi des États-Unis) 6o à 80 pieds de haut. Pétioles longs de */, pouce. Pédoncules subterminaux , peu nombreux , longs de 1 à 2 pouces. Étamines presque 2 fuis plus courtes que la corolle. Ce Gordonia croit dans les terrains tourbeux et marécageux de la Géorgie et des deux Carolines. « Le Lasianthus , dit Elliot, » qui, tant qu'il est jeune, forme l’un des plus beaux orne- » ments des forêts des états méridionaux, commence à dépérir 80 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. » par le sommet à un âge très-peu avancé. Il est remarquable » par la direction superficielle de ses racines, qui s’étendent, » pour ainsi dire, à la surface du sol. On assure que son écorce » ne le cède point en qualité à celle des Chênes, pour le tannage. » Le bois a l’aspect de l’Acajou , mais son grain n’est pas assez » fin pour servir à de beaux ouvrages d’ébénisterie. » En Europe, ce végétal se cultive comme arbrisseau d’orange- rie; mais il reste rabougri et fleurit très-rarement. GorponiA pe WazLuicn. — Gordonia Wallichii De Cand. Prodr. Feuilles ovales, acuminées, entières. Fleurs axillaires , courte- ment pédonculées. Cette espèce croît au Népaul. b) Feuilles peu coriaces, non-persistantes. Étamines presque glabres. GorDONIA PUBESCENT. — Gordonia pubescens Pursh. — Lois. in. Herb. de l’Amat. tab. 236.— Vent. Malm. tab. 1.— Cavan. Diss. 6, tab. 162. — Lacathea florida Salisb. Parad. Lord. tab. 56. Feuilles cunéiformes-lancéolées, ou lancéolées-obovales , poin- tues, dentées, subsessiles, luisantes en dessus , cotonneuses en dessous. Fleurs subsessiles. Calice et corolle soyeux en de- hors. Style plus court que les filets. Capsule subglobuleuse. 3 Arbre haut de 4o à 5o pieds ; cime très-étalée. Jeunes bran- ches très-lisses, pubescentes au sommet. Feuilles longues d’envi- ron 3 pouces. Pétales subondulés. Filets du tiers de la longueur des pétales, de couleur orange. Anthères jaunes. Ovaire coton- neux. Cette espèce habite aussi le midi des États-Unis. Les localités où elle croît sont, selon Elliot, très-limitées. Bartram en trouva quelques pieds aux environs du Fort-Barrington sur l’Altamaha, et c’est de ces individus que proviennent tous ceux qu’on cultive dans les serres. FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 81 GENRE ANOMALE. Genre COCHLOSPERME. — Cochlospermum Kanth. Calice persistant , non-bractéolé , à5 sépales soudés par la base : 2 extérieurs, plus petits. Pétales 5, persistants, inéqui- latéraux, Étamines persistantes, glabres : filets libres; anthè- res adnées, linéaires , tétragones, déhiscentes par un seul pore apicilaire. Ovaire uniloculaire par le retrait des cloi- sons. Style filiforme, onciné au sommet. Capsule à 3-5 val- ves placentifères. Graines arquées ou réniformes, envelop- pées dans un arille laineux. Périsperme charnu. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, stipulées, palma- tifides. Fleurs grandes, jaunes, paniculées. On connaît cinq espèces de Cochlospermes ; les plus re- marquables sont les deux suivantes : CocuLOSPERME MAGNIFIQUE. — Cochlospermum insigne Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 57. — Wittelsba- chia insignis Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. +, tab. 55. Feuilles 5-lobées, cordiformes à la base, presque glabres : lobes ovales-acuminés , dentelés. Fleurs en panicules terminales. Arbrisseau haut de 2 à G pieds. Fleurs larges de 2 à 3 pouces. Cette espèce, remarquable par la grande beauté de ses fleurs, croît dans le midi du Brésil ; les habitants de ces contrées em- ploient la décoction de ses racines comme remède dépuratif, CocuLOsPERME TINCTORIAL. — Cochlospermum tinctorium Perrott. — Rich. fil. in Flor. Seneg. vol. 1, p. 99, tab. 21. Racine tubéreuse. Tiges suffrutescentes. Feuilles longuement pétiolées , 5-lobées : lobes pointus, dentelés. Pédoncules 2-4-flo- res. Pétales oblongs ou obcordiformes, Capsule oblongue, acu- minée , cotonneuse, trivalve. Sous-arbrisseau à peine haut d’un pied. Racine très-grosse. Fleurs larges d’environ 2 ponces, naissant ayant les feuilles. Pé- BOTANIQUE, PHAN, T 1ÿ; 6 32 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, doncules longs de 5 à 6 pouces , bractéolés. Calices cotonneux. Pétales jaunes. Cette espèce, fort différente de toutes ses congénères , aété ob- servée dans la Sénégambie, par M. Perrottet. Les nègres lui donnent le nom de Fayar ; ils l’emploient non-seulement comme médicament contre l’aménorhée, mais elle leur fournit en abon- dance un principe colorant jaune , qui sert à teindre les étoffes de coton. . CINQUANTE-CINQUIÈME FAMILLE. LES CAMELLIACÉES. — CAMELLIACEZÆ. { Camelliaceæ Bart. Ord. Nat. p. 354. — Camellieæ De Cand. Prodr. 1, p. 528: — T'heaceæ Mirb. in Bullet. de la Soc. Philom. Dec. 1813. — Cfr. Cambess.. T'ernstræmiaceæ in Flor. Brasil. Merid. et ejusdem Diss. de Ternstræmiaceis et Guttüiferis, in Mém. du Mus. vol. 16. Le groupe qui renferme les Camellia et les Thes ne saurait manquer d’attirer toute l’attention de nos lec- teurs. Dailleurs il offre plusieurs autres végétaux dignes de décorer les serres, ou remarquables par leur utilité. Le nombre des espèces connues ne se monte qu’à dix ; toutes sont exotiques , et en grande partie indigènes dans les régions intertropicales. Les Camelliacées ont des rapports si intimes avec les Ternstrémiacées, que M, Kunth a jugé nécessaire de les réunir à ces dernières : manière de voir que partage aussi M. Cambessèdes, dans son savant Mémoire sur les Tern- strémiacées et les Guttifères. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Ramules cylindriques. Feuilles alternes, coriaces, pérsistantes , simples, en- tüières ou dentelées , rétrécies en pétiole court. Stipules nulles. Fleurs hermaphrodites , régulières , axillaires ou ter- minales, rouges, ou blanches, ou jaunâtres. Calice madhérent, à 5-7 sépales libres, concaves, co- riaces, caducs, imbriqués en préfloraison. Disque hypo gyne. Pétales insérés au disque, en même nombre que les 04 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, sépales, où en nombre multiple des sépales, interpô- sitifs , souvent cohérents inférieurement , caducs ; ésti- vation contortive. Étamines insérées au disque, très-nombreuses. Filets filiformes, courtement monadelphes, ou polyadelphes, souvent adnés inférieurement à la base des pétales. Anthères elliptiques ou suborbiculaires , versatiles , à ? bourses contiguës , parallèles, déhiscentes chacune par une fente longitudinale. Pistil : Ovaire 3-5-loculaire : loges pauciovulées. Styles 3-5, plus ou moins soudés. Péricarpe capsulaire, 3-5-loculaire ; loges souvent mo- nospermes par avortement ; placentaires axiles. Graines apérispermées. Embryon rectiligne : cotylé- dons épais , huileux , planes antérieurement, convexes postérieurement ; radicule appointante, très-courte, incluse. Voici les deux genres qui constituent la famille : Camellia Linn. — Thea Linn. Genre CAMÉLLIA Croate Calice non-bractéolé, à 5-9 sépales libres, inégaux : les ex- térieurs plus courts que les intérieurs. Pétales 5-7, soudés par la base , inégaux : les extérieurs plus courts que les inté- rieurs. Étamines polyadelphes ou plus ou moins monadel- phes inférieurement, souvent adhérentes à la base des péta- les; anthères suprabasifixes , oblongues, Jon ment extrorses; connectif épais. Styles 3-5, soudés jus- ques audelà du milieu. Ovaire oblong, à à 5-5 loges 5-ovulées ou pluriovulées; cloisons épaisses; ovules suspendus, allon- gés, bisériés, alternes-distiques. Capsule à 5-5"coques mono- spermes par avortement. , * Arbrisseaux, Feuilles entières ou dentelées. Fièurs gran- FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 85 des, axillaires et terminales ; blanches, ou rouges, ou roses, ou jaunâtres. Ce beau genre , dont le nom est familier à tout le monde, appartient aux régions chaudes de l’Asie orientale. Pour les habitans de ces contrées, les Camellia ne sont pas seulement des objets d'agrément ; car les graines de toutes les espèces contiennent beaucoup d'huile grasse, qu’on en retire par ex- pression, et qui sert aux usages alimentaires. I} est probable aussi que plusieurs sortes de Thés se confectionnent avec des feuilles de certains Camellia. Les Camellia simples se propageñt de boutures ou de marcottés, et les individus qui en proviennent servent le plus souvent à recevoir les greffes des variétés doubles. Les bou- tures se font en août avec des jeunes pousses bien formées, qu’on plante en terrines remplies d’un mélange de sable et d'argile, ou de sable et de terre de bruyère, ou de sable pur. On place ces terrines dans une bâche ou sous un châssis non-vitré, en prenant soin de les mettre au besoin à l’ombre. Au printemps suivant, les boutures enracinées se développeront sous l’influence d’une chaleur modérée. Une méthode très-prompte pour obtenir des sujets, est de planter des Camellia d’une certaine force dans une bâche destinée à cet usage, et de faire des marcottes par couchage. La plupart des branches couchées prennent racine au bout d’un an. M. Poiteau conseille les boutures .étouffées sous cloche, et les, marcottes par strangulation. La multiplication des varié- tés doubles se fait ni tnen par la greffe en approche. M. de Soulange emploie, avecle même succès, la greffe en fente, étouffée sous cloche, procédé plus Nue et qui donne des plantes mieux faites. Les Camellia produisent ra- rement des graines en France. Un terrain un peu substantiel convient mieux aux Camel- Jia qu’un sol trop léger. Les célèbres cultivateurs Loddiges, de Londres , chez lesquels on voit une admirable collection de ce genre, donnent la préférence à la terreargileuse légère. D'autres horticulteurs emploient la terre de bruyère pure, 56 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. ou bien un mélange de terre de bruyère et d’argile ou de terreau. M. Loudon assure que les Camellia produisent des fleurs magnifiques dans un composé d’argile et de terre de bruyère. Henderson , qui fait en Écosse de la multiplication de ce beau genre une branche d’industrie spéciale, emploie un composé, par parties égales, de terreau de jardin, de sa- ble de rivière et de terre de bruyère, mélangés avecautant de terreau de feuilles. Les racines des Camellia étant sujettes à former en peu de temps des mottes compactes et imperméa- bles à l’eau , il importe de les rempoter de temps à autre. Lorsqu'ils sont en fleur, ils demandent des arrosements fréquents et uue température plus élevée que celle de l’oran- gerie. Si la chaleur leur manque en novembreet décembre, la plupart des boutons tombent avant de s’épanouir, et si après la floraison ils manquent d’eau et de chaleur, les pousses se développent mal. Pendant les grandes chaleurs de l'été, on doit les placer dans une situation ombragée. Nous allons traiter de toutes les espèces du genre. CamELLIA DU Japon. — Camellia japonica Linn, —Cavan. Diss. G,tab. 160. — Jacq. Ie. Rar. 3, tab. 553. — Duham. ed. nov. 1, tab. 71. — Herb. de l’Amat. tab. 43, 44, 45 et 46. — Bot. Mag. tab. 42. — Confr. B. Booth, Monogr. Ca- mell. in Trans. Hort. Soc. Lond. v. 7. — Chandler, Camell. Monogr. (cum Je. ) Rameaux dressés. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, ou elliptiques-oblongues , acuminces, glabres , à dentelures obtuses. Fleurs axillaires et terminales, solitaires, subsessiles. Pétales 5-9, obovales-arrondis. Ovaire glabre. Le nombre des variétés de ce Camellia est aujourd’hui très- considérable. Sweet en cite plus de soixante-dix. Nous devons nous borner à faire mention des plus notables. CamELLIA rouge simple. — blanc simple. — Bot. Reg. tab. 353. — rouge semi-double. — Andr. Bot. Rep. tab. 559. — rouge double. — Andr. Bot. Rep. tab. 190. . FAMILLE DES GAMELLIACÉES, 57 — carné. — Lodd. Bot. Cab. tab. 455. — à feuilles de Myrte. — Bot. Mag. tab. 16730 (Camellia involuta). — Bot. Reg. tab. 633. — pourpre-noir, — Lodd. Bot. Cab. tab. 170. — Waratah rouge, où Ânémone. — Bot. Mag. tab. 1654. — OEillet. — Cameilia dianthiflora Bot. Mag. tab. 2575. —. Pompon rose. — Bot. Reg. tab. 22. — à fleurs de Pivoine. — Lodd. Bot. Cab. tab. 238. —. Welbank blanc. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1198. — jaune-pâle. — Bot. Reg. tab. 708. .— jaundtre. — Bot. Reg. tab. 11°. — blanc double. — Andr. Bot. Rep. tab. 25. — panache. — Andr. Bot. Rep. tab. 91. — Waratah panaché. — Chandl. Camell. tab. 1 et 2. — Bot. Reg. tab. 887. — Aiton écarlate. — Chandi. Camell. tab. 3. — Rose-Trémiere. — Chandl. Camell. tab. 4. — Corail. — Chandl. Cameli. tab. 5. — magnifique. — Chandl. Camell. tab. 6. — à fleurs fasciculées. — Ghandl. Camell. tab. 7. — Anémone blanche. — Chandl. Camell. tab. 8. — de Reeves. — Bot. Reg. tab. 1501. — à pétales imbriqués. — Bot. Reg. tab. 1398. =— à pétales ponctués. — Bot. Reg. tab. 1267. — de Cobille. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 2. — Cette variété est remarquable par ses fleurs ‘larges de près de quatre pouces, d’un rose pâle panache et ponctué de pourpre. — de Sweet. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 133. — Variété semblable à la précédente par la forme de la fleur, qui est d’un rose vif panaché de pourpre. Le Camellia du Japon est sans contredit un des arbrisseaux les plus recherchés par les amateurs de fleurs. En Chine et au Japon on ne lui rend pas moins d’honneurs qu’en Europe. Quoi- que introduit en Angleterre depuis 1739, cet élégant végétal 83 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, n’est pourtant devenu un objet commun que depuis le commen- cement de ce siecle. Aujourd’hui sa culture rivalise presque avec celle des Roses. On sait que dans le nord de la France :] faut lui faire passer l'hiver dans une serre tempérée ; mais dans l’Europe australe, et même sur les côtes occidentales de la France , ainsi qu’en Angleterre, il prospère en.pleine terre et forme is ol sons RSS CameLLiA RÉTICULÉ. — Camellia reticulata Lindi. in. Bot. Reg. tab. 1078. Feuilles oblongues ou elliptiques-oblongues, acuminées aux 2 bouts, dentelées, réticulées, planes. Fleurs axillaires et ter- minales. Sépales 5, colorés. Ovaire satiné. Arbrisseau ayant le port du Camellia du Japon. Feuilles roides, non-luisantes. Fleurs d’un pourpre vif, de la grandeur de celles du Pæonia Moutan. Sépales lavés de pourpre. Pétales 17 où 15, ondulés. Étamines beaucoup plus courtes que les pé- tales. Ovaire subglobuleux , 2-/4-loculaire. Style 2-4-fide. Cette espèce, trèes-voisine du Camellia japonica, a été in- troduite de Chine en Angleterre, il y a une dixaine d’années. CamezzrA Sasanqua Ker, Bot. Reg. tab. 12, 547 et 1091. — Thunb. Flor. Japon. tab. 30. — Curt. Moibée: tab. 1. — Loddig. Bot. Cab. tab. 1275. — Macarin. Enbas. v.2, p- 467, Ic. | Rameaux éffilés , flexueux , velus. Feuilles elliptiques-lancéo- lées, pointues, glabres, à dentelures obtuses. Fleurs solitaires, axillaires-subterminales. Pétales 5-10, obovales, ou obcordi- formes. Arbrisseau faible, un peu diffus, atteignant 6 à 8 pieds de haut. Branches pendantes. Feuilles lisses, coriaces, longues de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. Fleurs blanches, larges de 18 à 24 lignes, très-semblables à celles du Thé. Filets -plus courts que les pétales, crdinairement étalés. Cetteespècecroiten Chine etau Japon , et dans ces payson a cul- tive généralement comine plante oléagineuse. Le nomde Sasanqua FAMILLE DES CAMELLIACÉES, 89 est celui par lequel elle se désigne au Japon. Les Chinois la nom- ment Zcha-Ouah , c’est-à-dire Fleur de Thé, soit à cause de la ressemblance de ses fleurs avec celles des Thea , soit parce que, selon Staunton et le docteur Abel, on mêle ses pétales au Thé pour le parfumer. On assure aussi que ses feuilles sont souvent méêlées aux Thés qui s’importent en Europe. Les horticulteurs anglais se servent fréquemment de ce Ca- mellia pour greffer les variétés du Camellia japonica. W graine assez souvent, et un bon nombre des Camellia du commerce sont des hybrides obtenues en fécondant ses fleurs avec le pollen du Camellia japonica. : CaMELLIA OLÉIFÈRE. — Camellia oleifera CI. Abel, Journ, p. 274. — Lindl. in. Bot. Res. tab. 942. Ramules légèrement pubescents. Feuilles elliptiques, pointues, rétrécies aux 2 bouts, dentelées, glabres. Fleurs axillaires on terminales, solitaires, sessiles (blanches). Pétales 5 où 6, cu- néiformes , bilobés, ctalés. Gette espèce, indigène en Chine, n’est introduite en Europe que depuis 1820. Dans son pays natal elle forme unarbuste très- pittoresque, qui atteint quelquefois la hauteur d’un petit Cerisier; elle se cultive en grand, parce que ses graines fournissent une huile qui ne le cède en rien à la meilleure huile d’Olives. Encore fort rare aujourd’hui dans les collections des amateurs, le Camellia oléifère est du nombre de ces végétaux dont la na- turalisation pourrait devenir précieuse pour le midi de la France. Les terrains les plus favorables à sa croissance sont ceux de na- ture sablonneuse. Camezzta Eurya. — Camellia euryoides Lindl. in. Bot. Reg. tab. 983. Rameaux poilus ou hérissés, grêles. Feuilles ovales , acumi- nées , tronquées à la base, denteléés, glabres en dessus , poi- lues ou soyeuses en dessous. Fleurs solitaires , axillaires , tur- binées, blanches. Pétales 7 ou 8, dressés , obovales. Cette espèce tient le milieu entre les genres Thea et Camellia, par ses pédoncules recouverts de bractéoles et ses calices à 5 sc- 90 CLASSE DES LAMPROPHYELLÉES. pales libres. Elle ne se distingue point par la beauté de ses fleurs ; mais on doit la signaler à l'attention des cultivateurs , parce que les jardiniers chinois ont coutume de s’en servir comme sujet pour les grefies de leurs belles et nombreuses variétés du Camellia japonica. CAMELLIA A FLEURS AXILLAIRES. — Camellia axillaris Roxb. ex. Bot. Reg. tab. 340. —Bot. Mag. tab. 2047. — Poly- spora axillaris Sweet, Hort. Brit. Feuilles cunétformes-oblongnes ou obovales : les inférieures dentelées vers le sommet; les supérieures très-entières. Fleurs solitaires, axillaires, subsessiles. Sépales 5 ou 6. Pétales 6, obcordiforines. Styles soudés presque jusqu’au sommet. Cet arbrisscau , indigène dans l’île de Pulo-Pinang , se cultive depuis quelques années dans les serres. Ses fleurs sont d’un blanc jaunâtre, et larges d’environ deux pouces. CameLtiaA Kiss. — Camellia Kissi Wallich. — De Gand. Prodr. Feuilles ovales-vblongues , acuminées, à dentelures pointues. Fleurs axillaires et terminales (blanches), solitaires , subsessiles. Calice satiné. Styles 3 , presque libres. Cette espèce croît au Népaul. . CamELuik? paüpirÈère. — Camellia drupacea Loureir. Flor. Cochinch. Feuilles ovales-oblongues , légèrement crénelées. Fleurs: gémi- nées ou ternées, terminales, 8-pétales. Drupe 4-loculaire. Cette espèce , qui doit probablement former un genre distinct, croît en Cochinchine , où l’on exprime de l’huile de ses graines. Genre THÉ. — Thca Linn. Calice non-bractéolé , à 5 ou 6 sépales soudés par la base. Pétales 5-9, inégaux : les extérieurs plus petits que les inté- rieurs. Etamines presque libres, adhérentes à la base des pétales; anthères médifixes, ovales ou oblongues, longitu- dinalement extrorses; connectif épais. Ovaire à 3 coques FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 91 Z-ovulées. Ovules bisériés , alternes : les deux inférieurs sus- pendus; les 2 supérieurs ascendants, Styles 5, soudés jusques au-delà du milieu. Stigmates capitellés. Capsule à 5 coques (ou par avortement à 2 ou 1 seule) 1- ou 2-spermes, déhis- centes âu sommet. Graines subglobuleuses, aptères. *: Arbrisseaux. Feuilles alternes, dentelées. Fleurs axillai- res, blanches. C’est une opinion généralement reçue que les deux espèces de ce genre, nommées par les botanistes Thea wiridis et Thea Bohea fournissent , lune, les différentes sortes de Thés verts du commerce, l’autre, le Thé noir ou Thé Bou. Rien cepen- dant n’est moins exact. Selon Clark Abel, célèbre par son voyage en Chine, chacune des deux espèces peut servir à faire du Thé soit vert soit noir; mais c’est le Thea wiridis qu’on emploie de préférence pour la fabrication du premier. Cette assertion s'accorde avec les renseignemens communi- qués à ce sujet à M. Hooker par sir Charles Millet , officier supérieur de la factorerie anglaise à Canton. « La planté ; à » Thé, dit M. Millet, est presque aussi rare aux environs de » Canton qu’en Angleterre. La contrée où on la cultive est » très-éloignée de cette ville, et les Thés qu’on y transporte » restent plusieurs mois en route sur les canaux du pays. On » cultive deux espèces de plantes, dont l’unea les feuilles d’un » vert beaucoup plus foncé que l'autre ; mais c’est aux diffé- » rents modes de préparation que sont dus les Thés noirs et » les Thés verts du commerce. Pour prouver ce fait on a en- voyé en Angleterre du Thé vertprovenant de la plante dite » noire, On obtient du Thé noir ou du Thé vert soit de l’une, » soit de l’autre des deux plantes, selon le mode de prépa- » ration qu'on fait subir aux feuilles. Les différentes sortes » de Thés du commerce sont dues au sol , à la culture, au » mode de préparation et, surtout, à la partie de l’arbrisseau » sur lequel ont été cueillies les feuilles. Chaque année il se » fait trois récoltes sur lemême individu. La première donne » les sortes les plus estimées, telles que le Pou-Chong et le » Péko. Celui-ci consiste dans les extrémités des jeunes pous- ÿ 92 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES: » ses. La première cueillette se fait en juin, la seconde en » juillet et la troisième en août. » La culture des Thés paraît être confinée à la zone tempé- rée. Au Japon, elle s’étend jusqu’au 45° degré de latitude. Suivant Kæmpffer, le Thé le plus estimé dans ce pays, croît dans les environs de la ville d’Udsi, située non loin de la mer. Là se trouve une montagne célèbre, employée tout entière à la culture du Thé dont l’empereur fait usage. Cette monta- gne est entourée d’un large fossé pour en interdire tout ac- cès aux hommes et aux animaux. Les plantations y sont ali- gnées, et tous les jours on lave et on nettoie les arbrisseaux. Pendant la récolte, les hommes qui en sont chargés se bai- gnent deux ou trois fois par jour, et ils ne cueillent les feuil- les que les mains enveloppées de gants. Lorsqu’elles sont torréfiées , on les enferme dans des vases précieux, et elles sont portées en grande pompe au palais de empereur. En Chine, suivant le docteur Abel, la province de Kiang-Nan, située entre les 29° et 41° degrés de latitude , est le vrai dis- trict de la culture du Thé vert. Le Thé noir (Thea Bohea) se cultive surtout dans la province de Fo-Kien, entre le 27° et le 28° degré de latitude, sur le versant sud-ouest d’une chaîne de montagnes, qui sépare de la province de Fo-Kien de celle de Kiang-Si. Au Japon, on sème le Thé dans le courant de février , d'espace en espace, sur la lisière des champs cultivés, afin que son ombre ne soit pas nuisible aux moissons, et qu’on en puisse recueillir les feuilles avec plus de commo- dité. En Chine, on le cultive en plein champ. Il se plait par- ticulièrement sur la pente des coteaux exposés au midi et dans le voisinage des rivières. Lorsque les jeunes plants ont atteint l’âge de trois ans, ou peut en cueillir les feuilles. A sept ans, leur produit devient médiocre : alors on coupe le tronc près de la racine, parce que la souche repousse de nou- veaux rejetons, qui donnent d’abondantes récoltes. Quel- quefois on diffère cette opération jusqu’a la dixième année. Le nombre des sortes de Thés que le commerce importe FAMILLE DES CAMELLIACÉES: 93 en Europe n’est pas considérable , en comparaison de celles qui restent dans le céleste empire. Le baron de Schilling a publié un catalogue de trente six sortes, énumérées dans un manuscrit chinois. Ces Thés sont classés comme suit : 1° Thés du district de la ville de Sou-Gan-Tchien, province de Kiang-Nan : 8 sortes. —2° Thés verts du district de la ville de Hoy-Tchien, province de Kiang-Nan Soung-Lo: 11 sor- tes. — 5° Thés du district de Hang-Tchien-Fo, province de Té-Kiang : 5 sortes. — 4° Thé de la province de Ho-Koang : 1 sorte. — 5° Thésnoirs (/f0-Éi) de la province de Fo-Kien: 10 sortes; parmi celles-ci, les suivantes sont les plus estimées : Lao-Kiun-Méi, ou sourcils de vieillard vénérable; Pé-Kaoou Péko, c’est à dire cheveux blancs; 7chio-Acï, ou sourcils d’an âge très-avancé ; Xicou-Khin-Lian-Sin, ou cœur d’Iris de Kiéou-Khin; Ouang-Nin-Fong , c’est à dire Thé de la ha- che de la fille du Roi; 74-Hang-Phao ou grandes queues rouges, et Sian-Tchin-Tchang ou Palmiers des immor- tels, etc. — 6° Thés de la province de Sou- Tchouang : 2 sortes. M. Abel Rémusat ajoute encore à cette liste quinze autres sortes, parmi lesquelles se trouvent les Thés les plus répandus en Europe, savoir : ÆVou-Ei-Tcha, ou Thé Wou-Ei, nom qui est celui. d’une montagne de la pro- vince de Fo-Kien, montagne célèbre’par ses cultures de Thé, et c’est de là que dérive l'expression de Thé Boy. — Æay- Tchon-Tcha, Thé Hyswen ou Heyson. — Phi-Tcha, sorte appelée en anglais Skir Tea. — Siao-Tchoung-Tcha, le Sou- chong du commerce. — Pao-Tchoung-Tcha, connu en Eu- rope sous le nom de Pouchong. — Soung-Tseu-Tcha, Thé Souchais. — Koung-Fou-Tcha, Thé Congo. — Chang- Koung-Tcha, Thé Camphon ou Campoy.— 7chu-Tcha, ou Thé perlé. — Fa-Toung-Tcha, Thé d'hiver, — Tun-Ki- Tcha ; Thé Twankay. — Xian-Peu-Tcha, autre sorte de Thé Campoy. — On-Tcha, sorte qui sert à teindre en noir lés étoffes. — Fe-Tcha , Thé du désert : ce Thé provient d’un grand arbrisseau à feuilles luisantes, et à fleurs d’un jaune doré, = Chan-Tcha, Thé sauvage ou de montague 94 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. Les marchands chinois, lorsqu’ils ont quelque expérience, dis- tinguent ces diverses sortes de Thés au moyen de la dé- gustation. Ce talent est de rigueur pour remplir la charge d’essayeur de Thés (assayer of Teas) à Canton, et le Chinois auquel elle est confiée jouit d’un traitement aundel de 4,000 livres sterling. Le Thé en briques est ainsi nommé parce que les feuilles dont il se compose sont agglomérées en masses carrées. Cette sorte est la moins estimée de toutes; on ne l’importe guère en Europe; mais les Kalmouks et autres nomades des steppes de l'Asie centrale, en font une grande consomma- tion. Leur manière de le préparer consiste à le faire bouillir dans une chaudière, en y mêlant du sel, de la farine et du beurre rance. A défaut de feuilles de Thé, ils emploient celles du Saxifraga crassifolia et de plusieurs autres herbes astringentes. La Chine produit une énorme quantité de Thé, car la plante y est cultivée en grand sur un espace de 1,572,450 milles (anglais) carrés. Son usage cependant ne remonte pas à des temps aussi reculés qu’on serait peut-être tenté de le croire. Voici ce que racontent à ce sujet les chroniques du pays. Darma , prince hindou, révéré comme saint, visita la Chine vers l’an 500 de notre ère, dans l'intention de prêcher sa religion aux habitants. Sa vie fut un exemple d’absti- nence ; il refusait à son corps toute espèce de repos; mais à la longue, épuisé par la fatigue et les jeünes, 1l s'endormit. En punition d’un oubli anssi grave de ses devoirs, il se cou- pa les deux paupières, instruments de sou crime, et les jeta par terre : sur-le-champ chaque paupière fut métamorpho- sée en arbrisseau à Thé, végétal jusqu'alors inconnu aux mortels. Darma découvrit à l'instant les rares propriétés de ce breuvage, qui soutint son esprit dans le cours de ses di- vines méditations; il le recommanda à ses disciples, et bien- tôt l’usage se répandit dans toute la Chine. Le souvenir de l'inventeur est retracé sur les peintures chinoises et ja- ponaises, sous la figure d’un vieillard ayant une baguette à FAMILLE DES CAMELLIACÉES, 95 ses pieds , et l’une de ses paupières se mélamorphosant en feuille de Thé. Linschot, dit-on, est le premier voyageur qui ait fait men- tion du Thé, en parlant d’une herbe dont les Japonais pré- parent une boisson qu'ils offrent à leurs convives comme marque d’une haute considération. Gaspard Bauhin le dé- signe dans son Pinax sous le nom de Tcha. Ce ne fût que dans les premières années du 17° siècle qu’on commença à goûter le Thé en Europe, Les Hollandais les premiers en firent le commerce, apportant aux Chinois de la Sauge en échange, Mais l'usage de celle-ci ne se maintint pas longtemps en Chine, tandis que la consommation du Thé allait en proportion toujours croissante en Europe. En 1641, Tulpius, médecin célèbre et consul d’Amster- dam, en préconisa les bonnes qualités dans une disserta- tion spéciale, En 1667, Jonquet, médecin français, en fit pareillement l’éloge. En 1678, Bontekoe , médecin de l'électeur de Brandebourg, qui jouissait d’une grande répu- tation, eu vanta aussi les vertus, dans une dissertation qu’il publia sur le Café, le Thé et le Chocolat, Vers l’année 1730, la compagnie anglaise des Indes ne vendait encore que 50,000 livres de Thé par an; en 1784 , la consommation de la Grande-Bretagne fut estimée à 15, 558, 000 livres ; aujour- d’hui elle monte dans ce même pays à 28,000,000 + res. : Vers l’année 1666, deux lords rapporièrent de la Hol- lande une certaine quantité de Thé, qui se vendit alors à plus de soixante-dix francs la livre; mais déja avant cette épo- que, on prenait beaucoup de Thé en Angleterre, parce que en 1660, le gouvernement mit un impôt de 8 d. par gallon sur ce qui se débitait de cette infusion dans les maisons Qu bliques. En Écosse, l’usage du Thé ne devint général qu’un siècle plus tard, Sir Walter Scott raconte que des personnes encore vivantes se rappèlent comment lady Pumphraston, ayant reçu en cadeau une livre de Thé vert, le fit cuire et servir sur table dans une sauce au beurre, regrettant beau- coup que, malgré tous les efforts, on n’eût pu ramollir ce légume étranger. 06 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, L'Amérique aussi importe d'énormes quantités de Thé; mais c’est la Russie qui, après la Grande-Bretagne, en fait la consommation la plus étendue , parce qu’elle en achète en Chine 25,200,0004livres par an. Le Thé qui arrive en Eu- rope par cette voie, est connu sous le nom de Thé de cara- vane, et plus estimé que celui qui vient par mer. Au Japon, suivant Kæmpffer, on prépare le Thé dans des maisons publiques où se trouvent les instruments nécessaires à cette opération ; elle consiste à mettre à la fois quelques li- vres de feuilles nouvellement cueillies, dans une espèce de poêle de fer mince, large, peu profonde, d’une forme cir- culaire ou carrée, et chauffée au moyen d’un fourneau des- tiné à cet usage. On agite les feuilles et on les retourne ra- pidement avec les mains, pour qu’elles se torréfient le plus également possible, et l’on continue jusqu’à ce qu’elles fas- sent entendre un petit craquement sur la plaque de fer; la chaleur , en les dépouillant de leur suc, leur fait perdre les propriétés narcotiques qu’elles ont à l’état vert. Il faut les torréfier très-fraîiches, parce que, si on les conservait quel- ques jours, elles noirciraient et perdraient de leur prix. En Chine, on trempe les feuilles dans l’eau bouillante pendant une demi-minute avant de les torréfier. Cette opération ac- complie, on les retire de la poële avec une spatule de bois, et on les fait passer à des personnes chargées spécialement du soin de les rouler. On les roule rapidement et d’un mou- vement uniforme avec la paume des mains, sur des tables recouvertes de tapis tissus de brins de joncs très-déliés. La eompression légère qu’elles éprouvent alors en exprime un suc d’un jaune verdâtre, qui occasionne aux mains une ardeur presque insupportable; néanmoins il faut continuer l’opéra- tion jusqu’à ce qu’elles soient refroidies , car elles ne se rou- lent que quand elles sont chaudes, et, pour qu’elles ne se dé- roulent pas, il est essentiel qu’elles se refroidissent sous les mains. Plus lerefroidissement est rapide, mieux elles restent roulées ; on le hâte même en agitant l'air avec une sorte d’é- ventail; mais quelque soin que l’on prenne, il y en a tou- jours un certain nombre qui se déroulent. On continue de | tesse. ” FAMILLE DES CAMELLIACÉES, 07 les rouler encore et on torréfie une seconde fois celles qui, faute d’avoir été assez desséchées, ne sont pas susceptibles de se rouler, en prenant cependant la précaution de ralentir l’action du feu, de crainte de les noircir et de les calciner. Certaines sortes sont torréfiées et roulées jusqu’à cinq fois, en diminuant graduellement l'intensité du feu. Par cette pra- tique, elles conservent mieux leur couleur verte, et elles s’al- tèrent moins. À chaque fois que l’on recommence l’opéra- tion, on lave la poêle avec de l’eau chaude, pour en enlever les sucs ét autres parties hétérogènes qui pourraient s’y être attachés. On met sur un tapis les feuilles ainsi préparées, et l’on sépare celles qui sont épaisses , mal roulées ou trop brülées. Les feuilles des Thés de première qualité doivent être plus torréfiées que les autres. Lorsqu'on les a cueillies très-jeunes , on se borne à les tremper dans l’eau chaude, puis’on les fait sécher à la chaleur du feu, étendues sur un carton, et on se dispense de les rouler, à cause de leur peti- : es Dane des campagnes torréfient le Thé sans beau- coup de précaution, en l’agitant dans des vases de terre ex- posés au feu. Souvent ce Thé est de bonne qualité, quoi- qu'il se vende à bas prix. Au bout de quelques mois on ôte le Thé des vases où il es enfermé, et on l’expose de nouveau à une chaleur douce, pour qu’il n’y reste plus d'humidité, et qu’il ne coure pas risque de se détériorer lorsqu'on le renferme pour toujours. Pour que le Thé se conserve, il faut qu’il soit dans des va- ses bien clos et entièrement à l'abri du contact de l'air. Kærpffer assure que celui qu’on apporte en Europe a tou- jours perdu de sa qualité, et qu’il ne lui a jamais trouvé cette saveur agréable , ce parfum délicat qu'il a dans son pays natal : aussi a-t-on coutume dans ces contrées d’en pren- dre l’infusion sans sucre ni autre mélange. Les Japonais le renferment dans des vases d’étain laminé, et lorsque ces vases sont d’une grande capacité on les met dans des caisses de Sapin, et on bouche avec du papier les fentes de ces cais- BOTANIQUE, PHAN, OT. IV, 7 98 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. ses, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les Thés de première qualité sont mis dans des vases de porcelaine. Le docteur Siebold, célébre par son voyagé au Japon, as- sure que Kæmpffer avance à tort qu’on parfume le Thé avec différentes fleurs odorantes. 8 , Les deux espèces de Thea que nous allons décrire, consti- tuent à elles seules le genre. Loureiro indique une troisième espèce, indigène en Cochinchine , mais il ne la définit pas avec la précision nécessaire pour a ressortir ses caractè- res distinetifs. | “ Tu vert. — Thea wviridis Linn. — Loddig. Bot. Cab. tab. 227. — Woodw. Med. Bot. Suppl. p. 116, tab. 227. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3148. — Turp. in Dict. des Sciences Nat. Ic. — Bohea laxa Ait. Hort. Kew. — Thea chinensis viridis Sims, in Bot. Mag. tab. 908. - Branches étalées. Feuilles lancéolées ou Éncdtée ME convexes, ondulées. Fleurs solitaires , penchées, subterminales. Calices glabres. Arbrisseau ou petit arbre. Branches étalées, brunâtres ; jeunes pousses vertes. Feuilles assez écartées, courtement pétio- lées, longues de 3 à 5 pouces, coriaces sans être très-épais- ses, d’un vert un peu foncé en dessus , pâles en dessous ; veines et côtes proéminentes en dessous. Fleurs larges de 15 à 20 lignes, odorantes, naissant seulement aux aisselles des feuilles supé- rieures; pédoncule un peu plus long que le pétiole. Sépales 5, arrondis , étalés, verts. Pétales ordinairement 6, elliptiques- aMobls, étalés » 2-0u 3-sériés, un peu plus longs que de éta- mines. Gette espèce n’est pas rare dans les collections d’orangerie, et presque assez robuste pour supporter en plein air les hivers du nord de la France. Ses fleurs , très-odorantes, paraissent en au- tomne. Sa culture, dans les serres, n’offre aucune difficulté; on peut même la placer l’hiver dans une bache non-chauffée. La multiplication de la plante se fait facilement de marcottes, ou de boutures. FAMILLE DES CAMELLIACÉES. | 99 n’est pas douteux que le Thea viridis puisse s’acclimater dans le midi de la France ; mäis cette acquisition ne nous affranchirait probablement pas dé: tibut que nous payons à la Chine ; car, sui- vant M. Hooker, on a essayé déjà à plusieurs reprises , É culture de cetteplante au Brésil, et l’on a fini par ÿ renoncer, unique- mént, comme dit M. Hooker, en raison du haut prix de la main d'œuvre. La naturalisation du Thé dans nos départemens méri- dionaux n’offre donc que l'intérêt qui s'attache à une plante d’a- grément, inférieure sous ce rapport à plusieurs Camellia. Suivant le docteur Siebold, le Thea viridis ne serait indigène ni en Chine, ni au Japon , mais dans la Corée. Tué sou.—Thea Bohea Linn. —Loddig. Bot. Cab, tab. 226. pur Lois. in Herb. de l’Arat. tab. 255. — Thea cantoniensis Lour. Flor. Cochinch. —Camellia Thea Link. Enum. Branches roides, dressées. Feuilles lancéolées ou lancéolées- ä elliptiques, obtuses, planes. Pédicelles axillaires, fasciculés, penchés. Calices soyeux. Arbrisseau moins grand dans toutes ses parties que le Thea viridis. Feuilles d’un vert très-sombre, coriaces, longues d’ environ 2 pouces, sur 8 lignes de large. Pédicelles un peu plus longs que le pétiole. Sépales Dbudlares, membraneux aux bords. Corolle large de 1 pouce. Pétales CRETE de moitié plus longs que les étamines. Fleurs légèrement SMrantés, Cette espèce, assez fréquemment cultivée dans les collections de “qe tempérée, comme arbuste d'agrément, est beaucoup _ plus délicate que la précédente. Elle fleurit en hiver et au com- mencement du printemps. Suivant Loureiro, elle croît spontané- _ ment dans le midi de la Chine et en Chébéchuitie: à ë LI LA « o ‘ # LA : ER, æ , EE NEUVIÈME CLASSE. D » LES MYRTINÉES. MYRTINEÆ Bartl. CARACTÈRES, Arbres, où arbrisseaux , ou rarement sous - arbris- seaux ou herbes. * Feuilles opposées, ou moins souvent éparses, simples, indivisées , très-entières (rarement crénelées ou den- tées), souvent parsemées de glandules ponctiformes transparentes. Stipules géminées et caduques, ou plus habituellement nulles. ” Fleurs hermaphrodites, le plus souvent régulières , solitaires, ou bien disposées en épi, ou en grappe, ou en cyme , ou en panicule, ou en glomérule. Calice plus ou moins adhérent; limbe périgyne ou épigyne , le plus souvent 4-ou 5-parti : segments imbri- qués ou distants en préfloraison, quelquefois connés en coëffe se détachant par une scission circulaire. Disque annulaire ou laminaire, adné à la gorge"du calice ou au sommet de l’ovaire. Pétales (rarement nuls) insérés au disque ou à la gorge du calice, interpositifs, indivisés, courtement onguiculés, caducs ; éstivation imbricative ou contor- tive. Étamines en nombre défini ‘ou en nombre indéfini, unisériées ou plurisériées, ayant même insertion que CLASSE DES MYRTINÉES, 101 les pétales. Filets libres ou diversement soudés, Anthères terminales , ordinairement à 2 bourses. Pistil : Ovaire adhérent ou semi-adhérent , 2-8-locu- laire. Placentaires axiles, biovulés où plus souvent plu- riovulés. Un seul style. Stigmate indivisé. Péricarpe capsulaire, ou bien indéhiscent et coriace , ou charnu, 2-8-loculaire (rarement 1-loculaire et mo- nosperme par avortement); loges monospermes, ou oligospermes , ou polyspermes. » Graines inarillées , apérispermées, Embryon eurvili- gne , ou rarement rectiligne. ’ Cette classe se compose des Myrtacées, des Mélasto- macées et des Mémécylées. La structure du pistil fait distinguer sans peine les Myrtinees et les Calycanthi- nées ; l'éstivation du calice les sépare des Caliciflores. à - + CFO L +. © : k L 4 ? î F e . ‘# L1 L 1 . & Es LA 4 La a e e] $ + ÿ v CINQUANTE-SIXIÈME FAMILLE. LES MYRTACÉES. — MYRTACEÆ. (MyrtiJuss. Gen. p. 323.— Myrtoideæ Vent. Tabl.— Myrteæ Juss. in Dict. des Scienc. Nat. v. 24, p. 79. — Myrtaceæ R. Brown, Gen., Rem. in Flind. Voy. II, p. 546. — De Cand. in Dict. Class, v. XI; et Prodr. II, p.207. — Bart. Ord. Nat. p. 330.) v 4 Plus de huit cents espèces composent cette famille, dont le Myrte commun est pourtant le seul type indigène en Europe. Les trois quarts des espèces appartiennent à la zone torride ; mais l’hémisphère austral en offre un bien plus grand nombre que l’hémisphère septentrio- nal. L'Amérique semble être beaucoup plus riche en Myrtacées que l’ancien continent, à en juger par les nombreuses découvertes faites au Brésil par MM. Aug. de Saint-Hilaire et de Martius. Toutefois il paraît que la famille manque dans l'Amérique septentrionale soit équatoriale , soit extra-tropicale. La Nouvelle-Hollande nourrit aussi beaucoup de Myrtacées, mais on n’ena trouvé qu’une seule espèce au cap de Bonne-Espérance. Aussi élégantes que variées dans leurs formes, les Myrtacées offrent une foule de plantes d’agrément. Tout le monde connaît les Welaleuca, les Métr osidéros , les Z ucalyptus, les Leptosper mes , Le Béckéa et d’au- tres plantes de ce groupe, qui font l’ornementde toutes les collections de serre , et dont plusieurs peuvent croi- tre sur le sol du midi de la France. ’ Les organes foliacés , les fleurs , et quelquefois aussi les graines des Myrtacées contiennent des huiles essen- tielles très-aromatiques. Les Clous de Girofle, le Piment, V’huile de Caïéput proviennent de végétaux de cette fa- FAMILLE DES MYRTACÉES. 105 mille. Les écorces, lés feuilles et les jeunes fruits abon- dent le ge souvent en principes astringents. Les fruits charnus de plusieurs espèces, telles que les Coyaviers, les Jambosiers et autres, sont d’une saveur agréable, et précieux pour les pays chauds, À cause de leurs quali- tés rafraîchissantes. L’infusion des feuilles de Zepto- sperme se prend ‘en guise de Thé , dans les colonies de la Nouvelle-Galles du Sud. Les Zécythis et le Bertholle- tiaproduisent des amandes excellentes. La CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres , ou arbrisseaux , ou quelquefois sous-arbris- seaux , ou rarement herbes. Feuilles simples, opposées, ou quelquefois alternes, entières (rarement dentées), penninervées ( rarement triplinervées ou quintuplinervées), courtement pétio- lées, presque toujours coriaces, munies ordinairement (de même que les autres parties herbacées) de glan- dules mammillaires transparentes contenant de l’huile essentielle. Stipules le plus fréquemment nulles. Fleurs hermaphrodites , dibractéolées à la base, soli- taires, ou en grappe, Où en épi, ou plus souvent en cyme soit triflore, soit trichotome. Pédoncules axil- laires et terminaux , ou terminaux. Corolle blanche, ou rougeûtre , ou jaunâtre (jamais d’un jaune pur, ni bleue). Calice plus ou moins adhérent ; limbe persistant ou cadue , 4-ou 5- (rarement 6-) parti, imbriqué en pré- floraison ( quelquefois calyptriforme ou operculaire , se détachant par une scission circulaire ). Disque charnu , épigyne , formant un bourrelet à la y du calice. ,, étales (quelquefois nuls) en même nombre que les 104 CLASSE DES MYATINÉES, lobes du calice, interpositifs, insérés au disque, courte- ment onguiculés, caducs. Era ayant même insertion que a corolle , en nombre double, ou triple, ou multiple des pétales, ou en nombre indéfini ( par exception en même nombre que les pétales ), plurisériées. Filets libres, ou penta- delphes, ou polyadelphes, ou monadelphes : : phalanges antépositives ou interpositives. Anthères petites, ovales, ou arrondies , submédifixes, versatiles, à deux bourses (par exception à une seule bourse adnée au filet ) paral- lèles, contiguës ou écartées, longitudmalement déhis- centes. j Pistil : Ovaire adhérent , 2-6-loculaire (rarement 1- loculaire). Placentaires axiles, 2-ou 4-ovulés, ou plus souvent multiovulés. Style mdivisé. Stigmate entier, ou par exception fendu. Péricarpe capsulaire, ou carcérulaire, ou drupacé, ou baccien, 2-6-loculaire (rarement 1-loculaire et mono- sperme par avortement); loges 2-spermes, ou oligo- spermes, ou plus souvent polyspermes. Graines inarillées, apérispermées. Embryon rectili- gne ou plus souvent curviligne : cotylédons planes, mdivisés, quelquefois épais ou soudés; radicule latérale- ment appointante ; plumule imperceptible. La famille des Myrtacées se compose comme suit : « 1 TRIBU. LES CHAMÉLAUCIÉES. — CHAMÆLAUCIEÆ. Ovaire uniloculaire. Ovules très-nombreux, dressés. — Feuilles ponctuées. Calythrix Labill. — F’érticordia De Cand.— Chameæ- laucium Desfont. — Genetyllis De Cand, — Pileanthus Labill. ».: » ” a s FAMILLE DES MYRTACÉES,. 1405 14 TRIBU. LES LEPTOSPERMÉES. — ZEPTOSPERMEÆ. Péricarpe sec; Pluriloculaire. — Feuilles ponctuees: _ Astartea De Cand. — Tristania R. Br. — Beaufortia " R. Br. — Calothamnus Labill. (Billottia Coll. Baudinia * Lech. )— Lamarkea Gaudich. — Melaleuca Linn. (Ca- . japuti Adans.)—Eudesmia R. Br.—Eucalyptus L'hérit. — Angophora Cavan. — Callistemon R. Br. — Metrosi- deros Gærtn. (Nani Adans.) — Leptospermum Forst.— Fabricia Gærtn. — — Bæckea Linn. (Jungia Gærtn. Im- bricaria Smith. Mollia Gmel.) — Bartlingia Brongn. II TRIBU. LES MYRTÉES. — MFRTEÆ. . Péidrpétaru, pluriloculaire. —Feuilles le plus souvent ponctuées. PLU Lion. fil. (Aubletia Gærtin.) — 2 Nelitris Gærtn. ( Decaspermum Forst.) — Campomanesia Ruiz et Pav. — Psidium Linn. ( Guajava Tourn. Burchardia Neck. a. Jossinia Commers. — Moyrtus Linn. — Myr- cia De Cand. — Calyptranthes Swartz. (Chytraculia et Suzygium P. Brown. Chytralia Adans.) — Syzygium Gærtn. (Opa Lour. Calyptranthus Blum.) — Caryophyl- lus Linn. — Acmena De Cand. — Eugenia Linn. (Pli- Linn. fil. Greggia Gærtn. Olynthia Lindl. Guapu- Juss. ) — Jambosa Rumph.—- Marlierea Cambess. .— Felicianea Cambess. IV‘ TRIBU. LES in oxnés. —BARRINGTONIEAE. Étamines tréshlobreuses 3 monadelphes par leur base. Péricarpe pluriloculaire. Cotylédons grands, charnus. — Feuilles mnt : Barringtonia Forst. (Butonica Lamk. Énitratéhénie Sonner. Huttum Adans. Mitr aria Gmel.)— Stravadium Juss. { Stravadia Pers. Meteor us Lour. Menichea Son- 406 CLASSE DES MYRTINÉES. mer. — Gustavia Linn. (Pirigara Aubl. Spallanzania Neck. ) | “à V° TRIBU. LES LÉCYTHIDÉES. — ZECYTHIDEÆ. Pétales inégaux , ordinairement soudés par la base. Étamines très-nombreuses, monadelphes : _androphore. , 9 urcéolaire à la base, prolongé d'un côté en ligule sub- cuculliforme. Péricarpe pluriloculaire, D. — , Feuilles éparses , non-ponctuees. LL Lecythis Lœffl. — Eschiweilera Mart. — Bertholletia Humb. et Bonpl. — Couroupita Aubl. (Pontoppidana Scopol.) — Couratari Aubl. ( TRE Schrank. Cu- rupita Gmel.) L4 v: $ LA sl GENRES PLACÉS AVEC DOUTE À LA SUITE DES MYRTACÉES. Catinga Aubl. — Coupoui Aubl.— Careya Roxb. — Glaphiria Jack. — Crossostylis Forst. — Grias Linn.— Petalotoma De Cand. ( Diatoma Lour.)— Fætidia Com- mers. — Myrrhinium Schott. l'° TRIBU. LES CHAMÉLAUCIÉES. — CHAMÆLAU- CIE Æ De Cand. Prodr. Limbe calicinal 5-parti. Pétales 5. Étamines unisériées > li- bres ou subpolyadelphes, entremélees de filets dépourvus ” d'anthères. Ovaire uniloculaire. Ovules en nombre détér- mine ou en nombre indéterminée, dresses, attaches à un placentaire central quelquefois basilaire. Fi pee, 1-loculaire. Arbrisseaux ayant le port des Bruyères. Feuilles opposées, ponctuées. Fleurs petites, pédicellées, accompagnées de a bractéoles libres ou quelquefois connées en forme de coëffe. Ce groupe est propre à 11 Nouvelle-Hollande, . ë à ” : *s ” FAMILLE DES MYRTACÉES, 107 Genre CALYTHRICE. — Calythrix Labill. Calice hypocratériforme; tube semi-adhérent ; Vimbe à a -5 lobes ovales, terminés par une longue soie. Pétales ca- ducs. Étamines 10- 30, libres; anthères suborbiculaires. Ovaire 1-loculaire, 2-ovulé. Style filiforme, de la longueur des étamines. Péricarpe sec, 1oculaire idéhiécent, mo- nosperme par avortement. Feuilles petites, roides, éparses, imbriquées, le plus souvent courtement pétiolées et munies de 2 stipules séti- formes. Fleurs blanches ou pourpres , axillaires , solitaires. Bractées persistantes. F membraneuses ; Carénées, connées à la ba Les Bhirices sont de petits arbrisseaux d’un porttouffu et très-élégant. On en cultive plusieurs dans les collections de serre tempérée. Voici les espèces connues de ce pete « a) Feuilles stipulees. «) CALYTHRICE Guasre. — Calythrix glabra De Cand. Prodr. = Bot. Reg. tab. 409. — Lodd. Bot. Cab. tab. 586. Ramules glabres ou légèrement pubescents, dressés. Feuilles pétiolées , rapprochées : les adultes glabres de même que les bractées. Fleurs icosandres. , HE ÇCette mpèce, croit aux environs du port Jackson et à la terre | : de Diémen. $ e CaLvTHnICE Fi À — Calythrir virgata Cunning. in Eœ Mag. tab. 3323. Ramules effilés, presque plabrés, Feuilles pétiolées , éparses : les adultes très-glabres de même que les bractées. Bractées de moitié plus courtes que le tube calicinal. Fleurs blanches, en capitules raméaires. Anthères violettes. Gette es èce, découverte par M: Cunningham aux environs de Bathurd es est cultivée au Jardin de Kev7 depuis 1823. CaLYTURICE A COURTES FEUILLES. — Calythrir brachy- phylla' Cantin. | Er 2 108 CLASSE DES MYRTINÉES, Feuilles pétiolées, courtes, obtuses. Bractées glabres (demême que les ramules ), 4 fois plus courtes que le tube calicinal. Éta- mines 20. Cette espèce croit au port du Roï-Georges. CALYTHRICE TÉTRAPTÈRE. — Calythrix tetraptera De Car. Prodr. — Calythrix tetragona Labill, Nov. Holl. tab. 148. Feuilles pétiolées : les adultes et les bractées glabres. Ramules veloutés, velus. Étamines 20. M. de Labillardière a découvert cette espèce à la terre de Leuwin. CALYTHRICE DÉCANDRE. —= Calythrix decandra De Caud. Prodr. $ Feuilles pétiolées , pointues , presque planes, lisses de même que les ramules et les bractées. Bractées acuminées , 3 fois plus courtes que le tube calicinal. Fleurs décandres. “hu Cette espèce habite la côte méridionale de la Nouvelle-Hol- lande. Carvrumice DE Fraser.— Calythrix Fraseri Cunning. 1. c. * Feuilles pétiolées, obtuses , arquées, presque planes endessus, lisses de même que les bractées etles ramules. Bractées rétuses , 4 fois plus courtes que le tube calicinal. Pétales ovales, pointus, 1 fois plus courts que les appendices des sépales. Étamines 20. M. Fraser a découvert cette espèce en id , sur la côte oc- cidentale de la Nouvelle-Hollande. L CaLvrmmice srricueux. — Calythrix strigosa Cunning. Le. “ Feuilles pétiolées, courtes, obtuses, très-éparses, glabres de même que les bractées et les ARS Bractées 3 fois plus cour- tes que le tube calicinal. Calice strigueux- M. Cunningham a découvert cette espèce sur la côte occiden- tale de la Nouvelle-Hollande. n CALYTHRICE SAUNATRE. — Calythrir flavescens Cunningh. Fe FAMILLE DES MYATACÉES. 109 Feuilles étalées ou réfléchies , très-glabres de même quetles ramules et les bractées. Bractées aristées, 3 fois plus courtes que le tube calicinal. Étamines 20. | Cette espèce a été trouvée par M. Fraser sur la côte occiden- tale de la Nouvelle-Hollande. Cazyrurice Faux Brunia.— Calythrix brunioides Cunning. L c. . & Feuilles pétiolées, éparses, spinelleuses aux bords et à la côte (de même que les bractées), scabres. Bractées 1 fois plus courtes que le calice. Ramules cotonneux. Cette espèce croît dans l'intérieur de la Nouvelle-Galles du Sud. CALYTRRICE SGABRE. — Calythrèx scabra De Cand. Prodr. Feuilles pétiolées, hispides, scabres , ciliées. Bractées 1 fois plus courtes que le tube calicinal, ciliées à la côte. Ramules veloutés ; velus. Étamines 20. Cetteespèce croît au port Jackson. Re b) Feuilles non-stipulées. CALYTHRICE DENSIFLORE. — Calythrix conferta Cunning. L és ’ s Feuilles sessiles, pointues, imbriquées, courbées, ciliées de poils roides. Ramules glabres. Bractées scabres, presque aussi longues que le tube calicinal. Segments calicinaux ciliés ; arêtes presque aussi longues que les pétales. Étamines 20. 4 M. Cunningham a découvert cette espèce sur la côte nord- ouest de la Nouvelle-Hollande. CazvranicE A PETITES FEUILLES. — Calythrix microphylla Cunningh. L ce. — Calythrix exstipulata De Cand. Prodr. Feuilles glauques, très-courtes, sessiles, obtuses, mucronu- lées, concaves en dessus. Bractées acuminées, 3 fois plus cour- tes que le tube calicinal. Arêtes calicinales dentifilées de haut en bas, plus courtes que les pétales. à Sd espèce habite la côte septentrionale de la Nouvelle-Hol- ande. | s'-4 CLASSE DES MYRTINÉES. Genre VERTICORDIA. — V. erticordia De Cand. Calice à 5 lobes palmatipartis. Pétales 5. ‘Éta ines 20 : 10 stériles, liguliformes, alternes avec 10 fertiles de lon- gueur égale entre elles, plus courtes que les stériles. Style filiforme, saillant, infléchi au sommet. Stigmate plu- meux. Ovaire 1 cuites 5-6-ovulé. Péricarpe mono- . sperme par avortement. Graine globuleuse. Arbrisseaux. Feuilles opposées, linéaires, trièdres, Fleurs longuement pédicellées, axillaires vers le sommet des ra- mules, rapprochées en corymbe. Boutons recouverts par 2 bractées Bibr es ou soudées en forme de coëffe. Ce genre ne renfermeffque les deux espèces dos nous al- lons faire mention. VerricorpiA DE DESFONTAINES. — Verticordia Fontanesit De Cand. Prodr. — Chamælaucium plumosum Desfont. in Mém. du Mus. v..5, p. 42, tab. 4. à Feuilles linéaires-subulées , pointues, de la longueur des pédi- celles. Bractées ovales, concaves, mutiques, soudées. Calice velu : lobes à lanières linéaires, ciliées. Pétales elliptiques, ob- tus, plus courts que les lobes du calice. Rameaux nombreux, grêles. Feuilles imbriquées , lé de 4 à 5 lignes, larges de ‘/: de ligne. Fleurs nombreuses, hf, longues d'environ 2 lignes. Cette espèce, qui se cultive dans les serres tempérées , est ori- ginaire de la Nouvelle-Hollande. s Ds Verricorpia DE Brown. — Verticordia Brownii De Cand. Prodr. — Chamælaucium Browni Desfont. 1. c. tab. 19: Cette espèce, qui habite les mêmes contrées que la précédente, en diffère par des feuilles obtuses , des bractées libres et des ca- lices à Jobules linéaires-subulés > aristés et barbus au sommet. Genre CHAMÉLAUCIUM. — Chamcælaucium Desfont. Calice à 5 lobes entiers, pétaloïdes, ciliés. Pétales 5. Étamiues 20 : 10 liguliformes, stériles, alternes avec 10 fer- FAMILLE DES MYRTACÉES. # 411 iles alternativement plus longues et plus courtes. Style rectiligne, plus court que les étamines. Stigmate glabre, capitellé. Ovaire 1-loculaire, 5-9-ovulé. Péricarpe mono- sperme par avortement. Graine globuleuse. Feuilles opposées, recouvrantes, linéaires-trièdres. Fleurs axillaires, courtément pédicellées, blanches. Bractées cu- culliformes, mucronées postérieurement, soudées en forme de coëffe. L’ espèce suivante constitue à elle seule ce TE CaméLauerum curé. — Chameæelaucium ciliatum Des nt. in. Mém. du Mus. v. 5, p.40, tab. 3, fig. B. Arbrisseau à tige droite, très-rameuse. Rameaux grèles , iné- gaux, presque dressés. Feuilles linéaires-subulées, sabobtuses , imbriquées, longues de 4à5 lignes, sur ‘/: ligne de large. Fleurs nombreuses , subterminales , larges d'environ 3 lignes : pédicelles plus courts que les feuilles. Tube calicinal glabre. Étamines un peu plus courtes que la corolle. Cet élégant arbrisseau , qu’on rencontre quelquefois dans les collections de serre, croit dans la Nouvelle-Hollande, au port du Roi-Georges. Genre PILÉANTHE. — Pileanthus Labill. Tube calicinal urcéolé , semi-adhérent; limbe à 10 lobes arrondis, denticulés, pétaloïdes, bigie Pétales 5. Éta- mines 20 , toutes fertiles, divergentes; filets pr esque libres, ét base, tantôt its, tantôt bifurqués au sommet et portant les deux bourses de l’anthère disjointes. Ovaire 1-loculaire ; ovules 5-7, attachés au fond de la loge. Style filifor me , “sant, gi à la baies Stigmate capitellé. ( Péricarpe inconnu. ) Fleurs subterminales, courtement pédonculées, recou- vertes avant l’anthèse par un involucre en forme de coëffe, caduc. y | L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : PitÉéANTRE LiMACE. — Pieanthus Limacis Lahill, Nov, 112 CLASSE DES MYRTINÉES. Holl, 2 , tab 149. — Desfont. in Mém. du Mus. v. 5, tab. 3, fig. À. Arbrisseau à ramules opposés en croix. Feuilles rapprochées , un peu charnues, subelaviformes , sillonnées antérieurement 3 convexes postérieurement , tuberculeuses , glabres, longues d’en- viron 4 lignes. Fleurs nombreuses, larges d’un demi-pouce. Sépales suborbiculaires, crénelés. Pétales crénelés, oblongs, 2 fois plus longs que les sépales. Filets plus courts que les pé- tales. Cette plante, remarquable par la structure de ses fleurs , a été découverte par M. Labillardière à la terre de Leuwin. On la cul- tive comme arbuste d'agrément , en serre tempérée. ÿ lie TRIBU. LES LEPTOSPERMÉES. — ZEPTO- SPERMEZÆ De Cand. Prodr. Limbe calicinal 4-G-parti. Pétales en méme nombre que les lobes du calice. Étamines libres ou polyadelphes. Pé- ricarpe sec, pluriloculaire. Graines apérispermees. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses , le plus souvent ponctuées. Fleurs en cyme, ou en épi, ou en ca- pitule. Toutes les Leptospermées habitent la Nouvelle-Hollande et les îles voisines. 2 + Secrion I. LES MÉLALEUCÉES. — Melaleuceæ De Cand. Prodr. - Etamines polyadelphes: Genre ASTARTEA. — Astartea De Cand. Tube calicinal hémisphérique; limbe 5-parti, à lobes arrondis. Pétales onguiculés, suborbiculaires. Étamines pentadelphes, plus courtes que les pétales; phalanges mul- tifides, interpositives. Style filiforme. Stigmate capitellé, FAMILLE DES MYRTACÉEFS. 415 Capsule semi-adhérente, triloculaire , trivalve, polysperme. Ce genre diffère des Mélaleuca par ses phalanges alter- nes avec les pétales et non antépositives, ainsi que par ses fleurs pédicellées. Il ne renferme que l'espèce suivante: ASTARTÉA FASCICULAIRE. — ÆAstartea fascicularis De Cand. Prodr. — Melaleuca PPT | Labill. Nov. Holl. 2 tab. 170. Arbrisseau très-rameux, haut d'environ 10 pieds. Ramules subtétragones. Feuilles opposées, linéaires, pointues, charnues , glabres , longues d'environ 3 lignes , sur ‘/, ligne ou moins de large; les jeunes fasciculées aux aisselles des adultes. Fleurs blanches , solitaires , axillaires , larges de 2 à 3 lignes : pédon- cules un peu moins longs que les feuilles, munis vers leur milieu d’une bractéole caduque. Phalanges 5-8-andres. Cette plante , découverte par M. de Labillarditre à la terre de Diémen , se cultive dans les collections de serre tempérée. Genre TRISTANIA. — Tristania R. Br. Limbe calicinal 5-fide, persistant ; tube turbiné. Pétales 5. Étamines pentadelphes, aussi longues que la corolle; phalanges antépositives; anthères incombantes. Capsule triloculaire, polysperme, incluse, ou semi-saillante. Graines aptères. Feuilles opposées ou alternes. Fleurs en corymbes axil- laires. Ce genrese compose de sept espèces, dont plusieurs se font remarquer par leur élégance et se cultivent dans les collec- tions d’orangerie. En voici les plus notables : Teisranra Launier-Rose. — Tristania neriifolia R. Br. Prodr. — Herb. de l'Amat. vel. 3. — Bonpl. Nav. tab. 30. — Melaleuca nerüfolia Sims, Bot. Mag. tab. 1058. — Mela- leuca salicifolia Andr. Bot. Rep. tab. 485. Feuilles opposées, lancéolées, pointues, glauques en dessous, courtement pétiolées. Pedoncules plus courts que les feuilles. Co- BOTANIQUE. PHAN, T. IV. ë 114 CLASSE DES MYRTINÉES, rymbes pubescents , pauciflores. Phalanges 3- ou 5-andres. Pétales obovales , étalés, 3 fois plus longs que les sépales. Gap- sule incluse. Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues d’environ > pouces, sur 4 lignes de large, semblables à celles du Laurier- Rose. Fleurs d’un jaune vif. Cette espèce est très-commune dans les collections. TaisTANIA À FEUILLES DE LaAuRIER. — Tristania laurina R. Brown, in Hort. Kew. ed. 2.— Melaleuca laurina Smith , in Act. Soc. Lion. Lond. v. 3, p. 275. Feuilles alternes , cunciformes-lancéolces. Ramules et calces pabescents. Capsule semi-supère. TRISTANTA A FEUILLES RAPPROCHÉES. — Ÿristania conferta R. Brown. 1. c. Feuilles alternes , lancéolées-elliptiques , pointues. Lobes cali- cinaux pointus, foliacés. Taisrantra ODoRANT.— Tristania suaveolens Smith , in Rees. Cycl. Feuilles alternes, elliptiques. Galice hémisphérique , sinuolé, velu. Genre BEAUFORTIA. — Beaufortia R. Br. Calice turbiné ; limbe 5-parti , à lobes pointus. Pétales 5. Étamines pentadelphes: phalanges antépositives ; anthères basifixes, bifides au sommet, Capsule coriace, à loges mo- nospermes. Arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses, sessiles. Les Beaufortia sont très-remarquables par l'élégance de leur port et par l’abondance de leurs fleurs ; aussi re- cherche-t-on ces arbrisseaux pour l’ornement des serres tempérées. Leur culture n’exige aucun soin particulier, si ce n’est la terre de bruyère. On les multiplie de marcottes. Voici les trois espèces connues de ce genre : BeauronTiA ÉLÉGANT. — Beaufortia decussata R. Br. in FAMILLE DES MYRTACÉES. 145 Hort. Kew. ed. 2.—Bot. Reg. tab. 18.—Bot. Mag. tab. 1733. — Golla, Hort. Ripul. tab. 2°. Feuilles opposées en croix, ovales ou elliptiques, multiner- vées. Androphores à pnglets très-longs. Filets divergents. Styles souvent flexueux. — Fleurs grandes, d’un pourpre brillant. Beaurorria De Dawprer.—Beaufortia Dampieri Cunningh. ined. ex Hook. in Bot. Mag. tab. 3272. Feuilles opposées en croix, recouvrantes , ovales-elliptiques ou ovales-orbiculaires , obtuses, trinervées ; nervures confluen- tes au sommet. Pétales elliptiques-oblongs, concaves, ciliolés, 2 à 3 fois plus courts que les phalanges. Filets étalés. Arbuste nain à ramules nombreux , opposés ou subverticillés. Feuilles petites, coriaces , ordinairement réfléchies. Fleurs d’un rose pâle , disposées en verticilles raméaires subterminaux. Cette plante, dit M. Cunningham, est du petit nombre des arbrisseaux qu’on trouve dans les dunes sablonneuses et stériles de l’île de Dirk-Hartog, située non loin de la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. On possède l'espèce au Jardin Royal de Kew. BeaurortiA À FEUILLES ÉPARSES. — Beaufortia sparsa R. Bebe; Feuilles éparses , ovales , multinervées. Genre CALOTHAME. = Calothamnus Labill. Calice hémisphérique , 4-ou 5-denté. Pétales courts, co- riaces. Étamines peutadelphes; phalanges linéaires, très- longues , antépositives; filets capillaires, terminaux; an- thères basifixes , très- entières. Capsule adhérente, coriace , 5-loculaire, 5-sperme. Arbrisseaux. Feuilles éparses, presque imbriquées, ponc- tuées , linéaires-cyliadriques. Fleurs pourpres, agrégées en épis raméaires. ‘Le nom de Calothamnus, formé de deux mots grecs si- gnifiant belle branche, fait allusion à l’élégance de ces vé- gétaux, couverts de fleurs d’un pourpre intense et disposées 416 CLASSE DES MYRATINÉES. en épis serrés. Les Calothames se cultivent à la manière des Mélaleuca : leur multiplication se fait de graines, ou très-fa- cilement de boutures en sable. On ne connaît que les quatre espèces suivantes : £ CALOTHAME ROUGE DE SANG. — Calothamnus sanguinea Labill. Nov. Holl. tab. 164. Feuilles linéaires-cylindriques , mucronulées : les naissantes poilues ; les adultes glabres. Fleurs axillaires , subsolitaires , qua- drifides. Deux des phalanges 22-16-andres , soudées en ligule subflabelliforme ; les deux autres filiformes, stériles. Axbrisseau haut d’environ 10 pieds. Feuilles nombreuses, un peu arquées , longues de 9 à 15 lignes, sur ‘/: ligne de large. Calice un peu cotonneux , à dents obtuses. Pétales ovales, subon- guiculés , scarieux aux bords. Phalanges de couleur poupre : les 2 fertiles formant une ligule longue de 1 pouce. Cette espèce a été trouvée par M. Labillardière à Ja terre de Leuwin. CALOTHAME QUADRIFIDE. — Calothamnus quadrifida R. Br. in Hort. Kew. ed. 2. — Reichenb. Gart. Mag. tab. 9. — Bil- lotia acerosa Colla, Hort. Ripul. tab. 23. Glabre. Feuilles linéaires, ou linéaires-spathulées , mucronu- lées, souvent réfléchies ou arquées. Fleurs subunilatérales , 4-fi- des. Phalanges libres, 12-ou 15-andres. Petit arbre. Ramules grêles, souvent proliferes. Feuilles lon- gues d’environ 6 lignes, larges de ‘/: de ligne. Épis courts. Pha- langes longues de 1 pouce et plus. Cette espèce est commune dans les serres. . CarorHame veLzu. — Calothamnus villosa R. Br. 1. c. — Bot. Reg. tab. 1099. — Reichenb. Gart. Mag. 1, tab. 0, fig. in- fer. — Colla, Hort. Rip. 2, tab. 15. Cette espèce diffère de la précédente par la villosité de toutes ses parties herbacées, par ses fleurs 5-fides et ses phalanges po- Jyandres. CALOTHAME GRÊLE. — Calothamnus gracilis R. Br. |. e. 4 FAMILLE DES MYRTACÉES. 117 Tige rameuse. Feuilles très-longues, glabres. Phalanges libres, triandres , isométres. Genre MÉLALEUCA. -- Melaleuca Linn. Tube calicinal subhémisphérique ; limbe 5-parti. Pétales courts, suborbiculaires, subsessiles. Étamines 50-55, pen- tadelphes : phalanges plus où moins allongées, antépositives, liguliformes, ou linéaires; anthères incombantes. Style filifor- me. Stigmate obtus. Capsule adhérente, incluse , adnée à la branche, triloculaire , polysperme. Graines anguleuses. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes, souvent recouvrantes ou imbriquées, ‘quilatérales, pétiolées. Fleurs blanches, ou jaunâtres, ou pourpres, ou violettes, adnées, solitaires, ou plus souvent agrégées en capitules ou en épis. Ce genre est l’un des plus beaux parmi les Myrtacées de la Nouvelle-Hollande , et l’on en cultive un grand nombre d'espèces dans les collections de serre tempérée. Les Mélaleuca se plaisent dans un terrain composé de parties égales de terre de bruyère et de terre franche. Leur culture ne diffère point de celle de la plupart des plantes d’orangerie. Les horticulteurs anglais assurent que la terre de bruyère non-mélangée leur est plutôt nuisible que pro- fitable. La multiplication se fait de graines, ou de boutures en sable , sous cloche. Dans le midi de la France la plupart des espèces peuvent être cultivées en pleine terre. A l'exception de deux espèces, indigènes dans l'Inde, autres, au nombre d'environ quarante, croissent à la Nou- velle-Hollande et à la terre de Diémen. a) Feuilles alternes. Mévareuca Casépur. — Welaleuca minor Smith , in Rees. Cyel.—Rumph. Amb. 2, tab. 179, fig. 1.—Melaleuca Cajaputi Roxb. (non Linn. ) Feuilles lanccolées-lincaires, pointues, subfalciformes, 3-ou 5-nervées. Ramules et calices velus. 118 CLASSE DES MYHTINÉES, Grand arbrisseau , rameux dès la base. Écorce mince, non- subéreuse. Tronc rarewent de plus d’un pied de circonférence. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, de la largeur du petit doigt, assez semblables à celles du Saule blanc, d’une odeur aromatique agréable. Cette espèce croit aux Moluques. Toutes ses parties sont for- tement aromatiques. C’est d’elle qu'on retire par distillation l'huile volatile connue dans le commerce sous le nom d’Æuile de Cajéput. On croyait longtemps à tort que cette essence s’obte- nait de l’espèce suivante, qui croit dans les mêmes contrées ; et que les Malais nomment aussi Caju Puti. L L’essence de Cajéput récente est très-volatile; en vieillissant, elle devient plus onctueuse : son odeur est analogue à celle d'un mélange de Camphre et de Térébenthine; sa couleur ordinai- rement verte, ou plus rarement blanche. Elle a, comme la Menthe poivrée, une saveur fraiche qui ensuite devient claude et amère. Du reste, le prix de cette huile, très-élevé sur les lieux mêmes où on la prépare , fait qu’elle est peu employée en Europe. On lui attribue des vertus antispasmodiques, apéritives, résolutives, carminatives, vermifuges et emménagogues. Beau- coup d’auteurs assarent qu’on l’administre avec succès dans les coliques venteuses, le rhumatisme , la goutte, les maladies ner- ETAT les maux de tête et des ne C’est l’un des moyens les pius sûrs pour garantir des insectes les hardes. MeLazeuca Faux Capo. — Melaleuca Leucadendron . Linn. — Rumph. Amb. 2, tab. 16. Glabre. Feuilles pétiolées, lancéolées, acuminées, subfalcifor- mes, glauques, 3-ou 5-nervées. Ramules floriferes pendants. Fleurs lâches. Arbre assez élevé. Tronc tortueux, de la grosseur du corps d’un homme, et atteignant souvent un volume 3 fois plus consi- dérable. Rameaux peu nombreux , vagues. F euilles Jongues de 7 à $ pouces et plus, larges de 1 pouce. Épis longs d’un demi- pouce. Fleurs blanches. Filets très-longs. Cet arbre, commun dans toutes les Moluques, se plait dans les M te à TO { FAMILLE DES MYRTACÉES, {149 grandes forêts au pied des montagnes. La base de son tronc, au rapport de Rumphius, paraît toujours noire comme du charbon ; les branches et le feuillage, au contraire, se font remarquer au loin par leur couleur blanchâtre. Par cette raison les Malais ont rommé l’arbre Caju Puti, ce qui veut dire #rbre blanc, et la mème allusion a été reproduite par Linné, soit dans le mot de Melaleuca (noir et blanc), soit dans celui de Leucadendron (arbre blanc). L’écorce, de l'épaisseur d’un doigt, se détache en une infinité de feuillets minces et fragiles. Cette matière, dit Rumphius , est la meilleure qu’on puisse trouver pour calfeutrer les vaisseaux , et on l'emploie généralement à cet usage dans les Indes. Le bois est excellent pour les constructions navales. Nous avons déjà fait remarquer que le Melaleuca Leucaden- dron était fort longtemps considéré à tort comme le végétal dont on obtient l’huile de Cajéput. MÉLALEUCA A FEUILLES DE Diosma.—Melaleuca diosmifolia Andr. Bot. Rep. tab. 4756. — Melaleuca chlorantha Bonpl. Nav. tab. 8. Glabre. Feuilles recouvrantes, planes, courtement pétiolées , ovales ou oblongues, 1-nervées. Épis oblongs. Phalanges 3-ou 5-andres. Petit abre. Fleurs d’un jaune verdâtre. Cette espèce est commune dans les collections de serre. MavarEuca DE Fraser. — Melaleuca Fraseri Hook. in Bot. Mag. tab. 3210. Feuilles linéaires-subulées , comprimées, mucronées , recour- bées, innervées. Capitules ovales-globuleux, terminaux. Phalan- ges 12-14-andres, à onglets plus longs que la corolle. Arbrisseau bas, très-rameux. Rameaux courts. opposés ou subverticillés , feuillus vers leur partie supérieure. Pétales obo- vales, concaves, dressés, blancs. Étamines roses : filets subiso- mètres. Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Galles du Sud, a été introduite récemment en Angleterre. 420 CLASSE DES MYRTINÉES. MELALEUCA GLOMÉRULÉ. — Meleleuca nodiflora Smith, Exot. Bot. tab. 35. — Vent. Malm. 1, tab. 112. — Metroside- ros nodosa Cavan. Ic. 4, tab. 334. Feuilles éparses, planes, étalées, 1-nervées, linéaires-subulées , roides, piquantes. Fleurs subterminales, en capitules globuleux. Sépales membraneux. Phalanges 3-6-andres , très-courtes. Arbrisseau haut de 6 à 10 pieds. Fleurs blanches. Cette espèce est cultivée dans les serres. MÉLALEUCA À FEUILLES DE BRUYÈRE. — Melaleucu ericifo- lia Smith, Exot. Bot. tab. 34. Glabre. Feuilles éparses ou opposées, linéaires-subulées , non- piquantes, étalées ou recourbées. Épis latéraux, ovales , couron- nés. Phalanges décandres , courtes. Petit arbre haut d'une vingtaine de pieds. Ramules glabres, filiformes, blanchâtres. Feuilles très-étroites , longues d’un demi- pouce. Fleurs blanches. Cette espèce se cultive dans les collections de serre. MÉLALEUCA ROUGISSANT. — Melaleuca erubescens Otto , in Hor. Phys. Berol. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 82. Feuilles lincaires-subulées , planes en dessus, mucronulces. Épis cylindracés-coniques, très-glabres. Pétales spathulés , 2 fois pius longs que les dents du calice. Phalanges dodécandres , à on- glets plus longs que les pétales. Arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Rameaux grêles, effilés, gris- tres. Feuilles recouvrantes, longues d’un demi-pouce. Fleurs d’un rose trés-vif, Filets soudés jnsqu’au-dela du milieu, rayonnants. Cette espèce, fréquemment cultivée dans les collections de serre tempérée, est l’une des plus élégantes du genre. MÉLALEUCA ARMILLAIRE. — Melaleuca armillaris Smith.— Melaleuca ericifolia Vent. Malm. tab. 36. — Andr. Bot. Rep. tab. 195. (non Smith.) Glibre. Feuilles dressces, lincaires-subulées, mucronées, re- courbées an sommet. Épis cyhndriques, latéraux, couronnés. Phalanges polyandres, linéaires, plus longues que les pétales ; filets FAMILLE DES MYRTACÉES. 121 presque en corymbe. Style subrectiligne , presque aussi long que les étamines. Petit arbre à rameaux blanchâtres, verticillés. Épis longs d'environ 2 pouces, sur 8 lignes de large. Fleurs d’un blanc ti- rant sur le jaune. Cette espèce se rencontre fréquemment dans les serres. MéLALEUCA scaBre. — Melaleuca scabra R. Br. in Hort. Kew. ed. 2. — Sweet, Flor. Austral. tab. 10. Feuilles subcylindriques, mucronulées , scabres, rapprochées. Capitules globuleux. Phalanges 4-6-andres : onglets presque aussi longs que 0 — Fleurs pourpres. Cette espèce habite la côte méridionale de la Nouvelle-Hollande. MÉLALEUCA À FEUILLES DE GÉNEVRIER. — Melaleuca juni- perina Sieber. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 112. Feuilles éparses, subulées-cylindracces , tuberculeuses. Capi- tules terminaux et axillaires, globuleux , muitiflores, courtement pédonculés. Pétales et sépales obovales-spathulés. Phalanges pen- tandres , palmatifides. Rameaux roides. Feuilles longues d’environ 8 lignes, courte- ment pétiolées. Fleurs d'un jaune pâle. Capitules du volume d’un gros Pois. Mérareuca Faux Srypnétia. — WMelaleuca styphelioides Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. 3, p. 275. Ramules velus. Feuilles glabres , strices, lanccolces ou ovales- lancéolées, piquantes, obliques à la base. Épis couronnés, pubes- cents. Petit arbre à feuillage trèes-élégant. Fleurs blanches. Cette espèce est fréquente dans les collections. MÉLALEUCA ÉLÉGANT. — Melaleuca pulchella R. Br. in Hort. Kew. ed. 2. — Bot. Cab. tab. 200. — Reichenb. Gart. Mag. tab. 5, fig. 2. — Melaleuca densa Colla, Hort. Ripul. App. 1, tab. 4. Feuilles ovales ou obovales, obtuses, recourbées, imbriquées, trinervées, glauques, ordinairement alternes. Fleurs solitaires, 122 CLASSE DES MYRTINÉES. latérales, éparses. Phalanges presque étalées, arquées , ligulifor- mes, 2 fois plus longues qué les pétales, staminifères à toute Ja face interne. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Ramules tortueux , eflilés, grisâtres: Fleurs larges de 1 pouce, d’un lilas foncé. feuilles sem- blables à celles du Serpolet. Cette espèce , très-distincte par la disposition de ses fleurs et ses longs androphores de couleur lilas, se voit fréquemment dans les collections; c’est l’une des plus johies du genre. Mécareuca Faux Tnym. — Melaleuca thymoides Labill. Nov. Holl. tab. 16%. Feuilles lancéolées-oblongues, pointues, pétiolées. Épis denses, couronnés, subglobuleux. Phalanges 9-r0-andres , très-courtes. Filets beaucoup plus longs que la corolle. Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds. Rameaux nombreux. Feuilles longues d'environ 3 lignes, larges de 1 ligne. Capitules larges de 6 à 10 lignes. Fleurs jaunâtres. Cette espèce se cultive dans les serres. MÉLaLEucA ÉCAILLEUX. — Melaleuca squamea Labill. 1. ce. tab. 168. Feuilles éparses, recouvrantes, ovales-lancéolées, pointués, trinervées. Fleurs raméaires, glomérulées. Pétales concaves, em- brassant les filets. Androphores 7-andres, tres-courts. Filets très- longs. | * Arbre. Écorce subéreuse : épiderme se détachant sponta- nément en lamelles squamiformes. Ramules poilus. Feuilles lon- ques de 2 lignes, larges de moins de 1 ligne. Fleurs longues d’ en- viron à lignes. Cette espèce, indigène à la terre de Diémen, se cultive dans les collections. MÉLALEUCA À FEUILLES DE GENèT.— Melaleuca genistifolia Smith, Exot. Bot. 1, tab. 55. > Feuilles linéaires-lancéolées, planes, trinervées, ponctuées , glabres de même que les ramules, Phalanges polyandres : onglets presque aussi longs que les pétales. — Fleurs blanches. FAMILLE PES MYRTACÉES. 193 MévaLEucA À FEUILLES LANCÉOLÉES. — Melaleuca lanceo- lata Linket Otto , Ie. Rar. Hort. Berol. tab. 36. Feuilles lancéolées, pointues, finement 3-nervées, peu ponc- tuées , recourbées au sommet, glabres de mème que les ramules. Phalanges polyandres : onglets presque aussi longs que les pétales. — Fleurs jaunâtres. MéLaLeuca sTRIE. — Melaleuca striata Yaknl. Nov. Holl. tab. 165. Feuilles alternes, roides, striées, non-recouvrantes, subpétio- lées, lancéolées, pointues. Épis denses, subovales, subtermi- naux. Androphores linéaires-flabelliformes, 9-15-andres, un peu plus longs que les pétales ; filets beaucoup plus longs que la co- rolle. Arbrisseau haut d’une quinzaine de pieds. Rameaux subdicho- tomes. Feuilles longues de 4 à 6 lignes, larges de 1 à 1 ‘|, ligne. Épis longs d'un pouce à 18 lignes, larges de 10 à 15 lignes. Ca- lice soyeux , à dents obtuses. Cette espèce a été découverte par M. de Labillardière à la terre de Leuwin. MÉLALEUCA PENTAGONE. — Melaleuca pentagona Labill, I. c. tab. 166. Feuilles non-recouvrantes, lancéolées, pointues, sessiles, sub- trinervées. Épis subcapitellés , serrés, couronnes. PRARUS gla- bre, pentagone- globuleux. Androphores 5-andres, sublincaires , plus courts que les pétales ; filets beaucoup plus longs que la co- rolle. Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds et plus. Rameaux dres- sés. Feuilles longues de 6 à 10 lignes, larges de 1 à 2 lignes. Capitules d’un demi- -pouce de diamétre. M. de Labillardière a observé cette espèce dans les mêmes lo- calités que la précédente. b) Feuilles opposées. MÉLALEUGA A FEUILLES ELLIPTIQUES. — Melaleuca elliptica Eabill. Nov. Holl. tab. 173. 424 CLASSE DES MYRTINÉES. Feuilles rapprochées, étalées , pétiolées , elliptiques, obtuses, veineuses. Épis raméaires, oblongs, densiflores. Pétales obovales- oblongs. Androphores linéaires-flabelliformes, multifides au som- met, beaucoup plus longs que les pétales. Arbrisseau très-rameux ; haut de 6 pieds et plus. Feuilles lon- gues de 4 lignes. Épis longs de 2 à 3 pouces. Fleurs longues de près de 1 pouce. Cette belle plante a été observée par M. de Labillardière à la terre de Leuwin. MÉLALEUCA A FEUILLES DE GnipiA.—Melaleuca gnidiæfolia Vent. Malm. tab. 7. — Melaleuca thymifolia Smith, Exot. Bot. tab. 36. —- Reïchenb. Gart. Mag. 1, tab. 8. Feuilles lancéolées-oblongues, subobtuses, glauques en dessous, 5-nervées. Épis latéraux, denses, pauciflores. Androphores li- néaires, staminifères aux bords, polyandres, 3 fois plus longs que les pétales. Style arqué au sommet. Petit arbrisseau très-rameux. Ramules filiformes , rougeñtres. Feuilles longues de 2 à 3 lignes, larges de ‘/, à x ligne. Épis longs de ‘/, pouce. Fleurs violettes. Cette espèce est fort recherchée comme plante d'ornement. MéLALEUCA ÉCLATANT. — Melaleuca fulgens R. Br. — Bot. Mag. tab. 103. Glabre. Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, uninervées. Épis ovales, raméaires. Androphores palmati-multifides : onglets de la longueur des pétales. Petit arbre. Androphores longs de près de 2 pouces, d’un écar- late brillant. Cette espèce est tres-recherchée par les amateurs. Il n’en est probablement pas de plus belle dans tout le genre des Mélaleuca. MÉLALEUCA À FEUILLES DE LiNAIRE. — Melaleuca linarifo- lia Smith, Exot. Bot. tab. 56. — Metrosideros hyssopifolia Cavan. Icon. 4, tab. 336. Glabre. Feuilles glauques , recouvrantes, linéaires-lancéolées, trineivées à la hase. pointues, subfalciformes. Épis subterminaux, FAMILLE DES MYRTACÉEFS. 195 agrégés, lâches. Androphores polyandres , linéaires, pennatipar- tis, beaucoup plus longs que les pétales. Style court, rectiligne. Petit arbre. Rameaux grisâtres. Ramules grèles, verticil- lés. Feuilles longues de 1 pouce, sur 1 ligne de large. Épis longs d'environ 1 pouce. Pétales blanchätres. Androphores jau- nâtres , longs de ‘/, pouce. Cette espèce, remarquable par la ressemblance de ses feuilles avec celles de la Linaire, est commune dans les collections. Mévareuca DÉCUSSÉ. — Melaleuca decussata KR. Br. in Hort. Kew. ed. 2. — Bot. Mag. tab. 2268. — Colla, Hort. Ripul. tab. 15. Feuilles opposées , décussées, ovales-lancéolées, trinervées. Épis ovales, très-glabres. Androphores polyandres : onglets très- aourts. — Fleurs d’un lilas pâle. Cette espèce, originaire de la côte méridionale de la Nou- velle-Hollande, n’est pas rare dans les collections. MÉLALEUCA A PETITES FLEURS.— Welaleuca parviflora Otto, Hor, Phys. Berol. p. 37. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 22. Feuilles lancéolées, obscurément trinervées. Épis pauciflores. Phalanges polyandres, à onglets très-courts. Arbrisseau dressé, rameux, haut de 2 à 4 pieds. Rameaux op- posés ou subverticillés, divergents, roides, brunâtres. Feuilles petites, coriaces, obtuses, glauques. Fleurs terminales où subter- minales , petites. Calice à 5 dents obtuses. Pétales ovales-arron- dis , d’un rouge vif ainsi que les étamines. MÉLALEUCA À FEUILLES DE Mizererruis.— Melaleuca hy- pericifolia Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. — Andr. Bot. Rep. tab. 258. — Wendl. Coll. 1, tab. 18. — Vent. Hort. Cels. 1, tab. 10. Ramules glabres, angnleux, presque ailés. Feuilles elliptiques- oblongues, pointues, trinervées : nervures filiformes , les margi- nales oblitérées vers le sommet. Épis gros, cylindracés, latéraux, non-couronnés. Androphores polyandres, très-allongés, linéaires : filets divergents, en corymbe. Style infléchi au sommet. Petit arbre. Rameaux effilés, pendants , rougeâtres, feuillés 1426 CLASSE DES MYRYINÉES. dans toute leur longueur, Feuilles rapprochées, semblables à celles du né ue léyidués de 1 pouce, larges de 4 lignes. Épis longs de 2 à 3 pouces. Fleurs longues de près de x pouce. Co- rolle verdâtre, Étamines d’un pourpre vif. j ‘ Cette espèce est l’une des plus communes dans les collections. Elle mérite en effet la préférence qu’on lui accorde sur la plupart de ses congénères, par son port élégant et l’abondance de ses fleurs, qui paraissent toutes les années, tandis que beaucoup d’au- tres Mélaleuca n’en produisent que rarement. Mécareuca À reuiLLes DE Myrre. — Melaleuca myrtifolia Vent. Malin. tab. 47. — Melaleuca squarrosa Labill, Nov. Holl. 2, tab. 169. Feuilles subimbriquées , pointues , glabres, 5-ou 7-nervées , rétrécies en pétiole court. Fleurs axillaires ou latérales, rappro- chées en épi verticillé. Androphores dodécandres, très-courts ; filets longs. Arbre atteignant, dans la Nouvyelle-Hollande, 4o à 60 AE de haut. Écorce fongueuse. Ramules subtétragones, velus. Feuilles longues de 3 à 5 SRE larges de 2 lignes. por longs de 1 à 2 pouces. Étamines d’un blanc jaunâtre. MÉLALEUCA À FEUILLES D'EmPéreum. — Melaleuca empe- trifolia Reichenb. Hort. Bot. tab. 102. Feuilles opposées-eroisées, oblongues-trigones, trinervées à la base. Capitules terminaux, globuleux. Phalanges pentandres : onglets baibus. — Fleurs de couleur écarlate. Secrion Il. LES EULERTORPERMÉES.— Euieniosiemneæ De Cand. Prodr. Etamimes libres. Genre EUCALYPTUS. — Eucalyptus Labill. Tube calicinal obovale ou cupuliforme , persistant; limbe operculaire, entier, caduc. Corolle nulle. Étamines en nombre indéterminé. Capsule adhérentes déhiscente au sommet, 4-loculaire ou par avortement 5 5-loculaire , poly- sperme. FAMILLE DES MYRATACÉES, 197 Arbres. Feuilles lisses, coriaces, très-entières, sessiles, ou pétiolées, souvent alternes. Fleurs axillaires, subsessiles , solitaires, ou plus souvent en cymes axillaires ou latérales, pédonculées , pauciflores. Environ soixante espèces d’£uralyptus ont été décrites ; maïs, suivant M. R. Brown, il en existe dans les herbiers d'Angleterre une centaine. Toutes habitent la Nouvelle- Hollande , et plusieurs sont du nombre des arbres les plus élevés de cette partie du monde. Eu énéral , les Eucalyptus se font remarquer par l’élé- Éd 2 leur ort et de leur feuillage ; on en cultive un nombre assez considérable dans les orangeries; mais il serait à désirer qu’ils fussent répandus dans le midi de la France, où ils viendraient presque tous en pleiné terre, parce qu'ils supportent ! facilement quelques degrés de froid. Leurs écorces contiennent beaucoup de résine et de tannin. La culture des Eucalyptus, en orangerie, n’exige que les soins ordinaires ; ; mais la plupart des espèces fleurissent très- rarement. Ils se plaisent dans le terreau de bruyère mêlé avec un tiers de terre franche. Leur muitiplication par mar- cottes, par drageons , ou par boutures est très-difficile ; la greffe par approche réussit mieux. Voici les espèces les plus intéressantes : a) Feuilles toujours alternes. EucazxeTus RÉSINEUX. — Eucalyptus resinifera Smith, Exot. Bot. tab. 84. — White, Voyag. pag. 331, tab. 25, — Andr. Bot. Rep. tab. 400. — Hayn. Arzn. Gew. 10, tab. 5. Feuilles linéaires-lancéolées ou oblongues-lancéolées, acérées , cunéiformes à la base, trinervées, sessiles, subfalciformes. Pédon- cules axillaires, courts, comprimés. Opercule conique - eylin- dracé, coriace , 2 fois 7 long que le tube, is élevé. Ramules rougeûtres, feuillés, touffus. Feuilles longues de 2 a 4 pouces, larges de 3 à 5 lignes : nervures laté- rales fines , submarginales. Cette espèee est remarquable par la grande quantité de gomme- 1938 CLASSE DES MYRTINÉES. résine qu'elle contieut. White dit qu’en incisant l’écorce, on re- tre souvent d’un seul individu plus de soixante gallons de cette substance, qui devient rouge en se desséchant, et qui se dissout en grande partie dans l'alcool , anquel elle communique la même couleur ; elle est astringente , et, selon l’auteur que nous venons de citer, on l’emploie avec succès contre les dyssenteries et les diarrhées. EucaLyPrus À FEUILLES D'AMANDIER. — Eucalyptus amyg- dalina Lalill. Nov. Holl. tab. 154. Feuilles courtement pétiolées, presque sans veines, lancéolées- linéaires, pointues. Pédoncules latéraux et terminaux, courts, subelaviformes, solitaires, 2-5-flores. Opercule cupuliforme, mu- tique, petit. Tube calicinal turbiné. Style plus court que les éta- mines. Arbre de grandeur moyenne. Ramules subeylindriques. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, larges de 3 à 4 lignes. Galice long de 2 lignes. Cette espèce, observée par M. de Labillardière à la terre de Diémen , est assez commune dans les collections. EucaLypTus À FEUILLES ÉPAISSES. — Eucalyptus incrassata Labill. Nov. Holl. tab. 150. Feuilles cunéiformes-oblongues, pointues, épaisses, veineuses, rétrécies en pétiole. Pédoncules ancipités, solitaires, 3-ou 5-flo- res , de la longueur du pétiole. Opercule conique, de la longueur du tube. Style un peu plus long que les étamines. Capsule ovale- turbinée. Arbrisseau baut d'environ 10 pieds. Feuilles longues de 3 pou- ces, sur 6 à 8 lignes de large. Pédoncules et pétioles longs de ‘/à pouce. Calice long de plus de ‘/, pouce. Cette espèce a été trouvée par M. de Labillardière à la terre de Leuvin. | Evcazyprus FLExXIBLE.— Eucalyptus viminalis Labill. Nov. Hoil. tab. 151. Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, pétiolées, subuninervées. FAMILLE DES MYRTACÉES. 199 Pédoncules axillaires et latéraux, solitaires, courts, 2-ou 3-flores. Opercule cupuliforme, mucroné, plus court que le tube. Style plus court que les étamines. Capsule globuleuse. Arbre de grandeur médiocre. Ramules anguleux au sommet. Feuilles longues de 5 à 8 pouces, sur ‘/: pouce de large. Pédon- cules et pétioles longs de 4 à 5 lignes. Cette espèce, découverte à la terre de Diémen par M. de La- billardière, est remarquable par ses longs rameaux flexibles. EucaLyPTUSs À FEUILLES OVALES.—ÆEucalyptus ovata Labill. Nov. Holl. tab. 153. Feuilles ovales ou ovales-elliptiques , subobtuses ou pointues, entières ou crénelées , pétiolées , veineuses. Pédoncules latéraux et terminaux, courts, subtriflores. Opercule cupuliforme, mu- croné , court ; tube calicinal turbiné. Style plus court que les éta- mines. Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds et plus. Feuilles lon- ques de 2 à 3 pouces, sur 15 lignes de large. Pétioles et pédon- cules longs de 3 à 6 lignes. Calice long de 4 lignes. Cette espèce a été trouvée par M. de Labillardière à la terre de Leuwin. Eucaryprus GIGANTESQUE. — Eucalyptus robusta Smith, Je. Nov. Holl. tab. 13. Feuilles ovales ou ovales-oblongues, acuminées, pétiolées, pen- ninervées : base inéquilatérale , arrondie. Pédoncules latéraux et terminaux, ancipités. Opercule calicinal étranglé au milieu, plus court et plus large que le tube. Cette espèce se distingue de la plupart des Eucalyptus par l'ampleur de ses feuilles, lesquelles ont quatre à six pouces de long, sur près de trois pouces de large. Elle forme un arbre ma- gnifique dont le bois est dur, pesant et de couleur rouge; on l'emploie de préférence à tout autre bois, dans la Nouvelle-Galles du Sud, pour la mâture et dans les constructions navales. Les Anglais lui ont donné le nom d’Acajou de la Nouvelle-Hol- lande. BOTANIQUE. PHAN, T. 1. ÿ 150 CLASSE DES MYRTINÉES. EucaLyprus A FEUILLES SCABRES. — Æ'ucalyptüs scabra Dum. Cours. Bot. Cult. Feuilles ovales-lancéolées, acuminées, pétiolces, penniner- vées, très-curiaces, inéquilatérales ; pétioles, nervures et ra- mules couverts de poils courts fasciculés. Pédoncules multiflo- res, axillaires et terminaux , comprimés, à peu près de la lon- gueur du pétiole. Opercule calicinal subconique, plus court que le tube. Ramules longs, flexibles, brunâtres, scabres. Feuilles rap- prochées , coriaces , d’un vert sombre , longues dé 3 pouces, sur 12 à 15 lignes de large. Ombelles denses , 15-20-flores. Cette espèce diffère de la plupart de ses congénères, par ses feuilles ondulées , très-coriaces, et par sa pubescence scabre. On la cultive dans les collections. Eucaryprus porvré. — Æucalyptus piperita Smith. — Reichenb. Gart, Mag. tab. 42. — White, Voyag. pag. 226, Ic. Feuilles pétiolées, coriaces, lanccolées ou ovales-lancéolées , acuminées , Subfalciformes, penninervées, à base inéquilatérale. Pédoncules axillaires et latéraux , comprimés , plus courts que les pétioles. Ombelles pauciflores. Opercule calicinal hémisphérique, mucronulé , plus court que le tube. Arbre haut d’une centame de pieds : tronc de huit pieds et. plus de circonférence. Rameaux anguleux. Feuilles longues de 4. à 6 pouces, sur 1 pouce de large, luisantes aux 2 faces; pé- tiole long d’environ 8 lignes. Fleurs petites, nombreuses. Cette espèce est cultivée dans les orangeries. L'huile volatile qu’elle contient est analogue à l’essence de Menthe poivrée, mais d’une saveur moins piquante. EucazyPrus À FEUILLES OBLIQUES. — Eucalyptus obliqua L’hérit. Sert. Angl. tab. 20. — Salisb. Parad. Lond. tab. 15. Feuilles pétiolées, penninervées , lancéolées ou oblongues- lancéolées, pointues, inéquilatérales, très-coriaces. Pédoncules latéraux et axillaires, subcylindriques, de la longueur du pé- tiole. Ombeiles multiflores. Opercule calicinal hémisphérique, mucronulé, plus court que le tube. FAMILLE DES MYRTACÉES. 151 Arbre haut d’une centaine de pieds :trone atteignant souvent plus de 24 pieds de circonférence. Feuilles discolores, luisantes en dessus, longues de 6 à 7 pouces. Ombelles 9-15-flüres. Gette espèce est très-commune dans la Nouvelle-Galles du Sud, ainsi que dans lés collections en Europe. C’est elle qui à servi à L’Héritier de type pour la formation du genre. Au rapport de M; de Labillardière., son écorce, de même que celle dé l’Euca: lyptus résineux , devient peu à peu fongueuse par la superposi- tion des lames de l’épiderme ; et acquiert ainsi plusieurs pouces d'épaisseur. Elle se laisse facilement détacher du tronc en grands lambeaux, et les naturels de la Nouvelle-Hollande emploient cette espèce de Liège à la construction de leurs huttes et de leurs radeaux. Evucaryprus A FRUIT DISCIFORME. — Æucalyptus Globulus Labill. Voyage, vol, 1 , tab. 13. Feuilles pétiolces, ovales ou ovales-lancéolées ; acuminées ; subfalciformes , penninervées. Fleurs axillaires, solitaires , sub- sessiles. Opercule calicinal d’abord conique, de la longueur dù tube, plus tard déprimé, mucronulé ; tube subtétragone. Fruit hémisphérique , aplati. Arbre s’élevant jusqu'à 150 pieds. Tronc haut de 60 pieds, sur 7 à 8 pieds de cireonférence. Feuilles longues de 7 à 8 pou- ces, sur 1 pouce de large; pétiole long de 1 pouce. Fruit sub- globuleux , d’un pouce de diamétre. Cet arbre, découvert par M. de Labillardière à la terré de Diémen, est, de toutes les espèces connues , celle qui atteint les plus grandes dimensions , et dont par conséquent l’introduétion dans le midi de France serait le plus à désirer. Son fruit réssém- ble à un bouton d’habit. L’écorce, les feuilles et les fruits sont très-aromatiques. … EucaryPrus mÉTÉROpuYLLE, — Eucalyptus diversifolia Bonpl. Nav. tab. 13. Ramules tuberculeux. Feuilles lancéolées , acérées , glauques, subfalciformes , courtement pétiolées (celles des jeunes individus opposées), sessiles, elliptiques où élliptiques-obovales, très- 452 CLASSE DES MYRTINÉES. obtuses. Pédoncules multiflores, solitaires, axillaires, de la longueur des pétioles. Opercule calicinal conique, obtus, de la longueur du tube. Arbre haut de 20 pieds. Tronc droit, cylindriqne, de 4 à 5 pouces de diamétre. Écorce grisâtre, presque lisse. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, sur 5 à 8 lignes de large; pétiole rougeâtre, tuberculeux, long de 7; pouce. Fleurs blanches , denses. Cette espèce est cultivée dans les orangeries. A EucaryPrTus À FEUILLES DE PEuPLIER. — Eucalyptus popu- lifolia Desfont. Cat. Hort. Par. Feuilles pétiolées , glauques , inéquilatérales, suborbiculaires , acuminées , subsinuolées. Arbre. Ramules grèles, flexueux, d’un brun roux. Feuilles distantes, veineuses, larges de 2 à 3 pouces ; pétiole long de 1: pouce. Fleurs et fruits inconnus. Cette espèce, remarquable par son feuillage glauque et tout-à- fait semblable à celui du Tremble, se cultive dans les orangeries. EucazyPrus ÉLÉGANT. — ÆEucalyptus pulchella Desfont. Cat. Hort. Par. | Ramules filiformes. Feuilles un peu glauques , subsessiles , linéaires, rétrécies aux 2 bouts, acérées. Ombelles axillaires, pauciflores. Opercule calicinal convexe, mamelonné,. Ramules nombreux, paniculés, lisses, rougeätres. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur 2 lignes de large. Fleurs peutes. Cette espèce diffère de toutes ses congénères par ses feuilles très-étroites. On la cultive dans les collections. b) Feuilles opposées. Eucaryprus GLauQuE. — Eucalyptus glauca De Cand. Prodr. — Eucalyptus pulverulenta Link, Enum. Hort. Ber. Ramules tuberculeux , tétragones, presque ailés ; feuilles ses- siles ou courtement pétiolées, alternes ou opposées, ovales, ou ovales-lancéolées , ou elliptiques-lancéolées, acérées , à base cor- FAMILLE DES MYRTACLES. 155 diforme ou arrondie : les jeunes glauques et pulvérulentes aux 2 faces ; les adultes vertes en dessus, pâles en dessous. Grand arbre. Feuilles longues de 2 à 8 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Fleurs et fruits inconnus. Cette espèce, qui n’est pas rare dans les collections, se fait remarquer par la beauté de son feuillage. Eucarxrrus PULVÉRULENT. — ÆEucalyptus pulverulenta Sims, in Bot. Mag. tab. 208 (non Link). — Eucalyptus cor- data Link, Enum. Hort. Berol. Ramules cylindriques. Feuilles sessiles , glauques , entières, ovales-arrondies, subcordiformes, presque équilatérales, glau- ‘ ques et pulvérulentes aux 2 faces, très-obtuses où apiculées. Pédoncules axillaires, courts, triflores. Opercule calicinal he- misphérique. — Feuilles d’un glauque bleuâtre, recouvrantes, coriaces , larges de 18 à 24 lignes. De même que la précédente, cette espèce est d’un très-bel effet par son feuillage glauque. EucazyPTus À FEUILLES CORDIFORMES. — Æucalyptus cor- data Labill. Nov. Holl. tab. 152. Feuilles opposées-croisées, sessiles, cordiformes, pointues, légèrement crénelées, ampléxicaules, glauques , veineuses. Pc- doncules semi-cylindriques, solitaires, subtriflores , de la lon- gueur du calice. Opercule calicinal cupuliforme , mucroné, court ; tube turbine. Style plus court que les étamines. Grand arbre. Ramules cylindriques. Feuilles longues d’envi- ron 2 pouces , sur 15 à 18 lignes de large. M. de Labillardière a trouvé cette espèce à la terre de Diémen. Eucaryrrus piscoLore. — Eucalyptus discolor Desfont. Cat. Hort. Par. — Eucalyptus purpurascens Link, Enum. Hort. Berol. Ramules lisses , subtétragones. Feuilles sessiles ou courte- ment pétiolées, subéquilatérales, vertes en dessus, glauques ou rougeitres en dessous , lancéolées ou ovales-lancéolées , ou oblon- gues-lancéolées , acuminces. 154 - CLASSE DES MYRTINÉES. Arbre. Feuilles coriaces , longues de 2 à 4 pouces, larges de 10 à 15 lignes. Fleurs et fruits Imconnus. On cultive cette espece dans les orangeries. Eucazyprus PERFOLIÉ. — Eucalyptus perfoliata Desfont. Cat. Hort. Par. Ramules cylindriques , glanduleux. Feuilles glauques, ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, connées, mucronées, légère- ment crénelées. Ramules grêles, rougeitres. Feuilles recouvrantes, coriaces , longues de 12 à 18 lignes , larges de 10 à 15 lignes, couvertes d’une poussière d’un glauque verdâtre. Cette espèce très-distincte est cultivée dans les collections. EucaryPrus GLANDULEUX. — Eucalyptus glandulosa Des- font. Cat. Hort. Par. ed. 3. — Eucalyptus tuberculata De Cand. Prodr. Ramules filiformes, tuberculeux. Feuilles subconnées , oblon- gues-lancéolées, pointues , scabres , submembranacces. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 6 à ro lignes. Fleurs et fruits inconnus. Cette espèce se cultive dans les orangeries. Genre ANGOPHORA. — Angophora Cavan. Calice turbiné , 5-denté. Pétales 5. Étamines en nombre indéterminé ; anthères ovales. Style filiforme. Capsule co- riace , adhérente, triloculaire , trivalve, oligosperme. Arbres. Feuilles grandes , opposées (les supérieures quel- quefois alternes). Pédoncules axillaires et terminaux. Fleurs en corymbe. Les Ængophora ressemblent beaucoup aux Eucalyptus par le port et le feuillage. On en connait trois espèces , in- digènes dans la Nouvelle-Hollande ; en voici la plus remar- quable : ANGOPHORA A FEUILLES CORDIFORMES. — Ængophora cordi- folia Cavan. lc. tab. 336, — Metrosideros hispida Smith. — 1 FAMILLE DES MYRTACÉES. 435 Bot. Mag. tab. 1960. — Hetrosideros hirsuta Andr. Bot. Rep. tab. 282. — Metrosideros anomala Vent. Malm. tab. 2. Ramules et pédoncules pubescents, hispides. Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, opposées (les supérieures subalternes), penninervées, coriaces, glabres , ovales-oblongues , obtuses , cor- diformes à la base, subampléxicaules. Petit arbre très-rameux. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, larges de 12 à 15 lignes. Fleurs d'un blanc jaunätre, larges de près de 1 pouce. Cette plante croît au Port-Jackson. Elle est recherchée à cause de l'élégance de ses feuilles et de ses fleurs. Genre CALLISTEMON. — Callistemon R. Brown. Tube calicinal hénnsphérique ; limbe à 5 lobes obtus. Pé- tales 5. Étamines en nombre indéterminé, beaucoup plus longues que les pétales; anthères incombantes. Style fili- forme. Stigmate capitellé.. Péricarpe adhérent, ligneux, adné au rameau , triloculaire , indéhiscent , polysperme. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes , sessiles , coria- ces , allongées. Fleurs verdätres ou pourpres, sessiles, agrégées en épis raméaires couronnés. Les Callistémons, tous indigènes dans la Nouvelle-Hol- lande, sont un démembrement des Métrosideros, lesquels w’en diffèrent guère que par des fleurs pédonculées. On connaît une douzaine d’espèces de Callistémons, dont la plupart se cultivent comme plantes d'ornement de serre tempérée. Ce sont des arbrisseaux d’un port élégant, assez robustes , et qu’on propage de marcottes , de boutures, de drageons , ou de graines. Ces dernières doivent être semées au printemps , sur couche. Le sol le plus convenable à la culture des Callistémons, est un mélange de terreau de bruyère et de terre franche. Voici les espèces qu’on rencontre dans les collections : a) Filets des étamines de couleur verdatre. GaLLISTEMON À FEUILLES DE Pin. — Callistemon pinifolium R. Br. — Metrosideros pinifolia Wendl. Collect. tab. 16. 156 CLASSE DES MYRTINÉES. Feuilles hinéaires-filiformes, mucronées , canaliculées, scabres. Calices glabres. Pétales ovales, 3 fois plus courts que les filets. — Fleurs vertes , longues de 1 pouce. Cette espèce est remarquable par ses feuilles roides et pi- quantes , semblables à celles d’un Pin. CALLISTÉMON À FLEURS VERTES. — Callistemon viridiflorum De Cand. Prodr. — Metrosideros viridiflora Sims, in Bot. Mag. tab. 2602. Feuilles lincaires-lancéolées , piquantes , scabres, velues étant jeunes, de même que les ramules. Filets défléchis, 4 fois plus longs que la corolle. Les feuilles de ce Callistémon ressemblent à celles du Ruscus aculeatus. CALLISTEMON A FEUILLES DE SAULE. — Callistemon sali- gnum De Gand. Prodr. — Metrosideros saligna Smith. — Bot. Mag. tab. 1821. — Vent. Hort. Gels. tab. 50. — Bonpl. Nav. tab. 4. Feuilles lancéolées, acérées : les jeunes pubescentes ; les adultes glabres. Calices glabres. Pétales arrondis, 2 à 3 fois plus courts que les filets. Petit arbre. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 4 à 6 lignes. Épis courts, lâches. Fleurs longues de 172 pouce. CALLISTÉMON À FLEURS PALES. — Callistemon pallidum De Cand. Prodr. — Metrosideros pallida Bonpl. Nav. tab. 41. Feuilles obovales-oblongues , mucronées, glauques : les adultes glabres ; nervures latérales presque inapparentes. Calice glabre. Cette espèce, fort voisine de Ja précédente, se cultive souvent dans les collections. b) Filets des étamines de couleur pourpre. CALLISTÉMON A FEUILLES ROIDES. — Callistemon rigidum R. Br. in Bot. Reg. tab. 393. — Metrosideros linearis Willd. Enum. (non Spec.) Feuilles linéaires ou lanceolées-lineaires , subfalciformes, ace- FAMILLE DES MYATACÉES. 457 rées, piquantes : les naissantes velues ; les adultes glabres. Ca- lices pubescents. Petit arbre. Feuilles longues d’environ 4 pouces, sur 2 lignes de large. Épis denses, longs de 2 à 3 pouces. Étamines longues de près de 1 pouce. CALLISTÉMON À FEUILLES LINÉAIRES. — Callistcmon lineare De Cand. Prodr. — Metrosideros linearis Smith. — Melaleuca linearis Wendl. Sert. Hannov. tab. 11. Feuilles linéaires , très-étroites , mucronées , piquantes, subré- volutées, arquées, poilues; nervures latérales marginales. Ca- lices pubescents. Filets plus longs que le style. Feuilles longues d'environ 3 pouces, sur une ligne de large. Épis denses, longs de 2 à 3 pouces. Filets longs de près de 1 pouce, d’un pourpre foncé. CALLISTÉMON TUBERCULEUX. — Callistemon rugulosum De Cand. Prodr. — Metrosideros rugulosa Willd. Enum. — Me- trosideros scabra Colla, Hort. Ripul. — Metrosideros glandu- losa Desfont. Cat. Hort. Par. Feuilles linéaires ou linéaires-spathulées , tuberculeuses, sca- bres , poilues , très-courtes. CazuisTEmON commun.— Callistemon lophanthum De Cand. Prodr. — Metrosideros lophantha Vent. Hort. Cels. tab. 69. Feuilles lancéolées , ou lancéolées-oblongues , mucronées , lis- ses , velues étant jeunes. Calices pubescents, beaucoup plus courts que les étamines. à Petit arbre. Feuilles longues de 1 à 1 */; pouce, sur 3 à 4 lignes de large. Épis très-serrés, longs de 3 à 5 pouces; filets d’un écarlate brillant. CALLISTÉMON ÉLÉGANT. — Callistemon speciosum De Cand. Prodr. — Metrosideros speciosa Sims, in Bot. Mag. tab. 1761. — Metrosideros glauca Bonpl. Nav. 1, tab. 34. Feuilles éparses , lancéolées , veineuses , mucronées : les jeunes pubescentes ; les adultes glabres. Épis couronnés, denses , ovales- oblongs. Dents calicinales obtuses, velues. 138 CLASSE DES MYRTINÉES. Arbrisseau. Branches longues, flexibles. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 4 à 5 lignes. Épis longs de 3 à 4 pouces, larges de 2 pouces. Filets tres-longs, d’un pourpre écarlate très- brillant, Style et étamines subisométres. Genre MÉTROSIDÉROS. — Metrosideros R. Brown. Tube calicinal adhérent, non-anguleux; limbe 6-fide. Étamines 20 à 50, REULE Style filiforme. Stigmate ca- pitellé. Capsule 2- ou 5- oculaire, polysperme. Graines non-ciliées. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes. Fleurs pédicellées. Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme qu’une douzaine d’espèces , dispersées dans toute l’Australasie et la Polynésie. On en a aussi trouvé une au cap de Bonne-Espé- rance et une autre à l'ile d'Owaïhi. Voici les espèces les plus notables : MérrOsIDEROS POLYMORPHE. — Metrosideros polymorpha Gaudich. in Freycinet, Voyage, tab. 85. Feuilles opposées, oblongues, ou elliptiques, ou ovales, ou cordiformes , ou suborbiculaires : les jeunes cotonneuses en des- sous ; les adultes glabres. Pédoncules terminaux et latéraux, co- rymbiferes, cotonneux ainsi que les calices. Pétales suborbicu- laires. Styles plus longs que les étamines. Gette espèce, découverte par M. Gaudichaud à lile d’Owaïhi, est remarquable par la grande variété de formes qu’offrent ses feuilles. MÉTROSIDÉROS À CAPITULES. — Metrosideros capitata Smith. —Callistemon capitatum Reichenb. Gart. Mag. 1, tab. 84.— Stenospermum capitatum Sweet, Hort. Brit. ed. 2. Feuilles éparses, courtes, obovales, mucronées, scabres aux bords, glabres. Capitules terminaux , denses , 6-10-flores. Pé- tales obovales , presque aussi longs que les étamines. Arbrisseau haut de 3 pieds et plus. Ramules grêles , effilés, FAMILLE DES MYRTACÉES. 159 d'un brun cendré : les jeunes velus. Feuilles recouvrantes, glau- ques , subtrinervées. Galice velu, Corolle rose. Filets d’un pour- pre violet. Cette espèce , qu’on cultive comme plante d'agrément, est in- digène dans la Nouvelle-Hollande. … MérrosipérOs A FEUILLES DE Conis. — Metrosideros cori- folia Vent. Malm. tab. 46. — Leptospermum ambiguum Smith, Exot. Bot. tab. 59. Feuilles éparses, recouvrantes , presque imbriquées , linéaires , ou linéaires-spathulées, mucronées, légèrement pubescentes ou poilues de même que les ramules. Fleurs axillaires , éparses, ou en grappes feuillées , subsessiles, Calice glabre, campanulé. Pé- tales arrondis, 1 à 2 fois plus courts que les étamines. Petit arbre à rameaux pendants. Ramules courts, très-nom- breux , étalés où pendants, pubescents. Feuilles longues de 3 à 5 lignes , larges de 172 ligne. Fleurs très-abondantes , de la gran- deur de celles du Prunellier. Pétales blancs. Étamines jaunûtres. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est fort re- cherchée comme plante d'ornement. MérsosmERos cILIÉ. — Metrosideros ciliata Smith , in Act. Soc. Linn. Lond. — Labill. Sert. Austr. Caled, tab. 59. — Melaleuca ciliata Forst. Prodr. Feuilles éparses ou opposées , elliptiques, obtuses, coriaces : les jeunes cilices à la base de même que les ramules. Corymbes denses. Sépales pointus , persistants. Cette espèce croit dans la Nouvelle-Calédonie, et mériterait d’être cultivée à cause de l'élégance de ses fleurs. MÉTROSIDÉROS À FEUILLES ÉTROITES. — Metrosideros angus- tifolia Smith , in Act. Soc. Linn. Lond. Feuilles opposées, lincaires-lancéolées, glabres. Ombelles axillaires. Bractées lanccolées , glabres. Étamines tres-longues. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. MÉTROSIDÉROS À OMBELLES. — Metrosideros umbellata Cavan. Ic. tab. 335. 140 CLASSE DES MYRTINÉES. Feuilles opposées, linéaires-lancéolées, glabres. Pédoncules axillaires-subterminaux, courts, pubescents. Ombelles pauci- flores. Pétales oblongs. Sépales pointus. Étamines très-longues , de couleur pourpre. Cette espèce croît à la Nouvelle-Hollande. MérrosipÉros vELU. — Metrosideros villosa Smith, in Act. Soc. Linn. Lond.— Melaleuca willosa Linn. fil. Suppl. — Me- laleuca æstuosa Forst. Prodr. Feuilles opposées, ovales , veineuses , pubescentes en dessous. Thyrses axillaires ou terminaux , opposés , velus. Fleurs sessiles, rapprochées. Cette espèce croît à l’île d’Otaïti. MéÉrrOsIDÉROS VRAI. — Metrosideros vera Linn.— Rumph. Amb.3,p. 16, tab. 7. — Lindl. Collect. Bot. tab. 18. Feuilles opposées-croisées , lancéolées-oblongues, ou ovales- lancéolées, acuminées , courtement pétiolées : les naissantes pubes- centes ferrugineuses; les adultes très-glabres. Cymes opposées, axillaires , multiflores, courtement pédonculées. Calice campa- nule, sinuolé-5-denté. Pétales ovales-rhomboïdaux , obtus, cour- tement onguiculés, étalés. Étamines unisériées, 2 fois plus lon- gues que les pétales. Capsule biloculaire. Arbre très-élevé. Ramules lisses , verdâtres. Feuilles longues de 3 à 5 pouces , larges de 15 à 30 lignes. Fleurs verdâtres, de la grandeur de celles du Gerisier. Cette espèce croît dans les montagnes de Java , d’Amboine et dans plusieurs autres îles de l’Archipel indien. Les Malais lui donnent le nom de Vani. Selon Rumphius, elle forme un arbre de première grandeur, dont le bois est si dur, qu’il est impos- sible de le travailler, si ce n’est à l’état frais ; les Chinois en font des ancres qu’ils prefèrent à celles de fer ; il n’est point sujet à être attaqué par les vers; mais quoique plus dur que l’Ébène, il n’est pas susceptible d’un aussi beau poli. L’écorce, qui se dé- tache spontanément du tronc, est employée par les Malais contre les diarrhées et les leucorrhées. FAMILLE DES MYRTACÉES. 441 Genre LEPTOSPERME.— Leptospermum F orst. Tube calicinal subturbiné ; limbe à 5 dents pétaloïdes, tri- angulaires. Pétales 5, obovales. Étamines 20 à 50, libres, plus courtes que les pétales. Style filiforme. Stigmate capi- tellé. Capsule à 3-5 loges polyspermes. Graines très-petites, aptères. Arbrisseaux très-rameux. Feuilles petites, alternes, sessi- les, très-entières, recouvrantes. Fleurs blanches, pédicellées, ordinairement éparses. Les Leptospermes sontrecherchés pour les collections d’o- rangerie à cause de leur port élégant ; leurs fleurs , quoique petites, font un bel effet par leur grand nombre. Ces arbus- tes sont très-robustes et résistent en plein air aux hivers du midi de la France ; mais le manque d’air et de lumière leur est très-nuisible. De même que les autres Myrtacées de la Nouvelle-Hollande, ils se plaisent dans un sol composé de terreau de bruyère et de terre franche. A défaut de graines, on les multiplie de marcottes , de drageons, et de boutures. Les semis se font au printemps, sur couche tempérée, en terrines remplies de terre de bruyère. On connaît environ trente espèces de Leptospermes, tou- tes indigènes dans la Nouvelle-Hollande. Voici celles qui offrent le plus d’intérêt pour les amateurs d’horticulture : a) Fleurs pédicellées, solitaires, éparses. Capsule le plus souvent 4-ou 5-loculaire. (EuLerrosprermum De Cand. Prodr. ) LEPTOSPERME A FEUILLES ÉCHANCRÉES. — Leptospermum emarginatum Wendl. fil. Feuilles linéaires-spathulées, échancrées au sommet, 5-ner- vées , glabres. Fleurs solitaires ou géminées, latérales , éparses. Feuilles dressées, longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 4 lignes, d’un vert gai. Fleurs de la grandeur de celles du Pru- nellier. Cette espèce, qui ressemble beaucoup au Fabricia lævigata, 142 CLASSE DES MYRTINÉES. se reconnaît facilement à ses feuilles lisses et beaucoup plus gran- des que celles de la plupart de ses congénères. LEPTOSPERME A FEUILLES SOYEUSES. — Leptospermum se- riceum Labill. Nov. Holl, tab. 147. Feuilles obovales, mucronées , 3-ou 5-nervées , soyeuses aux 2 faces ainsi que les calices. Sépales persistants. Cette espèce croit à la terre de Diémen. Elle est rare dans les collections, quoiqu’elle mérite la préférence sur la plupart des Leptospermes , à cause de son feuillage argenté, LeprospenmE ruBÉRGULEUx. — Leptôospérmuin lubercula- tum Poir. Suppl. Feuilles ovales-lancéolées, du üblongués-lanccoléés ; poné: tuées en dessous , 3-nervées : les âdultes gläbres ; les näissanites et les jeunes ramules soyeux. Calices Soÿeux, glabres lors dé la maturité du fruit. Gette espèce croit aù port Jackson. LEPTOSPERME À GRANDES FEUILLES. — Leptospermum gran- difolium Smith. — Bot. Mag. tab. 1810. — Lodd. Bot. Cab: tab. 501. , Feuilles lancéolées-oblongues, mucronées , 5-nervées,, subpé- tiolées : les ; jeunes velues de même que les ramules et là calices. Cette espèce, qui est commune dans les collections , croît à la terre de Diémen et au port Jackson. LEPTOSPERME LAINEUX. — Leptospermum lanigerum Ait. Hort. Kew. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1192. Feuilles oblongues ou obovales-oblongues , mucronées, 5-ner- vées, subpétiolées , pubescentes. Ramules velus: Caliee hérissé de poils étalés. Petit arbre couvert à presque toutes ses parties herbacées de poils étalés. Rameaux effilés , rougeâtres. Ramules courts: Feuil- les étalées, petites , larges d’environ 1 ligne. Cette espèce est commune dans les collections. LEPTOSPERME TRINERVÉ. — Leptospermum trinerve Waite , Voy. p. 220, Îc. FAMILLE DES MYRTACÉES, 145 s.Feuilles. ovales-lancéolées, 3-nervées. Calices soyeux : dents foliacées , persistantes. LÉprOSPERME À BALAIS. — Leptospermum scoparium Smith. — Andr. Bot. Rep. tab. 622. — Forst. It. 1, tab. 23. Feuilles ovales, ou lancéolées, ou elliptiques, mucronées, subtrinervées , rapprochées : celles des jeunes pousses soyeuses où pubescentes. Fleurs latérales, solitaires, éparses. Calices gla- bres. Arbrisseau fort touffu , haut de 8 à 9 pieds. Feuilles longues de 1 à 4 lignes, larges de ‘/: à 1 ligne: les naissantes velues ; les adultes RSS Fleurs larges d’environ 4 lignes. Cette espèce croît au port Jackson et dans d’autres contrées de la Nouvelle-Hollande. C’est l’une des plus communes dans les collections; mais il est fort probable qu’on confond plusieurs espèces sous le même nom. L'infusion des feuilles du Zeptosperme à balais, ainsi que celle de plusieurs autres Leptospermes , est prise en guise de Thé par les colons de la Nouvelle-Galles du Sud. Le capitaine Cook en fit faire une bière antiscorbutique pour son équipage pendant ses navigations dans les mers australes. Leprosperme Tué. — Leptospermum flavescens Smith. — Leptospermum Thea Wild. — Bot. Mag. tab. 2695. — Melaleuca Thea W end1. Sert. Hannov. 1, tab. 14. Feuilles linéaires, ou hinéaires-oblongues , ou linéaires-lancéo . lées, mucronulées, ordinairement trinervées : les jeunes pubes- centes ; les adultes glabres. Arbrisseau très-rameux et touffu. Ramules grêles, rougeitres , fewllés. Feuilles non-recouvrantes, longues de 6 à 9 lignes, larges de */> à 1 ligne: Fleurs nombreuses, blanches, larges de :/, pouce. Cette espèce n’est pas rare dans les orangeries. Ses fleurs jau- nissent par la dessiccation, d’où vient le nom spécifique. Ses feuilles sont employées en guise de Thé dans les établissements anglais de la Nouvelle-Galles du Sud. 444 CLASSE DES MYRTINÉES. LEPTOSPERME POROPAYLLE. — Leptospermum porophyllum Cavan. Ic. 4, tab. 330, fig. 2. Feuilles obovales-lancéolées, pointues, uninervées, ponc- tuées , glabres. Calices soyeux , à dents pointues. LEPTOSPERME À PETITES FEUILLES. — Leptospermum parvi- folium Suith, in Act. Soc. Linn. Lond. Feuilles oblongues-lancéolées, ponctuées, glabres , innervées. Calices velus, à dents membraneuses, colorées. Ramules nais- sants velus, puis glabres. LEprOsPERME A FEUILLES DE MyrtTE. — Leptospermum myrtifolium Sieber , ex De Gand. Prodr. Feuilles obovales-oblongues , trinervées, ponctuées : les jeunes pubescentes. Calices soyeux-velus, à lobes membranacés, colo- - rés, pubescents. LEPTOSPERME A FEUILLES RÉTRÉCIES. — Leplospermum attenuatum Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. Feuilles lancéolées-linéaires , pointues, trinervées. Calices soyeux-velus, à dents membranacées, colorées, presque gla- bres. LEPTOSPERME MULTIFLORE. — Leptospermum multiflorum Cavan. Ic. 4, tab. 351, fig. 1. Feuilles rétrécies à la base, linéaires, acuminées, uniner- vées, non-ponctuées. Calices glabres, à limbe caduc après l’an- thèse. LEPTOSPERME A FEUILLES DE GÉNEVRIER. — Leptospermum juniperinum Smith. — Vent. Malm. tab. 89. Feuilles linéaires ou lancéolées-linéaires, mucronées , piquan- tes, uninervées : les naissantes soyeuses ; lé adultes glabres. Ca- lices glabres. Fleurs latérales, éparses , solitaires. Petit arbre haut de 12 à 15 pieds. Feuilles non-recouvrantes, longues d'environ 4 lignes, sur 1 ligne de large. Fleurs blan- châtres, larges de */, pouce, roses avant l’anthèse. Cet arbrisseau, remarquable par son feuillage semblable à : LA FAMILLE. DES MYRTACÉES. 445 celui du Géneyrier commun , se rencontre souvent dans les oran- gerles. LEPTOSPERME TRILOCULAIRE. — Leptospermum triloculare Vent. Malm. tab. 84. — Lodd. Bot. Cab. tab. 701. Feuilles ciliées, linéaires, piquantes , uninervées, scuvent arquées. Calicés soyeux. Étamines 15. Capsule souvent trilocu- laire. Espèce très-semblable à la précdente et souvent confondue avec elle dans les collections. LEPTOSPERME À FRUIT BACCIFORME. — Leptospermum bac- catum Smith. — Cavan. Ic. 4, tab. 33: , fig. 2. Ramules hérissés. Feuilles linéaires-lanccolées, piquantes, 3-nervées à la base. Calices glabres , à dents pubescentes. Cap- sule un peu charnue. Arbrisseau très-touffu , se couvrant au printemps d’une grande quantité de fleurs , roses avant l’anthèse , larges de ‘/; pouce. LEPTOSPERME ARANÉEUX. — Leplospermum arachnoideum Smith. — Melaleuca arachnoidea Gaærtn. Fruct 1, tab. 35, lig. 3. Feuilles subulées, piquantes. Ramules hérissés. Calices velus. b) Fleurs sessiles, aglomerees en capitules globuleux. Cap: _sule triloculaire. (Aconis De Gand. Prodr. ) LEPTOSPERME A FEUILLES MARGINÉES. — Leptospermum marginatum Labill. Nov. Holl. tab. 148. Feuilles obovales-oblongues, ciliées, 3-nervées , munies d'un rchord blanchâtre; nervures latérales distantes du bord, obli- térées vers le sommet. Cette espèce a été trouvée par M. Labillardière au détroit d'Entrecasteaux. LEPTOSPERME FLEXUEUX. — Leplospermum flexuosum Spreng. Syst. — Colla, Hort. Ripul. app. 11, tab. 18. — Ae- trosideros flexuosa Willd. Feuilles linéaires-lancéolées , rétrécies aux 2 bouts, glabres, BOTANIQUE, PHAN. T. IV. 10 146 CLASSE DES MYRTINÉES. trinervées : nervures latérales rapprochées des bords, non-obli- térées. Rameaux pendants, flexueux, glabres. Cette espèce, qui ressemble à un Metrosideros ; ou à cer- tains Eucalyptus, croît sur la côte orientale de la Nouvelle- Hollande. On la cultive dans les collections. Genre FABRICIA. — Fabricia Gærtn. Calice semi-adhérent, 5-fide, campanulé. Pétales 5, sessi- les. Étamines en nombre indéterminé. Stigmate capitellé. Capsule semi-adhérente, pluriloculaire , déhiscente au som- met. Graines ailées. Arbrisseaux. Feuilles alternes ; glauques, ponctuées. Fleurs solitaires, axillaires, subsessiles. Ce genre, qui appartient à la Nouvelle-Hollande, ren- ferme quatre espèces, dont les deux suivantes sont cultivées dans presque toutes les collections d’orangerie, comme plan- tes d'agrément. FauriCIA À FEUILLES DE MYRTE. — Fabricia myrtifolia Gærtn. Fruct. tab. 35. — Fabricia lævigata Smith. — Bot. Mag. tab. 1304. | Feuilles oblongues , ou oblongnes-obovales , obtuses, mucronu- lées, 3-ou 5-nervées , subsessiles : les adultes glabres; les nais- santes soyeuses. Dents calicinales suborbiculaires. Capsule à loges 2-ou 3-spermes. … Arbrisseau à rameaux nombreux, grèles, rougeâtres. Feuilles longues de 10 à 15 lignes, larges de 3 à 6 lignes. Fleurs nom- breuses, blanches. FabriCIA À FEUILLES LISSES. — Fabricia lævigata Gærtn. Cette espèce diffère de Ia précédente par ses feuilles entière- ment glabres dès leur naissance; par ses dents calicinales trian- gulaires, et par ses capsules à loges 5-8-spermes. Genre BÉCKÉA. — Bæckea Linn. Calice campanulé ou turbiné, 5-denté, Pétales 5. Etami- FAMILLE DES MYRTACÉES. 447 nes 5 ou 10, plus courtes que la corolle. Style filiforme. Stigmate capitellé. Capsule 2-5-loculaire, polysperme. Arbrisseaux. Feuilles opposées, glabres, petites. Fleurs blanches , en ombelle , ou solitaires. Les Béckéa sont des arbustes fort élégants, ayant le port de certdines Bruyères. Leur culture et multiplication ne dif- fèrent point de celles des autres Myrtacées australasiennes. Parmi les dix espèces connues, les suivantes sont les plus remarquables : . BÉCRÉA Grèce. — Bæckea virgata Andr. Bot. Rep. tab. 598. + Bot. Mag. tab. 2127. — Lodd. Bot. Cab. tab. 341. — Herb. de l’Amat. vol. 4. — Melaleuca virgata Lion. fil. Ramules effilés. Feuilles finéaires-lanccolées, pointues aux 2 bouts, subsessiles. Pédoncules axillaires, ombelliferes. Dents calicinales petites , glanduleuses. Pétales obovales. Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds. Tige grêle. Ramules très- nombreux, grisätres. Feuilles rapprochées, nombreuses, d’un vert gai, longues d'environ 6 lignes, sur 1 ligne de large. Pe- doncules nombreux, filiformes , de la longueur des feuilles , 3- 10-flores. x Cet arbrisseau , originaire de la Nouvelle-Calédonmie, est fort recherché comme plante d'ornement, et commun dans toutes les collections. BÉCRÉA FRUrESCENT. — Zæckea frutescens Lion. — Os- beck, It. p. 255, tab. 1. — Géærtn. Fruct. tab. 3r. Feuilles linéaires, mutiques. Pédicelles axillaires, 1-flores. Dents calicinales membranacées, colorées. Cette espèce croît en Chine. Béckéa À FEUILLES px Pin. — Bæckea pinifolia De Cand. Prodr.— Leptospermum pinifolium Labill. Sert, Austro-caled. tab. Feuilles linéaires, allongées, acuminées, innervées. Pédoncules axillaires, 3-flores, plus longs que les feuilles. Étamines 10. Cap- sule 3-loculaire. 148 CLASSE DES MYRTINÉES. Cette espèce a été trouvée par M..de Labillardiere dans la Nouvelle-Calédonie. , BÉCKÉA A FEUILLES DENSES. — Bæckea densifolia Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. vol. 3. Feuilles linéaires-subulées , acéreuses, mucronces, recour- bées au sommet , imbriquées sur 4 rangs. Cette espèce croit à la Nouvelle-Hollande. BÉcKÉA ÉLÉGANT. — Bæckea pulchella De Cand. Prodr. Feuilles linéaires , pointues , recouvranles , agrégées aux ais- selles. Pédicelles axillaires, uniflores , non-bractéolés, de la longueur des feuilles. } Cette espèce, remarquable par labondance de ses fleurs, habite la Nouvelle-Hollande. s BÉekÉA cAmPHRÉ. — Bæœckea camphorata KR. Br. — Bot. Mag. tab. 2694. Très-glabre. Feuilles obovales-lancéolées , planes, ponctuées, imbriquées sur 4 rangs , fiches, légèrement . marginées ; pétiole tres-court. Fleurs solitaires ou géminées, axillaires, pédicellées. Étamines 15. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, n’est in- troduite que depuis peu en Angleterre. BÉCKÉA DES ROCHERS. — Bæckea saxicola Cunningham , ex Hook. in Bot. Mag. tab. 3160. Feuilles imbriquées sur 4 rangs, très-glabres, obovales, pointues, ponctuées, non-marginées, subsessiles. Fleurs gémi- nées ou solitaires aux aisselles des feuilles supérieures, courte- ment pédonculées, décandres. | Petit arbrisseau très-glabre : rameaux dressés ou diffus. Ramu- les opposés, quadrangulaires. Feuilles petites, aromatiques, d’un vert sombre. Fleurs petites. Tube calicinal turbinéflobes pétaloïdes, arrondis, d’un rose pâle. Pétales orbiculaires , roses, un peu plus longs que les sépales. Ce Béckéa, déconvert par M. Cunningham sur la côte sud- FAMILLE DES MYRIACLES. 149 ouest de la Nouvelle-Hollande, est cultive au Jardin Royal de Kew. HI: TRIBU. LES MYRTÉES. — MYRTEÆ De Cand. Pruir. Lobes calicinaux 4 ou 5. Pétales en meme nombre que Les lo- bes du calice ( par exception nuls). Filets des étamines li- bres. Péricarpe charnu , pluriloculaire. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées , ou non- ponctuées , très-entiéres. Pédoncules axillaires , uniflores, ou trichotomes , souvent rapprochés en panicule terminale. Presque toutes les Hyrtees croissent dans la zone équatoriale. Genre SONNÉRATIA. — Sonneratia Linn. fil. Calice adhérent par la base, campanulé , 4-ou 6-fide ; lo- bes pointus : éstivation valvaire. Pétales (quelquefois nuls) étalés. Étamines en nombre indéterminé; anthères arron- dies. Style filiforme. Stigmate capitellé. Baie grosse, adhé- rente par la base, multiloculaire, polysperme, subglobu- leuse ; pannexterne et cloisons membranacées. Graines nidu- lantes, arquées, apérispermées. Embryon curviligne : radi- culelongue ; cotylédons foliacés, courts, convolutés, inégaux. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, entières, cour- tement pétiolées, un peu charnues, uninervées , non-ponc- tuées. Fleurs grandes, terminales, subsolitaires. Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, se compose de trois espèces dont voici les plus curieuses : SONNÉRATIA À FRUIT ACIDE. — Sonneratia acida finn. fil. — Papagati Sonn. Voy. p. 16, tab. 10 et 11. — Æubletia caseo- laris Gærtn. Fruct. tab. 58.— Rhizophora caseolaris Linn.— Rumph. Amb. 3, tab. 34. — Hort. Malab. 3, tab. 40. Ramules tétragones. Feuilles obovales ou eblongucsg btuses , Le L 22 DRE 450 CLASSE DES MYRTINÉES. cunéiformes à la base. Fleurs rouges, G-pétales. Baie globuleuse, déprimée, mucronée. — Petit arbre à rameaux tortueux. +: + Ce végétal habite les Moluques , où on ie nomme Brappat, la côte de Malabar, où les Hindous l’appellent Blatti, et la Nouvelle- Guinée. Il croît dans les marais et au bord des rivières, mais on le cultive aussi autour des habitations. Ses racines produisent souvent des excroissances en forme de cornes, qui s'élèvent à plu- sieurs pieds: au-dessus de la surface du sol. Les feuilles servent aux Malais en guise d'herbe potagère. Le fruit , de couleur verte et rempli d’une pulpe farineuse , répand, selon Rumphius, une forte odeur de fromage; malgré sa saveur très-acide, les Malais en font leurs délices. SONNÉRATIA A FLEURS BLANGHES. — Sonneralia alba Smith. — Rumph. Amb. 3, tab. 53. + Ramules cylindriques. Feuilles ovales-arrondies. Fleurs gémi- nées ou ternées, 6-8-fides, apétales. Baie obconique , déprimée au sommet, mucronce. Grand arbre semblable au Chêne par le port. Tronc épais, si- nueux. Écorce fendillée , rugueuse. Rameaux tortueux , étalés. Feuilles longues de 4 pouces , sur autant de large. Filets longs, dressés, blancs. Fruits larges de 3 à 4 pouces, glauques, couron- nés ; chair sèche, blanchâtre , granuleuse, acidule, inodore. Cette espèce croit aux Moluques, sur les plages prerreuses baï- gnées par la marée haute. La partie inférieure de son tronc offre une multitude de protubérances , et les racines poussent de nom- breuses excroissances en forme de corne ou bifides , qui s’élevent à plusieurs pieds au-dessus du sol : ces excroissances garnissent les alentours de l'arbre à de grandes distances , et elles sont d’au- , tant plus longues qu’elles s’en éloignent davantage; leur grosseur va jusqu’à un pied de diamétre, et elles ont Ja consistance du Liège. Be bois, rougeñtre et compact, résiste longtemps à l’ac- tion deVeau marine , et par cette raison on l’emploie fréquem- ment aux constructions navales. Le fruit n’est point mangeable, mais les feuilles servent d’assaisonnement. ET k sd FAMILLE DES MYRTACÉES. 151 Geure CAÂMPOMANESIA. — Campomanesia Ruiz et Pavon. Tube calicinal globuleux ; limbe 4-ou 5-parti. Pétales 4 ou 5. Étamines en nombre indéterminé. Style filiforme. Stig- mate subpelté. Baie pulpeuse, globuleuse, polysperme, 7-10- loculaire. Placentaires gros, charnus. Graines nidulantes, unisériées, subréniformes. Arbres. Feuilles opposées, pétiolées, très-entières, ponc- tuées. Pédoncules uniflores ou pluriflores, naissant aux ais- selles des anciennes feuilles. Fleurs blanches. Ce genre, propre à l'Amérique méridionale, renferme trois espèces dont la suivante est la seule qui soit bien con- nue. CAMPOMANESIA À FEUILLES DE CORNOUILLER. — Campomane- sia cornifolia Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 547. Arbre à ramules cotonneux , ferrugineux. Feuilles subellipti- ques, pointues, condupliquées , légèrement pubescentes en des- sous, longues de 3 à 4 pouces, sur 22 à 27 lignes de large. Pé- doncules solitaires et agrégés, dibractéolés ; bractées linéaires. Calice cotoenneux. Pétales obovales. entiers. Fruit de’ /: pouce de diametre. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland dans la Nouvelle-Grenade, à une élevation de sept mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Ses fruits sont mangeables et d’une saveur délicieuse; on les connaît dans le pays sous le nom de Goyaves d’ Anselme. Le Campomanesia lineatifolia Ruiz. et Pav., est peut-être la même espèce que celle dont nous venons de traiter. Get arbre, qui croît dans les forêts de la région chaude des Andes du Pérou, où on la cultive sous le nom de Palillo, produit également des fruits mangeables. 452 CLASSE DES MYRTINÉES. Genre GOYAVIER. — Psidium Linn. Tube calicinal elliptique ou obovale; limbe persistant, in- divisé avant l’anthèse , puis fendu en 4 ou 5 lobes. Pétales 5, ou rarement 4. Étamines très-nombreuses, insérées au limbe calicinal et au disque; anthères médifixes. Style fili- forme. Stigmate capitellé. Ovaire 4-loculaire ou multilocu- laire; placentaires septiformes, plus ou moins saillants, partagés en 2 lames révolutées, ovulifères en dedans. Baie couronnée, polysperme, Graines nidulantes. Test crus- tacé ou osseux. Embryon semi-circulaire ou spiralé : radicule allongée; cotylédons très-petits. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées , penninervées, ponctuées ou non-ponctuées. Pédoncules axillaires, opposés, 1-3-flores, dibractéolés. Fleurs blanches. On connait une soixantaine d'espèces de Goyaviers, la plupart indigènes dans l'Amérique équatoriale, et dont beaucoup produisent des fruits mangeables. L’écorce des Goyaviers contient de l'acide gallique et du tannin eu abondance : aussi peut-elle servir au tannage des cuirs, et à la préparation de tisanes astringentes. Goyavier CULTIVÉE. — Psidium pyriferum Lion. — Rumph. Amb. 1, tab. 47. — Trew. Ehret. tab. 43. — Guayava pyri- formis Gærtn. Fruct. tab. 38. Ramules tétragones. Feurlles courtement pétiolées , penniner- vées, réticulées, elliptiques, pointues, pubescentes-veloutées en dessous. Pédoncules uniflores. Fruits pyriformes. Cette espece se cultive fréquemment dans toute la zone équato- riale, ainsi que dans les régions chaudes de la zone tempeérce. Elle prospère même en Provence, et, en Angleterre, elle donne de bons fruits dans les serres. Les Goyaves sont jaunes à l’extérieur, et remplies d’une pulpe succulente blanchâtre , ou rouge , ou verdâtre. Leur goût est dou- ceitre, aromatique et musqué, mais Iégèrement astringent. On les mange crues ou en confitures; leur odeur cependant ne plait pas à toutes les personnes. FAMILLE DES MYRTACÉES. 455 GoyaviEr POMIFERE.— Psidium pomiferum Linn.—Rumph. Amb. 1, tab. 48.—Jacq. Hort. Schœnbr. 3, tab. 366.—Tussac, Flor. Antill. 2, tab. 22. Ramules tétragones. Feuilles courtement pétiolées, penniner- vées, réticulées , oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéolées, pu- bescentes en dessous. Pédoncules triflores ou pluriflores. Fruits subglobuleux. Ce Goyavier se cultive aussi fréquemment que le précédent dans les contrées intertropicales. Ses fruits se mangent rarement crus, à cause de leur astringence , mais on en fait d’excellentes compotes. GOYAVIER A FRUIT POURPRE. — Psidium cattleianum Tardl. Collect. Bot. tab. 16. — Bot. Reg. tab. 622. — Sabine, in Hort. Trans. Lond. 4, tab. 11. Ramules cylindriques, glabres, dressés. Feuilles pctiolces, obovales, pointues, coriaces, glabres. Fleurs opposées, solitaires, subsessiles. Fruit subglobuleux , pourpre. Cette espèce, indigène en Chine, a été introduite en Angleterre en 1818. Son fruit, du volume d’une Pèche et de couleur pour- pre, contient une pulpe succulente, sucrée et lésèrement acide, d’une saveur plus délicate que celle des Goyaves communes. Goxavier DE LA TRiniTÉ. — Psidium polycarpum Lamb. in Trans. Linn. Soc. Lond. vol. 11, tab. 17. — Bot. Res. tab. 653. . Ramules cylindriques, hérissés, pendants. Feuilles ovales- oblongues , pointues, légèrement ondulées , subsessiles , pubes- centes en dessous , scabres et ridées en dessus. Pédoncules soli- taires et géminés, courts, soyeux, triflores. Fruit globuleux, jaune. Cet arbrisseau, qui ne s'élève guère à plus de trois pieds, croit dans les savanes herbeuses de la Trinité, On le culuve en Angleterre dans les serres à fruits. Sa baie n'est pas plus grosse qu'une Noix, mais d’une saveur délicieuse. 4154 CLASSE DES MYRTINÉES. Goyavier sAVOUREUx.— Psidium sapidissimum Jacq. Hort. Schænbr. tab. 366. Ramules tétragones, cotonneux. Feuilles courtement pétiolées, oblongues, pointues, glabres en dessus , cotonneuses en dessous. Pédoncules solitaires, uniflores, courts, dressés. Fruit jaune, glo- buleux. La patrie de cette espèce est inconnue. Son tronc s'élève à cinq pieds. Le fruit, du volume d’une Noix, contient une pulpe molle, rougeâtre, d’une odeur et d’une saveur délicieuses ; Jacquin assure qu’il l’emporte de beaucoup sur les Goyaves or- dinaires. GOYAVIER DES CHIENS. — Psidium caninum Loureir. Flor. Cochiach. Feuilles courtement pétiolées, ovales, pointues, cotonneuses aux 2 faces. Grappes axillaires et terminales, multiflores. Fruit ovoide. Arbuscule très-rameux, diffus , haut de 2 pieds. Fleurs blan- ches. Baie de 3 lignes de diamétre. Cette espèce a été observée par Louréiro dans la Cochiachine. Cet auteur rapporte que les chiens sont très-friands de ses fruits, qui les transportent dans une espèce d’ivresse. GOYAVIER TÉTRAÉËDRE. — Psidium acutangulum Maruus, in De Cand. Prodr. Ramules à 4 angies aliformes. Feuilles ovales ou elliptiques- oblongues , courtes, pétiolées, rétrécies aux 2 bouts, tuberculeu- ses. Pédicelles unfflores, solitaires. Lobes calicinaux ovales, rcfléchis, plus longs que le tube. Cette espèce a été découverte zu Brésil par M. de Martius. Ses fruits, de couleur jaune, sont de la grosseur d’une Pomme moyenne et remplis d’une pulpe acidule mangeable. Goyavier DES MONTAGNES. —- Psidium montanum Swartz , Flor. Ind. Occid. Ramules tétragones. Feuilles ovales-ohlongues, acuminées, FAMILLE DES MYRTACÉES. 455 très-glabres, entières ou crénelées. Pédoncules multiflores. Fruits globuleux. É « Cet arbre, dit P. Browne, est l’un des plus élevés qu’on » trouve dans les forêts de Ja Jamaïque. Il atteint souvent soixante « à soixante-dix pieds de haut, sur une grosseur proportionnée. » Son bois, de couleur opaque , est excellent pour les construc- » tions : il se travaille facilement et prend un beau poli. Les » fleurs et les feuilles exhalent une odeur d’Amandes amères. Les » fruits sont petits et acides. » Goyavier DE GuINÉE. — Psidium guineense Swartz, Flor. Ind. Occid. Ramules cylindriques , velus. Feuilles pctiolées , ovales, gla- bres en dessus, couvertes en dessous d’un duvet ferrugineux. Pé doncules 1-3-flores. Fruit brunâtre, globuleux. Ce Goyavier, qu’on croit originaire de Guinée, est cultivé aux Antilles. Son fruit est petit, mais d’un goût exquis. GOYAVIER À FEUILLES ÉTROITES. — Psidium angustifolium Lamk. IL. tab. 406, fig. 2. — Psidium pumilum Willd. Spec. Racines stolonifères. Rameaux quadrangulaires, cotonneux. Feuilles courtement pétiolées , étroites, lancéolées , entières , co- tonneuses et blanchâtres en dessous. Pédonculcs pubescents , soli- taires, uniflores. Fruit globuleux. Petit arbrisseau ne s’élevant guère qu’à > ou 3 pieds. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 6 lignes. Étamines très-sail- Jantes. Cet arbrisseau croît dans l’Inde. Selon Rumphius , on le cul- tive souvent dans les jardins, à cause de son élégance. Le fruit n’est pas mangeable. GOYAVIER À FEUILLES TERNÉES. — Psidium ternatifolium Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 136. Tige suffrutescente, simple. Feuilles ternées, elliptiques, cour- tement pétiolées , cotonneuses-blanchâtres en dessous. Pédoncules solitaires, 1-flores. Limbe calicinal à 5 dents pointues. Sous-arbrisseau haut d’environ 2 pieds, dressé. Feuilles lon- 156 CLASSE DES MYRTINÉES. gues de 2 }, a 3 pouces, larges de 1 ‘/; à 2 pouces. Pétales obo- vales , concaves, longs d'environ 6 lignes. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce au Brésil, dans la province de Saint-Paul. GOYAVIER MULTIFLORE. — Psidium multiflorum CGambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 137. Feuilles petiolées, pointues, elliptiques, pubescentes en dessous. Pédoncules pluriflores. Limbe calicinal à 5 dents pointues. Arbrisseau. Feuilles longues de 2 ‘/, à 3 ‘/: pouces, larges de 14 à 20 lignes. Pédoncules longs de 8 à 10 lignes, 3-7-flores. Tube calicinal obconique. Pétales 5 , obovales-orbiculaires , con- caves, ciliolés, longs de 5 lignes. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil, dans les environs de Saint-Paul. Goxavier DE MenGaut. — Psidium Mengahiense Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 138. Feuilles sessiles, oblongues , obtuses , pubescentes-incanes en dessous. Pédoncules solitaires, uniflcres. Baie ellipsoïde, pu- bérule. Arbrisseau. Feuilles longues de 15 à 30 lignes, larges de 5 à 8 lignes. Pédoncules longs de 3 lignes, 1-3-flores. Fruit long de 5 lignes, sur 6 lignes de diamétre. Cette espèce croit au Brésil, dans la province des Mines. Goyavrer Faux-EucEénra.—Psidium eugenioides Cambess. 1. c. tab. 130. Feuilles petiolées, elliptiques , acuminées, presque glabres. Pédoncules solitaires, 1-flores. Limbe calicinal à 5 dents obtuses. Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Feuilles longues d’environ 2. pouces, sur 1 pouce de large. Pédoncules 1-flores, longs de 9 à 14 lignes. Pétales obovales, ciliolés, longs de 3 lignes. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans les environs de Saint-Paul. | Goyavier CirRoNELLE.— Psidium aromaticum Aubl. Guian. tab. 101. — Psidium grandiflorum Aubl. I. c. tab. :Qo. FAMILLE DES MYRTACÉES. 4157 Feuilles glabres, bosselées , courtement pétiolées, oblongues- lancéolées , terminées en pointe obtuse. Pédoncules solitaires , axillaires , 1-flores , 2 fois plus longs que les pétioles. Baie glo- buleuse , 4-loculaire. Petit arbre : tronc haut d'environ 5 pieds, sur 35 à 4 pouces de diamétre ; écorce roussâtre. Feuilles longues de ‘/, pied , lar- ges de 2 pouces. Baie jaunâtre, de la grosseur d’une petite Prune. On trouve cette espèce à la Guiane. « Le bois, les branches, » les fleurs, et surtout les feuilles , dit Aublet, sont très-aroma- » tiques. Elles ont une forte odeur de Mélisse, ce qui a porte les » habitants à nommer cet arbre Cüitronelle. L'on emploie à » Cayenne, dans les bains, la décoction des rameaux et des » feuilles. Les baies ont un goût agréable : les créoles les man- » gent avec plaisir. » Genre MYRTE. — Myrtus Linn. Tube calicinal subglobuleux ; limbe 5-parti ou rarement 4-parti. Pétales 5, ou rarement 4. Étamines très-nombreuses. Ovaire 2-5- ou rarement 4-loculaire; loges 2- ou pluri-ovu- lées. Baie 2- ou 5-loculaire , subglobuleuse , couronnée , or- dinairement polysperme. Graines réniformes, osseuses, Em- bryon curviligne : cotylédons semi-cylindriques ; courts ; ra- dicule allongée. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées. Pé- doncules axillaires, uniflores. Fleurs dibractéolées, ordinai- rement blanches. Ce genre renferme une cinquantaine d’espèces, presque toutes indigènes dans l'Amérique méridionale. On en a ob- servé une en Europe, une au Japon, trois dans l'Inde et une dans la Nouvelle-Hollande. Voici les espèces les plus re- marquables : a) Fleurs blanches. Graines nidulantes , presque en forme de fer à cheval. MyRTE COMMUN.— Myrtus communis Finn.— Duham. Arb. ed. nov. 1, tab. 43. — Gærto. Fruct. tab. 38. 458 CLASSE DES MYRTINÉES. Feuilles ovales où ovales-lancéolées, pointiés, acuminées, subsessiles, glabres, penninervées. Pédicélles solitaires, à pe près aussi longs qué les feuilles. Calices 5-fides: Petitarbre, ou buisson haut de 10 à 20 pieds. Feuilles coriaces, luisantes, d’un vert foncé, rapprochées , distiques, longues de 1 à © pouces, sur 4 à 6 lignes de large. Fleurs larges d’environ 6 lignes. Bractéoles petites, caduques. Dents calicinales semi- ovales, pointues. Pétales étalés , concaves, beaucoup plus grands que les dents du calice , plus courts que les étamines. Baie ovoïde, noirätre ( blanche dans une variété ), du volume d’un gros Pois. Parmi les variétés cultivées du Myrte commun, les suivantes sont les plus notables : Myere pe BELGIQUE. — Myrtus belgica Mill. Diet. — Feuilles lancéolées. — APETITES FEUILLES. — Myrtus minima Mill. Dict. — Feuilles petites, linéaires-lancéolées. — A FEUILLES D'ORANGER. — Myrtus bœtica Mill. Dict. — Blakw. Herb. tab. 114. — Feuilles ovales-lancéo- lées, très-rapprochées. — pe Rome. — Myrtus romana Mill. Ic. tab. 184, fig. 1. — Feuilles ovales. — D'Iraure. — Myrtus italica Mill. Dict. — Feuilles ovales-lancéolces, pointues. Rameaux érigés. — DE PortruGaz. — Myrtus lusitanica Nail. Dict. — Clus. Hist. 1, p. 66, fig. 1. — Feuilles lanccolées, pointues. On possède en outre des variétés à fleurs doubles ou semi-dou- bles , et à feuilles panachées. Le Myrte, indigène en Orient et dans le midi de Europe , n’exige dans ces contrées aucun soin de culture , tandis que sur Jes côtes de la Bretagne, de la Normandie, et du pays de Galles, où on le rencontre quelquefois en pleine terre , il est sujet à geler les hivers rigoureux, et il n'arrive point, d’ailleurs , au mêfne développement qu’en Provence et en Languedoc. Dans les pro- FAMILLE DES MYRTACÉES. 459 vinces méridionales, ainsi qu'en ltalie, on fait avec le Myrte des haies et des rideaux de verdure, qu'il faut tondre tous les ans. Dans les pays où il ne peut plus vivre en pleine terre, on l'élève sur une seule tige, et l’on donne à sa tête une forme arrondie. Ainsi planté en pot, ou en caisse, 1l a besoin d’une terre substan- tielle, semblable à celle des Orangers, et de fréquents arrosements en été. On le multiplie de boutures , faites en juillet avec des jets vigoureux de l’année, lesquels se nt en pots, qu’on plonge dans une couche tiéde et ombragée ; au bout de six semaines , la plupart des boutures ont pris racine , et peuvent être exposées en plein air , mais à l'ombre. La multiplication peut aussi s’effectuer au moyen de marcottes et de drageons , ou bien par graines. Le Myrte entre dans la catégorie des arbres poétiques. La my- thologie antique s’en est emparée ; plus d’un peuple en a fait usage pour le culte divin. En effet , que l’on considère ou sa verdure perpétuelle, ou les parfums qui en émanent, on le trouvera digne de cette préférence. Ainsi, dans la fête du tabernacle, les Hé- breux portaient des rameaux où le Myrte se mariait aux feuilles du Palmier et de l’Olivier. Les poëtes grecs expliquent, avec quelques variantes , pourquoi lc Myrte fut consacré à la déesse de la beauté. Vénus, disent les uns, se cacha , au sortir d’un bain, sous la verdure touffue de cet arbre , pour se dérober aux regards indiscrets des satyres. Elle s’est couronnée de Myrte , prétendent les autres, lors du célèbre jugement de Päris. Minerve aussi aimait le Myrté ; lune des Grâces en portait un bouquet , la muse Érato une couronne. Aux funérailles des grands hommes, on or- nait leur statue de branches de Myrte ; dans les repas , elles pas- saient avec la lyre d’un convive à l’autre , et chacun alors y lisait l'invitation ou l’ordre de chanter à son tour des vers érotiques. Les Romains aimaient cet arbre non moins que les Grecs ; eux aussi l'avaient consacré à Vénus ; ils en couronnaient la tête de l’ovateur. Le chantre d'Énée place des bosquets de Myrte dans les enfers ; Pline raconte que lors de enlèvement des Sabines , les ravisseursse purifièrent avec des rameaux de Myrte, symbole de l’union des éponx ; que deux Myrtes fleurissaient devant le temple de Romulus , l’un patricien , l’autre plébéïen , et que dans " 460 CLASSE DES MYRTINÉES. le plus où moins de vigueur de ces végétaux symboliques , on li- sait le plus ou moins de prospérité des deux ordres. Indépendamment de cette illustration poétique et historique , le Myrte jouissait encore chez les Anciens d’une grande célébrité médicale; avec les fruits on préparait une huile etun vin (myrte- danum ); les fruits et les feuilles étaient employés contre la dys- senterie, l’hémorrhagie, Phydropisie, etc. L'eau distillée des mêmes parties de l’arbre était employée autrefois, sous le nom d’eau d'ange, comme cosmétique. La saveur aromatique des baies les rendrait propres à la préparation de certaines sauces , si la découverte du Poivre et des Clous de Girofle ne les eussent rendues tout-à-fait inutiles. En Allemagne on a tenté de les em- ployer à la teinture, mais elles ne produisent qu’une couleur ar- doisée et sans éclat. Le Myrte peut vivre fort longtemps : 1l s’en trouve en Italie et en Sicile, auxquels on prête plusieurs siècles d’existence. * Myere musQuE. — Myrtus Ugni Lamk. Dict. — Mohn. Hist. Nat. du Chili, p. 161 et 352. Feuilles ovales. Fleurs pentapétales. Pédicelles solitaires , fili- formes. Baies ovales ou globuleuses. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Feuilles petites, assez semblables à celles du Buis. Fleurs blanches. Baies rouges, de la grosseur d’une petite Prune. Ce Myrte croit au Brésil et au Chili. Les naturels de ce dernier pays font avec ses fruits, qui ont une odeur aromatique forte mais suayve, une sorte de vin stomachique très-agréable, que les étrangers , dit-on , préferent au meilleur vin muscat. Myrte Luma. — Myrtus Luma Molin. Hist. Nat. du Chili, P- 173. — Myrtus multiflora De Cand. Prodr. Feuilles ovales-orbiculaires, mucronées, opaques, coriaces, hérissées (de même que les ramules et les pétioles) aux ner- vures. Pédicelles solitaires, allongés, rapprochés en grappe. Fleurs pentapétales. Arbre haut de 40 pieds et plus. Feuilles longues de 8 à 9 li- gnes , larges de 6 à % lignes. FAMILLE DES MYRTACÉES. 161 Cette espèce croit au Chili, où les aborigènes emploient ses fruits comme ceux du Myrte musqué. Son bois est excellent pour la fabrication des voitures , et on l’exporte au Pérou à cet usage. Myrre ÉLANCÉ. — Myrtus excelsa Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 140. Ramules cotonneux. Feuilles pétiolées , elliptiques-oblongues , pointues , cotonneuses-blanchätres. Pédoncules 1-flores , rappro- chés en corymbe. Calice 5-fide : lobes pointus. Baie globuleuse , cotonneuse , 1-2-sperme. Style aussi long que les étamines. Grand arbre à cime touffue. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 7 à 10 lignes. Pédoncules longs de 2 lignes. Pétales obovales , pubescents. Baie de la grosseur d’une Cerise. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, dans la province des Mines , sur les bords du San-Fran- cisco. Myrre ÉLÉGANT. — Myrtus elegans De Cand. Prodr. — Cambess. in Flor. Brasil. Merid. Ramules glabres. Feuilles courtement pétiolées , lancéolées, pointues , glabres. Pédoncules 1-flores, d’un tiers plus courts que les feuilles. Style plus long que le calice. Calice 4-fide : lobes pointus. Baie globuleuse , glabre , polysperme. Feuilles longues de 8 à :4 lignes , larges de 3 à 5 lignes. Baie poire , de la grosseur d’un fruit de Cacis. Cette espèce croit au Brésil , dans la province des Mines. MYRTE MUGRONE. — Myrtus mucronata Cambess. |, ce. Tige suffrutescente , tres-rameuse , glabre. Feuilles sessiles , l:ncéolées, pointues , glabres. Pédoncules 1-flores, plus courts que les fewilles. Calice 5 -fide : lobes mucronés. Style aussi long que les étamines. Baie globuleuse , glabre , polysperme. Sous-arbrisseau haut de 1 */, à 2 ‘/2 pieds. Fenilles longues de 16 à 24 lignes , larges de 4 à xo lignes. Pétaies ovales , pointus, glabres , longs de 5 lignes. Fruit vert, de la grosseur d’une Cerise, Ce Myrte , dont les fruits ont une saveur très-agréable ; a été BOTANIQUE. PHAN. T. IV. 11 16% CLASSE DES MYRTINÉES. trouve par M. Aug. de Samt-Hilaire sur les bords du La Plata et de l’Uraguay, dans la province Cis-Platine. MyYRTE À PETITES FEUILLES. — Myrtus microphylla Humb. et Bonpl. Plant. Équat. tab. 4. Feuilles subsessiles, rapprochées, ovales, pointues, subrévolu- tées aux bords, luisantes en dessus, soycuses en dessous. Pédicelles solitaires, axillaires, unifléres, plus courts que les feuilles. Calices quadrifides , hérissés. Pétales elliptiques, ciliés , plus courts que le calice. Baie 3-loculaire , globuleuse. Arbrisseau haut de 6 pieds. Tige divisée dès la base en un grand nombre de rameaux droits , alternes. Fenilles longues de 3 à 4 lignes, sur 2 lignes de large. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland, au Pérou, sur la montagne de Saragaru, près de Loxa, à plus de 2,500 toises d’élévation, où elle forme, avec quelques espèces de Mélastomes et d’Aralias, des bois taillis très-touffus, qui conservent leurs feuilles toute l’année, malgré un froid de quelques degrés. La régularité avec laquelle ce Myrte pousse ses branches depuis le collet de la racine jusqu’au sommet de la tige, la disposition de ces branches qui lui donne une forme semblable à celle du Cyprès, le blanc de neige de ses jeunes feuilles et de ses fleurs , qui se mélange avec la couleur toujours verte de toute la plante , en font un végétal d’une grande élégance. Les fruits, qui par la maturité acquièrent une couleur rouge, sont d’un goût sucré. b) Fleurs roses. Graines comprimées, bisériées. MYRTE COTONNEUX. — Myrtus tomentosa Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 250. — Herb. de l’Amat. tab. 267. Feuilles ovales ou ovales-elliptiques, subobtuses, triplinervées, courtement pétiolées, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Pédoncules 1-3-flores, plus courts que les feuilles. Calice à 5 lo- bes arrondis , incanes. Pétales > fois plus longs que les étamines. Style saïllant. Petit arbrisseau. Feuilles coriaces, persistantes, d’un vert FAMILLE DES MYRTACÉEFS. 165 foncé en dessus , blanchâtres en dessous (les naïssantes veloutées aux 2 faces), longues d'environ 3 pouces, sur 18 lignes de large. Corolle d’un beau rose, large de 18 lignes. Filets pourpres. Fruit ovoide, biloculaire. Cet arbrisseau , qui croît en Cochinchine, en Chine et dans les montagnes de l’Inde , se cultive comme plante d'agrément , en serre tempcrée. Mynre superee. — Âyrtus spectabitis De Cand. Prodr. Feuilles ovales-oblongues , trinervées , acuminées , rétrécies à la base, coriaces, glabres en dessus, cotonneuses-argentées en dessous. Pédicelles rapprochés , uniflores , axillaires , plus courts que les feuilles. Calices soyeux , quadrifides. Cette espèce a été découverte à Java , par M. Blume. Genre MYRCIA. — Myrcia De Cand. Tube calicinal sabglobuleux ou rarement ovale; limbe 5- parti. Pétales 5. Étamines très-nombreuses, insérées au lim- be calicinal ou au disque. Ovaire 2- ou 3-loculaire; loges biovulées ; ovules presque collatéraux. Baie couronnée, sou- vent 1-loculaire par avortement, 1-ou 2-sperme. Test mem- nacé ou coriace, lisse. Cotylédons foliacés, chiffonvés. Arbres ou arbrisseaux, Feuilles opposées , très-entières , ponctuées. Fleurs blanches, dibractéolées, disposées en pani- cule cymeuse. Pédoncules axillaires et subterminaux. Ce genre renferme environ cent quarante espèces, dont vingt-quatre croissent aux Antilles, et toutes les autres dans l'Amérique méridionale intertropicale. De même que la plupart des Myrtacées, les A/yrcia se font remarquer par leur élégance, et beaucoup d’entre eux sont très-aromati- ques. Voici les espèces les plus remarquables : Myncia ACRE. — Myrcia acris De Cand. Prodr. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3153. — Myrtus'acris Swartz, Flor. Ind. Occid, — Myrtus caryophyllata Jaeq. Obs. (mon Linn.) — Pluck, Almag. tab. 155, fig. 3. TM 164 CLASSE DES MYATINÉES. Feuilles ellipuques, obiuses, convexes, coriaces , très-glabres, réticulées en dessus , très-finement ponctuées. Pédoncules axil- laires et terminaux, trichotomes, cymeux, comprimés, plus longs que les feuilles. Fleurs 5-fides. Arbre. Tronc élancé, droit, terminé par une tête pyramidale et touffue. Écorce très-lisse, brune dans les individus jeunes, gri- sâtre ou blanchâtre dans les aduites. Feuilles longues de 3 à 5 pouces. Calice obconique, ponctué; lobes obtus, cotonneux en dessus. Pétales subsessiles, orbiculaires , petits, d’un blanc lavé de rose. Baies globuleuses , de la grosseur d’un Pois , 7-ou 8- spermes. Cet arbre, indigène aux Antilles, est connu dans ces îles sous les noms de Cannellier sauvage, Giroflier sauvage, Bay-berry, et Bois d'Inde. Remarquable par la rare élégance de son port, il parfume les forêts d’un arome approchant de celui de Ja Cannelle. Son bois, très-dur , pesant , et de couleur rouge , est susceptible d’un beau poli et propre à toutes espèces de constructions ou de mécaniques. Les fruits, comparables aux Clous de Girofle , tant par leur forme que par leur saveur, servent à l’assaisonnement ainsi que les feuilles. Myncra Faux Piment. — Myrcia pimentoides De Cand. Prodr, — Myrtus citrifolia Poir. Dict. Feuilles elliptiques-oblongues , obtuses ou pointues , coriaces , opaques. Ramules tétraédres , glabres de même que les pédicelles. Panicules axillaires et terminales , trichotomes , cymeuses. Cap- sule sphérique. Cette espèce , qui ressemble beaucoup au vrai Piment (Euge- nia Pimenta), est indigène aux Antilles. MyreiA ÉCLATANT. — Myrcia splendens De Cand. Prodr. — Myrtus splendens Swartz , Flor. Ind. Occid. — Eugenia peri- plocifolia Jacq. Collect. tab. 108. Feuilles ovales-elliptiques, acuminées, fortement ponctuées, coriaces, glabres, lusantes en dessus, réticulées en dessous. Gemmestrès-velues. Panicules axillaires et terminales, cymeuses, velues de même que les ramules. Capsule sphérique. FAMILLE DES MYRTACÉES,. 165 Arbrisseau. Feuilles longues d'environ 18 lignes. Panicules tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les feuilles. Fleurs petites. Baie écarlate. Cette espèce croît aux Antil'es. MynCIA À GRANDES FEUILLES. — Myrcia grandifolia Gambess. in Flor. Brasil. Merid. Ramules cotonneux (jaunâtres). Feuilles pétiolées , oblongues, acuminces, cotonneuses-jaunâtres en dessous. Panicules multi- flores , aussi longues que les feuilles, cotonnenses. Lobes calici - naux suborbiculaires. Baie 1-loculaire, cotonneuse , globuleuse. Feuilles longues de 6 à 12 pouces, larges de 2 à 3 ‘/, pouces. Panicules multiflores, longues de 1 à 4 porices. Fleurs sessiles ou subsessiles. Pétales suborbiculaires , cotonncux. Baie de la gros- seur d’un fruit de Cacis. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les forêts vierges de la province de Saint-Paul. MyYRCIA MAGNIFIQUE. — Myrcia spectabilis Martius , in De Cand. Prodr. — Cambess. in Flor. Bras. Merid. Ramules veloutés (jaunätres). Feuilles courtement pétiolées, oblongues , acuminées, presque glabres. Panicules plus courtes que les feuilles , multiflores. Calice velouté; lobes ovales-orbicu- laires. Feuilles atteignant 1 pied de long, sur 3 pouces de large. Pam cules longues de 3 à 4 pouces : fleurs sessiles, fasciculées. Pétales ovales-orbiculaires , coriaces, veloutés en dehors, longs de 3 lignes. Cette espèce croit dans le midi du Brésil. MyncrA RÉTICULÉ. — Myrcia reticulata Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 1492. Rameaux poilus. Feuilles courtement pétiolées , oblongues-lan- céolées ou lancéolées , pointues , réticulées en dessus , fovéolées et pubescentes en äessous. Panicules multiflores, plus courtes que les feuilles. Fleurs pubescentes, roussätres. Lobes calicinaux obtus, 2 166 CLASSE DES MYRTINÉES. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Ramules anguleux. Feuilles longues de 2 à 6 pouces , je de 12 à 18 Voie Pédicelles courts , en corymbe. Pétales longs de 5 lignes, obovales , con- caves , poilus en dehors. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Brésil, dans les environs de Saint-Schastien. Myreia DE Goyaz. — Myrcia Goyazensis Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 143. Tige suffrutescente , simple. Feuilles subsessiles , lancéolées , obtuses , glabres. Fleurs subterminales, peu nombreuses , subses- siles. Calice incane-cotonneux. Pétales glabres. Baie globuleuse, cotonneuse. Sous-arbrisseau à tiges touffues , hautes de 6 à 12 pouces. Feuilles longues de 12 à 30 lignes , larges de 3 à G hgnes. Fleurs 3 ou 5 : les 3 supérieures distantes des 2 inférieures. Pétales ob- ovales-orbiculaires , longs de 3 lignes. Baie incane, du volume d’uve petite Cerise. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espece au Brésil, dans le midi de la province de Goyaz. Myncia OpoRANT. — Myrcia suaveolens Cambess. in Flor. Brasil. Merid. Rameaux glabres, glanduleux. Feuilles pétiolées , oblongues- lancéolées, ou moins souvent elliptiques, ou obovales, presque glabres. Panicules terminales , amples , pubérules. Calice pubé- rule : lobes ovales , obtus , dressés. Arbrisseau simple ou peu rameux , haut de 2 */, pieds. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 12 lignes. Panicules très- rameuses, multiflores, longues de 2 à 8 pouces. Pctales subor- biculaires, concaves, glabres, longs de 2 lignes. M. Aug. de Saint-Hilaire a abéérvé cette espèce dans les cam- pos des provinces des Mines et de Goyaz. Myrcta ROUGEATRE. — Wyrcia rubella Cambess. in Flor. Brasil, Merid. Ramules glabres. Feuilles subsessiles, elliptiques, obtuses , UAMILLÉE DES MYKTACÉES. (67 glabres. Panicules glabres ou pubcrules, multiflores , 2 fois plus longues que les feuilles. Calice glanduleux : lobes ovales-orbicu- laires , presque égaux , réfléchis. Arbrisseau rameux, haut de r ‘/, à 2 pieds. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 6 à 10 lignes. Fleurs lâches, très- petites. Pédicelles filiformes , rougeâtres. Calice long de 1 tige. Pétales obovales-orbiculaires , concaves, glabres, 2 fois plus longs que le calice. Cette espèce croit au Brésil, dans la province de Goyaz. Myrora GLauquE. — Myreia glauca Cambess. in Flor. Brasil, Merid. tab. 145. Rameaux pubérules au sommet. Feuilles pctiolées , oblongues, obtuses, glabres, opaques. Panicules à peu près aussi longues que les feuilles, lâches , pubérules. Calice puberule en dehors , presque cotonneux en dedans : lobes suborbiculaires , presque égaux , dressés, Arbrisseau haut de 4 pieds. Tige solitaire, dressée, rameuse. Feuilles longues de 2 pouces, larges de 9 lignes. Galice long de 1 ligne. Pétales suborbiculaires , concaves , pubérules , à pee plus longs que le calice. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Bresil , dans la province des Mines. MYRCIA BLANC DE NEIGE. — Myrcia nivea Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab, 146. Tiges suffrutescentes. Rameaux cotonneux { très-blanes } de même que les pédoncules et les calices. Feuilles sessiles , lancéo- lées, pointues, opaques , cotonneuses (très-blanches) : les adultes luisantes et glabres en dessus. Pédoncules axillaires et terminaux. plus courts que les feuilles : les inférieurs 1-flores; les supe- rieurs 3-5-flores. Lobes calicinaux ovales, pointus. Sous-arbrisseau rameux , haut de 2 pieds. Feuilles longues de 6 à 12 lignes, larges de 1 '}, à 3 hgnes. Pédoncules » à 3 fois plus longs que les feuilles. Calice long de x ‘/: ligne. Petales un peu plus longs que les lobes du calice , suborbiculaires, concaves, glabres. 163 CLASSE DES MYRTINÉES,. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans Ja province des Mines. MynrCIA A FEUILLES DE Pin. — WMyrcia pinifolia Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 145. Sous-arbrisseau très-glabre. Feuilles sessiles, linéaires , poiu- tues , opaques. Pédonenles axillaires , filiformes , rapprochés : les inférieurs 1-flores, plus courts que les feuilles ; les supérieurs souvent 3-flores, plus longs que les feuilles. Calice à lobes ovales, obtus. | Tiges nombreuses, ascendantes , diffuses, hautes de 3 à 8 pouces. Feuilles longues de 6 à 12 lignes, larges de x Jigne ou moins. Calice rougeûtre , long de r ligne. Pétales suborbiculaires, concaves , glabres , larges de 1 ligne. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans la province de Goyaz. MyrRCIA À FEUILLES LINÉAIRES. — Myrcia lincarifolia Cam- bess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 148. Tige suffrutescente, pubérule au sommet. Feuilles sessiles, linéaires, pointues, opaques, pubérules. Pédoncules axillaires et terminaux , rapprochés en panicule : les supérieurs très-courts. Calice laineux : lobes ovales ; Jes 3 extérieurs pointus ; les 2 in- térieurs obtus. Tiges nombreuses, ascendantes, rameuses, hautes de 1° à 18 pouces. Feuilles longues de 4 à 10 lignes, larges de'/, à */# de ligne. Pédoncules inférieurs longs de 3 à 4 lignes. Calice long de 1 ligne. Pétales 2 fois plus longs que les lobes du calice ; suborbiculaires, concaves , laineux en dehors. Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil, dans les montagnes de la province de Goya. Genre CALYPTRANTHE. — Calyptranthes Swartz. Tube calicinal obovale; limbe entier , se détachant par la base sous forme d’un opercule latéral. Corolle nulle, ou bien à 2 ou 5 pétales trés petits. Etamines très-nombreuses : filets s- 4% FAMILLE DES MYRTACÉES, 169 capillaires; anthères petites, arrondies. Style et stigmate simples. Ovaire à 2 ou 3 loges 2-spermes. Baie par avorte- ment uniloculaire, 1-3-sperme. Arbrisseaux. Feuilles penninervées. Pédoncules axillaires, multiflores. Ce genre renferme une trentaine d’espèces ; toutes indi- gènes dans l'Amérique équatoriale ; en voici les plus remar- quables : CazypTRaANTHE Faux Eucénia. — Calyptranthes euge- nioides Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 155. Ramules pubescents. Feuilles pétiolées, oblongues, acumi- nées, presque glabres, scabres, légèrement ponctuces. Pédon- cules 1-flores. Calice glabre. Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Rameaux cylindriques, gri- sâtres. Feuilles longues de 1 ’/, à 2 ‘/, pouces, larges de 8 à 712 lignes. Pédoncules longs de 4 lignes. Boutons pyriformes, obtus, longs de 3 lignes. Pétales orbiculaires , laineux en dessous, longs de 2 lignes, un peu plus courts que les étamines. Style aussi long que les étamines. M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce an Bresil, dans les parties désertes de la province des Mines. CALYPTRANTHE AROMATIQUE. — Calyptranthes aromatica Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 14. Feuilles connces , elliptiques-oblongues, glabres, pointues. Panicules axillaires et terminales, géminées : fleurs solitaires ou agrégées. Corolle >-ou 3-pétale. Arbrisseau haut d'environ Q pieds. Feuilles longues de 12 à 18 pouces , sur 4 à 6 pouces de large. Cet arbrisseau croît dans les forêts-vierges de la province de Rio-Janéiro. Ses boutons de fleurs, selon M. Aug. de Saint- Hilaire, renferment un arome délicieux , tout-à-fait analogue à celui des Clous de Girofle, mais un peu moins fort. CALYPTRANTRE GLOMÉRULE. — Calyptranthes glomerata ambess. in Flor. Brasil. Merid. >, p. 37°. 470 CLASSE DES MYRTINÉES, Ramules cotonneux-ferrugineux. Feuilles pétiolées, oblongues, acuminées-obtuses, presque glabres. Pédoncules axillaïres, pani- eulés, multiflores, presque aussi longs que les fenilles; fleurs glomérulées, cotonneuses, 3-ou 4-pétales. Baie pyriforme. Arbre haut de 30 pieds et plus. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 9 à 16 lignes. Boutons obovales, obtus, longs de 1 '/: ligne. Pétales obovales, onguiculés, minimes, glabres. Baie de Ja grosseur d’une Noix. M. Aug. de Saint-Hilaire a observe cette espèce au Brésil, dans les provinces des Mines et de Saint-Paul. Ses fleurs répandent une odeur de Lilas, mais ses fruits n’ont aucune saveur. CALYPTRANTHE A FEUILLES ROIDES, —Calyptranthes rigida Tussac, Flor. Antill. v. 3 , tab. 26. Feuilles ovales, pointues , convexes, roides , mnervées, gla- bres. Pédoncules 1-4-flores , solitaires, axillaires. Arbrisseau haut d'environ 15 pieds. Écorce grisâtre. Ra- meaux cylindriques, droits. Fleurs blanches. Baie subglobu- leuse , monosperme. Cet arbrisseau , remarquable par l’élégance de ses fleurs et de son feuillage, a été observé par M. de Tussac dans les montagnes de la Jamaïque. Genre SYZYGIUM. — Syzygium Gærtn. Tube calicinal obovale ; limbe presque entier ou sinuolé. Pétales Z ou 5, arrondis, soudés en coiffe convexe, membra- neuse, operculaire , caduque. Étamines très-nombreusés , libres. Stigmate simple. Ovaire à 2 loges pauciovulées. Baie uniloculaire, monosperme ou oligosperme. Graines globu- leuses. Cotylédons hémisphériques, gros, charnus; radicule petite, incluse, Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, glabres. Pédon- cules axillaires ou terminaux, en cvme corymbiforme. Ce genre, qui appartient à la zone équatoriale de l’ancien continent, renferme une trentaine d’espèces. Ces végétaux jouissent de propriétés aromatiques fort prononcées, et sou- LOL FAMILLE DES MYRTACÉES, 171 vent ils se font remarquer par la beauté de leurs fleurs. Voici les espèces les plus remarquables : SxzYGrum JamBoLan. — $yzygium Jambolanum De Cand. Prodr.—Rumph. Amb. 1,tab. 42.—Jambolifera pedunculata Houtt. Syst. 1, tab. 7, fig. 1. — Eugenia Jambolana Lamk. Dict. Feuilles elliptiques onu obovales, acuminces, ou échancrées, ou obtuses, penninervées, coriaces, courtement pétiolées. Cymes pauciflores , rapprochées en panicule terminale , rameuse, ses- sile, divariquée. Calices tronqués. Fruits pédicellés, pendants. Arbre ayant le port du Jambosier commun. Écorce rugueuse. Rameaux brachiés. Feuilles longues de 5 à 6 ponces, sur 3 à 4 pouces de large. Fleurs petites. Fruit de la grosseur d’une Olive, d’abord rouge, plus tard noirâtre ; chair succulente, blan- châtre. Cette espèce croit aux Indes et aux Moluques. Le fruit, qui est extrêmement astringent avant sa parfaite maturité, finit par devenir assez doux. Rumphius dit qu’il n’est pas fort estimé. Syzverum GirorLiEk.—Syzygium caryophyllæum Gærtn. — Myrtus caryophyllata Lion. — Calyptranthes caryophyllata Pers. Ench. Feuilles subcoriaces, non-ponctuées, obovales, échancrées , ou obtuses. Corymbes terminaux , trichotomes. Cette espèce, incomplètement connue, croît à Ceylan. On croit qu’elle fournit l’écorce appelée Bois de Girofle ou Cannelle gi- roflée. Cette écorce, autrefois employée en médecine , est zujour - d’hui hors d’usage, parce que la Cannelle et Jes Clous de Girofle possèdent des propriétés plus énergiques. Genre GIROFLIER. — Caryophyllus Lion. Calice infondibuliforme, 4-denté. Pétales 4, cohérents au sommet en forme de coiffe, Étamines nombreuses , insé- rées à la gorge du calice. Ovaire à 2 loges pluriovulées. Baie 1- ou 2-loculaire, 1- où 2-sperme. Graines cvlindra- 472 CLASSE DES MYRTINÉES. cées ou ovales. Embryon rectiligne : cotylédons charnus , ponctués, coucaves, sinueux , inégaux , le plus grand enve- loppant le petit ; radicule allongée, incluse. Arbres à rameaux dichotomes. Feuilles opposées, penni- nervées, ponctuées, coriaces. Cymes trichotomes , corym- biformes, tantôt toutes terminales, tantôt axillaires et ter- minales. Ce genre se compose des cinq espèces suivantes : GIROFLIER AROMATIQUE. — Caryophyllus aromaticus Linn. — Gærtn. Fruct. 1, p. 167, tab. 33. — Lamk. Il. tab. 417. —Turp. in Dict. des Sciences Nat., et in Chaum. Flore Méd. Ie. — Bot. Mag. tab. 2749 et 2750.— Rumph. Amb. v. 2, tab. 1, 2 et 3. — Clus. Exot. p. 15, Ice. — Sonner. Voyage à la Nouv. Guin. p. 106, tab. 110; et p. 197, tab. 120. — Eugenia ca- ryophyllata Thunb. Diss. — Myrtus Caryophyllus Spreng. Syst. Feuilles lancéolées-elliptiques, acuminées. Cymes multiflores, terminales. Arbre atteignant 40 pieds de haut. Branches étalées ou incli- nées , formant une tête pyramidale et touffue. Feuilles luisantes, longues d’environ 4 pouces, finement ponctuées ; pétiole gréle, long d'environ 2 pouces. Calice pourpre, long d’un demi-pouce : dents ovales, concaves, étalées. Pétales étalés, arrondis, concaves, très-caducs, roses. Filets jaunes, beaucoup plus longs que les pé- tales. Anthères cordiformes-ovales. Baie oblongue, obtuse aux > bouts, d’un pourpre violet , longue de 1 pouce. Embryon ver- dûâtre. Le Giroflier aromatique, indigène aux Moluques où , comme l’on sait, sa culture fut longtemps monopolisée par les Hollan- dais, est aujourd’hui très-répandu dans l’Inde, aux îles de France et de Bourbon, ainsi qu'aux Antilles et dans plusieurs contrées de l’ Amérique méridionale. Les fleurs de ce Giroflier, cueillies un peu avant l’anthèse et séchées à l'ombre sont les Clous de Girofle du commerce. Du reste, loutes les parties de arbre sont aromatiques au plus haut si FAMILLE DES MYRTACÉES. 475 degré; l’on en retire , par la distillation , une huile volatile d'une odeur pénétrante , d’une saveur âcre et caustique. Cette essence s'emploie comme médicament excitant, et pour cautériser les dents cariées ; mais ce n’est qu'avec précaution et à petites doses qu’on peut l’administrer à l’intérieur. GIROFLIER ANTISEPTIQUE. — Caryophyllus antisepticus Blu- me, in De Cand. Prodr. Feuilles oblongues-lancéolées, rétrécies en pointe obtuse, fine- ment veinées. Corymbes axillaires et terminaux. Calice tubuleux , à 5 dents obtuses. Cette espèce a été trouvée à Java, par M. Blume. GiROFLIER FASTIGIÉ., — Caryophyllus fastigiatus Blum. in De Cand: Prodr. Feuilles cunéiformes-oblongues, obtuses, marquées de veinules transverses , parallèles, fines. Corymbes terminaux , fastigtés ; pédoncules triflores. Cette espèce croît également à Java. GiroFLIER MULTIFLORE. — Caryophyllus floribundus Blum. in De Cand. Prodr. Feuilles ovales-oblongues, obtuses, rétrécies à la base, luisantes, presque sans veines. Corymbes terminaux, trichotomes , divari- qués : pédoncules triflores. Cette espèce habite les mêmes contrées que les deux précé- dentes. GiRoFLIER ELLIPTIQUE. — Caryophyllus elliptica Laball. Sert. Caled. tab. 63. Feuilles ovales ou elliptiques, obtuses. Cymes triflores. M. de Labillardière a observé cette espèce dans la Nouvelle- Calédonie. Genre ACMÉNA. — Acmena De Cand. Tube calicinal turbiné; limbe cupuliforme, tronqué, sub- involuté en préfloraison. Pétales 5, petits, distants. Etamines 174 CLASSE DES MYRTINÉES, nombreuses, Ovaire 3-loculaire. Style court. Baie globu- leuse ou ovale, par avortement uniloculaire et monosperme. Graine charnue, subglobuleuse ; cotylédons soudés. Feuilles opposées, très-entières, glabres. Pédoncules axil- laires et terminaux, multiflores, trichotomes, Fleurs petites, blanchâtres. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : ACMÉNA MULTIFLORE.—Æcmena floribunda De Cand. Prodr. — Metrosideros floribunda Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. v. 3. — Vent. Malm. tab. 75. — 5 : Eugenia elliptica Smith, 1. c. — Eugenia Smithii Por. — Myrtus Smithi Spreng. | Petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. Rameaux gréles, pendants, brachiés, Feuilles longues d'environ 3 pouces , sur 8 à 10 lignes de large, coriaces, luisantes, pétiolées, ponctuées, ova- les-lancéolées ou lancéolées-elliptiques, acuminées. Cymes pédon- culées, disposées en panicule pyramidale, multiflore , terminale. Pétales petits, 2 fois plus courts que les étamines. Baie blanchä- tre, astringente, du volume d’un gros Pois. Cet arbrisseau, originaire de la Nouvelle-Hollande, est com- mun dans les orangeries. Son port et son feuillage sont très-élé- gants, Genre EUGÉNIA. — Eugenia Michel. Tube calicinal subglobuleux; limbe 4-parti. Pétales 4. Étamines nombreuses. Ovaire à 2 ou 5 loges pluriovulées. Baie globuleuse, couronnée, 1- ou rarement 2-loculaire, 1 ou 2-sperme. Graines grosses, globuleuses. Cotylédons sou- dés ; radicule fort petite ou imperceptible. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées ou opaques. Pédoncules simples ou rameux , axillaires ou ter- minaux. Ce genre, dont on connaît plus de deux cent cinquante espèces, appartient presque exclusivement à l’Amérique équatoriale, Voici les espèces les plus remarquables : FAMILLE DES MYRTACÉES, 475 Eucénia pe Micnéri.—Eugenia Michelii Lamk.— Michel. Gen. tab. 108. — Myrtus brasiliana, et Plinia rubra Linn. — llinia pedunculata Linn. fil. — Bot. Mag. tab. 473. Feuilles ovales-lancéolées , glabres. Pédoncules axillaires, uni- flores, subsolitaires , plus courts que les feuilles. Limbe calicinal 4-fide, réfléchi. Baie toruleuse. Arbre indigène en Guiane et au Brésil. On le cultive à la Martinique sous le nom de Cerisier de Cayenne. Ses fruits sont mangeables. EucEnrA purGaTIF. — Eugenia dysenterica De Cand. Prodr. — Myrtus dysenterica Martus. Feuilles courtement pétiolces, glabres, ovales, obtuses. Pédi- celles axillaires , uniflores , grêles, plus courts que les feuilles, non-bractéolés. Lobes du calice ovales, réfléchis, ciliés. Baie 1- 3-sperme , globuleuse-déprimée, jaune , glabre. Petit arbre tortueux. Rameaux glabres, subéreux. Feuilles longues de 2 à 3 pouces , larges de 12 à 18 lignes. Pédoncules rapprochés en corymbe au sommet des ramules. Fleurs naissant avant les fenilles. Calice 4-fide, jaunâtre, long de 2 ’/, lignes. Pétales longs de 5 lignes, obovales, glabres, ciliés, réfléchis. Étamines et style aussi longs que les pétales. Baie de la grosseur d’une Mirabelle. Cette espèce croît au Brésil, dans les parties désertes de la pro- vince des Mines, où on la nomme vulgairement Cagaiteira. Les bestiaux sont friands de ses fruits, qui agissent sur eux comme laxatif; cette propriété se fait ressentir avec plus d’énergie chez les hommes qui en mangent avec excès. EucéNia srrié.— Æugenia lineata De Cand. Prodr.— Myr- tus lineata Swartz , Flor. Ind. Occid. Feuilles ovales, acuminées, roides, nerveuses, cotonneuses en dessous. Fleurs axillaires, agrégées, presque sessiles. Calices qua- drifides , ferrugineux-pubescents. Cette espèce, qui croit dans les montagnes de Saint-Domingue, produit une baie mangeable , de couleur ronge et de la grandeur d’une Cerise, 1476 CLASSE DES MYRTINÉES. Eucxnia pu Brésiz. — ÆEugenia brasiliensis Lamk. Dict. — Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2, tab. 152. Rameaux glabres. Feuilles pétiolées , ohovales et arrondies au sommet , ou rarement elliptiques et pointues , ponctuées , glabres , luisantes en dessus. Pédoncules solitaires, axillaires, 1-flores, glabres. Calice non-bractéolé, glabre : lobes ovales, obtus, ci- liolés. Baie tétragone-globuleuse, lisse, luisante : limbe calicinal amplifié, dressé. Arbre de la grandeur d’un Oranger. Feuilles longues de 2 '}, à 4 pouces, larges de 15 à 25 lignes. Pédoncules longs de 12 à 18 lignes. Calice long de 5 lignes. Pétales d’un tiers plus longs que le calice, obovales, glabres, un peu plus longs que les éta- mines. Style aussi long que les étamines. Baie de la grosseur d’une Cerise, d’un violet noirâtre. Cet Eugénia croît dans les bois vierges du Brésil méridional. On le cultive dans les environs de Rio-Janéiro , et son fruit, qui porte le nom de Grumichama, se vend dans les marchés. La saveur de ce fruit est tres-agréable. EuGÉNiA À FEUILLES DE Troëne.— Eugenia ligustrina Willd. —Cambess. in Flor. Brasil. Merid.—Myrius ligustrina Swartz, Flor. Ind. Occid. Rameaux glabres. Feuilles petiolées, oblongues, ou ellipti- ques, rétrécies aux 2 bouts, subacuminées , ponctuées , glabres, luisantes. Pédoncules solitaires ou rarement géminés, axillaires , glabres, 5-flores. Lobes calicinaux ovales, obtus, réfléchis. Pé- tales obovales, glabres. Arbrisseau très-rameux , haut de 5 à 6 pieds. Feuilles longues de 1 '}, à © ‘/, pouces, larges de 7 à 14 lignes. Pédoncules longs de 1 }, pouce. Galice long de 3 lignes. Pétales longs de 3 lignes, d’un blanc rosé, un peu plus longs que les étamines. Baïe noire. Cette espèce croît aux Antilles et au Brésil. D’après la remar- que de M. Aug. de Saint-Hilaire , son fruit est mangeable. Evcxnia Üvarua. — Eugenia Uvalha Cambess. in Flor. Brasil, Merid. 2, p. 367. FAMILLE DES MYRTACÉES. 177 Rameaux pubérules au sommet. Feuilles subsessiles, oblon- ques, rétrécies aux 2 bouts, obtuses : les adultes glabres , opa- ques; les jeunes ponctuées , pubescentes. Pédoncules solitaires, pubérules, 1-flores. Calice pubérule : lobes ovales , arrondis au sommet , ciliolés. Baie pyriforme. Grand arbrisseau. Feuilles longues de 10 à 15 lignes, larges de 2 ‘}, à 4 lignes. Pédoncules filiformes, longs de 5 à 6 lignes. Calice blanchâtre, long de 2 lignes. Pétales 2 fois plus longs que les lobes du calice. Fruit 1-ou 2-sperme, jaune, de la forme et du volume d’une petite Poire, d’une saveur acidule très-agréable. Cette espèce croit dans la province de Saint-Paul : on la cul- tive aux environs de la ville de Saint-Paul. Eucénra Faux Girorcier.—Eugenia Pseudo-Caryophyllus De Cand. Prodr. — Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 149. Rameaux pubérules au sommet. Feuilles pétiolées, oblongues, pointues, glabres en dessus , cotonneuses-incanes en dessous : les adultes opaques. Pédoncules multiflores, pubérules , un peu plus courts que les feuilles. Calice incane : lobes ovales, subobtus. Baie ovoïde , presque glabre. Petit arbre. Ramules légèrement anguleux. Feuilles longues de 2'], à 4"/; pouces, larges de 10 à 20 lignes. Calice long de 2 li- nes. Pétales d’un tiers plus longs que le calice, obovales-orb1- culaires, pubérules en dehors, d’un vert blanchätre. Étamines glabres, un peu plus longues que les pétales et le style. Baie noire, 4-6-sperme, longue de 4 lignes. Cette espèce croît an Brésil méridional, dans la province de Saint-Paul. Ses feuilles ont, lorsqu’elles sont jeunes , une odeur de Citron fort agréable, et un goût un peu amer, participant du Girofle et du Citron; les boutons ont le goût de Girofle, mais leur saveur est moins forte. EUGENIA À FEUILLES TERNÉES. — Eugenia ternatifolia Cam- bess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 150. Rameaux pubérules au sommet. Feuilles courtement pétiolées, oblongues , courtement acuminées, pubérules, ponctuées, le plus BOTANIQUE. PHAN. T. IV. 12 1475 CLASSE DES MYRTINÉES, souvent ternées. Pédoncules pauciflores , pubérules , plus courts que les feuilles. Calice incane : lobes ovales, très-obtus. Arbrisseau haut de 2 à 2 ‘/, pieds. Tige simple ou rameuse. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 10 lignes. Pé- doncules 3-9-flores. Calice long de 2 ‘/, lignes. Pétales 2 fois plus longs que les lobes du calice, obovales-orbiculaires, conca- ves, incanes en dehors, d’un blanc sale. Étamines un peu plus courtes que les pétales , aussi longues que le style. M. Ave. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans la province de Goyaz. Evcnia Piment. — ÆEugenia Pimenta De Cand. Prodr. — Myrtus Pimenta Linn.— Bot. Mag. tab. 1236.—Tussac, Flor. des Antill. 4, tab. 12. Ramules comprimés : les jeunes pubescents. Feuilles pétiolées, ponctuées, glabres, lancéolées-oblongues. Pédoncules axillaires et terminaux, trichotomes. Fleurs 4-fides. Baie globuleuse, mono- sperme. Arbre haut d'environ 5o pieds. Tronc droit, recouvert d’une écorce grisâtre. Cime trèes-touffue, pyramidale. Rameaux dicho- tomes ou trichotomes. Feuilles longues de 5 à 7 pouces, larges d'environ 18 lignes. Fleurs polygames. Baie de la grosseur d’un Pois. Cet arbre, imdigène aux Anülles, n’est cultivé, suivant M. de Tnssac, que par les Anglais, dans la Jamaïque, où 11 porte le nom de Pimento ou All-spice (toute-épice). « Toutes les parties du Myrte Piment, dit M. de Tussac, » contiennent une huile essentielle dont l’arome participe de plu- » sieurs espèces d’épices, entre autres des Clous de Girofle et de » la Cannelle. Les fruits, les feuilles et l’écorce des jeunes ra- » meaux, fournissent par la distillation une huile essentielle qui » ne le cède en rien à l'huile de Girofle et qu’on pourrait lui » substituer, Malgré toutes ces belles qualités, les graines de Pi- » ment, qu'on fait entrer dans presque tous les ragoüts, se ven- » dent à bas prix dans le commerce : aussi la culture de cet arbre » a-t-elle beaucoup diminué, et l’on se borne à en récolter les FAMILLE DES MYRTACÉES. 479 » graines sur les arbres isolés dans les plantations de Café. Beau- » coup de colons font avec le Myrte Pinent de magnifiques avé- » nues, qui réunissent l’utile à l’agréable; car indépendamment » de l'ombre que produit leur feuillage épais, ils offrent l'aspect » Je plus agréable quand ils sont couverts de fleurs. » Le bois du Piment est rongedtre, assez dur pour êtré em- » ployé à plusieurs usages économiques ; mais il a le défaut d’être » éminemment hygrométrique , et de se tourmenter aux moindres » modifications de l'atmosphère. » Genre JAMBOSIER. — Jambosa De Cand, Tube calicinal turbiné , resserré à la base, prolongé au- dessus du sommet de l’ovaire; limbe à 4 lobes arrondis. Pé- tales 4, concaves, obtus, insérés à la gorge du calice. Étami- nes très-nombreuses , plus longues que la corolle. Ovaire pluriloculaire, multiovulé. Baie par avortement 1- ou 9- sperme , ombiliquée au sommet. Graines anguleuses : coty- Jédons soudés par les bords; radicule incluse. Arbres. Feuilles opposées, ponctuées , coriaces ; courte- ment pétiolées. Pédoncules latéraux ou terminaux, tricho- tomes. Fleurs roses où blanches, grandes, articulées aux pé- dicelles. Ce genre, qui appartient à l'Asie équatoriale , renferme une vingtaine d'espèces, la plupart remarquables par des fruits mangeables, et par des fleurs d’une grande beauté. Voici les espèces les plus intéressantes : Jamvosier commun. — Jambosa vulgaris De Cand. Prodr. — Hort. Malab. 1, tab. 17. — Eugenia Jambos Lin. — Bot. Mag. tab. 1696. — Herb. de P'Amat. tab. 77. Feuilles lancéolées, acérées. Thyrses terminaux , subpyrami- &aux, composés de cymules triflores. Arbre haut d’une vingtaine de pieds. Feuilles luisantes , Jon- gues de 4 à 7 pouces, larges de 12 à 16 lignes. Sépales arrondis, Pétales blanchâtres. Filets d’un blanc jaunâtre, dressés, longs d’un pouce, Fruit pyriforme, jaunâtre. 180 CLASSE DES MYRTINÉES. Cette espèce, indigène dans l'Inde, est cultivée comme arbre fruitier dans une grande partie de l’Asie équatoriale , ainsi qu’aux Antilles. Elle prospère même en dehors des tropiques, dans les régions favorables à la culture de l’Oranger. Son fruit n’est pas fort succulent , mais il laisse dans la bouche une odeur de Rose. On cultive ce Jambosier dans les serres , à cause de l'élégance de son port et de la beauté de ses fleurs. II demande de fréquents arrosements en été, et peu d'humidité en hiver. M. Poiteau re- commande de ne le rempoter que lorsaw’il en a absolument be- soin. Sa multiplication se fait sans difficulté de boutures du jeune bois, sur couche chaude. JampOsiER MAGNIFIQUE. — Eugenia formosa Wallich, Plant. Asiat. Rar. 2, tab. 108. (non Cambess.) Feuilles elliptiques-oblongues ou elliptiques-lancéolées, sub- acuminées , cordiformes à la base, presque sessiles, semi-am- plexicaules. Grappes latérales, sessiles , pauciflores, corymbifor- mes. Sépales étalés, orbiculaires, subrétus. Pétales arrondis, 2 fois plus longs que les sépales. Baie pendante, globuleuse, urcéolée. Très-grand arbre entièrement glabre. Cime très-ample. Ra- mules triangulaires ou comprimés , nus inférieurement. Feuilles rapprochées, luisantes, nerveuses, longues de 1 à 1 ‘/: pied. Fleurs inodores , pourpres avant l’anthèse, roses lors de l’épa- nouissement, longues de près de 4 pouces. Filets planes ; anthères jaunes. Fruit blanc, du volume d’une Pêche; pulpe blanche, in- sipide. Graines grosses, rugueuses, verdâtres. M. Wallich a observé ce beau végétal dans l’empire Birman. JAMBOSIER A GRANDES FEUILLES. — Jambosa macrophylla De Gand. Prodr.— Æ£ugenia alba Roxb. Cat. Hort. Caleutt. — Eugenia macrophylla Lamk. Dict. Feuilles ovales-lanccolées, acuminées, Cymes latérales, fasci- culées , sub-5-flores. Feuilles longues de 1 pied et plus, sur 5 pouces de large. Pé- doncules longs d’environ 3 pouces. Cette espèce se cultive dans l’Inde. FAMILLE DES MYRTACÉES. 151 JAMBOSIER A FEUILLES VEINEUSES. — J'ambosa venosa De Cand. Prodr.—Eugenia venosa Lamk. Dict.— Myrtus venosa Spreng. Ramules anguleux. Feuilles coriaces, opaques, glabres , réti- culées aux 2 faces, elliptiques. Grappes simples, terminales, corymbiformes, pauciflores. — Feuilles courtement pétiolées, longues de 4 pouces, larges de 2 ‘/, pouces. Fleurs rougeätres. Cette espèce se cultive à Madagascar et à l’ile de France. Jamsosrer pouRPRE. — Jambosa purpurascens De Cand. Prodr. — Eugenia malaccensis Smith, Exot. Bot. tab. 61. (non Lion.) — Andr. Bot. Rep. tab. 458. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées , rétrécies à la base. Cymes latérales , subquadriflores , subfasciculées. Arbre élevé, à tête tres-touffue. Tronc d'environ 2 pieds de diamétre ; écorce rougeâtre, spongieuse. Feuilles pendantes, cour- tement pétiolées , luisantes, d’un vert gai, longues de 4 à 8 pou- ces. Pédoncules opposés ou fasciculés, courts, lisses. Fleurs grandes , inodores. Calice cyathiforme, à dents triangulaires, obtuses. Corolle et filets d’un rose vif. Pctales ovales-arrondis, 3 ou 4 fois plus courts que les étamines. Fruit de la grosseur et de la forme d’une Poire moyenne , lave de rose. Cet arbre, indigène dans l'Inde, se fait remarquer par la beaute de ses fleurs et de son feuillage. La pulpe de ses fruits est d’une saveur vineuse très-agréable. Jameosier DE Maracca. — Jambosa malaccensis De Cand. Prodr. — Hort. Malab. 1 , tab. 18.— J'ambosa nigra Rumpbh. Amb. 1, tab. 19. — Eugenia malaccensis Linn. — Tussac, Flor. Antill. v. 3, tab. 25. — Corréa, in Annal. du Mus. V. 9, tab. 25, fig. 2. Feuilles lancéolées, pointues. Cymes latérales, subsessiles, pauciflores. Arbre haut de 20 à 30 pieds: tronc de la grosseur du corps d’un homme. Feuilles luisantes, longues d’un pied et plus. Fleurs grandes, pourpres, très-odorantes. Fruit pyriforme , rou- geâtre d’un côté, blanc de l’autre. 152 CLASSE DES MYRTINÉES. Celte espèce, cultivée de temps immémorial dans l'Inde et dans les archipels voisins, n’est pas rare aujourd’hui dans les Antilles, où elle fut introduite d’Otaïti, en 1703. Elle orne les jardins, dit M. de Tussac, au mois de mars, par ses belles tonf- fes de fleurs, dont le rouge éclatant contraste agréablement avec le vert des feuilles, et en été par ses fruits, plutôt faits pour flatter les yeux que pour satisfaire le goût, car 1ls ne sont man- geables qu’en compote, avec beaucoup de sucre et quelques épi- ceries ; 1ls n’ont ni l'odeur, ni le goût de Rose de ceux du Jam- bosier commun. On possede aussi ce Jambosier dans les collections de serre. JAMBOSIER AMPLEXICAULE. — Jambosa amplexicaulis De Cand. Prodr. — ÆEugenia amplexicaulis Roxb. Cat. Hort. Calcutt. — Lindi. in Bot. Reg. tab. 1033. Feuilles membranacces, oblongues-lancéolées, obtuses, sub- cordiformes à la base, glabres, ondulées. Fleurs solitaires aux aisselles des feuilles et en grappes terminales. Galice à 4 dents obtuses. — Fruit d’un pourpre vif, de la grosseur d’une petite Pomme. Cette espèce, originaire de Sumatra, se cultive dans les serres. Jamsoster D’AuUSrRALASIE. — Jambosa australis De Cand. Prodr. — Eugenia myrtifolia Bot. Mag. tab. 2230. — Bot. Reg. tab. 627. — Lodd. Bot. Cab. tab. 525. — £Eugenia aus- tralis Wendl.— Colla, Hort. Ripul. App. [, tab. 8. Feuilles lancéolées ou lancéolées-elliptiques, acuminées. Pa- nicules ermunales. densiflores, cymeuses, fewullées à la base. Arbrisseau ayant le port du Myrte. Rameaux diffus ; subté- tragones. Ramules rougeätres. Feuilles longues de 1 ’/, à 2 pou- ces, larges de 5 à 10 lignes. Fleurs blanches , larges de */3 pouce. Fruit petit, rougeûtre, pyriforme. Cette espece, originaire de la Nouvelle-Hollande , se cultive fréquemment dans les orangeries. Ses fleurs se succèdent pen- dant plusieurs mois de l'été. Elle aime une terre légère, et se muluplie de boutures ou de marcottes, FAMILLE DES MYRTACÉES. 485 Genre MARLIÉRÉA. — Marlierea Cambess. Calice très-entier avant l’anthèse, se déchirant longitudi- nalement en 4 lobes ordinairement inégaux. Pétales 4, ou plus souvent nuls. Étamines très-nombreuses, insérées au ca- lice. Ovaire adhérent, 2- ou 5-loculaire : loges 2-ovulées, Péricarpe charnu. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées, pé- tiolées, très-entières. Fleurs en grappe ou en cyme. Pédon- cules axillaires et terminaux. Ce genre renferme trois espèces , dont voici les plus re- marquables : MARLIÉRÉA COTONNEUX. — //arlierea tomentosa Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2, p. 273. Ramules cotonneux (jaunâtres) de même que les jeunes feul- les. Feuilles elliptiques, courtement acuminées. Lobes calicinaux inégaux. Corolle nulie. Grand arbrisseau. Tige faible, Feuilles longues de 8 à 1 pouces, larges de 3 ‘/, à 6 pouces. Panicules axillaires et terminales, multiflores, plus courtes que les feuilles. Boutons obovales, obtus. Étamines 2 fois plus longues que le calice, aussi longues que le style. Baie noire , cotonneuse, de la grosseur d'une Cerise. Gette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil, dans la province de Saint-Paul. Ses fruits ont une saveur agréable. .ManitÉÉA oponanr. — Marlierea suaveolens Cambess. 1. ©. tab. 156. | Feuilles elliptiques, longuement cuspidées, glabres. Lobes calicinaux égaux. Pétales nuls. Petit arbre. Rameaux pendants, glabres. Feuilles longues de 1 :}, à 2 pouces, larges de 6 à 9 lignes. Grappes pauciflores, lâches , de moitié ou du tiers plus courtes que les feuilles. Bou- tons obovales, mucronulés. Fleurs très-petites. Étamines à fois plus longues que le calice. Style un peu plus court que les éta- minces. 184 CLASSE DES MYRTINÉES. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans la province de Rio-Janéiro. Ses fleurs répandent une odeur d’Aubépmne. Genre FÉLICIANÉA. — Felicianea Cambess. Calice courtement 4-fide. Pétales 4, insérés au disque. Étamines inséréesau disque, tantôt au nombre de 4 et inter- positives, tantôt au nombre de 5 ou de 6, dont 1 ou 2 anté- positives, saillantes. Ovaire adhérent, à 2 loges pluriovu- lées. Ovules horizontaux. Péricarpe charnu, couronné. Ce genre, très-remarquable parmi les Myrtacées, à cause du nombre défini de ses étamines, est constitué par l’espèce dont nous allons parler. FÉLICIANÉA A FLEURS ROUGES. — Felicianea rubriflora Cambess. m Flor. Brasil. Merid. tab. 153. Buisson haut de 4 à 5 pieds. Rameaux grisâtres, glabres infé- rieurement, subtétragones et pubérules supérieurement. Feuiiles longues de 1 à 2 pouces, larges de 8 à 10 lignes, courtement pétiolées, elliptiques-oblongues ou oblongues, rétrécies aux 2 bouts, pointues, révolutées en dessous, coriaces , luisantes , glabres. Panicules cymeuses, plus courtes que les feuilles, multiflores. Calice long de 1 ‘/ lignes, glabre : lobes ovales, obtus, dressés. Pétales longs de 2 :/, ligne, obovales, onguiculés, concaves, lisses, luisants, rouges. Étamines 3 à 4 fois plus longues que les pétales. Style plus long que les étamines. Baie sphérique, blanchätre , monosperme. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cet élégant végétal sur les côtes de la province de Rio-Grande ; ses fruits sont mangeables. IV° TRIBU. LES BARRINGTONIÉES. — BARRING- TONIEZÆ De Cand. Prodr. Calice à 2-8 lobes. Pétales en méme nombre que les lobes du calice. Etamines tres-nombreuses, multiseriées, égales. Filets légèrement monadelphes par la base. Fruit sec ou FAMILLE DES MYRTACÉES. 185 charnu , indéhiscent , pluriloculaire. Cotylédons grands, charnus. Arbres. Feuilles alternes, ou opposees, ou verticillées , en- tières, ou dentelées, non-ponctuées. Fleurs en grappe ou en panicule , toujours alternes. Genre BARRINGTONIA. — Barringlonia Forst. Tube calicinal ovale ; limbe à 2 ou 5 lobes obtus , persi- stants. Filets gréles , soudés par la base en androphore an- nulaire. Style filiforme , de la longueur des étamines. Stig- mate simple. Ovaire à 4 loges biovulées. Baie grosse , uni- loculaire, presque drupacée, renflée à la base, tétragone vers lesommet. Graines globuleuses, pendantes ; cotylédons soudés ; radicule imperceptible. Arbres. Feuilles opposées ou verticillées. Fleurs en thyrse ou en grappe, grandes ; pédicelles 1-bractéolés. Ce genre curieux ne renferme que les deux espèces dont nous allons parler. BarRINGTONIA MAGNIFIQUE. — Barringtonia speciosa Linn. flo Rumph. Amb. 3, tab. 114.— Barringtonia Butonica Forst. Gen. tab. 38. — Mammea americana Linn. Spec. — Commersona Sonner. Voy. tab. 8 et 9. — Mitraria Commerso- nia Gmel. Syst. — Butonica speciosa Lamk. Dict. Feuilles cunéiformes-oblongues, obtuses, très-entières, luisan- tes. Thyrses terminaux, dressés. Baie pyramidale-tétraèdre. Arbre. Tronc bas, tortueux, gros. Branches très-longues, étalées ou inclinées, terminées chacune en 4 ou 5 rameaux verti- cillés. Feuilles glauques. Filets divergents , pourpres , longs de plus de 3 pouces. Fruit de la grosseur du poing, à peu près en forme de mitre. Ce magnifique végétal abonde sur les plages basses des Molu- ques, des îles de la Sonde , de celles de la Polynésie, ainsi qu'aux embouchures des fleuves de la Chine méridionale. Selon Rum- phius, il en existe à Célebes une varicté dont les fruits acquièrent 1486 CLASSE DES MYRTINÉES. le volume de la tête d’un enfant. Les Malais emploient les graines , mélées à d’autres ingrédients , pour étourdir les poissons: BARRINGTONIA À GRAPPES. — Barringtonia racemosa Blume : in De Cand. Prodr.— Sumstravadi Hort. Malab. 4, tab, 6. — Eugenia racemosa Linn. Spec. Cette espèce, qui habite les forêts marécageuses du Malabar , diffère de la précédente par des feuilles crénelées , des fleurs en grappes pendantes, et des fruits à angles très-obtus. Genre STRAVADIUM. — Stravadium Juss. Ce genre ne diffère du précédent que par son limbe ca- licinal 4-parti, son ovaire incomplètement biloculaire , et son fruit oblong , tétragone. | On connaît cinq espèces de Stravadium, indigènes dans V’Asie équatoriale , et ornées de très-belles fleurs. Voici les espèces les plus intéressantes : STRAVADIUM A FLEURS BLANCHES. — Stravadium album De Gand. Prodr. — Stravadia alba Pers. — Rumph. Amb. 3, tab. 116. 714 Feuilles lancéolées-oblongues, acuminées , crénelées , pétiolées. Grappes lâèhes , pendantes, plus longues que les feuilles ; pédi- celles courts, alternes. Drupe à côtes obtuses. Cet arbre croit dans les forêts littorales des Moluques. Ses feuilles atteignent un pied et demi de long, sur 6 pouces de large. Les grappes “le fleurs mesurent jusqu’à 3 pieds. STRAVADIUM A FLEURS ROUGES. — Stravadium rubrum De Gand. Prodr. — Eugenia acutangula Linn. — Bärringlonia acutangula Gærtn. Fruct. tab. 111. — Hort, Malab: 4, tab. 5. Feuilles cunéiformes-oblongues, pointues, dentelées , subses- siles. Grappes pendantes, läches , plus longues que tés feuilles. Pédicelles courts, alternes. Drupe quadrangulaire. On trouve cette espèce dans les forêts aqueuses de la côte de Malabar, et dans tout l'archipel Indien. Son tronc s'élève à häu- teur d'homme. Les feuilles , fasciculées vers l'extrémité dés ra- FAMILLE DES MYRTACÉES. 187 mules, sont longues de douze à dix-huit pouces, et de Ja largeur d’une main. Leur saveur est légèrement astringente et amère. Les Hindons et les Malais ont coutume de les manger crues, en guise d’assaisonnement, et ils les regardent comme un remède infail- lible contre une foule de maladies. Les grappes atteignent une longueur de trois pieds. Le drupe ressemble à une Olive; sa chair est d’un goût amer et désagréable. Le bois de l'arbre, dur et so- lide , s'emploie aux constructions, Genre GUSTAVIA. — Gustavia Linn. Tube calicinal turbiné ; limbe entier ou à 4, 6 ou8 lobes. Pétales Z, 6 ou 8. Étamines soudées la baseentreelles et aux onglets des pétales, Ovaire à 5-6 loges polyspermes. Style court. Stigmate obtus. Péricarpe ovale ou subglobuleux, co- riace, ombiliqué par les restes du calice, à 5-6 loges oligo- spermes. Graines ovales, pendantes : épisperme coriace; fu- nicule long, replié. Embryon charnu : cotylédons grands, presque égaux ; radicule mammiforme. Arbres. Feuilles alternes, grandes, dentelées ou très-en- tières, glabres. Fleurs blanches, grandes, dibractéolées, dis- posées en grappe terminale. Lés Gustavia Sont remarquables par des fleurs d’une rare beauté. Ce genre, qui appartient à la zone équatoriale, ren- férme huit espèces, dont voici les plus notables : GUSTAVIA MAGNIFIQUE, — Gustavia augusta Linn. Amæn. Acad, 8, tab. 5.— Pirigara superba Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen, et Spec, vol 7, p. 261. Feuilles membranacées , oblongues-lancéolées, acuminées, forte- ment rétrécies à la base , bordées de dentelures distantes, pointues. Galice entier , glabre. Fleurs octopétales. Cette espèce habite la Guiane et la Nouvelle-Grenade. Gusravia SUPERLE. — Gustavia speciosa De Cand. Prodr. — Pirigara speciosa Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. vol: 7, p. 261. Feuilles coriaces , oblongues-lancéolées , acuminces , rétrécies à 458 CLASSE DES MYRTINÉES, la base, très-entières. Calice presque entier , cotonneux de même que les pédicelles et l'ovaire. Fleurs hexapétales. Cet arbre croît dans la Nouvelle-Grenade, où on l’appèle vul- gairement Chupa. MM. de Humboldt et Bonpland remarquent que les enfants sont très-friands de ses fruits , et qu'après en avoir mangé ils deviennent jaunes sur tout le corps ; mais cet accident n’a pas d’autre inconvénieut, car le teint naturel reparaît au bout de quelques jours, sans qu’on emploie aucun remède. Gusravia URCÉOLÉ.— Gustavia urceolata Poit. in Mém. du Mus. vol. 13, tab. 5. Feuilles cunéiformes-oblongues, subobtuses, dentelées supé- rieurement , souvent fasciculées. Grappes corymbiformes, lâches, 2-6-flores. Pédoncules épais , allongés. Corolle évasée, à 6 ou 7 pétales ovales, obtus. Galice glabre, à bord tronqué. Fruit ovoïde , aptère. Arbrisseau haut de 4 à 10 pieds ( dans les savanes découvertes), ou (dans les grands bois) arbre haut de 4o pieds, à tronc de 1 pied de diamétre. Rameaux divergents, peu ramifiés, formant une tête large et diffuse. Feuilles longues de 6 à 15 pouces. Co- rolle évasée en soucoupe, large de 4 à 5 pouces , d’un blanc pur en dedans, légèrement rose ou carminée en dehors. Fruit de la grosseur et de la forme d’une Grenade. Cette espèce croît dans la Guiane, où elle porte le nom vulgaire de Bois puant. Son bois vert ne sent point mauvais ; mais lors- qu'après avoir été coupé, il reste exposé à l'air, 1l répand au bout de quelques jours et pendant longtemps une odeur détestable. Les fleurs, au contraire, exhalent un parfum analogue à celui du Lys blanc; leur corolle est d’une grande beauté, mais de durée éphémère. GusrAVIA À FRUIT AILÉ. — Guslavia pterocarpa Poit. 1. c. tab. 6. Feuilles cunéiformes-vblongues , acuminées, légèrement denti- culées. Grappes pauciflores, corymbiformes. Calice à limbe 6-parti. Pétales 6 ou 7, ovales. Fruit à angles membraneux, crepus. FAMILLE DES MYRTACÉES. 1459 Cette espèce, découverte par M. Poiteau sw les bords du Mana à Cayenne, s’élève plus que la précédente, et son bois répand une odeur fetide dès qu’il est entamé. Les fleurs sont plus petites et moins lavées de rose. V° TRIBU. LES LÉCYTHIDÉES. — Z£ECYTHIDEÆ De Cand. Prodr. Limbe calicinal à 6 lobes. Pétales 6, épais, soudés par la base, inégaux (2 opposés à la ligule de l'androphore, plus grands que les 4 autres ). Etamines tres-nombreuses , mul- tiseriées, monadelphes ; androphore adné inférieurement à la corolle, charnu , urcéolé à la base , prolonge d'un côte en ligule concave ou cuculliforme; filets anthériferes courts , épais ; anthères petites , oblongues, pointues. Pé- ricarpe ligneux ou drupacé , pluriloculaire , polysperme, pYzidien. Cotylédons ordinairement charnus et entre- greffes. Arbres, souvent très-éleves. Feuilles alternes, non-ponctuées, très-entières ou dentelées, souvent pétiolées, quelquefois munies de stipules caduques. Fleurs grandes , disposées engrappes simples ou rameuses : pédoncules axillaires, ou terminaux , ou raméaires. , Cette tribu, propre à l'Amérique intertropicale, est fort caractérisée par la singulière structure de ses fleurs , et doit peut-être former une famille distincte. La plupart des Lécythidées croissent dans les immenses forêts- vierges de la Guiane, de la Colombie et du Brésil. Le fruit de plusieurs espèces contient des amandes mangeables. Genre LÉCYTHIS. — Lecythis Lœff. Tube calicinal turbiné ; limbe à 6 lobes persistants. Péta- les 6, inégaux. Androphore staminifère à la base : ligule ra- battue sur le pistil, linguiforme, concave , anthérifère à la base , recouverte à toute la face antérieure de filets stériles, claviformes ; filets anthérifères courts. Ovaire à 2-6 loges 190 CLASSE DES MYNTINÉES. pluriovulées. Style court. Pyxide globuleux où turbiné, co- riace ou ligneux ; loges monospermes ou oligospermes. Graines ovales-oblongues, attachées à la base d’un placentaite central. Épisperme épais. Cotylédons charnus, soudés. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentelées. Fleurs jaunes ou plus souvent rougeñtres. Les Lécythis sont des arbres gigantesques qui n’intéres- sent pas moins par le luxe de leur inflorescence, que par la singulière structure de leurs fleurs et de leurs fruits. Ceux- ci ressemblent à une petite marmite, recouverte de son cou- vercle, ce qui leur à fait appliquer le om vulgaire de mar- mite des singes ; les amandes qu’ils contiennent ont une sa- veur excellente, et servent aux usages alimentaires. Ce genre renferme une vingtaine d’espèces, dont plusieurs ne sont connues que très-imparfaitement ; en voici les plus notables : a ) Feuilles très-entières. Lécyrms À GRANDES FLEURS. — Lecythis grandiflora Aubl. Guian. 2,tab. 283, 284 et 285. — £Lecythis oflaria Linn. Amæn. (non Spee. ) Feuilles coriaces, glabres, pétiolées, ondulées, ovales, poin- tues. Grappes axillaires-subterminales , ou raiméaires, pen- dantes, spiciformes. Pédicelles claviformes, épais , plus courts que les pétales. Pyxide ovale-globuleux : opercule pointu. Tronc haut d’une trentaine de pieds. Feuilles longues d’en- viron 7 pouces, sur 3 pouces de large. Grappes longues : axe ligneux. Fleurs larges de 2 pouces. Sépales larges, arrondis, concaves , rougeâtres. Pétales et ligule de l’androphore d’un beau rose. Filets fertiles blancs. Pyxide dur, ligneux, épais, haut de 7 pouces , sur 4 pouces et plus de diamétre ; lesrestes du hmbe cali- cinal forment au pourtour de l’operculeun rebord hgneux, de près d’un pouce de hauteur. Opercule convexe, mucroné; largede à % porices. Graines grosses , vblongues , de forme irréguhère. Cet arbre croît dans les forêts de la Guiane, où on le nomme FAMILLE DES MYRTACÉES. 194 vulgairement Quatelé, désignation commune à plusieurs de ses congénères. Ses amandes sont fort bonnes à manger. « Les couches intérieures de l'écorce de ce Lécythis, dit » M. Poiteau, se dédoublent en un très-grand nombre de feuil- lets, minces comme du papier. Pour obtenir ces feuillets, les Indiens enlèvent des plaques d’écorce aussi grandes qu’ils peu- vent , et ils les battent , fraichement coupées, avec un maillet de bois; en moins d’une demi-heure, toutes les lames se détachent les unes des autres, avec une telle netteté que les deux surfaces de chacune sont aussi lisses que du papier satiné, J’ai eu un morceau d’écorce qui s’est ainsi dédouble en cent dix feuillets. Les Indiens en font des robes de cigarres. » 5 5 v YO S y 5% LéovrmisIparmmon.—ZLecythis Idatimon Aubl. 1.c. tab. 280. Feuilles glabres, coriaces, courtement pétiolées, ovales-lan- céolées, acuminées. Grappes axillaires et terminales, grêles, spiciformes. Pétales obtus. Pyxide 4-loculaire, subovoïde, dé- primé, mucroné. Froñe haut d’une soixantaine de pieds. Fleurs roses. Péri- carpe d’un pouce de diamétre. Gette espèce croît à la Guiane et au Brésil. Ses amandes sont amères. Léevrms À LONGS PÉDICELLES. — Lecythis longipes Poit. in Mém. du Mus. v. 13, tab. 2. Feuilles courtement pétiolées , oblongues, acuminées, glabres. Grappes terminales, pendantes, très-lâches; pédicelles alternes, allongés, claviformes. Pétales ovales et pointus, on obovales- obtus. Pyxide déprimé , biloculaire. Arbre pyramidal, haut de 25 à 30 pieds. Rameaux courts, éta- lés ; écorce lisse ; boisfilandreux, dur, d’un blanc ; jaunâtre. Fleurs larges de 3 pouces, d’un beau violet. Fruit violet (à l'exception de l’opercule dont la couleur est blanche), de 2 pouces de diamétre. . Cette espèce a été trouvée par M. Poiteau sur la montagne Mahari, dans l'ile de Cayenne. Ses graines paraissent d’abord douces au goût; mais lorsqu'on les a mâchées, elles développent use. amertume désagréable. 192 CLASSE DES MYRTINÉES. LécyTHIS A FRUIT RUGUEUX. — Lecythis corrugata Poit. 1. c. tab.3. Feuilles oblongues, rétrécies aux deux bouts, pointues, co- riaces. Panicule terminale, dressée, composée de grappes densi- flores. Pétales ovales, réfléchis au sommet. Pyxide turbiné, ru- gueux , acuminé , 4-loculaire. Arbre très-éleyé. Rameaux étalés. Fleurs nombreuses, d’un rose vif, larges d’un pouce. Péricarpe d’un pouce de diamétre. M. Poiteau a découvert cette espèce à Cayenne. Lécyrms À FEUILLES OVALES. — Lecythis ovata Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 158. Feuilles pétiolées , ovales, courtement acuminées, très-entières, glabres. Grappes axillaires et terminales, courtes, simples, 5-9- flores. Pétales obovales, obtus, glabres , ciliolés. (Péricarpein- connu.) Ramules cylindriques, pubescents. Feuilles longues de 2 à 3 ‘/: pouces, larges de 1 à 2 pouces, révolutées aux bords : pé- tiole long de 2 à 5 lignes. Calice long de 3 à 4 lignes , pubérule, d’un jaune doré. Pétales inégaux, longs de 10 à 12 lignes, larges de 8 à 9 lignes, d’un jaune pâle. Androphore d’un jaune doré : ligule papilleuse au sommet. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce au Brésil, dans les forêts-vierges de la province du Saint-Esprit. Lécyrais Zarucaso. — Lecythis Zabucajo Aubl. Guian. tab. 288. ( non. Pis. Bras. ) Feuilles glabres, coriaces, courtement pétiolées, lancéolées- oblongues, acuminées. Grappes terminales, pendantes. Pédi- celles épais , plus courts que les fleurs. Sépales et pétales pointus. Pyxide subovoïde, ligneux. Tronc haut de 6o pieds et nlus, sur 2 pieds et plus de dia- métre. Écorce gercée. Bois blanc à la circonférence, rougeâtre au centre. Feuilles d’un vert pâle, longues de 10 pouces, larges de2 /: pouces. Sépales étroits, rougeâtres. Corolle grande: pétales blancs, roses aux bords. Ligule de l’androphore ovale, FAMILLE DES MYRTACÉES. 195 de couleur rose. Pyxide très-dur, haut de 5 à 7 pouces, sur 4 5 pouces de diamétre. Cette espèce croît dans les forêts de l’intérieur de la Guiane, où les naturels lanomment Quatélé et Zabucajo. « L'on mange, dit » Aublet, les amandes de son fruit; elles sont douces, délicates » et préférables aux Amandes d'Europe. Les oiseaux et les » singes s’en nourrissent : c’est vraisemblablement par cette rai- » son que les créoles de Cayenne nomment les fruits des diffé- » rentes espèces de ce genre Canari Macaque où Marmite de » singe. L'écorce de cet arbre est employée par les Indiens à » faire des bretelles et à lier des fardeaux. » LécyTmis A AMANDES AMÈRES. — JLecythis amara Aubl. Guian. tab. 286 et tab. 285, fig. 1. Feuilles coriaces , glabres , pétiolées, oblongues, acuminées. Grappes axillaires et terminales, spiciformes. Pétales subobtus. Pyxide ovoïde, 4-loculaire : loges monospermes. Tronc haut d’une dixaine de pieds. Branches dressées et ho- rizontales. Ramules pendants. Fleurs de grandeur médiocre, jaunes. Pyxide de la forme et de la grosseur d’un œuf de poule, mince mais dur. Cette espèce croit dans les forêts de la Guiane; les créoles nomment son fruit Petite marmite de singe. Ses amandes sont amères, et ne servent de nourriture qu'aux singes. Lécyrms À PETITES FLEURS. — Lecythis parviflora Aubl. Guian. tab. 287. Feuilles pétiolées, oblongues, acuminées. Panicules termi- nales , composées de grappes spiciformes. Pétales pointus. Pyxide subovoïde, fragile, biloculaire, disperme. Arbrisseau à tronc haut d'environ 3 pieds. Rameaux épais, inclinés. Fleurs petites, odorantes, d’un jaune doré. Capsule petite, mince, cassante. Gette espèce croît aux bords des rivières de la Guiane. Ses fleurs sont très-odorantes. Ses amandes sont amères. JOTANIQUE. PHAN, T. IV. 13 194 CLASSE DES MYRTINÉES. b) Feuilles dentelees. Lécyrmis À marmires. — Lecythis Ollaria Yann, Spec. Feuilles cordiformes-oyales, sessiles. Grappes terminales. Pyxide sphérique. : Cet arbre, indigène dans la Colombie et peut-être au Brésil, n’est connu que par les descriptions très-incomplètes de Maregraf et de Pison, qui confondent probablement sousle nomde Jacapu- cayo plusieurs espèces de Lécythis. Le fruit, selon Marcgraf, est fort dur et de la grosseur d’une tête d'enfant; il sert en guise de vases aux habitants de l'Amérique méridionale. Le boïs de l'arbre aussi est d’une extrême dureté: les Portugais du Brésil en font les axes des meules à Cannes. Les amandes ont un goût fort agréable et ne le cedent en rien aux Pistaches ; il s’en fait une grande consommation, soit en pature, soit pour une huile grasse très-estimée, qu’on en retire par expression. LEécyrais DE Pison. — Lecythis Pisonis Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2, p. 357. — Zabucajo Pis. p. 65. — Jaca- pucayo Marcg. p. 128. Feuilles pétiolées, ovales, courtement acuminées. Grappes terminales. Pyxide ellipsoïde. Très-grand arbre:écorce grisâtre, rimeuse. Feuilles longues de 2 ‘/: à 3 ‘/. pouces, larges de 18 à 22 lignes; petiole long de 4 lignes, glabre. Calice rougeätre, long de 6 lignes : lobes égaux, ovales, obtus. Pétales inégaux, obovales, arrondis an sommet , d’abord violets, puis blanchätres : les plus grands longs d'environ 8 lignes. Ligule de l'androphore un peu plus longue que les pétales, laciniée au sommet. Péricarpe du volume d’une tête d'enfant, pendant. Graines de la grosseur d’une Prune. Cette espèce croit dans les forêts-vierges du Brésil méridional. Lécyruis À PETITS FRUITS. — Lecythis minor Jacq. Amer. tab. 109. Feuilles pétiolées, distiques, lancéolées-oblongues, acumi- nées , dentelées, glabres. Grappes axillaires et terminales, dres- FAMILLE DES MYRTACÉES. 195 sées, simples, ou rameuses à la base : pédicelles solitaires , très- courts. Pétales oblongs , obtas. Pyxide globuleux. Arbre élégant, rameux, haut d’une soixantaine de pieds. Grap- pes courtes, densiflores. Fleurs odorantes , de couleur blanche, larges d'environ 2 pouces. Cette espèce a été observée par Jacquin aux environs de Carthagène , où l’on nomme son fruit Marmite de singe. Ses graines, malgre leur savenr agréable , sont nuisibles à l’homme. Jacquin assure qu’une seule de ces graines lui causa des nausées et des maux de tête. Genre BERTHOLLETIA. — Bertholletia Humb. et Bonpi. Limbe calicinal 2-parti, caduc. Corolle et étamines com- me dans les Lécythis. Ovaire à 4 ou 5 loges 4-ovulées ; ovu- les bisériés , superposés. Style défléchi en même sens que la ligule de l’'androphore. Stigmate capitellé. Pixide gros, sub- globuleux, ligneux, 1-loculaire, recouvert d’un brou charnu; opercule petit, p'pilleux. Graines 16-20, bisériées, ascen- dantes, irrégulièrement triangulaires, attachées vers la base d’un placentaire central; épisperme osseux , tuberculeux ; embryon gros, charnu : cotylédons entregreffés. Feuilles très-entières, subcoriaces. Fleurs jaunâtres. L'espèce dont nous allons donner la description, constitue à elle seule ce geure. BERTHOLLÉTIA GIGANTESQUE. — PBertholletia excelsa Humb. et Bonpl. Plant. Équat, tab. 36. — Poit. in Mém. du Mus. Y. 13, p. 145, tab. 4. Arbre pyramidal, baut de plus de cent pieds. Trone droit, cylindrique, de 2 ‘}, à 3 pieds de diamétre; écorce grisâtre, très- unie. Rameaux alternes, étalés, très-longs , inclinés au sommet. Feuilles courtement pétiolées , distiques, oblongues, pointues , légèrement sinuolées , longues de 2 pieds, sur 5 à 6 pouces de large, luisantes en dessus, d’un vert terne en dessous, Fleurs éphémères, subsessiles , tribractéolées, campanulées , disposées en grappes terminales simples on ramenses, longues de 8 à LÉ 196 CLASSE DES MYRTINÉES,. 18 pouces. Corolle large de 18 à 20 pouces, à G ou Q pétales oblongs, concaves, roulés en dehors. Androphore liguliforme , rabattu sur le style, perforé à la base et anthérifère en dedans, apissé supérieurement de longues papilles pointues (filets sté- riles), charnues et jaunâtres. Anthères serrées, petites, arron- dies, bilobées, portées sur de courts filets claviformes. Style passant à travers la perforation de l’androphore. Péricarpe du volume de la tête d’un enfant. Le Berthollétia habite le Brésil et les forêts des bords de l’O- rénoque. Les fruits qu’il produit sont très-nombreux et contien- nent chacun quinze à vingt grosses amandes, d’un goût excellent quand elles sont fraîches, mais susceptibles de rancir prompte- ment. Les Portugais de Para en importent chaque année des cargaisons à Cayenne , sous le nom de Touka. Ils en envoient même jusqu’à Lisbonne, où on les appelle Chdtaignes de Ma- ragnan. Les Espagnols américains leur donnent le nom d”41- mendros, qui signifie Amande. M. Poiteau remarque que le Ber- thollétia commence à être l’objet d’une culture soignée dans les établissemens coloniaux de la Guiane. Genre COUROUPITA. — Couroupita Aubl. Tube calicinai turbiné ; limbe à 6 lobespersistants. Pétales 6, inégaux , soudés par la base. Androphore à languette ra- battue, large, échancrée, anthérifère au sommet et à la base. Ovaire turbiné, à 6 loges multiovulées : fanicules entregref- fés. Style nul. Stigmate étoilé, hexagore. Péricarpe sphé- rique, indéhiscent, pulpeux en dedans : pannexterne ligneu- se, fragile ; sarcocarpe déliquescent ; panninterne crustacée. Graines nidulantes , ovales; épisperme coriace , velu. Em- bryon subglobuleux, comprimé, rostré, curviligne : cotylé- dons grands, foliacés, rugueux, plissés; radicule claviforme. Arbres. Feuilles pétiolées, crénelées. Stipules petites, ca- duques. Grappes simples, naissant du tronc et des branches. Fleurs grandes, bractéolées, blanchâtres ou rougeûtres. Les deux espèces que renferme ce genre sont remarqua- bles par leur haute stature, l’éclat de leur inflorescence et FAMILLE DES MYRTACÉES. 497 le volume de leurs fruits, qui ressemblent à des boulets de canon. Nous allons traiter de l'espèce la mieux connue. CourouriTA DE Gurane. — Couroupita guianensis Aubl. Guian. tab. 282. — Tussac, Flor. Antill. 2, tab. 10 et 11. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3158 et 3159. — ZLecythis bracteata Willd. Spec. — Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ic. — Peckea Couroupita Juss. Tronc hautde Go à 80 pieds, sur > pieds et plus de diamétre : Cime ample, touffue et arrondie. Écorce épaisse, gercée. Bois blanc. Feuilles pétiolées, ovales-oblongues, pointues, coriaces, glabres, longues de 1 pied, sur 4 pouces de large. Grappes dressées, longues de 1 à 3 pieds : pédoncule commun ligneux ; pédicelles courts, alternes, 3-bractéolés. Corolle large de 3 à 4 pouces , d’un jaune pâle en dehors, pourpre en dedans : pétales concaves , pointus : 4 plus grands; 2 plus petits. Androphore à languette ovoïde, convexe en dessus , d’un blanc mêlé de rose. Filets stériles imbriqués, lamelliformes. Filets anthériferes courts, épais. Anthères très-petites , jaunâtres. Péricarpe brun, raboteux , de 6 à 8 pouces de diamétre , offrant vers le sommet un rebord circulaire saillant. Cet arbre croît sur les plages sablonneuses de Cayenne et dans les grands bois de Ja Guiane. Le nom de Couroupita, emprunte aux naturels du Brésil, n’est pas connu, suivant M. Poiteau, des colons de Cayenne. Les noms sous lesquels 1is le désignent sont ceux de Calebasse-Colin et Æbricotier du bord de la mer. Le bois de l'arbre est trop mou pour être d’un usage quelconque. Les feuilles tombent deux fois par an , en mars et en septembre, et à ces époques l'arbre reste presque dépouillé pendant unehuitaine de jours. Les grappes produisent jusqu’à cent fleurs, qui se suc- cèdent pendant un mois et plus, car il ne s’en épanouit que de deux à quatre chaque matin, lesquelles tombent le soir: ces fleurs exhalent un arome délicieux et charment les yeux par l’é- clat de leur couleur. La forme et la grosseur du fruit ont valu à celui-ci, de la part des nègres et des créoles, le nom de boulet de eanon. Ce 198 CLASSE DES MYRTINÉES, fruit; dont chaque grappe ne produit qu'un petit nombre, est fort pesant lors de sa maturité, et sa chute pourrait devenir fu- neste aux passants. La substance charnue qui sépare la paroi ex- térieuré du péricarpe de là paroi intérieure, finit par dévénir liquide , de manière à dégager complétement cette dernière, qüi, dans cet état, forme une boule intérieure et mobile, La pulpe dans laquelle sont nichées les graines, est acide et d’un blanc verdâtre; le contact de l’air la fait passer au bleu; lorsqu'elle entré en fermentation putride, elle prend une couleur hvide et répand l'odeur la plus infeete. Les fleurs et les jeunes feuilles, mäcérées dans l’eau, déposent une fécule d’un bleu foncé, qu'on pourrait peût-être utiliser dans la teinture. Genre COURATARI. — Couratari Aubl. Tube calicinal turbiné ; limbe à 6 lobes souvent inégaux.. Pétales 6, inégaux. Androphore urcéolaire à la base, pro- longé d’un côté en ligule filamenteuse au sommet, cuculli- forme , pétaloïde, papilleuse à la face antérieure; anthères plurisériées, insérées à la base de l’urcéole. Ovaire 3-5-locu- laire; loges pluriovulées. Style subulé, Pixide oblong-clavi- forme, subtrigone, incomplètement triloculaire, coriace. Graines minces , oblongues-lancéolées , ailées , attachées au fond du péricarpe à 3 placentaires centraux. Cotylédons condupliqués, chiffonnés , foliacés; radicule grosse, incom- bante. Feuilles accompagnées de 2 petites stipules caduques. Fleurs en grappes axillaires et terminales. Ce genre se com pose des trois espèces suivantes : CourATaRt GLABRE. — Cowratari glabra Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2 , p. 370. Feüilles oblongues-lancéolées, acuminées, glabres de même que Jés ramules. Grappes courtes. Fleurs glabres. Arbre haut de 20 à 30 pieds. Rameaux cylindriques ; glabres. Feuilles Jongnes de 2 à 4 ponces, latges de 8 à 12 lignes , lége- rémént dénticuléés ; pétiole long de 2 à 3 lignes. Grappés 5-7- FAMILLE DES MYRTACÉES. 199 flores. Calice long de 2 lignes: lobes ovalès ; ün peu pointis. Pétales inégaux, obovales-orbiculaires, concäves, glabres ; jaunâtres; les plus grands longs de 7 lignes, sur 6 lignes dé lärge. Ardrophore jaunâtre : ligule tordue en spirale supérieuretent. Péricarpe Jong de 4 à 5 pouces, oblong, prisitiatique, rétréci à la base. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, dans les forêts-vierges de la province de Rio-Janéiro. COURATARI ROUSSATRE. — Couratari rufescens Gambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 1 50. Ramules cotonneux-roussätres. Feuilles elliptiques-oblongues , courtement acuminées, poilues en dessous. Grappes multiflores. Fleurs cotonneuses-roussâtres. Grand arbre. Feuilles longues de 3 à 7 pouces, larges de 1 :}, à 5 ‘/à pouces, coriaces, dentelées; pétiole long de > à 2 '/: lignes. Grappes simples ou rameuses, presque aussi Jon- gues que les feuilles. Calice long de 4 à 6 lignes : lubes ovales, pointus, presque égaux. Pétales presque égaux , libres , longs de 1 pouce, larges de O lignes, obovales , denticulés au sommet, concaves , jaunâtres ; veloutcs en dessous. Ligule de l’androphire longue de 2 :, pouces, repliée en avant au milieu , recouverte antérieurement vers son sommet d’un grand nombre d’anthères stériles. Péricarpe inconnu. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce dans les forêts- vierges de la province de Rio-Janéiro. Counarant DE GuIANE. — Couratari guianensis Aubl. Guian. 2, tab. 290, — Rich. in Annal. des Scienc: Nat: 1, P- 329, tab. dy. Feuilles ovales-oblongues , acuminées, glabres de même que les ramules. Grappes muluflores, ‘ronc atteignant Go pieds et plus de brut, sur 4 pieds de dia- mètre. Branches nombretises, très- Sbeses : formant une cime ample et touffue. Feuilles longues dé 6 pouces, sur 2 pouces de laïge; din vert jtunitré: les naissantes tougeitrés. Péricatpe long dé 4 à 6 pouces, conique, stbtrigonc, un peu Sté, to- 200 CLASSE DES MYRTINÉES. riace : orifice non-denté. Graines longues de 2 à 3 pouces , en- tourées d’une aile large de 5 à 6 lignes. Le Couratari de Guiane est l’un des arbres les plus élevés de ces contrées. Son bois est excellent pour la charpente. Sa tête, dit M. Poiteau, est si élévée que les fleurs échappent à la vue. L'arbre se reconnait aux fruits que le vent ou la maturité ont tomber à terre. CENRE VOISIN DES MYRTACÉES. Genre CAREYA. — Careya Roxb. Tube calicinal adhérent, ovale; limbe 4-parti. Pétales 4, ovales, concaves, étalés. Étamines très-nombreuses ; filets fi- liformes, cohérents par la base avec les pétales : les exté- rieurs stériles; les intérieurs à anthères ovales. Ovaire 4-lo- culaire. Style filiforme. Stigmate capitellé , 4-denté. Baie couronnée, globuleuse, pulpeuse, polysperme. Graines ova- les, comprimées. Arbres ou herbes. Feuilles alternes , penninervées , non- ponctuées, glabres. Fleurs grandes, blanches. Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, renferme trois es- pèces, dont voici les plus notables : CaRÉYA HERBACE. — Careya herbacea Roxb. Corom. tab. 217. Herbe vivace, peu rameuse. Feuilles subsessiles, cuneifor- mes-obovales, crénelées , échancrées , obtuses. Fleurs axillaires et terminales, disposées en grappe lâche; pédicelles allongés. Limbe calicinal 4-parti. Pétales plus longs que les filets anthé- rifères. Filets stériles plus longs que les fertiles. Cette espèce croît au Bengale. Elle est remarquable par la beauté de ses fleurs lesquelles ont plus de trois pouces de large. CarÉya EN ARBRE. — Careya arborea Roxb. 1. c. tab. 216. — Hort. Malab. 3, tab. 362. Feuilles sessiles, cunéiformes-obovales, pointues , entières ou légèrement sinuolées. Fleurs en épis terminaux ou latéraux, FAMILLE DES MYRTACÉES. 201 épais. Limbe calicinal 4-denté. Étamines de la longueur des pé- tales, les extérieures (stériles) plus courtes que les intérieures. Arbre très-rameux. Tronc dressé, haut d’une vingtaine de pieds , sur 1 *: pied de diamétre. Écorce rugueuse, d’un rouge foncé à l’intérieur. Feuilles caduques au commencement de la saison froide, longues de ‘/, pied à 1 pied, larges de 3 à 6 pou- ces. Fleurs d’un jaune verdâtre, larges de 1 ‘/, à 2 pouces. Fruit subglobuleux , de la grosseur d’une Orange. Cette espèce croit dans les contrées montagneuses de l’Inde septentrionale. Son bois a la couleur de l’Acajou, mais il n’est point aussi dur, ni d’un grain aussi serré. Les Hindous en font des mortiers pour piler les graines oléagineuses. L’écorce est composée de longues fibres tenaces, dont on fabrique des cor- dages très-durables. EEE ——_—]_—_—— me CINQUANTE-SEPTIÈME FAMILLE. LES MÉLASTOMACÉES. = MELASTO- MACEÆ. (Melastomæ Juss. Gen. p. 528; et in Dict. des Science. Nat. vol, 29, p- 507. — Melastomaceæ Don, in Edinb. Philos. Journ. 4823; p. 80; et in Mem. Wern. Soc. v. 4, p. 281. — De Cand. Prodr. v. 3, p.99; ed Diss. de. Melastomac, in ejusd. Collect. des Mém. — Baril. Ord. Nat. p. 328.— Cfr. Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. v. 3.) Peu de familles offrent un aussi grand nombre @’Es- pèces placées, par des formes d’une räré béduté, äüx premiers degrés de l’échelle végétale. Les fleurs des Meélastomacées, dont l’aspect rappelle les Roses, Les Cistes ou les Rhododendron, naissent en grande abon- dance et brillent des couleurs les plus éclatantes. Le feuillage, très- caractérisé par une nervation parti- culière , n’est pas moins élégant que linflorescence. Beaucoup de Mélastomacées sont astringentes, mais on ne retrouve point dans ce groupe le principe aromatique si commun dans les Mvyrtacées. Plusieurs espèces pro- duisent des baies mangeables et imprégnées de sucs colorants. Les précieux travaux monographiques sur les Méla- stomacées, dont MM. Don, De Candolle et de Martius ont récemment enrichi la science, portent le nombre des espèces jusqu'a plus de sept cents. Presque toutes ornent la flore des régions équatoriales , et c’est princi- palement dans le nouveau continent qu’elles abondent. Aucune n’habite l’Europe , et l'hémisphère septentrio- nal, en général, en possède beaucoup moms que lhé- misphère austral, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 205 Il n'existe guère de Mélastomacée qui ne méritât unie place dans les serres ; mais il est à regretter que la plu- part de ves végétaux se refusent à la culture : aüssi ne rénicontre-t-on qu'un petit nombre d'espèces dans les collecuons de plantés vivantes. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbrés, où ärbrissenux, où sous-arbrisséauxt, ou quel- quelois kérbés. Ramulés articulés ; presque toujours an- guleux. Féuilles opposées (par exception verticillées), Sfm- ples , mdivisées ; très-entières (rarement crénelées ou denticulées ) ; pétiolées où quelquefois sessiles , non- porictuées, 3- où 5- 6ù 7- ou J-nérvées (par exception pénninérvées) ; réticulées de veinules transversalement patallèles. Stipules tulles. Fleurs hermaphrodites, régülières (par exception ir- régulières), disposées le plus Souvent en thyrse , où en éiie trichotoñié, où quelquefois en épi, Où En grappe, di En Capitülé; Où raremént solitaifes. Pédonceules axil- laires ou terminaux. Cälice à tube campanulé, où urcéolé, où oblong, per- sistänt; adhérent avant lañthèse à Povaire par 8 à 12- côtes filiformies, puis Hbré où plus ou moitis adhérent par la basé (ritémént Rbre dès l’origine, où complète- ment adhérent ) ; limbe à 5 (rarement 4 ou 6) divisrons déntiformés; où plus ôù moiris profondes, où rirément ifdivisé, tantôt persistant, tintôt se détachant par ume séiséion circulaire de sa base. “ Disque phis où moins coloré, iémbranacé, tapissant la paroi du calice, quelquefois épaisst au Sommet en bour- télet ; aire. Pétales en mème nombre que les lobes du calice, in- terpositifs , insérés à la gorge du calice (au rebord du 204 CLASSE DES MYRTINÉES. disque), courtementonguiculés, souvent ciliolés; éstiva- tion contortive. Étamines ayant même insertion que la corolle, en nombre double des pétales (par exception en même nombre que les pétales et toutes interpositives), tantôt toutes semblables , tantôt alternativement dissembla- bles. Filets libres, indupliqués avant la floraison. An- thères plongées avant l’anthèse dans les cavités de la partie inadhérente du tube calicinal , terminales , allon- gées, à 2? bourses quelquefois sétifères ou éperonnées à la base, le plus souvent confluentes au sommet et prolon- gées en bec, s’ouvrant au sommet soit par un seul pore, soit par 2 pores, ou bien rarement s’ouvrant chacune par une fente longitudinale; connectif articulé au som- met du filet, tantôt court, tantôt allongé , quelquefois renflé à la base, ou bien prolongé en 2 bosses ou éperons soit distincts, soit soudés. Pistil: Ovaire 2-6-loculaire (loges ordinairement en même nombre que les sépales); placentaires axiles, sail- lants, multiovulés. Style indivisé. Sugmate ponctiforme ou pelté, très-entier. Péricarpe pluriloculaire, polysperme, charnu lorsqu'il adhère au calice, ou bien inadhérent , capsulaire, locu- licide, recouvert par le calice amplifié et resserré supé- rieurement. Placentaires scrobiculés, opposés aux sépa- les. Graines très -nombreuses, petites, subsessiles : épi- sperme double : l’extérieur crustacé ; l’intérieur mem- branacé ; hile concave ou convexe ; raphé saillant. Péri- sperme nul. Embryon curviligne et à cotylédons iné- gaux, ou bien rectiligne et à cotylédons presque égaux. M. De Candolle classe les genres des Mélastomacées comme suit : FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 205 l'* TRIBU. LES MÉLASTOMÉES.— MELASTOMEZA.. Anthères déhiscentes au sommet soit par deux pores, soit par un seul pore. Secrion [°. LES LAVOISIÉRÉES. — Zavoisierecæ. Anthères 1- ou 2?-poreuses. Ovaire inadherent, non-ecail- leux ni sétifère au sommet. Capsule sèche. Graines ova- les ou anguleuses, non-contournées : hile latéral, li- néaire. Meriania Swartz. — Axinea Ruiz et Pav. — Chaste- næa De Cand. — Lavoiïsiera De Cand. — Davya De Cand. — Graffenrieda De Cand. — Centronia Don. — Truncaria De Cand. — Rhinchanthera De Cand. — Ma- cairea De Cand. — Bucquetia De Cand. — Cambes- sedesia De Cand. — Chætostoma De Cand. — Salpinga Mart. — PBertolonia Raddi. — Meisnera De Cand. Secrion IL. LES RHÉXIÉES. — hcxiecæ. Anthères 4-poreuses. Ovaire inadhérent , non-écailleux ni sétifère au sommet. Capsule sèche. Graines cochléari- formes : hile orbiculaire, basilaire. Appendicularia De Cand. — Comolia De Cand. — Spennera Mart. — Microlicia Don.— Siphanthera Pohl]. — Rhexia (Linn.) R. Brown. — Heteronoma De Cand. — Pachyloma De Cand.—Oxyspora De Cand.— Tricen- trum De Cand. — Marcetia De Cand. — Trembleya De Cand. — ÆAdelobotrys De Cand. Secrion III. LES OSBÉCKIÉES. — Osbeckice. Anthères 1-poreuses. Ovaire tantôt inadherent, tantôt adné au calice, couronné au sommet d’écailles ou de soies. Graines cochléariformes; hile orbiculaire, basilaire. 206 CLASSE DES MYRTINÉES. Lasiandra De Cand. — Chætogastra De CGand, — A4r- throstemma Pav.— Osbeckia Linn. — T ibouchina Aubl. (Savastenia Neck.) — Tristemma Juss. — Mélastorna Burm. Linn. — Pleroma Don. — Diplostegium Don. — Æciotis Don. Secrion IV, LES MICONIÉES, — riconieæ. Anthères 1- ou ?-poreuses. Ovaire adhérent. Péricarpe charnu. Graines non-cochléariformes. Rousseauxia De Cand. — Leandra Raddi,— Tehudya De Cand. — Clidemia Don. — Myriaspora De Cand.— Tococa Aubl. — Majeta Aubl. — Calophysa De TPE N — Medinilla Gaudich. — Huberia De Cand, — Caly- cogonium De Cand. — Ossæa De Cand. — Sagræa De CAT — Tetrazygia Rich. — Heterotrichum De Cand. — Conostegia Don. — Diplochitg De Cand. (Clitonia Don. Fothergilla Aubl.) — Phyllopus De Cand. — Henriettea De Cand. — Loreya Be Cand. — Wiconia Ruiz et Pav. — Oxymeris De Cand. — Cremanium Don. — Blakea Linn. (Topobea Aubl: Valdesia Ruiz et Pav.) — Sarcopyramis Wall. 1° TRIBU. LES CHARIANTHÉES. — CAARIAN- THEÆ. Anthères à ? bourses déhiscentes chacune par üne fente longitudinale. Kibessia De Cand.— Charianthus Don. — Cyano- pleura Rich. — Astronia Blum. — Spathandra Guillem. et Perrott. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 907 le PRIBU. LES MÉLASTOMÉES. — MELASTOMEÆ Sering. in De Cand. Prodr. Anthères déhiscentes au sommet soit par un seul pore , soit par deux pores. Secriox 1°. LES LAVOISIÉRÉES. - Zavoisiereæ De Cand. Prodr. Anthères 1- eu 2-poreuses au sommet. Ovaire inadhé- rent, non-écailleux ni sétifère au sommet. Graines oyales où anguleuses, non-cochléariformes : hile la- téral , linéaire. Genre MÉRIANIA. — Meriania Swartz. Tube calicinal campanulé ; limbe à 5 ou 6 lobes dilatés et mémbraneux à la base, subulés au sommet. Pétales 5 ou 6. Anthères biporeuses, non-rostrées, courtement éperonnées à la base. Ovaire globuleux, un peu déprimé, glabre au som- met. Style grèle, claviforme, Capsule inadhérente, 5- ou 6- loculaire : placentaires semi-lunés. Graines minimes, cunéi- formes, anguleuses. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles pétiolées, denticulées, plabres, où pübescentes seulement aux nervures. Fleurs blañches ou rouges, solitaires, axillaires, pédicellées. Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale. Parmi les six espèces connues, les trois suivantes se font surtout remar- quer par leur élégance, et se cultivent quelquefois dans les collections de serre : MéniaNtaA À FLEURS BLANCRES.—Meriania leucantha Swartz, Flor. Ind. Oceid. Ramules tétragones, comprimés, glabres. Feuilles ovales- oblongues, aeuminées , trinervées, denticulées, glabres. Pédon- 208 CLASSE DES MYRTINÉES. cules munis au sommet de 2 bractées ovales-lancéolées, 3-ner- vées, très-entières. Tronc haut de 15 à 30 pieds. Feuilles luisantes, coriaces, longues de 5 à G pouces. Fleurs grandes, penchées. Pétales blancs, roses à la base. Cette espèce habite les hautes montagnes de la Jamaïque. MérraNtA À FLEURS ROSES. — WMeriania rosea Tussac, Flor. Antill. 1, tab. 6. Ramuies cylindriques, glabres. Feuilles ovales, trinervées, légèrement dentelées, AU. Pédoncules plus Fi que les pétioles , munis au sommet de 2 bractées linéaires. Cette espèce croit à la Jamaïque. MERIANIA POURPRE. — Meriania ut à” Swartz , Flor. Ind. Ocecid. 2, tab. 15. Ramules “Hdeiques ; glabres. Feuilles ovales-lancéolées, denticulées, glabres. Pédoncules plus longs que les pétioles; brac- teés quaternées , lancéolées , denticulées. Arbre à tronc haut de 10 à 15 pieds. Feuilles non-luisantes, subcoriaces, discolores. Fleurs grandes , d’un pourpre foncé. Cette espèce croît dans les montagnes élevées de la Jamaïque. Genre LA VOISIERA. — Lavoisiera De Cand. Tube calicinal oblong-turbiné; limbe 5-10-lobé. Pétales 5-10, ovales ou chovales. Étafins 10-20 ; anthères ovales, courtement rostrées, 1-poreuses, alter ni hs dissembla- bles : les unes à connectif allongé, prolongé inférieurement en appendice subbilobé; les autres à connectif court et pres- que inappendiculé. Capsule 5-10-loculaire. Graines angu- leuses. Arbrisseaux ordinairement très-glabres. Feuilles planes ou carénées, sessiles, uninervées, ou multinervées à la base, ou étroites et innervées, très-entières , ou quelquefois denti- culées-ciliées, ou rarement ciliées de poils mous. Ce genre caractérise la flore des montagnes du Brésil orien- tal, entre les 19° et 25° degrés de latitude australe, M. de FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 209 Martius en a découvert quinze espèces, dont plusieurs crois- sent à une élevation de 5300 pieds au-dessus du niveau de l'Océan. Le feuillage et les fleurs de ces végétaux sont d’une rare élégance. Nous allons faire connaitre les espèces les plus curieuses : LAVOISIÉRA IMBRIQUÉ. — Lavoisiera imbricata De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 265. Très-glabre. Rameaux dressés, dichotomes , fastigiés , cica- triqueux. Feuilles apprimées, imbriquées sur 4 rangs, ovales, pointues, ciliées de poils roides. Fleurs solitaires. Lanières ca- licinales membranacées au sommet, blanchâtres, presque en- tières. | Arbuscule haut de 1 à 3 pieds. Tiges solitaires on nombreuses, dressées. Feuilles longues de 1 à 2 lignes. Calice G-fide : tube hémisphérique ; lanières ovales-oblongues. Corolle large de près de 1 pouce:pétales étalés, inéquilatéraux, obovales, roses. Capsule incluse, subglobuleuse. M. de Martius a observé cette espèce dans les montagnes de la province des Mines. LavorsiERA CATAPHRACTE. — Lavoisiera cataphracta De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. ce. tab. 133. Très-glabre. Rameaux irrégulièrement dichotomes, subfasti- giés, cicatriqueux. Feuilles étalées , imbriquées sur 4 rangs, ovales , pointues, ciliées de poils roides. Fleurs solitaires. Lanières calicinales linéaires-oblongues, membranacées, blan- châtres , ciliées de poils roides. Arbrisseau de la hauteur d’un homme. Rameaux grêles, dres- sés, tétragones, aphylles inférieurement. Feuilles longues de 3 à 4 lignes, larges de 2 à 3 ‘/, lignes. Calice long de 1 à 1 ‘/, ligne: tube obovale ; limbe étalé, 3 fois plus long que le tube. Pétales obovales, mucronés , roses , glabres. Cette espèce a été observée par M. de Martius dans les monta- gnes de la province des Mines. - LavorstérA Fausse GENTIANE, — Lavoisiera gentianoides BOTANIQUE, PHAN, TT, lVs 44 210 CLASSE DES MYRTINÉES, De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. 0. tab. 267, fig. r. Rameaux diehotomes, tétragones. Feuilles apprimées, imbri- quées sur 4 rangs, lancéolées, acuminées ; multinervées, poilues : les supérieures plus longues que les fleurs. Cymules pauciflores. Bractées ovales-cordiformes. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, un peu dichotome. Tige grêle. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 6 à 12 lignes. Calice long de pres de 1 pouce : tubecylindrique, poilu supérieu- rement; lanières triangulaires, acuminées. Corolle blanche, large de 2 pouces: pétales obovales , échancrés. M. de Martius a trouvé cette espèce daus les montagnes de la province des Mines. LAvVOIstÉRA À FEUILLES ÉPAISSES. Lavoisiera crassifolia De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar 1. c. tab. 267, fig. 2. Très-glabre. Rameaux dichotomes, cicatriqueux ; entrenœuds subcylindracés, bisulqués. Feuilles étalées, imbriquées sur 4 rangs, ovales ou oblongues, subcoriaces, épaisses et très- entières aux bords. Fleurs solitaires. Lanières calicinales mu- cronulées. Arbuscule haut d'environ 1 ‘/, pied. Tige dichotome. Feuil- les longues de ‘/: pouce à 1 pouce, d’un vert foncé, luisantes. Calice long d'environ 4 lignes ; tube ovale-cylindrique. Pétales longs de 8 à 9 lignes, d’un violet urant sur le pourpre, obo- vales. M. de Martius a découvert cette espèce dans les hautes mon- tagnes de la province des Mines, LAVOISIÉRA À FLEURS BLANCHES. — Lavoisiera alba De Cand. Prodr.— Mart. et Zuccar. 1. €. tab. 268. Très-glabre, un peu glauque. Tige et rameaux tétragones , presque ailés. Feuilles elliptiques-oblongues, mucronulées, tri- nervées. Fleurs termisales et axillaires, solitaires, avant l’an- thèse recouvertes par 2 bractées. Lanières calicinales triangu- laires. Arbuseule haut d’environ 4 pieds. Feuilles longues de 2 pou- FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 211 ces , larges de /, pouce, Calice long de G lignes: tube urcéolé. Pétales obovales-oblongs, blancs , longs d’environ r pouce. M. de Martius a trouvé cette espèce dans les hautes montagnes de la province des Mines. Lavoisiéra ARANÉEUx. — Lavoisiera mucorifera De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. ce. tab. 260. Hérissé de poils glandulifères. Tige et rameaux tétragones. Feuilles étalées, décussées, 3-7-nervées, lancéolées : les flo- rales plus larges, ovales. Fleursterminales, presque en corymbe. Lanières calicinales lanccolées-triangulaires. Arbuscule dichotome, haut de 1 à 2 pieds. Rameaux denses, fastigiés. Feuilles rapprochées, longues de 3 à 8 lignes. Fleurs larges de près de 1 pouce. Tube calicinal ovale-globuleux , pubes- cent inférieurement. Pétales violets, obovales. Capsule cylin- drique , à 6 loges. Cette espèce a été trouvée par M. de Martius dans les montagnes de la province des Mines, à l’élevation de 3600 à 4000 pieds au-dessus du niveau de Océan. Lavoisiéra roNvcrué. — Lavoisiera punctata De Gand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 270. Très-glabre. Tige et ramcaux tétragones. Feuilles presque éta- lées, décussées, oblongnes-lancéolées, ponctuées en dessous, subtrinervées : les jeunes épaissies et denticulées aux bords. Fleurs terminales. Dents calicinales triangulaires, pointues. Arbuscule dichotome , haut de 1 à 2 pieds. Feuilles rappro- chées vers l'extrémité des ramules , longues de 1 pouce et plus, fermes, d'un vert sombre. Fleurs larges de plus de 2 pouces. Tube calicinal oblong. Pétales obovales-oblongs, étalés, d’un pourpre vif. Capsule subglobuleuse. Ce végétal élégant, qui ressemble à un Rhododendron, eroit dans les savanes des hautes montagnes de la province des Mines. Lavorsiéra n’'Iramné. — Lavoisiera itambana De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 271. Très-glabre. Rameaux dichotomes, fastigiés, cicatriqueux , 219 CLASSE DES MYRTINÉES. subarticulés; entrenœuds tétragones, bisulqués. Feuilles érigées , imbriquées sur 4 rangs , ovales-oblongues, subobtuses, 1-ner- vées, très-finement dentelées aux bords. Fleurs solitaires , ter- minales. Lanières calicinales ovales, obtuses. Arbuscule haut de 3 à 4 pieds , semblable au précédent. Feuil- les longues de G à 8 lignes. Fleurs larges de près de 2 pouces. Tube calicinal campanulé, long de 3 lignes. Pétales obovales , subbilobés , jaunes. Capsule subglobuleuse, 6-8-loculaire. Cette espèce a été trouvée par M. de Martius dans la province des Mines, à 5000 pieds d’élévation au-dessus de la mer. LAVOISIÉRA MAGNIFIQUE. — Lavoisiera pulcherrima De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. I. c. tab. 272. Très-glabre. Rameaux irrégulièrement étalés, cicatriqueux ; entrenœuds subtétragones, bisulqués. Feuilles étalées, tétra- stiques, ovales-lancéolées, très-entieres, multinervées, un peu glauques: les florales plus petites. Fleurs terminales. Dents cali- cinales pointues, triangulaires. Arbrisseau haut de 4 à G pieds. Feuilles recouvrantes , lon- gues de 1 à 2 pouces. Calice cyathiforme, rougeûtre. Pétales longs de 1 '/, pouce, obovales, subbilobés, étalés, d’un rose vif. Capsule subglobuleuse. Genre DAVYA. — Davya De Cand. Calice campanulé ou ovale-oblong, à 10 ou 12 dents sou- dées en rebord submembranacé. Pétales 5 ou 6. Anthères rostrées, 4-poreuses ; connectif prolongé à la base en éperon souvent 2- ou 5-sétifère au sommet. Ovaire globuleux ou oblong, inadhérent, glabre et déprimé au sommet. Style fili- forme. Capsule 5-loculaire. « Arbrisseaux ou arbres, ayant le port des Banistéria. Feuil- les pétiolées, ovales, 5-nervées, presque glabres. Fleurs jau- nes, disposées en corymbe paniculé ou en thyrse. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, renferme qua- tre espèces, dont voici la plus intéressante : Déc os nan” :- 4 + AY FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 915 Davya PpANICULÉ. — Davya paniculata De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 261. Arbrisseau débile : rameaux brachiés : les jeunes cotonneux- incanes de même que les pctioles. Feuilles longues de 4 à 6 pou- ces, larges de 2 à 3 pouces, distantes, ovales ou oblongues, acuminées, quintuplinervées, très-glabres en déssus, cotonneuses- incanes en dessous aux nervures. Thyrse subpyramidal, termi- pal, courtement pédonculé:ramules brachiés ; pédicelles en co- rymbe. Calice long de 2 lignes , ovale-campanule; dents petites, obtuses. Corolle large de 1 pouce, jaune. M. de Martius a trouvé cette espèce dans les forêts-vierges du Brésil méridional. Genre GRAFFENRIEDA. — Grafjenrieda Mart. Calice campanulé : limbe 5-denté, non-persistant, tapissé en dedans d’une membrane. Pétales3, étalés. Etamines 10, presque semblables ; anthères 1-poreuses au sommet, appen- diculées d’un côté à la base. Ovaire 5- ou 5-loculaire. Style filiforme. Stigmate ponctiforme. Capsule ovale, 5-valve au sommet. Graines anguleuses. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux subtétragones ou com- primés. Feuilles pétiolées, opposées , triplinervées ou quin- tuplinervées. Cymules disposées en thvrse terminal brachié. Bractées petites, caduques. Fleurs blanches ou roses. Ce genre ne renferme que les trois espèees dont nous al- lons traiter. GRAFFENRIEDA ÉLÉGANT. — Graffenrieda jucunda Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 276. — Osbeckia jucunda De Cand. Prodr. Ramules comprimés. Feuilles subeordiformes, oblongues- lancéolées, ou oblongues, acuminées, très-entières, glabres, quintuplinervées. Thyrse à ramules triflores. Pétales lancéoles. Arbrisseau haut de 6 pieds et plus. Feuilles longues de 4 à G pouces, larges de 1 à 3 pouces, luisantes, d’un vert foncé : les jeunes couvertes en dessous d’une pubescence étoilée. Thyrse 91 4 CLASSE DES MYRTINÉES. pyramidal, long de 6 à 8 pouces ; pédoncules et pédicelles co- tonneux. Lanieres calicinales courtes , triangulaires, obtuses. Pé- tales longs de 4 à 5 lignes, larges de 1 ligne, linéaires-lancéo- lés, potus, blanchätres. M. de Martius a observé cette espèce dans les forêts-vierges de Ja province de Bahia. GRAFFENRIEDA ÉLANCE. — Graffenrieda excelsa De Cand. Prodr.— Rhexia excelsa Bonpl. Rhex. tab. 34. — Osbeckia excelsa Spreng. Syst. Ramules tétragones. Feuilles longuement pétiolées, ovales, 7-nervces, crénelées, glabres et bullées en dessus, veloutées- ferrugineuses en dessous de même que les pétioles et pédoncules. Thyrse paniculé, terminal. Fleurs 2-bractéolées. Anthères à ap- pendice obtus. Capsule ombiliquée au sommet. Tiges touffues, herbacées, hautes de 6 à 10 pieds. Lobes ca- licinaux triangulaires. Cette espèce croit au Pérou. GRAFFENRIEDA A FEUILLES RONDES. — Graffenrieda rotun- difolia De Gand. Prodr. — Rhexia rotundifolia Bonpl. Rhex. tab. 25. Ramules cylindriques, glabres. Feuilles courtement pétiolées, orbiculaires , subcordiformes, très-entières, 3-nervées, glabres et luisantes en dessus, pulverulentes en dessous ; nervures laté- rales presque marginales. Thyrse paniculé, terminal. Pétales 5, obovales. Anthères à appendice sétiforme. Capsule non-ombili- quée. Fleurs roses. Dents calicinales très-courtes. Cette espèce croit dans la Nouvelle-Andalousie. Genre RHYNCHANTHÉRA — Rhynchanthera De Cand. Tube calicinal subglobuleux ; limbe à 5 lobes linéaires ou sétacés. Pétales 5, obovales. Étamines 10, dont 5 plus cour- tes, quelquefois stériles, et 3 plus longues; anthères ellipti- ques, rostrées; connectif allongé, auriculé à la base. Ovaire ovoïde - globuleux, Capsule 3-5-loculaire, Graines anguleu- ses ou oplongues. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 215 Arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , ou herbes, Ramules cy- lindriquesou à 4angles obtus. Feuilles cordiformes ou oblon- gues , 5-9-nervées. Fleurs rouges ou violettes. Pédoncules axillaires, ordinairement pluriflores. Ce genre , propre à l'Amérique méridionale , renferme quinze espèces dont voici les plus remarquables : RayYNCHANTRÉRA GRANDIFLORE. — Rhynchanthera grandi- _flora De Cand. Prode — WMelastoma grandiflora Aubl. Guian. tab. 160. — Rhexia grandiflora Bonpl. Rhex. tab. 11. Ramules cylindriques, couverts (de même que les pétioles ) de poils glanduliferes. Feuilles longuement pétiolées, hérissées, cordiformes-ovales, acuminces, g-nervées. Cymes tniflores, de la longueur des feuilles. Lobes du calice sétacés , plus longs que le limbe, Cinq des étamines stériles. Capsule 5-loculaire. Arbrisseau rameux, très-élégant, haut de 3 à 4 pieds. Feuilles d’un vert jaunâtre , longues de 2 à 3 pouces. Fleurs d’un beau violet, larges d'environ 2 pouces. Cette espèce croît à la Guiane et sur les bords de l’Orénoque. Aublet dit que les créoles emploient l’infusion de ses fleurs pour calmer la toux, et les autres parties de la plante comme remède vulnéraire. RHYNCHANTHÉRA A FEUILLES DENTIQULÉES. — ARhynchan- thera serrulata De Cand. Prodr. — Rhexia serrulata Rich. in Bonpl. Rhex. tab. 28. Ramules tétragones, poilus. Feuilles subsessiles, linéaires-lan- céolées , rétrécies aux 2 bouts, denticulées, 5-nervées. Fleurs axillaires et terminales, solitaires, subsessiles. Calice poilu : lobes linéaires, plus courts que le tube.Cinq des étamines stériles. Capsule triloculaire. Herbe annuelle, dressée , rameuse, visqueuse. Fleurs roses, Cette espèce croit en Guiane. RHYNCHANTHÉRA DE SCHRANCK. — Rhynchanthera Schran- chiana Mart. et Zuccar. Nov, Gen. et Spec. Brasil, tab. 259.— > 6 CLASSE DES MYRTINÉES. Rhynchanthera Schranckiana et Rhynchanthera pentanthera De Cand. Prodr. Hérissé de poils glanduliferes. Feuilles cordiformes-ovales , acuminées , dentelées. Cymules axillaires et terminales. Bractées lancéolées , de la longueur du calice. Les 5 étamines plus courtes ordinairement sans anthères. Arbrisseau ou sous-arbrisseau, de la hauteur d’un homme.Tige grèle, tétragone. Feuilles larges de 2 à 3 pouces. Tube calicinal subglobuleux ; lanières subulées, de la longueur du tube. Pétales obovales, violets, longs de 1 pouce. Anthères violettes. Capsule globuleuse, campanulée. M. de Martius a trouvé cette espèce dans la province des Mines. RuHYNCHANTHÉRA CORDIFORME. — Rhynchanthera cordata De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 60. Hérissé de soies roides. Feuilles ovales-orbiculaires, cordifor- mes à la base, pointues , doublement dentelées. Cymules dispo- sées en thyrse pyramidal. Bractées lancéolées , plus courtes que le calice. Étamines 5, ou 10 alternativement stériles et fertiles. Capsule trivalve. hi Tige grèle , presque simple. Feuilles longues de 1 pouce au plus. Thyrse long de près de 1 pied. Pétales obovales, violets. Capsule ovale-globuleuse, incluse. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Genre CAMBESSÉDÉSIA. — Cambessedesia De Cand. Tube calicinal globuleux ou obovale, évasé; limbe à 5 lobes étroits, pointus , persistants. Pétales 5, obovales. Éta- mines 40 ; anthères conformes, linéaires falciformes, subro- strées, gibbeuses à la base; connectif peu apparent, prolongé en auricule obtuse, entière. Style filiforme. Capsule ovale- globuleuse, triloculaire. Graines anguleuses ou ovales ; hile linéaire. Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ordinairement glabres. Feuilles sessiles. Fleurs de couleur pourpre ou ponceau. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 947 Ce genre se compose de dix espèces indigènes au Brésil; la plupart croissent à des hauteurs considérables au-dessus duniveau de la mer. Voici les espèces les plus remarquables : CampessépésrA Espora. — Cambessedesia Espora De Cand. Prodr. — Rhexia Espora Aug. Saint-Hil. in Bonpl. Rhex. tab. 58. Ramules subtétragones. Feuilles 3-nervées , ovales, cordifor- mes , pointues , à dentélures écartées. Fleurs solitaires au som- met de petits ramules axillaires formant un tuyrse terminal feuillé. Calice turbiné. Pétales lancéoles, pointus. Capsule 3-lo- culaire. Sous-arbrisseau glabre, dressé, rameux dès la base. Cette espèce croît au Brésil, dans les montagnes de la pro- vince des Mines. Ses fleurs sont remarquables par leur couleur ponceau , comme celles de la Capucine. CAMBESSÉDÉSIA DU DISTRICT DES DIAMANTS. — Cumbessede- sia adamantium De Cand. Prodr. — Rhexia adamantium Aug. Saint-Hil. 1. c. tab. 60. Ramules tétragones, poilus, cotonneux aux articulations. Feuilles subtrinervées, subsessiles , denticulées-ciliées , ovales- Jlancéolées. Ramules axillaires, uniflores, disposés en thyrse ter- minal serré. Calice turbiné, à lobes élargis , très-conrts. Pétales ovales, pointus. Capsule triloculaire, ovale-oblongue, poilue au au sommet. Sous-arbrisseau rameux, couché, parsemé de poils glanduleux. Fleurs couleur ponceau. Cette espèce’ a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les montagnes du district des diamants. CamBESssÉDÉSIA DE SainT-Hizaime. — Cambessedesia Hila- riana De Cand. Prodr. — Rhexia Hilariana Kunth, in Bonpl. Rhex. tab. 56. — Rhexia suberosa Spreng. Syst. Ramules tétragones. Feuilles subpétiolées, oblongues-linéaires, obtuses, entières (ou 1-2-dentées ), fasciculées aux aisselles les. Pédoncules 1-3-flores, axillaires et terminaux, formant une 2915 CLASSE DES MYRTINÉES. panicule lâche. Galice à lobes courts, larges, mucronés. Éta- mines dissemblables, Sous-arbrisseau glabre, ascerdant. Fleurs de même couleur que celles des deux espèces précédentes. Cette plante a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les montagnes de la province des Mines. CAMBESSÉDÉSIA ÉCARLATE. —- Cambessedesia purpurata& De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. tab. 262. Très-glabre, d’un glauque verdatre. F éuilles opposées, réni- formes-orbiculaires, tres-entières. Cymes terminales , paniculées, divariquées. Bractées inférieures ovales-orbiculaires ; bractées supérieures subulées. Arbrisseau dressé, haut de 3 à 4 pieds. Tige gréle. Rämüles dressés, tétragones. Feuilles horizontales, longues au plüs de 1 pouce. Calice campanulé, long d’environ 2 lignes; dents dres- sées, subulées ; pétales longs de 3 lignes, d’un écarlate tirant sur le pourpre, ovales-orbiculaires ou obovales , pointus. Filets blancs , filiformes. Capsule ovale-globuleuse, brunätre, incluse. M. de Martius a trouvé cette espèce dans les montagnes de la province de Bahia. CAMBESSÉDESIA VEINEUX. — Cambessédesià latevenosa De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 265. Velouté, un peu scabre. Feuilles opposées , cordiformes-ova- les, pointues , rugueuses et bullées en dessus , veineuses en des- sous. Cymes terminales , paniculées. Bractées et bractéoles pres- que égales, glabres. Petit FT roide , haut d’environ 3 pieds. Tiges rameu- ses au sommet, tétragones. Feuilles d’un vert foncé, longues de 1 à 2 pouces. Calice campanulé , poilu , long d'envirof 2 lignes. Corolle écarlate, large de près de 1 pouce. Pétales obovales, poin- lus. Capsule incluse. Cette espèce croît dans les hautes montagnes de la province des Mines, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 219 Genre CHÉTOSTOMA. — Chætostoma De Cand. Tube calicinal obovale, subturbiné , garni au sommet d'une collerette de poils ; limbe à 4 ou 5 lobes dressés, pi- quants. Pétales Æ ou 5. Anthères très-courtement rostrées, 4-poreuses ; connectif inappendiculé, à peine gibbeux. Cap- sule prismatique, 4- ou 5-gone, allongée. Arbuscules très-glabres. Tiges grèles. Feuilles recouvran- tes, 1-nervées, pointues, très-entières, petites. Fleurs termi- nales, solitaires. Les Chétostoma forment des arbuscules très-élégants, ayant le port des Bruyères. Ils habitent les savanes des mon- tägnes du Brésil méridional , élevées de plus de 2000 pieds au-dessus du niveau de la mer, Voici les trois espèces con- nues de ce genre : Cuérosroma riQuanr. — Chætostoma pungens De Cand. Prodr. —Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 264. Tiges dressées. Fenilles apprimées , subulées , carénées, très- pointues, piquantes, 5- ou 6-nervées, cilices de poils roïdes. Calice cylindrique, 5-denté, multinervé, sétifère en dehors aux bords. Anthères cylindriques , grèles ; connectif des ctamines dis- semblables linéaire. Capsule aussi longue que le tube calicinal. Arbuscule haut de 1 à 1 ‘/, pied. Rameaux subfastigiés. Feuilles longues de 4 à 6 lignes, d’un vert gai. Calice glabre, long de 3 à 4 lignes. Pétales longs de ‘/, pouce, d’un pourpre tirant sur le violet , ovales-oblongs , acuminés. M. de Martins a découvert cette espèce dans les montagnes de la province des Mines. Caérosroma TÉrnAstique. — Chætostoma tetrasticha De Cand. Prodr. — Maït. et Zuccar. 1. c. tab. 264, fig. 2. Feuilles presque dressées , carénées-trièdres, pointues , ponc- tuées : les jeunes ciliées. Calice campanulé, 4-denté, sétifère en dehors atx bords. Étamines presque égales. Petit arbrisseau touffu. Feuilles longues d'environ 2 pouces, Calice rougeètre. Pétales obovales-orbiculaires, pourpres, 220 CLASSE DES MYRTACÉES. M. de Martius a découvert cette espèce dans les montagnes des provinces des Mines et de Bahia. Currosroma Fausse BruYÈRE. — Chætostoma ericoides De Cand. Prodr. — Rhexia ericoides Spreng. Syst. Feuilles sessiles, opposées, un peu décurrentes, linéaires , condu- pliquées, ciliées. Fleurs octandres. Cet arbrisseau croît au Brésil. Genre BERTOLONIA. — Bertolonia Raddi. Calice campanulé, à 5 lobes obtus, le plus souvent larges ettrès-courts, quelquefois soudés en rebord entier. Pétales 5, obovales. Étamines un peu dissemblables ; anthères ovales, obtuses, 4-poreuses, rétrécies à la base et inappendiculées ou très-légèrement auriculées. Capsule trigone, à 3 valves cir- conscindées au-dessous du sommet. Graines cunéiformes, trièdres, scabres. Herbes radicantes. Feuilles pétiolées, ovales, cordiformes, 5-11-nervées, crénelées. Cymes terminales. Fleurs blanches ou pourpres. Ce geure appartient à la flore du Brésil. On en connait quatre espèces, dont les deux suivantes sont les plus remar- quables par l’élégance de leurs fleurs. BerroLoNrA À FEUILLES DE Nupaar. — Bertolonia nym- phæifolia Raddi, Mém. Bras. — De Cand. Prodr. — Rhexia nymphæifolia Kunth, in Bonpl. Rhex. tab. 53. Tige courte, simple , glabre. Feuilles pétiolées , cordiformes, suborbiculaires, ondulées, crénelées , 9- ou 11-nervées , presque glabres , blanchâtres en dessous. Cymes pédonculées. Limbe ca- licinal légèrement sinuolé. — Feuilles larges de 4 pouces. Fleurs blanches. | Cette espèce habite les montagnes des environs de Rio-Janéiro. BERTOLONIA MACULÉ. — Bertolonia maculata De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 257. Tiges décombantes ou radicantes, rameuses, courtes, hérissées CT FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 221 de même que les feuilles et les pédoncules. Feuilles longues de */a à 2 pouces, d’un vert foncé et maculées en dessus, blan- châtres ou roses en dessous, cordiformes-ovales, obtuses , pres- que entières, 5-nervées. Pédoncules axillaires : fleurs en grappe lâche, subunilatérales. Galice hispidule : tube hémisphérique ; lanières ovales, dressées. Corolle large d’environ 4 lignes : pé- tales obovales , courtement acuminés. Capsule trigone. Cette espèce a été trouvée par M. de Martius dans les forêts vierges de la province de Bahia. Secrion II. LES RHÉXIÉES.—Aherieæ De Cand. Prodr. Anthères uniporeuses. Ovaire inadhérent , non-écail- leux ni sétifère au sommet. Capsule sèche. Graines cochléariformes : hile orbiculaire , basilaire. Genre SPENNERA. — Spennera Mart. Calice globuleux, à 4 ou 5 lobes courts : bouton conique. Pétales lancéolés, pointus. Etamines 5 ou 10 ; anthères ova- les, obtuses, uniporeuses ; connectif allongé, inappendiculé. Capsule libre, 2- ou rarement 3-loculaire. Graines muri- quées. Herbes annuelles, dressées. Racine fibreuse. Feuilles pé- tiolées, 5-nervées, membranacées, ciliées-denticulées. Pani- cules terminales, lâches, à rameaux divariqués. Bractées pe- tites , linéaires. Fleurs blanches ou roses , de grandeur mé- diocre. On connaît une vingtaine d’espèces de ce genre, lesquel- les croissent la plupart au Brésil. En voici les plus notables : SPÉNNÉRA AQUATIQUE. — Spennera aquatica Mart. — De Cand. Prodr. — Rhexia aquatica Swartz, Flor. Ind. Occid.— Bonpl. Rhex. tab. 40. — Melastoma aquatica Aubl. Guian. tab. 169. Rameaux quadrangulaires , poilus. Feuilles cordiformes à la base, ovales-oblongues , subacuminées, dentelées , 5-nervées, 999 CLASSE DES MYRTINÉES. glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures, Rameaux des panicules allongés, filiformes , lâches. Étamines 8. Pétales oblongs, pointus, roses, plus courts que les étamines. Capsule subglobuleuse , 3-loculaire. Cette espèce croit dans les marais des Antilles , de la Guiane, et du Brésil. SPÉNNÉRA A FEUILLES PENDANTES. — Spennera pendulifolia De Cand. Prodr. — Rhexia pendulifolia Bonpl. Nav. tab. 26. Feuilles curdiformes à la base, ovales-lancéolées, 5-nervées, denticulées, très-glabres, pendantes. Panicule très-rameuse. Fleurs minimes, décandres. Lobes calicinaux linéaires. Pétales ovales. Capsule globuleuse. Cette espèce habite la Guiane. SPÉNNÉRA GLANDULEUX. — Spennera glandulosa De Cand. Prodr. — Rhexia glandulosa Bonpl. Nav. tab. 27. Feuilles cordiformes à la base, ovales, crénelées , très-glabres aux 2 faces, 3-ou 5-nervées. Fès subsolitaires , sniiéhe) ou axillaires , petites, décandres. Lobes calicinaux linéaires-oblongs, beaucoup plus longs que le tube. Pétales ovales, blancs, bima- culés à la base. Filets rouges. Connectif biglanduleux. Capsule 3-loculaire. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. Genre MICROLICIA.— Microlicia De Caud. Calice 5-fide : lanières subulées , persistantes. Pétalkes ob- ovales. Étanines 40; anthères ovales-cylindracées, unipo- reuses et rostrées au sommet, alternativement dissemblables : les unes (plus grandes) à connectif prolongé en appendice claviforme ; les autres (plus courtes) à connectif inappendi- culé. Capsule coriace ou membranacée, triloculaire, tivalve. Graines nombreuses, réniformes, ponctuées. Arbuscules ou rarement herbes. Rameaux tétragones. Ra- mules souvent fastigiés. Feuilles sessiles, décussées , ordi- nairement petites, finement trinervées. Fleurs courtement pédonculées , dibractéolées , sessiles aux aisselles des feuilles FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 223 supérieures , éparses ou presque en corymbe. Corolle rose, ou blanche, ou violette, ou pourpre. Pubescence non-étoi- lée, souvent glandulifère. Ce genre, propre à l'Amérique méridionale, renferme une trentaine d'espèces, presque toutes indigènes au Brésil. Nous allons faire connaître celles qui se font surtout remar- quer par leur beauté. MicrozictA CRÉNELÉ.—Microlicia crenulata Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 251. Suffrutescent. Rameaux fastigiés, glabres. Feuilles ovales-or- biculaires, mucronulées, crénelées , érigées, souvent condupli- quées en dehors : les naissantes visqueuses de même que les ca- lices. Fleurs terminales , subglomérulées. Sous-arbrisseau touffu , haut de :}, à 2 pieds. Feuilles longues de 2 à 4 lignes, recouvrantes. Fleurs larges de 6 à 12 lignes. Ca- lice cyathiforme , rougeâtre. Pétales ovales-oblongs, roses. Éta- mines plus courtes que Ja corolle. Capsule ovale , de la grosseur déun grain de Millet. Cet arbuscule charmant croît dans les hauts campos de la pro- vince des Mines. Microzicra Fausse Eupnorse. — Microlicia euphorbioides Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 252. Frutescent , rameux, hérissé. Rameaux dichotomes, étalés. Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées, étalées, trinervées, ponctuées. Fleurs axillaires et terminales, solitaires. Calice cy- lindracé : lanières triangulaires , 2 fois plus courtes que le tube. Arbrisseau haut de 1 ‘/, à 2 pieds, touffu. Feuilles longues de 6 à 12 lignes, larges de 2 à 5 lignes. Calice verdâtre ou rougei- tre. Pétales ovales-oblongs , inéquilatéraux , courtement acumi- nés , étalés, blancs ou violets, glabres. Étamines jaunes. M. de Martius a découvert cette espèce dans les montagnes de la province des Mines. Mhcaouicia sÉrirÈRE. — Microlicia subsetosa De Cand, Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 253, fig. 1. 224 CLASSE DES MYRTINÉES. Frutescent, hispide. Rameaux irrégulièrement dichotomes, presque étalés, noduleux. Feuilles presque dressées, ovales ou ovales-oblongues ; pointues , tres-entières, subuninervées , légère- ment glanduleuses, eiliées et hérissées de poils roïdes. Calice campanulé, ponctué , hispide : lanières aussi longues que le tube. Peut arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Feuilles presque imbri- quées, longues de 3 à 4 lignes, larges de 1 ligne ou plus. Galice rougeâtre, long de 4 lignes : lanières lancéolées, pointues. Pé- tales longs de 3 lignes, d’un violet tirant sur le pourpre, oblongs, courtement acuminés. M. de Martius a découvert cette espèce dans les montagnes de la province de Bahia. MicrOLICIA BALSAMIQUE. — Microlicia graveolens De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 53, fig. 2. Pubescent, couvert de poils glandulifères. Rameaux étalés. Feuilles sessiles, ovales, pointues, dentelées, ponctuées , subtri- nervées. Fleurs axillaires et terminales, quelquefois agrégées. Calice glanduleux : tube cylindtacé-campanulé, nerveux, 2 fois plus long que les lanières. Petit arbrisseau, haut de 2 à 3 pieds. Feuilles longues de 2 à 4 lignes. Calice long de 2 lignes : lanières triangulaires , acumi- nées, sétiferes. Corolle large de ‘/, pouce, rose. Capsule ovale, acuminée. M. de Martius a trouvé cette espèce dans les pâturages de la province des Mines, élevés de 3000 à 4000 pieds au dessus du niveau de ia mer. MicroricrA VARIABLE. — Microlicia variabilis Mart. im De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 254, fig. =. Herbe annuelle, hérissée de poils glandulifères. Feuilles sub- sessiles , ovales-orbiculaires, subcordiformes, pointues, dente- lées, 3-ou'b-nervées. Fleurs subsolitaires, terminales. Tube ca- licinal campanulé : lanières subulées, presque aussi longues que le tube. Tiges hautes de ‘/: à r pied, simples ou rameuses, dressées ou FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 225 ascendantes. Feuilles longues de 2 à 8 lignes. Calice rose, long de 5 à 6 lignes. Pétales longs de 3 à 6 lignes , d’un rose tirant sur le bleu, vbovales, courtement acuminés. M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil, dans les marais de la province des Mines. Genre SIPHANTHÉRA. — Siphanthera Pohl. Tube calicinal ovale; limbe à 4 lobes lancéolés, persi- stans. Pétales 4, obovales. Étamines Z, saillantes ; anthères ovales, longuement rostrées; connectif très-court, renflé au-dessus de l'articulation en 2 auricules. Style filiforme. Capsule biloculaire. Herbes annuelles, dressées, hérissées de poils glanduleux. Feuilles sessiles, ovales, penninervées. Capitules axillaires et terminaux , courtement pédonculés , denses, 7-9-flores. Bractées foliacées, ovales, ciliées. Fleurs roses. On ne connaît de ce genre que les trois espèces dont nous allons parler; elles croissent au Brésil et sont remarquables par l'élégance de leurs fleurs. SIPHANTHÉRA À FEUILLES CORDIFORMES. — Siphanthera cor- data Poh], Plant. Brasil. Ic. tab. 84. Feuilles cordiformes , suborbiculaires , crénelées, pubérules. Capitules multiflores, courtement pédonculés. Appendice apici- laire de l’anthère aussi long que les bourses. — Tige rougeûtre, haute de 5 à 6 pouces. SIPHANTHÉRA GRÈLE. — Siphanthera subtilis Pohl, 1. c. tab. 85, fig. 2. Feuilles ovales, crénelées, poilues : les inférieures roselées ; les supérieures écartées. Capitules longuement pédonculés. Ap- pendice apicilaire de l’anthère de moitié plus court que les bour ses, — Tige simple, haute de 2 à 3 pouces. SIPHANTHÉRA DÉLICAT. — Siphanthera tenera Pohl, 1. c. tab. 85, fig. 1. Tige presque simple. Feuilles ovales, crénelées, poilues , ro- BOTANIQUE. PHAN. T. IV. 45 265 CLASSE DES MYRTINÉES. selées au collet. Capitules longuement pédonculés. Anthères à ap- pendice apicilaire très-court. Genre RHEXIA. — ARhexia (Linn.) R. Brown. Tube calicinal ovale, bouffi inférieurement, resserré au sommet en col; limbe 4-fide, persistant. Pétales 4, obovales. Authères 8, incombantes ou dressées ; connectif inapparent. Capsule libre, 4-loculaire; placentaires semi-lunés, Grai- nes cochléariformes. Herbes lisses. Tiges dressées, tétragones. Feuilles sessiles, très-entières, trinervées. Fleurs pourpres, ou blanches, ou jaunes, ternées, disposées en cyme corymbiforme, Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme plus que huit espèces , toutes indigènes dans l'Amérique septentrio- nale tempérée. Les Rhéxia ont le port de petits’ Rhoden- dron , et leurs fleurs sont très-élégantes. La culture de ces végétaux ne réussit qu’en terre de bruyère, et ils sont assez rares dans les jardins , sans doute parce qu'ils souffrent de nos hivers; aussi préfère-t-on en général les tenir en orangerie ou dans une bâche. Voici les espèces les plus inté- ressantes : a) Anthères incombantes. Ru£xia Du Maryzann. — ARhexia mariana Linn. — Pluck. Mant. tab. 428, fig. 1. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 41. Tige aptère, hérissée. Feuilles lancéolées , ou lancéolées-oblon- gues, ou ovales-lancéolées, pointues , subpétiolées , fortement 5- nervées , denticulées-ciliées. Calice presque glabre. Herbe vivace, haute de 1 à 2 pieds. Tige sillonnée, presque ronde. Lobes calicinaux de moitié moins longs que le tube. Pé- tales grands, pourpres, inéquilatéraux , hérissés en dessous. Style beaucoup plus long que les étamines. Capsule incluse. Cette espèce est commune aux États-Unis, dans les terrains sa- blonneux humides , depuis la Géorgie jusqu’au New-Jersey. RHEXIA A FEUILLES ÉTROITES,— Rhexia angustifolia EHiot, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 227 Sketch, — De Cand. Prodr. — Rhexia mariana var. exalbida Michx. Flor, Amer. Bor, Tiges touflues, aptères, hérissées. Feuilles linéaires, ou linéai- res-lancéolées , subfascicuiées. Calice cylindracé, court, lisse. Étamines déclinées. Fleurs blanches, plus petites que celles de l'espèce précédente. Cette espèce habite la Géorgie et les deux Carolines. Ruëxra GLABrE.— Rhexia glabella Michx. Flor. Amer. Bor. — Bonpl. Rhex. tab. 44. Glabre. Tige aptère. Feuilles ovales, ou ovales-lancéolees, où lancéolées , trinervées , denticulées, glatiques. Galice visqueux , poilu. Tige haute de 2 à 3 pieds, légèrement sillonnée. Feuilles ses- siles. Pétales grands, un peu pointus, inéquilatéraux ; pourpres, Gette espèce croit dans les forêts sablonneuses humides des deux Carolines et de la Géorgie. Elliot remarque que ses feuilles et ses jeunes pousses ont une saveur douceâtre très-agréable, qui les fait rechercher par les enfants ainsi que par les bêtes fauves. RuExiA GILIÉ. — Rhexia ciliosa Michx. Flor. Bor. Amer.— Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 298. Tige tétragone, glabre. Feuilles ovales-lancéolées, dentelées, ciliées , trinervées , pubcrules en dessus, glabres en dessous. Pa- nicule dichotome, lâche. Fleurs involucrées , aglomérées trois à trois. d Tige haute d'environ 18 pouces. Feuilles subsessiles. Pétales grands, pourpres, suborbiculaires. Cette espèce habite les terrains sablonneux humides, en Géor- gie et dans la Caroline méridionale. RuËxia DE La VinGinte. — Rheria virginica Linn. — Bot. Mag. tab. 965. Tige tétraptère. Feuilles ovales-lancéolées , denticulées-ciliées, 3-5-ou 7-nervées , parsemées (de même que les calices ) de poils couchés. Panicule dichotome , presque corymbilorme, 228 CLASSE DES MYRTINÉES. Tige rameuse, lisse, haute de 2 à 3 pieds. Feuilles sessiles. Fleurs petites, pourpres. Pétales obovales, mucronés. Cette espèce croit aux États-Unis, dans les marais et les ter- rains humides, depuis la Géorgie jusqu’au New-Jersey. b) Antheres dressées, terminales. RuËxiA À FLEURS JAUNES. — Rhexia lutea Walt. Flor. Carol. — Michx. Flor. Amer. Bor. Tige quadrangulaire, brachiée, hispide. Feuilles 3-nervées, hérissées de poils épars : les inférieures cunéiformes-oblongues ; les supérieures Jancéolées ou linéaires-lancéolées. Panicule pyra- midale. Tige haute d’environ 18 pouces. Segments calicinaux pointus, aussi longs que le tube. Pétales obovales , mucronés, jaunes. An- thères courtes. Cette espèce croît dans les terrains humides des forêts de Pins, en Floride et en Géorgie. Genre PACHYLOMA. — Pacliyloma De Cand. Calice cylindracé-obconique, prolongé beaucoup au-des- sus de l'ovaire , tronqué et à peine 4-denté au somxet. Pé- tales Z, ovales. Étamines 8, égales ; anthères linéaires, allon- gées, acuminées, uniporeuses ; connectif allongé, prolongé à sa base en appendice sétiforme , alternativement simple et double. Ovaire inadhérent, 4-costé, glabre. Style filiforme, très-saillant. Stigmate ponctiforme. Péricarpe inconnu. Rameaux cylindriques, noueux. Feuilles subsessiles , ova- les, coriaces, très-entières, à 7 nervures dont 2 marginales et très-épaisses. Thyrse paniculé, lâche, terminal, non-brac- téolé. Fleurs pourpres. On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante, très-re- marquable par la structure particulière de ses feuilles , les- quelles se terminent au sommet en languette bifide, dont les lobes se croisent de manière à ressembler au bec de loi- seau qu’on nomme vulgairement Bec-croisé. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 229 PacnyLoMA À FEUILLES CORIACES. — Pachyloma coriaceum De Cand. Prodr. Arbrisseau glabre. Feuilles ovales on oblongues, ordinairement bicuspidées. Calices glabres ou hérissés de poils glanduleux. M. de Martius a trouvé ce végétal au Brésil , dans les contrées arrosées par l’Amazone et le Rio-Néoro. Genre OXYSPORA. — Oxyspora De Cand. Calice oblong , à 4 lobes ovales, mucronulés. Pétales Z, pointus , inéquilatéraux. Étamines 8, alternativement plus longues et plus courtes , prolongées à la base en 2 éperons obtus; connectif presque inapparent. Style subclaviforme, infléchi. Capsule 4-loculaire, 4-valve. Graines minimes, scobiformes , aristées aux deux bouts : hile concave, termi- al. Arbrisseaux. Feuilles pétiolées , 5- ou 7-nervées , glabres en dessus. Thyrse terminal, paniculé. Fleurs blanches, pen- chées. Voici les deux espèces que renferme ce genre : OxxsporA PANICULÉ. — Oxyspora paniculata De Cand. Prodr.— Wall. Plant. Asiat, Rar. 1, tab. 88.— Arthrostemma paniculatum Don , Prodr. Flor. Nepal. Feuilles cordiformes-ovales, acuminées, 5-nervées, denticulées, cotonneuses en dessous. Thyrse dressé, feuille à la base, composé de cymes triflores, courtement pédonculées. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Tige courte. Rameaux sub- quadrangulaires, couverts vers le haut (de même que les ramules et les pétioles} d’un duvet abondant, lâche, étalé, roussâtre , entremélé de longs poils. Feuilles horizontales, rapprochées , coriaces , luisantes et d’un vert sombre en dessus, longues de 5 à 10 pouces; duvet des nervures dense, ferrugineux ; pétioles longs de 1 ‘/, pouce. Panicule longue d’un pied et plus; axe, ra- mules, pédicelles, calices, corolle et filets de couleur pourpre. Fleurs longues de 1 pouce. Pétales obovales, acuminés. Quatre 250 CLASSE DES MYRTINÉES. des étamines à anthères violettes, 2 fois plus longues que les pé- tales ; les 4 autres à anthères jaunes , près de 2 fois plus courtes. Cette espèce , l’une des Mélastomacées les plus élégantes qu’on connaisse, est commune au Népaul, sur les collines ombragées. Oxxspora INCLINÉ. — Oxyspora vagans Wall. L c. Tige un peu sarmenteuse. Rameaux inclinés. Feuilles subcor- diformes-ovales ou ovales-lancéolées, acuminées, crénelées, 5-ner- vées, ciliées, presque glabres en dessous. Panicules grêles, pen- dantes. Cette espèce, non moins belle que la précédente, croit au Chit- tagong et au Silhet. Genre MARCETIA. — Marcetia De Cand. Calice oblong ou cylindracé, à 4 lobes lancéolés. Pétales Z, ovales, pointus. Étamines 8, égales ; anthères oblongues, uniporeuses , bituberculeuses à la base. Ovaire inadhérent, glabre. Style filiforme. Stigmate ponctiforme. Capsule 4- valve, 4-loculaire , presque aussi grande que le calice. Graï- nes cochléariformes. Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Rameaux cylindriques. Feuilles subsessiles, très-entières , un peu charnues, souvent innervées. Fleurs axillaires, solitaires, subsessiles, 2-bractéo- lées, blanches ou rougeûtres. Ce genre, qui appartient au Brésil, renferme onze espè- ces, dont voici les plus marquantes : MarGÉTIA À FEUILLES D’Îr. — Marcetia taxifolia De Cand. Prodr. — Rhexia taxifolia Aug. Saint-Hil. in Bonpl. Rhex. tab. 57, Arbrisseau tres-rameux, couvert d’une pubescence glandu- leuse. Feuilles subsessiles, elliptiques-oblongues ou presque li- néaires , révolutées aux bords, cordiformes à la base, innervées, Galice hispide, à lobes cblongs-linéaires. Pétales blancs ou pour- prés, mucronés. Gette espèce eroît au Brésil, dans la province des Mines. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 951 ManGériA EXCORIÉ, — Warcetia excoriata De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil, 3, tab. 248. Arbuscule haut de 2 à 3 pieds, couvert d’une pubescence glanduleuse, un peu visquense. Tige divisée supérieurement en un grand nombre de rameaux subfastigiés ; écorce se détachant sous forme de fibres. Feuilles longues de '/, pouce à 1 pouce, sessiles, cordiformes à la base, ovales, pointues, trinervées, pla- nes, imbriquées. Fleurs axillaires et terminales, subsessiles, dis- posées en grappes feuillues. Calice dibractéolé , très-velu : tube ovale ; lanières d’abord dressées, puis refléchies, aussi longues que le tube ; bractées plus courtes que le calice. Pétales oblongs- vbovales, réfléchis , longs de 3 à 4 lignes, de couleur lilas. Cap- sule cblongue, incluse. Cet arbrisseau élégant a été trouvé par M. de Martius dans les montagnes de la province des Mines. Genre TREMBLÉYA. — Trembleya De Cand. Calice ovale, resserré au sommet, à 5 lobes dilatés et ter- minés en appendice oblong ou sétiforme. Pétales 5, ovales. Étamines 10; anthères alternativement dissemblables : 5 ovales-oblongues, terminées en bec obtus : connectif prolon- gé en ligule obcordiforme ou spathulée ; les 5 antres à con- nectif presque inappendiculé. Stigmate ponctiforme. Cap- sule glabre, ovale, 5-loculaire. Arbrisseaux. Feuilles sessiles ou pétiolées, très-entières, 4- ou 5-nervées , oblongues ou linéaires. Pédoncules axillaires ou terminaux, 1-5-flores. Fleurs jaunes ou pourpres. M. De Candolle à fait connaître six espèces de ce genre, toutes indigènes au Brésil. En voici les plus élégantes : Tremeréxa Faux Roman. — Trembleya rosmarinoides De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. v. 3, tab. 240. Frutescent , glabre. Rameaux nombreux , fastigiés. Feuilles subsessiles, linéaires-lancéolées, pointues, 1-nervées, jaunâtres 2352 CLASSE DES MYRTINÉES. en dessous. Fleurs axillaires et terminales , solitaires. Galice ovale : lanières linéaires-triangulaires. Pétales obovales. Arbrisseau très-rameux , haut de 1 pied et plus. Feuilles Jon- gues au plus de 8 lignes, larges de 1 ligne. Bractées linéaires, un peu plus longues que le calice. Calice long de 2 ‘/2 lignes, d’un jaune verdâtre. Corolle large de 4 lignes, jaune. Cet arbrisseau a été trouvé par M. de Martius au Brésil , dans la province des Mines , à une élévation de 4000 à 5000 pieds au- dessus du niveau de la mer. Toutes ses parties contiennent un suc jaune, propre à la temture. TREMBLÉYA PnLOGIFORME. — Trembleya phlogiformis De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 250. Suffrutescent , couvert de poils glanduliferes. Feuilles subses- siles, lancéolées, ou lancéolées-elliptiques , pointues , trinervées. Ramules floriferes disposés en panicule pyramidale. Pédoncules axillaires et terminaux , 1-flores , allonges, dibractéoïés au som- met. Lanieres calicimales sétacées, aussi longues que les bractées. Pétales oblongs. Sous-arbrisseau haut de 1 ‘/: à 2 pieds. Feuilles longues de 1 à 1 ‘/, pouce, larges de ‘/, pouce. Calice long de 4 à 7 lignes : tube oblong. Pétales longs de 4 à 8 lignes, glabres, d’un vert fonce. - M. de Martius a découvert cette espèce au Brésil, dans la pro- vince de Saint-Paul. Secrion III. LES OSBÉCKIÉES. — Osbeckieæ De Cand. Prodr. Anthères uniporeuses au sommet. Ovaire adhérent ou inadhérent , écailleux ou sétifère au sommet. Graines cochléariformes : hile orbiculaire , basilaire. Genre LASIANDRA. — Lasiandra De Cand. Calice ovale, à 5 lobes étroits, acuminés. Pétales 5, obo-, vales. Etamines 10: filets poilus; anthères allongées, cour- FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 235 tement rostrées : connectif renflé et biauriculé à la base. Ovaire inadhérent, sétifère au sommet. Style souvent poilu. Capsule sèche, 3-loculaire. Graines peu nombreuses, un peu anguleuses. Arbrisseaux. Rameaux strigueux. Feuilles courtement pétiolées ou sessiles , 5- ou 5-nervées , très-entières, ciliées , strigueuses en dessus, sétifères ou velues en dessous aux ner- vures, veloutées ou velues entre les nervures. Fleurs gran- des, pourpres, disposées en grappe ou en panicule termina- les. Bractées caduques , géminées sous chaque fleur. M. De Candolle a décrit vingt-cinq espèces de Lasiandra, toutes indigènes dans l'Amérique méridionale. Voici les es- pèces les plus intéressantes par la beauté de leur feuillage et de leurs fleurs : LasravpraA DE Marrius. — Lasiandra Martiusiana De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 242. Rameaux trigones, scabres. Feuilles verticillées-ternées , sub- sessiles , oblongues , tres-entières, pointues, trinervées , glabres en dessus , strigueuses en dessous et aux bords. Panicule termi- pale. Calice strigueux : lobes ciliés, caducs. Pétales ciliés. Filets hispides. Style glabre. Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues de 1 à 3 pou- ces, larges de ‘/; pouce. Panicule ample, feuillée à la base : ramules triflores. Corolle large de 1 pouce, violette : pétales obo- vales. Filets d’un rose tirant sur le violet. Capsule ovale-globu- leuse , un peu saillante. Cette espèce a été trouvée par M. de Martins dans les monta- gnes de la province des Mines, à une élévation de 3500 à 4800 pieds au-dessus du niveau de la mer. LasranDRA DE MaxtmiLieN. — Lasiandra Maximiliana De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 241. Rameaux tétragones, scabres et strigueux de même que les pétioles et les pédoncules. Feuilles pétiolées , ovales, pointues, strigueuses et scabres en dessus, innervées en dessous : nervules 254 CLASSE DES MYRTINÉES. satinés. Thyrse paniculé, terminal. Galice strigueux, Style glai bre. Filets poilus à la base. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Tiges grêles. Ramules verts , tétragones. Feuilles étalées , longues de 1 ‘/: à 4 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Panicule feuillée à la base : ramules subtriflores ; pédicelles en cyme. Pétales longs de près de 1 pouce, obovales, un peu échancrés , d’un lilas tirant sur le violet. Filets roses : les extérieurs longs de 6 lignes. Capsule ovale, longne de 4 dignes, incluse. Cette espèce croit au Brésil, dans les provinces de Saint-Sé- bastien et de Saint-Paul. ‘ Lasranpra DE DEsronNraiNEs. — Lasiandra Fontanesiana De Cand. Prodr. — Ahexia Fontanesii Bonpl. Rhex. tab. 36. — Melastoma granulosa Bot. Reg. tab. 671. Ramules tétragones, presque ailés , strigueux de même que les pétioles, les pédoncules et la face supérieure des feuilles. Feuilles pétiolées, oblongues, pointues, 5-nervées ; veloutées en dessous, séteuses aux bords et aux nervures.Grappes terminales : pédicelles opposés, 1-3-flores. Calice très-velu. Filets très-hérissés. Style glabre. Feuilles longues d'environ 5 pouces. Fleurs grandes, d’un rose vif. Cette espèce, originaire du Brésil méridional, se cultive dans les collections de serre. À LasrANDRA FISSINERVE. — Lasiandra Jissinervia De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 243, Rameaux tétragones. Pétioles, pédoncules et face supérieure des feuilles strigueux. Feuilles pétiolces , oblongues, pointues, veloutées en dessous et strigueuses aux nervures, 3-nervées : ner- vures latérales bifides. Fleurs en grappe : pédoncules opposés, 1-3-flores. Calice pubescent, blanchâtre. Filets hérissés. Style glabre. Arbrisseau atteignant la hauteur d’un homme. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 1 ‘/: pouce. Panicule feuiilée, simple : FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 9255 pédoneules subtriflores. Corolle d’un rose vif, large de 1 pouce : pétales obovales. Filets roses, velus au sommet. M. de Martius a décoirréit cette espèce au Brésil, dans les montagnes de la province des Mines. Lasianpra DE LanGsporr. — Lasiandra Langsdorfiana DeCand. Prodr.—ARhexia Langsdorfiana Bonpl. Rhex. tab. 51. Ramules tétragones, presque ailés, séteux de même que les pé- doncules. Pétioles velus, très-courts. Feuilles elliptiques, mucro- nées, à-nervées, strigueuses en dessus, cotonneuses en dessous et velues aux nervures. Panicule thyrsiforme, terminale, multiflore. Calice ovale, welu, blanc : lobes lancéolés, caducs, Filets et style hispidules, — Fleurs grandes, pourpres. Cette espèce croit au Brésil, dans les provinces de Saint-Paul et de Rio-Janéiro. On la cultive en Europe dans les serres. LasianDna ARGENTÉ. — Lasiandra ces De Cand Prodr. — Rheria holosericea Bonpl. Rhex. tab. — Bot. Reg. tab. 323. — Bot. Cab. tab. 236. — Herb. de VArat. tab. 321. = Melastoma clavata Pers. Enchir. — Melastoma argentea Desrouss. in Lamk. Dict. (non Linn.) Rameaux tétragones, strigueux. Feuilles sessiles, ovales, 5- ou 7-nervées, très-entières, satinées-argentées aux * faces. Thyrse pan, terminal : rachis satiné, comprimé. Calice tubuleux. ilets et style légèrement Fee — Fleurs grandes, d’un bleu vif. Cette espèce magnifique se cultive fréquemment dans les col- lections de serre ; elle est originaire des environs de Rio-Janéiro. Genre CHÉTOGASTRA, — Chætogastra De Cand. Calice poilu ou squamellifère , turbiné , à 5 lobes persi- stants. Pétales 5 , obovales. Eine 10; filets glabres ; an- thères oblongues, semblables, {-poreuses :connectif prolongé à sa base tantôt en éperon soit entier , soit bifide, tantôt en 2 gibbosités chtuses, quelquefois minimes.Ovaire sétifère au 256 CLASSE DES MYRTINÉES. sommet et souvent denticulé , inadhérent, Capsule 5-locu- laire. Graines cochléariformes. Arbrisseaux ou rarement herbes, la plupart strigueux. Feuilles 5- ou 5-nervées, très-entières, ou légèrement den- telées. Fleurs blanches ou pourpres, terminales. Ce genre, dont M. De Candolle décrit vingt-huit espèces, appartient à l'Amérique méridionale. En général, les Che- togastra se parent de fleurs éclatantes et d’un feuillage très- élégant. Voici les espèces les plus marquantes : Secrion l'° MONOCENTRA De Cand. Prodr. Calice obovale ou turbine : lobes lancéoles , dilates à la base. Eperon du connectif entier. Ovaire denticulé au sommet. — Arbrisseaux. Fleurs grandes , pourpres. Rameaux cy- lindriques. CnérocasrrA ÉLÉGANT. — Chætogastra speciosa De Cand. «Prodr. — Rhexia speciosa Bonpl. Rhex. tab. 4. Rameaux veloutés. Feuilles courtement pétiolées , oblongues, 3-nervées , très-entières , ciliées , glabres aux 2 faces excepté les nervures. Fleurs terminales , solitaires. Calice turbiné, pubes- cent. Éperon du connectif épais, conique. Arbrisseau tres-rameux , haut d’environ 10 pieds , semblable par son port au Cistus ladaniferus. Feuilles d’un beau vert, longues d’environ 3 pouces. Fleurs d’un pourpre vif, larges de 3 pouces. « Le Rhexia speciosa, dit M. Bonpland, croît avec le » Quinquina jaune et plusieurs autres espèces de Rhexia, » dans les environs de la ville de Popayan, à une élévation de » 1786 mètres. Les habitants de cette ville le connaissent sous le » nom de #lor de mayo, parce qu’il donne ses fleurs au mois » de mai. C’est de toutes les Mélastomacées connues jusqu’à ce » jour, celle qui a les plus grandes fleurs. » CHÉTOGASTRA RÉTICULÉ. — Chætogastra reticulata De Cand. Prodr. — Rhexia reticulata Bonpl. Rhex. tab. Q. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 5 Y Feuilles pétiolées, 5-nervées, ovales-lancéolées , acuminées, denticulées, séteuses en dessus, réticulées en dessous. Fleurs terminales, presque sessiles, subsolitaires. Calice campanulé, velu : lobes ovales-lancéolés. Connectif à éperon filiforme. Petit arbre haut de 6 à 9 pieds; sommité des jeunes ramules d’un violet foncé. Feuilles légèrement coriaces , bullées en des- sus, longues de 2 à 3 pouces. Fleurs d’un beau violet, larges de 2 pouces ou plus. « Le Rhexia reticulata, dit M. Bonpland, est remarquable » par la grandeur et la beauté de ses fleurs. Il croît spontané- » ment sur la montagne de Saragaru, près la ville de Loxa, » à 2000 mètres d’élévation. Avec plusieurs espèces de Wein- » mannia, il fait le fond de la végétation de cette partie des » Andes. » Secrion II. DIODANTHERA De Cand. Prodr. Calice obovale, non-bractéolé. Connectif à éperon bifide ou à 2 auricules obtuses. — Fleurs blanches ou roses. CuÉroGASTRA CILIÉ.— Chætogastra ciliaris De Cand. Prodr. — Meriana ciliaris Vent. Choix. tab. 34. Tige herbacée, tétragone, très-hispide de même que les pé- tioles et pédoncules. Feuilles courtement pétiolées, oblongues, acuminées, dentelées, 5-nervées, séteuses en dessus, päles et très-velues'en dessous. Cyme terminale. Calice très-velu : lobes courts, lancéolés. Connectif à 2 auricules obtuses. Pétales obo- vales, ciliés , de couleur pourpre. Cette espèce, originaire de la Colombie, se cultive dans les collections de serre. CHÉTOGASTRA LANCÉOLÉ. — Chætogastra lanceolata De Cand. Prodr.— Bot. Mag. tab. 2836. — Rhexia flexuosa Ruiz et Pav. Flor. Peruv. tab. 320, fig. 6. — Rhexia lanceolata Bonpl. Rhex. tab. 21.— Osbeckia lanceolata Spreng. Syst. Feuilles pétiolées, lancéolées, acuminées, denticulées-ciliées , 5-nervées, velues. Thyrse terminal, composé, paniculé, feuillé 255 CLASSE LES MYRTINÉES. à la base, presque corÿymbiforme. Lobes du calice subulés , plus longs que le tube. Connectif inapparert, gibbeux à la base, Sous-arbrisseau indigène au Pérou. Rameaux bp à villosité couchée. Fleurs blanches. Cette espèce indigène au Pérou, se cultive dans Jos serrés. CnÉroGAsrRA TORTUEUx. — Chætogastra tortuosa De Cand, Prodr. — Rhexia tortuosa Bonpl. Rhex. tab. 4. Feuilles subsessiles, lancéolées, 3-nervées, poilues, très- entières. Pédoncules courts, terminaux, 1-2-flores, Calice velu; à lobes subulés, de la longueur du tube. Conneetif à appendice court , échancre. Arbrisseau tortueux, inégalement ramifié, haut d’environ un pied. Feuilles petites, membraneuses. Fleurs blanches, larges de ‘J, pouce. Cette espèce ressemble à un Rhododendron ; elle a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland , dans la Nouvelle-Espagne, à 1200 toises d’élévation au-dessus du niveau de la mer. CnÉTOGASTRA BLANCHATRE. — Chætogastra canescens De Cand. Prodr. — Rhexia canescens Bonpl. Rhex. tab. 6. Feuilles pétiolées , ovales > pointues, 3-nervées, très-entières, couvertes de poils mous très-serrés. Fleurs Mn, courte- ment pédicellées, shbterminales, solitaires ou ternées. Calice hérissé; lobes de la longueur du tube. Connectif presque nul; anthères échancrées à la base. Arbrisseau très-rameux , haut d’environ un pied. Jeunes ra- meaux fortement poilus, Feuilles longues de ‘/: pouce où moins. Fleurs larges de 12 à 15 lignes, d’un beau violet. Cette espèce, qui a tout Pape du Rhododendron rise de nus Alpes, croît sur le volcan de Purase; près de Po- payan, dans un sable souvent couvert de neige. C'est ; disent MM. de Humholdt et Bonpland , une des dernières plantes qu’on trouve en allant au cratère, à 3300 mètres d’élévation aü- dessus du niveau de la mer. Les habitants de toute la province de Popayan , de celle de Quito et du royaumé de Santa-Fé ; le con- FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 259 naissent sous le nom de Sarzileja , et ils en emploient la décoc- tion pour guérir toutes les affections du système urinaire. ChÉroGASTRA STRIGILLEUX. — Chætogastra strigillosa Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 245. Herbacé, dressé, très-strigilleux. Feuilles très-courtement pé- tiolées, oblongues ou ovales, pointues, très-finement crénelées. Fleurs sessiles en glomérules axillaires, ou paniculées. Galice strigueux. Pétales obovales. Tiges grèles , hautes de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 1 à 1 ‘/, pouce. Pédoncules axillaires et termi- naux. Calice long de 6 lignes. Pétales longs de 1 pouce, violets, obovales, inéquilatéraux , ciliolés. Capsule oblongue , incluse. Cette espèce a été trouvée par M, de Martius au Brésil, dans la province des Mines. CHÉTOGASTRA MURIQUÉ. — Chætogastra muricata De Cand. Prodr.—Rhexia muricata Bonpl. Rhex. tab. 1. Feuilles pétiolées, 5-nervées, ovales, pointues, bulleuses et séteuses en dessus, soyeuses en dessous. Fleurs solitaires, ter- minales. Calice hérissé : lobes ovales, pointus. Connectif à ap- pendice court, échancré à la base. Arbrisseau semblable au Cistus salvifolius, s’élevant de 6 à 12 pieds, divisé dès sa base et presque entièrement garni de feuilles ; rameaux opposés en croix, cylindriques. Feuilles pres- que coriaces, longues de 2 pouces. Fleurs violettes , larges de 2 pouces. Cette espèce, remarquable par la grandeur et la beauté de ses fleurs, croît entre la ville de Popayan et le volcan de Purase, à 3250 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle supporterait probablement en pleine terre le climat du midi de la France. CnéroGasrna Caupinaz.—Chætogastra cardinalis De Cand. Prodr. — Alexia cardinalis Bonpl. Rhex. tab. 37. — Melas- toma cardinalis Spreng. Syst. Ramules légèrement tétragonés, hérissés, feuillus. Feuilles subsessiles, réniformes-orbiculaires, très-entières, 5 -ou7-nervées, strigueuses” en” dessus, héfissées en dessous de poils soyeux. 240 CLASSE DES MYRTINÉES. Fleurs terminales, agrégées, subsessiles. Calice hispide, cam- panulé; lobes obtus, plus longs que le tube. Connectif court, échancré à la base. — Calice coloré en dedans. Corolle grande, d’un rose tirant sur le pourpre. Cette espèce magnifique croît au Brésil, dans la province de Para. CHÉTOGASTRA SARMENTEUX. — Chætogastra sarmentosa De Cand. Prodr. — Rhexia sarmentosa Bonpl. Rhex. tab. 10. Feuilles sessiles, cordiformes-ovales, pointues, denticulées, ñ-nervées, velues. Fleurs terminales, subsessiles, ternées. Ca- lice très-velu : lobes oblongs, de la longueur du tube. Connec- tif bicalleux à la base. Étamines unilatérales. Arbrisseau sarmenteux, entièrement couvert de poils. Ra- meaux très-ouverts. Feuilles coriaces, longues de 1 à 2 pouces. Fleurs d’un rose violet, larges de 18 lignes. Cet arbrisseau habite les régions chaudes du Pérou. CnérocasTRA ROIDE.— Chætogastra stricta De Cand. Prodr. — Rhexia stricta Bonpl. Rhex. tab. 8 (non Pursh ). Feuilles courtement pétiolées, ovales-lancéolées, pointues, très-entières , trinervées, poilues. Fleurs terminales, solitaires, subsessiles , penchées, dibractéolées. Galice coloré, campanulé : lobes aussi longs que le tube. Pétales ciliés au sommet. Connec- üf prolongé en 2 soies capitellées au sommet. Arbrisseau haut d’environ 3 pieds. Rameaux dressés, roides, grêles. Feuilles coriaces , longues de 3 à 6 lignes. Fleurs larges de 1 pouce. Calice pourpre. Corolle violette. Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Bon- pland , au Pérou , sur le volcan de Purase, à dix mille pieds au- dessus du niveau de la mer. Srcrion III. BRACTEARIA De Cand. Prodr, Calice obovale, poilu, ou entouré à sa base F. Ave bi- sériées ; lobes obtus. Connectif inarticulé. Cnérocasrra rourru. — Chætogastra conferta De Cand. Prodr.—Rhexia conferta Bonpl. Rhex. tab. 20. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 241 Arbuscule très -rameux. Ramules un peu hérissés. Feuilles recouvrantes, petites, courtement pétiolées, ovales, obtuses, 3-nervées, strigueuses. Fleurs terminales, solitaires, penchées. Pétales suborbiculaires, connivents , violets. Capsule globuleuse, à 5 petites dents hispidules. Cette espèce croit dans les hautes Andes du Pérou , aux envi- rons de Loxa. ? Genre ARTHROSTEMMA. — Arthrostemma Pay. Calice turbiné ou campanulé, souvent poilu, ou sétifére , ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants; point d’appen- dices dans les interstices des lobes. Pétales 4. Étamines 8; filets glabres; anthères oblongues, 1-poreuses : RARE longé, 2-auriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet. Cap- sule 4-loculaire. Graines cochléariformes. Sous-arbrisseaux ou herbes. M. De Candolle classe dans ce genre vingt-trois espèces , toutes indigènes dans l'Amérique méridionale, En voici les plus curieuses : Secrionx l'°. CHÆTOPETALUM De Cand. Prodr. Pétales 4, ovales, aristés au sommet. Anthères 8, ovales , connectif inappendiculé. Ovaire 4-denté au sommet. Cap- sule 4-loculaire. Graines réniformes. — Herbes suffrutes- centes à la base. Fleurs blanches ou jaunes. ARTHROSTEMMA d'ANGOSTURA. — Arthrostemma angustu- rense De Gand. Prodr. — Xhexia angusturensis Bonpl. Rhex. tab. 29. Herbacé. Feuilles lancéolées, 3-nervées , très-entières, poi- lues aux 2 faces. Fleurs terminales, subsolitaires (blanches ). Calice pubescent. Étamines à peine plus longues que les pétales : anthères linéairez-falciformes. Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland, sur les bords de l’Orénoque, aux environs d’Angosture. BOTANIQUE. PHAN. T. IVé 16 9249 CLASSE DES MYRTINÉES. Secrion II. BRACHYOTUM De Cand. Prodr. Calice 4-fide. Pétales subaristés, souvent convolutés. Connec- tif très-courtement bi-auriculé. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4-loculaire. — Sous-arbrisseaux. ARTHROSTEMMA CAMPANULÉ. — Arthrostemma campanulare De Cand. Prodr. — Rhexia campanularis Bonpl. Rhex. tab. 14. Ramules pubescents-ferrugineux. Feuilles ovales, 5-nervées , très-entières, hispides en dessus, cotonneuses en dessous. Fleurs penchées, campanulées. Galice poilu. Pétales d’un pourpre noi- A râtre. Capsule globuleuse. Cette espèce habite les régions alpines des Andes du Pérou. Secrion III. LADANOPSIS De Cand. Prodr. Calice A-fide. Pétales obovales, étalés ; connectif un peu al- longé, courtement bi-auriculé à la base. Capsule sétifère au sommet; graines cochléariformes.— Herbes ou sous-ar- brisseaux. ARTHROSTEMMA Faux LADANUM.— Arthrostemma ladanoides De Cand. Prodr. — Rhexia ladanoides Rich. in Bonpl. Rhex. tab. 27. Herbacé , dressé. Tige tétragone , strigueuse de même que les 2 faces des feuilles. Feuilles courtement pétiolées, ovales-lan- céolées , acuminées, 3-nervées, dentelées. Pédoncules axillaires 1-flores et terminaux , 3-flores, distants. Calice hispide : tube ovale ; lobes oblongs , ciliés, plus courts que le tube. Cette espèce habite la Guiane et le Brésil. ARTHROSTEMMA VERSICOLORE.— Ærthrostemma versicolor De Cand. Prodr.— Rhexia versicolor Tandl. in Bot. Reg. tab, 1066. Poilu à toutes les parties herbacées. Feuilles ovales-elliptiques ou ovales-oblongues, dentelées , 5-nervées, dicolores en des- sous. Fleurs terminales, solitaires, plus courtes que les feuilles. Capsule ovale, poilue au sommet. Tige suffrutescente, rameuse ; très-poilue. Feuilles longues de FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 245 12 à 18 lignes , rougeätres en dessous et aux bords. Fleurs plus courtes que les bractées , d’abord blanches, puis rougeûtres. Ca- lice ovale, poilu :segmens spathulés, dentelés au sommet, Pétales onguiculés, vbovales, obtus, ciliés. Cette plante, indigène dans l'ile de Sainte-Catherine , voisine de la côte du Brésil méridional, a été introduite en 1830 au jar- din de la société horticulturale de Londres. On la cultive en orangerie. Elle fleurit pendant tout l'été. ARTHROSTEMMA LUISANT.— #rithrostemma nitida Hook, in Bot. Mag. tab. 5142. Tige suffrutescente, dressée, tétraptère, hérissée (de même que les ramules) de poils roux étalés. Feuilles ovales, poin- tues , dentelées , cilices , luisantes en dessus, glanduleuses-his- pides aux nervures de la face inférieure. Pédoncules axillaires- subterminaux , 5-flores, plus longs que le petole. Pétales ob- ovales, rétus. Anthères dissemblables ; conneetif courtement bi-auriculé. Herbe vivace. Rameaux étalés ou ascendants. Feuilles longues de 3 pouces , sur 2 pouces de large. Calice glanduleux-hispide. Corolle d’un lilas pâle , large de 1 pouce. Cette plante a été obtenue en Angleterre, de graines récoltées aux environs de Buénos-Ayres. Secrion IV. MONOCHÆTUM De Cand. Prodr. Calice 4-fide. Connectif prolongé en éperon entier ou échun- cré, ascendant, ou bien en soie basilaire. Anrunosremma Myrre. — ÆArthrostemma myrtoideum De € Cand. Prodr, — Rhexia my rtoidea Bonpl. Rhex. tab. 3. Suffrutescent. Ramules veloutés. Feuilles oblongues, très-en- tières, glabres en dessus , blanchâtres et triplinervées en dessous. Fleurs axillaires-solitaires et terminales-ternées. Tube calicinal turbiné, glabre. Anthères longuement éperonnées. Pétales ovales- lancéolés , violets. Cette espèce croit aux environs de Santa-Fé de Bogota, 244 CLASSE DES MYRTINÉES. ARTHROSTEMMA MULTIFLORE, — Arthrostemma multiflorum De Cand. Prodr. — Rhexia multiflora Bonpl. Rhex. tab. 6. Suffrutescent , rameux dès la base. Feuilles courtement pétio- lées , lancéolées , 5- ou 7-nervées, très-entières , velues. Thyrse paniculé, terminal, multiflore. Anthères à appendice sétifor- me , basilaire. Fleurs roses. ’ Cette espèce habite les bords de l’Orénoque. Genre OSBÉCKIA. — Osbeckia (Linn.) Don. Calice ovale. souvent couvert de soies ou de poils étoilés, à 4 ou 5 lobes persistants ou caducs, alternes avec des ap- pendices de forme variée. Pétales 4 ou 5. Étamines 8 ou 10; filets glabres; anthères presque égales, courtement rostrées : connectif biauriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4- ou 5-loculaire. Graines cochléariformes. Sous-arbrisseaux ou herbes. Feuilles 3-ou 5-nervées , très- entières. Fleurs terminales. On trouve des Osbéckia dans la zone équatoriale des deux continents, mais ce genre offre beaucoup plus d’espèces dans l'Amérique méridionale qu'ailleurs. M. De Candolle en dé- crittrente-quatre, dont voici les plus intéressantes : Secriox E"°. MICROLEPIS De Cand. Prodr. Tube calicinal ovale-oblong , resserré au sommet ; limbe 5-fide, caduc : appendices minimes, ciliés. OssÉcKIA À FEUILLES D'OLIVIER. — Osbeckia oleæfolia De Cand. Prodr. — Lasiandra oleæfolia Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 244. Rameaux légèrement tétragones, cotonneux. Feuilles pétio- lées, oblongues-lancéolées , très-entières, 3-nervées, veloutées- blanchätres en dessous , glabres en dessus, Thyrse terminal. Ca- lice velouté, recouvert avant l’épanouissement par les bractées : lobes courts, oblongs. Anthères un peu dissemblables. A rbrisseau haut de 5 à 5 pieds. Rameaux brachiés. Feuilles 10 FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 245 longues de 1 à 2 pouces, larges de ‘/; pouce. Panicule nue, muluüflore : pédoncules sub-5-flores. Galice campanulé. Corolle large de ’/, pouce, violette. Pétales obovales-oblongs. Filets longs de 5 à 4 lignes. Capsule oblongue, incluse. M. de Martius a découvert cette espèce dans la province, de Saint-Paul. Secriow II. CHAÆTOLEPIS De Cand. Prodr. Calice à 4 lobes persistants, alternes avec des houppes de soies. OsBÉCKIA À PETITES FEUILLES. — Osbeckia microphylla De Cand. Prodr. — Ahexia microphylla Bonpl. Rhex. tab. 2. Arbrisseau très-rameux. Rameaux cylindriques , strigueux, scabres. Feuilles subsessiles, ovales, tres-entières, 5-nervées, strigueuses aux 2 faces, päles en dessous. Fleurs solitaires, pé- donculées , presque en corymbe. Tube calicinal ovale, sétifère au sommet. Ovaire couronné de 8 soies. Pétales jaunes, obovale, , anthères obtuses. Cette espèce croit dans les montagnes des environs de Sants Fé de Bogata. Secrion III, PTEROLEPIS De Cand. Prodr. Calice à 4 ou 5 lobes persistants : appendices allonges , pec- tines. a) Fleurs 5-fides. OsrÉécktA DE Sims. — Osbeckia Simsii De Cand. Prodr. — Melastoma Osbeckioides Sims, in Bot. Mag. tab. 2235. Rameaux tétragones, hispides. Feuilles courtement pétiolées , elliptiques-oblongues, 3-nervées, hérissées aux bords et aux nervures. Fleurs terminales , agrégées (de couleur pourpre ). Cette espèce , originaire de l'Ile-de-France, se cultive dans les serres. OssécktA Prince. — Osbeckia Princeps De Cand. Prodr. — — Rhexia Princeps Bonpl. Rhex. tab, 45. . 946 CLASSE DES MYRTINÉES. Ramules anguleux, cotonneux-ferrugineux de même que la face inférieure des feuilles. Feuilles pctiolées, cordiformes-ob- longues , dentelées, 7-nervées, strigueuses en dessus. Gorymbes terminaux. Calices hérissés de poils glanduliferes. Cette espèce croit au Bresil. b) Fleurs 4-fides. OsBÉCKIA ALPESTRE. — Osheckia alpestris De Cand. Prodr. — Chætogastra alpestris Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 247. Herbacé, strigueux-velu. Tige presque simple, dressée. Feuilles tres-courtement pétiolées, ovales, pointues, finement crénelces. Fleurs terminales , glomérulées. Calice strigueux : lanières alternes avec des soies palmées , stipitées. Pétales obo- vales. Tige haute de ‘/, à > pieds, grèle, subtctragone. Feuilles or- dinairement longues de 1 pouce , sur 6 lignes de large. Calice long de 5 à 6 lignes. Corolle large de ‘/; pouce, d’un pourpre ti- rant sur le violet. Étamines plus longues que les pétales : filets roses, glabres. Capsule inciuse. M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil, dans les mon- tagnes de la province des Mines. OsBÉCKIA À PÉTALES SINUOLES. — Osbeckia repanda De Cand. Prodr. — Chætogastra repanda Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Bras. 3, tab. 246. Herbacé, ascendant , strigneux. Feuilles pétiolces, ovales-acu- wminées, ou ovales-lancéolées. Pédoncules allongés , subtri- flures. Lanières calicinales alternes avec des houppes de soie. Pétales eunéiformes , tronqués et sinuolés au sommet. Tiges grêles, hantes de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de 1 ‘/, pouce, larges de ‘/. pouce. Calice parsemé de poils simples, roussâtres. Pétales longs de 1 pouce, violets , inéquilatéraux. Filets roses à la base, violets au sommet. M. de Martius a observé cette espèce au Brésil , dans la pro- vince des Mines. Ospéckia GLomÉnuLE. — Osbeckia glomerata De Gand, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 247 Prodr. — Bot. Mag. tab. 2838. — Rhexia glomerata Rottb. Sur. 8, tab. 4. — Ladd. Bat. Cab. tab. 334. — Rheria capitata Rich. in Bonpl. Melast. 2, tab. 32. Suffrutescent ou herbacé. Rameaux presque cylindriques, stri- gueux. Feuilles subsessiles, lancéolées, acuminées , 3-nervées, satinées. Fleurs axillaires -subsolitaires et en capitules termi- maux. Tube calicinal ovale : lobes raides | lancéolés. Pétales roses ou blancs, obovales, à peine plus longs que les lobes da calice. Cette espèce , originaire du Brésil, se cultive dans les serres. Secrion IV. OSBECKIARIA De Cand, Proûr. Calice 4-ou 5-fide, recouvert de soies étoilées : appendices plumeux ou plus souvent pectinés, caducs de même que Les lobes. OsséckiA DE CuiNE. — Osbeckia chinensis Linn. — Bot, Reg. tab. 542. Herbacé. Tige tétraèdre. Feuilles subsessiles, lancéolées-0b- longues, 3-nervées, hispidules, légèrement crénelées. Cyme ter- minale , pauciflore. Calice hémisphérique : lobes linéaires, poin- tus, séteux. Pétales obovales, acuminés, plus longs que les étamines ; de couleur violette. Anthères subfalciformes, Style fi- liforme, courbé au sommet. Capsule globuleuse , blanchâtre. Cette espèce n’est pas rare dans les collections de serre. OssécktA DE CÉILAN. — Osbeckia zeylanica Linn. fil. — Bot. Reg. tab. 565. Rameaux tétragones, strigueux. Feuilles ovales - lancéolées , 3-nervées , subsessiles, strigueuses , presque pendantes. Fleurs subsessiles, subternées. Galice tabuleux , 4-fide : lobes ovales- oblongs. Pétales obovales, acuminés, inéquilatéraux , grands, roses. Ovaire couronné de 16 à 20 soies. Style presque rectiligne. Capsule ellipsoïde. Cette espèce se cultive dans les serres. Osséckia Du NÉpauLz. — Osbeckia nepalensis Hook. Exot. Flor. tab. 31. 246 CLASSE DES MYRTINÉES. Rameaux subtétragones, scabres , strigueux. Feuilles sessiles " oblongues-lancéolées , 5-nervées , strigueuses. Fleurs fasciculées, bractcolées. Galice recouvert de squamules palmatifides : tube obovale ; lobes caducs , de la longueur du tube. Pétales obovales, violcts. Anthères subfalciformes, ondulées. Capsule glabrescente, tronquée. Cette espèce se cultive dans les serres. OsBÉCkIA ÉTOILE. — Osbeckia stellata Don, in Bot, Reg. tab. 674. Feuilles lancéolées-oblongres ,; acuminées, 5-nervées, his- pides ainsi que les rameaux. Calice oblong, urcéolé, hérissé de poils étoilés. Étamines ascendantes. Anthères flexueuses, plus Jongues que les filets. Arbrisseau dressé, haut de 2 pieds et plus. Rameaux te- tragones. Feuilles longues de 2 à 6 pouces. Corolle rose, de plus de 2 pouces de diamétre. Pétales cunéiformes-obovales. Cette espèce, originaire de l’Inde , se cultive dans les serres. Geure TIBOUCHINA. — Tibouchina Aubl. Calice turbiné, écailleux, accompagné à la base de 2 involucres composés chacun de 2 bractées connées ; lobes 5, lancéolés; point d’appendices dans les interstices. Pétales 5, obovales : le supérieur plus grand que les 4 inférieurs. Eta- mines 10; filets glabres; connectif biauriculé à la base. Ovaire inadhérent, sétifère au sommet. Capsule 5-valve, 5- loculaire. Graines cochléariformes. L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre : Tisoucrina scagre. — Tibouchina scabra Aubl. Guïian. tab, 197. — Melastoma aromatica Vahl. Ecl. Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, rameux dès Ja base. Tige ra- meuse , tétragone, couverte de squamules oncinées très-scabres. Feuilles courtement pétiolées , ovales , pointues , 5-nervées , très- entières. Ramules floriferes axillaires et terminaux , rapprochés en thyrse pyramidal , lâche , feuille. Fleurs solitaires et ternées , FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 249 subterminales , pédonculées. Corolle pourpre, large de ‘y, pouce. Cette espèce croit dans la Guiane, où les colons emploient l’in- fusion de ses fleurs comme remède calmant et pectoral. Toutes les parties de la plante sont aromatiques. Genre MÉLASTOMA. — Mélastoma Burm. Tube calicinal ovoïde , souvent recouvert de squamules ; limbe 5-fide (moins souvent 4-ou 6-fide), caduc, quelquefois alterne avec de petits appendices. Pétales 4-6. Étamines en nombre double des pétales (rarement en même nombre que les pétales). Connectif tantôt raccourci, tantôt allongé, pro- longé à sa base en 2 soies ou en 2 éperons. Stigmate poncti- forme. Péricarpe charnu, ordinairement 5-loculaire. Arbrisseaux. Feuilles pétiolées, entières ou dentelées, 3-5- ou 7-nervées. Pédoncules axillaires ou terminaux. Fleurs grandes, blanches, ou roses, ou pourpres. Dans ses limites actuelles, ce genre est propre à l’ancien continent. M. de Candolle en énumère soixante-quatre es- pèces, dont voici les plus remarquables : a) Lobes calicinaux , pétales et étamines en nombre quinaire, ou rarement en nombre sénaire. Panicules corymbiformes, terminales. MécasromaA pes Moruques. — Melastoma malabathricum Lino.— Hort. Malab. 4, tab. 42.— Rumph. Amb. 4, tab. 72. Ramules tétragones , strigueux. Feuilles elliptiques-oblongues, tres-entières, pointues, vertes aux 2 faces , arrondies à la base. Corymbes pauciflores. Galice squamelleux , à 6 lobes ovales, pointus. Anthères alternativement à connectif très-long et très- court. Fleurs grandes , de couleur pourpre. Cet arbrisseau abonde aux Moluques ainsi qu'aux îles de la Sonde. Son fruit, de couleur violette on noirâtre et du volume de celui de l’Arbousier, contient une chair mangeable, granu- leuse et succulente, d’une saveur douceätre ; au Malabar on s’en sert pour teindre le coton en bleu, LA 9350 CLASSE DES MYRTINÉES. MÉrASTOMA SCABRE. — Melastoma asperum Linn. — Hort. Malab. 4, tab. 43. — Rumph. Amb. 4, tab. 71. Rameaux à 4 angles obtus , hérissés (ainsi que les feuilles ) de soies scabres. Feuilles elliptiques , pointues, trinervées, vertes aux 2 faces. Panicule composée !de petites grappes : pédicelles courts. Calice hispide et recouvert d’une pubescence apprimée : lobes longs, obtus , carénés. Fruit rouge , tuberculeux. Get arbrisseau , indigène aux Moluques et à Ceylan , produit aussi un fruit mangeable , qu’on peut comparer à celui de l’Ar- bousier , tant pour la forme que pour la saveur. MÉLAsroMA À GROS FRUIT.—MWMelastoma macrocarpum Don, in Mem. Soc. Wern. 4, p. 289. — De Cand. Prodr. — Welas- tomamalabathricum Sims, in Bot. Mag. tab. 520 (excel. syn. )— Bot. Reg. tab. 672 (excel. syn.) Rameaux presque cylindriques, strigueux. Pétioles sub- hispides, strigueux. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, 5-ner- vées, très-entières, vertes aux 2 faces, scabres en dessus, pu- bérules en dessous et scabres aux nervures. Fleurs terminales, subsolitaires. Calice subglobuleux , hérissé de longues soies. Étamines alternativement dissemblables. — Fleurs grandes , d’un rose vif. Cette espèce, originaire de Chine, n’est pas rare dans les col- lections de serre. MÉLasrOMA À SOIES POURPRES. — Melastoma sanguineum Don, 1. c. — Bot. Mag. tab. 2241. | Rameaux cylindriques, fortement hérissés de longues soies pourpres. Feuilles courtement pétiolées, ovales-lancéolées, acu- minées, 5-nervées, vertes et luisantes en dessus, pourpres en dessous aux nervures. Fleurs terminales, peu nombreuses. Ca- lice hérissé de longnes soies étalces. Pétales 6 , amples, de cou- leur lilas. Cette espèce, qui croît au détroit de la Sonde, se cultive dans les serres. MÉLASTOMA A CALICES BORDÉS. — Melastoma rubrolimba- tum Link et Ouo, Ice. Rar. Hort. Berol: tab. 47. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 251 Rameaux cylindriques , hérissés de poils roux ainsi que les panicules et les pétiolrs. Feuilles pétiolces, ovales-lancéolées , acuminées , cordiformes à la base, erénelées, 5-nervées. Fleurs en cyme.Calice 5-fide, bordé de rouge : tube globuleux ; lanières sétacées. Étamines ro, égales, rostrées: filets barbus à la base. Fleurs blanches. Cet arbrisseau, qu'on cultive dans les serres , est originaire de l'Inde. MéLasroma NoRmMAL. — Melastoma normale Don, Prodr. Flor. Nepal.—Melastoma nepalensis Loddig. Bot.Cab.tab.707. Rameaux recouverts de poils raides. Feuilles elliptiques, poin- tues, à-nervées , hispides en dessus, laineuses en dessous. Fleurs terminales, ternées. Calice globuleux : tube recouvert de squa- mules incanes, linéaires-sétacées , ciliées ; limbe caduc. Cinq des anthères à connectif tres-long. — Fleurs d’un blanc tirant sur le rose. Cette espèce, originaire du Népaul, se cultive dans les serres. MéLasroma CYMEUx.— Melastoma cymosum Vent. Malm. tab. 14. — Loisel. in Herb. de l’Amat. tab. 135. — Melastoma corymbosum Sims, in Bot. Mag. tab. 084. Tige rameuse, verruqueuse, pubescente, à 4 angles obtus. Feuilles pétiolées , cordiformes-acuminées , dentelces, 7-ner- vées. Fleurs en cyme. Galice campanulé : dents triangulaires, de moitié plus courtes que le tube. Pétales obovales, inc- quilatéraux , acuminés, pourpres Style et étamines déflechis. Les 5 grandes anthères falciformes , pourpres : connectif tron- qué et échancré à la base. Capsule 5-loculaire. Cette espèce, originaire de Sierra-Léone, se cultive fréquem- ment dans les serres. Genre PLÉROMA. — P/eroma (Don.) De Cand. Calice ovale, recouvert avant la floraison de 2 bractées non-persistantes ; limbe à 5 lobes caducs. Pétales 5, obovales, Étamines 10; filets glabres; anthères presque égales, allon- 252 CLASSE DES MYRTINÉES. gées, arquées à la base ; connectif stipitiforme , courtement biauriculé à la base. Ovaire adhérent, sétifère au sommet. Stigmate ponctiforme. Péricarpe charnu, 5-loculaire. Grai- nes cochléariformes : Arbrisseaux ayant le port des Lasiandra. Ce genre, propre à l’Amérique méridionale, renferme huit espèces, dont les deux suivantes se cultivent en serre, comme plantes d’ornement : PLéroMA FLExiBLE. — Pleroma vimineum Don, in Mem. Soc. Wern. 4, p. 203. — Rhexia viminea Bot. Reg. tab.664. Feuilles ovales-lancéolées, pointues, pétiolées, scabres de même que les rameaux, incanes en-dessous. Calice couvert de poils glanduleux : lanières lancéolées , mucronées. — Fleurs violettes. Cette espèce croit au Brésil. PLÉROMA RÉTEROMALLE. — Pleroma heteromallum Don, l. c. — Melastoma heteromalla Bot. Reg. tab. 644. — Bot. Mag. tab. 2337. Feuilles cordiformes-ovales, pétiolées, laineuses en dessous. Lanières calicinales oblongues, obtuses. Pétales obcordiformes. Filets courts, glabres, connivents. — Fleurs d’un pourpre violet. Cette espèce est originaire du Brésil. Secrion IV. LES MICONIÉES. — Miconieæ. De Cand. Prodr. Anthères uniporeuses ou biporeuses. Ovaire adhérent. Péri- carpe charnu. Graines non-cochléariformes. Genre CLIDÉMIA. — Clidemia Don. Calice ovoïde, ordinairement ébractéolé ; limbe à 5 lobes persistants, étroits, pointus. Pétales 5 ou rarement 6. Eta- mines 10; anthères étranglées à la base, subbiauriculées, uni- poreuses au sommet, Ovaire adhérent, couronné d’un cer- cle de soies. Style filiforme, Stigmate ponctiforme. Capsule FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 253 charnue , 5-loculaire. Graines ovales ou anguleuses , inap- pendiculées. Arbrisseaux hispides ou hérissés. Feuilles ordinairement _crénelées, 5-ouT-nervées. Fleursaxillaires ou terminales. M. de Candolle décrit soïxante-quatre espèces de Clidémia, toutes de l’ Amérique équatoriale, etla plupart du Brésil. En voici quelques-unes des plus marquantes : A. Épis ou panicules axillaires. CLiDÉMIA mispine. — Clidemia hirta Don. — Melastoma hirtum Linn.— Bot. Mag. tab. 1971. Ramules cylindriques, hérissés de poils roux (ainsi que les pétioles et les pédoncules). Feuilles ovales-lancéolées, acumi- nées , rétrécies à la base , denticulées , 5-nervées , poilues, Cymes axillaires, trichotomes, pauciflores, pédonculées, à peine plus longues que les pétioles. Lobes du calice sétacés. Pétales obo- vales, blancs. Cette espèce, originaire des Antilles, est cultivée dans les collections de serre. CLiDÉMIA ÉLÉGANT. — Clidemia élegans Don. — Melas- toma elegans Aubl. Guian. tab. 165. Ramules tétragones. Feuilles cordiformes-acuminées, 5-ner- vées, ciliées, crénelées. Cymes axillaires, pauciflores , tricho- tomes, plus longues que les pétioles. Calice hispide : lobes sé- tacés. Pétales obovales. Arbrisseau rameux dès la base, haut d'environ 3 pieds, cou- vert de poils roussâtres. Feuilles longues jusqu’à 5 pouces, sur 3 pouces de large. Fleurs blanches. Cette espèce habite le Brésil et la Guiane ; dans ce dernier pays on en mange les baies qui sont d’une saveur douce. La plante se rencontre quelquefois dans les collections de serre. Cuinémia À Épis. — Clidemia spicata De Cand. — Melas- toma spicatum Aubl. Guian. tab. 165. Ramules cylindriques. Feuilles courtement pétiolées , ovales- acuminées , dentelées , 5-nervées. Grappes axiliaires , rameuses , 254 CLASSE DES MYRTINÉES. spiciformes , plus courtes que les feuilles : pédicelles opposés, 1- 3-flores. Calices hispides ; lobes sétacés, acuminés. Arbrisseau hérissé de poils roussätres. Tiges rameuses , hau- tes de 3 à 4 pieds. Feuilles longues d’environ 5 pouces, sur > pouces de large. Fleurs petites, roses, en grappes denses, longues d’environ 3 pouces. Cette espèce croit aux Antilles, à la Guiane et au Brésil. Elle est également du nombre de celles qu’on possède dans les serres. Selon Aublet, ses baies, de couleur rouge, sont bonnes à man- ger. B. Pédoncules terminaux. CLipémia AGRESTE. — Clidemia agrestis Don. — Melasto- mia agreste Aubl. Guian. tab. 106. Tiges herbacées , cylindriques. Feuilles courtement pétiolées , ovales-oblongues, acuminées, dentelées, 5-nervées. Panicules subterminales , lâches : rameaux opposés, pauciflores. Bractées nulles ou minimes. Calice à 5 lobes courts, pointus. Herbe vivace, velue, à tiges rameuses , hautes de 2 à 3 pieds; poils rougeâtres. Feuilles longues de 4 pouces, sur 2 pouces de large. Fleurs petites , blanches. Baie bleue. Cette espèce, indigène en Guiane, produit aussi des baies mangeables. Genre TOCOCA. — Tococa Aubl. Tube calicinal oblong, glabre, nou-bractéolé ; limbe ur- céolé, persistant, à 5 dents larges, obtuses, souvent ciliées. Pétales 5, obovales. Étamines 10 ; anthères égales; connec- tif fort court ou inapparent, biauriculé à la base. Ovaire cou- ronné par un cercle de soies. Style cylindracé. Stigmate grand , orbiculaire, pelté. Capsule charnue, 5-loculaire. Graines ovales-anguleuses ; hile linéaire. Arbrisseaux hérissés de gros poils. Rameaux tétragones. Feuilles 5- ou 5-nervées; pétiole vésiculeux au sommet. Fleurs blanches ou roses, disposées en thyrse ou en grappe. Les Tococa sont remarquables par la structure singulière nEt+ FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 255 de leur pétiole, qui offre au sommet deux grosses vésicules perforées en dessous ; c'est par ces ouvertures que s’intro- duisent les fourmis , qui établissent souvent leur demeure dans les tiges creuses de ces végétaux. Le genre est propre à l'Amérique méridionale ; on en connaît cinq espèces dont voici les plus intéressantes : Tococa DE GuianE. — Tococa guianensis Aubl. Guian. tab. 174. Feuilles ovales , acuminées , 5-nervées, légèrement crénelées, séteuses aux nervures et aux bords : vésicules pétiolaires globu- leuses. Fleurs en grappes terminaies : pédicelles ternés. Dents du calice ciliées. Pétales concaves. Tiges creuses , hautes de 5 à 6 pieds, coavertes de poils roux. Feuilles longues jusqu’à 9 pouces, sur 4 pouces de large. Fleurs larges d’un pouce , couleur de chair. Fruit pourpre. Cet arbrisseau habite la Guiane, où il porte le nom de Bois Macaque , parce que les singes en recherchent le fruit, qui est aussi du goût de beaucoup d'habitants du pays; les Galibis l’ap- pellent Tococo. Tococa euLLiFÈRE, — Tococa bullifera Mart. et Schranck , in De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen, et Spec. Brasil. tab. 277. Rameaux un peu hérissés, presque cylindriques. Feuilles oblon- gues, acuminées, très-entières, hérissées : ampoule oblongue, ré- trécie aux deux bouts, adnée au pétiole. Grappes axillaires et terminales , plus courtes que les feuilles : rhachis et pédoncules tétragones , rougeâtres. Calices hérissés. Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Rameaux dichotomes , rou- geâtres. Feuilles longues de 3 à 7 pouces, larges de 2 à 4 pouces; ampoule longue de 1 pouce ; nervures 3 ou 5, rougeâtres. Grap- pes subsessiles, longues de 2 à 4 pouces. Bractéoles petites, subu- lées. Calice cyathiforme : limbe rougeâtre , à dents subulées. Pé- tales obovales , concaves, d’un rose pâle, à peu près aussi longs que le calice. 256 CLASSE DES MYRTINÉES. Cette espèce a été trouvée par M. de Martins au Brésil, dans les forêts vierges de la province de Rio-Néoro. Tococa À FourMISs. — Tococa formicaria Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 278. Rameaux subcylindriques, très-hérissés. Feuilles oblongues, acuminées, dentées, hérissées : ampoule placée au sommet du pé- tiole, érigée, ovale, bilobée, hispide. Thyrses pyramidaux , mul- tiflores ; bractéoles remplacées par des faisceaux de poils roux. Calices glabres. Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Rameaux dichotomes. Ramules hérissés de longues soies jaunâtres ou ferrugineuses. Feuilles at- teignant jusqu'à 1 pied de long; ampoule sessile à la face supé- rieure du pétiole. Thyrse long de 4 à 8 pouces : rhachis et pédon- cules tétragones. Calice vert, campanulé : dents subulées. Pétales oblongs , roses , à peine longs de 3 lignes. Cette espèce a été trouvée par M. de Martius au Brésil , dans la province des Mines. Tococa À GROSSEs GRAINES. — T'ococa macrosperma Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 270. Légèrement hispide. Rameaux subcylindracés. Feuilles denti- culées, très-dissemblables : l’une, plus grande, obovale-oblon- gue, acumince, renflée à la base en ampoule hérissée, ovale, bilobée au sommet , inadhérente postérieurement , prolongée anté- rieurement sur la lame de la feuilie ; l’autre ovale, acuminée, cordiforme à la base , non-renflée en ampoule. Fleurs solitaires, alaires. Galice hispide. Arbrisseau haut d'environ 6 pieds. Rameaux dichotomes, ou irrégulièrement rameux. Feuilles les unes longues de 4 à 6 pou- ces, larges de 2 à 3 pouces ; les autres longues de 12 à 18 lignes. Dents calicinales triangulaires, étroites, étalées. Pétales obovales, blancs. Baie de la grosseur d’un Pois, triloculaire. Graines pyri- formes , longues de près de 1 ligne. M. de Martius a observé cette espèce au Brésil, dans les forêts vierges des bords de l’Amazone et du Japura. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 9257 Genre MAÏETA. — Maieta Aubl. Calice pentagone, ovale-oblong, hérissé, 5-denté, souvent bractéolé. Pétales 5 , obovales, concaves. Étamines 40; an- thères égales; Lis très-ceurt, biauriculé à la fa Ovaire glabre, tronqué au sommet. Stigmate capitellé. Cap- sule charnue, 5-loculaire.. Graines ovales-anguleuses. Sous-arbrisseaux hérissés de longs poils. Ramules un peu comprimés. Feuilles courtement pétiolées, inégales à cha- que articulation : les plus grandes munies à la base de 2 vési- cules souvent confluentes. Fleurs axillaires, sessiles. Ce genre, propre à l'Amérique Re. renferme trois espèces, remarquables, comme les Tococa, par la struc- ture de leurs feuilles. Maïéra DE Guiane. — Maieta guianensis Aubl. Guian. tab. 176. Feuilles ovales, pointues, denticulées, poilues, roussätres, 5- nervées ; vésicules confluentes. Fleurs solitaires. Galice à dents ulées , accompagnées de 4 bractées acuminées. Tiges hautes de 2 à 3 pieds, garnies de poils roussâtres. Feuilles très-inégales : : les grandes longues de 5 à 6 pouces. Calice écar- late. Pétales blancs. Cet arbrisseau, selon Aublet, produit une baie succulente bonne à manger. Maïéra DE Martius. — Maieta hypophysca Mart. in De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 280. Rameaux flexueux, comprimés, hérissés de poils glandulifè- res. Pétioles verruqueux , dilatés en gaîne à leur base, cotonneux en dessus. Feuilles oblongues , acuminées : ampoule oblongue convexe inférieurement , transversalement striée. Fleurs axillaires agrégées. Tige très-rameuse, haute de 5 à 6 pieds. Feuilles distantes : les ampullifères longues de 4 à 6 pouces, larges de 2 à 3 pouces; les autres 4 ou 5 fois plus petites. Galice cylindracé, long de 2 à 3 NOTANIQUE. PHAN, T. IV. 17 258 CLASSE DES MYRTINÉES, lignes, pourpre; dents du limbe subulées. Pétales petits, blancs, linéaires. Baie pourpre. M. de Martius a observé cette espèce dans les forêts-vierges de la province de Rio-Négro. Genre DIPLOCHITA. — Diplochita De Cand. Calice cylindracé, 5-denté, adhérent par la base, cilié à la GRFGEsAEYElORpe avant la floraison dans 2bractées cadu- ques. Corolle à 5 ou 6 pétales. Anthères biauriculées à Ja base, 1-poreuses au sommet. Ovaire ovale-oblong, couronné d’un disque calleux, épais, glabre. Style filiforme. Stigmate pelté ou capitellé. Capsule sèche, indéhiscente, 5-loculaire. Graines oblongues. Grands arbrisseaux très-élégants. Feuilles pétiolées, très- entières ou crénelées, presque glabres en dessus, souvent ve- loutées en dessous. Fleurs blanches ou roses (par exception, jaunes), disposées en thyrses terminaux à rameaux oppo- sés. % Les Diplochitahabitent les Antilles et V Amérique méridio- nale ; on en connaît onze espèces, dont voici qaslques-nes des intéressantes : Drprocurra Fornerenia. — Diplochita Fothergilla De Cand. Prodr. — Fothergilla mirabilis Aubl. Guian. tab. 175. — Melastoma Fothergilla Rich. in Bonpl. Melast. tab. 32.— Melastoma compressa Vahk, Decad. Amer. 2, tab. 17. Ramules comprimés. Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, presque entières, 5-nervées , veloutées-ferrugimeuses en dessous, d’an vert jaunâtre en dessus. Thyrse multiflore, paniculé, com- posé de cymes triflores, verticillées-quaternées. Pétales oblongs. Stigmate dilaté, subpeltc. Arbre de moyenne taille ; tronc haut de 4 à 5 pieds, sur 4 à 5 pouces de diamétre. Feuilles atteignant jusqu’à 7 pouces de long, sur 2 à 3 pouces de large. Fleurs blanches. Cette espèce habite la Guiane. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 259 DrpLocurrA MUCRONÉ. — Diploch'ta mucronata De Cand. — Melastoma mucronata Rich. in Bonpl. Melast. tab, 18. Ramules presque cylindriques. Feuilles elliptiques, brusque- ment acuminées, denticulées, 5-nervées, glabres en dessus, velou- tées en dessous. Panicule composée de 3 ou 5 thyrses axillaires et terminaux, lâches, multiflores. Calices et bractées cotonneux. Pétales oblongs, concaves. Stigmate ponctiforme. Grand et bel arbrisseau s’élevant jusqu’à 12 pieds; ramules couverts d’un duvet roux velouté. Fleurs blanches, très-nom- breuses. Feuilles longues d’un demi-pied, sur 3 à 4 pouces de large ; face inférieure comme dorée. Cette espèce croît dans les forêts de la Gniane. Genre PHYLLOPUS. — Phyllopus De Cand. Calice campanulé; limbe 5-lobé. Pétales 5, suborbicu- laires, étalés. Étamines 10 , presque semblables; filets ren- flés au milieu ; anthères biporeuses, mucronées, inappendi- culées à la base. Ovaire adhérent par la base, 5-loculaire, multiovulé. Style filiforme. Stigmate ponctiforme. (Péri- carpe inconnu.) Feuilles opposées, pétiolées , triplinervées. Fleurs solitai- res, axillaires. Corolle violette. L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre : Payzropus DE Martius. — Phyllopus Martii De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 275. Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Rameaux subtétragones, renflés aux entrenœuds. Feuilles courtement pétiolées, lancéolées, acuminées , longues de 4 à G pouces, larges de 1 pouce, coton- neuses-blanchâtres en dessous et pubescentes aux nervures. Pé- doncules courts, subterminaux. Bractées foliacées , linéaires-lan- céolées. Calice long d'environ 5 lignes : tube glabre. Corolle large de r pouce : pétales acuminés, violets de même que les anthères. M. de Martius a trouvé cette plante au Brésil, dans la pro- vince de Rio-Négro. v60 CLASSE DES MYRTINÉES, Genre HENRIETTÉA.— Henriettea De Cand. Calice campanulé, à 5 lobes larges, obtus. Pétales 5, ova- les, veloutés. Étamines 10; anthères épaisses , bifides à la base , rostrées et 1-poreuses au sommet. Style cyhoRse, hérissé. Stigmate obtus. Baie 5-loculaire. Outre l’espèce dont nous allons parler, M. De Candolle en rapporte avec doute deux autres à ce genre. HENRIETTÉA A FRUITS SUCCULENTS. — Âenriettea succosa De Cand. Prodr. — Melastoma succosa Aubl. Guian. tab. 162. Feuilles courtement pétiolées, obovales, pointues , rétrécies à la base, très-entières, quintuplinervées, vertes en dessus et héris- sées de poils raides, cotonneuses-blanchätres en dessous. Fleurs subsessiles, fasciculées aux aisselles des anciennes feuilles. Calices ferrugineux, velus. Arbrisseau haut d'environ 12 pieds : tronc de 4 à 5 pouces de diamétre. Branches droites, nues; ramules tétragones , ferrugi- neux. Feuilles longues de 5 pouces, sur 3 ‘/; pouces de large. Fleurs petites, blanches. Fruit rougeätre, du volume d’une Gro- seille à maquereaux. Cet arbrisseau habite la Guiane , où l’on attribue à ses feuilles des propriétés vulnéraires. Le fruit, rempli d’une pulpe douce, molle, fondante et rougeûtre , est très-recherché par les naturels du pays. Genre LORÉYA. — Loreya De Cand. Calice adhérent par la base , campanulé, tronqué, à 10 dents courtes, arrondies. Pétales 5, bifides à la base , obova- les, obtus. Étamines 10 ; anthères épaisses, ovales, obtuses, gibbeuses à la base. Style filiforme. Stigmate capitellé, sub- pentagone. Baie 5-loculaire. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule ce genre : Lor£yA DE Gurane. — Loreya arborescens De Cand. Prodr. — Melastoma arborescens Aubl. Guian. tab. 163. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 261 Grand arbre : tronc haut d’une soixantaine de pieds, sur 1 ‘/, pied de diamétre, profondément sillonné à la base, Écorce cendrée, ridée. Bois compacte, blanchätre, devenant rougeätre par la des- swca‘ion Branches longues, opposées en croix. Rameaux noueux, tétragones. Feuilles courtement pétiolée$, entières , glabres, ova- les-elliptiques, obtuses, triplinervées, longues de 7 pouces, sur 4 z, pouces de large. Fleurs peutes , blanches, bractéolées , dis- posées aux aisselles des anciennes feuilles en cymes pauciflores pédonculées. | Les fruits de cet arbre contiennent une pulpe molle, fondante et d’un goût douceître. Ils sont de couleur jaune , de la forme et du volume d’une petite Néfle : aussi les colons de la Guiane les connaissent-1ls sous le nom de Méles. Genre MICONIA. — Miconia Ruiz et Pav. Tube calicinal adhérent ; limbe court, persistant, à 5 dents (quelquefois à 6 ou 8) obtuses, souvent conniventes après la floraison. Pétales 5, obovales, obtus. Étamines 10 ; anthères oblongues-linéaires, courtement auriculées à la base. Ovaire glabre , sabombiliqué au sommet. Style filiforme. Stigmate obtus. Capsule charnue, 5-loculaire. Graines triédres, lis- ses. Hile long, linéaire. Arbrisseaux glabres, ou pubescents, ou cotonneux, jamais hérissés de soies raides, Inflorescence terminale, paniculée. M. De Candolle décrit quatre-vingt-deux espèces de Mr- conia , toutes indigènes dans l'Amérique équatoriale. En voici quelques-unes des plus remarquables : Secriox 1°. LEIOSPHAÆRA De Cand. Prodr. Tube calicinal globuleux, très-glabre. Thyrses terminaux, composés de cymes glomérulées, ou de grappes. Miconra À GRAPPES. — Miconia racemosa De Cand. Prodr. — Melastoma racemosa Aubl. Guian. tab. 156. — Rich. in Bonpl. Melast. tab. 27. Ramules subcylindracés, glabres, munis aux entrenœuds d’une 262 CLASSE DES MYRTINÉES, collerette de poils. Feuilles pétiolées, elliptiques-oblongues , ré- trécies à la base, pointues , dentelces, cilices de poils raides, 3- nervées, glabres aux deux faces. Thyrse paniculé , composé de grappes unilatérales. — Fleurs roses. Cette espèce , qu’on rencontre quelquefois dans les collections de serre, croît dans les marais de la Guiane et des Antilles. MiconiA À ENTRENOEUDS BARBUS. — Miconia setinodis De Cand. Prodr. — Melastoma setinodis Bonpl. Melast. tab. 2. Rameaux cylindriques, barbus aux entrenœuds. Feuilles pé- tiolées , elliptiques-oblongues , rétrécies aux 2 bouts, pointues , 5-nervées , dentelées-ciliées, barbues aux aisselles des nervures. Thyrse sessile, multiflore, dense, composé de grappes rameuses. Calice camparulé, à 6 ou 8 dents obtuses. Petit arbre haut d’environ dix pieds : tête arrondie, tres- touffue. Rameaux glabres; entrenœuuds munis d’une collerette de longues soies jaunes. Feuilles d’un vert foncé en dessus, lon- gues de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. Fleurs blanches. « Le port de cet arbrisseau , dit M. Bonpland , est très-élégant » par l'épaisseur et le beau vert de son feuillage , et par les nom- » breuses grappes de fleurs qui terminent les rameaux. Il croît » sur la montagne de Quindiu , à la hauteur de 15oomètres. Le » climat où il se trouve est tempéré, ce qui rendrait la culture » de cette plante très-facile dans nos climats. » Miconta ciziE. — Miconia ciliata De Cand. Prodr. — Me- lastoma ciliata Rich. in Bonpl. Melast. tab. 26. Rameaux presque cylindriques, glabres. Feuilles pétiolées, oblongues-lancéolées , acuminées, dentelées , glabres aux 2 faces, trinervées, ciliées de soies raides. Thyrse terminal, presque spiciforme : fleurs agrégées en verticilles distants. — Fleurs blanches. Cette espèce , qu’on possède dans les collections de serre, croît dans la Guiane. Secrios 11, ERJOSPHÆRA Do Cund, Prodr: Calice globuleut, evlonteus, à fine trésmeuurt, Bals glas FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 263 buleuse.— Feuiiles discolores, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Panicules terminales , incanes : rameaux op- posés ; fleurs unilatérales, sessiles , ou rarement agrégées- subterminales. Muconia rauve. — Miconia fulva De Cand. Prodr.— Me- lastoma fulva Rich. in Bonpl. Melast. tab. 11. Ramules tétragones. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées, ou quaternées, subsessiles, 5-nervées, elliptiques-oblongues , si- nuolées, rétrécies à la base, cuspidées, vertes en dessus, roussä- tres en dessous. Panicule sessile, pyramidale, rameuse, composée de cymes bifurquées, paltiflores. Rameaux étalés ; fleurs sessiles, unilatérales. Calice presque tronqué. Baie globnleuse. Arbrisseau haut d'environ 6 pieds, couvert d’une pubescence écailleuse roussâtre et luisante. Fleurs très-petites. Calice rouge. Pétales blanchâtres. Cette espèce croît à la Guiane. Elle se fait remarquer par la belle forme de ses feuilles, dont le vert foncé de la face supé- riéure contraste avec le brun luisant de la face opposée. MicontA À FEUILLES ARGENTÉES. — Miconia argyrophylla Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 284. Ramules tétragones, cotonneux-veloutés de même que les thyr- ses. Feuilles oblongues-lancéolées , acuminces, luisantes en des- sus, veloutées-cotonneuses (argentées) en dessous. Thyrse ter- mb: composé de cymules bifurquées : fleurs unilatérales, ses- siles. Calice fructifère à 10 côtes. Arbrisseau dé hauteur variable. Feuilles longues de 5 à 6 pou- es. Thyrse subpyramidal. Fleurs petites, Hana ; Lrès-rappro- ddl Pétales oblongs , de la longueur des filets. M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil, dans la province de Rio Négro. MiconiA VELOUTÉ, — Miconia holosericea De Cand. Prodr.— Melastoma holosericea Linn, (non Swartz. )—Bonpl. Melast, tab, 35 et 24, /olastoma albicans Sveartt, Klor, Ind, Occid, 964 CLASSE DES MYKTINÉES. Ramules cylindriques, veloutés de même que les pétioles , Ja face inférieure des feuilies , les panicules et les calices, Feuilles pétiolées, elliptiques-oblongues, pointues, subcordiformes à la base, 5-nervées, glabres et ponctuées en dessus. Panicule com- posée d’épis unilatéraux. Corolle blanche. Baie violette, 3-ou 4-loculaire. Cette espece magnifique, indigene aux Antilles et dans Ja Guiane , se cultive dans les serres. SECTION III. EUMICONIA De Cand,. Prodr. Tube calicinal obovale ou turbine. Panicule jamais com- posée d’épis. MiconrA A FEUILLES SESSILES. — Miconia impetiolaris Don, in Mem. Soc. Wern. 4, p. 315.— Melastoma impetiolaris Swartz, Flor. Ind. Occid. — Rich. in Bonpl. Melast. tab. 20. Rameaux presque cylindriques, couverts (de même que les panicules et la face inférieure des feuilles) d’une pubescence étoilée , veloutée ; très-dense, roussätre. Feuilles sessiles, semi-am- plexicaules, cordiformes-ovales , acuminées, presque entières, 5-nervées , glabres en dessus. Thyrse paniculé : fleurs sessiles. — Pétales blancs, suborbiculaires, Baie bleue, globuleuse , 3-ou 4-loculaire. Cette espèce, qu’on possede aussi dans les serres, est com- mune aux Antilles. MiconrA COTONNEUx. — Miconia tomentosa Don, 1. ce. — Melastoma tomentosa Rich. in Bonpl. Melast. tab. 16. Ramules cylindriques. Feuilles subsessiles, très-entières, ovales, acuminées, rétrécies à la base, 3-nervées, glabres en dessus, veloutées en dessous; côte trifurquée supérieurement. Panicule cotonneuse, racémiforme. Calice urcéolé, à 5 lobes dres- sés , ovales. Baie globuleuse, noirâtre, cotonneuse. Arbrisseau hant de 3 à 5 picds : pubescence étoilée. Feuilles très-inégales, les plus grandes atteignant presque un pied de long, sur 3 à 5 pouces de large. Fleurs blanchätres. Cette espèce croit au Brésil et en Guiane. FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 265 MiconrA AILÉ. — Miconia alata De Cand. Prodr. — Mela- stoma alata Aubl. Guian. tab. 155. Ramules cotonneux, à 4 angles,ailés. Feuilles sessiles , très- entières, quintuplinervées , ovales-elliptiques, acuminées aux 2 bouts, vertes en dessus, cotonneuses-blanchâtres en des- sous. Panicule très-râmeuse , étalée , composée de cymes tricho- tomes. Calice turbine, à dents petites, obtuses. Capsule pen charnue. do < Arbrisseau à tiges hautes de 6 à 7 pieds. Pubescence blan- châtre, cotonneuse, étoilée Feuilles longnes de 7 à 12 pouces, sur 3 à 5 pouces de darge. Fleurs très-petités: On trouve cette espète au Brésil et en Guiane ; dans ce dernier pays la décoction de ses feuilles est employée comme vulnéraire. MicontA À LONGUES FEUILLES. — Miconia longifolia"Aubl. Guian. tab. 170. Ramules 8-gones, scabres. Feuilles verticillées, subsessiles , triplinervées , très-entières, oblongues-lancéolées , pointues, ré- trécies aux 2 bouts, glabres en-dessus, pubescentes en dessous. Panicule sessile , très-rameusé , composée de thyrses pyramidaux, verticillés. Calice urcéolé, pubescent. Capsule peu charnue. Arbrisseau à tiges hautes de 7 à 8 pieds; pubescence étoilée. Feuilles Jongues d’un demi-pied, sur 1 ‘/; pouce de large. Fleurs petites , blanchâtres , innombrables. Cette espèce , indigène au Brésil et en Guiane , sert aux habi- tants de ce dernier pays à teindre les toiles en noir. LE Miconra GauDÉ. — Miconia caudata De Cand. Prodr. — Melastoma caudata Bonpl. Melast. tab. 7. Ramules tétragones, veloutés. Feuilles opposées, pétiolées, 5-nervées , très-entières , glabres en dessus, veloutées en dessous, ovales-elliptiqies , acuminées en languette obtuse. Panicule ra- meuse, dense, pyramidale, composée de cymes trichotomes. Calice pubescent , campanulé, à 5 dents obtuses. Petit arbre, Rameaux cylindriques, glabres. Feuilles longues de6 à 8 pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Pétales roses, étalés. Baie sphérique, de la grosseur d’un petit Pois, 266 CLASSE DES MYRTINÉES. Cette espèce a été observée par MM, de Humboldt et Bon- pland, dans les régions tempérées de la Nouvelle-Grenade. Elle forme un petit arbre très-élégant, remarquable par le prolonge- ment de ses feuilles en longue languette obtuse, ainsi que par le duvet ferrugineux dont elles sont couvertes en dessous. MrconiA MULTIFLORE. — Miconia floribunda De Cand. Prodr. — Melastoma floribunda Bonpl. Melast. tab. 53. Rameaux subtétragones, couverts (de même que les pétioles, les nervures à la face inférieure des feuilles, et les calices ) d'un duvét pulvérulent ferrugineux. Feuilles opposées , pétiolées , el- liptiques-oblongues, pointues aux 2 bouts, septuplinervées, très-entières , glabres en dessus.” Panicule terminale, très-raz meuse, lâche: bractéoles nulles ou caduques. Galice à 5 denti- cules.— Pétales elliptiques, tronqués à la base, roses. Filets garnis au sommet de poils glandulifères ; anthères épaisses. Stig- mate large, pelte. Cette espèce croit dans les régions tempérées du Pérou. Miconia zisse. — Miconia lœvigata De Cand. Prodr. — Melastoma lævigata Desrouss. in Lamk., Dict. — Bot. Reg. tab. 363. " ” 1 Ramules cylindriques, Jégèrement veloutés ou glabres. Feuil- les opposées, pétiolées, elliptiques-oblongues , acuminées , den- ticulées-ciliées, glabres aux 2 faces. Cymes paniculées, tricho- tomes à la base fleurs unilatérales, sessiles. Dents calicinales courtes , obtuses. — Fleurs blanches. Baie subglobuleuse. Cette espèce, qu’on possède dans les collections de serre , est originaire des Antilles. Genre CRÉMANIUM. — Cremanium Don. Calice campanulé ou turbiné, adhérent, 4- ou 5-denté. Pétales 4 ou-5, obovales. Étamines 10, égales. Anthères courtes, cunéiformes à la base, obtuses et biporeuses au som” met, Style filiforme, Stigmats orbiculaire, pellé, Baic 354 loculaire, Graince anpuleuses, ovales 1 hile linéaire, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 267 Arbrisseaux. Feuilles pétiolées, coriaces, très-entières ou dentelées. Fleurs peutes, blanches, disposées en panicule terminale. Ce genre se compose d’une trentaine d'espèces, indigènes dans l'Amérique équatoriale. Les plus remarquables sont les suivantes : CRÉMANTUM, GRENU, — Cremanium granulosum De Cand, Prodr. — Melastoma granulosa Bonpl. Melast. tab. 12. Ramules subtétragones, veloutés. Feuilles pétiolées, ellipti- ques-oblongues , arrondies à la base , rétrécies au sommet , poin- tues , subrévolutées, 3-ou 5-nervées , peu dentelées, glabres en dessus, veloutées-ferrugineuses en dessous. Pamicule sessile : ramules étalés ; fleurs capitellées au sommet des ramules. Dents du calice obtuses, gibbeuses. | Petit arbre haut d’une quinzaine de pieds. Pubescence granu- leuse , très-fine. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, sur 1 à 2 pou- ces de large. Fleurs petites, blanches. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland, dans la Nouvelle-Grenade, à 750 toises au-dessus du niveau de la mer. CRÉMANIUM TINCTORIAL. — Cremanium tinctorium De Cand, Prodr. Très-glabre. Rameaux cylindriques , barbus aux entrenœuds. Feuillés pétiolées, ovales-oblongues , subacuminées , dentelées, trinervées, coriaces, Juisantes. Thyrse paniculé, terminal, dense. Calice à 6 dents très-obtuses. Pétales orbiculaires , un peu plus longs que les étamines. Anthères courtes, cunéiformes. Stig- mate pelté. à Gette espèce habite le Pérou , où son écorce, suivant Dom- bey, est employée à teindre en jaune. Crémanium Tuk — Cremanium theezans De Cand, Prodr, — Melastoma theezans Bonpl. Melast, tab, 0, Ramules cylindriques, Feuilles pétiolées, &-nervécs , dente- Ides, cvalesancooices, pointues, glabres, Panieule otssile, pys 968 CLASSE DES MYRTINÉES, ramidale : ramules étalés; fleurs fasciculées, subsessiles. Calice à bord presque tronqué. Arbre hant de 12 à 20 pieds, glabre à toutes ses parties. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Fleurs petites, blanches, très- nombreuses. Ce Crémanium croît au Pérou, pres la ville de Popayan , à la hauteur de 000 toises, dans un climat doux et tempéré , avec le Rhexia speciosa et plusieurs Composées arborescentes. Les habitants de la ville de Popayan font avec ses feuilles une infu- sion moins astringente que le Thé, mais plus aromatique. Genre BLAKÉA., — Blakea Linn. Calice campanulé, accompagné d’un involucre de 4 ou 6 écailles disposées en quinconce ou en ordre ternaire; limbe persistant, membranacé , à 6 lobes ou à 6 dents. Pétales 6. Anthères grandes, obtuses et biporeuses au sommet, courte- ment éperonnées à la base. Baie couronnée par le calice, 6- loculaire. Graines ovales, anguleuses. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles pétiolées, 3-ou 5-nervées, coriaces , glabres et luisantes en dessus, cotonneuses-ferrugi- neuses en dessous. Pédoncules axillaires, uniflores, opposés ou solitaires, plus courts qne les feuilles. Fleurs grandes, ro- ses. Ce genre est propre à l'Amérique méridionale. Parmi les douze espèces qu’on en connaît, les suivantes méritent d’é- tre citées de préférence : BLAKÉA TRINERVÉ. — Blakea trinervia Linn. — Bot. Mag. tab. 451.— Tussac, Flor. Antill. v. 3, tab. 24. — P. Browne, Jam. tab. 35. Feuilles ovales-oblongues , 3-nervées : les adultes glabres et luisantes aux 2 faces ; les jeunes dentelces, cotonneuses-ferrugi- neuses de même que les pétioles et les ramules. Pédoncules soli- taires, plus longs que les pétioles. Bractées plus longues que les calices, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 269 Petit arbre. Tronc haut de 12 à 15 pieds. Tète touffue. Ra- mules pendants. Fleurs grandes, d'un beau rose. Le Blakéa trinerve, originaire de la Jamaïque, se cultive sou- vent dans les serres. La couleur et la grandeur de ses fleurs lui ont fait donner, par les créoles, le nom de Rosier sauvage. BLAkÉA QUINQUÉNERVÉ. — Blakea quinquenervis Aubl. Guian. tab. 210. Feuilles ovales-elliptiques, acuminées, glabres, luisantes, quin- tuplinervées, entières, pétiolées. Pédoncules géminés, plus courts que les feuilles. Bractées plus longues que le calice. Pétales iné- quilatéraux , obovales , échancrés à la base, crénelés. Étamines 16 ou 18; filets dilatés vers le haut. Stigmate pelté. Tronc haut de 10 à 12 pieds, sur 7 à 8 pouces de diamétre. Écorce lisse. Bois dur, blanc, devenant roussâtre par la dessic- cation. Branches peu nombreuses , longues, flexibles. Feuilles longues de 9 pouces, larges de 4 pouces et plus. Fleurs larges de plus d’un pouce. Calice roussâtre. Pétales roses en dessus, blancs en dessous. Baie jaune, succulente, de la grosseur d’une petite Néfle. Cet arbre, indigène en Guiane, se fait remarquer par la beauté de son feuillageet de ses innombrables fleurs odorantes. Ses fruits sont doux et bons à manger : les créoles les nomment Cormes ou Méles. BLAKÉA PARASITE. — Blakea parasitica Don, in Mem. Soc. Wern. 4, p. 327.—Topobea parasitica Aubl. Guian. tab. 189. Feuilles pétiolées , cordiformes-ovales, pointues, 7-nervées, lé- gerement dentelces, discolores, glabres excepté aux nervures. Pédoncules ternés ou fasciculés, plus courts que les pétioles. Ca- lices campanulés, à bord sinuolé-6-denticulé. Bractées de la lon- gueur du calice. Pétales inégaux , arrondis. Anthères arquées. Arbrisseau sarmenteux , parasite sur le tronc des grands ar- bres. Branches pendantes , tétragones. Feuilles longues de 6 pou- ces, sur 3 ‘/: pouces de large. Fleurs roses, larges d’un demi- pouce. Baïe rouge, de la grosseur d’une Noisette. Gette espèce a été observée par Aublet dans l’intérieur de la 970 CLASSE DES MYRTINÉES. Guiane, sur les bords du Sinémari; les Caraïbes mangent son fruit , et ils l’emploient à teindre en rouge. T° TRIBU. LES CHARIANTHÉES. — CÆARIAN- THEÆ Sering. in De Gand. Prodr. Anthères à 2 bourses déhiscentes chacune par une fente longitudinale. — Fruit charnu. Graines cunéiformes , an- guleuses. Genre KIBESSIA. — Kibessia De Cand. Limbe calicinal calyptriforme, caduc. Pétales 4. Etami- nes 8; filets larges , courts; anthères longitudinalement dé- hiscentes, charnues postérieurement. Ovaire hérissé de cour- tes soies rameuses. Péricarpe charnu; placentaires presque basilaires, ascendants. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : KimrssrA AZURÉ. — Âibessia azurea De Cand. Prodr. — Melastoma azurea Blum. Bijd. p. 1079. L Petit arbre. Feuilles trinervées, ovales-oblongues, rétrécies aux 2 bouts, glabres, très-entières. Pédoncules uniflores et pauciflo- res, axillaires et terminaux. j M. Blume a observé ce végétal dans les forêts des montagnes . de Java, où les habitants lui donnent le nom de Aibessié. Genre CHARIANTHUS. — Charianthus Don. Calice ovale, urcéolé; limbe étalé, persistant, à 4 lobes ob- tus. Pétales 4, dressés, ovales. Étamines 8, presque égales ; filets linéaires ; anthèresadnées, oblongues-claviformes, inap- pendiculées à la base, déhiscentes longitudinalement. Ovaire adhérent. Style filiforme, saillant. Péricarpe charnu, globu- leux, ombiliqué, 4-loculaire , incomplètement déhiscent au sommet; placentaires semi-lunés, Graines ovales : hile large, FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 271 latéral. Périsperme nul. Embryon rectiligne : cotylédons épais ; radictle allongée, infère. Aïbrisseaux. Feuilles pétiolées, 5-nervées. Fleurs pour- pres, disposées en cyme trichotome. Ce genre, qui appartient aux Antilles, renferme cinq es- pèces, dont voici les plus intéressantes : CHARIANTHUS ÉGARLATE. — Charianthus coccineus Don, in Mem. Soc. Wern. 4, p. 327. — Melastoma coccinea Rich. in Bonpl. Melast. tab. 44. — Melastoma alpina QUELLE Flor. Ind. Occid. Rameaux presque cylindriques. Feuilles elliptiques, acuminées, très-entières, parsemées en dessous de poils étoilés (les adultes glabres * Cette espèce croit à Cayenne et dans les tourbières des monta- gmes'de la Jamaïque. CHARIANTHUS POURPRE. — Charianthus purpureus Don, 1. c. — Melastoma coccinea V ahl, Ic. Amer, tab. 16 (non Rich.). Ramules et pétioles hispides. Feuilles elliptiques , courtement acuminées , cordiformes à la base , 5-nervées, poilues en dessous et aux Hints. Cette espèce croit à l’île de Montserrat. Genre CHÉNOPLEURA. — Chænopleura Rich. Calice adhérent; limbe à 5 5 dents obtuses.Pétales 5, subor- biculaires. Die 10, à peine plus longues que les pétales; anthères longitudinalément déhiscentes : connectif biauriculé à Ja base. Style claviforme. Stigmate orbiculaire, un peu om- biliqué. Péricarpe 3- ou 4-loculaire. (Graines inconnues. ) L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre. CHÉNOPLEURA À GRAPPES GRÈLES. — Chænopleura stenobo- trys De Cand. Prodr.— Melastoma stenobotrys Rich. in Bonpl. Melast. tab. 30. (excl. syn.) Arbrisseau très-glabre, ayant Je port des Miconia. Feuilles pé- 279 CLASSE DES MYRTINÉES, tiolées, oblongues-lancéolées, acuminées, denticulées-cilices, 3-ner- vées. Thyrse terminal, allongé, composé*de grappes opposées. Fleurs carnées. Bractéoles et dents calicinales légèrement pubes- centes aux bords. "1% Ce végétal croît dans les montagnes de Saint-Dômingue. Genre ASTRONIA. — Astronia Plume, Calice adhérent ; limbe 5- ou 6-denté, persistant, Pétales 5ou 6. Étamines 10 ou 12; filets comprimés", membraneüx ; anthères longitudinalement déhiscentes, charnues et courte- ment rostrées postérieurement. Stigmate pelté. Baie sèche, ombiliquée, 3- ou 4-loculaire , polysperme, déhiscente au sommet; placentaires convexes, basilaires. Graines enve- loppées d’un grand arille membraneux. Périsperme nul. Embryon linéaire, dressé. à Arbres ayant le port des Mélastomes. Feuilles opposées, nerveuses. Fleurs petites, en panicule terminale. Ce genre ne renferme quevdeux espèces , découvertes par M. Blume dans les montagnes de Java. ASTRONIA ÉLÉGANT. — Astronia spectabilis Blum. Bijdr. p: 1090. Feuilles trinervées, elliptiques-oblongues, acuminées, couvertes en dessous d’une pubescence écailleuse ferrugineuse. ASTRONIA A GRANDES FEUILLES. — Astroniæ macrophylla L] Blum. L. c. ‘Feuilles triplinervées , elliptiques-oblongues , acuminées, cou- vertes en dessous d’une pubescence écailleuse ferrugineuse. Genre SPATH ANDRA.—Spaihandra Guillem. et Perrott. Calice petit, turbiné, sinuolé-4-denticulé. Pétales 4. Éta- mines 8; filets courts, cylindriques ; anthères à 2 bourses lon- gitudinalement déhiscentes ; connectif épais, arqué, creusé à son dos d’une fossette oblongue, prolongé à sa base en grand appendice spathiforme , bifide. Ovaire pulvérulent, 1-locu- FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 275 laure, 7- ou 8-ovulé; placentaire central, basilaire, ascen- dant. Péricarpe charnu , 1-loculaire, 1- ou plus souvent 2- sperme. Graines hémisphériques , remplissant la cavité du fruit ; test épais; cotylédons charnus. Ce genre, très- caractérisé par la forme de son connectif ainsi que par son ovaire uniloculaire ;, ne renferme que l’es- pèce suivante : SPATHANDRA A FLEURS BLEUES. — Spathandra cærulea Guil- lem. et Perrott. Flor. Senegamb. v. 1, p. 313; tab. 71. Arbre rameux, haut de 25 à 30 pieds. Tronc d’environ 6 pouces de diamétre. Rameaux divergents, cylindriques, glabres. Feuilles opposées, sessiles, ovales-oblongues , courtement acuminées , gla- bres aux deux faces, coriaces, longues de 4 à 6 pouces, larges de 5 pouces. Fleurs petites , très-nombreuses, bleues, disposées en panicules cymeuses ; pédoncule commun axillaire , long d’en- viron 1 pouce. Baie globuleuse, brunâtre, couronnée, de la grosseur d’un Pois. Cet arbre a été observée par M. Leprieur dans la Sénégamie, sur les bords de la Casamance. BOTANIQUE, PHANy T. IV. 18 CINQUANTE-HUITIÈME FAMILLE. LES MÉMECYLÉES. — MEMECYLEÆ. ( Memecyleæ De Cand. Prodr. IIL , p. 5. — Bartl. Ord. Nat. p. 327.) Cette famille est d’un intérêt purement scientifique ; on n’en connaît que vingt-deux espèces, toutes indigè- nes dans la zone équatoriale. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres où arbrisseaux. Ramules cylindriques ou té- tragones. Feuilles opposées, glabres, simples , indivisées, très- entières , penninervées (rarement 3-nervées), rétrécies en pétiole, non-ponctuées. Stuipules nulles. Fleurs hermaphrodites, régulières, solitaires ou fasci- culées, ordinairement axillaires. Calice ovale ou subglobuleux , adhérent ; limbe épi- gyne, 4- ou -lobé, ou sinuolé, ou tronqué, persistant. Pétales 4 ou 5, interpositifs, insérés à la gorge du ca- lice, caducs, contournés en préfloraison. Étamines ayant mème insertion que la corolle, en norbre double des pétales, libres. Anthères incomban- tes , arquées , à 2? bourses déhiscentes chacune par un pore ou par une fente longitudinale. Pistil : Ovaire 2-4- ou rarement 8-loculaire : loges 1- ou 2-ovulées. Style indivisé. Stigmate simple. Péricarpe baccien ou drupacé, indéhiscent : loges monospermes (quelquefois par avortement 1 seule loge monosperme). FAMILLE DES MÉMÉCYLÉES. 975 Graines apérispermées. Embryon rectiligne : radicule supère ; cotylédons foliacés, convolutés. M. De Candolle rapporte à cette famille les trois gen- res suivants : Memecylon Linn. (Valikaha Adans.) — Scutula Lour. — Mouriria Juss. { Mouriri Aubl. Petalotoma Swartz.) Genre MÉMÉCYLON. — Memecylon Linn. Tube calicinal hémisphérique ou subglobuleux ; limbe 1-denté, ou entier, ou sinuolé. Pétales 4, ovales. ÉtaminesS8, plus longues que les pétales; anthères médifixes, rostrées d’un côté, obtuses de l’autre. Ovaire à 2-4 loges biovulées. Baie séche, globuleuse, monosperme. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux renflés aux entrenœuds. Feuilles glabres, penninervées, ou rarement trinervées. Fleurs violettes, en capitules ou en fascicules axillaires, ac- compagnées de bractéoles opposées et quelquefois connées, On connaît quinze espèces de Mémécylon, dont onze ha- bitent les Indes orientales, et quatre les îles de France et de Bourbon. Nous devons nous borner à citer la suivante : MEmécyzon comesrigre. — Memecylon edule Roxb. Co- rom. 1, tab. 82. Petit arbre, irrégulièrement rameux. Feuilles ovales, coriaces, luisantes , courtement pétiolées. Fleurs en ombelle simple ou en grappe, axillaires ou latérales ; pédoncules tétragones. Pétales chovales ,sacuminés. Baie globuleuse, bleuâtre. Cette espèce abonde sur la côte de Coromandel; les Hindous en mangent le fruit, qui contient nne pulpe douceâtre et légère- ment astringente. Genre SCUTULA. — Scutula Loureir. Calice coloré, charnu : limbe scutelliforme, tronqué, étalé. Pétales 4 ou 5, arrondis, acuminés, connivents. Étamines 8 ou 10 , insérées plus bas que la corolle; filets infléchis. Baié scutelliforme, à 8 loges monospermes. Graines comprimées. 976 CLASSE DES MYRTINÉES. Arbrisseaux glabres. Pédoncules axillaires ou terminaux. Fleurs bleues ou violettes. Ce geure, qu’on doit peut-être réunir aux Mémécylon, renferme deux espèces, indigènes en Cochinchine. SCUTULA A OMBELLES. — Scutula umbellata Lour. Flor. Cochinch. Arbrisseau tres-rameux , haut d'environ 4 pieds. Feuilles ses- siles , ovales-lancéolées , épaisses. Ombelles terminales , longue- ment pédonculées. Fleurs petites, panachées de blanc et de bleu. Selon Loureiro , les baies de cette plante sont astringentes et toniques comme celles du Myrte. Genre MOURIRIA. — Mouriria Juss. Calice accompagné de 2 écailles à sa base ; limbe urcéolé, 5-denté. Pétales 5 , élargis à la base. Étamines 10 ; filets in- égaux ; anthères oblongues, biporeuses au sommet. Ovaire subglobuleux. Style filiforme. Stigmate capitellé. Baie cou- ronnée , globuleuse, 1-4-loculaire, 1-4-sperme. Arbres ou arbrisseaux, glabres. Rameaux opposés, noueux. Feuilles penninervées, très-entières, coriaces. Pédoncules axillaires. Ce genre, qui a de l’affinité non-seulement avec les Mémé- cylées, mais aussi avec les Mélastomacées et les Myrtacées, appartient à l'Amérique équatoriale. Il renferme cinq ou ix espèces, dont la suivante mérite d’être signalée : Mourmmia DE Sainr-Domneue. — Mouriria (Petalotoma ) domingensis Tussac, Flor. Antill. v. 3, p. 110 ; tab. 37. Feuilles ovales, acuminées. Pédoncules uniflores , fasciculés. Pétales ovales , pointus. Baie globuleuse , 4-loculaire. Arbre haut d’environ 50 pieds. Tronc droit. Écorce grisâtre, crévassée. Cime composée de rameaux courts , nombreux , dicho- tomes. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Corolle rose. Baie rou- geätre. È Cette espèce a été observée par M, de Tussac, à Saint-Domin- FAMILLE DES MÉMÉCYLÉES. 277 gue, aux environs du Cap-Français. Les colons de l’île le nom- ment vulgairement Cormier, parce que ses fruits se mangent comme les Cormes, à l’époque où 1ls deviénnent mous, et subis- sent le premier degré de fermentation.Ces fruits, assez recherchés par les nègres et les enfants de toute couleur , ne sont pas servis sur les tables. Le port de l'arbre est très-élégant ; le bois sert à faire des bardeaux pour couvrir les maisons. ———— DIXIÈME CLASSE. LES CALYCANTHINÉES. CALYCANTHINEZÆ Bart. CARACTÈRES. Arbres ou arbrisseaux. Ramules opposés, subtétrago- nes. Feuilles opposées (rarement éparses), non-persistan- tes, simples, penninervées , très-entières , non - ponc- tuées, rétrécies en pétiole court. Stipules nulles. Fleurs régulières, hermaphrodites , terminales, ou axillaires, solitaires, pédonculées (rarement subsessiles, agrégées). Calice tubuleux , coloré; tube urcéolé ou turbiné, charnu , adhérent ou inadhérent; limbe marcescent, à "divisions unisériées et en nombre défini, ou à divisions piurisériées en nombre imdéfini. Disque laminaire , adné au tube calicinal et terminé à la gorge de celui-ci en bourrelet annulaire. Petales en même nombre que les lobes du calice, in- sérés entre ceux-ci au bourrelet du disque, ou plus sou- vent nuls. É‘tamines en nombre indéterminé, insérées à la gorge du calice, plurisériées, libres, ou rarement soudées par la base. Anthères à 2 bourses longitudinalement déhiscen- $es. Pistil : Ovaires en nombre mdéfini (rarement en nom- bre défini), libres, pariétaux, plurisériés, biovulés.Styles CLASSE DES CALYCANTHINÉES,. 279 libres, en mêmenombre que les ovaires. ( Par exception : un seul ovaire adhérent, monostyle, à plusieurs loges multiovulées, superposées en deux séries.) Péricarpe ;Carcérules libres, pariétaux, monospermes, recouverts par le tube calicinal, (Par exception : pyri- dion à plusieurs loges polyspermes.) Graines apérispermées. Embryon reculigne : cotylé- dons spiralés. Cette classe, peu naturelle, appartient à la zone tem- pérée de l'hémisphère septentrional ; elle se compose des familles des Calycanthées et des Granatées. CINQUANTE-NEUVIÈME FAMILLE. LES CALYCANTHÉES. — CALYCAN- THEÆ. (Calycantheæ Lindl. in Bot. Reg. n° 404. — De Cand. Prodr, v. III, p: 4. — Bartl. Ord. Nat. p. 325. — Calycanthineæ Link, Enum. Hort. Berol. IL, p. 46. — Genera Rosaceis affinia , Juss. Gen. — Nees, in Act. Nat. Cur. XI. — Genera Monimieis affinia Juss. in Ann. du Mus. v. XIV, p. 119.) Le genre Calycanthus, qui sert de type à ce petit groupe, est rangé par M. de Jussieu à la suite des Rosa- cées , et en effet ses affinités avec le genre Rosa sont non-seulement très-nombreuses, mais plus fortes peut- être que celles quile rattachent aux Granatées et aux Myrtacées. Le nombre des Calycanthées est peu considérable ; mais ces végétaux intéressent vivement les amateurs d’horticulture, par la beauté et le parfum de leurs fleurs. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbrisseaux. Rameaux brachiés, tétragones, noueux, inermes. Bourgeons axillaires ou intrapétiolaires. Feuilles opposées, simples, très-entières, scabres, non- ponctuées. Stipules nulles. Fleurs terminales ou latérales , solitaires, pédoncu- lées, hermaphrodites, régulières, odorantes. Calice inadhérent, coloré ; tube urcéolé, charnu; lim- be à lanières plurisériées, inégales, imbriquées. Disque tapissant la paroï intérieure du tube calicinal, épaissi au sommet en bourrelet annulaire. PRL ST RS. TRES SRE FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 281 Pétales en nombre indéterminé, plurisériés, imbri- qués, le plus souvent se confondant avec les lanières ca- licinales. Étamines nombreuses, insérées au bourrelet du dis- que, plurisériées : les séries intérieures stériles; la série extérieure fertile.Anthères adnées, extrorses, api- culées , à 2 bourses parallèles, longitudinalement dé- hiscentes. Pistil : Ovaires en nombre indéterminé, pariétaux , libres entre eux, uniloculaires, biovulés.Styles saillants, en même nombre que les ovaires. Stigmates simples, pointus. Péricarpe : Carcérules en nombre indéfini, pariétaux, coriaces, monospermes par avortement, recouverts par le tube calicinal devenu charnu. Graines ascendantes , inarillées, apérispermées. Hile correspondant au point d’insertion du carpelle. Em- bryon rectiligne : radicule infère; cotylédons convolu- tés, foliacés. Les deux genres suivants constituent à eux seuls la fa- mille : Calycanthus Lin. (Buttneria Duham. Beurreria Eh- ret. Basteria Adans. ) — Chimonanthus Lindl. (Meratia Loisel. Nees.) Genre CALYCANTHE,. — Calycanthus (Linn.) Lindl. Tube du périanthe turbiné , non-écailleux ; limbe partagé en lanières multisériées , sublinéaires, un peu charnues, co- lorées, veloutées en dehors, imbriquées , inégales mais con- formes. Étamines environ 48, beaucoup plus courtes que les lanières du périanthe , non-persistantes : les 12 extérieures anthérifères; les intérieures petites, stériles.Ovaires très-nom- breux. Calice fructifère charnu, polycarpellaire. 282 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. Bourgeons très-petits, renfermés pendant l’été dans la base des pétioles. Feuilles courtement pétiolées, scabres en dessus. Ramules florifères très-courts, diphylles, naissant à la place des anciennes feuilles le long des pousses de l’année précé- dente. Fleurs fortement odorantes ou presque inodores, grandes, solitaires, terminales, pédonculées, dressées, d’un brun fauve, ou plus souvent d’un pourpre soit verdâtre, soit noirâtre. Les fleurs de la plupart des Calycanthes exhalent une odeur fortement aromatique, analogue à celle des Pommes de Reinette ; la même odeur se retrouve à un degré moins fort dans l’écorce et dans les parties vertes de ces plantes. Les Calycanthes ne prospèrent que dans un terrain frais, léger et ombragé; aussi le terreau de bruyère leur convient- il mieux que toute autre espèce de sol. Rarement ils pro- duisent des graines en France, mais leur multiplication peut se faire de marcottes, ou de rejetons, ou de boutures. Voici les espèces que renferme le genre : CALYCANTHE GLAUQUE. — Calycanthus glaucus Willd. Erum. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 5. — Calycan- thus fertilis Ait. Hort. Kew. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 404. Feuilles elliptiques-oblongues ou lancéolées-oblongues , ou ob- longues-lancéolées , ou lancéolées-elliptiques, acuminées, glau- ques en dessous et glabres excepté aux nervures. Lanières du périanthe lancéolées-linéaires , pomtues. Buisson haut de 3 à 4 pieds. Rameaux étalés, d’an brun roux. Ramules jeunes pubescents, puis glabres. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 12 lignes , rugueuses et luisantes en dessus. Fleurs légèrement odorantes , d’un pourpre brunätre ou verdâtre , longues de 1 pouce et plus. Calice fructifère oblong- obové. Garcérules ellipsoïdés, brunâtres, luisants, un peu poilus. Cette espèce habite les montagnes des deux Garolines et celles de la Virginie. Carycanrue L1sSE.— Calycanthus lœvigatus Wild. Enum. : —Hort. Berol. +, tab. 80. — Guimp. et Hayn: Fremd. Holz. FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 285 tab. 6. — Bot. Reg. tab. 451. — Calycanthus ablongifolius Nuttal. Gen. (var. ) — Calycanthus ferax Michx. Flor. Amer. Feuilles ovales , ou elliptiques, ou oblongues , ou lanccolées- oblongues , acuminées , vertes en dessous et glabres ou légèrement pubescentes aux nervures. Lamières du périanthe lancéolées-li- néaires , pointues. — 6: À FLEURS COULEUR DE CANNELLE. — Feuilles des ramu- les florifères ordinairement ovales ou elliptiques. Lanières du périanthe laneéolées ou lancéolées-spathulées , couleur de Can- nelle. Buisson haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 15 lignes, rugueuses et luisantes en dessus. Ra- meaux étalés, ou presque érigés , d’un brun roux. Fleurs d’un pourpre noirätre ou brunâtre , longues de 1 pouce , ou moins. Cette espèce, pen différente du Cafycanthe glauque , croît dans la Virginie et la Pensylvanie , ainsi que dans les montagnes des deux Carolines. CALYCANTHE INODORE. — Calycanthus inodorus Elliot, Sketch. Feuilles lancéolées, acuminées , très-scabres et luisantes en dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Rameaux étalés. Lanières calicinales lancéolees-linéaires. Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Rameaux effilés , glabres. Fleurs grandes , d’un pourpre noirätre. Cette espèce croit en Géorgie. CALYCANTRE MULTIFLORE. — Calycanthus floridus Lion. — Bot. Mag. tab. 503. — Duham. Arb. 1, tab 45. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 4. — Calycanthus sterilis Walt. Feuilles ovales, ou ovales-oblongues , ou oblongues , courte- ment acuminées, cotonneuses en dessous. Rameaux étalés. La- mères calicinales linéaires-oblongues , subobtuses. Calice frvcti- fère turbine. Buisson haut de 3 à 10 pieds. Racine stolonifere. Branches 284 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. droites , effilées. Ramules cotonneux. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 15 à 18 lignes. Fleurs d’un pourpre noirä- tre , longues d’environ 15 lignes. Galice fructifère de la gros- seur d’une petite Poire, Carcérules ovales. Cette espèce, connue des jardiniers sous le nom de Pompa- doura , ou Arbre à Anémones , croît dans la Virginie et dans les contrées plus méridionales des États-Unis. Elle est plus com- mune dans les jardins que ses trois congénères, qu’elle surpasse d’ailleurs quant à larome des fleurs, lesquelles se succèdent depuis la fin de mai jusqu’en août. Le bois est imprégné d’une forte odeur de Camphre. Genre CHIMONANTHUS. = Chimonanthus Lidl. Calice subsessile, turbiné , recouvert d’un grand nombre d’écailles imbriquées, suborbiculaires : les inférieures petites, scarieuses; les supérieures graduellement plus grandes et passant à l’état pétaloïde. Pétales ordinairement 16, bisé- riés, glabres, obtus, dressés ou un peu connivents en boule : les extérieurs beaucoup plus longs que les écailles calicinales, suboblongs, sessiles, jaunâtres; les intérieurs 2 ou 3 fois plus courts que les extérieurs, ovales ou ovales- elliptiques, cour- tement onguiculés, d’un pourpre violet. Étamines 20 ou moins : 5-7 extérieures , anthérifères , persistantes, conni- ventes, plus courtes que les pétales intérieurs ; les autres pe- tites , stériles (quelquefois nulles). Ovaires en petit nombre. Styles saillants, mais débordés par les étamines.Calice fructi : fère un peu charnu, cicatiiqueux, couronné par les restes des filets. Feuilles courtement pétiolées, acuminées, très-scabres en dessus, inodores de même que l'écorce. Bourgeons axil- laires , apparents. Fleurs beaucoup plus précoces que les feuilles, penchées, odorantes, bicolores, solitaires, subsessi- les aux aisselles des feuilles de l’année précédente. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre, dont le nom, qui signifie fleur d'hiver, fait allusion à ce que les fleurs paraissent en février ou en mars, ou même FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 285 lorsque l'hiver est doux, dès le mois de décembre, avant que l’arbrisseau ne soit complétement dépouillé de ses ancien- nes feuilles. Cuimonanraus OpORANT.— Chimonanthus fragrans Lindl. in Bot. Reg. sub. N° 404.—Calycanthus præcox Linn.— Bot. Mag. tab. 466. — Ait. Hort. Kew. ed. 1, v. 2, tab, 10. — Meratia fragrans Nees, in Act. Nat. Cur. v. 11, p. 107. — Loisel. in. Herb. de l’Amat. y. 3, Ic. — Turp. in. Dict. des Scienc. Nat. Ic. Buisson haut de 3 à 6 pieds. Rameaux étalés, effilés , glabres, renflés aux articulations, couverts d’une écorce brune et un peu scabre. Feuilles fermes, oblongues , ou oblongues-lancéolées , ou lancéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques , ou lancéolées, acuminées , planes , d’un vert foncé en dessus , päles en dessous, un peu luisantes, pubescentes aux nervures, longues de 3 à 5 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Fleurs très-odorantes , longues d'environ 6 lignes. Écailles calicinales pubescentes , brunâtres: les supérieures plus grandes , jaunâtres. Pétales extérieurs ob- longs ou lancéolés-oblongs, semi-diaphanes , d’un pourpre violet marbré de blanc, larges de 1 à 1 */, ligne. Filets blanchâtres. Anthères jaunes. Calice fructifère oblong-lagéniforme, acuminé, cicatrisé , brunâtre. Carcérules oblongs, brunâtres, luisants, cornés. — $ : À GRANDES FLEURS. — Chimonantus fragrans £ : gran- diflorus Lindl. in Bot. Reg. tab. 451. Fleurs subglobuleuses , plus grandes. Pétales extérieurs pres- que étalés, ondulés aux bords. Feuilles plus scabres, d’un vert plus clair. Le Chimonanthus odorant , qu’on connaît aussi sous les noms de Mératia et Calycanthe précoce, est originaire du Japon, d’où il fut introduit en Europe l’an 166. Ses fleurs, remarquables par leur parfum très-suave et analogue à l’odeur de Jonquille, s’épa- nouissent au commencement ou à la fin de l'hiver. Son feuillage est touffu et très-élégant. On cultive cet abrisseau en terre de 286 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. bruyère ; sa mültiplication se fait de marcottés ; les fruits se dé- veloppent très-rarement sous le climat de Paris. La variété à grandes fleurs , qui peut-être constitue une espèce distincte , n’est introduite en Angleterre que depuis 1812 , eten- core assez rare en France. SOIXANTIÈME FAMILLE. LES GRANATÉES. — GRANATEÆ. ( Granateæ Don , in James. Edinb. Philos. Journ. jul. 4826, p. 134. — De Cand. Prodr. v. IIT, p. 3. — Barti. Ord. Nat. p. 324.) Le Grenadier, que M. de Jussieu place parmi les Myr- tacées, constitue à lui seul cette famille. | | CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux épineux. Feuilles opposées, ou rarement verticillées, ou éparses, souvent fasciculées aux aisselles, très-entières, non-ponc- tuées, glabres, non-stipulées. Bourgeons écailleux. Fleurs terminales, subsessiles, écarlates, régulières, hermaphrodites. Calice un peu coriace, charnu, coloré, semi-adhérent, tubuleux, 5-7-fide ; estivation valvaire. Pétales 5-T, insérés à la gorge du calice, interpositifs, chiffonnés et imbriqués avant l'épanouissement. Étamines en nombre indéterminé, insérées à toute la partie inadhérente du tube calicinal. Filets subulés, égaux, libres. Anthères incombantes , ovales, inappen- diculées, à 2 bourses déhiscentes chacune antérieure- ment par une fente longitudinale. Pistil : Ovaire adhérent, pluriloculaire ; loges super- posées en deux séries : l’inférieure de 3, la supérieure de 5-9 ; ovules en nombre indéterminé ; placentaires gros saillants, recouvrant la base et la face interne de chaque loge. Style indivisé, grêle, renflé à la base. Stigmate terminal, disciforme, papilleux. 288 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. Péricarpe : Pyridion coriace , sphérique, couronné, divisé par un diaphragme en 2? compartiments mégaux , superposés : compartiment supérieur plus grand que l'inférieur, muluüloculaire : placentaires charnus, parié- taux; compartiment inférieur plus petit, triloculaire : placentairesirréguliers, basilaires; cloisons membraneu- ses. Graines très-nombreuses , horizontales, irréguliere- ment polyèdres, enveloppées d’un arille pulpeux, trans- parent. Épisperme épais. Périsperme nul, Embryon oblong , rectiligne : radicule courte ; cotylédons folia- cés, convolutés en spirale. Genre GRENADIER. — Punica Linn. Calice coriace, coloré; tube turbiné, adhérent; limbe campanulé, Pétales 5-7. Étamines très-nombreuses, insérées à la gorge du calice, incluses. Ovaire multiloculaire. Style indivisé. Stigmate papilleux. Pyridion gros, subglobuleux, couronné, divisé par un diaphragme en 2 compartiments superposés, inégaux. Graines nombreuses dans chaque loge, enveloppées d’un arille pulpeux. Le nom de Punica dérive soit de puniceus , faisant allu- sion à la couleuriécarlate des fleurs de l'arbre, soit de malus punica , terme employé par les Romains pour désigner la Grenade, parce que ce fruit leur parvint de Carthage. L’éty- mologie de Grenadier se trouve dans granatum, autre nom latin de la Grenade, dü à la quantité des grains qui en rem- plissent l’intérieur. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. GRENADIER COMMUN.— Punica Granatum Linn.—Bot. Mag. tab. 1832. — Schkuhr, Handb. tab. 131. — Trew. Ehret. tab, 91, fig. 1. — Poit. et Turp. Axb. Fruit. tab. 22, — Flor. FAMILLE DES GRANATÉES. 289 Græc. tab. 476. — Audr. Bot. Rep. tab. 96 (var. flor. alb.)— Duham. ed. nov. v. 4, tab. 11,et11, bis. Arbre haut de 15 à 20 pieds, ou buisson. Tronc tortueux. Ra- meauxtouffus, vagues, menus,épineux. Feuilles luisantes, nn peu co- riaces mais non persistantes, très-glabres, lancéolées, ou lancéolées. elliptiques, ou elliptiques, ou oblongues , ou vhlongues-obovales, obtuses ou pointues, légèrement ondulées, finement penniner- vées, courtement pétiolées : celles des jeunes pousses opposées ou rarement éparses, longue de r à 2 pouces, larges de 4 à 6 lignes ; celles des ramules anciens fasciculées , petites. Fleurs solitaires, ou agrégées 2-5 , terminales, subsessiles, d’un écar- late brillant (blanchâtres ou jaunâtres dans certaines variétés cultivées). Galice long de 1 à 1 ‘/, pouce: lobes larges, triangu- laires ,un peu pointus , calleux au sommet. Pétales sessiles , ovales- orbiculaires , étalés, beaucoup plus grands que les lobes du calice. Étamines de même couleur que les pétales. Pyridion du volume d’une grosse Noix dans les individus sauvages, atteignant le volume d’une grosse Orange dans certaines variétés cultivées, rougeâtre ou jaunâtre. Graines nidulantes , osseuses, luisantes , blanchitres; arille rougeitre. — f:GRENADIER NAIN. — Punica nana'Linn. — Bot. Mag. tab. 634. — Trew. Ebret. tab. 71, fig. 3. — Tige basse. Feuilles presque linéaires. Fleurs écarlates. Cette variété, que plusieurs auteurs ont considérée comme une espèce, se cultive fréquemment aux Antilles. — y : GRENADIER À FLEURS BLANCHES, — Andr. 1. c. tab. 96. — Cette variété, qu’on possède à fleurs simples et à fleurs doubles, est originaire de Chine, d’où elle parvint en Angle- terre en 1810 ; on la cultive dans les orangeries. — J': GnENADIER A FLEURS JAUNATRES. — Gelte variété, éga- lement originaire de Chine, fut introduite en Angleterre à la même époque que la précédente. Ses fleurs sont très-grandes ; son fruit, de couleur jaunâtre, atteint le volume d’une grosse Orange. © BOTANIQUE. PHAN. T. IY. 19 90 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. . Le Grenadier où Balaustier troit spoñtanément en Barbärie, et dans toute l'Asie tempérée occidentale; jusqu’au Cabo. {n- troduit d’Afrique en Italie, à l’époque des guerres püniques, il se trouve aujourd'hui naturalisé dans le midi de l'Europe. La beauté de ses fleurs et de ses fruits l'avaient fait consacrer aux divinités mythologiques , et plus anciennement encore ; les Hé- breux en faisaient usage dans leurs cérémonies religieuses. Sur les côtes occidentales de la France et dans le midi de l’An- gleterre, le Grenadier peut végéter en pleine terre, à là faveur de situations abritées; mais aux environs de Paris il résiste rare- ment aux hivers, et on ne le cultive que comme plante d’orne- ment d’orangerie. Planté en caisse ou en pot, 1l demande une terre substantielle, comme celle qu’on donne aux Orangers. En été, il exige des arrosemens fréquens et abondañs ; car si l’on néglige de prendre ce soin, ses fleurs tombent avant de s’épä- nouir. C’est en les taillant régulièrement qu’on parvient à élever les Grenadiers sur une seule tige, et à leur former une tête régu- lière; opération qui se pratique à la fin de l’hiver où au commen- cement du printemps. Les Grenadiers à fleurs doubles se multi- plient de boutures, ou de marcottes; la derniere méthode surtout réussit ayec une extrême facilité. On possède, dans les orange- ries de Versailles et du Luxembourg, plusieurs Grenadiers dont l’âge est estimé à deux ou trois cents ans. Suivant M. Bosc, on cultive, dans le midi, trois variétés de É nadiers, savoir celui à pulpe des celui à pulpe acide, et celui à pulpe mélangée de doux et d’acide. La pulpe des Grenades est astringente et rafraïchissante ; on en fait des sirops , des confitures et des sorbets d’un goût très- agréable, Ses fleurs, nommées en pharmaceutique Balaustes , sont très-astringentes, parce qu’elles contiennent beaucoup de annin ; leur décoction s'emploie dans les diarrhées chroniques et dans plusieurs autres maladies. On obtient une encre d’un très- beau rouge, en faisant macérer ces fleurs dans de l’eau avec un peu d’alun. L’écorce du fruit, qui possède les mêmes propriétés que les fleurs , sert au tannage des cuirs. C’est avec cette écorce que les Tunisiens teignent leurs maroquinsen jaune. Elle peut A1 | Fe" F4 { !| …) FAMILLE DES GRANATÉES. 294 remplacer la Noix de Galle dans la préparation de l’encre noire. L’écorce de la racine de Grenadier, administrée aux doses conve- nables, est l’un des remèdes les plus efficaces contre le tænia ou ver solitaire. Dans le midi de l’Europe on forme avec le Grenadier d’excel- - lentes haies de défense, qui offrent l’avantage de n’être broutées par aucun animal, ONZIÈME CLASSE. LES CALICIFLORES. CALYCIFLORÆ Baril. CARACTÈRES. Arbres, où arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , ou her- bes. Tiges et rameaux cylindriques ou anguleux. Suc pro- pre aqueux. Feuilles opposées, ou éparses, ou rarement verticil- lées, simples, penninervées , indivisées, souvent dente- lées ou dentées. Stipules le plus souvent nulles. Fleurs régulières, ou moins souvent irrégulières , her- maphrodites, ou rarement unisexuelles par avortement, axillaires, solitaires, souvent disposées en épi, ou en grappe (quelquefois agrégées en capitule, ou rarement en cyme). Calice adhérent ou inadhérent ; limbe caduc ou per- sistant, 2-6-parti (le plus souvent 4- ou 5-parti; par ex- ception inapparent) : éstivation valvaire. Pétales (quelqugfois nuls) insérés à la gorge du calice, en même nombre que les lobes de celui-ci, interpositifs, onguiculés, caducs , contournés en préfloraison. Étamines insérées à la gorge du calice (souvent plus bas que la corolle), en même nombre que les pétales, ou en nombre moindre, ou double, ou multiple. Filets libres. Anthères inappendiculés, à 2 bourses (très-rare- ment à une seule bourse) longitudinalement déhiscentes. Pistil : Ovaire adhérent, ou inadhérent , à loges en CLASSE DES CALICIFLORES. 295 même nombre que les lobes du calice (le plus souvent 4 ou 5). Placentaires centraux, Le plus souvent soudés en colonne, multiovulés (rarement pauciovulés ou unio- vulés. Styles (quelquefois nuls) libres ou soudés. Stig- mates en même nombre que les loges de l’ovaire, le plus souvent libres. Péricarpe 1-5-loculaire, polysperme, ou oligosperme (rarement monosperme par avortement), le plus sou- vent capsulaire. Graines suspendues, ou ascendantes, ou horizontales, quelquefois arillées ou appendiculées. Périsperme pres- que toujours mince ou inapparent. Embryon rectiligne : radicule appointante. Cette classe, répartie entre toutes les contrées du globe, renferme les Combrétacées , les Vochysiées, les Rhizophorées, les Onagraires, les Lythrariées et les Haloragées. a ———aa———— SOIXANTE-UNIÈME FAMILLE. LES COMBRÉETACÉES. — COMBR£E- T'ACEÆ. ( Elæagnorum et Onagrarum geun. Juss. Gen. — Myrobalanecæ Juss. in Annal. du Mus. vol. V, p. 225 ; et in Dict. dés Sciences nat. vol. XXXI, p. 458. — Combretaceæ R. Br. Prodr. LI, p. 354 ; Gen. Rem. in Flind. Voy. IL, p. 548. — De Cand. Prodr. IIL, p. 9: — Bart]. Ord. Nat. p. 322. ) Outre ses affinités avec les autres groupes de Calici- flores , cette famille offre des points de contaet très-in- times avec les Myrtacées , les Santalacées, et les Lauri- nées. On connaît environ cent cinquante espèces de Combrétacées, dont cinq seulement eroissent en dehors des tropiques, mais dans les contrées les plus chaudes de la zone tempérée. Beaucoup de Combrétacées peuvent rivaliser avec les végétaux les plus richement dotés par la nature ; les unes forment de magnifiques lianes, parées d’innombra- bles grappes de fleurs vivement colorées; d’autres se développent en arbres majestueux , remarquables par leur taille gigantesque et par l’ampleur de leur feuillage. En général les plantes usuelles sont peu nombreuses dans ce groupe; toutefois le genre Terminalia renferme plusieurs espèces qui paoduisent des amandes délicieu- sés ; c’est du même genre aussi que proviennent les My- robolans, fruits remarquables par leur astringence, et ja- dis célèbres en matière médicale. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses, simples, indivisées, très- FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 295 entières , penninervées, rarement ponctuées. Stipules nulles. Fleurs régulières , hermaphrodites, ou par avorte- ment polygames, disposées en épi, ou en grappe, ou en panieule : pédoneules axillaires ou terminaux. Calice adhérent inférieurement ; limbe 4- ou 5-fide, caduc ou persistant ; éstivation valvaire. Disque épigyne. Pétales insérés à la gorge du calice, en même nombre que les lanières de celui-ci, interpositifs, caducs ( quel- quefois nuls), Étamines insérées à la gorge du calice, ou à la gorge et au tube, en nombre double des lanières calicinales , ou rarement en même nombre que celles-ci et alternes avec elles, ou en nombre triple. Filets libres, filiformes. Anthères versatiles, submédifixes , à ? bourses longitu- dinalement déhiscentes. Pistil : Ovaire adhérent , uniloculaire, 2-5-ovulé. Style indivisé, filiforme. Stigmate simple. Ovules sus- pendus au sommet de la loge à des funicules allongés. Placentaire inapparent. Péricarpe drupacé, ou nucamentacé, où samaroïde , uniloculaire, monosperme par avortement (par excep- tion 5-sperme), souvent muni de côtes ou d’ailes longi- tudinales. ’ Graines grosses, pendantes, remplissant la cavité du péricarpe. Périsperme i inapparent. Embryon rectiligne: radicule latéralement appointante; cotylédons convolu- tés ou plissés. La famille des Combrétacées se compose comme sut : 296 CLASSE DES CALICIFLORES. 1° TRIBU. LES TERMINALIÉES.—TERMINIALEZÆ. Cotylédons convolutes. Bucida Linn. (Buceras P. Br. Hudsonia Robins.) — Agathisanthes Blum. — Terminalia Linn. (Catappa, Myrobolanus et Badamia Gærtn. Pamea et Tanibouca Aubl. Fatræa Juss.) — Pentapiera Roxb. — Getonia Roxb. (Calycopteris Lamk) — Chuncoa Pav. (Gimber- natia Ruiz et Pav.)— Ramatuella Kunth.— Conocarpus Linn. (Rudbeckia Adans.) — Laguncularia Gærtn. fil. (Sphenocarpus Rich. Schousboa Spreng.) — 4nogeissus Waillich. — Guiera Juss. — Poivrea Commers. (Crista- ria Sonner. Gonocarpus Hamilt. ) — Gyrocarpus Jacq. Il° TRIBU. LES COMBRÉTÉES. — COMBRETEÆ. Cotylédons épais, plissés irrégulièrement ou en long. Combretum Lœff. (Aetia Adans.) — Cacoucia Aubl. (Schousbœa Willd. Hambergeræ Scopol. Hambergia Neck.) — Lumnitzera Wild. — Quisqualis Linn. GENRES INCOMPLÉTEMENT CONNUS. Ceratostachys Blum.— Bruguiera Pet. Thou. — Bo- bua De Cand. t° TRIBU. LES TERMINALIÉES.— TERMINALIEÆ De Cand. Prod. Calice 5-fide. Pétales souvent nuls. Étamines 10. Embryon cylindracé, ellipsoïde : cotylédons convolutés en spirale. Genre BUCIDA. — Bucida Linn. Limbe calicinal campanulé, urcéolé, 5-denté, caduc. Pé- tales nuls. Étamines 10, bisériées: 5 plus longues antéposi- FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 297 tives, insérées à la base du limbe ; et 5 plus courtes, interpo- sitives; anthères cordiformes, didymes. Ovaire triovulé. Style subulé, de la longueur des étamines. Stigmate pointu, terminal. Drupe bacciforme ; noyau anguleux, monosperme. Graine oblongue-cylindracée. Arbres. Feuilles éparses, agrégées à l'extrémité des ramu- les. Pédoncules axillaires. Fleurs petites, en épi ouen capi- tule. Ce genre renferme trois espèces, indigènes aux Antilles ; la suivante est la seule dont il convienne de faire mention : Bucipa À connes.— Bucida Buceras Linn. — Sloane, Hist. Jam. 2, tab. 189, fig. 3. — Browne, Jam. tab. 23, fig. 1: Feuilles oblongues ou obovales, cunéiformes à la base, arron- dies au sommet, glabres. Épis gr rêlcs : terminaux, pédoncules, fasciculés, He , pubescents. . Cet js , Connu à la Jainaïque sous le nom de Black Olive (Olivier noir) fournit un excellent bois de construction, et Les tan- peurs font usage de son écorce. Les épis des fleurs se terminent souvent par une excroissance grêle, spongieuse, en forme de corne , et de plus de trois pouces de long : accident qui provient sans doute de l’avortement des fleurs supérieures. Genre AGATHISANTHE. — Ægathisanthes Blum. Fleurs dioïques, apétales. — Æleurs mâles : Calice 5-parti: lobes imbriqués , connivents. Étamines ordinairement 10; filets très-courts, insérés à un disque plane ; anthères Et mes. — fleurs femelles : Limbe calicinal court, supère, 5- denté. Style court, bifide. Ovaire uniovulé. Disque plane. Drupe baccien, ombiliqué : noyau comprimé, monosperme. Embryon inverse. L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. AGATRISANTHE DE Java. — Agathisanthes javanica Blum. Bijdr. p. 645. 298 CLASSE DES CALICIFLORES. Arbre haut d'environ 130 pieds. Feuilles roselées, coriaces, oblongues, très-entières, Capitules axillaires ou latéraux , solitai- res ou géminés, longuement pédonculés. M. Blume a observé ce végétal dans les hautes forêts de l’ouest de Java, où les habitants le désignent sous le nom de Hirung. Genre TERMINALIA, — Terminalia Linn. Fleurs souvent polygames par avortement. Limbe calici- nal caduc , campanulé, 5-fide : lobes pointus. Pétales nuls. Etamines 10, bisériées , plus longues que le calice. Ovaire biovulé. Style filiforme, pointu. Drupe non-couronné, mo- nosperme, ordinairement sec. Graine amygdaloïde. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, souvent roselées au sommet des ramules. Fleurs en épis ou en grappes her- maphrodites inférieurement, mâles supérieurement, souvent disposés en panicule. Ce genre, propre à la zone équatoriale, renferme une quarantaine d’espèces, dont plusieurs toutefois sont très-in- complétement connues , et doivent peut-être rentrer dans d’autres geures, Les Zerminalia se font remarquer par un port majestueux, et quelques-uns servent à des usages très- variés. Voici les espèces les plus intéressantes : Srcrion I. CATAPPA Gærtn. — De Cand. Prodr. (Terminalia Lamk. ) Drupe ailé aux bords ou marginé, comprime, Termixaria Bapamier.— Terminalia Catappa Lina.—Jaeq. Ie. Rar. 1, tab. 1097. — Hort. Malab. 4, tab. 3 et 4.— Hook in Bot. Mag. tab. 3004. Feuilles lancéolées-elliptiques ou lanccolées-obovales, pointues, cordiformes à la base , pubescentes-ferrugineuses en dessous. Grappes axillaires, pubescentes, beaucoup plus courtes que les feuilles. Arbre très-élevé. Rameaux verticillés, étalés, formant une cyme pyramidale. Écorce lisse , grisâtre en dehors, rougeâtre FAMILLE LES COMBRÉTACÉES. 299 en dedans. Feuilles atteignant jusqu’à 1 pied de long. Fleurs pe- tites, verdâtres en dehors, blanchätres en dedans. Drupe sem- blable à celui de l’Amandier, mais plus gros : brou rougeûtre» coriace , scabre. Le Badamier, indigène dans l'Inde, se cultive dans beaucoup d’autres contrées équatoriales , soit de l’ancien, soit du nouveau continent. C’est à la fois l’un des plus beaux et des plus utiles . végétaux que l’on connaisse. Sa tête forme une pyramide régulière dont les branches inférieures s’étalent très-loin. Le bois, blanc , dur et presque incorruptible, se recherche pour toute espèce de constructions; les fruits, dont il se fait trois récoltes par an, contiennent une grosse amande d’une saveur aussi agréable que celle de nos Amandes douces, et l'huile grasse qu’on en re- tire par expression offre l’avantage de ne jamais rancir. TERMINALIA A GRANDES AILES. — T'erminalia macroptera Guill. et Perrott. Flor. Senegamb. y. 1, p. 276 ; tab. 63. Ramules feuillus. Feuilles glabres , non-glanduleuses, oblon- gues-obovales, arrondies au sommet, rétrécies à la base. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Péricarpe samaroïde, bordé d’une large aile foliacée, échancrée au sommet. Arbre haut de 30 à 40 piéds, rameux, ayant le port du Noyer commun. Tronc d’environ 1 pied de diamétre. Écorce roussâtre, rimeuse. Ratneaux subfastigiés. Feuilles coriaces, luisantes en dessus , non-persistantes , longues de 10 à 12 pouces, sur 3 à 4 pouces de large. Samaré comprimée, elliptique, rétrécie aux 2 bouts , jaunâtre , longue de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. Cette espèce a été observée par MM. Leprieur et Perrottet, dans la Sénégambie. Les nègres lui donnent le nom de Rebreb. « Outre les fruitsordinaires de cet arbre, disent MM. Gullemin et » Perrottet, on rencontre sur tous les individus une grande quan- » titéde paniculesd’autres fruits monstrueux, arrondis ouovoïdes, » de la forme ou dela grosseur d’un œuf de pigeon ou d’une grosse » Noix revêlue de son brou, Cette monstruosité provient proba- » blement de la piqûre d’un insecte, L'intérieur est jaunâtre, » composé de vacuoles ou cellules rondes, remplies d’un suc 300 CLASSE DES CALICIFLORES. » limpide, jaune et épais comme du miel. Ce suc a une saveur » acide, et contient beaucoup d’acide gallique. Le Terminalia » macroptera étant fort abondant sur les bords de la Gambie, » ainsi que dans les environs de Sierra-Leone, où M. Caillé nous » assure l'avoir observé, nous pensons qu’on pourrait tirer un » parti avantageux de ces espèces de Galles, soit pour le tannage » soit pour servir de mordant ou d’avivant dans certaines tein- » tures. Leur emploi serait analogue à celui des Myrobolans Ché- » bules et citrins qui proviennent d’autres espèces de Zermina- » lia, et qui sont usités au Bengale pour teindre en rouge par » le Chayaver (Oldenlandia umbellata). » D’après M. Le- prieur, les racines de cet arbre sont purgatives. TerminariA Des MoLuques. — Terminalia moluccana Lamk. Dict.— Rumph. Amb. 1, tab. 68. Feuiiles cunéiformes-obovales, courtement acuminées ; glabres, très-entières, subsessiles, biglanduleusés à la base. Grappes pen- dantes, lâches, de la longueur des feuilles. Disque velu. Drupe ovoïde, émarginé, convexe d’un côté, concave de l’autre. Feuilles longues de 5 à 12 pouces, sur 3 à 6 pouces de large. Fleurs petites, blanches. Drupe de la grosseur d’un œuf de pi- geon, de couleur rougeître, et marqué de veines jaunes. Cet arbre se cultive aux Moluques et aux îles de la Sonde. Son tronc ne s'élève pas très-haut, mais ses branches , disposées en candélabre comme celles du Badamier, forment une ample tête pyramidale très-touffue. On a coutume de le planter autour des habitations, à cause de l’ombrage épais qu’il procure. Les graines, comparables aux Amandes douces, servent aux mêmes usages que celles-ci. TEnMINALIA À FEUILLES ÉTROITES.— Terminalia angustifolia Jacq. Hort. Vindub. 3, tab. 100. — Croton Benzoe Lino. Mant. — Terminalia Benzoin Laon. fil. suppl. — Catappa Benzoin Gærtn. Fruct. 2,p. 206, tab. 127. Feuilles lincaires-lancéolées, subsinuolées, rétrécies aux à bouts, pubescentes ou poilues en dessous ainsi qu’au pétiole, biglanduleuses à la base. FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 301 Cette espèce, indigène dans l'Inde, passait long-temps pour le végétal qui produit la gomme Benjoin, parce qu’en effet il en découle une substance résineuse analogue au vrai Benjoin. Secriox II. MYROBOLANUS Lamk. — De Cand. Prodr.( Myrobola- nus et Badamia Gærtn. ) Drupe ovale ou légèrement comprimé , sec ou baccien : noyau globuleux , anguleux ; sillonne. TerminaziA BezLéric. — Terminalia Bellerica Roxb. Co- rom. 2, tab. 108. — Myrobolanus Bellerica Breyn. Ic. 18, tab. 4. — Gærtn. Fruct. 2, p. 90, tab. 97. Feuilles éparses, roselées, longuement pétiolées, obovales, pointues , coriaces, glabres, biglanduleuses à la base. Épis soli- taires , axillaires, dressés, simples. Drupe ovale, subpentagone, charnu , velouté. Cette espèce, qui habite les montagnes de l’Inde, forme un arbre très-élevé; mais son bois est mou et peu estimé. En prati- quant des incisions dans l’écorce , il en suinte une gomme abon- dante , soluble dans l’eau, et analogue à la gomme arabique. Les Hindous mangent les amandes du fruit, lesquelles ont un goût de Noisette, mais qui causent une sorte d'ivresse lorsqu'on en fait abus. TerminaLtA Caéeuz.— Terminalia Chebula Retz. —Roxb. Corom. 2, tab. 197. , Feuilles opposées , ovales-oblongues, pointues , arrondies à la base, glabres en dessus, pubescentes en dessous, glandulifères an sommet du pétiole. Épis terminaux, cotonneux-jaunâtres, simples ou rameux, dressés. Fleurs hermaphrodites. Drupe ovale , subpentagone, lisse : noyau ovale, très-dur. L Tronc haut, dressé. Rameaux nombreux, étalés. Écorce lisse, grisâtre. Feuilles grandes. Fleurs petites, jaunes. Drupe jaune, de la grosseur d’un œuf de pigeon. Cette espèce croît dans les montagnes de l'Inde; elle parvient à une hauteur considérable, et fournit un excellent bois de con- struction. La piqüre d’un certain insecte produit souvent sur les 302 CLASSE DES CALICIFLORES. feuilles de l'arbre une espèce de Noix de Gallé, préférable, sélon Roxburgh, à la Galle d'Alep, et dont il se fait une forte consom- mation dans l'Inde, pour teindre en jaune. Roxburgh présumée que le remede astringent connu en Angleterre sous le nom de Fè- ves duw Bengale n’est autre chose que la substance dont nous ve- nons de parler. L’ enveloppe charnue des drupes du Terminalia Chebula est aussi d’une astringence extrémé; dans l’Înde, ces fruits servent à teindre en noir, et jadis à jouissaient dune grande réputation dans nütré matière médicale, sous lé nom de Myrobolans Chebüts. TERMINALIA GIGANTESQUE. — Terminalia procera Roxb. Corom. 3, tab. 224. F éhilles roselées , cordiformes-obovales 2 pointues, presque sessiles, légèrement ondulées, glabres. Grappes axillaires , so- litaires, plus courtes que Le feuilles. Fleurs blanches. Diise ae obscurément pentagone, non-comprimé, pulpeux : noyau pentagone. Cette espèce, non moins belle que le Badamier, est indigène dans les iles Andsman ; elle forme un arbre de première gran- deur , à branches EAU étagées en plusieurs verticilles terminés par des ramules distiques. Le drupe, jaune à l’ex- térieur, offre une pulpe rougeâtre d’une saveur acidule fort agréable. TerminaLia Paméa.— Terminalia Pamea De Cand. Prodr. — Pameu guianensis Aubl, Guian, tab. 359. Feuilles oblongues-lancéolées, pointues, rétrécies aux 2 bouts, glabres , pétiolées, agrégées en verticilles. Drupe ovale oblong, trigone. Graine oblongue. Tronc haut de 30 pieds et plus, sur 2 pieds de diamétre. Branches dressées et inclinées, noueuses, rameuses. Feuilles at- teignant jusqu’à 4 pouces de long. Cette espèce croît dans les forêts de la Guiane; ses grandes feuilles , disposées par verticilles aux entrenœuds, lesquels sont très-écartés les uns des autres, produisent un effet fort singulier. Le drupe renferme une amande douce et bonne à manger. FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 505 Genre GÉTONIA. —- Getonia Roxb. Limbe calicinal coloré, persistant, campanulé, profondé- ment partagé en 5 lobes oblongs-lancéolés, 5-nervés. Pétales nuls. Étamines 10, saillantes, insérées alternativement entre lés lobes calicinaux et à la base du limbe; anthères orbicu- laires, didymes. Style filiformé, pubescent, obtus. Noix ob- longue, pentagone, couronnée, uniloculaire, monosperme. Arbrisseaux | grimpants. Feuilles opposées , très-entières, ponctuées, courtement pétiolées. Graines axillaires et tébin- nales , rapprochées en panicule. Fleurs bractéolées, jaunes. Le genre Getonia se compose de deux espèces, indigè- nes dans l'Inde, et remarquables par la beauté de leurs fleurs. Ces végétaux se cultivent dans les collections de serre. GÉTONIA FLEURI. — Getonia floribunda Roxb. Corom. 1, tab. 87. Feuilles lancéolées, où ovales-lancéolées pointues , pubescen- tes en dessus, cotonneuses en dessous. Grappes dressées, plus longues que les feuilles; pédicelles verticillés-quaternés. Feuilles longues LE 3 pouces, sur 2 pouces de large, semblables à celles de l'Oranger. Fleurs d’un jaune-verditre, inodores, très-nombreuses, de la grandeur de celles de l’Oranger. Bractées lancéolées, plus courtes que les fleurs. Lanières calici- nales étalées. Péricarpe brünâtre, long d'environ 18 lignes, y compris le limbe calicinal amplifié. _ GÉrTONIA À GRAPPES PENCHÉES. — Getonia nutans Roxb. Cät. Hoït. Calcütt.—De Cand. Prodr. — Getonia nitida Roth, Nov. Spec. Feuilles ovales, longuement acuminées, glabres en dessus (ex- cepté à la côte), SÉbéREn tes en dessous; grappes ordinairement plus longues que les feuilles. Genre CONOCARPUS. — Conocarpus Gærtn. Lite hitinal urcéolé,5-fide, oblique, sessile, long-temps 304 CLASSE DES CALICIFLORES. persistant. Pétales nuls. Etamines 5, peu saillantes ; anthères cordiformes. Ovaire comprimé , 1-loculaire, 2-ovulé. Sty- le indivisé. Samares cymbiformes, coriaces, monospermes, imbriquées de haut en basen cône subglobuleux ettrès-serré. Graine irrégulièrement oblongue, pointue, Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes ou rarement op- posées, très-entières. Fleurs jaunâtres, petites, en capitules serrés. Pédoncules disposés en panicule. Ce genre, remarquable par ses fruits imbriqués de manière à former un petit cône qui semble composé d’écailles, ne renferme que l’espèce dont nous allons faire mention. Conocarpus POLYMORPHE. — Conocarpus erecta Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. — Conocarpus erectæ et C. procumbens Jacq. Amer. tab. 52, fig. 1 et2. —Sloan. Hist. 2, tab, 161, fig. 2. — Catesb, Carol. tab::38; F euilles ue ou obovales, où lancéolées-oblongues, ou suborbiculaires, acuminées, glabres, ou pubescentes, ou soyeuses, souvent biglanduleuses àla base. Gapitules globuleux, longuement pédonculés, axillaires et terminaux. Lobes calicinaux ovales, pointus, dressés. Carcérules marginés, mutiques. Le Conocarpus abonde sur les côtes des Antilles et sur les plages voisines de la terre-ferme d'Amérique. Les Espagnols le nomment angle Zaragoza. MM. Leprieur et Perrottet l'ont aussi trouvé sur les plages de la Sénégambie. Son port est très- variable, selon les localités. Les individus venus dans les en- droits inondés ou marécageux, se développent en arbres dont le tronc dépasse souvent trente pieds de hauteur; ceux qui crois- sent dans des endroits moins aqueux, ou sur des rochers mariti- mes, forment des buissons touffus. Cenre LAGONCULARIA. — Laguncularia Gærtn. Limbe calicinal persistant, subcampanulé. Stigmate capi- tellé, 5-parti; lobes obtus. Pétales 5, petits, étalés, ca- dues. Étamines 10, bisériées , Hotte Style subulé. Noix marginée , coriace, couronnée, évalve, monosperme. Ra- FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 305 dicule germant dans le péricarpe avant la chute de ce der- nier. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : LaconcuLanrA À GRappes.— Laguncularia racemosaGærtn. Fil. Fruct. 3, p. 200, tab. 217. — Sloan. Hist. Jam. tab. 187, fig. 1. — Conocarpus racemosa Linn. Spec.—Jacq. Amer. tab. 53. — Schousboa commutata Spreng. Syst. : Arbre souvent rameux dès la base. Feuilles opposées, ellip- tiques , glabres. Grappes opposées, multiflores. Fleurs sessiles, non-bractéolées. Ce végétal croit sur les plages des Antilles et de l’Amérique méridionale. Les créoles anglais le désignent par le nom White Mangrove (Manglier blanc}, et les Espagnols par celui de Mangle bobo ( Manglier fou). Son écorce est très-astringente, et sert au tannage. Genre GUIÉRA. — Guiera Juss. Involucre 4-parti : segments valvaires en préfloraison, puis réfléchis. Tube calicinal oblong, grêle , subcylindracé; limbe tubuleux-campanulé , 5-denté. Pétales 5, oblongs-li- néaires, petits. Étamines 10, saillantes ; anthères globuleuses. Ovaire oblong, 4-ovulé. Style indivisé , filiforme. Capsule étroite, cylindracée-pentagone, arquée , monosperme. Grai- nes oblongues, costées. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : Guiéna pu SÉNÉGAL. — Guiera senegalensis Lamk. Il. tab. 360. — Guillem. et Perrott. Flor. Senegamb. v. 1, p.282; tab. 66, fig. 2, Anal. Buisson dressé, très-rameux, haut de 8 à 10 pieds. Rameaux cylindriques, effilés, pulvérulents étant jeunes. Feuilles oppo- sées, courtement pétiolées , elliptiques-oblongues , entières , légè- rement échancrées à la base, mucronulées, quelquefois courte- ment acuminées, glabres et d’un vert pâle en dessus, pulvéru- lentes-grisâtres et ponctuées de noir en dessous. Fleurs petites, BOTANIQUE. PHAN, T. IV. 20 306 €LASSE DES CALICIFLORES. jaunâtres , disposées en capitulés globuleux : pédoncules axillai- res ou terminaux, solitaires, dibractéolés au sommet. Segments de l’involucre ovales-lancéolés , ponctués de noir. Tube cälicinal velu. Pétales subspathulés, saillants. Cette espèce , remarquable par la beauté de son inflorescence . abonde dans les contrées de Walo et de Cayor, où les nègres la nornment Guierr. Genre POIVREA. — Poivrea Commers. Limbe calicinal campanulé ou infondibuliforme, caduc, 5-lobé. Pétales 5, courts. Étamines 10; filets très-longs. Ovaire 2-5-ovulé. Style filiforme, saillant, pointu. Péri- carpe ovale ou ovale-oblong , à 5 ailes. Graine pentagône; cotylédons souvent ternés, irrégulièrement convolutés. Arbrisseaux, la plupart épineux. Feuilles très-entières. Épis ou grappes disposés en pauicules terminales feuillées. Fleurs unibractéolées à la base. Ce genre , remarquable par la beauté de ses fleurs, ren- ferme cinq espèces, dont voici les plus intéressantes : PoivrÉA ÉCARLATE. — Poivrea coccinea De Cand. Prodr.— Combretum coccineum Lamk. 11. tab. 282, fig. 2. — Côm- brétum purpureum Vahl. — Bot. Reg. tab. 429. — Bot. Mag. tab. 2102. — Cristaria coccinea Sonner. Voy. 2, tab. 140 (non Nuttal.) Feuilles opposées , courtement pétiolées, oblongues ou lancéo- lées-oblongues , obtuses, mucronulées. Fleurs pédicellées , unila- térales ; bractéoles sétiformes, caduques. Panicules terminales, pyramidales , feuillées à la base. Arbuste sarmenteux, inerme, Ramules cylindriques, pendanits, pubescents. Feuilles coriaces, longues de 3 à 4 pouces, sur 12 à 15 lignes de large. Panicules amples, atteignant plus d’un demi- pied de long. Corolle écarlate, de la gravdeur de celle du Meri- sier à grappes. Étamines pourpres, longues d’un demi-pouce. Style plus court que les filets. | FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 307 Cette espèce, originaire de Madagascar, se cultive pour l’or- nement des serres. Porvréa TOUrFFU, — Poivrea comosa Sweet, Hort. Brit. ed. 2. — Combretum comosum Don. — De Cand. Prodr. — Bot. Reg. tab. 1165. Feuilles opposées , oblongues , très-entières, pointues , cordi- formes a la base, sessiles : les adultes glabres. Épis grêles , den- siflores, disposés en panicule dichotome. Bractéoles lancéolées. Cette espèce , non moins belle que la précédente, est indigène aux environs de Sierra-Léone. On la possède aussi dans les collec- tions de serre. Ses fleurs, disposées en amples panicules, sont d’un écarlate tres-brillant. PorvRÉA À FEUILLES ALTERNES. — Poivrea alternifolia De Card. Prodr.— Combretum alternifolium Pers. Ench.— Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. — Combretum decan- drum Jacq. Amer. pict. tab. 260, fig. 23. Feuilles alternes , non-persistantes, luisantes, glabres, ellip- tiques-oblongues, terminées en courte pointe obtuse. Aiguillons subulés , oncinés, épars. Panicule terminale , pédonculée, com- posée d’épis lâches. Pétales oblongs, obtus, planes, étalés, fois plus longs que le calice. Péricarpe linéaire-oblong, 5-angu- laire. Arbuste sarmenteux , grimpant jusqu’à la hauteur de 20 pieds. Rameaux longs, effilés. Panicules très-amples, composées d’envi- ron 10 épis longs de ‘/, pied ou plus. Fleurs blanches. Ce Poivréa , indigène dans les forêts des bords de l'Orénoque, ainsi qu'aux environs de Carthagène, est l’une des Combrétacées les plus magnifiques que l’on connaisse. On le possède dans quel- ques collections de serre. PorvrÉA ÉPINEUX, — Poivrea aculeata De Cand. Prodr. ; Mém. sur les Combrétac. tab. 4. — Guillew. et Perrott. Flor. Senegamb. v. 1, p. 253; tab. 66, fig. 1. — Combretum acu- leatum Vent. Choix ; n° 18, in adn. Épines solitaires sous les bourgeons, acul#iformes > OnCines. 508 ULASSE DES CALICIFLORES. Feuilles alternes ; courtement pétiolées, ovales , entières, courte- ment acuminées, pointues ou obtuses. Grappes courtes, subses- siles. Bractées pétiolées. Buisson très-rameux , haut de 10 à 12 pieds. Rameaux cylin- driques , étalés, souvent sarmenteux. Feuilles longues de x à 2 pouces : les jeunes pubescentes ; les adultes glabres, vertes. Grappes axillaires et terminales, denses. Fleurs odorantes, d’un rose pâle. Pétales lancéolés , poilus, plus longs que les dents cali- cinales. Péricarpe pentaptère : ailes roses ou vertes. Ce végétal élégant à été trouvé par M. Leprieur dans Ja Séné- gambie. Porvréa DE Roxeuren. — Poivrea Roxburghit De Cand. Prodr. —Combretum decandrum Roxb. Corom. 1, tab. 50. Inerme. Feuilles opposées , oblongues ou oblongues-obovales, acuminées , subsessiles, glabres en dessus. Ramules florifères axillaires et terminaux , paniculés, Grappes axillaires et termina- les, subverticillées, grêles, bractéolées, pubescentes, distiques. Péricarpe pentaptere. Axbrisseau sarmenteux. Feuilles réfléchies , longues d’environ 6 pouces, sur 2 à 3 pouces de large. Panicule ample, feuillée. Pé- dicelles courts , opposés. Bractéoles lancéolées , plus longues que les fleurs. Fleurs petites. Pétales lancéolés, blancs. Péricarpe brunâtre. Cette espèce habite les montagnes de la côte de Coromandel. He TRIBU. LES COMBRÉTÉES. — COMBRETEÆ De Cand. Prodr. Embryon cylindrace-ellipsoide, anguleux. Cotylédons épars, irrégulièrement ou longitudinalement plissés. Calice 4-ou 5-fide. Pétales 4 ou 5. Etamines 8 ou 10. Genre COMBRÉTUM. — Combretum Lin. Limbe calicinal infondibuliforme ou cyathiforme, resserré À la gorge, caduc , 4-lobé ou denté. Pétales 4. Etamines 8, FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 509 bisériées : 4 antépositives très-longues et insérées plus haut que les 4 interposiuives. Ovaire 2-6-ovulé, Style saillant , su- bulé. Stigmate terminal, inapparent. Carcérule coriace, mo- nosperme , à 4 ailes égales. Graine anguleuse, oblongue : cotylédons plissés longitudinalement. Arbres ou arbrisseaux, la plupart sarmenteux. Feuilles or- dinairement opposées , entières. Épis simples ou paniculés, terminaux et axillaires. Ce genre renferme uue cinquantaine d’espèces, presque toutes remarquables par l'élégance de leur feuillage ainsi que par la beauté de leurs fleurs , lesquelles ressemblent à celles des Myrtes ou des Mélaleuca. Voici les especes les plus no- tables : A. Espèces américaines. Comsrérum pu MExiQUuE. — Combretum mexicanum Humb. et Bonpl. Plant. Équat. >, tab. 132. Arbrisseau inerme. Feuilles opposées , elliptiques, acuminées, glabres , cordiformes à la base. Panicules axillaires et terminales, composées d’épis bractéolés, cylindracés, étalés, denses. Calice cotonneux. Pétales glabres, subréniformes, sessiles, plus courts que les lobes calicinaux. Ramules cylindriques , glabres. Feuilles longues de 4 à 5 pou- ces, sur 22 à 26 lignes de large. Fleurs blanches, odorantes, très- abondantes. Cette espèce habite Les plages du Mexique. ComMBrÉTUM À FEUILLES DE NErpruN. —— Combretum fran- gulifolium Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. 6, tab. 538. Feuilles opposées , courtement péuolées , elliptiques ou ovales- elliptiques, obtuses , rétrécies à la base, furfuracées. Épis soli- taires ou rarement géminés, terminaux, simples. Pédoncules muluflores. Tube calicinal cylindracé; dents triangulaires , poin- tues. Pétales cunéiformes-obovales , crénelés, plus courts que le calice, Péricarpe conique. 310 CLASSE DES CALICIFLORES. Arbre à ramules glabres, brunâtres. Épis larges, denses, longs de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, assez grandes. Feuilles fs tr , longues de 2 à 3 pouces. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland, sur les bords de l'Orénoque. CoMBRÉTUM À FLEURS UNILATÉRALES. — Combretum Ssécun- dum Jacq. Amer. tab. 176, fig. 30. Rameaux inermes, grimpans. Feuilles pétiolées, opposées, ovales-oblongues , acuminées, très-entières, glabres. Panicule terminale, composée d’épis tres-denses, opposés. Fleurs unilaté- rales , non-bractéolées. Pétales ovales, acuminés, étalés, 2 fois plus courts que les lobes calicinaux. Filets très-saillants. Fleurs très-nombreuses, inodores, verdâtres. Étamines rouges. Cette espèce habite la Nouvelle-Grenade, Ses feuilles et ses Jeunes pousses, lorsqu'on les froisse, répandent une odeur fétide. ComsrÉrUM À Épis LACHES.— Combretumlaxum Jacq. Amer. Tiges grimpantes, inermes. Feuilles opposées, glabres, ovales, ou elliptiques , ou ovales-oblongues , acuminées ou rarement obtuses. Épis axillaires et terminaux, opposés , dressés , lâches , 1 ut non-brartcolés. Pétales suborbiculaires, coriaces, étalés, fois plus longs que le calice. Filets très-longs, ctalés. Pa tetraptère , rugueux. Arbrisseau à rameaux cylindriques, brachiés, Fleurs petites, blanchâtres. Cette espèce croit à Saint-Domingue. CoMBRÉTUM ÉLÉGANT. — Combretum elegans Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. Tronc arborescent. Feuilles opposées , ovales-elliptiques , acü- minées- obtuses, glabres en dessus, furfuracées en dessous. Épis terminaux , solitaires, subsessiles. Fleurs unilatérales. Pétales oblongs , obtus , plus courts que le calice. Filets saillants, dres- sés. Péricarpe oblong. Grand arbrisseau inerme. Épis longs d'environ 3 pouces. Fleurs rouges. FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. o11 Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland, sur les bords de l'Orénoque. ComBRÉTUM FARINEUxX. — Combretum farinosum Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. Tiges volubiles , mermes. Feuilles opposées, ovales-oblongues, obtuses, farineuses. Épis terminaux , géminés , subsessiles, mul. tiflores. Fleurs unilatérales. Pétales oblongs-spathulés, plus courts que le calice. Filets saillants, dressés. Carcérule subpyriforme, stipité. Cette espèce, remarquable par ses fleurs de couleur orange, a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland , au Mexique, dans les environs d’Acapulco. ComsréTum D'Auscer.— Combretum Aubletii De Cand. Prodr. — Combretum larum Aubl. Guian.tab. 137. — Mirb. Élem. tab. 44, fig. 4, fruct. Rameaux i Inermes , grimpans. Feuilles opposées, courtement pétiolées, glabres, He -acuminées. Épis axillaires et terminaux, denses , plus longs que les feuilles. Calice poilu en dedans. Péta- les plus courts queles lobes calicinaux. Filets saillants, très-longs. Tige haute de 5 à 8 pieds, sur 3 à 4 pouces de diamétre. Ra- meaux grimpant jusqu'au sommet des grands arbres forestiers. Filets longs de plus de 1 pouce , pourpres ainsi que les calices. Cet arbrisseau croit à la Guiane , dans les forêts des bords du Sinémari. Les naturels du pays le nomment Chigourna. Comsrérum DE Saint-Hicaime. — Combretum elegans Cambess. i in Flor. Bras. Merid. 2 , tab. 529 ( non Kunth.) Feuilles opposées , elliptiques- mi: ales , acummpees , pubérules en dessüs , cotonneuses-jaunâtres en-dessous. Épis simples , den- ses , plus courts que les feuilles, Calice yelu : limbe claviforme- cylindrique; dents profondes, étalées, ovales, acuminces, un peu plus courtes que la corolle. Pétales lancéolés , pointus, velus. Afbrisseau 1 inerme , sarmenteux. Tige grèle, très-haute. Ra- ux cotonneux. Feuilles longues de 2 à 5 pouces, larges, de re 39 lignes; pétioles longs de 2 à 4 lignes. Bractées subulées. 5149 CLASSE DES CALICIFLORES. Épis courtement pédonculés , longs de 2 à 3 pouces. Fleurs pe- ttes, jaunâtres , très-nombreuses. Étamines 3 fois plus longues qne le calice. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans la province des Mines. Comsrérum BuGr.—Combretum Bugi Cambess. 1. c. tab. 530. Feuilles opposées, ovales-elliptiques, subobtuses, glabres. Panicules simples ou composées , pyramidales : les axillaires pé- donculées; les terminales sessiles ; épis courts, distants, denses.Ca- lice pubescent; tube cylindracé, ovale-oblong; dents arron- dies, très-courtes. Pétales arrondis , glabres , réfléchis. Arbrisseau inerme. Ramules cotonneux au sommet. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 22 lignes. Panicules longues de 2 à 4 pouces. Fleurs très-petites , jaunâtres. Étamines 2 fois plus longues que le calice. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Bresil, sur les bords du San-Francisco, dans la province des Mines. B. Espèces d'Afrique. a) ÆArbrisseaux grimpants. ComBRÉTUM A CYMES. — Combretum racemosum Beauv. Flore d'Oware et Ben. tab. 115, fig. a et b. — Guillem. et Per- rott. Flor. Senegamb. tab. 67. — Combretum trigonoides Per- rott. in De Cand° Prodr. Rameaux inermes, presque volubiles. Feuilles opposées ou verticillées , courtement pétiolées, elliptiques ou elliptiques-oblon- gues, souvent acuminées ; très-glabres. Ramules floriferes axil- laires et terminaux, presque en cyme. Pédicelles agrégés, sub- capitellés. Pétales lancéolés, pubescents, de moitié plus courts que le calice. Carcérule à ailes semi-orbiculaires , luisantes, jaunûtres. Arbrisseau multicaule, haut de 15 à 20 pieds. Ramules grêles, pendants. Capitules multiflores, subterminaux. Limbe calicinal in- fondibuliforme , pubescent , verdâtre ; tube ferrugineux de même que la corolle. Péricarpe d’environ 6 lignes de diamétre. FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 313 Cette espèce habite la Sénégambie, la Guinée, et le pays d’Oware. ComBRÉTUM GRANDIFLORE.—Combretum grandiflorum Don. — Bot. Mag. tab. 2044. Tiges volubiles , inermes , velues. Feuilles opposées , poilues, ovales-elliptiques , ou ovales-oblongues , pointues , très-entières , subcordiformes à la base. Épis composés, denses. Fleurs oppo- sées, pendantes, unilatérales. Pétales cunéiformes-obovales, dressés , 2 fois plus longs que le calice. Filets peu saillants. Tiges et rameaux couverts de poils mous étalés. Feuilles lon- gues de 2 à 5 pouces. Pétiole court, épais, renflé. Pédoncules axillaires, subterminaux. Fleurs très-nombreuses , longues de près de 2 pouces. Calice infondibuliforme : dents triangulaires , poin- tues. Pétales de couleur pourpre. Ovaire 5-ovulé. Style sail- lant, 2 fois plus long que les étamines. ” Cette espèce, très-élégante, originaire de Sierra-Léone , estcul- tivée dans les collections de serre. Ses fleurs ressemblent à celles de l’Ipomea Quamoclit. b) Arbres ou arbrisseaux non-grimpants. ComBRÉTUM À PETITES FLEURS. — Combretum micranthum Don, in Edinb. Philos. Mag. — Guillem. et Perrott. Flor. Se- negamb. v. 1, p. 287. — Combretum parviflorum Reichenb. . Gart. Mag. tab. 62. | Rameaux inermes, divariqués. Feuilles elliptiques-oblongues ou ovales-oblongues , glabres, opposées : les jeunes pulvérulen- tes-ferrugineuses de même que les ramules. Épis fasciculés , axillaires , denses. Fleurs minimes. Pétales spathulés. Carcérule à ailes étroites , semi-lunées, échancrées au sommet. Buisson très-rameux , haut de 10 à 12 pieds. Feuilles courte- ment acuminées, ou obtuses, ou échancrées, vertes et ponctuées aux 2 faces. Fleurs roses ou bronzées. Limbe calicmal cyathi- forme : dents minimes. Pétales roses. Carcérule échancré aux 2 bouts, long d’environ 4 lignes. 314 CLASSE DES CALICIFLORES. Cette espèce, qu’on cultiye dans les serres, est indigène en Sénégambie. ComBrÉTUM ELANCÉ. — Combretum altum Perrott. in De Cand. Prodr. — De Cand. Mém. sur les Combret. tab. 5, fig. B (fruct.) — Guillem. et Perrott. Flor. Seneg. 1, p. 287. Rameaux inermes ; divariqués. Feuilles opposées ; elliptiques, souvent acuminées ; glabres aux 2 faces. Fruits disposés en grap- pes denses : ailes larges, semi-lunées, à peine échanerces au sommet. Arbre haut de 20 à 25 pieds, très-rameux des la base. Feuilles longues d’environ 3 pouces, sur 2 pouces de large. (Fleurs inconnues.) Grappes fructifères axillaires, plus courtes que les feuilles. Fruits subsessiles, longs d'environ 6 lignes. M. Perrottet à découvert cette espèce dans la Sénégambie. ComBRÉTUM VISQUEUx. — Combretum glutinosum Perrott. in De Cand. Prodr. — Guillem. et Perrott. Flor. Senegamb. Er, p. 288 ; tab. 68. Inerme. Feuilles alternes (ou moins souvent opposées, au ter- nées ), coriaces ( les jeunes visqueuses de même que les ramules }, mucronées , elliptiques, ou oblongues-ohovales , ou obovales. Grappes axillaires et terminales, courtes, un peu lâches. Pétales minimes, échancrés. Carcérule à ailes semi-lunées,; membrana- cées, visqueuses. Arbrisseau multicaule ; très-rameux, haut de 12 à 15 pieds. Feuilles de forme et de grandeur très-variables. Fleurs petites, très-nombreuses , jaunätres. Limbe calicinal cyathiforme, pubes- cent. Carcérule long d’environ 1 pouce. Gette espèce croit en Sénégambie, où les nègres lui donnent le nom de Ratt. D'après M. Leprieur, ses cendres contiennent beaucoup d’alcali, et l’on s’en sert dans les bains d’ Indigo pour fixer la couleur sur les étoffes de Coton. COMBRÉTUM A FEUILLES DORÉES. — Combretum chrysophyl- lum Guillem. et Perrott. Flor. Senegamb. 1 , p. 289. | Inerme. Feuilles opposées , subsessiles , elliptiques- oblongues, FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 315 veloutées-ferrugineuses en dessous. Grappes terminales, panicu- lées. Fleurs subsessilès. Carcérule elliptique, échancré aux 2 bouts, veloute. { Arbre rameux. Rameaux dressés, cylindriques. Feuilles poin- tues ou obtuses, mucronulées : les adultes glabres en dessus; les jeunes veloutées aux 2 faces. Fleurs petites, roussätres. Limbe calicinal cyathiforme. Pétales réfléchis, roses, suborbiculaires. Cette espèce a été trouvée par M. Perrottet aux environs du cap Rouge. C. Espèces d'Inde. ComBrÉTUM NaAIN. — Combretum näanum Hamilt. in Don, Prodr. Flor. Nepal. Suffrutescent, roide, glabre. Feuilles élliptiques-oblongues, obtuses , pétiolées. Épis denses. Fleurs blanches. Limbe calicinal campanulé, pubescent; lanières ôvales, pointues. Pétales gla- bres. Cette espèce, qu’on possède dans quelques collections de serre, croit au Népaul. COMBRÉTUM À FEUILLES PONCTUÉES. — Combretum punc- tatum Blum. Bijdr. Arbuste grimpant. Feuilles opposées, elliptiques-oblongues, acuminées, ponctuées aux 2 faces. Panicules axillaires et tér- minales, composées d’épis capitellés. Calice velu en dedans. Garcérule oblong. M. Blume à trouvé cette espèce dans les montagnes de Java. Genré CACOUCIA. — Cacoucia Aubl. Limbe calicinal tubuleux, campanulé, 5-denté, caduc. Pétales 5, saillants. Étamines 1014, saillantes, égales, in- sérées à la base du limbe calicinal: Ovaire 3-ovulé. Style filiforme. Stigmate pointu. Carcérule pulpeux en de- dans , ovoïde , 5-angulaire , pointu aux 2 bouts, 4- ou 2- spérme. Arbrisseaux sarmenteux. Feuilles alternes, ou opposées, 516 GLASSE DES CALICIFLORES. ou verticillées , subsessiles. Fleurs écarlates, bractéolées, al- ternes, disposées en épis terminaux. Outre l'espèce dont nous allons parler, ce genre en ren- ferme deux dont l’une est indigène en Chine, et l’autre dans l'Inde. CacoucraA ÉGARLATE. — Cacoucia coccinea Aubl. Guian. tab. 170. Feuilles alternes, coriaces, lisses, entières, ovales-acumi- nées. Épis lâches, dressés, solitaires. Bractées ovales-lancéo- lées. Fleurs penchées. Sépales et pétales ovales, acuminés. Cet arbuste habite les forêts épaisses de la Guiane. Sa tige, de 6à7 pouces de diamétre, émet des sarments rameux quis 'élévent jusqu’à la cime des plus grands arbres, d’où elles retombent en guirlandes, à la manière de toutes les Due Les fleurs forment de magnifiques épis de deux pieds de long. Le calice, la co- rolle et les filets sont d’un rouge de corail éclatant. On cultive ce Cacoucia dans les collections de serre. Genre QUISQUALIS. — Quisqualis Linn. Calice caduc, grêle, infondibuliforme, 5-denté au sommet; tube prolongé longuement au-delà de lovaire. Pétales 5, étalés, plus longs que les dents du calice. Étamines 10, sail- lantes, alternativement plus longues et plus courtes. Ovaire 4-ovulé. Style filiforme , saillant , obtus. Noix pentagone, monosperme. Arbrisseaux grimpants. Feuilles opposées ou rarement al- ternes, très-entières. Épis axillaires et terminaux , disposés en panicule. Ce genre renferme cinq espèces, presque toutes indigènes dans l’Inde. En voici les plus notables: QuisquaLis D'INDE. — Quisqualis indica Linn. — Bot. Mag. tab. 2033. — Bot. Reg. tab. 494. — Rumph. Amb. 5, tab. 38? Feuilles opposces, courtement pétiolées, pubescentes , ovales- 7 FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 317 elliptiques, ou elliptiques-oblongues, subacuminées, obtuses, ou pointues, mucronulées , quelquefois cordiformes à la base. Épis simples ou rameux , pédonculés, lâches , bractéolés, co- rymbiformes, rapprochés en panicule feuillée. Pétales oblongs, très-obtus. Dents calicinales pointues. Arbrisseau à tiges volubiles, très-longues. Ramules jeunes veloutés. Feuilles membranacées, longues de 2 à 4 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Tube calicinal rougeâtre, long de 2 pouces. Corolle panachée de jaune et de pourpre. Étamines petites, de moitié plus courtes que le style. Cette espèce, indigène dans l’Inde et aux Moluques , est l’une des plantes grimpantes les plus élégantes dont on puisse embel- lir les serres chaudes. Ses fleurs, très-abondantes, se succèdent pendant plusieurs mois. On multiplie l’espèce assez facilement de boutures faites sous cloche. Selon Rumphius, les fleurs du Quisqualis indica sont d’un blanc pur le matin en s’épanouissant; elles deviennent d’un rouge pâle dans l’après-midi, et roses le soir ; le lendemain enfin, elles prennent une couleur de sang. Ce phénomène n’a pas lieu dans nos serres; mais 1l serait possible aussi que l’espèce dont parle Rumphius ne füt pas la même. QuisquaLIS ÉBRACTÉOLÉ. — Quisqualis ebracteata Beauv. Flor. Owar. tab. 35. Feuilles oblongues ou ovales-oblongues , alternes ou opposées, brusquement rétrécies en pointe mousse. Épis allongés , ébrac- téolés. Calices très-longs : dents acérées. Pétales lancéolés-oblongs, acuminés. Tiges rameuses, faibles. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, larges d’environ 18 lignes; pétiole court. Fleurs blanches , lon- gues de près de 4 pouces. Cette espèce a été trouvée sur la côte d’Oware, par Palisot de Beauvois. Elle n’est pas moins belle que le Quisqualis indica ; mais on ne la possède pas en Europe. SOIXANTE-DEUXIÈME FAMILLE. LES VOCHYSIÉES. — #OCHYSIEÆ. (1) ( P'ochysieæ Aug. Saint-Hil. in Mém. du Mus. v. 6, p. 265. 4 Meyer , in Act. Nat. Curios. v. 42, p. 812. — De Cand. Prodr. 3, p. 25. — Baril. Ord. Nat. p. 520. — Vochysiaceæ Mart. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, p. 423. ) Les /’ochysiées paraissent appartenir exclusivement à l'Amérique méridionale ; on connaît environ quarante espèces. Ces végétaux forment des arbres majestueux, ou des arbrisseaux d’un port très-élégant; leurs fleurs intéressent par l'éclat des couleurs et par la singularité des formes ; les sucs résineux que beaucoup d’entre eux renferment, font présumer qu’ils ne manquent pas de propriétés médicales, quoique leurs vertus soient incon- nues jusque aujourd’hui. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux 6pposés. Ramules tétragones. Feuilles opposées où verticillées, penninervées, indi- (4) La place que les Vochysiées doivent occuper dans la série des à milles naturelles , est assez incertaine. M. Aug. de Saint- Hilaire les classe entre les Légumineuses et les Rosacées ; M. d Candolle entre les Comibré- tacées et les Rhizophorées. Suivant M. A. de Saint-Hilaire, la famille la plus voisine des Vochysiées est celle des Polygalées, lesquelles 6nt ége- lement des fleurs plus ou moins irrégulières, et un ovaire le plus souvent pluriloculaire. Les Violariées et certaines Onagraires (surtout les Lopezia) ont de l’affinité avec les Vochysiacées, par l’irrésularité des fleurs ; les Marcyraviacées et les Guttifarès s’en rapprochent par leur port et les sucs résineux qu’ils contiennent ; l’embryon seulement des Vochysiacées offre de l’analogie avec les Combrétacées. FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 519 visées, très-entières, courtement pétiolées, le plus sou- véni coriaces. Stipules géminées. Fleurs hermaphrodites, irrégulières, jaunes, ou bleues, ou rouges ; ou bicolores , disposées en grappe , ou en cyme, ou en thyrse, ou en panicule. Pédoncules termi- nau*, ou moins souvent axillaires. Pédicelles bractéolés. Calice adhérent ou inadhérent, 4- ou 5-parti; seg- ments imbriqués en préfloraison, inégaux : le supérieur dissemblable ; beaucoup plus grand , éperonné posté- rieurement, Pétales insérés au calice, interpositifs, inégaux, en uombre moindre que les segments calicinaux (1-3), ou très-rarement en même nombre que les segments cali- cinaux. Étamines 1-5, insérées au fond du calice, antépositi- vés ou raremenñt interpositives. Filets libres, le plus souvent stériles et difformes à l'exception d’un seul, An- thères (orditiairement une seule dans chaque fleur) ad- nées, ovales, à 2? bourses déhiscentes chacune anté- rieurement par une fente longitudinale; connectif sou- vent prolongé en appendice cuculliforme. Pistil : Ovaire adhérent ou inadhérent, à 3 loges 1-2- ou pauciovulées. Placentaires axiles. Style et stigmate indivisés (Souvent enveloppés avant l’anthèse par l’an- thère de l’étamine fertile). Péricarpe (inconnu dans la plupart des espèces) cap- sulaire, trigone, triloculaire, loculicide-trivalve. Grainés apérispermées, ailées, ascendantes. Embryon rectiligne : radicule supère; cotylédons grands, plissés, foliacés, convolutés. | Voici les genres classés dans cette famille : Callisthène Mart. — Amphilochia Mart. — F'ochysia Juss. (Vochy Aubl. Vochya Vandell. Salmonia Neck. 520 CLASSE DES CALICIFLORES. Cucullaria Schreb.) — Salvertia Aug. Saint-Hil. — Qua- lea Aubl. — Erisma Rudg. EE Rœm. et Schult. Ditmaria Spreng.) GENRES RANGÉS AVEC DOUTE A LA SUITE DES VOCHYSIÉES. Lozania Mutis. — Agardhia Spreng. — Schweiggera Spreng. SecrTiox I. Calice 5-parti. Ovaire inadhérent. Genre CALLISTHÈNE. — Callisthene Mart. Calice 5-parti; segments inégaux : le supérieur très-grand, éperonné. Corolle à un seul pétale, obliquement obcordi- forme. Une seule étamine, insérée à côté du pétale : anthère à bourses disjointes. Filets stériles nuls. Ovaire à 3 loges pauciovulées. Capsule 3-loculaire , 3-valve ; épicarpe se dé- tachant de l’endocarpe; valves non-placentifères; loges 1- ou 2-spermes ; placentaire central, trigone, épais, septifère. Graines adnées. Arbres un peu résineux. Feuilles non-persistantes , oppo- sés et distiques de même que lesramules. Fleurs axillaires et latérales. Corolle jaunâtre, striée. Ce genre renferme les trois espèces suivantes : CALLISTHÈNE GRANDIFLORE. — Callisthene major Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 75. Giabre. Feuilles elliptiques , ou PRE A AS obtuses, ou pointues. Fleurs solitaires , axillaires. M. de Martius a trouvé cette espèce dans les régions chaudes du Brésil. CALLISTHÈNE A PETITES FLEURS. — Callisthene minor Mart. L. c. tab. 56. Pubescent. Feuilles linéaires -oblongues, obtuses, mucro- nées. Fleurs solitaires , axillaires. FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 591 M. de Martins a trouvé cette espèce au Brésil, sur le plateau dit Chepada de Paragnan. CALLISTRÈNE FASCICULE. — Callisthene fasciculata Mart. 1. c. p. 126. Feuilles ovales-oblongues , obtuses, échancrées, glabres en dessus, velues en dessous. Fleurs axillaires, fasciculées. Cette espèce croît au Brésil, dans la province des Mines. Genre VOCHYSIA. — J’ochysia Juss. Calice coloré, 5-parti; segments inégaux : les 4 inférieurs petits; le supérieur grand, éperonné. Pétales 3, inégaux, insérés entre les segments du calice : l'intermédiaire plus grand, concave, caréné, embrassant les deux latéraux. Étamines 5, antépositives : les latérales abortives, sub- spathulées ; l'intermédiaire fertile : filet court, dressé, dilaté. en connectif cuculliforme ; anthère infra-apicilaire, souvent barbue. Style filiforme , ascendant , enveloppé avant l’an- thèse par l’anthère. Stigmate terminal ou sublatéral. Cap- sule orbiculaire ou ovale, trigone , loculicide, trivalve, tri- loculaire. Graines solitaires , ascendantes, ailées au sommet. Arbres contenant souvent des sucs résineux. Rameaux anguleux. Feuilles opposées en quinconce ou verticillées, ordinairement pétiolées, réticulées, coriaces, ou membraneu- ses. Fleurs jaunes , odorantes , disposées en grandes grappes terminales rameuses. On connait seize espèces de F’ochysia ; la plupart ont été observées par M. de Martius, au Brésil, entre les 10° et 20° degrés de latitude australe.Certaines espèces croissent au bord des rivières dansles forêts vierges, où elles parviennent à des hauteurs gigantesques, et étalent au loin leurs rameaux touf- fus; d’autres, moins majestueuses , couvrent les vastes sava- nes qui ne produisent que des broussailles ; quelques-unes enfin, forment le terme de la végétation arborescente , sur les montagnes. Voici les espèces les plus remarquables : ROTANTOTF, PHAN. T, IV 21 J22 CLASSE DES CALICIFLORES. VOCHYSIA A FEUILLES RONDES. — Wochysia rotundifolia Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Bras. 1, tab. 83. Feuilles ternées ou quaternées, subsessiles | cordiformes- ar- rondies , échancrées , glauques en dessous , coriaces. Grappes ter- minales , solitaires. Ovaires glabres. Petit arbre très-glabre à toutes ses parties ; ramules effilés ; cy- lindriques : écorce d’un gris jaunatre. Grappes pyramidales, denses , longues de 3 à 4 pouces. Cette espèce habite les montagnes de la province des Mines. VocuysiA À FEUILLES ELLIPTIQUES. — #ochysia elliptica Mart. 1. c. tab. 84. Feuilles opposées, on ternées, où quaternées , elliptiques, obtuses , cordiformes ou arrondies à la base, glabres, coriaces, finement veinées , glauques aux 2 faces. Grappes terminales, s0- litaires. Pédoncules et calices pubescents. Ovaires velus. | Arbre haut de 10 à 12 pieds. Tronc et rameaux tortueux. Ramules anguleux : écorce rougeâtre. Grappes pyramidales, lon- gues de près d’un demi-pied. Cette espèce croit sur les plateaux de la province des Mines, à plus de 3,000 pieds d’élévation au-dessus du niveau de la mer. VocmysiA PoLYMORPHE. — Vochysia Tucanorum Mart. I. c. tab. 85. Feuilles verticillées 3-8, lanccolées, ou oblongues , ou ovales- oblongues , rétrécies à la base, obtuses ou échancrées, vertes et glabres aux 2 faces. Grappes terminales, solitaires. Cette espèce croît dans une grande partie du Brésil méridional. Ælle se présente sous me multitude de formes , qu'on prendrait volontiers pour des espèces distinctes , si les transitions fréquentes de l’une à l’autre ne prouvaient pas le contraire. La hauteur de l'arbre varie de 15 à 5o pieds. Les grappes sont cylindriques et atteignent jusqu’à un pied de long. VocuysiA FERRUGINEUx.—Vochysia rufa Mart. 1. c. tab. 86. Ramules renflés au sommet, cotonneux. Feuilles verticillées 4-8 , pétiolées , oblongues , obtuses , réticulées, coriaces , coton- FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 325 neuses-rougedtres en dessous. Grappes solitaires, sparsiflores, très-longues. Pédoncules et calices cotonncux. Ovaires hérissés. Arbre haut de 15 pieds et plus. Grappes cylindriques , d’un pied de long. Fleurs ferrugineuses en dehors , d’un jaune doré en dedans. Cette espèce croit au Brésil, dans la province des Mines. LI VocnysiA ALPESTRE. — Vochysia alpestris Mart. 1. c. tab. 87. Feuilles opposées , courtement pétiolées , elliptiques ou oblon- gues-elliptiques , arrondies et échancrées au sommet, glabres, coriaces. Grappes Eater Mon décs. cylindriques, sparsiflores. Ovaire glabre. Arbre haut de 15 à 25 pieds. Écorce d’un gris blanchâtre. Ramules effilés , anguleux , rougeûtres. Grappes longues de */ à 1 pied. Cette espèce croît également dans les HAE de la province des Mines. Vocuxsrs ÉLANCÉ. — Vochysia grandis Mart. 1. c. tab. 88. Feuilles quaternées, pétiolées , obovales-oblongues , arrondies où tronquées au sommet, légèrement échan@rées , glabres , mem- branacées. Grappes cylindriques , allongées, agrégées , axillaires et terminales. Ovaire glabre. Get arbre, l’un des plus magnifiques du genre , croît dans les forêts vierges de la province de Rio-Négro, où on le nomme Coariuvas Son tronc, couvert d’une écorce rougeâtre , atteint jusqu’à cent pieds de haut, sur tés pieds de diamétre. Les branches sont disposées en FA tête hémisphérique. Les grap- pes , agrégées vers le sommet des ramules, ont près d’un pied de long. Le bois de l’arbre, mou et spongieux , s'emploie fréquem- ment, dans le pays, à faire des canots. Vocuysia PprramIDAL. — Vochysia pyramidata Mart. 1. c. tab. go. Feuilles opposées ou quaternées, oblongues-lancéolées , acumi- nées, arrondies ou cordiformes à la base , pubescentes-blanchâtres 524 CLASSE DES CALICIFLORES, en dessous. Grappes solitaires , terminales, pyramidales , denses, pubescentes. Ovaire glabre. : Arbre très-élégant, haut de 20 pieds et plus. Écorce lisse , d’un gris rougeâtre. Rameaux disposés en tête arrondie. Grappes longues de 4 à 8 pouces. Cette espèce habite les savanes arides de la province des Mines. Vocuysra FLEURI. — Vochysia floribunda Mart. 1. c. tab. or. Feuilles opposées , ou ternées , ou quaternées, oblongues , acu- minées, poilues en dessous. Grafffes agrégées, axillaires et terminales. Ovaire glabre. Ce superbe végétal croît dans les forêts-vierges de la province de Rio-Négro. Il forme un arbre haut de trente pieds ou plus. Les grappes , longues de près d’un demi-pied , sont disposées en panicule tres-ample . Vocnysta D’AUBLET. — Vochysia guianensis Lamk. III. n° 97, tab. 11. — Vochy guianensis Aubl. Guian. tab. 6. — Cucullaria excelsa Wild. Feuilles opposées, glabres, oblongues-obovales, courtement acuminées , rétrécies ên pétiole. Grappes terminales , solitaires , simples, multiflores , dressées. Ce Vochysia croît dans les forêts de la Guiane, sur les bords du Sinémari. C’est un arbre magnifique , dont le tronc, cylindrique, dressé, et recouvert d’une écorce grisâtre, atteint jusqu’à quatre- vingts pieds de haut, sur deux à trois de diamétre. Son bois est dur et d’un vert jaunâtre. Les rameaux forment une tête touffue d’une forme très-agréable. La plupart des ramules se terminent par de longs bouquets de fleurs, d’un jaune doré et d’une odeur agréable. Les naturels ds la Guiane nomment cet ar- bre Vochy. Genre SALVERTIA. — Sabvertia Aug. Saint-Hil. Calice 5-parti; segments presque égaux, obtus, elliptiques : le supérieur éperonné. Pétales 5, de longueur presque FAMILLE DES VOCHYSIÉES, 325 égale : les 2 supérieurs moins larges que les inférieurs. Éta- mines 3, antépositives, insérées au-dessous des pétales infé- rieurs : les latérales rudimentaires; l'intermédiaire fertile : filet dressé, court, dilaté supérieurement en connectif linéai- re-oblong, obtus, naviculaire ; anthère enfoncée , oblongue. Style claviforme , embrassé avant l’anthèse par l’anthère. Stigmate latéral, scutelliforme. Capsule ovale-trigone, tri- loculaire , loculicide-trivalve. Graines solitaires, oblongues, comprimées, ailées au sommet. L'espèce suivante, indigène dans les savanes du Brésil méridional, et remarquable par la beauté de ses fleurs, constitue à elle seule ce genre. SALVERTIA ODORANT. — Salvertia convallariodora Aug. Saint-Hil. in Mém. du Mus. v. 6, p. 266 ; et v. 9, p. 340. — Mart. 1. c. tab. 03. Feuilles verticillées-sénées ou octonées , pétiolées , obovales, ou obovales-oblongues , obtuses , très-entières, glabres, coriaces. Panicules terminales , solitaires, lâches , dressées , très-amples. Pédicelles uniflores , courts, dibractéolés. Calices cotonneux, rougeâtres. Pétales étalés, oblongs , obtus , glabres. Tronc haut d’une trentaine de pieds. Écorce rimeuse , d’un gris noirâtre. Rameaux tortueux , disposés en tête hémisphéri- que. Feuilles longues de 4 à 10 pouces, sur 3 à 5 pouces de large. Panicule longue de 1 à 2 pieds. Fleurs très-odorantes , de la grandeur de celles du Marronnier d'Inde. Calice rougeâtre ou violet. Pétales blancs lors de l’anthèse , puis passant à l’orange et au violet rougeûtre. Genre QUALÉA. — Qualea Aubl. Calice 5-parti; segments inégaux , arrondis : le supérieur très-grand, pétaloïde, ordinairement éperonné. Corolle à un seul pétale onguiculé, arrondi, déjeté en dehors (rarement à 2 pétales), inséré à la base du calice ou au réceptacle. Une seule étamine fertile ( rarement 2), insérée à côté du pétale: filet linéaire; connectif renflé, concave, cordiforme; anthère 326 CLASSE DES CALICIFLORES. oblongue, basifixe. Stigmate capitellé, subtrigone. Capsule polysperme, ovale-trigone, ligneuse, triloculaire, loculicide, trivalve. Graines bisériées, ailées au sommet. Arbres résineux , à écorce subéreuse. Ramules subdicho- tomes. Feuilles pétiolées, opposées, ou rarement verticillées, coriaces : veines parallèles, confluentes en nervure margi- nale. Stipules nulles ou caduqués. Fleurs odorantes, axillai- res, ou latérales, ou terminales. Corolle jaune, ou bleue ; ou rose. Les Qualéa sont remarquables par la ressemblance frap- pante de leurs fleurs avec celles des Orchis. On en connaît neuf espèces : de même que les Vochysia, elles font l’orne- ment des immenses savanes de la Guiane et du Brésil. Voici les espèces les plus curieuses. a) Calice sans éperon. Fleurs monandres ou diandres. QUALÉA NON-ÉPERONNÉ. — Qualea ecalcarata Mart.et Zuccar. Noy. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 78. Feuilles opposées, oblongues , acuminées , glabres en dessus, réticulées en dessous et couvertes d'un duvet roux. Grappes la- térales et terminales, pauciflores , disposées en panicule feuillée, Fleurs monandres ou diandres, unipétales ou dipétales. Pétales ar- rondis , échancrés. Gette espèce a été ohservée par M. de Martius, au Brésil, dans la province des Mines. Elle forme un arbre à tronc tortueux, haut d’une vinglaine de pieds. Les pétales sont d’un blanc jaunâtre et de près de deux pouces de diamétre. b) Calice éperonné. Fleurs toujours monandres. QUALÉA GRANDIFLORE. — Qualea grandiflora Mart. 1. c. tab. 70. 3 Feuilles opposées, oblongues-lancéolées , acuminées ,: échan- crées à la base, glabres en dessus , cotonneuses en dessous. Fleurs RÉPARER TES D et en ab b términales. Éneron allongé, pointu. Pétales arrondis. FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 227 Arbre haut de 10 à 20 pieds. Rameaux formant une tête arron- die. . Cette espèce, également indigène dans les provinces méri- dionales du Brésil, se distingue par la grandeur de ses fleurs , dont le pétale, de couleur rose et taché de jaune, a plus de deux pouces de diamétre dans tous les sens. QUALÉA A FLEURS ROSES. — Qualea roseæ Aubl. Guian. tab. 1. 1 Feuilles glabres , elliptiques , veineuses , rétrécies en pétiole, terminées brusquement en longue pointe obtuse. Panicules ter- minales , feuillées , composées de cymes trichotomes. Pétale entier. Éperon plus court que le calice. Grand arbre. Tronc haut de Go pieds et plus, sur 2 pieds de diamétre. Écorce ridée. Bois rougeitre, compacte. Branches pres- que horizontales , très-allongées. Ce Qualéa croît en Guiane, dans les forèts des bords du Siné- mari. Les naturels du pays le nomment Zaba-Laba. Rien de plus bæu que ses fleurs , dont le pétale a un pouce et demi de long, sur un pouce de large ; sa couleur, d’abord rougeâtre, passe au jaune après l’anthèse. Les feuilles ont la singulière forme de celles du Ficus religiosa. QUALÉA A FLEURS PLEUES. — Qualea cærulea Aubl. Guian. tab. 2. D Feuilles glabres, elliptiques, arrondies aux 2 bouts , brusque- ment terminées en pointe courte et obtuse. Panicules composées de grappes presque simples. Éperon de la longueur du calice. Pétale obovale , bilobé au sommet. Cet arbre croit dans les mêmes localités que le précédent, et il porte dans le pays le nom de Qualé. Son tronc acquiert jusqu’à quatre-vingts pieds de haut, sur 3 pieds de diamétre. Le Lois est rougeâtre et compacte. Les fleurs ; de moitié moins grandes que celles de l’espèce précédente, sont fort belles et exhalentune odeur très suave. Le sépale pétaloïde est échancré, redressé, de couleur cendrée en dehors et bleuâtre en dedans. Le pétale, de couleur bleue , est marbré de jaune et de noir vers son onglet. 528 CLASSE DES CALICIFLORES. QUALÉA MULTIFLORE, — Qualea multiflora Mart. 1 c. tab. 80. Feuilles opposées ou ternées, ovales-lancéolées, ou oblongues- lancéolées, acuminées , glabres aux 2 faces , ou pubescentes en dessous. Grappes terminales , feuillées à la base, composées de cymes 5-5-flores, subverticillées. Éperon court , pointu : sépale supérieur tronqué ; échancré. Pétale obcordiforme. Arbrisseau ou petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. Ra- meaux tortueux , formant une tête arrondie. Fleurs nombreuses. Pétales d’an blanc jaunätre, larges de 1 pouce. Cette espèce croît au Brésil , dans les montagnes de la province des Mines. SEcrTion Il. Calice adhérent ; limbe #-ou 5-parti. Genre ÉRISMA. — Ærisma Rudg. Limbe calicinal pétaloïde, 4- ou 5-parti; segmefits iné- gaux : le supérieur obcordiforme, beaucoup plus grand que les inférieurs, concave, éperonné , barbu intérieurement. Corolle à un seul pétale, onguiculé, obcordiforme, déjeté en dehors , inséré devant le sépale inférieur, Une seule étamme fertile, insérée à côté du pétale; filet linéaire; anthère mé- difixe; 3 ou 4 étamines abortives , subclaviformes. Ovaire uniloculaire, à 5 ovules ascendants. Fruit inconnu. Arbres à rameaux disposés en tête arrondie. Feuilles op- posées en croix, coriaces, glabres : nervures latérales con- fluentes vers le bord. Stipules membranacées, persistantes. Fleurs en panicule terminale. Voici les trois espèces qui constituent ce genre : Énisma À FLEURS VIOLETTES. — Erisma violaceum Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 82. Feuilles oblongues ou vblongues-lancéolées , acuminées. Ra- meaux de la panicule glabres, opposés , trichotomes, divariqués, disposés en corymhe. Bractées caduques. FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 229 Arbre magnifique. Tronc grêle , haut de 30 pieds ou plus. Panicule multiflore , très-ample. Calice bleu à l’intérieur , blan- châtre à l'extérieur. Pétale d’un violet foncé. Cette espèce croit au Brésil, dans les forêts humides de la pro- vince de Para. Ses fleurs , très-remarquables par leur forme bizarre et semblables à celles des Orchis , forment des panicules d’un aspect élégant. Énisma muzrirLore. — Ærisma floribundum Rudg. Plant. Guian. 1, p. 7, tab. 1.— Tratt. Obs. Bot. 3, p. 71 ; tab. 105. — Debræa floribunda Rœm. et Schult. Syst. — Ditmaria flo- ribunda Spreng. Syst. Feuilles ovales , pointues , à 16-18 paires de nervures. Pani- cule veloutée-ferrugineuse. Cette espèce croît en Guiane. Énisma LuisaNT. — Erisma nitidum De Cand. Prodr. Feuilles elliptiques-oblongues , pointues , luisantes en dessus , à7 -9 paires de nervures. Panicule glabre , à rameaux striés. Cette espèce croit à l’île de Cayenne. EEE … _____________— SOIXANTE-TROISIÈME FAMILLE. LES RHIZOPHOREES. — RHIZOPHOREÆ. ( Loranthearum genn. Jass. — Rhizophoreæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. v. 2, p. 549 ; in Tuck. Cong. p. 457. — De Cand. Prodr. v. 9, p- 91. — Barti. Ord. Naï. p. 319.) Les Palétuviers ou Mangliers ( Rkizophora) sont le type de cette famille que M. de Jussieu, à plus juste ti- tre peut-être, ne sépare pas des Loranthacées. On en connaît environ vingt espèces. Les Rhizophorées caractérisent d’une manière bizarre la flore des régions tropicales, où elles forment d’épais- ses forêts sur les plages basses que baignent les flots des marées. Les racines de ces singuliers végétaux, sembla- bles à des arcs-boutants, élèvent le tronc au-dessus de la surface du sol; le tronc pousse d’autres raci- nes dans presque toute sa longueur ; les branches à leur tour, offrent le même phénomène : les racines qu’elles émettent, ayant atteint la terre, s’y fixent, re- produisent de nouveaux troncs, et finissent par former des fourrés impénétrables. Enfin, long-temps avant que le fruit ne se détache de la plante-mère, la graine com- mence à germer; la radicule perce le péricarpe, et elle atteint souvent, dans l’air, une longueur de plusieurs pieds. Les forêts de Rhizophorées servent de demeure à une multitude d’huîtres, de crabes et d’oiseaux aquati- ques ; mais elles fourmillent aussi d’essaims de mousqui- tes et d’autres insectes malfaisans. FAMILLE DES RHIZOPHORÉES. 201 CARACTÈRES DE LA FAMILLE, Arbres. Feuilles opposées, coriaces, simples, penninervées, très-entières ou dentées, rétrécies en pétiole. Stipules solitaires, interpétiolaires, caduques. Fleurs hermaphrodites, régulières. Pédoncules axil- laires ou terminaux, {- ou pluriflores, Calice adhérent (par exception , inadhérent); limbe périgyne, 4-12-fide, persistant ; éstivation valvaire. Pétales en même nombre que les segments calicnaux, interpositifs, périgynes, caducs. Étamines en nombre double des pétales et insérées par paires devant ceux-ci, ou bien en nombre multiple des pétales. Filets libres, subulés, dressés, quelquefois adhérents aux onglets des pétales. Anthères ovales, ba- sifixes. Pistil : Ovaire semi-adhérent ( par exception , madhé- rent), 2- ou 3-loculaire. Placentaires centraux. Ovules géminés ou en nombre indéfini , suspendus. Styles le plus souvent soudés, Stigmates libres ou soudés. Péricarpe indéhiscent, sec ou rarement charnu, uni- loculaire, monosperme. . Graine apérispermée ou rarement périspermée , sus- pendue. Embryon germant le plus souvent dans le pé- ricarpe encore attaché à la plante-mère. Cotylédons planes. Voici les genres qui constituent la famille : Secriox 1°. RHIZOPHORÉES VRAIES. Fruit semi-adhérent. Rhizophora Linn. (Brugniera Lank. Paletuviera Pet.- 33% CLASSE DES CALICIFLORES, Thou.) — Carallia Roxb. (Barraldeia Pet.-Thou.) — Codia Forst. — Olisbea De Cand. Secrion II. LEGNOTIDÉES, Fruit inadhérent. Cassipourea Aubl. ( Tita Scop. Legnotis Swartz. ) — Richæia Pet.-Thou. (Weiïhea Spreng.) Genre RHIZOPHORA — Rizophora Linn. Tube calicinal obovale , adhérent; limbe à 413 loves li- néaires-oblongs , persistants. Pétales en même nombre que les lobes du calice, oblongs, biaristés au sommet, convolutés : chacun embrassant en préfloraison les 2 étamines antépositi- ves. Étamines en'nombre double des pétales. Anthères dres- sées, ovales, basifixes. Ovaire biloculaire; loges pluriovu- lées. Style bifide. Péricarpe sec, indéhiscent, monosperme. Graine petite , apérispermée. Embryon rectiligne : radicule supère, très-allongée en germination. Arbres glabres, radicants. Feuilles opposées, un peu charnues, très-entières. Pédoncules axillaires. Stipules gran- des, enveloppant les feuilles avant leur développement. Ce genre renferme une quinzaine d’espèces, dont voici les plus remarquables : a) Fleurs tétrapetales. Ruizopnora ManGrier. — Rhizophora Mangle Linn.—Jacq. Amer. tab 89. — Catesb. Carol. 2, tab. 63. — Gærtn. Fruct. v. 1, tab. 45, fig. 1. — Turp. in. Dict. des Scienc. Nat. Ic. Feuilles obovales-oblongues , obtuses. Pédoncules 2-ou 3-flores, plus longs que le pétiole. Radicule claviforme-subulée. Arbre haut d'environ 5o pieds. Bois blanchâtre , devenant rouge par la macération. Écorce très-épaisse, d’un brun foncé. Rameaux longs , inclinés. Feuilles longues de 3 à 6 pouces , par- semées de points noïrâtres. Pédonçules longs de 5 à 2 pouces, FAMILLE DES RHIZOPHORÉES. 333 comprimés, 2-ou 3-fides au sommet; pédicelles fructifères longs de 2 pouces. Calice jaunâtre. Pétales blancs, linéaires-lan- céolés , velus en-dessus , réfléchis, un peu plus courts que les lobes du calice. Filets presque nuls. Anthères linéaires-lancéolées. Cette espèce , nommée vulgdirement Manglier où Palétuvier (Mangrove des Anglais), abonde aux Antilles ainsi que sur les côtes de tout le golfe du Mexique, de la Guiane et du Brésil. Son bois et ses fruits servent au tannage des cuirs. Ruizopaora Kanpez. — Rhizophora Candelaria De Cand. Prodr. — Hort. Malab. 6, tab. 34. — Rumph. Amb. 3, tab. 71 et 72. Feuilles elliptiques-oblongues , pointues. Pédoncules 1-3-flores, très-courts , épais, Radicule claviforme-subulée, Cette espèce , qui ressemble beaucoup à la précédente , habite l'Inde et les archipels voisins. b) Fleurs pentapétales. Ræizopmora Du Mararar. — Ahizophora Kandel Linn. — Hort. Malab. 6, tab. 35. . Feuilles obovales-oblongues, obtuses, courtement pétiolées. Pédoncules dichotomes , beaucoup plus longs que le pétiole. Ra- dicule très-longue , cylindracée, pointue. * Buisson haut d’environ 7 pieds. Fieurs blanches. c) Fleurs octopétales. RH1ZOPHORA À FRUITS CYLINDRIQUES. — Rhizophora cylin- drica Linn. — Hort. Malab. 6, tab. 33. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées aux 2 bouts. Pédon- cules 1-ou 2-flores. Lobes calicinaux réfléchis après la floraison. Radicule courte, cylindrique. Arbrisseau haut de 15 à 18 pieds. Fleurs blanches. Radicule de la longueur et de la grosseur du petit doigt. Cette espèce habite les marais de la côte de Malabar. d) Fleurs 10-15-pétales. Style 3-fide. Rurzopnora PALÉTUVIFR.,— Rhizophora gymnorhiza Lan. 334 CLASSE DES CALICIFLORES. — Hort. Malab. 6, tab. 31 et 32. — Rumph. Amb. 3, tb. 68 et 70. — Brugniera gymnorhiza Lamk. Il, tab. 307. Feuilles ovales-oblongues , acuminées aux 2 bouts, luisantes , non-ponctuées. Pédoncules 1-florgs , réfléchis, aussi longs que le pétiole. Radicale cylindracée, pointue. Arbre haut de 10 à 12 pieds. Tronc tortueux. Écorce épaisse, brune, rugueuse, crevassée. Rameaux nombreux , étalés et in clinés, radicants. Feuilles longues de 5 à 6 pouces, courtement pétiolées. Fleurs larges de près de 1 pouce, pendantes, d’un jaune verdätre. Pétales oblongs, bifides, pointus , ciliés, velus à la base. Radicule atteignant jusqu’à 1 pied de long. Cette espèce est commune sur les côtes des deux presqu’iles de l'Inde, ainsi qu'aux Moluques. Son bois, rongeâtre, dur et pesant, exhale, à l’état frais, une odeur sulfureuse très-marquée, etil brüle en répandant une vive lumière. Les Chinois emploïent l’écorce pour teindre. en noir. La radicule en germination sert d’aliment aux Malais et aux Indous. Suivant Rumphius, les jeunes feuilles de l'arbre seraient également comestibles. SOIXANTE-QUATRIÈME FAMILLE. LES ONAGRAIRES. — ONAGRARIEÆ. (Onagrarieæ Bart]. Ord. Nat. p. 518 (exclus. Philadelpheis ). — Ona- grarum sect. IL et IT, Juss. Gen.— Onagrariæ De Cand. Proûr. ILT, p. 55 (exclusis Wonñtinieis et Hydrocaryeis. ) Les Onagraires ne paraissent douées d’aucupe pro- priété efficace ; mais en général, elles se font remarquer par la beauté de leurs fleurs; dussi en cultive-t-on beaucoup comme plantes d’ornement. Le nombre des espèces aujourd’hui connues s'élève à près de quatre cents, dont la plupart croissent en Amérique. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes , où moins souvent arbrisseaux , ou très-rare- ment arbres. Tiges et rameaux + era ou angu- leux, nrsaléi Feuilles opposées , ou plus souvent éparses , sessiles ou péuolées, simples, penninervées, très-entières , ou dentées, ou pennatifides , rarement ponctuées. Supules nulles. Fleurs hermaphrodites, régulières (rarement irrégu- lières), solitaires, axillaires (rarement terminales), sou- vent rapprochées en grappes ou en épis feuillés. Pédi- celles inarticulés ou très-souvent nuls. Calice : tube adhérent dans toute sa longueur, ou plus ou moins prolongé au-delà de l'ovaire; limbe à 3-6 (rarement à 2) segments valvaires en préfloraison. Disque charnu ou pelliculaire, adné au sommet de l’ovaire ou à la partie inadhérente du tube calicinal. 336 CLASSE DES CALICIFLORES. Pétales (par exception nuls ou en nombre moindre des segments calicinaux) en même nombre que les seg- ments calicinaux, insérés entre ceux-ci, onguiculés ou sessiles, non-persistants ( souvent fugaces ), souvent échancrés ou bilobés, convolutés et imbriqués en pré- floraison. Étamines (par exception en nombre moindre des pé- tales) en même nombre que les pétales et interpositives, ou bien en nombre double des pétales et insérées soit toutes à la gorge ducalice, soit alternativement à lagorge etau tube. Filets filiformes, ou élargis à la base, aplatis : les interpositifs souveñt plus longs que ceux opposés aux pétales. Anthères submédifixes ou moins souvent basi- fixes, ordinairement versatiles, à 2 bourses latéralement déhiscentes. Pollen composé de granulestricoques, sou- vent gros et visqueux. Pistil : Ovaire adhérent, à loges en même nombre que les segments calicinaux (par exception en nombre moindre ) et alternes avec ceux-ci. Placentaires axiles. Ovules en nombre indéterminé ou rarement en nombre déterminé (par exception solitaires), unisériés, ou bi- sériés, ou rarement plurisériés, ascendants, ou horizon- taux, ou suspendus. Un seul style. Stigmate capitellé, ou disciforme , ou quadridenté, ou profondément par- tagé en 3 ou 4 lobes linéaires, ou oblongs, ou arrondis. Péricarpe capsulaire (loculicide ou moins souvent septicide), ou carcérulaire, ou charnu, 2-6-loculaire, on quelquefois 1-loculaire soit par avortement, soit par le retrait des cloisons, polysperme (rarement monosperme ou oligosperme par avortement). Cloisons membra- neuses ou cartilagineuses, endocarpiennes. Placentaires soudés le plus souvent en colonne centrale libre après la déhiscence. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 337 Graines ascendantes, ou horizontales , ou rarement suspendues , rectuilignes, ou par exception curvilignes, apérispermées, inappendiculées, ou strophiolées, ou couronnées soit d’une membrane fimbriée , soit d’une houppe de poils. Test lisse, ou chagriné , ou scrobiculé, pelliculaire, ou plus souvent crustacé. Hile ponctiforme, situé le plus souvent à l’un des bouts de la graine : cha- laze située au bout opposé au hile, Raphé saillant ou enfoncé, filiforme. Embryon rectiligne ou rarement curviligne : radicule courte, conique, obtuse ( rarement allongée, subclaviforme), contiguë au hile ; cotylédons planes d’un côté, convexes de l’autre (rarement convo- lutés et emboîtés l’un dans l’autre), quelquefois profon- dément échancrés à la base. Dans une monographie inédite des Onagraires , que le défaut d'espace ne nous permet pas de reproduire ici en entier, nous divisons cette famille comme suit : J'. TRIBU. LES JUSSIÉVÉES. — JUSSIEVEÆ. Tube calicinal non-prolongé au-delà de l'ovaire ; imbe 4- 6-parti, persistant. Disque adné au sommet dé l'ovaire, souvent conique ou pyramidal, à 4-6 lobes opposés aux pétales. Etamines en nombre double des segments calici- naux, ou en même nombre que les segments calicinaux. Péricarpe capsulaire : déhiscence septicide. Graines nues, inappendiculées. Radicule souvent allongée. Vahlia Thunb. — Jussiæa Linn. (Jussiæa et Prieurea De Cand.) — ZLudwigia Linn. — Jsnardia Linn. (Lud- wigia Elliot. Dantia Pet.-Thou.) — Spondylantha Presl. II: TRIBU. LES ONAGRÉES. — OVNAGREÆ. Tube calicinal plus ou moins prolongé au-delà de l'o- vaire : partie inadhérente caduque ; limbe 4-parti, BOTANIQUE. PHAN. T. 1Y. 22 58 CLASSE DES CALICIFLORES. C1 le plus souvent réfléchi. Disque adné au calice. Etamines en nombre double des segments calicinaux. Péricarpe charnu, ou capsulaire-loculicide, ou carcérulaire. Radi- cule courte, conique (rarement allongée). Secrion 1°. GAYOPHYTÉES. — Gayophyteæ. Tube calicinal (partie inadhérente) court ou presque nul ; limbe réfléchi. Étamines unisériées, alterna- üvement plus longues et plus courtes. Stigmate indi- visé. Péricarpe capsulaire. Graines nues, inappendi- culées. Radicule le plus souvent allongée. Gayophytum Juss. fil. — ÆAgassizia Spach. — Ca- lylophus Spach. Secriox 11. ŒNOTHÉRÉES. — Énotheree. Tube calicinal (partie inadhérente) allongé; limbe réfléchi. Étamines unisériées, de longueur égale. Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Péricarpe cap- sulaire ou carcérulaire. Graines nues. Radicule très- courte. Baumannia Spach. — OEnothera Spach. — Onagra Spach. — Megapterium Spach. — Pachylophus Spach. — Lavauxia Spach. — Harimannia Spach. — Kneiffia Spach. — Xylopleurum Spach. — Gauridium Spach. — Gaura Linn. Secriox III. ÉPILOBIÉES. — Epilobieæ. Tube calicinal (partie inadhérente) court ou presque nul (par exception allongé); limbe réfléchi ou dres- sé. Étamines unisériées ou bisériées, alternativement plus longues et plus courtes. Stigmate claviforme, ou à 4 lobes le plus souvent courts et arrondis, quel- quefois eonnivents. Péricarpe capsulaire. Graines FAMILLE DES ONAGRAIRES. 539 submarginées, ou couronnées soit d’une membrane fimbriée, soit d’une aigrette de longs poils. Cratericarpium Spach. — Boisduvalia S pach.— Phæo- stoma Spach. — Clarkia Pursh. — Clamænerium Tour- nef. — Æpilobium Linn. — Zauschneria Pres]. Secriox IV. FUCHSIEES. — Fuchsiee. Tube calicmal (partie inadhérente) allongé, resserré au- dessus de l'ovaire ; limbe dressé, ou étalé , ou rare- ment réfléchi. Étamines unisériées ou bisériées, al- ternativement plus longues et plus courtes. Stig- mate indivisé, ou quadridenté, ou 4-parti. Péricarpe plus ou moins charnu, indéhiscent. Graines nues, in- appendiculées , quelquefois réniformes. Radicule courte , conique. Brebissonia Spach. — Æierschlegeria Spach. — Fuch- sia Linn. — Schufia Spach. — Skinnera Forst. IUI° TRIBU. LES LOPÉZIÉES: — LOPEZIEÆ. Tube calicinal peu ou point prolongé au-delà de l'ovaire (par exception très-prolongé) ; partie inadhérente cadu- que; limbe 2- ou 4-parti. Etamines 2 (l'une souvent pé- taloïde et stérile) , ou une seule. Stigmate capitellé, échancré. Péricarpe capsulaire (loculicide) ou rarement carcérulaire : placentaire non-séparable des cloisons. Graines nues, inappendiculées , rugueuses. Radicule courte, obtuse, conique. Secrion l'°. RIESENBACBIÉES, — Aiesenbachiece. Tube calicinal prolongé au-delà de l'ovaire. Une seule étamine. Riesenbachia Pres. 340 CLASSE DES CALICIFLORES, Srcrion II. LOPÉZIÉES VRAIES. — Lopezieæ vere. Tube calicinal non-prolongé. Etamines 2 : l’une le plus souvent pétaloïde, Lopezia Cavan. — Cireæu Linn. RE —_—_—_—_—_ EEE I" TRIBU. LES JUSSIÉVÉES. — JUSSIEFEÆ. Tube calicinal non-prolongé au-delà de l'ovaire ; limbe 4-6- parti, persistant. Disque adné au sommet de l'ovaire, souvent poilu, à 4-G lobes opposés aux pétales. Étamines en nombre double des segments calicinaux, ou en même nombre que les segments calicinaux. Péricarpe capsulaire , septicide, membraneux. Graines nues , inappendiculées , très- petites. Embryon rectiligne : radicule souvent aussi longue ou plus longue que les cotylédons: Fleurs sessiles ou pédicellées , axillaires , réqulières (quelque- fois apétales ), jaunes ; ou rarement blanches. Pédicelles souvent dibractéolés. Feuilles alternes ou rarement op- posées, entières, ou dentées. La plupart des Jussiévées croissent dans les régions chaudos de la zonc équatoriale. Genre JUSSIEU A. — Jussiæa Linn. Tube calicinal.adhérent; limbe 4- ou 5-parti (rarement 3- ou 6-parti). Pétales en même nombre que les segments cali- cinaux (quelquefois nuls), étalés, très-caducs, insérés au dis- que. Étamines en nombre double des segments calicinaux , ayant même insertion qne les pétales. Filets isomètres. An- thères submédifixes, presque didymes. Ovaire prismatique ou cylindrique, tantôt plane au sommet, tantôt prolongé en cône ou en pyramide au-delà du tube calicinal , à 3-6 (ordi- FAMILLE DES ONAGRAIRES, 541 nairement 4) loges multiovulées. Ovules suspendus, imbri- qués, unisériés. Style court. Stigmate capitellé, 5-6-sulqué. Capsule couronnée, souvent anguleuse ; valves caduques ; côtes persistantes. Graines très-petites, très-nombreuses, souveut soudées par paires. Embryon cylindrique : radi- cule courte ou allongée, supère. Herbes, ou arbrisseaux, ou très-rarement arbres. Feuilles alternes , le plus souvent très-entières. Fleurs jaunes ou ra- rement blanches, axillaires, le plus souvent dibractéolées à la base. Ce genre, qui sans doute doit être divisé en plusieurs autres, renferme plus de soixante-dix espèces , dont beau- coup sont incomplétement connues. Nous allons en signaler quelques-unes des plus élégantes : Jussreua DE L'ORÉNOQUE. — Jussiæa maypurensis Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 53r. Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées , mucronulées , très- entières, glabres en dessus, pubérules en dessous aux nervures. Tube calicinal conique, 4-gone ; segments 4, ovales , acuminés, 5-nervés , presque aussi longs que la corolle. Pétales arrondis. Style cylindrique , court. Arbrisseau. Feuilles subsessiles , longues d’environ 2 pouces, larges de 4 à 8 lignes. Pédoncules pubescents, dressés, plus courts que les feuilles; bractées oblongues, acuminées, petites, appliquées contre le calice. Fleurs jaunes , de la grandeur de celles de l'Épilobe à feuilles étroites. Étamines de moitié plus courtes que la corolle. Cette plante a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland sur les bords de l’Orénoque. Jussieua PorLu. — Jussiæa pilosa Kunth, 1. c. tab. 532, a et b. Feuilles lancéolées-oblongues , subobtuses, très-entières, ré- trécies en pétiole , pubérules aux 2 faces. Pédoncules très-courts, ébractéolés. Tube calicinal lincaire-oblong, 10-sulqué , hispide ; segments oblongs-lancéolés, trinervés , plus courts que la corolle. 342 CLASSE DES CALICIFLORES. Pétales obovales-arrondis , échancrés. Capsules linéaires - cylini- dracées , sillonnées , hispides. Style aussi long que les étamines. Herbe droite; tiges et rameaux anguleux, couverts de poils étalés. Feuilles longues de 27 à 30 lignes, larges de 6 lignes. Corolle jaune , large d’un demi-pouce. "États de moitié plus courtes que les te. Capsule longue de 1 pouce. Cette espèce croît aux environs de Caracas. JussiEuA À GRANDS FRUITS. — Jussiæa macrocarpa Kunth;, L c. tab. 533. Feuilles lancéolées-oblongues, acuminées, très-entières, pu- bescentes aux 2 faces. Pédoncules poilus, plus courts que les feuilles. Tube calicinal obconique , velu; segments ovales, acuminés , 7-nervés, un peu plus courts que la corolle. Pétales obovales, échancrés. Style conique, plus court que les étamines. Capsule striée, cylindracée-oblongue, rétrécie à la base. Herbe suffrutescente, dressée, rameuse, haute d'environ 2 pieds, velue. Feuilles longues d’environ 30 lignes, larges de moins de 1 pouce. Pédoncules longs de ‘/, pouce. Fleurs jaunes, de la grandeur de celles de l'Onagre commune. Capsule longue de 1 pouce , sur 4 lignes de diamétre. Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland dans la Nouvelle-Grenade. JussrzuaA ÉLÉGANT. — Jussiæa elegans Gambess. in Flor. Brasil. Merid. 2, tab. 131. Feuilles elliptiques ou obovales , acuminées aux 2 bouts, scabres, poilues, subsinuées. Pédoncules presque étalés. Tube calicinal turbiné; segments 4, ovales-lancéolés , acérés. Pétales arrondis , plus longs que les sépales. Style épais , conique. Cap- sule obovale , à 8 côtes. Arbrisseau haut d’environ 2 pieds. Feuilles subsessiles : les inférieures longues de 18 lignes, sur 15 lignes de large. Pédon- cules filiformes , longs de 5 à 8 lignes. Bractées lancéolées. Calice pubescent. Géralleg jaune , large de 1 pouce. Étamines plus courtes que les sépales, de la longueur du style. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 345 Cette plante a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans la province de Rio-de-Janéiro. Jussiezua Caparosa. — Jussiæa Caparosa Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2, p. 258. Feuilles oblongues, courtement acuminées , très-entières , hé- rissées. Calice 4-fide, hérissé. Capsule obconique , obscurément tétragone. Graines ellipsoïdes. Arbrisseau. Rameaux hérissés de poils ronx. Feuilles longues de 1 ‘/: à 2 ‘/, pouces, larges de 6 à 12 lignes. Pédoncules longs de 9 à 12 lignes. Pétales obovales, échancrés, jaunes, longs de 8 à 9 lignes. Cette espèce croit au Brésil, dans la province des Mines. M. Aug. de Saint-Hilaire remarque qu’on s’en sert pour faire de l’encre. Jussieu À reuiLies DE Myrre. — Jussiæa myrtifolia Cam- bess. 1. c. tab. 132. Feuilles lancéolées ou oblongues -lancéolées, pointues, très- entières , sessiles, rapprochées , glabres en dessus, pubescentes en dessous. Segments calicinaux ovales-lancéolés, acérés, 7- nervés. Pétales obovales-arrondis. Style claviforme, un peu sail- lant. Arbrisseau très-rameux, haut d'environ 4 pieds. Rameaux feuillés, couverts de poils jaunâtres. Feuilles longues de 6 à 8 lignes , larges de 1 à 2 ‘/, lignes. Pédoncules hérissés, presque dressés. Corclle jaune, large de 1 pouce. Étamines de moitié plus courtes que les segments calicinaux. Cette espèce, semblable par le port à notre Myrte , croît au Brésil , dans la province des Mines. JusstEua DE Parmira. — Jussiæa palmitensis Cambess. 1. c. tab. 133. Feuilles lancéolées, pointues, très-entières , sessiles , glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Ramules flori- fères axillaires, plus courts que la feuille. Segments calicinaux ovales , acuminés , 7-nervés. Pétales obovales. Style pyramidal- conique , plus long que le disque. Capsule subelaviforme. 344 CLASSE DES CALICIFLORES. Arbrissean haat de 3 à 5 pieds. Rameaux nombreux, pubes- cents vers le haut. Feuilles longues de 24 à 30 lignes, larges de 2 : > PA avillaisr . , 3 à 4 lignes. Pédoncules courts, axillaires, rapprochés en grappe feuillée. Curolle jaune, large de 1 pouce. Étamines presque aussi longues que les sépales. Capsule longue de 5 à 3 lignes, sur 2 à 3 lignes de diametre. Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire dans les montagnes de Ja province des Mines. JussIEUA A LONGUES FEUILLES. — Jussiæna longifolia De Cand. Plant. Rar. Hort. Genev. 1, tab. 4. — Reichenb. Gart. Mag. 1, tab. 55. Feuilles subsessiles , Jlancéolées - linéaires , pointues , très-en- tieres, presque glabres. Pédoncules beaucoup plus courts que les feuilles. Segments calicinaux lancéolés, pointus. Pétales obovales, 2 à 3 fois plus longs que le calice. Capsule claviforme, 4-costée. Tiges suffrutescentes, hautes de 3 à 4 pieds, glabres, effilces, 3-ou 4-angulaires. Feuilles longues de 5 à 6 pouces , larges de 3 à 5 lignes. Pédoncules longs de 4 à 10 lignes ; bractées linéaires. Corolle d’un jaune pâle, large d’environ 18 lignes. Capsule lon- gue de r pouce. Graines oblongues. Cette espèce, qu’on possède dans les collections de serre, a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Paraguay et dans le Brésil méridional. Les Brésiliens lui attribuent des propriétés antisyphilitiques. JussiEUA GRANDIFLORE. — Jussiæa grandiflora Mich. Flor. Amer. Bor. — Bot. Mag. tab 2122. Feuilles très-entières, rétrécies en court pétiole : les radicales glabres, spathulées , obtuses ; les caulinaires lancéolées-oblongues, pointues , poilues. Pédoncules hérissés, de la longueur des feuilles. Segments calicinaux 5, lancéolés, pointus, 5-nervés. Pétales ob- cordiformes , plus longs que le calice. Ovaire linéaire , 5-sulqué. Style claviforme. Herbe vivace. Racines rampantes. Tiges ascendantes ou pro- combantes , simples , velues supérieurement. Feuilles inférieures longues de 9 à 12 lignes, larges de 7 à 9 lignes; feuilles supé- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 545 rieures longues de 1 à 2 pouces, larges de 4 à G lignes. Pédoncules dressés , longs de 4 à 8 lignes. Fleurs jaunes, larges de près de 2 pouces. Étamines presque aussi longues que les sépales. Cette plante croît dans les marais du midi des É’ats-Unis. M. Aug. de Saint Hilaire l’a retrouvée aux environs de Monté- vidéo, et au Brésil , dans la province Cis-Piatine. On la cultive quelquefois comme plante d'agrément. Elle demande une exposi- tion constamment humide, et l’orangerie en hiver. Les fleurs sont très-caduques , mais se succèdent pendant plusieurs mois. JussiEUA À FEUILLES ELLIPTIQUES.—Jussiæa ovalifolia Sims, in Bot. Mag. tab. 2530. Tige dressée, rameuse. Rameaux tétragones, presque ailés. Feuilles obovales-elliptiques, ou elliptiques-lancéolées, acumi- nées, nerveuses, velues. Sépales 4, ovales, acuminés, trinervés, poilus. Pétales suborbiculaires , de la longueur des sépales. — Fleurs d’un beau jaune, larges d’environ un pouce. Cette espèce , originaire de Madagascar , se cultive quelquefois dans les serres. 11° TRIBU. LES ONAGRÉES. — ONAGREZ. Tube caliciral plus ou moins prolonge cu-delà de l'ovaire ; partie inadhérente cylindracée, ou infondibuliforme , ou subcampanulée, ou obconique, ou cyathiforme, articulée au sommet de l'ovaire, caduque ; limbe à 4 (par exception 5) segments réfléchis ou rarement dressés. Disque tapissant le tube calicinal, souvent épaissi au fond du tube, terminé tantôt en bourrelet annulaire, tantôt en 4 lobes alternes avec les pétales. Élamines en nombre double des segments calicinaux ( par exception les 4 opposées aux pétales sont stériles). Péricarpe charnu, ou carcérulaire, ou capsulaire- loculicide : placentaire libre après la déhiscence. Graires nues , ou couronnées à la chalaze soit d’une crête membra- neuse , soit d'une aigrette de longs poils , soit d'une mem- Le. 4 346 CLASSE DES CALICIFLORES. brane fimbriée. Embryonrectiligne, ou par exception curvi ligne; radicule conique et trés-courte, ou rarement sub- claviforme et aussi longue que les cotylédons. Feuilles alternes, ou quelquefois soit opposées ; soit verticil- lées , très-entières , ou dentées, ou pennatifides. Fleurs ses- siles, axillaires (rarement terminales), régulières, ou ra- rement irrégulières, jaunes, ou blanches , ou rouges. Secriox I. GAYOPHYTÉES. — Gayophyteæ Spach. Tube calicinal (partie inadhérente ) court ou presque nul, subcyathiforme; limbe à 4 segments réfléchis. Disque formant un bourrelet annulaire à la gorge du calice. Etamines 8 , unisériées , plus courtes que les pétales. Filets inégaux : les 4 opposés aux pé- tales plus courts que les 4 alternes. Anthères subor- biculaires ou elliptiques, submédifixes, ou basifixes, ordinairement très-petites. Stigmate subglobuleux ou disciforme, indivisé. Capsule membranacée. Graines nues, inappendiculées, ordinairement très-petites. Embryon subcylindracé ; radicule aussi longue que les cotylédons (par exception courte et conique ). Herbes. Feuilles très-entières ou denticulées : les infé- rieures opposées ; les supérieures éparses. Fleurs jau- nes ou rarement blanches, diurnes, non-éphémères, inodores, petites, ou de grandeur médiocre ; bou- tons toujours dressés. Genre GAYOPHYTE. — Gayophytum Juss. fl. Tube calicinal (partie inadhérente) presque nul ; limbe à 4 segments obtus. Pétales 4, obovales, très-entiers. Étami- nes 8 : les 4 antépositives minimes, stériles. Anthères subor- biculaires, échancrées aux 2 bouts, basifixes. Ovaire liné- aire-claviforme , tétragone, biloculaire; loges pluriovulées. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 047 Ovules ascendants , imbriqués, unisériés. Style court, fili- forme. Stigmate capitellé, échancré. Capsule linéaire- cla- viforme, tétragone, comprimée , subtoruleuse , tronquée, courtement stipitée, biloculaire, 4-valve, polysperme ; val- ves inégales : les 2 opposées aux cloisons planes, plus larges, longtemps cohérentes, à côte dorsale nerviforme, assez épaisse; les 2 latérales caduques , étroites , carénées, à côte presque inapparente. Graines, petites , lisses, oblongues-obo- vales, ascendantes, imbriquées, unisériée# et au nombre d’environ 15 dans chaque loge ; test membranacé. Embryon linéaire-claviforme : radicule infère, un peu pluslongue que les cotylédons. Ce genre, à peu près intermédiaire entre les Jussiévées et les Onagrées, est en outre très-remarquaible par son ovaire qui, au lieu d'offrir autant de loges qu’il y a de segments au calice, n’en a que deux, c’est-à-dire la moitié, On ne con- naît encore que l'espèce suivante : GAYOPRYTE NAIN.— Gayophytum humile Juss. fil. in Annal. dés Sciences Nat. vol. 25, Descr. et Ic. Herbe annuelle, haute de 1 à 3 pouces, très-glabre, simple inférieurement, divisée supérieurement en un grand nombre de ramules axillaires feuillus. Feuilles longues de 3 à 9 lignes , lar- ges de :}, à 1 ‘/, ligne, tres-entières, lancéolées-linéaires, sub- falciformes , subobtuses. Ramules floriferes filiformes , axillaires, plus courts que la feuille. Fleurs minimes. Pétales jaunes. Style débordé par les étamines majeures. Capsules longues de 5 à 6 lignes. Cette plante a été découverte par Bertero dans les régions alpi- nes des Andes du Chili. Genre AGASSIZIA. — Agassizia Spach. ; Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme ou cyathiforme, beaucoup plus court que l’ovaire; limbe 4- parti, plus long que le tube. Pétales 4, flabelliformes, ou cu- néiformes, ou obovales, flabelliveinés, subsessiles, denticu- 348 CLASSE DES CALICIFLORES. lés au sommet. Étamines 8, toutes fertiles. Filets filiformes, aplatis. Anthères médifixes ou supra-basifixes, mobiles, éga- les, orbiculaires, ou elliptiques, ou oblongues, échancrées à la base. Ovaire tétragone, subcylindracé , 4-loculaire; loges multiovulées, ou par exception pauciovulées, Ovules ascen- dants, imbriqués, unisériés. Style filiforme, Stigmate épais, subglobuleux, indivisé. Capsule conique ou subcylindracée, tétragone , subsessile, rectiligne, ou arquée, 4-loculaire, 4- valve, polysperme (par exception oligosperme); valves planes, munies d’une côte dorsale très-fine ; cloisons mem- branacées, très-minces ; placentaire nerviforme, tétragone. Graines imbriquées ou superposées, unisériées , ascendantes, petites , lisses, ovales, ou obovales, apiculées aux 2 bouts. Embryon conforme à la graine : radicule presque aussi lor- gue que les cotylédons ; cotylédons biauriculés à la base. Herbes annuelles, ordinairement rameuses. Feuilles très- entières ou denticulées, sessiles, ou pétiolées. Boutonsovales ou subglobuleux, obtus. Fleurs axillaires, distantes. Corolle petite, jaune (souvent devenant verdätre par la dessic- cation). Nous dédions ce genre à M. Agassiz, naturaliste suisse, cé- lèbre par son histoire des poissons fossiles. Toutes les espè- ces sont indigènes dans les régions tempérées de l'Amérique, tant septentrionale que méridionale. En général, ces plantes ont des fleurs peu apparentes. Voici l’espèce la plus remar- quable : AGASSIZIA À FEUILLES DE GIROFLÉE.— “gassizia cheiranthi- folia Spach , Monogr. ined. — OEnothera cheiranthifolia Lindi. in Bot. Reg. tab. 1040. - Herbe annuelle, rulticaule, plus ou moins poilue, haute de 1 pied et plus. Tiges décombantes ou ascendantes, rameuses. Feuil- les longues de 6 à 24 lignes, larges de 3 à 8 lignes, pubescen- tes , ou presque cotonneuses, ponctuées, glauques, obtuses, très- entières ou légerement dentées : les inférieures obovales- ou ob- longues-spathulées, ou subrhomboïdales , longuement pétiolées; FAMILLE DES ONAGRAIRES. 349 les florales ovales ou ovales-oblongues, subsessiles. Fleurs très- écartées. Tube calicinal infondibuliforme, long d’environ 2 li- gnes; segments aussi longs que le tube. Pétates flabelliformes, aussi longs que le tube, 2 fois plus longs que les étamines. An- thères petites, suborbiculaires. Ovaire cotonneux, long de 4 à 5 lignes. Style long de 3 lignes. Stigmate jaunâtre ou rougeûtre, Capsule fongue de 6 lignes, cylindracée-conique , défléchie, presque spiralée , hérissée. Cette espèce, indigène au Chili, se cultive quelquefois comme plante d'agrément. Genre CALYLOPHUS. — Calylophus Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme, plus court que l’ovaire; limbe à 4 segments concaves, carénés, munis au dos d’une crête membraneuse. Pétales 4, presque dressés , subsessiles, obovales, flabelliveinés, denticulés au sommet. Étamines 8, toutes fertiles. Filets linéaires, fili. formes, plus courts que lesanthères. Anthèresoblongues, ob- tuses aux 2 bouts, médifixes, mobiles. Ovaire linéaire-cylin- dracé, subtétragone, 4-sulqué, 4-loculaire : sillons opposés aux cloisons; loges pluriovulées. Ovulesascendants, bisériés. Style filiforme. Stigmate pelté, disciforme , irrégulièrement crénelé. Capsule linéaire, cylindrique, striée, non-sillonnée, non-stipitée, subcoriace , 1-loculaire par l’oblitération des cloisons, 4-valve, polysperme ; vaives linéaires, planes, sub- marginées , obscurément binervées; placentaire tétragone, fongueux. Graines lisses, petites, ascendantes , superposées, par avortement 4-sériées, oblongues, ou subdolabriformes, apiculées aux 2 bouts, irrégulièrement anguleuses. Test chartacé. Chalaze couronnée d’une petite crête membra- neuse, Embryon subclaviforme : radicule courte, conique, un peu pointue; cotylédons elliptiques, biauriculés à la base. Herbes vivaces, suffrutescentes à la base. Racines rampan- tes. Feuilles subsessiles, profondément denticulées. Fleurs axillaires, distantes, plus courtes que les feuilles florales. 550 CLASSE DES CALICIFLORES, Boutons obovales-claviformes, à 4 crêtes. Corolle d’un jaune vif, assez grande. Stigmate d’un pourpre noirâtre, Ce genre, dont le nom fait allusion à la crête dorsale qu'offrent les sépales, ne renferme que deux espèces, indi- gènes en Amérique. La suivante se cultive fréquemment comme plante de parterre : Cazyroraus DE Nurrar. — Calylophus Nuttallii Spach, Monogr. ined. — OEnothera serrulata Nutt. Gen. Amer. 1, p.246. — Hook. Exot. Flor. tab. 140. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 133. Herbe glabre, multicaule , haute de 2 à 3 pieds. Tiges dres- sées, très-rameuses. Rameaux effilés, ascendants , feuillus. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 1 à 3 ‘/, lignes, d’un vert gai, lancéolées , ou lancéolées-linéaires, ou linéaires-lancéo- lées, ou linéaires, mucronées, sinuolées, dentelées, entières et longuement rétrécies à la base. Calice membraneux, semi-dia- phane, glabre, d’un jaune verdâtre : tube nerveux, long d’envi- ron 4 lignes; segments triangulaires-lancéolés, mucronés , striés. Corolle comme cyathiforme. Pétales longs de 5 à 6 lignes, sur autant de large. Anthères jaunes, longues de 2 lignes. Style jaune, long d'environ 6 lignes. Stigmate large de x ligne, con- dupliqué en préfloraison. Capsule longue de 10 à 12 lignes, grèle, rectiligne ou un peu arquée, brunâtre. Graines longues à peine de 1 ligne, d’un brun de Châtaigne. Cette plante croit dans les plaines incultes arrosées par le Mis- souri. Secrion II. ÉNOTHÉRÉES. — OEnothereæ Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) allongé , subeylin- dracé ; limbe à 4 segments réfléchis, colorés, submem- branacés. Disque formant un bourrelet annulaire à la gorge du calice. Étamines 8, unisériées, égales, tou- tes fertiles. Anthères linéaires ou linéaires-oblongues, submédifixes , versatiles. Stigmate 4-parti : lobes li- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 351 néaires, allongés. Péricarpe capsulaire ou carcéru- laire, plus ou moins coriace. Graines nues ou quel- quefois couronnées d’une crête membraneuse. Em- bryon rectiligne : radicule très-courte, conique , ob- tuse; cotylédons quelquefois convolutés. Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles très-en- tières, ou dentées , ou pennatifides : les radicales or- dinairement roselées ; les caulinaires toutes éparses. Fleurs jaunes, ou blanches, ou carnées, ou roses, sou- vent nocturnes et fugaces , ordinairement grandes, axillaires, ou radicales, sessiles, souvent rapprochées en épis feuillés inférieurement, bractéolés supérieu- rement (rarement en épis nus). Boutons quelquefois penchés en préfloraison. Presque toutes les Énothérées croissent dans les régions tempérées de l'Amérique , tant septentrionale que méridionale. Genre BAUMANNIA. — Baumannia Spach. Calice submembranacé : tube grèle; segments planes, non-carénés, courtement corniculés au sommet. Pétales 4, obcordiformes, ou entiers, subsessiles, flabelliveinés. Éta- mines 8. Filets filiformes. Anthères linéaires, contournées après l’anthèse. Ovaire grêle, cylindracé, non-stipité, 4-lo- culaire, 4-sulqué, 4-costé : sillons alternes avec les cloisons; loges multiovulées. Ovules ascendants, unisériés, superpo- sés. Style filiforme, à peine débordé par la corolle. Stig- mate à 4 lobes linéaires. Capsule linéaire , tétragone, sillon- née, ou nou-sillonnée, 4-dentée au sommet, 4-loculaire , 4- valve. Graines lisses, petites, anguleuses, Herbes vivaces ou annuelles. Feuilles caulinaires penna- tifides ou dentées, sessiles. Fleurs axillaires, distantes, diur- nes , non-éphémères , odorantes , assez grandes , pendantes avant V’anthèse, Pétales d’abord carnés ou blanchâtres , ma- 352 CLASSE DES CALICIFLORES. culés de jaune à la base, roses après l’anthèse, Anthères et stigmate jaunes. Filets et style carnés. Nous avons dédié ce genre à MM. les frères Baumann, cé- lèbres horticulteurs à Bollvyller, en Alsace. Voici les trois espèces COnNUES : . Baumannia pe Douczas. — Baumania Douglasiana Spach, Monogr. ined. — OEnothera pallida Lindl. in Bot. Res. tab. 1142. Très-glabre. Tiges décombantes, rameuses. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-linéaires, pointues, incisées-dentées, ou denticu- lées, ou très-entières. Segments calicinaux 2 fois plus courts que le tube. Pétales rétus , 2 fois plus longs que les filets, à peine plus longs que les segments calicinaux. Racines vivaces, rampantes. Tiges suffrutescentes à la base, longues de 2 à 3 pieds. Rameanx ascendants ou diffus, lisses, ef- filés, flexueux , blanchâtres , rarement simples. Feuilles longues de 1 à 4 pouces, larges de 1 à 4 lignes, glaucescentes, lisses, ponctuées : côte et veines blanchâtres. Calice carné : tube long de 15 à 16 lignes; boutons ovales, apiculés. Pétales longs de 8 lignes, larges de 10 à 12 lignes, suborbiculaires, cuncifor- mes à la base, d’abord d’un blanc carné, puis roses. Anthères presque aussi longues que les filets. Style long de près de 2 pouces. Capsule coriace , falciforme. . Cette plante élégante, découverte par M. Douglas dans le nord-ouest de l’Amérique, se cultive dans les parterres. Baumannia DE Nurraz. — Baumannia Nuttalliana Spach, Monogr. ine4.— OEnothera albicaulis Fras. Catal. ex Nuttall, Gen: Amer. 1, p.245 (non Pursb).—OEnothera Nuttallii Sweet, Hort. Bit. ed. 2, p. 199. Tige dressée, presque simple. Feuilles linéaires-sublancéolées, subdenticulées, velues en-dessous. Segments calicinaux presque aussi longs que le tube, plus longs que les pétales. Pétales en- tiers. Herbe vivace. Tige haute de 2 à 3 pieds, dressée, rameuse FAMILLE DES ONAGRAIRES. 555 supérieurement , lisse, glabre, blanchâtre. Rameaux longs, éta- lés. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, très-entières ou bordées de dentelures très-écartées. Pétales petits, blancs. Cette espèce, indigène dans l’intérieur de l'Amérique septen- trionale , est cultivée en Angleterre. BaumanNIA PENNATIFIDE. — Baumannia pinnatifida Spach , Monogr. ined. —- OEnothera pinnatifida Natt. |, €. (non Kanth). — OEnothera albicaulis Pursh, Flor. Amer. Sept. (non Nutt.) Pubérule. Tige basse, décombante. Feuilles radicales pres- queentières ; feuilles caulinaires pennatifides : segments linéaires, pointus. Pétales obcordiformes , beauconp plus longs que les éta- mines. Capsules prismatiques , sillonnées. Herbe annuelle. Tige longue de ‘/, pied à 2 pieds, toujours dé- combante. Tube calicinal plus long que l'ovaire. Corolle grande, d’abord blanche, puis rose. Style filiforme, très-grèle. Capsule longue de 1 pouce, large de 1 ‘/1 ligne, quadrangulaire, submar- ginée. Cette espèce a été découverte par Nuttal sur les bords du Mis- souri. Genre ÉNOTHÈRE. — OEnothera (Linn.) Spach. Tube calicinal (partie inadhérente ) strié, très-allongé; limbe à 4 segments corniculés au sommet, le plus souvent plus courts que le tube. Pétales 4, obcordiformes, flabellivei- nés. Étamines 8, ordinairement plus courtes que la corolle. Filets filiformes, subuiés au sommet, plus longs que les anthè- res. Anthères linéaires-oblongues. Ovairesubcylindracé, non- stipité, tétragone, 4-costé, 4-loculaire; angles alternesavecles cloisons; loges multiovulées. Ovulesascendants, imbriqués, bisériés. Style long, filiforme. Stigmate à 4 lobes linéaires. Capsule cartilagineuse , claviforme-cylindracée, obscuré- ment tétragone , subrectiligue, non-sillonnée ni stipitée, 4- costée, 4-loculaire , 4-valve, polysperme , couronnée par 4 BOTANIQUE. PHAN, T. LV. 25 354 CLASSE DES CALICIFLORES, dents échancrées ; cloisons membranacées ou rarement car- tilagineuses ; placentaire tétragone, fongueux. Graines in- appendiculées, jaunâtres, petites , très-nombreuses, subfusi- formes, ou obovales, scrobiculées (à la loupe), ascendantes, imbriquées , bisériées dans chaque loge. Test dur, crustacé. Embryon conforme à la graine : radicule infère; colytédons non-convolutés. Herbes annuelles, multicaules. Tiges rameuses. Feuilles toutes sinuolées-denticulées , ou bien les supérieures soit si- nuées-dentées, soit pennatifides ; les radicales et les caulinai- res inférieures rétrécies en pétiole ; les supérieures et flora- lesamplexicaules, ourarementsubpétiolées. Fleurs axillaires, distantes, vespertines et nocturnes, fugaces, odorantes, tou- jours dressées avant la floraison. Pétales et filets d’un jaune plus ou moins vif, passant à l’orange ou au rouge après la floraison. Anthères d’un jaune pâle. Ce genre, dans les limites que nous lui assignons, neren- ferme qu’une vingtaine d’espèces , presque toutes indigènes dans l'Amérique méridionale. Nous allons décrire celles qu’on cultive comme plantes de parterre. SECTION I. Feuilles sinuolées-denticulées : les radicales courtement pé- tiolées , longuement rétrécies vers la base ; les caulinaires sessiles; les Aotales élargies à la base, amplexicaules. Cap- sule claviforme-cylindracée, subrectiligne. À. Opaire plus court que la partie inadherente du tube cali- cinal, ou moins souvent à peu près aussi long. a) Pétales un peu plus longs que les segmens calicinaux. Filets x @2 Jois plus courts que les pétales: | Énornère À LONGUES FLEURS. — OEnothera longiflora Jacq. Hort. Vindob. tab. 172. — Bot. Mag. tab. 365. Tiges diffuses ou ascendantes, presque simples, muriquées, hérissées de même que le calice. Feuilles mucronées, subdenticu- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 35) lées, cilices, hérissées aux 2 faces : les radicales lancéolées- spathulées ; les caulinaires inférieures lancéolées ou lancéolées- oblongues ; les florales ovales ou ovales-lancéolées. Tube calici- pal 3 fois plus court que les segments, 5 à 7 fois plus long que l'ovaire. Capsule fortement hérissée. Racine épaisse, subfusiforme. Tiges longues de 6 à 18 pouces, anguleuses. Feuilles d’un vert gai : les radicales longues de 5 à 12 pouces, larges de 10 à 15 lignes; les caulinaires diminuant par degrés en longueur et augmentant en largeur; les florales lon- gues de 5 à 7 lignes, larges d’environ 1 pouce. Tube calicinal long de 24 à 28 lignes; segments longs de 10 à 12 lignes. Péta- les longs de 14 à 15 lignes, larges de 16 à 18 lignes, profondé- ment obcordiformes , d’un jaune vif passant à l’orange après l’an- thèse. Filets longs de 6 à 7 lignes. Capsules longues de 15 à 18 lignes. Cette espèce habite les contrées les plus méridionales du Bré- sil, ainsi que les environs de Monté-Vidéo et de Buénos-Ayres. Énornère rorDE. — OEnothera stricta Ledebour, in sched. Hort. Dorpat. — Link, Enum. Tiges et rameaux dressés, hérissés de même que le calice. Feuilles denticulées, pointues, presque glabres aux 2 faces, pu- bérules ou hérissées aux bords : les radicales et les caulinaires in- férieures lancéolées-spathulées ; les supérieures ovales ou oblon- dues-lancéolées , ou linéaires-lancéolées. Tube calicinal du tiers plus long que les segments, 2 fois plus long que lovaire. Capsule poilue ou presque glabre. Tiges fermes, hautes de 2 à 3 pieds. Feuilles d’un vert gai : les radicales et les caulinaires inférieures longues de 4 à 8 pou- ces, larges de 3 à 6 lignes ; les florales longues de 1 à 2 pouces, larges de 3 à 6 lignes; côte et nervures blanchätres. Tube calicinal long de 12 à 15 lignes, d’un jaune tirant sur le rouge; segments longs de 9 à ro lignes, d’un jaune verdâtre. Boutons oblongs. Pé- tales longs de 12 à 14 lignes, sur autant delarge, d’un jaune vif pas- sant à l’orange-violet après l’anthèse. Ovaire hérissé, long de 6 a 7 lignes. Capsule longue de 12 à 14 lignes. 556 CLASSE DES CALICIFLORES. Cette espèce est originaire du Chili. ÉNoruÈère opoRANTE.— OEnothera odorata.Jacq. Le. Rar. 3, tab. 356; ejusd. Collect. 3, p. 107. — Bot. Reg. tab. 147. — Bot. Mag. tab 2403. — Hock. Exot. Flor. tab. 183. — OEno- thera undulata Dryand. (var.) Presque glabre ou plus ou moins velouté et hérissé. Tiges et rameaux dressés où ascendants. Feuilles pointues , légèrement denticulées : les radicales et les caulinaires inférieures lancéolées- spathulées ; les supérieures lancéolées ou linéaires-lancéolées ; les florales ovales-lancéolées , ou oblongues-lancéolées, longuement acuminées , ondulées. Tube calicinal , segments et ovaire de lon- gueur à peu près égale. Capsule glabre ou poilue. Tiges fermes, anguleuses, subflexueuses , longues de 1 à 2 pieds. Feuilles glauques ou d’un vert gai : les inférieures longues de 4 à 7 pouces, larges de 2 à 4 lignes ; les ramulaires inférieures longues de 2 à 4 pouces , larges de 2 à 4 lignes ; les florales longues de 2 à 4 pouces, larges (à la base) de 4 à 12 lignes. Calice plus ou moins hérissé et velouté : tube long de 8 à 10 lignes, d’un jaune orangé; segments longs de 9 à 11 lignes. Pétales longs de 12 à 14 lignes, larges de 10 à 12 lignes, d’un jaune vif passant à l'orange après l’anthèse. Filets longs de 7 à 8 lignes ; anthères 2 fois plus courtes que les filets. Ovaire cotonneux et hérissé , long de 8 à 9 lignes. Capsule longue d'environ 18 lignes. Cette espèce est originaire de la Patagonie. Espèce incomplétement connue , appartenant peut-être à un autre genre. Énoruère pe Drummonn.—(OEnothera Drummondii Hook. in Bot. Mag. tab. 3361. Herbe vivace. Tiges longues de 1 ‘/, à 2 pieds, épaisses, rameuses , procombantes. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, lan- céolées ou lancéolées -oblongues , subobtuses : les inférieures si- nuées-dentées , rétrécies en court pétiole; les supérieures sessiles, égèrement denticulées. Fleurs axillaires, distantes , grandes, FAMILLE DES ONAGRAIRES, 251 inodores , jaunes. Tube calicinal cylindracé, long de 2 pouces ; segments réfléchis, linéaires-lancéolés, presque 2 fois plus courts que le tube. Pétales larges de 1 ‘/, pouce, filiformes, denticulés, très-étalés. Étamines égales, subdéclinées, beaucoup “Si courtes que les pétales : filets linéaires; anthères oblongues-linéaires, médifixes , jaunes. Ovaire hérissé ; long de 1 pouce, épais, cylindrique , 4-strié , porté sur un stipe presque aussi long et à peine moins BrOp que lu. Fruit inconnu. Cette espèce , qui se rapproche des Mégapières p par le port , la grandeur de ses fleurs , et par son ovaire porté sur un stipe épais , en diffère cependant notablement par son ovaire cylindrique. Elle a été découverte récemment par M. Drummond, au Mexique, dans la province de Téxas, et introduite par lui au jardin de l’Université de Glasgow , où elle a fleuri en 1834. C’est une fort belle plante d'ornement à ajouter aux Onagraires qui enrichissent déjà nos jardins. Genre ONAGRE. — Onagra (Tourn.) Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) plus long que l'ovaire, un peu charnu, cotonneux en dedans; limbe à 4 segments membranacés, planes, corniculés au dessous du sommet. Pé- tales 4, obcordiformes , flabelliveinés. Etamines 8. Filets aplatis, filiformes, plus longs que les anthères. Anthères li- néaires, tétragones, versatiles. Ovaire oblong-conique, 4- sulqué, 4-costé, 4-loculaire: sillons alternes avec les cloisons; loges multiovulées. Ovules horizontaux, bisériés, sessiles, su- perposés. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes linéaires , allongés. Capsule subcylindracée ou oblongue-conique , co- riace, rectiligne, tétragone , non-stipitée, non-sillonnée, 4- costée, couronnée par 4 dents échancrées, 4-loculaire, 4-val- ve, polysperme : angles alternes avec les cloisons; valves planes, penniveinées : côte dorsale épaisse , large, saillante; cloisons cartilagineuses; placentaire tétragone, fongueux. Graines assez grandes, ferrugineuses, lisses, horizontales, bi- sériées, superposées, inappendiculées, tronquées aux 2 bouts, 358 CLASSE DES CALICIFLORES. prismatiques-cunéiformes, ou dolabriformes, ou presque car- rées : test (arille ?) fongueux, épais; chalaze et raphé inap- parents. Embryon beaucoup plus étroit que la graine, sub- claviforme : radicule centripète; cotylédons non-convolu- tés. Herbes bisannuelles, unicaules. Racine pivotante, charnue. Feuilles molles, non-ponctuées , nerveuses, sinuolées-denti- culées, ou sinuées-dentées : lesradicales grandes, roselées, pé- tiolées , subspathulées ; les caulinaires éparses , courtement pétiolées, rétrécies à la base ; les florales sessiles, passant gra- duellement à l’état de bractées. Fleurs vespertines et noc- turnes, odorantes, fugaces, rapprochées en épis feuillés. Tube calicinal toujours dressé en préfloraison, pendant après l’an- thèse. Pétales d’un jaune plus ou moins vif. Nous connaissons douze espèces de ce genre, presque toutes indigènes dans l’Amérique septentrionale. Celles dont nous allons donner la description se cultivent comme plantes de parterre. a) Filets 2 à 5 fois plus courts que les pétales. ONAGRE ÉLÉGANTE. — Onagra spectabilis Spach, Monogr. ined.—0Enothera spectabilis Hortor.— OEnothera corymbosa Sims, Bot. Mag. tab. 1974 (non Lamk.). Tige muriquée, hérissée. Feuilles légèrement denticulées , pointues, pubérules aux 2 faces, velues aux bords : les infc- rieures lancéolees ; les florales oblongues-lancéolées ou lancéolées- oblongues. Segments calicinaux presque aussi longs que le tube ou plus courts, presque aussi longs que les pétales. Ovaire eo- tonneux , hérissé. Capsule hérissée. Tige haute de 3 à 4 pieds, épaisse , ferme, dressée, rameuse supérieurement , garnie {ainsi que les rameaux) de petites verrues rougeâtres, pointues , scabres, pilifères. Feuilles radicales lon- gues de 8 à 12 pouces, larges de 15 à 20 lignes, sinuées-dentées vers la base. Feuilles raméaires longues de 2 à 3 pouces , larges de 7 à ro lignes. Calice hérissé, d’un jaune orangé : tube long de FAMILLE DES ONAGRAIRES. 359 12 à 25 lignes; segments longs de 10 à 15 lignes. Pétales longs de 12 à 15 lignes, sur autant de large, d’un jaune vif passant à l'orange après l’anthèse , flabelliformes , profondément échancrés. Filets longs de 5 à 7 lignes. Anthères longues de 4 à 5 lignes. Ovaire long de 4 lignes. Style un peu débordé par les pétales. Capsule longue de 12 à 14 lignes. Cette espèce est originaire du Mexique. ONAGRE ÉLANCÉE. — Onagra Kunthiana Spach, Monogr. ined.—OEnothera elata Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. 90. — UEnothera crassipes Hort. Berol. Pubérule, presque incane. Tige et rameaux non-muriqués. Feuilles sinuolées - denticulées , acuminées : les caulinaires et les raméaires inférieures lancéolées ; les florales oblongues-lancéolées, ou ovales - lancéolées , ou lancéolées -oblongues. Segments calici- naux du tiers ou de moitié plus courts que le tube, presque aussi longs que les pétales. Ovaire soyeux. Capsule incane. Tige haute de 3 à 5 pieds , épaisse, anguleuse , sillonnée, ra- meuse supérieurement. Jeunes pousses satinées-argentées. Feuilles d’un vert glauque : les radicales longues de 6 à 15 pouces, larges de 12 à 18 lignes; les caulinaires longues de 4 à 5 pouces, larges de 5 à 8 lignes. Calice pubescent, jaunâtre , après l’anthèse orangé : tube long de 20 à 24 lignes: segments longs de 12 à 16 lignes. Pétales longs de 14 à 16 lignes, sur autant de large, d’un jaune vif, flabelliformes , profondément échancrés. Filets 2 fois plus courts que les pétales. Anthères longues de 4 lignes. Style débordé par les pétales. Ovaire long de 5 à 6 lignes. Capsule longue de 15 à 18 lignes : côtes épaisses, rougeâtres avant la maturité. Cette espèce croît au Mexique. ONAGRE COMMUNE. — Onagra europæa Spach, Monogr. ined. — OEnothera biennis Linn. Spec. — Mill. Ic. tab. 189, fig. 2. — Engl. Bot. tab. 1534. — OEnotherasuaveolens Desf. Hort. Par. Tige et rameaux poilus, muriqués. Feuilles sinuolées ou lé- gèrement denticulées , pointues , pubescentes : les inférieures lan- 560 CLASSE DÉS CALICIFLORES, céolées ou lancéolées-oblongues ; les florales oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéolées. Segments calicinaux du tiers environ plus courts que le tube, presque aussi longs que les pétales. Ovaire cotonneux , hérissé. Capsule allongée, subcylindracée , hérissée. Tige haute de > à 4 pieds, dressée, roide, rameuse ou simple. Feuilles radicales longues de 5 à 8 pouces, larges de 1 à 2 pouces, obovales-lancéolées , courtement acuminées ; les caulinaires lon- gues de 3 à 8 pouces , larges de 6 à 30 lignes. Calice pubescent, d’un jaune verdätre : tube long de 15 a 20 lignes; segments longs de 12 à 20 lignes (rarement aussi longs que le tube}. Pétales longs de 12 à 16 lignes, presque aussi larges que longs, d’un jaune de Citron, flabelliformes , profondément échancrés. Filets longs de G à 7 lignes. Anthères longues de 3 à 4 lignes. Ovaire long de 4 ’/, à 5 lignes. Style atteignant ordinairement la hauteur des filets. Capsule longue de 12 à 16 lignes : valves presque linéaires, larges de près de 2 lignes : côtes rougeâtres avant la maturité. Cette espèce est commune dans presque toute l’Europe, au bord des rivières et des torrents, souvent fort loin des habita- tions humaines ; aussi ne nous semble-t-il pas probable qu’elle ait été originairement introduite d'Amérique, ainsi que l’avancent Linnée et ses copistes. Nous doutons même que l'espèce désignée par les botanistes américains sous le nom d'OEnothera biennis soit la même que celle en question. L’Onagre commune se nomme vulgairement Æerbe aux ânes. Ses racines, assez grosses et d’un goût semblable à celui de la Raiponce, se mangent en guise de salade, dans beaucoup de contrées de l'Europe. OxaGre iNTERMÉEDIAIRE. — Onagra media Spach, Monogr. ined. — OEnothera media Link, Enum. Hort. Berol. Pubérule. Tige et rameaux poilus, presque lisses. Feuilles subsinuolées , acuminées : les caulinaires inférieures lancéolées ou lancéolées -oblongues ; les supérieures ovales ou ovales-lan- céolées. Segments calicinaux presque de moitié plus courts que FAMILLE DES ONAGRAIRES, 061 le tube, du tiers plus courts que les pétales. Ovaire pubérule. Capsules glabrescentes , allongées , subcylindracées. Tige dressée, rameuse, haute de 2 à 3 pieds. Feuilles radi- cales longues de 6 à 10 pouces, larges de 12 à 18 lignes, lan- céolées ou obovales-lancéolées, pointues, sinuées-dentées à la base : les caulinaires longues de 2 à 4 pouces, larges de 1 à 2 pouces, presque entières. Galice pubescent, d’un jaune ver - dâtre : tube long de 10 à 13 lignes; segments longs de 6 à 8 lignes. Pétales longs de 10 à 12 lignes, sur autant de large, d’un jaune de Citron, profondément échancrés. Filets longs de G lignes. Ovaire long de 4 lignes. Capsule longue de 14 à 185 lignes. Cette espèce passe pour originaire de l’ Amérique septentrionale. ONAGRE À FEUILLES DE SAULE. — Onagra salicifolia Spach, Monogr. ined. —OEnothera salicifolia Desfont. Hort. Par. Glauque, légèrement pubescente, non-muriquée. Feuilles pointues , légèrement denticulées : les inférieures lancéolées ou lancéolées-oblongues : les florales ovales-lancéolées , ou oblongues- lancéolées. Segments calicinaux de moitié plus courts que le tube, presque aussi longs que les pétales. Ovaire satiné-incane. Capsules allongées, subcylindracées , incanes. Tige haute de 3 à 4 pieds, dressée, épaisse, sillonnée, ra- meuse supérieurement. Rameaux cffilés, presque simples. Feuilles caulivaires longues de 3 à 4 pouces, larges de 4 à 8 lignes. Calice soyeux , jaunâtre : tube long de 12 à 14 lignes ; segments longs de 8 à 9 lignes. Pétales longs de 8 à 9 lignes, sur autant de large, d’un jaune assez pâle , flabelliformes, échancrés. Filets longs de 4 a 4 ‘/: lignes. Anthères longues de 2 ‘/; à 3 lignes. Ovaire long de 6 lignes. Style le plus souvent débordé par les filets. Capsule longue de 18 lignes. La patrie de cette espèce est inconnue. ONAGRE SINUOLÉE.—Onagra erosa Spach, Monogr. ined. — OEnothera erosa Lehm. in Act Nat. Cur. vol. 14; et Pugill. Plant. Nov. Pubérule , subincane , non-muriquée, Tige et rameaux velus, 362 CLASSE DES CALICIFLORES, Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, pointues , sinuées- dertées ou sinuolées inférieurement , légèrement denticulées ou très-entières supérieurement. Segments calicinaux presque 2 fois plus courts que le tube , un peu plus courts que les pétales. Ovaire incane, cotonneux. Capsules oblongues-coniques, ou rétrécies aux 2 bouts, pubérules. Tige presque simple, ou rameuse supérieurement , effilée, dressée, haute de 2 à 3 pieds , souvent rougeûtre. Feuilles cauli- naires longues de 2 à 5 pouces, larges de 4 à 12 lignes. Calice jaunâtre , pubescent : tube long de 1x à 13 lignes ; segments longs de 6 à 7 lignes. Pétales longs de 7 à 9 lignes, larges de 5 à 6 lignes, obcordiformes-bilobés , d’un jaune vif. Filets longs de 3 à 4 lignes. Anthères longues de 2 ‘/: à 3 lignes. Style ordi- pairement un peu débordé par les filets. Capsule longue de 12 à 15 lignes. Cette espèce est originaire du cap de Bonne Espérance. b) Filets à peine de moitié moins longs ou presque aussi longs que les pétales. ONAGRE JAUNE BRILLANT. — Onagra chrysantha Spach, Monogr. ined. — OEnothera parvifloræ Linn. Spec. — Meerh. Ie. 1, tab. 34. — OEnothera muricata Murr. Comment. Gaœt- ting. 6, tab. 1. (var.) — OEnothera cruciata Nutt. (var.) Tige et rameaux plus ou moins muriqués, poilus. Feuilles sinuolées-denticulées , courtement acuminées, pubérules : les caulinaires lancéolées ; les raméaires et les florales oblongues-lan- céolées, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-oblongues. Segments calicinaux 2 à 4 fois plus courts que le tube, plus longs que les pétales. Ovaire velouté. Capsules glabrescentes ou pubérules, oblongues-coniques. Tige haute de 2 à 5 pieds, dressée, simple ou rameuse, de la grosseur d’un doigt d'homme, souvent rougeître , ordinairement parsemée de verrues scabres, pointues, piliferes, d’un pourpre noirâtre. Feuilles radicales longues de 6 à 12 pouces, larges de 6 à 30 lignes , lancéolées-spathulées ou oblongues-spathulées , acu- minées, sinuées-dentées à la base. Feuilles caulinaires longues de FAMILLE DES ONAGRAIRES,. 565 3 à 8 pouces, larges de 6 à 24 lignes. Galice pubérule, jaunâtre : tube long de 12 à 16 lignes ; segments longs de 4 à 8 ligmes. Pétales longs de 3 à 7 lignes, presque aussi larges que longs, obcordiformes, ou obovales, d’un jaune vif. Filets longs de 3 à 4 lignes. Anthères longues de 2 à 3 lignes. Ovaire long de 4 à 5 lignes. Style tantôt à peine saillant hors le tube , tantôt débor- dant les filets. Capsule longue de 12 à 15 lignes. Cette espèce, très-variable dans son port et la grandeur de ses fleurs , est indigène aux États-Unis, et comme naturalisée dans beaucoup d’endroits en France. Génre MÉGAPTÈRE. — Megapterium Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) très-long, épais; limbe à 4 segments planes , corniculés au sommet. Pétales 4, sub- sessiles, obcordiformes, ou flabelliformes, mucronés, palma- tinervés à la base. Étamines 8. Filets filiformes, aplatis. An- thères linéaires , tétragones , versatiles, arquées après l’an- thèse, plus courtes que les filets. Ovaireellipsoïde, tétraèdre, stipité, 4-costé, 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules as- cendants, unisériés, imbriqués, subsessiles, couronnés d’une crête membraneuse. Style filiforme , très-long. Stigmate Z- parti: lobes linéaires. Capsule stipitée, coriace , luisante, lisse, sabcomprimée, non-sillonnée, 4-costée, 4-ptère, 4-lo- culaire, 4-valve, polysperme ; placentaire 4-gone. Graines (suivant Nuttall) gibbeuses, rugueuses, marginées au som- met. Herbes vivaces, multicaules, touffues. Tiges très-simples, feuillues. Feuilles pétiolées ou subsessiles, nerveuses, denti- culées , ou très-entières, marginées, glauques. Fleurs très- grandes , diurnes , non-éphémères , légèrement odorantes, axillaires, plus longues que les feuilles. Calice glauque : tube toujours dressé en préfloraison ; segments marbrés de rouge. Corolle d’un jaune vif. Filets , style et stigmates blanchä- tres. Anthères d’un jaune pâle. Capsule très-grande. Ce genre, propre à l Amérique septentrionale, ne renfer- me que les deux espèces dont nous allons parler. Le nom 264 CLASSE DES CALICIFLORES. que nous lui avons donné, fait allusion aux grandes ailes qui garnissent la capsule. Mécaprère DE Nurrarz. — Megapterium Nuttallianum Spach, Monogr. ined. — OEnothera macrocarpa Push, Flor. Amer. Sept. (excel. Syn. Bot. Mag.)—Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 5. Feuilles lancéolées, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-obovales, acuminées-cuspidées , subsinuolées, légèrement denticulées , co- tonneuses aux bords , rétrécies à la base. Segments calicinaux aussi longs que les pétales, 4 fois plus courts que le tube. Pétales entiers , flabelliformes. Capsule subsessile , ellipsoïde. Racine pivotante. Tiges décombantes, épaisses , anguleuses, rougeâtres, longues de 6 à 15 pouces. Feuilles longues de 3 à 4 pouces , larges de 9 à 15 lignes : les jeunes satinées-argentées aux 2 faces; les adultes glabres excepté aux bords et en dessous aux nervures ; pétiole comprimé , marginé , long de 4 à 8 lignes. Calice pubérule , incane : tube long de 4 à 7 pouces; segments longs de 15 à 18 lignes, trinervés , calleux au sommet. Pétales longs de 1 / à 3 pouces , plus larges que longs, étalés , denticulés au sommet ; onglet et nervures d’un jaune orangé. Filets longs de 1 pouce. Anthères longues de 6 à 7 lignes. Ovaire in- cane, long de 1 pouce : faces planes, larges de 3 lignes ; côtes dorsales presque planes, larges de 1 ‘/; ligne, creusées d’un sillon longitudinal peu profond. Style long de près de ‘/ pied. Capsule longue de 2 pouces, large de */; pouce (y compris les ailes). Cette belle plante, qu’on possède depuis plusieurs années dans les jardins , croit sur les collines calcaires de Ja haute Louisiane. Mécaprère pu Missouri. — Megapterium missouriense Spach, Monogr. imed.—(Enothera missouriensis Sims, in Bot. Mag. tab. 1592. — OEnothera alata Nutt. Gen? Feuilles linéaires-lancéolées, pointues , denticulées, subsessiles, soyeuses aux bords. Pétales obcordiformes , mucronés. Capsule ellipsoïde , stipitée. Tiges décombantes , simples , longues d'environ 1 pied. Feuilles FAMILLE DES ONAGRAIRES. 565 >. longues de 3 à 6 pouces, larges de 3 à 6 lignes. Corolle plus petite que celle de l'espèce précédente. Cette espèce, qui se cultive aussi comme plante d’agrément, habite les mêmes contrées que la précédente. Nuttall paraît avoir confondu les deux espèces sous le nom d’'OEnothera alata. Genre PACHYLOPHE, — Pachylophus Spach. Tube calicinal très-long, épais ; limbe à 4 segments caré- nés, corniculés au sommet. Pétales 4, cunéiformes , bilobés, courtement onguiculés , flabellinervés. Étamines 8. Filets filiformes, aplatis. Anthères linéaires, tétragones, plus cour- tes que les filets, versatiles, contournées après l’anthèse. Ovaire court, épais, oblong-conique, stipité, sillonné , 12- costé, 4-loculaire ; loges multiovulées ; ovules horizontaux , bisériés, subsessiles, superposés, Style grèle, très-long. Stig- mate 4-parti : lobes linéaires. Capsule coriace, oblongue-co- nique, 4-costée, 4-loculaire, 4-dentée, 4-valve, polysperme, à 4 crêtes épaisses, alternes avec les cloisous , tuberculeuses, creusées d’un sillon longitudinal. Graines horizontales, su- perposées, bisériées , ovales, subcylindracées , inappendicu- lées. Le nom de ce genre fait allusion aux crêtes épaisses qui garnissent le péricarpe. L’espèce que nous allons décrire le constitue à elle seule. PacuyLoPue DE Nurrazz. — Pachylophus Nultallii Spach, Monogr. ined. — OEnothera cæspitosa Nutt. Gen. Amer. 1, p.246. — Bot. Mag. tab. 1503. Herbe vivace , multicaule. Racine épaisse, pivotante. Tiges touffues , très-courtes , tres-simples , dressées, feuillues. Feuilles longues de 8 à 12 pouces , larges de 1 à 2 pouces , nerveuses, d’un vert glauque, lancéolées, sinuolées - denticulées , pubérules aux 2 faces, rétrécies en long pétiole marginé : dents obtuses ou quelquefois mucronulées. Fleurs grandes , axillaires, rapprochées, nocturnes, odorantes. Tube calicinal long de 2 ‘/; à 3 pouces, 366 CLASSE DES CALICIFLORES. carné, toujours dressé en préfloraison , pendant après l’anthèse ; segments longs de 12 à 15 lignes, semi-diaphanes , linéaires- lancéolés , presque condupliqués , munis d’une crête dorsale tu- berculeuse. Pétales longs de 12 à 15 lignes, sur autant de large, d’abord carnés, puis d’un rose päle : onglet et veines jaunes. Filets carnés , longs de 6 à 8 lignes. Anthères jaunes, longues de 5 à 6 lignes. Ovaire long de 7 à 8 lignes, pubescent aux angles. Style long de 3 à 3 ‘/: pouces, débordant le plus souvent les filets. Stigmates longs de 4 à 5 lignes. Cette plante , découverte par Nuttal sur les bords du Missouri, se cultive assez fréquemment dans les parterres , depuis plusieurs années. Genre LA VAUXIA. — Lavauxia Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) très-long, épais; limbe à 4 segments planes, corniculés au sommet , beaucoup plus courts que le tube. Pétales 4, obcordiformes, ou flabelli- formes, subsessiles, palmatinervés à la base. Étamines 8. Filets aplatis, filiformes. Anthères linéaires-oblongues , tétragones, versatiles , plus courtes que les filets, un peu contournées après l’anthèse. Ovaire obové ou oblong, court, non-stipité, tétraèdre , 4-costé , 4-loculaire; loges multiovu- lées. Ovules horizontaux, bisériés, sessiles, superposés. Style grèle, très-long. Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Capsule ligneuse, elliptique, ou obovale , acuminée, rugueuse, sub- sessile, £-dentée, 4-costée,4-loculaire, tétraèdre : angles pro- longés supérieurement en crête cartilagineuse ; côtes dorsales épaisses , ligneuses, presque planes ; cloisons cartilagineuses; placentaire tétragone, fongueux. Graines grandes, horizon- tales, superposées, bisériées, sessiles, subdolabriformes, ou carrées, tronquées , enveloppées d’un arille épais, crustacé, chagriné, marbré de violet et de jaune, déprimé au bout correspondant à la chalaze ; test mince, lisse, jaunâtre. Em- bryon obovale : radicule centripète; cotylédons elliptiques, non-convolutés. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 867 Herbes vivaces ou annuelles. Tiges très-simples ou peu rameuses. Feuilles dentées ou pennatifides, longuement pé. tiolées, nerveuses. Fleurs grandes, axillaires, odorantes, ves- pertines et nocturnes, fugaces. Tube calicinal toujours dressé en préfloraison, pendant après l’anthèse. Corolle d’un rose pâle, ou jaune, grande. Nous dédionsce genre à notre respectable ami, M. Fran- çois Delavaux, fondateur du jardin botanique de Nimes; c’est à ses savantes recherches que la flore française doit un grand nombre de découvertes intéressantes. Les Lavauxia habitent l'Amérique. Nous en connais- sons quatre espèces , toutes remarquables par la beauté de leurs fleurs, et dont plusieurs ne sont pas rares dans les jar- dins. SEcrion I, Pétales’ jaunes ; trinervés, trilobés au sommet, un peu plus longs que les étamines. Segments calicinaux longuement acuminés, Racine annuelle, pivotante. LAvAUXIA A PÉTALES TRILOBES. — Lavauxia triloba Spach, Monogr. ined. — OEnothera triloba Nuttall, in Journ. Acad. Philad. 1821, p. 118.—Bot. Mag. tab. 2566. CR. thera rhizocarpa Spreng. Syst. Feuilles pubérules aux bords : les radicales et les caulinaires supérieures lancéolées, denticulées, souvent incisées-dentées à la base ; les caulinaires inférieures interrupté-pennatifides : lobe terminal lancéolé ou ovale-rhomboïdal , allongé , acuminé ; lobes latéraux triangulaires-lancéolés ou linéaires-lancéolés , pointus, denticulés , ou très-entiers. Segments calicinaux un peu plus longs que les pétales, 5 à G fois plus courts que le tube. Capsules ellip- tiques ou obovales , presque imbriqueées. Racine épaisse. Tige dressée , très-courte , simple, florifère et feuillée dès la base. Feuilles longues de 6 à 12 pouces, larges de 6 à 34 lignes, d’un vert gai, presque glabres, longuement pétio- lées : ségments longs de 6 à 18 Lignes, Tube calicinal long de 368 CLASSE DES CALICIFLORES. 6 pouces, glabre, rougeätre : segments longs de 12 à 15 lignes, linéaires-lancéolés, subulés au sommet. Pétales longs de 1 pouce, sur autant de large, cunciformes : lobes latéraux arrondis, obtus ; lobe terminal raccourci, mucroné. Filets grèles, d’un jaune orangé, longs de 7 à 8 lignes. Anthères d’un jaune pâle, longues de 4 lignes. Ovaire long de 4 à 5 lignes. Style débordé par les anthères. Stigmates longs de 3 à 4 lignes, d’un jaune orangé. Capsule longue de 1 pouce, luisante, d’un brun verdâtre , cou- ronnée par 4 dents linéaires -lancéolées, recourbées; crêtes tri- angulaires ; valves rhomboïdales, larges de 6 à 7 lignes. Cette espèce croit dans l’intérieur de l’Amérique septentrionale, sur les bords du fleuve Red-river. Secrion II. Pétales blanchätres, 5-nervés, rétus, 2 fois plus longs que les filets. Segments calicinaux courtement apiculés. Racines vivaces, rampantes. Plantes acaules et florifères dès la base, la première année, puis caulescentes et plus oumoins rameuses. Feuilles roselées au collet (dansles jeuncesplantes) et au sommet des rameaux (dans les plantes adultes) : les primordiales et les supérieures indivisées; les autres ly- rées, ou pennatifides, ou auriculées. LavauxIA A PÉTALES CUSPIDÉS. — Lavauxia cuspidata Spach, Monogr. ined.—(OEnothera acaulis Lindl. in Bot. Reg. tab. 763. (non Cavan.) Feuilles veloutées ( incanes ) ou pubescentes aux 2 faces, roncinées , ou interrupté-pennatifides , ou pennatiparties ( les primordiales lancéolées ) : segments entiers, ou denticulés, ou subsinuolés ; lobe terminal lancéolé, ou linéaire-lancéolé, ou ovale-lancéolé, très-allongé, pointu, ou acuminé, ou cuspidé, denticulé , ou incisé. Pétales flabelliformes, acuminés-cuspidés, 2 à 3 fois plus courts que le tube calicinal. Tiges simples ou rameuses, dressées ou ascendantes , d’abord presque nulles, puis atteignant jusqu’à 1 pied de long. Feuilles longues de 4 à 8 pouces, de largeur très-variable ; segments li- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 369 néaires, où linéaires-lancéolés, ou triangulaires-lancéolés , ou oblongs ; ou triangulaires , recourbés , ou horizontaux, ou ascen- dants , tres-entiers, ou denticulés, de longueur et de largeur très-variables ; lobe terminal long de 2 à 4 pouces, large de 2 à 18 lignes , souvent incisé-denté à la base. Fleurs plus courtes que la feuille , radicales et très-rapprochées dans les jeunes plantes, éparses sur les tiges dans les plantes adultes. Tube calicinal long de 2 à 3 pouces, pubérule, d’un blanc rosé ; segments linéaires- lancéolés ou triangulaires-lancéolés , verdätres, semi-diaphanes, longs de 7 à 8 lignes. Pétales longs de 8 à 12 lignes, sur autant de Jarge, d’un blanc carné passant au rose après l’anthèse : ner- vures et onglet jaunâtres. Filets longs de 4 à 5 lignes. Anthères jaunes , presque aussi longues que les filets. Stigmates jaunes, longs de 3 à 4 lignes , un peu débordés par les anthères. Ovaire veloute , long de 4 à 5 lignes. Capsule longue de 8 lignes , sou- vent rougeâtre avant la maturité, glabrescente , subsessile , elli- psoïde ou obovale : valves larges de 4 à 6 lignes. Cette espèce habite les contrées extra-tropicales de l Amérique méridionale. LAvAUXIA A PÉTALES MUTIQUES. — Lavauxia mutica Spach, Monogr. ined. — OEnothera taraxacifolia Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 294. — OEnothera anisoloba Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 105. — Bot. Reg. tab. 1479. — OEnothera grandiflora Ruiz et Pavon, Flor. Peruv. 3, tab. 318, fig. 6 (nec aliorum). — OEnothera acaulis Cavan. Ic. 4, tab. 309 (pessima ). Feuilles roncinées , ou interrupté-pennatifides , ou pennati- parties , ou lyrées , très-finement pubérules aux 2 faces : segments dentés, ou défticulés ; ou sinuolés, variformes; lobe terminal suborbiculaire , ou ovale , ou lancéolé, incisé , où denté, ou en- tier ; quelquefois cordiforme à la base. Pétales flabelliformes, mutiques , 2 à 5 fois plus courts que le tube calicinal. Racine épaisse , presque ligneuse. Tige dressée , on ascendante, où décombante, épaisse, longue de 1 à 15 pouces, souvent rougeâtre. Feuilles longues de 3 à 6 pouces, d’un vert glauque, BOTANIQUE. PHAN. T, lV. 24 370 CLASSE DES CALICIFLORES. de forme très-variable sur les mêmes individus : pétiole commun nu à la base, ou marginé et denticulé ; segments longs de 2 à 12 lignes, larges de 1 à 6 lignes, ovales, ou ovales-lanccolés, ou subrhomboïdaux , ou lancéolés, ou obiongs, ou linéaires, pointus ou obtus, souvent réfléchis , ordinairement alternes avec de courtes dents obtuses ou pointues. Calice pubérule : tube long de 3 à 6 pouces, rougeâtre ; segments longs de 10 à 12 lignes, larges de 2 lignes, linéaires-lancéolés, courlement apiculés, verdûtres. Pctales longs de 15 à 18 lignes, sur autant de large, d'un blanc carné passant au rose après l’anthèse : nervures et onglets jaunâtres. Filets longs de 6 à 7 lignes. Ovaire pubescent, long de 4 à 5 lignes. Style débordant le plus sonvent les filets. Stigmates jaunes , longs de 3 à 4 lignes. Capsule longue de 8 à 12 lignes, glabrescente, violette on pourprée avant la maturité, obovale, ou oblongue-obovale, ou ellipsoïde : dents obtuses, presque dressées ; valves larges de 6 à 7 lignes. Cette espèce, originaire du Chili, n’est pas rare dans les jardins. Genre HARTMANNIA. — Hartmannia Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) cylindracé ou infon- dibaliforme, quelquefois plus court que l’ovaire; limbe à 4 segments planes. Pétales 4, obovales, ou cunéiformes , courtement onguiculés, flabellinervés. Etamines 8. Filets capillaires ou filiformes. Anthères elliptiques ou oblongues, versatiles. Ovaire court, stipité, subclaviforme, tétraèdre, 4-costé, 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules horizontaux, nidulants, attachés à de courts funicules. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Capsule dhviforme, ou obovale, ou ovale, acuminée ou tronquée, courte, cartila- gineuse, longuement stipitée, 4-dentée, tétraptère ou tétra- èdre, 4-costée, 4-loculaire, 4-valve : côtes carénées, assez épaisses; cloisuns membranacées; placentaire tétraèdre, fon- gueux. Graines ovales ou obovales, petites, lisses, nues, inap- pendiculées, jaunâtres, ou brunes, nidulantes, horizontales, FAMILLE DES ONAGRAIRES. 374 superposées, subsessiles, apiculées; test membranacé. Em- bryon conforme à la graine : cotylédons non-convolutés ; radicule centripète. Herbes annuelles ou vivaces, rameuses. Feuilles radicales très-entières ou dentées , spathulées , roselées ; feuilles cauli- paires sinuées-dentées , ou pennatifides , ou moins souvent denticulées, courtement pétiolées. Fleurs axillaires, distan- tes, vespertines et nocturnes, odorantes, toujours dressées en préfloraison. Corolle rose, ou blanchätre, ou moins souvent jaunûâtre. Nous avons dédié ce genre à M. Emmanuel Hartmann, aujourd’hui en Louisiane, l’un des auteurs du Stirpes Cryp- togamæ Badensi-Alsaticæ. Voici les espèces qu’on cultive comme plantes d'agrément: SECTION I. Pétales roses ou carnés. Feuilles caulinaires sinuées-dentées, ou incisées-dentées, ou pennatifides. À. Tube calicinal grèle , peu amplifié à la gorge, à peu près aussi long que les segments du limbe ; ou plus long. Petales plus courts que les segments calicinaux , à peine plus longs que les filets. Style débordé par les étamines. a) Segments calicinaux un peu plus longs que le tube. Pétales d’un rose vif. … Hanrmannia Faux Gaura. — Hartmannia gauroides Spach, Monogr. ined. — OEnothera rosea Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 347.— OEnothera purpurea Lamk. Dict. (non Willd. ) — OEnothera rubra Cavan. Ic. tab, 400 (mala). Tige rameuse, pubescente. Feuilles légèrement pubérules : les inférieures sinuées-dentées à la base , ou lyrées, subobtuses , lon- guement pétiolces; les supérieures ovales-lancéolées ou lancéolées- rhomboïdales, pointues , sinuolées ou denticulées. Pétales obova- les.ou suborbiculaires, du tiers plus courts que les segments du calice, Capsule obovale ou claviforme , tronquée, rétuse, à 4 an- gles marginés. 374 CLASSE DES CALICIFLORES. Herbe annuelle , haute de 6 à 18 pouces. Tige dressée. Ra- meaux grèles, ascendants. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 3 à 8 lignes : les florales supérieures réduites à de courtes bractées. Tube calicinal pubérule, long de 3 lignes ; seg- ments linéaires-lancéolés , courtement apiculés , longs de 4 lignes. Pétales longs de 3 lignes, sur autant de large, denticulés au som- met. Filets capillaires , longs de 2 lignes. Style un peu débordé par les filets. Stigmates courts, blanchâtres. Capsule longue de 3 à 4 lignes, brunätre, rétrécie à la base, portée sur un stipe grèle , long de 6 à 9 lignes : valves carénées, larges de 1 ‘/: ligne. Graines très-petites, jaunâtres. B. Tube calicinal infondibuliforme, 2 fois plus court que les segments. Pétales grands , 5-nervés , 2 fois plus longs que les filets. Style débordant les étamines. HaRTMANNIA A GRANDES FLEURS. — Â/artmannia macran- tha Spach, Monogr. ined. — OEnothera tetraptera Cavan. Ic. 3,tab. 279. — Bot. Mag. tab. 469. — OEnothera du- bia et OEnothera capensis Hortor. Tige dressée, rameuse, hérissée. Feuilles pubérules aux bords : les radicales et les caulinaires inférieures obovales - spa- thulées, obtuses ; les supérieures lancéolées, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-rhomboïdales , pointues ou acuminées , dentées, ou anguleuses , ou sinuées-pennatifides , ou interrupté-pennatifides. Pétales flabelhiformes, de la longueur des segments du calice. Capsule tétraptère, obovale, acuminée, 4-dentée , presque aussi longue que le stipe : angles et côtes hérissés. Herbe annuelle , haute de 6 à 15 pouces, ordinairement très- rameuse. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 2 à 12 li- gnes , d’un vert glauque. Tube calicinal long de 4 lignes; seg- ments longs de près de 1 pouce, linéaires-lancéolés, pointus- Pétales longs de 12 à 15 lignes, sur autant de large, denticulés au sommet , d’un blanc carné passant au rose après ’anthèse : vei- nes et nervures pourpres. Filets filiformes, longs de 6 à 7 lignes. Anthères jaunes, longues de 5 à 6 lignes. Ovaire fortement hé- rissé, long de 6 à 7 lignes. Style long de 1 pouce. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 375 Cette espèce croît dans la Nouvelle-Espagne. Genre KNEIFFIA. — Xneiffa Spach. Tube calicinal cylindracé, plus long que l'ovaire ; limbe à 4 segments planes, corniculés. Pétales 4, obcordiformes, fla- belliveinés, courtement onguiculés. Etamines 8. Filets fili- formes , subulés au sommet. Anthères linéaires-oblongues, obtuses, versatiles, arquées après l’anthèse. Ovaire court, stipité, tétraèdre , 4-costé, 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules nidulants, horizontaux , attachés à de courts fu- nicules. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes linéaires, Capsule claviforme, ou obovale, ou subglobuleuse, stipitée, ou subsessile, courte, cartilagineuse , luisante, tétraèdre, 4- costée, 4-loculaire, 4-valve : côtes saillantes, carénées; cloi- sons chartacées ; placentaire tétraèdre, grêle. Graines ovales ou oblongues, petites , lisses, inappendiculées, horizontales, nidulantes , subsessiles, apiculées; test membranacé. Em- bryon conforme à la graine : cotylédons non-convolutés ; radicule centripète. Herbes vivaces, touffues. Tiges simples, ou rameuses vers le haut. Feuilles très-entières ou légèrement denticulées , ponctuées, peu veineuses : les radicales roselées, rétrécies en court-pétiole ; les caulinaires éparses, subsessiles ; les florales supérieures fort courtes. Fleurs axillaires et distantes, ou plus souvent rapprochées en épis feuillus, ou subterminales, diurnes, non-éphémères, presque inodores, toujours dressées en préfloraison. Corolle et étamines d’un jaune vif. Nous avions dédié ce genre à feu M. C. Kneiff, de Stras- bourg, l’un des auteurs du Stirpes Cryptogamæ Badensi-Al- saticæ. Toutes les espèces habitent l'Amérique septentrio- nale tempérée. Voici celles qui se cultivent comme plantes de parterre : SEcrion I. Tube calicinal à peu près aussi long que les segments du limbe , 2 à 5 fois plus long que l'ovaire. Capsule à valves 374 CLASSE DES CALICIFLORES, rétuses. Pétales grands, au moins 2 fois plus longs que les étamines. Style débordant les étamines. a) Capsule subsessile, plus longue que Le supe. KerrFra GLAUQUE.— Âneïffia glauca Spach, Monogr. ined. — OEnothera glauca Michx. Flor. Amer. Bor. — Bot. Mag. tab. 1606. — Bot. Reg. tab. 1511. Très-glabre. Feuilles ovales où ovales-oblon gues , obtuses. sub- sinuolées , légèrement denticulées, glauques. Fleurs subtermina- les, presque en corymbe. Capsule ellipsoïde, un peu plus longue que le stipe. Tiges hautes de r à 2 pieds, fermes, flexueuses, dressées, un peu anguleuses , rameuses vers leur sommet. Feuilles caulinaires longues de 1 ‘/: à 3 pouces; feuilles florales longues de 6 à à li- gnes. Galice pubérule : tube grêle, long de 6 à & lignes, d’un jaune orangé; segments linéaires-lancéolés , cuspidés, presque aussi longs que le tube , d’un jaune verdätre. Pétales longs de 10 à 13 lignes, sur autant de large. Filets longs de 5 à G lignes ; an- thères longues de 2 à 3 lignes. Capsule longue de 5 à 6 ligues : valves larges de 2 */, à 3 lignes. Cette espèce croit dans les forêts voisines du Mississipi. KNEIFFIA SUFFRUTESCENT. — Âneiffia suffruticosa Spach, Monosr. ined. — OEnothera fruticosa Linn. — Bot. Mag. tab. 332. Feuilles lancéolces ou oblongues-lancéolces, subacuminées, ou pointues, denticulées, pubescentes aux bords. Fleurs axillires, disposées en longs épis. Capsules oblongues-claviformes, 2 à 3 fois plus longues que le stipe. Tiges hautes de 6 à 18 pouces, fermes, presque simples, flexueu- ses, souvent rougeûtres, quelquefois suffrutescentes à la base. Feuilles caulinaires longues de 1 à3 pouces, larges de 4 à Glignes. Épis multiflores , finissant par acquérir un pied de long et plus. Calice pubérule : tube long de 8 à 9 lignes, grêle, d’un jaune orangé ; segments un peu plus longs que le tube, linéaires-lan- céolés, jaunâtres. Pétales longs de 1 pouce, sur autant de large, FAMILLE DES ONAGRAIRES. 375 Filets 2 fois plus courts que les pétales. Capsule pubérule , lon- gue de 13 à 15 lignes (ÿ compris le stipe) : valves oblongues-ob- ovales, larges de 1 ‘/; ligne. Cette espèce croit dans les États-Unis, depuis la Géorgie jus- qu’au Canada. Kneirria MACULÉ. — Kneiffia maculata Spach, Monogr. ined. — OEnothera serotina Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 134. Tiges pubérules , rameuses, suffrutescentes à la base. Feuilles lancéolces, ou lancéolées-linéaires, ou linéaires-lancéolées , poin- tues, légèrement denticulces, ou tres-entières, subsessiles, macu- lées, pubérules aux bords, Fleurs axillaires, de disposées en longs épis. Capsules oblongues-claviformes , puberules, prés- que 3 fois plus longues que le stipe. Tiges hautes de 1 p ed ou plus, fermes, dressées , flexueuses, rougeâtres. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges der à 8 li- gnes, d’un vert foncé , luisantes en dessus, maculées de rouge : les florales très-étroites, plus courtes que les fleurs. Épis longs de 4 à 7 pouces. Calice pubérule, jaunâtre : tube long de 8 li- gnes ; segments linéaires-lancéolés, aussi longs que le tube. Pétales longs de 1 pouce, larges de 9 à 10 lignes. Filets longs de 5 à 6 lignes. Capsule longue de 6 lignes, rétrécie en stipe long de 2 à 2 ‘/, lignes : valves oblongues-obovales, larges d’environ 2 li- gnes. KwerrriA DE Fraser. — Âneiffia Fraseri Spach, Monogr. ined, — OEnothera Fraseri Pursh , Flor. Amer. Sept. — Bot. Mag. tab. 1674. Feuilles ovales, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-oblongues, subobtuses ; légerement denticulées , courtement pétiolées, pubé- rules aux bords. Fleurs axillaires, disposées en longs épis. Gap- sule obovale-claviforme, presque 2 fois plus longue que le stipe. Tiges hautes de G à 12 pouces, simples ou rameuses , ferwes, flexueuses, souvent rougeâtres. Feuilles longues de 1 ‘/; pouce à 3 pouces, larges de 6 à 19 lignes. Épis multiflores, ra de 5 à 6 pouces. Calice pubérule : tube long de 5 à 6 lignes , grêle, d’un 376 CLASSE DÉS CALICIFLORES. jaune orangé ; segments linéaires-lancéolés , Jaunûtres, aussi longs que le tube. Pétales longs de 7 à 8 rer sur autant de large. Capsule longue de 5 à 6 lignes, pubérule. Cette espèce est originaire de la Caroline méridionale. KneïFFia MULTIFLORE. — Xneiffia floribunda Spach , Mo- nogr. ined. — 0Enothera hybrida Michx. Flor. Am. Bor. — OEnothera ambigua Nutt. Gen. Amer.?— OEnothera tetragona Roth. Tiges simples ou rameuses, hérissées, ou pubescentes. Feuilles lancéolées, ouovales-lancéolées, ou lanceolées-oblongues, obtuses, légèrement denticulées ou très-entières, pubescentes, ou hérissées, subsessiles. Fleurs rapprochées ou distantes, subterminales. Cap- sule ovale ou ovale-giobuleuse, courtement stipitée. Tiges hautes de 12 à 15 pouces, dressées, fermes, flexueuses , ordinairement rameuses à toutes les aisselles supcrieures. Feuil- les caulinaires longues de 1 à 3 pouces, larges de 6 à 12 lignes; feuilles florales petites, linéaires-lancéolées. Fleurs le plus souvent rapprochées au sommet des ramules en épi subcorymbiforme , ou rarement en épi lâche. Calice pubescent : tube long de 5 à 6 li- gnes, grêle, d’un jaune orangé ; segments jaunâtres, longs de 7 à 8 lignes. Pétales longs de 8 à 12 lignes, sur autant de large. Capsule longue de 3 à 4 lignes, glabre, d’un brun clair, rétré- cie en stipe long au plus de 1 ligne : valves ovales ou oblongues , larges de 1 ‘/: ligne. Cette espèce croit daus le midi des États-Unis. b) Capsule » a 4 fois plus courte que le stipe. KANEIFFIA À FEUILLES LINÉAIRES. — Âneiffia linearis Spach, Monogr. ined. — OEnothera linearis Michx. Flor. Amer. Bor. Tiges simples ou rameuses , grèles, pubérules , ou hispides. Feuilles linéaires, ou linéaires-lancéolées, ou lancéolées-linéaires, obtuses, très-entiéres, ou légèrement denticulées , pubérules, ou soyeuses, ou cotonneuses , où presque glabres, subsessiles ; rétre- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 977 cies à la base. Fleurs subterminales, en épi lâche. Capsules obo- vales-claviformes, ou obovales, glabres, ou cotonneuses. Tiges hautes de 6 à 15 pouces , dressées , subflexueuses ; sou- vent rougeâtres. Feuilles radicales linéatres-spathulées, ou lancéo- lées-spathulées, longuement pétiolées. Feuilles caulinaires longues de 6 à 24 lignes, larges de :/, ligne à 4 hgnes. Pétales longs de 5 à 6 lignes, sur autantde large. Capsule longue de 2 à 3 lignes, portée sur un stipe grêle, cotonneux, long de 3 à 6 lignes. Cette espèce habite le midi des États-Unis. Secriox Il. Tube calicinal un peu plus long que les segments du limbe. Pétales petits, à peine plus longs que les étamines. Style débordé par les étamines. Capsule à valves non-rétuses. KneïrriA NAIN. — Aneiffia pumila Spach, Monogr. ined. — OEnothera pumila Linn. Spec.— Bot. Mag. tab. 355.— OEno- thera gracilis Schrad. in Sched. Sem. Hort. Gætting. Tiges ascendantes ou décombantes , presque simples , pubcru- les. Feuilles obtuses ou pointues, très-entières , pubérules aux bords : les radicales et les caulinaires inférieures oblongues- ou li- néaires- ou lancéolées- ou obovales-spathulées, petiolées ; les supe- rieures lancéolées- oblongues, ou linéaires-oblongues- ou lancéo- lées , subsessiles ; les florales sublinéaires , très-étroites. Fleurs axillaires, subunilatérales, en epis lâches. Tube calicinal de moi- tié plus long que l’ovaire. Capsules oblongues- ou obovales-clavi- formes, subsessiles, ou courtement stipitées , pubérules. Tiges grêèles, flexueuses, hautes de 4 à 8 pouces , souvent rou- geâtres. Feuilles inférieures longues de 1 à 3 pouces, larges de 2 à 6 lignes. Épis longs de 4 à 6 pouces. Tube calicinal long de 2 lignes à 2 ‘/, lignes ; segments linéaires, apiculés. Pétales longs de 3 lignes, sur autant de large. Capsule longue de 4 à 5 lignes, rétrécie en stipe raide, long au plus de 1 ligne. Cette espèce croît dans la Caroline et la Virginie. 378 CLASSE DES CALICIFLORES. Genre XYLOPLEURUM. — Xy/opleurum Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) claviforme, aussi long que lovaire; limbe à 4 segments planes, acuminés, plus longs que le tube. Pétales 4, obcordiformes, courtement on: guiculés, nerveux. Étanines 8. Filets filifor mes, subulés au sommet. Anthères linéaires, versatiles, arquées après l’an- thèse. Ovaire fusiforme, tétraèdre, 4-costé, 4-loculaire; cloisons pelliculaires ; loges multiovulées. Ovules nidu- lants, subimbriqués, suspendus à des funicules allongés. Style filiforme, très-long. Stigmate 4 parti : lobes linéar- res. Capsule 1-loculaire (par l’oblitération des cloisons), polysperme, presque ligneuse, claviforme, ou subfusiforme, sillonnée, courtement acuminée, 4-costée, tétraèdre, 4- valve au sommet : côtes dorsales et angles épais, saillants, presque contigus; placentaire nerviforme. Graines ovales ou oblongues , petites, nidulantes, lisses, jaunâtres, suspen- dues, ou appendantes, inappendiculées. Test membranacé. Embryon conforine à la graine : cotylédons non-convolutés ; radicule supère. Racine vivace, rampante. Feuilles radicales lyrées; feuil- les caulinaires dentées, subsessiles. Épis terminaux, aphylles, Jlâches, nutants au sommet avant l’anthèse. Fleurs odoran- tes, diurnes , non-éphémères, penchées avant l’épanouisse. ment. Corolle grande, d’un blanc carné passant au rose après l’anthèse ; onglets, nervures et étamines Jaunes. Outre l'espèce que nous allons décrire, ce genre en ren- ferme une autre, indigène au Mexique. XyLoPzeurum De Nurrazr.— Xylopleurum Nuttallii Spach, Monogr. ined.—OEnothera spt ciosa Nuit. Gen. Amer. r, p.246. — Hook. Exot. Flor. tab. 80. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 253. — Bot. Mag. tab. 3189. | Tiges diffuses ou ascendantes, quelquefois ligneuses à à Ja base, rameuses, cffilées, incanes, longues de 2 à 3 picds. Feuilles in- canes, pubérulesaux 2 faces, penninervées : les radicales roselées, FAMILLE DES ONAGRAIRES. 579 pourpres en dessous , interrupté-pennatifides, ou roncinées, lon- guement péliolées, longues d'environ 2 pouces : lobe terminal très-grand, lancéolé, denté, ou sinuolé-denté ; les primordiales ob- ovales-spathulées , denticulées ; les caulinaires longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 5 lignes, dentées, ou denticulées, lancéolces, pointues , quelquefois incisces-dentées à la base. Ramules flori- fères nus vers leur sommet, Épis flexueux, 5-9-flores : les fructi- fères roides, longs de 3 à G pouces. Bractées lancéolées-linéaires ou subulées, plus courtes que l'ovaire. Tube calicinal incane, long d'environ 9 lignes ; segments longs de 15 à 16 lignes, lincai- res-lancévlés. Pétales longs de 15 à 18 lignes, larges de 12 à 15 lignes. Filets 2 fois plus courts qne la corolle. Anthères de moi- tié plus courtes que les filets. Ovaire velouté , long de 7 à 9 li- gnes. Style débordant le plus souvent les pétales. Stigmates longs de 4 à 5 lignes. Capsule longue de 8 à 10 lignes, incane : valves larges de 2 à 2 ‘}, lignes. Cette belle plante, originaire de la haute Louisiane, est fort re- cherchée pour l’ornement des parterres. Genre GAURIDIUM. — Gauridium Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) cylindracé, plus long que l'ovaire; limbe à 4 segments planes, pointus. Pétales 4, étalés, ovales, ou obovaies, sessiles. Etamines 8. Filets dressés , filiformes. Anthères linéaires, versatiles. Ovaire non-stipité, tétraèdre , 4-costé, 4 oculaire : loges 1-ovulées. Ovules suspendus au-dessous du sommet des loges : funicules allongés. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes allongés, linéaires. Carcérule tétraèdre, rugueux, 4-costé, non-stipité, osseux , par avortement 1-loculaire , 1-sperme (rarement 2- 4-sperme). Graines oblongues ou obovales, assez grosses, lisses, convexes d’un côté, anguleuses de l’autre. Test mem branacé. Embryon conforme à la graine : radicule supère; cotylédons convolutés : l'extérieur enveloppant l'intérieur, lequel est roulé en dedans en sens inverse. Herbes ou sous-arbrisseaux, Feuilles dentées. Fleurs noc- 280 CLASSE DES CALICIFLORES. turnes, fugaces, presque inodores, disposées en épis non- bractéolés. Corolle jaune ou rose. Ce genre est propre à l'Amérique septentrionale, Voici les espèces les plus remarquables : GAURIDIUM A FLEURS CHANGEANTES. — Gauridium mutabile Spach, Monogr. ined. — Gaura mutabilis Cavan. Ic. 3 , tab. 285. — OEnothera anomala Curt. Bot. Mag. tab. 388. Suffrutescent, pubescent. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées , pointues, courtement pétiolées. Épis Tâches. Tube calicinal grêle, 2 fois plus long que les segments. Pétales ovales-rhomboïdaux, subacuminés, plus longs que les étamines. Carcérules oblongs, acuminés , pubescents. Sous-arbrisseau très-rameux , haut de 2 à 3 pieds. Feuilles molles, longues de 1 à 2 pouces , larges de 4 à 8 lignes. Calice pubescent, jaunâtre : tube long de 1 pouce, grêle ; bouton cbco- nique, subobtus. Pétales longs de 8 à 9 pouces, d’un jaune pâie passant à l'orange après l’anthèse. Anthères 3 à 4 fois plus cour- tes que les filets. Carcérules longs d’environ 6 lignes : faces lar- ges de 2 lignes, transversalement veineuses. Cette espèce, originaire du Mexique, se cultive souvent dans les collections d’orangerie. GAURIDIUM A FEUILLES MOLLES. — Gauridium molle Spach, Monogr. ined, — Gaura mollis Kunth, in Humb. et Bonpl. vol. 6, tab. 529. | Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou lancéolées-oblongues, denticulées , pubescentes. Bractées ovales-oblongues, acuminées, plus courtes que l’ovaire. Segments calicinaux plus longs que les pétales. Pétales ovales, obtus. Carcérules ovales-oblongs, subté- trapteres. Herbe dressée, rameuse, poilue. Feuilles courtement pétiolées, longues de 1 ‘/: pouce. Épis terminaux, longs de ‘/, pied et plus. Calice velu ; tube long de r pouce. Corolle jaune , large de 1 ‘/; pouce. Étamines de la longueur des pétales. Cette espèce croit au Mexique. bn FAMILLE DES ONAGRAIRES. 381 Genre GAURA. — Gaura (Linn.) Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) subcylindracé, plus long que l'ovaire; limbe à 4 segments (par exception toutes les parties de la fleur sont en nombre ternaire) planes, liné- aires. Pétales 4, ascendants, spathulés, onguiculés. Étamines 8, déclinées. Filets longs, capillaires. Anthères saubmédifixes, subversatiles, linéaires-sagittiformes, obtuses. Ovaire ses- sile ou stipité , tétraèdre , 4-costé, à 4 loges 1- ou 3-ovulées. Ovules suspendus au-dessous du sommet des loges; funicules allongés. Style filiforme, décliné. Stigmate 4-fide : lobes courts , dentiformes , trièdres. Carcérule sessile , ou stipité, tétraèdre, ligneux, tuberculeux; ou réticulé, par avortement 1-loculaire , 1-4-sperme. Graines oblongues ou obovales, lisses, assez grosses, convexes d’un côté, anguleuses de l’au- tre : radicule supère ; cotylédons convolutés : l’extérieur enveloppant l’intérieur , lequel est roulé en dedans en sens inverse. Herbes annuelles, ou bisannuelles , ou vivaces. Feuille; entières ou dentées, alternes. Fleurs blanches, ou rougeâtres, nocturnes, fugaces, disposées en épis bractéolés. Les Gaura croissent dans l'Amérique septentrionale, tant entre les tropiques que dans les contrées tempérées, Voici les espèces les plus notables : GAURA BISANNUEL. — Gaura biennis Linn. — Bot. Mag. tab. 380. Tige dressée, rameuse, hérissée. Feuilles lancéolées ou lancéo- lées-oblongues, pointues , denticulées, sessiles, pubescentes. Épis longuement pédonculés , denses, souvent rameux à la base. Tube calicinal renflé au-dessus de l'ovaire, un peu plus court que les segments. Pétales obovales-spathulés, obtus, un peu plus courts que les étamines. Ovaire à loges triovulées. Carcérules sessiles , imbriqués, rugueux, tétraèdres, ovales-rhomboïdaux, pointus aux 2 bouts. Herbe vivace, haute de 3 à 5 pieds. Feuilles longues de 2 à 4 582 CLASSE DES CALICIFLONES. pouces , molles, d’un vert foncé. Épis multiflores. Bractées peti- tes, caduques. Galice pubescent, rougeâtre : tube long de 4 à 5 li- gnes , grêle. Pétales blancs , courtement onguiculés. Carcérules longs d'environ 4 lignes : faces larges de 2 lignes. Cette espèce, indigène aux États-Unis, se cultive comme plante d'ornement. Gaura À FEUILLES ÉTROITES. — Gaura angustifolia Michx. Flor. Amer. Bor. Feuilles linéaires, ou linéaires-oblongues, ou lancéolées- linéaires : les infcrieures sinuées ; les supérieures sinuolées. Grappes panieulées. Carcérules tétraédres, oblongs, acuminés aux 2 bouts. Herbe vivace. Tige cylindrique, pubescente , haute d’environ 3 pieds. Ramules florifères très-grêles. Segments calicinaux beau- coup plus longs que le tube. Pétales blancs, obtus, spathulés , de moitié plus courts que les segments du calice. Cette espèce croit dans la Géorgie et dans les deux Carolines. GaurA ÉCARLATE. — Gaura coccinca Nuttall, Gen. Amer. 1, pag. 249. Tiges simples, décombantes. Feuilles linéaires-lancéolées, den- ticulées, incanes, velues. Grappes lâches, multiflores. Petales ar- rondis, un peu plus longs que les segments calicinaux; onglets filiformes. Carcérule pointu aux 2 bouts , tétrasperme. Herbe vivace, multicaule, presque cotonneuse, haute d’envi- ron 1 pied. Feuilles souvent fasciculées. Fleurs d’abord roses, puis d’un écarlate pâle. Cette espèce a été découverte par Nuttall dans la haute Loui- siane. Secriox HI. ÉPILOBIEES. — Æpilobieæ. Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme ou infon- dibuliforme, le plus souvent court , quelquefois pres- que nul; limbe à 4 segments réfléchis ou souvent non- réfléchis. Disque terminé en bourrelet annulaire, ou FAMILLE DES ONAGRAIRES. 383 plus souvent en 4 lobes opposés aux segments calici- naux. Etamines 8 : les 4 opposées aux pétales ordinai- rement plus courtes et insérées plus bas que les 4 alternes. Anthères elliptiques, ou oblongues, ou sub- orbiculaires, infra-médifixes , ou basifixes : les 4 op- posées aux pétales souvent plus petites, quelquefois stériles. Stigmate claviforme ou quadrifide : lobes éta- lés ou connivents, courts, obtus. Péricarpe capsulaire. Graines submarginées, ou couronnées soit par une ai- grette de longs poils, soit par une membrane fimbriée. Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles opposées - ou éparses, le plus souvent dentées. Fleurs roses, ou pourpres , ou blanches, ou violettes (très-rarement jaunes), diurnes, non-fugaces, inodores, sessiles ou pédicellées. Pollen non-visqueux. Genre BOISDU VALIA. — Boïsduvalia Spach. Calice (partie inadhérente ) infondibuliforme : tube obco- nique , plus long que l'ovaire ; limbe à 4 segments presque dressés. Disque membranacé , 4-lobé. Pétales 4, réticulés, obovales, profondément bilobés, presque dressés, onguicu- lés. Étamines 8 , bisériées , toutes fertiles, alternativement plus longues et plus courtes. Anthères linéaires ou ellipti- ques, égales, submédifixes , versatiles. Ovaire oblong-cylin- dracé , subtétragone , 4-costé, 4-loculaire; loges pauci-ovu- lées. Ovules ascendants, subsessiles , superposés, unisériés. Style filiforme. Stigmate à 4 lobes obtus, recourbés. Cap- sule oblongue-cylindracée, obscurément 8-gone , subrectili- gne, non-stipitée, 1-loculaire (par l’oblitération des cloisons) , 4-valve, 16-20-sperme; placentaire caduc, membraneux , tétraèdre : angles marginés ou aliformes. Graines 4-sériées, ascendantes , subimbriquées, ovales ou obovales , brunes, luisantes, lisses d’un côté, scabres de l’autre, marginée s aux 2 bouts. Test crustacé. Embryon conforme à Ja 384 CLASSE DES CALICIFLORES. graine : radicule infère, courte, conique, obtuse; cotylé- dons presque planes , suborbiculaires, profondément échan- crés à Ja base, Herbes annuelles, très-rameuses, fortement pubescentes. Feuilles sessiles, denitées, presque sans veines : les basilaires opposées ; les autres éparses ; les florales élargies à la base. Fleurs bractéolées, sessiles, toujours dressées avant l’anthèse, glomérulées aux extrémités des ramules, ou , par l’avorte- ment des ramules, aux aisselles des feuilles : les inférieures quelquefois axillaires et solitaires. Corolle pourpre, ou rose. Anthères jaunes. Ce genre , que nous dédions à notre savant collaborateur le docteur Boisduval, ne renferme que les deux espèces sui- vantes : SEcTiox I. Pétales et étamines antépositives insérés à la même hauteur au-dessous de la gorge du calice ; filets des 4 étamines alternes du tiers plus longues que les autres et débordant les segments du calice. Anthères linéaires, submédifixes. Style débordant la corolle. Placentaire à angles margi- nés, asperme dans sa moitié supérieure. BoisDüvaLIA ÉLÉGANT. — Boisduvalia concinna Spach, Monogr. ined. — OEnothera concinna Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 183. Peu velu et presque cotonneux. Feuilles caulinaires et ramu- laires lancéolées ou linéaires-lancéolées , pointues , légèrement dentées. Feuilles florales ovales ou ovales-lancéolées, longuement acuminées , souvent trèes-entières. Tube calicinal grêle, un peu plus long que les segments. Pétales de moitié plus longs que les segments calicinaux. Herbe haute de 6 à 18 pouces. Tige dressée ou ascendante, très-rameuse dès la base. Rameaux dressés, ou ascendants , ou divariqués , subfastigiés, ou en pyramide , ramulifères à presque toutes les aisselles : les inférieurs opposés ; les supérieurs alternes. FAMILLE DES ONAGRAIRES, 385 Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 4 lignes. Ra- mules florifères courts ou presque nuls. Glomérules pauaiflores. Bractées lancéolées, très-entières, petites, plus courtes que les fleurs. Calice pubescent , long de 7 lignes : tube long de 3 ‘/; à À lignes, rougeâtre; segments verdâtres, sublinéaires, acuminés. Péiales longs de 5 lignes, larges de 3 lignes, carnés , veinés de pourpre : lobes obtus, denticulés. Style carné, long de 8 à 9 lignes. Stigmates oblongs, obtus, roses. Capsule longue de 4 à 5 lignes, rectiligne ou légèrement arquée, cotonneuse , oblongue -conique, sub-20-sperme : valves presque linéaires , larges d'environ 1 ligne. Graines longues de 1 ligne. Cette espèce, indigène au Chili, mérite d’être cultivée comme plante de parterre. Secrion II, Pétales insérés entre les segments calicinaux. Étamines an- tépositives insérées plus bas que les pétales, à peine sail- lantes hors le tube. Etamines alternes presque aussi lon- gues que lessegments calicinaux. Anthères minimes, ellipti- ques, supra-basifixes. Style court, débordé par les seg- ments du calice, Placentaire tétraptère, presque aussi large que la capsule, asperme seulement au sommet. Boispuvazia DE DoucLas. — Boisduvalia Douglasii Spach, Monogr. ined. — OEnothera densiflora Lindl. in Bot. Reg. tab. 1583. Pubescent-incane. Feuilles caulinaires et ramulaires lancéolées ou linéaires-lancéolees, subfalciformes , pointues, sinuolées-den - ticulées ; feuilles florales ovales ou ovales-lancéolées, acuminées, entières. Tube calicinal obconique, à peine plus long que fes segments. Pétales 2 fois plus longs que les segments calicinaux. Plante haute de 8 à 24 pouces. Tige dressée, roïde, le plas sonvent rameuse dès la base. Rameaux grêles, étalés , subfastigiés : les inférieurs opposés; les autres alternes. Ramules floriferes courts, axillaires, rapprochés. Feuilles caulinaires longues de 6 à 30 lignes, larges de 1 à 4 lignes. Glomérules pauciflores. Bractées BOTANIQUE. PHAN. T. 1Y. 25 386 CLASSE DES CALICIFLORES. lancéolées, étroites, plus courtes que les fleurs. Calice long de 3 lignes, cotonneux : segments triangulaires - lancéolés. Pétales longs de 3 ‘a à 4 lignes , larges de 1 ‘/, ligne, pourpres : lobes obtus, denticulés, Stigmate à lobes très-courts. Capsule longue de 4 à 5 lignes : valves à peine larges de r ligne. Graines d’un brun de Chätaigne , longues d’environ 1 ligne. Cette espèce, découverte par M. Douglas en Californie , se cultive comme plante d'ornement. Genre GODÉTIA. — Godetia Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme ou infon- dibuliforme, aussi long que l'ovaire ou plus court, barbu en dedans au dessus de la base; limbe à 4 segments concaves, pointus, réfléchis. Disque épaissi en bourrelet annulaire. Pétales 4, subsessiles , entiers, flabelliformes, flabelliveinés, denticulés au sommet. Étamines 8, toutes fertiles. Filets aplatis, linéaires-lancéolés : les 4 opposés aux pétales très- courts. Anthères égales, oblongues, supra-basifixes, non- versatiles, arquées après l’anthèse. Ovaire subcylindracé , 8- sulqué , 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules ascendants ou subhorizontaux, imbriqués, unisériés. Style court, fili- forme. Stigmate 4-parti : lobes courts ou rarement allongés, recourbés. Capsuleconique, ou subcylindracée, octogone, ou tétragone, subcoriace, non-stipitée ( par exception stipitée), 4-dentée au sommet, 4-loculaire, 4-valve, polysperme; cloi- sons cartilagineuses; placentaire nerviforme , tétragone. Graines cubiques ou irrégulièrement anguleuses, petites, fauves, ascendantes ou subhorizontales, unisériées : test crustacé, granuleux ; chalaze grande, Da ETRRA SE COU- ronnée par un rebord fimbrié. Embryon ovale ou obo- vale : cotylédons suborbiculaires, échancrés à la base; radi- cule infère ou centripète. Herbes annuelles, rameuses. Feuilles denticulées ou très- entières, peu veineuses , rétrécies en pétiole. Fleurs axillai- res, distantes , toujours dressées avant l’anthèse. Pétales ro- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 587 ses ou pourpres. Disque et stigmate jaunâtres , ou blanchä- tres, ou rougeâtres. Anthères jaunes. Nous dédions ce genre à M. Charles Godet , de Neufchi- tel en Suisse, botaniste et entomologiste très-distingué, dont les découvertes ont enrichi la science de beaucoup d’espèces nouvelles du Caucase. Toutes les espèces sont remarquables par l'élégance de leurs fleurs. Nous allons décrire celles qui se cultivent comme plantes de parterre. SECTION I. Ovules subhorizontaux. Capsule obscurément octogone, sillonnée. a) Tube calicinal infondibuliforme, de même longueur que l'ovaire. Gopéria pe Wizzoenow.—Godetia WilldenowianaSpach, Monogr. ined. — OEnothera pupurea Wild. Spec. — Sims, Bot. Mag. tab. 352. Tige et rameaux roïdes, dressés. Feuilles oblongues ou lan- céolées-oblongues, subobtuses, subsessiles, glauqnes, entières. Segments calicinaux triangulaires-lancéolés, acuminés, aussi longs que le tube , de moitié plus courts que les pétales. Ovaire hérissé. Stigmate à lobes très-courts, obovales. Filets des étamines anté- positives très-courts. Tige haute de 6 à 15 pouces , roide , pubérule , simple ou plus souvent rameuse dès la base. Rameaux feuillus, subfastigiés. Feuilles longues de 6 à 18 lignes, larges de 3 à 4 lignes, d’un vert glauque, glabres ou légèrement pubérules. Tube calicinal long de 5 lignes, velu : segments glabres. Pétales longs de 6 à 7 lignes, d’un pourpre vif. Étamines majeures à peu près aussi longues que les segments du calice. Ovaire long de 4 à 5 lignes. Style saillant , débordé par les étamines. Stigmate rouge de même que le disque. Capsule longue de 6 à 8 lignes. | Cette espèce est originaire de la Californie. 3588 CLASSE DES CALICIFLORES. b) Tube calicinal cyathiforme, 5 à 4 fois plus court que l'ovaire. GopÉria prrrus. — Godetia decumbens Spach, Moncgr. ined. — OEnothera decumbens Dougl.— Bot. Reg. tab. 1221. — Bot. Mag. tab. 2880. Tiges tres-rameuses, diffuses. Feuilles ovales, ou lancéolées , ou lancéolées - oblongues , subobtuses , légèrement denticulées ou très-entières , glauques , glabres, courtement pétiolées. Segments calicinaux un peu plus courts que les pétales , presque 2 fois plus longs que le tube. Filets des étamines mineures très-courts. Stigmate à lobes très-courts. Capsule incane. Tiges longues de 12 à 20 pouces, effilées, velues. Rameaux grèles, feuillus, ascendants. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 3 à 6 lignes. Tube calicinal long de 2 lignes; segments triangulaires-lancéolés. Disque jaunâtre. Pétales longs de 5 à 6 lignes, larges de 4 lignes, d’un rose vif. Étamines majeures plus courtes que les segments calicinaux. Ovaire cotonneux , long de 5 à G lignes. Style débordé par les étamines majeures. Stigmates jaunâtres ou rougeûtres. Capsule longue de 5 à 7 lignes , conique- cylindracée. Cette espèce a été découverte par M. Douglas dans Ja Californie septentrionale. SECTION Îl. Ovules ascendants. Capsule tétragone, 4-costée, non- sillonnée. À. Filets des étamines mineures plus courts que les anthères. Capsule non-stipitée. a) Etamines au moins 5 fois plus courtes que Les pétales : anthères des 4 mineures presque sessiles. Stigmates à lobes ovales ou suborbicu- laires , très-courts. Capsule non-rétrécie in&rieurement. GopÉriA eFFILÉ. — Godetia viminea Spach, Monogr. ined. — VEnothera viminea Douglas. — Bot. Reg. tab, 1220. — Bot. Mag. tab. 2873. FAMILLE DES ONAGRAIRES. : 289 Tiges ascendantes ou dressées, effilées, rameuses. Feuilles oblongues , ou lancéolées-oblongues, ou oblongues-lancéolées, subobtuses , légèrement denticulées , glauques , subsessiles. Tube calicinal infondibuliforme, presque aussi long que l'ovaire : seg- ments un peu plus longs que le tube , presque 2 fois plus courts que la corolle. Style saillant. Stigmates ovales. Capsule pubérule, subincane. Tiges touffues , longues de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 1 à 4 lignes. Tube calicinal long de 4 à 5 lignes, pubescent ; segments longs de 6 lignes, linéaires-lan- céolés , pointus. Disque jaunâtre. Pétales longs de 6 à 10 lignes, larges de 4 à 7 lignes, cunéiformes -obovales, d’un rose vif. tamines majeures à peu près aussi longues que les segments du calice. Ovaire long de 6 à 7 lignes, presque cotonneux. Style long d'environ 8 lignes. Stigmate pourpre ou jaunätre. Capsule longue d'environ 1 pouce ; valves à peine larges de 1 ligne. Cette espèce a été découverte par M. Douglas dans la Cali- fornie septentrionale. GODÉTIA QUADRIMACULE. — Godetia quadrivulnera Spach, Monogr. ined. — OEnothera quadrivulnera Dougl. ined. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. 1119. Tiges ascendantes ou diffuses , eflilées, pubérules. Feuilles linéaires ou Jancéolées-linéaires, très-entières ou denticulées, mucronulées, subsessiles , glauques, pubérules aux bords. Tube calicinal infondibuliforme , 3 fois plus court que l’ovaire ; seg- ments 2 à 5 fois plus longs que le tube, presque aussi longs que les pétales. Style saillant. Lobes du stigmate suborbiculaires. Capsule hispidule. Herbe touffue, hante de 1 à 2 pieds, assez semblable à l’Epi- lobium rosmarinifolium. Rameaux grêles. Feuilles longues de 6 à 20 lignes, larges de 1 à 3 lignes. Tube calicinal à peine long de plus de 1 ligne, poilu; segments longs de 3 lignes, linéaires- lancéolés , subulés au sommet. Pétales longs de 4 lignes, larges de 3 lignes , obovales-cunéiformes , denticulés du sommet , d’un rose pâle, marqués à leur base d’une tache pourpre. Ovaire velu, 390 CLASSE DES CALICIFLORES. long de 3 lignes. Style long de 3 à 4 lignes , blanchâtre de même que le stigmate. Capsule longue de 6 à 8 lignes , rectiligne ou subfalciforme : valves larges de 1 ligne. Cette espèce a été découverte par M. Douglas sur la côte nord-ouest de l’Amérique. GopÉrtia DE Romanzow. — Godetia Romanzowit Spach, Monogr. ined.—OEnothera Romanzowiü Ledeb in Horn. Hort. Hafn. — Bot. Reg. tab. 662. Tige et rameaux roides, dressés. Feuilles linéaires - cblon- gues , ou linéaires-spathulées, ou lancéolées-oblongues, ebtuses, soyeuses , subsessiles , ordinairement tres-entières. Tube calicinal cyathiforme , 2 fois plus court que l’ovaire ; segments 2 fois plus longs que le tube, 2 fois plus courts que les pétales. Style très- court. Stigmate non-saillant hors le tube : lobes elliptiques. Cap- sule cotonneuse , incane. Tige haute de 6 à 15 pouces , incane de même que les rameaux. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 1 à 4 lignes , tantôt très-entières ; tantôt légerement denticulées : les jennes satinées aux 2 faces; les adultes glauques, pubérules. Tube calicinal long de 2 ue ; segments longs de 4 lignes, linéaires - lancéolés, pointus, Disque violet. Pétales longs de 6 à 8 lignes , sur autant de large, d’un violet pâle lavé de blanc. Étamines majeures pres- que aussi longues que les segments calicinaux. Ovaire incane, long de 4 à 5 lignes. Stigmates pourpres, presque aussi longs que le style. Capsule longue de 1 pouce. Cette espèce a été découverte par M. Chamisso en Californie. Gopéria DE CavaniLes. — Godetia Cavanillesi Spach, Monogr. ined. — OEnothera tenella Cavan. Ic. 4, tab. 396, fig. 2. — Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 316. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 167. Tige dressée, effilée. Feuilles linéaires-spathulées , ou 1 oblon- gues-spathulées , ou linéaires-oblongues , ou lancéolées-linéaires , obtuses, très-entières ou légèrement denticulées, subsessiles , pubérules aux bords. Tube calicinal cyathiforme, très-court ; segments 2 à 3 fois plus longs que le tube, presque 3 fois plus FAMILLE DES ONAGRAIRES, 391 courts que les pétales. Style saillant. Stigmate à lobes elliptiques. Capsule pubérule. Tige haute de 6 à 18 pouces , simple ou plus souvent rameuse. Rameaux ascendants ou divariqués , pubérules. Feuilles longues de 1 à 3 pouces , larges de ‘/; à 3 lignes : les florales ordinaire- ment linéaires. Calice presque glabre : tube long de x à 1 ‘/; ligne; segments longs de 3 lignes, linéaires-lancéolés ou oblongs-lan- céolés , pointus. Disque d’un pourpre violet. Pétales longs de 5 à 6 lignes , sur autant de large , flabelhiformes , denticulés , d’un pourpre violet, panachés de blanc et de rose. Ovaire incane, long de 4 à 8 lignes. Style blanchâtre, filiforme, long de 2 à 3 lignes. Stigmates d’un pourpre violet. Capsule longue de 10 à 12 lignes, rectiligne, ou un peu arquée. Cette espèce croit au Chili. b) Étamines à peine 2 fois plus courtes que Les pétales : anthères des 4 mineures de moitié plus longues que leurs filets. Stigmate a lobes linéaires-oblongs , allonges. Capsule rétrécie aux 2 bouts. GopÉTiA ÉLÉGANT. — Godetia Lehmanniana Spach, Mo- nogr. ined. — OEnothera amæna Lehm. Pug. Plant. Nov. fase. 1, p. 22, et in Act. Nat. Cur. vol. 14, tab. 45. — Ofno- thera roseo-alba Bernh. in Cat. Sem. Hort. Erfurt. — Reichenb. Gart. Mag. tab. 47 et 150. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 268. Tige dressée ; rameaux ascendants ou érigés. Feuilles oblon- gues ou lancéolées-oblongues , pétiolées , obtuses, très-entières, ou légèrement denticulées, pubérules, subincanes. Tube calicinal cyathiforme , beaucoup plus court que l’ovaire ; segments 2 fois plus longs que le tube, 2 fois plus courts que les pétales. Plante haute de 6 à 15 pouces , le plus souvent très-rameuse. Rameaux subfastigiés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 3 à 6 lignes , assez semblables à celle de la Julienne de Mahon, rétrécies en pétioles longs de 4 à 6 lignes. Calice incane : tube long de 2 à 3 lignes ; segments longs de 6 à 7 lignes , linéaires- lancéolés , pointus. Pétales longs de 10 à 12 lignes, larges de 5 à7 lignes , cunéiformes , denticulés , panachés de rose et de blanc, 392 CLASSE DES CALICIFLORES. marqués vers leur base d’une tache couleur de sang, Étamines majeures longues de 6 lignes. Filets blanchâtres. Ovaire long de 1 pouce. Style long de 7 lignes , saillant , débordé par les an- thères. Stigmates blanchâtres , iongs de > à 3 lignes. Capsule longue de 18 à 0 lignes. Cette belle plante est originaire de la Californie. GopÉrra DE Lainpzey. — Godetia Lindleyana Spach, Mo- nogr. ined. — OEnothera Lindleyi Dougl. — Hook. in Bot. Mag. tab. 2832. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 19.— OEnothera bifrons Bot. Reg. tab. 1405. (var.) Tiges diffuses ou ascendantes , rameuses. Feuilles lancéolées , ou lancéolées - linéaires, ou lancéolées - oblongues, pétiolces, pointues, denticulées , presque glabres. Tube calicinal cyathi- forme, beaucoup plus court que l'ovaire; segments 3 à 4 fois plus longs que le tube, de moitié plus courts que les pétales. Tiges longues de 6 à 18 pouces, effilces , flexueuses, pubé- rules. Feuilles longues de 1 à 3 pouces , larges de 3 à 5 lignes, glauques. Calice pubérule, incane : tube long de 2 lignes ; seg- ments longs de 6 lignes, linéaires-lancéolés, pointus. Disque violet de même que les anthères. Pétales longs de 8 à 12 lignes, larges de 7 à 10 lignes, cunéiformes , denticulés, panachés de rose et de blanc, pourpres à la base, Etamines majeures longues de 6 lignes. Filets blancs. Ovaire incane, pubérule, long de 12 à 18 lignes. Style saillant , déborde par les anthères. Stigmates blanchâtres. Capsule longue de près de 2 pouces. Gette espèce a étc découverte par M. Douglas sur la côte nord- ouest de l'Amérique. Genre PHÉOSTOME. — Phæostoma Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme, plus court que l'ovaire; limbe à 4 segments réfléchis. Disque as- sez charnu, ponctué, hérissé , 4-lobé au sommet. Pétales 4, rhomboïdaux , longuement onguiculés. Étamines 8 , toutes fertiles : les opposéesaux pétales pluscourtes, à anthères jau- nes, plus petites; les 4 alternes 5 fois plus longues, à anthères FAMILLE DES ONAGRAIRES. 995 violettes. Anthères inégales, linéaires-sagittiformes, basifixes, contournées après l’anthèse. Ovaire courtement stipité, sub- cylindracé , 8-costé, 8-sulqué , 4-loculaire; loges multiovu- lées. Ovules unisériés, ascendants, subimbriqués, sessiles. Style filiforme, long. Stigmate 4-parti : lobes courts, ovales, obtus, révolutés. Capsule subcylindracée , subsessile, subco- riace, 4-costée, 4-sulquée, 4-valve, 4-loculaire, polysperme; cloisons cartilagineuses,; placentaire nerviforme , tétragone. Graines ascendantes, unisériées, subimbriquées , sessiles, ohovales, petites, granuleuses : test crustacé; chalaze fa- ciale, subterminale, couronnée par un rebord fimbrié., Em- bryon conforme à la graine : cotylédons elliptiques, échan- crés à la base ; radicule infère. , Herbe annuelle. Feuilles dentées, courtement pétiolées , éparses. Fleurs axillaires , distantes , nutantes avant l’épa- nouissement. Pétales à faces discolores. Ce genre, intermédiaire entre le précédent et le suivant, ne renferme que l’espèce que nous allons décrire. PuÉoOsTOME ÉLÉGANT. — Phæostoma Douglasii Spach, Mo- nogr. ined. — Clarkia elegans Dougl. ined. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. 1575. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 209. — Clarkia rhomboidea Dougl. im Hook. Flor. Bor. Amer. 1, p. 214. Plante haute de 1 à > pieds. Tige rameuse des la base, glauque ou rougeâtre et glabre de même que les rameaux. Rameaux effilés , grêles, dressés ou étalés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, distantes, glauques , glabres , légèrement denticulées , pointues, penninervées : les inférieures ovales ; les supérieures ovales-lan- céolées ou lancéolées ; pétiole long de 1 ligne ou moins. Calice glabre : tube long de 1 ligne ; segments longs de 5 à 6 lignes, linéaires-lancéolés , pointus , striés. Disque d’un pourpre violet. Pétales longs de 6 à 8 lignes ( y compris l’onglet), étalés : lame ovale -rhomboïdale, subobtuse, flabelliveinée, denticulée aux bords, large de 5 à 3 lignes, pourpre en dessus, rose en dessous ; onglet linéaire , rose, aussi long que la lame. Étamines majeures 394 CLASSE DES CALICIFLORES. presque aussi longues que les pétales. Ovaire long de 5 à 7 lignes, hérissé de longs poils filiformes entremélés de courtes soies claviformes. Style débordant les étamines. Stigmate à lobes blan- châtres, veloutés en dessus. Capsule arquée ou subrectiligne, hispide, luisante, d’un brun clair, longue à peine de 1 pouce. Cette plante, découverte par M. Douglas dans le nord-ouest de l'Amérique , est encore assez rare dans les jardins ; mais elle ne mérite pas moins que le Clarkia d’être multipliée pour l’'orne- ment des parterres. Genre CLARKIA. — Clarkia Pursh. Tube calicinal (partie inadhérente)‘infondibuliforme, plus court que l’ovaire; limbe à 4 segments réfléchis. Disque un peu charnu , papilleux, glabre, gibbeux au sommet. Pétales 4, longuement onguiculés, profondément trilobés (crucifor- mes) : onglets 1-dentés de chaque côté. Étamines 8, unisé- riées : les 4 opposées aux pétales stériles, minimes, à anthè- res abortives; les 4 alternes fertiles, à peine plus longues que les onglets : filets filiformés ; anthères adnées au filet, oblon- gues, contournées après l’anthèse. Ovaire subcylindracé, sti- pité , 8-costé, 8-sulqué, 4-loculaire; loges multiovulées, Ovules sessiles, ascendants , unisériés, subimbriqués. Style filiforme , long. Stigmate 4-parti : lobes courts, obovales, obtus, révolutés. Capsule stipitée, subcylindracé, 4-costée, 4- sulquée, 4-valve, 4-loculaire, polysperme, subcoriace : cloi- sons cartilagineuses; placentaire nerviforme, tétragone. Graines petites, sessiles, ascendantes , unisériées, subimbri- quées, granuleuses , obovales, convexes au dos, légèrement concaves à la face : test crustacé. Chalaze grande, faciale, subterminale , obovale , couronnée par un rebord fimbrié. Embryon conforme à la graine : cotylédons suborbiculaires; radicule infère. Herbe annuelle ou bisannuelle. Feuilles éparses, très- entières, étroites, rétrécies en pétiole. Fleurs axillaires, di- stantes, défléchies et nutantes avant l’épanouissement. Péta- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 395 les de couleur lilas (pourpres ou blancs, dans des variétés). Anthères jaunes. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. à CLARKIA ÉLÉGANT. — Clarkia pulchella Pursh, Flor. Amer. Sept. 1, p. 260, Ic. — Bot. Reg. tab. 1100. — Bot. Mag. tab. 2918. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 157. — Reichenb. Gart. Mag. 3, tab. 211. Herbe haute de 1 à 2 pieds, ordinairement très-touffue. Tige dressée. Rameaux dressés ou ascendants, grêles , flexueux, pubé- rules. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 1 à 4 lignes (les florales supérieures réduites à de courtes bractées ), pubé- rules , glauques, tres-entières , lancéolées ou lancéolées-linéaires, pointues ; pétiole long de 2 à 4 lignes. Calice pubérule : tube long d'environ 2 lignes; segments linéaires-lancéolés, pointus, longs de 6 à 7 lignes (souvent cohérents par paires). Pétales longs de 8 à 12 lignes (y compris l'onglet) : onglet linéaire, étroit, muni de chaque côté d’un appendice étroit , presque subulé, recourbé ; lame aussi longue que longlet où un peu plus longue, ayant 6 à 8 lignes de large dans sa plus grande dimension : lobes oblongs , ou oblongs-spathulés , ou obovales, obtus, denticulés au sommet : les latéraux ordinairement divariqués , plus étroits et plus courts que le lobe terminal. Filets des étamines fertiles pourpres ou carnés, aussi longs que les onglets. Anthères fertiles plus courtes que les filets. Étamines stériles à peine longues de 1 ligne. Ovaire incane , pubérule, long de 4 lignes, rétréci en stipe roide long de 2 à 3 lignes. Style débordant les ctamines fertiles. Stigmates planes, blanchätres , glabres. Capsule longue de 6 à 9 lignes, d’un brun clair, pubérule, rectiligne, ou quel- quefois arquée, ascendante, 2 à 4 fois plus longue que le stipe; valves presque linéaires , à peine larges de 1 ligne. Graines d’un brun roux. Cette plante, qui occupe aujourd’hui le premier rang parmi les espèces de parterre , fut d’abord découverte dans le nord-ouest de l'Amérique par Lewis et Clark; mais son introduction en Europe est due aux soins de l’infatigable Douglas, et ne date que de 1827. 396 CLASSE DES CALICIFLORES, Genre CHAMÉNÉRION. — Chameænerium (Tourn.) Spach. Calice (partie inadhérente) à % segmens soudés par la base, réfléchis pendant l’anthèse. Disque épais, adné au fond du calice. Pétales 4, courtement onguiculés, inégaux , étalés, rétus. Étamines8, unisériées, ascendantes, toutes fer- tiles. Filets filiformes , dilatés à la base : les 4 opposés aux pétales un peu plus longs que les alternes. Anthères égales, elliptiques, obtuses , submédifixes , contournées après l’an- thèse. Ovaire subfusiforme, tétragone , 4-loculaire ; loges multiovulées. Ovules ascendants, imbriqués. Style filiforme, décliné, velu à la base. Stigmate 4-parti : lobes linéaires , révolutés. Capsule mince, 4-gone, oblongue-cylindracée, longuement stipitée, 4-loculaire , 4-valve, polysperme; placentaire membraneux, comprimé. Graines petites, as- cerdantes, imbriquées, unisériées, oblongues : test crustacé; chalaze apicilaire, couronnée par une aigrette de longs poils soyeux. Embryon conforme à la graine: radicule in- fère; cotylédons minces, presque planes. Herbes vivaces, multicaules. Tiges simples ou rameuses. Feuilles subsessiles, denticulées, ou entières, éparses : les flo- rales supérieures réduites à de petites bractées. Fleurs axillaires, pendantes en préfloraison, rapprochées en grappe. Corolle violette, ou pourpre, ou blanche, ou rarement jaune. On trouve des Chaménérion en Europe, en Sibérie’ et dans l'Amérique septentrionale, Le genre renferme cinq ou six espèces, dont voici les plus remarquables : CHAMÉNÉRION MULTIFLORE.— Chamænerium angustifolium Scopol. — EÆEpilobium angustifolium Linn. — Filor. Dan. tab. 289. — Engl. Bot. tab. 1947. — Epilobium Gesneri Allion. — Epilobium spicatum Lamk. Tiges dressées , presque simples. Feuilles lancéolées ou lan- céolées-oblongucs, pointues, acuminées , entières, mucronées , FAMILLE DES ONAGRAIRES, 297 glabres, veineuses. Épis multiflores : bractées subulées, non-adnées au stipe. Pétales obovales-orbiculaires, onguiculés. Style aussi long que les etamines. Racine fibreuse, stolonifère. Tiges hautes de 3 à 5 pieds, roides , anguleuses , souvent rougeâtres, rameuses supérieurement. Feuilles longues de 2 à 4 pouces , larges de 4 à 8 lignes, d’un vert foncé en dessus, glauques en dessous, subsinuolées, ou ondulées, ou bordées de dentelures glanduliformes très-écartées. Épis lâches, penchés au sommet en préfloraison, longs de 1 à 2 pieds : axe et fleurs couverts d’une pubescence pulvérulente incane. Bractées la plupart tres-petites , réfléchies. Fleurs d’abord pendantes , puis étalées , enfin (lors de l’épanouissement ) presque dressées. Boutons obconiques , mucronés. Segments calicinaux lancéolés-oblongs , abliques , striés , mucronés , longs d’environ 4 lignes. Pétales d’un rose vif (blancs dans une variété), rétus, veinés, obliques : les majeurs longs de 6 lignes ; les mineurs longs de 5 lignes. Étamines majeures un peu plus courtes que les pétales ; étamines mineures à peu pres aussi longues que les sépales. Filets de même couleur que les pétales. Anthères jaunes. Ovaire un peu plus long que les sépales , un peu plus court que le stipe. Style long de 5 à 6 lignes. Lohes du stigmate 3 fois plus courts que le style. Capsules longues d’environ 2 pouces, divergentes à angle plus ‘ou moins ouvert, ou presque étalées, oblongues-linéaires , incanes , rétrécies aux 2 bouts , tronquées au sommet , portées sur un stipe long de 4 à 8 lignes. Cette espèce élégante , qu’on cultive fréquemment comme plante de parterre , abonde dans les montagnes de presque toute l'Europe, et se plaît surtout dans les bois-taillis, où elle envahit souvent le terrain, à l'exclusion de tous les autres végétaux. Dans quel- ques parties de la France on lui donne le nom vulgaire de Lau- rer de saint Antoine. Sa floraison , qui commence en juin, se prolonge jusqu’en automne. CuAMENÉRION A FEUILLES DE RomarIN. — Epilobium rosma- rinifolium Hænk. — Reichenb. Plant. Crit. Ic. 522. — Lpilo- bium angustifolium Lamk. — Waldst. et Kit. Plant. Hungar. 398 CLASSE DES CALICIFLORES. Rar. tab. 76.— Epilobium angustissimum Suter, Flor. Helvet. Tiges ascendantes ou procombantes, effilées, rameuses. Feuil- les linéaires , pointues, mucronées , pubérules aux bords , très- entières, non-veineuses. Épis pauciflores : bractées lancéolées-li- néaires, adnées inférieurement au stipe. Pétales lancéolés-ellipti- ques. Style aussi long que les étamines. Racines stolonifères. Tiges longues de 1 à 3 pieds, suffrutes- centes à la base , cylindriques , feuillues , touffues, ramuliferes à presque toutes les aisselles. Feuilles longues de 1 à 2 pouces , larges de :}, à 1 ‘/; ligne , un peu charnues, d’un vert gai aux 2 faces. Bractées plus grandes que celles de l’espèce précédente. Épis ne s’allongeant guère à plus de 6 pouces. Fleurs presque semblables à celles du Chamænerium angustifolium. Capsules grêles, longues de 2 à 3 pouces. Gette espèce, commune dans les endroits pierreux et dé- couverts des Alpes, ne mérite pas moins que la précédente une place dans les parterres. CHAMÉNÉRION DENTICULE. — ÆEpilobium angustissimum Ait. Hort. Kew.— Bot. Mag. tab. 76. — Reichenb Plant. Crit. Ie. 523. — Epilobium Dodonæi Villars. — Epilobium denticula- tum Wender. — Mert et Koch. Flor. Germ. Cette espèce differe de la précédente par ses feuilles un peu plus larges et très-visiblement denticulées, de même que par son style de moitié plus court que les étamines. Elle croît dans les Alpes et se cultive aussi comme plante d'ornement. Genre ÉPILOBE. — £ pilobiurm (Linn.) Spach. Calice (partie inadhérente) infondibuliforme, ou subcam- panulé , 4-fide : segments dressés. Disque pelliculaire , 4- lobé. Pétales 4, dressés, égaux, courtement onguiculés, profondément échancrés. Étamines 8, bisériées, toutes fer- tiles : les 4 opposées aux pétales insérées plus bas que ceux- ci ; les 4 alternes plus longues, insérées à même hauteur que les pétales. Filets filiformes, non-dilatés à la base. Anthères petites, suborbiculaires, médifixes, Ovaire linéaire , tétra- FAMILLE DES ONAGRAIRES. 399 gone, stipité, 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules unisériés, ascendants , imbriqués. Style filiforme, dressé. Stigmate claviforme , ou 4-parti, ou 4-fide, Capsule grêlel, subcylindracée , tétragone , courtement stipitée , mince, 4- loculaire, 4-valve, polysperme. Graines petites, oblongues, cylindriques, unisériées, ascendantes, imbriquées : test crus- tacé; chalaze apicilaire, couronnée par une aigrette de longs poils soyeux. Embryon conforme à la graine : radicule in- fère; cotylédons minces , presque planes. Herbes vivaces. Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, denticulées, ou entières : les inférieures (ou presque toutes) opposées (quelquefois verticillées-ternées); les supérieures éparces. Fleurs axillaires , distantes, souvent nutantes avant l'épanouissement. Corolle rose ou blanchâtre. La plupart des Épilobes habitent le nord de l’ancien con- tinent ou de l'Amérique; on en trouve aussi quelques-uns dans les régions alpines et subalpines de la zone équatoriale, ainsi que dans les contrées tempérées de l'hémisphère aus- tral. L'espèce suivante seule se fait remarquer par des fleurs de quelque apparence. ÉpILOBE GRANDIFLORE. — Epilobium grandiflorum Allion. Pedem, — Epilobium hirsutum Willd. Spec. — Engl. Bot. tab. 838. — Flor. Dan tab. 326. — Epilobium tomentosum Vent. Hort. Gels. tab. go (var.) Racine rampante. Tige tres-rameuse, hérissée, cylindrique. Feuilles opposées, amplexicaules, subdécurrentes, oblongues-lan- céolées, ou oblongues, pointues, denticulées, plus ou moins coton- neuses ou hérissées. Stigmate 4-parti. Tige haute de 4 à 5 pieds, hérissée de poils horizontaux entre- méêlés d’une pubescence visqueuse. Pétales obcordiformes , d’un rose vif, longs de près de 6 lignes. Ovaire et calice pubescents, presque cotonneux. Sépales lancéolés, mucronés. Cette espèce est commune dans les prairies humides et au bord des eaux, dans presque toute l’Europe. 400 CLASSE DES CALICIFLORES. Genre ZAUSCHNÉRIA. — Zauschneria Pres]. Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme, renflé en globe au-dessus de l’ovaire, coloré; limbe à 4seg- ments réfléchis. Pétales 4, obovales, bifides. Etamines 8, bisériées. Filets filiformes, plus longs que les pétales. An- thères linéaires, médifixes. Ovaire linéaire , tétragone, non- stipité, 1-loculaire, multiovulé. Style filiforme, dressé. Stig- mate capitellé, 4-lobé. Capsule linéaire , tétragone , courte- ment stipitée, 1-loculaire, 4-valve, polysperme. Graines ob- lougues , comprimées , subtétragones, superposées, couron- nées au sommet par une aigrette de longs poils soyeux. Sous-arbrisseaux. Feuilles opposées , étroites. Fleurs en épis terminaux , lâches , bractéolés. Calice et pétales écar- lates. Ce genre curieux tient le milieu entre les Épilobes et les Fuchsiées : ses fleurs sont semblables à celles de ces derniè- res , tandis que son fruit ne diffère point de celui des pre- miers. On ne connait que deux espèces, dont la suivante est la plus notable : ZauscanNÉRIA DE CALIFORNIE. — Zauschneria californica Presl, Rel. Hænk. 2, p. 28, tab. 52. Sous-arbrisseau très-rameux , cotonneux-incane à toutes ses parties herbacées. Tiges décombantes ou ascendantes, grêles, li- gneuses , longues d'environ 1 pied. Rameaux et ramules oppo- _sés, cylindriques ; entre-nœuds rapprochés. Feuilles longues de 3 à8 lignes, larges de 1 ligne, Sessiles, linéaires, pointues aux 2 bouts, denticulées au sommet : celles des ramules axillaires fasciculées, linéaires, très-entières, très-petites. Épis simples , là- ches, 3-5-flores, dressés. Fleurs dressées, alternes. Calice long de 9 lignes, pubescent, écarlate : tube renflé à la base en globe large de 1 ligne; segments ovales, acuminés , glabres en dessus , 3 fois plus courts que le tube. Pétales écarlates, aussi longs que les seg- ments calicinaux, bifides presque jusqu’au milieu : lobes diver- gents, obtus , crénelés. Style débordant les étamines. Ovaire long FAMILLE DES ONAGRAIRES. 401 de 2 lignes , dressé, cotonneux. Capsule longue de 8 lignes, dressée, portée sur un style long de 1 ligne. Graines brunâtres, longues de moins de 1 ligne : aigrette jaunâtre, 3 fois plus lon- gue que la graine. Cette plante, qui croit en Californie, aux environs de Mon- térey, mériterait d’être introduite en Europe comme plante d’or- nement. : . . L'autre espèce du genre croît au Mexique. Secriox IV. FUCHSIÉES. — Fuchsieæ. Tube calicinal (partie inadhérente) obconique ou cylin- dracé, resserré au-dessus de l'ovaire ; limbe à seg- ments dressés, ou étalés, ou rarement réfléchis. Dis- que épaissi au fond du calice en urcéole 4-lobé. Pétales 4, dressés, courtement onguiculés, souvent convolutés. Étamines 8, unisériées ; les 4 filets opposés aux pétales plus courts que les 4 alternes. Anthères courtes, el- liptiques, submédifixes. Stigmate indivisé, ou 4-denté, ou à 4 lobes courts. Baie sèche ou charnue, poly- sperme. Graines nues, Inappendiculées, assez grosses, quelquelois réniformes. Radicule courte, conique, obtuse. Arbrisseaux ou rarement arbres. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées, ou rarement alternes. Fleurs pé- dicellées , axillaires (rarement en panicule terminale aphylle), non-éphémères , diurnes , inodores. Calice rose ou pourpre. Pétales violets ou roses. Toutes les Fuchsies croissent en Amérique : elles abondent surtout sur les plateaux tempérés des Andes. Genre BRÉBISSONIA. — Brebissonia Spach. Tube calicinal (partie inadhérente) subcylindracé , allon- gé , plus large que l'ovaire; limbe à 4 segments dressés, ou étalés, ou réfléchis. Pétales 4, subsessiles, nou-convolutés, 3- BOTANIQUE. PHAN. OT. IV. 26 402 CLASSE DES CALICIFLORES. lobés au sommet. Étamines 8, incluses, très-courtes. Filets aplatis , élargis à la base : les 4 opposés aux pétales réfléchis + dans le tube ; les 4 alternes dressés. Anthères petites , ellip- tiques, submédifixes. Ovaire subglobuleux, à 4 loges pauci- ovulées, Ovules bisériés, horizontaux. Style filiforme, inclus. Stigmate à 4 lobes courts , linéaires, divergents, obtus. Baie presqüe sèche, oligosperme, Graines réniformes, lisses, non- anguléuses , médifixes. Embryon curviligne , conforme à la graine. Arbustes très-rameux. Feuilles tres-entières ou dentées, opposées, pétiolées. Pédicelles solitaires , axillaires, pen- chés, filiformes. Fleurs de grandeur médiocre. Nous dédions ce genre à notre savant collaborateur M. de Brébisson. Voici les espèces qui se cultivent comme plantes d'ornement dans les orangeries : BeÉBISSONIA À PETITES FEUILLES. —Brebissonia microphylla Spach, Monogr. ined.—Æuchsia microphylla Kunth, in Humpb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 534. — Sweet, Brit. Flow, Gard. ser. 2, tab. 16. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques , ou ovales-oblongues , subobtuses , denticulées, ou dentelées, pubérules aux bords, ou très-glabres. Peédicelles plus longs que les feuilles. Segments cali- cinaux oblongs-lancéolés, mucronés, dressés, 2 fois plus courts que le tube. Pétales suborbiculaires , cunéiformes à la base. Buisson atteignant 3 à 4 pieds de haut. Rameaux grêles, opposés. Ramules courts, feuillus. Feuilles longnes de 2 à 3 lignes, larges de 1 ‘/; à 2 lignes, d’un vert sombre; pétiole long de “la ligne. Pédicelles longs de 2 à 4 lignes. Fleurs longues d’en- viron à lignes. Calice d’un pourpre foncé. Pétales d’un rose vif, de moitié plus courts que les segments du calice. Baie noire, globuleuse, de la grosseur d’un Pois. Cette espèce à élé découverte au Mexique, par MM. de Hum- boldt et Bonpland, sur le volcan de Jorullo, à 3300 pieds d’élévation ; elle est introduite en Europe depuis plusieurs an- nées , et peut se cultiver en plein air, dans une situation abritée. FAMILLE DÉS ONAGRAIRES, 403 … BrénissontA paciLLaire. — Brebissonia bacillaris Spach, Monogr. änêd. = Fuchsia bacillaris Lindl, in Bot. Reg. 1480. Feuilles ovales, ou ovales-lancéolées , denticulées , glabres. Fleurs géminées ou ternées , plus longues que les feuilles, Seg- ments calicinaux subulés, étalés. Pétales obovales. Branches dressées, grêles , effilées. Fleurs d’un rose vif. Cette espèce, originaire du Mexique, n’est introduite que depuis peu en Angleterre. M. Lindley observe qu’elle semble plus zustique que la plupart des autres Fuchsiées. Ses fleurs se suc- cèdent pendant tout l’été et jusqu’à la fin de l’automne. BRÉBISSONIA A FEUILLES DE Tuym. -#’Brebissonia thymifolia Spach, Monogr. ined. — Fuchsia thymifolia Kunth, 1, c. tab. 535. — Svyreet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 25. * Feuilles opposées ou alternes, ovales, ou ovales-orbiculaires , ou obovales , obtuses, très-entières , pubescentes en dessus et aux bords, presque glabres en dessous. Pédicelles solitaires, plus longs que le pétiole. Segments calicinaux réfléchis , oblongs, cuspidés, plus courts que le tube. Pétales cunéiformes. Buisson touffu , haut d’environ 3 pieds. Rameaux et ramules grêles , opposés , pubescents , rougeâtres. Feuilles longues de 4 à 5 lignes, larges d'environ 3 lignes, d’un vert glauque ; pétiole long de x à 2 lignes. Fleurs longues de 3 à 4 lignes. Tube cali- cinal pourpre; segments verdâtres. Pétales d’un rose vif. Baie globuleuse, pubérule, noirâtre , de la grosseur d’un Pois. Cette espèce croit au Mexique sur les plateaux élevés de 1100 à 1200 toises au-dessus du niveau de la mer ; aussi résiste-t-elle assez facilement en pleine terre aux hivers des environs de Paris. Genre KIERSCHLÉGÉRIA. — Xierschlegeria Spach. Calice infondibuliforme : tube allongé , subcylindracé ; limbe à 4 segments étalés. Pétales 4, convolutés , entiers , subsessiles. Étamines 8, presque aussi longues que les péta- les , toutes dressées. Filets filiformes. Anthères elliptiques : MSIE, Ovaire ovale, à 4 loges multioyulées. Ovules bi- 404 CLASSE DES CALICIFLORES. sériés , horizontaux. Style filiforme, saillant. Stigmate gros , à 4 lobes subglobuleux, connivents, Baie sèche, polysper me. Graines irrégulièrementanguleuses. Embryon rectiligne. Rameaux munis de courts aiguillons presque coniques, formés par la base des anciens pétioles. Feuilles éparses, en- tières, longuement pétiolées. Pédicelles axillaires, subfasci- culés, penchés. Fleurs de grandeur médiocre. Nous dédions ce genre à notre ami, le docteur Kierschle- ger, auteur d’un flore de l’Alsace, L'espèce suivante est la seule que nous connaissions : KierscaLEGERIA Faux-Lycier. — Kierschlegeria lycioides Spach, Monogr. ined.,— #uchsia lycioides Andr. Bot. Rep. tab, 120. — Bot. Mag. “tab. 1024. Buisson à rameaux La grèles, effilés, rougcäâtres , épineux, inclinés, glabres, un peu anguleux. Feuilles longues de 6 à 12 lignes, larges de 4 à 6 lignes, ovales, ou ovales-orbicalaires , ou elliptiques, ou oblongues, ou sublancéolées , subobtuses, glabres, glauques ; pétiole grêle, à peu près aussi long que la lame. Pédicelles géminés, ou ternés, ou quelquefois solitaires, plus courts que les feuilles. Fleurs longues de 8 à 10 lignes, rapprochées en grappe feuillée. Calice long de 6 à 7 lignes ; tube d’un rose pâle ; segments triangulaires-lancéolés, pointus , un peu plus courts que le tube, 2 fois plus longs que les pétales, d’un rose vif en dessus. Pétales cunéiformes-oblongs, obtus, d’un pourpre violet. Baie ellipsoide, mucronée, longue d’environ 3 lignes. Graines ferrugineuses. Cette espèce, indigène au Chili, n’est pas rare dans les collec- tions d’orangerie. Genre FUCHSIA. — Fuchsia (Linn.) Spach. Calice (partie inadhéreute) infondibuliforme : tube renflé ou subcylindracé, allongé; limbe à 4 segments étalés ou dressés. Pétales 4, courtement onguiculés, convolutés, en- tiers, plus courts que les segments du calice, Étamines 8, incluses ou saillantes , toutes dressées. Filets filiformes, An- be Li-dx, FAMILLE DES ONAGRAIRES. 405 thères elliptiques, submédifixes. Ovaireellipsoïdeouoblong, à 4 loges pluriovulées. Ovules horizontaux, bisériés. Style saillant ou inclus, filiforme. Stigmate conique ou subglobu- leux, très-entier, ou 4-denté. Baie 4-loculaire, polysperme. Graines anguleuses. Embrvyon rectiligne. Arbrisseaux ou rarement arbres. Feuilles opposées ou verticillées. Pédicelles filiformes , penchés , axillaires , soli- taires. Fleurs souvent très-longues. Ce genre renferme une trentaire d’espèces , toutes indi- gènes dans Amérique méridionale extra-tropicale, ou sur les hauts plateaux des Andes. Les Fuchsia forment des buis- sons d’une grande élégance , ornés de fleurs pendant toute la belle saison. Plusieurs espèces se cultivent en pleine terre dans le midi et dans l’ouest de la France, ainsi qu’en Angle- terre; elles résistent même aux hivers desenvirons de Paris, à la faveur d’une situation abritée. Leur multiplication s’exé- cute facilement par boutures. Voici les espèces déjà cultivées en Europe, ou qui méri- tent d’être introduites : À. Tube calicinal à peu près aussi long que le limbe, ou plus court que le limbe. Étamines très-saillantes ( plus longues que les segments calicinaux). Style débordant les étamines. Fucusra DÉCUSSÉ. — Fuchsia decussata Ruiz et Pay. Flor. Peruv. tab. 323, fig. b. (non Bot. Mag.) Ramules veloutés. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées , pétiolées , lancéolées, pubescentes aux 2 faces. Pédicelles axil- laires , pendants, plus longs que le calice. Segments calicinaux oblongs , pointus, plus longs que le tube. Pétales oblongs , pointus. Étamines peu saillantes.— Calice d’un rose vif. Pétales écarlates. Cette espèce croît au Pérou. Fucnsia GRèLE. — Fuchsia gracilis Lindl. in Bot. Reg. tab. 847. — Fuchsia decussata Sims, in Bot. Mag. tab. 2507. (non Ruiz et Pav,) — Fuchsia multiflora Lindl, in Bot, Reg, tab, 1052 (var, ) LL + 406 CLASSE DES CALICIFLORES. Feuilles opposées ou verticillées-ternées , longuement pétiolées , oyales-lancéolées, ou lancéolées, acuminées , denticulées, gla- bres. Pédicelles plus longs que les feuilles. Boutons obconiques, pointus. Segments calicinaux oblongs-lancéolés , pointus , dressés. Pétales cunéiformes-obovales , rétus. Ovaire ellipsoïde. Stigmate conique ou fusiforme. Arbrisseau touffu , haut de 3 à 4 pieds. Rameaux grêles, réclinés. Ramules filiformes, rougeätres, presque glabres. Feuiiles longues de 6 à 18 lignes, larges de 3 à 8 lignes; pétiole 1 à 2 fois moins long que la lame. Calice grèle, long d’environ 18 lignes, d’un pourpre tirant sur l’écarlate. Pétales violets. Fi- lets d’un rouge pâle. Anthères pourpres avant l’anthèse. Ce Fuchsia est l’un des plus rustiques du genre, et fort com- mun dans les orangeries ; suivant M. Lindley il serait indigène au Mexique ; M. Sweet le regarde comme une variété du Fuchsia macrostemma. FucusiA À LONGUES ÉTAMINES.—#uchsia macrostemma Ruiz et Pav. Flor. Peruv. tab. 334, fig. b.— Lodd. Bot. Cab. tab. 1062. — Feuill. Peruv. 2, tab. 47. Rameaux glabres. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées, courtement pétiolées, ovales, pointues, denticulées, presque glabres. Pédoncules plus longs que les fleurs. Segments calicinaux dressés, oblongs, pointus. Pétales obovales. Étamines très-sail- lantes. Stigmate 4-denté. Arbuste touffu. Fleurs longues de pres de 2 pouces. Calice écarlate. Pétales violets. Style et étamines d’un rouge päle. Cette espèce , indigène au Chili , se rencontre fréquemment dans les collections. En Angleterre, on la cultive en pleine terre. FucusiA À BOUTONS GLOBULEUX. — Fuchsia globosa Lindl. in Bot. Reg. tab. 1556. — Bot. Mag. tab. 3364. — Fuchsia macrostemma var. globosa Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser, 2 , tab. 216. Feuilles ovales, pointues, denticulées ; glabres. Boutons glo- buleux. Segments calicinaux pointus, 2 fois plus longs que la corolle. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 407 Arbrisseau ayant le port du Fuchsia gréle. Feuilles d’un vert sombre. Fleurs de la grandeur de celles du Fuchsia commun. Calice pourpre. Pétales violets. Étamines de moitié plus longues que le calice. Stigmate conique , entier. L'origine de ce Fuchsia, que M. Sweet regarde comme une variété du Fuchsia macrostemma , est inconnue ; il a été pré- senté à la société horticulturale de Londres, en 1832. Fucnsia coniQuE. — Fuchsia conica Lindl. in Bot. Reg. tab. 1062. Feuilles ternées ou quaternées, ovales, denticulées , glabres. Pédoncules plus longs que les feuilles. Tube calicinal obconique. Pétales presque aussi longs que le limbe du calice. Stigmate coni- que , entier. Arbrisseau fewillu , haut de 2 à 3 pieds. Feuilles d’un vert sombre ; pétiole pubescent , 3 fois plus court que la lame. Ovaire ovale. Cahce écarlate , long de 1 pouce : segments lancéolés , de la longueur du tube. Pétales échancrés, d’un pourpre violet. Éta. mines 1 fois plus longues que les segments du calice, de moitié plus courtes que le style. Filets violets. Suivant M. Don, ce Fuchsia est aussi une variété du Fuchsia macrostemma. Fucusia commun. — Fuchsia coccinea Ait, Hort. Kew.— Bot. Mag. tab. 07. — Duham. Arb. ed. nov. 1 , tab. 13. — Fuchsia pendula Sahisb. Surp. Rar. tab. 5. — Fuchsia mages lanica Lamk. Dict. — Nahusia coccinea Schneev. Ice. n° 21. Ramules pubescents. Feuilles opposées ou verticillées-ternées , courtement pétiolées , ovales , ou ovales-lancéolées , acuminées, denticulées , subcordiformes à la base, poilues aux bords. Pédon- cules plus longs que les fleurs. Calice infondibuliforme : segments oblongs-lancéolés , pointus. Pétales cunéiformes -obovales , tron- qués , convolutés. Stigmate grêle, fusiforme. Buisson très-rameux , haut de 3 à 4 pieds. Rameaux réclinés ; ramules grèles, rougeâtres. Feuilles horizontales ou réfléchies, rapprochées , d’un vert très-foncé en dessus, pâles en dessous, longues de 6 à 18 lignes. Calice long d'environ 1 pouce’, d'un 408 CLASSE DES CALICIFLORES, pourpre écarlate. Pétales d’un bleu violet. Filets et anthères rouges. Ce Fuchsia , originaire des terres de Magellan, est introduit en Europe depuis 1788. C’est de tontes les espèces cultivées, celle qui résiste le mieux au climat des environs de Paris. En Angleterre ainsi que sur les côtes occidentales de la France, elle prospère en pleine terre , et forme des buissons charmants , cou- verts de fleurs pendant une grande partie de l’année. FucasrA PUBESCENT. — Fuchsia pubescens Cambess. in Flor. Brasil. Merid. v. 2, tab. 134. Feuilles sorodllées: ternées ou quaternées, ovales, ou Pb Jancéolées , pointues, denticulées, pubérules. Pédoneule de la longueur des feuilles, Tube calicinal infondibuliforme , de la lon- gueur du limbe; segments lancéolés, pointus. Pétales obovales , très-cntiers. Fruit ovoide-sphérique, pubérule. pi Tiges touffues, grêles, hautes d’environ 5 pieds. Feuilles longues d’environ 18 lignes, sur 9 lignes de large ; pétiole long de 2 à 3 lignes. Calice écarlate, long de 1 pouce; limbe campa- nulé. Pétales violets, 3 fois plus courts que les lobes du calice. Fruit noirâtre, luisant, d'environ 4 lignes de diamètre. Cette espèce, assez semblable au Æuchsia commun, a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, dans les Cam- pos geraës de la province de Saint-Paul , et dans les montagnes élevées de la province des Mines. FucusrA DES MONTAGNES. — Fuchsia montana Cambess. 1. c. tab. 135. Feuilles ovales-oblongues, ou ovales -lancéolées , pointues, subcordiformes à la base, denticulées, presque glabres, verti- cillées-ternées. Pédoncules de la longueur des feuilles. Tube calicinal infondibuliforme, de la longueur du limbe; segments oblongs-lancéolés, acuminés. Pétales obovales- arrondis, très- entiers. Fruit ovoide-oblong. Sous-arbrisseau presque simple ,‘haut de 1 à 2 pieds. Feuilles subsessiles , longues de 18 à 24 lignes, larges de 6 à 8 lignes : les jeunes pubérules ; les adultes glabres. Pédoncules longs de, FAMILLE DES ONAGRAIRES, 409 12 lignes. Calice pubérule, écarlate, long de 14 lignes : lobes 7-veinés. Pétales violets, 2 fois plus courts que les lobes du calice. Baie subtétragone , longue d’environ 7 lignes, sur 2 lignes de diamètre. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans les montagnes de la province des Mines. B. Tube calicinal 2 à 5 fois plus long que le limbe. Étamines incluses de méme que le style. Fucusra DE Loxa. — Fuchsia loxensis Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. vol. 6, tab. 536. Feuilles ternées, elliptiques-oblongues, ou lancéolées -oblongues, pointues, glabres excepté aux nervures, légèrement sinuolées. Calice bypocratériforme : tube renflé au-dessus de l’ovaire, dilaté supérieurement ; lobes ovales-oblongs, pointus, un peu plus courts que la corolle. Pétales ovales-arrondis , courtement ongui- eulés, pointus, très-entiers. Étamines un peu plus longues que les pétales. Rameaux pubescents. Feuilles longues de 2 pouces, sur 1 pouce de large ; pétiole poilu , long d’environ 4 lignes. Pédoncules fili- formes , longs de près de 1 pouce. Fleurs longues de 1 ‘ pouce. Calice écarlate; limbe large de près de 1 pouce. Pétales rou- geûtres. MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert cette plante élégante aux environs de Loxa , à plus de six mille pieds d’élé- vation. FucnsrA ÉLÉGANT. — ÆFuchsia venusta Kunth, 1. ce. — Fuchsia multiflora Linn. Feuilles vpposées ou ternées, elliptiques , pointues, très- entières , glabres , luisantes. Calice hypocratériforme : tube élargi supérieurement; segments ovales-lancéolés , acuminés , un peu plus longs que la corolle. Pétales Aves -lancéolés, pointus, ondulés. Étamines de moitié plus courtes que les pétales. Ovaire oblong. Ramules pubescents, Feuilles longues de 24 à 28 lignes, larges 410 CLASSE DES CALICIFLORES. de 11 à 14 lignes ; pétiole long d’environ 3 lignes. Pédoncules filiformes , longs de 15 lignes. Fleurs longues de 2 pouces.-Calice pourpre ; limbe large de plus de 1 pouce. Pétales écarlates. Cette espèce a été trouvée dans la Nouvelle-Grenade, par MM. de Humboldt et Bonpland. Fucusra ÉcLATANT. — Fuchsia fulgens Flor. Mex. Ic. ined. ex De Cand. Prodr. . Rameaux glabres. Feuilles opposées , pétiolées , cordiformes- ovales, pointues , denticulées , glabres. Pédicelles axillaires, plus courts que les fleurs : les supérieurs en grappe. Segments eali- cinaux ovales-lancéolés, pointus , plus longs que les pétales, — Fleurs écarlates, longues de 2 pouces. Grappes nutantes au sommet. Cette espèce croît au Mexique, FucusiA DENTICULÉ. — Fuchsia denticulata Ruiz et Pay. Flor. Peruv. 3, tab. 325, fig. b. Rameaux trigones. Feuilles verticillées-ternées , pétiolées, oblongues-lancéolées , acuminées aux 2 bouts, denticulées, yelues en dessous à la côte. Pédicelles plus courts que les fleurs. Seg- ments calicinaux lancéolés , acuminés , presque 2 fois plus longs que la corolle. Pétales obovales. — Fleurs nutantes, de couleur pourpre. Cette espèce croît au Pérou. Fucusia À coRvmees. — Fuchsia corymbiflora Ruiz et Pay. Flor. Peruv. 3, tab. 325, fig. a. Rameaux subtétragones. Feuilles opposées , pétiolées , oblon- gues-lancéolées, très-entieres. Pédicelles subterminaux , nutants, plus courts que les fleurs. Segments calicinaux lancéolés , pointus, > fois plus longs que la corolle. Pétales oblongs-lancéolés. — Fleurs d’un pourpre vif, longues de près de > pouces. Baie ovale-oblongue, pourpre. Cette espèce croît au Pérou , dans les forêts des environs de Chinchao et de Muna. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 411 Fucusia DENTELÉ, — Fuchsia serratifolia Ruiz et Pay. Flor. Peruv. 3, tab. 323, fig. a. Rameaux sillonnés. Feuilles opposées ou verticillées, pétiolées, oblongues, dentelées , légèrement pubescentes en dessous. Pédi- celles penchés, plus courts que les fleurs. Segments calicinaux acuminés , plus longs que la corolle. Pétales oyales-oblongs. — Calice long d'environ 18 lignes, bouffi à la base, d’un rose vif. Pétales pourpres. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. FucusiA À TIGE SIMPLE. — Fuchsia simplicicaulis Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 322, fig. a. Tige simple, très-glabre. Feuilles verticillées-quaternées , lancéolées-linéaires , subsessiles. Pédicelles quaternés , très-courts, subterminaux , presque en corymbe. Segments calicinaux lancéolés, plus longs que la corolle. — Sous-arbrisseau. Verticilles écartés. Involucre tétraphylle, un peu pubescent. Fleurs pendantes. Calice rose. Pétales pourpres. Cette espèce habite les forêts du Pérou. Genre SCHUFIA. — Schufia Spach. Calice (partie inadhérente) hypocratériforme : tube obco- nique, un peu renflé à la base; limbe à 4 segments réfléchis, plus longs que le tube. Pétales 4, courtement onguiculés, planes, obtus, un peu plus courts que les segments calici- maux. Etamines 8, saillantes, toutes dressées. Anthères ellip- tiques, supra-médifixes. Ovaire à 4 loges pluriovulées. Ovu- les bisériés, horizontaux. Style filiforme, saillant. Stigmate à 4 lobes oblongs, obtus, courts. (Péricarpe inconnu.) Feuilles opposées ou verticillées-ternées, grandes , pétio- lées, très-faiblement sinuolées, outrès-entières. Fleurs termi- nales , disposées en panicules cymeuses, subtrichotomes, subsessiles ; pédicelles grêles, dressés. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : SCHUFIA ARBORESCENT. — Schufia arborescens Spach, Mo- 41% CLASSE DES CALICIFLORES. nogr. ined.—#uchsia arborescens Sims, Bot. Mag. tab. 2620. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 943. Arbrisseau. Rameaux glabres , presque étalés. Ramules rou- geâtres, feuillus. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 12 à 18 lignes, lancéolées , ou lancéolées-elliptiques, acuminées, subsinuolées, molles, d’un vert gai; côte large, proéminente en dessous, rougeätre de même que les nervures; pétiole long de 2 à 4 lignes. Panicule muluflore , sessile , très-ramense : les deux ramules inférieurs accompagnés chacun d’une feuille ; les supé- rieurs nus de même que les pédoncules secondaires etles pédicelles. Pédicelles grèles , raides , longs de 4 à 6 lignes. Calice d’un rose vif : tube long d’environ 2 lignes; segments ovales-lancéolés, sub- obtus, de moitié plus longs que le tube. Pétales lancéolés-oblongs, obtus , roses , un peu plus courts que les segments calicinaux. Filets roses , plus longs que les pétales. Anthères jaunes. Style débor- dant les étamines. Cette espèce, introduite en 1823 du Mexique en Angleterre, se cultive en orangerie comme plante d’agrément. Elle fleurit pendant presque toute l’année, même en hiver. Ses grandes feuilles et ses panicules dressées la font distinguer sans peine de toutes les autres Fuchsiées. hpDppEpEÈEÈËÈËEËEE————….….….….… … … … ’… . —…—……………’”’…_—…-_-_’_ IIIe TRIBU. LES LOPÉZIÉES. — LOPEZIEÆ Spach. Calice ( partie inadhérente) caduc, 2-ou 4-parti, réfléchi ( rarement tubuleux ). Disque adné au sommet de l'ovaire (ou au calice si celui-ci est tubuleux). Corolle irrégulière, ou nulle. Étamines 2 (l’une souvent stérile, pétaloide), ou une seule. Péricarpe capsulaire, ou carcérulaire ; placentaire non-séparable des cloisons. Graines inappen- diculées, rugueuses. Radicule courte , obtuse , conique. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles alternes , ou opposées , ou quelquefois verticillées, dentelées, ou dentées. Fleurs axillaires, ou en grappe terminale bractéolée, pedicellées , rouges, ou blanches, diurnes , non-éphemeres. FAMILLE DES ONAGRAIRES. 415 Secriox I. RIESENBACHIÉES. — Riesenbachieæ Spach. Calice infondibuliforme, coloré. Corolle nulle. Une seule étamine. Ovaire linéaire, tétragone. Genre RIESENBACHIA. — Riesenbachia Pres. Tube calicinal (partie inadhérente) grêle ; limbe à 4 seg- ments inégaux : 5 ovales, obtus, étalés ; le quatrième plus grand , oblong. Corolle nulle. Étamine insérée entre les 2 petits segments du calice. Filet subulé, plane. Anthère li- néaire , médifixe , plus courte que le filet. Ovaire oblong, 4-loculaire, multiovulé. Style dressé, filiforme , saillant, adné inférieurement au tube calicinal. Stigmate pelté, sub- globuleux. Capsule oblongue, tétragone, 4-loculaire, 4-valve au sommet, Graines petites, oblongues, anguleuses, rugueu- ses, suspendues : radicule supère; cotylédons obovales, folia- cés. Herbe. Feuilles dentelées. Grappes terminales, multiflo- res. Fleurs alternes, petites, bractéolées. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : RIESENBACHIA A GRAPPES. — Aiesenbachia racemosa Pres, Rel. Hænk. 2, tab, 54. Herbe annuelle, couverte d’une pubescence glanduleuse. Tige cylindrique , rameuse. Rameaux épars ou opposés. Feuilles lon- gues de 1 pouce , larges de 3 lignes , pétiolées , ovales-lancéolées, acuminées , inégalement dentelées vers le sommet, pubescentes aux 2 faces, molles. Grappes simples, allongées, dressées, multiflores. Bractées longues de 4 lignes , oblongues-lancéolées , acuminées, dentelées , étalées. Pédicelles plus courts que la bractée : les florifères dressés ; les fructifères étalés. Calice rou- geâtre, long de 3 lignes. Étamine aussi longue que les petits segments. Capsule pubescente , longue de 3 lignes. Graines d’un brun fauve. Cette plante croît au Mexique. 414 CLASSE DES CALICIFLORES. Secrion II. LOPÉZIÉES VRAIES. — Lopezieæ veræ Spach. Calice 4-parti, non-tubuleux. Pétales 2 ou 4. Étamines 2: l’une souvent pétaloïde, stérile. Ovaire subglobu- leux. Genre LOPÉZIA. — Lopezia Cayan, Calice (partie inadhérente) 4-parti, coloré : segments dé- fléchis. Pétales 4, inégaux, dissemblables, défléchis, courte- ment onguiculés, Étamines 2 : l’une stérile, pétaloïde, envé- loppant en préfloraison la fertile ainsi que le style. Filet de l’étamine fertile court, défléchi. Anthère elliptique, submé- difixe. Disque urcéolé, épigyne. Ovaire subglobuleux, à 4 loges pluriovulées. Style court, décliné. Stigmate subglobu- leux, échancré. Capsule subglobuleuse, 4-sulquée, 4-locu- laire inférieurement, 1-loculaire supérieurement , 4-dentée, À-valve au sommet : axe placentifère, épais; loges par avor- tement monospermes. Graines obovales, tuberculeuses : em- bryon subglobuleux. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles alternes ou rarement opposées, dentelées, pétiolées. Fleurs petites, axillaires, rap- prochées en grappe feuillée, ou quelquefois subterminales. Corolle pourpre, ou rose. Pédicelles florifères dressésy pé- dicelles fructifères défléchis. Les espèces de ce genre, au nombre d’une dizaine, crois- sent toutes au Mexique. Plusieursse cultivent comme plantes d'agrément. En voici les plus notables : « LOPÉzZIA COURONNE. — Lopezi4 coronata Andr. Bot. Rep. tab. 551. — Jacq. fil. Ecl. tab. 110. Feuilles ovales où ovales-lancéolées , pointues aux 2 bouts, subsinuolées , inégalement denticulées, longuement pétiolées. Grappes allongées, feuillées inférieurement. Herbe annuelle, dressée, glabre, lisse, rameuse, haute d’en- viron 1 pied. Feuilles longues d’environ 1 pouce, larges de 3 FAMILLE DES ONAGRAIRES. 415 6 lignes : les florales graduellement plus petites, et réduites au sommet des ramules à des bractées beaucoup plus courtes que le pédicelle. Pédicelles filiformes , rougeâtres , longs d’envi- ron 1 pouce. Fleurs petites. Calice d’un pourpre violet. Pétales d’un rose vif. Filet pétaloïde obcordiforme , blanc. Capsule obo- vale , de la grosseur d’un grain deoivre. Cette espèce se cultive fréquemment comme plante de parterre, à cause de la longue durée de sa floraison plutôt qu’en raison de son élégance. LopÉziA À COURTES GRAPPES. — Lopezia racemosa Cavan. Ic. 1, tab. 18. — Bot. Mag. tab. 254. — Bonpland , Nav. tab. 25. — Lopezia mexicana Jacq. Ic. Rar. tab. 203. Cette plante ne diffère de l’espèce précédente , dont elle est peut-être une variété, que par ses grappes raccourcies , corym- biformes , non-feuillées. LopéziA ROUGE. — Lopezia miniata De Cand. — Jacq. Fil. Ecl. tab. 109. — Lopezia frutescens Rœm. et Schult. Syst. Tige ligneuse, glabre , cylindrique. Feuilles ovales-lancéolées, dentelées. Étamine pétaloïde de même couleur que les pétales. LopÉziA HÉRISSE. — Lopezia hirsuta Jacq. Collect. 5, tab. 15, fig. 4. Tige suffrutescente, hérissée, cylindrique. Feuilles ovales- lancéolées, dentelées , hérissées. Étamine pétaloïde de même cou- leur que les pétales. Genre CIRCÉA. — Circæa Linn. Calice (partie inadhérente) biparti : segments réfléchis, subpétaloïdes. Disque épigyne, conique. Pétales 2, obcordi- formes-bilobés , rétrécis à la base, égaux, étalés, concaves, un peu plus courts que le calice. Étamines 2, fertiles. Filets capillaires, dressés. Anthères suborbiculaires. Ovaire tur- biné, biloculaire; loges uniovulées. Ovules ascendants, atta- chés presque à la base des loges. Style court, filiforme. Stig- mate capitellé, échancré. Capsule biloculaire, : disperme, 416 CLASSE DES CALICIFLORES. 2-valve à la base, hérisséede poils crochus. Graines solitaires, ascendantes, oblongues. Embryon conforme à la graine : radicule minime. Herbes vivaces. Feuilles opposées, ‘pétiolées , sinuolées- dentelées. Grappes terminales, nues, simples, ou paniculées. Pédicelles filiformes : les florifères dressés; les fructifères réfléchis. Fleurs petites. Corolle blanche. Ce genre renferme quatre espèces, dpnt voici la plus no- table : CircÉA commun. — Circæa lutetiana Linn. — Flor. Dan. tab. 210. — Schkubr, Handb. tab. 2, a. — Engl. Bot. tab. 1056. — Bull. Herb. tab. 297. Racine rampante. Tige haute de 1 à 2 pieds , ascendante, pu- bescente , cylindrique, grêle, simple, ou rameuse au sommet. Feuilles longues de 1 */, à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes, cor- diformes-ovales, ou ovales lancéolées, acuminées, sinuolées-den- telées , longuement pétiolées, pubescentes en dessous, d’un vert foncé et opaque en dessus, nerveuses, molles; pétiole cylindri- que, fortement pubescent, non-marginé. Grappes longues de 4 à 12 pouces , pubérules, grêles, très-lâches. Calice rougeâtre : segments oblongs, acuminés. Pétales profondément bilobés. Cap- sule petite, pyriforme , 3 à 4 fois plus courte que le pédicelle. Cette plante croît dans les bois humides de l’Europe moyenne. Autrefois la superstition lui attribuait une foule de propriétés imas ginaires, d’où lui viennent ses noms vulgaires de Herbe des Sor- ciers, Herbe aux Magiciennes, Herbe de saint Étienne, etc. SOIXANTE-CINQUIÈME FAMILLE. LES LYTHRARIEÉES. — ZYTHRARIEÆ. ( Salieariæ Juss. Gen. — Calycanthemæ Vent. Tabl.IIL, p. 298, — Lytharieæ Juss. in Dict. des Sciences Nat. v. 27, p. 453. — De Cand. Mém. Soc. Hist. Nat. Genev. III, 2, p. 65 ; Prodr. ILE, p. 75. — Bartl. Ord. Nat. p. 318.) Les"Lythrariées ou Salicariees ( noms empruntés aux Salicaires ou Lythrum ) sont réparties entre toutes les contrées du globe ; mais la plupart des espèces croissent dans les régions équatoriales; on en connaît environ trois cents. Un grand nombre de ces végétaux méri- tent d’être cultivés pour l’ornement des serres ou des jardins ; plusieurs possèdent des propriétés astringentes très-prononcées : propriétés qui, d'ailleurs, paraissent assez générales à tout le groupe. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes annuelles ou vivaces, ou bien arbrisseaux , ou rarement arbres. Tige et rameaux cylindriques ou tétra- gones. Feuilles opposées, ou verticillées, ou quelquefois éparses , simples, indivisées, très-entières ou légère- ment dentées, penninervées , sessiles ou pétiolées. Su- pules nulles. Fleurs hermaphrodites, régulières (rarement irrégu- lières), axillaires, ou alaires, solitaires, ou glomérulées, ou en cyme, Ou en épi, Où en grappe ; jaunes , Ou plus souvent rouges, rarement blanches. Calice tubuleux ou campanulé, inadhérent, persis- BOTANIQUE. PHANx T. IV. 27 418 CLASSE DES CALICIFLORES. tant , quelquefois très-court , 3-12-denté , ou 3-6-fide ; sinus quelquefois appendiculés; estivation valvaire ou distante. Disque adné au fond du calice, régulier, ou irrégulier. Pétales (quelquefois nuls) insérés à la gorge du ca- lice, alternes avec les lobes de celui-ci, onguiculés, fu- gaces, ou cadues, souvent crépus avant l’épanouisse- ment. Etamines insérées au tube calicinal plus bas que les. pétales, en même nombre que ceux-c1, ou en nombre moindre, ou double, ou triple, où quadruple, libres. Anthères médifixes, mcombantes, inappendiculées, à 2 bourses longitudinalement déhiscentes. Connectif plus ou moins apparent, articulé au filet. Pistil : Ovaire inadhérent, 2-5-loculaire. Placentaire central, multiovulé. Styles en même nombre que les lo- ges, ou soudés en un seul terminé par un stigmate ca- pitellé. Péricarpe capsulaire, ou pyxidien, ou irrégulièrement déhiscent, 1-5-loculaire, souvent membranacé; cloisons le plus souvent pelliculaires. Placentaire central, libre, épais, globuleux, ou anguleux, polysperme. Graines horizontales ou appendantes, inarillées, sou- vent très-petites, apérispermées. Embryon rectiligne (toujours?) ; radicule courte, contigue au hile; cotylé- dons foliacés. M. Bartling classe les genres des Lythrariées comme suit : 1° TRIBU. LES ÉLATINÉES. — £ZLATINEÆ. Calice 3-5-parti. Styles 55, libres. Elatine Linn. — Bergia Linn, FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 419 II° TRIBU. LES SALICARIÉES. — SALICARIEÆ. Calice tubuleux ou campanule. Un seul style. Graines aptères. Rotala Linn. — Cryptotheca Blum.— Suffrenia Bell. — Ameletia De Cand. — Peplis Linn. (Chabræa Adans.) — Ammannia Linn. (Cornelia Ard.) — £ythrum Linn. (Salicaria Tourn. Pythagorea Rafin.) — Cuphea Jacq. (Melanium et Parsonsia P. Browne. Balsamona Vand.) — Acisanthera P. Browne. — Fatioa De Cand. — Pem- phis Forst. — Heimia Link et Otto. — Diplusodon Pohl. (Friedlandia Chamiss. } — Physocalymma Poh]. — De- codon Gmel. — Nesæa Commers. — Crenea Aubl. — Lawsonia Linn. — Antherylium Rohr.— Dodecas Linn. fil. — Ginoria Jacq. — Adenaria Kunth. — Grislea Lœffl. (Woodfordia Salisb.) — ? Æydropityon Gærtn. IIIe TRIBU. LES LAGERSTRÉMIÉES. — LAGERSTROE- MIEÆ. Un seul style. Graines bordees d'une membrane aliforme. Lagerstræmiæ Linn. (Munchhausia Linn. Adambea Lamk.)— Lafæœnsia Vand. (Calyplectus Ruiz et Pav.) Genre SALICAIRE. — Zythrum Linn. Calice tubuleux, subcylindracé, 6-denté ; dents courtes, triangulaires, dressées, ou courbées en-dedans, plus ou moins distantes en préfloraison; sinus prolongés en cornicules su- bulés, recourbés. Pétales 6 (quelquefois nuls), oblongs, ob- tus, divergents, plissés en préfloraison. Étamines 6 ou 12 (quelquefois par avortement moins de 6), insérées au milieu ou vers la base du tube calicinal. Filets subulés. Anthères ovales. Ovaire oblong, biloculaire. Style décliné. Stigmate capitellé, Capsule membraneuse , 2-loculaire , polysperme , 420 CLASSE DES CALICIFLORES. recouverte par le calice, s’ouvrant par 2 ou 4 dents; pla- centaire épais, adné à la cloison; cloison pelliculaire, Grai- nes petites, obevales. Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles entières. Fleurs axil- laires ou en épis terminaux. Corolle pourpre ou blanche. Ce genre renferme une quinzaine d’espèces ; voici celles qui se cultivent comme plantes de parterre : a) Fleurs solitaires aux aisselles. Calice cylindrace. Pédicelles dibractéoles à la base. SALICAIRE AILÉE. — Lythrum alatum Pursh, Flor. Amer. Sept.—Bot. Mag. tab. 1812.—Zythrum V'ulneraria Schranck, Hort. Monac. tab. 27. — Pythagorea alata Rafin. Très-glabre. Tige et rameaux dressés, à 4 angles marginés. Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, opposées, oblongues ou ovales-oblongues, mucronulées , subcordiformes à la base. Fleurs 6-pétales, 6-andres. Style plus long que le calice. Herbe vivace, très-rameuse , haute d’environ 1 pied. Feuilles longues de 3 à 6 lignes, à peu près aussi longues que les entre- nœuds. Fleurs subsessiles, à peu près aussi longues que les feuilles. Pétales d’un pourpre vif. Capsule subcylindracée. Cette espèce habite le midi des États-Unis. SALICAIRE LANCÉOLÉE.—2ythrum lanceolatum Elliot, Sketch. 1, p. 344. Très-glabre. Tige et rameaux dressés, effilés, tétragones. Feuilles lancéolées : les inférieures opposées; les supérieures subalternes. Fleurs 6-pétales, 6-andres. Style plus long que le calice. Herbe vivace, haute de 3 à 5 pieds. Tige haute de 3 à 5 pieds, légèrement marginée , paniculée au sommet. Feuilles caulinaires longues de 1 ‘/; pouce, larges de ‘/: pouce; feuilles raméaires petites. Pédicelles longs de 1 à 2 lignes , dibractéolés à la base. Pétales violets, 2 fois plus longs que le calice, aussi longs que les filets. Style aussi long que les étamines. Capsule oblongue. Cette espèce croît dans le midi des États-Unis. FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 41 b) Fleurs solitaires (les inférieures quelquefois géminees , ou ternées ), axillaires , rapprochées en épis. Pédicelles non- bractéoles. SALICAIRE EFFILÉE.—Lythrum virgatum Linn.—Bot. Mag. tab. 1003. — Lythrum austriacum Jacq. Flor. Austr, tab. 7. Très-glabre. Tiges dressées , effilées , paniculées au sommet. Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées , pointues, subsessiles, non-amplexicaules : les inférieures arrondies à la base; les snpé- rieures pointues aux 2 bouts; les florales très-petites. Fleurs 6-pétales , 12-andres. Dents calicinales étalées , aussi longues que les appendices des sinus. ; Herbe vivace, touflue. Tige haute de 1 à 2 pieds, grêle, subtétragone , souvent rougeâtre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 4 lignes. Épis lâches, très-grêles. Feuilles florales lancéolées-linéaires , ou linéaires-lancéolées , plus courtes que le calice. Pétales pourpres ou d’un rose vif. Style saillant ou inclus. Cette espèce croit dans l’Europe orientale. SALICAIRE DIFFUSE. — Lythrum diffusum Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 149. — Lythrum virgatum Pursh, Flor. Amer. Sept. Tige ailée, très-rameuse , suffrutescente à la base ; rameaux diffus, pubescents , tétraptères. Feuilles opposées, subsessiles, oblongues-lancéolées , pointues , glabres, légèrement ciliées. Pé- dicelles ternés ou quaternés. Fleurs 6-pétales, 12-andres. Herbe vivace, touffue, haute de 12 à 15 pouces. Feuilles beaucoup plus larges que celles du Zythrum virgatum. Pétales d’un pourpre vif. Cette espèce habite les États-Unis. c) Fleurs fasciculées, disposées en épis verticillés. Pédicelles non-bractéolés. SALICAIRE COMMUNE. — Lythrum Salicaria Linn. — Flor. Dan. tab. 671.— Engl. Bot. tab. 1061. Pubérule, Tige dressée ;'tétragone, Feuilles opposées ou ter- LP 422 CLASSE DES CALICIFLORES. nées, oblongues, ou oblongues-lancéolées , pointues, ou obtuses, subamplexicaules , cordiformes à la base. Fleurs 6-pétales , 12- andres. Appendices des sinus calicinaux 2 fois plus longs que les dents, presque dressés. Style inclus ou saillant. Racine épaisse, ligneuse, rameuse, multicaule , garnie de grosses fibres. Tiges simples ou rameuses , raides , hautes de 3 à 5 pieds, ordinairement rougeätres. Feuilles subsessiles, d’un vert foncé , longues de 1 à 3 pouces. Épis longs de 6 à 18 pouces, plus ou moins denses : verticilles inférieurs multiflores. Feuilles florales cordiformes : les inférieures plus longues que les fleurs ; les supérieures très-courtes. Calice pubescent, souvent rougeûtre. Pétales pourpres, un peu plus courts que les étamines. Anthères alternativement bleues et jaunes. Cette belle plante, nommée vulgairement Zysimachie rouge, abonde dans les prairies humides, et aux bords des eaux. Ses propriétés astringentes la faisaient employer jadis comme remède détersif. Genre CUPHÉA. — Cuphea Jacq. Calice tubuleux, gibbeux ou éperonné en dessus à sa base, 12-denté, 12-nervé , coloré : 6 des dents triangulaires , plus grandes , alternes avec les 6 autres beaucoup plus petites (quelquefois inapparentes) et un peu plus externes, Pétales (très-rarement nuls) ordinairement 6, alternes avec les grandes dents, onguiculés : les 2 supérieurs ordinairement plus grands. Etamines 11, ou 12, ou rarement moins, insé- rées à hauteur inégale au tube calicinal. Ovaire sessile, légu- miniforme, biloculaire (quelquefois uniloculaire par le retrait des cloisons). Siyle subulé, courbé. Stigmate capitellé, bilobé. Capsule membranacée , léguminiforme, irrégulière- ment déhiscente , 1-loculaire, polysperme. Graines lenticu- laires, aplaties. Hile marginal. Cotylédons orbiculaires , biauriculés à la base. Axrbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou herbes, souvent visqueux. Ramules axillaires ou rarement estra-axillaires, Feuilles opposées, ou verticillées, ou alternes et opposées FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 425 sur le même individu, très-entières. Stipules nulles. Fleurs souvent penchées , axillaires, ou en grappes axillaires et terminales, ou extra-axillaires. Pédicelles ou pédoncules sou- vent dibractéolés. Pétales blancs, ou roses, ou pourpres, ou violets, ou jaunes. Ce genre, dont on connaît plus de soixante-dix espèces, appartient à l'Amérique, et surtout aux régions équatoria- les de ce continent. Beaucoup de Cuphéa se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs, et l’on en cultive plusieurs en Europe comme plantes d'agrément, Voici les espèces les plus intéressantes : a) Rameaux axillaires. Feuilles opposées. Fleurs alternes, éparèes. Curnéa Faux Tnym.—Cuphea thymoides Cham. et Schlecht. in Linnæa, v. 2, p. 368. — Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. vol. 3, p. 98. Tige suffrutescente, souvent très-rameuse, Rameaux pubescents. Feuilles nombreuses, courtement pétiolées, petites , très-obtuses à la base, ovales-lancéolées , presque linéaires. Pédoncules plus courts que la feuille. Fleurs peu nombreuses, ordinairement horizontales. Calice sibbeux , hispidule. Oyaire pauciovulé. Sous-arbrisseau d’un port très-variable. Feuilles longues de 2 à 7 lignes, glabres, ou plus ou moins poilues ou ciliées. Fleurs longues d’environ 5 lignes. Pétales obovales-elliptiques , très- obtus, de couleur pourpre. Cette plante croit aux environs de Montévidéo , ainsi que dans les provinces méridionales du Brésil, CuPHÉA A FEUILLES D'ACINOS. — Quphea acinifolia Aug. Saint-Hil. 1. c. p. 09. Tige suffrutescente, décombante ; rameuse, pubescente , ou hispide. Feuilles petites, subsessiles, rétrécies à la base, lan- céolées , ou lancéolées-obovales , ciliées : les inférieures souvent alternes ; les autres opposées. Fleurs peu nombreuses , courtemént pédonculées, Galice gibbeux, hispidule. Disque trilobé, Ovaire pauciovulé, 424 CLASSE DES CALICIFLORES, Tige visqueuse, très-rameuse. Feuilles longues de3 à 6 lignes, larges de 1 ‘y, à 2 lignes. Fleurs longues d'environ 6 lignes. Pétales oblongs, obtus , carnés. Filets barbus. Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire, dans la province de Saint-Paul. Cupnéa FAUSSE AIRELLE. — Cuphea Pseudo-V'accinium Aug. Saint-Hil. I. c. p. 102. Tige ligneuse , rameuse. Feuilles très-nsmbreuses , courtes, subsessiles, lancéolées, ou elliptiques , coriaces, presque glabres, plus ou moins scabres, subdenticulées , ciliolées. Pédoncules extra-axillaires ou axillaires, très-courts, dibractéolés au-dessons du milieu. Calice scabre : bosse presque cochléariforme. Arbrisseau haut de 2 à 2 ‘/: pieds. Feuilles longues de 6 à r1 lignes, larges de 2 à 4 lignes, croisées, recouvrantes. Calice long d’environ 3 lignes. Pétales oblongs, étroits, glabres, de couleur pourpre. Étamines plus où moins barbues. M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette plante au Brésil , dans les montagnes de la province des Mines. Cupnéa porymorpue. — Cuphea polymorpha Aug. Sant- Hil. L. c. p. 103. Tige décombante ou retombante, strigueuse , pubescente d’un côté. Feuilles opposées , scabres , courtement pétiolées : les infé- rieures ovales, pointues ; les supérieures oblongues-fancéolées ou ovales. Pédoncules infra-pétiolaires, unilatéraux. Trois dés éta- mines glabres. Disque semi-cupulaire , engainant la base de l’o- vaire. Ovaire 8-12-ovulé. Sous-arbrisseau plus ou moins ligneux ou herbacé, tres- variable. Tiges longues de */, pied à 2 pieds. Feuilles longues de 5 à 12 lignes, larges de 4 à 5 lignes. Calice long de 3 à 6 lignes, velu, rongeâtre. Pétales obovales-oblongs , glabres, roses. Ce Cuphéa a été trouvé par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, dans les montagnes des provinces des Mines et de Saint-Paul. Cupnéa LLAvÉA. — Cuphea Llavea De Cand. Prodr. Bot. Reg. tab. 1386. FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 425 Tiges nombreuses , hispidules. Rameaux ascendants. Feuilles subsessiles , lancéolées, scabres. Pédicelles interfoliaires, défle- chis. Pétales 6 : 2, grands, obovales ; les autres abortifs. Éta- mines 11. Herbe vivace, haute de 1 à 2 pieds. Calice tubuleux, fortement gibbeux à la base, velu , rougeätre, 6-denté. Pétales d’un pour- pre noir. Cette espèce est indigène au Mexique , dans les montagnes de la province de Méchoacan. b) Rameaux axillaires. Feuilles opposées. Fleurs alternes, ou en courtes grappes axillaires. Cupn£A TRÈS-VISQUEUX.— Cuphea viscosissima Jacq. Hort. Vindob. tab. 177. — Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. y. 3, p. 110. — Lythrum Cuphea Lin». fil. Plante annuelle, très-visqueuse. Tige dressée, hérissée. Feuilles pétiolées, ovales-lancéolées , ou rarement oblongues-lancéolées , ordinairement arrondies à la base , pubescentes aux bords. Fleurs courtement pédonculées , éparses , souvent en grappe au sommet des ramules et quelquefois aussi aux aisselles. Calice à bosse très-obtuse. Ovaire pauciovulé. Tige haute de 1 à 2 pieds. Rameaux alternes , écartés. Feuilles longues de 5 à 9 lignes. Calice long d’environ 4 lignes, velu et glanduleux , violet. Cette espèce, qu’on cultive quelquefois dans les jardins comme plante d’agrément , croit dans les États-Unis , ainsi que dans les provinces méridionales du Brésil. c) Rameaux axillaires. Feuilles opposées ou rarement ver- ticillées. Grappes terminales, courtes, très-denses. Cupnéa Mezvice. — Cuphea Melville Lindl. in Be Reg. tab. 852. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées , scabres, rétrécies aux 2 bouts. Grappes terminales, simples , muluüflores. Calices arqués, bicolores, poilus. Pétales nuls. Feuilles longues de 3 à 4 pouces. Calice scabre, long de 426 CLASSE DES CALICIFLORES. 1 ‘/, pouce, écarlate , vert au sommet. Étamines un peu saillantes. Cette belle plante , originaire de l’île d’'Esséquébo, est cultivée dans les collections de serre chaude. CupnÉA DENSIFLORE. — Cuphea densiflora Aug. Saint-Hil. L'E"p'rr5. Tige presque simple , hispide. Feuilles subsessiles ; strigueuses, très-scabres : les inférieures orbiculaires ; les supérieures ovales, ou ovales-lancéolées. Grappe terminale, dense, courte , simple, ou composée. | Herbe vivace. Tiges ligneuses à la base, longues de 5 à 7 pouces. Feuilles longues d’environ 18 lignes. Entrenœuds plus longs que les feuilles. Calice subhorizontal , long d’environ 6 li- gnes. Pétales larges, très-obtus , de couleur pourpre. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil , dans la province de Saint-Paul. d) Rameaux axillaires. Feuilles la plupart verticillées. Fleurs alternes , ou souvent opposées, ou verticillees. Curnéa Faux Hyssope. — Cuphea hyssopoides Aug. Saint- Hil. Flor. Brasil. Merid. v. 3, p. 114. Tige ligneuse, simple, effilée, hérissée. Feuilles très -nom- breuses, éparses et verticillées , sessiles , oblongues-lancéolées, étroites, très-pointues , uninervées , imbriquées , hispidules-pu- bescentes , scabres. Pédoncules interpétiolaires, alternes. Galice courtement éperonné. Pétales courts. Capsule oligosperme. Arbuscule visqueux, haut de 15 à 20 pouces. Feuilles longues d'environ 12 lignes , sur 2 7, lignes de large. Galice long d’en- viron 3 lignes, velu, glanduleux, violet. Pétales obovales, très- obtus. Cette espèce croît au Brésil, dans la province des Mines. Cupa£a Faux Lysimacaia.— Cuphea lysimachioides Cham. et Schlecht. in Linnæa, v. 2, p. 376. — Aug. Saint-Hil. I. c. p- 115. Tige suffrutescente , presque simple, pubescente. Feuilles verticillées, subsessiles , oblongues-lancéolées, subacuminées et FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 427 pointues, poilues, scabres. Pédoncules interpétiolaires, opposés, ou verticillés. Éperon du calice allongé , courbé en-dedans. Pé- tales presque aussi longs que le calice. Ovaire pauciovulé. Tiges longues de 7 à 17 pouces, grêles , ligneuses à la base, Feuilles ternées ou quaternées , longues de 10 à 18 lignes, larges de 2 :/, à 5 lignes. Galice long d'environ 5 lignes, horizontal, dilaté au sommet, couvert de poils blancs. Pétales lancéolés, glabres , carnés. Cette espèce habite le Brésil méridional. CupmÉA À FEUILLES DE Diosma. — Cuphea diosmifolia Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. tab. 184. Tige suffrutescente, rameuse. Fenilles petites, opposées et ternées, ou fasciculées, imbriquées , sessiles, ovales, ou oblongues, pointues , scabres. Pédoncules interfoliaires et axillaires, brac- téolés à la base, rapprochés en grappe au sommet des ramules. Calice à bosse très-courte. Disque incomplet, subglobuleux. Ovaire triovulé. Tigebifurquée, ou irrégulièrement rameuse au sommet, Feuilles longues d'environ 3 lignes, sur 1 */, ligne de large. Calice horizontal , hispide. Pétales elliptiques , roses. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, dans la province des Mines. Cupnéa Fausse BauyÈre. — Cuphea ericoides Cham. et Schlecht. in Linnæa, vol. 2, p. 166. — Aug. Saint-Hil. L. c. p: 183.(var.) Tige suffrutescente , très-rameuse. Feuilles linéaires , très- étroites, la plupart ternées , imbriquées. Fleurs solitaires, sub- terminales , très-rapprochées ou presque en grappe. Disque cor- diforme , tres-obtus , défléchi. Ovaire pauciovulé. Sous-arbrisseau très-variable ; ayant le port d’une Bruyère. Tiges dressées , nombreuses , longues de 2 pieds ou moins. Feuilles plus ou moins rapprochées, ou glabres , ou plus ou moins pubes- centes ou hispides , longues de 1 à 7 lignes, larges de ‘/, à ‘/4 de ligne. Calice glanduleux et hispidule, d’un violet foncé, long de 4 à 8 lignes. Pétales violets ou pourpres, oblongs , ou cunéi- 498 CLASSE DES CALICIFLORES, formes-oblongs, obtus, glabres , presque aussi longs que le ca- lice, ou moins longs. Cette espèce croit dans les provinces méridionales du Brésil, tant en-deçà qu’au-delà du tropique. Les habitants de la province des Mines l’appellent Æervita, et ils lui attribuent des vertus vulnéraires tres-efficaces. Genre PEMPHIS. — Pemphis Forst. Calice turbiné , à 12 lobes alternativement plus longs et plus courts. Pétales 6, obovales, alternes avec les grands lobes du calice. Étamines 12, alternativement plus longues et plus courtes , insérées vers le milieu du calice. Ovaire globuleux. Style court. Stigmate capitellé. Pyxide membra- nacé, 6-valve, 5-loculaire inférieurement, polysperme ; pla- centaire tridenté. Graines aptères. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : Pempuis AGIDULE.— Pemphis aciäula Forst. Gen.tab. 34.— Lythrum Pemphis Lino. — Melanium fruticosum Spreng. Syst. — Rumph. Amb. 3, tab. 84. Arbrisseau. Feuilles opposées, glauques, rapprochées , sub- sessiles, pubescentes , ovales-lancéolées , très-entières. Pédon- cules solitaires, axillaires, courts, penchés , uniflores , dibrac- téolés. Fleurs blanches. Pyxide globuleux. Ce végétal abonde dans les archipels des Indes ainsi que dans ceux de la Polynésie, et à Madagascar. Ses feuilles, qui ont une saveur acidule , servent aux Malais en guise d’herbe poiagère. Genre HEIMIA. — eimia Link et Otto. Calice campanulé, dibractéolé à la base, à 6 dents dressées, alternes avec 6 appendices subulés, étalés, ou recourbés. Pé- tales 6, égaux. Étamines 12, presque égales. Ovaire sessi- le , 4-loculaire, globuleux. Style filiforme , saillant, géni- culé. Stigmate capitellé. Capsule mince, globuleuse, 4-lo- culaire , polysperme , recouverte par le calice. Graines peti- tes, cunéiformes, aptèrées, FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 429 Arbrisseaux glabres. Feuilles opposées, ou verticillées-ter- nées , ou alternes, très-entières , sessiles, presque coriaces. Fleurs axillaires, solitaires, courtement pédicellées, dressées. Corolle jaune. Ce genre renferme les trois espèces suivantes : Hermra À FEUILLES DE SAULE. — Heimia salicifolia Link et Otto. Ice. Rar. Hort. Berol. tab. 28. — Vesæa salicifolia Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. 192. * Rameaux effilés , presque simples. Feuilles opposées ou verti- cillées , lancéolées-oblongues, mucronées , glauques en dessous. Pétales obovales. Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Rameaux anguleux, grêles, très-longs , florifères à presque toutes les aisselles. Feuilles lon- gues d'environ 1 pouce, sur 3 à 4 lignes de large. Bractéoles apprimées , lancéolées, de la longueur du calice. Fleurs larges d'environ 6 lignes. Calice vert. Pétales et filets d’un jaune orangé. Calice fructifère hémisphérique , large de 3 lignes. Cette espèce croit dans la Nouvelle-Espagne , sur le volcan de Jorullo.Elle résiste ordinairement en plein air aux hivers des en- virons de Paris, et serecommande par l'élégance de son feuillage, ainsi que par la durée presque continuelle de sa floraison. HeimiA ANTISYPHILITIQUE. — Âeimia syphilitica De Cand. Prodr. Feuilles alternes, recouvrantes , linéaires-lancéolées , rétrécies aux 2 bouts. Pétales obovales-oblongs. Cette espèce croit au Mexique, où on la nomme vulgairement Hanchinotl. Au dire des habitants de ces contrées , son suc, pris à forte dose , est diurétique , sudorifique et purgatif ; ce remède passe pour un excellent antisyphilitique. Hermra À FEUILLES DE Mynre. — Heimia myrtifolia Link et Otto. Rameaux paniculés. Feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires, mucronées , opposées ou ternées , vertes ou glauques en dessous, très-rapprochées. Le port de cette espèce est beaucoup plus touffu que celui du A3Ù CLASSE DES CALICIFLORES. Heimia à feuilles de Saule ; ses feuilles sont plus rétrécies aux 2 bouts; ses fleurs 2 fois plus petites. Elle est originaire du Mexi- que, et se cultive dans les orangeries. Genre DIPLUSODON. — Diplusodon Poll. Calice dibractéolé à la base, hémisphérique-subcampa- nulé, 12-nervé, à 6 lobes triangulaires, alternes avec 6 ap- pendices extérieurs subulés. Pétales 6, égaux. Étamines 6, ou plus souvent 12, ou 18, ou 24, ou 30, ou 56, ou quelque- fois, par avortement, 15 ou 16, unisériées, insérées au fond du calice. Filets filiformes. Anthères contournées après l’an- thèse. Ovaire subglobuleux. Style filiforme, saillant. Stig- mate capitellé. Capsule recouverte par le calice, globuleuse , bivalve, 1-loculaire : placentaires 9, libres, basilaires, opposés aux valves. Grainestrès-nombreuses, elliptiques, comprimées, marginées. Radicule allongée. Cotylédons suborbiculaires. Arbuscules. Rameaux cylindriques ou tétragones, oppo- sés. Feuilles opposées où rarement verticillées-ternées, très-entières. Fleurs sessiles ou pédicellées, axillaires, sou- vent rapprochées en grappe ou en épi. Corolle rose, ou d’un pourpre violet, ou blanche. Ce genre, qui appartient à l'Amérique méridionale, pa- rait être très-riche en espèces; on en connaît déjà trente-cinq, toutes remarquables par l’élégance de leurs fleurs. Nous al- lons en désigner les plus notables. a) Feuilles 3-nervées : nervures latérales marginales. Drrrusopon roncruË. — Diplusodon punctatus Poh}, Plant. Brasil. Ic. tab. 72. Très-glabre. Rameaux grêles, subtétragones. Feuilles sessiles, lancéolées , ponctuces , subcoriaces. Pédicelles plus courts que les feuilles , dibractéolés au sommet ; bractéoles linéaires-lancéolées. Appendices des sinus calicinaux très-courts. Étamines 12-15. — Feuilles distantes , longues de 6 lignes, larges de 2 lignes. Pé- tales d’un poupre violet. Cette espèce croît au Brésil, dans la proyince de Goyaz, FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 451 b) Feuilles penninervées ou penniveinées. DrwLusonon ErFiLé. — Diplusodon virgatus Pohl, 1. c. tab. 73. Glabre. Ramules tétragones. Feuilles elliptiques-oblongues, obtuses, rétrécies à la base, planes, penniveinées. Pédicelles courts. Bractéoles ovales-oblongues , obtuses , aussi longues que le tube du calice. Appendices calicinaux subulés, recourbés. Étamines 12-15. — Tige très-rameuse. Feuilles longues de 8 à 9 lignes, larges de 3 à 4 lignes. Aisselles des feuilles barbel- lulées. Fleurs blanches. Cette espèce croît au Brésil , dans la province des Mines. DrPLUSODON À PETITES FEUILLES. — Diplusodon microphyl- lus Pohl, 1. c. tab. 76. Ramules tétragones , pubérules. Feuilles subsessiles , ellipti- ques, penninervées, glabres et luisantes en dessus, velues en dessous. Fleurs subsessiles. Bractéoles oblongues, obtuses, ci- liées, un peu plus courtes que le calice. Calice velu : appendices linéaires-subulés, dressés, presque aussi longs que les lobes. Étamines 12. — Fleurs violettes » rapprochées au sommet des ramules. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. DrrLusODON LANCÉOLE.—Diplusodon lanceolatus Pobl, l.c. tab, 81. Presque velouté. Ramules comprimés. Feuilles subsessiles, oblongues , pointues , scabres aux bords et en dessus , cotonneuses et penninervées en dessous. Fleurs sessiles. Bractéoles obovales- oblongues, plus longues que le tube calicinal. Appendices calici- naux subulés, beaucoup plus longs que les lobes. Étamines 36. Cette espèce croît au Brésil , dans les savanes de la province de Goya. Dipcusonon VELOUTÉ. — Diplusodon alutaceus Pobhl, 1. c. tab, 80. Scabre et velouté. Ramules comprimés. Feuilles subsessiles, subovales, ou oblongues, pointues, penninervées : les florales 432 CLASSE DES CALICIFLORES petites. Fleurs sessiles. Bractéoles elliptiques-oblongues, plus longues que le calice. Appendices calicinaux subulés, dressés, plus longs que les lobes. — Feuilies longues de près de 2 pouces, larges de 10 à 12 lignes. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Drrzusonon scAgre. — Diplusodon scaber Pohl, 1. c. tab. 79. Ramules comprimés , scabres. Tige et rameaux cylindriques, glabres. Feuilles courtement pétiolées, oblongues , un peu poin- tues, glabres et ponctuées en dessus, scabres et penninervées en dessous : les florales beaucoup plus petites, presque ovales. Fleurs sessiles. Bractéoles obovales-oblongues , presque aussi longnes que le calice. Appendices calicinaux subulés, dressés, plus longs que les lobes. Étamines 12. — Feuilles longues d'environ 18 lignes, larges de 5 à 6 lignes. Fleurs peutes. Cette espèce croit au Brésil, dans les savanes des montagnes de la province de Goyaz. DrpLusopoN OVALE. — Âiplusodon ovatus Pohl, 1. c. tab. 60. Très-glabre. Ramules comprimés , plus tard cylindriques. Feuilles sessiles, ovales, pointues, coriaces , penninervées. Fleurs pédicellées. Bractéoles lancéolées, plus courtes que le tube calici- nal. Appendices calicinaux subulés, étalés, aussi longs que les lobes. Étamines 15-18. — Feuilles longues de 2 pouces, larges de 15 à 16 lignes. Fleurs pourpres. Cette espèce croît au Brésil , dans les savanes de la province des Mines. Dirzusopon o8LoNG. — Diplusodon oblongus Pohl, 1. c. tab. 68. Très-glabre. Ramules tétraèdres. Feuilles courtement pétiolées, oblongues, coriaces, subobtuses, penninervées. Fleurs sessiles, HE ne plus courtes que la fenille. Bractéoles oblongues, 1-ner- vées , aussi longues que le tube. Étamines 12. Cette espèce croît au Brésil, dans les savanes de la province de Goyaz. FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 433 DræLUSODON TRÈS-RAMEUX. — Diplusodon ramosissimus Pohl, 1. c. tab. 77. Glabre, très-rameux. Ramules un peu comprimés. Feuilles coriaces : les inférieures pétiolées , elliptiques-oblongues , poin- tues , pennivervées; les florales plus petites , subsessiles, lancéo- lées-oblongues , triplinervées. Fleurs subsessiles, 15-18-andres. Bractéoles oblongues, 2 fois plus courtes que le tube calicinal. Appendices calicinaux linéaires-subulés, presque dressés, plus courts que les lobes. — Feuilles longues de près de 3 pouces, larges d'environ 18 lignes. Fleurs roses. Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. DirLUsODON STRIGUEUX. — Diplusodon strigosus Pohl, 1. ce. tab. 71. Hérissé de poils étalés. Ramules comprimés , puis cylindriques. Feuilles sessiles, ovales, ou elliptiques-oblongues, pointues, pen- ninervées. Fleurs subsessiles. Bractéoles suborbiculaires , aussi grandes que le calice. Appendices calicinaux lancéolés, aussi longs que les lvbes. Étamines 24-30. — Feuilles longues de 3 pouces et plus , larges de 2 à 2 ‘/, pouces. Lobes calicinaux squamelleux. Pétales d’un pourpre violet. Cette espèce croît dans les mêmes contrées que les deux précé- dentes. Drzusopon vezu. — Diplusodon willosus Pobl, 1. c. tab. 54. Tige et rameaux hérissés de poils mous. Ramules tétragones. Feuilles sessiles, elliptiques-oblongues , subobtuses , scabres aux 2 faces , penninervées. Fleurs sessiles. Bractéoles elliptiques , 2 à 3 fois plus courtes que le calice. Calice velu : appendices subulés, courts, réfléchis. Étamines 15-18. — Feuilles longues de 9 li- gnes, larges de 4 lignes. Pétales d’un bleu tirant sur le rouge. Cette espèce croît au Brésil , dans les montagnes de la province des Mines. Dirzusonon Fausse SazicaiRE.—Diplusodon lythroides De Cand. Prodr, — Diplusodon villosissimus Pohl, 1. c. tab. 75. Tige et rameaux hérissés de poils mous. Feuilles sessiles , BOTANIQUE, PHAN, T. IV. 8 454 CLASSE DES CALICIFLORES. oyales, pointues, velues, penninervées. Fleurs subsessiles , sub- fasciculées aux aisselles. Bractéoles elliptiques-oblongues, poin- tues, plus courtes que le tube calicinal. Appendices calicinaux subulés, dressés, Étamines 12 ou 15. — Feuilles opposées ou verticillées-ternées. Fleurs roses , assez grandes. Gette espèce croît au Brésil, dans la province des Mines. Dipusopon pivariQué. — Diplusodon divaricatus Poh], L e. tab. 67. LM Glauque , presque glabre. Rameaux cylindriques. Feuilles coriaces , sessiles, penninervées, ovales, pointues , subcordi- formes à la base. Fleurs subsessiles. Bractéoles ovales, minimes. Appendices calicinaux tuberculiformes. Étamines 18. Cette espèce croît au Brésil, dans les montagnes de la province de Goyaz. Drpcusonon MARGINÉ. — Diplusodon murginatus Poh}, L.c. tab. 66. Tres-glabre. Feuilles sessiles , ovales-orbiculaires , cordiformes à la base, coriaces, penninervées , marginées de pourpre. Fleurs pédicellées. Bractéoles ovales, plus courtes que le tube. Appen- dices calicinaux très-courts, étalés. Étamines 30. — Feuilles longues de pres de 2 pouces, larges de :2 à r3 lignes. Fleurs pourpres. Cette espèce croît au Brésil. Dipzusopon IMBRIQUÉ. — Diplusodon imbricatus Pobl, Le. tab. 75. Glabre. Feuilles sessiles, ovales, pointues, cordiformes à la base, glauques, ponctuées, imbriquées, penninervées. Pédicelles 1-flores , de moitié plus courts que la feuille, Bractéoles ovales- elliptiques. Tube calicinal globuleux : appendices et lobes réflé- chis. Étamines 18. — Pétales pourpres. Cette espèce habite les savanes du Brésil. Genre PHYSOCALYMMA. — Physocalymma Pohl. Calice dibractéolé à la base, campanulé, bouffi, 8-denté. Pétales 8, ovales, ondulés et crépus aux bords. Etamines 24, très-longues, égales, insérées à la base du calice plus bas que FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 455 l'ovaire. Ovaire globuleux. Style filiforme, décliné au som- met, plus long que les étamines. Stigmate hémisphérique, concave, oblique. (Péricarpe inconnu.) L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : PaysocaLymma FLEURI. — Physocalymma floridum Pob], Plant. Brasil. Ic. tab. 82 et 83. Arbre très-rameux , hant de 40 piedset plus, sur 1 pied de diamètre. Rameaux opposés , écartés, divariqués, subtétragones, feuilläs. Feuilles opposées, non-persistantes, membranacées, fermes , courtement pétiolées , étalées , elliptiques, un peu poin- tues, scabres aux 2 faces , veineuses, d’un vert sombre en des- sus , longues de 4 pouces , sur 2 pouces de large. Panicule ter- minale, lâche, subpyramidale, aphylle, longue de 1 pied et plus, composée de grappes très-lâches, bractéolées, opposées. Pédi- celles allongés , opposés. Bractéoles suborbiculaires , mucronées, concaves, recouvrant le bouton avant l’anthèse. Pétales d’un pourpre violet. Cet arbre , remarquable par sa magnifique inflorescence , croît au Brésil, dans les forêts de la province de Goyaz. Genre LA WSONIA. — ZLarwsonia Linn. Calice 4-fide, inappendiculé : tube turbiné ; segments éta- lés, valyaires en préfloraison, onguiculés, étalés. Étamines8, insérées au fond du calice, alternes par paires avec les pétales. Filets filiformes, divergents, plus longs que les pétales. An- thères petites, didymes. Ovaire sessile, subglobuleux. Style filiforme, géniculé. Stigmate tronqué. Baie sèche, 4-locu- laire, polysperme. Graines petites, cunéiformes. Arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses , très-entières, coriaces. Fleurs petites, blanches, en panicule terminale, feuillées à la base. L'espèce suivante est la seule qu’on puisse rapporter ayec certitude à ce genre. Lawsonia HENNÉ.— Lawsonia alba Lamk. Dict. ; Il, Gen. ab, 296, fig. 1. — Rumph. Amb. 4, tab. 7. — Lawsonia 436 CLASSE, DES CALICIFLORES. inermis et Lawsonia spinosa Linn. — Alcanna spinosa Gærtn. Fruct. tab. 110. Petit arbre à tronc atteignant 1 pied et plus de diamètre, ou plus souvent buisson haut de 6 à 8 pieds, tres-rameux , ayant le port du Troëne. Bois très-dur. Rameaux nombreux, divari- qués. Ramules souvent spinescents. Écorce grisatre, ridée. Feuil- les longues de 4 à 10 lignes , larges de 2 à 6 lignes, subsessiles, glabres , obovales , ou lancéolées-obovales , ou oblongues-obova- les, acuminces ou obtuses, mucronées , toujours pointues à la base. Panicules multiflores, longues de 2 à 6 pouces, décompo- sées : ramifications opposées ou alternes, anguleuses, divariquées, ou ascendantes; pédicelles tétragones, à peu près aussi longs que le calice, le plus souvent en cymules 3-flores, munis au-dessus de la base de 2 bractéoles minimes. Boutons obovales, mucronés, jaunûtres , longs de 1 ligne. Étamines 2 fois plus longues que les pétales. Style à peu près aussi long que les pétales. Baie globu- leuse, brunâtre , de la grosseur d’un Pois, membraneuse. Graines brunâtres , longues de 1 ligne Le Lawsonia ( Henna des Arabes) croît sur les côtes de l’É- gypte, de l'Arabie, de la Perse, de l’Inde et du Senégal. On le cultive fréquemment dans les jardins en Barbarie, en Orient, en Perse, dans plusieurs parties de l'Inde, ainsi qu'aux Moluques. Ce végétal, connu des Hébreux sous le nom de Æacopher, et des Grecs sous celui de Æypros, servait de temps immémorial aux Orientaux pour teindre soit en rouge, soit en jaune orangé les ongles, les cheveux, la barbe , ou la peau de différentes parties du corps, selon la coutume ou l’empire de la mode. Toutes les femmes mahométanes de même que celles de beaucoup de contrées l'Inde, ont conservé jusqu’à nos jours l’usage de colorer ainsi les ongles et l’extrémité des doigts : pratique indispensable à leur toi- lette, et dont elles ne s’abstiennent qu’en signe de deuil. On recueille les feuilles de Henné au commencement du prin- temps; on les fait sécher à l'air et on les réduit en poudre dans des moulins. Cette poudre est un article d’exportation considé- rable pour l'Égypte; Prosper Alpin assure que, de son temps, le commerce en rapportait à ce pays plus de quatre-vingt-mille du- cats par an. Le Hennés’applique aux partiesque l’on veut teindre, FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 437 sous forme de pâte à laquelle on ajoute de la chaux vive et du jus de Citron , ou de l’alun. La couleur dont il empreint les sub- stanees auimales est indélébile ; on dit qu’il existe des momies dont les ongles l’offrent encore d’une manière très-visible, On attribue aussi aux feuilles de Henné, qui d’ailleurs sont fortement astrin- gentes , des propriétés vulnéraires et rafraichissantes. Les fleurs du Henné répandent une odeur forte, semblable, selon Olivier, à celles des fleurs de Châtaignier ou d'Épine-Vi- nette ; les Orientaux aiment à en parfumer les vêtements et les appartements ; les Hébreux les répandaient dans les habits des nouveau-mariés. On en prépare en Egypte, par la disüllation, une eau de toilette fort estimée. Genre GINORIA — Ginoria Jacq. Calice coloré : tube campanulé; limbe partagé en 6 laniè- res lancéolées, acuminées, étalées , alternes. Pétales6 , sub- orbiculaires, corniculés, longuement onguiculés, insérés au sommet du tube calicinal. Étamines 12, de la longueur du calice, insérées plus bas que les pétales. Anthères réniformes. Ovaire arrondi. Style subulé. Stigmate obtus. Capsule ar- rondie, quadrisulquée , uniloculaire, quadrivalve , poly- sperme. L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : Ginonia D'AMERIQUE. — Ginoria americana Jacq. Amer. tab. 91 ; Icon. pict. tab. 137. Arbrisseau rameux , glabre, à tige haute de 3 à 4 pieds. Feuil- les opposées , subsessiles , nombreuses, très-entières, lancéolces : pointues , longues de 1 pouce. Pédoncules axillaires et terminaux, uniflores , solitaires , étalés. Fleurs inodores, de près de 1 pouce de diamètre, d’un rouge bleuâtre. Étamines plus courtes que la corolle. Cet arbrisseau charmant croit à Cuba, sur le bord des rivières; les habitants de cette île le connaissent sous le nom de Rose du fleuve (Rosa del Rio}. Le calice des fleurs est rougeâtre ; leur corolle bleue ; la capsule très-luisante et d’un pourpre foncé, a l'aspect d’un fruit charnu : elle persiste longtemps après la disse- mination des graines, 438 CLASSE DES CALICIFLORES. Genre GRISLÉA. — Grislea Lœffi. Calice tubuleux, coloré, à 4-6 dents dressées ; sinus corni- culés. Pétales 4-6, petits, oblongs , onguiculés, insérés à la gorge du calice. Étamines en nombre double des pétales, in- sérées à la base du calice, saillantes. Ovaire sessile, bilocu- laire. Style filiforme, saillant, épaissi au sommet. Stigmate tronqué. Capsule globuleuse, recouverte par le calice. Grai- nes aptères. Arbrisseaux. Feuilles opposées, très-entières , ponctuées de noir en dessous, Grappes axillaires, pauciflores, subsessi- les. Fleurs écarlates. Ce genre renferme quatre espèces, dont les suivantes mé- ritent d’être décrites ici : GRISLÉA COTONNEUX. — Grislea tomentosa Roxb. Corom. r, tab. 31. Ramules pubescents. Feuilles oblongues-lancéolées , pointues, cotonneuses en dessous. Grappes 7-15-flores. Pédicelles courts. Tige et branches dressées. Rameaux ascendants. Écorce d’un brun fauve. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 10 lignes , obcordiformes à la base, glauques en dessus , blanchâtres en dessous. Grappes beaucoup plus courtes que les feuilles. Ga- lice long de 8 à ro lignes, panaché de vert et de pourpre. Pétales écarlates. Cette espèce croît dans le nord de l’Inde. Les fleurs dont il est couvert, et qui conservent leur belle couleur jusqu’à la maturité du fruit, lui donnent un aspect très-élégant. GRiSLÉA MULTIFLORE. — Woodfordia floribunda Salisb. Parad. tab. 42. Ramules pubérules. Feuilles ovales-lancéolées ou oblongues- lancéolées , subobtuses, vertes aux 2 faces, un peu scabres en dessous, sessiles. Grappes subcorÿmbiformes. Pédicelles allongés. Feuilles longues d’environ 2 pouces , sur 10 lignes de large, penniveinées , subcordiformes à la base. Grappes 7-15-flores, quelquefois rameuses. Calice long de 6 lignes, panaché de vert et d’écarlate. Pétales ecarlates, à peine saillants. Filets presque 2 fois plus longs que le calice , écarlates. FAMILLÉ DES LYTHRARIÉES. 459 Cette espèce, fort distincte de la précédente, avec laquelle elle à été confondue, croit en Chine , à Timor et à Java. On la possède dans les collections de serre-chaude. Genre LAGERSTREMIA.— Lagerstremia Willd. Calice dibractéolé à la base, 6-fide : tube plane ou plissé ; segments valvaires en préfloraison; sinus inappendiculés. Pétales 6, suborbiculaires, onguiculés, insérés à la gorge du calice. Étamines 18-50, ou plus, insérées au-dessus de la base du calice. Ovaire subglobuleux. Style filiforme, tron- qué au sommet. Capsule recouverte par le calice, cartilagi- neuse, 5 6-loculaire, 4-G-valve , polysperme. Graines mu- nies d’une aile membraneuse. Arbres ou arbrisseaux. Rameaux tétragones. Feuiles op- posées, très-entières. Pédoncules axillaires, 1-ou plari-flores, souvent rapprochés au sommet des ramules en panicule où en grappe. Corolle pourpre ou blanche. Ce genre renferme sept espèces, indigènes dans l’Asie équatoriale. Celles dont nous allons traiter se font. remar- quer par des fleurs d’une rare beauté. Sectiox I. SIBIA De Cand. ( Lagerstræmia Linn. ) Calice non-sillonné ni plissé. Les 6 étamines extérieures beaucoup plus longues que les autres. LacensrRémrA DE Cnine. — Lagérstræmia indica Linn. — Rumph. Amb. 4, tab. 28. — Bot. Mag. tab. 405. — Lamk. JL tab. 453, fig. 1 Feuilles ovales-orbiculaires , pointues, glabres, Panicules mul- üiflores , terminales. Pétales crépus, longuement onguiculés. Arbrisseau haut d'environ 6 pieds, ayant le port du Grenadier. Rameaux bruns ou rougeätres, un peu anguleux. Feuilles longues de 1 pouce. Fleurs roses. Capsule petite, ovale-globuleuse, Gette espèce, qu’on cultive dans les serres chaudes, habite la Chine et le Japon ; dans ces contrées on la plante fréquemment dans les jardins et autonr des habitations, à cause de l’élégance de 55 fleurs, 440 CLASSE DES CALICIFLORES. Secrion II. MUNCHHAUSIA Linn. Calice non-plissé ni sillonné. Etamines toutes de même longueur. LAGERSTRÉMIA ÉLÉGANT. — Lagerstræmia speciosa Pers. Ench. — Munchhausia speciosa Linn. — Lagerstræœmia Munchhausia Wild. Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées , glabres. Panicules terminales. Pétales planes : onglets plus courts que la lame. Arbrisseau haut d'environ 3 pieds. Rameaux presque cylindri- ques. Feuilles courtement pétiolées, grandes : les supérieures al- ternes. Calice turbiné , cotonneux. Pétales d’un pourpre bleuâtre, longs de 9 lignes. Cette espèce croît en Chine. LAGERSTRÉMIA GRANDIFLORE. — Lagerstræœmia grandiflora Roxb. Cat. — De Cand Prodr. Feuilles ovales, glabres aux 2 faces, courtement acuminées, cordiformes à la base. Panicules subcorymbiformes , terminales. Pétales ovales-oblongs , courtement onguiculés. — Calice grand, profondément 5-fide. Pétales longs de 1 pouce. Cette espèce croit dans l’Inde. Section III. ADAMBEA Lamk. Calice longitudinalement sillonné et plissé. Étamines de longueur presque égale. LaAGERSTRÉMIA ROYAL. — Lagerstræmia Reginæ Roxb.Corom. 1, tab. 65. — Hort. Malab. 4, tab. 20 et 21. — Ædambea glabra Lamk. Dict. Feuilles oblongues ou elliptiques-oblongues, acuminées aux 2 bouts, glabres. Panicules terminales, simples. Galices coton- neux. Pétales orbiculaires , ondulés, courtement onguiculés. Arbre de moyenne taille. Branches horizontales. Écorce lisse, d’un brun roux. Ramules anguleux, presque ailés. Feuilles courtement pétiolées , longues de 4 à 5 pouces, sur 2 pouces de large. Panicules roides, pyramidales , longues de ‘/: pied. Pé- doncules courts, 3-flores. Fleurs larges de 2 à 3 pouces, d’ud FAMILLE DES LYTHRARIÉES, 441 rose pâle le matin lors de l’épanouissement , puis d’un pourpre vif. Cette espèce, une des plus magnifiques du genre, habite les montagnes de la côte de Coromandel. Genre LAFONSIA. — Lafæœnsia Vandell Calice dibractéolé à la base, campavulé, plissé, 5- ou 6- denté; sinus prolongés en languettes membraneuses, réflé- chies en dehors. Pétales 40 ou 12, égaux, onguiculés. Éta- mines en nombre double des pétales, insérées au-dessus de la base du calice. Filets grèles, saillants, tortueux. Ovaire biloculaire. Style filiforme, tronqué au sommet. Baie sphé- rique, cortiquée, polysperme : placentaire globuleux. Grai- nes comprimées. Arbres inermes. Feuilles opposées, pétiolées , très-entiè- res, glabres. Pédoncules axillaires, solitaires, uniflores. Fleurs blanches, très-grandes. Bractéoles caduques. De même que les Lagerstrémia, les Lafonsia se parent d’une inflorescence magnifique. Le genre renferme quatre espèces, dont voici la plus notable : LaronsiA supERBE.—Lafænsia speciosa De Gand. Prodr. 3, p. 94. — Calyplectus speciosus Kunth , in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 548, A et B. Grand arbre. Écorce lisse. Bois très-dur, jaunûtre. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 12 à 20 lignes, luisantes, courtement pétiolées , oblongues , courtement acuminées. Pédon- cules dressés, presque aussi longs que les feuilles. Fleurs nom- breuses, larges de 3 à 4 pouces. Languettes calicinales ovales , cuspidées. Pétales oblongs, obtus, ondulés, veineux, étalés. Filets longs de 2 ‘/, pouces. Baie lisse, sphérique. MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert cet arbre dans la Nouvelle-Grenade , où il croît en vastes forêts, dans les Andes, entre 1000 et 1200 toises d’élevation. Son bois sert aux habitants pour la construction des édifices. Ses fleurs donnent une infusion de couleur jaune. == > : a SOIXANTE-SIXIÈME FAMILLE. LES HALORAGÉES. — HALORAGEÆ. ( Halorageæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. IL, p. 549.— Bartl. Ord. Nat. p. 314. — De Cand. Prodr. III, p.65.) Les Haloragées se composent en général d'herbes aquatiques , la plupart d’un intérêt purement scientifi- que. On en connaît environ cinquante espèces: elles sont réparties entre toutes les contrées du globe. CARACTÈRES DE LA FAMILLE: Herbes aquatiques, ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles opposées, ou verticillées, ou éparsés, simples, entières ou dentées : les submergées quelquefois penna- üparties, pectinées. Stipules nulles. Fleurs régulières, le plus souvent incomplètes ou uni- sexuelles, inapparentes, axillaires, ou en épi; ou en ver- ticille. Calice adhérent : limbe 4-parti (rarement 3-parti } ou quelquefois inapparent; ésuivation valvaire. Petales (souvent nuls ) insérés entre les lobes du ca- lice, fugaces. Etamines insérées à la gorge du calice, en même nombre que les pétales et alternes avec eux, ou en nom- bre moindre, ou en nombre double des pétales, libres. Anthères dressées , à 2 bourses parallèles ( quelquefois à uné seule bourse réniforme) , Contiguës , longitudina- lement déhiscentes : connectif nul. Pistil : Ovaire 4-loculaire (rarement 3-ouù 2-locu- Jaire, ou par avortement 1-loculaire), adhérent ; loges uniovulées, alternes avec les lobes du calice. Ovules suspendus au sommet des loges. Stigmates en même nombre que les loges, sessiles ou rarement supportés par un seul style. De. FAMILLE DES ‘HALORAGÉES. 445 Péricarpe carcérulaire, 2-4-loculaire, 2-4-sperme, ou pär avortement 1-loculaire et monosperme. Graines inarillées. Périspermemince ou nul. Embryon axile, rectiligne : radiculesupère, allongée, cylindriqué, appointante ; cotylédons courts, entiers (par exception inégaux). Les genres des Æaloragées sont classés comme suit : I“ TRIBU. LES HIPPURIDÉES. — HIPPURIDEÆ Link. Limbe calicinal entier, presque inapparent. Pétales nuls. Une seule étamine. Péricarpe 1 - loculaire, mono- sperme. Hippuris Linn. (Limnopeuce Vaill.) II° TRIBU. LES CALLITRICHÉES. — CALLITRICHEÆ Link. Limbe calicinal entier, inapparent . Pétales nuls. Une ou deux étamines. Anthères à une seule bourse ren 1forme. Styles 2. Pericarpe 1-loculaire. Callitriche Linn. Il: TRIBU. LES HYGROBIÉES. — AYGROBIEÆ Rich. ( Cercodianæ Juss. — Hydrocaryes Link. ) Limbe calicinal 4-parti (rarement 5-parti). Pétales 4, ou rarement nuls. Etamines 3, ou 4, ou 8. _ Trapa Linn. — Myriophyllum Linn. (Pülophyllum Nutt. Purshia Rafin.) — Mejonectes R. Br. — Proser- pinaca Linn. (Trixis Michx) — Cercodia Murr. — Halo- ragis Forst (Gomiocarpus Thunb, Gonatocarpus Willd.) — Serpicula Linn.(Laurembergia Berg.) Genre MACRE. — Trapa Linn. Limbe calicinal 4-parti, persistant, accrescent. Pétales 4, oboyales, Étamines 4. Filets filiformes. Ahthères ovales. 444 CLASSE DES CALICIFLORES. Disque épigyne, annulaire, crénelé. Ovaire biloculaire. Style filiforme. Stigmate capitellé. Noix osseuse, par avor- tement 1-loculaire et monosperme, armée de 2 ou de 4 cornes spinescentes provenant des dents calicinales. Graine grosse, apérispermée. Cotylédons inégaux : l’un très-grand , stationnaire en germination; l’autre minime, saillant hors la noix en germination. Herbes aquatiques , flottantes , annuelles, multicaules. Tiges grèles, radicantes à la base. Feuilles hétéromor- phes : les submergées opposées, pectinées, pennatiparties ; les flottantes roselées , longuement pétiolées : pétiole semi- cylindrique, d’abord non-dilaté, puis (lors de la floraison et . plus tard) renflé au milieu en ampoule creuse. Fleurs peti- tes, axillaires, solitaires, blanchâtres, courtement pédicel- lées : pédicelles fructifères très-allongés. Les Macres croissent dans les eaux lentes ou dormantes. Leurs graines se composent de fécule presque pure et d’un goût assez agréable : aussi les fruits de ces végétaux servent- ils d’aliment à l’homme , là où ils abondent. Le genre ren- ferme les cinq espèces suivantes : Macre COMMUNE. — Trapa natans Linn. — Camer. Epit. tab. 915.— Schk. Handb. tab. 25.— Mirb. in Annal. du Mus. v. 16,p. 447, tab. 19. — De Cand. Organogr. tab. 55. — Sturm , Deutschl. Flor. fasc.30.— Lamk. Ill. tab. 75. —Turp. in Dict. des Science. Nat. Ic. * Feuilles flottantes subcoriaces , rhomboïdales, dentelées supé- rieurement , pointues , luisantes en dessus , laineuses en dessous aux nervures. Pédoncules et sommet des pétioles cotonneux. Noix noirâtre, à 4 cornes subulées, opposées-croisées : les 2 supé- rieures étalées ; les 2 inférieures ascendantes. Tiges grêles, noueuses, cylindriques , simples , ascendantes, plus ou moins allongées selon la profondeur des eaux : entrenœuds très-écartés. Feuilles submergées longues de 1 à 3 pouces : seg- ments capillaires. Feuilles flottantes formant une rosette de 6 à 12 pouces de diamètre : les inférieures longuement pétiolées ; les pétioles des supérieures graduellement plus courts; lame ner- veuse, réticulee , large de 12 à 18 lignés, un peu moins longué, | ( FAMILLE DES HALORAGÉES. 445 le plus souvent rougeâtre en dessous; ampoule fusiforme. Seg- ments calicinaux lancéolés , pointus , glabres. Pétales plus longs que les segments du calice, obtus. Étamines petites. Noix de la grosseur d’une petite Châtaigne, d’un noir tirant sur le gris. Embryon blanc. Cette espèce croît dans les étangs en France, en Allemagne , en Hongrie , et dans la Russie méridionale. Ses fruits, cuits ou rôtis, ont un goût de Chätaigne : d’où leur vient le nom vulgaire de Chätaignes d’eau. Dans quelques contrées de la Russie , les pauvres en font une sorte de pain. MAcRE À QUATRE ÉPINES. — Trapa quadrispinosa Roxb. Flor. Ind. Noix à 4 cornes opposées-croisées, roides, pointues. Cette espèce croît au Silhet. MacrE BICORNE. — Trapa bicornis Linn. fil. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 89. — Trapa chinensis Lour. Flor. Cochinch. Feuilles entières ou dentées, rhomboïdales. Noix ( d’un brun roux) à 2 cornes opposées, épaisses, obtuses, recourbées au sommet. Cette espèce est indigène dans le midi de la Chine et en Cochin- chine. Loureiro remarque qu’on la cultive avec soin aux environs de Canton, comme plante alimentaire. Macre DE CocmiNcRiNE. — Trapa cochinchinensis Lour. Flor. Cochinch. Feuilles oblongues-rhomboïdales , incisées au sommet , coton- neuses en dessous. Noix turbinées , sillonnées , à 2 cornes op- posées, épaisses, obtuses , recourbées. Tige longue , cylindrique , rameuse. Feuilles d’un brun roux. Noix noirâtre. Cette espèce habite les marais de la Cochinchine ; ses fruits servent aux usages alimentaires. Macre À DEUX ÉPINES. — Zrapa bispinosa Roxb. Corom. 3, tab. 234. Feuilles rhomboïdales, dentelées, cotonneuses en dessous. Pétioles fortement bouffis, Noix à 2 cornes opposées , roides , pi- quantes , barbellulées. | AIT . 446 CLASSE DES CALICIFLORES. Cette espèce abonde dans l’Inde , où ses fruits , de la grosseur d’une Châtaigne, se vendent aux marchés, comme denrée ali- mentaire, Genre MYRIOPHYLLE. — Myriophy llum Linn. Fleurs monoïques ou rarement hermaphrodites. — Fleurs mäles : Calice 4-parti. Pétales 4, fugaces (quelquefois nuls), Étamines 4, ou 6, ou 8. — F bé Jemelles : Limbe calici- pal 4-parti, re. Corolle nulle. Ovaire 4-loculaire. Stig- mates #4, barbus, sessiles. Carcérule 4-lobé. Périsperme mince. Embryon cylindrique : radicule allongée. Herbes vivaces , submergées excepté les sommités florifè- res. Feuilles opposées, ou verticillées, ou rarement alternes, pennatipar ties. Fleurs petites , en épis verticillés : verticilles supérieurs mâles; verticilles inférieurs femelles. Les FAR habitent les eaux stagnantes ou dorman- tes, en Europe et dans l’Amérique septentrionale. Ces vé- gétaux sont très-utiles comme engrais , si l’on peut se les procurer en quantité. On connaît dix-huit espèces du genre; nous allons en désigner deux des plus communes en France et dans presque toute l’Europe, MyriOPHILLE A ÉPIS NUS. — Wyriophyllum spicatum Linn. — Flor. Dan. tab. 681. — Engl. Bot. tab. 83. — Schk. Handb. tab. 206. Feuilles verticillées , pectinées-multifides : segments capillaires. Verticilles femelles feuillés , distants; verticilles mâles rappro- chés, bractéolés. Bractéoles plus courtes que les fleurs : les in- férieures dentelées; les supérieures très-entières. MyRIOPHYLLE VERTICILLE. — Myriophyllum verticillatum Lion. — Engl. Bot. tab. 218. — Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ic. — Reichenb. Plant. Cnit. X , Ie. Feuilles verticillées , pectinées-multifides : lobes capillaires. Verticilles tous écartés, feuilles : feuilles florales à lobes linéaires. Stigmates oncinés. FIN DU TOME QUATRIÈME DES PHANEROGAMES. |