ne ^- t THOinAS LWCOL^ CÀvSET LIBRARY 1925 HISTOIRE NATURELLE DES '^V COLÉOPTÈRES VI. -.^îiJ U^tm^r- '7 3 LHK HISTOIRE NATURELLE \ DES T "1 ■^ kJ# GENERA COLÉOPTÈRES EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI DANS CET ORDRE D'INSECTES, M. Th. LAGORDAIRE, Oflicier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparéej à l'Université de Lifege, Membre associé de l'académie des sciences et belles-lettres de Belgique , Membre honoraire ou correspondant des Sociétés entomologiques de France, de Londres, de Steltin, de Berlin, de la Néerlande, de Bruxelles, de Russie, etc., etc. TOME SIXIÈME CONTENANT LA FAMILLE DES CURCULIONIDES. MRIS A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIOUE DE RORET, RUK HAUTEFEUILLE, 12. 1863. GENERA COLÉOPTÈRES. FAMILLE LXII CURGULIONIDES. Tète prolongée en un rostre portant à sou extrémité les organes buccaux ; ceux-ci au complet, sauf le labre qui est absent. — Menton logé dans une échancrure du sous- menton ou porté par un pédon- cule partant du fond de cette dernière. — Languette cachée par le menton ou découverte. — Mâchoires en général à un seul lobe. — Palpes très-courts, coniques ou subcylindriques; les labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles. — Mandibules courtes, de forme va- riable. — Antennes insérées sur le rostre, de huit à douze articles, coudées, à partir du 2^, dans la grande majorité des cas et presque toujours terminées par une massue. — Yeux très-variables. — Pro- notum confondu avec les flancs du prothorax, — Hanches antérieures contiguës ou non, ayant leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière, les autres séparées; tarses en général spongieux en dessous, subpen- tamères (Dryophthobus excepté) ; leur 3" article lejplus souvent bi- lobé. — Abdomen composé de cinq^ très-rarement de six segments; le 3* et le 4* en général plus courts que les autres. A partir de cette famille commence une immense série d'espèces ({ui, dans le système tarsal, coustituent la section des Tétramères, (1) La famille des Monoir.mides, établie hors rang (tome V, p. 73G), porte A soixatile et une le nombre de celles traitées dans les volumes précédents. Coléoptères. Tome VL 1 2 CURCUUONIDES. leurs tarses n'étant composés que de quatre articles, par suite de l'a- tropliie de celui qui forme l'avant-dernier chez les Peutamères. Rien n'est plus coMuuuu cepcudant ([ue de rencoutrer des vestiges plus ou moins api'areuts de larticle eu question, de sorte que ces soi-disant Tt'tramÎTes ue sont en n'alité, dans la majeure partie des cas, que des Peutanières imparfaits. De 1.» le nom de PseudotiHramères ou Sub- pentamères que M. Westwood (1) leur a imposé, et doait le second est devenu d'un usage assez général. Tous, sans exception, vivent exclu- sivement aux dépens des végétaux, ce qui explique pourquoi leur nombre surpasse de beaucoup celui des espèces créopbages ou sapro- pbages. Sous ce rapport, les Curculionides tiennent le premier rang parmi eux, même en les restreignant comme ils le sont ici, c'est-à-dire en en retranchant les Bruchides, Anthribides, Brenthides et Ulocérides qu'on a généralement coutume de leur associer, mais qui me parais- sent appartenir à des types diil'ércnts. On les trouvera plus loin for- mant plusieurs familles distinctes (2). Le rostre, qui constitue le caractère le plus apparent des Curculio- nides, varie à l'infini. Tandis que chez quelques-uns (Blosyrls, Pros- CEPHALADERES, ctc.) il cst presque aussi large que la tète, très-épais et court au point d'être subtransversal, chez d'autres (par ex. Bai.amnus, surtuut les Antliaruixis mules) ce n'est plus qu'un filet grêle qui égale ou surpasse le corps en longueur. Entre ces deux furmes extrê- (1) An liitrod. lo Uic moil. classif. ol Ins. 1, p. 44. (2) Par suite de l'homogénéité de leur régime, les familles des Sitbpenta- mères ne sont pas aussi nettement limitées que celles des Pentamèies et des Hétéromèrcs qui, souvent, sont elles-mêmes assez faiblement caractérisées. Il ne faut donc pas se monU-er trop exigeant à cet égard. D'après cela, la pré- sence du labie clicz les Brucliides et les Anthribides me parait tri-s-sullisanle pour les séparer des Curculionides. .Te ne connaisjusqu'ici aucun caractère isolé qui puisse en faire dire autant des Brenthides; mais ces insectes présentent ua tel ensemble de particularités dont la réunion leur est propre, que cela com- pense rc qui leur fait défaut sous ce rapport. Les Ulocérides ne sont, de toute évidence, que des Brenthides aberrants. On sait qu'Erichson, dans ses derniers Comptes-rendus entomologiqiins, a compris les Scolytidcs dans la famille ac- tuelle. Ces insectes .sont dans le même cas que les Brenthides. Du reste, les auteurs les plus récents sont complètemont en désaccord sur toutes ces questions. Pour n'en citer que deux exemples, M. L. Redlenbachcr fFaun. austr. éd. 2, p. G6!.() n'admet (jue trois familles : les Bruchides (compre- nant les Anthribides et les Uhinomacérides), les Curculionides (comprenant les Brenthides) et les Scolytidcs (sous le nom de Bostricliides). M. Srhaum (Cat. Col. Europ. éd. '2, Bcrol. 18G2, p. 82) admet, comme familles distinctes, les Bruchides, Curculionides, Scolytidcs, Brenthides, et ne sépare pas les Anthri- bides des Curculionides. Si les espèces européennes donnent lieu à d'aussi fortes divergences d'opinion, qu'est-ce lorsqu'on se trouve en présence des espèces exotiques? CURCULIONIDES. 3 Bies tous les passages existent. Mais constamment il est muni, pour l'inserlion des antennes, de deux cavités ou scrobes qui affectent la forme de fossettes ou de sillons et qui A'arient également au filus haut degré .Leur origine a lieu tantôt près de la base des mandibules, tantôt plus en arrière et même parfois (Rhinaria, Calandrides) à très-peu de dislance de la base du rostre. Dans le premier cas, elles sont sou- vent visibles d'en haut en avant et détachent, pour ainsi dire, du ros- ixe deux portions latérales, qui seront désignées sous le nom de iMry- gies que leur a imposé Schœnherr. Quand ces ptérygies sont dévelop- pées à un certain point (par ex. Otiorhynchides), elles font paraître le poslre comme terminé par deux renflements latéraux. Les modifica- tions des scrobes sont caractéristiques des genres et> dans certains cas, des groupes supérieurs aux genres (1). Le développement des parties de la bouche est nécessairement en raison de la grosseur du rostre. En ce moment les entomologistes semblent être convenus tacitement entre eiix que ces organes ne peu- vent être d'aucune utilité (2), et il n'en est pas question dans les clas- sifications les plus récentes de la famille. Les modifications que cha- cun d'eux, considéré isolément, éprouve dans sa forme, n'ont plus, en elTet, la même valeur que dans les familles précédentes. 11 en est même deux^ la languette et les palpes (3), qui, à aucun point de vue, ne peuvent servir à rien. Mais il n'en est pas de même du menton> des mâchoires et des mandibules. Ayant pris pour point de départ les rapports qu'a le premier avec les secondes, d'un autre côté les troisiè- mes étant caractéristiques de certains groupes^ il est nécessaire d'entre^ dans quelques détails sur ces parties. (1) It serait à désirer qu'on possédât une nomenclature qui permît de dési- gner par un seul mot les différentes formes des scrobes; mais elle sera dilB- cile II étalilir^ à cause des passages. M. Jekel a émis quelques idées à ce sujet, dans les Ann. d. 1. Soc. eutom. 1855, BuUet. p. ;i7. (2) Tel n'était pas l'avis de Latreille, qui, dans la plupart de ses ouvrages, a plus ou moins insisté sur le parti qu'on peut en tirer. Voyez, entre autres, ses « Familles naturelles, » p. 392, et son article Rhtjnchophores , dans le Dic- tionnaire classique d'Histoire naturelle. Après lui, Germar et Solier sont les seuls auteurs récents qui aient donné une attention sérieuse à ces organes; mais ils ont dépassé le but en les décrivant ou ligurant dans tous leurs détails, sans apprécier exactement l'emploi qu'on peut en faire. (3) La languette est petite, cornée, et ne varie presque pas dans sa forme, qui est carrée ou cordiforme. Presque toujours elle est cachée parle menton et ne révèle sa présence que par la saillie que font ses palpes. Lorsqu'elle est plus o\i moins visible, cela paraît dépendre des convulsions qui ont eu lieu au moment de la mort, plutôt qu'être sa position normale. Quant aux palpes, ils sont toujours plus ou moins rigides, et la seule modification de quelque im- portance qu'ils éprouvent, consiste en ce qu'au lieu d'être cylindriques, le 2" et le 3« articles des maxillaires, et le 2» ou les deux 1"» des labiaux, sont sub- globuleux. 4 CURCULIONIDES. Comme celui des Téni^ln-ionides, le sous-monton de ces insectes est toujours entamé par ime ('■chancrurc plus ou moins profonde, destinée ù recevoir le menton et dont le fond est tantôt coupé carrément, tan- tôt pourvu d'un pédoncule. Ce dernier, qui porte le menton^ est d'a- bord très-peu saillant et très-large chez les espèces brévirostres; il s'al- longe chez celles qui sont lougirostres et atteint son maximum de développement chez les Calandrides, où il arrive au niveau du bord antérieur de l'échancrure qu'il égale ainsi en longueur. Dans ce der- nier casj le menton, refoulé en avant, est réduit presque à rien et pa- raît même parfois manquer complètement. Par la raison inverse, il est d'autant plus développé, que le pédoncule dont il s'agit est plus court ou absent. Quoique assez variées, les formes de cet organe n'ont aucune valeur générique^ et il n'en sera pas question dans ce travail. Mais il présente un autre caractère dont Latreille a fait ressortir l'im- portance et qui consiste en ce que tantôt il recouvre, sauf parfois à leur base, les mâchoires, tantôt les laisse complètement à découvert. Ce dernier cas a lieu toutes les fois qu'il existe un pédoncule tant soit peu saillant. Après un mûr examen, c'est ce double caractère que j'ai cru devoir prendre pour base de la classification de la famille (1). A part le pjinl de vue dont il vient d'ètie question, je me confor- merai à l'opinion régnante en ne faisant pas usage des mâchoires (2). Elles sont toujours grêles lorsque le menton les recouvre ; dans le cas contraire, elles ont une assez forte tendance à s'épaissir, et dans cer- tains genres (par ex. Amycteri's, Lithinus, Ithvcf.rus, etc.) elles sont remarqual)lcs par leur forme njbuste. Elles n'ont généralement qu'un lobe qui est même réduit presque à rien chez la plupart des espèces à rostre grêle. Quand ce lobe est bien développé, il est irrégulièrement triangulaire, cultriformc, arqué, etc., ct^ outre les poils dont il est (1) Comme il ne s'agit ici que des rapports qui existent entre le menton ou le pédoncule el les mAcholres, et non pas de leur» formes, l'examen de ces parties n'exipre aucune dissection et ne soulFre pas de- diflîculté. Une loupe sudit dans l'immense majorité des cas, môme lorsque le rostre est trés-grcHe (par ex. IIxlanimjs), et je n'ai trouvé que les plus petits Apion qui exigeassent l'emploi du microscope. Il faut seulement, jiour les espèces dont les m;\choires sont recouvertes, faire attention que qneKiuefois, par suite d'une légère défor- mation du menton, elles sont un peu visibles tantôt d'un côté et pas de l'autre, tantôt des deux côtés à la fois. L'examen de plusieurs individus devient alors nécessaire, afin de ne pas être induit en erreur parées exemplaires anormaux. Je ne prétends pas, du reste, (pi'il n'y ait pas (juelques genres qui laissent dans l'incertilude sur la question de savoir ti laquelle des deux catégories eu ques- tion ils appartiennent, mais ces cas sont rares; et d'ailleurs, si l'on veut, sur- tout dans une famille aussi immense que celle-ci, des caractères nettement tranchés, toute classification devient impossible. (2) Celles des Amycléridcs présentent une déviation remarquable de la forme lyfùque, el quelques particularités insolites qui seront exposées en leur lieu. CUnCCLIONlDES. 5 plus ou moins densément revêtu, son bord interne est très-souveut muni de cils longs et rigides, tantôt peu nombreux et rL^gulièrement espacés, tantôt abondants et serrés. La place du lobe externe, qui manque, est occupée par le palpe qui est ainsi placé bout à bout, ou peu s'en faut, avec le corps de la mâchoire. Les mandibules sont les seules parties de la bouche dont on peut tirer parti, non au point de vue générique dans la plupart des cas, mais pour caractériser les groupes supérieurs aux genres, et pourvu qu'on n'en abuse pas. Elles alTectent en effet des formes variées, dont les unes ne s'observent que chez les Brachyrhynques, et les autres chez les Mécorhynques de Schœnherr. Dans près des neuf dixièmes des premiers elles sont courtes, épais- ses, arquées et opposent régulièrement, l'une à l'autre, leur bord in- terne qui est droit et entier ou faiblement denté. Ce sont, en un mot, de véritables tenailles, et je leur donnerai ce nom (1). (1) C'est exclusivement avec cette forme que coexiste un caractère qui n'a pas été compris jusqu'ici, et qu'à tort on a quelquefois regardé comme spéci- fique. Dans une multitude de genres qui ontîes mandibules ainsi faites, si l'on observe ces organes de face, on aperçoit une grosse et très-courte saillie co- nique ou cylindrique, largement tronquée, et dont la troncature a souvent cet aspect conclio'ide qu'offre la cassure de certains minéraux. On voit en même temps que cette sadlie ne forme pas l'extrémité réelle de la mandibule, dont la courbe se prolonge au-delà. D'un autre côté^ on sait que dans quelques genres (C.NEORHiNus, Stropiiosomus, Brachyderes, Polydrosus, Bastactes, etc.), il n'est pas très-rare de rencontrer des individus dont l'une ou l'autre des man- dibules (plus rarement toutes deux) se prolonge en une tige en général assez longue, grêle et arquée en dedans à son extrémité. Si^ à l'aide d'une pince, on détache celte tige, il reste sur la mandibule une saillie absolument pareille à celle dont il vient d'être question. Cette petite expérience, souvent répétée avec un résultat identique, m'avait fait naître l'idée que cette saillie n'est (jue le support d'une tige roandibulaire accessoire qu'une foule de Curculionides possèdent dans un moment donné de leur existence, et que presque tous per- dent plus tard. Or, comme on sait que les larves de ces insectes ne présentent rieu de pareil, l'état de nymphe était le seul pendant lequel l'existence da cette tige était possible. Me trouvant, au mois d'août 1861^ chez M. Ed. Perris, à .Mont-de-Marsan, je fis part de cette conjecture à ce savant entomologiste, et, à ma prière, il voulut bien la vérifier sur sa riche collection de larves et de nymphes. Parmi ces dernières, se trouvait celle du Drachyderes pubescens, et j'eus la satisfaction de voir que ses deux mandibules étaient allongées au point d'avoir environ le tiers de la longueur du corps. Cette observation, toute isolée qu'elle est, suffît pour qu'on soit autorisé Ji en conclure que tous les Curculionides chez lesquels il existe, à l'état parfait, une saillie tronquée en avant des mandibules, ont, ù l'état de nymidie, ces organes allongés, comme il vient d'être dit. Elle prouve aussi que les tiges mandibu- kires des insectes parfaits n'ont aucune valeur spécifique, leur conservation n'étant qu'un simple accident qui se produit plus fréquemment chez certaines espèces que chez d'autres. Si elles subsistent d'une manière permanente chez 6 CURCULJONIDES. Quelquefois (Amyct(!'rides, Cycloinidcs, etc.), ces tenailles s'amincis- sent, se voûtent et devienuent en même temps obliques, de façon à ce que leur bord inft'rionr se dirige en avant: ou bien (la plupart des Byrsopsides), elles sont d6prim''es au point de former des pinces ho- rizontales, minces, arquôes ou non à leur extrémité et plus ou moins dentées au côté interne. 11 n'est guère de mandibules de Rracbyrliyuqucs qui ne rentrent dans l'une de ces trois formes. La première s'observe aussi assez fré- quemment chez les Mécorhynques, mais ils en possèdent en outre deux qui ne se rencontrent pas ailleurs. Dans l'une ciui est très-fré(iuente chez les espèces dont le rostre est grôle, les mandibules sont triquètres, saillantes et dirigées en avant. Dans l'autre (plusieurs Cholides et Calandrides), le corps de ces or- ganes est extrêmement couci et épais et envoie en dehors une forte saillie tantôt simple, tantôt échancrée sur ses bords et perpendiculaire au rostre, qui parait ainsi terminé par deux oreillettes. Les nombreux passages qui ont lieu entre ces diverses formes leur enlèvent une partie de leur importance; mais elles n'eu sont pas moins très-utiles dans beaucoup de cas. Le point d'insertion des antennes est en général déterminé par celui où s'arrêtent lesscrobes rostrales en avant, mais pas toujours à beau- coup près, et il est très-commun, parmi les espèces brévirosties, que les scrubesse prolongent au-delà du point en question (t). Lo division primaire de la famille eu Orliiocères et Gouatocères, selon que ces le Prostomus sculellaris et les Psamdium, cela tient évidemment fi ce que chez ces insectes, elles sont beaucoup plus robustes que de coutume. Il est très-pro- bable, en etrel, que les insectes parfaits les brisent en les employant à sortir de la coque ou du soin de la terre dans lesquelles ils ont subi leur métamor- phose. On les regarde généralement comme propres aux miles, mais c'est une erreur, elles existent dans les deux sexes; seulement elles sont en général moins développées et se conservent moins souvent chez les femelles. On peut voir quelle fausse idée on s'est quelquefois formé de ces organes transitoires, en lisant une note dans UKpulle P. \\. .1. Muiltr (in Germar, Mag. ni, p. 42 i), après avoir signalé comme un fait très- rare, leur exislcMce chez quelques Poi.ydhosls, termine en se demandant sérieusement si ces individus n'apiarliendraienl pas à un troisième sexe analogue aux neutres des Abeilles. (1) Un des principaux caractères qu'à l'exemple de Schrcnberr on met en avant pour distinguer les Brachyrhynques d< s Mécorhynques, est que clitz les premii'rs les antennes sont insérées près de l'ouverture buccale, tandis ipie elles les seconds elles le sont plus en arrière. Or, la première de ces asser- tions est tout-ii-faii fausse; chez une foule de Bracliyrhynques^ ces organes sont insérés a une médiocre ou faible dislance du milieu du rostre. Pour être dans le vrai, il fallait dire que ce sojil les srrobes q>.ii, cbez ces insectes, se pro- longent jusqu'à la commissure de la bouche, et ces expressions sont celles dont je me servirù. Pour plus de brièveté^ j'indiquerai la situation des antennes sur le rostre, en CURCliUONIDES. 7 orgaoes sont droits ou coudés, ne me paraît pas naturelle, et, quoique généralement adoptée (1), je n'ai pas cru devoir l'admettre (2). Le nombre normal des articles qui composent ces organes est de douze, dont le dernier, qui est constamment très-petit et en même temps très-sujet à disparaître, peut, à volonté, être considéré comme partie essentielle de ces organes ou comme un faux-article analogue à celui qui existe si souvent chez les Elatérides, les Longicornes, les Chrysomélides, etc. (3). On a généralement coutume de décrire les antennes comme celles des autres Coléoptères, c'est-à-dire dans leur totalité; mais, pour plus de clarté et d'exactitude, il est préférable de mentionner successivement les trois parties dont elles se composent et qui sont : 4° Le scape ou l'article basilaire. 11 se raccourcit en général beau- disant qu'elles sont basiîaires, médianes, submédianes, terminales ou subier- minales, mots qui n'ont pas besoin d'explication. (1) Parmi les auteurs récents, M. C. G. Thomson (Skandin. Coleopt, I, p. 127) est le seul qui l'ait rejetée, en faisant des Ortliooères européens trois familles (Bruchides, Antln-ibides, Attélabides), à chacune desquelles il donne une valeur équivalente à celle des Gurculionides. (2) Elle donne lieu à des incertitudes assez fréquentes pour que, dans l'ori- gine, Schœiiherr (Curcul. Disp. meth. p. 50 sq.) ait compris parmi les Ortho- cères pas moins de douze genres (L^mosaccus, Magdalinus, Chlorophanusl, Mecaspis, Pachycerus, Rhikocyllus, Lachn,eos, Nerthops, Oxyops, Stenoco- rynus, Cryptops (Byrsops), Brachycerus) qu'il a reportés plus tard dans les Gonatocèrcs. Toutefois, ce ne sont pas ces transitions qui seraient suffisantes pour faire rejeter cette base de la classification de la famille. La véritable raison est d'abord que si les Orlhocères européens forment un ensemble déjà médio- crement naturel, cet ensemble devient tout-à-fait monstrueux lorsqu'on y fait entrer les espèces exotiques. Ce n'est plus en eifet qu'un mélange confus d'es- pèces brévirostres et longirostres. En second lieu, =anf les Episus et les MiCROcERus, tous les Orihocères de Scliœnherr, appartenant à la famille ac- tuelle, ont les mâchoires découvertes et doivent dès-lors prendre place parmi les autres groupes qui sont dans le même cas. Dans un arrangement naturel, ces insectes ne peuvent pas même rester à côté les uns des autres, car ils sont les représentants pourvus d'antennes droites de gioupes ou de genres h an- tennes coudées. Ils doivent par conséquent être disséminés, en partie du moins, dans le voisinage de ces derniers. (3) C'est sous ce second point de vue que Lalreille l'a plus ou moins expli- citement considéré dans tous ses ouvrages. Il lui est même arrivé, dans le plus eïact d'entre eux (Gêner. Crust. et Ins., II, p. 241), de n'en pus parler et de n'assigner, au maximum, que onze articles aux antennes. Los entomologistes de nos jours attachent à la ([uestion de savoirs! ces organes ont onze ou douze articles, une importance que je ne com[)rends pas bien. Outre qu'il est 'i peu près impossible de décider si le 12'"- nian(iue réellement ou s'il s'est intimement Boudé à l'arlicle qui le précède, je me demande «luelle si grande valeur peut avoir la disparition d'une pièce aussi petite ou colle d'une suture qui est pres- que toujours très-tine. 8 CUBCULIONIDES. coup lorsque les antennes sont droites^ et quelquefois môme (par ex. Ensis), il n'est guère plus grand que le 1" article du funicule. Dans le cas contraire, il ntteint au moins, ou peu s'en faut, le bord anté- rieur des yeux, et il y a des groupes entiers (par ex. Otiorhynchides) où, à quelques exceptions près, il dépasse plus ou moins fortement CCS organes en arrière. Dans quelques genres même (par ex. Macro- STYLLS, MiTOPHOULs), il arrive à la moitié de la longueur des élytres et même au-delà. 2° Le funkulc ou la partie intermédiaire entre le scape et la mas- sue. Il se compose, au minimum, de cinq articles (Cionides), et ce cas est très-rare, souvent de six et plus souvent encore de sept; dans un très-petit nombre de genres exotiques (ÂMniiBOLOcoRYNis, Ctexo- MERLS, Anchonls), il On compte jusqu'à huit. 11 n'est pas toujours facile de préciser ses limites en avant, à cause de la tendance qu'a fréquemment son dernier article à s'annexer à la massue. Quelquefois même (plusieurs Cléonides), il s'épaissit si graduellement, qu'il est impossible de déterminer rigoureusement où il se termine. 3° La 7missue. 11 résulte de ce qui précède, qu'il y a antagonisme entre elle et le funicule, auquel elle peut emprunter ou céder un ar- ticle. Abstraction faite de ces cas exceptionnels, le nombre normal de ceux qui la constituent est de quatre, cinq ou trois. Mais il n'est pas rare que les sutures qui les séparent s'efTacent, et alors ce n'est que par analogie que leur nombre peut se déterminer. 11 est aussi assez fréquent (Episus, MicROCEitis, Brac.hycf.rls, Dinomorpuus, les Calan- drides, etc.) que le i<"' article soit seul développé, et que les autres, très-réduits et d'apparence spongieuse, soient plus ou moins confondus ensemble. La massue, comme on le voit, peut donner lieu à plus d'une dilficulté. Les variations que subit la forme des yeux sont nombreuses et leur valeur n'a pas été jusqu'ici convenablement appréciée (I). On n'a pas sulTisammeut remarqué le rapport qui existe entre cette forme et les lubes du prothorax dont il va être question. En effet, lorsque ces lobes n'existent pas, ou sont très-faibles, les yeux sont arrondis ou briè- vement ovales; ils s'allongent et deviennent de plus en plus trans- versaux, à mesure que les lobes se développent. Les exceptions à celte règle sont peu nombreuses. Ces organes peuvent s'agrandir au puint d'envahir la majcu^'C partie de la tète (Zygops, Piazurus, Cop- (1) Ces organes sont souvent maldécrits, notamment par Scliœnlierr. Il lui arrive à cliaque instant de les indiquer comme arrondis ou subarrondis, lors- qu'ils sont manifestement ovales ou môme oblongo-ovales. C'est surtout chez les espèces dont les yeux sont cachés, par suite de la rétraction de la tète dans le prothorax, (ju'il commet eus erreurs. Il n'a pas remaniué non jilus une forme très-commune, chez ses Dracliydéridcs entre autres, et ([ui consiste en ce que les yeux sont longitudinaux, c'esl-à-diie allongés dans le sens de l'axe de U tête. CURCULIONIL^ES. • 9 TURUS, etc.)j il est assez rare, au contraire;, qu'ils soient très-pelil.-; (par ex. SxuoPHOSOMiis), et encore davantage (TuoGLOUHYNCutis) qu'il n'y en ait aucune trace. Les genres Oxtcorynus, Anchylorhynchus et Hyeobigrph-l'S sont les seuls, à ma connaissance, chez lesquels le pronotum du prothorax ne soit pas confondu avec ses flancs ; une arête vive sépare ces parties. 11 en existe une également chez quelques genres (Colecerus, Poro- RHYiXCHUs) du groupe des Promécopides, mais seulement en arrière. Très-souvent, le prothorax est muni de chaque cùté, sur son bord antérieur, de lobes qu'en raison de leurs rapports avec les yeux je nommerai lobes oculaires (1). Leur grandeur varie depuis celle d'un léger feston à peine distinct jusqu'à celle d'une saillie très-prononcée. Chez les espèces qui en sont privées ou qui n'en ont que de très-petits, le prothorax est parfois muni, de chaque côté, d'un faisceau aplati de cils rigides, plus longs que ceux cjui bordent ordinairement son ou- verture antérieure et qui sont situés exactement à la même place que les lobes eux-mêmes (2). Je les désignerai sous le nom de vibrisses (moustaches). Ils existent principalement dans la tribu des Brachydé- rides, et un groupe considérable de ces insectes, celui des Tanymé- cides, est établi exclusivement sur ce caractère. Hors de là, on ne les rencontre que très-rarement, dans des genres isolés (par ex. Hyphan- Tus) ou appartenant au même groupe (plusieurs Cléonides). Le bord antérieur du prosternum est ordinairement entier quand les lobes oculaires sont absents, et souvent échancré lorsqu'ils exis- tent. Dans un assez grand nombre de genres (Brac.hyceri:S, Dinomor- PHL'S, la plupart des Byrsopsides et des Cléonides, Bagous, etc.), cette partie du corps présente une excavation large, superficielle ou médio- crement profonde et liaiitée en arrière par les hanches antérieures qui sont contiguës. Cette excavation, dans un des plus vastes groupes de la famille, celui des Cryptorhynchides, se convertit en un profond canal qui s'étend au-delà des hanches en question et envahit souvent le mésGsternum. On connait même un genre (Panolcus) où il atteint l'extrémité de l'abdomen. Le rostre se loge, au repos, plus ou moins complètement dans ce canal ; quand il n'existe qu'une simple exca- vation, il s'appuie sur les hanches antérieures. (1) Ce sont encore des parues dont la valeur n'a pas été, à mon sens, conve- nablement a|)préciée, Schœnherr a confondu péle-méîe les genres (jui possèdent ces lobes avec ceux qui en sont privés, et sou exemple a été suivi par tous les auteurs qui lui ont succédé. (2) La raison en est simple. Les lobes oculaires, surtout lorsqu'ils sont grands, ont souvent leur face interne garuic de cils pareils à ceux dont il s'agit. Chez les espèces pourvues tic vibrisses, les lobes ont disparu et ces cils ont persisté. Ces vibrisses ne sont pas restées inconnues à Schœnherr; il les mentionne assez souvent dans ses formules génériques \>o.v ces mots : « Thorax poue oculos ci- liatus, » mais il n'en a pas saisi la valeur. 10 CURCULIONIDES. Sauf chez quelques Cal.indrides où il n'est même que médiocre, l'écusson des Curculionides est peu développé et souvent tiès-pelit ou nul, surtout chez les espèces épigres. Les élytres de ces insectes sont généralement amples et, en outre de leur forme générale, elles four- nissent souvent de bons caractères, selon qu'elles débordent ou non le piothorax à leur base, que leurs épaules sont saillantes ou nulles, etc. L'absence des ailes inférieures est à peu près constante chez les espèces épigées, et la soudure des élytres en est souvent la conséquente. Celles qui vivent sur les végétaux eu sont pour la plupart pourvues. Il est fréquent, du reste, de rencontr.îr dans les genres un peu nombreux, des espèces qui sont ailées, d'autres qui sont aptères, ou des individus chez qui ces organes se sont en partie atrophiés. Leur absence ou leur présence a peut-être encore moins d'importance ici, au point de vue systématique, que dans les autres familles des Coléoptères. Il n'y a aucune exception connue à la fermeture en arrière des cavités cotyloïdes des hanches antérieures, ni à l'absence des trochan- tins à toutes les pattes; mais les lianches varient sous plusieurs rap- ports. Ainsi, les antérieures sont tantôt contiguës, tantôt séparées, et de subglobuleuses rju'elles sont ordinairement, deviennent cylindri- ques ou coniques lorsque les pattes auxquelles elles servent de sup- port s'allongent. 11 y a des genres (par ex. Sujerodactylus, Hadro- MERus, Mac.ropteri;s) où elles sont, par cette raison, très-grandes et très-robustes (i). Les intermédiaires sont plus constantes que les au- tres; elles restent toujours séparées et arrondies. Quant aux posté- rieures, leur forme dépend de celle de la saillie intercoxale de l'ab- domon qui s'interpose entre elles et qui les refoule d'autaiU plus en dehors qu'elle est plus lar-e. Les cuisses affectent des formes très-variées, m.ais la plus commune est celle d'une massue qui est en général plus ou moins bi'usquement formée, et même parfois (par ex. Heii.ipls) pédonculée à sa base. Il est très-commun qu'elles soient dentées en dessous. Les es[)èces cfui jouissent de la faculté saltatoire sont très-peu nombreuses (Uampiius, Orch estes) et ont des cuisses qui se rapprochent de celles des Alti- cides. Les Jambes sont tantôt inermcs à leur extrémité, tantôt armées, dans ce point, d'un éperon dont la position, la forme et la longueur sont le plus souvent caractéristiques des genres. Elles seront dites : mucro- nces, quand cet éperon ou niucro est situé à leur angle interne et perpendiculaire à leur axe; ongiiirulécs, lorsqu'il part de leur angle externe ou de son voisinage, auquel cas il se recourbe brusquement au côlé interne ou reste plus ou moins redressé; souvent alors il (1) P;ir coMSi-qiunt, dire que les pnltcs ant^Tieiiros sont allongées, c'est dire par cela même que Ictirs liaurlies le sent éii.ilcmcnt. Dès-lors, il est inutile de mentionner l.i forme do ces dernières dans les foimules génériques. CURCULIO^flDES. 11 affecte la forme d'une griffe. Quelquefois ce mucro n'est que la con- tinuation d'une lame qui garnit, dans toute son étendue, le sommet de la jambe et qui, en général, se recourbe un peu en dedans; cette lame sera appelée lame mucronale. Elle n'est pas commune et n'existe guère que chez les Molytides, les Hylobuis, Heilipus, et genres voisins. Les jambes postérieures fournissent un autre caractère signalé par M. Suffriaa (1) et dont l'application n'a pas été faite jusqu'ici. En exa- minant leur extrémité, on voit qu'elle présente une troncature de forme et de grandeur très-variables, mais en général trè?-oblique, presque toujours lisse (2) et dont une partie est occupée par la cavité cotyloïde du 1" article des tarses postérieurs. Pour plus de brièveté, je désignerai ces troncatures sous le nom de corbeilles. Habituelle- ment, leur bord terminal externe est tranchant; mais souvent aussi, il se recourbe intérieurement en formant avec la jambe un angle droit ou obtus et convertit la troncature en question en une cavité plus ou moins profonde. J'appellerai caverneuses, les corbeilles ainsi faites, et découvertes, celles qui ont conservé leur forme normale (3). 11 est remarquable que les corbeilles caverneuses soient excessivement rares chez les Mécorhynques de Schœnherr, tandis qu'elles sont très- communes chez ses Brachyrhynques. Les Dryophtorus sont les seuls, de toute la famille, qui soient pen- tamères, par suite du développement du 4^ article de leurs tarses; mais il reste presque toujours quelque vestige de cet article. La plupart des Brachycerus peuvent être cités comme un exemple de sa disparition complète. Des tarses filiformes et ciliés, ou épineux en dessous, se rencontrent principalement chez les espèces épigées (Epi- SL'S, MiCROCERus, Brachycerus, Byrsopsides, etc.); hors de là^ il n'en existe guère d'analogues que chez celles qui vivent sur les plantes aquatiques (Hydronomus, Bagous, quelques Phytobius). Quand les (1) Steltin. entom. Zeit. 1848, p. 5i. Il est singulier que personne n'ait fait attention à cette importante découverte de M. Suffrian. Réunie aux vibrisses du protliorax, dont iJ a été question plus haut, elle rend comparativement fa- cile la classification de certains groupes pour l'arrangement desquels on man- quait de bases réellement scientifiques, celui des Bracliydérides de Schœnherr, par exemple. (2) Dans quohiues genres (Deumatodes, Compsus, Brachtomus, Autipus, etc.), de Brachydéridcs, les Episomidcs, etc., elle est écailleuse comme la jambe elle-même. (3) Les corbeilles des Jambes antérieures et intermédiaires n'ont pas la même importance que celles des postérieures; pi'cs([ue toujours elles sont découvertes. Ce n'est que çà et là qu'on rencontre quelques genres (par ex. Dixomorphus) où elles sont caverneuses. Cela vient peut-être de ce que, pendant la marche, Içfi quatre jambes antérieures ne jouent pas le même rôle que les postérieures qui servent moins à la progression que de point d'appui au corps. i2 CURCULIONIDES. tarses sout normaux, c'esl-à-dirc plus ou moins larges et spongieux en dessous, leur forme varie encore beaucoup, surtout celle de leur 3* article qui u'est pas toujours bilobé. Dans un groupe entier, par exemple, celui des Calaudrides, il est pres(iue toujours d'une seule pièce et reçoit simplement le 4'' dans un sillon ou une fossette de sa face supt^rieure. Ce dernier, qui dépasse en général fortement les lobes du 3% est quelquefois (ISp.achypls, Buacuonyx, Tanyspiiviu s, Strox- GiLORiuxLS, etc.) complètement enioui entre eux; il peut même man- quer entièrement (Anoitus et quelques espèces inédites). Ses crochets sont le plus souvent libres, mais il est fréquent qu'ils soient soudés, et, dans ce cas, ils sont toujours très-petits. Une autre forme, beau- coup plus rare et qui consiste en ce qu'ils sont appendiculés (1) ou bifides, ne se voit que chez les Balaninides et quelques Çryptorhyn- chides, la plupart inédits. Je ne connais chez les espèces dont le pygidium est invisible que deux exceptions (Ithycerus, DiciiOTRAcnELLs) au nombre normal des segments abdominaux, qui est de cinq. 11 y en a six dans ces deux genres et, autant que j'en puis juger par les exemplaires que j'en ai vus, dans les deux sexes. Le même nombre existe lorsque le pygidium est à la fois découvert et plus ou moins saillant (par ex. quelques Madarus, beaucoup de Baridius exotiques, Megaproctls, parmi les Calandiides). La grandeur relati\e des trois segments intermédiaires de l'abdomen, la forme de leur bord postérieur, selon qu'il est droit (ce qui est la règle générale) ou prolongé en arrière à ses extrémités (par ex. Phytobils^ Bauidils, etc.), celle de la suture qui sépare le 2^ du l*'^ enfin celle de la saillie intercoxale que celui-ci envoie entre les hanches postérieures, sont autant de particularités peu employées jusqu'ici (2), mais dont il est nécesï^aire de tenir un compte rigoureux si l'on veut ariiver à un arrangement satisfaisant de la famille. De même que chez les Ténébrionides, le métasternuni est tantôt court, tautùt allongé, et, quoique ce caractère ne soit pas aussi tranché (t) Je crois devoir rappeler que celte expression dont je me fuis S'M'vi la premier (Mon. d. Col. Pliytopli., I, p. XWIII) signifie que les crochets se coin- poscL>t de deux parties : nue basilaire, on carié régulier ou non, et uhc ter- minale, en forme de gi itû', qui est altacliOe à l'angle antérieur et supérieur de la prérédente. Lorsque l'aiigte inférieur de celle-ci s'allonge, les crochets de- Tionnenl plus ou moins dentés. (2) M. Gcisl.Tctvcr, dans un travail sur quelques genres nouveaux de la fa- mille (Stettin. entom. Zeil., 18G0, p. 376), et M. C. G. Tliomson, dans ses « Skaudinaviens Coleoptura, » sont les seuls auteurs qui en aient fait usage. Je ne suis pas tout-à-fait d'accord avec le premier de ces savants entomologistes, lorsqu'il dit (jue la grandeur relative des segments intermédiaires de l'ahdoniea ne peut servir qu'à diviser les genres on sections. Cela pst viai quelquefois; mais en général, d.ms les genres purs de tout alliage étranger, ces segments ne varient pas et, dcs-lors, ils ont une valeur générique. CURCL'LIONIDES. 13 que dans la famille en question, on peut en tirer un assez grand parti. Les épisternums métathoraciqucs affectent une forme qui n'a pas en- core été signalée, mais qui souffre d'assez nombreuses exceptions. Leur extrémité antérieure est obliquement troncfuée et en même temps dilatée transversalement ; les deux saillies c[ui en résultent sont égales entre elles, ou l'une est plus prononcée que l'autre (I). Ces épisternums sont parallèles ou graduellement atténués d'avant en arrière et généralement d'une largeur médiocre. Ils sont très-étroits et ont une forte tendance à se confondre avec le métasternum chez beaucoup d'espèces épigées (Brachycerus, Dinomorphus, Amyctérides,, HippoRHiNus, Anchonus, otc). Ce n'est que dans quelques genres de Calandrides (Rhynchophorus, Cyrtotraciielus, Protocerius) qu'ils deviennent très-larges. Ce groupe est également le seul où les épi- mères métathoraciques acquièrent de grandes dimensions. Partout ailleurs, elles sont très-petites ou nulles, et il est souvent difficile de s'assurer de leur existence par suite des écailles qui les recouvrent. Dans l'immense majorité des cas, la saiilie que le mésosternum envoie entre les hanches intermédiaires est médiocrement large ou étroite, et inchnée en arrière. Les modifications les plus importantes qu'elle subit s'observent dans les derniers groupes de la famille oii elle devient quelquefois (par ex. Sitophilus, Cossinus) horizontale et se place au niveau du prostemum et du métasternum. îl y a, en outre, des cas (plusieurs Madarus, Baridils, Centrinus, etc.) où elle est re- couverte en partie par un large prolongement du prosternum. Les épisternums et les épimères mésothoraciques sont en antago- nisme sous le rapport de leur grandeur relative, qui est subordonnée au plus ou moins de développement des épisternums métathoraciques. Lorsque ceux-ci sont très-étroits, les secondes sont petites et situées à l'angle postérieur et externe des premiers qui sont, par suite, large- ment en rapport avec les élytres. Elles s'agrandissent à mesure que les épisternums métathoraciques deviennent plus laiges et, remontant entre leurs épisternums et les élytres, s'interposent entre ces parties. Il résulte de là que les Calandrides, qui ont été indiqués plus liaut comme possédant les épisternums métathoraciques les plus larges de la famille, sont aussi ceux qui ont les plus grandes épimères méso- thoraciques. Quelquefois (par ex. Balaninides), ces pièces remontent entre le prothorax et les élytres, et deviennent légèrement visibles d'en haut. A part la taille plus forte et la forme plus massive des femelles, les difl'érences sexuelles sont en général peu prononcées et souvent même nulles chez les Curculionides. Quand elles existent^ elles portent prin- (l) La saillie externe pénètre orflinairemcnt dans une échancrure du bord inférieur de l'élylre correspondante. J'ai cru un moment que celte particuia- rité avait ({uelque importance; mais il n'en est rien, il n'eu sera pas (luestion dans les formules des genres. i4 CURCULIONIDES. cipalcment sur le rostre, qui est plus court chez les mâles et autrement, fait que chez les femelles, l'insertion de leurs antennes qui est moins antérieure, leurs pattes plus lonj^ues, surtout les antérieures, les épe- rons terminaux de leurs jamhes qui sont plus développés, etc. 11 est très-rare (Psamihra) qu'ils soient munis, à l'extrémité de l'abdomen, d'appendices qui manquent ou sont rudimcntaires chez les femelles. La f;miille contient une multitude d'espèces remarquables par la richesse de leurs couleurs. Mais, modeste ou éclatante, cette livrée est le plus souvent due aux écailles ou aux poils dont les téguments sont revêtus, et qui sont plus ou moins caducs. La grandeur et la forme des écailles ne sont pas indifférentes et viennent fréquemment à l'appui des caractères génériques. Chez beaucoup d'espèces épigées (pai' ex. Episls, Mu;nof.Eiu;s, les Byrsopsides, etc.), elles se décompo- sent, eu quelque sorte, et forment une espèce d'enduit où l'œil ne dis- tingue plus de forme précise. Dans un groupe entier, celui des Ca- landrides, elles sont remplacées, chez la plupart des espèces, par une substance adhérente aux téguments et de même nature que celle qui existe chez les Zopherls, de la famille des Ténébrionidcs. Dans d'au- tres groupes^ notamment dans celui des Cléonides, il s'opère une sé- crétion plus ou moins abondante, d'une nature pollineuse et qui, pen- dant la vie, se renouvelle aprè.s avoir été enlevée. A l'état parfait, les Curculionides peuvent être regardés, pour la plupart, connue à peu prèsinolfensifs; dans leur premier âge, ils figu- rent, au contraire, panïii les insectes les plus nuisibles. Ainsi que l'a. dit M. Ed. l'erris (1), il n'est pas une seule partie des végétaux, bour- geons, feuilles, fleurs, fruits, tige, écorce, bois, moelle, racines, qui soit affranchie de leurs atteintes et ne puisse nourrir une de leurs lar- ves. Cette diversilé de nourriture a naturellement nécessité des habi- tudes très-variées chez ces larves, mais leur organisation n'eu a pas été très-sensiblement modifiée. Elles diffèrent eu effet fort peu et pré- sentent les caractères généraux que voici (2) : Leur corps, charnu et revêtu de téguments plus ou moins résistants, est un peu atténué et n'courbé eu arrière dans l'immense majorité des cas, plus grêle, cylindrique et droit chez les espèces mineuses (par ex. Ouchkstks, Brachonyx), très rarement (la plupart des Calan- drides) fiexueux. La tête, arrondie et cornée, est pourvue d'un épis- tome bien distinct et quadrangulaire. La bouche est dirigée en bas (1) Ann. d. I. Soc. cntom. 1856, p. 438. On trouvera dans ce travail une classilicalion somniairc des larves de la famille, basùe sur les parties des végé- taux qu'elles attaciuent. (2) Pour une formule générale et détaillée de ces larves, mais comprenant celles des Anlliribides, Ijreritliides et Scolylidcs, voyez Ericlison^ dans ses Archiv, 18i2, I, p. 273. Elle a été reproduite par MM. Cliapuis et Caudèze {Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 534), (]ui en ont seulement retranché les Scolytides. CURCULIONIDES. tH et se comijose : de deux mandibules robustes, courtes, souvent obtu- sément deutées au bout ; deux mâchoires presque contiguës à la lan- guette et formées, outre la pièce carrlinaîe, d'un mando cilié, prolongé intérieurement eu un court lobe anguleux portant un petit palpe de deux ou trois articles; enfin d'un menton gros et charnu, peu distinct de la languette et muni de deux très-courts palpes biarticulés. Les stemmates manquent le plus souvent et sont très-peu nombreux, quand ils existent (1). Les antennes ne sont représentées que par deux petites saillies situées à la hase des mandibules et surmontées d'une soie : rarement elles sont biarticulées. Les segments thoraciques plus développés que ceux de l'abdomen et parfois mamelonnés comme eux, ne portent point de pattes; ces organes sont tout au plus représentés par des callosités ou des tubercules que couronnent des soies rigides. Le nombre des segments abdominaux est de neuf, dont le dernier est dépourvu de pseudopode. Les Calandrides sont les seules jiisqu'ici chez lesquelles on l'ait trouvé terminé par une pointe cornée ou (Rhina) par deux papilles molles et obtuses. Les neuf paires de stig- mates sont situées latéralement : la première presque toujours sur le protliorax (2), les autres sur les huit premiers segments abdominaux. Ces larves ne diffèrent en rien d'essentiel de celles des Scolytides et ne s'éloignent de celles des Authrihides qu'en ce que celles-ci sont sujettes à avoir des pattes bien développées. Celles des Brenthides sont encore trop peu connues pour qu'on puisse rien préciser à cet égard. Les larves des autres familles avec lesquelles elles ont le plus de rapports sont celles des Lamellicornes et des Ptiniores ; mais ces dernières ont des pattes de grandeur normale, et celles des Lamelli- cornes possèdent en sus des antennes. Bien qu"afi'ectionnant en général une espèce de plante, la plupart des larves dont il s'agit attaquent des végétaux d'espèces et même de familles différentes. Beaucoup d'entre elles, après avoir achevé leur croissance, terminent leur métamorphose dans le sein de la terre ; les autres ne ciuittent pas le végétal aux dépens duquel elles ont vécu. Ces dernières, avant de se transformer en nymphe, construisent, pour la plupart, une coque. Les nymphes elles-mêmes ne présentent rien de particulier, sauf, dans un grand nombre de cas, cet allongement des mandibules dont il a été question plus haut. Cette famille est la plus vaste qui existe non-seulement dans la elasse des Insectes, mais dans le Règne animal (3). Quant à sa distri- (1) Le nombre le plus élevé qu'on connaisse jusqu'ici, est trois de cliaque côté (Rhynchites betulœ); parfois il y on a deux (Phylonomus viciœ), le plus souvent un seul (CiONUs, Anclionns crisiatus, Rhynchophonis Zimmerinanjii). (!i) Quand elle n'occupe pas cette place^ ce qui est très-rare, elle est située h la partie antérieure du mésothorax (Afoderus coryli, Phytonomus viciœ, Rhina nigra) . (3) L'un des entomologistes de noire époque qui la connaît le mieux, 16 f.URCUUOMDES. bution géographique, tout ce qu'on en peut dire en ce moment, c'est que sa pr(''pon(l('Tance sur les autres familles des Coléoplères aug- mente à mesure qu'on se rapproche de l'équateur, et que le nouveau continent l'emporte notablement à cet égard sur l'ancien (1). L'Amé- rique du Sud, en particulier, est une mine inépuisable de ces in- sectes. Il serait fort long d'exposer en détail les vicissitudes qu'a subies la classification do la famille telle qu'elle est restreinte ici. Je me bor- nerai ùdire que. dès l'origine, la distinction a été faite entre les espè- ces àantennes droites ou lesOrthocères, etceiles à antennes coudées ou les Cionatocères. Les premières furent réparties dans un certain nombre de genres (2), les secondes reçurent en commun le nom de CiRcuuo. La division de celles-ci en Brévirostres et Longirostres re- monte jusqu'à Linné (3), et Schœnherr qui l'a adoptée n'a fait que tra- duire ces mots en les changeant en ceux de Brachyrhynques et de Mécorhynques. Plusieurs genres en furent successivement détachés (4) M. Jekel, estime (Fabric. entom.I, 1,2) que le nombre de ses espèces existant, h riieme fiu'il est, dans les collections, ne s'étf;va pas à moins de 20 à 25,000. Même en retranchant de cette évaluation les Brucliides, Anlhribides et Bren- Ihides, qui y sont comiiris, et en la supposant exagérée, ce qui est dit dans le texte n'eu resterait pas moins vrai. Abstraction faite des mêmes groupes, Schœnherr en a décrit 6,335 espèces. (1) Schœnherr (Curcul. VIII, 2) a pris la peine de rédiger de nombreux ta- bleaux synoptiques dans lesquels est exposée, dans le plus grand détail, la répartition géographique des espèces à lui connues. D'après ce travail, les grandes régions du globe se classeraient, au point de vue de leur richesse en Curciilionides, dans l'ordre suivant : l'Amérique, l'Europe, l'Afrique, l'Asie et l'Australie, y compris la Polynésie. Le rang élevé que l'Europe occupe dans celte série, sutlil pour montrer que la science n'est pas encore en étal de ré- soudre cette (|uestion. La supéiiorité de l'.Vfrique sur l'Asie ne sera probable- ment pas non plus confirmée ; mais l'Amérique conservera, sans aucun doute, la sienne sur le reste du globe. (2) A partir de Linné et Geoffroy jusqu'.'i Olivier, qui clôt la série des an- ciens entomologistes, les genres établis parmi ces Orthocères sont : Rhinomacer GcoH'roy, Attei.abus Linné, Buaciiyceuus Olivier, Riiynchites et Apion Herbst, Ramphis Clairville. Mais il y a, dans la manière dont ces auteurs entendaient et composaient ci s genres, de grandes différences qu'il me parait parfaitement inutile d'exposer. (3) Cette division, basée sur la forme du rostre, n'avait pas été, ;. beaucoup près, accei)tée par les anciens auteurs. Geoltroy, Scopoli, Herbst, Clairville la rejelaienl et en ont proposé d'aulres, mais qui valaient encore moins. Herbst, en particulier (Uie Kafer, VI, p. ."(7), a insisté sur l'impossibilité d'établir des limites entre les espèces brévirostres cl les longirostres. (4) Clairville (Entom. Helvét. I, p. 56), le premier, en sépara les Cossoncs, Calandha (nom changé par Herbst en celui de RiiYNConionis), Cioni's cIRiiyn- r,H.€NCS. Fabricius (Syst. El. II, p. 4!1S) établit ensuite le genre Lixcs, et dé- tournant de leur significatiou les Riiy.nch.ems de ClairvilICj en fil un vaste CURCULIONIDES. 47 mais ils étaient peu nombreux et mal composés, lorsque Germar en- treprit à la fois de les réformer et d'en augmenter le nombre (1). 11 a été ainsi le précurseur immédiat de Schœnherr, dont les travaux ont mis la famille dans l'état où elle se tr(mve en ce moment (2). Depuis cette époque elle a été Tobjet d'une foule de travaux partiels qui ont considérablement accru le nombre de ses genres (3). Les seuls qu'il magasin comprenant les Curculiones longirostres de Linné. Latreille (Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. XI, p. 101) y ajouta bientôt le genre Rhina, et imposa aux CuRCULio de Fabricius le nom de Brachyuhine. Iliiger^ peu de temps après (Magaz. VL P- 324), créa celui d'ORCHESTEs, correspondant aux Rhynch.-enus de Clairville. Enfin Olivier (Entom. V^ 83, p. 73) proposa le nom de Ltparus pour les espèces dont le rostre est intermédiaire entre celui des Bréviiostres et des Longirostres. Ainsi, en 1808, neuf genres seulement avaient été établis parmi les Gonatocères. (1) Son premier travail intitulé : « Versuch einer Eintheilung der Horde der Rùsselka^fer in mehrere Gattungen, » a paru en 1818 dans les Neue Annal. d. Wetter. Gesellsch. I, p. 116. Il ne comprend que 21 genres, la plupart déjà connus. — Le second a pour titre : « Gênera quaidam Curculionidum propo- sita et speciebus observalis illustrata, » et a paru en 1821, dans son Magaz. d. Entom. IV, p. 291. — Le troisième, le plus important de tous, forme près de la moitié de ses « Insectorum Species novœ, ;> publiés en 1824. A partir de ce moment, Germar ne s'est plus occupé spécialement de l'étude des Curculionides. (2) Ces travaux sont dans l'ordre des dates : Curculionidum dispositio me- thodica cura generum characteribus descriptionibus atque observalionibus va- riis; \n-S°, Lipsiœ^ 1826. Un prodrome de cet ouvrage, comprenant les Bra- chyrhynques et une très-petite partie des Mécorhynques, avait été publié antérieurement par Schœnberr dans « l'Isis, » 1823, p. 1132. — Gênera et species Curculionidum; 8 vol. in-S», Parisiis, 1833-1845; la 2» partie du der- nier volume contient (p. 342) un supplément ou mantissa ; ies descriptions des espèces, modèles d'exactitude, sont en grande partie dues à M. Bobeman, puis à Gyllcnball; quelques-unes à MM. Fabrœus et Rosenscbœld. — Mantissa secunda familia; Curculionidum, seu desciiptiones novorum quorumdam gene- rum Curculionidum; in-S", 86 p., Holmi;e, 1847. Les 52 genres nouveaux éta- blis dans cet opuscule^ le sont presque tous sur des espèces inédites et que Schœnberr ne décrit pas. M. Iniboir, avec le concours du peintre Laljram, avait entrepris^ en 1838, d'illustrer tous les genres mentionnés par Schœnberr, dans un travail icono- graphique intitulé : « Singulorum generum Curculionidum uuam alteramye Bpeciem, additis iconibus a David Labram ad naturam delineatis, illustravit L. Imhoff ; in-8", Basileœ. » La mort de Labram a arrêté cet utile ouvrage h la lO^ livraison, qui a paru en 1852. Parmi les observations critiques auxquelles le grand ouvrage de Schœnberr a donné lieu^ il faut mettre au premier rang celles publiées par M. Suffrian dans la Gazette cntomologique de Stettin, en 1840 (p. 6, 44 et 58), 1845 (p. 98), 1847 ([.. 157, 165, 202 et 290) et 1848 (p. 52). (3) Ceux mentionnés par Scliœnherr s'élèvent à, 6il^ non compris 64 appar- tenant aux Brucliides^ Anthriiudes et Brcntiiides. On en a proposé, depuis lors, 202, ce qui porte à Si3 le nombre total de ceux existant à l'heure qu'il Coléoptères. Tome "VI. 2 18 CURCLLIOMDES. soit nécessaire de mentionner ici sont ceux de MM. L. Redtenbacher(l) etJaciiuelin-Duval (2). ' La division primaire de la famille en Orthocères et Gonatocères me paraissant contraire à la nature, celle des Gonatocères en Ih-achyrhyn- ques et Mécorliynques se refusant invinciblement il toute déûnition précise, d'un autre côté, l'ouvrage monumental de Schœnherr étant très-peu !>atisfaisant au point de vue systématique (3), j'ai dû recher- cher s'il ne serait pas possible d'asseoir la classification de la famille sur d'autres bases que celles généralement admises en ce moment. Latreille, ainsi que je l'ai dit plus haut, a insisté, à plusieurs re- prises, sur les rapports qui existent entre le menton et les mâchoires. Ce caractère, soumis à un examen approfondi, m'a paru supérieur à celui emprunté aux antennes, et je l'ai pris pour point de départ. II partage la famille en deux grandes légions : Les CuncuLiONiDES adélognathes, dont les mâchoires sont en totalité ou en majeure partie cachées par le menton ; Et les CuRCLLiONiDES PHANÉROGNATHEs, chez Icsquols CCS orgauGS sout il j2.^ Ê complètement à découvert. est, et les collections contiennent une foule d'espèces qui ne peuvent rentrer dans aucun d'entre eux. Afin de simplifier la synonymie, j'en ai retranché la citation des anciens genres Cuuculio et Rhvnch.*-,nls qui reviennent à chaque instant, ainsi (jue celles de ces noms de collections qui figurent dans le Catalo- gue de Dahl et dans la 1"' édition de celui de Dejean. On les trouvera daus Schœnherr, qui les a cités avec beaucoup de soin. (1) Fauna Austriœ, éd. 1, p. 3GD, et éd. 2, p. 679. (2) Gêner, d. Col. d'Europ.; Curculionides, in-i», Paris, 1855. On trouvera dans cet ouvrage de nombreuses indications sur les végétaux que recherchent les diverses espèces européennes de la famille. Ces détails n'étant qu'accessoires pour le but que j'ai h atteindre, je les ai supprimés faute de place. (3) Le défaut radical de ce travail consiste en ce que les groupes supérieurs aux genres ne sont pas caractérisés du tout, ou le sont très-vaguement. Cela vient, pour ce qui concerne les Brach) rhynques, de la malheureuse idée qu'a eue Schœnherr de prendre le rostre, c'est-à-dire tout ce qu'il y a de plus variable, pour point de départ de la réparti liou de ces insectes en di- visions ou tribus, puis de sous-di\iser ces dernières d'après des caractères presque insignifiants, tels que la présence ou l'absence des ailes inférieures (Cléonides, Molytidos), la forme générale du corps (lîrachydérides), etc. L'ar- rangement dos Jlécoiliynques (st plus satisfaisant, tout en laissant encore beau- coup à désirer. Quant aux genres, ils sont en général placés péle-mèle dans leurs groupes respectifs, et très-souvent a des distances immenses de ler.rs vé- ritables analogues. Il serait de toute impossibilité d'en dr.esser un tableau sy- noptique. Une des principales causes de l'imperfection de cette classification vient du grand nombre de caractères que Schœnherr a négligés ou dont il n'a pas apprécié convenablement la valeur. 11 me répugne, du reste, de critiquer plus longtemps ce grand ouvrage qui, tel ([u'il est, n'en a pas moins rendu un inappréciable service à la science. CURCULIONIDES. 19 LÉGION I. CURCULIONIDES ADÉLOGNATHES. Menton recouvrant les mâchoires^ sauf parfois à leur base. — Sous- menton sans pédoncule ou n'en ayant que des vestiges (1). — Rostre plus ou moins robuste, jamais grêle et filiforme; ses scrobes attei- gnant, ou peu s'en faut, la com-missure de la bouche. A l'exception d'un seul genre (Episus), placé par Schœnherr dans les Orthocères auxquels il appartient en effet, cette Légion se compose exclusivement de genres empruntés à ses Brachyrhynques. Dès-lors, toutes ses espèces eussent été des Curculio pour les anciens auteurs. Elle se sous-divise en deux sections ou cohortes basées sur l'ab- sence ou la présence des lobes oculaires du prothorax et la forme des yeux. Dans la première, ou les Cyclopiithalmes, les lobes en question n'existent pas, et les yeux sont arrondis ou brièvement ovales et tou- jours à découvert. Dans la seconde, ou les Oxyophthalmes, les premiers sont plus ou moins développés,' et les seconds sont variables, mais généralement . i|«| allongés, transversaux, acuminés inférieurement et, en partie au moins, recouverts. COHORTE I. CURCULIONIDES ADÉLOGNATHES CYCLOPHTHALMES. Prothorax sans lobes oculaires, très-rarement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Yeux découverts , le plus souvent petits ou mé- diocres, arrondis ou brièvement ovales. Cette cohorte comprenant près de 180 genres, il est impossible qu'il n'y ait pas çà et là quelques exceptions aux caractères qui précèdent, mais elles sont relativement très-peu nombreuses. Ainsi dans deux genres seulement (Rhinoscapha, Eupholus), un lé- ger vestige des lobes oculaires se montre sous la forme de festons larges et peu saillants. Dans deux autres, une petite saillie anguleuse (pROTENOML's) ou uno dcut allongée et grêle (Dereodus) en tient lieu. Mais dans ces deux derniers cas, outre que ces saillies n'ont pas la (1) Ce pédoncule, quand il existe, est toujours très-large et presque toujours extrêmement court; il n'y a que quelques Cratopus et les Elytrodon chez les- quels il acquiert une assez grande longueur. 11 en résulte, ainsi que je l'ai dit dans les généralités qui précèdent, que les mâchoires sont découvertes. Ce sont, avec les Aomus, les seules exceptions réelles qui existent dans les genres très-nombreux qui composent la légion actuelle. 20 r,uBCii.iOMDF:s. forme des v(^ritaliles lobes oculaires, elles sont accompagnées de vi- brisses. 11 est un peu plus fréquent (par ex. PnoicxES, Apotomoderes, Dermatodes, LvciiNoris) que le proeternum soit échancré en avant. Quant aux yeux, le nom de Cyclophthalmes, qui implique qu'ils sont exactement arrondis, ne doit pas être pris trop à la lettre. Si ces organes affectent en effet cette forme chez une foule d'espèces, il n'est pas rare non plus qu'ils soient ovales et parfois même en triangle curviligne. Dans le premier de ces deux cas, le grand axe de l'ovale est oblique ou parallèle à l'axe de la tête; il est très-rare (par ex. quel- ques Pac.hn.eus et Rhinoscapha) qu'il soit perpendiculaire à ce der- nier, en d'autres termes que les yeux soient transversaux. Cette cohorte est beaucoup plus riche en espèces que la suivante^ car elle comprend la majeure partie des Brachydérides, Phyllobiides, Cycloraides et Otiorhynchides de Schœnherr, plus quelques genres qu'il avait dispersés dans ses autres divisions des BrachjThynques. Je trouve qu'elle ne se décompose qu'en trois tribus d'après la structure des antenîies et la forme des scrobes rostrales. I. Antennes droites ou faiblement arquées ; le 1" article de leur massue seul bien développé^ les autres très-courts, spongieux et souvent confondus. Microcérjdes. II. Antennes coudées; leur massue de structure normale. Scrobes rostrales linéaires, dirigées intérieurement. Bracuydéripes. variables, jamais à la fois régulières et dirigées en dessous. Otiorhynchides. i TRIBU 1. MICROCÉRIDES. Antennes courtes, robustes, droites ou faiblement arquées ; leur funiculo de six articles : le 1'''" de la massue seul bien développé, les autres courts, spongieux et souvent confondus ensemble. — Rostre épais, presque aussi large ou aussi large que la tète, subparallèle, plus ou moins liorizontal. — Tarses cylindriques, hispides en dessous, à 2" article non bilobé. — Corps aptère. Cette tribu a pour types les genres Episus et Microcerus. Schœnherr a placé le premier dans les Orthocères où il constitue, avec les Ulo- CERi's, son groupe des Ulocéridos, tandis qu'il a reporté le second parmi les (lonatocères, dans sa division dos Brachycéridos. .Mais ces insectes n'ont que des rapports généraux avec les Braciivceris, qui appartiennent à la cohorte suivante. Par suite de la diiférencc très-grande qui existe entre leurs scrobes rostrales, qui sont fuvéifor.mes chez les Episus, linéaires et très allon- gées chez les Microcerls, ils devraient, à la rigueur, former deux tri- bus distinctes; mais le petit nombre de leurs genres et l'iutimc ana- MICBOCÉRIDES. âl lûgie qu'ils ont sous tous les autres rapports, m'ont engagé à les lais- ser réunis dans la même tribu en les plaçant seulement dans deux groupes distincts. Leurs antennes donnent lieu à quelques difTicultés, et je ne suis pas d'accord, en ce qui les concerne, avec Schœnherr (1). Pour moi eller, se composent normalement de douze articles dont les cinq derniers appartiennent à la massue, de sorte qu'il n'en reste plus que six pour le funicule. Seulement les quatre derniers de la massue sont tantôt distincts, tantôt plus ou moins confondus entre eux. Comme chez tous les Curculionides orthocères, le scape est relativement fort court. Pour le surplus, ces insectes ont en communies caractères suivants. Leur corps allongé^ et plus ou moins inégal et tuberculeux, est revêtu partout, y compris les pattes et souvent les antennes, d'un enduit écailleux très-serré. Je ne leur trouve pas de supports des tiges man- dibulaires. Les yeux sont petits et plus ou moins saillants. L'écusson manc[ue, et les élytres^ qui embrassent fortement le corps, ont des épipleures plus ou moins verticales. Les jambes sont cylindriques et tronquées au hout, de sorte que leurs corbeiJles, qui sont découvertes, occupent toute la troncature. Les crochets des tarses sont libres. Le second segment abdominal est au moins aussi long et souvent nota- blement plus long que les deux suivants réunis. La saillie iuter- coxale étant fort large, a refoulé en dehors les hanches postérieures, qui sont très-brièvement ovales et touchent presque les élytres. Le méta- ste?num varie un peu sous le rapport de la longueur. Les épisternums métathoraciques sont de simples filets très-étroits, ainsi que les épi- mères du mésothorax; celles-ci remontent un peu en dehors des épi- sternums de ce dernier segment thoracique qui sont plus ou moins largement en contact avec les élytres. Les Microcérides sont exclusivement africains et se répartissent, comme je viens de lé dire, dans deux groupes bien tranchés : l. Scrobes rostrales très-courtes, fcvéiformes, apicales. Episides. IL allongées, conniventes en arrière. Microcérides vrais. (1) La difficulté vient de ce que la massue est petite et diffère peu du funi- cule sous le rapport de son diamètre, puis de la brièveté et de la fusion fré- quente de SCS quatre articles terminaux, qui forment un cône très-court et obtus. 11 s'agit de savoir s'il faut compter le 7^ des articles qui suivent le scape, article qui est toujours plus volumineux que celui qui le précède, coname appartenant au funicule ou à la massue. Je le regarde comme faisant partie de cette dernière. Quant au nombre total des articles des antennes, lorsque les quatre derniers de la massue sont distincts, comme cbez les Mjcrocerus, Schœnherr dit qu'il y en a 12 (y compris le scape). Il n'en compte plus que 9 quand ces articles sont confondus, ce qui est le cas ordinaire chez les Episus. Mais j'ai sous les yeux des exemplaires de j)lusicurs espèces indéterminées de ce genre chez lesquels ils sont parfaili-ment visibles. Le nombre en question est donc normalement do douze, comme je le dis dans le texte. 22 CURCULIONIDES. Groupe I. Épisides. Scrobes rostralcs arrondies, fort-ifurmcs, apicales. — Antennes ter- minales, droites, cylindracées ; les quatre derniers articles de leur massue le plus souvent confondus ensemble. Entre ses scrobes et les yeux, le rostre présente de cbaque côté une dépression allongée dans laquelle peut se loger, au besoin, le scape (des antennes ; mais ces dépressions sont trop nettement séparées des scrobes pour pouvoir en être considérées comme un prolongement. La forme de ces dernières établit une analogie réelle entre le groupe et la troisième tribu de la cohorte actuelle, celle des Otiorhynchides. EPISUS. (BiLiB.) ScHOENn. Curcul. Disp. meth., p. 78 (1). Tôte subcylindrique, prolongée en arrière des yeux ; rostre un peu plus ou pas plus long qu'elle, séparé du front par un sillon arqu^, droit, légèrement épaissi et largement échancré au bout, arrondi aux angles, parcouru en dessus par un large sillon prolongé sur la tête. — Scape des antennes un peu plus long que les articles da funi- cule, obconique ; celui-ci à articles 1 plus long que les suivants, 2-G courts, égaux, serrés, le dernier contigu avec la massue ; celle-ci à peine plus large que le funiculc. — Yeux médiocres, ovales ou oblongs, obliques, latéraux, surmontés d'une orbite faible et plane. — Protborax plus long que large, cylindrique ou arrondi sur les côtés, ridé en dessus, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres oblongues , légèrement convexes , graduellement élargies et brusquement déclives en arrière, à peine ou pas plus larges que le protborax à leur base, avec les épaules indistinctes. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses sublinéaires; jambes subcylindriques, inermcs au bout; articles 1-3 des tarses égaux, 4 médiocre ainsi que ses crochets. — Sutures de l'abdomen bien marquées ; son 2'^ segment plus long que les deux suivants réunis ; saillie intercoxale assez large, anguleuse en avant. — Métasteruum médiocrement court. — Corps allongé, rétré'ci en avant, inégal, recouvert d'un enduit écailleux. Ces insectes sont de taille un peu au-dessus de la moyenne, revêtus de téguments solides et présentent, sur leurs élytres, des tubercules ai- gus ou des aspérité'S disposées en rangées assez régulières; bnir cou- leur uniforme varie du blanc crétacé au brun. On en connaît près d'une vingtaine d'espèces (2) pour la plupart propres aux parties mé- (1) Syn. BiiACUYCEnus Tliunb., Oliv. (2) Schœnherr (Curcul. V, p. 590, et VIII, 2, p. 374) en mentionne 19 qu'il répartit dans deux sections, selon que le protliorax est incrmc [E. incrmkoUiSj MICROCÉRIDES. 23 ridioiîales de l'Afrique^ les autres halntenl le Sénégal. Ce sont des in- sectes en général peu communs dans les collections. Groupe II. Microcérides vrais. Scrobes rostrales allongées, obliques, conniventes en arrière sous le rostre. — Antennes submédianes, en général légèrement coudées ; les quatre derniers articles de leur massue plus ou moins distincts. Ainsi que je l'ai dit plus haut, Schœnherr a placé le genre MiCBO- CERus, qui forme le type de ce groupe, à côté des Brachycerus. Il a, en effets plusieurs caractères importants en commun avec ces insectes, notamment la forme des scrobes rostrales, la structure des antennes et celle des tarses. Mais la forme arrondie de ses yeux et l'absence de lobes oculaires au prothorax ne permettent pas de le comprendre dans le même groupe que ces derniers et montrent qu'il n'y a là qu'une simple analogie. Genre incertae sedis (1) : Protomantis. MICROCERUS. (Gyllenh.) Schoenh. Curcul., I, p. 441 (2). Rostre plus long que la tête, épais, subparallèle, anguleux, plan et inégal en dessus, déclive, concave et entier au bout; ses scrobes pro- fondes, obliques et nettement limitées. — Antennes de la longueur de la tête, assez robustes ; scape de longueur variable (3) ; funicule à articles 1-6 courts, cylindriques, grossissant peu à peu, 6 contigu à Thunbergii, dentatus, cyathiformis, etc.) ou épineux, parfois simplement cal- leux (hypocrita, cristalus, fictus, etc.) latéralement. Depuis, aucune espèce n'a été décrite, à ma connaissance. (1) Dans les familles précédentes, j'ai pu rapporter, avec plus ou moins d'exactitude, à leurs groupes respectifs, les genres que je n'avais pas vus en nature. Cela devient impossii)]e pour celle-ci. Rien n'est plus trompeur que le faciès des Curculionides, et souvent, des genres qu'on croirait très-voitàns^ ap- partiennent en réalité à des groupes très-différents. En outre, un grand nombre de caractères dont je fais usage dans ce travail, ont été omis par Schœnherr et les auteurs les plus récents. Leur silence à cet égard ne me permet pas, dans le plus grand nombre des cas, d'émettre une opinion sur la place qu'ils ont assignée aux genres dont il s'agit en ce moment. Je serai donc sobre d'in- dications de cette nature et donnerai en temps opportun la liste des genres dont je n'aurai rien pu dire. Heureusement, ceux que je n'ai pas vus sont rela- tivement peu nombreux. (2) Syn. Brachycerus Fab., Thunb.^ Herbst, Oliv. (3) Dans l'immense majorité des cas^ il est très-court, obconiipic, droit, et n'arrive pas jusqu'aux yeux; mais il existe des espèces, inédites à ma connais- sance, chez lesquelles il s'allonge au point d'atteindre ces organes, et est arqué. J'en possède une de Natal, sous le nom de M. câpensis Bohem. 24 CURCCLIOMDES. la massue ; les quatre derniers articles de celle-ci distinctement arti- culés. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, saillants, limités en arrière par un s^illon plus ou moins marqué, surmontés d'une orbite plane. — Prothorax transversal ou non, ridé, subcylindrique ou ar- rondi et parfois {spinùjcr) épineux sur les cùtés, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres plus larges que le prothorax, oblongues, subpa- rallèles, peu convexes^ arrondies ou subtronquées aux épaules, verti- calement déclives et comme comprimées en arrière, avec leur e.xtré- mité en général uu peu saiUantc et arrondie. — Pattes peu robustes; cuisses légèrement en massue; jambes linéaires, inermes au bout; tarses h article 4 presque aussi long que l'-3 réunis; crochets assez grands. — 2« segment abdominal plus long que les deux suivants réunis; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Corps oblong, inégal, en général dcnsément écaiUeux. Sous le rapport de la forme générale, ces insectes ont une ressem- blance prononcée avec les Episls ; ils ont seulement un faciès plus robuste, et leur taille est, chez la plupart, plus grande. Leurs espèces sont moins nombreuses que celles de ces derniers et encore moins communes dans les collections (1). Toutes, sans exception, habitent l'Afrique australe. Note. Le genre suivant, que Schœnherr a intercalé entre les Buachyce- Rus et les MicROCERUs, semble être très-voisin de ces derniers et ap- partenir par conséquent au groupe actuel. PROTOMANTIS. ScHOENH. Curcul., V, p. 721. Tète un peu allongée, médiocrement convexe en arrière, munie de deux crêtes élevées recouvrant presque les yeux. — Rostre presque trois fois plus long et un peu plus étroit qu'elle, un peu épaissi et échancré en arc au bout, médiocrement arqué et fléchi; ses scrobes obliques, profondes et conniventes en arrière. — Antennes submédia- nes, atteignant la base du prothorax, robustes, légèrement coudées, à articles 1 très-court, fortement épaissi au buut, 2-3 subquadrangu- laircs, 4-8 transversaux, subperfuliés, subégaux; massue subcompacte, presque carrée, obliquement tronqui'e au bout. — Yeux subarrondis, presque convexes. — l^rothorax un peu plus large (jue long, médio- crement convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecussonnul. — Elytres amples, en carré allongé, presque planes en dessus, rétuses en arrière, pas plus larges que le (1) Aux neuf espèces {reiusus, Dregei, idvlum, melancholicus , etc.) décrites par Schœnlicrr (Curcul. V, p. 724), ai. : M. spiniger, subcaudatus, albiventer, Gerstiuck, Moiiatsber. d. Berliu, Acad. 1855, p. 83; Mozambique. BRACHYDÉRmES. 25 prothorax et tronquées à leur base. — Pattes assez robustes ; cuisses sublinéaires ; jambes droites, brièvement mucronées au bout; tarses robustes, linéaires, ciliés en dessous, à article 4 cylindrique, grand, ainsi que ses crochets. — Corps épais, aptère, écailleux et inégal. Schœnherr ajoute que Funique espèce {Dregci) du Cap qui compose le genre, a le faciès des Sparteceri;s du groupe des Byrsopsides, ce qui ressort en effet des caractères qui précèdent. Elle est de taille moyenne et inégalement revêtue d'écaillés blanches, avec deux ran- gées de tubercules sur chaque élytre. TRIBU IL BRACHYDÉRIDES. Antennes coudées; scape de longueur variable ; funicule de sept, rarement de six articles; massue de structure normale. — Scrobes rostrales le plus souvent linéaires, dirigées inférieurement. Cette tribu est empruntée en majeure partie aux Brachydérides de Schœnherr (1), et pour le surplus à ses Pachyrhynchides et ses Cléoni- des. Ainsi composée, elle constitue l'un des plus vastes groupes de la famille. Sauf chez les Chlobophanus, les antennes de ces insectes sont très- distinctement coudées. Le nombre total de leurs articles est de douze, dont la massue absorbe quatre ou cinq, selon que le funicule en a sept ou six ; ce dernier cas est rare. Quant au scape, dans la grande majorité des espèces, il ne dépasse pas le bord postérieur des yeux, et souvent reste plus court. Les scrobes rostrales ne cessent d'être li- néaires que dans un petit nombre de genres (Eurymetopl's, Mitopho- RL'S, etc.), mais leur bord inférieur conserve sa direction en bas, qui est caractéristique de la tribu. Les mandibules sont épaisses et en form.e de tenailles; quelques Tanymecus, chez qui elles deviennent obliques, font seuls exception à cet égard. Dans plus des dix-neuf vingtièmes des espèces, ces organes étaient, dans l'origine, munis de tiges accessoires, ainsi que l'atteste la présence de leurs supports. Ces tiges se conservent môme d'une manière permanente chez les Prostcmus et les Psalidium, où elles ont pris la forme de lames. Il n'y a d'exception à la forme normale des yeux que chez un petit nom])re de Rhixoscapha qui les ont plus allongés que de coutume, transversaux et visiblement acuminés infé- rieurement. Dans un peu plus du cinquième des genres, le prothorax (1) Les autres Bracbydérides de Schœnherr, formant environ une vingtaine de genres, ont les mâchoires découvertes ou le prothorax pourvu de lobes oculaires, et appartiennent, soit à la légion suivante, soit à la seconde cohorte de celle-ci. 26 CIBCULIONIDES. est muni, de rhaqiip, côté de son bord antérieur, de ces faisceaux de cils que j'ai désignés plus haut sous le nom de vibrisses. Dans cinq seulement (Proictes, Apotomoderfs, Df.umatooes, Eupholus, Lachxo- PL's) son bord antéro-inférieur est plus ou moins échancré. L'écusson est aussi souvent présent que nul et reste toujours petit. La forme des élytres déterminant en grande partie le faciès des espèces, il est nécessaire ici, comme, du reste, dans toute la famille, de tenir un compte exact de celle qu'elles affectent, surtout à leur base, selon qu'elles débordent ou non le prothorax et que leurs épaules sont an- guleuses ou elfacées; ces deux formes sont presque aussi fréquentes Tune que l'autre dans la tribu. Sauf chez les Pachyrhynchides, les hanches antérieures sont toujours contiguës, et les intermédiaires fai- blement séparées par suite de l'étroitesse de la saillie mésosternale. Il est rare que les cuisses soient dentées en dessous et les jambes mucronées à leur extrémité. Les tarses sont toujours à l'état normal, c'est-à-dire spongieux en dessous, avec leur 3* article bilobé, et très- souvent leurs crochets sont petits et soudés. Dans l'immense majorité dos cas, le 2*" segment abdominal est plus long au moins que chacun des deux suivants réunis, et séparé du 1*"" par une suture arquée. Un petit groupe, celui des Hlosyrides, et quelcjucs genres isolés s'écartent seuls de cette règle. Enfin, lesépistcrnums mélathoraciquesne s'élar- gissent jamais d'une manière notable et restent souvent aussi étroits que ceux des Microcérides (1), d'où résulte que jamais les épimères du mésothorax ne s'interposent largement entre les épisternums de ce segment thoracique et les élytres. Jusqu'ici on n'a décrit aucune larve de cette tribu. Le nombre des genres qu'elle comprend ne s'élève pas à moins de 109. Parmi les caractères qui précèdent, il en est deux surtout, les vi- hrisses du prothorax et la structure des corbeilles des jambes posté- rieures, qui permettent de se reconnaître dans ce dédale de formes qui paraît inextricable au premier coup-d'œil. En les combinant avec ceux fournis par le rostre, les mandibules, les élytres, les hanches antérieures et les segments abdominaux, je trouve que ces insectes se répartissent assez naturellement dans les douze groupes qui suivent : I. llanrlies antérieures conligiiës; les intermédiaires faiblement séparées: a Piotliorax pourvu de vibrisses. 7. Tanymécides. a a — sans — ù Corbeilles des jambes poster, ouvertes ou Irès-faibK'ment caverneuses, c Elytres jtas plus larcres (jnc le protliorax et écliancrécs ou tronquées îi leur base; leurs épaules nulles ou arrondies. (1) Dans ce dernier cas, la dilatation transversale de leur extréiaité antérieure disparaît comme chez les Microcérides. BRACHYDERIDES. 27 d Les 3 segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés entre eux et du !«■■ par des sutures rectllignes et profondes. dd Ces segments inégaux, séparés du i^^ par une suture arquée ou anguleuse. e Tête et prothorax de forme normale. Tiges mandibulaircs robustes, persistantes ou caduques; dans ce cas, leurs supports plus saillants que de coutume et déprimés. Tiges caduques; leurs supports courts, co- niques et tronqués. ee Tête et prothorax très-allongés, cvlindriques. ce Elytres débordant plus ou moins le prolho- rax, anguleuses aux épaules, souvent, en outre, isolément saillantes à leur base. Rostre uni en dessus, souvent sillonné sur la ligne médiane. — très-inégal ou tricaréné en dessus, 66 Corbeilles des jambes poster, caverneuses. f Elytres pas plus larges que le prothorax et écliancrées ou tronquées à leur base; leurs épaules nulles ou arrondies (1). ff Rostre court, parallèle^ anguleux; écusson nul ou à peine distinct. g g — au moins médiocre, plus on moins élargi au bout; écusson en géné- ral très-distinct. — sans sillons ou dépressions en avant des yeux — muni de sillons ou dépressions en avant des yeux ff Elytres débordant le prothorax, anguleuses aux épaules. II. Hanches antérieures non contigucs, les intermé- diaires assez fortement séparées. 1. Blosyrides. 11. psaududes. 4. Brachydérides vrais 5. Rhadinosomides. 6. Naupactides. 10. Prïpnîdes. 2. Cnéorhikides. 3. Barynotides. 9. Géosomides. 8. Cyphides. 12. Pachyrhy>'chides. Groupe I. Blosy rides. Rostre aussi large que la tète, courte subhorizontal, séparé du front par un sillon en général très-marqué. — Antennes courtes ; leur scape n'atteignant pas le bord postérieur des yeux. — Protborax sans vi- brisses. — Ecusson nul ou à peine distinct. — Elytres pas plus larges que le protborax à leur base; leurs épaules nulles ou arrondies. — Hancbes antérieures contiguës, les intermédiaires faiblement sé- (1) Quelques genres (Rhinoscapiia, Lui-holus, Celebia) font exception h cet égard. Î8 CURCLLIOXIDES. parées; corbeilles des jambes postérieures ouvertes; crochets des tarses trf^s-petits, soudes. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux ou suhégaux, séparés entre eux et du premier par des sutures recliligncs et profondes. — Métasternum très-court. — Corps aptère. La structure des segments intermédiaires de l'abdomen, combinée avec celle des corbeilles des jambes postérieures, constitue le caractère essentiel de ce groupe. Les segments en question ne sont pas seule- ment d'égale longueur ou peu s'en faut; ils sont en même temps convexes et parfois au point de former des bourrelets; cette forme est très-rare et accidentelle dans tous les groupes qui suivent. L'extrême brièveté du rostre (Holoxyciius excepté), le sillon très-marqué qui le sépare ordinairement de la tête, les orbites ou callosités qui surmon- tent les yeux dans la plupart des cas, m'ont^ avec les caractères qui précèdent, déterminé à isoler ces insectes des autres Brachydérides. Tous ont les mandibules pourvues d'un cùne tronqué indiquant que leurs nymphes possèdent des tiges mandibulaires, les scrobes rostrales invisibles d'en haut en avant, les épisternums métathoraciques très- étroits et ceux du mésothorax plus ou moins largement en rapport avec les élytres, par suite de la petitesse des épimères mésothoraci- ques. Ils sont peii nombreux et ne furment que les quatre genres sui- vants, qui sont propres à l'ancien continent, mais étrangers à l'Europe. I. Angle externe des jambes antérieures non saillant. a Rostre peu à peu (îlargi en avant : Holonychus. a a — parallèle ou légèrement cunéiforme. Prolhorax cylindrique : Blosyrus. — cordiforme : Proscephaladeres. II. Angle externe des jambes antérieures saillant : Dactylotus. HOLONYCHUS. ScHORKH. Curcul., V, p. 833 (1). Tête transversalement renflée entre les yeux; rostre séparé d'elle par un profond sillon, très-robuste, faiblement penché, peu à peu élargi en avant, anguleux, inégal et impressionné en dessus, médio- crement échancré en triangle au bout; scrobes profondes, arquées, prolongées en dessous et distantes des yeux. — Antennes médianes, courtes, robustes; scape atteignant le bord antérieur des yeux, renflé au bout; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 transversaux, serrés; massue assez forte, ovale, presque indistinctement articulée. — Yeux assez petits, arrondis, saillants, entourés d'une orbite circu- laire. — Prulliorax transversal, subcylindrique, tuberculeux sur les (1) Syn. I.iTHiNLs, Dej. Cat. éd. 3, p. 271. BRACHYDÉRIDES. 29 côtés antérieurs, tronqué en avant;, paraboliquement échancré de cha- que côté à sa basejinégal et muni de deux tubercules en dessus. — Ely- tres très-exactement contiguës au protborax, médiocrement longues, graduellement élargies et verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes très-robustes; cuisses en massue; jambes droites; les quatre anté- rieures obtusément saillantes à leur sommet interne; tarses très- larges, spongieux en dessous ; crochets fortement soudés ensemble ; rinterne plus petit que Texterne et parfois à peine distinct (1). — Saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Corps Irès- robuste, tuberculeux et recouvert d'un enduit écailleux. Insectes de grande taille, propres à Madagascar, de couleur grisâtre plus ou moins mélangée de vert métallique, rugueux et grossière- ment ponctués, avec les élytres couvertes de tubercules d'inégale grandeur. Ils ont une ressemblance assez prononcée avec certains MiCROCERUs, et c'est ce qui m'a engagé à les placer en tète du groupe actuel. On les regarde généralement comme très-voisins des Lithinus du même pays, avec lesquels Dejean les a même confondus, mais ceux-ci en sont très-distincts par la structure de leur bouche, et on les trouvera plus loin dans la Légion suivante. Les espèces d'HoLOXYCHUS connues s'élèvent en ce moment à, quatre (2). BLOSYRUS. ScuoEKH. Curcul., l, p. 552. Tète courte, fortement trisillonnée sur le front; rostre au plus aussi long que large, carré, épais, anguleux, plan et plus ou moins rugueux en dessus, triangulairement impressionné et échancré au bout ; scrobes profondes, brusquement arquées et plus ou moins prolongées en dessous. — Antennes médianes, courtes, médiocrement robustes; scape fortement renflé au bout, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, 3-7 obconiques, subégaux, 7 parfois plus gros, velouté et contigu à la massue; celle-ci brièvement ovale, articulée. — Yeux petits, subglobuleux, pourvus d'une orbite en des- sus et en arrière. — Prothorax transversal, subcylindrique, un peu arrondi latéralement, tronqué en avant et à sa base, celle-ci finement (1) Schœuherr les décrit comme étant simpîcs. Suivant M. Coquerel, qui a publié une notice sur ces insectes (Ann. d. 1. Soc. cntom. 1859, p. 242), ils se- raient tels chez la plupart des espèces et doubles chez une seule (saxosus); il a même partagé le genre en deux sections d'après ce caractère. Dans trois es- pèces que j'ai sous les yeux^ je les trouve doubles, avec l'interne très-réduit, mais toujours distinct^ et ces espèces figurent parmi celles auxquelles ce savant entomologiste assigne des crochels simples. (2) H. acanthosus (et dod acanthopus, comme l'a écrit Schœnherr), œrugi- nosus, Schœnti. loc, cit. — cumelus^ saxosus, Coquer. loc. cit. p. 243. 30 CURCULIONIDES. rebordée. — Elytres yloboso-ovales, tantôt arrondieSj tantôt coupées obliquement aux épaules, légèrement écbancrées en arc à leur base. — Pattes coui'tcs, robustes; cuisses en massue; jambes droites, arron- dies; tarses courts, leurs articles 1-2 notablement plus étroits que 3, 4 assez long. — Saillie iutcrcoxale assez large, parallèle et tronquée au bout. — Corps brièvement ovalaire, écailleux. Ces insectes sont faciles à distinguer, dans le groupe actuel, par la sculpture de leur tète et de leur rostre. Leurs élytres sont sillonnées ou ponctuées en stries et présentent presque toujours quelques petits tubercules sur leur partie postérieure. Leur livrée est d'un brun ou d'un grisâtre uniforme sur lequel se détachent parfois [oniscus) quel- ques petites taches d'un blanc crétacé. Le genre est répandu en Chine, aux Indes orientales et en Afrique, depuis le Cap jusqu'à la côte de Guinée inclusivement (I). Les plus grandes de ses espèces sont de taiUe moyenne. PROSCEPHALADERES. ScHOESu. Curcul., V, p. 892. Tète marquée sur le front d'une courte strie longitudinale; rostre séparé de ce dernier par une autre strie transversale et très-marquée, pas plus long que large, très-iobuste, subparallèle, anguleux, plan en dessus, profondément échancré au bout; scrobes brusquement arquées, arrivant au-dessous du niveau du bord inférieur des yeux et assez distantes de ceux-ci. — Antennes médianes, courtes, médiocrement robustes ; scape épaissi au bout, atteignant le milieu des yeux ; funi- cule à articles 1-2 allongés, 3-7 subturbinés et subégaux; massue assez forte, ovalaire et articulée. — Yeux médiocres, arrondis et assez sail- lants. — Prothorax transversal, cordifonne, tronqué à ses deux extré- mités, rcl)ordé à sa base. — Ecusson à peine distinct, triangulaire. — Elytres ovoïdes, convexes, fortement arrondies aux épaules, étroite- ment tronquées à leur base. — Pattes et saillie intercoxale des Blo- STRUS. — Corps ovalaire, écailleux. Ces insectes sont de la taille des Dlosyrus, mais ils n'ont aucun vestige de tubercules et d'aspérités sur les élytres, ces organes étant finement sillonnés, avec les intervalles entre les sillons presque plans. Les deux espèces que décrit SclKtinherr {obcsuSj puncti/'rons] sont d'un gris noirâtre un peu plus clair par places. Elles habitent l'Afrique australe. (1) Sclianhcrr (loc. cit. V, p. 907, uL VIU, 2, p. 401) en décrit 10 espèces qiii se répartissent de la manière suivante, d'après leur patrie ; B. oniscus 01., Uerthus llerbsl, asellus 01., inœquali!) Guôr.-Méuev., spongifer, des Indes or.; sœi'us. Cap ; irux, îles Coniores; ctuinalus, Natal. — Aj. : B. variegatus, costatus, KoUar u. L. Redtenb. in Hugels Kaschmir, IV, 2, p. 539: Cachemire. — chinensiSj Bohem. Voy. d. l'Eugéaic; Eûtom. p. 120, Chine. BRACUYDÉRIDES. 31 DACTYLOTUS. ScHOEKH. Mantis. sec. Curcul., p. 21. Rostre épais, carré, plan en dessus, un peu rebordé et échancré en demi-cercle dans son milieu au bout ; scrobes profondes, nettement limitées, arquées, aboutissant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes médianes, arrivant presque à la base du prothorax, peu robustes ; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2 aussi long, mais moins gros, 3-7 très-courts, subturbinés; massue assez forte, ovalaire, articulée. — Yeux assez grands, peu saillants, arrondis. — Protborax fortement transversal, un peu rétréci à sa base, arrondi sur les côtés en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres brièvement ovales, convexes, presque aussi larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue; jambes droites, dilatées à leur extrémité; l'angle apical externe des anté- rieures saillant., en triangle aigu; tarses grêles, finement villeux en dessous; leur 1^'' article très-rétréci à sa base, noueux au bout, le 4*= grêle et assez long. — Corps court, ovalaire, écailleux et finement hispide. La taille, la sculpture des téguments et le système de coloration de ces insectes sont complètement pareils à ceux des Cneorhinus de forme très-courte. Ils sont propres au nord de l'Asie etencore inédits. Celle de leurs espèces {Sedakoffïi) que Schœnherr a connue est originaire de la Daourie et privée de sillon transversal à la base du rostre. Il y en a un très-distinct chez une autre de la Mongolie, qui est connue dans les collections sous le nom de Popovvi (1). Groupe II. Cnéorhinides. Rostre aussi large que la tête ou peu s'en faut, court, anguleux, presque toujours séparé du front par un sillon transversal. — Antennes au plus médiocres ; leur scape atteignant rarement le prothorax. — Celui-ci sans vibrisses. — Ecusson nul ou très-petit. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base ; leurs épaules nulles ou arrondies. — Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires faiblement sé- parées; corbeilles des jambes postérieures fortement caverneuses; crochets des tarses très-petits et soudés (Trigonoscuta excepté). — Abdomen normal (Ectatops excepté). — Métasternum très-court. — Corps court, aptère. (1) Suivant M. Popoff (Bull. Mosc. 1853, I, p. 106), ce dernier est des envi- rons de Kiakhta, où il vit à terre dans les endroits sablonneux. Il parait au mois d'avril et disparaît à la fin de mai. 32 CL'RCLLIONIDES. Ces insectes se distinguent sans peine des Blosyrides qui précèdent, par les corbeilles de leurs jambes postérieures qui sont caverneuses. Un de leurs genres (Ectatops) a conservé la structure de l'abdomen propre au groupe en question, mais c'est le seul qui soit dans ce cas. Dans tous les autres, cette partie du corps a tous ses segments aplanis et séparés par de fines sutures; le 2" est plus long que chacun des deux suivants et isolé du i"^ par une suture arquée. Le rostre n'a plus ici cette extrême brièveté qui le caractérise chez presque tous les Blosyrides; il est toujours plus long que large et, sauf chez les Ecta- tops, lisse ou simplement sillonné longitudinalement sur la ligne médiane. Pour le surplus, le groupe ne diflere en rien d'essentiel du précédent. Sur les six genres qui le composent, un seul (Cneorhinus) est représenté en Europe. I. Les Iroi? segments interintidiaires fie l'iibclomen égaux, convexes, séparés entre eux et du l*"' par des sutures reciilignes et profondes : Ectatops. IL Abdomen normal. a Crochets des tarses soydés. b Antennes à peine aussi longues que la tête : Mimaulus. bb — beaucoup plus Rostre profondément échancré au Ijout; élytres subglobuleuses : Mes- torus. — faiblement échancré au buut; élytres ovales : Cneorhinus. a a Crochets des tarses libres. Angle terminal externe dus jambes antér. dentiforme : Trigonoscuta. nul : Symmathetes. ECTATOPS. SciiOENH. Maniis. sec. CurcuL, p. 19. Tête munie d'un court sillon entre les yeux et, au-dessus de chacun de ces derniers, d'une callosité transversale coupée carrément en ar- rière; rostre du double plus long que large, séparé du front par un sillun trans^ersal très-marqué, robuste, parallèle, plan et caréné en dessus, fortement échancré au bout; scrobcs obliques, graduellement élargies en arrière. — Antennes de la longueur de la tête et du pro- thorax, assez grêles ; scape peu à peu épaissi, atteignant le bord pos- térieur des yeux; funiculc à articles 1-2 allongés, 3-7 obconiques, décroissant graduellement; massue médiocre, ovalaire, articuL'e. — Prolhorax transversal, cylindrique, sillonné sur la ligne médiane, trontiiié à ses deux extrémités, avec uu étroit lobe médian à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle aigu. — Elytres oblongo-ovales, convexes, fortement déclives eu arrière, largement tronquées à leur base. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes arrondies^ droites; tarses larges; leur 4" article médiocre; ses crochets soudes. — BRACHYDÉRIDES. 33 Saillie intercoxale large, quadrangulaire. — Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen convexes, égaux, séparés entre eux et du i" par des sutures rectilignes et profondes. — Corps oMongo-ovale, écail- leux. Ce genre fait le passage entre les Blosyrides et le groupe actuel. Il se rattache au premier, non-seulement par ses segments abdominaux, mais encore par ses yeux pourvus d'une orbite, et le sillon très-marqué qui sépare son rostre du front. Toutefois, la forme des corbeilles de ses jambes postérieures constitue un caractère plus important et qui exige qu'il soit placé parmi les Cnécrhinides. L'espèce unique [cinera- cens Schh.) du Cap qui le compose est inédite. Elle est de taille assez grande, d'un gris foncé uniforme, rugueuse sur la tête ainsi que sur le prothorax, et régulièrement sillonnée sur les élytres. MIMAULUS, ScHOENH. 3/fl?zfc. sec. Curcul.^-p.i.S. Tête s'appuyant au repos sur les hanches antérieures; rostre très- court, graduellement rétréci en avant, anguleux, plan en dessus, mé- diocrement échancré au bout; scrobes nettement limitées, arquées, arrivant au bord inférieur des yeux. — Antennes à peine aussi longues que la tête, grêles; scape fortement renflé au bout, atteignant les yeux; funicule à articles i beaucoup plus grand et plus gros que les suivants, noueux à son extrémité, 2 de moitié moins long, subcylin- drique, 3-7 très-courts et serrés ; massue médiocre, brièvement ova- laire, articulée. — Yeux petits, arrondis, déprimés. — Prothorax extrêmement court, rétréci et largement échancré en demi-cercle en avant, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, coupé carrément à sa base. — Elytres embrassant très-fortement l'abdomen, très-courtes, convexes, à peine aussi larges que le prothorax et tronquées en avant, largement arrondies en arrière. — Pattes courtes ; cuisses robustes, un peu comprimées ainsi que les jambes ; celles-ci droites, dilatées au bout; les antérieures tercainées en dehors par une dent saillante et munies de quelques petites dents sur leur troncature ; tarses longs et grêles, à peine villeux en dessous, à articles 1 allongé, 3 faiblement échancré, 4 long, ses crochets soudés. — Abdomen normal. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps très-brièvement ova- laire, à téguments solides. Des deux espèces inédites {tcstudo, verrucicoUis) que Schœnherr indique comme rentrant dans ce genre, la première seule m'est con- nue. Au premier coup-d'œil, on la prendrait plutôt pour un Nosoden- DRON que pour un Curculionide. L'enduit terreux dont sont recouverts les exemplaires que j'ai sous les yeux, no permet pas de distinguer leur couleur qui paraît être d'un noir sale; leurs téguments semblent Coléoptères. Tome VI. 3 34 CURCUIIONIDES. également être lisses. Ces insectes sont petits et originaires de Natal. La structure de leurs jambes leur donne une analogie assez prononcée avec les Dactylotus du groupe précédent, et l'extrême brièveté de leurs antennes leur assigne un rang à part dans celui-ci. MESTORUS. ScHOENH. Curcul., y, p. 910. Rostre de la longueur de la tête, assez robuste, parallèle, anguleux, très-plan en dessus, fortement et triangulairement échancréau bout; scrobes profondes, assez larges, arquées et arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes médianes, assez longues, grêles; scape assez robuste, grossissant peu à peu, atteignant le bord posté- rieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci le plus grand, 3-7 subégaux ; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, peu convexes, brièvement ovales, obli- ques, — Prothorax aussi long que large, cylindrique, légèrement ar- rondi sur les côtés, tronqué eu avant et à sa base. — Ecusson nul. — Elytres globoso-ovales, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrécs en arc à leur base, avec les épaules subrectihgnes. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, les antérieures brièvement mucrouées à leur extrémité ; tarses médiocres, étroits et spongieux en dessous, à articles 1 plus long que 2, grêle à sa base et arqué, 4 long; crochets soudés. — Abdomen normal; saillie inter- coxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps densément écailleux et hispide. La seule espèce {adimhratus Schh.) du genre pourrait, au point de vue du facics, se définir un Cneorhinls à élytres subglobuleuses et i prothorax assez allongé ; mais son rostre, ses antennes et ses j.imbes antérieures mucronées au bout, la distinguent fortement des espèces de ce genre. Elle est un peu plus grande que le Sciaphilus inuricatus d'Europe, et d'un gris jaunâtre, avec les deux tiers antérieurs et l'ex- trémité des élytres, d'un brun noirâtre. Le Mexique est sa patrie. CiNEORHlNUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 96 (1). Rostre au moins aussi long que la tête, légèrement penché, paral- lèle ou un peu atténué en avant, épais, anguleux, plan, et en général muni d'une fine carène longitudinale, très-souvent séparé du front par un sillon transversal, plus ou moins échancré et ciUé au bout; (l) Syn. PiiiLOPEDON, Stcplicns, 111. ofiirit. Eutom. IV, p. 123. BRACHTDÉRIDES. 35 scrobes profondes, arquées, obliques, un peu évasées en arrière et descendant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes mé- diocres, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, atteignant pres- que le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, ob- coniques, celui-ci un peu plus court, 3-7 obconiques ou subarrondis, non serrés ; massue ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux au plus médiocres, arrondis ou subovales, médiocrement saillants. — Ecusson très-petit, parfois nul. — Elytres globoso- ou oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies, rarement rectangulaires. — Pattes médio- cres; cuisses en massue allongée ; jambes droites, plus ou moins éva- sées au bout; tarses assez larges, spongieux en dessous, leur 4^ arti- cle assez long ; crochets soudés. — Abdomen normal ; saillie inter- coxale large, arrondie ou tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, plus rarement oblongo-ovale, écailleux. Ce genre, bien connu, comprend, sauf deux espèces qui s'éloignent sensiblement des autres et qui me paraissent ne pas pouvoir y rester (1 ), des insectes de taille au plus moyenne, revêtus de très-petites écailles serrées, ayant souvent en même temps des poils fins redressés, et dont les élytres sont finement et très-réguUèrement sillonnées, avec les sillons presque imponctués et leurs intervalles très-plans. Leur livrée est en général uniforme, brune, grise ou blanchâtre, rarement verte ou à reflets métalliques. Ils sont répandus dans la plus grande partie de l'ancien continent, depuis l'Afrique australe jusqu'en Sibérie. Les espèces européennes fréquentent de préférence les endroits sablonneux et se trouvent sur le sol ou sur les plantes basses et les arbrisseaux (2). (1) 3'entcuds parler des C. prodiguus et ludificator d'Espagne et d'Aigérie. Ces deux iusectes diffèrent des autres espèces du genre par leurs segments ab- dominaux pareils à ceux des Dlosyridcs, leur rostre séparé du front par un sillon très-marqué, la sculpture de leurs téguments, enfin leur 'vestiture, qui se compose d'écaillcs beaucoup plus grandes que celles des vrais Cneorhinus. Ils me paraissent devoir former un genre distinct, voisin des Ectaïops. (2) Aux 18 esp. décrites par Scliœnlierr (Curcul. I, p. 525, et V, p. 860), aj. : C. laieroliSj GracUs, Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 21, pi. 1, f. 6; Espagne. — dispar , gypsiventer^ Graclls, Mem. d. 1. Commis, d. Mapa geol. d. Espan. An 1855, p. 78, pi. 4, f. 8-10; même pays. — meridionalis , Jacquel.-Duv. Gen. d. Col. d'Europ. Curcul. p. 14; Fraiice mér. — fossulatus, Motscli. in Schrenck, Reise im Amur-Landc, II, 2, p. 108; Sibérie or. . . ^ Les Cneorliinus picius, Uluratus, oljscurus, du Cachemire , décrits par MM. Kollar et L. Redtenbachcr (lu Hùgcls Kasdimir, IV, 2, p. 540), u'appar- liennijnt certainement pas au genre. D'après la figure qu'ils donnent du pre- mier (fil. XXXVI; il y a transposition de cliilfre dans cette figure; elle doit porter le n» 2, au lieu du n<' 3) et ce qu'ils dij-ent des deux autres dans leur texte, ce sont très-probablement des Piazouias. 38 CURCULICNIDES. TRIGONOSCUTA. De Motscii. Etud. entom., Ann. I, p. 79. Roslre un tant soit peu plus long et plus étroit que la tête, séparé d'elle par un fin sillon anguleux, médiocrement robuste, suhanondi aux angles, plan et finement canaliculé en dessus, tronqué au bout ; scrobes profondes, arquées et atteignant presque le bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, médiocres, assez robustes, bispides; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux; funi- cule à articles 1-2 obconiques, allongés^ subégaux, 3-7 de même forme, courts, grossissant peu à peu ; massue assez grosse, ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, assez sail- lants, obliques. — Protborax subtransversal, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson très-petit, en triangle rectiligne aigu. — Elytres convexes^ ovales, pas plus larges que le protborax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres; cuisses fortement en massue; jambes droites; les quatre antérieures légèrement renflées dans leur milieu; les antérieures transversalement dilatées au bout, avec leur angle ex- terne plus saillant que l'interne; les postérieures prolongées on de- dans et obliquement tronquées en dehors ; tarses médiocres, à arti- cles 1-2 étroits, renflés au bout, villeux partout, 3 beaucoup plus large, spongieux en dessous, 4 assez long; crochets libres. — Abdo- men normal; saillie intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Corps ovale, écailleux et hérissé de longs poils. Genre très-imparfaitement caractérisé par M. De Motschoulsky (I) et fondé sur un insecte de la Californie qu'il nomme T. pilosa. Au premier coup-d'œil, il ressemble, à s'y méprendre, au Strophosoymts hisindus d'Europe pour la taille, la forme générale, la vesiiture et la livrée ; les écailles dont il est revêtu sont seulement plus grandes que celles des Stuophosomis et ressemblent à celles des Thylac.ites. Le genre se dislingue essentiellement de tous ceux de ce groupe par la structure de ses pattes. Son écusson n'est pas plus grand que celui de quelques Cneorhinus et ne méritait pas que le nom du genre lui fût emprunté. (1) Ce qu'il en dit se borne à ce pou rie mots : « Genre nouveau appartenant h la tribu dos Parliyrhynchiiies, et (pii se distingue par un écusson triangulaire, une trompe carrée, les jcux ronds^ convexes, un corps ovale, convexe, cou- vert d'écaillés grisàtros tt parsemé de longs poils épars. » Je dois la connais- sance de cet insecte 'i l'amitié de M. J. L. Le Conte, qui m'en a envoyé deux exemplaires. Un troisième m'a été communiqué par M. J. Tbomsou, qui le tenait de la même source. BRACHTDÉRIDBS. 37 SYMMATHETES. ScHOENH. Mantis. sec. CurcuL, p. 31. Rostre penché^ épais, aussi large à sa base et plus court que la tête, cunéiforme, plan en dessus et parcouru par un sillon abrégé en avant, prolongé en arrière sur le front, à peine échancré à son extrémité ; scrobes assez profondes, étroites, flexucuses et infra-oculaires. — An- tennes subterminales, assez longues et grêles ; scape renflé au bout, dépassant un peu le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus gros, obconique, celui-ci cylindrique, plus long, 3-7 courts, obconiques ; massue ovalaire, articulée. — Yeux médio- cres, ovales, longitudinaux, assez saillants. — Prothorax aussi long que large, cylindrique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base, celle-ci rebordée. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres assez convexes, régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et largement échancrées en arc à lemr base. — Pattes assez longues, surtout les antérieures, les intermé- diaires plus courtes que les autres; cuisses antérieures et postérieures renflées dans leur milieu; les quatre jambes antérieures un peu ar- quées au bout; les antérieures denticulées en dedans ; les postérieures transversalement dilatées à leur extrémité ; tarses assez longs, médio- crement larges, spongieux en dessous; leur 4" article médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — 2'^ segment abdominal beaucoup plus grand que 3-4 réunis, séparé du 1*'' par une suture arquée; sail- lie iutercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps oblong, den- sément écailleux. L'espèce inédite {KoUari Schh. ) qui forme le type du genre a, comme le dit Schœnherr, quelques rapports de forme avec les Piazo- MiAS, mais, par son faciès, elle se rapproche encore davantage des Pantoplanes^ genre voisin des Naupactls, et c'est près de ces derniers qu'elle devrait être placée si les corbeilles de ses jambes postérieures n'étaient pas fortement caverneuses. Elle est de taille moyenne, ru- gueuse sur le prothordx, striée sur les élytres, et d'un brun sale, avec les bords latéraux de ces deux parties et le dessous du corps d'un jaune terreux clair. Le Brésil est sa patrie. Groupe III. Barynotides. Rostre médiocre, tantôt aussi large, tantôt sensiblement plus étroit que la tête, plus ou moins arrondi aux angles, très-rarement séparé du front par un sillon transversal. — Antennes médiocres, leur scape atteignant très-rarement (Catoptes) le prothorax. — Celui-ci sans vi- brisses. — Ecusson distinct chez la plupart. — Elytres pas plus larges que le prothorax et échancrées ou tronquées à leur base ; leurs épau- 38 CURCUITONIDES. les nulles ou arrondies. — Hanches antérieures contiguës, les inter- médiaires faiblement séparées ; jambes antérieures parfois briève- ment mucronées au bout ; les corbeilles des postérieures caverneuses. — Abdomen normal (1). — Métasternum très-court. — Corps aptère. A l'exception d'un seul (Mimetes) que Schœnherr avait placé parmi ses Brachydérides, tous les genres de ce groupe sont empruntés à ses Cléonides. Il est si voisin du précédent qu'il ne devrait pas, à la ri- gueur, en être séparé (2). Les difl'érences qui l'en distinguent ne sont, en effet, pas plus fortes que celles qui existent entre les genres des Brachydérides vrais qui suivent. On voit, par la formule qui précède, qu'elles portent exclusivement sur le rostre un peu autrement fait et la présence plus constante de l'écusson, mais que, pour le surplus, il D'y a aucune différence essentielle entre les deux groupes. J'ajouterai cependant qu'en général, dans celui-ci, les corbeilles des jambes pos- térieures sont moins fortement caverneuses. La livrée modeste de ces insectes et leurs habitudes épigées achèvent de prouver que leur place est à côté des Cnéorhinides. Sur les six genres qu'ils consti- tuent, deux (LioPHLŒUs, Barvnotus) ont des représentants en Eu- rope. L 1*' article du funicnle des antennes notablement plus long que le 2". a Crochets des tarses libres. Scape des antennes dépassant les yeux en arrière : Catoptes. n'atteignant pas le bord postérieur des yeui : Mimetes. a a Crochet des tarses unique : IlelsroscJioinus. IL i" art. du funicule des antennes pas plus long, parfois plus court que le 2«. b Crochets des tarses soudés. Rostre inerme au bout : Liophlœus. — bidenté — Catapionus. bb Crochets des tarses libres : Barynotus. (1) Le genre Heteroschoinus fait exception à cet égard ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen sont égaux chez lui et séparés par des sutures rectilignes; mais ces segments sont plans et leurs sutures très-fines, comme de coutume. Ce genre est également le seul qui soit complètement privé d'érusson. (2) J'y ai compris longtemps les Synthmdonotus, les Geonomis et les Epi- CiERUs. Mais leur rostre présente de chaque côté, eu avant des yeux, un sillon ou une dépression qui est caractéristique des Géonomidcs. Dès-lors, c'est près de ces derniers que j'ai cru dédiiitivemcnt devoir placer ces insectes, bien que leurs élytres ne débordent nullement le protliorax et ne soient pas du tout an- guleuses aux épaules. Ce sont des particularités aussi insignifiantes que celles- ci, en apparence, qui déterminent souvent la place que les genres de la famille doivent occuper. BBACHTDÉRIDES. 3^ CATOPTES. ScHOENH. Curcul., yi, % p. 243. Rosire à peine plus long et plus étroit que la tête, médiocrement robuste, faiblement élargi en avant, arrondi aux angles, plan en des- sus, terminé par une plaque triangulaire lisse et tronqué au bout ; scrobes assez larges et assez profondes en avant, flexueuses, superfi- cielles en arrière et atteignant presque les yeux. — Ceux-ci médio- cres, peu saillants, ovales et longitudinaux. — Antennes antérieures, assez longues, peu robustes ; scape grossissant peu à peu, atteignant presque le prothorax j funicule à articles obconiques : 1 plus grand que les suivants, 2-7 décroissant et grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Prothorax subtransversal, cy- lindrique, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson petit, quadran- gulaire. — Elytres assez convexes, ovales, un peu comprimées et acu- minées en arrière, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses en massue ; jambes antérieures un peu arquées et brièvement mucronées au bout ; tarses médiocres, ciliés, spongieux en dessous, à articles 3 notablement plus large que i-2, 4 médiocre ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps ovale, densément écailleux et hispide. Ce genre ne comprend qu'une espèce {obliquesignatus Schh.) de la Nouvelle-Zélande, ressemblant beaucoup aux Alophus, de taille mé- diocre, d'un brun clair avec une bande oblique jaunâtre sur chaque élytre, située au sommet de la déclivité de ces organes et rejoignant presque sa correspondante. Schœnherr a omis de parler du court épe- ron qui termine ses jambes antérieures. MIMETES. ScHOEKH. Nantis . sec. Curcul., p. 23. Rostre penché, aussi long et un tant soit peu plus étroit que la tête, séparé du front par un sillon arqué, parallèle, aussi épais que large, émoussé aux angles, plan en dessus et faiblement échancré au bout ; scrobes assez profondes, brusquement arquées, un peu évasées infé- rieurement, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Anten- nes médiocres, assez robustes ; scape renflé au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1-2 un peu allongés, obconiques, celui-là plus gros et plus long, 3-7 courts, obconiques, égaux ; massue ovalaire, acuminée, articulée. — Yeux petits, arrondis, légèrement saillants. — Prothorax aussi long que large, cylindrique, à peine ar- rondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson distinct, médiocre, triangulaire. — Elytres pas plus larges que le prothorax et Inse, xree les épaules amodies, légidiè- ra aimilimVit. en anîêie. — Pattes mé- — '^ droites; tais^ méduœs, asses -squelaipes, 4 médiocre; ciodiels . Tj airoodie e& aranL — Ccspe SfhtpnhpfT a£)odé ' -~-*rx d'Œîe Irrrée rl£5,etîésp.:.ils rTr^ >nT lr< m- eitzio>:h:i5CS. îriiiSTcr- «knr BRACHTl^- :i; 41 médiaiies, la brièreté rektiTe î: ^:.i t— :.t-: ^. " r . - - i- le dëisier article de ses tarses r. _; : _ _ . i- :^'. : _-:. LI0PHL _ « an bout ; tarses assez longs et assez larges. sp-:-ngieT::i z 4' article médiocre; crochets petits, s-judés l r : ' - — - : - tercoxale médiocrement large, angiilense e~ _ — -r. très-finement écailleux. Ce genre, bien connu. <;::x.f: ci.i. en ce z::~éz: :: i -— pèces de taille moyenne, ou un peu au-dessous, e: : ficiles à distinguer les une-s des autres, par suite cr . _ _ . . r leurs formes, de leur Uvrée et de leur sculpture. La Sr i : : ; : :.- nairement de couleur cendrée ou brune, brillant souven; àé rélea métalliques cuivreux, et est, en général, tessellée sur les élytres. Ces dernières sont finement striées ou p-jnctuées en stries peu apparentes. Lîurof^, TAsie et la cote nord-ouest de l'Amérique sont jusqu'Ici les seules parties du globe où l'on ait trouvé de ces insectes ^2]. D&ax. (1) Syn. LuonLCEcs, Steph. 111. of Brit. ïkitom. IV, p. 112. — GAsn»cs (Meserie), Dej. CaL éd. 1, p. 90. (2) Aux 10 espèces que mentîMine Sdioeiiberr (Cornil. IL p. 302, et TL 2, p. 23Ti, aj. : L. aqmisgramensis, Fcprster, Terbaifil. d. Verein. d. Preœsisich. Rheinl. VIO, p, 26; Aii-la-Chapelk. — BrwHi, Bich. KsferÊiun. d. >ord.- u.-MitlcldeDtschl. n, p. 236 : ProTinces rbéiuoes. — orifwwiif, L. F»inn. Ann. d. L Soc. entom. 1S58, p. S7S; France ^Grande-Cbartreose). — cya«e,<ï«w, L. Fairm. ibid. 1S59, p. 57 : France (lloot-Oore). — imqwimahtSj JÊaanah, Bull. M.>sc. 1S;.2, I, p. 351 ; ik SiUha. 42 cukcuito:ïidbs. d'entre eux {mibihis, puhenilentus) sont communes dans la première de ces régions. CATAPIONLS. ScBOENH. Curcul., VI, 2j p. 245. Rostre penché, un peu plus long et sensiblement plus étroit que la tète, médiocrement robuste, légèrement arqué, un peu élargi en avant, arrondi aux angles, plan en dessus et parcouru par un sillon remon- tant sur le front, muni au bout d'une plaque lisse triangulaire, et assez fortement écbancré ; les bords de l'échancrure saillants et denti- formes ; scrobes larges, flexueuses, médiocrement profondes et n'at- teignant pas les yeux. — Ceux-ci assez gros, subarrondis, un peu saillants. — Antennes antérieures, assez longues et assez robustes; scape un peu arqué, peu à peu épaissi au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, 3-7 plus courts, subégaux ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Pro- thorax subtransversal, peu convexe, arrondi dans son milieu sur les côtés, tronqué en avant, largement et faiblement lobé à sa base. — Ecusson assez grand, triangulaire. — Elytres assez convexes, ovales, obtusément acuminées en arrière, largement échancrées et pas plus larges que le prothorax en avant. — Pattes assez longues, peu ro- bustes ; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures im peu arqiiées, toutes brièvement mucronées au bout; corbeilles à peine caverneuses; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 notablement plus large que i-2, 4 long; crochets petits, soudés. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, écailleux. L'unique espèce [basiUcus Schh.) du genre est un insecte du nord de l'Hindostan, de la taille des Bartnctls, et leur ressemblant assez sous le rapport de la forme générale ; il est en entier revêtu de très- petites écailles d'un vert doré à reflets cuivreux. Sa sculpture, sur les élytres, consiste en rangées peu régulières et effacées en arrière de points enfoncés assez gros, superficiels, dissemblables et inégalement espacés. Les deux dents qui terminent son rostre constituent son ca- ractère générique le plus apparent. B.\RYNOTUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 337 (1). Rostre fléchi, sensiblement plus long et plus étroit que la tète, subparallèle, assez épais, subarrondi aux angles, plan ou légèrement convexe et souvent sillouné longitudinalement en dessus, plus ou moins échancré et cilié au bout; scrobes profondes, arquées ou (1) Syn. Meriosus (Megerle), Stpph. III. of Brit. entom. IV, p. 110. BRACnTDÉRlDES. 45 flexueuses, atteignant en général les yeux. — Ceux-ci assez grands, brièvement ovales, obliques ou longitudinaux. — Antennes antérieures, médiocres, assez robustes ; scape graduellement épaissi au bout, attei- gnant le milieu des yeux ; funicule à articles i-2 obconiques, allongés, égaux^ 3-4 de même forme, plus courts, 5-7 subarrondis; massue pblongo-ovale, articulée. — Prothorax transversal, un peu déprimé en dessus, arrondi sur les côtés et parfois en arrière, en général tronqué à, ses deux extrémités. — Ecusson tantôt bien distinct et triangulaire, tantôt presque nul. — Elytres ovales, plus ou moins convexes, légère- ment atténuées en arrière, à peine plus larges que le prothorax et lé- gèrement échancrées à leur base, avec les épaules rectangulaires et obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes antérieures légèrement arquées, les autres dilatées, toutes brièvement mucronées au bout; corbeilles grandes, triangulaires, peu caverneuses; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, leur 4^ article assez long, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale mé- diocrement large, tronquée en avant. — Corps ovale, revêtu de fines écailles. Insectes de taille moyenne, n'ayant pour la plupart rien de remar- quable, leur livrée étant d'un gris uniforme ou marbrée de cette couleur, de brun et de ferrugineux; quelques-uns seulement {Schœn- herti, viridanus, auronubihis) sont ornés de nuances métalliques. Presque tous également n'offrent pour toute sculpture que de très- fines rugosités, et des stries à peine distinctes à l'œil nu sur les élytres. Le genre est propre à l'ancien continent et se compose d'une dizaine d'espèces (\). L'une d'elles {obscurus), qui en forme le type, est com- mune dans la plus grande partie de l'Europe. Groupe IV. Brachydérides vrais. Rostre court, au plus médiocre (Stenotherium excepté), tantôt presque aussi large, tantôt plus étroit que la tète, parallèle ou cunéi- forme, assez rarement séparé du front par un sillon transversal. — Antennes de longueur variable ; leur scape dépassant le plus souvent le bord postérieur des yeux. — Prothorax sans vibrisses, — Ecusson nul ou peu distinct chez presque tous (2). — Elytres pas plus larges que le prothorax et échancrées ou tronquées à leur base ; leurs épaules nulles ou arrondies. — Hanches antérieures contiguës, les intermé- (1) Aux huit décrites par Schœnhi-rr (Cnrcul, II, p. 307, et Vï, 2, p. 248), aj. : B. viridanus, auronubilus, L. Fairm. Ann. d. l Soc. entom. 1856, p. 538; Pyrénées. — illœsirostris, L. Fairm. ibid. 1859, p. 58; Pyrénées or. (2) Parmi les nombreux genres qtii composent le groupe, il n'en est qu'uQ seul (EuRYMETOPUs) chez lequel l'éciisson soit bien développé; celui des Baut- PEiTiiEs est également assez distinct. Il ne sera pas question de cet organe dans les formules des autres genres. 44 CURCULIOMDES. diaires faiblement sépan'es; corbeilles des jambes postérieures ou- Tertes; crochets des tarses en général soudés. — Abdomen normal. — Métasternum court chez presque tous. — Corps rarement allongé, aptère. Ces insectes se distinguent essentiellement des deux groupes qui précèdent, par les corbeilles de leurs jambes postérieures qui sont ouvertes. Quant aux Blosyrides et aux Naupactides, qui les ont aussi faites de même, leurs segmeuts abdominaux, de longueur relative nor- male, les séparent des premiers; ils sont beaucoup plus voisins des seconds et n'en diffèrent que par leurs élytres ne débordant pas le prothorax à leui- base, ce qui leur donne un fades autre, et par quel- ques particularités secondaires sujettes à des exceptions. Le groupe est riche en espèces et, au premier coup-d'œil, paraît susceptible d'être sous-divisé. Les antennes, notamment, présentent de grandes différences : très-courtes dans certains genres (par ex. ^Edo- PHRONLS, Proictes), bUos deviennent successivement très-longues chez quelques autres (par ex. Mitophorus, Tanyc.erus); mais tous les pas- sages existent entre ces formes extrêmes. Les scrobes rostrales égale- ment se modifient parfois (Mitophorls, Tanycerls, Barypeixhes) assez pour donner lieu à quelque incertitude sur la forme réelle de ces sillons. Le métasternum s'allonge sensiblement chez quelques Bra- CHTDERES et Ics Stenctherilm. Enfin, dans ce dernier genre, le rostre acquiert une longueur et une forme inaccoutumées. Sans méconnaître la valeur de ces modifications, elles ne m'ont paru ni assez tranchées ni assez importantes pour les faire servir de bases à des groupes par- ticuliers. Les Brachydérides vrais sont mieux représentés en Europe que les groupes précédents; elle possède huit des 19 genres qui suivent. L Rostre au plus de la longueur de la tête. A Scape des antennes atteignant au maximum le bord postérieur des yeux. a Crochets des tarses libres. Scrobes rostrales fortement évasées, en triangle curviligne : Eury- metopus. linéaires : Prosayleus. aa Crocbets des tarses soudés. Rostre court, cunéiforme : /Edophronus. — médiocre, parallèle : Proktes. B Scape des antennes dépassant le bord postérieur des yeux (1), empiétant souvent sur le piolhorax ; crocbets des tarses soudés [Macrosiylus ex- cepté). c Scape très-robuste et déprimé : Platycopes. ce — grêle, grossissant peu à peu. (1) Sauf cbei un très-petit nombre de Stbophosomds. DRACnVnÉRIDES. 48 d Yeui petits, très-saillants et coniques : Strophosomus, dd — de grosseur variable, peu ou médiocrement saillants. 0 Funicule antennaire à article 2 au plus égal à i, souvent plus court. f Scrobes rostrales normales. g Crochets des tarses soudés. h Yeux latéraux. 1 Rostre presque aussi large (pie la této, anguleux. k Funicule antennaire à article 1 plus long et plus gros que 2. Antennes médiocrement robustes; tarses de largeur normale : Fou- car tin. — robustes; tarses larges : Plaiytarsus. AA Funicule antennaire à articles 1-2 égaux (1). Rostre plan en dessus à son extrémité : Sciaphiliis. — coupé obli(picnieut ChiloJieus. a Rostre sensiblement plus étroit que la tête, arrondi aux angles : Eu- somus. h h Yeux réunis sur le front; rostre arrondi : Sizygops. g g Crochets des tarses libres; antennes tris-longues et trés-griMes : Ma- crostylus. ff Scrohcs rostrales anormales. / Antennes très-gréles et très-longues; leur scape empiétant fortement sur le prolliorax. Saillie inlercoxale extrêmement large : Milophorus. médiocrement — Tanycerus. Il Antennes médiocres; leur scape n'atteignant pas le protborax : Ba- rypeithes. ee Funicule antennaire .'i art. 2 notablement plus long que 1. Scrobes rostrales mal limitées supérieurement : Brnchyderes. bien — partout : Caidostrophits. II. Rostre du double pins long que la tète ; antennes très-grèles, longues; cro- chets des tarses libres : Slenotherium. EURYMETOPUS (2). ScHOENii. Curctd.. Vl, 1, p. 112. Tète courte, très-large, déclive et plane sur le front; rostre pas plus long qu'elle, penché, suhparallèle, très-épais, anguleux, plan en des- sus et parcouru à sa base par un sillon prolongé sur le front, écliancré en triangle au hout; scrobes très-profondes et droites en avant, rapi- dement et fortement évasées en arrière, ayant la forme d'un triangle (1) L'un des sexes, tantôt le mile, tantôt la femelle, fait exception i^i cet égard chez les Cuiloneus. (2) Nom trop voisin de celui d'EunvMEToroN, imposé plusieurs années au- paravant, par Eschscholtz, à un genre de Ténébrionides; voyer tome V, p. 6C. 46 CURCULIONIDES. arqué. — Antennes submédianes, assez courtes et assez robustes; scape graduellement épaissi, atteignant presque Iebord^)Ostérieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, 3-7 plus courts, subégaux ; massue courte, ovalaire, acuminée et articulée. — Yeux petits, ovales, longitudinaux, assez saillants. — Prothorax forte- ment transvcrsal,cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson assez grand, en triangle rectilignc. — Elytres régulièrement ovales, un tant soit peu plus larges que le prothorax à leur base, avec celle-ci légèrement échancrée en arc dans toute sa largeur, obtuses aux épaules. — Pattes courtes, subégalcs, assez robustes; cuisses en mas- sue; jambes droites; corbeilles assez grandes; tarses assez courts, mé- diocrement larges, spongieux en dessous ; leur 4" article long ; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps ovale, massif, densément écailleux. Scbœnherr n'en décrit qu'une espèce [fallax] des bords de la Plata, dont il donne une idée assez exacte en disant qu'elle ressemble au Strophosoinus faber d'Europe, avec une taille du double plus grande. Sa ressemblance avec les Paxtoplanes du groupe des Kaupactides n'est pas moins grande, et à ne consulter que la grandeur de son écusson, c'est parmi ces derniers qu'elle devrait prendre place. Mais d'un autre côté, elle appartient, par la forme de ses élytres, au groupe actuel dans lequel je crois devoir la laisser. Cet insecte ambigu est grisâtre et plus ou moins varié de fauve et de brun. PROSAYLEUS. ScnoENu. Curcul., V, p. 840. Rostre penché, pas plus long que la tête, contigu ou non avec elle (1)^ épais, parallèle, anguleux, caréné {llopei, comosus) ou non {ateroplerus) en dessus, à peine échancré et muni d'une plaque trian- gulaire au bout. — Antennes submédianes, médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques^ allongés, subégaux, 3-7 très-courts, obconiques ou submonihformes; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, peu convexes, subarrondis {Ilopei) ou ovales [comosus). — Prothorax transversal, cylindrique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres peu convexes, ublongo- ovales {(f) ou ovales (9), obtusément acumiuées et parfois {Hopei) un peu déhiscentes en arrière, pas plus larges que le protliorax et légè- rement échaucrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — (1) Clicz le comosus, il en est séparé par un sillon anguleux trés-distinct, d'où part un petit sillon qui parcourt le front; chez le Ilopei, ce sillon est lar- gement interrompu dans son milieu et à peine visible; il n'y en a plus que des traces chez Vateroapterus. BRACHYDÉRIDES. 47 Pattes médiocres; cuisses assez fortement en massue; jambes anté- rieures un peu arquées, denticulées en dedans et brièvement mu- cronées au bout; tars-es médiocres, assez étroits, à articles 1-2 obco- niques, celui-là plus long, 4 grand, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum de longueur médiocre. — Corps oblong, écailleux, brièvement hispide ou revêtu d'une pubescence redressée. Quelques espèces de l'Australie, dont Schœnlierr n'a connu que deux (1), composent ce genre. Elles sont de taille médiocre et n'ont rien de remarquable sous le rapport de leur livrée qui varie du gris jaunâtre au noir uniforme ; dans le premier cas, le corps est, en des- sous, d'un blanc à reflets opalins. Leur sculpture consiste, sur le pro- thorax, en rugosités confluentes ou petits tubercules très-serrés; sur les élytres, en stries plus ou moins fines, médiocrement ponctuées et dont les intervalles sont un peu costiformes. Les mâles sont notable- ment plus étroits que les femelles. Le rostre de ces insectes a beaucoup d'analogie avec celui des "Prypnus et genres voisins. A ce titre, ils constituent une de ces rares exceptions qui existent, en dehors des Prypnides, dans la série des groupes qui précèdent et qui suivent. yEDOPIIRONUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcitl., p. 16. Tête penchée, munie sur le front d'un sillon longitudinal et séparée du rostre par un autre très-fin et flexueux; rostre aussi large et plus court qu'elle, épais, anguleux, graduellement rétréci et échancré en arc antérieurement, plan en dessus; scrobes nettement limitées, brus- quement arquées et réunies en dessous par un profond sillon trans- versal. — Antennes très-courtes, grêles; scape noueux au bout, attei- gnant le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1 aussi gros que lui, turbiné, 2 grêle et beaucoup plus court, 3-7 transversaux, serrés; massue brièvement ovalaire, articulée. — Yeux médiocres, subar- rondis, peu convexes. — Prothorax fortement transversal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés et tronqué en avant et à sa base. — Elytres convexes, courtes, régulièrement ovales, tronquées en avant. — Pattes médiocres; cuisses en massue ; jambes droites, subarrondies, peu à peu et faiblement élargies au bout; tarses graduellement plus longs et plus grêles, non spongieux en dessous ; leur A^ article très- long et très- grêle; crochets soudés. — Saillie intercoxale de l'abdomen mi'diocremcnt large et tronquée. — Corps ovalaire, écailleux et his- pide. (1) P. Hopei, ateropterus, Schœiih, loc. cit. — Aj. : P. comosus-, dispar, Germar, Linn. entom. III, p. 213. 48 CURCULIONIDES. Genre établi sur un très-petit insecte inédit, originaire de Natal, et qui ressemble tout-à-fait, de prime abord, à un Strophosomls de la plus minime grandeur; sa livrée est la même que celle du Stroph. coryli. PROICTES. ScBOENH. Curcul., V, p. 926. Tête transversalement déprimée en arrière des yeux ; rostre vertical, s'appuyant au repos sur les hanches antérieures, un peu plus étroit que la tète, très-court, un peu rétréci en avant, épais, anguleux, plan en dessus et faiblement échancré au bout; scrobes nettement limitées, brusquement arquées et réunies sous le rostre par un sillon trans- versal. — Antennes courtes, grêles; scape renflé au bout, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique et assez gros, 2 beaucoup plus court et grêle, 3-7 très-courts et serrés; massue assez grosse, ovalaire, articulée. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux^ peu saillants. — Prothorax plus long que large, cylin- drico-ovale, tronqué à sa base, largement saillant en avant, avec son bord antéro-inférieur forlemcnt échancré. — Elytres convexes, ovales, largement arrondies en arrière, ne débordant pas le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes assez robustes, les intermé- diaires plus courtes que les autres ; cuisses renflées dans leur milieu; jambes antérieures un peu arquées au bout; tarses courts, médiocre- ment larges, spongieux en dessous; leur 4" article court; crochets soudés. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Corps oblong, densénient écailleux, hispide. L'unique espèce [hirtipennis Schh.) qui compose ce genre a un faciès à part, dû principalement A la forme de sa tète et à celle de son prothorax, mais par ses scrobes rostrales et ses antennes, elle se rap- proche des ^EuoPHROXUs qui précèdent. Elle est fort petite, d'un gris blanchâtre uniforme, et ses élytres sont couvertes de cils redressés, distants et disposés en rangées régulières. Le Brésil est sa patrie. PLATYCOPES. (Dalm.) SciioENii. Curcul. Disp. tnet/t., p. 100. Rostre au plus de la longueur de la tète, séparé de celle-ci par un sillon transversal, en général anguleux, un peu atténué en avant, ro- buste, anguleux, plan, fortement et longitudinalcment sillonné en dessus, échancré au bout; scrobes profondes, un peu évasées en arrière, flexueuses ou arquées et atteignant les yeux. — Antennes submédia- nes, médiocres; scape très-robuste, déprimé et plus ou moins dilaté au bout, atteignant le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, grêles, obconiques, subégaux, 3-7 très-courts, subégaux; massue ovale, acu- EHACHYDÉRIDES. 49 minée, articulée. — Yeux médiocres,, arrondis, saillants. — Prothorax très-court, légèrement atténué en avant, arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres globoso- ou brièvement ovales, con- vexes , embrassant fortement Fabdomen , pas plus larges que le pro- thorax et faiblement échancrées à leur base , avec les épaules arron- dies, souvent munies d'un tubercule latéral en arrière de celles-ci. — Pattes médiocres, robustes; cuisses en massue; jambes droites, plus ou moins sinuées dans leur moitié interne ; les postérieures parfois [alternans, iprasinatus) comprimées et anguleuses sur leur tranche ex- terne ; tarses courts, spongieux en dessous ; leur 4" article court, assez robuste; ses crochets soudés. — Segments intermédiaires de l'abdo- men subégaux ; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps court, écailleux et brièvement hispide. Genre propre à l'Afrique australe et divisible en deux sections na- turelles, comme l'a fait Schœnherr, selon que ses espèces ont leurs élytres munies ou non d'un tubercule latéral voisin de leur base (1). Les premières se rapprochent, sous ce rapport, des BL0SYRts;les se- condes ressemblent de très-près aux Cneorhinus. Toutes celles que j'ai vues [squaHclus, turgidus^ alternans^ prasinatus) avaient les seg- ments intermédiaires de l'abdomen de grandeur à peu près égale, mais plans, comme de coutume. C'est la dernière exception de ce genre que j'aurai à signaler dans la tribu actuelle. La livrée de ces insectes est tantôt d'un gris cendré, tantôt d'un yert doré. STROPHOSOMUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 97 (2). Front le plus souvent comme tronqué immédiatement en arrière des yeux ; rostre tantôt séparé du front par un sillon transversal, très- court et cunéiforme, tantôt continu avec le front, plus long et paral- lèle, toujours anguleux, plan en dessus et plus ou moins échancré au bout ; scrobes profondes, bien limitées^ arquées et atteignant le niveau du bord inférieur des yeux. — Ceux-ci petits, saillants, souvent coni- ques et inclinés en arrière. — Antennes médiocres, peu robustes; scape dépassant en général le bord postérieur des yeux, en massue au bout; funicule à articles 1-2 obconiques, subégaux, 3-7 courts, décroissant peu à peu; massue ovale, articulée. — Prothorax transversal, en gé- néral très-court, plus ou moins arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base; celle-ci parfois bisinuée. — Elytres convexes, ovales ou oblongo-ovales , pas plus larges que le prothorax et parfois rétrécies (1) Sur les neuf décrites par Scliœnlierr (Curcul. V, p. 899), sept {gonopte- rus, alternans, spathulahis , squalidus, tiirgidus, pygniœus, virens) possèdent ce tubercule, et doux [argyrellus, prasinatus) en sont privées. (2) Syn. Neliocarus, G. Thoms. Skandinav. Coleopt. I, p. 133. Coléoptères. Tome VL 4 50 CURCrtlONIDES. à leur base; celle-ci échancrée en arc, avec les -épaules arrondies ou nulles. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, les antérieures un peu saillantes en dedans à leur extrémité ; tarses mé- diocres, spongieux en dessous, à articles d-2 courts, subégaux, pas beaucoup plus étroits que 3, 4 assez long; crochets soudés. — Saillie intercoxalo médiocrement large, tronquée en avant. — Corps deusé- ment écaillcux et hispide. Ces insectes sont généralement regardés comme extrêmement voi- sins des Cneorhinus; mais ils appartiennent en réalité à un groupe différent, par suite de la forme des corbeilles de leurs jambes posté- rieures qui sont ouvertes. Ils en reproduisent la livrée, la sculpture et les habitudes; mais ils sont moins homogènes, et M. G. Thomson a déjà, proposé d'en séparer, sous le nom générique de Neliocarus, le faher et espèces voisines ; mais les caractères qu'il assigne à ce genre sont assez légers (I),et leur valeur ne pourra être appréciée qu'après une révision de toutes les espèces du genre, révision que l'insuffisance des matériaux dont je dispose ne me permet pas de faire. Les Strophosomus sont assez nombreux (2) et répandus en Europe, en Asie et en Afrique. Schœnherr en décrit même deux espèces (pero- vianus, cinereus) du Pérou. (1) Ils se bornent à ce peu de mots : « Tibiae uncinatœ, ante apicem excisae. Thorax apice constrictus, basi reflexo-marginatus. Sulci antennarii subrecti. Abdomen segmente 2" 3o parum longiorc. Oculi valde exscrti. » J'avoue que j'ai peine à saisir les différences qui existent entre les jambes, les sillons anten- naires et la longueur relative du 2« segment abdominal du faber et les parties analogues du corijii que M. G. Tliomson cite comme type du genre Stropho- somus. Le scape antennaire, le prothorax et les élytres des deux espèces pré- sentent seuls des modiCcations aisément appréciables, mais c'est bien peu de chose pour fonder un genre. (2) Schœnherr (Curcul. V, p. 869, et VIII, 2, p. 399). en mentionne 31 es- pèces qu'il répartit dans quatre sections, dont la première, composée en grande partie d'espèces du Cap et de quelques espèces européennes {coryli, illibatus, alternaus), contient les formes normales. La seconde {faber, oxyops, limbatus, etc.) correspond au genre Neliocarus dont il vient d'être question. La troi- sième, qui n'en comprend qu'une (squamulatus), constitue actuellement le genre Foucartia. Enfin, la quatrième, dont Vhispidus d'Europe est le type, pourrait, à plus juste titre peut-être que la seconde^ former un genre ti part. — Aj. : S. fiilvicornis. Wallon, Ann. and Mag. of nat. Ilisl. XVII, p. 307; Angle- terre ; la description est précédée d'une révision des espèces de ce pays. — tuhericolUs, L. Fairni. Ann. d. 1. Soc. enlom. 18 J2, p. 86 ; Pyrénées. — tdba- rius, Reiclie etDeSaulcy, ibid., 1857, p, C68; Grèce. — lineolaius, L. Fairm. ibid. 1859, Bull. p. CIV; Constantinople. — obsolelehispidus^ Lucas, Rcv. et Mag. d. Zool. 185 i, p. 37; Candie. BRACHYDÉRIDBS. Si FOUCARTIA. Jacquel.-Duv., Gen. d. Col. d'Eur.; Curcuh, p. 14 (1). Rostre très-court, parallèle ou légèrement cunéiforme, épais, angu- leux, plan en dessus, faiblement écliancré au bout; scrobes assez pro- fondes, ])rusquement arquées, sous-oculaires et distantes des yeux. — Antennes subapicaleS;, au plus médiocres, peu robustes, leur scape dépassant les yeux en arrière; funicule à articles 1 obconique, assez gros, 2 de même forme, beaucoup plus courte 3-7 très-courts, subar- rondis; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux petits, subarrondis, subdéprimés. — Prothorax transversal ou non, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres ovales oa oblongo-ovales, convexes, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, arrondies aux épaules. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, linéaires ; corbeilles petites ; tarses courts , étroits , spongieux en des- sous ; leurs crochets soudés. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, écailleux, hispide. Genre composé d'insectes très -petits, ayant le fades, les uns des Strophosomus, les autres des Platytaksus, et s'en distinguant princi- palement par la structure de leurs antennes. On peut les répartir dans deux sections, selon qu'ils se rapprochent davantage de ces deux genres. Les premiers ont le front large , plat , coupé carrément en arrière des yeux, le rostre légèrement cunéiforme^ la forme générale et même la livrée grisâtre des Strophosomus typiques (2). Schœnherr, qui a connu une de leurs espèces [squamulata], n'en avait fait qu'une divi- sion de ces derniers. Les seconds ont le front continu avec le vertex de la tète et lo rostre parallèle ; la livrée de la plupart d'entre eux est d'un vert mé- tallique (3). Jusqu'ici le genre est européen, et ses espèces sont disséminées en France, en Allemagne et en Grèce. (1) Syn. Strophosomus Schœnh. — Sciaphilus (pars) L. Redtenb., Bach. (2) Cure, sqiiamulatus , Herbst, Die Kaefer, VI, p. 353, pi. 87, f. 12; Alle- magne. — Sciaph. ptochoides, Bach. Stettin. entom, Zeit. 1856, p. 244; mémo pays. (3) F. Cremferi, Jacqiiel.-Duv., loc. cit.; type du genre; Fiance. — Sciaph. hispidus, L. Redteub. Fauu. Austr. éd. 2, p. 700; Autriche. — F. elegans, de Candie ; depilis, du Harz; bellu, de Grèce; Kraatz, Berlin, entom. Zeit. III, p. 77. Ces descriptions font paitie d'une notice sur le genre, dans laquelle, contrairement à l'opinion de M.'Gerst;ccker (Wiegm. Archiv, 1856, 11, p. 1S2), M. Kraalz maintient qu'il peut être conservé, en quoi je suis de eou avis. 53 CURa'LIONIDES. PLATYTARSUS. ScHOEKH. CurcuL, y, p. 919. Rostre à peine aussi long et un peu plus étroit que la tête, épais, subparallèle, anguleux, plan en dessus et entier au bout; scrobes mé- diocrement profondes, assez larges, mal limitées, brusquement ar- quées et restant à une grande distance des yeux. — Antennes anté- rieures, médiocres, robustes, bispides; scape grossissant peu à peu, légèrement arqué, empiétant un peu sur le protborax; funicule à ar- ticles 1 allongé, gros, ubconique, 2 de même forme, plus grêle et plus court, 3-7 transversaux; massue grosse, ovale, subsolide. — Yeux mé- diocres, arrondis, peu saillants. — Protborax transversal, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres ovoïdes, convexes, pas plus larges que le protborax et tronquées à leur base. — Pattes assez robustes; cuisses fortement en massue; jambes droites ; tarses courts et larges , finement spongieux en des- sous, à articles 3 pas plus large que 1-2, ceux-ci subégaux, 4 médio- cre ; crochets soudés. — Saillie intercoxale médiocrement large, tron- quée en avant. — Corps à peine écailleux, bispide. Le type du genre {setiger Schb.) est un très -petit insecte de l'Au- triche, d'un noir sale, avec les pattes ferrugineuses, finement rugueux sur la tête et le protborax, ayant les élytres assez fortement sillonnées, avec les intervalles cosliformes. Scbœnberr l'a décrit une seconde fois (1) sous le nom de Tnichyphla'us inermis; mais, ainsi cpe l'a fait observer M. Jekel (2), ses scrobes rostrales sont bien celles d'un Bra- cbydéride. M. Suffrian (3) le regardant, au contraire, comme appar- tenant réellement aux Trachyphlœus, a proposé de restreindre le nom générique de Platytarsus, à im petit insecte de Sicile décrit par Germar (i) sous celui do Phitytarsus aurosus. Quelques auteurs regar- dent ces deux insectes comme congénères (5); mais ils diil'ùrenl trop pour rester associés ensemble (6). La formule générique qui pré- cède ne s'applique par conséquent qu'à celui décrit par Schœnherr. (1) Loc. cit. VII, 1, p. 119. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, BuUet. p. LXXII. (3) Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 56. (4) Faun. Ins. Europ. XXIV, 12. (5) Voyez la dernière édition du Catalogue des Coléoptères d'Europe, de M. Schauni (1862, p. 86). M. .lokel (loc. cit.) est également du même avis, tan- dis que M. L. Redtenbacher (Faun. Auslr. éd. 2, p. 733) adopte l'opinion de 31. Snrrrian. (6) Vaurosus s'éloigne du P. seliger par ses scrobes rostrales presque rec- tiligncs et atteignant le bord antéiicur des yeux; ses antennes moins robustes cl à articles 3-7 plus allongés; ses pattes plus grêles dans toutes leurs parties; BRACHTDÉRIDKS. 53 SCIAPHILUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 98 (1). Rostre penché, un peu plus étroit et à peine aussi long que la tête, parallèle, plan en dessus et médiocrement échancré en arc à son ex- trémité; scrobes assez profondes, courtes, brusquement arquées, res- tant à une grande distance des yeux. — Antennes antérieures, lon- gues et grêles; scape dépassant plus ou moins les yeux, atteignant parfois le prothorax , très - grêle , renflé au bout ; funicule à articles 1-2 allongés, égaux, 3-7 courts, obconiques ou subarrondis; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez petits, arrondis ou ovalaires, médiocrement convexes. — Prothorax transversal, très-rare- ment [carinula) plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres oblongo-ovales, convexes, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes longues; cuisses en massue, dentées ou non en dessous; jambes droites; corbeilles très -petites, terminales; tarses peu 'allongés^ médiocrement larges, spongieux en dessous, à articles 1 pas beaucoup plus long que large, 4 médiocre ; ses crochets très-petits, soudés. — Sailhe intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, écaille ux et hispide. Petits insectes propres à l'Europe, sauf une espèce (setifenis) du Brésil que Schœnherr a comprise parmi eux. Leur livrée, comme dans la plupart des genres précédents, est généralement grisâtre ou brune. Le miiricatus, type du genre, n'est pas rare dans la plus grande par- tie de l'Europe et se trouve principalement à terre dans les endroits sablonneux. Les mâles sont notablement plus sveltes que les fe- melles (2). la présence d'une très-petite épine à l'extrémité externe des jambes; enfin ses tarses de largeur et longueur normales. A paît la petite épine de ses jambes, qui, à elle seule, ne saurait servir de base à un genre, cet insecte me paraît être une Foccartia, et ce dernier genre lui-même me semble bien faiblement distinct de celui-ci. (1) Syn. Cyrtops, Schœnli. Curcul. V, p. 924. — Eusomus pars, Germar^ Ins. Spec. nov. p. 460. (2) Schœnherr (Curcul. V, p. 912, et VIII, 2, p. 404) en décrit li espèces dont il faut retrancher plusieurs (par ex. : harbalulus, smaragdinus) , qui, ainsi que l'a fait observer M. Gerst»cker (Wiegm. Archiv, 1855, 11, p. 183), ayant les scrobes rostrales connivcntes en dessous, doivent être reportées parmi les PoLYDRosus. — Aj. : S. belhis, Rosenh. Beitr. zur Icscktenf. Europ. p. 39; Tyrol. — laiiscrobs, Hochhutb, Bull. Mosc. 1847, I, p. 468; Caucase.— cos- tulattis, De Kicsenwet. Ann. d. l. Soc. entom. 1851, p. 629; Catalogne. — giganteus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860; Bullet. ji. XXXI; Algérie. — sulcirostris, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 130; môme pays. — infuscatus, Chevrol. ibid. 1861, p. 118; môme pays. 84 CURCULIONIDES. Le genre Ctrtops de Schœnherr, fondé surune espèce {sparsus Schh.) des îles Comores, ne me paraît pas suffisamment distinct de celui-ci. Il n'en diffère que par son front longitudinalement sillonné, ses yeux un tant soit peu plus saillants, et ses antennes dont le scape est flexueux, caractères auxquels je ne saurais donner tout au plus qu'une valeur de section. Cet insecte, de moitié plus petit que le S. muncatus, est saupoudré d'écaillés passant du vert doré au cuivreux. CHILONEUS. ScHOENH. Curcul.,\U, 1, p. 234. Têto un peu prolongée en arrière des yeux ; rostre plus court et presque aussi large qu'elle, parallèle, anguleux, plan en dessus, ter- miné par une plaque demi-circulaire et déclive, entier au bout; scrobes fines, nettement limitées, brusquement déclives et arrivant au niveau du bord inférieur du rostre en restant loin des yeux {{). — Antennes subterminales, peu robustes, assez longues ; scape un peu flexueux, atteignant le prothorax; funicule à articles i-2 allongés, obconiques (2), 3-7 de même forme (siculus) ou submoniliformes {io7iicus) ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, subarrondis, médiocrement saillants. — Prothorax transversal, cyhn- drique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base ou en avant. — Ecusson très-petit, peu distinct (3). — Elytres assez con- vexes, régulièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et rectihgnes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes grêles, droites, les antérieures un peu arquées au bout; corbeilles des postérieures très-petites, terminales; tarses assez courts, finement spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits; crochets soudés. — 2® segment abdominal plus court que 2-3 réunis, séparé du 1'='^ par une suture faiblement anguleuse dans son milieu ; saillie intercoxale médiocrement large, subarrondie en avant. — Corps oblongo-ovale revêtu de fines écailles piUformes et caduques. Schœnherr, s'étant trompé sur la forme des scrobes rostrales, a placé ce genre dans sa division des Cyclomides (4). La direction qu'elles (1) Selon Schœnherr, elles seraient « latérales, courtes et profondes à leur base, » c'est-à-dire pareilles à celles de ses Cyclomides. Je les vois très-distinc- tement telles que je les décris. (2) Ces deux articles varient selon les sexes dans les deux espèces du genre; chez le mAle du siculus ils sont subéL'aux, tandis que chez la femelle, le l" est sensiblement plus long que le 2'"; chez Vionicus, c'est l'inverse qui a lieu. (3) Schœnherr en nie à fort l'existence; il est pluo apparent chez les femelles que chez les mâles. (4) Tous les exemplaires que j'ai vus des deux espèces du genre étant collés BRACHYDÉRIDES. 55 affectent lui assigne sa place parmi les Bracliydérides^ et le reste de son organisation dans le groupe actuel. Il se compose, en ce moment, de deux espèces (1) appartenant à la Faune méditerranéenne, ressemblant beaiicoup à certains Otiorhïn- CHus, tant sous le rapport de la forme générale que sous ceux de la sculpture des téguments, de la vestiture et de la livrée. EUSOMUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 457 (2). Tête un peu allongée, convexe sur le vertex; rostre aussi long et sensiblement plus étroit qu'elle^ penché, subparallèle, légèrement ar- rondi aux angles, plan et longitudinalement sillonné en dessus, tronqué et à peine échancré au bout (3) ; scrobes très-courtes, assez profondes et larges, médiocrement arquées, évasées et évanescentes en arrière, — Antennes subterminales, longues, grêles; scape aussi long que le funicule, renflé au bout, atteignant le prothorax ; funicule à articles 1-2 allongés, égaux, 3-7 plus courts, obconiques ; massue allongée, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, arrondis ou subovales et longitudinaux, assez saillants. — Prothorax transversal, subcylindri- que, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres oblongo-ovales, convexes, parfois [acuminatus) isolément mucronées à leur extrémité. — Pattes longues ; cuisses en massue, dentées en dessous ; jambes droites; tarses assez longs, médiocrement larges, spongieux; leur 1^'' article allongé, le 4^ assez grand; crochets petits, soudés. — Saillie intercoxale médiocrement large. — Corps oblongo-ovale, écailleux et hispide. Le genre ne comprend que quelques petites espèces (4) de formes sveltes, disséminées en Europe, en Algérie, et en Asie jusque et y sur du papier ou du talc, et ne m'appartenant pas, je n'ai pas pu examiner suffisamment les orgaiies buccaux. Je crois voir les mâchoires recouvertes par le raeuton. (1) C. siculus, Scliœnh. loc. cit. p. 235; Sicile. — ioniens, Kraatz, Berlin, entom. Zeitschr. III, p. 56; Corfou. (2) Syn. EusoMA, Germar, Mag. d. Entom. II, p. 341 ; olim. — Eusommatus, Doj. Cat. éd. 1, p. 9i. (3) Schœnherr (Curcul. I, p. 564) se trompe en l'indiquant comme profon- dément écbancré; il est dénudé au bout, et un double sillon en sépare un es- pace triangulaire lisse et brillant. (4) Aux 9 esp. mentionnées par Schœnherr ((oc. cit. V, p. 938), aj. : E. gri~ seus, mucronatus, Hochliuth, Bull. Mosc. 1851,1, p. 19; Turcoménie. — fur- cillatus, Motsch. Étud. entom. Ann. 1, p. 80; Russie mér. — angustus, nn- gusticoUis, Lucas^ Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 37; Candie. — afpnis, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 417. — smaragdulus, L. Fairm. Anu. d. 1. Soc. entom. 1858; Bullet. p. CLI; Espagne (Galice). B6 CURCUIIOWIDBS. compris la Sibi^rie. Presque toutes sont revêtues d'écaillés d'un vert doré. L'E. ovuhtm^ type du genre, n'est pas rare dans la plus grande partie du premier de ces continents et vit à terre parmi les herbes. SYZYGOPS. ScHOENH. Curcul. Disp.meth., p. 93(1). Rostre au plus aussi long que la tète, subcylindrique ou un peu conique, déclive, lisse et entier au bout;scrobes fines, superficielles, très-brusquement arquées et fortement distantes des yeux. — Antennes subterminales, médiocres, assez grêles ; scape noueux au bout, dépas- sant un peu les yeux en arrière; funicule à articles i-2 obcouiques, égaux, allongés, celui-là plus gros, 3-7 très-courts, serrés; massu» assez forte, ovale, subobtuse, faiblement articulée. — Yeux petits, ovales, déprimés, situés sur une petite saillie du front et subcontigus. — Prothorax transversal ou non, subcylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres régulièrement ovales, convexes, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes assez longues; cuisses en massue, grêles à leur base; corbeilles petites, terminales; jambes droites; tarses courts^ étroits, finement spongieux en dessous; leur 4" article médiocre; crochets petits, soudés à leur base. — Saillie intcrcoxale large, arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, écailleux, souvent en même temps hispide. Ces insectes, singuliers par la situation de leurs yeux, reproduisent à peu près la forme générale des Sciaphilus, Eusomus et genres voisins, dont ils ne peuvent certainement pas être éloignés, comme l'a fait Schœnherr, qui les a placés dans son groupe informe des Pachyrbyn- chides. Tous sont originaires des îles Maurice et de la Réunion, de très-petite taille, mais revêtus d'une livrée souvent ornée de couleurs métalliques et ne formant jamais qu'un dessin nuageux. Leur pro- thorax est plus ou moins ponctué, et leurs élytrcs le sont en stries régulières. On en connaît en ce moment sept espèces (2). MACROSTYLUS. ScHOENH. Curcul., V, p. 421. Tète prolongée en arrière des yeux en un assez long col subcylin- drique, assez large et un peu convexe sur le front; roslre un peu plus court qu'elle, épais, un peu rétréci dans son mihcu, anguleux, plan en dessus et légèrement échancré au bout ; scrobes assez profondes, fortement arquées, infra-oculaires. — Antennes antérieures, plus lon- (1) Syn. CvcLOPUs, Dej.Cat. éd. 1, p. 96. (2) S. cyclops, hysirix, Schœnh. Curcul. V, p. 882. — tuberculatus, Des- jardinsii, fuscipes, prosinus, cincreus, Guérin-Méncv. Icon.; 1ns. tcxte^ p. 142. BRACHTDÉRIDES. 57 giies que la moitié du corps, grêles; scape très-menu à sa base, for- tement renflé au bout, atteignant presque la base du prothorax; fu- nicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, 3-7 courts, égaux, subturbinés; massue assez grande, oblongo-ovale, à peine articulée. — Yeux assez gros, subovales^ obliques et saillants. — Prothorax transversal, convexe, un peu rétréci d'arrière en avant, arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, trian- gulaire. — Elytres convexes, régulièrement ovales, légèrement échan- crées en arc et pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues et grêles, les antérieures nota- blement plus grandes que les autres ; cuisses en massue ; jambes an- térieures un peu arquées au bout; tarses assez longs, à articles i-2 étroits, triangulaires, celui-là beaucoup plus long, 3 notablement plus large, seul spongieux en dessous, 4 long; crochets petits, libres. — Saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps oblong, assez âpre en dessus, partiellement écailleux, hispide. Cet ensemble de caractères est fort tranché et rend ce genre aisé à reconnaître. L'unique espèce [crinitus Schh.) qui le compose jusqu'ici est très-petite, d'im noir assez brillant, comme saupoudrée d'écaillés blanchâtres, striée sur les élytres et hérissée partout en dessus de cils très-fins, longs, redressés et distants. Le Brésil méridional est sa patrie. MITOPHORUS. Gkrst^ck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 84. Tête un peu allongée en arrière des yeux; rostre pas plus long et presque aussi large qu'elle , séparé du front par un fin sillon angu- leux, très-robuste, faiblement arqué, subparallèle, anguleux sur les côtés, tant en dessus qu'en dessous (1), plan supérieurement, et par- couru par un fin sillon remontant sur le front;, fortement échancré en triangle au bout; scrobes ponctiformes et apicales. — Antennes ter- minales, de la longueur des trois quarts du corps, extrêmement grêles; scape noueux au bout, atteignant presque la base du prothorax; fu- nicule à articles obconiques : 1-2 très-allongés, subégaux, 3 d'un tiers plus court, 4-7 encore moins longs, décroissant peu à peu ; massue al- (1) Ou, si l'on aime mieux, ces côtés sont plats et limités en haut par une fine carène qui forme le bord de la partie supérieure, et en bas, par une autre aussi fine. Ces deux carènes sont léfrèrement arquées et atteignent les yeux. On peut à volonté regarder l'intervalle compris entre ces deux carènes comme formant la scrobc qui occuperait alors toute la hauteur du rostre, ou ne donner ce nom qu'à la cavité cotyloidc dans iF.quelle s'articule le scape des antennes. M. Gerst<'ccker a adopté cette dernière façon de voir. Dans ce cas, le genre appartiendrait, rigoureusement parlant, à la seconde cohorte de la légion ac- tuelle, mais c'est si évidemment un genre de Brachydérides, iju'il devrait tou- jours rester parmi ceux-ci. 58 CURCULIONIDES. longée, acuminée au bout et articulée. — Yeux grands, assez con- vexes, obîongo -ovales, longitudinaux. — Prothorax plus long que large, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Eiyti-es convexes, très - régulièrement ovoïdes, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrécs en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues et peu robustes; cuisses en massue; jambes antérieures faiblement arquées ; tarses longs, finement spon- gieux en dessous, à articles i-2 étroits et allongés, celui-là un peu plus grand et plus large, 4 long, ses crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale extrêmement large, arrondie en avant. — Corps oblong, finement pubescent. Genre très-singulier par la structure de ses scrobes rostrales et qui, à ce titre, forme avec les deux suivants une petite section à part dans le groupe actuel. La longueur et la gracilité excessives de ses anten- nes ne sont pas moins remarquables. II ne comprend qu'une élégante espèce {prvi7iosiis Gerst.) de Mozambique, d'un noir plombé et revê- tue partout d'une fine pubescence blanchâtre qui voile à peine ses téguments. Son prothorax paraît très-finement granuleux à la loupe, et ses élytres présentent des stries réguUères et finement ponctuées. TANYCERUS (1). Rostre à peine plus long et presque aussi large que la tète, séparé d'elle par un fin sillon transversal, parallèle, robuste, anguleux, plan et finement caréné en dessus, A peine échaucré au bout ; scrobes éva- sées dès leur base, limitées en haut par le bord latéral du rostre ; leur bord inférieur rapidement oblique et évanescent en arrière. — Yeux assez gros, brièvement ovales, longitudinaux. — Antennes antérieu- res, cte la longueur des deux tiers du corps, grêles ; scape un peu dé- primé, flexueux, épaissi au bout, atteignant presque le milieu du pro- thorax; fuuicule à articles 1 beaucoup plus long que 2, noueux au bout, 2 d'un tiers plus court, 3-7 plus petits, subégaux; massue al- longée, grêle, acuminée et articulée. — Prothorax transversal, cylin- drique, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecus- son uul. — Elytres soudées, convexes, en ovoïde allongé, pas plus larges que le prothorax et rectihgnes à leur base. — Pattes longues; cuisses en massue; jambes droites; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, leur 4"" article médiocre; crochets ijciiis, sou- dés seulement à leur base. — SaiUie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps oblong, très-finement pubescent, presque glabre . (1) Syn. Nematocerus, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 384; nom employé depuis longtemps (1818) pa.- Mcijjcu, avec la désinence féminine, pour un genre de Diptères du groupe dos Tipulides. BRACHTDÉRIDES. 59 Ce genre constitue, avec le précédent, un type particulier remar- quable par la forme ou plutôt l'imperfection des scrobes rostrales. L'espèce (metallicus) d'Abyssinie sur laquelle il a été fondé par M. Reiche, sous un nom qui ne peut être conservé, est de taille mé- diocre, d'un bronzé cuivreux obscur, presque lisse sur le prothorax et les élytres, avec ces dernières très -finement et superficiellement striées-ponctuées. Sous le rapport de la forme générale, elle ressemble assez à un Brachyderes. BARYPEITHES. Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Europ.; CurcuL, p. 13. Tète convexe et arrondie sur le vertex ; rostre aussi large et plus court qu'elle, penché, parallèle, très-épais, anguleux, plan et parcouru à sa base par un sillon remontant sur le front, impressionné et assez fortement échancré en avant; scrobes très -fines, superficielles, brus- quement arquées et finissant au niveau du bord inférieur et à distance des yeux (d). — Antennes assez courtes, grêles; scape en massue au bout, dépassant le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1 ob- conique, gros, plus grand que 2, celui-ci assez long, grêle, cylindri- que, 3-7 très -courts, obconiques; massue ovale, articulée. — Yeux médiocres, arrondis, déprimés. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, fortement transversal, cylindrique, rétréci en avant, ar- rondi sur les côtés eu arrière, tronqué en avant et à sa base. — Ecus- son bien distinct, triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, s'abaissant à leur base par une pente insensible, pas plus larges que le prothorax, avec les épaules arrondies. — Pattes assez courtes, peu robustes; cuisses en massue ; jambes un peu flexueuses; corbeilles petites, ter- minales; tarses étroits, spongieux en dessous^ à articles 3 guère plus large que 1-2, 4 long et grêle; crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Corps oblong, très-finement pubescent, aptère. L'espèce typique [ruflpes) du genre est un petit insecte découvert en Bretagne, aux environs de Brest, et qui ressemble assez, au premier coup-d'œil, à certains Omias (par ex. brunneus, pellucidus), mais avec une forme plus massive. Cet insecte est noir, avec les pattes ferrugi- (1) Cette description des scrobes est très-différente de celle qu'en donne M. .Tarriuclin-Diival, et qui est ainsi conçue : « Scrobe très-élargi et peu pro- fond en arrière, presiiuc triiingulaire ; son bord postérieur à peine courbé et montant vers le milieu de l'œil ; l'inférieur infléchi, mieux marqué. » Ce que ce savant entomologiste reg:aide comm(! la scrobe, est pour moi la partie laté- rale du rostre, légèrement surplombéo par le bord supérieur de ce dernier, qui fait un peu saillie en dehors. Dans l'un des deux exemplaires que j'ai sous les yeux, les antennes sont au repos, et leur scape est logé dans la liae rainure que je regarde comme étant la véritable scrobe. 60 CURCULIONIDES. neuses, ponctué sur le prothorax et finement sillonné sur les élytres. Une seconde espèce du genre a été classée par Scliœnherr dans les Omias (1). Je ne puis partager l'opinion de M, Jacqnelin-Duval, qui a regardé ces insectes comme voisins des Psalidilm. La forme de leur tète, Tim- perfection de leurs scrobes rosirales, leurs élytres sans rebord nette- ment accusé à leur base, enfin leur forme générale, me paraissent exiger qu'ils soient placés près des Tanycerus et Brachyderes dont ils sont, du reste, très-distincts par la structure de leurs antennes. BRACHYDERES. ScHOENH. CurcuL Disp. meih., p. 102. Rostre penché, aussi long que la tête, subparallèle, épais, subar- rondi aux angles chez la plupart, plan et longitudinalement impres- sionné en dessus, à peine échancré à son extrémité ; scrobes obhques, atteignant le bord inférieur des yeux, nettement limitées seulement en dessous. — Antennes subterminales, longues, grêles; scape empié- tant un peu sur le prothorax, en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, suhcylindriques, celai-ci beaucoup plus long, 3-7 obco- niques, plus courts, décroissant peu à peu ; massue grêle, oblongo- ovale, acumince au bout, articulée. — Yeux assez grands, arrondis et assez saillants. — Prothorax transversal, le plus souvent cylindrique, en général déprimé en dessus, un peu arrondi sur les cotés, rétréci en avant, avec ses angles postérieurs distincts, toujours tronqué en avant et à sa base, imparfaitement contigu aux élytres chez la plupart. — Elytres allongées, oblongo-ovales ; leur base tantôt droite, avec les épaules complètement effacée?, tantôt tronquée et rebordée, avec les épaules subrectangulaires. — Pattes assez longues ; cuisses, surtout les antérieures, en massue; jambes antérieures un peu flexueuses à leur extrémité, les autres évasées au bout, avec leur bord extérieur aminci^ tranchant, cilié et coupé obliquement; corbeilles très-grandes, prolongées le long de cette troncature (2); tarses assez longs et larges, spongieux en dessous; leur 4*^ article long; crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxalo large, tronquée ou anguleuse en avant. — Corps allongé, oblongo-ovale, faiblement écailleux. Les Brachyderes sont, pour la plupart, d'assez grands insectes pour (1) Om. sukifrons, Schœnh. Curcul. VII, 1, p. 163; Angleterre, France occid. (Brest). Je ne l'ai pas vue, mais, d'après la description, je serais assez porté à croire que le i-ufipes n'en diffère pas, ou plutôt n'en est qu'une légère variété. (2) C'est ce prolongement des corbeilles qui, à proprement parler, amincit ce bord; cette structure se retrouve fréquemment chez les Tanymécides. On peut l'exprimer encore en disant que les corbeilles remontent en s'atténuant, le long de la tranche externe des jambes. BRACHTDÉRIDES. - 61 le groupe actuel, de forme svelte, surtout chez les mâles, à téguments légèrement rugueux, finement ponctués en stries sur les élytres, et re"vêtus, sur un fond noir, d'écaillés peu abondantes, forinant parfois, en se condensant, des taches ou des bandes irrégulières. L'espèce ty- pique [incanus] et quelques autres ont la troncature basilaire de leurs élytres presque plane et, par suite, le prothorax imparfaitement con- tigu avec ces organes; chez les autres, elle est très -nette et plus ou moins rebordée. Le genre est médiocrement nombreux (i) et propre à l'ancien con- tinent, particulièrement à l'Asie et à l'Europe. Ses espèces se trouvent sur les végétaux. CAULOSTROPHUS. L. Fairm. Ann. d. l. Soc. entom., 1859, p. 55. Ce genre ne diffère des Brachyderes que par les caractères sui- vants : Rostre plus fortement et angulairement échancré au bout, longitu- dinalement sillonné à sa base; ses scrobes profondes^ étroites, nette- ment limitées, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes un peu plus courtes. — Prothorax transversal, cylindrique, arrondi sur les côtés. — Ecusson nul. — Elytres réguUèrement ovales. — Corbeilles des jambes postérieures remontant beaucoup moins le long de la tranche externe de ces dernières. — Corps ovale, densé- ment écailleux et hispide. Il a été établi sur une espèce [Belarouzei) de la France méridionale, un peu plus grand que le Sciaplàlus muricatus, et lui ressemblant complètement pour la forme générale, la vestiture des téguments et le système de coloration. Depuis, M. L. Fairmaire en a fait connaître une seconde (2). Ce genre, dont M. Jacquelin-Duval a contesté la légitimité (3), me paraît aussi valable qu'une foule d'autres de la famille. (1) Schœnherr (Curcul. V, p. 932) en décrit onze espèces qu'il répartit dans deux sections, selon que le 2" article du funicule antennaire est plus long {lusi- ianicus, gracilis, incanus) ou plus court [murinus, albidus, constrictus) que le 1". Je ne connais aucune des trois de cette dernière ; elles semblent s'écarter assez sensiblement des autres, et je suis porté à croire qu'elles sont étrangères au genre. — Aj. : B. longicollis, Hocliliutli, Bull. Mosc. 1851, I, p. 17; Turco- ménie. — suturalis, Graells, Mem. d. 1. Acad. d. Madrid; Cienc. II, pi. 8, f. 7; Espag::;e. — marginellus, Graells, Mem. d. 1. Commis, d. Mapa geol. d. Espan. p. 81, pi. 4, f. 11 ; même pays. — sabundus, L. Fairm. Ann. d. la Soc. entom. 18G1, p. 649; Savoie. (2) C. ottomanus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, Biillet. ]). CIV ; Constantinople. (3) Voy z ses « Glanures entomologiqucs, » fase. I, p. 52. Sou opinion a été adoptée par M. Scliaum dans son Cat. éd. 1862, p. 86. Elle est basée sur ce 62 CURCUII0NIDE3. STENOTHERIUM. WoLLAST, Journ. of Entom., l, p. 143. Tête un peu allongée ; rostre aussi large et du double au moins plus long qu'elle, séparé du front par une dépression transversale, et un peu gibbeux à sa base, arqué, arrondi aux angles, convexe et bicaréné en dessus, brusquement fléchi et rétréci au niveau de ses scrobes, entier au bout; scrobes étroites, profondes, brusquement obliques et subconniventes sous le rostre à une très-grande distance des yeux. — Antennes subtermiuales, longues, très-grêles et finement velues; scape n'atteignant pas, à beaucoup près, la base du rostre, arqué à sa base, brusquement renflé au bout eu un bouton ovale ; funicule ù articles obconiques : 1 un peu plus long que 2-7, ceux-ci décroissant peu à peu ; massue grêle et très-allongée, formée de trois articles lâchement unis. — Yeux situés au-dessous du niveau du front, petits, déprimés, ovales et obliques. — Prothorax plus long que large, cylindrique, largement et fortement canaliculé en dessus. — Elytres allongées, oblongo-ovales, assez convexes au-delà de leur mi- lieu, rétrécies dans leur tiers postérieur et légèrement déhiscentes à leur extrémité. — Pattes assez longues, aibégales, médiocrement ro- bustes; cuisses en massue; jambes droites, les corbeilles des posté- rieures très-petites ; tarses courts, linéaires, à articles 3 à peine plus large que 1-2, 4 assez long; ses crochets libres, divariqués. — 2* seg- ment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du l*"" par une suture faiblement arquée. — Métasteruum al- longé. — Corps svelte, densément écailleux. Ces caractères, très-singuliers, sont empruntés à un petit insecte du Cap qui, au premier coup-d'œil, ressemble plus à un Ténébrionide du groupe des Molurides et du genre Trachynotus qu'à un Curcu- lionide. M. Wollaston, qui a bien voulu me le communiquer, l'a placé, avec raison, parmi les Brachy dérides de Schœnherr (1). La qu'il y a des transitions entre les espèces du genre et les Brax:hyderes. Cela est vrai, mais ces transitions sont de même nature que celles qui existent entre les FoucARTiA, par exemple, et les Strophosomus, ainsi qu'entre une foule de genres de la famille. (1) M. Wollaston ajoute que le Rhadinosomus ucuminatus de la Nouvelle- Zélande sera peut-être reconnu comme figurant parmi ses alliés les plus pro- ches. En comparant les deux genres, ou voit que les Rhadinosomus sont encore plus aberrants que celui-ci. Chez ce dernier, il n'y a réellement d'absolument insolite que le rostre, taudis (lue chez ceux-là l'anomalie porte sur la tète, le prothorax, l'insertion des pattes antérieures, etc. Aussi m'a-t-il paru impos- sible de les laisser dans aucun des groupes que j'ai établis parmi les Bracliy- dérides. Du reste, les deux genres se trouvent pUicés près l'un de l'autre, les Khadinosomides venant immédiatement à la suite du groupe actuel. RHADmOSOMIDES. é3 forme insolite de son rostre ne me paraît pas suffisante pour le con- stituer en un groupe à part, et je crois qu'il doit rester dans celui-ci, au même titre que quelques autres genres aberrants (Mitophorus, Tanycerus) qu'on a vus plus haut. Cet insecte que M. WoUaston a nommé S. Tapirus (1), est long d'environ trois lignes, d'un gris foncé uniforme, légèrement marqueté de brunâtre, rugueux sur la tête et le prothorax ; ses élytres sont munies de plusieurs côtes longitudinales, dont les deux voisines de la suture sont plus saillantes que les autres; la suture elle-même est relevée. Groupe V. Rhadinosomîdes. Rostre beaucoup plus court que la tête, dilaté au bout. — Tète très-allongée, cylindrique. — Antennes un peu plus longues qu'elle; leur scape dépassant assez fortement le bord postérieur des yeux. — Prothorax très-long, cylindrique, sans vibrisses. — Elytres très-allon- gées, pas plus larges que le prothorax à leur base ; leurs épaules nulles. — Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires très-faiblement séparées; corbeilles des jambes postérieures ouvertes; crochets des tarses libres. — Les deux 1'=''^ segments abdominaux très-longs, soudés et presque confondus ensemble. — Corps linéaire, ailé. Le genre Rhadinosomus de Schœnherr forme à lui seul ce groupe. Au premier coup-d'œil, ses espèces ressemblent plutôt aux Brenthides qu'aux Curculionides; elles ont même en commun, avec les premiers^ l'allongement et la soudure des deux premiers segments abdominaux. Mais, malgré la forme extraordinaire de leur tète et de leur prothorax, ce sont bien des Brachy dérides, comme Schœnherr l'a pensé, et leur pro thorax sans vibrisses, leurs élytres ne débordant pas le prothorax, enfin, leurs corbeilles ouvertes, indiquent que leur place est immédia- tement à la suite du groupe précédent. RHADINOSOMUS. ScHoENH. Curcul., VI, 1, p. 473 (2). Tête horizontale, cylindrique, très-allongée, munie d'un col épais et très-court ; rostre de moitié moins long et aussi large qu'elle, arrondi aux angles, un peu déprimé en dessus, brusquement déclive au bout et entier; scrobes visibles d'en haut en avant, brusquement arquées et finissant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes un peu plus longues que la tête, médiocrement robustes; scape en massue (1) Loc. cit. p. 144, pi. 11, f. 4, avec des détails. (2) Syn. Leptosomus, Scliœnh. Curcul. Disp. melh., p. 143, olim; uom im- posé longt: mi'.s auparavant par Vieillot, à un genre d'Oiseaux de l'ordre des Grimpeurs, le Vouroudriou de Madagascar. 64 CURCULIOKIDES. au bout, un peu arqué, dépassant assez fortement les yeux en arrière; funicule à articles i-7 décroissant et s'épaississant peu à peu; massue ovale, acuminée, faiblement articulée. — Yeux médiocres, peu con- vexes, ovales, subverticaux. — Prothorax aussi long que la tête et le rostre réunis, cylindrique, longuement et médiocrement rétréci dans son milieu^ tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, ponc- tiforme. — Elytres très-allongées, brièvement et brusquement rétrécies à leur base, qui n'est pas plus large que le prothorax, en ellipse étroite et très-longue, terminée chacune par une assez longue épine. — Pattes grêles et relativement médiocres, les antérieures situées au tiers an- térieur du prothorax ; cuisses en massue, les quatre postérieures lon- guement pédonculées; jambes droites; tarses courts, spongieux eu dessus, à articles 1-2 presque aussi larges que 3, 4 médiocre; ses cro- chets petits, divariqués, très-arqués. — Saillie intercoxale assez large, fortement anguleuse en avant. — Mésosternum très-étroit, lamelU- forme. — Corps presque glabre. Il paraît exister de ce genre singulier deux espèces très-voisines l'une de l'autre : l'une (1), originaire de la Nouvelle-Zélande, décrite par tous les auteurs qui ont parlé du genre et qui m'est inconnue; l'autre inédite^ provenant de l'Australie, et dont j'ai plusieurs exem- plaires sous les yeux. A en juger par les descriptions et les figures qu'on a de l;i première, elle ne différerait de la seconde qu'en ce que les épines qui terminent ses élytres sont divergentes, tandis que chez celle-ci elles sont parallèles. L'espèce australienne est un insecte de taille moyenne, d'un ferru- gineux foncé, passant çà et là au noir, rugueux et ponctué sur la tète et le prothorax qui est en outre finement ridé transversalement, et présentant, sur les élytres, de fines eûtes très-régulières dont les inter- valles sont divisés par des cloisons transversales. Vers le milieu de chacun de ces organes, se voit une petite bande maculaire, déchirée sur SCS bords, formée par des écailles d'un jaune doré et parfois ré- duite à une simple tache. Dans ces derniers temps, cet insecte s'est assez répandu dans les collections. GRO0PE VI. Naupactides. Rostre court, au plus médiocre, tantôt presque aussi large, tantôt plus étroit que la tête, anguleux ou non, parallèle ou cunéiforme, très-rarement séparé du front par un sillon transversal. — Antennes (1) Cure, acuminatus, Fab. Syst. El. II, p. 535. Outre los ligures d'Olivier (Entom. V, 83, pi. 11, f. 139) et de Herbst (Coi. VI, pi. 95, f. 8), voyez celle au trait donnée par M. Waterhousc dans lt;s Trans. of tlic entom. Soc. H, pi. 17, f. 2. Ce savant entoniologiste (il)id. p. 193) semble douter que cet insecte soit de la Nouvelle-Zélande, et il est le seul auteur «lui ait signalé l'existence du genre dans l'Australie. NAUPACTIDES. 65 de longueur variable, leur scape dépassant très-souvent le bord pos- térieur des yeux. — Prothorax sans vibrisses. — Elytres débordant plus ou moins le prothorax ou, au moins, isolément saillantes à leur base, présentant très-souvent ces deux caractères à la fois; leurs épaules en général calleuses. — Hanches antérieures contiguës, les intermé- diaires faiblement séparées; corbeilles des jambes postérieures ouver- tes. — Abdomen normal. — Métasternum de longueur variable. — Corps souvent allongé, en général ailé. Ainsi que je l'ai dit plus haut' (p. 44), ces insectes ne diffèrent des Brachydérides vrais que par la forme des élytres qui débordent le prothorax. Quelques Naupactus faisant exception à cet égard, il n'y a pas, rigoureusement parlant, de distinction réelle entre les deux groupes ; mais ce genre a besoin d'être remanié, et ces espèces de pas- sage pourraient en être exclues et être reportées parmi les Brachydé- rides vrais. Je conviens toutefois que, même cela fait, le caractère en question, bien qu'il modifie sensiblement le fades des espèces qui le possèdent, est assez léger. On réunirait, du reste, les deux groupes, que cela ne changerait rien à l'ordre relatif de leurs genres. Quatre seulement (Mesagroicus, Sitones, Metallites, Polydrosus) des dix-huit qui suivent existent en Europe; la plupart des autres sont propres à l'Amérique. I. Tête non étranglée en arrière des yeux. A Crochets des tarses liljres. a Scape des antennes dépassant les yeux en arrière. h Funicule antennaire à article 2 plus long que 1 ; jambes antérieures presque toujours miicronées au tîout. Massue antennaire allongée; art. 2clu funicule très-long: Nawpacius. ovale; a.i%c.z dowi: Pantoplanes. b b Funicule antennaire à articles 1-2 subégaux ; jambes inermes au bout. c Rostre anguleux, parallèle. d Antennes terminales : Amphideriius. dd — submédianes. Elytres débordant fortement le prothorax, anguleuses aux épaules : Mimographus. Elytres débordant faiblement le prollioraxjà épaules presque nulles: Pantomorus. ce I\ostre cunéiforme, renflé latéralement près des yeux : Plectrophorus . ccc — arrondi, terminé par une plaque en fer à cheval : Anypotuctus, aa Scape des antennes atteignant au plus le bord postérieur des yeux (1). c Saillie intercoxale extrêmement large : Amiirus. ee médiocrement large. (1) 11 le dépasse légèrement chez une espèce de Mesaghoicus {piliferus); c'est la seule exception que je connaisse. Coléoptères. Tome VI, 5 66 CURCULIOyiDES. f Antennes robustes ; Mesagroicus. ff — grêles. g Massue antennaire de grosseur normale. Jambes antérieures droites : Sitones. anguleuses au bout : Pandeleteius. g g Massue antennaire très-gross(i : l'ulydacris. B Crochets des tarses soudés. ♦ h Article 7 du funicule antennaire non contigu à la massue, t Jambes antér. tnucronées au bout : Ischnotrachelus. ii inerroes — k Yeux pédoncules : Podionops. l — sessiles. Scrobes rostrales non conniventes en dessous : Metallites. conniventes — Polydrosus. hh Art. 7 du funicule antennaire contigu à la massue : Lissorhinus. II. Tète étranglée en arrière des yeux ; crochets dea tarses libres : Apotomo- deres. NAUPAGTUS. (Megeivi.e) SciioEiNH. Curcul., I, p. 567 (1). Rosir-e plus ou moins penché^ au plus de la longueur de la tôte, parallèle, plus rarement cunéiforme, épais, ançuleux, plan et cana- liculé en dessus, échancré en triangle au bout; scrobes assez profon- des, bien limitées, parfois (par ex. perpastiis) évasées en arrière, obli- ques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, longues, très -grêles cbez presque tims; scape renflé au bout, dépas- sant les yeux en arrière et atteignant très-souvent le protborax; funi- cule à articles 1 allongé , 2 au moins du double et parfois du triple plus long que lui, 3-7 presque aussi longs que i, renflés à leur sommet ou cylindriques, subégaux; massue allongée, acuminée, très-distinc- tement articulée. — Yeux assez grands, arrondis ou subovales, sail- lants. — i^rothorax variable, en général bisiuué à sa base, moins sou- vent tronqué, avec ses angles postérieurs saillants. — Ecusson bien distinct, en triangle curviligne. — Elytres variables, isolément et plus ou moins saillantes ;\ leur base, avec les épaules anguleuses ou obtu- sément arrondies. — Pattes antérieures plus longues que les autres; leurs cuisses notablement plus grosses, renflées et fusiformes; leurs jambes assez fortement arquées, mucronées au bout, presque toujours denticulées en dedans; tarses assez longs, de forme variable, spon- gieux en dessous, à articles 1 toujours beaucoup plus long que 2, 3 large, i long ; crochets bien développés, libres. — Saillie intercoxale (1) Syn. Leptoceucs, Gcrmar, Ins. Spoc. nov. p. 417; nom antérieurement employé avec la désinence féminine, pour un genre de Longicornes. NAUPACT1DE3. 67 large^, tronquée ou subarrondie en avant. — Métasternum court ou de longueur médiocre. — Corps polymorphe/ ailé ou aptère, plus ou moins écailleux. L'un des grands genres de la famille et en même temps l'u^n des moins homogènes. Tel que Schœnherr Fa composé, il est impossible de comprendre toutes ses espèces dans une définition commune, et il y aura heu de l'épurer (1). La plupart de ces insectes sont allongés et très-peu convexes; d'au- tres (par ex. Sommen), courts, convexes et pareils à des Cyphus. Leur taille est, en général, fort au-dessus de la moyenne et ne descend jamais beaucoup au-dessous, même chez les plus petites espèces {sparsus^ bellus_, tibialis, etc.). Leur livrée subit de très -nombreuses variations^ et quand elle n'est pas uniforme, le dessin dont elle est ornée est presque toujours mal arrêté et inconstant dans la même es- pèce. Outre leurs formes plus sveltes, les mâles diffèrent quelquefois de leurs femelles par leurs tarses antérieurs fortement dilatés (par ex. tarsalis), ou qui le sont davantage si ces dernières les ont également élargis (par ex. Klugii, vittatus, perpastuSj, etc.). Les Naupactl's sont exclusivement propres à l'Amérique et abon- dent dans les parties chaudes de ce continent, surtout au Brésil où ils figurent parmi les insectes les plus communs. Il en existe jusqu'à Buenos - Ayres et au Chili. On les trouve uniquement sur les arbres et les broussailles (2). (1) Il me i>araît surtout nécessaire d'en exclure toutes les espèces dont le prothorax est coupé carrément à sa base, et dont les élytres ne sont en avant pas plus larges que lui, tronquées ou échancrées, sans aucune trace de saillie anguleuse aux épaules. Dans la méthode que je suis, elles rentreraient dans le groupe précédent. Le genre ne comprendrait plus alors que celles qui ont le prothorax bisiuué en arrière, et les élytres isolément saillantes à leur base, avec les épaules plus ou moins anguleuses. Dans ces limites, il prêterait encore matière à une division ultérieure. Il y a, par exemple, des espèces de forme très-différente (par ex. : Germari, Sommeri, virens, roseiventris, sparsus, decoloTj etc.), qui sont privées du mucro très-développé dont sont armées ordi- nairement les jambes antérieures. (2) Depuis Schœnherr, qui en a décrit (Curcul. VI, 1. p. 1) 137 espèces, on a publié les suivantes : iV. leporinus, chloraspis, pœdatus, lacertosus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 128; Pérou. — sulphureostgnntus, glaucivittatus, rubri- collis, Blanch. in D'Orbign. Voy.; Entom. p. 202;Bolivia. — findg-ein', Curtis, Ann. and Mag. of nat. Hist. XIII, p. 54; Chili. — roscidus, fausius, Erichs. iu Schomb. Guyana, III, p. 568 ; Guyane anglaise. — minimus, Blanch. in Gay, Hi.^t. d. Chile; Zool. V, p. 317; Col. p!. 23, f. 7; Chili. — cinerascens, de Gua- timala ; Mulsanti, alhidus, du Brésil; Perroud, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, I, p. 454. — prupinquus,, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 21; Pérou (îlePuna). — fulgereus, elegans, angtdicoUis , <ô-maculatus , plagiutus, H. Lucas iu Casteln. Voy. dans l'Amer, d. Sud; Entora. p. 151; Brésil inté- rieur. M CURCULIONIDES. PANTOPLàISES. SciioENH. Curciil., \lj Ij p. 111 (1). Tète couite, large , réguliÈrement convexe ; rostre pas plus long qu'elle et continuant sa courbe, penché, très-épais, graduellement ré- tréci en avant, anguleux, plan en dessus et parcouru par un fin sillon prolongé sur le vertex , triangulairement échancré au bout ; scrobes profondes, étroites, arquées, obliques et infra-oculaires. — Antennes médianes, médiocres et grêles ; scape en massue allongée, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles obconique? : 1-2 allongés, celui-ci le plus long, 3-7 subégaux ; massue médiocre, ovale, articulée. — Yeux médiocres, ovalaires, longitudinaux, saillants. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson bien distinct, en triangle rectiligne. — Elytres régulièrement oblougo-ovales , courtes, un peu plus larges que le prothorax en avant, avec leur base légèrement échancrée dans son milieu et leurs épaules obliquement obUises. — Pattes courtes, assez robustes, subégales ; cuisses antérieures forte- ment en massue, les autres moins ; jambes de la même paire denti- culées en dedans, un peu arquées et très -brièvement mucronérs au bout; corbeilles petites, terminales; tarses assez courts, médiocrement larges, leurs articles 1-2 subégaux, 4 médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libri^s. — SaiUie intercoxale assez large , un peu arrondie en avant. — Métastcrnum très-court. — Corps assez court, massif, den- sément écailleux. Genre ayant pour type un assez petit insecte du Brésil que Schœnherr avait placé, dans l'origine, parmi les Naupactls, sous le nom de N, anthribiformis. Sa livrée, mélangée de brun et de grisâtre, n'a rien qui attire les regards; mais il existe une autre espèce de Buenos- Ayres, pubhée par M. Bohemann (2), qui est d'un vert clair. AMPHIDERITUS. ScHOENH. Curcul.,\l, 1, p. 117. Tète large et plane sur le front ; rostre pas plus long et un peu plus étroit qu'elle^ penché, épais, parallèle, anguleu.x, très-plan et canali- culé à sa base en dessus, faiblement échancré au bout ; scrobes assez profondes, nettement limitées, flexueuses et infra- oculaires. — An- tenues terminales, assez courtes, médiocrement robustes ; scape gros- sissant graduellement, dépassant un peu le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci à peine plus (1) Syn. N\iiPACTUS, Scliœah. ibid.I, n. OOl; olim. (2) P. viridisquatnosus, Bolietn. Voy. d. l'Eugéuie; Entom. p. 121. NAUPACTIDËS. 69 long. 3-7 décroissant peu à peu; massue ohlongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, arrondis, saillants. — Prothorax transversal, cylin- drique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant, bisinué à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle curviligne. — Elytres subpa- rallèles (cf) ou oblongo-ovales (9), notablement plus larges que le prothorax, et chacune un peu saillante à sa base, avec les épaules ar- rondies ou obtusément anguleuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses antérieures plus renflées que les autres; jambes un peu ar- quées au bout, les antérieures denticulées en dedans; corbeilles trian- gulaires; tarses médiocres, spongieux en dessous, leurs arlicles 1-2 étroits, un peu allongés, 4 assez grand ; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum de lon- gueur moyenne. — Corps oblong, revêtu d'une villosité en partie redressée et peu serrée, ou écailleux. L'espèce typique [vilis Schh.) du genre est un assez petit insecte de Colombie qui, au premier coup-d'œil, ressemble beaucoup à quelques Naupactus de petite taille; mais qui se distingue des espèces de ce genre par ses antennes beaucoup plus courtes, moins grêles, tout-à- fait apicales, et dont les deux articles basilaires du funicule sont pres- que égaux. 11 est d'un bronzé obscur brillant, avec des rangées d'assez gros points enfoncés sur les elytres, et la pubescence dont il est revêtu est en partie roussâtre, en partie de couleur cuivreuse. Les collections en renferment quelques autres espèces dont plusieurs sont écailleuses et ornées de couleurs métalliques. MIMOGIUPHUS. ScHOENH. Nantis, sec. CurcuL, p. 3-i. Genre mal défini et mal composé par Schœnherr, qui y a compris des espèces dont l'association n'est pas naturelle (1). Celles qu'on peut y laisser et qui sont toutes inédites, peuvent se définir des Amphideri- TL'S, dont les antennes, au lieu d'être apicales, sont submédianes. Tout ce qu'ajoute Schœnherr à ce caractère, tel que le piothorax bisinué à sa base, les.élytres isolément saillantes en avant, etc., se retrouve chez les Amphideritcs. Ces insectes sont de la Colombie. (1) J'ai sons les yeux deux des cinq espèces itjédites (|u'il indique conrimc ren- trant dans le genre, à savoir : M. lœsicollis et Amandus ; les trois autres (inge- nuus, Icvidensis, nrgutiilus) me sont inconnues. C'est par conséquent aux deux premières que s'a[>pliquc ce qui est dit dans lu texte. — Quant à son Naupactus decolor (Curcul.Vl, 1, p. 1Q6) que Schoinlicrr comprend aussi dans le genre, il a de véritables antennes de INaupactu.s, et ne s'éloigne de ce genre que par ses jambes antérieures non mucronécs au bout. — Si la différence dans le mode d'insertion des antennes, signulée dans le texte, ce paraît pas sultisainAent générique, le genre doit être supprimé et réuni au précôtlent. 70 CURCCnONIDBS. PANTOMORIS. ScHOENH. Curcul., \, p. 942 (1). Genre également voisin des Amphideiutls et n'en différant que par les caractères qui suivent : Antennes submédianes. — Prothorax coupé carrément et sans aucun vestige de sinus à sa base. — Elytres oblongo-ovales, à peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. Schœnherr a fondé ce genre sur une petite espèce du Mexique qu'il nomme albosignatus ; il y en a dans les collections plusieurs autres inédites du même pays et de Colombie, C'est sur l'une d'elles que Schœnherr a créé son genre Pterotropis. Mais comme elle ne diffère absolument des autres qu'en ce que ses éljires sont carénées latéralement dans le quart de leur longueur, à partir de leur base, et pourvues chacune d'une faible callosité sur leur déclivité postérieure, ce genre me paraît inadmissible. En examinant avec attention d'autres espèces, on aperçoit un vestige de la carène en question. Le type de ce genre Pterotropis est désigné, mais non décrit, par Schaaiherr, sous le nom de P. sdosus. PLECTROPHORUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth , p. 106 (2). Tète munie d'un col très-court et très-épais^ régulièrement et fai- blement convexe sur le front, celui-ci large; rostre très-court, épais, renflé sur les côtés à sa base, rétréci et fortement échancré en triangle au bout, parcouru par trois fins sillons; le médian remontant sur le vertex, les latéraux contournant les yeux en arrière; scrobcs linéaires, flexueuscs et obliques, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes longues, très-grùles; scape renllé au bout, atteignant le prothorax; funicule à. articles 1-2 allongés, snbégaux, celui-là plus gros, 3-7 décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Prothorax subtransversal, cylindrique, tronqué en avant et en arrière. — Ecusson très-petit. — Elytres médiocrem.ent allongées, snbparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules droites et arrondies. — Pattes assez longues; cuisses antérieures renflées dans leur miUeu et un peu arquées, les autres en massue; jambes de la môme paire arquées, denticulées en dedans et (1) Syn. PTEnoTaons, Scliœnh Manfi>. sec. Curcul. p. 28. (î) Quelques années aupaiMvaiit (1821), Férussac a employé le nom de Plec- TROPHonus pouc uii L'CDre de Molliisfiucs t'^stérojiodes. NAUPACTIDES. 7î terminées par un court mucro; tarses assez longs, assez étroits, spon- gieux en dessous, à 4" article médiocre; crochets très-petits, libres. — Saillie inlercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum assez allongé. — Corps oblong, écailleux. Scliœnherr en décrit deux espèces (1) qui me paraissent n'être que les deux sexes d'une seule, comme il le présumait lui-même. L'une [lutra], qui est le mâle, a les hanches antérieures prolongées infé- rieurement en une lame allongée, et les cuisses intermédiaires munies en dessous, près de leur base, d'un fort tubercule, tandis que chez l'autre [scrrimanus) ou la femelle, ces parties sont inermes. Cet insecte est fort petit, et sa livrée, jaune ou blanchâtre, est mar- quetée de taches brunâtres irrégulières; ses élytres sont finement et régulièrement ponctuées en stries. Les exemplaires que j'ai sous les yeux proviennent de Cayenne et du nord du Brésil. ANYPOTACTUS. ScHOENH. Curcul., VI, 1, p. 299. Rostre penché, pas plus long que la tête, atténué d'arrière en avant, arrondi aux angles et présentant deux sillons transversaux : l'un à sa base, arqué; l'autre au niveau des antennes, droit; ce dernier limi- tant une plaque terminale lisse en fer à cheval ; scrobes peu profondes, brusquement arquées, verticales et restant à une grande distance des yeux. — Antennes longues et grêles; scape en massue au bout, attei- gnant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 plus courts, obconiques, décroissant peu à peu; massue assez forte, ovalaire, acuminée, articulée. — Yeux petits, ovales, lon- gitudinaux, peu convexes. — Prothorax subtransversal, cylindrique, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué eu avant et à sa base. — Ecusson presque nul. — Elytres assez courtes et assez convexes, pa- rallèles, notablement plus larges que le prothorax, assez largement, mais faiblemiont échaucrées à leur base, avec les épaules obtuses, — Pattes longues, assez grêles, subégales; cuisses en massue; jambes antérieures légèrement arquées; tarses courts et étroits, finement vil- leux en dessous; leurs crochets extrêmement petits, libres. — SaiUie intcrcoxale courte, étroite et largement arrondie en avant. — Méta- sternum très-court. — Corps oblong, écailleux et très-brièvement hispide. Le genre ne comprend qu'une très-petite espèce [exilis Schh.) de Colombie, aisément recunnaissable à la structure de son rostre. La livrée de cet insecte est brunâtre et variée de gris plus ou moins clair; une assez large bande de cette couleur traverse ses élytres aux deux tiers de leur longueur. (1) P. Ultra, serrimanus, Schœnh Curcul. I, p. 612, ci VI, 1, p. 109. "72 CURCUUOfriDES. AMITRUS. ScHOENH. Curcu!., V, p. 929 (1). Tête assez convexe sur le vertex, plane sur le front; rostre pas plus long qu'ollC;, épais, anguleux, très-plan eu dessus, faiblement échancré au bout; scrobes profondes, arquées, graduellement évasées et attei- gnant les yeux. — Antennes médiocres, robustes; scape épais, gros- sissant peu à peu, atteignant à peine le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 un peu allongés, égaux, 3-7 plus courts, égaux, peu à peu plus gros; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez gros, arrondis, saillants. — Prothorax impar- faitement contigu aux élytres, subtransversal, cylindrique, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson assez petit, en triangle' rectiligne. — Elytres régulièrement oblongo-ovales, lui peu plus larges que le protliorax et faiblement échancrées à leur base^ avec les épaules arrondies. — Pattes courtes, robustes, subégales; cuisses en massue; jambes antérieures un peu arquées à leur sommet: tarses médiocres, larges, spongieux en dessous, leur 4" article grand, ainsi que fees crochets ; ceux-ci fortement arqués, libres. — Les deux 1*" segments abdominaux presque confondus entre eux, séparés par une très-fine suture fortement arquée. — Saillie intercoxale extrê- mement large, arrondie en avant. — Métasternum court. — Corps allongé, presque glabre. Genre établi sur le Navpactus alutuceus d'Erichson, assez grand in- secte du Pérou, très-distinct des Naupactus et que Schœnherr en a séparé avec raison. Depuis, Erichson en a décrit une seconde espèce (2) du même pays et presque de la même taille. Toutes deux sont pres- que glabres et chagrinées en dessus, surtout sur les élytres qui sont faiblement sillonnées, et leur couleur est d'un noir profond et mat; l'alutaceus a seulement les cuisses d'un rouge ferrugineux. MESAGROICL'S. StnoENU. Curcul.j VI, 1, p. 281. Rostre à peine aussi long que la tète, penché, épais, subparallèle, anguleux, plan en dessus et parcouru par un sillon bifurqué en avant et circonscrivant une petite plaiiue terminale, presque entier à son extrémité; scrobes profondes, brusquement arquées et un peu évasées inférieurement, infra-oculaires. — Antennes médiocres, assez robustes, liispides; scape en massue au bout, dépassant un peu les yeux en arrière; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là le plus (1) Syri. Naupactus, Ericlis. Nov. act. Acad. nat. dur. XVI, Suppl. 1, p. 380. (2) A. coriaceus, Ericlis. Arcliiv, 18i7, I, p. 128. NAUPACTIDES. 73 long, 3-7 très-courts, transversaux; massue ovale, articulée. — Yeux médiocres, arrondis et assez saillants. — Prothorax transversal, cylin- drique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa ]3ase. — Ecusson à peine distinct. — Elytres ovalaires, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires ou obtuses. — Pattes courtes et ro- bustes; cuisses fortement en massue; jambes droites; tarses courts, spongieux en dessous; leur 4^ article assez long; les deux i"'* étroits et courts; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale médiocre- ment large, arrondie en avant. — Métasternum court. — Corps ûblongo-ovale, faiblement écailleux, hispide et sétigère. Ces insectes ressemblent beaucoup, sous le rapport du fades, aux SiTONES de forme courte et robuste. On n'en connaît que trois es- pèces (1) originaires des parties orientales de l'Europe, d'un noir sale, et présentant, sur les elytres, des rangées régulières de points enfoncés de chacun desquels part un cil redressé. Des cils semblables se voient sur tout le corps, et le prothorax est couvert de petits tubercules très- serrés. SITONES. Geumar, ins. Spec. nov., p. -ili (2). Tète régulièrement convexe sur le front ; rostre au plus aussi long et un peu plus étroit qu'elle, penché, parallèle ou peu à peu atténué en avant, plan et, en général, finement sillonné en dessus, faiblement et étroitement échancré au bout; scrobes assez profondes, brusque- ment arquées, infra-oculaires. — Antennes courtes ou médiocres, peu robustes ; scape grossissant peu à peu ou noueux au bout, atteignant au plus le bord postérieur des yeux ; i'unicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus long, 3-7 courts, subturbinés ou submonili- formes; massue ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux briève- ment ovales, longitudinaux, plus ou moins saillants. — Prothorax transversal ou non, cylindricjue, souvent un peu renflé sur les côtés, tronqué en avant et à sa hase. — Ecusson très-petit. — Elytres oblon- ^es ou oblongo-ovales, sensiblement plus larges que le prothorax, faiblement échancrées dans leur milieu ou tronquées à leur base, avec leurs épaules calleuses. — Pattes médiocres, peu robustes, sub- égales; jambes droites; tarses médiocrement larges, spongieux en des- sous; leur 4<^ article assez long; crochets assez grands, libres. — Saillie (1) M. piliferus, du Caucase; ohscurns, «le la Crimée; Schœnh. loc. cit. p. 282. — Aj. : M. occipitalis, Gerniar, Faïui. 1ns. Europ. XXIV, 11-12; Dal- aialie. (2) Gerniar a écrit Sitona, ortliographe que Schœnhcrr avait primilivcinent admise (Curcul. Dlsp. meth. p. 13 i, et Ciircul. Il, p. 96), et qu'il a cliangée plus tard en celle adoptée dans le texte. 74 CURCILION-IDES. intercoxale large, arrondie en avant. — Métastcrnum plus mi moins allongé. — Ctii'ps oblong ou ovale, ôcailleux et brièvement hispide. Genre riche en espèces (1), la plupart propres à l'Europe, aux par- ties voisines de l'Asie et au nord de l'Afrique ; les autres, en petit nombre, habitent l'Amérique du Nord. Presque toutes sont très-pe- tites, et les plus grandes restent au-dessous de la taille moyenne. Leur livrée n'a rien de bien remarquable et varie du gris cendré au brun, au jaune terreux ou au cuivreux obscur ; souvent elle est relevée par de petites taches formant une sorte de marqueterie. PANDELETEllS. SciioENH. Cinxid., 11, p. 129 (1). Tète un peu renflée sur le vertex ; rostre penché, à peine aussi long qu'elle, très-épais, anguleux, plan en dessus, échancré ou entier au bout; scrobes étroites, bien limitées, arquées et infra- oculaires. — Antennes médiocres, grêles; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule à articles i-2 allongés, subégaux, 3-7 très-courts, subglobuleux, serrés; massue médiocre, oblongo-ovale, acuminée et articulée. — Yeux assez petits, arrondis, peu saillants. — Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, renflé sur les côtés, rétréci et tronqué à ses deux extrémités. — Eciisson très-petit, triangulaire. — Elytres plus ou moins allongées, peu convexes, ré- trécies dans leur tiers postérieur, beaucoup plus larges que le pro- thorax et rectilignes à leur hase, avec les épaules obtuses. — Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres ; leurs cuisses très- renflées dans leur milieu ; leurs jambes un peu arquées au bout, anguleuses et denticulées en dedans ; tarses assez longs, finement vil- (1) Scliœnlierr (Cuirnl. V[, 1, p. 25.')) en mentionne 68 espècos, dont 5i dé- crites ex visu. — A.i. : E<:p. européennes : S. Mcliloti, Watcrhousei, Wallon, Ann. and Mag. of nat. Hist. XVil, p 232 sq. — tennis, Rosonli. lîeitr. z. Insek- tenf. Enrop. p. 39; Tyrot. — vestilus, lineatus, VValtl, Reise n. Siiaii. II, p. 79; Andalousie. — inlertnedius, Kiisler, Dio Kaf. Europ. IX, 66, Ragusc; ocella- tus, XYll, GO; Espagne. — fi'llaa; Roscnii. Die ïliier. AndaUis. p. 248; Es- pagne inér. — setosusj L. Redlenl». Fanii. Auslr. éd. 2, p. 705; Autriche. — dispersits, Miils. Opusc. cntom. IX, p. 17 ; France (Hydres). — Esp. africaines : S. verrucosus, Rrullé in AVebl) cl Berlliul. Canar. ; Entoin. p. 71 ; Canaries — albovitlatus, Clicvrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 'M8; Algérie. — inter- ruplus, Clicvrol. ibid. 1861, p. 118: même pays. — Esp. asiati(pics : S. ovt- pcnnis, rasiliSy coneavirostris, Hochlnitli, Bull. Mosc. 1851, I, ]). 23; Sibérie. — /jisphœricus, Reiclic et De Sauicy, Ann. d. I. Soc. entoni. 1857, p. 669; Syrie. — Esp de l'Amer, du Nord : S. seniculus, Mannerli. Bull. Mosc. 1843, p. 290; Californie. — vidatus. sordidus, J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to Ihe Pacif. Oc. IX, Appeiid. 1, p. 54; même pays. (2) Syn. Haduomep.cs, Say, Curcul. of N. Amer. p. 10. XAUFACTIDES. 75 leux en dessous, leurs articles 1-2 étroits, 4 allongé; crochets médio- cres, libres. — Saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum assez long. — Corps plus ou moins allongé, écailleux. Le genre a pour type le C^^rc. hilaris de Herbst, petit insecte com- mun aux Etats-Unis, d'un noir sale^ et ressemblant beaucoup à une SiTONES, au premier aspect. Son caractère générique le plus apparent réside dans le développement qu'ont pris ses pattes antérieures, ce qui avait engagé Say à le placer parmi les Hadromerus, qui appar- tiennent au groupe des Tanymécides. Schœnlierr en décrit deux au- tres espèces (I) du Mexique qui me sont inconnues. POLYDAGRIS. ScHOENH. Curcul., II, p. 130. Rostre pencîié, à peine aussi long que la tête et séparé d'elle par un fin sillon presque droit, parallèle, épais, anguleux, plan en dessus, fortement écbancré en triangle au bout; scrobes étroites, peu profon- des, brusquement arquées, distantes des yeux. — Antennes médianes, courtes, grêles; scape renflé au bout, arrivant à la moitié des yeux; funicule à articles i-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros et plus long, 3-7 transversaux, très-serrés, grossissant peu à peu; massue grosse, ovalaire, articulée. — Yeux médiocres, subovales, obliques, peu convexes. — Prothorax transversal, cylindrique, un peu atténué en arrière, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson à peine distinct. — Elytres presque du double plus larges que le prothorax, assez courtes, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, à peine échancrées dans leur milieu à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, les antérieures un peu plus que les autres; cuisses, surtout les antérieures, en massue; jamljes antérieures faiblement arquées; tarses médiocres, étroits, finement spongieux en dessous, leur ¥ ar- ticle médiocre ; crochets petits, libres. — Saillie intercoxale assez étroite, anguleuse en avant. — Métasternum légèrement allongé. — Corps assez court, écailleux, brièvement hispide. Cette formule ne s'applique qu'à l'une (modcstus) des deux espèces que Schœnherr a décrites; l'autre (2) appartient à la Légion suivante, et me paraît pouvoir rentrer dans le genre Eugnathus dont elle a tous les caractères essentiels. Le P. modestus est un petit insecte de Cuba, très-voisin, pour la forme générale, de VEufpiathiis vindanm de Ja^•a, et qui n'a rien de remarquable sous le rapport de sa livrée, qui est d'un gris sale uni- forme. (1) V. nvbilosuS; tihialis, Scliœnli. loc cit. VI, 1, i). 296. (2) P. depressifrons, Schœnli. loc. cit. VI, 1, j>. 298; du Mexique. 76 CURCULIONIDES. ISCHNOTRACHELUS. ScuoK.NH. CurcuL, VI, 1, p. 287. Tète très-souvent renflée entre les yeux, avec une dépression trans- versale en arrière de ceux-ci; rostre penché, aussi long qu'elle, un peu atténué en avant, épais, subanguleux, légèrement convexe en des- sus et parcouru par un très-fm sillon prolongé sur le front, faible- ment écbancré au bout ; scrobes profondes, nettement limitées, obli- ques, floxucuses, en général prolongées sous les yeux. — Antennes subterminales, courtes, peu robustes; scape renflé au bout, arrivant au plus à la moitié des yeux; funicule à articles obconiques : 1 plus gros et notablement plus long que les suivants, 2 encore assez long, 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue ovalaire, faible- ment articulée. — Yeux médiocres, arrondis ou subovales, peu con- vexes. — Prothorax presque de moitié plus étroit que les élytres, au moins aussi long que large, cylindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, plus ou moins saillant au milieu de son bord an- térieur. — Ecusson très-petit, de forme variable. — Elytres assez con- vexes, ovales ou oblongo - ovales , faiblement échancrées dans leur milieu à leur base, avec les épaules un peu calleuses. — Pattes mé- diocrement robustes, les antérieures plus longues que les autres, an- guleuses et brièvement mucronées à leur sommet interne; cuisses renflées da)is leur milieu; jambes antérieures, et parfois les intermé- diaires, un peu arquées, avec leur angle apical interne assez saillant; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, trian- gulaires, 3 transversal, 4 assez court ; crochets petits, soudés. — Saillie intercoxale ogivale. — ilétasternum un peu allongé. — Corps oblong, écailleux. Petits insectes propres à la cùte occidentale d'Afrique, et ressem- blant beaucoup, non aux Siderodactylls auxquels Scbœnherr les a compari's, mais au Scythropus mustela d'Europe. Leur livrée n'offre rien de remarquable, et il est rare (par ex. dissimulator, viridanus) qu'elb.' Suit relevée par des nuances métalliques. Tous ont les élytres flnemenl litriées et ponctuées. Huit espèces sont décrites en ce mo- ment, dont une seule a été connue de Scbœnherr (I). PODIONOPS. ScHOEKH. Mantis. sec. CurcuL, p. 37. Tête prolongée sur les côtés en deux pédoncules assez longs, cylin- driques, redressés, divergents et portant les yeux ; rostre formant un (1) /. 'jramdkolUs, Scliœuli. loc. cit. p. 289; Sénégal. — ligneus, unifor- mis,virid(:niis, disximulatùr, cinerarius. submaculosus.fasiidiosus, i. Tlioms. Arcliiv. eiilom.Il, p. 123; Gabon. NAUPACTIDES. 77 angle obtus avec la tête^ aussi long qu'elle, parallèle, anguleux, très- plan en dessus et parcouru par un sillon bien marqué remontant sur le front, fortement et triangulairement échanoré au bout; scrobes courtes, médiocrement profondes, régulièrement arquées et restant à une grande distance des pédoncules oculaires. — Antennes médiocres; scape atteignant à peine les pédoncules des yeux, noueux au bout; funicule à articles 1-2 allongés, obcouiques, subégaux, celui-là plus gros, 3-7 courts et très-serrés; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux assez grands, arrondis, saillants. — Prothorax presque du dou- ble plus long que large, cylindrique, un peu atténué en arrière, tron* que à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Elytres oblongues, brièA'ement atténuées et épineuses en arrière, notablement plus larges que le prothorax à leur base, et légèrement échancrées dans leur m.ilieu, avec les épaules coupées obliquement. — Pattes assez longues ; cuisses en massue, jambes droites; tarses assez étroits, spongieux en dessous, leur article 3 pas beaucoup plus large que 1-2, 4 médiocre; crochets petits, soudés. — Saillie intercoxale médiocrement large, un peu at- ténuée et arrondie en avant. — Mctasternum légèrement allongé. — Corps oblong, faiblement écailleux. L'unique espèce {Wahlbergi Schh.) de ce genre singulier est inédite, et de la taille du Scythropus mustela d'Europe, mais un peu plus étroite. Son prothorax est canaliculé dans son milieu, et ses élytres sont assez fortement ponctuées en stries. Elle est d'un gris uniforme en dessous, et variée de la même couleur et de brunâtre en dessus, sans que ces deux nuances forment un dessin bien arrêté. Ce rare et remarquable insecte, dont je dois la connaissance à mon savant ami M. Dohrn, est originaire de l'intérieur de Natal. METALLITES. Germar, Ins. Spec. nov., p. 455 (1). Genre très-voisin des Polydrosus qui suivent, et n'en différant que par les particularités suivantes : Rostre très-court, parallèle, anguleux, plan en dessus, faiblement échancré ou entier au bout ; scrobes brusquement arquées, infra-ocu- laires, mais toujours fortement séparées en dessous. — Antennes mé- diocres ; leur scape souvent arqué , dépassant un peu le bord posté- rieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obcouiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, plus ou moins noueux. — Jambes souvent dentées. Ces insectes reproduisent la petite taille, les formes et la livrée des Polydrosus dont ils ont les habitudes, et en compagnie desquels on (1) Syn. lIoMAPTERUS, L. Fairm. Ann. d. I. Soc. ontom. 1857; Bullet. p. LX. 78 CURCULIONIDES. les trouve ordinairement sur les feuilles dans les bois. Quelques-uns (par ex. murinus) sont aptères et, par suite, ont, comme de coutume, les épaules des élytres moins saillantes et à peine anguleuses. Le genre Ho-MAPTERUS de M. L. Fairmaire a été établi sur une espèce nouvelle qui est dans ce cas, et que ce savant entomologiste avait , dans l'ori- gine, placée parmi les Strophosomls (1). Je crois, avec M. Jacquelin- Duval (2), qu'aucune différence essentielle ne la distingue générique- ment des autres Metallites. Le genre paraît jusqu'ici propre aux parties froides et tempérées de l'ancien continent. Ses espèces, bien moins nombreuses que celles des PoLYDROSUS, ne s'élèvent qu'à une quinzaine (3) à l'heure qu'il est. POLYDROSUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 451 (4). Tête un peu allongée et obconique ; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, assez épais, parallèle, subarrondi aux angles, faiblement convexe en dessus, presque entier ou médiocrement échancré au bout; scrobes étroites, brusquement arquées, confondues, ou peu s'en faut, en dessous. — Antennes médianes, de longueur variable, peu robus- tes; scape grossissant peu à peu, dépassant le plus souvent et, eu gé- néral beaucoup, le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, de grandeur relative variable, 3-7 brièvement obconiques, ou submoniliformes ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Prothorax transversal ou non , cylindrique , un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson très-petit, en trian- gle curviligne. — Elytres oblongues, rétrécies dans leur tiers posté- rieur, débordant plus ou moins le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, dentées ou non en dessous; jambes droites, faiblement élargies au bout; tarses de longueur variable, fine- (1) Strcpli. subnudus, L. Fairm. loc. cil. 1836, p. 537; Pyrénées. (2) Voyez ses observations à ce sujet, dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, Bullet. p. LUI, et ses Gianur. enlom. I, p. 50; M. L Fairmuire a répondu aux premières, loc. cit. 1857, Bullet. p. LIX. (3) Aux huit décrites par Schœnlierr (Curcul. VI, 1, p. 457), aj.: M. Fair- mairei, Kiesenwet. Ann. d. l. Soc. entom. 1851, p. 633; Catalogne. — cris- tatus, Graells, Mcmor. d. 1. Acad.d. Madrid, II; Cienc. p. 146, pi. 8, f. 8. — Pirrn^o/îi, Stierlin, Stcttiu. eutotn. Zcit. 1857, p. 62; Italie. — sicuuus, Sicile; scutellaris, Naples; paralleius, Corse; Chevrol. Ann. d. 1. Soc. enlom. 1860, p. 505. — onc/iora/i/er, Ciievrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 386; Algérie. (4) Germar a écrit Polydrusus; Scliœnh. (Curcul. Disp. metb. p. 138) a rectiOé cette orlhographe. — Syn. Ch.erodrys, Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 18. — EL•Dll•^us, Eustolls, G. Thouis. Skandin. Coieopt. I, p. 131. NALPACTIDES. 79 ment velus en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 médiocre; crochets très -petits, soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez large, ar- rondie en avant ou subogivale. — Métasternum assez allongé. — Corps oblong, parfois oblongo- ovale, écailleux ou revêtu d'une fine pubes- cence couchée, rarement hispide, en général ailé. La structure de leurs scrobes rostrales distingue éminemment ces insectes dans le groupe actuel (1). Ils présentent, du reste, dans plu- sieurs de leurs organes, des modifications sensibles, et Schœnherr s'est servi de celles qui existent dans les antennes pour les diviser en quatre sections (2). Récemment, M. G. Thomson en a séparé deux genres pour des espèces anciennement connues, et en signalant seulement celle qu'il leur donne pour type. L'un d'eux, qu'il nomme Eldipxus (type : P. micans Fab.), se recon- naît à ses antennes, dont le scape n'atteint pas le bord postérieur des yeux et dont le funicule a son article 1 plus court que 2 ; à ses yeux subdéprimés, à ses cuisses inermes, et enfin, à ses jambes bicarénées sur leur tranche externe. L'autre (Eustolus), ayant pour type le Cure, flavipes de De Geer et Gyllenhal, est caractérisé comme suit : corps écailleux et pubescent; scrobes rostrales non fléchies, abruptes (3) ; yeux semi-globuleux ; an- tennes dépassant presque la base de la tète, à 1" article de leur funi- cule plus long que le 2"; cuisses mutiques. Un troisième a été fondé par M. Jacquehn-Duval, sous le nom de Ch.ebodrys, sur une petite espèce découverte par lui aux environs de Montpellier, et qu'il nomme depressifrons. Sauf ses antennes un peu plus courtes et dont le 1^'' article du funicule est un peu plus gros que de coutume, je ne vois pas en quoi cet insecte difière des espèces de la seconde section de Schœnherr. (1) Assez souvent ces scrobes deviennent superfieielles sous le rostre, peu distinctes, et il faut y regarder de très-près pour voir qu'elles sont réellement conniventes. (2) 1" Scope des antennes dépassant ks yeux en arrière; leur funicule à ar- ticles 3-7 subiioueux. : P. iindatus, inierrnedius, fulvicornis. 2° Scapc des antennes dépassant les yeux en arrière; leur funicule à articles 3-7 obcouiques : P. planifrons, flavipes, pterygomalis, cervinus, etc. 3" Srapc des antennes dépassant un peu les yeux en arrière; leur funicule à articles 3-7 obconiques : P. sericeus, micans, etc. 4° Scape des antennes dépassant un jjcu les yeux en arrière; leur funicule à articles 3-7 subarrondis : P. rubi. (3) Ce dernier mot est celui dont M. G. Thomson se sert (loc. cit. p. 132) pour décrire les scrobes des Phyllobius, ce qui impliquerait que le Cure, fla- vipes de Gyllcnlial serait un Phyllobiide. Si c'est bien lui que j'ai, comme je le crois, sous les yeux, c'est bien un Pol\drosus, comme le pensent Scliœn- herr et tous les auteurs récents. M. G. Thomson donne pour type au genre Polydrosus, le P. cervinus de la 2^ section de Schœnherr, et caractérise ce genre en ce peu de mots : « Jambes SO CLRCLLIOXIDES. Les PoLTDRosfs sont de petits insectes à téguments peu solides et dont la livrée, souvent ornôc de retloti métalliques, est uniforme et ne présente jamais un dessin proprement dit. La sculpture de leurs élytres consiste toujours en stries régulières plus ou moins ponctuées. Ils se trouvent principalement dans les bois, sur les feuilles et les plantes basses. La plupart sont confinés dans l'hémispbfjre boréal de 1 ancien continent; un très-petit nombre sont indiqués comme origi- naires des Etats-Unis et de l'Amérique du Sud (1). LISSORHINUS. SciioEKii. Curcitl. Disp. melh., p. 130. Rostre penché, de la longueur de la tête et continu avec elle, épais, parallèle, anguleux, plan en dessus et parcouru par un sillon prolongé sur le front, fortement échancré en triangle au bout; scrobes très- profondes, graduellement évasées, fortement arquées et arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, médio- cres, assez robustes, finement et densément pubescentes; scape gros- sissant peu à peu, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-6 de même forme, plus courts, 7 plus long, couligu ;\ la massue; celle-ci oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, brièvement ovalaires, saillants et longitudinaux. — Protborax transversal, cylindrique, un peu déprimé en dessus^ tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson allongé et ar- rondi en arrière. — Elytres allongées, oblongo-ovales, atténuées en arrière, isolément mucronées au bout, à peine plus larges que le pro- thorax et légèrement échancrées à leur Ijase, avec leurs épaules obli- ques. — Pattes assez longues, les intermédiaires plus coui'tes que les autres; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures un peu arrondies; lianclie? postérieures fortement séparées; scrobes rosirales recour- bées sous les yeux. » Quand des insectes sont, comme ceu\-ci, reliés cutie eux par un caractère aussi saillant que celui de la connivence des scrobes sous le rostre, les modifications que peuvent présenter leurs autres organes n'ont plus la môme importance que lors(iu'ellcs sont isolées. D'après cela, les trois genres nouveaux mentionnés dans U^ texte me paraissent n'avoir qu'une valeur de sections. (1) Aux 42 espèces mentionnées par Scliœnherr (Curcul. VI, 1, p. 4i'i), aj. : P. piliferus, riifidus, Hodiluitli, l?iill. Mosc. 18i7, I, p. 477; Caucase. — dilu- ius, Molsch. ibid. lSi9, II, p. lit; Espagne mér. — si6ir(c«.?^ Hoclihulh^ ibid. 1851, 1, p. .'Jl; Sibérie. — liohemanni, Ki;'sen\vet. Ann.d. 1. Soc. enlom. 1851, p. 63'2; Cat^ilogne. — salsicula, L. Fairm. ibid. 1852, p. 689; France ^Picar- die). — pc.Uipes, Lucas, Fxplor. d. l'.Mgér.; Entom. p. 419; Algérie. — sutu- rellus, Clievrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1800, p. 507; Corse. — chrysocephalus, Cbevrol. Uev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 298; Algérie. — paradoxus, Stierl. Berlin, enlom. Zeit. III, p. 270 ; Tyrol. — Il a été dit plus liaut (p. 53, note 2) que quelques Scui-uin s de Scliœnberr doivent être rapportés ici. NAUPACTIDES. 81 arquées au bout; tarses larges., spongieux en dessous; leur 4» article assez long; ses crochets soudés. — Saillie intercoxale médiocrement large, subogivale en avant. — Métasternum allongé. — Corps allongé, écailleux. Le type du genre (1) est un assez grand insecte de la côte occi- dentale d'Afrique, revêtu en entier d'ccailles très-serrées, d'un blanc jaunâtre uniforme, et à reflets opalins et cuivreux sous un certain jour. Ses élytres présentent de très-flnes stries, à peine visiblement ponctuées. Il a beaucoup plus le fades d'un Herpisticus ou d'un Cim- Bus du groupe des Tanymécides que des espèces de celui-ci; mais son pro thorax complètement dépourvu de vibrisses oblige de le com- prendre dans ce dernier. APOTOMODERES. (Mannerh.) Schoenh. CurcuL, VI^ 1 p. 402 (2). Tête courte, munie d'un profond sillon transversal en arrière des yeux; rostre un peu plus long qu'elle, graduellement élargi d'arrière en avant, épais, anguleux, presque plan et canaliculé en dessus, avec une impression allongée de chaque côté, fortement échancré en trian- gle à son extrémité ; scrobes profondes, arquées, peu à peu évasées en arrière et atteignant les yeux. — Antennes antérieures, médiocres et assez robustes; scape grossissant peu à peu, légèrement arqué, atteignant presque le prothorax ; funicule à articles 1 -2 allongés, obco- niques, celui-ci plus long, 3-7 très-courts, subturbinés; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, saillants, à somaiet dirigé en arrière. — Prothorax un peu. plus long que large, régulièrement convexe, droit sur les côtés en arrière, arrondi et rétréci en avant, fortement bisinué en arc à sa base, avec ses angles posté- rieurs rectiUgnes, tronqué en avant, fortement échancré en arc sur son bord inféro-antérieur. — Ecusson bien distinct, subarrondi. — Elytres allongées, très-régulièrement elliptiques, pas plus larges que le prolhorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes médiocres, subégales; cuisses antérieures très-renflées, atténuées à leur base, armées d'une forte dent crochue en dessous, les autres en massue; jambes antérieures bisinuées en dedans, terminées, ainsi que les in- termédiaires, par un court mucro; corbeilles petites; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que i-2, 4 assez grand; crochets médiocres, libres. — SaiUie intercoxale large, subar- roudie en avant- — Métasternum un peu allongé. — Corps oblong, densément écailleux. (1) L. Errjx, Schh. Curcul. II, p. 93. (2) Syii. Apotomus, Schœnh. Curcul. II, p. 44; otim; uora déjà appliqué à un genre de Carabiques par lUiger; voyez tome I, p, 172. Coléoptères. Tome VI. 6 82 C13RCULI0NIDES. La seule espèce connue {lateraîis Schh.) de ce genre très-distinct est un assez grand insecte de Haïty, d'un gris opalin uniforme, avec les épipleures des élytres d'un blanc crétacé; ces organes présentent des rangées régulières de points enfoncés, peu profonds et distants. Elle tranche aussi fortement que le Lissorhinus Eryx sur les autres espèces du groupe actuel, et c'est des Megalostylus de celui des Cy- phides qu'elle se rapproche le plus par sa furme générale; mais les corbeilles de ses jambes postérieures, qui sont complètement ouvertes, s'opposent à ce qu'elle soit introduite dans ce dernier. Groupe VII. Tanyméoides. Rostre au plus médiocre, presque toujours aussi large que la tête, continu avec elle, parallèle et anguleux. — Antennes médiocres; leur scape dépassant très-rarement le bord postérieur des yeux et n'attei- gnant jamais le prothorax. — Celui-ci pourvu de vibrisses. — Ecusson en général distinct. — Elytres variables. — Hanches antérieures con- tiguës (SiDERGiJACTYLUs oxccpté); les intermédiaires faiblement sépa- rées; corbeilles des jambes postérieures tantôt ouvertes, tantôt caver- neuses. — Abdomen normal. — Métasternum souvent allongé. — Corps allongé chez la plupart, ailé ou aptère. Le caractère essentiel de ce groupe réside dans la présence de vi- brisses au prolhorax. J'ai expliqué dans les généralités de la famille ce que j'entends par ce mot, et j'ai ajouté que ces faisceaux de cils rigides sont parfois accompagnés d'une saillie anguleuse qui est un dernier vestige des lobes oculaires qui existent dans la seconde cohorte de la Légion actuelle (1). La forme des corbeilles des jambes postérieures, qui joue un si grand rôle dans les groupes qui précèdent, n'a plus ici la même va- leur. Elle ne conduirait qu'à une classiflcatiou !out-à-fait artificielle, et il en est de même, à plus forte raison, de la forme des élytres. J'ai pris pour point de départ, dans celle qui suit, la structure des tarses. Il existe en elFet ici quelques genres chez lesquels ces organes, surtout les postérieurs, sont linéaires ou peu s'en faut, imparfaitement spon- gieux en dessous, en un mot pareils à ceux des Cleonls et genres voisins; ce sont les seuls Brachydérides qui en aient de tels. Le rostre et les antennes varient peu, le premier sous le rapport de sa forme, les secondes sous celui de leur longueur, qui res^e toujours au plus médiocre. Le dernier article de leur funiculc a une tendance fréquente (1) Il semhlerait, d'après cela, que ces insertcs devraient ôtre placés à la fin de la Cohorte actuelle foinme formant le passage entre elle et la suivante. Mais cette transiiosillon obli^'cruit de placer la tribu des Oliorliynchides en tète de la lamille, préùminencc à laquelle les scrobes rostrales plus ou moins iirpar- ^dites de ses espèces ne lui donnent aucun droit. TANTMÉCIDES. 83 à devenir contigu à la massue et même à se confondre avec elle. Il va de soi que dans ce dernier cas il ne compte plus que six articles, tandis que la massue en a cinq, un de plus que de coutume. L'ancien continent possède exclusivement la plus grande partie des genres de ce groupe. Sur les 24 qui suivent, 19 lui sont propres, 1 (Ta- NYMECUs) lui est commun avec l'Amérique, 3 seulement (Hadromerus, Platyaspistes, PACHNyEus) u'out cucore été observés que dans cette dernière. Quant à l'Europe, elle n'a des représentants que de 4 seule- ment (Thylacites, Amomphus, Tanymecus, Chlorophanus]. I. Art. 3 des tarses poster, à peine ou pas plus large que 1-2; 7^ art. du fu- nicule antennaire presque toujours annexé ou contigu à la massue. a JUclasternuni allongé; corbeilles ouvertes. Art. 7 du funicule annexe à la massue ; crochets des tarses doubles^ soudés : Anœmerus. Art. 7 du funicule contigu à la massue; crochets des tarses uniques : Atmeionychus. aa Métasternum très-court. b Corbeilles fortement caverneuses. Angles antérieurs du rostre non saillants : Protenomus. saillants et redressés : Diglossotrox. bb Corbeilles ouvertes. Art. 3 des tarses postérieurs très-court : Phacephorus. assez grand : Thylacites. II. Art. 3 des tarses poster, beaucoup plus large que 1-2. A Elytres pas plus larges que le prothorax, échancrées et presque toujours rebordées à leur base; leurs épaules nulles; écusson nul ou très-petit, c Funicule antennaire de 6 art.; corbeilles ouvertes : Herpisticus. ce de 7 — d Corbeilles caverneuses; crochets des tarses soudés : Piazornias. dd — ouvertes; libres., Métasternum long; rostre arrondi aux angles : Enaptorhimis. — très-court; rostre anguleux : ^womp/iMS. B Elytres débordant plus ou moins le prothorax et calleuses aux épaules (1), mais jamais isolément saillantes à leur base. e Jambes antérieures de grandeur relative normale (2). f Corbeilles caverneuses. (1) Chez les Siderodactïlcs, elles sont comme dans la division A, mais alors les hanches antérieures ne sont pas contiguijs, et les jambes de la même paire ont pris un développement considérable. (2) Les AsTvcus et les Buaguyaspistes font une exception assez notable à cet égard; toutefois, leurs jambes antérieures sont bien moins longues et ont les cuisses moins grosses que chez les Sideropactylus, Hadkomercs et Wacro- PTfiRUS. 84 CURCULIONIDES. g Corbeilles terminales. Ecusson allongé : Astycus. — transversal : Brachyaspistes. gg Corbeilles remontant le lonR des jambes postérieures (1). h Funicule antennaire de 6 art. : Prospelales. hh de 7 — i Crochets des tarses libres : Tanymecus. ii soudés. Prothorax cylindrique, tron(iué à sa base : Cimbus. — trapéziforme, bisinué — Polyclœis. ff Corbeilles ouvertes. Prothorax dépourvu de dent au niveau des yeux : Hypomeces. — muni d'une dent au niveau des yeux : Dereodus. ee Jambes antér. beaucoup plus longues que les autres; leurs cuisses , très-grosses, fusiformes. k Antennes plus ou moins longues; les deux 1"^" segments abdominaux de longueur normale. Elylres pas plus larges que le prothorax à leur base : Siderodactylus. — débordant fortement — — Hadromerus. AA; Antennes trcs-coiirles; les deux 1*" segments abdominaux excessive- ment longs : Mucropterus. C Elytres débordant le prothorax, anguleuses aux épaules et isolément sail- lantes à leur base; celle du prothorax bisiuuée. / Corbeilles ouvertes ou très-faiblement caverneuses : Chlorophanus. Il — fortement caverneuses. Ecusson transversal ou trapéziforme ; crochets des tarses soudés : IHatyaspistes. Ecusson arrondi; crochets des tarses libres : Pachnœus. ANiEMERUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth., p. 126. Front plan, dilata au-dessus des yeux; rostre un peu plus long' que la tête, parallèle, auguleu.x, trôs-plan en dessus, parcouru par un sillon bien marqué et prolongé sur le vertex, triangulairement échancré au bout; SLTobes profondes, évasées en arrière, arquées^ flexueuses et infra-oculaires. — Antennes submédianes, médiocres^ écailleuses, assez robustes; scape grossissant peu à peu, empiétant légèrement sur les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 un peu allongés, celui-là plus long, 3-G courts, serrés, 7 annexé à la massue; celle-ci ovale, acuminée. — Yeux assez grands, subarrondis, débordant à peine leurs (1) Ou, si l'on veut : « Jambes postérieures plus ou moins longuement amin- cic«, tranchantes et ciliées en dehors, à leur extrémité. » Quelquefois cetamiû- cissemeot occupe plus du tiers de leur lougueur. TANYMÉCIDES. 85 orbites. — Prothorax plus long que large, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle allongé. — Elytres allongées, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, brièvement et isolé- ment mucronées en arrière, débordant assez fortement le prothorax^ et faiblement échancrées en arc à leur base, avec leurs épaules cal- leuses,— Pattes assez longues, peu robustes; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures un peu arquées au bout; corbeilles ouvertes, médiocres, obliques; tarses écailleux, longs, linéaires, sub- parailèles, ciliés partout, à articles 3 à peine plus large que 2, surtout aux postérieurs, 4 allongé ; crochets doubles, soudés. — Saillie inter- coxale plus ou moins large, arrondie en avant. — Métasternum assez long. — Corps allongé, densément écailleux, brièvement hispide. Le recouvrement des yeux par des orbites et la structure des an- tennes et des tarses rendent ce genre très-distinct et aisé à reconnaître. 11 ne comprend que trois espèces africaines {\), de grande taille, d'un blanc jaunràtre et plus ou moins marquetées de brun. Leurs élytres sont assez fortement striées et ponctuées, avec les intervalles entre les stries un peu costiformes. ATMETONYCHUS. ScHOENH. Curcul, VI, 1, p. 213. Genre très-voisin des An^merus qui précèdent et ne s'en éloignant que par les particularités que voici : Dernier article du funicule antennaire contigu à la massue, mais non confondu avec elle. — Yeux plus saillants, débordant sensible- ment leurs orbites. — Prothorax trapéziforme, faiblement bisinué à sa base, avec les angles de celle-ci aigus. — Elytres plus courtes et plus larges. — Tarses plus courts et plus larges^ avec leur 3» article un peu moins étroit, munis d'un seul crochet, l'externe étant atrophié et à peine distinct. La sculpture des téguments n'est pas non plus la même que chez les An.emerus. Le prothorax est couvert de rides irrégulières qui le rendent rugueux, et les élytres^ au lieu de stries régulières, présentent des rangées de points enfoncés, peu apparents sur leur surface qui est inégale. On n'en connaît que deux espèces (2) recouvertes d'un (1) A. fuscus, tomentosus, du Sénégal; variegatus, de Madagascar; Schœnh. Curcul. VI, 1, p. 211. (2) A. peregrinus, inœqiialis, Schœnli. loc. cit. — Il existe à la côte de Guiuée, dans le Vieux-Calabar, un insecte qui s'est répandu dans les collec- tions, sous les noms û'Atmetonychtis tahinosus Miirray et Atrnet. latinasus Chevrotât. Sa tAte, son rostre et ses yeux ressemblent en efl'et beaucoup aux parties analogues des deux espèces précédentes, mais il n'appartient pas même au groupe actuel et doit former un genre à part dans celui des Cuéorhinide». 86 CURCUlIOyiDES. enduit écailleux, de couleur jaunâtre uniforme, et qui représentent au Bengale, d'où elles sont originaires, les An.emerus de l'Afrique. PROTENOMUS. ScHoENii. Curcul. Disp. meth., p. 131. Rostre penché, court, très-épais, parallèle, caréné latéralement, lé- gèrement concave en dessus, triangulairement échancré au bout; scrobes courtes, profondes, arquées et s'arrêlant loin des yeux. — Antennes submédianes, courtes, écailleuses, assez robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le milieu des yeux ; funicule à arti- cles ubconiques : 1 notablement plus long que 2, 3-6 courts, égaux, 7 plus gros et subcontigu à la massue ; celle-ci ovalaire, subobtuse, articulée. — Yeux assez grands, peu convexes, ovalaires et obliques. — Prothorax presque aussi long que large, cylindrique, un peu dé- primé sur le disque, tronqué à ses deux extrémités, avec ses angles postérieurs coupés obliquement; ses Aibrisses accompagnées d'une petite dent triangulaire très-distincte. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres médiocrement convexes, très-réguUôrement ovales, rétrécies et brièvement déhiscentes en arrière, coupées carrément à leur base, avec leurs épaules saillantes et embrassant un peu le prothorax. — Pattes assez longues; cuisses graduellement en massue; jambes droites, les antérieures mucronées au bout, ainsi que les intermédiaires; cor- beilles caverneuses, prolongées en haut; tarses assez longs, médiocre- ment larges, linéaires, spongieux en dessous, avec une hgne médiane lisse, à articles 1 plus large que 2-3, 4 grêle et long, ainsi que ses cro- chets; ceux-ci libres. — SaiUie intercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum très-court. — Corps ovalaire, en partie densément écailleux. Ce genre ne comprend qu'une grande, belle et rare espèce (1) de la Mongolie aux environs du lac Nor-Saisan, ce qui lui a valu le nom qui lui a été imposé. Elle est revêtue d'écaillés d'un blanc jaunâtre, avec trois bandes longitudinales sur le prothorax, la suture des élytres, et une large bande sur chacun de ces organes, dénudées et d'un noir profond et brillant: DIGLOSSOTROX (2). Tête large, régulièrement convexe sur le vertex et le front; rostre plus court qu'elle, faiblement atténué en avant, très-épais, subangu- leux, plan et finement canahculé en dessus, triangulairement échancré au bout, avec les bords de l'échancrure saillants, redressés et tronqués (1) P. saisanensis, Scliœnh. Curcul. II, p. 94. (2) Ce genre paraît avoir été fondé par M. De Motschoulsky, mais je n'en trouve pas de trace dans les écrits de cet auteur ni dans aucun ouvrage. TANTMÉCIDES. 87 en avant; scrobes courtes, profondes en avant, un peu arquées et évanescentes eu arrière. — Antennes médianes, médiocres, assez ro- bustes, écailleuses; scape grossissant peu à peu, arrivant à la moitié des yeux; funicule à articles 1 obconique, plus long et plus gros que 2, 3-6 très- courts, égaux, 7 transversal^ subcontigu à la massue; celle-ci ovalaire, acuminée, à peine articulée. — Yeux assez grands, ovales, obliques, peu saillants. — Prothorax médiocrement transversal et convexe, arrondi sur les côtés, tronqué et sinué dans son milieu, en avant et à sa base. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres con- vexes, ovales, un peu plus larges que le pritthorax et presque recti- lignes à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez courtes, peu robustes; cuisses en massue; jambes droites, dilatées au bout, les antérieures brièvement mucronées; corbeilles caverneuses, prolongées en haut; tarses assez longs, étroits, sublinéaires, écailleux, hérissés, surtout en dessous, de longs poils, à articles 1 très-allongé, rétréci à sa base, 3 à peine plus large que 2, 4 long, ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mé- tasternum très-court. — Corps oblongo-ovale, densément écailleux, aptère. Genre inédit, ayant pour type une remarquable espèce de la Mon- golie, assez répandue dans les collections et connue sous le nom de D. Mannerheimii que lui a imposé M. Popoft'. Elle est de taille un peu au-dessus de la moyenne, en entier d'un blanc crétacé à reflets opalins et cuivreux, avec des taches médiocres, plus ou moins conlluentes, d'un gris noirâtre sur les élytres, qui sont très-finement striées; trois bandes longitudinales de la même couleur ornent le prothorax. C'est un genre voisin des Thylacites, et que, dans quelques collections, on trouve même réuni à ces derniers, mais qui en est très-distinct par les corbeilles de ses jambes postérieures qui sont fortement caver- neuses. 11 est encore plus rapproché du Vrotenotnus saisanensis, et n'est évidemment qu'une modilication du même type. PHACEPHORUS. ScHOENH. CurcuL, VI, 1, p. 244. Tête courte; rostre pas plus long qu'elle et un peu plus étroit, penché, légèrement rétréci en avant, anguleux, plan en dessus et fai- blement échancré au bout; scrobes courtes, assez profondes, lé- gèrement arquées, évasées en arrière et atteignant les yeux. — An- tennes courtes, assez robustes, hispides; scape gros, peu à peu épaissi^; un peu arqué et atteignant presque le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique et assez gros, 2-7 très-courts, transversaux, grossissant peu à peu, 7 subcontigu à la massue : celle-ci ovale, à peine articulée. — Yeux subcontigus au pro thorax, assex grands, oblongo-ovales, déprimés et longitudinaux. — Prothorax 88 CURCULIONIDES. courte peu convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à, ses deux extrémités. — Ecusson bien distinct, triangulaire. — Elytres oblonguos, médiocrement convexes, légèrement atténuées et très-briè- vement déhiscentes en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec leurs épaules arrondies. — Pattes médiocres; jambes antérieures légèrement arquées au bout ; corbeilles ouvertes, petites ; tarses assez courts, linéaire^, imparfaite- ment spongieux et ciliés en dessous, à articles 3 très-petit, 4 assez robuste, médiocre ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale large, parallèle, tronquée au bout. — Métasternum court. — Corps oblong, densémeut écailleux et hispide. L'unique espèce {vilis Schh.) du genre ressemble beaucoup, au premier coup-d'œiî, à un Tanymecls de petite taille (par ex. ^itbulosus)^ mais en réalité, elle est très-voisine des Thylacitf.s. Cet insecte est d'im gris blanchâtre uniforme, et originaire de la Mongolie. THYLACITES. Germar, Ins. Spcc. vov., p. 410. Rostre penché, épais, aussi long que la tête^ parallèle ou légère- ment atténué en avant, anguleux ou subanguleux^ plan en dessus et muni, chez la plupart, d'un fin sillon abrégé, faiblement échancré ou entier au bout; scrobes profondes, évasées en arrière, tantôt brusque- ment arquées, tantôt obliques, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, assez robustes chez la plupart, ci- liées; scape eu massue allongée, arrivant à la moitié environ des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 subturbinés ou graduellement arrondis, dans le i'"' cas 7 subcontigu à la massue; celle-ci assez forte, oblongo-ovale, acu- minée et articulée. — Yeux de grosseur variable, arrondis ou sub- ovales, verticaux ou obliques, rarement (par ex. inus) très-saillants. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, transversal, médio- crement convexe, assez fortement et régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit ou nul. — Elytres régulièrement oblongo-ovales, assez convexes, non ou à peine échancrées à leur base, avec leurs épaules arrondies. — Pattes mé- diocres, assez robustes; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures un peu arquées au bout; corbeilles ouvertes, assez grandes^ triangulaires; tarses écailleux, assez étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 courts, égaux, 3 des postérieurs pas plus large que 2, 4 de tous médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres (1). — Saillie in- (1) Selon M. Suin-ian (Stettin. entom. Zcit. 1818, p. 58), ces crodiets se- raient souciés, sauf clicz les T. fritillwn et pilosus. J'ai examiné onze des es- pèces décrites dans les auteurs, et chez toutes, sans exception, je les ai trouvés libres. TANTMÉCIDES. 89 tercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum un peu allongé. — Corps oblong, écailleux, aptère. Tous les auteurs sont d'accord pour regarder ce genre comme très- voisin des Cneorhinus et des Strophosomus qui y étaient même com- pris dans l'origine; mais, outre que ses espèces ressemblent fort peu à ces derniers, leur prothorax pourvu de vibrisses prouve qu'elles appartiennent au groupe actuel. Quanta la place qu'elles doivent oc- cuper dans celui-ci, leurs antennes et leurs tarses, construits sur le même type que chez les Diglossotrox et les Protenomus, montrent à l'évidence qu^'elle est à côté d'eux. Ce sont des insectes de taille au plus moyenne et, sauf quelques rares exceptions, très-homogènes sous le rapport des couleurs. Presque tous en effet sont d'un bronzé plus ou moins obscur et marquetés de petites taches noires auxquelles s'ajoutent assez souvent un petit nom- bre d'ocelles blancs. Les écailles qui recouvrent leurs téguments sont arrondies et remarquables par leur grosseur relative. Le genre est plus particulièrement méditerranéen et asiatique; trois espèces seulement, dont deux connues de Schœnherr, le représentent au Cap {setosus Schh.), dans l'Amérique du Nord [microsus Say) et au Pérou (1); mais appartiennent-elles réellement au genre, surtout les deux dernières? HERPISTICUS. Germar^ Ins. Spec. nov., p. 413. Rostre penché, presque aussi long que la tète, robuste, parallèle, anguleux, très-plan et longitudinalement sillonné en dessus, forte- ment échancré en triangle au bout; scrobes profondes, nettement hmitées, arquées et arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu, arrivant à la moitié des yeux; funicule de six articles : 1-2 allongés^ obconiques, égaux, 3-6 de même forme, graduellement plus courts; massue allongée, acuminée au bout, articulée. — Yeux arrondis, mé- diocres et assez saillants (cf), ou grands et déprimés (9)- — Prothorax transversal, subcylindrique, un peu atténué en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, tx^iangulaire. — Elytres allongées, oblongo-ovales, atténuées en arrière, pas plus larges que le prothorax, (1) A;ix 13 espèces décrites par SclKPuherr (Ci^rcul. V, p. 854)_, aj.: Esp. européen ner, : T.ûblongus, Graells, Anii. (]. 1. Soc. ciitom. 1851^ p. 22^ pi. 1, f. 7; Espagne. — Guinardi, .Tactpiel.-Diiv. ibid. 1852, p. 708; Montpellier. — insidiosus, L. Fairm. ibid. 1859, Bullct. p. C.Ll; Galice. — Esp. asiatiques: T. seriepunctafus, Reiche et De Saulcy, ibid. 1857, p. 6GG ; Syrie. — scobi- natus, Kol-nati^ Biilt. Mosc. 18Ô8, I, p. 177; Perse bor. — Esp. africaines : T. fuUo, comaim, Eiiolis. in Wagners Reisc, III, p. 186; Algérie. — varie- fjntus, Lîicas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 116. — Esp. du Pérou : T. pu- herulus, Bobeui. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 120; Callao. 90 cuncuiiowiDEs. échancrées eu arc et rebordées à leur base, avec leurs épaules rectan- gulaires, — Pattes longues; cuisses en massue; jambes denticulées au côté interne, les antérieures arquées et brièvement mucronées à leur extrémité; corbeilles ouvertes, grandes, fortement prolongées en haut; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, i long; ses crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Corps allongé, ublougu-ovale, écailleux. On n'en connaît qu'une espèce (1), originaire de l'île de Ténériffe, noirâtre, revêtue de grandes écailles arrondies de couleur cuivreuse, et dont les élj'ires sont ponctuées en stries. Le mâle est de la taille du l^rachyderes lusitaniens, la femelle souvent trois fois plus grande. Cet insecte tient de près aux genres précédents par la structure de ses antennes, mais s'en distingue fortement par celle de ses tarses. Son écaillure a la plus grande analogie avec celle des Thylacites. PIAZOMIAS. ScHOENH. CurcuL, V, p. 936 (2). Rostre penché, au plus de la longueur de la tête, robuste, parallèle ou un peu atténué en avant, anguleux, plan, longitudinalement sil- lonné et souvent rugueux en dessus, ce sillon parfois peu distinct, assez fortement échancré en triangle au bout ; scrohes assez profondes, étroites, brusquement arquées et arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape grêle, noueux au bout, atteignant la moitié et parfois presque le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, ou celui-là un peu plus long, 3-7 plus ^courts, subturbinés, grossissant peu à peu; massue médiocre, ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, ovales, assez convexes, longitudinaux. — Prothorax transversal., rarement {globuUcoUis) subglobuleux, le plus souvent cy- lindrique, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extré- mités. — Ecusson très-petit ou nul. — Elytres ohlongo-ovales, assez courtes, pas plus larges que le prolhorax, échancrées en arc et re- bordées à leur base, avec leurs épaules nulles et souvent précédées d'un rétrécissement, parfois [acutipennis] brièvement et isolément dé- (1) Elle doit reprendre !o nom d'eremita, sous lequel Olivier (Entom. V, p. 321^ p). 2i, f. 338) l'a décrite longtemps avant (]ue (Jermar, la croyant nouvelle, lui imposât celui de lœsicoUis, qui a été adopté par Sclni'nlierr (Gur- cul. 1, p. 556). (2) Syn. Naltactus pars, Schli. Cnrcul. Yl, l,p. 109; olim. — Buaciiyashs- TES pars, Scliœnli. ibid. YIII, 2, p. il"»; olim; Clievrol. Rcv. zool. 18i5, p. 98. — Geotiiacus, Sdia-nlj. Curcul. YIII, 2, p. ill. — Tai'Hkoruïnchus, Schœnh. Mantls. sec. Cnrcul. p. 33. — Pacuynotc!:. Kollar u. L. Redtenb. in Hùgels Kashmir, IV, 2, p. 541. 1 TANTMÉCIDES. 91 hiscentes en arrière. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues et plus fortes que les autres; cuisses en massue; jambes un peu ar- quées et denticulées au côté interne^ brièvement mucronées au bout; corbeilles caverneuses, grandes, triangulaires; tarses médiocrement larges, assez longs, spongieux en dessous; leur S** article beaucoup plus large que 1-2, le 4« grand; crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum très court. — Corps oblongo-ovale, écailleux, aptère. Insectes de taille au plus moyenne, parfois assez petits et, sauf quelques espèces originaires de l'Afrique, propres à l'Asie où ils sont répandus depuis la Sibérie jusqu'à Ceylan. Tous ont les élytres plus ou moins silloimées, avec les intervalles entre les sillons assez souvent costiformes. Leur livrée est très-variable, mais consiste ordinairement en taches ou bandes blanches sur un fond noir; quelques-uns [vires- cens, prasinus) sont d'un vert uniforme (1). Ils sont assez nombreux et pour la plupart inédits (2). Je cherche en vain un seul caractère qui permette de séparer de celui-ci Je genre Geotragus de Schœnherr, fondé sur une espèce {himalayamis Schh.) du nord de l'Hindostan. Cet insecte ne diffère des autres que par ses formes plus sveltes, surtout chez le mâle, et des pattes plus longues. Une autre espèce inédite {assammsis Schh.) de l'Assam, sur laquelle Schœnherr a fondé son genre Taphrorhynchus, ne diffère de la pré- cédente que par une assez grande dépression en carré allongé, parfois peu marquée, sur le rostre, caractère purement spécifique. Enfin, le genre Pachynotus de MM. KoUar et L. Redtenbacher me (1) Ces derniers ressemblent complètement aux Amomphus au premier as- pect, mais ce sont bien des Puzomias. (2) Sciiœnherr, après en avoir décrit cinq espèces (Nuup. globiilicollis, de la Mongolie; Piazom. virescens, de la Cliine boréale; Schrenkii, de Turco- raénie; Brnchyasp. acidipemiis, Peroteti, prusinus, du plateau des Nielgher- ries), a donné, en dernier lieu (Maatis. sec. Curcul. p. 25)^ ia liste de celles qu'il comprenait dans le genre. Elles sont au nombre de 10, dont trois (egenus, do la Sougarie; viridonus, puUatus, de Natal) inédiles, et divisées eu deux sections, selon qu'elles n'ont pas d'écusson ou qu'elles en possèdent un. Il place à tort le Peroled dans la première de ces divisions, car il eu possède un. Le prasinus s'écarte également des aiitres espèces du genre, en ce que ses jambes autéricures ne sont pas denticulées au côté interne. — La seule espèce nouvelle décrite est : P. Welwitschii, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. .'{, IX, p. 22 ; Angola. Le Brachynspistes velalus de M. Chevrotât (Revue zooi. 1845, p. 98) ne diffère des espèces typiques que par son rostre un peu plus long et plus ru- gueux eu dessus, et ses antennes un peu plus robustes; il doit évidemment rentrer dans le genre. Cet insecte est un peu plus allongé que les autres espèces et fait le passage entré elles et les genres GEorr.ACUs et TaphrouHW- CHUs de Schœnherr. Il est originaire de la Chine méridionale. 92 CURCULIONIDES. paraît, d'après les caractères que ces savants entomologistes lui assi- gnent, complètement identique avec celui-ci. L'espèce (1) du Cache- mire sur laquelle il a été fondé, a le prothorax globuleux. Il y a déjà dans le genre un exemple de cette forme chez le P. globuHcollis de Schœnherr. ENAPTORHINUS. Wateru. Trans. ofthe entom. Soc, Ser. 2, II, p. 179. Mâle : Rostre penché, un peu plus long que la tête et séparé d'elle par un sillon transversal très-marqué, robuste, un peu arqué, arrondi aux angles, légèrement renflé latéralement et en dessus à sa base, assez fortement échancré au bout; scrobes profondes, nettement limi- tées, un peu évasées en arrière, obliques, s'arrètant au-dessous et à distance des yeux. — Ceu.\-ci assez grands, ovales, longitudinaux et médiocrement saillants. — Antennes assez longues et assez robustes, hispidcs; scape grossissant peu à peu, atteignant presque le bord pos- térieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus long, 3-7 courts et grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, articulée. — Prothorax plus long que large, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités; ses vibrisses petites. — Ecus- son à peine distinct. — Elytres allongées, planes en dessus, un peu arrondies sur les côtés, subverticalement déclives, un peu comprimées et atténuées en arrière; pas plus larges que le prolhorax etéchancrées en arc à leur base. — Pattes longues; cuisses en massue; jambes an- térieures sinuées au côté interne dans leur moitié terminale, les autres droites; corbeilles ouvertes, assez grandes, un peu prolongées en haut; tarses assez longs et assez larges, spongieux en dessous, à articles 3 plus large que 1-2^ 4 assez grand; ses crochets libres. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum assez long. — Corps allongé, faiblement écailleux. Femelle : Rostre moins arrondi aux angles et plus plan en dessus. — Antennes plus courtes. — Elytres moins allongées, réguhèrement oblongo-ovales, obliquement déclives et brièvement déhiscentes en arrière. — Pattes plus courtes. Le type de ce genre est un assez grand insecte {sinensis Waterh.) du nord de la Chine, d'un brun rougeàtre, et dont les deux sexes, outre les caractères exposés plus haut, difl'ôrent par leur vestitmo. Lo mâle est saupoudré d'écaillés blanches, et la partie postérieure de ses (1) P. globuHcollis, loc. cit. |». 5il, pi. 26, f. 5. Le/', angur.tatus décrit à la suite, n'en est très-probablement que le tn;\le. Cet iiisecle '.essômble, pour les couleurs, au Brachi/iisjjistes veUttus mentionné dans la note précédente. J'ai dit précédemment (p. 35, note 2) que les Cneorhinus yictus, Uturatus et obscurm du Cacliotnire, décrits dans le même ouvrage par MM. Kollar et L. Redtenbachcr, me paraissaient égalemi. '. être des Pivzouus. j TANYMÉCIDES. 93 élytres, ainsi que ses jambes postérieures, est hérissée de longs poils fins; ces parties ne présentent rien de particulier chez la femelle, et elle est presque entièrement dépourvue d'écaillés. M. Waterhouse, à qui je dois la connaissance de ce rare insecte, a très-bien saisi ses analogies avec Fespèce de Piazomias dont Schœn- herr a fait son genre Geotragus. Il s'en distingue fortement par ses corbeilles postérieures ouvertes, ses crochets des tarses libres, son métasternum allongé, caractères dont les deux premiers lui soni com- muns avec les Amomphus qui suivent. AMOMPHUS. ScHOENH. Stettin. entom. Zeit., 1848, p. 359 (1). Mandibules plus ou moins prolongées en une saillie courte, robuste et tronquée au bout (2). — Rostre penché, droit, un peu plus étroit et plus long que la tête, séparé du front par un sillon transversal, parallèle ou subparallèle, plan et sillonné en dessus, le sillon parfois peu distinct, triangulairement échancré au bout; scrobes assez pro- fondes, linéaires, arquées et obliques, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu au bout, atteignant presque le bord pos- térieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus long, 3-7 égaux; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, obliques. — Prothorax transversal [tJia- lassinus) ou non, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Elytres ovales, plus ou moins arrondies dans leur milieu, rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, les antérieures très-brièvement nmcronées ou inermes à leur sommet interne; corbeilles ouvertes, grandes, ovales, obliques; tarses des Piazomias, avec les crochets assez grands et hbres. — Saillie intercdxale ogivale, assez large. — Métasternum très-court. — Corps oblongo-ovale, écailleux et brièvement hispide. Schœnherr a fondé sur ces insectes deux genres qui, bien que gé- néralement adoptés, ne diffèrent en rien d'essentiel. Dans tous deux, (1) Syn. Ph;Enognathus, Schœnh.Mantis. sec.Curc'.ii.p. 29; nom lie Wanzenart. lus.) ponr un genre d'Hémiptères. (2) La seconde, connue sous le nom de harbicauda Bohem., et originaire de l'Afriipie australe, an\ environs du lac N'Gami, est plus grande que le signa- lusQi remarquable par une loutTe de loniis poils qui terminent ses élytres. — .M. Geista'cker m'en a ( ommuniqué, sous le nom de C. pilipes, une troisième espèce qui, ayant les antrnnes de la longueur de la moitié du corps et le pro- thorax Uapézilorme, comme celui des Polycl/EIs, ne peut guère rentrer dans le genre non plus que dans aucun de ceux qui soiveut. TANYMÉCIDES. 99 aigus et horizontaux. — Ecusson assez grand, triangulaire. — Elytres convexes,, plus ou moins largement ovalaires, rapidement rétrécies dans leur tiers postérieur et brièvement épineuses à leur extrémité, débordant tantôt très-peu {equestris), tantôt notablement [Bohemanni) le prothorax, et subrectilignes à leur base, avec leurs épaules calleuses. — Pattes longues, surtout les antérieures; cuisses renflées dans leur milieu; jambes comprimées, les quatre antérieures un peu arquées; corbeilles caverneuses, fortement prolongées en triangle aigu; tarses assez larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 long; crochets soudés. — Saillie intercoxale krge, tronquée en avant. — Métasternum médiocrement allongé. — Corps ovale ou oblongo-ovale, finement pubesceut, partiellement écailleux chez quel- ques-uns. Les téguments sont tantôt finement chagrinés en dessus, tantôt ponctués en stries sur les élytres, ce qui est le cas le plus commun, et la pubescence qui les revêt est très-fine, très-courte et couchée. Quel- ques espèces sont entièrement privées d'écaillés; chez les autres, elles forment des bandes ou des taches de couleur variable sur un fond noir ou d'un vert métallique. Sous le rapport de la forme générale, ces insectes se rapprochent des Hyfomeces. Leurs espèces sont peu nombreuses, de grande taille pour la plupart et propres à l'Afrique, à l'île Maurice et au Bengale (1). HYPOMECES. ScHOENU. Curcul. Disp. meth., p. 124. Rostre penché, pas plus long que la tête, robuste, parallèle, angu- leux, plan en dessus et parcouru par un profond sillon remontant jusqu'au vertex, assez fortement échancré en triangle à son extré- mité; scrobes profondes, nettement limitées, arquées et obliques, infra-oculaires. — Antennes médiocres, assez robustes; scape gros- sissant peu à peu, atteignant presque le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 un peu allongés, obconiques, subégaux, [i-1 courts, égaux, 7 sabcontigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale, acu- minée, articulée. — Yeux assez grands, brièvement ovales, longitu- dinaux, saillants. — Prothorax en général presque aussi long que large, subdéprimé en dessus, légèrement rétréci d'arrière en avant, rectiligne sur les côtés, tronqué antérieurement, faiblement bisinué à sa base, avec ses angles rectangulaires, canaliculé ou impressionné (1) P. equestris, de la Cafrcrie; maculatus, do Nubie; Bohemanni, de l'île Maurice ; parcus. du Ben;;ale; Scliœiili. toc. cit. p. 217. — Aj. : P. plumbeus, Guérin-Méncv. Rev. zool. 18-45, p. 286; Natal Dans celte espèce, qui Qpèce typique (2), insecte des (1) H. nisticus, sparsus, curius, des Indes or. ; pauper, marginellus, de la Sénég.imbic, Schœrili. Curcul. VI, p. 200; ces deux derniers ditTèrent sensi- blement des espèces des Indes orientales et ne pourront guère rester dans le genre. Elles sont notamment privées do la saillie qui existe, chez les e.spèces indiennes, en arrière des liauches antérieures, et ont lout-à-fait le faciès des Dereodus. — Aj. : //. siititralis, Chevrol. Rev. zool. 1841, p. 227; iles Phi- lippines.— pollinosus, Kollar u. L. Rcdlenb in Hiigels Kaschmir, IV, 2, p. 5.S9; llindostan bor. (2) D. denikollis, Schœnh. Curcul. II, p. 73. TANYMÉCIDES, 101 Indes orientales, de la taille des Hypomeces, revêtu d'écaillés grisâtres ayant un léger reflet opalin, et dislinctenèent ponctué en stries sur les élytres. Depuis, Ericlison en a décrit une autre (1) d'Angola, de forme plus allongée, acuminée en arrière, à épaules non calleuses par suite de l'absence des ailes inférieures, mais qui, du reste, présente le caractère essentiel du genre, à savoir les dents du prothorax. Ce carac- tère distingue éminemment le genre, mais au fond, ces saillies ne sont qu'un développement excessif de celles dont on aperçoit des vestiges dans quelques genres du groupe actuel, notamment chez les Protenomus. SIDERODACTYLUS. ScHOEKH. Curcul, II, p. 125 (2). Rostre penché, pas plus long que la tête, très-robuste, anguleux, avec une dépression en triangle allongé plus ou moins marquée, près de ses bords latéraux, parcouru par un fin sillon remontant sur le vertex, profondément et triangulairement échancré et cilié au bout; scrobes profondes, étroites, nettement limitées et régulièrement ar- quées.— Antennes médianes, assez longues, peu robustes; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles obconi- ques : 1-2 allongés, celui-là plus grand, 3-6 courts, subégaux, 7 plus long et plus gros; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, assez saillants^ oblongs, longitudinaux. — Pro thorax trans- versal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson très-petit. — Elytres allongées, subcy- lindriques, subparallèles, obtusément arrondies en arrière, tronquées ou légèrement échancrées en arc, et pas plus larges que le prothorax à leur base. — Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres; leurs hanches un peu séparées; leurs cuisses très-robustes, surtout chez les mâles, fusif ormes ; leurs jambes presque droites, briè- vement mucronées au bout; corbeilles ouvertes, grandes, en triangle curviligne; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 3 beau- coup plus largo que 1-2, 4 long; ses crochets libres, subparallèles. — Saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Mé- tastcrnum assez long. — Corps allongé, cyhndrique, densément écailleux. Ce genre et les deux suivants forment dans le groupe actuel, une petite section particulière caractérisée par le développement considé- rable des pattes antérieures. Celui-ci se distingue aisément par la non- contiguité des hanchcL> de la même paire. 11 se compose, en ce moment, d'une douzaine (3) d'espèces africaines, dont les plus grandes sont do (1) D. acuminahis, Erichs. Archiv, 18-43, 1, p. 259. (2) Syn. Hadromkkus, Schœuh. Curcul. Disp. meth. p. 137 ; olim. (3) S. sagittarius, heriaceus, adstringaius, rhodinus, galamensis, pelHcu- 102 CURCUnONIDES. taille moyenne, et dont la livrée très-variable, sans être toujours sem- blable dans les deux seifes, est assez souvent d'un vert métallique. HADROMERUS. ScHOENH. Cwcul. Disp. meth., p. 136. Rostre au plus aussi long et presque aussi large que la tête, penché, épais, anguleux, plan et canaiiculé en dessus, fortement écliancré en triangle au bout; scrobes étroites, assez profondes, nettement limitées, arquées et obliques, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes longues et grêles; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule à. articles 1-2 allongés, subéga\ix, 3-7 obconiques, décroissant peu à peu; massue longue, fusiforme, acuminée, très-distinctement articulée. — Yeux assez grands, sub- arrondis et médiocrement saillants. — Prothorax transversal, subglo- buleux, brièvement rétréci et tronqué à ses deux extrémités.— Ecusson bien distinct, en triangle rectiligne. — Elytres beaucoup plus larges que la base du prothorax, plus ou moins allongées, parallèles, obtusé- ment arrondies et parfois brièvement épineuses en arrière, subrecti- lignes à leur base, avec leurs épaules calleuses. — Pattes antérieures beaucoup plus longues et plus robustes que les autres; leurs cuisses très-fOrtement rentlées, fusiformes; leurs jambes un peu arquées, denticulées en dedans, terminées par un court mucro interne; cor- beilles ouvertes, grandes, ovales; tarses médiocres, spongieux en des- sous, leurs articles 1-2 assez étroits, 3 large, 4 long; crochets libres, plus ou moins parallèles. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mé- tasternum allongé. — Corps allongé, écailleux. Insectes de taille variable, mais en général de grandeur moyenne, et pour la plupart revêtus d'une livrée assez remarquable, consistant en écailles blanchâtres à reflets opalins, cuivreuses, ou d'un vert doré brillant, revêtant parfois uniformément le corps, mais le plus souvent formant des bandes ou un dessin nuageux sur un fond ferrugineux ou noir. Ils sont propres à l'Amérique, où ils représentent les Sidero- latus, Schœoh. Ciircul. VI, 1, p. 284; S6i.6grimbic. — Aj. : S. cuspidntns, Erichs. Archiv, 1843, 1, p. 260; Angola. — flavescens, Geislïg% environs de Baltimore. (2) Syn. Chlorophakus, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Curios. XVI, Suppl. 1, p. 259. 106 CURCULIONIDES. Au premier coup-d'œil, ces insectes ont la plus intime analogie avec les Chloropuanls, parmi lesquels Erichson qui en a décrit, le premier, deux espèces, les avait placés. Il ne s'est pas aperçu, non plus que Schœnherr, que leurs crocliets des tarses soudés et leurs corbeilles postérieures caverneuses les distinguent nettement, et bien mieux que leur écusson, du genre en question. Leurs espèces sont toutes propres au Chili, au plus de taille moyenne, et ornées de couleurs assez va- riées, quoique le plus souvent d'un blanc grisâtre. Leurs élytres sont très-finement striées, avec des petits points enfoncés dans les stries; les intervalles entre ces dernières sont parfois (par ex, venustm) alter- nativement plus convexes, sans devenir costiformes. Aux cinq men- tionnées par Schœnherr, on n'a encore ajouté qu'une seule (1). PACHN^US. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 121 {'1\. Rostre penché, à peine plus long que la tête, parallèle ou un peu atténué en avant, épais, suharrondi aux angles, légèrement convexe et obtusément caréné en dessus, entier ou faiblement échancré au bout; scrobes profondes, nettement limitées, arquées, obliques et infra-oculaires. — Antennes submédianes ou antérieures, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord posté- rieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci un peu plus long, 3-7 courts, subégaux ; massue oblongo-ovale, acu- minée et articulée. — Yeux grands^ ovales, déprimés, perpendiculaires. — Prothorax transversal ou subtransversal, rétréci en avant, un peu arrondi sur les côtés, tronqué au bout, et muni, au niveau des yeux, d'une petite saillie anguleuse, parfois {litns) nulle, fortement bisiuué à sa base. — Ecusson subarrondi ou oblong. — Elytres oblongo-ovales, convexes, brièvement rétrécies et subépineuses au bout, sensiblement plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec leurs épaules obliques et parfois {azuresccns, litus) munies d'une dent antérieure. — Patles médiocres; cuisses en massue; jambes antérieures légèrement arquées; corbeilles caverneuses, transversales; tarses assez longs et larges, spongieux en dessous, à 4"-' article grand, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum assez allongé. — Corps oblongo-ovale, écdillcux. Schœnherr a placé avec raison ce genre immédiatement à culé des Chlorophanus ; mais, par leur forme générale et leur livrée, ses es- pèces ont pins do rapport avec les Platyaspistes. Ce sont do jolis (1) P. prasinus Er., t^enustus Er., glaucusj alternnns, marginalis, Scliœnti. loc. oit. p. 397. — unkolur, Perroud, Ann. cJ. 1. Soc. Liim. d. Lyon, Ser 2, 11, p. 492. (2) Sya. CvPHUS, Germar, Ins. Spec. nov. p. 431. CYPHIDES. iO'1 insectes dont la livrée uniforme varie du blanc bleuâtre ou opalin, au bleu d'azur et au jauue soufre pâle. Tous ont les élytres finement et très-régulièrement ponctuées en stries. Sauf une des parties méri- dionales des Etats-Unis, leurs espèces peu nombreuses sont propres à Cuba et Haïty {!). Groupe VIII. Cyphides. Rostre de longueur et largeur variables, très-rarement séparé du front par un sillon transversal. — Antennes assez longues chez la plupart; leur srape dépassant souvent le bord postérieur des yeux; 2^ article de leur funicule presque toujours plus long que le 1". — Prothorax sans vibrisses. — Ecusson toujours distinct. — Elytres dé- bordant le prothorax, anguleuses aux épaules et en même temps iso- lément saillantes à leur base. — Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires faiblement séparées ; corbeilles des jambes postérieures fortement caverneuses (2). — Abdomen normal (3). — Metasternum jamais très-court, souvent plus ou moins allongé. — Corps oblong ou naviculaire, en général ailé. Ce groupe ne peut être confondu qu'avec ceux dans lesquels il y a, comme chez ses espèces, à la fois des corbeilles caverneuses, absence de vibrisses au prothorax, et des élytres plus larges que le prothorax et anguleuses aux épaules, c'est-à-dire avec les Géonomides et les Prypnides. 11 se distingue assez faiblement des premiers par l'allonge- ment du metasternum, et des seconds par la brièveté des mandibules. La plupart de ses espèces sont remarquables par la variété et la richesse de leur livrée. Beaucoup sont également de grande taille et aucunes d'entre elles ne paraissent être épigécs; du moins, c'est tou- jours sur les végétaux que j'ai rencontré celles, en grand nom-bre, que j'ai observées dans l'Amérique du Sud. Sur les 16 genres qui suivent, 11 sont propres à l'Amérique; les 5 autres sont disséminés depuis l'Afrique jusqu'aux îles Philippines et au Japon. L'Europe est par conséquent complètement dépourvue de ces insectes. (1) Schœnlierr (Curcul. VI, 1, p. 425) n'en a connu (juc trois : P. opalus Oliv., des Etats-Unis ; asurt'scetts, ÙÏMS Germ., de Cuba; le dernier se trouve aussi au Mexique. — Aj. : Cure, psitfacus, Oliv. Entom. V, p. 339, pi. 24, f. 341 ; llaily. — costatus, Perroud, Anii. d. 1. Soc. Linu. d. Lyou, Sér. 2, II, p. 495; Cuba. (2) Ce caractère s'affaiblit et finit par disparaîti'e cliez les petites espèces du genre Gratopls ; il subsiste chez les ^rrandes. (3) Dans les ^a'ures Dekmatodes et Stigmatrachelus, le second segment ab- dominal diffère peu des dct\x suivants, et chez les Dekmatodes il est môme séparé du premier par une suture droite; mais ces segments sont plans et leurs sutures fines, comme Uo coutume. 108 CURCULIONIDES. I. Jambes antér. de longueur et de grosseur normales. a Rostre au plus aussi long et presque aussi large que la tête. b Crochets des tarses soudés, c Scrobes rostrales s'arrètant an niveau des yeux. Corbeilles écailleuses : Dermatodes. — glabres : Stigmatrachelus. ce Scrobes rostrales subconniventes en dessous : JEtherhinus. bb Crochets des tarses libres. d Corbeilles glabres; rostre parallèle, plan et canaliculé en dessus, par- fois concave en avant. e Elytrçs â peine plus larges que le prothorax; les angles postérieurs de celui-ci prolongés et aigus : Megalostylus. ee — débordant fortement le prothorax; leurs épaules très-angu- leuses. f Scape des antennes médiocrement robuste, droit, en massue allongée au bout. g Funicule antennaire à art. 2 à peine plus long que 1 : Hadropus. gg — beaucoup — Prothorax très-régulièrement cylindrique : Oxyderces. — non Ctjphus. ff Scape des antennes robuste, souvent déprimé, arqué et atteignant le prothorax : Platyomus. dd Corbeilles écailleuses; rostre élargi en avant; scape des antennes atteignant toujours le prothorax : Compsus. aa Rostre plus long que la téte^ plus ou moins dilaté au bout, corbeilles glabres. h Crochets des tarses soudés : Catarnonus. libres. i Dernier segment abdominal en triangle curviligne : Eustales. a rectiiigne, aigu. k Rostre très-anguleux, impressionné latéralement : Polycomus, kk — subarrondi aux angles. Tète obconique ou subcylindri(iue; rostre non renllé sur les côtés : ExùiMhalmus . — arrondie; rostre renflé et biimpressionné — Tetrabothinus. II. Jambes antér. allongées; leurs cuisses robustes, fusiformcs. Crochets des tarses libres; prothorax bisinué à sa base : Luchnopus. soudés; — tronqué — Craiopus. CYPHIDES. 409 DERMATODES. ScHOENH. CurcuL, V, p. 895 (1). Tète très-souvent canalicrflée sur le front ; rostre le plus souvent séparé de ce dernier par un sillon transversal, aussi long que la tête, subparallcle, épais, subanguleux, plan en dessus, faiblement échancré an bout, avec une dépression triangulaire, glabre, lisse et noire; scrobes profondes, arquées, s'arrêtant au niveau et à distance du bord inférieur des yeux. — Antennes submédianes, médiocres, assez ro- bustes; scape renflé au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3-7 courts, subcyliudriques, subégaux; massue brièvement ovalaire, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis ou ovales, dans ce dernier cas longitudinaux, assez sail- lants. — Prothorax transversal, cylindrique, fortement bisinué à sa base, tronqué en avant, largement, mais médiocrement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson distinct ou nul, petit, subarrondi. — Elytres m,édiocres, convexes, en général élargies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules obliques et obtuses ou subanguleuses. — Pattes assez lon- gues, subégales ; cuisses en massue ; jambes antérieures un peu arquées au bout; corbeilles grandes, écailleuses; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 médiocrement larges, celui-là très-grêle et arqué à sa base, o large, 4 assez long ; crochets petits, soudés. — 2« segment abdominal pas beaucoup plus long que 3, séparé du i^^ par une suture droite; saillie intercoxaie large, tronquée en avant. — Métasternum court. — Corps ovalaire, écailleux. Insectes voisins, non des Thylacites, comme le dit Schœnherr, mais des Stigjiatrachelus qui suivent et dont ils ne diffèrent même essen- tiellement que par leurs antennes plus courtes, leurs élytres débordant faiblement le prothorax et les corbeilles de leurs jambes postérieures écailleuses. Ils sont rarement de taille au-dessus de la moyenne, et leur livrée, constamment uniforme, varie du blanc au jaunâtre et au vert doré, à reflets cuivreux. Leurs élytres, outre les sillons dont elles sont munies, présentent parfois deux forts tubercules [tm-ntus) ou des tuljercules plus petits et nombreux [tubermlatus], mais plus souvent encore des côtes alternantes plus ou moins prononcées. La plupart des espèces sont propres à File de Java, les autres au Japon et à la Nouvelle-Hollande (2). (1) Syn. Lagostomus, Schœiih. Curcul. I, p. 612; nom déjà employé pat- Brookes pour la Viscache, genre de Mammifères de l'ordre des Rongeurs. (2) Schœiilieir (Curcul. loc cit.) en rnentionDC onze espèces qu'il répartit dans deux sections : A, un écusson : D. turrilus, Japon; granulatus, iuhcr- culatus, suljfasciaius, costntus, paganûs, œruginosus, irieptus, de Java; B, point d'écu.^on : D. vermiculatus, i^\3i ; cœsicollis, Japon; australis Boisâny., Australie. Depuis, aucune espèce n'a été décrite. 110 CURCULIONIDES. STIGMATRACHELUS. ScHOENH. Curcul., VI, 1, p. 123. Tête canaliculée sur le front; rostre séparé de ce dernier par un sillon transversal ou anguleux, au moins aussi long que la tète, paral- lèle, épais, plus ou moins arrondi aux angles, plan et parfois caréné sur la ligne médiane en dessus, médiocrement échancré en triangle au bout; scrobes profondes, bnéaires, arquées, n'atteignant pas les yeux. — Antennes médiocres, peu robustes; scape renflé au bout, empiétant sur les yeux et parfois atteignant leur bord postérieur; fu- nicule à articles obconiques : '-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, sub- égaux, massue oblougo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, arrondis ou ovales, dans ce dernier cas obliques ou longitudinaux. — Prothorax transversal, rarement; convexe [oniatus], presque toujours rétréci en avant, fortement bisinué à sa base, tronqué antérieurement. — Ecusson petit, subarrondi ou triangulaire. — Elytres convexes, parallèles ou rétrécies en arrière, notablement plus larges que le pro- tliorax et isolément saillantes à leur base, avec leurs épaules obliques et anguleuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses en massue; jambes antérieures un peu arquées et dilatées au bout; corbeilles grandes, glabres; tarses plus ou moins larges^ spongieux eu dessous, à 4*-' article assez long; crochets médiocres, soudés à leur base. — 2" segment abdoniinal à peine ou guère plus long que le 3^, séparé du 1" par une suture anguleuse ou non; saillie intercoxale large, tronquée au bout. — Métasternum médiocre. — Corps ovale ou oblongo-ovale, écailleux. Madagascar est la patrie exclusive de ce genre, qui me paraît y re- présenter les Dermatoues. Ses espèces sont parfois [ornalus, cincfus) d'assez grande taille, et, dans ce cas, remarquables par la forte saiUie des angles humoraux do leurs élytres; mais le plus souvent, elles sont de taille médiocre, et les angles en question deviennent alors beaucoup plus courts et plus obtus. Presque constamment le prothorax présente en dessus trois sillons longitudinaux, dont les latéraux, plus ou moins abrégés, partent du fond des sinus de sa base; les élylres sont tou- jours régulièrement sillonnées. La livrée de ces insectes est tantôt uniforme, tantôt assez élégante (par ex. ornatus). On en connaît une douzaine d'espèces (1). (1) Schœiilicrr (loc. cit.) les répartit dans deux sections : A, yeux Ircs-sail- lants: S. cinctus Oiiv., fucosus, striaiogemelLatus , lurbatus (squammifer Klug), lynceiis Oliv. — B, yeu\ médiocrcîment convexes : S. oriiftlus Oliv., octomaculalus Oliv., squammifer Oliv., ochreutus, viridans, chlorostomus Sclih. CYPftlDES. IH .ETHERHINUS. ScHOENH, Curcxil., VI, 1, p. 204. Mâle : Tête brièvement obconique; rostre un peu plus long qu'elle, fléchi, épais, subarrondi aux angles, planiuscule en dessus, muni de chaque côté d'un lobe redressé et obhquement tronqué, angiilaire- ment dilaté sur les côtés et fortement échancré en triangle au bout, avec une petite épine de chaque côté^ en dessous; scrobes profondes, étroites, brusquement arquées et subcontiguës en dessous. — Antennes submédianes, courtes, peu robustes; scape noueux au bout, empiétant à peine sur les yeux; funicule à articles l gios, subturbiné, 2 plus court, grêle, obconique, 3-7 très-courts et très-serrés; massue assez forte, oblongo-ovale, acuminée et articulée. — Yeux petiis, arrondis, peu convexes. — Prothorax transversal, cylindrique, tronqué en avant, fortement bisinué a sa base. — Ecusson en triangle curvihgne. — Elytres oblongues, subparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur et obtusément arrondies au bout, un peu plus larges que le prothorax, et chacune fortement saillante à sa base, avec leurs épaules obtu- sément calleuses. — Pattes courtes et robustes; cuisses en massue arquée; jambes denticulées en dedans; les quatre antérieures arquées et terminées par un mucro; corbeilles écailleuses; tarses assez courts et assez grêles, spongieux en dessous, leur 4" article médiocre; cro- chets petits, soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez étroite, ogivale. — Métasternum un peu allongé. — Corps oblong, densément écailleux. Femelle: Rostre simple, légèrement dilaté au bout. Ces caractères sont très-prononcés, et Schœnherr a omis, dans le nombre, la contiguïté des scrobes rostrales en dessous, qui constitue l'un des plus essentiels. Le genre ne comprend (ju'un assez petit in- secte {aurichalceus) du Brésil intérieur, fort rare dans les collections et remarquable par sa livrée, qui est d'un beau jaune doré, avec la tète, le disque et les côtés du prothorax, des bandes longitudinales sur les élytres, enfin, les pattes en partie d'un cuivreux clair; ces couleurs sont très brillantes. MEGALOSTYLUS. ScHOENH. Curcul., VI, 1, p. 114 (1). Rostre aussi long ou un peu plus long que la tête, parallèle, très- épais, anguleux, plan, parfois concave en avant, parcouru par un sillon bien marqué, prolongé sur le veriex, fortement échancré en triangle à son extrémité; scrobes profondes, visibles d'en haut en avant, for- tement arquées et évasées en arrière. — Antennes médiocres, anté- (l)Syn. HàDROTOMUS, Dej. Cat. éd. 3, p. 276. 112 CURCULIONIDES. rieures, robustes; scape épais, grossissant peu à pou, arqué, atteignant au moins le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 ou 1-3 obconiques et un peu allongés^ 3-7 ou 4-7 courts, décroissant gra- duellement; massue ovalaire, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, assez saillants. — Prothorax transversal, assez convexe, fortement rétréci en avant, avec ses côtés antérieurs rabattus, tronqué antérieurement, profondément bisinué en arc à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — Ecusson assez grand, en triangle cur- viligne. — Elytres de longueur variable, oblongo- ou ovalo-ellip ti- ques, à peine plus larges que le protborax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses en massue; jambes droites, élargies au bout; corbeilles glabres; tarses courts, larges, spongieux en dessous, leur 4* article assez court; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum court. — Corps elliptique ou cunéiforme, écailleux, villeux ou non en même temps. Genre très-distinct, dont les espèces ressemblent beaucoup aux Apo- TOMODERES du groupe des Naupactides. Schœnherr n'en a connu que deux espèces (1) d'un vert doré ou bleuâtre, mais il y en a d'autres, dans les collections, d'un gris blanchâtre ou plombé uniforme et mat. Toutes ont les élytres finement et très-régulièrement striées ; une seule [Sturmii] est revêtue d'une villosité lanugineuse abondante. Ces in- sectes sont de taille moyenne et originaires du Mexique. HADROPUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 111. Rostre à peine aussi long que la tète, parallèle, épais, anguleux, plan en dessus et parcouru par un fin sillon prolongé sur le vertex, trian- gulairement échancré au bout; scrobes invisibles d'en haut, profondes, brusquement arquées, évasées inféricurement et infra-ocidaires. — Antennes médiocres et assez robustes; scape renflé au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés^ celui-ci à peine plus long, 3-7 courts, sublurbinés; massue assez forte, oblongo-ovalc, articulée. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, assez saillants. — Prothorax transversal, subcylindrique, impressionné et fovéolé en dessus, fortement bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson petit, en triangle rectiligne allongé. — Elytres peu allon- gées, subparallèles, notablement plus larges que le prothorax et tri- sinuées à leur base, avec les épaules obtuses, verticales en arrière. — Pattes assez courtes; cuisses en massue; jambes droites, densément ciliées; corbeilles glabres; tarses assez larges, densément ciliés, spon- gieux en dessous, leur 4* article médiocre, ainsi que ses crochets; ceux- (1) M. Sturmii (Hadrot. prasinus, Dej.), rhodopus, Schœnh. loc. cit. p. 115. CYPHIDES. Ii3 ci libres. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métaster- num médiocre. — Corps densément écailleux. Je ne conserve qu'en hésitant ce genre, qui diffère très-peu des Cyphcs. Il ne s'en éloigne guère, en effet, que par la longueur relative moindre du S** article du funicule antenuaire (1). 11 ne comprend jus- qu'ici que deux assez petites espèces (2) du Brésil, d'un blanc crétacé, accompagné chez l'une d'elles [albinus] de taches d'un vert pâle mé- diocrement apparentes. Leurs élytres présentent quelques tubercules surmontés ou non de touffes de poils squammiformes. OXYDERCES. ScHOENH. Curcul., VI, 1, p. 203. Rostre un peu plus long que la tête, parallèle, épais, anguleux, plan et canaliculé en dessus, fortement échancré au bout; scrobes presque invisibles d'en haut, profondes, courtes et arquées. — Anten- nes médiocres, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, celui-ci sensiblement plus long, 3-7 de même forme, courts, subégaux ; mas- sue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez gros^ arrondis, saillants. — Prothorax parfaitement cylindrique, fortement bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres assez allongées, parallèles, peu convexes, rétrécies et obtusément arron- dies en arrière, beaucoup plus larges que le prothorax et isolément saillautes à leur base, avec les épaules obliquement an.^uleuses. — Pattes médiocres, assez robustes; jambes antérieures brièvement mu- cronées au bout ; corbeilles glabres ; tarses spongieux en dessous, assez larges ; crochets libres. — Saillie intercoxale assez large, tron- quée en avant. — Métasternum médiocre. — Corps oblong, densément écailleux. Des deux espèces que Schœnherr a comprises dans ce genre, l'une (3), sur laquelle il l'a fondé, dans l'origine, est un Compsus que rien n'au- torise à séparer de ces derniers, et qui est même très-voisine du C. lacteus Fab. L'autre {cœleslimis), qu'il a décrite depuis, doit seule y rester. Cet insecte présente des caractères intermédiaires entre ceux des Hadkopls et des Compsus. Par sa forme générale, il ressemble tout- à-fait à plusieurs de ces derniers, surtout au C. argyrens de Cayenne; mais son rostre parfaitement parallèle, ses scrobes rostrales invisibles (1) Il y a un Cyphus, le Linnœi, chez lequel cet article n'est guère plus long qu'ici, relativement au premier. 11 forme un passage réel entre les autres Cyphus, qui font beaucoup plus long, et le genre actuel. (2) //. albiccris Gerniar, albinus, Scliœnh. Curcul. I. p. 631, et YI, 1, p. 154. (3) 0. cre/aceus, Fab., Schœnli. Curcul. I, p. 647; Guadeloupe. Coléoptères, Tome VI. 8 114 CURCULIONIDES, d'en haut, et ses corbeilles des jambes postérieures glabres le rappro- chent davantage des premiers. Il est assez petit, et, sur un fond d'un blanc argenté, est orné d'assez nombreuses taches d'un beau bleu. Cayenne est sa patrie CYPHUS. (ScHOENH.) Germar, Ihs. Spec. nov., p. 427 (1). Rostre en général un peu plus long que la tète, aussi large qu'elle, épais, parallèle ou un peu atténué en avant, anguleux, plan en dessus et parcouru par un sillon très-marqué, prolongé sur le vertex ; scro- bes très-profondes, visibles d'en haut en avant sur une petite étendue, flexueuses, obliques, élargies et évanescentes sous les yeux. — Anten- nes assez longues, médiocrement robustes, rarement [bituberosus) grê- les; scape de longueur et de grosseur variables (2), jamais épais, en massue allongée au bout; funicnle à articles 2 beaucoup plus long que 1, noueux au bout comme celui-ci, 3-7 de forme variable; mas- sue ovale ou oblongo-ovale, acuminée et très-distinctement articulée. — Yeux médiocres, arrondis, saillants. — Prothorax transversal, rare- ment [Linnœi) convexe et cordiforme, presque toujours cyhndrique et déprimé sur le disque, avec ou sans sillon médian, arrondi sur les côtés, tronqué en avant, bisinué à sa base. — Ecusson au plus médio- cre, triangulaire. — Elytres ovales ou oblongo-ovales, convexes chez presque tous, en général beaucoup plus larges que le pro thorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules obtusément angu- leuses ou prolongées latéralement en un fort tubercule. — Pattes le plus souvent robustes; cuisses en massue ; jambes antérieures un peu arquées et mucronées ou non au bout (3) ; corbeilles de grandeur va- riable, glabres; tarses larges, chez la plupart, spongieux en dessous; crochets assez longs, libres. — Saillie intercoxale tronquée au bout. — Métasternum court. — Corps polymorphe, écailleux, parfois [Linnœi] hérissé de poils. L'un des plus beaux genres de la famille, mais qui a besom d'être (1) Syn. Chlouima, Dej. Cat. éd. 1, p. 92; ce genre comprenait en même temps les Platyomus et les Compsus. (2) Dans Tétat actuel du genre, il atteint à peine le milieu des yeux chez le Hancocki, arrive presque au niveau de leur bord postérieur dans le plus grand nombre des espèces, et finit par le dépasser fortement chez le gibber, le Chevrolatii et surtout le bituberosus. (3) Les esjièces où ce mucro existe sont les plus nombreuses, et il est ordi- nairement accompagné d'un autre pareil aux jambes iatermédiaires. Il man- que complètement chez les C. juvencus, chlorostomus , Germari, margarita- ceus, Linnœij etc., sans (jue sa présence ou son absence aient aucun rapport avec les autres caractères. CYPHIDÈS. H5 épuré (1). Ses espèces sont généralement très-grandes, et, au point de vue de leur livrée, se partagent en deux sections. Les unes {gibber, juvencus, bituberosus, etc.), qui sont en minorité, n'ont rien de remar- quable sous ce rapport, tandis que les autres [LatrdUei, Vamhageni, angustus, i6-punctatus, margaritaceus, HuncocM, eic.) figurent parmi les plus grands et les plus magnifiques Curculionides connus. Le genre est exclusivement américain, et, sauf un très-petit nombre d'espèces propres au Mexique, confiné dans l'Amérique du Sud, prin- cipalement dans le Brésil (2). PLATYOMUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth,^ p. 109. Rostre pas plus long que la tête, parallèle, très-épais, concave en dessus, au moins dans sa moitié antérieure, canaliculé à sa base, mé- diocrement échancré en triangle au bout; scrobes courtes, très-pro- fondes, visibles d'en haut dans la majeure partie de leur étendue, à peine ou non évasées en arrière, régulièrement arquées, et terminées au niveau du milieu des yeux. — Antennes médiocres ; scape en gé- néral très-épais, plus ou moins arqué, tantôt [cultrifennis, nodippMnis, forticornis, etc.) déprimé;, tantôt grêle à sa base et grossissant peu à peu, et dépassant fortement les yeux en arrière ; f unicule à articles 2 notablement plus long que les autres, 3-7 de forme variable ; massue assez forte, oblongo-ovale , acuminée et articulée. — Yeux petits, arrondis et saillants. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, subcylindrique ou déprimé, ou caréné en dessus, fortement bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson en triangle curvili- gne ou rectiligne. — Eiytres de forme variable, beaucoup plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules (1) Il faut, avant tont, en retrancher les C. bispinus et lugubris de Scliœn- herr, qui n'appartiennent pas même au groupe actuel, les corbeilles de leurs jambes postérieures étant ouvertes. Ils doivent former un genre nouveau dans le voisinage des Naupactus, genre qui comprendra plusieurs espèces inédiles de la Colombie et du Pérou. — Les C. gibber, juvencus, bituberosus, etc., avec une livrée uniforme et très-modeste, ont en même, temps des antennes très-grèles et dont le scape atteint le bord antérieur du prolliorax ; lis pour- raient également, à ce double titre, être exclus du genre. — Le C. Hancochi, l'un des plus remarquables de celui-ci, s'éloigne des espèces normales par plusieurs caractères importants. Les corbeilles de ses jambes i)0stérieures sont écailleuses et ses jambes elles-mêmes sont trancbantes et ciliées sur leur bord externe, dans près de leur moitié terminale, tandis que cette carène est très- courte dans les autres espèces. 11 doit, à mon sens, former également un genre à part. (2) Schœnherr (Curcul. VI, 1, p. 141) en mentionne vingt-deux espèces auxquelles on n'a, depuis, ajouté que la suivante : C. consularis, Clievrol. Revue zool. 1838, p. 92 {Vamhageni var.?); Biésil. 116 CURCULIONIDES. au moins anguleuses, et très-souvent prolong<'-es Icatéralement en un tubercule conique. — Jambes antérieures toujours inermes au bout. '—Le surplus comme chez les Cyphus. L'extension que Schœnherr a donnée à ce genre ne me paraît pas admissible. U y a des caractères suffisants pour en séparer les espèces sur lesquelles il avait, dans l'origine, établi son sous-genre Compsls, dont il n'a l'ait plus tard qu'une simple section (1). Dans cet état, les P.LATYOJIUS se distinguent sans peine des Cyphus par leur tète concave en dessus, leurs scrobes rostralcs plus courtes et plus visibles d'eu haut en avant, et par leurs antennes dont le scape, plus ou moins robuste, atteint constamment le bord antérieur du prothorax. Tous, sans e.xception, ont les corbeilles des jambes postérieures glabres. Ce sont de beaux insectes, dont les uns {cuUricoUis. nodipennis, pra- si7ms, WahlcnhenjU, etc.) égalent, sous le rapport de la taille, les Cy- phus de seconde grandeur, et les plus petits (par ex. Diana', undulatus, mutabilis, etc.) descendent au niveau de celle des Hadropus. Les pre- miers ont presque tous le scape des antennes déprimé et les élytres plus ou moins tuberculeuses, avec les épaules prolongées en une sail- lie externe, en général très-prononcée, caractères qui, à ma connais- sance, ne se voient jamais chez les seconds. La livrée de ces insectes est très-variable, mais présente cette particularité que les couleurs métalliques lui sont constamment étrangères. Jusqu'ici, sauf quelques espèces qui habitent la Guyane, le genre paraît être exclusivement brésilien. COMPSUS. ScuoENH. Cu7'cul. Disp. meth.j[). 109 (2). Rostre presque toujours un peu plus long que la tête, plus ou moins rétréci à sa base, dilaté, triangulairement échancré, impres- sionné, rarement concave (par ex. niveas) en avant. — Ecusson tantôt obloug et dilaté ou non en arrière, tantôt arrondi, jamais triangulaire. — Jamljos antérieures cliez presque tous, rarement les intermédiaires^ mucronécs au bout; corbeilles des jambes postérieures écailleuses(3). — Le surplus comme chez les Platyomus. A ces caractères essentiels ou peut en ajouter plusieurs autres moins (IJ Ainsi restreint, le genre ne comprend plus que les vingt-deux i)rcmiè.res espèces décrites par Schœnlieir (Curcul. VI, 1, p. 15ô), ou ses Platyomus vrais. Toutes les esitcces qu'on a décrites depuis cet auteur me iiaraisscnt ùtre des CoMPsu.s, sauf pcul-èire ia suivante : P. crassicornis, Lucas in Castein. Voy. d. l'Amer, d. Sud; Enlom. p. 15G; Brésil. (2) Syn. OxvDEiiCES (pars), Scliœnli. Curcul, I, p. 647. (3) Parmi les nombreuses espèces que j'ai sous les yeux, je n'en trouve que deux {yVesternianni, saucius) qui fassent exception à cet égard, et cette ex- ception n'en est une qu'à, moitié, car leurs corbeilles présentent quelques ves- tiges d'écaillés. CyPHIDES. 117 constants et qui, bien que négatifs pour la plupart, doivent être pris en considération. Ainsi, jamais le scape des antennes n'est d'une grosseur remarqua- ble ; le prothorax, dans la grande majorité des cas, est presque régu- lièrement cylindrique et très-souvent plus long que large ; chez aucune espèce, les angles liuméraux des élytres ne deviennent dentiformes; parfois, quoique rarement (par ex. argyreiis, a-piarius, clams), les jambes antérieures sont denticulées endossons; enfin, la livrée de ces insectes est plus uniforme que celle des Platyomus ; à peine y a-t-il parmi eux quelques exemples (par ex. acrolithus, Westermanni, sau- cius) d'un dessin sur les élytres, et encore est-il vague et mal limité. Cette livrée est le plus souvent d'un blanc crétacé, ou d'un vert doré plus ou moins éclatant. A tout ce qui précède, il faut encore ajouter que l'habitat du genre est plus étendu que celui des Platyomus. 11 est répandu, en effet, dans toutes les parties chaudes et même tempérées de l'Amérique àa Sud, au Mexique et jusqu'aux Etats-Unis. Le nom- bre de ses espèces décrites s'élève à plus d'une quarantaine, et il y en a beaucoup d'inédites dans les collections (1). J'ai dit plus haut (2) qu'une {crctaceus Fab.) des deux espèces com- prises par ScJiœnherr dans son genre Oxyderces appartenait à celui-ci. CATAMONUS. ScHOENH. Curcul, VIII, 2, p. 422. Tête trisillonnée entre les yeux; rostre notablement plus long qu'elle, élargi au bout, avec ses p-térygies saillantes en dehors, épais, subarrondi^ plan et muni en dessus de trois carènes convergentes en arrière^ et latéralement d'un sillon flexueux au devant de chaque œil, triangulairement échancré à son extrémité ; scrobes larges, mal limi- tées, flexueuses et aboutissant au milieu des yeux. — Antennes sub- terminales, longues, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, at- teignant le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, renflés au bout, subégaux, 3-6 courts, obconiques, graduellement plus épais, 7 plus grand, subcontigu à la massue; celle-ci allongée, acuminée et articu- lée. — Yeux médiocres, ovales^ assez convexes, presque longitudinaux. (1) Ici viennent leis trente-et-une dernières espèces de PtiTYOMUs décrites par Scliœnlierr (C'.irciii. VI, 1, p. 173). — Aj. : P. chlorostictus , ochroleucus, Ericlis. in Scbomb. Guyana, III, p. 568; Guyane ang-Jaise. — ciiierascens,, Blar.ch. in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 318; Chili. — obliquecostatus Perroud, Ann. d. l. Soc. Linn. cl. Lyon, Ser. 2, II, p. 464; Brésil. — Bour- cierij fmcaius, viridivnfutus, Guérin-Mér.ev. Verlnndl. d. Zool. Bot. Ver. in Wien.jV; des bords de l'Amazone. — airosignalus, Lucas in Castehi. Voy. d. l'Amer, d. Sud; Entora. p. 155, pi. 10, f. 3; Brésil. — monachiis , Fauvel» Bullet. d. 1. Soc. Linn. d. Normand. V^ p. 313 ; Cayenne. (2) P. 113. 118 CUnCULIONIDES. -T Prothorax subtransversal, presque droit sur les côtés, brusquement et brièvement rétréci et tronqué en avant, fortement bisinué ù sa base. — Ecusson petit, en triangle allongé. — Elytres oblongo-naviculaircs, convexes, notablement plus larges que le prothorax et fortement trisinuées à leur base, avec les épaules obliques et très-obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales ; cuisses en massue ; jambes droites, élargies au bout; corbeilles grandes, glabres; tarses larges, spongieux en dessous, à 4" article médiocre ; crochets petits, soudés. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum court. — Corps oblongo-ovale, écailleux. La seule espèce {meJanchoHcus Schh.) connue est de taille un peu au-dessus de la moyenne, noire et saupoudrée d'écaillés blanches qui, en se condensant, forment quelques taches sur les élytres, dont les unes occupent la base de leurs épipleures, et les autres sont disposées sur deux rangées transversales, en arrière du milieu de ces organes. Elle est originaire du Cap, où elle est le seul représentant connu du groupe actuel. EUSTALES. Germar, Ins. Spec. noi'., p. 443 (1). Rostre plus long et im peu plus étroit que la tête, subhorizontal, médiocrement épais, subanguleux ou (par ex. opvlentus) arrondi aux angles, avec une dépression triangulaire au devant de chaque œil, plan ou un peu convexe en dessus et parcouru par une fme carène prolongée sur le vertex, plus ou moins dilaté et échancré en triangle aigu au bout ; scrobes visibles d'en haut en avant, profondes, étroites, flexueuses et atteignant les yeux. — Antennes subtermùnales, plus rarement (par ex. adamanfiims) sudmédiaues, assez longues, peu ro- bustes ; scape grossissant peu à peu, de longueur variable (2) ; f uni- cule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, sub- égaux; massue oblongo-ovale, acuminée^ articulée. — Yeux grands, ovales, longitudinaux ou obliques, médiocrement convexes. — Pro- thorax transversal, cylindrique ou déprimé en dessus, un peu rétréci et tronqué en avant, largement bisinué à sa base. — Ecusson oblong. — Elytres ovales, oblongo-ovales ou naviculaires, convexes, rétrécies et non acuminées en arrière, un peu plus larges que le prcthorax, et chacune largement saillante à sa base, avec les épaules coupées obliquement ou anguleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; (1) Germar a écrit Imistalis; Scliœuherr (Curciil. Dispos, metli. \\. 113) l'a corrigé conl'orinéincnl aux règles de l'étymologie (£Û;Ta)vyi;, bene instnictus). — Syn. PHAors, Sahlb. Peric. entoin. p. 25; genre nou caractérisé. (2) Daus la plupart des espèces il atteint le bord postérieur des yeux; chez un petit nombre il reste eu deçà (par ex. adamantinus) , ou le dépasse assez fortement (par ex. circumductus). CYPHIDES. 119 jambes antérieures arquées et très-brièvement mucronées au bout; corbeilles glabres; tarses médiocrement larges, spongieux en dessous^, à 4" article long ; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie ou tronquée en avant. — Métasternmn médiocrement allongé. — Corps oblongo-ovale, denséraent écailleux. Malgré les modifications sensibles c^u'éprouvent le rostre et les an- tennes, ce genre bien connu est suffisamment naturel. Ses espèces sont au plus de taille moyenne et, pour la plupart, d'un vert doré, que relèvent des reflets cuivreux ou des bandes longitudinales plus claires sur les élytres ; une seule (leucogœus) est d'un blanc crétacé uniforme. Elles sont assez nombreuses (1) et répandues dans l'Améri- que du Sud, aux Antilles et au Mexique. POLYCOMUS. ScHOENH. Curcul., I, p. 653. Rostre plus long et plus étroit que la tète, légèrement arqué, paral- lèle, quadrangulaire^ plan en dessus, déclive et étroitement échancré en triangle au bout, muni latéralement d'une grande impression oc- cupant presque toute sa hauteur; scrobes assez profondes, flexueuses, et finissant, loin des yeux, au niveau de leur bord inférieur. — An- tennes subterminales, assez longues, grêles; scape grossissant graduel- lement, empiétant un peu sur les yeux ; funicule à articles renflés au bout: 1-2 allongés, celui-là plus grand; 3-7 courts, subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, ovales, obli- ques, peu convexes. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci et tronqué en avant, fortement bisinué à sa base. — Ecusson en triangle rectiligne allongé. — Elytres con- vexes, naviculaires, notablement plus larges que le prothorax et cha- cune angulairement saillante à sa base, avec les épaules rectilignes et anguleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes anté- rieures sinuées au côté interne, un peu arquées et brièvement mu- cronées au bout ; corbeilles glabres ; tarses longs, spongieux en des- sous, à articles 1-2 étroits, très-rétrécis à leur base, 4 allongé; crochets médiocres, libres. — Saillie intercoxale large, coupée carré- ment, — Métasternum assez allongé. — Corps oblongo-ovale, écail- leux et revêtu de poils courts redressés. On n'en connaît qu'une espèce {Icmuginosus Schh.) du Brésil, com- plètement semblable, sous le rapport de la forme générale, aux Eus- taies à élytres naviculaires (par ex. E. cerussatus). Elle est de taille médiocre et d'un vert doré uniforme. Au point de vue générique, elle (1) Schœnherr (Curcul. Yi, 1, p. 36.]) en décrit vingt-deux espèces qui ne se sont, depuis, accrues que de la suivante : E. angustifrons, Lucas in Castelu. Voy. d. l'Amer, d. Sud; Entom. p. 159 ; Brésil. 120 CURCUllONIDES. ne diffère des Eustales que par la forme de son rostre, les propor- tions relatives des articles 1-2 de son funicule antennaire et la struc- ture de ses tarses. EXOPHTHALMUS. ScnoENH. Curcul. Disp, meth., p. 115 (1). Tète plus ou moins saillante, cylindrique ou subconique; rostre au moins aussi long qu'elle, graduellement élargi en avant, souvent sub- arrondi aux angles, plan et parfois linemcnt uni ou bicart'né en des- sus, assez souvent déclive et au plus médiocrement écbancré au bout; scrobes assez profondes, flexueuses, obliques et aboutissant au bord inférieur des yeux. —Antennes antérieures, parfois (par ex. i-vitlatus, pukhellus, etc.) subterminalcs, en général assez longues, peu robustes; scape renflé au bout, atteignant, ou peu s'en faut, le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux ou celui-ci plus long, 3-7 ûbconiques et plus ou moins courts; massue oblongo-ovale, acuminéc et très-distinctement articulée. — Yeux assez grands, ovales, obliques, plus ou moins saillants. — Prothorax transversal, rarement (par ex. festivus) aussi long que large, tantôt arrondi sur les côtés et brièvement rétréci en avant, tantôt conique ou trapéziforme, tronqué en avant, plus ou moins bisinué à sa base (2). — Ecusson presque toujours transversal et arrondi eu arrière. — Elytres oblongo-ovales, assez souvent carénées (par ex. pictus) ou subcarénées (par ex. sca- laris) latéralement, rétrécics, acuminées et brièvement épineuses en arrière, en général notablement plus larges que le prothorax à leur base, et chacune d'autant plus saillante que le prothorax est plus bisinué à sa base, avec les épaules coupées obliquement et calleuses ou tuberculeuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue; les quatre jambes antérieures un peu arquées, le plus souvent, ainsi que les postérieures, denticulées en dedans, parfois mucrouces au bout; corbeilles glabres; tarses longs, assez larges, spongieux en dessous; leur 4* article grand, ainsi que ses crochets; ceux-ci hbres. — Pernier segment abdominal en triangle aigu ; saillie interco.xale large, arrondie ou anguleuse au bout. — iMétasternum assez long. — Corps oblongo- ovale, plus ou moins écailleux. Je réimis dans ce genre les Exophïhalml'S, les Diaprepes et les Prepodes de Schœnherr, ne parvenant pas à trouver entre eux des limites appréciables. 11 est même impossible d'extraire des formules qu'il leur assigne quelques caractères différentiels qui permettent de (l)Syn. DiAi-r.EPES, Phepoues, Cai.lizomis, Scliœiili. ibid. p. IIG, 117 et 123. (2) Chez (luelques espèces, appartenant pour la plupart aux Diapkepes de Sclianlicrr (\vm- c\. Spcnglcri, Hohrii, festivus, marginatus , etc.), il est coupé tout-à-fait carrémcul i sa base; roais cuire ces espèces et celles où il est le plus profondément Insinué, tous les passages existent. CYPHIDES. i21 les reconnaître. Aussi, dans la pratique, est-on fréquemment dans le plus grand embarras pour décider auquel d'entre eux une espèce doit être rapportée (1). Le genre ainsi constitué est nombreux, et ses espèces sont en général de taille au-dessus de la moyenne, parfois fort grandes, rarement très-petites; leur livrée est souvent formée de couleurs vives, mais si variée qu''on ne saurait en rien dire de général, et très-sujette à se modifier dans la même espèce. La plupart sont revêtues d'une etflo- rescence pulvérulente de la couleur des parties qu'elle recouvre. Sauf un polit nombre qui habitent la Colombie ou le Mexique, elles sont propres aux Antilles, et plus particulièrement à Cuba, Haïty et la Jamaïque (2). TETRABOTHINUS. ImhofFj Gêner. Curcul. Tab. 68 (3), Tète globuleuse, munie derrière les yeux d'une dépression trans- versale; rostre vertical, robuste, subparallèle, muni latéralement, au- devant de chaque œil, d'un renflement portant deux fossettes trian- gulaires superposées, plan et très-finement caréné en dessus, déclive et triangulairement échancré au bout. — Yeux grands, arrondis et assez saillants. — Prothorax aussi long que large, rétréci dans son tiers antérieur, avec un sillon transversal, droit sur les côtés à sa base, celle-ci médiocrement bisinuée^ tronquée en avant, avec son bord inférieur épaissi. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblon- gues, rétrécies dans leur quart postérieur et aciuninées au bout, no- tablement plus larges que le prothorax et isolément, mais faiblement saillantes à leur base, avec les épaules coupées obliquement et obtu- sément anguleuses. — Le surplus comme chez les Exophthalmus. Les caractères essentiels de ce genre résident dans la forme de la (1) Scliœnlierr lui-môme fournit la prsuve de cette assertion. Le Sommer i^ \nir exemple, qu'il place parmi les Exophthalmus, n'a ni la tète allongée et co- nique, ni les j eux médiocres et subglobuleux (caractère inexact; VEx. i-vittatus a ces organes oblongo-ovaies et verticaux)^ ni les antennes qu'il assigne à ce genre; sa place était plutôt parmi les Prepodes. D'un autre côté, M. Imholf (Gêner. Curcul. fasc. 19, n° 66) rapporte aux mêmes Exophthalmus le scala- ris, que Schœiiherr avait compris dans les Pkepodes. 11 eût pu prendre le même parti à l'égard d'un grand nombre d'es[)èceR. (2) Aux 7 Exophthalmus, 17 Diapuepes et 24 Piiepodes mentionnés par Schœiilierr (Curcul. VI, 1, p. 337 sciq), aj. : Diapr. DouUieri, Prep. pichis, elcgnns, l3-maculatus , Guériu-Ménev. Revue zool. 1817, p. 9; Cuba. — Prep. alboiquamoms, Salle, Anu d. I. Soc. entom. Sér. 3, III, p. 2G8, pi. 14, f. 3; Ilaity.— Prep. Jekelianus, A. Wtiite, Ann. and Magaz. of nat. Hisl. Ser. 3, II, p. 3.'i7; Colombie (Clioco). — Prep.hyhridusjepidus, Chevrol. Rcv. etMagaz. (i. Zool. 1858, p. 210; Cubo.. (3) Syn. PiiEPODEs pars, Schœnli. Curcul. Il, p. 25, et VI, 1, p. 359. 1 22 CURCUHONIDES. tète, celle du rostre et sa direction complètement verticale. Je ne con- nais que le Prepodes spectabilis de Schœnherr qui puisse y rentrer (1). C'est un très-bel insecte de Cuba, fort répandu dans les collections, et qui, sur un fond d'un rouge cuivreux clair, porte trois bandes trans- versales et très-flexueuses d'un vert doré brillant; quelques taches de même couleur ornent le dessous de son corps et ses pattes. LACHNOPUS. ScHOENH. Curcul. VI, i, p. 380 (2). Tête renflée sur le vertex, avec un sillon peu profond derrière les yeux; rostre penché, plus long que la tête, médiocrement robuste, légèrement dilaté au bout, subarrondi, parfois [aurifer] un peu dilaté au-devant des yeux, assez fortement échancré à son extrémité; scrobes profondes, obliques, subrectiligncs, arrivant au niveau du bord infé- rieur des yeux. — Antennes subterminales, longues, peu robustes; scape grossissant peu à peu, tantôt atteignant à peine le bord posté- rieur des yeux, tantôt le dépassant; funicule à articles obconiqucs : i-2 allongés, subégaux, 3-7 plus courts, subégaux; massue oblongo- ovale, acumiuée, articulée. — Yeux grands, ovales et longitudinaux ou arrondis, médiocrement saillants. — Prothorax transversal, rétréci en avant, plus ou moins régulièrement convexe, faiblement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs en général aigus, largement, mais médiocrement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovales, graduellement rétrécies en arrière, ac aminées ou épineuses au bout, un peu plus larges et légèrement arrondies chacune à leur base, avec les épaules obtuses, — Pattes longues, les antérieures sensiblement plus que les autres; cuisses en massue; jambes velues au côté interne, surtout chez les mâles; les antérieures toujours, les postérieures parfois arquées, celles-là, et souvent les intermédiaires, brièvement mucronées au bout; corbeilles glabres; tarses longs, assez larges, spongieux en dessous; leur 4" article grand; crochets assez longs, libres. — Sailhe intercoxale médiocrement large, tronquée ou arrondie en avant. — Métasternum assez long. — Corps oblongo-elliptique, partiellement écailleux, par- fois villeux ou hispide. Avec un /"actes assez différent de celui des ExoPHTHJawus, ces in- sectes n'en diffèrent en réalité par aucun caractère générique soliJc (1) M. Imhotr y ajoute le Prcp. htctuosus du môme auteur (loc. cit. 11, p. 26, et VI, 1, p. ,it)0). Celte espèce m'est inconnue; mais je ne vols pas, d'après la description (pi'en donne Schœnherr, que son rostre présente rien de parti- culier. (2) Syn. PriLOPCs, Schtenh. Curcul. Disp. mcth. p. 118, olim; nom déjà employé par Meigea pour un genre de Diptères. CYPHIDES. 123 et constant, ainsi que Schœnherr l'a fait obse.rver lui-même (1). Néan- moins, quelques transitions mises de côté, ils s'en distinguent assez bien par leurs scrobes rostrales moins arquées, leurs yeux longitudi- naux (2), leurs élytres débordant beaucoup moins le prothorax et moins anguleuses aux épaules, la villosité longue et abondante qui garnit en dedans les jambes postérieures, surtout chez les mâles, etc. Leur livrée n'est pas non plus la môme que celle des Exofhthalmus, et consiste, le plus souvent, en bandes longitudinales souvent interrom- pues, ou en taches arrondies, nombreuses et, en général, assez régu- lièrement alignées, d'un vert doré ou d'un blanc bleuâtre. Mais cette livrée est très-sujette à varier dans la même espèce. Les plus grands de ces insectes (par ex. argus, aurifer) sont de taille un peu au-dessus de la moyenne, les plus petits, à peine supérieurs à cet égard aux Phyllobius. Le genre est assez nombreux (3) et exclusivement propre aux An- tilles, dont il forme, avec le précédent, un des caractères entomolo- giques les plus saillants pour ce qui concerne la famille actuelle. Ses espèces habitent principalement Haïty^ Cuba et la Jamaïque. CRATOPUS. (Dalm.) Schoenh. Curcul. Dispos, meth., p. 120 (4). Rostre plus court que la tête^ penché, médiocrement épais, paral- lèle, arrondi ou déprimé aux angles, plan, et souvent sillonné en des- sus, faiblement échancré en triangle ou presque entier au bout; scrobes profondes, arquées ou obliques, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes submédianes, assez longues, grêles ; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques : i-2 allongés, égaux ou non, 3-7 courts, subégaux ; massue allongée, articulée. — Yeux grands, ovales, lon- gitudinaux, médiocrement convexes. — Prothorax transversal, médio- (1) Curcul. II, p. 29. (2) Une espèce qui m'est inconnue, Valbomactdatas (Schœnh. loc. cit. II, p. 37) les a verticaux et déprimés, mais Schœnherr lui-même ne la place qu'a- vec doute dans le genre. (3) Schœnherr (Curcul. loc. cit. et VIII, 2^ p. 424) en mentionne vingt-neuf espèces qu'il répartit dans deu\ sections, selon que chez les mâles les jambes postérieures sont droites et inermes, ou fortement arquées et munies d'une dent à leur hase interne : la première est de beaucoup la plus nombreuse. — Aj. : L. lineatuguttatus, plumipes, interrvplus, suUineatus, sparsimguitatus, hir- tus, consentaneus, duntipes, Perroud, Aiin. d. l. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 468 ; de Cuha et Haily. — Guerinii, seriepunctatus , niveoirroratus, multi- punctatus, sublincatus, Jacquel.-Duv. in Rarooo de la Sagra, Hist. iisic. d. 1. islad. Cuba; Entom. p. 77. (i) Syn. Leptocerus pars, Germar, 1ns. Spec. nov. p. 419. \ 2 i CURCULIONIDES. crement convexe, rétréci trarrièrc en avant, parfois trapéziforme, tronqué à ses deux extrémités, parfois failtlement bisinué à sa base. — Ecusson de grandeur et de forme variables. — Elytresà peine plus larges que le prothorax, tronquées, ou faiblement et largement échan- créesen arc à leur base, avec leurs épaules subrectangulaires ou ob- tuses, en général allongées et souvent brièvement épineuses au bout. — Pattes de longueur variable; les antéfieures plus grandes et plus fortes que les autres; leurs cuisses très-renflées, munies d'une petite dent conique en dessous; leurs jambes dcnticulées en dedans, un peu arquées et brièvement mucronées au bout; corbeilles grandes, gla- bres (1) ; tarses médiocres, spongieux eu dessous, à articles 3 beau- coup plus large que i-2, 4 grand; crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale tronquée ou anguleuse en avant. — Métasternum allongé. — Corps de forme variable, revêtu eu entier ou partiellement de poils couchés, squammiformes ou non. Ces insectes sont peu homogènes sous le rapport de la forme géné- rale. 11 en est (par ex. trianguhins [2] ) qui sont subdéprimés et régu- lièrement cunéiformes, d'autres (par ex. marmorcus) oblongs et con- vexes, quelques-uns (par ex. striQu) brièvement ovales, enfin plusieurs que leurs formes allongées et peu robustes font ressembler à des Tanymecds. Mais, au milieu de ces variations, le genre se reconnaît aisément aux caractères très-tranchés qui précèdent. Ses espèces sont assez nom.breuses (3), mais, sauf quelques exceptions (par ex. chryso- clilonis, difissimus, exquisitiis, etc.), leur livrée n'offre rien de remar- quable. Leur sculpture consiste toujours sur les élytres en aspérités, en petits tubercules, ou en fines rides transversales, tantôt seuls, tantôt accompagnés de sillons médiocrement ponctués. La plupart habitent les îles de la Réunion et Maurice, les Indes orientales, un très-petit nombre l'Afrique australe. (i) Elles sont assoz fortement cavirneuscs dans un petit nombre d'espèces de grjindc taille et de forme robuste, telles que le tfintiyutaris et le murmo- rens; à mes-ure (nie le corps s'allonge et devient plus sveîtc, leur cavernosité s'aliaiblit et elles finissent (par c\. punctuni) par (}lre toiit-à-fait ouvertes. C'est la seule exception de ce genre qui existe dans le groupe actuel. (2) Dans cette espèce, le menton est porté par un pédoncule assez saillant et laisse à découvert la base, des mâchoires ; c'est la seule, à ma connaissance, qui possède le pédoncule en questiou; clicz les autres, à peine en voit-on uu léger vestige ; mais il n'est pas rare que la base de leurs màtlioires soit plus ou moins visible. (3) Vingt-neuf espèces sont mentionnées par Scbœulierr, Cnrcul. VI, 1, p. -102; deiiuis, on n'a décrit que la suivante : C. murinus, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Eutom. p. 123; île Maurice. GÉONOMIDES. 125 Groupe IX. Géonomides. Rostre de longueur et largeur variables, plus ou moins dilaté au bout, presque toujours muni, au devant de chaque œil, d'un sillon ou d'une dépression triangulaire. — Antennes au moins médiocres; leur scape dépassant très-souvent le bord postérieur des yeux. — Pro- thorax sans vibrisses (1). — Ecusson distinct chez la plupart. — Ely- tres tantôt débordant le prothorax, isolément saillantes à leur base et anguleuses aux épaules, tantôt pas plus larges que lui et échancrées; dans le premier cas, le 1^'' article de la massue antennaire allongé et tubuleax à sa base. — Hanches antérieures contiguës, les intermé- diaires faiblement séparées; corbeilles des jambes postérieures caver- neuses (Graphorhinus excepté) ; crochets des tarses libres. — Abdomen normal. — Métasternum très-court. — Corps oblong, en général ap- tère. Si Ton compare cette fornuile à celles des Cnéorhinides, des Bary- notydes et des Cyphides, on trouvera c^u'elle en est très-voisine. Ces insectes se fondent, en eifet, insensiblement avec ces trois groupes, et, en dehors du faciès, il est difficile de signaler quelques caractères pré- cis qui les en séparent. Ils se distinguent des Cnéorhinides par leur rostre plus allongé, plus ou moins dilaté au bout et muni d'impres- sions ou de sillons en avant des yeux; des Barynotides uniquement par ce dernier caractère; des Cyphides par leur métasternum sensible- ment plus court. Comme chez ces derniers, le rostre affecte deux formes différentes, étant tantôt plus étroit que la tète et très-allongé, tantôt aussi large qu'elle et médiocre. Ce dernier cas est presque gé- néral, le premier est exceptionnel et n'existe que chez les Rhinoscapha et les EupuoLus. C'est le seul groupe de la tribu qui contienne à la fois des espèces dont les élytres débordent le prothorax et sont angu- leuses aux épaules, et d'autres chez lesquelles ces organes ne sont pas plus larges que le prothorax, avec les épaules nulles. Ces dernières sont en grande majorité ; les autres seraient des Cyphides, sans leur métasternum extrêmement court. Ces insectes sont au moins de taille médiocre, et quelques-uns très- grands. U y en a parmi eux qui rivalisent, sous le rapport des couleurs, avec les plus brillants Cyphides. Scbœnherr les avait placés dans la division des Cléonides (2). Ils forment les neuf genres suivants, dont un seul (Geonojius) existe en (1) Il |)résentc quelques vestiges de lolies oculaires, et sou bord antéro-iufé- rleur est échancié ehez plusieurs Rhi.noscapha et Elpuolus, Dans les autres espèces de ces deux genres, il est à l'état normal. (2) A l'exieption d'un seul genre (Epacrius), ([u'il avait compris dans ses lira- chjdôrides. Mais ce genre ne dillère pas des Grapuouhinus. 126 CTJRCÙLIONtiïS. Europe. Trois autres (Rihnoscapha, Eupholus, Celebia) sont propres à la Malaisie, les cinq derniers à TAmériquo. I. Massue anteunaire à art. 1 allongé et tubuleux à sa base; élytres débordant le prothorax et angu'.eusos chez presque tous. a Corbeilles des jambes poster, glabres. Scape des antennes atteignant au moins le bord poster, des yeux : Rhinoscapha. Scape des antennes n'atteignant pas le Jjord poster, des yeux : Eu- pholus. aa Corbeilles des jambes posti'jr. à demi-écailleusee : Celehia. II. Massue anlcnnaire à art. 1 de forme normale; élytres pas plus larges que le protboraXj échancrôes à leur base. b Corbeilles des jambes poster, écailleuses. Elytres arrondies et incrmes sur leur déclivité postérieure : Artipus. — tronquées et tuberculeuses Brachyomus. bb Corbeilles des jambes poster, glabres, c Cuisses non pédonculées à leur base. d Ecusson très-distinct : Geonomus. dd — nul ou à peine distinct. Corbeilles des jambes poster, caverneuses : Epicœrus. ouvertes : Graphorhinus, ce Cuisses pédoncuiées à leur base : Synihlibonolus. RHINOSCAPHA. MoKTuouz. Faune d. l'île Woodl , p. 47 (1). Rostre plus étroit et de moitié plus long que la tôte, robuste, faible- ment arqué, fortement dilaté et déolive au bout, subarrondi aux an- gles, avec un sillon très-marqué au devant de cbaque œil, parcouru en dessus par un profund sillon, graduellement élargi et se bifurquant pour embrasser une plaque triangulaire occupant la déclivité termi- nale; scrobes visibles d'en haut à leur base, profondes, flexueuses, et atteignant presque l'extrémité inférieure des yeux. — Antennes an- térieures, longues, médiocrement robustes; scape en massue au bout, atteignant le bord postérieur des yeux; funiculc à articles 2 presque de moitié plus long que les autres, 1 et 3-7 égaux, noueux au bout; massue allongée, acuminéo, articulée; son 1" article prolongé et tu- buleux à sa base. — Yeux grands, ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non_, subcylindrique, un peu rétréci en arrière, brus- quement rétréci antérieurement, faiblement bisinué à sa base, coupé carrément en avant. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres oblon- gues, convexes, un peu élargies au-delà de leur moitié, rétrécies et (1) Syn. Geonemus (pars). Schœnh., Boisduv,, Guérin-Ménev. GÉONOMIDES. 127 longuement déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorai et faiblement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules très- obtuses. — Pattes longues et robustes; cuisses graduellement en mas- sue; jambes antérieures faiblement arquées au bout; corbeilles médio- cres, glabres; tarses très-larges, spongieux en dessous, à ¥ article médiocre. — Saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Corps oblong, en général faiblement écailleux. Cette formule a été rédigée uniquement sur l'espèce [bicincta] dé- crite par M. Montrouzier, grand et bel insecte de l'île Woodlack, noir, avec les élytres traversées par deux bandes blanches^ l'une près de la base., l'autre un peu au-delà de leur milieu. Schœnherr l'eût, sans aucun doute, placé parmi ses Geonemus s'il l'eût connu. On peut, en etïet, lui associer la plupart des espèces de ce genre, originaires des îles de la Sonde, des Moluques et de la Polynésie, c'est-à-dire toutes celles qui, au d^'' article de la massue antennaire tubuleuse, réunis- sent un rostre fort allongé, dilaté au bout, et des élytres débordant le prothorax, isolément saillantes à leur base et anguleuses aux épau- les (1). Ce sont là, en effet, les trois caractères essentiels du genre. Quelques modifications qu'éprouvent le rostre et le prothorax ne sont que spécifiques. Pour le premier, elles consistent en ce qu'au lieu d'être canaliculé il est parfois [Leguilloui, amidus) finement caréné; pour le second, dans la présence, chez quelques espèces, d'un vestige de lobes oculaires et d'une large mais peu profonde échancrure sur son bord antéro-inférieur. Le genre serait ainsi exclusivement propre aux pays indiqués plus haut. Ses espèces sont au moins de taille moyenne, et, sauf quel- (1) G. arrogans Boisduv., Nouv.-Guinée; amiclus Wiedem., Java, Am- boine; striatopunctatus Guéria-Ménev., Nouv. -Guinée; Schœnh. Curcul. Vf^ 2, p. 214. — insignis, Teraate; Leguilloui, îles Salomon ; Guérin-Ménev. Rev. zool. 1841, p. 125. — Les G. plagiaius , sordidus, angustus, azureipes de M. Blanchard (Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 240., pi. 13, f. 12-14) me sont in- connus; tous sont des îles Arrow. Le G. gemmans Schœuherr (Curcul. II, p. 214), d'Amboine, appartient au genre par le premier article de sa massue antennaire et son rostre, mais ses élytres ne sont pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base. — Les G. Lapeyrousei, de l'île d'Art, et Do«e2, de Balade, dé- crits par M. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 1800, p. 878 et 880), s'éloi- gnent de tous les précédents par le premier article de leur massue antennaire qui est de longueur normale. Le premier a les élytres plus larges que le pro- thorax et isolément saillantes à leur base, le prolhorax lui-même muni de vi- brisses, tandis que, chez le second, les élytres sont faites à leur base comme celles du G. gemmans. Ce dernier a en môme temps un peu le faciès des Cé- leuthétidcs de la tribu suivante, mais la forme de ses scrobes rostrales ûo permet pas de l'introduire dans cette tribu. 128 CURCULIONIDES. ques exceptions (par ex. insignis, arrogans), n'ont rien de bien remar- quable sous le rapport de leur livrée. EUPHOLUS. Guérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom., p. 116. Genre extrêmement voisin du précédent et qui, si on ne l'adopte pas, devra absorber ce dernier, qui est beaucoup moins ancien. 11 n'en dif- fère que par les caractères suivants : Antennes un peu plus courtes, plus robustes, plus cylindriques, et constamment écaillcuses (1) ; scape empiétant légèrement sur les yeux; funicule à articles subcylindriques, le 2* pas beaucoup plus long que le 1". — Prothorax moins régulièrement cylindrique, déprimé et parcouru par une excavation longitudinale plus ou moins distincte, arrondi dans son milieu sur les côtés, rétréci en avant et distinctement échancré sur son bord antéro-inférieur, tronqué à sa base. — Elytres plus parallèles, plus brusquement rétrécies en arrière et presque tou- jours munies, sur leur déclivité, d'une courte saillie costiforme. — Corps partout densément écailleux, y compris les pattes. Il résulte de ces particularités que ces insectes ont un /"actes assez différent de celui des Rhinoscapha. Ils sont en mèuie temps plus ho- mogènes sous le rapport de leur livrée, qui consiste toujours, sur les élytres, en bandes noires, transversales, plus rarement longitudinales, sur un fond d'un beau vert, plus ou moins métallique, couleur qui s'étend sur tous les organes sans exception ; le prothorax et les pattes sont plus rarement ornés de bandes analogues; la massue des anten- nes est constamment noire. C'est un des plus beaux genres de la fa- mille, et dont les espèces (2) paraissent jusqu'ici être exclusivement propres à la Nouveile-Guinée et à quelques-unes des Moluques. CELEBIA. J. Thûms. Archiv. Entom., I, p. 287. Tète un pou concave entre les yeux ; rostre comme dans les deux genres précédents, avec ses scrobes évanescentes à une grande dis- tance des yeux, parcouru par une fine ligne noire, dénudée, remontant jusqu'au verlex. — Antennes assez longues, médiocrement robustes, écaillcuses; scape subcyhndrique, ;\ peine et peu à peu épaissi au bout, (1) Des antennes cl des pattes érailleusef se retrouvent également cliez quel- ques Hhi:ées, superficielles ou non en arrière et finissant au-dessus du bord inférieur des yeux. — Antennes assez longues, peu robustes, écaillouses; scape grossissant peu à peu, atteignant le prothorax; funicule à articles subcylindriques : 1-2 un peu allongés, celui-ci plus grand, 3-7 décroissant graduellement; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, arrondis et assez saillants. — Prothorax plus long que large, cylin- drique, plus ou. moins bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, cylindriques en avant, graduellement élargies, puis subverticalement déclives en arrière^ avec des tubercules en nombre variable et transversalement disposés au sommet de la troncature, obtusément acuminées au bout. — Pattes assez longues; cuisses médiocrement en massue; jambes antérieures un peu arquées au bout, briè-»ement mucronées à leur sommet, aiusi que les intermédiaires; corbeilles écailleuses; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 médiocre. — Sail- lie intercoxale assez large, ogivale ou rétrécie et tronquée en avant. — Corps oblong, atténué en avant, densément écailleux partout. Ce genre comprend quelques espèces de l'Amérique du Sud et des Antilles, dont Schœnherr a connu quatre (3) qu'il a introduites dans son genre Geonesius, d'où les excluent leur forme générale, celle de leur rostre, et surtout les corbeilles de leurs jambes postérieures qui sont écailleuses (i). Le second de ces caractères, leur vestiture et leur (1) A . corycœus , de l'île Saiiit-Bartliéleniy, psittacinus , de Haity; Schœtîh. Curcul. II, p. 95. (2) D'après la tradition, le genre paraît avoir été établi par Solicr, sous le nom que je lui conserve, mais il n'a encore été publié nulle part. — Syu. Geo- ^EMU.spaIS, Scliœnli. (3) G. oclotuhetrulalus Fiih., Caycnne; quodrituberculatus, quadrinodosus^ Colombie; {u/jercidutus, île Saint Vincent; Srliœnli. Curcul. VI, 2, p. 296. Il y en a dans les collections plusieurs autres de Colombie et de Cuba. (i) M. Gerstœckcr (Wiegm. Arcliiv, 1858, II, p. 316) a déjà fait obseiver GÉONOMIDES. 131 système de coloration leur donnent les plus grands rapports avec les CoMPSus du groupe des Cyphides, et c'est près de ces insectes qu'elles devraient être placées sans leurs élytres, qui ne débordent pas le pro- thorax, et leur métasternum plus court. 11 existe dans les pays indiqués plus haut d'autres espèces, égale- ment placées par Schœnherr dans ses Geonemus (i), et qui ne s'éloi- gnent des précédentes, du moins celles que j'ai vues, que par leurs antennes plus courtes et leurs élytres autrement faites; les corbeilles de leurs jambes postérieures sont aussi écailleuses. Elles doivent former un genre nouveau immédiatement à la suite de celui-ci. GEONOMUS. ScHosNH. CurcuL, II, p. 289 (2). Rostre plus long que la tête, épais, subparallèle, faiblement élargi au bout^ anguleux, avec une dépression triangulaire plus ou moins marquée au-devant de chaque œil, plan en dessus, et parcouru par uu sillon remontant au moins sur le front, un peu concave et médio- crement échancré en triangle au bout; scrobes profondes, étroites^ flexneuses et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes an- térieures, assez longues, médiocrement robustes; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux; funicule à articles obconiques: 1-2 allongés, siibégaux, 3-7 égaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, assez convexes, longitudinaux. — Protliorax presque ou aussi long que large, subcylindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson petit, en triangle aigu ou oblong. — Elytres oblongo-ovales, médiocre- ment convexes, verticalement déclives avec la suture subcarénée en arrière, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base; leurs épaules nulles. — Corbeilles des jambes postérieures qu'elles ne peuvent rester parmi les Geonemus, et il a émis l'opinion qu'elles doivent rentrer dans les Cyphus. Mais c'est des Compsus qu'elles se rappro- chent le plus, comme je le dis dans le texte. (1) G, agreslis, Mexique ; Mn?/brmts, Paraguay; alfernans, Cuba; Schœnh. loc. cit. p. 212 sq. Je n'ai vu que le premier et le troisième. Leurs élytres sont en ovale assez court et échancrées à leur base, mais avec les épaules légère- ment calleuses. Les es|)èces suivantes leur sont très-|)robablemcnt congénères : Geon. robustus, irregiilari-s, Perroud, Anu. d. 1. Soc. Linn. d. Lyou, sér. 2, 1, i>. 509; Cuba. — aureosquamosus, Jacquel.-Duval in Ramon de la Sagra, Hist. fisic. etc. d. Cuba ; lus. p. 86. (2) Schœnheri" a éciil Geonemus, et cette forme est universellement adoptée. Mais, ainsi que l'a fait observer M. SutlVian (Stetliu. er.tom. Zeit. 1848, p 52), v£[j.w (de.pascor) dont Schtenlieir a tiré ce nom, se cl.iuige en vo[xoç au subs- tantif, comme dans Hydroinomus, Antho;\'omus, etc. — Syn. Geopiulus, Schœnh. Curcul. Disp. melh. (). 61; olim ; nom déjà employé par Leach pour un genre de Myriapodes. — Barïnotus Germar. 132 CURCULIOXIDES. glabres. — Corps oblong, densémeut écailleux. — Le surplus comme chez les Brachtomus. Réduit aux espèces qui présentent ces caractères, ce genre, dans lequel SLlioenhcrr avait compris les RHixosr.APHA et les Brachyomls, n'en comprend plus que trois (1) propres à l'Europe australe et à l'Algérie, et très-voisiues les unes des autres sous le rapport de la taille, de la livrée et du faciès. Ce sont des insectes de grandeur moyenne et d'un gris terreux plus ou moins varié de brun, ou blan- châtres, avec des reflets opalins. EPIC^RUS. ScHOENH. CurcuL, U, p. 323 (2). Rostre tantôt pas plus, tantôt un peu plus long que la tète, et aussi large qu'elle, robuste, parallèle, muni au-devant de chaque œil d'un sillon triangulaire, plan, plus ou moins inégal et en général canali- culé en dessus, échancré au bout, avec une dépression limitée par un sillon arqué; scrobes profondes, arquées, atteignant en général les yeux. — Ceux-ci grands, assez convexes, brièvement ovales et longi- tudinaux.— Antennes de longueur variable, jamais très-grandes, peu robustes; scape renflé au bout, empiétant plus ou moins sur les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 subégaux ou décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acuminée et arti- culée. — Protliorax cylindrique ou conique, tronqué à sa base et en avant, canaliculé eu dessus. — Ecussou ponctiforrne ou nul. — Elytres de forme variable, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres; jambes antérieures légèrement arquées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — Saillie iutercoxale assez large, tron- quée eu avant. — Corps tantôt allongé et cylindrique, tantôt ovale, écailleux. Insectes répandus depuis le Mexique jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis, mais plus particulièrement propres au premier de ces pays. Les plus grands sont de taille un peu au-dessus de la moyenne, et les plus petits descendent, sous ce rapport, au ni- veau des Cnegrhinus de seconde grandeur. Tous, sur un fond noir ou d'un bronzé obscur, sont revêtus d'assez grandes écailles en général médiocrement abondantes., de couleurs cuivreuses ou opalines : le dessin de leurs élytres, quand il y en a un, consiste en bandes ou en taches, tantôt dénudées, tantôt formées par des écailles plus conden- (1) G. murinus, Algérie; illcetabilis, Scbh., flabelUpes, 01., Europe mér. ; bchœnii. Curcul. Yl, 2, p. 214. (2) Syu. Hypsokotus pars, Sohœnli. olim. — Lipakus pars, Say. GÉONOMIDES. 133 sées. TouS;, surtout les femelles, sont sujets à avoir leurs élytres com- primées et même tranchantes sur leur déclivité postérieure. La sculp- ture de ces organes consiste en rangées do points enfoncés plus ou moins gros, et les intervalles entre ces rangées sont souvent riaés et plus rarement (par ex. aurifer) costifornies. Mais à part cette sculpture et leur livrée^ ces insectes sont^-génériquement parlant, si voisins des Geonomus que je ne trouve que l'absence de l'écusson ou son extrême petitesse, pour les en distinguer. Le genre est assez nombreux (1), cjuoique ne comprenant pas, tel qu'il est exposé ici, les Graphorhinus de Say que Schoenherr lui a réunis. Ces derniers, ayant les corbeilles des jambes postérieures ou- vertes, doivent former un genre distinct. GRAPHORHINUS. Say^ Curcul. of North-Amer., p. 8 (2). Ce genre ne diffère absolument des Epicerus qui précèdent que par les corbeilles de ses jambes postérieures qui sont ouvertes (3). La livrée, la sculpture des téguments et les écailles qui les revêtent, sont complètement les mêmes. Des deux espèces que Say a décrites, une seule [operculatits) m'est connue, et il est possible que l'autre [vadosus] doive rentrer parmi les EpicjErus. La première est un insecte du Mexique, de taille moyenne, de forme ovale, d'un bronzé obscur assez brillant, et marquetée en dessus de courtes linéoles noirâtres, mélangées de quelques taches plus claires que le fond; son prolhorax est canaliculé sur la ligne mé- diane, et son rostre, qui est assez long, parcouru par un sillon très- marqué. Schœnherr, après avoir d'abord adopté ie genre (4), a fini (5) par le réunir aux EpictERUS. Son genre Epagrius a été établi sur une autre espèce [nubilosus) du Mexique, de moitié plus petite, dont le prothorax et le rostre sont simplement rugueux sans être canaliculés ; le dernier est notablement (1) Schœnlierr (Curcul. VI, 2, p. 271) en décrit dix-hi.it espèces, mais plu- sieurs sont proljablement des GRArnonniNus; il yen a un assez grand nombre d'inédits dans les collections. (2) El Complet. Works, I, p. 267 ; Say n'a pas exposé Icscaiactères du genre; ils l'ont été par Schœnherr, Curcul. Lp. 510. — Syn. Epaguius, Schœnh. loc. cit. VI, 1^ p. 119. (3) Il devrait dès lors, rigoureusement parlant, figurer parmi les Brachydé- rides vrais; mais il est si manifestement voisin des Epicerus, que j'ai mieux aimé admettre une exception dans le groupe actuel que de violer, à l'égard de ces insectes, toutes les analogies. Cette exce|)tinn est, avec celle que forment quelques Cp.atopus, la seule qui existe dans la tribu. (4) Loc. cit. I, p. 510, et V, p. 821. (5) Loc. cit. VI, 2, p. 286. 134 CURCULIONIDES. plus court que chez Vopcrculatus, mais présente, du reste, de chaque côté, ce sillon anttj-oculairo qui est caractéristique du genre. Des mo- difications analof;ues s'observent chez les Epic>erls, tt cet insecte n'a dès-lors aucun titre à former un genre à part, d'autant plus que pour tout le reste, il est à l'état normal. SYNTHLIBONOTUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcul., p. 41. Tête suhcylindrique; rostre un peu plus long et presque aussi large qu'elle à sa base, dilaté au bout, avec ses ptérygies saillantes en dehors, subarrondi aux angles et en dessus, aplani, déclive et fai- blem.ent échancré au bout; scrobes profondes, assez larges, arquées, évasées en arrière et atteignant presque le bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, longues, peu robustes ; scape grossissant gra- duellement et empiétant assez sui' le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, subcylindriques, celui-ci sensiblement plus long, 3-7 obconiques, égaux; massue oblongo-ovale , fortement articulée. — Yeux grands, peu saillants, ovales et obliques. — Prothorax aussi long que large, recliligne sur les côtés en arrière, rétréci dans son tiers antérieur, déprimé et occupé en dessus par une grande excava- tion triangulaire, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres graduellement élargies dans leurs deux tiers antérieurs, déprimées sur le disque en avant, arrondies sur les côtés, obhquement déclives et fortement rélrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax, tronquées et rebordées à leur base. — Pattes assez longues, surtout les antérieures, et peu robustes ; cuisses en massue, pédonculées à leur base; jambes finement denticulées en de- dans, les antérieures légèrement arquées au bout; corbeilles glabres; tarses médiocres, à articles t-2 égaux, notablement plus étroits que 3, 4 médiocre. — Sutures de l'abdomen profondes; ses trois segments intermédiaires convexes; saillie intercoxale assez large, anguleuse en avant. — Corps ovale, finement et peu densément écailleux. Genre établi sur un insecte inédit de Colombie, assez commun dans les collections, et que Schœnherr a nommé nifipcs. Sa taille est moyenne, sa livrée d'un noir peu brillant, avec les pattes d'un rouge sanguin obscur, et il est revêtu d'une mince couche d'écailles d'un gris sale et assez caduques. Ses élytres unt quelques rangées de gros points superficiels, peu apparents, et ont chacune une côte médiane, obtuse, qui s'évanouit insensiblement sur leur déclivité postérieure (1). (1) Il existe, dans les collections, ijuelques espèces inédites de Colombie et du Mexi(itie, une, iiotummenl, comme sous le nom de liarynolus Suniiiieri, qui sont Ires-voisiiies du genre acUiel, mais ([ui en diflèrent [lur leur rostre moins dilaté et concave a son extrémité, leurs antennes plus courtes et dont le PRYPNIDES. 13E Groupe X. Prypnîdes. Tiges mandibiilaires plus ou moins saillantes. — Rostre un peu plus long et plus étroit que la tête, très-inégal ou régulièrement tri- caréné en dessus, séparé du front par un sillon transversal. — An- tennes assez longues, grêles; leur scape dépassant presque toujours le bord postérieur des yeux. — Prothorax sans vibrisses. — Elytres dé- bordant le prothorax à leur base; leurs épaules anguleuses. — Hanches antérieures contiguës, les intermédiaires faiblement séparées; jambes antérieures arquées, denticulées en dedans^ mucronées au bout; cor- beilles des postérieures légèrement caverneuses (1) ; crochets des tarses libres. — Abdomen normal. — Métasternum court. — Corps allongé, aptère. Petit groupe propre à l'Australie et composé uniquement des deux genres Prostomus et Prypnus. 11 est voisin des Cyphides et des Géo- nomides à élytres débordant le prothorax, mais s'en distingue par la forme et la sculpture du rostre, ainsi que par les corbeilles des jambes postérieures qui ne sont que faiblement caverneuses. La livrée obs- cure de ces insectes, et leur fades qui n''a rien de commun avec celui d'aucune espèce des deux groupes en question , achèvent de justifier leur érection en un groupe particulier. De même que chez les Psaudium qui viennent à leur suite, les tiges mandibulaires étant plus robustes que de coutume, se sont conser- vées ici, chez les insectes parfaits, plus fréquemment que dans tous les genres qui précèdent. Leur présence est même constaute chez les mâles des Puostomus, et c'est à cette particularité que ce genre doit son nom. Mais comme il n'en est pas de même chez les Prypnus, elle ne peut figurer dans la formule caractéristique du groupe. I. Rostre très-inégal ea dessus : Prostomus. II. — tricaréné — Prypnus, scape ne dépasse pas le bord postérieur des yeux, enfin leurs élytres régulière- ment convexes et échancrées en arc à leur base. Elles me paraissent devoir former un genre nouveau voisin de celui-ci. (1) Leur cavernosité peut môme être contestée. En effet, lorsqu'on les exa- mine de face, elles paraissent complètement ouvertes, mais en regardant le bord terminal de la jambe qui les limite en dehors, on voit que ce bord se replie un peu en dedans et qu'il est muni de cils nombreux. C'est une forme intermédiaire dont il y a d'assez nombreux exen)ples dans la famille et que j'exprimerai, comme je le fais ici, en disant que les corbeilles sont ulors légè- rement caverneuses ou subcaverneuses. 136 r.URCUllONIDES. PROSTOMUS (1). (Lalm.) Schoenh. Curcul. Disp. mct/i., p. 142. MûJe : Mandibules munies de tiges permanentes, robustes, dépri- mées, légèrement arquées au bout. — Rostre plus long et plus étroit que la tète, très-robuste, droit, anguleux, présentant en dessus un large canal rétréci dans son milieu et renfermant en arrière une ca- rène médiane, et en avant une plaque triangulaire; son bord anté- rieur coupé carrément; scrobes profondes, flexueuses, obliques, n'at- teignant pas les yeux. — Antennes médiocres, grêles; scape grossis- sant peu à peu, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule à articles obconiques : i-2 allongés, égaux, 3-7 décroissant graduelle- ment; massue allongée, grêle, articul<^e. — Yeux médiocres, briève- ment ovales, assez saillants. — Prothorax subtrausversal, non contigu aux élytres, régulièrement convexe, arrondi sur les côtés et aux an- gles, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson arrondi, subglobu- leux. — Elytres oblongues, subparallèles, presque planes en dessus, subverticalement déclives en arrière et tuberculeuses au sommet de leur déclivité, plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en avant, calleuses aux épaules. — Pattes robustes, surtout les anté- rieures; cuisses en massue; jambes antérieures plus longues et beau- coup plus fortes que les autres, très-fortement comprimées, crochues au bout, les intermédiaires sinuées dans leur moitié terminale interne et denticulées en dedans, les postérieures arrondies; tarses larges, leur 4^ article médiocre ainsi que ses crochets. — Abdomen concave sur ses deux 1<=" segments; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Métasternum court. — Corps obloug, robuste, glabre. Femelle : Mandibules sans tiges, les supports de ces dernières sail- lants, coniques et tronqués. — Prothorax suhdéprimé en dessus. — Pattes plus longues et moins robustes; jambes antérieures à peine plus fortes que les autres. L'unique espèce (2) du genre est un grand insecte de l'Australie, anciennement connu, d'un noir profond et assez brillant, dont les élytres sont striées et comme crénelées dans les sillons; le prothorax est notablement plus rugueux chez la femelle que chez le mâle. L'es- pèce n'est pas rare dans les collections. (1) Ce nom est trop voisin de celui de Puostomis, imposé un nn anpnravant à un genre iJeld famille des CucujidLS (voyez tnme II, p. 398) ; M. P.lanchard (Hist. d. Ins. II, p. 100) l'a changé eu celui de Prouhini-s, qui pourrait être adopté. (2) P.scutellarix Fab., Schœiil). Curcul. I, p. 504. PRYPNIDES. ■ 137 PRYPNUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth., p. 87 (1). Mêmes caractères que les Prostomus, avec les différences suivantes : Mandibules avec ou sans tiges permanentes (2). — Rostre plus long que la tête, un peu élargi en avant, caréné sur les côtés en dessus, avec une carène médiane terminée en avant par une plaque lisse et trian- gulaire.— Scape des antennes dépassant toujours le bord postérieur des yeux et le plus souvent atteignant le prothorax. — Celui-ci au plus médiocrement convexe, souvent déprimé en dessus. — Ecusson non tuberculeux. — Jambes antérieures un peu plus robustes seulement que les autres, subarrondies, denticulées au côté interne. — Corps re- vêtu de petites écailles plus ou moins abondantes. Ces insectes sont plus petits que les Prostomus et tantôt de forme aussi massive, tantôt plus étroits et plus allongés; leur sculpture, du reste, est faite sur le même type que celle de ces derniers. Les mâles se distinguent toujours de leurs femelles par leurs formes plus svel- tes et leurs cuisses antérieures un peu plus robustes, mais n'en diffè- rent, du reste, en rien d'esseniieL Schœnherr a éprouvé, au sujet du genre, des hésitations qui ne s'expliquent pas bien. Une de ses espèces [sqiialidus) a d'abord été placée par lui dans une section particulière des Prostomus qu'il a nommée Carterus , puis il a fondé sur elle son genre Rhyssocarpus qu'il a fini par réunir à celui-ci. En dernier lieu, il a réparti ces in- sectes dans deux genres dont l'un (Perimachetls), ne contenant qu'une espèce [tenehricosm Mac-Leay), a été placé par lui dans sa division des Pacliyrbynchides, à la suite des Prostomus, tandis que l'autre (Prypnus) figure très-loin de là parmi les Cléonides. Or, ces deux genres sont identiques et ne diffèrent qu'en ce que chez le premier, le scape des antennes est plus court que chez le second, tout en dé- passant toujours le bord postérieur des yeux (3). (1) Syn. Carterus, Scliœnh. Curcul. 1, p. 505; simple section des Prosto- Mi:s. — Rhyssocarpus, Schœnli. ibid. V, p. 389. — Perimachetus, Schœnh. ibid. V, p. 837. (2) Il n'est pas rare d'en rencontrer, surtout chez les mâles; les femelles pa- raissent en a\oir, beaucoup plus rarement. J'ai sous les yeux des exemplaires du premier d(3 ces sexes, dont les uns en ont et les autres pas. Ces tiges ne sont pas déprimées et arquées comme celles du Prustomus scidellaris, mais droites, coniques et médiocrement robustes. Leurs supports, quand elles man- quent, sont en frénéral fort saillaïUs dans les deux sexes. (3) Au Perimachetus tenehricusus et aux cinq espèces de Prypnus {quinque- nodosus, suùtuherculatus, canaliculutus, fallax, sqi'iilidus) , mentionnés par SchœDlierr (Curcul. VI, 2, p. 232), aj. : P. trituberculaius , Germar, Linasea entom. lll, p. 216. 138 CURCULIONIDES. Groupe XI. Psalidiides. Rostre pas plus ou seulement un peu plus long que la tête, robuste, parallèle, entier au bout. — Antennes courtes, leur scape dépassant un peu le bord postérieur des yeux. — Prothorax iniparfailement continu aux élytres (1), sans vibrisses. — Ecusson distinct ou non. — Elytres pas plus larges que le protborax et rectilignes, ou peu s'en faut, à leur base; leurs épaules fortement arrondies. — Hanches anté- rieures contiguës,les intermédiaires faiblement séparées; jambes anté- rieures mucronées a.n bout, en général arquées et denticulées au côté interne ; corbeilles des postérieures ouvertes, rarement subcaverneu- ses, — Abdomen normal. — Métasternum très-court. — Corps aptère. Comme le précédent, ce groupe ne comprend que deux genres, l'un (Psai.ii)Ium) anciennement connu, l'autre (Achlainomls) fondé, il y a quelqoes années, par M. Waterliouse^ et d'ime rareté extrême dans les collections. Chez le premier, les tiges mandibulaires persistent, dans les deux sexes, sous la forme de lames robustes, tantôt saillantes et arquées, tantôt courtes, droites et plus eu rooms tronquées au bout; elles sont seulement toujours plus prononcées chez les mâles que aans l'autre sexe. Chez le second^ il ne reste plus que leurs supports qui sont déprimés et, comme de coutume, tronqués au bout. Pour le sur- plus, ces insectes ont un faciès particulier, et ne rentrent bien dans aucun des groupes qui précèdent. Leur livrée noire chez la plupart d'entre eux, leurs téguments glabres ou faiblement écailleux, et sur- tout leurs jambes antérieures presque toujours arquées et denticulées au côté interne, leur donnent quelques rapports avec les Prypnides dont ils difî'èrent beaucoup par la forme de leurs élytres. Les Psali- DiuM sont propres à la Faune asiatico-européenne, les Achlainomus, au continent indien. L Crochets des tarses soudés : Achlainomus. II. libres : Psalidium. ACHLAINOMUS. Watekh. Trans. of Ihe entom. Soc, Ser. 2, II, p. 178. Rostre un peu plus long que la tête, continu avec elle, n sez épais, légèrement arqué, parallèle, anguleux, plan et finement sillonné en (1) 11 en résulte que lo pédoncule du mésothorax est légèrement à décou- vert, et que lorsque le i)roîliorax est iiidiné en avant, ou aperçoit l'écusson (]ui occupe la partie médiane du pédoncule en question. C'est ce que Scliœnherr (Curcul V, p. 827) a voulu exprimer, chez les Psamduim, par ces termes très- impropres, furl exajiérés el dont le sens m'a longtemps échappé : « Metalho- rax magnus, nudus, valdè conspicuus. » Le véritable métathorax est très-court, comme je le dis dans le texte. PSAllDIIDES. i39 dessus, tronqué au bout; scrobes larges et profondes, obliques et in- fra-oculaires. — Antennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci un peu plus long, 3-6 courts^ noueux au bout, 7 plus long et plus gros ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, un peu convexes^ subovales, longitudinaux. — Prothorax aussi long que large, un peu déprimé sur le disque, fortement et régulièrement ar- rondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, avec un sillon su- perficiel et transversal près de sa base. — Ecusson petit, en triangle rectiligne aigu. — Elytres régulièrement oblongo - ovales , peu con- vexes, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, les an- térieures notablement plus longues et plus robustes que les autres; cuisses de la même paire tiès-renflées et arquées (cT?), les autres gra- duellement en massue; jambes denticulées en dedans, les antérieures arquées et mucronées au bout, les postérieures prolongées au côté in- terne en une large et courte lame tronquée au bout ; leurs corbeilles grandes, ouvertes ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 3 large, 4 assez long, grêle ; crochets petits, soudés à leur base. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblong, à peine distinctement écailleux. L'unique espèce [ebeninus] du genre ressemble assez, au premier coup-d'œil, à une Feronia du groupe des Molops. Elle reproduit, du reste, les couleurs et la sculpture des téguments propres aux Psali- DiUM. Elle est, en effet, d'un noir assez brillant, fmeiuent ponctuée^ et ses élytres ont des rangées régulières de petits points enfoncés, La partie postérieure de ces organes est hérissée de poils fins, assez longs et redressés. Cet insecte est originaire du continent indien et d'un tiers environ plus grand que le Psalid. maxillosum. Dans l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, et que je crois être un mâle, les supports des tiges mandibulaires sont un peu saillants, déprimés et tronqués au bout. Le genre me paraît plus voisin des Psalidium que des Prostomus près desquels M. Waterhouse dit qu'il penche à le placer. PSALIDIUM. Ilug. Magnz., YI, p. 326. Tète convexe; rostre séparé d'elle par un sillon transversal très- marqué, vertical, robuste, anguleux, plan en dessus, avec uii fin sillon longitudinal, déclive et entier au bout; scrobes profondes, évasées en arrière, fortement arquées et atteignant au moins le bord inférieur des yeux. — Tiges mandibulaires persistantes dans les deux sexes, lamelliformes, tantôt saillantes et arquées au bout, tantôt courtes et tronquées à leur extrémité, cette dernière forme existant seule chez 140 CURCULIONIDES. les 9. — Antennes submédianes, courtes, robustes; scape un peu arqué, renflé au bout et dépassant à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles l notablement plus long et plus gros que les suivants, obconique, 2 de même forme, 3-7 subgloliuleux; massue assez forte, ovale, articulée. — Prothorax au moins aussi long que large, convexe, ovaiaire et tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres convexes, courtes, ovalaires, arrondies aux épaules. — Pattes courtes, surtout chez les femelles; cuisses en massue; jambes dilatées au bout; les antérieures arquées chez les mâles, droites et denticulées en dedans chez les femelles; corbeilles des postérieures faiblement caverneuses ou ouvertes (1); tarses courts^ villoso-spon- gieux en dessous, à articles 3 pas beaucoup plus large que 1-2, 4 mé- diocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Corps oblong, glabre ou revêtu d'écaillés peu serrées et caduques. Les tiges mandibulaires , qui constituent l'un des caractères les plus apparents du genre, se développent rarement (par ex. maxil- losum, forcipatum) au point d'égaler presque le rostre en longueur, et, dans ce cas, elles sont plus grandes chez les mâles que chez les femelles : dans la plupart des espèces, elles sont relativement aux pré- cédentes, courtes, et il y en a même une {Levradi) oîi elles sont à peine saillantes. La taille des Psalidilm est au plus médiocre; tous sont d'un noir profond ou d'un brun vougeâtre peu brillant; leurs téguments sont finement chagrinés en dessus, avec les élytres superficiellement ponc- tuées en stries, et le prothorax pointillé. Ils paraissent borner leur habitat aux confins de l'Euiope et de l'Asie. Une seule de leurs es- pèces s'étend jusqu'en Autriche et dans les pays voisins. On en con- naît près d'une douzaine en ce moment (2). Groupe XII. Pachyrhynchides. Rostre assez rarement plus long que la tète, très-robuste, subpa- rallèle, séparé du front par un sillon très-marqué, tronqué au bout. (1) Elles sont légèrement caverneuses chez le P. maxiUosum, type da genre, con:me l'a dit M. Sultrian (Stctlin. cnloni. Zeit. 18i8, p. 55); mais dans les tleux anlres espèces (sculpturulunij, /jactolum) que j'ai sous les yeux., elles sont complètement ouvertes. (2) Aux cinq {mnxillusum, sculpturnlum, interstHinle, aiiafoUaaiuvittatun) mentionnés par SclKenlierr (Curcul. 1, p. 513 et \,, p. 827), aj. : P.pacfolum, forciyalum, ih-.Sy.ic; Levralii, ilc l'île de Rhodes ;Rei( lie et De Saiilcy, Anu. d. 1. Soc. entom. 1857. p. 662. — subccneum, L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I; Perse mér. — spinimnnum, de Candie; villosum, de Syrie; Reiche, Wien. entom. Monatschr. V, !>. 7. PACHYRHYNCHIDES. 141 — Antennes variables. — Prothorax sans vibrisses. — Ecusson nul. — Elytres ovalaires ou subglobuleuses, pas plus larges que le pro- thorax et échancrées ou tronquées en arc à leur base; leurs épaules fortement arrondies. — Hanches antérieures non cnntiguës; les inter- médiaires assez fortement séparées; corbeilles des jambes postérieures terminales, subarrondies, ouvertes; crochets des tarses hbres. — Les deux 1^" segments abdominaux très-grands, souvent confondus en- semble en partie ou en totalité ; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Corps aptère, partiellement écailleux. La non-contiguité des hanches antérieures, les intermédiaires plus fortement séparées que dans tous les genres qui précèdent, une saillie intercoxale d'une largeur excessive, tels sont les caractères essentiels et très-tranchés de ce groupe qui ne comprend que les deux genres Pachyrhynchus et Apocyrtus. A quoi l'on peut encore ajouter quel- ques particularités qui achèvent de donner à ces insectes une physio- nomie spéciale, telles que leurs mandibules assez saillantes (1), leurs élytres soudées ensemble, leurs cuisses pédonculées à leur base, enfin, les segments intermédiaires de leur abdomen séparés par des sutures très-marquées. Les Pachyrhynchides sont de taille moyenne ou un peu au-dessus, et souvent remarquables par l'élégance et l'éclat de leur livrée. Leurs analogies ne sont pas douteuses. Sans la forme de leurs scrobes ros- trales et l'écartement de leurs hanches antérieures et intermédiaires, ils ne pourraient pas être séparés d'un groupe particulier d'Otiorhyn- chides qui peuple de ses nombreuses espèces les archipels des Phi- lippines, des Moluques, de la Nouvelle-Guinée et de la Polynésie, régions dont eux-mêmes sont originaires. Celte analogie est tellement intime pour ce qui concerne les Apocyrtus, qu'il faut y regarder de très-près pour ne pas confondre avec eux certaines espèces de Pyrgops, CoPTORHYNCHUS, etc.; dans la plupart des collections, on rencontre des çrreurs de ce genre. De leur côté, les Pachyrhynchus ne sont pas sans avoir des rapports trèà-sensibles avec les Psalidium. Ces insectes doivent donc être considérés comme rattachant les Brachydérides aux Otiorhynchides, et c'est tout-à-fait à tort que Schœnherr les a séparés de ceux-ci par un intervalle immense. I. Scajie (les autunncs n'attolyuant pas le bord ijostùrieur dus yeux : Pachy- rhynchus. II. " atteignant le prolliorax : Apucyrtus. (1) Mais non a la f,i(;.on de celles des Pry|)nides et des Psaluliides. Cl.ez ces derniers, ce sont, comme on l'a vu, les tiges mandibulaiies q li débordent l'épislome, tandis (|u'ici c'est le corps .'iième de cas o)-gancs qui ne présente aucun vestige de ces liges ni de leurs supports. 142 CURCULIONIDES. PACHYRHYNCHUS. Germar, Ins. Spec. tiov., p. 336 (1). Tête convexe; rostre vertical, au plus de la longueur de la tête, très-robuste, un peu élargi en avant, anguleux, un pea déclive et souvent muni d'une dépression qiiadrangulaire en avant; scrobes profondes, nettement limitées, fortement arquées et arrivant sous le rostre, loin des yeux. — Antennes courtes, robustes; scape atteignant environ le milieu des yeux, renflé au bout; funicule à articles obco- niques : 1-2 plus longs que les suivants, subégaux, ceux-ci courts, très-serrés, graduellement plus épais; massue forte, ovalaire, articulée. — Yeux assez grands, subarrondis ou arrondis et assez saillants. — Prothorax de longueur variable, régulièrement ovalaire, tronqué à ses deux extrémités, raarginé à sa base. — Elytres très-convexes, ré- gulièrement ovalaires, ou globoso-ovales, légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes longues; les antérieures plus que les autres; cuisses en massue, pédonculées à leur base; jambes antérieures un peu arquées, et en général brièvement nuicronées au bout; tarses larges, spongieux en dessous; leur i" article assez grand; ses crochets médiocres. — Les deux l"'^ segments abdominaux séparés par une suture distincte, parfois effacée dans son milieu. — Corps ovalaire, robuste, partiellement écailleux. La plupart des espèces sont ornées, sur un fond noir, de taches, de raies ou de bandes formées par des écailles vertes, bleues, dorées ou d'un cuivreux doré, dessin qui parait assez sujet à varier dans la même espèce. Les téguments de ces insectes sont le plus souvent lisses. Leur taille est assez grande, et le plus grand nombre d'entre eux habitent les îles Philippines où ils paraissent en général être com- muns. Ceux étrangers à cet archipel sont originaires de la Nouvelle- Guinée, de la Polynésie et de l'AustraUe (2). (1) Syn. Sph.^rogaster, Dej. Cnt. éd. 1, p. 95. (2) P. moniUferns, Germar loc. cit. pi. I, fis. 12 a h; Manille; type du genre. — Chevrolatii, Eydoiix et Souleyet, Revue zool. 1839, p. 266; même pays. — La synonymie a>ities espèces des îîcs Philippines est, dans plu- sieurs cas, inci Tl'iine, M. AVateiliousc (Aiin. and Mag. of Nalur. Hist. VIII, p. 218) et M. Clievrolat (Revue zool. 1841, p. 224) en ayant pui)lié simnltané- ment une Monographie, sans que je puisse dire lequel d'entre eux a la priorité. Celle du premier contient 1>'S diagnoses de vingt-neuf espèces nouvelles : P. ve- nustus, gemmalus. pcrpulcher, Cumingii, speciosus, decussnfus, pluderatus, Schœnherri, Erirlisonii, EsdischoUzii, slrialux, rosfomacultifusjugif'r. reti- cvlatus, muiapuncl'ifus, clUurolineitttis. vrhifer, rugkollis. Eri 18 ii, ce travail a été reproduit, plus détaillé, dans les Trans. of tlie enlom. Soc. lli, p. 310, avec addition de quatre espèces : rufvpuncfatus, elegans, concinnus, lalefas- ciatus. — La Monogrupliie de M. Clievrolat ne renferme que dix espèces : P. fimbriaius [orbifer W.), rhodoplerus {jugifer W.), pretiosus, scintUlans PACHYRHTNCHIDES. 143 APOCYRTUS. Erichs. Nov. act. Acad. nat. Cur., XVI; Suppl. I, p. 352. Genre voisin des Pachyrhynchus et n'en différa.nt que par les points qui suivent : Rostre en général arrondi ou au moins obtus aux angles. — An- tennes plus longues et plus grêles; scape un peu flexueux^ atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, égaux ou non, 3-7 plus courts, de même forme; massue allongée, oblongo-ovale. — Prothorax en général moins con- vexe, plus court. — Elytres moins globuleuses chez la plupart, sou- vent prolongées et déhiscentes ou non en arrière. — Tarses plus étroits. — Les deux 1"^ segments abdominaux très-souvent confondus ensemble ou n'offrant que des vestiges de séparation. De ces caractères distinctifs, les seuls essentiels portent sur les an- tennes; tous les autres souffrent des exceptions ou se retrouvent chez quelques Pachyrhynchus. La forme générale est moins constante que chez ces derniers, par suite des modifications qu'éprouvent le pro- thorax et les élytres; il y a des espèces très-ventrues (par ex. inflcUus, conicus], tandis que d'autres sont assez sveltes; quelquefois même {demsus) les élytres sont plus étroites que le prothorax. Ces insectes ont en général cette dernière partie du corps couverte de tubercules arrondis, et les élytres plus ou moins rugueuses ou comme ridées transversalement; le plus grand nombre sont privés de ce dessin élé- gant signalé plus haut chez les Pachyrhynchus. Ils paraissent jus- qu'ici propres aux îles Philippines (1). {pretiosus ya.v.1),gemmans, globulipennis, ardens {globulipennis\a.v.?)'man- darinus [chorolineatus? W.), circuli férus, albognttatus ; ces deux dernières espèces soiu probablement établies, comme le pense Ericlison (Arcliiv, 1842, II, p. 242), sur des exemplaires déflorés du fimhriatus. — Schœufierr n'a connu aucun de ces insectes et s'est borné (Curcuf. VIII, 2, p. 382) à repro- duire leurs diagnoses. Les espèces suivantes existent en outre dans les auteurs : P. biplagiatus, Guérin-Ménev. Revue zool. 1841, p. 216; îles Salomon. — Stanleyanus, A. White in Macgillivray'sExped. of tlie Rattlepnake, App"ud.; île Pariwaru (Nou- velle-Guinée). — chrysomelas , Montrouz. Faun. de l'île Woodlark, p. 46. — Fahrœi {gemmans Ghevr.), Waltuni, Scliœnfi. Cure. VIll, 2, p. 388, 392; Pliilippincs. — ausfndusiœ, Bobem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 119; Sidney. Les P. Mac-Gillivfayi et ospersus, de la Nouvelle-Calédonie, décrits par M. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. cntom. 1860, p. 876), paraissent étrangers au genre. (1) Scbœnlicrr en m.intionne dix esp. : A. inflatus, profanus, impius, Cur- cul. V, p. 824; coniciis, suhfusciatus, profanus, Erichsunii, immeritus, de- rasus, nai- :s, Vlll, 2, p. 393. — Le Cure, œneus de Fabiicius^ qu'il rapporte 144 CURCULIONIDES. TRIBU III. OTIORHYiNCHlDES. Antennes coudées; scape dépassant les yeux en arrière; funiculc de sept, très-rarement de six articles; mûssue de structure normale. — Scrobes rostrales de forme variable, mais jamais à la fois linéaires et dirigées inféricurement. Les Phyllobiides, Cyclomidesct Otiorhynchides de Schœnlierr com- posent cette tribu, abstraction faite, comme pour les Brachydérides, de ceux de leurs f,^enres qui ont les mâchoires découvertes ou le pro- thorax muni de lobes oculaires. Elle ne diffère essentiellement de la précédente que par la forme des scrobes rostrales qui varient considérablement, mais ne constituent jamais des sillons réguliers se portant en bas sous le rostre. Tout au plus, dans des cas rares (par ex. ïylodeues, Agraphls, Nastl«), leur bord inférieur affecte cette direction, mais alors elles sont très-évasées en arrière, et leur bord supérieur est rectiligne. Sous d'autres rap- ports, ces insectes sont plus homogènes que les Brachydérides Ainsi, parmi les nombreux genres qui suivent, il n'en est qu'un seul (Bra- ciiYSTYLUs) chez lequel le scape des antennes ne dépasse pas les yeux en arrière, et un ou deux seulement qui aient le prothorax échancré sur son bord antéro-inférieur. Quant au nom d'Otiorhynchides qui semble impliquer que les ptérygies rostrales sont saillantes en dehors^ cela n'est vrai que pour une partie des genres. On connaît deux larves de cette tribu appartenant toutes deux au genre Otiorhynchls (i). Elles sont médiocrement allongées, charnues, faiblement man^ielonnées sur les eûtes, hérissées de poils courts et complètement privées de pattes. La première vit aux dépens des ra- cines de diverses planics [saxifraga, sedum^ ^/-oWms) ; la seconde ronge celle des pins sur lesquels se trouve ordinairement l'insecte parfait. Leurs nyuiphes ne sont pas renfermées dans une coque et ne présen- tent rien de particulier. au genre, semble plutôt être un Pachyuhynciu's ; il est d'Anibolr.p et de la Nouvelle-Guinée. — A.j. : A. ErichsoiUi, ChcMOÏ. Rev. zoo!. 1811, p. 22G. — Schœnhtrri, lloyei, cœrulfonotanis, ruf>roUis, quadrulifer, siibquadrulifer, melalticus, IwvicoUis, elugons, hifasciatus, gcniculutus, picipennis, giLbiVus- tris {Erkhsunii Chcw.\ suh/hsciutits {Erichsunii var.?), suljcuneifurmis, ru- fexcens; Wateîli. Anu. .uid M:i{j. of nal. liist. IX, p. 30'i; genkuL^tus, rufi- pes, Germuri, Chevrolalii, (icutipeunis, cunctnnus, /jixpinosus, adspersii.'!, pulverulenlus , ihid. XI, p. 2i6. (1) 0. sulcatus, Bouclié, N.iturs. d. Icsekt. p. 201, pi. 10, f. 15-21; mau- vaises ligures; Westw. au lutro'l. etc. I, p. 344, f. 41 (9-11) et iu Gardener's Mdgaz. n" 85. — ater, Ralzeb. Die Forstiusekt. I, p. 110, pi. 4, f. 8. CÉLEUTHÉTIDES. 14S Ces insectes sont moins nombreux que les Brachydérides et se lais- sent, comme ces derniers, diviser assez naturellement en groupes secondaires d'après la structure des corbeilles de leurs jambes posté- rieures, la longueur relative des segments intermédiaires de T'abdo- men, les crochets des tarses libres ou non, etc. Mais les vibrisses du prothorax, qui jouent un grand rôle dans l'arrangement systématique des Brachydérides, n'existent ici c|ue dans un seul genre (Hyphantus), et le rostre ne conduit à rien de satisfaisant pour l'établissement des groupes en question. Ces derniers sont au nombre de neuf : I. Corbeilles des jambes postérieures caverneuses. a Crochets des tarses l'bres. Elytres ne débordant pas le proUioras. — débordant — aa Crochets des tarses soudés. Eîytres ne débordant pas le prothorax. — débordant le protliorax ou isolé- ment saillaiites à leur base. II. Corbeilles des jambes postérieures ouvertes. b Métasternum très-court; saillie intercoxale large, parallèle, c Crochets des tarses soudés. Massue antennaire ovale, rarement oblongo- ovale. Massue antennaire grêle, allongée. ce Crochets des tarses libres. Antennes plus ou moins longues et grêles. — au plus médiocres, robustes chez la plupart. l)b Métasternum allongé; saillie intercoxale relativement étroite, le plus souvent ogi- vale 1. CÉLEUTHÉTIDES. 8. EUSTYLIDES. 3. OOSOMIDES. 4. EPISOMIDES. 5. Pèritéliues. 7. Laparocérides. 2. OnORHYKCniDES VRAIS. 6. Trachyphléides. 9. Phyllobudes. Grovps I. CéleuthétJde». Antennes en général très-longues, au plus médiocrement robustes; leur massue le plus souvent allongée. — Ecusson nul (Elytrurus excepté). — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies ou rectangulaires. — Corbeilles des jambes pos- térieures caverneuses; crochets des tarses libres. — 2^ segment abdo- minal très-grand, séparé du l'"^ par une suture anguleuse, souvent en partie effacée ; sailUe intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps aptère. Ce groupe est celui dont j'ai dit plus haut qu'il est très-voisin des Pacliyrhynchides. Mais ses analogies ne se jjornent pas là; il repré- Coîéûptères. Tome VI. 10 146 CURCULIONIDES. senle également,dans les archipels indiens, l'Australie et la Polynésie, auxquels il est exclusivement propre, les Oliorhynchides vrais qui suivent. Ses espèces sont très-distinctes de ceux-ci par les corbeilles de leurs jambes postérieures qui sont caverneuses et ne peuvent être confondues qu'avec les Eustylides qui à ce caractère , réunissent, comme elles, des crochets des tarses libres. Mais les Eustylides sont aisés à on distini^uer par leurs élytres débordant le prothorax, leur saillie iuterCoxale beaucoup plus étroite et ogivale, euiin par les Ailes dont la plupart d'entre eux sont pourvus. Les Oosomides et les Epi- somides ont aussi des corbeilles caverneuses, mais les crochets de leurs tarses soudés, et les trois segments intermédiaires de leur abdo- men qui sont égaux ou il peu près, rendent, en ce qui les concerne, la méprise impossible. Ces insectes forment neuf genres qui me paraissent devoir être dis- posés dans l'ordre suivant : I. Rostre pian on dessus, tUibleinent déclive à sou extrémité. a Mcsostcrnum presriue aussi large que long ; Silej/tes. an — étroit, rétréci en arrière et déclive. b Scrobes rostrales régulières, allongées. Elytres non anguleuses sur les côtés : Elytrurus. — anguleuses — Elytrogonus. bb Scrobes rosU-ales caverneuses : Celeuthetes. II. Rostre terminé en dessus par une callosité, ou fortement déclive au bout. c MésosteriMim carré, horizontal. cl Massue antennaire ovale; yeux saillants, coniques : Trigonops. dd allongée; yeux peu saillants. Elytres déprimées, subvei ticales en arrière : Piezonotus. — convexes, oblongo-ovales : Sphœrorhinus. ce Mésosternum étroit, rétréci en arrière cl déclive. Massue aiilenuaiie allongée: Coptorhyncinis. ovale : Pyrgops. Genre iaceriœ scdis : P.so>neles. SITEYTES. SciiOENH. Curcid., VU, 1, p. 395. Rostre plus long et un peu plus étroit que la tète, céparé du front par un sillon arqué, robuste, médiocrement élargi à son extrémité, angiileux, plan en dessus, légèrement concave et tronqué au bout; scrobes latérales, profondes à leur base, graduellement élargies et évauescentes, atteignant les yeux. — Antennes submédianes, assez longues et assez robustes ; scape grossissant peu à peu, empiétant sur 1« prothorax; fuuiculc à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3-7 CÉLEUTHÈTIDES. 147 de même forme, courts; massue oLlongo-ovale, articulée; son 1" ar- ticle tubuleux à sa hase. — Yeux assez grands, arrondis, un peu convexes. — Protliorax aussi long que large, régulièrement convexe, rétréci en avant, un peu moins à sa hase, arrondi sur les côtés, tron- qué à ses deux extrémités. — Elytres amples, ovales, peu convexes, largement arrondies sur les côtés, alténuées à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur hase. — Pattes médiocres, rohustes; cuisses très-fortement renflées au bout, pédon- culées à leur base ; jambes antérieures sinuées au côté interne dans leur moitié postérieure, et arcpées au bout; toutes un peu dilatées à leur extrémité ; corbeilles fortement caverneuses; tarses larges, spon- gieux en dessous, à i" article médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci rohustes. — Mésosternum horizontal, plan, aussi large que long. — Corps ohlongo-ovale, saupoudré de petites écailles, aptère. Schœnherr a com^pris dans le genre quatre espèces, dont trois origi- naires du Cap (!), qui me sont inconnues. Il y aura lieu de vérifier si elles sont réellement congénères de la quatrième [lugubris), qui habite les îles Philippines, et sur laquelle j'ai rédigé la formule qui précède. Celle-ci est un assez gi'and insecte, d'un noii presque mat, ponctué sur le prothorax et couvert sur les élytres de rides transver- sales et rugueuses; les écailles peu abondantes dont il est revêtu varient du vert argenté au vert grisâtre. Le mâle se distingue de la femelle par sa forme plus déprimée sur les élytres et l'aplanissement de son métasternum et de son ahdomeu. Cet insecte est assez rare dans les collections. Ce genre tient de très-près aux Pachyriiynchides de la tribu pré- cédente par la largeur de son mésosternum, et ses scrobes rostrales elles-m.êmcs ne sont pas très-différentes de celles des Apocyutus. Il rattache par conséquent la tribu actuelle aux Brachydérides. ELYTRURUS. (BoisDUT.) ScHOENH. Curciil-, VII, 1, jj. 238. Rostre de la longueur de la tète et presque aussi large, assez ro- buste, graduellement élargi au bout ou parallèle, robuste, anguleux, plan et finement caréné ou non en dessus; celte carène dilatée à son extrémité en une plaque triangulaire; scrobes latérales, profondes, presque rectilignes, évasées et superficielles en arrière, atteignant en général les yeux. — Antennes antérieures ou subteiminales, très- longues, peu robustes; scape grossissant peu à peu, empiétant sur le prothorax; funicule à articles ■J-2 allongés, celui-ci le plus long, 8-7 (1) S. aVAcindus {albicerat,us,Yar suite d'une r.iiilc d'impression), multicari- natus, cirricoUis ; Scliœnlierr avait, dans l'oiigiue, compris les deux deruiùres parmi les Otiorhynchus. 1 48 CURCLLI0»1DES. courts, obconiques ou noueux au bout; massue allongée, articulée; son I" article tubuleux à sa base. — Yeux grands^ peu convexes, ovales et obliques. — Protborax médiocrement transversal, subcylin- drique ou atténué en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres peu convexes, oblongo- ou ovales- elliptiques, prolongées postérieurement en une saillie plus ou moins longue, pas plus larges que le protborax et écbanciées eu arc à, leur base. — Pattes assez longues; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures légèrement arquées au bout; les postérieures sou- vent denticulées en dedans; leurs corbeilles rarement {LajKyrousei) subcaverneuses; tarses plus ou moins larges, spongieux en dessous; leur 4"= article assez grand, ainsi que ses crocbets. — Corps ovale ou oblongo-elliptique, faiblement écailleux, aptère. Les mâles se distinguent des femelles par leur forme plus étroite, leurs élytres plus atténuées et plus prolongées en arrière, enfin par leur abdomen aplani à sa base. Sauf cbez une seule espèce {alatus) qui se fait en outre remarquer par deux prolongements latéraux et dirigés en arrière dont ses élytres sont munies vers les deux tiers de leur longueur, les saillies terminales de ces organes sont contiguës et obtuses à leur extrémité. Les Elytrurus sont d'assez grande taille et leur livrée, formée par de petites écailles peu abondantes, est d'un vert doré ou d'un gris uniforme ; cbez quelques-uns {cinctus, marginatus) elle est relevée par une bande blanche qui entoure le prothorax et les élytres. Ces deux parties sont finement tuberculeuses ou chagrinées et les élytres n'ont que des stries peu apparentes. Jusqu'ici ces insectes paraissent propres à la Polynésie (1). ELYTROGONUS. Guérin-Mékev. lier. zooL, 1841, p. 126. Rostre pas plus long et presque aussi large que la tète , assez robuste, parallèle ou à peine dilaté au bout, anguleux, plan et fine- ment caréné en dessus, légèrement concave et faiblement écbancré à son extrémité ; scrobes profondes, larges, presque droites et n'attei- gnant pas les yeux. — Antennes terminales, assez longues, médio- crement robustes ; scape grossissant peu h peu, empiétant sur le protborax ; funicule à articles 1-2 allongés, subcylindriques, sub- égaux, 3-7 très-courtj, obconiques, égaux ; massue oblongo-ovale, à (1) E. Lapeyrousei, cinclus, Boisduv. Faune d. l'Océan. II, p. 400; Nou- velles-Hébrides (Vanikoro). — Diirvillei, Blancli. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 21, pi. 13, f. 9; îles Fidji (Lcl)oiika). — alntus, margin:ttu$, Saund. et Jekel, Ann. d. 1. Soc. enlom. 1855, p. 290, pi, 15, f. 1, 2; Nouvelles-Hé- brides. — Coquerelii, Taity; otiorhynchoideSy Nouka-Hiva; L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 36. CÉLEUTHÉTIDES. 149 l^'' article subtubuleux à sa base. — Yeux assez grands^ peu con- vexes^ ovales et longitudinaux. — Prothorax transversal^ un peu arrondi sur les côtés, subdéprimé en dessus, tronqué en avant et à sa base. — Elytres peu convexes, carénées latéralement, obliquement tronquées et fortement auguleuses' sous les épaules, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, rapidement rétrécies pres- que à partir de leur milieu et un peu prolongées en arrière. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses graduellement en massue ; jambes antérieures légèrement arquées ; corbeilles médiocrement caverneuses ; tarses des Elytrurus. — Corps elhptico-ovale, densé- ment écailleux. La seule espèce connue {griseus Guérin-Ménev.) ressemble beau- coup à un Elytrurus de forme raccourcie et ne diffère essentielle- ment de ce genre que par son lostre encore moins dilaté au bout, ses antennes sensiblement plus courtes, la saillie anguleuse de ses élytres et sa vestiture, qui consiste en écailles abondantes d'un gris jaunâtre. Ses élytres présentent des rangées régulières de petits points enfoncés dans chacun desquels se trouve une écaille arrondie. Le mâle diffère de la femelle par ses formes moins robustes et ses ély- tres plus fortement carénées sur les côtés et plus anguleuses sous les épaules. Cet insecte est originaire de Vavao, Tune des îles Tonga (1). CELEUTHETES. ScHOENH. Cureul, Yll, 1, p. 250 (2). Rostre à peine aussi long que la tête, robuste, un peu rétréci dans son milieu, anguleux, plan en dessus et entier au bout ; scrobes profondes, triangulaires, rétrécissant très-légèrement le rostre en des- sus. — Antennes submédianes, assez longues, peu robustes, écail- leuses et hispides ; scape subcylindrique, droit, arqué à sa base, em- piétant sur le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, 3-5 subpAfriformes, 0-7 subglobuleux ; massue ovale, arti- culée, à i'^"' article court. — Yeux assez gros, arrondis, assez saillants. — Protliorax subcylindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres courtes, largement arrondies, con- caves en dessus [cf] ou régulièrement ovales et un peu convexes ($)^ obliquement coupées aux épaules, pas plus larges que le prothorax (1) h' Elytrogonus varkosus , du détroit de Magellan, décrit par M. Blanchard (Voy. au Pùlc Sud; Entoin. p. 238, |)1. li, f. 3), est certainement étranger au genre actuel et probablement un Listroueues, comme il le dit lui-même. (2) Syn. SpH/Eucmus, Scliœiib. Curcul. 11^ p. 537; olim; nom déjà employé par Latreille (Gen. Crust. et Ins. I, p. (>')) pour un genre de Crustacés iso- podes. — OïioiiHYNCHUs, Boisduv. Faune de l'Océan. II, p. 398. — Pi>oMELES pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 294. 15Ô CUnCLLIOXIDES. et échancrées à leur base. — Pattes médiocres, robustes; cuisses très-renflées au bout (surtout les antérieures), pédonculées à leur base ; jambes antérieures légèrement arquées ; corbeilles médiocre- ment caverneuses ; tarses médiocres^ spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 assez court ainsi que ses crochets. — Mésosternum de largeur normale, rétréci en arrière et déclive. ^- Corps brièvement ovale, densément écailleux. Genre ayant pour type le Cure, echinatus de Fabricius (1), insecte originaire de l'Australie, auquel on a associé plusieurs espèces des îles Mariannes et de la Polynésie, paimi lesquelles toutes celles qui me sont connues ne lui sont pas congénères et me paraissent devoir être réunies aux Trigonops, comme je l'indique plus loin. Je ne saurais rien dire de celles (2) que je n'ai pas vues. Cet insecte est de taillo tnédiocre et d'un gris sale ou jaunâtre uniforme. TRIGONOPS. Gdérin-Ménev. Rev. zool., 1841, p. 128. Tète courte, conique ; rostre plus court qu'elle, réparé du front pat un fin sillon anguleux, très-épais, gibbeux dans sa moitié terminale ; cette gibbosité triangulaire, à sommet dirigé en arrière et un peu saillant, plane et déclive en avant ; scrobes profondes, caverneuses, dirigées en haut et rétrécissant le rostre en arrière de la gibbosité. — Articles 3-7 du funicule antenoaire tous obconiques et égaux. — Yeux très-saillants, coniques et dirigés en arrière. — Mésosternum large, carré et horizoutal. — Le surplus comme chez les Celeltuetes. M. Guérin-Méne ville a fondé ce genre sur un insecte {nigosus) deà îles Salomon, un peu plus petit que le Celenthetes echinatus, mais lu' ressemblant, du reste beaucoup, sous le rapport de la forme géné- rale et présentant les mêmes diilérences entre les deux sexes. Depuis, MM. Saunders et Jekel en ont décrit une seconde espèce [?,]. (1) Syst. El. II, p. 527 (Ot. australis, Coisdiiv.- Pàom. id. I)ej ). (2) C. insvlaris, Srhœuh. Ciircul. VU, 1, p. 251. — deplanaius, siififnsciatvs, impurus, Bohem. Voj. d. l'ivigc^n. ; Entom. p. 126. Tous des îles Maiianiies. Il faut (isolement rapporter au genre VOtiorhynchus bicristatus de il. Moai- rouzier (Faune d. l'île Woodlark, p. 4i)), espèce plus grande (|ue les précé- dentes et remarquable par la forme de ses t-ljtres, qui se dilatent, de chaque côté en une large lame tranclianlu sur ses bords, un peu redressée et plus saillante chez le mâle que chez la femelle. A part co caiactère, qui n'est que spécififiue et qui rapi)elle ce !|ui existe chez VElytrurus alalus, elle présente tous les caractères essentiels du genre. — h'Of. incisus du même auleiir (ihid. p. 50) et du môme pays ne m'est pas connu; il y a quelques prohabilités qu'il doit également tUrc placé ici. (3) T. dispar, S^iund. et Jckel, Ann. d. !. Soc. cntom. 1855, p. 295, pi. 15, f, 4 9; lies Tonga (Vavao). CÉLEUTHÉTIDES. 151 Les yeux de ces insedes ressemblent tout-à-fait à ceux des Pyrgops qu'on trouvera plus loin et des Stpophosomus. Mais ils ne constituent pas un caractère aussi important que la forme du mésoslernum, et je crois qu'on peut admettre dans le genre quelques petites espèces qui ont été placées à tort parmi les Celelthetes et les SphvEHORHinus (1). PIEZONOTUS. ScHOENH. Ctircul., II, p. 477. Tète assez allongée, convexe sur le vertex, déprimée sur le front ; rostre aussi long qu'elle^ séparé du front par un fin sillon arqué, terminé par une gibbosité triangulaire, à sommet dirigé en arrière, plane et déclive en avant ; scrobes très-profondes, caverneuses, ascen- dantes. — Antennes antérieures, longues, médiocrement robustes ; scape en mo,ssue allongée au bout, un peu arqué, empiétant sur le prothorax ; funicule à articles allongés, noueux au bout : 2 plus long que les autres; massue allongée, acuminée, articulée. — Yeux grands, peu convexes, ovales, longitudinaux. — Prothorax transversal, déprimé en dessus, rétréci en avant, ra'rondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres trôs-planes, régulièrement oblongo- ovales, verticales, rétuses et acuminées en arrière, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes des pré- cédents. — Mésosternum large, carré et horizontal. — Corps oblong, déprimé, partiellement écailleux. Schœnherr, après aA'oir fondé ce genre, a fini (2) par le réunir aux CoPTORHYNXHUs (ses IsoMERiNTHUs), dout il diffère essentiellement par son mésosternum. Il est plus voisin de ces espèces de Trlgonops à yeux non saillants dont je viens de parler, mais son rostre et sa tète notablement plus longs, ainsi que ses antennes tout autrement faites, ne permettent pas de le réunir à ces derniers. Il a pour type un bel insecte {suturalis Schh.) d'un noir profond et orné, sur les élytres, d'une bande suturale assez large et très-régu- lière, d'un beau blanc. Ces organes sont rugueux, striés, tubercules ! (1) Sphœr. rotundipemns,ys.\AQ ; spongicolliSj carinicollis, Ta-'Uy ; sctiffer, Tonga-Tabou; Celeuthet. griseus, Tuity; L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p, 505. J'ai toutes ces espèces sous les yeux; la première, la troisième et la cinquième reproduisei/t la forme courte et déiiiimôe du T. rugosus, les deux autres sont plus oblongucs et plus convexes; mais elles sont plus que probablement établies sur des femelles. Toiites ont les articles 3-7 on 4-7 du funicule antennaire globuleux et serrés. Si ces insectes ne sont pas admis dans le genre actuel, ils devront en former un à part. L'OliorJiijnchus oxyguster de M. Monlrouzier (Faune de l'iieWoodl. p. 49), Irès-grandc et belle espèce de Tile Woodlark, robuste dans toutes ses parties, doit former un genre distinct immédiatement à la suite de celui-ci. (2) Curcul. VJI, 1, p. 2-19. 152 CUKCULIONIDKS. entre les stries, et se terminent par ime saillie qui surplombe leur déclivité. Cette saillie est simple chez le mâle, bilobée chez la femelle, et la déclivité elle-même est rétuse chez celle-ci, tandis qu'elle est plane chez celui-là. Schœnherr assigne l'île de Java pour patrie à cet insecte , mais tous les exemplaires que j'en ai vus provenaient d'Am- boine et de Banda. 11 en décrit une seconde espèce (1) soi-disant aussi de Java, très-différente par sa forme générale, et qui m'est in- cormue. SPILÏRORHINUS. Guérin-Ménev. Rev. zool. ^ISil, p. 127. Ce genre ne diffère des Cgptorhynchls qui suivent que par son mésosternum qui est large et carré comme dans les genres précédents, sans être toutefois aussi complètement horizontal. L'espèce unique {villosulus Guér.-iMénev.) qui le compose, est seu- lement plus svelte et plus allongée que tous les Cotokhynchus qui me sont connus, et revêtue uniformément de petites écailles médiocre- ment abondantes, d'un gris verdâtre, avec une tache d'un jaune soufre de chaque côté du métasternum ; dans quelques exemplaires, cette livrée a un reflet d'un vert doré. Cet insecte est originaire de Vavao, l'une des îles Tonga. COPTORHYNCHUS. Guérin-Ménev. Rev. zooL, 1841, p. 191 (2). Rostre à peine plus long et un peu plus étroit que la tète, ro- buste, anguleux, sans gibbosité terminale, mais un peu élargi et obliquemcDt tronqué au bout, la troncature plane ; scrobes profondes, larges , subrectilignes _, souvent un peu ascendantes. — Antennes subterminales ou antérieures, longues, grêles; scape grossissant peu à peu (3), parfois un peu arqué, empiétant sur le prothorax j funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 plus courts ; massue oblong070vale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, peu ou médiocrement convexes, subarrondis ou ovales. — Prothorax en général plus long que large, ovalaire et tronqué à ses deux extrémités. — Elytres convexes, ovales ou globoso-ovales, atté- (1) Jsom. gibbus, Curcul. VII, 1, p. 219. \2).Syii. Sph/EROPterus,- Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 122. — IsoMERiNiiius, Sdiœnii. Curcul. Vil, 1, p. 242; uoin jiostérieur de treize ans à celui qui précède, et de deux ans à celui de Goptokhv.nciics. — Otioruyncuus Boisduv. — PsoMELES pars, Doj. (3) Je ne comprends pas Schœnlierr lorsqu'il assigne à Valbolineatus men- tionné dans la noie suivante, un scape « linéaire, large et cotuprimé. » Il est absolument pareil à celui des autres espèces. CÉLEUTHÉTIDES. 1S3 nuées et parfois un peu prolongées en arrière, pas plus larges que le prothorax, et échancrées à leur base. — Pattes des précédents. — Mé- sosternum plus ou moins étroit, rétréci en arrière et déclive. — Corps ovalaire, en général médiocrement écailleux. M. Gucrin-Méneville a fondé deux fois ce genre : d'abord sous le nom de Sfh.eropterus, sur une espèce (1) de la Nouvelle-Guinée, puis sous celui de Coptorhynchus, que je crois devoir adopter, quoi- que postérieur en date , attendu (p'il exprime un caractère gé- néral. Schœnberr a eu le tort de changer le premier de ces noms qu'il connaissait, en celui d'IsoMERiNTHUs, que les auteurs les plus récents ont adopté ; il ne paraît pas avoir connu celai de Coptorhyx- CHUS. Le genre est assez riche en espèces ('2), et répandu dans l'Australie, les Moluques et la Polynésie. Elles sont généralement saupoudrées plutôt que revêtues d'écaillés grisâtres ou d'un vert doré qui se con- densent sur quelques points, sans former de dessin. Quelques-unes seulement (par ex. Waltoni) sont ornées de bandes longitudiDales sur le prothorax, transversales sur les élytres. Aucune de celles qui me sont connues n'est de taille au-dessus de la moyenne. PYRGOPS. ScHOENH. C'urcul., VIII, 1, p. 240. Mêmes caractères que les Coptorhynchus, sauf les différences sui- vantes : Yeux très-saillants, coniques et dirigés en arrière. — Antennes et pattes notablement plus robustes, du reste semblables ; les corbeilles des jambes postérieures seulement plus fortement caverneuses. La forme générale et la sculpture des téguments sont absolument pareilles à celles des CoPTORHYiycHUS. On n'en connaît qu'une assez grande espèce {inops Schh.) des îles Philippines, tantôt toute noire, tantôt saupoudrée d'écaillés d'un cuivreux doré éclatant ; en se con- (1) S. alholineaius, Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom.p. 123 [Ot. luc- ierus, lue. cit. p. 480; iqucanoius, il)id. YII. 1, p. 103. OOSOMIDES. 169 semblent n'être que les deux sexes d'une seule. Elles sont de taille médiocre, d'un faciès lourd, et uniformément revêtues d'écaillés jaunâtres en dessus, blanches en dessous; leurs élytres sont finement striées et à peine ponctuées dans les stries. Le genre est éminemment distinct de tous ceux de ce groupe par l'extrême épaisseur du rostre et la situation ainsi que la forme de ses scrobes (1). CATALâLUS. ScHOEXH. CurcuL, VU, \, p. 99 (2). Rostre pas plus long que la tête, épais, parallèle, anguleux, pian et longitudinalement sillonné en dessus, médiocrement écliancré au bout j scrobes profondes, subrectilignes, atteignant les yeux. — Antennes anté- rieures, médiocres, assez robustes; scape renflé au bout, arqué, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule pas plus long que le scape^ à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts^ transversaux, serrés; massue brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis, légèrement convexes. — Prothorax un peu moins long que large, cylindricfue, arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres brièvement ovales, un peu atténuées à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et un peu échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, assez ro- bustes; hanches antérieures non contiguës; cuisses en massue ; jambes antérieures et intermédiaires un peu saillantes au coté interne et ti'ès-brièvement mucronées au bout ; tarses courts, assez larges, spon- gieux en dessous, à 3" article assez large; crochets petits, soudés à leur base. — 2'' segment abdominal aussi grand que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps ovale^ densément écailleux, hispide. On n'en connaît qu'une espèce de Madagascar (3) ayant complète- ment le faciès d'un Peritells, à livrée uniform.e d'un ferrugineux obscur, très-régulièrement striée sur les élytres, et ayant sur les in- tervalles entre les stries des rangées de courts cils redressés. La non- contiguité des hanches antérieures lui est propre dans le groupe actuel. (1) Ces insectes n'habitent pas exclusivemeiit l'Afrique australe; j'en possède une de rAuslralie, et M. Jekel m'en a communiqué une autre de la Nouvelle- Zélande. (2) Syn. Lacostomus pars, Dej. Caî. éd. 3, p. 273. (3) C. madagascariensis, Schœnh. loc. cit. p. lOO {Lag. id. Dej.) — Germar (Linn. entom. III, p. 218) a décrit, sous le nom de Cat. obscurus, un insecte de rAuslralie qui, d'après la description, n'appartient certainement pas au genre actuel non plus qu'aux IIaduouhikus,, p^rmi lesquels Germar se demande s'il ue serait pas mieux placé. 170 CLRCULIONIDES. EMBRITHES. ScHOENH. Curcul., VII, 1, p. 392. Tête munie sur le front d'un court sillon bien marquf^; rostre sé- paré de ce dernier par un sillon transversal, presque aussi large que la tôte^ robuste, parallèle, anguleux, plan et finement caréné en des- sus, fortement écbancré en triangle au bout; scrobes droites, pro- fondes en avant, superficielles et atteignant les yeux en arrière. — Antennes submédiaues, médiocres et assez robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le prothorax ; fnnicule à articles obconiques : 4-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 décroissant peu à peu ou subégaux; massue ovale, acuminée et articulée. — Yeux médio- cres, arrondis, un peu convexes. — Prothorax fortement transversal, subcylindrique, brièvement rétréci eu avant, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Elytres assez convexes, briè- vement ovales, pas plus larges que le prothorax et faiblement échan- crées à leur base, avec les épaules tronquées obliquement et arron- dies. — Pattes médiocres, plus ou moins robustes; cuisses en massue; jambes droites; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieu.x en dessous, à articles 3 pas beaucoup plus large que 1-2, 4 médiocre; ses crochets soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdo- men snbégaux, séparés entre eux et du 1'"" par des sutures rectilignes. — Métasternum très-court. — Corps brièvement ovale, densémeut écailleux, aptère. Insectes ayant le /"actes des Pyctoderes, dont ils difl'èrent par la structure de leur' rostre et les crochets de leurs tarses. On en connaît trois espèces (1) de l'Afrique australe, dont la plus grande (agnatus) est au plus de taille moyenne. Leur livrée est d'un gris brunâtre ou blanchâtre, uniforme, et leurs élylres sont régulièrement striées, sans aucune trace de tubercules. CYCLTSCUS. SCHOEMI. YII, 1, p. 185. Tête plane sur le front et munie d'une petite carène au-dessus de chaque œil; rostre pas plus long et presque aussi large qu'elle, séparé du front par un sillon transversal, robuste, parallèle, anguleux^ plus ou moins concave en dessus et légèrement étranglé au bout; scrobes profondes, courtes, en triangle arqué. — Antennes submédianes, assez courtes, médiocrement robustes; scape assez gros, graduellement épaissi, un peu arqué et empiétant sur le prothorax; funicule à ar- ticles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-7 très-courts, (1) E. agnatus, obesus^albuluSfSchœvh.loc. cit. p. 393. OOSOMIDES. 171 suLglobuleiix ; massue assez petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux situés fort au-dessous du niveau du front, médiocres, peu con- vexes, ovales et longitudinaux. — Prothorax très-court, cylindrique, à peine arrondi sur les côtés, coupé carrément en avant, plus ou moins arrondi à sa base. — Elylres globoso-ovales, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes ; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à articles 3 pas beaucoup plus large que 1-2, ceux-ci subégaux, 4 médiocre; ses crochets soudés à leur base. — 2^ segment abdominal séparé du l" par une suture droite, le plus souvent à peine plus long, rarement [flavulus) plus long que chacun des deux suivants; saillie intercoxale assez large. — Métasternum très-court. — Corps brièvement ovale, densément écailleux. La forme du front et la situation des yeux sont tout ce qui dis- tingue ce genre des Embrithes. Schœnherr a tenu compte du pre- mier de ces caractères, et a passé complètement sous silence le second. Il n'y a encore de décrites que les cinq espèces (1) du Cap qu'il a publiées. Toutes sont petites et d'une livrée grise, brunâtre, ou jaune que relèvent rarement quelques taches plus foncées. LALAGETES. ScHOENH. Curcul., VII, 1, p. 125. Rostre à peine aussi long et un peu plus étroit que la tête, séparé du front par une fine suture anguleuse, assez robuste, subparallèle, anguleux, plan en dessus et légèrement échancré à son extrémité ; scrobes étroites, assez profondes, subrectilignes et atteignant presque les yeux. — Antennes médianes, assez courtes, peu robustes; scape arqué, épaissi au bout, empiétant assez fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, obconiques, 3-7 arrondis, serrés; massue assez forte, brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, peu convexes, brièvement ovales, longitu- dinaux. — Prothorax très-court, cylindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres amples, subglobu- leuses, légèrement échancrées à leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue; jambes droites; tarses courts, étroits, finement villeux en dessous, à 4« article médiocre; crochets petits, soudés. — 1" segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du l""' par une suture droite; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps brièvement ovale, densément écailleux, hispide. Schœnherr n'en décrit que deux espèces {subfasciatus, squamulatus) (1) C. rugicollii, plicicollis, cœcicullis, vulneratus, flavulus, Scliœnh. loc. cit. p. 186. 172 CURCLLIONIDES. de l'Afrique australe; j'en ai sous les yeux deux autres inédites du même pays. Toutes sont petites, et leur livrée variée de brun et de ferrugineux n'offre rien de remarquable. OOSOMUS. ScHOENH. Curcul. Disp. melh.,^. 195 (1). Rostre un peu plus long et notablement plus étroit que la tète, médiocrement robuste, parallèle, subarrondi aux angles, plan en dessus et entier au bout; scrobes assez profondes en avant, superfi- cielles en arriére^ rectilignes et atl signant presque les yeux. — An- tennes subterminales, assez courtes, médiocrement robustes; scape droit, en massue au bout, atteignant à peine le prothorax; funicule à articles l plus long et beaucoup plus gros que les suivants, obconi- que, 2 plus grêle et plus court, 3-7 subglobuleux, serrés; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux petits, subarrondis et peu convexes. — Prothorax assez long, convexe, arrondi sur les côtés et à sa base, moins en avant, largement échancré en arc sur son bord antéro-infé- rieur. — Elytres brièvement ovales, convexes, à peine plus larges que le prothorax et faiblement écbancrées à leur base. — Pattes courtes; cuisses fortement en massue, grêles sur une faible étendue à leur base; jambes droites; tarses très-courts, assez larges, subparallèles, spongieux en dessous; leur 4* article à peine dégagé des lobes du 3*; ses crochets soudés. — Le surplus comme chez les CrcLiscrs. Je ne connais que l'espèce {hariohis Schh.) du Cap, sur laquelle Schœnherr a fondé cette coupe dont il n'a fait plus tard qu'une sec- tion des PuLYCTiNus; elle en est très-différente par un grand nombre de caractères. Les ciuq autres espèces (2) qu'il lui a en même temps associées devront être revues, pour s'assurer si elles lui sont réelle- ment congénères. Cet insecte est fort petit et d'un gris cendré uni- forme, avec quelques bandes blanches longitudinales sur le prothorax et les élytres. ELLDIENISTES. ScHOEMi. CurcuL, YII, \, p. 176. Rostre pas plus ou guère plus long que la tête, séparé du front par un sillon arqué, robuste, subparallèle, comprimé dans sa partie su- périeure; la partie comprimée plane ou sillonnée, rétrécie par les scrobes, parfois calleuse à sa base, entier au bout, avec une dépression glabre plus ou moins grande; scrobes supérieures, très-courtes et très-profondes. — Antennes subtermînales, longues^ peu robustes; scape plus ou moins robuste, grossissant peu à peu, atteignant au (1) Syri. Phlyctinus pars, Schœnli. Curcul. II, p. [>25, et Vil.. 1, p. 163. (2) P. metallescens j varias, pauper, teslutus, ublongus, Schœnh. lor. cit. OOSOMIBES. 173 moins à la moitié du piothorax; funicule à articles 1 médiocre, obco- niqiie, 2 très-long, cylindrique, 3-7 courts, obconiques ou subturbinés; massue petite, oblongo-ovale, articulée. — Yeux petits, brièvement ovales, peu convexes, longitudinaux. — Prothorax fortement trans- versal, subrectiligne sur les côtés et plus ou moins rétréci antérieu- rement, un peu arrondi en arc à sa base, tronque en avant. — Elytres amples, courtes, ovales ou globoso-ovales, légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres et assez robustes; cuisses graduellement en massue ; jambes droites, plus ou moins dilatées à leur extrémité ; tarses courts, étroits, finement villeux en dessous, à 4« article court; crochets soudés à leur base. — 2® segment abdominal aussi long ou peu s'en faut que les deux sui- vants réunis, séparé du l^"" par une suture arquée ou droite; saillie intercoxale large, tronquée eu avant. — Corps brièvement ovale, écailleux, hispide ou non. Genre assez nombreux (1) et aisément reconnaissable à la forme du rostre combinée avec la longueur des antennes. La plupart de ses espèces {rusticus, vccorSj, seriehispidus, squamifer, etc.) ne présentent rien de particulier sur le prothorax et les élytres. Mais chez quel- ques-unes, il existe sur l'une ou l'autre de ces parties des saillies de formes variées. Ainsi^ l'une d'elles {imlvinaticoUis) porte à la base du prothorax une forte gibbosité presque pareille à celle du Sympiezo- rhymhics camelus. Chez une autre icornutus), il est muni de chaque côté, d'une crête transversale en arrière, et d'un tubercule bifide en avant. Une troisième [bidentatus] présente sur les élytres, au-dessous de chaque épaule, un angle assez saillant, et deux tubercules au sommet de leur déclivité postérieure, etc. Ces insectes sont petits et propres à l'Afrique australe, en particulier à la Caffrerie. COSMORHINUS. ScHOENH. Cnrcul. Disp. meth.^ p. 196. Tète plane sur le front; rostre pas plus long et un peu plus étroit qu'elle, séparé du front par un sillon transvx^rsal subobsolète, penché, robuste, subparallèle, subarrondi aux angles, muni en dessus^ près de son milieu, tantôt [cristatus] de deux petites crêtes, tantôt {cervinus) d'un léger renflement, faiblement échancré au bout; scrobes supé- rieures, superficielles en avant, courtes et caverneuses. — Antennes submédianes, longues, grêles; scape grossissant pou à peu, faiblement arqué, empiétant fortement sur le prothorax; funicule à articles i-2 allongés, subcylindriques, celui-ci de beaucoup le plus long, 3-7 courts, décroissant peu à peu; massue grêle, oblongue, articulée, (1) Schœnherr (loc. cit.) en décrit onze espèces, toutes inconnues avant lui; depuis, on n'en a publié aucune. 174 CURCULIONIDES, acuminée. — Yeux petits, peu convexes, brièvement ovales, longitu- dinaux. — Prothorax fortement transversal, plus ou moins rétréci en avant. — Elytres convexes, brièvement ovales, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules tronquées obliquement. — Pattes, abdomen et vestiture des Sympie- ZORHYNCHLS. Ces insectes ne se distinguent essentiellement des SympiezorhTiV- CHUS qui suivent^que par leur rostre construit sur le même plan que celui de ces derniers, mais notablement plus court et plus robuste, ce qui a entraîné la brièveté des scrobes rostrales. On n'a décrit jus- qu'ici que les deux espèces mentionnées dans le texte (1), toutes deux très-petites et revêtues d'une livrée lilanchàtre plus ou moins variée de brun. Elles sont de l'Afrique australe. SYMPIEZORHYNCHUS. SCHOENII. Cwciil., \U, i, p. 170. Rostre d'un tiers au moins, parfois [camehis] du double plus long et un peu plus étroit que la tète, séparé d'elle par un sillon trans- versal, médiocrement robuste, légèrement arqué, plus ou moins com- primé dans sa moitié supérieure, sauf en avant, plan et sillonné en dessus, entier au bout; scrobes latérales et supérieures, superficielles en avant (2), légèrement arquées, évanescentes en arrière près des yeux. — Antennes insérées aux deux tiers antérieurs du rostre, lon- gues et grêles; scape en massue au bout, empiétant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, cylindriques, celui-ci beau- coup plus long, 3-7 courts, obconiques, subégaux; massue ovale, arti- culée. — Yeux assez grands, subarrondis, déprimés. — Prothorax for- tement transversal, plus ou moins rétréci d'arrière en avant, tronqué à sa partie antérieure, paraboliquemeut coupé de chaque cùté de sa base, ou celle-ci arrondie. — Elytres brièvement ovales, convexes, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base. — l'attes médiocres; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à articles 3 un peu plus large que 1-2, 4 court; ses crochets soudés à leur base. — 2"= segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l*'"par une suture arquée. — Métasternum très-court. — Corps brièvement ovale, densémcnt écailleux. (1) C.crislatus, Schœnli. Curcul. Il, p. l)2i ; cervimis, ibid. Yll^ 1, p. 169. (2) Au premier coup-d'œil on croirait (lu'eiics commencent à une dis- tance assez cousidôrable du sommet du rostre, ce qui constituerait une notable exception dans la léi^Mon actuelle. Mais, en réalité, elles sont simplimcnt af- faiblies en avant, et il est aisé de \oir qu'elles atteignent presque la commis- sure de la bouche. ÉPISOMIDES. 175 Parmi les trois espèces [camelus, inafectatus, signatus) que décrit Schœnherr_, il en est une [camehis) remarquable non-seulement par la longueur et la gracilité relative de son rostre, mais encore par une grosse callosité de forme triangulaire qui couvre tout le milieu de son protliorax. Les deux autres ne présentent rien de pareil. Ces insectes sont petits et originaires de la Caffrerie. Groupe IV. Episomides. Antennes robustes, écailleuses; 7*^ article du funicule contigu à la massue; celle-ci petite, brièvement ovale. — Ecusson distinct chez la plupart. — Elytres en général débordant le protliorax, ou isolément saillantes à leur base. — Corbeilles des jambes postérieures fortement caverneuses, écailleuses; crochets des tarses soudés. — Les trois seg- ments intermr Iiaires de l'abdomen subégaux, séparés du l^' par une suture droite; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps aptère. Ce groupe, composé seulement de trois genres, est très- intéressant en ce qu'il représente ici les Cyphides de la tribu précédente. Cette analogie est portée au point qu'on retrouve chez toutes ses espèces ce caractère des corbeilles écailleuses dont les Cyphides nous ont seuls jusqu'ici offert des exemples. Elle s'étend jusqu'à la forme gé- nérale, pour deux des genres qui suivent, les Episomus ressemblant de très-près, sauf leur taille plus grande, aux Dermatodes, et les Platyomicus aux Platyomus. Quant aux Syntaphocerus, leur faciès est le même que celui de la plupart des Oosomides qui précèdent. Ces insectes sont propres aux Indes orientales et à l'Afrique. I. Scrobes rostralcs latérales, visibles d'en haut seulement en avant : Epi- somus. IL supérieures, arquées et convergentes supérieurement en arrière. Elytres débordant fortement le prothorax, anguleuses aux épaules : Pla- tyomicus. — pas plus larges que — leurs épaules nulles : Synta- phocerus. EPISOMUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth-, p. 185. Rostre plus long et aussi large que la tète, très-robuste, séparé du front par un sillon transversal, parallèle, anguleux, plan, plus ou moins inégal et le plus souvent canaliculé en dessus, profondément échancré en triangle aigu au bout; scrobes très-profondes et visibles d'en haut en avant, un peu flexueuses et atteignant presque les yeux en arrière. — Antennes submédiaues, médiocres, robustes; scape 176 CURCULIONIDES. grossissant peu ù peu, arqué, atteignant le prothorax; funicule à ar- ticles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-6 cylindriques, courts, 7 allongé, contigu à la massue; celle-ci assez petite, brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, arrondis, assez sail- lants. — Prothorax transversal ou non, cylindrique, coupé paraboli- quement de chaque côté, parfois tronqué à sa base, coupé carrément en avant. — Ecusson de forme variable, en général oblong. — Elytres convexes, parfois subgibbeuses, brièvement ovales ou oblongo-ovales, longuement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes ù leur base^ avec les épaules complètement effa- cées. — Pattes assez longues et robustes; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses assez larges, spongieux en dessous, à 4"^ article médiocre. — Corps ovale, decsément ccailleux, aptère ou ailé. Les Efisomus sont d'assez grande taille; leur prothorax est couvert de rides flexueuses, confluentes ot longitudinalement sillonné dans son milieu; sa base, ainsi que celle des élytres, sont presque toujours garnies de poils tomenteux, courts et très-denses. Ces derniers organes présentent des sillons remplis de gros points enfoncés, en général peu profonds et séparés (les sillons) par des intervalles étroits et un peu costiformes. La livrée de ces insectes est le plus souvent uniforme et varie du brun au blanc jaunâtre; chez un petit nombre, elle est relevée par des couleurs métalliques {pauperatus) ou des taches ar- rondies existant sur les élytres. Le genre est exclusivement propre au continent indien, à ses ar- chipels et étend son habitat jusque dans le nord de la Chine (1). (1) Schœnherr (Curcul. Vil, 1, p. 88, et VIII, 2, p. 435) en mentionne 12 espèces, mais il faut en retrancher une de la c6te de Guinée, qu'il y a com- prise à tort, le Cure, echinus de Fabricius, qui appartient au genre Platyomi- cns qui suit. On peut regarder, comme le type du genre, le Cure, pauperatus Fab., insecte commun h Java. Aucune espèce n'a été décrite deimis la pu- blication du travail de Schœnherr. 11 y en a une de grande taille, originaire de Shangai, qui se distingue de toutes les autres par ses élytres très-convexes, et munies chacune de deux tubercules, l'un sur leur déclivité, l'autre latéral et médian ; elle est connue dans les collections de Paris sous le nom de turri- tus Chevrol. Il existe à la cote occidentale d'Afrique, toute une suite d'espèces très- voisines du genre actuel, mais qui s'en distinguent par le 7*-' article du fu- nicule antennaire plus court et distinct de la massue, l'absence de l'écusson, les élytres plus courtes, plus globuleuses et échancrées en arc à leur base. M. J. Thomson (Archiv. entom. Il, p. 129) en a décrit, sous le nom d'Episom. suleipennis, une du Gabon, qui ressemble étonnamment, sous tous les rap- ports, au Sijntaphucerus hispidulus : les autres sont principalement originaires du Vieux-Calubar. Ces insectes me paraissent devoir former un genre nou- veau. ÉPISOMIDES. 177 PLATYOMICUS. J. Thoms. Archiv. entom., lï, p. 126 (1). Rostre plus long que la tête, robuste, subparallèle, anguleux, plan et finement sillonné en dessus, échancré en triangle au bout; scrobes supérieures, très-profondes, convergentes et médiocrement séparées en dessus. — Antennes antérieures, écailleuses et hispides, plus lon- gues que le protliorax, robustes; scape extrêmement robuste, déprimé^ arqué, arrivant à la moitié du prothorax ; funicule à articles 1 médio- crement allongé, obconique, 2 du double plus long, cylindrique, 3-6 courts, 7 plus long, obconique ou cylindrique, contigu à la massue; celle-ci ovale [echinus) ou oblongo-ovale {punctipennis), acuminée et articulée. — Yeux brièvement ovales, un peu convexes, obliques. — Prothorax fortement transversal, peu convexe et sillonné en dessus, rectihgne et parfois ipimctipennis) uiuni d'un tubercule sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson en triangle rectiligne al- longé. — Elytres amples, convexes, longuement et verticalement déclives et un peu atténuées en arrière, beaucoup plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules fortement et obtu- sément anguleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes droites; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous; leur 4" article médiocre; ses crochets grêles. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen subégaux; saillie intercoxale large et tronquée en avant. — Corps convexe, revêtu de poils très-courts ou de très-petites écailles, les unes et les autres très-denses. Ainsi que son nom l'indique, les espèces de ce genre ont une très- grande ressemblance avec les Platyomus de l'Amérique c{u'elles re- présentent dans la tribu actuelle. Elles sont en ce moment au nombre de deux : l'une décrite, il y a longtemps, par Fabricius et que M. J, Thomson a crue nouvelle (2), l'autre qu'a fait connaître ce savant entomologiste (3). Ces insectes sont de grande taille, et leur livrée consiste en un dessin nuageux et brunâtre sur un fond cendré ou verdàtre; ce dessin est, du reste, très-variable, et l'on a peine à as- sortir deux exemplaires exactement pareils. Les élytres sont ponctuées en stries et présentent des tubercules très-distincts chez l'un d'eux [echinus), très-petits et peu apparents chez l'autre [punctipennis). Le genre est propre à la côte de Guinée jusqu'au Gabon inclusivement. (1) Syn. Episomus pars, Sclirenh. Curcul. II, p. 477, et YIl, 1, p. 95. (2) Cure, echinus, F;ib. Syst. El. II, p. 519 (EpisoTn. id. Sclili. loc. cit.; Platyoni. sulcicoUis, J. Tlioms. loc. cil. p. 127). (3) P. jmnciipennis, J. Thoms. ibid. p. 127. Coléoptères. Tome VL 12 178 CLRCliLlONlDES. SYNTAPHOCERUS. J. TiioMs. Archiv. entvm., Il, p. 128. Rostre notablement plus long que la tôte^ assez robuste, un peu atténué en avant, assez convexe à sa base, étranglé par ses scrobes vers son tiers antérieur^ légèrement échancré au bout; scrobes supé- rieures, profondes, caverneuses, arquées, transversales et séparées en dessus par une mince cloison. — Antennes antérieures, de la longueur de la moitié du corps, très-robustes, érailleuses et liispides; scape très-gros, arrondi, un peu arqué, arrivant à la moitié du prothoraxj funicule plus court que le scapc, à articles 1 allongé et obconique, 2-7 courts, transversalement cylindriques, serrés, 7 contigu à la mas- sue; celle-ci petite, ovale, acuminée et articulée. — Yeux petits, arrondis, un peu saillants. — Protborax transversal, cylindrique, tronqué à sa base et en avant. — Ec\isson nul. — Elytres très-briè- vement ovales, ventrues, convexes, atténuées à leur extrémité et à leur base ; celle-ci pas plus large que le protborax et légèrement écbancrée. — Pattes médiocres et assez robustes: cuisses en massue; jambes droites; tarses courts et médiocrement larges, spongieux en dessous; leur 4* article médiocre. — Les trois segments intermédiaires de l'ab- domen subégaux. — Mésosternum très-comprimé, anguleux en avant. — Corps brièvement ovale, écailleux. La forme singulière des scrobes rostrales n'est qu'une exagération de celle qu'elles affectent déjà cbez les Platyomicls. Pour le surplus, l'unique espèce (1) du genre s'éloigne tout-à-fait de ces derniers par sa forme générale. C'est un joli insecte de taille moyenne, d'un vert métallique grisâtre ou d'un gris de perle plus ou moins rembruni selon les individus. Ses élytrcs présentent des stries très-régulières et très-nettement limitées, dont le fond est noir et qui sont interrom- pues par de minces cloisons. Les intervalles entre ces stries sont plans et munis chacun d'une rangée de cils courts, redressés, épais et ré- gulièrement espacés. Cet insecte est originaire du Gabon. Groupe V. Pérîtélides. Antennes en général médiocres ou courtes, très-rarement robustes; leur massue ovale, parfois oblongo-ovale. — Un écusson chez la plu- part. — Elytres (Glyptosomus excepté) pas plus larges que le pro- thorax à leur base, non anguleuses aux épaules. — Corbeilles des jambes postérieures ouvertes; crochets des tarses soudés. — 2' seg- ment abdominal de longueur variable; saillie intercoxale le plus sou- vent très-large et tronquée en avant. — Corps aptère. (1) S. hispidulus, J. Tlioms. loc. cit. PÉRITÉLIDES. 179 Sar les treize genres qui composent ce groupe, sept ont des repré- sentants e n Europe, et sont homogènes sous le rapport de l'organisa- tion de leurs espèces, qui ressemble de plus ou moins près à celle des Peritelus. Parmi les autres, il en est quatre dont le facip.s est diffé- rent. Mais deux (Caterf.ctus, Isaniris) sont des genres de transition, dont les analogies seront indiquées plus loin, et les deux autres (Glypïosojils, Asceparnus) sont complètement isolés. En somme, ces insectes ne peuvent être confondus qu'avec ceux de la tribu actuelle qui ont les crochets des tarses soudés comme eux. Ils se distinguent des Oosomides, des Episomides et des Eustylides, par les corbeilles de leurs jambes postérieures qui sont ouvertes, des Laparocérides par la brièveté de leur massue antennaire; enfin, des Phyllobiides par leur métasternum très-court et l'absence des ailes inférieures. I. Elytres pas plus iarges que le prothorax et arrondies aux épaules. A Hanches antérieures verticales et coutiguës. n 2<' segment abdominal séparé du !'=■' par une sature droite. b Scrobes rostrales arquées et convergentes en dessus : Isaniris. bb latérales. Funicule antennaire à articles 1-2 égaux : Caterecius. — 1 plus long que 2 : Holcorhinus. aa2^ segment abdominal séparé du 1^^ par une suture arquée, c Rostre de moitié environ plus long que la tète : Naxtus. ce — pas plus ou à peine d Yeux situés sur le rostre ; tête striée en dessous : Cœnopsis. dd — situés sur la tête; celle-ci lisse — e Ptérj'gies rostrales fortement divariquées : Peritelus. ee non ou faiblement divariquées. f Antennes très-robustes : Meira, ff — grêles ou médiocrement robustes. g Saillie intercoxale large, parallèle. h Scape des antennes droit ou faiblement arqué. Scrobes rostrales latérales, peu ou non visibles d'en haut : Omias. supérieures, un peu convergentes : Mylacus. Aft Scape des antennes fortement arqué; scrobes latérales : Licheno- phagus. gg Saillie intercoxale assez étroite, rétrécie en avant : Plochus. B. Hanches antérieures longitudindles, séparées : Asceparnus. II. Elytres débordant le prothorax et anguleuses aux épaules : Glyptosomus. ISANIRIS. J. Thoms. Archiv, entom., Il, p. 129. Rostre un peu plus long que la tête, séparé d'elle par un sillon ar- qué, assez robuste, subparallèle, avec ses ptérygies assez fortement 180 CURCULIONIDES. divariquées^ anguleux, plan et finement cart^né en dessus, tronqué au bout; scrobes courtes, très-profondes, arquées, transversales et échancrant le rostre de chaque côté. — Antennes terminales, très- longues^ grêles; scape de mùme grosseur partout, arrondi, arqué, ar- rivant aux deux tiers de la longueur du prothorax; funicule à arti- cles 1-2 Ires-allongés, cylindriques,' subégaux, 3-7 beaucoup plus courts, obconiques; massue petite, oblongo-ovaie, articulée. — Yeux assez petits, ovales, longitudinaux. — Prothorax fortement transversal, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres convexes, ovales (cf) ou globoso-ovales (9), atténuées en arrière, légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes assez longues, médiocrement robustes, cuisses en massue, pédonculées à leur base; jambes droites; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits, à peine villeux inféricurement, 3 large, spongieux en dessous, 4 mé- diocre; crochets très-petits, soudés à leur base. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, le 2" séparé du 1'='' par une suture droite; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps écaiileux. Genre très-lranché, établi sur deux espèces {viridimicans, costulatus, Thoms.) du Gabon. Ce sont d'élégants insectes de taille médiocre, entièrement revêtus d'écaillés peu abondantes d'un vert doré, qui voilent imparfaitement leurs téguments. Us ressemblent complète- ment, au premier coup-d'œil, aux Coptorhynchus du groupe des Céleuthétides, taudis que leurs scrobes rostrales sont pareilles à celles des Syntaphoceuus de celui des Episomides. Les proportions relatives de leurs segments abdominaux et les crochets de leurs tarses soudés, ne permettent pas de les comprendre dans le premier de ces groupes, et la structure de leurs antennes, dans le second; ils les rattachent tous deux au groupe actuel. J'en connais deux autres espèces origi- naires de la côte de Guinée . CATERECTUS. ScHOENH. Curcul.,\U, 1, p. 401. Rostre horizontal, pas plus long que la tète, séparé du front par un sillon arqué, parallèle à sa base, avec ses ptérygies fortement divariquées, assez robuste, anguleux, plan et finement sillonné en dessus, brièvement déclive et presque entier au bout; scrobes profondes en avant, moins en arrière, évasées, un peu arquées et atteignant les yeux. — Antennes terminales, assez longues et assez robustes, écailleuses; scape épais, grossissant peu à peu, arqué, attei- gnant le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3 un peu plus court, de même forme, 4-7 subglobuleux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands et assez saillants, ovales, longitudinaux. — Prothorai -transversal, cy- PÉRITÉLIDES. 181 lindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à sa hase et en avant. — Ecusson nul. — Elytres graduellement plus larges et plus con- vexes jusqu'aux deux tiers de leur longueur, longuement déclives et atténuées en arrière, pas plus larges que le protliorax et coupées carrément à leur hase. — Pattes médiocres, rohustes; cuisses en massue; janihes antérieures un peu arquées à leur extrémité, les in- termédiaires très-hrièvement mucronées au bout; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieux en dessous, à 4'-' article médiocre; crochets petits, soudés à leur hase. — 2*^ segment ahdomiua] plus court que les deux suivants réunis, séparé du l"^ par une suture très- faihlement anguleuse; saillie intercoxale très-large^ tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, écailleux. Schœnherr décrit deux espèces de ce genre : l'une {granicoJlis) de la Caifrerie, l'autre (insularis) de l'ile Poulo-Pinang. C'est d'après cette seconde que j'ai rédigé la formule qui précède, la première m'étant inconnue. Cet insecte est de taille médiocre, saupoudré de petites écailles grises et d'un vert doré; ces dernières se condensent par places et forment de petites taches, dont les plus apparentes sont disposées sur une ligne transversale au sommet de la déclivité des élytres. Ces organes sont granuleux, même dans les stries régulières qui -les parcourent. Cet insecte ressenihle aussi beaucoup à certains CoPTORHYNCHUs, mais s'en distingue sans peine par les mêmes parti- cularités que le genre précédent. HOLCORHINUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth., p. 194 (1). Rostre un peu plus long et plus étroit que la tète, séparé d'elle par un sillon arqué, rohuste, suhparallèle, avec ses ptérygies un peu diva- riquées, subanguleux, plan et caréné ou non en dessus, entier au bout, avec une petite dépression demi-circulaire ; scrohes assez profondes en avant, courtes, un peu arquées, rapidement évasées et évanescentes en arrière. — Antennes antérieures, longues, peu robustes; scape faible- ment arquée en massue au bout, empiétant plus ou moins sur le pro- thorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux ou non, 3-7 noueux au bout, plus courts; m.assue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands et assez convexes, arrondis. — Prothorax sub- transversal ou transversal, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres ohlongo-ovales, médiocrement convexes, pas plus larges que le prothorax et légèrement échaucrées en arc à leur hase, avec les épaules arrondies ou obliquement tron- quées. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, hisi- nuées au côté interne; tarses assez longs, à articles 1-2 assez étroits, (1) Syn. INasïus, Lucas, Explor. d. rAl^ér.; Entom. p. 434. 182 CCRCULIONIDES. 3 large, 4 assez long; crochets très-grêles, soudés à leur base. — 2^ segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du i"' par iine suture droite; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, écailleux. Genre composé de quelques espèces (1) de l'Algérie, de taille moyenne, et dont la livrée est grise ou brune, niais ornée chez la plupart d'une bande blanchâtre latérale, plus ou moins large, assez mal limitée, et d'un point de même couleur sur chaque élylre, situé plus ou moins en arrière du milieu de ces organes. NASTUS. ScHOENu. CurcuL, VU, 1, p. 405 (2). Rostre penché, un peu plus long et notablement plus étroit que la tète^ médiocrement robuste, parallèle, assez fortement élargi au bout, subarrondi aux angles, plan en dessus, faiblement échancré en arc à son extrémité; scrobes courtes, peu profondes, évanescentes en ar- rière. — Antennes subterminales, médiocres, assez, robustes, ciliées; scape grossissant peu à peu, n'atteignant pas le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 très-courts, submo- niliformes; massue assez forte, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, peu saillants, ovales, obliques. — Pri)thorax trans- versal, cylindrique, arrondi sur les côtés avnnt son milieu. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres ovales, médiocrement convexes^ un peu plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules ubtusément arrondies. — Pattes tssez longues; cuisses graduellement en massue, tantôt [humatus) toutes, tantôt {Goryi) les quatre postérieures seulement dentées en dessous; jambes droites, élargies au bout, les antérieures un peu sinuées en dedans; tarses médiocres, assez larges, subparallèles, spongieux en dessous, à •i'= ar- ticle assez long et giêle. — 2" segment a])domiual aussi long (jue 3-i réunis, séparé du 1'^'' par une suture anguleuse; saillie intercoxale médiocrement large. — Corps oblongo-ovalo, assez densénient écail- leux. On n'en connaît que deux espèces (3) de l'Europe orientale, ayant, au premier coup-d'œil, la plus grande ressemblance avec les Bary- HOTUS de la tribu des Bracbydérides. Eenr livrée, absolument pareille (1) //. seriehispidus, querulus, ScIktiiIi. Curcul. II, p. 518. — Aj. : Nast. albopunctatus {seriehispidus Sdili.), (dhumurfjin.iius^ Lucas, loc. cit. p. 435, pi. 37, lig. 1, 2. — pilosulus, (^licvrol. Rcv. cl Ma;;, d. Zool. 18G0, p. 451 (an. huj. Gcnor. ?). (2) Syn. Otioiuiynchus, Gormar, Ins. S[>ec. nov. p. 354. (3) N. Goryi Schh., Criraéo; humatus Germ., Caucase; Scliœiih. loc. cit. p. 406. PÉRITÉLIDES. 183 à celle de ces derniers^ est d'un gris plus ou moins blanchâtre. Le genre se distingue de tous ceux qui suivent par la longueur relative du rostre. COENOPSIS. (FoERSTER) Bach, Kœferfaun. d. Nord.-u.-Mitteldeutschl., II, p. 268 (1), Tête longitudinalement striée sur les côtés et en dessous; rostre aussi long et plus étroit qu'elle, robuste, ^ubparallèle [Waltoni) ou Ifissirostris) à ptérygies divariquées, anguleux, plan ou un peu con- cave et finement canaliculé en dessus, déclive et muni d'une dépres- sion triangulaire au bout; scrobes profondes, évasées en arrière et atteignant presque les yeux. — Antennes submédianes, au plus mé- diocres, plus ou moins robustes; scape grossissant peu à peu, légère- ment arqué, empiétant sur le prothorax; funicule à articles 1-2 al- longés, obconic|ues, subégaux, 3-7 peu serrés, noueux au bout ou subarrondis; massue ovale, articulée. — Yeux situés à la base du rostre, petits, arrondis et peu saillants. — Prothorax transversal ou non, brièvement rétréci en avants arrondi sur les côtés, arrondi à sa base, tronqué en avant. — Ecusson nul. — Elytres ovales [fissirostris) ou globoso-ovales {Waltoni), à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules efTacées. — Pattes médiocres, robustes; cuisses eri massue, brièvement pédonculées à leur base; jambes droites, les antérieures très-brièvement mucronées au bout; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à articles 3 sen- siblement plus ferge que 1-2, 4 long. — 2" segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture ar- quée; saillie intercoxale très-large. — Corps oblongo-ovale ou briève- ment ovale^ densément écailleux, hispide. Ce genre ne comprend que deux espèces européennes : l'une (2) semblable, sous le rapport du rostre et de la forme générale, aux Tra- CHYPHLŒus, l'autre (3) ayant presque le rostre d'un Otiorhvnchus. C'est sur celle-ci que le genre a été établi, d'abord par M. Bach sous le nom que j'ai conservé, puis, quelque temps après, par Jacquelin- Duval sous celui de Cataphorticus. 11 est aisé à distinguer de tous ceux de ce groupe par la situation insolite des yeux sur le rostre, et les sillons dont la tête est munie en arrière de ces organes, ainsi qu'en dessous, sillons qui rappellent ceux des Pyctoderes du groupe des Oosomides. (1) Syn. CataphouticuSj Jacqucl.-Duv., Gcaer. d. Col d'Eiirop.; Curcnl. Gâ- tai, d. espèces. — OTioniiYNCHus Wallon. — Trachyphloeus Sohœuli., Slcph. (2) Trach. Waltoni, Scliœrih. Curcul. VII, 1, p. 115; Angleterre, Fiance (Bretagn"). (:i) Otior. fissirostris, Wallon, Ann. and Magaz. of nat. Hisl. XIX. p. 452 (Cœn. Bachii (Fœrst.) Bach, loc. cit.); Angleterre, France (Bretagne), bords du Rhin. 184 CURCULIONIDES. PERITELUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 407. Rostre pas plus long et presque aussi large à sa base que la tète, robuste, subparallèle, ou ayant paifois (par ex. rjnseus, leiicophœus, leucogrammus) ses ptciygies un peu saillantes en dehors, subarroudi aux angles, plan en dessus, tronqué au bout; scrobes presque supé- rieures, larges, profondes, très-courtes, s'arrêtant plus ou moins loin des yeux. — Antennes terminales, assez longues et assez robustes; scape grossissant graduellement, souvent un peu arqué, empiétant sur le prothorax; funicule à articles d-2 allongés, obconiqucs, sub- égaux, 3-7 très-courts, devenant peu à peu moniliformes; massue ovale, articulée. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux. — Pro- thorax transversal, cylindrique, arrondi sur les côtés et à sa base, tronqué en avant, — Ecusson rarement (par ex. leiicophœus) distinct. — Elytres médiocrement convexes, plus ou moins brièvement ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules efTacées. — Pattes courtes ou médiocres; cuisses en massue; jambes droites; tarses tantôt (par ex. grisais, leu- cophœiis) assez longs et très-étroits, tantôt (par ex. kucogram7nus) courts et plus larges, finement villeux en dessons. — 2*^ segment ab- dominal à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps court, densément écailleux. L'absence complète de poils courts et redressés sur les téguments constitue un caractère empirique propre à faire distinguer ces in- sectes (1) des genres voisins. Presque tous sont d'un gris blanchâtre avec de petites taches mal définies d'un brun plus ou moins clair. Quelques-uns d'entre eux, parmi lesquels figure l'espèce la plus commune dans l'Europe occidentale, le griseus, ont les supports de leurs tiges mandibulaires assez saillants, déprimés et en forme de lames quadrangulaires. Le genre paraît être jusqu'ici exclusivement européen^ asiatique et algérien : il comprend, à l'heure qu'il est, une vingtaine d'espèces (2). (1) Schœnlierr en décrit deux espèces {Schœnherri, de la France ni6r., sefu- lifer, du Caji) chez lesquelles ces poils existent. Le premier, que j'ai sous les yeux, est un insocto heaucoup plus aliongô (pio les autres espèces, et qui, ayant les crocliels des tarses libres, doit ùtrc exclu du genre et rcporlé dans le groupe des Tracliypliléides, Le second m'est inconnu, mais je doute fort que ce soit un Pkiuteias. (2) Abstraction faite dos deux mentionnées dans la note qui précède, Schœn- lierr (diircul. VII_,1, p. 148) en décrit onze auxipiellos on a, depuis, ajouté les suivanti's: Esp. européennes : P. adusticornis, de Catalogne; proUxus, des Pyrénées, Kiesenwet. Ann. d. 1. Soc. euloni. 1851, p. 035. — flavipennis,iM' PÉRITÉLIDES. 185 MEIRA. Jacquel.-Dijv. Ann. d. l. Soc. entom., 1852, p. 711. Rostre pas plus long que la lêto^ très-robuste, parallèle, anguleux, plan en dessus, déclive et entier au bout; scroLes presque supérieu- res, très-larges et très-profondes, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes terminales, hispides, médiocres, très-robustes; scape gros- sissant peu à peu^ légèrement arqué, empiétant sur le prothorax; fu- nicule à aiticles 1 allongé, obconique, 2-7 très-courts, cylindriques, serrés; massue pas beaucoup plus large qu'eux, ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, déprimés^ brièvement ovales, longitudinaux. — Prothorax presque aussi long que large, cylindrique, un peu ré- tréci à sa base, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusscn nul. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses très-courts, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2,4 médiocre. — Saillie intercoxale très-large, tronquée en avant (1). — Corps oblongo- ovale, faiblement écailleux, hispide. Celte formule a été rédigée d"après l'unique exemplaire que M. Jac- quelin-Duval a trouvé, aux environs de Montpellier, de l'espèce (2) sur laquelle il a fondé ce genre, exemplaire qui jusqu'ici est le seul connu dans les collections. Cet insecte est très-petit, d'un noir grisâ- tre, rugueux sur toute sa surface en dessus, et presque glabre, sauf sur le front et les pattes, qui sont revêtus d'écaillés jaunâties d'un aspect furfuracé ; ses élytres sont ponctuées en stries, et présentent des rangées régulières de courts cils distants et redressés. La structure de ses antennes lui donne des rapports réels avec les Episomides Depuis, on a décrit deux autres espèces (3) du genre dont une seule {siiturella) m'est connue. Elle s'éloigne de la précédente par ses an- quel.-Duv. ibid. 1852^ p. 713; France mér. (Montpellier). — Marqueti, Gau- tier des Cottes, ibid. 1857, Buliet. p. cxxxvi; même pays (Béziers). — sub- depressus, Muls. et Rey in Muls. Onusc. cntom. IX, p. 19; Provence. — Esp. asiatiques : P. fulvipes, de laBucharie; strigiroslris,variegatuSj, de Sibérie; Hoclihutb, Bull. Mosc. 1851, I, p. 64. — Esp. de l'Algérie : P. simiatus, Chevrol. Rev. et Magaz. d. Zool. 1860, p. 79. — gracilis, Clievrol. ibid. 1861, p. 121. (1) L'exemplaire que j'ai à ma disposilion étant collé sur une lame de mica, je ne suis pas sûr de la forme des segments intermédiaires; ils me parais- sent être très-courts, égaux et séparés du premier par une suture droite. (2) M.crassicornis, Jacqiiel.-Duv. loc. cit. pi. li, f. 65; cette figure repré- sente l'iusccte un peu trop court. (3) M. suturella, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 59; Hycrcs. — elongatula, L. Fairm. ibid. Ballet, p. civ; Pyrénées-Or. i86 CURCULIONIDES. tennes sensiblement moins robustes, mais, rlu reste, faites de même, et lui est réellement congénère. OMIAS. (Germar) Sciioenh. Curriil. Disp. mtih., p. 190. Rostre un peu plus ou pas plus long que la tète et un peu moins large qu'elle, parallèle, avec ses ptèrygies un peu saillantes, robuste, anguleux, plan en dessus, déclive ou non il son extrémité; scrobes profondes, subrectilignes, arrivant plus ou moins près des yeux. — Antennes submédianes ou antérieures, médiocres, tantôt assez robus- tes, tantôt plus grêles ; scape en massue au bout, plus ou moins arqué, empiétant sur le prothorax; funicule à articles 1-2 un peu allongés, celui-là plus long, 3-7 très-courts, serrés, en partie au moins subar- rondis; massue assez grosse, oblongo-ovalc, articulée. — Yeux petits, peu convexes, ovales, obliques. — Prothorax transversal, subcylin- drique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémi- tés. — Ecusson distinct ou non, très-petit. — Elytrcs subglobuleuses, ovales ou oblongo- ovales, médiocrement convexes, légèrement ou à peine échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, assez robustes; jambes antérieures droites, parfois (par ex. ciirvimanus) fortement arquées, très-brièvement mucronées à leur sommet; tarses courts, finement villeux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 médiocre. — 2* segment abdominal aussi long, ou peu s'en faut, que les deux suivants réunis, séparé du l'^"' par une suture ar- quée; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps revêtu de poils couchés ou redressés, parfois en même temps hispide, rare- ment glabre. Dans son état actuel, ce genre comprend des espèces d'aspect fort diffé- rent : les unes, sur lesquelles Schœnherr a établi la première des deux divisions dans lesquelles il a réparti ces insectes, ayant les élytres très- courtes, parfois globuleuses et point d'écusson (1), tandis que les au- tres en possèdent un et ont les élytres plus ou moins oblongo-ovales. Parmi ces dernières, il en est (par ex. pelliicidas, brunnipcs, etc.) qui ressemblent complètement à certains Otiokhynchijs de la plus petite taille (2). 11 y aura par conséquent lieu de voir si le genre devra res- ter tel qu'il est en ce moment. (1) Ces espèces sont au nombre de 19, dont 2 seulement (seminulinii, rotun- daltis) nie sont connues; les autres sont, pour la plupnrl, asiatiques el fort rares dans les colieelions. Or, les deux on (jucstion nie paraissent ùtrc mieux il leur place ilans le genre Myi.accs qui suit, que dans le genre artucl. Leurs scrobes rostrales sont encore i>lus courtes, plus ascendantes, el leur rostre plus arrondi (pie cliez le Myl. inurinus, sans parler de leur forme générale, cpii est pareille à celle de ce dernier. (2) M. Gerslœcker (Wiegm. Arcliiv, 1859, II, p. 604) a même proposé de les PÉRITÉLIDES. i87 Les Omias sont nombreux et exclusivement propres à l'ancien con- finent. Tous sont fort petits, finement striés sur les élytres^ et les poils dont ils sont revêtus voilent à peine, en général, leurs téguments dont la couleur varie du noir au jaune ferrugineux (1). MYLAGUS. ScHOENH. CurcuL, y II, 1, p. 144. Genre à peine distinct des Ojius, dont il ne s'éloigne que par les faibles particularités suivantes ; Rostre subarrondi aux angles; ses scrobes très-courtes, caverneu- ses, remontant un peu en dessus. — Massue antennaire très-acumi- née. Pour la forme générale, l'unique espèce [murinus Scbb.) de Sibérie qui le compose, ressemble aux Omias à élytres subglobuleuses. Elle est fort petite et revêtue de poils couchés abondants , d'un gris jau- nâtre. reporter dans les Otiorhynchos et de ne conserver parmi les Omias que celles de la première division de Schœnherr. Le fait est que, sans la soudure des crochets de leurs tarses, il n'y auiait rien à objecter à cette mesure; mais si l'on fait abstraction de ce caractère, je ne vois plus moyen de mettre en ordre les Cyclomides de Schœnhtrr. (1) Srhœnhorr (Curcul. Yll, 1, p. 127) en mentionne 36 espèces dont il faut retrancher le sulcifrons^ qui est un Barypeithes, ainsi fju'on i'a vu plus haut, p. 60. — Aj. : Esp. européennes : 0. vulidicornis, Mœrkel in Germar, Zcilschr. f. d. Entom. V, p. 250. — cinerascens, Andalousie; hœmatopus, Tyrol; Rosenh. d. Thiere Andaliis. p. 260. — curvinianus , 3âci\ue\.-])u\ . Gêner, d. Gol. d'Eur.; Curcul. p. .35; Montpellier. — illotus, elongatus, Hochhutli, Bull. Mosc. 1847, 1, p 502; Gaucase. — yntgifrons, Eochhuth, ibid. 1851, I, p. 52; Grimée. — Esp. asiatiques: 0. interpunclatiis, scuhriyermis , Ménétr. Ins. rec. p. Lelim. part. 2, p. 44; Turcoménie. — Esp. des Ganaries : 0. tessellalus, Brullé in "NVebb et Berthel. Hist. d. Ganar.; Entom. p. 71. — Esp. du Gachemire : 0. crinitus, Kollar u. L. Redtenb. iri Hiigel's Kaschmir, IV, 2, p. 540. — Pour une révision des espèces de l'Angleterre, voyez Wallon, Ann. and Magaz. cf. nat. Hist. XIX, p. 314. L'Om. negleclus de M. Bremi (Stettin. entom. Zeit. 1855, p. 200), origi- naire de la Suisse, est un exemplaire non coloré du Leiosornus ovaiulus, selon M. Kraatz. M. WoUaston (Ins. Maderens. p. 382) a placé avec hésitation, dans le genre, trois espèces de Madère (ven'rosus, œnescens, Waterhuusei), (fu'il indique lui-même comme étant plutôt des formes aberrantes de son genre Atlantis, en quoi il me paraît être dans le vrai. Ges insectes, que j'ai sous les yeux, ayant des antennes très-longues et très-grêles, ne peuvent être des Usiias. 11 est probable qu'il eu est de même d'une quatrième espèce, également de Ma- dère, décrite par ce savant entomologiste, sous le nom à'Om. angustulus, dans son G.ilal. of the Gol. of Madcir. p. IIG. 188 CURCULIONIDES. LICHENOPHAGUS. WoLLAST. Ins. Maderens., p. 389. Rostre aussi large et à peine plus long que la tùte^ épais, paral- lèle, anguleux, plan en dessus et faiblement échancré au bout; scrobes latérales, profondes en avant, superficielles en arriére, attei- gnant presque les yeux. — Antennes terminales, médiocres, peu ro- bustes; scape trés-gréle à sa base, en massue allongée au bout, forte- ment arqué, empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles obconiques : ]-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très- courts^ décroissant peu à peu; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, arrondis, peu saillants. — Prothorax aussi long que large, subcylindrique, largement saillant en avant, tronqué à sa hase. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement convexes, régu- lièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et échan- crées en arc à leur base. — Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue; jambes droites, avec leur angle interne un peu saillant; tarses courts, étroits, finement villeux en dessous^ à articles 3 un peu plus large que 1-2, 4 médiocre. — 2* segment abdominal pres- que aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l^'' par une suture arquée ; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps oblong, finement pubesccnt en dessous, revêtu d'un enduit terreux en dessus. M.Wollasf on n'en décrit que deux espèces (1 ) dont une seule [fritillm) m'est connue. Selon ce savant entomologiste, elle est commune dans l'île Porto-Santo, où on la trouve parmi les lichens qui croissent dans les fentes des rochers. Les exemplaires assez nombreux que j'en ai vus étaient tous recouverts, eu dessus, d'un enduit terreux qui cachait leur livrée, dont la couleur semble être d'un gris brunâtre. L'autre espèce (acuminatus) parait être très-rare, et M. Wollaston n'en a trouvé qu'un seul exemplaire. Ces insectes ressemblent à des Trachyphlœus de forme allongée, mais ils sont très-distincts de ce genre par leurs antennes, les crochets de leurs tarses, et la moindre lai'geur de leur saillie intercoxale. PTOCHUS. ScHOENH. Curcul. Disp. iiieth., p. 187 (2). Tête plus ou moins convexe sur le vertex, large entre les yeux; rostre plus court qu'elle, très-épais, parallèle, subarrondi aux angles, plan en dessus, entier au bout, avec une dépression triangulaire ; (1) L. fritillus, aciiminalus, ^Vol!ast. lor. cit. p. 300, pi. 8, lig. 1 et 3. (2) Syn Peiutelus, Hocliliulli, Itiill. .1. y.osc. 18Î7, 1, p. 504. PERITELIDES. 189 scrobes apicales, presque supérieures, très-courtes, plus ou moins ca- verneuses. — Antennes terminales, médiocres, plus ou moins robus- tes; scape grossissant peu à peu, presque droit ou arqué, atteignant le protborax; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, variables; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, briè- vement ovales, longitudinaux. — Protborax très-court, subcylindri- que, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson à peine distinct ou nul. — Elytres régulièrement ovales ou oblongo-ovales, un peu atté- nuées en arrière, convexes, rectilignes à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres ; cuisses en massue, mutiques, parfois (par ex. cirmmcincfus , hngicoUis) munies d'une très-petite dent en dessous; jambes droites, simples au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 3 notablement plus large que 1-2, 4 médiocre. — 2^ segment abdominal au moins aussi grand que les deux suivants réunis, séparé du 1«' par une suture un peu arquée ; saillie inter- coxale assez étroite, arrondie ou anguleuse en avant. — Corps oblon- go-ovale, faiblement écailleux, pubescent. Très-petits insectes qu'on a voulu rapprocber des PERiTELUs(i), loin desquels Schœnherr les avait placés, et qui en sont en effet très-dis- tincts par la simplicité de leurs jambes, la largeur bien moindre de leur saillie intercoxale et leur vestiture dans laquelle des poils cou- chés, souvent d'un aspect lanugineux, voilent, en général, les écail- les; ces dernières ont parfois un léger éclat métallique. Cette livrée n^fTre, du reste, rien de remarquable sous le rapport des couleurs. Le genre est propre aux parties orientales et méridionales de l'Eu- rope, à la Sibérie et à l'Amérique du Nord (2). ASCEPARNUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcul., p 59. Rostre vertical, plus court et un peu plus étroit que la tête, très- robuste, un peu élargi au bout, anguleux, plan et finement caréné (1) Voyez Hoclihuth, Bull. Mosc. 1851^ I, p. 58. (2) Scliœnherr (Curcul. VII, 1, p. 104) en mentionne 12 espèces, dont il faudra retrancher quelques-unes (|iar ex. porceltus) qui, ayant, ainsi que l'a fait observer M. L. Redtenbaclier (Faun. Auslr. die Ka^f. éd. 2, p. 732, note), les crochets des tarses libres, devront être reportées près dos Trachy- PHLOEUs et genres voisins. Aces espaces de Scliœnherr^ aj. : P. quadrisigna'us, Bach, Steltin. entom. Zeit. 1856,p. 242; Thuringe. — Périt, latifrons, Horliiiuth, Bull. Mosc. 1847, l,p. 504; Transcoucasio. — Pt. deserius, Motscli. BuUet. d. l'Acad, de St.-Pélersb. 1, 1860, p, 312; Songarie. — saccatus, Orégon; globi- ventris, Californie : J.-L. Le Conte, Rep. on a railr. to tlie Pacif. Oo. IX; Append. I, p. 56. (An huj. gêner.?) Je doute beaucoup que l'espèce suivante appartienne au genre : P. tigri- nus, Kollaru. L. Redtenb. in Hiigcls Kashrair, IV, 2, p. 504; ilindostan bor. 190 rXRCULIONlDES. en dessus, déclive et tronqué au bout; scrobes latérales, profondes en avant, rapidement élargies et évaiiescentes en arrière. — Antennes subterminales, assez longues et peu robustes; scape légèrement ar- qué, épaissi au bout et atteignant le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 courts, subturbinés; massue al- longé-e, acuminée, articulée. — Yeux grands, un peu convexes, briè- vement ovales et obliques. — Prothorax aussi long que large, déprimé sur le disque, brièvement rétréci en avant, fortement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres cour- tes, planes et subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies et verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothurax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les autres, avec leurs cuisses plus fortes et leurs jambes légèrement flexueuses; hanches de la même paire non contiguës, grosses, ovoïdes, longitudinales et dirigées en avant; tarses médio- cres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 3 assez large, 4 médiocre. — 2° segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1'^'' par une suture arcjuée; saillie inter- coxale large, tronquée en avant. — Corps oblong, denséinent écail- leux, un peu inégal. Ce genre a pouir type une espèce inédite [nodipennis Schh.) de l'Australie, variée de brun et de jaune d'ocre; les côtés du prothorax, les bords postérieurs des élytres et une bande qui les traverse aux deux tiers de leur longueur, sont de cette dernière nuance. Le pre- mier est couvert d'élévations conflueutes; les secondes sont ponc- tuées en stries, et ont toule leur partie postérieure couverte de tu- bercules la plupart peu saillants et obtus, disposés sans ordre. Cet insecte tranche forlem^ent, par son faciès, sur tous ceux qui précèdent. C'est, avec les Catalalls du groupe des Oosomides, le seul de la Tribu qui n'ait pas les hanches antérieures contiguës. Ce caractère et la direction insolite de ces organes autoriseraient peut- être à en faire un groupe à part. GLYPTOSOMUS. ScHOENH. Mantis. sec. Cnrcul., p. C2. Tète munie d'une callosité au-dessus de chaque œil; rostre un peu plus long (Qu'elle, séparé du front par un sillon arqué, robuste, pa- rallèle, légèrement concave dans toute sa longueur et caréné latéra- lement en dessus, entier au bout ; scrobes larges, profondes, droites et atteignant les yeux. — Antennes antérieures, médiocres, peu ro- bustes; scape en massue allongée au bout, atteignant le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux; 3-7 très-courts, transversaux; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux petits, oblongs, un peu convexes, obliques. — Prothorax fortement trans- TRACHYPHLÉIDES. 191 versai^ sul)cy]indrique, inégal, tronqué et rehordé à sa base, rétréci par un sillon transversal près de son bord antérieur, celui-ci coupé carrément. — Ecusson nul. — Elytres assez allongées, subparallèles ^ presque planes, tuberculeuses au sommet do leur déclivité posté- rieure qui est subverticale, plus larges que le prothorax et assez for- tement échancrées en arc à leur base, avec les épaules saillantes et obliquement tronquées. — Pattes courtes et robustes; cuisses forte- ment en massue; jambes droites; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à •i'= article médiocre. — 2^ segment abdominal à peine plus grand que chacun des deux suivants, séparé du 1*^'' par une suture droite; saillie intercoxalo très-large, coupée carrément. — Corps oblong, densément écailleux. Genre établi sur une espèce [costipennis Schh.) inédite de Natal , de la grandeur des Rhytirkinus de petite taille, et qui leur res- semble beaucoup, au premier aspect, sous le rapport de la forme générale. Son prothorax est couvert de nodosités médiocrement sail- lantes; ses élytres sont finement striées, avec les intervalles pairs costiformes; au second de ceux-ci appartient le tubercule très-pro- noncé qui se voit de chaque côté au sommet de la déclivité posté- rieure; la suture elle-même , sur cette déclivité, est très-saillante ; enfin, un fort tubercule se voit sur chaque épipleure en arrière des épaules. Quant à sa livrée, l'insecte est en entier d'un gris ver- dàtre, avec des taches brunes sur tout le corps, y compris les pattes. Le genre donne lieu aux mêmes observations que le précédent, relativement à son introduction dans le groupe actuel, mais à moins d'en faire un groupe à part, je ne vois pas où le mettre ailleurs. Groupe VI. Trachyphléides. Antennes au plus médiocres, le plus souvent courtes et robustes ; leur massue ovale. — Ecusson nul ou très-petit. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base, non anguleuses aux épaules. — Corbeilles des jambes postérieures ouvertes; crochets des tarses li- bres. — 2^ segment abdominal plus long que chacun des deux sui- vants, séparé du 1^'' par une suture anguleuse; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps aptère. Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Péritélides que par l'absence de soudure aux crochets de leurs tarses. Ils sont tous de très-petite taille, médiocrement nombreux, et sur les cinq genres qu'ils constituent, deux seulement (Tracuyphlœus, Cathormiociîuus) sont représentés en Europe. I. Scrobcs roslralus supérieures; anleiiDcs assez longues: Cercofietis. IL latû raies. 192 CL'RCULIONIDES. a Antennes snbmédianes^ courtes. Protliorax non cylindriiiue : Trachyphlœus . — régulièrement cylindrique : Cathormiocerus. aa Antennes terminales, médiocres. Corps écaiUeux et liispide : Scoliocerus. — finement pubescent : Anemophilus. CERPOCEUS. SciioENH. Curcul., vu, 1, p. 154 (1). Rostre un peu plus long et plus étroit que la tête, assez robuste, faiblement arqué, subparallèle^ arguleux, plan en dessus, tronqué au bout; sorobes presque supérieures, très-courtes, profondes. — Antennes subterminales , médiocres , assez robustes ; scape droit , grossissant peu à peu, empiétant lé.uèrement sur le prothora.v; funi- cule à articles 1-2 allongés, subégaux, celui-là beaucoup plus gros, 3-7 très-courts, peu à peu moniliformes; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, ovales, longitudinaux, déprimés. ^ Prothorax subtransversal, peu convexe^ largement et régulière- ment airondi sur les côtés, ainsi qu'à sa base, tronqué en avant. — Elytres médiocrement convexes, ovales, atténuées en arrière, pas plus larges que le protborax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes des Trachyphlceus. — Corps ovale, densément écailleux, hispide. La seule espèce connue est le Pcritehis cJmjsorhœus de Say^ petit insecte des parties moyennes des Etats-Unis, ayant, com.me l'a dit Schœnherr, le faciès d'un Phytonomus, mais dont les caractères gé- nériques sont extrêmement voisins de ceux des Trachyphlœus, et n'en diffèrent qu'en ce que les scrobes rostrales sont plus courtes, au- trement placées, et les antennes un peu plus longues que chez ces derniers. Les écailles qui revêtent le corps sont pareilles à celles des Peritelis. La livrée de cet insecte consiste en taches mal définies, d'un gris jaunâtre, se détachant faiblement sur un fond brun. TRACHYrilLOEUS. Germau, Ins. Spec. nov., p. 403 (2). Rostre aussi long ou un peu plus long et aussi large que la tête, sé- paré d'elle par un sillon transversal, robuste, faiblement arquée subpa- rallèle, anguleux, plan, plus rarement un peu concave et sillonné en (1) Syn. Peuitelcs, Say, Curcul. of N. Amer. p. 13, et Compl. Works, I, p. 274. (2) Syn. MiTOMERMUS, Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Europ. Curcul. p. 33. — CATiionMiocERUs Kùstcr. TRACHTPHLÉIDES. 193 dessus^ légèrement échancré en triangle au bout ; scrobes latérales, profondes, un peu arquées et atteignant les yeux. — Antennes mé- dianes, courtes, robustes; scape grossissant graduellement, attei- gnant, ou peu s'en faut, le bord antérieur du prothorax ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus gros et notablement plus long, 3-7 très-courts, transversaux, serrés; massue briève- ment ovale, articulée. — Yeux petits, peu convexes, ovales et obli- ques. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, en général fortement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres courtes, ovales, médiocrement con- vexes, largement arrondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax, et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules effacées. — Pattes courtes , robustes ; cuisses en massue ; jambes droites, en générai brièvement mucronées au bout, au moins les antérieures ; tarses très-courts, étroits, finement villeux en des- sous, à 4= article assez long; crochets petits. — Corps brièvement ovale, écaille ux et hispide, aptère. Petits insectes, très-souvent recouverts d'un enduit terreux qui rend difficile de distinguer nettement leur sculpture, laquelle, du reste, est très-simple et consiste sur les élytres, en stries fines, régu- lières, plus ou moins ponctuées et dont les intervalles, en géné- ral très-plans, sont plus ou moins hérissés de cils courts, souvent gros et ahgnés sur im ou deux rangs. Leur prothorax est finement rugueux et présente de un à trois sillons longitudinaux peu mar- qués. Le genre est assez riche en espèces et répandu en Europe, en Asie, en Afrique, jusqu'au cap de Bonne-Espérance^ et dans l'Amérique du Nord, mais plusieurs de celles qu'y a comprises Schœnherr, devront probablement en être retranchées (1). (1) Il en mentionne (Curcul. VII, 1, p. 109) vingt espèces, dont cinq {notu- Itiius, squalidus, spathulaius, squamifer, brevis) du Cap, qui me sont toutes inconnues; deux d'tntre elles {spathulutus, squamifer) diftorent des autres espèces par la présence d'un tubercule infia-liuméral qui rappelle celui des Blo- SYRUs. — Aux espèces euroiiéennes [scahriculus, squammosus, squamidatus, etc.), aj. : T. erinaceus , sabulosus, L. Redtenb. Faun. Au&tr. ; Die Kaef. éd. 1, p. 430, et éd. 2, p. 73.3 sq.; Auîriche. — Larraldi., E. Perris, Anii. d. 1. Soc. Linn d. Lyon, sér. 2, IV, p. liO; France (Bayonne). — atïoplux, Foers- ter, Verliandl. d. Naturh. Ver. d. Preuss. Rheinl. VI, p. 30; Provinces rhé- nanes. — nodipennis, Clievrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 450; Algérie. Pour une révision des espèces de l'Angleterre, voyez Wallon, Ann. of Nat. Hist. XIX, p. 217. M. J.-L. Le Conte, dans son Catalogue des Coléoptères de l'Orégon et do Californie (Rep. on a railr. to tlie Pacif. Oc. IX; Ap[.cnd. I, p. 21), rapporte, avec doute, au genre trois espèces (incomptns, squalens, dilnt(ihts) de ce der- nier pays. L'une d'elles {squalens), qu'il a bien voulu me comuiuniquer, Coléoptères. Tome VL 13 i94 CL'RCULIONIDES. Je crois, au contraire, qu'on ne peut eu séparer l'espèce (i) sur laquelle Jacquelin-Duval a établi son genre Mitomerml'S. La seule différence qu'il me soit possible de découvrir entre elle et les autres espèces, est l'absence du très-petit mucro qui existe au sommet des jambes cbez ces dernières, caractère qui ne me paraît propre qu'à établir une section. CATHORMIOCERUS. SciioEiNH. C'm'cuL, 'Vllj 1, p. 120. Rostre des Trachyphlœls. — Antennes plus robustes; leur scape grossissant peu à peu, arqué et empiétant à peine sur le protborax; funicule à articles 1 très-gros, subturbiné, 3-7 transversaux, submo- niliformes, 7 contigu à la massue; celle-ci brièvement ovale, acumi- née, articulée. — Protborax régulièrement cylindrique. — Elytres ovales, médiocrement convexes, un peu plus larges que le protborax et fortement écbancrées en arc à leur base. — Jambes terminées par un mucro court et robuste. — Le surplus comme cbez les Trachy- PHLŒUS. Ces caractères sont empruntés à la première (horrms) des deux es- pèces que Schœnberr a comprises dans le genre, l'autre m'étant inconnue. Cet insecte, originaire d'Espagne, est resté ignoré de tous les auteurs qui, depuis Scbœnberr, ont parlé du genre (2). 11 res- semble extraordinairement à la Meira cmssicornis mentionnée plus haut, avec une taille trois fois plus grande. Sa couleur est d'un noir sale, son protborax rugueux et ses élytres présentent de fines stries dont quelques-uns des intervalles sont un peu plus saillants que les autres; tous sont munis de courts cils redressés et disposés en rangées ressemble beaucoup au\ Catuûrmiockivus, mais ne peut rentrer dans ce genre, pas plus que dans celui-ci, le funicule de ses antennes étant composé d'articles obcooiques l:\chement unis entre eux elles crochets de ses tarses soudés. (1) M. histryx, Jac(]ucl-Duv. !oc. cit. pi. 14, f. 64. Je ne trouve aucune différence entre cet insecte, dont j'ai sous les yeux un exemplaire aut!!enti(|ue, provenant de Jacquclin-Duval lui-môme, et le Cathi/rmiocerus variegatus de M. Kiiïter(Dii Kief. Europ. XVIII, 85); de Sardaigne. Le C. vestilus du même auteur (ibid. XV, Gl), originaire de Trieste, me semble être aussi un MiTO- MERMUS, et je suis très-porté à croire qu'il en est de même du C. socius de Scliœnlicrr (Curcul. VII, l, p. 121); d'Angleterre. (2) L'exemplaire que j'ai ;i ma disi>o«ilion provient de la propre collection de Solin'nberr. Si M. Jekel avait connu cet insecte, il n'eiU pas émis l'opinion (Anu. d. 1 Soc. entom , 1856, Hullet. ;>. LXXll) qu'il lui paraissait identique avec le Cathunnioccnis variegnius (.le ^l. Kiisler; il n'y a aucune ressemblance entre les deux esjicces. — Aj. : C. inuricatus, Chevrol. Rev. et Blag. d. Zool., 1860, p. 78; Algérie. — squatnulatus, Reicbe, Anu. d. 1. Soc. cntom., 1862, p. 297; Corse. TRACHYPHLÉIDES. 195 régulières. Il ue se distingue des Trachyphlœus que par la structure de ses antennes et la forme de son prothorax. SCOLIOCERUS. WoLLAST. Ins. Miiderens., p. 391. Rostre plus court que la tête, robuste, subparallèle ou parallèle, anguleux, plan en dessus et entier au bout; scrobes latérales, pro- fondes, rectilignes, atteignant les yeux. — Antennes terminales, courtes, robustes; scape fortement arqué, épaissi au bout, empiétant à peine sur le prothorax ; funicule à articles \ plus long et plus gros que les suivants^ obconique, 2 de longueur variable, 3-7 courts, trans- versaux ou submoniliformes; massue médiocre, globoso-ovale, acu- minéc, articulée. — Yeux très-petits, arrondis, déprimés. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres peu convexes, ovales, sub- parallèles, à peine rétrécies en arrière, un tant soit peu plus larges que le prothorax et légèrement pchancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes; cuisses en massue^ grêles à leur base; jambes un peu atténuées avant leur sommet, terminées par un très- court mucro aigu; tarses très-courts et grêles, à peine spongieux en dessous, à article 3 plus large que 1-2; crochets petits et grêles (1). — Corps oblongo-ovale, plus ou moins écailleux et hispide. Genre voisin des Trachyphlœus et des Cathormiocerus, dont il se distingue néanmoins très-suffisamment par Tintégrité du rostre à sou extrémité, l'insertion terminale des antennes et le scape arqué de ces dernières. Les deux espèces (2) qui le composent et qui ont été dé- couvertes par M. WoUaston dans l'île de Madère, sont de la taille des Trachyphlœus de seconde grandeur et se rencontrent habituellement^ mais pas toujours, sous les pierres dans les localités où les fourmis sont abondantes. ANEMOPHILUS. WoLLAST. Ins. il/ai/erens., p. 385. Rostre notablement plus court que la tête, robuste, parallèle ou faiblement atténué en avant, anguleux, plan en dessus et entier au bout; scrobes latérales, très-courtes. — Antennes terminales, médio- cres, peu robustes; scape plus ou moins arqué, eu massue au bout, (1) Les exemplaires que j'ai à ma disposition ne m'appartcnant pas et étant collés sur du papier, je ne puis rien dire des segments abdominaux. Celle re- marque s'applique également aux Anejiopuilus qui suivent. (2) S. Maderœ, curvipes, Woilast. loc. cit. p. 392 : la première est ligurée pi. 8, f . 2; la seconde me paraît à peine mériter le nom qui lui a été imposé; la courbure de ses jambes est excessivement faible. 196 CURCLLIONIDES. empiétant un peu sur le prothorax; fuuicule à articles i beaucoup plus gros et plus long que les suivants, obconique, 2 plus court, sub- cylindrique, 3-7 très-courts et très-serrés; massue forte, ovali% faible- ment articulée. — Yeux très-petits, arrondis, déprimt's. — Pruthorax assez courte convexe, arrondi sur les côtés et un peu moins à sa base, coupé carrément en avant. — Ecusson tantôt à peine, tantôt assez distinct. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue; jambes antérieures plus ou moins épais- sies au bout, les postérieures dilatées à leur extrémité, avec leurs angles externe et interne aigus; tarses des Scoltocerus. — Corps ovale, finement pubescent. Ce genre est, comme le précédent, une des intéressantes découvertes entomologiques faites par M. WoUaston à Madère. Avec des caractères très-voisins de ceux des Scoliocerus^ ses espèces ont un farJes fort différent dû à leur forme plus courte, plus convexe et plus ovale, leur prothorax autrement fait et que ue di-bordent pas les élytres, enfin à leur vestiture qui consiste en poils très-fins, courts et caducs. Ainsi que Ta fait remarquer jM. WoUaston, ils ont une analogie assez pro- noncée avec certains Laparocerus du même pays, mais la structure de leurs antennes suffit pour montrer qu'ils n'appartiennent pas au même groupe. Ils vivent sous les pierres dans les endroits les plus arides, ou parmi les lichens qui croissent dans les crevasses des ro - chers. Les espèces connues s'élèvent en ce moment à trois (l). Groupe VII. Laparocérides. Antennes plus ou moins longues et grêles; leur massue allongée et acuminée. — Ecusson en géuéral distinct. — Elytres tantôt pus plus larges que le prothorax, tantôt le débordant, arrondies aux épaules. — Corbeilles ouvertes; crochets des tarses soudés. — 2"^ segment ab- dominal presque toujours plus long que chacun des deux suivants, séparé du i" par une suture arquée; sailhe interroxale assez large, tronquée en avant. — Corps aptère. Avec un /"actes fort différent de celui des Péritélides, ces insectes en sont réellement très-voisins, et le seul caractère constant et essentiel qui les en sépare réside dans la longueur et la gracilité de la massue de leurs antennes, qui subsiste même lorsque ces dernières sont de dimension médiocre (2), (1) A. crassus, su/itessellaiiiSftrossulns, WoUast. loc. cit. p. 386,pl. 7,f. 7,9. (2) Si, par suite de la forme de leurs scrobes rostrales, on oc conserve pas, dans la trijju des Brachjdérides, les Tanycekus, les Mitopuouus el môme les Bhachyderes, c'est dans le groupe actuel, ou tout à cùté, que ces genres de- ▼ront prendre place. LAPAROCÉRIDES. 197 Leurs analogies sont, comme de coutume, multiples. Les Merim- NETES seraient des Célev:thétides sans les crochets de leurs tarses qui sont soudés; la même raison ne permet pas d'introduire les Elytro- DON parmi les Otiorliynchides vrais; les Epiphaneus sont ici les re- présentants des Brachyueres; les Aprepes, Aomus et Pholicodes ceux des Liophlœus; quant aux Laparocerus, ils constituent un type spécial. De tous ces genres, il n'y en a aucun qui soit représenté dans FEuropf centrale et occidentale. ï. Rostre presque aussi large que la tète, plan en dessus. a Corps pubescent, sans aucun vestige d écailles. b Ptérygies rostrales saillautes en dehors : Elyirodon. bb non Antennes longues; leur scape empiétant fortement sur le prothorax : Laimrocerus. — médiocres; à peine — Aomus. a a Corps écailleux. c Cuisses dentées : Aprepes. ce — inermes. Antennes un peu plus longues que le prottiorax : Pholicodes. — au moins aussi longues que la moitié du corps ; Epipha- neus. IL Rostre beaucoup plus étroit que la tète^ subcjlindrique : Merimnetes. ELYTRODON. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 209 (1). Sous-menton muni d'un péduncule saillant; mâchoires découvertes. — Rostre vertical, un peu plus étroit que la tête et rarement séparé d'elle par un sillon transversal, robuste, légèrement atténué en avant, avec ses ptérygies assez fortement divariquées, anguleux, plan et finement canaliculé en dessus, faiblement échancré au bout; scrobes courtes, profondes. — Antennes antérieures, de longueur variable, grêles; scape en massue allongée au bout, empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 décroissant peu à peu ou subégaux; massue oblongue, articulée. — Yeux mé- diocres^ un peu saillants, subarrondis. — Prothorax imparfaitement coutigu aux élytres, transversal, fortement arrondi dans son miUeu sur les cùtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson distinct, petite triangulaire. — Elytres oblongues ou ovales, médiocrement convexes, subrectilignes et pas plus larges que le prothorax à leur base, avec (1) Syn. Elïtrodes, Slcv. Mus. Mosq. II, p. 9ô. — Gastuodus Sturm. 198 CURCllLlONIDES. les épaules arrondies. — Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue, munies {inermia excepié) en dessous d'une forte dent; jambes antérieures légèrement sinuées en dedans, parfois arquées [çf); tarses de longueur variable, assez largos et spongieux en dessous, leur 4« article médiocre. — 2*= segment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture légèrement anguleuse ; saillie intercoxale large, tronquée en avant.— Corps oblong ou ovale, revêtu d'une pubescence couchée et soyeuse. Les mâles sont, contrairement à la règle ordinaire, plus grands cjue les femelles et plus sveltes qu'elles chez les espèces de forme allongée. Leurs élytres sont en outre constamment inermes, tandis que chez plusieurs de ces dernières (bidentatus, bispinus), elles sont munies chacune, au sommet de leur décUvité, d'un tubercule conique et aigu. Mais il existe des espèces (par ex. Chevrolatii) chez lesquelles ces tubercules manquent dans les deux sexes. Le nom imposé au genre par Schœnherr exprime par conséquent, ainsi que l'a dit M. Reiche (1), un caractère simplement sexuel ou spécifique. Les Elytroiion se reconnaissent aisément à l'ensemble des carac- tères qui précèdent. Leur livrée consiste en linéoles ou taches plus ou moins apparentes, d'un noir soyeux sur un fond roux du grisâtre. Ils sont assez grands pour le groupe actuel et propres à l'Europe orientale el méridionale, ainsi qu'aux régions occidentales de l'Asie, On n'en a encore décrit que quatre espèces {'2.). Le genre forme une exception dans la Tribu actuelle par la struc- ture de ses organes buccaux; mais j'ai cherché inutilement à lui assigner une place convenable dans la Légion suivante. LAPAROCERUS. ScHOENH. Curcul.,ll, [). 530 (3). Tète très-souvent munie d'un court sillon ou d'un point enfoncé entre les yeux; rostre rarement aussi long qu'elle, presque aussi large, épais, parallèle ou légèrement atténué en avant, avec ses ptérygies (1) AnD. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 8 (2) E. bidentatus, bispinus. inermis^ Schœnh. Curciil. II, p. C38, et Vil, 1, p. 404; Euroiie or. et mér. Je suis tiès-porlé éi croire, avec M. Reiclie, que les deux premiers ne sont que des variétés d'une même espèce. — Chevrolatii, Reiclie el De Saulcy, Aon. d. 1. Soc. entom. 18.'i8, p. 5, pi. 1, f. i; Palestine. L'insecte de l'Algérie, que M. Lucas (Expier, d. l'Alger.; Entom. p. 434, pi. 36, f. 10) A placé avec doute ]iarnii les Otiouuykchus, sous !e nom d'O. me- tatlesreris, présente tous les caractères essentiels du genre actuel (notamment les cuisses dentées), avec une forme plus courte et dos élytres globoso-ovales. Je crois qu'il peut y rentrer en formant une section distincte. (3) Syn. Cyphoscelis, Atlantis, WoUast. Ins. Maderens. p. 356 el 361. — Eremnl's pars^Schœnli.; olim. LAPAROCÉRIDES. 199 souvent un peu saillantes, subanguleux et soincnt sillonné en dessus, plus ou moins échancré au bout; serobes assez profondes, rapideuient évasées en arrière et atteignant les yeux. — Antennes très-longueS;> grêles; scape droit oii un peu arqué, en massue allongée au bout, empiétant fortement sur le prothorox; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, 3-7 plus courts, décroissant peu à peu; massue allongée, oblongo-ovale^ acuminée, articulée. — Yeux médiocres, en général assez saillants, ovales ou oblongo-ovales, longitudinaux. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, transversal ou non, médiocre- ment convexe chez la plupart, plus ou moins arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson de grandeur variable, en triangle rectiUgne. — Elytres oblongo-ovales ou ovales, plus ou moins convexes, un peu plus larges cj^ue le prothorax et non ou à peine échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres ; cuisses en massue; jambes variables selon les espèces et les sexes; tarses assez longs, villeux, spongieux en dessous, à articles 1-2 beau- coup plus étroits que 3, 4 allongé; crochets très-grêles. — 2'^ segment abdominal aussi long au moins que les deux suivants réunis, séparé du l*'' par une suture fortement arquée ou anguleuse; saillie inter- coxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps oblong ou ovale, revêtu d'une pubescence couchée, rarement presque glabre. Insecles particuliers aux archipels de Madère, des îles Canaries et des Açores (1), de la Faune desipels ils forment un des traits les plus caractéristiques en ce qui concerne la famille actuelle. Ils sont extrê- mement variables sous tous les rapports, et M. WoUaston, qui a fait une étude approfondie des espèces du premier de ces pays, les a ré- parties dans trois genres qui, étant fondés sur des caractères en partie sexuels et sujets à s'affaiblir peu à peu, au point de finir par dispa- raître complètement, me paraissent n'avoir qu'une valeur de sections qui, elles-mêmes, peuvent être divisées en deux catégories. Dans la première, les femelles, par une rare exception, sont plus petites que les mâles et ont conservé, mais un peu affaiblis, les ca- ractères de ces derniers, si ce n'est que leurs jambes postérieures sont simples. Laparocerus. Cuisses antérieures très-grosses, en massue arquée ; jambes de la même paire robustes, comprimées, crochues au bout, (1) Sur les trois espèces décrites par Scliœrilierr, deux [morio, piceus), que lui avait communiquées Faldermann, sont indiquées par lui comme originaires du Portugal. Mais il est plus que probable que Faldermann l'avait involontai- rement induit en erreur à cet égard. Des exemplaires autlientiiiuement por- tugais de ces deux espèces, ont été vainement cherchés dans les colioclions, par M. VVoliaston (1ns. .Maderens. p. 359), et je n'ai pas été plus heureux, sous ce rappoit, que ce savant entomologiste. Il est dès-lors très-douteux ;iue ces insectes doivent continuer de figurer dans les catalogues des (loléoplères de l'Europe. 200 CURCULIONIDES. finemc-nt crénelées au côté interne; les intermédiaires simples; les postérieures échancrées eu dehors, près de leur sommet, prolongées en un lobe tronqué au bout et formant une grande corbeille en de- dans. Ou n'en connaît qu'une espèce {i ) de forme oblongue et qui est la plus grande du genre. Dans la seconde catégorie, les femelles sont, comme de coutume, plus grandes que les mâles et n'ont plus rien ou presque plus rien conservé de leurs caractères. Cyphoscelis. Les mâles ont les pattes très-robustes, et toutes les jambes crénelées au cùté interne; les antérieures dilatées et cuncaves à leur base interne, crochues à leur extrémité ; les intermédiaires également crochues au bout, mais à peine dilatées à leur base; les postérieures droites, renflées dans leur milieu, intérieurement, en une forte saillie, avec leur angle apical externe fortement prolongé en dehors et assez aigu. Chez les femelles, ces organes sont tous sim- ples. On n'en connaît également qu'une espèce (2) de petite taille et de forme ovale. Atlantis. m. Wollaston les divise en Atlantis typiques et Atlantis aberrants. Les mâles des premiers ont toutes les jambes inermes en dedans; les antérieures sinuées à leur base interne et crochues au bout; les intermédiaires simples, les postérieures plus ou moins et en général fortement dilatées transversalement à leur extrémité, d'oii résuhe une grande corbeille interne. Les femelles n'ont gardé de ces caractères qu'une légère courbure au sommet des jambes antérieures. Les espèces de ce groupe sont oblongues ou ovales et pour la plupart de taille moyenne (3). Chez les seconds, les jambes sont toutes droites et simples dans les deux sexes, sauf parfois les antérieures qui sont un peu sinuées à leur base et à leur extrémité interne chez quelques mâles. Los espèces sont plus ou moins petites et ovales (4). Les Laparocerus sont d'un noir sou\ eut brunâtre, ou d'un bronzé (1) /.. morio, Schœnli. loc. cit. p. 531; Wollast. Ins. Matleiens. p. 360, pi. 7, ï. 1; Miidère. (2) C. dislorta, Wollast. loc. cit. p. 3Ô7, pi. 7, f. 2 (f. Cet insecte s'éloigne un peu des autres espèces du genre par son piolhorax plus atténué en avant et SOS élytres légèrement bisinuécs à leur base, avec les épaules un peu sail- lantes antérieurement; mais, chez des insectes aussi variablesque ceux-ci, ces modilications du type général sont à peine gônéiitpies. (3) J. clavatus, lamcllipcs, calcatrix, noctivagnns (les A. lawiputens et australis qui suivent, n'en sont que des variétés; voyez Wollast. Cat. of tlie Col. otMadeir. p. \li), vespertinus, lonatus, Wollast. loc. cit. p. 363; Madère. — Laf. azuricus, Drouct, Uev. et Magaz. d. Zool. 1859, p. 256; Açores. (4) A. navicidaris,i7iconst(ins,mcndax, insta/jilis^excelsuSjSchanmii, Wol- last. loc. cit. p. 374. — Les Lap. piceus, soi-ilisaiu de Portugal, et tetricus de Ténérifle(Schœuh. Curcul. II, p. 531, et VII, 1, p. 228), semblent oiipartenir à lAPAROCÉRIDES. 201 obscur, en général assez brillants, et revêtus de poils en partie cou- chés, plus ou moins abondants, grisâtres ou d'un jaune doré. Leurs téguments sont finement alutacés en dessus, et leurs élyires présen- tent constamment des stries ponctuées ou des rangées de points en- foncés très-régulières. Selon M. Wollaston, les espèces de iMadère multiplient extraordinairement pour la plupart et sont éclielonnées depuis les bords de la mer jusqu'au sommet des plus hautes monta- gnes de cette île. Toutes paraissent être des insectes nocturnes (1). cette division. — M. Wollaston regarde ces espèces aberrantes comme se fon- dant inseusiMement avec les Omias de Madère, fiu'il a décrits, et cela est vrai ; mais ces prétendus Omias [ventrosus, angitslulus, Waterhousei, 1ns. Maderens. p. 38'î) sont fort différents de ceux d'Europe, ne fût-ce que parla longueur et la gracilité de leurs antennes, et me paraissent, ainsi que je l'ai dit précédem- ment (p. 187, note 1), n'être que des formes du genre actuel encore plus dé- gradées que les précédentes. Les Otiorhïnchus étant complètement étrangers à Madère, doivent l'être, à plus forte raison, aux îles Canaries, et je soupçonne que les Otior. sculptus, simplex, squamosus de Ténériffe, décrits par M. Brullé (in Wcbb et Bertliel. Canar. ; Entom. p. 71);, sont des Atlantis. (1) Depuis que ce qui précède a été rédigé, M. Wollaston, en réponse i quelques observations que je lui avais soumises sur ces insectes, m'écrivait : « Ces Cyclomides des îles de l'Atlantique sont réellement très-embarrassants, et le grand nombre de leurs espèces, ainsi que la variété de leurs formes, ren- dent leur étude très-dilEcile. J'en ai près de trente espèces nouvelles et biea tranchées, provenant des îles Canaries. Je crois que vous avez raisou en disant que les Cyfhoscelis ne sont qu'une modification des Laparocerus. Mais, dans les nombnuses espèces que j'ai maintenant à ma disposition, je distingue net- tement deux formes qui, pcut-ètra, peuvent être érigées en genres : Laparoce- rus et AiLANTis. Je vois, de prime-abord, que les premiers ont tous le scape de leurs antennes beaucoup plus grêle et brusquement en massue, tandis que, chez les seconds, il est relativement gros et graduellement épaisii.En p;irtant de ce caractère, toutes les esjièces des Canaries, sauf une, sont des Lapauoce- Ros,. et celles de Madère, excepté les Lap. morio. Cyphose, distorlus et Jtl. clavatus, sont des Atlantis. Je pense que les [letites espèces, que j'ai regar- dées comme des Omias, sont simplement des Atlantis de petite taille. Y a-t-il, en dehors du scape des antennes, des caiactère» suffisants pour en faire ua genre h part? C'est une question que je suis à peine en état de décider en ce moment, n On voit, par cette lettre, que j'ai la satisfaction d'être d'accord sur tous les points essentiels avec M. Wollaston. La légère modification qu'éprouve le scape des antennes ne m'avait pas échappé; mai§ j'y avais altaché si peu d'impor- tance, que je n'avais pas cru devoir en parler; évidemment, ce n'est pas là un caractère générique. 202 CURCULIONIDES. AOMUS. ScHOENii. CurcuL, M, p. 532. (1 ) Tète transversalement convexe sui- le vertex, déprimée sur le front; rostre séparé de ce dernier par un sillon transversal, plus court et plus étroit que la tète^ robuste, léi.;;èrement élarj^i en avant, arrondi aux anj,4es, plan en dessus, triangulairement impressionné et faible- ment échancré au bout; scrobes latérales, profondes, subrectilignes, s'arrètant loin des yeux. — Antennes subniédianes, longues, grêles ; scape grossissant graduellement, empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles 1-2 très-allongés, 3-7 courts, obconicpies; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres^ peu con- vexes, oblongs, longitudinaux. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement convexes, régulièrement ovalaires, arquées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues ; cuisses gra- duellement en massue ; jambes droites ; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à articles 1-2 étroits, 3 large, 4 assez long. — 2^ segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réu- nis, séparé du l^' par une suture arquée; saillie intercoxale médio- crement large , tronquée eu avant. — Corps ovalaire , finement pubescent. On n'en connaît qu'une espèce (2) de la Perse occidentale, de taille médiocre et revêtue d'une pubescence couchée et peu abondante, d'un gris cendré ; ses élytres sont régulièrement ponctuées en stries. Outre sa taille plus petite, le mâle est notablement plus étroit que la femelle. APREPES. ScHOENH. Mantis. sec. CurcuL, p. 57. Tète un peu allongée, plane sur le front ; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, robuste, subparallèle, arrondi aux angles, plan en dessus, un peu déclive et faiblement échancré au bout; scrobes latérales, subapicales, très-petites, ponctiformes. — Antennes subterminales, médiocres, assez robustes; scapc grossissant peu à peu, n'atteignant pas tout-à-fait le prothorax ; funicule à articles 1-2 allon- gés, obconiques, subégaux, 3-7 décroissant et devenant peu à peu (1) Les ni;\clioires sont en entier découvertes, mais très-grèles, comme cticz tous les Adùloirnatlies. C'est une de ces exceptions réelles (jue j'ai dit exister çà et là. (2) A. pubescens, Schœnh. loc.cit.; ligure par Faldcrmann, Fauu. entom. Tianscauc. II, pi. 5, f. 1. LAPAROCÉRIDES. 203 sub1url)inéy ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, peu convexes, oblctngo-ovales, acuminés en avant et obliques. — Prothorax court, convexe, arrondi sur les côtés, légère- ment siniié au milieu de sa base et de son bord antérieur. — Eciisson triangulaire. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, aiguës en arrière, un peu plus larges cfue le prothorax et faiblement échan- crées à leur base, avec leurs épaules subcalleuses. — Pattes assez longues ; cuieses atténuées à leur base, en massue allongée, munie d'une petite dent en dessous ; jambes légèrement sinueuses aii côté interne ; tarses assez longs, finement spongieux en dessous, à articles 1-2 éti'oits, 3 large, 4 long. — 2*^ segment abdominal presque aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture ar- quée daui son milieu ; saillie intercoxale médiocrement large, rétré- cie et tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, revêtu de petites écailles piliformes. Genre très-distinct de tous ceux de ce groupe par la structure du rostre, ia petitesse de ses scrobes, les cuisses dentées, etc. Il a pour type une espèce [niicans Scldi.) inédite de Sibérie, un peu plus grande que VAoïnus pubesceîis, d'un beau vert uniforme et dont les élylres sont faiblement ponctuées en stries. PHOLICODES. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 186. Rostre pas plus long et presque aussi large que la tête, robuste, parallèle, subarrondi aux angles, plan ou légèrement comexe en dessus, fortement échancré en triangle au bout; scrobes latérales, profondes, assez courtes, un peu élargies et évanescentes en arrière. — Antennes médianes, longues et peu robustes; scape épaissi au bout, légèrement arqué, empiétant à peine sur le prothorax; funicvde à ar- ticles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 courts, de même forme, subégaux; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, peu saillants, oblongo-ovales et longitudinaux . — Prothorax transversal, cylindrique, arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson très- petit, triangulaire. — Elytres médiocrement ou assez convexes, ovales, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules subrectilignes. — Pattes médio- cres; cuisses en massue ; jambes antérieures faiblement arquées à leur extrémité ; tarses assez longs et médiocrement larges, spongieux en dessous, leur 4« article assez grand. — 2<= segment abdominal pas plus long (jue les deux suivants réunis, séparé du 1«'' par une sutr.re presque droite ; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, faiblement écailleux et pubesceut. Insectes propres aux parties les plus orientales de l'Europe et à 204 CURCLLIOMDES. l'Asie. On en conuaît six espèces (1), toutes de taille médiocre et re- vêtues d'une livrée d'un gris blanchâtre à reflets cuivreux, opalins ou dorés, plus ou moins vifs; leur sculpture sur les élytres consiste en rangées de points enfoncés souvent peu apparentes. EPIPHANEUS. Sc!^OE^u, CurciiL, VII, 1, p. 232. Rostre un peu plus long et presque aussi large que la tète, continu avec elle, robuste, faiblement arqué, arrondi aux angles, plan en dessus, assez fortement échancré en triangle au bout ; se robes pro- fondes en avant, élargies et évanesccntes en arrière ; leur bord infé- rieur nettement limité et dirigé obliquement en bas, le supérieur elTacé. — Antennes terminales, longues, grêles ; scape grossissant peu à peu, empiétant sur le protborax; funicule à articles 1-2 allon- gés, obconiques, 3-7 plus courts, subégaux ; massue grêle, allongée, acuminée, articulée. — Yeux petits, assez convexes, oblougo -ovales, longitudinaux. — Prothorax court, subcylindrique , tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres très-convexes, ovales {(f) ou glohoso-ovales (9), pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, peu robustes; cuisses en massue ; jambes droites ; tarses assez grands, spongieux en dessous, à articles 1 déprimé, plus long et plus large que 2, celui- ci triangulaire, 4 médiocre. — 2"= segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du l'^"' par une suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale médiocrement large, anguleuse en avant. — Corps ovalaire, finement et densément écailleux. La tête, le rostre, les scrobes et les antennes de ce genre ont la plus intime ressemblance avec les parties analogues des Braciiyderes. Néainnoins, le faciès de l'unique espèce [malachiticus Schh.) qui le compose est tout autre que celui do ces derniers et se rapproche davantage de celui des Aomus et des Aprepes qui précèdent. Cet in- secte, originaire de la Natolie, est de taille moyenne et en entier, y compris les mandibules et les pattes, d'un beau vert argenté. Des stries très-fines, très-régulières et presque imponctuées se voient à peine, à l'œil nu, sur ses élytres. MERIMNETES. ScnoEMi. Curcul., VII, 1, p. 253. Rostre séparé du front par un fin sillon transversal, un peu plus long et notablement plus étroit que la tète, subcylindrique, avec ses ptérygies médiocrement divariquées, tronqué au bout ; scrobes supé- (1) P. plebejus, triviulis, mtbicidosiis, inaurcitus, lepidoptcrus, du Caucase et pays voisins; syriacus, de Syrie; Scliœul». Curcul. VII, 1^ p. 230. EUSTTLIDES. 20S rieures, profondes, rectilignes et très-courtes. — Antennes très-lon- gues et très-grêles; scape arqué, en massue allongée au bout, arrivant au moins aux deux tiers de la longueur du prolhorax ; funicule à articles 1 très-allongé, obconique, 2-7 de même forme, beaucoup plus courts^ décroissant peu à peu ; massue faible, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, obli- ques. — Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres régulièrement oblongo-ovales, convexes, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc ou tronquées à leur base. — Pattes longues ; cuisses fortement en massue, pédon- culées à leur base ; jambes antérieures légèrement flexueuses ; tarses assez courts, spongieux en dessous^ à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 large, 4 assez long. — 2'^ segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture fortement arquée j saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblong, presque glabre ou faiblement ccailleux. Le type du genre est un assez petit insecte {uniformis Schb.) de l'Australie, d'un noir profond et saupoudré d'écaillés blanchâtres peu apparentes, criblé de points enfoncés sur le prothorax et régulière- ment sillonné sur les élytres; les intervalles entre les silb^ns sont un peu convexes, rugueux et munis de cils très-courts disposés sur un seul rang. Le mâle est beaucoup plus étroit et plus svelte que la femelle. Germar en a fait connaître une seconde espèce du même pays(l). Ainsi que je l'ai dit plus haut, ces insectes ont une forte ressem- blance avec les Coptorhynchus du groupe des Céleuthétides ; ils sont seulement plus sveltes. GR0UP£ VîII. Eustylides. Antennes de longueur variable ; leur scape robuste, leur massue ovale. — Ecusson distinct. — Elytres plus larges que le prothorax, isolément saillantes à leur base, anguleuses aux épaules. — Corbeilles des jambes postérieures caverneuses ; crochets des tarses libres. — 2* segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée. — Métasternuni allongé. — Corps aptère ou ailé. Les Phyllobiides de Schœnherr constitueraient un ensemble très-na- turel, s'ils ne contenaient pas des espèces dont les \mes ont les cor- beilles des jambes postérieures ouvertes, tandis que chez les autres elles sont caverneuses. Dans la méthode que je suis, ces insectes ne (1) M. ienuis, Geimar, Lintuentom. III, p. 220. 206 CURCULIOÎTIDES. peuvent rester associés ensemble. Les seconds composent le groupe actuel, qui ne comprend que les trois genres suivants, lesquels sont propres i l'Amérique. I. Scape des antennes attei^rnant le prothoras. déprimé, fortement arqué : Aptolemus, sul'arrondi, faiblement arqué : Eustylus. II. ne dépassant pas le bord posfér. des yeux : Bra:hy- stylus. APTOLEMUS. ScHOESH. Curcul., \U, 1, p. 1. Tète mimie d'an col épais ; front plan, avec un fin sillon médian ; rostre horizontal, aussi long et presque aussi large que la tête, ro- buste, parallèle, anguleux, brièvement sillonné de chaque cûté à sa base, en dessus, concave en avant et légèrement échancré au bout ; scrobes profondes, visibles d'en haut en avant, rectilignes et attei- gnant les yeux. — Antennes terminales {çf) ou antérieui-es Ç), assez longues; scape très-robuste, déprimé, élargi au bout et arqué, em- piétant un peu cf) sur le prothorax ou [Ç) l'atteignant à peine; fu- nicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci le plus lon^ç, 3-7 décroissant graduellement ; massue oblon go-ovale, articulée. — Yeux gros, brièvement ovales et saillants. — Prothorax aussi long que large, cyUndrique, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs ai- gus. — Ecussou en triangle rectiligne équilatéral. — Elytres oblon- gues, brièvement acuminées en arrière, notablement plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules ob- tuses. — Pattes longues, assez robustes ; cuisses graduellement en massue ; jambes droites ; tarses longs, spongieux en dessous, à ar- ticles 3 notablement plus large que 1-2, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps oblong, écailleux en dessous, très-finement pubescent en dessus, ailé. Genre fondé sur un insecte rufipesSchh.) du Brésil (1) ressemblant beaucoup au PhyUobius pyri pour la taille et la forme générale. Sa livrée est d'un noir profond, uu peu brillant, avec les pattes d'un jaune ferrugineux, et ses éiytres sont réguUèrement striées. Des écailles peu abondantes, d'un blanc argenté, revêtent le corps eu dessous; en dessus il n'y en a aucune trace, du moins dans mes exemplaires. Outre les caractères mentionnés plus haut, le mâle se distingue de la femelle par sa forme plus svelte. (1) Schœnherr a cherché à jeter quelques doutes sur la patrie de cet insecte, et le croyait plutôt des Indes orientales; mais il est réellement du Brésil; mes eittaplaires proviennent de la province de Minai Geraes. EL'STYLIDES. 207 EUSTYLUS. ScHOENH. Curciil.^ vil; î, p. 40. Tête rarement [striatus) (étranglée en arrière des yeux ; rostre un peu plus long et presque aussi large qu'elle, subhorizontal, robuste, sub- parallèle, avec ses ptérygies fortement divariquées, anguleux, canali- culé ou non en dessus, profondément échancré aii bout; scrobes visi- bles d'en haut, courtes, subroctilignes, très-profondes. — Antennes antérieures, longues, écailleuses; scape robuste, un peu déprimé, lé- gèrement arqué et atteignant le prothorax ; funicule à articles obco- niques : 2 plus long que 1 et 3-7, ceux-ci subégaux; massue forte, al- longée, acuminée et articulée. — Yeux assez grands, médiocrement convexes, ovales et obliques. — Prothorax aussi long, parfois plus long que large, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson médiocre, carré ou ovale. — Eiytres oblongues, subparallèles, médio- crement convexes, atténuées en arrière, un peu plus larges que le prothorax, et chacune isolément et légèrement saillantes à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes moyennes; cuisses en massue, les antérieures parfois {puber) munies d'une petite dent en dessous; jambes de la même paire un peu arquées et brièA'ement mucronées au bout ; tarses assez longs et assez larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 notablement plus étroits que 3, 4 médiocre ; crochets assez robustes. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Corps oblong, densément écailleux. Ce genre comprend c^uelques espèces de Colombie, du Mexique et du Pérou, qui ont, au premier coup-d'œil, beaucoup de ressemblance avec les Compsus du groupe des Cyphides, au point que Dejean (1) avait placé une d'elles [piibei') parmi les Platyomus, dont les Compsus ne sont qu'un démembrement. Schœnherr en mentionne une seconde [striatus), et deux autres sont décrites (2), outre celles inédites qui existent dans les collections. La plupart sont d'un blanc jaunâtre ou d'un brun couleur de rouille, livrée fréquente chez les Compsus, et leur vestiture est absolument pareille à celle de ces derniers. BRAGHYSTYLUS. ScHOENH. CurcuL, Vill, 2, p. 433 (3). Rostre horizontal, pas plus long et presque aussi large que la tête, robuste, parallèle, anguleux, plau et finement sillonné en dessus; (1) Cat. éd. 3, p. 274. (2) E. jiliicidus,humilis, Erichs. Archiv, 1817, I, p. 129; Pérou. (o) Syn. Chlorophanus, Say, Curciil. of N. Amer. p. 7, et Complet. Works, 1, p. 266. 208 CURCULIONIDES. cadre buccal renflé sur ses bords; scrobes latérales, très-courtes, recli- lignes; leur bord inférieur brusquement arqué et se dirigeant en dessous (i). — Antennes courtes, éoailleuses ; scape robuste^ conique, subdéprimé, atteignant à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles cylindriques: 1-2 légèrement allongés, 3-7 très-courts, égaux, scm's; massue ovale, acuminée, à peine articulée. — Yeux médio- cres, peu saillants, brièvement ovales, obliques. — Prothorax plus long que large, régulièrement cylindrique, tronqué en avant, faible- ment bisinuéà sa base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, médiocrement convexes, rétrécies et brièvement acumi- nées en arrière, notablement plus larges que le prothorax et légère- ment sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes^ robustes; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses médiocres, assez largos, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 médiocre; crochets très-petits. — Saillie inter- coxale relalivement étroite, su])arrondie en avant. — Corps oblong, densément écailleux. Le genre ne comprend qu'une espèce de l'Amérique du Nord, le CfLlorophanm acidns de Say, insecte de la taille du PhyJIobius iiyri, mais de ferme moins allongée. Il est d'un brun terreux, avec une assez large bande noire, traversant ses élytres immédiatement après leur milieu. GSIOUPE IX. Phyllobiides. Antennes longues et grêles chez presque tous; leur massue rare- ment allongée. — Un écusson. — Elytres plus larges que le prothorax et anguleuses aux épaules. — Corbeilles des jambes postérieures ou- vertes; crochets des tarses libres, plus rarement soudés. — 2* segment abdominal plus lon,4 que chacun des deux suivants, séparé du 1*'' par une suture arquée (Phyllobius excepté). — Saillie intercoxale étroite, presque toujours ogivale. — Métasternum plus ou moins allongé. — Corps ailé. Tout le reste des Phyllobiides de Schœnherr rentre dans ce groupe^ moins trois genres (Cyphiceuls, Platytraciiells, Amblyrhi\us), qui, ayant le prothorax pourvu de lobes oculaires, appartiennent à la Co- horte suivante. Il se compose des huit genres suivants^ dont un seul (PuYLLOBiLs) existe en Europe. Tous ont une analogie plus ou moins prononcée avec les Polydrosus de la Tribu précédente. (1) 11 en résulte que les antennes peuvent, au repos, se porter en bas, au- tant que chez n'importe quel Bracliydérlde. Ce caractère, réuni à la brièveté du scape des antennes^ rend le genre ambigu et justilîe Say d'avoir placé l'espèce qui le compose parmi les Cmlohofhanjs. Je crois néanmoins que Scliœn- berr a eu raison de le mettre dans ses Phyllobiides. PHTLLOBIIDES. 209 I. Crochets des tarses soudés. Tête non prolongée en arrière des yeux : Aphrastus. — prolongée Phyllobius. II. Crochets des tarses libres. a Rostre sensiblement plus étroit que la tète, entier au bout. Antennes longues; leur scape droit, grossissant peu à peu : Hor- motrophus. Antennes courtes; — arqué, — brusquement; Rhynchuchus. , a a Rostre presque aussi large que la tête, échancré au bout. b Prothorax inerme latéralement, c Cuisses antérieures au moins dentées en dessous. Funicule antennaire à art. 2 beaucoup plus long que 1 ; Macroco- rynus. Funicule antennaire à art. 1-2 subégaux : Myllocerus. ce Cuisses inerraes : j4rftme5. 66 Prothorax muni de deux fortes épines latérales : Drepanoderes. APHRASTUS. ScHOENH. CurcuL, VII, 1, p. 39 (1). Tête non prolongée en arrière des yeux^ courte ; rostre un peu plus long qu'elle, horizontal, robuste, parallèle, suLanguleux, plan en des- sus et parcouru par un sillon remontant sur le vertex, un peu con- cave et assez fortement échancré en triangle au bout ; scrobes un peu visibles d'en haut, profondes, courtes, rectilignes, — Antennes anté- rieures, médiocres, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, légè- rement arqué, atteignant le bord antérieur du prothorax ; funicule à articles obconiques : i -2 allongés, celui-ci du double plus long que 1, 3-7 courts, décroissant et grossissant peu à peu ; massue ovale, articulée. — Yeux assez petits, arrondis, médiocrement convexes. — Prothorax allongé, cylindrique, un peu atténué et tronqué à ses deux extrémi- tés. — Ecusson petit, arrondi. — Eiytres oblongo-ovales_, atténuées et déclives dans leur tiers postérieur, un peu plus larges que le pro- thorax et rectilignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 médiocre^ ainsi que ses crochets; ceux-ci soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez étroite, ogivale. — Corps oblong, écaiileux et brièvement hispide, ailé. Genre établi sur le Curcul. tœniatus de Say (2), petit insecte des (1) Syn. Phyllobius, Schœnh. loc. cit. II, p. 460; olim. — CintcuLio Say. (2) Curcu!. of North-Amer. p. 9; sans description. Coléoptères. Tome VI. 14 210 CURÇULIONIDES. Etats-Unis, d'un brun terreux, avec la suture des élytres et deux ou trois (.Hroites bandes lungitudinalcs sur chacun de ces organes, d'un blanc grisâtre. Chez la plupart des exemplaires, ces bandes se déta- chent faiblement sur la couleur du fond. Les élytres sont assez fine- ment striées-pouctuées et les intervalles entre les stries présentent chacun une rangée de cils courts et couchés. Schœnherr a retiré, avec raison, cet insecte des Phyllobius, parmi lesquels il l'avait compris dans l'origine. PHYLLOBIUS. (ScHOENH.) Germar, Ins. Spec. nov., p. 447 (1). Tête prolongée en arrière des yeux ; rostre au plu-s aussi long, souvent beaucoup plus court et toujours sensiblement plus étroit qu'elle, un peu élargi au bout, arrondi aux angles, plus ou moins échancré à son extrémité ; scrobes de forme variable (2). — Antennes subterminales, de longueur et de grosseur variables ; scape grossissant peu à peu, atteignant au maximum le bord antérieur du protborax; îunicule à articles 1 -2 allongés, égaux ou non, 3-7 obcouiques ou sub- arrondis; massue ovale ou oblongo-ovale, articulée. — Yeux au plus médiocres, subarrondis, plus ou moins saillants. — Prothorax transver- sal, subcylindrique chez la plupart, arrondi sur les côtés dans son mi- lieu, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson distinct. — Elytres de longueur variable, parallèle dans les deux tiers de leur longueur, plus larges que le prothorax et rectilignes ou échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues ; cuisses en massue, pédonculées à leur base, inermes ou dentées en dessous; jambes droi- tes ; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à articles 1-2 beau- coup plus étroits que 3, 4 long; crochets médiocres, soudés à leur base, — 2" segment abdominal plus court que les deux suivants réonis, séparé du 1"" par ime suture presque droite; saillie intercoxale ogivale. — Corps de forme variable, écailleux ou finement pubescent, ailé. Ces insectes, bien connus, reproduisent d'une manière frappante, dans la Tribu actuelle, les formes variées, le système de coloration, (1) Syii. Nemoicus, Stcpli. III. of dit. Entoin. IV, p. 146; genre ayant pour type le P. ohlungus. Cet insecte s'éloigne en ell'et assez des anties espèces par son rostre tron(iii6 en avant et ses scrobes faites comme il est dit dans la note suivante; néanmoins, ces modifications ne me paraissent pas assez imporlaules pour autoriser à en l'aire un genre à pai t. • (2) Elk's adectent trois formes principales entre lesquelles se trouvent des passages. Dans la majeuie partie des espèces, elles sont presque en entier vi- sibles d'en haut, très-courtes, obliijues et convergentes en arrière, avec les ptérygies assez saillantes en dehors. Chez d'autres^ dont \o pyri peut être cité comme le type, elles sont sublatérales, rocUlignes, faiblement obliques et s'ar- rêtent à une grande distance des yeux. Enfin, cl.ez Voblongus, elles sout com- plètement latérales, peu profondes et atteignent les yeux. PHYLLOBIIDES. 21 1 la sculpture, etc., des Polyurosus, de celle des Brachydérides. Mais si on les place immédiatement à la suite de ces derniers, il faut, pour être logique, disséminer les genres de la Tribu actuelle parmi ceux des Brachydérides, avec lesquels ils ont des rapports de même nature. Sauf quelques espèces propres aux Indes orientales et une d'Abys- sinie, le genre est exclusivement européen et asiatique (1). HORMOTROPHUS. ScHOENH. Curcul, VII, 1, p. 43. Rostre pas plus long et presque de moitié plus étroit que la tête, parallèle, avec ses ptérygies un peu divariquées, arrondi aux angles, plan en dessus, déclive et tronqué au bout ; scrobes sublatérales, médiocrement profondes, courtes et faiblement arquées. — Antennes submédianes, assez longues et peu robustes; scape un peu élargi et déprimé au bout ; atteignant à peine le prothorax ; funicule à articles obconiques , décroissant graduellement ; le 1" plus gros que les au- tres ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, peu con- vexes, brièvement ovales, obliques. — Prothorax transversal, cylin- drique, tronqué en avant et à sa base, — Ecusson en triangle curvihgne. — Elytres oblongues, subparallèles dans levu-s deux tiers antérieurs, rétrécies et aiguës en arrière, plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues; cuisses en massue ; jambes antérieures sinuées dans leur moitié ter- minale interne ; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à articles 1-2 beaiicoup plus étroits que 3, 4 médiocre, ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — 2^ segment abdominal sensiblement plus grand que les deux suivants réunis, séparé du !*■' par une suture ar- (1) Aux soixante esp. mentionnées par Schœnherr (Curcul. VII, 1, p. 13), aj. : Esp. européennes : P. pineti, ruficornis, scutellaris, dispar, L. Redtenb, Faun. Austr. éd. 2, p. 711; Autriche. — varius^, Brulié, Expéd. d. Morée; Entom. p. 218; Grèce. — xanthocnemvs , Kiesenwet. Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 631; Pyrénées. — laleralis, Reiciie et de Saulcy; ibid. 1857, p. 682; Grèce. — cupreoaicreus , Slicrlin, Wien, entom. MonalS'-lir. V, p.222; Janina. — Esp. asiatiques: P. mixtus,paUidipennis, cervînus, Hocliluilli, Bull. Mosc. 1847, I,p. 496; Russie mér. — omioides, Hodihuth, ibid. 1851, I, p. 50; Si- bérie. — crassipes, Filolsch. ibid. Il, 1859, p. 495; Amour, — luguhris,mucu- losHS, pacificus, Amour; crassus, Sibérie bor.; inflatus, Allai; Motsch. in Schrenck, Reis. im Amur-Land. 11, 2, p. 162. — Esp. du Cachemire : P. ju- cundus, Kollar u. L. Redtenb. in lUigels. Kaschmir, IV, 2, p. 540. — Esp. de Ceylan : P. mimlcus, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 263. — Esp. africaine : P. hirlellus, Reiclio in Galin. Voy. en Abyssin. p. 385; espèce douteuse, quant au genre, selon M. Reiche lui-même. Pour une révision des espèces de l'Angleterre, voyez Waltoii, The entom. Magaz. V, p. 264. 212 CURCULI05IDES. quée dans son milieu ; saillie intercoxale ogivale. — Corps médiocre- ment allongi^j écailleux, ailé. Les caractères essentiels de ce genre résident dans la forme de son rostre et la struotm-e des antennes. 11 ne comprend qu'une petite espèce [mtreomixtus Schh.) de Haïty, à livrée brunâtre avec des reflets cuivreux et dorés. Elle ressemble beaucoup à un Piiyllo- Bius, mais se distingue aisément de ce genre par les crocbets de ses tarses qui sont libres comme dans tous les genres qui suivent. RMNCHUGHUS. BoHEM. foy. d. l. Frég, Eugéuie; Entom. p. 125. Tête très-plauo sur le front ; rostre à, peine aussi long et seusible- ment plus étroit qu'elle, parfaitement parallèle, anguleux, plan en dessus et entier au bout; scrobes superficielles, brusquement élar- gies ; leur bord inférieur arqué et dirigé en bas. — Antennes submé- dianes, courtes ; scape dépassant un peu le bord postérieur des yeux, arqué, très-grôle à sa base, brusquement épaissi au ])Out, surtout cbez le mâle; funicule à articles obcouiques : i-2 un peu allongés, celui-là plus gros_, 3-7 très-courts, serrés ; massue relativement très- grande, obloiigo-ovale, acuminéo, articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, saillants. — Prothorax transversal, cylindrique, arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué antérieurement et à sa base. — Ecussou triangulaire. — Elytres oblongues, médio- crement convexes^ rétrécies dans leur tiers postérieur, acuminées et légèrement déhiscentes en arrière, plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; cuisses eu massue; jambes droites; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 notablement plus large que 1-2, 4 assez long; crociiets libres. — 2"= segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du \" par une suture arquée; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps obiong, finement écailleux et hispide. L'unique espèce (1) du genre est originaire du Pérou (île Puna), de la faille des I'iiyllobu s de troisième grandeur, et d'un noir brunâtre assez brillant que voilent ù peine les écailles fines, peu abondantes et caduques dont elle est revêtue. On la prendrait, au premier aspect, pour un Phylloiuls, mais elle s'éloigne fortement des espèces de ce genre par ses antennes et les crochets de ses tarses. (1) R. acuminatus, Bohetn. loc. cil. pi. 2, f. 3; avec des détails. PHYLtOBlIDES. 213 MACROCORYNUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 179. Rostre à peine plus long et aussi large que la tête, très-robuste, subparallèle, anguleux, un peu concave et longitudinalement sillonné en dessus, assez fortement échancré en arc au bout ; scrobes latérales, apicales et très-courtes. — Antennes terminales, mé diocres,assez robustes et écailleuses ; scape grossissant peu à peu, légèrement ar- qué et empiétant assez fortement sur le prothorax ; funicule à arti- cles 1-2 allongés, celui-là beaucoup plus court et plus gros, 3-7 très- courts, subturbinés, égaux; massue oblongo-ovale, à peine articulée. — Yeux assez grands, médiocrement convexes, oblongs et longitudi- naux. — Prothorax transversal, cylindrique, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson carré. — Elytres oblon- gues, médiocrement convexes, subparallèles dans les deux tiers de leur longueur, notablement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé- diocres, assez robustes; cuisses en massue, atténuées à leur base, munies d'une petite dent en dessous ; jambes droites ; tarses médio- cres, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits c|ue 3, 4 médiocre, ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — 2® segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale étroite, ogivale. — Corps obloug^ finement écailleux et pubescent, ailé. Le Cure, discoideus d'Olivier (1) est jusqu'ici Tunique espèce qui rentre dans ce genre. C'est une des plus grandes du groupe actuel, et, sous le rapport de la forme générale, elle ressemble un peu au Chlorophanus viridis, ainsi que l'a dit Schœnherr. Sa livrée, assez élé- gante, est d'un brun jaunâtre, avec le dessous du corps, la suture, une bande discoïdale et les bords latéraux des élytres, d'un bleu ar- genté pâle. 11 habite le Bengale et les parties méridionales de la Chine. MYLLOCERUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth.j p. 178. Rostre à peine aussi long que la tète, très-robuste, un peu élargi au bout, anguleux, plan et en général finement caréné en dessus^ profondément et triangulairement échancré à son extrémité ; scrobes profondes et visil)les d'en haut en avant, rapidement évasées et super- ficielles en arrière. — Antennes antérieures, longues et plus ou moins grêles; scape grossissant peu à peu, arqué, empiétant assez fortement sur le prothorax; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux (1) Enlom. V,83, p. 418, pi. 26, f. 379; Schœuh. Curcul. II, p. 433. 214 CURCDLIONIDES. OU non, 3-7 courts, subégaux ; massue oblongo-ovale, articulée, — Yeux grands, oblongo-ovalos, peu convexes, longitudinaux, tantôt latéraux, tantôt un peu rapprochés en dessus. — Prothorax transver- sal, cylindrique ou un peu renflé sur les côtés dans son miheu,plusou moins fortenienl bisinué, rarement tronqué à sa base, coupé carrément en avant. — Ecusson petit, parfois presque nul. — Elytres subparallèles et peu convexes dans leurs deux tiers antérieurs, sensiblement plus larges que le prothorax et chacune plus ou moins saillante à sa base, avec leurs épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en mas- sue ; toutes ou les quatre postérieures seulement dentées en dessous; jambes droites ; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à ar- ticles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 médiocre, ainsi que ses cro- chets ; ceux-ci libres. — 2° segment abdominal sensiblement plus long que les deux suivants réunis, séparé du l'^"' par une suture arquée dans son milieu ; saillie intercoxale ogivale. — Corps oblong, revêtu de fines écailles et souvent en même temps de poils très-courts, ailé. Genre assez nombreux (1) répandu depuis la Chine jusque dans la Russie méridionale elles régions intertropicales de l'Afrique^ mais nulle part mieux représenté qu'au Bengale et dans les îles de la Sonde. 11 tient lieu, dans la plupart de ces pays, des Phyllobii's qui y manquent. La livrée de ses espèces, assez variable, mais qui ne présente jamais un dessin proprement dit, est assez souvent ornée de couleurs métaUiques. ARHINES. ScHOENH. CurcuL, II, p. 465. Tête faiblement prolongée en arrière des yeux ; rostre formant un angle obtus avec elle, à peine aussi long et presque aussi large, assez robuste, parallèle, subanguleux, plan en dessus, triangulairement échancré au bout; scrobes latérales, apicales, très-courtes, superficielles et peu distinctes. — Antennes subtcrminales, assez longues, peu robus- tes; scape épaissi au bout, empiétant uu peu sur le prothorax; funi- cule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, 3-7 courts, subobco- niques; massue allongée, articulée. — Yeux gros, assez saillants, ovales et longitudinaux. — Prothorax transversal, subcylindrique, un peu ar- rondi dans son milieu sur les côtés. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytri'S oblongues, parallèles, arrondies en arrière, très-légèrement sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses en massue, pédonculées à leur base ; jambes droites ; tarses assez longs, finement villeux en dessous, à articles i-2 grêles, obconi- (1) Aux 21 esp. décrites p;ir Sciiœnlicrr (Currnl. Vll/l, p. 3), aj. : M. brevi- collis, Bohem. Voy. d. lEugénic; Ins. j). 12i ; Chine. — subcostatuSj Kolenati, Bull. Mosc. 1858, n" 3, p. 80, pi. 2, f 13; Caucase, —danuscenus, L. Miller, Wien. cntom. Monatsclir. V, p. 208; Syvie. — spurcatus, reirahens, posticus, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 263; Ceylan. PHTLIOBIIDES. 215 ques, celui-là le plus long, 3 large, suborbiculaire, 4 long ; crochels assez longs et libres. — 2® segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture anguleuse dans son milieu ; saillie intercoxale subogivale. — Corps oblong, pubescent. Je ne connais que les deux espèces (1) des Indes orientales, dé- crites par Schœnherr. Ce sont dos insectes noirs ou bruncàtres, revê- tus d'une assez épaisse pubescence lanugineuse, grise et redressée. DREPANODERES. Waterh. Trans. of the entom. Soc, Ser. 2, II, p. 186 (2). Rostre à peine plus long et presque aussi large que la tête, médio- crement robuste, parallèle, anguleux, très-plan et parcouru par un sillon prolongé sur le vertex, triangulairement échancré au bout ; scrobes latérales, assez profondes, rectilignes et n'atteignant pas les yeux. — Antennes terminales, longues, peu robustes; scape grossis- sant peu à peu, légèrement arqué, empiétant assez fortement sur le prothorax ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-ci du double plus long que celui-là, 3-7 brièvement obconiques, subégaux; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, médiocrement con- vexes, ovales, obliques. — Prothorax court , un peu déprimé en dessus, légèrement bisinué à sa base, tronqué en avant, armé de chaque côté d'une grande épine triangulaire, arquée et très-aiguë au bout. — Ecusson médiocre, triangulaire. — Elytres assez courtes, peu convexes, subparallèles, arrondies en arrière, sensiblement plus larges que le prothorax et chacune légèrement saillante à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues et grêles ; cuisses en mas- sue au bout, pédonculées à leur base ; jambes antérieures faiblement bisinuées au côté interne ; tarses longs, finement villeux en dessous, à articles 1-2 grêles, 3 large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — 2® segment abdominal notablement plus long que les deux suivants réunis, séparé du 1*"^ par une suture arquée ; saillie intercoxale étroite, ogivale. — Corps oblong, finement pubescent. La singulière armature du prothorax caractérise éminemment ce genre. 11 se compose de deux espèces du nord du Bengale dont la livrée est très-différente ; l'une {viridifasciatus Waterh.) étant noire et élégamment variée de vert doré, couleur qui forme un grand nombre de bandes transversales interrompues et irréçuliôres sur ses élytres, l'autre [fuscus Waterh.) d'un brun clair unifjrme. C'est sur la première que M. de Motschoulsky a créé de nouveau le genre sous le nom de Pollendera (3). (1) A. languidus, du Bengale, Schœnh. loc. cit. p. 466; posi/iMmws, de Java; ibid. VII, 1, p. 47. (2) Syn. Pollendera, Motsch. Etud. entom. Ann. VII, p. 86. (3) Il a figuré l'espèce sous celui de. P. variegata, loc. cit. f. 19. 216 CURCCLIONIDES. Note. Les genres suivants, qui me sont restés inconnus, appartiennent très-probablement à la Tribu actuelle, sans que je puisse faire mieux que soupçonner dans lesquels des groupes qui précèdent ils doivent rentrer. STYLISCUS. ScnoENH. CurcuL, VII, 1, p. 45. Rostre subfléchi, un peu plus court et presque de moitié plus étroit que la tète, droit, arrondi aux angles, convexe et caréné en dessus^ presque tronqué au bout ; scrobes supérieures, oblongues, droites et profondes. — Antennes médianes, assez longues, peu ro- hustes ; scape grêle à sa base, en massue au bout, légèrement arqué, atteignant le prothorax ; fuuicule à articles 1 court, obconique, 2 un peu allongé^ les suivants subobconiques. — Yeux arrondis, très-sail- lants. — Prothorax presque aussi long que large, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, arrondi. — Elytres allongées, sublinéaires, rapidement rétrécies et isolément mucronées à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et légè- rement échancrées à leur base. — Pattes longues, assez robustes; cuisses eu massue ; jambes droites, faiblement dilatées en dedans, un peu arquées à leur extrémité ; tarses assez longs, grêles, non spon- gieux en dessous, à articles 1-2 subtriangulaires, 3 très-court, pas plus large qu'eux, 4 allongé j ses crochets aigus, divariqués. — Corps oblong, ailé, écailleux. Schœnherr a placé ce genre dans sa division des Phyllobiides. Si les corbeilles dos jambes postérieures sont ouvertes, il doit rentrer très- probablement dans le groupe auquel j'ai conservé ce nom. Son prin- cipal caractère réside dans la structure exceptionnelle des tarses. Il ne comprend qu'une espèce du Cap, le Cure, artnatus de Thunberg. Les trois genres suivants font partie des Cyclomides de Schœu- lierr. CLADEYTERUS. ScHOEKH. CurcuL, VII, 1, p. 1j7. Tête transversalement convexe; rostre un peu plus court et un peu plus étroit c[ue la tête, séparé du front par un sillon arqué, assez épais, pres(juc plan en dessus et largement échancré au bout; ses scrobes oblougues, faiblement arquées, profondes en avant, superfi- cielles en arrière. — Antennes assez longues et assez grêles ; scape presque droit, en massue au bout, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles 1-4 obconiques, décroissant graduelle- ment, S-7 courts, subturbinés; massue oblongo-ovale, acuminée. — Yeux arrondis, médiocrement convexes. — Prothorax fortement GENRES INCERT^ SEDIS. 217 transversal, très-arrondi sur les côtés, un peu rétréci antérieurement, obliquement tronqué à sa hase et en avant. — Ecusson nul, — Ely- tres ovales, convexes, surtout en arrière, rétrécies et subacuminées à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrces à leur hase. — Pattes médiocres, robustes; cuisses en massue ; jambes droites, élargies à leur extrémité ; tarses spongieux en dessous. — Corps subovale, convexe, écailleux, aptère. Genre appartenant peut-être au groupe des Oosomides. H ne com- prend qu'une espèce [lepicloptcrus) de Natal que Schœnherr dit avoir presque le facics de Y Otiorhyiichus ligustici d'Europe, mais qui est de moitié plus petite. PHAYLOMERINTHUS. ScHOENH. Curcul., YII, 1, p. 190. Tête courte, épaisse; rostre un peu plus court et plus étroit qu'elle, séparé du front par un fin sillon arqué, épais, parallèle, presque plan et finement canaliculé en dessus, à peine échancré au bout ; scrobes petites, arrondies. — Antennes submédianes, médiocres assez robustes; scape grêle à sa base, en massue au bout, s'étendant sur les yeux; funicule de six articles : 1 épais, brièvement obconique, 2-6 courts, subturbinés; massue petite, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, arrondis, non saillants. — Protliorax forte- ment transversal, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, transversa- lement impressionné près de son bord antérieur, tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres ovales, convexes, déclives et subacuminées en arrière, à peine plus larges que le prothorax et légèrement éch an- crées à leur base. — Pattes médiocres, robustes ; cuisses médiocre- ment en massue ; jam.bes droites ; tarses courts, à articles 3 élargi, spongieux en dessous, 4 court. — Corps ovale, convexe, écailleux. Suivant Schœnherr, ce genre a une forte ressemblance avec les Trachyphlœus, et il est possible dès lors qu'il doive rentrer dans le même groupe c|ue ces derniers. L'unique espèce [cinereus) qui le compose est de Natal et de moitié plus petite que le Trachyphlœus spinimanus d'Europe auquel elle ressemble. Les deux genres suivants de M. de Motschoulsky ne sont pas carac- térisés, dans le sens propre du mot. L'auteur se borne à décrire avec quelque étendue l'espèce qu'il prend pour type, en omettant des ca- ractères essentiels, notamment la forme des scrobes rostrales. J'extrais de ces descriptions ceux qu'on peut regarder comme génériques. 11 est probable que de ces*deux genres, qui sont des Indes Orientales, le premier appartient au groupe des Phyllobiides quant au second, je ne sais qu'eu penser. 218 CURCCIIONIDES. PTOCHIDIUS. De Motsch. Eiud. entom., Ann. VII, p. 87. Tête courte, plane sur le front ; rostre large, fortement bilobé et profondément ('chancre au bout. — Antennes longues ; scape dé- primé, dilaté à son extrémité; funicule à articles 1 court, 2 plus long. — Prothorax tronqué en arrière, subarrondi sur les côtés. — Elytres en ovale allongé^ un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules distinctes. — Cuisses dentées dans leur milieu; jambes droites. — Corps allongé, ailé. Ces insectes sont de petite taille et leurs élytres sont parsemées de petits poils blanchâtres en forme d'épine. Les espèces décrites sont au nombre de sept (1). EPICALUS. De Motsch. Eiud. entom., Anii. \'II, p. 90. Tête triangulaire ; rostre court, subdilaté en avant ; mandibules saillantes. — Antennes de la longueur de la moitié du corps; leur scape extrêmement long. — Prothorax de la largeur de la tête, allongé, cylindrique, bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, subqua- drangulaire. — Elytres presque du double plus larges que la base du prothorax, en ovale allongé, à peine dilatées en arrière, subatténuées à leur extrémité ; leurs épaules droites, obliquement tronquées. — Cuisses antérieures unidentées ; jambes intermédiaires fortement ar- quées. M. de Motscboulsky ajoute que ce nouveau genre a la forme des PoLYDRosus et des Chlœbius, mais que ses antennes plus fortes, plus longues, et son rostre plus court le rapprochent également des Epi- SOMUS, près desquels il doit être placé. 11 ne comprend qu'une petite espèce \virçjatus) qu'il dit ressembler, pour la forme et la taille, à la Sitones tibiaJis. METACINOPS. Kraatz, Berlin, entom. Zeitschr., VI, p. 117. Tête (y compris le rostre) du double plus longue et beaucoup plus étroite que le prothorax; rostre un peu plus long que la tù'e et pres- que plus large qu'elle à son extrémité; ses scrobes courtes, larges, évasées en arrière. — Antennes longues, insérées un peu avant le milieu du rostre; scape dépassant fortement les yeux en arrière, mais atteignant à peine le prothorax; funicule à articles obconiques : les (1) P. linentux, longkor-nis^ cylindricollis , impat-j impressicollis , nigro- sparsua, carinulatus, rtlolscli. loc. cit. Le premier est du pays des Birmans, là patrie des autres n'est pas indiquée. GENRES INCERT.E SEDIS. 219 deux premiers allongés, les trois derniers formant une massue ovale, allongée. — Yeux peu saillants, distants du prothorax. — Celui-ci assez petit, presque de moitié plus court que sa largeur médiane, tronqué à ses deux extrémités, rétréci en avant, arrondi sur les côtés. — Pattes subégales; cuisses en massue, les antérieures à peine, les postérieures finement dentées en dessous; jambes simples; crochets des tarses 'petits, soudés à leur base. — Corps densément écailleux. Genre remarquable par rallongement de la tète et fondé sur une petite espèce (1) en entier revêtue d'écaillés dorées, découverte en Grèce par M. Krûper. M. Kraatz le place à la suite des Metallites (2); mais, d'après la forme des scrobes rostrales, je ne puis, dans la clas- sification que j'ai adoptée, le mettre ailleurs que dans la Tribu actuelle où il doit probablement être classé dans le voisinage des Phyllobius. 4^_ COHORTE II. CURCDLIONIDES ADÉLOGNATHES OXYOPHTHALMES. Prothorax muni do lobes oculaires. — Yeux en général grands, dé- primés, acuminés inférieurement et transversaux. Ces deux caractères, les seuls généraux qu'on puisse assigner à l'ensemble des espèces c{ui composent cette Cohorte, ne sont pas éga- lement prononcés chez toutes. Les lobes oculaires sont encore faibles dans un certain nombre de genres, et il en existe même deux (Erem- Nus, PoLYTELEs) dans lesquels ils ont complètement disparu, du moins chez quelc|ues espèces. Mais à part ces deux exceptions, partout ail- leurs ils sont parfaitement distincts. De leur côté, les yeux ne pren- nent la forme et la position indiquées plus haut qu'à mesure que les lobes en question se développent, mais dans aucun cas ils ne sont arrondis et saillants, ainsi que cela a heu si fréquemment dans la Cohorte précédente. Lorsque les lobes prothoraciques sont faibles, ils restent à découvert, comme dans celle-ci; dans le cas contraire, ils sont plus ou moins recouverts par eux, même cpand la tête n'est pas contractée. Pour le surplus, l'organisation de ces insectes ne présente rien de particulier. Les corbeilles de leurs jambes postérieures sont tantôt caverneuses, tantôt ouvertes, et les crochets de leurs tarses libres ou soudés à leur base ; mais il est rare que leur prothorax soit pourvu de vibrisses ; deux genres seulement (Entyus, Elytrocallus) en pos- sèdent. (1) M. rhinomacer, Kraatz, loc. cit. p. 148, pi. 2, f. 1; avec des détails. (2) M. Scliaum a adepte cette opiiiion dans son Cat. d. Col. d'Europ. cd. 2. p. 87. 220 CURCULIONIDES. Les éléments de cette Cohorte avaient été disséminés par Schœnherr dans sept des divisions qu'il a établies parmi les Gonatocères. Les mo- difications que présentent les scrobes rostrales et les antennes, exigent qu'ils soient répartis dans trois tribus. ï. Antennes coudées; leur massue de structure normale. Scrobes rostrales non dirigées inférieurement. Eremnides. dirigées — Leptopsides. *; 23' n. Antennes imparfaitement coudées; le !«'' article de leur massue seul développé, les antres très-couits et spon- gieux. Brachycérides. j\ 2.5 TRIBU IV. ÉREMNlDES. Scrobes rostrales de forme variable, mais jamais à la fois linéaires et dirigées en bas. — Antennes coudées; leur massue de structure normale. — l^rotliorax faiblement lobé et laissant les yeux à décou- vert (BRACHYTKAcnELus excepté). — Yeux ovales ou oblongo-ovales, rarement acuminés inférieurement, obliques. — Corbeilles des jambes postérieures ouvertes (Cyphicerus excepté) ; crochets des tarses libres. — Métasternum très-court. — Corps aptère. Par suite de la forme de leurs scrobes rostrales, ces insectes ratta- chent la Cohorte actuelle à la Tribu des Otiovhynchides ([ui termine la précédente. Schœnherr les avait disséminés parmi ses Phyllobiides, Cyclomides et Otiorhynchides. La plupart sont de petite taille et tous étrangers à l'Europe, sauf le genre Chlcebius, dont quelques espèces existent sur les confins de ce continent et de l'Asie. Ils me paraissent pouvoir être répartis dans les trois groupes secondaires qui suivent ; I. Rostre aussi large que la tùte à sa base et continu avec elle. Cyphicéuides. II. — pins étroit — Ptérygies rostrales non ou à peine divariquées. Eremnides vbais. — plus ou moins — Phytoscaphides. Groupe I. Gyphicérides. Rostre aussi large que la tète à sa ])ase et continu avec elle; ses plérygies non ou à peine divariquées. — 2« segment abdominal beau- coup plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture arquée. — Cuisses dentées. Les trois premiers des quatre genres qui suivent étaient des Phyl- lobiides pour Schœnherr. Il avait jilacé le dernier dans ses Cyclomides, bien que ses caractères le rapprochent manifestement de ceux-là. Tous sont propres aux Indes orientales. CYPHICÉRIDES. 221 I. Corbeilles des jambes postérieures caverneuses : Cyphicerus. II. ouvertes. a Protliorax bisinué à sa base. Antennes longues; leur massue allongée, grêle : Platytrachelus. — courtes; — oy a\Q : Âmblyrhinus. a ft Prothorax tronqué à sa base, denté près des angles postérieurs : A canthotrachelus. CYPHICERUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 152. Tête déclive et plane sur le front; rostre pas plus long qu'elle, li- mité en dessous par un sillon transversal très-marqué, très-robuste, rétréci au niveau des antennes, avec ses ptérygies faiblement diva- riquécs, subanguleux, un peu concave et longitudinalement sillonné en dessus, profondément écliancré au bout; scrobes courtes, très-pro- fondes, un peu arquées. — Antennes subterminales [çf] ou anté- rieures (9), assez longues, écailleuses; scape épais, déprimé, grossis- sant peu à peu, arqué et empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles 1 médiocre, obconique, 2 presque du double plus long, 3-7 subcylindriques, courts, subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, peu convexes, oblongo-ovales, obliques. — Prothorax transversal, cylindrique, tronqué en avant et à sa base, profondément écliancré en dessous; ses lobes oculaires larges, assez saillants et arrondis. — Ecusson oblong. — Eiytres oblongo-ovales, subparallèles dans les deux tiers de leur longueur, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base^ avec les épaules obtuses. — Pattes -médiocres ; cuisses en massue, munies en dessous d'une petite dent; jambes antérieures faiblement arquées au bout; corbeilles caverneuses; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 médiocre; crochets assez grands. — 2*^ segment abdominal au moins aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l^'' par une suture arquée; saillie intercoxale ar- rondie en ovant. — Corps oblong, densément écailleux, ailé. Insectes propres au Bengale, ressemblant beaucoup aux Mvllocerus du même pays, mais appartenant en réalité à un groupe tout diffé- rent. Doux espèces seulement, les Ciirc. novemJineatus et j^asserinus d'Olivier (1) sont décrites. Ce sont des insectes de la taille du Phyl- îobius iwh pi3,is de forme un peu plus robuste; le premier est orné (1) Entom. V,S3, ï\"^ 513 et 515; Scliœnli. Curcul. II, p. 4G7. Il y a, dans les collections, plusieurs espèces inédites, également originaires du Bengale, qu'on associe souvent à celles-ci. Elles en ont, en effet, assez le faciès, mais, les corbeillrs de leurs jambes postérieures étant ouvertes, elles ne peuvent ren- trer dans k genre actuel et doivent en former un tout à côté. 222 cntcctioxiDSs. sur le protliorax et les élytres. de bandes longitudinales très-régu- lières, alternativement brunes et dorées: le second est Tarie de ces deux coxileurs. Cest le seul genre de la Tribu qui ait les corbeilles des jambes postérieures caverneuses, et, à ce titre, il peut être regardé comme y représentant les Eustylides. PLATYTRACHELIS. ScHOENH. Curcul., VIT, 1, p. 48. Tête plane et déclive sur le front; rostre pas plus long qu'elle, con- tinu avec le fr^nt, très-robuste, pataUèîe, avec ses ptérygies légère- ment divariquées, anguleux, largement concave en dessus, fortement échancré au bout; scrobes latérales, recîilignes, graduellement élargies en irrière et atteignant les veux. — Antennes s\ibterminales, longues, grêles; scape grossissant peu à peu, arqué, empiétant sur le protbo- rai; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci beaucoup plus long, 3-7 subégaiu; massue oblonjo-ovale, articulée. — Yeui médiocres, ovales, peu convexes, obliques, entourés d'un sillon en dessus et en arrière. — Prothorax court, cylindrique, un peu déprimé, profondément bisinué à sa base, avec son lobe médian aigu ; ses lobes oculaires saillants, étroits, anguleux. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres régulièrement oblongues, assez convexes, à peine plus larges que le prolborax et chacune fortement saillante à sa base, avec leurs épaules rectiUgnes et obtuses. — Pattes assez longues; cuisses médiocrement en massue, munies d'ime petite dent aiguë en dessous: corbeilles ouvertes; tarses spongieux en dessous, à articles ^-2 giêles, 4 médi-xre; crochets petits. — 2* segment abdominal plus lon^ que les deux suivants réunis, séparé du 1*' par une suture for- tement arquée; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en a\-ant. — Corps oblong, densément et finement écailleux, ailé. Ce genre a également les plus grands rapports avec les Mtllocebcs, mais avec ceux dont le prothorax est bisinué en arrière. 11 ne com- prend qu'une petite espèce pistacinus Schh. de Siam et du Bengale, revêtue d'une livrée uniforme d'un jaune virescent. AMBLYRHESTS. ScBce5B. Curcvl. Disp. melh., p. 183. Rostre très-court, très-robuste, graduellement atténué en avant, anguleux, plan en dessus et tronqué au bout; scrobes latérales, pro- fondes, rectilignes et atteignant presque les yeui. — Antennes sub- terminales, mé'ii-xres, assez robustes, éoailleuses; scape grossissant peu à peu, arqué, empiétant un peu sur le prothorai; funicule à articles obtûniques • 1 plus gros et plus long que les suivants, 2-7 courts^ CTPHICÉRIDKS. 223 décroissant graduellement; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, ovales, obliques, — Prothorax trans- versal, graduellement rétréci dans ses deux tiers antérieurs, dilaté postérietxrement de chaque côté en une arête rectiligne, fortement et angulairement bisinué à sa base, avec son lobe médian large et ogi- val, tronqué en avant; ses lobes oculaires médiocrement saillants, larges et anguleux. — Ecusson petit, curviligne. — Elytres oblongo- ovales, subparallèles dans les deux tiers de leur longueur, à peine plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base. — Pattes courtes et assez robustes; cuisses en massue, munies d'une petite dent aiguë en dessous; corbeilles ouvertes; jambes droites, les anté- rieures faiblement bisinuées au côté interne ; tarses courts, spongieux en dessous, à articles l-2étroits,4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale subogivale. — Corps oblong, densément écaUleux. Genre intéressant et qui représente ici les Colecerus et les Poro- RHTXCHLS du groupe des Prumécopides qui fait partie de la Légion suivante. Cette analogie porte non-seulement sur les arêtes latérales dont le prothorax est mum en arrière, mais sur la taille, la vesliture des téguments, leur sculpture et leurs couleurs. Le petit insecte (!) du continent indien, sur lequel Schœnherr Ta établi, offre en effet, pour toute livrée, un dessin nuageux varié de brun et de blanchâtre ; une large bande transversale, arquée, plus ou moins distincte, tra- verse ses élytres au-delà de leur milieu, et parfois se détache peu de la couleur dvi fond. AtJANTHOTRACHELUS. Schoe.ah. Curcul.j YII, 1, p. 236. Tête plane et déclive sur le front ; rostre à peine plus long qu'elle, parallèle, robuste, anguleux, très-plan en dessus, entier au bout, avec une petite dépression demi-circulaire; scrobes latérales, peu pro- fondes, rapidement évasées et évanescentes en arrière. — Antennes terminales, assez longues, médiocrement robustes: scape grossissant peu à peu, empiétant sur le prothoiax; funicule à articles obcomques : 1-2 allongés, celui-ci \xa peu plus long, 3-7 décroissant graduelle- ment; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, peu convexes, ovales, longitudinaux. — Prothorax court, subcyiin- drique, légèrement rétréci en avant et muni d'une petite épine près de ses angles postérieurs, tronqué à sa base et eu avant, échancré en dessous; ses lobes oculaires assez faibles, larges et arrondis. — Ecusson à peine distinct. — Elytres brièvement ovales, ventrues dans leur milieu, atténuées en arrière, pas plus larges que le prothorax et légè- rement échancrées eu arc à leur base. — Pattes médiocres; cuisses (1) À. ïuicoUis, Schœuh. Curcu!. U, p. 46S, et VII, 1, p. 50. 224 CURCULIONIDES. en massue, munies d'une très-petite dent en dessous; corbeilles ou- vertes; jambes droites; tarses médiocres, spongieux en dessous, i articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 assez long; crochets petits. — 2' segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, sé- paré du 1*' par une suture presque droite; saillie intercoxalo assez étroite, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, finement écail- leux. La seule espèce connue [ventricosus Scbli.) est originaire du plateau des Nilgherries dans la presqu'île indienne, et revêtue d'une livrée uniforme d'un blanc grisâtre, avec quelques reflets cuivreux. Sa taille égale à peine celle de VAmhlyrJdnus poricoUis. Groupe II. Eremnides vrais. Rostre plus étroit que la tète, ses ptérygies non ou faiblement divariquées. — 2° segment abdominal de longueur variable. — Cuisses rarement dentées. Ce groupe est emprunté aux Cyclomides de Scbœnhcrr. A l'excep- tion d'vm seul (Phyxelis) qui est propre à l'Amérique du Nord, les cinq genres qui le composent sont originaires de l'Afrique australe. I. 2« segment abdominal beaucoup plus grand que le 3«, séparé du l*''" par une Suture arquée. a Funicule antennaire à art. 2 beaucoup plus long (pie 1 : Lobttorus. a a — 1-2 subégaux. Protborax contigu aux élytres : Phyxelis. — non — Bustomus. II. Les 3 segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du l'^ par une suluie droite ou faiblcmenl arquée. Lobes du prolhorax faibles, laissant les yeux libres : Eremmis. très-saillants, recouvrant les yeux : Bruchytra- chelus. LOBETORUS. ScnoENH. CurcuL, VII, 1, p. 155. Rostre à peine aussi long et sensiblement plus étroit que la tùte, robuste, subparallèle, arrondi aux angles, presque plan en dessus et tronqué au bout; scrobes étroites et profondes en avant sur une très- courtn étendue, obliques et évanescentes eu arrière. — Antennes ter- minales, longues, grêles; scape presque droit, grossissant graduelle- ment, empiétuni im peu sur le protborax ; funicule à articles obco- uiques : t-2 allongés, celui-ci de beaucoup le plus grand, 3-7 égaux; massue faible, oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, ovales, peu convexes, obliques. — Prothorax très-court, subcylindrique. EREMNIDES VRAIS. 225 tronqué à sa base et en avant^ largement et trôs-faiblement lobé au niveau des yeux. — Ecusson nul. — Elytres globoso-ovales, un peu atténuées à leur extrémité, légèrement échancrées en arc à leur base, ayec les épaules arrondies. — Pattes médiocres; cuisses grêles à leur base, en massue au bout; jambes droites; tarses courts, médiocrement larges, spongieux en dessous. — 2' segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis^ séparé du 1'^'' par une suture un peu flexueuse; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps ovale, finement écailleux et hispide. Malgré le peu de saillie des lobes oculaires du prothorax, ce genre appartient trop évidemment au groupe actuel pour être reporté dans la Cohorte précédente. Il ne comprend qu'une espèce (verecimdus Schh.) du Cap, un peu plus grande que le Peritelus griseus d'Europe, ayant une livrée de couleur un peu plus sombre, mais, du reste, voi- sine de celle de cet insecte. PHYXELIS. ScHOENH. CtircuL, VII, 1, p. 122. Rostre plus long et un peu plus étroit que la tête, robuste, légère- ment arqué, parallèle, anguleux, entier au bout, avec une petite dépression en triangle curviligne; scrobes médiocrement profondes, mal hmitées, arquées et s'arrètant loin des yeux. — Antennes mé- diocres; scape assez robuste, grossissant peu à peu, atteignant le prothorax; fimicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 subarrondis; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, dé- primés, ovales et obliques. — Prothorax court, un peu arrondi sur les côtés^ tronqué à sa base et en avant, fortement échancré en arc sur son bord antéro-infé rieur; ses lobes oculaires faibles et anguleux. — Ecuss(m nul. — Elytres convexes, brièvement ovales ou globoso- ovales, à peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites; tarses courts, médiocrement larges, spongieux en dessous; crochets très-petits. — 2"^ segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du i*^' par une suture anguleuse; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant, — Corps brièvement ovale, recouvert d'un enduit écailleux et his- pide. Les scrobes rostrales ont quelque ressemblance avec celles des es- pèces de la première cohorte de la Légion précédente; aussi Schœn- herr, tout en plaçant le genre parmi ses Cycloraides, s'est demandé s'il ne serait pas mieux classé près des Cneorhinus. En s'en tenant aux scrobes, la question serait difficile à décider, mais la présence do faibles lobes oculaires, combinée avec la forme des yeux, montre que le genre appartient au groupe actuel. 11 se compose de quelques pe- Coléoptéres. Tome VL 15 22é CUItCULIOKIDES. tites espèces (1) de l'Amérique du Nord, qui ont beaucoup d'analogie avec les Tkachyphlcels, tant sous le rapport des formes {glomcrosus excepté) que sous celui de la sculpture et de la vestiturc des tégu- ments. BUST05IUS. SciiOENH. Curcui., VII, 1, p. 100. Rostre de la longueur de la tète et un peu plus étroit qu'elle, ro- buste, penché, subpaiallèle, anguleux, plan et longitudinalement sillonné en dessus, déclive en avant, faiblement échancrc au bout, avec une dépression demi-circulaire; scrobes visibles d'en haut, larges, profondes et atteignant les yeux. — Antennes antérieures, assez courtes, peu robustes; scape grossissant graduellement, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à ai^icles obconiques : 1-2 al- longés, 3-7 courts, égaux; massue oblongo-ovale, articulée, acuminée au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, subdéprimés, transversaux. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, transversal, subcy- lindrique, arrondi sur les cùtés^ tronqué à sa base et en avant ; ses lobes oculaires faibles, larges et arrondis. — Ecussou très-petit, en triangle rectihgne. — Elytres convexes, régulièrement oblongues, à peiue plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites; tarses assez courts, médiocrement larges, faiblement spongieux en dessous^ à 4^ article assez long; crochets médiocres. — 2* segment abdominal un peu moins long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie inter- coxale large, tronquée en avant. — Corps oblong, saupoudré de quel- ques écailles et hispide. Ou n'en connaît que deux espèces [setifer, sdnlosus Schh.) de taille médiocre, d'un brun rougeàtre, régulièrement striées-ponctuées sur les élytres, et dont les intervalles entre les stries sont munis de courts cils couchés. Toutes deux sont originaires de la Caffrerie. EREMNUS. ' ScnoF-.Na. Cm?C!(/. /)K<;p. »ie/7i., p. 200. Tète déprimée et déclive sur le front; rostre parfois séparé de ce dernier par un faible sillon transversal, à peine ou pas plus long que la tète et seuï^iblemcut plus étroit qu'elle, robuste, parallèle, ou un peu dilaté en avant; subarrundi aux angles, plan et assez rarement caréné ou sillonné en dessus, faiblement échancré au bout, avec une dépression plus ou moins grande ; scrobes brièvement profondes en avant, évanesceutes et plus ou moins évasées eu arrière. — Antennes (1) P. glomerosus^h.y rigidus Say, sefiferus Scli.; Schœnh. loc. cil. p. 123. EREMNIDES VRAIS. 227 subterminales, assez longues et grêles chez presque tous ; scape droit grossissant graduellement, empiétant à peine ou nullement sur le pro- thorax ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là un peu plus grand, 3-7 décroissant peu à peu; massue grêle, oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, peu convexes^ oblongs et obliques. — Prothorax transversal, souvent très-court, en général peu convexe, fortement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci et largement si- nué en avant, tantôt coupé carrément, tantôt sinué ou arrondi à sa base ; ses lobes oculaires faibles^ larges et arrondis, parfois nuls. — Ecusson distinct ou non. — Elytres ovales ou oblongo-ovales, souvent comprimées et acuminées, parfois déhiscentes en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues ; cuisses en mas- sue, inermes ou munies d'une petite dent en dessous ; jambes droites; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieux en dessous, à 4^ article médiocre, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture anguleuse ; saillie intercoxale plus ou moins largO;, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, très-finement et, en général, faible- ment écailleux, parfois pubescent. Schœnherr a placé ces insectes immédiatement à la suite des Sao- Bius, dont ils sont^ en effet, voisins à beaucoup d'égards (1), mais dont ils diffèrent essentiellement par leur prothorax muni de lobes oculai- res. Ces lobes, qui ne sont jamais très-prononcés, s'affaiblissent insen- siblement, et l'on finit par arriver à des espèces chez lesquelles ils ont complètement disparu et qui ont à peine un vestige d'échancrure sur le bord antéro-inférieur du prothorax. Si on ne laisse pas ces espèces, à titre d'exception, dans le genre actuel, elles devront être reportées près des Sciobius en formant un genre distinct. LesEREMNus sont nombreux (2) et propres à l'Afrique australe. Leur taille est rarement au-dessus (par ex. arrogans) de la moyenne, et plu- sieurs (par ex. albovarius, murinus, metalliciis, etc.) sont fort petits. Il est rare [Hneatus] qu'ils soient ornés de bandes blanches bien limitées ; (1) Abstraction faite des lobes du prothorax, ils ne diffèrent des Sciobius de forme allongée que par leur rostre nîolns dilaté et non ou à peine écliancré au bout, le scape de leurs antennes notablement plus court et leur saillie inter- coxale en général moins large. La sculpture des téguments et la livrée sont semblables chez beaucoup d'espèces des deux genres. (2) Scliœnherr (Curcul. VII, 1, p. 204) en décrit 31 espèces, qui seront ré- duites d'un quart environ si l'on en retranche celles à prothorax non lobé. Il les divise en deux sections, selon que les cuisses sont dentées [arrogans Schh., setulosus Wiedem., sctifer, inlosus Sclih., etc.), ou inermes en dessous [li- nealus, semisuiurulis, seriesetosus Schh., etc.), en entremêlant les espèces à prothorax muni de lobes oculaires, avec celles qui en sont dépourvues. Il y CD a UD assez grand nombre d'iuédites dans les collections. 228 CURCULIONIDES. en général leurs téguments, cVuu noir profond, sont à peine voilés par les écailles ou les puils qui les recouvrent. La plupart ont les ély- tres régulièrement strires avec les intervalles ridés ou granuleux^ et plusieurs (par ex. dendpemiis) ont la partie postérieure de ces organes couverte de tubercules ou de callosités, comme chez les Phxyctixus et les Pyctoderes. BRACHYTRACHELUS. ScHOENU. Mantis. sec. Curcul., p. 60. Tête plane et déclive sur le front ( 1 ) ; rostre un peu plus long et sensiblement plus étroit que la tète, séparé d'elle par un faible sillon arqué, robuste, subparallèle, avec ses ptérygies un peu divariquées, anguleux, assez concave en dessus, terminé par une plaque demi- circulaire, rebordi'e en arrière et limitée dans cette direction par un sillon arqué ; scrobes larges, profondes en avant, moins en arrière, subrectiligues et finissant loin des yeux. — Antennes médiocres ; scape épais, grossissant graduellement, empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, surtout celui-ci, 3-7 courts, subégaux ; massue ovale, articulée. — Yeux médiocres, dépri- més, ohlongo-ovales, acuminés inférieurement, transversaux. — Pro- thorax fortement transversal, médiocrement convexe, rétréci en ar- rière, fortement arrondi sur les côtés aux angles postérieurs, et un peu à sa base, tronqué en avant, profondément échancré en dessous avec ses lobes oculaires très-saillants, anguleux et recouvrant en par- tie les yeux. — Ecusson nul. — El y très courtes, médiocrement con- vexes, subparallèles, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épau- les rectangulaires et tuberculeuses. — Pattes courtes, robustes; cuisses en massue ; jambes antérieures faiblement bisinuées en dedans ; tar- ses assez courts et assez larges, spongieux en de.ssous. — Les trois seg- ments intermédiaires de l'abdomen subégaux, convexes, séparés entre eux et du 1"" pur des sutures droites et profondes; saillie in- tercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps ovale, re- couvert d'un enduit écailleux. Schœnherr en indique deux espèces inédites de Natal, qu'il nomme oputrimts eXporosus. C'est à la première, la seule qui me soit connue, qu'ont été empruntés les caractères qui précèdent. Cet insecte ressem- ble beaucoup à un Opatrim au premier coup-d'œii, ou, pour ne pas sortir de la Famille, aux Porpacls de la cohorte précédente et du groupe des Oosumides ; il est seulement de moitié environ plus grand. Sa couleur est d'un brun terreux; son prothorax, vague- (1) Le inentou jirtîsento une forme insalile; il est assez convexe, évasé eu avant cl ilivisô, sur sa fai-e cxturno, en (luatrc côtes arrondies, par trois sillons longitudinaux ; dii reste, il rcnijilit complètement l'écliancrure progéniale et cache par conséquent les mâchoires. PHYTOSCAPHIDES. 229 ment impressionnéj et ses élytres sont couvertes de fossettes assez ré- gulièrement alignées, sur les intervalles desquelles se trouvent d'as- sez nombreux tubercules arrondis qui manquent à la base de ces organes. Groupe III. Phytoscaphides. Rostre plus étroit que la tète, S(?s ptérygies divariquées. — 2« seg- ment abdominal beaucoup pins grand que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture anguleuse. — Cuisses inermes. Ce groupe ne comprend que les deux genres suivants, extraits des Otiorhynchides de Schœnherr. Le premier est à la fois indien et afri- cain, le second asiatique et européen. I. Ro<;tre siibhorizontal, plus long qne la. tôte_. peu robuste : Pln/ioscaphus . II. — subvertical, pas robuste : Chîœbius. PHYTOSCAPHUS. ScHOEXu. Curcul. Disp. meth., p. 210. Rostre subhorizontal, presque de moitié plus long et notablement plus étroit que la tête, médiocrement robuste, parallèle, avec ses ptérygies fortement divariquées, anguleux, plan en dessus, faiblement échancré au bout, avec une dépression triangulaire ; scrobes profondes, sub- rectilignes et très-courtes. — Antennes terminales, assez longues, écailleuses, médiocrement robustes ; scape grossissant peu à peu, em- piétant sur le prothorax ; funicule à articles obconiques : 1-2 allon- gés, subégaux, 3-7 courts, égaux ; massue ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, acuminés inférieurement, obliques. — Pro- thorax légèrement transversal, subcylindrique, arrondi sur les côiés, plus ou moins bisinué à sa base, tronqué en avant, avec ses lobes ocu- laires faibles, larges et arrondis. — Ecusson subarrondi ou oblong. — Elytres oblongo-ovales, déclives et atténuées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules plus ou moins obliques et obtuses. — Pattes médiocres; cuis- ses en massue, finement dentées en dessous; jambes antérieures un peu arquées et brièvement mucronées au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits c[ue 3 ; crochets assez grands. — 2^ segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l'^'" par une suture arquée ; saillie intercoxale ogivale. — Corps oblongo-ovale, densément écailleux, partiellement hispide. Insectes des Indes orientales et de la côte occidentale d'Afrique, ayant quelques rapports avec les Amblyruinus, par suite de leur prothorax bisinué à sa base, mais très-distincts, principalement par la forme de leur rostre. ll.s sont au plus de taille moyenne et leur livrée varie : d'un jaune d'ocre chez quelques-uns [lixabundus, arcti- 230 CURCULIONIDES. colJiSj etc.), et tantôt uniforme, tantôt relevée par «pielques taches plus claires que le fond ou bruuâtres ; elle est d'un vert métallique chez les antres {7iepale)isis, chloroticus). Tous ont les élytres régulièrement striées, avec des rangées de courts cils couchés sur les intervalles entre les stries (1). CHLOEBIUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., n. 211. Rostre penché, pas plus long et plus étroit que la tête, robuste, parallèle, avec ses ptérygies assez fortement divariquées, anguleux, plan en dessus, muni d'un fin sillon transversal au niveau des an- tennes, faiblement échancré au bout ; scrobes terminales, subponcti- formes. — Antennes antérieures, assez longues et assez grêles; scape grossissant peu à peu^ à peine arqué, empiétant sur le prothorax ; funicule à articles obeoniques : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, subégaux ; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, acuminés inférieurement, transver- saux. — Prothorax subtransversal, cylindricjue, avec un sillon trans- versal en avant et à sa base, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités ; ses lobes oculaires saillants, larges et arrondis. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement allongées, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, atténuées ;\ leur base; jambes droites; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, obeo- niques, 4 long ; crochets médiocres. — 2" segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du d'^"' par une suture ar- quée ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps écailleux, fineraen tcilié. Ce genre comprend quelques petites espèces asiatiques (2) ayant le faciès des Phyllobus de forme courte, et reproduisant la livrée grisâtre ou d'un vert doré propre à ceux-ci. Mais, comme on le voit par la formule qui précède, leurs caractères sont très-différents. Note. Si, comme je le présume, les quatre genres suivants ont les mâ- choires recouvertes par le menton, ils appartiennent sans aucun doute à la Tribu actuelle, sans que je puisse dire dans lesquels des groupes (1) P. indncttis, nepalensis, chloroticus, siamensis, lixabundus, du continent indien; ictericus, de la Séctiganibic; (trcliroUis, des îles Philipjiines; Scliœnh. Curcul. VII, 1, p. m. (2) C. psittacmii<', de Sil>6nu; imni'htus. Sieveni, du Caucase: Srbœnh. Curcul. Vil, 1, p. 416. — Aj. : C. suk;irosi-ris, Hoclilmth, Bull.Mosc. 1851,1, p. 8i; steppes des Kirguises. GENRES INCEKTyE SEDIS. 231 qui précèdent ils doivent rentrer. Tous ont été établis postérieu- rement au travail de Schœnherr. Je les classe d'après leur date de publication. MANDALOTUS. Ef.ichs. Archiv, 1842, 1, p. 193. Rostre un peu plus long que la tête^, penché, subarqué ; ses ptéry- gies légèrement saillantes en dehors ; scrobes profondes en avant, graduellement évasées en arrière. ~ Antennes assez courtes; scape droit, dépassant les yeux en arrière, grossissant peu à peu; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 courts, transversalement lenti- culaires ; massue ovale, acuminée ; son 1'='' article très-grand. — Yeux arrondis, médiocrement saillants. — Prothorax déprimé en dessus, légèrement arrondi au milieu de sa base, anguleux de chaque côté, resserré en avant, muni de lobes oculaires courts, arrondis et ciliés. — Ecusson petit, en triangle étroit. — Elytres soudées, échan- crées à leur base, déprimées en dessus. — Pattes médiocres ; cuisses en massue; jambes dilatées et mucronées au bout; crochets des tarses simples, divariqués. — Corps aptère, écailleux. Les espèces sont propres à TAustralie et de petite taille. Erichson en décrit quatre {crudus, rigidus, sterilis, vetuhis), dont les deux pre- mières ont le mésosternum muni d'une épine ou d'un tubercule. Il avait placé le genre à côté des Tyloderes ; mais son prothorax, pourvu de lobes oculaires, ne permet pas, dans la méthode que je suis, de le rapprocher de ces insectes. OXYOPHTHALMUS. HocHHUTH, Bullet. d. Mosc, 1 847, 1, p. 500. Rostre presque de moitié plus long que la tète, plus étroit qu'elle, subquadrangulaire, un peu élargi au bout, finement caualiculé en dessus ; scrobes apicales, courtes, caverneuses. — Antennes longues, assez robustes ; scape presque droit, grossissant peu à peu, atteignant le prothorax ; funicule à articles 1-2 uc peu allongés, 3-7 plus courts, obconiques ; massue oblongo-ovale, presque acuminée à ses deux extrémités. — Yeux transversaux, acuminés inférieurement, subdé- primés.— Prothorax subcylindrique, bisinué à sa base, largement échancré sur son bord antéro-inférieur, lobé au niveau des yeux. — Ecusson en ovale arrondi. — Elytres oblongo-ovales, de moitié plus larges et trois fois plus longues que le prothorax, anguleuses aux épaules, coiijointement arrondies en arrière, médiocrement convexes. — Corps écailleux. L'espèce typique [Stevemi] est un petit insecte du Caucase qui, au premier aspect, ressemble complètement, selon M. Hochhuth, au ffochus porcelhis de Schœnherr. 232 CURCL'LIONIDES. OOPS. Germau, Linn. entom., lU, 1848, p. 219. Rostre court, anguleux, plan et canaliculé en dessus, profondément cchancré au bout; scrobes apirales, oblongues, caverneuses et droites. — Aniennes assez courtes et a^sez robustes, à peine plus longues que le prothorax ; scape arrivant au milieu des veux ; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus gros, 3-7 courts, tronqués au bout ; massue oblongo-ovale. — Yeux ovales, plans. — Prothorax large, échancré sur son bord anléro-inférieur, lobé au niveau des yeux, tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres tronquées et aussi larges à leur base que le prothorax, avec les épaules rectangulaires, élargies dans leur milieu, déclives etaigument arrondies à leur extrémité. — Pattes assez longues ; cuisses médiocrement en massue, mutiques ; jambes droites, tronquées au bout, les antérieures sinuées et denticulées en dedans ; tarses larges, spongieux en dessous. Germar n'en décrit qu'une espèce {pistor) de l'Australie qu'il dit avoir presque le faciès d'un Barynotus. CALLIRHOPALUS. HoCHHUTH, Bullet. d. Mosc, 1851, I, p. 54. Rostre plus long et plus étroit que la tête, subquadrangulaire, lon- gitudinalement impressionné en dessus: scrobes commençant vers le milieu du rostre, presque droites et atteignant les yeux. — Antennes assez longues et assez robustes ; scape droit, grossissant peu à peu et dépassant à peine le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 un peu allongés, celui-là plus gros, 3-7 courts, noueux au bout ; massue brièvement ovale, très-acuminée en avant. — Yeux ovales, peu convexes. — Prothorax court, un peu rétréci en avant, faible- ment arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres subglobuleuses, arrondies aux épaules. — Pattes mé- diocres ; cuisses renflées près de leur milieu ; jambes droites, dilatées et spatuliformes à leur extrémité ; tarses assez courts, tomenteux et hispides en dessous, à 3* article fendu jusqu'à ea base, 4^ subcylin- drique : crochets courts, libres. — Corps ovale, convexe, écailleux. Ce genre ne comprend qu'une espèce {Sedakovii) de Sibérie, que M. Hijchhuth dit ressembler tellement au Peritelus familians, qu'au premier coup-d'œil on peut à peine l'en distinguer. TRIBU Y. LEPTOPSIDES. Scrobes rostrales linéaires, rarement évasées en arrière, se dirigeant sous le rostre ou sous les yeux. — Antennes coudées ; leur massue de LEPTOPSIDES. 233 structure normale. — Yeux plus ou moins grands, déprimés, souvent acu- miaés inférieurement et verticaux. — Les autres caractères variables. La majeure partie des espèces de la cohorte actuelle rentrent dans cette Tribu. Celles placées en tète se rattachent aux Eremnides par leur taille en général petite, la faiblesse des lobes oculaires de leur prothorax et la tendance qu'ont leurs yeux à être obliques et non acu- minés inférieurement. Celles qui terminent la tribu sont, au con- traire, pour la plupart de grande taille ; les lobes de leur prothorax sont, à de rares exceptions près (par ex. Elytrocallus, Polyteles), bien développés ; enfin leurs yeux sont très-souvent verticaux et acu- minés à leur partie inférieure. Une autre différence c|ui mérite d'être signalée existe dans les habitudes de ces insectes. Ceux des quatre premiers groupes qu'ils constituent sont épigés, à une ou deux excep- tions près, tandis que ceux des deux autres groupes, pour autant que leurs mœurs soient connues, vivent exclusivement sur les végétaux; la livrée varie en conséquence. L'Amérique est particulièrement riclie en espèces de ce groupe ; elle possède à elle seule plus des trois quarts des genres qui le compo- sent. Après ce continent, T Australie est la partie du globe qui en est le mieux pourvue. Quant à l'Europe, elle n'en a qu'un seul (Tropi- PHORUS). J'ai fait d'inutiles efforts pour assigner des limites précises aux cinq groupes qui suivent, bien qu'ils me paraissaient assez naturels. Les caractères sur lesquels est construit le tableau synoptique suivant souffrent donc çà et là quelques exceptions. L Métasternum très-court. a Rostre arrondi aux angles, sans sillons latéraux, très-rarement caréné en dessus, au plus médio- crement lobiiste. Strangaliodîdes. aa Rostre anguleux, muni de sillons latéraux, très- souvent sillonné ou caréné en dessus, plus ou moins robuste. Tarses spongieux en dessous, à art. 3 plus large que 1-2. Leptopsides vrais. — ciliés ou glabres en dessous^ à art. 3 pas plus large que 1-2. Ophryastides. IL Métasternum plus ou moins allongé b Hanches antérieures non contiguës. Leptostéthides. bb contiguës. Rostre à peine ou faiblement élargi. au bout; mas- sue anîennaire ovale, rarement oblongo-ovale. IIypsonotides. Rostre robuste, fortement élargi au bout chez presque tous ; massue antennaire au moins obSongo-ovale, souvent très-allongée. Entimu>es. 234 CURCLLIONXDES. GROTTPE I. Strangaliodîdes. Rostre médiocrement robuste, arrondi aux angles, sans sillons laté- raux, très-rarement caréné en dessus (1). — 7^ article du funicule antennaire non contigu à la massue; le 1*' de celle-ci de longueur normale. — Lobes du prothorax faibles chez la plupart et laissant les jeux à découvert. — Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base ; leurs épaules arrondies ou rectangulaires. — Tarses spongieux en dessous^ à 3" article plus large que les deux 1«" (2). — Métaster- num court. La plupart de ces insectes sont petits et les plus grands ne dépas- sent pas la taille moyenne. A l'exception des Entyus, tous sont épigés, et leur livrée n'a rien de remarquable. Sur les 13 genres qui suivent, !) sont américains ; les quatre autres sont dispersés en Europe (Tropiphouus), en Asie (Odontoruinus), dans l'Afrique australe (Or i mus) et dans l'Australie (Scotasmus). I. Corbeilles dos jambes iJosl4rieures ouvertes. a Crocbcts de? tarses libres. b 2" segment abdominal séparé du l""' par une suture droite : Pan- scopus. bb arquée. c Rostre sans carène en dessus. Cuisses pédonculées à leur base : Dnsydema. — graduellement en massue : Orimtis. ce Rostre caréné en dessus : Scotasmus. rto Crochets des tarses soudés : Tropiphorus. II. Corbeilles des jambfcs postérieures caverneuses. d Scrobes rostrales confluenles en dessous : Entyus. dd — non — c Funicule antennaire à an. 3 aussi long que 2 : Sclcrococcus. ce — l)eaucoup plus court que 2. f Tarses grêles, linéaires, i art. 3 non bilobé : Odontorhinus . ff — plus ou moins larges, à art. 3 — g Funicule antennaire à art. I plus long que 2. Angle externe des jambes antér. eflacé : Amphidees. dcntiforme : Tapinopsis. g g Funicule antennaire i art. 1-2 subégaux, ou 2 plus long que 1. h Art. 7 du ftiiiicide gros et sr.bcontigu à ]a massue : Malonotus. (1) Deux genres (TiiOPiPHonrs, Scotasmcs) font exception à cet égard. Une ligne fine cllisscj qui parcourt le rostre rbez la plupart des Strakoaliodes^ ne peut pa.s être considérée comme une caréri'^ (2) Sauf chez les Odontorhinus. STRANGALIODIDES. 235 hh Art. 7 du funicule guère plus gros que les autres et libre. 2« segment abdominal séparé du 1" par une suture droite : Mega- lumetis. arquée: Stran- galiodes. PANSGOPUS. ScHOENH. Curcul., VIj 'l, p. 266 (1). Rostre un peu plus long et un peu plus étroit que la tête, séparé d'elle par une dépression arquée, robuste, subparallèie, arrondi aux angles, légèrement convexe en dessus^ assez fortement écliancré au bout ; scrobes nettement limitées, profondes, arquées, arrivant au- dessous des yeux. — Antennes médiocres ; scape assez robuste, en massue au bout, atteignant à peine le bord antérieur des yeux; funi- cule assez grêle^ à articles 1-2 allongés, noueux au bout, celui-ci no- tablement plus long, 3-7 obconiques, grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, acuminée^ faiblement articulée. — Yeux grands, sub- déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax transversal, subcylindrique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, largement écliancré sur son bord antéro-inférieur; ses lobes oculaires faibles, largement arrondis. — Ecusson très-pstit, triangulaire (2). — Elytres régulièrement oblongues, assez convexes, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectan- gulaires. — Pattes assez courtes, robustes, cuisses en massue; jambes droites ; corbeilles ouvertes, médiocres ; tarses médiocres,, assez étroits, spongieux en dessous , à article 4 assez long ; crochets libres. — 2® segment abdominal un peu plus court que les deux suivants réu- nis, séparé du 1" par un suture rectiligne; saillie intercoxale médio- crement large, tronquée en avant. — Corps oblong,, revêtu d'un enduit écailleux et hispide. L'unique espèce du genre, le Barynotus erinaceus de Say (3), est originaire des Etats-Unis^ de taille assez petite et d'un brun terreux uniforme, par suite de la couche épaisse d'écaillés dont il est revêtu. Ses élytres sont légèrement sillonnées, avec les intervalles entre les (1) Schœnherr (Curcul. VII, 2, p. 351) a transporté plus tard ce nom de Panscopus à un genre touldiflerent, qu'il avait primitivement nommé Stenopel- Mus, et cela sous le prétexte que ce dernier nom avait déjà élé employé par Dcjean pour des Longicornes. Mais, à la lin, dans la Table générale des genres (Loc. cit. VIII, 2, p. 295), il a restitué au genre actuel son nom primitif, en imposant celui de MoNius aux Stknopelmus. — Syn. Bap.'ï'kotus Say. (2) Scliœnlierr en nie l'existence : il est en effet invisible cliezles exemplaires dont la vestiture est iDlacte, mais clicz ceux qui sont dénudés, on l'aperçoit distinctement. (3) Curcul. of N. Amer. p. 12, et Compl. Works, I, p. 272. 236 CURCULIONIDES. sillons faiblement arrondis et munis d'un double rang de cils cou- chés. Say dit que les mandibules de cet insecte sont très-saillantes (1); j'ai les deux sexes sous les yeux, et chez tous deux ces organes sont^ au contraire, fort courts. DASYDEMA. Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; ZooL, V, p. 379. Rostre un peu plus long et notablement plus étroit que la tête^ séparé d'elle par une dépression transversale, médiocrement robuste, subparallèlo, avec ses ptérygies plus ou moins divariquées, subarroudi aux angles et presque plan en dessus, tronqué au bout; scrobes linéai- res, assez profondes, arquées et s'arrêtant loin des yeux. — Antennes antérieures, longues, peu robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles ob- coniques : 1-2 allongés, celui-ci plus long et plus grêle ; 3-7 courts, subégaux ; massue oblongo-ovale, acuminée, faiblement articulée. — Yeux assez grands, oblongs, transversaux. — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés antérieurs, un peu rétréci en arrière, tronqué à sa base et en avant, fortement échancré sur son bord antéro-infé- rieur ; ses lobes oculaires à peine distincts. — Ecusson presque nul. — Elytres ovales, rétrécies et déclives dans leur tiers postérieur, faible- ment tuberculeuses au sommet de leur déclivité, obtusément acumi- nées en arrière, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses en massue, pédonculées à leur base ; jambes droites ; corbeilles ou- vertes, médiocres ; tarses asses longs et assez larges, spongieux en dessous, à 4"^ article long ; crochets hbres. — 2" segment abdominal plus bmg que les deux suivants réunis, séparé du 1^'' par une suture anguleuse ; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps ovale, densément écailleux, hispide. M. Blanchard a placé ce genre parmi les Cyclomides de Schœnherr, groupe avec lequel il n'a de commun que la longueur du scnpe des antennes; Schœnherr l'eût classé sans aucun doute dans ses Clconides s'il l'avait connu, il a pour type une assez petite espèce (2) du Chili, tantôt d'un brun verdàtre uniforme, tantôt variée de brun et de jau- nâtre ; il y a même des exemplaires chez lesquels toute la psviio postérieure des élytres est de cette dernière couleur. La femelle a ces organes notablement plus ventrus et, par suite, plus courts que le mâle. (1) 11 avait eu, sans aucun doute, sous les yeux, des exemplaires chez lesquels, lors de la transformation de la nymphe en insecte parfait, les tiges mantJibu- laires s'ûtiienl accidentellement conservées. (2) D. hirMla, Blanch. loc. cit. Col. pi. 24, f. 6 a-c. J'en connais une seconde espèce du même pays, plus petite et bien li^tincte de la précùdente par son rostre plus grêle et à ptérygies plus fortcnueul ivariquées. STRANGALIODIDES. 237 ORIMUS. ScHOENH. Curcul., VII, 2, p. 411. Rostre plus étroit et d'un tiers environ plus long que la tête, pen- ché, parallèle, arrondi aux angles, plan en dessus et presque entier au bout ; scrobes assez étroites, flexueuses, médiocrement profondes et s'arrêtant loin des yeux ; ceux-ci grands , déprimés , ovales et transversaux. — Antennes antérieures, assez longues, peu robustes ; scape en massue allongée au bout, atteignant le bord postérieur des yeux; i'unicule à articles obconiques : J-2 allongés, égaux, 3-7 plus courts, subégaux; massue oblongo-ovale , acuminée, articulée. — Prothorax transversal, fortement arrondi sur ses côtés antérieurs, médiocrement convexe, tronqué à ses deux extrémités, largement échancré sur son bord antéro-infé rieur ; ses lobes oculaires à peine distincts. — Eciîsson nul. — Elytres assez convexes, ovales, à peine plus larges que la base du prothorax et tronquées en avant, arrondies aux épaules. — Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses graduelle- ment en massue; jambes droites, les antérieures brièvement mucro- nées au bout ; corbeilles ouvertes ; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à articles 3 pas beaucoup plus large que 1-2, 4 assez long; crochets médiocres, libres. — 2'' segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1^"' par une suture an- guleuse; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps ovale, densémenl écailleux et hispide. Tout en comparant à un CNEORniNUS, l'espèce typique {cinctus Schh.) du genre, Schœnherr a placé ce dernier parmi ses Erirhi- nides, dans la sous-division de ceux qui sont privés d'écusson, rap- prochement dont il est impossible de deviner la raison. C'est parmi ses Cléonides qu'il eût dû, d'après la classification adoptée par lui, classer cet insecte. Sa livrée est d'un gris blanchâtre eu dessous, d'un brun très-clair en dessus, avec une bande conmiune en chevron en arrière du milieu des élytres ; cette bande, ainsi que quelques taches mal limitées qui se voient sur le prothorax, est blanche, comme le dessous du corps. Cet insecte est de l'Afrique australe. SCOTASMUS. ScHOEiNH. Curcul., VI, 2, p. 335. Rostre sensiblement plus long et plus étroit que la tête, médiocre- ment robuste et arqué, légèrement élargi en avant, arrondi aux an- gles et tricaréné en dessus ; la carène médiane dilatée au bout en une plaque triangulaire; scrobes flexueuses, assez profondes en avant; rapidement évanescentes en arrière, atteignant à peine les yeux. — Antennes antérieures, assez longues, médiocrement robustes ; scape 238 CURCDLIOinDES. grossissant peu à peu^ atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 médiocrement allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-G moni- liformes, 7 transversal; massue oblongue, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, un peu convexes, oblougo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, fortement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base, celle-ci finement rebordée ; ses lobes oculaires médiocrement saillants, larges et arrondis. — Ecusson à peine distinct. — Elytres régulièrement ovalaires, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez courtes; jambes droites, dilatées au bout, les antérieures très-brièvement mucronées ; corbeilles ou- vertes; tarses médiocres, assez larges, villeux, spongieux en dessous, à 4"^ article médiocre ; crochets petits, libres, — 2'= segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants réunis, séparé du i'-''^ par une suture fortement arquée ; saillie iatercoxale large^ subarrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, faiblement écailleux, revêtu de poils, les uns couchés, les autres redressés, aptère. Ce genre ne comprend qu'une seule et assez petite espèce (carini- rostris Schh.) de l'Australie, revêtue d'une livrée uniforme d'im gris brunâtre. Son rostre a quelque ressemblance avec celui des Plinthus, et Schœnherr l'a placée immédiatement à la suite de ces derniers, en disant que son faciès se rapprochait du leur, ce qui est loin d'être exact. Elle est beaucoup plus voisine, sous ce rapport, des trois genres qui précèdent. Ses mâchoires cachées par le menton, sauf une petite portion de leur base, lui assignent sa plaee dans la Légion actuelle. TROPIPHORUS. ScHOENH. Curcul.,\l,2, p. 257(1). Rostre un peu plus long et sensiblement plus étroit que la tête, assez robuste, parallèle, avec ses ptérygies légèrement divariquées, ar- rondi aux angles, finement caréné en dessus, prest^ue entier au bout, avec une plaque triangulaire ; scrobes linéaires, assez profondes, obli- ques et évanescentcs avant les yeux. — Antennes médiocres, assez ro- bustes; scape renflé au bout, dépassant un peu le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 noueux au bout, celui-là le plus long, 3-7 submoniliformes; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, ovales, transversaux. — Prothoiax un peu plus large que long, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, arronili à sa base, finement caréné en dessus, fortement échancré sur son bord aniéro-inférieur ; ses lobes oculaires à peine distincts. — Ecusson nul. — Elytres brièvement ovales, rétrécieset déclives dans leur tiers posté rieur, avec la suture plus ou moins carénée sur la déclivité, pas plus (1) Syn. Barï.notus, Scliœnb. loc. cit. 11, p. 313. STRANGALIODIDES. 239 larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base ; leurs épaules rectangulaires. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droi- tes, souvent âpres en dedans ; corbeilles ouvertes, médiocres ; tarses assez longs, médiocrement larges, spongieux en dessous, à 4' arti- cle assez long ; crochets petits, soudés. — 2^ segment abdominal pres- que aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l'"' par une suture arquée ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps ovale, écailleux. Après avoir fait de ce genre, dans l'origine, une simple section des Barynotus, Schœnherr a fini, et avec raison, par le séparer assez for- tement de ces derniers. Les auteurs les plus récents (1) continuent de le mettre immédiatement à leur suite, opinion qui n'a rien que de naturel de leur part, l'Europe, d'où ces insectes sont originaires, ne possédant aucune forme qui puisse éclairer sur leurs véritables rap- ports. Ce sont des insectes de taille médiocre, à livrée en général uniforme, mais ornée plus ou moins de reflets métalliques, et dont les élytres sont si finement ponctuées en stries, qu'à l'œil nu ces points s'aperçoi- vent à peine ; parfois (par ex. carinatiis) ces organes présentent de deux à trois côtes assez saillantes. On ne connaît que les six espèces mentionnées par Schœnherr (2). ENTYUS. ScHOENE. Curcul. Dlsp. meth.,^. 141 (3). Rostre à peine aussi long et sensiblement plus étroit que la tête, assez épais, subparallèle^ émoussé aux angles, plan en dessus et à peine échancré au bout; scrobes profondes, brusquement arquées, con- fluentes en dessous. — Antennes submédiancs, assez longues, grêles; scape renflé au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à ar- ticles noueux au bout, tantôt (par ex. a/iicmcifMs) subégaux, tantôt (par ex. auricinctus) ayant le 2e plus long que les autres; massue oblongo- ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, ovales, atténués inférieu- rement, obliques. — Prothorax court, subcylindrique, arrondi sur les côtés, tronqué ou faiblement bisinué à sa base, coupé carrément en avant, largement mais faiblement échancré sur son bord antéro-infé- rieur; ses lobes oculaires très-petits, anguleux et pourvus de vibrisses (aurimicius) , parfois {albicinctus) à peine distincts. — Ecusson en (1) Voyp.z, par excmiilc^ L. Redtcnbacher, Faun, Austr. éd. 2, p. 719, et Jacqueliii-Duvalj Gêner, d. Col. d'Eur. ; Curcul. p. 23. (2) T. micans Sch., niercurialis Fab., carinatus MuUor, cinereus Sdi., globatus Herbst, ochraceosignalus Scli. ; Schœnh. loc. cit. (3) Syn. Rkmbus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 378; nom employé prôcOdem- men't pour des Carabiques. Voyez tome 1, p. 233. 240 CURCULIONIDES. triangle curviligne. — Elytres amples, convexes, brièvement ovales, notablement plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; cuisses graduellement en massue; jambes dcnliculées en dedans [auricinctus] ou inermcs [albicinctus], plus ou moins dilatées et parfois [auricinctus) brièvement mucronées au bout; corbeilles caverneuses, assez grandes ; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 3 large, 4 médiocre; crochets soudés à leur base. — 2^ segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, sé- paré du 1'"' par une suture droite ; sailhe intercoxale large, tronquée en avant. — Métastemum assez long. — Mésosternum très-étroit. — Corps ovale, écailleux, ailé. Je ne connais, des quatre espèces (1) décrites par Schœnherr, que les deux mentionnées dans la formule qui précède, et l'on voit qu'elles présentent des différences sensibles dans les lobes du prothorax et les pattes. Elles sont néanmoins si homogènes sous tous les autres rapports, que ces caractères ne peuvent autoriser à les mettre dans des genres différents. Ce sont d'élégants insectes, de taille au plus moyenne, et qui, sur un fond d'un noir intense, portent des bandes transversales d'un rouge cuivreux ou d'un blanc doré sur les élytres ; le prothorax en a tantùt [aurici^ictus] une basilaire et transversale, tantôt {aWicinctiis) deux longitudinales et situées latéralement. Le genre, est propre au Brésil et tranche fortement, par sa livrée, sur tous ceux du groupe actuel ; mais je ne vois pas où le classer ailleurs qu'ici. SGLEROGOCCUS. ScHOENH. CurcuL, VI, 1, p. 439. Rostre pas plus long et sensiblement plus étroit que la tète, assez épais, subparailèle, arrondi aux angles, presque plan en dessus, à peine échancré au bout; scrobes assez profondes, linéaires, arquées, s'arrètant à une grande distance des yeux. — Antennes submédianes, assez longues, peu robustes ; scape renflé au bout, atteignant les yeux; funicule à articles noueux à leur extrémité : 1-3 plus longs que 4-7, égaux ; massue allongée, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, un peu convexes, brièvement ovales, obliques. — Prothorax cylindrique, tronqué à sa base et en avant, profondément échancré sur son bord antéro-inférieur ; ses lobes oculaires médiocres, anguleux. — Ecusson à peine distinct. — Elytres à peine plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules subrectangulaires, graduellement élargies et gibbeuses eu arrière, puis verticalement et (1) /<;. auricinctus Gcrm., type du genre; altjicinctus, nebulosus, peregri- natus, Schœnli. C'ucu!. VI, 1, p. 437. — Aj. : E. niddiventris, irroraluSj Lucas in Casteln. Voy. dans l'Amer, d. Sud; Eulom. p. 160. STBANGALtODIDES. 241 longuement déclives, acuminées au bout. — Pattes assez longues ; cuisses gvaduellement en massue ; jambes droites ; corbeilles caver- neuses, assez grandes ; tarses spongieux en dessous, larges ; leur 4^ article grande ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — 2" segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée ; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps assez court, élargi et gibbeux en arrière, revêtu de poils couchés, sublanugineux. La seule espèce connue {granulatiis Sclih.) est de taille médiocre, d'un brun plus ou moins noirâtre et couverte, sur le prothorax et les élytres, de nombreux tubercules arrondis et isolés , parmi lesquels deux, plus gros que les autres et obiongs, se remarquent au sommet de la déclivité des élytres. Cette sculpture et sa forme générale donnent à cet insecte un /"actes à part dans le groupe actuel. Il est du Brésil et assez rare dans les collections. ODONTORHINUS. ScHOENH. Curcul., VI, 2, p. 254. Rostre plus long et un peu plus étroit que la tête, séparé d'elle par une dépress'-on peu niarqirée, robuste, parallèle, subarrondi aux an- gles, plan en dessus, lisse, déclive et entier au bout, avec ses angles prolongés en une petite épine dirigée en dehors; scrobes linéaires, profondes, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — An- tennes courtes,, peu robustes; scape épaissi au bout, empiétant à peine sur les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 arrondis, serrés; massue forte, ovale, arti- culée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, verticaux. — Protho- rax subtransversal, légèrement arrondi sur les côtés et à sa base, tron- qué en avant, fortement cchancré sur son bord antéro-inférieur; ses lobes médiocres, largement arrondis. — Ecussonen triangle allongé^ arrondi en arrière. — Elytres globoso-o\ aies, pas plus larges que le protlioraxet échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres; cuis- ses en massue ; Jambes grêles, presque droites ; corbeilles petites, ca- verneuses; tarses assez longs, grêles, linéaires, faiblement villeux eu dessous, à articles 1-3 égaux, celui-ci non bilobé, 4 long; ses cro- chets libres. — 2^ segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture anguleuse ; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant, — Corps ovale, densément écailleux. Genre remarquable, bien moins par les épines qui terminent le rostre que par la structure insolite des tarses, qui sont pareils à ceux des Agraphus du groupe des Oliorhynchides. 11 ne comprend jus- qu'ici qu'une petite espèce [insperatus Schh.) de la Perso occidentale, marquetée de brun et de jaunâtre et qui, au premier aspect, ressem- ble, à s'y méprendre, à un Strophosomus. Coléoptères. Tome VI. 16 242 CL'RCULIONIDES. AMPHIDEES. ScHOENU. Curcul., VI, 2, p. 252. Tfete convexe ; rostre sensiblement plus long- et plus (étroit qu'elle, médiocrement robuste, parallèle, avec ses ptérygies assez fortement divariquées et aiguës (cf), ou moins saillantes et obtuses (9), arrondi aux angles, faiblement convexe en dessus et presque entier au bout ; scvobes linéaires, profondes on avant, moins en arrière, flexueuses et atteignant presque les yeux. — Antennes antérieures, médiocres; scope eu massue au bout, empiétant à peine sur les yeux; funicule il articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux , celui-là un peu plus gros, 3-7 courts, subturbinés; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, verticaux. — Prothorax transversal, médio- crement convexe, régulièrement arrondi sur les cotés, tronqué à sa base et en avant, fortement échancré sur son bord antéro-inférieur; ses lobes oculaires médiocres, largement arrondis. — Ecusson très- petit, triangulaire. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, à peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaule? subobtuses. — Pattes médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, les quatre antérieures brièvement mucronées au bout; corbeilles légèrement caverneuse^ ; tarses assez courts, mé- diocrement larges, spongieux en dessous, à ¥ article assez long; ses crochets libres. — 2" segment abdominal plus long que les deux sui~ vants réunis, séparé du 1'='' par une suture arquée. — Corps ovale, écailleux. L'unique espèce du yenre {nubilosns Schh.) est originaire du Mexi- que et ressemble beaucoup, au premier coup-d'œil, à un Otiorhyn- CHUS de quatrième grandeur. Les écailles dont elle est revêtue sont, comme celles des Str\ngalioi)es, grandes, arrondies, et d'un gris blanchâtre à reflets opalins. Schœnherr n'a connu que la femelle (1) ; le mâle, dont je possède plusieurs exemplaires, est un peu plus petit et en diffère par la forme de ses ptérygies rostrales. TAPINOPSIS (2). Blakch. in Gay, Ilist. d. Ckile ; Zool., V, p. 376. Genre à peine distinct des Ampuidees et que je n'adopte qu'en hési- tant; les seuls caractères qui l'en séparent se bornent aux suivants : (1) J'ai vu, dans la riche collection do M. Clievroliit, l'excmpluire qu'il a décrit. (2) Comme il y a di^j^i, dans la finiille des Téoébrionidcs (voyez tome II!, II. liû), uu genre Tai-enopsis, établi par Solier, celui-ci devra recevoir un autre nom. STRANGALIODIDES. 243 Ptérygies rostrales à peine saillantes en dehors. — Lobes oculaires du protliorax un peu plus développés. — Angle externe des quatre jambes antérieures dentiforme ; corbeilles des postérieures plus ca- verneuses ; tarses encore plus étroits. — 2" segment abdominal un peu plus court;, séparé du l" par une suture moins arquée. II est probable qu'on découvrira quelque jour des espèces de tran- sition qui rendront nécessaire la réunion des deux genres. M. Blan- chard a placé à tort celui-ci dans les Cyclomides de Schœnherr. Les cinq espèces (1) du Chili qu'il a décrites sont de la taille des Amphi- DEES et présentent la même ccaillure que ces derniers^ mais leur livrée varie. MALONOTUS. Blanch. in Gay, Hist. d. Chile ; Zoo/., V, p. 357 (2). Rostre d'un tiers plus long et sensiblement plus étroit que la tête, robuste, élargi au bout, arrondi aux angles, un peu déprimé et très- faiblement échancré à son extrémité; scrobes profondes, nettement limitées^ arquées et arrivant presque sous les yeux. — Antennes anté- rieures, médiocres, assez robustes, hispides ; scape renflé au bout, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-2 obco- niques, allongés, celui-là un peu plus grand, 3-7 submonilifor- mes, 7 plus gros que les autres et subcontigu à la massue ; celle-ci oblongo-ovale, acuminée, très-distinctement articulée. — Yeux assez grands, déprimés, ovales et transversaux. — Prothorai plus long que large, assez convexe, légèrement atténué en arrière, un peu arrondi sur les côtés en avant, tronqué à sa base ; ses lobes oculaires assez saillants, largement arrondis. — Ecusson très-petit. — Elytres régu- lièrement oblongo-ovales, un peu atténuées en arrière, s'arrondissant pour former leurs épipleures, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec leurs épaules rectangulaires. — Pattes médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, âpres en dedans, brièvement et robustement mucronées au bout, les posté- rieures densément ciliées au bout, leurs corbeilles caverneuses ; tarses assez larges, spongieux en dessous, à article 4 assez long, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — 2" segment abdominal plus court que chacun des deux suivants, séparé du 1'='' par une suture arquée; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Méiasternum très-court. — Corps oblong, glabre. Le type du genre est un insecte (3) du Club, de taiUe moyenne, (1) T. sulcahdus, phaleratus, angusticeps, sericeus, lateraiis, Blaucli. loc. cit. p. 377; le second est figuré Col. pi. 24, f. 5 a-d. (2) Syn Geonemidks, Blancli. ibld. p. 359. (3) M. niger, Biancli. loc. cit. p. 358, Col, pi. 23, f, 12. 244 CURCULIONIDES. d'un noir profond et mat, couvert, sur toute sa surface en dessus^ de granulations très-serrées, avec les élytres assez linement striées. Je ne trouve aucunes différences génériques essentielles entre cet insecte et une autre espèce (1) du même pays sur laquelle M. Blan- chard a fondé son genre Geonemides. Elle est plus grande ; son rostre est un peu plus allongé, avec ses scrohes moins arquées; ses antennes sont un peu plus longues; son protliorax et ses élytres, au lieu d'être convexes, sont dépriméessur le disque, et celles-ci sont fortement striées; enfm son mésosternum est assez convexe, tandis qu'il est plan chez le M. niger. Ce dernier caractère, omis par M. Blanchard, et le 2'^ article du funicule antennaire un peu plus long que le 1", sont les seules particularités qu'on pourrait invoquer pour en faire un genre à part. MEGALOMETIS. ScHOENH. CurcuL, VI, 2, p. 267. Rostre phis long et plus étroit que la tête, droit, médiocrement robuste, élargi en avant, suharrondi aux angles et à sa base en des- sus, plan et légèrement échancré au bout ; scrohes assez profondes, subrectilignos, obliques et aboutissant au bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, assez, longues ; scape grossissant peu à peu, empiétant un peu sur les yeux ; funicule à articles obconiques : 1 -2 allon- gés, égaux, 3-7 courts, subégaux ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, très-brièvement ovales^ verticaux, déprimés. — Protho- rax au moins aussi long que large, arrondi sur les côtés, fovéolé en dessus, tronqué à ses deux extrémités ; ses lobes oculaires saillants, subanguleux. — Ecusson nul. — Elytres assez convexes, oblongo-ovales, verticalement décUvcs en arrière, un peu plus larges que le protho- rax et largement échancrées en arc à leur base, avec leurs épaules subrectangulaires. — Pattes assez longues, peu robustes ; les quatre premières jambes denticulées en dedans, les antérieures faiblement arquées; corbeilles fortement caverneuses; tarses de grandeur moyenne, assez larges, spongieux en dessous, à 4^ article assez long ; crochets libres. — 2* segment abdominal à peine plus long que cha- cun des deux suivants, séparé du l'^'' par une suture droite; saillie intercoxale assez large; subanguleuse en avant. — Corps oblong, iné- gal, glabre. Ces caractères sont empruntés exclusivement à la première {spini- fenis) des deux espèces que Schœnherr a décrites, assez grand insecte du Chih, d'un noir profond, rugueux sur le rostre et le prothorax, et dont les élytres sont munies d'assez nombreux tubercules coniques. La seconde (2) s'en éloigne considérablement, mais comme elle pos- (1) G. aler, lUancli. lor. cit. p. 360, pi. 23, f. 13. (2j M. chiliensis, Schœnli. loc. cit. p. 269; (var? Meg. laticoUis, Biànch. STRANGALIODIDES. 245 sède les deux caractères essentiels du genre, c'est-à-dire l'absence de récusson et les segments intermédiaires de Tabdomen subégaux^ elle peut, à la rigueur^ rester associée à la précédente. Depuis, on a placé dans le genre plusieurs autres espèces, également du Chili, et qui, me paraissant appartenir aux Strangaliodes, seront indiquées plus bas. STRANGALIODES. ScHOENH. CurcuL, VI, 2, p. 219 (1). Genre très-voisin des Megalometis (2) et n'en différant que par les caractères qui suivent (3) : Un écusson. — 2^ segment abdominal aussi grand, ou peu s'en faut, que les deux suivants réunis et séparé du 1"^'' par une suture plus ou moins anguleuse. — Corps toujours densément écailleux. Scbœnherr a établi primitivement le genre sur un insecte {aWo- squaniosus) de Chili, qui a la taille, la vestiture, la sculpture et même la livrée des Geonemus, et qu'il a placé en conséquence tout à côté de ceux-ci. Dans cet état, le genre pouvait paraître très-distinct des Megalometis ; mais plus tard, Schœnherr lui-même y a compris une autre espèce (4) tuberculeuse sur les élytres et ayant de très-près le in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V^ p. 370) . Cet insecte s'éloigne du spiniferus par son rostre plus arrondi et moins dilaté au bout, sou i.rotliorax régulièreoient cylindri(iue, ses élytres courtes, subparallèles, verticalement tronquées en ar- rière, avec les angles du sommet de la troncature tuberculeux, enfin iiar l'é- paisse couche d'écaillés dont il est levètu. Scliœnlierr ne l'a compris ciu'avec doute dans le genre. S'il avait le rostie sillonné de chaisue côté, en avant des yeux, il rentrerait assez bien dans un genre inédit fondé par M. Jekel, sous le nom de Tetkaphysus, et dont il sera question plus loin à propos des Bas- T ACTES. (1) Syn. Megalometis Erichs., Blanch. — Leptops pars, Schœnh. (2) Schœnherr a placé les deux genres dans sa division des Clôonides aptères qu'il a partagées en deux sections, d'après le caractère insignifiant de la pré- sence ou de Tabsence de l'écusson. Les Strangaliodes appartiennent à la pre- mière de ces sections, et les Megalometis k la seconde; quinze autres genres, avec la plupart desquels ils n'ont aucun rapport, sont intercalés entre eux. (3) Le rostre présente aussi quelques différences, mais qui s'effacent insensi- blement. Chez quelques espèces (par gx. tuberculi férus), il re$s.emh\eheimcou[\ à celui du Megnl. sfiniferus, si ce n'est qu'il n'est pas rugueux en dessus; chez d'autres, en plus grand nombre, il est fait comme celui du Megal. chilien- sis ; enfin, chez quelques-unes de petite taille (par ex. angustatus, elongaius), il se raccourcit et devient plus robuste et plus parallèle. Par suite de ce rac- courcissement, les scrobes rostrales sont brusquement arquées au lieu d'être obliques. (4) S. aureosquamosus , Schœnh. loc. cit. VIII, 2, p. 428. — Par une sin- gulière erreur, Schanherr (iliid. VI, 2, p. 226) a compris une troisième espèce du genre et originaire du Chili, parmi les Leptops, sous le nom de L. tubercu- 246 CURCULIONIDES. facics du Mcjal. spinifcrus, mais pourvue d'un écusson. Les deux seuls auteurs qui, depuis lors, aient décrit de ces insectes, Erichson et M. Blancliard, ont perdu de vue que le seul caractère distinctif que Schœnherr reconnaissait entre les deux cçonrcs était la présence (Strangaliodes) ou l'absence (Megalometis) Je l'écusson ; ils ont mis dans le premier de ces genres toutes les espèces à élytres inermcs (1), et dans le second toutes celles à élytres tuberculeuses (2). Pas plus que Schœnberr ils ne se sont aperçu que l'abdomen présente dans la grandeur relative de ses trois segments intermédiaires un caractère plus important que celui fourni par l'écusson. Pour moi, toutes les es- pèces qui ont ces segments subégaux et séparés du 1" par une suture droite sont des Megalometis, et toutes celles chez qui ils sont inégaux et séparés du 1'^'' par une suture anguleuse^ des Strangaliodes. Jusqu'ici ces derniers paraissent tous posséder im écusson. Ces insectes sont tous propres au Chili et au Pérou. La plupart sont de taille moyemie ; les autres (par ex. marmoratus, cinereus) as- sez petits. Tous sont densément revêtus d'écaillés arrondies plus ou moins grandes, d'un gris blanchâtre à reflets opalins, verdàtres ou cuivreux ; chez quelques-uns, ces reflets manquent et la livrée est alors marbrée de brun. GroupQ II. Leptopsides vrais. Rostre plus ou moins robuste, anguleux, muni de sillons latéraux, presque toujours caréné ou sillonné en dessus. — 7" article du funi- cule antennaire non contigu à la massue; le i" de celle-ci très- sou- vent allongé et en même temps tubuleux à sa base. — Lobes ocu- laires du prothorax en général saillants et recouvrant plus ou moins les yeux. — Tarses spongieux en dessous ; leur 3"= article plus large que les deux i"^ — Métasternum court. Les autres caractères sont variables, et parmi ceux qui précèdent, quelques-uns souffrent cà et là des exceptions. Les sillons latéraux du rostre sont, par exemple, très-faibles et même parfois obsolètes chez les PoLYPHRADEs, mais le rostre lui-même reste robuste et fortement anguleux. Ces insectes ont en même temps les lobes du prothorax fai- lifcr. Elle paraît àilJ'ércnto du Meffcilomdis tubercuU férus du M. Blanchard, cité plus bas. (1) S. nrgentdins, marmoratus, cinereus, angustatus, elongatus, Blanchard in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 362. (2) M. margarifaceus, Erichs. Arrhiv, 1847, I, p. 129; Vèrou. — squumi- forus, aurcosignntus, vestitvs, Inberruliferiis, angustifcrus, cognctns, villo- sus, Blanch. loc. cit. p. 3CG; Ciiili. Les doux derniers iont le passage avec les espèces à élylrcs inornies, leurs iuliercules étant réduits à de petites callosités. Le villosns est mai nommé : ses téguments sont ôcaillcux comme ceux des autres espèces, et non pas villeux. LEPTOPSIDES YUAIS. 247 bles et, par suite, les yeiix à découvert. Ceux des Elytrocallus sont encore plus petits et en môme temps accompagnés de vibrisses. Sauf ces deux genres, on ne rencontre plus dans le reste du groupe d'ex- ceptions pareilles. La structure de la massue antennaire signalée plus haut est étrangère aux Strangaliodides : son premier article est ordi- nairement allongé, rétréci et comme tubuleux à sa base (surtout chez les Stenocorynus et les Leptops), ou si ce rétrécissement fait défaut, cet article est sensiblement plus long que le suivant. 11 n'y a guère que les Bastactes qui ne possèdent aucun vestige de cet allonge- ment, et sous ce rapport, ce génie, qui est propre à l'Amérique, fait exception comme sous celui de l'habitat. Les autres genres du groupe sont propres à l'Anslralio ou à la Polynésie. Leurs espèces sont presque toutes de grande taille et leur faciès, ainsi c{ue leur livrée, révèlent, au premier conp-d'œil, leurs habitudes épigées. I. Yeux ovales ou oblongo-ovales. a Lobes du protborax larges, arrondis, plus ou moins saillants, sans vibrisses. b Corbeilles des jambes postérieures caverneuses; crochets des tarses libres. Elytres subcylindrique?, sans tubercules sous les épaules : Bastactes. — ovalaires, tuberculécs — Catasnrcus. 66 Corbeilles des jambes postérieures ouvertes; crochets des tarses soudés, c 1'^^'' art. de la massue antennaire médiocre, non tubuleux à sa base. Scape des antennes atteignant à peine le prothorax : Polyphrades. empiétant sur — Cherrus. ce l*^' art. de la massue antennaire long, tubuleux à sa base : Stenoco- rynus. a « Lobes du prothorax très-pelits, anguleux, munis de vibrisses; cor- beilles des jambes poster, caverneuses : Elytrocallus. IL Yeux étroits, linéaires, verticaux. Corbeilles des jambes poster, caverneuses; un écusson : Leptops. ouvertes; écusson buI : Amisallus. BASTACTES. ScHOENH. CurcuL, VI, 2, p. 293. Rostre beaucoup plus long et un peu plus étroit que la tète, épais, faiblement élargi à son extrémité, anguleux, très-inégal en dessus (i), (1) Dans l'espèce typique du genrCj il est séparé du front par deux profonds sillons arqués, qui continuent ceux situés latéralement au-devant des yeux, et qui sont également très-profonds. Ces sillons ne se rejoignent pas sur la ligne médiane et se recourbent en avant en devenant ilexueux et en divergeant. Ils 248 CLRCLLIONIDES. muni au bout d'une plaque triangulaire, fortement échancrée ; scrobes profondes, arquées et prolongées sous les yeux, mais distantes de ces derniers. — Antennes submédianes, assez courtes et assez robustes ; scape grossissant peu à peu, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-6 subégaux, 7 plus long et plus gros ; mas- sue biièvement ovale, acuminée, articulée, à 1" article court. — Yeux oblongo-ovales, atténués inférieurcmeut; transversaux, déprimés. — Prothorax allongé, cylindrique, \m peu rétréci et plus convexe tout-à-fait en avant, un peu arrondi en aro à sa base, tronqué en avant, largement éclianci'é sur son bord antéro-inférieur ; «es lobes oculaires saillants et arrondis. — Ecusson nul. — Elytres oblongues, subcylindriques, verticalement déclives eu arrière, avec deux forts tubercules coniques à la base de la déclivité, pas plus larges que le prothorax et échancrécs en arc à leur base. — Pattes médiocres, ro- bustes ; cuisses graduellement en massue ; jambes antérieures et in- termédiaires un peu comprimées et arquées, celles-là brièvement mu- cronées au bout; corbeilles caverneuses; tarses assez larges, spongieux en dessous, à 4*= article médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci libres. — Segments 2-4 de l'abdomen égaux, séparés entre eux et du 1*"^ par de profondes sutures rectilignes ; saillie intercoxale assez large, tron- quée en avant. — Corps allongé, revêtu d'un enduit écailleux. La seule espèce décrite {bttubcrcrdatus Schh.) est de grande taille et en entier d'un gris jaunâtre, rembruni par places ; son prothorax est muni supérieurement, près de son boid antérieur, de deux faibles tu- bercules ; ses élytres sont un peu inégales et présentent des rangées peu réguhères de petits points enfoncés, à peine visibles à l'œil nu et de chacun desquels sort un petit cil couché. Cet insecte, originaire du Brésil, n'est pas rare dans les collections (1). enclosent ainsi un espace triangulaire qui présente une carène assez marquée, laciuclle se continue avec la plariue triangulaire du bout du rostre. Dans une autre esiiéce, inédite et de raoïlié plus petite, le front porte entre les yeux un point enloncé profond, d'où part un sillon assez faible iiiii va jusqu'à l'extré- mité du rostre, et Its sillons latéraux sont beaucoup moins marqués et presque droits. (1) C'est immédiatement on avant de ce genre que doivent être placées quel- ques espèces brésiliennes voisines, par leur forme générale, du Daslacles bilu- bercuhitus, mais dont les élytres, graduellement élargies en arrière, portent quatre lubeicules au sommet de leur déclivité, qui est très-longue et un peu oblique. Le rostre ne dillère de celui du Stranr/itUodes albosquamosus que par la présence de deux sillons assez maniués au-devant des yeux, et celle d'une fine carène sur la ligne médiane en des.;us. M. Jckel a fondé sur ces insectes un genre inédit (ju'il a appelé Tf.thaphvsus, nom sujet à objections, car on pourra découvrir des csjièccs ayant moins ou plus de (jualre tubercuks sur les élytres. Ce genre a aussi beaucou[) de rapports avec certains Bkachvomus de la tribu des Bracliydéridos, ainsi (pi'avec le Leptops quadritubercaliitus de l'Australie. LEPTOPSIDES VRAIS. 249 CATASARCUS. ScHOENH. Curcuh, Vjp. 812 (1). Tête déprimée sur le front; celui-ci plus ou moins distincte- ment bi- ou trislllonné ; rostre séparé de lui par un profond sillon transversal (2), à peine plus long que la tête, très-robuste, subparal- lèle, anguleux, fortement tricaréné en dessus, tronqué ou un peu échancré au bout, avec une plaque lisse triangulaire ; ses sillons latéraux allongés et très-profonds ; scrobes profondes, linéaires, obli- ques, atteignant le bord inférieur des veux. — Antennes submé- dianes, aussi longues que le prothorax, peu robustes ; scape renûé au bout, atteignant les yeux ; funiciile à articles obconiques : 1 allongé, 2 un peu plus court, o-7 subégaux; massue oblongo-ovale , assez forte, articulée; son \" article peu allongé. — Yeux grands, ovales, subdépriniés, acuminés inférieurement. — Prothorax court, subcylin- drique, un peu arrondi sur ses côtés et à sa base, tronqué en avant ; ses lobes oculaires assez saillants, obtusément anguleux et ciliés. — Ecusson en triangle rectiligne, parfois presque nul. — Elytres con- vexes, brièvement ovalaires, à peine plus larges que le prothorax et échancfées en arc à leur base, atténuées en arrière ; leurs épipleures munies d'un tubercule spini forme à quelque distance des angles hu- méraux. — Pattes assez longues ; cuisses graduellement en massue ; jambes antérieures un peu arquées au bout, denticulées en dedans ; tarses larges, spongieux en dessous ; leur 4^ article médiocre, ainsi que ses crochets ; ceux-ci robustes et libres. — 2" segment abdomi- nal séparé du l'^'' par ime suture fortement arquée dans son mi- lieu, au plus aussi long que les deux suivants réunis ; saillie inter- coxale large, tronquée en avant. — Corps ovalaire , écailleux ou revêtu d'une sorte d/enduit. Ces insectes, propres à l'Australie, ont quelques rapports de forme générale avec les Cneorhinus, mais ils sont beaucoup plus grands. Tous ont leurs élytres régulièrement ponctuées en stries et l'un d'eux {spini fems) est armé sur chacun de ces organes de deux épines coniques et très-aiguës. Les écailles qui revêtent leurs téguments sont en géné- ral peu abondantes et leur livrée n'a rien de remarquable (3). Chez quelques exemplaires, qui me paraissent être des mâles, le premier segment abdominal est largement concave. (1) Syn. Cneouiiinus, Boisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. 349. (2) Ce sillon [irésente uiio parliculaiilé insolite : au lieu d'ôtre placé immé- diatL'meut en avaul des yeux, comme cela est de. règle chez les espèces de k fainiUeûù il existe^ il est situé à une iiolable distance de ces organes. (3) Scbœrihcrr en a décrit ex visu cinq espèces : C. bilinealus, rufipes, Uopei, spinipennis, loc. cit.; rugulosus, ibid. Ylil, 2, p. 380. Les Cneorhinus 250 CURCULIONIDES. POLYPHRADES. ScHOENH. CurcuL, y, p. 805. Tète plane et dc^clive sur le front; rostre un peu plus long et plus étroit que la tête, séparé d'elle par un faible sillon parfois obsolète, épais, parallèle ou (par ex. argcntarius] atténué en avant, anguleux, pian et caréné dans son milieu en dessus, tronqué au bout, avec une plaque lisse triangulaire et déprimée; scrobes courtes, arquées, pro- fondes, linéaires et légèrement évasées en arrière. — Antennes assez longues, assez robustes, écailleuses ; scape grossissant peu à peu, dé- passant les yeux eu arrière; funicule à articles i-2 allongés, obcoui- ques, celui-là beaucoup plus long, 3-7 courts, obconiques ou submo- niliformes; massue oblougo-ovalc, acuminée, articulée; son l"^' article assez long, obconique. — Yeux grands, transversaux, ovales, dépri- més. — Prothorax plus ou moins transversal, médiocrement convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué ou tronqué à, sa base, largement échancré en avant sur son bord autéro-iufé rieur, avec ses lobes oculaires larges et arrondis. — Ecusson nul ou ponc- tiforme. — Elytres ovales ou oblongo-ovales, pas plus larges que le protliorax et échancrées en arc à leur base, peu convexes sur le disque, atténuées et très-légèrement déhiscentes à leur extrémité. — Pattes assez robustes, les antérieures plus longues que les autres; cuisses en massue; jambes antérieures arquées au bout et denticulées en dedans; corbeilles ouvertes; tarses médiocrement larges, spongieux en dessous; leur 4*^ article médiocre; ses crochets petits, soudés à leur base. — 2*^ segment abdominal séparé du 1" par une suture anguleuse, plus grand que les deux suivants réunis; saillie inler- coxale large, tronquée en avant. — Corps ovale ou oblong, densé- ment écailleux. Avec un faciès très-différent de celui de Cherrus qui suivent, ces insectes ont des rapports réels avec eux par suite de la longueur relative du scape de leurs antennes et de la soudure des crochets de leurs tarses. Les plus grands sont à peine de taille moyenne, et leur livrée uniforme est tantôt d'un brun terreux, tantôt grise; rarement (par ex. îaticoJlis) elle est relevée pat une bande blanche qui couvre stigmntipennis et impressipennis de RI. Boisduval qu'il cite, sans les avoir vus, appartiennent réellement au genre. Le premier est une espèce distincte, le second me paraît ùtre ie même que le rufipes, qui devra, dès-lors, na pas con- server ce dernier nom. — Aj. : C, iransvcr. salis ^ Germar, Linnjca entom. III, p. 212. lEPTOPSIDES VRAIS. 251 les bords latéraux des élytres. Ces dernières sont régulièrement et en général finement striées. Huit espèces australiennes (1) ont déjà été publiées. CHERRUS. (Dalm.) Schoenh. Curcul. Disp. meth., p. 89 (2). Rostre plus long que la tùte, très-robuste, subarqué, parallèle, an- guleux^ tronqué au bout, largement canaliculé en dessus; le canal renfermant une carène continue avec une plaque triangulaire lisse et antérieure; ses sillons latéraux situés en dessus, étroits et très- marqués; scrobes très-profondes, arquées, graduellement et fortement évasées en arrière. — Antennes antérieures, longues et grêles; £cape grossissant peu à peu, recouvrant un peu le bord antérieur du pro- thorax; funicule cà articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-7 subégaux ; massue oblongo-ovale, articulée; son l"' article long, obconique. — Yeux grands, déprimés, oblongo-ovales. — Pro- thorax transversal, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, coupé carrément à sa base; ses lobes oculaires saillants, obtusément arrondis. — Ecusson nul. — Elytres courtes, plus rarement {cœnosus) oblongues, subparallèles, aussi larges que le prothorax et légèrement échancrées et rebordées à leur base, convexes, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure qui est verticale. — Pattes anté- rieures plus longues que les autres; leurs cuisses renflées et fusi- formes; leurs jambes un peu crochues au bout, âpres ou multidentées au côté interne; les autres droites et inermes; corbeilles ouvertes; tarses larges, spongieux en dessous; leurs articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 médiocre; ses crochets petits, soudés à leur base. — Segments abdominaux séparés par des sillons profonds; le 2^ séparé du 1" par un sillon arqué, plus court que les deux suivants réunis; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps très-ro- buste, tuberculeux, glabre ou non. Ces insectes ont un faciès particulier qui ne se reproduit dans au- cun autre genre de Curculionides et qui les fait reconnaître sans peine. Ils sont d'assez grande taille, glabres pour la plupart et d'un noir profond et mat. Tous ont le prothorax couvert de tubercules arrondis et les élytres sillonnées, avec les intervalles entre les sillons plus ou moins costiformes, crénelas ou (par ex. infcmstiis) couverts de (1) P. cinerens, laiicollis, urgentariits, murinus, fertgnariis, Schcrnh. loc. cit. p. 806; fcignnus ibid. VIII, 2, p. 'Ml . — Les Cherrus nanus do Schœnlierr (ibid. I, p. 503) cl nitidilabris do Grrmar (Linii. entom. III, p. 212) doivent prendre place ici. Voyez, à ce sujet, tmo note de M. Jckel d;;iis les Tniris. of the entom. soc. Ser. 2, 111 ; Proceed. y. '.',. (2) Syn. Hybauchknia, Mac-Leay iii King's Survey of Uie coasts of Austral- 11; Append, p. 4i4; nom sans accoa:pagnemcùt de caractères. 252 CURCILIONIDES. tubercules espacés pareils à ceux du prothorax. Leurs antennes sont de véritables antennes de Cyclomides. Les mâles se distinguent des femelles par leur l'orme plus étroite et subparallèle. Le genre est peu nombreux (1) et particulier à l'Australie. STENOCORYNUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 64 (2). Rostre de moitié environ plus long que la tête, épais, parallèle, an- guleux, plan et lons'iludinalemcnt caréné en dessus, faiblement échancré et muni d'une plaque triangulaire déprimée à son extrémité; ses sillons latéraux presque obsolètes ; sirobes profondes, linéaires, flexueuses, obliques, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antermes assez longues, écaillcuses, imparfaitement géniculées, peu robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord anté- rieiir des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 cy- lindriques, égaux, serrés; massue allongée, articulée ; son l*"" article très-long, tubuleux lÎ sa base — Yeux grands, transversaux, dépri- més, ovales, acuminés inférieuremcnt. — Protborax transversal, cy- lindrique, tronqué à ses deux extrémités; ses lol)es oculaires assez sail- lants, obtusémont anguleux. — Ecusson nul. — Elytres régulièrement obloiigo-ovales, assez convexes, à peine plus larges que le prothorax et fortement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocrement robustes; cuisses graduellement en massue; jambes antérieures un peu arquées au bout; corbeilles ouvertes; tarses assez larges, spon- gieux en dessous : leurs articles 1-2 presque aussi larges que 3, 4 mé- diocre, robuste ; ses crochets petits, soudés à leur base. — 2* segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1^'' par une suture arquée; saiUie intercoxale large, coupée carrément. — Corps oblon go-ovale, écailleux. La longueur du premier article de la massue antennairc atteint son maximum dans ce genre. 11 ne comprend jusqu'ici que deux espè- ces (3) d'assez grande taille, revêtues d'écaillés d'un gris blanchâtre et dont les élytres, ponctuées en stries, présentent chacune de une à trois fines côtes légèrement saillantes. Au premier coup-d'œil, elles ont beaucoup de ressemblance avec certaines RuiNOSCAPU\du groupe des Oéonomides. (1) C. cœnosus, infausius, pleljcjus, opatrinus, ebeninus, iodimerus, Scliœnh. Curcul. V, p. 804. (2) Syn. Gastkodus, Mac-Le.iy in Kin|3''s Surv. of the coasts of Austral. II, Appeud. p. 445. (3) S. crenuhdus, Fab., Oliv., Herbst, etc. — Gastr. albolineatus, Mac-Leay, loc. cit. (S.lateralis Sclih.). LEPTOPSIDES TBAIS. 253 ELYTROCALLUS. MoNTROuz. ^nn. d. l. Soc. entom., 1860, p. 875. Rostre plus long que la tête, robuste, légèrement dilaté au bout, arrondi aux angles, avec un sillon allongé au devant de chaque œil, convexiuscule en dessus, et muni d'une une carène aboutissant à une plaque terminale triangulaire et lisse, tvisiuué au bout; scrobes linéai- res^ flexueuses, obliques, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, peu robustes ; scape en massue au bout, attei- gnant à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles obco- niques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 plus courts, égaux; massue oblOngo-ovale, articulée; son 1*'' article assez allongé, tubuleux à sa base. — Yeux assez grands, ovales, peu convexes. — Prothorax aussi long que large, déprimé sur le disque, fortement bisinué à sa base, tronqué en avant et muni de petits lobes oculaires' de forme angu- leuse, accompagnés de vibrisses très-prononcées. — Ecusson oblong. — Elytres ovales, assez convexes, tuberculeuses au sommet de leur déclivité, beaucoup plus larges que le prothorax et chacune fortement saillantes à sa base, avec les épaules obliques et tuberculeuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes droites; corbeilles fortement caverneuses ; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous^, à 4^ article médiocre ; ses crochets assez courts, libres. — 2^ segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants réunis, .séparé du 1" par une suture fortement arquée dans son milieu; sail- lie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps massif, densément écailleux. M. Montrouzier a fondé ce genre sur un grand et bel insecte (1) de la Nouvelle-Calédonie, oii il paraît être fort rare. Ce n'est pas près des HippoRuiNUS qu'il doit être placé, comme le dit ce zélé entomologiste, mais près des Leptops, dont il ne diffère essentiellement que par la forme de ses yeux, la petitesse des lobes oculaires du prothorax et les vibrisses qui les accompagnent. 11 ressemble beaucoup, avec une taille d'un tiers plus grande, au Leptops squalidus, et sa livrée, uni- forme comme celle des espèces de ce genre, est d'un gris cuivreux sur toutes les parties du corps. LEPTOPS. ScHOENH. Curcul., II, p. 297 (2). Rostre presque du double plus long que la tête, robuste, anguleux, médiocrement épaissi au bout, tricaréné ou simplement uni-sillonné (1) E. Chevrolatii, Montr. loc. cit. pi. 7, f. 10. (2) Sya. !]eonemus pars, Boisd. Faiin. d. TOcôan. II, p. 361. — Hipporhinus pars, Schœuli. olitn. 254 CURCULIONIDES. en dessus, terminé en avant par une plaque lisse, triangulaire, entière ou plus ou moins écliancrée (1); ses sillons latéraux varia- bles ; scrobes profondes, linéaires et visibles d'eu haut en avant, flexueuses et plus ou inoias prolongées en arrière (2). — Yeux dépri- més, étroits, très-allongés, peu à peu rétrécis inférieurcment. — An- tennes subterniinales, longues, écciilleuses, peu robustes chez la plu- part; scape grossissant peu à peu, parfois (par ex. tuberculatus) arqué, arrivant à la partie postérieure des yeux ; funicule à articles 1-2 plus longs que les suivants (surtout 2), obconiques, 3-7 subcylindriques ou subturbinés, égaux ou non ; massue médiocre, oblongo-ovale, ar- ticulée ; son 1"" article assez long, atténué à sa base. — Prothorax transversal, subcylindrique et un peu déprimé en dessus, légèrement bisinué à sa base ; largement échancré sur son bord inféro-antérieur ; ses lobes oculaires largement arrondis. — Ecusson en général subor- biculaire. — Elytres assez courtes, peu ou médiocrement convexes, plus ou moins élargies et verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec leurs épaules obliques et terminées par un tubercule. — Cuisses gra- duellement en massue; jambes droites, inermes; corbeilles fortement caverneuses ; tarses larges, spongieux en dessous, leur dernier article médiocre, ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — 2'' segment abdo- minal séparé du i"^ par une suture arquée, plus grand que les deux suivants réunis. — Corps robuste , en général densément écailleux, plus ou moins tuberculeux. Ces insectes sont au moins de moyenne taille et leur livrée, de cou- leur uniforme, varie du blanc jaunâtre au brun obscur. Leurs élytres sont généralement sillonnées, avec les intervalles plus ou moins costi- formes, et en même temps munies de tubercules disposés presque tou- jours sur deux séries, et dont les postérieurs, situés au-dessus de la déclivité de ces organes, sont plus saillants que les autres. Le genre est assez riche en espèces (3) et propre à l'Australie. (1) Schœiilion l'indique à tort comme pio fondé ment échancré ; l'écliancrure est occupée par la plaque Iriangrnlaire nuutioiinéo dans le texte; seulement, comme cette ilernière ne la remplit pas eu cnlior, le bord antérieur du rostre est plus ou moins irrégulier. (2) Le plus souvent elles sont flexueuses et obliques, et arrivent presqu'cn s'atl'aiblissant jusqu'au boni antérieur des yeu\; mais parfois (par ex. tubercu- latus) elles sont ù bords nets, en forme de chevron, et si courtes qu'elles se terminent, i; peu de chose près, au milieu du lostre. (."i) Sthœnlierr (Curcid. VI, 2, p. 221) en décrit 14, dont il faut retrancher le tuberculifer du Chili, iiui, ainsi que je l'ai dit plus haut (p. 2i5, note 4), est un Stuangaliodes. Il les partai^e en deux sections : A. Rostre plus ou moins caréné en dessus (ses carènes varient de une à trois) : L. rohusius, Hopei, squalidus, crenahis, etc. — Aj. : L. humeralis, nngusiior, Germar, Linn.ra entom. III, p. 215. — Il faut égalemcut rapporter ici le Cure, tribulus des LEPTOPSIDES VRAIS. 25$ AMISALLUS. ScHOENH. CurcuL, \, p. 798 (1). Tête plus OQ moins tuberculeuse au-dessus de chaque œil ; rostre du double plus long et un peu plus étroit qu'elle, médiocrement ro- buste, un peu arqué, graduellement élargi au bout, anguleux, avec un sillon latéral allongé au devant de chaque œil, plan et caréné en dessus, déclive au bout, avec deux lignes saillantes, enclosant un petit espace triangulaire; scrobcs profondes en avant, flexueuses, obliques et atteignant les yeux. — Antennes antérienres, médiocres ; scape grossissant peu à peu, atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-8 très-courts, subglobuleux ou obconiques ; massue ovale, articulée ; son 1" article assez allongé, en cône ren- versé. — Yeux étroits, allongés, hnéaires, transversaux, déprimés, à peine atténués inférieurement. — Prothorax transversal^ subcylindri- que, tronqué en avant et à sa base; ses lobes oculaires assez saillants et largement arrondis. — Ecusson nul. — Elytres du double plus lar- ges que le prothorax, quadrangulaires, verticalement déclives en ar- rière, légèrement échancrées à leur base, avec leurs épaules tubercu- leuses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses en massue; jambes droites ; corbeilles ouvertes ; tarses courts, spongieux en des- sous^ médiocrement larges, à 4'' article médiocre, ainsi que ses cro- chets ; ceux-ci libres. — 2** segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réunis, S''paré du 1^'' par une suture droite ; saiUie intercoxale assez large, coupée carrément. — Corps assez court, inégal, revêtu d'un enduit écailleiix. Schœnherr a fondé ce genre sur un assez petit insecte {luberosus] de l'Australie , dont le faciès a quelques rapports avec celui des Episus de forme courte. 11 est couvert de granulations sur le prothorax et de nombreux et gros tubercules coniques sur les élytres; sa vestituro consiste en un épais enduit d'un gris jaunâtre. Erichsou en a décrit, depuis, une seconde (2) de même taille et très-voisine, originaire de la ïasuianie. Une troisième (3), beaucoup plus grande et également australienne, a été plus récemment puldiée par M. Waterhouse, qui a fondé sur anciens auteurs, qu'à l'cxcmilc de Schœnlicrr (Curcn!. 1, p. 473) on place gé- iiéralenicut parmi les HipponiiiNus; c'est un vrai Leptops. Vllipporh. Duponti, Bcistluv. Faun. d. l'Océan, II. p. 333, eu est la lemelie. B. Ro?tre snbégal (il est simpleuienl sillonné sur la ligne médiane, et plus ûrroudi aux angles que dans la section précédente) : L. spiniger,spineus, hys- tricosus, dumoxus. (i) Syn. CuBicosoMDS, Waterii, Trans. of tlic entom. Soc. Ser. 2, II, p. 181. (2) A. nodosus, Ericlis. Arcliiv, 1842, I, p. 187. (3) CMi. Whitei, Watcrli. loc. cit. 256 CURCULIONIDES. elle son genre Cubicosomus, qui est rigoureusement identique avec celui-ci au point de vue générique. Spécifiquement, cette espèce, outre sa taille, dilfère des deux précédentes en ce que les renflements situés au-dessus des \eux sont faibles^ que le prothorax est ridé au lieu d'être granuleux, et que les tubercules desélytres sont arrondis et non coniques. Groupe III. Ophryastides. Rostre robuste, anguleux, muni de sillons latéraux parfois obsolètes, caréné ou sillonné en dessus. — 7^ article du funicule antennaire con- tigu à la massue. — Lobes oculaires du prothorax saillants et recou- vrant en partie les yeux. — Tarses linéaires, glabres ou ciliés en des- sous ; leur 3^ article pas plus large que les précédents, bilobé ou non. — Métasternum très-court. Petit groupe, le plus tranché de la tribu actuelle et composé de deux genres seulement : l'un asiatique (Deracanthus), l'autre (Ophrîas- THEs) propre à l'Amérique du Nord. Par suite de la structure de leurs antennes et surtout de leurs tarses, tous deux ont une analogie réelle : d'une part avec les Anœmerus et genres voisins de la tribu des Bra- chydérides, d'autre part avec les Cleonls ; cette analogie s'étend jus- qu'à la nature des écailles qui revêtent le corps et à la couleur de la livrée. Schœnherr avait placé ces deux genres parmi ses Pachyrhyn- chides, en les séparant fortement Tun de l'autre. I. Corbeilles des jambes [lostér. caveiucuses : Ophryasles. II. ouvertes : Deracanihus. OPHRYASTES. (Geumar) Schoemi. Curcul., I, p. 508 (1). Tête convexe ; rostre un peu jVlus long et plus étroit qu'elle, parfois (par ex. varius) séparé du front par un sillon transversal, trùs-robuste, à peine arqué, non ou un peu dilaté au bout, subanguleux, muni en dessus de trois sillons ; un médian, entier, deux latéraux plus ou moins courts (ces sillons parfois subobsolètes), sinueux à son extrémité avec une très-petite plaque triangulaire ; scrobcs profondes, linéaires, obliques, s'arrètant loin des yeux. — Antennes courtes et assez ro- bustes ; scape grossissant peu à peu et atteignant à peine les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus grand; 3-7 très-courts, transversaux et serrés ; massue ovale, acumiuée articulée. — Yeux grands, subdépriniés, transversaux, ovales et acuminés inférieurement. — Prothorax transversal, tronqué à sa base, cylindrique et régulière- ment arrondi sur les côtés (par ex. sulcirostris), ou plus ou moins dé- fi) Syn. LiPARUS, Say, Journ. of tlie Acad. of Philad. III, p. 316. OPHRYASTIDES. 257 primé et bicalleux latéralement (par ex. vittatus), profondément échan- cré sur son bord antéro-inférieur ; ses lobes oculaires médiocres et ciliés. — Ecusson nul. — Elytres assez convexes, régulièrement oblon- go-ovales, fortement arrondies aux épaules et tronquées en avant. — Cuisses graduellement en massue; les quatre jambes antérieures un peu arquées au bout ; corbeilles des postérieures fortement caver- neuses; tarses plus ou moins allongés (1), étroits, parallèles, glabres et canaliculés en dessous, à articles 3 bilobé, 4 médiocre; ses crochets longs et libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen sub- égaux, séparés entre eux et du i^^ par des sillons profonds et recti- lignes; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ûvale, densément écailleux, aptère. Genre très-distinct et propre à l'Amérique du Nord. La plupart de ses espèces habitent la vaste région située entre le Mississipi et les Montagnes Rocheuses ; un petit nombre se trouvent au Mexique. Elles sont de moyenne ou assez petite taille, et en général revêtues d'une livrée blanchâtre variée de gris ou de brun. Schœnherr n'en a connu que quatre, mais dans ces dernières années, M. J. L. Le Conte a tri- plé ce nombre (2). Tout en présentant des différences génériques assez fortes avec les Deracanthus du nord de l'Asie, ces insectes les représentent évidem- ment dans l'Amérique du Nord. DERACANTHUS. ScHŒNH. Curcul. Disp. meth., p. 90 (3). Tête plane et déclive sur le front, formant une légère orbite au- dessus des yeux^ séparée du rostre par un sillon transversal ; rostre à peine plus long et un peu plus étroit qu'elle, robuste, parallèle, plan et légèrement canaliculé en dessus, déprimé et tronqué au bout ; scrobes profondes, flexueuses, obliques et atteignant les yeux. — An- tennes courtes ; scape renflé au boutj n'atteignant pas les yeux ; fu- it) Il y a, sous ce rapport, des différences très-sensibles entre les espèces, mais elles ne sont pas génériques; coniparez, par exemple, les tarses des 0. vittatus et varius. (2) 0. vittatus Say, sulcirostris Fab., cinereus, Sallei, Schœnh. loc. cit. V, p. 819; les deux premiers des Etats-Unis, les deux autres du Mexique. — latiroslriSj ligalus, tuberosiis, speciosus, argentatus, varius, sordidus, deci- piens, J. L. Le Conte, Procued of Ihe Acad. of Pliilad. VI, p. 443; Texas.— validus, porosus, .T. L. Le Conte, ibid. VII, p. 225; Mexique (Chihnahua). M. De Motsclioulsky (Bull. d. l'Acad. d. St-I»étersb. XVII, 1859, p. 572) a rajiporté avec doute, au genre, une espèce de la Sibérie (Jakutsk), qu'il nomme globosus. 11 n'est pas impossible, en etl'et, que le genre existe dans le nord de l'Asie. (3) Syn. Odontocnemus, Zoubkoff, Bull. d. Moscou, I, 1829, p. 151. Coléoptères. Tome Vl. 17 258 CURCULIONIDES. nicule à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, 2-7 très- courts, serrés, subégaux ; massue assez grosse, ovale, à peine articu- lée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, acuminés en avant et obliques. — Prothorax transversal, tronqué à sa base, faiblement tubuleux en avant, arrondi ou muni d'une forte épine triangulaire sur les côtés, fortement échancré sur son bord antéro-inférieur ; ses lobes oculaires saillants et arrondis. — Ecusson en triangle curvi- ligne. — Elytres ovales ou oblongues, médiocrement convexes, verti- calement déclives en arrière, arrondies aux épaules, tronquées en avant. — Pattes postérieures plus longues que les autres ; cuisses en massue; jambes antérieures et intermédiaires tranchantes en dehors, un peu crochues au bout, les f'^ dilatées et denticulées en dehors ; corbeilles petites, ouvertes, écailleuses ; tarses longs, filifor- mes, garnis en dessons de longs cils ou d'épines, à articles 3 excavé au bout, 4 long, ainsi ([ue ses crochets. — 2*= segment abdominal sé- paré du l'^'^par un sillon anguleux, aussi grand que les deux suivants réunis ; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps oblong, écailleux et parfois en même temps un peu velu. Ces insectes sont de la taille des Ophryastes et répandus depuis la Mongolie jusque sur les bords de la mer Caspienne. Leur livrée est d'un blanc uniforme ou variée de gris ou de noirâtre. Leurs élytres sont constamment striées et plus ou moins grossièrement ponctuées. Ils se divisent naturellement, comme l'a fait Schœnherr, en deux sections, selon que le prothorax est épineux (I) ou simplement ar- rondi sur les côtés (2). C'est sur ces derniers que M. Zoubhoff avait fondé son genre Odontocnemls que Schœnherr n'a pas adopté et avec raison. Outre ses analogies avec les Ophuyastes, le genre en a une encore plus prononcée avec les Cleonus, surtout ceux de la Sibérie. Cette analogie porte sur le facica et sur une foule de parties, notamment sur la tète, les yeux, les antennes et les tarses. Si ses mâchoires étaient visibles, c'est immédiatement à côté de ces insectes qu'il de- vrait être placé. On remarquera également que ses tarses sont pres- que absolument semblables à ceux des Protenomus du groupe des Tanymécides. Groupe IV. Leptostésthides. Rostre court, robuste, anguleux, sans sillons latéraux ni carène en dessus. — 7« article du funicule antenuaire non contigu à la massue. (1) D. spinifex, armaius, hololeucus, pulchellus, hirsutulus, Scliœnh. Car- cul. V, p. 844. — Aj.: D. grandis, Motsch. Bull. d. l'Acad. d. St-P6tersb. If, 1860, p. 544; Steppes des Kirguises, (2) D. Fischeri, Karelini, mucidus, Scliœnli. ibid. V, p. 848, et VIII, 2, p. 398. LEPTOSTÉSTHIDES. 250 — Lobes oculaires du protliorax assez saillants et recouvrant eu par- tie les yeux. — Hanches antérieures non conliguës; tarses spongieux en dessous, au moins en partie; leur S'' article plus large que les deux l*^". — Métasternum assez allongé. Parmi ces caractères, le plus propre à faire reconnaître ce groupe, est la non contiguïté des hanches antérieures qui ne s'observe qu'ici dans la Cohorte actuelle. Il ne comprend que le genre suivant, dont je dois la connaissance à l'obhgeance de M. Waterhouse, son au- teur. LEPTOSTETHUS. Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL p. 175. Rostre vertical, un peu plus long que la tête, séparé du front par une dépression arquée, épais, parallèle, anguleux, très-plan en des- sus, déclive et légèrement sinuc au bout; scrobes profondes, arquées, graduellement élargies en arrière, finissant au-dessous et à distance des yeux. — Antennes submédianes, médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu, n'atteignant pas les yeux ; funicule à articles l allongé^ obconique, 2 de même forme, plus court, 3-7 submonili- formes, transversaux ; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, légèrement convexes, brièvement ovales. — Prothorax trans- versal, médiocrement convexe, réguUèrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, lobé en avant, ses lobes larges, anguleux et assez saillants. — Ecusson en triangle allongé. — Elytres allongées, paral- lèles, peu convexes, brièvement épineuses à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax, tronquées et rebordées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes longues, surtout les antérieures ; cuisses en massue ; jambes denticulées en dedans, légèrement ar- quées; les corbeilles des postérieures un peu caverneuses; tarses médiocrement larges, spongieux et villeux en dessous, à 4"= article assez grand, ainsi que les crochets. — 2'' segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du 1'^'' par une suture angu- leuse ; sailUe intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Corps allongé, partiellement écailleux. Les deux espèces de l'Afrique australe, décrites par M. Waterhouse, diffèrent assez, comme il le dit lui-même, tout en appartenant sans aucun doute au même genre. La formule qui précède a été rédigée sur C(dle qu'il a placée en tête et qu'il nomme marginatus (1). C'est un grand insecte d'un noir brillant, avec les cuisses d'un rouge fauve; les côtés de son prolhorax, les épipleures de ses élylros et une grande partie du dessous du corps sont revêtus d'écailbis jaunes. Son prothorax est couvert de petits tubercules en partie confluents, et ses élytres (1) M. De Caslelnau a bien voulu m'en offrir deux exemplaires pris par lui aux enTiroiis du Lac N'Gami. •260 CURCULIONIDES. sont fortement striées et pouctuées, avec les intervalles entre les stries costiformes. La seconde {WaUoni) est de moitié plus petite ^ entièrement revê- tue d'écaillés grisâtres et a le faciès d'un Piazomias. Son rostre est plus arrondi aux angles que celui du manjinatus, renflé et déclive à son extrémité, avec trois larges sillons sur la déclivité. Le surplus étant pareil dans les deux espèces, ces différences n'ont pas une va- leur plus que spécifique. Groupe V, Hypsonotides, Rostre en général robuste, muni chez la plupart de sillons latéraux et le plus souvent tri- ou unicaréné en dessus. — 1^ article du funi- cule anlennaire non contigu à la massue ; celle-ci au plus oblongo- ovale, jamais très-allongée. — Lobes du prothorax plus ou moins saillants, mais laissant ordinairement les yeux à découvert. — Cor- beilles des jambes postérieures fortement caverneuses ; tarses spon- gieux eu dessous ; leur 3" article plus large que 1-2; leurs crochets toujours libres. — Métasteruum plus ou moins allongé (1). Avec ce groupe commencent les Leptopsides, à la fois exclusive- ment américains et vivant uniquement sur les végétaux. Leur livrée présente en conséquence une variété de couleurs inconnue dans les groupes précédents. Quoique les Hypsonotides aient un faciès fort différent de celui des Leptopsides vrais et de celui des Entimides qui viennent à leur suite, j'ai cherché en vain un caractère fixe et constant qui les en distin- guât d'une manière tranchée. Ils n'en constituent pas moins un groupe très-naturel et que l'œil le moins exercé reconnaît sans peine au miUeu des groupes voisins. Schœnherr les avait compris tous dans quatre genres, dont trois (HypsoNOTUs, Lordops, Eurylobus) avaient été placés par lui, à côté les ims des autres, dans ses Cléonides, tandis qu'il avait égaré le quatrième (Tropirhinls) parmi les Brachydérides. Dans ces dernières années, M. Jekel les a soumis à une étude appro- fondie qui l'a conduit à porter le nombre des genres à 28, qu'il a ré- partis dans sept groupes (2), dont deux seulement indiqués plus bas, (1) Non d'une manière absolue, mais relativement aux groupes qui précè- dent, et en admellant (4u'il y a (luolqucs passages. A la dilférence de ce qui a lieu chez les Téuébrionides, cet atlougement du métasteruiiui dépend ici de celui du corps, il m'a paru, dès-lors, inutile d'en faire mention dans les for- mules génériijues, la forme du corps y étant indiquée. (2) Fabricia cnlomologica, 3 livr. in-8", Paris, 1854-1859; ouvrage au togra- phié de la main do l'autour, et qui constitue, à ce titre, une curiosité biblio- graphique. Tout ce qui eu a paru est consacré aux Hypsonotides, mais il n'est pas encore terminé, et plusieurs genres ne sont exposés que dans le Tableau synoptique qui est placé en tète. J'ai cru, néanmoins, devoir tenir compte de HYPSONOTIDES. 261 me paraissent mériter d'être admis. Quant aux genres, j'en ai adopté la majeure partie (1), et comme ils sont établis sur un nombre res- treint de caractères, il est nécessaire d'indiquer quels sont ceux qui ne varient pas et dont il ne sera pas fait mention dans les formules génériques. Ainsi tous ces insectes ont le rostre légèrement arqué, avec ses scrobes linéaires, obliques et approchant plus ou moins près des yeux ; les antennes antérieures, leur scape droit et grossissant peu à peu, les deux 1"* articles du funicule allongés et égaux, la massue anfennaire peu robuste, ovale ou oblongo-ovale, avec son i'''' article non allongé; les ^eux grands et déprimés; l'écusson petit et variable sous le rapport de la forme, quoique le plus souvent en triangle cur- viligne ; les tarses plus ou moins larges, avec leur 1" article forte- tous ceux dont les types m'étaient connus. Ce travail est rédigé avec une exac- titude irréprochable, mais l'analyse me paraît y être poussée un peu trop loin. Afin que le lecteur puisse juger des quelques changements de détail que j'ai cru devoir y faire^ je reproduis en abrégé le tableau en question. I. Prothorax non canaliculé en dessous. a Rostre non épaissi ni dilaté au bout. — court, contigu à !a tête et aussi large qu'elle à sa base, plus ou moins rétréci au bout. Yeux arrondis. Corps plus ou n^oins ovale. LoRDOPi : Lordops, Trtchocnemus, Aulamefopus. — allongé ou oblong, plus étroit que la tète, subparallèle, trica- réné en dessus. Yeux ovales, acuminés inférieurement. Corps étroit, parallèle, plus ou moins long. Alocorhini : Alocu- rhimis, Acanfhobrachys. a a — plus ou moins dilaté au bout. Yeux acuminés inférieurement. b Elytres non mucronées au bout, seulement acuminées chez les 9- c Cuisses dentées. Merodonti : Eudmetus, Merodonfus, Orthocnemus. ce — mutiques. Rostre entier ou faiblement échancré au bout. Hypsonoti : Hypso- notus, Euscapus, Stenorhinus, Lasiocnemus , Tomomeiopus , Deroconus, Hypoptus, Lasiopus, Eueides, Dyorirhinus , Dia- prosomus. Rostre fortement échancré au bout. Tomorhinz : Tomorhimis, Pa- raspondus. bb Elytres mucronées au bout, aiguës chez quelques cf. Elytroxysi : Euthyreus, Ehjtroxys, Tropirhinus. II. Prothorax canaliculé en dessous. Eûrylobi : Omoionotus, Euryomus, Eu- rylohus, Conothorax. (1) M. Gerstœcker (Wiegm. Archiv, 1857^ II, p. 363) me paraît avoir été trop sévère en disant que ces genres n'ont aucune valeur scientifique et ne sont établis que sur le faciès. A ce compte, il faudrait supprimer les genres LoRDOPS et Tropirhinus de Schœnherr, car leurs caractères n'ont pas une plus grande importance que ceux sur lesquels sont fondés les genres de M. Jekel que j'ai adoptés. 262 CURCULIONIDES. ment triangulaire (Diaprosomus excepté) et le 4*^ médiocre, ainsi que ses crochets ; le 2" segment abdominal plus long que chacun des deux suivants et séparé du premier par une suture plus ou moins anguleuse; enfin, la saillie intercoxale m.édiocrement large, paral- lèle et tronquée, ou légèrement arrondie en avant. Schœnherr et M. Jekel leur attribuent d'une manière générale des ailes inférieures ; mais ces organes manquent souvent, et chez les espèces qui en sont normalement pourvues, ils paraissent être très-sujets à s'atrophier en partie. La distribution géographique des Hypsonotides a pour limites ex- trêmes Buénos-Ayres au sud et le Mexique au nord ; mais c'est au Brésil que se trouvent concentrées la majeure partie de leurs espèces. A. Prostemum non canalicitlé en dessous. Cette section comprend les IIypsonotus deGermarJesTROPiRHiNUS de Schœnherr et les Diaprosomus de Dejean. Les vingt-quatre genres dans lesquels M. Jekel a réparti ces insectes, me paraissent devoir être réduits aux quinze suivants : l. Rostre parallèle ou couique, nullement dilaté au bout. a Rostre non ou unicaréné en dessus. Elytres ne débordant pas le prothorax; jambes antér. inermes au bout : Lordops. — débordant le prothorax; jambes antér. dentées au bout : Trichocnemus. aa Rostre tricaréné en dessus. b Elytres déliordant le proUiorax : Aulametopus. bb — ne débordant pas le prothorax. Toutes les cuisses inermes : Alucorhiniis. Cuisses antéiieures dentées : Acanthobrachys. IL Rostre plus ou moins dilaté au bout, c Cuisses dentées. d Les dents des quatre cuisses antér. subobsoUtes : Eudmetus. dd — de toutes les cuisses distinctes. Rostre tricaréné en dessus, à peine échancré au bout : Merodontus. — unicaréné — fortement — Orthocnemus. ce Cuisses inermes. e Elytres striées ou rugueuses, sans cùlcs ni callosités. f Rostre plus ou moins distinctement tricaréné en dessus. g — pourvu de sillons latéraux : Uypsonotus. gg — privé de Jambes jiustérieurcs frangées de longs poils : Lasiopus. non — Ilypoptus. HTPSONOTIDES. 263 ff Rostre nou caréné en dessus. 1^ art. des tarses triangulaire : Eueides. -" — trapéziforme ou suhquadrangulaire : Diapro- somus. ee Elytres pourvues de côtes ou calleuses avant leur extiémité. Elytres non calleuses, pourvues de côtes : Tropirhinus. — calleuses, sans côtes : Elytroxys. LORDOPS. ScHŒNii. Cnrcul. Disp. meth., p. 153. Rostre continu avec la tête et presque aussi large qu'elle à sa base, robuste, court, plus ou moins et peu à peu rétréci en avant, rarement (par ex. alboguttatus, lacrymosiis) subparallèle, arrondi aux angles, un peu convexe et non caréné en dessus (1), à peine ou faiblement échancré au bout, muni de sillons latéraux. — Antennes médiocres; scape ne dépassant pas ou que très-peu le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci grands, arrondis, souvent anguleux inférieurement. — Prothorax transversal ou non, subcylindrique, légèrement arrondi sur les côtés avant son milieu, puis rétréci en avant, arrondi ou légère- ment bisinué à sa base. — Elytres ovales, un peu comprimées et ai- guës en arrière, à peine ou pas plus larges que le prothorax et échan- crées à leur base, avec les épaules nulles ou coupées obliquement. — Pattes médiocres ; cuisses en massue, mutiques ; jambes antérieures faiblement arquées et inermes au bout. — Corps ovale, en général partiellement écailleux. De tous les Hypsonotides, ce sont ceux-ci qui ont la forme la plus régulièrement ovale ; chez un petit nombre elle devient oblongue. Il est assez rare en même temps que leur corps soit uniformément revêtu d'écaillés (par ex. GyUenhalii) ; leur livrée consiste ordinaire- ment en taches, gouttelettes ou bandes d'un beau vert doré, plus rare- ment blanches, sur un fond noir et glabre. La taille de ces insectes est moyenne et jamais très-petite. Sauf une seule espèce du Mexique (2), le genre est propre à l'Amé- rique du Sud et presque exclusivement brésilien. Après les Hypso- NOTus, il est le plus riche du groupe en espèces (3). (1) Une fine ligne caillante et médiane se voit chez quelques espèces (par ex. albocjuttalus, lacrymosus); chez un petit nombre d'autres (par e\. Spinolœ), les sillons latéraux sont limités supérieurement par une arête assez distincte. (2) L. parcus, Schœnh. Curcul. VI, 2, p. 183. M. Jekel pense que cette es- pèce n'est pas un vrai Loudops. (3) Schœnnerr (Curcul. Il, p. 269, et VI, 2, p. 173) en décrit 16 esp. (ab- straction faita du parcus et du biaculus, type du genre AuLAMEropug). M. Jekel (Fabric. enlom. fasc. I) en énumère 43, dont les nouvelles sont: L. Watcr- housei, Duquetii, Spinolœ, pvodigus, Deyrollei, catharinensis , transverse- 264 CDRCULIONIDES. TRICHOCNEMUS. Jekel, Fnbric. entom., I, VI, 3. Rostre des Lordops, sans aucun vestige do carène médiane ni d'a- rêtes au-dessus des sillons latéraux. — Prothorax exactement cylindri- que, très-faiblement liisinué à sa base. — Elytrcs oblongo-navicu- laires, graduellemnt rctrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — Jambes antérieures brièvement onguiculées au bout chez les mâles, inermes chez les femelles ; les postérieures longuement ciliées en de- dans chez les premiers. — Le surplus comme chez les Lordops. Par suite de la forme du prothorax et des élytrcs. Tunique espèce {siituralis Jek.) du genre a un faciès fort différent de celui des Lor- dops. Elle est de la taille des espèces moyennes de ces derniers, et noire, avec la suture et le bord inférieur des épipleures des élytres blancs. Chez la femelle, ce dessin s'est accru d'une étroite bande obli- que en forme de V et commune, située à la partie postérieure de ces organes. AULAMETOPUS. Jekel, Fabric. entom , I, VI, 7. Tête assez convexe et longitudinalement striée ; rostre aussi large qu'elle à sa base, assez long, robuste, graduellement atténué en avant, rugueux et tricaréné en dessus, étroitement échancré au bout, muni de sillons latéraux. — Prothorax aussi large que long, convexe, un peu renflé et arrondi sur les côtés avant son milieu, faiblement bisi- nué à sa base; son bord antérieur saillant et arrondi. — Elytres oblon- gues, convexes, subparallèles dans les doux tiers de leur longueur, rétrécies en arrière^ avec leur extrémité conjointement subaiguë (cf) ou légèrement divariquée et isolément mucronée (9)> notablement plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épau- les calleuses et assez saillantes. — Pattes un peu plus longues que celles des Lordops, avec les jambes antérieures plus arquées à leur extrémité. — Le surplus comme chez les Lordops. * Genre établi sur \è Lordops biacutus deSchœnherr (1), insecte dont le rostre tient à la fois de celui des Lordops et des Alocorhixls, tan- dis que son prothorax et ses élytres sont ceux de certains Hypsonotl's punctatus, funerarius, 1ricir;dus, semicinctiis, nmœmts, circumdatus, mai'- ginatus, arcuatus, ulhofasciutus, obliquemarginatus, urgeniosus, posiicus, ostentatus, obscurus, conjugatus, fuscialus, Trobcrii, costifcrus, variabilis, adspcrsus : tous du BiÉsil. (1) Ciircul. VI, 2, ji. 177. SdiuMilicrr u';i connu ([ue la femeUe. Le mcàle est probablement sou llijpàvn. murgincus (ibid. II, p. Ihb), comme le dit M. Jckcl. HYPSONOTIDES. 26S (par ex. caliginosus). Il est de taille moyenne, et tout noir^, avec les bords latéraux des élytres d'un blanc crétacé, livrée qui le rapproche encore des Alocorhinus. C^est un insecte originaire des environs de Bahia et rare dans les collections. ALOCORHINUS. (€• R. Sahlb.) Jekel, Fabric. entom., I, VI, 11 (1). Rostre plus ou moins allongé^ robuste, presque aussi large que la tête à sa base, parallèle ou faiblement atténué en avant, fortement tricarénéen dessus, étroitement échancré au bout; ses sillons latéraux allongés et très-distincts. — Yeux grands, ovales et acuminés infé- rieurement. — ■ Antennes plus ou moins allongées et grêles; leur scape empiétant à peine sur le bord antérieur des yeux. — Prothorax notablement phis long que large, cylindrique, parfois légèrement cy- lindrico-conique, faiblement bisinué à sa base. — Elytres allongées, subparallèles, comprimées, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure qui est verticale, avec la suture plus ou moins tranchante^ à peine plus larges que le prothorax et échancrées à leur base ; leurs épaules nulles. — Pattes longues ; cuisses en massue, les postérieures n'atteignant pas, à beaucoup près, l'extrémité de l'abdomen ; jambes antérieures arquées à leur extrémité. — Corps allongé, partiellement écailleux. Cet ensemble de caractères donne à ces insectes une physionomie très-tranchée, dont rien ne se rapproche parmi les genres qui suivent. Tous sont de grande taille (les mâles sont sujets à être deux ou trois fois plus petits que leurs femelles) et, sauf quelques-uns [virescens, gemmatus) qui sont uniformément recouverts d'écaillés peu serrées, d'un vert doré, leur livrée consisie en un petit nombre de bandes blanches longitudinales et irréguhères sur les élytres. Les neuf es- pèces (2) connues en ce moment proviennent toutes du Brésil. ACANTHOBRACHYS. Jekel, Fabric. entom., I, 101. Rostre de moitié plus étroit et trois fois plus long que la tête, paral- lèle, subquadrangulaire, plan et triraréné en dessus, muni de sillons latéraux. — Yeux grands, subpyriformes, acuminés inférieurement. — Antennes assez longues, peu robustes ; leur scape atteignant le bord (1) Salilbt-rg (Pcric. entom. p. ?,2) n'a pas exposé les caractères du genre qui était pour lui l"é(iuivalenl des Hypsonotus de Gcrmar et de Sctiœnlierr. (2) Hypson. (oculosus, compriinaius, poliius, alholineatus , scrohknlatus, Schœnh. Curcu!. VI, 2, [>. 143. — Curcul. succinctus [marginellus Oiiv.), mar- ginellus (Ilypson. Curiùii Schli.), Fab. Syst. El. II, p. 531 et 53 i. —A. gem- matus, virescens, Jekel, loc. cit. 266 CURCULIONIDES. antérieur des yeux. — Prothoi-ax un peu plus long que large, légère- ment r{'ti'éci en avant, fort»mient rentlé et arrondi sur les côtôs avant son milieu, convexe, surtout antérieurement, faiblement Insinué et rebordé à sa base; son bord antérieur saillant et arrondi. — Elyties allongées, parallèles, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base ; leurs épaules nulles. — Pattes longues ; cuisses antérieures fortement en massue et armées d'une dent aignë en dessous; jambes de la même paire fortement dilatées dans leur milieu au côté interne. — Corps allongé, atténué et convexe à ses deux extrémités, écailleux et muni de poils redressés. Je n'ai pas vu l'espèce {Germari Jek.) sur laquelle ce genre a été fondé, mais il ressort de la formule qui précède qu'elle pourrait se définir un Alocuriunls à rostre grêle, cuisses antérieures dentées, et pourvu d'un prothorax pareil à celui de certains Hypsonotus (par ex. iimbrosus). Cet insecte, originaire du Brésil, est assez grand et oifre un mélange de vert doré et de grisâtre. EUDMETES. .Tekel, Fahric. entom,, I, 107. Rostre de moitié plus étroit cjue la tète et assez long, parallèle, dilaté à son extrémité, tricaréné en dessus, avec les carènes latérales faibles, muni de sillons latéraux. — Antennes médiocres, leur scape atteignant le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci oblongo-ovales, atténués in- férieurement. — Prothorax plus long (juc large, convexe, rétréci en arrière, renflé et arrondi sur les côtés en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Elytres convexes, oblongo-ovales, un peu atténuées en arrière, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules effacées. — Pattes médiocres ; cuisses fortement en massue, les postérieures armées en dessous d'une dent aiguë; jambes antérieures médiocrement arquées au bout chez les o^^ droites chez les 9. — Corps oblongo-ovale, écailleux et hispide. Genre voisin des Meuodontus qui suivent, et facile à en distinguer par l'absence de dent aux quatre cuisses antérieures et l'elfacemeut des épaules des élytres^ qui donne à ses espèce un fades différent. Elles sont en outre notablement plus petites. Les trois [cinercus, iwsti- catus, JHfjromacnlutm) que décrit .M. Jekel, sont restées inconnues à Schœnhcrr et n'ont rien de remarquable sous le rapport de leur livrée. Elles sont originaires de la Colombie. MERODONTUS. Jekel, Fabric. entom., ïj 113. Rostre de moitié plus étroit que la tête, allongé, parallèle, assez for- tement dilaté au bout, tricaréné en dessus, muni de sillons latéraux HTPSONOTIDES. 261 atteignant presque ses ptérygies apicales, faiblement éehancré au bout. — Antennes assez longues et grêles; leur scape atteignant le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci oblongo-ovaies, atténués infé- rieurement. — Prothorax transversal, convexe, rétréci en arrière, plus ou moins arrondi sur ses côtés en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Elytres régulièrement ovales, verticalement déclives et un peu comprim.ées en arrière, notablement plus larges que le pro- thorax et échancrées à leur base, avec leurs épaules obliques, plus ou moins saillantes et calleuses. — Pattes médiocres ; cuisses fortement en massue, toutes armées en dessous d'une dent aiguë; jambes anté- rieures sinuées à leur base interne, arc|uées à leur extrémité. — Corps ovale, densément écailleux. Schœnherr n'a pas plus connu les espèces de ce genre que celles du précédent. Elles ont, comme ces dernières, une distribution géo- graphique spéciale, les sept (1) que décrit M. Jekel étant toutes pro- pres aux bords de l'Amazone ou à la Guyane. Sous le rapport de la forme générale et de la taille, elles ressemblent, pour la plupart, à Yllypsonotiis chrymidetis et espèces voisines. ORTHOCNEMUS. Jkkel, Fabric. entom., 1, 131. Rostre un peu plus étroit que la tête, médiocre, assez robuste, élargi à son extrémité, subquadrangiilaire, caréné sur la ligne mé- diane en dessus, assez fortement échancré au bout ; ses sillons laté- raux faiblement marqués. — Yeux oblongo-ovales, atténués inté- rieurement. — Antennes assez longues ; leur scape empiétant légèrement sur les yeux. — Prothorax transversal, cylindrique, fai- blement bisinué à sa base ; son bord antérieur un peu saillant et ar- rondi. — Elytres planes en dessus, allongées, parallèles dans les deux tiers de leur longueur, verticalement déclives en arrière, avec la sa- ture carénée au sommet de la déclivité, notablement plus larges que le prothorax et légèrem.ent échancrées à leur base, avec les épaules obliques et obtuses. — Pattes longues, surtout les antérieures; cuisses en massue allongée et médiocrement forte, toutes armées en dessous d'une dent aiguë ; jambes antérieures droites ; leur angle apioal in- terne, ainsi que celui des intermédiaires, denliforme. — Corps allongé, densément écailleux et hispide. Au premier coup-d'œil, ces insectes ressemblent plus à des Heilipus qu'à des Hypsonotides. M. Jekel en décrit deux assez grandes es- pèces (2) dont, la livrée obscure est un mélange de jaune et de brunâtre. (1) M. derasus, Cayennc; fornicalus, sciosulus, aurulans, vefustus, des liords de l'Amazone: cordifer, alophivides, Cayenne; Jclicl^ ioc. cit. (2) O.Lebasii^ûe. Colombie; /teiitpîOîdei-, de Quito; Jekel, Ioc. cit. I^ 133 et 135. 268 CURCULIONIDES. De mémo que celles des deux genres précédents, elles sont étrangères au Brésil. HYPSONOTUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 367 (1). Rostre de moitié environ plus étroit que la tète, parallèle, plus ou moins dilaté au bout, tricaréné en dessus, les carènes latérales très- rarement obsolètes, entier ou faiblement échancré au bout, muni de sillons latéraux allongés et toujours très-distincts. — Antennes longues et grêles, leur scape atteignant, sans le dépasser, le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci oblongo-ovales, atténués inférieurement. — Prothorax transversal ou non, cylindrique, à peine ou faiblement ar- rondi sur les côtés, très-légèrement bisinué à sa base, tronqué en avant. — Elytres de forme variable, mais toujours plus larges à leur base que celle du prothorax et non mucronées au bout. — Pattes longues; cuisses en massue^ inermes ; les postérieures n'atteignant pas l'extré- mité des élytres ; jambes antérieures arquées à leur extrémité, surtout chez les mâles ; leur angle interne plus ou moins dcntiforme et par- fois accompagné d'une touife de longs poils chez ceux-ci. — Corps de forme variable, en général densément écailleux. Tels sont les caractères assignés par M. Jekel aux espèces auxquelles il réserve l'ancien nom d'HYPSONOTUs. Ainsi restreint, le genre reste encore le plus nombreux du groupe actuel (2) et compiend des formes (1) Syn. EuscAFus, Stexorhinus, Lasiocnemus, Tomometopus, Derocon'cs, ToMORHiKus, Paraspondus, Euthyreus, Jelvcl, Faliric. entom. Do tous ces genres, il n'y a que les Jeux premiers ilonl M. Jekel ait exposé en détail les caractères; les autres ne sont connus que par le Tableau synoptique qu'il a donné des genres du groupe. Les types de tcjs, sauf les Paraspondus, :n 'étant connus, J'ai cru devoir en faire mention dans le texte, bien èces qui devront en être exclues, j'en signalerai une petite de la Turquie asiatique, connue dans les col- lections sous le nom de porcellus Kindermann, et que je ne trouve décrite nulle part. A un prosternum profondément canaliculé, pour la réception du rostre au repos, elle réunit une saillie intercoxale extrêmement large, et un 2^ seg- ment abdominal beaucoup plus long que les deux suivants, et séparé du 1*"" par une suture anguleuse. Sans ses antennes et ses mâchoires recouvertes par le menton, elle appartiendrait aux Byrsopsides. (3) Ou dit que, parmi les espèces méditerranéennes, l'undafus dévore les feuilles de VArum arisarum; le barbants, celles de la Scylla meridionalis , au centre desquelles, près de la racine, on en trouve ordinairement plusieurs indi- Tidus réunis; enfin, que l'algirus vit sur un lys de grande taille {Pancrathim maritinmm?) qui croit sur les bords de la mer. Voyez Westwood, An Introd. etc., I, p. 346. 286 CURCULIONIDKS. A l'est, les limites du genre paraissent être la Perse {i), et au nord les bords de la Manche ; une espèce a été, en effet, récemment décou- verte en Bretagne. Les espèces mentionnées par Scliœnlierr ne s'élè- vent pas à moins de 171 (2), y compris quelques-unes qull n'avait pu reconnaître dans les auteurs. LEGION II. CURGULIONIDES PHAKÉROGNATHES. Menton laissant en entier les mâchoires à découvert. — Sous-men- ton le plus souvent muni d'un pédoncule plus ou moins saillant. — Rostre de forme très-variable, ainsi que ses scrobes. Cette Légion est beaucoup plus riche en espèces que la précédente, et d'un classement infiniment plus difficile. Elle comprend, en effet, tous les Orthocères de Schœnherr, dont les mâchoires sont décou- vertes, ceux de ses Brachyrhynques qui sont dans le même cas, et la totaUté de ses Mécorhynques. On se trouve par conséquent ici eu pré- sence de la môme difficulté qu'au point de départ de la classification de la Famille; en d'autres termes, à défaut des antennes et du rostre que je n'ai pas cru devoir admettre comme bases de cette classifica- tion, il s'agit de trouver un ou plusieurs caractères qui remplacent efficacement ceux empruntés à ces organes. L'absence ou la présence de lobes oculaires au prothorax, la forme des yeux, celle des scrobes (1) Je doute beaucoup que le B. hysti'ix {cornufus 01.), fl»e Snliœnherr (Curcul. I, p. 399), sur l'autorité d'0!i\ief, indique comme liabitanl lus Indes orientales, soit originaire de celle partie du globe; on sait combien les indica- tions relatives à Vhahitat, sont fautives dans les anciens auteurs. — Germar (Linn. entom. III, p. 209) a décrit un Brcichycerus australis, de l'Australie; on le trouvera plus loin, sous le nom générique de Amouphoruinus, dans la tribu des Amjctérides. (2) Schœnberr (Curcul. V, p. 606) a divisé le genre en sections basées ex- clusivement sur la forme du protborax et la sculpture des élytres. M. Imhoff (Gêner. Curcul. fasc. 12) a proposé un autre arrangement dans lequel la forme des jambes antérieures et celle des tarses jouent le premier rôle. Aux espèces décrites par Scliœnlierr, aj.: Esp. européennes: B- ovalus, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 233; Grèce. — Pradieri, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, IV, p. 536; France (presqu'île de Qniberon et île d'Houat). — Esp. asiatiques : B. argilUiceus, orbipennis, ornatus, nodulusus, Reicbe cl De Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, V, p. 654; Syrie. — insi- gnis, L. Miller, Wieu. entom. Monatscbr. V, p. 206, île de Rliodes. — Esp. africaines : B. rifjuus, Ericlis. in Wagncrs Reise, III, p. 185; Algérie, — semt- tubercukilus , scutelUiris, tetanicus, Lucas, Explor. d. l'Aigér.; En'.om, p. 411. — annulatus, congeslus, erosus, Gersla:ck. Wonatsber. d. lierliu. Acad, 1855, p. 83; Mozambique. CCRCUIIONIDES PHANÉROGNATHES. 287 rostrales, qui ont servi pour l'arrangement des Adélognathes, ne sont ici absolument d'aucun secours. Il existe une particularité dont Schœnherr a fait usage pour une partie de ses Mécorhynques, à savoir^ la non-contiguïté des hanches antérieures, et l'on sait qu'il a établi sur elle sa division des Aposta- simérides, qui est un des plus vastes groupes de la Famille; mais ce caractère ne se borne pas à ces insectes, il persiste jusqu'à la fin des Mécorhynques. Or, un caractère qui se retrouve ainsi chez près de la moitié des espèces d'une Famille aussi immense que celle-ci, ac- quiert par cela seul une grande importance. Celui-ci a de plus cet avantage d'être d'une observation extrêmement facile, et de ne don- ner jamais lieu à la plus légère incertitude. Tout bien examiné, et malgré quelques exceptions inévitables dans une pareille multitude d'espèces, je me suis décidé à le prendre pour point de départ. La Légion actuelle se divise donc, comme la précédente, en deux Co- hortes. La première, celle des Synmérides, comprend les espèces dont les hanches antérieures sont contiguës. La seconde , celle des Apostasimérides , les espèces chez qui elles sont plus ou moins distantes. COHORTE 1. CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES SYNMÉRIDES. Hanches antérieures contiguës, très-rarement et alors toujours faiblement séparées; dans ce cas le prosternum jamais canaliculé entre elles. Les excÉfptions à la contiguïté de ces hanches sont très -peu nom- breuses, et le plus souvent (par ex. Ateupus, Plinthus, Anchonus, Phytobius) elles n'existent que chez quelques espèces de genres qui sont d'ailleurs, sous ce rapport, à l'état normal. En outre de la simplicité constante du prosternum entre les hanches en question, un assez grand nombre de caractères, les uns positifs, les autres né- gatifs, et qui s'observent plus ou moins fréquemment chez les Apos- tasimérides, sont absents ou excessivement rares ici. Sans parler du rostre, qui, chez les Apostasimérides, est toujours arrondi et en général très -allongé, jamais, chez les Synmérides, le pédoncule du sous - menton n'égale en longueur l'échancrure de ce dernier. Aucun d'entre eux n'a les mandibules pourvues de ces sail- lies qui se déjettent en dehors, et dont il a été question dans les gé- néralités de la Famille. Sauf dans un seul de leurs genres (Dingmor- PHUs), la massue de leurs antennes n'a pas son premier article seul bien développé, tandis que les autres sont très -courts, spongieux et 288 CURCULIONIDES. confondus ensemble. Le nombre des articles du funicule de ces organes est presque toujours de sept ou six, comme chez les Adélognathes. Enfin, jamais ici les épisternums et les ('•pimères métathoraciques ne prennent ces dimensions considérables, dont les Apostasimérides pré- sentent plusieurs exemples. Parmi tous les groupes des Curculionides, il n'y en a pas dont l'ar- rangement systématique soit plus difiicile que celui-ci. C'est ici, en effet, qu'a lieu la rencontre des Brachyrliynques avec les Mécorhyn- ques, et leur passage insensible des uns aux autres, non pas sur un seul, mais sur un grand nombre de points. Quelques caractères que j'ai dit précédemment (l) avoir été employés pour la première fois par M. G. Thomson, sont ici d'un grand secours pour sortir de cette diffi- culté. Ils partagent la Cohorte en deux Phalanges auxquelles il m'a paru inutile d'imposer des noms, et qui, bien que difficiles à définir en peu de mots, peuvent cependant se reconnaître aux deux carac- tères suivants : Pygidium toujours recouvert par les élytres ; crochets des tarses libres ou soudés, jamais appendiculés. I. — découvert ou, à défaut, les crochets des tarses appendiculés. II. ?< à- t PHALANGE I. Pygidium recouvert par les élylres. — Crochets des tarses libres ou soudés, jamais appendiculés (2). — Epimères mésothoraciques non ascendantes, invisibles d'en haut. — Segments intermédiaires de l'abdomen n'ayant presque jamais leurs angles prolongés en arrière. Cette Phalange comprend tout le reste des Brachyrhynques de Schœnherr, les deux tiers environ de ses Erirhinides et quelques-uns de ses Orthocères. Si l'on embrasse d'un coup-d'œil l'ensemblo de ces insectes, on ne tarde pas à remarquer qu'au point de vue de leurs habitudes ils se partagent en deux catégories sujettes à très-peu d'exceptions. Les uns sont épigés et ont le fades et la livrée propres aux insectes qui vivent exclusivement sur le sol ; les autres, au contraire, fréciuentent les vé- gétaux et ne se trouvent qu'accidentellement à terre. Ces différences de mœurs se traduisent, dans l'organisation, par des modifications correspondantes dans la structure du métasternum et celle des para- pleures méso- et métathoraciques (3). (1) Voyez les Généralités de la Famille, p. 12. (2) Les Ithyceuus ont à la fois ces crochets libres et munis d'une petite dent en dessous. Cette forme, d'une rareté excessive dans la Famille, n'a rien de commun avec les crochets appendiculés. (3) Il est probable qu'il existe des ditlérences analogues entre les larves de CCRCULIONIDES PHANÉROGNATHES. 28^ Ces deux catégories ne peuvent pas être rigoureusement tranchées; mais elles le sont beaucoup plus que celles des Brachyrhynques et des Mécorhynques, et ont du moins cet avantage sur ces dernières, qu'elles sont en harmonie avec les mœurs des espèces, 11 est en outre essentiel de remarquer que , sous le rapport du rostre , elles ne font pas suite Tune à l'autre, mais sont parallèles. Chacune d'elles, en elFet, débute par des espèces brévi rostres et se termine par des longi- rostres. Seulement, dans la première, les Brévirostres sont en grande majorité, tandis que c'est l'inverse dans la seconde. Les modifications insensibles que subit le rostre font également que plusieurs des tri- bus qui les composent comprennent à la fois des Brachyrhynques et des Mécorhynques de Schœnherr. Les deux caractères suivants suffisent, dans l'immense majorité des cas, pour faire reconnaître à laquelle de ces deux sections appartien- nent les espèces. Métasternum très-court; épistcrnnms métathoraciques étroits. A. — plus ou moins allongé; épistcrnums métathoraci- ques au moins médiocrement larges. B. y-if/ SECTION A. Métasternum très-court; épisternums métathoraciques étroits, par- fois linéaires, souvent convexes au côté interne. — Epimères du raé- sothorax beaucoup plus petites que ses épisternums, très- aiguës en avant, et laissant ces derniers entrer plus ou moins en contact avec les épipleures des élytres. — Crochets des tarses libres (1). — Corps tou- jours aptère. Les rares exceptions que subissent ces caractères seront signalées à mesure qu'elles se présenteront. Plusieurs d'entre eux, notamment la brièveté du métasternum, se reproduisent parfois dans la section sui- vante, mais presque toujours associés à d'autres particularités qui . éclairent sur la place que doivent occuper les espèces qui les possè- dent (2). ces deux catégories. Malheureusement on ne connaît, parmi les espèces épigées, que celles de quelques Molytides, des genres Meleus, PLi?iTHCS et Anchonus. Elles vivent toutes, soit dans le bois à moitié décomposé, soit dans le bois mort, ou à la base des racines des plantes. Les larves connues des espèces épipliytes présentent, au contraire, une très-grande variété clans leurs mœurs, et la plu- part attaquent les tiges, les feuilles, les fleurs, etc., en un mot, les parties les plus succulentes des végétaux. (1) Dans toute la section, il n'y a que deux genres (Elassonix, Myoiuunus) qui les aient soudés. (2) Un assez grand nombre de Cleonds, par exemple, ont le métasternum court; mais leurs crochets des tarses soudés, leurs épisternums métathoraciques Coléoptères. Tome VL i9 290 CURCULIONIDES. Les cinq premières des dix Tribus qui constituent cette section ne contiennent que des espèces qui, à une ou deux exceptions près, sont éminemment brévirostres. A partir de la sixième, celle des Rhyparo- somides, le rostre commence à s'arrondir et à devenir moins robuste. Cette dégradation va sans cesse en s'augmenlant dans les Tribus sui- vantes, et la dernière ne renferme plus que des genres empruntés aux Mécorhynques de Schœnherr; mais ces genres sont en très-petit nom- bre, et c'est chez plusieurs d'entre eux seulement que les scrobes ros- trales commencent à une distance notable du sommet du rostre. Dans le reste de la section, elles sont complètes, ou très-peu s'en faut, en avant. I. Sous-menton sans pédoncule. Jambes inermes, très-rare- ment etalors brièvement nuicronées à leur extrémité. a Antennes de 8 art. apparents; le premier de la massue seul développé, les autres courts, s])onLMeux et confondus ensemble. Dinomorphides. aa — de 11 ou 12 art. ; leur massue nor- male. b Tarses linéaires, liispidcs ou ciliés en dessous, à art. 3 très-souvent non bilobé. Mâchoires grêles, bien distinctes du menton. Byrsopsides. — épaisses, contiguës au menton, et paraissant former avec lui une pla(|ue simple. Amyctékides. b b Tarses plus ou moins larges, spongieux ou villeux en dessous, à art. 3 bilobé. Somatodides. II. Sous-menton muni d'un pédoncule. c Art. 2 des tarses de longueur et largeur normales. d Jambes inermes ou très-brièvement mucronées au bout. e Mandibules minces, déclives, tranchantes en avant. Corbeilles des jambes postérieures caverneuses. — — ouvertes ee Mandibules eu tenailles, rarement en pinces, dd Jambes onguiculées ii leur extrémité. Yeux transversaux, très-allongés et acuminés inférieuiement. — ovales ou oblongs. ce Art. 2 des tarses plus court et plus étroit que 1 et 3^ 1 dilaté. IIlPPORniMDES. RuiPAnOSOMIDES. CïLINDROUHlMDES. LlTHINlDES. molïtides. Tanyrhynchides. i général larges, et surtout les rapports intimes de ces insectes avec lesLixus, outrent qu'ils appartiennent à la section suivante. Du reste, j'ai dit plus en ^ montrent qu'ils appar haut que les deux sections n'étaient pas nettement séparées. DINOMORPHIDES. 291 TRIBU VIL DINOMORPHIDES. Sous-menton renflé, fortement trilobé, en contact avec les mandi- bules. — Celles-ci en tenailles, très- épaisses, remplissant le cadre buc- cal. — Menton et mâchoires enfouis dans Fintérieur de la cavité buc- cale, invisibles (i). — Rostre très-robuste ; ses scrobes complètes en avant, profondes, arquées. — Antennes courtes, très-robustes; leur funicule grossissant peu à peu, de six articles; le I"^ de la massue seul développé, les autres très-courts, spongieux et confondus ensemble. — Yeux transversaux , très-allongés et acuminés inférieurement. — Prothorax pourvu de lobes oculaires; prosternum excavé en avant des hanclies antérieures. — Corbeilles des jambes postérieures caver- neuses; jambes inermes au bout; tarses très-larges, spongieux en dessous. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen égaux, séparés entre eux et du premier par des sutures rectilignes et profon- des. — Métasternum excessivement court. Cet assemblage insolite de caractères ne s'observe que dans le genre DiNOMORPHLS de M. Perty, l'un des plus extraordinaires de la Fa- mille. 11 réunit, en effet, des particularités empruntées au moins à trois groupes différents, et qui ont, en même temps, subi des modifi- cations particulières. Ses organes buccaux, moins les mandibules, ont beaucoup d'analogie avec ceux des Amyctérides ; ses antennes^ si elles étaient imparfaitement coudées, seraient des antennes de Brachyce- Rus ; enfin son prothorax est canaliculé en dessous, comme celui des Byrsopsides, dont il s'éloigne fortement par ses tarses , qui ressem- blent beaucoup à ceux des Lithinus ou des Holonychus. D'après cela, je me crois suffisamment autorisé à en faire une Tribu à part, que de nouvelles découvertes enrichiront probablement un jour d'autres for- mes non moins bizarres. (1) Le ineHlon est très-petit; il me paraît être confondu avec la languette et forme avec elle un triangle aigu hérissé de poils. Les mâchoires n'offrent rien de particulier, et sont même petites pour la grandeur de l'insecte. Leur mando est cultriforme, obtus au bout, garni do poils épais et muni sur son bord in- terne, de cils raides, arcjnés, au nombre de six ou sept. Les trois premiers ar- ticles de leurs palpes sont obconiques, graduellement moins épais, le dernier estoblong et obtus au bout. Par suite de la petitesse du menton, le genre est phanérognathe au plus haut degré. 292 CURCl'LIONIDES. DINOMORPHUS. Perty, Del. (inim. art. Brasil., p. 71. Dents du sous-menton d'égale longueur : la médiane en triangle aigu, les latérales largement arrondies. — Mandibules festonnées sur leur bord interne. — Tète presque plane ; rostre un peu plus long et presque aussi large qu'elle, extrêmement robuste, parallèle, un peu arqué, rentlé inférieurement au bout, quadrangulaire, plan et inégal en dessus, tronqué en avant; scrobes très -profondes, obliques, évasées en arrière, atteignant les yeux, réunies par un sillon transversal en dessous. — Antennes médianes ; scape en cône renversé, atteignant à peine les yeux ; funicule à articles i subpyriforme, un peu allongé, 2 plus court, obeonique ; les suivants cylindriques, subégaux, trans- versaux, serrés. — Prothorax subtransversal, convexe en avant, rétréci en arrière, échancré en arc à sa base, brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur saillant et sinué ; ses lobes oculaires larges, assez saillants, recouvrant en partie les yeux. — Ecusson bien distinct, arrondi. — Elytrcs ovoïdes, pas plus larges que le prothorax, et sail- lantes dans leur milieu à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes longues et très-robustes; cuisses en massue au bout^ longuement pé- donculées à leur base; jambes arquées, diiTormes, comprimées, mu- nies en dehors, dans leur milieu, d'une crête assez longue, échancrées à leur extrémité interne, avec une toufi'e de poils dans l'échancrure; corbeilles (1) assez petites, arrondies; tarses à articles 1 triangulaire, 2 en carré transversal, 3 suborbiculaire, beaucoup plus large que les précédents, 4 médiocre, ainsi que ses crochets; ceux-ci robustes. — Corps oblongo-ovale, aptère, très-inégal, revêtu d'un enduit écailleux. M. Perty n'ayant eu à sa disposition qu'un dessin de l'unique es- pèce (2) du genre, n'a pu donner que très-imparfaitement les carac- tères de ce dernier, qui sont, par conséquent, esposés ici dans toute leur étendue pour Ja première fois. Cet insecte est de la taille des Biuchycerus de seconde grandeur, et de tous les Curculionides, c'est à VHoplitotrachelus Spinolœ, du groupe desByrsopsides, qu'il ressemble le plus. Son prothorax est couvert de tubercules arrondis, et présente, en outre, deux grosses callosités an- térieures et sublatérales, en avant desquelles se voient deux crêtes en chevron. Des tubercules coniques, mélangés d'aspérités, couvrent (1) Celles des quatre jambes antérieures ne différent pas decelles des jambes postérieures, ce qui n'est pas une des muindrcs singularités du genre. (2) D. pimclioides, Perty, loc. cit. p. 72, pi. 14^ f. 15; cette figure, faite d'après un petit exemplaire, ne donne qu'une idée peu exacte de la forme et de la sculpture de l'espèce. L'unique exem[)laire que j'ai sous les yeux, mais que je crois une femelle, est de moitié plus grand. BYRSOPSIDES. 293 toute la surface des ^lytres, qui ont, de plus, quatre gros tubercules coniques, disposés transversalement aux deux tiers de leur longueur, et dont les deux médians sont beaucoup plus forts que les latéraux. Le fades de cet insecte remarquable est tout-à-fait africain ; néan- moins il est originaire de la province de Bahia, au Brésil. C'est un des Curculionides les plus rares dans les collections (1). TRIBU VIII. BYRSOPSIDES. Sous-menton sans pédoncule, ou n'en ayant qu'un vestige. — Man- dibules variables, rarement en tenailles. — Rostre plus ou moins ro- buste, souvent difforme, reçu au repos dans un canal ou une exca- vation du prosternum; ses scrobes linéaires, arquées. — Scape des antennes atteignant, au maximum, le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci grands, déprimés, transversaux, entièrement recouverts, au repos, par les lobes oculaires du protliorax, — Ces derniers très-sail- lants cbez presque tous. — Caisses graduellement en massue ou sub- linéaires; jambes inermes au bout ; corbeilles de toutes petites, arron- dies et plus ou moins caverneuses (Gronops excepté) ; tarses étroits, non spongieux en dessous, à article 3 pas plus large que 1-2, bilobé ou non. — Métasternum extrêmement court. Insectes tenant d'aussi près aux Brachycerus que les Dinomorphides, et n'en différant que par deux caractères essentiels : leurs mâchoires découvertes et la structure de leurs antennes. On ne peut y ajouter l'existence d'un canal prosternai pour la réception du rostre, attendu que ce canal, qui forme d'abord une profonde rainure à bords minces et tranchants, finit bientôt par se convertir en une simple excavation plus ou moins superficielle. Or, les Brachycerus en possèdent souvent une pareille. Ce groupe est difïicile à limiter exactement, et pour ne pas s'expo- ser à y introduire, comme l'a fait Schœnherr, des éléments étrangers, il faut, en premier lieu, préciser la limite postérieure du canal pro- thoracique, qui est loin d'être propre à ces insectes. 11 ne dépasse jamais les hanches antérieures qui, dans l'immense majorité des cas, le ferment en arrière; les Tuecesternus senties seuls chez lesquels sa limite est formée par une pièce triangulaire qui se trouve en avant de ces hanches. Ceci ne suffit pas encore pour caractériser un Byrsop- (1) Il n'en existe, à ma connaissance, que deux exemplaires dans celles de l'Europe entière; ils appartenaient primitivement au savant président de la Société ontomologiijue de Slettin, W. C. A. Dolirn, delà collection de qui l'un d'eux a passé dans celle de M. L. Fairraaire, à Paris. 294 CURCULIOMDES. side ; il faut que les tarses soient en dessous épineux, ciliés ou vil- leux, jamais spongieux. Enfin un troisième et dernier caractère est indispensable : le métasternum doit être très-court. Toute espèce qui ne réunit pas ces trois caractères n'appartient pas au groupe, tel qu'il est restreint ici (1). Ainsi épurée il est très-naturel et doit recevoir trois genres (Plasto- lOGiis, Gronups, Minyops) que Scliœnherr avait placés parmi ses Cléo- nides. Les Byrsopsides ont tous cet aspect particulier aux Curculionides épigés, qui vivent dans les terrains les plus arides. Leurs téguments sont inégaux et (sauf chez les Thecesternus et les Minyops) densément écailleux. Leur livrée, d'ordinaire grise ou jaunâtre, est tantôt uni- forme, tantôt marquetée de brun ; elle ne devient assez remarquable que chez quelques Byrsops et Synthocus. A l'exception des Thecesternus, qui les représentent dans l'Améri- que du Nord, ils sont propres à l'ancien continent, surtout à l'Afrique ; l'Europe ne possède que trois (Rbytirhinus, Gronops, Minyops) de leurs genres. Quoique médiocrement nombreux , ces derniers, pour être classés convenablement, me paraissent devoir être répartis dans les trois groupes suivants : L Canal protlioracique limité en arrière par les hauches antérieures. Hanches intermédiaires conlignës. Byrsopsides trais. — — séparées. Ruvtirhinides. n. Canal prollioracique limité en arrière par une pièce triangulaire et horizontale. Tuêcestërnides. Groupe I. Byrsopsides vrais. Canal prothoracique très-profond, limité en arrière par les hanches antérieures. — Funicule des antennes de sept articles. — Hanches intermédiaires contiguës. — Mandibules déclives, tranchantes sur leur bord inférieur ; l'interne coupé carrém%nt. C'est à ces insectes que s'applique spécialement ce que j'ai dit plus haut de l'intime analogie qui existe entre les Byrsopsides en général et les Brachyccrides. 11 suffirait de recouvrir leurs mâchoires par le menton et de modifier leurs antennes pour les faire rentrer parmi ces (1) Cette définition en exclut leS' genres Eupages, Aui.arhikus, Epipedus, PsEPiiOLAï (Pteuoplectus Schli.), que Schœnherr y a compris, les Elmecops de M. Horhhuth, et les Echinosoma de M. Wollaston. Si on rcntcudait comme l'a fait SchiT'uhcrr^ c'est-à-dire qu'on admît des exceJHions aux trois caractères indiqués dans le texte, on i;e [lourrait guère se dispenser d'y comprendre un certain nombre de genres actuellement disséminés dans d'autres Groupes, tels que ONcoRHiNOsSchœnh., Trachodema Blauch., Dicuotrachelus Stierl., etc. BTRSOPSIDES VRAIS. 295 derniers. Ce n'est pas uri des moindres défauts de la classification de Schœnherr, que d'avoir fortement séparé des insectes aussi voisins. Le groupe est propre à l'Afrique et ne comprend que les deux genres suivants : I. Prothorax épineux sur les côtés : Hoplitotrachelus. II. — inerme — Byrsops. HOPLITOTRACHELUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcul. p. 47. Tête concave; rostre un peu plus long qu'elle, légèrement arqué et élargi au bout;, anguleux^ inégal en dessus , tronqué en avant , avec une petite dépression demi-circulaire ; scrobes très-profondes, brus- quement arquées et un peu prolongées sous le rostre. — Antennes antérieures, très-courtes et robustes ; scape en massue au bout, n'attei- gnant pas les yeux ; f unicule à articles 1 un peu allongé, subcylindri- que, 2 plus court, 3-7 très-courts, fortement transversaux, subperfoliés, graduellement plus larges ; massue assez forte^ brièvement ovale, acu- minée, articulée. — Yeux surmontés d'une orbite en forme de crête, très-grands, acuminés intérieurement. — Protliorax subtransversal, plan en dessus, fortement arrondi et épineux sur les côtés, tronqué à sa base, muni en avant d'une saillie calleuse et échancrée. — Ely- tres ovales, subparallèles, peu convexes, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes robustes ; cuisses subli- néaires; jambes droites, lirièvementmucronées au bout; tarses courts, subcylindriques, plans et ciliés en dessous, à articles 3 fortement échan- cré, 4 très-robuste, presque aussi long que 1-3 réunis; ses crochets grands. — 2*= segment abdominal presque aussi long que les deux suivants pris ensemble, séparé du 1" par une suture anguleuse ; saillie intercoxale médiocrement large, un peu rétrécie et tronquée en avant. — Mésosternum plan, en triangle aigu. — Corps oblong, épais, très- inégal, revêtu d'une sorte d'enduit. Le genre a pour type une espèce inédite de Natal, que Schœnherr nomm.e spmifer, et qui est assez répandue dans les collections depuis quelques années. C'est un grand insecte, parfois d'un gris brunâtre uniforme, mais qui est ordinairement orné d'une grande tache com- mune d'un blanc jaunâtre, au sommet de la déclivité des élytres, avec les épipleures de ces dernières variées de blanc. Son prothorax est criblé de fossettes arrondies, profondes, et tuberculeux sur les côtés. Ses élytres sont couvertes d'une sorte de réseau formé par des fossettes larges et irrégulières ; elles présentent, en outre, chacune deux ran- gées de tubercules aigus : l'une latérale, l'autre médiane; celle-ci est souvent incomplète. 296 CLRCULIONIDES. Par son faciès, ce bel insecte lient plus de certains Brachtcerus que des Byksops qui suivent. 11 diffôre génériqucment de ces derniers, outre son prothoraï épineux, par ses antennes^ ses tarses, ses seg- ments abdominaux intermédiaires et son mésosternum. BYRSOPS. ScHOENH. Curcul., U, p. 408 (1). Tête concave sur le front ; rostre un peu plus long qu'elle, épais, quadrangulaire, parallèle, médiocrement inégal en dessus, largement et fail)lement écliancré au bout, avec ses angles un peu saillants et redressés. — Antennes courtes, assez grêles; scape fortement dilaté à son sommet, atteignant à peine les yeu.x; fuuicule à articles 1-2 allon- gés, subégaux, 3-7 très-courts, très-serrés, submoniliformes ou trans- versaux; massue grande, ovalaire, articulée. — Yeux des Hoplitotra- CHELUS. — Prothorax transversal ou non, plus ou moins rétréci, avec un sillon circulaire en avant, peu convexe et inégal en dessus, arrondi ou presque droit sur les côtés, tronqué à sa hase, largement avancé au miUeu de son bord antérieur ; ses lobes oculaires très-saillants. — Elytres en carré long, parallèles ou un peu élargies en arrière, comme tronquées en arrière, plus larges que le prothorax et coupées carré- ment à leur base, avec les épaules arrondies ou calleuses. — Pattes médiocrement robustes; cuisses sublinéaires ; jambes arrondies; les quatre antérieures ayant leur angle apical externe un peu lobé, et l'in- terne brièvement mucroné ; tarses assez longs, cyhndriques, hispides, à articles 3 entier, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen courts et subégaux ; saillie intercoxale large et tronquée en avant. — Mésosternum convexe, tu- berculeux. — Corps épais, parallélogrammique, tuberculeux eu dessus, revêtu d'une sorte d'enduit. Toutes les espèces sont grises ou blanchâtres, livrée que relèvent parfois, sur les élytres, quelques lignes longitudinales d'un noir plus ou moins profond. Ces organes présentent, le plus souvent, des ran- gées régulières de tubercules, qui sont sujettes à disparaître en avant. Ces insectes sont au moins de taille moyenne et propres à l'Afrique (2). Groupe II. Rhytirhinides. Canal prothoracique remplacé (Synthocls excepté) par une excava- tion plus ou moins superficielle, parfois peu distincte^ limitée en ar- (1) Syn. Ci\yPTOPS^ Schœiih. Curcul. Disp. meth. p. 65; olim.; nom em- ployé autérieuremeiit par Ltacli, pour des Myriapodes. — Brachïceuus Wie- dem., Tliuub. (2) Sdiœ.nherr (Curcul. VI, 2, p. 390) ea décrit 22 espèces {amplexicollis, Thunhergii, retusus, suturalis, etc.); depuis, aucune n'a été publiée. RHTTIBniNIDES. 297 rière par les hanches antérieures. — Funicule des antennes de sept ou six articles. — Hanches intermédiaires séparées. — Mandibules de lon- gueur et de forme variables (1). La séparation des hanches intermédiaires constitue le caractère es- sentiel et même, rigoureusement parlant, unique, qui distingue ce groupe du précédent. En faisant abstraction des Synthocus, il y en a un autre tout aussi important : le peu de profondeur du canal pro- ihoracique. Des huit genres qui suivent, quatre sont exclusivement propres à l'Afrique australe ; les autres, sauf un (Bûrborocœtes), ont des repré- sentants en Europe. I. Canal prothoracique très-profond : Synthocus. II. plus ou moins superficiel, a Mésosternum étroit. b Elylres carrées, planes, tronquées en arrière : Spartecerus. bb — oblongues ou ovales, plus ou moins convexes. c Funicule antennaire à art. 7 annexé ou conîigu à la massue. d Antennes grêles, art. 1 du funicule très-long. Rostre plus élevé que le front, sillonné : Hygocolohus. — au niveau du — lisse ; Borborocœtes. dd Antennes robustes; art. Idufunicule court : Minyops. ce Funicule antennaire à art. 7 distinct de la massue. Prolhorax plan, arrondi, ou anguleux sur les côtés : Rhytirhinus. — cylindrique ou subcyliadrique : Gronops. an Mésosternum fortement transversal; corps globoso-ovale : Plasio- logus. Genre incertœ sedis : Perieges. SYNTHOCUS. ScHoENH. CurcuL, VI, 2, p. 408. Tète concave ou non sur le front ; rostre plus étroit qu'elle, de lon- gueur variable, plus ou moins arqué et épais, subparallèle, largement sinué ou tronqué en avant; scrobes étroites, profoades, brusquement arquées, et dépassant le niveau inférieur des yeux. — Antennes très- courtes, peu robustes ; scape brusquement noueux au bout, n'attei- gnant pas les yeux ; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus (1) Tout en conservant leur peu d'épaisseur ordinaire, elles sont fréquem- ment sujettes à devenir horizontales et à prendre une ou deux dents sur leur bord interne, plus souvent encore à devenir très-courtes. Ces modifications ayant lieu dans les espèces d'un môme genre, il en résulte que ces organes n'ont plus ici la môme importance que chez les Byrsopsides vrais, et il n'en sera pas fait mention dans les formules génériques. 298 CLRCULIONIDES. gros, 3-7 très-courts et très-serrés ; massue brièvement ovalaire, assez grosse, articulée. — Yeux en triangle curviligne, acuminés inférieu- rement, surmontés (par ex. tnincatus) ou non d'orbites en forme de crêtes. — Prothorax de forme variable, toujours brusquement rétréci en avant et plus ou moins saillant au milieu de son bord antérieur, profondément canaliculé en dessous. — Elytres notablement plus lar- ges que le prothorax à leur base, avec leurs épaules obliquement tron- quées ou arrondies, du reste de forme très-variable. — Pattes courtes, très-robustes ; cuisses et jambes linéaires ; l'angle apical interne de celles-ci terminé par une courte épine; tarses médiocres, plus ou moins déprimés, hispides, plans et ciliés en dessous; leur 3^ article faiblement échancré, le 4^ grand, ses crochets médiocres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux entre eux et séparés du 1" par une suture rectiligne; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Mésosternum tuberculeux. — Corps de forme variable, ccailleux, parfois {Reichei) glabre. Ce genre est le seul du groupe actuel qui présente un canal protho- racique très-profond, et, par suite, il fait le passage avec le groupe précédent. C'est eu même temps, de tous les Byrsopsides, celui dont les espèces sont le moins homogènes sous le rapport du fades, ce qui vient principalement des modifications que subissent les élytres. En effet, ces organes sont tantôt {tnmcatus) régulièrement carrés et plans, tantôt {spimûosus) ovalaireset convexes, ouenûn{Reichei) brièvement triangulaires. La sculpture des téguments et la livrée ne varient pas moins. 11 n'y a encore de décrites que les cinq espèces (1) publiées par Schœnherr, mais les collections en contiennent un assez grand nom- bre, parmi lesquelles il y en a de fort singulières. Les plus grands de ces insectes sont un peu au-dessus de la taille moyenne. SPARTECERUS. ScHOEMi. CurcuL, II, p. 421 (2). Tête inégale; rostre court, très-épais et très-inégal en dessus, qua- drangulairc, un peu arqué, déclive au bout, avec son bord antérieur sinué dans son milieu et un peu redressé, surtout aux angles ; scrobes profondes, étroites, obliques et un peu élargies en arrière. — An- (1) S. truncalus, Reicliei^ Hopei, defurmis, spinulosus, Schœnh. loc. cit. (2) Syn. Cyamppeus, De C:ist<>lii. llist. nat. d. Col. II, p. 323. M. do Caslelnau a subslilué ce nom à celui de Siiurnlierr, qu'il écrit ;i tort SpAUTOCEnus, en se basant sur ce que précédemment (Ma^'. d. Zool., Ins. 1833; Essai d'une classif. d. liémipt. p. 42) il avait fundé un |,'enre Spartocera parmi les Hémiptères. Si la faible difl'ércnce qui existe entre les deux noms ne parait pas sullisante pour les conserver tous deux, celui de Cyamppeus devra être adopté. RHYTIRHINIDES. 299 tenues courtes, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, ou brus- quement dilaté au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule de 7(1) articles : 1-2 allonges, obconiques (1 parfois p y riforme)^ 3-7 graduelle- ment plus larges, transversaux^ très-serrés, 7 contigu à la massue; celle-ci ovalaire, subcompacte. — Yeux médiocres, ovalaires, trans- versaux, acuminésinférieurement, surmontés d'une orbite. — Protho- rax transversal, dilaté et arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, sail- lant au milieu de son bord antérieur, fortement écbancré sur son bord antéro-inférieur, avec le prosternum largement et faiblement excavé ; ses lobes oculaires très-saillants. — Ecusson nul ou distinct, dans ce dernier cas très-petit et triangulaire. — Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, carrées, planes en dessus, comme tronquées et ré- tuses en arrière, obliquement coupées et anguleuses aux épaules. — Pattes courtes et robustes; cuisses grossissant peu à peu; jambes li- néaires, comprimées, obliquement tronquées et très-brièvement mu- cronées au bout ; tarses courts, assez robustes, faiblement canaliculés en dessous, à articles 3 subéchancré, 4 assez long ; crochets médiocres. — 2* segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants réunis, séparé du 1^'' par une saillie anguleuse. — Saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Mésosternum tuberculeux antérieu- rement. — Corps assez épais, inégal, revêtu d'une sorte d'enduit. Ce genre se compose d'un petit nombre d'espèces (2) propres à l'A- frique australe, auxquelles la forme carrée de leurs élytres donne un faciès particulier qui ne se retrouve que chez quelques Synthocus. La plupart de celles qui ont été pubhées sont de taille moyenne; il y en a de très-petites dans les collections. HYPOCOLOBUS. ScHOENH. CurcuL, VI, 2, p. 442. Tôte lisse, plus ou moins convexe ; rostre un peu plus long qu'elle, arqué, très-robuste, parallèle, anguleux, plus élevé que le front, et, en général, brusquement distinct de lui, plurisillonné en dessus ; scrobes (1) Schœnlierr semble ne lui attribuer que six articles; j'en vois sept, mais dont le dernier étant aussi large, ou peu s'en faut, que la massue, n'est pas très-facile à distinguer. (2) S. obesus, fœdus, angulatus, Schœnh. Curcul. Yl, 2, p. 439. — Aj. : S. quadratus, Gerstœck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 84; Mozam- bique. Il existe en Californie un genre voisin de celui-ci, mais (]ui en difl'èrc par sou protliorax troi;(|u6 en avant et dont les IoIjcs oculaires sont plus faibles, ses tarses, dont le 3"= article est plus fortemcut écbancré, ut son mésosternum non tuberculeux. Je dois à. M. J. L. Le Conte la connaissance de l'espèce inédite qui le constitue et qui est, avec les Thecesterkus, le seul représentant connu des Byrsopsides dans l'Amérique du Nord. 300 CURCULIONIDES. profondes, grafluellement évasées en arrière, obliques et atteignant les yeux. — Antennes très-courtes; scape assez robuste , forlenient renflé au bout; funicule de 6 articles : 1 aussi long que les cinq sui- vants réunis, et assez épais (1), 2-6 fortement transversaux, très-serrés, 6 conli.i,^! à la massue ; celle-ci assez faible, ovale, acuminée. — Yeux médiocres, oblongo-ovales, acuminés inférieurement. — Proihorax transversal ou non, médiocrement convexe, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés, puis brièvement rétréci en avant, tronqué à sa base, plus ou moins saillant sur son bord antérieur, fortement sillonné et fovéolé en dessus; ses lobes oculaires très-saillants. — Elytres ovales, subpa- rallèles, assez convexes, s'arroudissant et subverticalement déclives en arrière, plus larges que le protliorax à leur base, avec les épaules tantôt calleuses ou anguleuses, tantôt arrondies. — Patles et segments abdominaux des Spartecerus. — Mésosternum non tuberculeux. — Corps oblong, densément écailloux. Par suite de la forme de leur prothorax et de leurs élytres, ces in- sectes ont un faciès particulier qui les fait aisément reconnaître. La sculpture des dernières consiste en côtes régulières, alternativement plus saillantes, ou en rangées de petits tubercules, dont les intervalles sont occupés par des points enfoncés ou des fossettes. La plupari, sur un fond jaunâtre ou varié de blanc et de gris foncé, sont oriés, sur chaque élytre, d'une bande oblique et snbmédiane, d'ime nuance plus claire et plu? ou moins apparente. Toutes les espèces sont propres à l'Afrique australe (2). BORBOROCOETES. ScHOENii. CurcvL, VI, 2, p. 437. Tète excavée sur le front, munie d'un petit tubercule conique au- dessus de cluuiuc œil; rostre un peu plus long et plus étroit qu'elle, assez robuste, arqué, anguleux, plan et un peu inégal en dessus, muni d'une petile carène transversale près de son extrémité, celle-ci subar- rondie ; scrobes profondes, obliques, évasées en arrière et atteignant les yeux. — Antennes submédianes, courtes, peu robustes ; scape gros- sissant peu à peu, atteignant les yeux ; funicule de si.x articles : 1 re- (1) Scho'îilicrr, qui ;i divisé le genre eu deux sections, a fondé la seconde sur cinq espèces (sa.rosus, fictus, follax, cœsus, anaghjplicus) chez les'inelles les deux fjreniiers articles du funicule sont tous dinu al'ongés et ép'aux. Je n'en connais aucune, mais, d'api es la dcscriptiou qu'il en donne, eMes nae semblent dilférer sensiblement des autres espèces. Schœulierr lui-même en fait la remaiipiu pour l'une d'elles, le fallax. (2) Ab.vlriction faite de celles nientionnées dans la note précédente, Scliœn- lierr eu décrit 15 qu'il divise en deux sections : A. Rostre corniciilé on réflé- chi à .son extrémité : H. variegaius, uniconiis, corniculatus, etc.; B. Rostre subarroodi et mulique au bout : H. tutulus, deiiiicoUis, scopurius, etc. RHYTIRHINIDES. 301 lativement très-allongé, en massue, 2 de moitié plus court, obconi- que, 3-6 très-courts, très-serrés, graduellement plus larges, 0 contigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale;, acuminée, acticulée. — Yeux assez grands, oblongo-ovales. — Prothovax transversal, légèrement rétréci en arrière, un peu arrondi sur les côtés en avant, peu convexe et pluri-impressionné en dessus, tronqué à sa base^ avec les angles de celle-ci arrondis, saillant au milieu de son bord antérieur, médio- crement excavé en dessous j ses lobes oculaires sailjaots et arrondis. — Elytres médiocrement allongées, assez convexes, parallèles, arrondies et déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légère- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses en massue; jambes droites; leurs corbeilles faiblement caverneuses ; tarses courts, ciliés en des- sous, a article 3 échancré; crochets grêles et assez longs. — 2« seg- ment abdominal guère plus long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture anguleuse; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Mésosternum très-étroit, formant en avant un tubercule globuleux. — Corps oblong, revêtu d'un enduit écailleux. Genre établi sur un insecte {inœqualis Schh.) de la Perse occidentale, de taille médiocre, avec l'enduit qui le recouvre, en entier d'un gris jaunâtre uniforme; ses élytres présentent des sillons réguliers, dont les intervalles sont alternativement plus convexes ; un sillon longitu- nal, flanqué de chaque côté de deux dépressions irrégulières^ occupe le prothorax. Les caractères génériques de cet insecte sont très-voisins de ceux des Hypocolobus, et son faciès se rapproche également du leur. MINYOPS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 163 (1). Rostre un peu plus étroit et du double plus long que la tête, mé- diocrement robuste, un peu arqué, parallèle, subarrondi aux angles, plan et caréné ou non en dessus, troncfué au bout; scrobes profondes, obliques, arrivant sous les yeux et réunies par un sillon transversal. — Antennes antérieures, assez courtes, robustes; scape graduellement épaissi, atteignant à peine les yeux ; funicule de 7 articles : 1 légère- ment allongé, obconique, 2-6 très-courts, transversaux, 7 plus large, contigu à la massue ; celle-ci grosse, ovale, obtuse, articulée. — Yeux oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, légèrement arrondi sur ses côtés antérieurs et à sa base, brusquement et très-brièvement rétréci en avant; ses lobes oculaires médiocres, largement arrondis; prosternum faiblement concave. — Elytres brièvement ovales, s'arrondissant pour former leur déclivité (1) Sya. Meleus, Dej. Cat. éd. 1, p. 88. — Microps, Steven, Mus. Mosq. II, p. 93. — LiPAiius Oliv. 302 CURCULIONIDES. post(^rieure, à peine plus larges que le prothorax et largement échan- crées en arc ;\ leur base. — Pattes assez courtes ; cuisses en massue; jambes droites, plus ou moins sinuées à leur base interne, assez for- tement mucronées au bout; tarses médiocres, linéaires, hispides en dessous, à articles 3 non bilobé, excavé en dessus, 4 aussi long que les précédents réunis ; ses crochets grands. — 1" segment abdoviinal à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1*^ par une suture arquée ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps ovale, inégal, faiblement pubescent. En dernier lieu^ Schœnherr a placé ce genre dans sa division des Cléonides ; mais la forme de ses mandibules, les corbeilles de ses jambes postérieures, qui sont caverneuses, la structure de ses tarses et l'extrême brièveté de son métasteraum prouvent, sans réplique, qu'il appartient aux Byrsopsides, au même titre que les Gronops et les Plastologus, qu'on trouvera plus bas, et dont Schœnherr avait éga- lement fait des Cléonides. Ses antennes seules sont très-différentes de celles des autres Byrsopsides, et ressemblent complètement, sauf la brièveté de leur massue, à celles des Cleonus et genres voisins; mais ce caractère isolé ne peut l'emporter sur ceux qui précèdent. Le facics des Minyups est en harmonie avec la place que je leur assigne; ils sont éminemment épigés, et on les trouve souvent recou- ve-rts d'un enduit terreux qui permet difficilement d'apprécier la sculp- ture de leurs téguments. Ceux-ci sont plus ou moins rugueux, et les élytres présentent des stries peu profondes, dont les intervalles sont, en général, alternativement plus saillants et irrégulièrement tubercu- leux. Le genre est peu nombreux , et ses espèces sont répandues de- puis les régions voisijies de la mer Caspienne jusque dans le nord de l'Afrique (1). RHYTIRHINUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 1G2. Tête plus ou moins concave sur le front; rostre assez long, médio- crement épais, arqué, quadrangulaire , plan et lisse, ou sillonné en dessus, muni au devant de chaque œil d'un petit tubercule conique, rarement nul (2); scrobes profondes, subrectilignes ou un peu flexueuses, atteignant les yeux. — Antennes médiocres, grêles; scape atteignant les yeux, grossissant peu à peu; funicule de 7 articles : (1) Aux sept (carinatus, variolosus, scrohiculatus , etc.) connues de Schœn- herr (Curcul. VI, 2, p. 87), a,j. : M. Chaudoirii, Hoclih. Bull. Mosc. 1847, I, p. 488; Armôpie. — rudis, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. 2^ p. 43, pi. 5, f. 11 ; Turcoménie. (2) Schœnherr (toc. cit.), après avoir indiqué exactement la position de ces tubercules, a dit plus lard, par suite sans doute d'un lapsus calami, qu'ils étaient situés sous le rostre, en avant des yeux. RHYTIRHINIDES. 303 1 allongé, parfois (par ex. inœquaUs) très-grand, en massue au bout, 2 plus court, de même forme, 3-6 lenticulaires ou submoniliformes, 7 plus épais, contigu à la massue; celle-ci faible, oblongo- ovale. — Yeux assez grands, oblongo- ovales. — Protliorax de forme variable, mais jamais cylindrique, transversal ou non, plus ou moins plan et inégal en dessus, en général arrondi ou anguleux sur les côtés, avec son bord antérieur saillant ou non, tronqué à sa base, largement ex- cavé en dessous; ses lobes oculaires très -saillants. — Ecusson très-petit, quand il existe (1). — Elytres pas beaucoup plus larges que le pro- thorax, oblongues, subparallèles, peu convexes ou planes, arrondies ou coupées obliquement aux épaules, brusquement déclives en ar- rière, et tuberculeuses au sommet de la déclivité. — Pattes médiocres; cuisses en massue ; jambes droites, avec leur angle interne un peu saillant; corbeilles à peine caverneuses; tarses médiocres, peu ro- bustes, ciliés partout; leur 3* article en général échancré, le 4" assez long; ses crochets médiocres. — 2^ segment abdominal plus grand que les deux suivants isolés, séparé du l^"" par une suture arquée ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Mésosternum plus ou moins convexe. — Corps médiocrement épais, très inégal, revêtu d'un en- duit squammeux. Genre assez riche en espèces (2) et répandu depuis l'Afrique aus- trale jusque dans le midi de l'Europe. Les espèces du premier de ces pays {cxcisus, inœqualis, setiger, etc.) sont beaucoup plus grandes, plus robustes et revêtues de téguments plus âpres que celles de la Faune méditerranéenne, et leur livrée est, en général, d'un gris uniforme. Ces dernières, dont YiminessicoUis Schh. est le type, sont, pour la plu- part, d'un jaune varié de brunâtre, et munies de côtes régulières sur les élytres. (1) J'en trouve un dans toutes les espèces que j'ai sous les yeux, sauf chez Yinœqualis; son existence avait déjà été signalée chez les petites espèces d'Es- pagne, par M. Rosenhauer (Die Thiere Aiidalus. p. 254). Il est partout difficile à découvrir, étant couvert d'écaillés. Schœnherr le refuse à ces insectes. (2) Aux 20 décrites par Schœnherr (Curcul. VI, 2, p. 422), aj. : Esp. afri- caines : R. variegatus (nec Motsrh.)^ humilis (annulipes ya.v.), annulipes, im- prnssicollis, horridus, Lucas, Explor. de l'Alger. ; Entom.p. 428; Algérie. — Esp. européennes : R. variegatus, Motsch. Bull. Moscou, 1849, II, p. 139; Es- pagne. — angusticollis , suhfasciatus, longulus, par vus, Roscnh. Die Thier. Andalus. p. 254; même pays. — horridus (nec Lucas), atticus, Reiclic et De Saulry, Ann. d. 1. Soc. cntom. Sér. 3, V, p. 684; Grèce; le premier de ces noms étant déjà employé, a été changé plus tard par ses auteurs en celui de deformis, loc. cit. VI, p. 60. — lœsiroslris, L. Fairm. ibid. Sér. 3, VII, p. 278; Corse. — Esp. de la Russie n:ér. : /{. gihbus, Kolenati, Bull. Mosc. 1858, il, p. 85 (an potius Bordorocoetes?). 304 CURCULIONIDES. GRONOPS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth.,i). 157. Tête plus ou moins impressionnée sur le frc>nt ; rostre assez long, légèrement arqué, épais, quadranj;ulaire, parallèle, plan et parfois sillonné en dessus, tronqué au bout; scrobes flexueuses, obliques et aboutissant sous les yeux. — Antennes courtes, médiocrement ro- bustes ; scape grossissant peu à peu et atteignant les yeux ; funicule de 7 articles : 1 allongé, obconique, 2-7 de même forme, très- courts, très-serrés, graduellement plus épais, 7 contigu à la massue ; celle-ci grande, ovalaire. — Yeux transversaux, rétrécis inférieurement. — Prothorax cylindrique ou un peu dilaté et arrondi sur les côtés en avants bisinué à sa base, légèrement saillant sur son bord antérieur, impressionné en dessous. — Ecusson très-petit. — Elytres plus larges que le prothorax, oblongues, parallèles ou légèrement ovales, con- jointement échancrées à leur base, avec les épaules anguleuses ou arrondies, brusquement déclives en arrière, et calleuses au sommet de la déclivité. — Pattes courtes; cuisses robustes, en massue; jambes droites, leurs corbeilles terminales, ouvertes; tarses médiocres, grêles, cylindriques, ciliés partout; leur 3*= article entier, le 4^ médiocre, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal au moins aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l*"" par une suture arquée. — Mésosternum très-étroit, lamelliforme, anguleux en avant. — Corps oblong, inégal en dessus, revêtu d'un enduit écailleux. Schœnherr a placé ce genre parmi ses Cléonides, d'où il a été retiré par Jacquelin-Duval (1), qui l'a reporté, avec raison, dans les Byrsop- sides, dont il a tous les caractères essentiels, y compris l'excavation prosternale, qui est aussi distincte que chez les Rhytirhinus, et que Schœnherr a passée sous silence. 11 a pour type un petit insecte (2) répandu dans toutes les parties de l'Europe, où il ne paraît être com- mun nulle part. Ses autres espèces, en petit nombre, sont disséminées depuis la Sibérie jusque dans l'Afrique australe (3). Les plus grandes sont à peine de taille moyenne. (l)Gencr. d. Col. d'Eiirop.; Curcul. p. 30. (2) Cure, lunatus, Yah. Syst. El. il, p. 524. Pour sa synonymie, qui est assez compliquée, voyez Schœuh. Curcul. II, p. 253, et VI, 2, p. 135. (3) G. inœrjualis, Sibérie or.; sulcafus, Russie mér. ; proletariiis , puncti- rostris, squalidus, du Caj.; Scliœnh. toc. cit. VI, 2, p. 135. — Aj. : G. fascia- tus, Kiisler, Die haf. Eiuop. XXIIl, CO; Espagne mér. — luciuosus, Chevrol. Rcv. etMag. d. Zool. 1861, p. 120; Algérie. RHYTIRHINIDES. 305 PLASTOLOGUS. ScHoENH. CurcuL, VI, 2, p. 139. Tête convexe; rostre plus long et plus étroit qu'elle, robuste , ar- qué, anguleux, plan et bi-sillonné en dessus, un peu déclive et tron- qué au bout ; scrobes étroites^ assez profondes, arquées et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes, peu robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule de 7 articles : 1 renflé au bout, presque aussi long que les six suivants réunis; ceux-ci transversaux et très-serrés ; naassue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, ovales, acuminés inférieurement. — Pro- thorax transversal, convexe, presque droit sur les côtés, fortement arrondi en are à sa base , tronqué en avant , avec ses lobes oculaires très-saillants et arrondis, fortement échancré et un peu concave en dessous. — Elytres très-brièvement ovales et très-convexes, un peu plus larges que le prothorax et fortement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes et très -robustes; cuisses fortement en massue, un peu arquées ; jambes droites ; tarses très-courts, étroits, un peu déprimés, finement villeux en dessous, leur 3^ article bilobé ; crochets médiocres. — 2^ segment abdominal plus long q e les deux suivants réunis, séparé du 1^"^ par une suture droite presque obsolète; saillie intercoxale très -large, tronquée en avant, — Métasternum excessivement court. — Mésosternum forte- ment transversal et plan. — Corps globoso-ovaie, inégal et écailleux. L'unique espèce {costatus Schh.) du genre est un. petit insecte de la Caflrerie, ressemblant beaucoup, au premier abord, à un Cionus, même sous le rapport de ses couleurs, qui consistent en bandes et en taches brunâtres sur un fond d'un jaune sale. Son prothorax, outre un large sillon médian , est creusé de quatre grandes et profondes fossettes, et ses élytres ont quelques côtes saillantes entre lesquelles sont des doubles rangées de points enfoncés. Un des caractères les plus remarquables de cet insecte, et qui a été négligé par Schœnherr, est la largeur de son mésosternum, qui lui est propre parmi tous les Byrsopsides. Note. C'est probablement parmi les genres qui précèdent que doit être placé le suivant, qui m'est inconnu (1). (1) Schœnherr (Curcul. VI, 2, p. 421) rapporte également aux Byrsopsides le genre Brotheus de Stephens (111. of Brit. Enlom. IV, p. 152), qu'il n'avait pas vu en nature. Mais comme Stephens lui assigne des tarses larges et roitusles, il ne peut rentrer dans la Tribu actuelle. Coléoptères. Tome VI. 20 806 CL'RCULIONIDES. PERIEGES. ScHOENH. CurcuL, \l, 2, p. 419. Tète convexe; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, épais, droit; scrobes profondes, linéaires, subtransversales. — Antennes mé- dianes, médiocres, assez grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 peu allongés, turbines, 3-7 plus courts, subturbinés, égaux; massue oblongo- ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, subarrondis (?). — Prothorax un peu plus long que sa largeur moyenne, un peu rétréci et légèrement sail- lant en avant, médiocrement convexe, profondément échancré sur son bord antéro-inférieur, avec le prosternum largement et distinctement excavé; ses lobes oculaires médiocres. — Ecusson nul. — Elytres ovales, convexes, régulièrement arrondies sur les côtés, pas plus larges que le protborax et échancrées à leur base, avec les épaules arron- dies. — Pattes assez longues; cuisses médiocrement en massue; jam- bes droites ; tarses grêles, non spongieux en dessous, à article 4 allongé; ses crochets arqués, divariqués. — Corps ovale, dur, écailleux. L'unique espèce [bardus Schh.) du genre est un insecte du Caucase, que Schœnherr dit ressembler beaucoup au Strophosomus Coryli. Groupe III. Thécesternides. Canal prothoracique très-profond, limité en arrière par une pièce triangulaire s'appuyant sur les hanches antérieures (i). — Funicule des aotennes de 7 articles. — Hanches intermédiaires séparées. — Mandibules épaisses, en tenailles, dentées au côté interne. Outre la structure insolite du canal prothoracique, ces insectes s'é- loignent considérablement des autres Byrsopsides par leur rostre et par leur faciès, qui se rapproche de celui de quelques Cryptorhyn- chides (par ex. Pseudoml's). Néanmoins, je ne doute pas qu'on ne doive les comprendre dans la Tribu actuelle, dont ils ne sont qu'une forme aberrante. Ils ne constituent jusqu'ici que le genre suivant, qui est exclusivement propre à l'Amérique du IN'ord. (1) Ce canal diffère essentiellement de celui des autres Byrsopsides, des Cryp- torhynchides et de tous lesCurculionides qui en possèdent un. Chez ces der- niers, son fond est formé par le prosternum qui a été plus ou moins enfoncé sur la ligne médiane. Ici, au contraire, lorsqu'on soulève la tête, l'œil plonge dans l'intérieur de la ca\ité générale du prothorax et découvre les organes qu'elle contient. C'est par conséciucnt le prosternum qui a été profondément éclianoré jus(]u'à peu de distance des hanches antérieures et dont il ne reste plus que la pièce triangulaire mentionnée dans le texte. On obtiendrait quel- que chose de complètement semblable, si, chez un Elatéride ou un Buprestidc, par exemple, où faisait subir au prosternum une opération de ce genre. THÉCESTERNIDES. 307 THECESTERNUS. Say^ Descr. of Curcul. ofN. Amer., p. 8 (1). Tête plane et marquée d'un court sillon longitudinal sur le front; rostre continu avec elle, très-court, assez épais, subparallèle ou cunéi- forme, anguleux, plan en dessus, tronqué à son extrémité ; ses scrobes presque perpendiculaires à son axe. — Antennes très-courtes, peu robustes ; scape épaissi au bout, atteignant à peine les yeux; funiciJe à articles 1-2 plus longs que les autres, obconiques, celui-là plus gros; 3-7 transversaux, très-serrés; massue ovalaire, compacte. — Yeux mé- diocres, oblongo- ovales. — Prothorax transversal ou non, assez con- vexe, arrondi ou presque droit sur les côtés en arrière , tronqué à sa base, plus ou moins rétréci en avant, avec son bord antérieur un peu saillant et largement arrondi; ses lobes oculaires médiocres, arron- dis. — Elytres ovalaires, convexes, un peu rétrécies et déclives en ar- rière, tronquées ou faiblement échancrées en avant, avec leurs angles huméraux plus ou moins saillants et embrassant la base du protho- rax. — Pattes médiocres, peu robustes; cuisses et jambes un peu com- primées ; celles-là grossissant peu à peu, celles-ci tronquées au bout ; corbeilles ouvertes; tarses courts, subcylindriques, hispides, leur 3" article entier, le 4e assez long ; ses crochets grêles et médiocres. — 2^ segment abdominal aussi grand que les deux suivants réunis, sé- paré du 1'^^ par une suture anguleuse; saillie intercoxale large, angu- leuse en avant. — Mésosternum étroit. — Corps ovalaire ou oblongo- ovale, glabre à Fœil nu. Les plus grands de ces insectes sont de taille médiocre; tous sont d'un noir profond mat et présentent une sculpture semblable. La tête est finement ponctuée, le prothorax Test plus fortement et en même temps rugueux; les élytres sont munies de quelques côtes peu sail- lantes, dont les intervalles sont occupés par des fossettes très-serrées et en partie confluentes; de très-petits poils redressés, distants et à peine visibles à l'œil nu, revêtent les téguments. La saillie des angles huméraux, qui constitue l'un des principaux caractères du genre, est variable selon les espèces; elle est surtout très-prononcée chez Yhu- meralis, type du genre. Cette espèce , publiée par Say, a été pendant longtemps la seule connue; mais dans ces dernières années, M. J. L. Le Conte en a dé- crit six autres (2) découvertes par lui dans les déserts que parcourent (1) Syn. LiTHODus (Germar), Scliœnh. Curcul. II, p. 420; nom publié en 1834 et postérieur de trois ans à celui que Say a imposé au genre, en l'accom- pagnant d'une exposition très-détaillée des caractères de ce dernier. — Bra- CUYCEKUS, Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 254; olim. (2) L. reclus, affinis^ riidis, crosus, longior, morbillosus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Pliilad. VIII, p. 18. 308 CURCULIONIDES, la Rivière-Plate et l'Arkansas. Ce savant entomologiste dit que ces in- sectes se trouvent sous la fiente desséchée des Bisons, et qu'ils sont parfois très -abondant s, ce qui n'empêche pas qu'ils soient d'une ra- reté extrême dans les collections européennes. TRIBU IX. AMYCTÉRIDES. Sous-menton très-souvent épaissi et tridenté en avant. — Menton et mâchoires plus ou moins enfoncés dans la cavité buccale ; celles-ci larges et paraissant souvent confondues avec le menton (t). — Jlan- dibules saillantes^ voûtées, déclives, droites sur leur bord interne, tranchantes en avant. — Rostre court, en général extrêmement ro- buste; ses scrobes très-rarement linéaires et dirigées en bas. — Funi- cule antennaire de 6 articles : le 1^'' de la massue plus ou moins al- longé. — Prothorax, en général, muni de lobes oculaires. — Point d'écusson. — Cuisses sublinéaires ou graduellement en massue; cor- beilles des jambes postérieures petites, terminales et ouvertes; tarses (1) Le plus ou moins de visibilité du menton et des mâchoires dépend de la profondeur de l'écliancrure du cadre buccal, qui varie presque d'une espèce à l'autre et ne peut servir à caractériser les genres, non plus que les dents dont il est muni, et qui disparaissent parfois complètement. La règle générale est que les organes eu question sont en totalité ou en grande partie à découvert. Lo menton est toujouis étroit et en triangle allongé et aigu. Sa fusion avec les mâchoires est souvent si complète en apparence que, réunies, ces i)ièces pa- raissent former une plaijue simple divisée en trois parties par de lines sutures longitudinales. Il faut faire attention à cette structure afin de ne pas prendre ces insectes pour des Gurculionidcs adélognathes; ils sont, au contraire, émi- nemment phanéroguathcs. Les mâchoires présentent une autre particularité digne de lemarque : leur partie ainsi visible au dehors, et qui est souvent plus large que le menton, supporte à sa base le corps de la mâchoire, qui est libre dans le reste de son étendue et séparé d'elle par un iiilervalle notable dans lequel est logé le palpe. Cette pièce ne peut être autre chose que ce qu'on ap- pelle la pièce dorsale chez les autres Coléoptères, et l'interne dès-lors corres- pond au mando. Ce dernier est. en fer de hache à angles aigus, couvert de poils grossiers et muni, tout le long de son bord interne, de cils rigides et très-rap- prochés. A quoi il faut ajouter que ce n'est pas la face inférieure de la pièce dorsale, mais son bord externe, qui est visible extérieurement. Il eu résulte que le mando fait saillie dans l'intérieur de la cavité buccale, au lieu de se por- ter à la rencontre de celui de l'autre mâchoire. Telle est du moins la disposi- tion de ces parties après la mort et la dessiccation qui en est la suite. Proba- blement, pendant la vie, les deux mâchoires, par suite de leur flexibilité, peuvent se rejoindre et agir à la façon ordinaire. J'ajouterai enfin que les trois premiers articles de leurs palpes sont ordinairement subglobuleux. Cette orga- nisation anormale des organes buccaux, dont je ne connais pas un second exem- ple parmi les Coléoptères, suffirait à elle seule pour autorisera faire des Amyc- térides une Tribu à part. AMTCTÉRIDES. 309 linéaires, subcylindriques ou déprimés, canaliculés et ciliés ou épi- neux, rarement spongieux en dessous. — 2*^ segment abdominal plus long que chacun des deux suivants, séparé du l*'par une suture ar- quée. — Métasternum très-court. Groupe très-naturel , et Fun des plus tranchés qui existent dans la Famille, ])ien que ses espèces présentent dans la forme des scrobes rostrales, des antennes, des yeux et des lobes oculaires du prothorax, des modifications qui, partout ailleurs, auraient une grande impor- tance, mais qui ici s'effacent devant l'ensemble des caractères expo- sés dans la formule qui précède. Il n'existe pas de Curculionides qui aient le rostre aussi épais et aussi robuste que la plupart de ces insectes. Les excavations, les crêtes, les épines ou les sillons dont il est muni en dessus le rendent parfois difforme ; en dessous, il est très-souvent limité à sa base par un profond sillon transversal, offrant dans son milieu une fos- sette plus ou moins marquée, d'où part ordinairement un sillon lon- gitudinal dirigé en arrière. Ses scrobes sont tantôt faites comme chez les Cyclomides de Schœnherr, tantôt arquées et dirigées en bas. Il y a donc, à certains égards, deux types chez ces insectes, mais qui sont réunis entre eux par un genre (EuoMUs) qui fait jusqu'à un certain point le passage de l'un à l'autre. Les Amyctérides sont entièrement confinés dans l'Australie, où la plupart paraissent pulluler beaucoup. Presque tous sont au-dessus de la taille moyenne, et les plus petits ne descendent pas au-dessous. Ce sont des insectes épigés, à téguments solides, inégaux, à livrée obscure et le plus souvent uniforme. Schœnherr, qui n'a connu que trois de leurs genres, avait placé deux d'entre eux (Amyctekus, Elomus) dans sa division des Cyclo- mides, et le troisième (Mythites), dans celle des Entimides. M. Wa- terhouse (1) est jusqu'ici le seul auteur qui ait signalé l'analogie que ces genres ont entre eux et proposé de les réunir dans un même gi'oupe. Ce dernier ae subdivise en deux groupes secondaires, aisés à reconnaître au caractère suivant : L Scape des antennes dépassant le bord postérieur des yeux. Amyctérides vrais. II. empiétantauplusunpeusuriesyeux. Euomides. Groupe I. Amyctérides vrais. Scape des antennes dépassant plus ou moins fortement le bord postérieur des yeux. — Ceux-ci médiocres, arrondis ou ovales, non (1) Voyez son travail intitulé : « Notes on the Si^ccies of Amycterus and al- lied Gênera, witli Descriptions ci' some new Species. » Trans. of tlie entom. Soc. Ser. 2, III, p. 75. 310 CUBCULIONIDES. acuminés inférieurement et entièrement à découvert. — Lobes ocu- laires du prothorax largement arrondis, faibles, parfois nuls. En ce moment, ces insectes sont tous réunis dans le genre Amycterus de Schœnheri', (jui, à ce que l'on admet généralement, ne se prête- rait pas à être subdivisé (i). Je crois, au contraire, qu'il est nécessaire de rétablir les anciens genres Psalidura et Acantolophus, dont les caractères n'ont jamais été e.xposés d'une façon convenable. A ces genres, j'en ajoute même un quatrième, que je crée par exception (2). Tous sont établis sur des particularités précises, empruntées à la plu- part des parties du corps, et corroborés, en outre, par la sculpture des téguments et le fades général. I. Yeux arrondis ou subarrondis, assez saillants; prothorax non lobé : Amyc- terus. II. — ovales, déprimés, obliques ou verticaux. a Lobes oculaires du prothorax distincts. Rostre muni de crêtes ou d'épines sur ses bords latéraux : Acantho- lophus. — sans crête ni épines sur ses bords latéraux : Psalidura. a «Lobes du prothorax nuls: Cubicorhynchus. AMYCTERUS. (Dalm.) Schoenh. Curcul. Disp. meth,, p. 202. Sous-menton épaissi et plus ou moins fortement denté; une fossette profonde au milieu du sillon gulaire, d'où part un sillon longi- tudinal. — Rostre un peu plus long et aussi large que la tète, con- tinu avec celle-ci, extrêmement épais, parallèle, concave en dessus, avec la concavité impressionnée dans son fond en forme d'X, ou bica- rénée, sans épines ni crêtes latérales, plus ou moins échancré en avant , avec une dépression en triangle curviligne ; scrobes très- courtes, rcctilignes, mal limitées sur leur bord inférieur, très-brus- quement élargies et évanescentes en arrière. — Antennes subtermi- nales, médiocres; scape grossissant peu à peu, déprimé, un peu flexucux, atteignant le bord antérieur du prothorax ; funicule à arti- cles 1-2 ou [Sctiœnherri) i seulement allongé, obconique, 3-6 ou 2-6 plus courts, de même forme, égaux ; massue ovale, atténuée et coni- que à sa base. — Yeux petits, arrondis ou subarrondis, assez con- vexes. — Prothorax transversalement hexagonal, tuberculeux ou di- (1) Telle n'était pas l'opinion de Schœnherr, qui reconnaissait que le genre devait être divisé en plusieurs, et c'est, à ce qu'il dit^ le défaut de matériaux suflisants qui ne lui a pas permis de réaliser cette idée. Voyez son Mautis. sec. Curcul. p. 54, note. (2) Ces quatre genres ne suffisent pas encore pour que ces insectes soient convenablement classés, et l'on trouvera indiquées plus bas un assez grand aon bre d'espèces qui eu nécessiteront de nouveaux. AMYCTÉRIDES. 3U gité sur les côtés, rarement arrondi latéralement, et, dans ce cas, gra- nuleux en dessus, tronqué à sa base et en avant, très-largement mais médiocrement échancré en dessous, sans aucune trace de lobes ocu- laires. — Elytres oblongues, assez convexes, arrondies sur leur décli- vité postérieure, avec leur extrémité en général un peu dilatée, large- ment arrondie, crénelée et souvent épineuse à l'angle suturai, à peine plus larges que la base du prothorax et tronquées en avant, avec leurs épaules arrondies. — Pattes longues ; cuisses en massue ; jambes anté- rieures un peu arquées, souvent denticulées en dedans ; tarses sub- cylindriques, à articles 1-3 échancrés au bout, profondément canali- culés et nus en dessous, sauf parfois sur leurs bords, 4 long et robuste, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale très-large, tron- quée en avant. — Mésosternum en triangle allongé. — Corps oblong, tuberculeux, finement écailleux ou glabre. Ce genre, tel que je le restreins, comprend les géants du groupe. J'en connais quatre espèces, dont une seule (1) est décrite, à ma connaissance; la plus petite a quinze lignes de long. Chez trois d'entre elles (2), y compris celle décrite, la tête, ainsi que le rostre, sont com- plètement lisses. Le prothorax présente constamment sur le disque deux rangées de tubercules arrondis, et sur les côtés d'autres de forme conique, libres ou accolés ensemble. Sur chaque élytre, des tuber- cules pour la plupart en cône aigu, forment deux rangées discoïdales et une latérale plus ou moins régulières ; enfin, les épipleures de ces organes sont couvertes de callosités nombreuses, tantôt assez réguliè- rement alignées, tantôt disposées sans ordre. Les exemplaires de ces insectes, qui sont bien conservés, ont le prothorax et les élytres re- vêtus de très-petites écailles arrondies, d'un gris vineux ou à reflets opalins, vestiture pareille à celle qui existe chez la plupart des AcANTHOLOPHUs qui suivent. ACANTHOLOPHUS. (Mac-Leai') Schoenh. Mantis.sec. Curcul., p. 55. Sous-menton non épaissi ; son échancrure coupée carrément dans son fond ; point de fossette dans le sillon gulaire. — Rostre un peu plus étroit et pas plus long que la tête, séparé d'elle par un fin (1) A. Schœnherri, Hope, Trans. of the entom. Soc. I, p. 68, pi. 8, f. 2; Schœnh. Cuicu!. VII, 1, p. 82. —L'Am. Boisduvnlii, décrit par M. Boisduval (Faun. de l'Océan. II, p. 393), semble aussi appartenir au genre. (2) La quatrième a le rostre bisillonné et le prothorax arrondi et granuleux sur les côtés. Pour le surplus, elle a la sculpture et la forme des autres es- pèces. C'est même elle qui, de tout le genre, a les yeux les plus petits et les plus saillants. 312 CURCULIONIDES. sillon transversal, parfois obsolète, très-robuste, quadrangulaire, plus ou moins concave en dessus, avec ses bords latéraux relev(['S et munis de crêtes et d'épines, tronqué en avant, avec une petite dépression demi-circulaire; ses scrobes pareilles à celles des Amycterls. — An- tennes comme cbez ces derniers, avec le 2* article du funicule pres- que toujours plus long que le ^*^ — Yeux médiocres, déprimés, oblongo-ovales , acuminés inférieurement. — Prothorax transversal ou non, rétréci en arrière, muni sur les côtés d'épines déprimées, la plupart bifides et souvent crochues, tronqué à sa base, plus ou moins saillant au milieu de son bord antérieur, avec ses lobes oculaires distincts. — Elytres oblongo-ovales, subparallèles sur les côtés, peu convexes, verticalement déclives en arrière, à peine ou pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules efiacées. — Tarses linéaires, déprimés, finement spongieux en des- sous^ avec une ligne médiane nue. — Le surplus comme chez les Amycterls. Ces insectes sont les seuls Amyctérides qui aient le rostre épineux. La dernière paire d'épines ou de crêtes, la plus voisine des yeux, est toujours plus longue que les autres et souvent en forme d'hameçon. La sculpture de leur prothorax et de leurs élytres a beaucoup d'ana- logie avec celle des Amtcterus. Le premier porte deux rangées mé- dianes de tubercules, dont les deux antérieurs sont plus longs que les autres et souvent crochus au bout ; les secondes ont chacune trois rangées de tubercules coniques, en général très-aigus, régulièrement alignés, assez espacés, et dont les postérieurs sont les plus grands. Sauf quelques espèces (par ex. suturalis, bivittaius, lateraUs), qui sont ornées de bandes blanchâtres irrégulières, la livrée de ces insectes est d'un gris ou d'un fauve obscur uniforme, et formée par de très- petites écailles, si peu abondantes, en général, qu'elles voilent à peine le fond . Ce qui précède ne s'applique qu'aux espèces typiques (I). On leur a associé plusieurs autres qui en diffèrent par quelques points essen- tiels, et qui pourront peut-être en être séparées géuériquement (2). (1) A. Marshami, suturalis, bivittaius, echincitus, lateralis, hyiwleucus, dumosus, etc., Schœnh. Curciil. VII, 1, p. 72. — Aj. : A. Adelaidœ, Waterh. Trans. of Ihe entoni. Soc. Ser. 2, 111, p. 76. (2) Quoique les matériaux dont je dispose soient assez nombreux, je ne puis en citer, avec certitude, qu'une seule, VAmyct. planicollis de M. Waterhouse loc. cit. p. 78. Cet insecte, parfaitement plan en dessus, n'a aucun vestige de lobes oculaires au prothorax qui est fortement transversal, cordiforme et pluri- denté sur les côtés. Au lieu de tubercules, il n'a, ainsi que les élytres, que de simples aspérités. Son rostre seul a assez bien conservé la forme (pi'il affecte chez les espèces précédentes. AMYCTÉRIDES. 313 PSALIDURA. Mac-Leay in King's Surv. ofthe Coast. of Austral.; Append. p. 444 (1). Sous-menton épaissi, bisinué dans le fond de son échancrure, muni d'une fossette dans le sillon gulaire. — Rostre excessivement robuste^ plus épais que long, séparé du front par un court sillon transversal et flexueux, plus ou moins concave en dessus, sinaé ou échancré au bout ; scrobes très-profondes, rectiligncs, étroites, n'atteignant pas les yeux. — Antennes des Amycterus, seulement un peu plus courtes. — Yeux déprimés, brièvement ovales. — Prothorax transversal ou non, assez convexe, rétréci en arrière, moins en avant, arrondi sur ses côtés antérieurs, tronqué à sa base, largement saillant et arrondi sur son bord antérieur ; ses lobes oculaires faibles et très-larges. — Elytres convexes, oblongo-ovales, largement arrondies et brièvement hidentées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et large- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules tuberculeuses. — Tarses subcylinàric[ues, canaUculés et glabres en dessous, avec leurs Lords latéraux un peu âpres aux quatre postérieurs, légèrement spongieux aux antérieurs. — Mésosternum assez large, fortement tronqué en arrière. — Corps oblong, granuleux. A ces caractères, il faut ajouter qu'il existe ici des différences sexuelles inconnues chez les autres Amyctérides. Les mâles ont en effet le dernier segment abdominal profondément échancré et excavé, et cette échancrure contient des appendices de formes variées, selon les espèces, parmi lesquelles les principales sont deux saillies pareilles à des tenailles et qui dépassent souvent la partie postérieure des élytres (2). Les femelles ont, pour la plupart, sur ce même segment, deux callosités obtuses disposées transversalement. Ces insectes ont un faciès encore plus massif que celui des Amyc- terus. Tous ont le prothorax couvert de tubercules arrondis et serrés ; la sculpture de leurs élytres est plus variable, mais consiste ordinairement en côtes régulières , plus ou moins granuleuses et alternativement plus saillantes ; aucun d'eux ne présente celle propre (1) M. Mac-Leay n'a pas caractùrisû ce genre, et, sans cloute par mégarde, a écrit son nom Phaliduua, forrae sous laciuello il n'a pas de sens. Ericlison (io Agassiz Noniencl. zool. Col. p. 136) lui a donné celle adoptée dans le texte et qui est dérivée de i{/a)à; tenaille, cl oOpà queue. (2) En outre de ces appendices de l'abdomen, certains mâles se distinguent de leurs femelles par d'autres particularités. C'est ainsi que ceux du mirus ont la tète munie de chaque côté d'une corne dirigée en arrière. Sluim (Cat. éd. 1843, pi. 5, f. 6, avec des détails) a donné de ce sexe une belle figure sous le nom A'Am. "paradoxus. Chez le mirabilis mâle, le sous-menton est muni d'une saillie verticale, conique et déprimée à sa base. Ces deux espèces sont, à ma connaissance, les seules qui présentent rien de pareil. 314 CL'RCULIONIDES. aux deux genres précédents. Leurs espèces sont, après les Amycterus^ les plus grandes da groupe actuel et médiocrement nombreuses (1), C'est tout à côté de ce genre que me paraît devoir être placée une suite assez considérable d'espèces (2) qui ne rentrent bien dans aucun des genres qui précèdent ni parmi les Cubicorhynchus. CUBICORHYNCHUS. Sous-menton non épaissi, très-largement et faiblement échancré, le fond de l'échancrure coupé carrément ; point de fossette dans le sillon gulaii'e ; rostre en carré transversal ou subéqui latéral, très- épais, séparé du front par un sillon flexueux, anguleux, plan en dessus et muni d'une petite dent au-dessus de chaque œil, tronqué en avant, avec une profonde dépression en triangle curviligne ; scrobes profondes, nettement limitées, triangulaires, arquées et atteignant presque les yeux. — Antennes courtes ; leur scape dépassant à peine le bord postérieur des yeux; leur funicule à articles 1-2 égaux. — Yeux brièvement ovales, déprimés et transversaux. — Prothorax transversal, presque plan en dessus, fortement et régulièrement arrondi sur les côtés, muni d'un sillon transversal près de son bord antérieur, tronqué à sa base et en avant, sans aucune trace de lobes oculaires. — Elytres régulièrement ovales, subparallèles, déprimées ou légèrement con- vexes sur le disque, verticalement déclives en arrière, à peine plus larges que le prothorax, et échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Tarses courts, déprimés, à articles 1-3 graduellement plus courts et plus étroits, canaliculés et un peu spongieux sur leurs bords en dessous. — Mésosternum en carré transversal. — Le surplus comme dans les genres précédents. Aucune espèce de ce genre n'est, que je sache, encore décrite. J'en connais quatre (3) qui toutes ont le même fades et, au premier (1). Âm. mirus, mirabilis, mirabundus, Schœnh. Curcul. VU, 1, p. 51. — J. tomentosus, impressus, crenaius, Coiscluv. Faiin. d. l'Océan. 11^ j). 375 et 385. Il est possible que parmi les autres espèces décrites par ces deux auteurs, plusieurs, dont ils n'ont connu que les femelles, doivent venir ici. (2) Ce sont, sauf erreur pour quelques-unes d'entre elles : Am. Durvillei, sqîudtdus, excavalus, inscidptus, elongaius, semispinosus, pastillurius, Man- glesii, lioei, bucephulus, bubulus, Spencei, Hopei, Kirhyi, morosus, nodipen- his, hystricoaus, Schœnh. Curcul. VII, 1, p. 52 sq. — tuberculatus , vcrrvr cosus, dolens, rugifer, poslicus, scaber, reticulatus, coslatus, carinatits, morbilbsiis, Qranosus, Kirhyi, tristis, P.oisduv. Faun. d. l'Océan. II, p. .372. — sublinealus, Germar, Linn. entom. III, p. 217. — crenicollis (an [)otius AcAMiioLOPHiis?), Dohrnii, Waterli. Trans. of the entom. Ser. 2. III, p. 79. — Tous ceux de ces insectes que j'ai eu occasioD d'examiner dillèrent des PsALiDORA par l'absence de distinctions sexuelles et leur mésosternum en trian- gle allongé. (3) L'une d'elles est meulionnéc par Schœnherr (Manlis. sec. Curcul. p. 57), EUOMIDES. 315 coup d'œil, ressemblent plutôt à des Ténébrionides du genre Scoxo- Bius, qu'à des Curculionides. Ce sont des insectes de taille un peu au-dessus de la moyenne^ finement granuleux ou âpres sur le pro- thorax, et dont les élytres sont régulièrement striées, avec les inter- valles un peu costiformes, surtout en arrière, et tuberculeux. Les uns sont revêtus de petites écailles, les autres de poils couchés formant parfois une sorte d'enduit. Leur couleur est d'uu brun jaunâtre uni- forme. En comparant les caractères inscrits plus haut avec ceux des genres qui précèdent, on voit que celui-ci diffère de ces derniers par Yex- trême brièveté du rostre, la longueur moindre du scape des antennes, et qu'il a en commun avec les Amycterus l'absence de lobes ocu- laires au prothorax, et avec les Psalidura, la forme carrée du mésos- ternum. Groupe II. Euomides. Scape des antennes atteignant au plus le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci grands, déprimés, acuminés inférieurement, verticaux et en partie au moins recouverts au repos par les lobes du prothorax. — Ces derniers plus ou moins saillants et en général anguleux. A ces caractères s'ajoutent les particularités suivantes. Le sous-men- ton plus ou moins échancré, est toujours coupé carrément au fond de pon échancrure. Le menton et les mâchoires sont moins enfoncés dans la cavité buccale et aussi visibles que dans le commun des Cur- culionides, par suite du moindre développement des mandibules. Le rostre , ainsi que ses scrobes , varie, et son sillon gulaire n'est pas plus prononcé que dans une foule d'espèces de la Famille. Les an- tennes sont généralement plus courtes et plus robustes que celles des Amyctérides vrais. Toutes les espèces ont les épaules des élytres pourvues de saillies qui embrassent plus ou moins la base du pro- thorax ou, plus rarement (Tetralophus), se dirigent à la fois en de- hors et en avant. Ces saillies sont des prolongements de l'une des rangées de tubercules ou de l'une des côtes dont les élytres sont pour- vues. Enfin, les tarses sont constamment grêles, canahculés et nus en dessous ; tout au plus leurs bords latéraux présentent-ils quelques courts cils. Le groupe se compose de quatre genres, comme le précé- dent. I. Prosternum non excavé en avant des hanches antérieures. a Bord antérieur du prothorax plus ou moins saillant. sous le nom A'Acantolophus sepidiuides Mac-Leay. Une seconde est inscrite dans quelques collections de Paris sous celui d'Am. pupillatus Chevrolat. Enfin, il est probable qu'une troisième est l'espèce dont a parlé M. Waterhouse (Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, 111, p. 76), sans la décrire, sous celui d'A- cantolophus scoiobioides. 316 CURCULIONIDES. Rostre parallèle, aussi épais que long : Euomus. — élargi au bout, moins épais que long : Tetralophus. 0 0 Bord antérieur du prothorax coupé carrément: Mythites. II. Prosteruum cxcavé eu avant des hanches antérieures : Amorphorhinus. EUOMUS. SciioENH. Mantis. sec. Cwcul., p. 52. Rostre très-court, très-épais, parallèle, anguleux, plan et inégal en dessus, tronqué au bout, avec une petite dépression terminale en triangle curviligne ; scrobes assez profondes, arquées et atteignant les yeux. — Antennes submédianes, courtes^ plus ou moins robustes; scape grossissant peu à peu ; funicule tantôt à articles égaux, avec le 1*' pyriforme et les autres transversaux et subcylindriques, tantôt à ar- ticles d-2 un peu allongés, et 3-6 obconiques ; massue assez petite, ovale, presque compacte. — Prothorax transversal ou non, convexe, fortement arrondi sur les côtés, moins à sa base, saillant au milieu de sou bord antérieur, très-profondément échancré en dessous (1); ses lobes oculaires saillants, anguleux. — Elytres convexes, souvent com- primées latéralement, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules prolongées en une saillie embrassant le prothorax. — Pattes assez longues, robustes; jambes droites; tarses courts, étroits, à articles 1-3 échancrés^ 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — 2* segment abdominal pas plus long que les deux sui- vants réunis, séparé du l*'"' par une suture arquée ; saillie intercoxale large^ tronquée ou subarrondie en avant. Schœnherr, après avoir placé, dans l'origine, ces insectes parmi les Amtcterus (2) , les en a retirés , avec raison , pour étabUr sur eux le genre actuel. Presque tous sont de grande taille et ont le prothorax granuleux ou couvert d'excavations en partie confluentes ; des exca- vations pareilles se -s'oient souvent sur leurs élytres, qui ont en outre, soit des côtes granuleuses, soit des rangées de tubercules obtus. Ceux (1) Il l'est au point, dans quelques espèces (par ex. insculptus, Fahrei), qu'au repos le rostre s'appuie presque sur les hanches antérieures, mais le prosternum D'en reste pas moins plan. (2) A7n. insculptus, nodipcnnis, scurpio, basalis, WcsHvoodii, SIephcnsii, Scho'nh. Curcul. VII, 1, p. fiG S(|. — Scliœnherry ajoute également son Am. colltiris (\bh\. p. 57); mais celte espèce doit rentrer dans le genre Tethai-ophus de M. AValorhouse, mentionné plus bas_, à moins «ju'on n'en fasse un genre propre, ce qu'aulojiseraicnt la longueur et la gracilité de ses tarses, dont les trois 1*" articles sont à peine échancrés au bout, et ta forme de ses scrobes rostrales qui sont parfaitement droites. Peut-être, parmi les espèces qui pré- cèdent, plusieurs sont-elles dans le même cas. — Le Fahrei, cité dans la note précédente^ est une belle espèce inédite indiquée par Schœnherr et voisine de Vinsculptus. EUOMIDES. 317 qui me sont connus en nature ont, quand ils sont intacts, le corps revêtu de très-petites écailles^ quelquefois si serrées qu'elles forment une sorte d'enduit. Par suite de la forme du rostre, le genre tient aux Amyctérides vrais et fait le passage entre eux et le groupe actuel. TETRALOPHUS. Waterh. Trans. of the eniom. Soc. Ser. 2, II, p. 173, Tête déprimée entre les yeux ; rostre sensiblement plus long qu'elle, un peu élargi et fortement épaissi en dessous à son extrémité, angu- leux, profondément canaliculé en dessus, déclive et tronqué au bout; scrobes étroites, arquées, flexueuses, n'atteignant pas les yeux. — Antennes antérieures, courtes, assez robustes, hispides ; scape gros- sissant peu à peu; funicule à articles obconiques : 1-2 un peu plus longs que les autres, ceux-ci très-courts; massue ovale, subcompacte. — Prothorax un peu moins long que large, dilaté de chaque côté en une forte saillie triangulaire, fortement bicaréné en dessus, tronqué à sa base, assez saillant et arrondi au milieu de son bord antérieur; ses lobes oculaires saillants et anguleux. — Elytres en carré un peu allongé, verticalement déclives en arrière, peu convexes, un peu plus larges que la base du pro thorax et à peine échancrées à leur base, avec les épaules prolongées en une forte saillie déprimée, arrondie au bout, dirigée eu avant et en dehors. — Pattes moins robustes que celles des Euomus, du reste pareilles. — Le surplus comme chez ces derniers. L'espèce [sculptiiratus] décrite par M. Waterhouse, est de taille mé- diocre pour ce groupe. Ses élytres ont chacune deux rangées très- régulières de tubercules coniques, dont l'interne est plus courte que l'externe qui s'arrête au sommet de la déclivité de ces organes; le tubercule postérieur de toutes deux est notablement plus fort que les autres. Les épipleures sont couvertes de rides et de gros points dis- posés en rangées. Mon exemplaire est noir et privé d'écaillés. Malgré la forme particulière de cet insecte, le genre est très-voisin du suivant. MYTHITES. ScHOENH. Mantis. sec. CurcuL, p. 11 (1). Tête fortement trisillonnée sur le front; rostre un peu plus long qu'elle, limité en arrière par un sillon transversal bien marqué, ro- buste, un peu élargi en avant, subarrondi à sa base, profondément canaliculé en dessus; le canal évasé en avant et terminé par une dé- pression demi-circulaire ; scrobes profondes, bien limitées, arquées (1) Syn AcANTHOMUs, Germar, Linnxa entom. III, p. 210. 318 CURCULIONIDES. et n'atteignant pas les yeux. — Antennes submôdianes, courtes, ro- bustes ; scape empiétant légèrement sur les yeux ; funicule à articles i obconique, un peu allongé, 2-6 moniliformes ; massue oblongo- ovalc, acuminée, articulée. — Prothorax aussi long que large, rétréci et rectiligno sur les côtés en arrière, arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant^ avec son bord antérieur tronqué, arrondi en arc à sa base; ses lobes oculaires assez saillants et obtusément anguleux. — Elytres oblongues, convexes, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec leurs épaules prolongées, chez les mâles, en une forte saillie embrassant le prothorax, nulle chez les femelles. — Pattes des Euomus, avec les tarses un peu plus larges, surtout les antérieurs. — Les autres caractères comme chez ces der- niers. L'espèce de la Tasmanie, qui forme le type du genre, était inédite lorsque Schœnherr a établi ce dernier, et il l'avait désignée sous le nom de tubcrculatus ; depuis^ elle a été décrite^ sous celui de suki- coUis, par Germar qui a créé sur elle son genre Acanthomls ; ce der- nier nom spécifique devra par conséquent lui rester (1). Cet insecte, qui n'est pas bien rare dans les collections, où on le trouve ordinairement confondu avec les Amycterus, est de taille moyenne, tuberculeux sur le proihorax qui est en outre canahculé sur la ligne médiane ; ses élytres ont chacune trois rangées de tuber- cules coniques, inégaux, dont le dernier de la rangée interne est plus saillant que les autres ; en avant, cette rangée prend la forme d'une carène assez longue. Les exemplaires bien conservés sont revêtus de poils couchés jaunâtres, courts et peu abondants. Schœnherr a classé le genre dans sa division des Entimides, et Germar parmi les Brachycérides. AMORPIIORHINUS (2). Tète très-inégale, concave sur le front, munie d'une crèto redressée au-dessus de chaque œil ; rostre à peine plus long qu'il n'est épais, séparé du front par un sillon trans\ersal, parallèle, anguleux, con- cave et fortement bicaréné en dessus, tronqué au bout, avec iine petite dépression demi-circulaire ; scrobes profondes, linéaires, fortement arquées, atteignant les yeux près de leur milieu. — Antennes très- courtes, assez robustes; scape épais, grossissant peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus long, 3-7 très-courts, submoniliformes; massue assez forte, briève- (1) Germar en décrit, sous le nom de perfossus, une seconde espèce qui m'est inconnue; d'après ce qu'il en dit, elle semble appartenir réellement au genre. (2) Syu. Bn\cuYCEUus, Germar, Linnaca entom. III, p. 209. SOMATODIDES. 319 ment ovale, faiblement articulée. — Prothorax transversal, très-inégal en dessus, anguleux et tuberculeux latéralement, tronqué à ses deux extrémités, avec ses lobes oculaires caillants et arrondis, largement excavé en dessous. — Elytres médiocrement longues, parallèles, planes sur le disque, verticalement déclives en arrière, plus larges que la base du prothorax et échancrées en avant, avec leurs épaules sail- lantes et embrassant le prothorax. — Pattes assez courtes, peu ro- bustes; jambes droites ; tarses médiocres, linéaires, hispides, à article 3 tronqué au bout, non bilobé. — 2^ segment abdominal et saillie intercoxale des précédents. — Corps très-inégal, recouvert d'un enduit écailleux, faible et caduc. Comme on le voit par la synonymie, Gerraar, qui a le premier décrit Tunique espèce [australis) connue du genre, en a fait un Brachycerus ; mais ses organes buccaux et la structure de ses an- tennes démontrent sans réplique que c'est un Amyctéride. D'un autre côté, elle tient aux Byrsopsides par l'excavation de son prosternum qui est très-apparente, et c[ui reçoit le rostre au repos, do telle sorte qu'il s'appuie sur les hanches en cfjestion. Mais les deux caractères qui viennent d'être signalés ne permettent pas de l'introduire dans ce groupe. Cet insecte est de taille médiocre, brunâtre quand sa vestiture est intacte, et présente sur chaque élytre deux rangées régulières de tu- bercules contigus, l'une latérale, l'autre discoïdale; toutes deux s'ar- rêtent au sommet de la déclivité de ces organes, et la première se prolonge au-devant des épaules en une saillie assez forte ; les inter- valles entre ces rangées sont rugueux et couverts de tubercules obtus, plus petits que les précédents. TRIBU X. SOMATODIDES. Sous-menton sans pédoncule. — Mandibules saillantes, déclives, tranchantes en avant; leur bord interne coupé carrément. — Rostre à peine plus long que large, extrêmement robuste, parallèle ; ses scrobes supérieures en avant; scape des antennes atteignant a\i moins le bord postérieur des yeux; leur funicule de sept articles. — Pro- thorax sans lobes oculaires ou n'en ayant que de très-petits. — Jambes inermes à leur extrémité; tarses plus ou moins larges, spongieux en dessous; leur 3* article pas plus large que le 2^ — 2'^ segment abdo- minal plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1'='' par une suture arquée. Petit groupe intermédiaire entre les Amyctérides vrais et les Hip- porhinides qui suivent. A un rostre qui ne dilFère en rien d'essentiel 320 CURCULIONIDES. de celui des premiers, il réunit tous les caractères essentiels des se- conds. Des trois genres suivants qui le composent, le premier est de l'Australie; les deux autres sont propres à l'Afrique australe. Schœn- herr avait placé le second parmi ses Pachyrhynchides; le premier et le troisième étaient pour lui des Cyclomides. I. Prothorax muni de lobes oculaires : Dothynorhynchns. II. — sans Corbeilles des jambes poster, caverneuses : Oncylotrachelus. ouvertes : Somatodes. BOTHYNORHYNCHUS. (Geumar) Schoekh. Ciirad., VII, l,p. 86. Menton et mâchoires enfouis dans la cavité buccale; mandibules rejoignant presque le sous-menton. — Rostre formant un angle obtus avec la tète, et de la même longueur qu'elle, robuste, parallèle, angu- leux, plan et finement sillonné en dessus, entier au bout, avec une dépression triangulaire et lisse; scrobes très-courtes, profondes, assez étroites, un peu arquées, s'arrètant à une grande distance des yeux. — Antennes submédianes, assez courtes et assez robustes; scape gros- sissant peu à peu, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule à articles obconiques: 1-2 un peu allongés, égaux, 3-7 courts, subégaux; massue petite,. oblongo-ovale, articulée. — Yeux petits, subarrondis, déprimés. — Prothorax transversal, subcylindrique, très-largement lobé à sa base, le lobe arrondi, sinué de chaque côté en avant, et pourvu de lobes oculaires petits, triangulaires et assez aigus. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres oblongues, subparallcles jus- qu'un peu au-delà de leur milieu, puis fortement rélrécies et prolon- gées à leur extrémité. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes droites; corbeilles ouvertes; tarses de longueur moyenne, médiocrement larges, parallèles ; leur i° article long ; ses crochets médiocres. — 2'' segment abdominal presque aussi long que les deux suivants réunis, presque confondu avec le l*"' et séparé de lui par une suture très-fine et très-fortement arquée; saillie intercoxale très- large et tronquée en avant. — Corps oblong, écailleux et hispide. Schœnherr a bien reconnu les affinités de ce genre en le plaçant immédiatement à la suite des Amycterus. L'espèce unique [lasciviLS Schh.) de l'Australie qui le compose, ressemble assez, de prime-abord, au Bruchydcrcs incamts^ auquel Schanherr l'a comparée. Elle est d'un gris terreux uniforme, régulièrement et assez fortement sillonnée sur les élytres; les intervalles entre les sillons sont assez convexes et por- tent chacun deux rangées de petits cils. SOMATODIDES. 321 ONCYLOTRACHELUS. Sr.HOENH. Curcul., VII, 1, p. 86 (1). Rostre à peine aussi long et un peu plus étroit que îa tête, très-ro- buste, parallèle, anguleux, plan et un peu concave en dessus, obli- quement tronqué et entier au bout; scrobes assez profondes en avant, un peu arquées^ évasées en arrière et atteignant les yeux. — An- tennes antérieures, médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant le prothorax; funicule à articles obconiques : 1-2 al- longés, subégaux, 3-7 beaucoup plus courts, égaux, 7 contigu à la massue; celle-ci ovale, articulée. — Yeux assez grands, arrondis, un peu saillants. — Protborax transversal, déprimé sur le disque, un peu arrondi sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, coupé carrément à sa base. — Ecusson nul. — Elytres imparfaitement contiguës au protborax, convexes, brièvement ovales, faiblement écbancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez courtes, assez robustes; cuisses en massue; jambes droites; corbeilles caverneuses; tarses assez longs, médiocrement larges, à 3^ article fendu jusqu'à sa base, 4 long, renflé au bout; crocbets assez grands. — 2"= segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l^"" par une suture flexueuse; saillie intercoxale large, tron- quée en avant. — Corps brièvement ovale, glabre. Le genre a pour type un insecte [acicuIaticoUis Schb.) du Cap, de taille médiocre, d'un noir profond, peu brillant, couvert sur le pro- thorax de stries flexueuses très-serrées, confluentes, et dont les élytres présentent des côtes régubères, peu saillantes, granuleuses, séparées par de larges intervalles ayant chacun une rangée de tubercules plus ou moins serrés (2). SOMATODES. ScHOENH. CurcuL, V, p. 800 (3). Rostre plus court que la tête, presque aussi épais que long, séparé du front par un sillon anguleux, arrondi aux angles, un peu convexe (1) Sclifrnherr a écrit Occylotuachelos, construction vicieuse qui a été cor- rigée pur Ericlisonin Agass. Nomenelat. Zool.; Col. p. 113. (2) M. Jeliel m'en a communiqué une très-grande espèce inédite du même pays, de l'orme un peu plus allongée, sculptée d'une manière analogue sur les élytres, mais dont le prolliorax est couvert de callosités sur le disiiuc et de tu- bercules arrondis sur ses bords. Ses yeux, au lieu d'être anondis, sont égale- ment oblongs et transversaux; quoique ce dernier caractère ait une assez grande importance, je ne crois pas qu'il sullise ici pour que cet insecte constitue un genre à pai t. (3) Syn. Placodeues, Watcrl). Trans. of Ihe entom. Soc Ser. 2, 11, p. 183. Coléoptères. Tome VI. 21 322 CURCULIONfDES. et sillonné en dessus, entier et muni d'une petite plaque triangulaire au bout; scrobes supérieures et profondes eu avant, arquées, super- ficielles et évasées en arrière, aboutissant au milieu des yeux. — An- tennes subterminales, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu 1 peu, dépassant le bord posléiieur des yeux; funicule à articles ob- •coniques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 décroissant peu à peu; massue oblongo- ovale, acuminée, articulée. — Yeux très -allongés, atténués inférieurement, transversaux, peu convexes. — Prothorax transversal, plan en dessus, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, légèrement sinué au milieu de son bord antérieur, largement échan- cré sur son bord antéro-inférieur. — Elytrcs allongées, subparallùles, peu convexes sur le disque , arrondies et déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules coupées obliquement. — Pattes assez longues et robustes; cuisses en massue; jambes denticulées en dedans, les antérieures presque droites; corbeilles ouvertes; tarses courts et larges, leur 4" article médiocre, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal un peu plus long que chac4in des deux suivants, séparé du i*"" par une suture faiblement arquée; saillie intercoxale médiocre- ment large, subtronquée en avant. — Corps oblong, inégal, revêtu de poils squammiformes peu denses. Schœnherr a placé ce genre parmi ses Pachyrhynchides , mais en signalant son analogie avec les Amycterus, non loin desquels il au- rait dû le placer. L'espèce typique {misumenus Schh.) est un grand insecte du Cap, d'un noir sale, couvert de tubercules arrondis sur le prothorax, et présentant sur chaque élytre trois côtes tuberculeuses, dont l'interne, qui est entière, se termine au sommet de la déclivité des élytres, par un tubercule conique. Un autre, moins grand, se voit sous chaque épaule. Il y a dans le même pays une autre espèce un peu plus grande, sur laquelle M. Waterhouse a fondé son genre Placoderes, qui ne me paraît pas suffisamment distinct de celui-ci, comme lui-même semble le reconnaître. Elle ne diffère, en effet, du misumenus que par son prothorax obtusément anguleux sur les côtés, et ses élytres oblon- gues, arrondies aux épaules et sans tubercules au sommet de leur déclivité. Le prothorax est également couvert de tubercules; mais les élytres sont simplement sillonnées, avec les intervalles entre les sil- lons un peu convexes et tuberculeux. La pubescence fauve qui revôt ses organes forme un réseau irrégulier. M. Waterhouse a nommé cet insecte P. vanegatus. HIPPORHINIDES. 323 TRIBU XI. HIPPORHiNIDES. Sons-menton muni d'un court et large pédoncule. — Mandibules plus ou moins saillantes, déclives, tranchantes en avant. — Rostre au moins de la longueur de la tête, élargi en avant; ses scrobes attei- gnant, ou peu s'en faut, la commissure de la bouche, et ne descen- dant pas au niveau du bord inférieur des yeux. — Scape des an- tennes de longueur variable, leur funicule de 7 articles. — Prothorax muni ou non de lobes oculaires. — Jambes inermes à leur extrémité; corbeilles des postérieures caverneuses ; tarses plus ou moins larges, spongieux ou villeux en dessous ; leur 3" article pas beaucoup plus large que les deux i''". Avec ce Groupe commencent ceux dont le menton est pourvu d'un pédoncule qui persistera désormais jusqu'à la fin de la Cohorte. Il est très-voisin du précédent, et ne s'en distingue même, outre la présence du pédoncule en question, que par la forme du rostre, qui est sensi- blement moins robuste, plus long., quoique variable sous ce rapport, et pluy ou moins dilaté à son extrémité. Les autres différences n'ont rien d'absolu (Ij. Les genres qui le composent sont peu nombreux et propres à l'Afrique australe. Schœnlierr avait placé deux d'entre eux., qu'il avait réunis en un seul (Cyclomus)., dans sa division des Cyclomides, et l'autre (Hipporhixus) parmi ses Pachyrhynchides. On croirait, d'après cela, qu'il y a une notable différence entre leurs scrobes rostrales; mais dans la réalité il n'en est rien : elles sont construites exactement d'après le même type, et les modifications qu'elles éprouvent dépen- dent de la longueur du rostre (2). l. Piotliorax sans lobes oculaires : Cyclomus. IL — pourvu de lobes oculaires parfois peu distincts. Yeux brièvement ovales : Epichthonius. — allongés, acun-iinés iuferieurement : Hipporliinus. (1) La plus grande longueur du rostre ne l'est même pas, rigoureusement parlant. J'ai sous les yeux des Cyclomus, cpie je crois inédits, dont le rostre diffère à peine de celui des Somatodes. (2) L'analogie entre les deux genres est si léelle que, dans les collections., il n'est pas bien rare de rencontrer des Cyclomus mélangés avec les Hippokhinus, et je ne garantirais pas que Scliœnlierr n'est pas tombé dans la même erreur, au sujet de quelques-unes des petites espèces qu'il a placées dans ce dernier genre; mais je ne connais qu'une assez faible partie de celles qu'il a décrites. 324 CURCULIOWIDES. CYCLOMUS. '- ScHOENH. Curcul. Disp. meth.,p. 198 (1). Rostre pas plus long que la tète, très-robuste, subparallèle, suban- guleux, pi*esque plan et rugueux en dessus, un peu renflé et oblique- ment tronqué au bout ; le renflement parfois bilobé, à peine échaucré à son extrémité; scrobes obliques ou arquées, évasées et atteignant les yeux, parfois superficielles en arrière. — Antennes terminales, longues, grêles; scape en massue au bout, dépassant fortem.ent le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques : 1 très-al- longé, 2 plus court, 3-7 décroissant graduellement; massue allongée, acumiuée et articulée. — Yeux arrondis ou brièvement ovales, plus ou moins convexes, parfois [boops] subpédonculés. — Prothorax au moins aussi long que large, subcylindrique, avec un sillon transver- sal très-marqué à quelque distance de son bord antérieur, un peu arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant, très -largement échancré eu arc inférieurement. — Elytres assez convexes, régulière- ment ovales ou oblongo- ovales, atténuées en arrière, à peine plus larges que le prolhorax et subécbancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues, peu robustes; cuisses grêles à leur base, en massue au bout ; jambes droites; tarses longs, étroits, linéaires,, villeux ou spongieux en dessous, à A" article long, ainsi que ses cro- chets. — 2^ segment abdominal pas plus long que les deux suivants réunis, séparé du l" par une suture arquée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ovale, tuberculeux ou âpre, pubescent ou villeux. Ce genre ne comprend que les espèces de la première des deux di- visions qu'y a établies Schœnherr, c'est-à-dire celles dont le protho- rax ne présente aucune trace de lobes oculaires. A en juger par celles que j'ai sous les yeux, elles peuvent se diviser en deux sections, principalement d'après la structure des tarses. Dans la première, qui se réduit à l'espèce typique du genre {Cure, simus Wiedem.), ces organes sont grêles, filiformes, avec leur 3^ ar- ticle non bilobé ; les yeux sont en même temps assez grands et peu convexes. Dans la seconde, les tarses sont plus ou moins larges, avec leur 3' article bilobé, et les yeux sont plus petits et saillants (2). (1) Syn. Hyphantus, Germar. Ins. Spcc. nov. p. 334. (2) C. l'tnQuidits , boops, lanugipes (Hyph. dasypus Germar), eminulvs^ Schœnli. Curcul. Yll, 1, p. 95. Parmi les espèces iaôdiles qui existent ilai.'S les collections, il y on a une de grande taille, leniarquablo par son prolliorax tra- pézlformc, très-plan en dessus, et ses élytrcs munies chacune de trois côtes tranchantes, dont les intervalles sont trcs-larges et presiiue lisses. Je ne lui trouve rieu, du reste, qui autoriserait à en faire un geure à part. HIPPORHINIDES. 32S Les Ctclomus sont de taille moyenne, noirs ou ferrugineux, et chez la plupart, la pubescence couchée qui les revêt voile à peine les tégu- ments. Leur prothorax est plus ou moins rugueux, et leurs élytres présentent constamment des côtes peu saillantes, couvertes d'aspéri- tés ou de petits tubercules, et entre lesquelles sont ordinairement alignés d'autres tubercules plus petits. EPICHTHONIUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., i>. 200. Les caractères sont les mêmes que ceux des Cyclomus qui précè- dent^ sauf les différences suivantes : Antennes plus courtes ; leur scape atteignant seulement le bord antérieur des yeux. — Ceux-ci assez grands, oblongo-ovales, médio- crement convexes et transversaux. — Prothorax muni de lobes ocu- laires saillants, anguleux et recouvrant en partie les yeux. Schœnherr n'a constamment fait de ce genre qu'un sous-genre des Cyclomus, en quoi il n'a pas apprécié l'importance des parlicularités qui précèdent. L'unique espèce décrite (i) est complètement sem- blable aux Cyclomus par tout le reste de son organisation. Je connais trois espèces inédites qui devront lui être associées. HIPPORHINUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 85 (2). Rostre de grandeur variable , mais toujours plus long que la tète, robuste, arqué, plus ou moins élargi à son extrémité, anguleux, sil- lonné ou non en dessus, tronqué au bout, muni au devant des yeux de sillons latéraux allongés, en général très-marqués; scrobes linéaires, nettement limitées, obliques et atteignant très-souvent les yeux. — Antennes antérieures, assez longues, médiocrement robustes; scape ^ossissant peu à peu, de longueur variable, le plus souvent n'attei- gnant que le bord antérieur des yeux ; funicule à articles obconi- ques : 1-2 allongés, égaux, 3-7 plus courts, égaux ou décroissant suc- cessivement; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée; son \" ar- ticle allongé, rétréci et tubuleux à sa base. — Yeux grands, déprimés, allongés, transversaux, rarement acuminés inférieurement. — Pro- thorax transversal, peu convexe ou plan en dessus, arrondi ou angu- leux, parfois épineux sur les côtés, tronqué à sa hase et en avant ; ses lobes oculaires au plus médiocres, largement arrondis, parfois pres- que nuls. — Ecusson nul ou très-petit. — Elytres convexes, oblongo- ovales, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, à peine (1) Cyd. coronatus, Scliœnh. Curcul. II, p. 550. (2) Syn. Broncuus, Germar, Magaz. U, p. 340; genre non caractérisé. 326 CURCULIONIDES. plus larj,'es que le prothorax et légèrement ochancrées à leur hase, avec les épaules arrondies ou obtuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes antérieures légèrement arquées au bout, donticn- lées en dedans; leur angle apical interne, ainsi que celui des inter- médiaires , souvent dentiforme ; tarses assez longs , plus ou moins larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 plus étroits que 3,4 mé- diocre, ainsi que ses crochets. — 2* segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture faiblement arquée ; saillie intercoxale large, tronrjuée en avant. — Corps oblong ou ovalej inégal, souvent tuberculeux, écailleux ou non. Ce genre est le plus riche en espèces de tous ceux de la Famille que possède l'Afrique australe, et l'un des plus caractéristiques de cette partie du globe. 11 ne pourra guère rester tel qu'il est constitué en ce moment, ses espèces, outre des différences considérables dans la taille, la sculpture des téguments et la forme générale^ en présentant d'autres plus importantes dans la longueur du scape des antennes, les lobes oculaires du protliorax et le rostre. Ce dernier surtout varie extraordinairement sous le rapport de la longueur et de sa sculpture en dessus. Schœnherr l'a pris pour point do départ des deux sec- tions qu'il a établies dans le genre, selon qu'il est continu avec le front (1) ou séparé do lui par un sillon très-profond (2). Les plus grands de ces insectes {piiulnrius, ?iivosus, verrucosus, etc.) égalent, sous ce rapport, les Bbachyciïrus de seconde grandeur; les plus petits ipygmœiis, rugifro7is, etc.) sont à peine de taille moyenne. La plupart ont le prothorax couvert de granulations, et les élytres munies do tubercules régulièrement alignés en rangées longitudi- nales, ou de côtes plus ou moins entières. Quant à leur livrée, elle ofiVe une diversité trop grande pour élre décrite en peu de mois (3). (1) Cette continuité n'existe qu'en dessus; sur les côtés, au-devant de cha- que œil, il existe un sillon transveisal, arqué et plus ou moins distiiirt C'est à cette section qu"ap[)drl!cnnent les espèces qui ont le prothorax épineux ou les lobes oculaires absents, ou enlin le scape d( s antennes prolongé au-delà du bord postérieur des yeux. (2) Ce sillon entoure le rostre presque en entier et il n'est pas rare ipie ce derniiT soit brusquement relevé à sa base, en dessus. A part cela, celte section est plus liomogéne que la précédente. (3) Schœnherr (Curcul. V, p. 746) mentionne 7() espèces dont il tant re- trancher le Iriiulus de l'Australie, qui, ainsi que Je l'ai dit précédemment (p. l'ji, note • ), est un Leptops, Depuis^ on n'en a publié aucune, à ma connais- sance, mais il y eu a beaucoup de nouvelles dans les collections. RHTPAROSOMIDES. 327 TRIBU XII. RHYPAROSOMIDES. Sous-menton muni d'un court et large pédoncule, parfois peu dis- tinct. — Mandibules de forme varjahle, le plus souvent déclives et tranchantes en avant. — Rostre de longueur et grosseur médiocres, anguleux ou subanguleux, très -rarement arrondi aux angles et non parallèle; ses scrobes complètes en avant, atteignant, ou peu s'en faut, les yeux. — Scape des antennes de longueur variable; leur fu- nicule de 7 ou 6 articles; leur massue ovale ou oblongo- ovale. - Prothorax muni de lobes oculaires ou échancré sur son bord antéro- inférieur; ce dernier très-rarement entier. — Jambes inermes, rare- ment et alors très -brièvement mucronées au bout; corbeilles des jambes postérieures ouvertes (Homalorhinus excepté); tarses au plus médiocres, en général très -courts et étroits, villeux ou spongieux en dessous. Les éléments constitutifs de cette Tribu paraissent, au premier coup-d'œil, assez peu homogènes, et le sont, en effet, moins que ceux des Tribus précédentes. Aussi, comme on le verra plus loin, Schœn- herr les avait-il dispersés dans cinq des divisions de ses Brachyrhyn- ques, et même dans la première de ses Mécorhynques, celle des Eri- rhinides. Mais tous ces insectes possédant les caractères essentiels de la section actuelle, il s'agit simplement de savoir s'ils doivent former plusieurs Tribus distinctes, ou s'ils peuvent être réunis en une seule. Ce dernier parti m'a paru préférable; toutefois, quoique leurs genres soient médiocrement nombreux et qu'aucun d'eux ne soit riche en espèces, il est nécessaire, pour exprimer convenablement leurs ana- logies, de les répartir dans trois groupes secondaires. On retrouve chez presque tous cette forme particulière des mandi- bules, qui est de règle dans les quatre Tribus précédentes. Lorsqu'elle disparaît;, ces organes ne prennent pas pour cela celle de tenailles, mais deviennent, en quelque sorte, amorphes, comme cela a lieu chez plusieurs Byrsopsides. Les tarses ne sont jamais non plus, à propre- ment parler, à l'état normal. C'est sur ces différences et celles que présentent les antennes, les yeux et le prothorax, que reposent les trois groupes dont il vient d'être question. Les Rhyparosomidés sont de taille tout au plus médiocre et tous, sauf les Byrsopages, ont le faciès propre aux Curculionides épigés. Leurs genres sont disséminés en Asie, en Europe, en Afrique et en Amé- rique. Trois seulement (Dichotrachell^s, Styphlus , OaTHOcn^TEs) habitent la seconde de ces régions. 328 CLRCULIONIDES. I. Yeux ovales ou oblongs, transversaux. Prosternum profondément canaliculé. Eupagides. — non — Rhyparosomides vrais. II. Yeux arrondis. Byrsopagides. Groupe I. Eupagides. Mandibules minces, déclives, tranchantes en avant. — Yeux ovales, tranversaux. — Prothorax muni de lobes oculaires très-saillants ; prosternum profondément canaliculé en avant des hanches anté- rieures. — Tarses très-courts, très-larges et spongieux en dessous, à article 3 bilobé. Je ne connais que le genre Elpages qui puisse rentrer dans ce groupe. Schœnherr l'a placé parmi les Byrsopsides, mais il manque de l'un des trois caractères que j'ai dit être indispensables pour tju'un Curculionide puisse leur appartenir, à savoir des tarses hnéaires et hispides en dessous. Ce genre est propre à l'Afrique australe. Genre incerlae sedis : Brotheus. EUPAGES. ScHOENH. Curcul., II, p. 413. Rostre plus long et sensiblement plus étroit que la tête, assez ro- buste, arqué, parallèle, obtusément anguleux, plan en dessus, dé- clive et tronqué au bout ; scrobes profondes, arquées, arrivant pres- que sous les yeux. — Antennes subterminales, courtes, robustes ; scape assez épais, grossissant peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-6 très-courts, trans- versaux, serrés, graduellement épaissis; massue oblongo-ovale, à peine articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales et acuminés infé- rieurement. — Prothorax transversal, subglobuleux, tronqué à sa base et en avant, avec ses lobes oculaires saillants et anguleux. — Ecusson nul. — Elytres courtes, convexes, s'arrondissant pour for- mer leur déclivité postérieure, coupées obliquement aux épaules, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, robustes ; cuisses graduellement en massue; jambes droites, un peu amincies et sinuées au côté interne dans leur moitié terminale ; tarses très-courts, larges, spongieux et ciliés en dessous, à article 3 notablement plus large que 1-2 ; crochets grêles, médiocres. — 2= segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du l*'' par une suture droite; saillie intercoxale large, tron- quée en avant. — Corps inégal, revêtu d'un enduit. Ce genre se compose de quelques espèces (1) de l'Afrique australe, (i) E. gibbosus,coccosus,tuberculatus, impressicollis,lutulentus, Schœah. EHTPABOSOMIDES VRAIS. 329 de taille variable, mais au plus moyenne, couvertes de tubercules sur le prolhorax et les élytres, plus saillants sur ces dernières que sur le premier. Leur fades se rapproche sensiblement de celui des Cyclomus. Note. Je suis assez porté à croire que le genre suivant de Siepheiis est voisin des Eupages^ en supposant, bien entendu, qu'il soit phanéro- gnathe. Le principal motif de douter de cette analogie, est que les jambes sont onguiculées à leur sommet interne. Schœnherr, qui ne Ya. pas plus connu que moi, l'a placé parmi ses Byrsopsides. BROTHEUS. Steph. m. of Brit. Entom. iV, p. 152. Rostre très-court et robuste, reçu au repos dans un profond et court canal du prothorax en dessous. — Antennes non coudées, de 12 articles : le basilaire légèrement allongé, robuste, en massue ; les autres avant la massue, courts, noueux, le 8^ transversal ; massue gTande, ovale, acuminée. — Yeux déprimés, cachés au repos. — Prothorax en carré oblong, caréné longitudinalement sur le disque, son bord antérieur lobé derrière les yeux. — Elytres courtes, con- vexes j leur sommet brusquement déclive, leur disque inégal. — Pattes courtes, robustes; cuisses mutiques; jambes droites, ongui- culées au côté interne, à leur sommet; tarses larges, robustes, vil- leux ; leurs crochets allongés, écartés. Le type du genre est le CurcuHo porcatus de Marsham (1), que cet auteur avait trouvé dans son jardin, à la racine des OrnithogaJum. Ces plantes étant, pour la plupart, originaires du Cap, il est possible que cet insecte ait été importé de là en Angleterre et qu'il soit par conséquent exotique. Cette communauté de patrie avec les Eupages rendrait encore plus probable son analogie avec ces derniers. Groupe II. Rhyparosomides vrais. Mandibules variables (2). — Yeux transversaux. — Prothorax muni ou non de lobes oculaires ; prosternum non canaliculé ni excavé en loc. cit. VI, 2, p. 415; le dernier, selon Scliœnherr, a les tarses grôles : il est dès lors très-probable qu'il n'appartient pas au genre. (1) Col. Brilannic. p. 255. (2) Elles n'afl'ectent jamais la forme de tenailles. Dans la majeure partie des espèces, elles sont faites comme cliez les Eupages. Ce n'est que chez les plus petites, notamment clicz les Stypiii.us et les Euepsimus, qu'étant devenues très- courtes, il peut y avoir quoique incertitude sur leur iorme. Mais, en y rcgar- daat de près, on voit que c'est la précédente qui a été modiliée. 330 CL'RCULIONIDES avant des hanches antf'Tieurcs. — Tarses grêles^ à article 3 bilobé ou non. Schœnherr a connu six des hnit genres qui composent ce groupe. 11 avait placé l'un d'eux (Stenotausis) dans ses Entimides, un second (Erepsimus) parmi ses Brachydérides, deux autres (Rhyparosomus, Parac^rjus) dans ses Cléunides, enfin les deux derniers (Styphlus^ Orthoch.'Etes ) dans la première division des Mécorliynques, celle des Erirhinides. Or, ceux-ci sont aussi bien des Brachyrhynques que les quatre premiers, ainsi que le prouve leur rostre de grosseur ordi- naire, et dont les scrobes arrivent très-près de la commissure de la bouche. Ces insectes sont tous remarquables par la brièveté et l'étroitesse de leurs tarses, dont le 3=^ article n'est même parfois pas plus large que les deux précédents et entier. Ils sont moins homogènes sous le rap- port de leur rostre et des lobes oculaires de leur prothorax. C^s derniers sont très-faibles ou nuls dans la majeure partie des cas. C'est à ce groupe qu'appartiennent les seuls représentants (Sty- PHLus, Orthoch^tes, Dichotrachelus) de la Tribu que possède l'Eu- rope. Les autres espèces habitent l'Afrique australe ou l'Amérique du Sud. I. Ecusson distinct. a Lobus oculaires du prothorax très-saillants; tarses filiformes : Steno- tarsus. a a — — lirosque nuls; 3<-' art. des tarses bilobé. Prothorax plan ; ses angles poster, saillants : Paracœrius. — convexe ; — non saillants : Rhyparosomus. II. Ecus«on nul. b Lobes oculaires du prothorax nuls ou h peine distincts. c Article 3 des tarses bilobé. Funicule antennaire du 7 articles : Styphlus. — — 6 — Orthochœlcs. ce Article 3 des tarses entier et excavé en dessus : Dichotrochelus. bb Lobes oculaires du protborax distincts. Scrobes rostrales non confluentcs en arrière : Trachodema. conflMentcs — Erepsimus. STENOTARSUS. ScHOEMi. CurcuL, II, p. 794. Rostre notablement plus long que la tête, assez robuste, médiocre- ment arqué, anguleux, trisiilonné en dessus, le sillon médian prolongé sur le front, déclive et tronqué au bout ; scrobes profondes, arquées, obliques, aboutissant au bord inférieur des yeux. — Antennes anté- RHYPAROSO.UIDES VRAIS. 331 rieures ; scape renflé au hout ; funicule de six articles: 4 très-allongé, obconique, 3-6 très-courts, serrés (i) ; massue ovale, acuminée, arti- culée. — Yeux oblongs, déprimés, acuminés inférieurement. — Pro- thorax transversal {sig7iatiis) ou non [affabcr), convexe et multifo- véolé en dessus , rétréci et tronqué en arrière , transversalement sillonné près de son bord antérieur, celui-ci coupé carrément ; lobes oculaires saillants et arrondis. — Ecusson petit, triangulaire. — Ely- tres régulièrement ovales, convexes, arrondies aux épaules, pas plus larges que le prothorax, déclives et tronquées à leur base. — Pattes médiocres ; cuisses graduellement en massue ; jambes droites ; tarses courts, grêles, à 3*^ article pas plus large que 1-2, échancré, 4 long ; crochets médiocres. — ' 2*^ segment abdominal à peine ou pas plus long que les deux suivants réunis, séparé du i^'' par une suture droite; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Mésosternum plan, assez large et quadrangulaire [signatus), ou étroit [affabcr). — Corps oblong, densément écailleux et hérissé de quelques longs poils fins. Deux johes espèces du Cap, nommées dans cette formule et que Schœnherr a, le premier, décrites, composent ce genre. Elles sont de taille au-dessous de la moyenne, et ont une ressemblance assez pro- noncée avec les Styphlus, sous le rapport de la forme générale, mais non de la sculpture des téguments. Toutes deux ont le prothorax largement canaliculc sur la ligne médiane, outre les fossettes dont il est couvert., et présentent sur chaque élytre deux côtes minces et saillantes, dont les intervalles sont aréoles chez Yaffaber et lisses chez le signatus. Leur livrée consiste en i;n mélange de gris jaunâtre, de brun, de noir et de blanc. PARAC^RïUS. ScHOENH. Mands. sec. CurcuL, p. 39 (2). Rostre un peu plus long et plus étroit que la tète, assez robuste, parallèle, légèrement arc{ué, anguleux et sillonné latéralement, plan et largement canaliculi en dessus, entier au bout ; scrobes larges, profondes en avant, moins en arrière, flexueuses, atteignant les yeux. — Antennes antérieures, assez longues, grêles; scape renflé au bout, dépassant à peine le bord postérieur des yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là beaucoup plus grand, 3-6 courts, (1) Le 1'^ article fait léellemeiit partie de la massue chez Yaffaber, dont les anteunes resseinl)lerit presque complètement à colles des Cleo.nus; il en est un peu plus distinct chez le signatus; chez tous deux il se distingue de la massue qui est brunâtre, par sa couleur blanche. (2) Contrairement aux règles do l'étymologic, Schœnherr a écrit Pauacai- BIUS. 332 cuncuLioNiuES. décroissant peu à peu, 7 plus long et plus épais; massue ovale, ar- ticulée. — Yeux assez grands, déprimés, oblongo-ovales. — Prolho- rax transversal, plan en dessus, arrondi sur les côtés en avant, gra- duellement rétréci on arrière, brièvement et fortement rétréci en avant, tronqué ù sa hase, avec ses angles postérieurs saillants en ar- rière et obtus ; ses lobes oculaires très-faibles, presque nuls ; proster- num profondément échancré. — Ecusson ponctiforme. — Elytres presque planes en dessus, médiocrement allongées, parallèles, cal- leuses au sommet de leur déclivité postérieure, un peu plus larges que le protliorax et quadrisinuées à leur hase, avec leurs épaules un peu saillantes. — Pattes médiocres, assez robustes; les quatre jambes antérieures légèrement arquées et très-brièvement mucronées au bout; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à article 3 bilobé, 4 long ; crochets médiocres. — 1" segment abdominal à peine aussi grand que les deux suivants réunis, séparé du l"^"" par une suture ar- quée ; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps déprimé, parallèle, inégal, presque glabre en dessus, aptère. Le type du genre est un insecte [costatus Schh.) de Natal, encore inédit et qui, sous le rapport de la taille et du fades, ressemble beaucoup, au premier aspect, à un Opatrlm. U est d'un noir sale, très-âpre sur le prothorax, et ses élytres présentent chacune trois côtes très-saillantes, dont l'interne atteint leur extrémité et l'externe est la plus courte ; l'intermédiaire se termine par un tubercule assez saillant, qui forme la callosité dont il est question jdus haut. Ces côtes sont reliées entre elles par des fossettes transversales médiocre- ment profondes. Cette sculpture et la forme générale de cet insecte lui donnent un fades fort différent de celui des Rhyparosomus qui suivent, mais il en est très-voisin, au point de vue générique. RHYPAROSOMUS. ScHOENH. Curcul., VI, 2, p. 200. Rostre un peu plus long et plus étroit que la tête, assez robuste, à peine arqué, parallèle, anguleux, plan et plus ou moins distinctement trisillonné en dessus, entier au bout; scrobes profondes, linéaires, ar- quées et atteignant ou non les yeux. — Antennes antérieures, médio- cres, grêles ; scape grossissant peu à peu, dépassant le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là de beaucoup le plus long, 3-7 ohconiques, grossissant graduellement, mais peu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux oblongo-ovales, déprimés. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, brièvement rtUréci en avant, tronqué à ses deux extrémités, parfois arrondi à sa base ; ses lobes oculaires très-faibles, largement arrondis ; prosternum largement échancré. — Ecusson pe- tit, suborbiculaire, ou en triangle curviligne. — Elytres oblongo- RHYPAROSOMIDES VRAIS. 333 ovales, peu convexes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, un peu plus larges que le prolhorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules subrectangulaires. — Pattes médiocres ; cuisses en massue; jambes droites; tarses assez courts, étroits, faible- ment spongieux en dessous, à articles 3 bilobé, 4 long; crochets mé- diocres. —2" segment abdominal tantôt plus, tantôt pas plus long que les deux suivants réunis, séparé du l'^'" par une suture droite ou ar- quée; saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Corps oblon go-ovale^ peu convexe, couvert de poils rigides, plus rare- ment écailleux. Insectes de taille au plus médiocre, ressemblant assez, sous le rap- port du faciès, à des Listroderes qui seraient privés de callosités sur les élytres. Leur livrée est d'un brun sale uniforme, que relève parfois une courte bande blanchâtre et transversale, placée au sommet de la déclivité des élytres. Ces dernières sont légèrement sillonnées, et les intervalles entre les sillons sont couverts de poils rigides, couchés et disposés sur plusieurs rangées. Les trois espèces connues ('!) sont pro- pres à l'Afrique australe. STYPHLUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meta., p. 258. Rostre sensiblement plus long et plus étroit que la tête, subangu- leux, arqué ; scrobes arquées et évasées en arrière, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, médiocres ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule de sept articles : 1 al- longé, assez gros, en massue au bout, 2 de longueur variable, 3-7 très-courts, obconiques ou arrondis ; massue assez forte, ovale, obtuse, articulée. — Yeux assez petits, ovales. — Prothorax plus long que large^ subcylindrique ou un peu arrondi sur les côtés, plus ou moins rétréci en avant et à sa base, tronqué à ses deux extrémités. — Ecus- son nul. — Elytres oblongues, parallèles ou légèrement ovales, à peine plus larges que le prothorax et presque droites à leur base, avec leurs épaules calleuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue; jambes comprimées, bisinuées en dedans, très- brièvement mucronées ou inermes au bout; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à articles 3 bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2*^ segment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture à peine arquée ; saillie intercoxale îarge, tron- quée en avant. — Corps oblong, inégal, hérissé de soies rigides. Petits insectes que Schœtiherr, ainsi que je Tai dit plus haut, a placés parmi ses Erirhinides, à côté des Trachodes, auxquels ils ressemblent (1) /?. inœqualis, horridus, surdus, Scliœnli. loc. cit. 334 CURCULIOXIDES. en effet beaucoup par leur forme géiiérale, leur sculpture et leur livrée, mais dont ils diffèrent du tout au tout par leur rostre et Tin- sertion de leurs antennes. On en connaît en ce moment six espèces (1) propres, sauf une, à l'Europe moyenne ou méridionale, et qui habi- tent principalement les pays de montagnes. ORTHOCH^TES. Geumar, Ins. Spec. nov., \\. 302 (2). Ce sont dos Styphlus dont le funicule antennaire est réduit à six articles, et qui ont les scrobes rostrales rectilignes et non dirigées vers le dessous du rostre. Schœnherr n'a pas admis ce genre et a fait du petit nombre de ses espèces deux sections des Styphli:s, en donnant le nom de Strenes à celles qui ont les deux premiers articles du funicule antennaire allon- gés (3), et réservant celui d'ORïocH.EXES à celles chez qui le second de ces articles est arrondi comme les suivants (4). En ce moment le genre ne comprend que trois espèces européennes. DICHOTRACHELUS. Stiehun, Stettin. entom. Zeif, 1853, p. 171 (5). Tète parfois [Rudeni, SHerhni) munie de deux tubercules entre les yeux ; rostre au moins aussi long et plus étroit qu'elle, assez robuste, un peu arqué^ anguleux, plan en dessus, tronqué au bout ; scrobes Unéaircs, obliques ou subreclilignes, atteignant les yeux. — Antennes antérieures, au plus médiocres, peu robustes ; scape grossissant peu à peu, empiétant plus ou moins sur les yeux; funicule de sept arti- cles : 1-2 obconique:'.^ allongés, celui-là le plus long, 3-7 plus ou moins courts, obconiques ou submoniliformes; massue ovale, articu- lée. — Yeux oblongo-ovales. — Prothorax transversal ou non, de forme variable, arrondi ou faiblement bisinué ou tronqué à sa base, coupé carrément en avant, échancré sur son bord antéro-iuférieur; ses (1) S. 'penicillus, Schœnh. Curcul. Ill, p. 510; France mér. — uuguiculnris, Fiance centrale; îilcerostts, Batmini (Iméritic) ; cuneifennis, Alpes du Piémont; Aui)6, Aon. d. 1. Soc. entom. iS.'iO, \^. 3i0. — verrucosus, Kiescnwet. ibid. 1851, j). 6i6; Pyrénées or. — ruhricatus, L. Fairm. ibid. 1861, p. 586; Hautes-Pj renées. — Il est probable que quelques-unes de ces espèces sont des DiCHOTIlACHELUS. (2) Syn. CoMASiNUS (Meg.), Dej. Cat. éd. 1, p. 85. (3) 0. setulosus, Sebœnb Curcul. III, p. 511. ' (4) 0. ."tp/îV/e-r, Beck, Gcrmar; Scliœnli. loc. cit. p. 512. J'ignore à laiiuclle de ces deu\ sections appartient \'0. erinaceus, Jacquel.- Duv. Gêner, d. Col.d'Eur.; Curcul. p. 53; France. (5) Syn. RuYTiuuiNUs Bremi, L. Fairm. — Styphlus L. Fairm. RHYPAROSOMIDES VRAIS. 335 lobes oculaires à peine distincts ou nuls. — Point d'écusson. — Elytres oblongo-ovales, peu convexes, à peine ou sensiblement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses en massue; jambes droites; tar- ses étroits, villeux en dessous, à articles 3 à peine plus large que 1-2, entier et excavé en dessus, 4 assez long ; crochets médiocres — 2" seg- ment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture arquée ; le 4^ muni d'une dépression oblongne chez les mâles (I); saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps oblongo-ùvale, inégal, écailleux et, en général, muni de cils squammi formes. M. Stierlin, en créant ce genre, l'avait placé parmi les Otiorhyn- chides ; depuis (2), il a émis l'opinion qu'il devait l'être à côté des Styphlus, dont il est en eiTet extrêmement voisin, et ne devrait peut- être pas être séparé, comme l'a dit M. L. Fairmaire (3). Les seuls caractères qui autorisent à l'en séparer sont : le rostre plus anguleux et surtout la forme du 3'^ article des tarses, qui n'est pas bilobé. Ses espèces, dont on connaît déjà Imit (4), sont propres aux monta- gnes de l'Europe tempérée ou méridionale, et de petite taille. Toutes ont le prothorax sillonné sur la ligne médiane, et les éîytres munies de côtes plus ou moins saillantes, présentant des rangées de cils squammiformes. La livrée de la plupart d'entre elles est d'un gris ter- reux uniforme. TRACHODEMA. Blakch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V; p. 374. Rostre sensiblement plus long que la tête, médiocrement robuste, arqué, parallèle, anguleux, très-inégal en dessus et tronqué au bout ; scrobes assez profondes, flexueuses, obliques et atteignant le bord (1) Le D. bigori'ensis a six scgmeiits abdominaux, selon M. de Bonvouloir. Je n'en trouve que cini] chez les exemplaires des trois espèces que j'ai sous les yeux. Il reste à savoir si ce caractère est spécifique ou sexuel. (2) Berlin, entotn. Zeitschr. III, p. 259. (3) Voyez la Notice ([u'il a publiée sur le genre dans les Ann. d. 1. Soc. en- tom. 1861, p. 584. (4) D. sukipennis, Rudeni, Stierlin, Sîctlin. entom. Zeit. 1853, p. 171 et 183; Tyro! (mont Rosa). Le Rhytirkinus alpinus de M. Bremi (ibid. 1855, p. 197) est identique avec le second. — D. Stierlini, Gredlcr, Zeitschr. d. Ferdln. f. Tyrol u. Vorarlb. Ser. 3, Heft. 6, p. 131 ; Tyrol. — Imhoffii, Stierlin, Stettin. entom. Zeit. 1857, p. 61; Suisse (Grisons). — Styphl. miiscorum, L. Fairui. Ann. d. 1. Soc. entom. 1818, p. 170; Hautes-Pyrénées. — Rhylirh. Linderi, L. Fairm. ibid. 1852, p. 87; Pyrénées or. — D. bigorrensis, De Bonvoul. ibid. 1861, p. 569, pi. 16, f. 3; Hautes-Pyrénées. — D. sahaudus, L. Fairm. ibid. 1861, p. 586; Savoie. 330 CURCL'LIONIDES. inférieur des yeux (1). — Antennes subterminales, assez longues, grêles; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord postérieur des yeux; funicale de sept articles obconiques : 1 allongé, 2 de moitié plus court, 3-7 courts, subégaux ; massue faible, oblongo-ovale, ar- ticulée. — Yeux transversaux, allongés, atténués inférieurement. — Prothorax transversal, plan et très-inégal en dessus, droit sur les côtés, brièvement rétréci en avant, tronque à sa base, prolongé au milieu de son bord antérieur en une saillie bifide, profondément écbancré et plan en dessous ; ses lobes oculaires assez saillants et anguleux. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement allongées, parallèles dans les deux tiers de leur longueur, planes sur le disque, brusquement dé- clives en arrière, coupées obbquement aux épaules, pas plus larges que le prothorax et un peu échancrées en arc à leur base. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses en massue ; jambes droites, comprimées; tarses très-courts, étroits, non spongieux en dessous, à 3» article un peu plus large que 1-2 et bilobé; crochets petits. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen subégaux, séparés du 1*'' par une suture arquée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps oblong, très-inégal, recouvert d'un enduit écailleux. M. Blanchard s'étant trompé sur la forme des scrobes rostrales, ciu'il a cru pareilles à celles des Cyclomides de Scbœnherr, a placé ce genre parmi ces derniers. 11 est très-voisin des Dichotrachelus d'Europe et ne s'en distingue guère que parla structure du prothorax et des tarses. L'unique espèce (2) du ChiU qui le compose, est de la taille de ces derniers, d'un noir brunâtre, avec quelques taches plus claires, et couverte en dessus d'aspérités, de crêtes et de tubercules, qui rendent ses téguments très-rugueux. EREPSIMUS. ScHOENH. CurcuL, VIII, 2, p. 408. Rostre aussi long et un peu plus étroit que la tète, séparé d'elle par un lin sillon arqué, parallèle, anguleux, plan en dessus, faiblement écbancré en triangle au bout; scrobes brusquement arquées, peu profondes, réunies en arrière. — Antennes antérieures, grêles, mé- diocres ; scape grossissant graduellement, empiétant un peu sur le prothorax ; funicule de sept articles : 1-2 allongés, obconiques, sub- égaux, 3-7 très-courts, égaux ; massue assez forte, oblongo-ovale, arti- culée.— Yeux assez grands, ovales, déprimés. — Prothorax transversal, subcyhndrique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, (1) M. BlanclKird les décrit comD'.e ccnsis'.uut en un petit sillon oblique et situù à l'uxtiémitt! du rostre; je les vois Irés-distinctenient telles que je les indique. A tort é|jalemcnt il dit que les yeux sont arrondis. (2) T. tuberculosa, BliDch. loc. cit. p. 375; Col. pi. 24, f. 4. BTRSOPAGIDES. 337 profondément échancré sur son bord antéro-infé rieur, avec ses lobes oculaires médiocres. — Ecusson rml. — Elytres convexes, régulière- ment ovalaires, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base, avec leurs épaules nulles. — Pattes assez longues; cuisses fortement en massue, grêles à leur base ; jambes grêles, les quatre antérieures légèrement arquées; tarses courts, étroits, finement spon- gieux, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2 et bilobé, 4 médiocre; crochets très-petits et très-grèles. — 2*^ segment abdominal un peu plus grand que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture an- guleuse ; sailUe intercoxale assez large , arrondie en avant. — Corps ovalaire, aptère, écailleux, hérissé de cils rigides. Le très-petit insecte [setiger] du Brésil, qui forme le type de ce genre, ressemble assez à un Sciapeilus ; sa livrée consiste en quel- ques taches noires et blanches, variables selon les individus, sur un fond d'un cendré obscur. Il se distingue sans peine des genres précé- dents par ses scrobes rostrales conûuentes en arrière. J'en connais une seconde espèce du même pays, un peu plus grande. GROUPS ni. Byrsopagides. Mandibules variables (1). — Yeux arrondis. — Prothorax sans lobes oculaires et parfois (Homalorhinus) non échancré sur son bord antéro- iuférieur ; prosternum non excavé en avant des hanches antérieures. — Pattes antérieures plus longues que les autres; tarses étroits, leur 3* article bilobé. Les espèces de ce groupe s'éloignent sensiblement des précédentes par leur faciès, mais je ne vois aucune autre Tribu oià elles puissent prendre place, et je ne leur trouve pas de caractères suffisants pour en constituer une à part. Elles sont asiatiques et rentrent dans les deux genres suivants. Schœnherr avait classé le premier parmi ses Cléo- nides et le second dans ses Pachyrhynchides. L Corbeilles des jambes poster, ouvertes : Byrsopages. II. — — caverneuses : Homalurhinus. BYRSOPAGES. ScHOENH. CurciiL, VI, 2, p. 208. Rostre de moitié plus long que la tête, robuste, faiblement arqué, (1) Celles fk'S Byrsopages sont assez singulières, du moins chez l'unique exemplaire da villosus que j'ai à ma disposition. Elles sont minces, lamelli- formes, et la gauche est triangulaire et beaucoup plus saillante que la droite; celle-ci est largement arrondie en avant. Celles de V Hom.xlorhinus squamosus, la seule espèce du genre qui me soit connue en nature, sont en tenailles, mais peu épaisses^ assez saillantes et dentées au côté interne. Coléoptères. Tome YI. 22 338 CURCULIONIDES. un peu élargi au bout, anguleux, plan en dessus ; scrobcs arquées, peu profondes, superficielles en arrière et n'atteignant pas les yeux. — Antennes antérieures, assez courtes et assez robustes; scape renflé au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allon- gés, celui-là le plus long, 3-7 nioniliformes ; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, arrondis, un peu convexes. — Pro- thorax imparfaitement contigu aux élytres, plus long que large, briè- vement atténué en avant, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, largement et assez fortement échancré eu des- sous.— Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres oblongo-ovales, peu convexes, atténuées dans leur quart postérieur, rectilignes et un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules effacées. — Pattes longues, les antérieures plus que les autres et plus robustes ; cuisses en massue ; jambes droites, un peu dilatées au bout; tarses courts, spongieux et villeux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, bilobé, 4 assez long; crochets médiocre^. — S,*^ segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture droite; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps aptère, oblong, revêtu de poils en partie couchés, en partie re- dressés, peu abondants et caducs. Schœnherrn'en décrit qu'une espèce {viUosus) originaire delà Mon- golie et du Kamtschatka. Elle est de taille moyenne, d'un noir mat, et finement rugueuse sur toute sa surface en dessus, avec une faible carène médiane sur le prothorax. Les poils caducs qui la revêtent sont d'un jaune doré. Récemment, M. de Motschoulsky en a fait connaître deux autres (1). HOMALORHINUS. (ScHOENH.) Mékétr. Cat.vais., p. 215 (2). Rostre penché, pas plus long et presque aussi large que la tête, robuste, un peu élargi en avant, très-onguleux, plan en dessus et lé- gèrement échancré au bout; scrobes profondes, brusquement arquées et arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes mé- dianes, courtes, assez robustes ; scape en massue au bout, empiétant (1) B.ventricosus, Mol&ch. in Sclircnck, Reis. im Amur-Lande, II, 2, p. 168, pi. 10, f. 21; le nom générique de Byusopages est inscrit sur celte planche, entre jiarcnthcses, avec un signe de doute, et précédé de celui de Stuongy- LOPHTHALMUs; le textc ne contient aucune observation à ce sujet. Cette espèce est de la Daourie et des îles Kouriles. — incanus, Motsch. ibid. ; de l'île Ke- nai (Amérique russe). (2) J'ai, par mégarde, laissé passer dans la Famille des Pylhides le genre HoMALiniuxus, fondé par M. Chevrolat en 1833 (Voyez tome V, p. 530). 11 est postérieur d'un an à celui-ci, qui a été établi en 1832, et devra recevoir un nouveau nom. CYLINDRORHINIDES. 339 un peu sur les yeux ; funicule de six articles : 1 allongé, beaucoup plus gros que les suivants, obconique, 2-6 très-courts, subégaux; massue brièvement ovale, obtuse, à peine articulée. — Yeux médio- cres, distants du prothorax, arrondis, assez saillants^ munis en dessus d'une orbite courte et plane. — Prothorax subtransversal, renflé et arrondi dans son milieu sur les cotés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres oblongo-ovales , un peu plus larges que le pro thorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues, les intermédiaires plus courtes qne les autres; jambes antérieures un peu arquées et évasées au bout ; corbeilles des posté- rieures légèrement caverneuses; tarses médiocres, étroits, villeux en dessous, à articles 3 un peu plus large que d-2, 4 long; ses crochets médiocres. — 2" segment abdominal plus court que 3-4 réunis, sé- paré du 1" par une suture anguleuse; saiUie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Corps allongé, densément écailleux. Les espèces de ce genre ressemblent beaucoup aux Piazomias et aux Geotragl'S de la Tribu des Brachydérides. Elles sont peu nombreuses et propres à TAsie (1). Ce sont des insectes de taille médiocre, densé- ment écailleux, revêtus d'une livrée imiforme grise ou jaunâtre, et finement striés sur les élytres, avec les intervalles entre les stries très- plans. TRIBU XIII. CYLINDRORHINIDES. Sous-menton muni d'un court et large pédoncule. — Mandibules très-courtes, en tenailles. — Rostre au moins aussi long que la tête, assez robuste, plus ou moins élargi et entier au bout, presque tou- jours arrondi aux angles; ses scrobes complètes en avant, peu pro- fondes et superlicielles ou évanescentes en arrière. — Antennes assez longues, peu robustes ; leur funicule de sept articles ; leur massue allongée ou au moins oblongo-ovale. — Yeux transversaux. — Pro- thorax muni de lobes oculaires. — Jambes inermes ou très-brièvement mucronées au bout; tarses médiocrement larges, spongieux en des- sous. Les Cylindrorhinides sont essentiellement caractérisés parmi les es- pèces de la Section actuelle^ dont les jambes sont inermes, ou peu s'en faut^ à leur extrémité, par leur rostre arrondi aux angles, sa dilatation terminale qui, parfois (Perperus, Pantopœus) , ressemble complète- (1) H. trislis, Ménétr., Caucase; squamosus, Turcoménie; Schœnh. CurcuL V, p. 85L — Aj. : //. Mosus, Hochlmth, Bull. Mosc. 1847, I, p. 467; Ar- ménie. 340 CCRCULIONIDES. ment à celle du rostre des Otiorliyncbides, et l'imperfection de ses scrobes dans leur partie postérieure. La plupart des Listroderes s'écartent seuls de cette forme; mais ce genre, comme on le verra plus loin, contient, en ce moment, des éléments étrangers et devra subir une épuration. Les genres qui suivent sont empruntés aux Cyclomides, Cléonides et Molytides de Scbœnherr. Aucun d'entre eux n'est représenté en Europe. Sauf un seul(M\CROTARSus), qui est propre à l'Asie orientale, ils sont partagés entre l'Amérique et l'Australie. Ceux particuliers à cette dernière partie du globe présentent deux caractères qui rendent convenable de les isoler, d'oii suit que la Tribu se divise en deux groupes. L Art. 7 (lu funiculc antcnnaire contigu àla massue. Cylindroriiinides vrais. II. — — libre. Pantopéides. Groupe I. Cylindrorhînides vrais. Article 7 du funicule antennaire plus ou moins contigu à la mas- sue. — Corbeilles des jambes postérieures ouvertes. Les plus grandes et les plus intéressantes des espèces de ce groupe sont confinées dans les parties méridionales de l'Amérique du Sud. Scbœnherr n'en a connu qu'une seule [Scotœborus murinus] qu'il a placée parmi ses Cyclomides (1). Elles constituent un type particulier que reproduisent, en Asie, les Macrotarsus, avec une modification très-rare dans la structure des tarses. Un dernier genre (Listroderes) est répandu dans toute l'étendue du continent américain , I. Tous les tarses d'égale largeur et spongieux en dessous. a Corps pul)escent, sans aucun vestige d'écaillés, parfois glabre. b Prodiorax transversalement rliomijoidal : Cylindrorhinus. bl) — arrondi sur les côtés ou anguleux en arrière. Rostre arrondi, dilaié au bout : Adiorislus. — parallèle, plan en dessus, arrondi aux angles : Scotœ- borus. aa Corps plus ou moins écailleux. Prothorax transversalement rhomboïdal : Otidoderes. — plan, carré ou rétréci eu arrière : Listroderes. II. Tarses poster, iiispides et plus étroits que les autres; ceux-ci spongieux en dessous : Macrotarsus . (1) Il a mentionné (Curcul. VI, 2, p. 336) le genre Cylindroiuunus, mais d'après M. Guérin-MéneviUe, et en le plaçant parmi les Molytides. CYLINDRORHINIDES VRAIS. 341 CYLINDRORHINUS. Guérin-Ménev. Voy. d. l. Coq.; Entom., p. 119 (1). Tête régulièrement convexe ; rostre un peu plus long et sensible- ment plus étroit qu'elle, robuste, légèrement arqué, élargi au bout, plus ou moins arrondi aux angles, un peu convexe, et tantôt caréné (par ex. tesseJkUiis), tantôt lisse (par ex. angulatus) en dessus, trisinué à son extrémité; scrobes flexueuses, évanescentes et n'atteignant pas, à beaucoup près, les yeux en arrière. — Antennes terminales^ médio- cres^ peu robustes; scape renflé au bout, atteignant le bord antérieur des yeux ; funicule à articles i obconique, très-allongé, 2-3 beaucoup moins longs, de même forme, 4-7 courts, obconiques aussi,, graduel- lement plus épais, 7 subconligu à la massue; celle-ci grêle, allongée, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, ovales, peu convexes. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, transversal, dilaté et obtusément anguleux sur les côtés, tronqué à sa base ; ses lobes ocu- laires assez saillants, largement arrondis et ciliés. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres plus ou moins convexes, très-régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax et non ou à peine échancrées à leur base, avec les épaules arrondies ou tron- quées obliquement. — Pattes assez longues; jambes droites, évasées et brièvement mucronées au bout; tarses assez longs et assez larges, spongieux en dessous , à article 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal plus grand que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture légèrement arquée; sailUe intercoxale assez large, subarrondie en avant. — Mésosternura plan, tronqué en arrière. — Corps ovale, revêtu de poils couchés ou glabre. Genre composé de quelques espèces du détroit de Magellan et de la Patagonie, d'assez grande taille et d'une physionomie particulière. Il est rare (par ex. angulatus) qu'ils soient glabres; les poils dont ils sont ordinairement revêtus ont un aspect soyeux, et forment, par la différence de leur couleur, un dessin peu comphqué, mais assez élé- gant (2). (1) M. Guérin-Méneville a écrit Cyliduorhinus; j'odopte l'orthographe du nom étabhe par Ericlison dans Agass. Nomericl. Zool.; Col. p. 50. (2) Cure. îemniscaius, Quoy elGaym. Voy. d. l'Uran.; Zool. p. 549, p!.82, f. 4; type du genre. — Cyl. tessellatus, Guérin-Mén. Rcv. zool. 1839, p. 303; angulatus, ijjid. 1841, p. 217. — Hneaius, clathratus^ Blanch. in Gay, Hist. d. Chile, Zool. V, p. 355. 342 CURCULIONIDES. ADIORISTUS. Waterh. Proceed. ofthe Zool. Soc. 1841, p. 121 (1). Genre très-voisin des Cylindrorhinus et que je n'adopte qu'en hé- sitant. Les seules différences que je puisse découvrir entre lui et ces derniers sont les suivantes : Scape des antennes de lon^eur variable (2). — Prothorax jamais angulairement dilaté sur les côtés. — Elytres en général très-allon- gées, rarement oblongo- ovales; leurs épaules toujours arrondies. — Eperons terminaux des jambes rudimentaires, manquant à quelques- unes de ces dernières, parfois à toutes. Il suit de là que c'est uniquement par la forme du prothorax et celle des élytres que le genre se distingue du précédent. Ses espèces peuvent se répartir dans deux sections. Dans la première, le prothorax est régulièrement arrondi sur les côtés, ou un peu rétréci en arrière (3). Dans la seconde, il est plus ou moins déprimé en dessus, graduel- lement rétréci en avant, et échancré aux angles postérieurs, de sorte que ses côtés se terminent en arrière par un angle plus ou moins saillant (4). Les plus grands de ces insectes l'emportent, à cet égard, sur les Ctlindrorhiinus; les plus petits leur sont notablement inférieurs. Ils sont répandus depuis le détroit de Magellan jusqu'au Chili et à Bue- nos-Ayres. SCOTOEBORUS. ScHOEKH. Curcul., vu, Ij p. 97. Genre il son tour extrêmement voisin des Adioristus, à prothorax régulièrement arrondi sur les côtés, et n'en différant que par la forme du rostre et de ses scrobcs. (1) Syn. Cylindrorhinus (pars) Blancli. (2) Chez une espèce senlemeut, connue dans quelques collections de Paris sous le nom d'Eremnus monlonus, et que je crois nouvelle, le scape atteint le bord postérieur des yeux. Dans toutes les autres que j'ai à ma disposition, il empiète légèrement sur ces organes ou touctie simplement leur bord an- térieur. (3) A. angustatus, conspersus, simplex , Chili; subdenudatus, Mendoza; Waterli. loc. cit. p. 125. — Cyl. oblongus ; Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 357. M. Blanchard semble n'avoir connu que la femelle de cette espèce; elle a presque la forme du Cyl. angulaius; le mAle est beaucoup plus étroit et ressemble aux autres AuionisTUS. — A. sitonioides, Blanch. ibid. p. 353. — magellanicus, Blanch. Voy. au Pôle sud; entom. p. 209, pi. li, f. 10; Port- Famine. (4) A. punctulalus, Waterh. loc. cil. p. 124, Chili. — punctuUilus (r.ec Wa- terh.), Chili; costatus, détroit de Migcllan; Blanch. loc. cit. p. 351. CYIINDROKHINIDES VRAIS. 345 Rostre pas plus long que la tête, séparé du front par un fin sillon transversal, parfaitement parallèle, obtus aux angles, plan en dessus, tronqué au bout; ses scrobes distinctes dans toute leur étendue, rec- tilignes et atteignant les yeux. Schœnherr avait placé le genre parmi ses Cyclomides, L'unique es- pèce {murinus) de Buenos-Ayres qu'il décrit ressemble complètement à y Ad. angustatus , sous le rapport de la forme et de la livrée; mais elle est de moitié plus petite. Oa découvrira très-probablement des espèces qui feront le passage entre elle et le genre précédent. OTIDODERES. Dej. Cat.kà. 3, p. 283. Rostre presque du double plus long que la tête et sensiblement plus étroit, assez robuste, légèrement arqué, peu à peu et sensiblement élargi au bout, arrondi aux angles, un peu convexe en dessus, trisi- nué au bout ; scrobes assez profondes, rectilignes et atteignant presque les yeux. — Antennes des précédents; leur scape empiétant à peine sur les yeux. — Protliorax transversal, fortement dilaté et anguleux sur les côtés, peu convexe, tronqué à sa base ; ses lobes oculaires assez saillants, largement arrondis. — Ecusson petit, triangulaire. — Ely- tres peu convexes dans leurs deux tiers antérieurs, régulièrement oblongo- ovales, déhiscentes et obtusément mucronées au bout, pas plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules a,rrondies. — Jambes très-brièvement mucronées au bout. — Corps densément écailleux. — Le surplus comme chez les Adioristus. Je donne, par exception, les caractères de ce genre inédit, fondé sur une espèce [inquinatus Dej.) découverte autrefois par moi dans les Andes du Chili. Cet insecte, de la taille des espèces moyennes du genre Adiokistus, est une forme ambiguë qui tient des Cvlindrorhinus par sa forme générale, mais s'en éloigne beaucoup par sa vestiture écail- leu.-e et la sculpture de ses téguments, qui se rapproche de celle de certains Listroderes. Il est rugueux en dessus; ses élytres sont en outre granuleuses et présentent des côtes aUernativement plus élevées; leur bord latéral est muni, en avant du mucro ciui les termine, d'un tubercule assez saillant. Sa livrée, tant en dessus cju'en dessous, con- siste en marbrures blanchâtres sur un fond d'un brun sale (1). (1) Je croirais volontiers que le Cleonis chilensis de M. Blanchard (in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 32G, Col. pi. 23, f. 9), qm provient des Andes de la province de Coquirnbo, est une seconde espèce du genre. Jusqu'ici on n'a pas trouvé de Cleonus sur aucun point de l'Amôriquc du Sud. 344 CURCULIONIDES. LISTRODERES. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 158. Rostre plus long (en général presque du double) et notablement plus étroit que la tête, assez robuste, un peu arqué, subparallèle, parfois (par ex. bimaculatus) un peu dilaté dans son milieu, plus ou moins anguleux, uni- ou pluricaréné en dessus cbez la plupart, presque entier et souvent muni, au bout, d'une petite plaque triangulaire; scrobes plus ou moins profondes, subrectilignes, atteignant ou non les yeux en arrière. — Antennes terminales cbez la plupart, médio- cres, peu robustes; scape atteignant au plus le bord postérieur des yeux (1), en massue au bout; funicule à articles i-2 allongés, de lon- gueur variable (2), 3-7 subturbinés ou noueux, 7 subconligu à la massue ; celle-ci oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, oblongs. — Prothorax transversal, plus ou moins déprimé en dessus, rétréci en arrière chez la plupart, subrectiligne ou légère- ment arrondi sur les côtés chez les autres, tronqué ou arrondi à sa base ; ses lobes oculaires saillants et arrondis. — Ecusson petit, par- fois presque nul. — Elytres déprimées ou peu convexes, plus ou moins calleuses avant leur extrémité, subparallèlos dans les deux tiers au moins de leur longueur, puis rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes antérieures un peu arquées au bout ; toutes ou quelques-unes seulement très- brièvement mucronées à leur angle interne, ou inermes ; tarses nor- maux. — 2^ segment abdominal très-rarement (par ex. costirostris) pas plus long que chacun des suivants, séparé du 1®'^ par une su- ture arquée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — (1) Cela dépend de la longueur du rostre, et ce n'est que chez l3s espèces en petit nombre (par ex. nodifer), où il est plus court que de coutume, que le scape atteint le bord postérieur des yeux ; la règle est qu'il ne dépasse pas leur bord antérieur. (2) Dans l'immense majorité des cas, le !«»■ article est comme dans les trois genres précédents, beaucoup plus long que le 2^; chez un petit nombre (par ex. ungusticeps), les deux articles sont égaux; enfin, et cela paraît n'avoir lieu que chez les espèces de l'Amérique du Nord, telles que le squammiger et le caudatus, c'est le 2'? qui est deux fois au moins plus long (juc le 1". .le lemar- quo aussi que chez ces deux dernières espèces le rostre est absolument parcd à celui des Puni nus, et a, comme chez ceux-ci, ses scrobes profondes, nette- ment limitées dans toute leur étendue, reclilignus et prolongées jusqu'au bord antérieur des yeux, tandis que dans toutes les espèces du Ciiili, à moi connues, le rostre et ses scrobes ont une forme toute ditl'érente. Schœnberr n'a pas lire un parti suffisant de ces diverses Tiiodificalions, qui finiront sans doute par être regardées comme ayant plus qu'une valeur spécifique. Pour moi, il y aau moias deux genres bien distincts confondus dans celui-ci. CTLINDBORHINIDES VRAIS. 345 Corps oblong, peu convexe, écailleux, plus rarement hispide, ailé ou iion^. Genre répandu depuis le détroit de Magellan jusque dans les ré- gions boréales de l'Amérique du Nord. La plupart de ses espèces qu'a décrites Schœnherr appartiennent à cette dernière partie du globe; mais depuis, on en a découvert davantage dans les parties australes de l'Amérique du Sud, principalement au Chili (1). Ces insectes se rattachent de très-près aux trois genres précédents, mais ils sont généralement plus petits, les plus grands d'entre eux ne dépassant pas la taille moyenne. Leurs élytres sont presque toujours régulièrement striées, avec les intervalles entre les stries plus ou moins costiformes. Quant à leur livrée, elle n'offre rien de remar- quable. MACROTARSUS. ScHOENH. Curcul.,\l, 2, p. 337. Rostre tantôt [Bartehii, MotschouJskii) un peu plus, tantôt [Falder- manni) du double plus long que la tète, dans le premier cas, robuste, dans le second, moins ; faiblement arqué, légèrement épaissi au bout, arrondi aux angles, déclive en avant; scrobes rectilignes, un peu obliques, superficielles en arrière. — Antennes subterminales, assez longues , peu robustes ; scape épaissi au bout , atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 très-allongés^ noueux au bout, subégaux, 4-7 ob- coniques, décroissant et grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci allongée, acuminée et articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongo-ovales. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, ar- rondi régulièrement ou seulement en avant sur les côtés, tronqué à sa base et en avant^ largement et profondément échancré en dessous; ses lobes oculaires très-faibles. — Ecusson à peine distinct. — Elytres convexes, régulièrement ovales ou oblongo-ovales, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues, assez robustes; cuisses graduel- (1) Aux 21 espèces q--ie meutionne Schœnlierr (Curcul. VI, 2^ p. 187) aj. : Esp. de l'Amérique du Sud : L. fulvipes, vittalus, griseus, Gu6rin-Méî;ev. Re- vue zool. 1839, p. 304; détroit de M.igellan; les deux premiers pourraient bien être des Adiouistus. — comatus, Eridis. Arcliiv, 1847, 1, p 129; Pérou. — subcostuius, pilosus,robiistus (nocUfer ÇV Sclih.), du Chili; npicalis, de Mon- tevideo; Waterh. Proceed. of Uie Zooi. Soc. 1841, p. 121. — plaràcoliis,cari- nicolUs, annulipcs, angusiiccps, fasckuUger, calceatus, iuberculif'er, inœqua- lis, fnscioliijer, albescens, planipennis, rugipennis, cinernscens, cincrarius, parvulns, Rlancli. in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 338; Cliili. —Esp. de l'Amérique du Nord : L. teretirostris, de Californie; oregonensis, de l'Oré- gon; J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. IX, Aiipcnd. I, p. 55. 346 CURCULIONIDES. lement en massue; jambes droites ou flexueuses (\); tarses longs: les antérieurs médiocrement dilatés et spongieux chez les mâles, les quatre postérieurs dans le même sexe, tous, chez les femelles, linéaires et ciliés en dessous; leur i* article très-grand, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal séparé du i^^ par une suture presque droite, plus court que les deux suivants réunis; ceux-ci arqués à leurs ex- trémités ; saillie intercoxale assez large , arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, finement squamuleux et pubescent^ aptère. Des trois espèces (2) décrites par Schœnherr, je n'en connais qu'une seule, le Bartelsii. A en juger par elle, ces insectes ont, au premier coup-d'œil, le /"actes des Psaliuium^ par suite de leur forme générale et de leur couleur d'un noir profond que voile à peine la fine pubes- cence dont ils sont revêtus, Ils sont asiatiques et fort rares dans les collections. Groupe II. Pantopéides. Article 7 du funicule antennaire libre. — Corbeilles des jambes postérieures légèrement caverneuses ; le repli de la jambe qui les rend telles, garni de cils serrés, dirigés en dedans (3). Ce petit groupe, particulier à l'Australie, est une preuve de plus des rapports bien connus qui existent entre la Faune entomologique de ce pays et celle des parties australes de l'Amérique du Sud. La plupart de ses espèces ressemblent beaucoup aux Adioristls; elles sont peu nombreuses et rentrent dans les trois genres suivants : I. Corps pubescent : Stcriphus. II. — écailleux. Scape des antennes empiétant à peine sur les yeux : Pantopœus. atteignant presque le prothorax : Perperus. STERIPHUS. Erichs. Ar-chiv, 1842, I, p. 190. Rostre assez long, peu robuste, cylindrique, aplani, légèrement élargi et tronqué à son extrémité; scrobes peu profondes, subévanes- (1) SchœnlieiT leur assigne un pe(it éperon terminal que je ne parviens pas à découvrir chez le Bartelsii, la seule os[ièce que j'aie à ma disposition. Le bord interne de la troncature de ces organes se prolonge, surtout aux posté- rieurs, en une large saillie qui, vue de profil, simule une épine. Peut-être est- ce cela qui a induit Schœnherr en erreur. (2) 3/. Ffl/rftrmcnnf, de la iMongolie ; Bar/eis('i, de Turcoménie; Motschotds- kii, de l'Altaï, Schœnh. loc. cit. p. 338. (3) Les mâchoires, surtout chez les Perpeuus, sont peu visibles, et, d'après cela, ces insectes pourraient être placés dans la Tribu des Ercmuides, à laquelle PANTOPÉIDES. 347 centes en arrière et atteignant à peine les yeux. — Antennes subter- minales, médiocres, grêles; scape renflé au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2 de même forme, de moitié plus court, 3-7 nioniliformes, grossissant peu à peu; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, acuminés infé- rieurement. — Prothorax aussi long que large, très-régulièrement arrondi sur les côtés^ un peu déprimé en dessus, tronqué à sa base et en avant, avec ses lobes oculaires peu saillants et largement ar- rondis, échancré en dessous. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, parallèles dans les deux tiers de leur longueur, obliquement déclives et largement arrondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses robustes, fortement en .massue ; jambes droites, brièvement mucronées au bout ; tarses assez étroits, pubescents et villeux en dessous, à articles 1-2 subégaux, 4 long; crochets médiocres. — 2*^ segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l^'' par une suture anguleuse; saillie intercoxale assez large, subanguleuse en avant. — Corps oblong, aptère, revêtu d'une fine pubescence caduque. Erichson a regardé ce genre comme voisin des Plinthus, et en parti- culier de ceux de forme allongée, mais il est évident qu'il appartient au groupe actuel. Il ne comprend qu'une espèce {solidus Er.) de la Tasmanie, de taille médiocre, d'un noir assez brillant, criblée de points enfoncés confluents sur le prothorax^ avec des rangées de points enfoncés plus gros^ mais superliciels, sur les élytres; ces ran- gées simt séparées par des côtes peu saillantes. PANTOPOEUS. ScHOENH. Curcul., VII, 1, p. 252. Rostre du double plus long et notablement plus étroit que la tête, médiocrement robuste, légèrement arqué, un peu élargi à son extré- mité, arrondi aux angles, muni en dessus dune fine carène dilatée au bout en une plaque triangulaire lisse; scrobes peu profondes, rectilignes, obliques, évanescentes avant les yeux. — Antennes anté- rieures, médiocrement longues, assez robustes ; scape grossissant peu à peu, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1-2 allon- gés, obconiques, celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 nionili- formes; massue oblongo-ovale , à peine articulée. — Yeux assez grands, oblongo-ovales. — Prothorax peu convexe, aussi long que ils se ratlaclieiit par rimperfcction fie leurs scrobes rostrales et leur prothorax pourvu de lobes oculaires. Mais je leur trouve des rapports si étroits avec les Cylindrorhinides vrais, que je n'ai [las cru devoir les en éloigner. C'est un de ces cas ambigus comme il eu existe partout. 348 CURCIÎLIONIDES. large, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extré- mités; ses lobes oculoires très-faibles, largement arrondis. — Ecusson à peine distinct. — Elytres oblongo-ovales, médiocrement convexes, atténuées dans leur tiers postérieur, à peine plus larges que le pro- thorax et légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses en massue; jambes antérieures un peu arquées et très-brièvement mucronées à leur extrémité; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 grêle; ses crochets assez longs, — 2« segment abdominal sensiblement plus long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture fortement arquée dans son milieu ; saillie intercoxale assez large, un peu arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, den- sément écaiileux. Schœnlierr avait classé ce genre dans ses Cyclomides. Il ne com- prend qu'une assez petite espèce [cervinus] de l'Australie, variée de blanc sur un fond d'un brun fauve. PERPERUS. ScHOENH. CureuL, VI, 1, p. 262 (1). Rostre presque du double plus long et notablement plus étroit que la tète;, médiocrement robuste, légèrement arqué, parallèle, un peu épaissi à son extrémité, plus ou moins arrondi aux angles, presque plan ou légèrement convexe en dessus et triangulairement écbancré au bout; scrobes profondes en avant, plus ou moins superficielles en arrière (2), flexueuses^ n'atteignant pas les yeux. — Antennes anté- rieures, longues, grêles; scape en massue au bout, dépassant le bord postérieur des yeux; funicule à articles obconicj[ues : 1-2 allongés, celui-là plus court, 3-7 décroissant peu à peu ou subégaux; massue assez forte, oblongo-ovale, acuminée et articulée. — Yeux grands, ovales, transversaux. — Prothorax subtransversal, subcylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base; ses lobes ocu- laires faibles, larges et arrondis. — Ecusson très-petit, triangulaire (3) ou nul. — Elytres convexes, ovalaires, verticalement déclives en ar- rière et acuminées à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et assez fortement échancrées en arc à leur base, avec les épaules (1) Syn. NoTiiKODEs, Eiiclis. Ardiiv, 1842, 1, p. 192. (2) Dans les trois espèces dd-crilcs par Scliœnlicrr, ces sillons ne sont réelle- ment profonds que sur une faible étendue en avant, et si supcjjiciels dans le reste de leur longueur, que Scliœnlierr, pour être conséquent, aurait dû placer ces insectes parmi ses Cyclomides, et non dans ses Cléonides, comme il l'a fait. (3) Sclianlicrr le refuse à tort à ces insectes d'une manière générale : il y en a un très-petit, mais distinct, chez le P. innocuus; il manque chez le P. in- sularis. LITHINIDES. 349 nulles. — Pattes médiocres ; cuisses en massiie; jambes antérieures ■un peu arquées au bout; tarses médiocres, assez étroits, spongieux en dessous. — 2^ segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1'='' par ime suture faiblement arquée; saillie inter- coxale large, tronquée en avant. — Corps ovalaire ou oblongo-ovale, densément écailleux. Insectes voisins,pour la forme, des Alophus. Ils ont, à peu de chose près, le système de coloration de ces derniers, leur livrée étant grise ou brune et marquetée de petites taches peu apparentes, ou {insularis) relevée par une bande blanche latérale. Schœnherr en a décrit trois espèces (1). Sauf une forme plus allongée et des pattes un peu plus longues, je ne puis découvrir aucune différence générique appréciable entre ces insectes et celui de la Tasmanie [langiddus), sur lequel Erichson a fondé son genre Nothrodes (2). Le mâle, le seul sexe que j'aie sous les yeux, ressemble d'une manière frappante, pour la forme, au Ver- perus insuJaris^ mais il est de moitié plus grand. Il est de taille moyenne et uniformément revêtu d'écaillés jaunâtres à reflets opalins et cuivreux. Selon Erichson, la femelle, que je n'ai pas vue, est beau- coup plus massive et ressemble^ sous ce rapport, à Y Otiorhynchus ligustici d'Europe. TRIBU XIV. LITHINIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule saillant, de forme variable. — Mandibules assez saillantes, en tenailles ou en pinces, dentées au côté interne. — Rostre médiocre, robuste, subcylindrir^ue ou obconique; ses scrobes profondes, arcjuées, n'atteignant pas tout-à-fait la com- missure de la bouche. — Antennes assez courtes; leur funicule de six articles. — Yeux allongés, transversaux. — Prothorax sans lobes oculaires, profondément échancré sur son bord antéro-inférieur. — Jambes onguiculées à leur extrémité ; corbeilles des postérieures ou- vertes; tarses médiocres, larges, spongieux en dessous ; leurs crochets petits. — Métasternum extrêmement court. Quoique Schœnherr ait fortement séparé son genre Rhytidophlceus (1) f . innocuuSj ohscurus, insularis, Schœnh. loc. cit. p. 264. — Aj. : P. marginalis, Boliem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 124; Sidney. (2) Eric.l)Son, après avoir classé ce genre parmi les Oliorhynchides de Scliœn- herr, a déclaré pins tard (Arcliiv, 1813, II, p. 206; qu'il devait être réuni aux Pantoi'oeus du môme autour. En émettant cette opinion^ il avait sans doute perdu de vue le genre actuel. 350 CURCULIONIDES. des LiTHiNU?. de Klug (1^, ces insectes ont en commun des caractères si nombreux et si importants, qu'ils ne peuvent manifestement pas être éloignés les uns des autres. Leur fades singulier, leur grande taille, leurs téguments solides, rugueux et revêtus d'un enduit dans lequel on ne distingue en général ni poils ni écailles, leur patrie qui est la même, tout atteste qu'ils appartiennent à un type commun, mais qui a été trop fortement modifié, surtout en ce qui concerne les organes buccaux et les antennes, pour qu'on puisse, comme l'a fait Dejean, les réunir dans un même genre. Ils sont propres à Mada- gascar. I. Pédoacule du sous-menton large et très-saillant j mâchoires grêles : I\hy- tidophlœus. II. étroit, en triangle renversé; mâchoires très- robustes : Lithinus. RHYTIDOPHLOEUS. ScHOENH. Curcitl., VI, 2, p. 290. Pédoncule du sous-menton très-saillant , carré , échancré en demi- cercle et recevant le menton; mâchoires peu robustes; mandibules courtes, très -épaisses, en tenailles et tridentées au bout. — Rostre plus long et plus étroit que la tête, droit, subcylindrique et un peu déprimé , tronqué et légèrement festonné au bout ; scrobes arquées, obliques et aboutissant au bord inférieur des yeux. — x\ntennes courtes, robustes; scape grossissant peu à peu, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles cylindriques : i-2 un peu plus longs que les suivants, 3-6 très-courts ; massue médiocre, ovalaire, obtuse au bout. — Yeux très-allongés et étroits. — Protborax plus long que large, médiocrement convexe, graduellement rétréci en arrière, tron- qué à sa ])ase, coupé obliquement aux angles en avant, avec son bord antérieur saillant. — Ecusson nul. — Elytres ovalaires, convexes, ré- trécies, pas plus larges que le protliorax et échancrées en arc à leiur base, élargies, verticalement et largement déclives eu arrière. — Pattes assez longues, robustes; cuisses eu massue au bout; jambes siiliarrondies, les antérieures un peu arquées, toutes assez briève- ment onguiculées au bout; tarses as^ez larges, densément spongieux en dessous, leurs crocbels courts et robustes. — 2" segment abdo- minal notablement plus grand que les deux suivants réunis, séparé du i^^ par un sillon anguleux ; saillie intercoxale assez large, tron- quée en avant. — Corps élargi et convexe en arrière, revêtu d'un enduit épais. (1) Tous deux figurent dans sa division des Cléonides, et dix-sept genres sont intercalés entre eux. Dejean (Cat. éd. 3, p. 271) a donné dans un excès opposé en les réunissant en un seul genre auquel il a conservé le nom de Lithinus. IITHINIDES. 33 1 • On n'en connaît qu'une espèce de grande taille, le CurcuHo albipes d'Olivier (1). Sa sculpture consiste en une crête au bord antérieur du prothorax , et quelques tubercules alignés sur les élytres , parmi les- quels les deux postérieurs sont beaucoup plus grands que les autres. L'enduit qui le revêt est brunâtre en dessous, d'un verdàtre sale en dessus, et passe au blanchâtre sur la tranche externe des jambes. C'est dans les organes buccaux et les antennes que résident les plus essentiels des caractères qui distinguent le genre du suivant. LITHINUS. Kluc, 1ns. V. Madag. p. 28 (2). Pédoncule du sous-menton assez saillant, étroit^ en triangle ren- versé ; mâchoires très-robustes, ainsi que leurs palpes; mandibules assez épaisses, plus ou moins saillantes, arquées au bout. — Rostre appuyé au repos sur les hanches antérieures, très-robuste, aussi large que la tête à sa base, arrondi et graduellement atténué en avant; scrobes arquées, aboutissant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes antérieures, courtes, peu robustes ; scape grêle, renflé au bout, atteignant à peine les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-6 courts, obconiques; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux allongés, acuminés intérieurement, très-déprimés. — Prothorax plus long que large, subcylindrique, brusquement ré- tréci en avant, avec son bord antérieur saillant^ tronqué à sa base; prosternum largement et assez fortement excavé. — Ecusson petit, subglobuleux. — Elytres allongées, graduellement élargies et sub- verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et chacune un peu saillantes à leur base, avec les épaules tuberculeuses. — Pattes assez longues, robustes; cuisses en massue allongée, bidea- tées près de leur sommet en dessous; jambes comprimées, un peu arquées, fortement onguiculées à leur extrémité ; tarses larges, leurs crochets courts et robustes. — 2® segment abdominal plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale médiocrement large, subogivale. — Corps allongé, robuste, inégal, revêtu d'un enduit ou écailleux. On voit, par cette formule, que tout en étant voisin des Rhytido- PHLŒUS, ce genre en diffère par des caractères nombreux et très-pro- noncés. Klug l'a établi sur une grande et belle espèce {siqyerciliosus) de Madagascar, qui est restée unique pendant longtemps, mais à la- quelle sont venues depuis s'adjoindre plusieurs autres (3) du même (1) Entom. V, 83, p. 395, pi. 9, f. 102. (2) Syn. Atekpus, Guériu-Ménev. Magaz. d. Zool.;Ins. 1835, pi. 98. (3) L. ludiosus, humeralis, niveus, nigrocristatus, planus, Coqucr. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 248. 352 CURCULIONIDES. pays. Outre les inégalités, en général peu prononcées, de leurs tégu- ments, ces insectes présentent sur le prothorax et les élytres quelques tubercules plus ou moins développés et souvent terminés par une touft'e de poils ou de cils s(j[uammif ormes. Leur livrée n'est jamais ornée de reflets métalliques. Aucun auteur n'a parlé de l'excavation de leur prostornum, qui est aussi prononcée que celle de beaucoup de Byrsopsides, groupe auquel ils sont toul-à-fait étrangers par la structure de leurs tarses. TRIBU XV. MOLYTIDES. Sous -menton muni d'un pédoncule assez saillant. — Mandibules variables. — Rostre plus ou moins long, de grosseur variable, arrondi aux angles ou cylindrique, rarement anguleux; ses scrobes atteignant, ou peu s'en faut, la commissure de la bouche, linéaires, profondes et arrivant jusqu'aux yeux. — Antennes au plus médiocres ; leur scape ne dépassant pas le bord antérieur des yeux. — Yeux ovales ou oblongs, transversaux. — Prothorax échancré sur son bord antéro- inférieur, muni de lobes oculaires très-faibles, souvent peu distincts. — Jambes onguiculées au bout , pourvues chez la plupart de lames mucronales; les corbeilles des postérieures ouvertes (1); tarses va- riables, en général assez longs; leurs crochets libres (Elassonyx ex- cepté). — Métasternum extrêmement court. — Corps glabre ou puhes- cent, rarement écailleux. Ce groupe comprend à la fois une partie des Molytides de Schœu- herr, et un certain nombre de genres qu'il avait placés parmi ses Erirhinidcs. C'est ici un des points où la fusion des Bracbyrhynques et des Mécorhynques est si complète , qu'il est impossible, quand on adopte cette division primaire de la Famille, de dire à laquelle de ces deux sections la plupart de ces insectes appartiennent (2). (1) Quelquefois, Dolninnient clicz ics Amsûriiynchus, les lames murronales, en se recourbant un jieu en dedans, font paraître ces corbeilles à demi-caver- neuses. (2) Si l'on s'en tient à la forme du rostre, qui est en général arrondi, et au plus médiocrement épais, ces insectes sont manifestement des Mécorliynfjues. Plusieurs des Erirhinidcs de Scliœnherr ont même cette partie du corps i)lus robuste qu'eux. Si l'on n'a égard (|u';i l'insertion des antennes, ils sont non moins évidemment des bracliyrliynqucs, ces organes étantplus antérieurs chez eux que chez une foule de ces derniers, et leurs scrobes rostrales atteignant souvent la commissure de la bouche. Cela étant, on ne compiend pas que Schœnlierr les ait intercalés au milieu des Brachyrhynqucs, entre ses Cléo- hides et ses Byrsopsides. C'est par eux qu'il aurait dû terminer cette Légion^ MOLYTIDES. 353 Leur rostre, en eifet, d'anguleux ou subanguleux qu'il est dans un petit nombre de genres (Amsorhynchus , Meleus, Plinthus), devient bientôt parfaitement arrondi, et ses scrobes sont presque toujours faites comme celles des Erirhinides de Schœnherr, c'est-à-dire pro- fondes, nettement limitées et rectilignes. Quand elles n'atteignent pas la commissure de la bouche, elles ne s'en éloignent jamais beau- coup (1). La plupart des Moly'ddes vrais ont les mandibules minces et tranchantes en avant dans quelques-uns des groupes qui précèdent; mais ce sont presque les seuls qui soient dans ce cas. Les antennes varient beaucoup dans la composition de leur funicule, dont le 7'' ar- ticle a une forte tendance à s'annexer à la massue, de telle sorte qu'il est parfois dilTicile de déterminer s'il faut lui en assigner six ou sept; il en compte jusqu'à huit dans le genre Anchonus. Quelques-unes de ces exceptions que j'ai dit précédemment exister dans la Cohorte ac- tuelle, à la contiguïté des hanches antérieures, se rencontrent ici. Ces organes sont légèrement séparés chez quelques Plinthus et Anchonus, ainsi que chez les Oncorhinus. Les postérieures, dans ces mêmes genres, présentent une forme très-rare : elles sont globuleuses. Ici également apparaissent, pour la première fois, les lames mucronales qui ont été signalées dans les généralités de la Famille. Elles ne sont pas constantes, non plus que le mucro en forme de grilfe dont les jambes sont armées à leur sommet interne. Enfin, la vestiture de ces insectes est digne de remarque. Ordinairement, elle ne consiste pas en véritables écailles , mais en poils , ou , ce qui ne se voit que chez les Anchonus, en une sorte d'enduit. C'est un caractère qu'ils ont en commun avec la plupart des Cléonides, Hylobiides, etc. Plusieurs larves de cette Tribu, appartenant aux genres Plinthus (2) et Anchonus (3) ont été observées. Elles sont complètement apodes et présentent la plus grande analogie dans leurs mœurs, toutes vivant afin d'c.xprimor Icir intime analogie avec les Mécorliynqucs. Olivier avait très- bien senti la difficulté qi'.i existe ici. mais il n'avait fait tiuc la tourner, en instituant son genre Lipauus pour recevoir les espèces intermédiaires, comme celles-ci, entre les Brévirostres et les Longirostrcs. On ne peut en sortir qu'en renonçant à prendre le rostre pour base de la classification de la Famille. (1) Les Mor.YTES, qu'on peut regarder comme le genre typique de la Tribu, sont précisément du nombre de ceux qui les ont le plus éloignées de cette commissure. (2; P. caliginosus, Cliapuis et Candèzo, Mém. d. 1. Soc, d. Se. d. Liège, \lllj p. û47; trouvée dans une souche de pin abattu. — MegerleA, Frauenfeld, VerliandI. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien. III, p. 351; elle vit au collet des racines du [iurnex alpimts. — Fischeri, Mœrkel^ AUgem. Deatscb. Naturliist. Zeit. 1857, p. 180; dans les racines de VAspidium spinulosum. (3) Â. cribrtcollis, Coquer. Ann. d. 1. Soc. entom. 18i9, p. 449, pi. li, no4, f. 2, la larve, f. 3, la nymphe; trouvée à la Martinique dans de petites ijran- chcs de bois mort tombées à terre. Coléoptères. Tome VI. 23 354 CURCULIONIDES. aux dépens du tissu ligneux de divers Végétaux dans lequel elles creusent des galeries droites ou peu flexueuses. Les Mûlytides sont assez rarement (par ex. Leiosomus, Adexius) de petite taille, et beaucoup d'entre eux sont assez grands; leur livrée n'a rien qui attire les regards. L'Europe possède des représentants de la moit.'é environ des genres qu'ils constituent; les auti'es sont disséminés au loin sur le globe. Ils me paraissent devoir être répartis dans les trois groupes suivants : 1. Elytres ovalaires ou oblongucs. Hanches postérieures ovalaires, transversales. Molytides vrais. g!oi)iileiises, rarement ovalaires, mais alors les jan:it)i'.s grêles et obliquement arron- dies à leur extréaiilé. Plinthides. IL Elytres très-courtes, subgloljuleuses. Cyclotéiudes. Groupe I. Molytides vrais. Fuuicule antennaire de sept articles, le 7" presque toujours contigu à la massue. — Elytres ovales. — Hanches postérieures ovalaires, transversales; jambes (Leiosomus excepté) fortement onguiculées au bout, avec leurs lames mocronales bien développées. — Les deux premiers segments abdominaux séparés par une suture très-distincte. Les cinq genres suivants, qui composent ce groupe, appartiennent exclusivement aux Faunes européenne, méditerranéenne et asiatique. L Art. 7 du funiculo antennaire contigu à la massue. a Lames mucronales et éperons des jambes bien développés; scrobes rostrales non confluentes en arrière. b Mandibules lameilil'ormes, déclives; rostre plus ou moins anguleux. Eperons des jambes munis d'une dent subinédiane : Anisoi'hyn- chus. simples : Trysibius. bb Mandibules en tenailles; rostre arrondi : Molyles. au Jambes brièvemenl mucronées, sans lames mucronales; scrobes ros- Irales contlueules on arrière : Leiosomus. IL Art. 7 du funiculc antennaire libre : Meleus. AIS'ISORHYNCHUS. ScHOENH. Curcul. VI, 2, p. 308 (1). Mandibules minces, déclives, arrondies et tranchantes sur leur bord antérieur, plus ou moins dentées au côté interne. — Rostre d'un tiers (l) Syn. Epiciuonius, Scliœnb. Curcul. Dispos, raetb. p. 173; olim. — Lipa- Rus pars, Oliv. — Molytes pars, Scliœnh. olim. MOLYTIDES VRAIS. 355 au moins plus long que la tète, robuste^ subparallèle,, anguleux, à peine convexe et caréné en dessus; scrobes presque complètes en avant, très -profondes, arquées et atteignant lesyeux. — Antennes antérieures, courtes, robustes; scape fortement renflé au bout; funicule à articles 1-2 un peu allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-6 très- courts, transversaux, subperfoliés, 7 plus gros, contigu à la massue; celle-ci grosse, ovale, acurainée, à peine articulée. — Yeux oblongo- ovales, transversa.ux. — Prothorax aussi long que large, médiocrement convexe et caréné en dessus, arrondi sur les côtés antérieurs, brus- quement rétréci et tronqué en avant, ainsi qu'à sa base; ses lobes oculaires à peine distincts. — Ecusson petit. — Elytres ovales, con- vexes, arrondies sur leur déclivité postérieure, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes assez longues, robustes ; cuisses fortement en massue; jambes comprimées, sinuées à leur base interne; leurs lames mucronales très - saillantes, leurs éperons munis d'une dent submédiane; tarses assez longs et médiocrement larges, canaliculés et cihés sur leurs bords en dessous, leur 3" article seul plus ou moins spongieux, le 4* grand, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du premier par une suture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps ovale, massif, plus ou moins pu- bescent. Ces insectes, confondus primitivement avec les Molytes d'oti ils ont été retirés par Scbœnherr, en sont plus distincts qu'il ne le croyait lui-même. Aux caractères ditlérenliels signalés par lui, il faut, en effet, ajouter la forme des mandibules et celle des éperons des jambes. Leur faciès est fort différent de celui des espèces du genre en ques- tion, et, sous ce rapport, ils se rapprochent de certains Meleus de forme courte (1). Tous ont le rostre rugueux, le prothorax criblé de points enfoncés, et les élytres rarement striées (par ex. monachus); elles sont ordinairement couvertes de côtes peu nombreuses, ou de callosités déprimées et confluentes, dont les intervalles sont occupés par les poils gris ou jaunâtres qui forment leur vestiture. Le genre est propre ù l'Europe moyenne et méridionale, ainsi qu'au nord de l'Afrique. Ses espèces sont peu nombreuses (2). (1) Comparez, par exemple, le Mel. illotus avec VAnis. Sturmii. (2) Aux si'i)t espècos {bajulus, 01., Sturmii, costatus, barbarus, siculus, monachus, arafus) décrites par Scliœnherr (loc. cit. p. 309), aj. : A. curtus, Ed. Pcrris, Aiin. d. 1. So^. Linn. d. Lyon. Sér. 2, IV, p. 137; France (Landes). — proceras, Chevrol. Uev. et Mag. d. Zool. 18(31, p. 119; Algérie. 356 CURCULIOXIDES. TRYSIBIUS. SciioENii. Curcul. VI, 2, p. 304. Genre intermédiaire entre les Anisorhynchls et les Molytes, voi- sin de ceux-ci par le faciès de ses espèces, mais se rapprochant da- vantage, par ses caractères, de ceux-là, dont il ne se distingue que par les particularités suivantes : Rostre un peu plus court et presque aussi robuste, subcylindrique à sa base, anguleux et aplani à son extrémité, non caréné en dessus et muni de chaque côté d'un sillon oblique bien marqué. — 2^ article du fimicule antennaire pas plus long que le 3^. — Prothorax trans- versal, peu convexe, non caréné en dessus, ni brusquement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Eperons des jambes sim- ples. — Corps glabre. De même que les Molytes, ces insectes sont d'un noir profond plus ou moins mat, et leurs téguments en dessus sont finement alutacés ; mais ils n'ont aucun vestige de pubescence. Le petit nombre dos es- pèces connues en ce moment est propre à l'Europe orientale et méri- dionale (1). Dans l'origine, Schœnherr les avait, comme les Aniso- RHYNCUus, réunies aux xMolytes. MOLYTES. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 172 (2). Mandil)ules en tenailles, convexes en avant, dentées au côté interne. — Rostre allongé, assez robuste, légèrement arqué, graduellement élargi en avant, subcylindrique, déprimé et trisinué à sou extrémité, très-souvent muni d'un sillon en avant de chaque œil; scrobcs plus ou moins incomplètes en avant, profondes, rectilignes, obliques. — Antennes antérieures, médiocres, robustes; scape renflé au bout; fu- nicule à articles 1-2 allongés, égaux ou non, obconiques, 3-6 monili- formes ou transversaux, 7 plus gros, obcouique, contigu à la massue ; celle-ci assez forte, brièvement ovale, articulée. — Yeux assez grands, allongés, transversaux. — Prothorax transversal ou non, assez régu- lièrement ovalaire, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deu.x (1) T. tenebrionides, PalL, intermedius, Olivieri (Liparus tenelrioides Oliv.), punctipennis, Schœnh. loc. cit. — Aj. : Molytes grœcus, Brullé, Expéd. d. Alorée; Eiitoni. p. 240. (2) Syn. Liparus (pars), Oliv, Enlom. V, p. 7.Î et 283 : ce genre comprenait toutes les esi»cres du groupe actuel, connues d'Olivier; son nom devrait, à la rigueur, être conservé, comme Latreille l'a fait dans tous ses ouvrages. Le inin- cipal motif ([u'on puisse alléguer en faveur de sa suppression, c'est qu'il est trop voLsin de celui de Lii'AUis, imposé, il y a plus d'un siècle, par Artédi, à un genre de Poissons. MOLYTIDES TRAIS 357 extrémités, avec ses lobes oculaires très -faibles, très -larges et ar- rondis. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres régulièrement ovaîes, convexes, un peu plus larges que le protborax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, robustes; cuisses en massue; jambes droites, bisinuées au côté in- terne, leurs lames mucronales très-saillantes, leurs éperons simples; tarses assez larges; leurs deux 1'^'''^ articles canaliculés et spongieux sur leurs bords seulement, le 4^ médiocre, ainsi que ses crochets. — 2« segment abdominal pas plus long que les deux suivants réunis, séparé du d^"^ par une suture arquée; saillie intercoxale très-large, tronquée ou arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, glabre ou partiellement pubescent. Depuis que Scliœnberr en a exclu les Anisorhynchus et les Trysi- Bius qui précèdent^ les Molytes forment un des genres les plus ho- mogènes qui existent dans les Curculionides. Tous sont de taille au moins moyenne, d'un noir légèrement brillant, finement rugueux en dessus, et leur vestiture, quand ils ne sont pas glabres , consiste en petites taches formées de poils fauves, couchés et disséminés sans or- dre sur les élytres et les côtés du prothorax. Ils sont peu nombreux (1) et exclusivement propres à l'Europe et à l'Asie occidentale. LEIOSOMUS. (KiRBï) Steph. m. of Brit. enlom. IV, p. 106 (2). Mandibules très-courtes, minces et tranchantes en avant. — Rostre beaucoup plus long que la tète, assez robuste, arqué, cylindrique, un peu déprimé au bout ; scrobes assez incomplètes en avant, subrectili- gnes, obliques et conniventes en arrière. — Antennes antérieures, médiocres, robustes; scape noueux au bout; funicule à articles i al- longé, obconique, 2 beaucoup plus court, 3-7 transversaux, serrés, graduellement plus larges^ le dernier contigu à la massue ; celle-ci grosse, brièvement ovale, articulée. — Yeux médiocres, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, presque droit sur les côtés, arrondi à sa base, tronqué en avant, sans aucun vestige de lobes oculaires. — Ecusson nul. — Elytres convexes, brièvement et régu- lièrement ovalaires, à peine plus larges que le prothorax et légère- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. (1) Sclinenlierr (Ciirciil. Vl^ 2, p. 303) en mentionne sept espèces, mais le Liparus funestus (rOlivier,, qu'il y comprend sans l'avoir vu, doit lrès-prûl)a- blement en être retranclié; les six espèces restantes sont: M. curcnatus Latr., ger marins L\i)., illyricus Schh., glabratusY iib., dirus Herbst, lœvigaius Schh. — Aj. : M. glabricollis, Kiister, D. Kœf. Europ. XVIII, 82; Hongrie. (2) Stepliens a 6crit I^eiosoma, désinence ipie Schœulierr a moditiée. — Syn. Molytes, Scliœnti. Curcul. 11, p. 3i,G sq.; olim. 3S8 CURCUUONlDESo — Pattes médiocres, robustes; cuisses en massue; jambes droites, brièvement mucronées au bout et sans lames mucronales ; tarses étroits, spongieux en dessous, à 4'' article long; crochets médiocres. — 2^ seg- ment abdominal pas plus long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture arquée; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps convexe, ovalaire, glabre, aptère. Insectes de petite taille, reproduisant exactement les formes des MoLYTES, mais en différant par leurs scrobes rostrales, leurs an- tennes et la brièveté des éperons qui terminent leurs jambes. Les lobes oculaires sont déjà si faibles dans le genre en question, que leur ab- sence complète ici n'a qu'une médiocre importance. La sculpture de leurs téguments n'est pas non plus la même que chez les iMolytes, leur prothorax étant couvert de points enfoncés gros et distants, et leurs élytres fortement striées-ponctuées. Enfin, sauf une seule es- pèce {cyanopterus), tous sont d'un noir assez brillant. L'Europe et l'Al- gérie sont, jusqu'ici, leurs patries exclusives (1). MELEUS. (Megerle) Dej. Cat. éd. 1, p. 88 (2). Mandibules assez saillantes, déclives, tranchantes en avant, den- tées au côté interne. — Rostre presque du double plus long que la tête, médiocrement robuste, légèrement arqué, parallèle, un peu élargi en avant, anguleux, presque plan, rugueux et finement caréné en dessus; scrobes complètes en avant et rectilignes. — Antennes an- térieures, médiocres; scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 très-courts, obconiques ou submonili- formes, le 7« libre ; massue ovale, faiblement articulée. — Yeux al- longés, rétrécis inférieurement. — Prothorax subtransversal, peu con- vexe et caréné en dessus, arrondi sur les côtés, brièvement rétréci et tronqué en avant, plus ou moins arrondi à sa base ; ses lobes ocu- laires nuls ou peu s'en faut. — Point d'écusson. — Elytres brièvement ovales, peu convexes dans leurs deux tiers antérieurs, fortement dé- clives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et largement échancrées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pâlies mé- diocres; cuisses en massue, dentées ou non en dessous; jambes bisi- nuées au côté interne, assez fortement onguiculées au bout; leurs lames mucronales bien développées ; tarses médiocres, spongieux en (1) Esp. européennes: L. ovalulus Ckùrw, ablongiihis, im'pressw;, cribrum, co>icm»«.v,Scliœnli. loc. cil. VI, 2, p. 316. — Aj. : [,. cijanoptcrus, L. Uedtenb. Faun. Auslr. éd. 1, p. 441, et éd. 2, p. 724; Aulriclie. — StierUni,lQniu\&r, Berlin, enlom. Zeitsclir. IV, p. 318; Sicile. — Esp. de l'Alj-'érie : L.mbslria- tus, foveolafus, Clievrol. Rcv. et Wng. d. Zool. 18ri9, p. 298. (2) Syn. Plintulis (pars), Gcrmar, Scliœnlierr, etc. — Lipauus Oliv. PLINTHIDES. 359 dessous, à article 4 long; ses crochets assez grands. — Segments abdo- minaux et saillie intercoxale des précédents. — Corps ovale, puLes- cent et finement écailleux. Jusqu'ici ces insectes ont été regardés comme congénères des Plinthus. Mais, outre leur forme générale toute différente, ils s'en éloignent par un caractère important, la forme transversalement ova- laire de leurs hanches postérieures, et un autre de moindre valeur, à savoir leurs deux 1"" segments abdominaux non soudés ensemble. Ils me paraissent, d'après cela, devoir constituer un genre à part auquel on peut donner le nom de Meleus, sous lequel ils ont été, conjointement avec les Plinthus, désignés dans l'origine. Pour tout le reste, y compris leur livrée et la sculpture de leurs té- guments, ils ont la plus intime analogie avec ces derniers. Ce sont, avec eux^ les seuls Molytides qui soient en partie écailleux. Mais ils sont plus nombreux et répandus dans toute l'Europe tempérée et mé- ridionale, ainsi que dans les parties avoisinantes de l'Asie (1). Groupe II. Plinthldes. Funicule antennaire de sept ou huit articles , le dernier libre oti contigu à la massue. — Elytres plus ou moins allongées. — Hanches! postérieures globuleuses, très-rarement (Steremnius) ovalaires et trans- versales ; dans ce cas, les jambes grêles, atténuées et obliquement arrondies à leur extrémité ; leurs éperons et leurs lames mucronales toujours distincts. — Les deux 1"* segments abdominaux soudés en- semble (Anchonus excepté) ; leur suture de séparation peu distincte, au moins dans son milieu. A l'exception des Plinthus, tous les genres de ce Groupe sont em- pruntés aux Erirhinides de Schœnherr. On croirait, d'après cela, que leur rostre présente des différences sensibles, mais il n'en est rien. Il est manifestement construit sur le mémo plan, et ses scrobes, quand elles n'atteignent pas la commissure de la bouche, ne s'en éloignent pas plus qu'elles ne le font chez plusieurs Molïtes. Un caractère non mentionné dans la formule qui précède, achève de prouver l'analogie que ces insectes ont entre eux : c'est la tendance qu'ont leurs hanches antérieures à n'être pas contigues. Leur séparation a lieu déjà chez quelques Plinthus ; elle est de règle chez les Anchonus et existe chez tous les OXCORHINUS. Sur les quatre genres qui suivent, un seul (Plinthus) est représenté (1) Schcenl.err (C.urcul. VI, 2, p. 3l9; en décrit 14 espèces, qu'il partage en deuxsections, seloi; que les cuisses sont dentées (Ger//i, Findelii, Megerki , iitc.) ou incrnrifs {sHphoides,illutus, fallax) en dessous; la première est de beau- coup la i)lus nombreuse. — Aj. : Plinlh. granulipennis, L. Fairm. Ann. d. J. Soc. eutoiu. 1852, p. 89; Sicile. 360 CURCULIOIÏIDES. en Europe, deux (Oncorhixus, Anxhoxus) sont américains, le dernier (SiEREMNius) est propre à l'Australie. I. Hanches postérieures globuleuses. a Funicule antennaire de 7 articles. Son dernier art. libre; point d'écusson : Plinthus. contigu à là massue; un écusson : Oncorhinus. aa Funicule antennaire do 8 articles : Anchonus. II. Hanches postérieures ovalaircs, transversales : Steremnius. PLINTHUS. Germar, Ins. Spsc. nov.^ p. 327 (1). Rostre notablement plus long que la tête et un peu plus étroit qu'elle à sa base, médiocrement robuste, légèrement arqué, parallèle, anguleu.x', plus ou moins convexe et caréné en dessus; scrobes com- plètes, ou peu s'en faut, en avant, linéaires, rectilignes. — Antennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu; fu- nicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux^ 3-7 courts, tur- bines ou moniliformes ; massue ovale^ articulée. — Yeux oblongs, peu convexes. — Prothorax au moins aussi long que large, peu convexe et caréné sur la ligne médiane, plus ou moins arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, arrondi en arc à sa base ; ses lobes ocu- laires très-faibles. — Ecusson nul. — Elytrcs allongées, oblongo- ovales, planes sur le disque, parfois calleuses au sommet de leurdécli- Tité postérieure, à peine plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules saillantes en avant. — Pattes médio- cres (2) ; cuisses en massue , toujours dentées en dessous ; jambes presque droites, médiocrement mucronées au bout; leurs lames rau- cronales faibles; tarses courts, étroits^ à 4« article allongé; crochets médiocres. — Saillie intercoxale large ^ tronquée ou anguleuse en avant. — Corps allongé, pubescent et écailleux, rarement revêtu d'un enduit. Abstraction faite des Meleus, les Plinthus forment un genre très- homogène. Ce sont des insectes de taille en général un peu au-dessus de la moyenne, dont la livrée consiste ordinairement en quelques ta- ches d'un blanc douteux ou jaunâtre sur un fond d'un noir sale ou ferrugineux. Quelques-uns, comme l'espèce commune (caUijinosus) d'Europe, sont revêtus d'un enduit analogue à celui des Anchonus; les autres sont à la fois pubescents et un peu écailleux. Presque tous (1) Syn. Meleus (Megerl.), Dej. Cat. éd. 1, p. 88. (2) Les hanches antérieures sont assez fortemenl séparées chez le P. porcu- lus; parmi toutes les espèces que j'ai à ma disposition, c'est la seule où je trouve ce caractère. PLINTHIDES. 361 ont le prothorax criblé de gros points enfoncés et présentent, sur cha- que élytre, de deux à trois côtes peu saillantes et plus ou moins gra- nuleuses. A part une espèce {carinatus Schh.) qui habite rAmérique du Nord, le genre est propre à l'Europe, aux parties occidentales de l'Asie, au nord de l'Afrique et à l'île de Madère (I). ONCORHINUS. ScHOENH. Curcul. m, p. 593 (2). Tète sphérique; rostre du doultle plus long qu'elle, séparé du front par un profond sillon circulaire, assez robuste, arqué, subcylindrique, brusquement dilaté et déclive à son extrémité, rugueux et plurica- léné en dessus; scrobes (3) profondes, visibles d'en haut en avant, obliques et subconnivenles en arrière. — Antennes antérieures, mé- diocres , robustes ; scape grossissant peu à peu ; funicule à articles 1-2 un peu allongés, obconiques, 3-7 transversaux, serrés, graduel- lement plus larges, 7 contigu à la massue; celle-ci forte, oblongo- ovale, tomenteuse, articulée. — Yeux grands, fortement granulés, (1) Scliœniierr (Curcul. VI, 2, p. 331) n'en a connu que six espèces {tigratus Rossi^ granulatus Sclih.^ Schalleri Germ.^ porculusF., caliginosus F., carina- tus Sclili.); les découvertes récentes ont doublé ce nombre. Aj. : P.mucronatus, Rosenli. Beitr. z. Insektenfaun. Europ. p. 41 ; Tyrol. — Parthenius, A. Costa, Ricerch. entom. sopr. i mont. Partlien. p, 26; Naples. — nivulis, Pyrénées; Chevrolatii, France centrale (Saumur) : Jacquet -Duv. Gêner, d. Col d'Eur. Cur- cul. p. 27 et 74. — musicus, velutinus, Wollast. Ânn. and Mag. of Nat. Hist. Ser. 3, VI; p. 18; Madère. La première de ces deux espèces doit son nom à la faculté qu'elle possède, comme la plupurtdes Longicornes, de produire un sou aigu en faisant mouvoir son prolliorax sur le pédoncule du mésothorax. C'est, que je sache, le seul exemple de ce genre qui existe dans la Famille. Depuis quelques années, il s'est répandu dans les collections un bel insecte de Ceylan^ découvert par M. Nietner, et qui ressemble à un Plinthus de très- grande taille dont les téguments seraient sculptés comme ceux de certains Anchonus. Mais à tous les caractères essentiels des premiers, il réunit des an- tennes dont le 7e article du funicule est annexé à la massue et tubuleux à sa base, ainsi que des tarses linéaires, à 3"= article entier et simplement excavé en dessus. Il doit former un genre nouveau immédiatement à la suite de ce- lui-ci. (2) M. Blanchard (in Gay, Hist. d. Cliile ; Zool. V, p. 389) a créé sous le nom d'ONCOHUiNUs un genre qui n'a rien de commun avec celui-ci L'espèce unique du Chili qui le constitue, est un Aposlasiméride du groupe des Baridiides. (3) Schœnl.err les indique à tort comme commençant vers le milieu du ros- tre; elles s'avancent très-près des mandibules et au moins jusqu'aux quatre cinquièmes du rostre, selon les espèces, et peut-ôtrc selon les sexes. Sa for- mule du genre contient plusieurs autres erreurs; il décrit les yeux comme étant ovales, les tarses comme obsolètemenl spongieux en dessous, et il ne parle pas de l'excavation du prosternum, bien qu'elle soit très-apparente. 362 CURCLLIOXIDES. allongés, transversaux et contigus en dessous. — Prothorax trans- versal, plan en dessus, presque carrt'", bisinué à sa base, brièvement et fortement rétréci en avant, avec son bord antérieur sinué, assez profondément excavé en dessous, muni de lobes oculaires s.-iillants et anguleux. — Ecusson distinct, subarroudi. — Elytres planes sur le disque, médiocrement allongées, parallèles, subcalleuses avant leur déclivité postérieure qui est subverticale, sensiblement plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes courtes, robustes j hanches antérieures légèrement séparées; cuisses en massue, fortement dentées en dessous; jambes droites, bisinuées au côté interne, onguiculées en griffes à l'angle externe; tarses courts, assez étroits, villeux en dessous ; leur ¥ article robuste; crochets médiocres; sailUe intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Mésosternura au moins aussi large que long, déclive. — Cor[)s dur, inégal, partiellement hispide. Genre extrêmement tranché, placé, comme les deux suivants, par Schœuherr dans ses Erirhinides, mais qui appartient, sans aucun doute, au groupe actuel. 11 me parait être inlermédi9.ire entre les Plinthus et les Anchonus, mais bien distinct des uns et des autres par ses yeux contigus en dessous, la structure de ses antennes et la largeur de son mésosternum. Ses espèces sont de taille médiocre, d'un noir mat, criblées de fos- settes arrondies, superficielles, disposées sur les élytres en rangées assez régulières, que séparent des intervalles étroits et costiformes. Parfois [nodulosus), ces organes sont striés, avec les intervalles tuber- culeux. Le prothorax est caréné sur la ligne médiane, comme celui des Pllnthijs. Des soies épaisses, aplaties et rigides, forment la seule vestiture des téguments, et sont assez abondantes sur les pattes. Cet ensemble de caractères donne à ces insectes la plus grande ressem- blance avec certains AxVchgxus. Ils habitent les mêmes j'ays que la plupart de ces derniers, les trois espèces connues (i) étant originaires des parties boréales de l'Amérique du Sud. ANGHONUS. ScHOEMi. Ciircul. Disp. mcih., p. 257 (2). Tête globuleuse, lisse sur le vcrtex ; rostre allongé, plus ou moins, mais en gi^néral peu robuste, cylindrique, un peu déprimé et élargi au bout, arqué; ses scrobes commençant entre son tiers antérieur et son extrémité, profondes, obliques et atteignant sa base en dessous. — Antennes assez longues, peu robustes; scape en massue a\i bout; (1) A. scnhrkoUis, cribrilhornx, nodulosus, Scliœnh. Ciircul. Vil, 2, p. 338; tous trois sont répandus dans le nord du Brésil, à, Caycnne et en Colombie. (2) Syn. Lepuosomos^ Guérin-Méncv. Icon.; lus. texte, p. 168. PLIXTH[DES. 363 fimicule de 8 articles (1) : 1 un peu allongé, obconique, 2 du double plus long, 3-7 ovales> subarrondis ou noueux, 8 en cône renversé, plus long et plus épais, tantôt très-distinct de la massue, tantôt con- tigu avec elle; celle-ci ovale, tomenteuse et subcoinpacte. — Yeux assez petits, oblongs, très-déprimés, transversaux. — Prothorax en général plus long que large, de forme très-variable, tronqué à sa base, brusquement rétréci et tronqué en avant, profondément échancré sur son bord antoro-inférieur. — Ecusson nul. — Elytres oblongues ou oblongo-ovales, subverticalement déclives en arrière, de forme va- riable, à peine plus larges que le prothorax, et plus ou moins échan- crées à leur base; celle-ci parfois rebordée {morbillostis) ou dentée (setipes). — Pattes assez longues ; hanches antérieures contiguës ou séparées (2) ; cuisses en général médiocrement en massue ; jambes antérieures un peu arquées, toutes souvent bisinuées au côté interne, obliquement arrondies à leur angle externe, et médiocrement ongui- culées au bout; leurs lames mucronales faibles; tarses courts, villoso- spongieux en dessous, à articles 1-2 trigones, assez étroits, 3 plus larges, ses lobes tantôt distincts, tantôt soudés ensemble (3), 4 mé- diocre, ainsi que ses crochets. — 2® segment abdominal notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1*'' par une suture arquée et très-distincte; saillie intercoxale très-large, tronquée ou arrondie en avant. — Corps obloug ou ovale, dur, inégal, glabre ou non. Tel que l'a composé Schœnherr, ce genre comprend des formes très-différentes, et devra être divisé en plusieurs. Déjà M. Guérin- Méneville a proposé d'en séparer, sous le nom de Lefrosomus, quel- ques espèces (4) qui ont les deux premiers articles du funicule an- Ci) Cette particularité, excessivement rare dans la Famille, n'a pas échappé à Sohœnlierr, qni en a fait ressortir l'importance. Parmi les nombreuses es- pèces que j'ai sons les yeux, je n'en trouve aucune où le 8" article puisse être regardé comme étant partie intégrante de la massue; mais il n'est pas rare qu'il lui soit contign. Dans ce cas, il est ordinairement tomenteux comme ellej quand il est libre, il est glabre comme les articles >v absolument pareil à celui des Mo- i.YTF.s et genres voisins. (1) Syn. STUEitErs, Motsch. lîull. Mosc. ISiô, II, p. 373; genre ét;ibli sur quelques espèces du kamtschalka et de l'Amérique russe, qui me sont incon- nues. La formule assez détaillée (pi'en donne l'auteur convient rigoureusement aux Trachodks. Mannerheim (Hullet. Mosc. 18.'/2, I, ji. 355), qui a décrit de nouveau une ((jufidritubercululus) dos esjjèces mentiomiée.s par M. de Witts- rlitiuîsky, l'a rappiutée simplement h ces dernieis. STXAPTONYCinKS. 375 vexe, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, tronqué à ses deux ex- trémités, parfois muni de lobes oculaires faibles et largement arron- dis [i). — Ecusson nul. — Elytres convexes, régulièrement ovales, à peine plus larges que le prothorax et très-faijjlement écbancrées à leur base, — Pattes assez courtes et assez robustes; cuisses fortement en )nassue, inermes (par ex. costatus, ptùioides) ou armées d'une forte dent [hystrix, hisjnclvs) ; jambes comprimées, bisinuées en dedans, onguiculées au bout; tarses assez courts, spongieux en dessous, à ar- ticles 1-2 étroits, 4 médiocre; ses crochets petits. — 9J segment ab- dominal aussi long que 3-4 réunis, soudé au 1*'' et séparé de lui par une très-tine suture anguleuse; saillie intercoxale très -large, subar- rondie en avant. — Corps oblongo-ovale, inégal, recouvert dun en- duit écailleux, et plus ou moins hérissé de grosses écailles redressées. Petits insectes ressemblant beaucoup, comme je Tai dit précédem- ment (p. 333), aux Sttphlus, près desquels, à Texemple de Schœnherr, on a coutume do les placer; mais cette ressemblance est de même nature que celle qui existe entre une foule d'espèces do la Famille, qui n'en appartiennent pas moins à des groupes différents, et me pa- raît n'être qu'une simple analogie, lis diffèrent des Styphlus par leur rostre cylindrique et plus grêle, leurs scrobes qui restent très-loin de la commissure de la bouche, et leurs jambes onguiculées au bout. Par le second de ces caractères, ils s'éloignent des autres Plintliides, et c'est ce qui m'a fait hésiter longtemps à les comprendre parmi ces derniers. Le genre ne compte qu'un petit nombre d'espèces (2) qui sont dis- séminées depuis l'Europe jusque dans l'Amérique russe. Leur sculp- ture varie beaucoup , et leur livrée offre ordinairement un mélange de noir, de brun et de cendré. ECHINOSOMA. WoLLAST. Ins. Maderens., p. 395. Rostre médiocre, peu robuste, à peine arqué, subquadrangulaire, arrondi aux angles, tronqué au bout; scrobes complètes en avant, obliques, dirigées sous le rostre et atteignant sa base. — Antennes (1) Aucun auteur ne parle de ces lobes, qui sout très-tlisliucls cliez Î7i:,î- jpidus. (2) Des six mentionnées par Scliœnlierr (Curcul. VII, 2, p. 408), il tant eu retranclier ilciix : Vexsculplus Gcrmar, qui est le type du fenre Cotasïeu, da giouiic des t'ossonidcs, et le coniractus Klug (Ins. v. Madag. p. 111, pi. 4. f. 10), que Schœniierr cite sans l'avoir vu; c'est Irès-probablement un C\CLOTKrtES. Les quatre espèces resitantes sont : T. ptinoides, d'Unalaschka; cusditus, de Bavière; hispidux, de toute l'Europe; hystrix, de Crimée. — A,j. : Slher. fas- ciculatus, borealis, Kamtscitalka; rjuadrituberculatus, Sitklia; Wotsdi. l'.idl, Mosc. loc. cit. — T. /jorrïdu.v, Maiiuerh. il)i(l, 1852, 1, p. .^54; Sitkha. 378 r.ijRr.iiLioxiDEs. mt'Jiocres, Iros-grêles; scape atteignant les yeux, un peu dilaté et cilié en dessous à son extrémité; l'unicule de cinq articles obconiques : i médiocre et assez gros, 2 près de trois fois plus long, 3-5 aussi longs que 1, égaux; massue forte, ovale, oLtuse au bout, articulée. — Yeux petits, oblongo-ovales, transversaux. — Protborax plus long que largo, subcylindrique, un peu rétréci dans sa moitié antérieure, tronqué à sa base, très -fortement coupé obliqiiement en avant, et ne laissant qu'un mince filet en avant des hancbes antérieures. — Ecusson nul. — Elytres convexes, brièvement ovales, pas plus larges que le pro- tborax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes courtes; ban- cbes postérieures transversales; jambes comprimées, graduellement élargies et arquées en debors , les quatre antérieures onguiculées au bout; tarses très-courts, à articles 3 plus large que 1-2, 4 très-grèle, médiocre; ses crochets extrêmement petits et grêles, soudés dans toute leur longueur. — 2" segment abdominal plus grand que 3-4 ré\mis, séparé du l""" par une suture droite; saillie intercoxale courte, étroite, rétrécie en avant. — Métaslernum excessivement court. — Corps oblongo-ovale, revêtu partout d'écaillés et de cils redressés. Ce genre et le suivant sont très-remarquables par suite de leur fu- nicide antennaire, composé de cinq articles seulement (1). Celui-ci l'est, en outre, par la forme transversale de ses hanches postérieures, et, ce qui lui est exclusivement propre parmi les Plinthides, par l't- troitesse et la forme triangulaire de sa saillie intercoxale. Le second de ces caractères le rapproche des Steukmnius, à la suite desquels il me parait devoir être placé, mais dont il s'éloigne, du reste, considé- rablement par le surplus de son organisation. M. Wollaston l'a classé dans les Byrsopsides; mais il lui manque, pour appartenir à ce groupe, deux particularités essentielles : la largeur du prosternum en av;inl des hanches antérieures et des tarses filiformes. 11 ne comprend qu'une petite espèce (2) qui rappelle complètement les Trachodes par sa sculpture et sa livrée. EUe se trouve, mais ra- rement, à Madère, sous les pierres et les troncs d'arbres renversés, dans les forêts situées à une hauteur moyenne. rSESIOTES. WoLLAST. The Journ. of Entom., I, p. 211. Rostre médiocre, peu robuste, cylindrique, faiblement arqué; ses scrobes complètes en avant, obliques et atteignant sa base en des- sous. — Antennes assez courtes, subtcrminales, grêles; scape brus- (1) Au fond, oe n'est que iacoiitro-piiitie de ce ([ui existe riiez les Anchonus, dont le fuiiicule anteuiiairu se cuiri]iose de liiiil .uiicles, nombre tout aussi rare que celui qui existe ici. (2) E.porcellns, NVoilast. loc. cit. p. 396, i)l. S. f. f), atec des détails. STNAPTONTCIDES. 377 qiieraent renflé au hoxit , atteignant les yeiix ; funicule de cin([ arti- cles : 1-2 ûbconiques, allongés, celui-ci le plus grand, 3-5 très-courts; massue assez forte, brièvement ovale, subcompacte. — Yeux médio- cres, arrondis. — Pîothorax convexe, graduellement rétréci en ar- rière, tronqué à sa base, obliquement coupé en avant et ne laissant qu'un mince filet en avant des hancbes antérieures. — Elytres con- vexes, ovales, atténuées dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le prothorax et faiblement échanerées à leur base, anguleuses laléralement, avec leurs épipleures très-planes et obliques. — Pattes courtes, robustes; cuisses longuement et fortement en massue, sur- tout les antérieures ; jambes comprimées, atténuées et un peu arcpiées à leur base; les antérieures onguiculées au bout; tarses très -courts, à article 3 à peine plus large que 1-2, 4 médiocre; ses crochets très- petits, très-grêles et libres. — 2^ segment abdominal notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1'"' par une suture presque droite; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Corps ovale, écail- leux. L'unique espèce (1) du genre est originaire de l'ile Sainte-Hélène, petite, lisse en dessus, et recouverte d'écaillés analogues à celles des Tracoodes, caduques et accompagnées d'une fine pubescence peu abondante et couchée. 11 est très -remarquable qu'ayant en commun avec l'Echinosoma porceUus un si grand nombre de caractères, elle en diifère si fortement par ses hanches postérieures, ses segments abdo- minaux et sa saillie mtercoxale. M. Wollaston est resté dans la plus grande incertitude sur la place du genre. Dans la classification que je suis, il ne peut donner lieu à aucune incertitude; c'est évidemment une forme du groupe actuel. SECTION B. Métasternuni en général au moins de longueur moyenne, ses épi- sternums de largeur variable ; mais quand ils sont très-étroits, associés àunmétasternumplusou moins allongé ou à des épimères mésotho- raciques assez développées. — Ces dernières parfois, mais rarement, très-grandes et ascendantes. — Crochets des tarses tantôt libres, tantôt soudés. — Corps ailé ou aptère. Cette section est plus riche en espèces que la précédente, et de tous les groupes de la Famille, c'est celui dont l'arrangement systématique présente le plus de difficultés. Il est môme impossible de donner une définition rigoureusement exacte de leur ensemble. Celle qui précède, traduite en d'autres termes, signifie que, à la différence des espèces de la section qui précède, celles-ci ne présentent que très-exceptiou- (1) N. squamosus, WoWàsi. loc. cit. v. 212, pi. 14, f. 3. 378 r.i Rcri.ioxiDES. nellement la réunion de ces trois particularilt's : un métalhorax très- fourt, (les épisternums mrdathoraciqucs Irès-élroits, et des épimères niésotlioraciques très-petites. L'une ou l'autre leur font presque tou- jours défaut. Deux caractères communs dans la Phalange suivante et chez les Apostasimérides font ici, pour la première fois, leur apparition, à sa- voir : des segments abdominaux intermédiaires arqués ou anguleux à leurs extrémités, et des épimères mésothoraciques ascendantes (1). Le premier s'observe chez quelques Erirhinides et les Ambalides, le second dans ce dernier groupe seulement. L'absence d'un pédoncule au sous-menton est tellement rare, qu'elle n'existe c|ue dans un seul groupe, celui des Promécopides, qui est en même temps le seul dans lequel le rostre soit triangulairementécliancré. La règle, très-générale également, est que les corbeilles des jambes postérieures soient ou- vertes. La vestiture de ces insectes mérite aussi d'être signalée. Dans l'immense majorité des cas, elle consiste uniquement en poils, ou, s'il existe des écailles, ce n'est q-a'à la face inférieure du corps (2). Il existe également ici quelques genres qui font exception à la conti- guïté des hanches antérieures; mais ils ne contiennent qu'un très- petit nombre d'espèces et même souvent une seule. Enfin, pour ce qui concerne leurs habitudes, les neuf dixièmes environ de ces in- sectes vivent sur les végétaux. La Section comprend tout le reste des Brachyrhynques de Schœn- herr, les deux tiers à peu près de ses Erirhinides , et une partie de ses Orthocères. Par conséquent, elle ne continue pas directement la précédente, mais lui est parallèle. Comme celle-ci, elle débute par des espèces brévirostres et se termine par des longirostres; seulement, ces dernières sont en majorité. Il y a dans les deux sections, lorsqu'on les met, parla pensée, en regard l'une de l'autre, quebiues groupes qui se représentent réciproquement. Quant aux Orthocères en question, si la ])lupart d'entre eux sont placés immédiatement à la suite les uns des autres, cela a lieu non parce que leurs antennes sont droites, mais parce que leurs analogies exigeaient qu'il en fût ainsi (3). (1) C'est-ii-dire remontiint assez entre le prothorax elk-s éljtrespoiir être plus ou moins visibles d'en haut. (2) Cela est surtout remarquable chez les Erirhinides de Schœnberr^ qui composent une bonne partie de la section et la presque totalité de la phalange suivante; i)rcs des dix-neuf vingtièmes d'entre eux sont privés d écailles. Selurnberr, et tous les auteurs en général, sont remplis d'indications fautives au sujet de la vesliture de ces insectes. (.3) Sans parler des Episi;s et des Microceuus, qu'on a vus précédemment en tète de la Famille, les autres Orlhooéres appartieiuient ii d'autres groupes que celui-ci. La îéparalion et la dispersion de ces insectes cesseront de iiaraîlre rlio((uantes lorsqu'on aura secoué le joug d'une longue habitude. Déjà M. Im- hoir (Vers. ein. Einfiibr. in d. Slud. d. Coleopt. ]>. 210 stiq.) a reporté, à litre SYNAPTONYf.IDES. 379 Je me suis efforcé de répartir ces insectes dans des groupes aussi naturels que possible; mais ces groupes, qui s'élèvent à dix-huit, sont, pour la plupart, aussi difficiles à définir rigoureusement, que la section elle-même. Le tableau synoptique suivant ne doit donc être considéré que comme s'appliquant seulement à la très-grande majo- rité des espèces. 1. Antennes coudées, rarement arquées; scrobes rostrales linéaires. A Epimères mésolhoraciques de grandeur varia- ble, non ascendantes. a Sous-meuton sans pédoncule; rostre écîiancré au bout. 2. Promécopides. a a — pédoncule; rostre enlierau bout. h Pronotum confondu avec les flancs du pro- thorax, c Mandibules saillantes, écailleuses (l). 1. Scythropides. ce — glabres, très-rarement saillantes. d 3*" art. des tarses très-grand, en forme de pa- lette, faiblement fissile ou entier; le ¥ très-court ou nul. 6. DiAPATHn.\unDER. dd — de grandeur variable, bilobé ou non, jamais en forme de palette, p Rostre très-robuste, difforme. 7. Ateupides. ee — de grosseur variable, non difforme (2). /' Jambes plus ou moins arrondies et non si- nuées en dedans. (1 P«ostre très-court et très-iobusle, eu général anguleux. 3. GoMPTÉruDES. U g Rostre plus ou moins long, le plus souvent cy- lindrique ou arrondi aux angles. h Crochets des tarses presque toujours soudés; antennes imparfaitement coudées; jambes mucronées au bout. S. Ci.éokidek. d'exceptions, parmi les Gonatocères, les genres Oxïhiiynxhus, Pi-atymerus, An- Tf.iARHiKUS et Ithyceuus, cu Ics disséminant à côté de genres à antennes cou- dées. Plus récemment, M. Jekel (1ns. S.iunders.; Col., part. 2, p. 156) a proposé de rapproiiier les Camakotu.s des Mécorliynques à rosUe court, les Oxyuhvnc.hiis des Calandrides, les Rajipui's des Ouchestes et les Tachvgoinus des Ceih horhy.n- r.siLis. Seulement je ne suis pas d'accord avec lui lorsqu'il réunit les Altéla- bides, lili'uomacôrides, Apionides, Tanaonides, Oxycoiyuides et Antliarhi- nides de Scliœnlu'rr dans un groupe commun auquel il conserve le nom d'Atlélabides; à mon sens, ces insectes ne jieuvent rester associés ensemble. Mais c'est là une quesliou de détail. La démolition des Orlbocères de SiIki'u- herr est, comme on le voit, déjà bien aïancée, et je ne suis pas le premier qui y ait mis la main. (1) Sauf chez les Scythuopiis. {'2) Les Stepiianoriiynchhs seuls font exception à cetéirard. 380 ciinr.uLiONiDKS. hh Crocliels libres; antennes coudées. i Rosire af-sez robuste, arrondi aux angles. il — iilus CM moins gièle, cyiiuilriij'ic. Corbeilles des jambes fioslérieuros ouvertes. 10 — — caverneuses. ff Jambes corn primées, bisi nuées au cù lé int''rne_, fortement onguiculées, plus rarement mu- cronées au bout. tb Pronoluni séparé des flancs du prolborax par des arêtes latérales. B Eiiiinères mésotboracbpies grandes, ascen- dantes II. Antennes droites; scrobcs rostralcs rarement li- néaires. k Abdomen composé de six segments. /ck ciu'i — I Un nrrud très-distinct à la base du 4« art. des tarses. II Point de — — — m Les deux 1'=" segments abdominaux distincts; élytres embrassant au plus médiocrement le corî)s; un écusson. Antennes sans massue distincte 15. — terminées par une mussue de ."i art. 16. mm Les deux l"s segments abdomiiiaux soudés ensemble; élytres endirassant lortement le corps; point d'écusson. Funicule des antennes de 8 art. ; leur massue d'un seul. 17. Funicule des antennes lie 7 art.; leur massue normale. 18 4. Hypérides. in. KniIlHIMDES. 11. Amai,\ctides. 9. llYi.oniiur.s. 13. PK'.rdCHir.inF.s, 12. AMn,\TIDES. 5. iTHYCÉniDES. 14. OxYCOnVMDES. DfcLIDES. EURHYNCIIIDES. Cyi.vdes. Apiomdes. TRIBU XVII. SCYTHROPIDES. Snus-monlon muni d'un court pi'doncule (1). — Mandibules on te- nailles, saillantes et écailleuses chez presque tous. — Tùle plus ou (1) Les ScYTHCOPUS sont les seuls cbcz lesquels je n'en trouve aucune trace. La portion de la cavité buccale destinée à loger le menton et tes niAcIioires, est tiès-peiile cliez ces insectes. Ce sont les seuls, eu menu; temps, qui aient les u!andil)ules très-courtes, extiéinement épaisses, glabres, etles crochets des tarses soudés. A ces divers tilies, ils puniraient constituer un i/roupi' à part dans la Tribu. SCYTHROriDES. 381 moins prolongée en amcre des yeux; rostre court, Irès-ro buste, entier au bout; ses scrobes atteignant la commissure de la bouche, lini^aires, arquées. — Antennes médiocres, leur funicule de sept articles. — Yeux distants du prothorax, brièvement ovales et longitudinaux. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure antéro-inférieure. — Jambes inermes au bout; tarses médiocrement larges, spongieux en dessous; leurs crochets très-rarement soudés. — Saillie intercoxale étroite, presque toujours acuminée en avant. — Métasiernum médio- crement allongé ; épimères du mésosteinum beaucoup plus petites que ses épisternums. — Corps ailé. Les quatre genres de cette tribu sont empruntés aux Brachydérides de Schœnherr, qui avait parfaitement reconnu les rapports qui les unissent et les avait placés à coté les uns des autres. Si l'on s'en tient au faciès et à la généralité des caractères, ils ont, en effet, la plus intime analogie avec les Ischnotrachelus du groupe des Naupactides, et représentent ces insectes dans la section actuelle; mais ils sont pha- nérognathes et les mâchoires de la plupart d'entre eux sont même assez robustes. Tous, sauf les Scythrofus, sont remarquables par la forme de leurs mandibules, qui sont assez épaisses, saillantes, droites et inermes au côté interne, et, ce (|ui est rare dans la famille, écail- leuses comme le corps lui-même. Le métasternura n'a qu'un médiocre développement, il est même assez court cliez les Catach,*;nus ; ses épisternums n'ont pris une assez grande largeur que chez les Ce- CRACTEs; mais ils sont toujours transversalement dilatés à leur e.xtré- mité antérieure. Les épimères mésothoraciques ont conservé la ferme qu'elles affectent dans la section précédente. La tribu est représentée en Europe par les Scythropus; ses autres espèces sont propres à Madagascar et aux Indes orientales. L Crochets des tarses libres ; mandibules saillantes, écailleuses. a Corbeilles des jambes poster, fortement caverneuses : Cccracles. a a ouvertes. Saillie intercoxale ogivale, aiguc au bout : Catachmnus . patallOle, tronquée en avant : Euynathus. 11. Crochets des tarses soudés; mandibules Irès-courtes, glabres : Scythropus. CECRACTES. SciioEMi. Curcul.,\l, 1, p. J02. Alandibules saillantes, écailleuses. — Tète légèrement allongée, canalicuh''e sur le front, celui-ci étroit; rostre pas plus long qu'elle, penché, très-épais, un peu élargi au bout, anguleux, terminé par une grande pla([ue en triangle curviligne, concave, à bords redressés, et Irontiuée en avant; scrobes étroites, profondes, brusquement arquées, coQtluenles en dessous. — Antennes médiocres, grêles; scapc épaissi 38ii (.URCULIOMUEis. iiii bout, einpiôlant sur les yeux; funicule à articles 1 alkiuj;é, ubco- niquo, plus gros que les suivants, 2 plus grêle et plus court, 3-7 ob- coiiiques, subé^^aux; massue allongée, acuminée au bout, articulée. — Yeux assez grands et assez saillants. — Trotborax aussi long que large, subcylindrique, un peu rétréci dans son tiers antérieur, arrondi sur les côtés en arriére, tronqué en avant et à sa base, celle-ci rebor- dée. — Ecusson bien distinct, en triangle allongé. — Eh très médio- crement longues, parallèles, obtusémout arrondies en arrière, sensi- blement plus larges que le prothorax, et légèrement écbancrées dans leur milieu à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues; cuisses renflées dans leur milieu; jambes droites, évasées au bout, les corbeilles des postérieures fortement caverneuses; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 grêles, allongés, obconi- ques, 3 large, 4 très-grand ; crochets médiocres, libres. — 2*^ segment abdominal pas plus grand que les deux suivants réunis, séparé du l^'' par une suture très-arquée dans son milieu; saillie intercoxale ogivale. — Corps oblong, écailleux et très-brièvement hispide. L'unique espèce [argcuteus Schh.) du genre ressemble beaucoup au Scytlirojyus mustela d'Europe pour la taille, la forme générale et la sculpture des téguments. Les écailles dont elle est uniformément re- vêtue varient du blaac argenté au cuivreux et même au jaune mat. Elle est do Madagascar. Le genre est éminemment distinct des trois qui suivent, par ses scrobes rostrales confluentes en arrière, et les corbeilles caverneuses des jambes postérieures, CATACILENUS. SciioEiNH. CurcuL, VI, 1, p. 305. Mandibules des Cecractes. — Tête peu allongée, convexe; rostre plus court qu'elle et un peu plus étroit , penché , subparallèle , très- épais, anguleux, avec une dépression triangulaire au devant de chaque œil, plan et finement canaliculé en dessus; scrobes étroites, brusque- ment arquées. — Antennes submédianes, courtes, peu robustes; scape renflé au bout, n'atteignant pas tout-à-fait le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1 gros, obconique, 2 un peu plus long, 3-7 transversaux, serrés ; massue assez forte, oblongo-ovale, acuminée et articulée. — Yeux assez grands et assez convexes. — Prothorax trans- versal , cybndrique , légèrement arrondi sur les côtés , tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson très -petit, à peine distinct. — Elytres assez courtes, subparallèlos, plus larges que le prothorax, et légèrement écbancrées dans leur milieu à leur base, avec les épaules coupées obliquement et obtuses. — Pattes médiocres; cuisses eu massue ; jambes antérieures légèrement arquées au bout; les corbeilles des postérieures ou \ cries ; tarses médiocres, assez larges. scïTaROPiDUS. 383 spongieux en de.ssuus, leurs articles i-'i pas beaucoup plus longs que larges ; le 4* assez long ; crochets médiocres, libres. — Segments ab- dominaux et saillie intercoxale des Cecractes. — Corps oblong, mé- diocrement écailleux. Ce genre ne contient, comme le précédent, qu^une espèce [cindel- las Sclih.). Elle est des îles Philippines et remarquable par sa livrée d'un beau vert doré uniforme en dessous, formant des bandes longi- tudinales sur la tète et le prothorax, transversales sur les élytres, qui sont noires. Pour le surplus, elle a complètement le fades du Cecractes argcnteus. EUGNATHUS. ScuoENH. CurcuL, II, p. 132 (1). Genre très-voisin du précédent et n'en différant que par les carac- tères qui suivent : Funicule antennaire à article 2 sensiblement plus court que 1. — Jambes antérieures plus longues que les autres. — Saillie intercoxale de l'abdomen parallèle et tronquée en avant. Schœnherr en décrit deux espèces (2) presque de moitié plus petites que celles des deux genres qui précèdent. L'une (t^mdam/s), de Java, est uniformément revêtue d'écaillés d'un vert grisâtre ; l'autre [alter- nam), de Siara , a une livrée analogue à celle du Calachœnns cinctel- lus. La première m'est seule connue. SCYTHROPUS. ScHOENH. Curc'dl. Disp. meih.,p. 140. Mandibules très- courtes, glabres. — Tête épaisse, régulièrement voûtée en dessus ; rostre beaucoup plus court et à peine plus étroit qu'elle, très-épais, arrondi aux angles, dénudé, déclive et tronqué en avant , muni, au niveau des antennes, d'une carène transversale ar- quée et peu s:iillante ; scrobes courtes , mal limitées et brusquement arquées. — Antennes subterminales, grêles, plus longues que la tête et le prothorax réunis; scape grossissant peu à peu, dépassant forte- ment les yeux en arrière; funicule à articles obconiques : 1-2 allon- gés, égaux, 3-7 plus courts, décroissant graduellement; massue assez forte, oblongo-ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux très-dis- tants du prothorax, petits, peu saillants. — Prothorax court, cylin- drique, un peu arrondi sur les côtés, tronqué en avant et à sa base.— (1) Le nom d'EuGNATiius avait déjà été imposé^ par Savigny, avec la dési- nence féininiiie, à un genre d'AiacImidcs. (2) Srîiœiili. Curcitl. VI, 1, p. 3Ui. — J'ai dit précjdemment (p. 75) qiK! le Polydacrys depressifrons de Scliœnljerr me paraissait devoir rentrer dans ce tjeure. 384 CUnCL'LlONlDES. Ecusson assez pelil, presque carré. — Elylres oblonjjucs, rélrécies dans leur tiers posU'rieur, un peu plus larges ijuc le prolhorax, et légère- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — Palfos assez longues et assez robustes; jambes droites, épaissies au bout; les corbeilles des postérieures ouvertes; tarses assez longs; leur -i*-' article mikliocre^ grêle; ses crocbets petits, soudés. — !2* segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du !*■■ par une suture arquée; saillie intercoxale assez large, ogi- vale.— Corps oblong, revêtu d'une fine pubescence couchée, ou écail- leux. La forme de la tète et du rostre, combinée avec celle des antennes, des yeux et des crocbets des tarses, distingue fortement ce genre des précédents. II comprend en ce moment doux espèces européennes (I) de taille médiocre, d'un gris parfois à reflets métalUcjues et marbrées de brunâtre ; leurs élytres sont finement striées et ponctuées. On les trouve principalement sur les pins. TRIBU XVIII. PROMÉCOPIDES. Sttus-mcnton quadrangulairemeut écbancré, sans pédoncule. — Mandibules très- courtes, épaisses, eu tenailles. — Uostre court, ro- buste, triangulairement écbancré au bout ; ses ptérygies plus ou moins renilées en dehors et en dessous; scrobes atteignant la commissure de la bouche, linéaires, arquées. — Antennes médiocres, lem* funi- cule de sept articles. — "Yeux transversaux. — Protborax muni de lobes oculaires en général très -saillants. — Jambes inermes au bout (EiKYSAciis excepté); tarses de longueur et largeur moyennes, spon- gieux en dessous. — Métasternuni assez court chez la plupart; épi- mères du mésosternum ayant en général environ la moitié do la gran- deur de ses épisternums. — Corps deusémcnt écailleux. Cet ensemble de caractères est fort tranché; la forme du rostre à elle seub) suffirait poiu' faire reconnaître ce groupe. C'est en effet le seul, parmi les phauérognallies, où il soit é*lumcré à son extrémité. D'autres particularités, plus ou moins rares dans la famille, se voient en outre assez fréquemment ici , telles que la confluence des scrobes rosi raies en dessous, la présence au prothorax d'arêtes latérales sépa- rant son pronotum de ses flancs, celle au mésosternum d'un tuber- cule conique ou comprimé et dirigé en avant. Quant aux segments thnraciqucs, ils ne diffèrent pas beaucoup de ce c|u'ils sont chez les (1) S. musiela llerl)st, Siliaiili.^clc. (Cîot. ri7/oi!//i<.ç. llcrbsl; Yjr. C.ifjiM- »/iu/jA((i- llorbst) ; Euroiic inojomie. — iquainosus, Kicsciiwct. Atin. d. 1. Soc. culoui. 1S51, i». (331; Ciitaloguc. PHOMÉCOPIDES. 385 Scylliropides ; le métasternum est seulement en général plus court que chez ces derniers. Si les^mâchoircs de ces insectes n'étaient pas découvertes, leur place serait parmi les Lcptopsides ; ils représentent par conséquent ici ce groupe. Schœnhcrr les avait dispersés parmi ses Brachydérides. Tous sont de petite taille et très-homogènes sous le rapport du fa- ciès; la plupart sont ornés de couleurs assez vives. Les sept genres suivants, qu'ils constituent, sont exclusivement américains. I. Corbeilles des jambes postérieures très-forlemeut caverneuses. Cf. Scrobes rostrales confluentes en dessous. 6 Pronotiim muni d'arèles latérales en arrière. Mésosternum terminé en pointe et saillant en avant : Colecerus. — plan et incliné en arrière : Pororhynchus . bb Pronolum arrondi sur les côtés dans toute son étendue : Vcriorges. a a Scrobes rostrales non conlluentcs en dessous. Crochets des tarses libres : Eurysaces. soudés : Eiidius. II. Corbeilles desjimbes postérieures ouvertes ou à peine caverneuses. Crochets des tarses libres : Eudiagogus. soudés : Promecoi'S. Genre iucertae scdis : Aracanthus. COLECERUS. ScHOENH. Curcul., Y, p. 927. Rostre pas plus long et à peine plus étroit que la tête, très-épais, parallèle, avec ses ptérygies renflées en dehors et en dessous, angu- leux, muni au devant de chaque œil d'un sillon latéral très-mar- qué, longitudinalement excavé en dessus, médiocrement échancré en triangle au bout; scrobes très-profondes, nettement limitées, for- tement arquées et confluentes en dessous. — Antennes antérieures, médiocres; scape atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles obconiques : \ allongé, 3-7 courts, décroissant peu à peu; massue ovale, articulée. — Yeux assez petits, oblon go-ovales, acumi- nés inférieurement , déprimés. — Prothorax transversal, graduelle- ment rétréci en avant, bisinué à sa base, ses côtés tranchants sur une courte étendue en arrière; ses lobes oculaires très-larges, très-sail- lants et arrondis. — Ecusson assez grand, transversalement quadran- gulaire. — Elytres convexes, oblongo-ovalcs , subparallèles, à peine plus larges que le prothorax et chacune un peu saillantes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes et robustes ; cuisses gra- duellement en massue ; jambes droites; corbeilles fortement caver- neuses; tarses médiocres, à articles 1-2 assez étroits, subégaux, 4 mé- diocre ; crochets libres. — 2" segment abdominal plus grand que les Coléoptères. Tome VI. 25 386 CL'RCULIONIDES. doux suivants réunis, séparé du i" par une suture anguleuse; saillie intercoxale larye, tronquée en avant. — Métasternum court , muni d'un petit tubercule de chaque côté en arrière. — Mésosternum com- primé, prolongé antérieurement en une saillie conique. — Corps ovale, densément écailleux. Parmi les caractères qui précèdent, l'un des plus propres à faire reconnaître ce genre est la courte et vive arôte qui, de chaque côté en arrière , sépare le pronotum des flancs du prothorax , arête que Schœnherr a passée sous silence et qui ne se reproduira que dans le genre suivant. L'espèce {variegatus Schh.) du Mexique, sur laquelle il a fondé celui-ci, est de taille médiocre et d'un jaune à reflets ar- gentés en dessous, tessellée de brun en dessus; ses élytres sont régu- lièrement striées, avec les stries ponctuées à distance. PORORHYNCHUS. ScHOENH. Curcul., VI, 1, p. 311. Genre extrêmement voisin du précédent, quoique Schœnherr l'en ait séparé par un intervalle immense (1), et n'en diflérant que par les particularités suivantes : Antennes un peu plus courtes. — Mcsosteruum incliné en arrière, non comprimé ni tuberculeux en avant. — Corps plus parallèle, oblong. De ces caractères difToreutiels , le second a seul une importance réelle. Le type du genre {labeonis Schh.) est de Buenos- Ayres , de la taille du Cohccrus variegatus, mais plus étroit et presque subcyliu- driiiue. Sa livrée est blanchâtre en dessous et variée en dessus de la même couleur et de noir, de façon à former un dessin nuageux. Je connais une seconde espèce du genre, provenant du Nouveau-Mexique, et inédite. PERIORGES. ScHOENH. Curcul., YIll, 2, p. 420. Rostre aussi long et un peu plus étroit que la tète, épais, paral- lèle, avec ses ptérygies un peu renflées en dehors et en dessous, sub- arrondi aux angles, muni en dessus d'une carène saillante, dénudée, divisée en avant et enclosant un espace triangulaire et concave, forte- ment échancré au bout; scrobes profondes, fortement arquées, con- fluentes en dessous. — Antennes submédianes, médiocres; scape gros- sissant peu à peu, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 un peu plus longs que les suivants ; ceu.Y-ci gra- (1) Le nombre des geures (ju'il a intercalés culie lui et lus Colecekcs ne 6'élcvc pas à moins de cinquante-six. PROMÉCOPIDES. 387 duellement plus courts; massue ovale, articulée. — Yeux assez grands, transversaux, rétrécis infcrieurement , déprimés. — Prothorax aussi long que large, suhcylindrique, légèrement bisinué à sa base; ses lobes oculaires larges, saillants et arrondis. — Ecusson transversale- ment ovale. — Elytres convexes, oblongues, subparallèles, arrondies à leur extrémité, notablement plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez courtes, robustes; cuisses fortement en massue; jambes droites; corbeilles fortement caverneuses; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 médiocre; crochets grêles, petits, libres. — 2^ segnient abdominal jjIus grand que les deux suivants réunis, séparé du 1^'' par une suture très-flexueuse ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum très -étroit, horizontal, anguleux en avant. — Corps ovale, densément écailleux, ailé. Ce genre est le troisième et dernier du groupe chez lequel les scrobes rostrales se confondent en dessous. 11 se distingue des deux précé- dents par l'absence d'une arête latérale et postérieure au pronotum. L'espèce {subsignatus Schh.) du Brésil intérieur, sur laquelle Schœn- herr Fa établi, est un job insecte de petite taille, d'un beau vert à reflets cuivreux en dessous, fauve en dessus, avec de nombreuses et courtes linéoles noires, transversales et irrégulièros ; ses élytres sont finement striées et ponctuées. EURYSACES. ScHOENH. CurcuL, VI, Ij, p. 313. Rostre penché, un peu plus long et plus étroit que la tète, épais, graduellement élargi en avant, avec ses ptérygies renflées en dehors et en dessous, anguleux, sillonné en dessus et triangulairement éclian- cré au bout; scrobes profondes, fortement arquées, prolongées, mais assez largement séparées en dessous. — Antennes assez courtes; scape renflé au bout, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à ar- ticles obconiques : 1 plus grand et plus gros que les autres, 2-3 plus courts, égaux, 4-7 très-courts; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux médiocres, déprimés, ovales, acumiués inférieurement. — Pro- thorax .transversal , un peu rétréci en avant, obtusément caréné sur les côtés, tronqué et largement lobé au milieu de sa base; ses lobes oculaires larges, saillants et arrondis. — Ecusson relativement grand, en trapèze transversal. — Elytres convexes, ovales, subnaviculaires, sensiblement plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obliquement obtuses. — Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, grossissant graduellement; jambes droites, les quatre antérieures très-brièvement mucronées au bout; corbeilles for- tement caverneuses; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits, 4 grêle; 388 C.URCULIONIDES. crochets assez petits, libres. — 2* segment ahduriunal l;eaucoup plus grand que les deux suivants réunis, séparé du f'' par une suture ar- quée ; saillie intcrcoxale obtusément ogivale. — Métasternum de lon- gueur médiocre, muni d'un tubercule de chaque côté en arrière. — Mésosternum comprimé , lamelliforme , saillant en avant. — Corps ovale, subnaviculaire, densément écailleux, ailé. Le genre ne comprend qu'une très-jolie espèce ((jrammicus Schh.) du Brésil, de taille moyenne, d'un roux de cannelle vif à reflets cui- vreux, et ornée de raies noires sur le prothorax et les élytres; ces der- nières présentent en outre chacune une bande oblique d'une nuance plus claire t^ue le fond; les fines stries ponctuées et un peu flexueuses qui les parcourent sont gemellées. EUDIUS. SciioE.NH. Curcul., II, p. 162. Rostre uu peu plus long et plus étroit que la tête, assez épais, sub- parallèle, avec ses ptérygies non renflées, anguleux, avec une impres- sion latérale triangulaire au devant de chaque œil, plan en dessus et parcouru par uu sillon remontant sur le vertex , étroitement échan- cré eu triangle aigu à son sommet; scrobes profondes, fortement ar- quées, prolongées et médiocrement séparées en dessous. — Antennes médiocres, antérieures ; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles obconiques : 1-3 allon- gés, inégaux, 4-7 courts ; massue assez forte, oblongo-ovale^ articulée. — Yeux médiocres, déprimés, allongés et atténués inférieuremeut. — Prolhorax subtransversal, cylindrique, bisinué à sa base, tronqué en avant, avec ses lobes oculaires larges, arrondis et médiocrement sail- lants. — Ecussou médiocre, suborbiculaire. — Elytres convexes, na- viculaires, uu peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites; corbeilles fortement caverneuses; tarses mé- diocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 médiocre ; cro- chets très-petits, soudés presque dans toute leur longueur. — 2* seg- ment abdominal pas plus long cfue les deux suivants réunis, séparé du i^' par une suture anguleuse; saillie intercoxnle arrondie en avant, — Métasternum assez long, muni d'uu tubercule de chaque côté à sa base. — Mésosternum comprimé, prolongé antérieurement en une saillie conique. — Corps naviculaire, densément écailleux, ailé. Petits insectes voisins des Ei;u"ïsacf.s, dont ils se distinguent essen- Ijellement par les crochets de leurs tarses qui sont soudés. On u'en connaît ([ue deux espèces (1) du Brésil, ornées de couleurs agréables, et dont les élytres sont finement striées-ponctuées. (i) E. quadrisignatus, jocosux, Siliaiili. loc cit. cl VI, 1, p. iil. — Ju ne PROMKCOPIDES. 389 EUDIAGOGUS. SciioENH. CtircuL, VI, 1, p. 307. Rostre à peine aussi long que la lête, très-épais, un peu atténue en avant, avec ses ptérygies renflées en dehors, anguleux, un peu con- cave et longitudinalement sillonné en dessus, médiocrement échancré en triangle au bout; sorobes profondes, fortement arquées, s'arrèlant sous les yeux. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossis- sant peu à peu, empiétant légèrement sur les yeux; funicule à arti- cles i-2 faiblement allongés, 3-7 décroissant graduellement; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, déprimés, transversaux, atténués inférieurement. — Prothorax au moins aussi long que large, assez convexe , rectiligne et obtusément tranchant sur les côtés dans presque toute son étendue , arrondi eh arc à sa base ; ses lobes ocu- laires très -saillants et anguleux. — Ecusson assez petit, en triangle curviligne. — Elytres oblongues, subparallèles, assez convexes, un peu plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules coupées obliquement. — Pattes courtes , robustes ; cuisses en massue ; jambes antérieures à peine arquées ; corbeilles ouvertes; tarses assez larges, spongieux en dessous, leur 4" article médiocre ; crochets libres. — 2"= segment abdominal au moins aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l"^"" par une suture an- guleuse ; saillie intercoxale large, subogivale. — Métasternum court. — Mésosternum incliné en arrière. — Corps oblong, en entier ou par- tiellement écailleux, ailé. Ces insectes sont, avec les Promecops qui suivent, les seuls de la tribu qui aient les corbeilles des jambes postérieures ouvertes. On n'en connaît que quatre espèces (i) du Brésil et de l'Amérique du Nord, un peu plus grandes que la plupart de celles des genres précé- dents, et ornées de couleurs variables chez chàciine d'entre elles. Toutes trois ont les élytres régulièrement ponctuées en stries. PROMECOPS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 135. Schœnherr a composé ce genre de deux éléments très-distincts. En effet, parmi les espèces qu'il y a comprises, les unes ont les crochets connais pas VEud. varians du Chili, décrit par M. Blanchard (in Gay, Hist. dt3 Chiie; Zool. V, p. 3'24, Col. pi. 23, f. 8), mais, d'après la figure (ju'il en donne, je doute qu'il appartienne au genre. (l) £. /{Oi-eHSc/iœ/dJ, des Etats-Unis du Sud et du Jlexitiuc; episcopalis, jnUcher, du Brésil; Schipnh. loc. cit. p. 309. — A,j. : E. pallidevitliilus,\MC.ixs in Casteln. Voy. d. l'Ainér. d. Sud; Entom. p. 1Û8; Brosil. 390 CURCULIONIDES. (les larses libres et le mi'sosternum inclinti en arri&re (1), landis que chez les autres , les crochets eu question sont soudés et le mc'soster- num comprimé et tuberculeux en avant. C'est à ces dernières que le nom de Promf.cops me parait devoir rester, et dans ces limites, leur formule générique peut s'établir ainsi : Rostre incliné, à peine aussi long que la tète, épais, subparallèle, avec ses ptérygies un peu renflées en dehors, subanguleux, impres- sionné latéralement en avant de chaque œil, sillonné en dessus et fai- blement échancré au bout; scrobes profondes, brusquement arquées et s'arrêtant au bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres; scape grossissant peu à peu, atteignant le bord antérieur des yeux ; funicule il articles obconiques : 1-2 légèrement allongés, 3-7 courts, subégaux; massue ovo.le, articulée. — Yeux allongés, atténués inférieurement, déprimés. — Proihorax en général aussi long que large, cylindrique ou un peu atténué en avant, très-faiblement bisinué à sa base, médio- crement échancré sur son bord antéro- inférieur ; ses lobes oculaires assez saillants, obtu cément anguleux. — Ecusson petit, de forme va- riable, souvent carré. — Elytres oblongo-ovales ou ovales, convexes, sensi!)lement plus larges que le pro thorax et plus ou moins trisinuées à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes courtes et assez robustes; cuisses en massue; jambes droites; corbeilles ouvertes; tarses assez larges chez la plupart; crochets libres. — 2" segment ab- dominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1*^"^ par une suture arquée; saillie inlercoxale subogivalc. — Métasternuni court. — Mésosternum comprimé, lamelliforme, tuberculeux en avant. — Corps oblongo-ovalc ou ovale, écailleux, ailé. Ces insectes sont de petite taille et leur livrée n'offre rien de re- marquable. Ils sont assez nombreux et répandus dans l'Amérique du Sud, aux Antilles et dans les parties méridionales de l'Amérique du Nord (2). Note. Il me paraît assez probable que le genre suivant appariicnt à la tribu actuelle, La principale olgcction qu'on puisse faire à cette opi- nion, est l'absence d'échancrure à l'extrémité du rostre; peut-être est- elle fort i)etite, ou Schœnherr l'a-t-il passée, par mégarde, sous silence. 11 avait placé le genre dans sa division des Pachyrhynchides. (1) Par o\. P. seligcr, cinctus cl piob.iblcmcnt beaucoup d'autres encore; mais je nai à ma disiiosition qu'une faible partie de celles qu'il a décrites. (2) Sur les 27 cspi'ces que décrit Scliœnberr (Curcul. YI, 1, p. 315), je n'en ronuais (lu'une seule (Umoaius) qui rentre dans le genre; mais j'en ai sous les yeux plusieurs autres que je crois inédites et qui doivent également en faire partie. — .l'ignore ce qui en est de la seule espèce nouvelle décrite: P. phnlcralus. I-uc's in Casteln. Yoy. d. l'Amer, d- Sud; Entoin. p. 158; P.résil. GONIPTÉRIDES. 39l ARACANTHUS. (Say) Schoenh. Curcul, V, 1, p. 821 (1). Rostre à peine plus long que la tête, extrêmement épais, parallèle, presque plan et canaliculé en dessus; scrobes linéaires^ arquées, abou- tissant au bord inférieur des yeux. — Antennes médianes, médiocres, peu robustes; scape atteignant les yeux, en massue au bout ; funicule à articles 1 un peu allongé, obconique,ii-7 de même forme, très-courts, égaux; massue ovale, à peine articulée. — Yeux grands, arrondis (?), déprimés. — Prothorax un peu plus long que large , arrondi sur les côtés, à peine rétréci antérieurement, tronqué à sa base, avec ses an- gles aigus, un peu saillant et arrondi en avant, très-fortement lobé au niveau des yeux, largement et profondément échancré en dessous. — Ecusson nul. — Elytres oblongo-ovales, atténuées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, robustes; cuisses médiocrement en massue; jambes droites, un peu épaissies au bout; tarses spon- gieux en dessous ; leurs crochets courts et grêles. — Corps écailleux. L'espèce unique {pallidus Say) des Etats-Unis, brièvement décrite par Say et Schœnherr, est très-petite, dun jaune testacé, revêtue d'écaillés vertes sur la tête et le rostre, et variée de brun et de jaune ocracé sur le prothorax et les élytres, dont le fond de la couleur est blanc. Cette livrée a une analogie évidente avec celle de la plupart des espèces de la tribu. TRIBU XIX. GONIPTÉRIDES. Sous-n'ienton muni d'un pédoncule large et assez saillant. — Man- dibules très -cour tes, en tenailles. — Rostre court ou très -court, ro- buste, entier en avant; ses scrobes atteignant presque la commissure de la bouche, linéaires. — Antennes médiocres, leur funicule de sept articles. — Yeux ovales, transversaux. — Prothorax sans lobes ocu- laires, largement échancré sur son bord antéro-inférieur, bisinué ou arrondi à sa base. — Jambes très-brièvement mucronées ou inermes au bout; les corbeilles des postérieures ouvertes; tarses larges; leurs crochets libres. — Saillie intercoxale large. — Métasternum médiocre- ment long; ses épisternums larges. — Epimères du mésolhorax plus ou moins grandes. — Corps court, robuste. (1) Say (Curcul. of N.-Amer. p. 9 et Compl. Works, I, p. 268) n'a pas donné les caractères du genre, qui n'était pour lui qu'un sous-genre des Deracan- TULS. 392 CURCIILIONIDES, Les deux genres australiens, Oxyops et GoN'iPTF.nus , associés aux Haplopus de l'Amérique du Sud, constituent cette tribu. Ce sont des insectes d'un faciès particulier et qui ne se laissent classer naturelle- ment dans aucim des groupes de la section actuelle. Ils ont seulement une certaine ressemblance avec quelques Promécopides (notamment les EuRYSACES et les Euuiis), par suite de la forme naviculaire de leurs élytres. D'un autre côté, ils se rapprochent des Hypérides qui suivent, par le développement de leurs épisternums métatlioraciques et des épiméres de leur mé.sothorax. Schœnlierr les avait placés à la fin de sa division des Bracliydérides. Ils se divisent en deux groupes secondaires, qui sont en harmonie avec leur distribution géographique. I. Scrobes rostrales arquées; yeux latéraux. GoNiPTtnioES vuais. II. droites; — rajiprocliés sur le Iront. Haplopides. Groupe I. Goniptérides vrais. Scrobes rostrales arquées, dirigées vers le bord inférieur des yeux. — Yeux latéraux. — Proihorax bisinué à sa base. — Elytres isolément saillantes à leur base, avec les épaules plus ou moins anguleuses. Les deux genres, propres à l'Australie, qui composent ce groupe, se reconnaissent sans peine au caractère suivant : L Mésosternutn saillant et obconique en avant : Oxyops. II. — incliné eu arrière : Gonipterus. OXYOPS. (Dalm.) Sciioenu. Curcul. Disp. melh., p. Cl (1). Rostre un peu plus ou à peine plus long que la tète, robuste, légè- rement élargi en avant, subarrondi aux angles, rugueux et caréné en dessus; scrobes très-profondes, arquées, infra-oculaires. — Antennes submédianes , assez longues et peu robustes ; scape grossissant peu à peu , arrivant à la moitié des yeux ; funicule à articles obconiques : i plus court que les suivants, 2 plus long que ceux-ci, 3-7 subégaux ou décroissant graduellement; massue allongée, oblougo-ovale, acu- minée et articulée. — Yeux grands, assez convexes, ovales (2). — Pro- thorax transversal, peu convexe, un peu arrondi sur les côtés, briè- vement rétréci et tronqué en avant, assez fortement bisinué à sa base. (1) Syn. GoNiPTEncs (pars),Dej. Cat. éd. 3, p. 2G0; Boisdtiv.Faun. d. l'Océan. Il, p. 322. (2) La forme de ces organes ne justifie niillenienl le nom qu'a reçu le genre; ils ne sont pas du tout acnminés infériourêment. CONIPTKRIDIiS VRAIS. 393 — Ecnsson oblong, arrondi en arrière. — Elytres oblongo-ovales, con- vexes, parallèles dans plus des deux tiers de leur longueur, calleuses sur leur déclivité postérieure, arrondies et brièvement épineuses à la suture en arrière, notablement plus larges que le prothorax et iso- lément saillantes à leur base, avec leurs épaules obtuses ou calleuses. — Pattes médiocres, robustes; cuisses grossissant graduellement; jambes droites, très-brièvement mucronées au bout, parfois inermes; tarses larges, à 4^ article assez grand, ainsi que ses crochets. — 2" seg- ment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture anguleuse ou arquée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum court, muni d'un fort repli au devant de chacune des hanches postérieures. — Mésosternum plan, prolongé antérieurement en une saiUie conique. — Corps oblong ou subovale, dur, très-inégal, partiellement pubescent, ailé. Ces insectes sont au moins de taille moyenne, parfois (par ex. exca- vatus) grands, et ont un faciès particulier dû à leur forme massive et à la sculpture de leurs téguments. Leurs élytres sont en effet cou- vertes de grandes excavations cjuadrangulaires , disposées en rangées plus ou moins régulières et séparées par des intervalles étroits et cos- tiformes. Le prothorax, qui est très-rugueux, porte une carène mé- diane qui n'est jamais entière ; sur le fi'ont, entre les yeux, se voit une profonde fossette allongée, et le rostre est muni de une à trois carènes. La livrée de toutes les espèces est d'un noir assez brillant; les unes sont presque glabres, les autres sont saupoudrées de poils blancs ou jaunâtres ; chez plusieurs, ces poils forment un petit nombre de bandes ou de taches irrégulières. Leurs espèces sont médiocrement nombreuses (1). GONIPTERUS. ScHOENH. Curcul., I, p. 456 (1). Rostre plus court que la tête, robuste, parallèle, anguleux, plan eu dessus, entier au bout; scrobes profondes, brusquement arquées, arrivant au dessous du niveau du bord inférieur des yeux — Pro- thorax conico-cylindrique , bisinué à sa base, tronqué en avant. — Elytres convexes, brièvement naviculaires, faiblement ou non cal- leuses sur leur déclivité postérieure , souvent tuberculeuses entre la (1) Scliœnlierr (Curcul. VI, 1^ p. 460) en mentionne sept: llopci, squumu- losus, fovosus, Schli., scahrosus, Boisd.^ cancelluttis, daihraius, obliquatus, Sclih. — Il existe dans les collections, et je possède moi-même une espèce iné- dite, que M. Jekel a nommée subfiisciutus, et ([ui, à tous les caractères du genre, réunit des antennes robustes, cylindracées et dont la massue est formée par un épaississement graduel et insensible du funicule. Elle devra nécessaire- ment constituer un genre à part. (2) Syn. BitACHYSOMA, Dej. Cal. éd. l,p. 96; olim. 394 CURf.ULlONIDES. suture et les ('paules, celles-ci saillantes et calleuses; un tubercule latéral plus ou moins apparent en arrière d'elles. — Jambes denticu- lées au côté interne. — Métasternum sans ou avec un faible repli au (levant des bancbes postérieures. — Mésosternum incliné en arrière. — Corps pubescent. — Le surplus comme chez les Oxyops. La sculpture de ces insectes n'est pas non plus la même que ces derniers. Elle est beaucoup plus faible et se borne à des rangées, sou- vent effacées en arrière , de points enfoncés ou de fossettes superfi- cielles. La livrée varie du noir au fauve ferrugineux et au blanchâtre rembrunis par places. Les espèces sent, pour la plupart, très-voisines les unes des autres et difficiles à déterminer (1), Groupe II. Haplopides. Scrobes rostrales rectilignes, se dirigeant vers le milieu des yeux. — Ceux-ci rapprochés sur le front. — Prothorax arrondi à sa base. — Elytres échancrées antérieurement; leurs épaules arrondies. D'après la forme des scrobes rostrales, Schœnherr aurait dû placer ces insectes parmi ses Cyclomides, et non dans ses Brachydérides, comme il l'a fait. Tous rentrent dans le genre suivant, qui est amé- ricain, ainsi qu'on l'a vu plus haut. HAPLOPUS. ScnoE^H. Curcul., VII, 1, p. 470. Rostre très-court, à peine aussi long qu'épais, parallèle, anguleux, peu convexe en dessus, légèrement déprimé à son extrémité ; celle-ci entière et brièvement fissile dans son milieu; scrobes profondes. — — Antennes submédianes, médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu, dépassant un peu le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus long, 3-7 courts, subtransversaux, serrés; massue allongée, oblongo-ovale , veloutée, articulée. — Yeux grands, subdéprimés, oblongo-ovales, un peu obU- ques et faiblement séparés en dessus. — Prothorax transversal, mé- diocrement convexe, plus ou moins arrondi sur les côtés, arrondi en arc à sa base, tronqué en avant. — Ecusson petit, trianguiairc. — Elytres courtes, plus ou moins convexes, surtout avaut leur milieu, subovales, notablement plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base dans leur milieu, avec leurs épaules un peu saillantes et arrondies. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, inermes au bout; les antérieures parfois im peu flexueuses; tarses larges, à 4" article assez grand ; crochets médiocres, fortement arqués. (1) G. U'pidopterus, scutellatus, e.raratusSihœr,\\., sufuralis 'ilac-L., giljbe- rus, notO(/ro}ihus, rciiculatus lio'i^il. Scliœiili. loc. cit. VI, l,ji. 401. HYPÉRIDES. 395 — 2« segment abdominal à peine aussi grand que les deux suivants réunis, séparé du l*"" par une suture presque droite; saillie inter- coxale très-large, tronquée en avant. — Mésosternum assez large, con- vexe en avant, subquadrangulaire ou trapéziforme ; épimères méso- tlioraciques très-grandes. — Corps brièvement elliptico-ovale, revêtu de courts poils couchés, ailé. Au premier coup -d'oeil, ces insectes ressemblent plutôt à certains Eumolpides qu'à des Curculionides. Ils sont de taille au plus médiocre et revêtus d'une livrée grisâtre, tantôt uniforme, tantôt présentant des taches et des bandes d'une nuance plus claire que le fond. Leurs élytres sont plus ou moins distinctement ponctuées en stries, avec les intervalles entre ces dernières plans ou peu convexes. Schœnherr en décrit deux espèces [Westermanni^ siihmarginaUs), originaires du Bré- sil, et j'en connais trois autres inédites du même pays. Toutes sont peu communes dans les collections. TRIBU XX. HYPÉRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule large et plus ou moins sail- lant. — Mandibules courtes, de forme variable. — Rostre notablement plus long que la tête (Cephalalges excepté), au plus médiocrement robuste, arrondi ou émoussé aux angles chez presque tous, entier en avant; ses scrobes atteignant, ou peu s'en faut, la commissure de la bouche, linéaires (Coniatus excepté). — Antennes médiocres, leur funicule de sept, très-rarement de six (Limobii^s) articles. — Yeux presque toujours transversaux et grands. — Prothorax sans lobes ocu- laires chez la plupart; ces lolies, quand ils existent, très-faibles; échan- cré ou non sur son bord antéro- inférieur. — Jambes inermes, rare- ment et alors très -brièvement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures ouvertes, terminales ; tarses plus ou moins larges, leurs crochets libres. — Mélathorax médiocrement allongé, parfois assez court; ses épisternums de largeur variable; épimères mésothoraci- ques en général médiocres. — Corps le plus souvent ailé. Sauf deux genres placés par Schœnherr, l'un (Cephalalges) dans ses Brachydérides, l'autre (Alophus) dans ses Cléonides, cette Tribu est empruntée exclusivement à ses Molytides. Ces insectes sont généralement petits, et les plus grands d'entre eux sont à peine au-dessus de la taille moyenne. A part quelques Hypera, leur livrée n'a rien de remarquable. Leur vestiture consiste en poils, et lexirs écailles, quand ils en possèdent, sont toujours extrêmement petites. Comme celui des Cjlindrorhinides et des Molytides de la sec- tion précédente, le\ir rostre, qui n'est jamais très-robuste ni fortement 3fl6 r.iiRr.L'LioxiDF.s. anguleux, devient, chez un assez grand nonihre d'entre eux, aussi griMeet aussi filii'ormo que celui des Eririiinides. C'ast encore ici, par conséquent, un des points où il y a passage iiisensilde des Brachyrliyn- ques aux Mécorhynques. Les habitudes des Hypérides justifient leur séparation d'avec les Molytides , du moins pour ce qui concerne les espèces européennes. Ils fréquentent de préférence les végétaux, et leurs larves, dont on connaît plusieurs appartenant aux genres Hypera (1) et Coniatus (2), au lion d'être endophytes et lignivores comme celles du groupe en question, vivent à découvert sur les feuilles dont elles rongent le pa- renchyme. Ce genre de vie a amené comme conséquence la colora- tion des téguments qui est assez variée, et la présence des stemmates qui sont au nombre de deux ou de trois de chaque côté de la tête. Le corps de ces larves, qui est de forme allongée et plus ou moins atténué à ses deux extrémités , présente de nombreux plis transver- saux et latéralement trois rangées de mamelons. A défaut des pattes qui manquent complètement, il adhère solidement au plan de posi- tion à l'aide d'une substance visqueuse qui est sécrétée par un ma- melon rétractile situé à la partie dorsale et antérieure du dernier seg- ment abdominal. Quand leur croissance est achevée, ces larves, après s'être préalablement fixées sur une feuille ou un pétiole, saisissent avec leurs mandibules une gouttelette de ce fluide, et l'étirant en un fil qu'elles portent alternativement dans toutes les directions, se trou- vent ainsi renfermées dans une coque dont le tissu, à mailles plus ou moins serrées, ressemble à une gaze grossière ou à du tulle. Leur métamorphose en insecte parfait s'accomplit en peu de jours. (1) C'est ;ï M. Ed. Perds qu'est due ta description complète de l'organisation et des habitudes des larves de ce genre. Voyez son excellent ménooire intitulé : « Notes pour servir à l'histoire des Phytoxomcs et des Ph\tobuis, » dans les Mém. de l'Acad. d. Lyon, Sér. 2, I, p. 93. L'Hyp. viciœ, qu'il décrit spécia- lement, vit sur Vllelosciadium nodiflorum. — Les espèces suivantes sont, en outre, connues : H. rumicis^ De Géer, Mém. V, p. 232, pi. 7, f. 10-16; Gou- re.ui, Ann. d. 1. Soc. enloni. 18i4, p. 4!»; vit sur divers liumex et le Polygo- numai'iculare. — mêles jLnhoulbiuti, Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. ri69, pi. 1.3, f. 29-33; vit sur le Trifolium pratense. — plantaginis, De Géer, loc. cit. p. 237, pi. 7^ f. 17-21; sur les P/nn/aâ'o. — murma, Hocger, Isis, 1848, p. 979, pi. 8, f. 1-11 ; sur le Medicago sativa. — niacidata, Heeger, Sitzungsber. d. Wieo. Acad. Vil, p. 348, pi. 12, f. 1-12; sur VAchillen millefolium. — Schmidt, Slettin. entom. Zeit. 18i0, p. 131 ; description du cocon. — Voyez aussi quel- ques courtes observations de M. F. Boié (Stetlin. entcm. Zeit. IS'jO, p. 359) sur les larves des //. arundinis, potlux, runiicis ei viciœ; la première se trouve sur le Siwn Uitifolium, la seconde sur le Cucuhalus Behen. (2) C. chrysochlorus, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 25, et Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2^ IV, 1857, p. 138. Cette larve ne dilFère en rien de celle des HvpEnA; en Algérie, elle vit sur lo Tamari.r africnnn; en France, sur le T. gallica. HYfÉRlUIÏS. 397 Sur les liuit genres dont se compose la tribu, l'Europe en possède quatre; les autres sont disséminés au Sénégal (Cepurus), aux Antilles (Cephalalges), dans TAj^érique boréale (Lepidophorus) et dans l'Aus- tralie (EURYCHIRUS). I. Yeux ovales ou oblongs, transversaux. a Antennes subterminales : Alophus. a a — antérieures ou submédianes. b Pattes de longueur médiocre. c Rostre plus long que la tète. d Funicule antennaire de 7 articles. e Protliorax subdéprimé, trapéziforme : Cepurus. ec — convexe, non — Scape des antennes dépassant le bord postérieur des yeux : Lepi- dophorus. Scape des antennes ne dépassant pas le bord postérieur des yeux : Hyper a. d d Funicule antennaire de 6 articles : Limubius. ce Rostre à peine aussi long que la tète : Cephalalges. bb Pattes très-longues; tarses larges: Eurychirus. II. Yeux arrondis : Coniatus. ALOPHUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meih., p. 166. Rostre du double plus long que la tête, médiocrement robuste, lé- gèrement arqué, parallèle, un peu élargi au bout, subanguleux, plan et finement canaliculé en dessus ; scrobes obliques, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes sublerminales, médiocres, assez grêles; scape renflé au bout, ne dépassant pas le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, subégaux, 3-7 courts, subturbinés ou monil if ormes; massue oblongue, articulée. — Yeux grands, oblongo-ovales , subdéprimés, transversaux. — Prothorax transversal, subcylindrique, arrondi sur les côtés en avant, tronqué à sa base, échancré sur son bord antéro-inférieur; ses lobes oculaires faibles^ largement arrondis. — Ecusson en triangle curviligne, parfois (par ex. trigiittatus) presque nul. — Elytres régulièrement ovales ou oblongo-ovales, atténuées en arrière, à peine plus larges que le pro- thorax et tronquées on échancrées à leur base, avec les épaules ar- rondies. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, inermes au bout; tarses assez longs et assez étroits^ à article 4 mé- diocre; SCS crochets assez grauds. — 2"^ segment abdominal au moins aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arciuée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Episternunis métatho- raciques assez étroits. — Épimèrcs du mésothorax médiocres; saillie 398 CUUCL'LIOMDES. mésosternale en triangle aigu, inclinée en arrière. — Corps oblongo- ovale, finement écailleux ou pubescent. A rexception d'une espèce {leucon Schh.) de Sibérie, qui est assez grande et plus allongée que les autres, ces insectes sont de taille médiocre. Lear livrée d'un gris uniforme, souvent variée de brun ou de ferrugineux, est ornée, chez la plupart, d'un petit nombre de taches ou de bandes blanchâtres. Tous ont les élytres finement striées, avec les intervalles entre les stries plans ou peu s'en faut. On en connaît près d'une vingtaine d'espèces répandues en Europe, en Asie, dans le nord de l'Afrique et dans l'Amérique du Nord (1). L'espèce typique [triguttatus) n'est pas rare en Europe. CEPURUS. ScHOENii. Curcul., II, p. o47. Rostre un peu plus long que la tète, assez robuste, vertical, légère- ment élargi au bout, arrondi aux angles, à peine convexe en des- sus ; scrobes assez profondes , graduellement élargies en arrière , obliques et n'atteignant pas tout-à-fait les yeux. — Antennes mé- diocres, robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-7 transversaux, subturbinés^ 7 subcontiguà la massue; celle-ci oblongo- ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, trans- versaux, étroitement séparés en dessus. — Prothorax transversal, peu convexe, fortement rétréci en avant, avec ses côtés antérieurs ra- battus, droit sur les côtés dans sa moitié postérieure, avec ses angles postérieurs rectangulaires et aigus, à peine bisinué à sa base, tronqué en avant, largement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres médiocrement allongées, assez convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et très-faiblement échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes; cuisses en massue; jambes droites, très-brièvement mucronées à leur extrémité; tarses larges, à article 4 long; ses crochets robustes, fortement arqués. — 2* segment abdominal aussi long que 3-i réunis, séparé du 1" par une suture (Ij SchœnhciT (Curcul. VI, 2 p. 204) en mentionne 10 espèces. Aj. : Esp. européennes: A. singuluris, Jacipiel-Duv. Gêner, d. Col. d'Eur. ; Curcul., p. 21 ; France niiir. — Esp. asialiciues : A.armcniacus, Hoclili. Bull. Mo&c. 1817, I, p. 486. — lincatus, Gcblcr, ibid. IS.')!), II, ;j. 314; Songarie ? — giôbulosus, Motscli. ibid, II, p. 405; Mongolie. — atbonotatus, Motsch. iu Sclirenck, Reis. im Amnr-Lande, II, 2, p. 100; inùme pays. — Esp. de l'Américpie du Nord : A.seriuius, Maunerh. Bull. Mosc. 1853, n» 3, p. 245; Amer, russe. — didij- inus, J. L. Le Conte, Procced. of Ihe Acad. of Pliilad. VU, p. 2U; Orégon. — conslrictus, J. L. Le Conte, Uep. on u railr. to tlie Pacif. Oc. IX ; Appcud. 1, p. 56; luùmc pays. fiYPÉlUDES. 399 arquée ; saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Métathorax médiocrement long; ses épisternums larges. — Epimères mésotlioraciques grandes; saillie mésosternale triangulaire, inclinée en arrière. — Prosternum muni d'un petit tubercule en arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, linement et densément écail- le ux. Le Cure, torridm d'Olivier (1), insecte commun au Sénégal et ayant un peu, comme le dit Schœnherr, le faciès d'un Mycterl's^ constitue à lui seul jusqu'ici ce genre. Il est de taille moyenne et uniformément revêtu en dessus d'écaillés blanchâtres, brunes et grises sur lesquelles se détache, au sommet de la déclivité postérieure des élytres, une bande grise, transversale, entière, un peu arquée et plus ou moins bordée de noir en avant. Cet insecte est, génériquement parlant et abstraction faite de sa forme générale, extrêmement voisin des grandes espèces d'HrpERA {nigropunctatus, nihrovittatm) propres à Madagascar (2), LEPIDOPHORUS. KiRBY, Fuun. Bor.-Amer., p. 201 (3). Rostre un peu plus long et un peu plus étroit que la tète, assez robuste, subparallèle, arrondi aux angles; ses scrobes complètes en avant, assez profondes, linéaires, faiblement arquées et «'arrêtant brusquement à une grande distance des yeux. — Antennes anté- rieures, médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu, dé- passant le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1 notable- ment plus gros et plus long que les suivants, obconique, 2 de mémo forme, de moitié plus court, 3-7 très-courts, transversaux, submonili- formos; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux mé- diocres, ovales, transversaux. — Pro thorax aussi long que large, con- vexBj un peu rétréci et rectiligne en arrière, un peu arrondi sur les côtés en avant, arrondi à sa base, légèrement échancré sur son bord antéro-inférieur et muni de très-faibles lobes oculaires. — Ecusson très-petit. — Elytres régulièrement ovales, assez convexes, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, (1) Entom. V, 83, p. 347, pi. 8,f.91 ah; Schœnh. Curcul. II, p. 348. (2) Ces deux espèces possèdent égalen'cnt ua petit tubercule en arrière des hanches antérieures; leur prothorax est également trapéziforme, mais convexe, et elles ont un vestige d'éperon au sommet de leurs jambes. Si elles n'avaient pas la saillie mésosternale verticale, renflée en avant à sou extrémité, et le 1" article du funicule antennaire libre, elles devraient, malgré leur forme con- vexe et largement naviculaire, rentrer dans le genre actuel. (3) Il y avait antérieurement, parmi les Diptères, un genre Lepidophoua créé deui ans avant celui-ci par M. Westwood (Philosoph. Journ, Ann. 1835). 40U CURCL'LIONIUES. avpo les épaules obtuses. — Le surplus comme chez les Hyi'Era qui suivent. Les seuls caiactères qui séparent ce genre du suivant sont la forme plus robuste du rostre, le scape des antennes dépassant les yeux en arrière et leur massue plus courte et plus forte. Kirby le regardait comme extrêmement voisin des Barynotus, et Schœnherr (1), qui ne l'a pas connu en nature, l'a placé parmi ses Cléonides. L'espèce [hncalocollis) sur laquelle Kirby l'a fondé, a complètement le facics, l'écaillure et la livrée des Hypera. Elle ressemble surtout à 17/. mamlosa d'Europe, mais est de moitié plus petite. Son habitat s'étend depuis le Canada jusque dans l'Amérique russe. HYPERA. Germar, Magaz. IV, p. 325 (2). Hostie un peu plus long et de moitié plus étroit que la tète, au plus médiocrement robuste, cylindrique, rarement (par ex. piinctata) obtusément anguleux; scrobes complètes en avant, assez profondes, oljliques et atteignant ou non les yeux. — Antennes antérieures, peu robustes; scape épaissi au bout, atteignant le bord antérieur des yeux ; funiculc à articles 1-2 allongés, obconiciues, égaux ou subégaux, 3-7 très-courts, de forme variable; massue oblongo-ovale, acuminée, arti- culée.— Yeux plus ou moins grands, oblongo-ovales, parfois rapprochés et même contigus en dessus. — Protborax transversal, tantôt réguliè- rement arrondi sur les côtés, tantôt seulement en avant et rétréci en arrière, légèrement arrondi en arc à sa base; tronqué en avant et plus ou moins échaacré sur son bord antéro-inférieur ; ses lobes oculaires souvent distincts, mais très-faibles, parfois nuls. — Écusson petit, va- riable. — Elvtres en général assez convexes, ovales ou oblongo- ovales , débordant un peu le prothor.ix et échancrées en arc à leur liase, avec les épaules obliquement arrondies. — Pattes au plus mé- diocres; cuisses en massue; jambes droites ou faiblement arquées, inermes au bout; tarses plus ou moins larges, à article 4 assez long, ainsi que ses crochets; ceux-ci robustes. — 2* segment abdominal plus court que les deux suivants réunis, séparé du \" par une su- ture arquée ; saillie intercoxale assez large , arrondie ou tronquée en avant. — Corps ovale ou oblongo-ovale, finement écailleux et pubes- cent, souvent en outre hispide. (1) Ciircul. VI, 2, p. 256. (2) Syn. PiivTONOMUS, Scliuiili Curcul. Disp. melli. p. 175; nom pustùrir.ur end des exemplaires. Dans toutes les es- I)èccs^ il y en a dont la massue présente ipiatre articles, tandis que clicz d'au- tres, cl c'est le cas le plus commun, ou n'en voit que trois, l'ad'ois même les deux antennes varient sous ce rapport chez le mdmc individu. 414 CIRCULIONIDES. sue; jambes droites ; tarses larges, spougieuv eu dessous, à 4* article médiocre, ainsi ciue ses crochets. — 2« segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l*'"" par une suture arquée ; saillie intercoxale médiocrement large, ogivale. — Corps al- longé, inégal chez la plupart, partiellement écailleux, imnarfaitement ailé. Insectes remarquables, propres aux parties occidentales et méridio- nales de l'Amérique du Sud, où ils représentent évidemment les Aterpus de l'Australie. Leurs espèces, répandues depuis le Chili jus- qu'à la Terre de Feu inclusivement, sont toutes de grande taille et peuvent se répartir dans deux sections que M. Blanchard (t) a regar- dées comme deux genres distincts, opinion que je ne saurais partager. Celles de la première, auxquelles il conserve le nom de Lophotus, ont les élytres convexes, ohlongo-ovales, faiblement calleuses sur leur déclivité postérieure, les épaules armées d'un petit tubercule dirigé en dehors^ et leur sculpture consiste en fossettes carrées plus ou moins profondes, disposées en rangées que séparent des côtes étroites et peu saillantes (2). Celles de la seconde, auxquelles il a appliqué le nom d'EuBLEriu- RLS, dû à Solier, ont les élytres cylindriques, graduellement élargies et comme tronquées en arrière, fortement calleuses au sommet de leur déchvité etinermes aux épaules; leur sculpture consiste en ran- gées régulières de points enfoncés^ parfois accompagnés de rides trans- versales. Le métasternum est en général plus allongé que chez les précédents^ mais il y a des passages à cet égard (3). La livrée des Lophotls varie ; les uns {phakratus, fascÀatns) sont ornés de larges bandes transversales blanches ou bleuâtres; d'autres {suturalis, alholineatus) de raies peu nombreuses et longitudinales d'un beau blanc ; chez quelques-uns, des taches de l'une ou l'autre de ces deux nuances se voient au sommet des élytres et sur les côtés du corps {nodiitmnis, ScrviJJei) ; il en est enfin [vitulus^ Schœnhcrri) qui sont glabres. Tous sont de très-beaux insectes. (1) In Gay, Ilist. d. Cliilc; Zool. V, p. 326 et 330. (2) L. phaleratiis Ei'ichs., fasciai us Sclih., superciliosv.s Guér.-Mén., E-vf/i- scholtzii Scli!i. {Germari Sol.), i-eticulatus, ScIultiIi. Ciirciil. VI, 2, p. 130. — suturalis, alholineatus, Blcmch. loc. cit. (3) Curcul ritulus, Fab. Enloni. Syst. 11^ p, 479 {C.leprosus Oliv.) — C. stritmosus, Oliv. Entom. V, p. 39i, pi. 4, f. 36 {L. longipes, NVaterii. Ann. of nat. llist. V, p. 330) ; Olivier l'itidiiiuc à tort, ainsi que le précédent, comme étant de Madagascar. — Eubl. ScrvillcijSo\icr,\QC. cit. p. 15. Celte espèce a les antennes plus longues et plus grêles que les antres; les articles de leur funi- cule, lotit en conservant les mômes proportions relatives, sont alloiigés, lâche- ment unis, et le 1" est partaitcmont distinct de ia massue. — E. subrugosus, quudridentalus, Philippi, Stcllin. cutoin. Zeit. 1860, p. 248. PÉLORORHINIDES. 4lS Groupe II. Pélororhinîdes. Mandibules médiocrement robustes, triquètres, plus ou moins sail- lantes.— Scrobes rostrales naissant vers le milieu du rostre ou basilai- res. — Prothorax sans lobes oculaires. A la forme insolite des mandibules s'ajoute celle des pièces qui limitent latéralement le cadre buccal. Au lieu d'être tronquées ou lé- gèrement échancrées, comme de coutume^ elles s'aiguisent en pointe plus ou moins longue. A part cela et les caractères qui précèdent, ces insectes ont conservé en grande partie le fades des Aterpus, et sont propres, comm.e eux, à l'Australie. Ils ne forment également que deux genres. 1. Scrobes rostrales commençant au milieu du rostre : Pelororhinus. II. basildires et transversales : Rhinaria. PELORORHINUS. ScHOENH. Curcul., II, p. 248. Genre très-voisin des Rhinaria qui suivent et n'en différant que par les particularités suivantes : Front plan, limité en avant des yeux par un sillon subogivale ; ros- tre placé sur un plan inférieur à lui, robuste, légèrement arqué, pa- rallèle, très-anguleux, concave en dessus, arrondi ou terminé par une saillie obtuse en avant; scrobes commençant au milieu du rostre, ar- quées, restant à une notable distance des yeux et arrivant au niveau de leur bord inférieur. Schœnherr ne semble pas avoir eu une idée bien nette de ce genre et a fini par le réunir aux Rhinaria (1), malgré la forme très-diffé- rente du rostre et de ses scrobes. Il me paraît n'en avoir connu que deux espèces {argentosus, amjustatus) ; depuis, deux autres ont été dé- crites (2). RHINARIA. KiRBY, Linn. Trans. XII, p. 430. Front muni de deux crêtes obtuses, plus ou moins divisées transver- salement, et formant, dans ce cas, quatre tubercules ; rostre séparé du front par un sillon transversal, robuste, à peine arqué, gibbeux à sabase, (1) Après avoir fondô le genre sur la première dos espèces indiquées dan» le texte et on le plaçant parmi ses Ctéoniiles, il y a compris ensuite (loc. cit. VI, 2, p. I2i) plusieurs Rhinaria, puis (Vil, 2, p. 3G8) il l'a réuni à ce dernier genre, sans entrer dans aucune explication à cet égard. (2) P. ms.r()arUaceus, Erichs. Arcluv, 1842, 1, p. 188. — s^mrsus, Gcrmar, Liun. entom. III, p. 21 i. ■416 CLRCULIONIDES. comprimé, arrondi et obtubémcnt caréné en dessus en avant, puis dé- primé et entier au bout; scrobes presque basilaires, très-profondes, subverticales , un peu flexueuses et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes (1) subbasilaires, assez longues et médiocrement ro- bustes; scape court, en massue; funicule à articles 1-2 plus longs que les suivants, surtout celui-là, 3-7 décroissant peu à peu ou subégaux; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, ova- les, atténués inférieurement. — Prothorax transversal, convexe, for- tement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base, largement saillant au milieu de son bord antérieur. — Ecusson bien distinct, de forme varia- ble. — Elytrcs convexes, plus ou moins allongées, subparallèles dans les trois quarts de leur longueur, sensiblement plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue; jambes droites; tarses assez longs et assez larges ; leurs crochets médiocres. — 2" segment abdominal au moins aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1^'' par une suture fortement anguleuse. — Saillie intercoxale as- sez large, subarrondie en avant. — Corps oblong, écailleux. Les Rhinaria sont, pour la plupart, au moins de grandeur moyenne. La sculpture de leurs élytres consiste en stries régulières et ponctuées dont les intervalles sont plus ou moins costiformes et granuleux; elles n'ont rien de remarquable sous le rapport des couleurs. Les espèces décrites s'élèvent en ce moment après d'une douzaine (2). TRIBU XXIV. CLÉOMDES. Sous-menton muni d'un pédoncule plus ou moins saillant. — Man- dibules en tenailles^ en général fortement dentées sur leur bord in- terne. — Rostre tantôt robuste et anguleux, tantôt grêle et liliforme; ses scrobes linéaires, profondes, se dirigeant sous lui et souvent (1) Kirby les indique comme étant droites. L'espèce (cristatu) qu'il a décrite m'est inconnue et paratl se dislin^iier de toutes les autres en ce que, outre deux crêtes frontales, elle a(|iialre tubercules arrondis sur le verlex de la tôtc. Parmi celles (jue j'ai sous les yeux, il n'y a que la grisca (jui ait les antennes impari'aitenicnt coudées, à peu prés comme rlicz les CllLouol'UA^cs. (2) Schienlierr (Curcul. Vil, 2, p. 368) en mentionne 10 dont il faut retran- cher Vargentosa et Vangustuta, qui sont des Pelouoiuhkis, comme ou vient de le voir; la yusio est peut-être aussi dans le même cas. Sur les sept autres, jl en avait vu quatre : crislutu Kirby, lopha, grunulusu, mnculoxa: les trois dernières (transversn, grisea, excavatu), décrites par M. I5oishanocleonu.s ; C. flavi- ceps Pall. — Pleurocleonis : C. i-vittatus Eschscb. — CLEor;rs : C. sitki- rostris Linn. — Liocleonus : C. clathraius Oliv. — DiAsiocrrELis : C. plicatus Uliv. (1) Le genre Leucochromls fait seul exception à ce dernier point de vue. (2) Tous ont, à ma connaissance, les crocbcts des liuscs soudés, sauf le C. candidus Oliv. CLÉONIDES TRAIS. 4?1 g g Articles 3-6 du funicule normaux ; massue médiocre. Scrobes rostralesconnivouteseu dessous; écussoiî grand : Mecaspis. libres — ; Cleonus. ce Rostre arrondi aux angles : Liocleonus. RHYTIDODERES. ScHœKH. Curcul. Disp. meth., p. 149 (l). Rostre du double plus long et un peu plus étroit que la tête , mé- diocrement robuste^ arqué, parallèle, brusquement et faiblement élargi au bout, subanguleux, obtusément bicaréné en dessus, avec \\n sillon latéral assez long de chaque côté, légèrement écliancré au bout ; scrobes obliques, rectilignes, atteignant le bord inférieur des yeux, — Antennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape ren- flé et déprimé au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, 7 annexé à la massue; celle-ci faible. — Yeux oblongs, non atténués inférieurement. — Prothorax aussi long que large, à peine arrondi sur les côtés, arrondi en arc à sa base, tronqué en avant, avec ses lobes oculaires très-faibles et arrondis ; prosternum légèrement concave. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres planes sur le disque , subparallèles dans les deux tiers de leur lon- gueur, notablement plus larges que le pro thorax et faiblement échan- crées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes longues, peu robustes; cuisses presque graduellement en massue; jambes briève- ment mucronées au bout, les antérieures arquées à leur extrémité; tarses étroits , linéaires , villeux en dessous , à articles 3 plus court que 2^ 4 long; ses crochets grands^ très-arqués, libres. — 2" segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du 1'"' par une suture arquée ; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Corps oblongs, revêtu d'un épais enduit écailleux . Il y a lieu de s'étonuer que Sehœnherr, après avoir établi ce genre très-distinct, l'ait ensuite réuni aux Cleonus. L'unique espèce [plica- tus Oliv.) qui le constitue, ne ressemble à aucune autre du groupe actuel, et présente des caractères génériques plus prononcés que ceux d'une foule de genres de la Famille. C'est un insecte d'assez grande taille, revêtu d'un enduit jaunâtre sur lequel se détachent deux bandes plus claires : l'une antérieure, eu arc de cercle interrompu sur la suture, l'autre transversale, entière, onduleuse et postérieure. (1) Schœnberr a écrit Rhytidekes;. j'adopte la vraie forme rétablie par Erich- son dans Agassiz, Nomenci. Zool. Ind. univ. p. 327. — Syn. Diastochemis, Jacipiel -Duv. Gêner, d. Coi. d'Europ. Curcul. p. 21; simple sous-genre. Comme tous les auteurs qui l'ont i»récédé, Jacquelin-Duvala i)erdu de vue que, dupuis pr6s de trente ans, cette coupe était déjà t'tablie et avait rei/u un nom. 452 ruRcrrioNiDES, Ses élytres sont régulièrement striées, et des rangées de cils couchés se voient sur les intervalles enlre les stries; le prothorax est couvert de rides longitudinales etn^a pas de carène médiane. Cet insecte n'est pas rare en Algérie et dans le midi de l'Europe. LEUCOCHROMUS. De Motsch, mm. d. l'Acad. d. St-Pétersb., II, 1860, p. 530. Tùte régulièrement conve.ve ; rostre plus long qu'elle, très-robuste, droit, parallèle, anguleux, plan et caréné dans sa moitié hasilaire en dessus ; scrulies profondes, arquées, arrivant au niveau du bord infé- rieur des yeux sans les atteindre. — Antennes médiocrement ro- bustes; scape renflé au bout; funicule à article 2 un peu plus long que i ; leur massue oblongo-ovale , obtuse au bout (1). — Yeux al- longés , peu à peu atténués inférieurement. — Prothorax au moins aussi long que large, médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés dans son milieu, largement sinué au milieu de sa base, sub- arrondi en avant; ses lobes oculaires larges, faibles et ciliés; proster- uum plan. — Ecussun petit, en triangle aigu. — Elytres convexes, régulièrement ovales, à peine plus larges que le protliorax et large- ment échancrées à leur base. — Pattes longues ; cuisses graduelle- ment en massue; jambes droites, frangées de longs poils, fortement mucronées au bout; tarses longs, filiformes, ciliés, non spongieux en dessous, à articles 1-3 fortement atténués à leur base, avec leurs an- gles antérieurs saillants en dessous, 3 aussi long que 2, 4 robuste ; ses crochets grands et libres. — 2*-' segment abdominal plus court que les doux suivants réunis, séparé du i" par une suture presque droite ; .saillie intercoxole assez large, arrondie en avant. — Métathorax très- court; ses épisternuras très-larges. — Corps massif, partiellement to- menteux. Je ne connais que le CIcou. iinpcrialis de M. Zoubkofl' (2) qui rentre dans ce genre aussi distinct que le précédent. 11 est singulier que tous les auteurs qui ont parlé de cet insecte se soient tus sur l'absence de soudure aux crocViets de ses tarses. C'est le plus grand des Cléo- nides vrais connus, et sa livrée lui est propre. Elle consiste en dessus en bandes tomentcuses d'un beau blanc, irréguliôres et plus ou moins interrompues sur les élytres ; le dessous du corps et les pattes sont de la même nuance, avec des taches noires sur l'abdomen ; le pro- thorax est largement sillonné sur la ligne médiane. Ce bel insecte est originaire de la Turcoménie. (1) Il csl impossible est plus long que le 1"; ils sont di' l'riir.ilité la plus parfiili'. cTioNinEs VRAIS. 427 rope tempérée et méridionale, et l'autre (1), qui n'en est peut-ôtre qu'une variété, est propre à la Sicile. LEUCOMIGUS. De Motsch. Bull. d. l'Acad. de St.-Pétersb., II, 1860, p. 539. Tète tout au plus plane entre les yeux ; rostre de longueur variable, plus ou moins robuste , parallèle ou légèrement atténué d'arrière en avant, anguleux, caréné en dessus; scrobes atteignant le bord infé- rieur des yeux. — Funicule des antennes à articles 2 plus long que 1, 4-6 courts, obconiques, 7 annexé à la massue'; celle-ci médiocrement robuste. — Yeux allongés, atténués inférieurement, sans orbites en dessus. — Prothorax transversal, bisinué à sa base, avec un lobe mé- dian très-étroit, brusquement rétréci en avant; ses lobes oculaires en général très-faibles, parfois peu distincts ; prosternum faiblement ex- cavé. — Ecusson très-petit. — Elytres plus ou moins allongées et sub- parallèles, rétrécies en arrière, subcalleuses sur leur déclivité posté- rieure, à peine ou pas plus larges que le prothorax et chacune isolé- ment saillante à sa base. — Pattes au moins assez robustes; cuisses en massue; jambes droites, mucronées à leur extrémité; tarses dé- primés, plus ou moins larges, spongieux en dessous, à article 3 aussi long que 2; crochets soudés à leur base. — Segments abdominaux des précédents. — Métasternum plus ou moins allongé. — Corps oblong, tomenteux ou pubescent. Le Cure, ccmdidatus de Pallas (2) est cité par M. de Motschoulsky comme le type de ce genre. Il embrasse, tel que je le comprends, tous les BoTHYNODERES de Schœuherr, à moi connus, qui ont tous les tarses plus ou moins larges et spongieux en dessous, avec le rostre fortement anguleux et caréné en dessus (3). Ce sont, pour la plupart, (1) C. ocellatus, Schœnh. Curcul. VI, 2, p. 12. — Le C. Ilelferi de M. Clie- vrolat (in Guérin-Ménev. Iconogr. ; Ins. texte, j). 37) est extrêmement voisin de ce genre, mais cependant peut ;ï peine y rentrer. Il en difTère par son rostre très-rugueux en dessus, son protl:ora\ inégal sur les côtés, ses tarses dont !a spongiosité a complètement disparu, et surtout par sa saillie intercoxale de labdomen qui est extrêmement largo et coupée carrément. C'est le plus mas- sif des Cléonides. Il habite la Sicile. (2) M. de Motschoulsky place à tort cet insecte parmi les espèces auxquelles il assigne un rostre qu'il apjieile improprement conique (ce mol implique un cylindre, et non un parallélogcamaio atténué en avant). Cet organe, lorsqu'on le regarde d'en haut, est, au contraire, visiblement élargi en avant. (3) Outre le candidatus, je ne puis citer que le retusus F. du Sénégal (Schœnh. Curcul. M, 2, p. Si); les C. senerAus et quadraticolUs en étant très-voisins, selon Schœnherr, lui sont probablement congénères. Du reste, ces trois espèces ne devraient peut-être pas être associées au candidatus. Ce der- nier ressemble beaucoup à quelques PACiiY(',ERi;s(par ii\. variii.s, furmosiis) f\ 42,S f.lIRCULIONinKS. d'assez grands insectes et qui sont rt'pandus depuis la Sibérie jusqu'au Sunégal. PACHYCKRLS. ScuoENH. Curcul. Disp. meih., p. 57. Tête plane sur le front; rostre robuste, anguleux, plan et plus ou moins inégal, rarement unicaréné en dessus ; scrobes profondes, arri- vant au niveau inférieur des yeux, sans les atteindre. — Antennes courtes, robustes ; funicule à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, 2 plus court, 3-6 fortement transversaux, cylindriques ou subperfuliés, 7 annexé à la massue ; celle-ci grande, robuste, oblungo- ovale. — Yeux étroits, allongés, graduellement rétrécis inférieure- ment. — Prothorax transversal, subparallèle sur les côtés en arrière, brusquement rétréci en avant, légèrement bisinué à sa ba^e; ses lobes oculaires assez saillants, larges et arrondis. — Ecusson nul ou à peine distinct. — Elytres subcylindriques ou oblongo-ovales , à peine plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les épaules obtuses ou rectangulaires. — Pattes variables; jambes nm- cronées au bout; tarses spongieux en dessous et plus ou moins larges, à article 3 aussi long que 2 ; crochets soudés à leur base. — Segments abdominaux des précédents. — Corps cylindrique ou ublougo-ovale, pubescenf. Genre essentiellement caractérisé par la brièveté des articles termi- naux du funicule des antennes et la grosseur de leur massue, com- binée avec la forme anguleuse du rostre. A part cela, rien ne le dis- tingue essentiellement des Cleonls qui suivent et avec lesquels, tel que Schœnherr l'a composé, il se fond insensiblement (1). Ses espèces, présente un caractère qui n'existe ((ue chez ces deiniersi. Outre leur niucro ter- minal, ses jambes sont munies en dedans, près de leur sommet, d'une dent très- distincte. — hc.lioth. Fischcri (Scliœnb. ibid. p. 7i), type du çenre Chuomo- soMusdeM.de Motscîiouisky, m'est inconnu, mais ni; semble dillérer des précédents, au point de vue ^'énérifiue, (jue par des caractères peu importants. — J'iiésite à adopter le genre Chuomoheuus du même auteur, établi sur le lioth. albidus d'Europe. Son rostre stiié longitudinakment, outre la carène médiane, ses yeux plus larges et plus ovaks, ses lobes oculaires réduits à une petite saillie anguleuse, enfin sonpro ClinCLLlONllitS. deux sections (I), d'après quelques ditlérences ({uc [trôsonlcnt le rostre, les élytres et, par suite, la forme générale. CLEOA'US. ScHOENH. Curcul. Disp. melh.. p. 145 (2) Tèlc non déprimée sur le front ; rostre plus long qu'elle , médiri- crenient robuste, paralltile, faiblement arqué, anguleux, diverse- ment sculpté en dessus; scrobes en général médiocrement sépa- rées, mais non conniventes en dessous. — Funicule antennaire à. articles 1-2 un peu allongés ou celui-là un peu plus long, 3-6 courts, obconiques, 7 annexé à la massue; celle-ci médiocrement robuste. — Yeux allongés, graduellement rétrécis inférieurement. — Prothorax de forme variable , bisinué à sa base ; ses lobes ocu- laires très-faibles, parfois à peine distincts. — Ecusson variable, parfois presque nul. — Elytres plus ou moins allongées, atténuées en arrière , à peine ou pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes médiocres; jambes mucronées au bout ; tarses spongieux en dessous , plus ou moins larges et dépri- més, à article 3 aussi long que 2; crochets soudés à leur base. — Métasternum au plus médiocrement long. — Corps allongé ou oblong, pubescenl. M. de Motschoulsky a restreint ce genre aux espèces qui ont le rostre bicaréné en dessus, 11 me paraît nécessaire de lui donner plus d'extension, et j'y comprends toutes celles qui ont à la fois le rostre visiblement anguleux, les deux premiers articles du funicule anten- naire égaux ou le premier le plus long, enfin, les tarses spongieux et plus ou moins larges. Il résulte de là qu'il ne diflere rigoureusement des Lkucomigus mentionnés plus haut, que par les proportions diffé- rentes des articles basilaires du funicule des antennes. Dans ces li- mites, il est assez nombreux et a un habitat très-étendu, ses espèces étant répandues depuis la Sibérie jusqu'au cap de Bonne-Espérance. (1) A. Rostre léfri^remcnt élargi an bout, subarrondi aux angles; élytres uq peu convexes, atténuées dan» leur tiers postérieur ; corps oblongo-ovale : C. cinereiis Schranck, alternans 01., cœnobila 01. Schœnli. Curcul. Vil, 2, p. 43 sq. Les C. incisuratus, nanus, miscllus, cœsus, cinctus et probablement d'autres enrore, me paiaissent devoir venir ici. Quebjues espèces exotiques (par ex. laierolis du Sénégal, lacrymofius de Natal) ont beaucoup de ressem- blance avec les espèces de cette section ; mais elles n'appartiennent pas au genre, et, dans l'état actuel des choses, rentrent parmi les Cleonus. B.Uostre parallèle, anguleux ; élytres cylindriques, déprimées sur le disque, brièvement rétrécics à leur extrémité ; corps allongé, svelte : C pnlmatus Oliv. Sclicrnli. Curcul, II, p. 213 ; de l'Europe tempérée et mér. (2) Syn, Cleoms Lalr. CLliuXlUES VUAIS. 43 i Les plus petites sont au moins de moyenne taille et Leaucoup sont grandes (1). LIOCLEONUS. De MoTi-CH. Bull. d. l'Acad. d. St-Pétersb., II, 1860, p. 533. Tète convexe sur le front; rostre à peine plu? long qu'elle, trfis- robuste, parallèle, arrondi aux angles, canaliculé en dessus. — Pro- thorax aussi long que large, obconique, brusquement rétréci en avant, bisinué à sa base, muni en dessus d'une dépression médiane allongée, renfermant une carène abrégée à ses deux extrémités. — Elytres allongées , parallèles, cylindriques. — Pattes courtes; tarses (1) D'après les matériaux que j'ai sous les yeux, on peut, d'après la sculpture du rostre, la forme du prolliorax et celle de l'écusson, y établir les divisions suivantes : I. Ecusson relativement grand, en triangle rectiligce très-allongé (*); rostre bicaréné ea dessus. Prothorax obconique, à peine rétréci en avant : C. sulcirosiris, d'Eu- rope. -- brusquement C. scutellatns, id. II. Ecusson très-petit, souvent peu distinct. a Rostre bicaréné eu dessus ; prothorax brusquement et très-forte- ment rétréci en avant r C. cinciiventris, d'Egypte. aa — unicaréné en dessus. Protliorax obconique, à peine rétréci en avant ; C. morbillosus, d'Europe. — brusquement : C. marmoratus, d'Europe ; obsoletus, de Sibérie ; Ideroglyphicus, lucrymosus, laieralis, d'Afrique, etc. aaaRostre subobtus aux angles; protliorax brusquement rétréci en avant. — rugueux, plurisiUonné : C roridus , d'Europe; glacialis, du Cap. — bisillonné, les sillons abrégés et peu marqués : C. mucidus, du Cap. — finement unicaréné : C. grammkus , d'Europe; ocularis, d'Algérie. Ces trois derniers groupes conduisent directement aux Liocleonus qui sui- vent. — Le Clcon. candidus d'Olivier, espèce égyptienne à rostre plan et sans sculpture, devrait venir immédiatement à leur suite, mais ses tarses hispides en dessous, et dont les crochets sent complètement libres, exigent qu'il constitue un genre à part; son faciès, en outre, ne ressemble ;\ celui d'aucune espèce de Cléonides. (') SeinWaMc, par cnnséqnent, à celui des Cleon. cinereus, allernansei falmnlus, qui sont les types du geure Mecaspis. Si \f. sjflciToslris et h scutellatus avaient leurs scrobcs roslrales oouiluentes en dessous, ils doiraicat rentrer dans co genre. 432 (incULlOMOES. assez étroils, canaliculés en dessous ; leurs articles hispides et spon- gieux seulement à leur extrémité. — Le surplus comme chez les Cleonus. On n'en connaît que deux belles espèces (1) africaines, de grande taille et remarquables par leur livrée, qui consiste en poils tomen- teux d'un blanc crétacé, formant sur les élytres des bandes longitudi- nales trt-is-irrégulières , et accompagnées d'une multitude de goutte- lettes [clathratus] ou une sorte de réseau à mailles serrées {leuco- mclas) . Ce ne sont pas les seuls Cléonides qui aient le rostre arrondi sur les côtés; il en est d'autres qui l'ont encore plus cylindrique, mais qui présentent des caractères qui ne permettent pas de les associer à ceux-ci (2). Dans le nombre, quelques-uns se rapprochent tellement des Larinus et des Lixus qu'il m'est impossible de découvrir aucun caractère, ayant une valeur réellement générique, qui les en distingue nettement (3). (1) C. rlathralus 0\i\., d'EgypIe et jiays voisins; leucomelas , d' Wgùrio ; Scliœnh. Cnrcul. YI, 2, p. 52. ^ (2) Us floivent (itre assez nombreux, mais Je ne ptùs citer que les fleux es- pèces suivantes : le C. granulosus de Gebler (Schu-nli loc rit. p. 69),. origi- naire de la Daourie, et le C. scro/jicollis (Scbœnli. ibid.p 51) de Natal. Tous deux, malfrré leur forme oblonsue, ont le métasternum très-court, mais, du reste, dillèrent profondément. Le second est une des formes les plus anormales qu'on ait comprises parmi les Cleonus. J'en possède une espèce voisine et nouvelle du même pays. (.l) .le fais allusion à quelques espèces nouvelles de l'Assam et pays voisins qui appartiennent au même type que les C. petiittus, superciliosus, etc. des Indes orientales, mais qui ont le rostre encore plus cylindrique et sans ca- rène ni canaliculc en dessus. La sculpture de leurs téguments etla fine pubes- cence qui les voile à peine ajoutent encore à l'analogie de ces espèces in- diennes avec les Laiunus et les Lixus. Aux 207 espèces deCi.EONiis mentionnées par Sdiirnborr (Curcul. VI, 2, p. 1, et Vll!,2,p. 425), aj. les suivantes, ((uc je ne sais auquel des genres qui précè- dent rapporter: Esp. européennes: C. tesselldttts, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. enlorn.l8i9, p. 424; Andalousie.— .Wî>,7i«,L. Fairm. ibid. 1855, p. .{17 ; Madrid. — Pellelii, L. Fairm. ibid, 18.09; lUiUet. p. LU ; France mér. (Béziers\ — ae- nilis, Roseiib. Die Tliier. Andal. p. 250, Andalousie. — catlosus, Uacli, Ks- ferfaun. d.Nord. u-Mitleldeutsclil. II, p. 2.'{0 ; Provinces rbénanes. — Esp. de l'Algérie : C. margariiiferus, Lucas, Uevue zool. 1846, p. 267. — cristulatus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. .59. — fimbriatus, Clievrol. ibiJ. 1860, p. l.Ti. — Esp. des îles Canaries : C. Jehelii, Wollast. Ann. and Mag. of Nat. Uist. Ser. .'{, IX, p. 4 il. — Esp. asiatiques : C. depressus, Gebler in Ledeb. Reise; Ins. p. 101; Sibérie. — clongrilus, Schi-enckii, Gebler, RiiU. d. l'Acad. d. St.-Pétersb, 1847, p. 103 ; Sibérie, —pygmœus, Reuardii, Gebler, Itull. Mosc. 1848, 1, p. 342; Sibérie. — cintrascens, de Sibéiie; vittatus, de Turcoménie; Hoclib. ibid. 1851, I, p. 32. — 5'iwi50»iOJri!, Gebler, ibid. 1860, n" 3, p. 2i;pays des Kirguises et Allai. —Lehmanni, olOolincalus, pudicus, RaiNOCYLLIDES. Vo6 Groupe II. Rhinocyllides. Kostre au plus de la longueur de la tète, anguleux, plan en dessus; ses scrobes complètes en avant. Petit groupe composé de l'ancien genre Rhinocyllus de Germai', et d'un autre (Microlarinus) de création assez récente (1). A ne considérer que le rostre, ces insectes appartiennent complète- ment aux Brachydérides de Schœnherr, mais, sous tous les autres rapports, ils ont des rapports intimes avec les Lixides dont on ne peut les éloigner. Leurs habitudes, tant à l'étal de larve qu'à l'état parfait, leur livrée et l'efflorescence abondante qui les recouvre, tout indique leur intime analogie avec eux. 11 y a même parmi les Larinus des espèces dont le rostre diffère à peine du leur (2). Si je ne les comprends pas parmi les Lixides, c'est principalement pour rendre plus facile la détinition de ces derniers. Deux larves de ce groupe ont été observées, celles des Rhinocyllus antiodontaJgims (3) et latirostris (4); mais celle-ci seule a été décrite d'une manière sufîisante. Elle est molle, blanche, glabre, atténuée d'avant eu arrière et arquée au point de pouvoir mettre en contact les deux extrémités de son corps. Les côtés de celui-ci sont garnis de austerus, leucophœus, melanchoUcus , ohsolele-fasciatus, obliquatus, irrora- tus, dissimululus, limis, Méûétr. Ins. rec. p. Lelim. part. 2, p. 35; Turcomi- iiie. — Isomerus quadrimaculntus , Chromonotus variegatus, Conorhynchus argillaceus, Motsch. Bull. cl. l'Acad. d. St-Pétersb. II, 1860, p. 511 ; Turco- ménie. — C. samaritanus, ornatus, Reiche et de Saulcy, Ann. d. 1. Soc. eu- tom. 1857, p. 671; Palestine. — Esp. de Chine : C. meJogrammus, Motsch. Etud. entom. Ann. III, p. 64; Shaugai. — Esp. des Indes or. : C. inducens, Walker, Ann. aud Mag. of Nat. Hist. Scr. 3, III, p. 263; Ceylan. (1) Le genre Nerthops, que Schœnherr a placé immédiatement à la suite de s Uhikocvllus, a eu etlét des ra[)ports assez prononcés avec ces insectes; mais son écusson très-grand, son pygidium découvert et surtout les crochets de ses Idises libres et bifides^ montrent qu'il appaitient à un tout autre groupe. (2) Par exemple, le L«r. brevis; Schœnherr l'avait primitivement (Curcul. III, p. 150) placé iiarmi les Khinocyllus. (3) Gerbi, professeur de Mathématiques supérieures à l'Université do Pise, lui a consacré un volume entier intitulé : « Storia naturale di un nuovo Insetto. » in-8°, 269 p. 1 pi. Firenze, 1794. Cette larve vil dans le réceptacle d'une es- pèce de chardon que l'auteur regarde comme nouvelle et qu'il nomme Car- duus spinosissinus. Il entre dans beaucoup de détails oiseux, tant chimiques ([ue pharmaceuUques. C'est à cet ouvrage qu'a été emprunté tout ce (jui a été dit, depuis, de la propriété qu'aurait cet insecte de guérir les [tlus violents maux de dents. (4) Goureau, Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, p. 77, pi. 2, II, f. 1-4; elle vil. sur le Carduus nulans. M. L. Uuloui' l'a trouvée également dans les capitules de la Ceniaurea nigra ; voyez ibid. 1857, p. 19. Cvlcuplcrcs. Tome VI. 28 434 CLUOULlOMUtS. inamelous bien développes dans la région thoracique, très-faibles sur les segments abdominaux. La région dorsale présente de nombreux plis transversaux. Ces larves, réunies en sociétés peu nombreuses, vivent sur diverses espèces de Carduus et creusent dans le réceptacle charnu de ces plantes, et sans nuire au développement de leurs se- mences, de petites loges qu'elles agrandissent à mesure qu'elles crois- sent. Quand le moment de leur transformation est arrivé, elles fer- ment l'entrée de ces loges et en tapissent l'intérietir à l'aide d'une substance noirâtre et visqueuse qu'elles rendent par la bouche et qui ne tarde pas à se dessécher. Chacune d'elles se trouve ainsi renfermée dans une coque particulière. La nymphe ne présente de particulier que des épines disposées transversalement sur les deux derniers an- neaux de l'abdomen. D'après les observations de M. Goureau, les in- sectes parfaits, dont les téguments restent longtemps mous et blancs, hiberneraient et s'accoupleraient l'année suivante. Les Rhinocyllides sont tous de petite taille, et leurs espèces, peu nombreuses, sont répandues depuis la Russie méridionale aux lies du Cap-Vert. Ils ne forment que les deux genres suivants : I. Yeu\ C'troits, allongés et trausversaux : Minocyllus. II. — arrondis : Microlarinus. RHINOGVLLLS. Geumar, N. Annal, d. Wetter. Gesellsch. l, p. 137 Rostre au plus aussi long que la tète, plus étroit qu'elle, robuste, à peine arqué, anguleux, plan et finement caréné ou non eu dessus; scrobes profondes, brusquement arquées et conniventes en dessous. — Antennes médianes, courtes, robustes; scape épais, obconique; fuuicule à articles 1-2 un peu allongés, subégaux, obconiques, 3-G très-courts, subperfoliés, 7 plus épais, annexé à la massue; celle-ci oblongo-ovale. — Yeux allongés, peu à peu rétrécis inférieurement, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci en avant, paraboliquemcnt échancré de chaque côté à sa base, avec un lobe médian assez large, tronqué en avant, échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres médiocre- ment convexes, oblongues, parallèles, à peine calleuses sur leur dé- rlivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et isolément sail- lantes à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses en massue; jambes droites, assez brièvement onguiculées au bout; tarses assez larges, spongieux en dessous; leurs crochets soudés. — 2'' segment abdominal aussi long cjue les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture arquée; saillie intercoxale ogivale. — Métasternum assez long. — Corps oblong, pubescenl ou tomentcux et plus ou moins nulvérulont. LIXIDES. ÏSli La pubescence qui revêt ces insectes est disposée tantôt uniformé- ment, tantôt en forme de touffes ou de courtes bandes irrégulières ; sa couleur est grise ou d^un jaune verdâtre, et elle est assez caduque. Leurs espèces s'élèvent en ce moment à six (I), MIGROLARINUS. HocHH. Bullet. d. Mvsc, 1847, I, p. 540. Ce genre m'est inconnu, mais d'après la description détaillée qu'en donne M. Hochhuth, il ne diffère des Rhinocyllus que par les parti- cularités suivantes : Funicule des antennes à articles tous égaux, le l^' seulement un peu plus gros que les autres. — Yeux subarrondis, légèrement sail- lants. — Prothorax plus long que large, cylindrique, très-faiblement lobé au milieu de sa base , tronqué en avant , non échancré sur son bord antéro-inférieur. — Corps grêle, subcylindrique, tomenteux et hérissé de longs poils. Il ne comprend qu'une petite espèce {rhinocylloides Hochh.) de la Caucasie, d'un gris pâle et variée de cendré, de blanc et de noir sur les élytres (2). Groupe 112. Lixides. Rostre le plus souvent beaucoup plus long que la tète, peu robuste chez la plupart, en général cylindrique ; ses scrobes commençant plus ou moins loin de son extrémité. Ces insectes sont plus homogènes que les Cléonides vrais, et jus- qu'ici on n'a rencontré parmi leurs nombreuses espèces qu'une seule {Peribleptus scalptus) qui fait exception aux caractères généraux de la Tribu, les crochets de ses tarses étant libres. Leur vestiture consiste (1) R. antiodonialgicus Gerbi, latirostris Latr., depressirostris Sclih., Oli- vieri Meg.,ples-rendus de l'Acad.d. Scienc. XLVI, 1858, p. 1213; l'autsur propose de nommer nidipcuns l'espèce qui produit le Treliala et qu'il pense être nouvelle. — Hanlniry, « Note ou tvvo lusect-products l'rora Peisia » Proceed. of llie Linn. Soc; Zool. III, ISD'J, p. 178. Le premier de ces produits est attribué par l'autcurau Larinus maculatus de Faldcrmann. Suivant M. Je- kel, qui a coopéré à ce travail pour la partie eutomologique, le second serait di\ à une espèce nouvelle qu'il décrit (p. ISl) sous le nom de L. melli ficus. Les deux espèces sont figurées avec leurs coques, p. 182. — Gervais et Vau Bene- den,Zoolog. médic. 1, p. 312, avec trois ligures dans le texte, représenliint le T'xliala et l'insecte (pii le produit. l'our l'analyse chimique de ces coipjes , voyez Uerthelot, Comptes-rendus, loc. cit. p. 127G; l'auteur y a découvert une nouvelle espèce do sucre qu'il ijomme (rcliulusc. Lixinrs. 4,17 Les larves des Lixus, dont mi assez grand nombre d'espèces ont été observées (1), vivent dans l'intérieur des tiges de divers végétaux dont elles rongent la moelle. Ce genre de vie n'a amené d'autres dif- férences essentielles entre elles et les précédentes que la présence de poils dont celles-ci sont presque dépourvues^ et un plus grand déve- loppement de leurs mamelons, callosités, etc., dont elles se servent pour cheminer avec facilité, tant en avant qu'à reculons, dans leurs étroites habitations. Quelquefois on ne trouve qu'une seule larve dans la même tige ; mais il peut y en avoir plusieurs et même par- fois un nombre très-considérable (2). Les nymphes sont aussi plus épineuses, surtout à leur extrémité postérieure, que celles des Lari- Nus. Après leur éclosion, les insectes parfaits se mettent en liberté en pratiquant une ouverture latérale dans les parois de leurs demeures. Les quatre genres qui composent le groupe sont très-voisins les uns des autres et peuvent à peine se reconnaître aux caractères suivants : I. Corps oblong ou brièvement ovale ; scrobes rostrales presque toujours con- lluentes eu dessous : Larinus. U. — cylindrique; scrobes rostrales séparées en dessous. a Crochets des tarses sondés. Elytres non ou à peine calleuses avant leur extrémité : Lixus. — calleuses — — : Ileomus, na Crochets des tarses libres : Peribleptus. LARINUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 379 (3). Rostre de longueur variable, assez robuste , en général faiblement arqué, arrondi aux angles, parfois (par ex. cardid, ono'pordinis) angu- (1) La plus anciennement connue, celle du L. paraplecficus, dont Linné (Syst. nat. éd. 12, p. 610) avait déjà dit quelques mots, n'a encore été décrite en détail que par De Géer, Mém. V, p. 227, pi. 7, f. 3-9; elle vit sur le Phel- landrium aquaticum et le Sium latifolium. — gemelUdus,^cA\n\\ài, Steitin. entom. Zeit. 1842, p. 273, f. 3-8; sur la Cicutn virosa. — Juncii, Rosenh. Reifr. z. Insektenf. Europ. p. 133; dans la Deta cicla. — angustatus. Ed. Perris. Ann, d. 1. Soc. entom. 1848, p. 147, pi. 7, n" I a-d; vit sur les Mal- vacées. — venustuîus, L. Dufour, ibid. 1854, p. G56, pi. 19, IV, fif?. 1-8: sur le Sium nodiflornm. — On a simplement signalé les plantes sur lesquelles vivent quelques autres espèces, telles que, par exemple : L. bardanœ, filifor- mis, Dieckhof, Stettin. entom. 1844, p. 383; le premier vit sur le /{Mmea;/i2/dro- Inpalhum, le second sur les Cnrduus nutans elcrispus. — turbatus, Guérin- Ménev. Rcv. zool. 1838, p. 304; sur la Cicuta virosa. — Pour les auteurs non cités dans cette note, voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 551. (2) M. Rosenhauer (loc. cit.) a trouvé jusqu'à 80 larves du L. Juncii dans une seule tige de Ueta cicla. (3) Syn. RinNOBATits, Germar, Ncue Aonal. d. Wetter. Gesellsch. Ileft. ], 438 cuRniLiONinKs. leux et caréné à sa base; ses scrobes commençant entre son milieu et son extrémité, profondes, arquées et le plus souvent oonniventes en dessous (i). — Antennes courtes, assez robustes, leur fuuicule à ar- ticles 1-2 légèrement allongés, les suivants très-courts, grossissant peu à peu et formant insensiblement la massue ; celle-ci robuste, oblongo- ovale, acuminée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Protbo- rax transversal, fortement rétréci et brusquement tubuleux en avant sur une assez grande étendue, coupé presque carrément à sa base, avec un lobe médian très-prononcé et triangulaire ou ogival; ses lobes oculaires très-faibles, ciliés, mais sans vibrisses. — Ecusson assez distinct cbez la plupart, triangulaire. — Elytres oblongues ou briè- vement ovales, dans ce dernier cas très-convexes, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues et robustes; cuisses en général gra- duellement en massue ; jambes fortement mucronées au bout; tarses assez larges, spongieux en dessous. — 2* segment abdominal rare- ment aussi long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une fine suture faiblement arquée ; saillie intercoxale grande, ogivale. — Métasternum de longueur moyenne. — Corps oblong ou brièvement ovale, plus ou moins pulvérulent. Insectes plus homogènes que les Lixus et ne s'en distinguant que parleur forme générale, qui affecte les deux modifications indiquées dans la formule qui précède , lesquelles passent presque insensible- ment de l'une à l'autre. Chez les espèces oblongues, elle n'a jamais aucune tendance à devenir cylindrique et ressemble complètement ù celle des Khinoc.yllus. La taille de ces insectes varie beaucoup. Les plus grands {cyanarœ, cardui, onopordinis^ etc.) sont plus que de grandeur moyenne, et les plus petits {h\jrrhiims , glaucns, hir(u3 , pilosiis , etc.) n'ont que quel- ques millimètres de long. On les trouve sur diverses espèces de plantes, principalement sur les Carduacées (2). Le genre est nombreux (3) et, sauf une espèce (gmmcîus01.,Schh.) p. 136; oîim; liom employé lonjrtemps auparavant par Bloch pour un genre de Poissons cartilasinc;i\ de la Famille des Raies. (1) Il y a, à ce caractère, quelques exceptions non signalées par les auteurs. Ciiez le cynarœ, par exemple, les scrobes ne se rejoignent pas tout-à-fait, et cliez le iucdnrt/or elles restent fortement séparées. (2) M. .Tei qui habite l'Amérique du Nord, exclusivement propre ù l'Asie, à l'Europe et à l'Afrique. Son habitat s'étend depuis la Sibérie méri- dionale jusqu'au cap de Bonne-Espérance, LIXUS. Fab. Syst. Eleuther. Il, p. 498 (1) Rostre de longueur variable , robuste (par ex. spedabilis) ou très- grêle (par ex. tennis, filiformis), avec les passages intermédiaires, plus ou moins arqué, en général cylindrique, parfois un peu déprimé ou obtus aux angles ; ses scrobes naissant d'une manière très-variable (2), linéaires, dirigées sous le rostre et non conniventes en dessous. — Antennes plus ou moins robustes, pareilles à celles de LariiVus, avec les articles i-2 du funicule souvent plus longs et égaux ou non. — Yeux tantôt ovales (par ex. paraplecticus , anguinus , filiformis, etc.), tantôt oblongs (par ex. cylindricus, angristatus, etc.), ou allongés, étroits et transversaux (par ex. spectabilis, defloratus, impressicolHs, etc.). — Prothorax transversal ou non, plus ou moins régulièrement conique, faiblement tiibuleux eu avant , bisinué à sa base , avec son lobe mé- dian court et étroit; ses lobes oculaires jamais très-saillants, parfois presque nuls, souvent accompagnés de vibrisses. — Elytres allongées, plus ou moins cylindriques, en général arrondies, parfois acuminées et déhiscentes à leur extrémité, à peine ou pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes tantôt courtes ou médiocres, tantôt longues et grêles; les cuisses, les jambes et les tarses variant en conséquence; les premières inermes chez la plupart, dentées en dessous chez les autres. — Métasternum allongé. — Corps allongé, cylindrique, pubescent et pulvérulent. — Le surplus comme chez les Larinus. confinis, Jacquel-Duv. Gen. d. Col. d'Eur. Curcul.; France raér. — Esp. de l'Algérie : L. hombycinus , uVAcans, cardopatJii, nanus, Lticas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 444. — basalis, subrolundatus, Clievrol. Rev. ctMag. d. Zool. 1860, p. 80. (1) Syn. ScAPHOMORPiius, De Motsch. Bull, de l'Acad. d. St-Pétersb. II, 1860, p. 541; genre non caractérisé et dont le nom, sous sa forme correcte (ScAPH'.DOMORPH(Js), a déjà été employé par Hope (Rev. zool. 1841, p. 111) pour des Erotylidcs. L'auteur y comprend un L. limbatus 7,ouhk. que je ne connais pas, et, avec doute, une espèce nouvelle {lepidii Motscli. loc. cit.) de Turco- mécie, ainsi que le ^. myagri Oliv. (2) Chez quelques espèces, la plupart de petite taille et dont le rostre est très-grèle (par ex. : filiformis, tenuis), elles commencent à peu de chose près au milieu du rostre; dans un très-grand nombre elles débutent entre son mi- lieu et son extrémité; il y en a (par ex. ascaniï) chez qui elles sont bien près d'atteindre cette dernière; et enfin chez quelques-unes (par ex. spartii) elles sont aussi complètes en avant que chez pas un des Bracliyrliynques de Schœn- 4 iO (:i:iir.i:i.in\ir)FS. On voit par collo formule combien presque tous les oaractt-res sont {lou stables chez ces insectes; mais par suite du très-grand nombre (lo leurs espèces et des transitions insensibles qui en sont la consé- (juence, ils résisteront, plus que les Cleonus, à une division en plu- sieurs genres. I^e genre est un des plus riches de la Famille (1), et quelques-unes de ses espèces {spectulnlig, Hvidiis du Cap, defloratvs de Madagascar, impressicolHs du Brésil, etc.) sont de très-grande taille. 11 est répandu sur tout lo globe, et ses espèces vivent sur des végétaux extrêmement variés ; mais tandis qu'on ne trouve guère que sur les plantes basses celles d'Europe, c'est presque exclusivement sur les feuilles des ar- Ines qu'on rencontre celles des régions intertropicales , du moins en Amérique. ILEOML'S. ScHOEMi. Cvrcul. Dixp. meth., p. 220. Ce sont des Lixus dont les élylros présentent au sommet de leur déclivité une callosité arrondie plus ou moins saillante. Les autres caractères différentiels que Schœnherr assigne à ces in- sectes n'existent pas ou se retrouvent dans le genre précédent (2), licrr. Néanmoins, iTK^me dans ce dernier cas, l'insertion des antennes n'est pas le»'minale. (1) Scliœnlierr (Curcul. VII, 1, p. 418) en mentionne 181 espèces auxquelles on a, depuis, ajouté les suivantes : Esp. européennes : L. brevicaudis (xubma- nilatus Sclil).), Kiisler, Die Kaf. Europ. XYIl, 79; Sardaigne. — vittiger, Ciievrol. in Guérin-Ménev. Icon. texte, p. 144; Crimée (Bothynodebes?). — Nurdmanni, Eversmanni, Kolenatii, Hoclili. Bull. Mosc. 1847, 1, p 529; Rus- sie mér. — mnrginemnculntus, Bach, Kafer l'aun. d. Nord-u. Mittcideulschi. Il, p. 284; Provinces rhénanes [myaqri Oliv.). — Esp. asiatiques : L. octo- f/idtafus (an Alcides'?), fasciatus, Kollar u. L. Redlenb. in Hiiirels Kasrhm. IV, 2, p. 54.'{; Cachemire. — antennntus, Motsch. Elud. enlom. Ann. If, p. 49; Chine hor. — Esp. des Indes or. : /,. ne/Adifosciatus, F. Walker, Ann. and Mag. ot' Nat. Hist. Ser. .3, III, p. 2G.'i; Ceylm. — Esp. africaines : A. Wn- ffueri, affinis, brevicaudatm;, bi macula (us. conrctntux, Lucas, Explor. d. i'.Mgér.; Entom. p. 4.36; Algérie. — dorxnliSjTiycferophortiSy'Wekhe in Câ- lin. Voy. en Abyssin. Zool. p. .387. — ignaviis. compiessicollix, i. Thoms. Archiv. ontom. II, p. 1.30; Cahoii. — cheiranti, Chaivneri, redifortiiis, Wol- last. Ins. maderens. p. 349; MadtMe. — Esp. do l'.Vmér. du Nord : L. ru- hdluSj raUmdroides, Randall, Boston Jourîi. of Nat. Ilist. II, p. 41 ; Massa- rliiissets. — poricollis, modestus, Mannerli. Bull. Mosc. 1813, p. 291 ;Californie. — pleuralis, Colorado; lœsicollis, Texas; .1. L. Le Conte, Proceed. of the Arad. of Philad. X, 1858, p. 78. — auctus, i. L. Le Conte, Rop. on a railr. to llie Pacif. oc. IX, Appeud. I, P- -'"^ \ Orégon. — Esp. de l'Amer, du Sud : /.. Hojnsi,icke\, The .lourn. of Enlom. I, p, 13; Venezuela. — Esp. do l'Aus- Iralie : L. immundus, Bohem. Voy. d. l'Eugén. , Eniom. p. 128. (2) Ces caractères se réduisent à trois : 1° les scrobes confluentes sous le LIXIDFS. 44i Les espèces typiques (1) sont originaires de l'Amérique intertropi- cale, de grande taille et de forme très-robuste, tout en restant cylin- driques. Toutes ont le rostre robuste également, avec ses scrobes commençant dans son milieu ou vers son tiers antérieur, le prothorax fortement bisinué à sa base et muni de vibrisses, Schœnherr leur a associé une espèce {pacatus) du Caucase qui ne m'est pas connue, mais qui, d'après ce qu'il en dit, a la foriioe allon- gée et svelte de la plupart des Lixus. 11 reste à savoir si elle appar- tient réellement au genre. PERIBLEPTUS. ScHOENH. Curml.,\n, 1, p. 192. Tète en cône allongé ; rostre continu avec elle et plus long, robuste, arqué, peu à peu atténué en avant, cylindrico-conique ; scrobes com- mençant à peu de distance de son extrémité, arquées, arrivant au niveau du bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, assez ro- bustes; scape légèrement arqué; funicule à articles obconiques : { médiocre, 2 trois fois plus long, 3-6 courts, subégaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci forte, oblongo-ovale, acu- minée au bout, à peine articulée. — Yeux de niveau avec la tête, grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax allongé, réguliè- rement cylindrique, bisinué à sa base, tronqué en avant tant en des- sus qu'en dessous. — Ecusson transversal. — Elytres subcyhndriques, graduellement élargies jusqu'aux trois quarts de leur longueur, puis un peu atténuées en arrière, obtusément calleuses au sommet de leur déclivité, pas plus larges que le prothorax et chacune isolément sail- lante à sa base. — Pattes très-longues, grêles; cuisses graduelle- ment en massue, les antérieures dentées en dessous; jambes arquées à leur base, un peu comprimées, bisillonnées à leur sommet sur leur tranche externe , onguiculées au bout ; tarses longs , spongieux en dessous, à articles 1-2 allongés, étroits, 4 grand; crochets libres, for- tement arqués. — 2*^ segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du \" par une suture faiblement arquée; saillie intercoxale rostre; 2" une impression commune à la base des élylres; 3» les cuisses den- tées en dessous. Le premier est inexact: les scrobes de ces insectes sont sépa- rées en arrière. Le second existe chez un grand nombre de Lixus, principale- ment américains, tels que L. impressus, pulvinatus, impressicoUis, concnvus, etc. Personne n'ignore que le troisième n'est pas rare chez les espèces exoti- ques du môme genre. J'ajouterai que je possède une espèce du Cap, qui me parait inédite, laquelle, avec des formes aussi robustes que celles des Ileomus américains, n'a aucune trace de callosités sur les élytres. (1) /. mucoreus, roseuSj du Brésil; distinguendus , du Mexique; Scliœnli. Curcul. III, p. 146 et Vil, 2, p. 1. 442 r.b'Rr.uuoNiDKS. courte, ogivale. — Métasternuni .'illongé. — Corps long, faiblement pubescent. L'unique espèce [scalptus) qui compose ce genre est originaire de l'Himalaya, un peu plus grande que le Lix. anrjustatus d'Europe, et d'un noir bronzé brillant. Deux profonds sillons parallèles et remplis de poils fauves tomenteux se voient sur son rostre, qui est très-lisse; ses ('lytres sont couvertes de fossettes disposées en rangées assez ré- gulières et sont traversées par deux bandes étroites, sinueuses et ma- culaires, d'un jaune fauve, l'une située un peu après leur milieu, l'autre au sommet de leur déclivité postérieure. Schœnherr a placé cet insecte tout à côté des OimocEPHAUs et des Erodiscus, genres qui, ayant les crochets des tarses appendiculés, ap- partiennent à la phalange suivante. Je ne lui trouve absolument rien qui l'éloigné des Lixides, si ce n'est les crochets de ses tarses qui sont libres, ce qui n'est qu'une exception de même nature que celle qu'on a vue plus haut chez quelques Cléonides vrais. La forme de sa tête n'est également qu'une exagération de ce qui existe très-distincte- ment chez un grand nombre de Lixus. TRIBU XXV. HYLOBIIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule plus ou moins saillant. — Man- dibules en tenailles, souvent un peu saillantes, dentées au cùté in- terne. — Rostre (Chrysolopus excepté) au plus médiocrement robuste, arrondi aux angles ou cylindrique ; ses scrobes linéaires, profondes, rectilignos et obliques. — Funicule des antennes de sept articles, le 7'" souvent contigu ou annexé à la massue. — Yeux transversaux. — l'rothorax en général échancré sur son bord antéro-inférieur et bisi- nué à sa base. — Jambes comprimées et bisinuées au cùté interne (Lepyrus excepté), onguiculées, rarement mucronées au bout; cor- beilles des postérieures ouvertes; tarses normaux, leurs crochets libres ou soudés. — Métasternuni plus ou moins allongé. — Corps presque toujours ailé, pubescent, très-rarement écailleux. Je réunis dans cette Tribu un nombre assez considérable de genres dont les espèces ont une organisation et des habitudes analogues à celles des Hvi.obiis d'Europe, c'est-à-dire qui ne vivent ni sur le sol, ni sur les plantes basses, mais sur le tronc des arbres ou au moins sur leurs feuilles. Les mœurs de la plupart d'entre elles sont connues, et pour celles qui ne sont pas dans ce cas, leur faciès indique qu'il doit en être ainsi. Ce genre de vie ne suffirait pas pour autoriser A. faire de ces insectes un groupe à part, s'ils ne présentaient pas dans la structure de leurs jambes ime particularité qui est probablement PACHOLÉNinES. 443 eu rapport avoc leurs habitudes. A lieu d'être arrondis romme dans le commun des Curculionides, ces organes sont plus ou moins com- primés, bisinués en dedans, souvent arqués, et plus souvent encore remarquables par la longueur et la force de l'onglet qui les termine. Le genre Lepyrus, qui a conservé des jambes arrondies et droites, n'est qu'une de ces exceptions qu'on rencontre partout (1). Pour le surplus de leur organisation, les Hylobiides, avec un faciès très-différent de celui des Cléonides, ont conservé un assez grand nombre des caractères de ces derniers. Ils sont encore beaucoup plus voisins des Erirhinides, avec lesquels ils se fondent presque insensi- blement. Ces deux groupes sont les seuls avec lesquels on puisse les confondre. Schœnherr avait placé un de leurs genres (Chrysoi.opus) dans ses Cléonides, deux (Lepyrus, Hylobius) dans ses Molytides, tous les au- tres dans ses Erirhinides. Ces insectes sont pour la plupart d'assez grande taille. Sur les dix- huit genres qu'ils constituent, l'Europe n'a des représentants que de trois : Lepyrus, Hylobius et Pissodes. Ils se répartissent dans trois groupes, dont deux contiennent des formes aberrantes qui ne m'ont pas paru sufllsamment tranchées pour être placées dans des Tribus distinctes. Je les ai mis en tète de celle-ci, leurs espèces ayant les crochets des tarses soudés et se rapprochant davantage par-là des Cléonides. L Crochets des tarses soudés. Corps allongé, cylindrique; élytres sans tubercules latéraux. Pacholénioes. Corps courte naviculaire; élytres munies de tuber- cules latéraux. Steiinéciiides. IL Crochets des tarses libres. Hylobiides vrais. Groupe I. Pacholénides. Crochets des tarses soudés. — Antennes courtes. — Elytres sans tubercules latéraux en arrière des épaules. — Epimôres mésothoraci- ques petites. — Corps allongé, cylindrique. Trois genres, très-rares dans les collections et que Schœuherr avait dispersés loin les uns des autres parmi ses Erirhinides, constituent ce groupe. Deux (Pacholexus, Paipalesowus) ont un /'«^«es prononcé de (1) Une didiculté plus sérieuse existe au sujet de quelques Erirhinides qui ont aussi les jambes comprimées, bisinuées au côlé interne et onguiculées au bout. Leur petite taille, leur faciès et leurs habitudes m'onl engagé à ne pas les introduire ici; mais ces espèces établisseut un passage insensible entre les deux groupes. 444 riîRr.iiî.in^nnFS. Lixiiles, qui esl mr-me renforcé chez l'un d'iîux par la présence d'une etllorescence abondante. Le trcisième (Pileophorus) ressemble, au premier coup-d'œil, à un Apate, et s'éloigne en outre considérable- ment des deux autres par la forme de son rostre et la petitesse des yeux; mais tous trois possèdent au plus haut degré la slructure des jambes propre aux Hylobiides. Un de ces genres habite les Indes orientales, les deux autres le Brésil. I. Yeux de grandeur normulc; lostre arqué et continuant la courbe du front. Protliorax tronqué en avant, muni de vibrisses : Paipalesomus . — muai de lobes oculaires, sans — : Pacholenus. II. Youx très-petits; front tronqué, vertical ainsi que le rostre : Pileophonis. PAIPALESOMUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcitl. p. C9 (1). Rostre d'un tiers environ plus long et \\n peu plus étroit que la tète, assez robuste, arqué, parallèle, presque plan en dessus et arrondi aux angles, avec un assez faible sillon latéral au devant de chaque œil; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur, arquées et s'arrêtant à quelque distance des yeux. — Antennes courtes, assez robustes; scape fortement renflé au bout; funicule à articles 1-2 un peu allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-6 submonili formes, très-serrés, 7 annexé à la massue, en formant plus de la moitié et en cône renversé ; cette massue ovale. — Yeux médiocres, ovales, tran.s- versaux. — Prothorax transversal, cylindrique, assez fortement bi- sinué à sa base , tronqué en avant ; ses lobes oculaires à peine dis- tincts, dentiformes et pourvus de vibrisses. — Ecusson très-petit. — Elytres allongées, régulièrement cylindriques, pas plus larges que le prothorax, isolément saillantes et rebordées à leur base ; obtcisément calleuses avant leur extrémité. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses linéaires, les antérieures finement dentées en dessous; jambes courtes, droites, bisinuées au côté interne, fortement onguiculées au liout; tarses assez étroits, spongieux en dessous, à articles \ allongé, 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 assez long, grêle. — 2« segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1'"'' par une suture légèrement arquée ; saillie intercoxale en triangle aigu. — Métasternum long. — Corps allongé, cyhndrique, couvert d'une efflo- rescence abondante (2). (1) Syn. Ai.ciDES, Boisdnv. Faun. d, l'Océan. 11, p. 425. (2) Celte effloroscence, plus é|)aissc que chez aucun Lixus, n"a pas le môme aspect que celle de ces derniers. Elle est d'un blanc pur et ressemble à la fois à de la farine et à certaines moisissures. Les poils, dont celle des Lixus esl or- dinairement accompai:née, manquent ici complctemeiit. l'ACHOlÉSiUES. 445 Schœnherr nomme pistriarius, et ?ans le décrire, l'insecte soi-di- saut inédit sur lequel il a fondé ce genre. Il ne s'est pas aperçu que M. Boisduval l'avait déjà Iri^s-bien décrit sous le nom A'AIcidcs dcat- batus, et que lui-même (1) l'avait inscrit parmi les Alciues qu'il n'avait pas vus. Cet insecte, dont l'habitat parait s'étendre de la Nouvelle-Guinée aux îles Philippines (2), est de la taille des grands individus du Lixus spartii d'Europe et remarquable par sa forme parfaitement cylin- drique. L'épaisse couche de matière pulvérulente dont il est partout recouvert, y compris le rostre, est d'un blanc crétacé, sans aucun mélange d'écaillés ni de poils. Ses antennes sont construites sur le même plan que celles des Alcides, mais c'est à peu près tout ce qu'il a de commun avec ce genre (3). PACHOLENUS. ScuoENH. Curcul. Disp. nieth., p. 216. Hostie assez robuste, presque du double plus long que la tête, tomenteux, cylindrique; ses scrobes commençant un peu au-delà du milieu de sa longueur, prolongées sous le rostre et conniventes en arrière. — Antennes courtes, grêles; leur scape épaissi au bout; funicule à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, obco- nique, 2 de moitié moins long, 3-7 très-courts, serrés, 7 subcontigu à la massue; celle-ci assez grande, oblongo-ovale, acuminée. — Yeux fortement granulés, allongés, contigus en dessous. — Prothorax plus long que large, cyhndrique, faiblement bisinué à sa base, saillant au miUeu de son bord antérieur; ses lobes oculaires très-faibles, ciliés. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, parallèles, planes le long de la suture et dans leur miUeu sur toute leur longueur, pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes courtes; cuisses antérieures beaucoup plus fortes que les autres et armées d'une grande et large dent triangulaire ; jambes de la même paire robustes, comprimées, arquées, munies en dedans d'une forte saiUie submédiane, avec leur angle interne aigu ; toutes forte- ment onguiculées au bout; tarses médiocrement larges; leur l"-'"" ar- ticle assez allongé et grêle à sa base, le 4^ médiocre, ainsi que ses (1) Curcul. VII, \, p. 55. (2) M. boisduval riuditiuc comme ûtaiii, de l.i Nouxclle-Guinéc; l'exemplaire de Schœuherr, (lue.j'ai sous les yeux, provenait, à ce (pi'il dit, de Manille; un .lutre, que M. Jekcl a Lieu voulu me commuuiquer, a été pris fi Ternato. Je connais deux espèces inédites du genre, l'une originaire de Bornéo, l'autre de lii Cocliiuchine. (3) Les Alcidcs sont des Curculionidcs apostasiuicndts et ont, en outre, les crochets de leurs l.uscs bilides ou dentés. 4î6 nmcL'LiuNibtb. crocliuts. — 2"^ segmeut abdominal beaucoup plus grand »[ue les deux suivants réunis, séparé du 1^"' par une suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale ogivale. — Métasternum long. — Corps allongé, cylindrique, densénient écailleux et hispide. On n'en connaît que deux rares espèces (1) du Brésil, de la taille du Lixus siuirtii d'Europe et lui ressemblant assez sous le rapport du f'acics. La couche épaisse de petites écailles arrondies et de poils ciîiformes dont toutes deux sont revêtues, est d'uu jaune légèrement brunâtre ; elle s'étend sur le rostre, comme sur le reste du corps. PILEOPHOKUS. ScuoENH. CurcuL, VII, 2, p. 148. Tète transversalement convexe sur le vertex, coupée verticalement et très-plane sur le front; rostre à peine plus long qu'elle, vertical, assez robuste, déprimé, subparallèle, arrondi aux angles; scrobes commençant vers son milieu, arquées, non prolongées en dessous (2). — Antennes submédianes, courtes, peu robustes; scape en massue au bout, restant à une grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, serrés, peu distincts, grossissant graduellement, 7 contigu à la massue; celle-ci assez forte, ovale, obtuse au bout. — Yeux très-petits, ovales, transversaux, éloignés de la base du rostre. — Prothorax subtraus- versal, cylindrique, brusquement rétréci et fovéolé en avant, forte- ment bisinué à sa base, très-saillant au milieu de son bord antérieur, faiblement échancré en dessous; ses lobes oculaires très-petits^ angu- leux. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylin- driques, calleuses avant leur extrémité, comme tronquées et refuses eu arrière, isolément échancrées au bout, pas plus larges que le prothorax et chacune fortement saillante à sa base. — Pattes courtes, robustes, comprimées; cuisses peu à peu en massue, profondément canaliculées eu dessous à leur extrémité, les antérieures dentées; jambes larges, légèrement arquées, onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux et ciliés en dessous, à articles 1 très-grèle à sa base, 3 large, i médiocre. — 2" segment abdominal aussi long que 3-4, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale assez étroite, allongée, parallèle, arrondie au bout. — Métasternum médio- crement long. — Corps allongé, un peu inégal, revêtu d'un épais enduit tomeuteux. Genre voisin des Paciiolenus, quoique Schœnlierr l'ait très-forte- ment éloigné de ces derniers. Son rostre pareil à celui des Netta- (1) P.pelliceus, penicillus, Scliœuli. Curcul. III, p. 101. (2) Schœnlierr dit qu'elles sont contlucntcs, mais à tort; elles sont, au con- traire, fortement séparées. STEHNÉCRIDES. 447 RHiNUS du groupe des Cryptorhynchides, ses yeux très-petits et son prothorax autrement fait, sont les trois principales particularités qui l'en distinguent. Il ne comprend qu'une espèce [nicticans Schh.) de la province de Rio-Janeiro^ qu'on prendrait, au premier aspect, pour un Apate. Elle est de grandeur moyenne, d'un roux de cannelle remt)runi en dessus, avec une bande transversale post-médiane, sur chaque élytre, d'un blanc crétacé j l'extrémité de ces organes est de la même nuance. Je dois à l'obligeance de M. Sommer la connaissance de ce très- rare insecte qu'il avait déjà communiqué à Schœnherr. Groupe II. Sternéchides. Crochets des tarses soudés. — Elytres munies de tubercules laté- raux en arrière des élytres. — Epimères du mésothorax au moins aussi grandes que ses épisternums. — Corps très-court, ovalaire ou naviculaire. Ce groupe ne comprend que les deux genres Sternechus et Tylo- Mus. La forme générale de leurs espèces, les tubercules dont leurs élytres sont munies sous les épaules, leurs yeux médiocrement sé- parés en dessus, en font ici les représentants des Gonipterus de l'Australie. Mais ils appartiennent sans aucun doute aux Hylobiides. Aucun de ces derniers n'a des jambes plus robustes, plus comprimées et terminées par des éperons plus développés. Ces insectes sont pro- pres à l'Amérique du Sud. I. Jambes bisiiuiées et très-souvcut granuleuses ou denticulées au côté in- terne : Sternechus. II. — non sinuces et lisses au côté interne : Tylomus. STERNECHUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth., p. 251 (1). Rostre vertical, un peu plus long que la tête, très-robuste, suban- guleux ou arrondi aux angles; ses scrobes commen(;ant à quelque distance de son sommet, obliques et atteignant les yeux. — Antennes submédianes, assez courtes, médiocrement robustes; scape épaissi au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-G courts, grossissant peu à peu, 7 plus large et plus long, armexé à la massue; celle-ci grosse, ovale, subobtuse au bout, articulée. — Veux très-grands, oblongo-ovales, acuminés inférieurement, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, penché, médiocrement convexe, plus ou moins arrondi sur les côtés, rétréci, brièvement (1) Syn. Okobitis, Gcimar, Ins. Siicc. n-jv. i>. 'iii. 448 (IJUCULIUMUES. tubuleiix el tiunqué en avant, légèrement bisinué à sa base; pru- stcrnum largement échancré. — Ecusson ovale. — Elytres convexes, brièvement naviculaires, obtusémeut calleuses, parfois (par ex. tube- rosus, harnatus) tuberculeuses avant leur extrémité, plus larges que le protliorax et sinueuses à leur base, avec les épaules calleuses; munies en arrière de celles-ci, sur leur bord latéral^ d'un fort tuber- cule anguleux. — Pattes médiocres, robustes; cuisses presque gra- duellement en massue, inermes; jambes comprimées, droites, sou- vent denticulées en dedans, anguleuses ou dentées dans leur milieu au côté interne, assez fortement et brièvement mucrouées au bout; tarses larges, spongieux en dessous, à 4^ article long; ses crochets soudés. — 2* segment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1*'' par une suture arquée; saillie intercoxale large, ogi- vale. — Métaslernum assez court. — Corps glabre ou plus ou moins pubescent. Ces insectes sont, pour la plupart, de grande taille et aucun d'entre eux n'est très-petit. Quelques-uns {tuberosus, harnatus) se font remar- quer par les tubercules très-prononcés dont leurs élytres sont munies, mais chez le plus grand nombre, il n'y en a aucune trace. Leur ves- titure, ainsi que leur livrée, varie beaucoup (I). TYLOMUS. SciioE.NH. Curcul. Disp. meth.j p. 253. Mêmes caraclères que les Sternechls , sauf les particularités sui- vantes : Rostre un peu moins robuste, régulièrement cylindrique, parfois [gtittatus] assez long, en général pareil, sous ce dernier rapport, à celui des Sternechus. — Pattes un peu plus iaibles, avec les jambes ni anguleuses, ni denticulées en dedans. Le genre est moins nombreux que le précédent (2), dont il mérite à peine d'être séparé, et jusqu'ici aucune de ses espèces n'a présenté de tubercules sur les élytres; leur fucics est absolument le même que celui des Stemechus calùjiuosus, russatus, etc. Germar avait égale- ment compris ces insectes parmi les Oroiutis. Us sont répandus de- puis le Brésil jusqu'au Mexique. (1) Scliœuh. (Curcul. VII, 2, p. 253) en décrit 17 espèces; depuis, ks sui- vaules ont été publiées ; S. candidiis, lO-macitkitus (ïyloinus guttatus? Sclili.), Guérin-Ménev. Icon. Ins. texte, p. liG; Brésil. — extorius, Chevrol. Col. d. Me.xii|. cent. 1, fasc. 1; Mexique. (2) Scha-nherr (Curcul. VII, 2, p. 363) en décrit seulement 6 csi)èces dont aucune n'est bien commune dans les collections. Aj. : T. ruoiginostts, Ericlis. in Sdiomb. Guyana, 111, p. 1)(>'J; Gujanc anglaise. BTIOBIIDES VRAIS. 449 Groupe III. Hylobîides vraîi. Crochets des tarses libres. — Elytres sans tubercules latéraux en arrière des épaules, — Epimères mésothoraciques variables, en géné- ral plus ou moins grandes. — Corps oblong ou ovale, très-rarement cylindrique. La structure des crochets des tarses distingue essentiellement ce groupe des deux précédents. Ses espèces ont un air de parenté mani- feste avec les Hylobius ou les Pissoues d'Europe. Les genres qu'elles constituent passent en même temps, pour la plupart, des uns aux autres par des transitions si graduées, qu'il est très-difficile d'en ch'esser un tableau synoptique. Le rostre de ces insectes présente des modifications analogues à celles qu'on observe chez les Cléonides ; mais ici la fmnie cylindrique prédomine à tel point qu'il n'y a que deux genres, les Chrysolopis, et, à un moindre degré, les Lfpykus , qu'on puisse regarder comme appartenant aux Brachyrliynques. Ses scrobes varient beaucoup, sous le rapport de leur origine en avant (1). et ne fournissent que des ca- ractères génériques médio'^rement stables. 11 se trouve également ici deux genres (Pissoues, Op.thorhinls) qui ont les hanches antérieures légèrement séparées. On connaît quelques larves de cette Tribu appartenant aux genres Hylobius (2) et Pissodes (3). Elles vivent presque exclusivement sur les Conifères et sont, avec les Scolytides, les ennemis les plus redou- (1) Elles atteignent presque la commissure de la ho'iclie chez les Lepyrus, Hylobius, Aclees et Pakamecops. Cliez les Chuysolopcs, tout hiacliyrhymiues qu'ils sont, elles en restent ii une distanee i.otable. Les Heilipus, teis que Schœnherr les a constitués, sont surtout remar([ualjles sous ee. rapport. Leurs scrobes présentent tous les modes d'origine (ju'on obseive dans les autres gen- res de la Tribu, depuis le sommet du rostre jusqu'à son milieu. A eux seuls, ces insectes suffiraient pour ptouver la fausseté de celte assertion, si souvent répétée, que, chez les Mécorhynques, l'insertion des antennes est médiane ou peu s'en faut. (2) H. abietis (son^ le nom de pini), Ratzeb. Die Forstinsckt. I, p. 129, pi. 4, f. 11"; Ed. Perris, Ann. d. l. Soc. entom. 1856, p. 431, pi. 5, f. 343-348. — Des détails sur les ravages que commettent aux Etats-Unis les H. pales etpici- vorus, mais sans description de leurs larves, se trouvent dans Harris, Ins. injur. to vegel. éd. 2, p. 62 et éd. 3, p. 70. (3) P. notaluSj Ratzeb, Entom. Beitr. p. 435 et Die Forstinsckt. 1, p. 129, pi. 5, f. l^ 1''; Ed. Perris, Ann. d. l. Soc. entom. 1856, p. 423, pi. 5, f. 3iO- 342. — piceœ, 0. Ueer, Observ. entom. p 26, Tab. iV, B; Ratzeb. Die Fors- tinsckt. I, p. 146, pi. 5, fig. 3^, 3û. — pini, Ratzeb. Entom. Beitr. p. 430; Goureau, Ann. d. l. Soc. entom 1842, p. 53. — herciniœ, Ratzeb. Die Fors- tinsekt. I, p. 147, pi. 5, f. 4^, 4*^. — strobi (nemorensis Germar), Harris, loc. cit. éd. 2, p. 63 et éd. 3, p. 72. Coléoptères. Tome \l. 29 450 CinCLLlONlDES. tables des forêts composées de ces arbres. Lors de la ponte, qui a lieu à des époques variables, les femelles déposent leurs œufs dans des trous qu'elles ont pratiqués dans l'écorce. Après leur naissance, les jeunes larves perforent cette dernière et vivent principalement aux dépens du liber, dans lequel elles tracent des galeries longitudinales et sinueuses qui varient légèrement selon les espèces et les circon- stances dans lesquelles se sont trouvées les larves. Quoique apparte- nant à deux genres très-distincts, ces dernières diffèrent fort peu. Leur corps, outre les plis dorsaux et les mamelons communs à toutes les larves de la Famille, présente des poils peu nombreux et des spi- nules visibles seulement à l'aide de la loupe. La léte porte de très- coiu'tes antennes près desquelles se trouvent de chaque côté un ou deux très-petits steminaies. Avant de se transformer en nymphe, ces larves ferment l'entrée de leurs gcileries en y accunmlanl les détritus dont elles sont remplies. L'insecte parfait s'échappe en perforant la mince cuiiche d'écorce qui le sépare du jour. Sou éclosion a lieu en général après l'hiver; dans le cas contraire, il passe la mauvaise sai- son dans sa retraite. I. Rostre toujours distinctement arqué. A llariclics antérieures coiitiguës. a Ru-lre très-robusle, ép.iifsi en avant : Chrysolopus. aa — au plus méJiycremenl robuste^ cjiiiitlriqiie, rarement suban- giiieux. b Al t. 7 tlu fiiniciile antennaire annexé ou contigu à la massue. c Roslre suban^'uieux^ [liaa et tiiiemeut caréné en dessus. Jambes airondies, non siuuéesen dedans: Lejiyrus. — comprimées, sinuées — : Eudocimus. ce Rostre cylindrient plus larges; massue médiocre, oblongo- ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, transversaux. — Pro- thorax transversal, peu convexe, presque droit sur les côtés, très- brièvement tubuleux eu avant, tronqué à ses deux extrémités, muni de lobes oculaires à peine distincts; prosternum fortement canaliculé en avant des hanches antérieures. — Ecusson petit, ovale. — Elytres subnaviculaires, assez courtes, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses robustes, en massue, brièvement dentées en des- (1) Cure, picipes, Marsh. Entom. Rrit. p. 272. — Le C. pyrrhodnchjlus du même auteur, que Stepliens et, à son imitation, Scliœnlierr rapportent an genre, ne m'est pas connu davantage; les auteurs les plus récents le passent sous silence. (2) Er. Steveni, Schœnh. Cuicul. Ili, p. 287 {Er. mœstus, Bach, Ka;fer- faun. f. Nord-u.-Mitleldeutschl. Il, p. 296) ; Russie m<^r., France mér.. Provinces rhénanes. — P. granulicollis, Waltoii, Ann. a. Magaz. of Nat. Hist. Ser. 2, H, p. 168; Angleterre. — Snukyi, Reiche et De Saulcy, Ann. d. l. Soc. entom. 1857, p. 677; ile de Chypre. Celte espèce s'éloigne des précédentes par sa forme plus oblongue, et surtout par ses tarses longs, grêles, villeux en dessous, et dont le 3^ article est ;i peine plus large que le 2* et simplement échancré, différences qui ne me paraissent pas sullisantes pour qu'on en fasse un genre à part. Les grands exemplaires femelles ressemhlent étonnamment à VIphipusrudis du Brésil et de la Tribu suivante des Amalaclidcs. — Lethier- yyi, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 77; Algérie. ÉRIRHINIDF.S VRAIS. 469 SOUS ; jambes arquées à leur base et légèrement sinuées au coté in- terne, très-brièvement mucronées au bout ; tarses assez courts, mé- diocrement larges et spongieux en dessous, à article 4 assez long; ses crochets médiocres. — 2<= segment abdominal plus court que 2-3 réu- nis, séparé du i" par une suture arquée; saillie intercoxale large, sub tronquée en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Corps ovalaire, presque glabre. Genre très-distinct, et dont M. Blanchard a passé sous silence Tun des principaux caractères : le canal prothoracique. L'unique espèce (1) du Chili qu'il décrit a la plus grande ressemblance avec YErirhinus acridulus d'Europe, mais est de moitié environ plus grande, d'un noir presque mat, finement rugueuse sur le prolhorax et assez forte- ment striée sur les élytres, HYPSOMUS, ScHOEKH., Curcul. III, p. 516. Rostre assez allongé^ médiocrement robuste, cylindrique, arqué ; ses scrobes atteignant la commissure de la bouche, flexueuses, obliques et conniventes en arrière. — Antennes subterminales, assez courtes, grêles ; scape en massue au bout, atteignant ù peine les yeux ; funicule à ar- ticle 1 allongé, gros et obconique, 2 plus grêle et courte 3-7 très-courts, serrés; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, dépri- més, ovales, transversaux. — Protlioi'ax transversal, subcylindrique, légèrement arrondi à sa base, tronque en avant (2), assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson nul. — Elytres ftblongues, peu convexes, léi^f^remeut arrondies sur les côtés dans leurs deux tiers antérieurs, puis réirécies et conjointement {kmbunculus) ou isolément [scapha) acuminées en arrière. — Pattes courtes, robustes ; cuisses fortement en massue ; jambes droites, inermes au bout, les antérieures anguleuses dans leur milieu en dedans ; tarses courts, assez étroits, spongieux en dessous, à articles d-3 subégaux, celui-ci peu large, 4 médiocre; ses crochets grêles. — 2'' segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du l*^' par une suture arquée dans son milieu ; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Mé- tasternum de longueur moyenne ; ses épisternums très-étroits. — Epimèros mésothoraciques très-petites. — Corps oblong, écailleux et revêtu de poils redresses. Schœnherr en décrit deux espèces de Natal mentionnées dans cette formule. Ce sont de petits insectes^ ressemblant de près à YErirhinus (1) E. unicolor, Blauch. loc. cit. Col. p'i. 24, f. 9. (2) C'est à tort que Schœnherr a dit qu'il est lobé ; il a également passé sous silence la coiuiivenre des scrobes rostrales en arrière. 470 riJRCULIONIDES. palustris et espèces voisines. Leur livrée est d'un gris cendré, à reflets opcalins et légèrement variée de brun. C'est le seul genre de la Tribu qui soit privé d'écusson, et, d'après ce caractère, Sclumberr l'avait placé dans sa seconde section des Eri- rhinides. ECHINOCNEMUS. ScHttF.NH. CvrcuL, vil, 2, p. 315 (1). Rostre allongé, peu robuste, cylindrique, arqué ; ses scrobes tou- chant presque la commissure de la bouche, subrectilignes et attei- gnant ea base. — Antennes antérieures, médiocres, grêles; scape en massue au bout; fimicule à articles 1 gros, allongé, obconique, 2 de même forme, beaucoup plus petit et plus mince, 3-7 très-courts, très- serrés, 7 contigu à la massue ; celle-ci oblongo-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux médiocres, oblongo-ovales, transversaux. — Pro- tliorax, transversal, peu convexe, légèrement arrondi sur les eûtes, tronqué à sa base et en avant, fortement échancré sur son bord an- téro-iuférieur et distinctement lobé au niveau des yeux. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres médiocrement convexes, régulière- ment oblongo-ovales, à peine plus larges que le prothorax et large- ment échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres; cuisses for- tement en massue; jambes denticulées en dedans et fortement mxicronées au bout; les antérieures arquées à leur extrémité, les au- tres bisinuées en dedans ; tarses assez étroits, spongieux en dessous, à article 4 assez long, ainsi que se? crochets. — Métasternum assez allongé (2). — Corps oblong, densément écailleux. L'unique espèce {squameus) du genre est un petit insecte originaire de Canton et revêtu d'une livrée d'un gris uniforme. Schœnherr l'avait placée primitivement parmi les Eriruixus, dont elle ditfère essentiel- lement par ses scrobes rostrales presque complètes en avant, ses jambes denticulées au côté interne, et par son prosternum fortement échancré en avant. Pour le surplus, elle en est voisine, et l'on ne comprend pas bien que Schrenherr ait intercalé quaranîe-sept genres entre elle et ces insectes. BRACHYPUS. Sr.noEMi. Ciircul. Disp. meth., p. 1\1 (3). Rostre allongé, grêle, cylindrique, légèrement arqué; scrobes com- menrant près de son sommet, obliques ei atteignant sa base. — An- (1) Syn. Euiiiiiiî»u.s, Schœnli. Curcul. 111, p. 311;oliin. (2) L'abdomcD manque chez l'unique exemplaire que j'ai à ma disposition. (.'{) Ce nom, qui ilate de 1826, devra être chance, Swainson l'ayant appli- ()Ut'', dein ans auparavant, à un irenre d'Oi«faii\. ÉRIRHINIDES VRAIS. 47 1 tennes antérieures, médiocres, grêles ; scape grossissant peu à peu ; funicule à articles 1 gros, obconique et allongé, 2 beaucoup plus court et plus mince, 3-7 transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue oblon go-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, oblongs, transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, cylindrique, tronqué à sa base et en avant, avec un sillon circulaire près de son bord antérieur. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, linéaires, peu à peu atténuées en arrière, brièvement dé- hiscentes h leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures moins que les autres; cuisses fortement en massue, surtout les antérieures; jambes delà même paire légèrement arquées, toutes très- brièvement mucro- nées au bout ; tarses conrts, à articles 1-2 à peine plus longs que larges, .3 fendu jusqu'à sa base, 4 dépassant médiocrement son bord anté- rieur, assez robuste; ses crochets petits, divariqués^ assez épais à leur base. — Métasternum allongé (1). — Corps linéaire, grêle, densément écailleux. Schœnherr a placé ce genre près des Lixus et des Ileomus, avec les- quels il n'a absolument aucun rapport ; c'est, à n'en pouvoir douter, un véritable Erirhinide, dans le sens que je donne à ce mot. Il a pour type un petit insecte (Hxoides Schh.) dont Schœnherr ignorait la pa- trie, mais qui, probablement, est asiatique, et qui est uniformément revêtu de petites écailles d'un blanc jaunâtre. Depuis, M. Hochhuth en a décrit, avec quelque doute relativement au genre, une seconde espèce (2) de la Russie caucasienne, qui est très-légèrement pubes- cente, au lieu d'être écailleuse, et qui, dès-lors, n'est peut-être pas congénère de la précédente. PHILERNUS. ScHfîîNH. CurcuL, III, p. 429. Rostre allongé, grêle, cylindrique, un peu aplani et écailleux à sa base, arqué dans sa moitié terminale; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes médiocres, grêles ; scape grossissant peu à peu ; funicule à articles 1 allongé, gros, noueux au bout, 2-7 extrêmement courts, serrés, grossis- sant peu à peu ; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, oblongs, transversaux. — Prothorax aussi long que large, cylindrique, arrondi dans son milieu sur les côtés, tronqué à sa base et en avant, échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur hase. — Pattes (1) L'abdomen manque dans l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux. (2) B. cylindricvs, Hochh. Bull. Mos.,-, 1847, I, p. ri36. 472 cinr.LLiONiDFs. médiocres; (niisses en massue; jambes grêles, arrondies, presque droites, très-brièvement nnicronées au bout; tarses assez longs, étroits, linéaires, fmement villeux en dessous, à article 4 long, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal sensiblement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1"^'^ par une suture presque droite; saillie intercoxale médiocrement large, parallèle, tronquée en avant. — Corps oblong, densémeut écailleux. La seule espèce connue [farinosus Schh.; est de la Sibérie et de la taille de YEriihimis bifubercuhUus, dont elle a assez le faciès. Sa livrée est formée de petites écailles arrondies, d'un blanc grisâtre et uni- forme. COLADUS. ScHOE-sH. CurcuL, VII, 2, p. liG. Rostre médiocre, grêle, vertical, cylindrique, un peu déprimé à sa base; scrobes commençant au milieu de sa longueur, atteignant les yeux. — Antennes médianes, courtes; scape grossissant peu à peu, atteignant à peine les yeux; funicule à articles 1 plus gros et beau- coup plus long que les suivants, 2-7 très-courts, noueux au bout; massue assez forte, ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux médio- cres, brièvement ovales, transversaux. — Protboiax transversal, sub- cylindrique, peu à peu rétréci en avant, tronqué à ses deux extré- mités, entier sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson petit, trian- gulaire.— Elytres médiocrement allongées, parallèles, subcylindriques et un peu déprimées, \m peu plus larges que le prothorax et sub- trouquées à leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue, assez robustes, inermes; jambes droites, grêles, inermes au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, grêles, linéaires, à articles 3 un peu plus large que i-2, 4 assez long; ses crochets petits, grêles (1). — Corps oblong, glabre. Le très-petit insecte du Cap [scalptus Schh.) sur lequel Schœnherr a fondé ce genre, n'a guère que deux millimètres de long, et sa li- vrée est d'un noir presque mat ; ses élytres présentent de nombreuses stries longitudinales très-rapprochées et distinctement ponctuées. Schœnhcir a placé le genre entre les Magdalinis et les Cnemido- PHORi s, deux genres qui font partie de la Phalange suivante. SPERMOLOGUS. ScHOENH. Curcul., vu, 2, p. 336. Rostre assez allongé, faiblement arqué, subcyliudrique et un peu déprimé, assez robuste à sa base, plus grêle dans sa moitié antérieure ; (1) Je ne puis rien dire du dessous du corps, l'exemplaire unique dont je dispose <^tant rollé sur du p.^pier. ÉRIRHINIDES VHAIS. 473 ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, sub- égaux, 3-7 courts^ grossissant peu à peu, 7 plus long que les autres, subcontigu à la massue ; celle-ei uvale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, transversaux, contigus en dessous. — Protliovax trans- versal, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, à peine bisinué à sa base, brièvement rétréci et tronqué en avant. — Ecusson trans- versal. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, légèrement échancrées en triangle et un peu plus larges que le protliorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez courtes et assez ro- bustes; cuisses fortement en massue, inermes; jambes un peu com- primées, droites, brièvement mucronées au bout, surtout les quatre postérieures; tarses assez courts, de largeur moyenne, à article 4 mé- diocre, ainsi que ses crochets. — 2' segment abdominal notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1*'' par une suture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasiernum assez court. — Corps ovalaire, faiblement pubescent. La seule espèce connue {rufus Schb.) a quelque rapport de forme avec le Fhylonomus fasciculosus, comme le dit Schœnherr, et lui res- semble sous le rapport de la taille. Elle est d'un rouge ferrugineux uniforme et paraît glabre au premier aspect. Ses élytres sont finement striées, avec les intervalles entre les stries pointillés. Cet insecte, éclos à Leipzig, de graines provenant du Brésil, est très-probablement ori- ginaire de ce dernier pays. Ses yeux contigus en dessous le font re- connaître sans peine parmi toutes les espèces du groupe actuel. AUBEONYMUS. Jacûuel-Duv., Gen.d. Col. d'Etir.; Cnrcul. p. 75 (1). Rostre allongé, assez grêle, arqué, cylindrique et strié ; ses scrobes commençant près de son quart antérieur, obliques, atteignant sa base et confluentes en arrière. — Antennes antérieures, médiocres, grêles; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus grand et plus épais, 3-5 courts, subovalaires, 6-7 plus gros et plus arrondis; massue oblongo- ovale, articulée. — Yeux assez grands, oblongs, transversaux. — Pro- thorax transversal, médiocrement convexe, un peu arrondi sur les côtés dans son milieu, oblique, coupé de chaque côté à sa base, un peu saillant au milieu de son bord antérieur, muni de lobes oculaires très- faibles, fortement échancré sur son bord antéro-inférieur, avec le prosternum médiocrement canaliculé en avant des hanches anté- rieures. — Ecusson nul. — Elytres assez courtes, légèrement ovales, un peu déprimées en dessus, verticalement déclives en arrière, aussi (1) Syn. TvT.Hius (pars), Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entoni. p. 4i9. 474 r.URCULIONIDES. larges que le profhorax et fortement échancn'es en triangle ;\ leur base. — Pattes courtes et assez robustes ; cuisses graduellement en massue; jambes droites, brièvement mucronées au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 3 notablement plus large que 1-2, 4 médiocre, ainsi que ses crocbets. — 2*^ segment abdominal plus long que 2-3 réunis, séparé du 1" par une suture légèrement arquée; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Corps ovale, pubescent ou glabre. Genre ambigu, confondu avec les Tychius par M. Lucas, mais qui en est très-distinct (I) et appartient à un genre tout-à-fait différent. L'espèce typique (2) a le facics d'un Cryptorbynchide et ressemble assez à quelques Acalles exotiques ; mais je ne vois pas où la pla- cer ailleurs que dans le groupe actuel. Sa forme massive, ses pattes courtes et robustesse retrouvent chez le Spermatologtis riifus, et c'est à la suite de ce genre que, d'après cela, elle me paraît devoir être classée. Cet insecte est de taille médiocre et revêtu de petits poils squam- miformes assez abondants; ses élytrcs sont régulièrement striées, et sa livrée consiste en un grand nombre de mouchetures et de linéoles blanchâtres sur un fond noir. 11 habite l'Algérie, le midi de l'Espagne et la Sicile. M. Tournier en a fait connaître une seconde espèce (3) de ce dernier pays, qui est d'un bleu obscur et qui, d'après la descrip- tion qu'il en donne, paraît être glabre. GRYPIDIUS. ScHOENH. Ctircul. Disp. meth., p. 231. Rostre plus long que le prothorax, assez grêle, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, recti lignes, atteignant les yeux. — Antennes assez longues, grêles ; scape un peu en massue au bout; funicule à articles t-2 allongés, celui-là le plus grand, 3 encore assez long, 3-7 courts, obconiques, décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, ar- rondi sur les côtés, tronqué à sa base, sinué de chaque côté de son bord antérieur; prosternum presque entier en avant. — Ecusson en (1) Les Tychius ayant les croclicts des tarses dentés, appartiennent à la Pha- lange suivante. Si Schœnhcrr eût connu le cenre, il ]\ùt certainement placé, comme le remarque très-bien M. Jekel (The .lourn. ofEntom. 1, p. 271), dans sa seconde Cohorte des Cryptorhynchides, caractérisée par un canal prolliora- cit}uc, on général faible et limité par les hanches antérieures. (2) Tych. carinicoUis, Lucas, Inr. cit. (A. pidcliellus, Jacquel.-Duv. Gêner. d. Col. d'Europ.; Curcnl. pi. .30, f. 147). (3) .4. Pictetii, Towrn. Ann. d. 1. Sor. entom. 1860; Bullet. p. LXXXL ÉRIRHINIDES VRAIS. 475 triangle aigu, — Elytres assez courtes, subparallèles, peu convexes en avant, assez en arrière, avec leur déclivité longue, notablement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, très-brièvement mucronées au bout; tarses médio- crement larges, subparallèles, spongieux en dessous, à article 4 long ; ses crochets assez grands. — 2'= segment abdominal plus grand que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps ovalaire, partiellement écailleux et pubescent. On n'en connaît que trois espèces (1) propres à l'Europe, dont une (equiseti) est commune dans la plus grande partie des régions froides et tempérées de ce continent. Elle vit, comme les deux autres, dans les lieux humides, et se trouve principalement sur la prèle. Ces in- sectes sont de taille médiocre, et leur livrée consiste en un dessin nuageux d'un gris plus ou moins jaunâtre ou foncé, et très-variable. AOPLOCNEMIS. ScHOEMi. Curcul, VIII, 2, p. 445 (2). Rostre allongé, assez robuste, arqué, cylindrique, légèrement élargi et un peu déprimé au bout ; ses scrobes commençant assez près de son sommet et conûuentes à sa base en dessous. — Antennes anté- rieures, longues, grêles; scape en massue au bout; funicule â articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 beaucoup plus courts, obconiques, sub- égaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, légèrement arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué à ses deux extrémités, distinctement et largement lobé de chaque côté en avant. — Ecusson oblong ou ovale. — Elytres peu ou assez convexes, oblon- gues ou ovale;?, atténuées dans leur tiers postérieur, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fortement en massue, pédonculées à leur base ; jambes antérieures arquées au bout, les autres droites, évasées et inermes ou brièvement mucronées au bout; tarses médiocrement larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 trian- gulaires, 3 pas beaucoup plus large, 4 long, ainsi que ses crochets. — 2'' segment abdominal aussi long que les deux suivants réunis, (1) G. equiseti, alriruslris, //rM«n/ro.v/m Fab.,Sclifrnli. Cnrcnl. lil, p. 314. Schfriiherr n'a regardé le seconfl (jue cotTime une variClé , II, p. 377; Kamtschatka. (3) Schœnh. (loc. cit. p. 168) n'en décrit que six espèces qui constituent sa seconde section du genre ; E. pertinnx, sparganii, festucœ, Nereis, scirrho- sus, puiustris. — Aj. : E. tomentosus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 61; France mér. — rufus, Say, Curcul. of Nortti Amer. p. 25; Etats- Unis. — morio, rufulus, lucidus, sitbsignalus, Mannerh. Bull. Mosc. 1853, II, p. 2i0; Amer, russe. — longirostris, Bohem. Vuy. d. l'Eugénie; Col. p. 129; Australie. Quelques-uns sont peut-être des Notauis ou des Douytomus. Pour une révision des espèces de l'Aiiglctcrrc, voyez Wtilloti, Aini. and Mag. ofNat. Hist. Ser. 2, II. p. 166. 1*8 CL'RCULIONIDES A ces dillérenceb essentielles qui les distinguent des Eriruinls, ces iusectes joignent un fci-cies autre que celui de ces derniers. Leur corps est plus régulièrement oblong, plus large, et leur livrée consiste presque toujours en petites mouchetures sur un fond variable; enfin au lieu de fréquenter les plantes basses, dans les lieux humides, ils vivent, à quelques exceptions près, sur les arbres. Leurs espèces sont plus nombreuses que celles du genre en question (1). PHYTOTRIBUS. ScHOENU. Curcul., YII, 2, p. 181. Kostre allongé, assez robuste et presque droit (q^), grêle et arqué (9), cyhndrique, strié à sa base; ses scrobes commençant au-delà de son milieu [çf] ou presque dans son milieu (9), obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, assez robustes, scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, obconiques, 3-7 très-courts, subturbinés; massue petite, ovale, arti- culée, acuminée. — Yeux grands, oblongs, transversaux. — Protho- rax peu convexe, notablement plus long que large, rétréci dans son tiers antérieur, rectiligne sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecus.son oblong. — Elytres oblongues, peu con- vexes, parallèles dans les trois quarts de leur longueur, pas plus lar- ges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fortement en massue, dentées en dessous; jambes droites, inermes au bout ; tarses médio- cres, assez étroits, spongieux en dessous, à article 4 long ; ses crochets assez grands. — 2*^ segment abdominal beaucoup plus grand que 3-4 réunis, séparé du i" par une suture droite et légèrement arquée dans son milieu; saiUie inlercoxale assez large, tronquée eu avant. — Corps oblong, assez densément pubesceat. Genre établi sur un insecte [unicoJor Schh.) de Cayennc (2) ressem- blant beaucoup aux grandes espèces du genre précédent (D. vorax, Ircmulœ, eic), mais de taille un peu supérieure. Ses antennes un peu autrement faites, ses yeux plus grands, son prothorax en cône allongé et ses jambes inermes au bout, sont les principaux caractères qui le (1) Schœnherr (Curcul. YII, 2, p. 1G9), qui en a fait sa troisième division «les Ekirhinus, eu décrit 30. Aj. : D. salicis, Wallon, Ann. anri Maj;. of Nat. Hist. Scr. 2, Y!I, p. 310; avec une révision des espèces de l'Angleterre. — macropus, L. Redlenb. Fauu. aus.tr. éd. 1, p. 412 et éd. 2, p. 7G1 (Er. vorax, Var. Y Schh.); Autriche. — Er. incanus, Muls. et Rey in Muls. Opusc. eutom. IXj p. 33; France mér. — Er. liieltlii {/ilirostris Schh.), Bach, Iviuferfaun. d. Nord-u.-Slitleldeutschl. II, p. 21)8; Casscl. (2) Une seconde espèce du même pays est mentionnée dans Dcjcan (Cat. éd. 3, p. 301), sous le nom de pallidus ; elle est très-voisine de Vunicolor, mais bien distincte. ËRiKHiNiDES vnAis. 479 séparent de ce genre. Il est d'un brun rougeàtre ohscuv et couvert en dessus de petits poils fauves couciiés et entrenaêlés de nombreux cils redressés sur les clytres, qui sont régulièrement striées ; ces cils for- ment des rangées régulières sur les intervalles entre les stries. CENTEMERUS. ScHOENH. CurcuL, y\I, 2, p. 329. Kostre assez long^ assez robuste, à peine arqué, subcylindrique, légèrement et peu à peu atténué en avant; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, obliques et atteignant sa base. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu; funicule à articles i-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 très-couris, subar- rondis; massue ovalo^ articulée. — Yeux grands, oblongs, transver- saux, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi long que large, rétréci en avant, à peine bisinué à sa base, tronqué antérieu- rement. — Ecusson petit, ovale. — Elytres médiocrement convexes, allongées, parallèles, légèrement rétréci es et arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en trian- gle à leur base. — Pattes médiocres ; cuisses en massue, armées d'une petite dent en dessous; jambes un peu comprimées, bisinuécs au côté interne, très-brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal plus long que 3-4 réunis, séparé du 1*' par une suture arquée; saillie inter- coxale large, subogivale. — Corps oblong, revêtu de petits poils squammiformes. Genre très- voisin des Puytotribus et n'en différant que par le ros- tre, les antennes et les jambes. L'espèce typique {comosus Schh.) a presque complètement le faciès du Phyt. unicolor et est revêtue uni- formément de poils squammiformes d'un gris olivâtre et mélangés de cils redressés. Elle est originaire de Cayenne. J'en connais une seconde espèce du môme pays, plus grande, mais, du reste, très- semblable. CELETES. ScH(œ.\H. Curcvl., III, p. 634. Rostre allongé, assez robuste, à peu près droit, presque quadran- gulaire, plan et sillonné en dessus; ses scrobes commençant près de son o'= antérieur, [»rofondes, obliques et atteignant sa base. — An- tennes longues, grêles; scape légèrement en massue au bout; funi- cule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-7 obconiques, courts, dé- croissant peu à peu; massue oblongue, à article 1 allongé, en cône renversé. — Yeux grands, oblongs, transversaux. — Prothorax aussi long que large, arrondi sur les côtés, fortement rétréci en avant, trou- 480 CUIICLLIOMDES. ({uéàsesdcu.v exlréiuités. — Ecusson eu triangle allongé. — Elytrcspeu convexci!, allongées, subparallèles, un peu rétrécies dans leur quart postérieur, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes assez longues et assez robustes; cuisses fortement en mas- sue, les antérieures plus (jue les autres et arquées en dessus; jambes comprimées, faiblement arquées, arrondies à leur extrémité en de- hors, à peine mucronées au bout; tarses médiocres, spongioso-vil- leux en dessous, à articles 1-2 étroits, .'J beaucoup plus large, avec ses lobes divergents, 4 long, ainsi que ses crochets. — 2* segment abdo- minal aplani et un peu concave, ainsi que le i*', séparé de celui-ci par une suture à peine anjuée, un peu plus long que 3-4 réunis; saillie intcrcoxale assez large, tronquée eu avant. — Cnrps allongé, pubescent. Schœnherr, tout en reconnaissant que ce genre est très-vuisin des Ekihhinus, par son /"actes, l'a placé dans sa sous-division desCholides, sous le prétexte que ses hanches antérieures sont légèrement écartées entre elles et que son rostre est déprimé au bout. La première de ces assertions n'est pas rigoureusement exacte (1) et le rostre n'affecte nullement la forme particulière qu'il a chez les Cholidcs, mais plutôt ressemble à celui des Axcylorhynchus. Ce genre appartient manifes- tement au groupe actuel. De même que le l'hytotribus uniculor, l'unique espèce [binotatus Schh.) qui le compose ressemble complètement à im Dorytomus de grande taille. Elle est d'un jaune testacé uniforme, et une tache noire^ carrée et assez grande se voit sur chacune de ses élytres un peu au- delà de leur milieu. Cet insecte est originaire de Cayenno. ODONTOMACHLS. ScHOEMi. Ciircul. VII, 2, p. 271 (2). [tostre assez allongé, peu robuste, subcylindrique, arqué ; ses scro- bes commençant un peu au-delà de son milieu, obliques et rectili- gnes. — Antennes submédianes, assez longues, grêles; scape un peu épaissi au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 peu allongé, obconique, 2 allongé, subcylindrique, 3-7 obconiques, courts^ décrois- sant et grossissant peu à peu; juassue oblongo-ovalo, articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, sulicontigus en dessus. — Prothorax peu convexe, aussi long que large, peu à peu rétréci, brièvement tu- buleux et tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base, avec uu [[) J'ai sous k's yuux l'exemplaire même qui a servi à Scbœnherr et deux au- tres. Les lianches antérieures divergent en dehors, mais il est facile de voir (|ircii se rapproc5unt elles peuvent se toucher par leur face interne. (2) Schœnheri avait primitivement écrit 0Do^TOMACHES ; il a corrigé ce nom dans sa Table générale 'les Genres, lue. tit. YIIL 'I, p. i%. ÉRinHlMlDES VRAIS. 481 lobe médian court et étroit. — Ecusson petit, allongé. — Elytres courtes, peu convexes, graduellement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax, et chacune obliquement bisinuéc à sa base, avec les épaules un peu saillantes en avant et obtuses. — Pattes courtes, assez robustes ; cuisses fortement en massue, armées d'une grande dent triangulaire; .jambes comprimées, arquées cà leur base, puis un peu renflées en dedans, très-brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 3 assez large, 4 grêle et médiocre; ses crochets petits. — 2" segment abdo- minal un peu plus grand que 3-4 réunis, séparé du 1'^'' par une suture arquée; saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant.— Métathorax assez court ; ses épisternums assez larges^ ainsi que la sail- lie mésosternale. — Corps elliptique, pubescent. Les deux espèces {vestitus, hyitocrita Schh.) de Natal que décrit Schœnherr sont de taille médiocre, noires et revêtues d'une pubescence jaunâtre peu abondante, tantôt uniforme, tantôt formant des mou- chetures irrégulières. On les prendrait, au premier coup-d'œil, pour des Baridius de forme courte. D'après ce fades et la contiguïté des yeux sur le front, le genre a quelques rapports avec les Phace- MASTix de la Tribu des Ambatides, mais ses épimùrcs mésothoraciques assez petites et non ascendantes ne permettent pas de l'introduire dans ce groupe. MECINUS. Geumah, Mag. d. Entom. IV, p. 315. Rostre assez allongé, plus ou moins grêle, arqué, rarement (par ex. coUaris) presque droit, cylindrique; ses scrobes commençant vers le milieu ou le tiers de sa longueur, obliques et atteignant sa base. — Antennes courtes, médiocrement robustes; scape en massue au bout; funicule de cinq articles : 1 obeonique, allongé, 2 plus courte 3-Ji transversaux, serrés; massue ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux assez petits, ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, tron- qué ou un peu arrondi à sa base, faiblement rétréci et coupé carré- ment en avant, avec un sillon transversal le long de son bord anté- rieur. — Ecusson petit, en triangle curviligne ou transversal. — Elytres assez ou peu convexes, allongées, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le prothorax et un peu échancrées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses en massue; jambes droites, tronquées et mucronées au bout; tarses assez courts, à articles 1-2 très-étroits; 4 assez long; ses crochets très-petits, élar- gis à leur base. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1" par une suture droite; saillie intercoxale assez large, tronquée eu avant. — Métasternum de longueur médiocre. — Corps allongi", très-linement pubescent. Colroptéics. Tome VI. 31 i8î (XRCLLIOMUES. Petite insectes ressemblant un peu aux B.vridius de forme allongée et svelte, comme les Odontomacius ressemblent à ceux de forme courte, mais n'ayant non plus rien de commun avec ce genre par le reste de leur organisation, qui est pareille à colle des espèces du groupe actuel, où, par suite de la réduction du nombre des articles de leur funicule, ils forment une petite section à part, Schœnherr, se basant sur ce caractère artificiel, qui n'a qu'une importance très-secondaire, (juand il est isolé, les avait compris dans sa division des Cionides, où ils forment un contraste choquant avec les autres genres qui la com- posent (1). Les Mrcinus sont d'une couleur imiforme, ordinairement noire, rarement d'un jaune tcstacé. Ils sont, en général, criblés en dessus de petits points enfoncés très-serrés, et leurs élvtres sont toujours striées et ponctuées. On les rencontre plus particulièrement dans les lieux humides, sur les plantes basses. Leurs espèces sont peu nom- breuses (2) et propres à. l'Europe et au nord de l'Afrique. Note. M. Gerstœcker regarde le genre suivant, créé par lui et qui m'est inconnu, comme formant le passage entre les Hylobius et les Erirhi- nides, pris dans un sens restreint. D'après la forme de ses jambes et l'absence d'éperon à leur extrémité, il semble appartenir au groupe actuel. HYPOGLYPTUS. Gerst/eck. Steftin, entom. Zeii. 1S55, p. 172. R ostre plus long que la têt e et le prothorax réunis^ fortement arqué, cy- lindrique, légèrement atténué eu avant et pluricaréné en dessus : scro- bes commençant vers son tiers antérieur, obhques, atteignant sa base et séparées seulement par un étroit filet (3). — Antennes pareilles à celles des IIylohius; leur scape en massue au bout, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule de 7 articles : 1 allongé, épaissi au bout, de moitié plus long que 2^ qui est plus long que large^ 3-7 très-courts^ submoniliformes, grossissant peu à peu ; massue ovale, acuminée au (1) M. SuflVian (Stellin. entom. Zeit. 1847, p. 302 et 1854, p. 94) a, depuis longtemps, signalé combien ces insectes sont déplacés parmi les Cionides, et il est singulier que des entomologistes aussi distingués que M. L. Redlcnbaclier et Jacquolin-Duval aient continué de suivre l'opinion de Schn'nherr. (2) Aux huit (pyrasicr, harbarus, lourjiusculuSj etc ) mentionnées par Schœnherr (Curcul. VIiI,2, p. 188),. aj. : M. dorsalis, filiformii, Atibé, Ann. û. 1. Soc. entom. 18J0, p. 3i3; France. (3) Ce qui veut dire qu'elles sont presque conniventes en arrière. Cette par- ticularité n'est pas étrangère au groupe actuel; elle existe, comme on l'a vu plus haut, chez les ALBF.or.\Hus, les Aoi'locnemis, etc. uvnuoxojiiuts. 483 bout, distinctement quadriarticuléo. — Yeux placés sous la tète, briè- vement ovales, assez fortement granulés. — Prothorax aussi long que large, rétréci à ses deux extrémités, mais beaucoup plus fortement en avant, coupé carrément ci sa base. — Ecusson petit, arrondi. — Elytres notablement plus larges à leur base que le prothorax, avec leurs épaules saillantes et rectangulaires, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, graduellement rétrécies en arrière. — Hanches anté- rieures très-rapprochées du bord postérieur du prothorax, les inter- médiaires munies au côté interne d'une petite saillie en forme de lan- cette; cuisses en massue, inermes; jambes non échancrées à leur base , légèrement saillantes au côté interne ; crochets des tarses sim- ples. Le genre ne comprend qu'une petite espèce {pictus Gerst.) décou- verte par Parreyss dans l'île de Corfou. Elle est noire, recouverte de petits poils et d'écaillés jaunâtres, et ornée, sur les élytres, d'une tache humérale, d'une bande située en arrière de leur miUeu, et d'un point subterminal, d'un blanc crétacé. GROUPS II. Hydronomide*. Tète sphérique. — Yeux ovales, déprimés et transversaux. — Tarses très-grêles, filiformes, à articles 3 à peine ou pas plus large que 1-2, non bilobé, 4 très-saillant. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément sur leur bord postérieur. Ce groupe est aisé à reconnaître à la structure des tarses. Ses es- pèces sont, de tous les Erirhinides, celles qui ont les habitudes les plus aquatiques ; aussi leurs téguments sont-ils revêtus d'un enduit écailleux fm et d'aspect hydrophuge. Schœnherr a fait de ces insectes trois genres, qui me paraissent de- voir être réduits à deux, et il les a dispersés loin les uns des autres. L'un d'eux (Hydronomus) ligure au milieu de ses Erirhinides, tandis que les deux autres (Bagous, Lyprus) se trouvent très-loin de là parmi les Cryptorhynchides et sont séparés l'un de l'autre par un grand nombre de genres. Cet arrangement contre nature est basé sur ce que ces derniers ont, au prosternum, une excavation qui manque chez le premier, caractère dont on a vu d'assez nombreux exemples dans les Tribus précédentes, et qui n'a, tout au plus, qu'une valeur généri- que. Ces insectes appartiennent, de toute évidence, au même groupe (1). (1) C'est ce qu'ont très-bien reconnu, dans ces dorniers tcmiis, MM. Imliolt (Vers. cin. Einfulir. in d. Sluti. d. Col. p. 219) et G. Ttiomscn (Skandinav. Col. I, p. 135) ; mais ce dernier a associé à ces insectes les GuoNors (|ui, certai- nement, goût ici de trop. 484 CLRCLLIOMUES. Aux genres qui précèdent, il faut ajouter celui fondé par M. Hoch- huth, sous le nom d'EPHiMEnopus, et qui habite la Russie méridionale. Les Hydroxomus sont propres à l'Europe et les Bagous répandus très au loin sur le globe. I. Massue aulennaire grosse^ ovalaire. Funicule antennaire à art. 1 plus long que 2 : Uydronomus. court — : Bagous. II. Massue antennaire i,'ièle, oblongo-ovale : Ephimeropus. HYDRONOMUS. ScHOESH. Curcul. Disp. meth.j p. 231. Uostre médiocre^ assez robuste, cylindrique, un peu comprimé latéralement et légèrement atténué en avant; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, droites et atteignant sabase. — Antennes mé- diocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu; funicule à articles \ allongé, gros, obconique, 2 plus court et plus grêle, 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu ; massue forte, ovale, acuminée, articu- lée. — Yeux assez grands, oblongo-ovales, transversaux. — Protho- rax subtransversal, subcylindrique, légèrement arrondi sur les côtés en avant, tronqué à ses deux extrémités, muni de lobes oculaires as- sez saillants, larges et arrondis; prosternum non excavé. — Ecusson ovale. — Elytres allongées, parallèles dans plus de leurs deux tiers antérieurs, calleuses avant leur extrémité qui est brusquement déclive et comprimée, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, peu ro- bustes; cuisses en massue, inermes; jambes arquées et mucronées au bout, les quatre antérieures flexueuses; tarses médiocres, à articles 3 à peine élargi, 4 long; ses crochets petits et très-grèles. — 2" seg- ment abdominal sensiblement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture droite, saillie interco.xale assez large, arrondie en avant. — Corps allongé, densément écailleux. La seule espèce connue {alismatis Marsh.) est un petit insecte aqua- tique ayant complètement le furies d'un Bagous, et dont la livrée varie du fauve clair au brun noirâtre, avec une petite tache blanche sur chacune des élytres, un peu au-delà de leur milieu, tache parfois obsolète. 11 vit principalement sur le plantain d'eau {AHsma lihmtago) et parait se trouver dans toute l'Europe, sans être bien commun nulle part. HYDROXOMIDES. 485 BAGOUS. (Germar) Schoenh. Curcul. Disp. meth., p. 289 (1). Genre extrêmement voisin des Hydronomus et n'en différant que par les particularités suivantes (2) : Funicule autennaire à articles 1 médiocrement gros, 2 plus long que lui, 7 coutigu à la massue ; celle-ci plus compacte. — Prosternum plus ou moins excavé, — Ecusson plus petit. — Elytres allongées ou oblongo-ovales. — 3* article des tarses tantôt filiforme, tantôt un peu dilaté. De tous ces caractères, le seul qui ait une valeur différeutielle de quelque importance est l'excavation du prosternum, et encore est-elle réellement absente chez quelques espèces (par ex. subcarinatus, tibia- lis) qui ont le prosternum simplement aplani. Les Bagous sont de la taille des Hydronomus et ont des mœurs et une livrée analogues ; mais cette dernière est souvent voilée par de la vase, ou une sorte d'enduit mucilagineux. La plupart habitent l'Europe et l'Asie; il'y en a aussi dans l'Amérique du Nord, l'Afrique australe et aux Indes orientales. Près d'une cinquantaine d'espèces sont déjà décrites (3). (1) Syn. Elmidomorphus, E. Cussac, Ann. d. l. Soc. eutom. 1851, p. 205; co genre a doimé lieu à quelques discussions auxquelles a mis Ivd la décision d'une commission nommée par !d Société entomoloi;;ique de France, et qui l'a re- connu comme identicpie avec celui-ci. \oyt"i le Rapport de cette commission, ibid. 1854, p. 521. (2) Elles no s'appliquent p;is au B. elegnits de Fabricius (Schœnli. Curcul. Vlll, 2, p. 74), grande et l)e!ie espèce du uurd de l'Allemagne, qui possède un rostre très-giêle, filiforiue, cl dont les scrobes no dépassent pas en avant le milieu de sa longueur, avec le ?« article du funicule antennaire non contigu à la massue elles jambes? denticulées au côté interne. Cette réunion de caractères autoriserait à en faire un genre h part, intermédiaire entre les Bagous et les Ephimeropus de M. Hochhuth, avec lesquels il a plusieurs points en com- mun. (.3) Aux 34 mentionnées par Scliœnherr (Curcul. VIII, 2, p. 74), aj. : E?p. européennes : B. validus, Rosenh. Bcitr. z. Insektenlaun. Europ. p. 54; Hon- grie. — fessellatu."!, adsî>er5MS, Fœrster.Veiliandl. d. Nat. Ver. d. Rheinl.VI, p. 444; Prusse rhénane. — Aubei {Elinidomorphus),¥.. Cussac, loc. cit. p. 200, j)!. 4, n" 2; France bor. — minutus, Hocbh. Bull. Mosc. 1847, 1, p. 573; Russie transcaucasienne. — cylindricus, perparvulus, Rosenh. Die Thier. Andalus. p. 289; Espagne mér. — setiyer, dorsalis.Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. L.von,Sér.2, IV, p. 144;; France mér. [La^uàta) .— halophilus , h. P.edtenb. Faun. uuglr. éd. 1, p. 393 et éd. 2, p. 794; Autriche. — frater, exîfo, Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 64; Montpellier. — /ormice/orMm, Jacquel.- Duv. ibid. Cat. d. esp.; par une exception unifjue, cette espèce, découverte aux environs de Paris, vit dans les fourmilières. — minulus {ncc Hochhulb), Muls. 486 r.L'Rf.ULIOXIDES. Quoique Schœnherr ait intercalé dix-huit genres entre celui-ci et son genre Lyprcs (1), je ne trouve absolument aucun caractère de quelque valeur^ qui permette la conservation de ce dernier. L'unique espèce {cylindrus Payk) n'est qu'un Bagous de forme linéaire, grêle, cylindrique, \m peu déprimé en dessus et à tarses filiformes. 11 se trouve dans la plus grande partie de l'Europe et ne diffère en rien, par SOS habitudes, des autres espèces. EPHIMEROPUS. Hof.iiH. Uullet. d. Mosc. 1S47, I, p. 543. Je ne connais pas ce genre en nature, mais d'après les longs détails dans lesquels entre M. Hochlmth à son sujet, il'est manifeste qu'il ne diffère des Hydronomus que par les points suivants : Scrobes commençant vers le milieu du rostre. — Antennes mé- dianes; leur funicule à articles i court, 2 du double plus long, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu et serrés; massue grêle, oblon- go-ovale, non articulée. — Protborax un peu élargi, puis brusque- ment rétréci en avant. — Ecusson à peine distinct. — Pattes lon- gues et grêles ; hanches antérieures robustes, allongées, obconiques, entourées d'un rebord de leurs cavités cotyloïdes formant au-de^■ant d'elles une lame verticale très-apparente; jambes granuleuses au côté interne: tarses aussi longs qu'elles, filiformes, à articles 3-4 plus grands que les autres, égaax; crochets longs. — Corps oblongo-ovale. M. llochhulh n'en décrit qu'une petite espèce [gmiculatus] décou- verte par M. de Chaudoir dans la région du Caucase, de la taille de V Hydronomus aKsmatis, mais plus large, et, par suite, plus ovale. Gkoupq III. Gryptoplides. Tête sphérique. — Yeux transversaux, déprimés, contigus au pro- thorax. — Tarses plus ou moins larges, à article 3 plus large que ^-2 et bilobé; le 3'" enfoui, ou peu s'en faut, entre ses lobes (2), par- et Rey in Miils. Opnsc. ciitom. IX, p. 35; Provence. — Esp. de l'Algérie : B. septemcostalus, Clievrol, Rcv. et Map. d. Zool. 1860, p. 509. Pour des observations synonyniiques sur (|uel(iuesespùces de ce genre, voyez 11. Rrissoul de Rarnevillc, IVulin. eutom. Zeitsdir. VI, p. 436. (1) Il a placé re dernier dans une division de S'js Cryptorhynchides, carac- térisée par l'extièine petitesse ou l'aiisence de l'écusson, tandis que les Rac.ois figurent dans une autre division où cet organe existe. En outre de l'insigni- fiance de ce caractère, chez des insectes qui l'ont tous très-petit, j'en trouve un chez le Lyyrus cylindrus tout aussi distinct que chez la plupart des Ba- gous. (2) Une espèce roMus et des antennes dont le scape empiète fortement sur les yeux. Ce dernier caractère a une grande importance chez les Erirhinides, vu sa rareté. L'unique espèce (rufinasiis Schh.) qui le compose est un petit in- secte du sud des Etats-Unis, de la taille de YAnopîus plantaris d'Eu- rope, noir, avec l'extrémité du rostre d'un rouge ferrugineux ; sa livrée blanchâtre voile à peine ses téguments. Groupe V. Eugnomides. Tète allongée en arrière des yeux, rarement (Phyllotrox, Bracho- NYx) courte, mais alors ces derniers très-petits et subcontigus au pro- thorax. — Yeux plus ou moins distants de ce dernier, arrondis et saillants. — Tarses plus ou moins larges, à 3*^ article bilobé, le 4* de grandeur normale. — Segments intermédiaires de l'abdom^en coupés carrément sur leur bord postérieur.. L'allongement de la tête en arrière des yeux sufiirait à peine pour autoriser à faire de ces insectes un groupe à part, mais réuni à la saillie des yeux, il leur donne un faciès si particulier, qu'en les voyant l'idée d'un type spécial naît immédiatement. 11 est vrai que cet allon- gement fait défaut dans les deux genres Phyllotrox et Brachonyx, mais outre leurs yeux d'une petitesse insolite, ces insectes touchent de si près les Ophtkalmoborus dont la tête est à l'état normal, qu'à moins de violer cette analogie, il n'est pas possible de les en éloigner. Je crois également devoir comprendre dans le groupe un genre siir- guher (Stephanorhynchus), dont le rostre difforme ressemble un peu à celui des Tanyrhynchides. Comme à part cela il présente tous les caractères essentiels des autres, il m'a paru inutile de l'en séparer. Ces insectes sont tous petits, comme les précédents, et ne sont re- présentés en Europe que par une seule espèce, le Brachonyx indigma, dont M. Ratzeburg (1) a fait connaître les habitudes et les transfor- (1) Die Forstinsekt. I, p. 152, pi. V, I'. 9 B, G; la description de la larve se borne à quelques mots. 500 CLKCUHOMUES. mations, sans décrire sa larve en détail. Elle vit dans rintérieur des feuilles aciculées des Conifères et en particulier des pins. Au prin- temps, lorsque les feuilles des jeunes pousses de ces arbres sont en- core réunies par paires et contournées en spirale, la femelle de cet insecte dépose un œuf à la base do leur face interne. La jeune larve qui en naît creuse une galerie dans Taxe de la feuille et, son dévelop- pement terminé , s'y change en nymphe. L'insecte parfait éclot vers la fin de l'été. I. Antcnues au moins médiocres. a Leur scape empiétant plus ou moins sur les yeux. b Cuisses non pédonculées à leur base. Jambes inermos au bout ; cuisses dentées : Eugnomus. — mucronées — iuermes : Hypsclus. hb Cuisses pédonculées à leur base et dentées. Tôle sans col en arrière j rostre cylindrique : Rhopalomerits. — munie d'un dillorme : Stephatiorhynchus. aa Scape des antennes atteignant simplement les yeux; cuisses pédoncu- lées à leur base ei dentées : Meriphus. II. Antennes courtes; leur scape n'empiétant pas sur les yeux. c Tète allongée; un sillon circulaire en arrière des yeux : Ophthalmo- borus. ce — courte, sans Crocliets des tarses libres : Phyllolrox. soudés : Brnchonyx. EUGNOiMLS. ScHOEKH. Muntis. sec. CurcuL, p. 45. Tête saillante, subcyUndrique ; rostre de moitié plus long qu'elle, peu robuste, légèrement arqué, cyUndrique et un peu déprimé; ses scrobes presque complètes en avant, arquées, obliques, se dirigeant sous lui et évanescentes avant sa base (1). — Antennes antérieures, assez longues, grêles; scape en massue au bout, atteignant presque le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus gros, 3-7 courts, obconiques, subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, assez saillants, ovales et lon- gitudinaux. — Prothorax subtransversal, subcylindrique, arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, en triangle allongé. — Elytres peu convexes, régu- lièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrécs en arc à leur base, avec les épaules coupées obliquement. (1) C'est à tort que Stba'uherr les indique comme étant conaivcntcs eu arrière. TÎIIGNOMIDES. SOI ' — Pattes médiocres; cuisses en massue, inermes; jambes droites, inermesaubout; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, un peu vil- leux en dessous, 3 beaucoup plus large, spongieux, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal plus long que 3-4 réunis, séparé du i^' par une suture droite, arquée dans son milieu; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant, — Métasternum assez court. — Corps ovale , finement pubescent et cilié. L'espèce inédite {Durvillei) qui sert de type à ce genre est assez pe- tite, noire et uniformément revêtue de poils d'un gris foncé. La Nou- velle-Zélande est sa patrie. Schœnherr avait placé le genre entre les Limobius et les Coniatus dans son groupe des Molytides, probablement à cause de l'origine très-antérieure des scrobes lostrales. HYPSELUS. ScHOENH. Curcul., VII, 2, p. 158 Tête assez saillante, munie d'un sillon circulaire en arrière des 3'eux ; rostre assez long, grêle, cylindrique, légèrement arqué ; ses scrobes commençant presque dans son milieu, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes assez longues et grêles; scape épaissi au bout^ empiétant assez fortement sur les yeux; funicule à articles 1-2 al- longés, obconiques, celui-là assez gros, 3 de même forme, court, 4-7 très-courts, égaux ; massue faible, oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, très-saillants, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax aussi long que large, assez convexe, arrondi sur les côtés, brusquement et brièvement tubnleux en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Elytres oblongues, peu convexes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et faiblement tron- quées à leur base, avec les épaules obtuses, — Pattes peu allongées; cuisses médiocrement en massue, inermes; jambes droites, les anté- rieures bisiuuées en dedans, toutes mucronées au bout; le mucro grêle et assez long; tarses médiocres, de largeur moyenne, spongieux en dessous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du i""" par une suture arquée; saillie intercoxale assez large, anguleuse en avant. — Métasternum assez allongé. — Corps oblong, faiblement pubescent. Ce genre ne se compose que d'une petite espèce [citer Schh.) d'un noir mat ; ses téguments sont finement chagrinés en dessus, et ses élytres sillonnées. Elle est originaire du Brésil méridional et de Buenos-Ayres. Cet insecte est voisin des Rhopalomerls qui suivent, mais très- distinct par ses scrobes rostrales, ses cuisses non pédonculées à leur base, et ses jambes mucronées au bout. 502 (î'JBCULIONIDES. RHOPALOMERUS. Ri.AXCH. in Gay, Hist. d. Chile; ZooL, V, p. 391 (1), Tète saillante, cylindrique ; rostre assez long, grèlc, cylindrique, un peu arqué ; ses scrobes naissant près de la commissure de la bouche, obliques et conniventes en arrière. — Antennes antérieures; scape en massue au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles i allongé, gros et obconique, 2 presque aussi grande grêle, 3-7 ar- rondis; massue assez forte, ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux grands, assez saillants, arrondis. — Prothorax subtransversal, subcy- lindrique, brièvement rétréci en avant avec un sillon circulaire, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne allongé. — Elytres naviculaires, médiocrement allongées, notablement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez allongées; cuisses pédonculées à leur base, fortement eu massue, armées d'une dent petite aux quatre antérieures, grande et triangulaire aux posté- rieures ; jambes grêles, arrondies, droites, inermes aii bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2" segment abdominal pas plus long que 3-4 réunis, séparé du i" par une suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, pubescent. Ce genre ne contient également qu'une espèce (2) du Chili, de petite taille, d'un rouge ferrugineux et revêtue d'une livrée uniforme d'un gris jaunâtre. Elle se rapproche dos Meriphus par ses cuisses pédonculées, tout en ayant le faciès de VHypsehis ater. STEPHANORHYNCHUS. A. VVhite, Voy. ofthe Ereh. ond Terr.; Entom. p. 17. Tête fortement prolongée en arrière des yeux, étranglée à sa base gibbeuse en avant et munie de deux tubercules fascicules; rostre aussi long qu'elle, assez robuste, inégal, comprimé, un peu concave à sa base en dessus, caréné et tranchant dans son milieu, déprimé en avant; ses scrobes presque complètes en avant, obliques, dirigées en dessous et subconfluentes en arrière. — Antennes très-antérieures, assez longues, grêles; scape en massue au bout, dépassant assez for- tement les yeux en arrière; funicule à articles i-2 allongés, obconi- (1) Le nom générique a été déjà employé, pour des Diptères exotiques, par Wiedemann, avec la désinence féminine, et devra élre changé. (2) /?. tenuirostris, RIanch. loc. cit. Col. pi. 25, f. 1. EUGNOMIDES. 503 ques, celui-là plus grand, 3-7 très-courts, décroissant successivement; massue allongée, acuminée, articulée, à article 1 lâchement uni aux autres et plus court que 2. — Yeux assez grands, saillants, briève- ment ovales, longitudinaux. — Prothorax un peu plus long que large, conique, brusquement rétréci, avec un profond sillon circulaire en avant. — Ecusson carré. — Elytres presque planes en dessus et cal- leuses avant leur extrémité, graduellement rétrécies en arrière, nota- blement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes longues; cuisses grêles et pédonculées à leur base, très-fortement en massue et munies en des- sous d'une large dent triangulaire; jambes légèrement arquées, inermes au bout; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 grêles, allongés, surtout celui-là, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal à peine plus long que 3-4 réunis, séparé du 1^"' par une suture presque droite; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et tronquée en avant. — Corps oblong, finement et densément écailleux. Le genre a pour type un insecte (1) singulier de la Nouvelle-Zélande, qui, au premier coup- d'oeil, ressemble un peu à un Attelabus, mais qui est plus svelte et rétréci en arrière. Il est de la taille des petits exemplaires de YAtteL coryli, et en entier d'un jaune nankin pâle, plus ou moins rembruni par places, et parfois d'un brun noirâtre. Quelques tubercules coniques se voient sur son prothorax et ses ely- tres : ces dernières ont en outre, dans leur milieu, une petite crête voisine de la suture et qui lui est parallèle. La place de cet insecte remarquable ne me paraît pas douteuse : elle est dans le groupe actuel, à côté des trois genres précédents, qui ont également le scape des antennes d'une longueur inaccoutumée. Son rostre a une ressemblance assez prononcée avec celui des Tany- rhynchides, mais le reste de son organisation, notamment ses tarses, montre qu'il est tout-à-fait étranger à ces insectes. MERIPHUS. Erichs. ArcMv, 1842, 1, p. 199. Tête assez saillante, subcylindrique; rostre quatre fois environ aussi long qu'elle, presque droit, grêle et filiforme ; ses scrobes com- (1) S. curvipes, A. White, loc. cit. pi. 3, f. 11. Je crois que le Cure, atteln- boides de Fabricius (Entom. Syst. II, p. 543), Herbst (Die K;rf. VI, p. 324, pi. 85, f. 10, ab) et Olivier rEntom. V, 83, p. 423, pi. 14, f. 174, ab) est non- seulement voisin de cet insecte, comme le dit M. A. White, mais lui est iden- tique. La description d'Olivier lui convient très-bien et ne peut être infirmée par la mauvaise figure qu'il donne de l'espèce, figure qui a 616 copiée par ileibst. L'erreur que ces trois auteurs commettent eu indiquant cet insecte comme étant du Brésil, n'a pas plus d'importance. K04 r.uRr.uT.ioNtnES. inençant un peu au-delà de son milieu, recfilignes et atteignant sa base. — Antennes longues, grêles; scape en massue au bout, ne dé- passant pas le bord antérieur des yeux; fanicule il articles 1 allongé, obconique, assez gros, 2 un peu plus petit, grêle, 3-7 très-courts, sub- arrondis; massue forte, ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux grands, assez saillants, subarrondis. — Protborax aussi long que large, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités, muni d'un sillon circu- laire près de son bord antérieur. — Ecusson petit, en triangle curvi- ligne allongé. — Elytres convexes, assez courtes, naviculaires, nota- blement plus larges que le protborax et à peine écbancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues, pédonculées à leur base, fortement en massue et armées d'une grande dent trian- gulaire; jambes grêles, arrondies, droites, inermes au bout; tarses spongieux en dessous, à articles 1 grêle, allongé, 2 en triangle allongé, 3 plus large, 4 médiocre ; ses crochets petits (1). — Métasternum assez court. — Corps ovale, atténué en avant, pubesccnt. Erichson compare à TApion Vomonœ l'unique espèce [fallo) de la Tasmanie sur laquelle il a fondé ce genre, et elle a, en eftet, assez bien le faciès de cet insecte, mais sa taille est environ du double plus grande. Elle est d'un brun ferrugineux, passant au noir par places, et sillonnée sur les élylres, avec les intervalles entre les sillons alter- nativement relevés et finement granuleux. La pubescence (et non pas les écailles, comme le dit Erichson) peu abondante qui la revêt, est blanchâtre et a un aspect lanugineux. OPHTIIALMOBORUS. ScHOF.NH. Ciircul. vit, 2, p. 189 (2). Tête assez allongée, un peu convexe, munie d'un sillon circulaire on arrière des yeux; rostre du double plus long qu'elle, filiforme, fortement arqué; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes très-courtes ; scape brusquement épaissi au bout; funicule de sept articles : 1-2 alLmgés, dbconiques, celui-là plus gros et plus long, 3-7 transversaux, gros- sissant peu à peu; massue forte, ovale, o])tuse, faiblement articulée. — Yeux assez grands, saillants, arrondis. — Prothorax aussi long que large, brièvement rétréci en avant, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, faiblement élargies dans leur miHeu^ à peine plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes et seg- ri) L'abdomen est invisible rl-."z l'exemplaire que j'ai entre les mains et qni est collé sur du papier. (2) Syn, Anthorius, Sdiœtili. Cnrriii.TII, p. 324, olim; nom précédemment employé par Leadi pour des Biarliélylrcs; voyez tome H, p. 155. KUr.XOMIDKS. 505 ments abdominaux des Phyllotrox (jui suivent; le 3^ article des tarses seulement plus court. — Corps oblong, glabre. Le lihynchœnus testaceus de Fabricius (1), très-petit insecte de Cayenne et du Brésil, d'un rouge testacé uniforme, est le type de ce genre. Son prothorax est lisse, ses élytres finement striées et ponc- tuées. A part la forme plus allongée de sa tête, son rostre plus long et la proportion différente des articles du funicule de ses antennes, il est très-voisin des Phyllotrox qui suivent. PHYLLOTROX. ScHOENH. Curcul., VII, 2, p. 189. Tète faiblement prolongée en arrière des yeux, parallèle; rostre moins du double plus long qu'elle, peu robuste, filiforme et légère- ment arqué ; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, sub- rectilignes et atteignant sa base. — Antennes très-courtes; scape en massue au bout; funicule de six(?) articles (2) : 1 gros et allongé, 2-6 excessivement courts, serrés, grossissant peu à peu, 6 contigu à la massue; celle-ci relativement grosse, brièvement ovale, obtuse^ arti- culée, — Yeux médiocres, assez saillants, arrondis. — Prothorax transversal, peu convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, faible- ment bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson triangulaire. — Elytres oblongo-ovales, peu convexes, à peine plus larges que le prothorax et légôrem.ent échancrées à leur base. — Pattes assez courtes; cuisses médiocrement en massue; jambes grêles, droites, inermes au bout; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à arti- cles 3 plus large et aussi long que 1-2 réunis, fendu jusqu'à sa base, 4 assez grand ; ses crochets médiocres. — 2*^ segment abdominal pres- que confondu avec le l*"" et séparé de lui par ime très-fine suture arquée, beaucoup plus grand que 3-4 réunis; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur variable. — Corps oblongo-ovale, glabre. Des doux espèces que décrit Schœnherr, la première {semimfm), du Hrésil, est la seule que j'aie à ma disposition. C'est la plus grande des deux, et elle a à peine deux miUimètres de long; l'autre {'pallidus), de l'île Saint-Yincent, est de moitié plus petite. Celle-ci est d'un tes- tacé pâle imiforme ; chez la première, le prothorax, la tête, y compris le rostre et la poitrine, sont d'un brun rougeàtre plus ou moins foncé. Toutes deux ont les élytres régulièrement striées et ponctuées. La tète de ces insectes est à peine une tête d'Eugnomidcs^ mais (1) Syst. El. II, p. 452. (2) Schœnlierr lcs, paral- lèles; scrobes rostrales subconniventes en arrière : Amoluchis. TRANES. ScHOENH. Curcid. VIT, 2, p. 129. Rostre allongé, assez rolmste, arqué, cylindrique, ses scrobes com- mençant un peu au-delà de son milieu, subrectilignes, atteignant les yeux. — Antennes submédianes, médiocres, assez robustes; scape eu massue au bout; funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2 de moi- tié moins long, 3-6 plus courts, subégaux, 7 plus long et plus épais, annexé à la massue ; celle-ci oblougo-ovale, subacuminée. — Yeux très-grands, allongés, contigus en dessous. — Prothorax plan, aussi long que large, quadrangulaire, légèrement arrondi et très-obtusé- ment caréné sur les côtés, brièvement et fortement tubuleux et tron- (|ué en avant, légèrement bisinué à sa base, avec ses angles posté- rieurs arrondis. — Ecusson en triangle curviligne. — Elylres très- peu convexes, allongées, parallèles, obliquement rélrécies et obtuses en arrière, pas plus larges que le prothorax et très-i'^iiblement échan- ctées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres et ro- bustes; hanches antérieures très-légèrement séparées; cuisses forte- ment en massue ; jambes comprimées^ graduellement élargies, les antérieures hérissées de longs poils en dedans, toutes brièvement mucronéesau bout; tarses médiocres, assez larges, spongieux en des- sous, à i*-' article épaissi au bout, long, ainsi que ses crochets. — 2* segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, séparé du i" par une suture arquée; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum allongé. — Corps allongé, pubescent. Des deu.v espèces que Schœnherr a décrites, l'une [spursus] m'est inconnue. L'autre {Vùjorsii) est un assez grand insecte d'un jaune fer- rugineux, pointillé sur le protborax, assez fortement strié sur les ély- tres et revêtu de poils couleur d'ocre, médiocrement abondants, et qui, étant caduques, variaient presque dans tous les exemplaires assez AMALACTIDES VUAÎS. J*09 nombreux que j'ai vus; ordinairement ils forment, dos moucliclures. Ces deux espèces sont propres à l'Australie. IPHIPUS. ScHOENH. Ciircul. m, p. 248. Rostre allongé, peu robuste, médiocrement arqué, tylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant entre son milieu et son extrémité, obliques, atteignant les yeux. — Antennes médio- cres, assez robustes; scape légèrement en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long, 4-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci assez grosse, ovale. — Yeux grands, oblongo-ovales, transv ersaux. — Prothorax subtransversal, peu convexe, rectiligne sur le j côtés dans sa moitié postérieure, puis s'arrondissant et rétréci en av int, légèrement bisinué à sa base, tronqué et sinué en avant, entier, en dessous. — Ecusson très-petit. — Elytres régulièrement oblongues , parallèles, peu convexes, largement arrondies en arrière, à peine pb as larges que le prothorax, et chacune légèrement saillante à sa bas e, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; hanches antérieures à peine séparées; cuisses fortement en massue^ inermes; jambes 'droites, médiocrement mucro- nées au bout; tarses médiocres, a'osez étroits, ciliés et spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2"= segment abdominal aussi long (jue 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale as sez large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Corps obloiag, médiocrement pubescent. Schœnherr a fondé primitivement , ce genre sur un assez grand in- secte du Brésil (^rudis Schh.), d'un noir presque mat, criblé de points enfoncés sur la tête et le prothor; ix, iinement strié sur les élytres, avec les intervalles entre les strie s plans et ridés transversalement, enfin revêtu d'une pubescence g) àsâtre, couchée, uniforme et peu abondante en dessus. Depuis, il a associé à cet insecte une autre es- pèce de l'Australie qui en diffère à quelques égards et qui forme au moins une section particulière da jis le genre (1). (1) /. Roei, Schœnh. Curcul. VU, : i, p. 127. Cut insecte diffère du rtidis par son rostre un puu renflé au n:vey.u i le l'insertion des antennes et plus grùle dans sa moitié terminale qu'il sa basi i ; ses yeux complètement conlij-^us en des- sous; ses jamb(;S plus robustes^ élai "gies an bout et dont les antérieures sont concaves à leur extrémité sur leur lace interne; les éperons terminaux de toutes sont placés dans leur axe et non dirigés en dedans. Le corps est com- plètement glabre et les élytres sont fortement striées, avec les intervalles entre les stries costiformes. Ces différenf ,es, corroborées jiar un habitat tout autre, ino paraissent avoir une valei:r gé: jériiiuc. 510 CURCULIONIDES. AMALACTUS. ScuoENH. Curcul. m, p. 251. Rostre aile ^'^'È'^i médiocrement robuste, arque, cylindrique ; scrobes commençant "^'^fs son tiers antérieur, obliques, évasées en arrière et conlluentes ^n dessous. — Antennes médiocres, peu robustes; scape graduellei '^^^^ épaissi; funicule à articles 1 court, obconique, 2 allongé 3-7 très- courts, serrés, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue. Yeux grands, fortement granulé;?, oblongo-ovales, trans- versaux. Protho ^"-^^ subéquilatéral, presque plan en dessus, un peu élar"-i et lé""èremeni ''■ arrondi sur les côtés antérieurs, brusquement et brièvement tubulc '^'^ ^t tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en t. "iangle curviligne. — Elytres peu convexes, al- longées, parallèles, pi. '« P^^s larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. — P^^ttes médiocres ; cuisses en massue ; jam- bes un peu comprimées <îroites, assez fortement uiucronées au bout; les postérieures ciliées en t ^«iiors à leur extrémité, avec leurs corbeilles fortement caverneuses; tar. se^'' médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à articles 1 très-grèle^î â sa base, 3cordiforme, à moitié fendu seulement, 4 court, grêle, cyli ndrJque; ses crochets très-petits, grêles, parallèles. — 2« segment abd omin al beaucoup plus long que 3-4 réu- nis, séparé du i" par une su '.ture jirquée; saillie intcrcoxalc large, subarrondie en avant. — Meta: rternuî.n allongé. — Corps allongé, li- néaire, glabre. L'espèce typique [nigritus Sch b.) est d'assez grande taille, et, comme le dit Schœnherr, ressemble un peu, au premier coup -d'oeil, à un CossoNUS. Elle est d'un noir pr. îfond assez brillant, ponctuée sur le prothorax, sauf dans son milieu, ■ et fortement striées sur les élytres, avec les intervalles entre les strit « costiformes. J'en possède une es- pèce inédite, du Mexique, plus gr ande et relativement plus large. Le genre est voisin des Iphipus, mais en diffère abondamment par ses scrobes rostrales confluentes en arrièTe, l'allongement du 2' ar- ticle du funicule antennaire et la structure des 3" et 4« articles des tarses. Groupe II. 1 ^phiastides. Uostre médiocre, robuste, subqi ladrangulaire ; ses scrobes attei- : gnant la commissure de la bouche. — Yeux médiocres, arrondis. — Point d'écusson. — Corbeilles des j 'ambes postérieures seules caver- neuses; tarses linéaires, à article 3 e ntier. ~ Métasternum très-court. Le genre Emphiastes, de Mannerb '.eim, est un des plus anormaux qui e.ùslent parmi les Cuicuhonides. . L'unique espèce qui le compose ËMPHIASTIDËS. oli ressemble en etfet, au premier coup-d'œil, à une Phaleria et vit, comme les espèces de ce genre, dans le sable des bords de la mer. Aussi, Mannerheim n'a-t-il su où le mettre et s'est-il contenté de dire que peut-être il devait être classé à côté des Trachodes et des Sty- PHLUS. La structure des corbeilles de ses jambes postérieures, qui sont caverneuses au plus haut degré, pouvait seule faire soupçonner ses rapports avec les Amalactides vrais. Soit qu'on le considère comme une forme très-aberrante de ces derniers, ainsi que je le fais ici, soit qu'on le place dans une tribu distincte, je ne crois pas qu'il puisse être beaucoup éloigné de ces insectes; partout ailleurs il serait encore plus déplacé. EMPHIASTES. Mankerk. BuUet. d. Mosc.j 1852, I, 353^ Rostre de moitié plus long que la tête, robuste, Subparallèle, an- guleux, presque plan et pluri-caréné en dessus, tronqué au bout; ses scrobes larges, assez profondes, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes antérieures, à peine plus longues que le rostre et la tête réunis, robustes ; scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-ci de beaucoup le pluslong,3-7 très-courts, transversaux, grossissant graduellement, 7 contigu à la massue et aussi large qu'elle ; celle-ci ovale, acuminée an bout, articulée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax trans- versal, médiocrement et très-régulièrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base et en avant. — Elytres médio- crement convexes, ovales, pas plus larges que le prothorax et légère- ment échancrées à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, oblongo-ovales, les postérieures beaucoup plus larges que les autres; jambes âpres; les antérieures arquées en dehors, pro- longées en une longue saillie, oblique et obtuse au bout ; les inter- médiaires biépineuses à leur extrémité ; les postérieures arquées, for- tement élargies et tronquées au bout; leurs corbeilles très-fortement caverneuses; tarses courts, ciliés endossons, à articles 1-3 obconiques, celui-ci entier, 4 assez long ; ses crochets petits et grêles. — 2' seg- ment abdominal aussi long que 3-4 réunis, soudé au 1" et séparé de lui par une fine suture superficielle ; saillie intercoxale assez étroite, un peu rétrécie et anguleuse en avant. — Métasternum court; ses épisternums assez larges. — Corps oblongo-ovale, glabre, aptère. L'unique espèce {fucicola Manh.) reproduit à la fois les couleurs et les habitudes des Phaleria de la Famille des Ténébrionides. Elle est habituellement d'un jaune lestacé brillant, avec le disque du protlio- rax, celui des élylres et les tarses d'un brun noirâtre également très-brillant; ces deux couleurs dominent plus ou moins et il y a des exemplaires entièrement testacés. Les ély très sont striées, avec les in- •jlii i.UnC.Ll.lUXIDES. tervalles entre les sti-ies plus ou moins ridés. Cet insecte, de taille moyenne, vit dans le sable, sous les fucus rejeli's par la mer sur ses hords, et a été trouvé abondamment par M. Frankenhaîuser sur les ri- vages de l'île Edgecombe (Amérique russe). TRIBU XXVIII. AMBATIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule saillant. — Mandibules très- courtes. — Rostre plus ou moins grêle et allongé, anjué; ses scrobes commençant près de son milieu, linéaires. — Funicule antennaire de 7 articles, le 7* libre. — Yeux grands, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax sans lobes oculaires, plus ou moins bisinuc à sa base. — Un écusson parfois nul. — Jambes mucronées ou inennes au bout ; les corbeilles des postérieures ouvertes ; crocbets des tarses le plus souvent libres. — Métatliorax en général de longueur moyenne ; ses épisternums larges. — Epimères mésothoraciques très-grandes, as- cendantes, un peu visibles d'en haut. — Corps ailé, pubescent ou écailleux. De tous ces caractères, le seul réellement essentiel est le dévelop- pement des epimères mésothoraciques. U est en même temps accom- pagné, comme cela est de règle, toutes les fois qu'il existe, d'une aug- mentation dans la largeur des épisternums du métathorax. Les genres qui composent cette Tribu out tous une physionomie particulièie et représentent d'une manière frajjpanfe autant de genres appartenant à la section actuelle ou à la phalange suivante. Us sont tous exotiques, et, malgré leur petit nombre, constituent deux groupes très-tranchés. I. Segments intermédiaires de rabtlomcii anguleux à leurs extrémités. Ambatides vkai.s. II. Segments intermédiaires coupés carrément eu arriére. Synophtiialmiues. Groupe I. Ambatidcs vrais. Veux latéraux. — Massue antennaire beaucoup plus courte que le funicule, articulée. — Segments intermédiaires de l'abdomen angu- lou.x à leurs extrémités. Ce gruupe se compose des deux genres suivants qui sont projires à l'Amérique. I. Eljlres non épineuses: Amliatcs. II. — éi)i!ieuscs : l'tcruvurilhm. AMBATIDES VRAIS». 513 AMBATES. ScHOENH. CurcuL, III; p. 278 (1). Rostre long., pei; ou assez robuste, subcylindrique, un peu épaissi, comprimé et caréné en dessus à sa base ; scrobes commençant presque dans son milieu, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes sub- médianes, assez longues, grêles ; scape en massue au bout ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus court et plus gros, 3-7 décroissant graduellement; massue assez forte, o])longo-ovale, ar- ticulée. — Yeux grands, brièvement ovales, transversaux. — Protbo- rax peu convexe, au moins aussi long que large, graduellement ré- tréci et en général brièvement tubuleux en avant, légèrement bisinué à sa base, tronqué en avant, avec son bord antêro-inférieur plus ou moins échancré dans son milieu. — Ecusson petit, en triangle curvi- ligne ou carré. — Elytres presque planes en dessus, rliomboïdales ou oblongues, brièvement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et faiblement écbancrées ou subtronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues, médiocrement robustes; cuisses sublinéaires ou en massue, munies d'une petite dent en des- sous ; jambes comprimées, droites ou légèrement arquées, brièvement mucronées au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 long; ses crochets variables (2). — 2" segment abdominal plus long que 3-4 réunis, séparé du 1'^'' par une suture anguleuse; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum assez long. — Corps rhomboïdal ou oblong, finement écailleux en dessous, eu général revêtu d'un enduit velouté en dessus. Les Ambates sont d'élégants et assez petits insectes qui, en gé- néral, ressemblent, les uns, à certains Heilipus, les autres, à des Cholus (3). La plupart ont pour livrée trois bandes longitudinales sur le prolhorax, dont les deux externes se continuent sur les élytres et se réunissent à l'extrémité de ces dernières. Ces bandes sont tantôt d'un jaune soufre pâle, tantôt d'un rouge de brique; le dessous du corj)s est de l'une ou de l'autre de ces couleurs. Le genre est médio- crement riche en espèces (4) et, sauf une (crcsus) propre au Mexique, confiné dans l'Amérique du Sud intertropicale. (1) Syn. Embates, Clievrol. Col. d. Mexiq. ceul. 1, lasc. 1. (2) Sur les quatre espaces que j'ai sous les yeux, une seule {apriamç Herbst), les a soudés; ils sont paifailenient libres chez les trois autres ; chez toutes ils sont petits. (3) Schœnherr en avait primitivement (Curcul. 111, p. 188; placé une espèce ifusio) parmi les Hf.ilipis, et, ainsi qu'on l'a vu plus haut (p. 459, note), il est probable que VHeilipus aurantiacocinctus de M. Lucas (in Casteln. Voy. d. I'.\mér. du Sud; Entom. p. 167, pi. 10, f. (î), doit être rapporté ici. (4) Aux huit espèces (inctus, qundrilinealux, Mœrkeli, etc.) menlionaces par Coléoptères. Tonia Vl. 33 .'il 4 r.LRCULIONIDES. PTERAGANTHUS. ScHOENH. CurcuL, VII, 2, p. 156. Rostre allongé, assez robuste, cylindrique, appliqué au repos contre le corps; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques et sub- conniventes en arrière. — Antennes médiocres, assez grêles; scape en massue au bout; funicule à articles obconiques : 1 gros et plus long que les suivants, 2-7 décroissant et grossissant peu à peu; massue assez forte, ovale, articulée, subobtuse au bout. — Yeux très-grands, légèrement convexes, brièvement ovales, transversaux, assez large- ment séparés en dessus. — Prothorax transversal, gibbcux, sauf à sa base, caréné dans sa moitié antérieure, brièvement tubuleux, avec un sillon circulaire en avant, profondément bisinué à sa base; son bord, antérieur assez saillant dans son milieu. — Ecusson en triangle cur- viligne. — Elytres peu convexes, assez courtes, graduellement rétré- cies en arrière et munies chacune d'une épine aiguii et horizontale près de leur extrémité, beaucoup plus larges que le prolhorax à leur base, avec les épaules prolongées en une longue épine. -^ Pattes lon- gues et grêles; cuisses linéaires, armées d'une petite dent aiguë; jambes droites, inermes au bout; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, celui-là long, 3 beaucoup plus large, 4 court; ses crochets petits, soudés à leur base. — 2'' segment abdominal presque aussi long que 2-3 réunis, séparé du i" par une suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum court; ses épisternums très-larges. — Saillie mésostcrnale lamelliforme, très- large et verticale. — Corps court, épais, finement écailleux et pubescent. De même que le genre suivant représente ici les Baridius, celui-ci est l'analogue des Centrinus. L'unique espèce [SmicUii Fab.), de Cayenne, qui le compose, est un joli insecte d'un noir grisâtre en des- sus, varié de blanc pur en dessous, avec la tête et la moitié antérieure du prothorax d'un beau rouge clair. Ainsi qu'on le verra plus loin , on lui a associé dans les collections un insecte du Brésil, qui appar- tient aux pRioNOMERUs, genre qui fait partie de la Phalange suivante. Groupe II. Synophthalmîdes. Yeux très-grands, contigus ou faiblement séparés en dessus. — Massue antennairo plus grande que le funicule , compacte et velou- tée. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière. — Crochets des tarses hbres. Les deux genres qui suivent sont encore plus anormaux dans i i section actuelle que les Ambatides, et beaucoup plus rares dans les SclKiMil)crr (Curcnl. VII, 2, p. 150;, .ij. : A. euinerus, griseolus, imtnnndus_, Ericlis. Arcîiiv, 18i7, l, p. 131; Pérou. SYNOPHTHALMIDES. %ib collections. L'un denti-e eux est propre à l'Afrique australe, l'autre aux iles Philippines. I. Saillie mésosternalc lamelliforme^ verticale, fortement transversale : Phace- mastyx. II. médiocrement large, inclinée : Synophthalmus. PHACEMASTYX. ScHOENH. Mantis. sec. CurcuL, p. 72. Tète brièvement obconique ; rostre du double plus long qu'elle, assez robuste, arqué, triangulaire dans sa moitié basilaire et muni en dessus d'une arête vive prolongée sur le front, quadrangulaire dans sa moitié antérieure ; scrobes commençant dans son milieu, profondes, obliques et conniventes en arrière. — Antennes médianes, courtes, robustes ; scape épais, en massue, atteignant à peine les yeux ; funi- cule à articles i un peu allongé, obconique, 2-7 très-courts, transver- saux, serrés, grossissant peu à peu ; massue aussi longue que le funi- cule, très-robuste, oblongo-ovale, acuminée, à peine articulée. — Yeux grands, assez convexes, oblongo-ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax subtransversal, peu convexe, graduel- lement rétréci , puis brièvement tubuleux et tronqué en avant, ainsi qu'à sa base ; celle-ci munie d'un lobe médian médiocrement large et tronqué. — Ecusson assez grand, largement arrondi en arrière. — Elytres assez courtes, planes, presque triangulaires, obliquement dé- clives et rétrécies en arrière , calleuses au sommet de leur déclivité , pas plus larges que le prothorax, et chacune faiblement sinuée à sa base , avec les épaules calleuses et un peu saillantes. — Pattes mé- diocres, robustes; cuisses en massue, fortement dentées; jambes comprimées, un peu arquées à leur base, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 allongés, étroits, 3 beaucoup plus large, seul spongieux en dessous, 4 médiocre, ainsi que ses cro- chets. — 2^ segm,ent abdominal plus grand que 3-4 réunis, séparé du l*'' par une très-fine suture droite; saillie intercoxale très-large, tron- quée en avant. — Episternums métathoraciques très-larges^, pénétrant dans une forte échaucrure des élytres. — Saillie mésosternale lamelli- forme, verticale, transversale. — Corps oblong, subelliptique, fine- ment écailleux et revêtu d'une sorte d'enduit. Schœnherr a nommé Baridioides l'espèce inédite et remarquable de Natal sur laquelle il a fondé ce genre. C'est en efiet des Baridius qu'elle se rapproche le plus par son faciès ; mais elle diffère des Ba- lidiides par une foule de caractères et ne peut prendre place parmi eux. Cet insecte est de la taille du Baridius mciaUicus du Brésil. Le des- sous de son corps et la moitié postérieure environ de ses élytres sont d'un blanc jaunâtre ; la moitié antérieure de ces dernières est d'un beau rouge sanguin, limité on arrière par deux croissants d'un noir il 16 rxnCLLIOMDES. profond; une grande tache cunéiforme du même noir longe le bord de chaque élytre à partir de l'épaule, et un gros point de môme cou- leur se voit sous chaque callosité; la base du rostre et le profhorax sont noirs et tachetés de rouge sanguin. SYNOPHTHALMUS (1). Rostre allongé, arqué, assez robuste et caréné en dessus à sa base, grêle et filiforme dans le reste de sa longueur; scrohes commençant au niveau de la partie basilaire épaissie, reclilignes. — Anlennes mé- diocres; scape en massue, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funi- cule à articles 1-2 obconiques, un peu allongés, celui-là plus grand, 3-7 très-courts, très-serrés, grossissant gi'aduellement; massue plus longue que le funicule, cylindrique, subcompacte, finement veloutée. — Yeux très-grands, occupant la majeure partie de la tète, coutigus sur le front. — Prothorax beaucoup plus long que large, régulière- ment conique, tronqué eu avant et à .sa base ; celle-ci munie d'un petit ]obe médian triangulaire. — Ecusson indistinct. — Elytres allongées, subcylindriques, sinuées latéralement dans leur milieu, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses subpédonculées à leur base, en massue, assez fortement dentées en dessous; jambes comprimées, un peu arquées, brièvement onguicu- lées au bout; tarses longs, à articles 1-2 grêles, celui-là le plus grand, S court, un peu plus large, 4 assez grand; ses crochets médiocres. — 2* segment abdominal pas plus grand que 3-4 réunis, séparé du l*"'' par une suture droite ; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métathorax allongé. — Saillie mésosternale médiocrement large^ déclive. — Corps écailleux en dessous, pubescent en dessus. La ressemblance de l'unique espèce {cmcifenis Schh.) du genre avec les Zygops de forme allongée et cyhndrique (par ex. discoidaUs Schh.), est portée aussi loin que possible. L'identité est même presque complète pour les yeux, les tarses, les épisternums métathoraciques et les épimèrcs du mésothorax ; mais pour tout le reste, les différences sont tout aussi prononcées (2). Cet insecte est blanc en dessous et revêtu en dessus de poils jau- nâtres, peu abondants, qui laissent à découvert sur les élytrcs deux bandes dénudées formant une croix de Saint- André. 11 est originaire de Manille. (1) Syn. Phytophilus, Schœnh. Curcul. 111, p. 281; un genre de ce nom, rréé par M. Giiérin-Ménevillc, existait dôjà parmi les Téni'brionides; voyez tome V, p. 82. (2) Il existe à Coyian un genre inértlt dont les cspt>ces ressemblent, h s'y mé- prendre, aux CoPTiKus, insectes voisins des Zygops. U devra être placé à la siiitu de celui-ci, dont il difTiirc par d'importants caractères, notamment ]i,ir la struc- ture des antennes. PIÎTALOCHILIDES, Si 7 TRIBU XXIX. PÉTALOCHILIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule assez saillant. — Mandibules courtes, en tenailles ou en pinces. — Rostre au plus médiocrement robuste, anguleux ou subanguleux, plus ou moins déprimé et élargi au bout ; ses scrobes atteignant , ou peu s'en faut , la commissure de la bouche. — Antennes très-antérieures; leur funicule de six articles. — Prothorax sans lobes oculaires, faiblement échancré sur son bord antéro-iuférieur ; son pronotum séparé de ses flancs par une arête plus ou moins vive. — Un écusson. — Cuisses dentées en dessous ; jambes onguiculées ou inermes au bout; corbeilles des postérieures ouvertes; 3^ article des tarses beaucoup plus large que 1-2 ; leurs crochets libres. — Métasternum au moins médiocrement allongé. — Epimères méso- thoraciqaes médiocres. — Corps ailé, finement pubescent. Parmi les Erirhinides de Schœnherr, il se trouve trois genres pro- pres à l'Amérique du Sud , qui se font remarquer par la forme par- ticulière de leur rostre , leurs scrobes aussi complètes en avant que chez les Brachyrhynques les plus parfaits sous ce rapport, et surtout par leur pronotum séparé des flancs du prolhorax par une arête très- distincte. Cet ensemble de caractères, auxquels s'ajoute un fade?, par- ticuher, me paraît exiger qu'ils constituent une Tribu distincte. I. Jambes onguiculées au bout. Hanches antérieures légèrement séparées : PetalochUus. conliguës : Bulancphagus. M. Jambes inermes ;iu bout: Anchylorhynchus . PETALOCHILUS. ScHOENH. CurcuL, m, p. 591. Rostre allongé, médiocrement robuste, faiblement arqué, cylin- drique et un peu déprimé, graduellement élargi et déprimé à son extrémité; ses scrobes complètes (9) ou peu s'en faut (q^) en avant, rectilignes et superficielles en arrière, surtout chez les mâles. — An- tennes médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu ; funi- cule à articles 1-2 allongés, subégaux, 3-G courts, égaux, bien dis- tincts ; massue oblongo-ovale, A article 1 très-grand, encùne allongé. — Yeux grands, oblongs, transversaux. — Prothorax transversal, peu convexe, subdilaté et régulièrement arrondi sur ses côtés, qui sont un peu relevés et presque tranchants, faiblement bisinué à sa base et de chaque côté de son bord antérieur. — Ecusson en carré long. — Ely- triiS médiocrement convexes, parallèles, largement arrondies eu ai- SIS CIJRCULIOVIDES. rière, un peu plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médiocres , robustes ; hanches antérieures légèrement écar- tées; cuisses fortement en massue, armées d'une petite dent; jambes un peu comprimées, sinuées à leur base en dedans, assez fortement onguiculées au bout; tarses médiocres, de largeur moyenne, spon- gieux en dessous, à article 4 assez long; ses crochets peu allongés. — 2^ segment abdominal un peu plus grand que les deux suivants réu- nis, séparé du 1" par une suture arquée; sailUe intercoxale large, subogivale. — Métasternum médiocrement long. — Corps oblongo- ovale, densément tomenteux. Par suite de la dilatation du rostre à son sommet et du léger écar- tement des hanches antérieures, Schœnherr avait, dans l'origine, placé ce genre immédiatement à la suite des Homalo.\otus du groupe des Cbolides. Plus tard (1) il l'a, avec raison, reporté dans ses Erirhi- nides. 11 ne comprend jusqu'ici qu'une assez grande et jolie espèce [gemeJ- las Schh.) de Cayenne, revêtue en dessus, y compris le rostre, d'une sorte d'enduit tomenteuxd'un brun noirâtre, et ornée de lignes jaunes, dont une médiane, sur le prothorax , une transversale, fortement en zigzag à la base des élytres, et plusieurs longitudinales rapprochées à l'extrémité de ces organes. Outre sa taille plus grande, la femelle se distingue du mâle par ses jambes antérieures garnies de longs poils fins dans leur moitié terminale interne, caractère sur lequel Schœn- herr a gardé le silence. BALANEPHAGUS. SCUOENH. CU7'CUl.,\]l, 2. p. 3il. Rostre assez long et assez robuste, droit, anguleux, plan en dessus, élargi (2) et très-aplani en dessous à son extrémité; ses scrobes com- plètes en avant, profondes, graduellement élargies, atteignant le bord inférieur des yeux et faiblement séj)arées en dessous. — Antennes très-antérieures^ médiocres, assez robustes; scape en massue au bout ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-6 très-courts, grossissant peu à peu; massue ovale, acuminée, arti- culée. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax peu convexe, fortement transversal, régulièrement arrondi sur les côtés, légèrement bisinué i sa base, tronqué en avant. — Ecusson carré ou subarrondi. — Eiylres peu convexes, médiocrement allon- (1) Cureul. VII, 2, p. 338. (2) Cet élargissenieut n'intéresse pas la totalité du sommet du rostre, comme chez les Petalociulus ; il est tli^ prino;i)alement à ce <|uc la lèvre inférieure des scrobes se dilate eu ileliors. Elle le fait à un liant i\r)xré che/. rcspècc iné- dite mentionnée plus ])as. PÉTAI-OCHILIDES. S 19 gées, parallèles , réti-écies à leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses robustes, en massue, armées d'une forte dent triangulaire en dessous; jambes un peu comprimées, droites, assez fortement on- guiculées au bout; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2*^ segment abdo- minal im peu plus long que 3-4 réunis, séparé da l^^ par une suture arquée; saillie intercoxale large, subogivale. — Corps oblong, pu- bescent et cilié. Genre très-voisin des Petalochilus et ne s'en distinguant môme essentiellement que par la forme du rostre et la contiguïté des han- ches antérieures ; mais ses espèces sont très-petites en comparaison du Petal. gemeUus. Schœnherr n'en a connu qu'une [Faldermanni) du Brésil, de forme assez courte, d'un brun rougeâtre et qui est ornée, sur les élytres, de linéoles jaunes longitudinales. J'en possède une autre du même pays, plus allongée, et qui présente un dessin ana- logue. ANCHYLORHYNCHUS. (Klug) Schoenh. Curcul., III, p. 450. Rostre plus ou moins allongé, médiocrement robuste, faiblement arqué, cylindrique, un peu déprimé, multistrié, légèrement élargi et aplani, surtout en dessous, à sou extrémité (1); ses scrobes complètes en avant, subrectilignes et atteignant sa base (2). — Antennes très- antérieures, médiocres, peu robustes; scape en massue au bout; fu- nicule de six articles : 1-2 allongés, subégaux, 3 de moitié plus court, 4-6 très-courts, tous obconiques ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax fortement transversal^ médiocrement convexe, fortement rétréci d'arrière en avant, plus ou moins arrondi sur les côtés et à sa base, celle-ci parfois bisinuée, tronqué en avant. — Ecusson en carré transversal. — Elytres amples, plus ou moins convexes, courtes, sub- parallèles, largement arrondies en arrière. — Pattes assez courtes; cuisses fortement en massue, dentées en dessous; jambes antérieures faiblement arquées, les autres droites, toutes inermes au bout; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2*^ segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du i*^'' par une suture arquée; saillie intercoxale (1) Au premier coup-d'œil, il paraît terminé par deux saillies dirigées en dehors et formant avec lui un aiigle droit; mais cû sout les mandibules qui, de même que chez plusieurs Cholides, all'eclent cette position, du moins après la mort. (2) Schœnherr se trompe en disant qu'elles sont conniventcs en arrière ; elles sont, au contraire, fortement séparées. K20 CURCULIONIDES. courte, large^ tronquée ou anguleuse en avant. — t'orps largement ovale, finement et densément pubescenl. Insectes du Brésil, do taille médiocre et ressemblant plutôt, les uns (par ex. cprjrotns) aux Mycterus, comme l'a dit Sohœnherr, les autres (par ex. vanahilis) à certaines Galeruca qu'à des Curculionides. Leur livrée jaune ou verdàtre, uniforme chez la plupart d'entre eux , est parfois relevée [vanabilis] par un petit nombre de grandes taches noires, très-variables et même sujettes à disparaître complètement. On en connaît quatre espèces [W TRIBU XXX. OXYCORYNIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule giûle, aussi long que l'échan- crure buccale. — Mandibules très-courtes, en tenailles. — Rostre grêle, cylindrique, presque droit, subhorizontal- ses scrobes très- courtes, inférieures, subbasilaires. — Antennes droites ; leur scape court; funicule de 8 articles; massue petite, de 3 articles dont le 1" seul bien développé; les autres spongieux, distincts, formant un cùne aigu. — Yeux brièvement ovales. — Prothorax sans lobes oculaires, échancré sur son bord antéro-inférieur; son pronotum séparé de ses flancs par une arête vive. — Un écusson. — Jambes inermes au bout; corbeilles ouvertes, petites, terminales. — 4" article des tarses aussi long que 1-3 réunis, muni à sa base d'un nœud très-distinct, enfoui entre les lobes du 3*. — Métasternum allongé. — Epimères raésotho- raciques médiocres. — Corps glabre, ailé. Cette Tribu, de même que les quatre suivantes, est empruntée aux Orthocères de Schœnherr, et ne comprend que le seul genre Oxyco- RYNLS de M. Chevrolat. Les nombreuses particularités qui lui sont propres, sont exposées en détail dans la furmule qui précède, et l'on peut voir qu'il constitue l'un des types les plus tranchés de la Famille. L'un des plus remarquables est la présence d'un nœud très-distinct à la base du 4" article des tarses^ nœud qui n'existe aussi apparent parmi tous les Curculionides que chez les Dryophtorus. La longueur (1) A. variabilis, mutabilis, œgrotus, parcus, Scbœnh. loc. cit. et Vil, 2, p. 33.'{. — J'en connais une cinquième espèce du même pnys, beaucoup plus grande, pli:s allongée et plus parallèle que les précédentes; son prothorax est Irès-voisin do celui du Petalochilus gemelius, mais plus court et fortement tran- ctiJint sur les cùlès; enlin son métasternum présente une grande dépression concave dont les bords latéraux sont carénés et ses deux premiers segments abdominaux sout aplanis sur la ligne médiane. Je l'ai vue étiquetée eomme étant un Oxycoiîinls, mais elle ne peut être distraite du genre aetiiel, où ell« di/il liiiit au plus former une sceiion à part. OXTf.ORYNIDES. 521 du pédoncule du sous-menton mérite également d'être signalée, car c'est un caractère de Calandrides. Quant à la place que doit occuper ce genre, elle est nettement indiquée par la forme du prothorax qui ne se retrouve dans la section actuelle que chez les Pétalochilides qui précèdent. Ses espèces ont même une ressemblance prononcée avec les Anchyloruynchus. OXYCORYNUS. Chevuol. Ann. d. l. Soc. entom. l, p. 581. Tète obconique; rostre du double plus long qu'elle. — Antennes il peine aussi longues que lui , assez robustes , à articles subcylindri- ques; scape un peu plus long que chacun des l*^'^ articles du funi- cule ; ceux-ci plus grands que les suivants, qui sont subégaux. — Yeux assez grands, transversaux, un peu saillants. — Prothorax trans- versal, légèrement et régulièrement convexe, finement rebordé et arrondi sur les eûtes, tronqué à sa base, avec un lobe médian large et court, largement échancré en arc sur son bord antérieur. — Ecus- son en triangle curviligne transversal. — Elytres médiocrement con- vexes, ovales, parallèles^ largement arrondies en arrière, aussi larges que le prothorax et échancrées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses robustes, comprimées, sublinéaires; jambes droites, compri- mées, peu à peu élargies à leur extrémité; tarses spongieux en des- sous, à articles 1 médiocre, triangulaire, 2 beaucoup plus court, 3 large, fortement bilobé; crochets grands et robustes. — 2* segment abdominal un peu plus grand que chacun des deux suivants, séparé du i^"" par une suture rectiligne; saillie intercoxale étroite, en triangle aigu. — Corps glabre. M. Chevrolat en décrit deux espèces (1) du Brésil, qui pourraient bien être, comme il le soupçonne^ les deux sexes d'une seule; l'un d'eux {melanocerus) qui serait, dans ce cas, la femelle, m'est seul connu, ('e sont des insectes de taille moyenne, d'un rouge de brique, avec le rostre, les antennes, les genoux et les tarses sujets à devenir noirs. Leur prothorax est assez finement pointillé^ et leurs élytres sont régulièrement striées. Deux autres espèces sont connues (2). Toutes sont rares dans les collections. (1) 0. melanocerus, melanops, Clievrol. loc. cit. p. 214, pi. 5, f. 4, 5; Schœnh. Curcul. V, p. 582. (2) 0. criOricollis, Blanch. in Gay, Hist.d. Cliile; Zool. V, p. 311; Col. pi. 22, f. 5, Chili. — armaius, Duquel in Guérin-Méncv. Icon. Ins. texte p. 138; Brésil. Cet insecte doit son nom à deux épines dont son prothorax est armé en aviint. 522 f.URCULIONIDKS. TRIBU XXXI. BÉLIDES. Sous-menlûu muni d'un pédoncule assez long.— Mandibules courtes, en tenailles, dentées. — Tète plus ou moins, en général médiocrement prolongée en arrière des yeux ; rostre cylindrique, arqué ; ses scrobes submédiancs ou basilaires, très-courtes. — Antennes droites, grossissant peu à peu, sans former de massue proprement dite (1). — Yeux plus ou moins gros, saillants. — l'rolhorax sans lobes oculaires, bisinué à sa basft. — Vu écusson. — Elytres embrassant au plus médiocrement le corps; leurs épipleures yjarfois nulles. — Hanches antérieures cy- lindriques, saillantes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; jambes inermes au bout, leurs corbeilles petites, termi- nales, ouvertes; crochets libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux ou décroissant peu à peu, séparés du 1" par une suture droite; saillie intercoxalo petite, en triangle aigu. — Mé- lasternum allongé; ses épisternums larges. — Epimères mésothoraci- qucs assez grandes. — Corps ailé. 11 est nécessaire de retirer des Rhinomacérides de Schœnberr les trois genres Belus, Riunotia et Ho.MALOcEias qu'il y a compris; ils ne peuvent rester associés aux Riiinouacer et aux Diodyrhv.xchus, ceux-ci appartenant à la phalange suivante. Ainsi constitué, ce groupe est très-naturel et très-distinct des trois suivants par un grand nombre de caractères, dont les plus importants sont ; l'absence complète de massue antennaire, la grandeur relative des segments intermédiaires de l'abdomen et la forme de la saillie intercoxale. L'étroitesse des épipleures des élytres est moins constante. Nulles, de telle sorte que les élytres ne recouvrent que le dos de l'arrière-corps chez les Belus et les Rhinotia, elles se développent assez à leur base chez les Homalocerus et dans toute leur étendue chez les Dicordyix's, mais en restant toujours médiocrement larges. Ce dernier genre et les Homalocerus sont propres ;\ l'Amérique du Sud, les deux autres sont australiens. I. .\ntenncs grôles, uon veloutées. EcussûD longitudinal : Dicordylus. — trausvcrsiil ou trapôzifornie : Belus. H. Auteunes assez robustes, molles, veloutées, sauf ù leur hase. Antennes médianes; écusson transversal : Rhinotia. — basilaires ; — longiludinnl : Uûmulocerus. (1) Dés lors il n'est plus possible de décrire ces organes comme clioz les au- tres CureulioniJes; ils doivent l'être d'après la méthode usitée pour le cora- Diiiu (les Coléoptères. IJÉLIDES. 52:i DICORDYLUS. Tête allongée, subcylindrique; rostre à peine plus long qu'elle, robuste, cylindrique, légèrement arqué; ses scrobes submédianes, arrondies. — Antennes longues et grêles, de douze articles : 1 gros, médiocre, en cône renversé, 2 court, 3 beaucoup plus long que clia- cun des suivants, 4-H obconiques, décroissant et grossissant peu à peu, 1?. petit, en cône aigu. — Yeux grands, subarrondis, saillants. — Pro thorax plus long que large, conique, ou cylindrique et renflé laté- ralement dans son milieu, légèrement bisinué à sa base, tronqué en avant, entier sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne allongé, fortement déclive. — Elytres oblongues, peu convexes, subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies en arrière, brièvement déhiscentes et acuminées à leur extrémité, uotablement plus larges que le protliorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses, munies chacune, un peu en ar- rière et en dehors de l'écusson , d'une courte crête saillante; leurs épipleures assez larges. — Pattes assez longues; cuisses presque gra- duellement en massue, munies en dessous d'une ou deux petites dents épineuses; jambes variables, terminées par un petit mucro droit; tarses larges, à articles 1 allongé, en carré long rétréci à sa base, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Corps oblong, pubescent. Je crée exceptionnellement ce genre, afin de faire connaître deux insectes remarquables du Chili, qu'on croirait, au premier coup-d'œil, oongénèi-es de VIthycerus curculioniodes de l'Amérique du Nord ou des Heilipus, mais qui appartiennent au groupe actuel. En outre de cette forme générale, leurs caractères sont un mélange de ceux des genres cjui suivent. Ainsi leurs antemies seraient des antennes de Belus si elles n'avaient pas très-distinctement douze articles, et leurs yeux , ainsi que leur écusson , sont pareils à ceux des Homalocerus , si ce n'est que ce dernier est plus grand. Enfm^ leurs élytres sont nm- nies à leur base, comme celles des Euruynculs, de deux tubercules, mais qui sont autrement placés que chez ces derniers, c'est-à-dire moins voisins de l'écusson. Ces insectes sont d'assez grande taille et ])euvent être répartis dans deux sections. L'un d'eux (i) a les cuisses munies de deux dents dis- posées transversalement et les jambes bisinuées au côté interne, à leur (1) D. ithycerioides. Ater, undique pube nigia erecla vcstitus inaculisque parvis allio-puljcscentibus crebre irroratiis; prothorace cyHndrico, rugoso-tu- berculatû, lalciibus medio rotundato-anipliato; scutello atro-bolosericeo^ cle- vato; elytris ciehre puuclatis, aiitice trausversim rugosis, tubeiculis i)arvis atio-holosuriccis singulisquc fascia transversa cretaceo-pubcsccnte poiie mé- dium, decuratis. Long, (l'ostr. exclus.) H niili. 524 cuncuLioNiDES. base, avpc leur extrémité élargie; (liez l'autre (1), les cuisses n'ont ([u'une dent très -petite et les jambes sont simples et lé^jèrement ar- quées. BELUS. ScHOENH. Curcul. Disp. mclh., p. 73 (2). Rostre notablement plus long que la tète, peu robuste, cylindrique, légèrement arqué ou droit; ses scrobes submédianes, consistant en un court sillon oblique. — Antennes grêles, de onze articles ; 1-10 obco- niques, 1 assez long, 2 plus court que lui et que les suivants, 1 1 oblong, acmniné au bout. — Yeux grands, saillants, brièvement ovales et obliques. — Protliorax transversal, peu convexe, muni d'un sillon lon- gitudinal en dessus, plus ou moins rétréci et tubuleux en avant, avec son bord antéro-inférieur assez fortement échancré, arrondi sur ses côtés postérieurs, rarement subcylindrique, fortement bisinué à sa base. — Ecusson assez grand, transversal. — Elytres allongées, de forme variable, à peine plus larges que le prothorax et isolément sail- lantes à leur base, celle-ci recouvrant plus ou moins celle du protbo- rax. — Pattes au moins médiocres; cuisses antérieures robustes, fusi- formes, dentées ou non, les autres légèrement en massue, presque toujours iuermes; jambes droites; tarses de longueur et largeur va- riables, à articles 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 assez long et assez robuste, ainsi que ses crochets. — Corps allongé, pubesceut. Genre assez riche en espèces, mais dont je crois qu'il faudra re- trancher quelques-unes qui y sont comprises en ce moment (3). Les (1) D. heilipioides. Pracedcnli angiisUor, ater, subtus pube ocbracea molli dense vestitus; protliorace subconico, Icviter nigoso, (nnuque-viltalo; elytris pal crebre irregulariter itunctatis, inaculis ocbraceis iiumcrosis p.irtim con- tliientibui-, medio apiceque eondensatis, ornalis. Loug. (rosir, excius.) I3inill. Ces deux insectes font jiartie de la collection de M. A. Deyrolle, ù Paris. (2) Syn. IsACANTHA, Hope, Trans. of tlie Zool. Soc. I, p. 102. — Pachyura, Hope, ibid. note ; Schœnherr a, par erreur ou par mégai de, écrit à tort Pa- r.HvnA. — Lixus Fab.^ OUv., Donov. — Buenti s Fab., Donov. — Okthokhy.n- CHCis Mac-Leay. (.■>) Une seule est décrite, à ma connaissance : la P'.ichyra cinerea de M. Blanchard, Voy. au POile Sud, p. 200, pi. 13, f. 7 (Belus cinereus), mais il y en a plusieurs inédites dnns les collections. Ces iascctes, (|ui ont la forme des Pachyura de Hopc, diffèrent du genre actuel par les caractères suivants : « Roslre à peine plus long que la tète, robuste, arrondi et caréné en dessus à sa base, un peu déprimé et subquadrangulaire en avant; ses scrobes fovéi- formes, oblongo-ovales. — Piotborax subcylindri(]ue, non tubuleux en avant, sans aucun vestige d'écbancrure sur son bord autéro-inl'érieur, médiocrement bisinué en arrière. — Elytres beaucoup plus larges à leur base que le protlio- rax, avec les épaules calleuses. » Beaucoup de genres de la Famille rei>osent sur des caractères moins saillants que ceux-ci. BÉLIDES. b2o autres peuvent restev associées ensemble , les deux genres (jua Hope en a extraits ne me paraissant, pas plus qu^à Schœnherr, suffisamment distincts. Dans cet état, elles formeut deux sections. Les Belus proprement dits ont le corps allongé, linéaire, avec les élytres le plus souvent atténuées et prolongées (1), rarement arron- dies (2) en arrière. Ces organes ne sont jamais granuleux ni tubercu- leux , mais criblés de points enfoncés , parfois disposés partiellement en rangées régulières, et il est rare (par ex. semiimndatus) que les cuisses antérieures soient dentées. La plupart de ces insectes rappel- lent^ par leur forme générale, le Lixus paraplecticvs. Les Pachyura Hope se reconnaissent à leurs élytres graduellement élargies et largement arrondies en arrière, granuleuses, et à leurs cuisses antérieures inermes (3). Le genre Isacamha du môme auteur n'en diffère qu'en ce que ces cuisses sont dentées (4). Les Belus sont au moins de taille moyenne, sans devenir jamais très-grands, et sauf une espèce [ctjanipennis), leur livrée consiste su- périeurement en petites taches ou mouchetures d'un gris cendré sur un fond noir, rougeâtre, ou d'un bronzé obscur; quelques-uns sont marbrés de noir et de blanc. Certains individus, qui sont probable- ment des mâles, ont le dernier segment abdominal plus ou moins échancré et quelquefois, en même temps, un vestige de sixième seg- ment. Le genre est propre à l'Australie. RHINOTIA. KiRBY, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 420. Tète subtransversale , avec le front fortement déclive ; rostre plus long qu'elle, médiocrement robuste, cylindrique, arqué; ses scrobes médianes, consistant en une fossette allongée et oblique. — Antennes longues, assez robustes, de onze articles : I gros, subpyriforme, mé- (1) Aux trois espèces {setnipunctatus Vab., bklentatus Mac-Leay, suturalis Boisdnv.) meationnées par Scliœiilierr (Curciil. V;, p. .'M8), aj : B. hemistictus , scalaris, spursus, angustidus, fiUformis^ phœnicoptcrus, Germar, Linnara entom. III, p. 204. — cyaneipennis, grvcilis, Boliem. Voy. d. l'Eugénie; Col. p. 118. — bispinosus,V(iVTOu(\,Mé\àng. cntoni. II, p. 26. — nmplkollis, sub- paralMus^ pica, filutn, irroralus, Jekcl, Ins. Saunders. Col. part. 2, p. 328. (2) B. melanocephalus (brunneus? Doisduv.; Var. offinis, Perroud, loc. cit. p. 30), Schh. loc. cit. p. 351. (3) B. australis (Hope), Scliœnh. loc. cit. p. 3J2. (4) /. rhinotioides , Hope, Trans. ol the Zool. Soc. I, p. 102, pi. 14, f. (J. Dans cette es[iècp, les caisses anlérieures sont munies de deux dents rappro- chées; chez une autre, décrite par Gerrnar (loc. cit. p. 208) sous le nom do Bel. funii'julus, il y en a, à ces mêmes cuisses, deux dis[)Osées transversalement < t suivies de six ;i sept autres, deux aux intermédiaires cl une aux postérieures ; il parait en ôtrc de même chez 17. Grayi, Jckel, loc. cit. i>. 234. 520 r.LRCULIOMDES. diocrc^ 2 court, ûo même l'orme, 3 beaucoup plus long, ohconique, 4-10 déprimés, devenant peu à peu subquadrangulaires, 1 1 plus long, cylindrique, atténué et acuminé au bout. — Yeux très-grands, sail- lants et arrondis. — Prothorax et écusson des Bf.lls. — Elytres allon- gées, linéaires, subparallèlcs, pas plus larges que le prothorax, isolé- ment et fortement saillantes à leur base ; ces saillies recouvrant un peu le prothorax. — Pattes assez longues; cuisses presque graduelle- ment en massue, incrmes, les postérieures ne dépassant pas le 2^ seg- ment abdominal; jambes droites; tarses longs et assez larges, à arti- cles i allongé, 3'' guère plus large que le 2*, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Dernier segment abdominal légèrement échancré. — Corps linéaire, pubescent. Genre très-voisin des Belus et en différant principalement par la structure des antennes, la sculpture des élytres qui sont finement ru- gueuses, avec quelques lignes faiblement saillantes et Taspect velouté de leurs téguments en dessus. Dans la plupart des espèces, les élytres sont en totalité ou en partie d'un beau jaune orangé, et deux bandes latérales de môme couleur se voient sur le prothorax ; mais (quelque- fois {dcrmestiventris, pectoralis) la livrée ressemble à celle de certains lîEi.us. Comme ces derniers, ces insectes sont particuliers à l'Austra- lie (1). HOMALOCERUS. ScHOENif. Curcul.y V, p. 358 (2). Les caractères de ce genre sont rigoureusement les mêmes que ceux des Rhinotia, sauf les particularités suivantes : Antennes insél-ées à la base du rostre; leurs articles 2-iO obconi- ques. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres pourvues d'épi- pleures verticales, assez larges, dans environ leur moitié antérieure. Le genre est, en outre, propre à l'Amérique du Sud, où il représente les Rhinotia. Ses espèces , de grande taille pour la plupart , ont la livrée, les unes [lyciformis) des Lycus, les autres [nigvipennis, milto- merus) des Lampyrides du genre Lucidota. Les téguments des pre- mières ont un aspect soyeux et velouté qui est absent chez les autres. Les trois espèces qui viennent d'être citées sont les seules connues (3). (1) /{. hœmoptcra Kirby, dcrmestiventris Boisduv., marginclla, Kirbyi, Schœnli. Curcul. V, p. 355; la seconde, iinparfuitement décrite par M. Dois- duval et par Schœnherr, l'a été depuis, avec les détails nécessaires, par M. Bla;iclkird, Voy. nu Pôle Sud, p. 198, pi. 13, f. 6 {Belus fascicularis) . — Aj. : fi. pectoralis, Ericlis. Arcliiv, 1842, I, p. 185. 11 y a dans les collections de Paris, sous le nom de fi. spinipcmiis, une espèce voisine de Vhœmopiera, sous le rapport de la livrée, qui a les élytres tronquées et dcnticulées ?i leur extrémité, avec la suture épineuse. (2) Syn. Rhinotia, Schœnli. iliid. I, p. 'lii;fi\im. (3) //. lyciformis, nigripamis, Schœnli. loc. cit. 111 et V; Rrésil. Je possède EURHYXCHIDES. o27 TRIBU XXXII. EURHYNCHIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et médiocrement long. — Mandihiiles courtes, épaisses, en tenailles. — Tête prolongée en arrière des yeux ; rostre long , cylindrique , arqué ; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur, rectilignes et atteignant presque sa base (1). — Antennes droites ; scape court ; funicule de sept articles ; massue de trois, très-longue, cylindrique et veloutée chez les mâles, plus courte et à articles lâchement unis chez les femelles. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure au prosternura. — Un écusson. — El y très embrassant médiocrement le corps. — Hanches antérieures cylindriques, saillantes ; Jambes inermes au bout, leurs corbeilles pe- tites, terminales; crochets des tarses libres. — 2^ segment abdominal distinct du 1". — Métasternum allongé; ses épisternums assez larges. — Epimères mésothoraciques médiocres. Cette Tribu ne comprend que le genre Eurhynchus, qui me paraît plus voisin des Cylas qui suivent que des Apion, près desquels Ta placé Schœnherr. Il en diffère par sa massue antennaire tri-articulée, la présence d'un écusson, ses élytres embrassant beaucoup moins for- tement l'abdomen^ enfin par les deux i"" segments abdominaux non soudés ensemble. EURHYNCHUS. ScHOENH. CurcuL, I, p. 247 (2). Màks ; Tête cylindrico-conique ; rostre du double plus long qu'elle, médiocrement robuste, arqué, légèrement et triangulairement dilaté au niveau des antennes. — Celles-ci atteignant au moins la base du une espèce très-voisine du premier, mais 'les deux tiers plus petite. — milto- menis, Blancli. in Gay, Hist.. d. Chiie; Zool. V, p, 306, Col. pi. 22, f. 3; Chili. (1) Celte forme des scrobes, dont aucun auteur n'a parlé, est parfaitement distincte chez toutes les espèces à élytres épineuses que j'ai sous les yeux. Parmi celles à élytres inermes, je n'ai à ma disposition que le scabrior, type du genre. Dans cette espèce, les scrobes paraissent réduites à leur partie anté- rieure et consister en une profonde fossette oblongue. Mais en y regardant de près, on voit un sillon superficiel iiui part de cette fossette et atteint la base du rostre. L'examen de toutes les espèces du genre apprendra comment elles se partagent sous ce rapport. (2) Syn. EuiiiihNus, Kirby, Trans. of the Liun. Soc. XII, p. 127; nom déjà employé par Illigcr pour un genre do la famille appartenant au groupe des Cryptorhynchides, — Aporhina, lîoisduv. Faun. d. l'Océan, II, p. 310; genre noD caractérisé. ;j28 r LHCLl.lOMDKS prolhorax; scapc pyvifomie; funicule à articles obconiques, décrois- sant peu i peu, les trois ou quatre derniers globuleux ou turbines ; massue à articles 1-2 obconiques, ;{ beaucoup plus long que tous deux réunis, cylindrique, obtus au bout. — Yeux assez grands, arrondis, un peu convexes. — Prolhorax plus long que large, subcylindriqiie, faiblement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle allongé. — Elytrcs convexes, régulièrement oblon- gues ou graduellement élargies en arrière, munies d'une crête de chaque côté de l'écusson, brusquement tubuleuses et chacune forte- ment saillante à sa base , calleuses aux épaules. — Pattes longues ; cuisses fortement en massue, surtout les antérieures, brièvement pé- donculées à leur base; jambes droites, les antérieures parfois (par ex. acobriof) denticulécs en dedans; i'angle interne de toutes plus ou moins saillant et muni d'une courte épine droite ; tarses plus ou moins longs et larges, spongieux en dessous, à 4^ article assez long, ainsi que ses crochets. — 2*^ segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du l*^"" par une suture droite ; saillie intercoxale médiocrement large , rétrécie et arrondie en avant. — Corps oblong, le plus souvent pubescent. Femelles : Elles présentent tous les caractères des mâles, sauf pour leurs antennes qui sont plus courtes, avec la massue moins longue, plus ou moins déprimée, non veloutée et dont le 3^ article n'est sou- vent pas plus long que le 1". Ces insectes sont d'assez grande taille et revêtus de poils blanchâ- tres ou fauves, en général médiocrement abondants et assez caduques. Tous ont la tète et le prothorax lisses et les élytres plus ou moins ré- gulièrement striées, avec les intervalles entre les stries costiformes ou munis de petits tubercules arrondis et espacés ; mais on peut les di- viser en deux sections, selon que ces organes ne présentent, en outre de cette sculpture, rien de particulier (1), ou sont armés chacun d'un ou deux tubercules aigus (2). Toutes les espèces connues de la première de ces sections habitent lAustralie. Dans la seconde, il s'en trouve une (3) sur laquelle M. Bois- duval a établi son genre Aporhi.xa , qui fait exception à cet égard , (1) E. scabrior, kcvm', kirby, loc. cit. p. 428. — muricalus. ihid. jt. 408. (2) E. qundriluberculatns, tetracnnthus, Schœnh. Curcul. V, p. 361. — ncanlliopterus, Boisduv. Faun. d. l'Océa:). H, p. 308; Srhœnherr le rapporte, avec doute, au tetracanthus. — qiuidnnodosus, (juodridens, Erir.hs. Archiv, 1842, I, p. 186. — fidvofasckitus, lUancli. Ann. d. Se. nat. Sér. 3, X, p. 143. — bellicosus, Boliem. Voy. d. l'Eugénie; Col. p. 119. (.3) A. spinoxo, Boisduv. loc. cit.; je cto\<^ que VEvrh. splendidus de M. Blan- chard (loc. cil. p. 144) est identique avec cet insecte; seulement M. Blanchard A passé bOUS silence réjùnc des cuisses antérieures, qui estpeut-èlre propre à l'un des sexes, et qui, au reste, étant tré.s-pctitc, échappe aisément a la vue. CTLADIS. 529 étant propre à Tîle Waigiou. Cette espèce n'a aucun droit à cette dis- tinction générique, attendu qu'elle ne diffère des autres que par la présence d'une petite dent aux cuisses antérieures, sa livrée d'un bleu foncé brillant, avec les pattes (sauf les tarses qui sont noirs) d'un rouge sanguin et l'absence de toute vestiture , à part quatre points blancs sur les élytres. L'épine unique de chacune de ces dernières est très- longue et très-aiguë. TRIBU XXXIIl. CYLADES. Sous-menton muni d'un pédoncule large et médiocre. — Mandi- bules très-courtes. — Tête plus ou moins allongée en arrière des yeu.x, cylindrique ; rostre de grosseur variable , en général assez robuste , cylindrique ou subcylindrique; ses scroLcs distantes de la bouche, profondes et obliques. — Antennes droites; scape court; funicule de huit articles; massue formée d'un seul, veloutée, de forme variable selon les sexes. — Prothorax biparti, sans lobes oculaires ni échan- crure au prosternum. — Ecusson nul. — Elytres embrassant forte- ment le corps. — Hanches antérieures cylindriques, saillantes ; jambes inermes au bout, leurs corbeilles petites, terminales ; tarses variables. — 2" segment abdominal confondu avec le i", les 3" et 4* très-courts. — Métathorax assez allongé ; ses épisternums très-étroits. — Epimères mésothoraciques petites. — Corps aptère. Insectes intermédiaires entre les Eurhynchides et les Apionides. Ils tiennent de près aux seconds par leur faciès :, l'absence de l'écusson, leurs élytres embrassant fortement le corps et leurs deux premiers segments abdominaux soudés ensemble, tandis que la structure inso- lite de leur massue antennaire les rapproche des premiers. Schœnherr, comme on va le voir, avait fortement sépare les deux genres qu'ils constituent et qui sont exotiques. I. Trochiititers des pattes de grandeur normale : Cylas. 1. très-longs, arqués : Myrmacicelus. CYLAS. Latr. Uist. nat. d. Crust. et d. 1ns. III, p. 191(1). Màks : Uostre court, tantôt (par ex. cyanescens) très-robuste, subqua- drangulaire, arrondi aux angles, tantôt [pav en .tnrcipennis) plus grêle et cylindrique, toujours droit; ses scrobes très-larges, obliquement pro- longées et médiocrement séparées en dessous. — Antennes antérieures, robustes; scape obconiquo; funicule à articles lenticulaires, serrés, (1) Syn. B-HENTUs Fub. Coléoptères. Tome VI. 34 530 CLRCIJLIOMDES. égaiix; massuo cylindrique ou oblongue, au moins aussi longue que le funicule. — Yeux assez grands, tantôt (par ex. cyanescens) déprimés et transversaux, tantôt (par ex. turcipennis) assez saillants et longitu- dinaux. — Prothorax allongé, divisé en deux parties par un profond sillon circulaire (la postérieure beaucoup plus courte et plus étroite que l'antérieure, toutes deux convexes), tronqué à ses deux extrémi- tés. — Pattes longues; trochanters de grandeur normale; cuisses pé- donculées à leur base, leur massue terminale forte et arquée en des- sus; les postérieures dépassant en général labdomen; jambes droites; tarses assez longs, médiocrement et peu à peu élargis, spongieux en dessous, à article 4 dépassant fortement les lobes du 3'; ses crochets petits, soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez large, arrondie eu avant. — Corps oblong. Femelles : Elles différent essentiellement des mâles par leur massue antennaire plus courte et oblongo-ovale. Autant que j'en puis juger par le nombre restreint des espèces que j'ai sous les yeux, leurs autres parties, y compris le rostre, ne diffèrent pas de celles de ces derniers. On connaît en ce moment sept espèces (i) de ce genre intéressant, dont les plus grandes sont au plus de taille médiocre. Toutes ne pré- sentent aucun vestige de sculpture sur leurs téguments et sont, sauf une d'entre elles [tttrcipennis], revêtues d'une livrée uniforme, brune, noire ou bleuâtre, terne chez les mâles, un pou plus brillante chez les femelles. Elles sont peu communes dans les collections et habi- tent, les unes la côte occidentale d'Afrique, les autres les Indes orien- tales. Schœnherr a fait de ces insectes une division particulière de ses Or- thocères, qu'il a intercalée entre les Antliarhinides et les Ulocérides, deux groupes avec lesquels ils n'ont aucun rapport. WYRMACICELUS. Chevrol. Ann. d. l. Soc. entom. II, p. 358 (2). Femelle : Rostre médiocrement robuste, cylindrique, arqué; ses scrobes courtes et transversales. — Antennes très-courtes; leur massue médiocre, ovale, acuminée, subarticulée. — Yeux petits, déprimés, obliques, subcoutigus en dessus. — Trochanters des pattes allongés, en massue et arqués ; 4* article des tarses complètement enfoui entre les lobes du 3" ; ses crochets petits, libres et divariqués. — Le surplus comme dans le genre précédent. (1) C. iurcipen7}is Sclili., formicarnts Fab., lœvicollis Sclili., des Indes or.; brunneiisYah., cijunescens, piinclicoUi s Scbh., du Sénégal; longicolUs Cliovrol., patrie inconnue; Scliœnh. Curcul. V, p. 587. (2) Syn. Rhinolaccus (Latr.), Guérin-Méncv. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 112, pi. 6, f. 7; genre non Cviractérisé. APIONIDES. 531 M. Chevrolat , qui a vu le mâle , dit que sa massue antenuairc est complètement pareille à celle des Cylas. Il ajoute;, avec raison ;, que c'est près de ces derniers que le genre doit être placé, et l'on ne com- prend pas bien que Scliœnherr, qui ne l'avait pas vu , ne se soit pas cqnformé ù cette opinion, et l'ait mis dans sa division des Apionides, en l'éloignant fortement de ses véritables analogues. L^unique espèce [formicarms Chevrol.) qui le compose est de l'Aus- tralie et ressemble de la manière la plus complète à un Cylas à ély- tres globoso-ovales. L'exemplaire femelle que j'ai sous les yeux est d'un noir profond et brillant. TRIBU XXXIV. APIONIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et saillant (1). — Mandi- bules très-courtes. — Tète plus ou moins prolongée en arrière des yeux; rostre long, arqué, cylindrique, parfois subulé; ses scrobes fovéiformes, plus ou moins distantes de la bouche. — Antennes droites; leur scape court; i'unicule de 7 articles, le 7*= libre; massue normale. — Yeux distants du prothorax, subarrondis, latéraux. — Prothorax sans lobes oculaires. — Un écusson très-petit. — Elytrcs embrassant fortement le corps. — Hanches antérieures cylindriques, saillantes, les intermédiaires coQtiguës; jambes inermes et tronquées au bout; 3" article des tarses plus large que 1-2; leurs crochets libres (2). — 2"^ segment abdominal soudé et presque confondu avec le 1". — Métathorax assez court; ses épisternums très-étroits. — Epi- mères mésothoraciques petites. — Corps aptère. Cette Tribu ne correspond qu'en partie aux Apionides de Scliœn- herr, les EuRHYN'CHUs et Myrîiacicelus qu'il y a introduits présentant des différences trop prononcées avec les Apion et les Piezotrachelijs pour leur être associés. Ces deux derniers genres restent par conséquent seuls. Ils repré- sentent ici ces Erirhinides à tète prolongée en arrière des yeux, avec (1) Les mâchoires sont Irès-robusles, et il on est de môme dnns les trois Tri- bus suivantes. Cela est remarquable chez des insectes dont le rostre est géné- ralement aussi menu. (2) Jacquelin-Duval (Gêner, d. Col. d'Europ.; Cursul. p. 10) les indique, d'une manière générale, comme étant « dilatées en forme de dent à leur base.» Je les trouve, en elf'et, apjiendiculés chez le pomonœ, la seule espèce qu'il aura probablement examinée sous ce rapport. Chez toutes les autres espèces que j'ai sous les yeux, je les vois simples et plus ou moins élargis à leur base, l^c pomonœ formerait, par conséquent, h cet égard, une exception unique dans la Pbaiaoge actuelle. 532 CLRCULIONIDES. lesquels j'ai formé le groupe des Eugnomides dans lequel se trouve, comme on Ta vu, un genre (MEKirnus) qui a complètement le faciès des Afiox. Je n'ai pas cru, néanmoins, devoir les placer à la suite des Erirhinides, afin de ne pas les éloigner des Cylas et des Elrhyxciil's, avec lesquels ils ont des rapports incontestables. Les Apion, du reste, sont des insectes trop connus pour qu'il soit nécessaire de rien ajouter à. la formule qui précède. Elle contient seulement un caractère qui n'avait pas encore été signalé, à savoir la contiguïté des hanches in- termédiaires. A l'état de larve, les Apion présentent une grande diversité, tant dans le choix des plantes dont ils se nourrissent (1) que dans leurs habitudes. On peut, sous ce rapport, les diviser en plusieurs caté- gories, comme l'ont fait MM. Chapuis et Candèze (2). La plus noml)reuse comprend les espèces qui vivent dans les graines des végétaux, principalement des Légumineuses. Elle se sous-divise selon que les nymphes se métamorphosent dans les graines elles- mêmes (3) ou entre les fleurons du capitule de ces plantes (4). Une seconde se compose de celles dont les larves déterminent sur les tiges ou les feuilles des végétaux la formation de galles dans les- quelles elles demeurent jusqu'à leur dernière transformation (5). Dans une troisième, figurent celles qui rongent la moelle des végé- taux et fabriquent avec les détritus des galeries qu'elles y ont pra- tiquées, une coque grossière qui protège la nymphe (6). (1) Celles dont vivent un grand nombre d'espèces ont déjà été signalées. D'après uu relevé fait, il y a quelques années, par M. Bach (Kœferfaun. d. Nord.-u.-Mittcldeulsclil. II, p. 178), sur 54 espèces dont le régime était connu à celle époque, 37 vivent sur les Légumineuses, 5 sur diverses espèces de liumex, 4 sur les Malvacées, les autres sur des plantes de familles variées. Depuis lors, celte liste a été enrichie d'un assez grand nombre d'espèces^ notamment par M. Dietrich (Stettin. enlom. Zeit. 1857, p. 137). (2) Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 514. Ces auteurs en admettent quatre, dont les deux premières me paraissent devoir être réunies en une seule. A l'époque où ils écrivaient, on ue connaissait pas encore d'espèces vivant aux dépens des racines. (3) A. craccœ, De Geer, Mém. V, p. 2J4, pi. G, f. 35, 36 (et non pas p. 238, pi. 7, f. 19, 20, comme le disent MM. Chapuis etCaudèze) ; vit sur la Vicia cracca. (4) A. upricans, Marsh. Markw. et Lehm. Trans. of the Linn. Soc. VI, p. 142, p. 43, pi. 5, f. A-D; Guérin-Ménev. Anu. d. 1. Soc. centr, d'Agricult. 1842, p. 43, pi. 5, f. 2-3, et Ann. d. 1. Soc. cntom. 1843, p. CG, pi. 2, n» II, f. 1 a-(j; sur le Trifolium pratc-nse. — tuhiferum, Tranenfeld, Verhandl. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien, V, p. 20; sur le Cysius monspdiensis. (5) A. ulicicicola, Ed. Perds, Ann. d. 1. Soc. entom. 1840, p. 89, pi. 6, f. 2-6; sur VUlex nanus. — hœmatodes, Laboulb. Ann. d. 1. Soc. entoin, 18C2, p. 567, pi. 13, f. 23, 24; sur le Humcx acetosella. (6) A. radiolus, Bouché, Stettin. enlom. Zeit. 1847, p. 1G4; sur les Malva. cécs, et aussi sur le houx (^Vcsl\vood) cl le Tanacetum vulgare (Chaiiuis al APIONIDES. 533 Enfin, une quatrième comprend celles qui vivent aux dépens des racines et y font naître, par suite de l'extravasation de la sève, des nodosités et des crevasses (1). Malgré ces genres de vie si différents, ces larves sont très-homo- gènes et ne s'écartent en rien d'essentiel des caractères propres aux larves de la Famille en général. I. Prosternum entier en ayant : Apion. II. — profondément échancré : Piezotrachelus . APION. Herbst, Die Kœfer, VII, p. 100 (2). Rostre plus ou moins long, en général plus court chez les mâles, le plus souvent cylindrique ou filiforme, rarement (par ex. 'pomonœ, craccœ) épaissi dans sa moitié hasilaire et cylindrique à son extrémité. — Antennes insérées près de la hase du rostre ou vers son milieu ; scape obconique ; funicule à article 1 de même forme, plus long que les suivants, ceux-ci très-courts; massue assez forte, ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux médiocres. — Prothorax plus long que large, cylindrique ou légèrement conique, tronqué carrément à sa base, obliquement en avant, entier sur son bord antéro-inférieur. — Elytres convexes, ovales, graduellement élargies, puis rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. — Pattes longues, peu robustes; cuisses médiocrement en massue, inermes; jambes droites; tarses longs, spongieux en des- sous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2' segment abdo- minal presque confondu avec le i", séparé de celui-ci par une très- fine suture droite, plus grand que 3-4 réunis; saiUie intercoxale médiocrement large, rétrécie en avant. — Corps ovale ou oviforme, atténué en avant, le plus souvent glabre. Genre excessivement riche en espèces (3), mais d'une étude difficile, Candèze). — curvirostre, Heeger, Sitzungsber. d. Wien. Akad. XIV, p. 281, pi. 4; sur les Malvacées. — violaceum, Laboulb. loc. cit. p. 565, pi. 13, f. 16- 22; sur le Rur.iex acelosu. (1) A. basicorne, Ilecger, loc. cit. XXIV, p. 317, pi. 2. (2) Syn. OiYSTOMA, Dumér. Zool. analytiq. p. 22C ; genre établi sur les es- pèces à rostre subulé [pomonœ, craccœ, etc.). Stepbens (111. of Biit. cnlom. IV, p. 195) a déto'irné ce nom de son acception primitive en l'appliquant ^ quelques antres espèces (fuscirosfris, ulicis, genislœ) dont le rostre est fili- forme et qui sont assez fortement pnbesccntes. — Attelabus Fab., Payk. — KiiiNOMACE» Clairv., Laichart. (3) Antérieurement au travail de Schœnherr, une Monograpbie de ces in- sectes, qu'on peut encore consulter avec fruit, avait été publiée par Kirby 384 CURCULIONIDES. par suite de leur petite taille et des différences sexuelles qu'elles pré- sentent, et qui ont souvent fait prendre le mâle et la femelle pour dans les Trans. of the Linii. Soc. IX^ p. 1, avec un supplément tome X, p. 347; elle a été traduite en allemand, annotée et enrichie d'espèces nouvelles par Germai-, dans son 3Iag. d. Entom. II, p. 114, et III, p. 37. — Le nombre des espèces mentionnées par Schœnherr (Curcul. V, p. 369, et VIII, 2, p. 370), est de 202. Depuis, les suivantes ont été décrites : Esp. européennes : A. irkarinatum, Waltl, Reise n. Span. II, p. 76; An- dalousie. — Curtisii, Curtis, Ann. a. Mag. of nat. Hist. V, p. 281; Angleterre. — Waltoni^ Steph. AMan. ot'Brit. Bcetl. p. 259; Angleterre. — cruentatum, Germari, ^Yalton, Ann. and Mag. ol' nat. Hist. XIII, p. 452; môme pays. — lepioceplialum (œthiops var.?). Aube, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, \). 339; France. — cerdo, Allemagne; de?2/îroi'^?'e, Andalousie ; armatum, Allemagne; argenlalum, Sicile; biviltatum, Portugal; dentipes, Sicile; Gersta^ck, Stettin. entom. Zeit. 1854, p. 235. — breviuscidum, cretaceum, mimdissimwn, plwn- beomicuns, pineœ^ Rosenh. Die Tliiere Andal. p. 239; Espagne mér. — loti- colle, stenocephalum , cribricuUe, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, IV, p. 135; France (Landes). — bicolor, Gredler, Zeitsclir. d. Ferdin. f. Tyrol u. Vorarlb. Sér. 3, Heft 6, p. 130; Tyrol. — pulchcllum, amethysti- num, Schmidtii, L. Miller, AVien. entom. Monatschr. I, p. 15; Autriche; montanum, VI, p. 348; Corlou. — opeiicum, ononicola, Bach, Ka^ferfaun. d. Nord-u.-Milteldcutsch!. II, p. 179; Allemagne. — Dietrichii {opeticum Bach), gracilipeSj Dietricli, Stettin. entom. Zeit. 1857, p. 133; Suisse. — Caullei, galaclidis {carduorum var.), lAnderi, Wenckcr, Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, Bull. p. XXI; Cupiomonti^arrogans, Rougcti, p. ÇM-^Marqneti,burdigalense, Perrisii, p. CCXX.WII; Fiance. — detritum, parvulum, semicyaneum, scalp- tian, funiculare, pédale, longimanum, Muls. et Rey in Muls. Opusc. entom. IX, p. 3; France. — Kratzii, Wcncker, Berlin, entom. Zeitsclir. III, p. 273; France mér. (Var). — indistinctum, Motsch. Bull. Mosc. 1849, II, p. 144; Es- pagne. — squamigerum, Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 9; France mér. Esp. africaines : A. albopilosum, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 408, pl. 35, f. 5; Algérie. — lancirostre, Clievrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1859 p. 385; même pays. — Wollaslonii, Chevrol, ibid. 1852, p. 570; Madère. — sagittiferum, chalybeipenne, rotundipenne, Wollast. Ins. Madcrens. p. 410; Madère. — dclicalulum, WoUast. Cat. of the Col. of Madeir. p. 120; Madère. Esp. asiatiques : A. herbarum, Aube, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 338; Batoum. — orientale, Smyrne; kasbekiannm, Caucase; œneicolle, velalum, Smyrue; Gersta'ck. Stettin. entom. Zeit. 1854, p. 237. — Motschidskyi, cau- cusicum, cuneatum, Ilochbutb, Bull. Mosc. 1817, I, p. 4(31; ovipenne, rugi- penne, rudicoUe, cognatum, 1851,1, p. 9; Kolenatii (Schh.), 1858, I, p. 151; Caucase. — Truquii, Rcicbc et De Saulcy, Ann. d. I. Soc. entom. 1857, p. C51; Damas. Esp. des Indes or. : A. ceylonicum, gracile, Ccylan; tumidum, Jviva; cla- vipes, Hong-Kong; Gersl;rck. Stettin. entom. Zeit. 1854, p. 258. — cingolense, Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Sér. 3, III, p. 202; Ceylan. — inflatum, crussicoUe, trianguUcolle, gngutinum, suhcosiatum, dilaticulle, chalybcicolor pruinosuin, indicum, nmplipenne, reslricticolle, llavimnnuin, tubercidiferum, albuirrorutum. De Motsch. Etud. eutuni. Ann. VII, p. 91. APIONIDES. 535 des espèces distinctes (1). Elles portent principalement sur le rostre et les antennes. Chez les mâles, le premier est très-généralement plus court, plus épais, plus souvent glabre et moins brillant, et, tout en étant variable, la distance de la base à laquelle les antennes sont insérées, est habituellement plus grande que chez les femelles. D'autres différences, moins répandues, affectent la couleur des antennes, la pubescence du corps, etc. Les Apion figurent parmi les plus petits Curculionides. Leur livrée, presque toujours uniforme, est noire, bleue, rouge, ou métallique. A de rares exceptions près, leurs élytres sont régulièrement striées, avec les intervalles entre les stries plus ou moins costiformes. Sauf l'Australie, ces insectes paraissent n'être étrangers ù aucune des grandes régions du globe. PIEZOTRACHELUS. ScHOENH. CurcuL, V, p. 365 (2). Les seuls caractères essentiels que Schœnherr assigne à ce genre, pour le distinguer du précédent, consistent en ce que ses espèces ont Esp. de la Polynésie : A.piscidiœ, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. entom. 1860, p. 874; Nouvelle-Calédonie (Lifu). Esp. de TAmérique du Sud : A. anisorhynchum, Buenos-Ayres; loiigulum, Brésil; laticoUe, Orénoque; bicolor, lanuginosum, Colombie; angulatum, lati- frons, Brésil; rhomhoideum, Colonobie; granulum, Orénoque; farvulum, sco- lopax, Colombie; hrevicorne, Brésil; ensirostre, Colombie; subœneum, Porto- Rico; lœvirostre, Colombie; piceirosire, luteirosfre, castaneipes, Orénoque ampullula, nigroœneum, annulatum, Brésil ; macrophthalmiim, Orénoque chrysocomum, leptorhynchum, glabratum, aduncirostre, picipes, Colombie portoricamim, Porto-Rico; contractum, Colombie; Gerstack. Stettin. entom Zeit. 1854, p. 239. — obscurum, macilenium, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 309; Chili. Esp. de l'Amérique du Nord : A. cuprescens, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 289; Sitkha. — chalceum, murinum, Mexique; nodirosire, Floride; subglo- bosum, metallicnm, vile, cinereum, melanarium, Etats-Unis; paradoxum, Mexico; Gerstoeck. loc. cit. p. 240. — œdorhynchum, venir icostim, J. L. Le Conle, Proceed. of tlie Acad. of Pbilad. X, 1858, p. 79; Californie. — crassina- sum, proclive, cribricolk, Cali tbrnic ;caî;i/'roHS, Nouveau-Mexique ;pro/ensMm Californie; J.L. LeConte, Rep. on arailr. lotlie Pacif. Oc. IX; Append. I^p.53. Pour des remarques critiques et synonymicpies sur un assez grand nombre d'espèces, voyez principalement : Wallon, Tho entom. Magaz. V, p. 8; et Ann. and Mag. of nat. Hist. XIII, p. 444, XV, p. 331, 392, XVI, p. 221 ; ces dernières, qui concernent le genre Oxystoma de Slephens, ont été traduites dans la Stet- tin. entom. Zeit. 1840, p. 183. — Geraîar, Stettin. entom. Zeit. 1842, p. 3. — Schaum, ibid. 1845, p. 144. (!) M. Wallon (The entom. Mag. V, p. 10) est l'auteur qui a donné le plus de détails sur ces différences. (2) Syn. AxTELABiis Fai). — Apion Gerstccck. 536 Cl'RCLI.IOXIDlS. la tête munie en arrière d'un sillon transversal et le prothorax im- pressionné ou excavé de chaque côté en avant. M. Gerst.L-cker (1) a fait observer que sous ces deux rapports, il existe entre les deux genres les passages les plus insensibles et, en conséquence, il n'a pas admis celui-ci. Mais je remarque un troisième caractère qui, s'il est permanent, permettrait de le conserver. Chez toutes ses espèces que j'ai sous les yeux, le prosternum est profondément et quadrangulai- rement échancré, tandis que chez les Apion, il est entier ou faiblement et très-largement sinué. D'après cela, il me paraît convenable de re- garder provisoirement les deux genres comme distincts. A part une espèce [crotalanœ Fab.) propre à l'Amérique du Sud, et que Schœnherr leur associe, très-probablement i tort, les Piezo- TRACHELUS sout africains et habitent presque tous l'Afrique aus- trale (2). PHALANGE II. Pygidium plus ou moins découvert, ou, à défaut, les crochets des tarses appendiculés, fendus ou dentés; ces deux caractères existant souvent à la fois. Le pygidium ne suffirait pas à lui seul pour caractériser l'ensemble des espèces qui composent cette phalange. 11 n'est pas rare qu'il soit entièrement caché ou très-faiblement découvert. 11 peut également arriver dans la même espèce qu'il soit visible chez certains individus et non chez les autres; mais comme, dans la grande majorité des cas, les crochets des tarses affectent l'une des formes indiquées dans la courte formule (jui précède, ces deux caractères se suppléent l'un l'autre, de sorte qu'il n'y a presque jamais de difficulté sérieuse à reconnaître si une espèce appartient ou non à ce groupe. 11 ne con- tient que deux genres (Diouyuuynchus, Rhinomacer) qui, ayant à la foi? le pygidium caché et les crochets en question simples, font une exception à cette règle. Leurs rapports intimes avec les Auletes et les Nemgnvx ne permettent pas de les éloigner de ces derniers, ijui ont ces crochets appendiculés. La phalange comprend une partie des Orthocères de Scliœnherr et ce que la précédente n'a pas absorbé de ses Erirhinides. Elle est, au point de vue des habitudes, plus homogène que cette dernière. Toutes ses espèces paraissent être épiphytes, et, à défaut de l'observation directe, (1) Stetlin. eiitom. Zeit. 1854, p. 2G9, note. (2) Scliœiilierr, iibslraction faite du crotalariœ, en décrit 6 espèces : P. Ger- murii, Ilerùstii, CalFrerie; lonr/uidus, Sicrra-Leoue; loc. cit. p. 3G7; puUus, Guiuée; asphallinus, fullax, (/iirreric; ibid. VllI, 2, p. .^GS. — Aj. : A]), an- guslicolk, longicoUe (asphallinus Sdiii.), conicicolle, nalalensc, Gersta'cii. Sletliu. eiilom. Z.-il. 1854; p. 2<;!); dirierie. / APIÛNIDES. 337 l'analogie autorise à supposer qu'il eu est ainsi. Toutes celles égale- ment dont les métamorphoses ont été observées, vivent, sous leur pre- mière forme, aux dépens des feuilles, des fleurs ou des fruits. Aussi, ces insectes peuvent-ils être regardés comme plus ou moins nuisibles. Comme la précédente, la phalange se divise en deux sections, mais qui sont ici basées sur la forme des segments intermédiaires de l'ab- domen, caractère dont la découverte est, comme je l'ai dit précé- demment, due à M. G, Thomson. I. Les segmeuts en question non anguleux à leurs extrémités. A. II. anguleux B. SECTION A. Segments intermédiaires de l'abdomen non anguleux à leurs extré- mités. — Epimères mésothoraciques jamais ascendantes. Tous les Orthocères que j'ai dit plus haut appartenir à la phalange actuelle, rentrent dans cette section, en tête de laquelle ils sont natu- rellement placés, comme faisant suite à ceux qui terminent la précé- dente. J'y comprends également les Balaninus, auxquels M. G. Thom- son attribue à tort des epimères mésothoraciques ascendantes (i). Quoique beaucoup plus riche en genres que la suivante, cette sec- tion est pauvre en comparaison des autres grandes divisions de la Famille. Elle n'en comprend qu'un peu plus d'une trentaine; mais ces genres présentent une si grande variété dans leur organisation, qu'ils ne représentent pas moins de treize types différents, constituant dès lors autant de Tribus dont le tableau suivant donnera une idée préparatoire. L'Europe ne possède aucune forme qui puisse rentrer dans les deux tiers environ d'entre elles. L Antennes droites. a Li;s deuv l*" segments abdotninaux souciés en- semble. Episternums métatlioraciiiues très-étroits; pygidium recouvert. Cybébides. Episternums métatliorHcii|ues très-larges ; liygidium libre. Attélabides. aa Segments abdominaux tous libres. Rhinomacérides. (1) Skandin. Col. 1, p. 137. Ces pièces ne sont ascendantes pour moi que lorsqu'elles pénètrent assez entre les élytres et le protliorax pour être visibles d'en liant. Dans l'origine, j'avais provisoirement donné le nom de Balanlnides à nn groupe très-élendu comprenant plusieurs genres (pii ont on ellet les pièces en question ascendantes (par ex. Cokyssomerus). Une étude plus approfondie m'a fait changer d'idée et jr regarde maintenant les Bai-anincs comme consti- tuant un type isolé. /, a38 CURCULIONIDES. II. Antennes coudées (1). 6 Saillie mésosternale triangulaire, inclinée en ar- rière, c Rostre court et très-robuste ; ses scrobes fovéi- formes. Ectemnorhinides. ce — plus ou moins long, peu robuste; ses scrobes linéaires. d Articlns du funicule antennaire hérissés de longs poils. Mésoptilides. dd finement pubcs- cents. e Les deux 1^" segments abdominaux soudés en- semble. Tête allongée, cylindrique ; rostre médiocre. Scoloptérides. — petite, globuleuse; — très-long et très-grêle. Erodïscides. ee Les deux l^" segments abdominaux libres (2). f Prothorax allongé, cylindrique ou en cône ren- versé. Otidocéphalides. ff — transversal ou peu s'en faut. g Angles postérieurs du prothorax aigus, plus ou moins saillants ; corps cylindrique. Macdaunides. g g Angles postérieurs du prothorax au plus rectan- gulaires, non saillants. h Prothorax sans lobes oculaires; scrobes rostrales éloignées de la bouche. Prosteruum long en avant des hanches anté- rieures; corps rhomboïdal. Balaninides. Prosternum très-court en avant des hanches antérieures (3) ; corps non rhomboulal. Antiiokomides. hh Prothorax muni de lobes oculaires; l'une des pai- res de cuisses ou toutes armées d'une très- grande dent triangulaire. Cératopides. it Saillie mésosternale lamelliforme, très-large et verticale. Trigonocoi.ides. (1) Elles le sont iiiiparfaitement chez la plupart des Magdalinus, et il paraît en être quelquefois de même chez les Mesoptilius. (2) Sauf chez les Tuamnobius de «a tribu des Anlhonomides. (3) Ou do longueur ordinaire, mais alors les crochets des tarses sont libres ; les AcAUPTUS, genre de la tribu des Anlhonomides, sont les seuls qui soient dans, ce cas. CTBÉBIDES. S39 TRIBU XXXV. CYBÉBIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule étroit et médiocre. — Mandi- bules courtes, en tenailles, fissiles au bout. — Tète allongée en arrière des yeux; rostre long, cylindrique; ses scrobes commençant près de son milieu, linéaires, obliques, subcontiguës en arrière. — An- tennes droites; funicule de sept articles. — Yeux assez grands, ar- rondis. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-inférieur. — Elytres courtes, embrassant fortement lo corps et recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures cylindriques, sail- lantes; jambes inermes au bout; leurs corbeilles petites, terminales, ouvertes; crochets des tarses appendiculés. — Les deux 1"^ segm^ents abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture droite ; saiUie intercoxale en triangle aigu. — Métathorax assez long; ses épi- sternums très-étroits. — Epimères mésotlioraciques grandes. — Corps ovale, atténué en avant. A la suite des Apionides, Schœnherr a placé un groupe des Tanao- nides composé de quatre genres appartenant à deux types très-diffé- rents. Un seul (Tanaos) peut y rester (1); les trois autres constituent le groupe actuel. On peut donner de leurs espèces une idée très-exacte, en disant que ce sont des Apiox dont les crochets des tarses sont ap- pendiculés. La place de ces insectes est par conséquent en tète de la phalange actuelle. Ils sont propres à la Catfrerie et à Madagascar. L Hanches intermédiaires contigucs : Aplemonus. n. séparées : Cybebus. Genre incertaî sedis : Mecolenus. APLEMONUS. ScHOENH. Mantts sec. Curciil. p. 5. Tête très-allongée en arrière des yeux, cylindrique ; rostre i\ peine plus long qu'elle , presque droit , robuste, cyhndrique ; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur, obliques, faiblement sépa- rées en arrière. — Antennes droites, courtes; scape grossissant peu à peu ; funicule à articles obconiques : 1 allongé , 3-7 décroissant gra- duellement; massue médiocrement forte, oblongo-ovale, acuminée, articulée. —Yeux grands, déprimés, arrondis. —Prothorax plus long (1) Malgré ses hanciics antérieures contigucs, on le trouvera parmi les Apos- lasiaiérides, dans le voisinage des Cossonides. Il est à ces insectes ce que les OxYRUYNCiius, dont les hanclies antérieures se louchent aussi, sont aux Calan- drides. 540 CURCULIONIDBS. que large, r('e:ulièrement cylindriciue, tronqué ù sa hase et en avant. — Ecusson très-petit, allongé. — Elytres très-brièvement ovales, gib- beuses dans leur milieu , atténuées à leur extrémité , pas plus larges que le pro thorax et tronquées à leur hase. — Pattes assez longues; hanches intermédiaires contiguës; cuisses graduellement en massue; jambes droites, inermes au bout; tarses médiocrement larges, spon- gieux en dessous; leur i" article de longueur normale. — Saillie in- tercoxale com'te, en triangle aigu. — Mésosternum court. — Corps ovale, fortement atténué en avant, saupoudré de quelques poils. Le type du genre est un insecte inédit [gibbipennis Schh.) de Natal, environ trois fois plus grand que VApion pomonœ , et en entier d'un noir-violet obscur. Son rostre et son prothorax sont rugueux et ses élytres fortement sillonnées; les trois intervalles entre les stries, voi- sins de la suture, se renflent dans leur milieu et forment autant de eûtes ou de crêtes. F'ar suite de la contiguïté des hanches intermédiaires, le genre ne diffère rigoureusement des Apionides que par les crochets des tarses appendiculés. CYBEBUS. ScHOENH. Curcid. V, p. 447(1). Tête très-allongée en arrière des yeux, conique, renflée sur le ver- tex ; rostre plus long c^u'elle, assez ou peu convexe, cyhndrique, par- fois {dimidiatiis) un peu renflé au niveau des antennes, médiocrement arqué; ses scrobes commençant vers son milieu, obliques, faiblement séparées en arrière et s'arrêtant loin des yeux (2). — Antennes droites, médiocres, assez robustes; scape renflé au bout; funicule à articles 1 obconique, court, 2 de même forme, beaucoup plus long, 3-5 obco- uiquos, décroissant graduellement, 0-7 transversaux , celui-ci plus large; massue forte, obiongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, un peu convexes, brièvement ovales, transversaux. — Pro- thorax plus long que.large, très-régulièrement coniqui', obUquement coupé de chaque côté [dimidiatus] ou [castancus) arrondi à sa base, tronqué en avant. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Elytres très-convexes, brièvement ovales ou oviformes, à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base , avec les épaules nulles. — Pattes longues; hanches intermédiaires légèrement séparées; cuisses en massue, pédonculées à leur base; jambes légèrement flexueuses, élargies et inermes au bout; tarses larges, spongieux en dessous, à (1) Syn. Apion, Klug, his. v. Madag. p. lOG. — Cuncuuo^ Fab.^ Oliv., Ilwiist. — RiiYNCH.ïNUS Vah., Oliv. (2) Cliez le castancus, un sillon part en avant de chaque sciobe et atteint la commissure de la bourlic. Un ne jient guère le considérer comme la con- tinuation de la scrohe. CYBÉBIDES. 541 article 4 robuste, déprimé, dépassant peu les lobes du 3». — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Métasternum médiocrement allongé. — Corps ovalaire, fortement atténué en avant, glabre. On en connaît deux espèces (l)de Madagascar : l'une [dimidiatus] de taille au-dessus de la moyenne, l'autre [castaneus) à peine plus grande que VApioii pomonœ. Toutes deux sont noires, avec les élytres d'un rouge de cinabre. De très-fins sillons réguliers et non ponctués se voient sur ces organes. Note. Le genre suivant, que Schœnherr a placé immédiatement à la suite des Aplemonus, et dont je n'ai pas vu le type, paraît très-distinct. 11 va de soi qu'il n'appartient à la Tribu actuelle qu'autant que les cro- chets de ses tarses sont appendiculés. MECOLENUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curciil. \k 7. Tête très-allongée, cylindrique; rostre un peu plus long qu'elle, assez robuste, cylindrique, droit, puis un peu épaissi et arqué au bout; ses scrobes brusquement obliques et atteignant sa base. — Antennes antérieures, assez longues, grêles, à articles 1-5 allongés, en massue au bout, décroissant graduellement, 6-8 subarrondis; massue très-al- longée, oblongo-ovale , articulée, acuminée au bout. — Yeux arron- dis, médiocrement convexes. — Prolhorax plus long que large, renflé et arrondi sur les côtés, rétréci et subtubuleux en avant, bisinué à sa base. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres allongées, médiocre- ment convexes, élargies après leur milieu, avec leur rebord dilaté et subredressé, surtout en arrière, à peine plus larges que le prothora.'î et isolément saillantes à leur base. — Pattes antérieures très-allongées, leurs cuisses en massue dans leur milieu, densément granuleuses en dessous; leurs jambes sublinéaires, arquées et canaliculées sur leur face interne; les quatre pattes postérieures plus courtes; leurs jambes droites, peu h peu élargies au bout; tarses spongieux en dessous, à articles 3 assez large, 4 petit. • — Corps oblong, très-atténué en avant, convexe, inégal. Schœnlierr nomme Wahlbergi l'insecte inédit de A'atal, sur lequel il a fondé ce genre. Sa faille paraît être petite. (1) Vyhijnch. dimidiatui^ Fab.; ce nom a été changé arbitiairemcnt par Schœnlierr en cchii de rufipennis. — Ap. castuncum Klug (C. hisiicjma Schh.); Schœnherr a eu des doutes sur cette espèce et a changé le nom (jne lui avait imposé Khi;^; mais c'est, sans aucun doute, celle décrite par ce dernier; il aura eu seulement une variété sous les yeux. 542 CURCULIONIDES. TRIBU XXXVI. ATTÉLABIDES. Sous-menton muni d'un large et assez long pédoncule. — Mandi- bules courtes, peu épaisses, en tenailles, dentées au bout. — Tète al- longée en arrière des yeux; rostre plus ou moins robuste et élargi en avant; ses scrobes supérieures, larges^ profondes et fovéiformes. — Antennes droites; funicule de six ou sept articles; massue articulée. — Yeux assez grands, arrondis et assez saillants. — Prothorax de forme variable. — Un écusson. — Elytres courtes, laissant le pygidium à découvert. — Hanches antérieures cylindriques, saillantes; jambes uni- ou bi-onguiculées au bout; les corbeilles des postérieures petites, ouvertes; crochets des tarses soudés. — Les deux ou quatre d*" seg- ments abdominaux soudés ensemble , séparés par de fines sutures droites; le S'^ presque toujours très-court; saillie intercoxale en triangle aigu. — Métathorax au plus médiocre ; ses épisternums très-larges, obliquement tronqués en avant; ses épimères grandes. — Celles du mésothorax médiocres. — Corps épais^ massif, atténué en avant, en général glabre. Cette Tribu correspond aux Attélabides de Schœnherr(l), moins les Rhynchites et les Pterocolus, qu'à mon sens il y avait compris à tort. Les premiers sont le type de la Tribu suivante; on trouvera les seconds dans la légion des Apostasimérides. Ainsi épurés, ces insectes forment un groupe très-naturel et bien distinct des Rhinomacérides qui suivent par l'éperon terminal simple ou double, selon les sexes, dont leurs jambes sont constamment ar- mées ; la soudure de leurs segments abdominaux (2), celle des cro- chets de leurs tarses, enfin leur pygidium complètement à découvert, caractères qui sont permanents. Celles de leurs espèces dont les mœurs ont été observées, à savoir (1) Rieu n'est plus coinpliquô (luc l'iiistoirc systématique des genres Apode- rus, Attei.auls, RiiYNciiiTEs et RniNOMACEu; plusieurs pages sufliraient h peine pour l'exposer. Les excellentes observations dont ils ont été l'objet de la part de M. Suffrian (Stettin. entoni. Zcit. 1847, p. 157 cl 165) nie dispensent d'en- trer dans de longs détails en ce qui la concerne. Je partage complètement l'opinion de ce savant entomologiste, que ces genres doivent former deux groupes distincts : les Apoderus et les Attelabus d'un côté^ les Rhynchites et les RuiKOMACER dc l'autre. (2) La brièveté du dernier de ces segments est un caractère qui n'a pas en- core été signalé. Elle est si prononcée cboz une l'oule d'espèces, que le seg- ment en (luesUon ne forme plus qu'un mince lilet dans son milieu et que même parfois ou a de la peine à l'apercevoir. Cette particularité se retrouve chez les Rhynchites, mais elle est sujette chez eux à d'assez fréquentes excep- tions, taudis qu'ici elle est presque constante. APODÉRIDES. 543 YApoderus coryli (1) etVAttelabus curculionoides (2), font preuve, pour la conservation de leur progéniture, d'une industrie qui apparaît ici pour la première fois dans la Famille. Au printemps, les femelles roulent les feuilles des arbres dans chacune desquelles elles renfer- ment un œuf. Après leur éclosion, les jeunes larves rongent la lame interne du fourreau qui les abrite et qu'elles quittent probablement plus tard, quand leur croissance est terminée, pour achever leur mé- tamorphose dans le sein de la terre. Ce sont principalement les feuilles du coudrier que YApoderus coryli roule de la sorte, tandis que VAt- telabiis curcuUo7ioides donne la préférence à. celles du chêne. On n'a pas encore de description détaillée de ces larves. Celle de la première de ces espèces, d'après ce qu'en dit M. Ratzeburg, est remarquable par la forte saillie des bourrelets qui lui tiennent lieu de pattes et celle des 4% 5*^ et 6* segments du corps en dessus; elle est aussi plus allongée et plus atténuée en arrière que les larves ordinaires de la Famille et peut se rouler complètement en cercle. Selon M. Goureau, celle de YAttelabus curcuHonoides est de forme plus normale. Ilyadesmotifssuffisantspour répartir ces insectesdansdeux groupes. I. Hanches interméd. séparées par une saillie du mé- taslernum; celle du mésosternuin nulle. Apodérides. II. — contiguës ou séparées par une saillie du mé- tasternum et une du mésostcrnum. Attélabides vrais. Groupe I. Apodérides. Hanches intermédiaires assez fortement séparées par une saillie du métasternum arrivant au niveau de leur bord antérieur. — Mésoster- num tronqué ou sinué en arrière, sans aucun vestige de saillie. — Tête fortement rétrécie et presque toujours étranglée en arrière, avec un col globuleux l'unissant au prothorax. Toute différente que soit la tête de ces insectes de celle des Attéla- bides vrais, je me fusse abstenu de les placer dans un groupe distinct, si ce caractère eût été isolé. Mais la sailhe qu'envoie le métasternum entre les hanches intermédiaires est quelque chose de très-rare dans (1) Le travail le plus essentiel à consulter pour cette espèce et la suivante est toujours celui de P. Huber, intitulé : « Mémoire pour servir à Thiistoire des At- télabes, insectes voisins des Charançons. » Mém. d. 1. Soc. phys. et dilist. nat. d. Genève, VIII, 1839, p. 445-502. — Voyez aussi Ratzeb. Die Forstins. I, p. 116, pi. 4, f. 5 B, la larve 3 figure copiée dans Westw. au Introd. etc. I, p. 330, f. 41, iv> 4. (2) Après Huber, on ne peut citer pour cette espèce que le travail de M. Goureau intitulé : « Note pour servira l'histoire de VAilelnbus curcuHo- noides. » Ann. d. 1. Soc. entom. 1841, p. 21, pi. I, n» III, f. 1-3. Les quel- ques autres auteurs cités par MM. Chapuis et Candozc (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 542) n'en ont parlé que très-vaguement. O-it rxRCULlONinES. la Famille cl qui méritait d'être mis en évidence. Cette structure, qui jusqu'ici était restée inaperçue, ne s'observe que dans le ^enre suivant. APODERLS. Ouv. Entom., Y, 81, p. 12 (1). Blàlcs : Rostre plus ou moins élevé et en général sillonné entre les antennes, déclive en avant. — Scape des antennes court, en cône renversé ; funicule à articles obconiques : 1 médiocre, 2 tantôt allongé, tantôt à peine plus long que 3, celui-ci et les suivants décroissant peu à peu; massue tpmenteuse, sauf son l*^"^ article, qui est glabre. — Ecusson grand, fortement transversal, coupé obliquement de cliaque côté et carrément à sa base. — Elytres embrassant très-faiblement le corps, très-rarement du double plus longues que larges, arrondies aux angles postérieurs, notablement plus larges que le protborax et échan- crées pour loger l'écusson, avec les épaules calleuses ou obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, inermes; jambes droites ou légè- rement arquées, fortement uni-onguiculées au bout; tarses assez étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, celui-là beaucoup plus grand que celui-ci, 3 médiocrement plus large que tous deux. Femelles : Outre les différences ordinaires dans la forme du rostre et l'insertion des antennes, elles diffèrent des mâles par leur tête beaiicoup plus courte, quand ceux-ci l'ont très-allongée, et surtout par leurs jambes bi-onguiculées à leur extrémité. Le genre est ricbe en espèces, mais exclusivement propre à l'ancien continent où il paraît exister partout; il est surtout abondamment re- présenté aux Indes orientales. Ces insectes sont généralement de taille moyenne et ornés de couleurs vives, mais uniformes. Quelques- uns d'entre eux se font remarquer par les callosités ou les épines dont leurs élytres sont pourvues. Schœnherr s'est contenté de les diviser on deux sections, selon c[ue la tète est simplement conique ou prolongi'e et cylindrique en arrière. Dans ces derniers temps, M. Jekel (2) les a soumis à une analyse mi- nutieuse qui l'a engagé à les répartir dans trois sous-genres, divisés en plusieurs groupes auxquels il a assigné des noms et dont voici les caractères les plus essentiels. Le premier de ces sous-genres, Trachelophoris, se reconnaît à sa tête en cône très-allongé chez les mâles, plus court chez les femelles, mais étranglée et plus ou moins pédonculée chez les uns et les autres; à ses antennes à articles allongés, avec le dernier de la massue très- aigu et aniiié chez les mâles; le prothorax est irrégulièrement coni- (1) Syn. AîTELAr.cs Linné, Fab. Herbst, Illig. etc. — Rhinomacer Gcotlroy, Laichart. — Bnixiius et Involvulis Srliraiick. (2) 1ns. Sauiiders. Col. )iart. 'i, p. 158. APODÉRIDES. 545 que, fortement resserré en avant, avec son Lord antérieur fortement échancré, tant en dessus qu'en dessous, de sorte qu'il parait comme hilobéj les hanches antérieures sont très-longues et les cuisses posté- rieures dépassent sensiblement l'abdomen (1). Les Centrocorynls s'en distinguent principalement par leur tête graduellement rétrécie et non étranglée à sa base et leur prothorax régulièrement conique, lisse, sans rétrécissement brusque en avant et moins fortement échancré sur son bord antéro-inférieur. Leurs antennes sont longues, grêles, avec tous les articles du funicule inerm^es dans les deux sexes et le 2'' pas plus long que les suivants. Les espèces sont indiennes et au nombre de deux en ce moment (2). M. Jekel réserve le nom d'ApooERiis aux espèces de la première section de Schœnherr, dont l'organisation se rapproche de celle de l'A. cor?//» d'Europe. Toutes ont la tête beaucoup plus courte que dans les deux sous-genres précédents et profondénient étranglée à sa base, le prothorax plus ou moins campanule et au plus médiocre- ment échancré en avant, tant en dessus qu'en dessous; enfin les an- tennes courtes, avec tous les articles du funicule inermes, le 3^ pas plus long que le suivant, et celui qui termine la massue non acu- miné. Ces insectes sont répandus dans la plus grande partie de l'an- cien continent, et parmi eux figurent toutes les espèces européennes du genre (3). (1) Ici viennent t&utes les espèces de la seconde section de Schœnherr (Cur- ciil. V, p. 291), moins le scutellaris. M. Jekel les partage en trois groupes ; Metriotrachelus. Antennes assez robustes, empiétant fortement sur le pro- thorax chez les mâles, un peu plus longues que la tète chez les femelles; leur 3" article très-allongé; le 6» du funicule et le l" de la massue dentés au côté externe^ ii leur extrémité, chez les mâles. Une espèce nouvelle de Madagascar : A. femoralis, Jekel, loc. cit. p. 160. Trachelophorus vrais. Antennes allongées, grêles, à article 3 pas plus ou guère plus long que les suivants; quelques-uns de ceux du funicule, en nombre variable, dentés en dehors, à leur sommet, chez les mâles; la massue très-al- longée dans les deux sexes : ji. abdominalls, camœlus {Dromas Kiug)^ Dr ornas, uniformis, urdea, hiimeralis, inœqualis, fest'wus, Schœnh. Curcul. V, p. :^91; tous de Madagascar. — Aj.: A. giraffa,&j même pays; cyaneovirens, du Séné- gal ; Jekel, loc. cit. p. 161. Cycnotrachelus. Antennes grêles; les articles du funicule tous inermes dans les deux sexes et subégnux, la massue très-allongée. Les espèces sont indien- nes, et deux seulement (cygneus Fab., longicollis Oliv.) sont mentionnées dans Schœnherr, loc. cit. p. 29i et 296. — Aj.: A. flavotuberosiis, Indes or.; chi- nensis, Chine (Shangai) ; montanus, Sylhet ; Memert^ Ccylun; colkiris, Java; Jekel, loc. cit. p. 163. Ici peut-être doit être placé : A. scilidus, Walker, Ann. a. M;!g. of N.it. llist. Ser. 3, III, p. 262; Ceylan. (2) A. scukllaris, Schœnh. Curcul. I, p. 191. — Dohrnii, Jekel, loc. cit. p. 168; Ceylan. (3) M. Jekel divise ce sous-genre en cinq groupes basés sur les modifications Coléoptères. Tome Vl. 35 54G CURCULIONIDES. Groupe II. Attélabides vrais. Hanches intermédiaires contiguës ou faiblement séparées par deux saillies fournies, l'une par le métasternum, l'autre par le mésoster- num. — Tète ni étranglée, ni pourvue d'un col en arrière, cylin- drique ou cylindrico-conique. La contiguïté des hanches intermédiaires existe chez la grande ma- qu'éprouvent la tête, le protliorax, la sculpture des téguments, etc., et qui classent très-bien les espèces d'après leur faciès. I. Strigafoderus. Tète en cône assez allongé ; prothorax assez fortement échan- créen avant, présentant des plis semi-circulaires de chaque côté; élytrcs forte- ment ponctuées ou fovéolées, les intervalles entre ces points ridés; cuissesposté- rieui'cs dépassant sensiblement l'abdomen : A. tranquebaricus, melanopterus, Schœnh. Curcul. V, p. 281, sq.; Westermanni, VIII, 2, p. 354; Indes or. — Aj. : A. javanicus, Java; crenatus, Syihet; geniculaluSy sulcicolUs, Chine (Shangai); Jekel, loc. cit. p. 172. II. Leptapoderus. — Têle en concassez allongé; prothorax lisse; élytres ponctuées en stries, les intervalles entre ces dernières lisses ou fiuement ponc- tués; cuisses postérieures dépassant sensiblement l'abdomen : A. quadripunc- tatus, unicolor, assamensis, Indes or.; Schœnh. loc. cit. p. 281. — Aj.: A. tii- groapicalus, Chine; pallidulus, Indes or.; pullus, Ceylan; Jekel, loc. cit. p. 175. III. Physapoderus. Groupe à peine distinct du précédent, auquel il pourrait être réuni; il n'en diffère essentiellement que par les pattes plus robustes et la sculpture ainsi que la livrée des élytres, qui sont tantôt lisses avec une tache translucide sur chacune (biguttatus) ou [notatus), striées-poncluées, avec quel- ques callosités jaunes à leur base. Aces deux espèces mentionnées par Schœnherr et qui sont des Indes orientales, aj. :A. hasalis, Jekel, loc. cit. p. 170; Java. IV. Apoderus vrais. Tète plus courte et plus convexe que dans les trois groupes précédents; prothorax hsse, légèrement échancré en avant, tant en dessus qu'en dessous; élytres ponctuées ou striées-ponctuécs, les intervalles entre les stries lisses ou pointillés; cuisses postérieures dépassant à peine ou non l'abdomen : A. coryli, intermedius, d'Europe; fuscicornis, languidus, suhmarginatns, pectoralis, snnguineus, hœmorrhoidalis, cynneus, d'AIVique; ruficollis, de Sibérie; Srhainli. loc. cit. p. 278. — Aj. : A. flavocOenus, J. Tlioms. Archiv. cntom. II, p. 115; Gabon. — nigripas, Gerstiiek. Monatsb. d. Berlin. Acad. 1855, p. 83; Mozambique. — cinclipcnnis, Natal; bistrimacu- latus, Indes or. ; latipennis, Chine ; Jekel, loc. cil. p. 178. — daitricus, Motsch. Bull. Mosc. 1859, II, p. 497; Amour. V. HoPLAPODERUS. Tùlc et prolhorax plus courts ieri_. Ccylan; Jekel. loc. cit. p. 221. Opiithalmolabus. Corps brièvement ovale, légèrement convexe. Tùte rela- tivement courte et épaisse. Elytres courtes, subparallèles, largement arron- dies en arrière. Pattes subégales; cuisses mutiques; jambes presque droites: Atlelab. morio Schœnh.; Natal. — Aj. : E. Goudotii, Jekel, loc. cit. p. 222; Madagascar. RHINOMACÉRIDES. 551 lesquelles le corps et les parties dont il vient d'être question se rac- courcissent et qui ont par suite un faciès différent. La forme des yeux est par conséquent tout ce qui subsiste pour distinguer le genre du précédent. Ces insectes sont répandus dans l'Australie, aux Indes orientales, à Natal et à Madagascar. Note. Le genre suivant, de M. Jekel, semble être intermédiaire entre les Lagenoderus et les Attelabus. Je n'extrais que les caractères essen- tiels de la longue formide qu'il en a donnée. TRACHELOLABUS. Jekel, Ins. Saunders. ; Col. part. 2, p. 217. Tète très-allongée, surtout chez le cf, cylindrique, droite; rostre beaucoup plus court qu'elle. — Antennes longues, robustes, rappro- chées à leur base ; funiçule à articles 1 court, 3-7 allongés, obconi- ques, subégaus, 7 contigu à la massue; celle-ci brièvement ovale, acuminée. — Yeux petits, subglobuleux. — Prothorax assez allongé, étroit, subconique, tronqué en avant, sinué et non rebordé à sa base. — Ecusson petit, subtriangulaire. — Elytres allongées, parallèles, isolément arrondies en arrière, plus larges que le prothorax et tron- quées à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures relativement peu allongées; cuisses de la même paire munies d'une dent longue et dirigée en avant chez le cf, petite chez la femelle, les postérieures inermes chez celle-ci. — Corps allongé, parallèle, plan eu dessus, finement pubescent. Le type du genre est un insecte (1) de la taille des plus grands At- telabus, d'un bronzé virescent, transversalement strié sur la tête et le prothorax, avec les élytres régulièrem.ent ponctuées à leur base et substriées en arrière. Il habite le Bengale et le Thibet. TRIBU XXXVII. RHINOMACÉRIDES. Sous-menton muni d'un large pédoncule de longueur variable. — Mandibules minces, parfois lamelliformes et un peu saillantes, simples au bout. — Tête courte ou assez allongée, dans ce dernier cas cylin- drique; rostre le plus souvent long, grêle et élargi en avant; ses scrobes médianes, en général linéaires, superficielles et atteignant sa base. — Antennes droites; funiçule de sept articles; massue allongée, ses articles plus ou moins lâchement unis. — Yeux assez grands, sail- (1) T.Whilei, Jekel, loc. cit. p. 218, pi. l,f. 8. 552 CLRCLLIONIDES. lants. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure antéro-infu- rieure. — Elytres laissant ou non le pygidium à découvert. — Han- ches antérieures médiocrement saillantes ; les intermédiaires contigui-s ou séparées par une saillie du mésosternum ; jambes inermes au bout; leurs corbeilles petites, terminales et ouvertes; crochets des tarses bifides ou libres. — Segments abdominaux libres; saiUie intercoxale très-courte, en triangle aigu. — Episternums du métathorax variables. — Epimères mésothoraciques médiocres. — Corps ailé, glabre ou pubescent. Après avoir retiré des Rhinomacécides de Scbœnherr les Relus, Rhingtia et HoMALOCEUUS qu'on a vus plus haut dans la Phalange précédente, il y reste encore quatre genres : Elcxomus, Rhixomacer, DiODYRHYNCHUs et AuLETES. Réunis aux Rhtnchites placés par lui dans sa division des Attélabides, ils constitueat la Tribu actuelle. Au premier coup-d'œil, ces insectes semblent appartenir à deux types très-distincts : d'une part, les Rhynchites qui ont conservé beaucoup du faciès des Attélabides; d'autre part, les Rhinomacer et genres voisins qui ressemblent de près à certains Dasytes. Mais des uns aux autres, il y a un passage presque insensible. Des différences analogues, qui portent sur la plupart des organes et dont il est inutile de parler ici, rendent ce groupe sensiblement moins homogène que le précédent. Il en est de même pour les habitudes de ses espèces au point de vue de leur propagation. Les Rhynchites notamment se divisent, sous ce rapport, en plusieurs catégories bien distinctes (1). Il en est dont les femelles, conmie celles des AUélabides, roulent les feuilles de divers arbres, mais en leur donnant la forme d'un cornet et non celle d'un cylindre (2). D'autres déposant leurs œufs dans les fruits qui commencent à se former et aux supports desquels elles font une entaille, après la ponte. Ne recevant qu'une nourriture insuffisante, le fruit finit par se déta- cher de l'arbre (3). (1) Outre le travail de P. Huber cit6 plus liant, voyez, pour ces insectes, celui encore plus important de M. Debey : « Beitra^ge znr Lebens-und Entwic- kelungsgeschicbte der Riisselkafer aus der Fatniiie der Altulabirien; in-i", 53 p. 4 pi. n. Bonn, 1846. » Bien que pins spécialement consacré au Rhynchifes bptîilœ, il contient de nombreux renseignements généraux. (2) R. betulœ, P. Huber et Debey, ioc. cit.; Ratzeb. Die Forslinsekt. I, p. 120, pi. 4, f. B; vit sur l'aune, In cbarmc et le bouleau. — hctvlcii, P. Hu- ber, Ioc. cit. ; Batzeb. Ioc. cit. p. 121 ; Ivollar, Naturg. d. scb;ecll. 1ns. p. 171 ; sur la vigne dont il est un des fléaux. (3) R. cuprcKS, Kollar, Ioc. cit. p. 213 ; sur le prunier. — (mraiux, Gou- rcau, Ann. d. 1, Soc. cntom. 1800, Bullct. p. V; sur le prunier sauvage; la Jarve pénètre flans l'iulérieur du noyau des fruits et en rcngo la graine. — liocchus, P. Huber, Ioc. cit.; KoUar, Ioc. cit. p. 243; principalement sur les pommiers; accusé à tort, selon Kollar^ de nuire à la vigne. miYNCHITIDES. 553 Au lieu de fruits, quelques espèces choisissent les bourgeons des arbres au moment où ils commencent à se développer et pratiquent également dans leur tige une entaille qui arrête leur développement et détermine plus tard leur chute (I). Le ^Mnomacer attelaboides, dont M. Ed. Perris (2) a fait connaître les mœurs, ne rentre dans aucune de ces trois sections. La femelle dépose ses œufs dans les chatons des fleurs mâles du Pin maritime, dont la présence de la larve arrête l'épanouissement. Il résulte de ce qui précède que ces insectes sont tous plus ou moins nuisibles, surtout ceux qui s'attaquent aux arbres fruitiers. Leurs larves, après avoir terminé leur croissance, achèvent leur mé- tamorphose dans le sein de la terre. Elles ne présentent de particulier que l'existence d'un plus ou moins grand nombre de stemmates (3). Comme la précédente, cette Tribu me paraît devoir être divisée en deux groupes secondaires. I. Tête pins longue que large, cylin(Jri(iue. Rhykchitiues. II. — transversale, subquadrangulaire. Rhinomacêrides yuais. GROUPS I. Rhynchîtides. Tète plus ou moins allongée, cylindrique ou conique. — Elytres laissant presque toujours, au moins en partie, le pygidium à décou- vert. — 5« segment abdominal très-rarement aussi grand i[ue le 4". — Crochets des tarses toujours bifides ou appendiculés. — Epister- uuras métathoraciques plus ou moins larges. La plupart de ces caractères se retrouvant chez les Attélabides, il en résulte que ce groupe est intermédiaire entre eux et les Rhinoma- cérides. 11 ne comprend que les trois genres suivants, dont le premier a seul des représentants en Europe. l. Ilaucli'^s intermédiaires séparées. Tarses médiocres, à art. 1 pins court que 2-3 réunis : Rhynchites. - allongés, long Eugnamptus. IL Hanches intermédiaires contiguës : Minurus. (1) R.aliiariœ, Koliar, loc. cit. p. 254; sur divers arbres fruitiers; l'une des espèces les plus nuisibles. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 185G, p. 434 et 1862, p. 219. (.3) M. Debey (loc. cit. p. 50, pi. 4, (ig. 113 et 118) en a trouvé, de diaque coté, six chez le befulœ, très-petits, ponctlformes et disposés sur deux rangs obliques et irréguliers. La larve du iViinomacer atlclaboides n'eu possède qu'un seul, selon M. Ed. Perris. a34 CURCULIONIDES. RHYNCIIITES. IIerbst, Die Kœfer, VIT, p. 123 (1). Tête plus ou moins allongée, subcylindrique, très-rarement {betulœ) rétrécie en arrière des yeux; rostre tantôt long et filiforme, tantôt médiocre ou court et assez robuste, plus ou moins arqué; sesscrobes submédianes, consistant en une fossette allongée, assez souvent sul- ciformes et prolongées jusqu'à sa base. — Antennes de longueur variable ; funicule de 7 articles obconiques : 1 plus gros que les sui- vants, 2-7 subégaux ou décroissant peu à peu ; massue allongée, à articles médiocrement distants. — Yeux assez gros, arrondis, plus ou moins saillants. — Prothorax transversal, assez convexe, arrondi sur les côtés, fortement rétréci en avant, muni d'un sillon transversal à sa base, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson assez grand, en carré transversal, plus rarement équilatéral. — Elytres de longueur variable, en général courtes, médiocrement convexes, arrondies en arrière, lais- sant presque toujours Je pygidium à découvert, notablement plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules calleuses ou obtuses. — Pattes médiocres; hanches intermédiaires séparées; cuisses légèrement en massue, inerraes; jambes droites; tarses médiocres, assez larges, surtout leur 3'' article; crochets appendiculés ou dentés. — 5"^ segment abdominal rarement aussi long que le 4^ — Corps pu- bescent ou glabre. Ces insectes, trop connus pour exiger de longs détails, ont déjà donné lieu à l'établissement de cinq genres qui se répartissent dans deux sections^ d'après un caractère dont la découverte est due à M. G. Thomson. Dans la première, les hanches postérieures sont ovales et restent à une distance notable des épisternums du métathorax. Elle ne comprend que le genre Byctiscus de M. G. Thomson, qui a pour types les R. popnli et bctuicti. Au caractère en question, ses espèces réunissent des épisternums métathoraciques aussi larges que ceux des Attélabides, un prothorax fortement arrondi sur les côtés, et des téguments glabres. Leurs mâles se reconnaissent à doux épines latérales et dirigées en avant dont leur prothorax est armé et qui man- quent chez les femelles. Ce genre me paraît bon et pourra être adopté. Dans la seconde section, les hanches postérieures sont fortement transversales et se prolongent plus ou moins le long du bord posté- rieur des épisternums métathoraciques dont la largeur varie, mais (1) Syn. Depoiiaus (I.each), Steph. 111. of Brit. Eutom. IV, p. 197. — Coe- NOUHiNUs, Byctiscus, G. Thoms. Skandia. Col. I, p. 130. — LasiorhyiNciiites, Jekel, Ins. Saundcrs.; Col, p. 227, note. — Attelabos Fab. — Riiinomacer, Clairv., Laicliart. RHYNCHITIDES. o55 reste au moins moyenne; les téguments sont plus ou moins pubes- cents. M. G. Thomson assigne les caractères suivants aux trois genres qu'il y admet. Celui que Stephens a fondé depuis longtemps sous le nom de Deporaus, et qui ne comprend que le R. bctulœ, se reconnaît à son rostre court, déprimé en avant, sa tête munie d'un sillon circulaire en arrière des yeux, ses jambes denticulées au côté interne, enfin, la grosseur des cuisses postérieures chez les mâles (1). Les Cœnorhinus Thomson (type : R. megacephalus) ont la tète et le rostre faits de même, mais leurs jambes sont inermes en dedans, et les cuisses postérieures simples dans les deux sexes. Les Rhynchites proprement dits [R. œquatus, aurutus.Bacchus, eic), avec des cuisses postérieures semblables, ont les jambes denticulées en dedans, la tète sans sillon circulaire, enfin le rostre plus ou moins long et non déprimé au bout. C'est le genre le plus nombreux. Dans tous ces genres, les élytres laissent plus ou moins à découvert le pygidium. Quelques espèces {cœruIeocephalus,pubesceîis,ruJiventris) chez qui elles le recouvrent complètement et qui sont en outre re- marquables par les longs poils redressés dont le corps est revêtu, com- posent le genre Lasiorhynchites de M. Jekel. Pour le surplus, elles ressemblent aux Rrynciutes proprement dits. Ces quatre derniers genres ne me paraissent pas avoir une valeur supérieure à celle de ces groupes qu'on a vus plus haut chez les Apoderus et les Attelabus. Les Rhynchites sont nombreux (2j et paraissent répandus sur tout le globe, sauf la Polynésie; mais la plupart d'entre eux habitent l'hé- misphère boréal dans l'ancien continent. Ils fréquentent de préférence (1) M. Debey (loc. cit. p. !_, uote) a démontré que ces grosses cuisses ne sont pas l'apanage exclusif des mâles et qu'elles peuvent exister dans les deux sexes, selon le développement des individus. (2) Aux 49 esp. décriles ex visu p. ScliœnlieiT (Curcul. V. p. 320 et VUI, 2, p. 362), aj. : Esp. européennes : R. splendidulus, Kiesenwct. Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. 626; Catalogne. — ruber, h. Fairm, ibid. 1859, Bull, p. CIV; Constantinoplc. — longiroslris, Bach, Ka'fcrlaun. d. Nord-u-Mittel- deutschl. II, p. 175; Prusse rhénane. — multipuncfatus, Biich, Berlin, entom. Zeitschr. II, p. 372; Thuringe. — Esp. d'Algérie : R. cuprinus, Chevrol. Ilev. et Mag. d. Zool. 18G0, p. 128. — Esp. de Ciiine : R. congener, lacunipennis, Jekel, Ins. Saunders.; Col. p. 224, Shanghai. — Esp. des îles Philippines: /{. phili/^pensis [cœlestinus Schh.), Chevrol. Rev. Zool. 1841, ji. 22i. — grandis {cœlestinm Schh.), Imholl', Gêner. Curcul. lasc. 10. — Esp. d l'Amer, du Nord : R. geUistinus, i. L. Le Conte, Rep. on a railr. lo Ihu Pacif. Oc. IX; Append. I, p. 52; Californie. — humerolis, hohem. Voy. d. l'Eugénie; Eutom. p. 117; même pays. — rufiventris, Jekel, 1ns. Saunders.; Col. p. 226; Mexique. — Esp. d. l'Amer, du Sud : /{. fulvescens, Blanch. in Gay, Hist. d. ChiU'.;Zool. V, p. 308 ; Chili. — uio/acewA, Lucas in Gasleln. Voy. d. l'Aniér. d. Sud; Entom. p. 150; Brésil. 5i>6 (VRCITIOXIDES. les fleurs et les feuilles des arbustes. Leur livrée est toujours uni- forme et varie du cuivreux doré au vert, au bleu, etc. EUGNAMPTUS. ScHOEKii. Curcul., V, p. 339 (1). Tète assez allongée, subcylindrique, munie près de sa base d'un sillon circulaire ; rostre au plus aussi long qu'elle , cylindrique à sa base, peu à peu élargi et déprimé au bout; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur, linéaires, superficielles et atteignant sa base. — Antennes assez longues, grêles; scape court, renflé au bout; funi- cule de sept articles : les deux ou trois derniers plus courts que les autres; massue grêle, allongée, fermée de trois articles allongés. — Yeux grands, saillants, brièvement ov^ales, longitudinaux. — Protho- rax plus long que large, subcylindrique, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecussou petit, en triangle curviligne, largement arrondi en arrière. — Elytres oblongues, peu convexes, re- couvrant le pygidium et arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues; hanches intermédiaires légèrement séparées; cuisses graduellement en massue, inermcs; jambes grêles, droites; tarses longs, à articles l très-long, 3 médiocrement large, 4 assez court; ses crochets dentés. — 3'^ segment abdominal aussi long que le 4^ — Métasternum assez allongé; ses épisternums médiocrement larges. — Corps oblong, re- vêtu de poils fins, redressés. Genre établi sur quelques espèces de l'Amérique du Nord (2) et une de la presqu'île indienne (3). Les premières ont le faciès et la Uvrée modeste des Rhinomac.er d'Europe, la seconde est d'un rouge sanguin, avec la tête, le prothorax et les élytres d'un beau vert métaUique; au premier coup-d'œil, on la prendrait pour un Cléride. MINURUS. Watep.u. Trnns. of the eniom. Soc, IV, p. 69 (4). Tête médiocrement allongée, subcylindrique, convexe; rostre du (1) Syn. Anthiubis Fah. — Uiiynciutes Herl;st, Oliv., Gcrmar, etc. — Sal- phNcus Ulig. — Rhinosimus Latr. (2) Scliœnlicrr (loc. cit. p. 341) en dérrit trois qui doivent être réduites à deux, VAnthrilius collaris do Fahricins n'étant qu'une variôtù du Rhynchites angustatvs de IlerJjst, type du irenre. Te'le est du moins l'oi)inion de M. Mels- lieimer. Cal. of tiie descr. Col. of tlie Unit. Stat. p. 08 ; il admet la troisième espèce de Sclm'idierr, VE. sulcifrons. (;t) K. fJavinasns, Scliœuh. loc. cit. VIII, 2, p. 365; plateau des Niel?:lierries. (4) Sciiœnherr a établi un g;enre Minïrus qu'on trouvera plus loin et qui a niIIXOMACÉRlUES VRAIS. 557 double plus long qu'elle, presque droit, grêle, cylindrique, graduel- lement et légèrement élargi au bout; ses scrobes commençant au mi- lieu de sa longueur, superticielles. — Antennes longues, très-grôles; leur scape et le 1^'' article du funicule un peii plus long et plus gros que les suivants de ce dernier; ceux-ci subégaux; massue peu robuste, allongée, formée de trois articles assez serrés. — Yeux petits^ subar- rondis. — Prothorax plus long que large, arrondi sur les côtés, coupé carrément à sa base et en avant. — Ecusson petit, carré. — Elytres assez allongées, presque planes en dessus, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, recouvrant le pygidium. — Pattes longues; hanches intermédiaires contiguës ; cuisses médiocrement en massue ; jambes longues, très-grêles, droites; tarses beaucoup plus courts qu'elles, grêles, à article 1 assez allongé; crochets appcndiculés. — 5*= segment abdominal aussi long que le 4*^. — Métasternum allongé; ses épisler- nums de largeur moyenne. — Corps oblong, finement pubescent. M. Waterhouse a fondé ce genre peu connu, dont il a exposé un peu trop sommairement les caractères, sur un petit insecte (1) de Tile Chiloé, qui est d'un jaune testacé assez foncé, avec la tête brunâtre et la massue antennaire noire. 11 est voisin des Eugnamptus, mais en dif- fère par sa tête plus courte, sans sillon en arrière des yeux, la massue de ses antennes beaucoup plus serrée, ses hanches intermédiaires con- tiguës et la brièveté de ses tarses. Groupe II. Rhinomacérides vrais. Tête transversale, rarement aussi longue que large. — Elytres re- couvrant le pygidium. — ^'^ segment abdominal au moins aussi grand que le 4''. — Crochets des tarses tantôt bifides, tantôt simples. — Epis- ternums métathoraciques étroits. Sur les quatre genres qui composent ce groupe, il y en a un (Au- LETEs) qui ne donne lieu à aucune difficulté. Quant aux trois autres (DiODYRHYNCHUs, Rhinomacer, Nejioxyx), les auteurs les plus récents présentent à leur égard la plus grande divergence d'opinions (2) ; on la tnôme étymologie que celui-ci qui devra, par conséquent, recevoir un au- tre nom. (1) M. testaceus, Waterli. loc. cit. p. 70, pi. 5, fig. 2. (2) Schœnherr, après avoir d'abord (Curcul. I, p. 240) placé les deux pre- miers dans sa division des Rlunomacéridcs, a fini, dans un nouvel arrange- ment de la Famille qu'il a proposé plus tard (Curcul. V; préface, p. VllI), par ne plus laisser dans ceite division que les Rhinomacer. Quant aux Diodyrhy.n- CHUS, il les a fait entrer dans une nouvelle division, placée très-loin de là, celle des Bélides, comprenant les Aii.etes, Dei.us, Hminotia, etc. — M. L. Uedtcn- baclicr (Faun. Austr. éd. 2, p. 677) les a compris tous trois, en môme temps (pi:! les liuucHus, dans la Famille des Anllirihides. — Plus récemment, M. G. TliomiOn (Skaudinav. Col. 1, [i. 127), ipii n'avait à s'occuper (jne du genre 558 CURCULIONIDES. a même été jusqu'à les retrancher de la Famille des Curculionides pour les reporter dans celle des Anthribides. Cette opinion est basée principalement sur la présence du labre chez l'un d'entre eux (i), et sur la forme des palpes maxillaires chez le même et un autre (Nemo- Nvx), lesquels palpes, au lieu d'être courts et rigidules, comme de coutume, sont grêles, filiformes, flexibles et dépassent im peu les mandibules. Le premier de ces caractères a une importance réelle ; c'est la seule exception de ce genre connue dans la Famille ; le second ne me paraît pas avoir la môme valeur. Tous deux suffisent pour éta- blir une certaine analogie entre ces insectes et les Anthribides, mais nullement pour prouver qu'ils ne sont pas des Curculionides. Les trois genres dont il s'agit ont, comme je l'ai dit plus haut, un faciès de Dasytides; ils sont jusqu'ici exclusivement propres à l'Eu- rope. Les AuLETES, dont la majeure partie des espèces habitent éga- lement cette partie du globe , ressemblent complètement aux Rhyn- CHITES. L Palpes maxillaires normaux. Crochets des tarses bifides : Atiletes. simples : Diodyrhynchus. 11. Palpes maxillaires filiformes et flexibles. Crochels des tarses simples : lîhinomacer. bifides : Nemonyx. Genre incerta? sedis : Dicranognathus. Uhinomacer, l'a introduit dans sa Famille des Salpingides, en en faisant une Tribu à part, celle des Rliinomacôrines. On peut objectera la première de ces opinions qu'il est absolument impos- sible d'éloigner les DioDyiiHYNCHCS des Ruînojiacer, qm sont tellement voisins que les deux espèces dont ils se composent ont été, ainsi qu'on le verra plus bas, regardées comme n'en faisant qu'une seule; à la seconde, qui n'est que celle professée par Latreille dans tous ses ouvrages, que les organes buccaux des Anlliribldes, leurs banclus antérieures séparées, leur mésosternum très- large, etc., ne permettent pas de leur adjoindre ces insectes; enfin, ;\ la troi- sième, que les tarses bétéromères des Salpingides et leurs larves (voyez tome V, p. 523), qui n'ont absolument rien de commun avec celles des Curculioni- des, montrent que leur rostre n'établit entre eux et ces derniers qu'une sim- ple analogie. (1) Selon M. L. Redtenbacber, qui a décrit en dét;iil les organes buccaux de ces insectes, ce serait le Nemonyx lepiiiroides qui serait pourvu d'un labre « demi-circulaire et cilié en avant. » Il m'est impossible de le découvrir chez cet insecte; j'aperçois seulement un Un sillon transversal qui sépare de l'épistome une courte partie do ce dernier; ce n'est certainement pas là un labre. J'en trouve un, au contraire, qu'on ne peut pas méccnnaître pour tel, chez le lihi- noinacer altelaboides auquel ce savant entomologiste n'en assigne pas. RHINOMACÉRIDES VRAIS. bo9 AULETES. ScHOENii. Curciil. Disp. tneth., p. 46 (1). Palpes maxillaires normaux. — Rostre plus long que la tête, peu robuste, subcylindrique, non ou à peine et peu à peu élargi au bout. — Antennes submédianes ou insérées entre le milieu du rostre et sa base, assez courtes, terminées par une massue de trois articles médiocre- ment allongée, assez robuste et assez serrée. — Protborax transversal ou non, subcylindrique ou plus ou moins arrondi sur les côtés, tron- qué à sa base et en avant. — Elytres peu allongées. — Crochets des tarses bifides. — .y" segment abdominal à peine aussi long que le 4*" (2). — Episternumsmétathoraciques assez étroits. — Le surplus comme chez les Rhynchites. Ces insectes sont extrêmement voisins des Rhynchites dont les ély- tres recouvrent le pygidium, et ne diffèrent de ce genre que par leur tête courte et leurs antennes un peu autrement faites. Ils sont tous de petite taille et, sauf une espèce de la Tasmanie, propres à l'Europe australe, au nord de l'Afrique et à IHle de Madère (3). Je ne trouve aucune différence essentielle entre ce genre et celui que M. Waterhouse a établi sousle nom de Metopon. Le petit insecte (4) de la Tasmanie qui en est le type, et que ce savant entomologiste a bien voulu me communiquer, ne diffère des Auletes , qui me sont connus, que par ses antennes plus grêles et son prothorax légèrement cor dif orme. (1) Syn. TuBiCENUs, Latr. Diction, class. d'Hist. nat. XIV, p. 59L — Meto-' PON, Waterh. Trans. of the entom. Soc. IV, p. 69. — Rhynchites Gêné. (2) Jacquelin-Du^al (Gener. d. Col. d"Er.rop.; Curcul. p. 8) signale, comme une particularité remarquable, que les segments abdominaux de ces insectes sont plus ou moins soudés ensemble. Je ne trouve pas cette assertion exacte pour ce qui concerne les espèces que j'ai sous les yeux. (.3) Schœnherr (Curcul. V, p. .346) en décrit trois : A. iubicen, Dalmatie; basilaris, Hongrie; politus, Crimée. — Aj. : Rhynchit. ilicis, Gêné, De qui- busd. Ins. SarJin. etc. fasc. II, p. 36; Sardaigne. — A. puhescens, Kiesenwet. Ann, d. 1. Soc. entom. 1851, p. 627; Catalogne. — maculipennis, Sardaigne; meridionalis, Sicile; Jacquel.-Duv. loc cit. p. 8. — cysticola, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859; BuUet. p. CLXIII; France mêr. (Hyèrcs). — snbylum- beus, Chevrol. Revue et Magaz. de Zool. 1860, p. 129; Algérie. — mader en- sis, Wollast. lus. Maderens. p. 416; Madère; — melanocephalus, Ericlis. Ar- chiv, 1842, I, p. 185; Tasmanie. Depuis, Erichson (ibid. 1844, 11, p. 406) a émis le soupçon que cet insecte appartient peut-être au genre Metopon de M. Waterhouse. (4) M. suturalis, Waterb. loc. cit. pi. 5, f. 1. 560 CIJRr.lLlONlDES. DIODYRHYNCHUS. (Germar) Schoenh. Curcul., \, p. IV) (1). Palpes maxillaires normaux. — Rostre presque du double plus long que la tète, grêle, subquadrangulaire, légèrement élargi au bout; ses scrobos connnençant vers sou milieu, supei-ficielles. — Antennes sub- médianes, assez longues ; funicule de sept articles subégaux ; massue assez forte et médiocremenut longue , de quatre articles làcbement unis; le ¥ très-petit, conique- — Yeux médiocres, subarrondis, assez saillants. — Prothorax transversal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés en arrière, médiocrement convexe et déclive antérieurement en dessus, tronqué à sa base, sinué au milieu de son bord antérieur. — Ecusson petit, carré. — Elytres médiocrement allongées, peu convexes, parallèles, un peu plus larges que le prolhorax et légèrement échan- crées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, peu robustes ; hanches intermédiaires contiguës ; cuisses en massue , inermes; jambes droites; tarses assez longs, leurs crochets simples. — Les cinq segments de l'abdomen subégaux. — Métasternum assez long; ses épislernums assez étroits. — Corps oblong, pubescent. La seule espèce connue (2) est de petite taille et répandue dans la plus grande partie de l'Europe tempérée et méridionale, oîi elle vit sur les pins. Sa livrée varie du bronzé obscur au jaune tcstacé. Les poils fins et couchés dont elle est revêtue sont grisâtres. Erichson (3) a prétendu que cet insecte était la femelle du lUdno- macer attelaboides, erreur c^ui est aujourd'hui reconnue (4). RHINOMACER. Fau. Mantis Ins., 1, p. 123 (5). Ce genre no diffère des Diodyrhyxc.hls que par les caractères sui- vants : Palpes maxillaires un peu saillants, grêles et flexibles. — Labre dis- tinct, en carré transversal. — Rostre plus robuste, à peine plus long (1) Syn. Rhynchites Oliv. (2) D. austriacus Oliv.; Schœnh. loc. cit. p. 2il. (3) Arrhiv, 1841, II, p. 39. (4) M. Kraatz (Siettin. eiilom. Zeit. 18.'),'), p. 3/2) est In premier qui l'nit relevée. M. Gerst.ccker (\V:egin. Archiv, 185C, II, p. 195) s'est ensuite assuré, par l'examen des organes génitaux, (ju'il existe des mi\les et des femelles dans les deux espèces. Enlin, .lacquelin-Duval i.Vnn.d. 1. Soc. entom. 1857, p. 85), sans paraître avoir connaissance des observations précédentes, les a conlir- inées par ses propres rcclicrclies. (5) Syn. ANiiiuiBus Oliv., Vayl. — Riiv.nciiiïes Gyllculi. — Aiteuiius lllig. RHINOMACÉRIDES VRAIS. o6i que la tète, assez fortement élargi au bout. — Massue antennaire plus allongée ; ses deux ["^^ articles ohconiques. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, à peine arrondi sur les côtés, tronqué cà sa base et en avant. — Elytres un peu plus allongées. Il ne comprend également qu'une espèce [attelaboides Fab.) un peu plus grande que le Diodyrhynchus austriacus, de forme plus svelte et revêtue d'une pubescence plus épaisse sur un fond d'un noir bronzé. Le mâle a sur les 2*^ et 3<^ segments abdominaux deux petites touffes de poils jaunâtres qui manquent chez la femelle. Cet insecte est ré- pandu dans toute l'Europe et vit aussi sur les Conifères. NEMONYX. L. Redtenb. Die Gattung. d. Deutsch. Kœf. p. 96 (1). Geine, à son tour, très-voisin des Rhinomacer dont il se distingue par les particularités que voici : Labre nul, — Rostre notablement plus robuste, anguleux, élargi et déclive à son extrémité. — Antennes terminées par une massue plus courte et plus grosse. — Yeux plus grands et plus saillants, ovales. — Hanches intermédiaires séparées. — Crochets des tarses bifides. La seule espèce connue {lepturoides Oliv.) est plus grande et plus allongée que le Rhinomacer attelaboides, auquel, du reste, elle res- semble complètement sous le rapport de la couleur et de la pubes- cence. Elle est répandue dans une grande partie de l'Europe, mais elle parait fort rare partout. On ne la trouve pas non plus sur les pins, mais sur les fleurs. Note. Le genre suivant appartient, sans aucun doute, au groupe actuel et me paraît même différer bien peu des Auletes. DICRANOGNATHUS. L. Redte.nu. in Hugel's Kaschmir, IV, 2, p. 538. Menton cordiforme, profondément échaucré en demi-cercle. — Mandibules saillantes, en carré allongé et irrégulier, échancrées au bout, obtusément dentées sur leur bord externe (2). — Tète à peine aussi longoie que large, convexe en arrière ; rostre priisque aussi long (1) Syn. Rhinomacer Oliv.^ Pauz. (2) Celte forme des mandibules n'a pas d'importauce réelle; elle se retrouve chez la plupart des Auletes. Voyez, par e.\emple, la figure grossie que Jac- cpjeliu-Duval (Geoer. d. Col. d'Eur.; Curcul. pi. 3, f. 1 i a) a donnée de celles du l'A. macuUpennis . Coléoptères. Tome VL 36 S62 CURCULIONIDES. que le corps, filiforme, perpendiculaire, bi-épineux au bout ; ses scro- bes allongées, linéaires. — Antennes médianes, droites, assez grêles, de \\ articles : 1 de moitié plus court que 2, les trois derniers for- mant une massue allongée, perfoliée, acuminée au bout. — Yeux ar- rondis, saillants. — Prothorax convexe, un peu plus long que large, élargi et arrondi sur les côtés en arrière, rétréci en avant. — Ecusson petit, arrondi et bilobé. — Elylres du double plus longues que larges, cylindriques ; leur épaules rectangulaires. — Pattes assez lon- gues; cuisses faiblement en massue, inermes, ainsi que les jambes, à leur extrémité; crochets des tarses bifides. L'espèce typique (1) est de la taille des Rhynchites de seconde grandeur, et, sous le rapport de sa livrée, ressemble au Balauinus nucum et espèces voisines. Elle habite le Cachemire. TRIBU XXXVIII. ECTEMNORHINIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule court et très-grêle; mâchoires robustes. — Mandibules courtes, simples au bout. — Rostre court, robuste, subanguleux; ses scrobes subterminales, profondes, fovéi- formes. — Antennes longues, leur scape dépassant fortement les yeux en arrière ; funicule de 7 articles. — Yeux ovales, longitudi- naux. — Pro thorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-inférieur. — Un écusson. — Elylres laissant le pygidium à découvert. — Hanches intermédiaires subcontiguës ; jambes inermes au bout, leurs corbeilles petites, terminales, ouvertes; crochets des tarses simples. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum extrêmement court; ses épisternums très-étroits. — Epimèresmésotho- raciques petites. — Corps oblong, ailé. M.Waterhouse acrééjSous le nom d'EcTEMNOimmus, un genre qui, au premier coup-d'œil, n'offre rien de particulier et paraît appartenir aux Phyllobiides de Schœnherr; aussi est-ce parmi ces derniers que l'a placé ce savant entomologiste. Mais, en l'examinant de près, on voit qu'à l'organisation des Phyllobiides il réunit des màclîoires dé- couvertes et relativement robustes, un pygidium complètement libre et un métathorax d'une extrême brièveté. Dès lors, dans la méthode que je suis, il ne peut y avoir de doute sur la place à lui assigner; c'est un genre de Curculionides phanérognathes appartenant à la Phalange actuelle, par suite de son pygidium découvert, et y repré- sentant les Phyllobiides. (1) D. nebulosus, h. Redtenb. loc. cit. pi. 26, f. 1, avec beaucoup de dé- tails. MÉSOFTILIDES, o63 ECTEMNORHINUS. Waterh. Tram, ofthe entom. Soc. Ser. 2, II, p, 184. Mâle: Télé notablement allongée en arrière des yeux; rostre à peine aussi long qu'elle, épais, subparallèle, arrondi aux angles à sa base, terminé en avant par une plaque lisse, déclive, anguleuse sur les côtés, limitée en arrière par les scrobes, tronqué au bout. — An- tennes peu robustes ; scape épaissi au bout, empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 subturbinés, graduellement plus courts ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, peu convexes. — Protliorax impar- faitement contigu aux élytres, plus long que large, atténué en avant et en arrière, arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres peu con- vexes, oblongues, graduellement élargies el isolément arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues, peu robustes ; cuisses presque graduellemeut enmassue; jambes droites; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — Les quatre segments intermé- diaires de l'abdomen subégaux, séparés du 1^'' par une suture légè- rement arquée. — Corps oblong, finement pubescent. Femelle ; Tête peu prolongée en arrière des yeux. — Prothorax pas plus long que large, régulièrement cylindrique. — Elytres oblongo- ovales. — Corps plus court. Le très-rare insecte [viridis Waterh.) qui, à lui seul, constitue le genre, est originaire de la Terre de Kerguelen, dans l'Océan austral. Le mâle et la femelle ressemblent assez au Phyllobius pyri d'Europe ; tous deux sont d'un brun rougeàtre en dessous, d'un vert plus ou moins pâle en dessus. La pubescence et la sculpture de leurs tégu- ments sont complètement pareils à ceux des Phyllobius en général. TRIBU XXXIX. MÉSOPTILIDES. Sous-menton sans pédoncule; le fond de son échancrure muni seu- lement d'un léger feston. — Mandibules en tenailles, dentées au bout. — Rostre médiocre, assez robuste, subanguleux, arqué ; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes assez longues et ro- bustes; leur scape empiétant sur les yeux; leur funicule de 7 articles, tous hérissés de longs poils subverticillés. — Yeux transversaux. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-in- férieur. — Un écusson. — Elytres laissant le pygidium à découvert. 564 CURCULIONIDES. — Hanches antérieures très-légèrement séparées ; jambes robustes, comprimées, fortement onguiculées au bout ; crochets des tarses simples. — Sailhe intercoxale en triangle aigu. — Métathorax assez long; ses épisternums de largeur moyenne. — Epimères mésothora- ciques médiocres. — Corps allongé, pubesccnl, ailé. Cette Tribu est aussi isolée que la précédente dans la Phalange ac- tuelle. Elle ne comprend que le genre Mesoptilils de M. Imhoff, que ce savant entomologiste a introduit parmi les Rhinomacérides de Schœnherr, mais qui, n'ayant pas les antennes droites (1), ne peut rester parmi les groupes orthocères. Ces organes ont seulement une analogie réelle avec ceux des Bolides, et, sous le rapport du faciès et de la livrée, l'unique espèce du genre en question se rapproche phis des HoMALOCERL's et des Rhinotia que de toutes les autres espèces de la famille. Mais, d'un autre côté, ces rapports sont fortement contre- balancés par la structure des pattes, qui ressemblent complètement à celles des Hylobiides normaux. D'après cela, cet insecte constitue ma- nifestement un type à part. MESOPTILIUS. Imhoff, Gêner. Curcul.j, \\, 2i. Rostre un peu plus long que la tète, subparallèle^ légèrement ar- qué, subarrondi aux angles^ plan et largement canaliculé en dessus; ses scrobes arquées et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres; scape robuste, un peu arqué, fortement épaissi au bout; funicule à articles obconiques, allongés, décroissant peu à peu ; mas- sue allongée, veloutée, articulée, acuminée au bout. — Yeux grands, assez saillants, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe et vaguement bicanahculé en dessus, droit sur les côtés, très -brièvement rétréci en avant, trtjnqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres oblon- gues, parallèles, largement arrondies à leur extrémité et laissant en partie le pygidium à découvert, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base — Pattes médiocres ; cuisses presque graduel- lement en massue, munies en dessous d'une petite dent aiguë ; jam- bes comprimées, arquées à leur base et saillantes dans leur milieu au côté interne, fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne épineux aux antérieures; tarses longs, spongieux en dessous, à arti- cles I allongé, étroit et grêle à sa base, 4 médiocre, ainsi que ses cro- (1) M. Imlioir les indique coinine étant « seu recta', seu suhrectio. n Elles sont fbrlerneiit coudées chez i'iiiiiiiue exemplaire que j'ai à ma disposition. Dès lors, il est pioi)able (|u'elles varient, sous ce rapport, selon les individus. Cet insecte se trouve par conséquent, au point de vue de ces organes, dans les mêmes conditions que les CHLonorHAM's et autres genres intermédiaires entre les Orlliocères et les Gonatocèrcs. SCOLOPTÉRIDES. 563 chets. — 2' segment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du i" par ime suture anguleuse dans son milieu ; pygidium transversal . — Corps oblong, assez faiblement pubesccnt. La seule espèce {apicalis Imh.) que contient le genre est de Colom- bie et d'une rareté extrême dans les collections. C'est un insecte de taille moyenne, d'un noir profond, mat et comme velouté, avec l'ex- trémité des élytres d'un jaune d'ocre vif, TRIBU XL. SCOLOPTÉRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule large et assez saillant. — Man- dibules peu épaisses, en pinces. — Tête allongée, subcylindrique; rostre presque continu avec elle, assez long et assez robuste ; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur, linéaires et obliques. — An- tennes longues; scape atteignant au moins le bord postérieur des yeux; funicule de six ou sept articles. — Yeux longitudinaux. — Prothorax sans lobes oculaires ni écliancrure antéro-inférieure ; prosternum très-long en avant des hanches antérieures. — Elytres recouvrant le pygidium. — Cuisses postérieures armées d'une grande dent trian- gulaire; jambes inermes au bout; leurs corbeilles petites, terminales et ouvertes; crochets des tarses simples ou appendiculés. — Les deux 1*" segments abdominaux soudés ensemble et séparés par une fine suture xectihgne, parfois effcicée ; saillie iutercoxale ogivale. — Méta- thorax assez long; ses épisternums au plus de largeur moyenne. — Corps naviculaire, glabre. Cette Tribu ne comprend que le genre Scolopterus, établi par M. A. White sur deux espèces de la Nouvelle-Zélande, qui, ayant à la fois les crochets des tarses simples et le pygidium recouvert par les élytres, n'appartiennent pas, à proprement parler, à la Phalange actuelle. Mais ces insectes sont extrêmement voisins d'une autre es- pèce du même pays, le Cure. Mdens de Fabricius (1), qui a les cro- chets des tarses fortement appendiculés, et qui, dès lors, les entraî- nant pour ainsi dire à sa suite, ne permet pas de les placer ailleurs qu'ici. C'est une de ces exceptions qu'on est obligé d'admettre dans la Famille, sans quoi un arrangement naturel de ses genres serait im- possible. (1) Syst. El. II, p. 457. M. A. Wliite le comprend daus le genre actuel; mais il en diffère, indépendamment des crnchets de ses t;irses, par ses scrobes rostrales aboutissant en arriére dans un large et profond sillon médian, son funicule antennaire composé de six articles seulement, et ses élytres pas plus larges que le prottiorax à leur base, avec les épaules complètement effacées. On pourrait dès-lors en faire un genre à part. S86 CURCULIONIDES. La grande et large dent triangulaire dont les cuisses postérieures de ces insectes sont armées se retrouvera plus loin , chez les Cérato- pides et chez les Prionomerus de la section suivante; mais c'est tout ce qu'ils ont de commun avec eux. SCOLOPTERUS. A.White, Voy. ofthe Ereb. and Terr.; Ëntom. p. 14. Rostre un peu plus étroit et plus long que la tête, presque droit, vertical, cylindrique et plus ou moins déprimé au bout; ses scrobes obliques et dirigées sous lui. — Antennes longues et grêles; scape à peine épaissi au bout, dépassant un peu le bord postérieur des yeux; funicule de sept articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts, subarrondis; massue forte, allongée, to- menteuse, articulée. — Yeux grands, très-déprimés, brièvement ovales, longitudinaux. — Prothorax plus long que large, très-régulièrement conique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres assez courtes, naviculaires, comprimées, longuement dé- clives en arrière et munies chacune, au sommet de leur déclivité, d'un fort tubercule, beaucoup plus larges que le prothorax à leur base, avec leurs épaules prolongées en dehors en un cône aigu. — Pattes longues, grêles; cuisses graduellement en massue; les postérieures armées près de leur sommet d'une très-grande dent triangulaire, les intermédiaires d'une petite, conique, les antérieures inermes ; jambes droites.; tarses assez longs, à articles 1 allongé, grêle, 3 large, 4 mé- diocre; ses crochets simples. — 2* segment abdominal plus grand que chacun des deux suivants; saillie intercoxale large, subogivale. — Corps naviculaire, aptère. Les deux espèces {tetracanihxis^ j)enicillatus) décrites par M. A. White sont de taille médiocre, d'un bronzé obscur ou d'un noir brillant, lisses sur le prothorax et ont, sur les élytres, des rangées de points peu profonds et irrégulièrement espacés. TRIBU XLI. ÉRODISCIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et plus ou moins long. — Mandibules minces, en pinces, parfois un peu saillantes. — Tête pe- tite, globuleuse; rostre très-long, grêle, liliforme; ses scrobes com- mençant près de son milieu, linéaires et atteignant sa base. — An- tennes longues et très-grêles; leur funicule de sept articles. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax imparfaitement contigu aux élytres, sans lobes oculaires; prosternum très-long en ÉRODISCIDKS. 567 avant des hanches antérieures. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Pattes longues ; jambes onguiculées au bout, rare- ment inermes; corbeilles des postérieures petites, internes, subca- verneuses; tarses longs, leurs deux 1"* articles étroits, en cône ren- versé, le 1" très-grand; crochets fendus. — Les deux 1"^ segments abdominaux soudés ensemble, séparés par une très-fine suture recti- ligne parfois effacée ; saillie intercoxale ogivale, aiguë en avant. — Métasternum allongé, ses épisternums étroits. — Corps allongé, faible- ment pubescent. Groupe aussi tranché que le précédent, avec lequel il a plusieurs caractères en commun, tels que la longueur du prosternum en avant des hanches antérieures, le recouvrement du pygidium par les ely- tres et la soudure des deux premiers segments abdominaux. Ces ca- ractères le séparent très-fortement des Balanînus et des Lonchopho- Rus, dont ses espèces ont le rostre très-allongé et très-grêle. 11 ne com- prend que les deux genres suivants, qui sont propres à l'Amérique, sauf une espèce de Java qui m'est inconnue. Funicule antennaire à art. 2 un peu plus long que 3 : Erodiscus. •^ — très-allongé : Toxeutes. ERODISCUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 237 (1). Rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, plus ou moins déprimé au bout, presque droit ou faiblement arqué; ses scro- bes conniventes en arrière. — Antennes submédianes ; scape légère- ment en massue au bout, atteignant les ^eux ; funicule à articles sub- égaux ou 2 un peu plus long que i et que les suivants, tronqués ou un peu arrondis au bout; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongo-ovales, transversaux, contigus (par ex. picus, gryphus) ou non (par ex. moiacilla) en dessus. — Prothorax con- vexe, ovalaire, fortement rétréci et plus ou moins échancré à sa base, brièvement tubuleux en avant et sinué sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson petit, variable. — Elytres allongées, oblongo-ovales^ con- vexes, tronquées ou isolément arrondies à leur extrémité, un peu plus larges que la base du prothorax en avant, avec les épaules obtuses. — Pattes très-longues; cuisses pédonculées à leur base, en massue au bout, armées d'une dent plus ou moins forte en dessous, parfois {motacilla) inermes; jambes droites, onguiculées ou non au bout; tarses longs, spongieux en dessous, à articles \ très-allongé, 3 large, 4 assez long; ses crochets bifides. — Corps ailé, glabre ou revêtu de poils peu abondants et redressés. (l) Syn. Lixus Fab. 368 C.URCULIONIDES, Les espèces typiques (1) sont propres à l'Amérique du Sud et de taille médiocre; leur livrée uniforme varie du noir au lirun marron et au ferrugineux brillant; leurs téguments sont glabres ou hérissés de quelques longs poils. Une de Java {graUator], que Schœnherr leur associe peut-être à tort, est, à ce qu'il dit , saupoudrée d'écaillés cendrées mélangées de grosses soies brunes et aplaties. TOXEUTES. ScHOENH. Curcul., VII, 2, p. 210(2). Genre ne différant des Erodiscls que par les particularités qui sui- vent : Rostre plus ou moins arqué ; ses scrobes non conniventes en ar- rière. — Antennes plus longues; le 2* article de leur funicule très- allongé. — Yeux médiocrement séparés supérieurement . mais très- rarement contigus. — Prothorax tronqué ou bisinué à sa base. — Jambes toujours onguiculées au bout. Les plus essentielles de ces différences portent, comme on le voit, sur les scrobes rostrales et le funicule antennaire. Les espèces sont en général plus grandes que les Erodiscls, et leur livrée, ainsi que leur vestiture sont les mômes. L'Amérique intertropicale est égale- ment leur patrie (3). TRIBU XLII. OTIDOCÉPHALIDES. Sous-mentou muni d'un pédoncule grêle et assez long; mâchoires robustes. — Mandibules très-courtes, en tenailles. — Tête briève- ment obconique; rostre médiocre, assez robuste; ses scrobes com- mençant près de la commissure de la bouche, linéaires et atteignant sa base. — Antennes médiocres; leur funicule de sept articles. — Yeux arrondis. — Prothorax imparfaitement contigu aux élylres, al- longé, cylindrique ou en cùne renversé, sans lobes oculaires, coupé très-obliquement en avant; prosternum largement échancré, ne lais- sant qu'un mince filet en avant des hanches antérieures. — Un écus- son, — Elytre? recouvrant le pygidium. — Pattes allongées; jambes (1) Schœnherr (Ciirciil. VII, 2) en ilérrit cinq espèces : piois, ciconid Schli.; nntilope Fab., gryphus, motadlla Sclili. (2) S.vn. ToxopiiORUS, Schœnli. Curcul. III, p. 37-1; oliin; nom ftéji emploj'é parMeigen pour un genre de Diptères. — Lunovix, De C.isteln. Hist. nat. d. Col. Il, p. 342. — Lixus Fab. (3) Aux trois esjièces (aftenuatus, fascinius, Tantalus) décrites par Scliœn- liiiT, aj. : T. arguhi, Erichs. Archiv, 1817, I, p. 131; Pérou. — brenthuides, Cuérln-Ménev. Icou.; Ins. texte, p. 146; Cayenne. OTIDOCÉPHALIDES. 569 inermes ou onguiculées au bout; leurs corbeilles triangulaires et ex- ternes; les deux i*""' articles des tarses étroits, en cône renversé, 1 assez long; crochets fendus. — Les deux 1"' segments abdominaux libres; saillie intercoxale ogivale, aiguë en avant. — Métasternum allongé; ses épisternums étroits. — Corps allongé, en général faible- ment pubescent. Le genre Oxidocephalus de M. Chevrolat est le seul qui présente cet ensemble de caractères. Ses espèces sont intermédiaires entre les Erodiscides et les Anthonomides, et, peut-être, devraient occuper une place plus rapprochée de ces derniers que celle qui leur est assignée ici. Elles en ont, en elfet, la tête obconique, le rostre médiocre, le prosternum très-court en avant des hanches antérieures et les anten- nes assez, peu allongées. D'un autre côté, leur forme allongée, leur prothorax imparfaitement coutigu aux élytres et beaucoup plus long que large, la structure de leurs pattes, et jusqu'à leur vestiture, leur donnent des rapports manifestes avec les Erodiscides. Ces insectes .sont exclusivement propres à l'Amérique. OTIDOCEPHALUS. Chevrol. Ann. d. l. Soc. entom., l, p. 100 (1). Tète brièvement obconique, renflée sur le vertex; rostre plus ou moins robuste, arrondi aux angles^ parallèle, très-souvent vertical; ses scrobes obliques, atteignant sa base en dessous. — Antennes mé- diocres ; scape un peu arqué, en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, un peu allongés, celui-là le plus long, 3-7 courts, subarrondis ; massue assez forte, oblongo-ovale, ar- ticulée. — Yeux assez grands, légèrement saillants, rarement [boops) contigus supérieurement. — Prothorax le plus souvent ovalaire et très- convexe en avant, parfois subcylindrique, rarement resserré à sa base, tronqué en arrière, coupé obliquement en avant. — Ecusson petit, variable. — Elytres allongées, convexes, graduellement élargies en arrière, ou oblongo-ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues ; cuisses longuement en massue, en général dentées en dessous; jambes presque droites, un peu renflées dans leur mi- lieu interne, onguiculées au bout chez la plupart; tarses assez longs, .spongieux en dessous, à articles 3 large, 4 assez long ; ses crochets appendiculés. — 2«^ segment abdominal plus court que 3-4 réunis. — Corps oblong, convexe, ailé, couvert de poils redressés et distants, rarement couchés. Genre assez nombreux et répandu dans la plus grande partie de (1) M. Chevrolat .avait écrit primitivpmeiit OiiocEriiALUs ; il a corn'^C' ce nom loc. cit. p. 442. — Syri. Rhin\ Oiiv. 570 CURCULIONIDES. l'Amérique^ depuis les parties centrales des Etats-Unis jusqu'au Brésil méridional inclusivement. Ce sont de jolis insectes, au plus de taille moyenne et que, pour la plupart, on prendrait, au premier coup- d'œil, pour des Fourmis. Leur Yixrée, toujours uniforme et brillante, est ordinairement d'un noir profond, rarement ferrugineuse (1). TRIBU XLIII. MAGDALINIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule assez long. — Mandibules très- courtes, en tenailles. — Tête globuleuse; rostre assez allongé, cylin- drique, de grosseur variable; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur ou un peu au-delà, linéaires et atteignant sa base. — Antennes médiocres; funicule de six ou sept articles; le 7"-', dans ce dernier cas, souvent contigu à la massue. — Yeux transversaux, plus ou moins rapprochés en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure antéro-inférieure, bisinué à sa base, avec ses angles posté- rieurs aigus et dirigés en arrière. — Un écusson. — Elytrcs allongées, laissant le pygidium à découvert. — Cuisses graduellement en mas- sue; jambes onguiculées au bout ; leurs corbeilles petites, terminales et ouvertes; crochets des tarses simples. — Saillie intercoxale en triangle aigu. — Métathorax assez allongé; ses épisternums de lar- geur moyenne. — Corps allongé, subcylindrique, en général glabre. Deux genres seulement constituent cette Tribu, l'un (Magd.\lim;s) européen et bien connu, l'autre (Cnemidophoris) propre à l'Améri- que du Sud et peu répandu dans les collections. Leurs espèces atfec- tent la forme cylindrique, sans ressembler toutefois aux Erodiscides ni aux Otidocephalus, et ce faciès, réuni aux caractères qui précè- dent, les fait reconnaître sans peine. Les larves du premier de ces genres, dont deux espèces ont été spécialement observées (2), vivent aux dépens des Pins auxquels elles font parfois beaucoup de tort. Au printemps, les femelles des insectes (1) Schœnherr (Curcul. VII, 2, p. 195) en mentionne vingt espèces, dont une seule (Poyei) de Cuba a le rostre fovéolé en dessus el les cuisses iuermes; dans toutes les autres {opioniformis, oculatus, pelliceus, etc.) le premier est plus ou moins litiié et les secondes iiiermes. — J'en possède une grande espèce inédite iJ'Oajaca. au Mexique, qui s'éloigne de toutes celles décrites jusqu'ici par sa couleur 'oronzée, la pubescence couchée qui la revêt en entier, ses ély- tres fortement contiguës au prothorax, qui est cylindrique, ses jambes ro- bustes et comprimées, etc. (2) M. violaceus, Ratzeb. Die Forstins. I, p. 125, pi. 4, f. 3 B et 3 G. — M. carbonarius , Ed. Perris, Ann. d, 1. Soc. entom. 1856,p. 253, pi. 5, f. 334- 339. MAGDALINIDES. 571 parfaits introduisent leurs œufs dans les rameaux morts ou maladifs de ces arbres. La larve qui en naît pénètre jusqu'à la moelle, qu'elle " ronge en parcourant le canal médullaire sur une longueur considé- rable. Dans les premiers mois de l'année suivante, elle se métamor- phose, après avoir préalablement préparé la sortie de l'insecte parfait, en creusant à travers le bois une galerie qu'elle prolonge jusqu'à l'écorce exclusivement. L'organisation de ces larves ne présente, du reste, rien de particidier. l. Jambes robustes, comprimées, dentées en dedans : Cnemidophorus , IL — plus ou moins grêles, inermes : MagdaUs. CNEMIDOPHORUS. ScHOENH. CurcuL, III, p. 276 (1). Tête convexe sur le vertex, globuleuse; rostre vertical, un peu plus long qu'elle, plus ou moins robuste, cylindrique; scrobes commençant près de son tiers antérieur, obliques, arrivant sous les yeux. — An- tennes submédianes, médiocres, assez robustes ; scape un peu arqué, épaissi au bout, atteignant à peine les yeux ; funicule de sept articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, celui-là plus gros, 3-6 très-courts, très-serrés, 7 plus long, contigu à la massue; celle-ci assez forte, al- longée, acuminée. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax tr^msversal, gibbeux et sillonné sur la ligne médiane, droit sur les côtés, profondément et angulairement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs très-sail- lants en arrière et aigus, brusquement tubuleux et tronqué en avant. — Ecusson assez grand, subquadrangalaire. — Elytres assez allongées, cylindriques, obtusément calleuses avant leur extrémité qui est tron- quée et largement arrondie, pas plus larges que le prothorax et cha- cune très-fortement saillante à sa base. — Pattes courtes, robustes; cuisses brièvement dentées en dessous; jambes comprimées, dentées ou denticulées en dedans, les antérieures un peu arquées, toutes fol- lement onguiculées au bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 beaucoup plus étroits que 3, 4 long, ainsi que ses cro- chets. — 1" segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du \" par une suture arquée. — Métasternum médiocre, muni de chaque côté d'une saiUie près des hanches postérieures. — Corps ailé, par- tiellement pubescent et écailleux. Le type du genre {fasciculafus Schh.) est un assez rare insecte du Brésil, de taille moyenne, noir, avec les élytres rufescentes. Ces der- nières sont saujioudrées de poils et d'écaillés jaunes à leur base, ainsi (1) Le nom de Cnemidophorus ayant été appliqué plusieurs années aupara- vant, par Wagler, à un genre de Sauriens, ne pourra être consené. 572 cuncuLtONiDKS. qu'à leur sommet, et sont traversées après leur milieu par une bande flexueuse de poils fascicules; les côtés du prothorax et du corps sont jaunes, le surplus de ce dernier grisâtre. J'en possède une autre es- pèce inédite du même pays, plus petite et dont la livrée est un peu différente. C'est des L.emosaccus qae ces insectes se rapprochent le plus par leur faciès, mais ces derniers appartiennent à la division des Apos- tasiraérides. MAGDALINUS. (Geumar) Schoenh, Curcnl., VII, 2, p. 135 (I). Tète plus ou moins saillante, subcylindrique ou brièvement obco- nique; rostre rarement plus du double plus long qu'elle, en général médiocre, peu robuste, cylindrique, plus ou moins arqué ; ses scrobes tantôt submédianes en avant, tantôt commençant entre son milieu et son extrémité, obUques, arrivant sous les yeux. — Antennes médio- cres, imparfaitement coudées; scape un peu arqi;é, en massue au bout, empiétant plus ou moins sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-6 très-courts, subturbinés, 7 plus grand, libre ou contigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux au moins assez grands, ovales, trans- versaux, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, peu convexe, déclive antérieurement, arrondi sur les côtés, bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson de forme variable. — Elytres assez allongées, subcylindriques ou oblongues, peu à peu élargies d'avant en arrière, largement arrondies à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base. — Pattes assez longues; cuisses finement dentées ou inermes; jambes arron- dies, droites, fortement onguiculées au bout; tarses assez longs, mé- diocrement larges, spongieux en dessous; leur 4*^ article médiocre^ ainsi que ses crochets. — T segment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie inter- coxale assez large, ogivale. — Corps allongé, glabre. Insectes au plus de taille médiocre, en général petits et de couleur uniforme, noire ou bleue, plus rarement rougeàtre. Tous ont le pro- thorax criblé de points enfoncés, très-serrés, et les élytres réguUère- ment striées, avec les intervalles entre les stries plans ou costiformes, mais constamment pointillés. Us vivent sur les arbres. Le genre est assez nombreux et habite principalement l'hémisphère (1) Syn. Magdalis, Gerinar, Noue Annal, d. Weiter. Gesellscli. I, p. 131. — TiiAMNoi'iiii.us, Sdiœnh. Cnrcul. Disp. metli. p. T)!; olim; nom employé long- Inmps auparavant, par Vieillot, pour les Bataras, oiseaux américains de l'ordre des Passereau\. — Rhinoues. Oej. ("^11. M. 1. p. 98. — Panis. Steph. Biit. En- lom. IV, p. 65. BALAMNIDES. 573 boréal dans l'ancien continent. L'Amérique du Nord en possède quel- ques espèces^ et il y en a mème^ mais en très-petit nombre, au Brésil et dans l'Australie (t). TRIBU XLIV. BALANINIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et saillant. — Mandibules minces, en triangle allongé et saillantes. — Tête globuleuse; rostre très-long, grêle, filiforme; ses scrobes commençant un peu au-delà de sou milieu, linéaires et atteignant sa base. — Antennes grêles, de longueur variable; leur funicule de sept articles. — Yeux grands, transversaux. — Prothorax sans lobes oculaires, faiblement ou non sinué sur son bord antéro-inférieur; prosternum long en avant des hanches antérieures. — Un écusson. — Elytres triangulaires, laissant le pygidium à découvert, mais en générai légèrement et parfois non. — Jambes inermes au bout, sauf parfois les antérieures ; leurs cor- beilles ouvertes, triangulaires et externes; articles 1-2 des tarses trian- gulaires, 1 médiocrement allongé; crochets bifides ou appendiculés. — Saillie intercoxale large, subparallèle ou tronquée en avant. — Métathorax assez allongé; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps court, rhomboïdal, pubescent ou non. Cette réunion de caractères est exclusivement propre au genre Balaninus. C'est des Anthonomus et genres voisins que ses espèces se rapprochent le plus; mais elles en diffèrent par un caractère im- portant, la grande longueur de leur prosternum en avant des hanches antérieures. Réunie à leur forme générale^ qui est isolée dans la section actuelle, cette particularité me paraît suffisante pour les con- stituer en un groupe à part. Les métamorphoses de phisieurs de ces insectes ont été observées. Leurs femelles percent, à l'aide de leur rostre, les parties des végétaux qui doivent servir de nourriture à leurs larves et y déposent un œuf, mais elles varient beaucoup sous le rapport des plantes dont elles font choix. Les unes donnent la préférence aux fruits des amentacées, (1) Schœnh. (Curcul. VU, 2, p. 136) eu mentionne 28 espèces ipj'il divise en deux sections, selon que ics cuisses sont dentées {violuceuy, frontalis, pu7icH- rostris, etc.) ou ineirnes [harbicornis, yruni, etc.). Récemment, M. G. Thom- son (Siiundinav. Col. I, p. 144) a fait de cette dernière un genre à part, au- quel il a appliqué l'ancien nom de Riiinodes donné par Dojean au genre tout entier. — Aux espèces mentionnées par Sclirenherr, aj. : M. héros, Turcjuie; ;-iMnt7(pennîs, Transylvanie ; ctow(;fer, Sardaigne; Kuster, I)icK;if. Europ. XXIII, 82, 84, 89. — puHCtulatus. Muls. et Rey in Muls. Opusc. cntom. iX^ p. 30; Suisse, France or. — imùeUis, Orôgon; gracilis, Californie; J. L. Lu Conte, Rcp. on a railr. to tlie Pacif. Oc. L\; AppenJ. I, p. 57. o74 CURCULIONIDES. notamment du noisetiei' (1) et du chône (2); d'autres aux fruits à noyau (3); plusieurs aux galles que la piqûre d'autres insectes déter- mine à la surface des feuilles (4). Toutes ont terminé leur croissance lorsque les productions végétales dans lesquelles elles étaient ren- fermées se détachent des arbres; elles s'enfoncent alors dans le sol pour y achever leur métamorphose. L'insecte parfait se montre au jour l'année suivante. BALANINUS. Gekmau, Magaz., IV, p. 291. Rostre très-grêle, arqué, en général très-long, variant, sous ce rap- port, selon les sexes et les espèces; ses scrobes rectilignes. — Antennes plus ou moins longues et grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-3 allongés, noueux au bout, celui-là plus long, 4-7 de longueur variable, ainsi que la massue; celle-ci acuminée au bout et articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales et transversaux. — Prolhorax transversal ou non, rétréci, brièvement tubuleux et tronqué en avant, faiblement bisinué ou tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs plus ou moins arrondis. — Ecusson petit, oblong ou arrondi. — Elytres peu ou médiocrement convexes, en triangle court ou un peu allongé, isolément arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes tantôt médiocres, tantôt assez longues; cuisses en massue, dentées ou iuermes en dessous; jambes droites; tarses médiocres, à articles 3 large, 4 médiocre. — 2* segment abdominal un peu plus long que chacun des deux sui- vants, séparé du 1" par une suture droite ou anguleuse dans son milieu. — Corps rhomboïdal, plus ou moins pubescent. Les nombreuses espèces de ce genre sont répandues sur la plus (1) B. nucum; beaucoup d'auteurs en ont parlée mais la synonymie de l'es- pèce ayant cté longtemps incertaine, il est probable que ce qu'ils en ont dit ne s'applique pas exclusivement au B. micum de Schœnbcrr et des auteurs récents. Voyez surtout : Rœsel, Insektcnbel. III, p. 385, pi. LXVII. — De Geer, Mém. V, p. 207, pi. 6, f. 14-10. — Bouché, Naturg. d. Ins. p. 199. — Ratzeb. Die Forstins. 1, p. 147; sans fig. de la larve. (2) B. glandiiim, Ratzeb. loc cit. p. 149, pi. 5, f. 5 B. (3) B.cerasorum, Godart, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850; Bullet. p. LV; vit dans les noyaux des fruits du Prunus spinosa. (4) B. salicivorus, Bouché, Naturg. d. Ins. p. 199; dans les galles des feuilles du Salixvitellinn. MM. Chapuis et Gandczc (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIII, p. 558) attribuent à la femelle du Balamnus la formation de ces galles, mais cela est bien peu probable. — villosus, Goureau, Ann. d. I. Soc entom. 1856; Bullet. p. GIV ; dans les galles formées par le Cynips pallidus sur les feuilles du chêne. ANTRONOMIDES. o75 grande partie du globe, et la plupart sont dune étude difficile, par suite de leur intime ressemblance sous le rapport de la forme et de la livrée, et des différences prononcées que la taille est sujette à subir selon les individus; aussi la synonymie de quelques-unes d'entre elles laisse-t-elle encore ù désirer, malgré le soin avec lequel elle a été travaillée. Ces insectes sont assez richement représentés en Europe, et la plu- part se trouvent sur les arbres. Quoiqu'il y en ait un assez grand nombre d'inédits dans les collections, on a très-peu ajouté aux 37 es- pèces mentionnées par Schœnherr (1). TRIBU XLV. ANTRONOMIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et assez saillant. — Man- dibules très-courtes, en tenailles ou en pinces. — Tête presque tou- jours brièvement conique ou subcylindrique ; rostre peu robuste, souvent grêle, cylindrique^ de longueur variable; ses scrobes com- mençant vers son milieu ou son tiers antérieur, linéaires et atteignant sa base. — Antennes de longueur variable; leur funicule de sept ou six articles. — Yeux arrondis (Phacellopterus excepté). — Prolhorax sans lobes oculaires, coupé obliquement en avant, avec le prosternum (1) Ciircul. Vil, 2, p. 276. On sait qu'il ;i divisé le genre en deux grandes sections qui sont réellement naturelles, mais â la caractéristique desquelles ou peut ajouter quelques particularités qu'il a omises : Dans la première, celle des Balaninus vrais, la forme générale est ordinai- rement plus allongée et plus rhomboidale; les antennes sont allongées et les articles 4-7 de leur funicule sont beaucoup plus longs que larges; leur massue est longue; les élytres laissent plus ou moins, mais jamais en totalité, le py- gidium à découvert; enfin les crochets des tarses sont épaissis à leur base et très-distinctement appendiculés ci: dentés. Ici viennent toutes les grandes es- pèces du genre : elephas, pellUus, venosus, niicitm, etc. Je n'en connais de nou- vellement décrites que : B. masiodon, hke\, The Journ. ofEntom. I, p. 268; Espagne. Celles de la seconde section, ou les Balamncs aberrants, ont le corps plus court et plus ovale ; leurs antennes sont médiocres, avec les art. 4-7 de leur funicule prescpie aussi larges que longs, et leur massue simplement ovale; les élytres recouvrent entièrement le pygidium, et les crochets des tarses, n'étant pas épaissis à leur hase, sont à peine distinctement appendiculés. Toutes les espèces sont de [)elili; taille et l'Europe en possède plusieurs : B. crux, ochrea- fus (Var. rufosignaius L. Fairin.), pyrrhoceras, brassicœ. M. Jekel (loc. cit. p. 267) a pro[)osé récemment d'en faire un genre à part, sous le nom de Bala- NOBius, et en décrit une espèce nouvelle : B. troglodytes, de l'Anatolic. — Aj. : B. rhœticus, Transylvanie; crucifer, Tyrol; pedemontcmus, Piémont; W. Fuchs, Berlin, entom. Zeit. Vl^ 1862, p. 423. 576 CLRCULIONIDES. échancré et plus ou moins court en avant des hanches antérieures, très-rarement (Acalyptus) coupé carrément^ avec le prosternum de luniïueur normale, mais alors les crochets des tarses simples et libres. — l'n écusson. — Elytres laissant légèrement le pygidiuni à décou- vert ou le recouvrant en entier. — Jambes inermes ou très-brièvement mucronces au bout; leurs corbeilles ouvertes; l'^''' article des tarses en général court; leurs crochets variables. — Saillie intercoxale large, rarement ogivale. — Métasternum de longueur variable, ainsi que la largeur de ses épisternums. — Corps ailé, pubescent, rarement glabre. Je réunis dans cette Tribu tous les Erirhinides de Schœnherr d()nt l'organisation se rapproche de celle des Anthonomus. Ce serait on groupe très-naturel sans les Acalyptus, qui sont privés d'un des prin- cipaux caractères inscrits dans la formule qui précède, à savoir la brièveté du prosternuni en avant des hanches antérieures; mais ne trouvant, à part cela, rien d'assez tranché à ces insectes pour en faire un groupe à part, j'ai cru pouvoir les laisser dans celui-ci. J'y com- prends également les Orchestes, ne voyant riea chez eux, sauf leurs pattes postérieures saltatoires, qui s'éloigne de la structure des autres espèces. Ainsi que je l'ai dit ailleurs (i), la faculté saltatoire n'a, dans mon opinion, une importance réelle que lorsqu'elle s'exé- cute à l'aide d'un mécanisme spécial et non à la suite d'une.légère modification aux pattes postérieures qui n'a amené aucun change- ment sensible dans le reste de l'organisation. La présence du genre en question dans la Tribu me paraît tout au plus suffisante pour diviser celle-ci en deux groupes secondaires. I. Pcittes postérieures non saltatoires. Anthoîjomides vrais. II. saltatoires. Orciiestides. Groupe I. Anthonomides vrais. Pattes postérieures non saltatoires. — Veux latéraux, en général médiocrement séparés supérieurement, jamais contigus. Sauf les LoNCHOPHORUS qui sont assez grands, ces insectes sont tous au-dessous de la taille moyenne et souvent forts petits ; ils n'ont rien de remarquable non plus sous le rapport de leur livrée. Mais les conditions dans lesquelles ils passent les premiers temps de leur e.\is- tence en font des insectes nuisibles et leur ont valu mie certaine notoriété. Quelques Anthoxomls sont, du reste, les seuls dont les habitudes aient été observées ; elles présentent la même variété que celles des Balaninus. Plusieurs de leurs espèces s'attaquent aux bourgeons à (1) Mon. d. Cul. Plijloiph. I, i». XXVI. ANTHONOMIDES VRAIS. 577 fleurs de divers arbres, et parmi elles liguve la mieux connue de toutes, l'A. pomorum [i], qui est parfois très-nuisiLle aux pommiers. Après avoir hiverné, les deux sexes s'accouplent au printemps et la femelle, aprôs avoir percé avec son rostre un bourgeon, introduit dans ce dernier un (euf. La larve qui en sort ronge les parties inté- rieures du bourgeon et arrête son développement, ou, s'il s'épanouit, elle rassemble les pétales et en forme une sorte de coque qui la pro- tège jusqu'à l'achèvement de ses métamorphoses que, à la différence des Balaninus, elle ne subit pas dans le sol. Les poiriers et les pru- niers sont également sujets à être attaqués par cet insecte. D'autres espèces sur lesquelles on a des renseignements moins précis, se com- portent de même à l'égard des fleurs de divers arbres, ou bien leurs larves vivent dans l'intérieur des fruits à noyau (2). Les dix genres qui suivent sont tous, à l'exception des Anthono- Mus, composés d'un très-petit nombre d'espèces et souvent d'une seule. Trois seulement d'entre eux (Anthonomus, Bradybatus, Aca- LYPTUs) existent eu Europe; les autres sont disséminés au loin sur le globe. l. Prosterrium largement éclumcré en arc, plus ou moins court. a Elytres allongées, navicuiaires, arquées en dussus : Lonckophorus. a a — de forme variable^ non navicuiaires. b Funicule antcunaire à art. 1-3 allongés : Cnemopachus. bb 1-2 — c Segment abdominaux, tous libres. d Funicule antennaire de 6 articles ; Botanebius. dd 7 — Crochets des tarses appendiculés et libres : Anthonumus. soudés à leur base : Brady- baius. ce Les deux 1«" segments abdominaux soudés ensemble : Thamnobius. 61)6 Funicule antennaire à art. 1 seul allongé. e de 7 ai'ticles : Minyrus. ee 6 — (1) La connaissance de SiiS mœurs remonte jusqu'à Fiisch, Beschreib. v. al- Icrl. Insekl. part. I, p. 32, pi. 8, f. 1-4. Voyez en outre : Bouclié, Naturg. d. Ins. p. 200; Ratzeb. DieForstins. l, p. 151, pi. 5, f. 8 B et 8 G; Lyonuet, OEu- vres posthum. p. 120, pi. 12, f. 14-19; KoUar, Naturg. d. sclucdl. 1ns. p. 254. Un anonyme, sous le nom de Rusticus, a égaleniout publié une intéressante Bolice sur cet insecte dans l'Enlom. Magaz. 1, p. 3i. (2) A. pyri, Kollar, loc. cil. [). 257; dans ies fleurs du poirier. — pediculn- rius, Wcstw. in Gardeii. Magaz. 1838, p. 4G0; sur les [iommiers- — ulini, De Geer, Mém. V, p. 215, pi. 6, f. 20-27; dans les bourgeons de Torme. — rubi, Bach, Vcrhaudl. d. nat. Ver. d. preussich. Rhein!. VJII; sur la Rosu cuninu . — draparutn, incurvus, Ratzeb. Die Fortins. Suppkm. p. 33; dans les noyaux des fruits du Prunus padus et espèces voisines. Coléoptères. Tome VL 37 S78 r.uRcruONiDEs. Crochets des tarses appendiculés et soudés : Phacellopterus. simples, petits et grêles : Latiphronus. II. Prosternum non échancré, de longueur normale en avant des hanches anté- rieures; crochets des tarses simples : Acalyptvs. Genre incertiP scdis : Diapelmus. LONCHOPHORUS. Chevuol. Ann. d. l. Soc. cntom. l, p. 215. Tète brièvement conique ; rostre de la longueur de la moitié du corps (cf) ou presque aussi long que lui (9), grêle, filiforme, plus ou moins arqué; ses scrobes commençant vers son tiers antérieiu" [çf] ou son milieu (9), rectilignes. — Antennes longues ettrès-grèles; scape plus long que le funicule et la massue réunis, épaissi au bout; funi- ctile à articles 1 très-long, 2-7 beaucoup plus coui'ts, décroissant peu à peu^ 7 plus long et plus gros; massue allongée, acuminée, très-dis- tinctement articulée. — Yeux assez grands, arrondis, médiocrement convexes. — Prothorax transversal, peu convexe, rétréci en avant, bisinué à sa base, brièvement rétréci eu avant; prosternum médiocre- ment échancré et assez long. — Ecusson assez grand, en carré long, arrondi en arrière. — Elytres plus ou moins allongées, comprimées latéralement, graduellement rétrécies en arrière, arquées en dessus, un peu plus larges que le prothorax et chacune légèrement saillante à sa base, avec les épaules coupées obliquement. — Pattes longues, les antérieures plus que les autres, toutes munies en dessous d'une assez forte dent triangulaire; jambes droites, mucronées au bout, sauf les postérieures; tarses longs, à articles J-2 étroits, celui-là très- grand, 3 large, 4 long; ses crochets bifides. — 2*' segment abdominal im peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture droite; saiUie intercoxale ogivale ou triangulaire, aiguë en avant. — Métathorax médiocrement long; ses épisternums assez larges. — Corps plus ou moins allongé, ailé, pubescent. Insectes propres à l'Amérique du Sud, d'assez grande taille pour la plupart et facilement reconuaissables à leur fades particulier. Leurs téguments sont revêtus de poils gris, blancs et fauves, peu abondants €t qui, en se condensant, forment sur les élytres des bandes ou des ta- ches mal limitées. On n'a encore décrit que les quatre mentionnées par Schœn- herr(1). (1} Curcul. lil, p. 392 : L. obUquus ChevroL, Chevrolati ScLli., du Urésil ; parasita Fab., de Cayenne; humeralis Chevrol., patrie, inconnue; petirniuu- sui Linné (?), de Cuba. ANTHONOMIDES VRAIS. S79 CNEMOPACHUS. ScHOENH. Curciil., VII, 2, p. 296. Tête conique, assez saillante ; rostre du double plus long qu'elle, grêle, cylindrique, droit, oblique; ses scrobes commençant dans son milieu, superficielles, rectilignes. — Antennes médiocres, grêles; scape à peine épaissi au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 1-3 allongés, décroissant pea à peu, 4-7 courts, subturbinés; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux petits, sub- arrondis, légèrement saillants. — Prothorax aussi long que large, conique, un peu arrondi sur les côtés, à peine bisinué à sa base, obli- quement tronqué en avant; prosternum très-court. — Ecusson petit, allongé, arrondi en arrière. — Elytres graduellement élargies et très- convexes au-delà de leur milieu, s'arrondissant pour former leur dé- clivité postérieure qui est très-longue et verticale, un peu plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules cal- leuses. — Pattes assez longues; cuisses fortement en massue, surtout les antérieures, inermes, échancrées à leur extrémité en dessous ; jambes droites, inermes au bout; tarses assez courts et assez larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, subégaux, 3 bi- lobé; 4 court; ses crochets dentés (1). — Métasternum court. — Corps ovale, faiblement pubescent. L'unique espèce [castaneus Schh.) de Madagascar qui compose ce genre n'a, en aucune façon, le faciès d'un Balais ixus que lui attribue Schœnherr, mais plutôt celui de l'Aiithonomus druparum; elle est seulement plus convexe en arrière et deux fois plus grande. Sa livrée est d'un brun rougeâtre uniforme et ses élytres sont assez fortement striées, avec les intervalles entre les stries criblés de petits points en- foncés. BOTANEBIUS. ScHOENH. CurcuL, III, p. 358. Rostre assez robuste, du double au moins plus long que la tête, cylindrique, à peine arqué. — Antennes insérées près de son tiers antérieur, grêles; leur funicule de 6 articles. — Prothorax transver- sal, assez convexe et inégal eu dessus, tubuleux dans son tiers anté- rieur, bisinué à sa base, avec un lobe médian saillant et triangulaire, coupé obliquement en avant; prosternum réduit à un mince filet en avant des hanches antérieures. — Elytres amples, très-convexes, briè- vement ovales et parallèles sur les côtés, beaucoup plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obliquement '1) Je ne puis rien dire do l'abdomen, l'exemplaire en assez mauyais état que j'ai à ma disposition étant collé sur du papier. 580 rUBCULIONlDKS. tronquées et anguleuses. — Pattes assez courtes et robustes; cuisses en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, arquées à leur base, les antérieures anguleuses dans leur milieu au côté interne ; toutes obliquement tronquées et brièvement mucronées au bout; tarses médiocres; le i" article de tous pas beaucoup plus long que le 2^ — Le surplus comme chez les Anthonomls. Schœnberr a comparé au Ciovus scrophulariœ l'insecte {tuberculatus Schh.) de Cuba sur laquelle il a fondé ce genre. Il en a, en effet, complètement le faciès; mais il ressemble aussi beaucoup à quelques Anthonomls américains de forme courte et à téguments tuberculeux dont il sera question plus bas. 1/ensemble des particularités qui pré- cèdent, notamment son funicule antennaire composé seulement de six articles, l'en font distinguer sans peine. ANTHOIS'OMUS. Geumar, Magaz., IV, p. 320. Tête très-brièvement obconique ; rostre plus ou moins long, grêle, filiforme, médiocrement arqué; ses scrobes commençant vers sa moi- tié ou son tiers antérieur, rectilignes. — Antennes de longueur varia- ble, grêles; scape légèrement en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus grand (1), 3-7 courts, subégaux, obco- niques ou subarrondis; massue oblongue, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, arrondis, légèrement convexes. — Prothorax trans- versal, rétréci et briè\ement tubuleux en avant, bisinué à sa base, obliquement tronqué antérieurement; prosternum très-court. — Ecus- son plu* ou moins allongé, rarement subarrondi. — Elytres ovales ou oblongû-ovales, plus ou moins convexes, un peu plus larges que le prothorax et tronquées, un peu échancrées ou sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. —r Pattes assez longues, les antérieures plus grandes que les autres; cuisses assez fortement en massue, surtout les antérieures, dentées en dessous, la dent parfois triangulaire; jam- bes presque droites, plus ou moins renflées dans leur miheu en de- dans, obliquement arrondies et brièvement mucronées ou iaermes au bout; tarscb médiocres, spongieux en dessous, i articles 1-2 trian- gulaires, celui-là un peu allongé aux tarses antérieurs, plus court aux autres, 3 large ; crochets bifides ou appendiculés. — 2" segment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1'-''^ par une suture droite; saillie intercoxale de largeur variable, ar- rondie ou tronquée en avant. — Métasternum au plus médiocrement long. — Corps ovale, plus ou moins convexe, ailé, pubescent. (1) Ces deux articles varient beaucoup sous le rapport de la longueur; cliuz les grandes espèces américaines, le i" est parfois, toute proportion de taille gardée, aussi long que celui des LoNrHorHonrs. ANTHONOMIDES VRAIS. 381 Genre riche eti espèces et qui paraît êtrerépandu sur tout le globe, mais mieux représenté en Amérique que partout ailleurs. Celles d'Eu- rope sont toutes assez petites, de forme régulièrement ovale ou oblon- gue , et leurs élytres présentent constamment des stries ou des ran- gées de points enfoncés régulières. Parmi celles américaines , il en est de plus grandes, de formes plus courtes et dont les élylres sont parfois (par ex. tuberosus, quadrigibbus) munies de tubercules plus ou moins nombreux. Chez presque toutes, la livrée consiste en un mélange de couleurs qui ne forment aucun dessin bien arrêté. Ces insectes vivent sur les feuilles des arbres; on les trouve plus rarement sur les fleurs (1). BRADYBATUS. Germar, Ins. Spec. nov., p. 305. Tête brièvement conique ; rostre assez long, médiocrement robuste, cylindrique, légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes assez courtes, peu robustes; scape en massue au bout; fuuicule à articles i-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts, graduellement plus épais, 7 contigu à la mas- sue; celle-ci oblongo-ovale, articulée. — Yeux petits, légèrement con- vexes, arrondis. — Prothorax transversal, subcylindrique, un peu arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base^ ccmpé oblique- ment en avant; prosternum très-court. — Ecusson en triangle allongé. — Elytres convexes, plus ou moins longues, subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules ob- (1) Schœnlicrr (Cnrcul. VU, 2, p. 213j en mentionne 55 espèces qu'il divise i*n deux sections, selon que les cuisses antérieures sont unideulées ou biden- técs. La première est la plus nombreuse (ulmi, pyri, pomorum, etc.) en Eu- rope; la seconde n'y est rep-^ésentée, dans Scliœnherr, que par le druparum. — Aj. : Esp. européennes : A. hrunnipennis {ritbi var.), Curlis, Ann. a. Mag. of Nat. Hist. V, \). 280. — oxyncanthœ , Bohem. Kongl. VVetensck. Acad. Handling, 1349; Suède. — ruber, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, sér. 2, IV, p. 141; France (Lamles). — Boherti , Wencker, Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, Buliet. p. CCXXXVI; France (Var). — ornatus, Reiclie, ibid. 1860, p. 732; Sicile. — spilotus (incurviis var.?), L. Iledtenb. Fuun. Austr. éd. 1, p. 406, éd. 2, p. 768. — Esp. de l'Algérie : A. jwuperi, Chevrol. Bev. et Mag. d. Zooi. 1860, p. 210. — Esp. asiatique : A. helopiuides, Kolenati, Bull. Mosc 1859, 1, p. 340; Perse occ. — Esp. américaines : A. hrunnipennis, Mau- nerli. Bull. Mosc. 1843, p. 292; Californie. — varipes, Jacquel.-Duv. in Ra- mon de la Sagra, Hist. tisic. etc. de Cuba; Eutnm. p. 83; Cuba. — ftdvus, scvtellariSji. L. Le ('onte, Procccd. of tlie Acad. ot Pliiiad. X, 1858, p. 79; Texas. — vesfilus, Pérou; sparsus, Montevideo; rubricosus, Rio Janeiro; inermis, Californie; Bohem. Voy. d. TEugénie ; Entom. p. 130. — Esp. delà Polynésie : A. graciliiics, Bolieni. ibid. p. 132; Taily. Pour des observations synonymiques sur quelques espèce» européennes, voyez Wallon, Ann. a. Mag. of Nat. Hist. Ser. 2, I, p. 416. 582 CURCULIONIDES. tuses. — Pattes assez courtes, robustes; caisses fortement en massue, inermes; jambes comprimtî'-es, onguiculées au bout, les antérieures anguleuses dans leur milieu en dedans; tarses courts, à articles 1 un peu allongé, noueux au bout, 2 triangulaire, 3 large, 4 le dépassant peu; ses crochets petits, appendiculés et soudés à leur base (1). — 2« segment abdominal plus court cjue chacun des deux suivants, séparé du l'^'^par une suture droite; saillie iutercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum assez long; ses épisternums étroits. — Corps oblong^ faiblement pubescent. Petits insectes de la taille des Anthonomus de seconde grandeur et voisins de ce genre dont ils difTèrent par leur rostre, leurs antenues et leurs crochets des tarses. On en connaît trois espèces dont deux avaient été confondues ensemble par Schœnherr et dont la synony- mie a été débrouillée par M. Gerstœcker (2). Ces insectes sont sujets à varier du noir au brun rougeâtre et au ferrugineux; leur prothorax est finement rugueux, et leurs élytres présentent des rangées régu- lières d'assez gros points enfoncés; la pubescence peu abondante qui revêt le corps forme parfois sur ces organes, en se condensant, des bandes ou des taches plus ou moins apparentes. Les trois espèces en question sont propres à l'Europe et paraissent être fort rares partout. THAMNOBIUS. ScHOENH. Curcul., III, p. 465. Tête subglobuleuse; rostre assez long, assez robuste, cylindrique, médiocrement arcjué; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur, obliques. — Antennes médiocres, grêles; scape on massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée, — Yeux médiocres, subarrondis^ peu saillants. — Prothorax transversal, ar- rondi latéralement, très- légèrement bisinué à sa base, obliquement tronqué en avant ; prosternum assez long. — Ecusson très-petit, ponc- tiforme. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules (1) Jacqueliu-Duval (Gencr. d. Col. d'Eur. Ctircul. p. 44) et M. L. Redten- baclier (Faun. Austr. cd. 2, p. 767) s'accordent pour assigner au 'i' article un appendice faisant saillie entre les crochets; le premier ajoute que ces der- niers sont soudés à leur base. Je crois voir distinctement (juc ce soi-disant ap- pendice n'est pas autre chose que les divisions hasi'aires des deux crochets qui, en se soudant ensemble, ont pris cette apparence. (2) Voyez la monographie que ce savant entomologiste a donnée du genre dans la Stettin. eutom. Zeil.1855, p. 167. Les trois espèces sont : B. Creutzeri, Germar, loc. cit. (Creutzeri var. y» Schœuh.) — subfasciatus , Gerslsck. {Creutzeri var. a Schœnh.) — Kellnrri, Bach, K;pferfaun. d. Nord.-u.-Miltel- deutschl. II, p. 306. ANTHÛNOMIDES VRAIS. 583 rectangulaires. — Pattes assez courtes; cuisses en massue, armées d'une dent aiguë en dessous; jambes arquées et amincies à leur base, très-brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là un peu allongé, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre; ses crochets appendiculés. — Les deux l^'''' seg- ments abdominaux soudés ensemble, séparés par une très-fme suture droite; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métaster- num assez court; ses épisternums médiocrement larges. — Corps ovale, finement pubescent. Petits insectes de la Caffrerie, très-voisins du Minyrus exaratus qui suit et dont ils ne diffèrent que prir leurs antennes et leurs tarses im peu autrement faits , ainsi que par la so\idiire de leurs deux premiers segments abdominaux. Leur sculpture est pareille et leur livrée, tou- jours uniforme, est noire, bleue ou lestacée. Ils ont aussi beaucoup de rapports avec les Acalyptus par suite de la longueur relative de leur prosternum, mais il est visiblement échancré, quoique assez fai- blement. MINYRUS. ScHOENH. CurcuL, m, p. .'i26. Tête courte, subcylindrique ; rostre du double plus long qu'elle, assez robuste^ cylindrique, légèrement arqué; ses scrobes commen- çant un peu au-delà de son milieu, obliques. — Antennes assez cour- tes; scape en massue au bout; funicule à articles 1 allongé, gros, ob- conique, 2-7 très-courts, très-serrés, graduellement plus larges ; massue assez petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — Prothorax transversal, cylindrique, un peu arrondi sur les CCI lés, tronqué à sa base, légèrement rétréci et obliquement coupé en avant; prosternum fortement échancré, assez long. — Ecus- son petit, en triangle rectiligne allongé. — Elytres assez convexes, régulièrement oblongo-ovalcs, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes; cuisses fortement en massue, dentées en dessous; jambes arquées et amincies à leur base, inermes au bout; tarses courts, étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 égaux, 3 un peu plus large qu'eux, 4 médiocre; ses crochets appendiculés. — 2" segment abdominal un peu plus court que 3-4 réunis, séparé du l*^"" par une suture droite ; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métasternum court; ses épisternums étroits. — Corps oblongo-ovale, presque glabre. La seule espèce connue {exaratus Schh.) est des îles Phihppines et a le faciès de VErirhimis dorsalis d'Europe, mais elle est un peu plus petite. Sa livrée est d'un noir profond mat et elle est partout, y com- pris le rostre, couverte de petits points enfoncés très-serrés^ avec les élytres fortement striées. 384 Cl'RrLI.IONlDKS. PHACELLOPTERUS. ScHOENH. Monfis. sec. Curcul . |). C>C>. Tôte glolnileuse; roslre médiocrement allongé, peu rol-iiste, cylin- drique et légèrement arqué; sesscrobes commençant au milieu de sa longueur, recliligues et superficielles. — Antennes courtes, assez grê- les; leur fiinicule, réuni à la massue, à peine aussi long que le scape; celui-ci en massue au bout; funicule de 6 articles : 1 un peu allongé et assez gros, 2-0 très-courti;, serrés, grossissant peu à peu, (j contigu à la massue; celle-ci ovale, acuminée; son 1" article très-grand, eu cône renversé. — Yeu.v petits, déprimés, brièvement ovales, obliques. — Protborax subtransversal, légèrement arrondi sur les côtés, un peu rétréci et oblifiuement tronqué en dvaiit, Irès-faiblement bisinué à sabare; proslernum très-court. — Ecusson très-petit. — Elytros mé- diocrement convexes, oblougo-ovales, un peu plus larges que le pro- thorax et chacnne légèrement saillante à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses fortement en mas- sue, inermes; jîirabes plus courtes qu'elles, comprimées, obliquement tronquées et incimes au l)0ut; tarses médiocres, assez étroits, gra- duellement élargis, à articles \ peu allongé, 4 long; ses crochets ap- pendiculés et soudés à leur base. — 2" segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1'-'' par une suture légèrement arquée; saillie inlercoxale large, arrondie en avant. — Métathorax médiocre- ment allongé. — Corps oblong, finement pubescent. Ces caractères, très-prononcés^ s'observent chez \m petit insecte inédit de la Caffrerie que Schœnherr a nommé ntfulus. 11 n'est guère plus grand que les plus petits Apion, et en entier d'un jaune testacé assez vif. On remarque sur son prothorax trois fines lignes saillantes et longitudinales dont la médiane est droite et les latérales arquées. Lesélytres sont régulièrement et assez fortement ponctuées en strias et, outre quelques faibles touffes de poils, sont pourvues, au sommet de leur déclivité, de deux tubercules obtus, voisins de la suture et fascicules. LATIPHRONUS (1). Sr.iioKMi. Cvrriil.. VII. 2, p. 192. Têle assez saillante, cylindrique; rostre à peine plus long qu'elle, médiocrement robuste, cylindrique, arqué; ses scrobes commençant presque dans son milieu, obliques. — .\ntennes courtes; scape épaissi (1) Syn. Adei.cs, Scbœiili. Ciiicul. lU, p. 328; olim; nom employa, (iè-s 1796, iiar Latreillc^ avec la dtsincnce téminine, pour un genre de Lépidop- tères du çrroiipe di^s Tinéides. — Adei.oides, Blancli. Hist. nat. d. Ins. If, p. 108. AXTHOXOMIDKS TRAIS. 585 et arqut^ au bout : fanicule de six articles • \ gros, subovalaire, allongé, 2 beaucoup plus court, obconique. 3-6 transversaux, serrés, graduel- lement élargis, 6 contigu à la massue: celle-ci ovale, acuminée, à peine articulée. — Yeux gros, saillants, brièvement ovales, médiocre- ment séparés en dessus. — Protborax transversal, cylindrique, légè- rement arrondi .sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, muni d'un sillon circulaire près de son bord antérieur; celui-ci obliquement tronqué; prosternum court. — Ecusson très-petit, triangulaire, — Elytres régulièrement ovales, laissant le pygidium à découvert, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes assez courtes; cuissos en massue; jambes droites, inermes au bout; tarses courts, étroits, finement villeux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets simples, petits et grêles. — 2" seg- ment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture faiblement anguleuse ; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Métasternum assez court; ses épisternums étroits. — Corps oblongo-ovale, presc{ue glabre. Le genre a pour type un insecte de Java, ayant le faciès d'un Apion, et de la taille des grandes espèces de ce genre. Le nom de cupreus, quo lui a imposé Schœnherr, est assez peu exact, car il est d'un rouge-brun uniforme, avec quelques reflets métalliques qui sont parfois si faibles, qu'à peine les aperçoit-on à la première vue. ACALYPTUS. ScHOENH. Curcul., III, p 446. Tète globuleuse ; rostre allongé, peu robuste, cylindrique, légère- ment arqué ; ses scrobes conmicnçant presque au milieu de sa lon- gueur, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes médiocres, grêles; scape graduellement en massue; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2 de moitié plus petit, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue assez forte, ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, arrondis. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, coupé obHquement de chaque côté de sa base, un peu rétréci et tronqué en avant; prosternum entier et de longueur nor- male. — Ecusson oblong. — Elytres peu convexes, oblongo-ovales, recouvrant imparfaitement le pygidium et isolément arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. — Pattes assez courtes; cuisses en massue; jambes droites, inermes au bout; tarses courts, de longueur moyenne, spongieux en dessous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2* segment abdominal sensiblement plus court que 3-4 réunis, séparé du \" par une suture presque droite; saillie intercoxale médiocrement large, tronquée en avant. — Métasternum assez long; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps oblong, pubescent. 386 eURCULIONIDES. lusectes de très-petite taille, propres à l'Europe et revêtus d'une livrée insignifiante variant du lestacé au brunâtre; on les trouve or- dinairement sur les arbres. Scbœnherr n'en décrit que trois espèces (1), que quelques auteurs réduisent à deu\. Note. Erichson place le genre suivant dans le voisinage des Anthonomus; il semble en effet, d'après les caractères qui suivent, appartenir au groupe actuel. DIAPELMUS. Erichs. Archio, 1842, l, p. 201. Rostre un peu plus long que le protliorax, linéaire, presque droit. — Antennes médiocres, insérées non loin du sommet du rostre; scape presque droit, légèrement épaissi au bout, atteignant les yeux; fiini- cule de 7 articles : 1 allongé, assez gros, obconique, 2 médiocre, 3-7 courts; massue assez épaisse, ovale, quadriarticulée. — Yeux latéraux, non saillants. — Prothorax de moitié plus étroit que les élytres, un peu moins long que large, un peu arrondi sur les côtés, fortement rétréci en avant, tronqué à sa base. — Elytres oblongues, recouvrant l'abdomen. — Pattes assez courtes; cuisses en massue; les posté- rieures seules munies d'une dent presque obsolète ; jambes antérieures finement mucronées au bout; tarses à articles 1-2 triangulaires, le i" plus loag, 3 fortement bilobé, ses lobes étroits, divariqués, 4 lé- gèrement allongé; ses crochets dentés. Le petit insecte (mendax) de la Tasmanie sur lequel Erichson a fondé ce genre, est très-petit, de couleur testacée, revêtu d'une fine pubescence grise et a presque le faciès de VErirhinus tœniatus. Groupe II. Orchestides. Pattes postérieures saltatoires. — Yeux très-rappruchés supérieure- ment, le plus souvent contigus. A part ces doux points, qui n'ont pas l'importance nécessaire pour servir de base à l'établissement d'une Tribu distincte, les Orchestes ont tous les traits essentiels des autres Anthonomides. Dans ces der- niers temps (2), on leur a associé les Ramphus, insectes orthocères, types du groupe des Ramphides de Schœnherr; mais ceux-ci ont les (1) A. sericeus Schh., cnrpini Herbst, ruflpennis, Schœnh. Curcul. loc. oit. et VII, 2, p. 327. Jacquelin-Duval (Gêner, d. Coi. d'Eur. ; Curcul. Catil.) re- garde le premier comme une variété du second; M. L. Redlenbaclier Faun. Austr. éd. 2, p. 777) adopte l'opinion de Sciiœnlierr. (2; G. Thoms. Skdodinav. Col.l, p. 142. ORCHESTIDRS. 587 hanches antérieures séparées , et leur place me paraît être dans la Légion suivante, non loin des Cœliodes et genres voisins (1). Sous leur première forme, les Orchestes ont des habitudes bien différentes de celles des Curculionides précédents (2). Leurs larves sont mineuses et rongent le parenchyme des feuilles de différentes espèces d'arbres. L'étroit espace dans lequel elles sont condamnées à vivre, nécessitait que leur forme générale fût différente de celles des larves ordinaires de la Famille. Aussi leur corps est-il plus allongé que celui de ces dernières, graduellement atténué en arrière, presque plan, tant en dessus qu'en dessous, et dépourvu de mamelons; les seg- ments abdominaux présentent seulement de chaque côté un lobe arrondi; le dernier est pourvu d'un prolongement conique. Leur croissance achevée, elles se renferment dans une coque ovale d'un tissu soyeux, dont l'organe producteur n'est pas encore bien connu. La nymphe a un aspect assez singulier^ dû principalement au pro- thorax qui déborde la tète en avant et présente en dessus deux fortes saillies antérieures. L'abdomen est terminé par deux saillies, com- posées chacune de deux articles, dont le dernier très-court, et son dernier segment est muni en dessous de huit mamelons aigus, placés sur un renflement de forme ovale. L'insecte parfait paraît ordinaire- ment en automne. ORCHESTES. liUG. Magaz.,nhp. 105 (3). Tête un peu saillante; rostre plus ou moins long, peu robuste, (1) Les Tachygoncs, que Schœnlierr a compris dans ses Ramphides, n"ont de commun avec les Ramphus que des antennes droites et me paraissent n'être qu'une forme aberrante desZvcops, Puzuiuis et Copturus. (2) Les liabitudes d'un assez grand nombre d'espèces ont déjà été obseivées, à savoir : 0. ulmi, Réaumur, Mém. III, p. 31, pL 3, f. 17; De Geer, Mém. V, p. 260, pi. 8, f. 7, la larve, f. 9, la nymphe; sur l'orme. — alni, De Geer, ibid. "V, p. 262; Herbst, Die Kœfer, VI, p. 425 (copié de De Geer); Rertoloni. Nov. Comment. Acad. Bonon. VI, p. 460; sur l'aune. — fagi, Ralzeb. Die Forstins. I, p. 153, pi. 4, f. 14 B et 14 C; copié dans Wcstw. an Introd. etc., I, p. 386^ f. 41, u° 19 ; sur le hôtre; aussi sur les cerisiers, selon Bach, Vcrhandl. d. Nat. Ver. d. prouss. Rlieinl. VlII. — qitercus , Herbst, loc. cit. VI, p. 420;Ratzeb. Die Fortins. Supplém. p. 39; Nœrdling. Stctlin. en- tom. Zeit. 1848, p. 2.33; pi. 1, f. 6, 7; sur le chêne. — scutellaris, Bouché, Naturg. d. Jns. p. 198; sur le bouleau. — populi, Heeger, Sitzungsber. d. ■\Vien. Acad. XI, p. 42, pi. 6; Letzner, Verhaudl. d. Scliless. Gesellsch. 1856, p. 98 ; sur le peuplier et les saules. — prutensis, Letzner, loc. cit. 1851, p. 93; Heeger, loc. cil. XXXIV, p. 212, pi. 1 ; sur la Campanuln montana et la Cen- taurea scabiosa. — rufus^ Laboulbèue, Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 286; pi. 7, III, f 4-9; sur l'orme. (3) Syn. Tachvehues, Schœnh. Curcul. Disp. meth. p. 256. — Euthoiiox, 388 ClRCULfONIDES. subcylindrique, replié en dessous au repos; ses scrobes commençant prt-s tie son milieu, rectilignes. — Antennes au plus médiocres; funi- cule de six, plus rarement de sept articles : 1-3 ubconiqucs, allongés, celui-là plus long et plus gros; les suivants très-courts, noueux et serrés; massue assez forte, oblongo-ovale,articulée.— Yeux en général grands^ brièvement ovales et subcontigus en dessus, plus petits et un peu écartés supérieurement cbez quelques-uns (par ex. m fus, sciiteJ- laris, pratc7isis). — f^rothorax petit, plus ou moins rétréci en avant, légèrement bisinué ou coupé carrément à sa liaso; prosternum très- court. — Ecusson on triangle curviligne ou subarrondi. — Elytres médiocrement convexes, ovales ou oblon go-ovales, conjointement ar- rondies en arrière, et laissant plus ou moins /en général peu) le pygi- dium à découvert, plus larges que le prothorax et légèrement échan- crées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres ; cuisses en massue; les postérieures plus robustes que les autres, den- ticulées ou inermes en dessous ; jambes inermes au bout (1), les quatre antérieures droites et obliquement tronquées au bout, les postérieures plus longues, souvent arquées et élargies en dedans à leur extrémité; tarses médiocres, à articles 1-2 triangulaires, celui-là plus long, 3 assez large; crochets appendiculés. — 2^ segment abdo- minal un peu plus grand que chacun des deux suivants, séparé du t" par une suture droite; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Métathorax assez long, longitudinalement sillonné dans son milieu; ses épiyternums de largeur moyenne. — Corps ovale ou oblongo-ovale, pubescent, parfois presque glabre. Les Orchestes sont de petite taille, et la faculté saltatoire que les Ramphls seuls possèdent en commun avec eux parmi tous les Curcu- Uonides d'Europe, les rendent aisés à reconnaître. Il y a du reste de grandes différences dans la grosseur de leurs cuisses postérieures. Enormes chez un assez grand nombre d'entre eux {qiiercus et espèces voisines), elles sont relativement médiocres chez beaucoup d'autres, et de brièvement ovales qu'elles sont chez les premiers, reprennent alors une forme normale. Dès l'origine, Schœnheir a divisé ces insectes en deux sections qui ne me paraissent pas en effet avoir plus de valeur : les Orchestes proprement dits, dont le funicule antenuaire ne compte que six arti- cles, et les Tachyerges chez lesquels il en a sept. Les premiers sont les plus nombreux. Récemment, M. G. ïiiomson,, du genre en a fait six (2), dont un Threcticus, Isochnus, Ai.\CTis, G. Tlioms. Skandinav. Col. I, p. 141. — Sa- Lius Scliranck. — RHY.NCH.tiNUh Clairv. (1) La plupart des auteurs rC'ccnts assignent aux antérieures un petit épe- ron que je ne parviens pas à découvri'". <'2) Comme tous ceux établis par M. G. Thomson dans la Famille, il» ne sont CÉRATOPIOES. a89 examen ultérieur, portant sur toutes les espèces, déterminera la va- leur. Leurs caractères me semblent trop faibles et pas toujours exacts (1). 11 y a de ces insectes dans l'ancien et le nouveau continent, mais le plus grand nombre d'entre eux habite l'Europe (2). TRIBU XLVI. CÉRATOPIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule grêle et médiocrement saillant. — Mandibules très-courtes^ de forme variable. — Tète globuleuse; rostre allongé, grêle, cylindrique; ses scrobes commençant à une dis- tance au plus médiocre de la commissure de la bouche, linéaires et rectilignes ou obliques. — Antennes plus ou moins longues, grêles; leur funicule de sept articles. — Yeux grands, transversaux. — Pro- thorax muni de lobes oculaires faibles et échancré sur son bord an- encore connus que par le Prodrome qu'il a donné de cette dernière et leurs ca- lactères se réduisent aux suivants : Section I. Cuisses postérieures dentées. Antennes de 10 articles. Orchestes. Type : 0. quercus. Cuisses postérieures robustes, crénelées près de leur dent. Antennes insérées au milieu du rostre. Jambes postérieures si- nuées à leur base, obli.iucment carénées près de leur extrémité. Prothorax et élytres ciliés sur les côtés. EuTHORON. Type : 0. fagi. Antennes insérées avant le milieu du rostre; scape pas beaucoup plus long que leur 2" article. Jambes sans carène oblique au côté interne. Section II. Cuisses postérieures inermes. Tachyerges. Type : 0. stigma. Antennes de 11 articles, insérées au milieu du rostre; leur massue allongée, lâche. IsocHNUs. Type : 0. populi. Cuisses postérieures peu robustes. Antennes in- sérées au milieu du rostre ; leur 3« article égal au 4". Scrobes rostrales diri- gées vers le milieu des yeux. Prothorax un peu resserré en avant. Alyctus. Type : 0. rusci. Massue des antennes subglobuleuse ; ces derniè- res insérées près de la base du rostre; leur scape pas beaucoup plus long que leur 2« article. (1) Je ne trouve pas, par e\em|ile, que les antennes de l'O. r^sct soient in- sérées près de la base du rostre; elles le sont plutôt un peu au-delà du milieu de ce dernier, à moins que ce ne soit pas le vrai rusci que j'aie sous les yeux. (2) Aux 39 espèces mentionnées par Scliœnlicrr (Curcui. Vil, 2, p. 370), aj. : 0. irroralus, tricolor, melauarius, Kicsenwct. Ann. d. I. Soc. cntom. 1851, p. 643; Catalogne. — incnnus, Roseuh. Die Tliicre Andal. p. 383 ; Andalousie. — dislinguendus, Rumphoides, Jacqucl.-Uuv. (it-ner. d. Col. d'Europ.; Cur- cui. p. 51; France mér, (Montpellier^. — plinthuIrUhus, Ko!e:iati^ Bull. Mosc. 1859,1, p. 362; Caucase — puherulus, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; EntOD', p. 133; Caiitornie. 590 r,URClJL[0\IDES. téro-inférieur. — Elytres recouvrant le pygidium. — Toutes les cuisses ou l'une de leurs paires seulement munies d'une grande dent trian- gulaire; jambes inermes, les antérieures seules parfois onguiculées au bout; leurs corbeilles ouvertes; crocbets des tarses bifides ou ap- pendiculés. — Saillie intercoxale plus ou moins large, de forme va- riable. — Métathorax médiocrement long. — Corps oblongo-ovale, pubescent. Groupe composé d'un petit nombre de genres dont les espèces ont le faciès des Anthonomides, mais associé à des caractères étrangers à ceux-ci, et dont les principaux sont : des scrobes rostrales arrivant beaucoup plus près de la commissure de la bouche et l'atteignant même souvent, la présence de lobes oculaires faibles, mais bien dis- tincts au protliorax, enfin celle d'une très-grande dent triangulaire à toutes ou à Tune des paires seulement des cuisses, armature pareille à celle des Scolopterl's qu'on a vus plus haut, et qui se retrouvera chez les Prionomerus de la section suivante. Ces insectes forment par conséquent un petit groupe très-naturel et qui compte déjà trois genres , dont Schœnherr n'a connu qu'un seul (Ceratopus) qu'il a placé entre les Aclees et les Endocimls. Tous trois sont très-rares dans les collections et originaires de diverses parties de l'Amérique. I. Scrobes rostrales confluentes en arrière. Une dent triangulaire aux cuisses antérieures : Chelotonyx à toutes les cuisses : Ceratopus. II. Scrobes rostrales séjjarécs en arrière; une dont triangulaire à toutes le cuisses ; Acunthobrachium. CHELOTONYX. Watekii. Triins. vf thc entom. Soc. Ser. 2, 11, p. 189. Rostre long , cylindrique ; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, obliques et conniventes en arrière. — Antennes assez lon- gues; scape en massue allongée au bout; funicule à articles 1-2 al- longés, subégaux, obconiques, 3 de même forme, très-court, 4-7 subarrondis, serrés; massue oblongo-ovale, tomenteuse, acuminée, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, avec son bord antéro-inférieur fortement échancré et ses lobes oculaires faibles, bisinué à sa base. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement convexes , brièvement et réguliôre- mient ovales, à peine plus larges que le prothorax et chacune un peu obliquement coupée à sa base , avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses antérieures fortement en mas- sue, armées d'une très-forte dent triangulaire, crénelée en avant, les CÉRATOPIDES. 591 autres moins robustes et iuermes; jambes comprimées, arquées à leur base; les antérieures élargies dans leur milieu interne, onguiculées à leur extrémité, les autres droites et inermes; tarses médiocres, à articles 1 peu allongé, 3 médiocrement large ; crochets fortement ar- qués, profondément bifides. — 2"^ segment abdominal aussi long que 2-3 réunis, séparé du l'"' par une suture droite; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Corps ovale, pubescent. Le type du genre est un insecte de la taille du Balaninus nucum, découvert par M. Bâtes sur les bords de l'Amazone, et que M. Water- house a nommé Batesii. 11 est d'un bronzé obscur brillant et en entier recouvert de poils grisâtres, couchés, lanugineux et formant de nom- breuses mouchetures sur les élytres. CERATOPUS. ScHOENH. Curcul.,\U, 2, p. 120. Rostre long, légèrement arqué; ses scrobes atteignant presque la commissure de la bouche, obliques et conniventes en arrière. — An- tennes très-antérieures, assez longues, grêles; scape grossissant peu à peu; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, décroissant graduellement; massue oblongo-ovale, acuminée, faiblement articulée. — Yeux grands, allongés, transversaux, médio- crement séparés en dessous. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, peu à peu et faiblement rétréci en avant, légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités et muni de lobes oculaires faibles, larges et arrondis. — Ecussou petit, oblongo-ovale. — Elytres allongées, oblongo-ovales, médiocrement convexes, isolément arron- dies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et largement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez courtes; cuisses fortement en massue, munies en dessous d'une grande dent triangulaire, finement crénelée sur son bord postérieur; jambes un peu arquées, élargies et inermes au bout ; tarses courts, à articles 1-2 subégaux, 3 assez large, 4 médiocre; ses crochets ap- pendiculés, leur pièce basilaire très-large. — 2" segment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1'"' par une suture droite; saillie intercoxale ogivale, assez aiguë. — Corps oblong, revêtu de poils légèrement squamif ormes. L'espèce {bisignatus Schh.) sur laquelle Schœnherr a fondé ce genre, est un insecte du Mexique, de taille médiocre, entièrement revêtu d'une livrée grisâtre, avec une petite tache rousse;, oblongue sur chacune des élytres, à quelque distance de leur extrémité. Schœn- herr a placé le genre entre les Aclees et les Orthorhinus avec les- quels il n'a rien de comnrnn. Il n'a pas vu non plus que ses scrobes rostraies se rejoignent en arrière. 592 CURCULIONIDES. t ACANTHOBUACHILM. BoHEM. Voy. d. l. frégate Eugénie; Entum , p. 12S. Roi^tre assez long, légèrement arqué ; ses scobes commençant non loin de son extrémité, rectilignes et atteignant sa base. — Antennes médiocres et assez robustes ; scape graduellement en massue ; funi- cule à articles 1-2 obconiques , subégaux, 3-7 très-courts, subcylin- driques, serrés, grossissant peu à peu; massue oblùngo-ovale_. tomen- teuse, à peine articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax aussi long que large, peu convexe, rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, tronqué antérieurement, médiocrement échancré en dessous et muni de lobes oculaires larges et faibles. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres régulièrement oblongo-ovales, médiocrement convexes, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fortement en massue, les intermédiaires moins que les autres , toutes munies d'une forte dent triangulaire, très-grande aux postérieures; jambes arquées, inermes au bout, les postérieures élargies dans leur tiers terminal; tarses médiocres, à articles 1-2 triangulaires, 3 large; crochets ap- pendiculés. — 2^ segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, sé- paré du {" par une suture droite ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps oblongo-ovale, finement pubescent. Contrairement à ce qui existe dans les deux genres précédents, ce sont ici les cuisses postérieures qui sont plus fortement armées que les autres ; néanmoins, tout en étant très-grosses, elles le sont un peu moins que les antérieures. Le genre ne comprend qu'une espèce (I) de taille médiocre, d'un brun noirâtre uniforme et revêtue de poils grisâtres, couchés et très-fins; sesélytres présentent des rangées régu- lières, mais peu apparentes, de très-petils points enfoncés. Elle est du Brésil, aux environs de Rio de Janeiro. TRIBU XLVII. TRIGONOCOLIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule large et assez saillant. — Man- dibules en tenailles, un peu proéminentes. — Tclc brièvement coni- que ; rostre long, assez robuste, cylindrique ; ses scrobes atteignant presque la commissure de la bouche, linéaires. — Funicule antennaire de sept articles. — Yeux arrondis ou brièvement ovales. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-inféricur, (1) A. crns.ùpe.*. Bolicm. loc. cil. p. 129, pi. 2, f. i. TKIGONOCOLIDES. o93 muni à sa base d'un très-large lobe médian. — Un grand écusson. — Elytres relativement courtes, triangulaires, laissant le pygidium à découvert. — Jambes robustes, comprimées, onguiculées au bout; leurs corbeilles ouvertes ; crochets des tarses appendiculés. — Saillie intercûxdle assez large, tronquée en avant. — Métasternum court ; ses épisteruuras très-larges. — Saillie mésosternale verticale et forte- ment transversale. — Corps rhomboïbal, ailé, écailleux en dessous, faiblement pubescent en dessus. Cette Tribu se compose uniquement du genre Megarhinus de Schœnherr, dont j'ai dû changer le nom qui était déjà employé. C'est un de ces genres anormaux, comme il y en a plusieurs dans la Pha- lange actuelle, qui reproduisent quelques-uns des caractères et même le faciès propres à certains groupes de la Légion des Apostasimérides. L'un de ces caractères est la grande largeur et la conversion en une lame verticale de la saillie mésosternale, ce qui est un des caractères des Baridiides, Sous le rapport du faciès, les espèces de ce genre tiennent à la fois des Centrinus par leur forme générale, et des Apo- TOMORHiNL's par les proportions relatives de leur arrière-corps avec le prothorax et la tête réunis. Ces insectes sont propres à l'Afrique. TRÎGONOCOLUS (Ij. Rostre médiocrement arqué, déprimé au bout ; ses scrobcs obli- ques et atteignant sa base en dessous. — Antennes antérieures, mé- diocres, assez robustes; scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus gros et plus long, 3-7 très-courts, graduel- lement transversaux ; massue assez grosse, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, peu convexes, ovales et obliques. — Prothorax ample, à peine aussi large que long, assez convexe, tubu- leux et tronqué en avant, légèrement arrondi sur les côtés en arrière, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian échancré ou non en arrière. — Ecusson en triangle curviUgne, déclive en avant. — Elytres à peine plus longues que le prothorax, médiocre- ment convexes, fortement rétrécies en arrière, plus larges que le pro- thorax à leur base et fortement échancrées pour loger l'écusson, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres, les antérieures plus lon- gues que les autres, assez fortement dentées en dessous, ainsi que les intermédiaires, les postérieures presque inermes ; les quatre jambes antérieures comprimées, arquées à leur base, fortement anguleuses dans leur milieu interne et nmcronées au bout, les postérieures droi- (1) Sya. Megarhinus, Schœnh. Curcul. III, p. 397; nom déjà employé pour des Diptcres par Lepcllctier de Saint-Fargeau et Robiiieau-Desvoidy. — Biu- CHYi'ïEKUs^Dej. Cat. éd. 3, p. 313; ce nom n'est pas i)lus disponible que le pré- cédent, Kiigeliann l'ayant ap[>rKiuo à un genre de Coléoptères de la l'amillc des Nitidulaires. Voyez lome II, p. 292. Coléoiitèrcs. Tome VI. 38 t»9i CURCULIONIDES. tes, inermes en dedans et à leur extrémité ; tarses médiocres, à arti- cles 1-2 étroits, 3 assez large; crochets petits, appcndiculés. — i" seg- ment abdominal pas plus grand que 2 ; celui-ci séparé de lui par une suture droite et presque aussi long que 2-3 réunis. Schœnherr n'a connu de ce genre qu'une espèce (1) qui n'est pas originaire de Java, comme il le dit, mais du Sénégal et de la Caf- frerie. Elle est petite, d'un noir mat, finement rugueuse sur le pro- thoiax et fortement sillonnée sur les élytres; les intervalles entre les sillons sont costii'ormes et tranchants. J'en ai vu une seconde espèce provenant du même pays. SECTION B. Segments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leurs extré- mités. — Epimères mésothoraciques parfois ascendantes. Les genres, relativement très-peu nombreux, qui composent cette section, présentent dans leur organisation la même variété que ceux de la section qui précède, et me paraissent devoir être répartis dans les quatre tribus suivantes. Toutes, sauf la seconde, ont des représentants en Europe. I. Epimères mésothoraciques ascendantes. Coryssomérides. II. non — a Fuuicule des antennes de 6 ou 7 articles. Leur scape empiétant sur les yeux ; leur massue très-grande. Prionomériues. n'empiétant pas sur les yeux ; leur massue médiocre. Tychiides. aa Funicule des antennes de 5 articles. Ciokiues. TRIBU XLVIII. CORYSSOMÉRIDES. Sous-menton muni d'un pédoncule de longueur et largeur varia- bles. — Mandibules en tenailles, dentées, un peu saillantes. — Tête subglobuleuse, saillante; rostre grêle, cylindrique, plus ou moins long ; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur ou peu s'en faut, linéaires et obliques. — Funicule des antennes de sept articles. — Yeux grands, subcontigus ou très-rapprochés en dessus. — Pro- thorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-infé- rieur, lobé au milieu de sa base; prosternum très-long en avant des (1) M. /î'r.viî/i', Schœnli. loc. cit. p. ."ÎSS (Zi. mmo/w^ Dej.) ; Dejean indiiiuc exactement la patrie de l'espèce. CORYSSOMÉRIDËS. o9J) hanches antérieures, et oblique. — Uu écusson. — Elytres laissant le pygidium à découvert.— Pattes assez longues; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses simples. — Saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Métathorax assez long; ses épisternums larges. — Saillie mésosternale plus ou moins large . — Epimères mésothora- ciques grandes, ascendantes^ visibles d'en haut. — Corps ailé, pubes- cent ou subécailleux. Ce groupe, aisément reconnaissable à la forme des epimères mé- sothoraciques combinée avec la nudité du pygidium et la simplicité dos crochets des tarses, est ici l'analogue des Ambatides de la pha- lange précédente et des Zygopides de la cohorte des Apostasimérides. Ses espèces ont, en outre, un faciès voisin de celui des Balaninus. Elles sont propres à l'ancien continent et paraissent être assez nom- breuses en Afrique, mais il n'y en a encore que très-peu de décrites. Les trois genres qu'on a déjà établis sur celles qui sont dans ce cas, sont très-voisins les uns des autres, et ne peuvent être considérés que comme provisoires. Deux d'entre eux ont des représentants en Eu- rope. I. 1^^' segment abdomiual beaucoup plus grand (1) que le 2«. Cuisses autérieures munies d'une grande dent triangulaire : Lamyrus. petite — : Coryssomerus. II. 1^1 segment abdominal à peine plus long que le 2« : Euryommatus. LAMYRUS. ScHœNH. Mantis. sec. Curcul., p. 68. Genre excessivement voisin des Coryssomerus (2), et qui, si on le conserve, devra recevoir, non-seulement le petit insecte inédit [Bohe- manni Schh.) de Natal, qui en forme le type, mais encore deux es- pèces, également africaines, que Schœnherr a placées parmi les Co- ryssomerus (3). Dans cet état, je ne lui trouve d'autres difiérences, avec ces derniers, que les suivantes : (1) En le mesurant sur la ligne médiane, c'est-à-dire en y comprenant la saillie intercoxale. (2) Sciiœnherr a complètement perdu de vue cette analogie et a placé le genre immédiatement avant les Euiuhikus. Il se trouvait ainsi séparé des Corysso- merus par plus de 35 genres. (2) C lepidus, du Cap; cervinus, de la Guinée; Schœnli. loc. cit. VII, 2, p. 2C8. Outre ces deux espèces, il y en a plusieurs autres inédites dans les col- lections, également africaines, et dont quelques-unes ont été rapportées a tort au genre Menemachus de Schœnherr, (pion trouvera plus loin parmi les Apostasimérides. Chez plusieurs, qui pourront former un geare distinct, la saillie mésosternale, au lieu d'être large, transversale et perpendiculaire, est couchée et en triangle étroit et allongé. Ces Coryssomérides africains ont be- soin d'être soumis à une étude approfondie. 596 CURCULIONIDES. Rostre plus long, parfois {ccrviîiiis) pareil à celui du Bahminus nn- cum et espèces voisines. — Elytres presque ou tout-à-fait planes. — Pattes plus longues; cuisses antérieures munies d'une grande dent triangulaire, les autres d'une beaucoup plus petite; tarses allongés, leurs crochets assez grands. — Saillie mésosternale en carré plus large que long, et verticale. Le faciès de ces insectes est intermédiaire entre celui des Bala- NiNL'S et celui des Copti'rus. Leurs téguments sont revêtus de poils couchés, plus abondants que chez le Coryssomerus capudnus d'Eu- rope, et leur livrée, plus ou moins nuageuse, n'a rien de remarqua- ble. L'es plus grands d'entre eux sont de la taille du Balanimis nncum. CORYSSOMERUS. ScHOENii. Curcul. Disp. meth., p. 241. Rostre long, peu robuste, cylindrique, arqué ; ses scrobcs n'attei- gnant pas tout-à-fait sa base en dessous. — Antennes médiocres, grêles; scape en massue au bout: funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros et plus long, 3-7 très-courts, grossis- sant peu à peu; massue oblongo-ovale , à articles peu distincts. — Yeux grands, peu convexes, ovales, obliques et faiblement séparés en dessus. — Prothorax transversal, brusijuement rétréci, avec un sillon circulaire eu avant, légèrement arrondi sur les côtés, coupé carrément à ses deux extrémités, muni à sa base d'un lobe médian carré et un peu fendu en arrière. — Ecusson petit, en triangle cur- viligne. — Elytres peu convexes, ovales, isolément arrondies eu ar- rière, un peu plus larges que le pro thorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue, toutes munies d'une petite dent triangulaire ; jambes droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 grêles, obconiques, allongés, surtout celui-là, 3 assez large; crochets petits. — Les deux 1*^" seg- ments abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture droite, 1 beaucoup plus grand que 2, celui-ci aussi long que 3-i réunis. — Saillie mésosternale plus longue que lai'ge, trapéziforme, un peu déclive. — Corps finement écailleux. Cette formule a été rédigée uniquement d'après l'espèce euro- péenne (1) qui forme le type du genre. C'est un petit insecte qui res- semble assez aux Balaninus crux et espèces voisines, et dont la livrée est tantôt d'un gris uniforme, tantôt marquetée de cette couleur et de brun. On le trouve dans la plus grande partie de l'Europe. Les autres espèces que Schœnherr lui a associées sont, comme ou ^•ient de le voir, des Lamyrls. (1) C. capucinus Rcck, Sclianli. Curcul. 111, il iUO (Var. urdca Gcrin.)- CORYSSOMKRIDKS. 597 EURYOMMATUS. Roger, Stettm. entom. Zeit. 1857, p. 60. Ne connaissant pas ce genre en nature, je reproduis textuellement les caractères que lui assigne son auteur. Rostre plus long que la tête et le protliorax, grêle, légèrement ar- qué; ses scrobes latérales, se dirigeant rapidement en dessous. — An- tennes insérées un peu en avant (cf) ou en arrière (9) du milieu du rostre; scape atteignant les yeux; funicule de 7 articles : les deux 1^" beaucoup plus longs que les suivants^ le 1" plus gros, — Yeux très- grands, séparés par un faible intervalle, contigusau prothorax quand le rostre est au repos. — Prothorax un peu plus large que long, légè- rement rétréci en avant, faiblement bisinué en arrière. — Ecusson enfoui, plus long que large. — Elytres du double plus longues que larges^ légèrement rétrécies en arrière, laissant à découvert le pygi- dium. — Prosternum sans aucune trace d'échancrure en avant. — Abdomen légèrement en pente d'avant en arrière; son 1" segment à peine plus long que le 2<^ ; celui-ci aussi long que les deux suivants réunis, saillant en arrière à ses extrémités; le o*= un peu plus grand. — Pattes grêles ; cuisses antérieures fortement en massue, armées d'une grande dent, les autres faiblement renflées à leur extrémité, avec une dent à peine distincte ; jambes antérieures assez fortement arquées avant leur milieu, munies d'un crochet robuste au bout ; les autres à peine distinctement arqaé-es et beaucoup plus faiblement mucronées au bout; l'^'' article des tarses très-étroit, un peu plus long que les deux suivants réunis; crochets simples. Le petit insecte [Marm Rog.) qui forme le type du genre, ressem- ble à s'y méprendre, à ce qu'il paraît^ au Coryssomerus capiicinus, et d'après la formule qui précède, ne me paraît pas en différer, générique- ment parlant, beaucoup plus que les espèces exotiques que Schocn- herr a associées à ce dernier. Ses yeux plus gros et la brièveté re- lative du i" segment abdominal, sont les seuls caractères différentiels qui me paraissent avoir une valeur réelle. D'un autre côté, l'arma- ture de ses cuisses pourrait bien faire que ce ne soit qu'une espèce du genre Lamyrus égarée en Europe. Il n'existe dans les collections qu'un très-petit nombre d'exem- plaires de cet insecte, découvert primitivement à Rauden (Silésie) et retrouvé depuis dans le Tyrol, aux environs de GolUng (duché de Salzbourg) par M. Sartorius (1). (1) Voyez, à ce sujets une noto de ce dernier dans la Wien. eu'.om.Mo- natsclir. V, 1861, p. .315. 598 CURCULTONIDES. TRIBU XLIX. PRIONOMÉRIDES. Sous-menlon muni d'un pédoncule médiocre et assez large. — Mandibules en tenailles. — Rostre de forme variable; ses scrobes naissant plus ou moins loin de son sommet, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Scape des antennes empiétant sur ces derniers; funicule de sept articles ; massue au moins aussi longue que lui. — Yeux grands, un peu saillants, très-rapprochés ou subcontigus en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires ni échancrure sur son bord antéro-inférieur. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygi- dium. — Jambes onguiculées au bout; crochets des tarses appendi- culés. — Segments abdominaux séparés par de profondes sutures; saillie intercoxale ogivale ou triangulaire, aiguë en avant. — Méta- sternum variable. — Epimères méscthoraciques petites, non ascen- dantes. — Corps ailé, souvent tuberculeux ou inégal, faiblement pu- bescent ou glabre. Ces caractères sont propres à un petit nombre d'espèces américaines qui diffèrent, du reste, sensiblement sous le triple rapport du rostre, de l'armature des cuisses antérieures et de la forme de la saillie mé- sosternale. Quoique portant sur des organes d'une importance réelle, ces différences ne suffisent pas pour contrebalancer le fonds commun d'organisation que possèdent ces insectes, et ne peuvent être consi- dérées que comme des modifications d'un type spécial et même isolé dans la section actuelle. Scliœnherr, qui a connu quelques-unes de ces espèces, n'a pas vu les rapports qui les unissent, et a très-forte- ment séparé les deux genres Prionomerus et Puzorhinls qu'il a fondés sur elles (1). I. Cuisses antôr. munies d'une grande dent triangu- laire. Prionomérides vrais. II. Toutes les cuisses inermes. Pia/oriunides. Groupe I. Prionomérides vrais. Rostre allongé, cylindrique. — Pattes antérieures plus longues et plus fortes que les autres; leurs cuisses munies d'une très-grande dent triangulaire crénelée sur sa tranche antérieure. — Saillie méso- sternale étroite, triangulaire et inclinée en arrière. Les espèces de ce groupe affecient des formes variées et sont sou- (1) Le nombre des genres ([u'il a intercalés entre eux s'élève à une quaran- taine. PRIONOMÉRIDES VRAIS. 599 vent remarquables par les fascicules écailleux, les callosités ou les épines dont leurs élytres sont munies. Schœnherr a réuni dans son genre Prionomerus toutes celles qu'il a connues, en se contentant de les diviser en deux sections, selon que leurs élytres sont brièvement ovales ou plus ou moins carrées. Il s'en trouve, parmi ces dernières, quelques-unes qui s'éloignent tellement des autres par leur forme générale, que je crois devoir adopter le genre Camptocheirus fondé par Dejean sur l'une d'elles (1). I. Elytres planes, en carré plus on moins allongé : Camptocheirus. II. — convexes, courtes, ovales ou quadrangulaires : Prionomerus. CAMPTOCHEIRUS. Det. Cat. éd. 3. p. 303. Mômes caractères que les Prionomerus, sauf les deux points sui- vants : Elytres planes, en carré plus ou moins allongé. — Segments abdo- minaux plus longs, les trois intermédiaires subimbriqués, coupés très-carrément sur leur bord postérieur et à peine anguleux à leurs extrémités. Les espèces ont complètement le faciès de certaines Hispa exoti- ques, non-seulement sous le rapport de la forme, mais de la sculp- tiire des téguments, leur prothorax et leurs élytres présentant des tu- bercules peu saillants et de petites crêtes, les uns gla'bres, les autres fascicules. Les élytres sont habituellement épineuses à l'angle su- turai, avec l'angle externe terminal dilaté et denticulé ou épineux. La livrée est d'un noir profond accompagnée parfois de reflets bronzés. Ces insectes sont originaires de l'Amérique du Sudinterfropicale. Une seule de leurs espèces, le RJiyncliœnus chiragra de Fabricius, est décrite en ce moment (2) ; celle [hispoides] sur laquelle Dejean a fondé le genre n'a pas encore été publiée. (1) 11 y a en outre dans les collections quelques formes inédites qui présen- tent des caractères suffisants pour former au moins deux genres distincts. (2) Schœnh. Curcui. VII, 2, p. 247; c'est la plus grande et la plus allongée de celles qui existent, à ma connaissance, dans les collections; ses élytres ont l'angle suturai mutique et l'externe arrondi; chacune d'elles est seulement mu- nie, tout près de sou sommet, d'un tubercule déprimé. Dejean ne l'a pas con- nue; son hispoides est plus courte, plus large et, outre une épine suturale, ses élytres ont leur angle externe dilaté et crénelé. Chez une troisième, que M. Jekel m'a communi(iuéc sous ie|nomîde bipes, celle dilatation est rempla- cée par une épine déprimée et très-aiguë, pareille à celle qui existe chez plu- sieurs Prionomerus. COO r.uRriiuoMDK». PRIONOMERIS. ScHOENn. Cnrctil. U\, p. 359. * Tète brièvement obconique; rostre de longueur variable, assez ro- buste, cylindrique, parfois (par ex. flavicornis) un peu déprimé au bout, légèrement arqué; ses scrobes commençant tantôt en deçà, tantôt au-delà de son milieu. — Antennes assez courtes et assez ro- bustes; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là un peu plus long et plus gros, 3-7 très-courts et très-serrés; massue grande et robuste, to- menteuse, oblongo-ovale, acuminée^ articulée. — Yeux grands, briè- vement ovales, médiocrement convexes, subcontigus en dessus. — Prothorax transversal ou non, rétréci et parfois brièvement tubuleux en a^ant, plus ou moins bisinué à sa base, tronqué antérieurement. — Ecusson allongé ou ovale. — Elytres brièverîient ovales ou qua- drangulaires, très-convexes, arrondies ou tronquées en arrière, plus larges que le protborax et tronquées ou légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses ou obliquement tronquées. — Pattes médiocres; les antérieures plus longues et plus robustes; leurs cuisses très-fortes, munies d'une grande dent triangulaire crénelée en avant; les autres médiocrement en massue, armées en dessous d'une petite dent, parfois absente aux postérieures; jambes anté- rieures comprimées, fortement arquées, élargies dans leur moitié ter- minale, les autres moins; toutes onguiculées au bout; tarses médio- cres, à articles l allongé, 3 large; crochets petits.— Segments abdomi- naux non imbriqués, le 2* plus court que les deux suivants réunis, séparé du \" par une suture droite; les trois intermédiaires forte- ment anguleux à leurs extrémités. — Métalhorax assez court; ses épisternums assez larges. — Corps court, convexe, pubescent ou glabre. Après avoir retranché du genre les Camptocheirus, ses espèces peuvent se diviser, comme l'a fait Schœnherr, en deux sections, selon qiîe leurs élytres sont brièvement ovales (1) ou quadrangulaires et commp tronquées en arrière (2). Celles de la prenùère sont plus (1) C'i'st le grunpj le plus nombreux ; Scliii'nlierr (Cuitu!. Vil, 2, p. 241) en décrit tinit espères (carbonnrius, flavicoriiis, nubiculosus, clc] qui n'ont, de- puis, reçu aucune addition. (2) Schœnherr (ioc. cit. p. 218) en a connu deux espèces {.Esopvs, abdumina- Us) auxquelles il faut ajouter : P. Lcprieuri, Guérin-Ménev. Icon. In?, texte, ]). 145; de Cayenne. — Il existe une autre espèce de groupe, inscrite dans (juelques collections de Paris sous le nom fautif, au point de vue générique, de Pteracanthus nii/rispinis. Elle difTèrc des trois précédentes par sa forme plus allongée, ransrie apical externe de ses élytres arrondi, et les segments inter- PÎA70RHINIDES. fiOi petites, rarement munies de tubercules aigus sur les élytres, et l'angle apical externe de ces organes n'est pas prolongé en une opine. Ces deux caractères sont, au contraire, presque constants chez celles de la seconde section. Les Prionomerus sont au plus de taille médiocre, et leur livrée, en général uniforme, varie du noir au jaune ferrugineux, ou offre un mélange de ces deux couleurs ; la pubescence qui les revêt est pres- que toujours peu abondante et parfois nulle. Ils sont répandus dans les deux Amériques, mais principalement dans celle du sud. Groupe II. Piazorhinides. Rostre plus ou moins court et robuste, non cylindrique. — Pattes antérieures à peine plus longues et plus robustes que les autres; toutes les cuisses inermes. — Saillie mésosternale assez large, trian- gulaire et verticale. Le seul genre qui puisse rentrer dans ce groupe est jusqu'ici le suivant, PIAZORHINUS. ScHOENH. Curcuî. m, p. 471. Tête brièvement obconique; rostre à peine aussi long ou un peu plus long qu'elle, plus ou moins robuste, faiblement arqué, tantôt quadrangulaire , tantôt cylindrique à sa base, déprimé et graduelle- ment élargi en avant; ses scrobes commençant vers son milieu. — Antennes courtes, assez robustes; scape assez fortement épaissi au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles 1 allongé, gros, ob- conique, 2 de même forme, très-court, 3-8 transversaux, serrés, gra- duellement plus larges; massue forte, ovale, acuminée^ tomenteuse, à peine articulée. — Yeux grands, un peu convexes, subarrondis, médiocrement séparés ou subcontigus en dessus. — Prothorax con- vexe, rétréci et tronque en avant, obliquement bisinué à sa base. — Ecusson oblong. — Elytres plus ou moins convexes, courtes, subpa- rallèles, largement arrondies en arrière, plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base^ avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, inermes; jambes arquées à leur base, comprimées, obliquement tronquées et brièvement onguiculées au bout; tarses courts, à articles 1-2 triangulaires, celui-là peu al- longé, 3 large, 4 le dépassant médiocrement; crochets très-petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés entre eux et du 1"'' par des sutures profondes et rectilignes,, fortement médiaires de son abdomen, qui ne sont guère plus anfiuleux à lenrs extrémités que ceux des Camptocheirus. Elle est d'un beau jaune lcstacé,avec deux épines noires, longues et très-aiguës sur les éiytres. 602 CURCULIONIDES. anguleux à leurs extrémités ; saillie intercoxale en triangle aigu. — Métathorax assez court; ses épisternums médiocrement larges. — Corps brièvement ovale, convexe, pubescent. Ces insectes ressemblent de près aux Prioxomeiius de forme courte et ovale, mais sont en général plus petits. Leur livrée varie, et leurs élytres sont assez fortement striées, avec les intervalles entre les stries plus ou moins arrondis et parfois faiblement inégaux. Ils sont améri- cains, et Schœnherr n'en a connu que deux espèces (1); j'en ai vu trois autres dans les collections. TRIBU L. TVCHIIDES. Sùus-menton muni d'un pédoncule assez saillant. — Mandibules peu épaisses, en tenailles.— Tête subglobuleuse ; rostre long, grêle, cylin- drique ou subcylindrique; ses scrobes naissant plus ou moins loin de son extrémité et atteignant les yeux. — Funicule des antennes de six ou sept articlf^s; leur scape n'empiétant pas surlesycux. — Ceux-ci la- téraux, fortement séparés en dessus. — Prothorax sans lobes ocu- laires, échancré ou non sur son bord antéro-inférieur. — Un écusson. — Elytres recouvrant ou non le pygidium. — Jambes inermes ou faiblement mucronées au bout; crochets des tarses appendiculés. — Saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. — Méta- thorax au plus de longueur moyenne; ses épisternums médiocrement larges. — Epimères mésothoraciques non ascendantes. — Corps ailé, ûblong ou ovale, pubescent. Ce groupe contient les formes les plus normales de la section ac- tuelle. Sans la structure de leurs segments abdominaux intermé- diaires , leur pygidium souvent découvert et les crochets de leurs tarses appendiculés, ses espèces rentreraient parmi les Erirhinides vrais. Elles sont toutes petites et leur hvrée n'offre rien de remarqua- ble dans le plus grand nombre des cas. Cbez plusieurs d'entre elles, le 2" segment de l'abdomen est re- courbé à SCS extrémités au point d'embrasser complètement le 3^ et de se mettre en rapport avec le 4'". Cette particularité, signalée pour la première fois par M. G. ThomsoQ (2), autorise il diviser la tribu en deux groupes secondaires. I, 2= segment abdominal laissant le 3" libre, Ei.lesciiides. II. embrassant le 3». Tychudes vrais. (1) P. scutellaris, des Elats-llnis; myops, du Brésil; Schœnh. loc. cit. p. 472 et VII, 2, p. 3.52. (2) Sivandinav. Col. I. p. 142. ELIESCHIDES. 603 Groupe I. EUeschides. 2^ segment abdominal laissant le 3« en partie libre à ses extrémités. Des quatre genres suivants qui composent ce groupe, les deux pre- miers sont propres à TAfrique; les deux autres ont des représentants en Europe. Tous ne contiennent qu'un très-petit nombre d'espèces. I. Funicule autecnaire de 6 articles : Endœus. II. 7 — a Abdomen composé de 6 segments : Dorasomus. aa 5 — 3Iassue antennaire oblongo-ovale, articulée : Llgnyodes. brièvement ovale, siibcompacte : EUeschus. ENDŒUS. ScHOENH. Currul. Disp. meth., p. 250. Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, légèrement arqué ; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur , obliques et attei- gnant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez courtes ; scape en massue au bout; funicule de six articles : 1 allongé, gros, obconi- que, 2 de même forme, beaucoup plus court et plus grêle, 3-fi très- courts et très-serrés; massue assez faible, ovale; son l*"'' article en cône renversé. — Yeux assez grands, un peu convexes, arrondis. — Pro thorax transversal, peu convexe^ légèrement arrondi sur les côtés et à sa base, tronqué en avant, -r- Ecusson petit, en triangle curvili- gne. — Elylres oblongues, peu convexes, snbparallèles dans les Irois quarts de leur longueur, largement arrondies et recouvrant presque le pygidium en arrière, à peine plus larges que le prothorax et échan- crées en arc à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses en massue, dentées en dessous; jambes un peu comprimées, droites, les antérieures brièvement on- guiculées au bout; tarses courts, à articles 1-2 triangulaires, égaux, 3 un peu plus large, 4 court; ses crochets très-petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du !*"■ par une suture droite; saillie intercoxale large. — Métathorax assez long, ses épisternums médiocrement larges. — Corps oblong, pubescent. La seule espèce décrite (I ) est de lataille d'un Dorytomus de moyenne grandeur et ressemble plutôt aux espèces de ce genre qu'à VOrches- tes viminaKs auquel Schœnherr l'a comparée. Elle est en entier d'un fauve ferrugineux et finement striée, avec la plus grande régularité, sur les élytres. La fine pubescence qui la recouvre voile à peine ses téguments. Cet insecte habite Sierra-Leone. (1.) E. castus. Scliœnli. Curnil. III, p. 47(i. tiOl cuTtrn.ioMDES. DORASOMUS. ScHOF.Nii. Ciircul. III^ p. Wi. Rostre long, givle, cylindrique, arqué; ses scroltcs commençant un peu au-delà de son milieu, rectilignes et atteignant les yeux. — An- tennes assez longues, grêles; scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, subcylindriques; 3-7 obconiques, courts, décroissant peu à peu; massue brièvement ovale, acuminée, articulée; son 1" article grand. — Yeux assez grands, déprimés, ar- rondis. — Protborax transversal, médiocrement convexe, arrondi sur les côtés, aux angles postérieurs et à sa base, tronqué en avant, for- tement et assez largement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson très-petit, ovale. — Elytres médiocrement convexes, régu- lièrement et brièvement ovales, isolément arrondies en arrière et laissant en entier le py,i;idium libre, à peine plus larges que le pro- thorax et largement échaucrécs en arc à leur base. — Pattes médio- cres; cuisses fortement en massue, mutiques; jambes droites, inermes au bout; tarses assez courts, à articles 1-2 triangulaires, celui-là plus long, 4 court; ses crochets divariqués. — Abdomen de six segments (1) ; le 2^ aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture droite, S*" aussi long que lui, C court; pygidium convexe, subarrondi; sail- lie intercùxale large, coupée carrément en avant. — Métasternum de longueur moyenne; ses épisternums larges. — Corps ovale, densé- meul pubescent. Genre éminemment distinct de tons ceux de ce groupe par l'exis- tence de six segments à l'abdomen. 11 ne comprend qu'une espèce {ccmdidulus Schh.) de la taille du Liipiyodea enudeator, noire, avec les pattes ainsi que le rostre ferrugineux^ et recouverte uniformément d'une pubescence d'un gris blanchâtre. Elle est originaire de la Caf- frerie. LIGNYODES. Sch(*;nii. Curcul. III, p. 323. Rostre assez allongé, peu robuste, cylindrique, médiocrement ar- qué; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, rectili- gnes. — Antennes médiocres, grêles; scape un peu arqué, brusque- ment 0)1 massue au bout ; funicule à articles 1 -2 allongés, obconiques, celui-là plus long et beaucoup plus gros, 3-7 très-courts, subarrondis; (1) Non compris le pygidium, iiiii est légèrement visible en dessous, ainsi que cela a lien ordinairement, quand il est vertical. Schrenberr ne dit rien de ce nombre insolite des segments abdominaux. Les 2'', S"* et 4*^ segments sont fortement et obliquement arqués à leur cxtrémitr-, mais le y est libre, comme de coutume. KLLESCUIDES. (iOo massue forte, oblongo-ovale, obtuse au bout, ai'ticulée. — Yeux grands, déprimés, arrondis^ médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, assez convexe, briè-\'ement rétréci en avants arrondi sur les côtés antérieurs, tronqué à ses deux extrémités. — Ecussou en triangle allongé. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, rt-cou- vrant, ou peu s'en faut, lepygidium, à peine plus larges que le pro- thorax et largement échancrées en arc à leur base. — Pattes médio- cres, assez robustes; cuisses eu massue, inermes; jambes un peu comprimées, légèrement flexueuses, inermes au bout; tarses courts, à articles 1-2 triangulaires, subégaux, 3 beaucoup plus large, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments intermédiaires de Tab- domen subégaux, séparés du i"'"' par une suture droite; saillie inter- coxale médiocrement large. — Métasternum assez court; ses épister- nums de largeur moyenne. — Corps brièvement ovale, pubescent. Le L. enucleator Panz., type de ce genre, est répandu dans la plus grande partie de l'Europe, noir en dessous, d'un brun rougeâtre sur le reste du corps, avec les côtés du prothorax, la base des élytres et une étroite bande suturale revêtus de poils d'un jaune doré; sa taille est petite. Schœnherr en a décrit une seconde espèce (1) du Brésil beaucoup plus grande. Deux autres européennes ont été publiées par M. L. Fairmaire (2). ELLESCHUS. (Megerl.) Steph. m. of Brit. Entom. IV, p. 103 (3). Rostre médiocre, peu robuste, cylindrique, légèrement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes. — Antennes assez courtes^ grêles; scape en massue au bout; l'unicule à articles 1-2 al- longés, ûbconiques, celui-là beaucoup plus long et plus gros, 3-7 très- courts; massue brièvement ovale, obtuse au bout, subcompacte; son i" article grand. — Yeux médiocres, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, légèrement ar- rondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, tronqué eu avant. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres convexes, oblon- go-naviculaires, recouvrant presque le pygidium, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épau- les calleuses. — l*attes assez longues; cuisses fortement en massue, (1) L. Triophori, Scliœnli. loc. cit. VU, 2, p. 188. (2) L. rudesquamosus, L. Fairm. Aun. d. I. Soc. enlom. 1857, p. 7i0; France mér. (Béziers). — suturtitiis, L. Faiiiii. ibid. 1859; Bullet. p. 237; Moravie. (3) La plupart des auteurs, y compris Scliœnherr, ont écrit Ellescus; son étymoiogic (IWzayoi) exige qu'il le soit comme je le fais, à l'exemple dos au- teurs lus plus léceuls. — Syn. IlYrtUA Germar. 606 CUKCUUONIDES. inermes; jambes grcles, droites, très-brièvement mucronées au bout; tarses courts, à articles 1-2 triangulaires, subégaux, '3 assez large, 4 médiocre; ses crochets très-petits. — 2^ segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture droite; saillie intercoxale assez large. — Métathorax médiocrement allongé, ses épisternums assez étroits. — Corps oblong, naviculaire, pu- bescent. On n'en connaît que deux très-petites espèces (i), Tune {scanicus) plus particulièrement propre au nord de l'Europe, l'autre [bipnnctatus] répandue dans toutes les parties de ce continent. Toutes deux sont grises, et la seconde a, sur chaque élytre, une tache noire dénudée. Ces insectes se plaisent plus spécialement sur les saules et les peu- pliers. Groupe II. Tychiiâes vrais. 2" segment abdominal enveloppant le 3<= à ses extrémités et entrant en rapport avec le A". Les espèces de ce groupe sont beaucoup plus nombreuses que celles du précédent, mais plusieurs d'entre elles doivent en être ex- clues, ainsi qu'on le verra plus bas. Dans son état actuel il ne com- prend que les deux genres Tychius et Sibynes, qui sont même extrê- mement voisins l'un de l'autre et peu distincts. Tous deux existent en Europe. On n'a encore aucun renseignement sur les habitudes des Tychils pendant les premiers temps de leur existence. Quant aux Sibynes, M. Giraud (2), en en décrivant une espèce nouvelle {gallicollus), a fait connaître que sa larve vit dans des excroissances que sa présence dé- termine sur les tiges du Silène otites. Ces excroissances, de forme oblongue et régulière, embrassent toute l'épaisseur de la tige; l'épi- derme qui les recouvre a conservé la couleur qu'il a sur les parties avoisinantes, et leur intérieur est rempli de substance médullaire. Elles contiennent chacune de une à trois larves. Ces dernières^ quand leur développement est achevé, percent les parois de leur demeure et s'enfoncent à peu de profondeur dans le sol, où elles terminent leur métamorphose dans une coque cylindrique, d'aspect parcheminé, et deux fois plus longue que semblerait l'exiger la taille de l'insecte. Ces larves, que M. Giraud décrit brièvement, ne paraissent présenter rien de particulier dans leur organisation. Le Silène lyratensis nourrit une autre espèce (S. silènes) découverte par M. Ed. Perris (3), mais dont (1) Schœnli. Curcul. III, p. 320. (2) Verhand:. d. Zool.-l5ot. Ver. iu Wien. XI, 1861, p. 491, pi. 17, f. 7 (iragmeut de lige du Silène). (3) Anu. d. 1. Soc. eulom. 1855; BuUel. p. LXXVIU. TYCHUDES VRAIS. 607 la larve, au lieu d'être gallicolle, vit dans les fruits de cette plante. Ce savant entomologiste se borne à mentionner ce fait, sans rien dire de la larve. I. Elytres tecouvrantle pygidium : Tychius. II. — laissant en partie le pygidium à découvert : Sibynes. TYCHIUS. (Germ.) Schcekh. Cnrcul. Bisp. meth., p. 245 (1). Rostre allongé, plus ou moins grêle, arqué, tantôt régulièrement cylindrique, tantôt atténué en avant; ses scrobes commençant prè.sde son tiers antérieur, ou un peu en arrière, obliques et atteignant sa base sous les yeux. — Antennes au plus médiocres, peu robustes ; scape épaissi au bout; funicule de 7, plus rarement de 6 articles: 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long, les suivants transversaux, très-courts, parfois lenticulaires; massue assez forte, ovale ou oblon- go-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux médiocres, arrondis ou brièvement ovales, peu convexes ou déprimés. — Prothorax médio- crement convexe, largement arrondi sur les côtés, légèrement bisi- nué, plus rarement tronqué à sa base, coupé carrément en avant. — Ecusson petit, variable. — Elytres médiocrement convexes, oblongo- ovales, un peu rétrécies dans leur quart postérieur, conjointement arrondies en arrière et recouvrant le pygidium. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue, inermes ou dentées en dessous; jambes droites^ brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 triangulaires, celui-là un peu plus long^ 3 pas beaucoup plus large, 4 assez long; ses crochets petits. — 2'' segment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture droite ou légèrement anguleuse dans son milieu; saillie intercoxale très-courte, assez large. — Episternums métathoraciques de largeur moyenne. — Corps oblougo-ovale, pubescent. Les mâles ont un sixième segment abdominal plus ou moins appa- rent et qui manque ou est à peine distinct chez les femelles; leur métathorax présente en outre une sorte de sillon qui se prolonge sur le premier segment de l'abdomen. Le genre se divise naturellement en deux sections très-inégales, quant au nombre de leurs espèces : les Tychius proprement dits, qui (1) Syn. MiccoTuoGus, Schœnli. ibid. p. 217; nom changé quelquefois en ce- lui de MicitoTHOGUs (Voyez, par ex. Scliaum, Gâtai. Gol. Europ. éd. 1862, p. 9ô), mais qui, ayant une étymologie régulière ((j.i7.xôxpi.)Yo;, parum edeus), ne saurait se prêter à ce cliangement. Schœnherr n'a jamais fait qu'un sous- genre de ces insectes, et je crois, contrairement ;t l'opinion de Jacquelin-Duval (Gêner, d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 47) et de M. G. Thomson (Skandinav, Col. I, p. 143), qu'il a eu raison. 608 CURCULIOMDES. ont sept articles au fuuicule antennaire et les Mkxotroiius qui n'en ont que six. Chez ceux-là, qui sont de beaucoup les plus nombreux, les cuisses sont tantôt dentées [quinqac'pundahis, venustus, etc.), tantôt inernies [tomcntosus , junccus, meliloti, etc.); chez ceux-ci {ciiprifcr, picirostris, etc.) elles sont constamment mutiques. Ces insectes sont moins nombreux que ne l'a pensé Schœnherr (1), car parmi celles qu'il a comprises parmi eux, il y en a beaucoup qui, n'ayant pas la forme des segments abdominaux exposée plus haut, n'appartiennent pas même au groupe actuel (2). (1) Les espèces p;ir lui Jécrites (Curcul. VII, 'i, p. 298) s'élèvent à 43, aux- quelles on a, depuis, ajouté les suivantes : Esp. européennes : T. umplicolUs, Aube, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 342. — cretaceus, cinno.momeus, nu- reolus, [Mie.) procerulus, De Kiesenwet. ibid. 1851, p. 638, Catalogne. — stri- gosus, Reiche, ibid. 1858, p. 8; Grèce. — cupriints, consperstts, furinosux, decoratuSj fubriceps, irimacida, scuôricoUis , scrohiculatus, Rosenh. Die Thier. Andalus. p. 271; Andalousie. — pygmœus, H. Briss. de Raruev. Rov. et Jlag.d. Zool. 1800, p. 1()7; France (Paris). — Esp. de la Russie mér. : T. in- tramarginalis [squamosus Schli.;, Hoclihuili, RuU. Mosc. 1847, I, p. 519; Cau- case. — obductus, Hochhulh, ibid. 1851,1, p. 94; Arménie — metallescens, Hoclihuth, ibid. 1859, 1, p. 350; Caucase. — Esp. de l'Algérie : T. fuscoli- neatus, Lucas, Explor. de l'Alger., Entom. p. 448. — Mie. monachus, nigri- collis, signalivollis, Tych. molitor, argentalus, fitscipcs, mekmorhynchus , Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1861, p. 300. — Esp. de Madère: T. robustus, albosquamosus , fiUrostris, Wollast. 1ns. Madercns p. 344. — Esp. asiati- ques : T. ulhoguitutus [squamosus Schh.), L. Rcdtenb. in Russeg. Reise, I, 2, p. 988; Syrie. — albolitieatus, Motfch. Ruli.Mosc. 1859,11, p. 495; Amour. — Esp. indienne : T. fasciatiis, Motscli. Etud. entom. Ann. VII, p. 77; Bir- mans. — Esp. de l'Australie : T. minuiissimus, Bohem. Voy. d. l'Eugén. Entom. p. 133; Sidney. — Esp. de l'Amérique du Sud : T. albovittatus, vil- tieoUis, (lavipcs, BltUicli. in Cay, liist. d. Cliile ; Zool. V, p. 387. Depuis que ce qui précède est écrit, M. H. Brissout do Barnc ville a public (Âun.d. 1. Soc. entom. de France, 1802, p. 765) un (ravail intéressanl sur ce» insectes, intitulé : « Méthode dichotomique appliquée au.\ Tvcuius de Fiance. » Les espèces nouvelles qui suivent y sont décrites : T. medicaginis, Franco mér.; idbo-vitùilus, Vdv'is; eurtus, France en général; feiiioralis, bicolor, France mér.; elegunfulus, Paris; funicularis, rufipennis, curviroslris, longi- coltis, pumilus, France mér. ; Stlie. pyrenœus, Caulerets. (2) M. Jekel (The Journ. of Entom. I, p. 270) a, le premier, signalé qu'il n'y a que les espèces de la Stirps I de Schu'uherr, quebpies-unes {triLÙcdis, auricolUs, tibialis), de sa Stirps II et tous ses MiccoTiioccsqui aient le 2" seg- ment abdominal enveloppant les cùtés du 3*', et que, dès-lors, ce sont les seules (jui doivent rester dans le genre. Chez les autres esiièccs, le segment en (piestion est simplement angideuv à ses extrémités. Ce savant entomologiste établit sur cts dernières trois genres au sujet desquels je n'ai rien à dire, faute de matériaux sut'Iisants, et dont voici les caractères. Pachytychils. Ecusson médiocre; jambes postérieures anguleuses ou dilatées au côté interne et mucrouôes à leur extrémité; corps levùtu d'écaillés plus ou moins grandes (':'). Les espèces se divisent en deu.x sections, selon que les cuisses TTCHUDES VRAIS. 61S Tous sont petits, et à part un très-petit nombre (par ex. guinque- punctatus] qui sont oruôs de couleurs métalliques, n'ont qu'une livrée très-modeste. Il paraît y en avoir sur une grande partie du globe, surtout dans l'hémisphère boréal, mais leur distribution géographi- que ne pourra être exactement établie que lorsque le genre aura été, épuré. SIBYNES. ScHŒNH. Ctircul. Disp. meth., p. 247 (1). Genre extrêmement voisin des Tyckius^ dont le funicule anten- naire n'a que six articles, c'est-à-dire des Miccotrogus, et n'en diffé- rant que par les élytres qui sont isolément arrondies en arrière et laissent, au moins en partie, le pygidium à découvert. Schœnherr en décrit également un grand nombre (2), mais il y aura lieu de voir, comme pour IosTychius, s'il n'y a pas parmi elles des exceptions à la structure des segments abdominaux propres au groupe actuel. Jusqu'ici leur distribution géographique paraît moins étendue que celle du genre précédent et se borne à l'Europe, l'Asie et l'Afrique. sont dentées {hœmatocephalus, elongatus, strumarius, Scliœnh., etc.) ou mii- tiques {sparsutus 01., obesus, pernix, anchorn, squalidus, maculatus, squa- mifer, sublineatus, Schœnh.^ etc.). — Esp. nouv. : P.leucoloma, Lucasii, Al- gérie; latus, Corfou; Jekel, loc. cit. p. 272. Barytychius. Ecusson indistinct; jambes postérieures plus ou moins élargies en dehors (non en dedans) et inermes à leur extrémité; funicule des antennes à articles 1 très-allongé, 3-7 très-courts, subégaux; prolhorax très-ample; corps brièvement ovale, poli, revêtu de petites écailles. Le type est : T. Iior- dei, Brullé, Expéd. d. Morée; Eutom. p. 246. M. Jekel lui donne pour syno- nyme : T. sqitamosus Schh., alboguttutus L. Redtenb. et intramarginalis Hochhuth. Styphlotychius. Ecusson et jambes desBAKYTYcmus; fuaiculc des antennes à articles 1 médiocre, 2-4 obconiques, graduellement plus courts, 5-7 arron- dis; prothorax subovale; élytres ovales; corps de môme forme ou oblong, revêtu d'écaillés piliformes et couchées. Type : T . scabricoliis Rosenh. loc. cit. M. Jekel pense que ces deux derniers genres ont des rapports avec les Ta- NYRHYNCHus, Ics Tkachodes et Ics Styphlus, opiolon que je ne saurais partager. Dans la méthode que je suis, tous trois doivent être placés parmi les Elles- chides. (1) Syn. Sibynia, Gcrmar, Ins. Spec. nov. p. 289. (2) Curcul. VU, 2, p. 316. Il en mentionne 29, la pluiiart propres à l'Afrique australe et dont 13 (canus^ viscariœ, fugax, etc.) se trouvent en Europe. — Aj. : S. pnralldus, Kiesenwet. Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, p. G 12; Sicile. — Silènes, Ed. Perris, ibid. 1855; Bullet. p. LXXVIII. — gnllicvlus, Giraud, Verhandl. d. Zool.-Bot. in Wien, XI, 1861, p. 491; Autriche. — cretaceus, H. Bris, de Barnev. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 168; France (Paris). — sublineatus, hurmonicus, O.ievrol. ibid. p. 457; Algérie. Coléoptères. Tome VI. 39 61fi CIJRCULIONIDES. TRIBU LI. CIOMDES. Sous-menton muni d'un pédoncule étroit et saillant. — Mandibules en tenailles ou en pinces. — Rostre allongé, peu robuste, cylindri- que; sesscrobes commençant vm peu au-delà de son milieu, obliques et subconniventes en arrière. — Funicule antennaire de cinq articles. — Yeux médiocrement séparés en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires, échancré sur son bord antéro-inférieur. — Un écusson. — Elytres amples, recouvrant imparfaitement le pygidium. — Jambes inermes au bout; tarses courts, leurs crochets soudés, plus rarement libres. — Métasternum court, ses épisternums de largeur variable. — Sailhe mésosternale plus ou moins large, parallèle, verticale. — Epi- mères mésothoraciques non ascendantes. — Corps ailé, pubescent. Des quatre genres que Schœnherr a compris dans ce groupe, il n'y en a que deux (Cionus^ Nanophyes) qui, ayant les segments intermé- diaires de l'abdomen anguleux à leurs extrémités, puissent en faire partie. Les deux autres ont ces segments simples et dès lors appar- tiennent à d'autres groupes. L'un (Mecinus) m'a paru devoir rentrer dans les Erirhinides; on trouvera l'autre (Gymnetron) parmi les Apos- tasimérjdes^ bien que quelques-unes de ses espèces aient exception- nellement les hanches antérieures contiguës (1). Les Cionides n'ayant pas les crochets des tarses appendiculés ni fendus, n'appartiennent à la Phalange actuelle que par leur pygi- dium en partie découvert. Il l'est fort peu en général, et assez sou- vent, après la mort, il est entièrement retracté sous les élytres. Leur caractère le plus apparent parmi les groupes de la présente section, réside dans le nombre réduit des articles de leur funicule antennaire. Schœnherr s'est exagéré l'importance de cette particularité?, au point de faire de ces insectes une des trois grandes sections qu'il a établies dans les Mécorhynques. L'histoire des Cionus, sous leurs premiers états, déjà ébauchée par Réauraur, De Geer, etc., a été exposée par M. Ed. Perris avec des détails et une précision qui ne laissent rien à désirer (2). Leurs larves (1) Voyez les intéressantes observations de M. SulFrlan (Stettin. cntom.Zeit. 1854, p. 9i) sur les Cionides de Sclm-nlierr. Ce savant entomologiste eu exclut les Mecinus; mais ne faisant pas usage de la structure des segments abdomi- naux, il y a laissé les GymiNetuo.x. C'est M. G. Thomsou (Skandinav. Col. I, p. 113) qui a vu, le premier, que ceux-ci ne pouvaient pas y rester. (2) Voyez son Mémoire intitulé : « Notes pour servira l'histoire des Cioni'S ». Ann. d. I. Soc. Liun. d. Lyon^ Ann. 1847-1819, p. 291. Les espèces observées par lui sont: C. scrophulariœ, sur la Scroph. aquatica; C. thapsus, sur le ClONIDES. 617 sont très-homogènes sous tous les rapports et vivent à découvert sur les feuilles de divers végétaux, principalement des Verbascnm et des Scrophidaria, dont elles rongent le parenchyme sans pénétrer dans leur intérieur. Elles sont de forme ovoïde allongée, et, en outre, de nombreux bourrelets transversaux dont il est muni en dessus, leur corps porte de chaque côté, sur les segments qui suivent la tête, qua- tre séries de mamelons très-prononcés, dont^deux latérales et deux ventrales; ces dernières servent à le fixer solidement au plan de po- sition. Le dernier segment, très-contractile au gré de la larve, est pourvu à sa base, en dessus, d'un tube conique, susceptible de s'al- longer ou de se raccourcir au point de disparaître complètement, d'où l'animal fait sortir à volonté une matière visqueuse qui, en s'é- tendant., revêt le corps entier et achève de le faire adhérer solidement au plan de position, en même temps qu'elle le protège contre les ar- deurs du soleil et éloigne, par son aspect, les oiseaux insectivores. Elle formera plus tard la matière de la coque dans laquelle la larve doit subir ses métamorphoses. A cet ellet, elle est produite, à cette époque, en plus grande quantité, et, lorsqu'elle a acquis une consis- tance sufiisante, la larve s'en détache en contractant son corps et se trouve ainsi en liberté dans sa loge, qui adhère à la feuille sur la- quelle l'animal a vécu. La transformation en insecte parfait s'opère rapidement; sept à huit jours paraissent suffire à la plupart des es- pèces (I). Les larves des Nanophyes ont des habitudes très-différentes, à en juger par celle du JV. hemisphœricus qu'a découverte et décrite M. L. Dufour (2). Elle vit sur le Lythnim IiyssopifoUum, dans des galles qu'elle fait naître, souvent en grand nombre, sur la tige et les ra- meaux de cette plante. Chacune de ces excroissances ne renferme qu'un individu qui y subit ses transformations jusqu'au bout. Cette Verbascum nigrum; C. ungulatus, sur le V. lychnitis. Pour les autres auteurs, qui ont aussi mentionné ces larves, voyez Chapuls et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, YIII, p. 564. Les espèces suivantes ont en outre été décrites, mais plus ou moins impar- l'aitement : C. olens ; Goedart, Métam. Natur. Trad. franc, éd. 17 iO^ H, p. 20; Réaum. Mém, III, p. 32, pi. 2, f. 9-12; sur le Verbascum thapsus. — verhasci, Bouché, Naturg. d. Ins. p. 198; sur la même plante. — fraxini, De Geer, Mém. V, p. 212; Snellea v. VoUenhoven, Tijdschr. d. Nederl entom. Vereen. II, p. 156; sur le Fraxinus excelsior. (1) Bouché floc. cit.) dit que !e C. verbasci reste trois semaines à l'état de nymphe; mais, comme il s'est trompé en assignant pour nourriture à la larve de cette espèce les fleurs et les semences de la plante sur laquelle elle vit, il est plus que probable qu'il y a également ici quelque confusion d'espèces. Tous les auteurs s'accordent à signaler la rapidité des métamorphoses chez les ClONUS. (2) Aun. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 651. 648 CURCULIONIDRS. larve, du reste, ne présente dans son organisation aucun trait saillant qui mérite d'être signalé. Les deux genres de la Tribu se trouvent en Europe et se reconnais- sent sans peine au caractère suivant : I. Saillie intercoxale Irès-lajge, parallèle et tronquée : Cionus. II. médiocremeut large, tiiaugulaire : Nanophyes. ^ CIONUS. Clairv. Entom. helvét. \, p. 64 (1). Rostre allongé, assez ou peu robuste, cylindrique, arqué ; ses scro- bes commençant vers son milieu ou un peu en avant. — Antennes médiocres; scapeen massue au bout: funicule à articles obconiques: 1-2 allongés, celui-là plus gros et plus court que celui-ci, 3-o très- courts ; massue forte, oblongo-ovale, obtuse au bout, très-distincte- ment articulée. — Yeux grands^ oblongs, transversaux. — Protborax transversal, plus ou moins conique, parfois un peu saillant latérale- ment, subarrondi ou légèrement bisinué à sa base, souvent un peu tubuleux et toujours tronqué en avant, échancré sur son bord anléro- inférieur et excavé en avant des hancbes antérieures (2). — Ecusson assez grand, en triangle curviligne allongé. — Elytres amples, con- vcxeS;, brièvement ovalaires et comme comprimées latéralement, ou naviculaires, notablement plus larges que le prothorax et faiblement sinuécs à leur base, avec les épaules obtuses ou subcalleuses. — Pat- tes courtes; cuisses en massue, dentées en dessous, souvent inermes chez les femelles; jambes plus ou moins arquées à leur base; tarses courts, à articles .3 plus large que 1-2, 4 assez long; ses crochets sou- dés. — 2*= segment abdominal plus long que 3-4 réunis, séparé du !*■■ par une suture droite; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant; pygidium légèrement découvert, largement arrondi en arrière. — Métasternum peu allongé; ses épistcrnums assez larges. — Corps brièvement ovale, densément pubescent chez la plupart. Outre les différences ordinaires dans la longueur du rostre et l'in- sertion des antennes, les mâles diffèrent des femelles en ce que le dernier article de leurs tarses antérieurs est plus long et son crochet externe plus court que l'interne; aux autres tarses, ce crochet pré- sente la même particularité, mais en général d'une manière moins prononcée. De plus, ainsi que l'a signalé M. Suifrian, chez les espèces [Olivicri, thapsiis, hortulanus, oJcns, etc.) qui ont le prosternum échancré en avant, les femelles sont privées de dents aux cuisses, (1) Syn. Cleopus, Slcpli. III. of Hrll. Entom. IV, p. 19. — SiEnEONYoncs, Sud'rian, Stettin entom. Zeit. 1854, p. 95. (2) Chez fiuclqucs espèces {solatii, pulchellus), l'ècliaiicrure disparaît en même temps que rexcavation du prosternum. CIONIDES. 619 tandis qu'elles existent chez celles [pulcheUus, solani) qui ont le pro- sternum entier. Les CiONUS sont de petits et, pour la plupart, d'élégants insectes dont la livrée présente souvent une sorte de marquetterie régulière formée de petites taches sur un fond variahle. Beaucoup d'entre eux sont ornés sur la suture d'une tache noire basilaire ou médiane. Ils fréquentent principalement les plantes indiquées plus haut, sur les- quelles on les rencontre souvent en grand nombre, Stephens en a détaché son genre Cleopus d'après un caractère uni- que, et, à proprement parler, inexact : la brièveté du 2** article du funicule antennaire; cet article a conservé ses proportions ordi- naires relativement au !<"'. Ce genre a pour type le C. pulchellus. Celui que M. Suffrian a établi sous le nom de Stereonychus, com- prend quelques espèces {fraxini, gibbifrons, notatus) dont le crochet externe des tarses a complètement disparu, ce qui n'est évidemment qu'une exagération d'un caractère existant, comme on vient de le voir, d'une manière normale, chez les mâles de toutes les espèces(l). NANOPHYES. ScHŒNH. Curcul. VI!, p. 780 (2). Rostre médiocre, grêle, cylmdrique, arqué, parfois presque droit; ses scrobes commençant entre son milieu et son extrémité. — Anten- nes grêles et assez courtes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule de cinq articles • 1-2 allongés, obconiques, celui-là le plus grand, 3-5 très-courts, subarrondis; massue plus grande que le funicule, de trois articles apparents, tantôt lâchement unis, tantôt serrés (3), les deux 1"^ de grosseur variable. — Yeux médiocres, ar- rondis, un peu rapprochés en dessus. — Prothorax transversal, forte- ment rétréci en avant, conique, tronqué ou légèrement arrondi à sa base, coupé obliquement en avant et ne laissant qu'un tilet presque imperceptible en avant des hanches antérieures. — Ecusson à peine (1; M. SufTrian ajoute que les lianclies antérieures sont légèrement séparées; cette séparation est à peiue visitile cliez le frnxini, la seule des trois espèces citées tlars le texte que j'aie à ma disposition. (2) Syn. Nanodes, Scliœnli. Curcul. Disp. mctli. p. 322; nom imposé anté- rieurement par Vieillot à un genre de Perruches. — Sph-crui-a, Steph. 111. of Brit. Entom. IV, p. 20. (3) Le 3e présente quelquefois des traces de divisions qui indiqueraient qu'il est eu réalité composé de trois ou quatre articles intimement unis. 11 est dès lors probable, comme le pense .lacquelin-Duval (Gêner, d. Col. d'Eur. ;Curc. p. 66, note 2), que les deux l"-* articles de la massue sont les 6"^ et?*-' articles normaux du funicule. Cette m.assue a beaucoup d'analogie avec celle des Am- PHIBOLOCORYNUS, gcnrc qu'on a vu préciidemment dans le groupe des Slo- réides. (520 r.LRf.LLIOMDF.S. distinct ou nul. — Elytrcs convexes, ovalaires, atténuées en arrière, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base, — Pattes médiocres; cuisses en massue, tantôt inermes, tantôt toutes ou une de leurs paires bi- ou pluridentées en dessous; jambes grêles, droites; tarses courts, à articles ;{ notablement plus large que 1-2, 4 médio- cre; ses crochets petits, tantôt libres (par ex. tamarisci), tantôt soudés à leur base (par ex. spretus). — 2* segm.ent abdominal plus grand que 3-4 réunis, séparé du l*^"" par une suture presque droite; saillie intercoxalo assez étroite, triangulaire. — Métasternum médiocrement long. — Corps ovalairc ou globoso-ovale, finement pubescent. Le genre est assez riche en espèces (1) et répandu depuis la Sibé- rie jusque dans l'Afrique australe. 11 a même été rencontré dans la Tasmanie. Ses plus grandes espèces sont à peine de la taille des plus petits CioNus et n'ont rien de la livrée souvent élégante de ces der- niers. Elles sont noires ou testacées et présentent fréquemment un mélange de ces deux couleurs. La pubescence qui les revêt est mé- diocrement abondante, couchée et caduque. Note. J'ai dit précédemment (p. 23) que je donnerais en temps opportun la liste des genres de la Famille qui me sont restés inconnus en na- ture et sur la place desquels je n'ai aucune conjecture à émettre. Celle qui suit se compose de tous ceux qui rentrent probablement dans les groupes que contient ce volume. Parmi eux^ il y en a plusieurs dont j'aurais pu me dispenser de parler, leurs auteurs n'en ayant pas exposé les caractères; mais je n'ai pas cru devoir y introduire ceux qui figurent dans le Catalogue de Dejean. Contrairement au plan que j'ai suivi jusqu'ici et auquel je ne renonce pas pour l'avenir, il m'a paru inutile de reproduire, pour les autres, les caractères qui leur ont été assignés; ils n'eussent pas plus éclairé le lecteur que moi- même sur la place que ces genres doivent occuper dans l'arrangement systématique que j'ai suivi. L'ignorance où je suis à cet égard ne me laissait pas le choix de disposer ces derniers autrement que dans l'iirdre alphabétique. Amorphoidea, De Motsch. Etud. entom. Vil, p. 78. Genre non carac- térisé (2) et qui, selon l'auteur, doit prendre place à côté des Aca- (1) Schœnherr (Curcul. VIII, 2, p. 182) en mentionne 27. Aj. : C Villœ, ComoUi, De Col. Provinc. Novocom. p. .'>0 ; Piémont. — gibhiffons, Kiesen- wet. Ann. d. 1. Soc. ento.Ti. 1851, p. 617; Catalogne. — phijllireœ, ClievroL Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 388; Algérie. — ferrugatus, Blanch. Voy. au Pôle sud, p. 255; Col. pi. 14, f. 13; Tasmanie. (2) Les caractères gùnôriques cl spécifif|ites de la première esiiècc sont seuls exposés en détail, mais confondus ensemble; elle sert ensuite de terme de comparaison pour les autres espèces. Cette observation s'applique au genre Rypochuosils du même auteur mentionné plus bas. GENRES INCERTjE SEDIS. 621 lYPTUS. 11 en décrit dix espèces : A. Ma, basalis, fuscirostris, an- giisticoUis, seriata, nigosa, rufipes, testacca, fllavipennis, rufesccns, nigra, flavipes; toutes du continent indien. Ancistuopterus^ a. White, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom. p. 15 ; peut-être voisin des Scolopterus et fondé sur une espèce [cjuadri- spinosiis) de la Nouvelle-Zélande. AocNus, Hochhuth, Bull. Mosc. 1859, I, p. 342. L'auteur place ce genre à la suite des Coryssomerus; le type {Kolenatii Schh.) est de la Russie transcaucasienne. AucHMERESTHES, Kraatz, Berlin, entom. Zeitschr. VI, p. 119. Suivant M. Kraatz, ce genre est voisin des Metallites. Il ne comprend qu'une espèce [Kiezenwetten], découverte en Grèce par M. de Kie- senwetter. Brachyolus, a. White, Voy, of the Ereb. a. Terr.; Entom. p. 13; établi sur une petite espèce (punctatus) de la Nouvelle-Zélande, que M. A. White dit être voisine des Ctclomus et des Otiorhyn- CHUS. Ch^rorhinus, Chevrol. Rev. Zool. 1860, p. 461. Le type {lanosimanus Chevrol.) est originaire de l'Algérie et paraît avoir beaucoup de rapports avec les Elytrodon. CoNORHiNUS, Schœnh. Curcul. III, p. 448 (1). Genre d'Erirhinides com- posé de trois espèces de l'Afrique australe : C. vestitus, nigrirostris, bovinus. Cyclomaurus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, BuUet. p. XXXI; fondé sur une espèce [velutinus] de l'Algérie et voisin des Cneorhi- Nus, seioii M. L. Fairmaire. Cyphometopus, Blanch. in Gay, Hist, d. Chile; Zool. V, p. 314. M. Blanchard place ce genre près dos Cneorhinus et en décrit deux espèces : C. tessellatipennis eiangustusi du Chili. Efhi.merus, Schœnh. Curcul. Vil, 2, p. 331 (Erirhinides). Le type {sexguttatus) est originaire de la Jamaïque. Eutecheus, Schœnh. Curcul. VII, 2, p. 160 (Erirhinides). Une espèce [antiquus) de Madagascar. Glaridorhinus, Kolenati, Verhandl. d.Zool.-Bot. Ver. in Wien, VIII, p. 343; tient à la fois, selon M. Kolenati, des Rhytidgsomus et des Taxysphirus. La seule espèce décrite [Khwenburgn, pi. VI, f. 2 a-d) est d'Autriche. Gromilus, Blanch. Voy. au Pôle sud; Entom. p. 208; genre non ca- ractérisé. M. Blanchard le dit seulement assez voisin des Listro- DERES. Le type {insidaris) provient des îles Aukland. HoPLOCNEME, A. White, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom. p. 14; fondé sur deux espèces [dnnamomea, Hookexi) de la Nouvelle-Zé- lande et voisin des Orchestes, d'après l'auteur. (l) Syn. SiDOMEMA, De Casteln. Hist. nat. d. Col. II, p. 346. 622 CURCULIONIDES. Macrops, Kirby, Faun. Boreal.-Amer. p. 199. Kirby place ce genre dans les Phyllobiides, ce que ne confirme pas la figure qu'il donne de l'espèce {maculïcoUis, pi. 8, f. 4) des parties boréales de l'Amé- rique du Nord, qui en est le type. Macropoda, Montrouz. Ann. d. ]. Soc. entom. 1860, p. 877; l'auteur se tait sur les analogies de ce genre, dont il décrit deux espèces [setacca, convexa), originaires de l'île Lifu (Polynésie). MiSEïES, Scbœnh. Mantissec. Curcul. p. 13 (Pacbyrhynchides); deux espèces inédites {tuberculosus, ampIicoIHs) de la Cafîrerie. OcLANDiis, Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 202; doit être placé près des Ryssocarpus (Prypnls), selon M. Blanchard. Il ne com- prend qu'une espèce [cinereus) des îles Aukland. Omophorl'S, Schœnh. Curcul. III, p. 479 (Erirhinides) ; une espèce {stomachosus) de l'Afrique méridionale. Oropterls, a. White, Voy. of tlie Ereb. a. Terr. p. 14 (Erirhinides); une petite espèce [corniger) de la Nouvelle-Zélande. Platyomida, a. White, ibid. p. 14; doit être classé dans le voisinage des Platycmls, à ce que dit l'auteur ; il ne comprend qu'une es- pèce {binodis) de la Nouvelle-Zélande, Prionopus, Dalmann, Om. 1ns. innesl. i Copal, p. 21; genre établi sur un insecte [acanthomenis] renfermé dans la résine copal. Schœnherr (Cnrcul. VU, 2, p. 252) l'a placé immédiatement à la suite du genre Acanthomerls. Rhyparophilus, Schœnh. Curcul. VIII, 2, p. 378 (Pachyrhynchides) ; une espèce {aUemans) de l'Australie; Schœnherr la dit voisine des POLYPHRADES. Rypochromus, De Motsch. Elud. entom. Vil, p. 83 ; forme intermé- diaire, selon l'auteur, entre les Listroderes et les Ptochus. Cinq espèces du continent indien : R. setifer, laticoUis, obhquus, cruci- ger, or^iatxis. Synosomus, Jekel, Ann. and Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, II, 1858, p. 358; voisin des Megalometis, selon M. Jekel. Le type [geonomoi- des) est de l'Amérique centrale. Tecunites, Schœnh. Curcul. VII, 2, p. 381 (Erirhinides); genre fondé sur une espèce [trifascïutus) de laCaffrerie et placé par Schœnherr à la suite des Orc.hestes. ADDITIONS ET CORRECTIONS. TRIBU II. BRACHYDÉRIDES. CNEORHINUS, p. 34. Aj. : C. nodosus, viridimaculatus, Motsch. Etud. entom. IX, p. 21 ; Japon; le premier n'est compris qu'avec doute dans le genre. AOSSETERUS. ScHOENH. Nantis sec. Curcul. p. 75. Rostre presque du double plus long et beaucoup plus étroit que la. tête, médiocrement robuste, légèrement arqué, anguleux, plan en dessus et muni, dans ses deux tiers basilaires, d'un sillon longitu- dinal remontant sur le vertex, déclive en avant; ses scrobes assez larges, évasées en arrière, flexueuses et atteignant les yeux. — An- tennes antérieures, médiocres, peu robustes; scape eu massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2-7 courts, décroissant et grossissant peu à peu; massue ovale, sub- obtuse au bout, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis, un peu saillants. — Prothorax transversal, cylindrique, régulièrement arrondi sur les cùtés, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Ely- tres assez convexes, oblongo-ovales, pas plus larges que le protborax et légèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocres, assez ro- bustes, les antérieures un peu plus longues que les autres; cuisses en massue; jambes droites^ inermes au bout; tarses médiocres, spon- gieux en dessous, à articles 3 sensiblement plus large que 1-2, 4 mé- diocre; ses crochets soudés. — Saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Corps oblong, densément ocailleux. Schœnherr a placé ce genre dans sa section des Erirhinides privés d'écusson, entre les Tanyrhynchis et les Myorhinus. Mais il est adé- lognathe et, par tous ses caractères généraux, appartient au groupe des Barynotides où il doit prendre place immédiatement en avant des Heteroschoinus, dont il se rapproche par la forme de son rostre et l'absence d'un écusson. Schœnherr en signale trois espèces inédites 624 ADDITIONS ET CORREr.TIONS. de Natal, dont je n'ai vu qu'une seule, qu'il nomme argentatus. C'est un insecte de taille assez petite, ayant le faciès d'un Siderodactylls, revêtu en entier de grandes écailles d'un vert doré, et hérissé de longs poils fins et peu serrés. BRACHYDERES, p. 60. Aj. : B. aurovittatus , Uneolatns, grisesccns, Espagne or. et mér. ; sparsu- tus, Lisbonne; sicu/w.î, Sicile; ovipennis, Andalousie; L. Fairm. Ann. <1. 1. Soc. entom. 1862, p. 551. METALLITES, p. 77. Aj. : itf. ovipcnnis, H. Briss. de B.irnev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 604; Grèce. POLYDROSUS, p. 78. Aj. : P.jucundus, L. Miller, Wien. catom. Monatsclir. YI. p. 349; Corfou. TANY'MECUS, p. 96. Aj. : T. dilatatus, Schaufuss, Ann. d. 1. Soc. entom 1862. p. 311 ; Grèce. CR.\TOPUS, p. 123. Aj. : C. 1-vittatus, Sandi, Frappieri, scapidaris, Moreli, parvus, herba- ceiis, lepidopterus, A. Deyrol. in M.tilianl, Notes s. l'île d. 1. Réunion; An- nex. H. p. 5. M. Deyrolle propose de former avec les deux dernières de ces es- pîices un genre particulier, sous le nom de Cratopomorphus. Ce genre serait caractérisé principalement par des yeux plus brièvement ovales et beaucoup plus saillants que ceux des Cratopl's, et par la plus grande déclivité des élytres à leur partie postérieure. CRATOPOPSIS. A Deykol. in Maillard, loc. cit. p. 15. Tète obconique, médiocrement convexe en dessus; rostre assez robuste, linéaire, plan en dessus, canaliculé sur la ligne médiane. — Antennes longues, grêles; scape légèrement en massue, dépassant fortement les yeux en arrière ; funicule à articles 1-2 allongés, grêles, 3-7 obconiques, grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale. — Yeux subovales, peu saillants. — Prothorax tronqué à ses deux extré- mités, rétréci en avant, subrectangulaire en arrière. — Elytres ovales, subcarénées latéralement, légèrement et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules saillantes, anguleuses et subaiguës. — Pattes robustes; cuisses antérieures épaissies, dentées en dessous; jambes de la même paire droites, recourbées à leur extrémité, mé- diocrement denticulées au côté interne. — Corps oblongo-ovale, aptère. Le genre est établi sur deux espèces nouvelles [histigma, nitidi- ADDITIONS ET CORRECTIONS. 625 from) de l'île de la Réunion, et ne semble différer des Cratopus, d'après la formule qui précède, que par le seape des antennes plus allongé. Ces insectes sont si yarialDles que sa valeur ne pourra être appréciée que lorsqu'une révision générale et approfondie de leurs espèces aura été faite. TRIBU II. OTIORHYNCHIDES. TRIGONOPS, p. 150. Aj.: T. biramosuSj bispinus , angulatus , bilunulatus^smaragdinus, Moisch. Etud. entom. VIII, p. 102; îles de la Sonde. OTIORHYNCHUS, p. 155. Aj. : 0. Jovis, L. Miller, Wien. entom. Monatschr. VI, p. 332; Corfou. — Noui, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 556; Pyrénées (Ganigou). — intrusus, Reiche, ibid. 1862, p. 297; Corse. TYLODERES, p. 158. M. de Motschoulsky (Etud. entom., iX, p. 20) rapporte, avec doute, à ce genre l'espèce suivante : T. nebulosus, du Japon. TROGLORHYNCHUS, p. 159. Aj. : T. Martinii, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. eutom. 1862, p. 555; Pyrénées or. (grotte de Villefranche). PERITELUS, p. 184. Aj. : P. niyrans, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p 555; France méridionale. OMIAS, p. 180. Aj. : 0. Raymondi, Gautier des Cottes, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 98; France mér. (Hyères) . CATHORMIOCERUS, p. 194. Aj. : C. squamulntus, Reiche, Ann. d. I. Soc. entom. 1862, p. 297; Corse. PHYLLOBIUS, p. 210. Aj. : P. Apollinis, montanus, L. Miller, Wien. entom. Monatschr. VI, p. 350; Corfou — jjicipes, Motseli. Etud. entom. IX, p. 20; Japon. TRIBU VIII. BYRSOPSIDES. RHYTIRHINUS, p. 302. Aj. : H. Stahleaui, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 554; Pyré- nées or. 626 ADDITIONS ET CORRECTIONS. TRIBU XII. RHYPAROSOMIDES. Après avoir longtemps hésité sur la place du genre suivant, j'ai fini par me convaincre qu'il appartient aux Rhyparosomides, et que son prosternum excavé en avant, ainsi que la brièveté et la largeur de ses tarses, exigeaient qu'il fût classé dans le groupe des Eupagides. Seulement les deux caractères en question sont moins prononcés chez lui que chez les Elpages, et le faciès de l'unique espèce qui le com- pose est très-différent de celui de ces derniers. A ce point de vue, du reste, elle ne ressemble à aucun Rhyparosomide et constitue un type spécial. PACHYTRICHUS. ScHOEKH. Curcul. m, p. 514. Tête petite, arrondie; rostre assez long, médiocrement robuste, lé- gèrement arqué, cylindrique ; ses scrobes atteignant presque la com- missure de la bouche, obliques et conniventes en arrière. — Antennes antérieures, assez longues, grêles ; scape grossissant peu à peu et at- teignant les yeux; funicule de 7 articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-7 courts, décroissant et grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci faible, allongée, articulée, accuminée au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, déprimés, transversaux. — Prothorax peu convexe, transversal, presque droit sur les côtés en arrière, arrondi et rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base, fortement échancré sur son bord antéro-inférieur, avec ses lobes ocu- laires très-saillants et subanguleux ; prosternum assez fortement ex- cavé. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement convexes, régulière- ment ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement en massue ; jambes droites, graduellement élargies et inermes à leur extrémité; tarses assez courts, les antérieurs un peu plus longs que les autres, tous médiocrement larges ; leurs crochets assez petits, divariqués. — 2* segment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1*'' par une suture presque droite; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Corps ovale, recouvert d'un enduit écailleux et hérissé par- tout de longs poils redressés. L'unique espèce [ursu& Schh.) du genre est originaire de la Caffrerie, de taille au-dessous de la moyenne et d'un jaune terreux uniforme ; les longs poils dont elle est revêtue existent sur toutes ses parties, sans en excepter le rostre. Son prothorax est couvert de stries longi- tudinales et de points enfoncés et espacés. Ses élytres sont réguUère- ment striées, avec la suture subcarénée sur leur déclivité posté- rieure. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 627 TRIBU XV. MOLYTIDES, ANISORHYNCHUS, p. 354. Aj. : Molytes férus, Eiichs. in. Wagners Reise, III, p. 187 ; Algérie. TRiBU XXIV. CLÉONIDES. LIXUS, p. 439. Aj. : L. divaricatus, Motsch. Etud. entom. IX, p. 20; Japon. TRIBU XXVI. ÉRIRHINIDES. > Les caractères du genre suivant n'ont pas encore été publiés. II appartient, sans aucun doute, au.x Erirhinides^ tels que je les ai res- treints, et la formule que j'ai donnée du groupe des Hydronomides lui est parfaitement applicable. Je suis donc obligé de l'y comprendre, bien que le faciès de l'unique espèce qui le compose soit celui d'un insecte qui fréquente les fleurs (1 ). GERANORHINUS. Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. p. 456 (2). Rostre vertical, de longueur moyenne, peu robuste, cylindrique, à peine arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes médianes, assez courtes; scape un peu arqué, brusquement en massue au bout, empiétant légèrement sur les yeux; funicule de 7 articles : 1 gros et allongé, 2 de même forme, plus grêle, 3-7 extrêmement courts et serrés; massue petite, ovale, subcompacte. — Yeux petits, déprimés, brièvement ovales et obliques. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement rétréci en arrière, tronqué à sa base et en avant. — Ecusson nul. — Elytres al- longées, subcylindriques, pas plus larges que le prothorax et faible- ment échancrées en arc à leur base. — Pattes longues; cuisses anté- rieures fortement (surtout chez les mâles), les autres médiocrement en massue; jambes grêles, droites, inermes au bout; tarses longs, grêles, à articles 3 à peine plus large que 1-2 et entier, 4 plus long (1) Ce n'est pas une raison rigoureuse pour que cet insecte n'appartienne pas aux Hydronomides. Outie cpie son fucics peut induire en erreur sur ses habitudes, on a vu plus haut (p. 485, note 3) (pi'il existe un BAGor.s qui vit dans les fourmilières. (2) Syn. Tychius, Motscli. 628 ADDITIONS ET CORRECTIONS. que les précédents rôunis; ses crochets médiocres. — 2* segment ab- dominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture droite; saillie intercoxale assez large, tronquée en avant. — Mélaster- num court. — Saillie mésosternale très-fortement comprimée, lamel- liforme. — Corps allongé, densément écailleux. Le type du genre, nommé par M. Chevrolat G. mlinasus, avait été décrit antérieurement par M. de Motschoulsky, sous le nom de Ty- chius suturaJis. C'est un très-petit insecte, originaire d'Egypte et en- tièrement revêtu d'écaillés d'un vert doré en dessous, d'un vert blan- châtre en dessus, parfois tout-à-fait blanches sur le prothorax et la tète, avec le rostre d'un rouge ferrugineux. Celte livrée parait être assez variable. Le genre me paraît devoir être placé à la suite des autres geprosdu groupe des Hydronomides. TRIBU XXXV. CYBÉBIDES. MECOLENUS, p. 541. J'ai eu récemment l'uccasion de voir ce genre. Les crochets de ses tarses étant fortement appendiculés, il appartient réellement aux Cybébides. Aux caractères que j'ai empruntés à Schœnherr, il faut ajouter que le ■i'' article des tarses est fort large et complètement en- foui entre les lobes du 3*-'. Les segments abdominaux sont à l'état normal et les hanches intermédiaires largement séparées, comme chez les Cybebus. L'insecte inédit {Wahibergii Schh.) qui en constitue le type, a deux fois au moins la taille des plus grands AnoN, et sa livrée est d'un noir uniforme assez brillant; ses élytres sont fortement sillon- nées, avec les intervalles entre les sillons linement carénés. TRIBU XXXVI. .\TTÉLABIDES. APODERL'S, p. 514. Aj. : A. cyanopterus, Molscii. Etud. entom. I\, p. 22; Japon. ATTELABUS, p. 548. Aj. : A. punctatoslriulus., Motscli. Etud. enloni. IX, p. 22; Japon. TABLE ALPHABÉTIQUE DES TRIBUS ET GENRES COMPRIS DANS CE VOLUME. Pages. Acalyptus 585 Acanthobrachium Idl Acanthobrachys 365 Acantholophus 311 Acanthornerus 495 Acanthomus 317 Aoanthotrachelus 223 Achlainomus 138 Aclees 455 Adeloides 584 Adelus 58 i Adexius 366 Adioristus 342 yEdophronus 47 ^gorhinus 413 jEtherhinus 111 Agraphus 161 Alictus 588 Alocorhinus 265 Alophus 397 Amalactides 506 Amalactus 510 Ambates 513 Ambatides 512 Amblyrhinus 222 Amisallus 255 Amitrus 72 Amomphus 93 Amorphoidea 620 Amorphorhinus 318 Pages. Amphibolocorynus 496 Amphidees 242 Âmphideritus 68 Amyctérides 308 Amycterus 310 Anœmerus 84 Anchonus 362 Anchylorhynchus 519 Ancistropterus 621 Anemophilus 195 Anisorhynchus. . . . 352, 627 Anoplus 492 Anthobius 504 Anthonomides 575 Anthonomus 580 Anypotactus 71 Aocnus 621 Aoraus 202 Aoplocnemis 475 Aosseterus 623 Aphrastus 209 Apion 533 Apionides 531 Aplemonus 539 Apocyrtus 143 Apoderus 54i, 628 Aporhina 527 Apotomoderes 81 /Ipotomus 81 Aprcpes 202 630 TABLE ALPHABETIQUE Pagps. Apsis 371 Aptolenms 206 Aracanthus 391 Arhines 214 Artipus 129 Asceparnus 189 Aspidiotes 93 Astycus 94 Atelicus 410 AxiiRPIDES 410 Aterpus 412 Atlantis 198 Atmetonychus 85 Attélabides 542 Attelabus 548, 628 Aubeonymus 473 Auchmeresthes 621 Aulametopus 264 Auletes 559 Bagous 485 Balanephagus 518 Balammdes 573 Balaiiinus 574 Barynotus 42 Barypcithcs 59 Bastactes 247 BÉLIDES 522 Belus 524 Blosyrus 29 Borborocœtcs 300 Bolanobius 579 Bothynodeios 424 Bothynoi'hynchus 320 Brachonyx 506 Brachyaspistes 95 Brachybamus 489 BiucHYCÉRinES 283 Brachycerus 284 Braciiydérides 25 Brachydcres 60, 624 Brachyolus 621 Brachyomus 130 Brachypterus 598 Brachypus 470 PagPs. Brachystylus 207 Brachytrachelus 228 Bradybatus 581 Brotheus 329 Bustomus 226 Byctiscus 554 Byrsopages 337 Byrsops 296 Byrsopsides. . • 293 Callirhopalus 232 Callizonus 120 Calyptops 162 Camptocheirus 599 Carteromerus 495 Carterus 137 Catadiaenus 382 Catalalus 169 Catamonus 117 Cataphorticus 133 Catapionus 42 Catasarcus 249 Caterectus 180 Cathormiocerus. . . . 194, 625 Catoptes 39 Caulostrophus 61 Cecractes 381 Celebia 128 Ccletes 479 Celeuthetes 149 Ccntemei'us 479 Centor 459 Cephalalges 403 Cepurus 398 Cératopides 589 Ccratopus 591 Cercopeus 192 Chœrodrys 78 Chœrorhinus 621 Chelotonyx 590 Clierrus 251 Chiloneus 54 Chlœbius 230 Chlorima 114 Chlorophanus 104 DES TRIBUS ET GENIlES. 631 Pages. 400 420 420 420 451 Cliloropholus Chiomoderus Chromonotus Chromosomus Chrysolopus Cimbus 98 ClONlDES 616 Cionus 618 Cladeylerus 216 Cléomdes 416 Cleonis 430 Cleonus 430 Cleopus 618 Cnemidophorus 571 Cnemopachus 579 Cneorhinus 34, 623 Cœnopsis 183 Cœnorhinus 554 Colabus 472 Colecerus 385 Compsus 116 Coniatus 404 Coniocleonus 420 Conorhinus 621 Conorhynchus 420 Conothorax 277 Coptorhynchus 152 CORYSSOMÉRIDES 594 Coryssomerus 596 Cosmorhinus 173 Cratopomorphus 624 Cratopopsis 624 Cratopus 123, 624 Cryptoplus 491 Crypiops 296 Ctenomerus 496 Cubicorhynchus 314 Cubicosornus 255 Cyanippeus 298 Cybébides 539 Cybelus 540 Cycliscus 170 Cyclomaurus 621 Cyclomus 324 Cyclopus 56 Cyclolcrcs 366 Cydiancrus 279 Coléoptères. Tome VI. rages. Cylades 529 Cylas 529 Cylindrorhinides 339 Cylindrorhinus 341 Cyphicerus 221 Cyphocleonus 420 Cyphometopus 621 Cyphoscelis 198 Cyphus 114 Cyrtops 52 Itacty lotus 31 Dasyderaa 236 Deporaus 554 Deracanthus 257 Dereodus 100 Dermatodes 109 Deroconus 268 Diabathrariides 407 Diabathrarius 408 Diapelmus 586 Diaprepes 120 Diaprosomus 273 Diastocheius 421 Dichotrachelus 334 Dicordylus 523 Dicranognathus 561 Diglossotrox. . j 80 DlNOMORPHIDES 291 Dinoraorplius 292 Diodyrhynchus 560 Dorasomus 60 i Dorytomus 477 Drepanoderes 215 Echinocuemus 470 Echinosoma 375 Ectatops 32 EOTEMNORHINIDES 562 Ectemnorhinus 563 Elassonyx 367 Ellcschus 605 Ellescus » EUimcnislcs 172 U32 TAULE Al, ragps. Elmidomorphus 48ô Elylrocallus 253 Elytrodon 197 Elytrogonus 148 Elylroxys 274 Elytrurus 147 Emhates 513 Eml)rithes 170 Emphiastes 511 Enaptorhinus 92 Enda^us 603 Endalus 488 Entiraetopus 480 Entimus 281 Eiitius 239 Epagrius 133 Ephimeropus 486 Ephimeius 621 Epicau'us 132 Epicalus 218 Epichthonius 325 Epiphaneus 20i Epiihynchus 425 Episomus 175 Episus 22 Ehemnides 220 Eremnus 226 Erepsimus 336 EltlRIlIMDKS 464 Erirhinoides 408 Erirhinus 476 Erodiscides 566 Erodiscus 567 Eiiblepharus 413 Eudiagogus 389 Eudipnus 78 Eudius 388 Kiidmctos 266 Eiidocimus 453 Eueidcs 272 Eugnamptus 560 Eugnathus 383 Eugnomus 500 Eumecops 423 Euomus 310 Euops 550 Eiipagcs 328 l'iiAJitriyLE Eupholus. . . . Eiiramphus. . . Knrhinns. . . . EUKllVNCllIDKS.. Euihynchus.. . Eurychirus. . . Eurylubus. . . Eurymctopus. . Euryommatus . Euryomus . . . Eiirysaces. . . . Euscapus. . . . Eusonia Eusommatus. . Eusomus. . . . Eustales Eustalis Eustolus. . . . Eustylus. . . . Eutecheus.. . . Euthorun. . . . Euthyreus. . . , Exophtlialmus. Foucaiiia. 128 403 527 526 526 404 270 45 597 275 387 268 55 55 55 118 118 78 207 621 587 208 120 51 G Gastrodus 41^ 252 Gconemides 243 Geoncmus 131 Geonomiis 131 Geoti-agus 90 Gcianorliinus 027 Glaridorliinus 021 Gly[)toh.umus 190 (!(iMi'Ti';im)F,s 391 Goiiiiitenis 393 (iraphoihiniis 133 Grumilus 621 Gronops 301 Grypidius. ... 474 H lladrumcrus 102 Hadropus . . . . Hadiorhinus . . . Haplopus Heilipus Herpisticus. . . . Heteroschoinus. . HlPPORHlNIDES. . Hipporhinus. . . Holcorhinus . . . Holonychus. . . . Homalocerus. . . Homalorhinus. . Homa-pterus. . . . Hoplitotrachelus. Hoplocneme. . . Hormotrophus. . Hyhauchenia. . . Hydronomus. . . Hylobiides . . . . Hylobius Hypérides Hypera Hyphantus. . . . Hypocolobus. . . Hypoglyptus. . . Hypomeces. . . . Hypoptus. . . . , Hypselus Hypsomus ... Hypsonotus. . . DES TRim s ET GENRES. Pagps. ... 112 ... 1C8 . . . 394 . . . 457 ... 89 ... 40 . . . 323 ... 325 ... 181 ... 28 ... 526 ... 338 , . . . 77 . . . . 295 . . . 621 . . . . 211 , . . . 251 . . . . 484 . . . . 442 . . . . 454 . . . . 395 . . . . 400 . . . . 160 . . . . 299 . . . . 482 . . . . 99 . . . . 271 . . . . 501 . . . . 469 . . . . 268 Ileomus Involvulus 544, îpliipus Isacantha Isaniris Ischnotrachelus fsochnus Isomerinthus Isomerus Itiiycéiudes Ithycerus Lacooprorfiis. 440 548 509 524 179 76 588 152 420 405 406 460 633 Pages. Laclinopus 122 Lagenoderus 547 Lagosiomus 109 Lalagetes 171 Lamyrus 595 Laparocerus.. . 198 Larinus 437 Lasiocnemus 268 Lasiopus 270 Lasiorhynchites 544 Latiphronus 584 Leiophlœus 41 Leiosomus 357 Lepidophorus 399 Lepropus 94 Leprosomus. 362 Leptocerus 66 Leptops 253 Leptopsides 232 Leptosomus 63 Leptostethus 259 Lepyrus 452 Leucocliroraus 422 Leucomigus 427 Leucosomus 426 Lichenophagus. 188 Lignyodes 604 Limobius 402 Liocleonus 431 Liophlœus 41 Liparus 356 Lissorhinus 80 Listroderes 344 LiTIIINIDES 349 Lithinus 351 Lifhodus 307 Lixus 439, 627 Lobetorus. 224 Lonchophorus 578 Lophodes 413 Lophotus 413 Lordops 263 M Macrocorynus 213 Macropnda 622 C34 TAIÎI.F. ALPH Pages. Macrops 622 Macropterus 103 Macrostylus 56 Macrotarsus 345 Magdalimdes 570 Magdalirms 572 Magdulis 572 Malonotus 243 Mandalotus 231 Mecaspis 429 Mecinus 481 Mccolenus 541, 628 Megalometis 244 Megalostylus 111 Megarliinus 593 Meira 185 Meleus 358 Meiimneles 204 Merionus. 42 Meriphus 503 Merodontus 266 Mesagroicus 72 Mésoptilides 563 Mesoptilius 564 Mestorus 34 Motacinops 218 Metalliles 77, 624 Melopon 559 Miccotrogus 007 MlCUOCÉUIDES 20 Microcerus 23 Microlaiinus 435 Micronyx 490 Microps 301 Microtrogas 607 Mimaulus 33 Mimctcs . 39 Mimographus ........ 69 Minuius 556 Minyojjs 301 Minyrus ,"83 Misotes 622 Mitomcrmus . 192 Mitophoriis 57 Moi.YTlDES 352 Molytes 356 Monius 498 ABKTIQUE Pages. Mylacus 187 Myllocerus 213 Myllorhinus 493 Myorinus 371 Myimacicelus 530 N Nanodes 619 Nanophyes 619 Nastus 182 Naupactus 66 Ndiocarus 49 Nematocerus 58 Nemoicus 210 Nemonyx 561 Nesiotes 376 Notaris 476 Nothrodes 348 Notiodes 488 Nctionomus 488 Nvtiophilus 488 O Occyloirachelus 321 Oclandius 622 Odontocnemus 257 Odontomachus 480 Odontorhinus 241 Omias. . • 186, 625 Omoionolus 275 Omophorus 622 Oncorhinus 361 Oncylotrachelus 321 Oops 232 Oosoraus 172, 420 Opliryastes 256 Ophtlialmoborus 504 Orclicstcs 587 Oiimns 237 Oroptoriis 622 (titlioflia-tes 33i Ortliocnomus 267 Oithorhinus 462 OTinocÉPiiAi.iDES 568 Olidocephalus 569 Otidodpres 343 DES TRIBUS Pages. Otiocephalus 569 Otioriiynchides 144 Otiorhynchus 155, 625 OSYCORYNIDES 521 Oxycorynus • . . . 522 Oxyderces 113 Oxyoplithalmus 231 Oxyops 392 Oxystoma 533 P Pachnapus 106 Pacholenus 445 Pachycerus 428 Pdchygasier '. . 155 Pachynotus 90 Pachyra 524 Pachyrhynchus 142 Pachytrichus 626 Pachyura 524 Paipalesomus 444 Pandeleteius 74 Panscopus 235 Panscopus 498 Pansmicrus 407 Pantomorus 70 Pantoplanes 68 Pantopœus 347 Panus. 572 Parablops 550 Paracaîrius 331 Paracairus 331 Paramecops 456 Paraspondus 268 Pelororhinus 415 Penestes 491 Peribleptus 441 Pericges 306 Perimachetus 137 Pcriorges 386 Peritelus 184, 625 Perperus 348 Pktalochilides 517 Petalochilus 517 Phacellopterus 584 Pliacemastvx 513 ET GENRES. 63o Pages. Phacephorus 87 Pha?dropus 282 Phœnognathus 93 Phailomerinthus 217 Pholidura 313 Philernus 471 Philopedon 34 Phlyctinus 164 Pholicodes 203 Phyllobius 210, 625 Phyllotrox 505 Phytonomus 400 Phytophilus 516 Phytoscaphus 229 Phytotribus 478 Phyxelis 225 Piazomias 90 Piazorhinus 601 Piezoderes 167 Piezonotus 151 Piezotrachelus 535 Pileophorus 446 Pissodes 461 Placoderes 321 Plastologus 305 Platyaspistes 105 Platycopes. 48 Platyomicus 177 Platyomida 622 Platyomus 115 Platytarsus 52 Platytrachelus 222 Pleurocleonus 420 Plinthus 360 Podionops 76 Pollendera 215 Polycla^is 98 Polycomu3 119 Polydacrys 75 Polydius 280 Polydrosus 78, 624 Polijdrusus 78 Polyphrades 250 Polyteles 280 Poroclconus 420 Pororhynchus 386 Porjjacus 166 63C TABLE ALPHABÉTIQUE Payos Prepodes 120 PlUONOMl^RlDKS fjOS Prionomorus COO Prionopus 022 Procas 4(17 Proictes 48 Promkcopides 384 Promccops .389 Prorhinus 1.3G Prosayleus 46 Proscephaladeres 30 Prospelates 90 Piostomiis 136 Proteiiomus 86 Protomantis 24 Prypnus 137 Psalidium 139 Psalidura 313 Psornelcs 154 Pteracantlius 514 Pterotropis 70 Plilopus 122 Plot^hidiiis 218 Ptocliiis 188 Pyclodere.s 165 Pyrgops 153 Rachiodes 493 Renibus 239 Rliabdorhynchus 420 Rliadinosomus 63 RhiL'us 278 Rliinaria 4l5 Khinobntus 437 Rhinncyllus.. . , 434 Hhinudes 572 Rhitioldccus 530 Rhinomacor 560 RllINOMACKKIDE!; 551 Rhinoscapha 126 Rliinotia 525 Rliopalomcriis 502 Rliyndiilos 554 RhyiK'liuclius 212 Rliyparophilns • . . 622 RHYPABOSOMIDF.S 327 Rhyparosoraus 332 Rliyssocarpus 137 Rhytideres 121 Rliytidoderes 421 Rhytidophlœus 350 Rhytirhinus 302, 625 Rypnchromus 622 S Salius 588 Scnphomorp/ius 439 Sciaphilus 53 Sciobius 163 Sclerococcus 210 Scoliocerus 195 SCOLOPTKIUDES 565 Scolopterus 566 Scotasmus 237 Scotœborus 342 SCYTUROl'IDES 380 Scythropus 383 Sibynes 615 Sihynia 615 Siderodactylus 101 Sidomenia 621 Sitcytes 146 Siiona 73 Sitones 73 Smicronyx 490 Solenorhinus 369 Somatodes 321 SOMATODIDES 319 Sparteceius 298 Si)oi'mologiis 472 Sphœrogaster 142 Sphœromus 149 Sfhœropierus 152 Splurrorhinus 152 Sphœnda 619 Stcnocephaliis 371 Stcndooiynus 252 Slenopelmus 498 Stenorhinus 268 Stcnotarsus 330 StcnothPrium 62 DES TRIBUS Pages. Stephanocleonus 423 Stereranius 364 Stereonychus 618 Stereorhynchus 371 Steriphus 34G Sterneclius 447 Sthereus 374 Stigmatrachelus 110 Siomodes 155 Storeus 494 Strangalyodes 245 Strongylorhinus 409 Strophosomus 49 Styliscus 216 Styphlus 333 Symmathetes 37 Sympiezorhynclius 174 Synaptonyx 372 Synophthalmus 516 Synosomus 622 Syntaphocerus 17S Synlhlibonotus 134 Synthocus 297 T Tuchyerges 587 Tanycerus 58 Tanymecus 96, 624 TANYliHYNCIIlDES 368 Tanyrhynchus 370 Tanysphirus 487 ïaphrorhynchus 90 KT GENRES. 637 Pages. Tapinopsis 242 Technites 622 Tetrabotliinus. ...... 121 Tetralophus 317 Thamnobiiis 582 Thnmnoijhilus 572 Thecesternus 307 Threcticus 588 Thylacites 88 Tomometopus 268 Toniorhinus 268 Toxeutes 568 Trachelolabus 551 Trachodema 335 Trachodes 374 Trachyphlœus 192 Tranes 508 Trichocleonus 420 Trichocnemus 264 Trigonocolides 592 Trigonocolus 593 Trigonops 150, 625 Trigonoscuta 36 Troglorhynchus. . . . 159, 625 Tropiphorus 237 Tiopirhinus 273 Trysibius 356 Tubicenus 559 Tychiioes 602 Tychius 607 Tyloderes 158, 625 Tylomus 448 FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. UAK-t;i ri -s ICI. m: llll'. SAILI.AliD. SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES ilIlIlIlIlIlilMiih 3 "QnRPJ 00061 9098