THQZnAS LWC0LN CA3ET LIBRARY 1923 HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES '• •^ COLEOPTERES vn HISTOIRE NATURELLE DES EXPOSE METHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI DANS CET ORDRE D'INSECTES. M. Th. LACORDAIRE Officier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparée à l'Université de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et belles-lettres de Belgique , Membre honoraire ou correspondant des Sociétés entomologiqnes de France, de Londres, de Stettin, de Berlin, de la Néerlande, de Briiselles, de Russie, etc, etc. TOME SEPTIÈME LES FAMILLES DES CURCULIONIDES (suite), SCOLYTIDES, BRENTHIDES, ANTHRIBIDES ET BRUCHIDES. PARIS A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAL'TEFEUILLE^ 12. 1866 GENERA COLÉOPTÈRES FAMILLE LXIL CURCULIONIDES (suite). LEGION II CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES. cohortk: II. CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES APOSTASIMÉRIDES. Hanches postérieures plus oa moins séparées^ rarement contiguës; le prosternum souvent canaliculé entre elles. De même que chez les Synmérides la contiguïté de ces hanches souifre quelques exceptions^, il y en a ici à leur séparation, et il n'existe aucun caractère commun qui puisse servir à faire reconnaître les genres chez lesquels elles se présentent (1). (1) Je ne me dissimule nullement que cette division des Curculionides pha- nérognathes en Synmérides et Apostasiméridcs, que j'ai empruntée à Scliœn- herr en la généralisant, est le côté faible de mon travail. Aussi ne la donné-je que pour ce (ju'elle vaut, en attendant qu'on ait trouvé mieux. Afin de remé- dier, autant que f.iire se peut, à l'inconvénient des exceptions dont il s'agit, voici la liste des genres où elles existent. Plusieurs d'entre eux ne se composent que d'une seule espèce; chez quelques-uns, les hanclies antérieures ne sont Coléoptères. Tome VIT. ' 1 2 CURCULIONIDES. On a \u que dans la Cohorte précédente il n est pas rare que le pros- ternum soit excavé et même canaliculé en avant des hanches anté- rieures, sans que cette excavation puisse s'étendre entre ces dernières par suite de leur contiguité. Ici, outre qu'elle est infiniment plus fré- quente et affecte très-souvent la forme d'un canal, rien ne l'arrête et elle peut se prolonger indéfiniment en arrière, au point d'envahir quelquefois (par ex. Panolcus) l'abdomen. Erichsona dit quelque part que ce canal ne pouvait servir à un arrangement naturel des espèces qui le possèdent. Je crois, au contraire, qu'on ne parviendra jamais à les classer convenablement si l'on ne tient pas le compte le plus rigom'eux des conditions dans lesquelles il se présente (1), et en parti- culier des pièces thoraciques qui concourent à sa formation. Ces con- ditions sont au nombre de quatre. i° La plus simple, qui est en même temps très-commune, a lieu lorsqu'il n'est bien limité qu'en avant des hanches antérieures, ou (cas très-rare) lorsque se prolongeant jusqu'au métasternum qu'il n'en- tame jamais, le mésosternum ne prend aucune part à sa formation et ne le limite par conséquent pas en arrière. 2° Il est nettement limité par une saillie verticale et en demi-cercle qu'envoie le prosternum immédiatement en arrière des hanches anté- rieures. Cette disposition est très-exceptionnelle. 3° Sa limite postérieure est formée par le mésosternum qui sou- vent, en môme temps, ferme sur les côtés l'intervalle qui existe entre les hanches intermédiaires et les antérieures. Cette forme est com- mune, et l'on verra plus bas, à propos des Cryptorhynchides, que les modifications que subit le mésosternum peuvent fournir de bons caractères. 4" Enfin il se prolonge sur le métasternum et même sur l'abdomen. Dans ce cas, dont il y a d'assez nombreux exemples, le mésosternum est divisé en deux moitiés latérales, ou, ce qui est plus commun en- core, il ne forme plus qu'une partie du plancher du canal. Ces quatre formes ont été réalisées chez les Cryptorhynchides et m'ont servi de point de départ pour leur classification. Quelques-unes d'entre elles, mais très-rarement toutes à la fois, existent également dans quelques autres groupes. Ces insectes présentent en outre, dans la structure de leurs orga- contifriiës que chez quelques espèces seulement : Gymnetron, Ectatorhinus, AcentudSjIthyporcSjConotrachell'SjPhacecokykes, SphenophoruSjXerodesmus, OxYRHYNCHUs, Orthognathus, Sii'ALUS, Mf.socordyius. Il va clc SOI que dans un grand nombre d'autres genres, la séparation de ces hanches est très-faible. (1) Rien de plus vague que la description qu'en donnent Schœnherr et pres- que tous 1rs auteurs, même les plus récents. Quand ce canal dépasse les lian- ches antérieures en arrière, ils se contentent de dire qu'il se prolonge ou non sur la poitrine, sans même indiquer le plus souvent si sa limite postérieure est formée par le mésosternum ou le métasternum. CURCULIONIDES. 3 nés buccaux ou, plutôt, de leur cadre buccal, quelques particularités intéressantes, mais comme elles n'existent que dans leurs derniers groupes, il serait prématuré d'en parler en ce moment. La Cohorte comprend tout le reste des Mécorhynques de Schœnherr, plus quelques-uns de ses Orthocères. Elle se divise aussi en deux Phalanges basées non, comme celles des Synmérides, sur le pygidium recouvert ou non, la structure des crochets des tarses, etc., mais sur des caractères empruntés aux antennes et aux tarses. Massue antennaire articulée ; art. 3 des tarses bilobé. I. compacte; presque toujours entier. IL v %^f I PHALANGE I. Organes buccaux à l'état normal (i). — Massue antennaire articulée chez la plupart, jamais composée d'un article basilaire très-développé, les autres étant très-courts et spongieux. — Tarses en général spon- gieux en dessous, avec leur 3*^ article bilobé. Ces caractères, les seuls qui distinguent essentiellement cette Pha- lange de la suivante, ne sont pas plus absolus que ceux qui séparent les Apostasiraérides des Synmérides. Il existe, en effet, ici quelques genres (par ex. Coelosternus, Cylindrocerus, Leptoschoinus, etc.) chez lesqviels la massue antennaire, surtout celle des mâles, est allongée, sans divisions apparentes, veloutée, et ne conserve même pas tou- jours un vestige de son 1*"^ article qui a gardé sa structure cornée. Mais jamais, ce qui est très-commun dans la Phalange suivante, ce 1" article ne se développe avec excès, tandis que les autres sont très-réduits et spongieux. Les exceptions à la forme normale des tar- ses sont beaucoup plus rares, mais, par compensation, dans la se- conde Phalange il est assez fréquent que leur 3" article soit bilobé, de sorte que ce caractère n'est pas plus rigoureux que le précédent. Les épimères mésothoraciques ont ici plus d'importance que la forme des segments intermédiaires de l'abdomen et permettent de diviser ces insectes en deux sections. \. Epimères raésothoraciquee non ascendantes. A IL ascendantes. - B ' l'^i (1) C'est-d-dire pareils à ceux de tous les Erirhinides de Schœnherr; en d'autres termes, le sous-menton est écliancré et muni dans son fond d'un pé- doncule de longueur -variable; mais qui n'atteint jamais le niveau du bord anté- rieur de récliuncrure. Les mandibules, qui jouent un rôle important dans la légion précédente et la deuxième phalange de la cohorte actuelle, ne servent plus à rien dans celle-ci. Elles sont en tenaille ou triquètres, plus rarement déprimées, et ces diverses formes peuvent coexister dans un même genre na- turel. Chez quelques Cholides seulement, elles se comportent comme ch.ez plu- sieurs Calandrides, c'est-à-dire sont en tenailles et munies d'une sorte d'oreil- lette saillante et recourbée en dehors. 4 CLRCULIONIDES. SECTION A. ^^^ ^ /■ ^^'^ Epimères niésothoraciques non ascendantes (quelques Zygopides exceptés). — Segments intermédiaires de l'abdomen beaucoup plus souvent rectilignes en arrière qu'arqués ou anguleux à leurs extré- mités. La forme de ces segments, non plus que la visibilité ou l'invisibi- lité du pygidium et la structm'e des crochets des tarses, ne peut servir de base pour l'arrangement de ces insectes. Le canal rostral lui-même, dont la présence ou l'absence paraîtrait devoir être d'un grand se- cours, n'en prête que fort peu. Entre les espèces qui n'en ont aucune trace et celles où il arrive à sa plus grande perfection, le passage est si insensible qu'une définition rigoureuse des Cryptorhynchides, groupe qui, au premier coup-d'œil, semble si tranché, est un pro- blème presque insoluble. Une autre difficulté que présente la clas- sification de la section, vient du grand nombre de formes isolées qu'elle contient. Parmi les vingt Tribus (1) que j'ai été obligé d'y établir, la plupart ne contiennent qu'un très-petit nombre de genres et plusieurs qu'un seul. Le taljleau suivant en donnera une idée pré- liminaire. I. Antennes droites. a Rostre des deux sexes à peine plus long que la tête, robuste. Elytres débordant Tubdomen; leurs épi- pleures horizontales. 8. Camarotides. — embrassant l'abdomen; leurs épi- pleures verticales. 13. Tachygonides. aa Rostre plus long que la tôle, de grosseur va- riable. Prosleruuni non canaliculé. 17. Antliarhimdes. — canaliculé. 14. Ramphides. IL Anteni"7es coudées (2). b Mésosternum très-souvent canaliculé ou ex- il) Si l'on s'étonnait do la multitude de groupes que j'établis dans la famille, je ferai observer que poiu' les espèces seules de la Scandinavie, M. G. Thomson n'a pas admis moins de 28 tribns. S'il en est ainsi pour celles d'une région aussi pauvre eu Curculionidcs, on comprendra sans peine ce qu'il doit en être pour celles du globe entier. A quoi j'ajouterai que sur les vingt tribus dont l'exposi- tion va suivre, il y en a seize dont l'Europe ne possède aucun représentant. Un des défauts de la classification de Schœfdierr est le trop petit nombre de divi- sio;is qu'elle contient. Elle trompe le lecteur en le faisant croire à une homo- généité d'organisation beaucoup plus grande que celle qui existe en réalité. (2) Elles sontanpiées dans le seul genre Nekthops, sans être, à proprement parler, droites. CURCULIONIDES. 1. Gymkétrides. 5. Haploxycides. 6. ecdérides. 7. Nerthopides, 9. Ménémachides. cave, laissant entre lui et le prosternum un vide ou une dépression. c Funicule anlennaire de 5 articles. ce de 7 ou 6 articles. d Un seul crochet aux tarses. dd Deux — — e Prothorax couvert de côtes fines, longitudi- uales et parallèles. ee Prothorax non couvert de côtes fines, longitu- dinales et parallèles. f Rostre très-court, robuste, subquadrangu- laire ; antennes très-courtes. ff Rostre au moins médiocre, ainsi que les an- tennes. g Cuisses armées d'une grande dent triangulaire. g g Cuisses inermes ou dentées, leur dent alore au plus médiocre. h Rostre cylindrique dans toute sa longueur, en général grêle. » Prosternum non canalicuié, parfois un peu concave. k Eiytres laissant le pygidium à découvert. kk — recouvrant le pygidium. Crochets des tarses fissiles, ou simples et soudés. simples et libres. ii Prosternum canalicuié. hh Rostre de forme variable^ mais non cylin- drique, comprimé ou déprimé, au moins à sa base. l Yeux très-rarement rapprochés sur le front, plus ou moins recouverts, chez presque tous, lors de la contraction du rostre (l). Prosternum non canalicuié, parfois un peu excavé. — canalicuié, rarement excavé. It Yeux rarement séparés en dessus, toujours en entier découverts, même lors de la contraction du rostre. bb Mésosternum jamais canalicuié, horizontal, formant, ou peu s'en faut, une surface continue avec le prosternum elle méta- sternum. m Rostre court et robuste; corps déprimé. (1) Les exceptions sont assez fréquentes chez lesCholides; elles se réduisent à une seule (Psepholax) chez les Cryptorbynchides. 3. Lémosacides. 4. Alcibides. 2. Dékêlomides. 15. IsORHYNCfllDES. 10. Cholides. 11. cuyptorhy.nchibes. 12. ZVGOPIDES. C CURCULIONIDES. Rostre très-déprimé, droit. 18. Ulomascides. — anguleux, arqué. 19. Epipédides. mm Rostre au moins médiocre, jamais très-ro- buste. Mésosternum grand, en carré transversal; corps oblong, déprimé. 16. Trypétii>es. — réduit à un mince filet trans- versal ; corps brièvement ovale, assez convexe. 20. Pyropidks. TRIBU LU. GYMNÉTRIDES. Rostre grêle, médiocrement allongé, cylindrique, parfois peu à peu atténué en avant ; ses scrobes obliques, gagnant rapidement sa face inférieure. — Antennes assez courtes, leur funicule de cinq articles. — Prosternum coui't, écliancré en avant, tantôt plan, tantôt excavé ou canaliculé ; les hanches antérieures contiguës dans le premier cas. — Un écusson. — Elytres laissant le pygidium à découvert. — Hanches antérieures grosses, assez saillantes ; jambes mucronées à leur extré- mité; crochets des tarses variables, — Les trois segments intermé- diaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2^ plus court, ou à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du l*"" par une suture ch'oite. — Métasternum court, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps brièvement ovale. Le caractère le plus apparent de ces insectes réside dans le nombre restreint des articles du funicule antennaire qui leur est propre dans la section actuelle. Ce caractère, qui leur est conunun avec les Cio- nides, les a fait placer par Schœnherr dans le même groupe que ces derniers. Mais, outr-e qu'ils leur ressemblent médiocrement, ils en dif- fèrent essentiellement par la forme de leurs segments intermédiaires de l'abdomen. Des deux genres qu'ils constituent, l'un (Gymnetron), qui comprend la très-grande majorité des espèces, forme la plus con- sidérable des exceptions qui existent au caractère essentiel des Apos- tasimérides, ses hanches antérieures étant contiguës ou faiblement écartées (i). Mais rien ne s'oppose à ce qu'on fasse disparaître cette exception, en reportant ces insectes dans la cohorte précédente, où ils prendraient place dans le voisinage des Anthonomides (2). Je crois cependant qu'il vaut mieux ne pas les éloigner des Miarus. (1) Dans un moment d'oubli, j'ai dit à tort (tome VI, p. 616) que ces han- ches n'étaient qu'exceptionnellemen4; contiguës. (2) M. G. Thomson (Skandinav. Col. I^ p. 143) a déjà séparé les Gymnetron des Miarus, en les plaçant dans des groupes différents. Les premiers forment GYMNETRIDES. 7 Les Gymnétrides sont tous de petite taille et propres à l'ancien con- tinent. Les larves de quelques espèces européennes sont connues (1). Leurs caractères généraux sont tout-à-fait à l'état normal, et ce qu'elles présentent de plus particulier, c'est l'existence de mamelons thoraciques tenant lieu de pattes, et de deux très-courtes antennes. Elles vivent dans l'intérieur dos fruits de diverses plantes, et y subis- sent leur métamorphose dans une loge qu'elles s'y construisent. L Hanches antér. contiguës; crochets des tarses soudés: Gymnetron, II. séparées; Yihv&'s, ; Miarus . GYMNETRON. ScHOENH. Curcul. Disp. ineth., p. 319 (2). Rostre légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son milieu, ou un peu en avant, et atteignant les yeux. — Antennes en général assez robustes ; scape en massue au bout, touchant les yeux ; funi- cule à articles d-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-3 très-courts, subarrondis; massue grosse, ovalaire, subobtuse au bout, parfois imparfaitement articulée. — Yeux assez grands, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, plus ou moins rétréci en avant, arrondi sur les côtés et à sa base, celle-ci parfois légèrement bisinuée en même temps, tronqué en avant ; prosternum très-court, plan ou faiblement excavé. — Ecusson petit, variable. — Elytres peu ou médiocrement convexes, ovales ou subparallèles, obtusément ar- rondies en arrière, avec l'angle suturai un peu rentrant, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres; hanches antérieures contiguës; cuisses en mas- sue, tantôt inermes, tantôt dentées ou denticulées en dessous ; jambes de la même paire brièvement ou assez fortement mucronées au bout, seuls sa tribu des Gymnetrina, les seconds, réunis aux Acalyptus^ celle des Acalyptina, et ces deux tribus sont placées immédiatement à ia suite l'une de l'autre. (1) Les meilleures descriptions qu'on en ait sont celles des deux suivantes : G. campnmdœ, Laboulb. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 90, pi. 17, 1, f. 2-7; sur la Campanuln rhornhoidulis. Voyez aussi sur ses mœurs, Fraueufeld, Ver- handl. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, III, ISS.!, p. 146; ce savant entomologiste l'a trouvée sur la Campanula rapunculoides. — teter, Heeger, Sitzunsber. d. Wien. Akad. XXXIV, p. 218, pi. 3; sur le Verbascum nigrum. — villosulus. Bouché, Naturg. d. Insekt. p. 202, pi. 10, f. 22-23; sur la Veronica becca- Lunga ; M. Loew (Allgem. deutsch. nalurhisl. Zeit. II, p. 290) l'a trouvée sur la Ver, anagalUs. — Quelques détails sur les hdi>itu(les dos G. linuriœ, unti- rhini, jMosus, ont été également publiés par M. Bach, Verhandl. d. naturh. Ver. d. preuss. Rheinl. VIII, p. 46. (2) Syn. Rhinusa, Steph. 111. ofBrlt. Entom. IV^ p. 11; genre élabli sur le» espèces (par ex. antirhini, colUnus, elc.) dont le rostre est un peu atténué ea avant. 8 CURCULIONIDES. le mucro, dans ce dernier cas, redressé; tarses étroits, à articles i-2 obconiques, 3 peu élargi, 4 long ; ses crochets soudés à leur base. — Saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. — Corps ovale ou oblongo-ovale, finement pubescent, rarement presque glabre. Genre nombreux (1) et répandu en Europe, en Asie et en Afrique. Ses espèces, dont quelques-unes seulement sont de la taille des Cionus de première grandeur, sont généralement d'un noir uniforme peu briUant et voilé par une fine pubescence couchée, avec le prothorax finement pointillé et les élytres régulièrement striées. Ainsi que l'a fait observer M. H. Brisout de Barneville, les mâles ont le métaster- num, le i" segment abdominal et la base du 2* plus ou moins forte- ment et largement excavés, tandis que chez les femelles ces parties sont faiblement ou à peine impressionnées. Le genre correspond aux deux premières sections établies par Schœnherr dans les Gymnetron (2). MIARUS. (ScHOENH.) Steph. III. ofBrit. entom., IV, p. 15 (3). Mêmes caractères que les Gymnetron, sauf les deux points suivants : Rostre reçu dans un canal prosternai ne dépassant pas les hanches antérieures. — Crochets des tarses libres. (1) Schœnheir (Curcul. ViU. 2, p. 182) en mentionne 40 esp.; M. H. Brisout de Barneville (Ann. d. !. Soc. entom. 1862, p. 625), dans une Monographie du genre, ne comprenant que les esi»èces européennes, asiatiques et algériennes, en décrit le même nombre. Les suivantes ne figurent pas diins le premier de ces auteurs : G. hœmorrhous, fuliginosus, Roscnh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 55; Hongrie. — C7'assirostris (teter F. var.), vulpes, Lucas, Explor. d. l'Al- ger.; Entom. p. 458; Algérie. — variabiUs, Roscnh. Die Tliiere Amial. p. 296; Espaguc mér., Alger. — latiusculus, Jaciiuel.-Duv. Geuer. d. Col. d'Eur.; Curcul. p. 68; France mér. (Montpellier). — sunguinipes, Clievrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 389; Algéiie. — simiis, Muis. et Rey iu Muls. Opusc. entom. IX, p. 40; France mér. (Provence). — consuetus, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. part. 2, p. 48; Bokhara. — fychioides, Andalousie; elong:itus, Frailce mér. occ; hœmurrhoidalis , Italie; pyrenœus, littoreus, France mér.; lanige- rus, Algérie; herbarum, France ; H. Rris. deBarnev. loc. cit. (2) Schœnherr (Curcul. IV, p. 755) assigne à tort à la seconde de ces sections un canal pectoral dans leipicl serait reçu ie rostre; aucune de ses espèces n'en possède. M. Briscut de Barneville (loc. cit. p. 644) a reproduit cette erreur sans s'apercevoir que Schœnherr (Cin'cul. Vill, 2, p. 184) lavait corrigée plus tard. Ce caractère illusoire mis de côté, il ne reste plus, pour distinguer entre elles les deux sections dont il s'agit, que cette particularité d'une faible valeur, à savoir, que le pygidium est un peu plus découvert dans la seconde que dans la première. (3) Sjn. Cleopus, Suffrian,Stetlin. entom. Zeit. 1854, p. 94; cet ancien nom DÉRÉLOMIDES. 9 Quelques Gymnetron ont déjà le prosternum légèrement excavé, mais leurs hanches antérieures sont contiguës. Ici, au contraire, les hanches en question sont écartées, ce qui fait rentrer ces insectes dans les Apostasimérides normaux. Leurs crochets des tarses libres achè- vent de démontrer qu'ils doivent être séparés des Gymnetron, bien que l'opinion contraire soit généralement admise en ce moment. Ils sont bien moins nombeux que ces derniers (I), mais leur ressemblent du reste complètement. TRIBU LUI. DÉRÉLOMIDES. Rostre allongé, grêle, cylindrique ; ses scrobes obliques, en partie visibles latéralement. — Antennes médiocres ou assez longues, grêles; leur funicule de sept articles. — Prosternum assez long, entier en avant, non excavé. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures globuleuses, assez petites, médiocrement sé- parées ; cuisses non dentées ; jambes inermes au bout ; crochets des tarses libres. — 2" segment abdominal au moins aussi long que les deux suivants réunis, coupé carrément en arrière ainsi que ces der- niers, soudé ou non avec le l*^ — Métasternum assez long; ses épi- sternums étroits. — Saillie mésosternale plus ou moins étroite. — Corps oblong. Ce groupe se compose des deux genres Derelomus et Everges de Schœnherr, le premier propre à l'ancien continent, l'autre à l'Amé- rique du Sud. Je les extrais de ses Cholides où il les avait placés, en intercalant entre eux plusieurs genres avec lesquels ils n'ont aucun rapport. Leurs caractères, qui ressortent suffisamment de la formule qui précède, ne permettent pas de les comprendre dans aucun des groupes de la section actuelle, mais les rapprochent plus du précé- dent que de tous ceux qui suivent. I. Cuisses non pédonculées à leur base : Derelomus. II. — pédonculées — : Everges. Genre inceri.e sedis : Psilorhinus. de Megerle et Dejean (Cal. éd. 1, p. 83) sous lequel ils désignaient quLl.jues CioNus et toutes les espèces du genre actuel et des Gymnetron^ avait déjà été restreint par Stephens à certains Cionus (voyez tome VI, p. 618, note 1); il vaut mieux, par conséquent, afin d'éviter toute confusion, le regarder comme hors d'usage. — Gymnetkon, Scliœnh., H. Bris, de Barnev., etc. (1) 10 espèces seulement figurent dans Schœnherr (loc. cit. p. 186). — Aj.: G. snlsosœ, Perse ; meridionalis, France mér., Alger.; H. Bris, de Barnev. loc. cit. p. 664. 10 GURCULIONIDES. DERELOMUS. ScHOEKH. Curcul. Disp. meth., p. 235. Rostre assez ou faiblement arqué ; ses scrobes naissant vers son milieu et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez longues ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux ou subégaux, 3-7 subcylin- driques, courts ; massue oblongo-ovale, acuminée, faiblement arti- culée. — Yeux assez grands, brièvement ovales, un peu convexes. — Prothorax peu convexe, transversal, presque droit ou plus ou moins arrondi et souvent finement marginé sur les côtés, très-brièvement resserré en avant, avec son bord antérieur relevé, coupé carrément à sa base. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres peu convexes, régulièrement oblongues, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules subanguleuses. — Pattes médiocres ; cuisses non pédonculées, assez fortement en mas- sue ; jambes droites; tarses coiu'ts, finement spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, 4 médiocre; ses crochets divariqués. — Pygi- dium recouvert; 2^ segment abdominal aussi long que les deux sui- vants réunis, séparé du premier par une suture droite ; saillie inter- coxale large , arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale assez étroite, inclinée et tronquée en arrière. — Corps oblong, glabre ou finement pubescent. Les espèces sont assez nombreuses (l) et, pour la plupart, propres à l'Afrique. Deux d'entre elles {chamœropis, subcosiatus) prolongent leur habitat dans l'Europe méridionale sans paraître aller plus loin que l'Espagne et la Sardaigne. Ces insectes sont petits et d'un jaune testacé uniforme, ou auquel s'ajoutent, sur diverses parties du corps, des taches mal définies d'un noir brunâtre. EVERGES. ScHOENH. Curcul., VIII, i, p. 89. Mâle : Rostre arqué ; ses scrobes basilaires, très-courtes, rectilignes. — Antennes basilaires, assez longues et grêles; scape grossissant peu à peu, dépassa.nt assez fortement les yeux en arrière; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 très-courts, égaux; massue petite, compacte ; son l*"" article en cône renversé. — Yeux grands, déprimés, uvales, transversaux. — Prothorax peii convexe, subovale, tronqué en avant et à sa base. — Ecusson très-petit, allongé. — Elytres allongées, déprimées sur le disque, parallèles dans les trois quarts de (1) Schœnhcrr (Curcul. VllI, 1, p. 92) en décrit 10, dont 8 d'Afrique ou d'Europe et 2 américaineg : suturalis, du Meiique, avicularis, du Brésil. DÉRÉLOMIDES. 41 leur longueur, subisolément aiTondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules ûbtusément anguleuses. — Pattes assez longues ; cuisses fortement en massue, pédonculées à leur base; jambes grêles; tarses courts, étroits, spongieux, à articles 1-2 obconiques, 4 médiocre; ses crochets petits, divariqués. — 2* segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réu- nis, soudé au 1*"' et séparé de lui par une fine suture arquée et à peine distincte ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mé- tasternmn long. — Saillie mésosternale étroite, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps allongé, presque glabre. Femelle : Je ne la connais pas; selon Schœnherr, elle ne diffère du mâle qu'en ce que ses antennes sont insérées au milieu du rostre. Le petit insecte [Faldermanni Schh) du Brésil, qui constitue ce genre a, comme le dit Schœnherr, une ressemblance assez prononcée avec les Erodiscus. Il est remarquable par la différence qui existe dans l'insertion des antennes entre les deux sexes. Sa livrée est d'un noir brunâtre, avec le rostre, les pattes, l'extrémité de l'abdomen et deux taches sur les élytres, d'un jaune ferrugineux : l'une de ces taches occupe la base de ces organes et se prolonge le long de la suture, l'autre est située au-delà de leur milieu et presque carrée ; toutes deux sont assez grandes. Note. Je suis dans l'incertitude sur la place que doit occuper le genre suivant, trop brièvement caractérisé par M. Blanchard, qui l'a classé parmi les Cholides de Schœnherr. D'après la forme du rostre et la structure des antennes, il paraît se rapprocher du groupe actuel plus que de tout autre parmi les Apostasimérides. PSILORHINUS. BLA^•CH. in Gay, Hist. de Chile; ZooL, V, p. 392 (1). Rostre très allongé, grêle, arqué. — Antennes insérées près de son sommet, grêles ; scape allongé, en massue au bout ; funicule à ar- ticles 1-2 un peu allongés, coniques, les suivants plus courts; mas- sue oblongo-ovale, distinctement triarticulée. — Prothorax presque conique, bisinué à sa base. — Elytres brièvement ovales, avec les épaules obtuses. — Pattes fortes ; cuisses renflées, inermes ; jambes un peu arquées et mucronées au bout. — Corps ovalaire, pubes- cent. Les espèces sont toutes petites, de couleurs variées, et munies sur (1) Le nom du genre ayant ùlé appliqué antérieurement a des Oiseaux par M. Kùppel, devra être cinngé. i2 CURCULIOMDES. le pi'othorax et les élytres, de tubercules et de crêtes plus ou moins nombreux; leur faciès paraît se rapprocher de celui des Anthonomus. M. Blanchard en décrit quatre et, depuis, M. Philippi en a publié quelques autres (1). Toutes sont propres au Chili, TRIBU LIV. LÉMOSACIDES. Rostre court, cylindrique, de grosseur variable ; ses scrobes obli- ques, en grande partie visibles sur les côtés. — Antennes courtes, leur funicule de sept articles ; leur massue plus ou moins grosse. — Prosternum court, faiblement échancré en avant, non excavé. — Elytres laissant le pygidium et parfois une partie du propygidium à découvert. — Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, en général assez fortement séparées, cuisses dentées ; jambes onguiculées et en même temps brièvement mucronées au bout; crochets des tarses libres. — Les segments abdominaux intermédiaires tantôt coupés carréme/it, tantôt tous ou quelques-uns d'entre eiix arqués ou anguleux à leurs extrémités, le 2* plus long que chacun des deux suivants, séparé du !*■■ par une suture arquée. — Métasternum de longueur médiocre, ses épisternums plus ou moins larges. — Corps oblong. Schœnherr a placé son genre L.^mosaccus, qui compose à lui seul cette Tribu, immédiatement à la suite des Alcides, l'éloignant ainsi très-fortement des CNEMiDOPHORUset des Magdalinus qu'il avait classés parmi ses Erirhinides. La méthode que je suis m'a conduit à un ré- sultat semblable, mais j'ai signalé (2) l'analogie intime qui existe entre les deux genres en question et celui dont il s'agit en ce moment. Si l'on ne tient pas compte des rapports cfu'ont entre elles les hanches antérieures, tous trois devront être placés dans le même groupe. Les L^MOSACCi:s n'en ont pas moins (surtout les espèces américaines) une parenté assez étroite avec les Alcides, mais ils en diffèrent par les crochets des tarses libres et simples, leur pygidium découvert, la lon- gueur relative de leur 2* segment abdominal et la largeur de leurs épisternums métathoraciques ; dès lors il ne paraît pas admissible de les associer avec eux. Ces insectes sont petits et propres à l'Amé- rique et à l'Australie ; mais les espèces de ce dernier pays doivent, à mon sens, constituer un genre distinct. (1) P. cullaris, variegatus, plagiaius, modestus, Blanch. loc. cit. p. 393. — tuberculosiis, valdivianus, elegans, riifulus, Philippi, Slettin. entom. Zeit. 1864, p. 366. (2) Tome VI, p. 572. L'analogie est surtout prononcée entre les L.emosaccus américains et les Cnemidophorus. lémosacides. 13 LtEMOSACGUS. ScHOEMi. Curcul. Disp. metli., p. 50 (1). Tète subglobuleuse, plus ou moins saillante ; rostre un peu plus long qu'elle, droit, cylindrique, parfois un peu plus gros h son ex- trémité; ses scrobes commençant au-delà de son milieu et arrivant sous les yeux. — Antennes courtes; scape grossissant peu à peu, en général arqué, grêle, ainsi que le funicule; celui-ci à articles 1 gros, obconique et allongé, 2 subcylindrique, plus mince et moins long, 3-7 très-courts, subarrondis ; massue aussi longue au moins que le funicule, forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, subdépri- més, oblongs, transversaux, rapprochés sur le front. — Prothorax transversal, plus ou moins et souvent très-convexe, brusquement rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires, profondément bisinué à sa base (2). — Ecussonen général assez grand, variable. — Elytres plus ou moins courtes, peu convexes, parallèles, pas plus larges que le prothorax et chacune isolément saillaute à sa base, tronquées en arrière et laissant le pygidium, parfois (subsignatus) aussi le propygidium, à découvert. — Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, presque graduellement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, les antérieures arquées; toutes fortement onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles i-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3 large, seul spongieux en dessous, 4 grêle, ainsi que ses crochets. — Pygidium vertical, en triangle curviligne. — Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière; saillie intercoxale triangulaire. — MétasternmTi de longueur médiocre, ses épisternums en général très-larges. — Saillie mésosternale plus ou moins large, de forme variable. — Corps oblong, subcylindrique, faiblement pubescent. Autant que j'en puis juger par les espèces que j'ai sous les yeux, les femelles se distinguent des mâles par leur rostre plus long, notablement plus grêle, et la massue de leurs antennes plus pe- tite. La formule qui précède e^l empruntée exclusivement aux espèces (1) Syii. Th.uinophilus pirs, Scliœnh. Citrcul. III, p. 273; olim. — Magda- Lis pais, Gerniar, Ins. Spi.c. iiov. p. 192. — Rhi.na pars, Oliv. (2) Cette base affecte deux formes différentes qui correspondent ;'i la distri- bution géograpbiijue des esjièces. Cliez celles de l'Amcni]ue, elle est fortement bisinuée, avec son lobe médian assez étroit, de sorte (pic le prolhorax paraît, comme chez les Alcides, quoiipie à un moindre degré, trilobé en airière. Chez les espèces australiennes elle est, au contraire, largement arrondie et échan- crée seulement près des angles postérieurs qui sont plus ou moins saillants et aigus. 14 Cl'RCULIONIDES. américaines {\), celles de l'Australie (2) en différant par plusieurs caractères essentiels. Les premières sont en général plus grandes et de forme plus robuste que les Magdalims d'Europe. Comme chez ces derniers, leur prothorax est criblé de points enfoncés confluents; leurs élytres sont constamment striées et les intervalles enire les stries sou- vent costiformes. Leur livrée est très-variable, et quand elle forme un dessin proprement dit, celui-ci est le plus souvent assez mal arrêté et consiste en taches rouges sur un fond noir. Il y a de ces insectes dans les deux Amériques. TRIBU LV. ALCIDIDES. Kostre de longueur et grosseur variables; ses scrobes obliques, visi- bles ou non en entier sur les côtés. — Antennes médiocres, leur funi- cule de six articles. — Prothorax profondément bisinué en arrière, muni de lobes oculaires; prosternum échancré en avant, plan ou légè- rement concave. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium ; chacune d'elles très -fortement saillante à sa base. — Hanches anté- rieures grosses, coniques, saillantes, médiocrement séparées; cuisses dentées en dessous; jambes mucronées au bout; crochets des tarses fissiles, ou simples et soudés à leur base. — Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, coupés carrément en arrière, séparés du i" par une suture droite. -^ Episternums méta- thoraciques étroits, le plus souvent linéaires et très-grêles. — Corps de forme variable. Le gem'e Alcides de Schœnherr est l'un des plus tranchés de la cohorte actuelle, mais ne peut rentrer dans aucun des groupes qui la composent, ni admettre à coté de lui aucun autre genre. 11 a seule- (1) Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 68) en décrit ea: visu six espèces, dont cinq {affuber, trucidnlus^ Germarij, etc.) de l'Amérique du Sud et une {pla- giatus) de l'Amérique du Nord. — A,j.: L. Silhermanni, Chevrol. in Guérin- Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 145;Brésil. — cas/ancMî, Philippi, Stettin. entom. Zeit. 1864, p. 369; Chili. (2) A l'uniqne espèce (subsignatus) décrite par Schœnherr, il faut ajouter le D. attstralis Boi«duv., qu'il cite sins l'avoir vu; cet insecte est de la Tasma- nie, et non de la Nouvelie-Guinéo, comme le dit M. Boisduval. J'en possède une troisième espèce du mémo pays. Ces insectes diflèrent dos espèces américaines par leur prothorax fortement arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs plus ou moins épineux, leurs élytres déprimées, leurs épistcinums métatliora- ciques phts étroits, et surtout par les trois segments intermédiaires de leur abdomen qui sont arqués à leurs extrémités. Chez le subsignatus cf, le 2'' seg- ment se comporte comme chez les Tvchius, c'est-;'i-dire enveloppe le 3" et se inet en contact a\ec le 4«; chez ia 9 d est pins court. ALeiDIDES. IS ment avec les L^mosaccus des rapports évidents, mais qui sont con- trebalancés par d'autres qui montrent que ces derniers appartiennent à un autre type. Il constitue par conséquent à lui seul cette tribu. Du reste, ses nombreiises espèces ne pourront pas rester associées ensem- ble et devront être réparties dans plusieurs genres, ce qrai justifiera la position isolée que je leur donne. Elle sont propres à l'Afrique et aux Indes orientales. Schœnherr avait placé le genre dans sa division des Cholides. ALCIDES. (Dalm.) Schoenh. Curcul. Disp. meth., p. 270 (1). Rostre en général médiocre et assez robuste, parfois (par ex. chi- liarchiis) long et plus grêle, droit ou faiblement arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu. — Antennes courtes ou médiocres, peu ou assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux ; funicule à articles d allongé, obconique, 2 tantôt aussi long ou plus long (par ex. chiliarchus, gibbus), tantôt beaucoup plus court que lui, 3-6 de forme variable ; massue assez forte, ovale, articulée, à article \ plus ou moins grand, en cône renversé. — Yeux grands, subdéprimés, brièvement ovales, rarement acuminés infé- rieurement. — Prothorax subcylindrique, plus ou moins longuement rétréci en avant, muni de lobes oculaires médiocres, larges et arron- dis, pai'aissant trilobé en arrière. — Ecusson en triangle curviligne ou arrondi. — Elytres variables, isolément et très-fortement saillan- tes et arrondies à leur base, avec les épaules, tantôt anguleuses, tan- tôt nulles. — Pattes de longueur et grosseur variables, les antérieures en général plus longues que les autres ; cuisses plus ou moins en massue, dentées en dessous, mais jamais très-fortement ; jambes an- térieures arquées, le plus souvent fortement dentées ou anguleuses dans leur milieu en dedans; leur mucro terminal en général court et robuste; tarses médiocres, larges, spongieux en dessous, à articles \ grêle et le plus souvent arqué à sa base, 3 subcirculaire, 4 médio- cre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale de l'abdomen de lar- geur médiocre, subogivale. — Corps polymorphe, partiellement écailleux ou pubescent. Sous le rapport de la forme générale, ces insectes se divisent en deux catégories principales : les uns, surtout parmi les petites espè- ces [huho, fdiformis, fasciculatus, etc.), étant allongés, cylindriques et exactement pareils à certains Lixus, les autres, au contraire, étant courts, ramassés sur eux-mêmes et très-convexes, avec les élytres navi- culaires (par ex. gibbus, dentipcs, sulcaluliis, etc). Mais entre ces deux extrêmes il existe des passages (par ex. angulus) et même des espèces qui ressemblent à des Erirhinls. Ces transitions dans la forme (1) Syn. Lixus pars, Fab., Wiedem., Kollar et L. Redtenb. 16 CURCULIONIDES. du corps ont nécessairement influé sur la longueur du rostre et des pattes, celle du métasternum, etc. L'absence de dent interne aux jambes antérieures ne s'observe que chez quelques petites espèces de forme lixoïde ; la différence qui se voit parfois dans les crochets des tarses est indépendante de la forme générale. Les Alcides sont répandus depuis la côte occidentale d'Afrique jusqu'à l'extrémité la plus orientale des archipels indiens, sans paraître s'étendre dans les îles de la Polynésie (1 ). Outre les espèces décrites par et depuis Schœnherr (2), il y en a un très-grand nombre d'inédites dans les collections. TRIBU LVI. HAPLONYCIDES. Rostre assez long, robuste, cjdindrique ou subcylindrique; ses scrobes obliques, visibles presque en entier latéralement. — Anten- nes médiocres, leur funicule de sept articles. — Prosternum court, faiblement échancré en avant, non excavé, parfois un peu concave. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium, débordant fortement le prothorax à leur base. — Hanches antérieures coniques, médio- crement séparées ; cuisses dentées; jambes à la fois brièvement mu- cronées et onguiculées au bout ; 3* article des tarses large, étroite- ment fendu et logeant en grande partie le 4* ; celui-ci grêle, muni d'un seul crochet très-petit. — 2^ segment abdominal presque aussi long que les deux suivants réunis, séparé du \" par une suture an- guleuse. — Métasternum très-court; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps très-convexe, brièvement naviculaire. On voit par ces caractères que, d'après la structure de leurs tarses, ces insectes représentent ici les Diabathrariides de la cohorte précé- (1) M. Montronzier (Faun. d. l'île Woodl. p. 49) en décrit une des îles Wal- lis, sous le nom de ruflpennis, mais il ne la rapporte au genre qu'avec doute. (2) Aux 41 mentionnées par lui (Curcul. VIII, 1, p. 46), aj. : Esp. africaines : A. leucogrammuSj Ericlis. Arciiiv, 1843, I, p. 260; Angola. — obliqualus, er- roneus, sycophanfa, crassirostris^ cultrirostris, imheUis, giittulatiis, J. Tlioms. Arcliiv. entom. II, p. 131; Gabon. — adspersus, Bohem. Voy. de l'Eugénie; Eiitom. p. 134; Gap. — Esp. asiaiiiiues et indiennes : A. Chaudoiri, Guérin- Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 154; Perse. — Lix. octogultalus, fascia(us,Kol- lar u. L. Redlenb. in Hùgels Kashmir, IV, 2, p. 547; Cachemire; les auteurs indiquant les crochets des tarses de ces deux espèces comme étant fendus, il n'y a pas à douter (jue ce sont des Alcides. — nolatus, albolituratus ; îles Arrou; alhocinctus , Ternatc; Blancli. Voy. au pôle Sud; Eutom. p. 243. — ûLliquus, transversus, F. Walker, Ann. and Mag, of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 264; Ceyian. Dans ces derniers temps, on a reçu des îles Philippines quelques magnifiques espèces qui reproduisent, à s'y méprendre, la livrée de certains Pachyrhïnchus. HAPLOXYCIDES. 17 dente, tandis que la présence d'un seul crochet au 4* article de ces organes en fait les analogues des Atmetonychus et Moxonychis. D'un autre côté, leur forme générale rappelle à la fois celle des Gunipterus, de certains Piazurus et d'un assez grand nombre de Cryptorhyn- chides. 11 paraissent même, au premier coup-d'reil, appartenir à ce dernier groupe; mais leur prosternum complètement privé de canal rostral, et leurs yeux en entier découverts, montrent qu'il n'y a là qu'une apparence trompeuse. Je ne connais que le genre Haplonyx qui puisse rentrer dans ce groupe. Schœnherr, qui l'a créé, l'avait placé dans le voisinage des AicinES et des Liïmosaccus; c'est, en effet, avec ces genres qu'il aie plus de rapports. Ces insectes sont propres à l'Austi-alie. HAPLONYX. ScHOENH. Curcul. lU, [). 609. Rostre faiblement arqué; ses scrobes commençant au-delà de son milieu et atteignant sa base. — Antennes peu robustes; scape en massue au bout ; funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2 beaucoup plus court, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue assez forte, oblongo- ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, subarrondis, découverts. — Prothorax court, convexe, obconique, faiblement arrondi sur les côtés, puis plus ou moins brusquement rétréci et tronqué en avant, assez fortement bisinué à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle curvi- ligne ou arrondi. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires, beaucoup plus larges que le prolhorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules fortement calleuses. — Pattes courtes, ro- bustes ; cuisses en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, un peu arquées, onguiculées au bout (l'onglet parfois peu distinct aux postérieures), les deux ou les quatre antérieures ayant en outre leur angle interne dentiforme ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à article 1 obconique et très-rétréci à sd base, 2 triangulaire, trans- versal. — SaiUie intercoxale assez large, subogivale ou' {Kirbyi) parallèle et tronquée en avant. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps inégal et écailleux. Le genre se compose d'un petit nombre d'espèces de l'Australie (1) dont le (acics est voisin de celui des Gonipterus du même pays. Elles sont toutes rugueuses en dessus et leur prothorax, ainsi que leur élytresj présentent des tubercules revêtus de grosses écailles qui leur donnent un aspect plus ou moins fascicule; ceux du prothorax ne sont jamais qu'au nombre de quatre et sont disposés en carré. La livrée est nuageuse ou uniforme. (1) Schœnherr (Cnrcul. VIII, 1, p. 41) en décrit quatre : Spencei, fasciculntus, Hopei, Kirbyi. — A].: H. Schœnherri, Bohem. Voy. d. rEugéii.;Entom. p. 134. — J'en possède une espèce nouvelle voisine de ce dernierj et en ai vu plusieurs autres dans les collections. Coléoptères. Tt>mo VII. 2 IS CLRCULIONIDES. TRIBU LVII. EUDÉRIDES. Rostre médiocre, robuste, déprimé, arqué; ses scrobes obliques, inféro-latérales. — Antennes médiocres; leur funicule de sept arti- cles. — Yeux fortement granulés, grands, subdéprimés, transver- saux. — Prosternum faiblement et triangulairement excavé. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures globuleuses, faiblement séparées; cuisses dentées; jambes mucro- nées au bout; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen rectilignes en arrière : 2 beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du l*' par une suture arquée. — Méta- sternum allongé; ses épisternums de largeur médiocre. — Corps allongé. Je ne trouve de place dans aucun des groupes de cette section pour le genre Euderes de Schœnherr et suis par conséquent obligé d'en établir un pour lui seul. 11 a cjuelques rapports avec les suivants par la forme robuste de son rostre et les crochets de ses tarses ; mais tout le reste de son organisation, notamment ses yeux fortement granulés, l'en éloigne beaucoup. Parmi ceux qui précèdent il n'en a que de légers avec les Alcides, mais c'est encore dans leur voisinage qu'il est le mieux à sa place. Schœnherr l'avait classé dans ses Cryptorhyn- chides. EUDERES ScHiaiNH. Curcul. Disp. meth., p. 227. Tète grosse, globuleuse, saillante ; rostre un peu plus long qu'elle, subparallèle ; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, légè- ment obliques et atteignant les yeux. — Antennes médiocrement ro- bustes, pubescentes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus long, 3-7 com-ts, grossissant peu à peu, 7 fortement transversal, subconîigu à la massue; celle-ci médiocre, ovale, articulée, acuminée. — Yeux distants du prothorax. — Prothorax médiocrement convexe, aussi long que large, presque droit sur les côtés, légèrement rétréci et tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en trian- gle curviligne. — Elytres médiocrement convexes, allongées, peu à peu et faiblement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue, finement dentées en dessous; jambes un peu comprimées, presque droites ; tarses assez courts, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, étroits; celui-là allongé, 4 assez long; ses crochets médiocres. — Saillie in- NERTHOl'lDKS. 19 tercoxalc large, arrondie en avant. ■ — Saillie mésosternale assez large, horizontale, trapéziforme. — Corps allongé, pubesccnt. Le Rhijnchœnus imeicollis de Wiedemann (1) est jusqu'ici la seule espèce qui rentre dans ce genre. C'est un insecte de l'Afrique australe, de taille moyenne, en entier d'un jaune ferrugineux et remarquable par de nombreux sillons longitudinaux, séparés par des côtes glabres, qui couvrent toute la partie supérieure de son prothorax. La fine pubescence couchée qui le revêt uniformément, même sur les pattes, est d'un jaune d'ocre pâle et peu abondante. TRIBU LVIII. NERTHOPIDES. Rostre à peine ou guère plus long que la tète, robuste, subqua- drangulaire. — Antennes au plus aussi longues que la tête et le rostre réunis; leur funicule de six ou sept articles, le dernier con- tigu à la massue. — Prosternum court, non excavé, formant entre les hanches antérieures deux triangles réunis par leur sommet. — Un écusson. — Elytres laissant en général le pygidium à découvert. — Hanches antérieures grosses, arrondies, faiblement séparées; jambes mucronées ou onguiculées au bout; crochets des tarses fissiles ou appendiculés (Microstylus excepté). — Les trois segments intermé- diaires de l'abdomen assez souvent arqués ou anguleux à leur extré- mité, égaux ou subégaux, séparés du !*■■ par une suture droite. — Métasternum court; ses épisternums plus ou moins larges. — Corps ovale ou oblongo-ovalc. Cet ensemble de caractères est propre à quelques Erirliinides de Schœnherr et à un genre (Microstylls) créé par lui depuis la publi- cation de son grand ouvrage et qu'il a placé parmi ses Pachyrhyn- chides. Or, tous ces insectes ont un rostre plus court et plus robuste que celui d'une foule de Brachyrhynques. La bi'ièveté de leurs an- tennes n'est pas moins remarquable; il n'y a que peu de genres dans la famille qui les aient aussi courtes. Sauf un de leurs genres (Pristi- MERiis) qui est propre à l'Amérique du Sud, ils appartiennent à l'an- cien continent et presque tous à l'Afrique. Ces insectes ne sont cependant pas complètement isolés, l'armature des cuisses antérieures de la plupart d'entre eux les rattachant à la tribu des Ménémachides qu'on trouvera plus loin. Quoique peu nombreux, leurs genres présentent quelques caractères secondaires qui rendent convenable de les répartir dans trois groupes distincts. I. Yeux petits, arrondis; funicule antennaire de 7 art.; caisses finement dentées. Microstvlides. (1) Schœnhi Curcul. III, p. 555. 20 CUKOL'LlONlliKS. II. Yeux plus ou moins gnimls, transversaux. Funicule aiiteDuairc de 6 ai t.; cuisses inermes. Nekthopides vrais. de 7 art.; — antérieu- res armées d'une grande dent triangulaire. Acalloimstides. Groupe î. Microstylîdes. Yeux petits^ subarrondis. — Antennes coudées, leur funicule de sept articles. — Cuisses linement dentées en dessous; crochets des tarses libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière. Ce groupe ne comprend que le genre Microstylus fondé par Schœnherr sur un très-petit insecte de l'Afrique australe, qui n'a pas encore été décrit. 11 diffère des autres Nerthopides par sa forme géné- rale beaucoup plus courte et la petitesse de ses yeux ; mais à part cela, il en possède tous les caractères essentiels. Schœnherr ne s'en est pas aperçu et a placé le genre dans sa division des Pachyrhyn- chides. lilIGROSTYLUS. ScHOENH. ManHs. sec, Curcul. p. 15. Tète presque carrée ; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, à peine aussi long que large, séparé du front par un sillon fortement arcjué, robuste, anguleux, plan en dessus, entier au bout ; scrobes superficielles en avant, recourbées à angle droit et se réunissant en dessous. — Antennes subbasilaires, à peine aussi longues que la tête, simplement arquées; scape très -grêle à sa base, en massue au bout, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1-2 plus longs que les suivants, obconiques, celui-là plus gros et plus long, 3-7 très- courts, serrés, peu distincts, le dernier contigu à la massue ; celle-cj assez forte, ovale, obtuse, articulée. — Prothorax fortement trans- versal, médiocrement convexe, rectiligne sur les côtés en arrière, fortement arrondi aux angles antérieurs, ceux-ci rabattus, tronqué à à sa base et en avant. — Ecusson assez grand, en triangle curvili- gne. — Elytres très-brièvement ovales, assez convexes, largement arrondies en arrière, pas phis larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue, les quatre antérieu- res finement bidentées, les postérieures subinermes; jambes compri- mées, arquées; les antérieures mucronées au bout, les* postérieures subanguleuses dans leur moitié externe, tarses courts, finement villeux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 médiocre; crochets très- petits. — Pygidium petit, en triangle curviligne transversal; 2" segment abdominal à peine aussi long qiie les deux suivants réunis, séparé du l'"' par une suture anguleuse; saillie intercoxale médio- crement large, ogivale. — Métasternum court. — Saillie mésoster- NERTHOPIDES VRAIS. 21 nale en carré subéquilatéral, presque verticale. — Corps brièvement ovale, finement pubesccnt, aptère. L'espèce inédite [rufus Schh.), qui constitue le type du genre, est un très-petit insecte de Natal, d'un rousse ferrugineux, avec le des- sous du corps et l'écusson noir. Son protborax est finement rugueux, muni d'xme impression médiane à sa base, et ses élytres sont assez fortement striées, avec les intervalles entre lc»i stries costiformes. La pubescence couchée dont il est revêtu, voile à peine ses téguments- Groupe II. Nerthopides vrais. Yeux très-grands, oblongo-ovales, transversaux. — Antennes im- parfaitement coudées, leur funicule de six articles. — Cuisses inermes en dessous; crochets des tarses fissiles, leur division interne plus courte que l'autre. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen fortement arcpés k leur extrémité. Le genre Nerthops de Schœnherr est également le seul qui puisse rentrer dans ce groupe. Il l'avait placé parmi ses Erirhinides, im- médiatement à la suite des Rhixocyllus, à quelques-uns desquels l'unique espèce qui le compose ressemble un peu. On peut dire que, dans cette circonstance, il s'est laissé égarer par Olivier qui en avait fait un Lixus, genre dans lequel il comprenait les Rhinocvllus. Cet insecte: est originaire de l'Afrique australe. NERTHOPS. ScHŒNH. Curcul. Disp. meth., p. 60. Tète grosse, arrondie, plane sur le front ; rostre pas plus long et plus étroit qu'elle, quadrangulaire dans ses deux tiers basilaires, plus arrondi en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, profondes, brusquement arquées et réunies en dessous par un sillon transversal. — Antennes suhbasilaires, un peu plus longues que le rostre ; scape obconique, empiétant un peu sur les yeux; funicule à articles 1 un peu allongé, obconique, 2-6 très- courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu, 6 contigu à la massue; celle-ci assez grosse, ovale, acuminée, articulée. — Pro- thorax transversal, régulièrement convexe, séparé des élytres par un vide étroit de chaque côté, arrondi sur les côtés, puis brusquement et très-brièvement rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, avec son lobe médian très-large et arrondi. — Ecusson grand, en triangle rectiligne. — Elytres médiocrement convexes, ovales, isolément arrondies à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et chacune largement arrondie h sa base, avec les épaules fortement arrondies. — Pattes courtes et robustes; cuisses en massue, inermes; 22 CURCULIONIDES. jambes comprimées^ un peu arquées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 long; crochets petits. — Pygidium vertical, en triangle curviligne; 2* segment abdominal à peine plus long que chacim des deux suivants, séparé du l'^'par une suture droite ; saillie intercoxale subogivale. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, un peu rétrécie et sub tronquée en arrière. — Corps oblongo-ovalè, pubescent et écailleux. Des deux espèces que Schœnherr a comprises dans le genre, la pre- mière seule, le L mis guttatus d'OVwiev (1), originaire de l'Afrique australe, doit y rester. L'autre {calcaratiis), du Brésil, est devenue le type de son genre Pristdieri s qu'on trouvera plus loin dans le groupe suivant. Le N. gutlatus est un joli insecte, de taille assez petite, noir, orné sur le prothorax de deux bandes transversales en forme de T, et sur les élytres d'un grand nombre de petites taches arrondies; les unes et les autres formées par des poils squammiformes d'un jaune orangé, mais sujettes à pâlir et à devenir blanchâtres. Groupe III. Acallopistides. Yeux plus ou moins grands, transversaux. — Antennes coudées, leur funicule de sept articles. — Cuisses antérieures armées d'une grande dent triangulaire, les autres inermes ou faiblement dentées ; crochets des tarses fissiles ou appendiculés. — Les trois segments in- termédiaires de l'abdomen tantôt coupt-^ carrément en arrière, tantôt faiblement anguleux à leurs extrémités. Ces variations dans la forme des segments abdominaux existant chez quelques espèces seulement de genres parfaitement naturels et étant peu prononcées, n'ont aucune valeur générique. On voit réapparaître ici cette armature remarquable des cuisses antérieures, dont on a vu plusieurs exemples chez les Cératopides et les Prionomérides de la Phalange précédente. Aussi est-ce immédiatement à côté de ces der- niers insectes que Schœnherr avait placé ceux-ci, en faisant ainsi prévaloir le caractère en question sur ceux empruntés au rostre et aux antennes, organes qui sont ici construits sur un plan particulier qui n'a rien de commun avec celui auquel appartiennent les mêmes parties dans les deux groupes qui viennent d'être nommés. Sauf les Pristimerus qui sont brésiliens et un Acallopistus origi- naire des Indes orientales, toutes les espèces du groupe sont propres à l'Afrique. L Yeux médiocres, latéraux. Scrobes rostrales séparées en arrière : Acall-opistus. conniventes — : Peleropus. IL Yeux très-grands^ subcoctigus en dessous : Pristimerus. (1) Entom. V, 83, p. 279, pi. 35, f. 539; Schœnh. Curcu). lU, p. 153. ACALLOPISTIDES. 23 ACALLOPISTUS. ScHŒNH. Curcul. Disp. meth., p. 249 (1). Rostre à peine plus long que la tète, robuste, quadrangulaire, ar- rondi aux angles, parallèle et légèrement arqué ; ses scrobes commen- çant au-delà de son milieu, obliques et atteignant sa base. — Antennes très-courtes, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, celui-là un peu plus long et plus gros, 3-7 très-courts, transversaux, graduellement plus larges, 7 contigu à la massue, celle-ci assez forte, ovale, acuminée, arti- culée. — Yeux au plus médiocres, oblongo-ovales. — Prothorax trans- versal, médiocrement convexe, un peu rétréci et coupé carrément en avant, tronqué à sa base avec un étroit lobe médian. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres médiocrement convexes, oblongo-ovales, arrondies en arrière et laissant parfois le pygidium un peu à décou- vert, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses antérieures plus fortes que les autres, munies d'une grande dent triangulaire, crénelée en avant, les autres inermes; jambes comprimées, les anté- rieures arquées et bisinuées en dedans, toutes brièvement onguiculées au bout; tarses courts, à article 3 notablement plus large que 1-2, 4 médiocre ; ses crochets fissiles. — Saillie intercoxale ogivale ou triangulaire. — Métathorax assez allongé. — Saillie mésosternale médiocrement large, triangulaire et déclive. — Corps oblongo-ovale, finement pubescent. Schœnherr a, dans l'origine, fondé ce genre sur une espèce [velli- cosus) de la côte de Coromandel. Plus tard il lui a assoc-lé plusieurs autres espèces de la Caffrerie qui présentent, en effet, les mêmes ca- ractères (2). C'est sur une de ces dernières [pardalis) qu'il a un mo- ment établi son genre Hoploparoxus en le plaçant près des Ner- THOPS, et qu'il a ensuite réuni à celui-ci. Ces insectes ont le faciès des Nerthops, mais ils en diffèrent par une foule de caractères et appartiennent à un autre groupe. Leur livrée est en général d'un gris uniforme. PELEROPUS. ScuoENH. Curcul. , III, p. 456. Tête grosse, subglobuleuse ; rostre un peu plus long qu'elle, assez robuste, suljquadrangulaire, un peu arqué ; ses scrobes commençant (1) Syn. Hoploparoxus, Schœnh. ibid. III, p. 151; olim. (2) A. inalvœ, guttatus, pardalis, fallax, Schœnb. Curcul. III, p. 454, et Yll, % p. 259. 54 CURCULIONIDES. au milieu de sa longueur, arquées et conniventes en arrière. — An- tennes assez robustes ; scape en massue au bout, restant à une plus ou moins grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts, serrés, 7 contigu à la massue ; celle-ci médiocre, ovale, acuminée, faible- ment articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, médiocrement sé- parés ou contigus en dessus. — Prothorax subtransversal, assez con- vexe, rétréci antérieurement, légèrement arrondi sur les côtés, bisinué à sa base, tronqué en avant. — Ecusson petit, oblong. — Elytres con- vexes, régulièrement ovales, largement arrondies en arrière et recou- vrant imparfaitement le pygidium, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses graduellement en massue, munies d'une assez forte dent triangulaire; jambes arquées à leur base, comprimées, larges, tranchantes en dehors, onguiculées au bout; tarses courts, à articles d-2 triangulaires, subégaux, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre; ses crochets appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de l'ab- domen non ou faiblement anguleux à leurs extrémités ; saillie inter- coxale triangulaire. — Métathorax court, ses épisternums assez larges. — Saillie mésosternale transversale, parallèle, verticale. — Corps ovale, convexe, pubescent. Les espèces sont propres à l'Afrique, et répandues depuis le Séné- gal jusqu'au Cap. La livrée de la plupart d'entre elles offre un mé- lange de noir, de jaune et de blanc, ne formant qu'un dessin plus ou moins confus. Les cinq qu'a décrites Schœnherr (1) peuvent se diviser en deux sections, selon que leurs jambes sont armées de deux dents sur leur tranche externe {ulula, apicalis) ou [melaiicholicus, mixtus, fallax) inermes. PRISTIMERUS. ScHCENH. CurcuL, VII, 2,. p. 256 (2). Tête assez forte, subglobuleuse; rostre robuste, à peine plus long qu'elle, parallèle, quadrangulaire, arrondi aux angles ; ses scrobes presque complètes en avant, obliques et atteignant les yeux. — An- tennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 allongé, gros, obconique, 2-7 très-courts, transversaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci assez forte, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, transversaux, subcontigus en dessous. — Prothorax aussi long que large, peu convexe, régulièrement, mais légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, sinueusement et obliquement tronqué de chaque côté à sa base, avec un lobe médian étroit. — Ecusson petit, allongé. (1) Curcul. VII, 2, p. 263. (2). Syn. Nerthops (pars), Schœnh. ibid. III, p. 153. CAMAROTIDES. 25 — Elytres presque planes, graduellement rétrécies en arrière, laissant en partie le pygidium à découvert, un peu plus larges que le prothorax et fortement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules obliques. — Pattes robustes; cuisses très-fortement en massue, sur- tout les antérieures, celles-ci munies d'une très-grande dent triangu- laire et crénelée en avant, les autres d'une petite ; jambes compri- mées, les antérieures arquées, élargies dans leur moitié terminale, les autres droites, toutes onguiculées au bout ; tarses médiocres, h articles 1-2 étroits, 3 un peu plus large, 4 médiocre; ses crochets fissiles. — Les trois segments intermédiaires de Tabdomen coupés carrément en arrière ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum médiocrement long, ses épisternums assez larges. — Saillie mésosternale large, verticale. — Corps subrhomboïdal, densé- ment pubescent. Ainsi qu'on l'a vu plus haut, Schœnherr avait placé primitivement parmi les Nerthops l'espèce typique de ce genre, en l'appelant N. calcaratus. Depuis, oubliant qu'il l'avait déjà eue sous les yeux, il a fondé sur elle le genre actuel en lui imposant le nom de P. pardali- nus qui, étant moins ancien, doit céder le pas au précédent. Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocre, et entière- ment revêtu d'une pubescence assez abondante, sublanugineuse, jaune et brune et formant une sorte de marqueterie plus ou moins distincte selon les individiis. TRIBU LIX. CAMAROTIDES. Rostre à peine aussi long ou guère plus long que la tète, robuste, quadrangulaire ou arrondi aux angles. — Antennes imparfaitement coudées, au maxinmm à peine plus longues que le rostre et la tête réunis; leur funicule de sept articles, leur massue grosse. — Pro- sterniuîi plan, entier en avant, extrêmement large entre les han- ches antérieures. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium, débordant plus ou moins le corps; leurs épipleures subàorizon- tales, concaves, brusquement rétrécies au niveau des hanches posté- rieures. — Hanches antérieures grosses, assez saillantes, très-furtement séparées; cuisses antérieures armé('s d'une très-grande dent trian- gulaire; jambes contractiles, bidentées à leur extrémité, onguiculées en dehors. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2« plus grand que chacun des deux sui- vants, séparé du 1^'' par une suture droite. — Métasternum assez court ; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps brièvement ovale. Cette formule ne s'applique quTi un genre remarquable (Camaro- 26 CURCULIONIDES. Tiîs) que Schœnherr a placé parmi les Orthocères, mais qu'il aurait pu tout aussi bien reporter dans les Gonatocères, comme il l'a fait pour un assez grand nombre d'autres genres qu'il avait classés pri- mitivement dans le premier de ces deux groupes (1). Ces organes^, en effet, ne sont pas réellement droits, mais arqués et ressemblent à la fois : par leur brièveté à ceux des Nerthopides, par leur structure, notamment par la grosseur de leur massue, à ceux des Ltëmosaccus. Si l'on ajoute à ce caractère que, sauf la forme des élytres et la lar- geur de leur prosternum, l'organisation de ces insectes est la même que celle des Nerthopides, dont les cuisses sont armées d'une grande dent triangulaire, il n'y a pas à douter que leur place naturelle ne soit immédiatement à côté de ce dernier groupe. La largeur de leur prosternum établit seulem.ent un rapport réel entre eux et les ïrypétides, certains Madarides, etc., avec lesquels, du reste, ils n'ont rien de commun. CAMAROTUS. (Germar) Schoenh. Curcul., \, p. 185. Rostre presque droit ou faiblement arqué, aplani et souvent dé- clive à son extrémité ; ses scrobes commençant plus ou moins près de celle-ci, obliques ou subrectilignes. — Scape des antennes arqué, renflé ou non au bout, empiétant plus ou moins sur les yeux ; funi- cule à articles 1 gros, court, pyriforme ou obconique, 2 plus court, 3-7 subégaux, grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, acumi- née au bout, articulée. — Yeux assez grands, subdéprimés, briève- ment ovales ou arrondis. — Protborax peu convexe, fortement trans- versal, arrondi sur les côtés antérieurs, puis bruscjuement et fortement rétréci, avec son bord antérieur coupé carrément ou sinué dans son milieu, muni à sa base d'un lobe médian assez large et tronqué en arrière. — Ecusson de forme et de grandeur variables. — Elytres amples, de forme variable. — Pattes courtes ; cuisses antérieures ex- trêmement robustes, leur dent crénelée en avant, les autres en massue, inermes ; les postérieures ne dépassant que peu le 2" segment abdo- minal; jambes comprimées, obliquement arrondies au bout; les an- térieures arquées, larges, tranchantes en dehors; tarses courts, spon- gieux en dessous, à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assea large, étroitement fendus, 4 grêle, court; ses crochets petits, subappendi- culés. — Saillie intercoxale de l'abdomen large, arrondie en avant. — Mésosternum horizontal, fortement transversal. — Corps de forme variable. On peut établir deux sections dans le genre, d'après la forme des élytres. (l) Voyez la liste do ces genres, tome VI, p. 7. MÉNÉMACHIDES. 27 Chez quelques espèces (1), ces organes sont très-convexes, demi- circulaires et coupés presque carrément à leur base, qui déborde très- fortement les élytres ; leur ressemblance avec celles de certaines Cassida exotiques est complète. Chez les autres (2), ils sont médiocrement convexes, parfois même presque plans, brièvement ovales, arrondis aux épaules, et leur base est peu ou même pas plus large que celle du prothorax. Ces insectes singuliers sont de taille au plus moyenne, et recouverts d'une efflorescence abondante, diversement colorée, cfui manque sou- vent chez les exemplaires conservés dans les collections. Quand elle est enlevée, on voit que leurs téguments sont plus ou moins brillants et les élytres assez fortement striées-ponctuées. Leur couleur est tan- tôt d'un ferrugineux ou d'un noir uniformes, tantôt composée de ces deux nuances. Les espèces que j'ai observées, tant à Cayenne qu'au Brésil, se tiennent immobiles sur les feuilles dont celles qui sont très- convexes paraissent n'être que des excroissances. TRIBU LX. MÉNÉMACHIDES. Rostre assez allongé, au plus médiocrement robuste, subcylindri- que et plus ou moins comprimé à sa base ; ses scrobes se portant rapidement sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — An- tennes grêles, leur funicule de six on sept articles. — Prosternum non excavé, formant entre les hanches antérieures deux triangles réunis par leur sommet. — Un écusson. — Elytres recouvrant le py- gidiuni, sauf parfois son extrémité. — Hanches antérieures grosses, arrondies, faiblement séparées ; cuisses armées d'une grande dent triangulaire; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen non ou à peine anguleux à leurs extrémités, le 2® plus long que les deux suivants réunis, séparé du i^"" par une suture arcfuée. — Métasternum de lon- gueur variable ; ses épisternums assez larges. — Corps brièvement rhomboïdal ou oblong. Ces insectes ont conservé l'armature des cuisses propre aux der- niers genres des Nerthopides et aux Camarotides; mais, à part cela, (1) C. coccinelloides, Cayenne ; cassidioides, Brésil; Schœnh. loc. cit. — Aj.: C. marginalis, Imhoff, Gêner, Gurcul. paxs I; Amer. mér. (2) Il y ea a cinq ou six espèces dans les collections, mais toutes sont iné- dites. Je ne crois pas qu'elles puissent former un genre distinct, car, abstrac- tion faite de leur forme générale, elles présentent tous les caractères des es- pèces de la première section. Il est probable qu'il existe des passages qui les rattachent intimement à celles-ci. 28 C.URCULIOMDES. ils diffèrent des uns et des autres par des caractères importants em- pruntés au rostre, aux antennes et aux segments abdominaux. Si l'on fait abstraction du faible écartement de leurs hanches antérieures, ils ne diffèrent en rien d'essentiel des Odontomachus qu'on a vus plus haut dans le groupe des Erirhinides (1). Ils sont de petite taille et se répartissent naturellement dans deux groupes qui sont en har- monie avec leur distribution géographique, le premier étant africain, le second propre aux Indes orientales et à la Polynésie. I, Prothorax dépourvu de lobes oculaires. Ménémachides vrais. II. — mnnl Acicnémides. Groupe I. Ménémachides vrais. Yeux subcontigus en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires. — Les deux 1^" segments abdominaux soudés ensemble, avec une su- ture de séparation très-fine et superficielle. A ces caractères on pourrait en ajouter quelques autres, notam- ment la forme courte du corps, puisque c'est la dent des cuisses anté- rieures qui est ici la plus forte, tandis que c'est celle des postérieures dans le groupe suivant. Les trois genres qui rentrent dans ce groupe sont propres à rAfric[ue australe. I. Funicule antennaire de 7 articles. Scrobes rostrales séparées en arrière : Menemachus. conniventes — : HopUtopales. II. Funicule antennaire de 6 articles : Pyktrus. MENEMACHUS. ScHOENH. Curciil. VII, 2, p. 266. Rostre assez long, médiocrement robuste, assez fortement? arqué, cylindrique et un peu comprimé à sa base ; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, grêles ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-ci plus long et plus grêle, 3-7 très-courts, obconiques ; massue faible, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, subcontigus en dessus. — Prothorax transversal, peu convexe, brusquement rétréci et brièvement tubuleux en avant, arrondi sur les côtés en (1) Voyez tome VI, p. 480. C'est ici surtout riue le caractère emprunté à la contiguïté ou à la séparation des hanches antérieures prête à la critique. Il y aura lieu de voir si, en outre des Odontomachus, le groupe entier des Cérato- pides (loc. cit. p. 589) ne serait pas mieux à sa place ici qu'à celle que je lui . ai assignée. MÉNÉMACHIUES VllAlS. 29 avant, droit en arrière, bisinué à sa base, tronqué antérieurement. — Ecusson subarrondi, engagé entre les élytres. — Celles-ci presque planes, brièvement ovales, largement arrondies en arrière et recou- vrant presque le pygidium qui est horizontal, fortement trisinuées et à peine plus larges à leur base que le prothorax, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement en mas- sue, surtout les antérieures; celles-ci munies d'une très-grande dent triangulaire, les autres d'une plus petite de même forme; jambes comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur base, brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, à articles i-2 grê- les, celui-là plus long, 3 large ; crochets petits, simples. — Saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Métasternum assez court; ses épisternums larges. — Saillie mésosternale assez large, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps ovale, subdéprimé en dessus, revêtu de poils squammiformes. Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte [nœvus) du Cap, très- rare dans les collections (1) et qui, au premier aspect, ressemble d'assez près au Baridius vestitus du Brésil et espèces voisines. 11 est d'un noir brunâtre légèrement brillant, finement chagriné en dessus, et les poils jaunes dont il est saupoudré, plutôt que revêtu, for- ment près de l'extrémité de la suture des élytres, une petite tache commune. HOPLITOPALES. ScHOENH. Curcul. VII, 2, p. 260. Rostre un peu plus long que la tête, médiocrement robuste, subparallèle, un peu déprimé et légèrement arqué ; ses scrobes com- mençant un peu avant son milieu, subconniventes en arrière. — Antennes courtes, peu robustes; scape en massue au bout, n'attei- gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 légèrement allongés, obconiques, celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci médiocre, ovale, articvilée. — Yeux grands, ovales, déprimés, faiblement sépa- rés en dessus. — Prothorax subtransversal, plan en dessus, presque ch'oit sur les cotés, puis rétréci en s'àrrondissant en avant, coupé car- rément à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres courtes, planes, rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base et sinuées en dedans des épaules, recouvrant le pygidium. — (1) Dans quelques-unes do celles de Paris, i! existe, sous le non\ générique de Menemachus quelques espèces inédites; mais ce sont des Lamyrus, genre du groupe des (loryssomérides. — J^e genre Menemachus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 311) m'est inconnu, mais comme il est établi sur une espèce du Brésil [scr- rirostris), et placé immédiatement avant les Madauus, il est très-probablement identique avec le genre Apostasuieuus de Schœnherr, qu'on trouvera j)lus loin dans la tribu des Baridiides. 3^0 CLRCULIONIDES. Pattes courtes, robustes; cuisses en massue, toutes munies en des- sous d'une dent triangulaire beaucoup plus forte aux antérieures ; jambes arquées, comprimées, tranchantes en dehors, brièvement onguiculées au bout (1). — Saillie intercoxale médiocrement large, subogivalc. — Métasternum de longueur moyenne; ses épisternums larges. — SaiUie mésosternalo médiocrement large, inclinée et arron- die en arrière. — Corps subrhomboïdal, plan en dessus, peu ou mé- diocrement pubescent. Petits insectes de la Caffrerle, ressemblant beaucoup aux Odonto- MACHUS de la tribu des Erirhinides, à quelques petits Cofturus de celle des Zygopides, et en même temps aux Menemachus qui précè- dent et dont ils se rapprochent manifestement par leurs caractères génériques, mais dont ils sont bien distincts par leurs scrobes rostra- les subconniventes en arrière, le 7'' article de leur funicule anten- naire contigu à la massue, etc. Schœnherr en décrit deux espèces [lineatus, obliquatus) ornées de linéoles blanches sur un fond noir. J'en connais deux espèces nouvelles. PYLARUS. ScuoEKH. Curcul., VIII, 1, p. 44. Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant à peu de distance de son extrémité, arquées, subconniventes en arrière. — Antennes antérieures, assez longues, grêles; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule de six articles : 1-2 allongés, subégaux, 3-6 courts, grossis- sant peu à peu, 6 subcontigu à la massue ; celle-ci assez forte, fusiforme, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faiblement séparés sur le front. — Prothorax transversal, assez convexe, arrondi sur les côtés, brièvement rétréci et tronqué en avant, avec un sillon le long de son bord antérieur, coupé carrément à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, arrondies sur les côtés, rapidement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et coupées car- rément en avant. — Pattes courtes et robustes, surtout les anté- rieures ; cuisses fortement en massue ; les antérieures armées d'une très-grande dent triangulaire (2) ; celle des quatre autres très- petite; jambes comprimées, arquées à leur base, obliquement arron- dies et finement onguiculées à leur extrémité; tarses courts, assez étroits, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets (1) Les tarses manquent dans les deux exemplaires que j'ai sous les youx ; comme de coutume, Schœnherr se tait sur la forme des crochets. (2) Schœnherr l'a décrite comme éluut assez robuste et aiguë; peut-être y a-l-il à cet égard une différence selon le sexe. ACICNÉMIDES. 31 ])etits et très-grêles. — Métasternum excessivement court. — Saillie mésûsternale large, carrée, subverticale. — Corps oblongo-ovale, finement pubescent. La seule espèce {designatus Schli.) est fort pe-tite et revêtue de poils jaunâtres uniformes qui, on se dénudant, forment, à la base des élytres, une assez grande tache noire, et peu après leur milieu, une bande transversale largement interrompue sur la suture ; ces organes sont régulièrement et assez finement striés; le protliorax est couvert de rides flexueuses qui ne sont bien apparentes que sur ses côtés. Groupe El. Acicnémides. Veux séparés en dessus. — Prothorax muni de lobes oculaires. — Les deux 1'"'^ segments abdominaux non soudés, leur suture de sépa- ration très-distincte. Les caractères du genre unique, qui compose ce groupe, n'ont pas encore été publiés. Dejean, qui l'a établi le premier, l'avait placé entre les Magdalinlis et les Ambates. Ses espèces ressemblent, en effet, un peu à quelques-uns de ces derniers, mais encore davan- tage à certains Erirhinus ; toutefois, leurs caractères essentiels sont ceux de la Tribu actuelle. ACICNEMIS. L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 511 (1). Rostre allongé, grêle, nu, épaissi et comprimé à sa base, subcylin- drique et graduellement atténué en avant; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu en avant, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médiocres, grêles; scape en massue au bout; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 de même forme, graduellement plus courts et plus épais, C-7 parfois subglobuleux ou 7 plus long que les précédents ; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, trans- versaux, ovales et acuminés inférieurement. — Prothorax transversal ou non, assez convexe, ou déprimé en dessus, droit sur les côtés, rétréci et tronqué en avant ; ses lobes oculaires saillants et arrondis ; prostermun muni d'un sillon bien marqué le long de son bord anté- rieur. — Ecusson subarrondi ou en triangle curviligne. — Elytres plus ou moins convexes, oblongues, subparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, un peu plus larges que le prothorax et légèrement trisi- nuées à leur base, avec les épaules obtuses ou subcalleuses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses longuement pédonculécs à leur base, fortement en massue et munies d'une grande dent triangulaire plus forte aux postérieures ; jamlies comprimées, les antérieures (1) Syn. Oplocnemus, Dej. Cut. éd. 3, p. 300. 32 CLKCCHOMUES. bisinuées au côté interne, toutes arrondies et onguiculées au bout; tarses assez longs et grêles, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là très-allongé, 3 médiocrement large, cordiforme, seul spongieux en dessous, 4 médiocre, ses crochets petits. — Saillie intercoxale très- large, tronquée en avant. — Métasternum plan, de longueur moyenne. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, à peine rétrécie et arrondie en arrière. — Corps oblongu-ovale, écailleux. M. L. Fairmaire a décrit de ce genre une espèce originaire de Taïti et qu'il a nommée variegatus. 11 y en a dans les collections cinq ou six autres provenant de Java, de l'Inde transgangétique et de Ceylan. C'est sur Tune d'elles originaire du premier de ces pays que Dejean avait établi son genre Oplocxemus. Les plus grands de ces insectes sont à peine de taille moyenne et tous ressemblent plus ou moins à des Erirhinus. Leur livrée est variable, sans offrir rien qui attire les yeux, et parmi les écailles dont ils sont dcnsément revêtus, il y en a ordinairement un certain nombre qui sont plus grandes que les autres et redressées. La formule que je donne du genre comprend toutes les espèces que j'ai vues, et non pas seulement celle publiée par M. L. Fair- maire, de laquelle on peut dire qu'elle est aberrante, sa forme géné- rale étant assez différente de celle des espèces indiennes. TRIBU LXI. CHOLIDES. Rostre plus ou moins allongé, en général assez robuste, 'de forme variable, mais presque toujours déprimé au bout ; ses scrobes diri- gées dans son axe, élargies et atteignant les yeux en arrière, entiè- rement visibles latéralement. — Antennes au moins médiocres; leur funicule de 7 ou 6 articles ; leur massue plus ou moins forte. — Yeux ^ en général recouverts en partie lors de la contraction du rostre. — Prothorax parfois muni de lobes oculaires ; prosternum plan, rare- ment et alors peu profondément excavé. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures grosses et assez saillantes, séparées d'une manière variable ; cuisses den- tées (1); jambes en général à la fois ongaiculées et mucronées, ou bi-mucronées au bout, très-rarement (Desmosomus) inermes, presque toujom'S tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors; crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément à leurs extrémités (Cholus excepté) ; le 2" presque toujours au moins aussi long que les deux suivants réunis, (1) La dent est presque toujours petite et de forme conique. Je ne connais qu'une seule espèce (Cholus tmdulutus) qui eu soit in ivée et encore seulement aux cuisses antérieures. CHOLIDES. 33 séparé du i" par une suture arquée ou anguleuse. — Métasternum rarement court, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps le plus souvent rhomboïdal ou elliptique. La définition que Scliœnherr a donnée de ses Cholidcs est tellement vague et élastique qu'on peut dire qu'elle est nulle (1). Aussi a-t-il réuni dans ce groupe une foule d'éléments disparates, au point que sur les 34 genres qu'il y a compris j'ai dû en exclure 20 qui sont disséminés' dans la plupart des Tribus qui précèdent immédiatement celle-ci, ou reportés dans la section suivante. Epurés de la sorte, les Cholides constituent un groupe parfaitement naturel, mais assez difficile à caractériser nettement. Les deux meil- leurs caractères pour les reconnaître sont la direction de leurs scrobes rostrales et la structure de l'extrémité de leurs jambes, combinées avec leur prosternum non excavé. La forme rhomboïdale du corps, qui est fréquente chez eux, a beaucoup moins d'importance, attendu qu'elle s'altère rapidement et devient peu à peu elliptique (Callino- Tus, Desmosomus), cylindricfue (Solenopus), conique (Bkachycnemis) et finit (ScLEROSOMis) par ressembler à celle de quelques Cryptorhyn- chides. L'homogénéité de ces insectes et le peu de stabilité du petit nombre de caractères auxquels on peut recourir pour caractériser leurs genres, fait que dans la plupart des cas les limites de ces derniers sont vagues et incertaines (2). Malgré Tabsence d'un canal rostral chez eux, ils me paraissent plus voisins des Cryptorhynchides que de tout autre groupe. Cette analo- gie est démontrée par leurs yeux souvent recouverts en partie quand la tète est au repos, la présence fréquente des lobes oculaires, la structure de leurs antennes, segments abdominaux, etc., et même la grande taille de la plupart d'entre eux. On observe chez plusieurs (Uhinastus, la plupart des Ciiolus, Homaloxotus, Dionychus, etc.) une forme de mandibules qui apparaît ici pour la première fois et rappehe ce qui existe chez les Calandrides en général; ces organes envoient en dehors une oreillette plus ou moins saillante, simple ou bifide, parfois môme trifide. Je n'ai pas trouvé ce caractère assez cons- tant pour pouvoir en tirer parti au point de vue générique. Chez les autres espèces, les organes en question varient beaucoup. (1) Elle se borne à ce peu de mois : « Poitrine plane entre les hanches anté- rieures, entière, » ce qui est exact, m;iis convient également à un grand nom- bre d'autres Apostasimérides de Schœnherr, notamment à la majeure partie de ses Baridiides et à plusieurs de ses Cryptoihynchides. (2) Comparez, par exemple, dans Schœnherr et Dejean ((^at. éd. 3, p. 308), la composition des genres Choi.us, Polïdehces et Dionychus, ou dans Schœn- herr seul son travail primitif (Curcul. IIL p. 558) sur ces genres, avec celui qu'il a publié en dernier lieu (ibid. VIII, 1, p. 1). Pour que des genres se prê- tent à de pareilles transformations, il faut qu'ils soient établis sur le faciès plutôt que sur des caractères sérieux. Coléoptères. Tom» VIL 3 34 CURCULIONIDES. Les Cholides sont presque tous de taille notablement au-dessus de la moyenne et les plus' petits ne descendent jamais beaucoup au- dessous; quelques-uns d'entre eux (certains Hojialonotls) figurent parmi les plus grands Curculionides. Leur livrée est rarement (Cholus) ornée de couleurs métalliques, mais, du reste, très-variée. Tous sont propres à l'Amérique du Sud. Les 14 genres qu'ils consti- tuent peuvent se reconnaître aux caractères suivants. L Epaules des élytres dilatées et carénées. Une saillie verticale au iirosternum entre les hanches antér. : Hhinasius. — horizontale au mésosternum : Aphioramphus . n. Epaules des élytres arrondies ou obtuses^ souvent nulles. A Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. a Métasternum au moins de longueur moyenne. b Prosternum plus ou moins large entre les hanches antérieures. c Segments intermOd. de l'abdomen anguleux à leurs extrémités : Cholus. ce coupés carrément en arrière. d Pattes longues, peu robustes; cuisses graduellement en massue. Antennes médiocres, plus ou moins robustes : Archarias. — longues et grêles : Polyderces. dd Pattes médiocres ; cuisses en massue, atténuées à leur base. e Jambes armées en dedans d'une dent médiane (1) : Homalonotus. ee — inermes — Hanches antér. médiocrement séparées : Dionychus, Amerhinus. très-fortement — : Bracliycnemis. bb Prosternum étroit entre les hanches antérieures. Elytres peu convexes, en ellipse allongée : Callinotus. — subcyliudriques : Solenopus. a a Métasternum très-court : Sclerosomus. B Cuisses postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen. Corps peu allongé, subihomboidal : Periderœus (2). — étroit, en ellipse très-allongée : Desmosomus. RHINASTUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 261 (3). Tête allongée, conique ou subpyramidale; rostre de la longueur au moins de la moitié du corps, arqué, de forme et de grosseur va- (1) L'Hom. humeraUs fait exception à cet égard, mais il me paraît étranger aux Homalonotus. (2) Chez l'espèce typique de ce genre, les cuisses postérieures ne sont que de très-peu plus longues que l'abdomen ; elles le dépassent fortement chez d'au- tres qu'on trouvera citées plus bas. (3) Syn. Cholus (pars), Germ. 1ns. Spec. nov. p. 214. OHOLIDES. 35 riables (1) ; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu au- delà, peu profondes et fortement évasées en arrière. — Antennes relativement médiocres et peu robustes ; scape en massue au bout, restant à une distance notable des yeux; funicule à articles obco- niques et pubescents (sauf 1) : 1-2 allongés, égaux, 3-7 courts, égaux, grossissant peu à peu ; massue ovale, subobtuse au bout. — Yeux très-distants du prothorax, assez grands, un peu convexes, subarron- dis ou brièvement ovales. — Prothorax transversal, peu convexe, for- tement rétréci dans ses deux tiers antérieurs et brièvement tubuleux en avant, légèrement bisinué à sa base et écbancrô près de ses angles postérieurs ; prosternum faiblement échancré en avant, aplani ou un peu concave, très-large et muni, entre les hanches antérieures, d'une saillie verticale plus ou moins forte. — Ecusson assez grand, arrondi. — Elytres peu convexes, fortement rétrécies en arrière, dila- tées à leur base et munies aux épaules d'une carène latérale sur- plombant leurs épipleures et prolongée jusque non loin de leur ex- trémité, où elle se termine par une callosité, pas plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec une échancrure (2) près des angles huméraux qui sont recourbés en dedans. — Pattes longues et assez robustes; les antérieures plus grandes que les autres; cuisses graduellement en massue, les postérieures plus longues que l'abdo- men, toutes munies d'une petite dent en dessous ; jambes anté- rieures arquées, bisinuées en dedans, épaissies et brièvement mu- cronées au bout; tarses assez longs et larges, densément spongieux en dessous; leurs crochets courts et robustes. — 2^ segment abdomi- nal plus court que 3-i réunis; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale large, inclinée, en triangle curviligne. — Corps rhomboïdal, densément pubescent. Le plus remarquable et l'un des mieux caractérisés des genres de la Tribu. Il se compose en ce moment de trois grandes espèces, dont deux [pertusiis, sternicornis) assez anciennement connues et origi- naires du Brésil, tandis que la troisième {latisternus), décrite plus (1) Il affecte deu\ formes différentes qui partagent le genre en deux sections très-naturelies. Cliez deux [pertusus, latisternus) des trois espèces qui le com- posent, il est extrêmement robuste, quadrangulaire dans toute son étendue et muni en dessous de deux rangées latérales de gros tubercules. Cliez !a troi- sième {sternicornis), il est beaucoup plus grêle, déprimé en dessus, élargi à son extrémité et un peu comprimé latéralement dans ses deux tiers basi- laircs. (2) Cliez les deux l'es espèces citées dans la note précédente, ces échan- crures et celles qui existent en dedans des angles postérieurs du prothorax se sont agrandies au point qu'il en résulte un trou de chaque côté. Ces caractères coexisl.mt avec la forme du rostre qui vient d'être décrite et une saillie pros- ternale beaucoup plus grosse et plus longue que chez le sternicornis, on peut se demander si le genre ne devrait pas en faire deux. 36 CURCULIONIDES. récemment pcar M. Giiérin-Méneville (1), est de Bolivia et très-rare dans les collections. Toutes trois sont uniformément revêtues d'une courte mais dense pubescence couchée, dont la couleur, ordinaire- ment d'un jaune d'ocre pâle, devient quelquefois blanchâtre. Leur sculpture se réduit à quelques granulations sur le prothorax et les élytres, granulations qui sont même absentes chez le pcrtustis. APHIORAMPHUS. Guébin-Ménev. Icon.; Ins., p. 158. Genre voisin des Rhinastus et n'en différant que par les caractères qui suivent : Tête subarrondie; rostre pareil à Qelui du Bhin. slernicornis., mais un peu moins long. — {" article du funicule des antennes notable- ment plus long que le 2^ ; leur scape atteignant les yeux. — Pro- thorax plus court, plus arrondi sur les côtés, simplement bisinué à sa base. — Elytres également dilatées et carénées aux épaules, mais la carène courte, et n'atteignant pas à beaucoup près le milieu de leur longueur ; prosternum médiocrement large entre les hanches anté- rieures. — Cuisses postérieures ne dépassant pas l'abdomen; jambes de la même paire comprimées, bisinuées et anguleuses dans leur milieu en dedans ; toutes à la fois fortement mucronées et onguicu- lées au bout ; crochets des tarses médiocres et grêles. — Saillie mé- sosternale carrée, transversale et munie d'un tubercule conique dirigé en avant. — Corps rhomboïdal, partiellement écailleux. Le genre est, à proprement parler, intermédiaire entre le précé- dent et les Cholus, tels qu'ils sont constitués en ce moment, et très- distinct. 11 ne comprend qu'une espèce {riigosus, G. M.) d'un tiers plus petite que le Rhinastus stcrnicornis et originaire du Brésil. Elle est noire avec les tarses jaunes, couverte de tubercules confluents sur le prothorax c[ui est canaliculé dans son milieu, et ses élytres sont traversées vers leurs deux tiers postérieurs par une bande étroite et onduleuse d'un jaune d'ocre vif; toute la partie de ces organes an- térieure à cette bande est criblée de grandes et profondes fossettes de formes variées (2). (1) Icon.; Ins. texte, p. 159. (2) Je possède un insecte du Brésil que je ne parviens pas à découvrir dans Schœnlierr, mais qui eût été sans aucun doute un Cholus pour lui, et qui pos- sède les deux caractères essentiels du genre actuel. Ses élytres sont assez for- tement dilatées et traucliantes; son mésosternum est muni d'une giosse saillie verticale, carrée et tronquée obliquement. Bien que ses jambes postérieures soient autrement faites que chez l'espèce typi(pie, il me paraît devoir être as- socié à celle-ci. CH0LIDE5. 37 CHOLUS. Germap,, Ins. Spec. nov., p. 212. Germar n'a décrit que trois espèces de ee genre dont la première {sternicornis) est un Rhinastus. Les deux autres [albicinctus, geome- tricus) présentent les mêmes caractères généricjues et c'est par consé- quent à elles seules, ainsi qu'à celles qui leur ressemblent, que le nom de Cholls doit rester. Les nombreuses espèces que Schœnherr leur a associées doivent, pour la majeure partie, être exclues du genre et en former plusieurs nouveaux. Tête brièvement conique ou arrondie ; rostre long, assez robuste, cylindrique, plus ou moins déprimé et élargi au bout ; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu au-delà. — Antennes assez longues et assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles i rarement 1-2 allongés, celui-là notable- ment plus grand ; les suivants courts, subégaiix, grossissant peu à peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, légère- ment convexes, arrondis ou brièvement ovales, découverts. — Pro- thorax peu convexe, transversal, un peu arrondi sur les côtés en arrière, fortement rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires, légèrement et largement bisinué à sa base ; prosternum faiblement échancré en avant, non excavé, médiocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson de forme variable. — Elytres un peu con- vexes et assez courtes, fortement et graduellement rétrécies en arrière, avec leur bord postérieur denticulé en scie, à peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules plus ou moins calleuses. — Faites, assez longues, surtout les antériem-es ; leurs cuisses antérieures graduellement, les autres assez brusquement en massue, toutes finement dentées en dessous, lès postérieures ne dépassant pas l'abdomen; jambes arquées, les antérieures souvent bisinuées en dedans, toutes épaissies, mucronées et onguiculées au bout ; tarses larges, densément spongieux en dessous, à article 1 grêle et arqué à sa base ; crochets petits. — Les trois segments intermé- diaires de l'abdomen fortement anguleux à leurs extrémités ; le 2" plus court que .3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale allongée, assez large, arrondie en avant. — ]VIétasternmn médiocrement long. — Saillie mésosternale inclinée, large, triangu- laire, arrondie en arrière. — Corps rliomboïdal ou oblongo-elliptique, lisse, plus ou moins pubescent. Il est presque superflu de faire remarquer l'importance de la forme des segments intermédiaires de l'abdomen, ainsi que la denticulatiun du bord postérieur des élytres. Le genre est propre à l'Amérique du Sud et peut se diviser on deux groupes très-naturels. 3S CURCULIONIDES. Les espèces du premier sont de forme rhomboïdale, assez courtes, d'un vert bronzé obscur et brillant, et ont pour tout dessin deux bandes latérales d'un blanc jaunâtre ou ochracées, qui longent de plus ou moins près les bords latéraux du prothorax et des élytres ; la base de ces dernières est parfois {geometricus) de la même couleur. Leur écusson est petit et transversal (1). Celles du second sont oblongo-elliptiques, noires et revêtues d'une courte pubescence couchée variant du jaune d'ocre pâle au jaune soufre et dénudée par place, de façon à former des taches et des bandes sur le prothorax et les élytres. Leur écusson est plus grand et en triangle curviligne ou arrondi (2). ARCHARIAS. Dej. Cat. éd. 1, p. 86 (3). Rostre dépassant la base du prothorax, plus ou moins robuste et déprimé au bout. — Yeux découverts en entier ou en majeure partie quand la tête est contractée. — Prothorax sans lobes oculaires ou n'en ayant que de légers vestiges ; prosternum médiocrement échan- cré en avant, assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres plus ou moins allon- gées, non denticulées sur leur bord postérieur. — Les quatre jambes postérieures amincies, tranchantes et ciliées en dehors au moins dans leur tiers terminal. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2^ presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du i" par une suture en général fortement anguleuse. — Corps rhomboïdal, déprimé, rarement (par ex. miliaris) assez convexe, tu- bercule, granuleux ou transversalement ridé en dessus, à vestiture très-variable. — Le sm'plus comme chez les Cholus. Je prends l'ancien nom d'ARCHARiAS, tombé en désuétude et pres- (1) Outre Valbicinctus et le geometricus mentionnés dans le texte, je ne connais que le cinctus d'Olivier (Scliœnli. Curcul. IlL p. 562) qui rentre dans cettedivision.il n'y en a pas d'autres dans Schœnherr, et je n'eu ai vu qu'une seule nouvelle dans les collections. (2) C. flavofasciatus. annulutus, Faldermanni, Nyhlœi, et probablement plusieurs autres encore mentionnés dans Scliœuherr et que je ne connais ]'as. Les collections en contiennent, et j'en possède un certain nombre d'inédites. Dejean (Cat. éd. 3, p. 809) avait placé dans les Polyderces ceux de ces insectes qu'il possédait. Les Cholus suivants, décrits depuis Schœnherr, me sont inconnus, sauf le carinatus, qui doit constituer un genre noHveau ; les autres sont probablement des Archarus. — C. trifasciatus, Brésil; irroratus, carinatus, Cayenne; li- turaius, Bolivia; Guériu-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 156. — lemniscatus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 131 ; Pérou. (3) Ce genre comprenait à la fois les Cholus, Dionychus et Homalonotus. CHOLIDES. 39 que oublié aujourd'hui, pour l'appliquer au genre actuel qui com- prend la majeure partie des Cholus de Schœnherr (1). Les caractères qui le séparent du genre précédent sont très-tranchés ; mais au pre- mier coup-d'œil ses espèces paraissent se confondre avec les Homa- LONOTUS de forme régulièrement rhomboïdale [coriaceus, squamulo- sus, etc.) et elles n'en diffèrent guère, en effet, que par la structure des pattes et des antennes. Ces insectes sont au moins de taille moyenne et quelques-uns (par ex. miliaris, undulatus) fort grands. Leur sculpture et leur livrée varient tellement qu'on ne saurait en rien dire de général. Tous sont originaires de l'Amérique du Sud. POLYDERCES. ScHOENH. Curcul. VIII, I, p. 15. Genre très-voisin des Archarias et ne s'en distinguant que par les faibles particularités suivantes : Rostre cylindrique, légèrement déprimé, non élargi au bout. — Antennes plus longues et grêles, du reste faites de même, si ce n'est que leur massue est relativement un peu plus forte. — Yeux com- plètement à découvert. — Les quatre jambes postérieures moins lon- guement tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors; 1^'' article des tarses allongé, longuement atténué et à peine arqué à sa base. Schœnherr en décrit deux espèces [zonatus, adspersus) des Antilles, ayant presque complètement la forme oblongo-rhomboïdale de V Ar- charias undulatus, mais de moitié plus petites et totalement diffé- rentes l'une de l'autre par leur livrée. Je n'adopte le genre qu'en hésitant. HOMALONOTUS. ScnoENH. Curcul. III, p. 584 (2). Tète arrondie ; rostre dépassant légèrement le prothorax en arrière, plus ou moins robuste et déprimé, élargi oa non à son extrémité ; scrobes commençant dans son milieu ou près de son tiers antérieur. — Antennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, at- teignant les yeux ; funicule à articles 1-2 noueux, allongés, de gran- deur relative variable, 3-7 obcuniques, subcylindriques ou subglo- (1) Chol. rhomboidalis, miliaris, undulatus, parcus, niveopundatus, inor- natus, etc., Scliœnh. Curcul. VIII, 1, p. 2. — Le laticollis d'Olivier (Schœnh. ibid III, p. 559) ayant le protliorax muni de lobes oculaires saillants et le mé- sosternum armé d'une corne dirigée en avant, me paraît devoir former au genre à part. (2) Syu. HoMALiNOTus (Sahlb.), Schœnh. Curcul. Disp. meth. p. 265; ohm, — Calandra pars, Fab. 40 CURCULIONIDES. buleux, 7 contigu ou annexé à la massue ; celle-ci assez petite, oblongue, souvent comprimée au bout; son 1" article en cône ren- versé. — Yeux relativement assez petits, allongés, acuminés inférieu- rement, transversaux, en partie recouverts quand la tête est au repos. — Prothorax transversal {validus excepté), de forme variable, mais toujours brièvement tubuleux en avant, et muni de lobes oculaires en général peu saillants ; prosternum échancré en avant, parfois [ja- maiccnsis, humernlis, hyslrix) distinctement canaliculé en avant des hanches antérieures, large entre celles-ci. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres variables, souvent déprimées en des- sus. — Pattes médiocres et robustes, les antérieures à peine plus longues que les postérieures ; cuisses en massue, dentées en dessous ; jambes comprimées, droites ou légèrement arquées, onguiculées et mucronées au bout ; les quatre antérieures en général munies d'une dent interne dans leur milieu, les quatre postérieures longuement tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité ; tarses très-larges, à article d triangulaire, grêle à sa base. — Les deux 1^''^ segments abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture un peu arquée; le 2* au moins aussi long que 3-4 réunis. — Saillie inter- coxale plus ou moins large. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps de forme variable, presque glabre ou partiellement pubescent. Ce genre, dans son état actuel, est le moins homogène de la Tribu, et ne pourra pas rester tel que l'a constitué Schœnherr (1). Ses os- (1) Il s'est contenté de le diviser en deux sections, selon que les élytres sont déprimées ou légèrenient convexes; mais on peut faire mieux. .Te remar- que que toutes les espèces dont le prothorax est régulier et qui ressemblent plus ou moins aux Archarias, ont le 2^ article du funicuie antennaire beau- coup plus court que le l", souvent pas plus long que le .S^, et la saillie inter- coxale de l'abdomen moins large. La ])lupart (^nl, les élytros un peu convexes {coriaceus, squamulosus, hystrix); chez les aulres (platynotus, deplanatus^ porosns) elles sont plus ou moins déprimées. Tontes les autres espèces, au con- traire, dont le prothorax est irréguUcr^ ont les deux 1"'' articles du funicule antennaire égaux^ la saillie intcrcoxale d'une largeur excessive, et les élytres constamment déprimées. Elles se partagent presque en autant de sections qu"il j a d'espèces, selon (jne le prothorax est : 1" en carré allongé [validus); 2" for- tement dilaté et arrondi latéralement (colossus); 3° anguleux sur les côtés, et, par suite, hexagonal (Jamaicensis). Réunies, ces espèces pourraient former uu genre à part. h'humeralis Schh., dont il n'est pas fait mention dans le nombre, pourrait également en constituer un autre. 11 s'éloigne des précédents par son scape antennaire n'atteignant pas les yeux, ses lobes oculaires très-saillants, ses ély- tres forlement échancrées à leur base, ses pattes allongées et peu robustes, comme celles des AnciiAUiAS, cnlin ses quatre jambes antérieures non dentées au côté interne, ('/est le seul du genre qui présente ce dernier caractère. CHOLIDFS. 41 pèces, en effet, sont si différentes sous plusieurs rapports, que tout ce qu'on en peut dire de général, c'est que parmi elles figurent les plus grandes de la Tribu, et que les unes [coriaceus, squamulosus, etc.) ont la forme générale des Archarias, tandis que les autres {jamai- censis, validus, colossus, etc.) en affectent une plus ou moins singu- lière. Ces insectes habitent principalement les parties intertropicales de l'Amérique du Sud. DIONYCHUS. Gehmar, Ins. Spec. nov. p. 311. Tète arrondie; rostre au moins aussi long que le prothorax, assez robuste, arqué, plus ou moins élargi à sa base et à son extrémité, arrondi et très-rarement [parallelogrammus) caréné en dessus; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes assez lon- gues, médiocrement robustes ; scape arqué, en massue au bout, attei- gnant les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue forte, oblongo-ovale, subacuminée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax transversal ou subtransversal, tantôt (par ex. variabilis) médiocre- ment convexe et trapéziforme, tantôt (par ex. inutabilis) subglobuleux, tronqué en avant et à sa base (celle-ci parfois légèrement bisinuée), assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur, muni de lé- gers lobes oculaires, plan en dessous, au plus (par ex. paraUclogram- vius) médiocrement large entre les hanches antérieiu'es. — Ecusson en triangle curviligne, en général un peu allongé. — Elytres assez convexes, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et faible- ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé- diocres, robustes, les antérieures pas plus longues que les postérieures; cuisses (surtout les antérieures) graduellement en massue ou de forme normale, dentées en dessous ; jambes plus ou moins compr'- mées, arquées, parfois bisinuées en dedans, mucronées et onguiculé.'-^ au bail (1), tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité; tarsi s médiocres, larges. — Corps ol)longo-elliptique, en général fail>l''ment pubescent. Ce genre dans lequel Germar et, à son exemple, Schœnlierr (2) avaient compris des Archarias, peut rester tel que celui-ci l'a com- posé en dernier lieu (.3). Ses espèces sont toutes au-dessus de la taille (1) Le mucro externe est sujet, quoique tics-rarement, à disparaître, mais seulement, à ce qu'il paraît, aux jambes aniéiicures. On en voit un exemple chez le mutahilis. (2) Curcul. III, p. 580. (3) Curcul. VIII, 1, p. 18. Il en décrit six espèces (parallelogrammus, squa- 42 CURCULIONIDES. moyenne et sauf une seule (parallelogranimus), la plus grande de toutes, sont très-homogènes sous le rapport de la sculpture des tégu- ments et de la livrée. Leur prothorax est finement granuleux ou ridé, leurs élytres sont couvertes de tubercules isolés ou confluents, souvent entremêlées de rides, et en même temps plus ou moins dis- tinctement striées. La livrée consiste en quelques taches d'un blanc pur ou jaunâtre qui ornent ces organes. Ces insectes sont propres au Brésil. AMERHINUS. ScHOENH. Curcul. I)isp. meth., p. 266 (1). Genre le moins homogène de la Tribu, dans sa composition ac- tuelle, et ne possédant, en dehors du faciès et de la livrée qui sont très-variables, rien qui le sépare des Dionychus. Tout au plus peut- on dire qu'il dififère de ces derniers par les caractères suivants : Rostre relativement plus robuste, de forme variable (2). — Anten- nes plus courtes, les articles 3-7 de leur funicule plus transversaux. — Prothorax plus court, plus convexe et plus fortement rétréci en avant. — Elytres subcylindriques ou cylindrico-coniques. Germar a fondé le genre sur deux insectes {pavo, pardus) du Brésil et en indiquant que le Rhynchœnus Dufresnii de Kirby devait en faire partie ; une quatrième espèce [Inca, sous le nom de ruidus) avait été placée par lui dans les Dionychi:s. Schœnherr en a décrit cinq autres (3). Ces insectes varient beaucoup sous le rapport de la taille, comme poiu' tout le reste, et sont du Brésil ou de la Guyane. mtdosus, alboguttatus, margineguitatus, variabilis, mutahilis). Depuis, au- cune n'a étô tlôcrile, et les collections n'en contiennent, du moins celles que j'ai vues, qu'un petit nombre de nouvelles. (1) Syn. ÀMERis, Gsnuar, Ins. Spec. nov. p. 286. — Dionychus pars, Germar, ib;d. p. 316. (2) Il est, par exemple, très-robuste, arqué, carré, arrondi aux angles et for- tement élargi à sa base (Dufresnii); moins robuste, dépiimé, caréné en des- sus, et presque droit [Inca); de mèœe forme, mais plus faible et plus arqué (Olivieri, sarcinatus), puis finit par devenir plus ou moins cylindrique, sauf à l'extrémité^ chez les petites espèces [Bohemanni, Fuhrœi, etc.). Les autres parties présentent des modilicatioas analogues, ainsi que la sculpture des tégu- ments et la livrée. Le mucro terminal externe des jambes, entre autres, man- que chez la plupart des petites espèces. (3) A. Olivieri, Fahrœi, Schœnherri, etc. Schœnb. Curcul. III, p. 600, et YIII, 1, p. 26. On n'en a, depuis, décrit aucune espèce, mais il faut ajouter au genre, le Rhynchœnus marmoreus deFabiicins, Syst. El. Il, p. 462 (Rh. pnn- therinus Oliv.), de Cayenne. Scliœnherr (Curcul. Vil, 2, p. 109) l'a pl.icé, sur l'autorilé de Dejean, parmi les Heilipus qu'il n'avait pas vus, mais c'est un véritable Ameuhinus, et la plus belle espèce du genre après le Dufresnii. En tenant compte de tous les caractères, y compris la sculpture et la livrée. CHOLIDES. 43 BRACHYCNEMIS. ScHOENH. Curcul., YIII, \, p. 17 (1). Tête subglobuleuse, saillante, déprimée sur le front; rostre attei- gnant presque la base du métasternum (o^) ou seulement le mésos- ternum (9), assez robuste, élargi à sa base, puis cylindrique et déprimé au bout, faiblement artjué ; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes assez longues et médiocrement robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas à beaucoup près les yeux; funicule à articles 1 très-allongé, noueux au bout, 2 beaucoup plus court, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux relativement médiocres, peu convexes, oblongo- ovales, transversaux, distants du prothorax. — Celui-ci plus long que large, en cône un peu arrondi sur les côtés, sans lobes oculaires, médiocrement bisinué à sa base ; prosternum plan, à peine échancré en avant, très-large entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, subarrondi. — Elytres allongées, en cône régulier, pas plus larges que le prothorax et chacun© un peu arrondie à sa base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres, les antérieures un peu allon- gées; cuisses en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dé- passant pas l'abdomen; jambes comprimées, élargies au bout, les antérieures un peu arquées et bisinuées en dedans, les quatre posté- rieures tranchantes et ciliées en dehors, toutes brièvement mucro- nées au bout; tarses larges, leur {"^ article quadrangulaire et briève- ment rétréci à sa base. — 2'= segment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1^'' par une suture arquée; saillie intercoxale allongée, subogivale. — Métasternum assez long. — Saillie mésoster- nale large, inclinée, arrondie en arrière. — Corps oblong, conique en arrière, écailleux. Genre très-distinct et composé d'une seule espèce {quadrisignatus Schh.) brésilienne, de taille moyenne pour le groupe actuel. Elle est d'un rouge ferrugineux et entièrement revêtue de petites écailles jau- nes qui, en se condensant, forment une tache basilaire et une bande oblique post-médiane sur chaque élytre; ces organes, ainsi que le prothorax, sont couverts de petites crêtes transversales. La femelle est moins allongée que le mâle et son prothorax est moins régulièrement conique, étant plus convexe en dessus que chez ce dernier, plus arrondi sur les côtés et assez brusquement rétréci en avant. Cet in- secte n'est pas bien commun dans les collections. les Amerhinus ne forment pas moins de cinq groupes représenti^s par les es- pèces suivantes: 1 Dufresnii; 2 marmoreus ; 3 Inca, Oiivieri, sarcinaius ; 4 pavo, pardus, Schœnlicrri, Fahrœi; 5 liuhemanni. (1) Syn. LiTOMERUS, Schœnh. Curcul. III, p. 575; olim. ^^ CURCULIONIDES. CALLINOTUS. ScHOENH. Curciil. Disp. meih., p. 263. Tête siibarrondie, déprimée sur le front ; rostre dépassant médio- crement Je prothorax en arrière, robuste, subcylindrique, non ou à peine élargi et déprimé au bout; ses scrobes commençant près de son tiers antérieur. — Antennes médiocres ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là tantôt beaucoup {Salilbergi), tantôt un peu {Zetterstedtii) plus long, 3-6 subarrondis, 7 plus long et plus gros, contigu à la mas- sue; celle-ci forte, oblongo-ovale. — Yeux très-grands, déprimés, brièvement ovales, en partie recouverts au repos. — Prothorax trapéziforme ou fortement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, avec son bord antérieur fortement sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires larges, arrondis et assez saillants ; prosternum un peu concave, très-étroit entre les hanches antérieures, fortement échancré en avant. — Ecusson carré [Sahlbcrgii) ou oblong [Zetters- tedtii). — Elytres peu convexes, allongées, oblongo-ovales, rétrécies et parfois {Zetterstedtii) mucronées en arrière. — Pattes des Diony- CHus, les antérieures un peu allongées chez les mâles. — Les deux jeis segments abdominaux presque soudés ensemble et largement aplanis, le 2'' plus long que 3-4 réunis, séparé du {" par une suture anguleuse ; saillie intercoxale large, allongée, arrondie en avant. — Métasternum allongé, aplani dans son milieu. — Saillie mésoster- nale médiocrement ou assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps allongé, subelliptique, finement et densément pu- bescent. On n'en connaît que deux grandes et belles espèces nommées dans le texte, décrites par Schœnherr et originaires du Brésil. Toutes deux sont d'un brun carmélite uniforme et entourées sur les côtés d'une bande régulière d'un blanc jaunâtre à laquelle s'ajoute, chez l'un d'eux (Sahlbergi) une étroite bande en chevron de même couleur, qui traverse les élytres un peu en arrière de leur milieu. Leur prothorax est tuberculeux ou granuleux sur les côtés et leurs élytres présentent des rangées régulières de petits points enfoncés à peine visibles chez l'un d'eux. SOLENOPUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 268 (l). Genre extrêmement voisin des Callinotus et n'en différant qu'en ce que les élytres sont subcylindriques, graduellement atténuées en (1) Syn. Odontoderes, Sahlb. Pericul. eulom. p. 46; genre nou caractérisé. — DioKYCHUs pars, Germ. CHOLIDES. 45 arrière, et que les mâles ont les pattes plus ou moins allongées. Il est par conséquent à ces derniers ce que les Amerhinus sont aux DlOXYCHUS. La sculpture des téguments et la livrée variant selon les espèces, on ne peut en tirer aucuns caractères différentiels ayant une valeur réelle. Schœnherr en décrit quatre espèces (1) originaires de Cayenne et du Brésil. 11 y en a à ma connaissance, deux ou trois autres inédi- tes dans les collections. SCLEROSOMUS. ScHOEMi. Curcul., 111, p. 604. Tète arrondie, assez saillante ; rostre dépassant un peu le prothorax en arrière, assez ou médiocrement robuste, cylindri(|ue, déprimé et élargi au bout, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son mi- lieu. — Antennes médiocres, peu robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-làbeau- coup plus long, 3-7 courts, obconiques, grossissant peu à peu, 7 sub- contigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, subdéprimés, ovales, transversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax au moins aussi long que large, régulièrement convexe, un peu arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, avec son bord antériem' sinué de chaque côté, sans lobes oculaires, coupé carrément à sa base ; prosternum largement échancré en avant, étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili- gne. — Elytres assez convexes, parallèles dans leurs trois quarts an- térieurs, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées h leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes de longueur variable, robustes ; les antérieures à peine plus grandes que les autres ; cuisses en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dépassant pas (1) S. cacicus, spinkoUis, Percheroni, Brésil; sexniaculatus Oliv.; Cayenne; Schœnli. Curcul. VIII, 1, p. 24. Je ne connais que les deux premiers, et je cherche inutilement, en dehors de ce qui est dit dans le texte, un seul carac- tère qui les dislingue des Callinotus. On retrouve chez eux Jusqu'à cet apld- nissenicnt du mélathorax et de la base de l'abdomen signalé plus haut chez ces derniers; il est même plus prononcé chez le spiuicollis que chez le Callin. Salhbergii. Les tubercules des côtés du prothorax qui sont plus gros chez ces deux insectes que cliez les Calunoius, ceux qui existent sur le dis(pie de cette partie du corps, la sculpture des élytrcs (|ui consiste en stries longitudinales et en quelques petites crêtes transversales, ne sont pas des caractères génériques, non plus que leur livrée, qui consiste en linéoles et taches confluentes dénu- dées sur un fond jaune. Cette livrée, d'ailleurs, est lout-à-fait dittérente dans les deux autres espèces du genre et parmi celles qui sont inédiles, il y en a une, le Solen. biUnealus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 310), qui ressemble sous ce rap- port, au Callin. Zetterstedtii, et sous celui de la sculpture au C. Saldbergii. 46 CURCULIONIDES. l'abdomen; jambes un peu comprimées, les antérieures et les posté- rieures bisinuées en dedans, toutes bi-mucronées au bout, les quatre postérieures tranchantes et ciliées en dehors, à leur extrémité, sur une assez grande étendue; tarses larges, leur 1" article triangulaire, brièvement rétréci à sa base ; leurs crochets courts et robustes. — Saillie intercoxale assez allongée, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie mésosternale assez étroite, en triangle allongé, inchnée. — Corps épais, oblong, presque glabre. Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte {incommodus Schh.) du Brésil auquel, depuis, il a associé deux autres espèces du même pays [coccosiis, granulosus] dont la seconde m'est seule connue et me pa- rait étrangère au genre (1). L'espèce typique est assez grande, d'un noir profond mat, et glabre, sauf ses épimères mésothoraciques qui sont revêtues d'écaillés blanches. Son prothorax est couvert de tuber- cules poreux et ses élytres présentent chacune trois côtes qui sont tuberculeuses ainsi que leurs intervalles. C'est le seul genre de la Tribu qui ait les jambes bi-mucronées au bout et le métasternum aussi com't, deux caractères qui suffi- raient pour le faire reconnaître. PERIDER.ÏUS. ScHOENH. Curcul. ,\lll, 1, p. 34. Tête subarrondie, peu saillante ; rostre dépassant sensiblement le prothorax en arrière, peu robuste, cylindrique, déprimé et élargi à son extrémité, arqué; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. — Antennes assez longues, grêles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; f unicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-7 courts, grossissant peu à peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulée ; son 1" article aUongé, en cône renversé. — Yeux grands, subdéprimés, ovales, tranversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax trans- versal, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi et rétréci en avant, muni de lobes oculaires assez saillants et arrondis, à peine bisinué à sa base; prosternum largement et faiblement échancré en avant, large entre les hanches antérieures. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres peu convexes, courtes, très-fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et à peine échancrées à la base, avec les épaules nulles. — Pattes assez longues et médiocrement robustes, les antérieures un peu plus longues que les postérieures; cuisses en massue, dentées en dessous, les postérieures dépassant faiblement (l) Elle ditlère de Vincommodus par son rostre plus long el plus grêle, son écussoH Irès-pelit, pres(iuo pomliCorme^ ses cuisses postérieures dépassant do- tablement ialHiouieu, ses jambes inermcs au bout et sou métasternum moins court. Ces différences ont manifestement plus qu'une valeur de section. CHOLIDES. 47 l'abdomen; jambes comprimées, les antérieures nn peu arquées et mucronées au bout, les quatre postérieures assez longuement ciliées et tranchantes en dehors à leur extrémité, presque incrmes; tarses larges, à article 1 triangulaire et brièvement rétréci à sa base. — 2® segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du i" par une suture arquée; saillie mésosternale large, parallèle, tron- quée en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps rhomboïdal, écailleux. Le type du genre igranelliis Sclih.) est un assez petit insecte du Brésil, revêtu en entier de petites écailles d'un brun terreux uniforme et n'ayant pour toute sculpture, sur le prothorax et les élytres, que de petits granules. Schœnherr a dit de lui que ses caractères le rap- prochaient un peu des Madarus, assertion sans aucun fondement; ce sont ceux d'un Cholide, y compris le faciès. 11 ne s'est pas aperçu non plus que plusieurs de ses Cholus devaient rentrer dans le genre (d). DESMOSOMUS. Perty, Del anim. artic. Brasil., p. 81 (2). Tète brièvement obconique, inclinée ; rostre de la longueur de la moitié du corps, grêle, cylindrique, un peu déprimé et élargi au bout, fortement arqué ; ses scrobes commençant au milieu de sa longueur. — Antennes longues et grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 obconique, allongé, 2 de même forme, beaucoup plus courts, 3-7 courts, noueux au bout ou subarrondis, grossissant peu à peu; massue allongée, fusiforme, articulée. — Yeux grands, assez convexes, arrondis, distants du pro- thorax. — Celui-ci plus long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci dans son quart antérieur et tronqué en avant, à peine bisinué à sa base : prosternum entier en avant, assez (1) Ce sont ses Ch. lateralis, tetricus et silaceoguttatus (Curcul. VIIT, 1, p. 5 et 7). Leurs CLaractères sont absolument ceux du genre, à deux ])iès : leur prolliorax est privé de lobes oculaires, ce qui fait que leurs yeux sont décou- verts, et leurs jambes antérieures sont inermes au bout, comme les quatre pos- térieures. Chez tous trois, Its cuisses postérieures dépassent tbrteaieiit l'abdo- men. Le second a la livrée et le faciès du P. granellus ; les autres varient à cet égard. Si ces insectes ne sont pas compris dans le genre actuel, ils deviont en former un nouveau qui prendra rang immédiatement avant ou après lui. Outre les précédentes, il y a dans les coUeclions plusieurs espèces inédites qui devront en faire partie. (2) Syn. LiT0MEKi;s, Scli. Curcul. IIT, p. 574; nom posléiienr de trois ans à celui de M. Perty. Scbœnherr, à l'espèce unique du genre, avait associé tiois autres qu'il a placées, depuis, dans autant de genres distincts, savoir : zona- tus, parmi les Polydekces, rana dans les Cuoliîs, et quadrisignaius, type de sou genre Brachycnxhis. 48 CURCULIONIDES. large entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili- gne. — Elytres presque planes, en ellipse très-allungée, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules rectilignes. — Pattes grêles, très-longues, les antérieures plus que les autres; cuisses linéaires, dentées en dessous, les postérieures dépassant sensiblement l'abdomen; jambes subarrondies, droites, inermes au bout; tarses médiocrement larges, à articles 1 grand, en carré long, brièvement rétréci à sa base, 2 triangulaire, plus étroit que 1 et 3, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — a** segment abdo- minal plus long que 3-i réunis, séparé du 1^'' par une suture angu- leuse ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Mé- tasternum allongé. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps en ellipse très-allongée, écailleux. L'unique espèce (I) du genre est un bel insecte du Brésil, remar- quable par ses formes sveltes et l'élégance de sa livrée qui consiste en trois bandes blanches ou jaunâtres, dont deux latérales et une mé- diane, s'étendant de la partie antérieui'O du prothorax à l'extrémité des élytres. Le dessous du corps est eu entier de même couleur, sauf deux bandes noires dénudées qui se voient sur l'abdomen. TRIBU LXII. CRYPTORHYNCHIDES. Rostre variable. — Funicule antennaire de sept, rarement de six articles. — Veux en général très-grands, au moins en partie recou- verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax le plus souvent saillant au milieu de son bord antérieur, ou sinué sur les côtés de celui-ci, en général pourvu de lobes oculaires ; prosternum canali- culé ; le canal très-rarement converti en une simple excavation. — Ecusson distinct ou non. — Elytres recouvrant presque toujours le pygidium. — Hanches antérieures saillantes ; jambes onguiculées ou mucronées au bout; crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen de longueur relative variable, coupés carrément en arrière. — Corps de forme variable. Groupe le plus considérable de tous ceux des Apostasimérides, quoique j'en aie retranché plus du tiers des genres que Schœnherr y avait compris. Par compensation j'y introduis trois (Psepholax, AuLARHixus, Nettariuxus) qu'il avait placés ailleurs. Les deux pre- miers ne sont pas des Byrsupsides, ni le troisième un Cholide, comme il l'avait cru. Malgré l'épuration que je leur ai fait subh' et qui a été portée (1) D. longipes, Perly, loc. cit. p. 82, pi. 16, f. 11 {Lit. lineatus Sclih.). CRYPTORHYNCHIDES. i9 aussi loin que possible, l'organisation de ces insectes est tellement variée qu'il n'est pas un seul de leurs caractères qui ne souffre quel- ques exceptions. Plusieurs même (Ectatoi'.hinls, la plupart des CoNOTRACHELUs, etc.) ne sont pas des Apostasimérides, leurs hanches antérieures étant contiguës. De son cùté, quoique très-rarement, le canal rostral est sujet à s'affaiblir, et il y a même un genre (Conotra- CHELUs) dont plusieurs espèces en possèdent à peine quelques vesti- ges, mais c'est le seul qui soit dans ce cas. Il faut toutefois remar- quer qu'alors il est en général suppléé à ce caractère de première importance par d'autres qui sont propres à la Tribu, c'est-à-dire des lobes oculaires très-prononcés et la forte saillie qu'envoie en avant le bord antérieur du prothorax. Il n'en reste pas moins vrai que les exceptions dont il s'agit ren- dent impossible une définition rigoureuse de ces insectes. Mais si l'on en fait abstraction, on peut dire qu'ils diffèrent de tous les groupes précédents par leur canal rostral, et des deux Tribus qui suivent, celles des Zygopides et des Isorhynchides, en ce que leurs yeux sont plus ou moins recouverts lors de la contraction du rostre (1). Ce qui prouve, du reste, qu'ils constituent un groupe naturel, c'est que dans la pratique on reconnaît toujours sans peine si une espèce leur appar- tient ou non. On ne sait encore que peu de chose des premiers états de ces insec- tes. La larve d'une seule espèce européenne, le Cnjptorhynchus Inpathi, a été observée, il y a longtemps, par W. Curtis (2), mais non décrite par lui, et le petit nombre des auteurs qui en ont parlé plus récemment, n'ont guère fait que répéter ce qu'il en a dit. Comme l'insecte parfait, elle vit sur les saules et creuse des galeries sinueuses dans l'intérieur des vieux troncs de ces arbres. Son organi- sation parait être complètement normale. Les Cryptorhynchides.sont répandus sur la plus grande partie du globe, mais presque tous sont exotiques. De leurs nomloreux genres, cinq seulement (Cryptorhynchus, Acalles, Arthrostenls, Acentrus, Orobitis) sont représentés en Europe, et la plupart n'y comptent qu'une seule espèce. Leur classification présente des difficultés spéciales. Celle qui suit est basée sur le canal rostral qui affecte ici, dans sa structure, les quatre conditions dont il a été question dans les Généralités placées en tête de ce volume. On a ainsi quatre groupes qu'il est nécessaire (1) Ce caractère est lui-même sujet à une exception cliez les Psepholax, mais ces insectes sont si difTéreuts, à tous égards, des Zygopides et des Isorhyn- chides, que l'erreur, en ce qui les concerne, est impossible. (2) Trans. of the Linn. Soc. 1, 1791, p. 86, pi. 5, f. 1-2 larve, 3 nymphe.— Voyez aussi Loudou, Arboret. britannic. p. 1479, et Weslwood, An liUrod. etc. I, p. 3i3. Coléoptères. Tome VU. 4 BO f.URCULlONIDES. d'élever au rang de Sous-Tribus, par suite de la variété des types que deux surtout d'entre eux contiennent. I. Canal rosirai ne dépassant pas les hanches an- térieures, ou, dans le cas contraire, non limité en arrière par le mésosternum et n'entamant pas le métasternum. Ithyporides. II. Canal rostral entamant le métasternum. Sophrorhinides. III. limité en arrière par le proster- num. Câmptorhinides. IV. • limité en arrière par le mésoster- num. Crvptouhynchides vrais. Sous-Tribu I. Ithyporides. Canal rostral ne dépassant pas les hanches antérieures chez la plu- part, n'entamant jamais le métasternum, quand il se prolonge au- delà. — Mésosternum ne prenant aucune part à sa formation sur les côtés ni en arrière. La règle générale est que le canal en question s'efface entre les han- ches antérieures et qu'en arrière de celles-ci il n'en existe aucune trace. Dans certains cas même (Ectatorhinus, Acentrus, quelques Ithyporus, beaucoup de Conotrachelus) où ces hanches sont contiguës, il n'occupe que le prosternum en avant d'elles. Souvent, en outre, il est moins profond que dans les Sous-Tribus suivantes. Quant au mésosternum, il se trouve dans les mêmes conditions que chez le commun des Curculionides, sauf dans quelques cas où il forme en partie le fond du canal rostral et semble, au premier coup-d'œil, ne pas exister. Sa forme varie considérablement, mais ne peut pas servir pour l'arrangement systématique de la Sous-Tribu, attendu qu'elle peut différer dans des genres voisins du reste. 11 suit de là que, pris dans lem' ensemble, ces insectes sont des Cryptorhynchides encore imparfaits. Leur infériorité se révèle en outre par le peu d'uniformité de leur organisation et le grand nombre de formes isolées qu'ils présentent. Aussi le nombre de leurs espèces n'est-il nullement en rapport avec celui de leurs genres. Ces derniers ne représentent pas moins de huit types diff'érents qui pourraient même, à la rigueur, être encore multipliés. I. Eiytres embrassant au plus médiocrement le corps. a Scrobes rostrales se portant rapidement sous le rostre, ou longeant son bord latéral infé- rieur, imparfaitement visibles sur les côtés, très-rarement (quelques Chalcodermus) en entier visibles, mais alors les yeux très-rap- prochés en dessus. Lobes oculaires et bord antérieur du pro- thorax très-saillants. Ithyporides trais. ITHYPORIDES VRAIS. 51 Lobes oculaires et bord antérieur du pro- thorax très-faibles ou nuls. Cléogonides. aa Scrobes rostraîcs obliques ou rectilignes, en en- tier visibles latéralement. b Prosternum nul en avant des hanches anté- rieures. Orobitides. bb — plus ou moins long en avant des hanches antérieures, c Yeux petits, découverts lors de la contraction du rostre. Psépholacides. ce — grands, recouverts au moins en partie. Mésosternum horizontal, de niveau avec le métaslernum. Strongyloptérides. — étroit, triangulaire, incliné en arrière. Nettarhinides. — large, vertical en avant, hori- zontal en arrière. Guyopérides. II. Elytres embrassant très-fortement le corps. Ocladudes. GROUPI: I. Ithyporides vrais. Rostre variable ; ses scrobes se portant rapidement sous lui ou lon- geant son bord latéral inférieur, imparfaitement visibles sur les côtés. — Yeux entièrement cachés^ ou peu s'en faut, lors de la contraction du rostre. — Bord antérieur du prothorax et ses lobes oculaires plus ou moins saillants. — Un écusson (sauf chez quelques Ithyporus). — Elytres embrassant médiocrement le corps. — Métasternum rarement très-court; ses épisternums presque toujours étroits et parallèles. De tous les groupes de la Sous-Tribu, celui-ci est le plus considérable. La plupart de ses genres sont remarqualjles par le peu de profondeur de leur canal rostral et la tendance qu'ont leurs hanches antérieures à se rapprocher. Elles sont mêmes contiguës chez les Ectatorhinl'S, quelques Ithyporus et la majeure partie des Conotrachelus. Le groupe, pris dans son ensemble, peut dès lors, à juste titre, être re- gardé comme comprenant les plus imparfaits des Cryptorhynchides. Ses genres, à l'exception de trois (Conotrachelus, Lorups, Mitre- phorus) propres à l'Amérique, appartiennent à l'ancien continent ; un seul (Arthrostenus) qui est particulier au Caucase, peut être re- gardé comme européen. L Scrobes rostrales continentes en arrière. a Cuisses postéiieures longuement pédonculées, dépassant l'abdomen. Hanches antérieures séparées : Mecocorynus. contiguës : Eclatorhinus. a a Cuisses postérieures non pédonculées, pas plus longues que l'abdomen : Conotrachelus. 52 CURCLLIOMDES. II. Scrobes rostrales non ronfluentes en arrière. b Elytres débordant le prolhorax à leur base. c Corbeilles des jambes poster, fortement caverneuses: Desmiduphorus. ce ouvertes (1). d 2« segment abdominal plus long que 3-4 réunis : Colubodes. dd pas — isolés. a Yeux latéraux, situés beaucoup plus bas que le vertex. Massue anleunairc ovale, articulée: Itliyporus. cylindrique, compacte : Traphecorynus. ee Yeux arrivant au niveau du vertex : Lvbops. bb Elytres à peine ou pas plus larges que le prolborax à leur base. f Les trois segments iutermédiaires de l'abdomen égaux. Prollioiax sans corne en avant; élytres Irès-inégales : Polylophus. — muni d'une corne en avant; élytres lisses : Milrephorus. ff 2« segment abdominal beaucoup plus grand que 3-4 réunis : Arthro- stenus. Genre incertse sedis : Cylloramplius. MECOCORYNUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meih., p. 383 (2). Rostre long, assez robuste, tantôt (varipes) presque droit, quadran- gulaire à sa base, fortement déprimé en avant et angulairement dilaté au niveau de l'insertion des antennes (3), tantôt [loripes] arqué, déprimé, élargi et caréné en dessus à sa base ; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu en deçà, passant rapidement en dessous et conniventes en arrière. — Antennes assez longues, médiocrement robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux ; funi- cule à articles noueux au bout, ou obconiques : 1-4 allongés, de grandeur relative variable, 5-7 plus courts, grossissant peu à peu : massue compacte, veloutée, allongée, cylindrique et obtuse au bout. — Yeux assez fortement granulés, très-grands, en triangle curviligne (1) Elles sont caverneuses cbez une espèce (capensis) du genre Ithyporos, par suite du reploiement au côté inlei'ue d'une lame mucrouale dont elles sont pourvues, lame <|ui n'existe pas cbez les Desmidophop.us. (2) Syn. Tretus. Clievrol. Ann. d. 1. Soc. cntom. Il, 18 >3, p. 6i; genre éta- bli sur le M. loripes, et très-postérieur à celui de Sdioenliirr, mais le nom spécdiiiue a la priorité. — Synthlibouhynchiis, Selireuli. Mautis. sec. Curcul. p. 79; genre également fondé sur le loripes, d'.qirès des exemplaires de la Caffreiie Sdiœnlierr ne s'est pas sor.vcnu qu'il avait déjà (Curcul. IV, p. 11)5) décrit cet insecte, d'après des e\empl;vires du Sénégal, sons le nom de Meco- corynus Westerrmmni, puis (Curcul. VIII, 1, p. 359) sous celui de loripes; cette fois il l'appi lie S. Fnhrœi. — Cryptorhykchus VViedem. (3) Le rostre ne participe pas dans toute son épaisseur a cette dilatation; elle n'intéresse que la lèvre inférieure des scrobes. ITHYPORIDES VRAIS. 53 transversal, rapprochés en dessous. — Prothorax transversal, convexe, dilaté et arrondi dans son milieu sur les côtés, brusquement rétréci et muni d'un sillon transversal en avant, avec son bord antérieur plus ou moins saillant, sinué sur les côtés et pourvu de lobes ocu- laires très-saillants et arrondis, médiocrement bisinué à sa base ; pro- sternum largement et assez profondément canaliculé, le canal ne dépassant pas les hanches antérieures, large entre celles-ci et muni d'une carène transversale, arquée, à concavité antérieure. — Ecusson de forme variable. — Elytres très-convexes, brièvement ovalo-navi- culaires, beaucoup plus larges que le prothorax et un peu échancrées à leur base, avec les épaules saillantes en dehors et assez aiguës. — Pattes longues et robustes ; cuisses pédonculées à leur base, les pos- térieures dépassant l'abdomen, toutes très-brièvement dentées en dessous; jambes un peu comprimées, droites, foitement onguiculées au bout ; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, allongés, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdo- men subégaux, séparés du i"' par une suture presque di-oite; saillie intercoxale large, subogivale. — Métasternum assez court. — Méso- sternum en triangle renversé, horizontal, concave, avec ses angles antérieurs plus ou moins saillants. — Corps inégal, revêtu d'un en- duit écailleux. Schœnherr a fondé primitivement ce genre sur le Cryptorhynchus varipcs de Wiedemann (I), bel insecte du Bengale auquel est venue s'adjoindre plus tard une espèce africaine, répandue de laSénégambie à Natal et décrite par M. Chevrolat sous le nom de Trctus loripes. Bien qu'il y ait une notable diiférence dans la forme de leur rostre, qui est plus déprimé et plus large chez le premier que chez le second, ces insectes me paraissent pouvoir rester associés ensemble. Tous deux sont de la taille des Cratosomus de seconde grandeur, revêtus, comme la plupart de ces derniers, de téguments très-inégaux, et ont une livrée nuageuse avec les pattes irrégulièrement annelées de deux couleurs difl'érentes. Par suite de la forme de la massue antennaire, Schœnherr a placé le genre dans le voisinage des Coelosternus etdesCYLiNDR0C0RY.\i;s, mais, ainsi que l'a déjà dit M. Gerstaecker (2), il appartient manifeste- ment au même groupe que les Ithyporus. ECTATORHINUS. Rostre de la longueur au moins des trois quarts du corps, grêle, paraboliquement arcjué, quadrangulairo jusqu'à la naissance des scrobes, déprimé dans le reste de sa longueui' ; ses scrobes commen- (1) Zool. Magaz. I, 3, p. 178; Scliœnh. Curcnl. IV, p. 197, (2) SlettlD. entom. Zeit. 18G0, p. 387 S4 CURCULIONIDES. çant vers son tiers basilaire. — Antennes longues, peu robustes; scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1 le plus court, 2 le plus long de tous, les autres subégaux; massue oblongo-ovale, veloutée, subcompacte ; les sutures entre ses articles très-fines, onduleuses. — Hanches antérieures conti- guës. — Mésosternum horizontal, en triangle aigu renversé, divisé à sa base en deux mamelons arrondis par un sillon longitudinal. — Le surplus comme chez les Mecocorynus. Ces caractères me paraissent très-suffisants pour séparer généri- quement des Mecocorynus un bel insecte rapporté de Bornéo par M. Wallace et que je publie, par exception, en me faisant un devoir de le dédier à ce savant voyageur naturaliste (1). On pourrait le définir en deux mots un Mecocoryxls à hanches antérieures contiguës, et pourvu d'un rostre de Balaninus. La structure de sa massue antennaire rap- pelle également celle signalée par M. Gerstœcker chez quekfues Ithy- PORus de Madagascar, comme on le verra plus bas. Sa livrée a la plus intim.e analogie avec celle du Colobes BUbergii et ressemble également à celle du Mecocorynus varipes. GONOTRACHELUS. (Latr.) Schoenh. Curcul. IV, p. 392 (2). Dans son état actuel ce genre, très-riche en espèces (3), ne peut pas être défini d'une manière positive par suite des modifications que subissent le plus grand nombre de leurs organes. Ce n'est pas des Rhyssomatus etdesCHALCODERMUs qu'il est voisin, comme on le pense généralement, mais des deux genres qui précèdent et dont il possède tous les caractères essentiels (4). C'est, avec eux, le seul genre du (1) E. Wallacei. Mecocoryno varipedi statura valde shnilis, sed paiilo minor ; undiqne fulvo-S([uamosus, supra umbrino-variegatns^ rostro (basi prœtermissa) denudato, !œvi; proihorace rude sciobicr.lato, carinato, elytris slriato-foveo- latis, interstitiis costalis denliciilatis, pnnclis pauois, macula utriiique basali, liueola(]ue communi pone médium, albido-fulvescenlibus; pedibus albo fulvoque annniatis. — Bornéo (Sarawack). (2) Syn. CïPHORHYKCHus, Schœtili. Curcul. IV, p. 458; olim. (3) Schœiili. (Curcnl. Vlll, 2, p. 15 et 450) en décrit 104, et il y en a peut- être autant d'inédites dans les collections. Sur une cinquantaine que je possède et que M. Jekel a bien voulu examiner avec soin, il ne s'en est trouvé que trois qui ne fussent pas nouvelles. Depuis Scliœnberr, on a décrit les .suivantes : C. vehdus, Erichs. Arcbiv, 1847, I, \\. 13i; Pérou. — horridtis, crcfacens, H. Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amer, du Sud; Entom. p. 176; Biésil intérieur. — Vilis, hislrio, lisignatus, Buenos-Ayres; lepUdiis, Montevideo; infirmus^ variegutux, Rio-Janeiro; Bohem. Voy. d. l'Eugéuie ; Entom. p. 143. (4) Surtout la grandeur des lobes ocidaires du prolhorax qui recouvrent complètement les yeux quand le rostre est au repos. La faiblesse de ces lobes ITHTPORIDES VRAIS. 55 groupe actuel qui ait les scrobes rostrales inférieures et confluentes en arrière. 11 suffira par conséquent d'indiquer les particularités qui l'en distinguent. Après un examen attentif et prolongé, je ne trouve que les trois suivantes : Massue antennaire oblongo-ovale ou ovale, très distinctement arti- culée ; les sutures de séparation transversales. — Cuisses postérieures non ou brièvement pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen ; crochets des tarses fissiles chez presque tous. Tout le reste varie à l'infini, notamment le rostre, et c'est sur quel- ques espèces {rhinocéros, squalidus, scirrhosus, etc.) qui l'ont qua- drangulaire et arqué k sa base au point d'être gibbeux, que Schœn- herr avait, dans l'origine, établi son genre Cyphorhynchus qu'il a supprimé par la suite. De même que les Ectatorhinus, ces in- sectes ont le plus souvent les hanches antérieures contiguës et leur séparation, quand elle existe, est toujours très-faible. Le canal pro- sternai, en avant d'elles, est en général assez profond et bien limité latéralement, mais parfois (par ex. crucialus) il devient tout-à-fait superficiel. Il est impossible, en un mot, de rien dire de général de ces insectes. Comme les Heilipus, par exemple, ils constituent non pas un seul, mais plusieurs genres. Leur taille est bien inférieure à celle des Mecocorynus et des Ec- TATORHiNus; les plus grands dépassent à peine, sous ce rapport, les Balaninus venosus, nucum, etc., et la plupart sont plus petits. Leur livrée est assez modeste et ne présente jamais de nuances métalliques. Ils sont propres à l'Amérique (1) et paraissent répandus dans la plus grande partie de ce continent. DESMIDOPHORUS. (Chevrol.) Schoenh. Curcul., IV, p. 360. Rostre médiocre, robuste, faiblement arqué, subquadrangulaire, arrondi aux angles, muni, de chaque côté, d'un large sillon allant de l'insertion des antennes à l'œil ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, très-obliques, dirigées sous le rostre et séparées en arrière par une mince cloison. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; f uni- est le caractère le plus apparent des Cléogonides, auxquels appartiennent les Rhyssomatus et les Chalcodeumus. Un grand nombre de Conotrachelus ont l'air de Mecocorynus en miniature, par suite de la forme de leurs élytres qui débordent fortement le protliorax et ont les épaules aiguës comme ces der- niers. C'est probablement l'énorme différence qui existe entre la taille des es- pèces des deux genres qui a faii méconnaître leurs analogies. (1) M. Kolenati (Verhandl. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien, 1858, p. 341, pi. 6) a décrit un C. Helfcrii des Indes orientales. Je crois, avec M. Gerstaecker (Wiegm. Archiv, 1859, IL p. 404), qu'il est probablement étranger au genre. 60 CURCULIONIDES. éule à articles 4-2 obconiqucs, subégaux ou 1 plus grand, 3-4 de même forme, courts, 5-6 subarrondis, 7 transversal, plus ou moins contigu à la massue ; celle-ci grosse, oblongo-ovale, articulée,, obtuse au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, arrondi sur les cotés, rétréci en avant, avec son bord antérieur profondément sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires saillants et arrondis, légèrement bisinué à sa base ; proster- num profondément canaliculé ; le canal ne dépassant pas les hanches antérieures en arrière. — Ecusson ovale ou oblong, parfois [hcbcs) nul. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires ou ovales, souvent isolément anguleuses à leur extrémité, beaucoup plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules plus ou moins sail- lantes latéralement et anguleuses. — Pattes médiocres, robustes ; cuisses sublinéaires, brièvement dentées ou inermes en dessous ; jambes comprimées, les antérieures en général arquées; toutes briè- vement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures fortement caverneuses; tarses assez longs, larges, densément spongieux en des- sous, à article 4 grand; ses crochets médiocres. — 2* segment abdo- minal presque aussi grand que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture légèrement arquée ou droite ; saillie intercoxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie mésosternale assez étroite, subhorizontale, enfouie entre les hanches intermédiaires. — Corps inégal, écailleux. Ces insectes sont au moins de moyenne grandeur et leur livrée, assez variable selon les individus, consiste ordinairement en petites taches ou en bandes maculaires sur un fond brun ou noir. Tous ont le prothorax criblé de gros points enfoncés et les élytres plus ou moins striées, avec les intervalles entre les stries munis de quelques tuber- cules arrondis; rarement [setiex) leur corps est hérissé de longs poils. Sauf une espèce de Madagascar, ils sont répandus dans les diverses parties des Indes orientales (1). La forme des corbeilles de leurs jambes postérieures les distingue éminemment de tous les genres qui précèdent. (1) Schœnherr (Ciiicnl. YIII, 2, p. 3) en mentionne 6 esp. : D. hebes F., Bengale; Cummingii, îlos Pliilippines; aui'evliis, hiihofpi, Java; Confttcn, Cliine; senex, Madagascar. J'en connais deux nouvelies, »Je Siam et de la Co- cliincliine, plus une troisième de Madagascar, la plus grande de toutes, conri- plétement revêtue d'un enduit grisâtre et reniaiipiable i)ar ses élytres cou- vertes de profondes excavations confluentes. — Le Rhynchœnus iKnivillntus de Fabricius et d'Olivier, que ces auteurs indi(|ueot comme de Caycnne, me paraît, comme à Dejcan et Schœiilitirr, appartenir au genre; c'est très-probs- blenicnl un insecte de Madagascar, voisin du senex. ITHYPORIDES VRAIS. 37 COLOBODES. ScHOENH. Curciil., IV, p. 465. Ce genre ne diffère des Ithyporus qui suivent que par les particu- larités suivantes • 2* article du funicule antennairc notablement plus long que le ^''^ ■ — Cuisses non pédonculées à leur base, graduellement en massue. — 2^ segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, sé- paré du 1'"' par une suture arquée; saillie intercoxale médiocrement large, ogivale. Les deux espèces (1) qu'il comprend en ce moment sont originaires de Java. Schœnherr, après avoir établi le genre sur l'une d'elles [Billbcrgii), l'a réuni aux Ithyporus, mais les caractères qui l'en sé- parent sont trop importants pour que cette réunion puisse être adoptée. La livrée de ces insectes est plus élégante cjue celle des Ithyporus. Elle consiste en quelques taches ou une sorte de fin réseau noirâtre sur un fond d'un fauve plus ou moins clair, et quelques tubercules, la plupart fascicules, ornent leur prothorax et leurs élytres. ITHYPORUS. ScHOENii. CurciiL, IIF^ p. 550. Rostre médiocre, tantôt (par ex. capensis) assez robuste et cylin- drique, tantôt (par ex. inquinatus) plus grêle et déprimé ; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu au-delà, rapidement infé- rieures (2). — Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux; 3-7 courts, égaux; massue assez grosse, oblongo-ovale, arti- culée, obtuse. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, régulièrement arrondi sur les côtés, ré- tréci en avant, avec son bord antérieur profondément sinué de cliaquo côté, et muni de lobes oculaires très-saillants et subanguleux, largi'- ment arrondi à sa base; prosternum fortement canaliculé en avant des hanches antérieures, très-étroit, et aplani entre celles-ci. — Ecusson ovale ou arrondi, parfois nul. — Elytres oblongues, subparallèles dans les trois quarts de leur longueur, plus ou moins déprimées sur le disque, notablement plus larges que le prothorax et tronquées ou faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, (1) C. Billbergii, Scliœnh. loc. cit. p. 466.— Hhyp. Labrami, ibid. VIII, 2, p. 68. (2) Elles seraient conniventes postérieurement, selon Schœnherr, mais une cloison plus ou moins large intervient entre elles. 58 CURCULIONIDES. robustes; hanches antérieures faiblement séparées; cuisses pédoncu- lées à leur base^ fortement en massue et dentées en dessous à leur extrémité; les .postérieures dépassant parfois [inquinatus] un peu l'abdomen; jambes comprimées, plus ou moins, surtout les postérieu- res (1), renflées dans leur milieu en dedans, toutes terminées par une lame mucronale et mucronées ou onguiculées à leur extrémité ; tarses assez larges, médiocres, spongieux en dessous, à articles 1 un peu allongé, 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal pas plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1 " par une suture droite ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale médiocrement large, triangulaire, inclinée. — Corps oblong, écailleux. Chez le capensis, type du genre, le mâle se distingue de la femelle en ce que la tranche inférieure de son pygidium, que recouvrent les élytres, est visible et simule un sixième segment abdominal. J'ignore si ce caractère, que Schœnherr donne comme général, l'est réellement. Il a fondé, dans l'origine, le genre sur deux espèces seulement, l'une {capensis) du Cap, l'autre [inquinatus) de la Sénégambie. Plus tard (2), il leur a adjoint un certain nombre d'autres espèces africaines, de Ma- dagascar et de Java, dont quelques-unes seulement leur sont congé- nères (3). Les autres doivent probablement, pour la plupart, rentrer dans le genre CoLOBonES qui précède. (1) Chez le capensis, les postérieures sont larges, fortement échancrées en dedans, à leur base, et obliquen^ent tronquées à leur extrémité, avec l'angle externe de la troncature saillant et précédé d'un profond sinus; leur lame mu- cronale est repliée en dedans à angle droit, de sorte que leurs corbeilles sont réellement caverneuses. Chez les autres espèces que j'ai sous les yeux, elles sont simplement et obliquement arrondies à leur extrémité, avec leurs cor- beilles ouvertes. Le capenxis et les espèces qui lui ressemblent, s'il y en a, doivent, par conséquent former, à tout le moins, une section particulière dans le genre. (2) Curcul. VIIÎ, 2, p. 65. (3) Il divise le genre en deux sections, selon que l'écusson existe ou est ab- sent, lia seconde de ces sections comprend trois espèces (ceraptcrus , albosig- nimi. odiosus) du Cap qui me sont inconnues. Les deux dernières ayant, d'a- près les descriptions, les cuisses pédonculées, appartiennent probablement au genre actuel. — La première section se compose de liuit espèces, dont de)ix [Billhergi, Labrardi) de Java sont des Colobodes. Parmi le? six autres, je ne conn;;is que le capensis et Vinqitinalus mentionnés dans le texte. Les quatre restantes soni, s.ujf une [senegidensis], originaires de Madagascar. Chez deux (madngascuriensis, fascintus) d'entre elles, M. Gersta?cker (Stettin. entom. Zeil. 1860, p. 388) a signalé une structure particulière de la massue des an- tennes, qui consiste en ce qu'elle est plus forte que dans les espèces du conti- nent afiicain, et que ses articles sont emboîtés les uns dans les autres et se- ITHTPORIDES VRAIS. 59 Les Ithyporus sont d'assez grande taille et ressemblent à quelques Cyamobolus du groupe des Cryptorhyncliides vrais. Leur livrée brune ou noire et variée de blanchâtre, n'offre rien de remarquable, TRAPHECORYNUS. ScHOENH. CurcuL, VIIÏ,2, p. 64 (1). Mêmes caractères qiie les Ithyporus^ sauf les particularités sui- vantes : Antennes plus grêles; fanicule à. articles 1-3 allongés, 21e plus long, 4-6 courts, égaux, 7 un peu plus long et le plus gros ; massue compacte, veloutée, très-allongée et cylindrique. — Yeux très-rap- prochés en dessous. — Corps plus court. Tout le reste, y compris la sculpture et la livrée, est semblable. Ces insectes sont, à proprement parler, des Ithyporus, dont la massue antennaire est pareille à celle des Mecocorynus. Schœnherr en décrit deux espèces [anxius, inœqualis) de Madagascar qu'il avait primitive- ment comprises parmi les Coelosternus. LOBOPS. ScHOEKH. Curcul.j, YIII^ 2, p. 116. Tête saillante, un peu concave entre les yeux; rostre allongé, mé- diocrement robuste, arqué, déprimé, élargi et caréné en dessus à sa base; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement inférieures. — Antennes assez longues et grêles ; scape atteignant les yeux ; funicule à articles i allongé, obconif[ue, assez gros, 2 no- tablement plus long et plus grêle, 3-4 plus courts que \, 5-7 sub- globuleux ; massue ovale, faiblement articulée, obtuse au bout. — Yeux très-finement granulés, très-grands, arrivant au niveau du vertex, distants en arrière, rapprochés sur le front, en partie décou- verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax transversal, sub- cylindrique, arrondi sur les côtés, coupé carrément en avant, muni de lobes oculaires grands et très-saillants, légèrement bisinué à sa base; prosternum faiblement canaliculé en avant des hanches antérieures, réduit <à un très-mince filet entre celles-ci. — Ecusson petit, en triangle aigu. — Elytres assez courtes, convexes, subnaviculaires, sensible- ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les parés par des sutures obliques, caractère qui a peut-être plus qti'unc valeur seclionnelle. Celte particularité se retrouve dans une espèce nouvelle {pcirostts) du même pays que décrit ce savant entomologiste. Une seconde de la Nou- velle-Giiinée qu'il décrit également, sous le nom de magicus, est probable- ment un CoLOBODES. — Aux espèces africaines s'ajoutent enfin : /. femoralus, dorsalis,i. Thums. Archiv entom, II, p. 138; Gabon. (1) Syn. Coelosternus, Scliœnh. ibid. IV, p. 203 et 214; olim. 60 CURCULIONIDES. épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; cuisses graduellement en massue, faiblement dentées en dessous ; jambes très-comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur base, onguiculées à leur extrémité ; tarses assez longs, à articles i-2 étroits, celui-là très-allongé, 4 médiocre, ses crochets assez grands, divariqués. — Pygidium \ isible en dessous chez les mâles ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière, subégaux, séparés du l " par une suture droite ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie méso- sternale assez large, triangulaire, inclinée en arrière. — Corps oblongo- ovale, un peu inégal, écailleux. Schœnherr a placé ce genre entre les Piazurus et les Tijiorus, en d'autres termes, parmi les Zygopides. Sa tête, son rostre, ses yeux et ses tarses sont en eifet construits comme ceux des Zygopides, mais les lobes oculaires très-saillants dont son prothorax est pourvu, et ses yeux en partie recouverts, prouvent qu'il e.^t étranger à ce groupe et doit rentrer dans celui-ci. Il ne comprend qu'vuie assez petite es- pèce {selosus, Schh.) du Brésil, d'un brun grisâtre uniforme et dont le faciès se rapproche de celui de quelques Cryptorhynchus exo- tiques. POLYLOPIiUS. Blanch. in Gay, Hiit. d. Chile; ZooL, V, p. 417. Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, parallèle, légèrement ar- qué ; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes, peu robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funi- cule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, celui-là plus gros, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue assez pe- tite, ovalaire, obtuse au bout. — Yeux assez fortement granulés, grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, convexe, rétréci en arrière, arrondi sur les cotés en avant, puis brusquement rétréci, avec son bord antérieur très-saillant, pro- fondément sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires très-grands et anguleux, tronqué à sa base; prosternum largement canaliculé, plan et très-étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson très-petit, allongé et très-étroit. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- diocres; cuisses graduellement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, arquées à leur base, surtout les postérieures, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, finement spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez large, 4 médiocre ; ses crochets petits. — 2* segment abdominal à peine plus long que chacun des deux suivants, séparé du \" par une suture droite; saiUie intercoxale large, allongée, subogivale, — Métasternum ITHYPOIUUES VRAIS. 61 très-court. — Saillie mésosternale étroite^, rétrécie en arrière, incli- née. — Corps oblong, inégal et écailleux. M. Blanchard en décrit deux petites espèces (I) du Chili, dont une seule {elecjans) m'est connue et a servi de type pour la formule qui précède. Elle ressemble beaucoup à un Pachyonyx de forme plus allongée que de coutume. Sa livrée, variée de jaune, de brun, de blanchâtre et de noir, forme un dessin compliqué et agréable à la vue. Quatre tubercules, disposés transversalement, se voient sur le prothorax et sont hérissés, comme le bord antérieur de ce dernier, de grosses écailles redressées. Les élytres présentent chacune une crête allongée, à quelque distance de leur base, et un tubercule fasci- cule au sommet de leur déclivité postérieure. L'autre espèce est plus grande et plus massive, mais, d'après la description, a une livrée et une sculpture analogues. MITREPHORUS, ScHOENH. Curcid., IV, p. 463. Rostre assez long et assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, faiblement arcfué ; ses scrubes presque complètes en avant, rectilignes et longeant son bord latéral inférieur. — Antennes sub- terminales, longues et grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus long, 3-7 graduellement plus courts et subarrondis ; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux fortement granulés, entière- ment cachés au repos, grands, ovales, transversaux. — Prothorax un peu plus long que large, peu convexe, fortement rétréci en avant, surtout dans son tiers antérieur, prolongé en une corne assez longue, déprimée et échancrée au bout, profondément sinué de chaque côté, avec ses lobes oculaires très-saillants et arrondis, légèrement bisinué à sa base ; prosternum profondément canalicalé, le canal assez large et superficiel entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, oblong. — Elytres assez convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses sublinéaires, inermes ; jambes druites, onguiculées au bout ; tarses médiocres, étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 en cône ren- versé, celui-là allongé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du l*"" par une suture presque droite ; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar- rondie en avant. — Métasternum assez long. — Saillie mésosternale médiocrement large, en triangle allongé, et inclinée en arrière. — Corps allongé, densément écaiUeux. (1) P. elegans, peniciUùjer ; le 1^'' est figuré Col. pi. 25, f. 11. 62 CURCULIONIDES. L'unique espèce {Waterhoiisei Schœnh.) de ce genre singulier est originaire du Brésil^ de taille moyenne et en entier d'un gris jau- nâtre. Partout, sauf sur l'abdomen, sa vestiture est si épaisse qu'il est difficile de s'assurer de la sculpture des téguments ; elle forme une sorte d'enduit, accompagné, sauf sur les élytres, d'assez grosses écailles qui sont redressées sur les pattes. ARTHROSTENUS. ScHOENH. Cvrcul. Disp. inelh., p. 287. Rostre allongé, médiocrement robuste, subquadrangulaire et ar- rondi aux angles ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obliques et longeant son bord latéral intérieur. — Antennes longues, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-4 obconiques, allongés, 5-7 très-courts, transversaux ; mas- sue allongée, oblongo-ovale, articulée, acuminée. — Yeux grands, assez fortement granulés, ovales, transversaux, entièrement recou- verts au repos. — Prothorax plus long que large, obconique, un peu arrondi dans son milieu sur les côtés, ayant son bord antérieur large- ment saillant et arrondi dans son milieu, mais non sinué sur les côtés, légèrement bisinué à sa base; prosternum profondément canaliculé; le canal à bords vifs, aplani entre les hanches antérieures. — Ecusson petit, subcarré ou en triangle curviligne. — Elytres convexes, allon- gées, subparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, à peine plus larges qire le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; cuisses gradurilement en massue, sublinéaires; jambes subarrondies, ciliées en dedans, les corbeilles des postérieures fortement caverneu- ses ; les quatre antérieures un peu arquées, arrondies et mucronées à leur extrémité; tarses assez longs et étroits, à articles 1-2 triangu- laires, subégaux, 4 long et grêle; ses crochets médiocres. — Abdo- men aplani à sa base; son 2^ segment soudé au {", séparé de lui par une fme suture flexueuse et beaucoup plus grand que 3-4 réunis; saillie intercoxale assez large, ogivale. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire. — Corps allongé, subcylindrique, densément écailleux. Insectes propres au Caucase et dont on ne connaît que les trois espèces (1) décrites par Schœnherr. Deux d'entre elles [fullo, spadi- ceus) sont presque de taille moyenne, la troisième [cinereus] est très-petite. Toutes trois sont d'un blanc grisâtre, parfois un peu rembruni en dessus et, pour toute sculpture, ont les élytres finement striées. Note. D'après la forme de son canal rostral, le genre suivant appartient (1) Schœnh. Curcul. III, p. 534. CLÉOGONIDES. 03 sans aucun doute aux Ithyporides, et, comme Erichson le place à côté des MiTREPHORUS, il est probable qu'il doit rentrer dans le groupe actuel. CYLLORAMPHUS. Erichs. ArcMv, 1812^ 1^ p. 208. Rostre assez court, épais, arqué, gibbeux à sa base. — Antennes courtes, assez robustes, leur scape atteignant presque les yeux; funi- cule de 7 articles : 1-2 obconiques, celui-là plus grand et plus gros, 3-7 transversaux, décroissant peu à peu; massue ovale. — Yeux ovales, déprimés, distants. — Prothorax oblong, lobé près des yeux ; son canal rostral large, etfacé en arrière des hanches antérieiu^es. — Ecusson oblong. — Elytres du double plus longues que le prothorax, convexes, recouvrant le pygidium, obtusément anguleuses aux épaules. — Cuisses inermes; jambes légèrement arquées, onguiculées au bout ; crochets des tarses simples, divariqués. — Corps allongé, écailleux, ailé. Erichson n'en décrit qu'une espèce [tuherosus] de la Tasmanie, assez petite, tuberculeuse sur le prothorax et les élytres, et revêtue d'écaillés ferrugineuses, avec une tache cendrée en arrière du milieu des élytres. GRO0PS II. Cléogonides. Rostre cylindrique, plus ou moins comprimé sur les côtés à sa base; ses scrobes se portant rapidement sous lui ou longeant son bord laté- ral inférieur (quelques Chalcodermus exceptés). — Yeux fortement granulés, souvent contigus en dessus, rarement recouverts en entier lors de la contraction du rostre. — Prothorax non ou peu saillant en avant; ses lobes oculaires faibles ou nuls. — Un écusson. — Elytres embrassant faiblement le corps. — Métasternum presque toujours très court ; ses épisternums larges. Ce groupe se distingue du précédent par la forme du prothorax dont le bord antérieur est coupé carrément ou peu s'en faut, puis par la faiblesse ou l'absence des lobes oculaires c[ui ne sont assez dé- veloppés que dans un seul cas (Hybophorus), par la grandeur des yeux que ces lobes laissent en grande partie cà découvert, enfin par le faciès de ses espèces qui sont plus ou moins petites et de forme courte. Il serait par conséquent très-homogène sans un genre (Acen- TRL's) que la forme de son prothorax oblige d'y comprendre, et qui fait exception à la plupart des autres caractères qui précèdent. On retrouve encore chez la plupart de ces insectes la faible sépa- ration des hanches antérieures qui est si commune chez les Ithypo- rides vrais, mais leur contiguïté est plus rare et n'existe que chez les Acentrus. Elle ne se représentera plus dans aucun des groupes suivants. 64 CURCULIONIDES. Ce même genre Acentrus est européen ; les autres sont partagés entre l'Amérique et l'Australie. I. Yeux non coiitigus en dessus. Jambes inermesau bout; banches antér. contiguës : Acentrus. — mucronées — séparées : Melanfcrius. II. Yeux contigus ou sulicontigus en dessus. a Corbeilles des j.'imbes postérieures ouvertes. b Hanches antérieures et intermédiaires aplanies ou concaves au côté interne. Elytres tubei'cuieuses : Hy^'ophorus. — tiès-lisses : Cleogonus. bh Hanches antérieures et intermédiaires de forme normale: Rhysse- matus. a a Corbeilles des jambes postérieures caverneuses : Chalcodermus . ACENTRUS. (Chevrol.) Schœnh, Curcul., VUl, 2, p. 57. Rostre séparé du front par mi sillon transversal, allongé, assez ro- buste, subcylindi'ique, un peu comprimé sur les côtés dans ses deux tiers basilaires ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obli- ques, longeant son bord latéral inférieur. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux; funicule à articles 1 obconique, allongé, 2 de même forme, beaucoup plus court, 3-7 très-courts, graduellement épaissis, 7 contigu à la massue; celle-ci ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, trans- versaux, en entier cachés au repos. — Prothorax plus long que large, cylindrique, brièvement et brusquement atténué en avant, avec son bord antérieur tronqué, sans lobes oculaires et à peine bisinué à sa base ; prosternum assez profondément canaliculé en avant des hanches antérieures. — Ecusson allongé. — Elytres allongées, convexes, pa- rallèles, arrondies en arrière, plus larges que le prothorax et recti- lignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; hanches antérieures contiguës; cuisses subhnéaires ; jambes droites, un peu élargies et inermes à leur extrémité; tarses médiocres, spon- gieux en dessous, à articles 1-2 grêles, en cône renversé, celui-là plus long, 3 assez large, 4 médiocre ; ses crochets petits, divariqués. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen faiblement anguleux à leurs extrémités, 2 beaucoup plus long que 2-3 réunis, séparé du l'^''-par une fine suture arquée ; saillie intercoxalo large, subanguleuse en avant. — Métasternum très-plan, de longueur médiocre. — Mésuster- num horizontal, assez large, en carré long, élargi en avant. — Corps oblong, revêtu partout d'un enduit écailleux. L'unique espèce (histrio Schh.) est étrangère au groupe actuel par CLÉOGONIDES. 65 son faciès, sa vestiture densément écailleuse, ses yeux complètement invisibles, lors de la contraction du rostre, etc. ; mais elle lui appar- tient par la troncature du bord antérieur du protliorax qui n'a pas conservé le moindre vestige des lobes oculaires. Elle forme le passage entre les genres qui suivent et les Ithyporides vrais. Cet insecte est fort petit et d'un blanc plus ou moins pur, avec des taches d'un brun rougeàtre sur les élytres, confluentes en partie et formant une sorte de marqueterie variable selon les individus. Il paraît habiter la plus grande partie de l'Europe méridionale. MELANTERIUS. Erichs. Jrchiv, 1842, 1, p. 209. Rostre tantôt {porcatus, semiporcatus) médiocre, plus ou moins robuste, cylindrique et subquadrangulaire à sa base, tantôt {piceiros- tris) long, grêle, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant dans son milieu ou au-delà, longeant son bord latéral inférieur. — Antennes assez longues, plus ou moins robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles obconiques : 1 plus long que les autres, ceux-ci décroissant peu à peu ou subégaux ; massue au plus médiocre, oblongo-ovale, articu- lée, subobtuse au bout. — Yeux très-grands, séparés en dessus. — Prothorax subtransversal, assez régulièrement rétréci en avant, avec son bord antérieur sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires faibles et largement arrondis, légèrement bisinué à sa base ; proster- num étroitement et assez fortement canaliculé; le canal nettement limité, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson allongé, étroit. — Elytres convexes et brièvement naviculairesfporca- tus,piceirostris), ou ovales et planes sur le disque [semiporcatus) , un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes des Hybophorus qui suivent (1). — 2"= segment abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du i*"^ par une suture droite; saillie intercoxale large, arrondie ou un peu anguleuse en avant. — Métasternum court. — Mésosternum va- riable (2). — Corps ovale, glabre. Genre propre à l'vVustralie, comme le suivant. Erichson en décrit trois espèces nommées dans la formule qui précède. Deux d'entre elles {porcatus, semiporcatus) sont d'un noir profond, la troisième est d'un (1) Chez la plus petite espèce du genre, \epiceirustris, la seconde dent des cuisses manque, tandis qu'elle existe chez les deux autres. (2) Chez le porcatus et le semiporcatus, il forme une plaque horizontale et en carré transversal, tandis que celui du piceirostris est triangulaire et incliné en arrière. Quand on connaîtra un plus grand nombre d'espèces dominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture droite; saillie intercoxale assez large, subogivale. — Métasternum (l) Syu. LopaocEPHAi.A, Blanch. in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V,, p. 401. 118 CURCULIONIDES. très-court. — Mésosternum en forme de voûte, très-saillant. — Corps oblong, écailleux. Schœnherr n'en décrit qu'une assez petite espèce [laticoUis Schh.) de Colombie, variée de blanc, de grisâtre et de ferrugineux, et munie, au bord antérieur du protborax, de deux tubercules fascicules; quel- ques autres, la plupart allongés, sont alignés à distance sur les inter- valles entre les stries des élytres. Une seconde espèce du Chili, du double plus grande, mais ayant complètement le môme faciès et la forme caractéristique du prothorax exposée plus haut, a été érigée par M. Blanchard en un genre propre, sous le nom de Lophocephala. Je ne lui trouve d'autres différences qu'un rostre plus robuste et le 2^ article du funicule antennaire à peine plus long que le 1", caractères qui ne me paraissent pas suffisants. M. Blanchard nomme cet insecte L. fasciolata (i). GASTEROCERCUS. Lap. et Brcl., Mém. d. l. Soc. d'Hist. nat. â. Paris ^ IV, p. 197. Rostre au plus médiocre, plus ou moins robuste, déprimé et élargi à sa base ainsi qu'à son extrémité, droit, plus rarement (par ex. lAu- mipes, stratum) arqué; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu en deçà, obliques. — Antennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant ou non les yeux; funicule à ar- ticles 1-2 obconiques, allongés, égaux, 3-7 très-courts, subovalaires ou globuleux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale, articulée. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands, peu convexes, transversaux, acuminés inférieurement. — Prothorax trans- versal ou non, au plus médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés à sa base, très-rétréci en avant, avec son bord antérieur très- saillant et muni de lobes oculaires faibles, parfois nuls, échancré en arc de cercle, plus rarement (par ex. stratum) bisinué à sa base. — Ecusson subarrondi. — Elytres variables, cylindriques [deprcssirostris), obconiques {propugnator), oblongo-ovales {plumipes), pas plus ou à peine plus larges que le prothorax et plus ou moins trisinuées à leur base, avec les angles huméraux saillants en avant. — Pattes robustes, les antérieures allongées chez les mâles, moins ou à peine chez les femelles, les intermédiaires notablement plus courtes que les autres dans les deux sexes ; cuisses linéaires ou médiocrement en massue, dentées ou non en dessous ; jambes comprimées, droites, tronquées et onguiculées au bout ; tarses plus longs, plus larges, et en général villeux chez les mâles (2), à articles 1 allongé dans les deux sexes, (1) M. Philippi (Stettin. entom. Zeit. 1864, p. 370) en a décrit plus récem- ment une autre espèce, sous le nom de L. hioculata. (2) Une|espèce inédite, voisineTdu [stratum^ et qui fait partie de ma collée- CRYPTORIIYNCHIDES VRAIS. 119 4 grand, ainsi que ses crochets, — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, séparés du 1" par une suture droite ou légèrement arquée ; saillie intercoxale large, tronquée ou arrondie en avant. — Métasternum de longueur variable. — Méso- sternum en forme de voûte, tronqué en avant, saillant. — Corps écailleux. Ce genre, qui paraît très-tranché lorsqu'on se borne à examiner l'espèce européenne {dcpressirostris Fab.) qui en constitue le type, l'est peu en réalité. Sans son mésosternum en forme de voûte, il se- rait difficile de du'e ce qui le distingue des Coelosternus, dont la massue antennaire est oblongo-ovale et articulée. Mais ce caractère l'éloigné notablement de ces derniers. Ses espèces, toutes (sauf le de- pressirostris) originaires de l'Amérique du Sud, ont un faciès très- différent et leur livrée n^est, à part quelques exceptions, qu'un mélange confus de blanc, de gris, de brunâtre et de noir, ou de quel- ques-unes seulement de ces couleurs. La plupart sont d'assez grande taille (1). ONCHOSCELIS. ScHOENii. Curcul., VIII, 1, p. 302 (2). Rostre assez long, déprimé, subparallèle, droit, penché ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, rectilignes. — Antennes médiocres, de grosseur moyenne; scapc en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles î-4 allongés, obconiques, 2 le plus long de tous, S-7 arrondis; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez fortement granulés, très-grands, déprimés, brièvement ovales, tron- qués en avant. — Prothorax plus long que large, peu convexe, régu- lièrement conique, puis un peu rétréci en avant, avec son bord anté- rieur très-saillant, profondément sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires assez prononcés et arrondis, légèrement bisinué à sa base; les bords du canal prosternai arrondis et déprimés. — Ecusson en carré long. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules un peu saillantes en avant. — Pattes longues et assez robustes, les antérieures plus grandes que les autres ; cuisses en massue, canaliculées et ob- tusément dentées en dessous ; jambes comprimées, légèrement ar- quées, onguiculées au bout ; tarses assez longs, médiocrement larges, tion, a ces organes excessivement larges dans ce sexe ; leur S*" article notam- ment forme une palette ovale d'une grandeur extraordinaire. (1) Schœnlierr, après eu avoir retranché deux Ch-bikctetorus qu'il y avait compris dans l'origine, en mentionne (Curcul. VIII, 1, p. 375) treize. Je n'en connais pas d'autres de décrites, et le petit nombre d'espèces nouvelles que j'ai ■vues dans les collections me paraissent, pour la plupart^ étrangères au genre. (2) Syn. CiUPToiunKCiius, Scliœnh. Curcul. lY, p. 96; olim. 120 f.l'RCULIONIDES. spongieux en dessous, à articles 1 allongé, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du l*' par une suture droite; saillie intercoxale large, an- guleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Méso- sternum en fer à cheval. — Corps oblong, naviculaire, partiellement écailleux. Schœnherr avait placé primitivement parmi les Cryptorhynchus l'unique espèce (1) connue du genre. Il l'en a, depuis, retirée, et avec raison, car elle diffère fortement de ces derniers par la forme de son rostre et l'aplatissement des bords du canal prosternai en avant des hanches antérieures (2). Cet insecte est d'assez grande taille, noir, avec la base du rostre, le vertex de la tête, le disque du prothorax, la base des élytres et leur extrémité, enfin les épimères mésotho- raciques revêtus d'écaillés jaunes et partiellement rubigineuses ; les cuisses sont munies d'un anneau de même couleur à leur extré- mité. Il se trouve à Cayenne et dans le nord du Brésil. EPIPEDORHINUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 42. Tête déprimée sur le vertex, verticale ; rostre médiocre, assez ro- buste, droit, rétréci dans son milieu, divisé à son extrémité en deux lobes portant les mandibules (3); celles-ci assez saillantes, déprimées, légèrement arquées, et obtusément tridentées en dedans ; scrobes commençant un peu au-delà du milieu du rostre, subrectilignes, évasées en arrière. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, grossissant légèrement; massue forte, oblongo- ovale, acuminée au bout, faiblement articulée. — Yeux assez fortement granulés, assez grands, déprimés, transversaux, acu- minés inférieurement. — Prothorax transversal, convexe et caréné en dessus, presque droit sur les côtés à sa base, brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires, (1) 0. rubiginosus, Schœnh. loc. cit. {Cryptor. Germari Schli. olim). (2) Scliœnheir a omis ce dernier caractère ; il dit même que le canal proster- nai est « argute marginatus » ; mais probablement il n'entendait parler que de sa partie qui est formée par le mésosternum. 11 s'en faut de peu que ce dernier ne soit en forme de gouttière, de sorte que, sous ce rapport, le genre fait le passage entre les genres qui précèdent et ceux qui suivent. (3) Structure très-singulière, unique en son genre dans la famille, et dont Scliœnl.err n'a pas parlé, bien qu'elle soit très-apparente. Quand on regarde le rostre en dessous, on voit que le pédoncule du sous-menton, qui est très-court, occupe le fond de la fissure qui le divise en deu\ lobes, et que cette dernière est en partie occupée par les_màchoires qui sont très-gréles. CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 421 assez fortemei'it bisinué à sa base. — Ecusson ovale. — Elytres très- convexes, brièvement naviculaires, subtronquées en arrière, notable- ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules saillantes en dehors et obtusément anguleuses. — Pattes mé- diocres, robustes, comprimées ; cuisses sublinéaires, dentées en des- sous ; jambes arquées à leur base, puis drohes, finement onguiculées au bout; tarses courts, étroits, à articles 1 peu allongé, 3 seul spon- gieux en dessous, 4 médiocre ; ses crochets très-courts et très-grêles. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1" par une suture droite ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Mésosternum en forme de gouttière, saillant. — Corps brièvement ovale, densément écailleux. Genre éminemment distinct, par suite de la division du rostre à son extrémité. Il ne comprend qu'une très-rare espèce [Chevrolatii Schh.) du Brésil, ressemblant de près, sous le rapport de la forme générale, au Cœlostermis compernis du même pays, mais d'un tiers plus petite. Sa couleur générale est d'un jaune d'ocre pâle, rembruni sur le disque du prothorax et celui des élytres. Chacune de ces der- nières est munie de trois fines carènes tranchantes, abrégées en ar- rière, dont les deux internes présentent de courtes crêtes fasciculées; le prothorax a cinq tubercules de même nature, dont deux anté- rieurs et les trois autres disposés transversalement en arrière de ceux-ci. CRYPTORHYNCHUS. Iluc. Magaz., VI, p. 330. Ce genre, fondé primitivement sur le C. lapalhi d'Europe, seule espèce que possède cette partie du globe, est devenu, entre les mains de Schœnherr, un vaste magasin de formes disparates (i) qui (1) Les espèces mentionnées par lui (Curciil. VIII^ 3^ p. 303) sont au nombre de 160, auxquelles on a, depuis, ajouté les suivantes, qui ont besoin, comme les siennes, d'une révision approfondie. Esp. africaines : C. planidorsis, nebuiostis, sparsutus, setarius, oceUopnnctaius, luteritius, J. Thoras. Arcliiv. entom. II, p. 135; Gabon. — Esp. de Ceylan : C. inefj'ectns,assimiluns, notabilis,declaratus, vexaius, F. Walker, Ann. a. Mac. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 264. — Esp. de l'Australie : C. Sirius, Antares, infulatus, femoralis , cariosus ,Enchs. Archiv, 1842, I, p. 202; Tasmanie. — aUAcollis, Germar, L:nn. entom. III, p. 221. — longimanus, Boliem. Voy. d. l'Eugén,; Entom. p. 139. — Esp. de la Polynésie : C. sehdosus, Bohem. ibid. p. 140; Guam. — clalhratus, Blanch. Voy. au pôle Sud ; Entom. p. 247 ; îles Arou. — pÀanatus^ fostfasciatus, L Fairm. Rev. et Blag-. d.Zool. 1849, p. 512; Taity.— Gyllenkallii, ficus, Guerinii, Woodlar- kiamis, ftlontrouz. Faune d. l'île Woodl. p. 53, — paci ficus , Fauve), BuUet. d. 1. Soc. Linn. d. Normand. VII, 160; Nouvelle-Calédonie. — Esp. américaines : C. batatœ, Waterii. l'roceed. of tlie entom. Soc. p. LXIX; Barbade. — hilu- naris, leucophœus, Ericlis. Archiv, 1847, I, p. 132; Pérou. — triocellatus, 122 f.URCULIOXIDES. se refusent à toute définition précise. Celle qui suit est empruntée aux espèces qui possèdent la même organisation que le lapathi, ou ne s'en éloignent que par des particularités d'une importance se- condaire. Rostre de longueur et de grosseur variables, plus ou moins dé- primé et élargi à sa base, ainsi qu'à son extrémité ; ses scrobes com- mençant dans son milieu, ou un peu au-delà, légèrement obliques (1 )• — Antennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, de longueur relative va- riable, le 2^ jamais notablement plus long que le 1", 3-7 courts, peu à peu subarrondis, 7 plus gros que les autres (2); massue médiocre, oblongo-ovale, subcompacte, veloutée. — Yeux assez fortement gra- nulés, assez grands, déprimés, transversaux, acuminés inférieure- ment. — Prothorax transversal, médiocrement arrondi sur les côtés en arrière, brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur en général peu saillant, muni sur les côtés de lobes oculaires plus ou moins prononcés, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson va- riable ainsi que les élytres ; celles-ci débordant plus ou moins le pro- thorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses ou anguleuses. — Pattes médiocres ; cuisses graduellement en mas- sue, dentées ou non en dessous, les postérieures ne dépassant pas l'ex- trémité de l'abdomen (3), le plus souvent beaucoup plus courtes que Fauvel, Bull. d. 1. Soo. Linn. d. Normand. V, p. 316; Cayenne. — hkallosus, Pérou; gracilis, Californie; Bohem. loc. cit. p. 139. Une foule d'espèces inédites, s'élevant au moins à une centaine, existent en outre dans les collecUons, telles qu'elles sont composées en ce moment. (1) Ainsi que Schœnherr (Curcul. IV, p. 137 et 146) en a fait lui-même la re- marque, ses C. setosus, iurpiculus, vestitus, palpehra, diversus et divergens ont le rostre tout autrement fait. Il est plus haut que large, plus ou moins gibbeux à sa base, et ses scrobes commencent près de son extrémité. Il y a là un premier genre à distraire de celui-ci. (2) Chez le C. cœcus Fab., le funicule est grêle, avec ses articles 1-4 allon- gés, subégaux, noueux au bout, et 5-7 globuleux. Ce caractère coexistant avec des cuisses postérieures dépassant l'abdomeu, une forme générale courte et ramassée, cet insecte est le type d'un genre particulier. (3) Chez le lapathi et les espèces tout à fait typiques, elles ne dépassent que de peu le bord postérieur du 4" segment abdominal. Lorsqu'elles arrivent à l'extrémité du 5« et même un peu au-delà, en conservant leur forme, elles peu- vent encore être considérées comme étant à l'état normal. Mais il existe un petit groupe [Iriangularis, orthomasticus, stipiduior, aspericollis, gemimis, cincfelliis) que Schœnherr a placé à la (in du genre, dans lequel les pattes sont notablement plus longues que de coutume dans toutes leurs parties, avec toutes les cuisses linéaires et les postérieures dépassant toujours, et parfois fortement l'abdomen, surtout chez les mâles. Schœnherr a même fini par placer une de ces espèces {triangiduris) parmi les Macromkrus. Au caractère en question, ces insectes joignent une forme ramassée et uaviculaire, une ligne élevée en forme CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 123 lui; jambes comprimées, droites ou peu s'en faut, onguiculées au bout, munies près de leur sommet, sur leur face externe, d'une bande de poils rigides, dirigés en dehors (1); tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là médiocrement allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1^'' par une suture droite (2) ; saillie intercoxale assez large, rétrécie et arrondie en avant. — Mésosternum en forme de gouttière, peu saillant. — Corps poly- morphe, au moins partiellement écailleux. A ces caractères, il faut encore ajouter que les différences sexuelles no sont pas plus prononcées chez ces insectes que dans le commun des Curculionides. Epuré, conformément à la formule qui précède, le genre perdra environ le tiers des espèces qu'il contient en ce moment, mais n'en restera pas moins un des plus considérables de la Famille et des plus variés sous le rapport de la livrée. 11 est répandu dans toutes les parties chaudes et tempérées du globe ; mais l'Amérique en possède plus à elle seule que toutes les autres régions prises ensemble. COELOSTERNUS. ScHOENu. Curcid. Disp. melh., p. 284. Schœnherr a composé ce genre de telle sorte qu'en comparant la définition qu'il en donne avec celle des Cryptorhynchus, on ne voit pas en quoi il diffère de ces derniers (3). 11 a par conséquent aussi de cliovron, sur la tôle, etc., avec un abdomen normal. Ils constituent évidem- ment encore un type générique particulier. (1) Ces poils sont ordiuaireraent d'un jaune brillant, beaucoup plus rarement noirs; ils sont assez sujets à manquer aux jambes antérieures. Quelque insigni- fiants qu'ils paraissent, ils constituent un bon caractère empirique pour re- connaître les vrais Cryptorhynchus. En eflet, ils sont surtout absents chez les espèces dont la présence dans le genre cboque le plus les yeux (par ex, hor- ridus) . (2) Dans un petit nombre de cas (par ex. postularius], le 2« de ces segments est notablement plus court que chacun des deux suivants. Mais comme il est séparé du i"'^ par une suture rectiligne et à l'état normal chez des espèces voi- sines (par ex. amictus, albipcs, etc.), ce caractère ne paraît pas générique. L'égalité des segments en question est un des caractères les plus importants pour la classification du genre. Pour peu que le 1^^'' d'entre eux s'allonge et que sa suture de séparation avec le segment basilaire devienne anguleuse, ces modificafions sont accompagnées de changements notables dans le faciès et quelques-unes des parties du corps; voyez, par exemple, les C. Reichei, sîigma, lemniscahis , et une foule d'autres. (3) S'il n'y avait compris que des espèces à massue antennairc très-allongée et cylindrique, le genre serait parfaitement distinct des Ckyptokhynchus. Mais sur les 46 qu'il décrit (Curcul. Yill, 1, p. 359), il n'y a que celles de sa pre- 124 CURCILIONIDES. besoin que ceux-ci d'être épuré. Partant de l'espèce {compernis) que Schœnberr lui a assignée pour type, je n'y comprends que celles qui possèdent la réunion des caractères suivants : Mâles : Rostre allongé, de grosseur variable, en général peu ro- buste, déprimé, plus ou moins élargi à sa base et parfois à son ex- trémité ; ses scrobes commençant dans son milieu, rectil ignés. — Antennes médiocres, peu robustes ; scape en massue au bout, attei- gnant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 arrondis, graduellement globuleux ; massue de la longueur du fu- nicule ou peu s'en faut, cylindrique, compacte, veloutée. — Yeux assez fortement granulés, très-grands, oblongo-ovales, transversaux, souvent faiblement séparés ou subcontigus en dessus, — Prothorax transversal, plus ou m'oins convexe, fortement arrondi sur les côtés, très-rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant, muni de lobes oculaires assez prononcés, médiocrement bisinué à sa base. — Ecusson et élytres variables ; celles-ci débordant plus ou moins le prothorax, avec les épaules obtuses ou anguleuses. — Pattes longues, les antérieures plus grandes que les autres; cuisses sublinéaires ou médiocrement en massue, uni- ou bidentées en dessous, les postérieures atteignant l'ex- trémité de l'abdomen; jambes comprimées, les antérieures au moins un peu arquées, toutes mucronées au bout et munies sur leur face externe, à leur extrémité, d'une bande longitudinale de cils dirigés en dehors; tarses spongieux en dessous, les antérieurs à articles 1-2 parfois (par ex. aj lin dricorni s) aWongés, déprimés et frangés sur leurs bords, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen égaux, séparés du i'^'' par une suture droite. — Métastcrnum médiocrement long. — Mésosternum en forme de gouttière très-allongée (1). — Corps variable, écailleux. mièrc division, au nombre de 13, qui l'aient ainsi faite; toutes les autres ont celle massue oljlongo-ovale, beaucoup plus courte que le funicule, dont les articles se sont allongés; et comme ces espèces ont en même temps des pattes de longueur égale, il ne reste plus, pour les distinguer des CinPTOunYNCuus, que leur massue antennaire un peu plus forte. Or.il yaà cet égard, entre les deux genres^ les passages les plus insensibles. La plupart des espèces dont il s'agit devront, à mon sens, être reportées parmi les CnYPTonHVNCuus, et les autres constituer des genres nouveaux. On pourrait, par exemple, en établir un sur le dorsalis qui, à une forme tout-à-fait insolite, réunit un 2« segment abdominal plus court que chacun des deux suivants; un autre sur le ddumhis dont les yeux sont étroits, verticaux, et dont le faciès est complètement celui d'un Gasterocercus, etc. (1) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, sauf le cylindriroslris, il affecte cette forme. Celui du cylindriroslris a, au contraire, celle d'un fer à cheval transversal et est très-saillanl; ce caractère coexistant avec un faciès de Gasterocercus et des tarses antérieurs plus larges chez le mâle que chez aucune autre csiièce, cet insecte doit former un genre distinct et être reporté près des GlSTEROCERri'S. CRYI'TORHYiXCHIDES VRAIS. 125 Ainsi limité^ le genre ne comprend plus que le tiers des espèces que Schœnherr y a introduites, celles qui composent sa première di- vision et qui sont toutes propres à l'Amérique. Même dans cet état, il est médiocrement homogène. Toutes celles qu'on a décrites, depuis Schœnherr, lui sont probablement étrangères (i). Quant à ses rapports avec les genres voisins, il ne peut plus être confondu qu'avec les Cylinurocouynls, dont il ne se distingue que par ses antennes autre- ment faites. CYLINDROCORYNUS. ScuoENH. Curcul.) IV, p. 231. Ce genre ne diffère essentiellement des Coelosterms, compris tels que je viens de les exposer, que par le caractère suivant : Antennes un peu plus longues et plus grêles; leur funicule à ar- ticles 1-3 allongés, 2 le plus long, 4-7 plus ou moins arrondis (2) ; massue beaucoup plus courte que le funicule, grêle, cylindrique, compacte et veloutée. Le rostre est grêle, allongé et pareil à celui du Cœlostcruus com- pernis et espèces voisines ; les yeux sont grands et médiocrement séparés sur le front ; le prothorax régulièrement conique ou {denll- pes) légèrement rétréci en avant ; les élytrcs oblongo-naviculaires ; les cuisses bidentées en dessous, particularités qui toutes se retrou- vent chez quelques Coelosternl's et ne sont par conséquent pas dif- férentielles. Le genre ne comprend en ce moment qu'un petit nombre d'es- pèces (3) des'régions intertropicales de l'Amérique du Sud. (1) C. albolessellatns, Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amer, d. Sud; Entom. p. 173; Brésil. — apicalis, Bolicm. Voy. d. l'Eugénie; Entoui. p. 141; même pays (Rio). — anguUdus, rufesccns, aWotessellatus. unicolor, ciirtulus, rufi- cornis, snr'atus, aiomnrius, albilaterus, argenteus, subfnsciaius, plumbeus, brunneo-fasciatus,tessellatus, Kotsch. Etud.cntom. Ann. VU, p. 73; Indes or. Les C. Panchezi^ pictus, mberculatus de la Nouvelle-Calédonie, décrits par M. Jlontrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 18G0, p. 890), paraissent être des Cryi'TOriiyxcuus; son C. impressus (ibid. p. 891) est^ comme on l'a vu plus haut, le type du genre Mecmistoceuus; enfin son C. sqiianwsu^ (ibid. p. 900) paraît appartenir au genre ELTiiYr.utKus. (2) Chez une espèce inédile de Colombie, assez répandue dans les collections, et remarquable par l'allongement de son prolborax très-régulièrement conique^ les articles 1-5 du funicule sont tous allongés, avec le 2e au moins trois fois plus grand que le l'"', de sorte qu'il n'en reste plus, avant la massue, que deux qui soient arrondis. (3) C. imaginarius,'Bviii\; dcniipes, Cayenne, Colombie; Schœnh. loe. cit. p. 232. — Aj. : C. stellaris, Erichs. Archiv, 1817, I, p. 133 ; Pérou. 126 CLRCULIOiMUES. PEZICHUS. Waterii. Trans. of ihe entom. Soc, Ser. 2, II, p. 193. Rostre assez long, médiocrement robuste^ déprimé, parallèle, finement caréné à sa base en dessus, un peu arqué ; ses scrobes com- mençant vers son tiers antérieur, rectilignes. — Antennes longues, très-grêles ; scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; funicule à articles 1 médiocre, obconique, 2 trois fois plus long, 4-S aussi longs c{ue i, 6-7 courts, égaux; massue allongée, cylindrique, compacte, veloutée. — Yeux assez fortement granulés, grands, dépri- més, en triangle curviligne, transversaux. — Prothorax plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son bord antérieur assez saillant, muni de lobes oculaires assez grands, légère- ment bisinué à sa base. — Ecusson convexe, subglobuleux. — Elytres convexes, naviculaires, fortement rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et coupées presque carrément à leur base, avec les épaules obliquement tronquées et un peu saillantes en avant. — Pattes très-longues , subégales , peu robustes ; cuisses linéaires, dentées en dessous, les postérieures dépassant un peu l'ab- domen; jambes un peu comprimées, légèrement arquées à leur base, onguiculées au bout ; tarses longs, à articles 1-2 grêles, celui-là très- allongé, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1'='' par une suture droite ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Mésosternum en forme de gouttière très- allongée. — Corps oblongo-naviculaire, inégal, écailleux. Aucun genre du groupe actuel n'a des antennes aussi grêles que celui-ci ; depuis la base du funicule jusqu'au sommet de la massue, elles vont en grossissant un peu et avec la plus parfaite régularité. Ce caractère, réuni à la structure des pattes, rend le genre aisé à reconnaître. L'espèce [binotatus] décrite par M. Waterhouse, est de la taille des plus grands Coelosternus, d'un brun noirâtre, et pré- sente pour tout dessin une petite tache oblique d'un blanc jaunâtre, située sur chaque élytre, près de la suture et presque dans le milieu de ces organes qui sont assez inégaux. Elle provient du nord de l'Aus- tralie (Moreton-Bay). MACROMERUS. ScHŒKH. Curcitl. Disp. meth., p. 285. UCde& : Piostre allongé, pou robuste, légèrement élargi et épaissi â sa base, parallèle dans le reste de sa longueur, arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes. — Antennes médiocres, grêles ; scape graduellement en massue, restant à une plus ou moins f.UYPTORHYNCHIDES VRAIS. 127 grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconi- ques, de longueur relative variable, 3-4 do même forme, courts, 5-7 subarrondis ; massue petite, oblongo-ovale, articulée. — Yeux très-grands, tinement granulés, déprimés, ovales, transversaux, mé- diocrement séparés en dessus. — Protliorax transversal, plus ou moins déprimé à sa base, médiocrement convexe et finement caréné anté- rieurement, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement saillant, pourvu de lobes ocu- laires faibles, largement échancré en arc, plus rarement bisinué ou tronqué à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres plus ou moins déprimées en avant, ovales ou elliptiques, sensiblement plus larges que le protliorax, avec les épaules calleuses ou obtuses. — Pattes plus ou moins longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ; cuisses graduellement en massue, dentées en dessous, les postérieures dépassant l'abdomen; jambes grêles, les antérieures arquées, parfois flexueuses et denticulées en dedans [crinitarsis], ou crochues à leur extrémité [clavipes], toutes fortement onguiculées au bout; tarses allongés, leurs articles 1-2 déprimés, larges, égaux et frangés sur leurs bords aux antérieurs, grêles, avec le 1" beaucoup plus long que le 2*= aux quatre postérieurs, 4 long ; ses crochets médiocres. — 2" segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée ; saillie intercoxale large, rétrécie et arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Mésosternum en forme de gout- tière, très-allongé. — Corps oblongo-ovale, écailleux. Femelles : Elles diffèrent des mâles uniquement par la structure de leurs pattes qui sont plus courtes ; les antérieures sont également al- longées, avec leurs tarses pareils à ceux des autres paires ; les cuisses postérieures dépassent moins fortement l'abdomen et ne sont même pas plus longues que lui, chez quelques espèces inédites, de taille médiocre. Dans ce dernier cas, les pattes antérieures ne sont guère plus grandes que les autres, et alors ces femelles ne se distinguent plus des Cryptorhynchus que par leurs yeux plus rapprochés en dessus, et la longueur relative du 2"= segment abdominal. Ces insectes ont un faciès particulier qui ne se retrouve que dans le genre suivant. La plupart de leurs espèces (surtout chimaridis et crinitarsis) sont notablement au-dessus de la taille moyenne, les plus petites descendent à peine au-dessous. Elles sont médiocrement nom- breuses (1) et répandues depuis le Brésil jusqu'aux Antilles et au Mexique. (1) Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 356) en cnumèrelO espôces dont il faut retrancher le triangularis qui, ainsi que je l'ai dit plus haut (p. 122^ cote 3), me paraît appartenir à un genre nouveau. Depuis, on n'a décrit que Ja sui- vante : M.numcniuSj Erichs, Archiv, 1817, I, p. 133; Pérou. 128 CIJRCLLIONIDES. CNEMARGUS. ScHOENH. CurcuL, IV, p. 191. Genre présentant les mêmes caractères que les Macromerus qui précèdent, sauf les deux suivants : Yeux un peu plus petits et, par suite, plus séparés sur le front. — Pattes presque d'égale longueur dans les deux sexes, les anté- rieures un peu plus longues seulement que les autres ; cuisses posté- rieures de la longueur de l'abdomen ; jambes très-fortement compri- mées, larges, tranchantes en dehors, élargies au côté interne dans leur milieu, les antérieures un peu arquées à leur base. L'unique espèce [chamœlcon Fab.) du Brésil qui le constitue en ce moment, a complètement le facics d'un Macromerus. Elle est de taille moyenne, et le ton général de sa livrée est d'un gris verdâtre plus ou moins rembruni en dessus ; chez quelques exemplaires, il existe, au sommet de la déclivité des élytres, une bande transversale, ondu- leuse, d'une nuance plus claire que le fond. Dans la plupart des collections, on trouve associées à cet insecte quelques espèces inédites ; mais ce sont des CryptorhyiXchus ou des genres nouveaux qui devront prendre place parmi ceux que j'ai dit plus haut devoir être démembrés de ces derniers. ENTELES. ScHOENH. Ciircul.; IV, p. 269. Hostre allongé, médiocrement robuste, légèrement déprimé, paral- lèle, arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes. — An- tennes médiocres, grêles ; scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; funicule à articles \ assez long, noueux au bout, 2 beaucoup plus grand, 3-4 obconiques, plus courts, égaux, 3-6 très-courts, subar- rondis, 7 plus gros et subcontigu à la massue ; celle-ci médiocre, oblongo-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux finement granu- lés, très-grands, déprimés, transversaux, atténués inférieurement, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, réguliè- rement conique, légèrement sinué de chaque côté en avant, assez for- tement bisinué, dans son milieu, à sa base. — Ecusson petit, poncti- forme. — Elytres convexes, régulièrement ovalaires, à peine plus larges que le prothorax, fortement trisinuées à leur base, avec les épaules un peu saillantes en avant. — Pattes longues, assez robustes; cviisses médiocrement en massue, dentées en dessous ; jambes com- primées, tranchantes en dehors, un peu arquées, surtout les anté- rieures, obliquement arrondies et onguiculées à leur extrémité; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 grêles, celui-là de beau- coup le plus long, 3 transversal, 4 long ; ses crochets médiocres et cuYrTOUiiv-NcuiiiKs vn.vis. 129 grêles, — 2" segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une line suture arquée ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum excessivement court. — Mésosternum en forme de gouttière, allongé, saillant. — Corps ovoïde, partiellement pubescent. Genre propre à l'Australie et composé jusqu'ici d'une seule espèce {Vigorsii Schh.) de taille moyenne et remarquable par sa livrée. Elle consiste, sur un fond d'un noir assez brillant, en lignes étroites for- mées par des poils jaunes, lignes qui encadrent le prothorax de toutes parts et forment sur les élytres un réseau à grandes mailles. Le pre- mier est lisse, les secondes présentent des rangées régulières de points enfoncés superficiels, sauf à la ])ase où ils sont assez profonds. Note. Il est probable que les trois genres suivants, c[ui me sont inconnus en nature, ajipartiennent au groupe actuel. J'ai cependant quelques doutes à cet égard pour le premier d'entre eux. CATAPYCNUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 39. Rostre presque du double plus long que la tête, infléchi, un peu élargi à sa base et à son extrémité ; celle-ci déprimée et échancrée en demi-cercle ; ses scrobes linéaires, profondes, atteignant sa base en dessous. — Antennes insérées vers le milieu du rostre, assez courtes, peu robustes; scape en massue, atteignant presque les yeux; funicule à articles 1 assez court et assez gros, obconique, 3-4 allongés, noueux au bout, celui-là trois fois plus long, '6-1 courts, arrondis ; massue ovale, acuminée, quadriarticulée. — Yeux latéraux, ovales, déprimés, acuminés inférieurement. — Protliorax à peine plus court c{ue large à sa base, médiocrement com^exe, arrondi sur les côtés, brusquement ré- tréci en avant, un peu saillant et arrondi au milieu de son bord anté- rieur, muni de légers lobes oculaires, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson arrondi en arrière. — Elytres très-convexes, surtout dans leur milieu, subgibbeuses, ovales, un peu plus larges à leur base que le prothorax, avec les épaules obtusément anguleuses. — Pattes assez longues, subégales, robustes; cuisses sublinéaircs, faiblement épaissies dans leur milieu, dentées en dessous; jambes comprimées, assez lar- ges, presque droites, fortement onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 plus large, profondément bilobé, 4 robuste. — Corps ovale, convexe, à téguments solides, écailleux. Schœnherr en décrit deux espèces brésiliennes d'assez grande taille et très-voisines l'une de l'autre, sous les noms de gmnulosusGt de no- clulosus (1). Il dit le genre voisin des Cnemakgus. (1) On m'a communniué de divers côtés, comme élaut cette seconde esitccc, Coléoplcres. Tome VU. t) 130 CLUCLLIUXIUES. ALDOiNUS. A. WhitEj Voy. of the Ercb. a. Terr.; Entoni., p. 16. Antennes médiocres, à article 1 n'atteignant pas les yeux et gra- duellement en massue au bout ; f unicule de 7 articles : 1 allongé ainsi que 2, mais plus que ce dernier et fortement épaissi au bout, 3-7 cupuliformes, grossissant peu à peu ; massue peu distincte du funicule, ovale, subacuminée, indistinctement triarticulée. — Rostre assez long, non épaissi au bout, subparallôle ; sillons antennaires commençant au-delà de son milieu et prolongés jusqu'aux yeux. — Protborax un peu rétréci en avant, arrondi sur les côtés, avec un fort lobe de chaque côté de sa base cj[ui est bisinuée dans son milieu, un peu déprimé en dessus. — Ecusson très-petit et enfoncé. — Elytres parallèles en grande partie, arrondies au bout et recouvrant le pygi- dium. — Pattes de longueur et de grosseur médiocres ; cuisses un peu comprimées, fortement échancrées en dessous près de leur sommet. — Un large canal pectoral s'étendant jusqu'à la base des pattes inter- médiaires. Le type du genre est originaire de la Nouvelle-Zélande et de taille moyenne ; M. A. White le nomme hylobioides. Je soupçonne qu'il est voisin des Rhyncodes et des Cyamobolus. RHINOCHENUS. il. Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amer, d. Sud; Entom., p. 171. Ce que dit M. Lucas de ce genre se borne aux détails suivants : Antennes moins allongées et plus épaisses que celles des Crypto- TiHYNCnus ; leur massue courte, ovalaire. — Rostre court, aplati à, l'extrémité, dépassant à peine le thorax. — Yeux latéraux, déprimés, écartés, ovalaires. — Thorax à peine sinueux à sa base, arrondi sur les côtés, non étranglé antérieurement, ses lobes cachant presque en- tièrement les yeux lorsque le rostre est replié. — Elytres courtes, moins ovalaires que celles des Cryptorhynchus, moins convexes, à épaules saillantes et moins obtusément anguleuses. 11 ajoute c[ue le genre ressemble beaucoup aux Cryptorhynchus et vient se placer immédiatement à côté. L'espèce [sticticiis) qui en forme le type, est assez petite et originaire de la province de Minas Geraes. un grand insecte du Brésil, d'un faciès fort remarquable, mais qui n'a rien de commua avec le genre actuel et n'est qu'une espèce nouvelle du genre Crato- SOMUS. MÉCISIOSTYLIUES. 131 Groupe III. Mécistostylides. Antennes insérées au sommet du rostre chez les mcàles, plus en ar- rière chez les femelles; leur scape tantôt empiétant seulement sur les yeux, tantôt les dépassant fortement en arrière. — Prothorax non tranchant sur les côtés. — Un écusson parfois nul. — Epiplcures des élytres verticales. — Métasternum de longueur varial)le ; épisternums larges et parallèles (Protopalus excepté). Groupe confiné dans l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle- Calédonie, et dont les analogues n'existent nulle part ailleurs. Ses es- pèces ont un faciès qui leur est exclusivement propre et sont remar- quables par les différences prononcées qui existent entre les deux sexes et qui portent principalement sur le rostre, l'insertion des an- tennes et leur structure. Chez tous les Apostasimérides qui précèdent et qui suivent, le scape de ces organes atteint au maximum le bord antérieur des yeux et très-souvent en reste à quelque distance. Ici, même quand il est à son maximum de brièveté, il empiète au moins un peu sur eux. Le plus souvent il les dépasse, et parfois (Meco- JiASTYx) devient plus long que le corps entier. Chez les mâles, les proportions relatives des articles du funicule sont sans autre exemple dans la famille ; chez les femelles, elles sont beaucoup moins anor- males. Schœnherr a publié depuis longtemps, sous le nom de Protopalus, un genre de ce groupe, mais sur le sexe femelle seulement. Dans ces dernières années, M. Montrouzier, qui en a découvert plusieurs es- pèces très-intéressantes, les a toutes comprises dans son genre Ano- MOCERus, en quoi son opinion a été suivie par M. B. P. Perroud dans un travail récent (1) ; mais ce genre doit, à mon sens, en former trois bien distincts. Enfin il en existe dans les collections un dernier, iné- dit, auquel M. Jekel a imposé le nom de Mecistostylus qui exprime très-bien l'un des principaux caractères de ces insectes. Aussi est-ce à lui que j'ai cru devoir emprunter le nom du groupe. Celui-ci com- prend par conséquent déjà cinq genres, reconnaissables aux caractères suivants : I. Eiytrcs débordant fortemetit le prothorax; leurs épaules très-saillantes, anguleuses : l'r otopalus. II. — débordant faiblement ou pas du tout le prolliorax. a Ecusson aul : Anomocerns, aa — distinct. (1) « Essai sur la Faune cnlornologique de Kanala (Nouvelle-Calédonie). » Ce travail, présenté à la Société Linnéenne de Lyon, n'a pas encore paru dans les Annales de ce corps savant, au moment où j'écris. M. Perroud l'a publié à part dans ses « Mélanges cntomologi(pics, « dont il forme la 4"= livraison. 132 CLRCL'LIONIUES. Piothorax carré à sa base, brusquement rétréci en avant : Hemi- deres. — assez long, en cône régulier : Mecistostylus. — très-long, conique, resserré avant son extrémité : Meco- mastyx. PROTOPALUS. ScHOENH. Ciircul., IV, p. 44 (1). Mâle : Rostre long, robuste, convexe, fusiforme, comprimé en avant, puis brusquement dilaté et obliquement tronqué au bout; ses scrobes commençant non loin de la bouche, fovéiformes, puis recti- lignes, peu profondes et atteignant les yeux. — Antennes subtermi- nales, filus longues que le corps ; scape atteignant la base du pro- thorax, arqué, renflé en une grosse massue conique au bout; funicule à articles 1-2 presque aussi longs, pris ensemble, que le scape, 1 flexueux, 2 ampullacé au bout, 3 obconique, plus long que les sui- vants, 4-6 courts, subturbinés, 7 cylindrique, transversal, contigu à la massue ; celle-ci relativement petite, oblongo-ovale, compacte, mu- nie d'un faisceau de poils au côté interne. — Yeux grands, déprimés, transversaux, finement granulés. — Prothorax aussi long que large, conique, muni antérieurement d'un profond sillon circulaire, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté, sans lobes oculaires, bisinué à sa base ; canal prosternai large et peu profond ; SCS bords latéraux minces et tranchants. — Ecusson rhomboïdal. — Elytrcs très-convexes, naviculaires, comprimées et planes latérale- ment, ayant la suture comprimée et saillante dans son milieu, sen- siblement plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules anguleuses et saillantes en dehors. — Pattes longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ; cuisses sub- linéaires, à peine dentées en dessous ; jambes comprimées, droites, onguiculées, avec leur angle interne fascicule ; tarses médiocres, spon- gieux en dessous, assez larges, à articles 1 allongé, 3 transversal, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1'^'' par une suture droite; saillie intercoxale large, subogivale. — Métasternum très-court; ses épistcrnums étroits, linéaires. — Mésosternum en fer à cheval. — Corps oblongo-naviculaire, écailleux et pubescent. Femelle : Elle est plus grande, plus massive que le mâle et s'en distingue par les caractères suivants : Rostre plus court, un peu déprimé, parallèle, convexe et finement caréné en dessus dans plus des trois quarts de sa longueur, un peu dilaté, formant une plaque carrée, et aplani à son extrémité ; ses scrobes commençant un peu (1) Syn. HïPsoruoRUS, Dcj. Cat. éd. 3, p. 31G. — CRïi'TORH\h'CHUS Boisduv. MÉCISTOSTYLIDES. 133 moins en avant que chez le mâle. — Antennes de la longueur de la moitié du corps; scape droite graduellement en massue^ empiétant un peu sur les yeux ; funicule hérissé de longs poils, à articles obco- niques : 1-2 allongés, égaux, 3-4 un peu plus courts, 5-6 décroissant encore, 7 confondu avec la massue ; celle-ci assez distinctement arti- culée. — Prothorax moins allongé et moins régulièrement conique. — Pattes plus courtes, mais conservant à peu près les mêmes propor- tions relatives. Le type du genre (1) est un insecte de l'Australie, égalant presque, sous le rapport de la taille, les Cratosgml's de seconde grandeur, mais sujet à devenir beaucoup plus petit (2). Sa livrée est d'un noir bru- nâtre sale plus ou moins varié de mouchetures jaunâtres, et il est couvert partout d'écaillés en partie redressées. Son prothorax très- rugueux est muni en avant d'une carène tranchante. Celle que forme la suture des élytres dans son milieu est fortement fasciculée chez les grands exemplaires. Ces organes sont assez profondément striés sur les côtés et légèrement dans le voisinage de la suture. Ce bel insecte est très-rare dans les collections, surtout le mâle, M. Boisduval et Schœnherr n'ayant pas connu ce sexe, n'ont pas pu avoir une idée exacte du genre. M. Waterhouse en a décrit, d'après un exemplaire femelle, une seconde espèce (3) du nord de l'Australie dont on ne pourra juger que lorsque le mâle sera découvert. ANOMOCERUS. MoNTRouz. Ann. d. l. Soc. entom., 1860, p. 898 (4). Mâle : Tète arrondie, peu saillante ; rostre droit, robuste, séparé du front par une dépression transversale bien marquée, convexe à sa base, nettement quadrangulaire, graduellement rétréci dans sa moitié basilaire, parallèle en avant, légèrement convexe et finement caréné (1) P. Stephensii, Srlicenh. loc. cit. p. 45; mais décrit antérieurement par M. Boisdaval (Faune de l'Océan. W, p. 428) sous le nom de Cryptorliynchus dromedarius . Il devra reprendre^ par conséquent, ce dernier nom spécifique que Scliœnherr a changé tout en le citant. (2) M. Waterhouse m'en a com.nuini(pjé un exemplaire femelle ayant à peine le ([uart de la grandeur d'un autre du même sexe qui fait partie de la riche collection de M. le comte Mniszcch. (3) P. Schœnherri, Waterh. Trans. of the entom. Soc. Scr. 2, II, p. 192. Cet insecte, que j'ai sous les yeux, diffère du Stephensii en ce que le 2<' article de son funicule antennaire est près de trois fois aussi long que le l''"", et que !e funicule entier est glabre. Il forme dès lors une section particulière dans le genre, comme le dit M. Waterhouse. (4) Il y avait déjà dans la famille des Nitiduiaircs un genre Akomoeoceka établi par M. Schuckard, mais il est synonyme d/s Cekcus; voyez Tome II, p. 291. 134 CLRCULIONIDES. en dessus (1); ses scrobes complètes en avant, roctilignes et attei- gnant les yeux. — Antennes terminales, leur scape droit, en massue allongée au bout, dépassant à peine le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1 relativement médiocre, noueux au bout, 2 trois fois plus long que lui, 3 n'ayant que le quart de sa longueur, 4-7 ob- coniques, décroissant graduellement; massue plus courte qu'eux, allongée, oblongo-ovale, acuminée au bout, faiblement articulée. — Yeux assez fortement granulés, grands, légèrement convexes, subré- niformes, transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, peu et régulièrement convexe, droit sur les cotés, brusquement, très- fortement et brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement saillant et ses lobes oculaires très-faibles et anguleux, à peine bisinué au milieu de sa base. — Ecusson nul. — Elytres assez courtes, médiocrement convexes dans leur milieu, parallèles dans les deux tiers de leur longueur, fortement rétrécies et obtuses au bout en arrière. — Pattes assez robustes, les antérieures plus longues que les autres; cuisses en massue, triangulairement den- tées en dessous, les postérieures dépassant lui peu l'abdomen ; jambes comprimées, arquées à leur base, onguiculées au bout; tarses assez longs, spongieux endossons, à articles 1-2 assez étroits, celui-là allongé, 4 long, ainsi que ses crochets. — 2« segment abdo- minal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1" par une suture arquée; saillie intercoxale large, subanguleuse en avant. — Métasternum excessivement court; ses épisternums assez larges et parallèles. — Mésosternum saillant, en fer à cheval al- longé. — Corps massif, oblongo-ovale, très-finement et dcnsément écailleux. Femelle : De moitié plus petite que le mâle. — Rostre continu avec le front, dilaté, caréné en dessus, et graduellement rétréci dans sa moitié basilaire, arrondi et un peu déprimé en avant; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur, invisibles sur les côtés en arrière. — Antennes antérieures (2) ; scape empiétant légèrement sur les yeux ; les articles de leur funicule dans les mômes proportions que chez les mâles. — Pattes antérieures pas plus longues que les autres. Ce genre ne contient que la première [CoqiiercU) des deux espèces qu'y avait comprises M. Montrouzier. Chez les exemplaires intacts, le (1) Au repos, il remplit exactement le canal prosternai et ne dépasse pas ses Lords latéraux. Il en est de même dans les deux genres suivants. (2) M. Montrouzier dit que leur inserlion est la même dans les deux sexes, c'est-à-dire, ajoute-t-il, au coin de la bouche; d'où il faut conclure qu'il n'a pas reconnu la femelle. Sa description de l'espèce me semble également avoir été faite d'après des cxen.olaires dont la livrée n'était pas dans toute sa fraî- che ui'. MKCISTOSTYLIDES. 135 fond de la livrée, sur tout le corps, y compris le rostre, est d'un jaune nankin plus ou moins foncé. Le prothorax présente une fine ligne hlanclie sur la ligne médiane et de six à dix très-petits points de la même couleur, très-distants les uns des autres. Les élytres en ont do pareils, mais plus gros, disposés en rangées longitudinales et qui aboutissent au-delà du milieu à une tache de même couleur, occu- pant l'extrémité de ces organes et enclosant une grande tache trian- gulaire d'un brun ferrugineux ; en avant de cette tache, chaque élytre est ornée de quatre courtes bandes de la même nuance, longi- tudinales et accouplées deux à deux. Cette livrée est très-sujette à varier, surtout chez les femelles ; tous les exemplaires que j'ai vus de ce sexe étaient grisâtres et présentaient à peine quelques traces du dessin normal. Le prothorax est très-finement pointillé et des rangées régulières de points un peu plus apparents se voient sur les élytres. Cet insecte est d'assez grande taille et, selon M. Montrouzier, très- commun à Lifu, l'une des îles de l'Archipel de la Nouvelle-Calédonie, J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires. HEMIDERES (1). Mâle: Tète et rostre des Anomocerus du même sexe; le dernier seulement continu avec le front, plan à sa base et formant dans sa moitié basilaire une ellipse très allongée. — Scape des antennes attei- gnant le milieu du prothorax, un peu flexueux, brusquement eu massue au bout ; celle-ci arquée, en cône allongé ; funicule à articles 1-2 très-allongés, égaux, celui-là arqué et noueux au bout, 3-7 très- courts, très-serrés, transversaux, sauf 3, pas plus longs, pris ensemble, que la massue ; celie-ci grêle, cylindrique, compacte et veloutée. — Yeux assez finement granulés, grands, déprimés, en triangle curvili- gne, — Prothorax fortement transversal, convexe, droit et tranchant sur les côtés dans sa moitié basilaire, très-fortement rétréci et coni- que en avant, muni d'un sillon circulaire à quelque distance de son bord antérieur qui est assez saillant dans son milieu, muni de lobes oculaires à peine distincts, coupé carrément à sa base, avec un lobe médian faible et assez étroit. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres oblougo-ovales, convexes au-delà de leur milieu, subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, graduellement rétrécies et obtusément arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes peu robustes, les antérieures beaucoup plus lon- gues que les autres; cuisses linéaires, subcylindriques, finement den- tées en dessous ; jambes un peu arquées à leur base, puis droites et onguiculées au bout ; tarses des Anomocerus. — 2"^ segment abdo- (1) Syn. Anomocerus, Montrouz. Anu. il. 1. Soc. enloni. 1860, p. 899. 130 r.URCULIOXIDES. minai notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture anguleuse; saillie intercoxalo allongée, ogivale. — Le surplus comme chez les Axomôcerus. Femelle : Elle est beaucoup plus petite que le mâle et en difTère par les caractères suivants : Rostre plus court, arqué, déprimé et caréné en dessus à sa base, cylindrique dans le reste de son étendue ; ses scrobes commençant un peu en deçà de son milieu. — Antennes submédianes; leur scape droit, graduellement en massue, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-7 conservant les mêmes proportions relatives que chez le mâle, mais les deux 1"* beau- coup plus courts et droits; massue aussi longue que le funicule. — Pattes antérieures pas plus longues que les autres. Le type du genre est V A7iomocerus Lucasi de M. Montrouzier, in- secte, comme on peut le voir par la formule qui précède, trop diffé- rent de Y An. Coquereli pour pouvoir lui rester associé générique- ment. Il est de moitié plus petit que ce dernier et d'un grisâtre varié de blanc plus ou m^oins pur; cette dernière couleur envahit la ma- jeure partie du prothorax, surtout sur les cotés. Ce dernier est cou- vert, ainsi que les élytres, de dépressions irrégulières peu profondes; la convexité de ces dernières est comprimée et chacune d'elles est munie, près de son extrémité, d'un tubercule plus ou moins fascicule ; les points enfoncés disposés en séries régulières, qui constituent leur sculpture, renferment chacun une petite écaille blanche arrondie (1). La patrie de cet insecte est également la Nouvelle-Calédonie (2). MECISTOSTYLUS Jekel. J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles de l'espèce sur laquelle a été fondé ce genre inédit. Il est voisin du précédent et ne s'en dis- tingue que par les points suivants : Mâle : Scape des antennes presque droit, graduellement en mas- sue, dépassant médiocrement les yeux. — Prothorax en cône allongé, déprimé, redressé en avant, un peu irrégulier sur les côtés, avec son bord antérieur très-saillant et recouvrant presque en entier la tète, (1) M. Montrouzier en signale une variété que j'ai sous les yeux. Elle est i)lus petite que les exemplaires normaux et variée de gris ou de roux formant un dessin nuageux, avec deux taches d'un noir velouté au milieu de la base du pro- thorax, taclies à peine distinctes ou efl'acées chez les individus typiques. Je crois également qu'il n'y a pas lieu d'en faire une espèce distincte. (2) D'après une note de M. Monlrouzier envoyée à M. Perroud (Mélang. en- tom. IV, p. 137), il en existerait dans ce pays une seconde espèce différant de la précédente par sa taille constamment moindre, sa forme plus élancée, son prothorax proportionnellement plus long et plus élevé au-dessus des élytres, enfin ses couleuis plus foncées. 31. Montrouzier la nomma Anom. erec/t/s. MÉCISTOSTYLIDF.S. 137 sans lobes oculaires^, assez fortement bisinué à sa base. — Pattes plus courtes, les antérieures relativement moins longues. Les autres caractères génériques sont absolument semblables, mais ceux qui précèdent me paraissent très-suflûsants pour séparer le genre des Hemideres. L'insecte qui en constitue le type est originaire de la Nouvelle-Zélande et a été dédié par M, Jekel à M. Doué {\), qui a bien voulu me le communiquer, MECOMASTYX (2). Mâle : Tète transversalement convexe, impressionnée entre les yeux; rostre presque droit, rétréci à sa base, puis élargi et graduelle- ment rétréci jusqu'à peu de distance de son extrémité qui est élargie de nouveau et déprimée, convexe et obtusément caréné dans toute sa longueur ; ses scrobes commençant à peu de distance de son extré- mité, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes subterminales ; scape au moins de la longueur du corps (3), plus ou moins flexueux à sa base, puis droit et à peine en massue au bout; funicule à arti- cles 1 de la longueur du scape, 2 n'ayant que le 6*^ de la longueur du précédent, 3-7 extrêmement courts, transversaux, serrés, de moi- tié moins longs, pris ensemble, que la massue ; celle-ci grèle, cylin- drique, compacte, veloutée. — Yeux finement granulés, grands, dé- primés, en triangle curviligne. — Prothorax beaucoup plus long que large, en cône très-allongé, élargi et redressé en avant, avec son bord antérieur très-saillant, muni latéralement de lobes oculaires assez grands et anguleux, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson subar- rondi. — Elytres convexes, oblongues, parallèles dans les trois quarts de leur longueur, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres, pareilles, du reste, ainsi que le surplus des autres caractères, à celles des Hemideres. Femelle : Rostre médiocre, arqué, déprimé et caréné en dessus à (1) M. Douei. Oblongus, dense squamosus, fusco unibrinoque variegatus, scu- tello albo; prothorace vage longitfidinaliler impresso ; elytris punctato-striatis, iiiterstitiis 2, 3, 5 a sutura costatis, iiitevruptis, omnibus ante apicetn luber- culalis. Long. 9-11 inillim. (2) Syn. Anomocerus, Perroud, Mélang. entom. IV, p. 138. (3) Il varie beaucoup sous ce rapport. Sur neuf exemplaires m;\les que j'ai sous les yeux et dont la taille diffère à peine, il y en a trois chez lesquels il at- teint jusqu'à 5 1/2 centimètres de long, ou quatre fois la longueur du corps; chez deux autres, il n'a guère qu'un centimètre de long. Entre ces deux ex- trêmes, tous les passages existent. Chez plusieurs de ces exemplaires, il se renfle à quelque distance de sa base et devient fiisiforme, mais en général il est régulièrement cylindrique. 138 CLRCULIONIDES. sa base, cylindrique dans le reste de sa longueur; ses scrobes com- mençant vers son milieu. — Antennes médianes; scape droit, en massue au bout, empiétant à peine sur les yeux ; funicule à articles 1 beaucoup plus court que 2; massue aussi longue que le funicule. — Le surplus comme chez les mâles. La famille ne contient pas de genre dans lequel les antennes et leur scape en particulier atteignent la longueur démesurée qu'elles ont dans celui-ci chez les mâles. 11 est remarquable en môme temps que les proportions relatives des deux premiers articles de leur funi- cule soient aussi différentes dans les deux sexes. Si l'on ajoute à ces deux caractères la forme du prothorax qui ressemble à celui des Gnojia de la famille des Longicornes, il est manifeste que le genre est un des plus distincts et des plus remarquables qui existent parmi les Curculionides. L'espèce (1) sur laquelle il est établi est presque aussi grande que VAnomoccrus Coqnercli, mais beaucoup plus étroite que ce dernier et d'un faciès très-différent. Groupb IV. Sympiézosoélîdes. Antennes insérées d'une manière variable sur le rostre, au plus médianes; leur scape n'empiétant pas sur les yeux. — Prothorax non tranchant sur les côtés. — Ecusson nul ou distinct. — Epipleu- res des élytres verticales. — Cuisses fortement comprimées et très- larges. — Métasternum variable, ainsi que ses épipleures. Ce groupe a pour type un genre singulier, établi par M. Water- liouse dans ces dernières années, et qui, à des antennes insérées à la base du rostre, réunit un faciès d'ULOMA et des pattes qui ressemblent à celles de quelques Scolytides. Je lui associe le genre Cnemecoelus de Schœnherr qui possède des pattes analogues, mais, qui pour le surplus, présente les caractères essentiels des Tylodides. Peut-être (1) Anom. Montravelii (Monlrouz.), Pcrroud, loc. cit. pi. 1, f. Set 8*. Cette figure a été dessinée d'après un exemplaire mâle en grande partie défloré et dont le scape des antennes avait à peine la moitié du développement qu'il est susceptible d'acquérir. La diagnose suivante, rédigée d'après des exemplaires parfaitement intacts, complétera la description que M. Perroud donne de l'es- pèce : « Obicngus, subtus cum capite albo vel silaceosquamosus, prothorace lœvi lateribus albo-bilineato, elytris striato-punctatis, interstiliis subcostalis remote et obtuse tuberculatis, longiludinaliter dense albo-lineatis, iineis irre- gulariter interruptis. Long, (rostro excl.) 14-lG millim. n M. Montrouzier (loc. cit.) indique cet insecte comme très-rare à la Nouvelle- Calédonie. Il paraît, au contraire, très-commun dans l'île de Mare, qui fait par- tie du même archipel, et où les treize exemplaires que j'ai sous les yeux ont été recueillis par M. Eloin, ingénieur belge chargé d'une nnissiou dans ces pa- rages. SYMPIKZOSCÉLIDES. 139 serait-il mieux placé parmi ces derniers et dans le voisinage des M.EMACTEs. Ces insectes, d'après leur faciès, sont sans aucun douto épigés. I. Antennes insérées à la base du rostre : Sympiezoscelus, II, — • au milieu — ; Cnemecœlus. SYMPIEZOSCELUS. Wateru. Trans. ofthe enlom. Soc.Ser.2, II, p. 203. Rostre médiocre, grêle, angulairement dilaté près des yeux, dé- primé, arrondi et parallèle dans le reste de son étendue ; ses scrobes basilaires, très-courtes, recouvertes par la dilatation de sa base, rectili- gnes, très-élargies et fovéif ormes en arrière. — Antennes subbasilai- res, courtes, assez robustes; scape fortement en massue et déprimé; funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros et obconique, 3-7 très-courts, subarrondis; massue grosse, ciliée, globoso-ovale, articulée. — Yeux assez finement granulés, grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax aussi long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur largement mais peu sail- lant, sans lobes oculaires, largement échancré à sa base. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, parallèles, largement arrondies en arrière. — Pattes courtes, fortement compri- mées; cuisses très-larges, surtout les antérieures, oblongo-ovales, inermes ; jambes assez larges, arquées à leur base, puis droites, tran- chantes en dehors, avec leur angle terminal externe dentiforme, for- tement onguiculées au bout; tarses courts, étroits, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là un peu allongé, 3 un peu plus large que 2, seul spongieux en dessous, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2'= segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du !'■'■ par une suture légèrement arquée ; saillie intercoxale large, paral- lèle, subarrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne; ses épisternums assez étroits. — Mésosternum plan, en forme de fourche. — Corps oblong, glabre. Genre établi sur une espèce {Spencei Waterh.) originaire de l'Aus- tralie ou de la Nouvelle-Zélande (I), mais plus probablement de ce dernier pays. On ne peut mieux la comparer qu'à une Uloma de taille moyenne et de forme parallèle. Comme la plupart des espèces de ce genre, elle est d'un brun marron brillant et couverte partout de points enfoncés médiocres et superficiels ; ses élytres sont forte- (1) L'exemplaire qui a servi ù M. Waterhouse, et qu'il a eu l'obligeance de me communiquer, faisait partie d'une collection dans laquelle se trouvaient confondus sans ordre des insectes de ces deux pays. 140 CURCULIONIDES. ment striécs-ponctuées, avec les intervalles entre les stries un peu relevéSj comme chez les Ulo.ma en général, CNEMECOELUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 274. Rostre du double à peine plus long que la tête, parallèle, déprimé, arqué et finement caréné en dessus ; ses scrobes commençant dans son milieu, inférieures et invisibles sur les côtés. — Antennes assez courtes, médiocrement robustes ; scape en cône renversé, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue petite, ovale, faiblement arti- culée, obtuse au bout. — Yeux médiocres, ovales, transversaux, dé- primés. — Prothorax aussi long que large, médiocrement convexe, assez fortement et régulièrement arrondi latéralement, avec son bord antérieur largement saillant, sinué sur les côtés et sans lobes ocu- laires, tronqué à sa base ; prosternum largement et profondément canaliculé ; le canal à bords tranchants et limité au niveau du bord postérieur des hanches de devant par le mésosternum. — Ecusson nul. — Elylres régulièrement oblongo-ovales, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules un peu saillantes en avant. — Pattes courtes, robustes, comprimées; cuisses très-fortes, surtout les antérieures, graduellement en massue, arquées en dessus, canaliculées en dessous; jambes larges, tranchantes en dehors, arquées à leur base, tronquées et onguiculées au bout; tarses courts, subli- néaires, villeux en dessous, à articles 3 à peine plus large que 2, 4 très-grèle, ainsi que ses crochets. — 2^ segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, soudé au !•"■ et séparé de lui par une fine suture presque droite; saillie intercoxale large, subogivale. — Méta- steruum très-court; ses épisternums très-étroits. — Mésosternum en forme de voûte. — Corps oblongo-ovale, glabre. Genre composé primitivement de deux espèces du Chili : l'une décrite par Schœnherr sous le nom de puncticollis, l'autre publiée, depuis, par M. Blanchard, sous celui de cribraticollis (1). Elles sont très-voisines l'une de l'autre et ressemblent, au premier coup-d'œil, à des BARinu:s. Leur livrée est d'un noir profond presque mat^ et toutes deux sont criblées, tant en dessus qu'en dessous, d'assez gros points enfoncés, avec les élytres striées. (1) In Gay, Hist. d. Chile; Zcol. V, p. 403, Col. pi. 25, f. 7 a-d. — Aj. : C. brevis^ valdivianus, valparadisiacus, Pbilippi, Stettin. entoni. Zeit. 1864, p. 371. HYBOMORPHIDES. i41 Groupe V. Hybomorphides. Antennes insérées loin de la base du rostre; leur scape atteignant à peine les yeux. — Prothorax tranchant sur les côtés, — Point d'é- cusson. — Epipleures des élytres horizontales. — Cuisses de forme normale. — Métasternum extrêmement court; ses épisternums très- étroits. Groupe le plus aberrant de tous les Cryptorhynchides. Ses deux caractères essentiels résident dans la vive arête qui, de chaque côté, sépare le pronotum des flancs du prothorax, ensuite dans les epipleu- res des élytres qui forment un repli horizontal très-large et concave à la partie antérieure de ces organes, puis graduellement rétréci en arrière. A ces deux particularités il en réunit plusieurs autres qui ressortiront sufTisamment de la formule de l'unique genre qui le compose. HYBOMORPHUS. Saund. et Jekel, Ann. d. l. Soc. entom. 1855, p. 301. Tète petite, arrondie ; rostre assez long, robuste, cylindrique, nn pou déprimé et à peine arqué ; ses scrobes commençant vers son tiers an- térieur, obliques, rapidement inférieures et évasées en arrière. — Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout; funi- cule à articles 1 allongé, obconique, 2 de même forme, beaucoup plus court, 3-7 subarrondis, 7 plus gros; massue médiocre, ovale, arti- culée. — Yeux fortement granulés, médiocres, subdéprimés, subréni- formes, transversaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, rétréci en avant, arrondi et tranchant sur les côtés, à ouverture anté- rieure petite et faiblement sinuée sur les côtés, largement et assez fortement arrondi à sa base; prosternum assez profondément canali- culé ; le canal à bords arrondis, aplani, enfoui et très-rétréci entre les hanches antérieures. — Elytres convexes, ovales, tranchantes sur leurs bords latéraux, pas plus larges que le prothorax et largement échancrées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres, robustes; hanches antérieures très-grosses, brièvement coniques; cuisses comprimées, graduellement élargies; jambes droites, arron- dies, aplanies en dehors, dilatées à leur extrémité et brièvement mucronées; leurs corbeilles transversalement concaves, à peine ca- verneuses ; tarses courts, étroits, imparfaitement spongieux en des- sous, à articles 1-2 fortement rétrécis à leur base, celui-là plus long et arqué, 3 subovbiculaire, 4 long, ses crochets médiocres, grêles. — 2* segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du l^'' par une suture fortement anguleuse; celui-ci muni au milieu de son bord postérieur d'un gros tubercule triangulaire et tronqué; saillie intercoxale très-large, parallèle, tronquée en avant. — Mcsoster- 142 CLUCXLlOMDliS. num vertical, puis recourbé en arrière, le canal large, à bords épais, fermé postérieurement. — Corps ovale, glabre. Le singulier insecte {melanoaomus S. et-J.) qui constitue l'miique espèce du genre, est de grande taille et originaire des Nouvelles- Hébrides (Polynésie). Au premier coup-d'œil, on le prendrait plutôt pour un Ténébrionide du genre Erodius que pour un Curculionide. Il est en entier d'un noir peu brillant, finement pointillé sur le pro- thorax, et ses élytres présentent pour toute sculpture quelques vagues sillons mal limités. J'ai sous les yeux les deux sexes : la femelle a le rostre plus long que le mcâle, mais, pour le surplus, lui ressemble complètement. TRIBU LXIII. ZYGOPIDES. Tète globuleuse ou obtusémcnt conique, découverte et plus ou moins saillante ; rostre plus ou moins long, de forme variable, mais jamais en entier cylindrique, le plus souvent déprimé, avec sa base élargie et carénée en dessus ; ses scrobes gagnant rapidement sa face inférieure et visibles en avant seulement sur les côtés. — Antennes au moins médiocres, leur funicule de sept, rarement de six arti- cles. — Yeux très-finement granulés, complètement découverts quand le rostre est au repos, occupant le plus souvent la maieure partie de la tète et contigus ou faiblement séparés sur le front. — Prothorax coupé carrément ou sinué en avant, rarement muni de faibles lobes oculaires ; prosternum le plus souvent canaliculé. — Un écusson (Aracunopls excepté). — Elytres recouvrant ou non le pygidimii. — Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, saillantes; jambes on- guiculées au bout; les deux 1*^" articles des tarses en général non ou imparfaitement spongieux en dessous (1); crochets simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen souvent arqués à leurs extrémités, de longueur relative variable; saillie intercoxale large, parallèle et tronquée en avant (Cuatosobius excepté). — Epimères mésothoraciques parfois ascendantes ou subascendantes. — Corps de forme variable. Parmi les nombreux genres que Schœnberr a compris dans ses Cryptorhyncbides, il en est un certain nombre qui se font remarquer par leurs yeux en entier découverts, même lorsque le rostre est complè- tement contracté, fait d'autant plus digne d'attention que ces organes sont toujours très-grands. H tient d'abord à ce que la tète, qui est plus ou moins saillante, ne peut pas rentrer dans l'intérieur du prothorax qui l'embrasse étroitement, puis à ce que le bord antérieur de ce der- (1) Les exceptions à cet égard sont très-peu nombreuses et ne s'observent que chez quelques Cratosomus et Pinarus, ainsi que cîiez les Arachkopus. /.YGOPIDLS. l-i3 nier ne prùscntc jamais le moindre vestige de saillie en avant ; la régie générale est même qu'il soit pins ou moins sinué. Ce caractère, qui donne à ces insectes une physionomie particulière, ne permet pas de les réunir aux Cryptorhyncliidcs chez lesquels les yeux, quelles que soient leurs dimensions, sont toujours, sauf chez les seuls Psepholax, au moins en partie recouverts par le prothorax. D'un autre côté, leur rostre affecte deux formes différentes qui indiquent deux types dis- tincts : chez les uns il est grêle et parfaitement cylindrique, chez les autres, sauf dans trois cas seulement indiqués plus bas, il est dé- primé, avec sa base élargie et carénée en dessus. Les premiers cons- tituent la Tribu des Isorhynchides qu'on trouvera plus loin, les se- conds la Tribu actuelle. Sous tous les autres rapports, les Zygopides varient beaucoup, ainsi qu'on peut le voir par la formule qui précède. Quelques-uns d'entre eux forment même une exception réelle dans la Phalange actuelle par la grandeur de leurs épimères mésothoraciques qui sont cepen- dant en général plutôt subascendantes qu'ascendantes. Leur canal ros- tral est également sujet à disparaître complètement ou à être rem- placé par une simple excavation; quand il existe, il présente des modifications analogues à celles qu'il présente chez les Cryptorhyn- chides. Schœnherr, partant à tort de ce caractère, a disséminé ces insectes dans les diverses sections établies par lui dans les Cryptorhyn- chides. Il a même compris un de leurs genres (Sphadasmls) dans ses Daridiides. La Tribu est complètement étrangère à l'Europe et n'est richement représentée que dans les régions intertropicales de l'Amérique du Sud. Cette partie du globe est la vraie métropole du groupe. Les es- pèces de l'ancien continent sont bien moins nombreuses, plus ou moins aberrantes, et rendent convenable de diviser la Tribu en deux sections reconnaissables aux caractères suivants ; Episternums mctathoracicines larges, parallèles, interposés entre les hanches postérieures et les élytres; prosternura tou- jours canaliculé. 1 — étroits, laissant les hanches postérieures entrer en con- tact avec les élytres, rarement larges et interposés entre ces dernicies, mais alors le prosternum non ca- naliculé. II Section I. Episternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles et s'interposant entre les hanches postérieures et les élytres. — Prosternum tou- jours canaliculé. Les espèces de cette section sont exclusivement américaines (I) et (1) Quelques espèces de l'ancien continent ont été comprises dans les Cor- TURUs, mais, jusqu'à preuve du contraire^ il y a. Heu de douter qu'elles appar- tiennent à ce genre. 144 CURCULIONIDES. peuvent être regardées comme fMant les Zygopides typiques. Leurs caractères sont, en elTet, plus constants que ceux des espèces de l'an- cien continent qui constituent la section suivante. Ainsi, jamais ici le rostre ne perd complètement sa forme normale; il est toujours visi- blement élargi et caréné en dessus à sa base. Le canal rostral est parfois (quelques Zygops) assez superficiel, mais dans aucun cas il n'est converti en une simple excavation. L'écusson est toujours pré- sent. D'un autre cùté, c'est ici que les épimères mésothoraciques s'a- grandissent assez souvent et deviennent plus ou moins ascendantes, ce qui ne se voit jamais dans la section suivante. Un grand nombre de ces insectes, appartenant aux genres Piazi:- Rus, Zygops et Copturus, ont, pendant la vie, des allures singulières dont j'ai été mille fois témoin à Cayenne et au Brésil. Ils se tiennent exclusivement sur le tronc des arbres et habituellement immobiles. A l'approche du danger, ils tournent en courant avec rapidité autour de l'arbre et, quand on va les saisir, se laissent brusquement tomber, comme s'ils étaient morts. Mais au lieu d'atteindre le sol, ils pren- nent leur vol, au milieu de leur chute, et regagnent leur point de départ. Il est problable que ces habitudes ne sont ]pas étrangères à quelques-unes des espèces de l'ancien continent. Ces insectes peuvent se diviser d'après les mêmes bases que les Cryptorhyuchides, c'est-à-dire d'après la structure de leur canal ros- tral : comme il se présente dans trois conditions différentes, il y a lieu de les répartir dans trois groupes. L Canal rostral formé par le prosternum et le mésosternum. Mésosternum en forme de gouttière ouverte en arrière. Piazurides. de fer à cheval. Léchriopides. IL Canal rostral formé par le prosternum seul. Zygopides vrais. Groupe I. Pîazurides. Prosternum fortement canaliculé. — xMésosternum horizontal, en forme de gouttière ouverte en arrière. — Cuisses en massue, non carénées sur leur face externe; les postérieures ne dépassant pas ou que très-peu l'abdomen. La forme du mésosternum qui existe ici n'a pas, rigoureusement parlant, d'analogue chez les Cryptorhyuchides. Le rostre se loge dans la gouttière qu'il constitue, mais comme rien ne l'arrête en arrière, il s'étend plus ou moins loin sur le raétasternum, sans que ce der- nier présente aucun vestige d'excavation pour le recevoir. C'est éga- lement ici que se trouve la seule exception qui existe dans la Tribu à la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen : de rectangu- laire qu'elle est ordinairement, elle est devenue ogivale chez les Ckx- TOSOMUS. PIAZURIDES. i45 Ce groupe contient les plus grands Zygopldes connus. Des trois genres suivants qui le constituent, les deux premiers ont conservé un faciès de Cryptorhynchides et peuvent être considérés comme faisant Je passage entre ces derniers et le reste de la Tribu. 1. Saillie intercoxale de l'abdomen ogivale : Crntosomus. ÎI. quadrringulairc. Epimères mésothoiaci(iues petites : Pinarus. grandes, subascendantes : Piazurus. CRATOSOMUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 278 (1). Rostre au moins médiocre, robuste, tantôt déprimé, large, subpa- rallèle et droit, tantôt arqué, élargi et caréné en dessus, au moins à sa base, souvent difforme chez les mâles ; ses scrobes commençant dans son milieu ou en deçà, obliques. — Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas à beaucoup près les yeux; fuuicule à articles i-i noueux au bout, allongés, de gran- deur relative variable, 5-7 très-courts, arrondis ou subturbinés; mas- sue assez forte, ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, en général assez convexes, plus ou moins rapprochés et souvent subcon- tigus sur le front. — Prothorax transversal ou non, de forme varia- ble, en général déprimé en dessus et arrondi ou anguleux sur les côtés, toujours rétréci et tronqué en avant, médiocrement bisinué à sa base. — Ecusson assez grand, allongé, arrondi ou acuminé en arrière. — Elytres oblongo-ovales, subcylindriques ou large- ment naviculaires, souvent isolément mucronées à leur extrémité, débordant plus ou moins le prothorax à leur base, avec les épaules calleuses, anguleuses ou épineuses. — Pattes assez longues, robustes; cuisses en massue, finement dentées en dessous ; jambes comprimées, arquées à leur base, plus ou moins ilexueuses, fortement onguicu- lées au bout et munies d'un faisceau de poils sur leur angle interne; tarses assez longs, médiocrement larges, à articles 1 en général assez allongé, grêle et arqué à sa base, souvent, ainsi que 2, imparfaitement spongieux en dessous, 4 long, ainsi que ses crochets. — Pygidium plus ou moins visible en dessous, le plus souvent vertical et caréné sur la ligne médiane, abdomen non aplani à sa base; ses segments in- termédiaires rectilignes en arrière, le 2" plus long que chacun des deux suivants, séparé du l'=''par une suture arquée; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum de longueur médiocre. — Epimères mésothoraciques non ascendantes. — Corps de forme variable, inégal chez la plupart, plus ou moins pubescent, ou finement écailleux. Ces insectes sont universellement regardés comme faisant partie (1) Syn. GoKGUs, SchœHh. ibid. p. 279; olim. Coléoptères. Tome Vil. 10 146 CLRCULIONIDES. des Cryptorhynchides les plus normaux, mais la réalité est qulls pos- sèdent tous les traits essentiels de l'organisation des Zygopides, à l'ex- ception d'un seul, la forme de la saillie intercoxale de leur abdo- men. Ils ressemblent de très-près aux Piazurus de forme convexe (!}, et la structure de leur mésosternum montre qu'en effet ils appartien- nent au même groupe. Seulement leur forme générale est beaucoup plus variée^ et la taille de la plupart d'entre eux est gigantesque, com- parativement à celle de ces derniers. Schœnherr en avait, dans l'origine, séparé, sous le nom de Gorgus, les espèces dont les yeux sont contigus sur le front; mais comme entre elles et les espèces chez qui ces organes sont presque latéraux on trouve tous les passages, il a, depuis, supprimé ce genre et s'est contenté de répartir ces insectes en deux sections, selon que le rostre est droit et plan, ou arqué et caréné en dessus (2). La seconde de ces sections est beaucoup plus nombreuse que la première, et chez la plupart de ses espèces, les mâles ont le rostre armé de deux cornes arquées et aiguës. Ce beau genre, dont plus de cinquante espèces sont déjà décrites (3), est répandu dans toutes les parties chaudes de l'Amérique, princi- palement dans la Guyane. Au sud, il ne paraît pas dépasser le Brésil méridional et, au nord, le Mexique. PINARUS. ScHQENH. Curcul. Disp. meth., p. 307. Rostre allongé, robuste; ses scrobes commençant un peu en deçà de son milieu. — Antennes grêles, médiocres; scape en massue au bout, restant loin des yeux ; funicule à articles 1 court, obconique, 2-3 très-allongés, surtout celui-là, 4-7 courts, subturbinés; massue (1) Comparez, par exemple, le Cratosomus scàber F. et espèces voisines avec les Piazurus costatopunctaius, succivus, stipitosus, etc. La ressemblance entre ces insectes est frappante et porte non-seulement sur la forme générale, mais encore sur la sculpture des élytres, la courte saillie qui les termine et même les couleurs. (2) Ces deux sections ne reposent pas seulement sur le rostre. Lorsque ce dernier est droit, le mésosternura est court, plus ou moins incliné, pareil, en un mot, à celui des Piazurus et des Pinarus. Pour peu, au contraire, que le rostre soit arqué et caréné en dessus, le mésosternum devient horizontal et ex- trêmement long. Je ne crois pas, néanmoins, qu'il y ait là matière à convertir ces sections en genres distincts. (3) Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 294) en mentionne 42. Aj.: C. Lafontii, Colombie ; Corbyi, Maragnaa ; flavofasciatus, Brésil ; fasciatopunctatus, Bo- livia; dentirostris, auritus, Brésil; Buquelii, Bison, sefosus, Cayenne; Lher- tninieri, Colombie; Guérin-Ménev. et Chevrol. Icon. d Regn. anim.;Ins. p. 163. — scapularis, cancellatus, Erichs. in Scliomb. Guyana, III, p. 569; Guyane anglaise. — gemmatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. 1858, p. 79; Mexique (Tampico). PIAZURIDKS. 147 assez forte, oblongo-ovale, obtuse au bout. — Yeux un peu plus petits que dans les genres suivants, en triangle curviligne, plus ou moins, mais jamais fortement séparés. — Prothorax transversal, subparallèle sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, muni de lobes oculaires larges et très-faibles. — Ecusson oblongo-ovale. — Ely- tres en carré plus ou moins long, assez convexes, planes sur le disque, tronquées obliquement à leur extrémité qui est épineuse, notable- ment plus larges que le pvothorax et sinuées à leur base, avec les épaules anguleuses. — F*attes médiocres et robustes; cuisses en mas- sue, les antérieures faiblement, les postérieures fortement et triangu- lairement dentées; celles-ci tantôt un peu plus courtes, tantôt un peu plus longues que l'abdomen; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, rarement [spiculum) spongieux, 4 long et grêle. — Pygidium visible seulement chez les mâles, petit, en triangle curviligne et transversal; les trois segments intermédiaires de l'abdomen tantôt non ou à peine, tantôt distinctement anguleux à leurs extrémités (1); les deux 'i"''^ non aplanis ni soudés ensemble. — Métasternum de longueur moyeime. — Mésosternum transversal, ses angles antérieurs plus ou moins saillants; épimères mésothoraciques petites, non ascendantes. — Corps très- inégal, subquadrangulaire en arrière, écailleux. Avec tous les caractères essentiels des Zygopides ces insectes en ont, comme les Cratosomus, complètement perdu le faciès et parais- sent, au premier coup-d'œil, appartenir aux Cryptorbynchides. Il en existe, à ma connaissance, cinq espèces dans les collections, mais dont une seule {spiailum Germ.) est décrite en ce moment. Elle est beau- coup plus grande que les autres, de forme plus allongée et couverte partout en dessus d'aspérités, de crêtes et de tubercules qui rendent ses téguments très-inégaux; des écailles d'un gris blanchâtre, qui se convertissent en poils sur le rostre et les pattes, la revêtent unifor- mément. Les autres espèces possèdent une sculpture et une livrée analogues. Le genre est propre à l'Amérique du Sud et répandu de- puis le Brésil méridional en Colom.bie. PlAZURUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 651 (2). Rostre médiocrement robuste, empiétant plus ou moins sur le • (1) Chez le spiculum, type du gcure, cl chez une espèce iuétlite que j'ai sous les yeux, il n'y a aucune trace que ces segments soient anguleux; ils le sont, au contraire, très-distinctement chez une troisième, également inédite, qui fait partie dénia collection. Leur longueur relative varie; chez le spiculum, dont la forme générale est assez allongée, le 2« est plus long que le 'à'^ et le d^ pris ensemble; il est plus court «ju'eux chez les deux autres espèces dont il vient d'être question. (2) Syn. PiAzoRus, Schœnh. Curcul. Dlsp. melh. p. 303; olim. 148 CUHCULIONIDES. métasterDum; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médiocres, très-grêles; scape en massue au bout, restant à une assez grande distance des yeux; funicule à articles 1 médiocre, obconique, 2-3 très-allongés, tantôt (par ex. phlesus) égaux, tantôt (la plupart des espèces) celui-Là le plus long, 4-7 très-courts, turbines ou subarrondis; massue ovale, articulée. — Yeux très-grands, occu- pant la majeure partie de la tête, contigus ou faiblement séparés. — Prothorax transversal ou non, régulièrement conique, faiblement sillonné le long de son bord antérieur, coupé carrément en avunt, plus ou moins bisinué à sa base. — Ecusson ovale ou en triangle curviligne. — Elytres courtes, tantôt {phlesus, hispinosus, etc.) planes et triangulaires, tantôt [obesus, defector, etc.) plus ou moins convexes et brièvement ovales, notablement plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses ou subanguleuses. — Pattes médiocres et robustes; cuisses fortement en massue, munies d'une dent petite aux quatre antérieures, grande et triangulaire aux postérieures; celles-ci atteignant l'extrémité de l'abdomen; jambes cumprimées, les postérieures arquées ou flexueuses, toutes forte- ment onguiculées en griffe au bout; tarses des Pinarus. — Pygidium parfois un peu à découvert. — Les deux 1«^" segments abdominaux plus ou moins aplanis (I), parfois fovéolés; le 2^^ et les deux suivants légèrement anguleux à leurs extrémités. — Métasternum court. — Mésosternum au plus médiocrement allongé; ses épinières grandes, subascendantes. — Corps de forme variable, revêtu d'un enduit très-fin. Ceux de ces insectes qui sont de forme rhomboïdale ressemblent de près aux Copturus, les autres ont un faciès qui leur est propre dans la Tribu, mais qui ressemble cependant beaucoup, ainsi que je l'ai dit plus haut, à celui de quelques Cratosomus. Tous se rappro- chent des Zygops par la nature de l'enduit qui les revêt et les cou- leurs qui composent leur livrée. Chez le plus grand nombre d'entre eux on remarque à la base de chaque élytre, dans le voisinage de l'écusson, un assez gros tubercule obtus, et les intervalles entre les stries des élytres présentent souvent de petits tubercules espacés ou de faibles crêtes allongées. Le genre est riche en espèces (2) et exclusivement confiné dans l'Amérique du Sud. (1) Chez toutes les espèces de forme déprimée et rhomboïdale, ces segments sont aussi pians que chez les Zygops et les Copturus, et en même temps plus ou moins soudés entre eux. A mesure que le corps devient plus convexe et les élytres plus ovalaircs, ils perdent cette forme et unissent par ne pas différer de ce qu'ils sont chez les Pinauus et les Cratosomus. Mais par une sorte de com- pensation, ils sont alors assez souvent excavés dans leur milieu. (2) Aux 31 décrites par Schœnherr (Curcul. VIII, 2, p. 110), aj. : C. varipes, balistes, Ej ichs. Archiv, 1847, L P- 135 ; Pérou. LECHRIOPIDES. Groupe II. Léchriopides. Prosternum fortement canaliculé. — Mésosternum horizontal, en forme de fer à cheval, fermant le canal rostral en arrière. — Cuisses linéaires, carénées sur leur face externe; les postérieures dépassant ou non l'abdomen. Ce groupe, dans lequel se reproduit la forme du prosternum pro- pre à une partie des Cryptorhynchides vrais, méritait, à ce titre, d'être séparé du précédent, mesure qui est, en outre, justifiée par la structure des cuisses. 11 ne comprend que le genre suivant. LEGHRIOPS. ScHOENH. Curcul. Disp. ineih., p. 306. Rostre médiocre, assez robuste, élargi k sa base et à son extrémité, faiblement caréné en dessus, arqué; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes, peu robustes; scape assez fortement en massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là beaucoup plus gros, parfois plus long, obconique, 3-4 courts, cylindriques, égaux, 5-7 très-courts, transversaux; massue assez petite, ovale, articulée. — Yeux subcontigus en arrière, rétrécis, acuminés et séparés en avant. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian court et aigu; canal prosternai profond, nette- ment limité. — Ecusson ponctiforme. — Elytres courtes, planes, gra- duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et fortement échancrées à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes assez longues; cuisses finement dentées en des- sous; jambes droites; tarses courts, à articles 1 obconique, allongé, 2 très-court, 3 large, 4 médiocre, ses crochets petits. — Pygidium recouvert; les trois segments intermédiaires de l'abdomen médiocre- ment ou à peine anguleux à leurs extrémités ; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Métasternum assez court. — Epimères mésothoraciques médiocres, non ascendantes. — Corps brièvement rhomboïdal, finement pubescent. Le hasard a fait que Schœnherr n'a connu qu'une très-petite et insignitiante espèce (1) du genre, d'un noir uniforme et chez laquelle, par suite de sa petite taihe, les caractères génériques, notamment ceux empruntés aux antennes, se sont affaiblis; ses cuisses postérieures ne dépassent pas non plus l'abdomen. J'en connais deux autres, beaucoup plus grandes, ornées des plus vives couleurs et dont les (l) L. sciurus, Schœnh. Curcul. lY, p. 259. 150 CURCULIONIDES. cuisses en question sont sensiblement plus longues que les élytres; ainsi que la précédente, cales sont du Brésil. Ces insectes ont tout-à-fait le faciès des Copturis. Cette analogie n'a pas échappé à Schœnherr, mais la forme de leur canal rostral l'a engagé à les placer dans la première cohorte de ses Cryptorhyn- chides. Groupe III. Zygopides vrais. Prosternum plus ou moins canaliculé. — Mésosternum lamelliforme, vertical ou incliné en arrière, ne prenant aucune part à la formation du canal rostral. — Cuisses linéaires, carénées sur leur face externe (Hemig ASTER excepté), dépassant ou non l'abdomen. Ces insectes correspondent par conséquent aux Itliyporides de la Tribu précédente. Ils sont américains comme les précédents, plu- sieurs espèces de l'ancien continent qu'on leur a associées apparte- nant, ainsi qu'on le verra plus bas, aux Synmérides. Les genres qu'ils constituent sont au nombre de cinq, parmi lesquels un est nouveau. î, Pygidium découvert; abdomen non ou faiblenaent retroussé en arrière. Corps cylindrique ; mésosteroum plan en avant : Zygops. — déprimé ; — concave — : Peltophorus. II, Pygidium recouvert ou à peine visible; abdomen fortement retroussé en arrière. a Rostre normal; abdomen oblirjuement retroussé en arrière. Funicule antcnnaire à art. 1 court, 2 très-long : Copturus. 1-2 égaux : Timorus. aa Rostre faiblement élargi à sa base, cylindrique en avant; abdomen verticalement retroussé en arrière : Hemigaster. ZYGOPS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 300. Rostre de forme normale, en général médiocrement robuste, attei- gnant au moins le métasternum ; ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu en deçà. — Antennes assez longues et très-grêles ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeax ; funicule à articles i médiocre, obconique, 2-3 très-allongés, celui-là trois fois plus long que \, 4-7 courts, subturbinés; massue assez grêle, oblongo- ovale, articulée. — Yeux ovales, médiocrement convexes, acuminés inférieurement , contigus ou faiblement séparés. — Prothorax de longueur variable, subcylindrique ou obconique, muni d'un sillon le long de son bord antérieur, tantôt profondément, tantôt légèrement bisinué à sa base ; prosternum étroitement et superficiellement cana- liculé en avant des hanches antérieures, les bords du canal plus ou ZYGOPIDES VRAIS. 151 moins carénés. — Ecusson assez grand, de forme très-variable. — Elytres suhcylindriques ou cylindrico-ovales, largement et isolément arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées ou isolément saillantes à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes longues, les postérieures plus que les autres ; hanches antérieures faiblement séparées ; cuisses munies d'une fine carène sur leur face externe ; les postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen, toutes munies en dessous de une à trois dents ; jambes comprimées, souvent bisinuées en dedans, onguiculées en griffe au bout ; tarses médiocres, à articles 1-2 triangulaires, celui-là allongé, 3 bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Pygidium en entier découvert, vertical ; abdomen aplani à sa base, non ou faiblement retroussé en arrière; ses trois segments intermédiaires non ou légèrement arqués à leur extré- mité, le 2^ aussi long que les deux suivants réunis ; saillie inter- coxale très-large, quadrangulaire. — Métasternum allongé, aplani. — Saillie mésosternale large, tantôt lamelliforme et verticale ou in- clinée en arrière, tantôt verticale, puis brusquement recourbée en arrière, non concave en avant ; épimères mésothoraciques grandes, subascendantes. — Corps cylindrique, plus rarement cylindrico-ovale, très-finement écailleux ou pubescent. Ces insectes sont plus homogènes que ceux des deux genres sui- vants (1), leur forme cylindrique restant toujours visible et aucun d'entre eux n'ayant une tendance à prendre la forme rhomboïdale. Leurs couleurs variées, mais presque toujours doucement nuancées et ayant un aspect velouté, leur donnent un faciès particulier ; d'un autre côté, elles rendent souvent leurs espèces difficiles à détermi- ner. Ils sont nombreux et, à part xm très-petit nombre qui ha- bitent le Mexique, sont confinés dans l'Amérique du Sud intertropi- cale (2). PELTOPHORUS. ScHOENH. Curcul.,\m, 2, p. 452 (3). Rostre pareil à celui des Zygops. — Funicule antennaire à articles 1-3 allongés, 2 un peu plus long que les deux autres; massue assez (1) Parmi les nombreuses espèces que j'ai vues, il n'y en a qu'une seule iné- dite, de Guyenne, et dont je possède moi-même un exemplaire, qui doive former un genre nouveau. A tous les caractères du genre et k une forme parfaitement cylindrique, elle réunit un rostre court, très-large, surtout à sa base et presque droit. Sous le rapport do la livrée, elle rivalise avec les plus belles espèces du genre. (2) Aux 28 espèces décrites par Schœnherr (Curcuî. VIII^ 2, p. 88), aj. Z. hieroglyphicus, scutulatns, aliicollis, Ericlis. Archiv, 1847, I, [>. 134; Pérou. (3) Le nom de Pei.tophorus avait déjà été employé près de dix ans aupara- vant par M. Burmeister (Handb. d. Entom. II, p. 393), avec la désinence fémi- nine, pour un genre d'Hémiptères. 152 CURCULIONIDES. forte, ovale, obtuse au bout. — Yeux des Zygops. — Protborax trans- versal ou non, légèrement rétréci et brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur largement sinué et précédé d'un sillon pa- rallèle assez distinct, légèrement bisinué à sa base ; prosternum pro- fondément canaliculé, les bords du canal tranchants. — Ecusson assez grand, transversal. — Elytres planes sur le disque, en carré allongé, légèrement arrondies sur les côtés et cbacune largement à leur extrémité, à peine plus larges que le protborax et sinuées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses carénées en dehors; les quatre antérieures munies d'une très- petite, les postérieures d'une très-forte dent ; celles-ci atteignant l'ex- trémité de l'abdomen sans le dépasser. — Pygidium en entier dé- couvert, vertical, caréné sur la ligne médiane ; abdomen continuant le niveau du métasternum, aplani à sa base. — Métasternum de longueur moyenne, aplani. — Mésosternum vertical, lamelliforme, transversal, concave en avant. — Corps subdéprimé en dessus, sub- parallèle. Scbœnherr a fondé ce genre sur un insecte du Mexique qu'il a nommé polymitus ; il y en a dans les collections une seconde es- pèce (1) du même pays qui en est très-voisine. Outre leur forme gé- nérale, toutes deux ont une livrée particulière qui consiste supérieu- rement en taches blanches plus ou moins nombreuses sur un fond noir; le dessous du corps est blanc et dénudé par places. Le genre se distingue aisément du précédent par la structure de son funicule antennaire, la surface plus continue que présentent le métasternum et l'abdomen, enfin la forme de sa saillie méso- sternale. COPTURUS. SCHOENH. CurcuL, IV, p. 623 (2). Rostre des Zygops, mais en général plus étroit et atteignant au moins le bord antérieur du métasternum ([ui présente souvent une dépression où se loge son extrémité. — Auicimes des mêmes, avec le 4* article du funicule allongé, souvent plus grand que le 3*. — Yeux des mêmes. — Prothorax transversal, conique, formant parfois (par ex. subulipennis) un angle avec les élytres, muni le long de son bord antérieur d'un sillon transversal en général peu marqué et parfois obsolète, plus ou moins fortement bisinué à sa base ; prosternum fortement et nettement canaliculé. — Ecusson petit, variable. — Elytres planes, triangulaires ou ovales, en général courtes, parfois (par ex. subulipennis) épineuses à leur extrémité, recouvrant, ou très- (1) Elle est inscrite dans quelques collections de Paris sous le nom de Pia- zxirus leiicomelas . (2) Syn. CoPTORUs, Schœnh. Curcul. Disp. metb. p. 302; oliai. ZYGOPIDES VRAIS. 153 peu s'en faut, le pygidium, un peu plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules obtusément saillantes. — Pattes de longueur variable, plus ou moins grêles; cuisses carénées en dehors, dépassant tantôt fortement, tantôt à peine ou pas du tout l'abdomen, finement dentées ou inermes en dessous, souvent munies à leur sommet d'une ou deux épines aiguës ; jambes et tarses des Zygops. — Abdomen ayant son \" segment seul aplani, obliquement retroussé à partir du 2*^ ; celui-ci et les deux suivants plus ou moins anguleux à leurs extrémités, ayant les mémos proportions relatives que chez les Zygops ; saillie intercoxale encore plus large que chez ces derniers, quadrangulaire. — Métasternum de longueur médiocre, un peu aplani ou légèrement convexe. — Saillie mésosternale lamel- liforme, large, verticale, quadrangulaire (<); épimères mésothora- ciques médiocrement larges, subascendanles ou non. — Corps très- épais, rhomboïdal. Ce genre est le plus riche en espèces (2), mais le moins homogène du groupe actuel, et il a besoin d'être revu et de subir une épura- tion (3). Il sera surtout nécessaire de voir si les espèces de l'ancien continent qu'on y a introduites, peuvent y rester (4). Pour ce qui me concerne, je n'y comprends que des espèces américaines. Ces insectes sont, pour la plupart, plus petits que les Zygops et leur livrée a quelque analogie avec celle de ces derniers, surtout sur le prothorax, mais celle des élytres est beaucoup plus variée. Leur forme générale est sujette à s'altérer, tout en restant toujours distinctement rhomboïdale. Us sont répandus en Amérique depuis le sud du Brésil jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis. (1) Chez quelques espèces (par ex. lamella), son bord libre est plus ou moins échancré pour recevoir le rostre, et, dans ce cas, ce dernier s'étend plus loin sur le métasternum que chez le commun des autres espèces où le bord en ques- tion est entier. (2) Schœnherr (Curcul. 2, p. 97) en décrit 37 auxquelles on n'a ajouté quf les suivantes : C. coryphœus, lanio, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 135; Pérou.— Les collections en contiennent un cr.ind nombre de nouvelles. (3) Wéme parmi les espèces américaines, il y a des formes sin;;nliorement aberrantes, mais dont les plus saillantes sont inédites et dont je ne puis, dès lors, rien dire. Parmi celles qui sont décrites, il me parait difficile de laisser dans le genre le maculatus de Schœnherr ci, quelques autres petites espèces dont les cuisses postérieures, plus robustes que de coutume^ sont si courtes qu'elles ne dépassent pas le bord postérieur du 2^ segment abdominal. (4) Il y en a plusieurs d'inédites dans les collections, provenant de Ceylan et des diverses Iles des archipels indiens. Deux seulement sont décrites : le Zy- gops Boisduvalii (Boisduv. Faun. d. l'Océan. Il, p. 439) de la Nouvelle-Guinée, et le Copturus rufinasus de Java, publié par M. Bohemaun (Vcy. d. l'Euçén.; Col. p. 146). Toutes celles que j'ai vues, avec le faciès propre au genre actuel, ont les hanches antérieures contiguës, le prosternum non canaliculé^ des an- iS4 CURCULIONIDES. TIMORUS. ScHOENH. CurcuL, IV, p. 680. Rostre normal, assez long et robuste. — Antennes médiocres, assez ro- bustes ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux; massue obloiigo-ovale, obtuse au bout ; son i" article allongé, en cône renversé. — Yeux un peu séparés. — Prothorax redressé, formant avec les élytres un angle obtus, subtransversal, conique, tronqué en avant et pourvu de lobes oculaires anguleux et bien distincts, assez fortement bisinué à sa base; prosternum des Copturus. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres courtes, planes le long de la suture, légèrement rétrécies en arrière, et isolément anguleuses à l'angle suturai, un peu plus larges que le pro- thorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes mé- diocres et robustes ; cuisses faiblement carénées en dehors, fortement dentées en dessous ; les postérieures dépassant un peu le 2* segment abdominal ; tarses assez larges. — Abdomen et mésosternum des Cop- TURUS. — Corps épais, quadrangulaire en arrière. Genre voisin des Copturl's, dont il ne diffère guère que par le funicule et la massue des antennes autrement faite, le redressement plus prononcé du prothorax et les lobes oculaires dont il est pourvu, les pattes plus courtes et plus robustes, enfin la forme carrée de l'ar- rière-corps. 11 ne comprend qu'une espèce {suttiralis Schh.) du Brésil^ de taille moyenne, variée nuageusement de brun et de gris, et sau- poudrée de petites écailles blanches ; son prothorax est caréné sur la ligne médiane et ses élytres présentent des côtes interrompues. Dans les collections où cet insecte existe, on le trouve ordinairement asso- cié aux COPTLRUS (1). HEMIGASTER. Rostre médiocre, grêle, un peu élargi et légèrement caréné en des- sus à sa base, subcylindrique dans le reste de son étendue; ses scrobes commençant à peu de distance de sa base. — Antermes assez courtes,, grêles; scape graduellement en massue, restant aune grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux, celui-là un peu phis gros, 3-4 encore assez longs, inégaux, 5-7 très-courts; massue faible, tennes fort différentes de celles des Copturus américains et les cuisses plus ou moins pédonculées à leur base. J'ai fait précédemment (tome YI, p. 516, note) allusion à ces espèces et ai dit qu'elles devaient rentrer dans le groupe des Ambatides, dont elles possèdent en effet les caractères essentiels. Cette asser- tion est naturellement subordonnée à la question de savoir si l'on conservera les vastes groupes des Synmérides et des Apostasimérides. Dans la négative, ces insectes rectirostris (zamiœ var.?), coriaceus, signntus, Dregei. (2) Il y avait antérieurenient ua genre Platymeris établi sur des Hémiptères par M. De Castelnau. 184 CURCULIONIDES. eïterne dentiforme, les quatre postérieures pluri-épineuses à leur extrémité; tarses courts, étroits, à articles 1 plus long que 2, 3 pas beaucoup plus large qu'eux; crochets petits. — Saillie intercoxale large, un peu rétrécie et arrondie en avant. — Mésosternum grand, un peu incliné; sa saillie large, rétrécie et subtronquée en arrière. — Corps ovale ou oblongo-ovale. Femelles : Rostre un peu plus long que celui des mâles, cylindri- que, assez grêle. — Massue antennaire plus allongée et moins forte. — Cuisses moins grosses; jambes moins larges, surtout les antérieures; l'angle terminal externe de celles-ci non saillant. — Corps en général moins large. Je ne trouve pas, chez les espèces que j'ai sous les yeux, la diffé- rence signalée plus haut chez les Antliarhinus aux tarses antérieurs. Ces insectes n'atteignent pas à la taille de quelques-uns de ces der- niers; ils ont, du reste, une livrée analogue (1). TRIBU LXIX. ULOMASCIDES. Rostre horizontal, court, très-déprimé; ses scrobes terminales, passant rapidement sous lui et évanescentes en arrière ; leur lèvre inférieure saillante en dehors. — Antennes subterminales, assez robustes; leur funicule de sept articles. — Yeux gros, très-saillants, ovales, longitudinaux. — Prostermmi plan, excessivement large en- tre les hanches antérieures, formant une surface continue avec le mésosternum et le métasternum. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches globuleuses, d'au- tant plus séparées qu'elles sont plus postérieures ; cuisses fortement et triangulairement dentées en dessous; jambes inermes au bout; crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément à leur extrémité; le 2* aussi long que les deux suivants réunis, séparé du i*"" par une fine suture droite et anguleuse dans son miUeu. — Métasternum allongé ; ses épisternums de largeur médiocre. — Corps très-déprimé, plan en dessous. J'établis ce groupe sur le genre Ulomasccs de M. L. Fairmaire, l'un des plus aberrants qui existent dans la famille. Néanmoins sa place ne peut être ailleurs que dans le voisinage de ces genres d'Apostasimcrides (Trypetes, Epipedl'S, Antliarhinus, etc.) qui sont remarquables par l'aplatissement de leur corps et la plus ou moins grande séparation de quelques-unes au moins de leurs paires de (1) On ne connaît i[tie les cinq espèces (Eckloni, Zeyheri, Winthemi, Leh~ manni, Germari] décrites par Scliœnherr, Curcul. III, p. 827. ULOMASCIDES. 185 pattes. Sous ce dernier rapport, aucun d'entre eux ne peut lui être comparé, sauf les Epipedus, pour ce qui concerne les pattes posté- rieures. Mais il s'éloigne de tous sans exception par des caractères importants et ne peut leur être associé. ULOMASCUS. L. Fairm. Ann. d. l. Soc. entom., 1848, p. 173. Tête arrondie sur le vertex, plane sur le front, un peu rétrécie en arrière des yeux ; rostre aussi large et un peu plus long qu'elle, pa- rallèle et entier au bout, légèrement concave en dessus, très-plan et lisse en dessous (1). — Scape des antennes grossissant peu à peu, dé- primé, cilié en dehors, dépassant un peu les yeux en arrière ; funi- cule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3-7 de même forme, décroissant peu à peu ; massue très-allongée, obtuse au bout, com- pacte, veloutée. — Prothorax transversal, très-peu convexe, faible- ment arrondi sur les côtés, largement et assez fortement échancré en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et faible. — Ecusson assez grand, transversal, irrégulièrement pentagonal. — Elytres très-peu convexes, assez allongées, parallèles, largement ar- rondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses comprimées, ovoïdes, triangulaires, tranchantes et ciliées sur leiu' bord inférieur; jambes assez robustes, comprimées, obliquement tronquées au bout, les antérieures un peu arquées, les autres presque droites ; tarses courts, à articles 1 triangulaire, 2 transversal, tous deux nus en dessous, 3 beaucoup plus grand et plus large, spon- gieux ; crochets assez grands, robustes et divariqués. — Saillie inter- coxale extrêmement large, très-courte, tronquée en avant. — Méta- sternum largement concave, la concavité limitée de chaque côté par une carène. — Mésosternum aussi large que la saillie intercoxale de l'abdomen. — Corps oblong, large, déprimé, glabre. L'unique espèce (2) de ce genre remarquable ressemble complète- ment, au premier coup-d'œil, aune Uloma d'assez grande taii'e et de forme large et déprimée. Comme la plupart des espèces de ce dernier genre, elle est d'un brun-marron brillant, assez linement ponctuée sur le prothorax, fortement striée, au contraire, sur les élytres, avec les stries occupées par de gros points enfoncés. Elle est originaire (1) Les organes buccaux, par suite de la forme du rostre, diffèrent à quel- ques égards de ceux des autres Apostasimérides. Le cadre buccal est peu profond et écliancré en arc de cercle, sans aucun vestige de ])édonculo. Les mâchoires sont très-robustes et bien découvertes; les mandibules déprimées comme le rostre, assez saillantes, médiocrement larges, arquées et simples au bout, (2) U. caviventris, L. Fairm. loc. cit. pi. 7, III^ f. 1 a-d. 186 CURCULIONIDES. de la côte de Guinée. L'exemplaire que j'ai sous les yeux est le même qui a servi à M. L. Fairmaire et le seul, à ma connaisance, qui existe dans les collections. Selon toutes les apparences, c'est un mâle. TRIBU LXX. ÉPIPÉDIDES. Rostre court, robuste, anguleux, arqué ; ses scrobes profondes, ar- quées, fortement élargies en arrière. — Antennes subterminales, courtes, robustes ; leur fmiicule de sept articles. — Yeux fortement granulés, latéraux, contigus en dessous, recouverts au repos. — Pro- thorax pourvu de lobes oculaires; prosternum largement concave, assez étroit entre les hanches antérieures, formant une surface presque con- tinue avec le mésosternum et le métasternum. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches subglobuleuses ; les postérieures excessivement séparées; cuisses inermes; jambes briève- ment onguiculées au bout ; tarses très-courts, leurs crochets simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2^ plus grand que les deux suivants réunis, séparé du l" par une suture arquée; celui-ci sans saiUie intercoxaie, largement arrondi en avant. — Métasternum assez allongé ; ses épisternums étroits. — Corps oblong, très-déprimé. J'ai dit précédemment (1) que le genre Epipedus de Schœnherr, ne possédant pas les caractères des Byrsopsides parmi lesquels il l'avait placé, devait en être exclu. Il ne peut pas davantage prendre place dans aucun des nombreux groupes des Apostasimérides, et je suis obligé d'en établir un pour lui seul. C'est des Rhytirhi^tus à corps déprimé que l'unique espèce qui le compose se rapproche le plus au premier coup-d'œil; mais, outre que c'est un Apostasiméride, elle en diffère par de nombreux caractères. Dans la cohorte actuelle, on ne peut lui comparer que VUlo^nascus caviventris qui s'en rapproche par sa forme aplatie, l'énorme écartement de ses hanches postérieures et leur forme globuleuse ; mais pour tout le reste, il y a trop de dif- férences entre ces deux insectes pour qu'ils puissent être compris dans le même groupe. Je crois seulement qu'ils doivent être placés dans le voisinage l'un de l'autre, comme je le fais ici. EPIPEDUS. ScHOENH. CurcuL, VI, 2, p. 462. Rostre un peu plus long que la tête, paraUôle, bisinué de chaque côté, légèrement convexe en dessus et tronqué au bout; ses scrobes (1) Tome YI, p. 294, note. PYROPIDF.S. 187 atteignant les yeux et réunies on dessous par un large sillon trans- versal. — Scape des antennes robuste, déprimé, arqué, muni de gros cils sur sa tranche externe et atteignant les yeux ; funicule à articles 1 allongé, obconique, 3-7 transversaux, très-serrés, 7 contigu à la massue ; celle-ci ovale, faiblement articulée. ■ — Prothorax transversal, plan en dessus, droit en arrière et arrondi en avant sur les côtés, brusquement et brièvement rétréci en avant, tronqué à sa base ; ses lobes oculaires assez saillants. — Ecusson petit, orbiculaire. — Elytres très-planes en dessus, assez allongées, parallèles, brusquement dé- clives et largement arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes, robustes ; cuisses graduellement en massue ; jambes droites, comprimées ; tarses courts, étroits, finement villeux en des- sous, à 3^ article un peu plus large que 1-2 ; crochets petits. — Mé- sosternum large, un peu déclive. — Corps très-déprimé, couvert d'é- cailles en partie furfuracées. Le singulier insecte {sqiiamifer Schh.) de Cayenne qui forme le type de ce genre est assez petit et en entier d'un jaune de terre de Sienne, rembruni par places sur les élytres; ces organes sont finement striés, avec les intervalles entre les stries plans, et sont munis cha- cun d'un tubercule au sommet de leur déclivité. Ses pattes sont re- vêtues de grosses écailles furfuracées. Son faciès indique un insecte qui vit plutôt sous les écorces que sur le sol. TRIBU LXXI. PYROPIDES. Rostre médiocre, cylindrique, peu robuste, arqué ; ses scrobes se dirigeant rapidement sous lui et à peine visibles sur les côtés. — An- tennes au plus médiocres, grêles, leur funicule de sept articles. — Prothorax muni de chaque côté d'une fine arête séparant son prono- tum de ses flancs ; prosternum plan, entier en avant, de largeur variable entre les hanches antérieures, formant avec le mésosternum et le métasternum une surface continue ; le mésosternum réduit à un mince filet transversal. — Un écusson. — Elytres laissant une très-petite portion du pygidium à découvert. — Hanches antérieures globuleuses, peu saillantes ; cuisses et jambes inermes à leur extré- mité ; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen subégaux, le 2« largement en arc de cercle sur son bord postérieur et embrassant en partie le 3% soudé au l^'" et séparé de lui par une fine suture droite. — Métasternum court, ses épisternums étroits. — Corps brièvement ovale ou oblongo-ovale. Des deux genres qui composent cette Tribu, l'un (Craspedotus) figure 188 f.URCULIONIDES. dans les Cholides de Schœnherr, l'autre (Pyropus) dans ses Bari- diides, entre les Madarus et les Baridius. Mais tous deux ont la même organisation et ne diffèrent que par la largeur de leur prosternum entre les hanches antérieures ; tout le reste est construit exactement sur le même plan. Cette organisation est très-voisine de celle des deux genres en question, surtout pour ce qui concerne les seg- ments thoraciques en dessous, qui sont absolument pareils à ceux de la plupart des Madarides. C'est par conséquent près de ces derniers que ces insectes devraient prendre place, sans la petitesse de leurs épimères mésothoraciques qui oblige de les comprendre dans la sec- tion actuelle. Ils sont petits et propres à l'Amérique. I. Prosternum très-large entre les hanches antérieures : Pyropus. II. — étroit : Craspedotus. PYROPUS. SsHGENH. Curcul., III, p. 641. Tête petite, globuleuse ; rostre grêle ; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, médiocres ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles \ relativement très- allongé, 2-7 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu ; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, déprimés, ovales, trans- versaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, droit en arrière sur les côtés, puis arrondi et rétréci en avant, parabolique- ment coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe médian assez saillant; prosternum très-large entre les hanches antérieures. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres médiocrement convexes, régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes courtes ; cuisses robustes, en mas- sue ; jambes droites ; tarses courts, médiocrement larges, spongieux en dessous, à articles 1 excessivement petit, 4 médiocre ; ses crochets petits, arqués et divariqués, — Pygidium petit, en triangle curvi- ligne transversal ; 3^ et 4« segments abdominaux brièvement anguleux à leurs extrémités; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Corps brièvement ovale, glabre. La seule espèce connue (1) est originaire de Cuba, de petite taille et d'un beau bleu sujet à passer au violet. Elle est finement pointillée partout et présente sur les élytres des rangées régulières de points enfoncés, un peu plus gros que ceux du fond. (1) P. saphir inus, Schœnh. loc. cit. p. 642. Le Curculio cynneus de Herbst (Die Kd'fer, VI, p. 167, pi. 71, f 7) reproduit exactement les formes de cet insecte, miis, comme le fait observer Schœuherr, il a les cuisses dentées et doit, dès lors, à tout le moins, constituer une autre espèce^ sinon un autre genre. PYROFIDES. 189 CRASPEDOTUS. ScHOENH. Curctil., \Ul, l, p. 87. Tète petite, légèrement allongée ; rostre un peu plus long qu'elle, médiocrement robuste ; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes, médiocrement robustes; scape brusque- ment en massue et un peu arqué au bout ; funicule à articles 1 obco- nique, allongé et relativement très-gros, 2 de même forme, grêle et court, 3-6 fortement transversaux, serrés, grossissant rapidement, 6 contigu à la massue ; celle-ci grosse, ovale, obtuse, faiblement arti- culée; son l*^"" article grand. — Yeux médiocres, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax peu convexe, transversal, un peu rétréci en avant, coupé obliquement de chaque côté de sa base, avec son lobe médian assez large et arrondi ; prosternum étroit entre les han- ches antérieures, dilaté en arrière de celles-ci en une plaque triangu- laire. — Ecusson ponctiforme. — Elytres amples, peu convexes, sub- quadrangulaires, finement marginées sur les côtés, un peii plus larges que le prothorax et échancrécs à leur base, avec les épaules non saillantes et obliques. — Pattes assez courtes ; cuisses graduellement en massue; jambes droites; tarses courts et étroits, à article 4 mé- diocre ; ses crochets divariqués. — Pygidiiun des Pyropi'S, parfois recouvert ; 3^ et 4* segments abdominaux coupés carrément en ar- rière; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps quadrato- ovale, glabre. Le genre ne comprend également qu'une espèce, décrite par Schœn- herr sous le nom de pullus,et qui est du Brésil. Elle est de la taille du Pyropiis saphirinus, et varie du noir au ferrugineux uniforme, mais il y a des exemplaires qui offrent un mélange de ces deux couleurs; sa sculpture est plus fine que celle du P. saphirinus, mais, du reste, pareille. SECTION B. Epimères mésothoraciques ascendantes. — Segments intermédiaires de l'abdomen presque toujours arqués ou anguleux à leurs extré- mités. Les éléments de cette section sont principalement empruntés au.\: Baridiides de Schœnherr. Le surplus consiste en ceux de ses Cholides et de ses Cryptorhynchides qui n'ont pas trouvé place ailleurs. Sous le rapport du nombre des espèces, elle ne le cède pas beaucoup à la précédente, mais elle est beaucoup plus homogène au point de vue de l'organisation, de sorte que sa division en cinq Tribus suffît pour exprimer les divers types qu'elle contient. 190 CURCULIONIDES. I. Antennes droites. Ptéiiocolides. II. — coudées. a Ecusson nul ou à peine distinct. Ceutorhyncuides. aa — toujours très- — h Scrobes rostrales latérales, visibles en entier. Rostre court, plus ou moins robuste. Péridinêtîdes. — long, grôle, cylindrique. Pantotélides. bb Scrobes rostrales rapidement inférieures et visi- bles sur les côtés en partie seulement. Bauidiides. 2-1^1 TRIBU LXXIL PTÉROCOLIDES. Rostre court; ses scrobes basilaires. — Antennes droites. — Pro- sternum non excavé ni canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres laissant à découvert le pygidium, le propygidium et une partie de l'antépénultième segment dorsal de l'abdomen. — Jambes mucro- nées à leur extrémité; crochets des tarses petits, appendiculés. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière. — Métasternum court, ses épisternums étroits. — Saillie mésoster- nale formant un angle avec le métasternum. — Corps brièvement ovale. Il n'y a pas dans la famille entière de groupe plus tranché que celui-ci. Le genre Pterocolis qui le compose à lui seul avait été placé par Schœnherr dans les Attélabides avec lesquels il n'a pas d'autres rapports que d'être orthocère. L'unique espèce qui le com- pose reproduit d'une manière frappante les formes des Pyuopus et des Craspedotus de la Tribu précédente, mais en diffère complète- ment par ses caractères génériques. Elle est propre à l'Amérique du Nord. PTEROCOLUS. ScHOEKH. CurcuL, l, p. 238 (1). Tète convexe, un peu allongée en arrière des yeux; rostre pas plus long qu'elle, assez robuste, subcylindrique, comprimé sur les côtés à sa base, légèrement arqué ; ses scrobes basilaires, courtes, superficielles, triangulaires et obliques. — Antennes courtes, peu robustes; scape gros, obconique, atteignant les yeux; funicule à arti- cles 1 de même forme, plus mince et plus court que le scape, 2-8 très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 9-11 formant brusquement (1) Syn. Apotomcs, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 205; nom déjà, employé pour des Carabiques, et postérieur >lc quatre ans à celui imposé au genre par Schœn- herr; Kirby ne paraît pas avoir soupçonné l'existence de ce dernier. — Atte- LABUs Fab., Oliv. CEUTOnnYNT.HIDKS. 191 une massue déprimée et oblongo-ovale. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus. — Prothorax ample, peu convexe, rectiligne sur les côtés, graduelle- ment rétréci et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs tléchis, coupé obliquement et subcirculairement de chaque côté de sa base, irrégulièrement pentagonal; prosternum très-court en avant des hanches antérieures, très-large et plan entre celles-ci. — Ecusson assez grand, subquadrangulaire. — Elytres courtes, ovales, profon- dément déhiscentes et isolément arrondies à leur base, très-fortement échancrées en avant et embrassant le prothorax (1). — Pattes médio- cres; cuisses fortement en massue; jambes droites, arrondies; les quatre postérieures finement macronées au bout; tarses courts, grê- les, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, obconique, 3 à peine plus large et plus court que 2, 4 médiocre; ses crochets petits. — Pygidium grand, vertical, en triangle curviligne; 2"= segment ventral un peu plus long que chacim des deux suivants, séparé du l^'' par une suture droite ; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Mésosternum en carré transversal. — Corps finement pubesccnt. On n'en connaît qu'une petite espèce {ovatus Fab.) dont la livrée uniforme varie du bleu foncé au vert clair ; son prothorax est criblé de points enfoncés très-serrés, et ses élytres sont largement sillonnées ; les sillons sont à la fois rugueux et ponctués, avec les intervalles entre eux étroits et costiformes. Cet insecte paraît être répandu dans l'Amérique du Nord, depuis le Canada jusque dans le voisinage du Mexique. TRIBU LXXIII. CEUTORHYNCHIUES. Rostre cylindrique, jamais épaissi à sa base, ni très-grêle et très- allongé; ses scrobes en général longeant son bord inféro-latéral et visibles en grande partie ou en entier. — Prosternum très-souvent excavé ou canaliculé. — Ecusson nul ou peu distinct. — Elytres laissant le pygidium à découvert. — Jambes inermes au bout, très- rarement et alors à peine visiblement mucronées ; crochets des tarses variables, mais jamais soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen fortement arqués à leur extrémité ; sa saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum très-court chez (1) Schœnherr les décrit comme ayant les épaules accrues d'une lame Irigone formant, selon ses expressions, uti prolongement de la substance du prothorax. Il a évidemment voulu parler des épimères mésotlioraciques, qui sont très- grandes et largement visibles en dessus. C'est la seule fois qu'il ait fait men- tion de ces pièces dans son ouvrage^ et, comme on le voit, sans se douter de leur véritable nature. 192 CURCLLIONIDES. presque tous; ses épisternums larges. — Saillie mésosternale for- mant un angle avec le métasternum. — Corps oblong chez un petit nombre, brièvement ovalaire ou rhomboïdal chez les autres. Les Ceutorhynchid.es sont de petits insectes qui, pour la plupart, ont une ressemblance prononcée avec les Cionides qui terminent la cohorte précédente. Ils se distinguent aisément des autres groupes de la section actuelle par leur écusson indistinct et leurs jambes inermes au bout, caractère qui souffre à peine deux ou trois excep- tions, lesquelles même ne concernent en général que les jambes inter- médiaires. Le funicule antennaire de ces insectes se compose de six ou sept articles et le scape atteint presque toujoiirs les yeux ou en reste à une faible distance. Ces derniers, toujours finement granulés, sont tantôt cachés, en partie du moins, par le prothorax lors de la contrac- tion de la tète, tantôt complètement à découvert. 11 est rare que le prosternum ne présente aucune trace d'une excavation ou d'un canal rostral. Quand ce dernier existe, le cas le plus commun est qu'il s'ef- face entre les hanches antérieures; ailleurs il envahit le mésoster- num et même le métastenmra. Los espèces qui le possèdent repré- sentent ici les Cryptorhynchides. Le second segment abdominal est constamment plus court que les deux suivants réunis et séparé du premier par une suture droite ou faiblement arquée. Les autres caractères exposés plus haut n'exigent pas d'observations. Sauf un petit nombre (Scleropterus, Rhytidosojius) qui parais- sent être épigés, les Ceutorhynchides vivent sur les plantes basses et recherchent en général les lieux humides; quelques-uns même (EuBRYCHiLS, LiTODACTYLUs) so tiennent habituellement sous l'eau. Leurs larves, dont on connaît plusieurs appartenant aux genres MoNONVCHUS (1) et Ceutorhynchus (2), ne paraissent offrir rien de particulier. Elles vivent aux dépens des graines, des tiges ou des racines des végétaux; mais quand le moment de leur métamorphose est venu, les unes (Mononychus) ne quittent pas la plante qui les a nourries, tandis que les autres (Ceutorhynchus) s'enfoncent dans le sol et s'y construisent une coque. (1) M. pseudacori, Westw. An Introd. etc. I, p. 345, f. 41, 20; el!e dévore les graines de VIris pseudacorus. (2) C- contractus et assimilis, Kirby et Spence^ An Intrcd. to Entom. éd. 5, 1 p. 188; dans les racines du Sinapis arvensis, à la surface desquelles elles font naître de petits tubercules. — macula-alba^ Klingelhœf. Steltin. euloni. Zeit. 1843, p. 85; dans les tètes des pavots dont elle ronge les graines. — sul- cicollis, Guéiin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845; Bull. p. XXXilI; dans les racines des choux sous le collet; Haimhof. Verhandl. d. Zool.-botan. Ver. in Wien, V, p. 525; sur VAlyssum incarium. — raphuni, E. Cussac, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 241, pl.XIII, ijol, f. 1-10; sur le Symphytum officinale. — drabœ, Labouln. ibid. 1856, p. 145, pi. 4, f. 3-5 ; sur la Draba verna. CŒLIODIDES. 193 La Ti'ibu est riche en espèces et les genres assez nombreux que constituent ces dernières sont, à l'exception de deux (Mecysmoderes, Coelogaster) représentés en Europe. La classification qui suit est, quant à ses bases, la même que celle proposée par M. G. Thomson, à cela près que ce savant entomolo- giste ne divise ces insectes qu'en deux groupes (1), tandis que je crois devoir en admettre trois. I. Yeux, en partie au moins, recouverts par le pro- thorax. Canal rostral entamant le inésosternum et parfois le métasternum. Coeliodides. effacé entre les hanches antér., parfois nul. Ceutouhtnchides vrais. II. Yeux complètement à découvert. Phytobiides. Groupe I. Gœliodides. Yeux grands, ovales, transversaux, au moins en partie recouverts par le pro thorax lo^'S de la contraction de la tète. — Canal rostral entamant le mésosternum et parfois le métasternum. Ce canal est toujours profond, et quand il ne va pas au-delà du mésosternum, n'est jamais limité en arrière par ce dernier dont il ne reste rien dans cette direction. Quand il entame le métasternmu, son extrémité s'élargit en une fossette plus ou moins grande. Ces insectes me paraissent être les plus parfaits des Ceutorhynchides et devoir dès lors être placés à leur tète. Ils ne forment que les quatre genres suivants : I. Art. 4 des tarses très-court, muni d'un seul crochet : Mononychus. II. — — médiocre, — de deu\ — a Canal rostral limité au mésosternum : Cœliodes. aa entamant le métasternum. Funicule antennaire de 7 art. : Megacetes. — — 6 — Scleropterus. MONONYCHUS. (ScHUEP.) Gep.m. Ins. spec. nov., p. 211. Tète finement carénée sur la ligne médiane, un peu excavée sur (1) Siiandinav. Qpl. I, p. 138. Les deux groupes en question sont ceux des Phytobiides et des Ceutorhynchides. Attachant plus d'importance qu'on ne l'a fait jusqu'ici à la structure du canal rostral, les Coeuodes que M. G. Thomson comprend parmi les Ceutorhynchides, me paraissent être le type d'un groupe distinct. Coléoptères. To.mo VIL 13 194 eURCULIONIDES. Id front; rostre allongé, peu robuste, cylindrique, médiocrement arqué ; scrobes commençant près de son milieu. — Antennes submé- dianes, assez courtes, grêles; scape en massue allongée au bout; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 3-7 courts, subégaux; massue médiocre, ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, légèrement convexes. — Protliorax transversal, fortement rétréci et tronqué en avant, arrondi sur les côtés en arrière, coupé paraboliquement de cbaque côté à sa base, avec son lobe médian assez saillant et aigu; canal prosternai assez profond, nettement limité en avant et prolongé jusqu'au méso- sternum inclusivement. — Ecusson enfoncé, à peine distinct. — Ely- tres courtes, peu convexes, impressionnées sur la suture en avant, rétrécies et isolément arrondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et conjointement écliancrées à leur base, avec les épaules largement arrondies. — ■Pattes assez robustes; cuisses et jambes comprimées; celles-ci anguleuses ou dentées sm- leur bord externe avant leur extrémité, tranchantes en dehors au-dessous de cette saillie; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à arti- cle 4 dépassant à peine les lobes du 3^ et terminé par un seul petit crochet. — Pygidium plus haut que large; saillie intercoxale de l'abdomen large, tronquée en avant. — Corps très-épais, brièvement rhomboïdal. Ces insectes sont de la taille des plus grands Cel'Torhynchus et éminemment distincts de tous ceux de cette Tribu par la structure du dernier article de leurs , tarses. Leurs espèces, peu nombreuses, sont répandues depuis la Sibérie jusque dans les lies Canaries (1); l'une d'elles {vulpeculus F.) habite même l'Amérique du Nord. Celles d'Europe fréquentent les lieux aquatiques et se trouvent sur diverses plantes, principalement dans les fleurs do l'Iris pseuda- corus. COELIODES. ScHOENH. Curcul., IV, p. 282 (2). Rostre au plus médiocrement robuste, allongé, cylindrique, plus DU moins arqué; ses scrobes commençant vers le milieu de sa lon- gueur. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape en mas- sue au bout; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, subégaux (1) Schœnherr (Curcul. Vlll, 1, p. 401) en mentionne 6 esp. dont trois {pseudacori, superciliaris, salviœ) liabileut l'Europe tempérée ou méridio- nale. Aj. : M. variegatus, Brulté in Webb et Bertiiel. Canar. ; Entom. p. 72. — syriacus, L. Redtenb. in Rûsseg. Reise, p. 988; Syrie. — spermaticus, Becker, Bull. Mosc. 1862, II, p. 319; Russie mér. (Sarepta). (2) Syn. Stenocarus, G. Thoms. Skandinav. Col. I, p. 139. — Ceutorhyn- CBUS ScUœDb. olizn. CŒLIODIDES. i95 OU non_, 3-4 plus longs que 5-7, ceux-ci courts ; massue assez petite, oblongo-ovale, articulée. — Yeux de grandeur variable, brièvement ovales, peu convexes. — Prothorax transversal, fortement rétréci en avant et plus ou moins contracté près de son bord antérieur, parabo- liquement coupé de chaque côté de sa base; canal prosternai pro- fond, large, assez nettement limité en avant, s'arrêtant au niveau des hanches intermédiaires. — Ecusson nul ou ponctiforme. — Elytres courtes, assez ou peu convexes, rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax etéchancrées à leur base, avec les épau- les calleuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses presque graduellement en massue; jambes subarrondies, droites, sauf parfois à leur base, tronquées au bout, avec leur bord terminal externe tranchant et cilié sur une étendue variable (1); tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets courts, plus ou moins dentés à leur base. — Pygidium entièrement découvert; saillie intercoxale de l'abdomen large, parallèle, tron- quée en avant. — Corps épais, brièven:ient ovalaire ou subrhomboï- dal, finement pubescent. Le canal rostral affecte deux formes différentes chez ces insectes. Tantôt, comme chez les Mononychus, il ne va pas au-delà du mésos- ternum, tantôt il envahit plus ou moins complètement le métaster- num (2). Ce caractère me parait avoir assez d'importance pour auto- riser la répartition des espèces dans deux genres distincts, en réservant le nom de Coeliodes, comme l'a fait M. G. Thomson, à celles qui rentrent dans la première de ces catégories et en leur asso- ciant les Stenocarus du même auteur. Les caractères différentiels qu'il leur assigne ne me paraissent pas suffisants et se bornent à ceux-ci : Les CoELtoDEs (Type ; C. epilobii) ont les cuisses inermes, les jam- bes bianguleuses en dehors et le prothorax légèrement incisé dans son milieu en avant, tandis que chez les Stenocarus (Type : C. gul- tula) les cuisses sont dentées, les jambes arrondies et le prothorax rebordé et entier en avant. Ainsi restreint, le genre paraît être notablement moins riche que le suivant (3). Tous deux se distinguent sans peine des Ceutorhynchus, (1) Pour les modifications qu'éprouvent ces organes, voyez Suffrian, Stetlin. entom. Zeit. 1847, p. 293. Ce savant eatomologiste reconnaît qu'elles n'ont point de valeur systématique. (2) Scliœnherr (loc. cit.) ne fait pas cette distinction, non plus que Jacqueiin- Duval (Gêner, d. Col. d'Eur. Curcul. p. M), qui so contente de dire que le canal rostral se prolonge sur le mésosternum. Plus exacts, MM. L. Redten- bacher (Faun. austr. éd. 2, p. 787) et Bach (Kœferfaun. d. Nord-u.-Mittel- deutsclil. II, p. 331) mentionnent les deux formes en question. (3) Il jf aura lieu de voir comment se répartissent les 34 espèces européeoaes 196 CUKCULIOXIDES. auxquels Schœnherr les avait réunis dans l'origine^ en ce que chez ces derniers le mésosternum et, à plus forte raison le métasternum, ne prennent aucune part à la formation du canal rostral. Leurs espèces vivent sur des arbres ou des plantes basses de familles variées. MEGACETES. G. Thoms. Skandinav. Col., I, p. 139 (1). Ce genre comprend tous les Coeliodes des auteurs dont le canal rostral se prolonge sur le métasternum. M. G. Thomson l'a, comme le précédent, divisé en deux. 11 applique le nom de Megacetes (Type : C. quercus) aux espèces qui ont les cuisses inermes et le canal rostral prolongé jusqu'à l'ex- trémité du métasternum. Celles qui ont les cuisses dentées et le ca- nal en question terminé vers le milieu du métasternum sont pour lui des CiDNORHiNus (Type : C. dichjnius). Les autres caractères, en très-petit nombre, qu'il assigne à ces deux genres, ne sont pas exclu- sifs ou n'ont pas d'importance. SCLEROPTERUS. ScHOENH. Curcul. Disp. mefh., p. 290. Rostre allongé, robuste, cylindrique, médiocrement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médiocres, grêles; scape en massue au bout; funicule de 6 articles obconiques : 1-3 allongés, celui-là le plus long et plus gros, 4-6 plus courts, décrois- sant graduellement; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax au moins aussi long que large, plus ou moins arrondi sur les côtés à sa base, fortement resserré un peu au-delà de son milieu, avec son bord antérieur médiocrement saillant, muni de faibles lobes et exotiques que mentionne Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. .392). Parmi les pre- mières que j'ai sous les yeux, je ne trouve^ outre Vepilobii et le guttula, que le geranii qui rentre dans le genre actuel. Le môme travail devra se faire pour les espèces suivantes qui ont été décrites depuis Schœnherr: Esp. européennes : C. zonaius, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIII, 9; Styrie. — trifasciatus, Bach, loc. cit. p. 332; Thuringc. — congener, Fœrster, Verhaudl. d. naturh. Verein. d. Preuss. Rhcinl. VI, p. 28; Provinces rhénanes. — Esp. asiatiques: C. strigirostris, Hochhuth, Bull. Mosc. 1847, 1,p. 569; Arménie; radula, ibid. 1851, I, p. 95; Sibérie. — mijsticus, Syrie, Perse; Kolenatii, Caucase; Kole- nali^ ibid. 1859, I, p. 381 et 386. — Esp. de l'Algérie : C. glaucii, Chevrol. Rev. etMag. d. Zool. 1859, p. 37; cinctus, ibid. 1861, p. 122. — Esp. de l'Amer, du Sud : C. albovarius, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 142; Rio Janeiro. (1) Syn. CiDNORHiNus, G. Thoms. ibid. — Coeliodes auctor. CEUTORHYNCHIDES VRAIS. - 197 oculaii'Gs, subtrùnqué en arrière ; canal rostral profond, nettement limité, prolongé au-delà du milieu du métasternum. — Ecusson nul. — Elytres très-convexes, brièvement ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules subrectangu- laires. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures plus longues que les autres; cuisses médiocrement en massue; jambes antérieures arquées à leur extrémité, les autres droites; toutes tronquées au bout; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à articles 3 plus large ([ue 1-2, 4. médiocre; ses crochets petits, dentés à leur ]3ase. — Pygidimai en partie découvert; 2« segment abdominal plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1" par une suture ar- quée; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum très-court. — Corps brièvement ovale, inégal, glabre. On n'en connaît que deux petites espèces (1) propres aux parties centrales de l'Europe, d'un noir profond assez brillant, criblées de gros points enfoncés sur le prothorax et fortement sillonnées sur les élytres, avec les intervalles entre les sillons costiformes et denticulés en scie, sculpture très-voisine de celle des Rhytidosomus près desquels le genre devrait être placé sans la forme toute dilîérente du canal rostral (2). Groupe II. Geutorhynchides vraii. Yeux des Cœliodides. — Canal rostral effacé entre les hanches an- térieures, parfois nul. — Saillie mésosternale distincte. Cette saiUie est toujours assez large, le plus souvent triangulaire, inclinée en arrière et tronquée au bout, avec ses angles arrondis. La plupart de ces insectes ont conservé le faciès des Cœliodides, mais (1) S. serratus Gerin. Livonie, Autriche; offensus, Carinthie ; Schœnh. Curcul. IV, p. 359. Schœnherr assigne pour patrie au premier la Livonie seu- lomerU; M. L. Reiltenbachcr (Faun. auslr. éd. 1, p. 386, et éd. 2, p. 792) a signalé son existence en Autriche, mais ne parle pas du second. (2) Schœnherr, après l'avoir d'abord mis entre les Bagous elles Tapinotus, i'a classé ensuite (Curcul. IV, loc. cit.) immédiatement à la suite des Acalles; il a même fini, croyant son funicule aiitennaire composé de 7 articles, par le regarder comme à peine distinct de ces derniers. M. L. Kedtenbacher (loc. cit.) et Jacquelin-Duval (Gêner, d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 57) se sont conformés à la seconde de ces opinions. M. Suffrian (Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 250) a ensuite proposé de n'en faire tju'un sous-genre des Acalles. Enfin, M. Gerstoe- ker (Wiegm. Archiv. 1857, II, p. 363) a émis l'opinion qu'il ne dillérait pas des Rhvtidosomus. Les épimères mésothoraciques ascendautes de ces insectes, leurs segments abdominaux intermédiaires qui sont arqués, et leur pygidium découvert montrent qu'ils appartiennent à un tout autre groupe que les Acalles dont la piace est parmi les Cryi)toih.ynchides. D'un autre côté, la forme de leur canal rostral ne permet pas de les réunir aux Khytiuûsojius; ils représentent ces derniers dans le groupe actuel. J9S r.URCULIONIDES. quelques-uns l'ont perdu par suite de la forme moins courte de leur corps. Ces diiférences, qui ont influé sur la longueur du métaster- num, ont servi de base à l'arrangement des sept genres qui suivent. I. Corps épais, très-courtj ainsi que le métasternum. a Funicule antennaire de 7 art. : Ceutorhynchus. aa — —• 6 — 6 Lobe médian de la hase du prothorax court. Prothorax dépourvu de lobes oculaires : Ceutorliynchidius. — muni — : Rhytidosomus. 66 Lobe médian de la base du prolhorax très-saillant : Mecysmoderes. n. Corps oblong ou oblongo-ovale; métasternum assez long. c Crochets des tarses simples : Poophagus. ce — — dentés à leur base. Funicule antennaire do 6 art. : Tapinotus. — — 7 — : Marmaropus. CEUTORHYNCHUS. (ScHUEPP.) Germar, Ins. spec. nov., p. 217 (1). Rostre au plus médiocrement robuste, en général grêle, cylindri- que, arqué; ses scrobes commençant vers son milieu ou un peu en avant. — Antennes médiocres, grêles; scapc légèrement épaissi au bout^ funicule de 7 articles : 1-2 allongés, subégaux ou non, celui-là plus gros, 3-7 décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acumi- née et articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, peu convexes. — Prothorax rarement aussi long que large, plus ou moins dilaté et arrondi sur les côtés, fortement rétréci et très-souvent resserré en avant, subtronqué ou bisinué à sa base, avec un lobe médian aigu; canal rostral de largeur et profondeur variables, à bords non tran- chants, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson nul ou très-petit. — Elytres médiocrement ou peu convexes, brièvement ovalaires, largement échancrées en arc à leur base, avec leurs épau- les embrassant un peu le prothorax et obtusément calleuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue; Jambes ayant leur extrémité externe tranchante sur une courte étendue; tarses médio- cres, assez larges, à article 4 de longueur normale; ses crochets appendiculés ou bifides; très rarement (par ex. litura) simples. — Pygidium entièrement à découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subhorizon- tal ou oblique. — Corps épais, brièvement rhomboïdal ou ovalaire, finement pubescent, et souvent en partie écailleux. Genre très-riche en espèces, mais cependant un peu moins que ne (t) Syn. MiCREi-us, Thamiocolus, Hadroplontus, G. Thoms. Skandinav. Col. I. p. 140. CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 19d l'a pensé Schœnherr qui y a compris quelques éléments étrangers (1). D'un autre côté M. G. Thomson l'a divisé en quatre établis sur des caractères trop légers, à mon sens, et qui sont les suivants : MiCRELus (Type : C. cricœ). Prothorax à peine resserré en avant. Antennes insérées au milieu du rostre, à article 1 du funicule obco- nique et trois fois plus long que le 2" ; leur massue subglobuleuse. Cuisses mutiques; jambes ciliées en dehors. Yeux légèrement sail- lants et un peu rajiprochés. Thamiocolus (Type : C. vidiialus). Antennes insérées avant le milieu du rostre, à articles 1-2 du funicule subégaux. Cuisses munies d'une forte dent. Jambes dentées et ciliées en dehors. Mésosternum aplani. Hadroplontus (Type : C. litura). Cuisses munies d'une forte dent; jambes ciliées en dehors et munies d'un petit crochet terminal. Mésosternum subimpressionné (2). Prothorax fortement resserré en avant. (1) Outre (ju'il n'a pas vu qu'un certain nombre d'espèces, qui composent le genre suivant, n'ont que six articles au funicule antennaire, on en a reporté récemment plusieurs autres parmi les Coeliodes et, pour la plupart, comme étant de simples variétés d'espèces de ce dernier genre; voyez Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 58. M. H. Brisout de Barneville (Revue et Mag. d. Zool, 1860, p. 537, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 337) a, de son côté, signalé plusieurs de ces doubles emplois. Les 167 espèces mentionnées par Schœn- herr (Curcul. VIII, 2, p. 131) se trouvent par là sensiblement réduites. De- puis, on a publié les suivantes : Esp. européennes : C. ferrugatus, E. Perris, Mém. d. l'Acad. d. Lyon, II, p. 477 ; Franco (Landes).— Derirandi, hystrix, E. Perris, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, II, p. 181 ; Landes; coniusus, carneus, ibid. IV, p. 145; Lan- des. — metallkus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p. 86; Espagne (Madrid). — drabœ [hirtidus Germ.), Laboulb. ibid. 1856, p. 161 ; France. — chlorophamis, Rouget, ibid. 1857, p. 752; France (Dijon).— acalloides, albo- hispidus, L. Fairm. ibid. 1857, p. 639; M-ontpellier. — Raphaelensis (verru- cutus Schh.), biscutellatus , Cbevrol. ibid. 1859, BuUet. p. XVIII; Provence, — Gougeleti, Galice; Grenieri, fulvitarsis, France mér. ; pallidicornis, Paris; GougeleletH. Bris, de Barnev. ibid. 1860, p. 335. — mixius,Mu\s. et Rey, in Muls. Opusc. entom. IX, p. 37; Hyères. — tenuirostris , leucorhamma, lœtus, Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 292; Espagne mér. — alliariœ, H. Bris, de Barnev. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 537; France. — Esp. de l'Algérie : C. niveus, Chev roi. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 304; subfasciatus,pratemis, 1860, p. 453 et 5l0. — Esp. de l'île de Madère et des Canaries : C nigroier- minatus, Uneatotessellatus , WoUast. Ins. Maderens. p. 327; Madèie. — pAy- tobioides, hesperus, Wollast. Cat. of Canar. Col. p. 281 ; Canaries, — Esp. de l'Amer, du Sud : C. sellatus, Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 146; Buenos-Ayres. — Esp. de l'Amer, du Nord : C. pusio, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, 1, p. 355; île Sitkha. Parmi ces espèces, il en est deux [hystrix Perr. biscutellatus Chevrol.)qui sont des Ceutohhynchidius. (2) Ce caractère et le précédent sont, en réalité, d'une véritable insignifiance. 200 CURCULTONIDES. Ceutorhynchus (Type : C. assimilis). Cuisses peu robustes^ munies d'une petite dent. Mésosternum non impressionné. A part un très-petit nombre qui habitent l'Amérique du Nord, ces insectes sont propres à l'ancien continent et presque exclusivement confinés dans les régions froides et tempérées de l'Asie, en Europe et dans le nord de l'Afrique. Leur livrée, quand elle n'est pas uni- forme, consiste ordinairement en taches d'un blanc plus ou moins pur, et en général mal limitées. Comme les Coeliooes, ils fréquentent des végétaux très-variés. Les caractères différentiels des deux sexes se trouvent sur le dernier j-egment abdominal, mais varient selon les espèces (i). CEUTORHYNCHIDIUS. Jacquel.-Duv. Gêner, d. Col. d'Eur.j Curcul. p. 60 (2). Ce sont des Ceutorhynchus dont le funicule antennairene se com- pose que de six articles et qui se rapprochent par là des genres sui- vants. Jacquelin-Duval n'a connu que trois Ceutorhynchus (floralis, depressicollis, melanarius) qui dussent rentrer dans ce genre; une douzaine d'autres sont maintenant reconnues comme lui apparte- nant (3). M. G. Thomson, qui n'a pas eu connaissance du caractère en ques- tion, a fondé sur l'une de ces dernières [apicalis Payk.) son genre Calosirus. RHYTIDOSOMUS. ScHOENH. Curcul., W, p. 594 [4). Rostre médiocrement robuste, allongé, cylindrique, arqué; ses scrobes commençant près de son tiers a,ntérieur. — Antennes médio- cres, grêles; scape légèrement en massue au bout; funicule de 6 articles : 1-3 allongés, celui-là le plus grand, 4-6 courts, égaux; mas- sue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, subar- rondis, déprimés. — Prothorax presque aussi long que large, rétréci et légèrement resserré en avant, avec son bord antérieur coupé carré- du moins chez le C. litura. C'est à peine si l'on peut distinguer l'impression du mésosternum, et le très-court mucro qui termine les jambes au côté interne et qui est placé dans leur axe, n'est guère plus apparent, même avec une forte loupe. (1) M. Suffrian (Stettin. Entom. Zeit. 1845, p. 102, et 1847, p. 87) a pu- blié un travail intéressant sur ces difl'érences sexuelles chez un grand nombre d'espèces. (2) Syn. Calosirus, G. Thoms. Skandiuav. Col. I, p. 140. (3) Cent. horridus,ureus, troglodytes, etc.; voyez Grenier, Cat. d. Col. d. FraEce, p. 58. (4) Sya. RuTiposoMA, Steph. 111. of Brit. Entom. IV, p. 45. CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 201 ment et muni de faibles lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base; canal rostral assez profond, à bords nettement limités en avant des hancbes antérieures, assez large entre celles-ci (1). — Ecusson nul. — Elytres très-courtes et très-convexes, globoso-ovales, sensiblement plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les épaules subanguleuses.— Pattes médiocres; cuisses assez robustes, en massue; jambes et tarses des Ceutorhynchus. - Pygidium entiè- rement découvert; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. ♦- Mésosternum incliné. — Corps brièvement ovale, convexe, glabre en dessus. La seule espèce connue {globulus Herbst) est fort petite, noire, tachetée de blanc en dessus, vugoso-ponctuée sur le prothorax et assez profondément sillonnée sur les élytres, avec les intervalles entre les sillons étroits, tranchants et âpres. Elle est répandue dans la plus grande partie de l'Europe. MECYSMODERES. ScHOENH. Curcul.f IV, p. 596. Rostre grêle, allongé, cylindrique, médiocrement arqué ; ses scro- bes commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médio- cres, grêles; scape assez fortement en massue au bout; funicule de 6 articles ; \ -3 allongés, celui-là notablement plus gros et un peu plus grand, 4-6 courts, subégaux, grossissant peu à peu; massue assez petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, brièvement ova- les, assez convexes, un peu rapprochés en dessus, surtout en avant. — Prothorax subtransversal, brusquement rétréci et tronqué en avant, un peu renflé sur les côtés en arrière, très-obliquement coupé de chaque côté à sa base, avec son lobe médian grand, allongé, en trian- gle très-aigu; canal rostral médiocrement profond, assez mal limité latéralement, plan et assez large entre les hanches antérieures (2). — Ecusson nul. — Elytres courtes, peu convexes, fortement rétrécios en arrière, pas plus larges que le prothorax et chacune coupée obli- quement à sa base, avec les épaules très-saillantes en dehors et arrondies. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses en mas- sue, munies d'une forte dent triangulaire; jambes subcompri ruées, un peu élargies et sinuées en dehors à leur extrémité; les intermé- diaires munies à leur angle interne d'une épine aiguë, presque indistincte aux autres; tarses médiocres, assez larges, à article 4 de longueur normale; ses crochets dentés. — Pygidium entièrement à (1) Jacqueiin-Duval (Geuer. d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 00, note) critique, avec raison, Schœnlierr pour avoir dit que ce canal n'existe pas. (2) Gomme pour le Rhytidosomus globulus, Scliœuhen' se trompe on refu- sant ce canal à ces insectes. 202 -CURCULIONIDES. découvert; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Corps brièvement rhomboïdal, épais. L'espèce typique [euglyptus Schh.) est de Java, de la taille du Ceu- torhynchus dicbjmus, noire et variée de blanc jaunâtre en dessous et sur les côtés du prothorax. Sa sculpture sur cette partie du corps et sur les élytres a la plus grande analogie avec celle du Rhijtidosomus globulus. J'en connais une seconde espèce un peu plus grande et originaire de Hong-Kong. La grandeur des yeux, celle du lobe médian du prothorax et la largeur des élytres à leur base font reconnaître sans peine ce genre parmi tous ceux du groupe actuel. POOPHAGUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 590. Rostre allongé, grêle, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant vers son mUieu. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape un peu en massue au bout; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-4 plus courts, 5-7 subtransver- saux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médio- cres, brièvement ovales, peu convexes. — Prothorax transversal [nnsturtii) ou non {sysimhrii), rétréci et plus ou moins resserré en avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian très-court et aigu; son canal rostral médiocrement profond, assez nettement limité sur les côtés, plan et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson très-petit, ovale. — Elytres peu convexes, oblongues, peu à peu et médiocrement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue médiocrement forte et allongée; jambes droites, un peu élargies au bout, avec leurs corbeilles petites et terminales; tarses assez étroits, à article 4 mé- diocre; ses crochets simples. — Pygidium découvert, en triangle cur- viligne ; saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum incliné en arrière. — Corps oblong, densément revêtu partout de petites écailles. On n'en connaît que deux petites espèces (1) voisines des Ceu- TORHYNCHUS par leurs caractères, mais d'un faciès très-différent par suite de leur forme générale plus oblongue et de leur vestiture. Toutes deux sont d'un vert pâle et mat, uniforme {nasturtii) ou mou- cheté de brunâtre [sysimbrii). Ces insectes paraissent habiter l'Europe entière et se trouvent principalement sur les plantes dont ils portent les noms. (1) P. nasturtii Germ., sysimbrii F., Scliœnli. loc. cit. y. 591 ; l'olivaceusilo Schœaherr (îbid. p. 592) n'est qu'une variété du premier. CEUTORHYNCHIIDES VRAIS. 203 TAPINOTUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 292. Rostre assez long et assez robuste, subcylindrique et arqué; ses scrobes commençant \in peu avant son milieu. — Antennes submé- dianes, grêles; scape en massue allongée au bout; funicule de G arti- cles : 1-3 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros, 4-6 courts, subégaiu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, peu convexes. — Prothorax subtransversal, subcylindrique, tronqué en avant et muni de lobes oculaires assez saillants, légèrement bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et aigu; canal rostral assez profond et assez large, ne dépassant pas les hanches antérieures (1); celles-ci médiocrement distantes. — Ecusson à peine distinct. — Elytres peu convexes, régulièrement oblongues, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en mas- sue; jambes droites, un peu élargies au bout; leurs corbeilles trian- gulaires et assez courtes; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits, ûbconiques, 3 notablement plus large, 4 assez long; ses crochets den- tés à leur base. — Pygidium à découvert; saillie intercoxale de l'ab- domen large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subver- tical. — Corps oblong, densément revêtu partout de petites écailles. La seule espèce connue [sellatus F.) est d'assez petite taille, d'un blanc grisâtre, avec les élytres traversées dans leur milieu par une assez large bande noire irrégulière; l'extrémité de ces organes est plus ou moins maculée de la môme couleur. Cet insecte, qui est ré- pandu dans la majeure partie de l'Europe moyenne, sans être bien commun nulle part, vit, dit-on, sur les Lysimachia. Marmaropus. ScHOENH. Curcul., IV, p. 310. Rostre médiocre, robuste, subcylindrique, iinement caréné sur la ligne médiane, arqué ; ses scrobes commençant vers son tiers anté- rieur. — Antennes subantérieures, assez courtes, grêles ; scape assez fortement en massue au bout; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, décroissant graduelle- ment; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, subar- rondis, peu convexes. — Prothorax légèrement transversal, subcylin- drique, brièvement et brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué, muni de lobes oculaires médiocres, très-faible- ment bisinué à sa base; son sillon rostral profond, nettement limité, finissant avant les hanches antérieures; celles-ci assez fortement (1) Schœnherr l'indique comme obsolète et Jacquelin-Duval (Gêner, d. Coi. d'Europe; Curcul. p. 63) comme léger; mais tous deux se trompent. 204 CURCULIONIDES. séparées. — Ecusson presque nul. — Elytres oblongues, subparallè- les, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes des Tapixotus, avec les tarses plus courts. — Pygidium à découvert; saillie intercoxale de l'abdomen large, parallèle et tronquée en avant. — Corps oblong, subcylindrique, finement écailleux en dessous. Schœnberr a très-fortement séparé ce genre du précédent dont il est très-voisin et ne diffère que par son rostre plus robuste, son funi- cule antennaire de sept articles et son canal rostral plus profond. 11 ne comprend qu'une espèce {Besseri Schh.) de taille presque égale à celle du Tapmotus sellatus et ayant un peu le faciès d'un Zygops. Elle est d'un brun foncé uniforme en dessus et revêtue d'écaillés blancbes en dessous. Découverte primitivement en Pologne, elle a été retrouvée, depuis, en Poméranie et dans la Marche de Brande- bourg (1); mais elle est restée assez rare dans les collections. On la trouve principalement sur le Rumex acetosa. Groupe: III. Phytobiides. Yeux médiocres, arrondis ou brièvement ovales, complètement à découvert. — Canal rostral le plus souvent superficiel, parfois nul, rarement profond et, dans ce cas, effacé entre les hanches antérieures. — Saillie mésosternale distincte. La forme des yeux, qui sont en général assez saillants, et leur dé- gagement du prothorax donnent à ces insectes une physionomie par- ticulière dans la Tribu. Tous ont conservé la forme générale courte et épaisse des espèces placées en tête des Ceutorhynchides vrais, et leur saillie mésosternale ressemble à celle de ces derniers. Leurs genres sont au nombre de six : 1. Rostre au plus médiocre, relativement robuste. a Scape des antennes n'atteignant pas les yeux; leur funlcule de 6 ar- ticles; prosternum à peine excavé. Tarses filiformes, i art. 3 non biiobé : Euhrychius. — — — biiobé : Litodactylus . aa Scape des antennes atteignant les yeux; leur funicule de 7 articles; prosternum excavé. Prosternum faiblement échancré en avant : PhyloMus. — fûrlernent — — : Rhinoncus. IL Rostre allongé, médiocrement robuste; funicule antennaire de 6 art. Prosternum fortement échancré eu avant et excavé : Cœlogaster. — entier en avant, non excavé : Atnalus. (1) Voyez à ce sujet une note de M. Pfcd dans la Stettin. cntom. Zeit. 1855, p. 305, et une autre de M. C. A. Dohrn, ibid. 1856, p. 190. rHYTOBlIDES. 2ÔS EUBRYCHIUS. G. Thoms. SkamUnnv. Col, \, p. 138 (1). Rostre assez robuste, médiocre, subcylindrique, arqiié ; ses scrobes commençant un peu avant son milieu. — Antennes courtes ; scapc obconique, court, n'atteignant pas, à beaucoup près, les yeux ; funi- cule de 6 articles : 1-3 allongés, celui-là plus gros, 4-6 courts, sub- égaux ; massue oblongo-ovale, obtuse au bout, faiblement articulée. — Yeux médiocres, assez saillants, obliques. ~ Prothorax transversal, peu à peu et fortement rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base, tronqué en avant, avec son bord antérieur bituberculé ; deux autres tubercules sublatéraux sur le disque; prosternum très-court, faible- ment excavé. — Ecusson très-petit. — Elytres assez convexes, briève- ment ovales, beaucoup plus larges que le protborax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules subcal'euses. — Pattes assez longues; hanclies antérieures contiguës; cuisses médiocrement en massue; jambes grêles, droites, inermes au bout; tarses longs, fine- ment ciliés, à articles 1-3 obconiques, 4 aussi long que les précédents réunis; ses crochets simples. — Saillie intercoxale de l'abdomen large, parallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovale^ fine- ment pubescent. M. G. Thomson n'indique pour type de co genre cfu'une espèce inédite qu'il nomme aquaticus, mais d'après les caractères très-courts et très-tranchés qu'il lui assigne, il n'y a pas à douter qu'il doit com- prendre le Rhynchœnus velatus de Beck que M. L. Rcdtenbachei* a mis en tète des deux espèces qui composent son genre Litodactylus. Celui-ci n'est par cuaséquent qu'un démembrement de ce dernier. M. Suffrian (2) avait déjà signalé la nécessité de cette mesure. L'espèce en question est répandue dans la plus. grande partie de l'Europe, et ses habitudes seraient plus aquatiques que celles des autres Phytobiides, selon M. L. Rcdteubacher qui dit qu'elle vit sous l'eau en s' attachant aux tiges des plantes. • LITODACTYLUS L. RedtEiNB. Failli, austr. éd. 1, p. 399. Mêmes caractères que le genre précédent, avec le 3"^ article des tarses de largeur normale, bilobé et spongieux en dessous. A quoi s'ajoutent quelques particularités secondaires : les antennes sont moins antérieures et un peu plus longues, les hanches anté- rieures légèrement séparées, et le 4'^ article des tarses est un peu moins long. (1) Syn. LiTODACTïLUS pars, L. Redteub. — Puytobius pars, Schœnli. (2) Stettin. entom. Zeit. 1817, p. 207. 206 CURCULIONIDES. L'espèce typique, le Rhynchœnus leucogaster de Marsham, a un habitat encore plus étendu que VEubrychius velatus et paraît avoir les mêmes mœurs. PHYTOBIUS. ScHOENH. Curcul. III, p. 458 (1). Rostre plus ou moins robuste, au plus médiocre, subcylindrique ; ses scrobes commençant à peu de distance de sou extrémité, très- obliques. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, médiocres, grêles; scape en massue au bout, atteignant le bord antérieur des yeux; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, celui-là de beaucoup le plus gros, 4-6 très-courts, 7 plus gros et plus large, contigu à la massue (2) ; celle-ci ovale, articulée. — Yeux médiocres, assez con- vexes, subarrondis, souvent surmontés d'une très-courte orbite re- dressée. — Prothorax transversal, régulièrement ou brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur légèrement échancré dans son milieu, bisinué à sa base, souvent bi- ou quadrituberculé en dessus ; prosternum plus on moins excavé en avant des hanches an- térieures, médiocrement échancré en arc de cercle en avant. — Ecusson à peine distinct. — Elytres médiocrement convexes, brièvement ova- laires, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues; hanches antérieures plus ou moins séparées; cuisses médiocrement en massue; jambes grêles, droites, tronquées au bout; les intermédiaires parfois brièvement mucronées à leur extrémité; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 bilobé, 4 assez long; ses crochets simples (par ex. comari, quadrituberculatus) ou dentés à leur base (par ex. notula, quadrinodosus) . — Pygidium découvert; saillie intercoxale large, pa- rallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, iinement pubescent et écailleux. MM. SufFrian (3) et G. Thomson ont divisé ce genre en deux, mais (1) Syn.'HvDATicus, Schœnli. Curcul. Disp. nielh. p. 242; olim; nom déjà employé pour des Dytiscides. — PACHYRaiKus, Steph. III. of Brit. Entom. IV, p. 50. — Pelenomus, g. Thoms. Skandiu. Col. I, p. 138. , (2) Schœnherr (Curcul. III^ p. 459) a hésité au sujet de la structure du fu- nicule et a fini par ne lui accorder que six articles. Il en compte réellement sept, ainsi que l'a déjà fait observer Jacquelin-Duval, Gêner, d. Col. d'Eur.; Curcul. p. 50; je trouve sa description exacte chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux. (3) Stettin. entom. Zeit. 1847, p. 207. Ce savant entomologiste s'est borné à signaler ces genres sans leur assigner des noms. L'un d'eux, comprenant les P. comari et quadrituberculatus, aurait les crochets des tarses simples, tandis qu'ils seraient dentés dans l'autre, où rentreraient les P. notula, quadrinodo- sus (iiquadricornis. Les autres caractères diflérentiels qu'il leur assigne sont presque inappréciables et ne me paraissent avoir aucune valeur générique. PHYTOBIIDES. 207 sans être d'accord entre eux à ce sujet. Ses espèces ont une analogie si intime, malgré la structure difïerente de leurs crochets des tarses, qu'il me paraît bien difScile de les séparer. Elles sont, sauf deux (su/- cicollis, quadrispinosus) (fui habitent l'Amérique du Nord, propres à l'Europe et se trouve* sur diverses plantes, principalement dans les lieux humides (1). RHINONCUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth. \i, 269. Rostre médiocre, assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, un peu arqué ; ses scrobes commençant très-en avant, étroites et obliques. — Antennes antérieures, assez courtes, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 al- longés, obconiques, 3-4 plus courts, 5-6 subarrondis ; massue oblongo- ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis, peu ou assez convexes, en général munis en dessus d'une très-courte orbite. — Prothorax transversal, plus ou moins rétréci et resserré en avant, avec son bord antérieur tronqué et parfois muni de très-petits lobes oculaires, souvent un peu irrégulier sur les côtés, légèrement bisinué à sa base; prosternum largement et assez fortement excavé en avant des hanches antérieures, profondément échancré sur son bord anté- rieur.— Ecusson nul. — Elytres plus ou moins convexes, brièvement ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes des Phytûdius, avec les hanches antérieures sensiblement plus écartées, les jambes inermes à leur extrémité et les crochets des tarses dentés à leur base. — Py- gidium découvert ; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral- lèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, finement et partiellement écailleux. Insectes extrêmement rapprochés des Phytobius et non des Ceiîto- RHYNCHUs, comme l'a pensé Schœnherr (2). Ils sont si voisins des premiers qu'ils me paraissent mériter à peine d'en être séparés. Ils Quant à M. G. Thomson, son genre Pele:!Omus éitô dans la synonymie de celui-ci, a pour type le P. comari, et il indique le quadrituberculatus comme type du genre PiiYTOBn;s. Outre qu'il n'a pas vu la didërenco ([ui existe dans les crochets des tarses, les caractères qu'il assigne à ces deux genres n'é- tant pas comparatifs, on ne voit pas bien l'idée qu'il s'en fait. (1) Schœnherr (Curcul. VII, 2, p. 314) en mentionne 12 espèces; depuis, on n'en a publié aucune. (2) Il les a placés à la fin des Cryptorhynchides , tandis que les Phytobius qui eu sont séparés par 156 genres, figurent au milieu de ses Erirhinides. Cette séparation contre nature a été adontée par presque tous les auteurs récents. M. G. Thomson (Skandin. Col. I, p. 139) est le seul qui ait remis ces insectes à leur véritable place. 208 CURCLUONIDES. ne s'en distinguent guère, en effet, que par leur funicule antennaire un peu autrement fait, le prosternum plus échancré en avant, et leurs hanches antérieures plus écartées. Leurs espèces sont médiocrement nombreuses (1) et, pour la plupart, habitent l'Europe. On les trouve sur diverses plantes, sans qu'elles paraissent rechercher plus spéciale- ment le voisinage des eaux. ▼ COELOGASTER. ScHOENH. Curciil. IV, p. 588 (2), Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule de 6 articles : 1-3 allongés, celui-là plus gros et plus long, 4-7 très-courts, subarrondis; massue ovale, faiblement articulée. — Yeux médiocres, latéraux, subarrondis, surmontés d'une petite orbite en forme de crête (3). — Prothorax transversal, tuberculeux en dessus, brusquement rétréci et tronqué en avant, assez fortement bisinué à sa base ; pro- sternum profondément échancré en avant, largement et fortement canaliculé au-devant des hanches antérieures. — Ecusson très-petit, linéaire. — Elytres très-courtes, subdéprimées, rétrécies en arrière, sensiblement plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes des Phytobiis, avec les hanches an- térieures fortement séparées, et les crochets des tarses bifides. — Pygidium décoiivert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, pa- rallèle et tronquée en avant. — Mésosternum en carré transversal et* vertical. — Corps brièvement ovalaire, finement pubescent et écailleux. A un rostre et des antennes pareils à ceux des deux genres pré- cédents, celui-ci réunit des hanches antérieures encore plus écartées que celles des Rhixoncus, et un mésosternum dont la forme lui est propre dans le groupe actuel. 11 est par conséquent bien tranché et ne comprend qu'un petit insecte [Zimmermanni Schh.) de l'Amérique du Nord dont le faciès est tout-à-fait celui d'un Ceutorhynchus. (1) Schœnherr (Curciil. VIII, 2, p. 172) en mentionne ex visu, 14 espèces (castor, pyrrhopus, gromdipennis , sidcicollis, etc.) parmi lesquelles une (sparsesefosus) est du Cap, et une autre (paganus) d'origine exoliijue, mais douteuse quant à son habitat. — Le R. coarctatus de Jacquelin-Duval (Gêner. d. Col. d'Europ.; Curcul. p. 62) paraît n'être qu'ime variété du topiarius Germ. (2) Le nom de Coelogaster a été déjà appliqué, en 1780^ par Schranck à un genre d'Hyménoptères. (3) Schœnherr exagère beaucoup la hauteur de cette crête, en disant qu'elle est très-élevée; elle garnit toute la partie supérieure des yeux. FÉKIUINÉTIDES. 209 AMALUS. ScHOEKH. Cîircul. Disp. meth., p. 2i0. Rostre allongé, grêle, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant un peu en avant de son milieu, très-obliques. — Antennes submé- dianes, médiocres, grêles; scape en massue au bout; funicule de 6 articles : 1 -3 allongés, celui-là le plus grand, 4-C très-courts, sub- égaux; massue assez forte, ovale, articulée; — Yeux médiocres, ar- rondis, déprimés. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué en avant, à peine bisinué à sa base; prosternmn non excavé en avant des hanches antérieures, entier en avant. — Ecusson nul. — Elytres assez con- vexes, régulièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à, leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; hanches antérieures légèrement, mais très-distinctement séparées; cuisses en massue; jambes grêles, droites, tronquées au bout; tarses courts, étroits, finement spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, 4 médiocre ; ses crochets dentés à leur hase. — Py- gidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral- lèle, tronquée en avant. — Mésosternum incliné, subquadrangulaire". — Corps court, ovalaire, faiblement pubescent. On n'en connaît qu'une très-petite espèce [scortillum Herbst) qui habite la plus grande partie de l'Europe et qui paraît se trouver de préférence dans les prés hmnides. Schœnherr avait placé ce genre parmi ses Erirhinides, de même que les Piiytobils, mais en l'éloignant beaucoup de ces derniers avec lesquels il a les plus incontestables rapports. TRIBU LXXIV. PÉRIDINÉTIDES. Rostre médiocre ou court, plus ou moins robuste, de îormù va- riable; ses scrobes latérales et visibles dans la m.ajeure partie de leur longueur. — Prosternum canaliculé, le canal effacé entre les hanches antérieures. — Un écusson assez grand. — Elytres recou- vrant le pygidium. — Jambes mucronées au bout ; crochets des tarses libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leurs extrémités; sa saillie intercoxale large, parallèle, ar- rondie en avant. — Métasternum de longueur variable, ses épister- nums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur un autre niveau que le prosternum et le Uiétasternum. — Corps de forme variable. Cet ensemble de caractères n'existe que dans les deux gem'es Peri- Colèoplcrcs. Tome VII. 14 210 CURCULIONIDES. DiNETUS et Megops (le Scliœnherr, dont le premier a,vait été placé par lui dans les Cryptorhynchides, et le second parmi les Baridiides. Lem* écusson distinct, lem' pygidium recouvert et leurs jambes mucronées au bout les séparent nettement des Ceutorhynchides, la forme de leur rostre et leur prosternum canaliculé des Pantotélides qui suivent, enfin leurs scrobes rostrales, visibles en entier sur les côtés, des Bari- diides. Tous deux sont américains. I. Saillie mésosternale triangulaire, inclinée en arrière : Peridinetus. II. — — transversale, parallèle, verti- cale, soudée au métasternum : Megops. PERIDINETUS. ScHOENu. Ciirciil. IV, p. 467. Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, parfois un peu com- primé, arqué; ses scrobes commençant en avant de son milieu, très- obliques. — Antennes antémédianes, médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 al- longés, obconiques ou noueux au bout, égaux ou non, 3-7 de même forme ou subarrondis, courts, égaux; massue forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faiblement recouverts au repos. — Prothorax transversal ou non, plus ou moins rétréci et brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur largement saillant dans son milieu, bisinué à sa base; son lobe médian assez large et arrondi ou tronqué. — Ecusson assez grand, quadran- gulaire ou arrondi en arrière. — Elytres de forme variable, mais toujours courtes, tantôt (par ex. irroratus) subdéprimées et rétrécies en arrière, tantôt (par ex. maculalus) assez convexes et ovalaires, dé- bordant assez le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massue, den- tées en dessous; jambes un peu arquées à leur base, comprimées, assez fortement onguiculées au bout; les antérieures au moins bisi- nuées en dedans ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles i allongé, 3 large; crochets petits, soudés à leur base, rarement [signatus) libres. — Saillie mésosternale large, inclinée, triangulaire, fortement tronquée en arrière. — Corps de forme variable, ainsi que sa vestiture. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces (I), de taille (l) Schœnlierr (Curcul. VllI, 2, p. 56) n'en a connu que cinq espèces dont trois (irrorattis, Zinckeni, sellatus) du Brésil; les deux autres {maculalus, signatus] propres à Cuba et Puerto-Rico, exigent une observation. Jacquelin- Duval (in Ramon de la Sagra, Hist. fisic. etc. de Cuba^ VU) les a regardées comme n'étant que les deux sexes d'une seule espèce qu'il a nommée Poyei, et dont k première eût été le mâle et la seconde la iemelle. Il ne s'est pas rÉKIDlNÉTIDES. 21 t au plus médiocre, mais dont la livrée est trop variable pour qu'on en iniisse rien dire de général. On voit par la formule ([ui précède qu'ils sont peu homogènes sons le rapport de la forme générale. MEGOPS. ScuoENii. Curciil.WU, i, p. 181 (1). Rostre à peine plus long que la tète, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, subparallèle, un peu arqué ; ses scrobcs commen- çant un peu avant son milieu, brusquement arquées et conlluentes en dessous (2), — Antennes plus courtes que la tète et le rostre réunis, médianes, robustes; scape fortement en massue, atteignant les yeux; funicule à articles 1 allongé, gros, obconique, 3-7 très-courts, trans- versaux et très-serrés; massue grosse, brièvement ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax trans- versal, presque droit sur les côtés, puis brièvement tubuleux en avant et muni de lobes oculaires larges et assez faibles, bisinué à sa base, avec son lobe médian assez large, court et tronqué; prosternum mé- diocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres assez convexes et assez courtes, ovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; cuisses sublinéaires; jambes droites, comprimées, onguiculées au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, 3 assez large, 4 long^ ses crochets petits, grêles et connivents, sans paraître soudés. — 3^ et 4^ segments abdominaux médiocrement anguleux à leurs extrémités, le l"^ et le 2" soudés en- semble; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale large, lamelliforme, verticale, soudée au mélastermmi. — Corps ovale, partiellement pubescent. Après avoir placé l'espèce typique {morosus Germ.) parmi les M.vr,- DALiNus, à l'exemple de Germar, Schœnherr a fini par en faire un genre à part qu'il a classé dans ses Baridiides, immédiatement avant les Cextrinus. Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocro et en entier d'un noir profond et mat; son prothorax et ses élytrcs apcrru (jue le mo.culaîns a les crochets des tarses soudés, tandis qu'ils sont libres chez le signatus, ce qui^ ajouté aux difTércnces très-sensibles qui exis-. tent dans le dessin de leur liviée, suffit pour prouver que ce sont deux espèces trcs-distinctes. En outre, d'après une communication qui m'a été faite par M. Riehl, le docteur Grundlacli, quia souvent pris ces insectes iiicopulâ, ne les a jamais vu se mêler indistinctement. (1) Syn. Magdalis, Germ. Ins. spcc. nov. p. 39G. — Thamnophilus, Schnenh. Cnrcul. lU, p. 27G; olim. — Magdalinus, Schœnh. ibid. VU, p. 28; olim. (2) Schœnherr a omis ce caractère ainsi que les lobes orukùres du prothorax, bica qu'ils soient trcs-disUucts, tout e:i C'tant peu saillants. 212 CURCILIOMUES. sont finement rugueux ; ces dernièa'es sont striées^ avec les intervalles entre les stries plans et larges. La pubescence se réduit à quelques poils blancs couchés et peu abondants. TRIBU LXXV. PANTOTÉLIDES. Rostre allongé, cylindrique, grêle; ses scrobes latérales, visibles en entier. — Prosternum excavé ou non. — Un écusson. — Elytres re- couvrant ou non le pygidlum. — Jambes mucronées au bout; crochets des tarses libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen arqués ou anguleux à leur extrémité. — Métasternum al- longé; ses épisternums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur un autre niveau que le prosteraum et le métasternum. — Corps al- longé, pubescent. La forme du rostre suflit pour distinguer ce groupe des deux pré- cédents. Il existe dans la Tribu des Baridiides deux genres (Nertus, TiucHYMERUs) qui l'ont également parfaitement cylindrique et grêle, mais leurs scrobes rostrales qui sont inférieures, et quelques autres caractères, m'ont engagé à ne pas les associer aux deux qui composent cette Tribu-ci. Ces insectes ont une physionomie à part et sont très-peu nombreux, car ils ne forment que trois -espèces dont deux sont américaines, et la dernière est propre à l'Australie. De môme que pour les Péridi- nétides, Schœniierr avait fortement séparé les deux genres qu'ils constituent : l'un d'eux (Liturgus) figure parmi ses Cholides, l'autre (Paxtoteles) dans la seconde cohorte de ses Cryptorhynchides. I. Py^idiiun découvert; crochets des tarses soudés : Liturgus. II. — indisUnct; — Whvci : Puntoteks. LITURGUS. ScHOEKii. Curcxil. vin, 1, p. 82. Rostre ^allongé, grêle, transversalement impressionné et un peu arqué ta sa base, puis presque droit et peu à peu atténué dans le reste de sa longueur; ses scrobes commençant un peu en avant de son milieu. — Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape en massue au bout; funicule de 7 articles : 1-2 légèrement allongés, obconiques, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue, celle-ci brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax petit, subtrans- versal, graduellement rétréci^ légèilîment resserre près de son bord antérieur et tronqué en a^■ant, fortement bisinué à sa base; proster- PAXTOTKt.IDKS. 2i3 num non excavé. — Ecusson en triangle curviligne allongé. — Ely- tres médiocrement convexes, oblongues, parallèles, graduellement rétrccies dans leur tiers postérieur, notablement plus larges que le prothorax et sinuécs à leur base, avec les épaules obliquement ar- rondies. — Pattes assez longues et assez robustes; hanches antérieiu'es assez faiblement écartées ; cuisses médiocrement en massue, faible- ment dentées en dessous ; jambes comprimées, droites, brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, densément spongieux en des- sous, à articles i -3 obconiques, subégaux, 4 . médiocre ; ses crochets petits et soudés. — Pygidium en entier découvert, convexe, en triangle curviligne; saiUie intercoxale de l'abdomen très-large, anguleuse dans son milieu en avant. — Mésosternum incliné, large et quadran- gulaire. — Corps oblong, finement pubescent. Ce genre ne comprend cfu'un rare insecte {irrasiis Schh.) de l'Aus- tralie, du double plus grand que le Tapinotus sellatus d'Europe, d'un noir sale et saupoudré tant en dessous qu'en dessus, de petits poils blancs en forme de cils. Malgré son pygidium découvert et ses crochets des tarses soudés, il me parait ne pas pouvoir être éloigné des Pan- TOTELEs qui suivent. PANTOTELES. ScHOENH. Curcul. VIII, 2, p. 59. Tête glolmleuse, assez saillante ; rostre allongé, grêle, cylindrique, faiblement arqué ; ses scrobes commençant près de son milieu. — Antennes submédianes, longues, grêles; scape en massue allongée au bout; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, obconiques, celui-là le plus long, 4-7 courts, décroissant peu à peu ; massue allongée, sub- obtuse au bout, très-distinctement articulée. — Yeux grands, peu convexes, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax transversal, assez convexe, fortement arrondi et un peu élargi sur les côtés anté- rieurs, briôvem-ent tubuleux et tronqué en avant, bisinué à sa base ; prosternum largement et assez fortement excavé en avant des hanches antérieures. — Ecusson assez grand, quadrangulaire. — Elytres médio- crement convexes, oblongues, parallèles, calleuses avant leur extré- mité (1), un peu plus larges que le prothorax et sinueuses en avant, avec les épaules obtuses. — Pattes antérieures allongées, les autres médiocres ; hanches antérieures assez fortement séparées ; cuisses en massue allongée, les antérieures arquées, toutes armées d'une assez forte" dent triangulaire; jambes un peu comprimées, bisinuées en dedans, fortement mucronées au bout; les corbeiUes des postérieures légèrement caverneuses; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, (1) Scliœnlierr les indique, à tort, ronime ne l'étoiiL iias. Il n'a pas lait non plus sentir suffisamment la grandeur de l'cicusson, cl il a passé sous silence l'aplauissenionl du métaslernum dans son milieu. 214 • riRCULIONIDES. celui-là iPi plus long, 3 assez large, 4 médiocre ; ses crochets petits, libres. — Saillie intercoxale de l'abdomen large^ arrondie en avant. — Métasternum largement aplani dans son milieu, avec les bords de cet aplanissement carénés. — Mésosternum incliné, assez large, trian- gulaire, fortement tronqué en arrière. — Corps allongé, finement et densément écailleux. Genre très-distinct, fondé sur deux jolies espèces de la Guyane et du Brésil, de taille moyenne et que Schœnherr nomme cnjthrorhyn- chus et tenuiro&tris ; la première seule m'est connue. A en juger par la- longueur des pattes antérieures, les deux exemplaires que j'ai sous les yeux sont probablement des mâles, TRIBU LXXVI. , BARIDIIDES. Rostre de forme variable, très-souvent comprimé, souvent en même temps épaissi à sa base; ses scrobes se dirigeant rapidement sous lui et invisibles f-ur les côtés, sauf en avant. — Prosternum assez rarement excavé ou canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres recou- \Tant ou non le pygidium. — Jambes le plus souvent mucronées ou onguiculées au bout, mais en général faiblement ; crochets des tarses libres ùu soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen arqués ou anguleux à leurs extrémités chez presque tous; saillie in- tercoxale plus ou moins large. — Métasternum de longueur variable, ainsi que la largeur de ses épisternums. — Saillie mésosternale tantôt placée sur un autre niveau que le prosternum et le mésosternum, tantôt formant avec eux une surface continue. — Corps de forme va- riable, souvent elliptique ou rhomboïdal. Cette dernière Tribu de la Section actuelle en est la plus considé- rable et comprend tous les Baridiides de Schœnherr, moins trois genres (Pyropus, Megops, Sphadasmus) qui appartiennent à d'autres ^ groupes dans lesquels on les a vus précédemment, plus quelques autres (PAnALLELosoMus, Nertus, Strongylotes, Lyterius, Phace- lOBARUs) cfu'il avait classés parmi ses Cholides. Elle diffère essentiellement des précédentes par la direction des scrobes rostrales qui, quelle que soit la forme du rostre, deviennent si promptement inférieures qu'on n'aperçoit plus sur les côtés de ce dernier que leur partie antérieure. Ce caractère ne disparaît que chez les Stp.oncylotes et encore chez une de leurs espèces seulement (1). (1) On pent à peine regarder comme une seconde exception, ce qui a lieu chez qucî(]ues Bau'.dius exotiques où, par suite de la brièveté et de l'épaisseur relatives du rostre, ses scrobes ont un plus grand trajet à parcourir pour ga- gner sa face inférieure et sont, par conséquent, plus longuement visibles sur BARIDIIDF.S. îi!» Qii.-'lqucs Ceutorhynchides ont aussi dos scrobcs rostrales ainsi faitef?, mais labscnce de l'écusson suffit à elle seule pour qu'on ne soit pas tenté de les comprendre dans la Tribu actuelle. Les autres caractères des Baridiides varient beaucoup, sauf les yeux qui sont toujours finement granulés, déprimés, transversaux et en partie recouverts par le protborax, même quand le rostre n'est pas contracté. Parmi ceux qui ne sont pas constants, les plus importants sont : la soudure très-fréquente des deux premiers segments abdomi- naux, et surtout la structure des segments thoraciques en dessous. On a vu dans la section précédente quelques genres (par ex. Pyropus, Trypetes) chez lesquels ils sont placés sur le même niveau et forment, par suite, une surface continue. Cette disposition est commune ici et se présente dans trois conditions différentes : {° Tantôt le prosternum est coupé carrément en arrière des han- cbes antérieures, et laisse en entier à découvert le mésosternum qui est horizontal ; 2" Tantôt il se prolonge en arrière des hanches en question en une saillie (saillie postcoxale) qui recouvre imparfaitement le méso- sternum, lequel apparaît ordinairement comme une bande plane et fortement transversale ; 3° Ou enfin la saillie postcoxale recouvre en entier le mésosternum qui est devenu complètement invisible. A quoi il faut ajouter que dans ces deux derniers cas le mésoster- num a une forte tendance à se souder intimement avec le métaster- num. Souvent leur suture de séparation est très-fine et il n'est pas bien rare qu'elle disparaisse sans laisser aucune trace. Ces modifications, dont on n'a pas tenu compte jusqu'ici, sont im- portantes sous deux rapports : d'abord au point de vue systématique, puis comme preuve de l'analogie de ces insectes avec les Calandrides chez qui elles existent également. C'est en effet à ce dernier groupe que la Tribu, qui débute par des espèces (Dyorimerus) cryptorhyn- chiformes, finit par aboutir (1), d'oiî suit qu'elle doit être placée à la fin de la section actuelle. Les Baridiides sont de moyenne ou petite taille et souvent remar- quables soit par leurs formes, soit par leur livrée. Jusqu'ici les Bari- Ics côtés. Cette forme, peu commune, se rattache à la forme normale par les passages les plus gradués. (1) Cette analogie ne porte pas seulement sur la structure des segments tho- raciques, mais encore sur la soudure des deux premiers segments abdomi- naux, la sculpturij des téguments, le faciès, etc. Elle est si réelle, que Fabri- cius et d'autres anciens auteurs ont placé parmi les Calwjdra les espèces de Parau-elosomus, Lyteuics et Madauus ([u'ils ont connues. Il en existe une autre non moins prononcée entre quelques-uns de ces insectes et les Cossonides. Schœnherr s'y 'est trompé, comme Fabricias, et a introduit un de leurs genres (Eu.MYCTERUs) dans ce dernier groupe. 216 nURCrLlONIDES. Dius sont les seuls d'entre eux dont les premiers états sont connus, mais on n'a encore que très-peu de descriptions suffisamment complètes de celles de leurs larves cjui ont été observées (1). Elles sont oblongues, cylindriques, atténuées à leurs deux extrémités, habituellement re- courbées en arc et apodes ; les yeux et les antennes paraissent leur manquer. Toutes vivent dans les tiges ou les racines de plantes de familles variées, parmi lesquelles plusieurs cultivées par l'homme (choux, navets, colza, pommes de terre, etc.) et auxquelles elles sont parfois très-nuisibles. Elles subissent leurs métamorphoses au milieu des tissus qu'elles ont détruit en partie, après s'être préalablement renfermées dans une petite coque de forme ovale. La classification de ces insectes présente des difficultés particulières provenant en partie des éléments étrangers que contiennent quelques- uns de leurs genres (par ex. Centrinus) qui sont très-riches en es- pèces. Tout en prenant pour base de la suivante la structure des segments thoraciques, je n'ai pas fait de cette dernière ime règle ab- solue. La Tribu me paraît devoir être divisée en deux groupes primai- res assez différents pour poiivoir être élevés au rang de Sous-Tribus, bien que le passage de l'un à l'autre s'efi'ectue d'une manière presque insensible. Dans la première, celle des Baridiides vrais, la grande majorité des genres a les segments en question non continus; ceux d'entre eux chez qui ils sont placés sur le même niveau présentent dans leurs antennes des caractères cjui n'existent jamais dans la seconde Sous- Tribu, celle des Madarides, où le nivellement des segments thoraciques ne souffre pas d'exception. Sous-Tribu I. Baridiides vrais. t'AC. ». ^- ' » Mésosternum formant avec le prosternum et le luétasternum, ou au moins avec l'un d'eux un angle plus ou moins distinct; rarement sur le même plan qu'eux, mais alors les antennes courtes et robustes, ou leur massue très-grande. Les exceptions à la structure normale des segments thoraciques ont lieu dans deux groupes comprenant en tout cinq genres : les Eurhinides et les Leptoschoïnides. Les premiers se distinguent, mais assez faiblement, des Madarides par leurs antennes plus courtes et plus robustes cjue chez ces derniers, les seconds par la grandeur inso- lite de la massue de ces organes. Tous se rattachent de si près aux (1) La plus détaillée est celle do la larve du B.îepidii publiée par M.Hecçer (Sitziingsber. d. Wien. Akad. XIV^ p. 29, pi. 5), puis celle du B. picimts qu'on doit à M. L. Dufoui'(Ann. d. 1. Soc. entom. 1846, p. 453); toutes deux vivent dans les tiges des chou\. — Les auteurs cités par MM. Chapuis et Can- doze (Méni. d. 1. Soc. d. se. d. Liège, YIII, p. 560) u'ont fait, que signaler les habitudes de quchjucs-unes de ces larves et les plantes qu'elles attaquent. DYORIMKRIDES. 217 aiitros Baridiidos vrais qu'on ne peut, sans violer toutes les analogies, les en séparer. Une étude approfondie démontrej dans l'organisation de ces in- sectes, pas moins de huit types différents, qui doivent, dès lors, for- mer autant de groupes particuliers. Dans les cinq premiers, à peine se trouve-t-il, çà et là, quelques espèces qui réveillent l'idée du type des Madarides ; dans les deux suivants, l'analogie avec ceux-ci se prononce de plus en plus ; les espèces du dernier ont un faciès de Cossonides. La distribution géographique de la Sous-Tribu est intéressante : sauf un (Baridius) qui est presque cosmopolite et un autre (Phace- LOBARUs) propre à Madagascar, tous ses genres sont américains. I. Mésosternum formant une surface continue avec le prosternum et le métasternum. Antennes très-robustes, courtes, ainsi que leur massue. 2 Ecrhinides. — grêles; leur massue très-grande. 5 LeptoschoInides. II. Mésoslernum ne formant pas une surface continue avec le prosternum et le métasternum. a Hanches antér. plus ou moins fortement sépa- rées. b Ante^nnes courtes, au plus médiocres; leur mas- sue relativement grosse. Prosternum canaliculé; corps globoso-ovale. 1 Dyorimérides. — non — ; — oblong ou ovale. 3 Baridîides vrais. fjb Antennes plus ou moins longues et grêles; leur massue en général faible. c Hanches antér. médiocrement séparées; élytres plus longues que le prothorax. Rostre jamais régulièrement cylindrique; corps brièvement rhomboïdal, rarement ellip- tique. 4 Centrinides. . — parfaitement cylindrique, grêle; corps al- longé, rarement oblong. 6 Nertides. ce Hanches antér. très-fortement séparées; rostre anguleux, denticulé eu dessus; corps rhomboïdal. 7 Apostasimérides. (fa — très-faiblement séparées; corps allongé, étroit, linéaire. 8 Madoptérides. Genres iacerla sedis : Leptoharis, Trigonoptems. Groupe I. Dyorimérides. Rostre comprimé dans la plus grande partie de sa longueur. — Antennes courtes, plus ou moins robustes ; leur massue grosse chez presque tous. — Prostornum canaliculé. — Mésosternum non continu 218 r.URCUI.IOXTDES. avec le prostfrniim et le métasternum. — Pygldium recouvert. — Corps glabre, globoso-ovale, rarement subrliomboïdal. Par suite de, leur canal prosternai, canal qui est presque toujours très-profond, ces insectes sont ici les représentants des Cryptorliyn- chides et paraissent avoir des titres sérieux à former une Tribu dis- tincte. Mais comme ce canal existe, quoique moins profond chez les EuRHiNus et même quelques Centrinus, il n'y a plus de raison suffi- sante pour exclure ces insectes des Baridiides. En outre, ainsi qu'on le verra plus bas, sous le rapport de la forme générale il existe des passages entre les Dyorimerus et les deux genres qui viennent d'être nommés. Les. deux suivants sont les seuls qui puissent rentrer dans le groupe. I. Canal rosirai entamant le métasternum : Coleomerus. II. — elTacé en arrière des hanches antér. ; Dyorimems. COLEOMERUS. ScnoEKH. Curcul. III, p. 817 (I). Rostre assez long, peu robuste, un peu plus épais à sa base, à peine déprimé au bout, médiocrement arqué ; ses scrobes comanençant un peu en deçà de son milieu et faiblement séparées en arrière. — An- tennes submédianes, très-courtes, peu rol)ustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob- coniques, celui-là notablement plus long, 3-7 extrêmement courts et serrés ; massue médiocre, ovale, subcompacte. — Yeux très-grands, ovales, déprimés, subcontigus en dessus. — Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci et légèrement tubuleux en avant, parabo- liquement coupé de chaque côté de sa base; prosternum assez fortement canaliculé, le canal nettement limité, entamant légèrement le méta- sternimi- — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres courtes, convexes, fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules un peu cal- leuses. — Pattes assez courtes et assez robustes ; cuisses fortement en massue, canaliculées en dessous ; jambes comprimées, graduelle- ment élargi-8s et inermes au bout ; tarses courts, spongieux en des- sous, à articles 1-2 triangulaires, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre ; ses crochets petits et libres. — Pygidium recouvert ; les trois seg- ments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leurs extrémités, le !*■■ et le 2* soudés ensemble ; saillie intercoxale très-large, tronquée en avant. — Métasternum court; ses épisternums très-larges. — Corps brièvement rhomboïdal, épais. La ressemblance de ces insectes avec certains Centrinus est com- (1) Syn. Centrinus pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 315. DYORIMÉRIDES. 2i0 plètf, en ce qui concerne le faciès, mais ils appartiennent au groupe actuel et diffèrent des Dyokimekus par leurs antennes, leurs yeux, leur canal rostral et leurs janibes. Schœnherr en décrit deux pe- tites espèces (1) de l'Amérique du Sud, d'un noir brillant et ré- gulièrement striées sur les élytres. J'en connais une troisième, de Cayenne, chez laquelle ces organes sont couverts de côtes fines et tranchantes. DIORYMERUS. ScHOSNK. Cw'cul. Disp. meth., p. 3il (2), Tête relativement petite ; rostre assez long, plus ou moins robuste, médiocrement arqué, comprimé latéralement sur une longueur va- riable, arrondi en dessus, un peu déprimé au bout ; ses scrobes commençant dans son milieu (3), atteignant sa base en dessous et séparées par une étroite cloison. — Antennes médianes, médiocres, robustes ; scape en général brusquement en massue au bout, attei- gnant les yeux ou peu s'en faut ; mnicule à articles 1 allongé, ob- conique, 2-7 très-courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu ; massue foi'te, allongée, veloutée, faiblement articulée. — Yeux grands, dépriméS;, oblongo-ovales, transversaux, fortement séparés en dessus. — Prothorax transversal, plus ou moins convexe, brusquement et lu'ièvement tubuleux en avant, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian assez saillant et en général tronqué, du reste variable (4); prosternum profondément canaliculéj le canal à bords nettement limités, finissant entre les hanches antérieures, la partie postérieure du prosternum horizontale et plus ou moins concave. — Ecusson as- sez grand, en général carré. — Elytres très-convexes (5), courtes, (1) C. luijiibris, de Cayenne; ebcnimis, du Brésil; Schœnli. Curcul. VIII, 1, p. 287; c'est sur le second que le genre a été étal)li. (2) Syn. OuoBiTiset Ceutorhynchus pars, Germar, Ins. spec. nov., passim. (3) Il n'est pas rare, surtout parmi les grandes espèces (par ex. nuritus, an- gnlkoUis, \vil.vimtus, etc.), qu'un sillon, en général bien marqué, parte de chaque scrobc et arrive à peu de distance de l'extrémité du rostre. (4) Le prothorax affecte trois formes diflcrenles : l» il est assez régulièrement convexe et muni postérieurement soit d'une iiVohoiiikigihhkollis, gibberosus), soii, d'une corne dirigée en arrière, tantôt simple {monocerns), tantôt [Pra- dieri, lancifer) bifide à son extrémité; 2» il est un peu déprimé en dessus et obtwsément anguleux de chaque côté, en avant de cette dépression ; les espè- ces citées dans la note précédente et quelques autres encore aj>parlicnnent à cette section; 3° dans le plus grand nombre des cas, et notamment chez toutes les petites espèces, il est régulièrement convexe et ressemble beaucoup à celui des OnoiiiTis. Cependant, il y a des passages de cette section à la pré- cédente. (5) Parmi toutes les espèces que j'ai sous les yeux, le lancifer fait seul ex- ception à cet égard. Ses élytres sont presque planes, avec les épaules angu- 220 rURf.ULIOXIDES. fortoment ot régulièrement rétrécies en arrière, vin peii plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses sublinéaires, canalicu- lées en dessous ; le bord externe du canal très-souvent dentiforme près de leur extrémité; jambes comprimées, les quatre postérieures anguleuses à leur base en dehors ; toutes très-brièvement juucronées ou inermes au bout; tarses assez courts, à articles 1-2 étroits, trian- gulaires, 3 large, spongieux en dessous, 4 médiocre, ses crochets pe- tits, parallèles, contigus ou soudés à leur base. — Pygidium recou- vert ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, séparés par de profondes sutures, médiocrement angiileux à leurs extrémités ; le 1 ^'' et le 2* soudés ensemble, sans trace de sutures, plans ou largement concaves. — Métasternu.m assez court, souvent concave ; ses épisternums très-larges. — Saillie mésosternale fortement transversale, lamelliforme, verticale ou subverticale. — Corps très-épais, globoso-ovale ou subrhomboïdal, glabre. Ces insectes sont nombreux (1 ) et j usqu'ici paraissent propres h l'Amé- rique du Sud, surtout au Brésil. Les plus grands surpassent à cet égard les Centrinus de première grandeur, les plus petits descendent pres- que au niveau des Orobitis. Sauf un très-petit -lombre d'entre eux {monocerus, Pradieri, la7icifer) qui sont de couleur bronzée ou bleue, leur livrée se borne au rouge fauve et au noir, tantôt uniformes, tantôt associés par grandes masses et passant insensiblement de l'un à l'autre, ce qui rend leurs espèces en général difficiles à reconnaître. Plusieurs d'entre eux ne présentent aucun vestige de sculpture ; chez les autres le prothorax est pointillé et les élytres finement striées ou munies de rangées régulières de petits points enfoncés. Groupe II. Eurhinides. Rostre robuste, comprimé dans la plus grande partie de sa lon- gueur. — Antennes plus ou moins courtes et robustes ; leur massue grosse. — Prosternum canaliculé ou non, muni d'une saillie post- coxale recouvrant plus ou moins le mésosternum. — Celui-ci, quand il est distinct, formant avec le prosternum et le métasternum une surface continue. — Pygidium découvert. — Corps de forme va- riable. Ces caractères sont, comme on le voit, très-tranchés et ne permet- tent pas d'associer ces insectes aux Dyorimérides qui précèdent. La Icuses en dehors. Cet insecte a presque complètement le faciès du Cenlrinus inmidus et espèces voisines. (1) Aux 32 espèces meiitionnces par Schœiilierr(Curcul. YIII,1. p. 275), aj.: D. bicolor, Brésil; suturanîgra, Bolivia; Guérin-Ménev. Icon.; Ins. lexte^ p. 162. EUKnmiDEs. 221 continuité do surface des trois segments thoraciques, qui l'oiune le plus important de tous, ne se retrouvera plus dans la Tribu que chez les Leptoschoïnides, mais avec un rostre et des antennes tout autre- ment faits. Le trois genres qui composent le groupe ont chacun un faciès dif- férent. Les EuRHi.N'us ressemblent au plus haut degré à certains Cen- TRixus, les Taxicerus à quelques Baridius américains, les Loboukres ont une physionomie qui leur est propre. La manière dont le pro- sternum se comporte à l'égard du mésosternum doit servir de point de départ pour leur arrangement relatif. I. Saillie postcoxale du prosternum recouvrant imparfaitement le mésosternum. Un canal rostral : Eiirhinus. Point de — : Banjcerus. II. Saillie postcoïale du prosternum recouvrant complètement le mésosternum ; Loloderes. EURHINUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 312 (1). Mâles : Rostre assez long, robuste, quadrangulaire, arrondi aux angles et en dessus, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, parfois à peu de distance de la bouche. — Antennes suban- térieures, courtes, très-robustes (2); scape graduellement en massue, comprimé, restant souvent aune grande distance des yeux; funicule à articles 1 obconique, un peu allongé, 3-7 très-courts, serrés, trans- versaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci grosse, subconoïde, subcompacte, veloutée. — Yeux très-grands, déprimés, ûblongo-ovales, transversaux. — Prothorax subtransversal, très-con- vexe, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi et très-fortement rétréci et tubuleux en avant, avec un sillon circulaire à la base du tube, bisinué à sa base, avec son lobe médian large, saillant et ar- rondi ou tronqué en arrière ; prosternum largement et assez forte- ment canaliculé (le canal finissant entre les jambes antérieures), épaissi en arrière et recouvrant très-fortement le mésosternum, — Ecus- son grand, cordiforme, souvent transversal. — Elytres courtes, peu convd^xes, triangulaires, isolément arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et chacune saillante à sa base, avec les épaules fortement dilatées en dehors et obtusément coniques ou calleuses. — (1) Syn. EuniiiN, Illig. Mag. VI, p. 32G. — MACiioiuiixus. Lwitr. Fam. nat. p. 395. (2) Il y a d'assez grandes diirérenccs à cet égard. Quelquefois (par ex. cyri' neM5')elles ditl'érenl peu de celles des DyohïMekus, mais, engouerai, elles sont presque pareilles à celles des IJauïceuus mâles. 222 CLRCLLlONiDES. Pattes médiocres, robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, presque droites, mucronées au bout; tarses médiocres, plus ou moins larges, spongieux en dessous; leurs crochets petits, soudés. — Pygidium découvert, en triangle curviligne; les trois segments intermédiaires de l'abdomen assez fortement et largement arqués à leurs extrémités ; le l^' séparé du 2" par une suture bien distincte. — Métasternum assez court ; ses épisternmris très-larges. — Mésosternum très-court et très-large. — Corps brièvement rliomboïdal, glabre, brillant. Femelles : Elles diffèrent des mâles par leur rostre un peu plus long, leurs antennes moins robustes et leurs tarses un peu moins larges. Ainsi que je l'ai dit plus haut, ces insectes ont la plus intime res- semblance avec quelques Centrinus dont la livrée est éclatante comme la leur et qui seront indiqués plus loin! Cette livrée est bleue, verte cuivreuse, etc. Le genre est médiocrement riche en espèces (1) et confiné dans l'Amérique intertropicale. BARYCERUS. ScHOENH. Ciircul. III, p. 733 (2). Mâle : Rostre court, quadrangulaire, arqué, robuste, légèrement dilaté au niveau des antennes ; ses scrobes commençant en deçà de son milieu. — Antennes submédianes, à peine plus longues que le rostre, extrêmement robustes ; scape en cône renversé, atteignant les yeux ; funicule à articles 1 obconique, un peu allongé, les suivants transversaux, serrés, grossissant rapidement et formant insensible- ment la massue ; celle-ci courte, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, déprimés, transversaux. — Prothorax assez convexe, trans- versal, faiblement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et tronqué au bout ; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures, muni d'une saillie postcoxale recouvrant plus de la moitié du méso- sternum. — Ecusson en carré transversal. — Elytres courtes, peu convexes, graduellement rétrécies en arrière et isolément arrondies au bout, à peine plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes ; cuisses fortement en massue ; jambes comprimées, droites, fortement mucronées au bout ; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 3 médiocrement large, 4 très- long ; ses crochets petits, très-grêles. — Propygidium en partie dé- (1) Scliœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 288) en mentionne sept : E. cyancus, cn- pratus, magniflciis, etc. — Aj. : E. calliclilcris, Lucas in Casteln. Voy. d. l'A- môr. d. Sud; Entom. p. 170: Brésil inlér. — suturalis, atritarsis, Ghcvic). in Guérin-Ménev. Icon.; lus. texte, p. IGC; Mexique. (2) Sya. Taxigerus, Dej. Ciit. éd. 3, p. 313. — Bariûius pars, Scliceuh. EURHIMDES. 223 couvert, cavéné sur la ligne médiane ; pygidium vertical, en triangle curviligne; les deux 1^" segments abdominaux confondus ensemble ; saillie inlercoxale excessivement large, tronquée en avant. — Méta- stcrnum court; ses épisternmiis très-larges. — Mésosternum forte- ment transversal. — Corps court, glabre. Femelle : Antennes beaucoup moins robustes ; funicule à article i plus long, les suivants plus distincts de la massue, celle-ci globoso- ovale. — Propygidimu recouvert; pygidium simplement penché, plus aigu au bout. Le mâle a des antennes très-voisines de celles de la plupart des EuRHiNUS, tandis que celles de la femelle ne diffèrent en rien d'essentiel de celles des grands Baridius américains. Scbœnherr s'y est trompé et a placé ce sexe parmi ces derniers. Aussi n'est-ce pas dans ces or- ganes, mais dans la structure des segments thoraciquîs que se trouve l'unique, mais important Caractère, qui distingue le genre des Bari- dius. Il ne comprend qu'une espèce (i) du Brésil, voisine de quelques Baridius {nificolUs, hipartitus, etc.) du même pays, par sa livrée qui est noire, avec le prothorax d'un rouge ferrugineux et les élytres d'un vert bronzé obscur. LOBODERES. ScHOENH. Curcul. III, p. 79Ô. Rostre médiocre, robuste, quadrangulaire et arrondi en dessus dans la plus grande partie de sa longueur, déprimé à son extrémité, mé- diocrement arqué (2); ses scrobes commençant à peu de distance de son extrémité, très-profondes et très-obliques, visibles en très-grande par- tie. — Antennes antérieures, courtes, robustes; scape graduellement épaissi, n'atteignant pas tout-à fait les yeux (3); funicule à articles 1-2 légèrement allongés, obconiques, 3-7 déprimés, transversaux, subper- foliés, graduellement élargis; massue très-grande, déprimée, oblongo- ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, régulièrement conique et tronqué en avant, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe mé- dian assez saillant, curviligne, recouvrant un peu l'écusson et limité de (1) B. collaris, Schcenh. loc. cit. p. 734 {Taxic. LacordaireijBe}. loc. cit.); la femelle est le Baridius cliens de Scliœiiheir, loc. cit. VIII, 1, p. 120. (2) Schœnhcrr l'indique comme canaliculé en dessous; je le trouve simple- ment aplani et légèrement concave à sa base. (3) Chez l'une (flavicornis) des deux espèces du genre, le mAle a le scapo déprimé, très-large, tranchant en dehors, et le funicule hérissé de cils rigides; la Icmellc a ces deux parties à l'éiat normal. Schœnhcrr (Curcul. VIII, 1 p. 274) a signalé ces dilTérences sexuelles. Chez l'autre espèce (citriventris) dont j'ai plusieurs exemplaires sous les jeux, il ne signale lieu de pareil, Peut- être ii'»yoîis-nous vu toas deux que des femelles. 224 CLRCLLIONlDtS. chaque côté par un petit sinus anguleux ; prosternum assez convexe, large entre les hanches antérieures, muni d'une sailUe postcoxale échancrée et recouvrant le mésosternum. — Ecusson assez grand, triangulaire. — Elytres peu convexes, assez longues, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules faiblement calleuses ou rectangulaires. — Pattes courtes et robustes; cuisses subfusiformes ; jambes comprimées, gra- duellement élargies et inermes au bout ; tarses assez courts, spon- gieux en dessous, à articles i-2 triangulaires, 4 long, ses crochets assez petits. — Pygidium découvert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen largement arqués à leurs ex- trémités ; saillie intercoxale large et arrondie en avant. — Métaster- num allongé ; ses épisternums larges. — Corps oblong, densément pubescent en dessous, glabre et brillant en dessus. Schœnherr en décrit deux espèces du Brésil : l'une [citrivmlrh) à peine de grandeur médiocre, l'autre [flavicornis] de la taille du Bari- dins picinus d'Europe et ayant assez le faciès de cet msecte. Toutes deux sont noires, avec la pubescence qui revêt leur corps en dessous d'un jaune plus ou moins verdàtre. Groupe III. Barîdîîdes vrais. Rostre plus ou moins robuste, comprimé dans la plus grande partie de sa longueur ou seulement à sa base. — Antennes courtes, rare- ment médiocres ; leur massue très-souvent grosse. — Prosternum non canaliculé. — Mésosternum ne formant pas avec le prosternum et le métasternum une surface continue. — Pygidium découvert, petit, subhorizontal. — Corps ovale, oblong, parfois linéaire. Souvent le prosternum se prolonge assez en arrière des hanches antérieures, et peut être regardé comme mimi d'une saillie postcoxale; c'est ce qui a lieu chez un grand nombre de Bariuius. Mais jamais le mésosternum n'est placé sur le même plan que lui et le métasternum, de sorte qu'entre ce dernier et le prosternum il existe toujours une dépression plus ou moins prononcée (1). Ce caractère distingue très- bien ces insectes de ceux du groupe précédent, de même que leur prosternum non canaliculé les sépare des Dyorimérides. Ils sont très- voisins, au contraire, des Centrinides qui suivent. Les motifs qui m'ont engagé à ne pas les réunir à eux seront exposés plus bas. (1) Dans le genre Baridius, tel qu'il est composé en ce moment, il existe un très-petit nombre d'espèces (par ex. Inimeralis Schli.) chez lesquelles la saillie prostcrnale recouvre fortement le loésosternum qui est sur le même ni- veau que le métasternum, et qui ont en même temps le pygidium grand et vertical. Elles doivent, à mon sens, être reportées dans le groupe des Eurhi- uides où elles formeront uu genre disliact à la suite des Baricercs. BARIDIIDES VRAIS. 22î> Le groupe est riche en espèces, inais, dans l'état actuel des choses, ne comprend que les deux genres suivants ; I, Massue antennaire forte^ oblongo-ovale ou ovale ; Baridius, II. petite, en cône renversé : Apotomorhinus. BARIDIUS. ScHOENH. C'urcul. Disp. meth-i), 275 (1). Rostre de longueur et grosseur variables, jamais très-allongé et grêle, très-souvent séparé du front par un sillon transversal, plus ou moins comprimé latéralement et arf[ué ; ses scrohes commençant dans son milieu ou un peu au-delà. — Antennes médianes ou submédianes, comptes, plus ou moins robustes ; scape en massue au bout, atteignant rarement les yeux; funicule à articles 1 seulement ou 1-2 allongés, obconiques, 2-7 ou 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 7 très-souvent contigu à la massue ; celle-ci grosse, ovale, ou oblongo- ovale, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, transversaux. — Protliorax transversal ou non, peu ou assez convexe, presque droit sur les côtés, brusquement et brièvement tubuleux et tronqué en avant, bisinué à sa base ; prosternum plan, rarement un peu excavé, plus ou moins étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson va- riable. — Elytres médiocrement convexes, parfois presque planes, oblongues ou ovales, à peine plus larges et chacune un peu saillantes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, plus ou moins robustes; cuisses en massue, inermes; jambes comprimées, droites, rarement (par ex. viridanus) sinuées en dehors, mucronées au bout; tarses courts, de largeur variable, spongieux en dessous, li article 4 assez long ; ses crochets grêles et libres (2). Les trois segments inter- médiaires de l'abdomen fortement arqués à leurs extrémités; le l'"'' et le 2*^ soudés, avec ou sans suture apparente. — Métasternum au plus de longueur moyenne. — Mésosternum horizontal et déprimé ou lé- gèrement oblique, plus ou moins soudé au métasternum. — Corps oblong, glabre, rarement pubescent. (!) Syu. Bakis, Germar, Ins. spec. tiov. p. 107. — Cyphirhimjs, Soi.enostf.u- Nl'S, Schœnli. loc. cit. p. 27G et 277. Schœnherr a supprimé plus lard ces deux genres, dont les types me sont inconnus. Le second est établi sur une espèce des Antilles qu'il nomme puncdcollis (Curcul. III, p. 001) et ipii me paraît, d'après la description, ne pas être un Baridius. (2) Ils sont çàet là soudés à leur base, mais très-rarement. Parmi les nom- breuses espèces que j'ai sous les yeu.\_, je ne les trouve tels (pie clicz le vesfitus du Me\i(pie et le pyritosus du Brésil. Ln premier, ainsi que je le dis plus bas, me paraît devoir former un genre distinct; le second a plulùt le faciès d'uu Madarus que d'un Baridius et pourrait également en former un autre. Colcoptères. Tomo VIL 15 226 CURCLLIONIDES. Genre extrêmement riche en espèces (1), mais au total assez homo- gène, malgré le fncies assez différent de ses espèces. Celles d'Em-ope, qui sont toutes petites, ne peuvent donner qu'une idée imparfaite des grandes espèces de l'Amérique intertropicale, qu'on peut regar- der comme la patrie par excellence de ces insectes. Les premières sont presque toutes de forme allongée et étroite, tandis que la plu- part des secondes sont plus ou moins courtes et massives. La livrée de ces dernières est en outre beaucoup plus variée que celles des espèces de l'ancien continent qui sont, à de rares exceptions près, d'un bronzé ou d'un vert métallique uniformes. Quelle que soit leur patrie, ces insectes, toutes les fois qu'ils sont glabres, sont criblés, tant en dessus qu'en dessous, de points enfoncés de grosseur très-variable, et leurs élytres sont régulièrement striées ; celles des espèces américai- nes présentent parfois (par ex. metallicus, interpunctatus, impressi- frons, etc.) des dépressions transversales. En otitre des pays en question, le genre est répandu en Asie, en Afrique et aux Indes orientales, mais très-faiblement représenté dans ces deux dernières parties du globe. APOTOMORHINUS. ScHOENH. Curcul. VIII, 1, p. 258. Rostre assez long, médiocrement robuste, séparé du front par un (1) Aux 174 esp. mentionnées dans Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 114),aj. : Espèces européennes : B. opiparis, Jacquelin-Duv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p. 715; Montpellier. — vestitiis (nomun mut.), Ed. Perris, Ann. d. I. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, IV, p. 143; France (Landes). — resedœ, Bach, Stotlin. entom. Zcil. 1856, p. 243; Provinces rhénanes. — perlusuSj cribcUa- .^i/s, Kiescnwct. Berlin, entom. Zeitsclir. VIII, p. 291; Grèce. — Esp. asiati- ques : B. Schwarzcnbcrgii, Landgrehii, Renardii, Spifzii, Suffriuni^ llochh. Bull. Mosc. t8i7, I, p. 553; Caucase. ~ picturatus, Ménétr.Ins.rec.p. Lelim. part. 2, p. 47; Turcoménie. — Esp. africaines: B. alcyoneus, Ericlis. Arcliiv, 1843, I, p. 261; Angola. — pulchellus, Lucas, Explor. d. l'Alger.; Entom. p. 452; Algérie. — wioZac/r(7/fHS,Clit.vro!. Rev. et Mag. d. Zool. 1860, p. 45!}; atronitens, 1861, p. 121; même pays. — Esp. des Indes or. : B. versicolor, Boliem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 136; Java. — Esp. de l'Amer, du Sud : B. flexuosiiSj quadrinoiains, Blancli. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 202;Boli- via. — tennis, Blancli. in Gay, Hist. d. Cliile; Zool. V, p. 398; Chili. — li- nearis, Rio; adspersuSj oblongus, Montevideo; picipennis, Buenos-Ayrcs ; Bohem. loe. cit. p. 135. — Esp. des Antilles : B. fabaci, Salle, Ann. d. I. Soc. entom. 1855, p. 269; Cuba. — Esp. de l'Amer, du Nord : B. piibescens, Lhîer, Proceed. of the Acad. of Phikid. VII, p. 417; Virginie. — mucoreus, Californie; carimdatus, Texas; i. L. Le Conte, ibid. X, p. 79. — niacer, se- rialus, J. L. Le Conte, Rcp. on a railr. to the Pacif. Oc; Append. I, p. 58; Californie. — californiens, Bohem. loc. cit. p. 137. Le B. squamosus de l'ile de Lifu, décrit par M. Montrouzicr (Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 890), parait ôtre étranger au genre. BARIOIIDES VR.\1S. 227 sillon transversal bien marqué, un peu épaissi et comprimé dans sa moitié basilaire, puis cylindrique et fail)lement déprimé au bout; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes, assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-1'ait les yeux; funicule de 7 articles (1) : 1 allongé, gros, obconique, 2-7 courts, grossissant peu à peu ; massue petite, faiblement articulée ; son l*"" article en cùne renversé, les suivants très-courts. — Yeux assez grands, latéraux, très-déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax transversal, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur tantôt [cribratus] coupé carrément, tantôt {sub)naciUalus) largement saillant dans son milieu, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian large et arrondi ; prosternum plan, large entre les hanches antérieures, coupé carré- ment en arrière. — Ecusson en triangle curviligne {cribratus) ou en carré long {submaciUatus). — Elytres com'tes, assez convexes, gra- duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; cuisses sublinéaires, finement dentées dans leur milieu en dessous; jambes droites, inermes (cribratus) ou [submaculatus) onguiculées au bout ; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieux en des- sous, à article 4 dépassant peu les lobes du 3*^ ; ses crochets très-pe- tits, soudés à leur base. — Pygidium recouvert ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen fortement arqués à leurs extrémités ; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant. — Méta- sternum de longueur moyenne, ses épisternums assez larges. — ■ Saillie mésosternale très-large, lamelliforme, verticale, presque sou- dée au métasternum. — Corps ovale, presque glabre, ou partiellement écailleux. Les deux espèces [submaculatus, des Phihppines, cribratus, de la côte de Coromandel) que décrit Schœnherr sont si voisines l'une de l'autre, qu'au premier coup-d'œil on les croirait identiques. Mais, ainsi qu'on le voit dans la formule qui précède, elles présentent plusieiirs différences importantes. Ce sont des insectes de la taille des Cextiu- Ms de troisième grandeur, d'un brun ferrugineux opaque, et criblés de petits points enfoncés très-serrés et en partie confluents, a"\x'C les élytres régulièrement striées. L'un d'eux [submaculatus) doit son nom à quelques petites taches jaunâtres et peu apparentes dont il est orné ; l'autre [cribratus) est privé de tout dessin (2). (1) Schœnherr lui en attribue huit, dont le dernier annexé à la massue ; je ne parviens pas à en découvrir plus de sept. (2) Deux autres espèces (alboater, signatus) ont été iniparfaitcuicnt décrites par M. F. Waliier (Ann. a. Mag. of nat. llist. Scr. 3, III, p. 261) et u'appartien- nent peut-être pas au genre. 228 CURCULIONIDES. Groupe IV. Gentrinides. Rostre allongé, souvent très-long, rarement assez robuste, cona- primé latéralement, au moins à sa base, parfois déprimé dans toute son étendue. — Antennes plus ou moins longues et grêles, rarement assez robustes ; leur massue variable. — Prosternum plan, excavé ou canaliculé chez un petit nombre. — Mésosternum ne formant pas avec le prosternum et le métasternum une surface continue. — Pygi- dium très-rarement découvert et alors très-petit. — Corps presque toujours rhomboïdal ou elliptique. La plus intime analogie existe entre ce groupe et le précédent. Les caractères qui l'en distinguent consistent en ce qu'ici tantôt le rostre, tantôt les antennes, le plus souvent ces deux parties à la fois, sont plus allongés et plus grêles, dans le pygidium qui, à deux ou trois exceptions près, est constamment recouvert, enfin dans la forme gé- nérale du corps qui, dans l'immense majorité des- cas, est rhomboï- dal ou elliptique. C'est le seul groupe de la Tribu qui contienne plus de deux ou trois genres, mais ils sont si intimement unis entre eux, pour la plupart, qu'il m'a été impossible d'en dresser un tableau sy- noptique dont je fusse satisfait. Le suivant est tout ce que j'ai pu faire de mieux. L Rostre au maximum un peu plus long qiie le prothorax. a Funicule antennaire à art. 4-7 dentés en dedans : Odontocorynus. (ta — — — non — : b Elytres à peine plus larges que le protliorax : Eucalus. bb — débordant fortement le prolhorax à leur base. Rostre gibbenx à sa base j élytres planes, parallèles : Phacelobarus. — régulièrement arqué; -— convexes, naviculaires : Scambus. IL Rostre plus long que le protliorax dans les deux sexes (1), souvent très- long. c Corps court, massif, rhomboïdal ou elliptique : Cenfrinus. ce — allongé, plus ou moins svelte, elliptique. Scape des antennes atteignant les yeux : Anomœoarthria. — — n'atteignant pas — : Cylindrocerus. ODONTOCORYNUS. ScHOEKH. Ciircul. VIII, 1, p. 27L Rustre un peu plus long que le prothorax, médiocrement robuste, comprimé à sa base, légèrement arqué ; ses scrobes commençant un (1) Quelques Centrinus font exception à cet égard, mais ils doivent consti- tuer un nouveau genre qui pourrait être reporte danis la section L CENTRINIDES. 229 peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes^ assez longues, peu robustes ; scapo flexueux, fortement en massue au Ijout, n'attei- gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, un peu allon- gés, celui-là le plus gros, 3 de même forme, court, 4-7 transversaux, perfoliés, prolongés et épineux intérieurement, s'élargissant graduel- lement ; massue grosse, brièvement ovale, subcompacte, munie à sa base interne d'une petite épine. — Yeux grands, déprimés, oblongo- ovales, transversaux, faiblement séparés en dessous. — Protliorax aussi long que large, peu convexe, subparallèle sur les côtés, très- brièvement tubuleux et tronqué en avant, coupé carrément à sa base, avec son lobe médian court, large et arrondi ; prosternum plan, bicaréné en avant, assez large entre les hanclies antérieures. — Ecus- son quadrangulaire. — Elytres peu convexes, médiocrement allon- gées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que le pro- thorax et sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses robustes, en massue ; jambes brièvement arquées à leur base, puis droites, très-brièvement mucronées au bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, les antérieurs élargis, leur 4" ar- ticle assez long; ses crocbets simples. — Pygidium recouvert; les trois segments intermédiaires de l'abdomen faiblement, mais distinctement anguleux à leurs extrémités ; le 2" non soudé au l^"' et séparé de lui par une suture arquée ; celui-ci profondément canaliculé sur la ligne médiane. — Métasternum court. — Mésosternum médiocrement large, subhorizontal, triangulaire. — Corps oblong, pubescent en dessous, moins en dessus. La structm>e des antennes et la forme du mésosternum distinguent parfaitement ce genre de tous ceux du groupe actuel, mais il est pro- bable ipje la première est propre au mâle et qu'elle s'affaiblit beau- coup chez la femelle. Je crois par conséquent que l'exemplaire de la collection de Schœnherr, que j'ai sous les yeux, appartient au pre- mier de ces sexes. L'unique espèce {creperus Schh.) du genre est du Mexique et ressemble beaucoup au Baridiiis artemisice d'Europe; elle est seulement d'un tiers plus grande et plus rétrécie en arrière ; sa livrée est d'un noir uniforme et peu brillant. EUCALUS (1). Rostre un peu plus long que le prothorax, assez robuste, arqué, lé- gèrement comprimé dans plus de sa moitié basilaire, cylindrique en avant ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, con- fluentes en arrière. — Antennes subantérieures, assez longues, mé- diocrement robustes ; scape brusquement en massue au bout, n'at- teignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques : (1) Syn. Oncorhinus, Blancli. in Gay, Hist. d. Cliile; Zocl. Y, p. 389; nom déjà employé Uans la famille actuelle; voyez tome YI, p. 361. 230 CURCULIOXIDES. 1 plus gros et plus allongé que les suivants, 2-7 courts, décroissant graduellement ; massue ovale, médiocre, obtuse, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax sid)transversal, médiocrement convexe, quadi'angulaire, brusquement et brièvement tubuleux en avant, à peine bisinué à sa base ; prosternum échancré sur son bord antérieur, entier, étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres peu convexes, oblongues, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, un peu plus larges que le prothorax et presque tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, légèrement élargies dans leur milieu en dedans, très-brièvement mucronées au bout ; tarses de longueur et largeur médiocres, spongieux en dessous; leurs crochets libres. — Pygidium très-faiblement découvert, transversal ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen non anguleux à leurs extrémités; le 1*'' et le 2* soudés ensemble; saillie intercoxale large, un peu arrondie en avant.— Métasternum assez long, aplani. —Saillie mésosternale large, un peu inclinée, en carré transversal. — Corps oblong, écailleux. Le facics de la seule espèce décrite (1) est le même que celui de certains Baridius, mais génériquement parlant, elle diffère de ces derniers par ses antennes beaucoup plus longues, autrement faites,' et ses segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en ar- rière. Cet insecte, originaire du Chili, est de taille moyenne, d'un noir brunâtre mat, et saupoudré de petites écailles blanches ; la base de ses élytres est en partie d'un blanc jaunâtre, et une assez large bande de même couleur et très-oblique, traverse chacun de ces organes dans leur milieu. PHACELOBARUS. ScHOENH. CurcuL VIII, 1, p. 97 (2). Rostre à peine plus long que le prothorax, médiocrement robuste, arqué, fortement comprimé et gibbeux à sa base, cylindrique dans le reste de sa longueur; ses scrobes commençant vers son milieu. — Antennes médiocres, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; f unicule à articles 1 un peu allongé, obconique, 3-7 très-courts, grossissant graduellement; massue faible, oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez petits, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, obconique, coupé carrément en avant, légèrement bisi- nué à sa base ; prosternum plan en avant des hanches antérieures, médiocrement large entre celles-ci. — Ecusson triangulaire. — Elytres planes, parallèles, comme tronquées en arrière, munies chacune, un (1) 0. fasàolatus, Bhnch. loc. cit. p. 362; Col. pi. 24, f. 12. (2) Syn. Gyphoruykchus pars, Schœnh. Curcul. IV, p. 462; olim. CEXTRIXinES. 231 pou avant leur extrémité, d'un gros tubercule fascicule, notablement plus larges que le protliorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes courtes, robustes ; cuisses gra- duellement en massue, arquées en dessus; jambes courtes, subarron- dies, droites, onguiculées au bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là un pou allongé, 3 beaucoup plus large, 4 assez court; ses crochets petits. — Les deux 1^" seg- luents abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture droite à peine distincte, 2 aussi long que 3-4 réunis ; saillie inter- coxale très-large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale lamelliforme, verticale, transver- sale. — Corps court, large, densément écailleux. Après avoir placé l'unique espèce {singularis) de ce genre parmi ses Cyphorhyxchus, gejire qu'il a réuni, plus tard, aux Conotrache- Lus, Schœnlierr l'a reportée dans ses Cholides, en créant pour elle celui-ci. Ses caractères sont en effet très-différents de ceux des Coxo- TRACiiELL's et rentrent dans ceux du groupe actuel. Cet insecte, origi- naire de Madagascar, est de la taille des Centrinus de seconde gran- deur, et revêtu d'écaillés d'un blanc jaunâtre, avec l'extrémité des clytres noires et leur base rembrunie ; ces organes, outre le tuber- cule fascicule de leur extrémité, en ont chacun deux autres disposés obliquement près de leur base ; le prothorax est muni en avant de trois groupes de grosses écailles redressées, dont le médian est le plus fort. SGAMBUS. ScHOENH. Curcul.yiW, 1, p. 25i. Des trois espèces {setifcr, cchinatus, galeatus) de ce genre, que Schœnlierr a décrites, la première et la troisième me sont seules con- nues. Elles présentent des différences de même nature que celles qui existent parmi les Centrixus qui suivent. J'ai pris pour type le setifcr que Schœnherr a placé en tète du genre. Rostre un peu plus long que le prothorax et assez robuste, arqué, comprimé et subquadrangulaire dans sa moitié basilaire, atténué et déprimé en avant; ses scrobcs commençant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 courts, égaux; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, dépri- més, transversaux, acuminés inférieurement, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés, brusquement et très-fortement rétréci en avant, fortement bisinué à sa base, caréné sur la ligne médiane en dessus ; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures, muni immédiatement en arrière de celles-ci d'une saiUie verticale. — Ecusson médiocre, su!» 232 CURCULIONIDES. quadrangulaire, — Elytres courtes, convexes, naviculaires et forte- ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules très-saillantes en dehors, anguleuses et carénées. — Pattes assez longues ; cuisses graduelle- ment en massue, inermes en dessous ; jambes fortement comprimées, très-arquées à leur base, munies d'une saillie interne un peu avant leur milieu, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits, triangulaires, 3 assez large, seul spongieux en dessous, 4 grand ; ses crochets assez longs et simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen médiocrement anguleux à leurs extrémités ; saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méta- sternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale fortement transversale, verticale, lamelliforme. — Corps brièvement naviculaire, pubescent et écailleux (1). Schœnherr signale, comme principales différences entre ce genre et les Cextrinus, la structure des antennes, des élytres et des tarses. Le premier de ces caractères est à peine sensible et le troisième n'est pas absolument étranger a.ux Centrinds, tels qu'ils sont constitués en ce moment (2). 11 ne reste alors que la forme des élytres pour distin- guer les deux genres. L'insecte qui forme le type de celui-ci est de la taille des Centrinus de seconde grandeur, noir, revêtu de poils couchés d'un jaune doré, médiocrement abondants, et hérissé çà et là en dessus de grosses écailles redressées. Il est du Brésil, ainsi que les deux autres espèces décrites par Schœnherr. CENTRINUS. ScHOENH. Curcid. Disp. melh. p. 308(3). Schœnherr ayant compris dans ce genre un grand nombre d'élé- ments disparates, il se refuse, dans son état actuel, à toute défini- tion précise. En attendant qu'il ait été l'objet d'une révision appro- (1) Le S. galentus s'éloigne de cette formule par les caractères suivants : Rostre plus court, cotnpriaié latéralement dans presque toute sa longueur. — Prothorax surmonté d'une forte gibbosité un peu comprimée et recourbée en arrière; prostornum sans saillie verticale en arrière des hanches antérieures, celles-ci contigués. — Cuisses dentée? en dessous; jambes légèrement arquées à leur base, sans saillift interne; crochets des tarses très-petits. Le faciès géné- ral est, du reste, voisin de celui du setifer. (2) Le C. muUicolor (Schœnh. Curcul. YIII, 1, p. 241), par exemple, a des tarses absolument pareils à ceuî du genre actuel. Il devrait y rentrer si les épaules de ses élytres étaient saillantes et carénées. (3) Syn. Bahis, Balaninus et CECTOUuyNcuus, Germar, Ins. spcc. nov.; pas- sim. — Cii.ANDRA pars, Fab. CENTRINIDES. 233 fondic, je n'y comprends provisoirement que les espèces qvà présentent les caractères suivants (1) : Mâles : Rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, de forme variable (2), plus ou moins arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes d'autant plus longues que le rostre l'est lui-môme, tantôt grêles, tantôt assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, ce- lui-là notablement plus grand, 3-7 obconiques, courts, subégaux, grossissant peu à peu ; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax trans- versal, très-rarement (par ex. lineatosigtiatus) aussi long que large, plus ou moins convexe, parfois (par ex. Leachii) gibbeux, arrondi sur les côtés, fortement rétréci et tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian assez court et souvent échancré ; proster- num assez souvent armé de deux longues épines flanquant une cavité médiane (3), en général assez large entre les hanches antérieures. — (1) Cette formule exclut du genre toutes celles qui ont les crochets des tarses souciés. Elles sont très-nombreuses et se piéteiont facilement à être sous-divisées. Parmi celles qui pourront former des genres distincts, je citerai principalement : l" Les C. tiimidus, parellimis, aurichalceus , etc., qui par leur forme géné- rale, leurs téguments glabres et leurs couleurs parfois métalliques, se rap- prochent des EuRHiNus. Leur caractère distinctif essentiel réside dans leur mésosternum qui est horizontal et fourchu, ou concave en avant. 2" Quelques espèces convexo-rhomboidales, dont les antennes sont rela- tivement courtes et robustes et qui ont le prosternum très- distinctement canaliculé. Les unes (par ex. : Meigeni, Christophori) ont le prosternum longuement bi-épineux chez les mâles, tandis que chez les autres (par ex. : sanguinicollis) il est inerme dans les deux sexes. 3° Mais surtout le cestrotus et quelques espèces inédites, qui à une forme géné- rale voisine de celle des Geutorhynxhus, réunissent des hanches antérieures contigucs, des corbeilles caverneuses aux jambes postérieures, et des téguments densément pubesceuts. Leur livrée rappelle celle de(]uelqnes Conotracuelus. Parmi les espèces elles-mêmes à crochets des tarses libres, il en est quel- ques-unes (par ex. : obsidianus, capreolus) qui ressemblent tellement à des Madarus, qu'il y aura lieu également de voir si elles ne doivent pas former un genre à part. (2) Ses formes se réduisent à deux principales. Dans l'immense majorité des cas il est comprimé à sa base, sur une plus ou moins grande étendiie, puis cy- lindrique ou légèrement déprimé dans le reste de sa longueur. Chez quelques- unes (curvirostris, Weshvoodii, etc.), dont les mâles ont tous le prosternura bi-épineux, il est déprimé dans toute son étendue. Mais entre ces deux formes il y a tous les passages. (3) Cette cavité, dont Schœnherr ne parle pas, est, en général très-large et s'étend au moins, eu se rétrécissant, jusqu'à la partie postérieure du protho- rax; elle se termine en cul-de-sac. Chez le C. lineatosignaius, elle se pro- longe en un tube parfaitement régulier, déprimé, légèrement bifurqué au 234 CIRCULIONIDES. Ecusson carré. — Elytrcs courtes, tantôt subdéprimécs, tantôt con- vexes, fortement rétrécies et conjointement arrondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules en général calleuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, dentées ou non en dessous ; jambes droites, im peu élargies, rare- ment mucronées au bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets, ceux-ci libres. — Pygidium caché, rarement un peu vi- sible ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen, parfois le 3® et le 4^ seulement, médiocrement arqués à leurs extrémités, le l*^"^ soudé au 2". — Métasternum assez long. — Mésosternum lamelli- forme, en carré transversal, vertical ou im peu oblique, parfois con- fondu avec le métasternun^. — Corps court, plus ou moins rhomboï- dal, glabre ou non. Femelles : Chez les espèces dont les mâles ont le prosternum cornu, le leur est inerme et plus ou moins concave en avant. A part cela, leur rostre plus long, comme de coutume, les distingue seul de l'autre sexe. Même dans ces limites, le genre comprend encore des formes très- variées. Il est exclusivement américain, et répandu depuis Buenos- Ayres et le Chili jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis. On en a très-peu décrit depuis Schœnherr (i), mais. il y en a beaucoup d'espèces nouvelles dans les collections. ANOMOEOARTHRIA. Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 190. Mâle : Rostre allongé, épaissi, comprimé et droit à sa base, brus- quement arqué, atténué et déprimé dans le reste de sa longueur ; ses scrobes commençant en deçà de son miheu. — Antennes assez longues et grêles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule presque glabre, à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, décroissant graduellement ; massue assez grosso, oblongo- ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, presque droit sur les côtés, brièvement tubuleux et tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base, avec son lobe médian court et arrondi; prosternum bout, et qui arrive jusqu'aux trois quarts de la longueur de l'abdomen. Il doit nécessairement en résulter, pendant la vie, un déplacement dans quelques-uns des ■viscères abdominaux. (1) Aux 137 espèces qu'il a mentionnées (Curcul. VIII, 1, p. 184), aj. : C. iessellatus, unkolor, Biancli. in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 400; Chili. — flavipennis, semiluctiiosus, Blanch. in d'Orb. Vuy.; Entom. p. 201; Bolivia. — silicimis, Ericlis. Archiv, 1847, 1, p. 132; Pérou. — urbanus, Bohem. Yoy. d. l'Eugénie; Enlora. p. 138; Bucnos-Ayres. CENTRINIDES. 235 bifovi'ûlé on avant, assez largo entre les hanches antitrieures. — Ecusson quadrangulah^e. — Elytres médiocrement convexes et allon- gées, graduellement rétrécies en arrière, à peine plus larges c|ue le prothorax à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez lon- gues, médiocrement robustes; cuisses en massue ; jambes subarron- dies, droites, inermes au bout ; tarses médiocres, spongieux en des- sous, à articles 1 rétréci et arqué à sa base, 2 plus com't, 4 médiocre, ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — Les trois segments intermé- diaires de l'abdomen assez fortement arqués à leurs extrémités; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum assez court. — Saillie mésosternale subhorizontale, en carré long. — Corps oblong, rhomboïdal, glabre. Femelle : Rostre plus long, régulièrement arqué, épaissi et com- primé dans près des trois quarts de sa longueur, atténué et déprimé en avant ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu. — Scape des antennes empiétant sur les yeux, arqvié, fortement en massue ; funicule hérissé de longs poils fins, îi articles 1 court, 2 plus long et beaucoup plus gros, subpyriforme, 3-6 ovoïdes, graduellement plus petits, 7 obconique. — Prosternum non excavé. — Jambes arquées à leur base, canaliculées sur leur face interne ; les postérieures munies en dedans, à leur base, d'un faisceau aplati de longs poils jaunes ; 1" article des tarses de la même paire frangé au côté interne de poils semblables. — Pygidium en partie à découvert. — Corps pubes- cent en dessous. Cette formule a été rédigée sur les deux exemplaires mêmes qui ont servi à M. Waterhouse pour la sienne, exemplaires pris accouplés, ce qui ne laisse place à aucun doute sur leur sexe, plus sur deux mâles de ma collection. Ce savant entomologiste a regardé le genre comme voisin des Loboderes, mais il l'est manifestement plus des Cylindrocerl:s. L'unique espèce qui le compose {cœruleipennis Wa- terh.) a le faciès de la plupart de ces derniers ; ehe est de taille mé- diocre et noire, avec les élytres d'un violet brillant. Tous les exem- plaires cjue j'en ai vus étaient originaires de la province de Minas Geraes au Brésil. CYLINDROCERUS. ScHOENH. Curcul. Dicp. meth. p. 310. Ce genre a tout aussi besoin d'une révision que les Cextrinus (1). Les six espèces que j'en ai sous les yeux, et dont quatre sont iné- (1) Après en avoir séparé les Dactylocp.ems et les Leptoschoinus qu'il y avait compris dans l'origine (Curcul. III, p. 789), Schœuherr (ibid. VIII, 1, p. 260j note) convient lui-même qu'il est peu homogène, et devra en former deux ou trois. Ce sont les espèces de sa seconde scotioa qui ont surtout besoin d'être examinées, mais je n'en connais aucune. 236 CURCULIONIDES. dites, appartiennent toutes à la première section qu'y a établie Schœnherr. Elles ressemblent aux Centrinus de forme déprimée eu dessus et à rostre très-allongé. Leurs caractères génériques peuvent s'établir en peu de mots. Mâles : Massue antennaire très-allongée, cylindrique, composée d'un seul article et veloutée. — Prosternum muni de deux épines plus ou moins longues et d'une cavité centrale. — Jambes antérieures frangées de longs poils fins dans leur moitié terminale en dedans ; tarses de la même paire parfois ciliés en dessus et sur les côtés. Femelles : Celles que j'ai à ma disposition se partagent en deux sections sous le rapport des antennes ; les unes ont la massue de ces organes faite comme celle des mâles ; chez les autres, elle est oblongo- ovale et distinctement articulée. Toutes ont les jambes antérieures non frangées au côté interne et le prosternum sans épines ni cavité médiane. Il résulte de là que, à part la structure de leurs antennes, ces in- sectes ne diffèrent pas des Centrinls. Ils sont de taille assez petite, noirs, et ont assez souvent leurs élytres ornées de petites taches et de linéoles blanches ou jaunâtres. Ils habitent les régions chaudes de l'Amérique (i). Groupe V. Leptoschoïnides. Rostre allongé, arqué, comprimé au moins à sa base. — Antennes assez longues ; leur massue très-grande, cylindrique, compacte, ve- loutée chez les mâles. — Prosternum plan. — Mésosternum très- court, formant une surface continue avec le prosternum et le méta- sternum. — Pygidium découvert, mais peu et subhorizontal. — Corps court, subelliptique. La structure des segments thoraciques signalée plus haut chez les Eurhinides reparaît ici et suffit, avec les autres caractères qui précè- dent, pour reconnaître ce groupe. La forme de la massue anten- naire le rapproche des Cylindrocerus qui terminent le groupe précé- dent et détermine la place qu'il doit occuper. Ses genres se réduisent aux deux suivants : L Tarses à art. 4 fortement déprimé : Plafyonix. II. — — de forme normale : Leptoschoinus. PLATYONYX. ScHOENH. Curcul. Disp. melh. p. 272. Rostre assez robuste, arqué, arrondi, comprimé latéralement dans (1) Aux 8 espèces décrites par Schœnherr, on n'a ajouté, à ma connaissance, que la suivante : C. colon, Erichs. Archiv, 1817, 1, p. 132; Pérou. LEPTOSCHOÏNIDES. 237 presque toute son étendue ; ses scrobes commençant assez près do soii extrémité. — Antennes antérieures, assez longues et assez robustes; scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2-7 très-courts, subcylindriques, égaux; massue grande, veloutée, subcylindrique et compacte [çf], ou oblon- go-ovale et très-distinctement articulée ($). — Yeux grands, oblongs, transversaux, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi long que large, médiocrement convexe, presque droit sur les côtés, brusquement et brièvement tubuleux en avant, avec une très-petite dent de chaque côté de son bord antérieur, légèrement bisinué à sa base ; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres presque planes,, légèrement ovales, pas plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes médiocres ; cuisses assez fortement en massue ; jambes droites, inermes au bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles J-2 courts, triangulaires, 3 large, 4 déprimé et anguleusement dilaté dans sa moitié terminale ; ses crochets médiocres. — Les quatre 1"^ segments abdominaux ar- qués à leurs extrémités, lel*'' et le 2® soudés dans leur milieu; saillie intercoxale large, subanguleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Corps elliptico-ovale, partiellement pubescent. La structm-e insolite du ¥ article des tarses existe également pro- noncée dans les deux sexes, qui ne diffèrent l'un de l'autre que par la taille et leur massue antennaire autrement faite. L'unique espèce {ornatus Schh.) du genre est de Cayenne et ressemble beaucoup à certains Baridils. Elle est noire, avec le prothorax en- touré de toutes parts d'une étroite bordure de poils gris ou jaunes ; une bande de môme couleur traverse ses élytres un peu avant leur milieu. LEPTOSCHOINUS. (Klug) Scuoenh. Curcxd. VIII; 1, p.2Ci (l). Mâle : Rostre médiocrement robuste, comprimé jusqu'à l'insertion des antennes, un peu déprimé en avant ; ses scrobes commençant presque dans son milieu, subconfluentes en arrière. — Antennes sub- médianes, médiocres, peu robustes ; scape brusquement et fortement en massue au bout, atteignant cà peine les yeux ; funicule à articles 1 obconique, un peu allongé, 2 de moilié plus court, moins gros, 3-7 fortement transversaux, lenticulaires, serrés; massue presque aussi longue que le funicule et le scape réunis, cylindrique, compacte, veloutée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux, médio- crement séparés en dessous. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe médian assez saillant (1) Syn. CïLiM)ROCERUS, Schœnh. Curcul. III^ p. 793 ; olim. 238 CUUCULIOMOES. et médiocrement large; prosternimi assez large entre les hanches anté- rie-ures.— Ecusson subquadrangulaire.— Elytres presque planes, briè- vement elliptico-ovales, im peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies.— Pattes des Platyonyx, avec les tarses plus courts et leur 4^ article à l'état normal.— 2"^ segment abdominal presque aussi long que les deux suivants réunis, légèrement arqué, ainsi qu'eux, à ses extrémités, séparé du i^'' par une sutnre arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum de lon- gueur médiocre. — Corps brièvement ovale, partiellement écailleux. Femelle : Roslre plus grêle et un peu plus long que celui du mâle. — Antennes plus longues, scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, celui- là un peu plus gros, 3-7 courts, égaux ; massue à peine plus longue que la moitié du funicule, oblongo-ovale, très-distinctement articulée. Genre très-voisin des Platyonyx, mais en différant essentiellement par la structure de ses antennes et la forme normale du 4* article des tarses. L'unique espèce [maculalus] qui le compose, reproduit jusqu'au système de coloration du Plat, ornatus, du moins chez quel- ques exemplaires, car sa livrée varie beaucoup. A son maximum de complication, elle consiste sur le prothorax en deux grandes taches noires, sur un fond qui varie du rouge vif au jaune soufre, et sur les élytres, qui sont noires, en une large bande transversale, médiane, de la nuance en question, et qui envoie en avant, sur chacune d'elles et sur la sirture, une bande étroite ; la couleur rouge est souvent teintée de blanc. Quand les taches du prothorax se confondent en une seule et que la bande des élytres se simplifie, la livrée est com- plètement pareille à celle du P. ornatus. Cet insecte habite Cayenne et le Brésil. J'en ai vu des exemplaires étiquetés comme provenant du Mexique, mais cet habitat me paraît douteux. GrooPE VI. Nertides. Rostre cylindrique, peu robuste, droit ou arqué. — Antennes plus ou moins longues, leur massue presque toujours faible. — Proster- num variable. — Tarses très-larges, surtout les antérieurs. — Méso- sternum ne formant pas une surface continue avec le prosternum et le métasternum. — Pygidium recouvert. — Corps de forme variable. La forme parfaitement cylindrique du rostre et la largeur insolite des tarses constituent les deux caractères les plus apparents de ces in- sectes. Le premier, malgré sa gracilité, a conservé la direction infé- rieure des scrobes qui est caractéristique de la tribu (1). Autant que j'en puis juger par les exemplaires que j'ai vus, il n'y a pas de diffé- rences bien prononcées entre les deux sexes sous le rapport des tarses. (1) Le Strongylotes lemniscatus fait seul exception à cet égard; ses scrobes NERTIDES. 239 Leur 1 «'■ article est constamment en triangle allongé, le 2"= en triangle transversal, et le 3« forme une grande palette plus ou moins cordi- forme, étroitement fendue à moitié de sa longueur aux pattes anté- rieures, bilobée aux quatre postérieures; le 4* est remarquable par sa forme subcylindrique, et en ce qu'il ne déborde que médiocrement le 3^. Constamment les pattes antérieures sont plus longues que les autres, surtout chez les mâles. Les trois genres c[ui composent le groupe ont chacun leur facics particuher. Le premier (Stroxgylgtes) n'a pas d'analogue, sous ce rapport, dans toute la tribu. Les deux autres seraient des Madarides sans la structure de leurs segments thoraciques. ï. Mésosternum médiocrement large, rétréci et tronqué en arrière. Rostre médiocre, droit, penché; corps parallèle : Strongylotes. — très-long, subvertical; — en ellipse très- allongée : A'er/MS. IL Mésosternum très-large, parallèle; corps oblongo-ovale : Trachymerus. STRONGYLOTES. SciiOENH. Curcul., m, p. 627 Tète sphérique, assez saillante ; rostre plus ou moins allongé, grêle, droit; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes mé- dianes, assez longues, grêles; scape graduellement épaissi, atteignant ou non les yeux (i) ; funicule à articles obconiques : l allongé, 2-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, tantôt régulièrement conique, tantôt parallèle sur les côtés et légèrement tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian court et triangulaire ; pro- sternum plan ou faiblement excavé, assez large entre les hanches an- térieures. — Ecusson de forme variable. — Elytres allongées, subcy- lindriques, à peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à sa base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes de grosseur variable, plus ou moins longues, les antérieures des mâles plus grandes que les autres; cuisses graduellement en massue, rarement [brachialis] légèrement dentées en dessous ; jambes comprimées, mucronécs en forme de griffe au bout ou inermes ; tarses assez longs, spongieux en dessous ; leurs crochets assez grands et faibles. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen médiocrement anguleux à leurs extré- mités ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métastcrnum allongé. — Mésosternum médiocrement large, incliné ou subhorizon- longent le bord latéral inférieur du rostre et sont visibles en entier. Dans les autres espèces de ce genre, a. moi connues, elles sont à l'état norniaL (1) Il les atteint chez l'espèce typique {lemniscatus) du genre; chez une iné- dile, de Colombie, que je possède, il eu reste à une distance assez notable. 240 CIRCULIONIDES. tal, rétréci et tronqué en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, écailleux. Genre très-tranché et dont Schœnherr a décrit trois espèces (1). Celle [lemniscatus) qui lui a servi de type est de grande taille ; les autres sont de moitié plus petites. Toutes sont noires et revêtues, tant en dessus qu'en dessous, de grandes écailles jaunâtres, peu serrées, qui voilent à peine leurs téguments. Le prothorax est criblé de points enfoncés, et les élytres sont régulièrement striées. Ces insectes sont propres à l'Amérique intertropicale ; leurs femelles paraissent se dis- tinguer uniquement des mâles par leurs pattes antérieures plus courtes. NERTUS. ScHOENH., Curcul.^ VllI, 1, p. 76. Mâles : Tête globuleuse, assez saillante, impressionnée sm' le front ; rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, grêle, légère- ment arqué; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes assez longues, grêles ; scape peu à peu en massue, restant à une très- grande distance des yeux; funicule à articles obconiques : i allongé, 2-7 notablement plus courts, subégaux; massue oblongo-ovale, fai- blement articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transver- saux. — Prothorax plus long que large, régulièrement conique, fai- blement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués et dirigés en arrière ; prosternum échancré en arc sur son bord anté- riem*, plan et assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres presque planes, allongées, régulièrement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes longues, surtout les anté- rieures; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, bisinuécs en de- dans, les antérieures parfois [Mannerheimii, suturalis) dentées dans leur milieu interne, brièvement mucronées au bout, les autres iner- mes ou subinermes; tarses assez longs, très-larges, densément spon-__ gieux en dessous; leurs crochets petits, soudés à leur base. — Seg- ments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière, le 1" et le 2^ soudés ensemble; saillie intercoxale large, subogivale. — (l) S. lemniscatus, squamans, du Brésil; brachialis, du Mexique; Schœnh. Curcul. VIII, 1, p. 74; j'en connais deux espèces inédites de Colombie. Le genre Ceph.vlosph/erus de Dejean (Cal. éd. 3, p. 310), établi sur une es- pèce du Brésil qu'il nomme rectirostris, est très-voisin de celui-ci et n'en dif- fère que par sa tète plus grosse, son rostre plus court et ses pattes plus ro- bustes; dans l'unique exemplaire ([ue j'ai sous les yeux, mais qui est probable- ment un màlc, les cuisses antérieures sont très-grosses, fusiformes et arquées. Ces caractères semblent, au premier aspect, assez importants, mais les Stron- GYLOTES paraissent être sujets à varier d'espèce à espèce, et le gearc en ques- tion de Dejean n'est peut-être qu'une de leurs formes. >Eiaii)E&. 241 Saillie mésosternale large, inclinée, rétrécie et coupée carrément en arrière. — Corps très-allonge, subelliptique, partiellement écailleux. Femelles • Outre leur taille plus grande, elles diffèrent des mâles par leur rostre plus long, droit ou moins arqué, ainsi que par leurs antennes plus allongées, et dont l'insertion est plus antérieure. Les espèces de ce genre sont en ce moment au nombre de qua Iro décrites par Schœnherr, dont deux [Mannerheimi, suturalis) d'assez grande taille et les deux autres {German,acuminatus] beaucoup plus petites. Toutes sont d'un noir ou d'un jaune ferrugineux brillant, à peine distinctement ponctuées à l'œil nu, et finement striées sur les élytres, sculpture pareille à celle des Madarides. Leur vestiture con- siste en écailles jaunes, oblongues, revêtant les côtés du corps, ou formant sur la suture une bande accompagnée parfois [suturalis) d'uno autre transversale ot oblique sur chaque élytre. Toutes sont propres au Brésil. ÏRACHYMERUS. ScHOENH., CurcuL, VIII, I, p. 26(3. Mâle : Tète concave entre les yeux; rostre un peu plus long quelle et le prothorax réunis, grêle, faiblement arqué ; ses scrobes commen- çant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, assez ]ongues,grèles;scape grossissant peu àpeu, atteignant presque les yeux; funicule à articles obconiques : l relativement très-allongé, 2-7 courts, peu à peu plus épais, 7 contigu à la massue; celle-ci grêle, à article 1 en cône renversé et allongé, les autres très-courts. — Yeux très- grands, déprimés, transversaux, ovales, médiocrement séparés sur le front. — Prothorax presque aussi long que large, droit sur l(->s côtés, puis arrondi et brusquement tubuleux en avant, faiblement bisinué à sa base, avec son lobe médian large et très- court; prosternum largement et assez fortement excavé jusqu'au niveau du bord postérieur des han- ches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres assez allongées, médio- crement convexes, graduellement rétrécies en arrière, àpeine plus larges que le prothorax à leur ])ase, avec les épaules subcalleuses. — Pattes assez longues, robustes, les antérieures notablement plus que les autres ; cuisses presque graduellement en massue, hérissées d'aspérités en des- sous; jambes comprimées, légèrement sinuées, assez fortement mucro- nées au bout; tarses médiocrement longs, spongieux en dessous, leurs crochets très-petits, soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen légèrement arqués à leius extrémités. — Métasternum allongé. — Mésosternum très-large. — Corps oblong, presque glabre. J'ai souslesyeux l'exemplaire même de la collection de M. Sommer, que Schœnherr a décrit, et un autre que m'a communiqué M. Jekel. Tous deux sont très-certainement des mules; la femello a probable- ment le rostre plus long. Coléoptères. Tome VU. i6 242 ClRClUOMDCt.. Ce remarquable insecte^ dont les caractères génériques sont extrê- mement tranchés^ est de taille moyenne^ d'un noir brillant, et orné sur chaque élytre, avant son extrémité^ d'une grande tache quadran- gulaire formée par des poils d'un rouge ochracé vif; de là le nom de croceoplagialus que lui a imposé Schœnherr. Ses trois derniers seg- ments abdominaux sont revêtus de poils semblables ; le reste de ses téguments est glabre. 11 habite le Brésil. Groupe VEI. Apostasimérides. Rostre allongé, subquadrangulaire, faiblement arqué. — Antennes longues et grêles. — Prosternmn convexe, extrêmement large entre les hanches antériem-es. — Mésosternum aussi large que lui, ne for- mant pas une surface continue avec lui et le métasternum, intime- ment soudé avec ce dernier (l). — Pygidium recouvert (2). — Corps allongé, rhomboïdal. Le genre Apostasimerls de Schœnherr est le seul connu qui puisse rentrer dans ce groupe. Le faciès de son unique espèce est au plus haut degré celui d'un Madaride, mais la structure de ses segments thoraciques oblige de le comprendre dans la Sous-Tribu actuelle. APOSTASIMERUS. ScHOENH., Curcitl., VIII, 1, p. 101 (3). Mâle : Rostre médiocrement robuste, subquadrangulaire dans toute sa longueur, avec sa base jusqu'à l'insertion des antennes un peu plus épaisse, denticulé en dessus, sur ses bords, dans sa moitié ter- minale ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. — Scape des antennes légèrement arqué, bruscfuement renflé et anguleux en dehors à son extrémité, atteignant presque les yeux; funiculc à arti- cles 1-3 allongés, noueux au bout, 4-7 beaucoup plus courts, obconiques, subégaux; massue oblongo-ovale, articulée; son l^^' article grand. — (1) Il se compose, comme de coutume, de deux parties : une horizontale, occupant le fond de la dépression qui sépare le prosternum du métasternum, et une verticale qui forme sa saillie. Celle-ci est si intimement soudée avec le métasternum, (pie dans la plupart des exemplaires il faut y regarder de très- près pour l'apercevoir. On voit alors qu'elle est largement écliancrée b. son ex- trémité. Le mélaslernum, qui est également très-large en avant, s'adapte na- turellement à cette échancrurc. (2) Schœnherr l'indique comme étant découvert. Il l'est en effet dans l'exem- plaire qui lui a servi et que j'ai sous les yeux ; mais cela tient à ce que l'extré- mité de l'abdomen avait été, chez cet individu^ repoussée par accident hors des élytres. (3) .T'ai dit précédemment (p. 21), note) que le genre Meneiuchus de Dcjeau (Cat. éd. 3, p. 311) est très-probableaieat identique avec cclul-cù M.vuorihniDKs. "4^ Yeux relativement médiùcres, déprimés, ovales, transversaux. — Pro- tliorax du double au moins plus long que large, brusijuenient et brièvement rétréci en arrière, puis arrondi latéralement, graduelle- ment atténué et brièvement tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian faible. — Ecusson quadrangulairc. — Elytres médiocrement convexes, plus courtes que le prothorax, fortement et peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus larges que le protliorax à sa base,. avec les épaules calleuses. — Pattes antérieures notablement plus longues que les autres; cuisses en massue; jambes antérieures bisiimées et munies en dedans d'une dent médiane, brièvement nmcruiiées au bout, hérissées de longs poils fins dans leur moitié ter- minale; les autres droites et inermes au bout; tarses. médiocres, à ar- ticles 1-2 obconiques, villeux, 3 large, suborbiculaire, fendu profon- dément, spongieux en dessous, 4 assez long et grêle; ses crochets petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen brièvement arqués à leurs extrémités; les deux 1"* soudés et séparés par une fine suture arquée. — Métasternum allongé; ses épisternimis larges. — Corps glabre. Femelle: Son rostre diffère à peine de celui du màlo, dont elle ne se distingue que par sa taille plus grande, ses pattes subégales et ses jambes antérieures qui ne sont ni dentées ni frangées au côté interne. L'unique espèce [seiriroslris Sclih.) est de taille moyenne et res- semble beaucoup à une Calandride. La brièveté relative de ses ely- tres, ainsi que leur forme et leur sculpture, lui donne en mémo temps des rapports réels avec les Tiugonocoll:s (1). Elle est d'uuuoir uniforme assez brillant et originaire du Brésil. GbouPZ VIII. Madcptérides. Rostre de forme variable, plus ou moins arqué. — Antennes de longueur variable, jamais très-robustes. — Prosternum convexe, très- ■ étroit entre les hanches antérieures. — Mésosternum médiocrement large, triangulaire, ne formant pas (Parallelosomus excepté) une surface continue avec le prosternum et le métasternum. — Pygidium découvert ou non ; dans le premier cas petit. — Corps très-allungé, linéaire, glabre. Groupe très-naturel et dont les espèces ont toutes un facics do Cossonides. L'étroitesse de leur prosternum entre les hanches anté- rieures et la forme de leur saillie mésosternale sont, après la graci- lité de leur corps, les deux caractères qui contribuent le plus à les faire reconnaître. Tous, sans exception, ont la livrée et la, sculpture (1) Voyez Tome VI, p. 503; iis'nc 17, au lieu de « AroïOsiouiJiNUSj » lisez a ArosTA^iMEKUS. » 244 CURCILIONIDES. des téguments ordinaires chez les Madarides. Schœnlierr n'a connu que deux de leurs genres ; deux autres m'ont paru assez intéressants pour pouvoir être publiés. I. Antennes longues et grêles ; funicule à art. 1 très-grand : Lispodemus. II, — courtes, assez robustes; — — peu allongé. a Rostre robuste, comprimé au moins à sa base Pattes longues; rostre régulièrement arqué : Madopterus. — courtes ; — gibbeux à sa base : Lichnus. ua Rostre grêle, cylindrique; pattes courtes : Parallelusomus. LISPODEMUS. Genre nouveau, très-voisin des Madopterus qui suivent, mais d'un autre coté trop différent par son rostre et surtout par ses antennes pour ne pas en être séparé. 11 s'en distingue uniquement par les ca- ractères suivants : Rostre presque de la longueur de la moitié du corps, vertical, pevi robuste, cylindrique, légèrement dilaté et déprimé au bout; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes longues, grêles ; scape en massue allongée au bout, restant à une assez grande distance des yeux ; funicule à articles 1 aussi long que 2-4 réunis, noueux au bout, 2-4 obconiques, courts, égaux, 5-7 subglobuleux ; massue fai- ble, oblongo-ovale, acuminée au bout. — Elytres recouvrant le py- gidium. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière. Tout le reste est absolument semblable à ce qui existe chez les Ma- dopterus. Par la longueur de son rostre et de ses antennes, le genre fait jusqu'à un certain point le passage entre le groupe actuel et les Nertus. 11 ne comprend qu'une espèce (i) de la taille du Madopterus ialpa et provenant de Morro-Quemado au Brésil. MADOPTERUS. ScHoENH., Curcul., III, p. 73 i. Rostre médiocre, robuste, cylindrique et légèrement comprimé à sa base, arqué ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son mï- 1[q\x. — Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape en mas- sue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allon- gés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 très-courts, sublenticulaires, (1) L. femoralis. Ater nitidus,femoribus medio late rufo-ferrugineis, corpore sublus grosse capite roslroque subtiliter punctatis, protliorace laevi, elytris sub- lilissime, apice summo profunde slriatis. Long, (rostr. excl.) 7 mill. Hab. Bra- silia prope NoTum Frlinirgum. • MADOPTÉRIDES. Î4S grossissant peu à peu ; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax nota- blement plus long que large, presque droit sur ses côtés postérieurs, conique et tronqué à sa base, avec son lobe médian court et étroit ; prosternimi convexe en avant, très-étroit entre les hanches anté- rieures, tronqué en arrière. — Ecusson en carré transversal. — Elytres très-allongées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges qua le prothorax, et chacune isolément saillante à sa loase, avec les épaules arrondies. — Pattes longues et peu robustes ; cuisses gra- duellement en massue, les postérieures dépassant un peu le 2^ seg- ment abdominal ; jambes droites, très-brièvement mucronées au bout ; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Pygidium découvert, subhori- zontal, transversal, arrondi en arrière; les deux 1"' segments abdo- minaux soudés ensemble, les trois intermédiaires à peine arqués à leurs extrémités ; saiUie intercoxale large, ogivale. — Métasternum allongé. — SaiUie mésosternale étroite, inclinée, en triangle aigu. — Corps allongé, linéaire, glabre. Le genre ne comprend que deux espèces; l'une, originaire de Cayenne [talpa Schh.), est peu convexe, l'autre [cylindricus), prove- nant du Mexique, est, au contraire, presque cylindrique. Toutes deux sont d'un noir brillant, lisses, avec les élytres très-finement striées et impressionnées à leur extrémité. Je ne connais pas bien leurs diffé- rences sexuelles, à supposer c|u'il en existe. Il est, en elfet, possible que, de même que chez les Nertus, les tarses soient pareils, ou peu s'en faut, chez les mâles et les femelles. LICHNUS. Mêmes caractères que les Madopterus, avec les différences sui- vantes : Rostre beaucoup plus robuste, gibbcux et fortement comprimé à sa base, séparé du front par un sillon transversal. — Antennes aussi courtes, mais plus grêles ; scape arqué, très-mince, brusquement en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obconiques : •I allongé, 2-7 graduellement plus courts et plus épais,- 7 contigu ;i la massue; celle-ci assez faible, ovale, subcompacte, ciliée. — Pro- thnrax peu convexe, en carré long, brusquement rétréci en avant. — Elytres parallèles. — Pattes beavicoup plus courtes et plus robustes ; cuisses fortement en massue, les postérieures n'atteignant pas le som- met du 2" segment abdominal ; jambes comprimées ; tarses plus courts et plus étroits. — Les deux i^'"^ segments abdominaux com- primés latéralement. — Corps parallèle. Ces caractères paraîtront sans doute suffisants pour justifier la créa- 210 f.llRCULIONIDES. lion do ce genre. L'espèce {i) qui en forme le fype est originaire des environs de Rio-Janeiro et de la taille du Madopterus talpu. PARALLELOSOMUS. ScHOENH., Curcul., VlII, 1, p. 39. Rostre assez long, peu robuste, cylindrique, faiblement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes, assez grêles ; scape graduellement en massue, atteignant à peine les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus grand, .3-7 courts, subturbinés, égaux; massue petite, ovale, acuminée au bout, subcompacte. — Yeux assez grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax aussi long que large, plan en des- , sus, subparallèle, brièvement tubnleux en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson quadrangulaire. • — Elytres allongées, dépri- mées, parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges que le protliorax et légèrement trisinuées à leur base. — Pattes assez courtes, subégales ; les antérieures médiocrement distantes à leur base ; cuisses fortement en massue ; jambes droites, mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là le plus long, 3 assez large, 4 médiocre, ses crochets très-pe- tits. — Pygidimn tantôt découvert, très-court, déclive, transversal et arrondi en arrière, tantôt recouvert; les deux 1^''* segments abdomi- naux confondus ensemble ; saillie intercoxale large, faiblement ar- rondie en avant. — Métasternum allongé, ses épisternums étroits. — Saillie mésosternale horizontale, assez large, eu triangle obtus au bout (2). — Corps allongé, linéaire, déprimé, glabre. Le genre a pour type la Calandra planicoUis de Fabricius (3), assez petit insecte de Cayenne et du Brésil, ayant le faciès d'un Cossonus de forme déprimée. Il est d'un noir brillant, avec le milieu des cuisses ferrugineux, pointillé sur le prothorax et finement strié sur les ély- tres, sculpture pareille à celles des genres précédents. Je connais deux autres espèces du genre, l'une de la région de l'Amazone, l'autre des Ijords de la Plata. Note. Je ne sai>s auquel des groupes qui précèdent rapporter les deux (1) L. eriithrodenis. Ater nilidus, untliquo (capite rostroque exceplis) sat grosso ac dense puuctatus, prothorace rufo-ferrugiueo medio siibcarinato, (ily- Iris pat profiinrlo (apice pneserti.'n) sulcatis, intcrst'tiis plauis. LoJig. (rostr. excius.) 7 niill. Hab. Brasilia propc Sebastianopoliin. ('i) A proprement parler, i! n'y a aucune diH'érencc sensible entre les ser- ments tboraciqiies de ces insectes et ceux des Madarides; mais ils appartien- nent trop visiblement au gro;ipe actuel pour en Olre di«trails. (3) Syst. El. Il, p. 435. MADOPTÉniDES, 247 genres suivants, quf> leurs auteurs ont placés clans les Barkliides da Schœuherr. LEPTOBARIS. Gersta:ck. in Peters, Reise n. Mozanib.; II, p. 314. Rostre cylindrique, aussi long que la tète et le prothorax réunis^ forte- ment arqué; ses scrobes commenç^ant dans son milieu, séparées en ar- rière par une étroite cloison. — Antennes courtes; scape un peu épaissi au bout, n'atteignant pas les yeux ; funicule de la longueur du scape, à articles 1 brièvement obconiruie, 2 du double plus long, atténué à sa base, les suivants transversaux, égaux, peu à peu élargis en avant ; massue courte, ovalaire, subcompacte. — Yeux rapprochés du dessous de la tète. — Prothorax arrondi sur les côtés, brièvement et forte- ment tubuleux en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres convexes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, rétrécies et conjointement arrondies à leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax à leur base. — Hanches anté- rieures rapprochées du bord postérieur du prothorax, médiocrement séparées ; cuisses de la même paire un peu plus en massue que les autres ; jambes finement denticulées et ciliées sur leur bord interne, munies au bout de deux petits éperons recourbés ; tarses à articles i de moitié plus long et aussi large que 2, 3 élargi, bilobé, 4 grêle ; crochets faibles, simples. — Les deux l'"'^ segments abdominaux très- larges et soudés ensemble. — Corps allongé, cylindrique. Le genre doit peut-être rentrer dans le groupe des Baridiides vr?.is. Il a pou^r type une petite espèce (1) de Mozambique, glabre, d'un brun rougeâtre et dont la ponctuation ressemble complètement à celles des Baridius. TRIGONjOPTERLS. A. Fauvel, Bullet. d. l. Soc. Linn. à. Normand., VII (1862), p. 157. Tète assez petite, peu convexe ; rostre épais, court, parallèle, peu arqué, muni de carènes médianes en dessus ; ses scrobes un peu obli- ques. — Scape des antennes renflé au sommet; funicule de ti articles : 1 presque de moitié plus long que 2, 3-6 égaux, moniliformes ; massue graduellement élargie, ovalaire. — Prothorax en cône tronqué, très- convexe, ses côtés à peine rétrécis à sa base, sinués en avant ; pro- sternum muni d'un canal rostral bien marqué. — Ecusson nul. — Elytres régulièrement coniques, très-convexes, très-largement re- pliées sur les côtés oii elles sont sinuées et déprimées, arrondies au sommet, munies le long de leur base d'une fine carène transver- sale. — Pattes longues, robustes; cuisses renflées; jambes munies (1) L.ca-staneus, Gprsfapck. loc, cit. p. ?>l^, pi. IS. f. 14. 248 nnr.ULioNiDEs, ^ d'une épine à leur extrémité; tarses larges, à article 3 fortement bilobé. Je ne vois rien dans cette formule qui rappelle un Baridiide. L'ab- sence seule de l'écusson suffirait pour rendre plus que probable que le genre est étranger à la Tribu actuelle. Si ses épimères mésothora- ciques, dont il n'est rien dit, ne sont pas ascendantes, c'est peut-être \in genre de Cryptorhynchidcs. 11 a pour type une petite espèce (1) de la Nouvelle-Calédonie. Sous-Tribu II. Madarides. Mésosternum formant avec le prosternum et le métasternum une surface continue,, souvent plus ou moins recouvert par une saillie postcoxale du premier, ou soudé avec le second. — Antennes jamais Irès-robustes ni leur massue très-grande. Ces insectes sont à la fois moins nombreux et beaucoup plus ho- mogènes que les Baridiides vrais. Sauf un très-petit nombre d'excep- tions [Pseudocholus decipiens, quelques Madarus), tous sont d'un noir ou d'un brun de poix uniformes, et la seule couleur qui relève par- fois cette livrée monotone est le fauve plus ou moins vif. Presque tous également sont glabres et ont dos téguments plus ou moins bril- lants. Ce facics de Calandrides qui a trompé les anciens auteurs, ainsi que je l'ai dit plus haut, est commun parmi eux, mais il n'y a ja- mais de difficultés à les distinguer des espèces du groupe en ques- tion; la forme normale du pédoncule de leur sous-menton suffit pour cela. Mais il n'en est pas de même des Cossonides qui ont également ce pédoncule normal. Lorsqu'ici la massue antennaire est petite et que les épimères mésothoraciques, tout en étant ascendantes, sont plus étroites que de coutume, il faut y regarder de près pour ne pas se tromper, à l'exemple de Schœnherr qui a placé dans le groupe en question un genre (Eumycterus) qui appartient à celui-ci. Le meilleur caractère pour éviter cette erreur se trouve dans les segments intermé- diaires de l'abdomen qui ne sont jamais arqués ou anguleux à leurs extrémités chez les Cossonides. La distribution géographique des Madarides est un peu plus éten- due que celle des Baridiides vrais. La plupart sont également améri- cains, mais il en existe dans les archipels indiens (quelques Lyterius), à la Nouvelle-Guinée (Pseudocholus) et même dans l'Asie-Mineure (Eumycterus). Leurs genres me paraissent devoir être répartis dans trois gnuipes facilement reconnaissables aux caractères suivants: L Prostermim non canaliculé ni excavé, en général très- large entre les hanches antérieures. Ecussou découvert. Lytériibes. (1) T. inxiqnis, Fanvnl. Inc. rit. p. 15S; avec des détails pi. 10 bt'.?, f. 51-56. LYTKRliDF.S, 249 Ecusson en partie caché par le lobe médian de h base du prothorax. MaDarides vraïs. II. Prosternum canaliculô ou excavé, médiocrement large entres les hanches antéi'ieures. Barymébides, Groupe I. Lytérîides. Prothorax muni d'un faible lobe médian à sa base ; prosternum non canaliculé, presque toujours très-large entre les hanches anté- rieures, sans saillie postcoxale. — Ecusson découvert, petit, en géné- ral quadrangulaire. Ce groupe serait très-homogène sans un genre nouveau (Pseudo- r.HOLus) dont l'espèce typique a complètement le faciès d'un Cholus, mais auquel, à part cela, je ne trouve pas de titres suffisants pour constituer un groupe spécial. Toutes ses autres espèces ont beaucoup d'analogie avec les Madoptcrides par leur corps plus ou moins dé- primé, leur li\Tée, la sculpture de leurs téguments, la forme de leur ecusson et la structure de lejjrs segments thoraciques. Seulement leur forme générale n'est pas linéaire; chez les unes elle est oblongue, chez les autres plus ou moins elliptique. Ces insectes me paraissent d'après cela devoir être placés en tête de tous -les Madarides. Ils for- ment les cinq genres suivants : I. Scrobes rostrales p.e dépassant pas ou que peu le milieu du rc'stre. a Rostre très-long, très-déprimé, rubaniforme : Elasmorhimis. GO — au plus assez long, cylindrique, plus ou moins comprimé. b Prothorax sans corne en avant; pygidium indistinct ou faiblement dé- couvert. Mésosteraum transversal, tronqué en arrière : Lyterius. — en triangle curviligne : Eumycterus. bb Prothorax muni d'une corne en avant; pygidium et partie du propygidiura découverts : Microslrofes. lî. Scrobes rostniles arrivant à peu de distance de la commi^stire 1-2 allongés, 3-7 plus courts, subégaux ; massue médiocre, oblongo- ovale, articulée; son l''"' article allongé, en cùue renversé. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax beaucoup plus long que large; droit sur les côtés dans son c{uartbasilaire, puis régu- lièrement conique, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian recouvrant en grande partie l'écusson; prosternum très-large et plan entre les hanches antérieures, sans saillie postcoxale, muni en avant de deux épines. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres planes, en triangle allongé, pas plus larges que le prothorax et chacune isolé- ment saillante à sa base, avec les épaules faiblement calleuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; jambes ch'oites, inermes au bout, les antérieures frangées de longs poils fins en dedans; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 3 large, 4 long; ses crochets assez petits. — ^Pygidium à moitié hbre, qua- drangulaire, caréné en dessus; les trois segments intermédiaires de l'aljdomen légèrement arqués à leurs extrémités; le 1" et le 2*^ soudés ensemble et concaves sur la ligne médiane. — Métasternum assez long. — Mésosternum fortement transversal, soudé au métasternum. — Corps en ellipse allongée, glabre. Femelle : Rostre de moitié plus court, régulièrement et médiocre- ment arqué. — Scape des antennes atteignant presque les yeux. — Prothorax un peu plus long que large, graduellement rétréci dans sa moitié antérieure et légèrement tubuleux en avant. — Pattes sub- égales ; jambes antérieures non frangées au côté interne. — Pygidimu indistinct; les deux 1'^''* segments abdominaux non concaves sur la ligne médiane. — Corps moins allongé. L'unique espèce décrite {rcfJexus Schh.) est brésilienne et tantôt d'un brun rougeàtre uniforme, tantôt noire, avec les élytrcs rougeà- tres; entre ces deux livrées il y a tous les passages. Le dessous du corps est criblé de points enfoncés, le pvothorax ponctué et les élytres sont striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries légèrement convexes. Cet insecte est de taille moyenne et médiocrement commun dans les collections (1). CONOPROCTUS. Rostre de la longueur au moins de la moitié du corps, peu ro- buste, arqué, Comprimé dans toute son étendue ; ses scrobes complètes en avant, confluentes en arrière. — Antennes terminales, très-lon- gues et grêles; scape en massue allongée au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 très-allongés, noueux au bout, celui- (1) M. Walerhouse m'a coininunkiué un exemplaire femelle d'une seconde espèce du genre, originaire de la Colombie, très-distincte de l'espèce typique par sa taille notablement plus grande, sa l'orme plus large, son rostre prcsiiuo cyliudriquti a sa base cl ses élvires plus fortement striées. 256 •XRCLLlUiMUE&. là presque du double plus long que celui-ci;, 3-7 obconiques, décrois- sant et grossissant peu à peu; massue allongée, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax beaucoup plus long que large, régulièrement conique, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian recouvrant en partie l'écusson. — Celui-ci en triangle curviligne, acuminé en arrière. — Elytres allongées, presque planes, triangulaires. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les autres ; cuisses en massue allon- gée ; jambes droites, brièvement onguiculées au bout ; tarses assez longs, médiocrement larges, spongieux et villeux en dessous ; leurs crochets assez grands. — Pygidimu découvert, saillant, en cône un peu déprimé et aigu (1); les trois segments intermédiaires de l'abdo- men non anguleux à leurs extrémités; une fine suture entre le !«'' et le 2« ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Prosternum large et plan entre les hanches antérieures, muni d'une saillie postcoxale échancrée en arrière et recouvrant com- plètement le mésosternum. — Corps en ellipse très-allongée, glabre, luisant. La longueur du rostre, la forme de ses scrobes qui atteignent la commissure de la bouche, celle des antennes, enfin celle du pygidium font de ce genre nouveau, un des plus tranchés des Madarides. Il a pour type un insecte de Cayenne, d'assez grande taille, et qui figure dans le Catalogue de Dejean (2) sous le nom de Madarus quadripla^ giatus. On peut en donner une idée exacte en disant que c'est un Madarls de forme très-allongée, d'un noir brillant, et qui présente sur chaque élytre deux grandes taches oblongues et obliques d'un rouge fauve (3). MADARUS. ScuoENU., CurcuL Disp. melh., p. 2*3 (i). Rostre assez long, plus ou moins robuste, un pou comprimé à sa base, puis peu à peu et légèrement atténué à son extrémité, forte- ment arqué; ses scrobes commençant vers son milieu, subconniventes ou conniventes en arrière. — Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout, n'attoignant pas tout-à-fait les yeux ; funi- cule à articles 1 allongé, noueux au bout, 2-7 graduellement plus courts et plus épais; massue forte, oblongue, articulée. — Yeux (1) Il en résulte qu'il est tout aussi visible eu dessous qu'en dessus et que l'abdomen se compose en réalité de six segments. (2) Ed. 3,1». 311. (3) C. quadriplagiatus. Ater nilidus, rostre prothoraceque lacvibus, elytris subtilissime punctato-striatis, singulo maculis duabus fulvis. Long, (rostr. ex- clus.) ISmill. Habit. Cayenuil. (i) Sjn. CaLanura pars^ l'ab. Syst. Kl. U> p. i3o. MAUAUIUES VKAIS. 257 grands, déprimés, ovales, transversaux. — Protliurax au muins aussi long que large, peu convexe, graduellement rétréci et non ou faible- ment tubuleux en avant, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian en triangle curviligne et recouvrant en partie l'é- cusson ; prosternum large entre les hanches antérieures, plan, muni d'une saillie postcoxale plus ou moins échancrée, et recouvrant eu entier le mésosternum. — Ecu^son en triangle curviligne aigu. — Elytres plus ou moins allongées, peu convexes ou planes, graduelle- ment rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les autres; cuisses en massue, inermes ou munies d'une petite dent en dessous; jambes impeu comprimées, droites et brièvement mucronées en griffe au bout; tarses assez longs cl assez larges, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, 3 large, fendu jusqu'à sa base, 4 très-long ; ses crochets simples. — Pygi- dium plus ou moins découvert. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen à peine ou non anguleux à leurs extrémités; le 1^"^ soudé au 2". — Métasternum allongé. — Corps oblongo-rhomboïdal. Les diltérences sexuelles sont peu apparentes chez ces insectes ; le rostre lui-même ne paraît pas différer beaucoup sous ce rapport. Le genre, tel que Schœnherr l'a composé (1), contient deux types distincts, qui doivent former au moins deux sections. Dans l'un, d'après lequel la formule qui précède a été exclusivement rédigée, les espèces sont d'un noir brillant tantôt uniforme, tantôt relevé sur les élytres par deux ou quatre taches d'un rouge sanguin (2). Les espèces (3) de l'autre sont plus larges ; leurs téguments sont d'un bronzé obscur,, plus ou moins pubescents, et leurs élytres sont ornées de taches jaunâtres formées par des poils, ou même entièrement pu- bescentes, ainsi que les côtés du prothorax; ce dernier, au lieu d'af- fecter la forme conique, est parallèle sur les côtés, puis brusquement tubuleux en avant ; enfin, le prosternum n'est pas convexe, mais lar- gement aplani. (1) Il en a décrit (Curcul, VllI, i_, p. 105) 14 espèces 'qu'il a réparties peu naturellement dans deux sections, selon que les cuisses sont inermes {biplagia- tus, qiiadripustulatus, etc.) ou dentées, ce qui est le cas le plus commun. On n'eu a publié^ depuis, aucune espèce, que je sache. Quelques-unes de celles de Schœnherr sont douteuses, génériquement parlant, telles que le rectirosiris et, à tm moindre degré, le singularis. (2) Ce sont, outre les deux espèces citées dans la note précédente : M. cor- vinus et ebetms ; il y en a un assez grand nombre d'inédites dans les collec- tions. (3) Je Dc puis citer ex visu que les M. vorlicosus cl migrator et deux es- pèces nouvelles de ma collection qui en sont voisines ; mais, d'après les des- criptions, il est probable que les M. distigma, binolulus^ bistrigeUus cl conunu de Schœnherr appartiennent à cctlc seclioii. Coléoptères. Tome VII. 17 258 CLRCLLIONIUES. Le genre est médiocrement riche on espèces et habite les deux Amériques, mais principalement celle du Sud dans ses parties inter- tropicales. DACTYLOCREPIS. ScHOENH., Curcul., VIIIj 1, p. 265 (1). Mâles : Rostre assez long^ médiocrement arqué, épaissi et comprimé dans son tiers basilaire, grêle et filiforme dans ses deux tiers anté- rieurs; ses scrobes commençant au sommet de la partie épaissie, con- niventes en arrière. — Antennes infra-médianes, courtes et assez robustes ; scape graduellement en massue, n'atteignant pas tout-à- l'ait les yeux; funicule à articles obconiques: 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, peu con- vexe, graduellement rétréci et brièvement tubuleux en avant (2), coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian triangulaire et recou\Tanten partie l'écusson; prostermmi muni, près de son bord antérieur, de deiix courtes épines parfois peu distinctes, très-large entre les hanches antérieures et muni d'une saillie postcoxale large- ment tronquée en arrière et recouvrant en entier le mésosternum. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres presque planes, peu à peu rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes antérieures beaucoup plus longues que les autres; cuisses en massue allongée; les quatre antérieures munies d'une petite dent aiguë; jambes presque droites, onguiculées à leur extrémité; tarses médiocres, les antérieurs hérissés partout de longs poils; tous à articles 1-2 étroits, 3 fendu jusqu'à sa base, avec ses lobes grêles; 4 long; ses crochets simples. — Pygidimii décou- vert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de l'ab- domen à peine arqués à leurs extrémités ; le i"' soudé au 2*= ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Corps oblong, subelliptique, glabre. De même que Schœnherr, je regarde comme des mâles les exem- plaires conformes à la formule qui précède; pas plus que lui, je n'en ai vu d'autres. Dans l'origine, il avait placé l'unique espèce dé- crite [flabellitarsis Schh.) parmi les Cylindrocerus; plus tard (3), il l'a dite voisine des Cextrinus; mais c'est des Madarus qu'elle se rap- proche le plus, au point que sans la forme différente de son rostre, (1) Syn. CïLiNDROCEnus, Schœnh. Curcul. III^ p. 794; olim. (2) Chez une espèce inédite de Colombie que je possède, sous le nom de attenuatirost.ris Chevrol., il est en carré long, régulier, mais, du reste, tubu- leux comme chez l'espèce tjpi([ue. (3) Curcul. YIU} 1, p. 200. UAKYMÉIUUES, 2o0 de ses tarses et de sa saillie intercoxale, elle ne pourrait pas en être séparée. Cet insecte^ originaire de Cayenne, est de taille médiocre et d'un noir brillant prenant parfois une teinte rougeàtre. Groupe III. Barymérides. Protliorax muni à sa base d'un faible lobe médian; prosternuni canaliculé ou excavé, médiocrement large entre les hanches anté- rieures^ pourvu d'une saillie postcoxale recouvrant plus ou moins le mésosternum. — Ecusson libre. — Pygidium découvert. Le lacies propre aux Calandrides arrive à son maximum dans ce groupe, qui doit dès-lors terminer la section actuelle. 11 ne comprend que les deux genres suivants : I. Pygidium seul découvert : Barymerus. II. — et propygidium découverts : Physoproctus. BARYiMERUS (1). Mâle : Rostre assez long et assez robuste, faiblement arqué, épaissi dans ses deux tiers basilaires, atténué et déprimé en avant; ses scro- bes commençant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submé- dianes, médiocres, peu robustes; scape fortement en massue au bout, restant à une assez grande distance des yeux ; f unicule à articles 1 -2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 ciliés, com'ts, obconi- ques , grossissant graduellement ; massue assez forte , brièvement ovale, articulée, — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax peu convexe, allongé, légèrement arrondi sur les cotés, graduellement rétréci et tronqué en avant, coupé presque carrément à sa base, avec un lobe médian très-court ; prosternum un peu con- cave en avant, sa saillie postcoxale échancrée et recouvrant la base du mésosternum. — Ecusson carré. — Elytres médiocrement convextîs, graduellement rétrécies en arrière, un peu plus larges qiie le protho- rax à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes mé- diocres, les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses extrêmement grosses, renflées et arquées en dessus; jambes compri- mées, droites, mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 très-étroits, pyriformcs, celui-là plus long, 3 fendu jus(£u'à sa base, avec ses lobes étroits et divergents, seul s])Gngieux en dessous, 4 beau- coup plus long que 1-3 réunis ; ses crochets assez grands. — Pygi- dium découvert, quadrangulaire, oblique ; les trois segments inter- médiaires de l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités, le \^' (!) Syu. PiiYsoMERUs, Scliu'îili. Cnrcul. VIIT, 1, p. 268; nom déjà cmplojC par M, Buimeibtcr (Haadb. d. tutom. ilj p. yil) pour uu genre d'Ûéiniptèicï. 200 CURCLLlOiNlDES. soudô au 2* ; saillie iiitercoxale très-large, arrondie en avant. — Mé- tasternum allongé;^ largement concave. — Mésosternum en carré trans- versal. — Corps oblongo-elliptique, glabre. Femelle : Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire privé de sa tète. Selon Scliœnherr, son rostre égale le corps en longueur, mais, du reste, est construit sur le même plan que celui du mâle. Son py- gidiiun est en triangle curviligne assez aigu, et son métasternum simplement aplani, sans aucune trace de concavité. L'espèce typique du genre est originaire de Cayenne et a reçu de Schœnherr le nom de calandroides, qu'elle mérite en eâ'et. Mais elle ressemble moins à un Sphenophorus, comme il l'a dit, qu'à un Pha- CECORYNES. Elle est de taille moyenne, d'un noir peu brillant, et ses élytres sont assez fortement striées. PHYSOPROGTUS. Rostre assez allongé et assez robuste, médiocrement arqué, peu à peu atténué en avant, comprimé dans ses deux tiers basilaires ; ses scrobes comiuençant vers son tiers antérieur. — Antennes subanté- rieures, médiocres, robustes ; scape brusquement en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux ; funicule à articles 1 relativement très-allongé, 2-7 courts, très-serrés, grossissant peu à peu et formant presque insensiblement la massue ; celle-ci ovale, obtuse, faiblement articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prot'horax médiocrement convexe, en carré long, brièvement tubuleux en avant, paraboliquement coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe mé- dian médiocre et en triangle curviligne; prosternum canaliculé, mais peu profondément ; sa saillie postcoxale légèrement échancrée en arrière, ne recouvrant pas le mésosternum. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres assez allongées, presque planes, légèrement rétrécies d'avant en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules faiblement calleuses. — Pattes médiocres, très- robustes ; cuiss-es très-grosses, surtout les antérieures et les posté- rieures, en massue subfusiforme, subcanaliculées en dessous; jambes comprimées, faiblement arquées à leur base, inermes au bout; les antérieures munies en dedans d'une grande lame arrondie sur son bord libre ; tarses médiocrement larges, spongieux et villeux en des- sous, à articles 3 grand, fendu jusqu'à sa base, 4 long et grêle ; ses crochets médiocres. — Propygidium et pygidium découverts ; le 1*'' très-grand, en carré long, caréné sur la ligne médiane, le 2^ renflé, transversalement globuleux, les trois segments intermédiaires de l'ab- domen arqués à leurs extrémités, canaliculés dans leur milieu. — Mé- tasternum aplani, assez long. — Mésosternum transversal, soudé au métasternum; eu triangle obtus à sommet dirigé en avant. — Corpa oblong. CURrULIONfDES. 201 Ce genre nouveau est établi sur un insecte du Brésil (1) de la faille des plus grands Madarus, d'un faciès un peu plus massif, et qui, comme plusieui's de ces derniers, est d'un noir profond, uni- forme et très-brillant. J'en ai sous les yeux deux exemplaires que MM. C. A. Dohrn et Jekel ont bien voulu me communiquer. Le se- cond de ces savants entomologistes m'a envoyé le sien sous les noms de Gonocnemis haridioides; mais le premier étant déjà employé dans la famille des Ténébrionides (2) et le second ne me paraissant pas sufiîsanunent exact, j'ai dû les changer tous deux. Les deux exemplaires en question sont très-certainement des mâles, et il est plus que probable q'je la femelle est dépourvue de lame aux jambes antérieures et n'a pas l'extrémité de son abdomen aussi dé- couverte, ni son pygidium aussi renflé. Cet insecte a aussi son très-proche analogue, parmi les Calandrides, dans un genre propre à l'Afrique australe et qu'on trouvera plus bas sous le nom de Cyrtorhinus. PHALANGE II. Cadre buccal variable, le plus souvent anormal. — Funicule des antennes de 7 à 4 articles; leur massue compacte, très-rarement subarticulée, en général cornée à sa base et spongieuse en avant, parfois entièrement spongieuse. — Tarses imparfaitement ou non spongieux en dessous ; leur 3^ article entier et recevant le 4* dans une cavité de sa face supérieure ou de son extrémité antérieure, ra- rement bilobé. Cette Phalange correspond à la troisième et dernière des Sections que Schœnherr a établies dans ses Mécorhynques et comprend, dès lors, ses Divisions des Campyloscélides, Rhynchophorides, Cossonides et Dryophthorides. Cet arrangement est loin d'être conforme à la nature, et la struc- ture des organes buccaux de ces insectes, dont on n'a pas tenu compte jusqu'ici, m'a obligé de le modifier profondément. Les Campyloscé- lides seuls sont restés tels que Schœnherr les a établis; ses Rhyncho- phorides, au contraire, contiennent trois éléments très-distincts, tandis que ses Dryophthorides m'ont paru devoir être réunis aux Cossonides. En ajoutant aux cinq groupes ainsi obtenus les Oxyrhyn- chides que Schœnherr, dans sa méthode, a dû placer parmi les Or- thocères, mais qui appartiennent de toute évidence à la Phalange actuelle, cette dernière se compose en tout de six Tribus, basées principalement sur les modifications des organes buccaux qui rendent par conséquent nécessaires quelques explications. (1) P. Dohrnii. Ater, nilidus, glaber, subtus sat grosse supra sublilius piinc- latus, elytris lœvibiis, teniiiter striatopunctatis. Long, (rostr. exclus.) 12 mili, (2) Voyez Tome V, p. 469. 262 r.nRr.i'T.io\iDF.s. Dans doux de ces Tribus seulement, celles des Campyloscélides rt des Cossonides, ces organes sont à l'état normal, c'est-à-dire pareils à ceux des Mécorhynques de Schœnherr en général. Le sous-men- ton est fortement échancré, et son pédoncule peu ou médiocrement saillant. Dans deux autres, celles des Calandrides et des Stromboscérides, le changement qui s'est opéré dans le cadre buccal consiste simple- ment en ce que le pédoncule est aussi long que l'échancrure du sous-menton et entre en contact, ou peu s'en faut, avec les mandi- bules. Les mâchoires sont découvertes en entier, comme de coutmue, mais la lèvre inférieure, repoussée en avant par 1-e pédoncule, est très-réduite et presque toujours invisible sans d-issection. Enfin dans les deux dernières Tribus, celles des Oxyrhynchides et des Sipalides, l'échancnu^e du sous-menton et son pédoncule ont complètement disparu. Le cadre buccal ne consiste plus qu'en une ouverture occupant l'extrémité du rostre et échancrée de chaque côté pour loger les mandibules qui la remplissent ordinairement en entier quand elles sont fermées. Les mâchoires sont recouvertes (1); mais assez souvent (par ex. quelques Oxyrhynchus, la plupart des Rhina) on aperçoit une partie de la lèvre inférieure ou ses palpes seu- lement. Il suit de là que les quatre dernières de ces Tribus sont nettement séparées de tous les autres Curculionides par leurs organes buccaux, ce qui n'a pas lieu pour les deux premières. H y a pour celles-ci ime question systématique assez délicate à résoudre, celle de savoir s'il ne vaudrait pas mieux les reporter dans la Phalange précédente et ne laisser dans celle-ci que les quatre autres. Mais si les Cossonides se rattachent de très-près aux Madarides, ainsi que je l'ai dit plus haut, d'un autre côté ces insectes finissent par se rapprocher tellement de la Famille suivante, celle des Scolytides, qu'un de leurs genres (Stenoscelis) a été placé parmi ces derniers, et que, dès lors, il paraît (1) Ces insectes ne sont par conséquent plus phauérogiiathes, ni adélogna- thes non plus, dans le sens régulier du mot, puisque ce n'est plus le menton qui recouvre leurs mâchoires. Ils devraient, par conséquent, à la rigueur^ for- mer une troisième légion équivalente à chacune des deux que je viens de nom- mer. Lorsque j'ai rédigé les généralités de la Famille, je n'avais pas encore bien compris cette organisation particulière dont on peut se rendre compte en supposant que chez un Calandride ou un Stromboscéride, le pédoncule du sous-menton s'est élargi et s'est soudé avec les bords latéraux de l'échancrure de ce dernier. Il en résulterait nécessairement quelque chose d'absolument identifjue à ce qui existé dans les deux groupes dont il s'agit en ce moment. Cette explication très-simple me porte à croire qu'il vaut mieux considérer celle structure insolite comme une exception à ce qui existe chez les phaaéro- gnathes que comme devant servir à l'établissement d'un groupe aussi élevé qu'une Légion. D'ailleurs, les genres qui la possèdent ne sont qu'au nombre de r.lIRClILIONI.DES. 283 impossible de les placer ailleurs qu'à la fin des Curculionidcs. Je laisse donc, en ce qui les concerne, les choses dans l'état oii elles sont en ce moment (1). Les nombreuses modifications que subissent les autres organes de ces insectes étant exposées plus loin dans le plus grand détail, il est superflu de s'y arrêter ici. Je ferai seulement remarquer que des épi- mères mésothoraciques ascendantes existent fréquemment chez eux, mais que ce caractère ne peut pas servir de point de départ pour leur classification, étant dominé par la valeur plus grande de ceux empruntés aux organes buccaux, au mode d'insertion des antennes et aux yeux. Il est très-rare, au contraire, que leurs segments intermé- diaires soient arqués ou anguleux à leurs extrémités; deux genres seulement ( Heterotoxi s, Phacecorynes) de Calandrides en four- nissent des exemples. Quoique moins vaste que la précédente, cette Phalange est loin d'être pauvre. Le nombre de ses genres mentionnés plus bas s'élève à 74, parmi lesquels plusieurs sont nouveaux. En dehors des Cosso- nides qui sont assez bien représentés en Europe, cette partie du globe n'en possède que deux (Sphenophorus, Calandra) du groupe des Calandrides. Les six Tribus dans lesquelles se répartissent ces genres sont faciles à reconnaître aux caractères suivants : I. Pygidium découvert (2); cadre buccai fortement échan- cré; mâchoires complètement découvertes ; yeux fine- meut granulés. (1) Une opinion nouvelle s'est produite dans ces derniers temps au sujet des Calandrides et des Cossonides, celle de ne plus les comprendre dans les Curcu- lionides, mais de les regarder comme formant un ou deux groupes ayant la même valeur systématique que ces derniers. M. G. Thomson (Skandio. Col. I, p. 145) n'en fait qu'un seul groupe qu'il nomme Cossonidœ;\\l. Jekel (Ins. Saun- ders. Col. II, p. 158, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1864, p. 5i0) en admet deux auxquels il conserve les noms que leur a imposés Schœnherr. Il m'est impos- sible d'adopter cette opinion à l'appui de laquelle on ne peut invoquer que deux caractères : la structure compacte de la massue des antennes de ces insectes et le 3e article de leurs tarses non bilobé. Or, le premier n'est pas rare chez les Curculionides (par ex. Microcérides, Brachycérides, Dinomorphides) et la second n'est pas non plus, à beaucoup près, sans exemple parmi eux (par ex. la plupart des Byrsopsides et des Amyctérides). En dehors de ces deu\ particu- larités, je ne vois absolument rien qui autorise à regarder ces deux groupes comme deux types isolés. L'étude des espèces exotiques résout cette question en dévoilant l'intime analogie qui existe entre eux et les derniers groupes des Baridiides. Les Cossonides ont les organes buccaux h l'état normal, et ceux des Calandrides ne présentent qu'une légère déviation de cet état. Ce sont plutAt les Oxyrhynchides et les Sipalides, chez lesquels ces organes sont beaucoup plus aberrants, qui auraient des titres à former une Famille à part; mais, en réalité, ils n'en ont aucun, leur organisation étant, ;\ part cela, fondamentale- ment la même que celle des Curculionides. (2) Un seul genre (Epiphylax) fait exception sous ce rapport, et pourrait dès 2fi/f CURCIILIONIDES. Pûilonciile (lu sous-mcntoD court. Campyi.oscèi.ides. — — aussi long que l'échancrure du cadre buccal. Calakdrides. II. Pygidium lecouvert. fi Yeux fortement granulés, très-grands, déprimés, transversaux, contigus en dessous. b Cadre buccal des Calandrides. Stromeoscérides. hb — terminal, échaiicré sur les côtés pour loger les mandibules; les au- tres organes buccaux non ou im- parfaitement visibles. Antennes droites. Oxyrhynchidfs, — coudées. Sipamoes. a a Yeux finement, parfois fortement granulés^ au plus médiocres^ souvent petits ou nuls, toujours très-fortement séparés en dessous; cadre buccal des Campyloscélides. Cossonides. TRIBU LXXVII. CAMPYLOSCÉLIDES. Cadre buccal fortement échancré; pédoncule du sous- menton court, laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules courtes, en tenailles. — Antennes insérées vers le milieu du rostre; funicule de sept articles ; massue non sécuriforme. — Yeux .finement granulés, très-grands, de forme variable, largement séparés en dessous. — Elytres laissant ou non le pygidiimi à découvert. — Jambes forte- uient onguiculées au bout ; tarses filiformes; leur 3" article en général à peine plus long que le 2", jamais bilobé. — Episternums du méta- thorax étroits; ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques non ascendantes. — Corps oblong ou elliptique. Les organes buccaux étant absolument pareils à ceux des Méco- rliynques de Scluenherr en général, ne donnent lieu à aucune obser- vation en ce qui les concerne. Par ce caractère, le mode d'insertion de leurs antennes^ la composition de leur funicule, la forme du rostre et la direction de leurs scrobes qui sont inférieures, ces insectes ont conservé de nombreux rapports avec les Madarides, et c'est ce qui m'engage à les placer en tète de la Phalange actuelle. Ils en ont de non moins intimes avec les Cossonides et devraient, à la rigueur, être lors être confondu avec les Cossonides, qui ont le cadre buccal à l'état normal, comme les Campyloscélides. 11 s'en dislingue aisément par sa massue anten- naire cylindrique et spongieuse, forme dont il n'y a pas d'exemple cbez les Cos- sonides. CAMPYLOSCÉLIDES. 26;; plac/'S à côté d'eux. Mais leur faciès est fii difi'éren^ que j'ai cru devoii' sacrifier cette analogie. Ils sont peu nombreux, propres à l'Afrique ou à Madagascar, et ne constituent que les trois genres suivants : I. Pygidiam découvert; tarses fdiformes. Massue antennaire en entier veloutée : Cumpyloscelus. — — en partie cornée : Amorbaius. II. Pygidium recouvert; 3« art, des tarses un peu élargi : Epiphylax, CAMPYLOSCELUS. ScHoENH., Cnrcul, VIII, 2, p. 197, Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, comprimé à sa base ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, profondes, passant rapidement en dessous et réunies en arrière par un sillon transversal. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossissant peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob- coniques, égaux, 3-7 courts, égaux; massue allongée, cylindrique, atténuée et obtuse au bout, compacte, veloutée. — Yeux grands, ovales, transversaux. — Prothorax allongé, déprimé sur le disque, pa- rallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu resserré en avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, très- court et tronqué. — Ecusson assez petit, ovalaire, convexe. — Elytres déprimées, oblongo-elliptiques, pas plus larges que le prothorax et très-légèrement trisinuées à leur base, — Pattes médiocres, robustes; les antérieures médiocrement écartées à leur base; cuisses très-for- tement en massue, brièvement pédonculées à leur base, armées d'une grande dent triangulaire; jambes comprimées, fortement onguiculées a\i bout; tarses assez longs, linéaires, à articles i aussi grand que 2-3 réunis, 4 long; ses crochets médiocres. — Pygidium découvert, assez petit, transversal, arrondi en açrière; saillie intercoxale très- large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum allongé, aplani, largement arrondi en avant. — Mésosternum large, un peu rétréci et tronqué en arrière. — Corps déprimé, elliptique, écailleux. On n'en connaît qu'une espèce {Westerma7i)H Schh.) de la côto do Guinée, de taille moyenne et ressemblant assez à un Spiiknopmorus de forme déprimée. Elle est d'un noir assez brillant, et revêtue de poils jaunâtres squammiformes avec le prothorax largement dénudé dans son milieu, sur toute sa longueur, et les élytres traversées par une bande régulière, de même nature, au-dessous de leur milieu; lo premier est presque lisse, les secondes sont assez fortement striées. AMORBAIUS. ScHOENH., CurcuL, VIII, 2, p. 199. Je ne connais de ce genre que l'un des sexes que je crois être la •266 CURr.ULIOMDES. mâlo. Il ost voisin, mais bien distinct des C.vMPYLOsr.FJ.i's, et il suffira d'indiquer les diflei-ences qui l'eu séparent. Mâles : Rostre épaissi et comprimé dans sa moitié basilaire, cylin- drique en avant et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant dans son milieu, passant rapidement sous lui et séparées en arrière par une étroite cloison. — Antennes plus courtes ; funicule à article 1 seul allongé; massue oblongo-ovale, veloutée, cornée dans sa moitié basilaire, subarticulée. — Protborax pareil, mais plus convexe et caréné dans son milieu. — Elytres planes dans leurs deux tiers anté- rieurs, déclives en arrière. — Jambes un peu arquées à leur base, légèrement saillantes au côté interne dans leur milieu. — Métaster- num notablement plus court, brusquement rétréci et en carré trans- versal entre les hanches intermédiaires. — Mésosternum un peu moins large. Femelles : Les exemplaires que je suppose appartenir à ce sexe, auraient, selon Schœnherr, le rostre linéaire et presque droit. Le genre est propre, comme le précédent, à la côte occidentale d'Afrique. Outre l'espèce décrite par Schœnherr [infeslus], et qui est de la taille du Campijloscelus Weslerma7ini, il y en a dans les col- lections une seconde, de moitié plus petite et originaire du Yieux- Calabar. Toutes deux sont revêtues de petites écailles d'un brun jaunâtre qui voilent à peine leurs téguments, et la sculpture de ces derniers n'est pas la même c{ue dans le genre qui précède. Le pro- thorax est, en effet, plus ou moins rugueux, et les intervalles étroits qui séparent les stries des élytres, sont comme denticulés en scie. EPIPHYLAX. ScHQENH., Ctircul., Vni,2, p. 202. Rostre allong»:, médiocrement robuste, arqué, un peu épaissi et comprimé dans au moins sa moitié basilaire, cylindrique en avant ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, passant rapi- dement sous ly.i et subconniventes en arrière. — Antennes assez longues, peu robustes; scape graduellement en massue, atteignant (cf?) ou non (9?) les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconi- ques, celui-ci le plus long, 3-7 très-courts, égaux; massue compacte, veloutée, grêle et cylindrique (cf?), ou oblongo-ovale (9 ?)• — Yeux assez grands, légèrement convexes, ovales, longitudinaux, empiétant im peu sur le rostre, et médiocrement séparés en dessus, — Protborax plus long c[ue large, peu convexe, largement et longitudinalement bicanaliculé en dessus, caréné dans son milieu, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, assez fortement bisinué à sa base. — Ecusson petit, subovale, convexe. — Elytres un peu plus longues que le protborax, pianos {ephippiger) o^i un peu convexes (binodulus), elliptico-ùvales, pas plus larges que le prothorax et lé- CALANDRtnrs. 2r»7 gtTPmfint, trisimiL'Os à leuv base. — Pâlies assez longues, méJiocve- inont robustes, les antérieures faiblement séparées; cuisses fortement en massue, grêles à leur base, armées en dessous d'une dent au plus médiocre et triangulaire; jambes comprimées, arquées, fortement onguiculées au bout ; tarses longs, linéaires, à articles 1 allongé, 3 un peu élargi, en triangle allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crocbets. — Pygidium recouvert; les deux 1*''* segments abdominaux séparés par une suture arquée bien distincte; saillie intercoxale large, un peu arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum large, rétréci et tronqué en arrière. — Corps elliptique, faiblement écailleux. L'invisibilité du pygidium distingue nettement ce genre des deux précédents. 11 est propre à Madagascar et ne contient que les deux espèces nommées dans la formule ci-dessus. Elles sont de la taille des Amorbaius, mais diffèrent sensiblement l'une de l'autre sous le rapport de la livrée et de la sculpture des téguments, TRIBU LXXVIII. CALANDRIDES. Cadre buccal profondément échancré; pédoncule du sous-menton atteignant le bord antérieur de l'écliancrure, laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules variables. — Antennes insérées au maximum sur le i*'' tiers du rostre (1), en général beaucoup plus près de sa base; funicule de 6 articles; massue cornée à sa base, spongieuse en avant, le plus souvent sécuriforme. — Yeux finement granulés, très-grands, déprimés, transversaux, presque toujours sub- contigus en dessous. — Elytres laissant le pygidium à découvert. — Jambes onguiculées ou mucronées au bout; 3^ article des tarses beaucoup plus large que le 2^ chez la plupart, jamais bilobé. — Episternums et épimères du mésothorax de forme très- variable. — Epimères mésothoraciques le plus souvent ascendantes. — Corps va- riable, rarement écailleux. La seule altération qu'ait éprouvée ici le cadre buccal consiste, ainsi qu'on l'a vu plus haut, en ce que le pédoncule du sous-menton s'est allongé au point de se mettre en contact avec les mandibules, en laissant les mâchoires à découvert, mais en cachant la lèvre inférieure et ses palpes qui sont extrêmement réduits, et dont on n'aperçoit que rarement cpielques vestiges. Cette organisation ne se retrouvera plus que dans la Tribu suivante des Stromboscérides qui est, du reste, très-diiférente de celle-ci. (1) Les Protocerius femelles sont les seuls cliez qui l'inscrliou do ces or- ganes est mt^diane; chez leurs m;\les, elle est à l'étal normal. 268 CLnr.uLiONiDKS. Sous les autres rapports, les Calandrides varient beaucoup et les modilîcatlons qu'ils éprouvent rendent nécessaire et facile de les ré- partir dans des groupes secondaires. La plupart ont été négligées jusqu'ici, ce qui fait que ces insectes passent pour plus homogènes qu'ils ne le sont en réalité. Dans le nombre, je citerai principalement celles que subissent les mandibules, la massue antennaire, les épi- sternums et les épimères du métathorax, enfin les épimères mésotho- raciques, selon qu'elles sont ascendantes ou non. Ce dernier caractère, malgré son importance, ne peut pas servir de base à la classification de la Tribu. Un autre, tellement commun qu'il devrait peut-être figurer dans la caractéristique de cette dernière, consiste en ce que le métasternum, qui est toujours allongé, pénètre habituellement dans une échancrure du bord postérievir du mésosternum. La saillie post- coxale du prosternum, si commune chez les Madarides, se retrouve également ici, mais elle manque le plus souvent et, sauf chez les Ommatolampus, ne recouvre cj[u'imparfaitement le mésosternum. Par le grand nombre de lem's espèces, la variété de leur livrée qui est le plus souvent due à une sorte d'enduit très-fin, et la taille de plusieurs d'entre eux, les Calandrides constituent un des groupes les plus intéressants de la Famille. C'est dans leurs rangs que se trouvent les plus grands Curculionides connus. Quant à leurs habitudes, sauf les Calaxdra, dont les espèces de petite taille vivent probablement toutes aux dépens des graines, ces insectes paraissent se nourrir des tissus des végétaux maladifs et qui ont éprouvé un commencement d'altération. Dans les pays chauds où ils abondent, on les trouve ordinairement fouillant les troncs plus ou moins décomposés des palmiers, des Cycadées et des bananiers. Mais quelquefois aussi ils attac[uent les végétaux sains et deviennent alors très-nuisibles (1). Plusieurs de leurs larves sont connues, et même quelques-unes depuis longtemps; mais il n'en est que trois, celles des Rhynchophorus Zmimermanni (2), Phacecorynes Sommeri (3) et Sphenophorus lyra- (1) C'est ce qui a lieu notamment pour le Rhynchophorus palmarum de l'A- mérique intertropicale qu'on rencontre Inibituellemcnt dans les conditions que je viens d'indiquer. Il y a longtemps que Guilding. dans un Mémoire cité par M. Weslwood (An Introd. etc. I, p. 347), et que je ne connais pas, a signalé que cet insecte attaque les plans de canne à sucre récemment rais en terre et y cause parfois de tels ravages, qu'il faut en renouveler la plantation. Selon le même auteur, une autre espèce, qu'il nomme Cal. sacchari, attaque les fouilles du végétal en question, mais seulement lorsqu'elles ont déji subi quelque atteinte. (2) Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, XVI, p. 375, pi. 4, f. 1; des parties méridionales des Etals-Unis, où elle est très-commune et attaque prin- cipalement le Chamœrops palmcUo. (3) Burmeister, Zur Naturgescliichtc der Gattung Calundra, nebst Besclirel- bung ciner ceuen Art : C. Sommeri; in-io, 24 p. avec 1 pi., Berlin 1837; vit au Cap dans une espèce do Cycadée, [' Encephalnrctus Àltensfeinii . CALANUUIUES. 269 tus (1) dont on possède des descriptions réellement scientiliques; d'une troisième, celle du Rhynchophorus palmarum, on n'a qu'une seule bonne figure (2) sans description détaillée ; enfin celles de deux au- tres, les Calandra granaria (3) et onjX:œ (4), n'ont encore été ni dé- crites, ni figurées convenablement. Avec les caractères généraux des larves de la Famille, les quatre premières de celles qui précèdent se font remarquer par leur aspect massif et charnu, le volume de leur tête, la forme robuste de leurs mandibules, l'absence des pattes et celle presque constante des stem- mates; une seule d'entre elles [Rhynchophorus Zimmermanui) en possède un de chaque côté. Elles différent principalement par la forme de leur dernier segment abdominal qui est tantôt terminé par deux saillies longues, aiguës et redressées {Pliacecory7ies Sommeri], tantôt muni d'un mamelon terminal simple {Sphenophoriis lyratus) ou double {Rhynchopliorus palmarum) et hérissé de quelques cils, tantôt enfin [lihynchophorus Zwunermanni) petit, simple, arrondi au bout et protégé, tant en dessous qu'en dessus, par une plaque cornée. Toutes ces larves construisent, avec des fibrilles végétales, une coque grossière dans laquelle s'opère leur métamorphose, k la dilférence des larves granivores des Calandra qui se changent simplement en insectes parfaits dans la graine dont elles ont rongé l'intérieur. Les Calandrides. sont plus particulièrement propres ^mx régions chaudes du globe. Nulle part ils ne sont plus multipliés qu'aux Indes orientales. En Europe, ils ne sont représentés que par un ti'ès- petit nombre d'espèces appartenant aux genres Sphenophorus et Ca- landra. Les groupes dans lesquels j'ai dit plus haut qu'on peut les répartir, sont les suivants. (1) Coquerel, Ann. d. 1. Soc. entom. 18i9^p. 445, pi. 14, n» III, f. 15; ob- servée à la Martinique dans les tiges des bananiers. (2) Celle donnée par M, Blanchard, dans son Hist. nat. d, Ins. pi. 10, f. Kl. L'ancienne figure publiée par mademoiselle Mérian, dans ses 1ns. Suriuamens. pi. 48 et copiée par Herbst (Die Ka^fer, VI, pi. 0, f. 5), lui est inférieure. On sait depuis longîemps que dans quelques parties de l'Amérique intertropicale, cette larve est recherchée comme une friandise; M. Schomburgk (Reis. in Brit. Guyana, I, p. 184) a fixit connaître que les Indiens de la Guyane mangent éga- lement l'insecte parfait. (3) Elle n'a encore été figurée, à ma connaissance, que par Frisch et De Geer. Pour ces deux auteurs, ainsi que pour ceux qui en ont simplement parlé, voyez Cliapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, YIII, p. 567. Quant aux très-nombreux écrits dont cette larve a été l'objet au point de vue économique, on en trouvera l'indication dans la « Bibliotheca entomologica » de M. Hagcn. Il est possible qu'elle ait été décrite et figurée dans quelques-UDS d'entre eux qui me sont inconnus. (4) On ne l'a encore ni figurée ni décrite; parmi le petit nombre d'auteurs qui en ont parlé, le plus essentiel à consulter est Kollar, Sitznngsbcr. d. Wien. Acad. 1818, V, p. 3. Pour les autres, voyez Chapuis et Candèze, loc. cil. 270 CLR(:.lJHOML»LS. J. Episternums du métalhorsK extrêmement larges; ses épimcres très-grandes. 1 RHï^tHOPUOKlDEs. II. — — de largeur variable, mais jamais exces- sive; ses épimèresau plus assez graadcs. a Mandibules munies de lobes renversés en de- hors. 2 Ommatolampides. a a — en tenailles, sans lobes. h Epimères mésothoraciques acuminées en haut, plus ou moins ascendantes. Massue antennaire comprimée, sécuriformo. 3 Sphénocorynides. — — oblongue ou ovale. 5 Calandrides vrais. bb Epimères mésothoraciques coupées carrément ou obtuses en haut, non ascendantes. 4 Spuékoi'IIokides. aaa Mandibules triquètres, aiguijs, saillantes. 6 Litosomides. Groupe I. Rhynchophorides. Mandibules épaisses, munies (Rhynchophorus excepté) de lobes recourbés en dehors. — Tête arrondie. — Antennes médiocres; leur massue sécuriforme. — Ecusson plus ou moins grand, en triangle très-allongé et très-aigu au bout. — Episternums du métathorax ex- trêmement larges; ses epimères très-grandes. — Epimères mésotho- raciques acuminées en haut et ascendantes. L'excessive largeur des episternums métathoraciques est exclusi- vement propre à ces insectes; il n'y arien de semblable dans les groupes suivants. Elle est telle qu'elle n'est comprise tout au plus que trois fois dans la longueur de ces pièces. La grandeur des épi- mères qui les accompagnent n'est pas moins remarquable ; elles re- montent presque jusqu'au tiers basilaire des episternums. Un certain nombre d'autres caractères sont constants chez ces insectes et ne peuvent servir à distinguer leurs genres. Ainsi tous ont des scrobes rostrales latérales et rectilignes; les yeux contigus en dessous et sé- parés en dessus, mais moins chez les femelles que chez les mâles ; les deux 1"* articles des tarses étroits, allongés, en général imparfaite- ment spongieux en dessous, et le 4*-' très-grand, ainsi que ses crochets; les deux 1 '''''' segments abdominaux soudés ensemble et distincts l'un de l'autre seulement par luie très-fine et superficielle suture ; enfin le métasternum plus ou moins atténué en avant et reçu dans une échancrure triangulaire de la saillie mésosternale qui est large. Ces particularités ne figureront par conséquent pas dans les formules génériques. Ce groupe contient les géants do la Tribu, mais il ne faut pas perdre de vue que cette taille est très-sujette à varier da.ns la môme espèce et que, chez les plus grandes surtout, il peut y avoir, sous ce rapport, det> dillerenceb trè^-ounsidérableti belon les individus. A l'ei- RHYNCHUl'HoaiUEri. 2'/ 1 ception des Rhynchophorus, qui sont répandus dans toutes les parties chaudes de l'ancien et du nouveau continent, les cinq genres suivants sont propres aux Indes orientales. I. Mandibules munies d'un lobe renversé en dehors, a Eiytres conjointement et fortement échancrées eu arrière, ô Hanches Antérieures assez fortement séparées. Massue antennaire en fer de hache saillant en dehors : Cyrtoirachelus. — — en triangle atténué à sa base : Macrocheirus . 6 b Hanches antérieures faiblement séparées : Otidognathus. aa Etytres tronquées ou à peine échancrées en arrière : Protoceiius. II. Mandibules en tenailles, sans lobes; élytres tronquées on ar- rière : Rhynchophorus. CYRTOTRACHELUS. ScHOENH., CurcuL, IV, p. 833. Mâles : Rostre allongé, robuste, droit, quadrangulalre, plus haut que large à sa base, dilaté et tronqué au bout, muni en dessus de deux rangées de tubercules latéraux ; ses scrobes courtes, latérales, rectilignes. — Mandibules épaisses, munies d'un lobe déjeté en de- hors et bifide au bout. — Antennes assez longues et assez robustes ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles obco- niques : 2 un peu plus long que les autres ; massue assez grande, en triangle inéquilatéral prolongé en dehors ; sa partie spongieuse courte, tranchante. — Prothorax au moins aussi long que large, ré- gulièrement convexe, arrondi sur les côtés, rétréci antérieurement, tubuleux et muni d'un sillon circulaire en avant, coupé obliquement et sinueusement de chaque côté de sa base, avec un lobe médian obtusément arrondi. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, planes sur le disque, graduellement rétrécies et conjointement et for- tement échancrées en arrière, avec la suture épineuse [longipes ex- cepté), très-profondément et sinueusement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses en dehors. — Pattes longues, robustes et comprimées, les antérieures beaucoup plus grandes que les autres (1) ; leurs hanches assez fortement séparées ; cuisses linéaires ; jambes (surtout les antérieures) ciliées au côté interne, arquées à leur extré- mité et prolongées en un robuste mucro recourbé ; tarses longs, à ar- ticles 1 beaucoup plus long que 2, 3 cordiforme, plus rarement [dux] triangulaire et pédoncule à sa base. — Pygidium déclive, assez con- (1) Elles sont énormes chez l'une (diix) des trois espèces décrites par Schoen. herr et égalent au moins, y compris les tarses, le corps en longueur ; leurs jambes sont en Kiémc temps arcpiécs du dehors eu dedans près de leur base. 272 CUUCULIUMDES. vexe, en général caréné sur la ligne médiane, en triangle curviligne arrondi au bout ; saillie intercoxale large, subanguleuse en avant. — Métasternum un peu aplani dans son milieu. — Prosternum muni d'une forte saillie postcoxale, bilobée en arrière et recouvrant assez fortement le mésosternum. — Corps oblongo-elliptique, glabre. Femelles : Rostre lisse en dessus. — Pattes plus égales entre elles ; leurs jambes plus faiblement ciliées au coté interne. — Pygidimn plus long et plus aigu en arrière. Genre bien tranché, propre aux Indes orientales, et dont les espèces mal débrouillées et très-difliciles à distinguer les unes des autres, abondent dans les collections. Il a pour type la Calandra longipes de Fabricius, outre laquelle on n'a encore décrit que deux autres es- pèces (i). Toutes sont de très-grande taille, mais très-sujettes avarier sous ce rapport. Leur livrée ordinaire est d'un rouge ferrugineux assez brillant, avec ou sans taches noires ; ces dernières, quand elles existent, n'ont rien de constant au point de vue du nombre et de la forme ; il y a des exemplaires entièrement noirs. A la vue simple, les téguments paraissent imponctués j les élj^res sont finement, mais assez fortement striées, avec les stries lisses et leurs intervalles plans, MACROCHEIRUS. (De Haan) Schoekh., Curcul., IV, p. 831. Schœnherr n'a connu que la femelle de l'unique espèce de ce genre, et je me trouve dans le même cas. Ce sexe suffit pour montrer que le genre est extrêmement voisin des Cyrtotrachelus et n'en diflère que par les caractères suivants : Femelle : Rostre pareil, mais légèrement arqué. — Tunicule des antennes à articles 2 beaucoup plus long que les autres, 3-6 décrois- sant peu à peu ; leur massue plus petite, triangulaire, pédonculée à sa base. — Elytres plus convexes, moins arrondies chacune au bout, leur suture non épineuse à son extrémité. — Jambes cà peine ciliées au côté interne; 3^ article des tarses subarrondi. — Corps plus court et plus convexe en dessous. Schœnherr nomme prœtor l'espèce typique. L'exemplaire qu'il en possédait était, à ce qu'il dit, trois fois aussi grand que le Cyrtotra- chelus longipes ; les deux que j'ai à ma disposition sont loin d'attein- dre à cette taille gigantesque. Cet insecte, originaire de Java, est (1) C. iar, Eiichs. Schœnh. loc. cit. p. 837; Philippines. — dux^ Schœnh. ibid. VIII, 2, p. 221; Assam et Bengale. — M. Guérin-Méncville (Icon.; 1ns. texte p. 176) a décrit également trois espil'ces qu'il a rapportées au genre. La première (Buquetn) est sans aucun doute une variété du C. dux; les deux au- tres {(luadrimaculatus , niyrmidon) sont Irès-probablement des 0TlDOG^'A- TBUS. RflïTNCflOPHORlBES. 273 d'un uoii' assez brillant et la sculpture de ses téguments ressemble à celle des Cyrtotrachelus, si ce n'est que leur ponctuation est plus forte (1). 0T1D0GNATHUS(2). Genre également très-voisin des Cyrtotrachelus. Schœnlierr n'a connu que la femelle d'une seule de ses espèces; j'ai sous les yeux les deux sexes de plusieurs qui sont inédites, et ne leur trouve d'au- tres différences génériques que les suivantes : Mâles : Rostre faiblement denticulé sur ses bords en dessus, du reste absolument pareil à celui des Cyrtotrachelus mâles. — Massue antennaire en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse plus sail- lante. — Elytres moins profondément échancrécs en arrière, non épi- neuses au sommet de la suture. — Pattes antérieures pas beaucoup plus longues que les autres, leurs hanclies faiblement séparées ; jambes légèrement, parfois à peine ciliées au côté interne. — Pro- sternum sans saillie postcoxale, ou celle-ci quand elle existe, ce qui est rare, plus courte et recouvrant moins le mésosternum. — Corps plus court, elliptico-ovale. Femelles : Elles ne diffèrent de leurs mâles que par leur rostre lisse ; leurs pattes et leur pygidium sont pareils. De tous ces caractères, le plus constant et le plus important me paraît être l'étroitesse du prosternimi entre les hanches antérieures ; il suffit pour que le genre mérite d'être conservé. Ses espèces ressemblent à des Cyrtotrachelus en miniature, la plupart étant quatre ou cinq fois plus petites que ces derniers. Leur sculpture est la môme, mais leur livrée est plus variée, tout en n'étant composée que des mêmes coulem*s, le rouge ferrugineux et le noir. Elles sont propres également aux Indes orientales, mais semblent habiter plus particulièrement le continent indien. Schœnlierr nomme Westennanni l'espèce de l'Assam qu'il a connue (3). (1) La Calandra longipes de Drury (In?. II, p. CI, pi. o,'>, f. 3), que Scliœn- herr a rapportée au genre Protocerius est probablement une femelle du genre actuel, comme le pense M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. texte, p. î75), mais cette femelle est très-difl'érentc de celle du M. prœtor par sa forme beaucoup plus allongée, son rostre notablement plus arqué et ses pattes très-longues. M. Guérin-Méneville lui a imposé le nom de M. Druryi. On n'a, par consé- quent, publié jusqu'ici que des femelles du genre. (2) Syn. LiTORHYNCHUs, Schœnh. Curcul. VIII, '2, p. 222 (1845); nom em- ployé, cinq ans auparavant, par Macquart pour des Diptères exotiques. (3) J'ai dit plus haut (p. 272, note) que les Cyrtotrachelus qundrimaciilatus et myrtnidon de M. Guérin-Méneville rac paraissaient appartenir au genre ac- tuel. Coléoptères. Tome Vil. 18 * 274 CLUCLLlOMDtS. PROTOCERIUS. ScHOENH., CurcuL, IV^ p. 828. Mâles : Rostre allongé, robuste, presque droit, un peu comprimé, épaissi à sa base, arrondi aux angles, tronqué et denticulé au bout, muni en dessus de deux rangées latérales de tubercules. — Mandi- bules munies de lobes recourbés en dehors et arrondis au bout. — Antennes assez longues, assez robustes ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles allongés, noueux au bout : 2 un peu plus long que les autres, ceux-ci égaux ; massue assez grande, en triangle oblique prolongé en dehors; sa partie spongieuse courte, tran- chante.— Prothorax ample, plus long que large, médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brusquement resserré en avant, avec un sillon circulaire, très-fortement arrondi à sa base. — Élytres un peu plus longues que le prothorax, presque planes, faiblement rétrécies et subtronquées en arrière, profondément échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, comprimées, les antériem-es beaucoup plus longues que les autres ; leurs hanches médiocrement séparées; cuisses sublinéaires; jambes arquées à leur extrémité et prolongées en un long mucro aigu, les antérieures mu- nies à leur base interne d'un tubercule comprimé et obtus ; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, 3 formant une assez grande palette cordiforme. — Pygidium déclive, en triangle assez aigu au bout; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et arrondie en avant. — Métasternum plan dans son milieu. — Prosternum sans saillie postcoxale, plus ou moins échancré en arrière. — Corps oblongo- elliptique. ' Femelles : Rostre plus grêle, arqué, cylindrique, lisse. — Lobes des mandibules plus court. — Pattes plus courtes et subégales entre elles ; jambes antérieures sans tubercule à leur base interne. Si l'on compare ces caractères à ceux des Rht\chophorus qui sui- vent, on voit, pour ce qui concerne les mâles, que les seules diifé- rences qui existent entre les deux genres portent sur les mandibules, la forme du rostre et les pattes antérieures. Quant aux femelles des deux genres, il n'y a pas d'autre moyen de les distinguer les unes des autres que par la présence, chez celles-ci, de lobes aux mandi- bules qui manquent chez celles des Rhyxchophorus. Le faciès, la livrée et la sculpture des téguments sont les mêmes chez ces insectes, et ne fournissent pas de caractères différentiels rigoureux. Je n'adopte par conséquent le genre actuel qu'avec quelque hésitation. Il a pour type la Calandra colossus de Fabricius, le plus grand des Curculionides connus, les deux sexes atteignant jusqu'à huit centi- mètres de long et ne descendant guère au-dessous de six. Cet insecte, médiocrement coimnua dans les collections, provient ordinairement RHYNCIIOPHORIUKS. 273 de Java, mais est probablement répandu dans une partie du continent et des archipels indiens. SchœnlieiT lui a associé deux espèces, dont une ne lui est très-probablement pas congénère et dont l'autre paraît avoir été établie siu* un insecte factice (1). De son côté, M. Guérin- Méneville en a public une nouvelle (2). RHYNCHOPHORUS. Herbst, Col., VI, p. 3. Mâles : Rostre allongé, assez robuste, droit et en général plus ou moins arqué à son extrémité, épaissi, quadrangulaire et plus haut que large à sa base, comprimé et arrondi en dessous en avant, rugueux sur ses bords en dessus, et le plus souvent muni en avant d'une crête allon- gée, fasciculée ou non, parfois (par ex. serrirostris) pourvu de deux rangs de tubercules. — Mandibules courtes, non ou à peine prolongées en un lobe. — Antennes médiocres; scape empiétant médiocrement sur le prothorax; funicule à articles 1-3 noueux au bout, 4-6 cylindriques, transversaux, 2 pas beaucoup plus long que les autres; massue trans- versalement sécuriforme, rarement beaucoup saillante en dehors; sa partie spongieuse courte, tranchante. — Prothorax peu convexe, plus long que large, arrondi sur les côtés, brusquement tubuleux et muni d'un profond sillon circulaire en avant, de forme variable en arrière. — Elytres planes, plus ou moins allongées, graduellement rétrécies et tronquées postérieurement, profondément échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales, les antérieures assez fortement séparées; cuisses et jamlies compri- mées, ciliées ou non en dessous; les l"* linéaires, les postérieures rarement (par ex. Rcaumuri, serrirostris) dentées eu dessovis; jambes droites, avec leur angle interne prolongé en un long mucro aigu ; tarses longs, rarement spongieux en dessous, à articles 1 très-allongé, 3 grand, cordiforme. — Pygidium de forme variable, en triangle rectiligne allongé ou curviligne ; saillie intercoxale très-large, faible- ment arrondie en avant. — Métasternum déprimé sur la ligne mé- diane. — Prosternum muni d'une saillie postcoxale échancrée en (1) Ces espèces sont la Calanàra longipes de Drury, his. Il, p. 61, pi. 33, f. 3 {C. colossus Herbst), et la C. mulossus d'Olivier, Entom. V, 83, p. 75; Curcul. pi. 17. f. 216. On a vu plus haut que la première est un Macuocuei- Rus femelle que M. Guérin-Méneville a nommée M. Druryi. Quant à la se- conde, je crois, avec ce savant entomologiste, que ce n'est qu'une femelle du Proiocertus colossus à laquelle une tète de mâle avait été ajustée. (2) P. grandis, Guérin-Ménev. Icon. Ins. texte, p. 174; eonlinenl indien. D'après la description^ les intervalles entre les stries des élytres seraient pres- que costiformes, comme chez quelques Rhïnciioi'UOUUS, ressemblance de plus entre les deux genres. 276 CURCULIONIBES. arrière et recouvrant plus ou moins le mésosternum. — Corps oblongo- elliptique, lisse, le plus souvent revêtu d'une fine efflorescence ve- loutée. Femelles : Un seul caractère constant les distingue des mâles, à savoir leur rostre plus faible, arqué, cylindrique à partir de l'inser- tion des antennes, glabre et sans crête ni tubercules en dessus. Leurs pattes paraissent n'être jamais ciliées en dessous, mais il y a des mâles qui sont dans le même cas. Quelquefois aussi leur pygidium diffère un peu de celui de ces derniers. Le seul genre du groupe actuel assez riche en espèces (1) ; il est, en effet, répandu dans toutes les parties chaudes de l'ancien et du nouveau continents. Les plus grandes ne le cèdent pas, sous le rapport de la taille, à celles du genre précédent, les plus petites sont notable- ment au-dessus de la taille moyenne. Leur* livrée varie du noir au rouge ferrugineux uniforme, ou offre un mélange de ces deux cou- leurs, et leurs téguments sont lisses; les élytres seules présentent cinq à six stries fines, plus ou moins marquées et imponctuées. Groupe II. Ommatolampîdes. Mandibules épaisses, munies de lobes recourbés en dehors. — Tête saillante, conique ou subcylindrique. — Antennes médiocres, leur massue sécuriforme. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et très- aigu au bout. — Episternums du métathorax larges; ses épimères tantôt grandes, tantôt médiocres. — Epimères mésothoraciques ascen- (1) Schœnherr (Ciircul. IV, p. 818, et VIII, 2, p. 216) en mentionne 12 es- pèces qu'il di\ise en deux sections naturelles, selon que le prothorax est très- saillant en arrière et bisinué de chaque côté [Borassi, politus, palmarum, etc.) ou largement arrondi en arc postérieurement ('phœnicis, Schach, ferruginefis, etc.); toutes deux ont des représentants dans l'ancien et le nouveau continents. — Aj. à la seconde : R. nitiduluSy Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 175; Bolivia. — cj/cadis, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 136; Pérou. — asipcrulus,i. L. Le Conte, A Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. Append. I, p. 58 ; Californie. — elegans, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 17C; Java. — Cal. bilineata, Montrouz. Faune de l'île Woodl. p. 55. J'ai sous les yeux un exemplaire mâle, en assez mauvais état, d'une grande espèce américaine qui mériterait peut-être de former un genre distinct. Ses téguments sont criblés en dessous, sur les pattes et le prothorax, de gros points enfoncés, accompagnés de poils assez longs, couchés, mais médiocrement abon- dants. Ses élytres sont profondément sillonnées, avec les intervalles entre les sillons costiforracs et ponctués. Enfin son rostre diffère de celui des mâles des autres espèces en ce qu'il est plus court, plus grêle et un peu recourbé en haut à son extrémité; en dessus, il présente deux rangées de petits tubercules. Jus- qu'ici, on n'a rien signalé de pareil chez aucune espèce du genre. Cet insecte, dont je dois la connaissance à l'obligeance de M. De Lansbergc, est originaire de Venezuela. OMMATOLAMPIDES, 077 dantes. — Prosternum muni d'une forte saillie postcoxale triangu- lairement échancrée en arrière. Ces insectes ont conservé quelques-uns des caractères essentiels du groupe précédent, notamment les lobes des mandibules qui apparais- sent ici pour la dernière fois. Mais déjà les épisternums de leur mé- tathorax se sont rétrécis, ses épimères sont plus petites, la forme générale est plus étroite, la livrée est différente, enfin, et ce sont les seules Calandrides qui présentent rien de pareil, la tête a perdu sa forme arrondie. Cet ensemble de particularités, surtout la dernière, montrent qu'on a affaire ici à un type spécial. Le groupe ne comprend que les deux genres suivants, dont l'un est propre à Madagascar, l'autre aux Indes orientales. I. Massue antennaire en triangle allongé : Aphiccephalus. II, .^ «„ fortement transversale : Ommatolampus , APHIOCEPHALUS (1). Tête en cône allongé ; rostre continu avec elle, long, robuste, mé- diocrement arqué, subquadrangulaire, arrondi aux angles, épaissi dans son tiers basilaire, dilaté et échancré dans son milieu au bout ; ses scrobes courtes, latérales, profondes et rectilignes. — Lobes des mandibules bifides au bout. — Antennes assez robustes; scape dé- passant un peu le bord postérieur des yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, un peu allongés, égaux, 3-6 courts, subcylindriques; massue médiocre, en triangle assez allongé ; sa partie spongieuse assez grande, trancbante. — Veux déprimés, séparés en dessus. — Protho- rax beaucoup plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés, légèrement resserré en avant, arrondi en arc de cercle à sa base, presque plan en dessus. — Elytres planes, un peu plus longues que le prothorax, subparallèles, conjointement et légèrement écbancrées au bout, profondément écbancrées à leur base, avec les épaules ob- tuses. — Pattes médiocres, robustes, comprimées, les antérieures cissez fortement séparées; cuisses linéaires, ciliées en dessous, ainsi que les jambes au côté interne; celles-ci presque droites, fortement nuicronées au bout ; tarses relativement médiocres, à articles 1-2 noueux au bout, celui-là le plus grand, 3 très-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — Pygldium déclive, en triangle rectiligne subtronqué au bout; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Métasternum aplani sur la ligne médiane, reçu en avant dans une échancrure du mésoster- num.— Celui-ci large, carré, tronqué en arrière. — Saillie postcoxale (1) Syn. CoNocEPHALUS, Schœnh. Curcul. IV (1837), p. 839; nom employé dès 1812, par Thunberg, pour un genre d'Orthoptères, et en 1833, par M. Zen- ker, pour un genro de Crustacés. 278 ClîRf.ULIONIDF.S. du prosternum recouvrant à moitié le mésosternum. — Corps aliongé, subelliptique, revêtu d'une efflorescence veloutée. Je ne trouve pas de différences sexuelles entre les exemplaires que j'ai sous les yeux, etSchœnherr n'en signale pas non plus. Les espèces qu'il comprend dans le genre sont au nombre de trois (i), toutes de grande taille, mais notablement plus étroites que celles des genres précédents, et présentant dans la sculpture des élytres une disposi- tion particulière. Elle consiste en ce que les stries de ces organes, voisines de la suture, sont à lem' base plus profondes que les autres, et ont leurs intervalles plus larges et plus convexes. La livrée de ces insectes est variée de rouge sur un f(ind noir, parfois {Gyllenhalii) en entier de cette dernière couleur. OMMATOLAMPUS. ScHOENH. CurcuL, IV^ p. 837. Tète subcylindrique, médiocrement saillante ; rostre long, assez robuste, presque droit, comprimé, arrondi en dessus, épaissi et légè- rement gibbeux en dessus à sa base, un peu dilaté au bout ; ses scrobes courtes, latérales, profondes et rectilignes. — Lobes des man- dibules arrondis au bout. — Antennes médiocres ; scapo dépassant à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles cylindriques, subégaux ; massue transversalement sécuriforme, prolongée en de- hors; sa portion spongieuse aussi longue que la cornée, tranchante. — Yeux très-grands, assez saillants, très-rapprochés en dessus. — Prothorax beaucoup plus long que large, peu convexe, rétréci en avant, à peine resserré à son extrémité, prolongé à sa base en un lobe extrêmement large et long, arrondi en arrière. — Elytres allon- gées, planes sur le disque, faiblement et graduellement rétrécies en arrière et troncpiées au bout, très-profondément échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes ; hanches antérieures médiocrement séparées; cuisses graduellement enmassue; jambes comprimées, larges, légèrement arquées avec leur angle in- terne saillant et dentiforme; tarses assez longs, à articles 1-2 grêles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, seul spongieux en dessous, en cœur allongé. — Pygidium horizontal, médiocrement convexe, en triangle rectiligne allongé et obtus au bout; saillie inter- coxale large, ogivale. — Métasternum allongé, rétréci en avant, et pénétrant dans une petite échancrure du mésosternum. — Celui-ci presque entièrement recouvert par la saillie postcoxale du proster- (1) Con. GyHenhalii, Madagascar, et non la Cochinchine, comme le dit Schœnlierr; limbatus Fab.; îles Maurice et de la Réunion; Guerinii Khig, Ma- dagascar; Schœnli. loc. cit. p. 840. Pour quelques observations sur la première et la troisième de ces espèces, voyez Guérin-MéneviUe, Icon.; Ins. texte, p. 169. SPHÉNOCORYNIDES. 27f num ({ui est triangulairement échancrée en arrière (1). ~ Corps allongé, étroit, revêtu d'une efflorescence veloutée. Tous les exemplaires, en assez grand nombre, que j'ai vus étant semblables, je suis porté à croire que les caractères sexuels sont nuls, et que c'est arbitrairement que Schœnherr a regardé comme une fe- melle celui qu'il possédait. Le genre est très-tranché et se compose en ce moment de deux belles espèces ; l'une, la Calandra hœmorrhoidalis de "Wiedemann, originaire du continent indien et qui en constitue le type, l'autre de Java, décrite par M. Guérin-Méneville (2) sous le nom d'O. tetraspi- loliis. Toutes deu-f: sont de la taille des Rhynchophorus de seconde grandeur, d'un beau noir velouté, lisses sur le prothorax et finement striées sur les élytres. La première a le pygidium ferrugineux et pour tout dessin une grande tache d'un rouge sanguin au sommet de chaque élytre ; la seconde a de nombreuses bandes et taches de même couleur sur le dessous du corps, le prothorax et les élytres. Groupe III. Sphénocorynides. Mandibules en tenailles, courtes et sans lobes, — Tête arrondie. — Antennes médiocres ou courtes; leur massue sécuriforme. — Ecusson petit (Abacobius excepté), de forme variable. — Episternums du mé- ta.thorax assez larges, ses épimères médiocres. — Epimères mésotho- raciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postcoxale, ou n'en ayant que très-rarement une faible. A partir de ce groupe, les mandibules sont constamment dépour- vues de lobes. Ce caractère, ou à son défaut, la largeur bien moindre des episternums métàtlioraciques, le distingue des deux précédents. Les épimères mésothoraciques ascendantes le séparent des Sphéno- phorides qui suivent, enfin la massue antennaire sécuriforme ne per- met pas de le confondre avec les Calandrides vrais et les Litosomides. Ses espèces se partagent en deux catégories sous le rapport de la forme générale. J'ai mis en tête celles qui, par l'étroitesse de leur corps, se rapprochent des Ommatolampus qui terminent le groupe précédent. Les six genres suivants sont répartis également entre l'A- frique et les Indes orientales. l. Pygidium allongé, horizontal; corps étroit et svelte. a Rostre robuste; pygidium en triangle allongé : Sphœnocorynus. a a — grêle; — conique. Massue antennaire à partie spongieuse très-grande : Oxypygus. — — — très-courte : Oxyopisthen. (1) Sans cette échancrure, le mésosternum serait invisible; on ne voit de lui que ce qu'elle en laisse à découvert. (2) Icon.; Ins. texte, p. 170. 580 CURCLL10N1DE5. II. Pygidium déclive, de largeur normale ; corps plus ou moins large, b Segments intermédiaires de l'abdomen élargis à leurs extrémités : Heterotoxus^ hb — — de forme normale. Ecusson très-petit : Crepidotus. — grand, en triangle allongé et aigu : Abacobius, SPH^NOCORYNUS. ScHOENH. Curcul. lY, p. 86G. Mâles : Rostre court, robuste, faiblement arqué, (j^jinprimé, suban- guleux, légèrement élargi dans environ sa moitié basilaire, tronqué au bout; ses scrobes obliques, courtes, très-profondes. — Antennes médiocres, robustes ; scape empiétant assez fortement sur le prothorax ; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là de beaucoup le plus long, noueux au bout, 3-6 cylindriques, transversaux, serrés ; massue assez grande, subcunéiforme : sa partie spongieuse au moins aussi grande que la basilaire, tranchante. — Prothorax en cône allongé et très- régulier, largement arrondi en arc à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le protho- rax, déprimées, parallèles, conjointement et légèrement échancrées en triangle à leur extrémité, profondément échancrées en arc à leur base; leurs épipleures assez saillantes dans un peu moins de leur uioitié basilaire. — Pattes médiocres, assez robustes, les postérieures plus longues que les autres, les antérieures faiblement séparées à leur base; cuisses en massue, les antérieures munies en dessous d'une assez forte dent; jambes comprimées, presque droites, fortement onguiculées en griffe au bout, avec leur angle interne dentiforme ; tarses assez courts, à articles 1 médiocrement allongé, 2 très-court, 3 très-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium horizontal, en triangle très- allongé, légèrement dilaté et fissile au bout; saillie intercoxale large:, arrondie en avant. — Métasternum plan dans son milieu, rétréci en avant et pénétrant dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésoster- nale large. — Corps allongé^ étroit, revêtu partiellement d'un enduit. Femelles: Rostre plus arrondi aux angles, cylincbique dans sa moitié antérieure, presque droit. — Cuisses antérieures armées d'une dent beaucoup plus petite, parfois peu distincte. — Pygidium non élargi et arrondi au bout. L'un des genres les plus tranchés de la tribu, et dont on n'a en- core décrit qu'une seule espèce (S. quadripunctatus, Schli.). C'est un assez grand insecte, nullement rare dans les îles de la Sonde, noir et couvert partout, principalement sur le prothorax et les élytres, de taches arrondies, formées par un enduit d'un gris jaunâtre et en SPHÉNOCORYNIDES. 28f partie confluentes; les élytres sont trôs-fînement striées et présentent deux taclies noires dénudées^ l'une humérale^ l'autre près de leur angle terminal externe; ces taches sont sujettes à disparaître^ surtout chez les femelles. Je connais deux autres espèces du genre, plus pe- tites et originaires de l'Indo-Chine. OXYPYGUS (1). Mâles : Rostre plus ou moins allongé et arqué, peu robuste, cylin- diùque, légèrement épaissi et plus haut que large de sa base à l'in- sertion des antennes, tronqué au bout; ses scrobes latérales, pro- fondes, subrectihgnes. — Antennes insérées à quelque distance de la base du rostre, médiocres, assez grêles ; scape dépassant à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux ou non, celui-là plus gros, 3-0 courts, cylindriques, grossissant peu à, peu; massue assez grande, cunéiforme ; sa partie spongieuse au moins aussi longue que la basilaire, arrondie et tranchante en avant. — Prothorax en cône allongé, plus ou moins arrondi sur les côtés, for- tement à sa base. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, planes, subparallèles, conjoin- tement et légèrement échancrées en triangle à leur extrémité, fortement échancrées en arc à leur base; leurs épipleures assez fortement élargies à leur base dans un peu moins de la moitié do leur longueur. — E*attes assez courtes, les postérieures plus longues que les autres, les antérieures faiblement séparées; cuisses assez forte- ment en massue , les postérieures longuement pédonculées ; toutes munies d'une petite dent en dessous ; jambes comprimées, droites, fortement onguiculées en griife au bout, avec leur angle interne den- tiforme ; tarses médiocres, à articles 1-2 grêles, noueux au bout, 3 très-large, triangulaire, seul spongieiix en dessous, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Pygidium subhorizontal, caréné sur la ligne médiane, en triangle très-allongé, obtus et parfois (par ex. exclam a- tionis) biflde au bout; saillie intercoxale large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum déprimé sur la ligne médiane, acuminé en avant et reçu dans une étroite échancrure du mésosternum; ses épi- sternums larges, ses épimères assez grandes. — Sailli(; mésostcrnale large, parallèle; ses épimères subascendantes. — Corps plus ou moins allongé, svelte, subelliptique, à vestiture variable. Femelles : Elles se distinguent uniquement des mâles par leur (1) Syn. Megaproctus, Schœnli. Curcul. IV, p. 868 (1838); noai employé ea 1837 par M. Clievrolat (in Silberm. Rev. entorn. V, p. 322) pour un genre de Longicornes. Ericlison (in Agass. Nomend. zool.; Col. p. 99) se trompe en as- signant à ce dernier la date do 18i0. — Belouhinus, Guérin-Môncv. Icon. 1ns. pi. 39iîs, f. 5; M. Guériu-Méneville (ibid. texte, p. 177) a, plus tard, ndnpt»^ le nom de Sehœnlierr. 282 cimcuLioxiDKs. rostre un peu plus couvt et leur pygidium plus long, en cône ré- gulier et très-aigu au bout, autant du moins que j'en puis juger par les espèces que j'ai sous les yeux (1). Avec des formes encore plus grêles, un pygidium et un rostre autrement faits, ces insectes sont très-voisins des Sph.enocorynus. Schœnherr a regardé le genre comme existant cà la fois aux Indes orientales et en Afrique, mais je crois que les espèces de ce dernier pays doivent en être exclues ; elles constituent le genre suivant. Les espèces indiennes, décrites en ce moment, s'élèvent à quatre (2). Elles sont de taille moyenne, mais varient sous le rapport de la livrée et habitent Java, Sumatra et les parties voisines du continent indien, OXYOPISTHEN. J. Thoms., Archiv. enfom.,l\, p. 141. Dans la pensée de M. J. Thomson, ce genre correspondait exacte- ment aux Megaproctl's de Schœnherr. Il ne contient que des espèces africaines qui me paraissent différer assez de celles des Indes orien- tales pour devoir en être séparées, du moins provisoirement. Je n'en ai vu que des femelles et, en les comparant aux espèces indiennes du. même sexe, je trouve qu'elles en diffèrent par les caractères suivants: Rostre plus long, un peu épaissi tout-à-fait à sa base, cylindrique et comprimé dans le reste de sa longueur. — Antemies complètement basilaires; leur scapo empiétant fortement sur le prothorax; leur massue étroite, en triangle très-allongé et atténué à sa base ; leur partie spongieuse très-petite, nullement saillante. — Yeux faiblement séparés en dessus. — Pattes plus longues; jambes arquées, mucronées (1) Schcouherr ne parle pas des sexes et me semble n'avoir connu que des femelles des deux espèces qu'il a décrites. M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. texte, p. 178), qui dit avoir recoxnu les deux sexes de ï'e.rclamationis, l'espèce la plus commune du genre, les distingue uniquement en ce que le mâle au- rait aux cuisses antérieures une dent qui manquerait chez la femelle. Or, chez cet insecte, comme chez toutes les espèces du genre, les deux sexes ont toutes les cuisses dentées en dessous, mais le pygidium diffère notablement, et je n'ai pas la certitude complète qu'en regardant comme femelles les exemplaires chez lesquels il est en cône aigu, je suis dans le vrai; il pourrait se faire que ce fus- sent des mâles. L'insertion des antennes ayant lieu à quelque dislance du rostre chez tous les individus de la même espèce que j'ai vus, j'en conclus provisoi- rement que les deux sexes ne dilTèrent pas sous ce rapport; mais je possède un exemplaire d'une espèce nouvelle de Malaca, qui, à un pygidium eu cône très-aigu, réunit des antennes complètement basilaires. Il est vrai que cette es- pèce s'éloigne des autres par ses pattes beaucoup plus longues et plus grêles, ses cuisses linéaires, ses jambes étroites, et qu'elle pourrait, à la rigueur, former un genre à part, de sorte qu'on ne peut pas conclure d'elle aux espèces typiques. (2) Meg.acutusYab.j exclamationis Wiedem.; Schœnh. loc, cit. p. 870. — ocellahis [acufus olim), affinis, GHérin-Ménev. loc. cit. SPHlîXOCORYNinES. 283 au boul, leur angle terminal interne complètement effacé; 1'^''' article des tarses un peu plus long seulement que le 2". — Pygidium for- tement caréné, souvent {rufofemoratum , linea-alba) comprimé et redressé à son extrémité. — Corps plus allongé et plus grêle, plus ou moins linéaire. 11 y a longtemps qu'IUiger (1) a décrit, sous le nom de lihynchœnus funeîrris, une espèce de ce genre, provenant de Sierra-Leone ; récem- ment M. Thomson en a publié trois autres (2) originaires du Gabon. Une de ces quatre espèces [rufofemoratum) est d'un noir brillant et sans taches, avec les cuisses en partie rouges, les trois autres sont d'un noir presque mat avec des taches et d'étroites lignes blanches. IIETEROTOXUS. Rostre médiocre, robuste, légèrement arqué, un peu épaissi, plus haut que large et arrondi en dessus dans sa moitié basilaire, cylin- drique et tronqué en avant; ses scrobes latérales, très-profondes, subrectilignes. — Antennes médiocres, assez robustes; scape un peu déprimé, empiétant faiblement sur le prothorax ; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, celui-là le plus grand, 3-G obconiques, grossissant peu à pou; massue assez grande, régulièrement sécuri- forme; sa partie spongieuse assez longue, tranchante. — Protliorax plus long que large, presque plan en dessus, légèrement et peu à peu rétréci, puis brièvement et faiblement resserré en avant, for- tement arrondi en arc à sa base. — Ecusson assez petit, pentagonal. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, planes, graduelle- ment rétrécies en arrière, subcalleuses avant leur extrémité, celle-ci légèrement et conjointement échancrée en triangle, fortement éclian- crées en arc à leur base^ avec les épaules obtuses ; leurs épipleures élargies dans près de leur moitié basilaire. — Pattes courtes, robustes, subégales, les antérieures faiblement séparées; cuisses assez fortement en massue; jambes comprimées, presque droites, les antérieures bi- sinuées en dedans et ayant leur angle externe dentiforme, toutes fortement mucronées au bout; tarses à articles 1-2 médiocres, celui-là le plus long, 3 très-large, en triangle curviligne, seul spongieux en dessous, 4 très-grand, ainsi q\ie ses crochets. — Pygidium déclive, convexe, renflé en forme de bourrelet sur les côtés, en triangle cur- viligne, tronqué au bout; les trois segments intermédiaires de l'ab- domen coupés carrément dans leur milieu, puis brusquement élargis et obliques dans leur tiers externe de chaque côté; le 2*' séparé du 1*' par une suture bien distincte ; saillie intercoxale très-large, tronquée (1) Magaz. I, p. 177; d'après ce qu'il dit de l'insertion des antennes, l'exem- plaire qu'il avait sous les yeux était aussi une femelle. (2) 0. funérarium, rufofemoratum, linea-alba, i. Thoms. loc. cit. p. 142; je n'ai 7u que le premier et le troisième. 28i CURCLLIONIDES. en avant. — Métasternum largement aplani^ acuminé en avant et reçu dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums larges; ses épimères assez grandes. — Mésosternum large. — Corps oblongo- elliptique, glabre. Le type de ce genre nouveau est un insecte (1) de Java, de la taille des Sphenophorls de première grandeur, et qui ressemble beau- coup aux espèces de ce genre qui sont de forme déprimée, mais qui s'en éloigne complètement, comme de tous les autres Calandrides, par ses caractères. Parmi les plus remarquables figurent la forte dilata- tion des épipleures de ses élytres à leur base, puis la forme tout-à- fait insolite des trois segments intermédiaires de l'abdomen. Je n'en ai vu qu'un exemplaire qui m'a été communiqué par M. Riehl et que je crois être uu mâle, CREPIDOTUS. ScHOEiNH. Curcul. IV, p. 859. Mâle : Rostre long, assez robuste, faiblement arqué, épaissi et sub- quadrangulaire dans son tiers antérieur, graduellement cylindrique et tronqué en avant, avec son bord supérieur redressé en une petite lame carrée, verticale et légèrement échancrée; ses scrobes latérales, profondes, rectilignes. — Antennes assez longues, relativement peu robustes; scape grossissant peu à peu, empiétant légèrement sur le protliorax; funicule à articles obconiques : i-2 allongés, subégaux, 3-t) plus courts, égaux; massue faible, en triangle allongé, sa partie spon- gieuse formant le tiers de sa longueur, trancbantc. — Prothorax aussi large que long, déprimé, fortement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux en avant, tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, oblong. — Elytres assez allongées, déprimées, subparallèles, conjointement arrondies à leur extrémité, assez fortement écliancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes, comprimées, les antérieures faiblement séparées; cuisses oblongo-ovales; jambes droites, longitudinalement sillonnées sur toutes leurs faces, fortement onguicidées au bout, avec leur angle interne dentiforme et aigu ; tarses médiocres, à articles 1-2 courts, obconiques, celui-là le plus long, 3 très-large, brièvement cordiforme, seul spongieux en dessous, 4 long et grêle; ses crochets médiocres. — Pygidium assez petit, un peu convexe, en triangle subcurviligne, déclive; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — Métasternum plan, rétréci et obtusé- (1) H. grains. Oblongo-elliplicus, subtus ater nilidus, femoribus tibiisqiie medio rulis, supra obscure saiiguiiieus holosericeus, prothoracis lateribus et vitla média eljtiorumiiue marginil)iis late nijris, illo lœvi, bis sat profuade punetuto-striatis, punctis clongatis subcontiguis; rostro basi grosse versus api- cem minute punrJato. Long, (rostr. exclus.) t7 mill. Hab. jns. .îava. SPHÉNOCORVNIDES. 2Sa ment arrondi en avant; ses épisternmiis assez étroits; ses épinières petites. — Mésosternum large, légèrement et triangulairement échancré en arrière. — Corps allongé, déprimé. Femelle : Rostre plus grêle, plus arqué, cylindrique, épaissi et conique sur une faible étendue à sa base; ses scrobes inférieures, très-courtes, atteignant sa base. — Antennes tout-à-fait basilaires, leur scape empiétant fortement sur le prothorax. Schœnherr n'a connu que ce dernier sexe et, d'après lui, a uomuié Audouini l'espèce typique du genre; mais le mâle avait été décrit et figuré antériem'ement par Klug (1), sous le nom de Calandra vario- losa. C'est un grand insecte de Madagascar, d'un faciès particulier qui rappelle un peu celui de certains Archarias du groupe des Cholides. Il est d'un noir mat, criblé de gros points enfoncés, comme varioles, confluents sur le prothorax, plus grands et écailleux sur les élytres; ces dernières sont assez fortement striées-ponctuées. ABACOBIUS. Rostre médiocre, robuste, assez fortement arqué, épaissi et qna- drangulaire dans sa moitié basilaire, cylindrique et légèrement at- ténué en avant ; ses scrobes inférieures, profondes, très-courtes. — Antennes assez longues et assez robustes ; scape empiétant fortement sur le prothorax; funicule à articles obconiques, subégaux, grossis- sant peu à peu ; massue médiocre, en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse saillante, tranchante. — Prothorax plus long que large, peu convexe, parallèle, brusquement et fortement tubuleux en avant, avec un profond sillon circulaire, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson grand, en triangle très-allongé et très-aigu. — Elytres allongées, peu convexes, parallèles, tronquées en arrière, faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes com'tes, robustes, égales, les antérieures médiocrement séparées ; cuisses gra- duellement en massue; jambes comprimées, droites, ciliées au côté interne, fortement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 robustes, obconiques, celui-là le plus long, 3 grand, transversalement orbiculaire, 4 long, ainsi que ses crochets. — Pygidimn déclive, en triangle subrectiligne, arrondi au bout; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum long, un peu concave sur la ligne médiane, rétréci et tronqué en avant ; ses épi- sternums larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré subéquilatéral. — Prosternum muni d'une courte saillie postcoxalc fissile au bout. — Corps allongé, parallèle, revêtu d'une elïlorescence veloutée. Genre nouveau et très-distinct dont le type, que m'a communiqué (l) lus V. Madab'. l«. 11-i, i»!. î, 1. 11. iSC CIRCULIONIDES. M. Jekel, est un grand insecte (1) de la Caifrerie qui présente un assemblage singulier de caractères. 11 réunit en effet à l'écusson des Rhyncbophorides un rostre tout-à-fait différent, des scrobes infé- rieureSjCt des pattes courtes, mais il appartient par tous ses caractères essentiels à ce groupe-ci. L'exemplaire que j'ai à ma disposition est probablement un mâle. Groupe IV. Sphénophorides. Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tète arrondie. — Antennes médiocres ou courtes, leur massue sécuriforme (Poteriophorus ex- cepté). — Ecusson au plus médiocre, de forme variable. — Epister- nums du métathorax plus ou moins larges ; ses épimères médiocres ou petites. — Epimères mésothoraciques tronquées ou obtusément arrondies à leur extrémité supérieure, non ascendantes. — Prostermun très-rarement muni d'une saillie postcoxale. Ce groupe est essentiellement caractérisé par la forme des épimères mésothoraciques ; à part cela, rien ne le sépare du précédent. Le même caractère oblige d'y comprendre le genre Poteriophorus qui, par sa massue antennaire, appartient aux Calandrides vrais. Ainsi com- posé, le groupe est le plus riche de la Tribu en espèces et en genres. Les premières sont répandues sur tout le globe ; les seconds sont au nombre de dix. L Ecusson recouvert par le lobe médian de la base du prolhorax qui est très-saillant : Barystethus. II. — découvert. a Rostre droit ou à peine arqué. Segments 2-4 de l'abdomen à l'état normal : Trigonotarsus. — — arqués à leurs extrémités : Phacecurynes. (la Rostre plus ou moins arqué. i Massue antennaire en cône allongé : Poteriophorus. hh — — très-fortement transversale : Cerc(docerM5. bhh — — non ou peu — c Sa partie spongieuse rétractée ou à peine saillante. d Rostre convexe^ subgibbeux à sa base : Cyrtorhinus, (Id — régulièrement arqué. Rostre bidenté en dessous : Acaniharhinus. — inerme — : Scyphophoriis. ce Partie spongieuse de la massue antennaire grande. Yeux séparés en dessus : Sphenophorus . — contigus — : Axinophonts. (1) A. Jekelii. Elongatus, siibtus cum capite et roslro niger ac dense punc- tatus, snpra ex nigro rufescens; prothorace sal crebre sed minus profundc punclulato^ punctis albidis, elytris Ucvibus^ tenuitcr et sat profunds lO-sulcatis, inlcrstitiis nunnihll convexis. Long, (rostr. exclus ) 2i mill. SPHÛNOI'HOUIUES. 287 BARYSTETHUS(l). Rostre vertical, long, robuste, médiocrement arqué, épaissi, subqua- drangulaire et caréné en dessus à sa base, puis cylindrique et compri- mé, à peine élargi et échancré au bout ; ses scrobes subinférieures, courtes, profondes et rectilignes. — Antennes médiocres^; scape empié- tant fortement sur le prothorax ; funicule à articles i-2 obconiques, un peu allongés, 3-6 courts, cylindriques, égaux; massue assez grande, en triangle inéquilatéral un peu saillant en dehors ; sa partie spongieuse saillante et tranchante. — Prothorax aussi long que large, régulière- ment convexe, légèrement et peu à peu rétréci en avant, avec son bord antérieur brièvement tubuleux, bisiraié de chaque côté à sa base, avec un lobe médian assez étroit, saillant et recouvrant presque en entier l'écusson. — Elytres régulièrement convexes, d'un tiers plus longues que le prothorax, graduellement rétrécies et subtrou- quées en arrière, avec leur angle suturai arrondi, sinueuses à leur base et obtuses aux épaules. — Pattes médiocres, robustes, les anté- rieures assez fortement séparées ; cuisses graduellement en massue ; jambes comprimées, faiblement arquées, ciliées au côté interne, pro- longées en un long mucro recourbé; tarses médiocres, à articles i-2 assez robustes, celui-ci court, 3 grand, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium hori- zontal, fortement transversal, largement tronqué au bout ; saillie in- tercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne, rétréci et renflé en avant; ses épisternums larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré transversal, ses épimères très-grandes. — Prosternum muni d'une forte saillie postcùxale profondément et triangulairement échancrée en arrière. — Corps massif, brièvement elliptico-ovale, revêtu d'une cfflorescence veloutée. La Calandra melanosoma de M. Boisduval, espèce propre à l'Aus- tralie, forme un des types les plus tranchés qui existent parmi les Calandrides; elle ne se rattache même par son faciès à aucune autre. J'ai cru devoir, d'après cela, exposer les caractères du genre qu'elle doit constituer. Cet insecte est d'assez grande taille, d'un noir velouté profond, s'éclaircissant un peu sur les pattes, et l'œil armé des plus fortes loupes ne distingue aucune trace de ponctuation sur ses tégu- ments, sauf sur le rostre et les pattes; ses élytres sont seulement très- finement et irrégulièrement striées, avec les intervalles entre les stries très-larges et plans. J'ignore à quel sexe appartiennent les deux exemplaires que j'ai sous les yeux. (1) Syu. Calandka, Boisduv. Faim. d. l'Océan. II, p. 419. 288 CtRCLLlOiNIDtS. TRIGONOTARSUS. (Gcérin-Ménev.) Schoenh. Curcul. iV, p. 843 (1). Mâle : Rostre assez long et assez robuste, droit, épaissi et subqua- draiigulaire dans son tiers basilaire, un peu dilaté au niveau de l'in- sertion des antennes, puis cylindrique et tronqué au bout ; ses scrobes latérales et rectilignes. — Antennes insérées au tiers basilaire du rostre, médiocres ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funi- cule à articles 1-2 noueux au bout, allongés, celui-ci le plus grand, 3-6 cylindriques, décroissant peu à peu; massue médiocre, en triangle irrégulier, un peu saillant en dehors ; sa partie spongieuse assez grande, tranchante. — Prothorax plus long que large, presque plan en dessus, légèrement arrondi sur les côtés, brusquement et très- fortement rétréci en avant, avec un sillon circulaire, paraboliquement mais médiocrement sinué de chaque côté de sa base. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne aigu. — Elytres médiocrement convexes, légèrement rétrécies et arrondies en arrière, triangulairement échan- crées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes robustes, assez longues, les antérieures un peu plus que les autres et faiblement sé- parées à leur base, leurs cuisses et leurs jambes ciliées au côté interne; cuisses comprimées, linéaires; jambes comprimées, presque droites, prolongées à leur extrémité en un long et robuste mucro interne ; tarses longs, villeux en dessou.s, à articles 1-3 obconiques, subégaux, graduellement élargis, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium relativement petit, incliné, assez convexe, en triangle curviligne ; abdomen et métasternum largement aplanis dans leur milieu; 2^ segment abdominal séparé du 1" par une suture recti- ligne bien distincte ; saillie intercoxale très-large, anguleuse dans son milieu en avant. — Métasternum triangulaire en avant et reçu dans une échancrure du mésosternum ; ses épisternums assez larges ; ses épimères assez grandes. — Saillie mésosternale large, pa- rallèle, triangulairement échancrée en arrière. — Prosternum prolongé en une assez longue saillie postcoxale, fissile au bout. — Corps oblongo- ovale, inégal, glabre. Femelle : Je ne l'ai pas vue ; selon Schœnherr (2)^ elle diflere du mâle par son rostre plus long, linement pointillé et brillant dans sa partie antériem-e. (1) M, Guérin-Méneville a tiuiplcment li|,'uré (Icoii.; Ins. pi. 39 bis, f. 9) l'espèce typique du genre sous le double nom qui lui a été conservé. En 183S, Schœnherr a publié les caractères de ce dernier. En 1842, Hope (Trans of the cntom. Soc, IV, p. 106) a fondé, sous le même nom de Triconotarsis, un genre de Ténébrionides dont j'ai fait mention tome V, p. 281. i'I) Curcul. VIII, 2. p. 227. SFHÉNOPUURIDES. 289 'L'espèce typique (I) du genre est un grand insecte de l'Australie, d'un noir presque mat et criblé en dessous de gros points enfoncés ; sur le prothorax et les élytres, ces points, encore plus gros et deve- nus confluents, forment une sorte de réseau irrégulier ; les élytres sont assez fortement sillonnées. PHAGECORYNES. ScHOENu. Curcul., VIII, 2, p. 228. Mâle : Rostre médiocre, droit, épaissi dans un peu moins de sa moitié basilaire et légèrement renflé au niveau de l'insertion des an- tennes, cylindrique et peu robuste en avant ; ses scrobes latérales, rectilignes. — Antennes médiocres ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles 1 turbiné, un peu allongé, 2-4 de même forme, courts, 0-6 fortement transversaux, sublenticulaires, perfoliés ; massue grande, en carré arrondi aux angles ; sa partie cornée très-courte, la spongieuse tranchante au bout. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu tubuleux en avant, légè- rement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, peu saillant et arrondi. — Ecusson médiocre, en triangle allongé, arrondi au bout. — Elytres assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres, robustes; hanches antérieures contiguës ; cuisses fortement en massue, surtout les anté- rieures qui sont arcpées en dessus ; jambes comprimées, légèrement arquées, prolongées à leur sommet interne en un long mucro aigu ; tarses longs, grêles, villeux en dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 médiocrement large, cordiforme, 4 très-grand, ainsi qiie ses crochets. — Pygidium assez petit, en triangle transversal aigu ; abdomen et métasterniun largement aplanis dans leur milieu, la partie plane carénée latéralement et assez densément villeuse ; les trois seg- ments intermédiaires du {*"^ arqués et anguleux à leurs extrémités; saillie intercoxale extrêmement large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum rétréci en avant en une saillie carrée, tronquée au bout ; ses épisternums assez larges, peu à peu rétrécis en arrière ; ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale courte, assez large, tronquée en arrière. — Corps oblongo-ovale, légèrement pubescent. Femelle : zVbdonien et métasternmn moins aplanis dans leur milieu; la dépression non carénée sur les côtés ; le premier presque glabre, le second faiblement ville\ix. Pour tout le reste pareille au mâle. (1) T. calandroides, Guérin-Ménev. et Schœnh. loc. cit. L'espèce devrait, je crois, porter le nom de rugosus, M. Boisduval (Faun. d. l'Oct'an. Il, p. 445) l'ayant décrit le premier, quoique très-bricvemcnt, sous celui de Colandro rugosa . Coléoi)lcn's. iuiiic Vil. 10 290 CURCULIO.NIUES. Schœnherr n'a connu qu'elle, ainsi que cela ressort de sa descrip- tion. Le genre est beaucoup plus tranché qu'il ne le croyait, princi- palement par suite de la structure des segments intermédiaires de l'abdomen. Il a pour type une espèce (1) du Cap, de la taille des Sphexophorus de seconde grandeur, d'un noir brunâtre, avec des lignes interrompues d'un rouge sanguin sur le prothorax et quelques petites et courtes linéoles de même couleur ou ferrugineuses sur les élytres ; ces dernières sont assez fortement striées. Mais ce dessin est sujet à s'effacer, sm-tout chez les mâles, et il y a des exemplaires qui sont d'un noir uniforme. POTERIOPHORUS. ScHoEKH. Curcul., IV, p. 845 (2). Mâles : Rostre médiocre, très-robuste, fortement arqué, épaissi, quadrangulaire et gibbeux à sa base, comprimé, arrondi en dessus, peu à peu atténué en avant, avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes basilaires, latérales. — Antennes subbasilaires, médiocres, assez robustes ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à articles obconiques, subégaux, grossissant peu à peu, mais légère- ment ; massue faible, en cône allongé ; sa partie spongieuse petite. — Yeux assez fortement séparés en dessous. — Prothorax en cône allongé, peu convexe en dessus, faii3lement resserré en avant, arrondi en arc à sa base. — Ecusson oblong, arrondi en arrière. — Elytres à peine plus longues que le prothorax, peu convexes, légèrement ar- rondies sur les côtés avant leur milieu, puis subparallèles et isolé- ment arrondies en arrière, légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales ; les antérieures très-faiblement séparées; cuisses comprimées, gra- duellement en massue; jambes droites, comprimées, légèrement bisi- nuées et cihées au côté interne, fortement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 assez robustes, celui-là le pluslong, 3 large, suborbiculaire, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium assez convexe, caréné, déclive, en triangle curviligne; saillie (1) Cal. Somnwri, Burmeist. Zur Naturg. d. Gatt. Calandra, p. 19, f. 7, 8; M. Burmeister a très-bien distingué les deux sexes. Le Sphenophorus zaniiœ de Schœnherr (Curcul. IV, p. 963) est une seconde espèce du genre, plus petite, à portion spongieuse de la massue antennaire plus grande, à cuisses plus robusles, mais présentant exactement les mêmes caractères génériques. Pour la seule fois, dans tout le cours de son ouvrage^ Schœnherr a signalé chez cet insecte la form.e artjuée des segments intermé- diaires de l'abdomen. Seulement il en fait le caractère distinctif du mâle, tandis que la femelle le possède également, mais à un moindre degré. (2) Syu. HïPosAUOTUKA, A. Wiiite, Ann. a. Mag. of uat. Hist. Ser. 2, I, p. 107. SPHÉNOl'HORIDES. 29f intercoxalo large, sUbanguleuse en avant. — Métasternuin allongé, aplani snr la ligne médiane, rétréci en avant et reçu dans une échan- criu-e peu profonde de la saillie mésosternale ; ses épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, sub- parallèle. — Prosternum peu saillant et tronqué en arrière des han- ches antérieures. — Corps allongé, assez étroit, revêtu d'un enduit coloré. Femelles : Rostre plus long, moins robuste, régulièrement arqué, garni en dessous de longs poils dans toute sa longueur, ou {vittatus) muni sous les antennes de deux tubercules barbus. — Antennes insé- rées au milieu du rostre, leur scape n'atteignant pas les yeux. — Vestiture des cuisses et des jambes au côté interne variable selon les espèces. — Corps plus ovale. Genre ayant pom* type un grand et bel insecte de Java {niveus Schh.), auquel Schœnherr a associé, depuis (1), une autre espèce [vU- tatus Schh.) du même pays dont il n'a connu que la femelle. Dans les deux sexes, le rostre est pluri-caréné ou canaliculé à sa base, mais la livrée, qui est formée par une sorte d'enduit, -varie selon les espèces, ainsi que la ponctuation des téguments; les élytres sont ré- gulièrement striées. Le genre a plus d'analogie avec les Cercidocerus qui suivent, qu'avec aucun autre, malgré la forme profondément différente de sa massue antennairc. Celui que M. A. White a publié sous le nom de Hyposarothra, a été évidemment établi sur la femelle d'une autre espèce, originaire des îles Philippines et qu'il nomme imperatrix. Comme chez celle du niveus, son rostre est complètement barbu en dessous, mais elle s'éloigne de cette dernière et de celle du vittatus par une assez forte saillie verticale et aiguë dont son prosternum est muni immédiate- ment au-devant des hanches antérieures. Ce caractère me paraît être purement spécifique. CERCIDOCERUS. (Guérin-Ménev.) Schoenh. Curcul., IV, p. 850. Mâles : Rostre assez long, robuste, fortement arqué, épaissi dans un peu moins de sa moitié basilaire, légèrement dilaté et souvent subgibbeux au niveau de l'insertion des antennes, comprimé, arrondi en dessus et peu à peu atténué en avant; ses scrobes latérales, ex- trêmement profondes, irrégiilières. — Antennes courtes, robustes; scape épais, plus ou moins déprimé, empiétant assez fortement sur le prothorax; funicule à articles 1 ou 1-2 obconiques, un peu allongés, 2-6 ou 3-6 cylindriques, transversaux, non contigus ; massue trans- versalement linéaire ou triangulaire, trois fois au moins et jusqu'à six fois plus large que longue ; sa partie spongieuse au moins aussi (1) Cuicul. Vlll, 2. i>. 227. 2D2 CliRCUilONIDES. longue que la cornée, tranchante. — Prothorax plus long que large, déprimé sur le disque, arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement tubuleux en avant, paraboliquement sinué de chaque côté de sa base. — Ecusson médiocre, allongé. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, déprimées sm' le disque, graduellement rétrécies eu arrière, conjointement et légèrement échancrées au bout, assez forte- ment échancrées à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres, assez robustes, subégales, les antérieures faible- ment séparées ; cuisses assez fortement en massue : jambes compri- mées, presque droites, mucronées ou onguiculées au bout; tarses assez longs, à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 large, triangu- laire ou subcordiforme, seul spongieux en dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné sur la ligne mé- diane, en triangle arrondi au bout ; 2* segment abdominal assez sou- vent (par ex. nigrolateralis) séparé du l" par une suture très-dis- tincte ; saillie intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum aplani, rétréci et coupé carrément en avant ; ses épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum plus ou moins large, parallèle, tronqué en arrière ; ses épimères subascendantes ; prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, subelliptique, le plus souvent revêtu d'un enduit ou d'une efflores- cence veloutée. Femelles : Elles ne ditfèrent des mâles que par leur massue anten- naire beaucoup moins large, en triangle transversal ou non. La forme insolite de leur massue antennaire fait reconnaître im- médiatement les mâles de ce genre parmi tous les Calandrides. Quant aux femelles, on pourrait assez facilement les confondre, au point de vue générique, avec celles de certains Sphenophorus à corps aplani en dessus (par ex. planipennis Schh.]; mais on évitera cette erreur en faisant attention à un seul caractère, à savoir que la portion épaissie de leur rostre est beaucoup plus longue et autrement faite que chez ces dernières. Le genre est propre aux Indes orientales et ses espèces (1) ont une livrée plus ou moins remarquable, mais très-variée. Leur sculpture n'est pas non plus homogène ; cependant la plupart ont le prothorax criblé de gros points enfoncés et caréné sur la ligne médiane et les élytres fortement striées-ponctuées. CYRTORHINLS. Femelle : Rostre assez long, médiocrement robuste, comprimé, (1) Aux sept (bipunctaiusj bimaculatus, fabricator, fabrilis, etc.) mention- nées par Sdiœnherr (CurcuL VIIÎ, 2, p. 231), aj. : C. Schœnherri, funebris, Fximhis, Guérin-Méncv. lcon.;In§. texte, p. 179; Java; le second habile éga- lement le continent indien; mes exemplaires proviennent de l'Assam. SPHÉNOPHORIDES. 298 brièvement épaissi, plus haut que large, fortement arqué et subgib- beux à sa base, peu à peu et faiblement élargi en avant, avec son extrémité déprimée; ses scrobes inférieures, basilaires et très-courtes, — Antennes médiocres, assez robustes ; scape un peu arqué, empié- tant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 à peine al- longés, obconiques, 3-6 subcylindriques, courts; massue médiocre, en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse nullement saillante. — Prothorax médiocrement convexe, allongé, parallèle, brièvement tubuleux à sa base, avec un sillon transversal peu marqué, légère- ment arrondi à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et aigu. — Elytres d'un tiers environ plus longues que le prothorax, peu convexes, parallèles, subtronquées en arrière, échancrées en arc à leur base, avec les épaules cà peine calleuses. — Pattes médiocres, assez robustes, les antérieures faiblement séparées; les quatre cuisses antérieures normalement, les postérieures graduellement en massue ; jambes droites, comprimées, terminées par un long mucro recourbé ; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, celui-là le plus long, 3 assez large, subcordiforme, 4 grand, ses crochets médiocres. — Pygidium déclive, convexe, en triangle curviligne obtus au bout; saillie inter- coxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum envoyant entre les hanches intermédiaires une saillie étroite, tronquée au bout. — Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, glabre. L'insecte qui forme le type de ce genre est originaire de Natal, et m'a été communiqué par M. Jekel, sous les noms générique et spé- cifique que je lui ai conservés (I). A un rostre voisin de celui des Cercidocerus, il réunit un faciès de Madaride, dû moins peut-être à sa forme générale qu'à sa livrée d'un noir brillant et à la sculpture de ses téguments. D'après la forme de son rostre et l'insertion tout-à- fait basilaire de ses antennes, je regarde comme étant une femelle l'unique exemplaire que j'ai à ma disposition. ACANTHARHINUS. ScHOENH. Ciircul., IV, p. 861, Rostre assez court, très-robuste, penché, cylindrique et cumprimé, droit, puis brusquement arqué dans son tiers terminal, muni en des- sous, au niveau de l'insertion des antennes, de deux assez fortes dents; ses scrobes inférieures, très-courtes, fovéiformes. — Antennes médiocres ; scape déprimé, empiétant assez fortement sur le protho- rax; fnniculo à articles 1 légèrement allongé, pyriforme, 2-6 très- Ci) C. baridioides. Oblongus., ater nitidus, rostro basi hrevitcr canaliculato, pectore prothoraceque dense punctatis, eljlris sat profunde ac tenuiter su!- catis, interstitiis planis, crebre punctulatis. Lons. (rosir, exclus.) 8 mill. Hab. Caffrari.l. 294 runCULIONIDKS. courts, serrés; massue assez grande, en fer de hache irréguher, un peu prolongé en dehors; sa partie spongieuse très-courte, un peu convexe. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, si nu é sur les côtés, rétréci en avant, brièvement tubuleux à son extrémité, avec un sillon transversal presque obsolète en dessus, médiocrement arrondi à sa base. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne, terminé par une pointe aiguë, — Elytres assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, conjointement et légèrement échancrées à leiu" extrémité; assez fortement échancrées en arc à leur base, avec les épaules ob- tuses. — Pattes courtes, robustes, les antérieures faiblement sépa- rées; cuisses et jambes comprimées, les premières graduellement en massue; les secondes droites, terminées par un mucro en forme de griffe; tarses médiocres, à articles 1 assez long, noueux au bout, 2 très-court, 3 large, en triangle transversal, seul spongieux en des- sous, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné, en triangle largement arrondi en arrière ; saillie intercoxale large, ar- rondie en avant. — Métasternmii déprimé dans son milieu, muni en avant d'une saillie quadrangulaire, envoyant une petite dent angu- leuse dans une échancrure du mésosternmn ; ses épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, tron- quée en arrière. — Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, glabre. Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, j'ignore s'il existe des différences entre les deux sexes. Le genre est voisin des Sphenophori's, mais bien distinct par la forme du rostre, les dents dont il est muni en dessous, et la brièveté de la partie spongieuse de la massue antennaire. L'unique espèce {Dregei Schh.) qui le compose, égale presque, sous le rapport de la taille, les plus grands SPHENOPHOP.us,et ressemble complètement, par son faciès, aux S. striatoforatus, Fahrœi et espèces voisines. Elle est d'un noir profond, peu brillant, finement pointillée sur le prothorax, avec les élytres fortement et nettement striées; les stries sont ponc- tuées à intervalles réguliers et leurs intervalles sont à la fois costi- formes et plans. Cet insecte est originaire de l'Afrique australe. SCYPHOPHORUS. ScuoEKH. CurctiL, IV, p. 855. Rostre assez long, médiocrement arqué, épaissi dans un peu plus de son tiers basilaire, assez robuste et cylindrique en avant; ses scrobes inférieures, profondes, reclilignes. — Antennes courtes, ro- bustes; scape empiétant fortement sur le prothorax; funicule à arti- cles 1 un peu plus long que les suivants, 2-6 transversaux, élargis peu à peu et fortement; massue médiocre, trapéziforme ; sa partie spongieuse nullement saillante, subconcave. — Prothorax plus long SPHÉNOPHORIDES. 203 que large, peu convexe, subparallèle sur les côU^s, hrusquemenl et for- tement tubuleux en avant, avec un sillon transversal peu marquée obliquement tronqué de chaque côté de sa base, avec sa partie mé- diane arrondie. — Ecusson assez grand, en triangle allongé. — Ely- tres assez convexes, oblongo-ovales, conjointement et faiblement échancrées en arrière, fortement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses; leurs épipleures à peine élargies dans leur moitié basilaire. — Pattes courtes, très-robustes, les antérieures faiblement écartées; cuisses et jambes comprimées, briè- vement ciliées en dedans, les premières fortement en massue ; les secondes droites, tronquées au bout, avec leur angle externe bi-épi- neux et l'interne mucrané ; tarses médiocres, villeux en dessous, à articles 1 un peu plus grand que 2, 3 médiocrement large, cordi- forme, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, sub- transversal, en triangle curviligne ; saillie intercoxale large, un peu arrondie en avant. — Métasternum plan, large et tronqué entre les hanches intermédiaires ; ses épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, parallèle, tronquée en ar- rière. — Prosterrmm sans saillie post-coxale. — Corps oblong, glabre. Schœnherr a trop séparé ce genre des Sphenophorus. Il en est voi- sin, mais suffisamment distinct par la structure de ses antennes, sur- tout de la massue antennaire, et celle des jambes. Les espèces qui le composent sont au nombre de trois (1), et propres à l'Amérique. Elles sont assez grandes, d'un noir intense, finement ponctuées sur le pro- thorax et plus ou moins fortement striées sur les élytres. Je soup- çonne que les exemplaires décrits par Schœnherr étaient des mâles, ainsi que ceux que j'ai sous les yeux. SPHENOPHORUS. ScHœNH. Curcid. Disp. meth., p. 327. Ce genre, qui contient à lui seul plus d'espèces que tout le reste de la Tribu, me parait avoir besoin d'être épuré. 11 n'est pas possible en effet d'en donner une définition qui embrasse tous les éléments que Schœnherr y a compris (2), et il n'est pas un seul des caractères (1) S. intersHtialis, Haïty; acupunctatus, Mexico; anthracinus, Amer, du Sud; Schœnh. loc. cit. p. 856. (2) Il a. reconnu lui-môme (Curcul. IV, p. 875) qu'il en était ainsi et s'est contenté de diviser le genre en deux groupes (sujets eux-mômes ii des excep- tions), selon que le 3» article des tarses est plus ou moins large et spongieux en dessous, ou pas beaucoup plus large que les deux l*^" et dépourvu de spon- giosité. Je remarque que chez un assez grand nombre d'espèces, toutes de moyenne et petite taille (par ex. adspersus, l'i-punctatus, variabilis, sangui- 296 f.URCDLIÛNlDES. qu'on peut lui assigner qui ne souffre des exceptions plus ou moins nombreuses. Dans cet état de choses, il suffira d'indiquer en quoi ces insectes diffèrent des Scyphophorus, qui sont les seuls du groupe actuel avec lesquels on puisse les confondre. Antennes moins robustes et relativement plus longues ; leur funi- cule ne grossissant pas ou que très-peu en avant; ses articles jamais fortement transversaux ; massue plus étroite, de forme variable ; sa partie spongieuse plus ou moins grande et tranchante. — Jambes ayant leur angle terminal externe obliquement arrondi, très-rarement tronquées à leur extrémité; celle-ci jamais bi-épineuse. Sauf les différences signalées dans la note annexée à cette page, le reste de l'organisation est pareil à ce qui existe chez les Scyphopiio- BLS. Mais dans ces limites ces insectes varient tellement sous le rap- port de la taille, de la sculptm'O des téguments et de la livrée, qu'il est impossible d'en rien dire de général. Ils sont répandus sur le globe entier, mais surtout dans les régions intertropicales, et plus nombreux en Amérique et aux Indes orientales que partout ailleurs. C'est, avec les Calandra, le seul genre de la tribu qui ait des repré- sentants en Europe; toutefois les espèces de ce continent [piceus, ab- hreviatus, parumpunctatus, etc.) sont peu nombreuses, assez rares et n'offrent rien de remarquable (1). neus, cinctus, pusiulosus. etc.), la saillie mésosteruale est plus étroite que de coutume, ce qui a entraîné uu rétrécissement analogue de la partie antérieure du métasternuni, et que ce caractère est accompagné des différences suivantes dans le rostre et les antennes. Le premier est plus brusquement épaissi à sa base. Les secondes sont plus longues; leur scape empiète plus fortement sur le prothorax, et, à l'inverse de ce qui existe ordinairement, est plus long que le funicule. Il y a en même temps dans l'insertion de ces organes une diffé- rence sexuelle qui paraît man(iuer ailleurs; chez les femelles, elle est tout-à- fait basilaire^ et chez les mâles subbasilaire. Ces espèces doivent à tout le moins former une section distincte. Parmi celles qui devront être exclues du genre, je citerai principalement le planipentiis de l'Ass.im et le terebrans de la Sénégambie. Outre leur forme déprimée, tous deux se font remarquer par la largeur excessive de leur saillie mésoslernale (chez le premier, elle est même fortement échancrée en arc), de leur métaslernum en avant et de la saillie in- tcrcoxale de leur abdomen. (1) Aux 121 espèces menlionnées par Schœnherr (Cureul. VIJI, 2, p. 235), aj. : Esp. d'Europe : Cal. paludicola, Walil, Roise n. Span. II, p. 81 ; Espagne mér. — Esp. africaine : S. quadrhndneratus ,i . Tlioms. Archiv. entom. 11, p. 1 i.'î; (labon. — Esp. de r.\niér. du Nord : S. sculi)t'dis,\]h\cT, Proceed. of the Acad. ofPhilad. VII, p. 415; Baltimore. — shnplex, fort Tejon; validus, ochrens,XH)- 'iiierinus, Sonora; procerus, pictus, Californie; J. L. Le Conte, ibid. X, p. 79. — gcntilis, J. L. Le Conte, Rep, on a railr. to the Pacif. Oc, Append. 1, p. 58; Californie. — dimidialipennis, Jekcl, Ann. a. Mag. of uat. Hist. Scr. 3, 11, p. 359; Amer, centrale. — Esp. de l'Amûr. du Sud : Cal. aurofasciata, De Brème, Ann. d. 1. Soc. entom. 1844, p. 308; Colombie. — S. crassus, Patago- SPHÉXOPHORIDFS, 297 AXINOPHORUS. ScHœNH. CurcuL, MU, p. 863 (1). Qaoique ce genre me soit inconnu en nature, je ne doute pas qu'il appartienne au groupe actuel. Rostre du double plus long que la tète, robuste, arrondi aux angles, linéaire, médiocrement arqué, subfléclii. — Antennes subba- silaires, médiocres, robustes; scape atteignant le bord antérieur du prothorax; funicule à articles 1 très-brièvement obconique, 2-6 trans- versaux, resserrés cà leur base, grossissant peu à peu, 6 contigu à la massue; celle-ci assez large, comprimée; son article corné élargi et ar- rondi en avant, sa partie spongieuse obliquement arrondie et tran- chante. — Yeux subcontigus en dessus et en dessous. — Prothorax très-allongé, peu convexe, graduellement rétréci en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian peu saillant. — Ecusson assez grand, cordiforme. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax, peu convexes, graduellement rétrécies et isolément arrondies en arrière, un peu plus larges cpe le prothorax et chacune arrondie en avant, avec les épaules un peu saillantes antériem'ement. — Pattes courtes, assez robustes, subégales; cuisses un peu comprimées, légèrement en massue, un peu ciliées en dessous; jambes subarrondies, presque droites, ciliées en dedans, prolongées en un fort mucro recourbé; tarses longs, à article 3 grand, subcordiforme, spongieux en des- sous. — Pygidium assez court, subtronqué au bout, rebordé sur les côtés, caréné en dessus à son extrémité. — Corps allongé, peu cor- vexe, glabre. La contiguïté du dernier article du funicule des antennes, celle des yeux en dessus et la forme générale du corps constituent une réunion de caractères qui ne s'accordent avec ceux d'aucun genre du groupe actuel. Celui-ci a pour type le Lixus gages de Fabricius, insecte de la côte de Guinée, d'un noir profund, lisse et brillant sur le protlinrax, opaque sur les élytres qui sont striées et ponctuées, avec le fond dis points elles stries elles-mêmes remplis d'atomes blancs, plus denses à la partie postérieure de ces organes qu'en avant. nie; rubrotessellafus, BolLvia; Blanch. in d'Orb. Voy.; Eiitoin. p. 2fli. — lœ- tiis, slrigosus, aduncus, crudus, Erichs. Archiv, 1817, I, p. 136; Pérou. — chitensis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chilo; Zool. V. p. 42.']. — Esp. de l'Australie et de la Polynésie : S. insidaris, Taity; interstitialis, Sidney; Bolteni. Voy. d. l'Eugéu.; Entom. p. 148. — Cal. cincta, Montrou?.. Faune de l'île Woodl. p. .55; Nouvelle-Calédonie. — S. Testardi, Montrouz. Ar.n. d. 1. Soc. entom. 1S60, p. 909; même pays. — Esp. des Ir.des or. : S. glabridiscAts, cribricoUis, evquisifus, F. Walker, Ann. a. 3Iag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan. (1) Syii. Lixiis, Fab. Syst. Elenth. Il, p. 500. 298 CURflULIONIDES. Groupe V. Calandrîdes vrais. Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tête arrondie. — Antennes au plus médiocres ; leur massue ovale ou en cône renversé, non com- primée. — Ecusson petit chez presque tous. — Episternmns du mé- tathorax médiocrement larges, ses épimères petites. — Epimères mé- sothoraciques ascendantes. — Prosternimi sans saillie postcoxale. Le caractère essentiel de ce groupe réside dans la forme de la mas- sue antennaire. Parmi tous les genres qui précèdent, elle n'existe que chez les Poteriophorus qui appartiennent au groupe des Sphénopho- rides par leurs épimères mésothoraciques non ascendantes. Elle se re- trouve également chez les Litosomides qui suivent, mais associée à des caractères complètement inconnus ici. Les genres de ce groupe se réduisent à cinq. Leurs espèces sont presque toutes de petite taille et les plus grandes ne dépassent que peu la moyenne. L'un d'eux est cosmopolite; deux autres sont propres à l'Amérique du Sud; parmi les deux derniers, l'un n'a encore été observé qu'en Afrique, l'autre à Madagascar. I. Corps large, oblongo-ovale ou suVjparallèle. a Rostre fortement renflé à sa base ; le renflement bifide au bout : Eugnorishis. aa — médiocrement renflé à sa base; le renflement sim- ple au bout. Ecusson assez grand, en triangle aigu : Belopœus. — petit, orbiculaire : Melchus. II. Corps étroit^ linéaire. Article corné de la massue antennaire coupé carrément; sa partie spongieuse assez saillante : Calandra. — — — coupé obliquement; sa partie spongieuse rétractée ; Catapyges. EUGNORISTUS. ScHOENH. CurcuL, IV, p. 848. Rostre assez long, droit, muni à sa base d'un renflement court, subcylindrique et bifurqué au bout, grêle et cylindricfue en avant; ses scrobes très-courtes, latérales. — Antennes assez longues, grêles ; scape empiétant assez fortement sur le prothorax ; funicule à articles obconiques : 2 notablement plus long cjue les autres, ceux-ci égaux ; massue en cône allongé et atténué à sa base ; sa partie spongieuse assez saillante, obtuséraent conique. — Prothorax presque aussi large que long, régulièrement convexe, arrondi sur les côtés et à sa base, brièvement tubuleux en avant. — Ecusson petit, en triangle aigu. — Elytres planes sur le disqiie, médiocrement allongées, peu à peu et r.AlANDRfDES VRAIS. 599 légèrement rétrécies en arritre, largement arrondies ;i leur extrémité, échancréos en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; les antérieures un peu plus grandes que les autres, assez fortement séparées ; cuisses graduellement en massue; jambes comprimées, finement villeuses et denticulées au côté interne, faiblement arquées, onguiculées au bout, avec leur angle interne fortement dentiforme ; tarses assez longs, pu- bescents en dessus, spongieux en dessous, à articles 1-2 en cône ren- versé, 3 très-large, subcordiforme, 4 médiocre, ses crochets petits. — Pygidimu transversal, eu triangle très-aigu au bout ; abdomen et métasternum plans; saillie intercoxale très-large, subanguleuse en avant. — Métasternum large et arrondi entre les hanches intermé- diaires, envoyant une petite pointe dans une étroite échancrure du mésosternum; ses épisternums assez étroits, ses épimères petites. — Saillie mésosternale large, un peu rétréci© et arrondie en arrière. — Corps oblong, partiellement écailleux. Les deux sexes diffèrent à peine ; le rostre est seulement un tant soit peu plus long chez les femelles que chez les mâles. Le genre ne comprend que la Calandra monachus d'Olivier (1), la plus élégante espèce peut-être de la tribu entière. C'est un insecte de taille moyenne, d'un noir intense velouté, avec le métasternum, la base de l'abdomen, les côtés du prothorax et un dessin remartjuable sm' les élytres, d'un blanc crétacé; ce dessin consiste en deux raies étroites et arquées qui partent de l'intérieur des épaules^ se touchent par leur convexité sur la suture et vont aboutir sur les bords laté- raux avant leur extrémité; une linéole transversale se voit en outre au milieu de chac[ue élytre. Toutes les parties blanches doivent cette couleur à de grosses écailles arrondies et concaves dans leur centre. Cet insecte est propre à Madagascar. BELOPOEUS. ScHOENH. Curcul., IV, p. 872. Mâle : Rostre à peine de la longueur du prothorax, faiblement ar- qué, épaissi dans son tiers basilaire et un peu renflé au niveau des antennes, grêle et cylindrique en avant; ses scrobes inférieures, courtes, rectilignes. — Antennes subbasilaires, médiocres, peu ro- Imstes; scape empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-6 courts, égaux; massue oblongo-uvale, assez forte ; sa partie spongieuse courte, obtu- sément conique. — Prothorax peu convexe, plus long que large, sub- parallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et brièvement tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lo])e médian étroit et (l) Entom. V. 83, p. 90; Cim-ciiI. pi. 28, f. 411. 300 CLUrULlONIDES, aigu. — Ecusson assez grand, en triangle allongé, acuminé au bout.— ■ Elytres très-peu convexes, ovales^ un peu atténuées et isolément ar- rondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et chacune arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales, les antérieures faiblement séparées; cuisses en massue; jambes comprimées, presque droites, mucronées au bout; tarses longs, à articles 1-2 grêles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, subcordiforme, spongieux en dessous, 4 grand, ses crochets médiocres. — Pygidium médiocre, fléchi, assez convexe, triangulaire, obtus au bout; abdomen largement concave à sa base; sa saillie in- tercoxale très-large, un peu arrondie en avant. — Métasternum con- cave, obtusément arrondi en avant; ses épisternums médiocrement larges, ses épimères petites. ^- Saillie mésosternale assez étroite, pa- rallèle.— Corps ovalo-ellipticpe, partiellement écailleux. Femelle : Rostre un peu plus long que le prothorax, plus grêle, droit, très-brièvement épaissi à sa base. — Antennes basilaires. — Abdomen à sa base et métasternum planiuscules. Genre établi sur la Calandra carmelita de Germar (i), insecte ori- ginaire du Brésil et de petite taille. 11 est d'un noir profond, à reflets soyeux en dessus, avec le discpe des élytres largement ferrugineux ; son prothorax est orné d'un dessin assez compliqué composé de lignes étroites formées par des écailles blanches; les côtés du corps en des- sous sont de la même couleur. MELCHUS. Rostre assez long, droit, épaissi dans son tiers basilaire, et im peu dilaté au niveau des antennes, grêle et cylindrique en avant ; ses scrobes inférieures, courtes et rectilignes. — Antennes médiocres, peu ou assez robustes ; scapo empiétant à peine sur le prothorax ; funi- cule à articles obconiques : 1-2 un peu allongés, celui-ci le plus grand, 3-6 égaux ; massue oblongo-ovale ou en cône renversé ; sa partie spongieuse assez saillante, >btuse. — Prothorax un peu plus long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et brièvement resserré en avant, légère- mont bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et faible. — Ecusson petit, en triangle curviligne ou suborbiculaire. — Elytres mé- diocrement convexes, graduellement rétrécies en arrière, im peu plus larges que le prothorax et plus ou moins échancrées ou sinuées à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médio- cres, robustes, subégales, les antérieures faiblement séparées ; cuisses en massue ; jambes comprimées, droites, mucronées au bout ; tarses de longueur variable, à article 3 médiocrement large, subcordiforme. (1) Ins. spec. nov. p.29fi. lALAMJRlULS VUAIS. 301 — Pygidiam déclive, court, en triangle tortement transversal; saillie intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum assez large entre les hanches intermédiaires, pénétrant à peine ou non dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums de lar- geur moyenne, ses épimères petites. — Saillie mésosternale médio- crement large, parallèle. — Corps oblongo-ovale ; sa vestiture va- riable. Genre très-voisin des Belopœus, et n'en différant même, rigoureu- sement parlant, que par la forme de l'écusson qui est beaucoup plus petit et tout autrement fait que chez ces derniers, puis en ce que le rostre est également épaissi à sa base dans les deux sexes. Ses espèces sont en même temps plus convexes et n'ont pas le même faciès que le B. carmeUtus. J'en connais deux (1) inédites, qui diftërent à quel- ques égards, et qui pourraient être placées dans des genres distincts. Le genre est propre à l'Amérique du Sud. CALANDRA. Clairv., Entom. helvét., I, p. 62 (2). Rostre de longueur variable, au maximum dépassant un pou la base du prothorax, légèrement arqué, rarement droit, plus ou moins robuste, épaissi à sa base, cylindrique en avant; ses scrobes basi- laires, subinférieures ou latérales, courtes. — Antennes courtes, (1) Oa peut les répartir da^ns deux sections dont la première, typique, est plus rapprochée des Belopoeus que la seconde. A Antennes assez grêles; leur massue obloago-ovalc, son l^r article cupuli- forme, sa partie spongieuse saillante; tarses allongés, à articles 1-2 étroits^ 3 médiocrement large. M. leprosus. Niger, opacus, glaber, undique subtiliter griseo-leprosus, pro- thorace dense varioloso-punctato, elytris oblongo-ovalibus, subtilissime striatis, basi medioque disci obscure rufo-sanguineis, vel oranino nigris. Long, (rostr. exclus.) 7, 10 mill. Hab. Venezuela. Mas. : Rostro nonniliil arcualo ; ventre late concave, Fœm. : Rostro recto ; ventre planiusculo. B Antennes assez robustes; le lc>' article de leur massue en cône allongu; sa partie spongieuse très-courte ; tarses médiocres, à articles 1-2 robustes, 3 large- Cette section pourrait constituer un genre distinct. M. wnhratilis. Fœm. : Niger, undique iudumento griseo-brunescente dense oblectus, subtus disperse punctatus, elytris elliptico-ovalibus, anle apicem sub- callosis, subtiliter striatis, sparsim minute tnberculalis. Long, (rostr exclus ) 9, 11 mill. Hab. Cayennà. (2) Syn. SiTOPHiLus, Scîiœnh. Curcnl. IV, p. 967. Quoi qu'en dise Schœn- lierr (ibid. VIII, 1, p. 205, note), il n'y a pas de raisons valables pour suppri- mer le nom de Calandra, et il doit naturellement rester à la première [grana- ria) des deux espèces que Clairville a décrites, l'autre (nhbreviata) étant un SpuEKoriiora'^. — b>rn>;>orHoni5 pars, Montrons. 302 (.URCLLlOMUtS. assez robustes ; scape empiétant à peine sur le prothorax ; funicule à articles 1-2 un peu allongés^ obconiques, celui-là le plus long, 3-6 sub- turbinés ou subarrondis, très-courts; massue oblongo-ovale ou ovale; son article basilaire beaucoup plus long cjue sa partie spongieuse ; celle-ci courte, subacuminée. — Prothorax notablement plus long que large, un peu déprimé en dessus, parallèle ou arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux en avant, faiblement arrondi à sa base. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, subdéprimées en "dessus, parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées ou échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, subégales, en général robustes, les antérieures fortement en massue ; jambes droi- tes, comprimées, onguiculées au bout ; tarses de longuem- variable, le plus souvent médiocres, à articles 3 pas beaucoup plus large que 1-2, 4 long; ses crochets médiocres. — Pygidium vertical, convexe, en triangle curviligne ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum plan, de forme variable entre les hanches intermé- diaires ; ses épisternums de largeur moyenne, ses épimères petites. — Saillie mésosternale assez large, parallèle. — Corps plus ou moins allongé, parallèle, glabre, parfois partiellement écailleux. Les deux sexes sont peu différents au premier aspect. Les mâles se distinguent des femelles par leur rostre un peu plus court, plus ro- buste, plus fortement ponctué, et en ce que leur métasternum et la base de leur abdomen sont un peu concaves. Ce genre comprend les plus petites espèces de la Tribu. Toutes sont criblées d'assez gros points enfoncés tant en dessous que sur le prothorax, et leurs élytres sont plus ou moins striées-ponctuées sur les élytres, avec les intervalles entre les stries costiformes. Leur livrée, d'un noir brunâtre, est sujette à passer au rouge ferrugineux, et offre parfois un mélange de ces deux couleurs. Celles dont les mœui's sont connues vivent aux dépens des semences des végétaux, et l'une d'elles {(jranaria), actuellement répandue sur tout le globe, n'est que trop connue par les pertes qu'elle cause à l'agriculture. C'est la seule qui soit originaire d'Europe. Une autre [orizœ] qui s'y rencontre également (1) et qui est devenue aussi cosmopolite que la précédente, a pour patrie les Indes orientales et attaque le riz et le maïs. Le genre est assez riche en espèces (2). (1) Il parait qu'elle tend à s'y acclimalcr; on l'a déjà rencontrée sous les écorces des arbres en dehors des habitations. Voyez, ;i ce sujet, une note de M. Scriba dans la Stetlin. enioni. Zeit 1857, p. 377. (2) Schœnherr (Curcui. IV, p. 008) en décrit ex visu 13, desquelles il y aura peut-être à retrancher une, Vincarnahis, dont il sera question plus bas (p. 305, note 1). Dans les collections, on trouve associées à ces insectes quelques grandes (velativemenl) espèces exotiques qui ont un faciès assez ditl'érent de celui des espèces typiipies et ([ui peut-être pourront former un genre ii ptut. LITOSOMIDES. 303 CATAPYGES. ScHoENii. Curcul. IV, p. 982 (1). Je n'ai pas vu ce genre, mais, d'après les caractères qui suivent, il est très-probable qu'il est voisin des Calandra, à la suite desquelles Scliœnherr l'a placé. Si ses épimères mésothoraciques ne sont pas ascendantes, il devra être reporté dans le groupe des Sphénophorides. Rostre presque de la longueur du prothorax, grêle, cylindi'ique, un peu épaissi à sa base, médiocrement arqué, légèrement fléchi. — An- tennes atteignant à peine le milieu du prothorax, subbasilaires, ro- bustes ; scape atteignant le bord antérieur du prothorax ; funicule à articles courts, turbines, subégaux ; massue cornée, longue, subcom- pacte, peut-être articulée, obliquement tronquée au bout; sa partie spongieuse très-petite, rétractée, subconcave. — Prothorax du double plus long que large, droit sur les côtés en arrière, un peu arrondi et l)rusquement resserré en avant, arrondi à sa base, peu convexe en dessus, comprimé sur les côtés en dessous. — Ecusson très-petit et très-grèle, acuminé en arrière. — Elytres prescjue planes en dessus, à peine plus longues et pas plus larges que le prothorax, linéaires, tronquées à leur extrémité, échancrées en arc à lem* base. — Pattes robustes, les intermédiaires plus courtes que les autres, les anté- rieures écartées h leur base ; cuisses sublinéaires, densément ciliées en dessous ; jambes droites, canaliculées, ciliées en dedans, terminées par un fort mucro recourbé ; tarses assez grêles, à articles 3 plus large que les autres, obtusément arrondi au bout, 4 grand. — Pygi- dium subdéclive, subtriangulaire, arrondi à son extrémité. — Corps allongé, linéaire, peu convexe. La forme de la massue antennaire constitue le caractère le plus saillant du genre. 11 ne comprend que le Lixiis albostriatus de Fabri- cius, insecte de la côte occidentale d'Afrique, de la taille environ du Lixus ascanii d'Europe et de forme encore plus étroite que les Ca- LAXDRA. Sa sculpture ressemble à celle de ces dernières, et son nom spécifique indique suffisamment la nature de sa livrée. Groupe VI. Litosomides. Mandibules trlquètres, saillantes, aiguës au bout. — Tête arrondie. — Antennes longues, grêles; leur funicule à articles lâchement unis. Depuis Scliœnherr, les suivantes ont été publiées : Sif: disciferus, F*. Walker, Ann. a. Mag. of nal. Hist. Ser. ?>, IV, p. 219; (îeylan. — Spheti. i^guttatta {oriz-œ), pumilus, palmarurn, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 910; Nouvelle-Calédonie. — Cul. chilcnsis, lœvkosta, Pliilippi, Stettin. cctom. Zeit. 1864, p. 37 i; Chili. (1) Syu. Li.\LS, Fdb. Sj'st. Elculh. Il, p. 5UJ. 304 CUHCiJLlOMDfcS. beaucoup plus longs que larges ; leur massue en cône renversé^ non comprimée. — Ecusson petit. — Pattes très-longues et grêles. — Epi- sternums du métathorax étroits ; ses épiraères petites. — Epimères mésothoraciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postcoxale. Des deux genres qui constituent ce groupe, l'un (Toxorhinus) est de la création de Dejean, mais les caractères n'en ont jamais été pu- bliés, l'autre existe depuis assez longtemps dans les collections sans avoir été encore mentionné nulle part, à ma connaissance. Rien ne leur ressemble dans aucun des groupes précédents, et ils peuvent, à bon droit, être regardés conmie les plus aberrants de la Tribu ; mais ils lui appartiennent sans aucun doute et n'ont pas de titres suffisants pour en former une à part. Tous deux sont propres à l'Amérique du Sud. I. • Rostre vertical, paruboliquement arqué : Toxorhinus. II. — subhorizontal, non ou à peine — : Litosomus. TOXORHINUS. Dej. Cut., éd. 3, p. 303 (1). Ilostre vertical, presque de la longueur du corps, paraboliquement arqué, un peu épaissi dans, son quart basilaire, avec un léger renfle- ment au niveau des antennes ; ses scrobes situées sous ce renflement, très-courtes. — Antennes insérées sous le sommet du renflement du rostre, assez longues et assez robustes ; scape peu à peu et fai- blement en massue, atteignant à peine la base du rostre ; funicule à articles obconiques, lâchement unis : 2 plus grand que les autres, ceux-ci égaux ; massue peu robuste ; son 1*'' article en cône allongé et rétréci à sa base; sa partie spongieuse en cône obtus, assez saillante. — Prothorax trois fois et demie plus long que large, cylindrique, légèrement et peu à peu rétréci 'en avant, avec un sillon circulaire avant son bord antériem', faiblement arrondi à sa base. — Ecusson très- petit, rhomboïdal. — Elytres à peine plus longues que le prothorax, planes sur le disque, parallèles, tronquées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes grêles, lon- gues, les antérieures plus que les autres, faiblement séparées à leur base ; cuisses graduellement en massue, les postérieures dépa^-sant assez fortement l'abdomen ; jambes comprimées, fortement onguicu- lées au bout; tarses longs et étroits, à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 peu élargi, cordiformc, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium oblique, eii triangle allongé, sinué sur les côtés, arrondi au bout ; saillie intercoxale large, tronquée et anguleuse dans son milieu en avant. — Métasternum assez large entre les hanches inter- (l) ^ju, Sri'jruiLus, Guonn-Mcnuv. Icoii.; Ins., Icsk', p. 172. LITOSOMlDfiS, 30o médiaires et tronqué en avant. — Saillie inésosteniale assez large, en carré long. — Corps allongé, linéaire. Dejoan s'est trompé sur ce genre au point de le placer entre les Otidocephalis et les Toxophorls. M. Guérin-Méneville, qui a décrit l'unique espèce (1) de Cayenne dont il se compose, a reconnu ses vé- ritables analogies et l'a classée parmi les Sitophills, en reconnaissant ([u'elle pourrait former un genre distinct. C'est un très-joli insecte, d'un noir profond velouté, avec un petit nombre d'étroites raies d'un beau blanc, parmi lesquelles deux forment sur le prothorax un che- vron dirigé en arrière, et deux autres un chevron sur les élytres, dirigé en avant. J'ignore le sexe des deux exemplaires que j'ai sous les yeux; d'après la longueur de leur rostre il est possible que ce soient des femelles. LITOSOMUS (2). Genre voisin des Toxorhinls, mais très-distinct par les caractères suivants : Rostre aussi long, mais encore plus grêle, horizontal, légèrement et régulièrement arqué, du reste pareil. — Antennes très-longues et très-grèles; scape arqué, assez brusquement épaissi au bout; funi- cule à articles noueux au bout : 1 \m peu plus gros que les autres, pas plus long que 3, 2 très-allongé, 3-5 égaux, 6 notablement plus court ; massue allongée, son article corné en cône longuement atténué à sa base ; sa partie spongieuse gi^ande, en cône obtus. — Pattes très- longues et très-grèles ; cuisses longuement pédonculées à leur base, médiocrement en massue au bout, les postérieures dépassant très- fortement l'abdomen ; jambes subarrondies, droites, onguiculées en griffe au bout; tarses très-longs, villeux partout, à articles 1-2 très- gTêles, celui-là de beaucoup le plus long. — Pygidium en triangle allongé et aigu. — Saillie intercoxale arrondie en avant. — Méta- sternum envoyant entre les hanches intermédiaires une saillie assez longue, aiguë et reçue dans une échancrure du mésosternum. L'espèce typique (3) est originaire de Colombie, d'un tiers environ (1) Sit. Banonli, Guéiin-Méncv. loc. cit. (Tox. cultrirostris Dcj.)-— M. GuC-- riu-Méiievillc (ibid. p. 271) décrit, sous le lîom de Silophilus viduus, iiu in- secte de l'île de la Réunion qui parait voisin de cchii-ci et appartient peut- être au même genre. — Le Sitophilus incarnatus de Scliœnherr (Curcul. lY, p. 968), du piys des Birmans, me paraît posséder aussi un rostre bien long pour un Sitophills, du moins la femelle, et je doute qu'il doive rentrer dans ce genre. (2) Le genre est connu dans les collections de Paris sous le nom de MYonm- Nus que lui a imposé M. Chevrotât, mais qui, ayant déjà été employé par Schœnherr (voyez tome VI, p. 371) dans la famille actuelle, n'est pas dispo- nible. (3) M. grallariiis. Lincaris, rufo-sanguinons, subtus nitidus^ suiira ^Julinus, roslro, antennis tarsisqiic nigris, lat-iiibus infra late, protlioracc l>asi \ittisquo Cotéopléres. Tome VU. -0 306 CURCIL1ON10ES. plus grande que le Toxorhinus Banonii et parait plus svelte encore par suite de la. gracilité du rostre, des antennes et des pattes. Mes exemplaires, ainsi que ceux que j'ai vus ailleurs^ ne présentent rien qu'on puisse regarder comme un caractère sexuel. TRIBU LXXIX. STROMBOSCÉRIDES. Cadre buccal profondément échancré ; pédoncule du sous-menton atteignant le bord antérieur de l'échancrure et laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules en tenailles, très-courtes. — Antennes insérées au milieu du rostre; funicule de 6 articles; mas- sue en cône renversé, cornée ; sa partie spongieuse non saillante. — Yeux fortement granulés, de grandeur variable. — Elytres recou- vrant le pygidium. — Jambes onguiculées au bout ; tarses linéaires, leur Z^ article non bilobé. — Episternums du métathorax très-étroits, ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques non ascen- dantes. — Corps de forme variable. La cavité buccale est complètement pareille à celle des Calandrides, mais le mode d'insertion des antennes, la forte granulation des yeux et le pygidium complètement invisible de ces insectes, montrent qu'ils constituent un type très-distinct. Ils ont en commun les deux derniers de ces caractères avec les deux groupes suivants^ et sont ainsi intermédiaires entre eux et les Calandrides. Schœnherr n'a connu qu'un seul de leurs genres qui est propre à Madagascar et qu'il avait placé, à tort, parmi les Sipalides ; je donne les caractères d'un autre qui est originaire de Ceylan. I. Yeux très-grauds, contigus en dessous : Stromboscerua, II. — médiocres, latéraux : Xerodermus. STROMBOSCERUS. ScHOENH. Ctircul., IV, p. 814. Tète transversalement globuleuse; rostre brusquement séparé d'elle par un sillon circulaire, allongé, médiocrement robuste, cylindrique^ comprimé et plus épais à sa base [çf), ou linéaire (9); ses scrobes commençant dans son milieu, passant rapidement sous lui et se per- dant dans un canal allongé de sa base. — Antennes courtes, robustes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule ta ar- binis longitudinalibus, elytris sutura singulciue lineis diiabus (interna graci- liori sa'pius partim obsolelâ), albo-cretaceis; rostro basi subtus sat grosse punctato, prothorace lœvi, elytris parum profunJe punctato-slriatisj. Long, rostri 7, torporis 10 mill. Hab. Colutnbiâ. STROilBOSCÉRlDES. 307 ticles 1 allongé, obcoiilque, 2-6 très-courts, extréinemeut serrés, à peine distincts les uns des autres, grossissant rapidement, 6 contigu à la massue ; celle-ci formée d'un seul article en cône renversé, très- obliquement tronqué et spongieux au côté interne. — Yeux très- grands, transversaux, contigus en dessous. — Prothorax en cône al- longé, étroitement resserré et tronqué en avant, légèrement et largement arrondi au milieu de sa base. — Ecusson allongé. — Elytres oblongues, légèrement et peu à peu rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et assez fortement échancrées en arc à leur base. — Pattes assez courtes; hanches antérieures subcontiguës; cuisses comprimées, sublinéaires; jambes droites, comprimées, forte- ment onguiculées au bout ; tarses com-ts, à peine spongieux en des- sous, à article 4 médiocre, ses crochets très-petits. — Les deux 1*'* segments abdominaux confondus ensemble; sailHe intercoxale très- large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Saillie méso- sternale assez large, triangulaire, arrondie en arrière. — Corps allongé, oblongo-elliptique, revêtu d'un enduit. Schœnherr n'en décrit qu'une espèce {Schuppclï) de Madagascar, ressemblant complètement à un Sphenophorus de moyenne grandeur. Il l'indique à tort coirane étant presque glabre ;. les exemplaires bien conservés sont revêtus uniformément d'un enduit d'un gris clair ([ui voile tout-à-fait leurs téguments. XERODERMUS. Tête arrondie ; rostre séparé d'elle par un sillon transversal situé immédiatement derrière les yeux, médiocre, robuste, arrondi aux angles, faiblement arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, longuement conniventes en dessous. — Antennes des Stromboscerus, avec la massue tronquée beaucoup moins obliquement au bout. — Yeux situés sur le rostre, assez petits, tranversaux, latéraux. — Pro- thorax subtransversal, cylindrique, brusquement et fortement tubu- leux en avant, avec un profond sillon circulaire avant son bord antérieur, à peine bisinué à sa base. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres assez courtes, médiocrement convexes, subver- ticalement déclives eu arrière, parallèles dans leurs trois quarts an- térieurs, puis brusquement rétrécies et obtusément arrondies au bout, avec deux forts tubercules latéraux un peu avant leur sonnnet, à peine plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement, échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes comptes, robustes, les antérieures contiguës; cuisses compri- mées, graduellement en massue; jambes légèrement arquées, assez brièvement onguiculées au bout; tarses des Stromboscerus. — Les deux 1*^" segments abdominaux séparés par une profonde suture ar- quée; 2 beaucoup plus grand (pic 3-i réunis; sailHe intercoxale très- 308 CLUGUHUMDES. large, coupée carrément en avant et brièvement anguleuse dans son milieu. — Métasternum médiocrement allongé. — Saillie mésoster- nale en triangle étroit et aigu. — Corps ovale, très-inégal, revêtu d'un enduit écailleux. L'espèce inédite (1) de Ceylan sur laquelle je fonde ce genre a complètement perdu le faciès des Calandrides qui est si visible chez les Stromboscerus et ressemble à un Dichotrachells de taille plus grande et de forme plus massive que de coutume. On pourrait même invoquer, pour la placer près de ce dernier genre, ses hanches anté- rieures contiguës, le profond sillon qui sépare ses deux l*'* segments abdominaux et la structure de ses tarses, mais son cadre buccal et ses antennes suffisent pour démontrer que sa place est dans le groupe actuel. Mes exemplaires ne présentent pas de différences sexuelles. TRIBU LXXX. OXYRHYNCHIDES. Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une fissure pour loger les mandibules; son bord antéro-inférieur plus ou moins distinctement trifide et logeant, dans les deux sinus qui en résultent, les palpes maxillaires. — Mandibules peu robustes, un peu saillantes et assez aiguës. — Antennes droites, basilaires; funicule de 6 ar- ticles; massue cornée, en cône renversé, spongieuse au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands, déprimés, transversaux, contigus en dessous. — Elytres recouvrant le pygidium ; jambes mucronées au bout; 3'^ article des tarses notablement plvis large que 2-3, bilobé. — Episternums du métathorax étroits, ses épimères petites. — Epimères mésothoraciques non ascendantes. — Corps oblongo-elliptique, revêtu d'un enduit. Par suite de la forme de ses antennes, l'unique genre qui compose ce groupe avait été placé par Schœnherr dans les Orthocères dont il terminait la série peu homogène. Mais il est de la dernière évidence qu'il présente tous les caractères essentiels des Calandrides, si ce n'est que le 3» article de ses tarses est bilobé, ce qui n'est qu'une simple exception dont on verra plus loin quelques autres exemples chez les Sipalides et les Cossonides. 11 n'est pas moins manifeste que la structure de sa cavité buccale exige qu'il soit placé immédiatement à côté des Sipalides qui suivent. (1) X. i^urcellus. Ater, indumeiito squammiformi cerviuo sal dense obleclus, protliorace rlorso longitinlinaliter pluri-rarinato, antice etlaleribus tuberculato; elylris iirofnnde sulcatis, sulcis remole punctatis, intcrstitiis ar;jute costalis, intciifiiiti^j allrniis magis promiiicutibus. Loii^'. (rostr. exclus.) i mill. Ilah. iii?. T.ijiiobanà; a Doni. ISictiicr dctcctuE. OXYnHYVf.HlDF>. 309 OXYRHYNCHUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 77. Tète arrondie ; rostre assez long, arqué, épaissi et subquadiangu- laire dans son tiers basilaire^ cylindrique et médiocrement robuste en avant; ses scrobes basilaires, inférieures, très-profondes, subfovéi- formes. — Antennes courtes, robustes ; scape en cône renversé, at- teignant à peine les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-ci le plus long, 3-6 cylindriques, non contigus; massue en cône renversé; sa partie spongieuse courte, convexe. — Yeux distants en dessus. — Prothorax transversal. ou non, plus ou moins convexe, ar- rondi sur les côtés et rétréci en avant, légèrement sinué de chaque côté de son bord antérieur, en général assez fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian court et aigu. — Ecusson assez petit, al- longé {Fortunei excepté). — Elytres le plus souvent peu convexes, subparallèles en avant, ou peu à peu rétrécics en arrière, isolément et obtusément atténuées à leur extrémité, chacune plus o\i moins ar- rondie à sa base, avec son bord antérieur souvent denticulé et les épaules rectilignes. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses graduellement en massue; jambes légèrement arquées, subarrondies, fortement mucronées au bout, avec leur angle interne dentiforme ; tarses médiocres, robustes, spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là le plus grand, 3 cordiforme, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie inter- coxale assez large, arrondie ou subtronquée en avant. — Métaster- num allongé, plan, prolongé entre les hanches intermédiaires en ime longue saillie étroite et pénétrant dans une petite fissure du méso- sternum. — Saillie mésosternale assez étroite, peu à peu atténuée en arrière. — Corps oblongo-ovale, revêtu partout d'un enduit épais. L'enduit en question, dont la couleur varie du gris jaunâtre au brun terreux, s'étend jusque sur la portion épaissie du rostre, les antennes et les pattes, y compris les tarses. La ponctuation est très-homogène et consiste en gros points varioles à fond blanchâtre, serrés et for- mant sur les élytres des rangées régulières. Chez une espèce inédite de ma collection il n'y a pas de dessin, mais chez toutes les autres il en existe un consistant tantôt [laleralis) en une ligne l)lanche qui longe les bords latéraux du prothorax et des élytres, tantôt {discors) en deux lignes pareilles formant une croix de Saint-André sur ces der- niers organes, tantôt enfin [Forttinei) en deux lignes en chevron. Les trois espèces (1) qu'a connues Schœnherr sont originaires des Ar- (1) 0. discors, laternlis , Java; rivtilosus, Bornéo; Scliœnh. Ciircil. V, p. .179; la premii^ro est trcs-roinmune à Jav,'(. 310 CURCULIONIDES. chipels indiens; mais le genre est répandu également sur le continent voisin, une autre espèce (1) ayant été depuis découverte en Chine. TRIBU LXXXI. SIPALIDES. Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une échan- crure pour loger les mandibules, qui, en général, la remplissent entière- ment et cachent les autres organes buccaux. — Mandibules de forme variable. — Antennes insérées vers le milieu du rostre ou un peu en deçà; funicule de 6, rarement de 7 articles; massue le plus souvent cornée et spongieuse au bout, parfois presque en entier spongieuse. — Yeux fortement granulés, déprimés, très-grands, contigus en des- sous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes mucronées ou onguiculées au bout; 3* article des tarses de forme variable, souvent bilobé. — Episternums du métathorax au plus médiocrement larges ; ses épimères petites. — Epimères mésothoraciques parfois subascen- dantes. — Corps de forme variable. La cavité buccale est faite comme chez les Oxyrhynchus, avec cette dilTére-nce que ses bords antérieurs, tant en dessus qu'en dessous, sont plus sujets avarier. Dans l'immense majorité des cas, lorsque les mandibules sont fermées, on n'aperçoit plus rien des autres organes buccaux ; mais chez les Rhina, ils restent en partie visibles. Sous d'autres rapports, ces insectes sont peu homogènes et pourraient être répartis dans des tribus distinctes, mais comme ils sont, en somme, réunis par le double caractère de leur cavité buccale et de leurs an- tennes coudées (ce dernier les distinguant des Oxyrhynchides), j'ai préféré les laisser ensemble. M. Coquerel (2) a figuré la larve et la nymphe d'mie de leurs es- pèces, la Rhina nigra de Madagascar, sans les décrire en détail. La première paraît ne différer en rien d'essentiel de celles des Calan- drides, dont le dernier segment abdominal est dépomn'u de saillie, et elle vit également dans les palmiers en voie de décomposition. Les Sipalides sont tous exotiques; un de leurs genres (Rhina) se trouve à la fois dans l'ancien et le nouveau continent; mi autre (Si- palus) habite l'Afrique et les Indes orientales; un troisième (Scle- ROCARDiiJs) est propre au premier de ces pays; les autres sont améri- (1) 0. Forfuneî, Walerh. Trans. of tho eutom. Soc. Ser. 2,11, p. 172; Shang- hai; cette espèce diffère sensiblement des précédentes par ses élylres plus convexes et munies de côtes qui manquent chez ces dernières, mais elle ap- partient réellement au genre. (2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 181, pi. 7, n» IV, f. 4a-d; trouvée en abondance dons le tronc décomposé d'un palmier. le Vinsonia ufilis Gaudich. ORTHOGNATHIDES. 311 cains. Malgré leur petit nombre^ ils ne forment pas moins de trois groupes secondaires très-nettement caractérisés. I. Funicule antennaire de 6 art.; corbeilles des jambes poster, non caverueuses; prosternum entier. Jambes poster, fortement élargies et tronquées au bout. Orthognathides. — — comprimées, non élargies — Sipalides thaïs. II. Funicule antennaire de 7 art.; corbeilles des jambes poster, caverneuses; prosternum canaliculé. Sclérocarpudes, GROUPB I. Orthognathides. Bord antéro-inférieur du cadre buccal prolongé en une longue saillie triangulaire. — Mandibules très-saillantes. — Funicule anten- naire de 6 articles. — Jambes postérieures graduellement et fortement élargies, largement tronquées au bout ; tarses linéaires, non spon- gieux en dessous. — Prosternum non canaliculé. Cet ensemble de caractères a. une valeur plus que générique et n'existe que dans le genre suivant de Scliœnherr, qui est propre à l'Amérique du Sud. Le plus remarqualjle est la saillie très-pronon- cée dont la cavité buccale est munie en dessous. Elle est en contact avec les mandibules et, conjointement avec ces dernières, cache com- plètement les oAitres parties de la bouche. ORTHOGNATHUS. ScHOENH. Curcid., IV, p. 812 (1). Tête globuleuse; rostre penché, médiocre, assez robuste, déprimé, arrondi aux angles, presque droit, fortement échancré au bout ; sa face inférieure plane, carénée dans toute sa longueur; la saillie de son bord antérieur en dessous, atteignant presque le sommet des mandi- b\iles (2); ses scrobes médianes, profondes, passant brusquement sous lui, arquées et évasées. — Mandibules déprimées, droites et inermes au côté interne, obtuses au bout. — Antennes médianes, courtes, ro- bustes ;scape en cône renversé, atteignant les yeux; funicule à arti- cles 1 un peu plus gros et plus long que les suivants, 2-6 cylindriques, (1) Syn. Sph.enognathus, Schœnh. Curcul. VIII, 2, p. 215. Scliœnherr a cru devoir changer, en 1845, le nom qu'il avait primitivement imposé au genre, en donnant pour raison que Dejean l'avait déjà employé pour un genre de Lucanides. Mais, en 1838, M. Buquet ayant publié ce dernier en l'appelant Spu.înogkathus, le nom d'ORiHOGNATHUs doit être conservé. (2) Schœnherr décrit ma! cette singulière structure du rostre^ qu'il dit être bi-lancéolé au bout. Il a probablement voulu désigner par là les bords de l'é- chancrure que son bord antérieur présente en dessus: dans ce cas, il n'aurait pas vu la longue saillie du hord inférieur. 3IÎ^ riRriILIûNIDES, fortement transversaux; massue en triangle inéquilatéral;, cornée^ avec sa troncature spongieuse. — Prothorax aussi long que large^ régu- lièrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, très-brièvement resserré en avant, avec un léger vestige de lobes oculaires, tronqué à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres convexes, oblongo- ovales, atténuées et subacimiinées à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes médio- cres ; hanches antérieures contiguës, les postérieures beaucoup plus robustes que les autres ; cuisses comprimées, sublinéaires, échancrées en dessous près de leur sommet; jambes comprimées, les antérieures élargies et divisées en deiu lobes à leur extrémité ; les intermédiaires ayant leur angle interne longuement dentiforme; les postérieures graduellement élargies et largement tronquées au bout(l), les quatre tarses antérieurs longs, linéaires, à article 1 assez long; les posté- rieurs courts, avec leur 1^"' article dilaté et triangulaire; tous ciliés au bout de leurs articles; le 4" médiocre; ses crochets petits. — 2^ segment abdominal aussi long que 3-4, arqué à ses extrémités, séparé du 1*'' par une suture arquée ; saillie intercoxale large, paral- lèle, arrondie en avant. — Métasternmn long, longitudinalemeut canaliculé-; ses épisternums assez larges, sinueux en dedans, soudés avec ses épimères. — Saillie mésosternale étroite. — Corps oblong, glabre. Ce genre rivalise, dans la section actuelle, avec les Sclerocardius, sous le rapport de la bizarrerie des caractères. Le faciès de l'unique espèce [Uvidiis Schh.) qui le compose est, au contraire, parfaitement normal; on la prendrait, au premier coup-d'œil, pour un Spheno- PHORi:s de moyenne grandeur. Elle est en entier, y compris les an- tennes et les tarses, d'un jaune testacé livide; son prothorax parait presque imponctué à la vue simple, et ses élytres sont fortement striées, avec les intervalles entre les stries convexes. Cet insecte, ori- ginaire du Brésil, est très-rare dans les collections, et je n'en ai vu que deux exemplaires: celui-là même qui a servi àSchœnlierr, et un autre, de moitié plus petit, que m'a communiqué M. Waterhouse. J'ignore à quel sexe ils appartiennent. Groupe II. Sipalides vrais. Cadre buccal sans saillie sur son bord inférieur. — Mandibules courtes, variables. — Fuuicule antenunire de 0 articles. — Jambes postérieures non élargies au bout; tarses variables. — Prostenuim non canaliculé. (1) On croirait, do prime-abord, qu'elles sont forfement caverneuses, mais ceia n'est pas; !a cavité cotyloide du tarse est située sur leur trnnralure m(^me dont eili? entame seulement le bord interne. SIPALIDES VR\IS. 3i3 Ce groupe paraît, au premier coup-d'œil, devoir en former deux ; d'une part les Sipalis et les Mesocordylus à rostre arqué et tarses linéaires; d'autre part les Rhi\a dont le rostre est droit et le 3' article des tarses large et bilobé. Mais il existe un genre (Har- PACTERUs) possédant ces deux derniers caractères, qui, à part cela, ressemble tellement aux Mesocordylus, qu'il forme évidemment le passage entre les deux sections. J'ai cru, dès-lors, devoir les laisser ensemble. I. Rostre arqué; tarses linéaires. Massue antennaire très-obliquement tronquée au bout : Sipalus. — — carrément — : Mesocordylus . II. Rostre droit; 3« art. des tarses large et bilobé. Massue antennaire oblongo-ovale, en partie cornée : Harpacterus, — — allongée, cylindrique, spongieuse : Rhina. SIPALUS. ScHOENH. Curcîil. Disp. me//(., p. 324. Tête arrondie; rostre long, robuste, arqué, épaissi et en général comprimé dans moins de sa moitié basilaire, cylindrique en avant et un peu déprimé au bout, avec le bord infériem- du cadre buccal légère- ment trifide; ses scrobes commençant entre sa base et son milieu, pro- fondes, très-oblicfues et subconniventes en arrière. — Mandibules un peu saillantes, épaisses, convexes en dehors, inermes. — Antennes insérées en deçà du milieu du rostre, médiocres, très-robustes ; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à articles 2 xm peu plus long que les autres, obconic{ue, 1 et 3-6 cylindriques, transversaux, non serrés; massue cornée, en cône renversé, très-obli- quement tronquée et spongieuse au bout. — Prothorax au moins aussi long que large, tantôt (par ex. granulatus) subcylindricpe, tan- tôt (par ex. guineensis) déprimé en dessus et prescpe carré, plus ou moins rétréci en avant, tronqué à sa base. — Ecusson allongé, aigu en arrière. — Elytres convexes, parallèles, rétrécies et déclives dans leur tiers postérieur; un peu plus larges que le prothorax et faible- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues, les antérieures contiguës à leur base ; cuisses liné'aires, les postérieures dépassant un peu l'abdomen ; jambes légèrement arquées et obliques à leur sommet, prolongées en un long mucro aigu ; tarses presque aussi longs que les jambes, linéaires, glabres, à articles i-3 obconiques, subégaux, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — 2* seg- ment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1" par une suture arquée ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — Saillie mésosternale médiocrement large, en triangle arrondi au bout. — Corps oblong, inégal, revêtu partout d'un enduit. 314 CURCULIONIDES. Les mâles difterenl des femelles par leur taille plus petite^ leur rostre plus robuste, rugueux et ponctué dans sa partie antérieure, tandis que chez ces dernières, il est plus grêle dans toute son étendue , avec sa portion terminale faiblement ponctuée et bril- lante. Scliœnherr a compris dans ce genre des espèces de l'ancien et du nouveau continent; mais il me paraît devoir être réduit aux pre- mières, et c'est d'aprè's elles seules que la formule qui précède a été rédigée. Ce sont de grands insectes dont la livrée offre un mélange de brun, de noir et de jaune fondus ensemble, et ayant un aspect velouté. Leur prothorax est tantôt criblé de fossettes arrondies, tantôt couvert de rugosités confluentes; des rangées de fossettes arrondies ou allongées, rangées plus ou moins effacées en arrière, se voient sur les élytres ; les intervalles entre elles sont lisses ou munis de pe- tits tubercules espacés. Le genre est médiocrement riche en es- pèces (1), mais son habitat s'étend de la côte occidentale d'Afrique jusque dans les parties les plus reculées des Archipels indiens. MESOCORDYLUS. Ce genre comprend les Sipalus américains de Schœnherr. Outre leur habitat, ils me paraissent différer suffisamment de ceux de l'an- cien continent pour devoir en être séparés. Les différences portent sur les points suivants : Rostre plus court, déprimé dans toute sa longueur, un peu épaissi dans ses deux tiers basilaires et plus ou moins dilaté au niveau de l'insertion des antennes; ses scrobes moins inférieures et non conni- ventes en arrière. — Massue antennaire plus courte, coupée carré- ment au bout; sa partie spongieuse saillante, en cône obtus. — Prothorax jamais cylindrique. — Elytres allongées, parallèles, sub- cylindriques. — 2'' segment abdominal séparé du l^^ par une suture droite. — Corps allongé, beaucoup moins robuste. A quoi s'ajoute encore que la livrée et la sculpture des téguments sont complètement différentes. Ces insectes sont en effet tous d'un noir peu brillant sur lequel se détachent, chez la plupart des espèces, de fines gouttelettes formées par un enduit blanc ou jaunâtre; il est rare qu'il soit remplacé par des écailles de même couleur plus ou moins condensées. Quant à la sculpture, constamment le dessous du corps et le prothorax présentent des points enfoncés très-serrés sur celui-ci, et les élytres sont régulièrement striées, avec les stries ponctuées ou non. (1) Schœnherr (Ciircul. VIII, 2, p. 209) en a connu 6 espèces : guineensis, Burmeisteri, granulatits, etc.; je ne sache pas que, depuis, on en ait publié aucune. SIPAtlDKS VRAIS. 31S Le genre est plus nombreux cfue les Sipauîs [i] et répandu clans toutes les parties chaudes de l'Amérique. HARPACTERUS. ScHOENH. Curcul. VIII, 2, p. 206. Tète subglobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, droit, couvert d'aspérités, subcylindrique à sa base, renflé dans .son milieu, au-dessus de ses scrobes, subquadrangulaire en avant, avec son bord antérieur tronqué tant en dessus qu'en dessous ; ses scrobes médianes, très- profondes, latérales, rectilignes et très-courtes. — Mandibules courtes, leur angle externe recourbé en dehors, aigu. — Antennes courtes, robustes, médianes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-6 de même forme, transversaux ; massue oblongo-ovale ; sa partie cornée cupuliforme, la spongieuse presque aussi grande, en cône obtus. — Veux faiblement séparés en dessus. — Prothorax oblongo-ovale, très-brièvement resserré et tronqué en avant, sans aucun vestige de lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylin- driques, conjointement et triangulairement échancrées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres; hanches antérieures faiblement séparées; cuisses comprimées, graduellement et médio- crement en massue; jambes légèrement arquées au bout, obliques et prolongées en un long mucro dirigé en dedans; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-Là le plus long, .3 plus large, bilobé, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2« segment abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du l""" par une suture presque droite; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale étroite. — Corps allongé, cylindrique. Le rostre était pireil dans le petit nombre d'exemplaires que j'ai vus, et Schœnherr ne parle pas non plus de différences sexuelles. Il est plus que probable que lui et moi n'avons examiné que des mâles et que les femelles doivent avoir le rostre plus grêle et sans aspé- rités. Ces insectes ressemblent, à s'y méprendre, aux Mesocordylus qui précèdent ; mais leur rostre construit sur le même plan que celui des Rhin'a mâles, leurs tarses spongieux en dessous et dont le 3'^ article est bilobé, etc., les en distinguent parfaitement. Ils font évidemment le passage entre les deux genres en question. On ne connaît que (1) Schœnherr (Curcul. VIII, 2, p. 211) en mentionne 10 espèces (sfriatus, Memnonins, cylindrnceus , etc.). Depuis, on a publié les suivantes : Si'p. luteo- signatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 20.3; Corrientes. — immundux, scntellnris. Erich?, Archiv, 1847. 1,p. l^^>; Pérou. 316 cL'KriiLioxiriFS. les deux espèces {eheninus, quadrisignntus) du Brésil décrites par Schœnherr, RHINA. Latu., Hist. nat. d. Crust. et d. Ins., W, p. 101 (1). Mâles : Tète subglobuleuse^ saillante; rostre notablement plus étroit qu'elle, robuste, droit, couvert d'aspérités en dessus, subcylindrique dans sa moitié basilaire, dilaté dans son milieu au-dessus de l'in- sertion des antennes, puis déprimé en avant, plus ou moins villeux en dessous et sur les côtés; son bord antéro-supérieur prolongé en une forte saillie triangulaire ou ovale et aiguë ; l'inférieur coupé carrément; ses scrobes commençant im peu avant son milieu> recti- lignes et eiTacées à une grande distance de sa base. — Mandibules épaisses, assez saillantes, recourbées en dehors et bilobées à leur ex- trémité (2). — Antennes submédianes, assez longues, médiocrement robustes ; scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; fu- nicule à articles de forme variable : 1 court, noueux au bout, 2 de même forme, le plus long de tous, 3-6 obconiques ou plus ou moins arrondis; massue très-allongée, cylindrique, compacte, veloutée (3), — Yeux occupant toute la partie antérieure de la tête, subcontigus en dessus et en dessous. — Prothorax au moins aussi long que large, ovalaire, un peu déprimé en dessus, très-brièvement rétréci en avant, un peu sinué au milieu de son bord antérieur, tronqué à sa base. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylindriques, subverticalemont déclives en arrière, un peuplas larges que le prothorax et plus ou moins échancrées à leur base. — Pattes longues, les antérieures notablement plus que les autres ; hanches de la même paire assez fortement séparées; cuisses subarrondies, linéaires; jambes arquées à leur extrémité et prolongées au côté interne en un long mucro; toutes ou quelques-unes d'entre elles munies au côté interne d'épities espacées; tarses longs, à articles i très-grand, grêle, 2 beaucoup plus court, tous deux spongieux sur (1) Latreille est l'auteur du genre, et non Olivier, comme le dit Schœuherr et même Ericlison dans le « Nomonclator zoologicus » d'Agassiz, Col. p. 141. (2) Ce genre est le seul du groupe actuel chez lequel les organes buccaux, autres que les mandibules, sont visibles en partie. Les mâchoires sont enfon- cées dans la cavité buccale, petites, mais leur lobe uniqua est assez développé, j subcultriforrae et densément cilié au côté interne. Les palpes maxillaires sont relativement assez grands et assez robustes; ce sont eux qu'on aperçoit princi- palement; leurs trois articles basilaires sont transversaux, le dernier en forme d'alêne. Le menton est petit, carré, ciiié et paraît confondu avec la languette ; ses palpes sont très-petits et grêles, mais du reste pareils aux maxillaires. (3) En général on aperçoit à sa base un anneau corné, ou le long de son bord externe une bacidc de même nature, plus ou moins longue. L'un et l'autre sont d«"S vestiges du !'•'" article. SCLtKOCAlUUlULS. 317 leurs bords seuls en dessous, 3 beaucoup plus large, bilubé, spon- gieux inférieurement, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2« segment abdominal un peu plus grand que chacun des deux suivants, tous séparés entre eux et du 1^'' par de profondes sutures droites; saillie i4itercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez large, triangulaire. — Prosternum convexe, souvent villeux. — Corps allongé, cyhndrique. Femelles : Rostre plus court, glabre ou faiblement villeux; son bord antériem" en dessus non prolongé en une saillie. — Pattes plus courtes, avec les antérieures à peine ou pas beaucoup plus grandes que les autres. — Prosternum glabre. L'un des genres les plus remarquables de la famille et qui serait isolé si les Harpacterus ne le rattachaient pas aux Mesoc.oroyli s. La plupart de ses espèces figurent parmi les plus grands Curculionides, et toutes sont très-homogènes sous le rapport du faciès et de la sculp- ture des téguments. Constamment leur prothorax est couvert de gros points enfoncés confluents, et leurs élytres sont fortement sillonnées; les sillons sont cloisonnés et leurs intervalles étroits et costiformes. Leur livrée est d'un noir assez brillant, mais les élytres sont sujettes parfois {scrutator) à être densément marbrées et sillonnées de blanc. Ces insectes sont répandus aux Antilles, dans l'Amérique du Sud, au Mexique, en Afrique et à Madagascar. On en connaît huit en ce moment (1). Groupe III. Sclérocardiîdes. Cadre buccal sans saillie sur sun bord inférieur. — Mandibules très-coiu'tes, en tenailles. — Funicule antennaire de 7 articles. — Jambes postérieures fortement élargies au bout ; leurs corbeilles ca- verneuses. — Prosternum canaliculé. A l'exemple de Schœnherr, tous les auteurs qui ont parlé du génie unique qui compose ce groupe, l'ont classij parmi les Cryptorhyn- chides. L'existence du profond canal dont son prosternum est pourvu (1) Dont sept mentionnées par Schœnlierr, Curciil. IV, p. 790. Il les divise en deux secUous : A Jambes glaljres dans les deux sexes : R. ehriosa, Mexique; barbirostrisYih., cos^q/î'av, Brésil; a/faàer, Mexique. — B. Jambes des mâles villeuses au côté interne : R. scruiator Oliv., Cnbi, Haity; Afzelii, Sierra- Leonc; nigra Drury, Madagascar. Suivant M. Clievrolat (Ann. d. 1. Soc. eii- tom. 1851, Bull. p. LXXXVII), la scru^o^or de Cuba est différente de celle de Haity, d'après laquelle Olivier a décrit l'espèce. Jacquelin-Duval (in Ramon de la Sagra^ Hist. fis., etc. de Cuba, VII) a imposé à la première le nom de R. oblita. — A la première de ces sections semble appartenir : R. amplicollis, Gerst;fcck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1805, p. 8â, et in Feters, Reise n. Mo- zamb.; Entom. p. 317 (fi. barhirostris? Bcrlol. ÎSov, conimeiit, Inst. BoiiOn, \, p. i'il); M'>zatnbiquc. 318 CURCULIONIUtS. devait, en etl'et, lui faire assigner cette place. Mais l'examen de ses organes buccaux et la structure de sa massue antennaire, montre qu'il appartient à la Tribu actuelle dont il est^ avec les Orthogna- THUS, le membre le plus aberrant. SCLEROCARDIUS. ScHOENH. Mantis sec. Curcul., p. 82 (1). Tète relativement très-petite, arrondie ; rostre assez court et ro- buste, subcylindrique, un peu comprimé latéralement, à peine arqué, tronqué au bout; ses scrobes commençant un peu au-delà de sou milieu, obliques et rapprochées en arrière. — Antennes médiocres, assez robustes; scape fortement en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, 3-7 courts, grossissant peu à peu, 7 subcontigu à la massue, celle-ci oblongo-ovale, comprimée, obtuse au bout, subarticulée. — Prothorax subtransversal, régulièrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, avec son bord antérieur profondément sinué latérale- ment, muni de lobes oculaires assez saillants et arrondis, coupé presque carrément à sa base ; prosternum profondément canaliculé, le canal étroit entre les hanches antérieures et nettement limité au niveau de leur bord postérieur. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres convexes, régulièrement ovales, plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules obli- quement arrondies. — Pattes médiocres, très-robustes; hanches anté- rieures très-grosses, hérissées de cils courts et rigides en dedans ; cuisses en massue, munies d'une petite dent ; jambes comprimées, arquées, tranchantes en dehors, les antérieures munies de trois fes- tons externes, très-saillants, dont le dernier terminal, les postérieures graduellement élargies, avec leurs corbeilles très-fortement caver- neuses (2) ; tarses médiocres, spongieux en dessous sur leurs bords seulement, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez large, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments intermé- (1) Syn. Hetef.opus, Schœnh. Curcul. VIII, 2, p. 1; nom déjà employé pour des Mammifères, des Oiseaux et des Reptiles. Schœnherr ne l'a pas changé volontairement, mais n'ayant plus sous les yeux l'espèce typique du genre, il a fondé une seconde fois ce dernier, sous le nom adopté dans le texte, en don- nant celui de Bohemani à l'espèce elle-même. (2) I! n'y a guère que les Emphiastes (voyez tome VI, p. 511) qui les aient au«si fortement caverneuses; seulement ici la cavité qui en résulte est assez étroite, transversale et flexueuso, forme insolite et étrangère à tous les Gurcu- lionides qui me sont connus. Les quatre jambes antérieures ont leur bord ex- terne terminal un peu prolongé, mais diflëremmeut fait; celui des antérieures, élargi par le feston externe et terminal mentionné dans le texte^ paraît bilobé, tandis que celui des intermédiaires est écliancré en dehors et tronqué au côte iutirnc; mais ni aux unes ni aux autres, les corbeilles ne sont caverneuses. COSSONIDES. 319 diaires de l'abdomen égaux, séparés entre eux et du i" par de pro- fondes sutures rectilignes; saillie intercoxale large, ogivale. — Méta- sternuni assez long. — Saillie mésosternale triangulaire, inclinée. — Corps massif, ovale, glabre. La seule espèce [africanus Schh.) décrite du genre est un grand insecte répandu depuis le Sénégal à Natal et peu commun dans les collections. Il est en entier d'un noir profond, peu brillant, criblé partout de gros points enfoncés, en partie confluents sur le prothorax ; ses élytres sont fortement striées, avec les stries occupées par des fossettes quadrangulaires et leurs intervalles costiformes. TRIBU LXXXII. COSSONIDES. Cadre buccal fortement échancré ; pédoncule du sous-menton courte parfois peu distinct, laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules en tenailles et très-courtes, ou plus faibles et un peu sail- lantes. — Antennes courtes, insérées sur des points variables du rostre; funicule de 7, 6, S ou 4 articles; massue ovale ou subglo- buleuse, cornée à sa base, sa partie spongieuse plus ou moins sail- lante. — Yeux tantôt fmement, tantôt fortement granulés, au plus médiocres, souvent petits ou nuls, toujours très-fortement séparés en dessous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes onguiculées au bout; tarses courts, filiformes; leur 3« article assez souvent un peu plus large quô les deux précédents, mais rarement bilobé. — Epi- sternums du métatliorax étroits; ses épimères petites. — Epimères mésothoraciques acuminées en haut, non ou à peine ascendantes. — Corps presque toujours allongé et linéaire. J'ai exposé plus haut les motifs qui m'ont engagé à conserver à ces insectes la place que Schœnherr leur a assignée à la fin de la Famille actuelle. Elle est, en effet, justifiée par la tendance de plus en plus prononcée qu'ils ont à se rapprocher des Scolytides et qui finit par être telle qu'il faut y regarder de près, afin de ne pas prendre quelques-uns de leurs genres (surtout Ekemotes et Stenoscelis) pour des Hylastes et des Hylurgus. Cette analogie s'étend même, dans un grand nombre de cas, jusqu'aux habitudes. Les Cossonides sont tous petits et n'ont rien conservé du faciès des espèces des groupes précédents. A une seule exception près (Oodemas), ils sont tous allongés et le plus souvent linéaires, cylindriques ou dépi-imés. Dans la grande majorité des cas, leurs téguments sont glabres et, quand cela n'a pas lieu, leur vestiture consiste en poils fins et redressés. La variété que présente la composition de leur fu- nicule antennaire, est sans exemple dans les autres groupes de la famille et facilite beaucoup leur classification. Aucun auteur n'a 320 curculiomlieï:. signalé jusqu'ici combien il est fréquent que le scape empiète sur les yeux et les déborde môme en arrière. La tendance qu'ont ces derniers organes à devenir très-petits et à disparaître complètement est remarquable ; nul groupe de Curculionides ne contient un aussi grand nombre d'espèces aveugles. Les deux 1«" segments abdomi- naux sont toujours très-grands et complètement soudés ensemble, caractères très-importants, car leur absence suffit pour exclure de la Tribu toute espèce qui ne les possède pas. Enfin, c'est ici que se trouve la seule exception connue au nombre des articles des tarses chez les Curculionides : il y en a cinq bien distincts chez les Dryoph- THORUS. Toutefois, le type spécial que constituent ces insectes n'est pas tellement tranché et évident qu'il ne puisse donner lieu à quelques incertitudes (1). Mais on courra peu le risque de se tromper^ si l'on a bien saisi l'ensemble des caractères qui leur est propre. Pendant longtemps, les Cossonides ont été regardés comme ayant tous des habitudes pareilles à celles des Scolytides, c'est-à-dire comme étant exclusivement xylophages et ligniperdes. Mais on sait mainte- nant, grâce surtout aux découvertes de M. Wollaston, qu'un certain nombre d'entre eux sont non-seulement épigés, mais arénicoles, et s'enfoncent à une assez grande profondeur dans le sable, principale- ment celui des bords de la mer. Plusieurs de leurs larves, appartenant aux genres Dryophthorus (2), Khyxcoli;s (3) et Mesites (4), ont été décrites, dans ces dernières an- (1) On a vu plus haut (p. 251) que Schœiilierr avait compris parmi eux un genre (Eumycterus) de Madarides. Par compensation, deux autres (Ph.ïnomk- Kus, AoRus) qui leur appartiennent avaient été placés par lui dans ses Cliolides. M. Boheman également a classé près des Bauidius un genre qu'il a créé dans ces derniers temps sous le nom d'OoDEMAS. Enfin M. Wollaston lui-môme, qui a fait une étude approfondie de ces insectes, y a, fait entrer, avec beaucoup d'Jîésitalion, il est vrai, deux genres (Nesiotes, Onvcholips) que j'en ai exclus. Il sera (piestiou plus bas du second ; le premier a été reporté (Tome YI, p. 376) parmi les Molytides. C'est dans ce dernier groupe et dans celui des Rhyparoso- midcs que se trouvent principalement les genres avec lesquels les Cossonides, en dehors de la cohorte actuelle, ont des rapports qui pourraient induire en erreur. (2) D. lymexijlon, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entoui. 1856, p. 245, pi. 5, f. 321-325; attaque le pin maritime, le chêne et le coudrier, recherche le bois sec ou qui a subi un commencement de décomposition, et ie crible de ses gale- ries dirigées dans tous les sens. (3) fi. porcalus, strangulatus, E. Perris, loc. cit. p. 247, pi. 5, f. 326-329 et pi. 6, f. 380-381 , tous deux attaquent exclusivement le pin maritime et les bois de charpente provenant de cet arbre; leurs galeries ressemblent à celles du Dryophlhorus lymexyîon. — truncorum, Heeger, Sitzungsbcr. d. Wlcn. Acad. XXXIV, p. 212, pi. 4; vit sur les sapins et creuse des galeries longitu- dinales dans leur aubier. (4) M. oquitanus (sous k no!U '\c pallidipcnuis]. Ed. Perris, loc, cit. p. 251., DRYOPHTHOUlDES. 321 nées, par MM. Ed. Perriset Heeger. Leur ressemblance avec les larves connues des Scolytides est complète. Elles ont en commun avec ces dernières un corps recourbé en arc, revêtu de courts poils redressés et muni de petites spinules visibles seulement au microscope, deux articles aux palpes maxillaires comme aux palpes labiaux, deux très- courtes antennes, l'absence des yeux et celle des pattes. Ces dernières sont remplacées par des mamelons et deux bourrelets de chaque côté. Comme celles des Scolytides, ces larves vivent dans les végétaux ligneux où elles pratiquent des galeries dont la forme varie selon les espèces et où elles subissent leurs métamorphoses. La Tribu a des représentants sur tous les points du globe, et ses genres, dont Schœnherr n'a connu que 12, s'élèvent en ce moment à 28 (1). Dans l'arrangement qui suit, ils sont disposés dans l'ordre de leurs rapports avec les Scolytides, de telle sorte que les plus éloi- gnés de ces derniers sont placés en tête et vice versa. Ces genres se répartissent dans les quatre groupes suivants : I. Fiinicule antennaire de 4 art. Dryophtiiouides. II. — — 5 — Pentarthrides. III. — — 7 ou G ai t. Mélastein, très-court; saillie intercoxale excessive- ment large. Lymantide!», — allongé ; saillie intercoxale de largeur nor- male. COSSOMDES VRAIS. Groupe I. Dryophthorides. Funiculc antennaire de quatre articles. — Yeux petits. — Méla- sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale. Schœnherr a fait du seul genre Dryoputhorus une Division à part, égale en valeur à celle des Cossonides, et très-nettement caractérisée par le funicule des antennes de quatre articles et des tarses de cinq. Mais aujourd'hui tp'on connaît plusieurs genres de Cossonides dont le funicule en question ne compte que cinq ou six articles, le premier de ces caractères a perdu une grande partie de sa valeur. Quant au second, on a découvert un autre genre (Chœrorhinus) qui, réunis- sant à un fvmicule de quatre articles des tarses normaux, comble l'intervalle qui existait primitivement entre les Dryophthouus et les pi. 5, f. 3.Î2-333; vit dans le bois pénétré d'eau de mer et y creuse des gale- ries pareilles à celles du DryophUiorus lymexylon. (1) Aucun auleur n'a plus contribué que M. Wollaslon à étendre nos con- naissances sur ces insectes. Outre ses « Insecta maderensia » et son « CatalOi,'Ud of the coleopterous insects of Madeira, » voyez surtout «on mémoire intitulé : '( On the atlantjc Cossonides » dans les Traiis. of tbc cntoni. So":. Scr, 2, V. p. 3fô. Coléoptères. Tome Vil. ^1 322 CURCULIOMDES. CoBsonides. Dès lors, il n'y a plus de raisons valables pour conserver le groupe en question de Schœnherr, les espèces (pi'il comprenait n'étant plus qu'une section particulière des Cossonides dont elles possèdent toute l'organisation. Ces insectes sont européens et ont des habitudes différentes. I. Tarses de 5 articles : Dryophthorus . II. — 4 — : Chœrorhinus. DRYOPHTHORUS. ScHOENH. Curcul., Disp. tneth., p. 332 (1). Tète obconique, saillante ; rostre assez long et assez robuste, paral- lèle, arrondi aux angles, légèrement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, profondes, rectilignes, très-courtes, subfovéiformes. — Antennes submédianes, très-courtes, robustes ; scape droit, graduelle- ment en massue, atteignant au moins le bord postérieur des yeux; fu- nicule à articles 1-2 relativement allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-4 très-courts, transversaux ; massue assez forte, ovale, formée en majeure partie par son 1*'' article. — Yeux assez fortement granulés, petits, transversaux. — Protliorax plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, resserré près de son bord antérieur, tronqué à ses deiLX extrémités. — Ecusson nul. — Elytres allongées, peu convexes, atténuées en arrière, carénées latéralement près de leur sommet, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes assez longues, les antérieures assez largement séparées; cuisses presque graduellement en massue, les antérieures plus ro- bustes que les autres ; jambes étroites, un peu comprimées, forte- ment onguiculées en griffe au bout ; tarses de 3 articles, courts, grêles, filiformes, à articles subégaux ; crochets petits. — Saillie intercoxale large, parallèle, subtronquée en avant. — Métasternum assez allongé. — Mésosternum étroit. — Corps allongé, inégal, faiblement cilié. On connaît en ce moment cinq espèces de ce genre remarquable. Elles sont disséminées au loin sur le globe, d'un noir ou d'un brun rou- geâtre sales, plus ou moin^ rugueuses sur le rostre et le prothorax et striées sur les élytres, avec les intervalles entre les stries plus ou moins relevés, et parfois formant de fines côtes tranchantes, notam- ment dans l'espèce européenne [lymexylon). Cette dernière, qui pa- raît être assez commune partout, vit sous les écorces et dans les dé- tritus des vieux troncs d'arbres. (1) Syn. BuLBiFER, Megcrl. in Dej, Gat. éd. 1, p. 99. — Cossonus Oliv., Gyllenh. — Lixus et Calandra Fab. — RiiYNCHOPHORas Herbst. (2) D. lymexylon Fab. , Europe; corticalis Say , Amer, bor.; bituberculafus Fab.; Polynésie; excavnius, Madagascar; Scbœnh. Curcul. IV, p. 1089. — Aj. : D.bre- riroscris^ Cbevroî. Rev. etMag. de Zool, 1860, p. 137; France mér. et A!g;éric. — roreidkri, P».iroufl, Mélaiit;. enionj. IV. p. [\1\ >^o'ivolle-Galédonie. PENTAHTURlDtS. 823 CHOERORIimUS. L. Fairm, Ann. d. l. Soc. entom., 1857, p. 742 (1). Genre voisin des Dryophthorus, mais très-distinct par la structure de ses tarses et présentant eu outre les diiférences suivantes : Rostre plus court et plus robuste, déprimé en dessus et arrondi aux angles; ses scrobes commençant dans son milieu, profondes, obliques et atteignant sa base. — Antennes encore plus courtes et plus épaisses ; scape fortement en massue, n'empiétant pas sur les yeux ; funicule à articles 1 obconique, plus long et plus gros que les suivants, 2-4 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu et à peiue distincts de la massue; celle-ci oblongue, formée presque entièrement par son l'^"' article. — Yeux arrondis. — Pattes plus courtes et plus robustes dans toutes leurs parties ; tarses de 4 articles seulement, très- courts, subégaux et déprimés. Les autres caractères, la forme générale, la livrée et la sculpture des téguments sont pareils à celles des Dryoputhoris. 11 est, dès lors, manifeste que l'espèce unique [squalidus] du genre appartient au même type que ces derniers, et je ne vois pas qu'un article de moins à ses tarses soit . un motif suffisant pour la placer dans un autre groupe que ceux-ci. Cet insecte a été découvert en Sicile (2). Groupe II. Pentarthrides. Funicule antennaire de cinq articles. — Yeux petits, souvent nuls. -^ Métasternum allongé chez presque tous. — Saillie intercoxale de largeur normale. Sauf un seul (Amai'roruim s) propre à l'Europe, les cinq genres de ce groupe sont confinés dans les archipels africains de l'Atlantique et dans l'île Sainte-Hélène. La connaissance de la plupart d'entre eux est due à M. Wollaston. Tous paraissent être épigés. Schœnherr n'en a mentionné qu'un seul (Microxylobius) qu'il n'avait môme pas vu en nature. L Elytres cylindriques : Pentarihrum. II — convexes, atténuées à leur base et en an ière. a Métasternum allongé. (1) Trois ans plus tard, M. CheArolat (Uev. et Mag. d. Zool. 1860, p. AGI) .'( décrit sous le nom de Chœrorhinus lanosimamis, un insecte de l'Algérie dont il n'a pas exposé les caractères génériques, et qui pviraU voisin des EiTTROiiON^ ainsi que je i'ai déjà dit tome Yi, p. 621. (2) Je soupçonne que le Dryophthorus brevirostris ChevroL, mentionné plus haut. i?st identique av. r lui. ou apparUent; à tout le uieip-'; au gonrc ar- tue!. 324 CLRCULIONIDES. b Des yeux1)ieu distincts : Amaurorhinu!:, bh Yeux nuls ou rudimentaires, invisibles à la loupe. Antennes antérieures : Mesoxenus. — médianes : Pentatemnus. a a Métasternum court; des yeux : Microxylohius. WoLLAST.j Ann PENTAÏITHRUM. . a. Magaz. ofnat. HisL, Ser. 2, XIV^ p. 129. Tète brièvement obconiquc, saillante ; rostre un peu plus long qu'elle, assez robuste, cylindrique, légèrement arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, profondes, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médianes, courtes, robustes ; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux ; funicule à articles 1 -2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-5 très-courts, serrés ; massue petite, ovale, subcompacte, à article 1 grand, cupuliforme, les suivants très- petits, spongieux. — Yeux médiocres, déprimés, arrondis. — Pro- thorax allongé, régulièrement cylindrico-conique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson à peine distinct. — Elytres allongées, cylin- driques, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures médiocrement séparées ; cuisses robustes, comprimées, larges, arquées en dehors, grêles à leur base; jambes comprimées, droites, onguiculées au bout; tarses très-courts, à articles 1-2 grêles, subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4 plus long que les précédents réunis ; ses crochets petits. — Sailhe jntercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, cylindrique, glabre. Le type du genre {Huttoni Woll.) est un petit insecte découvert en Angleterre (Devonshire) sous des bûches gisant sur le sol, et qui pa- raît être réellement indigène de ce pays. Depuis, une seconde es- pèce (1) a été trouvée dans l'île de l'Ascension. Ces deux insectes sont d'un brun rougeàtre ou ferrugineux, finement pointillés, avec les élytres couvertes de rangées de points enfoncés très-serrées. AMAURORHINUS. L. Fairm., Ahu. d. l. Soc. entom., 1860, p, 628. Ce genre m'est inconnu on nature ; la définition qu'en donne M. L. Fairmaire se borne aux caractères que voici : Rostre épais, suballongé, légèrement arqué, un peu dilaté au bout ; ses scrobes allongées, arquées, obliques. — Antennes médiocres, insé- rées au milieu du rostre ; scape grêle ; funicule de o articles : 1 le (1) P. cijUndrirum, Woilast. Trans. of the enioni. Soc. Ser. 2, V, p. 39S- Pl. ly, f. 5. PE>fTARTHRIDES. 32S plus grand de tous, obconique, 2 un peu moins long, 3-S courts ; massue brièvement ovale. — Prothorax oblong, atténué en avant. — Elytres oblongues, rétrécies à leur base et en arrière. Cette courte formule suffit pour montrer que ce genre est très- voisin des Mesoxenus qui suivent et n'en diffère même que par la présence des yeiuc (1). Le genre parait être intermédiaire entre ces insectes et les Mesoxexus. L'espèce {Bonnairii) de Corse sur laquelle il a été établi, doit, d'après la description, ressembler complètement à ces derniers. Depuis, une seconde espèce (2) du midi de la France a été décrite, MESOXENUS. Woi-LAST., Trans, oftheentom. Soc, Ser. 2, V, p. 395 (3). Tète subglobuleuse ; rostre assez long et assez robuste,] légèrement arqué, cylindricfue et un peu déprimé au bout ; ses scrobes commen- çant à quelque distance de son extrémité, faiblement arquées et éva- nescentes en arrière. — Antennes antérieures, médiocres, pareilles, du reste, à celles des Pentarthrum. — Yeux presque nuls (4). — Pro- thorax assez convexe, régulièrement oblongo-ovale, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson à peine visible. — Elytres assez con- vexes, oblongues, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. — Les autres caractères, comme chez les Pen- tarthrum, avec le corps légèrement fusiforme. M. Wùllaston avait, dans l'origine, confondu ce genre avec les Pentarthrum, mais il l'en a séparé, depuis, avec raison, ses espèces ayant mi (actes fort différent de celui de ces derniers et s'en distin- guant en outre par plusieurs caractères essentiels, notamment l'in- sertion des antennes et l'absence presque complète des yeux. La sculpture de leurs téguments n'est pas non plus la même, leurs ely- tres étant pointillées comme le prothorax. Ces espèces sont au nombre de deux (5) et propres aux archipels de Madère et des Canaries, où elles paraissent être très-rares. (1) M. L. Fairmaire ne parle pas de ces organes, mais comme il dit que lo genre est voisin des Ruyncolus, il est très-probabie qu'ils existent. (2) A. narbonnensis, Cli. Bris, de Barn. in Grenier, Cat. d. Col. cl. France, p. 115. (3) Syn. Pentarthrum, Wollast. Aan. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, p. 450. (i) Je ne puis en apercevoir aucune trace à l'aide des plus fortes loupes. M. Wollaston, c[ui a employé le microscope pour les découvrir, regarile comme tels six à sept tubercules très-rapprochés les uns des autres et situés près de l'extrémité postérieure des scrobes rosiralcs. Ce serait alors des stemmales plutôt que des yeux composés, et, en tout cas, la vision doit être abolie, ou peu s'en faut, chez ces insectes. (5) Pent. Mànizianum, Beivtckianum, Wollast, loc. cit.; Madère; le premier a été aussi rencontré àTénériffe. 3?fi CIRCUUONIDES: PENTATEMNUS. WoLLAST., Trans. of the entoni. Soc.^ Ser. 2, V, p. 385. Tête subglobuleuse ; rostre à peine plus long qu'elle, assez ro- buste, arrondi aux angles, faiblement arqué ; ses scrobes commen- çant non loin de son extrémité, arquées et évasées en arrière. — An- tennes submédianes, très-courtes, robustes ; scape arqué à sa base, fortement en massue au bout; funicule à articles l grand, épais, obconique, 2-5 très-courts, grossissant peu en avg-nt ; massue petite, ovale, subcompacte, spongieuse au bout. — Yeux rudimentaires (1). — Prothorax un peu plus long que large, assez convexe, oblongo- ovale, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres con- vexes, régulièrement oblon go-ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures faiblement séparées à leur base ; cuisses robustes, comprimées, fortement en massue ; jambes assez faibles, droites, onguiculées au bout, avec leur angle interne brièvement et finement dentiforme ; les antérieures frangées de poils fins au côté interne ; tarses très-courts, filiformes, à article 4 aussi long que 1-3 réunis; ses crochets très-petits. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Mésosternum assez étroit. — Corps oblong, subfusiforme, hérissé de poils longs et très-fins. La forme générale est la même, mais moins svelte, que celle des Mesoxenus, dont le genre est très-voisin et ne diffère guère que par la structure de son rostre et de ses antennes, ainsi que par les poils fins dont le corps est revêtu. La sculpture des téguments est à peu près la même ; les élytres sont seulement plus fortement rugueuses, sans aucune trace de rangées de points enfoncés, et le prothorax est plus superficiellement ponctué. M. WoUaston n'en décrit qu'une petite espèce (2) originaire de quelques-unes des îles Canaries, où elle vit dans le sable des bords de la roer, à la racine de diverses plantes. MICROXYLOBIUS. Chevrol., Trans. of Ihe entom. Soc, Ser. 1, 1, p. 98 (3). Tête globuleuse ou obtusément conique ; rostre séparé d'elle par u^e dépression plus ou moins distincte, médiocre, robuste, subcylin- drique, arqué ; ses scrobes commençant aii-delà de son milieu, pro- (1) Le microscope révèle seulement, comme chez les Mesoxenus, la pré- sence de quelques très-petits ocelles. (2) P. arenarius, Woliast. loc. cit. p. 388, pi. 19, f. 1. (3^ Sya. AcAKTuiNOMEaus, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Col. p. 14L PF.NTARTHRIDES. 327 fondes et obliques. — Antennes submédianes, assez courtes et assez robustes ; scape en massue au bout^ empiétant sur les yeux ; funicule à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, 2 tantôt plus, tantôt pas plus long que 3, celui-ci et 4-5 courts, obconiques ; massue médiocre, ovale, acuminée, subcompacte. — Yeux latéraux, en partie situés sur le rostre, assez petits, déprimés, subarrondis. — Prothorax le plus souvent oblong, assez convexe, plus ou moins arrondi sur les côtés, tronqué cà sa base et en avant, très-rarement {conicollis) trans- versal et conique. — Ecusson à peine distinct. — Elytres assez con- vexes, de forme variable, pas plus larges que le protborax et faible- ment échancrées en arc à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures faiblement écartées à leur base ; cuisses presque graduellement en massue; jambes comprimées, pres- que droites, onguiculées en griffe à leur extrémité, avec leur angle interne très-brièvement dentiforme ; tarses courts, à articles 1-2 fili- formes, grêles, celui-là le plus long et arqué à sa base, 3 plus large, bilobé, 4 assez long, grêle, ainsi que ses crochets. — Saillie inter- coxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale médiocrement large. — Corps oblong, rarement ovale, glabre. Genre particulier cà File Sainte-Hélène, et fondé par M. Chevrolat sur une seule espèce de la plus petite taille. M. VVoUaston en a publié récemment cinq autres et a donné du geiu'e une formule plus dé- taillée. Presque en même temps, M. Bobeman l'a créé de nouveau, sous le nom d'AcAMHiNOMERUs, en signalant son affinité avec les Analcis du groupe des Cryptorhyncbides ; mais il appartient sans au- cun doute à la Tribu actuelle. Ces insectes sont petits et, sauf une espèce {conicollis) de forme courte et ovoïde, ont une ressemblance assez prononcée avec certains Helops de très-petite taille. La plupart d'entre eux, ce qui est rare chez les Cossonides, sont d'un bronzé brillant, les autres noirs ; tous sont finement pointillés, avec des rangées régulières de points enfon- cés, plus gros, sur les élytres. M. WoUaston a divisé le genre en deux sections, selon cjuc toutes les cuisses sont mutiques (1), ou que les postérieures sont munies supérieurement, à leur base, d'une assez longue épine (2). On ne sait pas bien si ce caractère est spécifique ou sexuel. (1) M. Westwoodii, Chevrol. loc. cit. pi. 10, f. 6. — lacerfosus, lucifugus, terebrans, Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 381, pi. 18, f. 5-7. (2) M. Chevrolatii, conicollis, Wollast. loc. cit. p. 383, pi. 18, f. 8, 9; VAcan- thinomerus armatus de M. Boheman (loc. cit.), ((ne j'ai sous les yeux, me paraît identique avec le premier. — M. WoUaston forme de cette sectiou im sous-genre qu'il nomme Thaumastomerus; je crois que ce nom a une léger» priorité sur celui d'AcANTHiNOMERUs. 328 CL'BCL'UONIDES. Le genre, par suite de la brièveté du méiaslernuin, fait le passage avec le groupe suivant. Groupe III. Lymantîdes. Funicule antennaire de sept, rarement (Raymondia) de six articles. — Yeux petits, souvent nuls. — Métasternum très-court. — Saillie intercoxale très-courte et excessivement large (1). Par la brièveté de leur métasternum, l'extrême largeur de leur saillie intercoxale et leur faciès, ces insectes sont les plus aberrants des Cossonides et devraient, à ce titre, être placés en tète de la Tribu. Mais leur funicule antennaire, composé coiume celui des Cossonides vrais, m'a déterminé à les mettre près de ces derniers. J'ai emprunté le nom du groupe particulier qu'ils constituent au seul (Lymantes) de leurs cinq genres que Schœnherr ait connu. Tuus sont sans aucun doute épigés, et leur distribution géograpbique est très-étendue, un d'eux (Oodemas) étant propre aux îles Sandwich, un autre (Lymantes) à l'Amérique du Nord, tandis que les trois derniers sont européens, î. Des yeux. a Corps ovalaire; antennes médianes : Oodemas. a a — oblong. Antennes subtermioales ; prolliorax subglobulcux : Aparo^pruM. — subniédianes ; — cylindrico-ovale : Cotaster. IL Yeux nuls. Rostre non étranglé à sa base : Raymondia. — fortement — : Lymantes. OODEMAS. BoHEM., Voy. d. VEugén.; Entom. p. 138. Tête petite, brièvement obconique; rostre court, robuste, droit, cylindrique; ses scrobes presque complètos en avant, arquées et ar- rivant sous les yeux. — Antennes submédianes, médiocres , grêles ; scape fortement épaissi au bout, atteignant le bord postérieur des 3^eux; funicule de 7 articles: 1-2 allongés, cylindriques, 3-7 plus courts, subovales; massue petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux situés sur le rostre, latéraux, petits, arrondis. — Prothorax aussi long que large, obconique, arrondi à sa base, obliquement tronqué en avant et assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur. — Ecusson à peine distinct, triangulaire. — Elytres assez convexes, régii- (1) Celle des Lymantes fait une demi-exception à cet égard ; elle est un peu plus lonîrue et un peu moins large que dans les autres espèces. Il serait possible qu'il en fût de même chez le Cotaster aineipennis que je n'ai pas vu. LYMANTIDES. 329 lièrement ovalaires, pas plus larges que le prothorax et largement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures très-1'aiblement séparées ; cuisses en massue, inermes ; jambes droi- tes, fortement onguiculées au bout; tarses à articles 1-2 courts, grê- les, nus en dessous, 3 plus largo, spongieux inféricurement, bilobé, presque aussi long qu'eiu réunis; ses crochets petits et grêles. — Saillie mésosternale médiocrement large. — Corps régulièrement ova- laire, glabre. M. Bobeman a placé ce genre immédiatement à côté des Baridius, mais c'est sans aucun doute un genre de Cossonides. Il est établi sur un petit insecte (1) des environs d'Honolulu (îles Sandwich) qui, au premier aspect, ressemble beaucoup au Microxylolius conicollis Wol- last. de rile Sainte-Hélène, mais qui en diffère considérablement par ses caractères génériques, notamment par la composition de son funicule antennaire. Il est d'un vert bronzé brillant et lisse, sauf sur les élytres qui présentent des rangées régulières de points enfoncés, gros en avant, obsolètes en arrière. C'est, avec les Microxvlobius, le seul genre de la tribu où la livrée des téguments est de couleur mé- tallique. APAROPRION. Hampe, Wien. entom. Monatschr., V, p. 68. Tête très-petite, très-convexe, fortement enchâssée dans le protho- rax ; rostre allongé, assez grêle, cylindrique, un peu épaissi au bout, légèrement arqué ; ses scrobes profondes, aboutissant à la partie in- férieure des yeux. — Antennes subterminales, assez grêles ; leur fu- nicule de 7 articles : 1-2 allongés, 2-7 globuleux. — Des yeux (2). — Prothorax presque aussi large que long, beaucoup plus étroit que les élytres, globuleux, légèrement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres ovalaires, convexes, notable- ment plus larges que le prothorax. — Pattes assez longues ; cuisses médiocrement en massue; jambes ongniiculées au bout; 3* article des tarses bilobé, spongieux en dessous, crochets assez grands. — Corps ovalaire, finement pubescent. Je n'ai pas vu ce genre et j'emprunte les caractères qui précèdent à ceux que lui assigne M. Hampe, ainsi qu'à sa description de l'espèce typique. Quoiqu'il y manque quelques particularités imjxjrtantes, notamment la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen et la lon- gueur du métasternum, je cruis que le genre est voisin des Cotastf.r, comme le dit ce savant entomologiste, et dès lors qu'il appartient au groupe actuel. L'insecte {costatwn) de Transylvanie sur lequel il est (1) O. œnescens, Bohem. loc. cit. pi. 2, f. 6«-e. (2) M. Hampe n'indique ni leur dimension ni leur forme; il est probable qu'ils sont très-petits, comme ceux des Cot aster, dont le genre est voisin. 330 CURCULIÛNIDEs. établi a une sculpture des téguments analogue à celle de ces derniers, mais son faciès doit être assez différent et se rapprocher de celui de certains Anthicus ; il est petit (2 lin.) et de couleur brunâtre. COTASTER. De Motsch., Rev. et Mag. d. Zool, 1851, p. 425 (1). Tète subgiobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, assez arqué ; ses scrobes commençant près de son milieu, obliques, en grande partie visibles latéralement. — Antennes submédianes, peu robustes ; scape graduellement en massue, empiétant sur les yeux ; funicule de 7 articles : 1 plus gros et plus long que les suivants, 2-7 très-courts, sulîégaux, grossissant à peine en avant; massue petite, ovale, subcompacte. — Yeux très-petits, ovales ou suliarrondis, dé- primés. — Prothorax transversal ou non, plus ou moins arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémi- tés, inégal en dessus. — «Ecusson nul. — Elytres médiocrement con- vexes, ovales ou oblongo-ovales, débordant plus ou moins, mais en général peu, le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, les anté- rieures très-faiblement séparées; cuisses presque graduellement et médiocrement en massue ; jambes droites, arrondies, onguiculées au bout; tarses très-courts, un peu déprimés, à articles 1-2 subégaux, 3 un tant soit peu plus large qu'eux, subbilobé, 4 médiocre; ses cro- chets petits. — Mésosternum médiocrement large. — Corps oblong, plus ou moins recou îert de courts poils redressés. Comme on le voit par la synonymie, les espèces de ce genre, dont on connaît en ce moment trois (2), ont été rapportées à autant de genre différents, et deux d'entre elles ont été placées dans des grou- pes très-éloignés de la Tribu actuelle. Schœnherr a reconnu que l'une d'elles appartient aux Cossonides, mais il l'a comprise à tort parmi les Phloeophagus dont elle est très-distincte, génériquement par- lant. Ces insectes sont d'un jaune ferrugineiLX plus ou moins clair; leur prothorax varie sous le rapport de la sculpture, et leurs élytres sont fortement ponctuées en stries, avec les intervalles entre ces der- nières plus ou moins relevés. Tous sont propres à l'Europe méri- dionale. (1) Syn. Phlœoi'Hagus pars, Schœnh. — Trachodes pars, Schœnh. — Sty- PHLUS Aube. (2) Pklœoph. uncipes, Schœnli. Ciircul. IV, p. 1055; Italie; tj'pe du genre. — Trnch. exscidptus (Germar), Schœnh. ibid. VII, 2, p. 410 {Cotast. Uttoralis, Motseh. loc. cit. pi. 11, f. 12); France mér., Sicile. — Styphl. cuneipennis, Aube, Ann. d. l. Soc. entom. 1850, p. 341; Alpes du Piémont; cette espèce doit par conséquent être retranchée des Styphlus, parmi lesquels elle est citée tome VI. p. 3.34. note l, ITMantides. 33i ftAYMONDiA. AiiBÉ, Ann. d. l. Soc. entom., 1861, p. 195 (1). Tête petite^ globuleuse ; rostre assez allongé, médiocrement robuste, cylindrique et comprimé latéralement, légèrement arqué ; ses scro- bes commençant tout-à-fait à son extrémité, passant rapidement sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — Antennes termina- les, médiocres, assez peu robustes ; scape en massue au bout, n'attei- gnant pas tout-à-fait la base du rostre ; fimicule de 6 articles ob- coniques : 1 plus long que les autres, 2-7 courts, égaux; massue médiocre, ovale, acuminée; son 1'"' article grand. — Yeux nuls. — Prothorax allongé, peu convexe, régulièrement oblongo-ovale, tron- qué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres peu convexes, allongées, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes courtes, les antérieures très-faiblement séparées; cuisses robustes, fusiformes; jambes com- primées, fortement et graduellement élargies, longuement et oblique- ment tronquées au bout, ce qui les fait paraître fortement anguleuses en dehors, inermes au bout; tarses extrêmement courts, déprimés, à article 4 presque aussi long que 1-2 réunis; ses crochets très-petits. — Mésosternum étroit, linéaire. — Corps oblong , atténué en avant, légèrement pubescent. Genre plus voisin des Cotaster que de tout autre et l'un des plus distincts de la Tribu actuelle. L'espèce (2) siu' laquelle il a été établi est très-petite (à peine 2 miJlim.), d'un jaune teslacé clair, fortement ponctuée sur le prothorax, avec des rangées régulières de points encore plus gros sur les élytres. Elle a été trouvée aux environs de St-Raphael (Var) sous une pierre profondément enfoncée dans le sol. Deux autres espèces (3) ont été, depuis, découvertes dans le midi de la France. LYMANTES. {^ ScHOENH., Curcul ,l\, p. lOsK Tête globuleuse; rostre séparé d'elle par un profond étranglement, médiocre, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, arqué; ses scrobes commençant à peu de distance de son sommet, obliques, (1) Le nom de Ravmondia devra être changé, ayant déjà été employé pour des Diptères pupipares, en 1855, par M. Frauenfeld (Silzungsber. d. Wien. Acad. XVIII, p. .320). (2) R. fussor, Aube, loc. cit. pi. 5^ f. 7. (3) R. Ddaro^izei, Cli. Bris, de Barnev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 603; Pyrénées or. (Collioures) ; on compagnie de petites fourmis. — Marqueti, Aube in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 130; Toulouse; sous des couche§ d'argile. 332 CURCIJLIONIDES. visiLles seulêineut on avant. — Antennes anlérienres, médiocres, assez robustes; scape graduellement en massue, atteignant à peine les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là le plus long-, 3-7 transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue assez forte, subglobuleuse, subcompacte. — Yeux situés sur le rostre, latéraux, petits, déprimés, étroits, obliquement transversaux. — Pro- thorax en carré allongé, déprimé, brusquement et brièvement ré- tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres médiocrement convexes, longuement déclives en arrière, ré- trécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le protborax et un peu échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures ti'ès-faiblement séparées à leur base; cuisses presque graduellement en massiie, les antérieures plus fortement que les autres; jambes étroites, un peu comprimées, légèrement arquées à leur extrémité, celle-ci brièvement mucronée; tarses très-courts, filiformes, à article 4 assez long ; ses crochets très-grêles, parallèles. — Mésosternum très-étroit, linéaire. — Corps oblong, allongé, inégal. On n'en connaît qu'une petite espèce [scrobicollis Schh.) de l'Amé- rique du Nord, variant, pour la couleur, du noir au brun plus ou moins clair, et à laquelle sa sculpture donne quelque resseiiiblance avec les Anchonus de petite taille et de forme allongée. Le dessous de son corps, son rostre et son prothorax sont en effet couverts de pe- tites fossettes qui leur donnent un aspect variole; les élytres sont fortement ponctuées en stries à leur base et sillonnées en arrière. Groupe IV. Cossonides vraîs. Funicule antennaire de sept, très-rarement (Hexarthrum) de six articles. — Yeux toujours distincts, plus ou moins grands. — Méta- sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale. Ce groupe est à lui seul plus riche en espèces que les trois précé- dents réunis, mais ne donne lieu, du reste, à aucune observation particuhère. Leurs habitudes, pour autant qu'elles sont connues, va- rient un peu, mais il est probable que le plus grand nombre d'entre elles sont xylophages. Elles sont répandues sur tous les points du globe et constituent les quinze genres suivants : I. Rostre au moins aussi long et notablement plus étroit que la tôte, de ibrrae et de grosseur très-variables. a Elytres convexes, atténuées à leur base et en arrière : Leipommul'! . ua — parallèles, cylindriques ou déprimées. b Cuisses postor. dépassant fortement l'abdomen : Phœnoments. bb plus courtes q«e — c 3* article des tarses bilobé. d Hanches antér. plus ou moins fortement séparées. COSSOMUES VUAIS. 333 Rostre épais, parallèle : Amorphocerus. — épaissi à sa base, filiforme en avant : Porthet.es. dd Hanches antér. faiblement séparées; rostre cylindrique : Stcnotis. ce 3e article des tarses filiforme on non, jamais hilobé. e Scape des antennes restant loin des yeux : Aorus. ee empiétant sur les yeux, parfois dé- passant leur bord postérieur. /■ Hanches antér. plus ou moins fortement séparées. (■/ Antennes subbasilaires dans les deux sexes. Funicule à art. 1 seul allongé ; yeux situés sur le rostre : Catolelhrus. 1-2 allongés; yeux situés sur la tète : Protces. gg Antennes antérieures ou médianes dans les deux sexes : Cossonus. 999 ^^^'^^ l*^s O^j basilaires chez les Ç : Mesites, ff Hanches antér. faiblement séparées : Phlcpophagus. eee Scape des antennes atteignant, ou peu s'en faut, les yeux sans empiéter sur eux. Funicule de 7 articles : llhyncuhts. — de 6 — : Hexurthrum. II. Rostre plus court que la tête, extrêmement épais, formant une sorte de museau. Massue antennaire petite, ovale, acuminée : Eremotes. grosse, subglobuleuse : Stenoscelis. Genre incerta; sedis : Caulophilus. LEIPOMMATA. WoLLAST., A Cal. of the Col. of Madeir., p. 100. Je ne connais pas ce genre en nature, mais l'exposition frès-détail- lée qn'a donnée M. Wollaston do ses caractères et la figure publiée par lui de l'espèce qui en constitue le type, permettent de s'en faire une idée exacte. Rostre court, épais, à peine arqué. — Antennes submédianes, ouurtes, robustes; scape légèrement arqué, en massue au bout; fu- nicule de 7 articles : 1 épais, allongé, 2-7 très-courts, égaux, grossis- sant peu à peu, mais faiblement; massue médiocre, brièvement ovale, compacte. — Yeux nuls, même sous le microscope. — Protbo- rax un peu plus long que large, convexe, arrondi sur les eûtes, atté- nué en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres convexes, oblongo-ovales. —Pattes courtes, les antérieures faiblement séparées; cuisses en massue comprimée: jambes presque droites, fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne lon- guement spin if orme; les antérieures frangées de longs poils fins au côté interne; tarses courts, à articles i plus long que 2, 3 un peu plus large (|u'eux, mais non bilobé, i presque ausbi long fjue les 334 CLIK-ULIONIUES. précédents réunis; ses crùchets très-petits. — Corps oblong, subtusi- forme, hérissé de poils fins. Il est ziianifestC; d'après ces caractères, que l'espèce typique (1) ressemble coinplétement au Pentatemnns arenarius du groupe des Pentarthrides, mais appartient à celui-ci par son funicule anten- uaire composé de sept articles. Elle s'en éloigne également un peu par la sculpture de ses élytres qui sont ponctuées en stries. Cet insecte habite l'île de Madère et est arénicole et fouisseur. PH^NOMERUS. ScnoENH., Curcul. lU, p. 632. Tête globuleuse; rostre médiocre, peu robuste, un peu épaissi et comprimé dans sa moitié basilaire, cylindrique en avant; ses scrobes latérales, occupant la partie épaissie, arquées et atteignant les yeux. — Antennes très-courtes, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 obconiques, celui-là plus long et plus gros, 4-7 fortement transversaux, très-ser- rés, grossissant peu à peu; massue aussi longue que le funicule, grosse, oblongo-ovale, veloutée. — Yeux grands, ovales, très-dépri- més, transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax quatre fois environ plus long que large, subcylindrique, légèrement rétréci en avant, tronqué à sa base, finement caréné en dessus. — Ecusson petit, en carré transversal. — Elytres d'un tiers environ plus longues que le prothorax, subcylindriques, obliquement déclives à leur extré- mité et obtusément arrondies au bout, pas plus larges que le protho- rax et tronquées en avant. — Pattes postérieures beaucoup plus longues que les autres ; celles-ci médiocres ; les antérieures médio- crement séparées ; leurs cuisses comprimées, très-larges, les inter- médiaires moins, toutes grêles à leur base et finement dentées en dessous ; les postérieures longuement pédonculées, dépassant nota- blement l'abdomen, fortement en massue au bout et triangulaire- ment dentées en dessous; jambes antérieures et postérieures com- primées, un peu arquées et onguiculées au bout; les postérieures grêles et arquées à leur base, assez élargies et bidentées en dehors au bout; tarses médiocres, grêles, sub filiformes, à articles l et 4 al- longés, 3 pas plus large que les autres; crochets petits, très-grêles. — Les deux premiers segments abdominaux très-longs, confon- dus ensemble ; saillie intercoxale très-allongée, ogivale, entamant fortement le métasternum. — Celui-ci assez court. — Mésosternum médiocrement large. — - Corps très-allongé, linéaire, subcylindrique, finement pubescent. Les exemplaires d'après lesquels cette formule a été rédigée sont fl) L. calcaratum, WoUast. loc. cit, p. 10) : npirv flans les Tronc, of Use entom. ?oc. Scr. 2, V,, pi. 19, f. 3. COSSONIDES VKAIS. 33» probablement des mâles. Schœnherr, à en juger par ce qu'il dit du rostre, me paraît avoir eu une femelle sous les yeux. Il a placé le genre dans sa division des Cholides, mais il appartient sans aucun doute à la tribu actuelle dans laquelle il constitue un type particulier et très-distinct. L'espèce typique {Sundeivalli Schh.) est. comme il le dit, de la taille du Lyprus cylindrus d'Europe, d'un noir mat, finement ru- gueuse sur le prothorax et striée sur les élytres ; les stries sont sépa- rées par des côtes fines et tranchantes. Dans les exemplaires bien con- servés, le prothorax présente quelques taches indéterminées formées par de petits cils grisâtres; une grande tache commune et basilaire de même couleur, suivie de deux larges bandes arcjuées et interrompues, se voit sur les élytres. Cet insecte habite le Bengale et Ceylan. J'en connais une autre espèce provenant de ce dernier pays. AMOKPHOCERUS. ScHOESH., Curcul. Disp. melh., p. 329. Tète saillante; rostre médiocre, robuste, parallèle, subarrondi, un peu déprimé en dessus, médiocrement arqué ; ses scrobes commen- çant à quelque distance de son extrémité, profondes, rectilignes. — Antennes courtes, robustes; scape épais, graduellement en massue, atteignant le bord postérieur des yeux ; funicule de 7 articles : 1 re- lativement très-grand et très-gros, 2-7 très-courts et très-serrés, gros- sissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci petite, ovale, à article i grand, cupuliforme, les suivants spongieux, très-courts. — Yeux assez grands, un peu saiUants, ovales, transversaux. — Protho- rax oblong, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, briève- ment rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Elytres allongées, subconvexes, parallèles, arrondies à leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures assez fortement séparées; cuisses robustes, comprimées, larges, arquées en dessus ; jambes com- primées, rétrécies et un peu arc£uées à leur base, graduellement et fortement élargies au bout, avec leiu" extrémité denticulée et ongui- culée ; tarses courts, à articles i grêle et arqué à sa base, 3 plus large que 1-2, bUobé, 4 aussi long que les précédents réunis; ses crochets médiocres. — SaiUie intercoxale large, ogivale. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire. Ces insectes ont le faciès des Cossonus, mais s'en distinguent par leur rostre, leurs antennes, leurs pattes et le 3"^ article de leurs tarses. Leur taille égale celle des Cossonus de seconde grandeur et leur sculpture est la môme. Les quatre espèces (1) décrites par l'I) A. rufip''!;. iiiiniœ, folpa, frtosris, tScha'5ih. kn. cit. p. 990; le dernier 336 CLRCULIONIDES. Schœnherr habitent l'Afrique australe. On en connaît une cin- quième (1), originaire de la Polynésie. PORTHETES. ScHOENH., Curcul., ly, p. 1041. Mâle : Tète saillante ; rostre médiocre, à peine arqué, épaissi dans sa moitié basilaire, filiforme en avant ; ses scrobes commençant au sommet de la partie épaissie, profondes et obliques. — Antennes mé- dianes, courtes, robustes ; scape atteignant le bord postérieur des yeux, grêle à sa base, puis renflé en une très-grosse massue ovale ; funicule à articles i gros, allongé, obconique, 2-7 transversaux, très- serrés, grossissant peu à peu ; massue petite, ovale, subcorapacte. — Yeux assez grands, déprimés, subarrondis. — Prothorax déprimé, en carré subéquilatéral, légèrement arrondi sur les côtés, finement re- bordé et tronqué à sa base et en avant. — Ecusson petit, en triangle aigu. — Elytres allongées, subdéprimées, parallèles, rétrécies dans leur quart postérieur, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, les antérieures fortement séparées; cuisses robustes, comprimées, larges, arciuées en dessus ; jambes comprimées, brièvement onguiculées au bout ; tarses coiirts, à articles 1-2 subégaiu, 3 notablement plus large, seid spongieux en dessous, bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum un peu concave, subcaréné sur les bords latéraux de l'excavation. — Mé- sosternum assez large. — Corps allongé, déprimé. Femelle : Kostre épaissi seulement à sa base; ses scrobes très- courtes. — Antennes plus courtes, basilaires ; leur scape moins gros et dépassant les yeux en arrière. On prendrait, au premier coup d'œil, pour un Mesites, l'unique es- pèce (%amiœ Schh.) du genre, mais elle est très-distincte de ces der- niers par son rostre, ses antennes et le 3" article de ses tarses. Elle est un peu plus petite et plus large que le Cossonus ferrurjineus, noire, avec les élytres ferrugineuses, criblée de gros points enfoncés partout, sauf sur les élytres qui sont striées-ponctuées. Cet insecte habite la Cafrerie. STENOTIS. WoLLAST., Ins. Maderens., p. 31G. Tète obtusément conique, saillante ; rostre allongé, peu robuste, subcylindrique. — Antennes insérées mi peu en deçà de son miUeu a été pris une fois, en assez grand nombre, dans les serres du Jardin des Plantes k Paris. (1) A. (iurcepHosus, L. Fairni. Kuv. et Mag. d. Zool. JS-iO^ p. 055; Taity. tOSSOMDtS VRAIS. 337 dans les deux sexes, peu robustes ; scape en massue au bout, empié- tant sur les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros et plus long, 2-7 courts, grossissant peu à peu, mais légèrement; massue assez forte, subcompacte; son l*"" article très- grand, les autres très-courts. — Yeux médiocres, arrondis. — Protho- rax très-allongé, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, tronqué à sa base. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres très-allon- gées, linéaires, peu convexes, à peine plus larges que le protliorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures faiblement séparées; cuisses en massue, subcomprimées; jambes droites, ongui- culées au bout ; tarses courts, à article 3 notablement plus large que i-2 et bilûbé; crochets petits. — Corps très-allongé, linéaire, déprimé, un peu pubescent. Ce genre m'est inconnu en nature et la foi-mule qui précède n'est qu'une reproduction de celle exposée par M. Wollaston, avec addition de quelques caractères empruntés aux figures qu'il a données de l'espèce (1) qui le compose. Il appartient évidemment au groupe actuel et me paraît plus voisin du genre AoRus qui suit que de tout autre. L'espèce en question est fort petite, d'un jaune ferrugineux uniforme, et presque lisse, sauf sur les élytres qui sont légèrement ponctuées en stries. Elle habite Madère, où elle paraît être excessivement rare, et se trouve uniquement dans les parties les plus élevées de cette île, sur les feuilles des lauriers. AORUS. ScHOENH., Curcul., ÎII, p. 253. Tète globuleuse ; rostre long et assez robuste, cylindrique, légère- ment comprimé à sa base, arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques et faiblement séparées en arrière. — Antennes mé- dianes, médiocres, assez robustes; scape graduellement en massue, n'atteignant pas les yeux ; funicule de 7 articles : 1-2 obconiques, celui-là plus gros et de moitié plus court que celui-ci, 3-7 graduelle- ment transversaux et plus larges, serrés; massue ovale, acuminée, compacte. — Yeux médiocres, très-déprimés, oblongo-ovales, transver- saux. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, régu- lièrement ovalaire, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres allongées, subcylindriques, rétrécies tout à-fait à leur extrémité, vm peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangu- laires. — Pattes médiocres, assez robustes; les antérieures très-faible- ment séparées à leur base; cuisses fortement en massue, inermes, (1) S. ackula, WoUast. ibid. pi. C, f. 5; fi^Miréc de nomoaii dans los Tnitis. of Ihe entoffi. Soc. Sor. 2, V, pi. 10, f. 8. Coléoptères. T me Vil. 22 338 CURCULIONIDES. les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen ; jambes presque droites, faiblement saillantes dans leur milieu interne, les antérieures denticulées en dedans, toutes mucronées au bout; tarses médiocres, à article 3 seul spongieux en dessous, plus large que les précédents, non bilobé, 4 assez court, ses crochets très-petits et très- grêles, parallèles. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mésosternum médiocrement large. — Corps allongé, glabre. Je retire ce genre desCholides, parmi lesquels Schoenherr l'a classé, pour le mettre à sa véritable place dans la Tribu 'actuelle. L'unique espèce [spadiceus Schh.) qui le compose est de la taille des Cossonu-s de moyenne grandeur, d'un brun rougeâtre plus ou moins foncé, et criblée de points enfoncés gros et distants en dessous, plus petits et serrés sur le prothorax, formant sur les élytres des rangées régulières dont les intervalles sont légèrement convexes. Cet insecte, originaire de la côte occidentale d'Afrique, paraît y être répandu depuis la Séné- gambie jusqu'au Gabon. CATOLETHRUS. ScHOENH., Curcul., IV, p. 1077. Tête globuleuse ; rostre légèrement resserré à sa base, assez court, en général peu arqué, de grosseur variable, cylindrique, graduelle- ment atténué ou non en avant; parfois (par ex. nasalis) déprimé et un peu élargi en avant; ses scrobes commençant à peu de distance de sa base, inférieures, rectilignes. — Antennes subbasilaires , courtes, robustes ; scape épais, graduellement en massue, atteignant le bord postérieur des yeux; funicule de 7 articles : 1 gros, allongé, obconique, 2-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu ; massue mé- diocre ou petite, oblongo-ovale, subcompacte, veloutée. — Yeux si- tués sur le rostre (1), latéraux, très-déprimés, ovales, transversaux. — — Prothorax déprimé, en carré long, très-brièvement resserré en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Ely- tres allongées, faiblement convexes, parallèles, un peu atténuées en arrière, isolément arrondies à leur extrémité chez la plupart, à peine plus larges que le protliorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures assez écartées ; cuisses comprimées, assez fortement en massue, brièvement pédonculées à leur base ; jambes comprimées, un peu arquées à leur base, peu à peu, mais médiocre- ment élargies et brièvement onguiculées au bout ; tarses courts, à ar- ticles 1-2 subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale lai'ge, arrondie en avant. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, subdéprimé. (1) Cela vient de ce que le faible rétrécissement qu'il présente à sa base est situô en arrière de ces organes. Schœnherr a omis ce caractère. COSSONIDES VUAIS. 33Si Les femelles diffèrent de leurs mâles par leur rostre plus grêle, un peu plus allongé et plus arqué. Le genre est essentiellement caractérisé par ses antennes subbasi- laires dans les deux sexes, la situation de ses yeux et la forme du 3« article des tarses. Ses plus grandes espèces (par ex. longulus, fallax) n'égalent pas, sous le rapport de la taille, le Cossonus ferrugineiis, et sont encore plus étroites ; dans le nombre, il y en a de très-pe- tites. Elles sont noires ou ferrugineuses, glabres, ponctuées partout, avec les élytres plus ou moins fortement striées-ponctuées. Toutes sont exotiques et disséminées au loin sur le globe. Schœnherr n'en a connu que quatre (1), mais il y en a plusieurs d'inédites dans les collections. PROECES. ScHoENH., Curcul., IV, p. 1080. Genre voisin des Catolethrus, et n'en différant que par les parti- cularités suivantes : Tète saillante, subcylindrique ou obconique ; rostre grêle, cylindri- que, assez arqué ; ses scrobes commençant dans son milieu et passant rapidement sous lui. — Antennes encore plus courtes, plus grêles ; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long; massue relati- vement grosse, brièvement ovale, obtuse au bout, assez distincte- ment articulée. — Yeux situés sur la tête. — Prothorax graduelle- ment rétréci en avant. — Pattes moins robustes ; jambes faiblement élargies à leur extrémité ; 2^ article des tarses pas plus large que les précédents. Les espèces ont complètement le faciès des Catolethrus de la plus petite taille, et sont non moins étroites. Les deux espèces [nigrijroiis, macer) connues de Schœnberr sont propres à Madagascar. Une troi- sième (2), originaire de la Polynésie et remarquable par son excessive gracilité, a été depuis, décrite par M. L. Fairmaire. COSSONUS. Clairv., Entom. helvét., I, p. 58. liostrë de forme et de longueur très-variables, tantôt (par ex. fer- riujineus) assez long, médiocrement robuste, subcylindrique et plus ou moins dilaté au bout, tant(jt (par ex. spathida) coui't, robuste, déprimé, anguleux, fortement et plus ou moins graduellement dilaté au bout, très-rarement (par ex. latus) subcylindrique dans toute sa longueur, toujours médiocrement et souvent peu arqué ; ses scrobes commcn- (1) C. longulus, 'Mexique; fallax, Colombie; nasalis, ru fus, Brésil; Scliœnli. Curcul. Vin, 2, p. 285. — Aj. : C. impress>collis, Nouka-Uiva; subcaudatus, jmmilio, Taity ; L. Fainn. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 55G. (2) p. fiium, L. Fairm. Rct. cl Mag. d. Zool. ISi'J, p. 558; Taity. 340 etUClLlOMULb. çant très en avant, brusquement arquées, parfois {ferrugineus) ell'a- cées près de leur base. — Antennes au plus médiocres, assez ro- bustes; scape graduellement en massue, empiétant au moins sur les yeux, les dépassant souvent en arrière; funicule de 7 articles: i-2 allongés, celui-là le plus long, 3-7 très-courts, transversaux, parfois subperfoliés; massue grosse, ovale, rarement oblongue, plus ou moins compacte et veloutée. — Yeux médiocres, latéraux, déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, au plus médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement et brusquement rétréci en avant, tronqué ou bisinué à sa base, souvent largement et longitudinalement impressionné en des- sus. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres allongées, paral- lèles, médiocrement convexes ou subdéprimées en dessus, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes assez courtes et assez robustes ; les anté- rieures en général assez fortement séparées; cuisses comprimées, for- tement en massue; les postérieures beaucoup plus courtes que l'ab- "domen ; jambes comprimées, onguiculées en grilfe au bout; tarses courts, grêles, linéaires, à article 4 aussi long que 1-3 réunis ; ses crochets petits, grêles. — Saillie intercijxalé très-large, arrondie en avant. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, glabre, rarement cilié. Tel que l'a composé Schœnherr, ce genre est le plus riche en es- pèces ( I ) de Li Tribu actuelle, mais elles présentent de telles diffé- rences sous le rapport du rostre surtout, qu'il mè paraît difficile de le laisser dans l'état où il est en ce moment. Ses espèces sont répan- dues sur toute la surface du globe, mais plus abondantes en Amérique (1) 11 en mentionne (Curcul. VIII, 2, p. 266) ."e, auxquelles on a ajouté, de- puis, les suivantes : Esp. africaines : C. 'pertusicolUs, lœstcoUis, i. Tlioms. Ar- chiv. entom. II, p. 114; Gabon. — Esp. indiennes: C. tieùes, quadrimacula, F. Walker, Ann. a. Wag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan; le F-- est rap- porté, avec doute au genre. — Esp. de la Polynésie : C. encaustus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 554; Tonga-Tabou. — insulnris, Bohem. Voy. <\. rEiigénie; Col p. 149; île Sl-Joseph. — holomelns, Montrou?.. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 911; Nouvelle-Calédonie. — Esp. de l'Amer, du Sud : C bipunclatus, Biduch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 201; Corrieutes. — cœsus, nrcuatus, Ericlis. Archiv, 1847, 1, p. 137; Pérou. — castaneus, Blanch. in Gay, Ilist. d. Cliile; Zoo!. V, p. 421; Chili. — canus, nitidus, nigropiceus, casta- neus {castaneus? Blanch.), Pliilippi, Stettin. entom. Zeit. 1864, p. 372; même pays. — Esp. de l'Amer, du Nord : C. scrubiculatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. cf Piiilad. 1859, p. 285; Nouveau-Mexique. — californiens, Motsch. Bull. Mojn. 1845, 1, p. 99. Il est remarquable qi.e les Arohipils de Madère et des Canaries, si riches en Cossonides, ne possèdent aucune espèce de ce genre; du moins il n'en est pas question dans les nombreux travaux de M. Wollaston sur la faune entomolo- giquc de ces ilce. COSSÛNIDES VRAIS. 341 qu'ailleurs, et leur livrée, noire ou ferrugineuse, oirre rarement un mélange de ces deux couleurs. Leur sculpture, très-variable sur 1g prothorax, consiste sur les élytres en stries ponctuées, plus rarement en rangées régulières de points enfoncés; dans le premier cas, les intervalles entre les stries sont souvent assez convexes, mais toujours étroits, MESITES. ScHOENH., Curcuh, IV, p. 1043. Mâles : Rostre assez long, médiocrement robuste, siibcylindrique dans sa moitié basilaire, plus ou moins, mais en général assez faible- ment élargi en avant, souvent renflé au niveau de l'insertion des an- tennes; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement diri- gées sous lui. — Antennes des Cossonus, avec la massue plus petite, ovale ou oblongo-ovale, non veloutée. — Pattes antérieures forte- ment séparées; 4* article des tarses tantôt pas plus, tantôt (par ex. euphorbiœ) plus large que 3, dans ce dernier cas, triangulaire et non bilobé. — Le surplus comme chez les Cossonus. Femelles : Rostre plus court, un peu dilaté tout-à-fait à sa base, grêle et cylindrique en avant ; ses scrobes basilaires, très-courtes. — Antennes notablement moins longues, avec leur scape en général plus fortement renflé au bout. Ces insectes sont de la taille des Cossonus de seconde grandeur, assez rarement plus petits et leur ressemblent sous le rapport de la livrée et de la sculpture. Sauf une espèce [Tardyi) qui habite les parties occidentales de l'Angleterre, ils sont propres à l'Europe aus- trale, à Madère et à l'archipel des Canaries. M. Wollaston, qui en a découvert plusieurs espèces intéressantes dans ces îles dit qu'elles y multiplient extrêmement et sont répan- dues depuis les bords de la mer jusqu'au sommet des montagnes. Les unes se trouvent principalement dans les Euphorbes en décom- position, les autres sous les écorces et dans les troncs vermoulus des lauriers. Ce savant entomologiste divise le genre en deux sections. Les espèces de la première sont plus ou moins déprimées, parallèles, et leurs cuisses sont inermes (1). Celles de la seconde sont légèrement fusiformes, leurs élytres étant (1) M. Tardyi^ Angleterre; fallidipennis, Europe méi.; cioiipes, France oiér. Schœnh. loc. cit. et VIII, 2, p, 27G. — Aj. : M.cribralus, L. rairm. Aim. (1. 1. Soc. cntom. 1856, p. 542; Bospliore (côte d'Asie). — aquitunns, L. Fairni. Aun. d. I. Soc. entom. J 859, Bull. p. LU; France œér. (Arcachon) [pallidi- pennis, Perris, ibid. 1856, p. 251). — euphorbiœ, maderensis, Wollast. Ins. Maderens. p. 318; Madère. — complanatus, persimihs, proximus, Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 401 ; Canaries. Cette section contient les plus g:randes espaces du trcnre. 342 CURCULIONIDES. plus convexes, graduellement rétrécies en arrière, et leurs cuisses sont faiblement et obtusément dentées en dessous (1). PHLOEOPHAGUS. ScHOEKH., Curcul., IV, p. 1047 (2). Genre extrêmement voisin des Rhyncolus qui suivent, et n'en dif- férant rigoureusement que par les antennes autrement faites. Antennes sensiblement plus grêles ; scape empiétant plus ou moins sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long et le plus gros, 3-7 moins serrés et moins épaissis peu à peu ; massue plus forte, oblongo-ovale,à articles "plus distincts; le 1*"^ de grandeur normale. A quoi on peut encore ajouter que le rostre est généralement moins robuste et moins distinct de la tête, que le prothorax est un peu plus fortement arrondi sur les côtés, enfin que les élytres ont une tendance à devenir convexes et oblongues. Mais ces caractères, peu importants par eux-mêmes, ne sont pas étrangers aux Rhyncolus. Quoique bien moins nombreux (3) que ces derniers, ces insectes ont ime distribu- tion géographique aussi étendue. Il existe à Madère un petit groupe d'espèces, caractéristiques de cette île en fait de Cossonides, qui se font remarquer par leur forme oblongo-ovale, leurs téguments parfaitement lisses, leur écusson à peine distinct et souvent nul, enfm par leurs élytres en général sou- dées ; mais, sauf ces particularités qui leur donnent une physionomie spéciale, elles présentent tous les caractères essentiels des Phloeo- PHAGUS. M. Wollastou, après les avoir séparées de ces derniers, sous le nom générique de Caulotrupis, a fini en dernier lieu (4), par re- (1) M. fusiformis, puUpennis, Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 405, avec deux figures de la V, pi. 19, f. 7, 9. (2) Syn. Caulotrupis, Wollast. Ins. Madereus. p. 308. (3) Schœnh. (Curcul. VIII, 2, p. 278) en décrit 12 espèces, dont il faut re- trancher Vuncipes de l'Europe méridionale, type du genre Cotaster, et pro- bablement le pallidus, de l'Amérique du Nord, qu'il n'y comprenait qu'avec doute.— Aj. : Esp. européennes : P. grncilis, Rosenh.Die Tliier. Andal. p. 300; Espagne mér. — aterrimus. Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 356; Croa- tie. — Esp. de Madère et des îles Canaries : Rhy?icolus tenax, sulcipennis, Wollast. Ins. Maderens. p. 307; Madère. M. Wollaston (Trans. ofthe entom. Soc. Ser. 2, V, p. 369) a, depuis, rapporté ces deux espèces, ainsi que la sui- vante, au genre actuel. — Rhynch. calvus, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, p. 448; même pays. — P.caulium, laurineus, ciffinis, simplicipei, piceus, Wollast. Trans. of the entom. Soc. loc. cit. p. 370; Canaries. — Esp. de la Nouvelle-Calédonie : P. nitidulus, rtiflpennis, depresstis,MQRtTO\ii. Ann, d. 1. Soc. entom. 1860, p. 911 (an huj. gêner.?). (4) Voyez ses observations à ce sujet dans les Trans. ofthe entom. Soc. loc. cit. p. 377. f.OSSONIDES VRAIS. 343 connaître, en termes à peu près explicites, qu'elles devraient leur être réunies. Toutes ont été découvertes par ce savant entomolo- giste (1). RHYNCOLUS. (Creutz.) Germar, Magaz. II, p. 340. Tète grosse, saillante ; rostre le plus souvent pas plus long qu'elle et très-robuste, parfois un peu plus allongé et plus grêle, cylindrique, souvent un peu déprimé, droit ou peu s'en faut ; ses scrobes étroites, commençant au-delà de son milieu, obliques ou arquées. — Antennes en général insérées entre la base et le milieu du rostre, très-courtes, assez robustes; scape en massue au bout, n'empiétant pas sur les yeux; funicule de 7 articles : i allongé, subturbiné, 2-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue petite, ovale ou oblongo-ovale ; son 1'*'' article plus ou moins long, en cône renversé, les autres très-courts, spongieux. — Yeux au plus médiocres, souvent petits, déprimés, arrondis ou ovales. — Prothorax allongé, cylindrique, souvent un peu conique, faiblement arrondi sur les côtés, tronque à ses deux extrémités. — Ecusson très- petit, variable. — Elytres allongées, cylindriques, parfois un peu dépri- mées, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le protho- rax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures faiblement séparées ; cuisses robustes, brièvement pédonculées à leur base, com- primées et larges dans leur milieu, arquées en dessus; jambes droites, comprimées, fortement onguiculées en griffe au bout ; tarses courts, filiformes, à articles 3 rarement (par ex. chloropus, elongatus) plus large que les précédents, mais nonbilobé, 4 long et grêle; ses crochets très-petits.— Saillie intercoxale large, arrondie en avant.— Mésosternum étroit, linéaire. — Corps allongé, parallèle, plus ou moins cylindrique. Après les Cossonus, ce genre est le plus riche en espèces (2) de la (1) C. lacertosus, lucifugus, impius, terebrans, Chevrolatii, opacus, conici- coUis, WoUast. Ins. Maderens. p. 309. (2) Aux 30 espèces mentionnées par Schœnherr (Curcul. IV, p. 1058 et VIII, 2, p. 280), aj. : Esp. européennes : R. crassirostris, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. Liun. d. Lyon, Sér. 2, IV, p. 147: France mér. (Landes). — strangulatus, Ed. Perris. ibid. 1832, p. 182; même pays. — pilostis, Bach, Stettin. entom. Zeit. 1854. p. 361 ; Ostende. — crtbripennis, Graells, Mem, d. 1. Commis, p. el Map. geol. d. Esp. 1855, p. 88, pi. 5, f. 3; Espagne. — angustus,h. Fdirm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, Bull. p. 164; France mér. (Hyères) et Algérie. — filum, Rey et Muls. in Muls. Opusc. entom. IX, p. 42; Hyères. — Esp. du Cau- case : R. Schœnherri, Hochhulh, Bull. Mosc. 1847, n» 2, p. 580. — Esp. de l'Algérie : R. simus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1861, p. 155; Algérie; rap- porté avec doute au genre. — Esp. des îles Canaries : R. crassirostris (nomen mut.), Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, p. 307, pi. 18, f. 3. — Esp. de TAmér. du Nord: R. dor salis, Californie; angularis, Colorado; J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. 1858, p. 81. — Esp. de la Polynésie : 344 cuncuLioNiDES. Tribu. Comiije ces derniers, elles sont répandues sur toute la surface du globe. Toutes sont petites et varient beaucoup sous le rapport de la longueur et de la gracilité de leur forme générale. Leur livrée passe du noir au ferrugineux, avec les nuances intermédiaires ; sauf sur les élytres, qui sont plus ou moins fortement striées-ponctuées, elles sont couvertes de points enfoncés, en général assez gros et serrés. HEXARTHRUM. WoLLAST., Ânn. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, Y, p. 448 (1). Mêmes caractères que les Rhyncolus, avec les différences sui- vantes : Rostre très-court, épais, arrondi aux angles, graduellement atté- nué en avant ; ses scrobes profondes, droites et aboutissant vers le milieu des yeux. — Antennes médianes, très-courtes et très-robustes; scape fortement en massue au bout ; funicule de 6 articles : 1 gros, allongé, obconique, 2-6 courts, serrés, mais grossissant à peine ; massue forte, subglobuleuse, compacte. — Tarses à article 3 filiforme comme 1-2. — Saillie mésosternale médiocrement large. C'est le seul genre de Cossonides vrais dont le funicule antennaire ne compte que six articles, ce qui le rend très-facile à reconnaître. L'unique espèce (2) qui le compose a complètement le faciès des Rhyncolus, au point que, dans l'origine, M. Wollaston l'avait placée parmi eux. Par suite de la grosseur et de la brièveté de son rostre, elle fait le passage entre eux et les deux genres suivants qui prennent de plus en plus le faciès des Scolytides. Cet insecte est originaire de Madère et vit dans le bois en décomposition. EREMOTES. WoLLAST.^ Trans. ofthe entom. Soc. Ser. 2, V, p. 364 (3). Tête épaisse, cylindrique, saillante ; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, peu à peu et légèrement atténué en avant ; ses scrobes profondes, brusquement arquées et rapprochées en dessous. — Antennes submédiaues, à peine plus longues que la tête et le rostre réunis, robustes ; scape graduellement en massue, empiétant R. hispidulus, L. Fairm. Rev.etMag. d. Zool. 1849, p. 558; Taïty. — longu- lus, gracilis, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Col. p. 149; îles Sandwich. — longi- collis, brachyrhimis, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 913; Nouvelle- Calédonie. (1) Syn. Rhyncolus, Wollast. ibid. Ser. 3, II, p. 410; oHm. (2) Hhync. capitulum, Wollast. loc. cit. Ser. 3, II, p. 410 (He.v. comprsssum, Wollast. ibid. Ser. 3, V, p. 448) ; figuré dans les Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, pi. 18, f. 2. (3) Syn. HïiupGus, BniUé in Webb et Berthel. Canar,; Entom. p, 71. COSSONIDF.S VRAIS. 345 im peu sur les yeux ; funicule de 7 articles : 1 plus long et plus gros que les suivants, obconique, 2 très-court, 3-7 courts, transver- saux, grossissant un peu ; massue assez petite, ovale, acuminée, sub- compacte. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, légèrement convexes. — Prothorax allongé, cylindrico-obconique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, arrondi en arrière. — Elytres allongées, cylindriques, subverticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- diocres, assez robustes, les antérieures faiblement séparées ; cuisses assez lortement en massue; jambes légèrement élargies et ongui- culées au bout, avec leur augle interne mucroné ; tarses courts, fili- formes, à articles 1 allongé ainsi que 4, celui-ci et ses crochets très- grêles. — Saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méso- sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre. Genre très-intéressant ainsi que le suivant, en ce que tous deux sont encore plus voisins des Scolytides que tous les Cossonides connus jusqu'ici. En effet le rostre, déjà épais et court chez beaucoup de Phlœophagus, l'est tellement ici, qu'à proprement parler il ne cons- titue plus qu'une sorte de museau. Sous ce rapport, ces insectes ne sont doue plus des Curculionides ; mais d'un autre côté, leurs organes buccaux et la structure de leurs pattes prouvent qu'ils ne sont que deux formes de transition entre ces derniers et la famille suivante. Cette analogie intime a trompé M. BruUé, qui, le premier, a décrit l'espèce typique du genre, sons le nom de Hyliircjus crassicornis (1). Elle est de la taille des Cossonus de seconde grandeur, noire, forte- ment ponctuée, avec les élytres largement sillonnées ; les sillons sont comme crénelés et les intervalles entre eux costiformes, minces et tranchants. Suivant M. Wollaston, elle habite les heux élevés de la plupart des îles Canaries et n'est pas commune. On la trouve exclu- sivement sous les écorces et dans les troncs en décomposition du Pinus canariensis. STENOSCELIS. WoLLAST., TheJourn. of Entom. I, p. 141. Tète grosse, subglobuleuse, renflée en dessous, saillante ; rostre un peu plus étroit qu'elle, excessivement court ; ses scrobes petites, latérales, subfovéiformes, basilaires. — Antennes extrêmement cour- tes, robustes ; scape graduellement en massue, atteignant le bord an- térieur des yeux ; funicule de 7 articles : i un peu allongé, beaucoup plus gros que les suivants, ceux-ci fortement transversaux, grossis- (1) Figurée par M. Wollaston, loc. cit. pi. 18, f. 1. Ce savant entomologiste conserve, sur l'identité de cet insecte avec celui décrit par M. BruUé, quelques légers doutes qui ne sont très-probablement pas fondés. 346 CURCULIONIDES. sant peu à peu ; massue assez grosse, subglobuleuse, visiblement articulée. — Yeux assez grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax un peu plus long que large, régulièrement cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres allongées, cylindriques, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, médiocrement robustes ; les antérieures faiblement écartées; cuisses comprimées, subfusiformes; jambes comprimées, droites, for- tement onguiculées au bout ; tarses très-grêles, filiformes, à article 4 beaucoup plus long que 1-3 réunis; ses crochets très-faibles. — Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Méso- sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre. Ce genre est encore plus voisin des Scolytides que le précédent, et doit, par conséquent, terminer la Famille des Curculionides. Au pre- mier coup-d'œil, on prendrait pour un Hylastes le petit insecte (1) du Cap qui en forme le type. Il est d'un noir brillant, densément ponctué, avec les élytres rugueuses et finement striées ; en arrière, les rugosités se convertissent peu à peu en aspérités sur les inter- valles entre les stries, sculpture qui rappelle celle d'un grand nombre de Scolytides. Note. Le genre suivant, brièvement défini par M. WoUaston, semble être une forme ambiguë très-voisine des Rhyncolus et des Phlœophagus et qui devra probablement être réunie à l'un ou l'autre de ces deux genres. Dans un travail plus récent (2), M. WoUaston a émis l'opinion que c'est plutôt dans le second qu'il devra se fondre. La définition qu'il en a donnée se borne au peu de mots qui suivent. CAULOPHILUS. WoLLAST., Ins. Maderens. p. 315. Rostre assez long, subarqué. — Antennes et pattes comme chez les Caulotrupis, celles-là un peu plus robustes. — Yeux grands, arron- dis.— Prothorax arrondi sur les côtés. — Ecusson distinct, subarrondi. — Elytres parallèles, profondément sillonnées. — Corps linéaire, dé- primé, sculpté, glabre. L'espèce (3) sur laquelle le genre a été fondé et qui est très-petite, n'est connue que par un seul exemplaire, trouvé par M. \Vollaston dans l'île de Madère. Quant au genre suivant du même auteur, et que j'ai sous les yeux, (1) S. hylastoides, WoUast. loc. cit. p. 142, pi. 11, f. 1. (2) Traus. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 368. (3) C. sculpturatus, WoUast. loc. cit. pi. VI, f. 4. COSSONIDES VRAIS. 347 on trouveva plus bas les raisons qui s'opposônt à ce qu'il puisse être compris dans la Tribu actuelle. ONYCHOLIPS. WollaST., Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 389. Tète médiocre, peu convexe en dessus, renflée en dessous; rostre beaucoup plus court qu'elle, transversal, quadrangulaire; ses scrobes profondes, courtes, arquées, subverticales. — Antennes excessivement courtes, robustes ; scape enfoui dans la scrobe où il est inséré ; funi- cule de 7 articles : 1-2 allongés et très-gros, celui-ci le plus long, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, mais légèrement ; massue forte, globoso-ovale, compacte. — Yeux nuls. — Prothorax transversal, médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, un peu ré- tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, fortement rétrécies en arrière dans leurs deux tiers postérieurs, un peu plus larges que le prothorax et à peine échancrées en arc à leur base. — Pattes courtes, les antérieures notablement plus que les autres; leurs hanches cylindriques, saillantes, subcontiguës; leurs cuisses oblongo- ovales; leurs jambes comprimées, étroites, un peu élargies au côté interne dans leur milieu, prolongées en une longue saillie grêle, arquée, à la base de laquelle est inséré le tarse ; cuisses intermé- diaires et {lostérieures comprimées, oblongo-ovales, celles-ci plus ro- bustes ; jambes des mêmes paires graduellement élargies, les posté- rieures sinuées et âpres en dehors, dilatées au bout, avec leurs angles interne et externe dentiformes ; tarses antérieurs grêles, liliformes, sans crochets ; les quatre postérieurs à articles i à peine distinct, 2-3 triangulaires, déprimés, avec leurs angles prolongés antérieurement en de longues lanières, 4 étroit, parallèle, divisé au bout en deux lobes parallèles et sans crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen très-courts, égaux, séparés du l" par une suture recti- ligne ; saillie intercoxale assez large, très-courte, tronquée en avant. — Métasternum de longueur médiocre. — Saillie mésosternale très- courte, étroite, pénétrant à peine entre les hanches intermédiaires. — Corps ovale, inégal, bérissé de longs cils. M. Wollaston a accompagné la longue et exceUente exposition qu'il a donnée des caractères de ce genre qu'il appelle, avec raison, monstrueux, des motifs qui l'ont engagé à le placer parmi les Cos- sonides. Il tient, en eiïet, à ces derniers par ses antennes, et la forme de son rostre non plus que la structure de ses tarses, ne seraient pas des motifs suffisants, à la rigueur, pour l'en exclure. Il a en même temps les habitudes fouisseuses et arénicoles des Pe.ntatemnus. Mais, outre que l'espèce qui en forme le type a assez bien le facics d'une Phaleria, il me paraît impossible d'admettre qu'un Cossonide puisse 348 CURCULIONIDES. avoir les trois segments intermédiaires de rabdomen très-cour Is et égaux entre eux, sans quoi, cette exception une fois admise, on fini- rait par introduire dans le groupe actuel une foule d'éléments étran- gers, comme Schœnherr, par exemple, l'a fait pour les Byrsopsides. Dans mon opinion, cette raison est décisive pour démontrer que cet insecte appartient à un tout autre groupe que celui-ci ; mais quel est ce groupe ? C'est ce que, dans l'état actuel de la science, il n'est pas possible de déterminer (1). L'espèce en question (2) est petite et d'un jaune ferrugineux, avec le sommet du rostre noir; elle est variolée plutôt que ponctuée sur le prothorax et ses élytres, qui sont un peu rugueuses, présentent des sillons la plupart effacés à la base de ces organes. Elle habite plusieurs des îles Canaries et vit dans le sable des bords de la mer, au pied des buissons, en compagnie du PentaLemnus are^iarius; mais elle est plus rare que ce dernier. (1) On peut seulement émettre quelques conjectures à cet égard. Il existe un genre anormal dont l'espèce unique a beaucoup de rapports avec celui-ci par sa forme générale, sa livrée, ses habitudes arénicoles, ses pattes amenantes, et même par ses antennes, qui sont réellement des antennes de Cossonides, en un mot !e genre Emphiastes de Mannerlieim. Très-incertain sur la place qu'il doit occuper, je l'ai classé (Tome VI, p. 511) provisoirement à côlé dos AiiAr-ACTUs^ avec lesquels il n'a pas d'autres r-apports que des jambes postérieures caver- neuses. D'un autre côté, M. Wollaston m'a communiqué, comme étant voisin des Rhyncolus, un petit insecte de l'Australie qui r-essemblc de très-pi'és, sous le i-apport du faciès, à ['Onycholips bifurcalus, et qui, selon toutes les appa- l'ences, a les mêmes mœurs que lui. Eulin je possède plusieurs ccemplaires d'une espèce inédite de Montevideo qui est dans le même cas. Cela prouve qu'il existe tout un groupe de Curculionides ai'énicoles et fouisseurs, que leurs habitudes dérobent aisément aux reclrer-cJies, et dont on ne cor:nart encore que les espèces dont il s'agit en ce moment. Quand on en aura découvert un plus grand nombre, on pourra s'éclairer sur leurs analogies, et, par suite, sur celles du genre actuel. (2) 0. bifarcatus, WoUast. loc. cit. p. 394, pi. 19, f. 2. FAMILLE LXin. (1) Tète de forme variable, terminée par un court museau souvent presque nul. — Menton saillant, en général reçu à sa base dans une échancrure du sous-menton; la languette située derrière lui et dé- passant ou non son bord antérieur. — Mâchoires munies d'un seul lobe (TESSERor.ERi:s excepté). — Palpes très-courts; les labiaux de 1 à 3, les maxillaires de 3 à 4 articles. — Mandibules rarement sail- lantes, arquées à leur extrémité, le plus souvent larges, et plus ou moins denticulées au côté interne. — Antennes insérées sur les côtés du museau ou entre les yeux et les mandibules (Phloeotribus excep- té), courtes, coudées, de 3 à 12 articles apparents, les derniers for- mant une massue de forme variable, parfois pectines. — Yeux va- riables, en général grands et transversaux. — Pronotum le plus souvent confondu avecles flancs du prothorax. — Hanches antérieures contiguës ou non, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière, les pos- térieures transversales; jambes comprimées, presque toujours denti- culées sur leur tranche externe; tarses subpentamères, non spongieux en dessous, fihformes; leur 3^ article entier ou bilobé, mais jamais très-élargi. — Abdomen composé de cinq segments. Les Scolytides constituent le dernier reste de cet ensemble hétéro- gène d'espèces que Latreille avait réunies sous le nom de Xylophages et que les progrès de la science ont obligé de disséminer dans des (1) La Société royale des Sciences de Liège a mis depuis peu sous presse la première partie d'une Monograpliie de cette Famille, duc ii M. le docteur Cha- puis, l'un des auteurs du Catalogue des larves des Coléoptères. Ce travail, qu'd;comi>agnent d'admirables figures représentant toutes les espèces, ne cou- cerne que les Platypides. Ce qui en est imprimé au moment où j'écris, le reste du manuscrit et les planches m'ont servi pour mon propre travail. Pour les Sco- lytides proprement dits, M Ciiapuisaeu l'extrême obligeance de mettre k ma disposition ses préparaUons des organes buccaux, ses dessins et ses notes. C"est sur ces matériaux, qui doivent inspirer au lecteur la plus entière confiance, que je m'appuie lorsque je me trouve en désaccord sur certains points aveC les au- teurs les plus, accrédités, uotammeut pour ce qui concerne les parties de la bouche et le nombre des articles du funicule antcnnairc. 350 SCOLYTIDES. familles différentes, ainsi qu'on l'a vu précédemment. Les auteurs les plus récents ne sont pas d'accord sur le nom qu'ils donnent à ces insectes (1); celui de Scolytides, emprunté au plus ancien de leurs genres (Scolytus), créé par Geoffroy, me parait avoir un droit incon- testable à la préférence. Une autre question plus grave est celle de savoir s'ils doivent for- mer une famille distincte ou être réunis à la précédente, comme l'a fait Erichson (2). Leurs rapports avec les derniers genres de Curculionides sont, en effet, si intimes, tant à l'état parfait que sous celui de larve, que si l'on prend les deux familles dans leur totalité, il est impos- sible de découvrir un seul caractère qui les sépare nettement. Cepen- dant si l'on considère que dans celle-ci le caractère essentiel des Cur- culionides, c'est-à-dire un véritable rostre, fait constamment défaut (3), l'homogénéité de ses espèces au double point de vue de l'organi- sation et des habitudes, et le rôle spécial qu'elles jouent dans la na- ture, il semble préférable de la regarder comme un type particulier, rattaché seulement à celui des Curculionides par quelques-unes de ces transitions qu'on rencontre à chaque pas. (1) Ils sont encore souvent désignés sous ceux de Xylophages (Ratzeburg, Schautn, Perris, Eichhoff ), Bostrichides ou Bostrlchins (Erichson, Gerstaecker), et Tomiciiles (par ex. Wollaston). Le premier de ces noms a un sens trop gé- néral; il convient à une foule d'insectes de différents ordres, et a l'inconvénient de rappeler le groupe établi sous le même nom par Latreille. Le second est inadmissible,les Bostrichus appartenant à une toute autre famille que celle-ci; voyez tome IV, p. 533. Quant au dernier, il suffit de faire remarquer combien le genre Tomicus de Latreille est postérieur au genre Scolytus de Geoffroy. Le nom de Scolytides, employé pour la première fois, à ce que je crois, par M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 350), est donc sans aucun doute celui que doivent porter ces insectes. (2) C'est en 1842 (Wiegm. Archiv, I, p. 373) qu'Erichson a opéré cette réu- nion, qu'il a toujours conservée depuis, dans ses Comptes-Rendus entomologi- ques insérés dans le même recueil. Elle n'est pas encore généralement admise, bien que des auteurs d'un grand poids, notamment M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 437), y aient donné leur assentiment. (3) Les auteurs en attribuent généralement un à la plupart de ces insectes, mais arbitrairement. Jusqu'ici, personne n'a essayé de déterminer la différence qui sépare un rostre d'un museau. C'est, en effet, une question qui n'est pas facile à résoudre ni en théorie ni dans la pratique. Si l'on applique le premier de ces noms à la partie de la tète qui fait saillie en avant des yeux, qu'elle soit courte ou non, lorsqu'elle porte les antennes, et que celles-ci sont coutiguës aux yeux, alors il faut dire qu'une foule de Coléoptères (par ex. les Mélolonthides, Cétonides, OEdemérides, etc.) à qui on refuse un rostre, en possèdent réelle- ment un. Si, au contraire, on exige, comme caractère essentiel de ce dernier qu'il soit plus étroit que la tète, plus ou moins long, et qu'il porte les antennes à distance des yeux, alors non-seulement tous les Scolytides, mais un grand nombre d'Anthribidcs et les Bruchides, à qui on a coutume d'en assigner un, en sont certainement privés et ne possèdent qu'un museau. SCOLYTIDES. • 331 La forme allongée et plus ou moins cylindrique prédomine chez les Scolytides. Leur tête, toujours fort courte, n'est complètement déga- gée du prothorax que chez les Platypides. Chez les autres elle affecte deux formes dilïéreutes. Tantôt (Hylésinides) elle est visible d'en haut, déprimée ou concave sur le front et terminée par un museau bien distinct, tantôt subglobuleuse, avec un museau tellement couït qu'on peut dire qu'il n'existe pas. Dans ce dernier cas il est de règle qu'elle soit, comme celle des Bostrichides, surplombée parle prothorax; mais il est rare (par ex. Amphicranus) que ce dernier puisse la recevoir en entier dans son intérieur. Par suite de la brièveté et de la grosseur du rostre, ou de son absence, la cavité buccale et les parties qu'elle contient sont aussi développées que chez le commun des Coléoptères et reprennent ici une importance qu'elles avaient perdue chez les Curculionides. L'étude approfondie dont elles ont été l'objet (1) et le rôle qu'elles jouent dans la caractéristicfue des genres, rendent nécessaires quelques détails. Comme la bouche est à son maximum de complication chez les Platypides, ce sont eux qu'il convient de prendre pour point de comparaison. Chez ces insectes, le cadre buccal est très-ample et se prolonge à sa base en une fissure étroite qvii entame plus ou moins le dessous de la tète. A partir de cette base on observe les parties suivantes : i" une pièce basilaire qui se moule sur la base du cadre buccal et affecte par conséquent la forme d'im triangle ou d'un cœur aigu à son sommet. Elle est souvent confondue avec : 2° une ^lècejjir basilaire ou le sous- menton qui est situé au-devant d'elle. Ce dernier varie beaucoup sous le rapport de la forme, mais présente très-souvent dans son milieu une échancrure oîi se loge la base de la pièce suivante ou : 3° le menton qui est également très-variable. A sa face interne est accolée : 4° la languette, mais qui n'est représentée chez les Platypides dont il s'agit en ce moment que par une carène longitudinale qui dé- passe à peine ou pas da tout le bord antérieur du menton. Comme chez les Curculionides le corps des mâckoires ne se compose que d'une seule pièce munie au coté interne d'un lobe unique correspondant au manda des aulres Coléoptères; chez les Tesserocerus seuls il s'y ajoute un lobe externe grêle. Les palpes labiaux et maxillaires sont courts, robustes, avec leur dernier article grêle et généralement très- petit. Ils sont insérés bout à bout, les premiers avec le menton, les seconds avec le corps des mâchoires. Les mandibules ne nécessitent aucune observation. Enfin le labre est tantôt visible, tantôt rétracté sous l'épistome. (1) Le plus récent et le seul travail qui entre dans de grands détails à cet égard, est celui de M. Eiclihoff, intitulé : « Ueber die Mundthcile und die Fûh- lerbildung der europccischen Xylopluigi sensu stricto.» Bcrliu, cntom. Zcitsclir. Vlll, 1864, i>. 17. 352 ' StOLYXlbE». Chez les Scolytides vrais, la pièce prébasilaire est confondue avec le cadre buccal dont le bord postérieur est, par suite, échancré en arc ou coupé presque carrément. Le menton est resté distinct et a con- servé en général son écliancrure médiane. La languette est libre en partie, membraneuse et dépasse toujours le bord antérieur du men- ton. Elle varie beaucoup sous le rapport de la largeur ainsi que de la forme et prend naissance à la base, ou au milieu, parfois à la par- tie antérieure de ce dernier. Le labre est toujours indistinct. Sauf le nombre des articles des palpes, les autres parties sont faites comme chez les Platypides (1). Les antennes varient encore plus que chez les Curculionides, tout en étant consiruites sur un plan analogue. On ne peut pas dire ici qu'elles sont composées d'un nombre normal d'articles, ce qui vient, d'une part, de la réduction énorme que peuvent subir ceux du funicule, d'autre part de la fusion fréquente de ceux de la massue en une masse plus ou moins compacte. Un petit nombre de genres (par ex. Hylas- TEs) possèdent douze articles bien distincts, comme les Curculionides, leur funicule en ayant sept et la massue quatre. A l'extrémité op- posée se trouvent les Corthylus qui n'en ont que trois en tout, y (1) Celte description des organes buccaux diffère, à quelques égards, de celle donnée par M. Eiclihoff. Ainsi, ce savant entomologiste ne parle pas de la pièce basilaire qui, en effet, n'est pas distincte chez les espèces européennes, îl appelle menton ia pièce prébasilaire ou le sous-menton., et le vrai menton est pour lui la partie fulcrale {pars fulcralis) de la lèvre inférieure. Il insiste beaucoup sur ce que les palpes labiaux et maxillaires n'auraient jamais que trois articles, en quoi il a raison pour les Scolytides vrais ; mais chez les Pla- typides, il y en a réellement quatre aux maxillaires et leur nombre varie aux palpes labiaux. — Erichson, dans son travail (Wiegm. Arcliiv, 1836, I, p. 45) indi(iué plus bas, se contente, en exposant les caractères des genres, de men- tionner le menton sous le nom do labium. Il dit même positivement (p. 61), à propos du genre Hypothenemos, que la languette n'existe chez aucun Scoly- tide. D'un autre côté, if n'est pas difficile de ramener cette structure de la bouche des Scolytides à celle qui existe chez les Curculionides phanérognathes. Les mâchoires, les palpes maxillaires et les palpes labiaux sont identiques. Mais chez ces Curculionides, la pièce basilaire et le sous-menton sont non-seule- ment confondus ensemble, mais encore avec la partie inférieure de la tête, et ce que j'ai appelé sous-menton, peut-être à tort, n'est pas autre chose que le bord antérieur de celle-ci ou, ce qui revient au même, le bord postérieur du cadre buccal. Le pédoncule dont il est pourvu n'est qu'une saillie accessoire qui manque chez tous les Scolytides sans exception. La forme mise de côté, le menton et la languette se comportent comme chez ces derniers. Le premier porte, à son extrémité, les palpes labiaux et a derrière lui la seconde qui le dé- borde plus ou moins. Il est inutile de parler des mandibules et du labre. Que' l'on supprime ou raccourcisse le pédoncule du sous-menton, qu'on élargisse en même temps le menton au point de recouvrir les mâchoires, et l'on a la bouche d'un Curculionide adélognathe. bCOLÏTlUtS. 353 compris le scape. Entre ces limites, tous les nombres intermédiaires existent. Parmi les autres organes, les jambes et les tarses seuls méritent un mot d'observation. Les premières sont toujours comprimées, plus ou moins arquées sur leur bord externe, et en général denticulées sur ce dernier, mais non toujours fortement élargies de leur base à leur ex- trémité; chez les Amphicranus et les Corthylus, elles sont étroites et presque parallèles dans toute leur longueur. Quant aux tarses, ce sont ceux des Cossonides, leur 3'= article étant, comme chez ces der- niers, tantôt entier, tantôt légèrement élargi et échancré ou bilobé; le 4* est toujours très-grand et muni de crochets bien développés. Le petit nœud qui existe à sa base et qui représente le 4* article des Pentamères est très-distinct chez les Platypides et quelques Scolytides vrais. On peut donc dire, avec M. Chapuis (1), que les premiers ont cinq articles aux tarses; cependant, comme celui dont il s'agit con- serve sa petitesse relative, il semble plus exact encore de dire que ces insectes sont des Subpentamères plus voisins que les autres des vrais Pentamères. A part un seul genre (Camptocerus), les couleurs métalliques sont étrangères aux Scolytides. Le noir ou le ferrugineux, avec leurs nuances intermédiaires, rarement le testacé (Aphanarthrum), font les frais de leur livrée, et ces couleurs sont le plus souvent uniformes. Ces insectes sont les Xylophages par excellence de l'ordre des Co- léoptères. Sauf deux espèces [Hylesinus irijolii, Totnicus Kaltenbachii) qui, dit-on, vivent dans les plantes herbacées, toutes les autres ha- bitent exclusivement les végétaux ligneux. C'est par conséquent surtout dans les forêts, et pendant leur premier état, qu'elles exercent leurs ravages qui ont lieu quelquefois sur la plus vaste échelle. Aussi sout- ce de tous les Coléoptères, ceux dont les mœurs ont été le plus soigneu- sement étudiées et dont on a décrit le plus grand nombre de larves (2). (1) Mon. d. Platyp. p. 16 et 22. (2) Les travaux dont ces insectes ont été l'objet, au point de vue de l'éco- nomie forestière, sont extrêmement nombreux. Le plus important est toujours le grand ouvrage de M. Ratzeburg « Die Forstinsekteu, etc., I, Die Kaefer, p. 156, «avec de belles et nombreuses figures des espèces, ainsi que des gale- ries qu'elles creusent dans le bois. Cet ouvrage n'a pas été traduit en français. Un autre, du même auteur (Die Waldwerderber und ihre Feinde, etc., iu-8"; Berlin, 1841j, l'a été par le comte de Corberon, sous le titre de : « Les Hjloph- thires et leurs ennemis, etc.; in- 8»; Nordhausen, 1842. Cette traduction est connue en France par la réimpression qui en a été faite, en 18 i6, dans le . 173, Quant aux larves en particulier, celles do tous les genres europ^isus sont Cclecftéret, Tom« 'VH. 23 384 SCOLTTID£S. De même que les insectes parfaits, ces dernières appartiennent à deux types distincts, quoique très-voisins, dont le premier est repré- senté par celles des Scolytides vrais. Ces larves sont complètement semblables à celles des Curculionides les plus normales. Comme celles-ci, elles sont apodes et privées d'yeux ; leur corps, recourbé en arc, présente en dessus des bourrelets transversaux très-apparents, des mamelons thoraciques tenant lieu de pattes, des bourrelets latéraux plus ou moins prononcés, et il est en outre couvert de petites aspé- rités. La tête est médiocre, arrondie, et pourvue d'antennes Irès-cour- îes, au plus de deux articles et logées dans de petites cavités. Les pa'pes labiaux et maxillaires sont très-réduits et composés de deux articles seulement. Les parties les plus variables de la bouche sont les mandibules, qui sont plus ou moins robustes. Les modifications, peu sensibles, que présentent ces larves, sont en harmonie avec la forme des galeries qu'elles creusent et la nature du tissu ligneux dans lequel celles-ci sont pratiquées. C'est dans l'intérieur de ces ga- leries qu'elles accomplissent leurs métamorphoses, qui sont en géné- ral remarquables par la rapidité avec laquelle elles ont lieu. Le second des types en question n'est jusqu'ici connu que par la larve du Platypus cylindrus (1). Avec les caractères généraux des précédentes, elle en diffère par son corps cylindrique, plus droit, sa tête plus forte et plus saillante, enfin par la forme du dernier seg- ment abdominal, qui est coupé obliquement et terminé par une petite épine cornée. ' En outre de leurs rapports avec les Curculionides, les Scolytides paraissent, au premier coup-d'œil, en avoir de plus intimes encore avec les Bostrichides. Un grand nombre d'entre eux, les Tomicides, ont un (actes presque identique avec celui des Bostrichus et genres voisins, sans parler de la similitude des mœurs. Mais les Bostrichides ont constamment deux lobes aux mâchoires; c'est le i", et non le 4* article de leurs tarses, qui est le plus petit de tous, et leurs larves sont très-différentes de celles qui viennent d'être sommairement dé- crites. Il n'y a donc entre les deux familles qu'une simple analogie, mais portée aussi loin que possible sous le rapport du faciès. connues, et leur trop grand nombre m'interdit d'en donner la liste, pour la- quelle on peut consulter Cliapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. se. d. Liège, Vlll, p 568. Depuis l'apparition de leur travail et de celui de M. Ed. Pénis, on n'eu a publié aucune, que je sache. — La question, si débattue, de savoir si les Scolytides attaquent ou non exclusivement les arbres plus ou moins ma- ladifs, a donné lieu à la publication d'une notice de M. Wallace, d'autant plus intéressante qu'elle concerne les espèces des Archipels indiens. Elle est inti- tulée: « Note on the habits ofScolytidtE and Bostrichidee » Trans. ofthe entom. Soc. Ser. 2, V, p. 218. L'auteur se prononce pour la première de ces opinions. (1) Ratzeb. Die Forstins. I, p. 188, pi. 14, f. 28-3i : Perris, Ann. d. Se, nat Sér. 2,Xiy, p, 89, pL 3, f. 19-24. SCOtYTIU£S. 300 L'histoire systématique de celle-ci peut se résumer en peu de mots. Linné n'avait pas distingué des Dermestes les espèces qu'il en con- naissait. Geoffroy (1), le premier, établit sur l'une d'elles le genre ScoLYTUS, nom que Herbst changea plus tard en celui d'EçcoPTO- GASTER, en créant en même temps le genre Platypus (2). Quant à Fabriciiis (3), ces insectes figurent dans ses ouvrages, en partie sous le nom de Bostrichus, emprunté à Geoffroy et détourné de son accep- tion primitive, en partie sous celui d'ApATE en même temps que des Bostrichides, tandis que la plupart de ces derniers sont devenus des ScoLYTus. Cette transposition de noms, que rien ne justifie, a créé une confusion dont les effets se font encore sentir en ce mo- ment, bien que Latreille (4) y ait remédié depuis longtemps en créant le genre Tomicls pour recevoir les Bostrichus de Fabricius. Les choses étaient dans cet état lorsqu'on d836 Erichson donna une impulsion nouvelle à l'étude de ces insectes, en publiant une révision de leurs genres (3) dans laquelle il on établit un assez grand nombre de nouveaux. Les derniers travaux dont la famille ait été l'objet sont celui' de M. Eichhoff mentionné plus haut, lequel ne concerne que les espèces européennes, et la Monographie des Platypides de M. Cha- puis, en ce moment sous presse. La plupart des genres établis en de- hors de ces divers travaux sont dus à M. WoUaston, ainsi qu'on le verra plus loin. 11 est impossible d'estimer actuellement le nombre to- tal des espèces de la famille, mais si l'on eu juge par celui des Pla- typides, il doit être considérable (6). Erichson a réparti ces insectes dans trois groupes d'égale valeur : les Hylésinides, les Scolytides proprement dits et les Platypides. Mais ces derniers ont un rang supérieur à celui qu'il leur assignait et équi- valent à eux seuls aux deux premiers des groupes en question. La famille se divise par conséquent en deux tribus très-naturelles. L Tarses à art. 1 beaucoup plus court que 2-4 réunis. S».olytides vrais. IL aussi long — — Platypides. (1) Hist. d. Ins. d. env. d. Paris, I, p. 309. (2) Die Kœfer, V, p. 124 et 129. (3) Syst. El. II, p. 378 (Apate) et 384 (Bostrichus). (4) Gonsidér. génér. etc., p. 224. (5) « Systematische Auseinaridersetzung der Familie der Borkenkasfer (Bos- triciiidaî) » Wiegm. Archiv, 1836, I, p. 45. (6) M. Chapuis décrit 202 espèces de Platypides. dont 193 sont nouvelles. Le dernier Catalogue'dcs Coléoptères d'Europe publié par M. Scliauni, en 1862, contient 95 Scolytides vrais. En supposant que ces derniers existent dans la même propcrtiou que les Platypides, leur nombre total dépasserait 3000, et celui de la famille entière serait d'environ 3300. 35* SCOLYTIDES. TRIBU L SCOLYTIDES VRAIS. Tète de forme variable, engagée dans le prothorax, souvent recou- verte par lui et invisible d'en haut. — Languette libre, au moins eu partie, et dépassant le menton en avant. — Palpes labiaux et maxil- laires de trois articles. — Labre indistinct. — Prothorax non rétréci ou échancré sur les côtés pour la réception des cuisses antérieures, largement et proft)ndément échancré sur son bord antéro-inférieur. — Hanches antérieures plus ou moins saillantes, non obliques (Eltomus excepté)^ les postérieures tranversalement ovalaires; 1^"' ar- ticle des tarses beaucoup plus petit que les suivants réunis. — Epi- sternums mésothoraciques très-rarement (Scolytus) grands. Ces insectes sont beaucoup moins homogènes que les Platypides, et l'on pourrait ajouter à la formule qui précède de nombreux caractères. Ainsi , rien de plus variable ici que les antennes, leur funicule comptant de un à sept articles et leur massue étant tantôt distincte- ment articulée, tantôt lamelliforme et compacte, parfois même pec- tinée ou flabellée. Les yeux finement granulés chez toutes les espèces européennes, le sont très-fortement dans quelques genres exotiques. Le prothorax, de forme très-variable, est pourvu, dans certains cas (par ex. Diamerl's, Camptocerus), de vives arêtes latérales qui sépa- rent son pronotum de ses flancs. Jamais, sa^ chez les Scolytus, son bord postérieur et inférieur n'est fortement bi-échancré, ce qui vient de la petitesse relative des épisternums mésothoraciques. A part les Camptocerus et les Scolytus, les élytres sont constamment pourvues d'une déclivité postérieure arrondie ou plus ou moins ex- cavée. Leur base est tantôt coupée verticalement (Tomicides), tantôt taillée en biseau, et alors recouvre un peu celle du prothorax (Hylf'sini- des). Les jambes peuvent être âpres ou rugueuses sur leur face externe, mais ne présentent jamais ces carènes ou ces tubercules qui sont constants sur celles des Platypides. Comme chez ces derniers, la grandeur rela- tive des segments de l'abdomen n'est soumise à aucune règle fixe; mais sa sailhe intercoxale, à de rares exceptions près (Camptocerus, DiAMERiJs) est toujours en triangle étroit et très-aigu. Enfin le méta- sternum, au lieu d'être toujours très-allongé, devient parfois très- conrt. Ces modifications ne permettent pas de réunir ces insectes dans un seul groupe. Les six qui suivent me ptiraissent nécessaires pour ré- partir convenalileraent les 32 genres qui composent la tribu. Trois d'entre eux (Camptocérides, Eutomides, Phlœotrupides) sont exotiques; les autres ont la plupart de lenrs représentants en Europe. HYLÉSmiDES. J37 I. Abuomea de forme normale. a Tête non globuleuse, visible d'en haut au repos. b Yeux finement granulés. Prouolum confondu avec les flancs du prothorax. Hylésimdes. — distinct des — — Camptocérides. bb Yeux fortement granulés. Pronotum distinct des flancs du prothorax. Eutomides. — confondu avec les — Puloeotrupides. a a Tête globuleuse (1), le plus souvent invisible d'en haut. ToMiciDES. II. Abdomen retroussé à partir du 2« segment. Scolytides vrais. Groupe I. Hylésinîdes Tête non globuleuse, pourvue d'un museau distinct, visible d'en haut. — Funicule des antennes de 7 à 5 articles ; leur massue distinctement articulée (Polygraphus excepté).— Yeux finement gra- nulés.—Pronotum confondu avec les flancs du prothorax. — Elylres taillées en biseau à leur base. — 3* article des tarses presque tou- jours échancré ou bilobé. — Abdomen normal. — Métasternum plus ou moins allongé ; ses épisternums étroits. Ce groupe contient les espèces qui ont le plus de rapport avec les Cossonides ; il doit par conséquent être placé en tête de la famille. Les genres qui le composent sont au nombre de neuf, tous, à l'ex- ception des Phloeophthorus, représentés en Europe. I. Tarses à art. 3 échancré ou bilobé ; massue des antennes distinctement articulée. a Massue antennaire ovale ou subglobuleuse, serrée. 6 Funicule — de 7 art. : Hylastes. bb — — de6 — Art. 3 des tarses échancré : Hylurgus, bilobé : Blasiophagus . bbb Funicule antennaire de 5 art. Art. 1 des tarses allongé, 3 bilobé : Dendroctonus. très-court, 3 à peine échancré : Carphoborus. aa Massue antennaire allongée. Ses articles serrés; funicule de 7 art. : Hylesimis. — lâchement unis; funicule de 5 art. : Phlœophthonis. aaa Massue antennaire flabeliée; funicule de 5 art. : Phlœoiribus. If. Tarses à art. 3 entier; massue antennaire compacte; funicule de 5 art, : Polygraphus. (1) LesCuYPTORGus seuls s'éloignent plus ou moins de cette forme, mais les deux articles de leur funicule antennaire, nombre qui leur est exclusivement propre, les distinguent des espèces des quatre premiers groupes. 358 SCOLYTIDES. HYLASTES. Erichs. in WiEGM. Archiv, 1836^ 1, p. 47 (1). Menton assez long, peu à peu et légèrement élargi en avant, avec son bord antérieur un peu anguleux dans son centre ; languette nais- sant de sa base, parallèle, beaucoup plus étroite que lui; 1^'' article des palpes labiaux grand, les deux suivants très-petits. — Lobe des mâchoires large, arqué et cilié au côté interne, aigu au bout , dé- passant les palpes; ceux-ci à articles graduellement plus courts. — Mandibules peu saillantes. — Tète à front vertical; son museau un peu plus étroit qu'elle. — Scape des antennes allongé, terminé en massue oblongo-ovale ; funicule de 7 articles: 1-2 allongés, gros, ce- lui-là le plus long, 3-7 transversaux, peu à peu élargis; massue forte, ovale, comprimée, distinctement quadriarticulée. — Yeux petits, oblongs, transversaux. — Prothorax allongé, cylindrique, coupé obli- quement en avant, carrément en arrière ; prosternum assez fortement excavé. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres allongées, cy- lindriques, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées en avant. — Pattes médio- cres, assez robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses subli- néaires ; jambes triangulaires, assez larges, dentées en scie sur leur bord externe; tarses courts: leurs crochets très-petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen courts, égaux, le 5^ grand. — Episternums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale étroite. — Corps cylindi'ique ou oblongo-cylindrique. Par suite de la forme générale et en particulier de celle du museau, ce genre et le suivant sont, de toute la famille, ceux qui se rappro- chent le plus des derniers genres des Cossonides, surtout des Rhyn- coLus, Eremotes et Stenoscelis. Les espèces de celui-ci sont au plus de taille médiocre et généralement petites. Elles sont criblées de gros points enfoncés sur le prothorax et fortement striées-ponctuées sur les élytres; les intervalles entre les stries sont plus ou moins convexes, parfois en partie carénés, et en général assez fortement jidés. Erichson a divisé le genre en deux sections naturelles et générale- ment adoptées. Celles de la première (2) ont le mésosternum tron- qué en avant, et le 3^ article des tarses cordiforme, et non ou à peine (1) Syn. BosTRicHus Payk., Herbst^ P. W. J. Muller.— HYLEsiNUsFab.,Gyl!., Duftschm. (2) Erichson en cite 9 espèces, dont 7 européennes : E. aier Payk. (pinî- perda Fal)., Herbst: chloropus Duftschm), brunneus, cunkularius, linearis, corticiperda, uttenuatus Er., angusfutus Herbst, oyucus Et., et 1 de l'Amer, du Nord, porcHto Er. — Aj. : H.variQlosus,VtVT\%, Ann. d. 1. Soc. entona, 1856, p. 229; France^ (Landes). HYiÉsmiWîs 359 élargi; chez celles de la seconde (1), le mésosternum forme en avapt une courte saillie en cône obtus, et l'article en question des tarses est bilobé. En dehors de l'Europe, le genre n'a encore été rencontré qu'à Ma- dère, aux île« Canaries et dans l'Amérique du Nord. HYLURGUS. Latr., Gen. Crust. eijns. II, p. 274 (2). Ce genre ne diffère des Hylastes que par les caractères sui- vants • Menton à peine plus long que large antérieurement, peu à peu et très-fortement rétréci à sa base, largement arrondi en avant. — Lobe des mâchoires beaucoup plus étroit que leur corps, pas plus long que le palpe, sinué en dedans près de son extrémité ; celle-ci obtuse. — Museau très-court. — Funicule antennaire de 6 articles: 1-2 plus longs et plus épais que les suivants, 1 le plus gros et plus court, 3-6 fortement transversaux et graduellement plus larges; massue briè- vement ovalaire, à peine comprimée, distinctement et transversale- ment quadriarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prosternum plus long, moins excavé. — Ecusson enfoui, peu distinct, — 3« article des tarses pas plus large que 2, échancré. — Mésoster- niun semi-vertical, rétréci et tronqué en arrière. — Corps cylin- drique. Dans son état actuel, le genre ne comprend que l'espèce sur la- quelle Latreille l'a fondé dans l'origine, YHylesinus ligniperda de Fabricius (3), insecte commun dans les forêts de pins de toute l'Eu- rope. Il est un peu plus grand que VHylasier aler, et en diffère par sa sculpture, son prothorax étant assez finement rugoso-ponctué et caréné sur la ligne médiane; ses élytres sont rugueuses, faiblement (t) H. decumanus Er. [cremtus Panz.), palliatus Gyll. {marginatus Diift.j angustatus var., Herbsl); tous , Berlin, 1834), p. 413. — Hyl. hederœ, F. Schraidt, Stettin. entom. Zeit. 1843, p. 108; douteux au point de vue générique. (5) Syn. BosTsif.HOs Kugell., Herbst, Payk. — Hylesincs Gyll.^Duft. — Sco- LYTCS OliT. HYLÉSIXIDES. 361 de face^ avec ses côtés légèrement arrondis, sa moitié basilaire con- cave, ses angles antérieurs saillants en dehors, et son bord antérieur un peu anguleux dans son milieu ; languette naissant de son milieu, formant une carène très-saillante ; palpes labiaux longs et grêles, à articles 1 plus grand que les deux suivants réunis, 3 très-grêle. — Lobe des mâchoires large, oblongo-ovale, n'atteignant que le sommet du 1" article des palpes maxillaires ; ceux-ci médiocres, à articles 1-2 subégaux. — Tête courte, verticale sur le front ; son museau aussi large qu'elle, fortement transversal. — Scape des antennes en massue allongée; funicule de 5 articles: 1-2 allongés, celui-ci le plus grand, 3-5 graduellement plus courts et plus larges ; massue grande, comprimée, suborbiculaire, distinctement et transversalement qua- driarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax transversal, cylindrique, un peu atténué en avant, avec son bord an- térieur sinué dans son milieu, tronqué à sa base ; prosternum très- court, concave. — Elytres allongées, cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, un peu plus larges que le prothorax et tron- quées à leur base. — Pattes robustes ; hanches antérieures conti- guës ; cuisses larges, arquées sur leur bord inférieur ; jambes mé- diocrement et peu à peu élargies, denticulées en dehors et à leur extrémité ; tarses à articles 1 plus long que les deux suivants réunis, 3 un peu élargi, bilobé. — 2* segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale assez large, triangulaire, inclinée. — Corps cy- lindrique. Des cinq espèces comprises dans ce genre par Erich son, trois {pini- perda, minor, minimus) en ont été retirées par M. EichhofF. Des deux autres, l'une {micans Kugell.) est européenne, l'autre {terebrans Oliv.) est propre à l'Amérique du Nord. La première est le plus grand Sco- lytide que possède l'Europe, mais elle est plus particulièrement pro- pre aux parties froides et tempérées de ce continent. Sa livrée est celle des espèces précédentes, et sous le rapport de la sculpture des téguments , elle ressemble beaucoup au Blastophagus piniperda. Outre sa forme plus svelte, le mâle se distingue de la femelle, qui est opaque, par ses téguments brillants et moins rugueux (1). Un petit nombre d'autres espèces ont été décrites plus récemment (2}. (1) Pour des détails sur les mœurs de cet insecte, voyez Kollar, Verliandl. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, VIIT, 1858, p. 23. M. Ed. Perris ne le mentionne pas parmi ceux qui attaquent le pin maritime. (2) D. juniperi, Dœbner, Berlin, entom. Zeitchr. IV^, p. 260; Wurtemberg. — valens, Californie; similis, Orégon; J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. IX; Append. I, p. 59. 362 SeOLYTIDES, CARPHOBORUS. EiCHHOFF, Berlin, entom. Zeitschr. YIU, p. 27 (1). Genre voisin des Dendroctonus, dont Erichson ne l'avait pas séparé. Il en diffère par les particularités suivantes : Menton allongé, graduellement élargi en avant, un peu anguleux au milieu de son bord antérieur. — Palpes labiaux et maxillaires semblables, courts, à article 1 un peu plus long que 2 ; les seconds atteignant le sommet des lobes des mâchoires. — Funicule antennaire également de 5 articles, mais dont le 1" seul est allongé; massue cylindrico-ovale, non comprimée. — Tarses à articles 1 beaucoup plus court que 2, 3 non élargi, échancré. L'espèce typique (2) est un très-petit insecte de forme grêle et cy- lindrique, d'un noir mat, presque lisse sur le prothorax et criblé sur les élytres de points enfoncés formant des rangées subcontiguës. Il parait être répandu dans la plus grande partie de l'Europe. Le Den- droctonus pilosus de M. Ratzeburg (3) est probablement une seconde espèce du genre. HYLESINUS. Fab., Syst. El. II, p. 390 (4). Menton large, cordiforme, très-étroit à sa base, anguleux dans son milieu en avant ; languette plus étroite que lui, naissant à quelque distance de sa base, myrtiforme, aiguë en avant; palpes labiaux à article 1 plus long que 2-3 réunis. — Lobes des mâchoires assez lar- ges, cultriformes, plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement. — Mandibules peu saillantes. — Tête courte, à front vci'tical ; son museau très-court, aussi large qu'elle. — Scape des antennes fortement et graduellement en massue ; funi- cule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 transversaux, grossissant très-peu; massue aussi longue que le funicule, forte, oblongxie, obtuse au bout, distinctement quadriarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax convexe, transversal, ré- tréci et coupé obliquement en avant, plus ou moins bisinué à sa base. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Elytres plus ou moins al- longées, cylindriques ou cylindrico-ovales, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; hanches antérieures faiblement séparées; cuisses linéaires ; jambes médiocrement larges, arquées et (1) Syn.HYLESiNiîsFab. — Dendroctonus Erichs. (2) Hyîes. minimus, Fab. Syst. El. II, p. 395. (3) Die Forstins. I, p. 218, pi. VII, Cg. 4. (4) Syn. Lepisomus, Kirby, Faun. Bor.-Amer, p. 193, HYLÉSINIDES, 363 denticulées sur leur tranche externe; tarses à articles 1 un peu plus long que 2, 3 élargi, bilobé. — 2** segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques assez larges. — Mésosternum médiocrement large, subhorizontal, triangulaire, tron- qué en avant. — Corps cylindrique ou oblongo-ovale. Ce genre, dans lequel Fabricius avait réuni la plupart des espèces de la Tribu actuelle à lui connues, est resté, après l'épuration qu'il a subie, un des plus riches en espèces de celle-ci (1). Elles sont, à l'ex- ception d'une seule [crenalus], toutes petites, mais ont une livrée plus variée que celle des autres Scolytides en général. A en juger par les descriptions des auteurs, elles sont répandues sur une grande par- tie du globe. Les Lepisomus de Kirby, dont il n'avait fait qu'un sous-genre des Apate, doivent rentrer dans le genre actuel. Il en décrit trois espè- ces (2) des parties boréales de l'Amérique du Nord. PHLOEOPHTHORUS. WoLLAST., Ins. Maderens. p. 299. Menton allongé, graduell-ement élargi et anguleux dans son milieu fn avant; languette naissant en avant de sou milieu, oblongo-ovale; palpes labiaux plus longs que les maxillaires, à article 1 plus grand que 2. — Lobes des mâchoires assez larges , arqués au côté in- terne, obtusément acuminés au bout, ne dépassant pas les palpes maxillaires; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 subégaux. — Tête courte, convexe sur le vertex, à front subvertical ; son museau très- court et un peu plus étroit qu'elle. — Antennes relativement assez lon- gues; scape peu robuste, un peu arqué, graduellement en massue; (1) Ici viennent les espèces suivantes de Fabricius : H. crenatus, oleiperda, fraxini (var. H. varias, melanocephalus, Anthribus ptibescensYah. sec. Erich- sod) etvittatus; [lour quelques détails sur le second, voyez Boyer de Fousco- lombe, Ana. d. l. Soc. entom. 1840, p. 104. — Aj. : Esp. d'Europe : H. ihuiœ, Aubei, Ed. Perris^ Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, Bull. p. LXXVII; France (Landes), —veslitus, Muls. et Rey, Ann. d. 1. Soc. Linn. d.Lyon, Sér. 2, VII, p.340;France (Hyères).— AVaoizn', Eichhoff, Berlin. entom. Zeitchr. VIII, p. 30 (veslitus M. et R.sec. Kraatz, ibid. p. 31); Hongrie.— Esp. de la Russie mér. : H. brevicollis, Kolenati, Melet. entom. III, p. 38. — Esp. africaines : H. pusil- lus, Gerstœck. in Peters, Reis. n. Mozanib.; Entom. p. 318; Zambèze. — ele- gans, J. Thoms. Arch. entom. II, p. 145; Gabon. — Esp. des Indes or. : H. curvifer, des pect us, F.WaXkar, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, lil, p. 260; Ceylan. — Esp. de l'Amer, du Nord : IL hystrix, i. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. X, p. 81 ; nebulosus, XI, p. 285; Californie. — Esp. de l'Amer, du Sud : H. humilis, Blauch. iu Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 427; Chili. (2) L. rufipennis, nigriceps, brevicornis, Kirby, loc. cit. 364 SCÛLYTIDES. funicule de 5 articles : 1 plus épais que le scape^ allongé^ obconique^ 2-S grêles, décroissant et grossissant peu à peu ; massue grande, for- mée de 3 articles lâchement unis et égaux : 1 -2 subobconiques, 3 oblongo-ovale, acuminé. — Yeux étroits, allongés, transversaux — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement atténué en avant, tronqué à sa base; son bord antérieur coupé un peu obliquement. — Ecusson indistinct. — Elytres assez allongées, cylindriques; leur dé- clivité postérieure arrondie. — Pattes médiocrement robustes ; cuisses linéaires; jambes graduellement élargies, denticulées en dehors; leur angle terminal interne saillant; tarses à articles 1-2 subégaux, 3 un peu élargi, bilobé. — Corps cylindrique. Genre très-distinct parla structure de la massue antennaire qui lui est exclusivement propre dans la Tribu actuelle. 11 a pour type un petit insecte (1) découvert par M. Wollaston, à Madère, oîi il paraît être fort rare. Sa livrée est d'un noir peu brillant et voilée en partie par de petits poils jaunâtres couchés. Les exemplaires que j'en ai sous les yeux sont collés sur du papier; de là les quelques lacunes qui existent dans la formule qui précède. PHLOEOTRIBUS. Latr. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 50 (2). Menton aussi large que long, fortement élargi et arrondi aux angles en avant, avec son bord antérieur anguleux dans son milieu; lan- guette naissant de sa base, large, oblongo-ovale ; palpes labiaux à article 1 plus long que les deux suivants réunis. — Lobes des mâ- choires grands, en triangle allongé, dépassant fortement les palpes maxillaires ; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement. — Mandibules peu saillantes. — Tète courte; son museau fortement transversal, un peu plus étroit qu'elle. — Antennes insérées sur le front au bord interne des yeux; scape très-long, peu à peu eu massue; funicule de 5 articles : i presque aussi long que 2-5 réunis, ceux-ci transversaux, presque de même diamètre; massue formée de 3 arti- cles prolongés chacun intérieurement en une longue lamelle; ces lamelles d'égale longueur. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — (1) P. perfoliatus, WoUast. loc. cil. p. 301, pi. 6, f. 1.— M. Eichhoff (Berlin, entom. Zeitschr. VIII, p. 28}, «ans avoir vu cet insecte ni nièmc l'ouvrage dans lequel 11 est décrit,Iu: donne pour congénères VHylesinus spnrtii de M. Nœrd- linger (Naclitr. z. Ratzeb. Forstins., p. 78; Polygraphus tarsalis, Fœrster, Verhandl. d. A'^er. d. preuss. Rheinl. A'III, p. 38), elle Cureulio rhododactylus de Marsham (Efilum. Brit. p. 262; ligure dans Ratzeb. Die Forstins. I, pi. 7, f. 13); mais les antennes de ces deux insectes sont tout-.à-fait différentes et ils n'appartiennent évidemment pas au genre. (2) Latreille a constamment écrit : Phloiotribus, construction vicieuse. — Syn. HyrEsmus Fab. — Scot.vrrs Oiiv. HÏLÉSINIOES. 365 Prothorax convexe, fortement transversal, uu peu rétréci et oblique- ment tronqué en avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe médian triangulaire et saillant. — Ecusson petit, en triangle curvi- ligne. — Elytres assez courtes, cylindriques, avec leurj^éclivité pos- térieure arrondie, pas plus larges que le prothorax et conjointement échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes ; hanches antérieures faiblement séparées; cuisses linéaires; jambes médiocre- ment larges, arquées et dcnticulées sur leur tranche externe ; tarses à articles 1-2 égaux, 3 non élargi, échancré. — Segments intermé- diaires de l'abdomen égaux. — Episternums métathoraciques étroits. — Saillie mcsosternale triangulaire, inclinée. — Corps cylindrique. Le mode d'insertion des antennes et la forme de la massue anten- naire sont essentiellement propres à ce genre et le rendent très- tranché. Il n'y en a jusqu'ici qu'une seule espèce de décvite, V Hylcsinus olece Fab., p^tit insecte répandu dans toutes les parties de la région méditerranéenne où l'on cultive l'olivier et l'un des principaux en- nemis de cet arbre (1). Il est d'un noir mat, avec les antennes ferru- gineuses, revêtu d'une faible pubescence couchée et iinemenl rugueux sur toute sa surface en dessus ; ses élytres sont à peine distinctement striées. 11 y en a dans les collections quelques espèces américaines inédites (2). POLYGRAPHUS. Erichs. in WiEGM. Archiv, 1836, 1, p. 57 (3;. Menton allongé, étroit, graduellement élargi et coupé obliquement de chaque coté en avant; languette naissant près de son extrémité, très-courte, étroite, oblongo-ovale; palpes labiaux à articles 1 plus grand que 2. — Lobes des mâchoires larges, fortement arrondis au côté interne, terminés par un crochet recourbé en avant, aussi long que les palpes maxillaires; ceux-ci pareils aux labiaux. — Mandibules courtes, tridentées au bout. — Tète médiocre, transversale, verticale en avant; son museau extrêmement court. — Antennes courtes; scape en massue allongée, droit; funicule de 5 articles (4) : 1-2 allongés, (1) Pour quelques détails sur ses mœurs, voyez Boyer de Fouscolombe, Anu. d. 1. Soc. entom. 1840, p. 106. (2) Dejean (Cat. éd. 3, p. 331) en mentionne deux : americanus de l'Amé- rique du Nord, et villosuhis de Cayenne. J'ai le second sous les yeux, ainsi qu'une troisième espèce du Mexi((ue, connue dans quelques collections de Jarls, sous le nom de mexkunus. Celui-ci, à iiart sa forme ovalC;, ï>ossède tous les caractères du genre; le villosulus présente dans la structure de ses an- tennes, quelques ditl'érences qui seront peut-être regardées comme ayant une valeur générique. (3) Syn. Dermestes Linné. — Hylesisus Fali. — Eccoptogaster Gyll. (4) Erichson ainsi que MM. Kdtzebùrg, L. Redtcnbaflicr el Bach ne lui tn 366 SCOLÏXIDLS. obconiques, subégaux, celui-là plus gros, 3-5 transversaux, graduel- lement plus larges: massue compacte, comprimée, brièvement ovale. — Yeux médiocres, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, cylindrique, un peu rétréci en avant, sinué au milieu de son bord antérieur, très-faiblement bisinué à sa base; prosternum excessive- ment court en avant. — Ecusson indistinct. — Elytres assez longues, subcylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base. — Pattes médiocrement robustes; cuisses en ovale allongé; jambes faiblement élargies, très-finement denticuiées en dehors, inermes au bout; tarses filiformes, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen très-courts, égaux. — Epister- nums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale lamelliforme, subverticale, soudée au métasternum, peu distincte. — Corps allongé, subcylindrique. L'espèce typique [pubescens Linn.; Ec. polygraphiis Gyll.) est euro- péenne, petite, et a assez le faciès d'un Anobium. Elle varie du jaune ferrugineux au brun rougeâtre, est très-finement rugueuse sur toute sa surface en dessus, et ses téguments sont voilés par une fine pubes- cence grisâtre et couchée. On en connaît une seconde espèce de l'A- mérique du Nord (1). Groupe II. Camptocérîdes. Tête non globuleuse, pourvue d'un museau distinct et visible d'en haut. — Funicule des antennes de 7 articles; leur massue compacte, comprimée. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des flancs du prothorax par des arêtes latérales. — Elytres taillées en biseau à leur base. — 3'' article des tarses variable. — Abdomen normal. — Métasternum très-court; ses épisternums larges. Erichson n'avait pas séparé des Hylésinides les deux genres qui composent ce groupe ; mais ils en diffèrent par des caractères trop nombreux pour leur rester associés. Tous deux sont exotiques et, sous le rapport du faciès, ne ressemblent à aucun genre des Scolytides européens. Ils sont même très-éloignés l'un de l'autre à cet égard, mais sont réunis par les particularités qui précèdent. L Hanches antér. tr^s-fortement séparées : Dinmerus, IL médiocrement — : Camptocerus, assignent que quatre. M. Eiclilioff (Berlin, entora. Zeitschr. YIII, p. 33) a déjà relevé cette erreur. (î) P. saginatus, Mannerh. BuU. Mosc. 1853, II, p. 237; Amér= rasse. CAMPTOCÉRIDES. 367 DIAMERUS. Erichs. ia WiEGM. Archiv^ 1836, 1, p. 57. Menton étroit, trois fois au moins aussi long que large, faiblement et peu à peu rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué; lan- guette naissant à quelque distance de sa base, aussi large que lui, oblongo-ovale et le dépassant fortement; palpes labiaux courts, à ar- ticles 1 très-gros et long, en cône renversé, 2 fortement transversal, 3 très-petit et grêle. — Lobe des mâchoires large, en fer de hache, faiblement arqué et cilié sur son bord interne, avec son angle anté- rieur saillant et ne dépassant pas les palpes maxillaires ; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement, le 3^ très-grêle. — Man- dibules médiocrement saillantes, munies d'une forte dent avant leur sommet. — Tête courte, à front vertical ; son museau très-court, tronqué en avant et un peu saillant dans son milieu. — Scape des antennes long, en massue arquée; funicule de 7 articles (1) : 1 allongé, obconique, épais, 2-7 décroissant graduellement, 7 très-court; massue plus grande que le funicule, presque en carré long, très-obtuse ou tronquée au bout. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax convexe, transversal, peu rétréci et coupé presque carrément en avant, légèrement bisinué en arrière ; ses arêtes latérales un peu in- complètes en avant; prosternum très-échancré en avant, formant entre les hanches antérieures une lame quadrangulaire, fortement transversale et subverticale. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Ely- tres convexes, brièvement ovales, à peine plus larges que le prothorax et conjointement, mais faiblement échancrées à leur base; leurs épi- pleures échancrées en arc à leur base. — Pattes assez robustes; cuisses linéaires; jambes médiocrement larges, denticulées en dehors, munies au bout de deux éperons, dont l'externe plus fort et crochu; les pos- térieures canaliculées sur leur face interne ; tarses filiformes, à article i un peu plus long que 2. — Segments intermédiaires de l'abdomen courts, égaux. — Saillie mésosternale lameUiforme, fortement trans- versale, subverticale. — Corps convexe, brièvement ovale. Erichson n'a exposé que les caractères les plus saillants de ce genre singulier, l'un des plus tranchés de la famille. 11 a pour type YHyle- sinus hispidus de Klug (2), insecte de Madagascar, de la taille des exemplaires moyens de VHylesinus crenatus d'Europe, mais de forme plus courte. Il varie du brun rougeàtre au noir profond; son pro- thorax est finement rugueux, et ses élytres, qui sont assez fortement (1) Erichson ne lui assigne que six articles, le 7« bù ayant sans doute échappé par suite de sa brièveté. Ne pouvant pas non plus sacrifier l'unique exem- plaire qu'il avait à sa disposition, ii n'a rieu dit des parties Je la bouche- .2) Ids, V, Madag, p. 114. 3G8 SCOLïïlDLb. sillonnées, avec les intervalles entre les stries plans et ponctués, sont couvertes en arrière d'écaillés jaunâtres formant une grande tache mal arrêtée. C'est le seul genre de Scolytides qui possède cette sorte de vestiture {',). CAMPTOCERLS. (Dej.) Lâtr., Bègn. anim. éd. 2, V, p. 91. Mâles : Menton large, en triangle renversé, coupé obliquement de chaque côté en avant; languette oblongo-ovale, plus étroite que luij palpes labiaux robustes, divergents, à articles 1 grand, épais, 2 arti- culé obliquement avec lui, transversal, 3 petit et grêle. — Lobe des mâchoires oblong, rétréci et arrondi en avant, dépassant les palpes maxillaires ; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement, 3 très- petit. — Tête largement et profondément concave sur le front et le museau ; la concavité villeuse sur le premier ; son museau plus étroit qu'elle, assez long, quadrangulaire. — Scape des antennes en massue allongée; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-7 graduellement plus courts et plus larges, 2-7 munis au côté interne d'un long filet grêle, arqué, très-aigu au bout et cilié sur ses bords; massue suborbiculaire. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax transversal, cylindrique, tronqué en ar- rière, coupé presque carrément en avant; prosternum médiocrement large et lamelliforme entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne transversal. — Elytres assez courtes, cylindrico-ovales, à peine déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, — Pattes robustes, comprimées; cuisses linéaires; jambes assez larges, subparallèles, tranchantes et inermes en dehors; leur angle externe fortement onguiculé en grifie; tarses à articles 1 plus long que 2, 3 élargi et bilobé. — Abdomen convexe; son 2'= segment aussi long que 3-4 réunis, anguleux à ses extrémités, ainsi que 3 ; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar- rondie en avant. — Saillie mésosternale assez large, subhorizontale, triangulaire, à sommet dirigé en avant. — Corps subovale, convexe. Femelles : Front vertical, non excavé. — Funicule antennaire sans filets accessoires. — Taille plus grande que celle des mâles. Insectes propres aux parties chaudes de l'Amérique du Sud, présen- tant un ensemble de caractères remarquables et qui leur est propre, sans parler de leur faciès qui ne ressemble à celui de nuls autres Scolytides. Les espèces connues, au nombre de cinq, ont toutes été (1) Le genre existe aussi au Sénégal. M. Cliapuis m'a communiqué deux exemplaires d'une espèce inédite de ce pays, qui présentent ce bizarre carac- tère, que leur 61ytre droite est munie, sur sa déclivité postérieure, d'une très- forte épine dont l'éîytre gauclie ne présente sucub vestige. EUTOftlIDES. 369 décrites par Fabricius qui les avait placées parmi les Hylesinus (1). Une seule [œncifcnnis], originaire do Cayenne et assez commune dans les collections, est remarquable par sa taille assez grande et la couleur bronzée de ses élytres; tout le reste de son corps est d'un noir brillant. Je n'en ai pas \Ti d'autres. Groupe III. Eutomides. Tête non globuleuse, visible d'en baut, munie d'un très-court mu- seau. — Funicule des antennes de 3 articles, leur massue de 7, pec- tinée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum séparé des flancs du prothorax par des arêtes latérales. — 3* article des tarses à peine échancré. — Abdomen normal. — Métasternum court, ses épister- nums très-étroits. Dans la dernière édition du Catalogue de Dejean, il se trouve un genre EuTOMUs, placé immédiatement à la suite des Phlœotribus, par suite sans doute de l'analogie que sa massue antennaire a avec celle de ces derniers. Mais c'est un type tout-à-fait distinct et qui diffère de tous les autres Scolytides, non-seulement par l'ensemble des carac- tères qui précèdent, mais encore par une forme de museau qui lui est propre, ainsi qu'on va le voir. Il doit dès lors constituer un groupe séparé. EUTOMUS. Dej., Ca^ éd. 3, p. 331 (2). Tète transversale, médiocrement convexe ; son museau coupé obli- quement de chaque côté, transversalement bituberculé ; épistome ver- tical, triangulaire. — Scape des antennes atteignant le milieu des yeux, fortement renflé au bout ; funicule antennaire à article 1 plus gros et plus long que 2-3 réunis ; ceux-ci courts, égaux ; massue à articles 1-2 dentés, en triangle aigu, 3-6 longuement pectines, 7 transversalement oblongo-ovale. — Yeux assez saillants, gros, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, droit et tran- chant sur les côtés, arrondi dans son milieu à sa base, coupé presque carrément en avant ; prosternum très-court en avant, très-étroit et comprimé entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Elytres assez convexes et assez allongées, pa- rallèles, arrondies et verticalement déclives en arrière. — Pattes mé- diocrement robustes ; cuisses linéaires ; jambes peu à peu et faible- (!) H. œneipennis, fasciatus, gibbus, suiuraliSj niger, Fab, Syst, El. Il, p. 392. (2) Il y a déjà un genre Ectoma parmi les Carablqucs (voyez tome I, p. 192), que j'ai regardé comme synonyme des Caremim. Si on le conserve, celui-ci devra naturellement recevoir un .iiitrc nom. Cûldoptirti. T»m« "VU. 24 370 SC.OLYlIDES. ment élargies, inermes en dehors et au bout ; tarses filiformes, à article 1 un peu plus long que 2. — 2« et 3* segments abdominaux assez longs, égaux, 4 très-court. — Saillie mésosternale étroite, rhomboïdale, inclinée et aiguë en arrière. — Corps oblong, cylin- drique. L'insecte inédit qui présente cette singulière réunion de caractères, a été découvert autrefois par moi à Cayenne, retrouvé, depuis, en Colombie, et figure dans le Catalogue de Dejean sous le nom de oni- crographus que je lui avais imposé (1). Ses yeux fortement granulés, comme ceux des Phlœotrupes et des Phlœoborus qui suivent, sa massue antennaire encore plus anormale que celle des Phlœotribus, son pronotum séparé des flancs du prothorax par de vives arêtes, la grandeur relative des trois segments intermédiaires de l'abdomen, etc., en font un des types les plus tranchés de la Famille ; mais, sous le rapport du faciès, il ne présente rien de remarquable et ressemble de très-près à llhjlesinus crenatus d'Europe. Les deux exemplaires que j'ai à ma disposition sont probablement des mâles ; il est possible que, de même que chez les Camptocerus, la femelle ait des antennes simples. Ces exemplaires ne m'apparte- nant pas, je n'ai pas pu examiner les parties de la bouche. Groupe IV. Phlœotrupides. Tête non globuleuse , visible d'en haut , pourvue d'un museau distinct. — Funicule des antennes de 7 articles (2) ; leur massue arti- culée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum confondu avec les flancs du prothorax. — Elytres taillées en biseau à leur base. — 3^ article des tarses bilobé. — Abdomen normal. — Métasternum ex- trêmement court ; ses épisternums très-larges. Je retire du goupe des Hylésinides, dans lequel Erichson les avait compris, ses deux genres Phlœotrupes et Phlœoborus. La formule qui précède justifie suffisamment leur érection en un groupe parti- (1) E. micrugraphiis. Brunneus, oris partibus, atitennis pedibusque dilu- lioribus; capite protlioraceque subtilissiine alutdceis, elytris late sulcatis, sulcis vix rugosis, iûJerstitiis anguste et argute costatis. Loag. 4 railL Il existe à Madagascar un insecte qui, au point de vue générique, ne diffère du précédent que par l'absence de tubercules sur le museau et l'existence d'une longue épine à l'angle externe des jambes intermédiaires. On peut le laisser dans le geu-e actuel oîi il formera une simple section. E. madagascariensis . Brunneus, oris parlibus, antennis pedibusque dilutio- ribus; capite rwgoso, protborace confluerîter scrobiciilato, elytris kitc sulcatis, sulcis uniseriatim tuberculatis, interstiliis anguste et argute costatis. Long. 4 n:ill. (2) Erichson n'assigne que six articles à ces organes dans les deux genres qui composent le groupe; il y en a sept en réalité. PHL(£UrRLriUES. 3/1 culier. Leurs espèces sont propres à l'Amérique du Sud, et remar- quables par leur grande taille, surtout celles du premier. I. Jambes fortement canaliculées sur leur face interne : Phloèotrupea. II. — à peine concaves : Phlœoborus. PHLOEOTRUPES. Erichs. in VViEGM. Archiv, 1836, I, p. 53. Menton très-allongé, fortement rétréci à sa base, graduellement élargi et un peu arrondi sur les côtés en avant, avec son bord anté- rieur légèrement anguleux dans son milieu ; languette naissant un peu en deçà de son milieu, en fer de lance, aiguë en avant ; palpes labiaux à articles 1 plus long q-ie 2, 3 assez long et grêle. — Lobes des mâcboires étroits, acmuinés au bout, beaucoup plus courts que les palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 1 court, 2 fortement trans- versal, cupuliforme, 3 allongé, cylindrique, tronqué au bout. — Man- dibules saillantes, larges, arquées en dehors, festonnées au côté in- terne. — Tète assez saillante ; son museau très-court, presque aussi large qu'elle, déprimé, sinué en avant. — Scape des antennes arqué, graduellement en massue ; funicule à articles 1-2 un peu allongés, celui-là plus gros, 3-7 peu à peu élargis ; massue suborbi cul aire, comprimée, très-distinctement quadriarticulée. — Yeux étroits, très- allongés, transversaux. — Protborax régulièrement convexe, trans- versal, droit sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian étroit, tronqué en avant. — Ecusson assez grand, triangu- laire. — Elytres convexes, ovales ou oblongues, subverticalement déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base ; leurs épipleures brusquement élargies et sinuées immé- diatement après leur milieu. — Pattes très-robustes ; hanches anté- rieures très-saillantes, assez fortement séparées ; cuisses larges, ar- quées sur leur bord inférieur; jambes très-fortement triangulaires, profondément canaliculées sur leur face interne, convexes et couvertes d'aspérités sur leur face externe, denticulées sur leur bord externe et à leur extrémité; tarses à articles 1-2 courts, égaux. — Les trois seg- ments intermédiaires de l'abdomen égaux. — Saillie mésosternale subverticale, fortement transversale. — Corps ovale ou subcyliii- drique. Ce genre comprend les plus grands Scolytides connus, la taille de ses espèces dépassant quelquefois six lignes, avec un faciès très- massif, mais voisin de celui de la plupart des Hylesinuis. Ou n'a en- core publié que les deux [grandis, procerus) du Brésil décrites par Erichson. Elles sont d'un noir profond assez brillant, ponctuées, mais peu densément, sur le prothorax, et fortement striées sur les élylres, avec les intervalles entre les stries convexes et pins ou moins ridés. iili ÊCOLÏIlDEs. PHLOEOBORUS. Erichs. in WiEGM. Archiv, 1836, 1, p. 54. Menton très-allongé, étroit, eu triangle renversé, anguleux dans son milieu en avant; languette naissant dans son milieu, étroite, en triangle allongé et aigu; palpes labiaux assez longs, à articles égaux : 3 très-grêle. — Lobes des mâcboires étroits, parallèles, arqués eu dedans à leur extrémité, beaucoup plus courts que les palpes maxil- laires; ceux-ci à articles 1-2 égaux. — Mandibules plus ou moins saillantes, larges, arquées au bout. — Tête assez courte, convexe ; museau très-court, tronqué en avant. — Scape des antennes robuste, arqué, peu à peu en massue ; leur funicule à articles 1-2 allongés, celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 graduellement et forte- ment élargis ; massue forte, oblongo-ovale, acuminée, distinctement quadriarticulée. — Yeux étroits^ fortement transversaux, rapprochés, parfois subcontigus sur le front. — Prothorax, écusson et élytres des Phlœotrl'Pes ; le premier seulement un peu atténué en avant. — Pattes assez robustes ; hanches antérieures faiblement écartées, par- fois subcontiguës ; jambes peu à peu et médiocrement élargies, denticulées sur leur tranche externe, à peine concaves sur leur face interne ; tarses cà article 1 sensiblement plus long que 2. — Seg- ments abdominaux des Phlœotrupes. — Saillie mésosternale incli- née, triangulaire, médiocrement large. — Corps cylindrique, rarement subovale. On doit également à Erichson la connaissance de toutes les espèces jusqu'ici décrites [rudis, scaber, asper) de ce genre. Elles viennent immédiatement après les PhlœotrijPes sous le rapport de la grandeur, mais leur livrée est généralement d'un noir rougeàtre mat et leur sculpture est plus forte, ainsi que l'indiquent les noms qu'elles ont reçus. L'Amérique du Sud intertropicale est également leur patrie. Groupe V, Tomicîdes. Tête subglobuleuse (Crypturgus excepté), n'ayant qu'un vestige de museau, presque toujours invisible d'en haut. — Funicule des an- tennes de 5 à 1 articles ; leur massue en général compacte ou faible- ment articulée. — Yeux finement granulés. — Pronotum confondu avec les flancs du prothorax. — Elytres coupées verticalement à leur base. — Hanches antérieures toujours contiguës; 3* article des tarses jamais échancré ou bilobé. — Abdomen normal. — Métasternum plus ou moins long; ses épisternums étroits. Le faciès, variable dans les groupes précédents, est très-constant dan? celui-ci. Toutes ses espèces ressemblent à des Bostrichides et TOMICIBES. 37 3 rattachent par conséquent la famille actuelle à ces derniers. Ses genreiS se sont considérablement accrus depuis le travail d'Erichson et sont en ce moment au nombre de 16, dont un peu plus du tiers sont étrangers à l'Europe. I. Tête non globuleuse; funicule antenoaire de 2 art. : Crypturgus. II. — subglobaleuse. A Massue antennaire plane ou convexe sur ses deux faces. a Tôte imparfaitement rétractile dans le prothoraï. b Funicule antennaire de 3 articles, c Ses art. 2-3 égaux, bien distincts : Hypothenemus. ce Son 3* art. peu distinct ou plus court que 2. Massue antennaire articulée : Aphanarthrum. compacte : Triotemnus. hb Funicule antennaire de 4 articles. d Art. 3 des tarses très-court : Liparthrum. dd — 1-3 — égaux. e Yeux profondément écliancrés. Massue antennaire mucronée au bout : Trypodendron. arrondie — : Xyloterus, ee Yeux entiers : Crypftfliws. bbb Funicule antennaire de 5 articles. f Tarses à art. 3 plus long que les autres : Hypoborus. ff — égal aux précédents. g Déclivité poster, des élytres rarement un peu impressionnée. h Art. 1 des palpes labiaux beaucoup plus grand que 2. Menton allongé, largement sinué do chaque côté : Xyleborus. — assez long, fuiblemcnt élargi en avant : Dryocœtes. — en triangle allongé, très-étroit à sa base : Pyliophthorus. hh Art. 2. des palpes labiaux plus grand que 1 : Thamnurgus. gg Déclivité poster, des élytres plus ou moins excavée : Tomicus. a a Tête complètement rétractile clans le prothorax : Amphicranus. B Massue antennaire très-grande, orbiculaire, concave sur sa face interne : Cortkyhts. CRYPTURGUS. Erichs. in WiEGM. Archiv, 1836, I, p. 60 (1). Menton allongé, peu à peu élargi en avant, avec son bord anté- rieur coupé obliquement de chaque côté; languette courte, naissant près de son sommet, en forme de lancette; palpes labiau.x à articles décroissant graduellenient. — Lobes des mâchoires étroits en avant, fi) Syn. Bo$TmcHUs Herbst, Gyllenh, 374 SCOLYTIDES. arrondis au bout, presque aussi longs que les palpes maxillaires ; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 égaux, transversaux, 3 aussi long qu'eux réunis. — Mandibules à peine saillantes. — Tète très-courte, à front vertical. — Antennes courtes; scape en massue allongée; funicule de 2 articles : 1 gros, obconique, 2 de même forme, mais beaucoup plus court et plus grêle ; massue compacte, comprimée, ovale. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax cylin- drique, coupé obliquement et arrondi dans son milieu en avant, sub- tronqué à sa base. — Ecusson ponctiforme, à peine distinct. — Elytres allongées, cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, lé- gèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; jambes comprimées, arrondies sur leurs deux bords, denticulées extérieurement; tarses courts, iiliformes, à articles i-3 égaux (1). — Corps grêle, cylindrique. On n'en connaît que deux très-petites espèces [cinereus Herbst, pu- silhis Gyll.) d'Europe, répandues dans la plus grande partie de ce continent. Elles sont d'un noir brillant et criblées de points enfoncés sur le prothorax, plus gros sur les élytres et y formant des rangées très-serrées et peu distinctes. Le genre est éminemment distinct par son funicule antennaire de deux articles seulement. HYPOTHENEMUS. Westw. Trans. of ihe entorn. Soc. I, p. 34. Menton allongé, parallèle; palpes labiaux à articles 1-2 égaux, 3 très-petit et grêle. — Lobes des mâchoires larges, en fer de hache oblique, dépassant fortement les palpes maxillaires ; ceux-ci très-pe- tits, à articles 1-2 égaux. — Tête complètement recouverte par le pro- thorax. — Scape des antennes flexueux à sa base, en massue allongée; funicule de 3 articles : 1 très-gros, assez allongé, cupuliforme, 2-3 fortement transversaux, égaux; massue très-grande, comprimée, ovale, présentant des vestiges de sutures transversales. — Prothorax transversal, voûté, rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant, arrondi et obtusément denticulé. — Elytres cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure. — Jambes comprimées, denticulées en dehors à leur extrémité; .tarses filiformes, à articles 1-3 égaux. — Corps cylindrique. Ces caractères sont empruntés à M. Westwood, qui a fondé ce genre sur un très-petit insecte (2/5 ligne) trouvé en Angleterre dans la cou- verture d'im livre et que personne n'a revu depuis, de sorte qu'il n'est pas certain qu'il soit indigène de l'Europe (2). Sa livrée est d'un (1) Je n'ai à ma disposition, des deux espèces du genre, que des exemplaires collés sur du papier et ne puis rien dire des parties omises dans cette formule. (2) H. eruditus, Westw. loc. cit. pi. 7, f. 1; avec des détails. TOMICIDES. Î75 noir brunâtre, avec les antennes et les pattes plus claires et le pro- thorax fauve; des poils fins et redressés revêtent partout ses tégu- ments. APHANARTHRUM. WoLLAST., Ins. Maderens. p. 292. Menton allongé, oblong, brièvement et fortement rétréci à sa base, arrondi en avant; languette naissant de sa base, aussi large quo celle-ci, arrondie sur les côtés, puis rétrécie en une longue tige grêle et aiguë au bout; palpes labiaux à articles 1-2 égaux, 3 grêle. — Lobes des mâchoires larges, sécurif ormes, avec leur angle antérieur aigu et atteignant presque le sommet des palpes maxillaires; ceux-ci très-courts. — Mandibules peu saillantes. — Scape des antennes en massue allongée, im peu arqué; funicule de 3 articles (1) : i allongé, très-gros, obconique, 2-3 extrêmement petits, 3 parfois indistinct; massue oblongo-ovale, comprimée, triarticulée, les sutures de sépara- tion transversales. — Yeux transversaux, fortement échancrés en avant. — Prothorax plus long que large, voûté en avant, avec son bord antérieur saillant, arrondi^ en général finement tuberculeux et recouvrant la tête, très-faiblement bisinuô à sa base. — Ecusson ponctiforme, presque indistinct. — Elytres médiocrement allongées, cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; cuisses linéaires; jambes peu élargies à leur extrémité, denticulées en dehors; tarses très-grèles, filiformes, à articles 1-3 égaux. — Corps cylindrique. Genre propre aux archipels de Madère et des. Canaries, oii il a été découvert par M. Wollaston. Ses espèces, dont les plus grandes dé- passent à peine deux niillimètres de long, vivent exclusivement dans les tiges décomposées des Euphorbes et y puUulent souvent à un degré extraordinaire. Leur livrée offre, chez presque toutes, un mé- lange de testacé et de brunâtre, avec prédominance tantôt de l'une de ces couleurs, tantôt de l'autre, et leurs téguments sont toujours finement pubescents. A l'espèce unique [euphorbiœ] découverte par lui, dans l'origine, à Madère, M. Wollaston a ajouté, depuis, onze autres pour la plupart propres aux îles Canaries (2). (1) Tel est le nombre trouvé par M. Wollastoii chez l'espèce (euphorbiœ) primitive du genre, et qui existe chez une autre [Jubœ) que M. Chapuis a bien voulu disséquer pour moi. Depuis, M. Wollaston (Tians. of tlie eutom. Soc. Ser. 3, I, p. 165), chez quelques-unes des îles Canaries qu'il ne nomme pas, n'a plus trouvé que deux articles, même eu examinaul les antennes avec un puissant microscope. (2) Voyez son travail intitulé : « On tlie Aphanarthra of the Canary Islands» dans les Ann.a. Mag. of nat.Hist. Ser. 3, V,p. 163. Neuf espècesy sont décrites: 276 SCOLYTIUHS. TRIOTEMNUS. WoLLi&T. Cat. ofcanar. Col. p. 264. M. WoUaston n'assigne à ce genre, pour le distinguer des Aphanar- THRUM, auxquels il ressemble pour tout le reste, que les trois carac- tères suivants : Funicule des antennes très-distinctement composé de 3 articles; leur massue compacte, sans aucun vestige de séparation et compri- mée. — Elytresun peu rétuses à leur extrémité. 11 ne comprend qu'une très-petite espèce (2 mill.) dont un seul exemplaire a été trouvé dans l'île de Gomère, l'une des Canaries, et que M. WoUaston nomme sîibretusus. Elle est finement pubescente, comme les Aphanarthrum, mais sa livrée est d'un noir brunâtre bril- lant, et non en partie testacée comme celle de ces derniers. LIPARTHRUM. WoLLAST., Ins. Maderens. p. 294 (1). Menton en triangle renversé ; palpes labiaux assez longs, à articles égaux, 3 grêle. — Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache arrondi au cuté interne, aussi long que les palpes maxillaires; ceux-ci petits. — Mandibules assez saillantes. — Scape des antennes en mas- sue allongée, un peu arquée ; funicule de 4 articles : l gros, sub- turbiné, 2-3 très-petits, subglobuleux, 4 fortement transversal ; mas- sue grande, oblongo-ovale, très-obsolètement articulée. — Prothorax ample, convexe, recouvrant la tète ; son bord antérieur le plus sou- vent muni de très-petits tubercules. — Pattes très-courtes, peu ro- bustes ; cuisses linéaires ; jambes comprimées, légèrement dilatées au bout, les antérieures inermes, les quatre postérieures quadridentées en dehors à leur extrémité ; toutes prolongées en une saillie allon- gée et très-robuste aux antérieures, plus petite et plus grêle aux quatre autres; tarses à articles 1-2 subégaux, entiers, 3 très-petit. — Corps cylindrique. Je n'ai vu aucune espèce de ce genre, tout-à-fait distinct de tous ceux de la Famille par la structure de ses tarses, dont le 3« article A. luridum, Jubœ, canariense, bicinctum, bicolor, affine, piscatorium, gla- brum, pusillum. — Dans un autre Mémoire, non moins intéressant que le précédant, et intitulé: «On IheEuphorbia-infestingColeoptera of IheCanary Is- lands » (Trans of tlie entom. Soc. Ser. 3, 1, p. 136), M. WoUaston a décrit de nouveau toutes ces espèces, plus (p. 167) une nouvelle, sous le nom dearma- tum. — concolor, WoUast. Cat. of canar. Col. p. 263. (1) M. WoUaston avait écrit primitivement Leiparïhrum; il a légèrement mo- difié ce nom dans son Cat. ofcanar. Col. p. 265. TOMICIbES. 377 joue le rôle da petit nœud qui existe à la base du 4« dans toutes les autres espèces de Scolytides. Ses espèces (i) sont aussi petites que les Aphanarthrum, et également propres à l'île de Madère et aux Canaries, où elles ont été découvertes par M. Wollaston, TRYPODENDRON. Steph., //;. of Brit. Entom. III, p. 354 (2). Menton très-allongé, graduellement élargi en avant, anguleux au mi- lieu de son bord antérieur ; languette naissant dans son milieu, très- étroite, un peu atténuée en avant ; palpes labiaux à articles 1-2 assez longs, égaux, 3 très-petit. — Lobe des mâchoires large, fortement ar- rondi au côté interne, rétréci et acuminé en avant, aussi long que les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, égaux, 3 très- grêle. — Mandibules très-courtes. — Scape des antennes en massue al- longée dans sa moitié terminale ; funicule de 4 articles : 1 beaucoup plus long et plus gros que les suivants^ ceux-ci transversaux, peu à peu mais assez faiblement élargis ; massue compacte, oblongo-ovale, prolongée à son sommet interne en un petit mucro. — Yeux oblongo- ovales, transversaux, profondément échancrés. — Prothorax trans- versal, très-convexe, couvert de petites aspérités, surtout en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi, tronqué à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle rectiligne. — Elytres allongées, cylin- driques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, arrondies et fine- ment denticulées en dehors; tarses filiformes, à articles 1-3 subégaux. — 2* segment abdominal un peu plus long que chacun des deux sui- vants. — Saillie mésosternale assez étroite, triangulaire, subverticale. — Corps allongé, cylindrique. Les deux sexes diffèrent en ce que le mâle a la tête concave, tandis que celle de la femelle est convexe. Erichson n'a fait aucune mention de ce genre dans sa révision de la Famille et a compris l'espèce [domeslicus Linn.) qui en forme le type, dans son genre Xyloterus. M. EichhofF (3) a imité son silence en faisant toutefois observer que ce dernier genre pourrait en former (1) L. mandibulare, hituberculatum, curtum, artemisiœ, Wollast. Ins. Ma- derens. p. 295. — inarmatum, Wollast. Aun. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, p. 364; Canaries. — Loivei, Wollast. Trans. of the entoin. Soc. Ser. 3, I, p. 174; Canaries. (2) Syu. Dermestes Linn.— ApiTEFab.,Payk.— BostrichusOUt., Gylleuh., Ratzeb. (3) Berlin, entom. Zeitschr. VIII, p. 36. 3T8 SCOLYTIDES. deux, mesure qui a été adoptée par M. G. Thomson (i) et à laquelle je crois devoir me conformer. ^ L'insecte en question est en ce moment le seul qui puisse rentrer dans le genre. Il est de taille assez petite^ d'un noir assez brillant^ avec les élytres d'un rouge testacé plus ou moins clair j mais leurs bords latéraux et leur suture, sur une moindre largeur, sont d'un noir brunâtre, livrée analogue à celle des Xyloterus. On le trouve dans la plus grande partie de l'Europe. XYLOTERUS. Erichs. in WiEGM. Archw, l, p. 60 (2). Mêmes caractères que les Trypodendron^ sauf les deux particulari- tés suivantes : Menton beaucoup plus court, parallèle sur les côtés, anguleux au milieu de son bord antérieur ; languette très-courte, naissant près de son bord antérieur, pareille, du reste, à celle des Trïpodendron. — Massue antenuaire également compacte et comprimée, mais réguliè- rement arrondie à son extrémité. Le type du genre est le Boslrichiis lineatiis d'Olivier, insecte aussi répandu que le Trypodendroji dômes ticiim, mais notablement plus petit et de forme un peu moins allongée. Sa sculpture est la même, mais sa livrée est un peu différente et plus variée, les pattes, le pro- thorax et les élytres étant d'un jaune ferrugineux plus ou moins vif; le second est orné de trois taches noires de grandeur très-variable, et les secondes, outre la suture, présentent chacune deux bandes de même couleur, n'atteignant pas, en général, leur extrémité : l'une sublatérale, l'autre médiane. Ce système de coloration se reproduit chez les autres espèces qui sont connues (3), en sus de celle dont il si" agit. CRYPHALUS. Erichs. in Wiegm. Ârchiv, 1836, I, p. 34 (4). Menton allongé, graduellement élargi et subarrondi en avant; languette beaucoup plus étroite que lui, arrondie en avant ; palpes labiaux à articles décroissant graduellement. — Lobes des mâchoires (1) Slfandinav. CoL I, p. 146. (2) Syn. BosTRiCHUs Oliv., Gyllenti., Adams. — Apate Kirby. (3) Bosir. b-linentus, Adams, Méni. d. h Soc. d. Ndt. d. Mosc. V, p. 312; Russie. — A", quercus, Eiclihoft', Berlin, entom. Zeitsclir. VIII, p. 381 ; Al- lemagne, Tyrol. — Ap. hiviltata, K'ivhy, Faun. Boreal.-Amer. p. 192; Amer, boréale. (4) Syn. Ernoporus, G. Thoms. Skandinav. Col. I, p. 147. — Apate Fab. — BosTRicHus Gyll., Ratzeb.. NœrdliDg. TOMICIUES. .^79 lai'ges, arrondis au côté interne, acuminés en avant et un peu plus courts que les palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, égaux, 3 gréle, assez long. — Mandibules courtes. — Scape des an- tennes en massue allongée ; funicule de 4 articles : 1 gros, allongé, subpyriforme, 2-4 transversaux, grossissant à peine ; massue com- primée, ovale, présentant de fines sutures de forme variable. — Yeux allongés, étroits, transversaux. — Prothorax transversal, voûté, cou- vert d'aspérités ou de croies transversales, rétréci et arrondi en avant^ très-faiblement bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres cyUndric|ues, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- diocrement robustes ; cuisses linéaires ; jambes arquées et finement, denticulées sur leur bord externe; tarses à articles 1-3 égaux. — Corps cylindrique, hérissé de poils fins et en même temps un peu écailleux chez la plupart. Erichson et M. Eichhoff (1) ne font pas mention d'une différence qui existe dans la massue antennaire et qui permet de diviser le gem^e en deux Sections. Dans la première, ayant pour type le Bostr. asperatus de Gyllen- hall (2), elle présente des sutures transversales qui la font paraître articulée. Dans la seconde, comprenant les Apate tiliœ et fagi de Fa- bricius (3), ces sutures affectent la forme d'arc de cercle, sont plus fines et lui donnent un aspect imbriqué. C'est de cette dernière que M. G. Thomson a fait un genre distinct sous le nom d'ERNOPORUs (4). Ces insectes sont tous très-petits et les fines écailles qui forment souvent une partie de leur vestiture, contribuent à les faire recon- naître. Ceux c[ui précèdent sont européens. HYPOBORUS. Erichs. in WiEGM. Archiv, 1836, I, p. 62. Organes buccaux des Cryphalus, avec les deux 1"' articles des palpes labiaux allongés et égaux. — Scape des antennes en massue allongée ; funicule de S articles : 1 allongé, gros, obconique, 2 de même forme, mais plus grêle et plus court, 3 et 5 fortement trans- (1) Berlin, entoin. Zeitscbr. VIII, p. 34. (2) Ins. Suec. III, p. 368. (3) Syst. El. II, p. 383. (4) J'ignore à laquelle de ces sections appartiennent les csp6ces suivantes qui font également partie du genre : Rosir, abietis, piceœ, linodvlus et proba- blement gramilatus, Ratzeb. Die Forstins. I, p. 198. — B. fagi, Nœrdiing. Nachtrag. z. Ralzeb. Forstins. p. 26.— C. striatulus,^]Aïmerh. RuU. Mosc. 1853, II, p. 235; Amer, russe. — aspericoUis, WoUast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3. V, p. 365; Madère. 380 SCOLYTIDES. versaux, 4 beaucoup plus éti'oit, courte obcuuique ; massue uvalfc, comprimée, quadriai'ticulée, ses sutures très-fines, transversales. — Yeux allongés, étroits, transversaux. — Prothorax convexe, transver- sal, rétréci en avant, tronqué à sa base, sans aspérités en dessus. — Ecusson à peine distinct. — Elytres cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes peu robustes; cuisses linéaires; jambes arquées et à peine distinctement crénelées en dehors, avec leur angle externe finement onguiculé ; tarses à article 3 un peu plus long que chacun des précédents. — Corps cylindrique, pubescent. Erichson a fondé ce genre sur un insecte inédit [ficus Er.) du midi de la France, où il attaque les tiges du figuier. Récemment M. Aube en a fait connaître deux autres espèces (1) du même pays. Tous trois figurent parmi les plus petits Scolytides. XYLEBORUS. EiCHHOFF, Berlin, entom. Zeilschr. VIII, p. 37. Ce genre et les trois suivants sont des démembrements des Tomi- cus (2), tels que les avait laissés Erichson. Ils ont par conséquent, comme ces derniers, cinq articles au funicule des antennes, mais ont cela de commun que les sutures de leur massue antennaire ne sont jamais (pour autant que je sache) onduleuses, et que leurs mâles n'ont pas les élytres excavées en arrière, mais arrondies ou un peu déprimées sur leur déclivité comme chez les femelles. Les caractères qui les distinguent des Tomicus et les uns des autres, résident prin- cipalement dans les organes buccaux qui doivent dès-lors figurer en première ligne dans les formules génériques. Ceux qui n'y sont pas mentionnés ne diffèrent en rien d'essentiel de ceux des Tomi- cus. Menton allongé, étroit, longuement et légèrement sinué de chaque côté, un peu arrondi à sa base, peu à peu élargi en avant, avec son bord antérieur un peu anguleux ; languette naissant vers son tiers antérieur, étroite, oblongo-ovale, aiguë au bout ; palpes labiaux à articles i très-grand, renflé, villeux, 2 fortement transversal, 3 très- petit, aciculaire. — Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache oblique, et munis de longs cils flexueux et serrés au côté interne, acuminé en avant et atteignant presque le sommet des palpes maxil- laires; ceux-ci à articles i-2 transversaux, 3 grêle, aussi long qu'eux réunis. — Massue antennaire médiocre, ovalaire, distinctement arti- (1) //. mort, genistœ, Aube, Ann. d. I. Soc. entom. 1862, p. 388; France (Var); le l*"' vil sur le mûrier blanc, le 2e sur le Genista horrida. (2) Ils correspondent presque exactement aux sections que M. Ratzeburg (Die Forstins. I, p. leQ") a établies dans ces derniers. roMiciDEs. .38i culée. — Prothorax en général finement âpre en avant. — Les trois i*" articles des tarses égaux. — Corps cylindrique. Le genre a pour type le Tomicus mouographus Fab. et les espèces qui lui ressemblent (1), insectes de taille plus ou moins petite, allon- gée, régulièrement cylindrique, en général finement villeux, et dont les deux sexes ont la même forme générale (2). M. Eichhoff y com- prend aussi le T. clispar Fab., espèce remarquable par les différences profondes qui existent entre les deux sexes ; mais il reconnaît que cet insecte devra probablement former, par la suite, un genre distinct. DRYOCOETES. Eichhoff^ Berlin, eniom. Zeitschr. VIII, p. 3S. Menton à peine du double plus long que large, graduellement élargi en avant, anguleux au milieu de son bord antérieur; lan- guette naissant près de sa base, étroite, subparallèle et arrondie en avant. — Lobes des mâchoires de même forme que chez les Xylebo- Rus, mais un peu moins larges et munis de courts cils sur leur bord interne. Le surplus deg caractères est pareil à ce qui existe dans le genre précédent, ainsi que le faciès. Les espèces sont toutes très-petites (3). PYTIOPHTHORUS. Eichhoff, Berlin, eniom. Zeitschr. VIII, p. 39. Menton (4) allongé, fortement et peu à peu élargi en avant ; lau- (1) Boatr. dryographus , Snxesenii, eurygraphus , Pfeilii , Ratzeb. Die Forslins. I, p. 2u3; tons figurés pi. 12, iiinsi que le monographiis et le dispar. (2) Ou peu s'en faut, à la (lifféience du dispar, dont le mâle est cyiiiiH])OH?i, Moutrouz. Ami. d. l. Soc. enlom. 1860, p. 265; Nouvelle-Calédonie. — B. fcrrugincuS;, Dolicm. Yoy. d. l'Eugén.; Enlom. p. SS; îles Kccling.s, 384 SCOLYIIDIÎS. assez brillant. Ainsi épuré, le genre. Indépendamment de la structure des organes buccaux, ne comprend que des espèces reconnaissables à l'excavation terminale des élytres, qui est en général plus prononcée chez les mâles, mais ne disparaitjamais complètement chez les femelles. AMPHICRAKUS. Erichs. in WiEGM., ^rchiv, 1836, I, p. 63 (1). Menton médiocrement allongé, fortement élargi et arrondi aux an- gles en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté ; languette naissant à quelque distance de sa base, assez large, lanciforme, aiguë en avant; palpes labiaux à articles i-2 très-ro- bustes, transversaux, égaux, 3 très-grèle et petit. — Lobes des mâchoi- res larges, arrondis, sinueux et ciliés au côté interne, rétrécis et obtus au bout, notablement plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 1-2 fortement transversaux, 3 cylindrique, grêle, plus long que 1-2 réunis. — Mandibules extrêmement courtes. — Tête entière- ment rétractile dans la cavité prothoracique. — Scape des antennes dépassant fortement les yeux en arrière, assez brusquement en mas- sue au bout; funicule de 3 articles (2) : 1 gros, allongé, obconique, 2 de même forme, transversal, 3 très-court et très-large ; massue très- grande, ovale, comprimée, compacte, avec quelques fines sutures ar- quées et obliques. — Yeux assez fortement granulés, grands, oblongo- ovales, transversaux. — Prothorax allongé, cylindrique, verticalement déclive en avant, avec son ouverture antérieure très-grande et ho- rizontale, tronqué à sa base. — Ecusson médiocre, triangulaire. — Elytres assez courtes, occupées en majeure partie par une très-grande et profonde excavation dentée sur ses bords, tronquées à leur base. — Cuisses comprimées, très-larges, légèrement ovales; jambes assez étroites, dentées en dehors, avec leur angle externe onguiculé ; tar- ses à article i plus grand que chacun des deux suivants. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux. — Corps cylindri- que, glabre, brillant. Genre très-distinct, composé de deux belles espèces du Brésil, de la taille des plus grands exemplaires du Toniicus stenographus d'Europe. L'une d'elles [thoracicus Er.), type du genre, est d'un noir brillant, avec la tète et- le prothorax d'un rouge ferrugineux ; l'autre, sur la- quelle M.Guérin-Ménevillea fondé son genre Piezorhopalus et qu'il a nommée nitidulus, est d'un noir uniforme. Aucun Tojiicus n'a les élytres aussi longuement excavées que ces insectes et leur prothorax (1) Syn. Piezorhopalus, Guérin-MéneT. Rerue zool. 1838, p. 107, (2) Erichson ne leur en assigne que deux ; le 3^ est, en efTet, très-petit et contigu à la massue; mais comme il est glabre, il se distingue très-nettement fie cette dernière qui e^t pubcwcnte. SCOLYTIDES \RAiS. J85 est transversalement rugueux sur sa partie antérieure. Je n'ai vu de chacun d'eux qu'un exemplaire que je crois du sexe mâle. CORTHYLUS. Erichs. in WiEGM. ArchiVj 1836, 1, p. 64 (1), Menton grêle, allongé, graduellement élargi et rhomboïdal à ses deux extrémités; languette naissant de sa base, étroite, comprimée, aiguë au bout; palpes labiaux assez longs, à articles 1-2 très-gros, celvii-là obconique, un peu plus long que celui-ci, 3 Irès-petit. — Lo- bes des mâchoires larges, fortement arqués et brièvement ciliés sur leur bord interne, recourbés en dehors et bifides à leur extrémité, dépassant à peine les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 1-2 forte- ment transversaux, 3 plus long qu'eux réunis, grêle et cylindrique. — Mandibules très-courtes. — Scape des antennes robuste, déprimé, peu à peu élargi en avant; funicule d'un seul article assez gros et obconique; massue très-grande, orbiculaire, concave sur sa face in- terne, munie d'un long faisceau de poils, arqué, aigu au bout, naissant de son extrémité externe et dirigé en dedans (2), quadriarticulée; ses sutures en arc de cercle. — Yeux assez grands, oblongo-ovales, trans- versaux. — Prothorax allongé, subcylindrique, rétréci à partir du tiers de sa base, avec son bord antérieur sinué dans son milieu, tron- qué en arrière. — Ecusson médiocre, triangulaire. — Elytres cylin- driques, impressionnées, et un peu tuberculeuses à leur, extrémité. — Cuisses assez larges, oblongo-ovales ; jambes étroites, denticulées en dehors; tarses à article 1 plus long que les suivants. — Corps cy- lindrique. La structure singulière des antennes fait de ce genre un des plus tranchés de la Tribu actuelle. Par la forme de son menton, il a aussi de grands rapports avec les Toiiicus dont ses espèces ont le faciès. Elles sont américaines et au nombre de trois en ce moment (3). Groupe VI. Scolytides vrais. Tète globoso -ovale, presque privée de museau, plus ou moins visible d'en haut. — Funicule des antennes de 7 articles; leur mas- (1) Syn. BosTRiCHUs Fab., Say. (2) Ce faisceau, dout Erichson ne parle pas, peut s'appliquer contre la mas- sue autennai.-e et devient alors invisible. Peut-être est-il propre au C.fascia- tus, la seule espèce du genre que j'aie à ma disposition, ou n'est-ce qu'un ca- ractère sexuel. (3) Bustr. compressicornis, Fab Syst. El. II, p. 388; Brésil. — D. fascia- tus, Say, Journ. of the Acad. of Pliilad. V, p. 255; Etats-Unis. — C. scutel- laris,L L. Le Conte, Rep. on a railr. lo thcPacif. Oc; Append. I, p. 59; Ca- lifornie. Coléoptèreu, Tome VU. 2S 386 SCOLYTIDES. sue compacte. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des flancs du prothorax par de fines arêtes latérales, un peu abrégées en avant. — Elytres coupées verticalement à leur base, tronquées et sans déclivité postérieure en arrière. — 3« article des tarses bilobé.— Abdomen retroussé à partir du 2" segment inclusivement. — Méta- sternum convexe, peu allongé; ses épisternums assez larges. A l'exemple d'Erichson, le genre Scolytus de Geoffroy est généra- lement placé parmi ceux du groupe des Hylésinides. Mais je crois, avec M. G. Thomson (1), qu'il a des titres plus que suffisants pour con- stituer un groupe à part. Outre que ses espèces ont un faciès très-dif- férent de celui de tous les autres Scolytides, aucun de ces derniers ne présente l'ensemble des caractères qui précèdent. Le plus remarqua- ble est sans contredit la forme de l'abdomen, qui rappelle celle qui existe chez plusieurs Zygopides de la famille précédente. Quant à l'absence de déclivité postérieure aux élytres, il y a quelque chose d'approchant chez les Camptocerus. SCOLYTUS. Geoffr., Ins. d. envir. d. Paris, l, p. 309 (2). Menton assez large, cordiforme, un peu saillant et arrondi au milieu de son bord antérieur ; languette naissant près de sa base, médio- crement large, oblongue et aiguë en avant ; palpes labiaux à articles l plus grand que 2, 3 très-petit. — Lobes des mâchoires en fer de hache oblique, un peu plus courts que les palpes maxillaires; ceux- ci courts, à articles 1-2 décroissant graduellement, 3 très-grêle. — Mandibules assez saillantes. — Antennes courtes, leur scape brus- quement élargi au bout; funicule de 7 articles (3) : 1-2 allongés, surtout celui-là, 3-7 transversaux, grossissant à peine ; massue plus grande que le funicule, en carré long arrondi en avant. — Yeux étroits, très-allongés, un peu sinués en dedans, transversaux. — Pro- thorax convexe, transversal ou non, un peu rétréci et coupé carré- ment en avant, ainsi qu'à sa base; prosternum triangulaire et assez étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, peu ou médiocrement convexes, parallèles. — Pattes assez robustes; cuisses linéaires; jambes paraUôles, inermes en dehors, avec leur (1) Skanclinav. Col. I, p. 147. (2) Syn. EccoFTOGASTER, Herbst, Die Kaefer, V^ p. 124; Gyll,, Erichson. — CoPTOGASTER, lUig. Magaz. YI, p. 321. — BosTRiCHUsFab., Panz. — Hylesinus Fab. (3) M. Eichhotf (Berlin, entom. Zeitschr. VllI, p. 31) critique, avec raison, MM. Ratzebiirg etL. Redtenbacher pour ne leur avoir attribué que six articles; Erichson a commis la même erreur. riAiYPiDEs. 387 angle terminal externe onguiculé; tarses à articles 1-2 égaux, 3 élargi, bilobé. — 2« segment abdominal aussi long que 3-4 réunis. — Saillie mésosternale médiocrement large, subverticale, rétrécie et tronquée en arrière, soudée au métasternum, souvent sans suture apparente. — Corps subcylindrique. Les mâles, outre leur taille en général plus petite, se distinguent des femelles par leur tête moins forte, moins convexe et un peu soyeuse sur le front, leurs mandibules moins épaisses, et une im- pression plus ou moins marquée que présente leur dernier segment abdominal. Un petit tubercule qui existe parfois au milieu du bord postérieur des 3" et 4* segments, est un caractère spécifique et non sexuel. La livrée de ces insectes est d'un noir plus ou moins brun et pas- sant au rougeâtrc, parfois ferrugineuse ; leur prothorax est lisse ou finement ponctué, et leurs élytres, qui sont un peu rugueuses, sont couvertes de nombreuses stries peu profondes, serrées et ponctuées. Les espèces connues du genre sont toutes européennes, sauf une seule (1). . TRIBU II. PLATYPIDES. Tète dégagée du protliorax, verticale ou oblique en avant. — Lan- guette représentée par une carène de la face postérieure du menton. — Palpes labiaux de un à trois, les maxillaires de quatre articles. — Labre en général distinct. — Antennes de six articles apparents, dont quatre au funicule ; leur massue en forme de palette compacte et tomenteuse. — Prothorax muni sur ses flancs d'excavations pour la réception des cuisses antérieures, très-souvent sinué ou échancré sur les côtés du pronotum ; prosternum non ou faiblement échancré en avant; son bord postérieur profondément bisinué. — Hanches an- térieures très-grosses, ovoïdes, obliques; tarses longs; leur i'^'' arti- cle au moins aussi grand que les suivants réunis, le 3* toujours en- tier. — Métasternum très-allongé. — Episternums mésothoraciques très-grands, arrondis en avant, remontant entre le prothorax et les élytres. (1) Celles mentionnées dans le Catalogue de M. Schaum (éd. 2, 1862, p. 100) sont au nombre de 12 que voici avec la synonymie qu'il leur assigne : S. Ratze- burgii, Jans. The entom. Ann. 185G, p. 87 {deslnicfor Ratz.), destructor OV\y.{Hyl. scolytus Fah.),j)ygmœus Herbst, intricattis Ratz. (pygtnœits Gyll.), multistriatus Marsh., ulmi Redtenb.,pfM»2i Ralz. (Var.? pyriJintieh.), rugu- losus Ratz. (hœmorrhous Schmidberg.), carpini Er., castaneits Ratz., armaiits Comol., noxius Ratz. — Aj. : Ec. amygd(di, Guérin-Méncv. Ann. d. i. Soc. cntom. 1847, Bull. p. XLVII; France mér. (Provence). — Ec. as similis jBohem. Voy. de l'Eugén.; Entom. p. 88; BuCDOs-Ayres. 388 SCOLYTIDES. Cette formule suffit pour justifier l'assertion émise plus haut que les Platypides ne peuvent pas prendre place parmi les Scolytides proprement dits^ à titre de simple groupe. Ils sont plus homogènes que ces derniers sous le rapport du faciès, tous étant allongés et^ sauf quelques Platypl'S, régulièrement cylindriques. La même constance se fait remarquer dans quelques autres caractères non mentionnés parmi ceux qui précèdent. Ainsi^ jamais leur prothorax n'est exacte- ment contigu aux élytres, ni ces dernières taillées en biseau à leur base. Les pattes varient peu et ne sont que d'un faible secours pour la classification. Sauf chez les Diapus, les antérieures sont constam- ment contiguës et un peu plus fortes que les autres, avec les cuisses oblongo-ovales, comprimées, anguleuses en dessous, les jambes gra- duellement élargies, terminées par une saillie interne, plus ou moins allongées et munies sur leur face externe de carènes obliquies ou de tubercules, parfois des unes et des autres en même temps. Les pattes intermédiaires sont construites siir le môme plan, mais moins robustes, et leurs cuisses, de forme linéaire, sont canaliculées en dessous. Il en est de même aux pattes postérieures; seulement leurs jambes sont eu général plus larges que les autres, privées de carènes sur leur face externe, et leur bord terminal est échancré pour la réception du tarse. A toutes les pattes, l'article terminal de ce dernier est très-développé, ainsi que ses crochets. Les segments intermédiaires de l'abdomen sont très-fréquemment arqués à leurs extrémités et sa saillie intercoxale est en triangle étroit et très-aigu au bout. Enfin les épisternums méla- thoraciques sont toujours assez larges. D'un autre côté, les caractères sexuels, en général peu prononcés chez les Scolytides vrais, ont ici une grande importance et augmen- tent beaucoup les difficultés de l'étude de ces insectes (1). Ils peuvent exister sur la presque totalité des organes, mais le plus constant et le plus apparent de tous se trouve à l'extrémité des élytres qui est plus ou moins simple chez les mâles, tandis que chez les femelles elle est tronquée, déprimée ou excavée et en même temps épineuse ou, au moins, tuberculeuse. Le scape des antennes, les élytres au point de vue de leur sculpture, puis le dernier segment abdominal, sont en- suite les parties qui sont le plus souvent modifiées selon les sexes. La distribution géographique des Platypides est très-différente de celle des Scolytides vrais. Deux de leurs espèces seulement habitent l'Europe; les autres 'sont, pour la plupart, propres à l'Amérique et aux Indes orientales. (1) On trouvera, sous ce rapport^ les renseignemeuts les plus minutieux danâ la Monographie de M. Chapuis. Un des priucipauv mérites de son travail, est rhabiluté avec laquelle il a su déterminer les deux seses dos espèces, toutes les fois qu'il les avait à ?a disposition, c'est-à-dire dans la très-grande majorité des sas. -PLATYPIDES. 389 Les genres Platypus Herbst et Tesserocerus Saund. étaient jusqu'à ce jour les seuls établis sur ces insectes. M. Chapuis en a créé sept autres dont un seul (Crossotarsus) est assez riche en espèces. Après examen fait sur la nature, je n'ai rien trouvé à y changer, et cette partie de mon travail n'est, à proprement parler, que l'analyse du sien. I. Palpes max. membraneux, très-gros; leurs articles emboîtés les uns dans les autres. Pygidium en partie découvert dans les deux sexes : Ci'ossofarsus. — en entier recouvert — : Platypus. II. Palpes max. cornés, cylindriques. a Hanches antérieures contiguës. 6 Yeux oblongo-ovaleSj transversaux, séparés en dessous: Tesserocerus, 55 — fortement granulés, très-allongés, contigus inférieurement. Prolhorax à peine sinué sur les côtés : Spathidicerus. — échancré — : Periommatus. hbb Yeux finement granulés, arrondis, c Menton transversalement orbiculairc : Symmerus. ce — oblong. Prothorax échancré sur les côtés : Mitosoma. — à peine sinué — : Cenocephalus. a a Hanches antérieures fortement séparées : Diapiis, Genre incertœ sedis : Genyocerus, CROSSOTARSUS. Chapuis, Mon. d. Platyp. p. 44. Mâles : Sous-menton transversal, semi-circulaire; menton en trian- gle renversé, un peu arrondi sur les côtés en avant, rarement {cin- cinnalus) fusiforme et tronqué en avant, ou [barbatus) largement cordiforme ; palpes labiaux d'un seul article grêle et allongé. — Un seul lobe aux mâchoires obliquement trangulaire, dépassant à peine les palpes maxillaires; ceux-ci très-grands, membraneux, déprimés, à articles i très-grand, 3-4 emboîtés les uns dans les autres, 4 très- petit. — Mandibules courtes, munies d'une forte dent un peu avant leur sommet. — Labre très-court. — Tète aussi large que le prolho- rax, souvent concave et munie de carinules ou de faisceaux de poils. — Scape des antennes de fm'me très-variable (1); leur funicule à arti- (1) Chez environ le tiers des espèces, celles que M. Chapuis nomme les Cros- soTAhsus proprement dits tWallacei, Lecontei, Bonvoitluiri, etc.), il est très- (léveioppé et, comme cliez les Tesserocerus, se prolonge au-delà de l'inseï tien du funicule. Quand il est faible et de forme linéaire, avec le funicule inséré à son extrémité, il est ordinairement pareil dans les deux sexes. 390 SCOLYTIDES; des 1 subglobuleui^ 2 obconique, aussi long que lui^ 3-4 transver- saux; massue ovale ou oblongo-ovale. — Yeux médiocres, finement granulés, brièvement ovales, assez saillants. — Prothorax transver- sal ou non, peu convexe, subquadrangulaire, tronqué ou un peu arrondi en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et aigu, fortement sinué de chaque côté. — Ecusson en triangle aigu. — Elytres relativement assez courtes, légèrement déclives et entières en arrière, laissant en grande partie le pygidium libre. — Pattes antérieures et postérieiu'es subconliguës ou contiguës ; les hanches des secondes prolongées au coté interne en une lame quadrangu- laire; tarses à article 1 aussi long que les suivants réunis, compri- més; celui des 'postérieurs muni siu- sa tranche externe d'une ran- gée de cils courts et rigides. — Abdomen beaucoup plus court que le métasternum, sur le même niveau que lui; ses trois segments intermédiaires arqués à leurs extrémités. — Métasternum relative- ment très-allongé. — Saillie mésosternale courte, triangulaire, un peu inclinée. Femelles : Sous-menton transversal, trapéziforme; nïenton beau» coup plus petit que celui des mâles, quadrangulaire et arrondi aux angles; palpes maxillaires moins développés, mais faits de même. — Tète plane en avant. — Scape des antennes plus court et plus simple que celui des mâles. — Elytres sans déclivité et épineuses à leur ex- trémité. — Pattes plus robustes que celles des mâles; la face externe des jambes antérieures toujours pluricarénée. — Abdomen plus ou moins retroussé dès sa base, parfois presque verticalement; ses seg- ments intermédiaires plus fortement arqués et en même temps élargis- à leurs extrémités. Outre ces différences sexuelles qui sont les plus constantes, il en existe un grand nombre d'autres, mais qui varient selon les espèces ou les groupes d'espèces. Ces insectes ne peuvent être confondus qu'avec les Platypus, les seuls de la Tribu actuelle qui aient, comme eux, des palpes maxil- laires membraneux et très-développés. Ils en diffèrent principalement par leurs organes buccaux, et leur pygidium en grande partie dé- couvert. Les autres caractères sont très-variables, ainsi que la sculp- ture des téguments et le faciès. Leurs espèces, assez nombreuses (1), sont en général de grande taille et, pour la plupart, propres aux ar- chipels ou au continent indiens ; quelques-unes seulement, plus ou moins aberrantes, habitent l'Afrique. (1) M. Cliapuis eu mentionne 29, dont 3 seulement étaient déjà connues, savoir : Plat. Wallacei, Thoms. (Ârcliiv. entoai. I, p. 343), de Malaccaet Bor- ueo; minax F. Wall^er (Ann. a. Mag. of nat. Hlst. Ser. 3, II, p. 286), de Cey- lan, et externedentatus L. Fairm. (Rev. et Mag. d. Zoo!. 1850, p. 51), de Taity. II les répartit dans dix groupes. fLATYPIDES, %9i PLATYPUS. Herbst, Die Kœfer, V, p. 128 (1) . Mâles : Sous-menton semi-circulaire ; menton tantôt brièvement ovoïde et tronqué en avant^ tantôt linéaire et allongé, jamais rétréci à sa base ; palpes labiaux de deux articles : 2 grêle et un peu plus long que 1. — Un seul lobe aux mâchoires très-allongé, un peu tordu sur lui-même et prolongé extérieurement en une longue et étroite lanière munie de longs cils ; palpes maxillaires des Crosso- TARSus. — Mandibules courtes, munies intérieurement de deux dents molaires. — Labre très-court, peu apparent. — Tête un peu plus large que le prothorax, plane ou légèrement concave en avant. — Scape des antennes assez grand, de forme très-variable, mais por- tant toujours le funicule à son extrémité ; celui-ci à articles 1-2 obconiques, un peu plus longs que 3-4, ces derniers transversaux ; massue ovalaire. — Yeux finement granulés, assez grands, ovales ou oblongo-ovales, subverticaux, assez saillants, parfois un peu sinués en avaat. — Prothorax très-rarement transversal, cylindrique, ou uu peu déprimé en dessus, pareil, du reste, à celui des Crossotarsus. — Ecusson enfoui, en triangle allongé et aigu. — Elytres allongées, cy- lindriques, déclives en arrière et recouvrant en entier, ou peu s'en faut, le pygldium, parfois (par ex. Latreillei,Parryi, contractus, etc.) atténuées et prolongées à leur extrémité. — Pattes des Crossotar- sus, avec le l^'' article des tarses postérieurs presque toujours pris- matique.— Abdomen, métasternum et saillie mésostcrnale des mêmes. Femelles : Elles diffèrent moins de leurs mâles que celles du genre précédent, et s'en distinguent, au premier coup-d'œil, par la forme et les épines de la partie postérieure des élytres. Leur abdomen n'est que faiblement ou pas du tout retroussé, et la sculpture de leurs jambes est, comme de coutume, plus prononcée que dans le sexe en question. Leurs organes buccaux ne sont pas faits comme ceux des Crossotarsus du même sexe, le sous-menton n'étant pas échancré en avant, et le menton relativement plus grand que celui des mâles; sa forme est celle d'un carré arrondi aux angles. Ce genre est à la fois le plus riche en espèces de la Tribu (2), celui (i) Syn. Gylindra, Duftschm., FauD. Austr. III, p. 87. — Bostrtchus Fab, — SCOLYTUS Oliv. (2) M. Cliapuis (Loc. cit. p. 106) en décrit 148 qu'il répartit dans 21 groupes, dont les caractères les plus apparents sont empruntés à la sculpture des élytres. Parmi ces espèces, huit seulement étaient connues : Bostrich. cylin- drus, Fab. Enlom. syst. H, p. 364; Europe. — P. oxyuriis, L. Duf. Excurs. d. 1. vallée d'Ossau, p. 91; Pyrénées. — Scol. p,avkornis, Oliv. Eulom. IV, 78, p. 4, p!. 1, f. 1; Amer, du Nord. — Bosir. parallelus , Fab. Syst. El. II, p. 384; Brésil. — P, Poyei, Guérin-Ménev. Icoû.; Ins. p. 183; Cuba. — sut' .192 Sf.OLYTIDKS. dont la distribution géographique est la plus étendue et le seul qui ait des représentants en Europe, cette partie du globe en possédant deux espèces, dont l'une {cylindrus) anciennement connue, en forme le type. Il est répandu dans toutes les régions du globe, mais c'est dans l'Amérique intertropicale qu'il acquiert son plus grand dévelop- pement, TESSEROCERUS. Saund., Trans. of the entom. Soc. I, p. 155 (1). Mâles : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire ; menton subquadrangulaire, arrondi aux angles, légèrement échancré en avant et surmonté d'une pièce palpigère simple à sa base, bifide au bout ; palpes labiaux de 3 articles : 1-2 très-courts, 3 un peu plus long, obtus au bout. — Deux lobes aux mâchoires; l'externe très-petit, aigu et cilié; l'interne plus grand, coupé obliquement; palpes maxillaires cornés, cylindriques, à articles 1 très-grand, cilié en dedans, 2-3 transversaux, 4 grêle, un peu plus long. — Mandibules courtes, fai- blement bidentées en dedans. — Labre fortement transversal. — ïète un peu moins large que le prothorax, arrondie au point de jonc- tion du vertex et du front ; celui-ci rarement (par ex. imignis) con- cave. — Scape des antennes variable, prolongé au-delà de l'insertion du funicule ; celui-ci à articles 1-2 obconiques, 3-4 cylindriques; massue ovale, glabre à sa base sur une faible étendue. — Yeux fine- ment granulés chez presque tous, oblongo-ovales , peu saillants, transversaux. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, paral- lèle, à peine ou non sinué sur les côtés, coupé carrément à' ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres allongées, recouvrant en entier le pygidium, ou peu s'en faut, tronquées, ré- tuses et tuberculeuses à leur extrémité. — Pattes des précédents, avec les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité interne et séparées. — Abdomen horizontal, convexe ; son 2^ segment très- court sur la ligne médiane, élargi et arqué à ses extrémités. — Mé- tastcrnum un peu plus long seulement que l'abdomen. — Saillie mé- sosternale des précédents. Femelles : Elles ont conservé, avec quelques différences, tous les caractères essentiels des mâles, y compris le mode d'insertion du fu- nicule des antennes sur le scape, et s'en distinguent principalement costatus, Jacq.-Duv. in Ramon d. I. Sagra,Hist. fisic. etc., d. Cuba, YII, P- !^38. — solidits, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 286; Ceylan. — longipennis Montroiiz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 265; N. Calédonie. (1) Syn. Damiceuus, Spinola in Guérin-Ménev., Mag. d. Zool.; Ins. 1839^ pi. 3; nom reconnu par le second de ces auteurs, comme s'appliquant au genre actuel fondé antérieurement par M. Saundcrs et cité comme synonyme de TEssr.RocF.nns. TLATYPIDES. 393 par leur dernier segment abdominal échancré, puis par l'excavation terminale des élytres qui est plus profonde, entourée d'épines plus saillantes et glabre. Le dernier genre de la Tribu qui soit riche en espèces, quoique bien moins que les deux précédents (I). Elles sont exclusivement propres à l'Amérique du Sud et pourraient être confondues avec les Crossotarsus mâles, dont le funicule des antennes est inséré à dis- tance du sommet du scape ; mais la structure des palpes maxillaires ot l'absence de sinus sur les bords latéraux du prothorax sont plus que suffisants pour faire éviter cette erreur. SPATHIDICERUS. Chapuis, Mon. d. Platyp. Mâles : Sous -menton soudé à la pièce basilairej menton arrondi, un peu atténué et échancré à angle aigu en avant, surmonté de pièces palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur ; palpes la- biaux de trois articles : 1-2 égaux, 3 très-petit, subglobuleux. — Un seul lobe aux mâchoires très-allongé et coupé obliquem.ent en de- dans ; palpes maxillaires cylindriques, cornés, a articles 1 plus gros que les suivants, 2-3 subégaux, 4 plus court qu'eux, grêle. — Man- dibules très-saillantes, déprimées, lamelliformes, recourbées en haut, prolongées en dehors à leur extrémité en une forte saillie perpendi- culaire à leur axe et redressée (2). — Labre à peine distinct. — Tête très-saillante, à front oblique, un peu convexe et continuant la courbe du vertex. — Antennes relativement longues ; scape très-grand, ar- qué, orné de faisceaux de longs poils, prolongé au-delà de l'insertion du funicule : celui-ci à articles 1-2 très-allongés, 3-4 courts; massue subquadrangulaire, arrondie aux angles, offrant un petit espace glabre à sa base. — Yeux fortement granulés, déprimés, étroits, transver- saux, coniigus en dessous. — Prothorax allongé, médiocrement con- vexe, subparallèle, longuement et faiblement sinué sur les côtés, à peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, linéaire et vertical. — Elytres très-allongées, recouvrant en entier le pygidium, obliquement tronquées, refuses et épineuses à leur extrémité. — Pattes des précé- dents, avec les hanches postérieures non prolongées au côté interne et (1) M. Chapuis (Mon. d. Platyp.) en décrit 15 qu'il divise en trois groupes, et dont 11 sont nouvelles. Celles décrites avant son travail sont : T. insignis, Saund., loc. cit. pi. 14, f. 6 (9 bihnmatus, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1838, p. 106); Brésil mér. — retusus (9 affims G.-M.)^ Mexique; inermis, Cayenne; Guérin Ménev. ibid. — procer (Platypus) , Ericlis. Archiv, 1847, 1, p. 138; Pérou. (2) Cette forme remarquable des mandibules est peut-être spécifique, et propre au m>\le du S. Thomsonii, le seul des deux espèces du genre qui soit connu. 394 SCOLYTIDE&. les tarses très-allongés, à articles cylindriques et noueux au bout. — Abdomen horizontal ; ses trois segments intermédiaires fortement arqués à leur extrémité. — Métasterniun très-long. — Saillie méso- sternale assez large, triangulaire, subhorizontale. Femelles : On n'en connaît qu'ime seule que je n'ai pas vue. D'après ce qu'en dit M. Chàpuis, elle aurait des mandibules courtes, des antennes simples, à funicule inséré au sommet du scape et les ye\ix un peu séparés en dessous, sans parler des différences accoutu- mées dans la sculpture des téguments. Genre établi sur deux espèces de grande taihe, l'une [Thomsonii) propre aux archipels indiens et dont le mâle seul est connu, l'autre {insignis) de la Nouvelle-Guinée, dont les collections ne renferment, au contraire, que la femelle. Il a des rapports évidents avec les Tes- SEROCERUS de l'Amérique, mais s'en distingue par d'assez nombreux caractères dont le plus saillant est la forme des yeux, PERIOMMATUS. Chafuis, Mon. d. Plafyp. Femelle : Menton oblong, profondément échancré en avant, sur- monté de pièces palpigères soudées dans toute leur longueur; palpes la'biaux de trois articles, très-petits. — Palpes maxillaires cornés, cylindriques, à articles 1 très-grand, 2-3 transversaux, 4 très-petit. — Mandibules très-courtes, obtuses. — Labre indistinct. — Tète de la largeur du prothorax, convexe et arrondie sur le vertex, verticale en avant. — Scape des antennes graduellement en massue, déprimé, ne dépassant pas les yeux en arrière ; funicule inséré bout à bout avec lui; ses articles très-courts, peu distincts; massue subcirculaire, ayant de chaque côté à sa base un grand espace glabre. — Yeux fortement granulés, transversaux, profondément échancrés en avant, subconti- gus en dessous. — Prothorax très-allongé, subcylindrique, fortement échancré de chaque côté vers son tiers basilaire, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson enfoui, très-petit. — Elytres très-allongées, recou- vrant le pygidiam, tronquées, rétuses et épineuses à leur extrémité. — Pattes normales, avec les hanches postérieures non prolongées au côté interne et les tarses à articles cylindriques et ciliés. — Abdomen horizontal, subdéprimé; ses segments intermédiaires à peine arqués à leurs extrémités; le 4^ subéchancré au bout. — Métasternum très- allongé. — Saillie mésosternale très-courte, triangulaire. Le mâle est inconnu; mais ces caractères suffisent pour montrer que le genre est également voisin des Tesserocerus qu'il représente dans l'Afrique australe, d'oii est originaire l'unique espèce {longicollis) qui le compose. C'est le seul, avec le précédent, qui ait des yeux à la fois fortement granulés et contigus en dessous, mais ici ils sont PLATYPIDES. 393 échaiici'és, tandis que leur bord antérieur est entier chez les Spathi- DicERUS. Cet insecte est l'un des Platypides les plus grêles et les plus allongés que l'on connaisse. SYMMERUS. Chapuis, Mon. d. Plafyp. Femelle : Sous-monton soudé à la pièce basilaire ; menton subcir- culaire, un peu transversal, échancré en avant, surmonté de pièces palpigères soudées à leur base, libres en avant; palpes labiaux do trois articles : 1-2 très-courts, égaux, 3 plus long, grêle. — Palpes maxillaires cornés, cylindriques, à articles i plus grand que les sui- vants réunis, 2-3 très-courts, 4 plus long, grêle. — Mandibules courtes, faiblement dentées sur leur bord interne. — Labre distinct, forte- ment transversal. — Tête un peu moins large que le prottiorax, à front coupé obliquement et concave en avant. — Antennes courtes; scape aussi long que le funicule et la massue réunis, graduellemeiat en massue; funicule à articles 1-2 obconiques, assez longs, 3-4 très- courts; massue brièvement ovale, cornée sur une petite étendue à sa base. — Yeux finement granulés, arrondis, assez gros et assez sail- lants. — Prothorax allongé, peu convexe, subparallèle, entier sur les côtés, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, enfoui. — Elytres recouvrant le pygidium, s'arrondissant pour former leur dé- clivité postérieure; celle-ci subverticale, tuberculeuse sur sa partie supérieure. — Pattes normales, avec les hanches antérieures extrême- ment grosses et saihantes, les postérieures sans prolongement à leur sommet interne et les articles des tarses cylindriques et ciliés. — Ab- domen horizontal, convexe ; ses segments intermédiaires un peu arqués à leurs extrémités. — Métasternum très-long. — Saillie mésosternale large, courte, arrondie en arrière. L'unique espèce [tuberculatus] du genre est originaire de la côte de Guinée et connue par un seul exemplaire qui me paraît, comme à M. Chapuis, être une femelle. C'est le seul cas, parmi les Platypides, de l'absence, chez ce sexe, d'une excavation accompagnée d'épines h l'extrémité des élytres. MITOSOMA. Chapuis, Mon. d. Platyp. Femelle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire; menton un peu plus long que large, échancré en avant, surmonté de pièces palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur et portant de très-petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires; palpes maxillaires à articles 1 très-grand, 2-3 très-courts, 4 encore plus petit, grêla. — Mandibules courtes, trigones, aiguës au bout. — Labre à 396 SCOLYTIDES. peine distinct. — Tète un peu plus large que le prothorax, à front convexe, vertical et continuant la courbe du vertex. — Scape des an- tennes sublinéaire, un peu élargi à son extrémité ; funicule à articles tous très-petits; massue ovalaire, glabre sur une très-petite étendue à sa base. — Yeux finement granulés, arrondis, un peu saillants. — Pro- thorax allongé, médiocrement convexe, largement échancré en arc de chaque côté, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct. — Elytres recouvrant le pygidium, obliquement tronquées à leur ex- trémité, la troncature munie de nombreuses (10) et très-longues épines aiguës au bout. — Pattes normales, avec les hanches posté- rieures non prolongées à leur sommet interne et le i" article des tarses de la même paire comprimé et brièvement cilié sur son bord externe. — Abdom.en horizontal; ses quatre 1*" segments égaux, le 5^ grand, muni d'une petite fossette transversale. — Métasternum allongé. — Saillie mésosternale triangulaire, horizontale. — Mâle inconnu. Ce genre est surtout voisin des Cenocephalus qui suivent et ne' s'en distingue que par la forme de la tête, les échancrures très-distinctes des côtés du prothorax et l'armature de l'extrémité des élytres chez le sexe femelle; sous ce dernier rapport, les Diapus seuls peuvent lui être comparés. L'espèce [crenulatuni) qui en forme le type est de pe- tite taille et propre à Madagascar. CENOCEPHALUS. Chapuis, Mon. d. Platyp. Mâle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire ; menton plus long que large, fortement atténué à sa hase, échancré en avant, sur- monté de longues pièces palpigères soudées à leur base et portant de petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et troaqué obliquement au côté interne; palpes maxillaires cornés, cy- lindriques, à articles 1 très-grand, 2-3 très-courts, 4 grêle, aussi long qu'eux réunis. — Mandibules courtes, obtuses au bout. — La- bre à peine distinct. — Tète un peu plus large que le prothorax, profondément concave en avant. — Antennes courtes; scape faible- ment en massue ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles tous très-courts; massue brièvement ovalaire, présentant sur cha- cune de ses faces, à sa base, un espace glabre. — Yeux finement granulés, peu convexes, assez gros, arrondis. — Prothorax allongé, peu convexe, légèrement rétréci en arrière, très-faiblement sinué de chaque côté, à peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, enfoui. — Elytres recouvrant le pygidium, s' arrondissant pour for- mer leur déclivité postérieure ; celle-ci subverticale. — Pattes nor- males, avec les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité interne et les tarses suhcylindriques et ciliés. — Abdomen horizontal; FtATÏl'lDES. 397 ses segments intermédiaires à peine arqués à leurs extrémités. — Métasternum très-long. — Saillie mésosternale en triangle aigu, horizontal. Femelle : Tète médiocrement concave en avant. — Elytres obli- quement tronquées à leur extrémité; la troncature un peu concave, épineuse sur ses bords et dans son milieu. Ce genre se réduit également à une espèce {Ihoracicus) originaire du Brésil (Rio Janeiro, Sainte-Catherine). DIAPUS. Chapuis, Mon. cl. Platyp. Mâle : Sous-menton distinct, transversalement triangulaire ; menton suborbiculaire, légèrement échancré en avant, surmonté de pièces palpigères soudées dans toute leur longueur et portant de petits palpes biarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et tronqué obliquement à son extrémité; palpes maxillaires à articles 1 très- grand, 2-3 fortement transversaux, 4 plus long et grêle. — Mandi- bules légèrement saillantes, aiguës au bout. — Labre très-court, cilié. — ïète un peu plus large que le prothorax, verticale en avant, pro- longée en un court museau quadrangulaire. — Antennes insérées supérieurement sur les bords latéraux du front ; scape do longueur médiocre, parfois {quadrispinosus) très-grand, grossissant peu à peu et déprimé ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles 1-2 oblongs, 2-3 très-courts; massue oblongo-ovale, munie de chaque côté, à sa base, d'un petit espace glabre. — Yeux finement granulés, médiocres, subarrondis. — Prothorax plus long que large, peu con- vexe, largement et fortement échancré avant son milieu sur les cô- tés, à peine bisinué à sa base. — Ecusson bien distinct, en triangle aigu. — Elytres recouvrant le pygidium, arrondies sur leur déclivité postérieure. — Hanches antérieures fortement séparées, divergentes en avant et atteignant le bord antérieur du prosternum; cuisses et jambes normales; tarses très-longs, le 1'^'' article des postérieurs fortement comprimé, longuement cilié s>ur son bord externe. — Abdomen horizontal; ses segments intermédiaires arqués à leurs extrémités. — Métasternum allongé. — Saillie mésosternale triangu- laire, horizontale. Femelle : Elytres tronquées à leur extrémité, la troncature sur- montée d'épines horizontales très-longues et aiguGs. — Abdomen largement tronqué et concave à partir du 4« segment. » Le museau dont la tète est pourvue, le mode d'insertion des an- tennes et la non contiguïté des hanches antérieures font de ce genre un type à part parmi tous les Plalypides. M. Chapuis en décrit qua- tre espèces [quadrispiiiatus, molossus, quinquespinalus, ptisilliis) du 398 StOLYXlDES. continent indien et de ses archipels. Toutes, sauf la première, sont de très-petite taille. Note. Le genre suivant serait, suivant M. de Motschoulsky son auteur, voisin des Platypus et des Tesserocerus. Il semble, en effet, en avoir la tête ; mais la structure de ses antennes, qui formerait une exception unique parmi les Platypides, me fait croire, comme à M. Chapuis, qu'il ne peut prendre place parmi eux. Ses tarses eux-mêmes ne paraissent pas présenter, dans la longueur de leur 1^'' article, un des caractères les plus importants de la Tribu actuelle. GENYOCERUS. De Motsch. Etud. entom. VII, p. 68. Mandibules saillantes, très-étroites, recourbées en forme de crochets. — Tête fasciculée en avant, subcarénée sur le front. — Antennes comprimées, de 1 1 articles : 1 allongé, 2-8 très-petits, renflés à leur extrémité; massue grande, triarticulée. — Yeux saillants. — Pro- thorax allongé, subcylindrique, légèrement rétréci en avant. — Ecus- son oblong. — Elytres allongées, tronquées en arrière, ne recouvrant pas tout-à-fait l'abdomen. — Pattes déprimées ; hanches antérieures grandes; cuisses de la même paire dilatées; jambes crénelées en de- hors, munies à leur extrémité d'un onglet recourbé ; tarses très-longs, et très-grêles, filiformes, à articles 1 de la longueur de la jambe, 2-3 de moitié plus courts, 4 très-petit, o égal au 3^. — Corps allongé, parallèle, subcylindrique. Les deux espèces que décrit M. de Mostchoulsky sont petites et ori- ginaires, l'une du continent indien, l'autre du Japon (1 ). (1) G. albipennis, Motsch. loc. cit. pi. f. 18, avec des détails; continent in- dien. — adustipennis, Motsch. ib'.d. IX, p. 19; Japon. FAMILLE LXIV. BRENTHIDES. Tète prolongée en un rostre horizontal, ou peu s'en faut, de lon- gueur variable, rarement réduit à un "court museau, portant à son extrémité les organes buccaux. — Menton en général très-grand et recouvrant la languette, les mâchoires et leurs palpes. — Mandibules variables. — Labre nul. — Antennes insérées sur le rostre, droites, de onze, très-rarement (Dlocerus) de neuf articles. — Yeux arrondis. — Pronotiun confondu avec les flancs du prothorax ; celui-ci impar- faitement ou non contigu aux élytres. — Hanches antérieures rare- ment contiguës, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; tarses en général spongieux en dessous, subpentamères, avec im petit nœud distinct à la base du 4^ article, le 3*^ aussi souvent entier que bilobé ; crochets toujours libres et simples. — Abdomen composé de cinq segments; les deux premiers (Nothogaster excepté) très-allongés, confondus ensemble, ou séparés par de fines sutures superficielles; les deux suivants courts et égaux ou subégaux. — Corps toujours allongé, très-souvent linéaire et très-étroit. Comparée à celle des Curculionides, cette formule ne contient au- cune particularité qui soit, rigoureusement parlant, étrangère à ces derniers. Mais la combinaison des caractères ayant autant d'impor- tance que chacun d'eux pris isolément, surtout quand elle persiste chez un grand nombre d'espèces, il n'y a pas à douter que les Bren- tliides aient autant de droits à former une famille distincte que les Curculionides eux-mêmes, auxquels ils sont encore souvent réunis à l'heure qu'il est. La tête et le rostre de ces insectes sont le plus souvent tout d'une venue, de sorte qu'il n'existe d'autre séparation entre eux qu'une ligne imaginaire passant immédiatement au-devant des yeux. La première, en général cylindrique ou peu à peu rétrécie en arrière, est, à quel- ques exceptions près (Némocéphalides, Ozodecerus, etc.), unie au pro- thorax par un col bulbiforme, dont elle est séparée par un étrangle- ment plus ou moins profond. Quant au rostre, son développ«menl 400 8UEMII1UES. présente d'énormes différences selon les espèces et le sexe. 11 existe même deux genres (Sebasils, Aprostuma) chez lesquels il est si court, qu'il mérite à peine le nom de museau ; chez un grand nombre d'au- tres (par ex. Uropterus, Ithystenls), il acquiert, au contraire, une longueur démesurée. Entre ces deux extrêmes, tous les passages exis- tent. Ses scrobes sont grandes, fovéiformes, latérales (Sebasius ex- cepté), très-variables sous le rapport de la situation, et le divisent en deux parties que, pour plus de clarté et par suite des dilTérences qu'elles présentent presque constamment, il est convenable de décrire à part. La partie basilaire est, en effet, dans l'immense majorité des cas, plus robuste que Tantérieure et limitée en avant par un renfle- ment qui porte les antennes. L'antérieure est constamment filiforme chez les femelles et un petit nombre de mâles (Gynandrorhynchls, Ceocephalus) ; la règle générale est que chez ces derniers, eUe soit plus ou moins dilatée et déprimée en avant. Les organes buccaux des Brenthides n'ont pas encore été étudiés en détail (1) et ne sont qne d'un médiocre intérêt au point de vue systématique. Leur caractère le plus général est l'absence constante du labre. Les mandibules, toujours courtes chez les femelles, ne se développent que chez les mâles de quelcpes genres (par ex. Arrhe- NODEs), mais sont sujettes à de si fortes variations individuelles, sous le rapport de la grandeur et de la forme, que les caractères spécifi- ques qu'elles fournissent ne peuvent être employés qu'avec la plus grande réserve. Les autres parties varient selon les sexes. Chez les mâles, dans la grande majorité des cas, le cadre buccal plus ou moins concave et en général sans aucune trace d'un pédoncule, est occupé par une grande pièce concave également et qui cache entière- ment la languette, les mâchoires et les palpes. Cette pièce, qui est le plus souvent oblongo-ovale, rarement transversale, parfois brusque- ment repliée dans l'intérieur de la cavité buccale, correspond évi- demment au menton des Curculionides (2), et les espèces, qui l'ont ainsi faite, aux Curculionides adélognathes. Si l'on suppose mainte- (1) Olivier (Entom. V, 81, p. 429, pi. l,f. 1 a-e) les a décrits le premier, mais d'une manière générale et d'après les femelles seulement. La description qu'en donne Lalreille (Gêner. Crust. et Ins. II, p. 242) est, au contraire, empruntée aux mâles et probablement à celui du Erenthus anchorago. Après ces deux au- teurs, M. WestwoofI (Trans. of tlie entom. Soc. V, p. 207, et An Introd. etc., I, p. 334) est le seul, à ma cOnnoJssance, qui cd ait dit «juclques mots. (2) C'est elle qui a fait dire à M. Westwood (An Introd. etc., I, p. 334, note) : « Je n'ai pas pu m'assuror de la véritable structure des organes labiaux, qui sont recouverts par une grande plaque lunulée, comme cliez les Anthribi- des. » Contre son habitude, ce savant entomologiste n'est pas ici dans le vrai. La plaque lunulée des Anthribides est, comme on le verra plus loin, l'analogue de ce que j'ai appelé « le pédoncule du sous-menton » chez les Curculionides, et elle porte le meuloa entre ses branches. BREMIUDKS. 401 nant que ce menton, tout en continuant de recouvrir la languette et ses palpes, est porté par un pédoncule et s'est un peu rétréci latéra- lement, de façon à rendre visibles les mâchoires, on aura ce qui existe chez un assez grand nombre de C'''Océphalides (par ex. Ilor- mocerus reticulalus, Rhyticephalus brevicollis, la plupart des Pu- zocNEMis, etc.), c'est-à-dire la bouche d'un Curculionide phanérog- nathe'. Dans ces deux cas, la languette est rudimentaire et les mâchoires sont pareilles à celles des Curculionides, qui les ont à l'état le plus simple, c'est-à-dire formées d'une tige grêle portant les palpes à son extrémité. Chez les femelles^et les mâles à rostre filiforme au bout, comme le leur, la cavité buccale est une fissure allongée et étroite. Le menton a pris nécessairement la même forme, mais, autant qu'on en peut juger sans dissection, il laisse en général la languette à découvert, et les palpes maxillaires le débordent en avant, même quand il recouvre les mâchoires. Il suit de là que la bouche de ces insectes a la plus intime analogie avec celle des Curculionides et qu'ils se divisent, comme ces der- niers, en Adélognathes et Phanérognathes. Mais comme cette divi- sion ne conduit ici à rien de satisfaisant, il s'ensuit en même temps que les organes buccaux ne sont d'aucun secours pour la classifica- tion; aussi, sauf les mandibules, n'en sera-t-il pas question dans ce travail. Le nombre normal des articles des antennes étant de onze, cons- titue un des principaux caractères qui distinguent les Brenthides des Curculionides, chez qui il est de douze. Les Ulocerus seuls n'en ont que neuf, par suite de la fusion des trois derniers. Ces organes sont toujours insérés plus près de la base du rostre chez les femelles que chez les mâles, et les caractères génériques qu'on peut en tirer sont loin d'avoir la même fixité que chez les Curculionides. Sauf chez les Héphébocérides, où ils envahissent la majeure partie de la tête, les yeux sont constamment latéraux et en général médiocres. Le prolhorax n'affecte que deux forines principales : il est tantôt ovalaire, conique, ou subfusiforme et sans sillon sur la ligne médiane, tantôt elliptique ou rétréci en avant, déprimé et canaliculé en dessus. Son bord anté- rieur ne présente jamais le plus léger vestige de lobes oculaires ni d'échancrure en dessous ; le postérieur est presque toujours resserré à sa base sur une très-faible étendue, avec un sillon circulaire suivi d'un rebord ou btairrelet. Les élytres, à une seule exception près (Nothogaster), ne sont pas plus larges que le milieu du prolhorax; leur sculpture fournit souvent de bons caractères génériques. Les hanches antérieures et intermédiaires sont globuleuses et plus ou moins saillantes ; malgré l'étroitesse du corps, les postérieures sont toujours transversalement ovalaires. Les jambes antérieures, à moins qu'elles ne soient extrêmement grêles, sont constamment élar- Coleoplères. Tome YIl. :iê 402 BRENTHIDES. gies au bout, avec une excavation au côté interne, qui remonte plus ou moins le long du même bord et divise leur extrémité en deux saillies dentiformes. Aux quatre postérieures, leur extrémité est tron- quée et munie de une à trois petites épines dirigées dans Taxe de la jambe, et qui sont assez souvent obsolètes. L'allongement et la fusion des deux premiers segments abdomi- naux souffre une exception remarquable dans un genre nouveau (Nothogaster) chez lequel ces segments ne sont pas plus longs que les autres, et ont leurs sutures très-marquées. Jamais les segments intermédiaires ne sont arqués à leur extrémité. A part quelques Ta- phrodérides qui en possèdent vme assez large, la saillie intercoxale est plus ou moins étroite, avec son extrémité aiguë ou arrondie. Le métasternum est constamment très-allongé, ainsi que ses ép-isternums qui sont étroits et parallèles ; ses épimères sont invisibles. Celles du mésosternum sont obliques, très-aiguës à leur extrémité externe, mais jamais ascendantes ; enfin, la saillie mésosternale est étroite et inclinée en arrière. Les téguments des Brenthides sont le olus souvent glabres, et leur livrée, quand elle n'est pas uniforme, consiste généralement sur les élytres en linéoles fauves ou d'un rouge ferrugineux, ayant un as- pect calleux, d'inégales grandeurs, et formant, par leur réunion, des bandes ou des taches niaculaires sur un fond noir ou brunâtre, des- sin dont il n'y a pas un seul exemple parmi les Curculionides. Sauf quelques Taphrodérides, et peut-être les Ulocérides, dont les deux sexes diffèrent peu, les caractères sexuels sont très-prononcés et très-constants chez ces insectes. Outre les différences dans la forme du rostre et l'insertion des antennes dont il a été question plus haut, les femelles ont les antennes plus courtes que les mâles, les pattes plus égales entre elles, et les saillies dont l'extrémité des élytres est souvent munie chez ces derniers, disparaissent chez elles ou sont beaucoup moins prononcées.' 11 en résulte que, de même que chez quelques Carabiques et les Lucanides en général, les caractères des genres sont empruntés presque exclusivement aux mâles. Les habitudes des Brenthides, à l'état parfait, sont celles des Co- lé(»otères xylophages en général, et viennent à l'appui de leur sépa- ration d'avec les Curculionides. Toutes les espèces, sans exception, que j'ai observées en Amérique, vivent sous les écorces sèches ou à demi-décomposées et s'y trouvent quelquefois rassemblées par cen- taines ; quelques-unes (Arrhenodes, Trachelizus) aiment à s'enfon- cer dans le bois en décomposition. On les rencontre aussi quelquefois grimpant contre le tronc des arbres, d'oii elles se laissent tomber quand on veut les saisir. Par suite de la mobilité de leur prothorax sur le pédoncule du mésosternum, cette partie du corps et leur long rostre tombent sur le plan de position à chaque pas qu'elles font. Les mâles, en marchant, agitent sans cesse leurs antennes à la façon de BRENTHIDES. 403 certaines Tenthrédines ou des Ichneumonides. Quoique pourvus d'ailes en général, les deux sexes n'en font jamais usage. Deux larves seulement oiit été décrites jusqu'ici comme appartenant à la Famille, celle de VArrhenodes maxillosiis par W. Harris (1), et celle d'une espèce indéterminée, par M. De Motschoulsky (2). Toutes deux s'éloignent tellement des larves des Curculionides, avec qui les Brenthides ont de si intimes rapports à l'état parfait, que de nou- velles observations sont nécessaires avant de se prononcer à leur égard (3). A part une seule espèce [Amorphocephalus coronatu&) qui habite l'Europe méridionale, les Brenthides sont tous exotiques. Pendant longtemps on a pu croire, d'après les collections, qu'ils étaient plus nombreux en Amérique que partout ailleurs. Mais les découvertes récentes tendent à prouver que, de même que pour les Anthribides, laMalaisie, tant continentale qu'insulaire, et l'Indo-Chine l'emportent à cet égard sur le nouveau continent. L'Australie boréale en possède quelques espèces. Madagascar est remarquablement riche en formes qui lui sont propres et très-supérieur, sous ce rapport, à l'Afrique. Autant qu'on peut en juger à défaut d'une monographie de ces in- sectes, le nombre de leurs espèces existant dans les collections, est d'environ 600. L'histoire scientifique de la Famille est des plus simples. Linné avait compris ses espèces dans les Curcllio. En 1787, Fabricius (4) les en retira et fonda sur elles le genre Brenthus. A partir de ce mo- ment jusqu'à l'apparition des travaux de Schœnherr, la publication de quelques espèces nouvelles par N. T. Lund (5) en 1802, et la créa- tion du genre Ulocerus par Dalmann (6), en 1824, sont les seuls (1) 1ns. of Massachuss. éd. 1 et 1, p. 60, et éd. 3, p. 68. (2) Etud. entom. Anti. V, p. 41. (3) Erichson (Archiv, 1843, II, p. 208) pense que la larve décrite par Harris est celle d'un Eiatéride ou, peut-être, de quelque Colydien. MM. Candèze et Chapuis (Mém. d. 1. Soc. d. se. d. Liège, VIII, p. 196) la regardent également comme appartenant à la première de ces deux familles, dont elle présente, en effet, tous les caractères essentiels. Cependant, Harris entre dans des détails tellement circonstanciés sur la ponte de la femelle, la nature des galeries (jue creuse cette larve et sur la nymphe, qu'il est dilDcile d'admettre qu'il se soit trompé à ce point, ainsi que les observateurs qu'il cite comme ayant vu avant lui les faits qu'il rapporte. Quant à la larve décrite par M. De Motschoulsky^ elle provenait de Vene- zuela, et il ne la donne que comme étant probablement celle d'un Aruhenodes. H avoue qu'au premier abord, il l'avait prise pour celle de quelque Diptère. D'après sa description, elle n'a aucun rapport avec celle publiée par Harris. (4) Mantis. Ins. II, p. 95. (5) Nov. Act. Upsal. V, p. 54. (6) Ephemerid. entom. p. 25. i04 BREXTHIDES. progrès que fasse la connaissance de ces insectes. Depuis Schœnlierr, les travaux de quelque étendue qu'il y ait lieu de mentionner ici se réduisent à un Mémoire, déjà ancien, de M. Chevrolat^ sur les espèces de Madagascar (1), et à un autre, récent, de M. Pascoe sur celles des Indes orientales (2). La place que doit occuper la Famille est naturellement l'objet de grandes divergences d'opinion parmi les auteurs contemporains. Les uns (3), à l'exemple de Latreille et de Schœnherr, la comprennent parmi les Curculionides, tandis que les autres (4) la regardent comme en étant distincte. Je crois, avec l'un de ces derniers, M. Jekel, que c'est une Famille de transition qui rattache les Curculionides aux Xylophages, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception, mais qui ne peut pas être très-séparée des premiers, comme l'a fait M. ImhofF. Schœnherr a fait du genre Ulgcerl's de Dalmann, le type d'une Famille particulière, celle des Ulocérides, mais complètement à tort, ainsi qu'on le verra plus loin. Il diffère si peu des autres Brenthides, que c'est à peine s'il a des titres suffisants pour constituer une Tribu à part dans ces derniers. I. Antennes de 11 ait., de forme régulière. Brenthidks vrais. II. — 9, rarement de 11 art., difformes. Ulocérides. TRIBU L BRENTHIDES VRAIS. Antennes constamment de onze articles, de forme régulière, va- riables sous le rapport de la vestiture, mais jamais hérissées de grosses écailles furfuracées. Schœnherr n'a mentionné que 23 genres dans cette Tribu, y com- pris ceux qu'il n'avait pas vus en nature, et il n'a établi aucune divi- sion parmi eux. Tous ceux qui sont riches en espèces contiennent des éléments étrangers qu'il m'a paru nécessaire d'en exclure ; de là un (1) « Note sur les Brenthides de Madagascar» Revue zool.^ 1839, p. 172. (2) « Notes on tlie BrenUiidœ. » Tlic Journ. of Entom. I, p. 388. (3) De Casteln. Hist. uat. d. Col. II, p. 293. — L. Redtenb. Faun. austr. éd. 2, p. 695. (4) Schaum, Cat. Col, Eiirop. éd. 2, p. 101. —Jekel, Ins. Saunders.; Col. p. 157. — Imiioli,, Vers. eiii. Einliilir. lu d. Stud. d. Col. II, p. 159. L'opinion de M. IinhoiJcst nouvelle et uigne d'allentlon. La 9^ section qu'il établit dans l'ordre des Coléoptères, sons le nom de « Baculicomia, » comprend les familles suivantes qui sont, en ce moment, plus on moins séparées les unes des autres, a savoir les Colydiens, Cryptopiiagides, Cucujides, Rhysodides, Brentiiidcs, l'araudrides et Ilypocéphalides. BREXTHIDES VRAIS. 405 1. Taphrodérides. 2. ISCHNOMÉRIDES. assez grand nombre de genres nouveaux que j'ai cru devoir établir. Parmi la foule de ceux inédits que renferment les collections, plu- sieurs m'ont semblé assez intéressants pour en exposer les caractères. Réunis à ceux qui ont été établis depuis Schœnherr, ils s'élèvent à 55, répartis dans douze groupes, dont les caractères sommaires sont exposés dans le Tableau synoptique suivant (1). I. Prothorax fortement comprimé en avant et souvent excavépoiirla réception des pattes antérieures. Antennes courtes, robustes, en partie au moins moniliformes. — iongues, grêles, à articles subcylindri- ques. II. Prolliorax non comprimé en avant. A Antennes au plus médiocres (2), souvent robus- tes et terminées par une massue, très-ra- rement insérées plus près du sommet du rostre que de son milieu. n Protlioraxovalaire ou conique, convexe etsans sillon en dessus (3), ou n'en ayant qu'un peu profond. b Tète transversale, ou un peu i)lus longue que large. Mandibules courtes; antennes souvent en massue. — saillantes; — sans — bb Tête très-allongée, cylindrique, ridée trans- versalement, fl a Protborax déprimé et canaliculé en dessus (4) . c Rostre en cône allongé à sa base, continu avec la tête; celle-ci en cône renversé ou subquadrangulaire et assez con- vexe. ce — cylindrique ou quadrangulaire h sa base. Tète courte, tronquée à sa base. — plus ou moins longue, resserrée et non tronquée à sa base. 4. Trac.hémzides. 5. Arrhénopides. 8. EUTRACaÉLIDES. 9. Brenthides vrais. 10. Céocéphalides. 11. Némocéphalides. (1) Ce tableau est rédigé uniquement d'après le sexe mâle et il en est de même de tous ceux qui suivent. J'yi essayé d'en faire autant pour l'autre sexe, mais ai)rès d'inutiles efforts, j'ai élé obligé de renoncer à cette tentative. (2) Elles sont assez longues chez les Eutrachelus et surtout chez les Acra- Tus; les premiers se distinguent des espèces de la section B par la longueur extraordinaire de leur tète et les rides dont elle est couverte , les seconds cons- tituent un genre de transition. (.3) Sauf chez les Trachelizus. (4) Excepté chez un très-petit nombre de Brenthiis. 406 BRENTHIDES. B Antennes longues, grêles, filiformes ou sétacéei. à Antennes médianes ou submédianes. Yeux très-gros, occupant la majeure partie de la tête. 3. Héphébocéridzs. — de grosseur normale. 6. Bélophérides. dd Antennes très-antérieures. Tarses robustes^ à art. 1 à peine aussi long que 2-3 réunis. 7. Bélorhyncbides. — grêles — plus long que 2-3 réunis, 12. Ithïsténides. Groupe I. Taphrodérides. Tête de forme variable ; rostre au plus médiocre, souvent très- court. — Mandibules non saillantes (Anisognathus (f excepté). — An- tennes courtes ; les articles basilaires de leur funicule transversaux et serrés, les trois ou quatre derniers formant une petite massue plus ou moins distincte et perfoliée. — Protborax conique ou oblongo- ovalaire, sans sillon en dessus, longuement et fortement comprimé en avant ; la partie comprimée plus ou moins excavée pour la récep- tion des cuisses antérieures. — Jambes comprimées, larges, beaucoup plus courtes que les cuisses ; 3^ article des tarses entier. — Corps de forme variable. La forme particulière du prothorax fait reconnaître ces insectes au premier coup-d'ceil. Elle ne leur est cependant pas exclusivement propre, car elle se retrouve dans le groupe suivant des Ischnomé- rides, mais associée à quelques autres caractères qui n'existent pas ici. Après cette partie du corps, le rostre est celle qui a été le plus fortement modifiée. 11 est tellement court dans deux genres (Calo- DROJiLS, ZEiMiosEs) qu'il ne mérite que le nom de museau (1). Les espèces de ces mêmes genres et celles d'un troisième (Cyphagogus) ont perdu le faciès propre à la Famille pour prendre celui des Antlii- cides. 11 ne paraît pas, en même temps, y avoir de différences sensibles entre leurs sexes, tandis que chez les Taphroderes et les Anisogna- thus, le rostre affecte, chez les femelles, la forme grêle et cylindrique qui est caractéristique de ce sexe chez les Brenthides en général. Un autre caractère propre aux trois genres dont il s'agit en ce mo- ment, est la situation de leurs pattes antérieures qui sont insérées exactement à égale distance des bords antérieur et postérieur du pro- sternum. Chez les Taphroderes et les Anisognathus, elles sont seule- (1) Ce museau lui-même semble ne pas exister chez les Aprostoma de M. Guêriii-MâneviUe, genre qui m'est inconnu et que, par cette raison, j'ai dû reléguer hors rang à la fin du groupe. TAPHRODKRIDES. 407 ment placées à une assez grande distance de la base de ce dernier. La brièveté des jambes, indiquée plus haut, se retrouve dans le groupe suivant et même chez quelques Némocéphalides. En somme ces in- sectes, par suite de l'imperfection du rostre de la plupart d'entre eux, rattachent la Famille aux derniers genres des Curculionides et aux Scolytides. A ce titre, ils me paraissent devoir être placés à sa tète. Sauf les Taphroderes, qui sont américains, ils appartiennent à l'ancien continent^ où ils sont répandus dans l'Afrique australe, à Madagascar et aux Indes orientales. Schœnherr n'a connu que deux (Calodromus, Taphroderes) des six genres qui suivent. I. Cuisses poster, atteignant au moins l'extrémité de l'abdomen, te dépassant en général assez fortement. a Rostre extrêmement court, souvent transversal. b Tarses poster. 5, art. 1 presque aussi iong que le corps : Calodromus. bh — — de longueur normale. Antennes insérées sur les côtés du rostre : Zemioses. — à la face supérieure — : Sebasius. a a Rostre au moins aussi long que la tête : Cyphagogus. II. Cuisses poster, beaucoup plus courtes que l'abdomen. Tête très-allougée, cylindrique : Anisognathiis. — transversale : Taphroderes, Genre incertœ sedis : Aprostoma, CALODROMUS. Guérin-Ménev. Mag. d. Zool; Ins. 1832, pi. 34. Mâle : Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière, sans col distinct ; rostre à peine plus long que large, parallèle, assez fortement échancré au bout; ses scrobes profondes, brièvement ovales. — An- tennes assez robustes, à articles 1 brièvement ovalaire, 9-11 plus gros que 2-8, formant une massue peu serrée, 9-10 transversaux, carrés, 1 i oblong. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax très-allongé, convexe, oblongo-ovale dans un peu plus de sa moitié basilaire, très-fortement comprimé et presque tranchant en avant, tronqué et finement rebordé à sa base. — Elytres un, peu plus longues que le prothorax, parallèles, subdéprimées en dessus, subverticalement déclives en arrière. — Pattes antérieures insérées au milieu du pro- sternum; cuisses de la même paire oblongo-ovales, fortement échan- crées en dessous près de leur sommet, les autres pédonculées à leur base, très-renflées au bout, surtout les postérieures, celles-ci dépas- sant longuement l'abdomen ; les quatre jambes antérieures graduel- lement élargies, échancrées à leur base interne, les postérieures forte- ment transversales, toutes épineuses au bout; tarses antérieurs et 408 BREMHIDÏÏS. intermédiaires courts, finement villeux en dessous, à articles 1-3 égaux chez ceux-là, le i" de ceux-ci plus long que 1-2 réunis, forte- ment comprimé et arqué en dessus; le 1'^'' des postérieurs presque aussi long que le corps, dilaté et échancré en dehors à sa base, grêle et, prolongé en une saillie terminée par une touffe de poils, muni avant son milieu d'une épine externe ; les articles suivants insérés à la base de la saillie en question. — Les deux 1^" segments abdomi- naux et le métasternum étroitement canaliculés. — Corps glabre. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par la forme du \" article des tarses postérieurs qui est un peu moins allongé, lamelliforme dans toute son étendue, subparallèle et tronqué au bout ; le reste du tarse est inséré bout à bout sur lui près de son angle interne. Le développement monstrueux qu'a pris le l" article des tarses postérieurs, aux dépens de la jambe avec laquelle il s'articule, rend difficile à comprendre comment la locomotion de l'insecte n'en est pas fortement gênée. Rien n'indique dans son faciès qu'il jouisse de la faculté saltatoire. Le genre ne comprend qu'une petite espèce (i) des Indes orientales qui est en entier d'un jaune ferrugineux brillant et lisse partout, sauf sur les élytres qui sont finement et régulièrement striées, avec les stries imponctuées et leurs intervalles médiocrement saillants. ZEMIOSES. Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 394. Tête assez convexe, carrée, tronquée en arrière et munie d'un col bulbiforme ; rostre très-court, en carré transversal ou non, jjIus ou moins échancré au bout. — Antennes des Calodromus. — Yeux grands, arrondis, médiocrement saillants. — Prothorax allongé, renflé latéralement dans sa moitié basilaire, comprimé, mais large en dessus dans sa moitié antérieure, rétréci et muni d'un fin rebord à sa base. — Elytres plus ou moins allongées, assez convexes, un peu dépri- mées sur la suture, obliquement déclives en arrière. — Pattes courtes, les antérieures insérées au milieu du prosternum ; cuisses compri- mées, les antérieures très-larges et ov;ilcs, les cjuatre postérieures pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen, leur pédoncule lamelli- forme ; jambes comprimées, de longueur variable, quoique toujours courtes; tarses spongieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux; les postérieurs plus robustes que les autres, leur 4** article très-gros, (1) C. Mellyij Guérjn-Wéîiav. loe. cit., avec beaucoup de détails; M. Giiérin- Ménevilie n'a connu que le mâle. MM. Bolieman (Act. Holmiens. 18o7, tab. YI, f. 1-i) et Wcslwood (Tbe Cabiii. of or. Eiitorn. pi. XV, f. 4-5) oui donné, depuis, de bi.'llos figures des deux sexes. L'habitat de cet insecte paraît être assez étendu; l'exemplaire qui a gervi à M. Guérin-Méneville provenait do la côte dt Corgm.indelj ceux figurés par M. Westwood des îles Philippines. TAPHRoniÎRiDES. 409 avec ses crochets courts et grêles. — Abdomen et métasternum des Calodromus. — Corps partiellement pubesccnt et écailleux. Je ne trouve aucune difTérence sexuelle chez les exemplaires^ eu petit nombre, que j'ai sous les yeux. M. Pascoe a fondé le genre sur un insecte de Natal, de la taille du Calodromus Mellyi et dont la sculpture des élytres se rapproche de celle des Cyphagogus. J'en ai à ma disposition une seconde espèce du même pays (1), parfaitement distincte. SEBASIUS. Les caractères suivants sont les seuls qui séparent ce genre nouveau des Zemioses. Rostre extrêmement court, profondément échancré en avant. — Antennes insérées à sa face supérieure dans de grandes scrobes irré- gulières, séparées par une étroite cloison médiane ; leur massue plus longue et déprimée, à articles 1-2 carrés, 3 notablement plus grand, acuminé au bout. — Jambes postérieures plus longues que les autres; tarses grêles, à article 1 plus long que les suivants ; les postérieurs pareils aux quatre antérieurs. — Métasternuni et les deux i"^ seg- ments abdominaux largement, mais faiblement excavés ■ saillie in- tercoxale un peu plus longue, largement arrondie en avant. — Corps glabre. Le mode d'insertion des antennes est sans autre exemple dans la Famille et ne permet pas de réunir ce genre aux Zemioses. L'es- pèce (2) sur laquelle je l'établis a le faciès de ces derniers, mais elle est notablement plus grande et originaire de Madagascar. (1) Cette espèce rend nécessaire une nouvelle définition de celte de M. Pascoe. Z. porcafus Pascoe. Obcsior, piceo-rufus ina;iis minusvc nii^'resccns, rostre trausverso i'ortiter emargiiiato, proUiorace lœvi lateribus sparsim pUoso, elytris costalis, coslis uniseriatim squamosis, interstiliis duobus internis vix punctatis^ reliquis claUiralis. Long. 7, lat. 2 mill. Z. cancellatus. Gracilis, piceo-rufus, rostro latitudine liand brevior apice \i\ cmaiginato, protliorace longiori, lœvi, lateribus pubcscente, elytris pone su- tuiani late caucellalis, extus slriato-puiictaUs interslitiis angusUs, iiiterno ma- gis elevato s(iuainisijue crassis erectis veslito. Long. 7, lai. 1 mill. — M. A. Deyrolle m'a communiqué cet insecte comme provenant de la Rlarlmique; mais cet habitat est sans aucun doute inexact, et je ne doute pas qu'il soit de l'Afrique australe. (2) S. Deyrollei. Atcr nitidus, c ipite prothoraceque impunctatis, hoc dorso Sîdjtililer sulcato, elytris subfylindricis ajiice brevitcr coiijunclim mucronatis, juxta suturam sulco profuudiore exaratis, disco simpliciter strialis, iulerstitiis planis minute punctulatis. Long. 11 lat. 2 mill. — Coll. de M. A. Deyrolle. 41Ô BRENTHIDES, CYPHAGOGUS. Parry^ Trans. of the entom. Soc. V, p. 182 (l). Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière, tronquée à sa base et munie d'un col bulbiforme ; rostre continu avec elle et aussi long, régulièrement conique à sa base ; sa partie antérieure plus courte, déprimée, tronquée et légèrement échancrée au bout. — An- tennes des précédents. — Yeux médiocres, arrondis, déprimés. — Prothorax presque aussi long que la tète et le rostre réunis, parais- sant, vu en dessus, comme divisé en deux parties : une postérieure formant plus des deux tiers de sa longueur, régulièrement oblongo- ovale, tranchante et un peu relevée en avant, une antérieure très- fortement rétrécie et présentant sur les côtés deux sillons obliques partant des pattes antérieures ; la première munie à sa base d'un bourrelet très-distinct. — Elytres à peine plus longues que le pro- thorax, subcylindriques, un peu aplanies à leur base, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure. — Pattes antérieures et inter- médiaires courtes, surtout celles-ci ; celles-là insérées au milieu du prosternum ; cuisses pédonculées, les antérieures et les postérieures fortement en massue au bout, celles-ci dépassant l'abdomen, les in- termédiaires plus faibles; jambes courtes, graduellement élargies, un peu arrondies en dehors, obliquement tronquées au bout, avec leur angle interne épineux ; tarses médiocres, les postérieurs im peu plus longs et plus robustes que les autres ; tous finement villeux en des- sous, à article \ plus long que les suivants, le 3'' entier. — Corps glabre ou hérissé de poils fins. Par suite de la forme de leur rostre, ces insectes ne peuvent être confondus avec aucun de ceux qui précèdent. Ils ne sont pas moins distincts des Taphroderes, auxquels avait été réunie la première de leurs espèces qui ait été décrite (2). Depuis celle-ci, une seule a été publiée (3), mais il y en a dans les collections au moins deux ou trois inédites. Toutes sont d'un noir uniforme, en général peu brillant et, sous le rapport de la sculpture de leurs téguments, ont de grands rapports avec les Zemioses. Le genre est propre aux Tndes orien- tales (4). (1) Syo. Taphroderes, Weslw, The Cabin. of or. Entom. pi. 15. — Caf-o- DROMDS, J. Thoms. Ai chiv. entom. I, p. 119. (2) T. VF/u7ei,Weslw, loc. cit.; îles Philippines. (3) C. Weslivoodii, Parry, !oc. cit. pi. 18, f. 9; Ceylan. Selon M. Pascoe (The Journ. of Enlom. I, p. 394, note), le Calodromiis cyriotrachelus de 51. J. Thomson (loc. cit.), quoique provenant de Bornéo, serait identique avec cet insecte. (4) M. Pascoe (The Journ. of Entom. 11^ p. 48) a décrit, sous le nom de Cy- TAPHRODKRIDF.S, 4ii ANISOGNATHUS. Mêmes caractères que les Taphroderes qui suivent^, avec les diffé- rences suivantes : Mâle : Mandibules lamelliformes, comprimées, irrégulières; la droite médiocrement longue, faiblement arquée, échancrée au bout, munie sur sa tranche supérieure d'une forte saillie dirigée horizon- talement en arrière ; la gaucho beaucoup plus grande, arquée, échan- crée à son extrémité et à sa base en dessus. — Tête presque aussi longue que le prothorax, cylindrique, très-faiblement rétrécie à sa base ; rostre continu avec la tête, très-court, obliquement tronqué en avant, la troncature occupée par deux grandes excavations. — Antennes insérées près du bord postérieur de cette troncature et à une courte distance des yeux. — P"" article des quatre tarses posté- rieurs grêle, comprimé. Femelle : Mandibules très-courtes, en tenailles, égales, échancrées au bout. — Tète un peu plus courte, légèrement arrondie sur les côtés ; rostre un peu moins long qu'elle, cylindrique en avant de l'insertion des antennes, qui sont insérées à la même distance des yeux que chez le mâle. Les caractères génériques des Brenthides étant, comme il a été dit plus haut, empruntés principalement au sexe mâle, on ne peut laisser parmi les Taphroderes la singulière espèce de Natal que M. West- wood a décrite sous le nom de T. distortus (i). La tête du mâle et, à un moindre degré, celle de la femelle, sont trop différentes de celle des vrais Taphroderes. Le rostre, de son côté, ressemble, par sa brièvetç et les deux excavations dont il est muni, à celui des Seba- sius. La forme bizarre des mandibules, dans le même sexe, n'est pas due à une anomalie, comme on pourrait le croire ; ces organes étaient pareils dans les six exemplaires que j'ai vus, quoiqu'ils fussent de grandeur très-différente. M. Westwood a déjà fait la même observa- tion. Pour les autres caractères non mentionnés dans la formule du genre, cet insecte, qui est d'assez grande taille, ne diffère pas des Ta- phroderes. TAPHRODERES. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 72. Mâles : Tète transversale, subcylindrique, tronquée en arrière ; son col subbulbiforme ; rostre continu avec elle et beaucoup plus long, conique jusqu'à l'insertion des antennes, rétréci en avant de celles-ci, phag. advena, un insecte de Natal; mais, d'après sa description, ce doit être un Zemioses ou quelque forme voisine. (1) Trans. of Ihe entom. Soc. V, p. 206, pi. 22, f. 3; avec des détails. 4i2 • BRK?(THIDES. déprimt', plus ou moins élorgi et tronqué au liout. — Mandibules peu saillantes, tantùt arquées, aiguës aii bout, et laissant un vide entre elles, tantùt droites, triquètres et, dans ce cas, plus courtes. — An- tennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, médiocres, ro- bustes, déprimées, à articles 1 pyriforme ou obconique, plus long que les suivants, 2-8 transversaux, de forme variable, 9-1 \ plus gros, formant une massue perfoliée (I), H plus grand, en général acuminé au bout. — Yeux médiocres, peu convexes, brièvement ovalaires, lon- gitudinaux. — Prothorax très-allongé, parallèle ou légèrement ova- laire dans sa moitié basilaire, fortement rétréci et longuement excavé sur les côtés en avant, tronqué et assez finement rebordé à sa base. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, parallèles, oblique- ment impressionnées près de leur extrémité ; celle-ci conjointement et plus ou moins fortement échancrée. — Pattes courtes, compri- mées ; les antérieures situées à une médiocre distance de sa base ; cuisses brièvement pédonculées, les postérieures plus courtes que les deux 1"* segments abdominaux, moins larges que les quatre anté- rieures, celles-ci fortement arquées en dessus; jambes courtes, larges, échancrées ou obliquement rétrécies à leiir base interne, tronquées au bout, avec leur angle interne épineux ; tarses imparfaitement ci- liés en dessous; le T"' article des intermédiaires et des postérieurs au moins aussi long que la jambe, comprimé, parallélogrammique, 2-3 courts, noueux au bout. — Les deux 1*=" segments abdominaux quadrangulaires, canaliculés sur la ligne médiane; les suivants placés à un autre niveau que le leur. — Métasternum comprimé sur les côtés. — Corps très-allongé, glabre. Femelles : Schœnherr n'en parle pas; autant que j'en puis juger par celles que j'ai sous les yeux, elles ne diffèrent des mâles que par les points suivants : Uostre plus grêle, cylindrique, parfois un peu déprimé au bout. — Mandibules toujours courtes et triquètres. — Extrémité des élytres moins échancrée. — Jambes et l" article des tarses notablement moins larges. — Je ne trouve aucune différence dans le point d'insertion des antennes. Epuré des espèces de l'ancien continent qu'on y avait comprises, ce genre est exclusivement propre à l'Amérique, et paraît être con- finé dans les parties chaudes do celle du Sud. Il pourrait former dans la Tribu, avec le précédent, un groupe particulier caractérisé par l'insertion des pattes antérieures, la brièveté des cuisses posté- rieures, la forme quadrangulaire de l'abdomen, et la constance de la sculpture des élytres. Chez toutes les espèces connues, sans exception, ces organes ne présentent qu'un seul sillon très-marqué, situé près (1) Quelquefois (ùrevipes) le 8« article paraît prendre part à sa formation et j'ai sous les yeux des espèces, que je crois inédites, chez lesquelles on ne sau- rait préciser le point où elle commence. TAi'HRUDÉIUUES. 413 de la suture qui est plus ou moins relevée ; le reste de leur surface est lisse ou présente des rangées régulières de petits points superfi- ciels. Leurs téguments sont toujours brillants et leur livrée est en général d'un noir profond, ayant une tendance à passer au rouge ferrugineux ; assez souvent il s'y ajoute, sur les élytreSj quelques taches de cette dernière nuance. Ces insectes sont bien moins communs en Amérique que la plupart des autres Brenthides et ne se rencontrent même que rarement. Les espèces décrites ne s'élèvent en ce moment qu"à cinq (1) ; mais il y en a dans les collections beaucoup d'inédites^ parmi lesquelles plu- sieurs d'une gracilité extrême. Note. Je n'ai pas vu le genre suivant, et sa formule que voici est em- pruntée, tant à celle donnée par M. Guérin-Méneville qu'à sa descrip- tion de l'espèce. APROSTOMA. GuÉRlN-MÉ^EV. Revue zool. 1839, p. 171. Tête carrée, courte, profondément échancrée à sa partie supérieure en avant. — Bouche non avancée ; palpes très-visibles (2), terminés par un article en fer de hache. — Antennes insérées en avant et au- dessous des yeux, filiformes, légèrement en scie, avec les quatre der- niers articles plus longs, à peu près comme chez les Calodro.mus. — Prothorax au moins trois fois plus long que la tète, comprimé sur les côtés. — EJytres deux fois plus longues que le prothorax, étroites et parallèles. — Pattes courtes; tarses plus de deux fois plus longs que la jambe, leur 1^'' article plus long que les trois suivants réunis. Malgré la forme insolite du dernier article des palpes, je suis porté à croire que ce genre a été établi sur la femelle d'un insecte très- voisin des Aniscgnathus et qui n'en diffère même que peu, généri- quement parlant. La patrie de l'espèce typique {fûum G. M.) vient à l'appui de cette opinion ; elle est en elfet originaire de Madagascar. M. Guérin-Méneville la décrit comme étant très-grêle (long. 12, larg, d milL), cylindrique, d'un noir luisant et lisse sur la tête et le pro- thorax ; ses élytres sont finement striées et terminées en arrière par (1) Schœnlierr (Curcul. V, p. 573) u'en a connu (pic trois : T. trevipes, Présil, iexmacitlatus, île St. -Vincent; /ouea.'tw Fub., CaycuneV — Aj. : T. strio- latus (Orevipes, var.?), Iniîiolt, Gencr. Cuicul. parsl; Drésil. — quadrisigna- ttts, Ericlis. Aicliiy, 1847, I, p. 127; Pérou. (2) Les maxillaires probablement. Ce caractère n'est pas aussi singulier cju'il le parait do prime abord; les palpes en question sont eu partie visibles cliex quelques Céocéphalides et Ithysténides; mais îa forme qu'afl'ecte ici leur der- nier article est (pieliiuc chose de tout-a-fait insolite dans la famille. 414 BREMHIDE5. des carènes élevées, dont les deux supérieures sont plus saillantes que les latérales et circonscrivent un espace aplani et sillonné. Groupe II. Ischnomérides. Tète allongée, cylindrique ; rostre assez long, médiocrement ro- buste. — Mandibules non saillantes. — Antennes longues, grêles; les aïticles basilaires de leur funicule obconiques, les derniers cylindri- ques. — Prothorax conique, sillonné en dessus, longuement com- primé en avant. — Pattes longues ; jambes comprimées, beaucoup plus courtes que les cuisses; tarses à 3^ article entier. — Corps allongé et svelte. A un prothorax pareil à celui des Taphrodérides et à la forme grêle des Taphroderes, ces insectes réunissent des antennes et des pattes qui ressemblent à celles des Ithysténides. Chez les Taphroderes les plus étroits, ces parties sont, au contraire, remarquables par le con- traste que leur brièveté fait avec la forme générale du corps. Il y a par conséquent ici un type particulier qui ne doit pas être confondu avec le précédent. Le groupe, du reste, se réduit, à l'heure qu'il est, au genre suivant qui est propre à Madagascar. ISCHNOMERUS. ScHOENH. Curcul., V, p. 571 (1). Mâle : Tète très-allongée, cylindrique, tronquée à sa base, munie d'un col bulbiforme ; rostre d'un tiers au moins plus long qu'elle ; sa partie basilaire plus longue que l'antérieure, cylindrique, légère- ment atténuée en avant, faiblement renflée au niveau des antennes ; l'antérieure de même forme, déprimée et légèrement élargie en avant. — Antennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, atteignant presque la base du prothorax, à articles 1-8 obconiques, 1 allongé, 2 court, les suivants longs^ subégaux, 9-1 1 plus grands, cylindriques, veloutésj H atténué au bout. — Yeux très-distants du prothorax, petits, arrondis, peu convexes. — Pro thorax presque aussi long que la tête et le rostre réunis, peu à peu atténué dans ses deux tiers an- térieurs, déprimé et canaliculé en dessus, fortement comprimé siu' les côtés à partir des pattes antérieures. — Elytres allongées, subcy- lindriques, un peu déprimées sur le disque, fortement sillonnées de chaque côté de la suture, arrondies au bout, avec leur angle suturai brièvement épineux. — Pattes longues et peu robustes, les antérieu- res plus robustes, mais pas beaucoup plus longues que les autres ; cuisses comprimées, sublinéaircs, finement dentées en dessous, les (1) Syn. AuLACODOREs, Chevrol. Rev. zoo). 1839, p. 182; simple nom généri- que, sans accompagnement de caracicrei. HÉPHÉBOCÉRIUES. - 415 postérieures atteignant presque le sommet des élytres ; jambes très- courtes, comprimées, un peu sinueuses en dedans, l'angle terminal externe des antérieures à peine denté ; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 entier. — Abdomen finement et vaguement sillonné à sa base ; son dernier segment concave. — Corps glabre. Femelle : Je ne la connais pas plus que Schœnherr; M. Chevrolat, qui l'a eue à sa disposition, se contente de dire que l'angle suturai de ses élytres est privé d'épine. Schœnherr et M. Chevrolat ont signalé les rapports de ce genre avec les Taphroderes. Il ne comprend qu'une espèce (1) de Madagas- car, d'assez grande taille et d'un noir profond et brillant. Groupe III. Héphébocérides. Tête globuleuse, occupée en très-grande partie par les yeux; ros-' tre au plus médiocre. — Mandibules non saillantes. — Antennes lon- gues et grêles, à articles tous cylindriques ou obconiques, sauf les derniers, sans massue terminale. — Prothorax de forme variable, non ou finement sillonné en dessus. — Pattes médiocres ; cuisses inermes, les postérieures n'atteignant pas les élytres; jambes de lon- gueur et de forme normales; 3" article des tarses entier ou bilobé. — Corps médiocrement allongé. A partir de ce groupe, la forme du prothorax propre aux deux pré- cédents disparaît sans retour. Celui-ci est essentiellement caractérisé par l'énorme développement qu'ont pris les yeux, la forme de la tête et la longueur, ainsi que la gracilité des antennes. Ces trois particu- larités le séparent du suivant, avec lequel il a beaucoup de rapports par la petite taille de ses espèces et leur faciès général. 11 ne com- prend que les' deux genres suivants, dont le premier est propre aux Indes orientales et le second à l'Amérique du Sud. I. Jambes antérieures très-fortement dentées : lonthoceruSé II. — — inermes : Hephebocerus. lONTHOCERUS. Tète trisillonnée en arrière, séparée par un sillon de son col, celui- ci étroit, subbulbiforme ; rostre un peu plus long qu'elle, robuste, subquadrangulaire, trisillonné en dessus; sa partie basilaire plus lon- gue que l'antérieure, occupée sur les côtés par des scrobes larges et profondes, un peu renflée entre les antennes; l'antérieure fléchie, (1) /. Unearis, Scliœnh. loc. cit. ji. 572 {Aul. immotus, Chevrol. loc. cit.) — L'Ischnomerus erythroderes de M. Imliotr(Geuer. Curcul. pars I) appartient au groupe des Ithysténidcs, comme on le verra plus loin. 416 BREMHIUES. un peu déprimée et tronquée en avant. — Antennes insérées sur le tiers antérieur du rostre, presque aussi longues que le corps, héris- sées de très-longs poils fins et abondants, à articles 1-2 plus courts que les suivants, obconiques, celui-là assez gros, 3-10 allongés, cylin- driques, subégaux, 1 1 de même forme, plus long. — Yeux très-rappro- chés en dessus, sauf en arrière, assez fortement séparés en dessous. — Prothorax oblongo-ovalaire, lisse, faiblement sillonné sur la ligne médiane, étranglé près de son bord antérieur, faiblement rétréci et sans bourrelet transversal à sa base. — Elytres allongées, très-dé- primées, parallèles, isolément et un peu obliquement tronquées à leur extrémité. — Pattes peu robustes ; cuisses comprimées, fusi- formes, subpédonculées à leur base; jambes presque droites, les an- térieures munies en dedans d'une grande dent recourbée; tarses courts et grêles, villeux en dessous, à articles 1-3 décroissant graduel- lement, celui-ci entier, 4 court, ainsi que ses crochets. — Corps glabre. A en juger par la forme du rostre et la longueur des antennes, l'exemplaire unique d'après lequel a été rédigée cette formule, est très-probaljlement un nulle. Le genre est très-distinct et a pour type un petit insecte (1) de Ceylan, l'une des intéressantes découvertes do M. Nietner. HEPHEBOCERUS. ScHŒNH. Curcul., l, p. 501 (2). Mâles : Tète séparée par un sillon de son col, celui-ci bulbiforme; rostre deux fois au moins aussi long qu'elle, médiocrement robuste, ses deux parties presque égales : la basilaire subquadrangulaire, sil- lonn 'e en dessus et à sa face inférieure, le sillon sur celle-ci prolongé sur la partie antérieure; cette dernière grêle, cylindrique et lisse. — Antennes médianes, hérissées de poils fins, atteignant la base du pro- thorax, à articles 1-10 obconiques, celui-là pkis gros, 11 aussi long que 9-10 réunis, cylindrique, atténué en avant. —Yeux fortement granulés, faiblement séparés en dessus et en dessous. — Prothorax allongé, cylindrique, faiblement rétréci en avant, un peu resserré ou impressionné de chaque côté près de son bord antérieur, non rétréci et muni d'un double bourrelet à sa base. — Elytres médiocrement con- vexes, sensiblement plus larges que le prothorax et un peu échancrées (1) /. crematus. Rufo-ferrugineus nitidus, capite cuin rostro, anteiiuis ely- trorumriue fUinidia parte poslica .-.ligris, pedibiis piceo-ailis ; prothorace lœvi liorso tenuiter sulcato; i.^lytris opacis, sim])liciter striatis, stiiis exteriiis postice lantum conspicuis, utrinque basi ponc suturam profuudius bisulcati». Long. cuai rosir. : 7 miH. Hab. ius. Taprobaua. (2) Syn. Brekthcs pars, Scliœnh. Curcul. 1, p. 355; oliiii. TRACHELIZIDES. 417 à leur base, avec les épaules subcalleuses, fortement déclives en ar- rière, avec leur angle externe déprimé et saillant. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses pédonculées à leur base ; jambes droites, inermes en dedans ; tarses assez grêles, villeux en dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 bilobé. — Abdo- men superficiellement etlongitudinalement excavé à sa base. — Corps glabre ou hérissé de longs poils très-fins. Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par la partie basilaire de leur rostre un peu plus courte, d'où il suit que l'insertion des an- tennes est plus basilaire, et par leur abdomen sans excavation lon- gitudinale. Les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique du Sud et de la taille des Cerobates du groupe suivant. Toutes ont des téguments très-brillants, avec les élytres lisses et munies d'un sillon simple de chaque côté de la suture. Elles sont peu nombreuses (1). GrodPB IV. Trachélizides. Tête le plus souvent transversale, au maximum un peu plus lon- gue que large; rostre au plus médiocre. — Mandibules saillantes ou non. — Antennes courtes ou médiocres, à articles basilaires monili- formes ou obconiques, les derniers formant ou non une petite mas- sue. — Prothorax de forme variable, sillonné ou non en dessus. — Pattes médiocres; cuisses inermes, les postérieures atteignant, sans la dépasser, l'extrémité du 2" segment abdominal ; 3« article des tarses en général entier. — Corps médiocrement allongé. Les espèces de ce groupe sont presque toutes de petite taille, comme celles du précédent, jamais très-grandes, et leur livrée est également dépourvue de ces linéoles jaunes qui ornent les élytres des Arrhénodides qui viennent à leur suite. Elles sont médiocrement nombreuses, mais présentent des caractères assez variés pour former en ce moment sept genres. L'un d'eux (Amorphocephalus) offre un intérêt particulier, comme étant jusqu'ici le seul représentant de la famille en Europe. Les autres sont disséminés dans l'ancien et le nouveau continents ; un seul (Trachelizus) leur est commun à tous deux. L Jambes aniér. très-fortement dentées au côté interne. Antennes sans massue distincte : Cerobates. — terminées par une massue de 3 art. : Stereodermus. II. Jambes antér. inermes en dedans. a Antennes terminées par une massue de 3 art. (1) Schœnherr (Gurcul. V, p. 502) n'en mentionne que deux (nonus, /joops) du Brésil. — Âj. : H. hirtellus, Ericlis. Arcliiv, 1847, 1, p. 126; Pérou. Cflléoptèrêi. Tome VH. 27 418 BRENT1UDE5. Tôte transversale; yeux voisins de sa base : Trachelizus. — en carré long; — distants — : Miolispa. a a Antennes sans massue distincte. b Rostre de grosseur médiocre et de forme régulière : Cordus. bb — très-robuste, difforme. Tôle transversale^ irrégulièrement excavée : Amorphocephalm . — équilatérale, convexe, sillonnée entre les yeux : Synimorphocerus. Gsnrt incertae sedis : Dinstrophus. CEROBATES. ScHCffiNH. Curcul., V, p. 487 (1). SchœnheiT a altéré ce genre en y comprenant une espèce améri- caine {pygniœus) qui ne peut pas y rentrer. Tel qu'il est exposé ici, il appartient exclusivement à l'ancien continent. Mâles : Tète subtransversale, convexe, lisse, un peu rétrécie, tron- quée et triangulairement échancrée en arrière, séparée par un pro- fond étranglement de son col ; celui-ci bulbiforme ; rostre court, robuste, faiblement arqué; sa partie basilaire plus longue et plus épaisse que l'antérieure, subquadrangulaire, arrondie aux angles, sillonnée en dessus, renflée au niveau des antennes; l'antérieure un peu déprimée, lisse et faiblement élargie en avant. — Antennes in- sérées plus ou moins au-delà (parfois lort peu) du milieu du rostre, peu ou médiocrement robustes, à article 1 plus gros et plus long que les suivants, en cône renversé; les 1^''* du funicule obconiques, les suivants subcylindriques ou ovalaires, tous lâchement unis; le il" al- longé, cylindrique, obtus au bout. — Yeux voisins de la base de la tète, finement granulés, gros, arrondis, assez convexes. — Prothorax allongé, subfusiforme, entier ou étruitement sillonné en dessus, pro- fondément étranglé près de son bord antérieur, muni d'un faible sil- lon transversal à sa base. — Elytres déprimées, avec la suture relevée et aplanie, obliquement déclives, impressionnées et arrondies au bout. — Pattes courtes, subégales, les antérieures subcontiguës ; cuis- ses brièvement pédonculées, les antérieures très-grosses; jambes de la même paire munies en dedans d'une très-forte dent crochue (2) avec leur dent terminale externe courte, les autres rétrécies à leur base; tarses presque glabres en dessous, courts, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Abdomen canaliculé sur ses deux 1*"^' segments. — Corps déprimé, glabre. (1) Syn. Ariîhenodes, Schœub. Curcul. I, p. 332; olim. — Brenthus Fab. (2) Cette dent égale en longueur, ou peu s'en faut, le sommet de la jambe, de sorte que cette dernière paraît être très-profondément échancrée dans sa moitié terminale interne. TH\f:iIELlZlDES. 41^ Femelles : Schœnherr dit n'en avoir vu aucune; de mon côté, parmi les exemplaires assez nombreux que j'ai à ma disposition, je n'en vois pas qu'on puisse regarder avec certitude comme appartenant à ce sexe. Il est possible qu'il ne diifère pas du sexe mâle. Le genre est répandu dans les archipels indiens et en Afrique. Ses espèces, peu nombreuses (1), sont toutes petites et ressemblent par- fois à des Brenthus en miniature. Leurs élytres sont, comme cela est de règle dans le groupe actuel, autrement striées dans le voisi- nage de la suture que sur le reste de leur surface. STEREODERMUS (2). Genre très-voisin des Cerobates, mais bien distinct par les carac- tères suivants : Antennes robustes, terminées par une massue de trois articles ovalaires, notablement plus gros que les précédents : 1-2 égaux, 3 plus allongé. — Yeux fortement granulés. — Protliorax déprimé, profondément sillonné dans toute sa longueur en dessus, les bords du sillon arrondis. — Les deux 1"^ segments abdominaux occupés par une large et profonde excavation. — Différences sexuelles in- connues. Il a pour type et espèce unique le Cerobates pijgmœus de Schœn- herr, insecte du Mexique, un peu plus grand que le Cer. sulcaltis de l'Africfue australe, de forme plus massive et d'un brun rougeâtre peu brillant. Chacuue de ses élytres présente une côte saillante entre lar[uelle et la suture, qui est aussi élevée qu'elle, se trouvent deux stries simples, sculpture qui n'existe chez aucun Cerobates de l'an- cien continent. De même que pour ces derniers, tous les exeiBplaires qne j'en ai vus semblaient appartenir au même sexe. TRACHELIZUS. ScHOEKn. Curcul., IV, p. 489 (3). Mâles : Tète transversale, munie d'une grande impression en des- sus, plus ou moins fortement tronquée en arrière, la troncature sou- ■ (1) Scliœnlierr(loc. cit. p. 488) n'en a connu ((ue deux : trislriatus Fab., des aicliipels indiens, et sulcalus Schh., de l'Afrique australe; ce dernier s'est ré- pandu dans quelques collections sous le nom de Brenthus viitipeunis B(*!iem. — Aj. : C ■ aciculatus , F. Walker, Anu. a. Mag. of nat.Hist. Ser.3, III, p. 262; Ccylan. — debilis, sulcirostris, J. Thoms. Archiv. enlom. II, p. 118, Gubon; le second est probahîement identique avec le sulcalus SclÇi. (2) Syn. Ckrobates, Schœnh. Curcul. V, p. 489. — Aur.iiENODES^ Scliœnli. ibid. Ij p. 333; oliui. (3) Syn. Arrhenodes Schœnh.; olim. — Buenîhus Fab. •420 BHENTHIDES. vent triangulaire; son col gros^ bulbiforme; rostre au plus médiocre, robuste, quadrangulaire ; sa partie basilaire bisillonnée en dessus de chaque côté, pourvue latéralement de scrobes larges, profondes, reclilignes et atteignant les yeux, convexe et sillonnée en avant; l'antërieure à peine plus longue, non ou faiblement élargie et tron- quée au bout, sillonnée en dessus et canaliculée sur les côtés. — Antennes insérées un peu en deçà du milieu du rostre, médiocres, robustes, à articles 1 plus gros et notablement plus long que les sui- vants, en cône renversé, 2-8 moniliformes ou subcylindriques, per- foliés, 9-H un peu plus gros et formant une massue distincte, H plus long, fortement atténué en avant. — Yeux très-voisins de la base de la tète, très-gros, arrondis et saillants. — Prothorax oblongo-ovalaire, convexe, nmni à sa base d'un simple bourrelet précédé d'un sillon circulaire, étroitement canaliculé en dessus, tantôt dans presque toute sa longueur, tantôt à sa base seulement. — Elytres médiocrement allongées, subcylindriques et un peu déprimées sur la ligne médiane, obliquement déclives et arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes, subégales; cuisses pédonculées à leur base; jambes droites, tantôt étroites, tantôt (par ex. jerrugineus) assez fortement et peu à peu élargies; tarses courts, en partie villeux en dessous, à article 3 en- tier. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps robuste, glabre. Femelles : Rostre plus court; sa partie antérieure plus grêle, cy- lindrique, un peu déprimée, canaliculée sur les côtés seulement à sa base. — Abdomen non canaliculé. Quoique de taille médiocre, ces insectes figurent parmi les plus grands du groupe, et ce sont en même temps les plus nombreiLX (1). Je ne connais qu'une petite partie des espèces dont Schœnherr fait mention. A en juger par ses descriptions et celles que j'ai vues, toutes, sauf une seule [Vasseletii) du Mexique, ont sur les élytres une strie bien marquée de chaque côté de la suture, tandis que le reste de la surface de ces organes est lisse ou faiblement strié-ponctué. Il y a de ces insectes à Madagascar, dans les archipels indiens et en Améri- que ; dans ce dernier pays, ils sont répandus du Brésil aux Antilles et au Mexique. (1) Schœnherr (loc. cit. p. 491) en mentionne 13 espèces qu'il divise en deux sections dont la première^ qui est de beaucoup la plus nombreuse, comprend celles qui ont le prothorax fortement canaliculé dans la plus grande partie de sà \ou'^ueuv {bisulcai us F àh., iai\ a.; ferrugineus, clavicornis, Brésil; iurgidi- rostris, Mexique; etc.), et la seconde, colles chez lesquelles il ne l'est qu'à sa base et même faiblement; toutes les espèces (sulcirostris, dor salis, notatus) sont brésiliennes. — Aj. : 1\ Victoria, lyratus, B. Perroud, Mélang. entom. IV, p. 92; Nouvelle-Calédonie. TRACHÉLIZFDES. 421 MIOLISPA. Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 393. Je ne connais pas le type de ce genre, mais j'ai sous les yeux quel- ques autres espèces qui lui appartiennent et qui me permettent d'en exposer les caractères en les généralisant plus que ne l'a fait M. Pas- coe, qui semble n'en avoir connu qu'une seule. Mâles : Tête quadrangulaire, un peu plus longue que large, con- vexe, tronquée en arrière, avec un col subbulbiforme ; rostre d'un tiers environ plus long qu'elle, assez robuste; ses deux parties pres- que d'égale grandeur : la basilaire subquadrangulaire, occupée sur les côtés par les scrobes qui sont larges et profondes, uni- ou trisil- lonnée en dessus, légèrement dilatée au niveau des antennes; l'anté- rieure un peu déprimée, lisse, élargie en avant, unisillonnée en des- sus. — Mandibules assez saillantes, fortement arquées. — Antennes insérées vers le milieu du rostre, plus ou moins robustes, atteignant au maximum le milieu du prothorax, à articles 1-8 obconiques, ce- lui-là plus gros et plus long, les autres égaux (1), 9-11 plus gros, for- mant une massue perfoliée, 9-10 arrondis ou transversaux, 11 ovoïde, acuminé au bout, — Yeux très-distants du prothorax, médiocres, ar- rondis, assez convexes. — Prothorax lisse, allongé, oblongo-ovale, rétréci en avant, muni à sa base d'un étroit bourrelet simple. — Elytres de forme variable, arrondies ou tronquées à leur extrémité. — Pattes médiocres, robustes, surtout les antérieures qui sont plus longues que les autres; cuisses pédonculées; jambes comprimées, les antérieures renflées au côté interne près de leur base; leur dent ter- minale externe médiocre; tarses courts, robustes, à articles 1-2 subé- gaux, 3 plus large, seul spongieux en dessous, subbilobé ou bilobé. — Abdomen longitudinalement excavé à sa base. — Corps allongé, glabre. Femelles : Je n'en ai vu aucune; M. Pascoe garde également le si- lence à leur égard. Ces insectes sont petits et propres aux archipels indiens et à la Polynésie. Leurs élytres sont régulièrement striées sur toute leur surface, avec les stries voisines de la suture imponctuées. Mais ces organes affectent deux formes différentes qui pourraient servir à di- viser le genre en deux sections. Dans l'une d'elles ils sont de forme normale, c'est-à-dire subcylindriques, et l'espèce [suluralis) décrite par M. Pascoe, laquelle est originaire des Moluques, en constituerait le type. Dans l'autre, ils sont très-plans en dessus, et leur déclivité (1) Ctiez l'espèce typique, leur 2^ article est recourbé en dehors et fortement échancrô en dedans près de sa base. Ce caractère est simplcmeut spécifique et peut-être propre au mâle. 42Î . BRENTHIDES. postérieure étant oblique et très-longue, leur donne un faciès parti- culier. Les espèces sont toutes inédites; j'en connais deux propres aux îles Fidji (Polynésie). CORDUS. ScHOENH. Mantis sec, Curcul. p. 10. Mâles : Tète brièvement ovale, convexe, trisillonnée en dessus, non tronquée en arrière ; son col subbulbiforme ; rostre à peine plus long qu'elle; sa partie basilaire plus longue que l'antérieure, épaisse, subquadrangulaire, trisillonnée en dessus, convexe et fortement di- latée en avant; l'antérieure en carré subtransversal, sillonnée en des- sus, tronquée en avant. — Mandibules déprimées, légèrement sail- lantes. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, robustes, n'atteignant pas la base du prothorax, à articles 1-3 obconiques, ce- lui-là plus long et plus gros, 4-10 cylindriques, perfoliés, 11 beau- coup plus long, atténué au bout. — Yeux médians, gros, subarrondis, assez saillants. — Prothorax lisse, allongé, cylindrique, très-légère- ment arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, finement rebordé à sa base. — Elytres planes sur le disque, obliquement dé- clives et isolément triangulaires à leur extrémité. — Pattes assez longues, subcgales; cuisses pédonculées; jambes arrondies, les anté- rieures arquées à leur extrémité, avec leur angle terminal externe eu forme d'oreillette courte ; tarses non spongieux en dessous, à articles 1-2 égaux, 3 un peu plus large, entier. — Abdomen longitudinale- mentexcavé à sa base. — Corps ciUongé, déprimé, glabre. Femelles : Rostre un peu plus court ; sa partie basilaire moins al- longée, l'antérieure cylindrique. — Abdomen sans excavation longi- tudinale. Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte alors inédit qu'il nom- mait hospes et dont il ignorait la patrie, mais qui est australien et que Germar (1) a décrit, depuis, sous le même nom, en faisant en même temps connaître la femelle dont Schœnherr n'avait pas parlé. Cet in- secte est de taille médiocre et d'un brun ferrugineux ; ses élytressont canaliculées sur la suture qui est aplanie et présentent de chaque côté de celle-ci deux stries simples; le reste de leur surface est pres- que lisse. Le genre est parfaitement distinct. AMORPHOCEPHALUS. ScHOENH. Ciirctil., V, p. 485 (2). Mâles : Tète transversale, concave, formant une courte orbite en dédans des yeux, de forme variable en arrière ; rostre court, robuste, (1) Lhinœa entoin. III, p. 209. (2) Syn. HoRMOCERUs (pars), Scliœnh. Curcul. Disp. moth. p. 70; olim. — Brenthus Lalr., Germar, Guériu-Ménev., etc. TRACHÉLIZIDES. 423 difforme/ divisé par des incisions latérales en trois parties, dont la médiane porte en avant les antennes; l'antérieure étroitement échan- crée dans son milieu en avant, formant en dessous une sorte de dis- que anguleux sur les côtés. — Mandibules assez saillantes, robustes, un peu difformes, inégales, brusquement arquées et bifides au bout.— Antennes courtes, robustes, à articles 1 plus gros et plus long que les suivants, pyriforme, 2-10 moniliformes ou cylindriques, perfoliés, i l plus ou moins allongé, cylindrique, acuminé au bout. — Yeux assez gros, transversaux [coronatus) ou [australis) arrondis. — Pro- thorax allongé, rétréci dans son quart basilaire, conico-fusiforme en avant, tronqué et finement rebordé à sa base. — Elytres allongées, parallèles, planes en dessus, impressionnées avant leur extrémité; leur déclivité postérieure arrondie et oblique. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures subcontiguës à leur base; cuisses et jambes comprimées ; les premières subpédonculées à leur base, assez forte- ment en massue, les quatre antérieures des secondes presque droites, bisinuées en dedans, les postérieures de forme variable, toutes inermes au bout; tarses brièvement ciliés en dessous; les quatre antérieurs à articles 1-3 courts, subégaux, renflés au bout, le 1^'' des postérieurs plus long que les suivants, le 3^ de tous entier; crochets médiocres. — Abdomen canaliculé. — Saillie mésosternale étroite, en triangle aigu. — Corps glabre. Femelles : Tète un peu plus petite que celle des mâles, du reste pareille; rostre plus court, large et difforme à sa base, grêle, cylin- drique, un peu comprimé et légèrement redressé en avant. — Man- dibules courtes, triquètres, droites. — Antennes insérées au bord an- térieur de la partie basilaire du rostre. On n'a décrit jusqu'ici qu'une seule espèce de ce genre, le Brenthus coronatus de Germar (i), insecte très-intéressant, le seul représen- tant de la famille en Europe, oii il n'a encore été rencontré que dans la péninsule italique et en Illyrie, mais dont Vhabitat s'étend jus- qu'en Nubie. J'ai dû modifier un peu les caractères du genre pour y faire entrer une seconde espèce (2) propre à l'Australie, qui diffère (1) Reise n. Dalmat. p. 247, pi. 11, f. 8, 9; le mâle est figurô dans Jacquel.- Duv. Gêner, d. Col d'Eiirop. pi. 4, f. 19, mais assez médiocrement pour ce qui concerne la tête. (2) Afin de mieux faire sentir les caractères des deux espèces, voici les dia- gnoses de leurs mâles; la taille de toutes deux est pareille. coronatus. Obscure ferrugineus; capite postice truc.cato, pone oculos utrin- que profonde sulcato, sublus iuermi, rostro basi disco triangulari prœJito, apice antc antennas brevissimo, deplaaato; autennis articulis 2-10 monilifor- raibus, remotis; protboracc tevi, basi tantuiu dense pnnctulato; eljtris apice conjunclim subiotundalis, sat profonde sulcatis, interstitiis deplanatis, lae- vibus. australis, Ater, femoribus apice ferrugineis; capite postice haud truncato, 424 BRKNTHIDES. de la précédente par la sculpture de sa tête, la structure de ses an» tenues et (|Uelques autres caractères. SYMMORPHOCERUS. ScHOENH. Mantis. sec. Curcul.y p. 8. Genre extrêmement voisin des Amorphocephalus et qui n'en diffère que par la forme de la tête ; je ne l'adopte qu'en hésitant. Mâles : Tête en carré transversal ou non, tronquée en arrière à une plus ou moins grande distance des yeux, pourvue d'un col court et à peine bulbiforme, convexe, déclive en avant, munie sur le front d'une carène tranchante s'étendant sur la base du rostre où elle se prolonge, en se bifurquant, jusqu'à l'insertion des antennes; rostre très-voisin de celui des Amorphocephalus. — Antennes des mêmes, avec les articles 3-iO cylindriques, non ou faiblement perfoliés. Femelles • Tête et base du rostre comme chez les mâles ; la moitié antérieure du dernier, en avant de l'insertion des antennes, cylin- drique et droite. Pour tout le reste, y compris la livrée et la sculpture des tégu- ments, il n'y a pas de différence essentielle avec le genre précé- dent. Schœnherr a fondé cehii-ci sur un insecte inédit de Natal qu'il nomme monticola et dont il n'a connu que le mâle ; du moins il ne parle pas de l'autre sexe. Mais il y a longtemps qu'Olivier a décrit, sous le nom de Brenthus fronlalis (1), la femelle d'une autre espèce du genre à laquelle il a donné Surinam pour patrie, tandis qu'elle est originaire de la côte de GuinJe. Ces deux insectes, que j'ai sous les yeux, sont à peine spécifiquement distincts. Note. M. Perroud a placé le genre suivant dans le voisinage des Arrhe- NODES, mais il me paraît plus probable qu'il appartient au groupe actuel et doit être classé non loin des Miolispa. En tout état de choses il est très-distinct. inter oculos trisulcato. sublus processu corniformi instructo; rostro basi con- cavo, declivi, apice ante antennas sat elongato; antennis arliculis 3-10 cylln- dricis, minus perfoliàtis; proUiorace sat dense punctato; elytris apice tnincatis^ laie sulcatis, sulcis uniseriatim puactatis, interstitiis argute carinatis. Hab, Auslralia bor. (Moreton Bay). (1) Entom. V, 84, p. 434, pi. 2, f. 14; Schœnberr (Curcul. I, p. 334) a cité cet insecte parmi les Brentliides qu'il n'avait pas vus et en le rapportant au genre Ap.rhenûdes, arrhénobidks. 423 DIASTROPHUS. Perroud, Mélang. eniom., IV, p. 96. Tête allongée, en cône renversé, séparée par un sillon transversal de son col ; celui-ci bulbiforme ; rostre continu avec elle et de la même longueur, en carré un peu allongé, échancré en avant et profondé- ment canaliculé en dessus. — Antennes insérées au sommet du rostre et à sa partie supérieure, courtes, robustes, à articles 1-8 moniliformes, 9-10 un peu plus gros, subovalaires, 11 presque aussi long qu'eux réunis, atténué en avant. — Yeux petits, arrondis, médiocrement saillants. — Pro thorax en cône allongé, du double plus long que la tête et le rostre réunis, transversalement déprimé près de son bord antérieur, rebordé à sa base." — Elytres allongées, un peu déprimées en dessus, conjointement arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes; cuisses comprimées, renflées à leur extrémité, les antérieures munies d'une dent en dessous et d'une autre en dessus près de leur base; jambes courtes, comprimées, élargies, surtout les antérieures, de leur base à leur extrémité, les antérieures terminées par deux dents aiguës; tarses à articles \ aussi long que les deux suivants réunis, comprimé et lamelliforme aux quatre postérieurs, 3 bilobé, court et presque en entier caché par 2. — Abdomen longitudlnalement excavé à sa base. Le type du genre est un très-petit insecte (9 mill. rostre compris) de la Nouvelle-Calédonie, que M. Perroud nomme planitarsis. Cette taille exiguë est déjà une forte présomption que ce n'est pas un Ar- rhénodide. Il ne tient à ce groupe que par ses cuisses dentées en des- sous et sa livrée. La forme de sa tête et de son rostre doit lui donner un faciès de Cyphagogus. Ses deux caractères les plus saillants sont l'insertion terminale de ses antennes et l'occultation du 3« article de ses tarses. Groupe V. Arrhénodides. Tête transversale ou légèrement allongée; rostre de longueur et grosseur variables, dilaté à son extrémité. — Mandibules plus ou moins saillantes. — Antennes médiocres (1), filiformes, leur dernier article plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax conique ou ovalaire, convexe, très-rarement sillonné en dessus. — Pattes médiocres, robustes; cuisses dentées en dessous; les posté- rieures ne dépassant pas ou que très-peu le bord postérieur du 2* seg- (1) Une seule espèce (A. turbatus, Schœnli. Curcul. I, p. 317) de Haïty, fait exception à cet égard, ses antennes étant très-allongées; mais je crois qu'elle serait mieux placée dans les Bélophérides où, du reste, elle formerait égale- ment une exception par suite du développement de ses mandibules. 428 BRENTHIDES. ment abdominal ; tarses à article 3 bilobé. — Corps médiocrement allongé, assez massif. Ce groupe est composé exclusivement des Arrhenodes de Schœn- herr qui me paraissent ne pas pouvoir rester tels qu'ils sont consti- tués en ce moment. Déjà M. Pascoe en a distrait quelques espèces des Indes orientales, sous le nom générique d'ÛRYCHODES ; mais ce com- mencement d'épuration ne suffit pas encore et j'ai cru devoir la por- ter plus loin en établissant quelques genres nouveaux sur les formes les plus saillantes. Ces insectes sont presque tous de grande taille et ont un faciès par- ticulier qui ne se retrouve que chez les Bélophorides qui suivent, mais associé chez ces derniers à des antennes autrement faites. Ce sont, avec les Eutrachélides, les seuls de tous les Brenthides qui suivent dont les mandibules sont plus ou moins 'saillantes chez les mâles (1). Leurs élytres, médiocrement allongées, subcylindriques ou dépri- mées en dessus, n'ont jamais la région suturale canaliculée; toute leur surface est régulièrement striée ou présente des rangées ré- gulières de points enfoncés; les stries seulement qui avoisinent la suture sont imponctuées et la plus interne est souvent plus accusée que les autres. Toutes les espèces, sauf une seule [anthracinus) ont ces organes ornés de lignes ou de linéoles d'un aspect calleux et qui forment habituellement des bandes ou des taches maculaires. Mais le plus souvent cette livrée est accompagnée, surtout chez les espèces américaines, d'une opacité des téguments qui en diminue l'effet. Les régions chaudes de l'Amérique sont riches en Arrhénodides; il y en a aussi beaucoup aux hides orientales, surtout dans leurs archi- pels, tandis que l'Afrique en possède très-peu. L'extrême limite au nord du groupe est la Palestine, où une espèce a été découverte dans ces dernières années. I. Rostre court, robuste, inégal en dessus; sa partie antérieure s'élargissant ra- pidement et fortement à partir de sa base. a Tête allongée, très-grosse, subcylindrique ; yeux petits, très-distants de sa base : Prophthalmus . aa — transversale. b Cuisses comprimées et lamelliformes h leur base : Baryrhynchus . bb — grêles et cylindriques — Tête élargie et très-plane sur les côtés en arrière; ses angles postérieurs formant une sorte d'oreillette arrondie; téguments opaques : Arrhenodes. — non élargie en arrière; ses angles postérieurs ef- facés; téguments très-brillants : Eupsalis. (1) Il y a de grandes différences à cet égard dans la même espèce, selon la taille des individus; plus elle esta l'état normal, plus les mandibules ont pris le développement que comporte l'espèce. ARRHÉNODIDES. 427 II. Rostre allongé ; sa partie antérieure dilatée seulement à son extrémité. Tête plus ou moins allongée^ carrément tronquée en arrière; yeux distants de sa base : Estenorhinus. — très-courte, triangulaire, échancrée en ariiôre; ses angles postérieurs épineux ; yeux très-voisiûs de sa base : Orychodes. PROPHTHALMUS (1). Mâles : Tête grosse;, allongée, cylindrique, souvent peu à peu et légèrement atténuée en avant, tronquée à sa base et munie d'un col court, transversalement convexe ; rostre très-robuste, aussi large que la tête et subcylindrique dans sa moitié ou son tiers basilaire, plus ou moins calleux latéralement au-dessus des antennes, déprimé en avant et- dilaté à son extrémité, avec son bord antérieur trisinué ou échancré dans son milieu (2). — Mandibules saillantes, robustes, droites, arquées au bout, pluridentées au côté interne (3). — Antennes médiocres, assez robustes, à articles 1 gros, pyriforme, 2-8 subégaux, noueux au bout, 9-10 un peu plus grands, oblongs, il aussi long que 8-10 réunis, cylindrique, acuminé au bout. — Yeux très-distants du prothorax, petits, arrondis, saillants. — Protliorax un pou plus long que large, fortement élargi et arrondi sur les côtés en arrière, brièvement et fortement rétréci à sa base, avec un double bourrelet. — Elytres médiocrement allongées, parallèles, planes sur le disque, fortement déclives et tronquées à lem' extrémité. — Pattes courtes; les antérieures médiocrement écartées; leurs trochanters un peu sail- lants et terminés par une touffe de poils; leurs cuisses très-robustes, atténuées, comprimées, larges et difformes à la base, très-grosses et fortement dentées en dessous; les autres moins fortes, armées d'une dent plus petite; jambes villeuses en dedans; les antérieures plus ro- bustes, un peu flexueuses, munies en dehors d'une forte épine sulmpi- cale,les autres presque droites, tronquées et brièvement épineuses au bout; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 noueux au bout, celui-là un peu plus grand. — Abdomen plus ou moins concave à sa base. — Corps glabre ou non. Femelles : Elles diffèrent beaucoup plus de leurs mâles, sous le rapport de la tête, que celles des genres suivants. — Tète petite, for- tement transversale, bilobée en arrière, munie d'un col épais et bul- (1) Syn. ARRHENODEsSchœnh. — Bkenthus Fab. (2) Il varie selon la taille des exemplaires et devient d'autant plus court et plus large qu'ils sont plus grands. Il y en a chez lescjnels sa longueur ne dé- passe pas celle de la tète, tandis que chez ceux de moyenne ou petite dimen- sion, il est beaucoup plus long que cette dernière. (3) Telle est leur forme la plus ordinaire; mais chez les grands exemplaires dont il vient d'être question, elles sont plus ou moins arquées en demi-cercle et circonscrivent un grand espace vide. 428 BRENTHIDES. biforme ; rostre carré et sillonné en dessus à sa base, filiforme et en général arqué dans le reste de sa longueur. — Antennes insérées sur les côtés antérieurs de la partie dilatée du rostre. — Cuisses anté- rieures simplement pédonculées à leur base. Les espèces de ce genre appartiennent aux Indes orientales et se distinguent immédiatement de toutes celles qui suivent par la gros- seur et la forme dé leur tète chez les mâles. Elles sont de grande taille et peuvent se diviser en deux sections. Dans la première, ayant pour type VAr. longirostris de Schœn- herr (1), le prothorax est étranglé à peu de distance de son bord antérieur et présente, sur la ligne médiane, un étroit mais profond sillon. Dans l'espèce en question, la seule qui soit décrite en ce mo- ment, à ma connaissance, cette partie du corps, la tète et le rostre sont criblés de gros points enfoncés confluents et écailleux ; mais il y en a où ils sont lisses (2). Dans la seconde, le prothorax ne présente aucune trace d'étran- glement à sa partie antérieure, ni de sillon sur la ligne médiane. Aucune des espèces que j'ai vues n'était ponctuée comme le lo7igi- rostris. Schœnherr n'a connu également qu'une espèce de cette sec- tion (3). BARYRHYNCHUS (4). Mêmes caractères que les Prophthalmus, avec les différences sui- vantes : Mâles : Tête fortement transversale, subcylindrique ; rostre tronqué en avant, muni dans toute sa longueur d'une excavation en triangle renversé, limitée latéralement par deux arêtes bien distinctes. — Man- dibules peu saillantes, obliques au repos. — Prothorax plus allongé, moins renflé en arrière, ne présentant jamais d'étranglement antérieur ni de sillon médian. — Jambes antérieures munies en dedans d'un renflement parfois subdentiforme. Femelles : Elles ressemblent beaucoup à celles du genre précédent, mais sont cependant assez faciles à en distinguer par leur tête plus régulière, semblable en petit à celle des mâles, et en ce que la partie (1) Curcul. I, p. 323 ; de Java. (2) J'en possède une belle espèce de l'Assam, dont voici la diagnose du mâle : P. potens. Nitidus, piceo-rufus, eiytris femorumque apice dilutioribus, rostro laevi, basi sulcato, ante antennas iuterdum excavato; capite prolhoraceque ad lalera opatis, ubique impunctatis; eiytris profunde sulcatis (sulcis 1-2 a sutura angustis, impunctatis, interstiliis planis^ reliquis latioribus^ transversim cari- natis, interstiliis costatis); singulo liiieolis binis (altéra baseos, altéra apicali) vittisque totidem transversis, fulvo-sanguineis. Long. 20-32 mill. (3) B. tridentatus Fab. ; Schœnh. Curcul. I, p. 322; Archipels indiens. (4) Syn. Abruenodes Scbœnh. ARRHÉNODIUES. 429 basilaire et élargie de leur rostre présente, entre les antennes, une petite crête transversale, ou deux faibles tubercules disposés de même. Ces insectes ont le faciès massif des Prophthalmus, mais paraissent moins allongés, par suite de la brièveté de leur tète ; ils habitent éga- lement les Indes orientales, surtout leurs archipels. Je n'en connais aucun qui ait la tête et le prothorax rugueux ; mais, sous le rapport de la vestiture, ils se divisent en deux sections, les uns (1), et ce sont les plus nombreux, étant plus ou moins densément saupoudrés d'é- cailles grisâtres, tandis que les autres (2) sont glabres. Le genre est assez riche en espèces, mais la plupart sont inédites. ARRHENODES. ScHOENH. Curcul. Disy. meth., p. 70. Mâles : Tête fortement transversale, plus ou moins rétrécie en avant, tronquée et le plus souvent échancrée en arc postérieurement, très-aplanie sur les côtés, avec ses angles postérieurs formant une sorte d'oreillette arrondie, munie d'un col court, non bulbiforme ; rostre au plus médiocre, de grosseur variable, mais en général très- robuste, quadrangulaire à sa base, et muni en dessus d'une excava- tion carénée sur ses bords, souvent prolongée en arrière sur le front, calleux de chaque côté au-dessus de l'insertion des antennes, rétréci au-devant de celles-ci, puis fortement dilaté, avec son bord antérieur non ou faiblement échancré, muni en dessus d'une excavation conti- nuant en général celle de sa base. — Mandibules plus ou moins sail- lantes, inermes, ou faiblement dentées en dedans, circonscrivant chez la plupart un espace vide. — Antennes médianes, atteignant rare- ment la base du prothorax, robustes, à articles 1 plus gros et plus long que les suivants, en cône renversé, 2-10 subégaux, de forme va- riable, il allongé, atténué au bout. — Yeux grands, médiocrement convexes, arrondis. — Prothorax lisse, formant un ovoïde peu allongé, atténué en avant, brièvement et fortement rétréci à sa base. — Elytres tronquées à leur extrémité, avec leur angle externe souvent denti- forme ou épineux. — Pattes antérieures assez fortement séparées, plus longues et plus robustes que les autres ; cuisses pédonculées, grêles et arrondies à leur base, munies d'une petite dent en dessous; jambes antérieures légèrement arquées, pourvues en dedans d'une saillie médiane ou d'une dent ; -tarses spongieux en dessous, à ar- ticle 1 un peu plus long que 2.— Abdomen longitudinalement excavé DU aplani à sa base. — Corps glabre ; téguments mats. (1) ^. Mirosiris, Schœnh. Curcul. I, p. 322, Sq.; des Archipels indiens; très-commun à Java. (2) A. dehiscens, Schœnh. loc. cit. I, p. 324; Bornéo, —miles, Schœnh. ibid. VIII, 2, p. 372; Hymalaia^ Assam. VA. truncatuSj ScUœnh. ibid. V, p. 479, appartient probablement aussi au génie el i cette division; il est duBeiisak'. 430 BnENTHIDES. Femelles : Tête transversale, comme celle des mâles, mais sensi- blement plus petite et moins abruptement tronquée à sa base ; rostre épaissi à sa base, comprimé, rétréci en avant, faiblement sillonné ou non en dessus, filiforme en avant des antennes. — Celles-ci insérées sur les côtés antérieurs de sa base. — Jambes antérieures en général moins fortement dentées, parfois inermes en dedans. Les caractères qui précèdent sont empruntés exclusivement à une partie des Arrhenodes américains de Schœnherr (1). Il y en a aussi dans l'ancien continent (2), mais il n'en a décrit aucun, et, moi- même, >3 ne les connais, pour la plupart, que par leurs femelles. Tous ceux que j'ai sous les yeux ont des téguments brillants, comme ceux des Ecpsalis qui suivent, ce qui ne serait pas un obstacle à ce qu'on les laissât dans le genre, ce caractère n'ayant qu'une impor- tance secondaire. Il est possible, du reste, que ces espèces, quand elles auront été étudiées, obligent de réunir le genre suivant à celui-ci . EUPSALIS (3). Mâles : Tète plus ou moins transversale et convexe, non élargie en arrière et avec ses angles postérieurs indistincts, du reste de forme variable ; rostre très-court et très-robuste, ses deux parties d'égale longueur, excavées en dessus ; l'antérieure très-fortemeiit élargie en avant, avec son bord antérieur échancré. — Mandibules très-sail- lantes, circonscrivant un grand espace vide. — Elytres non épineuses à leur extrémité. — Téguments très-brillants. — Le surplus comme cliez les Arrhenodes. Femelles : Elles se distinguent sans peine de celles des Arrhenodes par leur tête, pareille à celle de leurs mâles, la portion basilaire de leur rostre plus courte et le poli de leurs téguments. 11 n'y a encore, à ma connaissance, que trois espèces de ce genre qui soient décrites, et elles peuvent former deux sections distinctes. (1) A. perlœtus, dispar, gnaiho, denticollis, vitlicoUis, angulkolUs , ex- serlus, Brésil ou Guyane; flavolineaius , Mexique; transversesignatus, orna- tus, lineatus, Colombie; Schoeuh. Curcul. V, p. 469. — Depuis Sdiœniierr on n'a décrit, en fait d'AunnENODES américains, que les deux espèces suivantes : A. elegans, Eiichs. Arcliiv, 1847, I, p. 126; Pérou. — xanthozonatus , Jekeî, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 356; Amer, centrale. Celui-ci paraît appartenir au genre actuel ; je n'en suis p-is certain pour le premier. (2) Les suivantes, qui me sont toutes inconnues, existent dans les auteurs : A. unicolor, punciatus, Montrouz. Faun. d. l'ile Woodl. p. 39; Nouvelle-Calé- donie. — approximans, factlis, F. AValker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 262; Ceylan. — gabonicus, opacus, medioxinms, geniilis, forficatus, J. Thoms. Arcliiv. entom. II, p. 116, Gabon. — Rcichei, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859; Bullet. p. 164; Palestine. (3) Syn. Arrhenodes Scliœnh., Klug^ Gory, — Brentuos Oiiv. ARRHÉXODIDES. 43^ Dans l'une, ne comprenant qu'une espèce de l'Amérique du Nord, le Brenthus maxillosus d'Olivier (1), la tète est transversale, non rétrécie et faiblement tronquée en arrière. Dans l'autre, elle est presque aussi longue que large, ovalaire et séparée de son col par un simple sillon circulaire. Ses espèces sont africaines (2). ESTENORHINUS. Ce genre comprend tous les Aurhenodes de Schœnherr dont la tèto et le rostre sont construits de la manière suivante : Tète pareille à celle des Arrhenodes, mais plus petite, au moins aussi longue que large ; rostre plus allongé et moins robuste ; sa partie basilaire subcylindrique, rarement quadrangulaire, parfois longitu- dinalement, mais faiblement canaliculée en dessus, jamais excavée, l'antérieure en général quadrangulaire, et présentant la même sculp- ture, plus ou moins fortement dilatée en avant ; son bord antérieur presque toujours fortement échancré. — Yeux distants de la base de la tête. Les femelles ont la tête moins allongée que celle des mâles, mais plus que les Arrhenodes de leur sexe ; pour peu que cette partie du corps se raccourcisse, on ne peut presqiie plus les distinguer de ces dernières. Les espèces typiques sont américaines et ont la livrée mate des Arrhenodes. Toutes celles que Schœnherr a décrites (3) ont, sauf une seule (4), le rostre médiocrement allongé, très-fortement dilaté au bout, avec les mandibules très-saillantes. Mais il y en a dans les col- lections d'autres, inédites à ma connaissance, qui, sans avoir la tête plus allongée c[ue les précédentes, ont le rostre notablement plus grêle, brièvement et faiblement dilaté à son extrémité, avec les man- dibules très-courtes, en un mot, très-voisin de celui des Orychodes (1) Schœnb. Curcul. I, p. 326. (2) A. vulseliatus, Schœnli. Curxul. I^ p. 325; l'épandu de !a côte de Giiiu6c à Natal. — anthracinus, Klug, les. v. Madag. p. 106; remarquable par sa li- vrée d'un noir brillant uniforme, mais ayant parfois sur chaque élytre, aux trois quarts de sa longueur, une pelite taclie jaune puuctiforme; les exemplaires qui la possèdent ont été décrits par Gory (in Guérin-Ménev. Rev. zool. 1839, p. 328) sous le nom d'Ar. bipimctatus. (3) y4. fcrficatus, Rrésil; designatus, Colombie; monilifer, Gayenue; forci- piligerus, Cuba; Schœnh. Curcul. V, p. 466. (4) A. Faldermanni.ScAxœnh. loc. cit. p. 483; c'est VA. singularisde Dejean, Cat. éd. 3, p. 264; VA. corniger de Schœnherr (loc. cit. p. 48i) me paraît n'en être qu'une variété de petite taille. Cet insecte, remarquable par la longueur de son rostre et la corne dont la tôte du mule est armée eu dessous, a les mandi- bules saillantes des espèces citées dans la note qui précède. 432 BRENTHIDES. qui suivent. Ce sont ces espèces qui m'ont principalement déterminé à établir le genre, et peut-être devront-elles seules y rester. Tel que je le comprends, il est aux Arrhenodes ce que, par exemple, les Né- mocéphalides sont aux Céocéphalides. Il y a aux Indes orientales quelques espèces qui me paraissent de- voir en faire partie (I). ORYCHODES. Pascoe, The Journ. of Entom., \, p. 389 (2). Mâles : Tête très-fortement transversale, tronquée et échancrée en arc de cercle postérieurement, avec les angles de la troncature den- tiformes, munie d'un col très-court, non bulbiforme ; rostre allongé, médiocrement robuste, quadrangulaire ; sa partie basilaire épaissie, canaliculée en dessus, transversalement convexe entre les antennes; l'antérieure un peu plus longue, granuleuse en dessus et denti- culée en dessous, faiblement et transversalement dilatée au bout, avec son bord antérieur largement échancré. — Mandibules courtes, transversales au repos. — Antennes insérées un peu en deçà du mi- lieu du rostre, pareilles à celles des Arrhenodes. — Yeux assez forte- ment granulés, grands, occupant presque en entier les côtés de la tète. — Prothorax en cône allongé, brièvement rétréci à sa base, avec un bourrelet transversalement sillonné. — Elytres des Arrhe- nodes, arrondies en arrière. — Pattes antérieures fortement séparées à leur base, plus longues et plus robustes que les autres ; cuisses pé- donculées et cylindriques à leur base, les antérieures armées en des- sous d'une dent plus robuste que les quatre autres ; jambes de la même paire fortement arquées, dentées au côté interne ; tarses des Arrhenodes. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps glabre, brillant. Femelles : Tête tronquée plus carrément en arrière, avec les angles de la troncature moins saillants ; partie basilaire du rostre courte, épaissie, fovéolée en dessus, plus fortement convexe entre les an- tennes, l'antérieure filiforme. — Prothorax oblongo-ovale, plus court. (1) Elles diffèrent des espèces américaines par leurs téguments assez bril- lants eten même temps saupoudrés d'écaillés, leur prothorax rugueux, etlaforme de leur rostre. I! est très-allongé, du môme diamètre dans la plus grande partie de sa longueur, âpre et se dilate brusquement au bout, de chaque côté, en un aileron triangulaire, aigu et un peu redressé; sa partie antérieure est parfois munied'épim s latérales; enfin, les mandibules sont très-peu saillantes. M. West- •wood (The Gabin. of or. Entom. pi. XV, f. 1) a décrit et figuré, sous le nom à' Arrhenodes xiphias, le mâle d'uue belle espèce de l'île du Prince de Galles. C'est la seule espèce publiée jusqu'ici;, j'en connais deux autres de la presqu'île malaise. (2) Syn. ARRHBiNODEsSchœuh., Boisdu\. — Breivthcs Fab., Herbsl. BÉLOPHÉRIUES. 433 — Jambes antérieures faiblement arquées, bisinuées et inermes en dedans. M. Pascoe a retiré, avec raison, ces insectes des Aruhenodes, parmi lesquels Schœnherr les avait compris. Outre les caractères qui précè- dent, ils en diffèrent encore par la sculpture de leurs élytres qui ne sont pas fortement striées-ponctuées sur toute leur surface, comme chez ces derniers, mais présentent seulement quelques sillons imponctués dans le voisinage de la suture, et en dehors de ces sillons des rangées de petits points enfoncés superficiels et qui sont même parfois com- plètement absentes. Le genre est propre aux Indes orientales, surtout à leurs archi- pels, et aux parties occidentales de la Polynésie. 11 a pour type le B. serrirostris de Fabricius (1), insecte commun à Java, Sumatra, etc. Les collections en contiennent un assez grand nombre d'espèces iné- dites. Groupe VI. Bélophérides. Tète courte ou légèrement allongée ; rostre long, peu robuste, mé- diocrement ou à peine dilaté à son extrémilé. — Mandibules très- courtes. — Antennes allongées, grêles, filiformes; leur dernier article plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax conique ou ovalaire, convexe, sans aucune trace d'un sillon en dessus. — Pattes assez longues ; cuisses dentées en dessous ; les postérieures no dépassant pas le bord postérieur du 2^ segment abdominal ; 3® article des tarses bilobé. — Corps plus ou moins allongé. Il y a un passage presque insensible entre ce groupe et le précé- dent. Je crois cependant devoir l'admettre, la longueur relative et la gracilité de leurs antennes donnant à ses espèces un faciès particu- lier. Le rostre des mâles a beaucoup de ressemblance avec celui des EsTENORHiNus OU des Orychodes et, quand cela n'a pas lieu, diflère à peine de celui des femelles. Sous le rapport de la taille et de la sculpture des téguments, ces insectes ne dllTèrent pas des Arrhéno- dides. Des trois genres qu'ils constituent, le premier est propre aux Indes orientales et à la Polynésie, les deux autres k l'Amérique. I. Rostre dilaté à son extrémité. Sa dilatation en triangle allongé : Edocemus. — très-courte, transversale : Belopherus, IL Rostre non ou à piiine dilaté au bout : Raphiî'hynchus . (1) Syst. El. II, p. 553; Schœnh. Curcul. 1, p. 327. — Aj.: A.digramina, Boisduv. Faun. d. l'Octan. II, p. 311, pi. 7, f. 23, o^; Nouvelle-Guinée. — 0. pictus, Pascoe, loc. cit.; Moluques (Balcliian). Le Belophertts pogonocerus de M. Montroiizier (Faun. d. l'île Woodl, p. 37) appartient probablement au genre, à en juger par la descripliou. Colcoplèrcs. Tome VH. 28 434 BREMBIDES. ECTOCEMUS. Pascoe, TheJourn. ofEntom., I, p. 388 (1). Mâles : Tête subtransversale, assez convexe, un peu élargie et dé- clive en arrière, séparée de son col par un sillon circulaire ; col non bulbiforme ; rostre assez long; sa partie basilaire un peu plus longue que l'antérieure, cylindrico-conique ou cylindrique, âpre, étroite- ment canaliculée en dessus, un peu élargie au niveau des antennes ; l'antérieure quadrangulaii-e, rebordée et plus ou moins denticulée sur les côtés, brusquement étranglée à peu de distance des antennes, puis formant peu à peu une dilatation en triangle allongé et renversé, rebordée latéralement, à angles antérieurs aigus, et faiblement échan- crée au milieu de son bord antérieur. — Antennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, atteignant au moins le milieu des ély- tres, grêles, à articles 1 gros, allongé, en cône renversé, 2-3 obconi- ques, 4-10 cylindriques, longs, H plus grand. — Yeux assez gros et assez saillants. — Prothorax en cône allongé, étranglé et muni d'un bourrelet à sa base, — Elytres obliquement déclives, tronquées ou isolément échancrées au bout. — Pattes antérieures plus longues et plus robustes que les autres, assez fortement séparées ; cuisses à peine pédonculées, les antérieiires fortement, les autres finement dentées en dessous ; jambes légèrement flexueuses, très-brièvement dentées au bout ; tarses spongieux en dessous, à article \ un peu allongé. — Abdomen non canaliculé à sa base. — Corps glabre ou non. Femelles : Tête des mâles ; rostre épaissi à sa base sur une courte étendue, cylindrique, transversalement convexe et subtuberouleux entre les antennes, filiforme en avant de celles-ci. — Antennes plus courtes, empiétant seulement un peu sur la base des élytres. M. Montrouzier a, le premier, fondé ce genre, mais en lui impo- sant un nom qui n'était pas disponible et qui doit céder le pas à celui qu'il a reçu de M. Pascoe qui, croyant le genre nouveau, l'a établi- une seconde fois. Ses espèces sont propres à la Malaisie et aux parties voisines de la Polynésie, où, par suite de la forme de leur rostre chez les mâles et de la longueur de leurs antennes, elles représentent les Belopherus des Antilles. Mais leuv faciès et la couleur du fond de leur livrée sont autres et ressemblent à ceux des Aurhenodes, avec cette différence que leurs téguments sont toujours plus ou moins brillants. 11 n'y en (1) Syn. Megacerus, Monirouz. F.iun. d. l'île Woodl. p. 36; nom employé, depuis longtemps, par Audinet-Serville, avec la désinence féqjinino, pour un genre de Longicornes. BÉLUtUÉHlDES. 43!$ a encore que deux de décrites (1); j'en connais quatre autres et il est probable qu'elles sont nombreuses. BELOPHERUS. ScHOENH. Curcul. I, p. 334 (2). Mâles : Tête oblongue, cylindrique, tronquée en arrière, munie d'un col subbulbiforme ; rostre long, médiocrement robuste, couvert d'aspérités ; sa partie basilaire en général beaucoup plus longue que l'antérieure ; toutes deux de forme variable et séparées par un ren- flement subglobuleux portant les antennes; l'antérieure brusquement dilatée au bout en deux ailerons petits, triangulaires et aigus, avec son bord antérieur tronqué ou arrondi. — Antennes insérées vers le tiers antérieur du rostre, atteignant au maximum la base du protho- rax, grêles, à articles 1 gros, allongé, en massue, 2 beaucoup plus court que les suivants, noueux au bout, ainsi que 3-7 ou 3-8, les suivants cylindriques, 11 un peu plus long que 10, faiblement atténué au bout. — Yeux distants de la base de la tête, grands, arrondis, médio- crement convexes. — Prothorax allongé, ovalaire, fortement rétréci en avant, muni (Schœnherrii excepté) d'une ou plusieurs petites dents de chaque côté, fortement resserré et muni d'un bourrelet transver- salement strié à sa base. — Elytres subcylindriques, arrondies ou tronquées au bout, avec leurs angles externes épmeux. — Pattes mé- diocrement robustes, les antérieures notablement plus longues que les autres ; cuisses de la même paire assez longuement, les quatre pos- térieures finement dentées en dessous ; jambes antérieures munies d'une dent médiane en dedans; tarses spongieux en dessous, à articles i assez allongé, 4 très-grand. — Abdomen non ou très-vaguement canaliculé à sa base. — Corps allongé, glabre. Femelles : Rostre plus court; sa partie basilaire épaissie sur une faible étendue, cylindrique, renflée entre les antennes, l'antérieure filiforme. — Antennes un peu plus longues que le prothorax. — Celui-ci ovoido-conique, inerme sur les côtés. — Pattes antérieures moins longues, leurs cuisses parfois inermes. Jusqu'ici ce genre paraît exclusivement propre aux grandes An- tilles. 11 se compose d'un petit nombre de belles espèces (3) de grande (1) Meg. decemmaculaius, Montrouz. loc. cit.; Nouvelle-Cdlédonie. — E. Wdllacei, Pascoe, loc. cit.; Moluques (Bdlchidii). (2) Syii. Akuhenodes (parsj Scliœnh.; olim. — Brenthus Fab., Oliv. (.3) On n'a encore publié (juc \o.?. cinq (nasiitus Y ^h., maculât us 0\.,'militaris Ol.jSpmosui- 01., Sdiœnlierrii Uicid<)sus , Cap; Scliœuh. loc. cit. V, p. 192; tnnstelinus, Colombie; fascicululus , Natal; ibid. VIII, 2, p. 348. 506 ANTHRIBIDES. Ce sont des insectes de taille moyenne et revêtus de poils assez longs et un peu lanugineux. La plupart sont munis, sur le prothorax et les élytres, de petits tubercules dont quelques-uns sont fascicules. Leur livrée consiste en n.n mélange de blanc, de jaune et de noir ne formant qu'un dessin confus. Ils se ressemblent beaucoup et sont dif- ficiles à di.jtinguer les uns des autres. Les collections en contiennent quelques espèces inédites, qui sont, presques toutes, originaires de la Colombie. DINOCENTRUS (1). Mâles : Tète aussi longue que large ; rostre du double plus long et un peu plus étroit qu'elle, anguleux, presque plan et finement tricaréné en dessus, graduellement élargi à son extrémité, avec son bord antérieur largement et très-faiblement échancré en arc de cer- cle ; ses scrobes oblongues, arquées. — Antennes de la longueur des 3/4 du corps, à articles 1 gros, subcylindrique, court, les suivants grêles, noueux au bout, 2 plus court que 3, celui-ci et 4-8 décrois- sant graduellement, 9-11 formant une massue oblongue, déprimée, assez large, 9 aussi long que 10-H réunis, rétréci à sa base, 11 ovale, acuminé au bout. — Yeux petits, allongés. — Prothorax plus long que large, subcyllncbique, fortement tuberculeux en dessus et sur les côtés ; sa carène située très en avant de sa base, très-fine, peu dis- tincte, flexueuse, interrompue dans son milieu et se terminant dans les tubercules latéraux. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement allongées, subparallèles, planes sur le disque, tuberculeuses, subverti- calement déclives en arrière, débordant fortement le prothorax à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres, les antérieures un peu plus longues que les autres ; cuisses fortement en massue, pédonculées à leur base; tarses à articles 1 un peu plus long que 2, 3 en partie hbre ; la dent des crochets petite, médiane. — Dernier segment abdominal en carré transversal, échancré en arc, avec ses an- gles postérieurs dentiformes; pygidium subquadrangulaire, arrondi en arrière. — Métasternum long; ses épisternums très-larges, gra- duellement] rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite, allongée, inclinée en arrière. — Corps oblong, densément pubes- cent. Femelles : Rostre plus court. — Antennes un peu plus longues que le prothorax. — Yeux moins allongés et plus convexes — Pattes plus courtes. — Dernier segment abdominal coupé carrément à son extrémité, ainsi que le pygidium. Genre jusqu'à présent propre au Chili et composé de deux jolies espèces de taille moyenne que M. Blanchard a placées parmi les (1) Syn. Stenocerus, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. Y, p. 299. ISCHNOCÉRIDES. S07 Stenocerus (1), mais qui n'ont rien de commun avec ce genre, et sont, ainsi que l'a dit M. Jekel (2), voisines des Ischnocerus, dont elle diffèrent néanmoins par des caractères essentiels. La livrée de ces insectes est d'un jaune rembruni par places, qui rappelle la couleur de certaines écorces. Outre un fort tubercule de chaque côté, leur prothorax en a, non loin de son bord antérieur, trois disposés transversalement et dont le médian est le plus gros. Les élytres ont chacune, près de leur base, une callosité très-saillante, comprimée, et au sonmiet de leur déclivité postérieure, un grand tu- bercule en cône allongé, parfois accompagné en dessous d'un autre beaucoup plus petit. XYLOPOEMON. Mâle : Tète plus longue que large ; rostre plus étroit à sa base et pas plus long qu'elle, anguleux, graduellement élargi en avant, plan en dessus , avec son bord antérieur à peine sinué ; ses scrobes oblongo-ovales, obliques. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1 assez court et assez gros, obconique, 2-8 grêles, à peine noueux au bout, allongés, subégaux, 9 plus court, élargi au bout et formant avec 10-H une massue oblongue, assez serrée, 1 1 acuminé au bout. • — Yeux assez grands, faiblement con- vergents en avant. — Prothorax subtransversal, médiocrement con- vexe, graduellement rétréci dans sa moitié antérieure; sa carène sub- basilaire, rectiligne, remontant à angle druit sur les côtés. — Ecusson transversal. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu dépri- mées, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, subégales; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 très-petit, complètement enfoui; la dent des crochets submédiane , arquée. — Pygidium assez petit, en triangle curviligne. — Métasternum de longueur médiocre ; ses épi- sternums larges, subparallèles, dilatés en avant. — Saillie mésoster- nale assez large, inclinée en arrière, arrondie à son extrémité. — (1) S. tuhercuhsus, signatipes, Blanch.Ioc. cit.; le premier est figuré pi. 22, f. 2, avec des détails inexacts pour ce qui concerne le 3* article des tarses, re- présenté à tort comme lout-à-fait libre. — Deux autres espèces {Sten. posiica- lis, Imeola), sans aucun doute congénères dos précédentes, ont été^ depuis, décrites par M, Philippi, Stelt. entom. Zeit. 18d4, p. 3(31. Elles sont précédées de la description d'un Stenorliynchus quadrinotutus qui est évidemment uu Anthribidc; mais je ne vois pas ce que ce peut être. Il n'y a pas de genre du nom de Stenoriiynchus dans la famille actuelle. — M. Blanchard a placé, dans ce même genre Stenocerus, deux autres insectes {asperatus, minu(us) qui lui sont totalement étrangers, et dont il sera question plus loin. (2) Ins. Saunders.; Col. I, p. 116. 508 ANTHRIBIDKS. Corps allongé, subcylindrique;, finement pubescent. — Femelle in- connue. La carène du prothorax est assez voisine de la base de ce dernier pour que ce genre paraisse, au premier coup-d'œil, appartenir à la Tribu des Basitropides. Mais outre qu'elle n'est pas complètement basilaire, ainsi que cela a lieu chez ceux-ci, tout le reste de l'organi- sation montre que ce genre appartient au groupe actuel. Il a pour type un insecte (1) d'assez grande taille, originaire des Moluques (?) et qui nra été communiqué par M. A. DeyroUe sous les noms géné- rique et spécifique que je lui ai conservés. ANCYLOTROPIS. H. Jekel, Ins. Saunders.; Col., I, p. 94. Utile : Tète plus longue que large, un peu atténuée en avant; rostre plus long et sensiblement plus étroit qu'elle, quadrangulaire, plan et finement caréné en dessus, brusquement dilaté en avant, avec son bord antérieur largement et faiblement échancrc ; ses scro- bes courtes, longitudinales ou obliques. — Antennes très-grêles, pres- que de la longueur du corps, à articles 1 assez gros, en massue ar- quée, plus court que 2, 2-8 allongés, à peine noueux au bout, 9-1 1 égaux aux précédents et un peu plus épais, ne formant pas une vraie massue. — Yeux assez petits, très-aliongés. — Prothorax allongé, peu convexe, faiblement arrondi sur les côtés, atténué et déclive en avant ; sa carène antérieure rapprochée de sa base dans son milieu, en arc de cercle, et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson presque carré. — Elytres allongées, parallèles, planes sur le disque, verticales en arrière, plurituberculées au sommet de leur déclivité, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, gra- duellement plus courtes; cuisses médiocrement en massue, les pos- térieures moins longues que l'abdomen ; tarses à articles 1 notable- ment plus long que 2, 3 entièrement libre, un peu plus large que 2 et fendu jusqu'à sa base; la dent des crochets basilaire, très-grande, oblique et faisant paraître ces organes bifides. — Pygidium en trian- gle curviligne. — Métasternum allongé ; ses épisternums assez larges en avant. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, finement pubescent. — Femelle inconnue. Le genre est tout-à-fait remarquable par le dégagement du 3^ ar- ticle de ses tarses et leurs crochets bifides. Il a pour type une grande (1) X. lateralis. Niger,, subtus griseo-pubescens, supra pube fusca flavoque variegata sat dense obsitus; elytris rugosis, subtililcr striatis, singulis macula maxinia, laterali, nigra ornatis. — Long, (rostr. exclus.) 11 mill. ISCHNOCÉUIDES. 509 espèce {Waterhousei Jek.) de l'Australie (Huntei- River), grisâtre et variée de brua avec la tête, y compris le rostre, la partie antérieure du prothorax et le sommet des élytres d"un jaune nankin; trois ca- rènes longitudinales et obtuses se voient sur son prothorax (1). GENETHILÀ. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 41. Femelle: Tète plus longue que large; rostre un peu plus étroit et sensiblement plus long qu'elle, parallèle, puis un peu élargi en avant , très-plan en dessus, avec son bord antérieur faiblement échancré en arc dans son milieu ; ses scrobes oblongues, obliques. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, assez robustes, à ar- ticles noueux au bout : 1-8 subégaux, 9-11 formant une massue oblongue, assez large, médiocrement serrée, obtuse au bout. — Yeux petits, très-allongés. — Prothorax beaucoup plus long que large, régulièrement convexe et comme arqué en dessus, graduellement rétréci en avant ; sa carène voisine de sa base, recti ligne, subangu- leuse à ses extrémités et remontant au tiers de la longueur des côtés. — Ecusson subovale. — Elytres allongées, cylindriques, verticales en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, subégales; cuisses antérieures très-fortement en massue, les autres moins; les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métaslernum allongé; ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, cylindrique, pubescent. L'exemplaire que j'ai à ma disposition est sans aucun doute luie femelle. Le mâle a probablement les antennes faites comme celles des Ancylotropis du même sexe. Les deux genres sont en effet extrême- ment voisins (2) ; mais, abstraction faite des antennes, ils sont aisés (1) J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles d'une seconde espèce dug-enre^ qui m'ont été communiqués par M. Rielil (*). Elle est du double plus grande que celle décrite par M. Jekcl. Ses antennes sont notablement plus longues que Je corps, et ses tarses, qui soot dépiimés, ont leur 3" article très-grand, très- large et cordlforme. Comme chez le Waterhousei, l'extrémité des élytres est jaunâtre, mais le reste du corps est d'une autre couleur, A part les caractèies ci-dessus, qui ne sont que spécifiques, elle est parfaitement conforme àla for- mule du genre. (2) M. Pascoe signale lui-môme leur affinité, et fait valoir principalement (*) L'un de ces exemplaires est indiqué comme étant de la Nouvelle-Guinée, l'autre comme de Timor; mais tous deux sont probablement du premier de ces pays. 510 ÀNTHRIBIDES. à distinguer l'un de l'autre par la forme très-différente de la carène du protliorax et du 3'' article des tarses. La G. retusa, type de celui-ci, est un très-petit insecte en comparaison de VAncyl. Water- housei. Sa livrée, très-voisine de celle de ce dernier, est d'un gris uniforme, avec la partie postérieure des élytrcs blanche; le sommet de leur déclivité est muni également d'une rangée transversale de petits tubercules ; une bande très-oblique, étroite , blanche, se voit sur chacune d'elles un peu avant leur milieu. Pour dernière ressem- blance, cet insecte est également propre à l'Australie (Moreton Bay). GkouPE V!. Sintorides. Rostre médiocrement robuste, plus étroit à sa base que la tête, allongé, anguleux, fortement dilaté et tronqué en avant; ses scrobes sulciformes, obliquement prolongées sous lui. — Antennes plus comptes que le corps chez les mâles, terminées dans les deux sexes par une massue généralement faible. — Yeux finement granulés, de grandeur normale, allongés et longitudinaux. — Carène du prothorax voisine de la base de ce dernier, arquée, arrondie à ses extrémités et remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Saillie mésoster- nale large, subquadrangulaire et inclinée en arrière. Ce groupe ne diffère du précédent que par les scrobes qui sont sulciformes, les yeux un peu plus gros et finement granulés, enfin par la forme générale de ses espèces, qui ne ressemblent à aucune de celles des Ischnocérides. 11 ne contient que les deux genres suivants qui sont propres aux archipels indiens. I. Pattes grêles; jambes arrondies, Onemcnt pubcscentes : Sintor. II. — robustes; — comprimées, densément ciliées : Idiopus. SINTOR. ScuoENH. Curcul., V, p. 148. Mâle : Tête plus longue que large ; rostre du double plus long et presque de moitié plus étroit qu'elle, canaliculé et bicaréné en des- sus, fortement élargi, tronqué et à peine sinué en avant. — An- tennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1 gros, cylindrique, 2 un peu plus long, fortement noueux au bout, ainsi que 3-9, celui-là le plus long, 10- H formant, avec le sommet de 9, une massue lâche et assez courte, 1 1 oblong, obtusément acuminé au bout. — Prothorax plus long que large, peu convexe, graduellement comme caractère distinctif, lu structure ditférente des antennes. Mais si, comme je le crois, cette dilTércnce est purement sexuelle, ce caractère n'a aucune va- leur, aussi longtemps que les femelles des Anc-ïlotropis ne seront pas connues. SINTORIDKS. SU rétréci en avant, | légèrement bisinué à sa base. — Ecusson carré. — Elytres médiocrement allongées, planes, triangulaires, mi peu plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec leurs épaules un peu dilatées et arrondies. — Pattes antérieures no- tablement plus longues que les autres ; cuisses en massue fusiforme, les postérieures aussi longues que l'abdomen ; jambes cylindriques ; tarses à articles i beaucoup plus long que 2, 3 à moitié enfoui ; la dent des crochets très-petite, submédiane, verticale. — Pygidium en triangle subrectiligne, prolongé en une saillie aiguë, caréné sur la ligne médiane. — Métasternum assez long, ses épisternums larges, siibparallèles. — Corps oblongo- elliptique, très - finement pubes- cent. Femelle : Antennes atteignant la base du prothorax, à articles 2-8 allongés, 3 plus long que les autres, 9-10 formant une massue un peu plus large que celle du mâle. — Pattes subégales. — Pygidium arrondi à son extrémité, non caréné. L'unique espèce [quadrilincatus Schh.) du genre est originaire de Sumatra et assez grande. Sur un fond d'un brun carmélite foncé, elle est ornée de fines raies blanches longitudinales, au nombre de trois sur le prothorax et de deux sur chaque élytre, dont l'interne est abré- gée en avant; chez le mâle, une raie de même couleur, qui couvre la sutm-e en avant, se divise à son extrémité postérieure et rejoint la raie interne en question ; chez la femelle elle est divisée dès sa base et chacune de ses branches est arquée (1). IDIOPUS. Mâle : Tête plus longue que large; rostre de moitié plus long et plus étroit qu'elle, plan et tricaréné en dessus, graduellement élargi en avant, avec son bord antérieur à peine sinué. — Antennes très- grôles, un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2 courts, celui-là plus gros et subcylindrique, 3-8 très-allongés, dé- croissant graduellement, 9-11 formant une massue allongée, assez (1) Il existe dans les collections, et je possède moi-même depuis longtemps, un bel insecte de Java, dont je ne connais que la femelle^ et qui me paraît pou- voir rentrer dans ce genre. Il ne diffère, en eflet, de la femelle du S. quadri- Uneatus que par les caractères suivants^ qui me paraissent à peine génériques : Rostre unicaréné en dessus. — Massue anttnnaire pins grande et plus large. — Elytres plus larges à leur base, avec les ('îpaules plus saillantes et anguleuses, munies chacune, près de leur base, d'un très-fort tubercule obtus et comprimé. En voici la formule spéci(i(iue : S. bicallosus. Niger vel obscure rufescens, pube ocbraceo-lutea dense ves- titus, rostro carinato capiteque linea longitudinal!, protborace quatuor^ elytiig fasciis tribus transversis valde dilaceratis, abdomine utrinque linea punctorum duplici, subdenudatis; elytris ponebasin tuberculo valido, denudato instructis. Long, (rostr. exclus.) 13-15 mili. Habit, ins. Java. 512 ANTHRIBIDES. étroite, 10 plus court que 9 et que H, celui-ci acuminé. — Yeux à peine convergents en avant. — Prothorax aussi long que large, peu à peu rétréci en avant, médiocrement convexe. — Ecusson petit, carré. — Elytres assez courtes, subparallèlcs, planes en dessus, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subégales, robustes, surtout les pos- térieures ; cuisses postérieures un peu plus longues que l'abdomen, leurs jambes fortement comprimées et densément ciliées, les autres plus étroites ; tarses ciliés également, à articles 1 plus long que 2, comprimé aux postérieurs, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets mé- diane, très-petite. — Pygidium triangulaire, arrondi au bout. — Métasternum court, ses épi sternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — Corps large, quadrato-ovale. — ••Femelle inconnue. Le type du genre (1) est originaire des Célèbes et m'a été commu- niqué par M. Riehl de Cassel. 11 est de la taille d?s plus grands LiTOCERUS et ressemble aux espèces de ce genre qui sont déprimées en dessus, mais ses caractères généraux sont ceux du groupe actuel. Groupe VII. Acorynîdes. Mandibules minces, médiocrement arquées, saillantes. — Rostre déprimé, peu épais, plus étroit à sa base c[ue la tète (Cedus excepté), plus ou moins allongé, élargi et tronqué en avant ; ses scrobes pres- que toujours petites, fovéiformes, situées aune plus ou moins'grande distance de son sommet. — Antennes de longueur variable, terminées par une massue très- faible, lâche, parfois nulle. — Yeux occupant en général une grande partie de la tète et rapprochés en avant. — Carène du prothorax fortement anté-basilaire, arrondie à ses extré- mités et remontant au plus à la moitié de la longueur des côtés. — Saillie mésosternale très-large , en carré transversal, plus rarem_ent équilatéral, faiblement ou non inclinée en arrière. Un des groupes les plus tranchés de la section actuelle et immédia- tement reconnaissable au grand développement des yeux et à leur rapprochement sur le front. Même lorsqu'ils sont assez écartés, ce qui est très-rare, ces organes ne sont pas pour cela latéraux comme dans les groupes qui précèdent. Les autres caractères exposés plus haut ne sont pas particuliers à ces insectes. Leurs mandibules et leur rostre, avec la situation de ses scrobes, se retrouvent chez un assez grand nombre des Phlœophilides qui suivent. D'un autre cùté leurs an- tennes et leur carène prothoracique n'affectent aucune forme qui leur soit propre. Mais ce sont les seuls qui présentent la réunion des (1) /. siriga. Ater, alro-piihesceiiSj protliorace )cevij clytrissubtiiiler striatis, interslitiis uoaniliil convexis, linea commuui baseos siaguioque puacto iufra Hiediura, albis. Loug. (rostr. exclus.) 12°' . ACORYNIDES. 513 caractères qui précèdent. Ils sont propres aux Indes orientales et à Madagascar. I. Rostre un peu plus étroit que la tète , élargi seulement à son extrémité, parfois subparallèle. Massue aetennaire des ç^ à art. 2 très-court : Acorynus. — — — assez long : Litoccrus. II. Rostre aussi large que la tête, brusquement et quadrangulai- rement dilaté dans sa moitié antérieure : Cedus. Genre Incertee sedis : Mecotarsus. ACORYNUS ScHOENH. Curcul., l, p. 123. Mâle : Tête un peu plus large que longue, convexe, faisant saillie au dessus du rostre ; celui-ci formant avec elle un angle ouvert, presque aussi large à sa base, assez long, parallèle, médiocrement dilaté au bout, fortement tricaréné en dessus; ses scrobes grandes, brièvement arquées (1). — Antennes de la longueur de la moitié du corps, à articles 1 assez gros, en massue, les suivants grêles, un peu déprimés : 2 presque aussi long que 1, 3-8 allongés, noueux au bout, 9-11 formant une longue et faible massue cylindrique^ 10 très- court. — Yeux très-grands, trôs-rapprochés en avant. — Prothorax presque aussi long que large, rétréci et subconique dans ses deux tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène légèrement arquée , à convexité postérieure, arrondie à ,ges extrémités, remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson petit, transversal, arrondi en arrière. — Elytres peu convexes, graduellement rétrécies en ar- rière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues, subé- gales; cuisses fusiformes, les postérieures presque aussi longues que l'abdomen; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets submédiane. — JMétasternum médiocrement al- longé ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale transversale. — Corps oblong, subelliptique, fine- ment pubescent. Femelle : Elle diffère peu du mâle ; son rostre est seulement un peu moins robuste, et ses antennes sont un peu plus courtes, avec leur massue plus épaisse ; son 2'^ article est de grandeur normale. La formule qui précède a été rédigée uniquement d'après 1'^. sulcirostris de Schœuherr, ne connaissant pas deux autres espaces qui (1) Un sillon qui en part se porlc jusqu'à l'extrémité du rostre et les fail pa- raître terminales; mais, en y regardant de près, on voit que ce sillon n'en fait pas partie et qu'elles sont situées, comme dans le reste du groupe, ù la base de U dilatation du rostre. CoUoptère^. Toma VII. 33 6U ANTHRIBIUES. ont été décrites dans ces derniers temps par M. Pascoe (1). Celle qu'a connue Schœnlierr est un grand insecte de Java, d'un jaune livide en dessous et sur les pattes, d'un brun noirâtre en dessus, maculé de jaune s-ur le prothorax et couvert sur les élytres d'une multitude de linéoles et de petites taches disposées en séries longitudinales, et pa- raissant former des bandes irrégulières et transversales. Ces derniers organes sont assez fortement striés, LITOCERUS. ScHOENH. Curcul, I, p. 125. Genre excessivement voisin desAcoRYNus (2) et que je ne conserve qu'avec hésitation et provisoirement. Les deux caractères suivants, dont le premier est sexuel et le second bien léger, sont les seuls que je parvienne à découvrir pour l'en distinguer. Il est probable qu'il y a des passages qui leur enlèvent le peu d'importance qu'ils ont. 2« article de la massue antennaire des mâles un peu plus court seulement que les deux autres. — Prothorax moins long ; sa carène plus distante de sa base, plus ou moins arquée, à convexité dirigée en avant ou en haut (3). Le rostre est très-variable, et ses modifications paraissent plutôt propres à diviser le genre en sections qu'à avoir une valeur généri- que (4). La forme générale est tantôt pareille à celle des Acorynus, tantôt oblongue et plus convexe. Les pattes sont en général plus sveltes et leurs cuisses postérieures dépassent parfois un peu l'abdo- men. La taille est en général inférieure à celle des Acorynus et le plus souvent assez petite. La livrée est élégante, très-variée, et, par suite de sa complication dans la majeure partie des cas, paraît peu stable chez les individus d'une même espèce. Le genre est riche en espèces et principalement propre aux Indes orientales, où il est répandu depuis Ceylan jusqu'à la Nouvelle-Calé^ (1) A. rusticus, Bornéo ; omabilis, îles Aroii; Pascoe, Ann. a. Magaz. of uat. Hist. Ser. 3, IV, p. 331. — J'ai sous les yeux un insecte de Bornéo que m'a communiqué M. C. A. Dorhn, comme étant une nouvelle espèce de Litocerus, et qui, à la livrée et au prolhorax de ces derniers, réunit tous les caractères essentiels du genre actuel, si ce n'est que son rostre est moins épais. (2) Schœnlierr, après les avoir placés à côté l'un de l'autre, a fini (Curcul. V, p. 186 et 19'i) par les séparer, en intercalant entre eux les Mecotarsus, Lago- PEzus et IsciiNocERUs. Eu comparant les caractères (pi'il leur assigne, on voit qu'ils se bornent à un seul de quelque valeur, celui qui existe dans la structure de la massue antennaire cliez les mciles. (3) C'est quelque chose d'analogue à ce qui existe chez les Camptotropis et genres voisins du groupe des Tropidérides vrais. (4) Parmi les nombrsuses espèces que j'ai sous les yeux, mais qui sont toutes ACORYNIDKS. H% donie inclusivement. Il y en a également quelques-unes en Afri- que (1). CEDUS. OVaterh.) Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. lUst., Ser. 3, V, p. 37 (2), Mâles : Tète fortement transversale, à front vertical, ainsi que le rostre (3) ; celui-ci du double plus long et aussi large qu'elle à sa base, brusquement et quadrangulairement dilaté dans sa moitié an- térieure, très-plan en dessus, ses scrobes situées à la base de la dilata- tion, un peu supérieures, petites. — Antennes trois fois au moins aussi longues que le corps , à articles \ très-allongé, en massue au bout, 2 près de trois fois plus court, 3-9 plus longs que 1 (surtout 6-8), ne for- mant pas de massue distincte, dO très-court, H très-long, acuminé au bout. — Yeux très-grands, subarrondis, médiocrement convexes, rapprochés sur le front. — Prothorax très-fortement transversal, ré- tréci dans ses deux tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène anté- rieure très-distante de sa base, légèrement flexueuse. — Ecusson carré. — Elytres courtes, peu convexes en dessus, graduellement et faible- ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et fortement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes nouvelles ou indéterminées, il en est chez lesqucllps il ressemble compléle- meut, sauf une épaisseur nioindre, à celui des Acorykus; les trois carènes de sa face supérieure sont aussi marquées que chez ces derniers. Peu à peu ces carènes s'oblitèrent, sans que sa forme change notablement. Mais parmi celles où elles ont disparu, il s'en trouve deux chez lesquelles le rostre est très-al- longé, très-déprimé, beaucoup plus étroit que la tête à sa base cl fortement élargi au bout. Au milieu de ces changements, les scrobes varient à peine. Elles sont petites et très-éloignées du sommet du rostre chez les mâles surtout. Peut-être est-ce là que se trouve la différence la plus essentielle entre ces in- sectes et les AcoRVNUs. Il y a enfin, chez quelques petites espèces, dont j'ai des màlcs ou des femelles à ma disposition, des yeux plus petits qu'c de cou- tume et plus fortement séparés sur le front, mais sans être devenus latéiaux. (1) Esp. des Indes or. : Schœnlierr n'en a connu qu'une {hiiirio) de Java. Les Macrocephalus macuiatus et fulir/inosus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 11, pi. 2, f. 13 et 14) qu'il rapporte au genre, sans les avoir vus, lui appartiennent sans aucun doute. — Aj. : L. mœstus, figuratiis, scUatus, Pascoe, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, ÏV, p. 330; Bornéo. — forosus, pictus, Bornéo; litigiosus, perplexus, Nouvelle-Guinée; divergens, murginellus, Macassar; passerinus^ Bornéo; Pascoe, ibid. V, p. 45. — Esp. de la INouveile-Calédonic : Stenocerus Dufouri, Wontrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 867. — Esp. africaine : L. fdicwnis , J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 108; Gabon. (2) Syn. Byastus, Pascoe, loc. cit. p. 38. (3) Le front ne fait pas la plus légère saillie en avant de la base du rostre, tous deux étant exactement dans le mémo plan vertical. D'après cela, ces in- sectes ne doivent pouvoir imprimer à leur rostre que des mouvements très- peu étendus en avant et eu arrière. 516 ANTHRIBIDES. assez longues, les antérieures plus que les autres ; cuisses fortement en massue, les postérieures dépassant un peu l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 3 petit, enfoui; la dent des crochets petite, submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum court, convexe; ses épisternums extrêmement larges en avant, rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré du double plus large que long. — Corps court, très-finement pubes- cent. Les exemplaires d'après lesquels cette formule a été rédigée sont sans aucun doute des mâles : je n'en ai pas vu d'autres et M. Pascoe ne parle pas des femelles. 11 décrit deux espèces du genre dont une seule [tuberculatiis], de Singapore, m'est connue. C'est un insecte de taille médiocre, d'un noir profond, un peu soyeux, et dont les élytres présentent chacune deux tubercules : l'antérieur, voisin de la base, très-saillant et forte- ment comprimé; le postérieur, situé un peu après le milieu, beau- coup plus petit et obtusément conique. Le 8^ et le 9* articles des an- tennes sont blancs. L'autre espèce [guUatus] est un peu plus grande, d'un noir profond, avec le front blanc et de nombreuses petites taches cendrées sur le prothorax et les élytres. Elle est originaire de Bornéo. Par suite de l'absence de tubercules sur ses élytres, cet insecte fait le passage avec le genre Byastus de M. Pascoe, établi sur un exemplaire femelle d'un insecte [cephalotes) de Bornéo qui a tous les caractères du genre actuel, avec des antennes atteignant seulement la base du prothorax et terminées par une massue oblongue et compacte, de trois articles, ainsi que des yeux un peu séparés sur le front. Son rostre, notamment, est absolument pareil à celui du Ceci, tuberculatus. La connaissance des femelles des Cedus et celle du mâle de cet insecte décideront si ce dernier constitue réellement un genre à part [i). Note. Je suis porté à croire que le genre suivant, placé par Schœnherr immédiatement à la suite des Litocebus, appartient en effet au groupe actuel, malgré ses yeux non rapprochés sur le front (2). On a (1) J'ai dit plus haut (p. 497, note 1) que le Mecocerus Audouini de Schœn- herr appartient au genre actuel. Il n'en diffère, eu effet, génériqucment par- lant, qu'en ce ([ue le front est un peu saillant, que le 2« at'Jcle de la massue aatennaire, au lieu d'être très-court est de longueur normale; enfin, que les clytrcs sont plus allongées et plus par;illcles; tout la reste est conforme à la formule générique des Cedus. Cet insecte me paraît, d'après cela, ne devoir former qu'une section parmi ces derniers. (2) J'ai trouvé dans les collections de Paris plusieurs espèces inédites, éti- quetées comme appartenant à ce genre, mais vérification faite Je leurs carac- tères, elles ne [louvaient pas y rentrer. PHLŒOPHILIDES. 517 VU plus haut que même parmi les Litogerus, il y a des espèces qui ont ces organes sensiblement écartés. MECOTARSUS. ScHOENH. Curcul., V, p. 186. Rostre penché, un peu plus étroit et à peine plus long que la tête, subdéprimé et plan en dessus, graduellement élargi et tronqué en avant; ses scrobes courtes, profondes. — Antennes insérées vers l'extrémité du rostre, presque de la longueur du corps, très-grêles, à articles 1-2 courts, en massue, 3-8 très-allongés, noueux au bout, égaux ; la massue allongée, faible, comprimée ; ses articles peu dis- tants. — Yeux subîatéraux, ovales, médiocrement convexes. — Pro- thorax un peu plus court que la largeur de sa base, celle-ci bisinuée, avec ses angles saillants en arrière et aigus, fortement et graduelle- ment rétréci en avant, muni d'une carène près de son bord postérieur et sur ses côtés en arrière. — Ecusson arrondi, un peu saillant. — Elytres trois fois plus longues que le prothorax et pas plus larges que lui en avant, oblongo-subovales, peu convexes, obtusément anguleuses aux épaules, conjointement et obtusément arrondies en arrière. — Pygidium court, demi-circulaire. — Pattes longues, assez robustes, les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses médiocre- ment en massue; jambes droites; tarses antérieurs à article i ex- cessivement long, sublinéaire, grossissant peu à peu à son extrémité; le dernier très-grand; ses crochets sillonnés, unidentés en dessous. L'espèce unique [Rosenschœldi] c[ue décrit Schœnhcrr est origi- naire de Madagascar, assez grande, variée de blanc sur un fond brun, et munie à la base de chaque élytre d'un tubercule oblong. Il est évident, d'après la formule qui précède, qu'il n'a connu que le mâle. GROUP3 VIII. Phlœophilides. Rostre déprimé (1), plus étroit à sa base que la tète, plus ou moins long et large , presque toujours caréné ou sillonné en dessus dans son milieu, dilaté et tronqué ou faiblement échancré au bout; ses scrobes terminales ou non, fovéiformes , découvertes. — Antennes le plus souvent courtes dans les deux sexes, terminées par une massue bien distincte, de trois, très-rarement de quatre articles, plus ou moms compacte (Stexocerus excepté). — Yeux fmement granulés, entiers, latéraux, oblongs ou ovales. — Carène prothoracique variable, ne remontant jamais beaucoup au-delà du milieu des côtés. Ces insectes sont les derniers de la Tribu actuelle dont le rostre (I) Sauf chez les Phlœophilus on il a conservé une certaine épaisseur. 518 ANTHRIBIDES. soit à la fois déprimé et élargi au bout. Les seuls^ parmi ceux qui précèdent, avec lesquels on puisse les confondre, sont les Sintorides et les Litocérides. Ils diffèrent des premiers par leurs scrobes ros- trales fovéiformes, des seconds par leurs yeux latéraux, fortement séparés, et par la structure de leurs antennes. Ceux d'entre eux dont le rostre est faiblement élargi en avant pourraient être aisément pris pour des Tropidérides vrais. On évitera cette méprise en faisant attention aux scrobes rostrales qui, chez ces derniers, sont recou- vertes par une sorte d'orbite plus ou moins saillante que le rostre envoie au-dessus d'elles, tandis qu'ici, cette orbite n'existant pas, elles sont complètement à découvert et, par suite, visibles pour peu qu'on cesse d'examiner le rostre d'en haut. Le groupe est étranger à l'Europe, comme les précédents, et ré- pandu très au loin, car il est représenté en Amérique, en Afrique, à Madagascar, aux Indes orientales et dans l'Australie. Les neuf genres qu'il contient peuvent se reconnaître aux caractères suivants : I. Corps plus ou moins court, au plus oblong; élytres convexes, rarement déprimées sur le disque. a Antennes non hérissées de longs poils; leur massue plus ou moins compacte. b Rostre assez épais, sillonné au-devant des yeux : Phlœophilus. bb — très-déprimé, non — — c Massue antencaire de 3 articles. d Carène du prothorax très-éloignéc de la base de ce dernier , fortement arrondie à ses extrémités : Diastatoiropis. dd — médiocrement anté-basik're, anguleuse ou subanguleuse à ses exlrémilés. e Jambes toutes ou en partie sculcmcat comprimées. Jambes toutes comj»riméos, surtout les posté- rieures : Eczesaris. — antérieures seules comprimées : Eihneca. ee Jambes toutes arrondies : Pliniheria. ce Massue antennaire de 4 articles : Phœocrotes. aa Antennes hérissées de poils fins; leur massue très-lâche : Stenoceriis. II. Corps allongé, svelte; élytres très-déprimées, presque sans déclivité postérieure. Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux sexes : Gymnognaihus . — plus longues que le prothorax dans les deux sexes : Analoies. Genres incertce sedis : Si/sfellorhynchus, Esocus, Mycieis, Tetragonopterus. PHLŒ0PHILIDÏ8. 519 PHLOEOPHILUS. ScHOENH. Curcul., l, p. 156. Màlô : Tète aussi longue que large ; rostre d'un tiers environ plus long qu'elle, robuste, muni au-devant de chaque œil d'un large sil- lon, plan et finement sillonné en dessus, médiocrement élargi en avant, avec son bord antérieur très-faiblement échancré ; ses scrobes subterminales, irrégulières. — Antennes atteignant à peine la base des élytres, assez robustes, à articles 1-8 subégaux, noueux au bout (sauf 7-8- qui sont obconiques), 1 plus gros que les autres, 9-1 i formant une massue oblongue, assez large, déprimée et compacte. — Yeux médiocres, assez convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en avant. — Prothorax transversal, déprimé au milieu du disque, ré- tréci dans ses deux tiers antérieurs; sa carène très-distante de sa base, droite, fortement arrondie à ses extrémités et remontant fai- blement sur les côtés. — Ecusson très-petit, enfoui. — Elytres assez convexes, oblongues, s'arrondissant pour former leur déclivité posté- rieure, un peu plus larges que le prothorax et à peine trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subé- gales; hanches antérieures assez fortement séparées; cuisses forte- ment en massue, les intermédiaires munies d'une petite dent mé- diane; les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets située avant leur milieu, oblique. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épisternums lar- ges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, verticale, tronquée à son extrémité. — Corps oblong, massif, fine- ment pubescent. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par ses antennes un tant soit peu plus courtes et ses cuisses intermédiaires inermes. Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte du Bengale qu'il nomme agrestis, qu'il dit être de la taille de YAnthribus albmus et qui m'est inconnu. Plus tard (I) il lui a adjoint une espèce (stilcifrons) de la côte occidentale d'Afrique et d'après lequel a été rédigée la for- mule qui précède. 11 est possible que ces deux insectes ne soient réel- lement pas congénères. Celui dont il s'agit ici est remarquable par la dent bien distincte dont les cuisses intermédiaires sont armées chez le mâle, particularité, du reste, qui pourrait bien n'être que spécifique, et par l'écartement de ses hanches antérieures, caractère excessive- ment rare dans la Famille et qui ne se retrouve que chez un petit nombre d'Anthribides vrais. Cet insecte est d'assez grande taille et sa (1) Curcul. V, p. 194. 520 ANTHEIBIDIS. livrée offre un mélange confus de noir et de gris, sur lequel se déta- chent quelques points noirs (1). DIASTATOTROPIS. Genre voisin des Phloeophills et n'en différant que par la forme du rostre et des antennes, et la subcontiguité des hanches antérieures. Rostre très-déprimé, un peu plus long que la tête, fortement et peu à peu élargi en avant, muni en dessus d'une fine carène mé- diane remontant sur le front; son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté et échancré en arc dans son milieu; ses scrobes étroites, non terminales. — Antennes grêles, dépassant à peine la carène du prothorax, à articles 1-2 médiocres, subégaux ou 2 plus long, 3 plus grand que les suivants, 4-8 décroissant graduellement, 9-1 1 formant une massue oblongo-ovale, large, très-déprimée et compacte, 9 en triangle allongé, 10 transversal, 11 ovale et obtus au bout. — Hanches antérieures étroitement séparées. Les exemplaires que j'ai sous les yeux sont probablement des fe- meUes; il est possible que, de même que chez les Phlœophilus, les mâles n'en diiièrent que par leurs antennes un peu plus longues. Le genre comprend deux belles espèces (2) de Madagascar, rappor- tées autrefois de ce pays par J. Goudot, et qu'on trouve parfois asso- ciées dans les collections aux Phloeophilus. Elles sont un peu plus grandes que ces derniers, mais de forme plus svelte, et leur livrée est beaucoup plus remarquable. ECZESARIS. Pascoe, Ann. a, Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 330. Tète aussi longue que large; rostre déprimé, plus long et un peu moins large qu'elle à sa base , élargi en avant , plan et tricaréné en dessus, avec son bord antér.ieur troncjué ; ses scrobes antérieures, for- (1) Il existe au Gabon un iusccte que j'ai vu, dans quelques collections, as- socié à celui-ci comme étant sa femelle, mais qui, avec un faciès très-voisin, eu diffère par un si grand nombre de points cisentieis, qu'il ne peut pas être compris dans le même genre. En effet, son rostre est parallèle, arrondi aux angles et sans trace de sillon au-devant des yeux, ses antennes un peu autre- ment faites, sa carène du proUiorax beauroup j.lus rapprochée de la base de ce dernier, et ses hanches antérieures très-faiblemcnl séparées. Je n'en connais, du reste, que la femelle; peut-être le mâle en difTère-t-il. (2) D. tigrinus. OMongus, subtus niger. supra umbrinus, prothorace macu- lis magnis duabus, elytro singulo sex, alrls, illo laevi bis subtiliter punctato- strialis. Long, (rosîr. exclus.) 10, 12"'. D. irroratus. Oblongus, niger, ca];.ite thoraceque vittis duabus, elytris ma- cula intra humeros punctisque numorosis, tibiis tarsisque, albo-tomentosi». Long, praecedentis. PHLŒOPHILIDES. S2i mant un court et profond sillon un peu oblique. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2 gros, obconiques, celui-ci de beaucoup le plus court, les suivants très-grêles, noueux au bout, 3 très-allongé, 4-8 plus courts, égaux, 9-11 formant une mas- sue assez allongée, déprimée, médiocrement large, serrée, 1 1 plus long et aigu au bout. — Yeux grands, convexes, ovales, longitudinaux. — Prothorax légèrement transversal, conique, sa carène antérieure assez distante de sa base , rectiligne, subanguleuse à ses extrémités et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson en triangle curvi- ligne transversal. — Elytres peu allongées, subparallèles, assez con- vexes et déprimées sur le disque, à peine plus larges que le protho- rax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes; cuisses subfusiformes, les postérieures im peu plus courtes que l'abdomen; jambes comprimées, les intermé- diaires linéaires, les autres fortement et peu à peu élargies à leur extrémité; tarses médiocres, à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets médiane, à peine dis- tincte. — Pygidium presque carré, subéquilatéral. — Métasternum court, ses épisternums très-larges en avant, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré plus long que large. — Corps médiocrement allongé, finement pubescent. La forme des jambes, forme extrêmement rare dans la famille, constitue le caractère le plus apparent de ce genre bien distinct. 11 ne comprend qu'une espèce [atomaria) des îles Arou, plus grande et notablement plus large que le Tropideres albirostris d'Europe. Sa livrée consiste en une multitude de petites taches d'un jaune d'ocre sur im fond noir. L'unique exemplaire que j'ai sous les yeux est pro- bablement un mâle. ETHNECA. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, V, p. 40. Tête aussi large que longue; rostre un peu plus étroit et un peu plus long qu'elle, médiocrement déprimé, légèrement élargi en avant, plan en dessus, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha- que côté et légèrement échancré dans son milieu ; ses scrobes sub- terminales, petites, obliques. — Antennes dépassant un peu le mi- lieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, ovales, celui-ci le plus court, 3-8 grêles, noueux au bout, décroissant graduellement, 9-11 formant une petite massue oblongue, déprimée^ compacte, 1 0 plus grand que les autres, H arrondi au bout. — Yeux très-grands, assez convexes, arrondis. — Prothorax presque aussi long que large, coni- que; sa carène assez distante de sa basp, droite, anguleuse à ses ex- trémités, remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson assez grand, arrondi. — Elytres courtes, subparallèles, assez convexes, un 522 ANTHRIBIDES. peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base^ avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures un peu plus longues que les autres ; cuisses comprimées, fusiformes, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes antérieures comprimées, graduellement et fortement élargies à leur extrémité, les autres arrondies ; tarses à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en trian- gle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges, paral- lèles. — Saillie mésosternale assez large, en triangle curviMgne, ver- ticale. — Corps subovale, massif, pubescent. L'unique espèce {Bakewellii) du genre est de la taille des grands exemplaires du Brachyiarsus scabrosiis, et sa livrée a quelque ana- logie avec celle de ce dernier, ses élytres, sur un fond varié de noir et de gris, étant ornées de petites taches carrées, d'un jaune d'ocre, formant une marqueterie régulière. Cet insecte est originaire de l'Australie (Melbourne). J'ignore le sexe de l'exemplaire que j'ai reçu de M. Pascoe, mais d'après la brièveté de ses antennes, ce doit être une femelle. PLINTHERIA. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 435. Mâle : Tête aussi longue que large ; front subvertical -, rostre sen- siblement plus étroit qu'elle à sa base et notablement plus long, gra- duellement rétréci dans son milieu, puis élargi en avant, plan en dessus, avec son bord antérieur légèrement sinué ; ses scrobes termi- nales, petites, ovales. — Antennes très-grêles, un peu plus longues que le corps, à articles noueux au bout: 1-2 plus courts que les au- tres, subégaux, 3-8 très-allongés, décroissant graduellement, 9-H formant une massue oblongue, large, compacte, déprimée, obtuse au bout. — Yeux grands, très-convexes, subarrondis. — Prothorax trans- versal, conique, sa carène assez distante de sa base, légèrement ar- quée etflexueuse, subanguleuse à ses extrémités et remontant jus- qu'au milieu des côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres médiocre- ment allongées, planes sur le disque, parallèles, à peine plus larges que le prothorax et très-faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses, — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 très- petit, enfoui; la dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée. — Pygidium en triangle curviligne allongé. — Métasternum médio- crement allongé; ses épisternums larges, subparallèles (I). — Corps oblong, pubescent. (1) L'exemplaire que j'ai à ma disposition étant collé sur du p^apier, sa saillie mésosternale est invisible. PHLŒOPHILIDBS. 523 D'après la longueur des antennes, l'exemplaire que M. Pascoe a bien voulu me communiquer est sans aucun doute un mâle ; lui-même ne dit rien de la femelle. L'espèce [luctuosa) sur laquelle il a fondé le genvc est originaire de la Nouvelle-Guinée, d'un tiers plus petite que le Tropideres albirostris, noire et couverte en dessus de nom- breuses taches d'un gris cendre en partie confluentes. PHiEOCROTES. Pascoe, Ann. a. Mag.of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 42. Tête aussi longue que large ; rostre déprimé, pas plus long et sen- siblement plus étroit qu'elle, faiblement élargi au bout, plan en dessus, avec son bord antérieur tronque ; ses scrobes subterminales, ovales. — Antennes très-grêles, de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1 assez long, brusquement renflé au bout, 2 très-court, 3-7 allongés, noueux au bout, 8-H formant une massue oblongue, assez large, déprimée^ compacte, obtuse à son extrémité, 8 triangulaire, plus long que les suivants. — Yeux grands, assez convexes, ovales, lon- gitudinaux. — Prothorax transversal, subcylindrique; sa carène médio- crement distante de sa base, droite, sinuée dans son milieu, subangu- leuse à ses extrémités et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson ponctiforme, à peine distinct. — Elytres courtes, subcylindriques, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en avant, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, les pos- térieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies ; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets très-petite. — Pygidium carré, arrondi en arrière. — Mé- tasternum court; ses épisternums assez larges, parallèles. — Corps oblong, subcylindrique, pubescent, les poils sublanugineux. Genre établi sur un petit insecte {porcellus) de l'île Célèbes, infé- rieur, sous le rapport de la taille, au Tropideres niveirosiris, etre*vètu en entier d'une pubescence grisâtre uniforme. La massue de ses an- tennes, composée de quatre articles, le distingue essentiellement dans le groupe actuel. Le sexe de l'exemplaire que j'ai sous les yeux m'est inconnu. Je présume que c'est un mâle. STENOCERUS. ScHOENH. Curcul. Disp. metli., p. 39. Mâles : Tète au moins aussi longue que large ; rostre plus long et plus étroit cp'elle à sa base, plan et caréné en dessus, fortement dilaté en avant, avec son bord antérieur faiblement trisinué ; ses scrobes assez distantes de son sommet, étroites, oblongues. — An- tennes atteignant ou dépassant un peu la base du prothorax, grêles, hérissées de longs poils fins, à articles 1 très-court, 2 beaucoup plus 524 ANTHRIBIDES. long, en massue au bout, 3-8 allongés, noueux au bout, plus ou moins déprimés, 3-4 (surtout 3) plus grands que les autres, 9-11 for- mant une petite massue allongée, très-lâche, 9 long, 10 ovale, dl longuement acuminé au bout. — Yeux très-grands, convexes, oblon- go-ovales, un peu convergents en avant. — Prothorax transversal, plus ou moins excavé sur le disque, fortement rétréci en avant ; sa carène peu distante de sa base dans son milieu, flexueuse, saillante et arrondie à ses extrémités, remontant au-delà du milieu des côtés et souvent terminée par ime saillie, — Ecusson assez grand, carré ou en triangle curviligne. — Elytres médiocrement allongées, planes sur le disque, parallèles ou peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et chacune à peine arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses forte- ment en massue ; les postérieures aussi longues que l'abdomen ; jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets submédiane, petite, arquée. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement allongé, ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, verticale, de forme variable (1). — Corps massif, oblong ou oblongo-ovale, pubescent. Femelles : Outre leur taille moins forte, elles se reconnaissent à leurs antennes un tant soit peu plus courtes que celles de leurs mâles. Le genre est exclusivement américain (2) et répandu depuis le Brésil jusqu'au Mexique inclusivement. La plupart de ses espèces sont de grande taille et les plus petites descendent à peine au-dessous de la moyenne. La plupart d'entre elles ont une livrée analogue à celle des Ptychoderes et, comme pour ces derniers, il en résulte qu'elles sont d'une détermination très -difficile. Schœnherr n'en a connu que trois (3), mais ce nombre est aujourd'hui plus que triplé (4). (1) Elle se présente dans trois conditions différentes. Chez la plupart des es- pèces elle est coupée carrément à son extrémité; parfois (par ex. varipcs) son sommet est largement arrondi, un peu rétréci et recourbé en arrière. Enfin, chez le fulvipes, type du genre, elle est concave sur sa face antérieure, et sou extrémité, qui est épaissie, se recourbe en avant. (2) Toutes les espèces étrangères à l'Amérique qu'on a comprises dans le genre, doivent en être exclues et constituer plusieurs genres nouveaux, tels que : S. coUaris, Schœnh. Curcul. I, p. 169; Java. — Garnoti, Boisduv. Faun. de l'Océan.; Entom. II, p. 298; Nouvelle-Guinée. — quadrituberculalus, plafi- pennis, macrophihalmus, punctatus, Montrouz. Faun. d. l'île Woodl. p. 40; Nouvelle-Calédonie. J'ai dit plus baut (p. 515, note 1) que le S. Dufourii du môme auteur et du même pays était un Litocerus. (3) S. fulvitaris Gcrra., frontalis, varipes, Schœnh. îoc. cit. V, p. 196; tous du Brésil. (4) Voyez la monographie du genre publiée par M. H. Jekel dans les Ins. Saun- ders.; Col. I, p. 100. Ce savant entomologiste en mentionne 12 espèces, qu'il rHLCEUPHILlUES I2S GYMNOGNATHUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 37. Mâles • Tète de longueur variable, en général plus longue que large, plus ou moins convexe entre les yeux; rostre tantôt sensible- ment, tantôt à peine plus long, toujours un peu plus étroit qu'elle à sa base, déprimé, plan et caréné en dessus, dilaté en avant, avec son bord antérieur sinué dans son milieu; ses scrobes oblongues, obli- ques, situées plus ou moins loin de son extrémité, — Antennes un peu plus longues que la tète et le rostre réunis, à articles 1-2 plus gros que les suivants, celui-ci le plus long, 3-8 de longueur variable, 3 le plus grand de tous, 6-8 parfois très-courts, 9-H formant une massue assez large, oblongue, déprimée, serrée, 10 plus long que les suivants, 1 1 très-obtus au bout. — Yeux très-grands, convexes, ovales, non convergents. — Prothorax plus long que large, conique, sou- vent déprimé sur la ligne médiane, plus ou moins fortement bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large ; sa carène antérieure peu distante de sa base, rectiligne ou un peu flexueuse, remontant à angle droit sur les côtés, à peu près à la moitié de leur longueur. — Ecusson assez grand, de forme variable. — Elytres plus ou moins allongées, très-déprimées sur le disque, graduellement rétrécies en arrière ou subparallèles, un peu plus larges que le prothorax et cha- cune isolément arrondie à sa base^ avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres ; cuisses posté- rieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets petite, submédiane. — Pygidium plus ou Inoins long, graduellement rétréci et tronqué au bout, avec ses angles terminaux souvent aigus ou épineux (I), caréné ou non sur la ligne médiane. répartit dans trois sections, basées sur la forme générale uiiopoe- MON de Schœnherr, mais ce dernier appartient au groupe des Ecéloiiérides et correspond au genre Dendrotrogus de M. Jekel. (2) Il aflecte deux formes qui, bien que irès-différeules, ne paraissent pas avoir une valeur générique. Dans l'une, propre à la didyma et peut-être au inàle seul, il est tiansversal, plus large que la tète, hexagone, écliaacié en avant ainsi que sur ses côtés antérieurs, et muni, au point de séparation de ceux-ci avec les côtés postérieurs, d'une ou deux dents triangulaires. Dans l'autre, (lui est la forme normale, il est en carré transversal ou non. 538 ANTHRIBIDB3. jaune ferrugineux et revêtues de poils fins de la même couleur ou légèrement grisâtres, avec les jambes et les tarses hérissés de poils fins et courts. Sur ce fond se détachent quelques bandes longitudi- nales brunâtres, fortement interrompues et [didyma] accompagnées d'une tache blanche postmédiane sur chaque élytre, ou [cenlralis] remplacées sur ces organes par une tache médiane d'un noir velouté. Ces insectes sont propres aux archipels indiens et à la Nouvelle-Gui- née; ils paraissent être assez nombreux (1). APATENIA. Pascoe, Ânn. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 434. Tête à peine aussi large que longue ; rostre en carré un peu plus long que large, non continu avec le front, plan et caréné en dessus, tronqué en avant ; ses scrobes très-grandes, irrégulières. — Antennes attei- gnant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, celui-ci de beaucoup le plus court, subturbiné, 3-6 très-grêles, noueux au bout, allongés, 7-8 plus courts, obconiques, 9-il formant une massue assez étroite, très-lâche, 9- 1 0 subégaux, triangulaires-, i 1 ovale. — Yeux finement granulés, très-grands, convexes, oblongs, convergents en avant. — Prothorax transversal, conique ; sa carène médiocrement distante de sa base, rectihgne, remontant à angle droit jusqu'au milieu des cotés. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues, parallèles, peu convexes, débordant légèrement le pro- thorax et chacune un peu saillante à sa base, avec les épaules arron- dies. — Pattes médiocres ; cuisses fusiformes, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 très-petit, enfoui ; la dent des cro- chets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne aUongé. — Métasternum court ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. — Corps oblong, finement pubescent. Je n'ai vu qu'un exemplaire de l'unique espèce [viduata] du genre et ne sais quel est son sexe. Il est du double plus grand que le Tro- pideres albirostris, d'un noir glacé de cendré, avec deux grandes taches d'un noir velouté à la partie antérieure du prothorax, une (J) Outre les deux mentionnées dans le texte, et qui sont de Bornéo, il y en a deux autres de décrits : N. planata, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 60, pi. 2, f. 1; Woiuques (Batchitn) ; à en juger par la figure, cette espèce paraît très-différente des autres, notomnient par la carène antéiieure de son protlio- rax, qui est fortement arquée au lieu d'être rectiligne. Je doute qu'elle appar- tienne au genre. — sceksla, Pascoe, ibid, p. 334; Nouvelle-Guinée. Le Macrocephalus iransversus d'Olivier (Enlom. IV, 80, p. 10, pi. ï, f. 12 ab) est très-probablement une espèce du genre, bien que le dessicateur ait figuré les antennes comme insérées à la face supérieure du rostre. TROPIDÉRIDES VRAIS. 539 autre sur chaque élytre près de son milieu, et quelques petits points de même couleur sur ces deux organes ; un gros point arrondi d'un jaune doré et soyeux existe en outre au milieu de la base du pro- thorax ; sa patrie est l'île de Bornéo. Le genre est très-voisin des Tropideres, mais bien distinct par la structure de la base de la massue antennaire. HYPSEUS. Pascoe, Ann. n. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, V^ p. 39. Tête plus large que longue ; rostre transversal, très-déprimé, plan en-dessus, tronqué en avant ; ses scrobes très-grandes, irrégulières. — Antennes atteignant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, celui-ci un peu plus long, turbiné, les suivants très-grêles, 3-6 allongés, noueux au bout, 7-8 plus courts, obconiques, 9-11 sub égaux, formant une massue assez large, lâche, allongée, 11 oblongo-ovale. — Yeux linement granulés, grands, convexes, oblongs et convergents en avant. — Prothorax transversal, conique ; sa carène en arc de cercle à con- vexité antérieure, remontant à angle droit à la moitié des côtés. — * Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres peu convexes, oblongues, à peine plus larges que le prothcrax et échancrées sous l'écusson a leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez, longues ; cuisses en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies ; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 petit, en- foui; la dent des crochets voisine de leur extrémité. — Pygidium en triangle curviligne. — Métast(!rnum médiocrement long; ses épister- nums larges, siibparallèles. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. — Corps oblong, finement pubescent. Genre trè-s-voisin des Apatenia et qui n'en diffère que par son rostre beaucoup plus court et la forme de sa carène prothoracique ; il mérite à peine d'en être séparé. Il ne comprend également qu'une seule espèce (fasciciilaris) de Bornéo, de petite taille, variée de roux obscur et de brunâtre, avec de petites taches d'un noir velouté sur le prothorax et les élytres; ces dernières ont chacune dans leur milieu une linéole blanche, longitudinale et oblique. Jp ne connais pas le sexe du seul exemplaire que j'ai sous les yeux. HUCUS. pASCOE, Ann. a. Moo. of nat. Hist., Scr. 3, IV, p. 430. Tête fortement renflée en dessous et sur les côtés, ce renflement envahissant la moitié basilaire du rostre; celui-ci n'ayant de libre que sa moitié terminale qui forme un carré transversal plan en des- sus ; ses scrobes petites, situées immédiatement en arrière des angles postérieurs de cette partie dilatée et faiblement recouvertes. — An- 840 ANTHRIBIDES. tennes à peine plus longues que'le prothorax, à articles 1-2 assez gros, subégaux, 3-8 très-grêles, celui-là plus long que les suivants qui décroissent successivement, 9-H subégaux, formant une massue étroite, lâche et subobtuse au bout, — Yeux finement granulés, très- grands, transversalement ovales et rapprochés sur le front. — Pro- thorax fortement transversal, régulièrement conique , bisinué à sa base; sa carène médiocrement distante de cette dernière, à convexité antérieure, remontant à angle droit presque aux deux tiers des côtés. — Ecusson très-court, fortement transversal. — Elytres assez con- vexes, régulièrement oblongo-ovalcs, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, égales; cuisses en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 1 trois fois plus long que 2, 3 petit, enfoui. — Pygidium en triangle curviligne al- longé. — Métasternum court; ses épisternums larges, rétrécis en ar- rière. — Corps oblong, finement pubescent. La forme singulière de la tète et du rostre est sans autre exemple dans la famille. J'ignore si elle est propre à l'un des sexes seulement, "n'ayant vu de l'unique espèce {melanostoma) du genre que l'exem- plaire qui m'a été communiqué par M. F.Pascoe.C'est un petit insecte de la grandeur de YArœocerus coffeœ, et qui, sur un fond rougeâtre, est orné d'un grand nombre de taches et de linéoles d'un gris cendré. Bornéo est sa patrie. LAGOPEZUS. (Dej.) Schoekh. CurcuL, V, p. 189. Mâles : Tête aussi longue que large ; rostre à peine plus long qu'elle, très-faiblement élargi en avant, plan et impressionné en dessus, avec son bord antérieur légèrement sinué dans son milieu ; ses scrobes subterminales, très-grandes, ovales. — Antennes un peu plus longues que le corps, à articles 1 gros, court, oblong, 2-8 allongés, noueux au bout, 3 et 8 beaucoup plus longs que les autres, 9-11 formant, une massue oblongue, assez large et assez serrée, hérissée de poils fins, médiocre, 11 ovale. — Yeux fortement granulés, très-grands, assez convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en avant. — Pro- thorax aussi long que large, rétréci d'arrière en avant, bisinué en arc à sa base, avec ses angles postérieurs recourbés en arrière et un large lobe médian; sa carène en arc de cercle à convexité antérieure,'^ très-rapprochée des angles postérieurs, puis remontant à angle droit sur les côtés, à peu de distance du bord antérieur. — Ecusson petit, subquadrangulaire. — Elytres médiocrement allongées, déprimées sur le disque, parallèles, calleuses avant leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et chacune isolément saillante à sa base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes assez courtes, robustes; cuisses fortement en massue ; jambes antérieures comprimées, les autres ar- TROPIDÉRIDES VRAIS. 541 rondies; toutes graduellement élargies et hérissées de cils rigides ainsi que les tarses ; ceux-ci courts, à articles 1 de moitié plus grand que 2, 3 cordiforme, en grande partie libre ; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum court ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, concave, un peu inclinée en arrière, large- ment arrondie au bout. — Corps oblong, inégal, finement pubescent. Femelles : Antennes un peu plus longues que le prothorax ; leurs articles ayant les mêmes proportions relatives que chez les mâles. Il existe dans les collections deux espèces de ce genre dont une sexûe,VAnthribus tenuicornis de Fabricius, est décrite (1). Elle est de ■ taille moyenne, d'un noir mat un peu lustré, et couverte en dessus de faibles callosités revêtues de poils d'un noir plus profond qui leur donne un aspect velouté ; chacune de ses élytres présente à sa base un gros tubercule obtus et plus ou moins bifide. Cet insecte est ré- pandu depuis Cayenne, où il n'est pas rare, jusqu'en Colombie et au Pérou ; j'en ai des exemplaires provenant des environs de Moyabamba. CAMPTOTROPIS. H. Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 136 (2). Mâles : Tète plus longue que large ; rostre un peu plus long qu'elle, très-plan en dessus, avec son bord antérieur légèrement échancré en arc dans son milieu ; ses scrobes médianes, très-grandes et profondes. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1-2 assez gros, celui-là ovale, celui-ci plus long, obconique, 3-8 très- grêles, noueux au bout, 3 le plus long, 8 le plus court de tous, 9-11 formant une massue assez étroite, peu serrée, 9 en triangle allongé, i l ovale, subaigu au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands, assez convexes, latéraux et un peu convergents en avant. — Pro- thorax transversal, convexe, rétréci en avant, légèrement arrondi dans son milieu sur les côtés, bisinué à sa base, avec ses angles posté- rieurs arqués, dirigés en arrière, et un lobe médian très-faible ; sa carène pareille à celle des Lagopezus. — Ecusson oblong. — Elytres courtes, très-convexes, subovales, pas plus larges que le prothorax et (1) Fab. Syst. El. II, p. 407; Schœnh. loc. cil. p. 190. — L'autre espèce, le L. hirlipes de Dejean (Cat. éd. 3, p. 257) est plus petite, d'un noir profond et mat, avec les élytres occupées en grande partie par une tache d'un brun fer- rugineux foncé; les callosités de la base de ces organes forment une crête très-saillante, et celles qui se trouvent au sommet de leur déclivité posté- rieure sont converties chacune en un tubercule conique. Cet insecte est du Brésil. (2) Le genre paraît correspondre aux Corrhecerus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 256), du moins en partie. Les quatre espèces qu'il mentionne sont encore inédites, et probablement toutes ne sont pas exactement congénères. 542 ANTHRIBIDES. chacune isolément arrondie à sa base, avec les épaules arrondies également. — Pattes courtes, égales; cuisses fortement en massue, les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes arrondies; tarses assez courts, robustes, à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 en partie libre ; la dent des crochets submédiane, courte. — Pygidiura en triangle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges en avant, peu à peu et fortement rétrécis en arrière. — Saillie mé- sosternale assez large, subverlicale, largement arrondie en arrière. — Corps ovale, densément pubescent. Femelles : Antennes pas tout-à-fait de la longueur de la moitié du corps. Insectes propres à l'Amérique du Sud et ressemblant à des Crato- PARis de seconde grandeur et de forme convexe. Comme celles de ces derniers, leurs élytres sont assez fortement siriées, avec les intervalles entre les stries tantôt alternativement convexes, tantôt plans, et chacun de ces organes présente à peu de distance de sa base une cal- losité obtuse. 11 n'y a de décrites en ce moment que les deux espèces publiées par M. Jekel : l'une [gracilicornis], de Cayenne, l'autre {Iris- tis) du Brésil. Chacune d'elles a sa livrée propre. Groupe X. Zygénodîdes. Tête formant avec le rostre un triangle vertical très-plan en avant, à sommet dirigé en bas; les angles de sa base prolongés obliquement en deux saillies comprimées et portant les yeux à leur extrémité; scrobes petites, situées à la base du rostre et recouvertes. — Antennes longues, capillaires, terminées par une massue grêle de trois articles. — Yeux entiers, llnement granulés. — Carène du prothorax très-for- tement anté-basilaire, arrondie à ses extrémités et rem.ontant à peine sur les côtés. — Corps brièvement oblong. J'emprunte le nom de ce groupe au genre Zyg^xodes de M. Pascoe, établi par ce savant entomologiste sur un insecte très-singulier de Bornéo, et dans lequel il a compris, plus tard, une autre espèce de Natal présentant les mêmes caractères. Mais antérieurement Schœnherr avait fondé un genre Exechesops sur un insecte de ce dernier pays, dont'il n'a pas donné la description, mais qui, selon toutes les proba- bilités, est le môme que celui connu de M. Pascoe. Dès lors, si, comme tout porte à le croire, les deux genres sont identiques, le nom proposé par Schœnherr a la priorité. On ne connaît encore, sans aucun doute, que des mâles de ces in- sectes, dont la tête, bizarrement conformée, rappelle celle des Achias de l'ordre des Diptères. C'est là le seul caractère qui les distingue des Tropidérides vrais, auxquels ils devront être réunis si, comme cela est probable, celle des femelles est à l'état normal. Genre incertœ sedis : Exechesops, ZYGÉNODIDES. 843 ZYGvENODES. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3^ IV, p. 328. Mâle : Tête très-grande, le triangle formé par elle et le rostre sinué sur les côtés et tronqué en avant, débordant le corps. — Antennes un peu plus longues que ce dernier, à articles 1 assez gros, court, ob- conique, 2 plus court et moins gros, 3-8 très-grêles, capillaires, allon- gés, 3 un peu plus grand que les autres, 9-11 subégaux, formant une massue grêle, allongée, acuminée au bout. — Yeux oblongs, occu- pant en entier le sommet des lobes de la tête. — Prothorax fortement transversal, médiocrement convexe, arrondi en arc de cercle anté- rieurement; sa carène un peu fléchie à ses extrémités. — Ecusson transversal, arrondi en arrière. — Elytres courtes, assez convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, h peine plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules ar- rondies. — Pattes assez longues; cuisses fusiformes; les postérieures plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, celui-ci tronqué au bout, 3 petit, libre; la dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée. — Pygidium en triangle curviligne allongé. — Métasternum court; ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, inclinée en arrière, tronquée au bout. — Corps assez court, subpa- rallèle, finement puboscent. L'espèce typique [Wollastoiii) de ce singulier genre est originaire de Bornéo, de taille médiocre et, sauf sa tête, ressemble à un Tropide- RES. Sa tête, le dessous de son corps et ses pattes sont blancs; en des- sus elle est noire et élégamment ornée d'une multitude de petites taches blanches. Depuis, M. Pascoe en a décrit une seconde J^l) de Natal et il ajoute qu'il en connaît deux autres des Indes orienîales. Note. En comparant les caractères suivants, empruntés à Schœnherr, à ceux du genre qui précède, on peut aisément' s'assurer qu'il n'y a aucune différence essentielle entre eux. EXECÎIESOPS. ScHOENH. Mantis. sec.CurcuL, p. 4. Tète transversale, rétuse, prolongée supériem^ement, de chaque côté, en une sorte de corne suballongée et cylindrique au sommet de laquelle se trouve l'œil; rostre à peine plus court et un peu plus étroit que la tête, atténué à son extrémité, déprimé en dessus, avec son bord antérieur échancré en arc. — Antennes à peine plus longues (1) Z. monstrosus, Pascoe, The Journ. ofEntom. I, p. 333. 544 ANTHRIBIDES. que le corps, grêles, insérées dans des fossettes irrégulières et laté- rales de la base du rostre, à articles 1-2 courts, subobconiques, 3 assez allongé, comprimé, 4-8 allongés, un peu épaissis au bout, égaux; leur massue oblongue, linéaire, à articles subécartés. — Yeux arron- dis, faiblement échancrés inférieurement, médiocrement convexes (1). — Prothorax transversal, à peine bisinué à sa base, légèrement ar- rondi sur les côtés près de son milieu, de moitié plus étroit en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi, muni avant sa base d'une carène presque droite. — Ecusson transversal, arrondi en arrière, un peu saillant. — Elytres à peine plus larges que le prothorax dans son milieu et plus du double plus longues que lui, conjointement subé- chancrées à leur base, obtusément anguleuses aux épaules, droites sur les côtés, conjointement arrondies en arrière, peu convexes. — Pygi- dium fléchi, subtrigone, arrondi à son extrémité. — Pattes médiocres, subégales. — Corps oblong. Schœnherr nomme quadrittiberculatus l'espèce de Natal, type du genre; elle est probablement identique avec le Zygœnodes monstrosus de M. Pascoe. Groupe XI. Proscoporhinides. Tète de grandeur variable selon le sexe, verticale et très-plane en avant; rostre continu avec elle, aussi large à sa base, parallèle; ses scrobes petites, recouvertes, basilaires et contiguës aux yeux. — An- tennes beaucoup plus longues que le corps, capillaires, terminées par une faible massue de trois articles. — Yeux fortement échancrés. — Prothorax très-court ; sa carène médiocrement anté-basilaire, un peu flexueuse, anguleuse à ses extrémités, remontant jusqu'au milieu des côtés. — Corps court, subcylindrique. Comme le précédent, ce groupe ne contient qu'un seul genre qui, de même que les Zyg.exodes, doit être considéré comme une forme aberrante des Tropidérides vrais, mais encore plus prononcée. En effet, il s'éloigne des Tropidérides en question, non-seulement par le développement qu'a pris la tête chez les mâles, mais surtout par la contiguïté des scrobes rostrales avec les yeux et l'échancrure très- prononcée qui entame ces derniers, comme chez les Corrhécérides qui suivent. Cette contiguïté ne provient pas de la brièveté du rostre; il est, au contraire, plus long que chez la plupart des Tropidérides vrais. Ces divers caractères mis de côté, l'unique espèce du groupe se rapproche des Zygœnodes par sa forme générale, Textrème gracilité de ses antennes et surtout la brièveté de son prothorax et la saillie (1) Les supports des yeux étant cylindriques, ces organes ont dû nécessaire- ment être arrondis; chez les Zygoenodes ils sont ovales, leurs supports étant comprimés. Il n'y a là qu'une différence spécilique. PnOSCOPOHHlNlDES. ii45 que fait son bord antérieur. Elle constitue le genre suivant dont les caractères ont été assez imparfaitement formulés par son auteur. Genre incertee sedis : Anfhribisomus. PROSCOPORHINUS. MoNTROuz. Ann. d. l. Soc. entom., 1860, p. 868. Mâle : Tète et rostre très-grands, la première fortement transversale, avec son vertex tranchant et denticulé ; le second près de quatre fois aussi long qu'elle, muni de chaque côté d'une saillie anguleuse contiguë aux yeux et recouvrant ses scrobes, peu à peu et faiblement élargi en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha- que côté et fortement échancrô en arc dans son milieu. — Anten- nes (d) cinq fois environ aussi longues que le corps, à articles i assez long, gros, très-fortement renflé en massue et arqué, 2 très-court, obconique, 3-4 allongés, noueux au bout, ainsi que les suivants, 5-9 notablement plus longs, 9 graduellement épaissi au bout et formant avec 10- H une massue linéaire et grêle. — Yeux subcontigus au prothorax, médiocres, ovales, peu convexes, placés dans l'axe du rostre et recouverts d'une orbite qui les rend invisibles de face. — Prothorax très-court, subcylindrique, graduellement élargi en avant, avec son bord antérieur saillant et largement arrondi, bisinué à sa base ; sa carène assez fortement anté-basilaire, flexueuse, anguleuse à ses extrémités et remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres du double plus longues que le protho- rax, convexes , parallèles , largement arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, les antérieures notablement plus longues que les autres ; cuisses en massue, les postérieures pas plus longues que l'abdomen; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets peu distincte. — Pygidium en triangle curviligne. — Saillie mésosternale étroite, triangulaire, iuclinée. — Corps brièvement oblong. Femelle : Tête et rostre de grandeur normale, la première arrondie sur le vertex; le second à peine du double plus long qu'elle, paral- lèle, avec son bord antérieur médiocrement échancré dans son milieu. — Antennes une fois et demie plus longues que le corps, à article 1 beaucoup moins gros et moins long que chez le mâle, turbiné ; leur massue oblongue, relativement assez large. — Yeux plus grands, complètement à découvert, transversaux et médiocrement séparés sur le vertex. — Pattes subégalcs. (1) M. Monti'ouzier le;ir assigne douze articles, mais il n'y en a que onze comme de coutume. Il aura sans doute pris le- sommet épaissi du 9« pour un artacle à part. CoUoplères, Tome VIT, 3b 546 ANTHRIBIDES. L'unique espèce [Atmjoti Montrouz.) est originaire de la Nouvelle- Calédonie (île d'Art), où elle est extrêmement rare, selon M. Montrou- zier. La femelle est de la taille des grands exemplaires de VArœoce- rus coffeœ, le mâle est d'un quart plus grand et plus massif. Tous deux sont d'un gris blanchâtre, avec les élytres cendrées et marque- tées de petites taches brunâtres peu apparentes. Ces organes sont finement striés et présentent chacun deux dépressions obliques assez distinctes chez la femelle, superficielles chez le mâle, du moins chez les deux exemplaires que j'ai à ma disposition. M. Montrouzier n'a parlé que du second de ces sexes (1). Note. Le genre suivant me paraît appartenir au groupe actuel, ainsi que l'indique l'ensemble de ses caractères, et en particulier, l'insertion de ses antennes et ses yeux échancrés. Seulement il aurait été établi sur une femelle. 11 est même possible qu'il doive être réuni aux Proscoporhinus. ANTHRIBISOMUS. B. Perroud, Mélang. entcm., IV, p. 87. Tète et rostre verticaux, déprimés en avant ; celui-ci aussi large que la tête à sa base, légèrement élargi, puis coupé obliquement de chaque côté, avec son bord antérieur échancré. ^— Antennes insérées sur les côtés du rostre au-devant des yeux, plus de trois fois aussi longues que le corps, très-grêles, à articles 1 gros, subcylindrique, 2 de même longueur, mais plus mince et renflé au bout, 3-7 allon- gés, filiformes, graduellement plus longs à partir du 5% 8 plus court, y encore moins long, formant avec 10-H une massue grêle et com- primée. — Yeux peu saillants, transversaux et échancrés en avant. — Prothorax transversal, un peu rétréci en avant, avec son bord an- térieur avancé en arc sur la tète, bisinué à sa base; sa carène flexueuse, remontant sur les côtés jusqu'à la moitié de sa longueur. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres convexes, subova- laires, faiblement bisinuées et rebordées à leur base, munies chacune d'une gibbosité basilaire. — Pygidium allongé, arrondi en arrière ; pattes peu robustes, les antérieures plus grandes que les autres; cuisses renflées; jambes cylindriques. L'espèce typique {tessellatus Perr.) est également originaire de la Nouvelle-Calédonie et, sous le rapport de la livrée, a les plus grands rapports avec le Proscoporhinus Amyoti, mais elle est plus grande. (1) Il a coium la femelle, mais il a hésité à la rapporter à son mâle. L'exem- plaire que j'ai sous les yeux porte une étiquette de sa maie, où elle est indi- quée, avec un point d'interrogation, comme appartenant à l'espèce. 11 ne peut y avoir le plus léger doute à cet égard. CORRMÉCÉRIUES. 547 Groupe XII. Gorrhécérides. Rostre aussi large que la tête, déprimé, en carré transversal, par- fois arrondi ou tronqué obliquement aux angles antérieurs; ses scro- bes fovéiformes, très-grandes, recouvertes (Ormiscus excepté). — Antennes atteignant au plus la base du prothorax, terminées par une massue de trois articles. — Yeux grands, obliques, convergents en avant, plus ou moins échancrés. — Carène du prothorax en général voisine de sa base, remontant au maximum à moitié de la longueur des côtés. — Corps de forme variable. Ces insectes sont les derniers de la Tribu actuelle qui aient le ros- tre construit sur le même plan que celui des Tropidérides vrais ; seulement sa brièveté qui est constante, fait que ses scrobes occupent la majeure partie de ses côtés; son bord antérieur est également beaucoup plus souvent échancré. Il n'y aurait pas de motifs suffisants pour séparer leurs espèces du groupe en question si leurs yeux n'é- taient pas échancrés. Ils le sont souvent fort peu et il faut y regarder de près pour ne pas confondre les espèces qui sont dans ce cas avec les Tropidérides dont il s'agit. Le groupe ne comprend que les cinq genres suivants, dont trois sont propres à l'Amérique et les deux autres aux Indes orientales. I. Antennes hérissées de longs poils fins; leur massue allongée et lâche. Massue antennaire très-étroite, linéaire : Habrissus. — plus large, déprimée : Corrhecerus. II. Antennes glabres; leur massue serrée. a Rostre arrondi ou obliquement tronqué aux angles antérieurs : Phœnithon. a a — rectangulaire. Carène prothoracique rectiligne : Phaulimia. — — en arc de cercle : Ormiscus. Genres incertae sedis : Cmnaroderes, Nerihomma. HABRISSUS. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 432. Tête plus longue que large, arrondie et subverticale en avant ; ros- tre fortement transversal, parallèle, tricaréné en dessus à sa base, la carène médiane remontant sur le front, les latérales aboutissant aux yeux ; son bord antérieur faiblement sinué ; ses scrobes recour vertes, grandes, subarrondics ou [pilicornis] transversales. — An- tennes à peine plus longues que le prothorax, hérissées de longs poils fins, à articles 1-2 gros, celui-là subcylindrique, celui-ci subglobu* 548 ANTHRIBIDES. leuxj 3-8 très-grêles, capillaires, 3 beaucoup plus long que les sui- vants, ceux-ci égaux, 9-1 1 égaux, formant une massue très-étroite, linéaire et très-lâche. — Yeux très-finement granulés, très-grands, convexes, rapprochés sur le front en avant, très-faiblement et obli- quement échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax aussi long que large , conique ; sa carène antérieure assez distante de sa base, droite, subanguleuse ou arrondie à ses extrémités et remontant très- peu sur les côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres assez convexes, assez allongées, faiblement arrondies sur les côtés, débordant légère- ment le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres; cuisses subfusiformcs, les postérieures plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies ; tarses longs, à articles \ deux fois au moins aussi grand que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets submédiane. — Pygidium quadrangulaire, saillant, graduellement rétréci en arrière. — Métasternum assez allongé; ses épisternums très-larges en avant, peu à peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale parfois un peu inclinée en arrière à son extrémité. — Corps oblong, finement pu- bescent. Genre voisin des Corrhecerus qui suivent et qui les représente aux Indes orientales et dans les Moluques. Il n'en diffère guère que par l'allongement du 3^ article des antennes, la gracilité de leur mas- sue et la situation, ainsi que la forme des carènes du prothorax. Ses espèces sont de taille moyenne et ont une livrée analogue à celle des Corrhecerus ; deux sont décrites en ce moment (1). CORRHECERUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 10 (2). Tête au moins aussi longue que large, arrondie et déclive sur le front; rostre plus court qu'elle, fortement transversal, arrondi sur les côtés, muni en dessus d'une carène médiane remontant sur le front, (1) H. filicornis, Pascoe, loc. cit.; îles Arou. — omadiaides, PascoCj The Journ. of Entom. I^ p. 59; Singapore. M. C. A. Dohrn m'en a communiqué, sous le nom générique de Habroce- RASTEs, (jui parait être de la création de M. Waterhouse, une troisième espèce qui no diffère des précédentes que par l'angle terminal interne de ses jambes intermédiaires qui est deuliforme, caractère purement spécifique ou peut-être sexuel. H. sellifer Dohrn. Niger, subtus griseo-supra fuscopubescens, antennis ob- scure ferrugineis, tiijiis tarsisque apice atris; elylris subtiliter slriatis, pone médium fascia comuumi indeterminaia apiceqiie griseo-pubescentibus. Long, (rostr. exclus.) 12 mill. — Patrie inconnue, mais probablement de quelqu'une des Moluques. (2) Syu. Nemotiuchu.';, Dej. Cat. éd. 3, p. 256; Imhoff, Gêner. Curcul. pars I. COB.RHÉCÉRIDES. 549 plus ou moins échancré dans son milieu en avant; ses scrob'^s recou- vertes, très-grandes, irrégulières. — Antennes atteignant au maxi- mum le tiers des élytres, hérissées de longs poils fins, à articles 1-2 glabres, assez gros, celui-là subcylindrique, celui-ci beaucoup plus court, obconique, 3-8 très-grêles, décroissant graduellement, 9-11 formant une massue allongée, déprimée, de largeur variable et très- lâche. — Yeux très-grands, convexes, ovales, convergents et médio- crement séparés en avant, plus ou moins échancrés sur leur bord an- térieur. — Prothorax un peu moins large que long, en général convexe, rarement [pilicornis) déprimé sur le disque, rétréci en avant, un peu arrondi sur les côtés ; sa carène subbasilaire, de forme varia- ble à ses extrémités, remontant au maximum jusqu'au milieu de la longueur des côtés. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres allongées, parallèles, plus ou moins convexes, parfois [pilicornis) dé- primées sur le disque. — Pattes médiocres, subégales; cuisses en massue, les postérieures de la longueur, ou peu s'en faut, de l'abdo- men ; jambes arrondies ; tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 3 en partie libre ; la dent des crochets petite, médiane. — Pygidium variable. — Métasternum allongé ; ses épisternums larges en avant, peu à peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale varia- ble. — Corps allongé, finement pubescent. Les femelles diffèrent à peine des mâles par leurs antennes un tant soit peu plus courtes. Mais chez deux espèces [pilicornis, barhicornis), elles en sont distinctes par un caractère très-prononcé ; leur pygidium est simplement convexe, tandis que celui des mâles est fortement caréné et terminé par un mucro assez saillant (1). Le genre est propre à l'Amérique du Sud, et ses espèces ont été di- visées par Schœnherr en deux sections qui mériteraient peut-être de former autant de genres. Dans toutes deux, le bord postérieur du prothorax est coupé verticalement ; mais ce bord et la carène protho- racique varient. Dans la première, le bord dont il s'agit est distinctement bisinué ; la carène lui est parallèle dans toute son étendue et forme un angle droit à ses extrémités; enfin, par suite de la forme de la base du pro- thorax, les élytres sont chacune un peu saillantes et arrondies à leur base (2). (1) Schœnherr a regardé ce caractère comme spécifique, ce qui prouve qu'il n'avait vu que des màles. II est possible, du reste, qu'il existe aussi chez les autres espèces dent on n'aurait alors décrit, jusqu'à présent, que des fe- melles. (2) C. flaccidus Schh., pubicornis Fab.; Schœnh. Curcul. V, p. 254; Brésil. — Aj. : C. Hector, Jel^el, Ins. Saunders.; Col. I, p. 131; Amazones. — J'i- gnore si le C. Jekelii de M. F. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 329) appartient à cette section ou à la suivante; il est du Para. Le C. minutus de M Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 304; 550 ANTHRIBIDES. Dans la seconde, le prothorax est coupé carrément en arrière ; sa carène antérieure s'écarte de son bord postérieur à ses extrémités et s'arrondit pour remonter en avant ; les élytres sont tronquées à leur base. C'est sur une espèce de ce groupe queDejean a fondé son genre Nemotrichus, adopté par M. Imhoff (1). Les CoRRHECERUs sout au moins de taille moyenne et leur livrée ne forme jamais qu'un dessin nuageux, mais variable selon les espèces. PHiENITHON. ScHOENH. Curcul. Disp. meth.y p. 37. Tête au moins aussi longue que large, subverticale en avant ; ros- tre au moins du double plus large que long, souvent caréné en des- sus, avec son bord antérieur arrondi ou tronqué obliquement aux angles et échancré ou sinué dans son milieu ; ses scrobes recouvertes, grandes, irrégulières, verticales et un peu prolongées inférieurement. — Antennes un peu plus longues que le rostre et la tête réunis, assez robustes, à articles 1 plus gros et plus court que les suivants, 2-8 noueux au bout ou obconiques, décroissant graduellement, 9-1 1 formant une assez grande massue déprimée, obtuse au bout et serrée. — Yeux très- grands, en général très-convexes, brièvement ovales, légèrement rap- prochés sur le front en avant, étroitement échancrés sur leur bord antérieur. — Prothorax tantôt (par ex. costatus, figuratus) aussi long que large et déprimé sur le disque, tantôt [leopardmus, semigriseus) transversal et convexe, plus ou moins rétréci en avant; sa carène voisine de la base, légèrement ar-quée, arrondie à ses extrémités et remontant faiblement sur les côtés. — Elytres plus ou moins courtes, déprimées ou légèrement convexes, isolément arrondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pygidium le plus souvent allongé, graduelle- ment rétréci et arrondi au bout, en triangle curviligne chez quelques- uns. — Pattes médiocres ou assez longues; cuisses fortement en mas- sue , les postérieures rarement (par ex. figuratus) plus longues que Col. pi. 23, f. 3), n'ayant pas les antennes hérissées de poils, est certaine- ment étranger au genre. (1) Cette section ne comprend jusqu'ici que les Anthribus pilicornis et barbi- cornis de Fabricius (Schœnh. Curcul. V, p. 255). Le second est convexe, comme les espèces de laseclionprécédente. Le premier, qui est, au contraire, très-dé- primé, et qui a le faciès d'un Ptychoderes^ est le type du genre Nemotri- chus et identique avec le N. indistinctus de Dejean et de M. Irahoff. Outre sa forme générale, cet insecte diffère des autres espèces par ses antennes plus courtes chez les deux sexes, et surtout par son mésosternum qui est vertical en avant, horizontal en arrière et prolongé antérieurement en une forte saillie triangulaire. Si ce caractère lui est propre, ce que j'ignore, n'ayant pas vu toutes les espèces du genre, le genre Nemotrichus pourrait être conservé. GORRHÉCÉRIDES. 5Sl l'abdomen; jambes arrondies, les antérieures parfois {leopardinus) comprimées et fortement élargies en avant; tarses allongés, <à articles 1 beaucoup plus grand que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets submédiane. — Métasternum court; ses épisternums extrêmement larges en avant, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie méso- sternale large, verticale, du reste de forme variable (1). — Corps oblong ou court, finement pubescent. Les caractères sexuels sont peu apparents et ne paraissent pas ré- sider dans les antennes, mais plutôt dans les pattes que je trouve plus courtes et plus égales entre elles chez quelques exemplaires qui se- raient alors des femelles. Il résulte de la formule qui précède que ces insectes sont peu ho- mogènes sous le rapport du faciès (2). Les uns, en effet, dont lesemi- griseus esile type, sont courts et assez convexes, tandis que les autres {costatus et espèces voisines) sont plus allongés et déprimés en des- sus. Mais comme il y a tous les passages entre ces deux extrêmes, le genre ne paraît pas susceptible d'être divisé. Les plus grandes de ses espèces [cosUUus, figuratus, etc.) sont de taille un peu au-dessus de la moyenne, les plus petites descendent presque, sous ce rapport, au niveau du Tropideres centromaculatus d'Europe. Leur livrée varie et ne forme presque jamais un dessin régulier; parfois [figAiralus) elle ressemble de très-près à celle des Gymnognathus. Le genre est propre à l'Amérique du Sud et au Mexique (3). PHAULIMIA. Pascoe^ Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 437. Tête moins longue que large; rostre en carré transversal, plan et (1) En général, elle est plane et légèrement recourbée en arrière à son ex- trémité; parfois [leopardinus), tout en conservant cette courbure, elle deyient concave en avant. Chez le figuratus, la portion recourbée s'agrundit notable- ment, et chez le costatus et espèces voisines, elle se renfle un peu en avant, de façon à rendre concave la portion verticale. (2) Schœuherr (Curcul. I, p. 158, et V, p. 257) les a divisés en deux sections, dans la première desquelles le corps est oblongo-subovale, avec le pygidium grand, oblong cisaillant, tandis que dans la seconde le corps est brièvement subovale, avec le pygidium médiocre, semi-arrondi et subpenché ; mais ces ca- ractères ne sont pas exacts. Le seinigriscus , par exemple, que Schœnherr place dans la seconde de ces sections, a le pygidium tout aussi allongé que chez les espèces de la première. D'un autre côté, j'ai sous les yeux deux espèces inédites qui, avec un corps assez allongé, ont le pygidium court. Si l'on veut absolument diviser le genre en sections, il vaudrait mieux, je crois, employer dans ce but les modifications de la saillie mésosternale. (.S) Aux 15 esp. mentionnées par Schœnherr (Curcul. V, p. 257), aj. : P, albosparsus , Imhoff, Gencr. Curcul. pars 1; Brésil. — bajulus, Cayenne; ir- roratus, Amazone; «lediocm, N...; H. Jekel, Ins. Saund,; Col. 1, p. 142. 552 ANTHRIBIDES. tronqué en avant; ses scrobes recouvertes, médianes, ovales, médio- cre§ et peu profondes. — Antennes atteignant le milieu du prothorax, à articles 1-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très-grèles, décroissant graduellement, 9-1 1 égaux, formant une massue allon- gée, lâche et assez étroite, 11 ovoïde et acuminé au bout. — Yeux allongés, convexes, médiocrement séparés en avant, très-faiblement échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax transversal, cylindri- que; sa carène assez rapprochée de sa base, rectiligne et remontant à angle droit jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson très-petit, transver- sal. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges que le pro- thorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses assez longs, à articles 1 beaucoup plus grand que 2, 3 petit, enfoui. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum court, ses épisternums assez larges, subparallèle.;. — Saillie' mésosternale verticale, en carré un peu plus long que large. — Corps subcylindrique, finement pubescent. L'unique espèce (ephippiata) du genre est originaire de Bornéo et de moitié plus petite que le Cratoparis centromaculatus d'Europe, dont elle a la forme subcylindrique, mais elle est beaucoup plus courte. Sa livrée est d'un jaune-roux, avec de nombreuses taches d'un brun rougeâtre plus apparentes sur le prothorax que sur les ely- tres ; ces dernières sont ornées à leur base d'une assez grande tache de cette dernière nuance, commune et en carré long. Je ne connais pas le sexe de l'exemplaire que j'ai à ma -disposition. Les yeux sont si faiblement échancrés chez cet insecte, qu'il vau- drait peut-être mieux le placer parmi les Tropidérides vrais, ORMISCUS. Waterh., Ann. a. Mag. ofnat. Hist., XVI, p. 37. Tète aussi longue que large, verticale; rostre en carré transversal, tronqué en avant; ses scrobes occupant en entier ses côtés, non recou- vertes, contiguës aux yeux. — Antennes atteignant à peine la base du prothorax, à articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là obconique, celui-ci subglobuleux, 3-8 décroissant graduellement, 9-11 formant brusquement une petite massue oblongo-ovale et compacte. — Yeux assez petits, médiocrement convexes, très-obliques et échancrés en dessous. — Prothorax transversal, assez convexe, légèrement coni- que; sa carène voisine de sa base, fortement en arc de cercle et ne remontant pas sur les côtés. — Ecusson à peine distinct, ponctiforme. — Elytres médiocrement allongées, subparallèles, presque planes en dessus, verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et à peine sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes ; cuisses eu massue, les postérieures plus courtes que COBRH^.CÉRIDl?. 5fiS l'abdomen; jambes arrondies; tarses courts, à articles 1 un peu plus long que 2, 3 petit, enfoui; crochets inconnus. — Pygidium subqua- drangulaire, arrondi en arrière. — Métasternum court; ses épister- nums larges en avant, fortement rétrécis en arrière. — Saillie méta- sternale verticale, large, rétrécie et arrondie h son extrémité. L'espèce unique {variegatus Waterh.) du genre est un très-petit in- secte de la taille du Choragus Sheppardi, d'un noir brunâtre et tacheté de testacé sur les élytres, livrée qui doit être très-sujette à varier. Il provient de l'île Charles, une des Gallapagos, où M. Darwin l'a pris en fauchant dans les herbes (1). Note. Les deux genres suivants me paraissent ne pas pouvoir être placés ailleurs que dans le groupe actuel. CAMARODERES. Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 85. La formule que M. Jekel consacre à ce genre est excessivement lon- gue et minutieuse; je la réduis à ses points essentiels. Tête (rostre compris) transversale, suliverticale, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux; rostre extrêmement court, arrondi sur les côtés et en avant, avec son bord antérieur échancré; ses scrobes recou- vertes, contiguës aux yeux, arrondies, puis un peu prolongées infé- rieurement. — Antennes beaucoup plus courtes que le prothorax, grêles, à articles i -2 plus gros que les suivants , celui-là oblong, celui-ci subglobuleux , 3-5 subcylindriques , décroissant peu à peu, 6-8 plus courts, transversaux, 8 contigu à la massue; celle-ci briève- ment ovale, large, déprimée; ses articles transversaux, le dernier arrondi au bout. — Yeux grands, peu convexes, en grande partie supérieurs, étroitement échancrés en avant. — Prothorax transversal, très-convexe, surtout en avant, légèrement arrondi sur les côtés, ré- tréci en avant, faiblement bisinué à sa base; sa carène voisine de cette dernière, surtout dans son milieu, obtusément anguleuse à ses extrémités, et remontant très-peu sur les côtés. — Ecusson relative- ment grand, triangulaire. — Elytres convexes, un peu plus longues que larges, subparallèles, isolément et obtusément arrondies à leur extrémité, débordant légèrement le prothorax à leur base. — Pattes assez courtes, peu robustes, les postérieures un peu plus longues que les autres; cuisses fortement en massue; tarses presque aussi longs (1) M. Jekel m'a communiqué, sous le nom de Entomopa brunneus, un in- secte de Colombie, encore plus petit que celui-ci, et (pi: me paraît appartenir au même genre; ses yeux seulement sont plus arrondis. Maliieureuïement les antennes manquent dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux. 554 ANTHRIBIDES. que les jambes, à articles 1 du double plus long que 2, 3 petit, en- foui; la dent des crochets médiane. — Pygidium oblongo-subco- nique, étroitement arrondi à son extrémité. — Corps en carré sub- ovale, finement pubescent. Ces caractères sont ceux des Ph.exithon de la seconde division de Schœnherr, avec des antennes un peu autrement faites, et un pro- thorax plus convexe. L'espèce (viduus) du Para que décrit M. Jekel a une livrée analogue à celle propre aux Ph^nithon en question. Je doute qu'elle doive former plus qu'une section parmi ces derniers. NERTHOMMA. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Ilisf., Ser. 3, Y, p. 42. Tête assez petite, presque carrée; rostre court, subéchancré au bout. — Antennes à peine plus longues que le corps, insérées dans une ca- vité arrondie près des yeux, à articles 1-2 courts, renflés, 3-8 grêles, allongés, 9-1 i formant une massue grêle et lâche. — Yeux très- g-rands, rapprochés en dessus, largement échancrés inférieurement. — Pro- thorax subquadrangulaire, un peu convexe; sa carène assez distante de sa base, arquée à ses extrémités et remontant très-peu sur les côtés. — Elytres médiocrement convexes, légèrement arrondies sur les côtés. — Pattes médiocres; 1'^'' article des tarses plus long que les autres pris ensemble. — Corps oblongo-ovale. Ce genre me paraît voisin des Phaulimia. 11 ne comprend qu'une petite espèce [stictica) de Bornéo, revêtue d"une pubescence d'un brun rougeâtre et marbrée de gris sur le prothorax et les élytres. Groupe XIII. Apolectides. Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête, fortement trans- versal, échancré en avant; ses scrobes supérieures, très-grandes et séparées par un intervalle plus ou moins faible. — Antennes très- longues et très-grêles, sans massue distincte dans les deux sexes. — Yeux finement granulés, latéraux, arrondis, très-convexes, entiers. — Carène du prothorax fortement arquée, subbasilaire dans son milieu, remontant sur les côtés à moitié de leur longueur. — Corps al- longé. A ne consulter que la situation des scrobes, ce groupe appartien- drait à la Légion suivante. Mais dans cette dernière, ces fossettes sont très-petites et voisines des yeux, tandis qu'ici elles sont, au contraire, très-grandes et occupent la majeure partie de la face supérieure du rostre. A ce caractère s'ajoutent des antennes pareilles à celles des Décataphanides qui suivent. Dès-lors, c'est près de ceux-ci que ces insectes doivent être placés. Ils sont propres aux divers archipels de APOLECTIDES. f)55 l'Océan indien et sont tous, pour le moment, réunis dans le genre .A.POLECTA de M. Pascoe. Genre incertœ sedis : Anocerastes. APOLECTA. Pascoe^ Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 431 (1). Mâles : Tête plus longue que large, plus ou moins prolongée en ar- rière des yeux, convexe et finement carénée entre ceux-ci ; rostre placé sur un plan inférieur à elle. — Antennes de trois à cinq fois aussi longues cpie le corps, à articles i gros, assez long et arqué, les suivants extrêmement grêles, glabres, noueux au bout, sauf les trois derniers, 2 beaucoup plus court que 1, 3-9 s' allongeant graduelle- ment, 10-H plus courts, veloutés, cylindriques, subégaux (2). — Pro- thorax pbis long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtes, un peu rétréci en avant. — Ecusson variable. — Elytres allon- gées, planes sur le disque, parallèles dans leurs trois quarts antérieurs, non calleuses avant leurs extrémités, un peu plus larges que le pro- thorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres ; cuisses assez fortement en massue, subpédonculées à leur base; tarses à arti- cles 1 plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets subbasilaire, oblique. — Métasternum allongé, ses épisternums médiocrement larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée en arrière. — Corps très-finement pu- bescent. Femelles : Les deux seules que j'aie vues avaient les antennes de moitié environ plus longues que le corps, mais faites, du reste, comme celles des mâles. Les espèces ont une distribution géograpbicjue très-étendue. On en a de l'île Maurice, de Ceylan, Java, Bornéo et des îles Arou ; mais jusqu'ici un petit nombre seulement ont été décrites (3) ; j'en- ai vu une demi-douzaine d'autres. Ce sont des insectes de taille au moins moyenne, dont la livrée varie beaucoup, mais consiste le plus sou- vent en bandes blanches sur le prothorax et les élytres, formant un dessin qui rappelle celui des Xenocerus. (1) Syn. Leptonemus, Dej. Cal. éd. 3, p. 25G. — Mecocehus? (pars), J. Tlioms. Archiv, entoni. I, p. 436. — J'ai \u également !e genre inscrit dans quelques collections sous le nom de Cerastomma Waterhouse, ([ui, à ma con- naissance, n'a jamais été publié. (2) Souvent ces deux articles, et parfois en même temps le 9«, se confon- dent entre eux de telle sorte qu'il est difficile de lus distinguer. Les antennes paraissent alors être composées seulement de dix ou de neuf articles. (3) A. grocillima, Pascoe, loc. cit. p. 431; Singapore. — /"«ca/a, Pascoe, Tlie journ. of Entom. I, p. 329; Moluques (Geram). — Mecoc. parvulus, J. Tlioms. loc. cit.; îles Arou. 536 ANTHKIBIDES. Note. Le genre suivant ne m'est pas connu en nature; mais si la situation de ses scrobes rostrales est exactement indiquée, il doit sans aucun doute être associé au précédent. ANOCERASTES. IfivoTT, Gêner. Cr/rc?//. pars I (1). Mâle: Tête plus longue que lar^e, renflée en arrière des yeux; rostre aussi long qu'elle, un peu élargi et échancré en avant ; ses scrobes supérieures et antérieures. — Antennes plus de deux fois aussi longues que le corps, grêles, à articles 1 assez gros, en massue, 2 très- court, 3-8 allongés (surtout 3 et 8), noueux au bout, 9-11 formant une massue très-longue, étroite, déprimée et longuement acuminée au bout, 10 très-court. — Yeux latéraux, grands, convexes, arrondis. — Proihorax plus long que large, arrondi sur les cotés, resserré en avant, rétréci et largement excavé sur ses flancs à sa base. — Elytres allongées, planes en dessus, non calleuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues, subégales ; tarses à articles I beaucoup plus long que 2, 3 enfoui. — Corps allongé, finement pubescent. Femelle : Antennes de la longueur du corps ; leurs articles ayant les mêmes proportions relatives que chez le mâle. M. ImhofF n'en décrit qu'une espèce [lepidus) de la côte de Guinée, d'assez grande taille, d'un brun carmélite et ornée sur les élytres d'assez nombreuses taches blanches. « Groupe XIV. Décatapnanides. Rostre court et très-épais, aussi large que la tête, quadrangulaire, échanfcré en avant ; ses scrobes très-grandes, fovéiformes, découver- tes, occupant la plus grande partie de ses côtés. — Antennes très- longues, souvent sans massue distincte chez les mâles. — Yeux laté- raux, grands, convexes, arrondis, entiers. — Carène du prothorax assez fortement anté-basilaire, rectiligne, anguleuse à ses extrémités et remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. — Corps très-allongé, sub cylindrique. Abstraction faite du rostre et de ses scrobes, ces insectes présentent, jusques et y compris la livrée, tous les caractères des Phlœotragus. C'est donc près de ces derniers que parait être leur place naturelle. Mais ayant pris la forme du rosire.pour base de la classification de la (1) M. Imhoff a écrit Anacerastes, mais c'est sur son invitation même que je change légèrement ce nom. DÉCAIAPHANIUES. 557 Tribu actuelle, je suis obligé de les rapprocher des Xenocehus, avec lesquels leur rostre, leurs antennes, leur carène prothoracique et même leur forme générale, leur donnent aussi des rapports réels. Ils sont propres à l'Afrique et ne constituent que les deux genres sui- vants qui sont à peine distincts l'un de l'autre. I. Yeux assez fortemeat granulés; prothorax oblongo-ovale : Decataphanes. II. — finement — ; — en carré long : Deuter ocrâtes. DECATAPHANES. Imhoff, Gêner. Curcul. pars I. Mâies : Tète aussi longue que large, un peu prolongée en arrière des yeux ; rostre un peu plus long que large, transversalement im- pressionné à sa base, déclive, concave et fortement échancré en avant. — Antennes très-variables sous le rapport de la grandeur (i), à arti- cles I oblongo-ovale, 9-10 très-allongés, noueux au bout, 3-4 plus grands que les autres, 1 1 longuement acuminé au bout, formant avec 10 une massue très-grêle, parfois complètement nulle. — Prothorax plus long que large, déprimé en dessus, oblongo-ovale, tronqué en avant; sa carène interrompue dans son milieu. — Ecusson transver- sal, arrondi en arrière. — Elytres allongées, parallèles, subcylindri- ques, légèrement déprimées sur le disque, non calleuses au sommet de leur déclivité, brièvement épineuses à l'angle suturai, sensiblement plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épau- les subcalleuses. — Pattes plus ou moins longues; cuisses en massue, les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes grêles, droites, tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 3 en grande partie enfoui; la dent des crochets basilaire, oblique. — Métasternum allon- gé, ses épisternums très-larges en avant, assez étroits et subparallèles en arrière. — Corps allongé, densément pubescent. Femelles : Rostre plus court. — Antennes n'atteignant pas la base du prothoràx, à articles 2-8 obconiques, 9-H formant une massue médiocre, oblongue, serrée, — Pattes plus courtes. A part leur rostre, leurs antennes plus grêles et leurs pattes plus longues , ces insectes ont complètement le /'acies des Phlœotragls, (1) Dans les grands exemplaires elles ont jusqu'à trois fois la longueur du corps; chez les plus petits elles sont seulement un peu plus longues que lui. C'est chez les premiers que leurs articles 3-4 sont plus grands (jue les autres; chez les seconds c'est le 2« qm est le plus long. M. imliolf a bien voulu me si- gnaler une erreur qu'il a commise à ce sujet. L'exemplaire qu'il a figuré comme étant la femelle du D. gracilis, est un de ces mules de petite taille; la vraie femelle de cette espèce présente les mêmes caractères que celle du D. j)ictus. 11 faut, par conséquent, supprimer les deux sections établies dans le genre par ce savant entomologiste, d'après les soi-disant différences qu'au- raient présentées les femelles de ces deux insectes. 538 4NTHR1B1DES. ainsi que je l'ai dit plus haut. Ils sont, comme ceux-ci, originaires de la côte de Guinée, et l'on ne connaît que les deux espèces [gracilis, piclm) publiées par M. Imhoff. DEUTEROCRATES. Imhoff, Gencr. Curcul. pars I (1). Genre à peine distinct des Decataphanes et que je n'adopte qu'avec hésitation. Il n'en diifère que par les caractères suivants : Mâles : Yeux plus finement granulés. — Prothorax en carré long, brusquement et brièvement rétréci en avant. Femelles : Antennes filiformes, de la longueur du corps. Il résulte de là , qu'à part la forme du prothorax il n'y a aucune différence essentielle entre les mâles et ceux des Decataphanes. Les femelles seules auraient ces organes autrement faits, mais il reste à savoir si ces femelles ne seraient pas des mâles de petite taille. Dans l'affirmative le genre devrait tout au plus former une section du pré- cédent. Je n'ai vu qu'un exemplaire que je crois appartenir à ce sexe et ne saurais décider cette question. L'unique espèce {nebulosus) que décrit M. Imhoff est de la cote de Guinée et ressemble complètement à un Decataphanes. Le Xenocerus gabonicus de M. J. Thomson est une seconde espèce du genre, plus grande que la précédente et d'un gris cendré presque uniforme. Comme son nom l'indique, elle est du Gabon (2). Groupe XV. Xénocérides. Rostre très-épais, très-court, aussi large que la tête, quadrangu- laire, profondément échancré en demi-cercle au milieu de son bord antérieur; ses scrobes très-grandes, découvertes, occupant presque en entier ses bords latéraux. — Antennes très-longues chez les mâles., courtes chez les femelles, sans massue proprement dite. — Yeux finement granulés, grands, transversaux, en fer à cheval. — Carène du prothorax distante de sa base, légèrement arquée, anguleuse à ses extrémités, remontant sur les côtés à peu de distance du bord an- térieur. — Corps allongé. Groupe voisin des Décataphauides et qui les représente aux Indes orientales, dans la Malaisie et la Polynésie, où il est confiné. Il ne s'en distingue essentiellement que par la profonde échancrure de ses yeux e^ le faciès particulier de ses espèces. Elles sont toutes réunies dans le genre suivant. (1) Syu. Xenocerus, J. Tlioms. Arcliiv. entom. II, p. 109. (2) Une troisième, de la Guinée portugaise, a été décrite par M. Jelicl(Ius. Saundors.; Col. l, p. 98) soos le nom de D. griseopictus . XÉNOCÉRIDES. 659 XENOCERUS. ScHOENH. Curcul., l, p. 117 (1). Mâles : Tête aussi large que longue, le plus souvent bicarénée sur la ligne médiane; rostre plus court qu'elle, transversal, plus ou moins inégal en dessus. — Antennes de deux et demie à cinq fois aussi longues que le corps, à articles 1 très-court, ovale, 2 et 4-9 très-allongés (3 quatre fois au moins plus court que 2), 10 beaucoup plus court que 9 et que H , celui-ci longuement acuminé. — Pro- thorax plus long que large, médiocrement convexe, parfois (par ex. semiluctiiosus) déprimé sur le disque, suLparallèle ou légèrement arrondi sur les côtés , brièvement rétréci à ses deux extrémités. — Ecusson variable. — Elytres allongées, planes sur le disque, paral- lèles dans leurs trois quarts antérieurs , non calleuses avant leur ex- trémité, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues et assez robustes, subégales; cuisses en massue; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets basilaire, petite. — Mésosternum allongé; ses épisternums élargis en avant, subparallèles dans le reste de leur longueur. — Corps finement pubesceut. Femelles : Antennes de la longueur environ de la moitié du corps, plus robustes, cylinch-acécs, densément pubescentes (2), à articles 3, 7 et 8 plus courts que les autres, 9-M ne formant pas de massue, H long, graduellement atténué en avant et aigu au bout. L'un des plus beaiLX genres de la famille et en même temps des plus variables sous le rapport de la taille, de la longueur des anten- nes et même de la livrée. Cette dernière consiste en taches ou en bandes blanches sur un fond tantôt noir, tantôt d'un jaune verdàtre pâle, et les antennes sont le plus souvent annelées de blanc. Parfois (par. ex. semiluctuosus) les femelles ont un dessin qui ne ressemble nullement à celui de leurs mâles. Ces insectes sont de grande ou au moins de moyenne taille et sont propres au continent indien, à ses archipels et aux parties avoisi- nantes de la Polynésie (3). (1) Syn. GNOMAFab. — Anthribus Hombr. etJa(iuiii. (2) Celles des mâles sout ordinairement glabres; mais assez souvent leurs articles 2-5 so.nt densément revêtus de poils lins, courts, ledressés, et le 2» est en même temps flexueux. (3) Aux trois espèces {saperdoides , cylindricoilis , flagellaius) de Java dé- crites par Schœnherr (Curcul. V, p. 238), aj. : A', semiluctuosus, Blancli. Voy. au pôle sud; Entora. p. 193, pi. 13, f. 1-2, çf, 9; Amboine.— s]jeraceru5, ara- rtn'6o(de5, Montrouz. Faun. d. l'île Woodl. p.4i; Nouvelle-Calédonie. — /a- irymans, J. Thocis. Archiv. entùm. I, p. 438, pi. 17, f. 3; iles Arou. — insh' gais, Pascoe, Abu. a. Mag. of nat. Hist. S';r. 3, IV, [). 328; Amboine; egwes^r/j. 560 ÀNTHRIBIDES. Groupe XVI. Xylinadides. Rostre très-épais, aussi large à sa base que la tète, au plus aussi long que large, quadrangulaire, échaucré ou non au milieu de son bord antérieur; ses scrobes occupant presque entièrement ses côtés, dé- couvertes, arrondies, nettement limitées. — Antennes très-robustes, au maximum de la longueur des deux tiers du corps, de forme varia- ble, terminées par une massue de trois ou cinq articles. — Yeux for- tement granulés, médiocres, très-saillants, transversaux, plus ou moins échancrés. — Carène du prothorax assez distante de la base de ce dernier, arquée, anguleuse à ses extrémités, atteignant presque sur les côtés le bord antérieur. — Saillie mésosternale étroite, en triangle allongé et aigu, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, sub- cylindrique. Le genre Xylinades est un des plus tranchés qui existent dans la Famille. A une forme générale pareille à celle des Phlœotragus, il réunit le rostre des Décataphanides ; mais en même temps il s'éloigne fortement de ces insectes par ses yeux et ses antennes. Aucun Anthri- bide n'en possède d'aussi robustes que ces dernières. Elles varient en même temps sous le rapport de la massue qui les termine et qui est tantôt assez allongée et peu distincte du fuuicule (par ex. W ester manni, atricornis) , tantôt brièvement ovale, très-grosse et très -compacte (quelques espèces nouvelles d'Afrique), mais visiblement composée de trois articles seulement. Il est possible qu'il y ait des passages entre ces deux formes et l'on peut les laisser provisoirement ensemble. Mais il en existe, chez une espèce inédite des Indes orientales, une troisième, tellement différente qu'elle me paraît mériter de former un genre à part. Ces insectes sont propres à l'Afrique et aux Indes orien- tales. I. Massue antennaire de 5 art., longue et très-large : Dasycorynus. II. — — 3 — oblongue ou brièvement ovale : Xylinades. DASYCORYNUS. Ce genre ne diffère absolument des Xylinades que par la forme des antennes. Les deux exemplaires que j'ai sous les yeux me parais- sent être des mâles. Antennes de la longueur environ des deux tiers du corps, très-ro- bustes, à articles 1-2 courts, subégaux, celui-là cylindrique, celui-ci obconique, 3-6 allongés, noueux au bout, égaux, 7-9 plus courts, triangulaires, égaux, 10 fortement transversal et un peu plus étroit, lies Arouj deleius, fimbriatus, variabilis, Bornéo; ibid. V, p. 35. — anguli- fer, reoocans, F. Walker, ibkl. III, p. 262; Ceylan. lYLliHADIDKS. 561 11 allongé, graduellement rétréci et largement arrondi au bout; les articles 6-10 et le sommet du 5« garnis en dessous de poils fins, longs, serrés et sublanugineux. L'espèce (1) qui présente ces singuliers caractères est originaire de Timor et de la taille des grands exemplaires du Xylinades Wester- manni de Java, mais encore plus robuste que ce dernier. Sa livrée est celle propre à toutes les espèces du groupe. XYLINADES. Latr., Famil. nat., p. 387. Mâles : Tète transversale; rostre plan et plurisillonné en dessus. — Antennes très-robustes, de longueur variable, atteignant au maxi- mum le milieu des élytres, à articles 1 court, ovale, 2-8 tantôt ré- gulièrement obconiques, tantôt noueux au bout, 9-11 formant une massue de forme variable. — Prothorax plus long que large, plus ou moins convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant. — Ecusson presque indistinct. — Elytres allongées, paral- lèles, subcylindriques, plus ou moins déprimées, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, un peu plus larges que le protho- rax, largement et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules rectangulaires , ou un peu échancrées dans leur milieu, avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures plus courtes que i'/ibdomen; jambes comprimées, quadrangulaires, un peu élargies à leur extrémité ; tarses à articles 1-2 subégaux, 3 enfoui ; la dent des crochets petite^ submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum allongé ; ses épisternums assez étroits, élargis en avant, subparallèles dans le reste de leur longueur. — Saillie mésosternale assez étroite, triangulaire, inclinée en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, densément pubescent. Femelles : Elles ne se distinguent des mâles que par leurs antennes qui sont plus courtes et atteignent au maximum la tase du protho- rax, du moins chez les espèces que j'ai à ma disposition. Ces insectes sont pour la plupart de grande taiUe ; leur livrée a la plus grande analogie avec celle des Phlœotragus, mais leur sculp- ture est assez différente. Sauf de rares exceptions, leur prothorax est couvert de granules ou de petites crêtes transversales, et les sillons peu profonds que présentent les élytres sont occupés par de petits (1) D. Riehlii. Elongatus, subtus ochracciis supra fusco ochraceoque vaiie- gatus; prothorace disperse luberculato, elyliis subtiliter striatis, striis internis reliquis basi tautum remole tubcrculalis, vontiis lateiibus cl medio fusco-ma- culatis. Loug. (rostro exclus.) 25 niill. Hab. ius. Timor. Coléoptères. Tome Vil. 30 562 ANXHRIBIDES. tubercules arrondis, ou des cloisons, tantôt très-rapprochés, tantôt plus ou moins espacés. Le genre, ainsi que je l'ai dit plus haut, est propre aux Indes orien- tales et à l'Afrique (1). Schœnherr n'en a connu qu'un petit nombre d'espèces (2) j il y en a dans les collections beaucoup d'inédites. Groupe XVII. Ecélonérides. Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête à sa base, plan en dessus, quadrangulaire, équilatéral ou transversal, tantôt entier, tantôt échancré au bout; ses scrobes suleiformes, verticales ou obli- ques. — Antennes au plus médiocres, terminées par une massue de trois ou quatre articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés, entiers, latéraux. — Carène du prothorax en général très-distante de la base de ce dernier et arquée, remontant plus ou moins loin sur les côtés. — Saillie mésosternale médiocrement large, de forme variable. — Corps allongé. Les scrobes rostrales qui, dans les dix groupes qui précèdent, étaient restées constamment fovéiformes, redeviennent ici suleiformes; en même temps, par suite de la brièveté du rostre, au lieu d'être très- obliques, comme chez les Mécocérides et les Sintorides, par exemple, elles sont verticales et voisines des yeux. Ce n'est que chez les Chirotenon que cette direction s'altère un peu. Ces insectes ont con- servé la forme allongée des espèces des quatre derniers groupes qui précèdent ; mais, sauf les Chirotenon, ils sont beaucoup plus petits. La plupart d'entre eux, surtout les Ecelonerus et les Dendrotrogus, ressemblent de si près aux Basitropis placés en tête de la Tribu sui- vante, que sans la situation et la forme différentes de leur carène prothoracique, il serait à peine possible de les en distinguer. Le groupe, par conséquent, doit terminer la Tribu actuelle. Les quatre genres qu'il contient sont disséminés en Afrique, aux Indes orientales et dans l'Australie. I. Massue antennaire très-allongée, linéaire et lâche : Chirotenon. II. — — plus ou moins courte et large, compacte. a Ses articles au nombre de 4 : Eticorynus. aa — — 3. Antennes plus longues que le prothorax; rostre échancré : Dendrotrogus. — courtes que le prothorax; rostre entier : Ecelonerus. (1) Schœnherr 'Curcul. V, p. 232) en décrit une espèce (Pertyi) soi-disant du Brésil. Ou elle n'appartient pas au genre, ou il y a erreur au sujet de son habitat. (2) Aux six espèces (abstraction faite du Pertyi) mentionnées par Schœnherr ECÉLONÉHIDES. 563 CHIUOTENON. Imhoff, Gêner. Curcul. pars I (l). Màlcs : Tête aussi longue que large, convexe entre les yeux; rostre situé sur un plan inférieur à elle, transversal, caréné en dessus, à peine sinué en avant; ses scrobes médianes, obliques. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, grêles, à articles 1 très-court, 2-8 obconiques, celui-là un peu plus court, 9-1 1 formant une massue al- longée, grêle, cylindrique, à articles subégaux. — Yeux très-grands, convexes, longitudinaux, un peu convergents en avant. — Prothorax plus long que large, déprimé en dessus, graduellement rétréci dans ses trois quarts antérieurs ; sa carène très-distante de sa base, faible- ment arquée, arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur les côtés. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres allongées, subparal- lèles, subcylindriques et un peu déprimées sur la suture, non cal- leuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — Pattes longues, les antérieures beaucoup plus que les autres; cuis- ses postérieures atteignant le sommet de l'abdomen ; jambes grêles ; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets siibbasilaire, oblique, aiguë. — Métasternum mé- diocrement long ; ses épisternums larges en avant, subparallèles en ar- rière.— Mésosternum en triangle curviUgne allongé, déclive. — Corps subcylindrique, finement pul:)escent. Femelles : Antennes dépassant à peine la base du prothorax, à ar- ticles 3-4 plus longs que les autres ; leur massue plus forte et moins régulièrement cylindrique. — Pattes antérieures un peu plus longues seulement que les autres. Le faciès est très-voisin de celui des Phloeotragus, ainsi que la taille de l'espèce [adustum] sur laquelle a été fondé le genre. Sa livrée est d'un gris cendré, plus ou moins varié de brun selon les individus. Elle est de la côte de Guinée. Le genre Ectatotarsus de Schœnherr, établi sur une espèce inédite de Natal qu'il nomme longimanus, ne diffère de celui-ci que par des caractères manifestement spécifiques. Les antennes des deux sexes sont un peu plus courtes, leur massue est un peu déprimée, et les épaules des élytres sont calleuses. Cet insecte est plus grand que V adustum, et sa livrée est celle de la plupart des Phloeotragus, si ce (loc. cit.), dont trois (Wesiermanni, nodicornis, Hopei) de Java cl trois (airi- cornis , maculipes, lanuginosus) d'Afri(|iie, aj. : Esp. africaine : A', similli- mus^i. Thoms. Archiv. entom. II, p. 112; Gabon. — Esp. indienne : A', indi- gnus, F. Walker, Ann. a. Mag. of nal. Hist. Ser. 3, III, p. 261; Cc'ylan. (1) Syn. EoTATOTARSUS^ Schœnh. Mantis. sec. Curcul. p. 2, 564 ANTHRIBIDES. n'est que ses élytres présentent, au-delà de leur milieu, une grande tache blanche transversale. EUCORYNUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 41. Mâle : Tête plus longue que large ; rostre à peine aussi long qu'elle, équilatéral, tronqué en avant; ses scrobes verticales. — Antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, robustes, à articles i-7 ob- coniques, subégaux, 8-11 formant une massue déprimée, oblongo- ovale, serrée, 1 1 arrondi au bout. — Yeux médiocres, assez con- vexes, subarrondis. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, régulièrement arrondi sur les côtés ; sa carène arquée, un peu flexueuse, rapprochée de la base dans son milieu, arrondie à ses extrémités, et remontant à peine jusqu'au miheu des côtés. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu déprimées, débordant légèrement le prothorax et largement échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen; jambes un peu comprimées; tarses à articles i à pehie plus long que 2, 3 en partie libre ;Ia dent des cro- chets voisine de leur sommet, oblique. — Pygidium en triangle cur- viligne, transversal. — Métasternum allongé; ses épisterrmms médio- crement larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez large, subparallèle, inclinée en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, finement pubescent. La femelle ne m'est pas bien connue, et c'est même arbitrairement que je regarde comme des mâles les exemplaires d'après lesquels a été rédigée la formule qui précède, et qui est conforme à celle de Schœnherr. Peut-être les deux sexes sont-ils semblables. Le type du genre est YAnthribus crassicornis de Fabricius, insecte de taille moyenne, propre à Java et Sumatra. Sa livrée consiste en de nombreuses petites taches d'un blanc jaunâtre sur un fond d'un noir mat, et en une bande transversale et post-médiane de même cou- leur, sur chaque élytre, bande très-variable selon les exemplaires. Les collections en renferment plusieurs autres originaires du continent indien, de ses archipels et de la Nouvelle-Guinée (1). DENDROTROGUS. H. Jekel, Ins. Saunders.; Col., l, p. 80 (2). Tête aussi longue que large ; rostre subtransversal, tronqué et (1) £. Stevensii, NouveDe-Guinée, setulosus, Philippines; Pascoe, Ann, a. Magaz. of nal. Hist. Scr. 3, IV, p. 433. — colligendus, colligens, F. Walker, ibid. Ser. 3, m, p. 261; Ceylaii. (2) Syn. Dendropemon, Scliœiili. Cvircul. V, p. 161. ErÉLONÉRIDES. 365 étroitement échancré dans senmilieu en avant ; ses scrobes verticales. — Antennes atteignant la base du prothorax, assez robustes, à arti- cles 1 très-court, 2-8 allongés, faiblement noueux au bout, décrois- sant graduellement, 9-{l formant une assez grande et large massue déprimée, subperfoliée, 9-1 0 égaux, i 1 triangulaire. — Yeux grands, convexes, oblongo-ovales, latéraux. — Prothorax médiocrement con- vexe, plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant; sa carène antérieure très-distante de sa base, arquée, an- guleuse à ses extrémités, remontant sur les côtés jusque près du bord antérieur, la postérieure nulle. — Ecusson petit, ovale, trans- versal. — Elytres allongées, en forme de cylindre déprimé, plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; jambes un peu comprimées; tarses à articles 4-2 subégaux, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets subbasilaire, obli- que.— Pygidium transversal, en triangle curviligne. — Métasternum allongé, ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster- nale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, pubescent. Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, je' ne connais pas bien les caractères sexuels ; il est probable qu'ils sont peu prononcés. Schœnherr a fondé, le premier, le genre sur VAnthribus perfolii- cornis de Fabricius, mais en lui imposant le nom de Dendropemon, qui, étant déjà employé pour des Lamellicornes coprophages (1), ne peut pas être conservé. Dans ces derniers temps M. Jekel, le croyant nouveau, l'a créé, une seconde fois, sous celui de Dendrotrogus, sur une espèce [hypocrila], dont il ignorait la patrie, mais qui est de Ceylan. Ces insectes ressemblent de très-près aux Eucorynus, abstraction faite de leurs antennes, et, quand ils ont perdu ces organes, on ne peut guère les en distinguer qu'à leur carène prothoracique qui est plus fortement anté-basilaire. Leur analogie avec les Ecelonerus qui suivent est tout aussi évidente pour ce qui concerne la livrée. Outre les deux espèces ci-dessus, qui sont les seules décrites, il y en a plusieurs dans les collections, originaires des archipels indiens. ECELONERUS. ScHOENH. CurcuL, V, p. 163. Mâles : Tête aussi longue que large; rostre transversal, plan en dessus, à peine, sinué en avant; ses scrobes un peu recouvertes, transversales. — Antennes dépassant un peu le milieu du prothorax, (1) Voyez tome,IlI, p. 102. 566 ANTHRIBIDES. assez robustes, à articles 1 très-court, 2-8 allongés, un peu noueux au bout, 3 le plus long de tous, 4-8 décroissant successivement, 9-1 1 formant une petite massue déprimée, ovale, serrée, obtuse au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, convexes, latéraux. — Prothorax plus long que large, peu convexe, graduellement rétréci et tronqué en avant; sa carène distante de sa base, arquée, anguleuse à ses extrémités et s'arrêtant avant le milieu des côtés. — Ecusson trans- versal, arrondi aux angles. — Elytres allongées, cylindriques, un peu déprimées, sensiblement plus larges que le prothorax et large- ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, égales; cuisses fortement en massue, les postérieures beau- coup plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 1 un peu plus long que 2, 3 enfoui ; la dent des crochets médiane, oblique. — Pygidium en triangle curviligne, transversal. — Métasternum médio- crement allongé ; ses épisternums larges, subparallèles. — ^Saillie mésosternale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, pubescent. Femelles : Elles diffèrent à peine des mâles ; leurs antennes sont seulement un tant soit peu plus courtes. Genre propre à l'Australie et composé en ce moment de trois espèces (1) de taille moyenne, blanches en dessous, noires et variées en dessus de blanc et de jaune d'ocre. Cette dernière couleur forme sur les élytres deux bandes transversales mal limitées et plus ou moins apparentes. TRIBU IL BASITROPIDES. Carène antérieure du prothorax confondue avec le bord postérieur de ce dernier et remontant à angle droit sur ses côtés. Les exceptions que présente ce caractère sont très-peu nombreuses et purement spécifiques, c'est-à-dire n'existent que chez quelques es- pèces dont les congénères sont, sous ce rapport, à l'état normal, par exemple chez certains Cratoparis. Mais dans ce cas la portion du prothorax qu'on aperçoit en arrière de la carène est toujours extrê- mement étroite. Les Blaberus sont les seuls chez lesquels cette der- nière est arrondie à ses extrémités ; partout ailleurs elle est anguleuse. Jamais ici le rostre ne prend cette forme allongée et rétrécie à sa base, qu'il affecte dans les premiers groupes de la Tribu précédente. Son diamètre égale toujours celui de la tète, et il est rare qu'il soit plus long que large. Les antennes ne sont jamais non plus démesu- (1) E.subfasciatus, msMiam,Scliœnh. loc. cit. — Aj. ; E.albopictus, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 5-8 (Moreton-Bay). BASITROPIDES VRAIS. S 67 rément allongées, et la règle générale est que les yeux soient échan- crés. Enfin il n'y a ici que des espèces ou petites, ou dont la taille est, au maximum,, un peu au-dessus de la moyenne. Ces insectes sont bien moins nombreux que les Tropidérides, mais aussi variables dans leur organisation que ces derniers, etconstituent quatre groupes. I. Rostre parallèle. a Corps allongé, cylindrique. Scrobes rostrales sulciformes, recouvertes. Basitropides vrais. — — fovéiformes(l), découvertes. Eugonides. a a Corps ol)loug ou ovale; scrobes rostrales fovéi- formes. Anthribides vrais. II. Rostre très-court, coupé obliquement de chaque côté; scrobes rostrales sulciformes. Brachvtarsides. Groupe I. Basitropides vrais. Rostre carré, un peu moins long que large, médiocrement épais, tronqué en avant; ses scrobes sulciformes, subverticales, recouvertes. — Antennes courtes ou médiocres, assez robustes, terminées par une large massue de quatre ou cinq articles. — Yeux finement gra- nulés, latéraux, brièvement ovales, entiers. — Carène du prothorax remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. — Corps allongé, cylindrique et un peu déprimé. Ces insectes représentent les Ecélo-nérides dans la Tribu actuelle. Ils sont en même temps très-voisins des Eugonides qui suivent, mais en diffèrent essentiellement par la forme de leur rostre et leurs scro- bes qui sont recouvertes. Leurs espèces sont propres à l'Afrique, aux Indes orientales, à l'Australie, et ne constituent que les deux genres suivants : I. Antennes à art. 2-7 subégaux : Basitropis. II. — — 3-4 allongés : Gynundrocerus . BASITROPIS. H. Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 90. Mâles : Tète plus longue que large ; rostre transversal, finement caréné en dessus. — Antennes un peu plus longues que la moitié du prothorax, robustes, à articles 1 gros, ovale, 2-5 obconiques, subé- gaux, 6-8 graduellement transversaux, 9-11 formant une massue déprimée, large, oblongue, assez serrée, à articles subégaiix, 1 1 trian- gulaire, arrondi au bout. — Prothorax plus long que large, médio- (1) SaufchezCes Eugonus. 568 ANTHRIBIDES. crement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant et tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, va- riable. — Elytres allongées, cylindriques, plus ou moins déprimées, pas plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement échan- crées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes , robustes; cuisses fortement en massue ; tarses à articles 1-2 subégaux, 3 enfoui ; la dent des crochets submédiane, assez longue, oblique. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement allongé; ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster- nale en triangle aigu, recourbée en arrière. — Corps allongé, pubes- cent. Femelles : Elles ne diffèrent qu'à peine des mâles par leurs antennes un peu plus courtes. Les espèces sont propres aux Indes orientales et à l'Australie^ de taille médiocre et marbrées en dessus de jaune d'ocre sur un fond noir; parfois la première de ces couleurs forme sur les élytres une ou deux bandes transversales. Il n'y en a jusqu'ici qu'un petit nombre de décrites (1). GYNANDROCERUS (2). Ce genre ne diffère absolument des Basitropis que par la struc- ture des antennes qui présentent cette particularité insolite que le nombre des articles de leur massue n'est pas le même dans les deux sexes. Mâle : Antennes un peu plus longues que le prothorax, à articles 2-3 notablement plus longs que les suivants du funicule; leur mas- sue formée par les cinq derniers, très-large et très-serrée. Femelle : Antennes un peu plus courtes que le prothorax ; leur massue beaucoup plus étroite que celle du mâle et formée par les quatre derniers articles. Ces deux caractères, corroborés par un habitat tout différent, me paraissent suffisants pour séparer ce genre des Basitropis. L'unique espèce (3) qui le compose est un peu plus grande que ces derniers, et originaire de la côte de Guinée. (1) B. nitidicutis, Jekel, loc. cit. p. 92; Ceylan. — peregrinus, ingratus, Australie (Port Essington); mucidus, Bornéo; Pascoe, Ann. a. Magaz of nat. Hist. Ser. 3, lY, p. 432.— soWarws, Pascoe,The Journ. of Entom. I, p. 61; Australie. (2) Le genre parait avoir été fondé par M. Jekel, qui ne l'a publié nulle part, sous le nom de Platycorïkus, déjà employé pour un genre de Chrysomélides du groupe des Eumolpides. (3) G. antennalis. Elongatus, subtus griseo-pubescens/ supra fusco-raarmo- ratus, anteunis griseo-annulatis, clava atra, apice albo; elytris subtilissime striato-punctatis. Long, (rostre exclus.) 10-14 mil!. Habit. Africa occ. EUGONIDES. 5C9 Groupe II. Eugonides. Rostre épais, très-court, plan en dessus, échancré en avant ; ses scrobes fovéiformes (Eugonus excepté), occupant en entier ses côtés, empiétant un peu sur sa face supérieure, et contiguës aux yeux. — Antennes de longueur variable, terminées par une large massue de trois à cinq articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands, transversaux, échancrés. — Carène du prothorax remontant sur les côtés au-delà du milieu de leur longueur. — Corps allongé, cylindrique. Un rostre remarquable par son extrême brièveté et une forme gé- nérale tout-à-fait cylindrique, tels sont les deux caractères, dont le premier seul a une importance réelle, qui distinguent ce groupe du précédent. On pourrait y ajouter la forme des scrobes, si elle ne souf- frait pas une exception chez les El'ggni's, mais ces insectes appar- tiennent si manifestement à ce groupe, qu'à moins d'en établir un pour eux seuls, il n'est pas possible de les placer ailleurs qu'ici. Les Eugonides sont les derniers Basitropides dont le corps atfecte la forme cylindrique. Ils sont de taille assez grande ou moyenne et constituent les quatre genres suivants, lesquels sont disséminés en Amérique, en Afrique, aux Indes orientales et dans les parages de la Nouvelle-Guinée. I. Antennes plus longues que le prothorax dans les deux sexes. Massue antennaire de 4 articles : Polycorynus. — — 5 — : Aneurhinus. II. Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux sexes. Scrobes rostrales sulcifornies : Eugonus. — — fovéiformes : Ozotomerus. POLYCORYNUS. ScHOENH. Curcul. V, p. 267. Mâle (1) : Tète transversale; rostre beaucoup plus large que long, assez fortement échancré en triangle au bout; ses scrobiîs irrégulière- ment ovales. — Antennes presque aussi longues que le corps, assez robustes, à articles 1 gros, en massue arcjuée, aussi long que 3, 2 très- court, obconique, 3-7 allongés, noueux au bout (5-8 munis de chaque côté, à leur extrémité, d'une petite saillie fasciculée), 8-H formant une massue allongée, large, déprimée, serrée, pubescente en des- sous, 8 le plus long, 11 acuminé au bout. — Yeux assez finement (1) Schœnherr ne l'a pas connu, et l'on doit à M. Imholf (Gêner. Curcul. pars 1 ) d'avoir publié ses caractères. 570 ANTHRIBIDES. granulés, fortement échancrés. — Prothorax beaucoup plus long que large, un peu déprimé sur le disque, légèrement arrondi sur les côtés, coupé obliquement et muni de chaque côté, en avant, d'une très-petite dent; sa carène remontant sur les côtés un peu au-delà de leur mi- lieu. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylin- driques, à peine plus larges que le prothorax et tronquées en avant, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes ; cuisses fortement en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 un peu plus grand que 2, 3 enfoui, assez grand ; la dent des crochets placée entre leur milieu et leur extrémité, pe- tite, oblique. — Métasternum allongé; ses épisternums extrêmement larges en avant, rétrécis en arrière, sinués au côté interne. — Saillie mésosternale assez large, en triangle aigu. — Corps allongé, cylin- drique, assez densément pubescent. Femelle : Antennes atteignant à peine la base du prothorax; leurs articles 3-8 simples à leur extrémité. On n'en connaît qu'une espèce, VAnthribus compressicornis de Fa- bricius, assez grand insecte de la côte de Guinée, varié de noir sur un fond d'un blanc grisâtre. ANEURHINUS. J. Thoms-, Archiv. entom. II, p. 114. Mêmes caractères que les Polycorynus , sauf les différences sui- vantes : Rostre légèrement échancré dans son milieu en avant. — Antennes des mâles à peine de la longueur de la moitié du corps ; leur f unicule à article 4 beaucoup plus long que les autres; leur massue allongée, composée de cinq articles; les articles 5-8 sans saillies dentiformes à leur extrémité. La femelle m'est inconnue, mais n'a probablement pas les an- tennes plus longues que celles du Polycorijnus compressicornis de son sexe. M. Imhoff, qui a connu une espèce de ce genre qu'il a figurée et brièvement décrite, sous le nom de pantherinus , n'en a fait qu'une section particulière des Polycorynus. Elle est originaire de la côte de Guinée. M. J. Thomson en a pubhé depuis, une autre (1) du Ga- bon que j'ai sous les yeux et qui pourrait bien être la môme que la précédente. Toutes deux ont une livrée analogue à celle du Polyco- rynus compressicornis. Le genre est aux Polycorynus ce que les Gynandroceri;s, du groupe des Basitropides, sont aux Basitropis. (1) A. variegatus, J. Thoms. loc. cit. pi. 2, f. 4, cT- EUGONIDES. 571 EUGONUS. ScHOENH. CurcuL, l, p. 144 (1). Mâles : Tête fortement transversale; rostre trois fois au moins aussi large que long, un peu arrondi et étroitement, mais assez pro- fondément échancré en arc au milieu de son bord antérieur; ses scrobes étroites, contiguës aux yeux, verticales et fortement prolon- gées sous lui. — Antennes de la longueur des deux tiers du protho- rax, médiocrement robustes, à articles obconiques : 1 très-court, 2 un peu plus long que les suivants, 3-8 égaux, 9-H formant une mas- sue allongée, lâche, médiocrement large, 10 plus court que les deux autres, 1 1 acurainé au bout. — Yeux contigus au prothorax, très-for- tement granulés, largement sinués en avant. — Prothorax à peine ou un peu plus long que large , cylindrique , avec son bord antérieur coupé obliquement, largement échancré en arc sur son bord antéro- inférieur; sa carène remontant sur les côtés au niveau du bord an- térieur (2). — Ecusson petit, carré, un peu transversal. — Elytres médiocrement allongées, cylindriques, -à peine plus larges que le pro- thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes, subégales; les quatre cuisses antérieures graduellement en massue, les postérieures rétrécies à leur base, im peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1-2 égaux, 3 en- foui; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en triangle curviligne. — Mélasternmii assez allongé, ses épisternums parallèles. — Saillie mésosternale transversalement dilatée à son extrémité. — Corps cylindrique, pubescent. Femelles : Leurs antennes un peu plus courtes et dont la massue est un peu plus forte et plus serrée, les distinguent seules des mâles. Insectes propres à l'Amérique, de taille moyenne et marbrés en dessus de blanc ou de gris jaunâtre sur un fond noir. Au premier coup-d'œil, on les prendrait plutôt pour des Clérides ou des Bostri- chides que pour des Anthribides. Il n'y a encore de décrites que les deux espèces (3) publiées par Schœnherr. (1) Syn. ScHiMATocHEiLus, Dej. Cat. éd. 3, p. 258. (2) Elle dépasse légèrement ce bord chez le subcylindricus, en y formant de cliaque côté une petite saillie dentiforme; chez le virgatus cette saillie est plus forte^ calleuse et redressée. (3) E. virgatus, Brésil; subcylindricus ,Me%\qne; Schœnh. Curcul. lor. cit. p. l45,etV, p. 171. 572 ANTHRIBIDES. OZOTOMERUS. B. Perkoud, Ann. d. l. Soc. Linn. d. Lyon, Ser. 2, 1, p. 406 (1). Mâles : Tête aussi longue que large ; rostre excessivement court ; ses scrobes subarrondies. — Antennes dépassant à peine le milieu du prothorax, robustes, à articles 1 très-court; 2 du double plus long que 3 et obconique comme lui, 4 beaucoup plus grand, très-gros, dé- primé et dilaté au côté interne, 5-8 très-courts, obconiques, égaux, 9-1 i formant une 'massue assez large et assez serrée , oblongo-ovale, subacuminée au bout. — Yeux assez fortement granulés, étroitement échancrés en avant. — Prothorax presque aussi long que large, cy- lindrique ; son bord antérieur largement saillant et arrondi en avant, muni d'une petite saillie dentiforme de chaque côté; sa carène re- montant à angle droit jusqu'aux deux tiers environ de sa longueur. — Ecusson très-petit, transversal, arrondi en arrière, parfois {Water- housei) nul. — Elytres allongées, cylindriques, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes courtes, assez robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 1 plus long que 2, 3 très petit, enfoui; la dent des crochets médiane, très-petite. — Pygidium en triangle curviligne (2). — Métasternum assez allongé, ses épisternums subparallèles. — Saillie mésosternale large, triangulaire, verticale, recourbée en arrière à son extrémité. — Corps allongé, cylindrique, densément pubescent. MM. Perroud et Pascoe ne parlent pas des femelles et je ne les connais pas plus qu'eux. Il est probable qu'elles diffèrent des mâles par le 4" article de leiu's antennes, simple ou moins gros et moins dilaté. Ces insectes, remarquables par la forme singulière de leurs an- tennes, ont complètement le faciès des Eugonus et leur taille. L'es- pèce [maculosus] décrite par M. Perroud habite les environs de Cal- cutta et la côte de Coromandel. Depuis, M. Pascoe a fondé son genre DiPiEZA sur une autre provenant des îles Arou et qu'il nomme Wa- terhousei; mais ce genre ne diffère absolument en rien de celui-ci (3). (1) Syn. DiPiEZA, Pascoe, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 331. (2) M. Pascoe assigne au Waterhousei six segments abdominaux; mais cet insecte, que j'ai sous les yeux, n'en a que cinq comme tous les Anthribides. (3) Le genre OEdfxerus de M. Montrouzier (Faune de l'île WoodI. p. 46, et Ann. d. 1. Soc. entoin. 1860, p 872) est aussi, très-probablement, le même que celui-ci. Seulement, d'après les caractères qui lui sont assignés, ce serait le 3e et non le 4e article de ses antennes qui serait beaucoup plus grand que les autres, et M. Montrouzier ajoute que la massue est formée de quatre ar- ANTHRIBIDES VUAIS. 573 La livrée de ces deux insectes consiste en un mélange confus de roux, de noir et de brun, sur lequel se détachent plus ou moins nettement deux bandes blanches, l'une voisine de la base des élytres, l'autre occupant le sommet de ces organes. Groupe III. Anthribides vrais. Rostre plus ou moins épais, parallèle ou subparallèle, tantôt plus long que large ou équilatéral, tantôt transversal, plan en dessus; ses scrobes fovéiformes, latérales, découvertes, rarement un peu recou- vertes. — Antennes de forme et de longueur variables. — Yeux échan- crés ou au moins sinués. — Carène du prothorax remontant plus ou moins sur les côtés. — Corps oblong ou subovale. La forme générale du corps suffit à elle seule pour distinguer ce groupe des deux précédents. Il diffère en outre des Basitropides vrais par la forme des scrobes et des Eugonides, chez la plupart desquels elles sont fovéiformes, en ce qu'elles n'empiètent pas sur la face su- rieure du rostre. C'est le groupe de la Tribu actuelle le plus riche en espèces. Elles sont répandues sur tout le globe et constituent les douze genres sui- vants, dont deux (Anthribus, CRAXOPARisjont d'es représentants en Eu- rope. I. Hanches antérieures assez fortement séparées; rostre écliancré à son extrémité, a Rostre beaucoup plus long une large. Yeux faiblement écliancrés : Anthribus. — très-fortenïent — : Toxonotus. a a Rostre fortement transversal : Phlœubius. II. Hanches antérieures très-faiblement séparées; rostre entier, ou légèrement sinué à son extrémité. 6 Massue antenoaire plus ou moins large et serrée, c Antennes plus courtes que le protiiorax ; leur massue de 3 art. d Carène du prolhorax atteignant sur les côtés son bord antérieur. Saillie mésosternale en triangle curviligne : Penestica. — — carré transversal : Piœnia. dd Carène du prothorax ne dépassant pas le milieu de ses côtés. Yeux petits, déprimés : Trigonorhinus. — grands, convexes : Cratoparis. ticles peu distincts. Mais ces difTérencos sont peut-être le résultat d'une erreur d'observation ou simplement spécifiques. Du reste, le nom du genre ne pour- rait pas être conservé, ayant iléjà été employé |iar MM. Kollar etL. Hedtcuba- cher (in Hiigels kaschmir, IV, 2, p. Dôti) pour un genre de Gallérucides. 574 ANTHRIBIDES. ce Antennes beaucoup plus longues que le prolhorax; leur massue de 4 arl. : Piesocorynus. hb Massue antennaire allongée, grêle et très-làche. e Antennes plus longues que le corps. /■ Carène du prothorax atteignant sur les côtés son bord antérieur : Protœdus. ff — — ne dépassant pas le milieu de ses côtés. Tarses à art. 3 grand, presque libre : Dœothena. — — petit, enfoui : Exillis. ee Antennes un peu plus longues que le prothorax; la carène de ce dernier remontant à peine sur les côtés : Blaberus. Genres incertae sedis : Parablops, Dinema, Rhinobrachys. ANTHRIBUS. Geoffr., Ins. d. envir. d. Paris, 1, p. 306 (1). Schœnherr a confondu, en dernier lieu, plusieurs genres distincts dans celui-ci (2), et en a rendu une définition précise impossible. La formule qui suit est empruntée exclusivement à VA. albinus d'Eu- rope, qu'on peut en regarder comme le type, et aiix espèces qui lui ressemblent. Mâles : Tête plus longue que large; rostre aussi long qu'elle, légè- rement et peu à peu élargi en avant, avec son bord antérieur forte- ment et triangulairement échancré; ses scrobes distantes des yeux, très- profondes, subarrondies. — Antennes de la longueur du corps, robustes, à articles 1 très-gros, subovale, plus long q\ie 2, celui-ci très-court, 3-8 allongés, subégaux, 9-11 formant une massue allon- gée, 10 plus court que 9 et 11, celui-ci longuement acuminé. — Yeux finement granulés, latéraux, assez petits et assez convexes, sub- arrondis, faiblement échancrés en avant. — Prothorax aussi long que large, convexe, arrondi sur les côtés, rétréci dans son tiers antérieur ; sa carène remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson subarroudi. — Elytres médiocrement allongées, assez convexes, déprimées sur le (1) Geoffroy n'a pas connu l'espèce actuellement typique du genre, VAnthri- bus albinus d'Europe. (2) Primitivement (Gurcul. Disp. meth. p. 32 et 36), il l'avait divisé en deux (AfiTHRiBus et Phlokobius) qu'il avait, même assez fortement séparés. Plus tard (Gurcul. I, p. 129) il a réuni ces deux genres en un seul (Anthribus) qu'il a divisé en doux sections auxquelles il n'a pas assigné de caractères, se contentant de les désigner sous les noms de Anthribi genuini et Anihribi spurii. Mais l'on voit par ses descriptions qu'il les basait uniquement sur la forme de la massue antennaire, sans tenir compte de celle du rostre et des yeux. Enfin, en dernier lieu (Gurcul. V, p. 240), il a supprimé ces sections en disposant les espèces du genre dans un autre ordre. ANTHUIBIDES VRAIS. 575 disque, calleuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le pro- thorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangu- laires. — Pattes médiocres, subégales; hanches antérieures assez for- tement séparées; cuisses en massue, les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen; tarses médiocres, à articles i de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale large, verticale, en carré subtransversal. — Corps oblong, fmement pubes- cent. Femelles : Antennes atteignant à peine la base du prothorax, à ar- ticles 2-8 allongés, 3 un peu plus long que les autres, 8 plus gros, 9-H formant une massue médiocre, serrée, 10 court, subconique et assez aigu. Ainsi restreint, ce genre se distingue des deux suivants par la réu- nion -des caractères que voici : la longueur du rostre, la forme du front qui n'est nullement rétréci par les yeux, la petitesse de ceux-ci et leur faible échancrure ,. enfin, par le fades dû principalement à ce que le prothorax est sensiblement débordé à sa base par les élytres, et que ces dernières ne sont pas régulièrement cylindriques. Parmi les espèces décrites par Schœnherr, je n'en vois, avec certi- tude, aucune qui puisse être associée à VAnthribus albinus, mais j'en ai sous les yeux plusieurs des Indes orientales que je crois inédites, et qui appartiennent au genre. L'espèce européenne est trop connue pour qu'il soit nécessaire d'entrer dans aucun détail cà son égard. L'intervalle assez grand qui sépare les hanches antérieures chez ces insectes est un caractère qui n'a pas encore été signalé, et qui ne se retrouve que dans les deux genres suivants. TOXONOTUS. Mêmes caractères que les Anthribus, sauf les points suivants : Mâles: Rostre concave en avant. — Antennes beaucoup plus lon- gues que le corps, à articles 2 plus long que 1 et plus court de moitié environ que les suivants, noueux au bout comme eux, 3-9 très-al- longés et subégaux, iO-li un peu plus courts et plus épais, formant à peine une massue, 1 1 aigu au bout. — Yeux un peu plus grands, réniformes et fortement granulés. — Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci dans sa moitié antérieure, légèrement bisinué à sa base. — Elytres allongées, parallèles, régulièrement convexes, pas plus larges que le prothorax à leur base. — Pattes longues, les anté- rieures plus que les autres; l*"" article des tarses terminé en dessus par une longue épine aiguë. — Saillie mésosternale assez étroite, en carré long. — Corps allongé, aripié en dessus. 576 ANTHRIBIDES. Femelles: Antennes un peu plus longues que le prothorax, à arti- cles 2-8 subégaux, 9-1 1 formant une massue médiocre, assez serrée, 9 en triangle allongé, H brièvement ovale. — Pattes plus courtes, subégales ; l*"" article des tarses sans épine au bout. Je ne connais jusqu'ici que VAnlhribus fascicularis de Schœn- herr (1), espèce originaire de Cuba, qui rentre dans ce genre. On voit par la formule qui précède, qu'avec un rostre allongé comme celui des Anthribus, il diffère de ces derniers par des caractères importants et un faciès tout-à-fait autre. Cet insecte varie considérablement sous le rapport de la taille; les grands exemplaires mâles égalent Y Anthri- bus albinus, les petites femelles sont des deux tiers moins grandes. L'épine dont le l*'' article de tous les tarses est armé chez le mâle, constitue un caractère singulier, et qui a été omis par Schœnherr. PHLOEOBIUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 36. Ce genre ne diffère également des Anthribus que par les caractères qui suivent : Mâles : Tête rétrécie en avant par les yeux ; rostre beaucoup plus court qu'elle, fortement transversal, impressionné en dessus, avec son bord antérieur fortement échancré ; ses scrobes occupant presque en entier ses bords latéraux, contiguës aux yeux. — Antennes plus longues que le corps, à articles \ très-gros, subovale, 2 beaucoup plus petit, 3-8 allongés, noueux au bout, 3 notablement plus long que les autres, 9-11 formant une massue allongée, lâche, de forme variable. — Yeux fortement granulés, très-grands, en fer à cheval, trans- versaux, rapprochés sur le front. — Prothorax transversal, convexe, rétréci dans un peu plus de son tiers antérieur, parallèle en arrière, tronqué ou faiblement bisinué à sa base. — Elytres assez allongées, convexes, parallèles, pas plus larges que le prothorax à leur base. — Pattes médiocres, subégales. — Corps subcylindrique, un peu dé- primé. Femelles : Antennes dépassant un peu le prothorax, à articles 2-8 aUongés, noueux au bout, 3-4 plus longs que les autres, 9-1 1 formant une massue plus ou moins large, serrée, obtuse au bout. Ce genre s'éloigne considérablement des deux précédents par la forme de son rostre et de ses yeux qui ont la plus intime ana- logie avec ceux des Phoeniton. D'un autre côté, il se rattache aux An- thribus et aux ToxoNOTUs par la largeur relative du prosternum entre les hanches antérieures, et doit rester près d'eux. 11 se partage en deux sections. (1) Curcul. I, p. 132. AMHiaillUL,S VUAIS. 577 Les espèces (1) de la première ont la forme arquée du Toxonotus fascicidaris, et le dernier article de la massue antennaire des mâles, tout en variant sous le rapport de la forme, est de longueur ordinaire. Celles de la seconde sont simplement cylindriques et un peu dé- primées ; l'article en question, dans le même sexe, est extrêmement allongé, longuement atténué et très-aigu au bout; les deux précé- dents sont eux-mêmes très-étroits, de sorte c[ue c'est à peine si Fa massue existe (2). PENESTICA. Pascoe, Ann. a. Mng. of nat. Hist., Scr. 3, IV, p. 332. Tète aussi longue que large ; rostre presque aussi large qu'elle, ■ transversal, avec son bord antérieur largement sinué ; ses scrobes un peu récouvertes, très-grandes, contiguës aux yeux, irrégulières. — Antennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, robustes, à articles obconiques : 1-3 allongés, subégaux, 4-8 plus courts, décrois- sant graduellement, 9-1 1 formant une massue presque aussi longue que le funicule, très-large et compacte (3), 11 plus grand que les au- tres, largement arrondi au bout. — Yeux assez fortement granulés, assez fortement échancrés, très-convexes en arrière, légèrement obli- ques. — Prothorax subtransversal, convexe, coupé un peu oblique- ment de cliaque côté en avant, légèrement bisinué à sa base ; sa ca- rène remontant sur les côtés jusqu'au bord antérieur. — Ecusson arrondi. — Elyfres courtes, convexes, subovales, pas plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à leur base.— Pattes courtes, assez robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses assez longs, à articles 1-2 subé- gaux, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets placée au-devant de (1) A.aiternans \\iedem.,longicornisFiih., des Indes or.; griseus¥d.h.,de l'Australie; Schœnh. Curcul. I, {>. 130. (2) A. nigroungulatus Schli., fks Inùes or.; compressicornis Fab.; delà Guinée; Schœnh. loc. cit. Schœiiherr n'a connu que la femelle d\\ second. Les autres espèces décrites par lui (loc, cit. V, p. 241 sq.), et non citées ici, me sont inconnues. Toutes les espècesd'AmHRiBUs, récemment publiées, me paraissent appartenir au genre acluel, à savoir : A. arcifenis, Blanch. Voy. au pôle sud; Entom. p. 195; îlesÂrou. — apicalis, F. AYalker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 262 ; Ceylan. — Wallacei, Pascoe, ibid. V, p. 47; îles Arou. —subpeni- cillatus,albopygialis,i. Tboms. Arcliiv. entom. II, p. 113; Gabon. (3) M. Pascoe l'indique comme étant « quelque peu dilatée. » L'exemplaire qu'il a eu l'obligeance de me comniuni()ucr n'a qu'une seule antenne complète, et encore esUelle raccommodée. Mais comme elle s'accorde pour les couleurs . avec la description que donne M. Pascoe de ces organes, je ne pense pas qu'il y ait eu ici substitution de l'antenne d'une autre espèce. Coléoptères. Tome VIL 37 578 ANTHRIBIDES. leur milieu. — Pygidium en triangle curviligne assez aigu. — Mé- tasternum très-court ; ses épisternums très-larges en avant, graduel- lement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, subverticale, un peu rétrécie et subarrondie en arrière. — Corps massif, subovale, densément pubescent. M. Pascoe n'en décrit qu'une espèce {inepta) des lies Arou. Elle est de la taille des plus grands exemplaires du Tropideres albirostris, mais beaucoup plus massive que ce dernier. Sa livrée offre un mé- lange de blanc, de gris, de jaune et de noir, avec quelques taches de cette dernière couleur. Je ne connais pas le sexe de l'individu que j'ai sous les yeux. PIOENIA. Pascoe, The Journ. of Entom., I, p. 332. Tète transversale ; rostre aussi large qu'elle, extrêmement court, faiblement sinué en avant ; ses scrobes légèrement recouvertes, conti- guës aux yeux, ovales. — Antennes à peine plus longues que la tête et le rostre réunis, à articles i-2 plus gros et un peu plus longs que les suivants, obconiques, 3 presque aussi grand, 4-8 très-courts, dé- croissant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale, déprimée, compacte, obtuse au bout. — Yeux finement granulés, grands, assez convexes, empiétant faiblement sur le front, étroitement échancrés en avant. — Prothorax transversal, convexe, avec ses angles antérieurs fortement rabattus, parabohquement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base; sa carène remontant à angle droit sur les côtés, dans toute leur étendue, et tranchante. — Ecusson linéaire, transversal. — Elytres très-courtes, convexes, subovales, pas plus larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes courtes ; cuisses peu à peu et fortement en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à arti- cles 1 un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets subbasilaire. — Pygidium assez allongé, peu à peu rétréci et arrondi au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles, — Saillie mésosternale en carré transversal, verticale. — Corps court, subovale, finement pubescent. — Sexe inconnu. Le type du genre {saginata) est un petit insecte de Bornéo, moins grand, plus court et beaucoup plus convexe que le Phœniton semi- griseus du Brésil. Il est d'un blanc grisâtre en dessous et moucheté de la même couleur, sur un fond noir en dessus. Le genre est voisin des Penestica, mais s'en distingue par son rostre encore plus court, ses antennes autrement faites et la forme de sa saiUie mésosternale. ANTHUIBIDES VRAIS. 579 TRIGONORHINUS. WoLLAST., Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, VII^ p. 102. Tète transversale; rostre beaucoup plus large que long, plan en dessus, légèrement et peu à peu atténué en avant, avec son bord an- térieur saillant dans son milieu et arrondi; ses scrobesun peu recou- vertes, occupant en entier ses côtés et contiguës aux yeux. — Antennes atteignant à peine la moitié du prothorax, à articles 1-2 assez gros, celui-là plus long, obconique, celui-ci subovoïde, 3-9 courts, décrois- sant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale, assez large et serrée. — Yeax petits, latéraux, déprimés, réniformes, trans- versaux. — Protliorax presque aussi long que large, régulièrement convexe, atténué dans sa moitié antérieure, avec son bord antérieur coupé très-obliquement et largement arrondi, faiblement bisinué à sa base ; sa carène remontant légèrement sur les côtés. — Ecusson très- petit, subarrondi. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax, convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médio- cres, subégales; cuisses en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 1 un peu plus long que 2, 3 petit, en partie libre ; la dent des crochets basilaire, peu "dis- tincte. — Pygidium en triangle curviligne, assez convexe. — Mé- tasternum court, ses épisternums assez larges, subparallèles. — Corps oblong, subcylindrique. De ces caractères, les plus saillants sont la forme du rostre, la pe- titesse des yeux et leur aplatissement, puis la troncature extrême- ment oblique du bord antérieur du prothorax. Le genre ne comprend qu'une petite espèce {pardalis Wollast.) de rile Saint-Vincent (Cap-Vert), d'un gris jaunâtre et ornée en dessus, tant sur le prothorax que sur les élytres, d'une multitude de petites taches noires. M. Wollaston dit avoir vu un insecte des environs de Blidah en Algérie, qui lui a paru identique avec celui-ci. CRATOPARIS. ScHŒNH. CurcuL, V, p. 217 (1). Tète transversale ou non; rostre au n)aximnm aussi long que large, parallèle ou légèrement arrondi sur les côtés, tronqué ou un pou sinué en avant; ses scrobes grandes, irréguliôres, en général C'tnti- guës aux yeux. — Antennes notableaient plus courtes que le pro- (!) Syn. EuPAïuus, Scliœnh. CurcuL Di^p. meUi. p. 36, olim; nom déjà em- ployé avec la désinence féminine, pour des l,amel!icoriies. Voyez tome III, p. 119. 580 ANTHRIBIDES. thorax, assez robustes, à articles 1-2 un peu plus gros que les autres, celui-ci de beaucoup le plus petit, 3-8 allongés, noueux au bout, décroissant plus ou moins régulièrement, 3 plus grand que les au- tres, 9-H formant une massue allongée, déprimée, médiocrement serrée et obtuse a:u bout. — Yeux fortement granulés, grands, con- vexes, un peu transversaux, entourant légèrement le front (1) et fai- blement échancrés. — Prothorax aussi long que large, rétréci en avant, avec ses côtés antérieurs fortement rabattus, légèrement bisi- nué en arc, parfois (par ex. tigris, tapirus] ironqué à sa base; sa carène (2) remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres médiocrement allongées, assez convexes ou déprimées sur le disque, parallèles, calleuses ou non avant leur extrémité, à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses ou rectangulaires. — Pattes médiocres, sub- égales; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles i au moins aussi long que 2, 3 en général un peu libre; la dent des crochets variable. — Métasternum médiocrement allongé; ses épisternums de largeur variable, rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale le plus souvent large, de forme variable (3). — Corps oblong. Genre le plus riche en espèces, après les Tropideres, et, comme ces derniers, répandu sur la plus grande partie du globe , mais nulle part mieux représenté que dans l'Amérique du Sud. C'est de cette partie du monde que proviennent le petit nombre [tigris, tapiriis, eqtiestris et plusieurs inédites) d'espèces de grande taille et remar- quables par leur livrée qu'il contient. Les autres sont au plus de moyenne grandeur et n'ont rien qui attire les regards. La sculp- ture des téguments ne varie pas moins que leur livrée, de sorte qu'il est impossible d'en donner une idée en peu de mots (4). (1) Chez les petites espèces (par ex. centromaculatus) , ces organes sont assez petits, médiocrement convexes, arrondis et complètement latéraux. (2) Exceptionnellement (par ex. equestris),\).w, légère portion de la base se voit eu arrière de cette carène, même lorsque le protiiorax est exactement con- tigu aux élytres. (3) Chez trois espèces du Brésil (tigris, tapirus , leopardus) que j'ai sous les yeui, cette saillie est large, verticvile, et son extrémité libre se recourbe brusquement en une forte faillie tiiangulaire ou conique, dirigée en avant. Elles doivent, à tout le moins, former une section particulière, sinon un genre nouveau. Chez les auties espèces, la saillie mésosternale est moins large, et tout en restant verticale, elle a une plus ou moins grande tendance à se re- courber en arrière, et son extrémité est généralement arrondie. (4) Scliœnherr (Curcul. ¥,■ p. 217) en mentionne 19 espèces, qu'il divise en deux sections très-vaguement caractérisées, selon que les élytres sont subcou- vexes ou déprimées. Aj.:C. tupirus, Irnhotf, Gêner. Curcul. pars I; Cayenne. ANTHRIBIDES VRAIS. S81 PIEZOCORYNUS. ScHOENH. Curcul., y, p. 250. Mâle : Tête aussi longue que large ; rosira en carré équilatéral, faiblement bisinué en avant ; ses scrobes médianes, subarrondies. — Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, à articles 1 très-court, 2-7 allongés, noueux au bout, 2 plus court que les au- tres, 8-1 1 formant une massue large, allongée, obtuse au bout, 8 beaucoup plus long que les suivants, 10 court, transversal. — Yeux fortement granulés, oblongo-ovales, convexes, obliques, médiocre- ment séparés en avant, largement sinués sur leur bord antérieur. — Prothorax peu convexe, transversal, subparallèle, brièvement rétréci en avant, légèrement échancré en arc à sa base ; sa carène remon- tant à angle droit jusqu'à peu de distance du bord antérieur. — Ecusson en carré long. — Elytres médiocrement allongées, paral- lèles, planes en dessus, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base , avec les épaules obtuses. — Pattes courtes; cuisses très-fortement en massue, les pos- térieures de la longueur de l'abdomen; tarses à articles 1 un peu plus long que 2, 3 assez grand, un peu libre ; la dent des crochets voisine de leur extrémité. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum assez court ; ses épisternums larges, graduellement ré- trécis en arrière. — Saillie mésosternale large, verticale, un peu rétrécie et tronquée au bout. — Corps oblong, finement pubes- cent. Femelle: Antennes de la longueur de la moitié du corps. — Schœn- herr n'a connu que ce sexe. L'unique espèce [dispar] du genre a le faciès des Cratoparis de forme déprimée ou des Lagopezus, et leur ressemble scus le rapport de la taille. Elle est noire, marquetée de fauve, et porte sur les ely- tres une grande tache discoïdale qui varie du blanc grisâtre au fer- rugineux foncé. La massue antennaire, composée de quatre articles, distingue très-bien le genre de tous ceux du groupe actuel. Cet in- secte habite la Guyane et le nord du Brésil. PROTiEDUS. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 39. Mâle : Tète transversale ; rostre en carré aussi long que large, — pordalis, Rio Negro; leopardus, Brésil; Sallei, Colombie; Ajax, .\inazoDe; torquatus, Mexique; Jeltel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 118. M. J. Thomson (Arcliiv. entom. II, p. 113) a placé, avec doute, dans le genre, un C. farvirostris du Gabon. 582 ANTHRIBIDES. tronqué en avant ; ses scrobes grandes et contiguës aux yeux. — Antennes du double plus longues que le corps, à articles 1 très-gros, triangulairement dilaté au côté interne, 2-8 grêles, allongés, 2 un peu plus court que les autres, 9-H aussi longs et un peu plus épais, formant à peine une massue, li acuminé au bout. — Yeux finement granulés, médiocres, assez convexes, subarrondis, faiblement sinués en avant. — Prothorax transversal, convexe, faiblement bisinué à sa basej sa carène remontant à angle droit jusqu'au bord antérieur, et tranchante. — Ecusson à peine distinct. — Elytres médiocrement allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et à peine sinuées à leur base. — Pattes assez longues, les antérieures un peu plus ciue les autres; cuisses fortement en massue, les postérieures atteignant l'extrémité de l'abdomen ; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets forte, basi- laire. — Pygidium en trapèze allongé. — Métasternum court; ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large, verticale, un peu rétrécie en arrière. — Corps oblong, subcylindrique. Femelle : Je ne la connais pas. M. Pascoe dit que ses antennes sont moins longues que celles du mâle, sans préciser leur longueur, et que leur l^' article a conservé la forme caractéristique qu'il a chez ce dernier, mais est un peu moins gros ; leur massue est aussi un peu plus faible. L'unique espèce {mœrens) du genre est originaire des Moluques (Batchian), de la taille de VArœocerus coffeœ, noire et variée de blanc partout ; cette couleur occupe en entier la tête et les bords latéraux du prothorax. DOEOTHENA. Pascoe, The Journ. of Entoin. I, p. 331. Mâle : Tète transversale ; rostre extrêmement court, quatre fois aussi large que long, parallèle, tronqué en avant ; ses scrobes arrondies, contiguës aux yeux. — Antennes beaucoup plus longues que le corps, de 12 articles : 1-2 assez gros, très-courts, celui-là le plus long, fusi- forme, celui-ci turbiné, 3-9 très-grêles, capillaires, longs, subégaux, 9 graduellement épaissi et formant avec 10-1 2 une massue très-grêle; ces derniers courts, égaux, 12 aigu au bout. — Yeux grands, en fer à cheval, latéraux, faiblement convergents en avant. — Prothorax transversal, convexe, faiblement bisinué à sa base; sa carène remon- tant sur les côtés au milieu de leur longueur. — Ecusson très-petit. — Elytres convexes, obi ongo- ovales, à peine plus larges que le pro- thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses fusiformes, les posté- rieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes intermédiaires un peu renflées en dedans avant leur milieu ; tarses à articles 1 près- ANTHRIBIDES VRAIS. 383 que du double plus long que 2, celui-ci en triangle renversé, 3 encore plus large, grand, en majeure partie libre; la dent des crochets voi- sine de leur extrémité, saillante. — Pygidiura graduellement atténué et arrondi au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles. — Corps oblong. L'exemplaire unique auquel a été empruntée cette formule est sans aucun doute un mâle ; la femelle a probablement les tarses moins di- latés. Ce caractère, l'extrême brièveté du rostre et les antennes com- posées distinctement de douze articles, constituent les caractères essentiels du genre. Il ne comprend qu'une espèce {platypoda) de la Nouvelle-Guinée, très-semblable, de prime abord, au Protœdus mœ- rens et couvert, comme lui, en dessus, de mouchetures blanches sur un fond d'un brun noirâtre. EXILLIS. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, V, p. 43. Mâle : Tète aussi longue que large ; rostre transversal , tronqué en avant ; ses scrobes médiocres, contiguës aux yeux et empiétant légè- rement sur le front. — Antennes trois fois environ aussi longues que le corps, à articles 1-2 plus gros que les autres, 3-8 capillaires, noueux au bout, très-allongés, égaux, 9 aussi long, un peu épaissi à son extrémité et formant avec 10-11, qui sont beaucoup plus courts, une massue très-grèle et très-lâche. — Yeux finement granulés , assez petits, médiocrement convexes, latéraux et obliques, réniformes. — Prothorax subtransversal, légèrement conique; sa carène subrecti- ligne, remontant à angle droit sur les cùtés à moitié de leur longueur. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Elytres médiocrement allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et très- légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses subfusiformes, les posté- rieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies; tarses à articles 1 plus long que les suivants réunis, 3 enfoui ; cro- chets petits, leur dent basilaire. — Pygidium en triangle curvili- gne. — Métasternum médiocrement allongé ; ses épisternums assez étroits, parallèles. — Corps cylindrique. — Femelle inconnue. Chez aucun Anthribide (sauf les Apolecta), les antennes ne sont, relativement à la longueur du corps, aussi grandes que dans ce genre, du moins chez les mâles, car c'est à ce sexe qu'appartient certaine- ment l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, de l'espèce [longi- cornis) qui en forme le type. Cet insecte, originaire de Bornéo, est de la taille des plus petits individus de YArœocerus coffeœ, d'un brun rougeâtre et revêtu d'une très-fine pubescence d'un gris uniforme. 584 ANTHRIBIDES. BLABERUS. ScHOENH. Curcul., V, p. 248. Tête enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax, transversalement convexe entre les yeux; rostre transversal, arrondi sur les côtés et aux angles antérieurs^ entier en avant; ses scrobes faiblement re- couvertes, médiocres, ovales, — Antennes un peu plus longues que le prothorax, à articles obconiques : 1-2 à peine plus gros que les autres, celui-ci le plus court, 3-8 décroissant graduellement, 9- H formant une massue allongée, assez large et lâche, 10 allongé, H ovalaire, assez aigu au bout. — Yeux finement granulés, médiocres, assez convexes, subarrondis, avec leur bord antérieur légèrement si- nué. — Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés; sa caréné arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur les côtés. — Ecusson en carré long. — Elytres courtes, convexes, pa- rallèles , verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules un peu cal- leuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres ; cuisses comprimées, graduellement en massue, les postérieures attei- gnant Textr.'mité de l'abdomen ; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Py- gidium grand, vertical, en triangle largement arrondi à son extré- mité.— Métcisternum court; ses épisternums larges, parallèles. — Saillie mésoslernale large, verticale, un peu rétrécie et largement arrondie à son extrémité. — Corps court, subparallèle, densément pubescent. Ce genre ne comprend qu'une espèce {fallax Schh.)de Natal, de la taille des individus moyens du Braclmjtarms scabrosus d'Europe. Elle est en entier revêtue d'une pubescence grisâtre, sublanngineuse, fond sur lequel se détachent d'assez nombreuses petites taches d'un noir profond. Les caractères sexuels de cet insecte no me sont pas bien connus. L'exemplaire que j'ai sous les yeux me paraît, d'après la longueur relative do ses pattes antérieures, être un mâle. Note. Les genres suivants, qui me sont inconnus, appartiennent, selon toutes les probabilités, au groupe actuel. PARABLOPS. ScHOEKH. Curcul., V, p. 251. Rostre de moitié plus court que la tète et à peine plus étroit qu'elle à sa b.ise, graduellement rétréci et légèrement échancré en ANTHBIBIDES VRAIS. 58S avant, subréfléchi sur les côtés. — Antennes insérées dans des fos- settes irrégulières, sous les côtés du rostre, à peine aussi longues que la tête et le prothorax réunis, à articles 1-2 assez gros, les suivants plus grêles, obconiques, égaux ; massue oblongue, grêle, non dépri- mée , ses articles un peu écartés, le dernier obtus au bout. — Yeux grands, obhques, peu distants sur le front, plus rapprochés en des- sous, peu convexes, légèrement échancrés. — Prothorax peu con- vexe, un peu plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés, un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi, légèrement bisinué à sa base ; celle-ci munie, ainsi que les côtés, d'une ligne saillante. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres peu convexes, allongées, parallèles, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pygidium oblique, arrondi à son extré- mité. — Pattes médiocres, assez robustes, subégales; cuisses médio- cremeut en massue. — Corps oblong, linéaire. Schœnherr n'en décrit qu'une très-petite espèce (pauper) du Cap , noire, passant au ferrugineux par places, et revêtue d'une fine pu- bescence grise, peu abondante. Le genre me parait voisin des Bla- BERUS. DINEMA. L. Faium. Rev. et Mag. d. Zool., 1819, p. 457. Tète perpendiculaire, à sommet bombé et front saillant; rostre large, légèrement relevé sur les côtés. — Yeux médiocres, rénifor- mes, éloignés l'un de l'autre. — Antennes deux fois et demie aussi longues que le corps chez le mâle, très-ûnes et légèrement épaissies vers l'extrémité; pas plus longues que le corps chez la femelle et plus épaissies à l'extrémité. Mâle : 1" article claviforme, presque aussi long que la tête, 2 moitié plus petit, 3 aussi long que 1-2 réu- nis, 4 aussi long que 2-3 réunis, 5 un peu plus grand que 4, 6-9 diminuant peu à peu de longueur; 10-11 pas plus longs ensemble que 9, 1 1 terminé par une petite pointe qui semble former un 12^ ar- ticle. — Prothorax un peu plus large que long, arrondi sur les côtés, rétréci en avant et en arrière, convexe, ayant eu arrière deux im- pressions obliques fortement arquées. — Elytres convexes, deux fois aussi longues et plus larges que le prothorax^ droites sur les côtés, arrondies à l'extrémité, à stries bien marquées et fortement ponc- tuées. — Pattes grêles ; cuisses légèrement épaissies dans leur milieu; jambes minces, inermes; 1" article des tarses aussi long que les deux suivants réunis. — Corps petit, court, presque cylindrique. Selon M. L. Fairmaire, ce genre serait très-voisin des Mecocerus, mais on ne voit rien dans la formule précédente qui justifie cette opi- nion. Il n'y est pas question des scrubes, et le silence gardé sur la carène du prothorax montre qu'elle n'existe pas et que dès-lors le 586 ANTHRIBIDES. genre appartient aux Basitropides. Enfin, la très-petite taille (2 mill. 1/2) de l'espèce [filicornis) qui le compose vient encore à l'appui de cette façon de voir. Cet insecte, originaire de Taïty, où il est rare, me pa- rait une forme voisine des Prot^edus et des Dœothena; il est d'un gris pâle et tacheté de gris plus foncé sur les élytre-s. Les remarques qui précèdent s'appliquent également au genre suivant : RHINOBRACHYS. L. Fairm., Rbv. et Mag. d. Zool., 1849, p. 458. Tète assez grosse ; rostre plat, court, légèrement déprimé au milieu, presque arrondi à l'extrémité. — Yeux petits. — Antennes insérées presque à l'extrémité du rostre, un peu en dessus, sans fossettes ; un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1 gros, renflé, 2 plus petit, gros et renflé, 3-9 presque égaux, filiformes, en triangle très-allongé, 10-11 plus larges et plus épais; toutes les articulations poilues. — Prothorax un peu plus long que large, fortement arrondi sur les côtés, au milieu, un peu plus rétréci en avant qu'en ar- rière. — Elytres à peine plus longues que le prothorax et le rostre réunis, un peu plus larges que le premier, droites sur les côtés, peu convexes, tronquées au bout. — Pattes courtes, robustes ; cuisses renflées, surtout les antérieures. L'espèce type {asperulus) est aussi petite (2 mill. 1/3) que le Dinema filicornis et également originaire de Taïty. Elle est d'un brun pâle, finement âpre sur la tête et le prothorax, et revêtue sur tout le corps d'une pubescence très-courte et peu serrée. Groupe IV. Brachytarsides. Rostre épais, très-court, coupé obliquement de chaque côté, trapé- ziforme, plan en dessus; ses scrobes sulciformes, contiguës aux yeux, verticales, recouvertes. — Antennes courtes, terminées par une petite massue de trois articles. — Yeux finement granulés, entiers. — Carène du prothorax remontant plus ou moins loin sur les côtés. — Corps très-court. Les scrobes rostrales sulciformes des Basitropides vrais reparaissent ici, mais associées à un rostre ou plutôt à un museau tout-à-fait dif- férent de celui qui existe dans le reste de la Famille, et à une forme générale des plus courtes. La réunion de ces trois caractères est propre, dans la Tribu actuelle, au seul genre Brachytarsus, et exige qu'il constitue un groupe à part. BRACHYTARSIDES. 587 BRACHYTARSUS. ScHOENH. Curcul. Disp. meth., p. 88. Tète transversale^ verticale ; rostre tronqué en avant ; ses scrobes occupant en entier ses côtés, et très-rapprochées en dessous. — An- tennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, assez robustes, à articles i-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très- courts, serrés, 9-H formant une massue oblongue, assez large et compacte. — Yeux médiocres, latéraux et assez convexes. — Protho- rax transversal, convexe, rétréci en avant, avec son bord antérieur plus ou moins saillant, Ijisinué à sa base, avec un lobe médian très- large et arrondi, rarement (par ex. obsoletus) coupé presque carré- ment; ses angles postérieurs aigus, tantôt [scabrosus, varius) prolon- gés en arrière, tantôt (par ex. tessellatus) droits ; sa carène variable sur les côtés (1). — Ecusson très-petit. — Elytres courtes, convexes, subparallèles ou un peu arrondies latéralement, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes, comprimées; cuisses en massue, les postérieures moins longues que l'abdomen; tarses courts, assez larges, à articles 1-2 subégaux, 3 enfoui; la dent des crochets très-petite. — Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court; ses épister- nums larges, parallèles. — Saillie mésosternale assez large, verticale, en triangle curviligne. — Corps brièvement ou oblongo-ovale, pubes- cent. Le genre se compose d'un petit nombre d'espèces (2) propres à (1) Elle se comporte de deux façons différentes, dont le scahrosus et le va- rius peuvent être regardés comme les types. Chez le premier elle est complète latéralement, très-saillante, de sorte que les flancs du prothorax sont séparés du pronotum par une arête trancliante. Chez le second elle est moins prononcée et remonte àpeine jusqu'au milieu des côtés du prothorax. Ce caractère pour- rait servir à diviser le genre en deux sections de préférence à, ceux emprun- tés aux yeux et aux angles postérieurs du prothorax, dont Schœnherr s'est servi. (2) Schœnherr (Curcul. V, p. 166) en mentionne sept espèces, dont six seu- lement appartiennent au genre. Il les divise en deux sections : A. Yeux le plus souvent très-saillants; angles postérieurs du prolhorax saillants en arrière et acuminés : B.scabrosus Ya])., varius Fab. ; d'Europe. — B. Yeux médiocrement ou peu saillants; angles postérieurs du prothorax presque droits : D. tessella- tus Schh.; d'Europe; s [icticus, obsoletus, brevis Schh.; des Etats-Unis. — Aj. à la première : B. nebulosus, Kùster, Die Kœfer. Europ. XX, 91; Allemagne. — puUcarius, Bohem. Voy. de l'Eugénie; Entom. p. 115; Rio-Janeiro. La septième espèce décrite par Schœnherr, VAnthribus bostrichoides de P. W. J. Millier (in Germar, Magaz. IV, p. 188) est un Choragus, ainsi que M. Schaum (Stettin. entom. Zelt. 1845, p. 88) l'a fait voir depuis longtemps. 388 ANTHRIBIDES. l'Europe ou à l'Amérique, et dont la livrée consiste ordinairement en une sorte de marqueterie formée par de petites taches noires qui se détachent plus ou moins nettement sur un fond de couleur va- riable. L'une d'elles [scabrosus] est commune dans le premier de ces pays. Les deux sexes de ces insectes ne présentent pas de différences bien sensibles. LÉGION II. ANTHRIBIDES ANOCÈRES. Antennes insérées à la face supérieure du rostre, très-rarement sur le front; scrobes rostrales petites, arrondies ou ovales. De ces deux modes d'insertion des antennes, le premier est le mode normal. Le second n'existe que dans un seul genre (Xenorchestes), et encore y a-t-il quelques doutes à cet égard, ainsi qu'on le verra plus loin. Le rostre est constamment aussi large que la tète, court et largement tronqué en avant. Les antennes varient, et fournis- sent des caractères de même valeur que dans la légion précédente. Les yeux sont plus souvent entiers qu'échancrés. La carène du protho- rax est basilaire, sauf dans deux genres, les Caranistes, chez qui elle est légèrement, mais visiblement distincte du bord postérieur, et les NoTioxENus, où elle est placée très en avant. Ces insectes sont tous de petite taille ; plusieurs d'entre eux ont des allures très-agiles et jouissent de la faculté saltatoire. Les diffé- rences qu'ils présentent dans l'insertion de leurs antennes exigent qu'ils soient répartis dans deux Tribus distinctes. • L Antennes insérées sur le rostre. Ar^ïocérides. IL — — le frout. Xénorchestides. TRIBU I. AR^OCÉRIDES. Antennes insérées à la face supérieure du rostre, contiguës aux yeux. La carène du prothorax affectant deux situations très-différentes chez ces insectes, il y a lieu d'établir deux groupes dans cette- Tribu. L Carène prothoracique basilaire ou subbasilaire. Ar^eocérides vrais. IL — — antébasilaire. Notioxénides. AR^OeÉRlDES VRAIS. 589 Groupe I. Arœocérides vrais. Carène du prothorax basilaire, très-rarement (Garagistes) subbasi- laire. Dans le premier de ces deux cas cette carène est toujours angu- leuse à ses extrémités, dans le second celles-ci décrivent une courbe. Elle est en général remarquable par la brièveté de sa portion remon- tante, qui jamais ne dépasse le milieu des côtés du prohorax. Le groupe se compose des six genres suivants, dont un seul (Cho- RAGUs) est propre à l'Europe. Un autre (Ar.eocerus) qui est presque cosmopolite, s'y rencontre accidentellement. I. Carène prothoracique arrondie à ses extrémités : Caranistes. II. — — anguleuse — a Tarses larges, à art. 3 grand, libre : Arceocorynus. a a — grêles, — petit, enfoui. b Antennes notablement plus longues que le prothorax. Yeux médiocres, ovales, peu'saillants : Arœccerus. — grands, arrondis, très- — : Misthosima. bb Antennes un peu plus longues que le prothora:;. Front rétréci par les yeux à sa base : Dysnos. — parallèle dans toute sa longueur : Choragus. CARANISTES. ScHŒNH. Curcul., V, p. 270. Mâles : Tête aussi longue que large; front plan et vertical; rostre notablement plus court qu'elle, avec son bord antérieur tronqué. — Antennes un peu pluslongiies que le corps, à articles 1-2 assez gros, celui-là turi)iné, celui-ci subglobuleux, 3-8 très-grèles, allongés, 9-1 1 formant une massue obloiigue, assez large, médiocrement serrée, subacuminée au bout. — Yeux très-grands et très-convexes, ovales et entiers. — Prothorax transversal, conique; sa carène antérieure faiblement antébasilaire, arquée à ses extrémités et remontant très-peu sur les côtés. — Ecusson arrondi. — Elytres médiocrement allon- gées, peu convexes, subparallèles dansleurs deux tiers antérieurs, pas plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur hase, avec les épaules arrondies. — Pygidium en cône allongé. — Pattes assez longues, peu robustes ; cuisses f usiformes, les postérieures aussi longues que l'abdomen ; tarses à articles l très-allongé, 2 petit, en- foui ; la dent des crochets submédiane. — Métasternum assez allongé ; ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez o90 ANTHRIBIDES. large^ en triangle allongé et déclive. — Corps oblong, finement pu- bescent. Femelles : Je ne connais que celle du lineatus ; elle ne diffère du mâle que par ses antennes de la longueur environ de la moitié du corps. Genre aisé à distinguer de tous ceux de ce groupe, rien qu'à la forme d la carène prothoracique à ses extrémités et à la brièveté de sa parti remontante. Jusqu'ici, il paraît propre à Madagascar, ainsi qu'aux s Maurice et de la Réunion. Ses espèces sont peu nom- breuse ). ARiEOCORYNUS. H. Jekel, Ins. Saunders.; Col., I, p. 150. Ce genre, voisin des Ar^îocerus qui suivent, ne s'en distingue que par les points suivants : Pattes beaucoup plus robustes ; jambes fortement et peu à peu élargies à leur extrémité ; les antérieures un peu arquées, âpres en dedans, leur angle terminal interne prolongé en une dent perpendi- culaire cà leur axe, assez longue et aiguë; tarses courts et larges, sur- tout les antérieurs, à articles 1 un peu plus long que 2, 3 presque entièrement libre, grand, transversal ; la dent des crochets très-sail- lante et les faisant paraître bifides. — Pygidium en triangle allongé et aigu. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. L'insecte [Ciiniingii) des Philippines qui constitue le type du genre est beaucoup plus grand qu'aucun Ar^ocerus et plus robuste dans toutes ses parties. Je crois avoir sous les yeux les deux sexes et ne trouve pas de différence entre eux. L'exemplaire que je regarde comme une femelle est seulement plus petit que celui qui me paraît être un mâle, ainsi que cela a lieu ordinairement dans la famille. ARyEOCERUS. ScHOENH. Curcul., Y, p. 273 (2). Tête au moins aussi longue que large ; rostre un peu moins large qu'elle, extrêmement court, plan en dessus, avec son bord antérieur tronqué. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, à arti- cles 1-2 plus gros que les autres, celui-là subcylindrique, celui-ci beaucoup plus court, obconique, 3-8 grêles, obconiques, 3-4 plus longs que les suivants, ceux-ci décroissant graduellement, 9-11 égaux, (1) Aux deux [lineatus, languidm) décrites par Schœnherr, aj. : C. varie- gatus, Bohern. Voy. d. l'Euyénie; Entom. p. 116; île Maurice. (2) Syu. Ar.-ecerus, Schoonh. Curcul. Disp. melh, p. 40; olim. — Ar^osarus, F. Walker, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 262. AR.EOCÉRIDES VRAIS. 591 formant une massue allongée, grêle et très-lâche. — Yeux finement granulés, assez grands, médiocrement convexes, ovales, entiers. — Prothorax transversal ou non, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés et rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base ; sa carène remontant à angle droit jusqu'au tiers environ de la longueur des côtés. — Ecusson très-petit. — Elyt' s peu convexes, médiocrement allongées, subparallèles ou légèrement ovales, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules ob- tuses. — Pattes assez longues, peu robustes ; cuisses subfusiformes, les postérieures de la longueur de l'abdomen; tarses à articles 1 du double plus long que 2, 3 enfoui ; la dent des crochets très-petite, submédiane. — Pygidimn en triangle curviligne assez allongé. — Métasternum court, ses épisternums assez larges, graduellement ré- trécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, en triangle al- longé, déclive. — Corps oblong ou subovale, finement pubescent. A en juger par les exemplaires que j'ai sous les yeux, je ne trouve aucune dilférence sensible entre les deux sexes. Le genre se compose de quelques petites espèces originaires des Indes orientales, et cpi, probablement, se développent toutes dans les semences de divers arbres, comme le fasciculatus dont il a été ques- tion dans les généralités de la famille, et jouissent, comme lui, de la faculté saltatoire qu'il possède à un haut degré (1). On a vu précé- demment que cet insecte, transporté par le commerce avec les grai- nes dont se nourrit sa larve, est aujourd'hui répandu dans la plupart des régions chaudes du globe, et qu'il est éclos plus d'vine fois en Europe. MISTHOSIMA. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 434. Mâle : Tête aussi longue que large ; rostre un peu plus étroit qu'elle, médiocrement transversal, plan en dessus, tronqué en avant. — An- tennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles i-2 assez gros, celui-là obconique, celui-ci plus court, ovalaire, 3-8 très-grêles, capillaires, 9-U égaux, formant une massue grêle et très-lâche. — Yeux finement granulés, subarrondis, extrêmement convexes, entiers. — Prothorax assez convexe, transversal, arrondi sur les côtés en avant, faiblement bisinué à sa base; sa carène anguleuse à ses extrémités et remontant sur les côtés à peine au tiers de leur longueur. — Ecusson très-petit, transversal. — Elytres oblongues, assez convexes, pas plus (1) Schœnherr (loc. cit.) en mentionne 5 esp. : A. simulatus, fasciculatus De Geer (sous le nom de co/feœ Fab), suturalis, fallax, rhodopiis; pour la syno- nymie de la seconde, voyez lî. Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 404. — Aj. : A. intangens, bifoveaius, F. Walker, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, m, p. 262; Ceylan. — rufîpes, areolatus, Pascoe^ ibid. V, p. 438; Bornéo, 592 AXTHRIBIDES. larges qne le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues, surtout les antérieures, grêles; cuisses fusiformes, les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 2 petit, enfoui; la dent des crochets basilaire, aiguë. — Pygidiam en triangle curviligne al- longé. — Métasternum court; ses épisternums médiocrement larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, en triangle largement arrondi à son extrémité, déclive. — Corps oblong. M. Pascoe en décrit deux petites espèces {mera, marmorea) de Bor- néo, dont la seconde seule m'est connue. D'après la longueur de ses antennes, je regarde comme étant un mâle, l'exemplaire que j'en ai sous les yeux. DYSNOS. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 438. Tête transversale; front déprim.é et vertical; rostre presque aussi large qu'elle, fortement transversal, plan en dessus, avec son bord antérieur sinué. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, à articles 1-2 assez gros, obconiques, celui-là plus long et arqué, 3-8 capillaires, décroissant graduellement, 9-i 1 formant une massue grêle, allongée et très-lâche. — Yeux finement granulés, grands, médiocre- ment convexes, oblongs, obliques, dirigés en arrière, un peu rap- prochés en dessus. — Prothorax plus long que large, cylindrique, tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et formés par les extrémités de sa carène, qui remonte à peine en avant. — Ecusson à peine distinct. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres, assez robustes, les antérieures un peu plus longues que les autres ; cuisses fusiformes, les postérieures atteignant presque l'extrémité de l'abdo- men ; tarses assez courts, cà articles 1 du double plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets antérieure, aiguë. — Pygi- dium vertical, en triangle subrectiligne. — Métasternura court, ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large, in- clinée en arrière, arrondie à son extrémité. — Corps cylindrique. Genre créé primitivement sur un petit insecte [oMricomus] des îles Arou qu'on prendrait, au premier coup-d'œil, pour un Scolytide. Ses yeux dirigés obliquement en arrière, tandis qu'ils le sont ordinaire- ment en avant chez les autres Anthribides, sa carène protlioracique presque privée de sa portion ascendante en font un type particulier. Il est noir et recouvert en dessus d'une sorte de réseau formé par de très-petits poils grisâtres ayant un léger reflet doré. Depuis, M. Pascoe en a publié une seconde espèce (1) des Moluques (Batchian). (1) D. semiaureus, Pascoe, The Journ. of Entom. I,p. 59. AH.Eocrirani.s. ii93 Je n'ai vu qu'un exemplaire du premier de ces iusecles, et reste dans l'incertitude au sujet de son sexe. CHORAGUS. Ktrby, Linn. Trans.,XU, p. 448 (1). Mâles : Tète aussi longue que large; front vertical; rostre un peu plus étroit qu'elle, fortement transversal, plan en dessus, très-légère- ment arrondi en avant. — Antennes un peu plus longiies que le prothorax, à articles 1-2 relativement très-gros, subégaux, obconiques, 3-8 de même forme, très-grêles et très-courts, 9-H égaux, for- mant une massue peu robuste et lâche, 11 ovoïde. — Yeux finement granulés, médiocrement convexes, oblongs, transversaux, entiers. — Prothorax subtransversal, convexe, lui peu rétréci en avant et faible- ment arrondi sur les côtés, tronqué à sa base; sa carène ne remon- tant pas sur les côtés. — Ecusson très-petit, ponctiforme. — Elytres médiocrement allongées, subcylindriques, pas plus larges que le pro- thorax et un peu échancrées à leur base. — Pattes courtes; cuisses assez fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en par- tie recouvert par les élytres, en triangle plus long que large. — Mé- tasternum court; ses épisternums très -larges en avant, étroits et subparallèles en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite, paral- lèle et verticale. — Corps cylindrique, presque glabre. Femelles : Antennes à peine de la longueur du protliorax. On n'en connaît que deux espèces (2) d'Europe qui sont, avec les .Ormiscus, les plus petits Anthribides décrits jusqu'à ce jour. Toutes deux sont d'un brun rougeâtre plus ou moins clair. L'une d'elles {Sheppardi) possède la faculté saltatoire encore à un plus haut degré que VArœocerus fasciculalus. Groupe II. Notioxénides. Carène du prothorax éloignée de la base de ce dernier, arquée et ne remontant pas sur les côtés. Cette carène est très-iine, peii distincte au premier coup-d'œil, et, d'après M. Woliaston, serait remplacée dans l'une {Bewickii) des deux seules espèces que contient le groupe, par un sillon transversal. Les (1) Syn. Alticopcs, Villa, Col. Europ. duplet. p. 35. — Brachytarsus pars, Schœnh. (2) C. Sheppardi, Kirby, loc. cit. pi. 22, Î.U(Anthrib.buslrichuides P. W. J. Muller). —piceusj Scliaiim, Stetliii. ciitoiii. Zcit. 1815, p. 88 [Ururhyl. bos- irichii ides, Schœnh. Curcul. V, p. 169). Coléoptères. Tome Vil, 38 594 AiNTHRlBlDES. scrobes rostrales sont insérées un pevi plus en arrière que chez les Arœocérides vrais, et un examen superficiel pourrait faire croire qu'elles sont placées sur le front; mais en y regardant de près on voit qu'elles appartiennent réellement au rostre dont l'extrême briè- veté est la cause de leur position plus on arrière que de coutume. Le groupe ne contient que le genre suivant. NOTIOXENUS. WoLLAST., The Journ. of Entom. \, p. 212. Tête transversale ; rostre excessivement court, aussi large qu'elle, tronqué en avant. — Antennes à peine plus longues que le protho- rax, à articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là plus long, dé- primé et arqué, celui-ci obconique, 3-8 de cette dernière forme, sub- égaux, 9-il égaux, formant une petite massue assez lâche, 9-10 triangulaires, 1 1 subarrondi. — Yeux fortement granulés, médiocres, peu saillants, arrondis et entiers. — Prothorax plus long que large, convexe, rétréci en avant, régulièrement et légèrement arrondi sur les côtés, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct. — Elytres convexes, régulièrement ovales, isolément arrondies à leur extrémité, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, médiocrement robustes, comprimées ; cuisses en massue, les postérieures beaucoup moins longues que l'abdomen; tarses courts, à articles 1 du double plus long que 2, 3 entièrement libre, plus long que ce dernier ; crochets petits, subappendiculés. — Pygidium vertical, en triangle curviligne. — Métasternum très-court, ses épi- sternums étroits, parallèles. — Corps oblongo-ovale, presque glabre [rufopictus] ou [Bewickii) revêtu d'une pubescence caduque. M. WoUuston décrit de ce genre remarquable deux espèces de pe- tite taille, originaires de l'île Sainte-Hélène. Toutes deux ont complè- tement perdu le faciès propre aux Anthi'ibides et ressemblent à des Otiorhynchus ou, mieux encore, à des Laparocerus du groupe des Atlantis, comme le dit M. Wollaston. L'un [Beivickiï] de ces insectes est d'un brun noirâtre miiforme,. imponctué et orné de petites mouchetures grises sur un fond bru- nâtre; l'autre [rufopictus] est presque glabre, d'un noir brunâtre bril- lant, et ses élytres, qui sont fortement striées-ponctuées, présentent d'assez nombreuses linéoles ou taches d'un rouge sanguin dont les plus grandes forment, tout-à-fait à leur base, une bande transversale irrégulière. Celui-ci m'est seul connu et j'ignore le sexe de l'exem- plaire que M. Wollaston a bien voulu me communiquer. M:NoRCHEsnnits. 595 TRIBU II. XÉNORCHESTIDES. Antennes insérées sur le front, distantes des yeux et rapprochées entre elles. Je n'ai pas vu l'espèce unique du genre sur lequel est établie cette Tribu. M. Wollaston, son auteur, l'a placée parmi les Anthribides et, d'après la formule et les figures qu'il en donne, tous ses caractères sont ceux de la famille actuelle, sauf Tinsertion des antennes (I) et l'absence de dent aux crochets des tarses. Ce dernier caractère a peu d'importance, mais il n'en est pas de même du premier qui est étran- ger aux Anthribides comme aux Bruchides. Il y a donc ici une dévia- tion remarquable et unii^ue à l'un des caractères les plus importants de la famille actuelle. XENORCHESTES. WoLLAST., Ins. Maderens., p. 417. Mâle : Tête transversale; rostre aussi large qu'elle, très-court, plan eu dessus, légèrement arrondi en avant. — Antennes un peu plus longues c[ue la moitié du corps, à articles 1-2 plus longs et notable- ment plus gros que les suivants, celui-là arqué, 3-8 obconiques, sub- égaux, 9-1 i formant une massue ohlongue, peu serrée. — Yeux la- téraux, oblongs, peu convexes. — Prothorax transversal, convexe, graduellement rétréci en avant, un peu arrondi à sa base. — Ecus- son nul. — Elytres brièvement ovales, très-convexes, obliquement, isolément et faiblement tronquées à leur extrémité, de la largeur du prothofax à leur base et exactement appliquées contre lui. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les autres; cuisses posté- (1) J'ai iiuelques doutes que cette insertion soit réellement frontale, quoique M. Wollaston le dise positivement dans sou texte. Dans la figure qu'il donne (Ins. maderens. pi. 8,1'. 8) de Fespèce, ies antennes sont placées exactement sur la limite du front et du rostre, comme clu/. les Notioxenus, et il serait très-possible qu'elles appartinssent à ce dernier; l'anomalie qu'elles présentent se réduirait alors à ce qu'elles sont éloignées des yeux. Quant aux parties de la bouclie, M. Woîldslon a pris, comme cela est arrive si souvent, le pédoncule du sous-menton pour le menton; cela ressort évidem- ment de son texte comparé à la figure qu'il a donnée des organes buccaux (loc. cit. f. 8 d). Le menton et la langueltc s'y voient distinctement tous deux, mais le pédoncule n'étant pas représenté eu entier, on ne saurait dire s'il est cordiforme, comme de coutume ; le texte se tait à cet égard. Cette pièce pré- sente cette particularité que sou échancrurc antérieure est 'munie dans son fond d'une assez longue fissure. 596 ÀNÏHIUBIUES. rieures de la longueur de l'abdomen ; tarses à articles 1 plus long que 2, surtout aux antérieurs, 3 enfoui ; crochets sans dent. — Corps brièvement ovale, très-convexe, un peu comprimé latéralement, gla- bre, aptère. Femelle : Selon M. Wollaston, elle ne diffère du mâle que par ses antennes un peu plus courtes et ses pattes plus égales entre elles. Le type (1) de ce genre anormal est un très-petit insecte de 2 1/2 mill. de long au maximum, découvert par M. Wollaston dans les forêts de l'île de Madère situées à une moyenne ou grande élévation. On le trouve dans les lieux humides, sous les écorces à moitié décom- posées, mais il est très-rare. 11 jouit également de la faculté saltatoiie, quoique à un faible degré. Sa livrée est d'un noir brillant présentant parfois des reflets d'un vert bronz('', avec la base des antennes et les pattes plus ou moins ferrugineuses. Les femelles sont, comme cela est de règle dans la famille, moins grandes que les mâles, et les petits exemplaires de ce sexe ont, à ce que dit M. Wollaston, une singuUère ressemblance avec les individus de couleur obscure de la puce commune. (1) G. suUitans, Wollast. loc. cit. p. 418, pi. VIII, f. 8. FAMILLE LXVL BRUCHIDES. Tête penchée, terminée par un museau médiocre et tronqué en avant, très-souvent rétrécie eu arrière. — Sous-menton muni d'un large pédoncule en général transversal et portant le menton. — Ce- lui-ci de la largeur du pédoncule, fortement transversal, plus ou moins et rectangulairemcnt échancré. — Languette grande, en partie coriace, bilohée ou ûssile. — Doux lobes aux mâchoires, ciliés et inermes. — Palpes filiformes ; les labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles, le dernier de tous subcylindrique ou légèrement ova- laire. — Mandibules médiocres, larges, déprimées, arquées et munies au côté interne d'une membrane ciliée, parfois nulle. — Labre dis- tinct, transversal^ arrondi et cilié en avant. — Antennes insérées à découvert au-devant et près des yeux, plus rarement sur les cotés du museau, de onze articles, subperfoliées, dentées en scie ou pectinées, rarement terminées par une massue de trois articles. — Yeux grands, échancrés. — Pronotum du prothorax tranchant sur les côtés ou sé- paré par une suture des flancs de ce dernier. — Hanches antérieures variables, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; les intermé- diaires subglobuleuses; les postérieures fortement transversales, fai- blement séparées ; tarses spongieux en dessous, de quatre articles, le 3" liilnbé; crochets appendiculés. — Abdomen de cinq segments; le premier plus long que les autres, avec sa saillie intercoxale étroite et plus ou moins aiguë en avant; pygidium découvert. Il est universellement admis que l'organisation de ces insectes est extrêmement voisine de celle des Anthribides; aussi, depuis La- treille inclusivement, sont-ils toujours placés côte à côte avec ces derniers. Cependant, en comparant la formule qui précède avec celle des Anthribides, on y voit plusieurs caractères importants qui sont étrangers à ceux-ci et qui annoncent l'apparition d'un autre type. Ils portent sur quelques-uns des organes buccaux, la structure des an- tennes et la liberté constante du 3* article des tarses; à quoi l'on pourrait encore ajouter la présence fréquente ici d'épines au sommet des jambes, ou la saillie aiguë que forme lem* angle terminal in- S98 BRUCHIDES. terne (1). Ce sont les parties de la bouche qui doivent surtout attirer l'attention, car à elles seules elles suffisent pour prouver ce que j'ai dit plus haut (2), à savoir, que les Bruchides sont beaucoup plus voi- sins des Chrysomélides que de la famille précédente. En effet, au lieu d'un pédoncule du sous-menton bilobé et lo- geant entre ses lobes le menton et la languette qui sont constam- ment petits, ces deux dernières pièces sont ici bien développées, libres, et exactement de la largeur du pédoncule en question, qui lui-même est entier et plus ou moins quadrangulaire. Or, cette forme est exactement celle que ces parties affe-ctent chez les Chrysomélides. Si, en outre, on compare le reste de l'organisation de ces dernières à celle des Bruchides , il y a une difficulté très-sérieuse et peut-être insoluble, à découvrir quelque caractère qui les distingue l'une de l'autre, et la preuve c'est qu.'il existe quelques genres qui ont été ballotés entre ces deux familles et dont la place n'est pas encore dé- finitivement fixée (3). L'examen des premiers états des Bruchides ne jette qu'un jour imparfait sur cette question. Rien en effet ne s'oppose à ce que les larves de ces insectes prennent place parmi celles des ChrysoméHdes qui varient extrêmement sous le double rapport des formes et des ha- bitudes; elles y formeraient simplement une catégorie de plus. Ces larves, dont beaucoup d'auteurs ont parlé, mais dont on ne possède par le fait, qu'un petit nombre de descriptions réellement (1) Les Urodon, genre de transition, eut les antennes et les jambes des An- thribides, mais sont des Bruchides par leurs organes buccaux. (2) P. 483, note. (3) Ces genres sont: Carpophagus Mac-Leay, Rh^ebus Fischer de Waldli. et DiAPHANOPS Sehœnh. (RHYNCHOsTOMisLacord.j. Le premier a été rais parDejean (Cat. éd. 3, p. 253) en tète de la famille actuelle, les deux autres y ont été également compris par leurs auteurs. Dans ma « Monographie des Coléoptères subpentamères phytophages » où j'ai eu à traiter de ces trois genres, je me suis efTorcé de démontrer qu'ils appartiennent aux Chrysomélides. Je viens de les examiner de nouveau, et ne trouve plus ma première opinion à leur égard aussi bien fondée. On peut dire de tous trois qu'ils diffèrent des Bruchides pa»- leurs antennes filiformes et leur pygidium recouvert. Mais si l'on étend la question à la famille entière des Chrysomélides, ces deux caractères n'ont plus aucune valeur. Elle comprend, en effets beaucoup d'espèces (Mégalopides, Cly- thrides) qui ont les antennes dentées en scie, et quelques-unes (par ex. Galle- ruca) chez lesquelles les éiytres ne recouvrent pas le pygidium. Ces deux par- ticularités mises de côté, je ne parviens pas à en découvrir une seule qu'on puisse invoquer comme formant une limite entre les deux familles. Au reste, les passages qui existent entre toutes celles des Tétramères montrent que, de mJme que les Hétéromères, cette immense multitude d'msectes constitue un tout parfaitement naturel une fois qu'on en a exclu la plupart des anciens Xy- lophages de Latreille. BR1ICHIDE3. Sftft scientifiques (1), sont courtes, clmrnues, blanches, glabres ou peu s'en faut, arquées et présentent, en somme, tous les traits essentiels de celles des Curculionides et des Anthribidcs. Comme chez ces der- nières l'existence des stemmates et des pattes n'est pas constante chez elles (2), et leurs antennes, qui sont excessivement courtes, se compo- sent au plus de deux articles dont le dermier est sétiforme. Leurs segments thoraciques et abdominaux présentent de nombreux bour- relets transversaux, et de chaque côté du corps il en existe un, longi- tudiisal, sur lequel sont situés les stigmates. Toutes ces larves, sans exception, vivent aux dépens des graines de plantes appartenant principalement à la famille des Légumineuses. En Europe les fèves, les huitilles et les pois sont surtout l'objet de leurs attaques. Dans les régions inter tropicales, les grandes espèces paraissent rechercher de préférence les fruits à enveloppe hgneuse de diverses espèces de palmiers. Les femelles de ces insectes déposent leurs œufs à la surface des gousses encore tendres et dans lesquelles les larves pénètrent sans difficulté. Chaque graine nourrit tantôt [pùi, letitis,granarius) plusieurs, tantôt [gonagra) une seule larve (3). (1) La meilleure est celle qu'a publiée M. Eiditt de la larve du Bntcfms gona- gra dans son travail inlitidé : « Bruchus (Caryoborus) gonagra, Fab. ucd seine Entwickelung in der Gassia» in-4", 12 p., 1 pi. u. Kœnigsberg, 1860. — Long- temps auparavant, Germar (Mag. d. Entom. 111, p. 1, pi. 1) avait donné, sous le nom de ruficorms^ celle du Car. curvipes; elle vit dans les fruits du Bactris minor. — Quant au Br. pisi, l'espèce commune d'Europe, la seule description assez satisfaisante qu'on en ait est celle due à M. Letzner dans les Jahresber. d. Schless. Gesellsch. 1854, p. 79. — Br. lentis , Heeger, Sitzungsber. d. Wien. Akad. XXXIV, p. 215, pi. 1. Sauf Germar, tous les auteurs cités par MM. Chapuis et Gandèze (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Lièg«, VIll, p. 538) n'ont parlé de ces larves que sommairement et principalement au point de vue de leurs bal)itudes. M. Blanchard, en par- ticulier (Hist. nat. d. 1ns. pi. 10, f. 6, 7), a figuré celle d'une espèce (Pachy- merus Pandani) de Madagascar. Depuis cette épo([iie quelques nolices sur ce sujet ont été publiées. Voyez surtout celle de Kollar intitulée : « Ueber den Haushalt der Erbsenkœfers, Bruchus pisi » Verhandl. d. Zool.-botan. Ver. in Wien, 1858, p. 421. — Lucas « Sur les habitudes du Spermophagus fasciatus » AuD. d. 1. Soc. en.tora. 1858, p. XXVllI. — Quelques détails intéressants sur plusieurs grandes espèces exotiques se trouvent aussi dans les Proceed. of Ihe catom. Soc. of Loud. 1861, p. 113. (2) M. Eiditt a trouvé trois stemmates, disposés à la Qle, de chaque côté de la tète, chez la larve du B. gonagra, et M. Heeger deux chez celle du B. lentis; les autres auteurs ne parlent pas d.-î ces organes. Quant aux pattes, qui sont toujours très-courtes, elles paraissent n'exister que chez les grandes espèces; MM. Letzner et Heeger disent positivement qu'elles sont absentes chez les larves des B. pisi et lentis. (3) M. Heeger (toc. cit.) a fait cette observation intéressante, que la larve du B. lentis, après avoir consommé une graine de lentille, s'il ne s'en trouve pas une autre disponible dans la même gousse, abandonne cette dernière et s'in- BOO BRLCHIDES. Ces dernières subissent, en général, leurs métamorphoses dans l'in- térieur des graines et sans prendre aucune précaution, mais parfois aussi elles se transforment en dehors de la graine qu'elles habitaient et s'enveloppent d'un cocon formé en partie de leurs excréments. L'insecte parfait, après son éclosion, n'a plus qu'à pratiquer une ouverture dans l'enveloppe externe des graines pour se trouver en liberté; mais, dans nos climats, sa sortie dépend de la saison; si elle est trop avancée il attend, pour sortir, le printemps suivant. Il résulte de ces habitudes que ces insectes sont très-sujets à être transportés au loin par l'homme, et que plusieurs d'entre eux, notamment le B. pisi, sont devenus cosmopolites. L'histoire scientifique de ces insectes a été exposée plus haut en même temps que celle des Anthribides. On a vu que tantôt on les a associés à ces derniers en en formant une famille distincte, tantôt on les a compris avec eux, parmi les Curculionides. M. Jekel {i) est le seul qui jusqu'ici ait émis l'opinion qu'ils doivent être .isolés et constituer une famille à eux seuls. La mienne, du moins en ce mo- ment, est qu'on finira par les réunir à celle des Chrysomélides où ils formeront un groupe de môme valeur que ceux des Sagrides, Crio- cérides, Mégalopides, etc. Si je n'opère pas cette réunion, c'est imi- quement pour ne pas trop heurter l'opinion générale. Les Bruchides sont nombreux, mais leur organisation étant infini- ment plus homogène que celle des Anthribides, leurs genres se ré- duisent en ce moment à quatre dont un (Caryopemon) ne me paraît même pas admissible, du moins provisoirement. Néanmoins il y a deux types bien distincts chez ces insectes et qui exigent la division de la famille en deux Tribus. L Antennes terminées par une massue de 3 articles. Urodontides. IL — subperfoliées, dentées ou pcctinées. Brcchides vrais. TRIBU I. URODONTIDES. Antennes insérées sur les côtés et sous un léger rnbord du museau, près des yeux, terminées par une massue de trois articles. — Pro- notum arrondi latéralement et séporé des flancs du prothorax par \me fine suture placée plus ou moins bas. — Hanches antérieures troduit dans une autre pour y vivre. Pour effectuer celte migration, elle choisit, après le coucher du soleil, un moment où l'air est calme, se laisse tomber .\ terre et, à dé'aut des pattes dont elle est privée, se sert de ses mandibules pour ramper sur le sol jusqu'à ce qu'elle ait atteint son nouveau domicile. Deux «raines lui suffisent pour atteindre son entier développement. (1) Ins. Siiunders.; (loi. I, p. 1. URODOMIDES. 601 petites, glolmleuses, le prosternum entre elles plan; jambes inermes au bout. Ces insectes ont conservé une grande partie des caractères des An- thribides et font, par conséquent, le passage entre eux et la famille actuelle à laquelle ils appartiennent par leurs organes buccaux. Ils ne constituent que le genre suivant. URODON. ScHOENH. Curcvl. Disp. meth., p. .31 (1). Tète enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, sans col en ar- rière, plane sur le front ; son museau en carré subéquilatéral, an- guleux, plan en dessus. — Antennes dépassant à peine le milieu du prothorax, assez robustes, à articles 1-2 plus gros que les suivants, celui-là le plus long, 3-S subobconiques, 6-8 très-courts, transver- saux, 9- H formant une assez forte massue oblongue, déprimée et légèrement perfoliée, il arrondi ou obtus au bout. — Yeux médio- cres, finement granulés, ovales, peu saillants, étroitement échancrés en avant (2). — Prothorax plus long que large, régulièrement con- vexe, un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur coupé obli- quement, largement lobé au milieu de sa base; celle-ci rarement subtronquée. — Ecusson très-petit. — Elytres oblongues, parallèles, médiocrement convexes, isolément arrondies à leur extrémité, nota- blement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées dans leur milieu à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes ; cuisses subpédonculées à leur base, fortement en massue, surtout les postérieures; jambes droites; tarses étroits, à articles 1 un peu plus long que 2, 3 débordant peu le 2", 4 médiocre; crochets petits. — Pygidium en triangle assez long, peu convexe. — Métasternum assez court; ses épisternums médiocrement larges, parallèles. — Saillie mé- sosternalefassez étroite, légèrement inclinée, tronquée à son sommet. — Corps oblong, finement pubescent. Petits insectes très-homogènes sous le rapport de la livrée, tons étant uniformément revêtus de poils très- fins, d'un gris plus ou moins clair, sur un fond noir; les antennes et les pattes sont seule- ment sujettes à devenir, en totalité ou en partie, d'un jaune ferrugi- neux. Les espèces d'Europe se trouvent sur diverses fleurs, mais plus particulièrement sur les résédas, et parfois abondamment. En dehors (1) Syn. Brcchos Fab.,'01iv. — Anthribus Fab., Latr., Gerin., etc. — Cle- rcs GcofTr. — Bruchela Megerl. (2) Et non pas entiers, comme l';i constamment dit Schœnherr, imitant eu celd ses prédécesseurs. Cette petite erreur a déji été relevé» par .lacquelin- Duvai, Gêner, d. Col, d'Europ.; Curcul. p. 3. 602 BRUrHIDES. de ce continent et de l'Asie, toutes celles décrites jusqu'ici appartien- nent à l'Afrique (1). TRIBU IL BRUCHIDES VRAIS. Antennes insérées à la partie supérievue du rostre, immédiatement au-devant des yeux, de forme variable, mais jamais terminées en massue. — Pronotum tranciiant sur les côtés. — Hanches antérieures grosses, ovalaires ou transversales ; le prosternum entre elles saillant et arqué ; jambes épineuses à leur extrémité ou ayant leur angle terminal interne aigu. Les deux genres qui composent ce groupe se reconnaissent au ca- ractère suivant : I. Hanches postérieures larges , empiétant sur le 1«'' segment abdominal : Spermophagns. II. — — étroites, laissant à découvert le l«f segment abdominal : Bruchtis. SPERMOPHAGUS. (Steven) Schoenh., Curcid., IV, p. 102. Mêmes caractères que les Bruchus proprement dits, avec les diffé- rences suivantes : Tète sans col en arrière. — Antennes toujours légèrement en scie (1) Schœnherr (Curcul. V, p. 142) les a divisées en deux sections basées sur la présence ou l'absence do différences sexuelles. Dans la première, composée exclusivement d'espèces européennes, au noniiire de quatre [rufipes, concolor, pygmœus, suhiralis), les mâles ont le dernier segment abdominal impressionné à son extrémité, avec les bords de l'excavation prolongés en deux fortes saillies gé- néralement simples, plus rarement (parex. siituraiis) bifides; celui des femelles ne présente rien de particulier. Dans la seconde, ce segment est mutique dans les deux sexes, mais le pygidium des mâles est un peu recourbé en dessous à son extrémité, et une fine suture semble en détacher une petite jiièce transver- salement elliptique; celui des femelles est à l'état normal. Les cinq espèces (vermiculahis, rotundicollis, veslUus, peUiceus, lilii) décrites par Scliœclierr sont toutes de l'Afrique australe. Aj. : Esp. européennes : U. conformis, Sufl"r. Stettin.cntom. Zeit. 1845, p. 98; confondu par Scbœnherr avec le suluralis. — argentaius, Kûster, Die Kaef. Europ. XII, 91; albidus , caniis, parallelus, XIll, 82-84; Espagne (Cartba- gène). — eryngii, Cli. Bris. d. Barnev. in Gren. Cat. d. Col. d. France, p. 93; France mér. — Esp. de l'Algérie : [/. testaceipes, Reicho, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 91. L'Ur. Vieillardi de M. Montrouzier {Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 873) paraît être un Ar^ocerus; il est de la Nouvelle-Calédonie. BRUCHIDES VRAIS. 803 OU subperfoliées, — Prothorax constamment trapéziforaio, avec ses angles antérieurs largement rabattus et sa base munie d'un large lobe médian. — Ecusson en général allongé. — Hanches postérieures très-grandes (1), recouvrant largement le 1" segment abdominal, for- tement arrondies sur leur bord postérieur ; jambes de la même paire armées sur leur troncature de deux longues épines d'inégale gran- deur et divergentes; l*"" article des tarses postérieurs très-long, plus ou moins arqué, le 3*^ court. — Corps ovale ou obiongo-ovale, peu convexe et médiocrement épais. Par suite de leurs rapports avec les espèces placées en tète du genre suivant, les Speumopuagus me paraissent devoir être classés avant ce dernier plutôt qu'à sa suite, comme on le fait généralement, à l'exemple de Schœnherr (2). Ils sont médiocrement nombreux et répandus sur la plus grande partie du globe (3). BRUCHUS. Linné, Syst. Natur., éd. 12, II, p. 604 (4). Tête penchée, subrhomboïdale, de longueur variable, terminée par un museau plus ou moins long et tronqué, souvent carénée longi- tudinalement en dessus, munie d'un col en arrière. — Antennes au plus de la longueur des deux tiers du corps, en général robustes, déprimées, perfoliées, en scie ou pectinées sur une partie variable de leur longueur. — Yeux grands, convexes, réniformes ou en fer à cheval, souvent rapprochés en dessus à leur partie antérieure. — Prothorax transversal, conique on trapéziforme, avec ses angles anté- (1) Schœnherr et, avec lui, la plupart des auteurs les appellent : « lames pectorales, » expressions évidemment impropres. (2) Si on les laisse à la suite des Bhuchus, les sections établies parmi ces derniers doivent être placées dans un ordre inverse de celui que j'ai suivi d'a- près Schœnherr et disposées ainsi : Caryoborus^ Caryopemon, Pachymerus et Bruchus vrais. (3) Aux 21 espèces connues de Schœnherr (Curcul. V, p. 133), aj. : Esp. eu- ropéennes r S. sulctfrons , Dalmatie; euphorhiœ , Monténégro; Kiister, Die Kœf. Europ.XV, 52, 54. — Esp. américaines : S- iH2)mMS,Erichs. in Schomb. Guyana, III, p. 567 ; Guyane anL!;laisc. — Sophorœ, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 295; Chili. — simulatus, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sa- gra, Hist. fisic. etc. d. Cuba, VII, p. 70; Cuba. — Saillei, Haity; virens, Cayenne; re/icM/a^ws, Brésil; Jokel, Ins. Sdunders.; Col. I, p. 30, — Esp. in- diennes et polynésiennes : S. tessellntus, Motsch. Etud. eutom. YII, p. 97; Birmanie. — termaculalus, Montronz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 867; Nouvelle-Calédonie. (4) Syn. Pachymerus, Latr. Fam. nat. d. Règn. auim. p. 386 ; ce genre, dans la pensée de Latreille, comprenait en même temps le suivant. — Cauyedon (Steven), Schœnh. Curcul. Dispos, meth. p. 29; olim. — Caryoeorms (Caryedon), Schœnh. Curcul. I, p. 92. — Caryopemon, H. Jekel, 1ns. Saunders.; Col. I, p. 25. — Myi.abuis Geoffr. — Lakia Scop. 604 BRlir.HIDKS. 1-ieurs rabattus, bisinut! k sa base et muni d'un large lobe médian. — Ecusson variable, assez grand chez la plupart. — Elytres planes ou légèrement convexes, en carré plus ou moins long, à peine plus lai'ges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules calleuses ou obtuses, [larfois nulles. — Pattes postérieures plus longues et plus robustes que les autres ; leurs hanches étroites, arrondies sur leur bord postérieur et laissant le 1^'" segment ab- dominal libre ; leurs cuisses très-souvent dentées et parfois en même temps crénelées en dessous ; leurs jambes ayant leur troncature ter- minale brièvement uni-épineuse ou leur angle interne saillant et aigu ; tarses de longueur variable. — Pygidium, segments abdomi- naux, métasternum et saillie mésosternale de forme variable ; épi- sternums métaihoraciques larges, parallèles. — Corps court, plus ra- rement oblong, pubescent. Je conserve ce genre, tel q?ie l'a établi Schœnherr, les deux genres Pachymerus et Caryoborus qu'on a voulu établir à ses dépens, me paraissant, comme à lui, n'avoir, dans l'état actuel de la science, qu'une valeur d'e sections. Un troisième (Caryopemon), proposé dans ces derniers temps par M. Jekel, est dans le même cas (I). En effet, ces insectes sont très- variables sous tous les rapports, et nne révision générale de leurs espèces décidera seule de la validité des genres en c[uestion. Provisoirement donc elles se répartissent dans les quatre sections suivantes. Les Brlchus vrais se reconnaissent à leurs cuisses postérieures médiocrement grosses, non ovales, dentées ou non, et à leurs jambes de la même paire droites, tronquées au bout, et munies sur leur troncatm'e d'une courte épine dirigée dans le sens de leur axe et qui est souvent accompagnée d'une à trois autres plus petites. Les antennes varient beaucoup et les yeux sont en général finement granulés. Toutes les espèces sont plus ou moins courtes et médiocre- ment épaisses. C'est le groupe le plus nombreux, et la presque tota- lité des espèces européennes en font partie (2). (1) Ce qui ne veut pas dire qu'une étude approfondie du genre ne permettra pas de le diviser en plusieurs ; le grand nombre de ces espèces rend même cette mesure désirable. On pourra se servir, dans ce but, de plusieurs carac- tères négligés par Schœnlierr, notamment de la granulation des yeux, très- forte clioz certaines espèces et très-Une chez les autres, puis de la forme du métasternum, qui, tantôt s'avance entre les hanches intermédiaires et repousse eu avant la saillie mésosternale, tantôt ne présente rien de particulier. Peut- être également sera-t-il possible de tirer parti d'une sorte de rei>li lamelli- forme qui longe, de chaque côté, le premier segment abdominal, et se pro- longe en avant au côté externe des épisternums métaihoraciques. Ce repli varie assez sous le rappoit de la largeur, et son bord interne est parfois ca- réné dans sa partie antérieure. (2) Schœnherr (Curcul. V, p. 2) en mentionne ex visu 186 espèces aux- BRucuiDKs Vrais. 605 Dans les trois sections suivantes les cuisses postérieures sont extrê- mement grosses, ovoïdes, dentées et souvent en même temps ci-éne- lées en dessous ; les jambes de la même paire contractiles et arquées, avec leur extrémité oblique et plus ou moins aiguë. Les Pachymerus, à un corps court et assez épais, réunissent des antennes de longuevir moyenne, subperfoliées ou en scie, et des yeux fortement granulés. Leurs espèces, médiocrement nombreuses, sont toutes exotiques et, pour la plupart, propres à l'Amérique du Sud (1). quelles on a, depuis, ajouté les suivantes : Esp. européennes : B. magnicornis {dispnrçf?), Kiister, DieKaîf. Europ. II, 36; Dalmalie. — oblongus, Sardaigne • exiguus, Andalousie ; Uosenh. Die Tliier. Andal. p. 235. — albomnculatus Graells, Mcm. d. 1. Comnîis. p. el map. geol. d. Espan. Au. 1855, p. 78 pi. 4 f. 1; Madrid. — plagiatus^ Reiclie, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 649; Grèce. — canalicvlatus, ulwis, iessellaiits, Muls. et Rey in Muls. Opusc. entom. VUI p. 10 sq.; France niér. — republicaniis, Jekel, Ins. Suunders. ; Col. I, p. 10- Corfou. — On ne peut mentionner que pour mémoire, 17 csp. de la Sicile et de l'Italie mér. dont M. Blanchard a publié de courtes diagnoses dans les Ann. d, 1. Soc. entom. 18i4^ Bull. p. LXXXII. — Esp. africaines : U. phmi- beus, flavescens, Lucas, Explor. de l'Alger.; Entom. p. 402. — subelUpiicits , lichenicola, WoUast. Ins. maderens. p. 420; Madère. — ierminatus, floricola antennatus, Wollast. Catal. of Cauar. Coleopt. p. 381; Canaries. — Esp. asiati- ques : B. signatus, L. Redtenb. in Russeg. Reise, p. 987; Syrie. — quadri- plagiafus, Motscli. Bull. Mosc. 1839, p. 57 (9) et 1840, p. 185 {(f); Orenbourg. — tuberculatus, Buhemani, GyUenhaiii, Hocbli. ibid. 1847, I, p. 453; Cau- case. — mcipiens, Kolenat. ibid. 1858, I, p. 116; Caucase. — Esp. des Indes or. et de Chine : B. biguttatus, Blanch. in Jaquem. Voy. Zool.; Cache- mire.— obliquus , Jekelii , glaber, nigrosiniiatus , Alibert, Rev. zool. 1847, p. 14; Chine. — minimus, Birmans; minutissimus , Bengale; Motsch. Etud. entom. VII, p. 97. — fîguratus. incretas, decrctus, F. Walker, Ann. a. Mag. ot'nat. Hist. Ser. 3, III, p. 261; Ceylan. — Esp. de l'Amer, du Nord : B. pmi- perculus, J. L. Le Conte, Rep. on a. railr. to tbe Pacif. Oc. IX, p. 52; Californie. — uniformis, prosopis, desertorum, i. L. Le Conte, Proceed. of tbe Acad. of Philad. X, 1858, p. 77; Rio-Colorado. — tantillus, Motsch. Etud. entom. VII, p. 98; Panama. — ramicornis, californicus, Bohem. Voy. d. TEugénie; Entom. p. 112; Californie. — Esp. des Antilles et de l'Amer, du Sud : B. eidophns, testudinarius, tabidus, jaspideus, Ericbs. Archiv, 1847, I^ p. 124; Pérou. — mmicornis, Ericbs. in Schomb. Guyana, III, p. 567; Guyane. — laticoruis, pictiiraius, melanocephalus , conspurcatus , poverus, leucogaster, ferruginei- pennis, elegans, Blanch. inGay, Hist. deCbilo; Zool. V, p. 288; Chili.— Icamœ, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, Bull. p. CCXXX; Quito. — luctden- tus, Pérou; oi/M.s'M^, Montevideo; funebris, Rio; otomurius, Œ\\\;pulicarius, Rio; Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 112. — Batesii, Amazones ; c«preo/Ms, Saundersii, Brésil; doniinicanus, Haity; obleclus, Buenos- Ayres; paleutus, Brésil; Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 2. — pauperculus, egenus,scufeUaris, bicolor, pyrrhomelas, rufulus, oticwrMS, Philippi, Stettin. entom. Zeil. 1864 p. 358; ChiU. (1) Schœnhcrr (loc. cit. p. Ui) eu décrit 20; nj. : /'. quadridans, mcriiala- ius,]ilagkornis, Jekel, 1ns. Saunders.; Col, I, p. 17; Colombi'; el BicsiL 600 BRUCHIDES VKAIS. J^'espèce (1) des Indes orientales sur laquelle M. Jekel a l'ondé son genre Caryopemon ne s'en distingue guère que par sa forme géné- rale moins courte, sa tète très-allongée et ses yeux finement gra- nulés. Enfin les Caryoborus sont caractérisés par une forme générale moins robuste que celle des précédents;, oblongo-ovale, des antennes plus longues et des élytres qui empiètent légèrement sur le pygidium. La granulation de leurs yeux varie, mais est en général très-forte. A une seule exception près (2) ils sont aussi étrangers à l'Europe, et c'est parmi eux que se trouvent les géants [curvipes, niicleorurn, Bac tris] du genre (3). Les caractères sexuels desBRucHus sont tantôt presqlie nuls, tantôt assez apparents, mais très-variables. Ils portent principalement sur les antennes, les jambes intermédiaires et la forme du pygidimn (4). Note. Le genre suivant, d'une nature extrêmement ambiguë, semble tenir à la fois des Scolytides et des Anthribides, sans pouvoir rentrer natu- rellement dans l'une ou l'autre de ces deux familles. M. Westwood, qui l'a fondé, s'est contenté de dire, en peu de mots, que c'était un genre anormal, à affinités douteuses, mais qui lui paraissait néan- moins voisin des Anthribides. M. Wollaston, le seul auteur qui en ait parlé depuis, en a fait une famille distincte qu'il a placée à la suite des Bruchides, en exposant les perplexités qu'il éprouvait ■ au sujet de cet insecte (5). La formule suivante est empruntée à celles données par ces savants entomologistes. (1) C. hijeroglyphiciis, Jekel, loc. cit. p. 27, pi. 1, f. 3. Il y en a dans les coUeclioni quelques autres espèces hores (ayant pour représentants les Ilylésiuidcs et les Anthribides) avec ceux de certains genres de Colydiens (tels que Sahrotrium et Diodesma) chez lesquels le corps est hispide et les tarses sont quadriarticulés. Néanmoins, n'o- sant pas le rapporter positivement aux Anthribides, j'ai été obligé de le placer dans une famille à pari. » CUUCULIONSDES. TOME VI. Dans les généralités de cette famille (1), j'ai prêté à tort à M. Gcrs- taecker l'opinion que les modifications des segments abdominaux ne peuvent servir qu'à établir des sections parmi les espèces. Ce savant entomologiste dit (2), au contraire, qu'elles ont une valeur géné- rique. TRIBU IL BRACHYDERIDES. PRYPNUS, p. 137. A la synonymie de ce genre ajoutez ; Nebalis, Casteln., Hist. nat. d. Ins., Il, p. 300. Ce nom est proposé en remplacement de celui de Carterus déjà employé pour des Carabiques. TRIBU XXV. CYBÉBIDES, p. 539. J'ai commis une erreur en excluant de cette tribu le genre Tanaos de Schœnherr et en disant qu'il devait être reporté dans le voisinage des Cossonides. Les crochets de ses tarses, qui sont appondiculés, ses antennes droites et ses autres caractères montrent tpi'il appartient au groupe actuel qui doit reprendre le nom de Tanaonides que lui a imposé Schœnherr, et reste composé des quatre genres qu'il a connus. Le tableau synoptique que j'en ai donné ne comprenant que deux d'entre eux, il ne sera pas inopportun de le remplacer par le suivant : I. Corps convexe en arrière, ti'ès-ntténué en avvant, apioniforme. a Hanches interméd. contiguës : Âinemonus. aa — — légèrement séparées. Cuisses pédonculées à leur base : Cyhehus. — fusiformes : Mecolenus. II. Corps allongé, régulièrement oblongo-ovalo : Tanaos. (1) 1>. l'i, note 2. {>) Stettiu. cnlom. Zcit. 1860, p. 391. Coléoptèrei. Tome VII. 39 610 ADDITIONS ET CORRECTIONS. TANAOS. ScHOENH. Curcul., 11^ p. 169 (1). Tète très-allongée en arrière des yeux, subcylindrique; rostre plus court et continu avec elle, mais un peu plus étroit, tronqué en avant; ses scvobes commençant presque dans son milieu, très-obli- ques, subcontiguës en dessous et restant loin des yeux. — Antennes à peine plus longues que la tête et le rostre réunis, droites ou légè- rement arquées, assez robustes; scape très-court, atténué à sa base; funicule à articles 1-7 plus courts que lui, obconiques, subégaux; massue assez petite, ovale, articulée. — Yeux médiocres, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax un peu plus long que large, peu convexe, légèrement atténué en avant, tronqué à ses deux extré- mités. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, robustes ; hanches intermédiaires légèrement séparées; cuisses sub- ovalaires, comprimées ainsi que les jambes; celles-ci subparallèles; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 dépassant peu les lobes du 3^. — Saillie intercoxale assez large, ogivale. — Mé- tasternum allongé. — Corps allongé, régulièrement atténué à ses deux extrémités, glabre. Ces insectes sont de taille moyenne et leur livrée varie du noir brunâtre au jaune ferrugineux uniforme, ou distribué par grandes masses. Leur tète et leur prothorax sont finement ponctués; leurs élytres présentent des sillons très-marqués, cloisonnés, et dont les in- tervalles forment des côtes arrondies. On ne connaît que les trois es- pèces de l'Afrique australe mentionnées par Schœnherr (2). La liste que j'ai donnée (p. 620) des genres qui me sont restés in- connus, sans que je voie quelle peut être leur place, doit être aug- mentée des trois suivants : Terapopus, Schœnh. Curcul. YHI, 2, p. 430. Schœnherr classe ce genre parmi les Byrsopsides, entre les Eupages et les Perieges. Mais, d'après les tarses spongieux en dessous qu'il lui attribue, il est probable qu'il est étranger à ce groupe. Il a pour type un petit insecte {hottentotus) du Cap de la taille du Thylacites pilostis. Omoides, Bohcm. Voy. d. l'Eugén.; Entom.; p. 132. Genre étabh sur un très-petit insecte [hiimeralis, pi. 2, f. 5) du Chili; M. Boheman le place près dos Anthonomus. Un exemplaire mutilé, qu'il a bien (1) S:)ii. AnuK, T;.r,ub. Kov. Ar^t. Ups;',). VU, p. 118. (2) T. snngulneus Thivah., fallar, biculor, Scliœnl)., Curcul. V, p. 451. ADDITIONS ET CORRECTIONS. till voulu me communiquer, ne m'a pas suffi pour reconnaître si cette analogie est fondée. ScHŒNHERRiA, Blauch. Voy. au pôle sud; Entom. p. 254. Selon M. Blanchard, ce genre serait voisin des Mecopus, m.ais il ajoute qu'il diffère de ces derniers par la forme de presque toutes ses parties; on ne voit pas, dès-lors, sur quoi repose cette analogie. Il ne comprend qu'une petite espèce {brevipennis, loc. cit. pi. \A, f. lo) de l'île Vanikoro (Polynésie). Les changemens que j'ai apportés à la méthode de Schœnherr ont donné lieu à la publication de deux Mémoires relatifs à la classifi- cation des Curculionides : l'un dû à M. Kraatz (1), l'autre à M. Je- kel (2). Ces deux savants entomologiques ne sont d'accord, à ce sujet, ni avec moi, ni entre eux. Ce n'est pas ici le lieu d'entamer sur cette question une discussion pour laquelle, du reste, le temps et la volonté me font également défaut. Je me bornerai à dire, pour ce qui concerne M. Kraatz, que, selon lui, la longueur relative du scape des antennes fournit les véritables bases d'un arrangement naturel de ces insectes, idée qu'il développe longuement, mais en emprun- tant presque exclusivement ses preuves à l'appui aux espèces euro- péennes. Quant cà M. Jekel, ses vues sont beaucoup plus compliquées, mais leur exposition exigerait par cela même trop de place, et je suis obligé de renvoyer le lecteur à son travail. Aussi longtemps que ces idées, et celles qui pourront encore se produire, n'auront pas été appliquées à tous les genres de la famille, comme je l'ai fait des miennes, il sera prématuré de se prononcer sur leur valeur. En attendant cette époque, probablement très-éloignée, la classification des Curculionides est sortie de la fausse voie dans laquelle elle était engagée, et, pour le moment, c'est là l'essentiel. (1) « Gnmdzùge eines iiatûrlichen Systems derRûsselkaefer.» Berlin, entom. Zeitschr. VIII, 1864, p. 154. — Voyez aussi (ibid. p. 239), sur ce sujet, quel- ques observations de M. De Kiesenwetter. (2) « Rcclierches sur la classification naturelle des Curculionides. » Ano, d. 1. Soc. entom. 1864, p. 537. FIN DU TOME SEPTIÈME. TABLE ALPHABÉTIQUE FAMILLES, TRIBUS ET GENRES COMPRIS DANS CE VOLUME. Pages. Abacobius 283 Acalles 94 Acallopistus 23 Acantharhinus 293 Acanthinomerus . ...... 320 Acanthopygus 501 Acanthothorax 490 Acentrus 04 Acicnemis 31 Acorynus 513 Acratus 403 ^demonus 113 Aglycideres 007 Alcides 15 Alcidides 14 Aldonus. 130 Alticopus 593 Amalus 209 Amaurorhinus 324 Amerhinus 42 Ameris 42 Amerismus 401 Amorbaius 205 Araorphocephalus 422 Amorphocerus 333 Amphicranus 384 Anaballus 93 Anacerastes 550 Analcis 97 Analotes 520 Ancylotropis 508 Aneurhinus 570 Anisognathus 411 Anocerastes 550 Anomocerus 133 Anomœoarthria 234 ANTHRIBIDES 470 Anthribisomus 540 Anthribus 574 Antliarhinides 180 Aiitliarhinus , . 182 Aonychus. . 114 Aorus 337 Aparoprion 329 Apatenia 538 Aphanartrum 375 Aphiocephalus 277 Aphioramphus 30 Apolecta 555 Aposlasimerus 242 Apotomorhinus 220 Aprostoma 413 Arachnobas 159 Arachnopus 159 Arœcerus 590 Ar^océrides 588 Argeocerus 590 Arseocorynus 590 Arœosarus 590 Archarias 38 Arrhenodes 429 Arthrostenus . . 02 614 TABLE AL Pîges. Arthrostomus 179 Aularhinus 75 Axinophorus 297 B Baridiides 214 Baridius 223 Baris 223 Barycerus 222 Barymerus 239 Baryrhynchus 428 Barystethus 287 Basitropides 366 Basitropis 367 Belopherus.. 433 Belopœus 299 BelorUinus 281 Belorhynchus 437 Blaberus 384 Blastophagus 360 Bothrobatys 117 Brachycnemis 43 Brachytarsus 387 BRENTHIDES 399 Brentiiides vrais 404 Brenthus 442 Briwhela 601 BRUCHIDES 397 Bruchides vrais 602 Bruchus 603 Bulbifer 322 Bulbogaster 467 Byastus 315 Bythoprotus 503 C Calandra 301 Calandrides 267 Callinotus 44 Calodromus 407 Camaroderes 533 Camarotides 25 Camarotus 26 Camptocerus 368 Camptorhinus 86 PHABETIQUE , Pages. I Camptotropis 541 Campyloscélides 264 j Campyloscelus 263 î Caranistes 389 ' Carphoborus 362 j Caryedon 603 I Caryoborus 603 j Caryopemon 603 I Catapycnus 129 j Catapyges 303 ! Catolethrus 338 i Caulophilus 346 , Caulotrupis 346 I Cedus 513 j Cenocephalus , . . 393 j Centrinus 232 I Cenirophorus. . . 431, 452^ 433 j Ceocephalus 431 ] Cephalobarus 441 I Cerambyrhynchus 492 ; Cercidocerus 291 î Cerobates 418 I Ceutorhynchides 191 ! Ceutorhynchidius 200 I Ceutorhynchus 198 ; Chcetectetorus 112 I Chalcodermus 70 ! Chœrorhinus 323 j Cholides 32 Cholus 37 j Choragus 593 j Cidnorhinus 196 I Cladione 474 ! Clœoderes 440 I Cleogonus 67 Cleopus 8 I Cnemargus 128 j Cnemecœlus 140 ! Cœliodes 194 I Cœlogaster 208 ! Cœlosternus 123 j Coleomerus 218 i Collabismus 116 [ Colobodes 37 i Conocephalus 277 I Conoderes 174 I Conophorus 174 DES FAMILLES, TIIIUUS ET GENRES. 615 rages. Conoproctus 2lïo Conotrachelus 54 Coptogaster 386 Copturus 152 Cordus -i2"2 Corrheccrus 548 Corthylus 385 Corynepliorus 84 Coryssopus 1(33 COSSONIDES 319 Cossonus 339 Cotaster 330 Craspedotus 189 Cratoparis 579 Cratosomus 145 Crepidotus 284 Crossotarsus 389 Cryphalus 378 Cryptoruynchides 48 Ciyptorhynchus 121 Crypturgus 373 CURCULIONIDES (Suite).. . 1 Cyamobolus MO Cylindra 391 Cylindrocerus 235 Cylindrocorynus 125 Cylloramphus. ...... 63 Cyphagogus. ....... 410 Cyphirhinus 225 Cyphorhynchus 54 Cyrtomon 161 Cyrtorliinus 292 Cyrtotrachelus 271 Dactylocrepis 258 Damiceriis 392 Dasycorynus 5G0 Decataphanes 557 Dendroctonus 360 Dendropemon 564 Dendrotrogus 564 DérElomides 9 Dcrelomtis 10 Dcsinidophorus 55 Diamerus 367 Pages. Diapus 397 Diastatropis 520 Diastrophus 425 Dinema 585 Dinocentrus. 506 Dinorhopala 166 Dionychus 41 Diorymcrus 219 Dipieza 572 Discotenes 502 Diurus 471 Dœothena 582 Dolichocera 494 Diyocœtes 381 Dryophthorus 322 Dysnos 592 £ Eccopfognster 386 Ecelonerus 565 Echinodera 95 Ectatorhinus 53 Ectatotropis 490 Ectoccmus 434 Eczesaris .520 Elattocerus 175 Elasmorhinus 249 Empleurus 74 Enedreutes. . ^ 536 Enedreytes 536 Enteles 128 EiMPÉDinES 186 Epipedorhinus 120 Epipedus 186 Epiphylax 266 Eremotes 344 Ernoporus 378 Esocus 527 Estenorhinus 431 Ethneca .521 Eubactrus 456 Eubricliius 205 Eucalus 229 Eucorynus 564 EUDÉIIIDES 18 Eudercs 18 616 TABLE ALPHABETIQUE Pases. Eiigigas 494 Eugnoristus :298 Eugoiius 571 Eumycterus 231 Fnparia STO Eupsalis 430 Eurhin 221 Eurbinus 221 Euscepes 100 Euthyrhinus IH Eutomiis 369 Eutoxus 254 Eutrachelus 439 Exechesops 543 Exillis 583 Pages. Hiicus 539 Hybomorphus 141 Hybophorus 66 Hydaticiis 206 Hylastes 358 Hylesinus 362 Hykirgus . 339 Hypoborus 379 Hyposarothra 290 Hypothcncmus 374 Hypselotropi.s 488 Hypseus 529 Hypsophorus 132 Gaslerocercus 118 Genethila 509 Genyocerus 398 Glochinorhinus 103 Gargus 145 Guioperus 78 GVMNÉTRIDES 6 Gymnetron 7 Gymnognathus 523 Gynandrocerus 508 Gynandrorhynchus 450 H Habrissus 547 Hudroplontus 198 Haplonvcides . 16 Haplonyx 17 Harpacterus 3i5 Hemideres 135 Hemigastcr 154 Hcphebocei'us 416 Heteropus 318 Heterotoxus 283 Hexarthrum 344 Homalonotus 39 Hoplitopales 29 Hoplopnroxus. 23 Hormocerus 447 Idiopus 511 lonthocerus 414 Ischnocerus 505 Ischnomerus 414 Ischyromerus 446 ISORIIVNCHIDES 172 Isorhynchus 178 Ilbyporus 57 Ithystenus 467 La?mosaccus 13 Lagopezus 540 Lasiorhynchus 469 Lechriops 149 Leipommata 333 Lembodes 99 Lémosacides 12 Lepisoinus 362 Lcptobaris 247 Lepfoncmus. 555 Leptorhynchvs 467 Leptoschoinus 237 Lichnus ^ 245 Lipai'thrum 376 Lispodemus 244 Litocerus 314 Litodactylus 205 Litomenis 43 Litorhynchns 273 DES FAMILLES, THIBUS Pages. Litosomus 305 Liturgus 21-2 Loboderes 223 Lobops 59 Lobotrachclus 1~3 Lophocephiila 117 Lymantes 331 Lyterius 230 m Macrobamon 158 Macrocheirus 272 Macromerus 126 Macrorhinus 221 Madarus 250 Madopterus 241 Hœmactes 115 Marmaropus 203 Mecliistoccrus 83 Mecistostylus 136 Mecocerus ■496 Mecocorynus 52 Mecomastyx 137 Meconcmus 503 Mecopus 157 Mecotarsus 517 Mecotropis 493 Mecysmodercs 201 Megacerus 434 Megacctcs 196 Megaproctus 281 Megops 211 Melanterius 65 Melchus 300 Ménémaciiibes 27 Menemachus 28 Mesites 341 Mesocordylus 314 Mesoxenus 325 Metadupus 101 Miarus 8 Micrdus 198 Microstrates. . . . . . . . 232 Microstylus 20 Microxylobius 32<> Miolispa. 421 Coléoptères. Tome VI !. ET GENKES. 617 rages. Misthosima 591 Milorhynchus 182 Mitosoma 393 Mitrepliorus 61 Mononychus 193 Mycteis 528 N Naaus. 179 Nebalis 609 Nemocephaius 462 Nemotrichus 548 Nerthomma.. 334 Nerthopides 19 Nerthoi)S 21 Nerlus 240 Nessiu 537 Nessiara 537 Nettarhinus 77 Nothogaster 450 Notioxenus 394 Ocladius 80 Odontocorynus 228 Odontoderes 44 Œdecerus 572 Ommatolampus 278 Omoides 610 Onchoscelis 119 Onccrhinus 229 Onycholips 347 Oodemas 328 Oplocnemus 31 Oreda 113 Ormiscus 352 Orobitis 71 Orthognathus 311 Orychodcs •i32 Otidognalhus 273 Oxyopisthen 282 Oxypygus 281 OXYRUYNCHIDES 308 Oxyrliynclius 309 Ozodecerus 466 Ozotonierus 572 618 TABLE ALPHABETIQUE Pages Pachyonyx 8(S Pachymerus 603 Pachyrhinus 206 Panolcus 85 Panoptes 162 Pantoteles 213 Pântotélides 212 Parablops 584 Parallelosomiis 216 Pelenomus 206 Peleropus 23 Pellophorus 151 Penestica 577 Pentarthrum 321 Pentatemnus 326 PerideraBus 47 Péridinétides 209 Peridinetus 210 Periommatus 394 Pezichus 126 Phacecerus.. ....... 458 Phacccorynes 289 Phacelobarus 230 Phœnithon 550 Phœnomeriis 331 Phœocrotes 523 Phaulimia 551 Phlœobius 576 Phlœoborus. 372 Plilœopemon 487 Phlœophagus 342 Phlœophihis 519 Phlœophthorus. .,.,.. 363 Phlœops 533 Phlœotribns 364 Phlœoirupes 371 Pholidochlamys 473 Physomerus 259 Physoproclus. 260 Physopterus 498 Physotorus 107 Phytobius 206 Piazocnemis 453 Piazurus 147 Piezocorynus 581 Pages. Piezorhopalus 384 Pinarus 146 Piœnia 578 Plagyocorynus 98 Platymerus 183 Platyonyx 236 Platypides 387 Platypus 391 Platyrhinus 532 Plinlheria 522 Polycorynus 569 Polyderccs 39 Polygraphus 305 Polylophus 60 Poophagus 202 Poropterus 91 Porthetes 336 Poteriophorus 290 Pristimerus 24 Prodector 470 Proeces 339 Prophthalmus 427 Proscoporhinus 545 Protœdus 581 Protocerius 274 Protopalus 132 Psepholax 72 Pseiidocholus 253 Pseudomus 102 Psilorhinus 11 Ptérocolides 190 Pterocolus 190 Pteroplectus 72 Pterygostomus 448 Ptychoderes 488 Pycnopus.. ........ 78 Pylarus 30 Pyropides 187 Pyiopiis 188 Pytiophorus 381 R PiAMPIIIDES 170 Ramphus 171 Kapliirhynclius 436 Raymondia 331 DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES Pas;ps. Rliadinocerus Mi Ehina 31G Rhinastus 34 Rhinobrachys 580 Rhinochenus 130 Rhinoncus 207 Rhinopteryx 449 Rhimisa 7 Rhyephenes 107 Rhyncophorus 275 Rliyncodes 108 Rhyncolus 3i.'{ Rhyssomatus 68 Rhyticeplialiis 4i(i Rliytidosomus 200 Rutidosoma 200 Ryssematus 68 S Scambus 231 Schimatocheilus 571 Schizotrachelus 45 i Schœnhenia 611 Sclerocardius 318 SCOLYTIDES 319 SCOLYTIDES VRAIS 356 Scolytus 386 Sebasius 409 Sintor 510 Sll'ALIDES 310 Sipalus 313 Sitoplcilus 301 Sulenosiernus 225 Sophrorhinus 82 Spathidicerus 393 Spermophagus 602 Sphadasmus 161 Sphœnocorynus 2S0 Sphœnognaihus 311 Sphenophorus 294 Sponts 175 Stenocarus 191 Stenocerus 523 Stenoinefopus 191 Stenoscelis 315 Stenolis 336 619 rages. Stereodermus 419 Storeosomus 454 Strabus 164 Stromboscérides 306 Stromboscerus 306 Strongylopterus 74 Strongylotes 239 Symmerus 395 Symmorphocerus 424 Sympiezopus. 166 Sympiezoscelus 129 Synthlihorhynchus 52 Systaltocerus 531 Syslellocerus 531 Systellorhynchus 527 Taciiygonides 167 Tachygonus 168 Tuchyopus 168 Tanaos 610 Taphroderes 411 Tapinotus 203 Taxiceriis 222 Temnolaimus 459 Teramocerus 465 Terapopus 610 Tesserocerus 392 Tetragonops 165 Tctragonopterus. ..... 528 Thaniiocolus 198 Tliamnurgus 382 Timorus 154 Tomieus 382 Tophoderes 499 Toineuma 104 Torneules 252 Toxonotus 575 Toxorhinus 304 Tiachelizus 419 Trachymerus 241 Tragopus 92 Traphecorynus 57 Tretus 52 Tiibotropis 490 Ti igouopterus 247 620 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Pages. Trigonorhinas 579 Trigonotarsus 288 Triotemnus , . . 375 Tropideres 53g Tropidérides 484 Tropipijgus 491 Trypetes 178 Trypétides 177 Trypodendron 377 Tylodes 96 U Ulocérides 473 Ulocerus 474 Ulomascides 184 Ulomascus 185 Ulosomus 100 Urodon 601 Urodontides 600 FAJIILLES, TRIBUS ET GENRES. Pages. Uropterus 457 Uterosomus 499 X Xenocerus 659 Xénorchestides 595 Xenorchestes 595 Xerodermus 397 Xyleborus 339 Xylinades 56I Xylopemon 507 Xyloterus 378 Z Zcmioses 408 Zetoplilœus 460 Zygasnodes 543 Zygwides 142 Zygops 150 FIN DE LA TAREE ALPHABÉTIQUE. BAR-SUR-SEINE.— IHP. SAILLARD.