THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY ‘ " ‘ À . 14 . ; T / “7. | Cal et « < « , -| Lx k & ‘ . _ F _. L 27 | = Te! * ; ré 2 ü C # 7 ac o à , HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. a — æ PHANÉROGAMES. VIT. (IMPRIMERIE D'ÉVERAT ET COMP., Rue du Cadran, n° 16-Ù PE { HISTOIRE NATURELLE DES VÉGÉTAUX. PHANÉROGAMES. Par M. Épouarr SPACH : AIDE-NATURALISTE AU MUSEUM D'HISTOIRE NATUPELLE ss MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES. TOME SEPTIEME. OUVRAGE ACCOMPAGNE DE PLANCHES. PARIS. LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE PH-RORET, RUE HAUTEFEUILLE, N°=#O PIS. AVRIL 4839. in 2010 with funding from University of Illinois Urbana-Champ: + ”. pe 17 2 44 _ Digitized by the Internet Archive É LEE LT r” VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES. VEGETABILIA DICOTYLEDONEAÀ. DIX-SEPTIÈME CLASSE. (SUITE. ) LES RHÉADÉES. RHCŒADEZÆ Bartl. CENTIÈME FAMILLE. | LES PAPAVÉRACÉES.—PA4PAVERACEZÆ. Papaveraceæ Juss. Gen. — De Cand. Syst. Nat. II, p. 67; Prodr.I, p« 447. — Bartl. Ord. Nat. , p. 260. — Bernhardi, Diss. de Papav. in Linnæa , v. 8. — Papaveracearum tribus III ( Papavereæ) et ( ex parte) IL (Bocconieæ ) Reichenb. Consp. p. 486 et 487. — Papa- veracearum tribus II ( Papavereæ) et (ex parte) LIT ( Berberidearum sectio L: Bocconieæ excel. genn.) Reichenb. Syst. Nat. I, p. 264 (1). Cette famille, dont on ne connaît qu'environ qua- rante espèces (abstraction faite des variétés et doubles- emplois qui figurent comme espèces dans beaucoup d'ouvrages), appartient presque exclusivement aux ré- gions tempérées de l’hémisphère septentrional. (4) M. Reichenbach comprend en outre dans ses Papavéracées, les Fumariacées et les Berbéridées ( y comprises les Podophyllées ), BOTANIQUE, PHAN, T. Vlie 4 2 CLASSE DES RHÉADÉES. Les propriétés narcotiques que tout le monde connaît aux Pavots, se retrouvent à un degré plus ou moins prononcé dans le suc-propre des autres Papavéracées ; mais les graines de ces végétaux contiennent de l’huile grasse , laquelle ne renferme en général aucun principe nuisible. L’horticulture doit à cette famille plusieurs plantes d’ornement très-élégantes. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes (annuelles, ou bisannuelles, ou vivaces ) ou (peu d’espèces) sous-arbrisseaux ; sucs-propres colorés, en général épais. Tiges et rameaux inarticulés , cylin- driques. Feuilles alternes (par exception verticillées), simples (pennatiparties, ou pennatifides , ou sinueuses, ou inci- sées, où lobées, ou dentées, rarement très-entières , par exception palmatifides), sessiles, ou pétiolées, non- stipulées. Pétiole imarticulé (par exception articulé par sa base). Fleurs blanches, ou jaunes, ou rouges, hermaphro- dites, régulières. Pédoncules terminaux, ou terminaux et oppositifoliés , ou rarement axillaires et terminaux, solitaires, longs, uniflores (rarement paniculés ou om- bellifères). Inflorescence en général centrifuge. Sépales ? (latéraux), ou moins souvent 3, libres (par exception soudés en coeffe), caducs dès l’épanouisse- ment, concaves, en estivation imbriqués par les bords et recouvrant les pétales. Petales (par exception nuls) en nombre double ou triple (ou rarement multiple) des sépales, bisériés (ra- rement pluri-sériés), hypogynes (dans quelques espèces périgynes), non-persistants (souvent fugaces), rétrécis FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 9 à la base, en estivation imbriqués et plus ou moins convolutés : ceux de la série externe alternes avec les sépales. Réceptacle disciforme ou cupuliforme (dans quelques espèces cyathiforme ou tubuleux et engaînant la partie inférieure de l'ovaire ). Disque hypogyne (périgyne dans les espèces à récep- tacle creusé), adné au réceptacle. Étamines en nombre indéfini (souvent très-nombreu- ses), pluri-sériées ou multi-sériées (accidentellement pauci-sériées), non-persistantes, plus courtes que les pétales , insérées au disque (par exception à la base des pétales). Filets filiformes ou spathulés, en général brusquement rétrécis au sommet. Anthères innées ou moins souvent adnées, dithèques : bourses déhiscentes latéralement (ou , dans quelques espèces, postérieure- ment) par une fente médiane longitudinale, en général juxta-posées antérieurement; connectif très-étroit (dans quelques espèces aussi large que les bourses), linéaire, plane (rarement convexe et proéminent). Pistil. Ovaire inadhérent , uni-loculaire, ou incom- plétement pluri-loculaire; placentaires 2-20 (opposés aux sépales lorsqu'ils sont en même nombre que ceux- ci), nerviformes, ou moins souvent septiformes, parié- taux, multi-ovulés (dans quelques espèces uni-ovulés). Ovules anatropes ou amphitropes, renversés, ou hori- zontaux , uni-bi-ou pluri-sériés; funicule nul ou très- court (excepté dans les Bocconia). Style nul, ou indivisé et persistant. Stigmate accrescent ou marcescent, sou- vent pelté, en général a autant de lobes (ou de bourrelets, ou de lanières) qu’il y a de placentaires dans l'ovaire (1). (1) Ces lobes, ou bourrelets, ou lanières du stigmate alternent avec les placentaires dans un certain nombre d'espèces , tandis que dans d’au- 4 CLASSE DES RHÉADÉFS. —Dans quelques espèces le pistil offre quatre stigmates et seulement deux placentaires.— Dans le Âunnemannia le stigmate est en disque parfaitement indivisé, papil- leux à toute sa surface supérieure. — Dans le Platy- stemon , le pistil se compose de 7 à 12 coques unilocu- laires, placentifères à l’angle interne, cohérentes seu- lement par leur bord antérieur , et terminées chacune par un stigmate distinct. Péricarpe (capsule à valves soit complètes, soit in- complètes, ou silique, ou silicule; dans une seule espèce baie charnue) uni-loculaire, ou incomplétement pluri-loculaire (dans les Glaucium : comme bi-loculaire par une fausse-cloison fongueuse), polysperme, ou rarement soit oligosperme, soit monosperme; placen- taires septiformes et séminiferes aux deux faces, ou plus souvent soit filiformes, soit nerviformes, intervalvaires, persistants, ou rarement emportés par le bord des valves. — Dans le Platystemon ( genre établissant une transition des Papavéracées aux Renonculacées) le péricarpe se compose de 7 à 12 follicules libres. Graines amphitropes ( presque campylotropes), ou anatropes, renversées , ou horizontales , souvent ni- dulantes sur chaque placentaire, en général petites, stro- phiolées, ou (seulement dans les Bocconia ) arillées in- complétement, ou non-strophiolées; strophiole cristée, ou marginiforme, de consistance glanduleuse, adnée au raphé ; tégument double : l’extérieur inadhérent, crus- tacé, assez épais, souvent réticulé et scrobiculé ; l’inté- tres (notamment dans les Pavots mêmes ) ils sont perpendiculaires aux placentaires. C'est donc faute d’avoir examiné des espèces de tous les genres , que M. Lindley et quelques autres auteurs ont cru caractériser les Papavéracées par des stigmates alternes avec les placentaires. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. Lt rieur pelliculaire, adhérent au périsperme. Périsperme charnu, huileux, conforme à la graine. Embryon rec- tiligne, moins long que le périsperme (rarement presque aussi long que le périsperme; le plus souvent minime) : cotylédons (2 à 4 dans le Macleaya) plus ou moins divergents, minces, planes antérieurement , convexes au dos, souvent très-courts, dans quelques espèces bifides ou bilobés ; plumule imperceptible ; radicule co- lumnaire où conique, obtuse, quelquefois apiculée. La famille des Papavéracées se compose des genres suivants : Ie TRIBU. LES PAPAVÉRÉES. — PAPAVEREÆ Spach. Sépales ? (par exception 5 ou 4). Pétales 4 (par exception 5 à 8), fugaces (par exception non-éphémères), irré- gulièrement chiffonnés en estivation. Ovaire incomple- tement pluri-loculaire (par des placentaires septiformes), ou uni-loculaire. Ovules et graines amphitropes ou anatropes. Péricarpe à placentaires intervalvaires, per- sistants. — Sucs-propres colorés. Embryon très-petit. Section Î. PAPAVÉRINÉES. — P 4PAVERINEÆ Spach. | Capsule déhiscente au sommet ( ou rarement du som- met jusque vers son milieu) en 3 à 20 valvules per- sistantes. . Calomecon Spach. — Papaver Linn. (Subgenn. Me- conium Spach. Rhæadium Spach. Meconella Spach. 4r- gemonidium Spach. Meconidium Spach). — Meconopsis Vig. — Stylophorum Nutt. — Ærgemone Linn. . 6 CLASSE DES RHÉADÉES. Szcrion I. CHÉLIDONINÉES. — CHELIDONINEÆ Spach. Silique déhiscente en ? à 4 valves caduques; placen- taires nerviformes. Rœmeria Medik. — Glaucium Tournef. — Chelidonium C. Baubh. II° TRIBU. LES SANGUINARIÉES. — SANGUIN 4- RIEÆ Spach. Sépales 2. Pétales 6-44 (ou nuls), planes et non chiffonnes en eslivalion , non-éphémères. Ovaire uni-loculaire. Ovules et graines anatropes. Péricarpe (silique ou silicule) bivalve, à deux placentaires intervalvaires , persistants. —Sucs-propres colorés. Embryon minime. Sanguinaria Linn.—Macleaya R. Br.— Bocconia Linn. IIIe TRIBU, LES HUNNÉMANNIEÉES. — AUNNE- MANNIEZÆ Reichenb. Sépales 2, libres ou soudés en coeffe. Petales 4 , non- éphémères ; longitudinalement plissés en estivation. Étamines périgynes, insérees ( ainsi que les pétales ) à la gorge d'un disque tapissant la surface interne d'un réceptacle concave, lequel est continu avec le pédoncule et engaïne la base de l'ovaire. Ovaire uni-loculaire., Pericarpe siliquiforme, déhiscent (avec élasticité, de bas en haut) en deux valves caduques, placentifères aux bords.—Sucs-propres de la racine colorés; sues-propres des parties herbacées presque aqueux. Embryon seu- lement de moïtié à 2 fois plus court que le périsperme ; cotylédons ordinairement bifides ou bilobes. Dendromecon Benth. — Aunnemannia Sweet. —- Eschscholtzia Chamiss. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 7 IV° TRIBU. LES PLATYSTÉMONÉES. — PLATY- STEMONEZÆ Reichenb. Sépales 3 (accidentellement 4). Pétales 6, non-éphémères, non-chiffonnés en estivation. Filets aplatis, spathulés. Ovaire uni-loculaire, ou composé de 8 à 12 coques contiguës , cohérentes par le bord antérieur. Ovules (et graines) anatropes. Péricarpe soit uni-loculaire et à 3 valves caduques (placentifères aux bords), soit compose de 8 à 12 follicules contigus ( mais non-coherents ), lomentaces. Embryon ordinairement presque aussi long que le perisperme. Platystigma Benth. — Platystemon Benth. T° TRIBU. LES PAPAVÉRÉES. — PAPAVEREÆ Spach. Sépales 2 (par exception 5 ou 4). Pétales 4 (par exception 5 à 8) , fugaces (par exception non-éphémères), irrégu- lièrement chiffonnés en estivation, Ovaire uni-loculaire, ou incomplétement pluri-loculaire par des placentaires sepliformes. Ovules (et graines) anatropes ou amphi- tropes , renversés. Péricarpe à placentaires interval- vaires, persistants, — Sucs-propres colorés. Embryon très-petit (au moins 5 fois plus court que le périsperme). Secriox Î. PAPAVÉRINÉES. — Papayerineæ Spach. Capsule déhiscente au sommet (ou rarement jusque vers son milieu ) en 3 à 20 (plus de 5 dans la plupart des espèces) valvules persistantes. Genre CALOMÉCONE. — Calomecon Spach. Sépales 2-4. Pétales 4-8, non-éphémères. Étamines très- nombreuses. Filets linéaires-spathulés, aplatis. Anthères 8 CLASSE DES RHÉADÉFS. elliptiques. Ovaire incomplétement 9-20-loculaire ; ovules amphitropes, nidulants. Stigmate disciforme ou subhémi- sphérique, sessile, lobé au bord, à 9-20 bourrelets rayon- nants, perpendiculaires aux placentaires. Capsule turbinée, innervée, polysperme, incomplétement 9-20-loculaire , 9- 20-valvulée au sommet : valvules non recourbées. Graines petites , réniformes, scrobiculées, non-strophiolées. Herbes vivaces, touffues, hérissées de soiïes basilées. Ra- cine pivotante, rameuse. Tiges peu ou point rameuses, feuillues inférieurement, nues vers leur sommet. Feuilles pennatiparties : les radicales pétiolées ; les autres sessiles ou subsessiles, non-amplexicaules. Fleurs très-grandes , soli- taires à l'extrémité des tiges ou des rameaux. Boutons dres- sés. Corolle durant plusieurs jours et se refermant pendant la nuit; pétales courtement onguiculés, pourpres ou écarla- tes, avec une tache noire ou violette au-dessus de leur base. Filets violets (de même que les anthères avant l’anthèse). Anthères échancrées aux 2 bouts. Réceptacle gros, annu- laire. Ovaire non-stipité ; placentaires atteignant presque le centre de la cavité. Stigmate tantôt déprimé tantôt relevé au centre : bourrelets saillants, carénés, non-débordants ; lobes marginaux arrondis ; sinus perpendiculaires aux val- vules., Capsule subcoriace, sans veines ni nervures, mais quelquefois relevée de côtes peu saillantes, correspondantes aux placentaires; valvules très-courtes, érigées, triangu- laires, subobtuses ; placentaires chartacés, minces, arqués, commençant un peu au-dessus de la base de la capsule, et s’élargissant graduellement jusqu’à son sommet. Graines sessiles, non-luisantes ; tégument extérieur crustacé ; chalaze peu apparente, apicilaire relativement au péricarpe , assez rapprochée du hile; raphé peu apparent, marginiforme ; embryon très-petit : radicule columnaire, obtuse; cotylé- dons plus courts , un peu écartés, elliptiques, obtus. Ce genre, très-remarquable, parmi les autres espèces de cette tribu, par sa corolle non-éphémère, ne sg compose que des deux espèces dont nous allons faire mention. © FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. À. Pédoncules non-bractéolés au sommet. Cazomécone D'OrrEnT. — Calomecon orientale Spach. — Papaver orientale Linn. — Bot. Mag. tab. 57. Tiges simples, uniflores , dressées , cylindriques , légèrement cannelées , hautes de 2 à 3 pieds, hérissées de soies blanches apprimées. Feuilles scabres, hérissées aux deux faces de soies semblables à celles de la tige (mais tantôt apprimées, tantôt dres- sées ou étalées ); les feuilles radicales longues de :, pied à 2 pieds, larges de 3 à 8 pouces; les autres graduellement plus petites ; les supérieures longues de 2 à 3 pouces ; segments lancéolés ou lancéolés-oblongs, sessiles, pointus, inégalement dentés , ou in- cisés-dentés , ou quelquefois presque pennatifides, plus ou moins rapprochés (ordinairement confluents dans la partie supérieure de la feuille), décrescents du milieu de la feuille aux deux ex- trémités , ou décrescents dès la base; dents ou lanières pointues ou obtuses , très-entières ou dentelées , sétifères. Sépales 2 ou 3, longs de 15 à 18 lignes, concaves, obovales , très-obtus, verts, membraneux aux bords , hérissés à l’extérieur de soies couchées et semblables à celles de la tige. Pétales 4 à 6, larges de près de 4 pouces, flabelliformes , de couleur écarlate, avec une tache basilaire noirâtre. Étamines beaucoup plus courtes que les pé- tales, à peu près aussi longues que le pistil. Capsule longue d’en- viron un pouce; disque du stigmate large de 8 à 15 lignes , à lobes arrondis , légèrement crénelés. Graines brunes, du volume de celles du Coquelicot. Cette espèce, indigène en Arménie, se cultive fréquemment comme plante de parterre. B. Pédoncules garnis à leur sommet (immédiatement au- dessous du calice) de 5 à 7 bractées persistantes : 1 ou 2 extérieures, plus grandes, foliacées, souvent pennatifides ; les autres conformes aux sépales , maïs plus petites. CALOMÉCONE À BRACTÉES. — Calomecon bracteatum Spach. — Papaver bracteatum Lindl. Collect. tab. 25. — Bot. Reg. tab. 658. 10 CLASSE DES aééane Plante semblable à l'espèce précédente, tant par le port et la pubescence , que par le feuillage , mais en général plus élancée, et souvent à tiges rameuses. Bractées inférieures longues de 1 pouce à 2 pouces, ordinairement conformes aux feuilles supé- rieurés des tiges ou des rameaux , moins souvent dentées ou in- cisées-dentées ; bractées supérieures obovales, ou oblongues- obovales, très-obtuses, concaves, longues de 6 à 12 lignes, scarieuses et plus ou moins lacérées aux bords, couvertes à l'extérieur (ainsi que les sépales) de sétules blanches couchées. Sépales longs d'environ 2 à 4 (ordinairement 3) pouces, el- liptiques ou elliptiques-ohbovales, très-obtus, concaves, miem- braneux aux bords. Pétales longs de 3 à 4 pouces, à peu près aussi larges que longs, courtement onguiculés, cunéifor- mes-obovales , ou flabelliformes, de couleur pourpre , avec une tache) plus ou moins grande et d’un pourpre violet. Étamines beaucoup plus courtes que les pétales, un peu plus longues que le pistil. Capsule et graines semblables à ceux de l'espèce précé- dente. Cette espèce, originaire du Caucase, se cultive fréquemment dans les parterres; on la préfère même au Calomecon orien- tale, parce qu’elle donne plus de fleurs, et que la couleur de sa corolle est plus éclatante. Genre PAVOT. — Papaver (Linn.) Spach. Sépales 2. Pétales 4, fugaces. Étamines nombreuses. Fi- lets capillaires, ou filiformes, ou linéaires-spathulés. An- thères elliptiques-oblongues. Ovaire incomplétement 5-20- loculaire ; ovules amphitropes, nidulants. Stigmate disci- forme , ou subhémisphérique , ou pyramidal-conique, lobé ou anguleux ou crénelé au bord, sessile, à 5 à 20 bourre- lets rayonnants, perpendiculaires aux placentaires. Capsule incomplétement 5-20-loculaire (par exception presque 1-lo- culaire}) , 5-20-valvulée au sommet, polysperme ; valvules réfléchies. Graines petites, réniformes , scrobiculées, non- strophiolées. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 11 Herbes rameuses ou acaules. Racine vivace, ou bisan- nuelle, ou annuelle , pivotante. Feuilles peunatiparties, ou pennatifides (par exception indivisées). Pédoncules radi- caux, ou terminaux et oppositifoliés, nus, uniflores, longs, avant la floraison nutants, plus tard dressés. Fleurs gran- des. Sépales concaves , inappendiculés. Pétales blancs, ou jaunes , ou rouges (panachés dans des variétés de culture), ordinairement marqués d’une tache basilaire noirâtre, courtement onguiculés, étalés. Étamines beaucoup plus courtes que les pétales. Filets blancs, ou violets, où noirä- tres. Anthères échancrées aux 2 bouts, avant l’anthèse blanchâtres, ou violettes, ou bleues, ou pourpres; cornectif très-étroit. Réceptacle gros, annulaire. Ovaire non-stipité (dans une seule espèce : rétréci en stipe court et gros); pla- centaires atteignant presque le centre de la cavité. Stigmate déprimé au centre ou ombiliqué, relevé de côtes plus ou moins saillantes correspondantes aux bourrelets; bourre- lets en général non-débordants; lobes marginaux arrondis ou rarement pointus ; sinus perpendiculaires aux valvules. Capsule chartacée, nerveuse (dans une seule espèce : inner- vée, subcoriace) et plus ou moins veineuse, anguleuse dans plusieurs espèces (les angles alternant avec les placentaires); nervures planes à la surface, correspondantes aux pla- centaires; valvules courtes, dentiformes (1); placentaires chartacés , minces , plus ou moins élargis vers le haut, sé- minifères des deux côtés, en général ablitérés vers la base du péricarpe. Graines sessiles, non-luisantes ; tégument ex- térieur crustacé ; chalaze peu apparente, apicilaire relative- ment au péricarpe , plus ou moins rapprochée du hile; ra- phé peu apparent, court, marginiforme ; embryon très- petit : radicule columnaire, obtuse; cotylédons plus courts, elliptiques, obtus. Les Pavots sont remarquables par les vertus narcotiques Le SRES 4 a ————— ————_———_——_—_—…——.———]_——————— —— ————…—…—— {1} La capsule reste tout à fait close dans une variété (de culture ) du Pavot somnifere. 12 CLASSE DES RHÉADÉÉS. de leursuc-propre, lequel n’est autre chose que de l’opium à l’état liquide. Le genre renferme environ dix espèces , dont voici les plus remarquables : Secrion I. MECONIUM Spach, Stigmate disciforme , lobé au bord ; bourrelets (au nombre de 7 à 20) non-débordants. Capsule subcoriace , inner- vée , courtement stipitée. — Plante annuelle, rameuse. Feuilles caulinaires amplexicaules. Fleurs très-grandes. Pétales ( fimbriés ou déchiquetés dans des variétés de eul- ture) blancs , ou pourpres, ou roses, ou lilas , ou (dans des variétés de culture) panachés ; tache basilaire d’un pourpre noirâtre. Filets d’un pourpre noirâtre. Anthères violettes avant l’anthèse. Capsule glabre , souvent légère- ment anguleuse , quelquefois indéhiscente. Pavor sOMNIFÈRE. — Papaver somniferum Linn. —Engl. Bot. tab. 2145.— Lob. Ic. tab. 294, fig. 1. — Bull. Herb. tab. 57. — Blackw. Herb. tab. 482 et 483. — Flor. Græc. tab. 483. — Papaver somniferum et Papaver seligerum (Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 172.) De Cand. Syst. et Prodr. Tige dressée, plus ou moins rameuse, cylindrique, atteignant 3 à 5 pieds de haut (dans la plante cultivée), ou (dans la plante spontanée) haute seulement de 1 picd à 2 pieds, tantôt glabre (ainsi que les feuilles , les pédoncules et les sépales), tantôt plus ou moins hérissée de courtes soies blanches tantôt couchées, tan- tôt étalées. Feuilles obtuses ou pointues, glauques, lisses (en gé- néral glabres dans les variétés de culture), toutes sessiles : les ra- dicales et les caulinaires inférieures longues de 3 pouces à 1 pied, oblongues, rétrécies à leur base, plus ou moins profondément incisées-dentées ou sinuées-pennatifides (lobes dentés, en général triangulaires et pointus ) ; les supérieures cordiformes et amplexi- caules à leur base, oblongues, ou ovales-oblongues, ou obovales, inégalement dentées , ou crénelées, ou incisées-dentées : dents souvent terminées en sétule. Pédoncules terminaux et oppositi- foliés , grêles , atteignant jusqu’à ‘/2 pied de long. Sépales ellip- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 145 tiques , obtus, concaves, verdâtres, membraneux aux bords. Pétales cunéiformes-obovales, ou flabelliformes, larges de 1 pouce à 3 pouces. Capsule ellipsoïde ou globuleuse, atteignant parfois (dans les variétés cultivées en terre fertile) le volume du poing d’un homme. Graines noirâtres, ou brunes, ou blanches. Dans la culture en grand on distingue deux variétés ou races de cette espèce, savoir : le Pavot à graines blanches( Papaver officinale Gmel. — Papaver album Hell. — Papaver indehis- cens Dumort), et le Pavot à graines noires. Le pavot à graines blanches offre en général des capsules plus volumineuses et in- déhiscentes ; mais ces caractères ne sont rien moins que con- stants : aussi est-ce tout-à-fait à tort que quelques auteurs l’ont distingué comme espèce. Cultivé comme plante de parterre, le Payot somnifére ne se rencontre guère qu’à fleurs doubles : dans cet état, la plupart de ses pétales sont plus ou moins fimbriés, et souvent panachés de diverses nuances de rose, de pourpre, de blanc ou de violet, C’est à cette espèce, originaire d'Orient , que s’applique vul- gairement le nom de Pavot, sans autre désignation spéciale. Sa culture remonte à la plus haute antiquité, car, suivant un pas- sage de l’Iliade, le Payot était connu des Grecs dès le siècle d’'Ho- mère. La plante est depuis longtemps comme indigène dans beau- coup de contrées de l’Europe méridionale ; et même dans les jardins du Nord , elle relève spontanément dans les endroits où on la cultivait. Peu de végétaux d’ailleurs sont plus féconds en graines; on a calculé qu’un seul pied peut en produire jusqu’à trente-deux mille. En Europe, surtout en Allemagne et en Flandre, le Pavot se cultive en grand à cause de l'huile grasse qu’on exprime de ses graines, et qui, du reste, ne participe nullement aux propriétés narcotiques du suc-propre de la plante. L'huile de Pavot, plus généralement connue sous le nom d’huile d’œillette, s'emploie très-fréquemment aux usages alimentaires , et l’huile d’olive qui se débite dans le Nord en contient d'ordinaire, par fraude, une quantité plus ou moins considérable. Dans le midi de la France, le Payot à graines blanches se cultive pour l’usage pharmaceu- 44 CLASSE DES RHÉADÉES. tique. Le Pavot, cultivé à titre de plante vléagineuse , exige un sol profond, un peu humide, nouvellement fumé, et ameubli par des labours réitérés. Les semis se font d'ordinaire en automne. La graine de Pavot, torréfiée et pétrie avec du miel, ou prépa- rée de diverses autres manières , constituait chez les anciens Ro- mains des mets estimés comme gourmandises. Dans quelques dé- partements du nord de la France, on fait aussi entrer ces graines dans les pâtisseries ; chez les habitants du Caucase, ainsi qu’en Hongrie et en Pologne, cet usage est encore plus umiversel ; en Italie, surtout à Gênes, on en confectionne de petites dragées. Tout le monde connaît les effets narcotiques de l'opium, qui n’est autre chose que le suc-propre épaissi du Pavot qu’on cultive dans l’Inde , la Perse, l’Arabie , et d’autres contrées de l'Orient. Autrefois la Haute-Égypte en fournissait beaucoup ; aussi l’opium des pharmacies est-1l connu sous le nom d’opiuwm thebaicum. En Orient, l’extraction de ce médicament se fait de deux ma- mères. L’une consiste à pratiquer, le soir, des incisions à la sur- face des capsules vertes et tendres du Pavot. Le suc laiteux qui découle de la plante, condensé par la chaleur du soleil , est en- levé et mis en masse. La seconde mamière se fait par l’expression des têtes de Pavot ; on réduit ensuite sur le feu, ou au soleil, le suc ainsi gagné. Cet extrait, appelé Meconium, est beaucoup plus commun dans le commerce que l’Opium en larmes , ou Affion , obtenu par incision ; celui-ci, plus rare et plus pré- cieux, reste dans le pays; l’opium le moins estimé est celui qu'on obtient par la décoction. Chez nous, l’opiumn’estemployé que dans la médecine; chezles Orientaux, il remplace l’usage des spiritueux. On n’ignore point que les musulmans en font un usage journalier, et que l'ivresse délirante produite par des doses plus ou moins fortes de ce médi- cament, est pour eux la félicité suprème. Leur imagination sem- ble se dédommager, dans ces instants fugitifs de plaisir, de la monotonie de leur existence journalière ; volontiers elle se laisse aller à toutes les images voluptueuses et riantes qui flottent alors devant elle. Malheureusement , un état de torpeur et de somno- lence extrêmes succède à cette extase passagère ; et comme, pour FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 45 reproduire ces délicieuses rèveries, 11 faut à la longue doubler et tripler la dose, il en résulte un amaigrissement ; une faiblesse progressive , qui aboutit à l’abrutissement de toutes les facultés. Les soldats tures se précipitent sur l'ennemi , enivrés par l’o- pium ; par son moyen les charlatans indiens procurent des extases et des visions aux esprits crédules ; les Malais, lorsqu'ils en ont pris, tombent souvent dans des aecès de fureur que rien ne mai- trise. Heureusement qu’outre ces effets pernicieux, l’opium, ad- ministré avec précaution, agit aussi d’une manière salutaire ; il endort les douleurs dans les maladies aiguës ; 1l procure le som- meil aux tempéraments agités, aux personnes nerveuses ; il ar- rête des flux violents , tels que la dyssenterie, la diarrhée, le choléra , lorsque ces maladies ne proviennent pas d’un état in- flammatoire. Il s’emploie quelquefois avec succès dans ies fièvres de toute espèce; 1l est indispensable dans les névralgies, les spasmes, les convulsions. Cependant son usage doit toujours pro- venir d’une prescription médicale, puisqu'une application in- tempestive de ce remède énergique peut entrainer les effets les plus graves et les plus fâicheux. Pris à trop forte dose, il se transforme en poison et produit la mort , non pas à la suite d’un paisible sommeil, comme se l’imagine le vulgaire, mais après de violentes convulsions, des douleurs abdominales , des défaillan- ces , des sueurs froides , des vomissements , etc. Qnelquefois on parvient encore à arrêter ces effets délétères , en faisant prendre au malade de forts vomitifs , puis en pratiquant des saignées , en appliquant des sinapismes, des vésicatoires, en administrant des boissons acidulees et des lavements de même nature. Le commerce nous fournit l'Opium en morceaux , d’un rouge brun ou noirâtre, d’une forme arrondie un peu aplatie , du poids d'une livre à peu près et enveloppés dans des débris de feuilles et de graines de plantes. Ces morceaux sont cassants et répandent une odeur nauséabonde, vireuse , provenant d’une matière âcre et résineuse , qui est unie à la partie extractive. La préparation qu’on fait dans les pharmacies de la matière extractive dépouillée de la partie vireuse et plus particulièrement nuisible, est connue sous lenom d’Extrait gommeux d’opium.Onle dissoutaussi dans 16 CLASSE DES RHÉADÉES. de l’alcool, pour en faire le Laudanum liquide ou gouttes ano- dines, et la T'einture de Rousseau. Il entre dans d’autres compo- sitions pharmaceutiques, comme la Thériaque, Orviétan, ec. Le sirop diacode ou de Pavot blanc, préparé autrefois avec des têtes sèches de Pavot, se fait maintenant avec de l’opium. L'analyse chimique a fait découvrir dans l’opium deux sub- stances : l’une, regardée comme base alcaline, a été appelée Morphine ; l’autre, reconnue comme acide végétal, a été nommée Acide méconique. D’après les essais de M. le docteur Orfila, les effets produits par la morphine pure sur l’économie animale sont moindres que ceux causés par l'extrait d’opium ; mais les sels solubles de morphine agissent avec la même intensité et pro- duisent les mêmes effets que l’extrait pur ; d’où M. Orfila conclut que l'efficacité de l’opium doit être attribuée à un sel de mor- phine; car l'extrait aqueux d’opium , exactement dépouillé de morphine, peut être donné impunément à très-haute dose. M. le docteur Loiseleur Deslongchamps a prouvé par de nom- breuses expériences , qu’on peut parfaitement remplacer l’opium exotique par l’opium qu’on préparerait en Europe, ou par dif- férents extraits retirés des diverses parties du Payot , et qu’on en obtient dans Ja pratique d’aussi heureux effets ; seulement il faut donner les préparations indigènes à des doses plus élevées. Secrion II. RHŒADIUM Spach. Stigmate disciforme ou subhémisphérique, lobé au bord : bourrelets 5-14, non-débordants. Capsule chartacée , non-stipitée, munie de nervures (plus ou moins sail- iantes) correspondantes aux placentaires; valvules très- courtes. — Plante tantôt annuelle, tantôt bisannuelle, rameuse. Feuilles non-amplexicaules. Pétales pourpres ou écarlates. Filets capillaires, d’un violet noirâtre. An- thères noirâtres avant l’anthèse. Capsule glabre. Pavor Coquezicor. — Papaver segetale Spenn. Flor. Friburg. — a : Commun (vwulgare). —Papaver Rhæas Linn. — Engl. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 47 Bot. tab. 645. — Sturm, Deutschl. Flor. fase. 17. — Curt. Flor. Lond. tab. 32. — Flor. Dan. tab. 1580. — Svensk Bot. tab. 519. —Papaver Rhæas et Papaver Roubiæi De Cand. Syst. et Prodr. — Papaver segetale : «. Spenn. 1. c. Papaver sinense Weinm. tab. 789 et 790. — Plante plus ou moins hérissée de soies toutes horizontales. Feuilles pennati- fides ou pennatiparties. Pétales ordinairement immaculés. Capsule obovée ou ellipsoïde. — $ : Inrermépraire (intermedium).— Papaver obtusifolium Desfont. Flor. Atlant. — Papaver intermedium Reich. Flor. Germ. Excurs. — Papaver commutatum Fisch. et Mey. Ind. IV. Hort. Petrop. — Plante plus ou moins hé- rissée : soies des pédoncules tantôt dressées, tantôt étalées. Feuilles pennatiparties ou bipennatifides : lobes linéaires ou sublinéaires. Pétales maculés. Capsule ellipsoïde ou oblongue. — ÿ : À CAPSULE ALLONGÉE (corynoCarpum). — Papaver du- bium Linn. — Engl. Bot. tab. 644. — Schk. Handb. tab. 140. — Flor. Dan. tab. 902. — Svensk Bot. tab. 457. — Bapaver arenarium et Papaver lævigatum Marsch. Bieb. Flor. Taur. Cauc. — Reichb. Plant. Crit. v. 4, fig. 533. —Plante plus ou moins hérissée, ou quelquefois glabre : soies des pédoncules tantôt érigées, tantôt horizontales. Pétales ordinairement d’un rouge terne et maculés de noir à leur base. Capsule oblongue ou oblongue-elaviforme (r ). — Ô: À FEUILLES TRILOBÉES (trilobum). — Papaver trilobum Wallroth, Sched. Crit. tab. 1. — Plante presque glabre. Feuilles indivisées ou trilobées , cunéiformes à la base, glau- ques. Fleurs petites. Capsule obovée ou turbinée, petite (du volume d’un gros pois) (2). (4) Le nombre des rayons ou bourrelets stigmatiques , sur lequel on s'est principalement fondé pour distinguer spécifiquement les variétés du Papaver segetale, est très-inconstant dans toutes. (2) M. Reichenbach pense que cette plante pourrait être une hybride du Papaver Rhæas et du Papaver somniferum. HOTANIQUE, PHAN, T, VIl. 2 45 CLASSE DES RHÉADÉES. Plante haute de ?/: pied à 2 pieds, en général très-rameuse, multiflore, plus ou moins hérissée de poils assez raides et tantôt blancs , tantôt roussâtres. Tige dressée, cylindrique , paniculée, Rameaux presque nus.ou médiocrement feuillés, ascendants ; ou étalés, grêles. Feuilles d’un vert tantôt foncé, tantôt plus ou moins glauque : les radicales et les caulinaires inférieures pé- tiolées, longues de 3 à 6 pouces, larges de 1 pouce à 4 pouces ; les supérieures ordinairement sessiles ; lobes ou segments tantôt presque égaux, tantôt très-inégaux (soit accrescents, soit décres- cents), linéaires, ou oblongs, où lancéolés, ou ovales, ou cunéi- formes, pointus, ou obtus, très-entiers, ou lobés, ou dentés, ou pennnatifides, ordinairement terminés par une sétule. Pédoncules très-grêles, solitaires, terminaux, ou terminaux et oppositifoliés, atteignant 8 à 20 pouces de long. Sépales longs de 5 à 9 lignes, elliptiques, obtus, membraneux aux bords, ordinairement très- hérissés à l’extérieur. Pétales larges de 6 à 18 lignes (quelque- fois jusqu’à 2 pouces , dans les variétés cultivées) , tantôt imma- culés, tantôt marqués d’une tache noirûtre , flabelliformes , ou cunéiformes, arrondis ou tronqués au sommet : les deux exté- rieurs souvent plus larges que les intérieurs. Capsule longue de 3 à 12 lignes, d’un diamètre tantôt égal à la longueur, tantôt moindre ; disque du stigmate large de 2 à 6 lignes, à crénelures marginales en général arrondies , tantôt un peu imbriquées par leurs bords, tantôt contiguës mais non imbriquées , tantôt sépa- rées par des sinus assez larges. Graines petites, brunâtres, forte- ment scrobiculées. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Coquelicot, Coq, et Pavot rouge, habite toute l’Europe (excepté les contrées polaires ) ainsi que l'Orient, et l'Afrique septentrionale. Elle se plaît dans les localités sèches et découvertes : aussi abonde-t-elle surtout dans les champs sablonneux. Le Coquelicot est très-recherché comme plante de parterre; dans cet état ses fleurs sont en général plus grandes et doubles ; il yen a des variétés à pétales soit roses, soit pourpres , soit écarlates , soit de l’une ou de l’autre de ces couleurs et bordes d’une bande blanche plus ou moins large. La culture des Coque- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 19 licots n’exige aucun soin particulier, si ce n’est qu’ils doivent être semés sur place , soit dès l’automne, soit au printemps, car ils ne supportent pas la transplantation. Les fleurs doubles du Coquelicot, de même que les fleurs doubles du Pavot somnifère, durent plusieuts jouts, au lieu d’être caduques comme dans leur état naturel. L’infusion des pétales de Coquelicot s’emploie fréquemment à titre de potion pectorale et adoucissante. Ces pétales constituent aussi la base d’un sirop qui sert aux mêmes usages que l’infu- sion ; ils contiennent un principe colorant en rouge, dont les con- fiseurs et Les liquoristes tirent assez souvent parti. Sscrion III. ARGEMONIDIUM Spach. Stigmate disciforme ou subhémisphérique, lobé au bord: bourrelets 4-9, non-débordants. Capsule chartacée , non- stipitée, munie de nervures (plus ou moins saillantes) cor- respondantes aux placentaires, et d’angles (plus ou moins saillants) alternes avec les nervures ; valvules très-courtes. = Plantes tantôt annuelles tantôt bisannuelles, à tige ra- méuse. Feuilles non-amplexicaules. Pétales pourpres ou écarlates. Filets aplatis, linéaires-spathulés (mais très- étroits), noirâtres. Anthères avant l’anthèse d’un bleu d’ardoise. Capsule plus ou moins strigueuse (surtout aux angles et aux nervures). Cette section est constituée par le Papaver hybridum Lin. , et le Papaver Argemone Linn. Secrion IV. MECONELLA Spach. Stigmate disciforme ou subhémisphérique, sinueux au bord: bourrelets débordant le disque. Capsule chartacée , non- stipitée, munie de nervures (peu saillantes) correspon- dantes aux placentaires ; valvules très-courtes. — Plante vivace, acaule, touffue. Hampes uniflores. Pétales tantôt blancs, tantôt d’un jaune de citron, tantôt d’un jaune orange ou rougeûtre. Filets capillaires, d’un pourpre brunâtre. Capsule plus ou moins strigueuse. . 20 CLASSE DES RHÉADÉES. Pavor pes ALrEs. — Papaver alpinum Fisch. et C. A. Mey. Ind. HI. Sem. Hort. Petrop. p. 45. — 4 : À FLEUR BLANCHE (leucanthum ). — Papaver alpinum Jacq. Austr. tab. 83.—Reichb. Plant. Crit. vol. 8, fig. 988. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 247. — 6: À FLEUR JAUNE (citrinum). — Papaver nudicaule Lion. —Flor. Dan. tab. 41.— Bot. Mag. tab. 1633. — Reichenb. Plant. Crit. vol. 8, fig. 985. — Papaver alpinum Sturm, Deutschl. Flor. fasc. 17. — Papaver Burseri Crantz. — Reichenb. 1. c. fig. 987. — y: À FLEUR ORANGE (croceum). — Argemone pyrenaica Linn. — Papaver pyrenaicum Willd. — Reichenb. 1. c. fig. 586. — Papaver aurantiacum Loisel. — Papaver suaveolens Lapeyr. — Papaver croceum Ledeb. Ic. Flor. Alt. tab. 141. — Papaver nudicaule : à, Bot. Mag. tab. 2344. — Ô : À FLEUR ROUGEATRE (miniatum). — Papaver miniatum Reichenb. 1. c. fig. 989.— Papaver microcarpum De Cand. Syst. et Prodr. Feuilles pennatifides, ou pennatiparties , ou bipennatiparties, glabres ou plus ou moins hérissées ; lanières linéaires, ou ob- longues, ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées-obovales, ou cor- diformes, très-entières, ou trifides, ou incisées-dentées ; hampes et sépales hérissés de sétules (tantôt étalées, tantôt dressées). Capsule oblongue , ou oblongue-obovée , ou ellipsoïde, ou obovée, ou subglobuleuse , strigueuse. Graines finement réticulées. Plante très-variable. Racine rameuse, fibreuse, polycéphale. Souches courtes, décombantes, persistantes, très-feuillues. Feuil- les longues de 6 lignes à 8 pouces (y compris le pétiole, lequel est souvent plus long que la lame) , d’un vert glauque, rapprochées en touffe sur les souches ; lanières ordinairement sétifères (de même que les dents), le plus souvent rétrécies à leur base, tantôt égales, tantôt accrescentes, tantôt décrescentes ; pétiole assez large, souvent rougeâtre ; hampes longues de 2 pouces à 1 pied, FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. DA | très-grèles, cylindriques, hérissées (ainsi que les sépales) de sé- tules roussâtres ou d’un brun noirâtre. Pétales flabelliformes ou cunéiformes-obovales , larges de 6 à 15 lignes, ordinairement marqués d’une tache livide ou jaunâtre : capsule longue de 3 à 7 lignes, couverte de soies noirâtres ou d’un brun roux. Graines brunes, un peu plus petites que celles du Coquelicot. Cette plante est commune dans toute la zone arctique , ainsi que dans les régions élevées des Alpes et des Pyrénées, On la cultive parfois pour l’ornement des rocailles. Section V. MECONIDIUM Spach. Stigmate pyramidal-conique, pointu , 5-8-gone; bourre- lets 5-8, très-saillants, non-débordants. Capsule charta- cée, substipitée, non-anguleuse, munie de nervures assez larges et correspondantes aux placentaires; valvules assez longues. — Plante bisannuelle, à tige paniculée. Feuilles non-amplexicaules. Pétales de couleur écarlate, à tache basilaire d’un blanc jaunâtre. Filets filiformes, blancs. Anthères blanches avant l’anthèse. Bourrelets-stig- matiques (à l’époque de la floraison) presque aussi longs que l'ovaire, très-saillants. Capsule tantôt glabre, tantôt hérissée de soies plus ou moins étalées. Pavor D'ARMENIE. — Papaver armeniacum Lamk. Dict, — Argemone armeniaca Linn. — 4: A CAPSULE GLABRE (leiocarpum).—Papaver floribundum Desfont. Coroll. tab. 46. — Papaver caucasicum Marsch. Bieb. Flor. Taur. Caucas. — Bot. Mag. tab. 1675. — Papaver fugax Poiret, Dict. — Papaver turbinatum De Cand. Syst. et Prodr. — 6 : À CAPSULE RISPIDE (trichocarpum).—Papaver hispidum Desfont, Suppl. Cat. Hort. Par. ed. 3. — Papaver persi- cum Lindi, Bot. Reg. tab. 1570. Feuilles pennatifides, ou pennatiparties (les supérieures quel- quefois linéaires, indivisées) : lanières tantôt indivisées (soit très- 22 CLASSE DES RHÉADÉES. entières, soit dentées , linéaires, ou linéaires-lancéolées, ou lan- céolées, ou oblongues , ou elliptiques, ou subrhomboïdales , ob- tuses ou pointues, souvent diversiformes sur la même feuille), tantôt trifides, ou pennatifides, ou pennatiparties. Rameaux pluriflores (du moins les inférieurs). Sépales glabres, ou poilus, ou très-hispides. Capsule subglobuleuse, ou ellipsoïde, ou obo- vée, ou turbinée, ou ovoïde, cu oblongue, ou oblongue-obovée. Plante haute de :/, pied (quelquefois moins , dans des locali- tés arides) à 2 :/, pieds, d’un vert très-glauque sur toutes ses parties herbacées , plus ou moins hérissée (rarement presque glabre) de longs poils étalés , tantôt blancs , tantôt roussâtres. Racine assez grosse, rameuse, Tige dressée, anguleuse, feuillue inférieurement, en général rameuse dès sa base, Rameaux as- cendants ou plus ou moins divergents, le plus souvent rappro- chés et disposés en panicule subpyramidale : les inférieurs feuillés, pluriflores ; les supérieurs très-grèles, pauciflores, nus ou presque nus. Feuilles assez semblables à celles du Coquelicot, ordinairement hérissées aux deux faces (du moins sur la côte, les nervures et le pétiole) : les radicales et les caulinaires infé- rieures (longues de 3 pouces à 1 pied , larges de 1 pouce à 4 pou- ces) pétiolées ; les autres sessiles ou subsessiles; les raméaires supérieures en général petites et linéaires ou linéaires-lancéolées, souyent très-entières ; lanières tantôt presque égales, tantôt plus ou moins inégales (soit accrescentes, soit décrescentes) , presque toujours terminées (ainsi que les dents) par une longue soie. Pédoncules longs de 2 à 8 pouces, grêles, tantôt très-glabres , tantôt hispides. Boutons oblongs , ou elliptiques , ou subglobu- leux. Sépales longs de 4 à 8 lignes, elliptiques, ou elliptiques- oblongs, très-obtus. Pétales cunéiformes-orbiculaires, ou flabel- liformes, ou cunéiformes-obovales, subsinuolés, courtement on- guiculés, larges de 1 pouce à 2 pouces. Étamines à peu près aussi longues que le pistil. Ovaire glabre ou hispide , cylindrique , beaucoup plus court que les pétales. Bourrelets stigmatiques gros, yiolets. Capsule longue de 3 à 9 lignes ( y compris le stigmate ). Graines brunâtres, plus petites que celles du Coquelicot. Cette espèce croît au Caucase , ainsi que dans les montagnes FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 95 de la Perse, de l'Asie-Mineure, de l'Arménie et de la Syrie. Elle mérite d’être cultivée comme plante d’ornement, car ses fleurs sont très-élégantes et se succèdent en abondance pendant près de deux mois de l'été. Genre MÉCONOPSIS. — Meconopsis Vig. Sépales 2. Pétales 4, non-éphémères. Étamines nom- breuses. Filets filiformes. Anthères elliptiques. Ovaire uni- loculaire ; placentaires # ou 5, nerviformes ; ovules amphi- tropes, nidulants. Style court, gros, claviforme. Stigmate à 4 ou 5 bourrelets adnés au style , rayonnants, confluents au centre. Capsule 1 -loculaire, 4 -ou 5- valvée au sommet, Z-ou 5- nervée , polysperme; valvules réfléchies. Graines petites , subréniformes , scrobiculées , non-strophiolées. Herbe vivace. Suc-propre jaune. Tige rameuse, feuillée. Feuilles pétiolées , pennatiparties : segments (du moins les inférieurs) comme pétiolulés. Pédoncules terminaux ou axillaires et terminaux , solitaires, uniflores, nus, nutants : avant la floraison, puis dressés. Fleurs grandes. Sépales concaves , inappendiculés. Pétales étalés, courtement on- guiculés, immaculés, d’un jaune vif devenant orange par la dessiccation. Réceptacle assez gros, annulaire. Etamines plurisériées , beaucoup plus courtes que les pétales, d’un jaune pâle. Filets anguleux , anisomètres. Anthères échan- crées aux deux bouts; connectif linéaire, presque aussi large que les bourses. Ovaire non-stipité, ellipsoïde, obscurément octo- ou déca-gone ; ovules presque anatropes , multisériés sur chaque placentaire. Bourrelets stigmatiques jaunes, à peu près trois fois plus courts que le style. Capsule charta- cée, veineuse, subclaviforme, obscurément tétra- ou penta- gone , à 4 ou 5 nervures assez larges, planes à la surface, correspondantes aux placentaires et aux angles; valvules ovales-triangulaires , obtuses, environ dix fois plus courtes que la partie évalve de la capsule; placentaires minces, étroits, aspermes vers les deux extrémités. Graines sessiles, non-luisantes, noires, nidulantes sur chaque placentaire, 24 CLASSE DES RHÉADÉES. mais par avortement beaucoup moins nombreuses que les ovules ; tégument extérieur crustacé, assez épais; raphé court, filiforme, superficiel; chalaze terminale, petite; exostome ponctiforme ; embryon minime: cotylédons ellip- tiques, obtus, minces, un peu divergents ; radicule coni- que, obtuse, apiculée, à peu près aussi longue que les co- tylédons. L'espèce dont nous allons traiter est la seule qu’on puisse rapporter avec certitude à ce genre. Méconopsis ÉLÉGANT. — Meconopsis cambrica Vig. Diss. fig. 3. — Papaver cembricum Linn. — Engl. Bot, tab. 66. — Stylophorum cambricum Spreng. Syst. Plante haute de :/, pied à 1 :/, pied. Tiges grêles, subcylin- driques, dressées , feuillées, plus ou moins abondamment cou- vertes (ainsi que les rameaux) de courts poils crépus. Rameaux dressés ou presque dressés, effilés, feuillés, ou presque nus, uni- - flores, ou pauciflores. Feuilles d’un vert foncé et un peu glau- ques, assez semblables à celles de la Chélidoine, tantôt pubescentes aux nervures et à la côte, tantôt glabres : les radicales inférieures (longues de 5 à 8 pouces) longuement pétiolées ; les autres cour- tement pétiolées ou subsessiles ; segments opposés ou moins ha- bituellement alternes , tantôt obtus , tantôt pointus : les latéraux en général presque égaux , ovales , ou ovales-lancéolés, ou ob- longs-lancéolés, pennatifides , ou incisés-dentés ; le segment ter- minal ordinairement plus grand, subrhomboïdal , et plus ou moins profondément trifide ou pennatifide. Pédoncules atteignant jusqu’à un pied de long, ordinairement pubescents. Boutons sub- globuleux. Sépales pubérules. Pétales cunéiformes-orbiculaires ou obovales-orbiculaires, larges de 10 à 15 lignes. Étamines trois à quatre fois plus courtes que les pétales, un peu débordées par le pistil. Ovaire glabre. Capsule longue de 10 à 3 lignes, in- sensiblement rétrécie depuis sa base jusqu’à son sommet, couron- née par le style long d’environ 2 lignes. Graines du volume de celles du Coquelicot. Cette espèce habite les Pyrénées et les montagnes du Cor- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. % nouaille ; ses fleurs , de la grandeur de celles du Coquelicot , et d’un beau jaune, se succèdent pendant la plus grande partie de l'été. La plante mérite d’être cultivée dans les jardins ; elle aime les expositions fraiches et ombragées. Genre ARGÉMONE. — Argemone Linn. Sépales 3. Pétales 6 (accidentellement #4 ou 5), éphé- mères. Étamines nombreuses. Filets filiformes. Anthères linéaires-tétragones, tronquées aux deux bouts. Ovaire uni-loculaire; placentaires 3 à 7, nerviformes; ovules ana- tropes, nidulants. Style court ou presque nul , obconique. Stigmate à 3 à 7 lobes condupliqués, alternes avecles placen- taires, Capsule uniloculaire, polysperme, 3-7-nervée, 3-T- valvée au sommet; valvules réfléchies. Graines subglobu- leuses, scrobiculées, strophiolées ; funicule dentiforme, persistant. Herbes annuelles. Tige paniculée , feuillée. Feuilles glauques, marbrées (de taches blanchätres), glabres, lisses, sinuées-pennatifides (dents et lobes ordinairement termi- nés en spinule) : les radicales et les caulinaires inférieures rétrécies en pétiole; les autres sessiles, amplexicaules. Pé- doncules terminaux ou subterminaux, solitaires , uniflores, en général courts, toujours dressés. Fleurs grandes. Sé- pales cuculliformes, corniculés postérieurement au-des- sous du sommet. Pétales courtement onguiculés, étalés, blancs ou d’un jaune pâle, immaculés, bisériés : 3 exté- rieurs, plus larges, alternes avec les sépales ; 3 intérieurs, opposés aux sépales. Réceptacle assez gros, annulaire. Eta- mines plurisériées, jaunâtres, beaucoup plus courtes que les pétales ; connectif très-étroit. Ovaire ellipsoïde ou ovoïde, peu ou point stipité, 3-T-gone, 5-T-sulqué (angles correspondants aux placentaires); placentaires alternes avec les sépales, lorsqu'ils sont comme ceux-ci au nombre de 3. Ovules subsex-sériés sur chaque placentaire : raphé saillant. Stigmate mince, pelté, à lobes violets, ondulés, arrondis, veloutés en-dessus , plus ou moins recourbés, connivents par 26 CLASSE DES RHÉADÉES. leur base. Capsule chartacée, 5-T-sulquée(sillons alternesavec les placentaires), subréticulée, à nervures assez saillantes eor- respondantes aux placentaires, déhiscente à peu près jus- qu’au quart de sa longueur ; placentaires presque filiformes et aspermes vers leur sommet, assez gros inférieurement. Graines non-luisantes, noires, fortement scrobiculées, assez grosses (pour des graines de Papavéracées), tronquées antérieurement, apiculées à l'extrémité radiculaire, nidu- lantessur chaque placentaire ,mais par avortement beaucoup moins nombreuses que les ovules; tégument extérieur crus- tacé, assez épais; raphé constitué par une strophiole en forme de crête (blanchätre et très-étroite); chalaze inappa- rente au dehors ; embryon très-petit ; radicule celumnaire, obtuse ; cotylédons elliptiques, obtus, un peu plus courts que la radicule. Ce genre se compose des deux espèces suivantes: A. Tige, rameaux, feuilles, sépales et capsules plus ou moins abondamment garnis de soies spinescentes. Corolle tantôt jaune, tantôt blanche. ARGÉMONE COMMUNE. — Argemone vulgaris Spach. — & : A FLEUR JAUNE DE CITRON ( cütrina ). — Argemune mexican® Linn. — Bot. Mag. tab. 243. — 6 : À FLEUR JAUNE PALE (ochroleuca). — Argemone ochro- leuca Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 242. — Bot. Reg. tab. 1343. — Argemone Barclayana Link et Otto, Ic. Sel. Y: A FLEUR BLANCHE (albiflora). — Argemone albiflora Horn. Hort. Hafn. — Bot. Mag. tab. 2342. Plante haute de :/, pied à 3 pieds. Aiguillons jaunâtres, longs de x ligne à 3 lignes, en général horizontaux ou réfléchis ( ex- cepté sur les capsules, où ils sont dressés ou apprimés ). Tige dressée, cylindrique, glauque, feuillée, rameuse ordinairement dès sa base. Rameaux dressés ou ascendants, feuillés, en général paniculés : ramules 1-3-flores, le plus souvent presque nus. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 27 Feuilles assez semblables à celles du Chardon-Marie, à peu près oblongues : les inférieures longues de 3 à 9 pouces; les supérieures graduellement plus petites; les ramulaires longues seulement de quelques lignes, souvent indivisées; lobes arrondis, ou subtriangu- laires , ou suboblongs, ou subrhomboïdaux , plus ou moins pro- fondément sinués-dentés ou trifides , égaux ou inégaux , séparés par des sinus plus ou moins élargis et souvent eux-mêmes si- nués-dentés ; dents toujours terminées en spinule plus ou moins allongée, Pédoncules atteignant jusqu'à deux pouces de long, mais souvent très-courts ou presque nuls. Sépales longs de 4 à 6 lignes, glauques, prolongés postérieurement (un peu au- dessous du sommet) en appendice spinescent long de 2 à 4 lignes. Pétales longs de 9 à 20 lignes, larges de 3 à 18 lignes, obovales, ou cunéiformes-obovales, ou flabelliformes, ou obovales-oblongs. Étamines à peu près aussi longues que le pistil. Style atteignant jusqu’à 3 lignes de long, mais souvent presque nul. Capsule longue de 6 à 18 lignes, ovoïde, ou ellipsoïde, ou oblongue, où obovée , quelquefois rétrécie aux bouts. Graines noires, du vo- lume de celles du Chou. Cette espèce, qui se cultive parfois comme plante de parterre, croît dans presque toute l’Amérique équatoriale, ainsi que dans les provinces méridionales des États-Unis ; on la retrouve dans l'Inde et à Tenériffe. Au témoignage du prince Maximilien de Neuwied, les Bresiliens considèrent le suc-propre de la plante, à tort ou à raison, comme un antidote contre le venin des ser- pents ; les médecins hindous l’administrent, à l’extérieur, contre les ophthalmies et les maladies de la peau. Aux Antilles, les graines sont employées comme purgatif. B. Tige, rameaux, feuilles et capsules peu ou point garnis de soies spinescentes. Sépales toujours inermes. Corolle très- grande , toujours blanche. ARGÉMONE GRANDIFLORE. — Ærgemone grandiflora Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 226. — Bot. Reg. tab. 1264. Plante atteignant jusqu’à quatre pieds de haut. Feuilles sem- 28 CLASSE DES RHÉADÉES. blables à celles de l’espèce précédente , mais peu ou point gar- nies d’aiguillons, et en général à lobes moins profondément den- tés ou même trèes-entiers; dents souvent inermes. Pédoncules ordinairement plus longs. Fleurs plus nombreuses , larges de 5 pouces et plus. Sépales longs de 6 à 9 lignes. Pétales cunéi- formes, ou cunéiformes-obovales, ou flabelliformes. Étamines à peu près aussi longues que le pistil. Capsule longue de 6 à 12 lignes, ovoide , ou ellipsoïde , ou oblongue, quelquefois ré- trécie aux deux bouts; stigmate tantôt subsessile, tantôt porté sur un style atteignant jusqu’à 2 lignes de long. Graines sembla- bles à celles de l’espèce précédente. Cette espèce, originaire du Mexique, se cultive fréquemment dans les parterres. ee on Secriox II. CHÉLIDONINÉES. — Chelidonineæ Spach. Silique déhiscente en ? à 4 valves caduques; placen- taires nerviformes, Genre ROEMERIA. — Rœmeria Medik, Sépales 2. Pétales 4, fugaces. Étamines 12 - 30; filets capillaires. Anthères linéaires-oblongues. Ovaire uni-locu- laire : placentaires 2-4; ovules amphitropes, nidulants. Stigmate sessile, à 2-4 lobes linéaires, recourbés, perpen- diculaires aux placentaires. Silique grêle , columnaire, nerveuse, non-corniculée, 1-loculaire, 2-4-valve de haut en bas, polysperme ; placentaires minces, presque mem- braneux , avant la déhiscence recouverts par les bords des valves. Graines unisériées sur chaque placentaire, réni- formes, scrobiculées, non-strophiolées, Herbes annuelles, Tiges rameuses, feuillées. Feuilles pennatiparties ou bipennatiparties : les radicales et les cau- linaires inférieures pétiolées; les autres sessiles ou subses- siles. Pédoncules terminaux ou terminaux et oppositifoliés, FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 29 plus courts que la silique, nutants avant la floraison , puis dressés : les fructifères quelquefois recourbés. Fleurs assez grandes. Sépales concaves, verdâtres, ordinairement hispi- des. Pétales courtement onguiculés, d’un violet pâle, mar- qués à leur base d’une tâche d’un pourpre violet. Récep- tacle annulaire, peu apparent. Étamines pauci-sériées, 9 à 5 fois plus courtes que les pétales. Filets d’un violet noirâtre. Anthères jaunes, échancrées aux deux bouts: connectif très-étroit. Ovaire grêle, cylindrique, non-sti- pité. Silique longue, non-stipitée, obscurément anguleuse ; valves subnaviculaires, non-carénées , binervées : nervures planes, non-saillantes, intra-marginales. Graines petites, non-luisantes, par avortement superposées en une seule série sur chaque placentaire ; tégument crustacé, mince ; raphé court, marginiforme; exostome g°°aYe; poncti- forme ; chalaze peu apparente à l’extérieur. Embryon mi- nime: radicule columnaire, obtuse ; cotylédons elliptiques, obtus, plus courts que la radicule. Ce genre renferme deux ou trois espèces, dont voici la plus notable : RoemertA VIOLET. — Rœmeria hybrida De Cand. Syst. et Prodr.—Chelidonium hybridum Linn.—Engl. Bot. tab. 201. — Chelidonium violaceum Lamk. Flore Franç.—Chelidonium dodecandrum Forsk. Plante ayant le port du Papaver Argemone, tantôt glabre ou presque glabre, tantôt plus ou moins poilue. Racine uni- ou pluri-caule, pivotante, peu rameuse. Tiges hautes de 7 pied à 1 ‘/2 pied, dressées, ou ascendantes, grêles, subcylindriques, ordinairement paniculées. Feuilles d’un vert foncé, ordinaire- ment bipennatiparties : les inférieures longues de 5 à 6 pouces; segments et lanières presque égaux ou décrescents, obtus, ou pointus, linéaires, ou sublinéaires, souvent mucronés par une sétule. Pédoncules longs de ‘/; pouce à 3 pouces, cupuliformes au sommet : les fructifères dressés ou presque dressés, à peu près aussi gros que la silique. Sépales longs d'environ 6 lignes, 50 CLASSE DES RHÉADÉES. oblongs-obovales. Pétales obovales, ou cunéiformes-obovales, longs d'environ 1 pouce. Étamines à peu près aussi longues que l'ovaire. Silique longue de 2 à 4 pouces, rectiligne et érigée, ou plus ou moins arquée et déclinée, tantôt très-glabre, tantôt plus ou moins hérissée de sétules blanches horizontales ; valves lar- ges d'environ 1 ligne. Graines du volume de celle du Coqueli- cot, d’un brun tirant sur le violet. Cette plante est commune dans presque toute la région mé- diterranéenne. Genre GLAUCIUM. — Glaucium Tournef. Sépales 2. Pétales 4, fugaces. Étamines nombreuses (ac- cidentellement 649). Filets filiformes. Anthères linéaires. Ovaire uni-loculaire : placentaires 2 ; ovules amphitropes, nidulants, Stigmagté sessile, accrescent , pelté, disciforme, condupliqué en deux lamés subtriangulaires , alternes avec les placentaires. Silique longue, columnaire, comprimée, striée, appendiculée au sommet (par le stigmate), comme bi-loculaire (par un épais tissu fongueux , développé après la floraison et formant une fausse cloison entre les deux placentaires), bivalve de haut en bas , polysperme; valves naviculaires, non-carénées , innervées ; placentaires gros, nerviformes, trigones, superficiels. Graines subglobuleuses ou subréniformes , non-strophiolées, uni-sériées de chaque côté du diaphragme et plus ou moins enchässées dans la substance de celui-ci. Herbes bisannuelles, ou tantôt annuelles, tantôt bis- annuelles, Suc-propré jaune. Tiges rameuses, feuillées. Feuilles sinuées, ou sinuées-pennatifides, ou roncinées, glauques : les caulinaires inférieures et les radicales ré- trécies en pétiole; les autres sessiles ou amplexicau- les. Pédoncules oppositifoliés et terminaux , solitaires , uniflores , cupuliformes au sommet, nutants avant la floraison, puis dressés, en général courts. Fleurs gran- des, éphémères. Sépales concaves, verdätres, subacu- minés. Pétales rouges ou d’un jaune orange, marqués FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 31 d’une tache basilaire noirâtre ou violette, courtement onguiculés, étalés, bisériés (2 extérieurs, alternes avec les sépales; 2 intérieurs, opposés aux sépales, moins larges que les extérieurs). Récéptacle court, annulaire. Etamines plurissériées ou accidentellement uni-sériées, à peu près 2 fois plus courtes que les pétales, Filets jaunes. Anthères jaunes ou violettes, obtuses, échancrées à la base; connectif très-étroit, Ovaire non-stipité, assez grêle, comprimé anté- rieurement et postérieurement; placentaires latéraux (op- posés aux sépales), gros, canaliculés antérieurement. Stig- mate laminaire, velouté en-dessus, après la floraison tan- tôt sagittiforme ou hastiforme (soit très-obtus, soit un peu pointu), tantôt comme quadri-lobé (les deux lamelles di- vergeant plus ou moins au sommet), tantôt en forme de fer à cheval dont les deux extrémités sont tournées vers en bas. Silique tantôt rectiligne et dressée, tantôt flexueusé, tantôt plus ou moins arquée et soit déclinée soit ascen- dante , non-stipitée, comprimée en sens contraire du dia- phragme ; valves fragiles, à mésocarpe subéreux ; endocarpe pelliculaire, luisant; nervures placentairiennes plañes au dos, lequel n’est pas recouvert par les bords des valves. Graines assez grosses, un peu luisantes, presque anatropes, subrectilignes ou rectilignes au bord antérieur, curvili- gnes au dos, un peu comprimées des côtés, apiculées à l’extrémité radiculaire , très-obtuses à l’autre bout; tégu- ment extérieur crustacé , assez épais; raphé marginiforme ; chalaze peu apparente à l'extérieur. Embryon court : radi- cule columnaire , apiculée ; cotylédons oblongs, obtus, un peu divergents, de moitié au moins plus courts que la ra- dicule. Ce genre renferme trois ou quatre espèces, dont voici les plus notables : À. Feuilles-supérieures profondément cordiformes à leur base et amplexicaules , en général ovales et sinuolées, ou sinuées-pennatifides. Anthères jaunes. Ovaire et silique couverts de papilles scabres, Graines subréniformes ; noi- 32 CLASSE DES RHÉADÉES. res , finement scrobiculées, — Fleurs grandes. Plante tou- jours bisannuelle. GLaucruM À FLEURS JAUNES.— Glaucium luteum Scopol. Carn,—Gærtn. Fruct. II, tab. 115, fig. 6.— Mirb. in Annal. des Sc. Nat. v. 6 (Fruct. Anal.). — Hook. Flor. Lond. tab. 46. — Glaucium flavum Crantz, Austr.—Chelidonium Glaucium Lion.— Flor. Dan. tab. 585. — Engl. Bot. tab. 8.—Svensk Bot. tab. 171.—Schk. Handb. tab. 140. —f$ A FLEURS ROUGEATRES. — Glaucium fulvum Smith, Exot. Bot. tab. 7.— Chelidonium fulvum Poir. Enc. Racine assez grosse, fusiforme, roussätre à l’extérieur, jaune en dedans. Tige haute de 1 pied à 3 pieds, cylindrique, dres- sée, glauque, lisse, glabre, ou parsemée de courts poils blancs, en général rameuse presque dès sa base. Rameaux ascendants ou plus ou moins étalés, feuillés, souvent paniculés. Feuilles très- glauques, un peu charnues : les radicales et les caulinaires infé- rieures longues de G à 18 pouces, profondément pennatifides (segments souvent crépus, très-inégaux : les inférieurs dentifor- mes, très-entiers ou à peine dentés, petits, pointus; les survants oblongs, ou ovales-ohlongs, incisés-dentés, ou sinués-pennati- fides; le segment terminal plus large, plus ou moins arrondi, ordinairement partagé jusqu’au milieu en lobes sinués-pennati- fides), oblongues, rétrécies vers la base , ordinairement pubes- centes aux 2 faces ; les supérieures ovales ou ovales-oblongues, en général glabres, à lobes tantôt arrondis et très-entiers , tantôt plus ou moins allongés et soit sinuolés, soit sinués-dentés. Pédoncules longs de 3 lignes à 1 pouce, glabres : les fructifères presque aussi gros que le rameau, un peu moins gros que la si- lique. Sépales longs d'environ 1 pouce, elliptiques, subacumi- nés, plus ou moins abondamment hérissés de sétules crépues. Pétales d’un jaune de citron, ou d’un rouge orange, obova- les, ou obovales-orbiculaires, ou cunéiformes-obovales, plus ou moins érosés (accidentellement bi- ou tri-lobés) , larges de 10 à 15 lignes; tache basilaire oblongue, roussâtre. Silique longue de ‘/: pied à » pied, d’environ 2 lignes de diamètre, plus ou FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 595 moins flexueuse, glabre, mais couverte de papilles rudes. Grai- nes longues d'environ 1 ligne. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Pavot cornu et Chélidoine cornue, croît sur les côtes de l'Océan, dans presque toute l’Europe (la zone polaire exceptée), ainsi que sur le littoral de la Méditerranée. Elle mérite d’être cultivée comme plante d'agrément , tant à cause de ses belles fleurs, qui se suc- cèdent pendant tout l’été, que pour son feuillage élégant. Le suc- propre de la plante a les propriétés de celui de la Chélidoine ou Éclaire, et s'emploie de même dans l’art vétérinaire; quel- ques médecins l’ont aussi recommandé comme anti-syphili- tique. B. Feuilles supérieures peu ou point cordiformes ni ample- zicaules à leur base (rarement subamplexicaules), souvent décurrentes d'un côté , en général profondément sinuées- pennatifides. Ovaires et siliques hispides ou poilus. An- thères rougeätres. Graines subglobuleuses, d’un bleu d’ardoise, fortement scrobiculées. — Fleurs de grandeur médiocre. Plante tantôt annuelle, tantôt bisannuelle. GLAUCGIUM CORNICULE. — Glaucium corniculatum Gurt. Flor. Lond. 6, tab. 32. — œ : À FLEUR POURPRE (phœniceum).— Chelidonium corni- culatum Linn.—Glaucium phœniceum Smith, Flor. Græc. tab. 489. — Engl. Bot. tab. 1433. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 115. — Glaucium tricolor Bernhard. — Reichenb. Plant. Crit. 2, fig. 376. — ff: A FLEUR ROUGEATRE (rubrum). — Glaucium rubrum Sibth. et Smith, Flor. Græc. tab. 488.—Glaucium macu- latum Hortor. — y : À FLEUR JAUXE (flavum).—Glaucium corniculatum B : Jlaviflorum De Gand. Syst. et Prodr. Plante en général plus petite, dans toutes ses parties, que Vespèce précédente, et d’un vert moins glauque. Racine grêle. Tige plus ou moins rameuse (quelquefois simple), subdichotome, BOTANIQUE. PHAN, T. VII. 5 54 CLASSE DES RHÉADÉES. dressée, subeylindrique, tantôt glabre, tantôt plus ou moins fortement poilue ; rameaux plus ou moins divergents. Feuilles ordinairement poilues ou pubescentes (quelquefois presque 1n- canes) : les inférieures et les radicales longues de 3 pouces à 1 pied (y compris le pétiole), oblongues, ou oblongues-obovales, tantôt roncinées ou très-profondément pennatifides (à segments assez semblables à ceux du Glaucium luteum), tantôt sinuées- pennatifides (à lobes sinués-dentés ou incisés-dentés), tantôt seu- lement sinuées-dentées ; les supérieures longues de 1 pouce à 4 pouces, à peu près oblongues, plus ou moins profondément si- nuées-pennatifides (à segments en général oblongs ou lancéolés- oblongs, pointus, inégalement dentés, ou incisés-dentés), à sinus très-larges. Pédoncules longs de 2 lignes à 1 pouce, poilus ou glabres : les fructifères à peu près aussi gros que le rameau, plus ou moins divergents. Sépales longs de 6 à 10 lignes, elliptiques- oblongs, subacuminés, ordinairement couverts de poils blancs crépus. Pétales cunéiformes, ou cunéiformes-oblongs, ou cunéi- formes-obovales, ou obovales-orbiculaires, érosés (accidentelle- ment bi- ou tri-lobés), longs de 8 à 15 lignes : les 2 extérieurs aussi larges que longs ; les 2 intérieurs moins larges : tache basi- laire oblongue, d’un pourpre noirâtre, quelquefois (dans les varié- tés à fleurs rouges) entourée d’une large bande jaunâtre. Silique longue de 4 à 8 pouces, sur 1 ‘/> ligne à 2 lignes de diamètre, rectiligne, ou subfalciforme, ou moins souvent un peu flexueuse, érigée, ou plus ou moins divergente , couverte ou parsemée soit de sétules soit de poils tantôt apprimés , tantôt horizontaux. Graines un peu moins longues que celles de l'espèce précé- dente, mais plus grosses et plus fortement scrobiculées. Cette espèce est commune dans presque toute la région mé- diterranéenne, et se retrouve çà et là dans l’Europe moyenne. On la cultive parfois comme plante d’agrément. Genre CHÉLIDOINE. — Chelidonium C. Bauh. Sépales®, colorés. Pétales 4, fugaces. Étamines 20-50. Fi- lets filiformes-spathulés. Anthères elliptiques. Ovaire uni-lo- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 3 culaire : placentaires 2; ovules anatropes, bisériés sur chaque placentaire. Style court, gros, subcylindrique. Stigmate non-accrescent, biparti: lobes connivents, alternes ayec les placentaires. Silique longue, linéaire , comprimée bilatéralement , uni-loculaire, polysperme , élastique- ment bivalve de bas en haut; valves subnaviculaires, légè- rement carénées , innervées ; placentaires filiformes , superficiels. Graines ovoïdes, finement réticulées, stro- phiolées, bisériées sur chaque placentaire. Herbe vivace , multicaule. Suc-propre jaune , épais. Racine pivotante, grosse, rameuse. Tiges rameuses, feuil- lées. Feuilles pennatiparties (segments comme pétiolulés, décurrents sur Le pétiole par leur bord supérieur ), flasques : les inférieures pétiolées; les supérieures sessiles ou subses- siles, souyent bi-auriculées à leur base. Fleurs éphémères, de grandeur médiocre, disposées en ombelles simples, Pé- doncules oppositifoliés et terminaux, solitaires (rarement géminés ) ; pédicelles cupuliformes au sommet, longs, fili- formes, toujours dressés (ainsi que les pédoncules), munis chacun à sa base d’une bractéole engaïnante persistante. Sépales jaunes , cymbiformes, apiculés. Pétales d’un jaune vif, étalés, bisériés : 2 extérieurs, alternes avec les sépales; 2 intérieurs , opposés aux sépales. Réceptacle court, annu- laire. Étamines pauci-sériées , jaunes, à peu près de moitié plus courtes que les pétales : filets subancipités. Anthères comprimées, échancrées aux deux bouts: connectif aussi large que les bourses, un peu caréné antérieurement ainsi que postérieurement. Ovaire linéaire, non-stipité, com- primé bilatéralement; placentaires latéraux (opposés aux sépales), multi-ovulés. Stigmate blanchâtre : lobes subo- vales, obtus, convexes postérieurement, planes antérieu- rement. Silique non-stipitée, rectiligne, ou flexueuse, dressée , toruleuse, mince, chartacée; valves plus ou moins contournées après la déhiscence. Graines luisantes, cylin- driques ; tégument extérieur mince, crustacé; strophiole en forme de crête presque aussi large que la grame, 56 CLASSE DES RHÉADÉÉS. blanche, papilleuse, charnue, subovale, dentée, recouvrant le raphé; exostome ponctiforme; chalaze concave. Em- bryon minime: radicule conique , apiculée ; cotylédons di- vergents, elliptiques, obtus , plus courts que la radicule. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. Cuécipoine Écraire. — Chelidonium majus Linn.— Flor. Dan. tab. 542.—Schk, Handb. tab. 140.—Bull. Herb. tab. 61. —Svyensk Bot. tab. 67.— Engl. Bot. tab. 1581.— Chelidonium grandiflorum De Cand. Syst. et Prodr.—Chelidonium davu- ricum Bernh. — g : Chelidonium laciniatum Mill. Ic. tab. 02, fig. 2. — Chelidonium quercifolium Willem. Racine grosse, rameuse , fibrilleuse, roussätre, d’un jaune- orange à l’intérieur. Tiges hautes de 1 pied à 2 2 pieds, dres- sées, subcylindriques, grêles, cassantes, subdichotomes, un peu renflées aux articulations, plus ou moins abondamment parsemées de poils blancs, courts, crépus, subhorizontaux. Feuilles d’un vert foncé en dessus, glauques en dessous : les caulinaires infé- rieures et les radicales comme 11-15-foliolées , atteignant jus- qu’à 1 pied de long; les supérieures en général comme 5-ou 7-foliolées ; pétiole subtrigone , canaliculé ; segments (folioles ) ovales, ou ovales-oblongs, ou suboblongs, ou irrégulièrement lancéolés, ou subrhomboïdaux : le terminal ordinairement trifide, ou trilobé , ou triparti (quelquefois 5-parti, comme pédalé), tantôt comme pétiolulé, tantôt confluent avec la dermière paire ; les segments latéraux accrescents ou décrescents, longs de quelques lignes à 4 pouces, tantôt profondément crénelés, ou incisés-dentés, ou sinués-lobés, tantôt sinués - pennatifides à lanières incisées-dentées ou quelquefois sublinéaires. Pédoncules longs de 1 pouce à 4 pouces, glabres, ou pubérules, grêles , 4-9- flores. Pédicelles (ordinairement anisometres dans la même om- belle) longs de 8 lignes à 4 pouces. Sépales longs de 3 à 4 lignes, glabres, ou pubérules , ou poilus , jaunâtres, subelliptiques , ré- trécis aux deux bouts. Pétales longs de 5 à 8 lignes, obovales, FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 57 ou elliptiques-obovales, ou oblongs-obovales, quelquefois crénelés au sommet. Silique longue de 1 pouce à 2 pouces, verdâtre même à la maturité, lisse, très-glabre; valves larges de ’/, ligne à x ligne. Graines noires, un peu plus grosses que celles du Pavot. Cette plante , nommée vulgairement Grande Chélidoine, Fe- lougue, et Éclaire, est commune dans toute l’Europe, ainsi qu’en Sibérie et en Orient. Elle se plaît dans les endroits ombragés, tels que les bois, le bord des haies et des buissons , les décom- bres, etc. On la trouve en fleurs depuis le mois de mai jusque vers la fin de l'été. Le suc-propre âcre et amer qui abonde dans toutes les parties de la Chélidoine était un médicament fort préconisé dans la thé- rapeutique des anciens, surtout comme ophthalmique et dépu- ratif : on lui attribue en outre des propriétés fébrifuges, sudori- fiques et anti-syphilitiques; mais son administration à l’intérieur peut devenir mortelle à forte dose; aussi n’en fait-on guère usage aujourd’hui, si ce n’est à l’extérieur, pour extirper les verrues et autres excroissances de la peau , ou bien dans l’art vétérinaire, pour cautériser les ulcères. er 1e TRIBU. SANGUINARIÉES. — SANGUINARIEÆ Spach. Sepales 2. Pétales 6-44 (ou nuls), planes et non-chif- fonnés en estivation, non-éphémères. Ovaire unilocu- laire. Opules (et graines) horizontaux ou renversés , anatropes. Péricarpe ( silique ou silicule) bivalve , à 2 placentaires intervalvaires, persistants. Embryon minime. — Sucs-propres colorés. Genre SANGUINARIA. — Sanguinaria Linn. Sépales 2, concaves, colorés, mutiques. Pétales 6-14. Étamines nombreuses. Filets filiformes-spathulés, com- primés. Anthères elliptiques-oblongues. Ovaire subcylin- drique; placentaires larges , nerviformes; ovules nidu- 38 CLASSE DES RHÉADÉES. lants, horizontaux. Style court, gros, columnaire. Stigmate biparti : lobes dressés, connivents, oblongs, obtus, com- primés. Silique rostrée (par le style), lancéolée-oblongue , un peu comprimée, renflée, uni-loculaire, bi-valve, polysperme. Graines subglobuleuses , lisses , strophiolées , horizontales: funicule presque nul. Hérbe vivace, acaule. Rhizome tubéreux, rameux, rampant, garni de racines fibrilleuses, et vers ses extré- mités de bourgeons écailleux à la fois folifères et sca- pifères. Suc-propre rouge. Feuilles solitaires ou géminées dans chaque bourgeon, longuement pétiolées, lisses, suc- culentes, d’un vert glauque, cordiformes-orbiculaires ou réniformes , nerveuses, palmati-lobées. Hampes solitaires dans chaque bourgeon, nues, dressées, uniflores, peu ou point dilatées sous la fleur. Fleurs dressées, assez grandes, épanouies au soleil ; fermées à l'ombre et pendant la nuit. Sépales subpétaloïdes , d’un blanc rose ou d’un rouge ver- dâtre. Pétales d’un blanc soit pur, soit carné, immaculés, peu à peu rétrécis vers leur base, tri-ou pluri-sériés (tantôt ternés, tantôt quaternés par série), étalés pendant l'épa- nouissement : les intérieurs plus étroits que les extérieurs. Réceptacle court ; annulairé , peu apparent. Étamines 20-40 , pluri-sériées : les extérieures plus courtes que les intérieures; celles-ci 2 à 3 fois plus courtes que les pétales, Filets blancs, étroits, non-subulés au sommet. Anthères adnées , jaunes, échancrées au sommet , comprimées, non- arquées après l’anthèse : connectif linéaire, à peu près aussi large que les bourses. Pistil plus court que les étamines. Ovaire non-stipité ; rétréci aux 2 bouts, plus long que le style; nervures placentairiennes larges, planes, saillantes. Ovules ovoides , nombreux , irrégulièrement quadri-sériés sur chaqué placentaire: exostome infère. Style rectiligne, subcylindrique. Lobes du stigmate plus longs que le style, peu ou point accrescents, papilleux antérieurement et aux bords. Silique rectiligne ou subfalciforme , dressée; valves subnaviculaires, non-carénées, minces, herbacées, uni- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 39 nervées. Graines par avortement irrégulièrement bisériées sur châque placentaire, assez grosses , brunes, luisantes, mucronulées à l’extrémité radiculaire ; tégument testacé , fragile ; strophiole blanche, mince, dentée, en forme de crête assez étroite, mais un peu plus longue que la graine ; raphé couvert par la strophiole ; chalaze orbiculaire ; exos- tome inapparent. Embryon minime, subovale : radicule conique, apiculée ; cotylédons (quelquefois à peine indiqués par une légère échancrure) obtus, très-courts, plus ou moins divergents. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. SaNGuINARIA DU CANADA. — Sanguinaria canadensis Linn. — Dill. Hort. Elth. tab. 252. — Lamk. I]. tab. 449. — Bigel. Med. Bot. tab. 5. — Bot. Mag. tab. 162. — Sanguinaria gran- diflora Rosc. Flor. Ill. Seas. tab. 8.—Sweet, Brit. Flow. Gard, ser. 2, tab. 147. Rhizome horizontal ou oblique, brunâtre à l'extérieur, rouge à l’intérieur, atteignant la grosseur du pouce d’un homme. Écailles des bourgeons ovales ou ovales-elliptiques, rougeätres, glabres comme les autres parties de la plante. Feuilles larges de 3 à10 pou- ces, souvent rougeâtres étant jeunes, plus ou moins profondément divisées en 5 ou 7 (rarement en 9) lobes tantôt arrondis, tantôt subrhomboïdaux , incombants, rétrécis à la base et séparés par des sinus arrondis plus ou moins larges; les trois lobes termi- naux ordinairement trifides et moins larges ; les autres lobes si- nuolés, ou profondément crénelés, ou incisés-crénelés ; pétiole long de 3 à 10 pouces, subcylindrique, assez gros, dressé , plane et quelquefois légèrement canaliculé en dessus. Hampe grêle, rougeâtre, tantôt plus longue que les feuilles, tantôt plus courte. Sépales longs de 5 à 8 lignes, oblongs, obtus, échancrés. Pétales longs de 6 à 15 lignes, oblongs, ou elliptiques-obiongs, ou lan- céolés-oblongs , ou lancéolés-elliptiques , arrondis au sommet, Silique longue de 1 ”/, pouce à 2 pouces (y compris le style) ; valves larges de 2 à 3 lignes. Graines du volume de celles du Chou, » 40 CLASSE DES RHÉADÉES. Gette plante croît au Canada et dans les montagnes des États- Unis. Ses fleurs , qui paraissent dès le commencement du prin- temps et qui ressemblent à celles d’une Anémone, la font cultiver dans les parterres. Elle ne prospère que dans les terrains légers et humides. Aux États-Unis, le suc propre du Sanguinaria est fréquem- ment employé en thérapeutique : administré avec les précautions nécessaires, c’est un excellent remède tant purgatif qu'émétique ; à très-petite dose, il est stimulant et sudorifique; appliqué à l’ex- térieur , il sert à cautériser les ulcères. Genre MACLÉAYA. — Macleaya R. Br. Sépales 2, colorés, cuculliformes, mucronés. Pétales nuls. Étamines nombreuses. Filets capillaires. Anthères linéaires. Ovaire comprimé, stipité; placentaires filifor- mes , 9-5-ovulés ; ovules horizontaux, unisériés sur chaque placentaire. Style très-court. Stigmate biparti: lobes li- néaires, obtus, dressés, connivents, alternes avec les pla- centaires. Silicule spathulée, marginée (par les nervures pla- centairiennes), comprimée, ur peu renflée, apiculée, cour- tement stipitée, uni-loculaire, 3-6-sperme, bivalve de bas en haut. Graines ovoïdes ou ellipsoïdes, cylindriques, scro- biculées | strophiolées , horizontales : funicule presque nul. Herbe vivace. Racine pivotante, polycéphale. Tiges dressées , élancées, feuillues , rameuses seulement dans leur partie supérieure. Rameaux nus (du moins les supérieurs), ou médiocrement feuillés, disposés en panicule pyrami- dale. Feuilles grandes, pétiolées, lisses, discolores, penni- nervées , cordiformes à leur base, sinuées-lobées. Fleurs de grandeur médiocre, disposées sur chaque rameau en panicule plus ou moins composée, aphylle ou subaphylle, assez dense, oblongue : ramules filiformes ou très-grêles, naissant chacun à l’aisselle d’une bractéole, ou quelquefois (surtout les inférieurs) à l’aisselle d’une petite feuille. Pé- dicelles (disposés en corymbes courtement pédonculés) ca- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. M pillaires, pendantsavant et après la floraison, dressés lors de l’anthèse, tri- ou bi-bractéolés à leur base. Bractéoles pe- tites, persistantes, membraneuses, ciliolées, subverticil- lées ou opposées. Boutons claviformes, bi-apiculés. Sépales subspathulés , d’un blanc tirant sur le rose. Réceptacle pe- tit, conique. Étamines 20-40, à peu près aussi longues que les sépales; filets blanchâtres , anisomètres, pluri-sériés; anthères à peu près aussi longues que les filets, jaunâtres, comprimées , apiculées; connectif très-étroit. Pistil à peine aussi long que les filets. Ovaire petit, rétréci aux deux bouts. Lobes du stigmate comprimés, papilleux aux bords, plus longs que le style. Silicule pendante , chartacée, très-lisse, oblongue-spathulée , courtement apiculée par le style, portée sur un court stipe filiforme ; valves caduques dès la maturité, très-minces, un peu concaves, légèrement caré- nées, munies d’une nervure médiane filiforme et de quel- ques veinules très-fines; endocarpe luisant, membraneux. Graines petites , luisantes, d’un brun de châtaigne , apicu- lées à l'extrémité radiculaire, obtuses à l’autre bout, fine- ment scrobiculées ; tégument testacé, assez épais ; strophiole blanche, formant un bourrelet rectiligne, une fois plus court que la graine, adné au raphé, quelquefois libre au sommet et prolongé un peu au-delà de l’exostome; raphé nerviforme , caréné , en partie recouvert par la strophiole ; chalaze mammiforme. Embryon minime ; cotylédons (presque toujours au nombre de 5 ou 4) divergents, très- courts, arrondis ; radicule courte, grosse, conique , api- culée. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. MACLEAYA A FEUILLES CORDIFORMES. — Macleaya cordata R. Br. in Denh. et Clappert. Trav. Append. p. 13.—Bocconia cordata Willd. — Jacq. Fragm. tab. 93, fig. 1. — Bot. Mag. tab. 1905. Tiges hautes de 3 à 5 pieds, fermes , subcylindriques , rou- « 4 CLASSE DES RHÉADÉES. geatres ou couvertes d’une poussière glauque. Feuilles glabrés et d’un vert pâle en dessus, pubérules et d’un glauque blänchâtre en dessous, ovales, ou suborbiculairés , ou ovales-orbiculaires, en général profondément cordiformes à leur base : les radicales et les inférieures atteignant jusqu’à un pied de large; les autres graduellement plus petites ; lobes sinuolés ou sinués-dentés, ar- rondis ; pétiole (celui des feuilles supérieures court; celui des feuilles inférieures long de 4 à 8 pouces) nervures et veines d’un pourpre violet. Panicule-générale longue de */, pied à 3 pieds. Pédicelles plus courts que le calice. Sépales longs de 5 à 6 lignes. Silicule longue de 6 à 10 lignes, sur 2 lignes de large à son sommet, glauque avant la maturité, finalement brunâtre. Graines longues de ,/; de ligne à 1 ligne. Cette plante, originaire de ia Chine, se cultive dans les grands parterres. Genre BOCCONIA. — Bocconia (Linn.) R. Br. Sépales 2, colorés, concaves, acuminés. Pétales nuls, Étamines 6-24. Filets capillaires. Anthères linéaires-tétra- gones. Ovaire stipité , uni-ovulé ; placentaires nervi- formes; ovule renversé, attaché (un peu au-dessus de la base de l’un des placentaires ) moyennant un funicule fili- forme ascendant. Style court, linéaire, comprimé. Stigmate biparti : lobes subulés, divergents, alternes avec les pla- centaires. Silicule elliptique, un peu comprimée, marginée (par les nervures placentairiennes), rostrée (par le style), longuement stipitée, uniloculaire, monosperme, bivalve de bas en haut. Graine ellipsoïde ou ovoïde, grosse (rem- plissant la silicule), lisse, renversée, recouverte à l’extré- mité radiculaire par un arille incomplet, un peu charnu. Sous-arbrisseaux peu rameux. Suc-propre jaune. Feuilles grandes, persistantes, courtement pétiolées, pennatifides, ou séulement dentées, ou très-entières, roselées à l’extré- mité des rameaux. Fleurs de grandeur médiocre, dispo- sées en panicule terminale aphylle, subpyramidale , com- posée d’une multitude de petits corymbes ou de grappes FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 43 corymbiformes. Pédicelles filiformes, dilatés en disque au- dessous de la fleur, dressés ou divergents après la florai- son, uni-bractéolés à la base. Bractéoles petites , persis- tantes. Sépales subpétaloïdes, d’un rouge verdâtre. Filets blanchâtres. Anthères jaunâtres, obtuses aux deux bouts, aussi longues que les filets: connectif très-étroit. Pistil plus long que les étamines. Lobes du stigmate longs, papilleux antérieurement. Silicule portée sur un long stipe linéaire, rabattu, comprimé de même que les nervures placentai- riennes et le style ; valves chartacées , naviculaires , inner- vées , à peine veinées, rétrécies vers la base, arrondies au sommet : endocarpe luisant, membraneux ; nervures pla- centairiennes assez larges, saillantes. Graines solitaires, cylindriques , luisantes, apiculées à lextrémité radiculaire {infère relativement au péricarpe), obtuses à l’autre bout, attachées moyennant un funicule filiforme, ascendant, per- sistant, plus court que la graine; arille court, sinueux, en forme de coiffe conique; tégument testacé; chalaze sub- terminale, concave ; raphé filiforme. Embryon minime; cotvlédons divergents, très-courts, arrondis ; radicule co- nique, apiculée. | Ce genre, propre à l’Amérique équatoriale, renferme deux ou trois espèces, dont voici la plus notable: BocconiA FRUTESCENT. — Bocconia frutescens Linn. — Sloan. Jam. 1, tab. 125. — Lamk. Il. tab. 394. — Loddig. Bot. Cab. tab. 83. Tige atteignant 10 pieds de haut, finalement ligneuse , rem- plie de meelle blanche. Rameaux terminaux, fragiles, sim- ples, peu nombreux, feuillus vers extrémité. Feuilles lon- gues de ‘/2 pied à r pied, larges de 2 à 4 pouces, vertes et glabres en dessus, glauques et pubescentes ou cotonneuses en des- sous , lancéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques ; sinuées- pennatifides ; lobes oblongs ou ovales-oblongs , obtus , inégale- ment dentés. Panicules amples, pyramidales, longues de x pied, ou plus. Bractéoles oblongues, ou oblongues-lancéolées, acumi- 44 CLASSE DES RHÉADÉES. nées , 3-ou -nervées, plus courtes que les pédicelles. Pédicelles longs de 2 à 4 lignes. Sépales longs d’environ 3 lignes, elliptiques- oblongs, finalement striés. Etamines à peu près aussi longues que les sépales. Silicules pendantes, glauques avant la maturité ; valves longues de 3 à 4 lignes, larges de :/, ligne à 2 lignes: stipe à peu près aussi long que les valves. Graines d’un brun de châtaigne : arille jaunâtre (du moins à l’état sec). Cette espèce, indigène aux Antilles, au Mexique et dans V’A- mérique méridionale, se cultive fréquemment dans les collections de serre ; son feuillage est très-élégant. I: TRIBU. LES HUNNÉMANNIÉES. — ZUNNE- MANNIEZÆ Bernb. Sépales ?, libres, ou soudés en coiffe. Pétales 4, non-éphe- mères , plissés en préfloraison. Étamines périgynes , insérées (ainsi que les pétales) à la gorge d'un disque tapissant la surface interne d’un réceptacle concave, continu avec le pédoncule et engaïnant la base de l'o- vaire. Ovaire uni-loculaire. Ovules (et graines) anatro- pes, horizontaux. Péricarpe siliquiforme, déhiscent (avec élasticité, de bas en haut) en deux valves caduques, placentifères aux bords. Embryon de moitié ou jusqu’à 2 fois plus court que le périsperme. Genre DENDROMÉECONE, — Dendromecon Benth. « Sépales 2, ovales, caducs. Pétales 4. Étamines très- « nombreuses. Filets filiformes. Anthères linéaires. Stig- « mates 2, sessiles, courts, épais. Capsule siliquiforme, sil- « lonnée, uni-loculaire, bivalve de bas en haut; valves « coriaces; placentaires marginaux, filiformes, polysper- « mes. Graines pyriformes, lisses. » (Bentham. ) | Sous-arbrisseau très-feuillu, glabre. Feuilles coriaces, persistantes , denticulées, penninervées, réticulées, subses- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 45 siles. Pédoncules axillaires et terminaux, .uniflores. Fleurs grandes, jaunes. (Etamines hypogynes?) On ne connait que l’espèce suivante : DENDROMÉCONE RAIDE. — Dendromecon rigidum Benth. in Trans. of the Hort. Soc. ser. 2, vol. 1, p. 407. — Hook. Ic. Plant. 1, tab. 36. Arbuste bas. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées , poin- tues, rugueuses ; pétiole (suivant M. Hooker) articulé à sa base. Fleurs de la grandeur de celles du Papaver nudicaule. Sépales cymbiformes. Pétales obovales-orbiculaires. Capsule grêle, assez semblable à celle des Éscholzia. Cette plante a été découverte en 1832, dans la Califormie, par M. Douglas. Genre HUNNEÉMANNIA. — Hunnemannia Sweet. Sépales 2, concaves. Pétales 4, courtemeut onguiculés. Réceptacle court, cupuliforme. Disque charnu. Étamines nombreuses. Filets courts, linéaires-tétragones. Anthères li- néaires-oblongues, latéralement déhiscentes. Ovaire colum- naire, subcylindrique, 10-sulqué ; placentaires 2, nervi- formes, multi-ovulés; ovules nidulants. Style très-court, turbiné. Stigmate pelté, disciforme, presque carré, con- cave au centre. Capsule grêle , subcylindrique , 10-nervée, rétrécie aux deux bouts, uni-loculaire, bi-valve, poly- sperme. Graines subglobuleuses, chagrinées, non-strophio- lées. Sous-arbrisseau très-rameux, très-glabre. Feuilles pé- tiolées, triternatiparties, glauques; lanières étroites, très- entières. Pédoncules solitaires , terminaux, longs, nus, uniflores , toujours dressés. Réceptacle dilaté au sommet en rebord étroit. Disque charnu, débordant la gorge du ré- ceptacle sous forme d’anneau assez large. Fleurs grandes. Sépales verdâtres ; subacuminés. Corolle d’un jaune vif, épanouie au soleil, fermée à l’ombre et à l’obscurité (les 46 CLASSE DES RHÉADÉES. pétales se redressant et se recouvrant mutuellement comme dans le bouton). Étamines (environ 40) jaunes, beaucoup plus courtes que les pétales; filets à peine élargis à leur base , à peu près aussi longs que les anthères; anthères ob- tases , un peu comprimées : connectif linéaire, étroit. Pistil un peu plus long que les étamines. Ovaire enfoncé par sa base dans le réceptacle. Ovules subquadri-sériés sur chaque placentaire, Capsule rectiligne ou un peu arquée, dressée: valves subcoriaces, 5-nervées, trisulquées, naviculaires, plus ou moins tordues après la déhiscence. Graines assez grosses, noirâtres, apiculées à l'extrémité radiculaire, par avortement unisériées sur chaque placentaire ; tégument double: l'extérieur crustacé ; l’intérieur testacé ; raphé fili- forme , superficiel; chalaze orbiculaire , un peu concave. Embryon à peu près deux fois plus court que le périsperme; cotylédons ovales-orbiculaires, divergents, à peu près aussi longs que la radicule, tantôt très-entiers, tantôt plus où moins profondément bilobés ; radicule columnaire, très- obtuse. On ne connaît que l’espèce dont nous allons traiter. HuNNÉMANNIA A FEUILLES DE Fumartra. — Hunnemannia fumariæfolia Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 276.— Bot. Mag. tab. 3061. Tiges suffrutescentes, hautes de 1 pied à 2 pieds, gréles, dressées , striées de côtes rougeâtres. Rameaux nombreux , plus ou moins allongés, ordinairement simples et uniflores, Feuilles larges de 2 à 5 pouces : lanières linéaires ou linéaires-spathulées, obtuses, quelquefois mucronulées. Pédoncules grêles, longs de 3 à 6 pouces. Pétales larges de 10 à 15 lignes, chovales-orbicu- laires, ou cunéiformes-obovales. Capsule longue de 2 à 4 pouces. Graines du volume de celles du Chou, d’un brun foncé. Cette plante, indigène au Mexique, se cultive dans les collec- tions d’orangerie ; elle fleurit pendant la plus grande partie de l'année. FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. AT Genre ESCHOLZIA. — Æschscholzia Chamiss. Calice calyptriforme, cuspidé au sommet. Pétales 4. Ré- ceptacle cyathiforme ou tubuleux. Disque membraneux. Étamines nombreuses. Filets courts, linéaires, très- -élargis à leur base. Anthères oblongues, extrorses.Ovairecolumnaire, subcylindrique , 40-sulqué ; placentaires 2, nervi-formes, multi-ovulés. Ovules nidulants, Style court, gros, conique, bifide au sommet. Stigmates 4 (ou accidentellement 9), filiformes , subulés, divergents, anisomètres : 2 plus courts dires nuls ou abortifs), alternes avecles placentaires. Capsule grêle, rétrécie aux deux bouts, comprimée bilaté- ralement , 40-nervée , uni-loculaire, bivalve, polysperme, Graines globuleuses , réticulées, non-strophiolées. Herbes vivaces , très-glabres. Suc-propre légèrement Jaiteux , blanchätre. Racine pivotante, polycéphale. Tiges touffues, feuillues, très-rameuses, Feuilles triternatipar- ties ou bipennatiparties, glauques, pétiolées : lanières subli- néaires , étroites. Pédoncules terminaux et oppositifoliés, solitaires , longs, nus , uniflores, toujours dressés, plus ou moins dilatés au sommet. Réceptacle plus ou moins allongé, dilaté à son sommet en rebord plus ou moins large. Disque prolongé au-delà de la gorge du réceptacle en gaîne mem- braneuse. Calice verdätre, inséré à la gorge du réceptacle et se détachant d’une seule pièce. Corolle grande, d’un jaune vif ou orange , épanouie au soleil, fermée à l'ombre et à l’obscurité (les pétales se redressant et se recouvrant mutuellement comme dans le bouton); pétales larges, sub- flabelliformes , à peine onguiculés, immaculés, ou mar- qués d’une tache basilaire. Étamines jaunes, 9 à Z fois plus courtes que les pétales , au nombre d'environ 40, plurisé- riées: les séries extérieures insérées à la base des pétales ; les autres insérées à la gorge du disque. Filets plus courts que les anthères, aplatis, épaissis et dilatés à la base, non- subulés au sommet. Anthères adnées, apiculées, falei- formes après l’anthèse, parfaitement extrorses : connectif 48 CLASSE DES RHÉADÉES. convexe, plus large que les bourses. Ovaire quelquefois enfoncé jusque vers son milieu dans le réceptacle. Pistil un peu plus long que les étamines. Placentaires latéraux. Ovules subquadri-sériés sur chaque placentaire. Stigmates papilleux, blanchätres, non-accrescents , marcescents. Cap- sule rectiligne ou subfalciforme , dressée, subcoriace, rétrécie aux deux bouts; valves 5-sulquées, 5-nervées, naviculaires, plus ou moins arquées après la déhiscence ; nervures convexes, saillantes : 3 médianes, plus fortes, et 2 presque marginales, plus fines ; placentaires filiformes, simples, emportés ordinairement aux bords de la même valve, dont ils sont facilement séparables. Funicules courts, capillaires. Graines assez grosses , noirâtres , apiculées aux deux bouts , subbisériées sur chaque placentaire ; tégument crustacé, assez épais; raphé filiforme ; chalaze mammi- forme. Embryon à peu près de moitié plus court que le périsperme : cotylédons divergents, aussi longs que la radicule, profondément bifides (lobes linéaires-oblongs, obtus , divergents) ; radicule columnaire, obtuse. Ce genre dont on connaît quatre espèces, est propre aux côtes occidentales de l'Amérique septentrionale. En gé- néral, les Éscholzia sont très-remarquables par la beauté de leurs fleurs ; aussi les espèces que nous allons décrire se cultivent-elles fréquemment dans les parterres. A. Réceptacle cyathiforme, à rebord étroit. Pétales d'un jaune de citron , excepté vers leur base, laquelle est de couleur orange de même que les filets. Stigmates majeurs à peine plus longs que l'ovaire (ou quelquefois un peu plus courts), de moitié plus longs que les deux autres stig- mates. Éscnozzia ve Cartronnie. — Eschscholzia californica Chamisso, in Hor. Phys. Berol. p. 73, tab. 15. — Bot. Reg. tab. 1168.—Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 265.— Bot. Mag. tab. 2887. Tiges ascendantes où décombantes , striées , grêles , touffues, FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 49 très-rameuses, longues de 1 pied à 2 pieds. Feuilles triternati- parties ou bipennatiparties, un peu charnues, longues de 2 à 4 pouces; lanières linéaires , obtuses, quelquefois bi- ou tri-fides. Pédoncules grêles, raides, striés, longs de 3 à 6 pouces. Calice long d'environ 8 lignes , plus ou moins longuement cuspidé. Co- rolle large de 2 à 3 pouces : pétales cunéiformes-obovales , ou flabelliformes, 2 à 3 fois plus longs que les étamines. Cap- sule longue de 2 à 3 pouces, glauque avant la maturité, finale- ment brune. Graines du volume de celles du Chou, irrégulière- ment marbrées de jaune. Cette espèce, déjà découverte par Menzies, en Californie, a été retrouvée par M. de Chamisso, et plus tard par Douglas; c’est par les soins de ce dernier qu’elle fut introduite en Angleterre. Elle fleurit pendant la plus grande partie de l’été. B. Réceptacle cyathiforme, à rebord très-large. Pétales d’un jaune orange. Filets panachés de noir au-dessus de leur base. Les deux stigmates majeurs ordinairement 3 à 4 fois 87 ] lus longs que les deux autres, toujours plus lones que P 6s q 202 P EP | l'ovaire. Éscnozzra sarRANÉ.— Eschscholzia crocea Benth. in Trans. Hort. Soc. ser. 2, v.1, p. 407. — Bot. Reg. tab. 1677. — Bot. Mag. tab. 3495. — Chryseis compacta Bot. Reg. tab. 1948. Plante tout à fait semblable à l'espèce précédente, tant par le port que par le feuillage, la grandeur de la fleur et la forme de la capsule. Calice longuement cuspidé. Pétales acuminés, ou rétus, ou tronqués. Rebord du réceptacle rougeâtre , subsinuolé, large d’environ 1 ligne. Cette espèce a été découverte par M. Douglas, en Californie. Elle est très-répandue dans les jardins depuis plusieurs années, et mérite d’être préférée à l’Eschscholzia californica , la cou- leur de ses fleurs étant beaucoup plus brillante. BOTANIQUE PHAN. T: VII À 50 CLASSE DES “ic cbÉe. EE ———.…—————_——_————————" ————— IV° TRIBU. LES PLATYSTÉMONÉES. — PLA4- TYSTEMONEÆ Reichenb. Sépales 3 (accidentellement 4). Pétales 6, non-éphémères, non chiffonnés en estivation. Filets aplatis , spathulés. Opaire uni-loculaire, ou composé de 8 à 12 coques contiguës , cohérentes par le bord antérieur. Ovules (et graines) renversés ou horizontaux, anatropes. Péri- carpe soit uni-loculaire et à 3 valves caduques ( pla- centifères aux bords), soit composé de 8 à 12 follicules contigus (mais non-coheérents) , lomentacés (à articles monospermes). Embryon en général presque aussi long que le périsperme. Genre PLATYSTIGMA. — Platystigma Benth. Sépales 5, ovales, concaves. Pétales 6. Étamines 18 ou plus : Filets linéaires-spathulés. Anthères linéaires, adnées, apiculées. Ovaire trigone, placentaires 3, gros, multi- ovulés; ovules nidulants. Stigmates 3, sessiles, subpéta- loïdes, ovales, dressés, divergents, presque planes, alternes avec les placentaires. Capsule fusiforme, profondément trisulquée (presque tri-coque) , tricéphale, oblongue, uni- loculaire, polysperme, trivalve de haut en bas : valves épaissies et placentifères aux bords, naviculaires; placen- taires filiformes. Graines minimes, ovoides, ou ellipsoïdes, très-lisses, non-strophiolées. Herbe annuelle, multicaule. Tiges basses , feuillues. Feuilles étroites, très-entières, amplexicaules, tantôt al- ternes, tantôt opposées ou verticillées-ternées. Pédoncules oppositifoliés (ou axillaires) et terminaux, longs, grêles, aus, uni-flores, dressés. Fleurs de grandeur médiocre. Sépales verdâtres, caducs. Corolle étalée au soleil, fer- mée à l'ombre et pendant la nuit; pétales courtement on- FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 54 guiculés : les 3 extérieurs d’un jaune vif, avec une tache basilaire blanche; les 3 intérieurs blancs, avec une tache basilaire jaune. Étamines jaunes, plus courtes que les pé- tales. Filets membraneux, uni-nervés , subulés au sommet. Anthères comprimées, latéralement déhiscentes: connectif étroit, linéaire. Ovaire court; non-stipité. Stigmates non-ac- crescents, marcescents. Capsule chartacée, innervée, non- stipitée, petite, dressée, rétrécie à sa base. Graines un peu plus petites que celles du Coquelicot, noires , luisantes, un peu comprimées bilatéralement , subapiculées à l’extré- mité radiculaire, ou obtuses aux deux bouts; tégument crustacé ; raphé filiforme, superficiel; chalaze inapparente à l'extérieur. Embryon très-grêle, cylindracé, un peu cur- viligne, en général presque aussi long que le périsperme (quelquefois de moitié plus court); cotylédons un peu di- vergents, linéaires, obtus, presque deux fois plus courts que la radicule ; radicule columnaire, obtuse. L’espèce dont nous allons parler est la seule qu’on con- naisse de ce genre. PLATYSTIGMA À FEUILLES LINÉAIRES. — Platystigma lineare Benth. in Trans. Hort, Soc. ser. 2, vol. 1, p. 406.— Bot. Reg. tab. 1054. — Bot. Mag. tab. 3575. — Hook. Ic. Sel. y. 1, tab. 38. Plante haute de quelques pouces à */; pied (y compris les pé- doncules) , glauque, plus ou moins poilue : poils raides, blan- châtres , long de r ligne à 2 lignes, en général horizontaux ou réfléchis. Racine pivotante, presque filiforme , fibrilleuse infé- rieurement. Tiges ascendantes ou dressées, très-grêles, touffues, feuillues , beaucoup plus courtes que les pédoncules , florifères presque dès la base, en général ramuleuses : ramules très-courts, feuillus, pauciflores, simples. Feuilles glabres ou ciliées , subtri- nervées, linéaires-lancéolées, pointues, longues de 1 pouce à 3 pouces, larges de /3 de ligne à 1 ligne. Pédoucules très-grêles ou presque filiformes, poilus, longs de 3 pouces à ‘/, pied. Péta- les ohovales, longs de 3 à 6 lignes. Pistil glabre , lors de l’an- LA # » 52 CLASSE DES RHÉADÉES. thèse un peu plus court que les étamines. Stigmates à peu près 2 fois plus courts que l'ovaire. Capsule longue d’environ 6 lignes. Gette jolie plante est indigène en Californie , d’ou elle fut in- troduite en Angleterre par Douglas. Elle fleurit en été et mérite d’être cultivée pour l’ornement des parterres : sa corolle , moitié jaune, moitié blanche, produisant ue effet fort élégant. Genre PLATYSTÉMON. — Platystemon Benth. Sépales 3, cymbiformes. Pétales 6, marcescents. Eta- mines nombreuses, marcescentes. Filets bilobés au som- met , spathulés : les intérieurs très-larges. Anthères linéaires, adnées, apiculées. Ovaire à 8-12 coques uni- loculaires, linéaires, conniventes, contiguës, cohérentes par le bord antérieur; placentaires nerviformes, bipar- tiples, 7-12-ovulés, solitaires dans chaque coque, suturaux ; ovules renversés , unisériés dans chaque coque. Stigmates en même nombre que les coques, terminaux , sessiles, di- vergents, filiformes, trigones. Péricarpe à 7-12 follicules Jomentacés, unisériés, verticillés, contigus (mais non-co- hérents), comprimés, moniliformes, articulés, rostrés ; articles monospermes (à endocarpe coriace) , se désunissant lors de la maturité. Graines subovoïdes , lisses, non-stro- phiolées. Herbe annuelle, multi-caule. Racine pivotante. Feuilles étroites, très-entières, ou légèrement denticulées, amplexi- caules , sessiles : les caulinaires tantôt alternes, tantôt ver- ticillées-ternées. Pédoncules terminaux et oppositifoliés, grêles, nus, uniflores, solitaires, très-longs, dilatés au sommet en réceptacle disciforme , en préfloraison nutants, durant la floraison dressés, puis défléchis. Boutons subglo- buleux, ou ellipsoïdes, très -obtus, semblables à ceux du Coquelicot, ordinairement hérissés de longs poils. Sépa- les verdâtres, caducs. Corolle de grandeur médiocre, V0 FAMILLE DES PAPAVÉRACÉES. 99 étalée au soleil , fermée à l'ombre et à l'obscurité; pétales très-courtement onguiculés, bisériés, d’un jaune pâle (avec une tâche basilaire d’un jaune vif) : les trois extérieurs elliptiques-obovales ; les trois intérieurs elliptiques, une fois moins larges et un peu plus courts que les exté- rieurs. Disque annulaire. Étamines environ-40 à 100, plu- risériées , à peu près de moitié plus courtes que les pétales. Filets d'un jaune päle, 1-nervés, subulés entre les deux lobes apicilaires : les extérieurs oblongs-spathulés ; les inté- rieurs obovales-spathulés , plus courts que les extérieurs. Anthères latéralement déhiscentes, jaunes, échancrées au sommet, comprimées : connectif étroit, linéaire. Ovaire glabre ou hérissé : coques substipitées, rectilignes, étroites, comprimées bilatéralement , uni-nervées au dos, 2-nervées au bord antérieur, tantôt glabres, tantôt poilues. Stigmates plus ou moins accrescents. Placentaires adnés à l’angle in- terne des coques. Ovules superposés en une seule série (dans chaque coque), attachés un peu au-dessus de leur base; funicules très-courts. Follicules du péricarpe tantôt glabres , tantôt poilus, chartacés entre les articles sémini- fères (lesquels sont renflés et tantôt presque immédiatement superposés, tantôt plus ou moins éloignés, suivant qu'il avorte un nombre plus ou moins considérable d'ovules), grêles, substipités, plus ou moins flexueux , longuement rostrés par les stigmates, comprimés bilatéralement, marpgi- nés par une nervure dorsale et par deux nervures suturales. Graines noires, luisantes , très-petites, renversées (1), sub- ovoiïdes ou oblongues, un peu courbées, subcylindriques, obtuses aux deux bouts ; tégument extérieur crustacé ; cha- laze et exostome ponctiformes ; raphé marginiforme, très- étroit. Embryon cylindrique, ordinairement presque aussi long que le périsperme, quelquefois un peu courbé : coty- lédons linéaires, obtus , non-divergents, à peu près aussi longs que la radicule ; radicule columnaire, obtuse. (4) C'est par erreur que M. Bentham avance qu'elles sont suspendues. 54 CLASSE DES RHÉADÉES. On ne connait de ce genre d’autre espèce que la sui- vante : PLATYSTÉMON DE CaLrrORNIE. — Platystemon californicus Benth. in Trans. Hort. Soc. ser. 2, vol. 1, p. 405. — Bot. Reg. tab. 1679. — Bot. Mag. tab. 3579. — Platystemon leiocarpus Fisch. et Mey. Ind. IT. Hort. Petrop. p. 47. Plante haute de 4 pouces à 1 pied, plus ou moins hérissée (sur toutes ses parties herbacces) de poils horizontaux tantôt blancs, tantôt roussâtres. Tiges ascendantes ou dressées, grêles, feuillées, rameuses. Rameaux ordinairement simples et uni-ou bi-flores , en général triphylles à l’origine des pédoncules. Feuilles longues de 7, pouce à 2 pouces , linéaires, ou linéaires-lancéolées, ou oblongues-lancéolées , ou liguliformes , subobtuses, ou pointues, 3- ou 5-nervées, ordinairement hispides aux bords. Pédoncules longs de 4 à 8 pouces, très-grêles. Sépales obovales, très-ob- tus, longs de 3 à 4 lignes. Corolle large de /, pouce à 1 pouce. Pistil à peu près aussi long que les étamines. Ovaire glabre ou poilu, à peine plus long que les stigmates. Stigmates blanchâtres. Follicules longs d'environ 6 lignes, larges de /, ligne à 1 ligne, glabres, ou poilus. Graines du volume de celles du Coquelicot. Cette espèce, originaire de la Californie , a été introduite en Angleterre par Douglas, et se cultive depuis quelques années comme plante d’ornement. CENT-UNIÈME FAMILLE. LES FUMARIACÉES. — FUMARIACEÆ. Papaveracearum genn. Juss. — Fumariaceæ De Cand. Syst. Nat. v.2, p. 105; Prodr. v. 4 , p. 125. — Bartl. Ord. Nat. p. 259. — Fumarieæ et Hypecoeæ Bernhard. Diss. de Papav. in Linnæa, v. 8. — Papaveracearum tribus 1, (Fumarieæ) Reichenb. Consp. p. 486, et Syst. Nat. p. 264. De même que les Papavéracées , les Fumariacées appartiennent presque toutes aux régions extra-tropi- cales de lhémisphère septentrional. On n’en connaît qu'environ quarante espèces. En général, ces végétaux contiennent un suc-propre plus ou moins amer, mais sans propriétés narcotiques. Les fleurs de la plupart des Fumariacées se font remarquer tant par leur élé- gance , que par la singularité de leurs formes. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes (annuelles, ou bisannuelles, ou vivaces) suc- culentes, quelquefois acaules. Suc-propre aqueux, peu ou point coloré. Tiges cylindriques ou anguleuses, inarticulées, fragiles. Feuilles alternes ‘les supérieures, dans quelques espè- ces, opposées ou verticillées), pétiolées (du moins les inférieures), non-stipulées, composées (imparipennées ou ternées), ou décomposées, ou surdécomposées , ou (surtout les supérieures) soit pennatiparties, soit ter- natiparties ; pétiole-commun quelquefois cirrifère. Fleurs jaunes, ou blanches, ou rouges, ou panachées, non-éphémères , hermaphrodites, irrégulières, quel- quefois solitaires, en général disposés en grappe, ou en cyme, ou en corymbe, ou en panicule. Inflorescences 6 CLASSE DES RHÉADÉES! centrifuges ou plus habituellement centripètes. Pédon- cules terminaux, ou oppositifoliés et terminaux , ou moins souvent soit axillaires et terminaux, soit dicho- toméaires et terminaux, solitaires; pédicelles insérés à Vaisselle d’une bractée persistante (soit membraneuse et très-petite , soit foliacée). Sépales ( bractéoles suivant M. Bernhardi) 2 (nuls dans plusieurs espèces), égaux, petits, membraneux , non-persistants, apprimés, distants en estivation : l’un supérieur, l’autre inférieur, ou bien (par torsion du pédicelle) latéraux. Réceptacle petit, cupuliforme, concave, subpérigyne. Disque ordinairement inapparent. Pétales 4 (en général plus ou moins cohérents, ou connivents de manière à simuler une corolle personée), non-persistants (excepté dans quelques espèces) , bisé- riés, insérés au réceptacle, souvent fongueux, ordinai- rement cuculliformes au sommet : les ? extérieurs (soit latéraux, soit supérieur et inférieur par torsion du pé- dicelle) plus grands, alternes avec les sépales, valvaires etrecouvrants en estivation, inonguiculés, naviculaires, uni-carénés au dos, souvent inégaux et dissemblables, libres (mais en général connivents presque jusqu’à leur sommet), ou bien soit cohérents inférieurement tant entre eux qu'avec les onglets des pétales intérieurs, soit seulement le supérieur cohérent avec les onglets des pétales intérieurs (le pétale inférieur restant libre de toute adhérence avec les trois autres pétales), en général l’un et l’autre ou seulement le supérieur pro- longés au-delà de leur base soit en éperon creux, soit en bosse (1); les deux intérieurs (en estivation recou- (1) Dans les Zypécoées seulement , ni l’un ni l’autre des 2 pétales ex- térieurs ne se prolonge au-delà de son insertion. FAMILLE DES FUMARIACÉES. 57 verts et valvaires ) plus petits, alternes avec les pétales extérieurs, égaux, conformes, onguiculés ( onglets planes, ordinairement plus longs que le limbe, lequel est naviculaire ou cuculliforme), uni- ou tri-carénés au dos, connivents (en général caileux et cohérents au sommet), recouvrant les organes sexuels. Étamines subhypogynes, plus courtes que les pétales intérieurs, au nombre de 6 (insérées trois à trois à la base des pétales extérieurs), ou (dans peu d’espèces) au nombre de 4 (insérées une à une à la base des quatre pétales). Filets libres (dans les espèces tétrandres), ou (dans presque toutes les espèces hexandres) soudés (soit jusqu’à leur sommet , soit jusque vers leur milieu , soit seulement dans leur partie moyenne) en deux andro- phores naviculaires et connivents de manière à former une gaine autour du pistil : l’andrphore supérieur souvent adné inférieurement au pétale correspondant, et en outre soudé par les bords aux onglets des pétales intérieurs, en général prolongé postérieurement en appendice ou en bosse de nature glanduleuse; l’andro- phore inférieur inappendiculé et inadhérent. Lorsque les deux pétales extérieurs sont latéraux et conformes, les androphores sont l’un et l'autre ou adhérents ou inadhérents , et ou appendiculés ou inappendiculés postérieurement. Anthères déhiscentes assez longtemps avant l’épanouissement de la fleur, adnées, conniventes en gaîne autour du stigmate, dithèques et latéralement déhiscentes {dans les espèces tétrandes), ou bien (dans toutes les espèces hexandres) extrorses : la médiane de chaque phalange dithèque, les autres monothèques ; bourseslongitudimalement bivalves (avant la déhiscence comme dicoques) : valvules anisomètres (la marginale, dans les anthères dithèques, plus courte que l’autre, 58 CLASSE DES RHÉADÉES®# laquelle se prolonge au-delà du connectif en forme de bosse) ; connectif filiforme, inapparent postérieu- rement. Pistil : Ovaire inadhérent, uni-loculaire; placentaires ?, pariétaux, nerviformes, ou filiformes, pluri-ovulés, opposés aux pétales intérieurs. — Dans quelques espèces l’ovaire ne contient qu’un seul ovule, lequel est attaché un peu au-dessus de la base de la loge. — Ovules amphitropes ou campylotropes (par exception presque orthotropes), renversés, ou subhorizontaux, uni-bi- ou pluri-sériés sur chaque plecentaire. Style con- tinu avec l’ovaire et persistant (dans la plupart des espèces), ou articulé au sommet de l’ovaire et caduc, indivisé. Suigmate bifide, ou biparti, ou en forme de crête 2-3-ou-4-appendiculée. Péricarpe : siligue (ou silicule) 1-loculaire, 2- valve (dans quelquès espèces lomentacée), oligosperme, ou polysperme : valves se détachant avec élasticité ; pla- centaires persistants, filiformes.— Dans quelques espè- ces le péricarpe est un carcérule monosperme ; dans une seule espèce c’est une baie (polysperme). Graines campylotropes ou amphitropes (parexception presque orthotropes), renversées, ou horizontales, subglobuleuses, ou lenticulaires, ou subréniformes, souvent strophiolées. Tégument double : l’extérieur crustacé ou testacé, souvent scrobiculé ou réticulé ; l'intérieur pelliculaire, inadhérent. Chalaze et raphé mapparents à l’extérieur. Périsperme charnu, huileux, conforme à la graine, ou plus ou moins courbé en fer à cheval. Embryon (dans quelques espèces monocoty- lédoné !) en général petit ou minime (1), apicilaire (re- (1) M. Bernhardi fait remarquer, avec raison, que M. de Candolle se trompe en attribuant aux Fumariacées à fruit déhiscent, un embryon FAMILLE DES FUMARIACÉES. 59 lativement au périsperme) et axile (dans les Hypécoées : unilatéral et aussi long que la graine), rectiligne , ou rarement un peu arqué ; radicule courte, cylindrique, obtuse; cotylédons plano-convexes, entiers, conni- vents, foliacés en germination. La famille des Fumariacées se compose des genres suivants : je TRIBU. LES HYPÉCOÉES. — ZYPECOEÆ Bernh. Étamines 4, insérées une à une devant les pétales; anthe- res toutes dithèques, latéralement déhiscentes; filets libres. Ovaire à deux placentaires pluri-ovules , nervi- formes. Stigmates ?, filiformes, alternes avec les pla- centaires. Péricarpe siliquiforme, lomentacé. Embryon dicotylédoné, unilateral, presque aussi long que le pe- risperme. Hypecoum (Linn.) Bernh.—Chiazospermum Bernh. Ie TRIBU. LES FUMARIÉES. — FUMARIEÆ Bernh. Étamines 6 : filets (par exception libres) soudés trois à trois en deux androphores insérés devant les pétales extérieurs. Anthères extrorses : la médiane (de chaque androphore) dithèque , les latérales (de chaque andro- phore) monothèques. Ovaire à deux placentaires fili- formes, pluri- ou multi-ovulés , ou quelquefois à un arqué et plus allongé que celui des Fumariacées à fruit indéhiscent. Dans toutes les Fumariées dont nous avons examiné les graines, l'embryon est très-court (souvent à peine perceptible à l'œil nu ) et parfaitement rec- tiligne, excepté dans le Cysticapnos , où il est en effet un peu arqué et presque aussi long que l’une des moitiés du périsperme. = £ F » 60 CLASSE DES RHÉADÉES. seul ovule, lequel est attaché au fond de la loge. Stig- mate en forme de crête diversement lobée ou dentée. Péricarpe siliqueux, ou carcérulaire, ou (par ex- ception) charnu. Embryon (dans quelques espèces im- perceptible avant la germination et monocotylédoné ) petit, axile, rectiligne. Secrion I. DIÉLYTRINÉES. — Dielytrineæ Reichenb. Sépales supérieur et inférieur. Pétales marcescents ou longtemps persistants, soudés au moins jusques vers leur milieu : les deux extérieurs (latéraux }) éperonnés ou gibbeux à leur base, égaux, conformes. Filets libres ou diadelphes. Androphores égaux, l’un et l’autre ou inappendiculés, ou prolongés en appendice charnu ( soit glanduliforme , soit calcari- forme). Pistil rectiligne. Ovaire à 2 placentaires filiformes, pluri-ovulés. Style persistant, continu avec l'ovaire. Péricarpe (silique ou silicule ) bivalve ou ( dans une seule espèce ) indéhiscent et charnu , non-articulé au pédicelle , polysperme ; placentaires imtervalvaires, persistants. Graines à tégument tes- tacé. Inflorescence en grappes, ou paniculée, ordi- nairement centrifuge. Fleurs pendantes. Dactylicapnos Wallich. — ÆEucapnos Bernh. — Die- lytra Borkh. (Cucullaria Rafin. Diclytra De Cand.) — Adlumia Pafin. Secrion 11. CORYDALINÉÉS. — Corydalineæ Reichenb. Sépales (nuls dans les Bulbocapnos ) latéraux. Pétales non-persistants : les 2 extérieurs (l’un supérieur, FAMILLE DES FUMARIACÉES. 61 l’autre inférieur) dissemblables, inégaux; le supérieur (libre, ou plus souvent soudé en court tube avec les onglets des pétales intérieurs et la partie correspon- dante de l’androphore antéposé ) plus grand, épe- ronné ou gibbeux à sa base; l’inférieur non-gibbeux ni éperonné, toujours libre. Androphores inégaux : le supérieur plus large, prolongé postérieurement en appendice charnu ( calcariforme ) ; linférieur inappendiculé. Pistil curviligne. Style plus ou moins géniculé et ascendant, en général continu avec l’o- vaire et persistant. Péricarpe (silique, ou silicule, ou par exception capsule vésiculeuse) bivalve , non-ar- ticulé au pédicelle, polysperme, ou oligosperme ; placentaires filiformes ou nerviformes, intervalvaires, persistants. Graines à tégument testacé. — Inflores- cence centripète. Fleurs (par exception pendantes) obliquement horizontales, disposées en grappes simples. Calocapnos Spach. — Corydals Vent. (Neckeria Scop.) — Bulbocapnos Bernh. — Phacocapnos Bernh. — Capnoides Gærtn. — Cysticapnos Bœrh. — Sarco- capnos De Cand. Secriox III. FUMARIKÉES. — F’umarineæ Reichenb. Sépales latéraux. Pétales non-marcescents : Les 2 exté- rieurs (l’un supérieur, l’autre inférieur) dissembla- bles, inégaux; le supérieur plus grand, éperonné à sa base; l'inférieur non-gibbeux ni éperonné. An- drophores inégaux, cohérents inférieurement aux bords du pétale correspondant : le supérieur plus large, prolongé postérieurement en appendicecharnu (soit calcariforme, soit glandiforme ); l’inférieur 62 CLASSE DES RAÉADÉES® inappendiculé , libre. Style ascendant , caduc, arti- culé au sommet de l'ovaire. Péricarpe indéhiscent ( mais séparable en deux valvules ),: monosperme (sans placentaire apparent), articulé au pédicelle, caduc à la maturité. Graine attachée vers la base de la loge : tégument mince, presque membraneux. — Inflorescence centripète. Fleurs dressées ( du moins en préfloraison et pendant l’anthèse), dispo- sées en grappes simples. Fumaria Linn. — Platycapnos (De Cand. ) Bernh. — Discocapnos Chamiss. et Schlecht. re TRIBU. LES HYPÉCOÉES. — AYPECOEÆ Bernh. Etamines , insérées une à une devant les 4 pétales : an- thères toutes dithèques, latéralement déhiscentes ; filets libres. Ovaire à deux placentaires pluri-ovulés, nervi- formes. Stigmates 2, filiformes, alternes avec les pla- centaires. Péricarpe siliquiforme, lomentace. Em- bryon (1) dicotyleédoné, unilatéral , filiformé, un peu arqué, presque aussi long que le périsperme. — Pé- doncules uniflores , nus. Genre HYPÉCOUM. — Hypecoum (Linn.) Bernh. Sépales 2, ovales. Pétales 4, courtement onguiculés , ordinairement trilobés : les 2 extérieurs plus grands, un peu divergents, cunéiformes , carénés au dos, non-éperonnés ; les 2 intérieurs connivents, cuculliformes au sommet. (1) Nous ne l'avons examiné que dans le Æypecoum procumbens. FAMILLE DES FUMARIACÉES, 65 Filets linéaires-lancéolés, aplatis, bi-glanduleux à leur base, Anthères linéaires-oblongues, courtement appendiculées au sommet. Ovaire grêle, cylindrique, subfusiforme ; ovules renversés, presque orthotropes, uni-sériés sur chaque pla- centaire. Style très-court, conique. Stigmates 2 , trigones, obtus, legèrement papilleux aux bords. Péricarpe falci- forme, comprimé, rostré , nerveux , coriace , transversale- ment pluri-articulé et pluri-loculaire (par des diaphragmes coriaces ); articles monospermes, indéhiscents, se désunis- sant à la maturité. Graines finement chagrinées, sub- ovoïdes , courbées, hémi-tropes, renversées, non-strophio- lées. Herbes annuelles, multi-caules, semblables aux Fumaria par le port. Feuilles glauques : les radicales longuement pétiolées , imparipennées (folioles pennatiparties ou penna- tifides); les caulinaires sessiles ou subsessiles, subopposées aux dichotomies , la plupart digitées ou pédalées ( folioles indivisées, ou pennatifides, ou pennatiparties. Pédoncules dichotoméaires et terminaux, grêles, cupuliformes au som- met, nutants avant la floraison, puis dressés : les florifères assez courts ; les fructifères longs, épaissis. Tiges indivisées et nues inférieurement, subdichotomes vers leur sommet. Sépales petits, presque membraneux, verdâtres, denticulés, non-persistants. Pétales non-persistants, jaunes: les exté- rieurs trilobés au sommet, fortement carénés au dos (lobes arrondis , le terminal plus large, cuculliforme, les latéraux convolutés) ; les intérieurs profondément trifides (lobe ter- minal plus long et plus large, cuculliforme, comme ongui- culé, caréné au dos, enveloppant l’étamine antéposée et une partie du pistil; les lobes latéraux planes, oblongs, obtus, divergents). Réceptacle cupuliforme, un peu con- cave. Disque peu apparent, annulaire, adné à la base de l'ovaire. Etamines plus courtes que les pétales, conver- gentes : celles opposées aux pétales intérieurs un peu plus longues et plus larges (tant les anthères que les filets) queles deux autres. Filets membraneux, uni-nervés (les deux inté- 64 CLASSE DES RHÉADÉES. rieurs quelquefois binervés). Anthères jaunes, comprimées; connectif linéaire, plus étroit que les bourses, prolongé au sommet en un petit appendice membraneux. Pistil engaîné par les capuchons des deux pétales intérieurs. Ovaire rétréci aux deux bouts. Stigmates courts, diver- gents. Ovules basifixes, immédiatement superposés, un peu courbés. Péricarpe plus ou moins fortement arqué, décliné, rétréci aux deux bouts, marginé par les nervures placentairiennes, en outre tri-nervé sur chaque face , ter- miné en bec inarticulé et asperme. Graines assez grosses (pour la famille), remplissant la cavité des articles, noires, non-luisantes, un peu comprimées bilatéralement, recti- lignes au bord antérieur, curvilignes postérieurement, apiculées à l'extrémité radiculaire (basilaire relativement au péricarpe), obtuses à l’autre bout ; tégument extérieur crustacé ; tégument interne membraneux , facilement sépa- rable du périsperme; hile et chalaze confondus en aréole terminale, concave , oblongue; raphé nul. Embryon situé du côté curviligne de la graine, à peu près du quart plus court que le périsperme ; radicule cylindrique, colum- naire, obtuse; cotylédons linéaires, obtus, de moitié plus longs que la radicule. Ce genre, propre à la région méditerranéenne, renferme 5 ou 6 espèces, d’ailleurs d’un intérêt purement scienti- fique. ll: TRIBU. LES FUMARIÉES. — FUMARIEÆ Bernbh. Étamines 6. Filets (par exception libres) soudés trois à trois en deux androphores insérés devant les pétales extérieurs. Anthères extrorses : la médiane de chagne androphore dithèque, les latérales monothèques; bourses (celles des anthères dithèques juxta-posées postérieure- ment, séparées antérieurement par un large connectif FAMILLE DES FUMARIACÉES. 65 proéminent; celles des anthères monothèques carénées au dos par le prolongement du filet) partagées (avant la déhiscence) par le sillon longitudinal en deux coques anisomètres dont la plus courte est latérale. Ovaire à 2 placentaires nerviformes, pluri- ou multi-ovulés, ou quel. quefois uni-ovule et sans placentaire apparent. Stig- mate en forme de crête diversement lobee ou dentée. Péricarpe siliqueux, ou carcérulaire, ou par exception charnu. Embryon (dans quelques espèces impercep- tible avant la germination et monocotylédoné ) petit, axile, rectiligne. — Pédoncules pluri-flores ou mulli- flores ; pédicelles uni-bractéolés à leur base. Secrion I. DIÉLYTRINÉES. — Dielytrineæ KReichenb. Sépales supérieur et inférieur. Pétales marcescents ou longtemps persistants, soudés au moins jusque vers leur milieu : les deux extérieurs (latéraux) éperonnés ou gibbeux à leur base, égaux, conformes. Filets libres ou diadelphes; androphores égaux : l’un et l’autre ou inappendiculés, ou prolongés en appendice charnu (glanduliforme ou calcariforme). Pistil recti- ligne. Ovaire à ? placentaires filiformes, pluri-ovulés. Style continu avec l'ovaire, persistant. Péricarpe bivalve (silique ou silicule), ou (dans une seule espèce) indéhiscent et charnu, non-articulé au pédicelle, polysperme; placentaires intervalvaires , persistants. Graines à tégument testacé. — Inflorescence en grappe, ou paniculée, ordinairement centrifuge. Fleurs pendantes. Genre DACTYLICAPNOS. — Dactylicapnos Wallich. Sépales 2, denticulés. Pétales 4 (soudés en corolle rin- gente, comprimée) , non-persistants: les deux extérieurs BOTANIQUE, PHAN+ T, VII. 5 66 CLASSE DES RHÉADÉES® éperonnés à la base; les deux intérieurs à onglets filiformes. Filets soudés jusqu’au delà du milieu en deux androphores ovales-lancéolés. Ovaire comprimé, fusiforme; ovules ni- dulants. Style grêle, tétraèdre-ancipité. Stigmate com- primé, disciforme, subrhomboïdal , papilleux aux bords. Baie succulente, polysperme. Graines subréniformes , cha- grinées , strophiolées. Racine fibreuse, annuelle. Tige rameuse. Feuilles décom- posées : pétiole-commun irrégulièrement dichotome : une partie des ramifications terminées (en place de folioles) en vrille trifide spiralée; folioles pétiolulées, très-entières, en général ternées à l’extrémité des ramifications. Pédoncules axillaires ou oppositifoliés, 5-12-flores , solitaires, plus ou moins inclinés; pédicelles filiformes, épaissis au sommet, uni-bractéolés, disposés en grappe corymbiforme. Sépales minimes, cordiformes, pointus. Corolle grande, jaune, panachée de rouge au sommet; pétales extérieurs soudés, jusqu’au-delà du milieu, élargis au sommet en forme de nacelle courtement acuminée, prolongés au-delà de leur base en court éperon obtus ; pétales intérieurs à onglet fili- forme: lame cuculliforme-obovale, échancrée à la base, apiculée au sommet. Androphores trinervés; filets courts, capillaires; anthères minimes, jaunes, elliptiques. Style plus long que l'ovaire. Stigmate verdâtre. Baie grosse, oblongue, subcylindrique, polysperme. Graines noires, subréniformes, garnies d’une strophiole médifixe, mem- braneuse, en forme de crête. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. DacryLicapNos À FEUILLES DE T'aALICTRUM. — Dactyli- capnos thaiictrifolia Wall. Tent. Flor. Nepal. tab. 39. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser, 2, tab. 127.—Diclytra scandens Don, Prodr. Flor. Nepal. Plante annuelle, sarmenteuse, lisse et glabre sur toutes ses par- ties. Tige grêle, cylindrique, flexueuse, parsemée (ainsi que les pétioles ) de points et de petites lignes rougeûtres. Feuilles larges FAMILLE DES FUMARIACÉES. 67 de 2 à 4 pouces, multifoliolées ; folioles ovales ou ovales-lancéo- lées , pointues , rétrécies à leur base, subtrinervées , d’un vert foncé en dessus, glauques en dessous ; vrilles filiformes, à rami- fications plus courtes que les folioles. Grappes plus courtes que les feuilles. Pédicelles longs d’environ 6 lignes. Fleurs longues de 6 à 8 lignes. Baie violette, longue de près de 1 pouce. Graines noires. Cette espèce, indigène au Népaul, mérite d’être cultivée comme plante d'ornement; mais elle est rare dans les jardins. Genre EUCAPNOS. — Æucapnos Bernh. Sépales 2, denticulés , colorés , basifixes. Pétales 4 (sou- dés jusqu’au milieu en corolle ringente, subovale, com- primée), marcescents : les deux extérieurs éperonnés à leur base ; les deux intérieurs à onglets linéaires. Filets ascen- dants, libres aux deux bouts, soudés par leur partie moyenne en deux androphores naviculaires. Ovaire subcy- lindrique, rétréci aux deux bouts; ovules horizontaux, amphitropes , nidulants (subtrisériés sur chaque placen- taire). Style tétraédre-ancipité, grêle, dilaté au sommet. Stigmate ovoide , comprimé, bordé d’une crête papilleuse bicorne au sommet, et unidentée de chaque côté à sa base. Silicule bivalve, polysperme, tétragone-ancipitée (com- primée bilatéralement), lancéolée-elliptique, cuspidée ; valves naviculaires, un peu carénées. Graines subréni- formes, chagrinées , strophiolées. Herbes subacaules ou rameuses , vivaces. Racine fibreuse. Feuilles bipennées ou tripennées, longuement pétiolées. Inflorescence (rarement en grappe simple) racémiforme, paniculée, centrifuge. Panicule nutante, unilatérale, com- posée de cymules trichotomes multiflores (accidentellement pauciflores) : pédoncule-général long, dressé, incliné au sommet; pédoncules secondaires inclinés, en général courts; pédicelles longs, filiformes, pendants. Bractées et bractéoles étroites, colorées. Fleurs assez grandes. Sépales 65. CLASSE DES RHÉADÉES®# petits, rougeâtres. Corolle d’un pourpre violet. Pétales extérieurs grands, munis d’une carène dorsale nervi- forme : capuchons petits , étalés, cymbiformes, acuminu lés, bi- ou tri-nervés de chaque côté de la carène; éperons convergents ou rectilignes, courts, très-obtus. Pétales inté- rieurs un peu plus courts que les extérieurs : capuchons cohérents au sommet, petits, cymbiformes, suborbiculaires, mucronés, comme onguiculés, échancrés à la base, munis d’une large crête dorsale membraneuse et denticulée. An- drophores égaux , lancéolés-naviculaires, trinervés. Filets épaissis mais inappendiculés à leur base, insérés trois à trois à la base des pétales extérieurs. Style plus long que l’ovaire, marginé aux angles alternes avec les placentaires. Stigmate comprimé en même sens que l’ovaire : crête papillifère blanche , à 2 appendices terminaux, subulés, divergents, et à 2 dents suprabasilaires triangulaires. Silicule rectili - gne, longuement cuspidée par le style, rétrécie aux 2 bouts; valves chartacées, très-minces, {-nervées , finement striées; placentaires filiformes , superficiels. Ce genre renferme pi ou quatre espèces , dont voici la plus remarquable : À. Fleurs en panicules racémiformes. Corolle à éperons cur- vilignes, convergents. Eucapnos ÉLÉGANT. — Eucapnos formosus Spach. — Eu- capnos formosus et Eucapnos eximius Bernh. in Linnæa, v. 8, p. 468.— Diclytra formosa et Diclytra eximia De Cand. Syst. et Prodr, — Fumaria formosa Andr. Bot. Rep. tab. 393. — Bot. Mag. tab. 1335. — Fumaria eximia Ker, Bot. Reg. tab. 50. Plante subacaule (accidentellement à tiges mono-ou di- phylles, mais peu ou point rameuses ). Souches radicantes, pro- gressives, rameuses, de la grosseur d’un doigt, très-feuillues aux extrémités, écailleuses sous terre : écailles minces, embrassantes. Feuilles lisses et glabres (comme toute la plante), érigées , d’un FAMILLE DES FUMARIACÉES. 69 vert gai en dessus, glauques en dessous, triangulaires en contour, bipennées, ou tripennées, assez semblables à celles d’un Caæro- phyllum, atteignant jusqu’à 18 pouces de long (y compris le pé- tiole) , sur 8 à 12 pouces de large ; pétioles grèles , très-longs , canaliculés en dessus , engaïînant la souche par leur base ; pen- nules primaires au nombre de 5 à 9, décrescentes : les inférieures bipennées; les supérieures simplement pennées ou pennatiparties ; folioles cunéiformes, ou lancéolées-oblongues , ou sublinéaires, pointues , en général incisées-dentées ou pennatifides, sessiles, décurrentes. Pédoncule-général (hampe) tantôt plus long que les feuilles, tantôt plus court, grêle, souvent rougeûtre, terminé par une panicule plus ou moins rameuse, tantôt pauciflore, tantôt multiflore , longue de 1 pouce à 6 pouces. Pédoncules secon- daires longs de quelques lignes à 1 pouce, garnis à leur base d’une bractée linéaire-lancéolée. Pédicelles plus courts que les fleurs. Bractéoles subulées, plus courtes que les pédicelles , de couleur pourpre (de même que les bractées des pédoncules se- condaires ). Sépales ovales ou ovales-lancéolés, pointus, étroits, 3 à 4 fois plus courts que la corolle. Corolle longue de 6 à 10 li- gnes; capuchons d’un pourpre-noirâtre. Sihicule glauque avant la maturité, longue d'environ 3 lignes, sur 1 :/, ligne à > li- gnes de large, cuspidée par un style ordinairement plus long que les valves. Cette espèce, indigène dans l’Amérique septentrionale, se cul- tive dans les parterres. Elle fleurit durant presque tout l’été. Genre ADLUMIA. — Adlumia Rafin. Sépales 2, denticulés, supra-basifixes. Pétales 4 (soudés ‘presque jusqu’au sommet en corolle comprimée, ovale- oblongue, ringente), marcescents : les deux extérieurs gib- beux à leur base; les deux intérieurs linéaires-spathulés. l'ilets soudés presque jusqu’à leur sommet en deux andro- phores linéaires-lancéolés, adnés inféricurement au tube de la corolle, prolongés chacun au-delà de sa base en une petite glandule. Ovaire tétragone-ancipité , rétréci aux . 70 CLASSE DES RHÉADÉES. 2 bouts; ovules renversés, campylotropes, uni-sériés sur chaque placentaire. Style grêle, tétraèdre-ancipité. Stig- mate comprimé , cunéiforme-rhomboïdal , échancré , qua- dri-denticulé. Silique grêle, fusiforme, tétragone-anci- pitée (comprimée bilatéralement), cuspidée, bivalve, 5-12- sperme; valves naviculaires, un peu carénées. Graïînes sses, subréniformes, un peu comprimées , non-strophio- lées. Herbe vivace, sarmenteuse. Feuilles bipennées ou tripen- nées : une ou plusieurs des ramifications du pétiole-commun cirrifères. Vrilles filiformes, spiralées, rameuses. Inflores- cence centrifuge , tantôt en grappes corymbiformes, tantôt paniculée. Pédoncules-communs courts, inclinés. Pédicelles fiiformes, pendants. Fleurs subunilatérales, assez grandes, de couleur rose. Bractées et bractéoles minimes, subulées. Sépales très-petits. Capuchons des pétales extérieurs étalés, petits, ovales-cymbiformes, acuminulés, munis d’une ca- rène dorsale nerviforme : gibbosités basilaires peu mar- quées de sorte que la corolle n’est que légèrement échancrée à sa base. Lame des pétales intérieurs cochléariforme, à carène dorsale formant une crête prolongée au-delà du sommet du capuchon en languette arrondie : capuchons très-petits, hémisphériques. Androphores linéaires-lancéo- lés au sommet, égaux, trinervés ; filets capillaires, très- courts. Ovaire presque linéaire, plus long que le style. Stigmate comprimé en même sens que l'ovaire, bordé d'un bourrelet papilleux à 4 dents presque égales. Silique rec- tiligne, rétrécie aux deux bouts, cuspidée par lestyle (plus court que les valves); valves chartacées, très-minces, uni- nervées , finement striées ; placentaires filiformes, superf- ciels. Graines petites, noires, luisantes; périsperme presque en fer à cheval. Embryon minime, dicotylédané; radicule columnaire, obtuse; cotylédons très-courts, arrondis, di- vergents. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre: ADLUMIA CIRRIFÈRE. — Ædlumia cirrhosa Rafin. in Desv. FAMILLE DES FUMARIACÉES. 71 Journ. de Bot. 1809, v. 2, p. 169.—Corydalis fungosa Vent. Choix. tab. 19. — Fumaria fungosa Wild. Plante tres-glabre et lisse, haute de 3 à 4 pieds. Tiges ra- meuses , grimpantes , très-grêles , cannelées. Feuilles longues de 2 à 5 pouces (y compris la partie indivisée du pétiole, laquelle est tantôt plus longue, tantôt plus courte que la partie ramifiée) ; pennules primaires au nombre de 5 à 9 ; pennules secondaires 3-ou 5-foliolées ; folioles ovales, ou obovales, ou cunéiformes , ou sublancéolées, pointues, ou obtuses, tantôt très-entières, tan- tôt trifides, où tridentées, courtement pétiolulées, glauques. Grappes ou panicules lâches , subunilatérales, en général beau- coup plus courtes que les feuilles. Pédicelles aussi longs ou plus longs que la fleur. Fleurs longues de 6 à 8 lignes. Silique longue de 5 à 6 lignes, large de 1 ligne. Graines du volume de celles du Pavot. Cette plante , indigène dans le nord des États-Unis et au Ca- nada, mérite d’être cultivée dans les jardins. Elle fleurit pendant tout l’été, et se plaît dans les localités humides ou ombragées. Secrion Il. CORYDALINÉES. — Corydalineæ Reichb. Sépales (nuls dans les Bulbocapnos) latéraux. Pétales non-persistants : les deux extérieurs (l’un supérieur, Vautre inférieur ) dissemblables, inégaux; le supé- rieur (libre, ou plus souvent soudé en court tube avec les onglets des pétales intérieurs et la partie corres- pondante de l’androphore antéposé) plus grand, éperonné ou gibbeux à sa base; l’inférieur non-gib- beux ni éperonné, toujours libre. Androphores iné- gaux : le supérieur plus large, prolongé postérieure- ment en appendice charnu (calcariforme); l’inférieur inappendiculé. Pistil curviligne. Style plus ou moins géniculé etascendant, en général continu avec l'ovaire et persistant. Péricarpe (silique, ou silicule, ou par 72 CLASSE DES RHÉADÉES. exception capsule vésiculeuse) bivalve, non-articulé au pédicelle, polysperme, ou oligosperme : placen- taires filiformes ou nerviformes , intervalvaires, per- sistants. Graines à tégument testacé.— Inflorescence centripète. Fleurs obliquement horizontales, ou (par exception ) pendantes, disposées en grappes simples. Genre CALOCAPNOS. — Calocapnos Spach. Sépales 2, supra-basifixes. Pétales 4: e supérieur épe- ronné , soudé inférieurement en tube avec les onglets des pétales intérieurs et la partie correspondante de l’andro- phore antéposé; le pétale inférieur un peu gibbeux à sa base. Androphore supérieur prolongé en éperon linéaire, rectiligne, épaissi et onciné au sommet, adné au bord in- férieur de l’éperon du pétale; androphore inférieur libre. Ovaire comprimé, oblong ; ovuies amphitropes, horizon- taux, unisériés sur chaque placentaire. Style conique-su- bulé, tétragone. Stigmate comprimé (en sens inverse de l'ovaire}, subréniforme, bordé de huit denticules égales. Si- licule ovale-lancéolée, ou oblongue-lancéolée, comprimée, cuspidée, oligosperme ( par avortement ); valves presque planes, uni-nervées. Graines lisses, lenticulaires, strophio- lées : strophiole comme stipitée, ascendante, cymbiforme, étroite, presque aussi longue que la graine, Embryon mi- nime, dicotylédoné. Herbe vivace. Racine grosse, rameuse, pivotante, poly- céphale. Tiges peu ou non rameuses, anguleuses , feuil- lées. Feuilles bipennées ou pennées, pétiolées (les supé- rieures pennatiparties, sessiles); folioles pennatiparties ou pennatifides. Fleurs assez grandes, en grappe terminale très-dense (ordinairement subsessile). Pédoncule-commun dressé. Pédicelles grêles , plus ou moins déclinés après la floraison. Bractées foliacées : les inférieures grandes, pal- matifides ; les supérieures entières, plus petites. Sépales mi- nimes, membraneux, subulés au sommet, prolongés au- FAMILLE DES FUMARIACÉES. 735 delà de leur base en appendice fimbrié. Corolle d’un jaune pâle dans sa partie inférieure , d’un jaune orange dans sa partie supérieure ; capuchons des pétales intérieurs d’un pourpre noirâtre. Eperon du pétale supérieur comprimé, descendant, curviligne, très-obtus, Capuchon des deux pétales extérieurs mucroné, uni-caréné; carène en forme de crête membraneuse. Pétales intérieurs à capuchon cym- biforme-hémisphérique, tri-apiculé au sommet, tri-caréné au dos: la carène médiane plus saillante , ailée; les carènes latérales grosses, convexes. Androphores liguliformes, lan- céolés-subulés au sommet. Anthères subsessiles. Ovaire comprimé dorsalement , à peine rétréci à la base, insensi- blement rétréci en style. Style à peu prés aussi long que l’o- vaire, redressé au sommet. Stigmate petit, mince, com- primé bilatéralement, bordé de denticules papilleuses (confluentes par la base, mais sans former de bourrelet appa- rent). Placentaires 5-10-ovulés: ovules immédiatement su- perposés. Silicule rectiligne, courte, chartacée, très-mince ; placentaires filiformes, avant la déhiscence recouverts par le bord des valves. Graines assez grosses, noires, luisantes, à peine échancrées : strophiole blanchâtre, sinueuse, obtuse, apprimée, assez grosse, attachée par un stipe très-distinct. Périsperme courbé en fer à cheval. Embryon (ponctiforme à l’œil nu) conique; cotylédons très-courts, divergents, arrondis ; radicule atténuée au sommet. L'espèce dont nous allons traiter est la seule que nous puissions rapporter avec certitude à ce genre. CaLocapnos ÉLÉGANT. — Calocapnos nobilis Spach. — Bul- bocapnos nobilis Bernh. in Linnæa, v. 8. p. 460. — Fumaria nobilis Jacq. Hort. Vindob. tab. 116. —Bot. Mag. tab. 1053. — Bot. Reg. tab. 395.—Corydalis nobilis Pers. Plante touffue, haute de 1 pied à 3 pieds. Tiges dressées , creuses, simples, ou garnies seulement vers leur sommet de quel- ques courts rameaux nus ou presque nus. Feuilles glauques, ob- longues ou ovales-oblongues en contour : les radicales atteignant . . 74 CLASSE DES RHÉADÉES. jusqu’à un pied de long ; les caulinaires graduellement plus pe- tites ; pétiole-commun anguleux, creux, assez gros ; folioles ses- siles ou subsessiles, cunciformes , ou subrhomboïdales ;, ou lan- céolées-oblongues, plus ou moins profondément découpées en la- nières tantôt sublinéaires, tantôt oblongues, tantôt sublancéolées, très-entières, ou lobées, obtuses, ou pointues. Grappe terminale de la tige longue de 1 pouce à 3 pouces, multiflore ; grappes ra- méaires plus petites, quelquefois assez lâches. Bractées glauques : les inférieures cunéiformes et beaucoup plus longues que les pé- dicelles ( quelquefois même très-grandes et tout à fait conformes aux feuilles supérieures) ; les supérieures oblongues-lancéolées, ou linéaires-lancéolées , en général très-entières, quelquefois à peine aussi longues que les pédicelles. Pédicelles longs de 8 li- gnes à 1 pouce (les inférieurs beaucoup plus longs que les supé- rieurs ). Corolle longue de 8 à 12 lignes (y compris l’éperon du pétale supérieur ). Éperon gros, tres-obtus, courbé et élargi vers son extrémité, à peu près aussi long que la partie supérieure du pétale. Pétales intérieurs longs d’environ 4 lignes, débordés par les capuchons des pétales extérieurs. Androphores un peu plus courts que les pétales intérieurs. Silicule longue d'environ 6 li- gnes ( y compris le style, lequel est en général de moitié environ plus court que les valves), sur 2 lignes de large. Graines longues d'environ 1 ligne, sur autant de large. Cette espèce, indigène en Sibérie, se cultive comme plante de parterre. Son feuillage se développe dès le commencement du printemps, et la floraison, qui dure environ un mois, a lieu bien- tôt après. Genre BULBOCAPNOS.— Bulbocapnos Bernh. Sépales nuls! Pétales 4 : le supérieur éperonné, soudé inférieurement en tube avec les onglets des pétales inté- rieurs et la partie correspondante de l’androphore anté- posé; le pétale inférieur gibbeux à la base. Androphore supérieur prolongé en éperon subulé, inadhérent, un peu flexueux. Androphore inférieur libre, soudé aux onglets FAMILLE DES FUMARIACÉES. 75 des pétales inférieurs. Ovaire comprimé, oblong-lancéolé ; ovules amphitropes, subhorizontaux , uni-sériés sur chaque placentaire. Style linéaire-lancéolé , subtétragone, persis- tant. Stigmate comprimé (en sens inverse de l'ovaire), subréniforme, bordé de 6 ou 8 mamelons papilleux. Sili- que ovale-lancéolée, ou oblongue-lancéolée, comprimée, cuspidée, oligosperme (par avortement); valves presque planes, finement striées. Graines lisses, lenticulaires, stro- phiolées : strophiole stipitée, courte, rectiligne, obovale. Embryon (imperceptible avant la floraison } monocotylé- doné. Herbes vivaces, à rhizome bulbiforme ou irrégulière- ment tubéreux , ordinairement unicaule. Tige tantôt simple, tantôt rameuse, feuillée supérieurement, garnie inférieurement d’une ou de plusieurs écailles membra- neuses engaînantes. Feuilles biternées, longuement pétio- lées ; folioles 2-5-lobées. Grappes assez lâches, ordinaire- ment multiflores. Pédoncule-commun dressé, Pédicelles défléchis et plus ou moins déclinés après la floraison. Brac- tées indivisées ou palmatifides, foliacées. Pétales blancs, ou rougeâtres, ou jaupâtres : éperon obtus ou pointu, plus ou moins curviligne, un peu comprimé bilatérale- ment. Capuchon des deux pétales extérieurs mucronulé, uni-caréné : carène nerviforme. Pétales intérieurs à lame spathulée-obovale, tricarénée; carène médiane aliforme; carènes latérales nerviformes, fongueuses. Androphores liguliformes , linéaires-lancéolés au sommet. Anthères subsessiles, Ovaire comprimé dorsalement, à peine rétréci à la base, insensiblement rétréci en style. Style ascendant ou redressé, comprimé bilatéralement, à peu près aussi long que l'ovaire. Stigmate mince, comprimé bilatéralement ; mamelons papillifères égaux ou presque égaux, blan- châtres, confluents en bourrelet très-étroit. Placentaires 9-12-ovulés ; ovules immédiatement superposés. Silique rectiligne, chartacée, très-mince, plus ou moins bosselée, un peu renflée; placentaires filiformes, avant la déhiscence . 76 CLASSE DES RHÉADÉES. recouverts par le bord des valves. Graines assez grosses, noires , luisantes , à peine échancrées : strophiole mince, condupliquée, blanchâtre, non appliquée sur la graine, attachée moyennant un stipe court, Embryon développant dans la germination un seul cotylédon et point de plu- mule; le collet se renfle en tubercule dans le courant de l’année, et l’année suivante seulement ce petit tubercule produit la première feuille. Les Bulbocapnos sont connus sous le nom vulgaire de Fumeterre bulbeuse. Ce sont des plantes élégantes et très- précoces, dont plusieurs se cultivent fréquemment dans les parterres. Leur suc-propre est brunâtre et légèrement amer. Les fruits mürissent avant la fin du printemps, et, dès que la dissémination a eu lieu, les feuilles, ainsi que la tige de la plante, se dessèchent et disparaissent compléte- ment; ce n’est qu’au printemps suivant que le tubercule, qui continue à végéter sous terre, en repousse de nouvelles. Le genre renferme cinq ou six espèces, dont voici les plus notables : À. Tubercule subglobuleux , petit, déprime aux deux extre- mités ; racines fasciculées à l'extrémité basilaire. Tige Q A .\ . squamifère au-dessous de la première feuille. Burrocarnos pe Hazzer.—Bulbocapnos Halleri Spach. — x : À BRACTÉES LACINIÉES. — Bulbocapnos digitatus Bernh. in Linnæa, v. 8, p. 469. — Capnoides solida Mœnch. — Fumaria solida Smith, Engl. Bot. tab. 1471. — Bot. Mag. tab. 231. — Fumaria Halleri Wild. — Flor. Dan. tab. 1224. — Borkhausenia solida Fior. Wetterav.— Corydalis solida Svensk Bot. tab. 531.— Corydalis digitata Pers. — Corydalis Halleri Hayn. Arzn. fasc. 5, 3. — Corydalis bulbosa De Cand. Flor. Franç. — Corydalis pumila Rei- chenb. Flor. Germ. Excurs. — Corydalis angustifolia De Cand, Syst. et Prodr.— Fumaria angustifolia Marsch. Bieb. FAMILLE DES FUMARIACÉES. 77 — Fumaria minor Roth. — Bractées palmatifides ou inci- sées-dentées, ordinairement cunéiformes ou flabelliformes. — Ê : À BRACTÉES INDIVISEES. —Bulbocapnos fabaceus Bernh. 1. c. — Fumaria fabacea Retz. — Fumaria intermedia Ebrh. —Schk. Handb. tab. 194. — Corydalis fabacea Pers. —Hayn. Arzn, fase. 5, 2. — Corydalis caucasica De Cand. Syst. et Prodr. — Fumaria caucasica Marsch. Bieb. — Corydalis pauciflora Pers. — Bractées ovales, ou obovales, ordinairement très-entières. Folioles cunéiformes , ou subrhomboïdales , 2-ou 3-parties , ou 2-5-fides, ordinairement opposées : segments obovales, ou oblongs-obovales , ou oblongs , ou sublinéaires, obtus. Éperon du pétale obtus , à peu près aussi long ou un peu plus long que la fleur. Éperon de l’androphore très-pointu au sommet, 2 fois plus court que celui du pétale. Silique lancéolée , ou ovale-lan- céolée, ou oblongue-lancéolée. Plante haute de quelques pouces à un pied, très-glabre et lisse, croissant en touffes. Tubercule du volume d’une Prune- Mirabelle , subglobuleux , déprimé aux deux bouts, recouvert d’une sorte d’écorce jaunâtre (laquelle se détache chaque prin- temps comme les tuniques extérieures des oignons), blanc et so- lide à l’intérieur, couronné (au printemps) par les écailles du bourgeon , lequel est presque toujours unicaule. Racines sim- ples ou peu rameuses, filiformes , longues de 2 à 4 pouces , fas- ciculées à l'extrémité inférieure du tubercule. Tige (souterraine dans une partie plus ou moins considérable de sa longueur, sui- vant que le tubercule est plus ou moins profondément enterré) dressée, grêle, succulente, fragile, subcylindrique , en général - simple et garnie seulement de 2 à 4 feuilles, moins souvent ra- meuse, presque toujours munie , peu au-dessus de terre, d’une grande écaille brunâtre obtuse. Feuilles dressées : les inférieures larges de 2 à 6 pouces (on ne trouve de feuilles radicales que sur les tubercules trop jeunes pour produire une tige) ; pétiole-com- mun subeylindrique, canaliculé en dessus : les trois ramifications primaires plus où moins divergentes (accidentellement 1l n’y a - os 78 CLASSE DES RHÉADÉES. que 2 ramifications), en général presque isomètres ; folioles glauques, de forme et de grandeur très-variables. Grappe tantôt lâche et pauciflore, tantôt dense et multiflore, après la floraison plus où moins inclinée au sommet et atteignant jnsqu’à 6 pouces de long. Pédicelles filiformes, longs de 3 lignes à 1 pouce (les inférieurs plus longs que les supérieurs). Bractées de même cou- leur que les feuilles : les inférieures ordinairement plus longues que le pédicelle ; les supérieures graduellement plus courtes, à peu près aussi longues que le pédicelle. Corolle longue de 6 à 10 lignes, d’un rose lavé de violet, panachée à la gorge de jaune et de pourpre-violet. Éperon subrectiligne ou plus où moins courbé, ascendant, ou horizontal , ou décliné ; capuchon du pé- tale supérieur rétus ou échancré, subhémisphérique. Pétale infé- rieur à peine débordé par le supérieur. Silique longue de 3 à 6 lignes, large de 1 */: ligne à 2 '/, lignes, plus ou moins longue- ment cuspidée par le style. Graines larges de x ligne. Cette espèce croît dans presque toute l'Europe, ainsi qu’en Orient et en Sibérie. Elle fleurit dès le commencement du prin- temps, et se plait dans les lieux ombragés légèrement humides. On la cultive comme plante d'ornement. Autrefois elle s’em- ployait en thérapeutique, aux mêmes usages que la Fumeterre officinale. B. Tubercule irrégulièrement arrondi, gros, plus ou moins déprimé, creux à l’intérieur ; racines éparses à toute la surface inférieure. Tige non-squamifere. Buzsocapnos rupÉREUx.— Bulbocapnos tuberosus Spach.— Fumaria bulbosa Linn. — Flor. Dan. tab. 605. — Corydalis bulbosa Pers. — Hayn. Arzn. Gew. fase. 5, 1. — Fumaria cava Mill. — Ehrh. — Schk. Handb. tab. 194 (radix.) — Capnoides cava Moœnch. — Corydalis cava Wahlenb. — Borkhausenia cava Flor. Wetteray. — Corydalis tuberosa De Cand. Flor. Franc. Folioles cunéiformes ou subrhomboïdales, bi- ou tri-parties , FAMILLE DES FUMARIACÉES. 79 ou 2- 5-fides, ordinairement alternes : segments ou lobes oblongs- obovales, ou oblongs, ou linéaires-oblongs, obtus, ordinairement entiers. Éperon du pétale obtus, ordinairement plus long que la fleur. Éperon de l’androphore épaissi au sommet, de moitié plus _court que celui du pétale. Silique lancéolée ou ovale-lanccolée. Plante haute de '/, pied à 1 ‘/; pied, très-glabre et lisse, tout- à-fait semblable à la précédente par le port, mais plus grande en toutes ses parties. Tubercule gros , garni à sa surface inférieure de radicelles éparses et peu nombreuses. Folioles glauques, pâles en dessous, longues de 6 à 18 lignes. Tige en général sim- ple et garnie seulement de deux feuilles. Grappe 5- 20- flore, lâche , longue de 1 pouce à 3 pouces. Bractées longues de 3 li- gnes à 1 pouce, oblongues, ou oblongues-obovales, ou obovales, ou ovales , très-entières. Pédicelles plus courts que les bractées. Corolle d’un pourpre-violet, ou blanche , panachée de jaune et de pourpre-noirätre à la gorge , longue de 8 à 12 lignes. Épe- ron horizontal ou décliné, élargi et recourbé à son extrémité. Capuchon du pétale supérieur ovale, échancré, débordant le pé- tale inférieur. Silique longue de près de 1 pouce, large de 2 :/, à 3 lignes, ordinairement acuminée aux deux bouts. Graines plus grosses que celles de l’espèce précédente. Cette espèce , qu’on cultive aussi comme plante d’ornement, babite les mêmes contrées que la précédente, mais il paraît qu’elle est plus commune dans le nord que dans le midi de l’Eu- rope ; on la trouve également dans les localités fraiches et om- bragées; sa floraison a lieu dès les premiers jours du prin- temps. Genre CAPNOIDES. — Capnoides Gærtn. Sépales 2, petits, cordiformes, denticulés. Pétales 4, libres : le supérieur éperonné; l’inférieur cochléariforme ; les 2 intérieurs courtement onguiculés, inéquilatéraux, uni-auriculés (à la base de la lame), oblongs-obovales, à peine cuculliformes au sommet. Androphores libres : le supérieur plus large, prolongé en éperon arqué, court, 80 CLASSE DES RHÉADÉÉS. inadhérent , obtus. Ovaire comprimé, oblong; ovules am- phitropes, renversés, uni-sériés sur chaque placentaire. Style géniculé et articulé au-dessus de sa base, non-per- sistant, tétraèdre. Stigmate comprimé (en sens inverse de l'ovaire), semi-luné, quadri-denticulé au bord supérieur. Silicule tétragone-ancipitée (comprimée dorsalement), ré- trécie aux 2 bouts, apiculée, 3-8-sperme (par avortement). Graines chagrinées, subréniformes , strophiolées : stro- phiole ascendante, apprimée, subovale, fimbriolée, con- dupliquée. Embryon petit, dicotylédoné. Racine vivace, rameuse, pivotante, pluri-caule. Tiges feuillées, subdichotomes, anguleuses. Feuilles bipennées ou tripennées, pétiolées. Grappes terminales et oppositi- foliées, lâches, dressées, subunilatérales, Pédicelles fii- formes, défléchis et plus ou moins déclinés après la flo- raison. Bractées petites, subulées. Sépales membraneux. Pétales jaunes ou blanchäâtres, non-fongueux. Éperon court, descendant, subrectiligne , très-obtus, comprimé bilatéralement. Capuchons uni-carénés, suborbiculaires , obtus : carène nerviforme. Pétale supérieur 5-nervé; pé- tale inférieur et pétales latéraux 3-nervés. Androphores linéaires-lancéolés. Anthères subsessiles. Ovaire court, comprimé dorsalement, à peine rétréci à la base, acu- miné. Placentaires 5-8-ovulés; ovules immédiatement su- perposés. Style filiforme, très-long, ascendant, redressé au sommet. Stigmate petit, à 4 appendices papilleux. Si- lique rectiligne, chartacée, très-mince, bosselée; placen- taires filiformes , avant la déhiscence recouverts par les bords des valves. Graines assez grosses, noires, luisantes, à peine échancrées : strophiole mince, blanche, beaucoup plus courte que la graine, attachée sur un mamelon sail- lant. Périsperme conforme à la graine. Radicule conique. Cotylédons très-courts, subovales, divergents, en germi- nation ovales-lancéolés. L'espèce suivante est la seule qui puisse être rapportée avec certitude à ce genre. FAMILLE DES FUMAMIACÉES. #1 CAPNOÏDES TOUIOURS-FLEURI, — Capnoides semperflorers Spacb. — «@ : À FLEURS JAUNES. — Æumaria lutea Lion, — Engl. Bot. tab. 588. — Borkhausenia lutea Flor. Wetterav. — — Capnoides lutea Gærtn. Fruct. 2, tab. 554. — Coryda- lis lutea Pers. — $ : À FLEURS BLANCHATRES. — Fumaria capnoides Lion. — Fumaria acaulis Jacq. Ie. Rar. tab. 554. — Corydalis capnoides Pers. Plante touffue, très-glabre et lisse, haute de '/, pied à 2 pieds. Tiges grèles, dressées , feuillues , ordinairement très-rameuses. Rameaux plus ou moins divergents. Feuilles inférieures attei- gnant 6 à 12 pouces de long {y compris la partie indivisée du pétiole) , triangulaires en contour, à 5-11 pennules primaires ; feuilles supérieures plus petites , courtement pétiolées, à 5 ou 7 pennules primaires; pennules secondaires 3- ou 5- foliolées ; folioles petites , d’un vert päle en dessus, glauques en dessous, courtement pétiolulées , cunéiformes, ou subrhomboïdales, ou ovales , ou obovales, ou cblongues-obcvales, ou suboblongues, obtuses , tantôt très-entières, tantôt bi- ou tri- lobées au sommet, ou irréguhèrement incisées-crénelées : la terminale (atteigrant jusqu’à 6 lignes de large ) de 1 à 4 fois plus grande que les la- térales. Grappes corymbiformes ou plus ou moins allongées, 5- 20-flores. Fleurs tantôt d’un jaune plus ou moins vif, tantôt blanchâtres, ou d’un jaune très-päle. Pédicelles capillaires, plus courts que les fleurs. Bractées 2 à 3 fois plus courtes que les pé- dicelles. Sépales longs à peine de 1 ligne , ovales , très-entiers, carénés au dos , brusquement rétrécis au sommet en languette ob- tuse. Pétale supérieur long de 6 à 8 lignes ; pétale inférieur et pétales latéraux un peu plus courts ; onglet des pétales latéraux à peine long de 1 ligne. Silique longue de 3 à G lignes, large de 1 ligne à 2 lignes. Graines longues de près de r ligne. Cette espèce, qu'on cultive parfois dans les parterres, est com- mune dans la région méditerranéenne , et se retrouve çà et là dans les contrées plus septentrionales de l’Europe. Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l'automne. BOTANIQUE, PHAN, T. VII. 6 . 52 CLASSE DES RHÉADÉES. Genre CYSTICAPNOS.—Cysticapnos Boerhaay. Sépales 2, petits, cordiformes à leur base. Pétales 4, libres : le supérieur gibbeux à sa base, un peu plus court que l’inférieur ; les deux intérieurs courtement onguiculés, inéquilatéraux , inauriculés. Androphores libres : le supé- rieur plus large, mais plus court que l'inférieur, gibbeux à la base, à anthère médiane sessile; l'inférieur à anthères toutes trois sessiles. Ovaire comprimé, ovale-lancéolé, tronqué au sommet: placentaires multi-ovulés ; ovules plurisériés, horizontaux, campylotropes. Style non-per- sistant, géniculé à la base, ascendant, court, claviforme , terminant le bord inférieur de l'ovaire. Stigmate petit, biparti. Capsule grosse, vésiculeuse, ovoide, mucronée, bivalve , polysperme; endocarpe et placentaires se déta- chant de l’épicarpe dès après la floraison , et formant au- tour des graines une coque membraneuse , longuement stipitée, terminée en filet capillaire bipartible (lequel est la continuation des placentaires); valves non-caduques , liées au dos des placentaires par de nombreux filets capillaires. Graines suborbiculaires , comprimées, non-strophiolées, lisses. Périsperme courbé en fer à cheval. Embryon dico- tylédoné , un peu arqué, presque aussi long que l’un des côtés du périsperme. Plante annuelle , sarmenteuse, glabre, très-rameuse. Feuilles tantôt bipennées (à peunules le plus souvent tri- foliolées), tantôt biternées; pétiole-commun souvent cir- rifère au sommet ou latéralement; folioles souvent trifides ou triparties. Grappes oppositifoliées ou axillaires, lâches, pauciflores , pendantes. Pédicelles capillaires. Bractées petites, membraneuses. Sépales divergents au sommet, membraneux , uni-nervés, presque planes , ovales-lan- céolés, pointus, irrégulièrement dentés ou crénelés. Co- rolle d’an rose pâle, de grandeur médiocre. Pétales ex- térieurs équilatéraux , 9-nervés, arrondis au sommet , naviculaires, sans carène saillante, ondulés aux bords, FAMILLE DES FUMARIACÉES. 83 lesquels sont repliés en dehors ; le pétale supérieur cuculli- forme-obovale ; l’inférieur oblong, à peine élargi au som- met. Pétales intérieurs trinervés : onglet 4 fois plus court que la lame ; lame cuculliforme-spathulée, acuminulée, munie d’une crête dorsale aliforme, mince, très-entière , décurrente sur l'onglet, très-élargie supérieurement. An- drophores de moitié plus courts que les pétales intérieurs : le supérieur ovale à appendice basilaire court, obtus, tu- berculiforme; les filets des deux anthères latérales plus courts que l’anthère médiane , laquelle est sessile, et par couséquent débordée par les deux autres ; l’'androphore infé- rieur ovale-oblong , obtus, un peu plus long que le supé- rieur et ayant les trois anthères absolument sessiles. Ovaire petit, obliquement vertical, comprimé bilatéralement, beaucoup plus long que le style (lequel, au lieu d’être central, termine le bord inférieur de l'ovaire, de sorte qu’il alterne avec les placentaires), rétréci au sommet en goulot tronqué ; placentaires non-ovulifères aux deux extrémités. Stigmate à deux lanières courtes, obtuses, conniventes, finement pubérules, immarginées, Capsule pendante , presque membraneuse , finement réticulée, acuminulée aux 2 bouts, innervée, s’entr’ouvrant en 2 val- ves, lesquelles sont retenues plus ou moins par les filets vasculaires qui vont de leurs bords au dos des placentaires ; placentaires inclus, assez larges, comprimés, finalement séparables de l’endocarpe, rétrécis inférieurement en stipe bipartible, et confluents au sommet en un fil capillaire asperme. Graines noires, luisantes, petites, sabnidulantes, tronquées et à peine échancrées à leur base. Embryon beaucoup plus grand que dans toutes les autres Fumaria- cées : radicule cylindrique, columnaire, obtuse; cotylé- dons linéaires, obtus, non-divergents, un peu plus courts que la radicule (en germination , au témoignage de M. Bernhardi : ovales, pétiolés). Ce genre renferme trois ou quatre espèces, dont voici la plus notable : Te. S4 CLASSE DES BHÉADÉES. Cysricapnos p'AraiQue. — Cysticapnos africana Gærtn. Fruct..2, tab. 115. — Fumaria vesicaria Linn. — Pluck. Alm. tab. 335, fig. 3. Tiges longues de 2 à 3 pieds, tres-grêles. Folioles longues de 3 à 6 lignes, cunéiformes, ou subrhomboïdales, glanques, pétio- lulées, plus ou moins profondément divisées en 2 à 5 lobesoblongs, ou oblongs-obovales, ou obovales, obtus, ordinairement très- entiers , souvent divariqués ; pétiole commun filiforme ; vrilles bi-ou tri-furquées, spiralées. Grappes ordinairement moins lon- gues que les feuilles, 3-7-flores (quelquefois les pédoncules sont 1- ou 2-flores) : pédoncule court, filiforme; pédicelles plus courts que les fleurs. Sépales longs d'environ 1 ligne. Corolle longue de 3 à 4 lignes. Capsule du volume d’une grosse cerise, glauque avant la maturité. Graines du volume de celles du Pavot. Cette plante , remarquable par la structure de son fruit, est indigène au Cap de Bonne-Espérance. Secrion I. FUMARINEES. — Fumarineæ Reichb. Sépales latéraux. Pétales non-marcescents, libres : les deux intérieurs (l’un supérieur, l’autre inférieur ) dissemblables, inégaux : le supérieur éperonné à sa base; l’inférieur non-gibbeux ni éperonné. Andro- phores inégaux , cohérents inférieurement aux bords du pétale correspondant : le supérieur plus large, prolongé postérieurement en appendice charnu (soit calcariforme, soit glanduliforme); l’inférieur imap- pendiculé, libre. Style ascendant, articulé au sommet de l’ovaire, caduc. Péricarpe indéhiscent (mais sépa- rable en deux valvules), monosperme (sans placentaire apparent), articulé au pédicelle, caduc à la maturité. Graine attachée vers la base de la loge : tégument mince, presque membraneux. — Inflorescence cen- \4 FAMILLE DES FUMARIACÉES. 0 tripète. Fleurs dressées ( du moins en préfloraisou et pendant l’anthèse), disposées en grappes simples. Genre FUMARIA. — f'umaria (Lann.) Bernh. Sépales 2, carénés, prolongés au-delà de leur base, Pé- tales 4, non-persistants : le supérieur éperonné ; l’inférieur cochléariforme; les 2 intérieurs courtement onguiculés, à lame inéquilatérale, uni-auriculée à la base. Androphore supérieur prolongé en éperon curviligne. Ovaire ovoïde, ancipité; ovule renversé, campylotrope, attaché un peu au-dessus du fond de la loge. Style filiforme, subtétragone. Stigmate comprimé, bicorne, presque semi-luné, mucro- nulé au sommet. Carcérule presque drupacé, subglobuleux, immarginé, un peu comprimé bilatéralement. Graine con- forme au péricarpe, ombiliquée, lisse, non-strophiolée ; périsperme obréniforme; embryon subhorizontal, petit, dicotylédoné. Racine annuelle, pivotante. Tiges rameuses, feuillées, Feuilles décomposées ; pennules 5-7-foliolées ; folioles pale matifides, ou ternatiparties, ou pennatifides, ou penna- tiparties , ou bipennatiparties; pétiole commun non-cirri- fère, mais souvent préhensile et plus ou moins tortillé. Grappes terminales et oppositifoliécs , denses, multiflores, dressées , pédonculées, Pédicelles épaissis et cupuliformes au sommet, dressés avant et pendant l’anthèse, plus tard quelquefois recourbés ou résupinés. Fleurs petites ou de grandeur médiocre , pendant l’épanouissement oblique- ment horizontales. Sépales (quelquefois assez grands) mem- braneux, ovales, ou ovales-lancéolés, denticulés, caducs (ainsi que la corolle) peu après la floraison. Corolle blan- châtre, ou rose, ou pourpre, panachée à sa gorge de vert et de pourpre violet. Pétales mucronés, uni-carénés (seule- ment vers leur sommet) : les deux extérieurs quinqué- nervés (le supérieur 2 fois plus large mais un peu plus 86 CLASSE DES RHÉADÉÉS. court que l’inférieur, à éperon comprimé, curviligne, tres- obtus, descendant, plus court que la partie naviculaire), à carène immarginée; les 2 intérieurs tri-nervés, à onglet large mais beaucoup plus court que la lame, laquelle est oblongue-spathulée, presque plane inférieurement et mu- nie vers son sommet d’une carène marginée. Androphores trinervés , filiformes peu au-dessus de leur base : le supé- rieur ovaie-lancéolé à sa base, prolongé en éperon inadhérent, subclaviforme, décliné, à peu près de moitié plus court que l’éperon de la corolie; l'androphore infé- rieur linéaire-lancéolé; anthères subsessiles. Ovaire acu- miné ou obtus, charnu, plus court que le style, un peu comprimé bilatéralement. Style géuiculé au-dessus de sa base, ou non-géniculé, très-mince. Stigmate prolongé de chaque côté en un petit appendice finement papilleux. Carcérule petit, tantôt lisse , tantôt finement tuberculeux, ombiliqué ou apiculé, rétréci à sa base, rempli par la graine, charnu avant la maturité, finalement crustacé et séparable ; endocarpe testacé, séparable en deux valvules. Graine plus ou moins profondément ombiliquée au bout correspondant au sommet de la loge (où l’endocarpe offre une bosse saillante en dedans), légèrement échancrée à la base; tégument brunâtre. Périsperme jaunâtre. Embryon presque égal en longueur au diamètre du périsperme ; ra- dicule subcolumnaire, un peu épaissie au sommet; cotylé- dons (en germination lancéolés-linéaires, pétiolés) linéaires- oblongs, obtus, un peu divergents, de moitié à peu près plus courts que la radicule. Les deux espèces que renferme ce genre sont connues sous le nom vulgaire de Fumeterres; toutes leurs parties renferment un suc-propre très-amer, Ces plantes s’em- ploient assez fréquemment en thérapeutique, à raison de leurs propriétés dépuratives et apéritives. A. Segments des folioles non-canaliculés, tantôt linéaires, tantôt plus ou moins élargis vers leur sommet. Pédicelles FAMILLE DES FUMARIACÉES. 87 fructifères tantôt dressés, tantôt résupinés, tantôt recour- bés. Fleurs de grandeur très-variable. Sépales de moitié à 3 fois plus courts que les pétales. Carcérule ombilique, ou rarement apiculé. Style non-géniculé, 2 à 3 fois plus long que l'ovaire. FumartA OFFICINAL. — Fumaria officinalis Spach. — 0 : Commun (vulgaris). — Fumaria officinalis Linn. — + Engl. Bot. tab. 589. — Flor. Dan. tab. 940. — Fumaria densiflora De Cand. Cat. Hort. Monsp.—Pétiole non-préhen- sile; segments des folioles linéaires ou sublineaires. Fleurs (ordinairement d’un rose vif) de grandeur médiocre. Pédi- celles fructifères dressés ou subrésupinés. Carcérule ordi- nairement ombiliqué. — $ : PRÉHENSILE (prehensilis). — Fumaria capreolata Lino. . —De Cand. Ie. Rar. tab, 34 (1)—Engl. Bot. tab. 943 (2).— Fumaria major (Badarr.) Reichb. Flor. Germ. Excurs. (3) —Fumaria media Lois. (2)—Fumaria prehensilis Kit. (2) — Pétiole préhensile, plus ou moins tortillé ; segments des folioles en général plus ou moins élargis. Fleurs plus ou moins grandes. Pédicelles fructifères souvent recourbés ou résupi- nés. Carcérule ordinairement ombiliqué. (1) Sous-variété à grandes flears { ordinairement blanches, panachées de pourpre-violet} età larges sépales. Pédicelles fractifères le plus souvent recourbés. (2) Sous-variété, ne différant de la précédente que par des sépales moins larges , et des pétales d’un rose vif. (5) Sous-variété à fleurs de grandeur médiocre (a peu près comme celles de la variété «, tantôt blanchâtres, tantôt d’un rose plus ou moins vif). Pédicelles-fructifères tantôt recourbés, tantôt résupinés, tantôt dressés. Ces sous-variétés, de même que les trois variétés principales que nous avons signalées ici, offrent une foule de formes intermédiaires qu'il serait impossible de caractériser. 58 CLASSE DES RHÉADÉES® — y : À periTes FLEURS (micrantha). — Fumaria Vaillantii Lois. Not. — Vaill. Bot. Par. tab. 10, fig. 6. — Reichb. Plant. Crit. I, fig. 103. — Fumaria parviflora Svensk Bot. tab. 554. — Pétiole non-préhensile ; segments des folioles linéaires ou sublinéaires. Fleurs petites (ordinairement d’un rose pâle). Pédicelles fructiferes courts, dressés. Carcérule quelquefois apiculé. Racine grêle, fibreuse et rameuse inférieurement, le plus sou- vent pluri-caule. Tiges longues de quelques ponces à 1 pied, (dans les varictés & et y), ou jusqu’à 3 pieds et plus (dans la variété 6, lorsqu'elle croit dans des haies ou autres localités hu- mides et ombragées) , très-glabres et lisses (de même que toutes les autres parties de la plante), glauques ou rougeätres, pami- culées (parfois peu rameuses, lorsque la plante croît dans des localités très-arides ), tantôt dressées ou ascendantes, tantôt dif- fuses, tantôt s’accrochant aux corps voisins moyennant ses pé- tioles. Feuilles tantôt courtes , tantôt atteignant 3 à G pouces de long, d’un vert plus ou moins glauque, tantôt pennées, tantôt bi- ou tri-pennées ; folioles alternes ou opposées, pétiolulées, ordi- pairement cunéiformes ou subrhomboïdales en contour, longues de 1 ligne à G lignes : segments linéaires, ou linéaires-oblongs, ou oblongs, ou lancéolés-oblongs , ou lancéolés-chovales, ou oblongs-obovales , ou flabelliformes , ou cunéiformes , obtus , ou pointus , quelquefois mucronés. Grappes longuement ou courte- ment pétiolées, plus ou moins denses : les florifères quelquefois très-courtes ; les frucufères longues de :/, pouce à 3 pouces. Pédicclles longs de 1 ligne à 3 lignes. Bractées linéaires- lanccolées ou subulées, plus ou moins denticulées, un peu caré- nées au dos , tantôt aussi longues ou un peu plus longues que le pédicelle , tantôt jusqu’à deux fois plus courtes que le pédi- celle. Sépales ovales, ou ovales-lancéolés, ou oblongs-lancéolés, pointus , trinervés, arrondis ou échancrés à la base, tantôt plus larges que le tube de la corolle , tantôt plus étroits. Corolle lon- gue de 2 à 6 lignes. Ovaire obtus ou acuminé. Carcérule long de :/, ligne à 1 ligne, brunâtre à la maturité. Cette espèce est commune en Europe, ainsi qu’en Orient et dans FAMILLE DES FUMARIACÉES. 59 l'Afrique septentrionale. Elle fleurit depuis la fin du printemps jusqu’en automne , et croit indifféremment dans toute espèce de sol, mais de préférence dans les localités découvertes telles que les champs en friche, les jardins, les vignobles, etc. La variétc 8 est plus commune dans le midi que dans le nord ; la variété + se trouve principalement dans les terrains tres-arides. B. Segments des folioles canaliculés, filiformes, sublinéaires. Pédicelles fructifères toujours dressés. Fleurs très-petites. Sépales minimes. Style géniculé ou bi-geniculé vers son milieu, à peine plus long que l'ovaire. Carcérule toujours apicule. FumariA 4 PETITES FLEURS. —Fumaria parviflora Lamk.— Reichb. Plant. Crit. v. 1, fig. 102. —Vaill. Bot. Par. tab. 10. fig. 5. — Eogl. Bot. tab. 590. — Fumaria tenuifolia Fur. Wetterav. — Fumaria leucantha Vivian. (ex Reichb.) Plante ayant le même port que le Fumaria officinalis, mais facilement reconnaissable à ses feuilles plus glauques, découpées en lanières très-étroites, ainsi qu’à la petitesse de ses fleurs (or- dinairement blanchâtres ) disposées en grappes fort courtes. Tiges ordinairement diffuses ou grimpantes, atteignant jusqu’à 3 pieds de long , ou beaucoup moins (dans des localités arides). Feuilles longues de 1 pouce à 6 pouces, bi- ou tri-pennées; pétiole- commun filiforme, en général à 5 où 7 ramifications primaires tantôt alternes , tantôt subopposées ; folioles tri- ou pluri-fides, longues de 1 ligne à 4 lignes. Grappes courtement pédonculées ou subsessiles, d’abord très-denses et courtes, finalement lon- gues de pouce à 2 pouces. Pédicelles longs de ”, de ligne à 1 ligne , presque turbinés. Bractées subulées ou linéaires-lan- céolées , cuspidées, très-entières, ou denticulées, en général plus longues que les pédicelles. Sépales longs de ‘/: de ligne à ‘/; li- gne, oblongs-lancéolés, cuspidés, denticulés, arrondis où échan- crés à la base. Corolle blanche ou moins souvent rose, longue de x ligne à x ‘/: ligne. Ovaire acuminé. Carcérule obové ou subglobuleux, apiculé, long d'environ 1 ligne, ou moins. 90 CLASSE DES RHÉADÉÉS. Cette espece croît dans les mêmes contrées que la précédente, mais elle est beaucoup plus commune dans le midi que dans le nord. Genre PLATYCAPNOS.—Platycapnos Bernh. Sépales 2, carénés, prolongés au-delà de leur base. Pé- tales 4, subpersistants : le supérieur courtement éperonné; l’inférieur cochléariforme ; les 2 intérieurs courtement on- guiculés, à lame inéquilatérale, uni-auriculée à la base. Androphore supérieur prolongé en appendice glanduli- forme. Ovaire ovoïde, ancipité; ovule renversé, campylo- trope, attaché un peu au-dessus du fond de la loge. Style filiforme, tétraèdre. Stigmate trilobé : le lobe terminal long, diaphane, liguliforme, bifide au sommet; les deux lobes latéraux courts, gros, cunéiformes, papilleux. Car- cérule cartilagineux , comprimé , elliptique , marginé. Graine obovale, comprimée, très-finement réticulée, non- strophiolée; périsperme conforme à la graine; embryon vertical, petit, dicotylédoné. Racine annuelle, pivotante. Tiges rameuses, feuillées. Feuilles bi-ou tri-pennées; pétiole-commun filiforme, non- préhensile; folioles bi-ou tri-parties, ou pennatiparties : segments linéaires-filiformes. Grappes terminales et oppo- sitifoliées, très-denses, multiflores, dressées, pédonculées. Pédicelles claviformes, très-courts, d’abord dressés, puis réfléchis. Bractées subulées, plus longues que les pédicelles. Fleurs obliquement horizontales pendant l’anthèse, puis renversées. Calice et corolle ne tombant que peu avant la maturité du fruit. Sépales oblongs-lancéolés , cuspidés , minimes, membraneux, trinervés. Corolle assez petite, blanchâtre, ou d’un rose plus ou moins vif, panachée à sa gorge de vert, de jaune et de violet. Pétales subobtus, uni-carénés vers leur sommet : les 2 extérieurs 5-nervés (le supérieur trois fois plus large et non-débordé par l'infé- rieur, à éperon très-court, très-obtus, comprimé, descen- - FAMILLE DES FUMARIACÉES. 91 dant), à carène immarginée ; les 2 intérieurs presque aussi longs que les extérieurs , 3-nervés, à onglet large, linéaire, 3 fois plus court que la lame (laquelle est linéaire-spathu- lée, plus large que le pétale inférieur, presque plane infé- rieuremént, et munie vers son sommet d’une caiène en forme de crête). Androphores 5-nervés, filiformes dans leur moitié supérieure : le supérieur plus large (ovale-lan- céolé à sa base) et un peu moins long que l’inférieur (oblong- lancéolé). Anthères portées sur des filets capillaires très- courts. Ovaire petit, comprimé dorsalement, acumi- nulé, charnu, beaucoup plus court que le style. Style mince, non-géniculé. Carcérule petit, un peu rugueux, subobtus, rétréci à la base ou aux deux bouts, épaissi en bourrelet aux bords, incomplétement rempli par la graine : épicarpe charnu avant la maturité, finalement cartilagi- ueux et recouvert par une pellicule séparable; endocarpe membraneux , inadhérent. Graine petite, obtuse aux deux bouts, non-échancrée à la base; tégument extérieur d’un brun de châtaigne. Périsperme blanc. Embryon beaucoup plus court que le périsperme : radicule subconique, obtuse ; cotylédons courts, oblongs, obtus, un peu divergents. L'espèce suivante est la seule qu’on puisse rapporter avec certitude au genre, PLarycapnos À Épis.—Platycapnos spicata Bernh. in Lin- næa, v. 8, p. 471. — Fumaria spicata Linn. Plante lisse et très-glabre. Racine grêle, rameuse inférieure- ment , en général pluricaule. Tiges longues de quelques pouces à 2 pieds, dressées , ou ascendantes, ou diffuses, ordinairement très-rameuses, plus ou moins glauques. Feuilles longues de 1 pouce à 6 pouces, très-glauques; folicles longues de 2 à 6 lignes : segments souvent mucronulés. Grappes plus ou moins longuement pédonculées , d’abord courtes et capituliformes , fi- nalement spiciformes et longues de 4 lignes à 1 pouce : rachis gros, roide, rectiligne. Pédicelles recouvrants : les fructifères longs au plus de :/ ligne. Sépales environ 4 fois plus courts que ts dl 92 CLASSE DES RHÉADÉES. la corolle. Corolle longue de 2 lignes. Capuchon du petale su- périeur moins large que la partie inférieure. Carcérule long de 1 ‘/: ligne, large de 1 ligne , d’un brun jauvâtre à la maturité. Cette plante est commune dans toute la région méditerra- néenne. Sa floraison dure tout l'été. Elle possède des propriétés médicales analogues à celles des Fumeterres. CENT DEUXIÈME FAMILLE. LES RÉSÉDACÉES. — RESEDACEÆ. Resedaceæ De Cand. Théor. Élém. ed. 1, p. 214. — Bartl. Ord. Nat. p.258. — Cruciferæ tribus III : Coilocarpicæ Reichenb. Consp. p. 486. — Cruciferæ tribus LIT : Acroschistæ s. Corlocarpiceæ, Rei- chenb. Syst. Nat. p. 261. CAE Fe » Cette famille ne se compose que d’environ vingt es- pèces, là plupart comprises par Linné dans son genre Reseda , et presque toutes indigènes dans les contrées » EL presq - voisines de la Méditerranée. Du reste, malgré la struc- ture anomale de leurs organes floraux , les Resedacées, à notre avis, méritent à peine d’être séparées des Cap- paridées. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes, ou (seulement quelques espèces) sous-ar- brisseaux. Tige et rameaux cylindriques cu anguleux, inarticulés. Sucs-propres aqueux. Feuilles éparses , simples ( entières , ou pennatifides, ou pennatiparties), non-stipulées, mais souvent accom- pagnées, à leur base, de ? glandules, ou de deux dents subulées. Fleurs hermaphrodites (excepté dans lOchradenus , où elles sont par avortement dioïques), irrégulières (dans quelques espèces presque régulières), disposées en grappes terminales. Pédicelles épars, accompagnés d’une bractéole basilaire subulée. Calice inadhérent, persistant, herbacé, 4-7-parti ‘accidentellement, dans le Aesedella, 2-ou 3-parti) ; 94 CLASSE DES RHÉADÉES. sépales inégaux , ou moins souvent presque égaux , dis- tants ou subimbriqués en estivation. Réceptacle en général stipitiforme et oblique. Disque ( nul dans quelques espèces ) soit inadhérent, charnu, irrégulièrement cupuliforme, engaînant Île stipe réceplaculaire et prolongé postérieurement en ap- pendice squamiforme ; ou bien réduit à une squamule (soit charnue, soit pétaioïde) insérée devant les sépales supérieurs, tandis que sa partie inférieure se confond avec le stipe réceptaculaire. Pétales en même nombre que les sépales ét interpo- sés (par exception nuls, ou par avortement en moindre nombre que les sépales), non-persistants, distants en estivation, mégaux (les supérieurs plus grands que les inférieurs), insérés au fond du calice, en général dissem- blables et munis d’un appendice dorsal palmati-parti. Etamines en nombre indéfini (10 à 40 ; en général environ 20; dans le Resedellu seulement au nombre de 3 et placées devant les sépales supérieurs), uni-ou bi- sériées, insérées soit aux bords de la cupule du disque (lorsque celui-ci est complet et inadhérent; dans ce cas les étamines sont périgynes), soit au stipe réceptaculaire (lorsque Je disque est incomplet et confondu inférieu- rement avec le stipe réceptaculaire), soit au fond du calice (lorsque le disque est nul). Filets monadelphes par la base, ou libres, persistants, ou non-persistants, subulés, en général défléchis vers la partie inférieure de la fleur.Anthèresnon-persistantes, dithèques, versatiles, basifixes, cordiformes à la base, obtuses, ou échan- crées; connectif peu apparent; bourses déhiscentes latéralement par une fente longitudinale, Pisül : en général ovaire uni-loculaire, 3-6-style, à orifice fermé seulement par la connivence de la base FAMILLE DES RÉSÉDACÉES. 95 des styles et par des replis ( alternes avec les styles) de son bord, également connivents, mais sans aucune co- hérence organique entre ces diverses parties(1) ; placen- taires suturaux, nerviformes, pluriovulés, en même nombre que les styles et alternes avec ceux-ci. Ovules campylotropes, appendants (t’est-a-dire que lexostome se trouve un peu au-dessous du sommet géométrique de l’ovule ), ordinairement nidulants. Styles coniques ou coniques-eylindracés, creux, canaliculés antérieure- ment. Stigmates (quelquefois inapparents) tronqués ou échancrés, petits, terminaux, finement papilleux. — Dans quelques espèces, le pistil se compose de plusieurs follicules distincts, chacun monostyle, uni-loculaire, uni-ou bi-ovulé, ayant ses bords rapprochés pendant la floraison , mais non-soudés. . Péricarpe en général sec et évalve, mais s’ouvrant au sommet ( d'ordinaire longtemps avant la maturité ) par suite de l’écartement des styles et des bords de lorifice : les placentaires (ordinairement polysper- mes) restant fixés aux parois (2). — Dans quelques espèces, le péricarpe est un étairion à plusieurs folli- cules mono-ou di-spermes. — Le fruit de l’Ochradenus est charnu, mais d’ailleurs conformé comme le péri- carpe normal de la famille. Graines campylotropes, appendantes (par exception renversées\, subréniformes, ou ovoïdes, quelquefois (4) Le rapprochement mutuel de ces parties ne s'opérant que peu de temps avant la floraison , il en résulte que l’ovaire des Résédacées offre en effet, jusqu'à cette époque , un orifice ouvert; mais c’est à tort qu'il a été dit par plusieurs auteurs célèbres, que cette ouverture existe pendant la floraison , et que par conséquent la fécondation s'opère directement, sans l'intervention des styles. (2) M. Reïchenbach désigne ce fruit par le nom spécial de coïlocarpe, . 96 CLASSE DES RHÉADÉES. caronculées. Tégument extérieur crustacé, souvent cha- griné. Tégnment intérieur membraneux. Périsperme nul, où mince et hwileux. Embryon plus ou moins courbé en fer à cheval. La famille des Résédacées renferme les genres suivants : Srcrion 1. RÉSÉDINÉES. — Aesedineæ Spach. (Resedeæ ct Ochradeneæ Reichenb, ) Pistil à ovaire 1-loculaire, 3-6-style : placentaires suturaux. Péricarpe polysperme, évalvef ouvert au sommet. Ochradenus Delile. — Keseda (Tourn.) Spach. — Eresda Spach.— Luteola (Tourn.) Webb.— Kesedella Webb. (1) ( Ellimia Nutt. ). Secrion Il. ASTROCARPINÉES. — “strocarpineæ Reichenb. Pistil à plusieurs follicules distincts, chacun monostyle, uni-loculaire, uni-ou bi-ovulé, ayant ses bords an- térieurs rapprochés pendant la floraison, mais Ja- mais soudés. Péricarpe étairionaire, stelliforme, à 5 à 7 follicules monospermes, ouverts antérieure- ment. Astrocarpus Necker. ( Sesamella Reichenb. ) — Caylusea Aug. Saint-Hil. e (1) M. Webb a décrit ce genre en 4856; depuis, M. Reichenbach l'a indiqué sous le même nom ( Syst. Nat. 1857.) FAMILLE DES RÉSÉDACÉES. 97 Secrion I. RÉSÉDINÉES. — esedineæ Spach. Pistil à ovaire uni-loculaire, 3-6-style : placentaires suturaux. Péricarpe polysperme, évalve, ouvert au sommet. Genre RÉSÉDA. — Reseda (Linn.) Spach. Calice G-ou T-parti : sépales (1 supérieur, 4 latéraux, 1 ou 2 inférieurs) réfléchis ou divariqués, inégaux, Pétales G ou 7, très-inégaux , dissemblables, arrondis (1), concaves, connivents, couronnés d’un appendice fimbrié : les 2 ou 3 inférieurs minimes, Disque cupuliforme, charnu, prolongé postérieurement en un large appendice de même con- sistance. Étamines 16-22, insérées à la gorge du disque ; filets scabres, libres, grèles, claviformes, non-persistants, anisomètres , déclinés avant l’anthèse, puis divariqués ; an- thères sagittiformes-elliptiques , obtuses. Ovaire anilocu- laire, oblong-trigone, courtement stipité, pendant l’anthèse horizontal : placentaires 5, nerviformes, 6-10-ovulés, alternes avec les angles. Ovules sabcampylotropes, nidu- lants, appendants. Styles 5, coniques, ou coniques-cylin- dracés, courts, connivents, canaliculés antérieurement, alternes avec les placentaires. Stigmates petits, terminaux, échancrés, finement papilleux. Péricarpe évalve, mais s’ou- vrant au sommet peu après la floraison, presque mem- braneux , trigone , ou hexagone, tri-apiculé, uniloculaire, polysperme. Graines subovales, un peu comprimées, caronculées. (4) C'est-à-dire la partie inférieure et noa-fimbriée, considérée par quelques auteurs comme l’onglet ; ces mêmes auteurs envisagent la crête dorsale de ces pétales comme la lame ; interprétation peu conforme à la nature : car la partie inférieure existe, dans le bouton, iongtemps avant la formation des appendices. NN BOTANIQUE, VPHAN. T. Vi. 98 CLASSE DES RHÉADÉÉS, Herbes annuelles ou bisannuelles. Feuilles indivisées , ou trifides, ou pennatifides. Grappes un peu lâches, brac- téolées. Fleurs jaunes, ou verdätres, ou blanches. Pédi- celles horizontaux pendant l’anthèse, plus tard soit dressés, soit penchés. Appendices des pétales divariqués dans le même sens que les sépales ; l’'appendice du pétale inférieur bi-parti ou indivisé ; celui des autres pétales 2-11-parti. Fruit érigé ou décliné, verdâtre jusqu'à la maturité , à ori- fice triangulaire; placentaires minces, fongueux. Graines lisses ou chagrinées , noires , luisantes , un peu comprimées bilatéralement, munies d’une petite caroncule blanchâtre ; périsperme mince , huileux ; embryon plus ou moins courbé. Ce geure, dans les limites que nous lui assiguons, ren- ferme les Reseda lutea Linn., Phyteuma Linn., odorata Linn., et mediterranea Linn. A, Pédicelles pendant la floraison horizontaux , puis décli- nés. Sépales pendant l'anthèse très-étales et divariqués, plus tard plus ou moins réfléchis. Péricarpe nutant, ovoide, hexagone, ésulqué, denticulé (de papilles scabres) aux angles , très-finement papilleux à la surface. Graines cha- grinées.— Feuilles tantôt subpennatifides outrifides, tantôt indivisées. Æppendices des pétales de couleur blanche : ceux des pétales supérieurs 9-ou 11-partis. Anthères rou- geatres. Risépa oporanr. — Reseda odorata Yinn. — Bot, Mag. tab. 29. — Bot. Reg. tab. 227. Pédicelles plus longs que la fleur. Sépales peu accrescents, li- néaires, ou sublinéaires, longuement débordés par les appendices des pétales supérieurs. Capsule courtement apiculée. Plante vivace ou suffrutescente dans les pays chauds, an- nuelle dans les jardins des contrées moins tempérées. Tiges nom- breuses , touffues , rameuses dès la base , ascendantes , anguleu- ses, tantôt glabres , tantôt pubescentes, longues de 6 à 18 pouces. FAMILLE DES RISÉDACÉES. 99 Rameau x ascendants ou étalés, paniculés, quelquefois papilleux aux angles. Feuilles luisantes et d’un vert gai aux 2 faces , sub- sessiles , obtuses , quelquefois un peu ondulées , en général gar- nies aux bords et sur la côte de papilles plus ou moins appa- rentes, en outre quelquefois parsemées de petits poils ; feuilles radicales et feuilles caulinaires-inférieures longues d’environ 2 pouces, toujours indivisées , oblongues-obovales, ou oblongues- spathulées; les autres feuilles tantôt lancéolées-chlongues ou oblongues , tantôt cunéiformes-trifides, tantôt (mais rarement) penuati-quinquéfides. Grappes finalement longues de 2 à 4 pou- ces. Pédicelles raides, anguleux , plus longs que les sépales. Calice glabre, ou ciliolé de papilles, large de 2 à 3 lignes. Sé- pales linéaires ou linéaires-spathulés , obtus. Pétales supérieurs subcuculliformes , bidentés et arrondis au sommet ; appendices à 6-1 1 lanières linéaires-spathulés ; les 2 ou 3 pétales inférieurs minines , cunélformes, terminés seulement par une ou deux la- nières de même forme que ceux des pétales supérieurs. Éta- mines à peu près aussi longues que Îles pétales supérieurs. Péri- carpe long d'environ 3 ligues. Graines noirâtres. Cette espèce (qu’on appelle vulgairement Reéséda, sans autre épithète, et qu’en anglais on désigne par le nom fort approprié de Mignonette) , tant recherchée comme plante d’agrément, à cause de l’odeur suave qu’exhalent ses fleurs , est originaire de l'Afrique septentrionale, et introduite en Europe depuis le mi- lieu du dernier siècle. En élevant le Réséda sur une seule tige, on peut en faire un petit arbuste d’orangerie , de plusieurs années de durée. Le Ré- séda qui fleurit en hiver s’obtient en semant la plante pendant l'été, et en conservant les jeunes pieds soit sous châssis , soit en serre. Résépa Rarronce.— Reseda Phyteuma Lion.—Jacq. Flor. Austr. tab. 132. — Gærtn. Fruct. [, tab. 75, fig. . Sépales très-accrescents, oblongs, ou oblongs-obovales, à peine débordés par les appendices des pétales supérieurs, ou plus 100 CLASSE DES RHÉADÉES. longs. Pédicelles à peine aussi longs que la fleur. Capsule cour- tement apiculée. Racine pivotante, annuelle. Tiges longues de 6 à 18 pouces, ascendantes , rameuses dès la base, anguleuses, glabres , ou pu- bescentes. Rameaux étalés, ou diffus, ou ascendants, en géné- ral paniculés. Feuilles semblables à celles du Reseda odorata et variant de même. Pedicelles raides, anguleux , souvent pu- bérules et parsemés de papilles. Fleurs larges d’environ 2 lignes. Calice fructifère large de 4 à 6 lignes. Sépales glabres, obtus, souvent denticulés de papilles. Pétales conformés comme ceux du Reseda odorata. Grappes fructiferes atteignant jusqu’à un pied de long. Capsule longue de 3 à 4 lignes. Graines brunes. Cette espèce est commune dans l’Europe méridionale. Ses fleurs sont légèrement odorantes. B. Pédicelles pendant la floraison horizontaux , plus tard dressés. Sépales pendant l’anthèse réfléchis , plus tard as- cendants. Péricarpe dressé , trigone , trisulqué, fortement papilleux à toute sa surface. Graines lisses. — Feuilles (excepté les plus inférieures) pennatiparties ou trifides. Pétales et anthères jaunes. Appendices des pétales supé- rieurs tripartis. RÉSÉDA À FLEURS JAUNES. — Reseda lutea Tinn. — Eng]. Bot. tab. 321. — Jacq. Flor. Austr. tab. 353. — Bull. Herb. tab. 281. — Dict. des Sciences Nat. Ic. Pédicelles à peu près aussi longs que le calice. Sépales linéai- res ou sublinéaires , peu accrescents , longuement débordés par les appendices des pétales supérieurs. Capsule à peine api- culée. Racine pivotante, multicaule, bisannuelle , ou subpérenne. Tiges longues de x pied à 2 ‘/2 pieds, ascendantes , ou étalées, rameuses dès la base , anguleuses, souvent parsemées de papil- les scabres. Rameaux en général paniculés. Feuilles d’un vert gai et luisantes aux 2 faces, plus ou moins fortement ondu- lées, subsessiles, glabres, ciliolées (de papilles scabres ), FAMILLE DES RÉSÉDACÉES. 101 unidenticulées de chaque côté à la base: les inférieures oblongues ou oblongues-spathulées, obtuses ; les autres la plupart pennatiparties (à partir à peu près du milieu); les supérieures profondément trifides ; lanières linéaires, ou lancéo- lées-linéaires , ou linéaires-oblongues , ou linéaires-cunéiformes , obtuses , souvent incisées , ou pennatifides , ou dentées. Grappes raides, effilées , atteignant finalement jusqu’à un pied de long. Pédicelles souvent papilleux. Pétales ciliolés (de papilles) aux bords : les deux supérieurs suborbiculaires : appendice à la- nières latérales lancéolées-falciformes, et à lanière intermédiaire lincaire-subulce ; pétales latéraux subcunéiformes, très-inéqui- latéraux, inégalement bicuspidés : appendice subcultriforme , unidenté d’un côté; pétales inférieurs suborbiculaires, presque planes , à appendice filiforme-spathulé et très-entier. Péricarpe long de 3 à 4 lignes, oblong , rétréci à la base, courtement sti- pité. Graines noires , luisantes. Gette espèce est commune en Europe, excepté dans le nord ; elle croît dans les localités sèches et découvertes, et fleurit pen- dant tout l’étc. Ses racines s’employaient autrefois en médecine, à titre de remède légèrement astringent. Genre ÉRESDA. — Æresda (1) Spach. Calice 5-parti : sépales (2 supérieurs, 2 latéraux, 1 in- férieur) dressés, presque égaux. Pétales 5, presque égaux, conformes, connivents, appendiculés. Disque cupuliforme, charnu, prolongé postérieurement en squamule pétaloïde. Étamines 9-42, insérées à la gorge du disque ; filets lisses, subulés, égaux, monadelphes par la base, divergents, marcescents ; anthères sagittiformes-elliptiques , échan- crées. Ovaire uni-loculaire, prismatique-tri-ou tétra-gone, courtement stipité, dressé; placentaires 5 ou 4, nervi- formes, correspondants aux angles, 10-12-ovulés. Ovules (1) Anagramme de Xeseda. 102 CLASSE DES RHÉADÉÉS. appendants , subcampylotropes , bisériés. Styles 5 ou 4, courts , divergents, coniques-cylindracés, canaliculés anté- rieurement , alternes avec les angles. Stigmates terminaux, tronqués, finement p2pilleux. Péricarpe évalve, mais s’ou- vrant au sommet peu après la floraison, presque membra- neux, prismatique (tri-ou tétra-gone), tri-ou quadri-apiculé, uniloculaire, polysperme. Graines réniformes, un peu comprimées , chagrinées, non-caronculées. Herbe tantôt annuelle, tantôt bisannnelle, tantôt sub- pérenne et frutescente à la base. Feuilles pennatiparties, rétrécies en pétiole. Grappes denses : les fructifères très- longues. Fleurs blanches. Pédicelles subhorizontaux pen- dant la floraison, puis dressés ou presque dressés. Pétales suborbiculaires, concaves, à appendice cunéiforme-trifide. Pistil et péricarpe conformés intérieurement comme ceux des Reseda. Graines d’un brun noirâtre ; périsperme mince, inégal; embryon courbé en fer à cheval. Ce genre est constitué par l'espèce suivante : ÉRESDA A FLEURS BLANCHES. — Éresda alba Spach. — Re- seda alba Linn. — Sibth. et Smith, Flor. Græc. tab. 459. — Barr. Ie. 587. — Reseda fruticulosa Lin. — Jacq. Ie. Rar. tab. 474. — Reseda undata Lin. Racine pivotante , quelquefois presque ligneuse, Tiges acen- dantes ou dressces, glabres, ou pubescentes, souvent paniculces, anguleuses , hautes de ‘2 pied à 2 pieds. Feuilles à segments tantôt égaux , tantôt accrescents , tantôt décrescents , planes, ou onduleux , ou crépus, décurrents , linéaires , ou lancéolés-linéai- res , ou lancéolés , ou lancéolés-oblongs , ou oblongs, obtus ou pointus. Grappes atteignant finalement jusqu’à 1 pied de long. Pédicelles plus courts que la fleur. Fleurs larges de 2 à 3 lignes. Sépales peu accrescents, plus courts que les pétales, linéairés- subulés de même que les bractées. Capsule oblongue, longue d'environ 3 lignes. Cette plante est ce ommune dans l’Europe méridionale. FAMILLE DES RÉSÉDACÉES. 105 Genre LUTÉOLA .— Luteola (Tourn.) Webb. Calice 4-parti; sépales dressés, inégaux : les 2 supérieurs plus grands. Pétales 4, inégaux, dissemblables : le supé- rieur plus grand, cunéiforme, palmatifide; les 5 autres minimes, linéaires-spathulés (les 2 latéraux très-entiers ou trifides; l’inférieur bifide ou très-entier). Disque réduit à une écaille semi-orbiculaire, insérée devant les sépales su- périeurs. Étamines 20-50, insérées au stipe de l’ovaire; filets marcescents, subulés, monadelphes par la base; an- thères sagittiformes-obovales, échancrées. Ovaire courte- ment stipité, cupuliforme, uniloculaire; placentaires 3, nerviformes, alternes avec les styles. Ovules subcampylo- tropes, appendants, unisériés en demi-cercle au sommet de chaque placentaire. Styles 3, ovales-triangulaires, in- volutés aux bords, échancrés au sommet. Stigmates inap- parents. Péricarpe évalve, mais s’ouvrant au sommet peu après la floraison, chartacé, hexagone, sex-sulqué, tricorne au sommet, uni-loculaire, polysperme. Graines subglobu- leuses ou ovoïdes, un peu comprimées, non-caronculées. Herbe tantôt bisannuelle, tantôt annuelle. Feuilles ses- siles, très-entières. Grappes denses, très-longues, bractéo- lées. Fleurs jaunes. Pédicelles horizontaux pendant la flo- raison, plus tard dressés ou presque dressés. Calice petit, peu accrescent. Péricarpe dressé, bosselé aux angles (par les graines). Graines noires, lisses, luisantes. L’espèce dont nous allons traiter constitue à elle seule le genre. LurkoLa rincrorraz. — Luteola tinctoria Webb et Berth. Phyt. Canar. — Reseda Luteola Linn. — Blackw. Herb. tab. 283. — Engl. Bot. tab. 320. — Flor. Dan. tab. 864. — Schk. Handb. tab. 129. — Svensk Bot. tab. 82. — Reseda vires- cens Horn. Cat. Hort. Hafn. — Reseda crispata Link. Plante glabre, ordinairement uni-caule, haute de 1 :/, pied à 4 pieds, en général bisannuelle (mais annuelle lorsqu'on la sème 102 CLASSE DES RHÉADÉES. au printemps ). Racine longue, pivotante. Tige dressée, grêle, effilée, raide, feuillue, en général rameuse seulement vers le som- met, ou simple, cylindrique, strice. Feuilles lisses, luisantes, d’un vert gai, tantôt planes tantôt ondulées aux bords, en général uni-dentées de chaque côté à leur base (dents subulées , petites) : les radicales (atteignant jusqu'à */, pied de long) oblongues , ou spathulées-oblongues , obtuses, roselées ; les cau- Jinaires inférieures oblongues, ou lancéolées-oblongues, rétré- cies à la base ; les supérieures linéaires ou linéaires-lancéolées , pointues, élargies à la base. Grappes nutantes avant l’épanouis- sement : les fructiferes longues de ‘/: pied à 3 pieds. Pédicelles grêles, à peu près aussi longs que le calice. Bractéoles subulées, à peu près aussi longues que la fleur. Sépales oblongs-linéaires , obtus : les 2 supérieurs plus longs , débordés par le pétale supé- rieur. Pétale supérieur 5-ou-7-fide (lanières linéaires , obtuses). Écaille du disque glabre, crénelée. Anthères jaunes. Péricarpe ovale-globuleux , ou turbiné, long d’environ 3 lignes , terminé en 4 cornes pointues (les styles) alternes chacune avec un lobe court et infléchi. Graines du volume de celles du Pavot. Cette plante, nommée vulgairement Gaude, Réséda des teinturiers, Herbe à jaunir et Herbe aux juifs (1), croit dans la plus grande partie de l'Europe, ainsi qu'en Orient et dans l'Afrique septentrionale. Elle vient de préférence dans les locali- tés à sol sec et découvert, soit pierreux , soit sablonneux. Sa flo- raison dure presque tout l'été. La Gaude se cultive dans plusieurs parties de la France, ainsi que dans d’autres contrées de l’Europe. Sa décoction dans l’eau, donne une tres-belle couleur jaune, fréquemment employée à tein- dre les étoffes soit de laine , soit de soïe ou de coton. Les plantes cultivées à cet effet sont arrachées toutes-entières , avec les racines, à l’époque où les graines commencent à mürir; on les met en (4) Ce dernier nom est dû à ce qu’au moyen âge les juifs, comme l’on sait, étaient forcés à porter une toque jaune, à la teinture de laquelle s’'employait la Gaude. FAMILLE DES RÉSÉDACÉES. 105 bottes qu’on fait sécher soit sur place, soit dans des greniers, et c’est ainsi qu’on les conserve pour l'usage. D'ailleurs la Gaude peut de même s’employer à l’état frais. On assure que les cendres de la plante contiennent beaucoup de potasse. Le suc des feuilles passait jadis pour apéritif et vulnéraire. Linné observa le premier que la grappe florifere de la Gaude suit exactement le cours journalier du soleil , même par un temps couvert ou pluvieux : c'est-à-dire, que la grappe s’incline vers l’est le matin, vers le sud à midi, vers l'ouest l'après-midi et vers le nord pendant la nuit. Secrion Il. ASTROCARPINÉES. — Æ{strocarpine«æ Reichenb. Pistil à plusieurs follicules distincts, chacun monostyle, uni-loculaire, {-ou ?-ovulé, ayant ses bords an- térieurs rapprochés pendant la floraison, mais jamais soudés. Péricarpe étairionaire, à follicules mono- spermes. Genre CAYLUSEA. — Caylusea Aug. Saint-Hil. Calice 5-parti : sépales presque égaux. Pétales 5, in- égaux , cunéiformes-orbiculaires ; carénés au dos , subcon- volutés , appendiculés. Disque scutelliforme , prolongé postérieurement en écaille charnue. Etamines 12-15 , non- persistantes , insérées au bord antérieur du disque; filets anisomètres , filiformes-spathulés, subulés au sommet; an- thères sagittiformes-elliptiques, obtuses. Gynophore court, dilaté en forme de disque au sommet. Pistil composé de 5 à 7 follicules libres, cymbiformes, verticillés autour du sommet du gynophore, ciliolés antérieurement et hiants peu après la floraison; ovules au nombre de deux dans chaque follicule, collatéraux, renversés, attachés au gv- 106 CLASSE DES RHÉADÉÉS. nophore devant le bord antérieur du follicule. Étairion stipité, à 5-T follicules membraneux , univalves, étalés en étoile, par avortement monospermes. Graines oboyales- globuleuses , fiiement scrobiculées , renversées (c’est-à-dire que l'extrémité de la radicule se trouve à la base du folli- cule), courtement stipitées ; périsperme mince; embryon courbé en fer à cheval, Ce genre , très-remarquable par la structure anomale de son pistil , est constitué par le Reseda canescens Linn. CENT TROISIÈME FAMILLE. LES POLYGALÉES. — POLYGALEÆ. Polygaleæ in Juss. Ann. du Mus. v. 14, p. 586. et Mém. du Mus. v. 1, p. 555. — R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. v. 2, p. 542, — De Cand. Prodr. v. 1, p. 321. — Bartl. Ord. Nat. p. 256. — Aug. Saint-Hil. et Moquin Tand. in Mém. du Mus. v. 17, p. 5153. — Polygalacearum tribus : Polygaleæ KReichenb. Consp. p. 120. — Polygalacearum tribus T : Polygaleæ (except. genn.) Reichenb. Syst. Nat. p. 250. La piace que les Polygalées doivent occuper dans la série des familles naturelles est loin d’être certaine, et les opinions des auteurs, à ce sujet, sont fort äiverses. Dans son genera plantarum, À. L. de Jussieu considérait cette famille comme faisant partie des Monopétales ; plus tard, à l'exemple de C. L. Richard, il lui assigna une place parmi les Polypétales, au voisinage des Violariées et des Rutacées. M. de Caudolle classe les Polygalées à la suite des Violariées et des Droséracées, avant les Trémandrées et les Pittosporées, en faisant remar- quer qu’elles offrent en outre des affinités tant avec les Fumariacées , qu'avec les Légumineuses. Suivant MM. Aug. de Saint-Hilaire et Moquin-Tandon, aux- quels on doit un excellent travail sur les Polygalées, pensent que cette famille est plus voisine des Sapin- dacées, que de tout autre groupe. Enfin, M. Rei- chenbach, dans son ouvrage le plus récent, range les Polygalées (auxquelles il réunit les Trémandrées, les Lécytidées, et les Barringtonia ) entre les Lythrariées et les Myrtacées. Quoique répandues sur tout le globe, les Polygalées abondent beaucoup plus dans la zone équatoriale, que _ 108 CLASSE DES RHÉADÉES. dans les régions froides ou tempérées. Dans le premier volume de son prodrome, M. de Candolle en énumère deux cent soixante espèces ; mais depuis, ce nombre a étéaugmenté de beaucoup par de nouvelles acquisitions. Toutes les parties des Polygalées (mais notamment l'écorce et les racines ) sont en général ou amères, ou astringentes; aussi plusieurs espèces fournissent-elles d'excellents médicaments. Un grand nombre de Poly- galées se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs. CARACTERES DE LA FAMILLE. Arbrisseaux (quelquefois volubiles), ou sous-arbris- seaux, ou herbes (soit annuelles, soit bisannuelles, soit vivaces). Sucs-propres souvent laiteux. Tiges (rarement simples) cylindriques ou légerement anguleuses ; ra- meaux alternes ou moins souvent soit opposés, soit dichotomes. Feuilles simples (trifoliolées dans une seule espèce), éparses(opposées, ou verticillées dans quelquesespèces), entières, sessiles, ou rétrécies en court pétiole, non-sti- pulées, en général sans nervures latérales apparentes. Fleurs hermaphrodites, irrégulières , en général pe- utes, diversement colorées. Pédicelles (accompagnés à leur base de trois bractées, dont l’une, plus extérieure et inférieure, est en général plus grande que les deux autres, lesquelles sont opposées) soit solitaires et axil- laires, soit groupés en grappes, ou en capitules, ou en panicules. Calice persistant ou non-persistant, à estivation quinconciale. Sépales au nombre de 5 (par exception 3 ou À ), bisériés, anisomeètres : les 3 extérieurs ( dont ? inférieurs et 1 supérieur) petits, soudés par la base, FAMILLE DES POLYGALÉES. 409 en général glumacés ou herbacés; les deux intérieurs (ou ailes) grands, pétaloïdes, libres, latéraux. Disque nul, où annulaire, ou réduit à une glandule isolée et opposée au sépale supérieur. Corolle hypogyne ou périgyne, irrégulière, non- persistante, à estivation imbricative. Pétales en général au nombre de 3, soudés par les onglets aux filets des étamines, de manière à former avec ces derniers une gaîne fendue en-dessus dans sa longueur (à l’opposite de l’axe du sépale supérieur) : l’un des pétales (dit carène) plus grand, inférieur (alterne avec les deux sé- pales inférieurs), cuculliforme, souvent à sommet trilobé ou muni d’une crête; les deux autres pétales plus petits, supérieurs (alternes avec le sépale supé- rieur et les deux sépales latéraux), connivents, or- dinairement inéquilatéraux.—Dans un certain nombre d’espèces, la corolle offre 5 pétales, dont 3 conformés et disposés comme ceux des espèces à corolle 3-pétale, et 2? autres, minimes, squamuliformes, adnés en tout ou en partie à la base de la paroi externe de la gaine corollaire, et de manière à alterner avec le pétale infé- rieur et les 2 pétales supérieurs, ainsi qu'avec les 2 sé- pales latéraux et les deux sépales inférieurs. — Dans quelques espèces, la corolle offre 2, 3, 4, ou 5 pé- tales libres et presque égaux, ou bien un seul pétale. Étamines bypogynes ou périgynes, en général au nombre de 8, sans symétrie apparente avec les autres organes floraux. Filets monadelphes dans presque toute leur longueur, ou bien seulement par leur partie inférieure, tandis que la partie libre est capillaire ; androphore souvent bifide vers son sommet ( de sorte que les étamines paraissent comme diadelphes). An- thères adnées, basifixes, monothèques, déhiscentes . 110 CLASSE DES RHÉADÉES. par un pore apicilaire, ou par une valvule apicilaire. — Un petit nombre d’espèces (ayant aussi des pétales libres) offrent 1, 3, 4, ou 5 étamines libres, à bourses dithèques et déhiscentes par des fentes longitudinales. Pistil : Ovaire inadhérent, plus ou moins comprimé (de manière que ses deux faces sont parallèles aux deux sépales intérieurs, l’un des bords opposé au pé- tale inférieur , et l’autre alterne avec les pétales supé- rieurs ), bi-loculaire , ou (dans quelques espèces) uni- loculaire (par l’avortément de l’une des loges); cloison dirigée en sens contraire de la largeur de l'ovaire, pa- rallèle au pétale inférieur, alterne avec les pétales supé- rieurs. Ovules anatropes, solitaires dans chaque loge et suspendus un peu au-dessous du sommet de l'angle in- terne. Style indivisé, terminal (latéral dans les espèces à ovaire uni-loculaire par avortement), plus ou moins courbé, comprimé dans le sens de la cloison, tres- souvent dilaté supérieurement, ou bien irrégulièrement lobé et creusé soit au sommet soit latéralement. Stigmate continu, quelquefois accompagné d’une houppe de poils collecteurs, tantôt terminal, tronqué ou bilobé, tantôt identique avec les parois d’une cavité du style. Péricarpe capsulaire et en général membraneux (s’ouvrant par les deux bords extérieurs de manière que la cloison reste le plus souvent indivise et que la loge se partage dans son milieu ), ou samaroïde, ou carcérulaire, ou drupacé, ou baccien, biloculaire, ou uni-loculaire. Graïnes anatropes, solitaires, suspendues, ordinai- rement ovoides ou claviformes (comprimées dans quel- ques espèces), en général caronculées. Tégument le plus souvent double : l’extérieur crustacé ; l’intérieur membraneux. Chalaze basilaire relativement au péri- FAMILLE DES POLYGALÉES. 411 carpe. Hile subapicilaire, latéral. Périsperme charnu (dans quelques espèces nul ou presque nul). Embryon rectiligne (légèrement arqué dans quelques espèces ), axile, à peu près aussi long que le périsperme : radicule supère , ordinairement cylindrique et plus courte que les cotylédons ; cotylédons un peu convexes à l’exté- rieur , ordinairement ovales ou elliptiques, en géné- ral prolongés au-delà du point d’attache de la radicule (quelquefois de manière à la recouvrir entièrement ). La famille des Polygalées renferme les genres sui- vanis : | le TRIBU. LES POLYGALÉES VRAIES. — POLY- GALEZÆ VERÆ Reichenb. Éïtamines au nombre deS, monadelphes ; anthères mo- nothèques, déhiscentes soit par un pore apicilaire , soit par une valvule apicilaire. Isolophus Spach. — Tricholophus Spach. — Polygala Linn. — Chamæbuxus Spach. — Senega Spach. — Brachytropis De Cand. ( sub Polygala) — Psychanthus (Rafin.) Spach. — Salomonia Lour. — Comesperma Labill., — Fadiera De Cand. — Xanthophyllum Roxb. ( Jackia Blum.) — Muraltia Neck. ( Heisteria Berg. ) — Mundia Kunth.— Monnina Ruiz et Pav. (Hebeandra Bonpl.) — Predemeyera Willd. — Securidaca Linn. II° TRIBU. LES KRAMÉRIEES. — XRAMERIEÆ Reichenb. ÆEtamines au nombre de 5 à 6, ou une seule, libres; anthères dithèques, déhiscentes par des fentes longi- tudinales. Krameria Lœffl. — Soulamea Lamk.—? Cardiocarpus Reinw. 412 CLASSE DES RHÉADÉES,. Ir TRIBU. LES POLYGALÉES VRAIES. — POLF- GALEÆ VERÆ Reichenb. Etamines au nombre de 8, monadelphes ; anthères mo- nothèques, déhiscentes soit par un pore apicilaire , soit par une valvule apicilaire. Genre ISOLOPHUS. — /solophus Spach. Sépales 5, persistants : les 3 extérieurs petits, navicu- laires, inégaux ; les 2 intérieurs grands, planes, pétaloïdes. Corolle non-persistante, comme bilabiée, à gorge close. Pétales 3, soudés (par Les onglets) avec l’androphore en gaine rcctiligne : les 2 supérieurs plus longs, rectilignes, planes, équilatéraux , connivents, linéaires; l’inférieur court, en forme de casque caréné au dos, à 2 crêtes flabel- liformes multifides. Étamines 8, incluses. Androphore adhérent presque jusqu’au sommet, immédiatement ter- miné en 8 filets uni-sériés, subisomètres. Anthères oblon- gues, déhiscentes au sommet. Style ascendant, large, tétragone-ancipité , en forme de trompe, arqué en arrière. Stigmate inégalement bilabié : lèvre supérieure minime , subverticale, pétaloïde, dentiforme, pointue ; lèvre infé- rieure grande, déclinée, géniculée, oncinée et papilleuse au sommet. Capsule elliptique, échancrée, comprimée, ailée aux bords, 2-loculaire, 2-sperme. Graines oblongues, pubescentes, un peu comprimées : caroncule subcuculli- forme, peltée, bi-appendiculée antérieurement ; périsperme assez épais. Sous-arbrisseaux très-rameaux , bas, diffus. Feuilles éparses , coriaces , courtement pétiolées , uni-nervées. Grappes latérales, sessiles, lâches, pauciflores. Pédicelles courts, tribractéolés à leur base, pendant la floraison obli- quement horizontaux , puis défléchis ou déclinés. Bractées FAMILLE DES POLYGALÉES. 115 minimes, caduques, verticillées, inégales : l'inférieure plus grande que les 2 supérieures. Fleurs de grandeur mé- diocre. Sépales extérieurs étroits, herbacés : le supérieur un peu plus long et plus large que les 2 inférieurs. Sépales intérieurs courtement onguiculés, équilatéraux, uni-ner vés, veineux, d’un blanc lavé de vert. Corolle un peu plus courte que les sépales intérieurs, blanchâtre (excepté le casque dont l'extrémité est violette et la crête jaunâtre). Gaine plus courte que la partie inadhérente des pétales su- périeurs, pétaloïde, 11-nervée (3 des nervures plus fortes, correspondantes chacune à la nervure médiane de l’un des pétales; les 8 autres nervures très fines, correspondantes chacune à un filet), carénée au dos par le prolongement de la carène du casque. Casque plus court que la partie inadhérente des pétales supérieurs, comprimé, indivisé, très-obtus, à carène dorsale marginiforme, appendiculée (par les crêtes) depuis le milieu jusque près du sommet; crêtes conniventes, aussi larges que le casque, découpées chacune en 4 ou 5 lanières subisomètres, flabelliformes et 5-5-parties vers leur sommet, linéaires inférieurement. Androphore rétréci au sommet. Filets plus longs que les anthères , capillaires , élargis vers leur base. Anthères jaunes, petites, cblongues, obtuses. Pistil plus court que l’androphore. Ovaire cunéiforme-obovale, échancré, mar- giné, à peine stipité, vert, comprimé. Style subdiaphane, blanchâtre, creux, très-rétréci et géniculé à la base, à peine du tiers plus long que l'ovaire. Lèvre inférieure du stig- mate 3 fois plus courte que le style. Capsule chartacée, très-mince, subdiaphane, un peu réticulée, à peine stipi- tée, bordée d’une aile membraneuse étroite; nervures placentairiennes filiformes, superficielles; valves sans autre nervure que la marginale, laquelle est très-fine ; cloison étroite, membraneuse. Funicules courts, horizon- taux , dentiformes. Graines assez grosses , remplissant presque la cavité des loges, un peu comprimées bilatéra- lement, lisses, obtuses aux 2 bouts, parsemées de courts BOTANIQUE, PHAN. T. VII. 3 114 CLASSE DES RHÉADÉÉS. poils brunâtres; tégument extérieur testacé, assez épais ; chalaze terminale (basilaire relativement au péricarpe), orbiculaire ; raphé filiforme , superficiel ; hile concave, presque apicilaire; caroncule petite, charnue , blanchâtre, à appendices courts, descendants, pointus, amincis vers le sommet. Embryon presque aussi long que le périsperme : radicule courte, columnaire, obtuse; cotylédons presque aussi larges que la graine, plus minces que le périsperme, convexes postérieurement, elliptiques, obtus, légèrement échancrés à leur base. L'espèce suivante est la seule que nous puissions rap- porter au genre : Isocopnus DEs ROCuERS. — /solophus saxatilis Spach. — Poly gala saxatilis Desfont. Flor. Atlant. tab. 195. . Plante glabre. Racine pivotante, ligneuse. Tiges diffuses ou ascendantes, rameuses, frutescentes, grêles, atteignant jusqu'a 1 pied de long. Rameaux très-grêles, eflilés, feuillus, ascendants, ou étalés, en général paniculés. Feuilles longues de 2 à 6 lignes, larges de ‘/à ligne à 1 ‘/: ligne, linéaires, ou linéaires-oblongues, ou lancéolées-lincaires, ou oblongues, pointues, mucronées. Grappes tres-courtes : les fructiferes presque corymbiformes. Fleurs panachées de vert et de blanc, de la grandeur de celles du Polygala vulgaris. Sépales extérieurs linéaires-lancéolés. Sépales intéricurs lancéolés-elliptiques , mucronés , plus courts et plus étroits que la capsule. Capsule elliptique, courtement sti- pitée, peu ou point échancrée. Cette plante croît dans la région méditerranéenne. Genre TRICHOLOPHUS. — Tricholophus Spach. Sépales 5, persistants : les 3 extérieurs petits, navicu- laires, inégaux ; les 2 intérieurs grands, planes, pétaloïdes. Corolle non-persistante, comme bilabiée, à gorge close. Pétales 5, soudés (par les onglets) avec l’androphore en gaine rectiligne : les 2 supérieurs plus longs, rectilignes, FAMILLE DES POLYGALÉES. 115 planes, équilatéraux , connivents , linéaires-lancéolés ; l’in- férieur court, en forme de casque caréné au dos, à 2 crêtes finement laciniées. Étamines 8, incluses. Androphore adhérent presque jusqu’au sommet, immédiatement ter- miné en 8 filets uni-sériés, anisomètres. Anthères oblon- gues , déhiscentes au sommet. Style subrectiligne, court, claviforme , comprimé. Stigmate inégalement bilabié : lèvre supérieure grande, verticale, pétaloïde, subcuculli- forme; lèvre inférieure petite, horizontale, dentiforme, obtuse, papilleuse. Capsule cunéiforme-oblongue, échan- crée, ailée aux bords. Graines oblongues, subcylindracées, pubescentes : caroncule peltée, subcuculliforme, légère- ment trilobée, inappendiculée ; périsperme mince. Herbe annuelle, peu rameuse. Feuilles éparses, sessiles, uni-nervées. Grappes terminales, lâches, multiflores. Pé- dicelles courts, filiformes, tribractéolés à leur base, pen- dant la floraison subhorizontaux, puis pendants. Bractées minimes , caduques , verticillées, inégales : l’une, anté- rieure, plus grande que les deux postérieures. Fleurs de grandeur médiocre. Sépaies extérieurs trinervés à la base, étroits, hcrbacés : le supérieur un peu plus long et plus large que les 2 inférieurs. Sépales intérieurs courtement onguiculés , équilatéraux, 5-nervés, presque sans veines, d’un blanc jaunâtre, à nervures vertes. Corolle un pen plus courte que les sépales intérieurs , blanchâtre ; gaîne plus courte que la partie inadhérente des pétales supérieurs, pétaloïde, 11-nervée (3 des nervures plus fortes, corres- pondantes chacune à la nervure médiane de lun des pé- tales ; les 5 autres nervures très-fines, correspondantes chacune à un filet), carénée au dos par le prolongement de la carène du casque. Casque 2 fois plus court que la partie inadhérente des pétales supérieurs, comprimé, in- divisé, très-obtus, à carène dorsale marginiforme, appen- diculée {par les crêtes) au-dessus du milieu; crêtes conni- ventes , subflabelliformes , plus longues que le casque, multifides : lanières capillaires, ordinairement simples. . PT 146 CLASSE DES RHÉADLES. Audrophore un peu plus long que la gaine, libre aux bords presque dès sa base, ciliolé, rétréci au sommet. Filets ca- pillaires, élargis à leur base, presque aussi longs que le casque; les supérieurs graduellement plus longs. Ovaire comprimé, submarginé , cunéiforme-elliptique, rétréci en stipe presque aussi long que les loges. Style creux, subdia- phane, à peine aussi long que l’ovaire (sans le stipe). Lèvre supérieure du stigmate presque aussi longue que le style. Capsule chartacée, très-mince, subdiaphane, courte- ment stipitée, recouverte par le calice, bordée d’une aile menbraneuse élargie vers son sommet ; nervures placen- tairiennes filiformes, superficielles; valves sans autre ner- vure que la marginale, laquelle est très-fine; diaphragme membraneux, étroit. Funicules courts, dentiformes. Grai- nes assez grosses (remplissant presque les loges), lisses, un peu comprimées bilatéralement, obtuses à la base, par- semées de courts poils rétrorses bruvätres; tégument exté- rieur coriace; chalaze terminale ( basilaire relativement au péricarpe), suborbiculaire (recouverte de poils); raphé filiforme, superficiel; hile concave, presque apicilaire ; caroncule charnue , petite, blanchâtre, avec une tache apicilaire noirätre. Embryon presque aussi long que le pé- risperme : cotylédons elliptiques, obtus , légèrement échancrés à leur base, subsemi-cylindriques , presque aussi larges que la graine , seulement de moitié plus longs que la radicule ; radicule columnaire , cylindrique , obtuse. L'espèce suivante est la seule que nous puissions rap- porter avec certitude à ce genre : Taicuocopaus AuSrRAL. — Tricholophus monspeliacus Spach. — Polygala monspeliaca Vinn. — De Cand. Ie. Bar. 1, tab. 0.—Hoffnr. et Link. Flor. Port. tab. 55.—Reichb. Plant. Crit. 1, fig. 57. Plante haute de quelques pouces à 1 pied , unicaule ou pluri- caule, glabre. Racine pivotante, grêle, rameuse inférieurement. Liges dressées ou ascendantes , cylindriques, grèles , efilées, FAMILLE DES POLYCGALÉES. 417 ; très-simples , où peu rameuses , feuillées. Feuilles longues de : a G lignes : les radicales cbovales , ou chlongues-obovales , rose- lées ; les autres lancéolées ou linéaires-lancéolées, pointues. Grap- pes pédonculées, solitaires, d’abord courtes et denses, finalement lâches et atteignant 1 pouce à ',, pied de long : rachis rectiligne, presque filiforme. Pédicelles longs d’eaviron 1 ligne. Bractées oblongues-lancéolées , subulées au sommet. Sépales extérieurs longs de 1 ligne, linéaires , pointus. Sépales intérieurs longs de 3 à 4 lignes, larges de 1 ligne à 1 ‘/; ligne, lancéolés-elliptiques, acuminulés. Corolle longue de 2 ?/, à 3 lignes. Gaïne longue de 1 ligne ou un peu plus. Lame des pétales supérieurs à peu près de moitié plus longue que la gaîne, 3 fois plus longue que le casque ; crête plus longue que le casque, debordée par les pétales supérieurs. Capsule longue de 2 à 2 ‘/> lignes , large d’environ 1 ligne. Graines d’un brun de Châtaigne. Cette plante croît dans la région méditerranéenne. Genre POLYGALA. — Polygala (Lion.) Spach. Sépales 5 , persistants : les 3 extérieurs petits, navicu- laires, inégaux ; les 2 intérieurs grands, pétaloïdes, planes. Pétales 3 ou 5 , inégaux , non-persistants , adhérents infé- rieurement à l’androphore : les 2 supérieurs étroits, inon- guiculés, non-carénés, subconvolutés, équitants, redressés, très-entiers ; les 2 latéraux (souvent nuls) squamuliformes, minimes ; l'inférieur plus large , onguiculé, galéiforme (moins souvent cymbiforme ) , fendu antérieurement, caréné au dos : carène garnie au-dessous du sommet d’une crête bipartie, fimbriée, sessile. Étamines 8, incluses : androphore octofide au sommet ou très-entier ; filets nuls ou non-soudés en phalanges ; anthères oblongues, bivalves au sommet ou jusqu’au milieu. Ovaire court, comprimé, bi-loculaire , bi-ovulé, Style rectiligne ou arqué, clavi- forme , ou rétréci aux 2 bouts, tétragone-ancipité. Stig- mate inégalement bilab'é : jèvre antérieure (ordinairement plus grande) verticale, pétaloïde, concave ; lèvre postée- 118 CLASSE DES RHÉADÉES. ricure dentiforme ou rostriforme, horizontale ou déclinée, papilleuse au sommet. Capsule comprimée, marginée, échancrée , 2-loculaire , 2-sperme, déhiscente aux bords. Graines pubescentes , couronnées d’une caroncule peltée ; subeuculliforme, trilobée ; cotylédons presque aussi larges que la graine. Sous-arbrisseaux , ou herbes soit vivaces et suffrutes- centes , soit annuelles. Feuilles éparses ou accidentellement opposées, coriaces, ou subcoriaces, uni-nervées, subsessiles. Grappes terminales, ou terminales et latérales, aphylles (par exception feuillées), solitaires , dressées , pédonculées (par exception sessiles), multiflores (rarement pauciflores), lâches après la floraison : rachis comme denté à l'insertion de chaque pédicelle. Pédicelles filiformes, tribractéolés à leur base, pendant la floraison subhorizontaux ; puis pen- dants. Bractées caduques , petites, verticillées , herbacées , ou submembraneuses : l’une (antérieure) plus grande que les deux autres (postérieures et isomètres). Fleurs en gé- néral petites ou de grandeur médiocre (de grandeur très- variable dans certaines espèces ), bleues, ou roses, ou blanchätres , ou rarement soit jaunes, soit verdâtres. Sé- pales extérieurs herbacés ou colorés, apprimés, équilaté- raux, au moins 2 fois plus courts que les sépales intérieurs : le supérieur plus grand (en général à peu près de moitié plus large, mais à peine plus long) que les deux inférieurs ; ceux-ci égaux, Sépales intérieurs équilatéraux ou inéquila- téraux, à peu près aussi longs ou un peu plus longs que la corolle, le plus souvent veineux , courtement onguiculés , pendant la floraison horizontaux ou redressés, plus ou moins divergents, après la floraison connivents. Disque petit, cupuliforme , adné au foud du calice. Corolle comme tubuleuse et personée, à gorge close. Pétales supé- rieurs équilatéraux ou inéquilatéraux, dans la plupart des espèces plus longs que le pétale inférieur, libres au moins à partir du milieu. Pétale inférieur adné par l'onglet : limbe dans la plupart des espèces très-petit, longuement FAMILLE DÉS POLYGALÉES. 1149 débordé par la crête; crête pétaloïde, ordinairement mul- tifide; onglet linéaire-cunéiforme, formant une côte plus ou moins saillante au dos de l’androphore. Pétales laté- raux (tantôt existants, tantôt nuls dans les mêmes espèces) beaucoup plus courts que l'onglet du pétale inférieur. An- drophore graduellement rétréci à partir de sa base (un peu élargi au sommet lorsque les anthères sont sessiles), adhé- rent aux pétales jusqu’à la hauteur de l’onglet du pétale inférieur, plus ou moins arqué en arrière par sa partie libre, dans plusieurs espèces libre aux bords dans toute sa longueur, 8-nervé. Filets subisomètres, ou graduellement plus longs. Anthères petites, jaunes, obtuses. Ovaire mar- giné, vert, charnu, rétréci en stipe court ou allongé. Style plus long ou plus court que l'ovaire, creux , subdia- phane, blanchätre. Capsule elliptique, ou obovale, ou suborbiculaire , stipitée ( quelquefois très-courtement), mince , chartacée, bordée d’une aile membraneuse étroite, ordinairement élargie vers son sommet ; nervures placen- tairiennes filiformes ; valvules sans autre nervure que la marginale (laquelle est très-fine); diaphragme membra- neux , étroit. Funicules courts, horizontaux , dentiformes. Graines anatropes, assez grosses (remplissant presque la ca- vité des loges), lisses, plus ou moins comprimées bilatéra- lement, elliptiques, ou oblongues, obtuses à la base, subacuminées sous la caroncule, parsemées ou couvertes de courts poils rétrorses (brunâtres); tégument extérieur co- riace; chalaze suborbiculaire, terminale, basilaire relati- vement au péricarpe; raphé superficiel, filiforme; hile concave , infra-apicilaire ; caroncule courtement trilobée, ou prolongée de chaque côté du raphé en un appendice liguliforme. Embryon à peu près aussi long que le péri- sperme : cotylédons elliptiques ou oblongs, très-obtus, un peu échancrés à la base, plano-convexes, à peu près aussi épais que le périsperme; radicule 3 à Z fois plus courte que les cotylédons, columnaire, obtuse. Dans les limites que nous assignons à ce genre, il ren- 420 CLASSE DES RHÉADÉÉS. ferme environ quinze espèces, dont voici les plus no- tables : Secrionx I. POLY GALIUM Spach. Limbe du pétale inférieur très-petit, en forme de casque plissé et barbu aux bords. Pétales supérieurs subli- néaires, équilatéraux, beaucoup plus longs que le casque. Androphore très-entier, adné presque jusqu’au sommet. Anthères sessiles. Style à peine aussi long que l’ovaire ou plus court , claviforme, rectiligne. Lèvre antérieure du stigmate beaucoup plus grande que la lèvre posté- rieure.— Herbes suffrutescentes. Grappes terminales, ou terminales et latérales, pédonculées, aphvlles. Bractées inégales : l’antérieure plus longue que le pédicelle, 2 fois plus longue que les postérieures. Sépale supérieur plus large que les sépales inférieurs, mais à peine plus long. Sépales intérieurs équilatéraux. Les espèces les plus notables de cette section sont les suivantes : PoryxGALA commun. — Polygala vulgaris Lion. Grappes terminales. Sépales intérieurs divariqués pendant la floraison. Ovaire à peu près aussi long que son stipe. Les variétés les plus tranchées de cette plante polymorphe peuvent se caractériser comme suit : — «: À GranDes FLEURS (grandiflora). — Polygala vulgaris Engl. Bot. tab. 56. — Reichenb. Plant. Crit. v. 1, fig. 52 et 53.—Vaill, Bot. Par. tab. 39, fig. 1.—Feuilles radicales Jancéolées-spathulées. Feuilles caulinaires linéaires ou linéaires- lancéolces. Bractées plus courtes que les fleurs. Sépales laté- raux elliptiques , à peu près aussi longs que la corolle, plus longs et plus larges que la capsule. — Cette variété, de même que les suivantes , se rencontre à fleurs soit bleues , soit vio- lettes, soit roses, soit panachées, ou rarement blanches. — $: A aAm+ES POINTUES (oxyptera ). — Polygala oxyptera FAMILLE DES POLYGALÉES. 421 Reichenb. Plant, Crit. vol. 1, fig. 46-49. — Polygala vul- garis Flor. Dan. tab. 516.— Bull. Herb. tab. 177. — Po- lygala multicaulis Tausch. — Polygala Vaillantii Bess. (Vaill. Bot. Par. tab. 32, fig. 3). — Feuilles inférieures obo- vales ; feuilles supérieures linéaires ou linéaires-lancéolées. Bractées plus courtes que les fleurs. Sépales latéraux cunéi- formes-oblongs , ou lancéolés-oblongs , pointus, un peu plus courts que la corolle, à peu près aussi longs et moins larges que la capsule. — y: À PETITES FLEURS (parviflora). — Polygala comosa Schkuhr, Handb. 2, tab. 194. — Reichenb. Plant. Crit. v.1,fig. 24-56. — Feuilles inférieures obovales ; feuilles supérieures linéaires ou lincaires-lancéolées. Bractées plus longues que les fleurs. Sépales latéraux elliptiques ou oblongs, aussi larges et plus longs que la capsule. Racine pivotante, rameuse, p'us ou moins ligneuse , légère- ment amère de même que les autres parties de la plante. Tiges longues de 3 pouces à 1 pied, ascendantes, grêles , feuillues, simples, ou rameuses à Ja base, en général glabres de même que les autres parties de la plante. Feuilles un peu coriaces, d’un vert gai, tantôt pointues ou acuminées, tantôt obtuses : les infe- rieures très-rapprochées ou quelquelois roselées, en général plus petites que les autres. Grappes lâches ou plus ou moins denses, multiflores, finalement longues de 2 à 6 pouces. Pédicelles fili- formes, en général plus courts que les fleurs. Bractées ovales ou ovales-lancéolces, acuminulées, subnaviculaires. Fleurs longues de 2 à 4 lignes. Pétales latéraux oblongs, obtus, à peu près aussi longs que la gaîne de la corolle, et débordant la crête. Capsule obcordiforme , ou obcordiforme - orbiculaire , ou cunciforme- obcordiforme, courtement stipitée, marginée. Graines d’un brun noirâtre. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Polygalon ou Æerbe à lait, est commune dans toute l’Europe; elle croît de préférence dans les localités sèches et découvertes , telles que les prairies , le bord des bois, cte. On la trouve en fleurs depuis » 122 CLASSE DES RHÉADÉES. le mois de mai jusqu’en juillet. Toute la plante a des propriétés sudorifiques, légèrement émétiques et purgatives ; peu usitée au- jourd’hui en thérapeutique, on l’administrait autrefois contre les fièvres intermittentes, la péripneumonie et plusieurs autres ma- ladies. Son nom vulgaire d'AÆerbe à lait lui vient, dit-on, de ce qu'elle fait donner beaucoup de lait aux vaches qui en mangent. PozycaLa amer. — Polygala amara Linn. (non Jacq.) — Bot. Mag. tab. 2437. — Reichenb. Plant. Crit. v. 1, fig. 42. — Polygala austriaca Grantz, Stirp. Austr. fasc. 5, tab, 2. — Reichenb. Plant. Crit. v. 1, fig. 39. — Polygala uliginosa Reïichenb. Plant. Crit. v. 1, fig. 4o et 41. — Polygala alpes- tris Reichenb. Plant. Crit. v. 1, fig. 45. Grappes terminales. Sépales intérieurs toujours connivents. Ovaire courtement stipité. Plante très-amère , et plus grêle dans toutes ses parties que le Polygala commun. Tiges ascendantes ou diffuses, feuillues, simples, ou plus souvent paniculées, quelquefois presque fili- formes, longues de 3 à 6 pouces , à peive frutescentes à la base. Feuilles subcoriaces , tantôt obtuses, tantôt pointues : les infé- rieures en général roselées et plus grandes que les autres, obo- vales, ou obovales-spathulées , ou lancéolées-spathulées ; les su- périeures plus ou moins rapprochées , lancéolées , ou lancéolées- oblongues, ou lancéolées-linéaires. Grappes multiflores , ordi- vairement tès-denses, finalement longues de 1 pouce à 3 pouces. Pédicelles courts , filiformes. Bractées (avant l'épanouissement ) tantôt débordantes, tontôt plus courtes que les fleurs. Fleurs lon- gues de 1 ligne à 2 lignes, tantôt blanches , tantôt d’un bleu soit très-pâle, soit plus ou moins vif, tantôt violettes ou roses. Sépales extérieurs oblongs, obtus. Sépales intérieurs elliptiques ou ob- longs , souvent cunéifcrmes à la base, obtus ou acuminulés, à peu près aussi longs ou un peu plus longs que la corolle , tantôt plus courts et plus étroits que la capsule , tantôt aussi larges et aussi longs ou plus longs que la capsule. Pétales supérieurs ob- longs, obtus, un peu plus longs que la gaine de la corolle, débor- dant la crête. Capsule obcordiforme-orbiculaire , plus ou moins cunciforme à la base. Graines d’un brun noirûtre. FAMILLE DES POLYGALÉES. 123 Gette espèce , qui jouit des mêmes propriétés que la précé- dente, croît aussi dans toute l’Europe, mais elle est moins com- mune. Elle vient de préférence dans les prairies humides, et fleu- rit pendant tout l'été. PoryGaLa ÉLANCÉ. — Polygala major Jacq. Flor. Austr. tab. 413. — Reichenb. Plant. Crit. v. 1 , fig. 56 et 60. — Po- lygala rosea Desfont. Flor. Atlant. tab. 176. Grappes terminales. Sépales intérieurs divariqués pendant la floraison. Ovaire longuement stipité. Racine pivotante, rameuse, plus ou moins ligneuse, Tiges lon- gues de */; pied à r pied, grèles , effilées, feuillues , ascendan- tes, suffrutescentes à la base , ordinairement rameuses. Feuilles tantôt obtuses, tantôt pointues ou acuminulées, subcoriaces : les inférieures très-rapprochées ou quelquefois roselées, obovales, ou spathulées- obovales, ou spathulées - lancéolées; les autres lancéolées , ou lancéolées-oblongues , ou lancéolées-lincaires , ou linéaires. Grappes assez denses, finalement longues de 4 à 8 pouces. Pédicelles filiformes, plus courts que les fleurs. Bractées ordinai- rement plus longues que les fleurs (avant l’épanouissement). Fleurs d’un rose plus ou moins vif, ou moins souvent bleues , longues de 5 à 7 lignes. Sépales extérieurs obtus ou pointus, linéaires-oblongs. Sépales intérieurs longs de 5 à 6 lignes, larges de 2 à 4 li- gnes , plus courts que la corolle, ovales , ou ovales-elliptiques, ou Jlancéolés-elliptiques, très-obtus, ou subacuminés, subquinqué- nervés , veineux. Pétales supérieurs oblongs, un peu plus courts que la gaïne de la cerolle, 2 à 3 fois plus longs que la crête. Ovaire 2 à 3 fois plus court que son stipe. Capsule obovale , ou obovale-orbiculaire, ou cunéiforme-obovale, profondément échancrée, longuement stipitée, moins longue et moins large que les sépales latéraux (longue de 3 à 4 lignes, y compris le stipe, et large de 2 à 3 lignes }, aïlée jusqu'à la base. Graines d’un brun-noirâtre, longues de 1 ‘Z, ligne; caroncule 3 à 4 fois plus courte. Gette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs, est commune dans l’Europe méridionale. . 424 CLASSE DES RHÉADÉES. PoLYGALA À FLEURS JAUNATRES. — Po/ygala flavescens De Cand. Cat. Hort. Monsp. — Sebast. Plant. Rom. I, tab. 1. Cette plante, commune dans l’Europe méridionale , ne diffère de Ja précédente, dont elle est peut-êire une variété, que par des fleurs jauves, à sépales latéraux à peu près aussi longs que Ja corolle, pointus, deux fois plus longs que la capsule, la- quelle est plus courtement stipitée. Secriox IT. ANDRACHNOIDES Spach. Limbe du pétale inférieur assez grand, en forme de casque. Pétales supérieurs inéquilatéraux, subfalciformes, élargis inférieurement , à peine plus longs que le casque. An- drophore très-entier, adné jusque vers son milieu. An- thères sessiles. Style claviforme, arqué, plus long que l'ovaire. Lèvre antérieure du stigmate beaucoup plus grande que la lèvre postérieure. — Herbe suffrutescente. Grappes terminales et latérales, pédonculées, aphylles. Bractées inégales : l’antérieure plus grande que les postérieures. Sépale supérieur de moitié plus large que les sépales inférieurs, mais à peine plus long. Sépales intérieurs équilatéraux. Cettte section est constituée par le Polygala supina Schreb. (Polygala andrachnoides MB.) Secrion ITI. MACROLOPHIUM Spach. Limbe du pétale inférieur grand, en forme de nacelle. Pétales supérieurs inéquilatéraux, subcultriformes, élargis inférieurement, débordés par la nacelle. Androphore octofide au sommet , adné seulement jusqu’au tiers de sa longueur. Style arqué, rétréci aux deux bouts, beau- coup plus long que l'ovaire. Lèvre antérieure du stig- mate beaucoup plus longue que la lèvre postérieure. — Herbe suffrutescente. Grappes latérales et terminales, pédonculées, aphylles, pauciflores. Bractées plus courtes que les pédicelles. Sépales extérieurs presque égaux. Sépales intérieurs inéquilatéraux. FAMILLE DES POLYGALÉES. 425 Cette section renferme les Polygala sibirica Finn. , et tenui- folia Wild. Secrion IV. MICROLOPHIUM Spach. Limbe du pétale inférieur petit, en forme de casque. Pé- tales supérieurs linéaires, équilatéraux, à peine plus longs que le casque. Androphore 8-fide au sommet, adné dans presque toute sa longueur. Style grêle, plus long que l’ovaire, rétréci aux 2 bouts, arqué au sommet. Lèvre antérieure du stigmate beaucoup plus petiie que la lèvre postérieure. — Herbe annuelle. Grappes termi- nales et latérales, multiflores, pédonculées, aphylles. Bractées minimes. Sépale supérieur de moitié plus long et plus large que les sépales inférieurs. Sépales intérieurs oblongs-spathulés, équilatéraux , subtrinervés, non- veineux. Crête très-petite, 7-9-fide. Gette section est constituée par le Polygala exilis De Cand. Genre CHAMÆBUXUS. — Chamæbuxus Spach. Sépales 5 , non-persistants : le supérieur sacciforme à sa base; les 2 intérieurs très-grands, pétaloïdes, concaves. Pétales 3, presque isomètres : les 2 supérieurs suboblongs, curvilignes, inéquilatéraux, non-carénés, convolutés, équi- tants; l’inférieur caréné au dos, bilobé , condupliqué : carène garnie au-dessous du sommet d’une petite crête con- cave, denticulée. Étamiues 8, incluses : androphore octo- fide au sommet ; filets courts, diadelphes , capillaires. Anthères déhiscentes par un pore apicilaire. Ovaire obcor- diforme , non-stipité, 2-loculaire, 2-ovulé, muni à sa base d’une glande obcordiforme insérée devant le sépale supé- rieur. Style oblique, grêle, épaissi et arqué en arrière vers son sommet. Stigmate inégalement bilabié; lèvres denti- formes, pointues : l’antérieure plus petite, mince, subhori- zontale, non-papilleuse; la postérieure assez grosse, papil- 126 CLASSE DES RHÉADÉES. leuse, déclinée. Capsule biloculaire, disperme, échancrée, ailée et déhiscente aux bords. Graines pubescentés,; cou- ronnées d’une caroncule subcuculliforme, peltée, trilobée, prolongée antérieurement en deux appendices liguliformes, membraneux ; cotylédons presque aussi larges que la graine, Arbuscule bas et touffu. Racine rampante. Bourgeons petits, écailleux : les uns floraux ; les autres foliaires. Feuilles éparses, coriaces, persistantes, subpétiolées, uni- nervées, carénées en dessous, mucronulées, ciliolées de papilles très-petites. Pédoncules solitaires, axillaires, uni- flores ou biflores, courts, toujours dressés, articulés et tri- bractéolés au-dessus de la base. Bractées non-persistantes, membraneuses, verticillées, concaves, inégales : la posté- rieure plus grande. Fleurs assez grandes, obliquement ho- rizontales pendant l'épanouissement. Sépales extérieurs petits, blanchâtres, subpétaloïdes, très-obtus, apprimés : le supérieur plus grand, cymbiforme, non-caréné, un peu relevé ; les inférieurs subhorizontaux , écartés du supérieur, imbriqués par les bords, un peu concaves, légèrement ca- rénés. Sépales intérieurs beaucoup plus grands que les extérieurs, presque aussi longs que la corolle, blancs, on- guiculés, équilatéraux, échancrés, légèrement concaves, à peine veinés, d'abord redressés, finalement horizontaux et divariqués, Corolle comme tubuleuse et bilabiée, à gorge close. Pétales jaunes ou d’un pourpre brunâtre à leur partie libre, blancs inférieurement : les deux supé- rieurs presque aussi longs que l’inférieur et soudés à celui- ci dans la plus grande partie de leur longueur, convolutés du côté inadhérent, finement quinqué-nervés : limbe obli- quement ovale, subacuminé, un peu charnu et naviculaire du côté inférieur. Onglet du pétale inférieur fortement proéminent sur la gaine ; limbe cuculliforme-orbiculaire, à lobes courts et arrondis; crête beaucoup plus courte que les lobes, découpée en 8 ou 10 dents obtuses, Filets dia: delphes, comprimés, ascendants, à peu près aussi longs FAMILLE DES POLYGALÉES. 127 que le capuchon du pétale inférieur : les latéraux de chaque faisceau un peu plus longs que les deux autres. Anthères minimes, jaunes. Ovaire court, vert, comprimé, marginé. Style long, creux, subcylindrique, subgéniculé au-dessous de la courbure, débordant les anthères. Stigmate petit : la lèvre postérieure diaphane; l’extérieure jaunâtre, Capsule dressée, mince, chartacée, bosselée par les graines, un peu rétrécie à sa base, 9-nervée à chaque face (l’une des ner- vures médiane, filiforme, rectiligne, correspondante à la cloison; deux autres curvilignes, marginales, plus fines ; et 5 de chaque côté entre la médiane et la marginale, éga- lement curvilignes et presque capillaires), bordée d’une étroite aile membraneuse ; diaphragme étroit, membra- neux. Graines oblongues, assez grosses (remplissant pres- que les loges), lisses, un peu comprimées bilatéralement , très-obtuses à la base, acuminées sous la caroncule, noi- res , couvertes de courts poils rétrorses brunäâtres; té- gument extérieur coriace, assez épais; chalaze terminale (basilaire relativement au péricarpe), orbiculaire, plane ; raphé filiforme, superficiel, blanchätre ; caroncule jau- nâtre, mince, prolongée sur ia face de la graine en deux appendices membraneux , apprimés , linéaires-lan- céolés, presque aussi longs que le raphé; hile ponctiforme, infra-apicilaire. Périsperme à peu près aussi épais que l'embryon. Embryon aussi long que la graine : cotylédons elliptiques, échancrés à la base, très-obtus, planes; ra- dicule très-courte, grosse, obovée, obtuse. L'espèce suivante est la seule que nous puissions rap- porter avec certitude à ce genre : CHAMæÆBUxUS ALPESTRE. — Chamæbuxus alpestris Spach. — Polygala Chamæbuxus Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 233. — Sturm, Deutschl. Flor. fasc. 4, 13. — Bot. Mag. tab. 316. Racine gréle, ligneuse , rameuse, Tiges longues de quelques pouces à 1 pied , décombantes , ou diffuses, ou ascendantes, li- 128 CLASSE DES RHÉADÉES. gneuses, ou suffrutescentes , grêles , rameuses , anguleuses : les jeunes feuillues ; les adultes nues. Rameaux dressés ou ascen- dants , feuillus , longs de quelques pouces à ‘/, pied , tantôt sim- ples , tantôt paniculés. Feuilles semblables à celles du Buis, lon- gues de 3 lignes à 1 pouce , d’un vert gai, luisantes , amincies aux bords, oblongues , ou lancéolées-oblongues , ou oblongues- obovales, ou obovales, tantôt arrondies au sommet, tantôt poin- tues ou acuminulées, toujours terminées par un petit mucron raide ; pétiole large , très-court. Pédoncules longs de 1 ligne à 3 lignes, épaissis en forme de cupule au sommet. Bractées blan- châtres, tres-obtuses, subcarénées , elliptiques, ou ovales-ellip- tiques, plus courtes que le pédicelle, ou quelquefois l’anté- rieure presque aussi longue que le pédicelle. Sépale supérieur cymbiforme-elliptique, long d'environ 2 lignes ; sépales inférieurs elliptiques ou ovales-elliptiques , un peu plus longs que le supé- rieur , mais de moitié moins larges ; sépales intérieurs longs de 5 à 7 lignes : lame elliptique, ou ovale-orbiculaire , large de 3 à 4 lignes. Corolle longue de 6 à 8 lignes. Capsule brunâtre, sémi- diaphane , large de près de 3 lignes. Cette plante croît dans les endroits herbeux des montagnes de l'Europe méridionale, ainsi que dans les Alpes. Sa floraison commence dès les premiers jours du printemps , et se prolonge pendant près de deux mois. Les feuilles sont amères et purgati- ves. Les fleurs , panachées de jaune et de blanc, sont très-élé- gantes et répandent une odeur suave , analogue à celle des Pru- nes ; aussi la plante méritcrait-elle d’être cultivé en bordures, au lieu de Buis. Genre SÉNÉGA. — Senega Spach. Sépales 5, persistants : les trois extérieurs petits, her- bacés, naviculaires, inégaux (les deux inférieurs plus petits, soudés presque jusqu’au sommet); les 2 intérieurs grands, pétaloïdes, planes. Pétales 5, non-persistants, adhérents inférieurement : les 2 supéricurs plus courts , inéquilaté- raux, subconvolutés, équitants , inonguiculés, très-entiers : FAMILLE DES POLYGALÉES. 129 l'inférieur onguiculé, cymbiforme , caréné, inappendi- culé. Étamines 8, incluses. Androphore profondément 8- fide, adhérent jusque vers son milieu, ascendant, arqué. Filets longs, anisomètres. Anthères bivalves au sommet. Ovaire court, comprimé, bi-loculaire, ki-ovulé. Style long, comprimé, sublinéaire, ascendant, arqué en arrière. Stigmate indivisé, liguliforme, obtus, barbu à la base. Capsule comprimée , à peine marginée , bi-loculaire, disperme, déhiscente aux bords. Graines pubescentes , couronnées d’une caroncule peltée, galéiforme, carénée au dos, bidentée antérieurement ; cotylédons presque aussi larges que la graine. ’ Herbes annuelles ou vivaces. Feuilles éparses. Grappes latérales et terminales, pédonculées. On doit sans doute comprendre dans ce genre un cer- tain nombre des Polygala d'Amérique; toutefois les carac- tères exposés ci-dessus ne s'appliquent strictement qu’à l'espèce suivante : SÉNÉGA OFFIGINAL. — Senega officinalis Spach.— Polygala Senega Linn. — Bot. Mag. tab. 1051. — Woodw. Med. Bot. 3, tab. 03. Herbe vivace, multicaule, Racine fibreuse. Tiges hautes de :/à pied à 1 picd , grêles, dressées ou ascendantes, pubescentes, rameuses supérieurement. Feuilles longues de 6 à 18 lignes, larges de 1 ligne à 3 lignes , subpenninervées, subsessiles, lan- céolées, ou lancéolées-ohlongues , ordinairement pointues, pu- bérules aux hords et en dessous. Grappes muluflores , lâches, finalement longues de 2 à 4 pouces. Pédicelles filiformes, pen- dants après la floraison, tribractéolés à la base, longs d'environ 1 ligne. Bractées caduques, très-inégales : l’une (antérieure li- néaire-subulée , ciliolée de glandules stipitées, à peu près aussi longue que la fleur; les deux autres (postérieures) minimes, sé- tiformes. Sépales extérieurs ovales, pointus, verts, longs de 1 li- gne, membraneux aux bords et ciliolés de glandules stipitées. Sépales intérieurs blanchâtres ou d’un rose pâle, suborbiculaires, BOTANIQUE, PAAN: T. VIl. 9 130 CLASSE DES RHÉADÉES. courtement onguiculés , non-ciliolés , veineux, larges de 9 :/, à 2 ‘la lignes, un peu plus courts que la corolle, Gorolle blan- châtre ou d’un rose pâle. Pétales supérieurs longs d'environ 2 lignes, oblongs-obovales, ondulés. Pétale inférieur long de 3 lignes : capuchon 3 fois plus long que l'onglet ; onglet cunéi- forme , adné à l’androphore, Étamines à peu près aussi longues que le pétale inférieur , un peu débordées par le style. Cap- sule un peu plus courte et 2 fois moins large que les sépa- les extérieurs, elliptique, ou elliptique-obovale, échancrée, subcunéiforme à sa base, courtement stipitée; valvules subréti- culées, chartacées, subdiaphanes, innervées excepté aux bords. Graines longues de 1 ligne ou un peu plus, oblongues, obtuses à la base, subacuminées sous la caroncule, comprimées bilatérale - ment, noirâtres, fortement pubescentes : caroncule 4 fois moins longue que la graine, blanchâtre, comprimée bilatéralement, non-prolongée au-delà du hile ; cotylédons elliptiques, très-obtus, échancrés à la base, plano-convexes, presque aussi larges que la graine ; ; radicule columnaire, obtuse , 4 à 5 fois plus courte que les cotylédons. Cette plante eroît aux x États: Unis, où ses racines sont em- ployées fréquemment en thérapeutique : elies ont des propriétés pectorales, diurétiques, emménagogues, et purgatives. Suivant le docteur Barton , on s’en est souvent servi avec succès contre le croup. Les peuplades sauvages de l’Amérique septentrionale re- gardent la racine du Sénéga, à tort ou à raison , comme un spé- cifique contre la morsure des serpents vénéneux. Genre PSYCHANTHUS. — Psychanthus (Rafin.) Spach. Sépales 5, persistants : les 3 extérieurs petits, navicu- laires, carénés, herbacés, inégaux; les 2 intérieurs très- grands, planes, pétaloïdes. Pétales 5 on 3, non-persistants, ou persistants, adnés inféricurement à l’androphore : l'in- férieur onguiculé, très-grand ;, ascendant, cymbiforme, comprimé bilatéralement, caréné, muni d'une crête dor- sale substipitée, bipartie, fimbriée; les 2 ou # autres inon- FAMILLE DES POLYGALÉES. 151 guiculés : les 2 supérieurs petits, ascendants, connivents, imbriqués et subconvolutés du côté intérieur, souvent bi- ou trilobés; les 2 latéraux (nuls dans plusieurs espèces) mi- nimes, squamuliformes. Etamines 8, incluses. Androphore inadhérent supérieurement, ascendant, arqué en arrière, souvent triadelphe au sommet. Filets filiformes, auiso- mètres. Anthères déhiscentes par un pore apicilaire. Ovaire court, comprimé, 2-loculaire, 2-ovulé. Style long, tétra- gone, assez gros, rétréci aux 2 bouts, ascendant, arqué en arrière. Stigmate subbilabié ou rostriforme. Capsule com- primée ; 2-loculaire, 2-sperme, déhiscente et ordinaire: ment ailée aux. bords. Graines pubescentes, couronnées d’une caroncule cuculliforme, carénée au dos, subtrilobée; cotylédons presque aussi larges que la graine. Sous -arbrisseaux. Feuilles éparses ou (dans peu d’espèces) opposées, sessiles, où courtement pétiolées, coriaces. In- florescence en grappes terminales (plus tard ordinairement latérales où dichotoméaires par l'allongement du rameau florifère), solitaires, dressées, pluri-ou multi-flores, allon- gées et pédonculées, ou corymbiformes et sessiles. Pédi- celles plus ou moins allongés , tribractéolés à leur base , pendant la floraison subhorizontaux et un peu réclinés aù sommet (de sorte que la fleur épanouie est dans une direc- tion obliquement horizontale relativement au rachis), puis déclinés ou pendants. Bractées persistantes ou caduques , verticillées, inégales, ou presque égales, herbacées, ou glumacées, en général beaucoup plus courtes que le pédi- celle : l’une (antérieure) soit plus grandesoit plus petite que les 2 autres (postérieures et souvent inégales). Fleurs blan- ches, ou rouges, ou panachées, en général grandes. Sé- pales extérieurs subherbacés, apprimés : le supérieur plus petit que les deux inférieurs; ceux-ci égaux ou inégaux, im- briqués par les bords. Sépales intérieurs plus grands que la corolle, courtement onguiculés, multinervés, subréticulés, inéquilatéraux, avant et après l'épanouissement connivénts, pendant l'épanouissement plus où moins divariqués et ho- 4352 CLASSE DES RHÉABÉES. rizontaux. Pétale inférieur ordinairement presque aussi grand que les sépales intérieurs : onglet cunéiforme , charnu , adné à l'androphore et très-proéminent ; crête in- sérée un peu au-dessus du milieu du dos du casque, dressée, ordinairement un peu débordante, découpée en une mul- titude de lanières filiformes. Pétales supérieurs un peu charnus (du moins inférieurement), inadhérents presque dès leur base, en général de moitié à 2 fois plus courts que le pétale inférieur, ou même à peine aussi longs que l'onglet du pétale inférieur, le plus souvent très-inéquilaté- raux et inégalement lobés. Pétales latéraux (nuls dans plu- sieurs espèces) charnus ou membraneux, adnés dans presque toute leur longueur. Androphore graduellement rétréci à partir de sa base, assez épais inférieurement, adhérent seulement par la partie correspondante à l'onglet du pétale inférieur. Phalanges secondaires des filets inégales : la ter minale (correspondante au dos du pétale inférieur) soit tétrandre et inégalement quadrifide ( c'est-à-dire que les deux filets médians sont soudés dans une partie de leur longueur et forment un androphore tertiaire), soit diandre, plus longue que les phalanges latérales. Filets inférieurs graduellement plus courts que les supérieurs. Anthères pe- tites, jaunes, oblongues, obtuses. Disque petit, cupuli- forme, adné au fond du calice et engaïnant plus ou moins le stipe de l'ovaire. Ovaire marginé ou rarement immar- giné, vert, charnu, rétréci eu stipe court. Style beaucoup plus long que l'ovaire, débordant les étamines, creux, blanchâtre, subdiaphane, comprimé au sommet, géuiculé à sa base, ct dans plusieurs espèces en outre au - dessus du milieu, Stigmate à 2 lèvres inégales, ou réduit à la lèvre postérieure : lèvre antérieure minime , verticale , mince , non-papilleuse, concave antérieurement ; lèvre postérieure beaucoup plus graude, subhorizontale ou déclinée, ros- triforme, comprimée, obtuse , garnie à son bord inférieur d’un bourrelet papilleux. Capsule elliptique, ou suborbi- culaire, ou obovale, échancrée, courtement stipitée, mince, FAMILLE DES POLYGALÉES. 41335 chartacée, ordinairement bordée d’une aile membraneuse élargie vers son sommet; nervures placentairiennes fili- formes; valvules sans autre nervure que ja marginale (laquelle est très fine); diaphragme membrancux, étroit. Funicules courts, horizontaux , dentiformes. Graines assez grosses (remplissant presque les loges), lisses, plus ou moins comprimées bilatéralement , elliptiques ou oblon- gues, obtuses à la base, subacumiuécs sous la caronculc, parsemées de courts poils rétrorses (blanchätres ou bru- nâtres); tégument extérieur coriace; chalaze suborbicu- laire, terminale, basilaire relativement au péricarpe ; raphé superficiel , filiforme; hile concave, infra-apicilaire; ca- roncule assez grosse, courte, inappendiculée, ou biapper- diculée antérieurement. Embryon à peu près aussi long que le périsperme : cotylédons elliptiques ou oblongs, très- obtus, un peu échancrés à la base, plano-convexes, un peu plus épais que le périsperme ; radicule très-courte, mammiforme, obtuse. Ce genre, propre aux contrées voisines du cap de Bonne- Espérance, se compose d’environ trente espèces, en général remarquables par l'élégance de leur inflorescence , et parmi lesquelles les suivantes se cultivent le plus générale- ment dans les collections de serre : Secrlox I. Feuilles opposées-croisées , subsessiles. Grappes courtes, sessiles, corymbiformes. Bractées presque égales, per- sistantes. Pétales 5, non-persistants : les 2 supérieurs obliquement ovales, très-inégalement lobés au sommet. Androphore plus court que les filets , terminé immédia- tement en 8 filets anisomètres non-soudés en phalanges. Sommet des filets et base des anthères barbus. Style arqué sans autre géniculation, tronqué au sommet et prolongé postérieurement en un court bec comprimé, obtus, décliné, papilleux au bord inférieur. PsYCHANTHUS À FEUILLES OPPOSÉES. —Psychanthus oppositi- . 134 - CLASSE DES RHÉADÉES. folius Spach. — Polygala oppositifolia Linn. — Bot. Reg. tab. 636 et tab. 1146. — Polygala cordifolia Linn. — Bot. Mag. tab. 2438. — Polygala latifolia Bot. Reg. tab. 645.— Polygala oppositifolia, Polygala cordifolia, Polygala tetra- gona, Polygala nummularia et Polygala borboniæfolia De Gand. Prodr. — Polygala attenuata Loddig. Bot. Cab. tab, 1000. Ramules tétragones ou subtétragones. Feuilles ovales, ou ovales-orbiculaires , ou ovales-rhomboïdales, ou subdeltoïdes, acuminées, ou pointues , submucronées, glauques, arrondies ou cordiformes à feur base, glabres ou pubescentes en dessous. Bractées ovales, obtuses de même que les sépales extérieurs. Sé- pales intérieurs obliquement ovales, subcordiformes , acuminu- lés, ua peu plus longs que le pétale inférieur. Pétales supérieurs de moitié moins longs que le pétale inférieur. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Rameaux glabres ou plus ou moins pubescents , eflilés , grêles , feuillés. Feuilles longues de 4 lignes à un pouce (tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les entrenœuds) , luisantes et d’un vert plus ou moins glauque en dessus, d’un glauque pâle et finement veinces en dessous. Grappes denses, 7-12-flres. Pédicelles longs de 4 à 8 lignes. Bractéoles subscarieuses, carénées, glabres ou ciliolées, beaucoup plus courtes que les pédicelles. Sépales extérieurs mutiques ou mucronulés , verdâtres , uni-nervés , veineux , membraneux aux bords, glabres, anisomètres : le supérieur oblong ou ovale- oblong, plus petit (long de 1 ‘/: ligne, large d'environ # ligne) ; les deux inférieurs ovales-elliptiques, longs de 2 lignes, larges de 1 !/, ligne, Sépales intérieurs longs de G à 8 lignes, larges de 4 à 5 lignes, d’un rose plus ou moins vif, lavés de vert en dessous, multinervés , courtement onguiculés. Corolle rose , panachée de pourpre-violet au sommet. Pétales supérieurs larges de 1 ‘A ligne, subconvolutés : le bord supérieur terminé en appendice recourbé, obtus ou pointu , ovale, 1 à 2 fois plus court que la lame; le bord inférieur terminé en pointe linéaire-lancéolée ou subulée- subfalciforme, redressée , aussi longue que la lame. Pétale infé- rieur long de 6 à 7 lignes, pointu, peu on point débordé par sa FAMILLE DES POLYGALÉES. 155 crête : onglet long d’environ 1 ligne ; crête flabelliforme , fine- ment fimbriée , de couleur rose. Étamines (y compris la gaîne ou l’androphore) longues de 5 à 6 lignes, incluses (de même que le style) dans le casque du pétale inférieur ; filets un peu plus longs que la gaine. Pistil un peu plus long que les étamines. Ovaire à peine long de 1 ligne, obovale, Section 1I. Feuilles éparses. Grappes courtes, corymbiformes, subses- siles. Bractées presque égales, persistantes. Pétales 5, non-persistants : les 2 supérieurs obliquement ovales, inégalement bi-ou tri-lobés au sommet; les 2 laté- raux minimes, charnus, adnés. Androphore divisé au sommet en trois lanières inégales : l’une (plus longue et plus large) médiane (correspondante au dos du casque), à quatre filets, dont les deux terminaux sont plus longs et eux-mêmes soudés jusque vers leur milieu; les deux autres latérales, à deux filets subisomètres. Filets et anthères glabres. Style arqué sans autre géniculation que la basilaire. Stigmate subbilabié : lèvre supérieure mi- nime, verticale, en forme de bosse concave antérieure- ment; lèvre inférieure déclinée ou horizontale, beau- coup plus grande, rostriforme, comprimée. Caroncule des graines biappendiculée antérieurement, à carène en forme de crête. A. Sépales extérieurs cuspidés , à carène très-proëéminente, presque aliforme vers son sommet. Pétales supérieurs ine- galement bifides, un peu plus longs que les sépales exté- rieurs , 1 fois plus longs que l'onglet du pétale inférieur. Androphore & peu près de moitié plus long que les filets. PSYCHANTRUS À GRANDES FLEURS. — Psychanthus grandi- florus Spach. — Polygala grandiflora Loddig. Bot. Cab. tab. 1227. Feuilles oblongues , ou oblongués-spathulées , ou lancéolées- 156 CLASSE DES RIHÉADÉÉS. oblongues, acuminulées, courtement pétiolées : les jeunes ordi- nairement puberules de même que les ramules, Pédicelles plus courts que les fleurs. Sépales extérieurs ovales , ou ovales-lan- céolés, courtement cuspidés, 2 à 3 fois plus courts que les sé- pales intérieurs. Sépales intérieurs obliquement ovales, subcor- diformes , acuminés , un peu plus longs que le pétale inférieur. Pétale inférieur tronqué au sommet, non-rostré. Capsule obcor- diforme-orkiculaire, ailée aux bords. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Rameaux et ramules subeylin- driques , grêles , effilés , souvent verticillés-ternés : les adultes ous , glabres ; les jeunes pubescents , feuillus. Feuilles longues de */, pouce à 2 pouces, larges de 2 à 6 lignes, luisantes et d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous. Grappes 7-20- flores , ordinairement tres-denses. Pédicelles longs de 3 à G li- gnes. Bractées longues à peine de 1 ligne, presque égales, ovales, paviculaires , ciliolces , fortement carénées , mucronées , subdia- phanes. Sépales extérieurs longs de 4 à 5 lignes, verts, veineux, membraneux aux bords, ciliolés : le supérieur un peu plus long, large de 1 '/, ligne ; les 2 inférieurs larges de 2 lignes. Sépales in- térieurs longs d'environ 0 lignes sur 5 lignes de large, courtement onguiculés , multi-nervés , d’un rose plus ou moins vif et lavé de vert. Coroîle d’un rose päle, excepté à la partie supérieure du casque, laquelle est d’un pourpre-violet. Pétales supérieurs longs de 4 à 5 lignes , larges de près de 2 lignes vers leur base, subconvolutés ; lobes divariqués : l’un (supérieur) court, oblong, obtus, redressé ; l’autre (inférieur) ovale, cuspidé, horizontal, à peu près aussi long que la partie mdivisée du pétale. Pétale in- férieur (à casque long de 5 lignes, large de 4 à 5 lignes) large de 3 à 4 lignes, subrectiligne aux bords antérieurs, peu ou point débordé par la crête : onglets longs de 2 lignes. Étamines glabres, longues d’environ 8 lignes (y compris l’androphore, le- quel est presque 3 fois plus long que l'onglet du pétale inférieur), débordées par le style. Ovaire à peine long de 1 ligne. B. Sépales extérieurs mutiques ou mucronulés, à carène ner- viforme et peu proëminente. Pétales supérieurs courtement FAMILLE DES POLYGALÉES. 137 trilobes, plus courts que les sépales extérieurs , à peine aussi longs que l'onglet du pétale inférieur. Androphore aussi long que les filets. PsycmaNTHUs À FEUILLES DE Myrre. — Psychanthus myru- folius Spach. —Polygala myrtifolia Linn. — Jacq. Fragm. I, tab. 18. — Commel. Hort, Amst. 1, tab. 46.— Bot. Reg. tab. 669. — Polygala buxifolia Hortor. Feuilles obovales , où oblongues-obovaies , ou oblongues-spa- thulées, ou oblongues, mucronulées, ou mutiques, très-obtuses, courtement pétiolées ; les jeunes ordinairement pubérules de mème que les ramules. Pédicelles plus courts que les fleurs. Sé- pales extérieurs ovales ou ovales-lancéolés, acuminés, 2 à 3 fois plus courts que les sépales intérieurs. Sépales extérieurs obli- quement ovales, subcordiformes, acuminulés, un peu plus longs que le pétale inférieur. Pétale inférieur subrostré, obtus. Arbuste haut de 2 à 4 pieds, très-semblable à l’espèce préce- dente par le port, le feuillage et les fleurs. Feuilles d’un vert foncé et luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous , longues de 6 à 18 lignes , larges de 1 ligne à 6 lignes. Grappes 7-29-flo- res, ordinairement très-denses. Pedicelles longs de 3 à 6 lignes. Bractéoles longues à peine de 1 ligne, subdiaphanes, glabres, à peine carénées , elliptiques , ou ovales-elliptiques, mutiques : June (antérieure) un pen moins large, subacuminée; les deux autres (postérieures) obtuses. Sépales extérieurs verdûtres , membraneux aux bords, veineux, glabres, longs de 2 à 4 li- gnes , larges de 1 ” ligne à 2 ‘/, lignes ; le supérieur moins large et ordinairement un peu plus long que les 2 inférieurs ; l’un des inférieurs souvent près de 2 fois plus large que l’autre. Sépales intérieurs longs de 6 à 7 lignes , larges de 4 à 5 lignes, d’un rose plus ou moins vif, lavés de vert en dessous, courtement onguiculés, multinervés. Corolle d’un rose pâle, excepté à la partie supérieure du casque , laquelle est d’un pourpre violet. Pétales supérieurs longs de 2 lignes, larges de 1 ‘/; ligne, subconvolutés , inégalement trilobés au sommet ; lobes divari- qués : celui du milieu court, dentiforme , tronqué; celui du 158 [CLASSE DES RHÉADÉES. bord supérieur plus grand, redressé, ovale; celui du bord infe- rieur petit, dentiforme, pointu. Pétale inférieur long d’environ 6 lignes : onglet long de 2 lignes ; casque large de 3 à 4 lignes, curviligne aux bords antérieurs, débordant ordinairement la crête. Étamines glabres , longues d'environ 6 lignes (y compris l’androphore, lequel est à peu près 2 fois plus long que l'onglet du pétale inférieur ), débordées par le style. Ovaire à peine long de 1 ligne. Capsule orbiculaire-obcordiforme , courtement sti- pitée, large d’environ 5 lignes, bordée d’une aile membraneuse. Graines légèrement pubescentes, ellipsoïdes, d’un brun noirâtre, longues de près de 2 lignes sur 1 ligne de large. Secriox ILE, Feuilles éparses. Grappes pédonculées, lâches, allongées. Bractées scarieuses, caduques (celles des pédicelles in- férieurs plus grandes, foliacées). Pétales 5, non-per- sistants : les 2 supérieurs oblongs-obovales, équilatéraux, très-entiers ; les deux latéraux minimes, membraneux. Androphore (cilié) terminé en trois phalanges : l’une plus longue (médiane) à 2 filets soudés par leur base en un court androphore secondaire ; les deux autres (laté- rales) chacune à 3 filets libres dès leur base. Filets et anthères glabres. Style arqué, géniculé au-dessus du milieu et au-dessous du sommet, ainsi qu’à la base. Stig- mate subbilabié : lèvre supérieure minime, verticale, en forme de bosse concave antérieurement; lèvre inférieure beaucoup plus grande, déclinée, rostriforme, compri- mée. Caroncule des graines inappendiculée, à carène aplatie. PsyCHANTHUS ÉLÉGANT. — Psychanthus speciosus Spach. — Polygala speciosa Sims , Bot. Mag. tab. 621. — Bot. Reg. tab. 150. — Hexb. de l’Amat. tab. 103. Feuilles linéaires-spathulées , ou oblongues-spathulées, ou spathulées-cunéiformes , ou lancéolées-oblongues, courtement pétiolées, arrondies ou tronquées au sommet, mucronées , gla- FAMILLE DES POLYGALÉES. 139 bres de même que les ramules. Pédicelles filiformes , plus courts que les fleurs. Sépales extérieurs mutiques ou mucronés , ellip- tiques-obovales , 3-nervés, 3 à 4 fois plus courts que les sépales intérieurs. Sépales intérieurs obliquement ovales-orbiculaires , très-obtus , un peu plus courts que le pétale inférieur. Pétales su- périeurs de moitié plus longs que l’onglet du pétale inférieur. Capsule obcordiforme , ailée aux bords. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Rameaux et ramules grêles , ef- filés , anguleux : les jeunes feuillus ; les adultes aphylles. Feuil- les longues de 6 à 15 lignes , larges de 1 ligne à 4 lignes, d’un vert très-foncé en dessus, d’un vert glauque en dessous. Grappes lâches, 7-ou pluri-flores, longues de 2 à 5 pouces : rachis grêle, effilé, rectuiligne , anguleux, quelquefois pubérule. Pédicelles longs de 3 à 5 lignes , ordinairement pubescents. Sépales exté- rieurs d’un vert lavé de violet, membraneux et pubérules aux bords, très-obtus, longs d’environ 2 lignes, sur 1 :/, ligne à 2 lignes de large : le supérieur ordinairement un peu plus long et moins large que les inférieurs ; l’un des inférieurs souvent un peu plus petit que l’autre. Sépales intérieurs longs d’en- viron 6 lignes sur 5 lignes de large, très-courtement ongui- culés , veineux , plus ou moins profondément échancrés à la base, d’un lilas vif. Corolle panachée de rose et de pourpre violet. Pétales supérieurs longs de 3 lignes , larges de 2 lignes , redres- sés vers leur sommet, convolutés d’un côté. Pétale inferieur ong d'environ 7 lignes : onglet long de 2 lignes ; casque large de 3 à 4 lignes, subrostré, acumirulé, un peu débordé par la crête ; crête comme stipitée , d’un lilas vif. Étamines longues de 6 à 7 lignes (y compris l’androphore , lequel est 2 fois plus long que l'onglet du pétale inférieur, cilié aux bords , très-élargi à sa base) , débordées par le style ; filets à peu près aussi longs que l’androphore. Capsule de moitié plus courte que les sépales in- térieurs , large d’environ 3 lignes. Graines longues de 2 lignes, larges de : ligne, avant la parfaite maturité cotonneuses , fina- lement presque glabres ou cotonneuses seulement aux bords et vers les deux bouts, luisantes, d’un brun de Châtaigne ; caron- cule petite , blanchâtre. LA 440 CLASSE DES RHÉADÉES. Secriox IV. Feuilles éparses. Grappes pédonculées, lâches, allongées. Bractées inégales, persistantes, assez grandes, foliacées. Pétales 5, persistants : les 2 supérieurs obliquement ovales-lancéolés, très-inéquilatéraux, ties-entiers, acu- minés-cuspidés ; les 2 latéraux un peu charnus, minimes. Androphore terminé en 5 phalanges : l'une plus longue (médiane), à 2 filets soudés par leur base en un court androphore secondaire; les deux autres (latérales) cha- cune à 5 filets libres dès leur base. Style plusieurs fois géniculé. Stigmate subbilabié : lèvre supéricure minime, verticale, en forme de bosse concave antérieurement ; lèvre inférieure beaucoup plus grande, déclinée, rostri- forme, comprimée. Caroncule des graines inappendi- culée, à carène aplatie. Psycnanraus BRACTÉOLÉ. — Psychanthus bracteolatus Spach. — Polygala bracteolata Lino. — Bot. Mag. tab. 345. Feuilles linéaires-lancéolées , sessiles , pointues , très-étroites. Pédicelles un peu plus longs que les fleurs. Sépales extérieurs obliquement ovales, subacuminés, 2 fois plus courts que les sépales intérieurs. Sépales intérieurs obliquement ovales , acumi- nés , un peu plus longs que le pétale inférieur. Pétale inférieur obtus , de moitié plus long que les pétales supérieurs. Capsule obcordiforme , ailée aux bords. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Rameaux grêles, eflilés, cylin- driques. Ramules pubescents ou glabres, cylindriques, très-grê- les , feuillés. Feuilles longues de 6 lignes à 2 pouces , larges de 3 de ligne à 1 ligne, glabres ou pubescentes, d’un vert foncé , verticales ou subhorizontales , plus ou moins rapprochées. Grap- pes longues de 2 à 4 pouces, 7-ou pluri-flores. Pédicelles fili- formes , assez rapprochés , longs d'environ 6 lignes. Bractées lon- gues de 1 Jigne à 2 lignes (l’antérieure 2 fois plus longue que les postérieures) , linéaires-lancéolées, pointues , subfoliacées , membraneuses aux bords. Sépales extérieurs longs de 2 à 2 "/. FAMILLE DES POLYGALÉES. 141 lignes ( le supérieur un peu plus petit que les 2 inférieurs , les- quels sont eux-mêmes un peu inégaux), larges de 1 ‘/1 ligne à 2 lignes, verdâtres, membraneux aux Lords, 5-nervés, glabres, ou ciliolés. Sépales intérieurs longs d'environ 6 lignes, larges de 4 à 5 lignes, courtement onguiculés, multinervés, d’un rose plus ou moins vif. Corolle d’un rose päle panaché de pourpre. Pétales supérieurs longs de 4 lignes, convolutés du côté supé- rieur, Pétale inférieur long d'environ 6 lignes : onglet long de 1 :/, ligne; carène large de près de 3 lignes , un peu débordée par la crête. Étamines longues d'environ 5 lignes (y compris l’androphore , lequel est de moitié plus long que l'onglet du pé- tale inférieur), débordées par le style; filets à peu près aussi longs que l’androphore. Capsule presque aussi longue que les sé- pales extérieurs, large d’environ 3 lignes, bordée d’une aile mem- braneuse élargie vers le sommet. Graines luisantes, d’un brun de Châtaigne, pubescentes, longnes de 2 lignes, larges de 1 li- gne : caroncule blanchätre. Genre MURALTIA, — Muraltia Neck. Sépales 5, persistants, subscarieux, presque égaux : le supérieur gibbeux à sa base. Corolle bilabiée, fortement ringente: pétales 3, subisomètres , distinctement ongui- culés, libres presque dès leur base : les 2 supérieurs obli- quement dressés, équilatéraux , concaves , non-carénés, lancéolés-oblongs, connivents en forme de capuchon ; lin- férieur décliné, couronné par deux appendices pétaloïdes. Étamines T ou 8, saillantes : audrophore court, adhérent au-dessous du milieu ; filets très-courts, non-diadelphes , subisomètres ; anthères bivalves. Ovaire courtement sti- pité, comprimé, subovoïde, 2-loculaire, 2-ovulé, cou- ronné par # bosses ou par #4 prolongements filiformes. Style filiforme , rectiligne. Stigmate comprimé, cunéi- forme, tronqué et tridenticulé au sommet, muni au bord- postérieur d’une glandule elliptique. Capsule carénée aux bords, comprimée, biloculaire , bivalve , disperme , ou 142 CLASSE DES RHÉADÉÉS. par avortement 1-sperme, couronnée par quatre bosses ou par 4 cornes. Graines globuleuses , glabres , lisses, cou- ronnées d’une caroncule basifixe, charnue, cuculliforme. Périsperme épais. Sous-arbrisseaux. Feuilles petites | fasciculées sur les an- ciens ramules), sessiles, ou courtement pétiolées, sublinéai- res, ou subulées, carénées en dessous , souvent spinescentes au sommet. Pédoncules solitaires, axillaires, uniflores, dressés, très-courts ou rarement allongés, tribractéolés à la base. Bractées petites, presque scarieuses , verticillées, concaves, carénées : l’antéricure un peu plus longue que les deux postérieures. Fleurs petites , ou de grandeur mé- diocre. Sépales petits, persistants, presque scarieux, caré- nés au dos, cuspidés, apprimés : les 5 extérieurs navicu- laires , presque égaux, imbriqués par les bords; les 4 intérieurs un peu plus longs, mais plus étroits que les exté- rieurs, presque planes, non-imbriqués. Corolle blanche, ou rouge, Ou panachée. Pétales supérieurs presque aussi Jongs que l’inférieur, imbriqués par le bord postérieur ; onglets charnus, soudés seulement au-dessous du milieu à l'ouglet du pétale inférieur. Onglet du pétale inférieur peu proéminent sur la gaine, libre au sommet; lame un peu charnue, courte, condupliquée, suborbiculaire , tron- quée; appeudices divariqués, subcondupliqués, plus larges que les pétales supérieurs. Androphore appliqué sur les onglets des pétales supérieurs, charnu, légèrement arqué, subgéniculé au-dessus du milieu, comme tubuleux, indivisé, peu à peu rétréci depuis le milieu jusque vers le sommet, élargi et arrondi immédiatement au-dessous des filets. Fi- lets très-courts, linéaires, un terminal (ou deux terminaux, lorsqu'il y a 8 étamines), un peu plus long que les autres ; 5 de chacun des deux côtés. Anthères petites, elliptiques, obtuses. Pistil un peu plus court que l’androphore, Ovaire court, vert, dressé. Style creux, subdiaphane, blanchätre, un peu récliné. Stigmate petit, subdiaphane : glandule blanchâtre, opaque. Capsule mince, chartacée, à peiné FAMILLE DES POLYGALÉES. 145 stipitée, bosselée par les graines, épaissie aux bords (en ea- rène comprimée), couronnée de 4 bosses ou appendices constitués chacun par le prolongement du bord postérieur des valves: nervures placentairiennes peu apparentes à la surface; valves innervées; diaphragme étroit, membra- neux ; funicules infra-apicilaires, courts, gros, dentiformes, horizontaux, persistants. Graines (1) remplissant presque la cavité des loges : caroncule assez grosse, 2 fois plus courte que la graine, fendue antérieurement, très-obtuse au sommet, amincie aux bords; tégument extérieur épais, crustacé; hile ponctiforme; raphé filiforme, superficiel ; chalaze terminale (basilaire relativement au péricarpe), petite, orbiculaire. Périsperme épais. Embryon presque aussi long que le périsperme; cotylédons semi-cylindriques, oblongs, obtus, très-entiers, 4 fois moins larges que le diamètre du périsperme; radicule grosse, un peu allongée (à peu près 5 fois plus courte que les cotylédons), colum- naire, très-obtuse. Ce genre appartient à la Flore des extrémités australes de l'Afrique; il parait être assez riche en espèces; mais la plupart de celies qu’on y rapporte sont si superficiellement décrites, qu’on ne saurait assurer si elles doivent y rester classées. Les Muraltia sont remarquables par la forme bizarre de leur corolle , laquelle est d’ailleurs assez élégante. On en cultive plusieurs dans les collections de serré tempérée. Les suivantes sont les plus notables : MurazTia Heisréria. — Muraltia Heisteria De Cand. Prodr. — Polygala Heisteria Linn. — Bot. Mag. tab. 340. Ramules pubérules où presque cotonneux. Feuilles raides, sessiles, trièdres, ciliolées, spinescentes au sommet : les florales oblongues-lancéolées ; les autres subulées. Fleurs subsessiles. Sé- (4) Nous n'avons examiné que celles du Muraltia Heisteria. LA £, e 144 CLASSE DES RHÉADÉES. pales ciliés, cuspidés, à peine plus longs que les onglets du pétale inférieur. Appendices du pétale inférieur obcordiformes, calleux en dessus à leur base. Capsule quadricorniculée : cornes fili- formes, anisomètres, plus longues que les valves. Arbuste haut de 2 à 3 pieds. Feuilles longnes de 2 à 7 lignes, larges de ‘/: de ligne à s ‘/, ligne, d’un vert foncé : les adultes subhorizontales. Bractéoles minimes , ovales , mucronées , cilio- les, un peu plus longues que le pédicelie. Sépales oblongs-lan- céolés, longs d’environ 1 ‘2 ligne. Pétales supérieurs longs de4 li- gnes : onglets verts, sublinéaires, à peu près aussi longs que la Jame, subconvolutés dans leur partie libre ; lame blanche, tron- .quée, bi- ou tri-dentée au sommet. Pétale inférieur (y compris les appendices ) à peu près aussi long que les pétales supérieurs ; onglet à peu près aussi long que la partie naviculaire de la lame, laquelle est panachée de vert et de pourpre : appendices d’un pourpre-lilas, longs de 2 lignes, imbriqués par les bords jusque vers leur milieu, un peu pliés en carène, subdenticulés. Andro- phore à peu près aussi long que les ongiets des pétales supérieurs. Capsule longue de 5 à 6 lignes (y compris les cornes), subovale, souvert inéquilatérale et monosperme, subdiaphane. Graines brunes , du volume d’un petit pois : caroncule jaunâtre. MuraLTiA QuEuE DE RENARD.—Muraltia alopecuroides De Cand. Prodr, — Polygala alopecuroides Linn. — Bot. Mag. tab. 1006. Ramules poilus. Feuilles spinescentes au sommet , très-rap- prochées : les florales ovales , ciliées ; les autres sublinéaires. Fleurs sessiles (pourpres). Capsule à 4 cornes à peu près aussi longues que les valves. MuraLtia STIPULÉ,—Muraltia stipulacea De Cand. Prodr. — Polygala stipulacea Lion. — Andr. Bot, Rep. tab. 263.— Bot. Mag. tab. 1715. Feuilles distantes, linéaires, mucronées, glabres, convexes en dessous. Ramules légèrement pubescents. Fleurs subsessiles {pourpres). Capsule quadricorniculée. FAMILLE DES POLYGALÉES. 145 Munarria mixte. —Muraltia mirta Lino. fil. — Polygata mixta Andr. Bot. Rep. tab. 445. — Bot. Mag. tab. 1914. Feuilles rapprochées, linéaires-subulées, mucronces, glabres. Ramules grèles, effilés, glabres. Fleurs subsessiles (pourpres ou blanches). Capsule à 4 cornes courtes. MurazTiA NAIN. — Muraltia humilis De Cand. Prodr. — Poly gala humilis Lodd. Bot. Cab. tab. 420. Feuilles lancéolées - linéaires , éparses. Fleurs subsessiles (pourpres ). Genre MUNDIA. — Mundia Kunth. Sépales 5, persistants : les 3 extérieurs petits, giumacés, cymbiformes, presque égaux; les 2 intérieurs grands , pé- taloïdes , subconvolutés. Pétales 3, subisomètres , non- persistants, adhérents inférieurement à l’androphore : les 2 supérieurs un peu plus longs, inéquilatéraux, non-caré- nés, subconvolutés, équitants, ascendants, suboblongs, inonguiculés , très-entiers; l’inférieur onguiculé, caréné, condupliqué en forme de casque garni de 2 crêtes trans- versales laciniées. Étamines 7 ou 8, incluses, Androphore 8- fide au sommet, adhérent jusque vers le milieu, subrecti- ligne. Filets très-courts, barbus, subisomètres. Anthères bivalves. Ovaire court, comprimé, bi-loculaire , bi ovulé. Style court, oblique, rectiligne , tétragone, columnaire. Stigmate à deux lobes égaux : l’antérieur tronqué, non- papilleux , subvertical ; le postérieur papilleux au sommet, subhorizontal, un peu décliné. Drupe charnu, à noyau osseux, tantôt biloculaire et disperme, tantôt par avorte- ment uni-loculaire et monosperme. Graines non-caron- culées, glabres, légèrement chagrinées ; périsperme très- épais; cotylédons 5 fois moins larges que la graine. Sous -arbrisseau très-rameux. Ramules spinescents. Feuilles petites, coriaces, éparses, 1-nervées, courtement pétiolées. Pédicelles fasciculés on subfasciculés, courts, BOTANIQUE. PIHAN, T. VII, 10 « 146 CLASSE DES RHÉADÉES. axillaires , tri-bractéolés à la base. Bractées minimes , presque égales , scarieuses , tronquées , subconvolutées. Fleurs très-nombreuses, petites, de couleur rose. Sépales suborbiculaires, non-veineux, équilatéraux : les 3 exté- rieurs imbriqués par les bords, ciliolés , -nervés (le supé- rieur un peu plus grand que les 2 inférieurs); les 2 inté- rieurs subonguiculés , non-ciliolés, obscurément 5-nervés, presque aussi longs que la corolle. Corolle obliquement horizontale, comme gibbeuse postérieurement ( par l’élar- gissement des pétales supérieurs). Pétales facilement sépa- rables de l’androphore : les 2 supérieurs 1-nervés, libres dans presque toute leur longueur. Pétale inférieur à onglet court, cunéiforme, adhérent presque jusqu’au sommet ; limbe suborbiculaire (étant déployé), échancré, plus long que l’onglet, beaucoup plus large que les pétales supérieurs; crêtes courtes, non-débordantes , infra-apicilaires , inéga- lement triparties : lanières incisées-crénelées. Androphore plus court que le pétale inférieur, graduellement rétréci depuis sa base, libre aux bords dans toute sa longueur, immédiatement terminé en 7 ou 8 filets plus courts que les anthères. Anthères oblongues, obtuses. Pistil un peu plus court que l’androphore. Ovaire non-stipité, plus court que le style. Drupe lisse, aptère; chair mince; noyau épais, rugueux, pointu, obscurément tétragone; cloison chartacée ou oblitérée. Graines assez grosses (remplissant la loge), ovoides, suspendues, anatropes ; tégument triple : l'extérieur diaphane, pelliculaire, facilement séparable, ponctué; l’intermédiaire mince, crustacé , fragile; l'inté- rieur inadhérent, pelliculaire, moulé sur le périsperme. Raphé filiforme , superficiel ; chalaze apiculée (basilaire relativement au péricarpe ). Périsperme blanc, charnu, huileux. Embryon presque aussi long que le périsperme ; cotylédons oblongs , obtus, très-entiers, un peu rétrécis à leur base, subsemi-cylindriques, 3 fois plus longs que la radicule ; radicule columnaire, obtuse. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : FAMILLE DES POLYGALÉES. 147 Muynpia ÉPiNEux. — Mundia spinosa Kunth. — Polygala spinosa Linn. Amœn. — Ulex capensis Linn. Spec. Arbuste haut de 2 à 3 pieds. R:meaux courts ou effilés, feuil- lus , raides, anguleux. Feuilles longues de 3 à 5 lignes, oblon- gues , où clliptiques-oblongues , on oblongnes-obovales , ou lan- céolées-oblongues , obtuses, révolutées aux bords, réticulées en dessous ; pétiole large, très-court, blanchâtre. Fleurs débordées par les feuilles. Pédicelles géminés, ou ternés, ou quelquefois so- litaires, filiformes, un peu plus longs que le péticle. Bractées suborbiculaires , ciliolées , quatre fois plus courtes que les pédi- celles. Sépales extérieurs blanchâtres , cymbiformes-orbiculaires, longs de !/; de ligne à ‘/: ligne. Sépales intérieurs longs d’en- viron 2 lignes. Corolle presque aussi longue que les sépaies intérieurs. Drupe rougeâtre, subglobuleux, du volume d’un gros pois ; noyau ovoïde. Graines d’un brun de Châtaigne , aplaties antérieurement lorsque le noyau est disperme. Cette plante, indigène au Cap de Bonne-Espérance, se cultive dans les collections de serre. | Genre MONNINA.— Monnina Ruiz et Pav. Sépales 5 , non-persistants : les 5 extérieurs petits ; les à intérieurs grands, pétaloïdes. Pétales 3 ou 5: l’inférieur grand , cuculliforme, trilobé, inappendiculé, enveloppant les organes sexuels ; les 2 supérieurs soudés, connivents en carène, Étamines 8, subisomètres. Disque annulaire. Ovaire biloculaire , ou uniloculaire. Style courbé, non-persistant. Stigmate onciné , bilobé : lobe inférieur glanduliforme. Péricarpe drupacé, ou carcérulaire, ou capsulaire, uni- loculaire, ou biloculaire, ailé, ou aptère. Graines non- caronculées , périspermées, Arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles éparses, souvent échancrées. Grappes terminales , ou laté- rales, ou axillaires, spiciformes, en général longuement pédonculées. Pédicelles penchés après l’anthèse. Fleurs petites. 124% CLA:SE DES RHÉADÉES. Le genre, dout nous avolis tracé les caractères d’après M. Aug. de Saint-Hilaire, renferme environ quarante espèces , toutes indigènes dans l'Amérique équatoriale. Voici l'espèce la plus intéressante : MonniNA À NOMBREUX Épis. — Monnina polystachya Ruiz et Pav. Flor. Peruv. Syst. — Ruiz, Diss. cum Ic. Arbrisseau, Feuilles ovales-lancéolées ou obovales, velues de même que les ramules et l’inflorescence. Grappes rapprochées en panicule. Cette espèce croit au Pérou , dans les bois des Andes, où on la connaît sous le nom de Falhoï. Toute la plante, mais surtout la racine ainsi que l’écorce, ont une amertume très-forte, et passent , dans le pays, pour un excellent remède tant anti-dys- sentérique que détersif. À Huanaco, les fabricants d’argenterie emploient les feuilles à polir leurs ouvrages. Genre SÉCURIDACA. — Securidaca Linn. Sépales 5, non-persistants : les 3 extérieurs petits; les 2 intérieurs grands , pétaloïdes. Pétales 5 , soudés par la base : l’inférieur grand , cuculliforme, trilobé (lobe inter- médiaire plus petit, crépu), enveloppant les organes sexuels ; les 2 latéraux squamiformes ; les 2 supérieurs oblongs, connivents. Disque petit, irrégulier. Étamnines 8, subisomètres. Ovaire comprimé, gibbeux d’un côté, uni- loculaire, uni-ovulé. Style latéral, courbé, non-persistant. Stigmate terminal, subbilobé. Péricarpe sec, indéhiscent, uni-loculaire , monosperme : le bord correspondant au style, muni d’une crête; le bord opposé prolongé en longue aile cultriforme. Graines glabres, non-caronculées ; périsperme mince. Arbustes la plupart grimpants. Feuilles alternes , accom- pagnées à leur base de deux glandules latérales. Grappes terminales et axillnires , simples, lèches. Fleurs comme papilionacées. FAMILLE DES POLYGALÉES. 449 Les Sécuridaca sont des lianes en général parées de fleurs très-brillantes. On en connaît environ quinze espèces, toutes indigènes dans l’Amérique équateriale. En voici les plus intéressantes : SÉCURIDACA COTONNEUX. — Securidaca tomentosa Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. 1, tab. 06. Tiges grimpantes. Rameaux ligneux, hérissés , cotonneux. Feuilles elliptiques ou ovales-elliptiques, obtuses ou échancrées, ciliées , glabres et luisantes en dessus, cotonneuses en dessous. Grappes terminales, sessiles, subcapitellées. Feuilles coriaces, courtement pétiolées, longues de 15 à 20 li- gues, larges de8 à 12 lignes. Grappes longues d'environ r pouce, sur 8 à 10 lignes de large. Fleurs pourpres, de la grandeur de celles du Coronilla varia. Sépales ciliés , obtus : les extérieurs elliptiques; les intérieurs obovales. Pétale inférieur cristé au sommet. Cette espèce a été observée par M. Auguste de Saint-Hilaire, au Brésil, dans la province des Mines. SÉCURIDACA DIVARIQUE. — Securidaca divaricata Nees et Mart. Tiges grimpantes. Rameaux tortillés. Feuilles ovales-ellip- tiques , obtuses , révolutées aux bords , glabres et luisantes en dessus, cotonneuses en dessous. Grappes axillaires, rapprochées en panicule divariquée. Arbuste haut de 6 à 8 pieds. Feuilles coriaces. Grappes lon- gues «le 3 à 4 pouces. Bractces subulées, caduques. Fleurs d’un orange-rougeâtre. Péricarpe velu, à aile obtuse. Cette espece a été observée par le prince Maximilien de Neu- wied , au Brésil. SÉCURIDACA EFFILÉ. — Securidaca virgata Swaïrtz, Flor. Ind. Occid. — Tussac, Flore des Antilles, vol. 4, tab. 20. Tiges grimpantes, subvolubiles. Rameaux cylindriques, effi- les. Feuilles suborbiculaires ou ovales-orbiculaires, tres-obtuses, Grappes termimales, tres-lâches, filiformes. , 150 CLASSE DES RHÉADÉES. Arbuste très-élevé. Rameaux subdichotomes, grêles, effiles, glabres. Feuilles petites, courtement pétiolées, glabres. Fleurs de grandeur médiocre, panachécs de blanc, de jaune et de pourpre. Fruit glabre, non-strié. Cette espère croît dans les montagnes des Antilles. « Quelque- » fois, dit M. de Tussac , ses rameaux sont si multipliés, qu’on » distingue à peine l’arbre qui les soutient, ce qui en change » tout-à-fait la face, et produit un effet des plus agréables lors- » qu’il est couvert de fleurs de plusieurs couleurs, dont l’odeur » de violette parfume l’atmosphère. » Il° TRIBU. LES KRAMÉRIÉES. — KRAMERIEÆ Reichenh. Étamines au nombre de 3, de 4, de 5 , ou une seule, libres ; bourses dithèques, déhiscentes par des fentes longitudinales. Genre KRAMEÉRIA. — Krameria Lœffi. Sépales 4 ou 5, bi-ou tri-sériés, colorés, non-persistants, étalés : le sépale supérieur minime ou (lorsqu'il n y a que 4 sépales) nul. Pétales 4 ou 5 : les 3 inférieurs longuement onguiculés, soudés par la base; les 2 supérieurs distants des inférieurs, plus petits, connivents. Étamines 4 (dans quelques espèces 3, ou une seule) : 2 plus grandes, ascen- dautes, alternes avec les 2 pétales supérieurs; 2 plus pe- tités, dressées, alternes avec le pétale inférieur intermé- diaire. Disque nul. Ovaire uni-loculaire, bi-ovulé. Style terminal, ascendant, subulé. Stigmate terminal, simple. Péricarpe indéhiscent, coriace, globuleux, glochidié, mo- nosperme par avortement. Graine apérispermée. Sous-arbrisseaux touffus. Feuilles alternes, très-entières (dans une espèce : trifoliolées), quelquefois munies d’un faisceau d’épines à leur aisselle, Fleurs en grappes spici- FAMILLE DES POLYGALÉES. 151 formes. Corolle plus courte que le calice; lame des pétales inférieurs très-courte. Graines à tégument membraneux. Cotylédons bi-auriculés à la base. Ce genre, dont nous empruntons les caractères à M. Aug. de Saint-Hilaire, appartient à l'Amérique équatoriale, On én connaît dix espèces, dont voici les plus remarquables : KnRAMÉRIA TRIANDRE, — Xrameria triandra Ruiz et Pavon, Flor. Peruv. v. 1, tab. 03. Racines longues, très-rameuses. Tiges et rameaux diffus. Feuilles petites, simples, sessiles, ovales, ou ovales-oblongues, acuminées, satinées et blanchâtres aux 2 faces. Pédicelles axil- laires, plus longs que les feuilles, rapprochés en grappes courtes terminales. Calice à 4 sépales satinés en dessous, jaunes en des- sus. Étamines au nombre de trois. Anthères barbues au som- met. Péricarpe d’un rouge fonce. Cette espèce croît dans les montagnes du Perou. Ses racines sont d’une extrême astringence et contiennent beaucoup d’aéide gallique ; elles s’importent en Europe, sous le nom de racines de Ratanhia (1); en Angleterre on s’en sert communément pour contrefaire le vin de Porto. KRAMEÉRIA A GRANDES FLEURS. — Xrameria grandiflora Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. v. 2, tab. 97. . Tiges longues d'environ 1 ‘/, pied, procombantes, flexneuses, presque simples , glabres inférieurement , hérissées vers le som- met. Feuilles longues d'environ 8 lignes , nombreuses , presque ctalées, lancéolées, pointues, spinuleuses : les inférieures presque glabres ; les supérieures hérissées. Grappes longues de 2 pouces, sessiles, denses, glabres, unilatérales. Fleurs longues de'/, pouce, rouges, d’abord horizontales , plus tard pendantes. Cette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs , a été (4) Il est probable que les racines de plusieursespèces congénères jouis- sent des mêmes propriétés , et passent sous le même nom dans le com merce, 452 CLASSE DES RHÉADÉES, trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire , au Brésil , dans la pro- vince de Goyaz. Genre SOULAMEA. — Soulamea Lamk. | Sépales 3, minimes, non-persistants. Pétales 3, con- caves, plus longs que les étamines. Étamines 6. Ovaire comprimé, échancré. Stigmates 2, sessiles. Péricarpe (sa- mare } subéreux, indéhiscent, comprimé, obcordiforme- orbiculaire , échancré, 2-loculaire ; loges monospermes. Graines apérispermées, suspendues. L'espèce dont nous allons faire mention constitue à elle seule le genre. SouULAMÉA amer. — Soulamea amara Lamk. Dict, — Rumph. Amb,. 2, tab. 41. Arbrisseau à bois jaunâtre. Feuilles éparses , persistantes , rapprochées vers l’extrémité des ramules, pétiolées, elliptiques , rétrécies vers la base, très-entières, veineuses , longues de 7 à 9 pouces , larges d’environ 3 pouces. Fleurs très-petites, dis- posées en courtes grappes axillaires : pédoncules pubescents. Sa- mare glabre, amincie aux bords. Graines elliptiques. Cet arbrisseau croît aux Moluques et à Java. L’extrême amer- tume de toutes ses parties (notamment de l’écorce et de la racine), l'ont fait surnommer par Rumphius, rex amaroris. Suivant cet auteur, ainsi qu’au témoignage de M, Blame , on s’en sert avec succes contre les maladies gastriques, si communes , parmi les Européens, dans ces parages de l'hémisphère austral. EEE US CENT QUATRIÈME FAMILLE. LES TRÉMANDREÉES. — TREMAN- DREÆ. Tremandreæ R. Br. Gen. Rem. in Flind. Voy. v. 2, p. 544. — De Cand. Prodr. v. 4, p. 345.— Bartl. Ord. Nat. p. 255.— Polygaleæ, sect. III : Tremandreæ Reichenb. Syst. Nat. p. 250. Ce petit groupe (qu’à l'exemple de M. Reichenbach, on réunirait peut-être à plus juste titre aux Polygalées) appartient exclusivement à la Nouvelle-Hollande. On n’en connaît qu'environ dix espèces, dont quelques- unes sont remarquables comme plantes d'agrément. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Sous-arbrisseaux , souvent garnis de poils glandu- lifères. Feuilles éparses ou verticillées, simples, entières, sessiles, ou rétrécies en pétiole court, non:stipulées. Fleurs régulières , hermaphrodites, solitaires, axil- laires, pédonculées. Calice inadhérent, 4-ou 5-parti : sépales égaux ; estivation valvaire. Disque inapparent. Pétales hypogynes, en mème nombre que les sépales et interposés, non-persistants, égaux, très-courte- ment onguiculés, involutés et enveloppant les étamines avant la floraison. Étamines hypogynes, libres, uni-sériées, au nombre de 6, de 8, ou de 10, insérées par paires devant les pé- » 4154 CLASSE DES RHÉADÉES. tales. Anthères continues au filet, immobiles, oblon- gues, longuement rétrécies vers leur base, dithèques, déhiscentes par une seule ouverture apicilaire : bourses égales, parallèles, contiguës. Pistil : Ovaire biloculaire; loges 1-3-ovulées. Ovules suspendus, anatropes. Style indivisé , filiforme, recti- ligne, dressé, terminé par un stigmate soit simple, soit bifide. Péricarpe capsulaire, comprimé, bi-loculaire, locu- licide-bivalve. - Graines attachées vers le sommet de la cloison, suspendues, en général solitaires dans chaque loge, ovoïdes, arillées : arille membraneux, épaissi en ca- roncule autour de la chalaze. Périsperme charnu. Em- bryon rectiligne , axile , cylindracé, presque aussi long que le périsperme. Cette famille ne renferme que les deux genres suivants : Genre TÉTRATHÉCA. — Tetratheca Smith. Sépales 4, presque égaux. Pétales 4. Étamines 8 : an- thères à bourses biloculaires. Graines subsolitaires. Ge genre renferme six espèces, Voici celles qui se culti- vent dans les collections de serre tempérée : TÉTRATHÉCA A FEUILLES DE BRuYÈRE. — Tetratheca éricæ- folia Smith, Exot, Bot. tab. 20. Feuilles verticillées, linéaires, révolutées aux doi finement denticulées. Tiges scabres. Pédicelles et calices tres-lisses. Sous-arbrisscau touffu, haut d’un demi-pied. Tiges simples ou rameuses , feuillues. Feuilles petites. Pédicelles solitaires , axil- laires , penchés , plus longs que les feuilles. Sépales oblongs, ob- fus, beaucoup plus courts que les pétales. Pétales chovales, roses. FAMILLE DES TRÉMANDRÉES. 455 Téraaruéca S0NcrFoRME. — Tetratheca juncea Smith, Nov. Holl. I, tab. 2. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 8. Rameaux ancipités, subaphylles. Feuilles lancéolées ou li- néaires-lancéolées. Grappes läches, terminales. Fleurs penchées. Pétales obovales, beaucoup plus longs que le calice. Arbuscule glabre, haut d’un pied et plus , rameux dès la base. Pédicelles filiformes , presque aussi longs que les fleurs. Sépales arrondis, acuminulés, Corolle rose, d’un demi-pouce de dia- mètre. TérraTuéca porLu. — Tetratheca pilosa Labill. Nov. Holl. Ï, tab. 122. — Tetratheca glandulosa Smith , Exot. Bot. tab. 21. (non Labill.) Feuilles éparses ou subverticillées , oblongues , ou oblongues- lincaires , entières , révolutées aux bords, garnies (ainsi que les ramules ) de poils glandulifères. Fleurs axillaires. Sépales sub- orbiculaires, pointus, ciliés de glandules. Pétales obovales. Arbuscule à tiges longues de 8 à 10 pouces. Feuilles longues de 6 à 8 lignes : les inférieures souvent dentées ; les supérieures réfléchies. Fleurs blanches. TÉTRATHECA GLANDULEUX. — Tetratheca glandulosa La- bill. Nov. Holl. tab. 125. Feuilles alternes , ovales-oblongues , ou linéaires, dentées, garnies (de même que les ramules} de poils glanduleux. Fleurs axillaires. Sépales ovales-lancéolés, subobtus. Pétales ovales. Arbuscule plus ou moins velu, semblable au précédent par le port. Feuilles longues de 3 à 4 lignes. Pédonsules de la longueur des feuilles. Corolle d’un rouge foncé, large d’environ 6 lignes. Genre PLEURANDRA. — Pleurandra R. Br. Sépales 5. Pétales 5. Étamines 6 à 10 : anthères à bourses uniloculaires, Ce genre se compose de 3 espèces, dont voici la plus notable ; 456 CLASSE DES RHÉADÉES. PLEURANDRA ciSTiFLORE. — Pleurandra cistiflora Reichenb. Hort. Bot. tab. 50. Feuilles linéaires-oblongues, révolutées, glabres, tubercu- leuses en dessus. Fleurs sessiles, hexandres, solitaires , termi- nales. Sépales ovales, pointus. Pétales obcordiformes. Ovaire tuberculeux. Arbuscule décombant , irrégulierement rameux , haut d’envi- ron 1 pied. Feuilles recouvrantes , longues d’un demi-pouce. Co- rolle jaune , de près d’un pouce de diamètre. Cette espèce a été récemment découverte dans la Nouvelle- Hollande, aux environs de Sidney. rm DIX-HUITIEME CLASSE. LES HYDROPELTIDÉES. HYDROPELTIDEÆ Bart. CARACTÈRES. Herbes aquatiques, en général acaules , mais munies d’un rhizome vivace, cylindrique, rampant dans la vase. Sucs-propres laiteux {du moins dans plusieurs espèces ). Feuilles alternes, simples, flottantes (rarement émer- gées) , longuement pétiolées, non-stipulées, ou munies d’une stipule membraneuse oppositive; lame orbicu- laire ou cordiforme {souvent peltée, en général très- grande), très-entière, ou denticulée, par exception déchiquetée. Fleurs régulières, hermaphrodites , en général très- grandes. Pédoncules très-longs , solitaires, axillaires, uniflores, nus. Calice adhérent inférieurement, ou inadhérent , 3- à 5-sépale, en général persistant. Réceptacle ordinairement confondu avec le fond du calice. Disque hypogyne ou périgyne, charnu , adhérent soit à la fois à l’ovaire et au calice, soit seulement à l’ovaire ou au calice. Pétales soit uni-sériés, en même nombre que les sépales et interposés, soit pluri-sériés et en nombre multiple des sépales, inonguiculés , indivisés, insérés 158 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. au disque (par conséquent soit hypogynes, soit péri- gynes ). Étamines insérées au disque ( plus haut que les pé- tales), soit en nombre défini (une à une devant chaque sépale et chaque pétale), soit en nombre indéfini et multi-sériées. Filets planes : les extérieurs souvent très-larges et pétaloïdes. Anthères linéaires ou oblon- gues, adnées , continues avec le filet, dithèques : con- nectif plus ou moins large; bourses déhiscentes chacune par une fente longitudinale. Pistil : Un seul ovaire pluri-loculaire , multi-ovulé , et couronné par un stigmate disciforme ; ou bien 2 à 18 ( dans quelques espèces un plus grand nombre ) ovaires distincts, monostyles, chacun bi-ovulé ou uni- ovulé. Péricarpe soit pluri-loculaire (indéhiscent et poly- sperme ), soit étairionaire (à carpels folliculaires, ou indéhiscents, monospermes , ou dispermes. } Graines anatropes , en général périspermées, le plus souvent arillées ou caronculées. Périsperme farineux ou charnu. Embryon des espèces périspermées petit, ex- traire, apicilaire (basilaire suivant l'expression très-im- propre de la plupart des auteurs), renfermé dans un pe- tit sac particulier (la quintine de M. de Mirbel; le sac embryonaire de M. R. Brown) clos de toutes parts; radicule réduite à un mamelon continu avec la base des cotylédons, ne prenant aucun accroissement en germination, tandis que la tigelle produit plusieurs radicelles adventices ; cotylédons opposés, minces, cuculliformes, connivents, restant inelus en germina- tion. Plumule assez développée , presque aussi longue que les cotylédons , offrant une courte tigelle terminée par ? folioles squamiformes alternes. — Embryon des CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. 159 espèces non-périspermées (les Nélombiacées ) gros et non-accompagné d’une quintine persistante ; radicule rudimentaire comme celle des autres espèces et se comportant de même en germination ; cotylédons épais, charnus, restant inclus en germination ; plumule verte, très-grande (mais aussi recouverte par les cotylédons); tigelle allongée, garnie de 2 feuilles engaînantes, alternes , longuement pétiolées ( à lame subconvolutée et repliée sur le pétiole), et d’une foliole terminalesqua- miforme. Cette classe se compose des Cabombées, des Nym- phéacées et des Nelombiacees. Les Hydropeltidées sont remarquables par leur port, semblable à celui des Hydrocharidées, ainsi que par leur germination, analogue en quelque sorte à celle des Monocotylédones (dont elles se rapprochent aussi par la vernation involutive des feuilles) (1), quoiqueleur embryon offre bien distinctement deux cotylédons op- posés. D’un autre côté ces végétaux ont des affinités très-évidentes avec les Papavéracées et les Magnolia- cées ; aussi est-ce tout à fait à tort que plusieurs bota- nistes les classaient parmi les Monocotylédones. - (4) M. Lindley avance ( Nat. syst. ed. 2.) que les Nymphéacées diffè- rent surtout des Monocotylédones par la vernation de leurs feuilles, Nous ignorons dans quel livre ce savant botaniste a pu trouver cet argument ; car tout le monde sait que les feuilles de la plupart des Monocotylédone offrent précisément la même vernation que celles des Nymphéacées, CENT CINQUIÈME FAMILLE. LES CABOMBÉES. — CABPOMBEÆ. Cabombeæ Rich. Anal. du fruit. — Bartl. Ord. Nat, p. 87. — Po- dophylleæ , tribus II : Hydropeltideæ De Cand. Prodr. I, p. 442. — Nymphæœaceæ subordo Hydropeltideæ Liadl. Nat. Syst. ed. 2, p. 45. — Hydrocharidearum genn. Reichenb. Consp. et Syst. Nat. Cette famille, dont on ne connaît que deux espèces (indigènes en Amérique), devrait probablement être réunie aux Nymphéacées, lesquelles ne paraissent en différer essentiellement que par leur pistil à ovaire pluri-loculaire. Du reste, les Cabombees sont très-sem- blables aux Hydrocharidées, tant par le port, que par Papparence des fleurs. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes aquatiques , vivaces, à tige rameuse. Feuilles péuolées : les inférieures (alternes dans une espèce; opposées dans l’autre ) submergées, déchi- quetées en lanières capillaires; les supérieures alternes, flottantes , à lame peltée et très-entière. Fleurs hermaphrodites, régulières, jaunes, ou pour- pres, de grandeur médiocre. Pédoncules axillaires, solitaires, uniflores, non-bractéolés. Calice 3-ouù 4-parti ; sépales colorés en-dessus. Disque hypogyne, peu apparent. Pétales 3, ou 4, alternes avec les sépales, insérés au disque. Étamines au nombre de 6, ou en nombre indéfini (jusqu’à 36), insérées au disque. Filets libres. Anthères FAMILLE DES CABOMBÉES. 161 linéaires, ou ovales, introrses, continues avec le filet. Pistil : Ovaires au nombre de 2, ou de 8 à 18, dis- tincts, monostyles, uniloculaires, bi-ovulés. Styles courts , terminés chacun par un stigmate simple. Péricarpe à nucules indéhiscentes, 1-ou 2-spermes, acuminées par le style. Graines suspendues, globuleuses. Périsperme charnu ou farineux. Embryon petit, extraire (sa structure interne n’a pas encore été suffisamment éclaircie ; mais il paraît qu’elle est semblable à celle des graines des Nymphéacées), recouvert par une quintine persistante. La famille ne renferme que les genres Cabomba Aubl. et Zydropelis Michx. ( Brasenia Pursh. ) Genre CABOMBA. — Cabomba Aubl. Sépales 3, ovales, pointus. Pétales 3, plus courts que les sépales. Etamines 6, insérées une à une devant les sépales et les pétales ; anthères ovales. Ovaires 2, oblongs. Styles courts. Stigmates obtus. Péricarpe à 2 nucules ovales, acuminées, polyspermes. Feuilles inférieures opposées, multifides ; feuilles supé- rieures (flottantes) alternes, peltées , très-entières. Fleurs jaunâtres. Ce genre ne renferme que l’espèce suivante : CaromBA AQUATIQUE. — Cabomba aquatica Aublet, Guian. tab. 124. Tiges longues, grèles, cylindriques. Feuilles inférieures plus ou moins longuement pétiolées , arrondies en leur contour, plusieurs fois divisées en lanières capillaires. Feuilles flottantes orbiculaires. Cette plante, indigène à Cayenne et dans la Guiane, croît dans les étangs, ainsi que dans les ruisseaux à cours lent. BOTANIQUE, PHAN, T, VI 11 . 162 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. Genre HYDROPELTIS. — ydropeltis Michx. Sépales 3 ou 4. Pétales 3 ou 4. Étamines en nombre indéfini (20 à 30 suivant Elliott; 18 à 36 suivant Nuttall), un peu plus courtes que le calice; filets capillaires; anthères linéaires, obtuses. Ovaires en nombre indéfini (8 à 12 sui- vant Elliott; 45 à 18 suivant Michaux ; 6 à 18 suivant Nut- tall), légèrement comprimés, pubescents. Styles obliques, Stigmates linéaires, décurrents. Péricarpe à nucules au nombre de 6 à 12, un peu ventrues, acuminées aux 2 bouts, 4-ou 2-spermes. Plante recouverte d’une substance gélatineuse visqueuse. Feuilles alternes, Fleurs pourpres. Ce genre (dont nous avons donné les caractères suivant Elliott et Nuttall) ne renferme que l’espèce suivante : Hypropezris PourRPRE. — y dropeltis purpurea Michx. Flor. Bor. Amer. tab.29. — Bot. Mag. tab. 1147. — Brasenia peltata Pursh, Flor. Amer. Sept. Tige menue, longue de 1 pied à 10 pieds. Feuilles ellipti- ques, obtuses , longues d'environ 4 pouces, luisantes en dessus, en dessous de couleur pourpre (de même que toutes les autres parties de la plante); pétiole long de 3 à 6 pouces. Pédoncules à peu près aussi longs que les péticles. Sépales elliptiques- oblengs. Pétales de même forme que les sépales, mais plus min- ces et un peu plus longs, recourbés au sommet. Étamines un peu plus courtes que le calice, Péricarpe un peu charnu , plus long que le calice. Graines subglobuleuses. Cette plante croît dans les eaux tranquilles de la Basse-Caro- line. CENT SIXIÈME FAMILLE. LES NYMPHÉACÉES.—NYMPHÆACEZÆ. Nymphæaceæ Salisb. Ann. Bot. IT, p. 69. — De Cand. Syst. 2, p.59; Prodr. I, p.415 (excel. Nelumbio }. — Bartl. Ord. Nat. p. 88. — Lindl. Nat. Syst. ed. 2, p. 11.— Hydrocharidearum genn. Juss. — Reichenb. Les Nympheacees constituent le groupe le plus riche en espèces, parmi les Hydropeltidées. On en connaît environ quarante. Ces végétaux, par leurs grandes feuilles flottantes ainsi que par leurs fleurs magnifiques, font la parure des eaux tranquilles, dans presque toutes les contrées du globe. Leurs rhizomes tubéreux ou tuberculeux, ainsi que leurs graines, contiennent de la fécule en abondance, et peuvent servir d’aliment à l’homme. Les rhizomes de plusieurs espèces, renfer- ment en outre beaucoup de tannin. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes vivaces, aquatiques, acaules, à rhizomes rampants ou tubéreux. Sucs-propres lactescents. Feuilles alternes, longuement pétiolées , non-stipu- lées, ou accompagnées d’une stipule membraneuse oppositive ; pétiole cylindrique ou trigone, engaïnant par sa base ; lame peltée ou non-peltée (en général ar- rondie ), bilobée à la base, très-entière, ou denticulée, subcoriace (du moins celle des feuilles flottantes), involutée étant jeune. Fleurs hermaphrodites , régulières, diurnes, non- éphémères, émergées, en général très-grandes, de 164 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. couleur jaune, ou blanche, ou rouge, ou bleue. Pé- doncules solitaires, axillaires, uniflores, non-bractéo- lés , cylindriques, ou trigones, très-longs , émergés pendant la floraison, plus tard infléchis, submergés avec le fruit. Calice 4-6-parti, persistant, inadhérent (excepté dans une espèce); sépales épais, verts en-dessus , colorés en-dessous, bisériés, imbriqués en préfloraison. Réceptacle confondu avec le fond du calice. Disque charnu, adné au fond du cahice et en outre ( dans la plupart des espèces ) à toute la surface de l'ovaire. Pélales insérés à la surface externe du disque (par conséquent subpérigynes lorsque le disque n’adhère qu’au fond du calice; comme épigynes lorsque le dis- que adhère à l'ovaire), en nombre indéfini, pluri- sériés (la série externe alternant avec les sépales ; les séries internes alternant mutuellement), libres (ex- cepté dans le Barclaya, où ils sont soudés inférieure- ment en tube) : les intérieurs souvent semblables aux étamines externes. Estivation imbricative. Étamines en nombre indéfini (en général très-nom- breuses), bi-ou pluri-sériées, non-persistantes, insérées au disque (au-dessus des pétales ), ou, par exception ( dans l’espèce à corolle tubuleuse), à la corolle. Filets libres : les extérieurs en général aplatis et pétaloïdes. Anthères dithèques, adnées, continues avec le filet, souvent appendiculées au sommet; bourses paralleles , non-contiguës, linéaires (moins habituellement ovales), déhiscentes chacune antérieurement par une fente lon- gitudinale. Pistil : Ovaire à 6-24 loges, formées par autant de placentaires pariétaux, septiformes, minces, con- FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 465 vergents de la circonférence au centre où ils sont soudés en colonne. Ovules très-nombreux ( excepté dans l’£uryale), anatropes, suspendus, ou subhorizon- taux , nidulants, attachés à toute la surface des placen- taires. Stigmate sessile, persistant, disciforme (entier ou plus ou moins profondément lobé), à autant de bourrelets que l'ovaire offre de placentaires : bourrelets linéaires ou sublinéaires, papilleux, convergents de la circonférence au centre ( où iis confluent), alternes avec les placentaires. Péricarpe indéhiscent, subcoriace, ou plus ou moins charnu , pluri-loculaire ( par les placentaires, lesquels sont spongieux ), polysperme. Graines suspendues ou subhorizontales, en général nidulantes, anatropes , globuleuses, ou ovoïdes, sub- cylindriques , recouvertes (dans la plupart des espèces) d'un arille gélatineux à l’état frais, membraneux étant sec, ou rarement charnu. Les graines des espèces dé- pourvues d’arille offrent une caroncule testacée, en forme d’opercule recouvrant l’exosiome; dans les es- pêces à graines arillées, cette caroncule est remplacée par un épaississement charnu de larille. Tégument double : l’extérieur crustacé ou coriace, le plus sou- vent réticulé ou scrobiculé; l’intérieur membraneux ou crustacé. Raphé mince, latéral. Chalaze peu ap- parente à l’extérieur. Hile subterminal. Périsperme farineux , beaucoup plus volumineux que lembryon. Quintine mince mais farineuse, extraire, apicilaire, turbinée. Embryon minime, remplissant la quintine : radicule réduite à un mamelon continu avec la base des cotylédons, ne prenant point d’accroissement en ger- mination, tandis que la tigelle en s’allongeant produit des radicelles adventices. Cotylédons minces, cucui- A Là LA 166 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. liformées , à peine plus longs que la piumule, inclus en germination ; plumule à tigelle courte , terminée par deux folioles squamuliformes et alternes. La famille des Nymphéacées se compose des genres suivants : À. Pétales libres. Etamines insérées au disque. Euryale Salisb. (Anneslea Andr.) — Nymphæa Linn. (Castalia Salisb.) — Nuphar Sibth et Sm. (Nenuphar Hayn.) B. Pétales soudés inférieurement en tube. Etamines insérées au tube de la corolle. Barclaya Wallich. Genre EURYALE,. — Euryale Salisb. Calice adhérent; limbe 4-parti. Pétales 20 à 40, épi- gynes, minces, inonguiculés : les extérieurs plus longs et plus larges que les intérieurs. Etamines épigynes (60 à 70), conformes : filets filiformes ; anthères subovales, Ovaire infère, 6-10-loculaire ; loges 2-5-ovulées. Stigmate sessile, concave, cyathiforme, G6-10-sulqué, 6-10-denté au bord, Baie couronnée par le calice et le stigmate, spinelleuse, obscurément 6-10-loculaire, 10-20-sperme. Graines sub- globuleuses, arillées : tégument coriace; arille coloré, charnu. Rhizome rampant. Feuilles peltées, très-entières, très- grandes, stipulées, discolores, flottantes : pétiole cylin- drique , hérissé (de même que les nervures de la face infé- rieure, et les pédoncules) d’aiguillons rectilignes, longs, acérés , très-forts. Pédoncules conformes aux pétioles. Fleurs de grandeur médiocre en proportion aux feuilles. Sépales de couleur pourpre en dessus, Pétales d’un pourpre violet. Anthères jaunes, FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 167 L'espèce dont nous allons traiter constitue à elle seule le genre. Euryaze rÉRocE. — Euryale ferox Salisb. Ann. Bot. — Bot. Mag. tab. 1447. — Ænneslea spinosa Audr. Bot. Rep. tab. 330. — Roxb. Corom. v. 3, tab. 244. Rhizome assez gros , garni de longues fibres charnues. Feuil- les larges de 1 pied à 4 pieds, ovales-orbiculaires, ou suborbicu- laires, d’un vert mat en dessus {à veines ferrugineuses et parse- mées de petits aiguillons), d’un beau pourpre en dessous (à veines très-proéminentes , armées d’une multitude d’aiguillons semblables à ceux du pétiole et des pédoncules). Pédoncules plus où moins flexueux , ordinairement émergés {suivant Rox- burgh, restant submergés ainsi que la fleur, lorsque l'eau est profonde). Fleurs ( y compris l'ovaire) longues de 3 à 4 pouces. Sépales oblongs , obtus, un peu connivents, à peu près aussi longs que l’ovaire, parsemés de petits aiguillons en dessous. Pétales oblongs-spathulés, ou oblongs , obtus, subconnivents : les extérieurs à peu près aussi longs que les sépales ; les inté- rieurs 3 à 4 fois plus courts. Étamines extérieures à peu près aussi longues que les pétales intérieurs ; les intérieures 2 à 3 fois plus courtes. Fruit subglobuleux ou obové, du volume d’une orange, armé d’aiguillons semblables à ceux des pétioles. Graines du volume d’une petite Cerise : arille de couleur rose ; tégument brun. Gette plante , remarquable tant par l'ampleur de ses feuilles que par la structure de ses fleurs, croit en Chine et dans l'Inde. Elle est commune dans les lacs et les étangs d’eau douce du Bengale , où on l'appelle Makannah. Elle fleurit pendant pres- que toute l’année. Ses graines sont fort recherchées par les Hin- dous , comme denrée alimentaire. Les médecins du pays leur attribuent aussi des qualités médicales. Genre NYMPHÉA. — Nymphæa Linn. Calice 4-parti, inadhérent. Disque charnu , adné à toute la surface de l’ovaire, Pétales minces, inonguiculés , péri- 168 CLASSE DES MXDROPELTIDÉES gynes : les intérieurs plus étroits et plus courts que les extérieurs. Etamines non-réfléchies après l’anthèse, aniso- mètres , dissemblables, Filets pétaloïdes, aplatis : les exté- ricurs ovales-lancéolés ou oblongs-lancéolés, à anthères planes, rétrécies de la base au sommet ; les autres linéai- res-lancéolés ou linéaires, beaucoup plus courts, à an- thères linéaires ou oblongues, convexes au dos. Ovaire ovoide, 8-24-loculaire. Stigmate suborbiculaire, plus ou moins profondément lobé. Péricarpe pluri- loculaire, polysperme, charnu , subglobuleux. Graines subglobu- leuses , arillées : tégument extérieur crustacé. Rhizome rampant ou tubéreux. Feuilles peltées ou non- peltées , très-entières , ou denticulées. Fleurs grandes, blanches, ou roses, ou pourpres, ou bleues (jamais jaunes). Pétales en général très-nombreux et plurisériés, Etamines en géneral environ 30 ou plus; dans quelques espèces seu- lement au nombre de 15 à 20. Graines petites : tégument extérieur scrobiculé ou réticulé, coloré, subdiaphane; té- gument intérieur pelliculaire. Raphé filiforme, caréné. Cegenre renferme environ vingt-cinq espèces, dont voici les plus notables : Section I. CYANEA De Cand. Anthères appendiculées au sommet. Fleurs bleues ou bleuûtres. Feuilles très-entières ou légèrement sinuolées , peltées. Nympnéa BLEU. — Vymphæa cœrulea Savigny, Decad. Ægypt. — Annal. du Mus. 1, tab. 25. — Vent. Malm. tab. 6. — Herb. de l’Amai. tab. 338. Rhizome non-rampant, tubéreux, pyriforme, du volume d’un petit œuf, garni de fibres charnues (lesquelles se terminent souvent par un petit tubercule arrondi , qui plus tard reproduit la plante). Feuilles glabres, non-ponctuées, suborbiculaires, cor- diformes-bilobées à la base , légèrement sinuolées , luisantes et d’un vert foncé en dessus, rougeâtres en dessous, larges de 6 pou- FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 169 ces à 1 pied. Fleurs larges de 3 à 4 pouces, d’un bleu clair. Sé- pales oblongs. Corolle d’environ 20 pétales. Stigmate à environ 16 rayons. ) Cette espèce , indigène en Egypte, se cultive dans les collec- tions de serre. Nyaena A Murs SCUTIFORMES. — Vymphæa scutifolia De Cand. Syst.— Nymphæa cœrulea Andr. Bot. Rep. tab, 197. — Bot. Mag. tab. 552. Suivant M. de Candolle, cette plante, indigène au Cap de Bonne-Espérance, diffère du Nymphæa cœrulea par des feuilles à lobes équitants, des fleurs d’un bleu plus foncé, et un stigmate à 20 rayons. — Elle se cultive aussi dans les serres. NympnéA ÉTOILE. — Vymphæa stellata Wilid. — Andr. Bot. Rep. tab. 330. — Hort. Malab. 11, tab. 27. Autre espèce très-voisine du Nymphæa cœrulea , dont elle diffère, suivant les auteurs, par des feuilles à lobes divariqués , et par des fleurs 8-pétales, à stigmate de 8 à 12 rayons. — Cette plante croit dans les lacs et les étangs du Bengale. Section II. LOTOS De Cand. Anthères inappendiculées au sommet. Fleurs blanches, ou roses, ou pourpres. Feuilles peltées ou subpeltées, le plus souvent denticulées. Nympn£a Loros. — Vyrnphæa Lotus Linn. — Delile, Flor. Ægypt. tab. Go, fig. 1. — Castalia mystica Salisb, Ann. Bot. Rhizome non-rampant , oblong, noirâtre en dehors , jaune en dedans, du volume d’un œuf de poule, garni d’une multitude de fibrilles blanches, lesquelles portent souvent, à leur extrémité, un petit tubercule. Feuilles cordiformes-ovales, denticulées, gla- bres en dessus, velouices et rouges en dessous, de la grandeur de celles du Wymphéa commun ; pétioles et pédoncules glabres. Fleurs odorantes, d’un rose pâle, larges de 3 à 4 pouces. Sépales elliptiques-oblongs. Pétales environ 20, oblongs, obtus. Péri- d A. 1470 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES, carpe subglobuleux, du volume de celui du Pavot. Graines d’un violet noirâtre, du volume de celles de la Moutarde, Cette espèce, commune en Égypte ainsi que dans l’Inde, est l’une des plantes que les anciens appelaient Lotos, et qui, par cette raison , a souvent été considérée à tort comme étant le Lo- tos (1) consacré à Isis et à Osiris. '. Au rapport de Théophraste et d'Hérodote es graines ainsi que les tubercules du Wymphæa Lotus servaient d’aliment aux anciens Égyptiens. Cet usage s’est perpétué jusqu’à nos jours, car les Égyptiens mangent encore les tubercules de la plante , soit cuits , soit sans autre préparation. NymPuÉA THERMAL. — ]Vymphæa thermalis De Gand. Syst. — Nymphæœa Lotus Waldst. et Kit. Plant. Hungar. Rar. 1, tab. 15. — Bot. Mag. tab. 797. Cette espèce paraît ne différer de la précédente que par ses feuilles très-glabres et à lobes plus rapprochés. — Elle à été dé- couverte par Kitaibel, en Hongrie, dans les sources thermales de Peeze, près Grossvaradin. NYmPHÉA A GRANDES FLEURS.—]Vymphæa ampla De Cand. Syst. Suivant M. de Candolle, ce Nymphéa, indigène aux Antilles, diffère du Nymphæa Lotus par des feuilles tres-glabres et plus fortement réticulées en dessous. NympPHÉA PANACRHÉ. — Vymphæa vwersicolor Roxb. Flor. Ind. 2, p. 577. — Bot. Mag. tab. 1180. — Castalia versi- color Salisb. Ann. Bot. Plante semblable au Nymphæa Lotus. Feuilles grandes, gla- bres, elliptiques-orbiculaires , profondément bilobées à la base (lobes arrondis , très-rapprochés) , irrégulièrement sinuées-den- tées : dentelures obtuses. Fleurs grandes. Pétales lancéolés, blan- (1) Ce végétal est le Vélombo où Nelumbium. FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 171 châtres, pourpres aux bords, rayés de vert, ou quelquefois soit roses , soit entièrement blancs. Péricarpe 15-loculaire. Cette espèce croît dans l'Inde. Nympnéa pOURPRE. — Vymphæa rubra Roxb. Flor. Ind. v.2,p. 577.—Bot. Mag. tab. 1280. — Bot. Mag. tab. 1364. (var. floribus roseis). — Castalia magnifica Salisb. Parad. tab. 14. Feuilles suborbiculaires, denticulées, pubescentes en dessous. Fleurs grandes , rouges , ou roses. Étamines au nombre de 20 à 5o. Péricarpe globuleux, 10-20-loculaire. Cette espèce croît dans l’Inde. Suivant Roxburgh, ses fleurs sont beaucoup plus belles que celles du Nymphæa Lotus, dont elle paraît d’ailleurs peu différer. NympnÉA PUBESCENT. — /Vymphæa pubescens Willd. — Hort. Malab. v. 11, tab. 26. — Beauv. Flor. Owar. 2, tab. 83. — Nymphæa Lotus Burm. Flor. Ind. (ex De Cand.) Feuilles subréniformes , longues d’environ 6 pouces, sur 8 à 10 pouces de large, scabres en dessus, veloutées en dessous (rous- sâtres), denticulées ; lobes arrondis. Pétioles semi-cylindriques. Fleurs blanches, semblables à celles du Nymphéa commun. Cette espèce croît dans l’Inde. NympHÉA COMESTIBLE. — Vymphæa edulis De Cand. Syst. — Castalia edulis Salisb. Ann. Bot. — Nymphœa esculenta Roxb. Flor. Ind. 2, p. 578. Feuilles subpeltées, très-entières, pubescentes en dessous, semblables de forme, de consistance et de couleur, à celles du Nymphæa Lotus, mais toujours très-entières ou tres-légèrement ondulées, et plus petites. Fleurs blanches, petites. Pétales au nombre de 10 à 15. Étamines environ 50, bisériées. Bourrelets du stigmate longs , courbés en dedans. Baie sphérique, du vo- lume d’un grosse noisette, 10-15-loculaire. Cette espèce croît au Bengale, où on la connaît sous les noms de Xoteka , et Chota Souneti. Elle est plus petite, dans toutes ses parties , que les autres espèces congénères. Les tubercules de . 472 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. ses racines sont tres-recherchés comme aliment, par les Hindous. Secriox III. CASTALIA De Cand. Anthères inappendiculées au sommet. Fleurs blanches. Feuilles non-peltées , cordiformes , glabres, très-en- tières. Nympn£A COMMUN. — Vymphœæa alba Linn. — Flor. Dan. tab. 602.—Engl. Bot. tab. 160.—Hook. Flor. Lond. tab. 140. — Hayn. Arzn. 4, tab. 35. — Schk. Handb. tab. 142. —Besl. Hort. Eyst. ord. vur, tab. 3, fig. 1.—Weinm. Phyt. 3, tab. 561, fig. c. — Nymphæa odorata Wild. Hort. Berol. tab. 39. — Nymphæa nitida Sims, Bot. Mag. tab. 1350. Rhizome horizontal, rampant, cylindrique, cicatriqueux, at- teignaut 2 pouces de diamètre, garni d’une multitude de fibres. Feuilles stipulées, fasciculées à l'extrémité du rhizome : les pri- mordiales submergées, hastiformes-triangulaires, membraneuses, subdiaphanes ; celles de la plante adulte toutes flottantes, sub- ” coriaces, d’un vert gai et luisantes en dessus, souvent rougeä- tres en dessous, plus ou moins longuement petiolees {suivant la profondeur de l’eau dans laquelle vient la plante) , cordiformes- elliptiques, ou cordiformes-orbiculaires , tres-obtuses, subsinuo- lées, ou obscurément anguleuses, larges d'environ 6 pouces, sur 7 à 12 pouces de long : lobes très-profonds ( atteignant presque le milieu de la lame), subparallèles , ou un peu divergents à la base, obtus, ou pointus; stipule grande, membraneuse, oblongue, obtuse. Fleurs larges de 3 à 6 pouces, odorantes , semblables à une Rose double. Sépales subcoriaces, étalés, verts en dessous, blanchätres en dessus, finement striés, lancéolcs-elliptiques, ou lancéolés-oblongs, obtus, ou subacuminés. Pétales au nombre de 16 à 24, d'un blanc pur (les 4 extérieurs souvent avec une strie dorsale verte ) : les extérieurs lancéolés-oblongs, ou lancéolés- elliptiques, à peu près aussi longs et aussi larges que les sépales ; les internes beaucoup plus courts, conformes aux étamines ex- ternes. Étamines au nombre de 40 à 50 : les extérieures aussi longues que les pétales internes; les intérieures beaucoup plus FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 473 courtes. Filets d’un jaune très-pâle : les inférieurs ovales-lan- céolés ou oblongs-lanccolés ; les suivants lincaires-lancéolés ; les supérieurs Jinéaires. Anthères des étamines inférieures li- néaires-lancéolées, une fois plus courtes que le filet, à bourses divergentes; anthères des étamines supérieures linéaires, à peu près aussi longues que Île filet, à bourses paralièles. Ovaire ovoïde, gros. Stigmate jaune, à 8-20 lobes ascendants, profonds, charnus, cylindracés, subtrigones, finement papilleux, terminés chacun par un appendice beaucoup plus mince , comprimé, ovale, obtus, glabre, lisse, non-papilleux. Péricarpe globu- Jeux , du volume d’une tête de Pavot. Graines obovales-globu- leuses, rougeâtres, réticulées , du volume de celles de la Mou- tarde. Cette espèce, sans contredit la plus élégante parmi les plantes aquatiques des climatstempérés, est connue sous les noms vulgai- res de Lis d'eau, Lis des étangs, Blanc d’eau, Rose d’eau, Nénuphar blanc , ete. On la trouve dans toute l’Europe , ainsi qu’en Sibérie, dans les eaux tranquilles et les étangs. Sa floraison dure depuis le commencement de juin jusqu’à la fin de l'été. La fleur s’épanouit peu après le lever du soleil, etse referme vers le soir en s’inclinant sur la surface de l’eau. La souche du Wymphéa commun a nne saveur amère et as- tringente, due à une certaine quantité de tannin; aussi peut-on s’en servir en guise de noix de galle, pour obtenir des couleurs brunes ou pour faire de l’encre. En temps de disette , cette sou- che, d’ailleurs riche en fecule , a souvent été employée comme aliment, et les pores, à ce qu’on assure, en font leur nourriture favorite dans les localités où elle est à leur portée; le bétail, au contraire, ne mange ni la souche ni les autres parties de la plante. Dans l’ancienne thérapeutique, les fleurs et les graines étaient, à tort ou à raison, réputées éminemment anti-aphrodisiaques, et employées en outre, de même que les souches de la plante, comme calmantes, rafraichissantes, et anodines. De nos jours, l'usage médical du Nymphéa est tombé en désuétude, du moins en France. » 474 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. Nympaéa ODOrANT. — Nymphæa odorata Ait. Hort. Kew. — Sims, Bot. Mag. tab. 810. Cette espèce, indigène aux États-Uuis, ne paraît différer de la précédente, que par des feuilles à lobes plus divariqués. Nvmpnéa MINEUR. — Vymphæa minor De Cand. Syst. — Nymphæa odorata minor Sims, Bot. Mag. tab. 1652. Suivant M. de Candolle, ce Nymphéa, indigène dans l’Amé- rique boréale, diffère du Nymphæa odorata, par des pétioles pubescents de même que les pédoncules. NympnÉa PYGMÉE. — Nymphæa pygmæa Hort. Kew.— Sims, Bot. Mag. tab. 1525. Ce Nymphéa paraît n’être qu’une variété du Nymphæa alba. Il en diffère , suivant les auteurs , par des fleurs plus petites, à pétales pointus, et à stigmate seulement de 8 rayons. — Cette plante habite la Sibérie orientale et le nord de la Chine. Genre NUPHAR. — Nuphar Sibth et Sm. Calice 5-ou 6-parti, subcampaniforme , inadhérent. Disque charnu, annulaire, subpérigyne. Pétales courts, épais, bisériés, obovales, subonguiculés, carénés et nerveux antérieurement, lisses postérieurement, subpérigynes, con- formes. Étamines très-nombreuses, réfléchies après l’an- thèse, anisomètres, mais conformes. Filets linéaires-spa- thulés , charnus, carénés postérieurement. Anthères linéaires , carénées postérieurement , appendiculées au sommet. Pistil lagéniforme. Ovaire 8-20-loculaire. Stig- mate disciforme (très-entier, ou légèrement crénelé, ou denté , ou comme étoilé), suborbiculaire, déprimé au centre; bourrelets linéaires. Péricarpe pluri-loculaire, po- lysperme, charnu, urcéolé, couronné par le disque du stigmate. Graines cylindracées, inarillées, caronculées. Rhizome rampant. Feuilles non-stipulées, non-peltées, très-entières : les unes (submergées) membraneuses; les autres (flottantes) subcoriaces; pétiole trigone ou subcylin- FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 1475 drique. Fleurs jaunes, en général de grandeur médiocre. Pétales au nombre 10 à 20, 5 à 4 fois plus courts que le calice, à peine aussi longs que les étamines. Étamines jaunes, longtemps persistantes : les inférieures à peine plus courtes que les supérieures. Anthères à peu près aussi larges que le filet, terminées en languette ovale obtuse ; bourses linéaires, parallèles, presque contiguës. Graines ovoïdes , assez grosses, obtuses aux 2 bouts : tégument ex- térieur crustacé, fragile, lisse (très-finement scrobiculé à un fort grossissement), luisant, jaune; caroncule petite, apicilaire, testacée, orbiculaire, convexe, mamelonnée au centre, scrobiculée; raphé mince, caréné; tégument inté- rieur mince, crustacé, bleu. Ce genre renferme 5 ou 6 espèces, dont voici les plus notables : Nupnar commun. — Nuphar vulgaris Spach.— Nymphæa lutea Linn. Feuilles cordiformes-elliptiques : pétiole trigone, membra- neux aux bords et à sa base. Sépales (au nombre de 5) obovales ou suborbiculaires , très-obtus , trois fois plus longs que les pé- tales. Stigmate à 8 à 20 bourrelets. — « : Maseur (major). — Nuphar lutea Sibth. et Sm. Flor. Græc.— Engl. Bot. tab. 159. — Nymphæa lutea Klor. Dan. tab. 603. — Schk. Handb. tab. 142. — Gærtn. Fruct. tab. 10, fig. 1.— Hayn. Arzn. 4, 36. — Nuphar interme- dium Ledeb. Flor. Alt. — Nymphæa lutea : «, vulgaris Spenn. Flor. Friburg. — Feuilles giabres on presque glabres en dessous, à lobes rapprochés. Stigmate très-entier ou à peine sinuolé, à 10-20 bourrelets. —$:Soxeux (sericea). — Nymphæa lutea : $, sericea Spenn. Flor. Friburs. — Nymphæa sericea Lang. — Reichenb. Plant. Crit. v. 2, fig. 233. — Feuilles plus ou moins satinées en dessous, à lobes en général plus ou moins divergents. Stig- mate à 10 à 20 bourrelets, et à autant de crénelures. 476 CLASSE DES HYDROPEÏTIDÉES. —: Mineur (minima). — Nymphea lutea:, minima Spenn. Flor. Friburg. — WNymphæa pumila Hoffm. Flor. Germ.— Nymphæa minima Smith, Engl. Bot. tab. 2292. — Nuphar pumilum De Cand. Syst. — Reichenb. Plant. Crit, v. 2, fig. 231 et 232. — Feuilles plus ou moins soyeuses en des- sous : lobes rapprochés. Stigmate plus ou moins profondément denté, et par conséquent stelliforme , souvent héwisphérique, en général à 8 à 10 bourrelets. — Cette variété croît dans le Nord et dans les lacs des hautes montagnes. Toutes ses parties sont de moitié plus petites que dans les deux autres variétés. Rhizome semblable à celui du WNymphæa alba. Feuilles submergées courtement pétiolées , réniformes, ovales, ou sub- triangulaires, ondulées, membraneuses , subdiaphanes ; feuilles flottantes longues de 6 à 12 pouces, larges de 4 à 8 pouces, à lobes plus ou moins profonds ; pétiole plus ou moins poilu. Fleurs larges de 1 pouce à 2 pouces. Sépales concaves , un peu conni- vents , verts en dessous, jaunes en dessus. Pétales tronqués ou arrondis , recourbés, presque horizontaux. Étamines au nombre de 100 à 200 : appendice des anthères ovale , ou oblong , ou ar- rondi. Stigmate plus large que le col de l'ovaire. Péricarpe du volume et de la forme d’une tête de Pavot. Graines longues d’en- viron 2 lignes, ovoides , ou obovales, ou subpyriformes. Cette espèce, nommée vulgairement Wénuphar jaune , habite toute l’Europe ainsi que la Sibérie. Elle fleurit pendant tout l'été. Ses racines peuvent servir aux mêmes usages que celles du Nymphéa commun. Ses fleurs exhalent une odeur alcoolique. Le Nuphar n’était pas moins célèbre que le Nymphéa, dans l’ancienne thérapeutique , à titre d'anti-aphrodisiaque. Nupnar DE Kazm.— Nuphar Kalmiana Hort. Kew. — Nymphœæa Kalmiana Sims, Bot. Mag. tab. 1243. Cette espèce ou variété, indigène dans le nord de l’Amérique, ne paraît différer du Vuphar commun, que par des feuilles plus exactement cordiformes et à pétiole subcylindrique. Nupnar D’AMÉRIQUE. — Vuphar advena De Cand. Syst. FAMILLE DES NYMPHÉACÉES. 477 et Prodr. — Vymphæa advena Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 68r. Feuilles cordiformes-oblongues : lobes divergents; petiole ct pédoncules subeylindriques. Calice G-parti. Stigmate denté, à environ 13 rayons. Pcricarpe sillonné. Plante semblable par le port au Nuphar jaune. Sépales subor- biculaires, très-obtus, concaves : les 3 extérieurs ctalés, verts en dessous, d’un pourpre foncéen dessus ; les 3 intérieurs 2 fois plus grands, presque dressés, jaunes en dessous, d’un pourpre foncé en dessus. Pétales au nombre d’environ 13, jaunes, réfléchis, cu- néiformes , arrondis au sommet, larges de 3 lignes. Étamines nombreuses ; filets jaunes , rouges dans leur milieu. Pistil jaune ; ovaire profondement sillonné ; stigmate à dents obtuses et de cou- leur verte. Cette espèce croît aux États-Unis. EOTANIQUE, PHAN: T, WII. 42 CENT SEPTIÈME FAMILLE. LES NÉLOMBIACÉES. — NELUM- BIACEÆ. Nelumboneæ | Nymphæacearum tribus I), De Cand. Syst. 2, p. 45; Prodr,I, p. 415.— Bartl. Ord. Nat. p. 89. — Nelumbiaceæ Lindi. Syst. ed. 2, p. 15. — Hydrocharidearum gen. Reichenb. Consp. et Syst. Nat. Les Vélombiacées ressemblent aux Nymphéacees tant par le port, que par l'aspect des fleurs; mais elles sont très-caractérisées par la structure de leur pistil et de leurs graines. Ce groupe ne renferme d’ailleurs que fort peu d'espèces. CARACTERES DE LA FAMILLE. Herbes aquatiques , vivaces, acaules, à souche ram- pante. Sucs-propres laiteux. Feuilles tantôt émergées , tantôt flottantes, alternes, peltées, très-entières, subcoriaces, très-amples , lon- guement pétiolées ; pétiole cylindrique, muriqué, ou armé d’aiguillons :( de même que les pédoncules ), engaînant par la base. Fleurs très-grandes, régulières, hermaphrodites, émergées. Pédoncules très-longs, cylindriques, uni- flores , solitaires , axillaires, non-bractéolés, émergés même apres la floraison. Calice 4-ou 5-parti, inadhérent, persistant, sub- pétaloïde, imbriqué en préfloraison. Réceptacle grand, charnu, turbiné, ou obconique, tronqué et profondément fovéolé au sommet. Disque hypogyne, annulaire. FAMILLE DES NÉLOMPIACÉES. 179 Pétales en nombre indéfini, pluri-sériés , insérés au disque, non-persistants. Étamines en nombre indéfini , pluri-sériées , insérées au disque. Filets libres, subulés, pétaloïdes. Anthères adnées, continues avec le filet, sublinéaires, ditheques, extrorses , longitudinalement déhiscentes , appendicu- lées au sommet. Pistil : Ovaires 8 à 30, distincts, basifixes, cylin- dracés , monostyles, uni-loculaires, uni-ovulés, enfon- cés chacun presque jusqu’à son sommet dans une fos- sette du réceptacle. Ovules (suivant Roxburgh) suspen- dus au sommet de la loge. Styles filiformes, très-courts, persistants, terminés chacua par un stigmate subinfon- dibuliforme charnu. (Roxburgh.) Péricarpe composé de 8 à 30 nucules monospermes, basifixes (finalement caduques), enfoncées chacune dans une fossette du réceptacle devenu coriace ou ligneux. Épicarpe mince, cCrustacé, ponctué, sépa- rable; mésocarpe assez mince, mais coriace et très- dur ; endocarpe crustacé, mince, fibreux, adhérent à la graine. Graine basifixe, anatrope, adhérente, apérispermée. Tégument extérieur mince, crustacé, séparable en plu- sieurs couches. Raphé inapparent. Tégument intérieur pelliculaire. Radicule (supèrerelativement au péricarpe) réduite à un mamelon continu avec la base des cotylé- dons, et ne prenant point d’accroissement en germina- tion, tandis que la tigelle produit des radicelles adven- tices. Cotylédons (restant inclus en germination) gros, charnus, elliptiques, convexesaudos, planesantérieure- ment et creusés chacun d’une cavité axile dans laquelle est nichée la partie correspondante de la gemmule, Gemmule verte, très-développée, à peu près aussi # . 150 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. longue que les cotylédons : tigelle cylindrique, allon- gée, terminée par deux feuilles ( enveloppées dans une stipule membraneuse) alternes , repliées, imvolutées, distinctement pétiolées (pétiole engainant, plano-con- vexe; lame sagittiforme), et par une troisième feuille (supérieure) laquelle est sessile et squamiforme. Le genre suivant constitue à lui seul Ia famille : Nelumbium Yuss. (Nelumbo Tourn. Gærtn. Cyamus Smith.) Genre NÉLUMBIUM. — Nelumbium Juss. Calice 4-ou 5-parti, persistant. Pétales 10 à 60 : les in- térieurs graduellement plus étroits. Étamines environ 400 a 500. Filets aussi longs que l’anthère. Anthères couronnées d’un appendice linéaire ou claviforme. Réceptacle turbiné, tronqué, alvéolé. Ovaires 8 à 30, distincts, monostyles, eufoncés chacun dans une fossette du réceptacle. Styles courts, filiformes. Stigmates charnus, subinfondibuliformes. Péricarpe composé de 8 à 50 nucules osseuses, monospermes, enfoncées chacune dans une fossette du réceptacle devenu coriace ou ligneux. Graine adhérente, grosse, apéri- spermée. Feuilles primordiales sagittiformes , submergées ; les autres peltées, indivisées , multinervées, tantôt émergées , tantôt flottantes. Fleurs roses, ou pourpres, ou blanches, ou jaunes, très- grandes, odorantes , non -éphémères , émerpées de même que le fruit. Réceptacie fructifère co- riace ou ligneux, très-grand, de la forme d’une tête d’arrosoir. Nucules apiculées (par un style très-court et ter- miné par un petit stigmate subdisciforme), peu saillantes hors les fossettes du réceptacle, attachées seulement par une sorte d'ombilic basilaire, lequel finit par se détacher du réceptacle lors de la maturité, Sur l’un des côtés de la surface externe des nucules, un peu plus bas que le style, MA FAMILLE DES NÉLOMBIACÉES. 151 on remarque une petite aréole peu saillante, semblable à une chalaze, et dont la destination est inconnue. : Les Nélumbium sont fort remarquables tant par la struc- ture anomale de leur pistil, que par des fleurs de dimension extraordinaire et d’une rare beauté. Leurs graines et les tubercules de leurs souches, ainsi que les jeunes pétioles, servent à divers usages alimentaires. On ne connaît parfai- tement que les deux espèces dont nous allons traiter. A, Pétioles et pédoncules plus ou moins heérissés de courts aiguillons. Pétales de couleur rose, ou pourpre, ou blanche , ou bien panachés de ces couleurs. Anthères à appendice apicilaire claviforme. Pistil de 8 à 50 ovaires. NéLumeium macniriQuE. — Nelumbium speciosum Willd. — Roxb. Flor. Ind. 2, p. 647. — Bot. Mag. tab. go3. — Tamara, Hort. Malab. v. 2, tab. 30. — Rumph. Herb. Amb. v. 6, tab. 73. — Nelumbo nucifera Gærin. Fruct. 1, tab. 19, fig. 2. — Mirb. in Ann. du Mus. v. 13, tab. 34. (Anal. fruct.) — Nymphœa MNelumbo var. «, Linn. — Cyamus Nelumbo Smith, Exot. Bot. tab. 31 et 32. Rhizome rampant, très-long, grêle, offrant de distance à distance des articulations renflées , lesquelles atteignent la gros- seur d'un poing et plus, noir en dehors, blanc à l’intérieur ; chaque tubercule garni d’ane multitude de fibres (racines ) blanchâtres , ainsi que d’une touffe de pétioles et de pédonceules. Feuilles (de la plante adulte) orbiculaires, mucronulées et légèrement échancrées au sommet, tres-entières, ondulées, lisses, un peu glauques, multinervées, atteignant jusqu’à 3 pieds de dia- mètre, ombiliquées et plus ou moins concaves en dessus : les jeu- nes flottantes; les adultes souvent élevées d'environ 1 pied (ou plus) au-dessus de la surface de l’eau; pétiole long de 3 à 5 pieds (suivant la profondeur de l'eau), de la grosseur d’ua doigt, aignillonneux et scabre à la surface , fongueux à l'intérieur et creusé constamment (suivant Rumphius) de 10 canaux lactife- res, dont 2 centraux ct Les autres périphériques ; aiguillons mous, 182 CLASSE DES HYDROPELTIDÉES. plus ou moins nombreux, rectilignes, pointus, élargis à la base. Pédoncules dressés , aussi gros et d'environ r pied plus longs que les pétioles (auxquels ils sont d’ailleurs semblables pour la conformation tant interne qu’externe). Sépales ovales- cymbiformes , blanchätres ou rouges en dessus , verdâtres en dessous , courts , étalés. Corolle large de 8 à 15 pouces : pétales ‘ étalés, anisomètres : les extérieurs beaucoup plus longs, ovales, ou Jancéolés-elliptiques , ou elliptiques-oblongs, pointus; bom- bés, striés en dessous , atteignant jusqu’à 7 pouces de long , sur 3 à 4 pouces de large. Étamines beaucoup plus courtes que les pétales extérieurs; filets aussi longs que le réceptacle, jaunes, subulés; anthères à appendice blanchâtre. Réceptacle fructifère atteignant 5 à 6 pouces de haut, sur 4 à 6 pouces de diamètre à son sommet. Nucules ellipsoïdes, obtuses aux 2 bouts, noires à la maturité, du volume d’une Noisette. | Ce Nélumbium habite les deux presqu’iles de l’Inde, les îles de la Sonde , les Moluques et la plupart des autres archipels de ces parages , ainsi que la Chine, le Japon et la Perse. Il croît en grande abondance dans la vase des étangs, et des autres eaux à cours lent ou tranquille, surtout au voisinage de la mer. Il n’est pas certain si le Nelumbium caspicum (Fischer.), qu'on trouve dans la Caspienne, aux embouchures du Volga, est ou une espèce distincte, ou une variété du Velumbium speciosum. Dans l’Inde, cette plante porte, en sanserit, le nom de Padma; à Ceylan, on lui donne celui de Nélombo ; les Malais l’appellent Bonga, et les Chinois Lien. ‘Théophraste et d’autres auteurs anciens en font mention sous le nom de Kyamos , et c’est en elle qu’il faut reconnaître aussi le Lotos sacré des Égyptiens; car l'image non-méconnaissable de son fruit se trouve représentée sur une foule de monuments hyéroglyphiques, et, quoique le We- lumbium ne se retrouve plus aujourd’hui en Égypte, on ne sau- rait douter qu’il y ait existé autrefois, du moins à l'état cultivé. L’incomparable beauté des fleurs de ce végétal l’a fait consa- crer, dès l’origine de toute civilisation, par les Chinois et les Japonais , de même que par les Hindous et les Égyptiens, aux divinités les plus révérées chez ces nations célèbres de l'antiquité. FAMILLE DES NÉLOMBIACÉES. 483 Les renflements tubéreux de la souche de ce Nélumbium sont assez recherchés, comme aliment, par les habitants de l'Asie - équatoriale et de la Chine ; il en est de même de l’amande de la graine , cueillie avant que son enveloppe externe ne soit devenue _osseuse. Rumphius et Loureiro s'accordent à dire que les pétioles et les pédoncules de la plante, encore jeunes et tendres , ont une saveur très-agréable et se mangent en guise de légumes. Le peuple se sert souvent des feuilles de la plante, en guise de plats ou d’assiettes. | : Les Chinois cultivent le Nélumbo dans les pièces d’eau de leurs jardins, et dans de grandes terrines qu’on place dans les maisons. Ils en possèdent des variétés à fleurs soit doubles, soit blan- ches , soit panachées de diverses nuances de rose ou de pourpre. B. Pétioles et pédoncules légèrement muriqués. Pétales de couleur jaune. Anthères à appendice apicilaire linéaire. Pistil de 15 à 20 ovaires. (Elliott.) Nécumsium 4 FLEURS JAUNES.—Nelumbium luteum Wild. — Turp. in An. du Mus. v. 7, tab. 11, fig. 27 (fruit.) — Nymphæa Nelumbo : 8, Linn. — Cyamus flavicomus Pursh, Flor. Amer. Sept. — Cyamus luteus Elliott, Sketch. Feuilles semblables à celles du Nelumbium speciosum, mais moins grandes. Fleurs grandes. Pétales d’un jaune päle. Récep- tacle fructifere ligneux , de 3 à 4 pouces de diamètre. Nucules ellipsoïdes, du volume d’un gland. Gette espèce, assez imparfaitement connue, croît dans le midi des États-Unis. Ses feuilles se développent à la fin du printemps, et ses fleurs ne paraissent qu’au milieu de l'été. Suivant Pursh, on mange les tubercules des racines , ainsi que l’amande des graines. DIX-NEUVIÈME CLASSE. LES POLYCARPIQUES. POLYCARPICÆ Bart]. CARACTÈRES. Herbes, où arbrisseaux , ou arbres. Sucs-propres aqueux. Tiges et rameaux cylindriques ou anguleux, quelquefois noueux avec articulation. l'euilles simples, ou composées, ou décomposées, en général non-stipulées; pétiole ordinairement sub- amplexicaule. Fleurs axiliaires, ou terminales , ou axillaires et ter- minales, ou oppositifoliées, en général hermaphrodi- tes, souvent irrégulières. Calice persistant, ou non-persistant (rarement caduc dès l'épanouissement) , inadhérent, herbacé, ou péta- loïde, imbriqué (ou moins souvent valvaire) en esti- vation. Sépales en nombre défini (3 à 6 ), ou en nom- bre indéfini , libres dès leur base. Petales ( quelquefois nuls ) non-persistants (par ex- ception persistants), hypogynes (par exception sub- périgynes ), en mème nombre que les sépales et in- terposés (ou rarement insérés devant les sépales), ou en nombre soit double soit triple des sépales, ou en nombre indéfini, ou rarement en nombre moindre des sépales, uni-bi-ou pluri-sériés ; estivation en gé- néral imbricative. Étamines hypogynes ( par exception périgynes), en CLASSE DES POLYCARPIQUES. 485 général plurisériées et en nombre indéfini ( par excep- tion en mêmenombre queles pétales et soit interposées, soit antéposées). Anthères adnées ( par exception in- nées et submobiles), dithéques (par exception mono- thèques ), introrses, ou extrorses , ou latéralement déhiscentes. . Pistil : Ovaires en nombre défini ou en nombre in- défini (rarement solitaires), distincts (rarement sou- dés en tout ou en partie }, uni-ou pluri-sériés , uni-lo- culaires, monostyles. Ovules en nombre soit défini, soitindéfini, ou solitaires. Styles distincts ou rarement soudés , stigmatifères au sommet ou au bord antérieur, quelquefois nuls ou très-courts. Péricarpe sec, où moins souvent charnu, déhiscent, ou indéhiscent. Graines périspermées, en général anatropes , quel- quefois arillées ou strophiolées. Embryon en général très-petit, rectiligne , apicilaire (relativement au pé- risperme ). Cette classe se compose des Renonculacees, des Hel- léboracees , des Dilléniacées, et des Magnoliacees. L Up —…—……_ ____"_— _"_…._—…."—."—"———————…_—— CENT-HUITIÈME FAMILLE. LES RENONCULACÉES. — RANUNCU- LACEÆ. Fanunculacearum genn. Juss. — Aanunculacearum tribus I ( Cle- matideæ) , WU ( Anemoneæ ), et IT ( Ranunculeæ ) De Cand. Syst. Nat, et Prodr. — Bartl. Ord. Nat. — fanunculearum sect. I ( Ranunculeæ genuinæ) et IL ( Anemoncæ) Reichenb. Consp. et Syst. Nat. (4). Cette famille, dans laquelle nous ne comprenons ni les Helléborées, ni les Péoniées des auteurs, est ré- pandue sur tout le globe; mais elle offre beaucoup moins de représentants spécifiques dans les régions intertropicales (où d’ailleurs on n’en rencontre guère qu'à des élévations très-considérables au-dessus du niveau de la mer), que dans les contrées soit froides, soit tempérées. La plupart des Renonculacées sont vénéneuses ; elles contiennent un suc en général très-âcre ou caustique, agissant d’une manière délétère sur l’économie animale interne , et qui même étant appliqué sur la peau des parties externes, ne tarde pas à y produire des ulcé- rations plus ou moins profondes, ou du moins des in- flammations locales. Toutefois, ce principe nuisible est en général de nature volatile, et se perd tant par la dessiccation naturelle que par l’ébulliion, à tel point que certaines espèces , fort vénéneuses à l’état frais, peuvent servir d’aliment à l'homme, étant cuites, ou bien se donner impunément aux bestiaux , à l’état de foin. BREL 495.7 BRL (1) M. Reichenbach comprend dans les Renonculacées toute la classe des Polycarpiques (Baril), et en outre ies Annonacées, FAMILLE DES RENONCULACÉES. 487 Beaucoup de Renonculacées se parent de fleurs élé- gantes ; on en cultive un certain nombre comme plan- tes d’ornement. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Herbes (annuelles, ou bisannuelles, ou vivaces), ou sous-arbrisseaux , ou arbrisseaux. Sucs-propres aqueux. Tiges et rameaux (souvent fistuleux) cylin- driques ou irrégulièrement anguleux. Feuilles alternes , ou moins souvent opposées ( quel- quefois verticillées), pétiolées (du moins les inférieures), simples (soit très-entières , soit diversement lobées ou incisées ), ou digitées, ou pédalées, ou pennées, ou décomposées ; pétiole inarticulé, en général dilaté à sa base en gaine plus ou moins amplexicaule, mem- braneuse aux bords, ou quelquefois bi-auriculée ( par des stipules adhérentes, plus où moins complétement adnées ). Fleurs non-éphémères, régulières, en général her- maphrodites , solitaires, ou en grappes , ou en corym- bes, ou en cymes, ou en ombelles, ou en panicules. Pédoncules terminaux, ou axillaires et terminaux, ou oppositifoliés , ou dichotoméaires. Calice non-persistant (par exception persistant ), inadhérent, pétaloïde, ou subpétaloïde; sépales au nombre de 3 à 6, 1-ou ?-sériés, ou en nombre in- défini ( jusqu’à environ 30 ) et pluri-sériés; estivation imbricative, ou valvaire. Pétales (souvent nuls , surtout lorsque le calice est pétaloïde } en même nombre que les sépales et inter- posés, ou rarement en nombre indéfini , hypogynes, non-persistants (par exception marcescents ), uni-ou pluri-sériés, onguiculés ; lame plane , souvent creusée 158 CLASSE DES POLYCARPÎIQUES. (antérieurement ) à sa base d’une fovéole nectarifere soit inappendiculée, soit recouverte d’une squamule ; estivation imbricative. Réceptacle disciforme, ou cupuliforme, ou conique, en général petit , souvent prolongé en gynophore hé- misphérique ou plus ou moins allongé. Disque nul ou peu apparent, adné au réceptacle. Étamines hypogynes, insérées au réceptacle, en nombre indéfini (en général très-nombreuses), pluri- sériées , ou moins souvent pauci-sériées ( par exception unisériées et en nombre défini), non-persistantes (par exception marcescentes avec les pétales ). Filets fili- formes ou spathulés, libres. Anthères basifixes , ad- nées, dithèques, extrorses , ou introrses, ou latérale- ment déhiscentes : bourses soit contiguës ( lorsque les anthères sont extrorses ou introrses ), soit adnées la- téralement au connectif (lorsque les anthères s’ouvrent latéralement}, longitudinalement bivalves ; connectif linéaire, ou filiforme, ou ovale, quelquefois prolongé en appendice apicilaire. Pistil : Ovaires en nombre indéfini et plurisériés (dans un petit nombre d’espèces : en nombre défini et uni-sériés), inadhérents, distincts, uniloculaires, monostyles, uni-ovulés. Ovule anatrope, soit attaché vers la base de l’angle interne de la loge et renversé, soit suspendu un peu au-dessous du sommet de l'angle interne de la loge. Styles persistants, distincts, termi- naux (du moins à l’époque de la floraison ), quelque- fois presque nuls ou très-courts , terminés chacun par un stigmate en général subulé et décurrent (sous forme de bourrelet ou de rebord } sur le bord an- térieur. : Péricarpe : Etairion composé d’un nombre plus ou FAMILLE DES RENONCULACÉES. 489 moins considérable (en général très-considérable ) de nucules distinctes, monospermes , indéhiscentes , ca- duques à la maturité, coriaces , ou chartacées, ou rare- ment drupacées, en général pluri-sériées et agrégées ou imbriquées, rarement uni-sériées et en nombre défini. Graines adhérentes à l’endocarpe ou inadhérentes, solitaires , anatropes, suspendues (étant attachées vers le sommet de l’angle interne de la nucule ), ou renver- sées ( étant attachées vers la base de l'angle interne ), non-strophiolées, ni arillées, ni caronculées, ni ailées. Tégument crustacé ou membraneux, lisse. Hile termi- nal ou subterminal, ponctiforme. Périsperme charnu ou corné. Embryon petit ou ponctiforme , axile, rec- üligne, niché au sommet du périsperme (tantôt api- cilaire , tantôt basilaire relativement au péricarpe ); radicule supère (lorsque la graine est suspendue ) ou infère {lorsque la graine est renversée ); cotylédons minces, obtus, très-courts , en général plus ou moins divergents , foliacés en germination. La famille des Renonculacées , dans les limites que nous lui assignons, se compose des genres suivants : 1re TRIBU. LES RENONCULÉES. — RANUNCULEÆ Spach. Sepales imbriqués en préfloraison. Pétales en même nom- bre que les sévales, ou moins souvent soit nuls, soit en nombre indéfini ; lame souvent creusée à sa base ( an- terieurement ) d'une foveole nectarifère soit nue, soil appendiculée. Ovaires en general agréges et en nom- bre indéfini ; ovule attaché soit au sommet soit au fond de la loge. — Feuilles alternes, ou moins souvent vers ticillées à l'origine des pédoncules. . 190 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Secriox I. RENONCULINÉES. — Ranunculineæ Spach. Sépales au nombre de 5 ( par exception 3, ou 4, ou 6 ). Pétales en même nombre que les sépales ( par ex- ception en nombre indéfini) : onglet en général très-court ; lame creusée d’une fovéole nectarifère. Anthères latéralement débiscentes ou extrorses. Ovaires à ovule (par exception suspendu au som- met de la loge ) renversé ; attaché à la base de l’an- gle interne. Graine en général adhérente, Myosurus Linn. — Ceratocephalus Mœnch. — Oxy- graphis Bunge. — Callianthemum C. À. Mey. — Pa- chyloma Spach. — Ficaria Dillen. — Casalea Aug. Saint-Hil. — Æphanostemma Aug. Saint-Hil. — Xeca- tonia (Loureir.) Spach. — Batrachium ( De Cand. ) Reichenb. — Ranunculus (Linn.) Spach. (Subgenn : Ranuncella Spach. — Thora De Cand. — Flammula Webb. — Auricomus Spach. — Chrysanthe Spach. — Ranunculastrum De Cand. } — Cyprianthe Spach. Secrion 11. ABONINÉES. — Ædonineæ Spach. Sépales au nombre de 5 à 8. Pétales au nombre de 5 (accidentellement de 1 à 4) à 20 : onglet court; lame non-foyéolée. Anthères latéralement dénis- centes. Ovaires à ovule susperidu un peu audessous du sommet de l'angle interne. Graine inadhérente. Adonis ( Linn. ) Spach. — {donanthe Spach. — ÆKnowvltonia Salisb. ( Anamenia Vent.) — Æamadryas Commers. Secrion JT, ANÉMONINÉES. — Ænemonineæ Spach. Sépales au nombre de 3 à 20. Pétales nuls. Anthères FAMILLE DES RENONCULACÉES. 491 latéralement déhiscentes. Ovaires à ovule suspendu un peu au-dessous du sommet de l’angle interne. Graine inadhérente. Trautvetteria Fisch. et C. A. Mey. — Thalicirum Linn. — Physocarpum De Cand. { sub Thalictro. ) — Triplerium De Cand. ( sub Thalictro. ) — Syndesmon Hoffmanns. — Ænemonella Spach. — Hepatica Dillen. — Anemone Tourn. — Pulsatilla Tourn. Ile TRIBU. LES CLÉMATIDÉES. — CLEMATIDEÆ De Cand. Sépales valvaires en préfloraison. Petales nuls , ou ( seu- lement dans quelques espèces) en nombre indéfini et non-foveolés. Ovaires agréges et en nombre indéfini; ovule suspendu au sommet de l'angle interne. Graine inadhérente. — Feuilles opposées ou verticillées. Naravelia De Cand. — Atragene Linn. — Cheirop- sis ( De Cand. ) Spach. ( Muralta Adans. non Linn.) — Viticella Mœnch. — fiorna Reichenb. — Meclatis Spach. — Clematis Linn. 1e TRIBU. LES RENONCULÉES. — RANUNCULEÆ S pach ; Sepales imbriqués en préfloraison. Petales en méme nom- bre que les sépales, ou moins souvent soit nuls , soit en nombre indéfini ; lame souvent creusée à sa base ( an- terieurement ) d'une fovéole nectarifère soit nue , soit appendiculee. Ovaires en général agrégés et en nom- bre indéfini ; ovule attaché soit au sommet soit au fond dela loge. — Feuilles alternes , ou moins souvent ver- ticillées à l'origine des pédoncules. Tiges jamais ni " . 192 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ligneuses, ni distinctement noueuses. Fleurs le plus sou- vent solitaires et inodores. Ænthères extrorses , ou in- trorses , ou latéralement déhiscentes. Secrion I. RENONCULINÉES. — fanunculineæ Spach. Sépales au nombre de 5 ( par exception 5, ou 4, ou 6 ). Pétales en même nombre que les sépales ( par ex- ception en nombre indéfini ), à onglet en général très-court ; lame creusée d’une fovéole nectarifere. Anthères latéralement déhiscentes ou extrorses. Ovule (par exception suspendu au sommet de la loge ) renversé , attaché à la base de l'angle interne de l'ovaire. Graine en général adhérente. Genre MYOSURUS.—Myosurus Linn. Sépales 5, presque cuculliformes, subpétaloïdes, non- persistants, prolongés chacun au-delà de la base en long appendice linéaire-subulé. Pétales 5 , longuement onguicu- lés : lame linéaire ; onglet filiforme, plane (1), fovéolé au sommet, Étamines 5 (opposées'aux sépales) à 10; filets capil- laires;anthères oblongues, obtuses, latéralement déhiscentes. Ovaires très-nombreux, imbriqués, subtrigones , adnés par presque tout le bord antérieur; ovule suspendu au sommet de l’angle interne. Styles dorsaux , courts, coniques-subu- lés, obscurément tétragones, finement papilleux au som- met. Étairion spiciforme , compacte , très-long , grêle, conique-cylindracé : nucules petites, chartacées, imbri- quées, subtrigones, linéaires , tronquées aux 2 bouts, su- pra-basifixes, adnées, carénées au bord antérieur, tricaré- nées et convexes au dos, apiculées (par le style devenu infra-apicilaire), facilement séparables en deux valves. (1) La plupart des auteurs avancent , par erreur , que l'onglet est tu- buleux. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 195 Graine minime, lenticulaire-oblongue, lisse, inadhérente, Gynophore long, subfiliforme. Herbe annuelle, acaule. Racine fibreuse. Feuilles li- néaires ou sublinéaires , très-entières, un peu charnues, touffues. Hampes grêles, dressées, nues, uniflores, ordi- nairement nombreuses : les fructifères épaissies au sommet. Fleurs petites, dressées. Sépales verdâtres , longtemps per- sistants, aappendice membraneux , descendant , ordinaire- ment apprimé à la hampe. Pétales petits, d’un jaune ver- dâtre, presque dressés. Étamines à peu près aussi longues que les pétales , plus courtes que le pistil ; anthères jaunä- tres. Pistil au commencement de la floraison à peine plus long que le calice, puis très-allongé. Ovaires minimes, très-serrés, comprimés bilatéralement : style rectiligne, décurrent sous forme de caréne sur le bord postérieur, lors de la floraison terminal. Nucules presque membraneuses (finement réticulées à une forte loupe) , persistantes assez * longtemps après la maturité : bord antérieur acuminulé au sommet ; bord postérieur apiculé par le style, lequel est facilement séparable jusqu’à la base de la nucule; celle-ci, lorsqu’on la met tremper, se sépare spontanément en deux valves, détachées du style. Graine brune, plus petite que la loge , obtuse aux 2 bouts. Ce genre, remarquable par la singulière conformation de son fruit, ne renferme que l’espèce suivante : Myosurus minime. — Myosurus minimus Lion. — Flor. Dan. tab. 406. — Curt. Flor. Lond. tab. 25r.— Schk. Handb. tab. 88. — Engl. Bot. tab. 435. — Myosurus Shortii Rafin. — Ranunculus Myosurus Rœm. —Schlechtd. Plante glabre ou pubérule, d’un vert glauque, haute de r pouce à 6 pouces. Feuilles dressées ou presque dressées , linéaires, ou linéaires-spathulées, ou lancéolées-linéaires, obtuses, longues de 1 pouce à 5 pouces. Hampes ordinairement très-nombreuses (20 à 30, et plus ; rarement solitaires ou en très-petit nombre), au commencement de la floraison en général à peine aussi longues BOTANIQUE. PHAN. T. VII. 43 194 CLASSE DES POLYCARPIQUES. que les feuilles, ou plus courtes , plus tard ordinairement plus longues. Boutons ellipsoïdes ou subglobuleux. Sépales longs d'environ 2 lignes (l’appendice non-compris); oblongs, obtus : appendice linéaire-subulé, presque aussi long que la partie prin- cipale. Pétales un peu plus courts que les sépales, obtus : foyéole inappendiculée. Étairion long de 1 pouce à 2 pouces, très-grêle : nucules longues à peine de 1 ligne, brunes à la maturité. Cette plante, commune dans toute l'Europe ; croit dans les champs sablonneux humides, et fleurit depuis le printemps jusque vers la fin de juin. Ses longs fruits, cylindriques et très-grêles , ont quelque ressemblance avec une queue de souris. Genre PACHYLOMA. — Pachyloma Spach. Sépales 5, naviculaires, non-persistants, non-prolongés au-delà de la base. Pétales 5, subonguiculés ; foyéole nec- tarifère couverte d’une squamule adnée par les bords. Éta- mines 10 à 20, bi- ou tri-sériées ; filets filiformes, épaissis au sommet; anthères subfalciformes , trigones, mucro- nées, extrorses. Ovaires 8 à 10, bisériés, verticillés, aplatis. Styles triangulaires-lancéolés, aplatis, papilleux au bord antérieur. Étairion lâche; nucules (5 à 10) subfastigiées, aplaties, coriaces, substipitées, marginées, rostrées, en général tuberculeuses ou spinelleuses; bords déprimés, épais : l’antérieur tri-caréné; le postérieur uni-caréné. Gy- nophore petit, déprimé. Herbe annuelle. Tige paniculée, subdichotome , multi- flore. Feuilles inférieures pennées-trifoliolées, pétiolées. Feuilles supérieures digitées-trifoliolées , ou triparties , sub- sessiles ; gaine pétiolaire largement membraneuse aux bords, semi-amplexicaule. Pédoncules oppositifoliés (ou dichotoméaires) etterminaux, solitaires, uniflores, dressés : les fructifères plus ou moins divergents. Fleurs petites, d’un jaune pâle. Pétales marqués d’une tache subdiaphane s'étendant jusqu’au-dela du milieu de la lame. Étamines presque aussi longues que les pétales. Ovaires non-stipités, FAMILLE DES RENONCULACÉES. 195 ascendants, comprimés bilatéralement, en général tuber- culeux ou spinelleux. Ovule renversé, attaché vers la base de l’angle interne. Style à l’époque de la floraison plus long que l’ovaire. Nucules horizontales ou subhorizontales, ter- minées en bec ensiforme-subulé et ordmairement subrecti- ligne, presque planes aux bords, lesquels sont en général garnis latéralement de tubercules ou de spinelles semblables à celles qui couvrent les deux côtés. Ce genre n’est fondé que sur l’espèce suivante : PacuyLoma AGRESTE. — Pachyloma arvense Spach. — a : À FRUIT SPINELLEUX (echinatum).— Ranunculus ar- vensis Linn. — Engl. Bot. tab. 135. — Flor. Dan. tab. 219. — Bull. Herb. tab. 117. —Schk. Handb. tab. 152. — Syensk Bot. tab. 537. — Ranunculus echinatus Crantz. Austr. — Nucules tuberculeuses et fovéolées des deux côtés , et garnies aux bords de spinelles plus ou moins longues (ensiformes ou triangulaires-subulées ). — $ : À FRUIT TUPERCULEUX ({uberculatum ). — Ranunculus tuberculatus De Cand. Syst. et Prodr. — Ranunculus sege- talis Kit.—Nucules tuberculeuses aux hords et des deux côtés. — y: À FRuIT LissE ( leiocarpum). — Ranunculus arvensis, 7 : inermis Koch , Deutschl. Flor. — Ranunculus arvensis, y : leiocarpus Reichenb. Flor. Germ. Excurs. Plante tantôt glabre, tantôt légèrement pubescente , haute de 1, pied à 2 pieds. Racine fibreuse. Tige grèle, dressée, cylin- drique , un peu cannelce, fistuleuse, indivisée inférieurement. Rameaux plus ou moins divergents. Feuilles d’un vert clair ou jaunâtre, molles, ordinairement pubérules : les radicales (très- passagères) obovales et indivisées , ou cunéiformes-obovales et trifides, plus petites et plus courtement pétiolées que les cauli- naires-inférieures ; celles-c1 longues de 2 à 8 pouces (y compris le pétiole }, à folioles pétiolulées, subrhomboïdales, ou cunéi- formes, au lancéolées , ou lancéolées-linéaires , bifides , ou tri- fides (à segments plus ou moins divariqués), ou incisées-dentées, 496 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou dentelécs, ou pennatiparties. Feuilles supérieures à folioles trifides , ou bifides, ou pennatiparties, ou biternatiparties : seg- ments en général linéaires ou sublinéaires. Pédoncules filiformes, longs de 1 pouce à 3 pouces, ordinairement velus. Fleurs larges de 2 à 4 lignes. Sépales ascendants, connivents, ovales, ou ovales- lancéolés, obtus, ou pointus, velus. Pétales flabelliformes ou obo- vales, très-obtus, un peu plus longs que les sépales. Nucules obli- quement obovales, longues de 3 à 4 lignes, glabres, à l’époque de la maturité bruns et non-luisants. Gynophore petit, velu. Cette plante est commune dans les champs. Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’en juillet. Toutes ses parties sont très-âcres et vénéneuses. Genre FICARIA ,.— Ficaria Dillen. Sépales 3 à 5 (ordinairement 3), un peu prolongés au- delà de leur base. Pétales 8 à 12 (en général 9), à fovéole appendiculée. Étamines nombreuses , courtes ; filets fili- formes ; anthères oblongues, obtuses, latéralement déhis- centes. Ovaires nombreux, obovés , subtétragones , substi- pités, astyles. Stigmates petits, terminaux, oncinés. Étairion globuleux : nucules testacées, subglobuleuses, obtuses, api: culées, à peine carénées , rétrécies chacune en stipe court, obconique, fongueux. l Herbe vivace, très-glabre et lisse. Racine grumeuse. Tiges simples ou rameuses , feuillées , diffuses , ordinairement ra- dicantes. Feuilles réniformes ou cordiformes, subsinuo- lées, ou lobées, ou anguleuses, pétiolées , ordinairement bulbillifères aux aisselles : les inférieures alternes; les su- périeures souvent opposées ; pétiole élargi inférieurement en gaîne membraneuse aux bords. Pédoncules solitaires, immédiatement terminaux, assez longs, nus, uniflores, durant la floraison ascendants ou dressés , puis décombants. Sépales blanchâtres, concaves. Pétales étalés pendant l’é- panouissement (au soleil), dressés durant les autres heures, d’un jaune de citron avec une tache basilaire de couleur FAMILLE DES RENONCULACÉES. 1497 orange. Étamines 3 fois plus courtes que les pétales, plus longues que le pistil. Anthères jaunes, comprimées. Ovaires très-serrés, un peu comprimés bilatéralement. Ovule ren- versé, adné à l’angle interne. Nucules petites, lisses. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : Frcaria Fausse - RenonwcuzEe. — Ficaria ranunculoides Moœnch.—Svensk Bot. tab. 17. — Ranunculus Ficaria Lion. — Eng]. Bot. tab. 584. — Flor. Dan. tab. 499. — Bull. Herb. tab. 45. — Ficaria verna Pers. Racine composée de petits tubercules fasciculés, fusiformes , ou subcylindriques, ou claviformes, entremêlés de longues fibres rameuses. Tiges succulentes (de même que toutes les au- tres parties herbacées)., longues de quelques pouces à 1 pied. Feuilles d’un vert gai, molles, luisantes, obtuses, larges de 6 li- gnes à 2 pouces : les inférieures longuement pétiolées , en géné- ral sinuolées ; les supérieures à pétiole à peu près aussi long que la lame, tantôt sinuolées, tantôt anguleuses, ou trilobées au som- met ; lobes basilaires tantôt incombants, tantôt plus ou moins di- vergents. Pédoncules grêles , fistuleux , sillonnés , longs de 2 à 4 pouces. Pétales oblongs, obtus, longs de 3 à 6 lignes : squa- mule basilaire souvent échancrée. Nucules ordinairement pubes- centes. Étairion du volume d’un Pois. Cette plante, connue sous les noms vulgaires d’Eclairette, Petite Scrophulaire, Petite Chélidoine, et Herbe aux hémor- rhoïides, est commune , en Europe , dans les prairies humides, ainsi que dans les haies, les buissons et les bois. Elle fleurit en avril et en mai; peu après, toute la plante, excepté la racine, se dessèche, pour ne reparaître qu’au printemps suivant. Les feuilles de la Ficaire , d’une saveur légèrement piquante, sont dépourvues d’äcreté ; aussi les mange-t-on fréquemment en guise de salade, dans beaucoup de contrées du nord de l’Europe; autrefois elles étaient en vogue à titre d’antiscorbutique. Les ra-, cines de la plante sont âcres et amères : appliquées fraiches sur la peau , elles finissent par devenir vésicantes; on en faisait jadis usage à l'extérieur, contre les tumeurs scrophuleuses. . 198 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Genre HÉCATONIA.— Hecatonia Loureir. Sépales 5, cymbiformes, non-persistants, non-prolon- gés au-delà de la base, Pétales 5 : fovéole couverte d’une squamule adnée par les bords. Étamines 10 à 20, pauci- sériéés ; filets filiformes-spathulés; anthères suborbiculaires, très-obtuses, latéralement déhiscentes. Ovaires très-nom- breux, comprimés, minimes, astyles. Stigmates sessiles, subulés. Étairion moriforme : nucules subtestacées, lenti- culaires, submarginées, canaliculées aux bords, submutiques. Gynophore ellipsoïde, fongueux. Herbes annuelles ou vivaces. Tiges dressées, rameuses. l'euilles indivisées ou palmatiparties : les inférieures pétio- lées ; les supérieures sessiles, ou subsessiles, amplexicaules ; gaine pétiolaire membraneuse aux bords. Fleurs petites, d’un jaune pâle. Pédoncules oppositifoliés ( ou dichoto- méaires) et terminaux, solitaires, filiformes. Pétales courte- ment onguiculés, pli courts que les sépales ou à peine plus longs. Étamines aussi longues que les pétales. Ovaires très- serrés, ascendants, comprimés bilatéralement. Stigmates ascendants ou rectilignes. Nucules petites, très-serrées , lisses , ou transversalement rugueuses. Outre l'espèce dont nous allons faire mention , il faut rapporter à ce genre le Ranunculus abortivus Linn., le Ranunculus pusillus Pursh., et probablement plusieurs autres Ranunculus des auteurs. Hécaronra pes mArEs.—/fecatonia palustris Loureir. Flor. Cochinch. — Ranunculus sceleratus Linn. — Engl. Bot. tab. 681. — Flor. Dan. tab. 5gr. — Gurt. Flor. Lond. v. 2, tab. 42. — Bull. Herb. tab. 47. — Svensk Bot. tab. 4r2. Feuilles inféricures palmées, plus ou moins profondément 3-ou 5-fides; feuilles supérieures digitées-trifoliolces , ou tri- parties (les dernières « simples, indivisces); segments indivisés ou incisés-crénelés. Sépales réfléchis, Pétales elliptiques, ob- tus , à peine plus longs qne les sépaies. Étairion ellipsoïde ; ou FAMILLE DES RENONCULACÉES. 199 oblong-cylindracé : nucules ovales, substipitées , finement ru- gueuses. Plante haute de quelques pouces à 3 pieds, tantôt très-glabre, tantôt plus ou moins pubérule. Racine fibreuse. Tige cylindrique, fistuleuse, subdichotome, paniculce. Feuilles d’un vert gai, succulentes, luisantes, ordinairement très-glabres : les radicales petites , subréniformes, à segments cunéiformes ou subrhomboï- daux , trilobes, ou incisés-crénelés au sommet. Feuilles cauli- paires longues de quelques lignes à 3 pouces : les inférieures or- dinairement conformes aux radicales ; les autres la plupart soit à 3 segments confluents , soit à 3 folioles plus ou moins longue- ment pétiolés, oblongs, on oblongs-spathulés, ou linéaires- oblongs , ou linéaires , ou cunéiformes-oblongs , tantôt très-en- tiers , tantôt sinuolés , ou crénelés, ou incisés-crénelés (surtout au sommet) ; les segments latéraux assez souvent bifides. Pédon- cules-florifères assez courts, dressés ; pédoncules-fructiferes longs de x pouce à 2 pouces, plus ou moins divergents , ou défléchis. Fleurs larges de 2 à 4 lignes. Étairion long de 3 à 4 lignes. = Cette plante, nommée vulgairement Grenouiilette d’eau, est commune dans les lieux humides ou marécageux. Elle fleu- rit depuis le mois de mai jusqu’en automne. Toutes ses parties, mais surtout ses boutons de fleurs et ses jeunes fruits, sont très- caustiques. On l’emploie quelquefois , dans la médecine popu- laire, en guise de vésicatoire. L’un des symptômes de l’empoi- sonnement causé par cette plante, consiste, à ce qu’on dit, en une sorte de rire sardonique. Genre BATRACHIUM. — Batrachium (De Cand.) Rei- chenb. Sépales 5, pétaloïdes, caducs, cymbiformes, non-pro- longés au-delà de la base, Pétales 5 à 12 : fovéole courte- ment appendiculée au sommet. Étamines peu nombreuses : filets filiformes ; anthères elliptiques, très-obtuses, latérale- ment déhiscentes. Ovaires nombreux, comprimés. Stig- mates sessiles ou subsessiles, courts, obtus. Étairion globu- 200 CLASSE DES POLYCARPIQUES. leux : nucules subtestacées, lenticulaires, transversalement rugueuses, immarginées, à peine carénées aux bords, sub- apiculées. Gynophore petit, subglobuleux. Herbes vivaces, aquatiques. Tiges radicantes à la base, flottantes supérieurement, rameuses. Feuilles sessiles ou pé- tiolées, peltées, ou palmées, ou déchiquetées en lanières capillaires ; gaîne pétiolaire membraneuse aux bords. Pé- doncules oppositifoliés, solitaires, uniflores, après la flo- raison en général déclinés ou défléchis. Fleurs blanches, émergées. Pétales marqués d’une tache basilaire jaune. Éta- mines 5 à 30, jaunes, plus courtes que les pétales. Ovaires stipités ou substipités, serrés, comprimés bilatéralement : ovule attaché à la base de l'angle interne. Stigmates recti- lignes, terminaux, finement papilleux. Étairion à nucules assez nombreuses, serrées, petites, quelquefois sétifères au dos. Gynophore glabre ou sétifère. Ce genre renferme 5 ou 6 espèces, dont voici les plus notables : A. Tige anguleuse. Pétales au nombre de 5. Étamines plus longues que le pistil. a) Feuilles pétiolées , tantôt toutes déchiquetées en lanières capillaires ou linéaires, flasques , tantôt les inférieures (submergées ) déchi= quetées, et les supérieures ( flottantes) lobées. BarraoniumM AQUATILE. — Batrachium aquatile Reichenb. — Ranunculus aquatilis Linn. — a: Tricaopuvyie (trichophyllus). — Flor. Dan. tab. 356. — Ranunculus capillaceus Thuil. — Feuilles toutes sub- mergées , déchiquetées : lanières capillaires , flasques , diver- gentes. — p : Hérénopnyie (heterophyllus.) — Ranunculus hete- rophyllus Hoffm. — Ranunculus diversifolius Schrank. — Feuilles supérieures (flottantes) suborbiculaires et peltées, ou subréniformes, plus ou moins profondément 3-ou 5-lo- bées. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 201 — y : Ranicanr (radicans). — Tige rampante (dans la vase). Feuilles (terrestres) toutes déchiquetées en lanières linéaires, divariquées. Feuilles inférieures ( ou toutes) triparties : segments dichoto- mes-multifides. Pétales obovales , plus longs que les ‘sépales. Stigmates sessiles , ovales. Nucules suborbiculaires , substipi- tées , sétifères au dos. Racine fibreuse , multicaule. Tiges radicantes (lorsqu’elles se trouvent dans des mares dépourvues d’eau en été) ou flottantes, grèles , fistuleuses, très-rameuses , subdichotomes , longues de ‘la pied à 4 pieds, quelquefois pubérules supérieurement. Feuilles submergées à contour suborbiculaire, larges de ‘/, pouce à 3 pouces (en général moins longues que larges), à lanières non étalées mais dirigées en tout sens et très-flasques ; gaine pétiolaire poilue. Feuilles-flottantes larges de G lignes à 1 pouce, d’un vert gai, un peu coriaces, glabres : lobes ar- rondis ou cunéiformes , très-entiers , ou plus ou moins profon- dément crénelés au sommet; pétiole presque filiforme , beau- coup plus long que la lame. Feuilles de la variété radicante d’un vert gai , larges de ‘/: pouce à 1 pouce, plusieurs fois ternati- parties, longuement pétiolées. Pédoncules grèles , cylindriques, fistuleux, longs de */; de pouce à 2 pouces , émergés pendant la floraison, puis déclinés ou recourbés et submergés. Boutons sub- globuleux. Fleurs larges de 4 à 8 lignes. Sépales elliptiques, obtus, étalés , glabres, ou pubérules en dessous. Étairion du volume d’un pois. Gynophore sétulifère. Cette plante est commune dans les eaux stagnantes ou dont le cours est très-lent, en Europe, ainsi qu’en Sibérie et dans l'Amérique septentrionale. Elle fleurit pendant tout l'été. Au voisinage des localités où elle abonde , on l’emploie avec avan- tage comme engrais. t) Feuilles subsessiles, toujours toutes déchiquetées en lanières capillaires , de consistance raide. Baraacnium ciRGINNÉ. — Batrachium circinnatum Reï- chenb, — Ranunculus circinnatus Sibth. Oxon. — Ranuncu- . 202 CLASSE DES POLYCARPIQUES. lus divaricatus Schrank, Baïer. Flor. — Ranunculus rigidus Pers. — Hoffm. Deutsch. Flor. — Ranunculus stagnatilis Wallr. Sched. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles subses- siles (le pétiole réduit à une courte gaine) , plus petites, à la- nières raides et étalées en cercle; les stigmates , au lieu d’être ovales et parfaitement sessiles, sont linéaires et subsessiles. La plante croît dans les mêmes localités que le Batrachium aqua- tile. B. Tige cylindrique. Pétales au nombre de 7 à 2. Éta- mines plus courtes que le pistil. Barracmium FLUvIATILE.— Batrachium fluitans Reichb.— Ranunculus fluitans Lamk. — Ranunculus peucedanifolius Allion. Pedem. — Ranunculus fluviatilis Wigg. Prim. — Wallr. Sched. — Ranunculus peucedanoides Desfont. Atl. Feuilles (toutes submergées) ternatiparties : segments plu- sieurs fois dichotomes ou subtrichotomes ; lanières et segments longs , linéaires, subparallèles. Pétales cunéiformes ou oblongs- cunéiformes, plus longs que les sépales. Nuacules obliquement obovales ; glabres. : Tiges très-rameuses, dichotomes , grêles ; fistuleuses, blan- ches où rougeâtres ; atteignant jusqu’à 20 pieds de long. Feuil- les longues de 2 à 6 pouces , flasques , sübeunéiformes en leur contour : les inférieures longuement pétiolées ; les supérieures subsessiles. Pédoncules fructifères longs de 2 à 4 pouces, assez gros , fisuileux , recourbés. Fleurs larges de 8 à 12 lignes. Cette espèce croit dans les fleuves, les rivières et les ruisseaux, où elle devient souvent très-embarrassante par son abondance. On peut également l'utiliser comme engrais, Elle n’a aucune âcreté, et, dans quelques cantons d’Angleterre , les fermiers ont coutume d'en nourrir les bestiaux. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 205 Genre RENONCULE.— Ranunculus Linin. (Spach.) Sépales 5, non-persistants (par exception persistants de même que les pétales), cymbiformes, non-prolongés au-delà deleur base, Pétales 5 (accidentellement 6, ou 7 , ou moins de 5), courtement onguiculés : onglet fovéolé ou squamuli- fèreau sommet. Étamines nombreuses (dansquelques espèces seulement 6 à 15); filets filiformes-spathulés ; anthères mu-° cronées ou mutiques, linéaires, ou oblongues, ou suborbicu- laires, trigones, ou comprimées, extrorses, ou latéralement déhiscentes. Ovaires lenticulaires où aplatis, en général nombreux. Styles rectilignes , ou oncinés, triangulaires, ou subulés , papilleux antérieurement. Étairion globuleux, ou ovoïde, ou conique , ou subcylindracé : nucules lenticu- laires ou aplaties, coriaces, ou testacées, ou chartacées , ca- rénées aux bords, ou marginées, apiculées, ou oncinées, ou rostrées, Gynophore hémisphérique, ou conique, ou cy- lindracé. Herbes vivaces, ou annuelles, ou bisannuelles, souvent poilues. Tiges dressées ou décombantes , en général rameu- ses. Feuilles alternes, pétiolées ( du moins les inférieures), indivisées, ou lobées, ou palmatiparties, ou pédalées, ou digitées, ou décomposées : pétiole élargi à sa base en gaine membraneuse ou auriculée aux bords. Pédoncules nus, terminaux, où terminaux et oppositifoliés (et dichoto- méaires), uni - ou pauci-flores, toujours dressés. Fleurs jaunes ou blanches. Sépales réfléchis, ou ascendants, ou étalés. Pétales étalés, Étamines pluri-sériées , ou rarement pauci-sériées, toujours plus courtes que les pétales. An- thères jaunes. Ovaires ordinairement multi-sériés, plus ou moins comprimés bilatéralement. Ovule renversé , attaché à la base de l'angle interne de la loge. Nucules ascendantes, ou érigées, ou horizontales, plus ou moins comprimées bilatéralement. Presque tous les Ranunculus sont plus ou moins âcres et vénéneux, Toutefois ce principeäcre esttrès-volatile et se dis- » 204 CLASSE DES POLYCARPIQUES. sipe en tout, ou du moins en grande partie, par la dessicca- tion : de sorte que ces plantes, très-nuisibles au bétail tant qu’elles sont fraîches, se donnent sans inconvénient dans le foin. Les feuilles et autres parties des Renoncules, appli- quées sur la peau, ne tardent pas à faire naître des ampoules, et se prescrivent parfois comme remède vésicant , surtout dans les cas où l’on craint l’action trop stimulante des can- tharides. Plusieurs espèces ont des fleurs très-élégantes. ‘On en connaît environ cent, dont voici les plus remar- quables : Sous-genre I. RANUNCELLA Spach. Pacine fibreuse. Fleurs blanches. Fovéole nectarifère des pétales inappendiculée ou prolongée supérieurement en appendice libre. Étamines pluri-sériées : anthères oblon- gues, comprimées, latéralement déhiscentes, Étairion ovoïde ou subglobuleux : nucules nombreuses, coriaces, lenticulaires, carénées aux bords , immarginées, lisses. À. Pétales immaculés, à foveole prolongée supérieurement en appendice spathulé. — Tige ordinairement multiflore. Feuilles palmatiparties, pétiolées (excepté les supérieures). RENONCULE A FEUILLES D'AcONIT. — Ranunculus aconiti- folius Linn. — Flor. Dan. tab. 111. — Bot. Mag. tab. 204 (flor. plen.) — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franç. tab. 335. — Ranunculus platanifolius Linn. Feuilles 5-7-parties : segments subrhomboïdaux , ou lancéo- lés , acuminés , ou pointus , ou obtus , incisés-dentés (ceux des feuilles supérieures quelquefois très-entiers), souvent trifides. Étairion subglobuleux : nucules obovales, oncinées, veineuses. Plante glabre ou plus ou moins poilue , haute de '/, pied à 3 pieds. Rhizome court, pivotant, garni de longues fibres blan- châtres et assez grosses. Tige dressée, cylindrique, subdichotome et paniculée dans sa moitié supérieure (ou peu rameuse lorsque la plante croit dans des régions très-élevées ); rameaux plus ou FAMILLE DES RENONCULACÉES. 205 moins divariqués, grêles. Feuilles d’un vert gai : les radicales longuement pétiolées, larges de 2 à G pouces; les caulinaires gra- duellement plus petites ; les!florales la plupart linéaires et indi- visées. Pédoncules dichotoméaires et terminaux, subfastigiés, très-grêles. Fleurs larges de '/; pouce à 1 ‘/, pouce. Sépales ca- dues presque dès l’épanouissement , d’un blanc lavé de rouge, presque membraneux , subonguiculés, très-obtus, carénés au dos, étalés. Pétales elliptiques , ou oblongs , ou obovales, 3 fois plus longs que les sépales. Étamines à peu près aussi longues que les sépales ; filets blancs. Pistil de 8 à 12 ovaires bisériés. Styles subulés , aplatis, oncinés. Nucules longues d’environ 2 lignes , finement veineuses. Gynophore grêle, conique-cylindracé, velu. Cette espèce croît dans les prairies des Alpes et de la plupart des hautes montagnes de l’Europe. Elle fleurit en été. On en cul- tive dans les parterres une variété à fleurs doubles et très-élé- gante, qu’on nomme vulgairement Bouton d'argent. B. Pétales ordinairement maculés de jaune à la base ; fovéole inappendiculée. Tige uniflore ou rarement biflore , en gé- néral monophylle. Feuilles radicales palmatifides ou pal- matiparties. RENONCGULE ALPESTRE. — Ranunculus alpestris Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 110. — Engl. Bot. tab. 2390. — Ra- nunculus Traunfellneri Hopp. Bot. Zeit. Feuilles radicales tantôt 3-ou 5-lobces, tantôt 3-ou 5- parties , suborbiculaires , à base cordiforme , ou réniforme , ou tronquée ; lobes ou segments incisés-crénelés ou tricrénés : les basilaires souvent bifides. Feuille caulinaire indivisée ou li- néaire, ou à 3 segments linéaires, sessile. Pétales obcordiformes ou trilobés. Étairion subglobuleux : nucules obovales , courte- ment rostrées. Rhizome uni-ou pluri-caule , oblique, court, garni de lon- gues fibres blanchâtres. Tige grêle, dressée , glabre (de même que toute la plante), haute de 2 à 10 pouces, en général uni- flore, où rarement biflore. Feuilles radicales longues de 4 à L 206 CLASSE DES POLYCARPIQUES. 18 lignes , d’un vert foncé , luisantes , subcoriaces , longuement pétiolées : segments cunéiformes ou subrhomboïdaux , obtus. Feuille caulinaire longue de quelques lignes à 1 pouce. Pédon- cule plus ou moins allongé ( quelquefois plus long que la tige). Fleur large de 8 à 15 lignes. Sépales d’un jaune verdâtre ou blanchâtre, très-obtus, quelquefois échancrés : les extérieurs el- liptiques ; les intérieurs obovales, plus larges, membraneux aux bords. Cette espèce habite les régions élevées des Alpes et des Pyré- nées ; elle se plaît dans les localités pierreuses et humides, sur- tout au voisinage des neiges. On la cultive comme plante d’a- grément. C. Pétales immaculés, à fovéole prolongée supérieurement en apperdice tubuleux. — Feuilles coriaces , nerveuses, très-entières : les radicales pétiolées ; les caulinaires ses- siles, amplexicaules. Tige uni- ou pluri-flore. RENONCULE À FEUILLES DE Parnassra. — Ranunculus par- nassifolius Linn. — Wulff. in Jacq. Misc. v. 1, tab. O, fig. 3. — Bot. Mag. tab. 386. — Lodd. Bot. Cab. tab. 245. Feuilles légèrement laineuses en dessus aux nervures et aux bords (du moins étant jeunes), glabres en dessous : les radicales cordiformes, ou ovales, ou ovales-elliptiques, subacuminées, ob- tuses; les caulinaires en général ovales-lancéolées, acuminées. Pédoncules laineux. Étairion subglobuleux : nucules obovales, oncinées. Plante haute de 2 pouces à */, pied. Rhizome court, gros, garni d’une touffe de longues fibres blanchitres. Tige grêle, dressée, laineuse, tantôt simple et uni- ou pauci-flore, tantôt pa- niculée au sommet. Feuilles radicales 5-ou 7-neryées, longues de G à 15 lignes ; pétiole 2 à 6 fois plus long que la lame, cana- liculé en dessus , très-élargi inférieurement. Feuilles caulinaires petites (les dernières sublinéaires), quelquefois subopposées aux bifurcations des ramules. Pédoncules plus ou moins allongés , grêles , tantôt rapprochés presque en corymbe , tantôt oppositi- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 207 foliés et terminaux. Sépales étalés, membraneux aux bords, ovales-cymbiformes , obtus , d’un rouge-verdâtre. Pétales longs de 4 à 6 lignes, flabelliformes , ou obovales , tres-obtus , échan- crés , ordinairement veinés de rouge. Nucules glabres , longues d’énviron 2 lignes. Gynophore peut, velu. Cette espèce croît dans les régions les plus élevées des Alpes et des Pyrénées. RENONCGULE A FEUILLES ÉTROITES. — Ranunculus augusti- folius Spach. — & : À FEUILLES TRÈS-ÉTROITES (angustissimus). — Ranun- culus pyrenœus Deless. Ic. Sel. r,tab. 27, fig. B.—Ranun- culus angustifolius De Cand. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 27, fig. A. — Feuilles linéaires ou lancéolées-lincaires. — $ : À FEUILLES DE PLanrain (plantagineus). — Ranun- culus pyrenœus Linn. — Wulff. in Jacq. Misc. 1, tab. 18, fig. r.— Ranunculus plantagineus Allion. Pedem. tab. 56, fig. 1. — Ranunculus bupleurifolius Lapeyr. — Feuilles lancéolées. | — y : AmpLexicaULE ( amplexicaulis |. — Ranunculus am- plexicaulis Linn. — Bot. Mag. tab. 266. — Deless. Ic. Sel. v. 1, tab. 27, fig. C. — Feuilles ovales-lancéolées : les cauli- naires plus amplexicaules qne dans les autres variétés. Cette Renoncule ne diffère de l’espèce précédente, dont elle est peut-être une variété, que par des feuilles non-cordiformes ni laineuses. Les tiges et pédoncules sont tantôt glabres, tantôt pu- bescents. Elle croît dans les mêmes localités que le Ranunculus parnassifolius. Sous-genre IT. THORA De Cand. Racine grumeuse. Tige solitaire, simple, 1-5-flore, nue inférieurement. Feuilles radicales (jamais plus de 2) pe- tites ou réduites à la gaïne pétiolaire. Feuilles caulinaires sessiles, amplexicaules , dissemblables : l’inférieure indi- visée ou lobée, réniforme, grande ; les autres indivisées 208 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou trifides, petites. Fleurs jaunes. Fovéole nectarifère des pétales couverte d’une squamule adnée par les bords. Étamines nombreuses : anthères oblongues, comprimées, latéralement déhiscentes. Étairion ovoïde : nucules peu mombreuses (par avortement), coriaces, lenticulaires, très- convexes des deux côtés, veineuses, immarginées , légè- rement carénées aux bords. Renoncuze Taora. — Ranunculus Thora Linn.— Ranun- culus scutatus Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 187. — Ranunculus brevifolius Tenor. Flor. Nap. Feuilles radicales réduites aux gaines pétiolaires. Feuilles cau- linaires coriaces : l’inférieure réniforme-orbiculaire, inégalement crénelée ; les autres (1 à 3) lancéolées, ou ovales-lancéolées , ou obovales , acuminées , très-entières, ou bifides, ou trifides. Nucules subtrapéziformes , oncinées. Plante glabre ou pubérule , haute de 4 pouces à 1 pied. Rhi- zome très-court, garni d’une touffe de tubercules subfusiformes, noirâtres, grêles , fibreux inférieurement. Tige grêle, dressée, 1- 3-flore. Feuille caulinaire inférieure large de 1 pouce à 3 pouces , souvent incisée-crénelée au sommet ; feuilles suivantes longues de 4 lignes à 1 pouce; rarement il y a une seconde feuille semblable à l’inférieure et presque aussi grande. Pédon- cules grêles , longs de 1 pouce à 4 pouces. Fleurs longues d’en- viron 6 lignes. Pétales obovales, de moitié plus longs que les éta- mines. Nucules glabres, longues d'environ 2 lignes. Cette plante croît dans les prairies des Alpes. Ses racines sont très-vénéneuses ; les chasseurs helyétiens s’en servaient jadis pour empoisonner les flèches. Sous-genre I. FLAMMULA VWVebb. Racine fibreuse. Pédoncules terminaux ou subterminaux. Fleurs jaunes. Fovéole nectarifère des pétales couverte d’une squamule adnée par les bords. Étamines pauci- ou pluri-sériées ; anthères suborbiculaires ou oblongues, très-obtuses, comprimées, latéralement déhiscentes. Étai- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 209 rion ovoïde ou subglobuleux : nucules nombreuses, co- riaces , lenticulaires , lisses, ou tuberculeuses, à rebord uni-caréné. Feuilles très-entières ou denticulées. A. Plantes multicaules. Racine composée de fibres filiformes capillaires. Tiges paniculées, multiflores. Feuilles non coriaces, denticulées , ou très-entières. Etamines assez nombreuses. a) Rhizome court, verucal, non-radicant. Tiges radicantes, ou décombantes , ou ascendantes. Renoncuze FLammuLe. — Ranunculus Flammula Linn. —Flor. Dan. tab. 575. — Engl. Bot. tab. 387. — Curt. Flor. Lond. tab. 33.— Bull. Herb. tab. 15.—Svensk Bot. tab. 117. — Ranunculus reptans Linn. — Flor. Dan. tab. 108. Feuilles denticulées ou très-entières : les radicales ovales ou ovales-lancéolées , "subobtuses ; les caulinaires lancéolées-ellip- tiques , ou lanccolées , ou lancéolées-linéaires, ou sublinéaires, pointues. Sépales cymbiformes, étalés. Nucules obovales, lisses, apiculées , légèrement marginées. Racine vivace. Tiges grèles, ou filiformes, flexueuses, un peu comprimées , fistuleuses , tantôt glabres, tantôt pubérules, lon- gues de !/, pied à 2 pieds. Feuilles glabres ou pubérules, d’un vert gai, un peu luisantes : les radicales et les caulinaires infé- rieures longuement péuolées, à lame longue de 1 pouce à 2 pou- ces; feuilles caulinaires quelquefois presque filiformes ; gaine pétiolaire amplexicaule, largement membraneuse aux bords. Pédoncules grêles ou filiformes , flexueux , dressés, ou ascen- dants. Fleurs larges de 4 lignes à 1 pouce. Boutons globuleux. Sépales elliptiques, obtus, pubérules, d’un vert jaunâtre, finale- ment réfléchis. Pétales obovales, plus longs que les sépales. Nu- cules larges d'environ 1 ligne. Cette plante, nommée vulgairement Flammule ou Petite Douve, est commune dans les prairies marécageuses ainsi que dans toutes les autres localités humides. Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu'à la fin de l’été. C’est l’une des plus vénéneuses parmi BOTANIQUE. PHAN, T. Ville 14 10 CLASSE DES POLYCARPIQUES. les espèces indigènes, et c’est à sa causticité qu’est dû son nom de Flammule. b) Rhizome radicant , stolonifere. Tiges dressées. Renoncuze Lincua. — Ranunculus Lingua Linn.— Eogl. Bot. tab. 100. — Flor. Dan. tab. 755. — Hook. Flor. Lond. tab. 191.—Turp. in Dict. des Sciences Nat. Ie. Feuilles très-allongées, lancéolées (les supérieures en général linéaires-lancéolées) , acuminées, denticulées. Sépales cymbi- formes, étalés. Nucules lisses, ovales, largement marginées, ter- minées par un court bec ensiforme. Rhizome articulé, de la grosseur d’un doigt, garni à chaque nœud d’un verticille de racines filiformes. Tiges hautes de 2 à 4 pieds, fistuleuses , cannelces, de la grosseur d’un tuyau de plume et plus, rameuses supérieurement. Feuilles atteignant jus- qu’à 1 pied de long sur un pouce de large, d’un vert un peu glau- que, en général très-glabres, quelquefois pubérules ainsi que les rameaux. Pédoncules dressés ou ascendants , grèles : les fructi- feres longs de 2 à 4 pouces. Fleurs larges de 10 à 18 lignes. Boutons globuleux. Sépales jaunâtres ; elliptiques , très-obtus , caducs. Pétales obovales, d’un jaune vif. Nucules larges d’envi- ron 2 lignes. Cette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs , croît dans les étangs, les fossés aquatiques, et au bord des rivières. Elle fleurit pendant tout l’été. Toutes ses parties sont très-âcres. $Sous-genre IV. AURICOMUS Spach. Racine fibreuse, polycéphale. Tiges paniculées, multiflores. Feuilles radicales tantôt palmatiparties, tantôt pédati- parties, tantôt lobées, tantôt indivisées. Feuilles cauli- naires subsessiles, pédalées. Pédoncules terminaux ou subterminaux. Fleurs jaunes. Pétales comme vernissés (souvent en partie abortifs, ou par avortement moins de 5) : fovéole nectarifère marginée. Étamines nom- breuses, plus courtes que les pétales, plus longues que FAMILLE DES RENONCULACÉES. 211 le pistil ; anthères oblongues , comprimées , mucronées, latéralement déhiscentes. Étairion subglobuleux : nucules nombreuses, coriaces, lenticulaires, lisses, immarginées, tricarénées au bord antérieur, uni-carénées au bord pos- térieur, terminées en court bec ensiforme. RENONCULE PRINTANNIÈRE. — fianunculus vernus Spenn. Flor. Friburg. — Ranunculus auricomus Linn. — Engl. Bot. tab. 624. — Flor. Dan. tab. 665. — Ranunculus polymorphus Allion. Flor. Pedem. tab. 82, fig. 2.— Ranunculus mitis Gilib. — Ranunculus cassubicus Linn. (var. grandiflora.) — Les. Pruss. tab. 52. — Reichenb. Plant. Crit. v. 2, fig. 261. — Dot. Mag. tab. 2267. Feuilles radicales tantôt réniformes , ou réniformes-orbicu- laires, ou cordiformes-orbiculaires, indivisées, ou trilobées, cré- nelées, ou incisées-crénelées , tantôt 3-ou 5-parties (à segments de forme très-variable , incises-dentés et souvent bi- ou tri-fides), ou pédalées (3-5-foliolces, à folioles pétiolulées, 3-parties et la- ciniées). Feuilles caulinaires 3-0-parties : segments sessiles ou pé- tiolulés, linéaires, ou linéaires-spathulés, ou lancéolés-linéaires, ou lancéolés, obtus, ou pointus, très-entiers , ou incisés-dente- lés, ou bifides, ou trifides , étalés, divergents. Pédoncules non- sillonnés. Sépales étalés. Nucules glabres ou pubérules, sub- orbiculaires, très-convexes des deux côtés, à bec plus ou moins onciné, rectiligne ou ascendant. Plante tantôt glabre, tantôt pubérule, haute de ’/, pied à 2 pieds. Rhizome court, oblique, couvert d’une multitude de fibres filiformes. Tiges dressées on ascendantes ( quelquefois so- litaires), cylindriqnes, ou un peu comprimées, fistuleuses, fine- ment cannelées, en général rameuses et subdichotomes à partir de leur milieu ( quelquefois simples ou presque simples) , nues inférieurement. Rameaux grêles ou presque filiformes , plus ou moins divergents, tantôt subfastigiés , tantôt formant une pani- cule inégale. Feuilles d’un vert gai, finalement luisantes et fer- mes : les radicales (tantôt toutes indivisées ou légèrement lobées, tantôt toutes lacimiées, tantôt diversiformes sur le même indi- . 212 CLASSE DES POLYCARPIQUES. vidu) larges de 1 pouce à 4 pouces , à pétiole très-grêle, attei- gnant jusqu’à 1 pied de long, plus ou moins élargi ou peu élargi à sa base. Pédoncules filiformes ou grêles, dressés, longs de 2 à 4 pouces. Fleurs larges de 4 à 12 lignes. Sépales elliptiques- oblongs, obtus, jaunâtres, pubescents, tantôt aussi longs que les pétales, tantôt 1 à 2 fois plus courts. Pétales ( souvent petits et aù nombre de 1 à 3) obovales , d’un jaune vif. Nucules larges de : ligne ou un peu plus. Cette espèce, qui mérite d’être cultivée dans les parterres , est commune dans les prairies humides, les bois et les buissons ; elle croit dans presque toute l’Europe, ainsi qu’en Sibérie, et dans l'Amérique boréale. Elle fleurit en avril et mai. La plante est re- marquable, parmi ses congénères, par le manque de toute äcreté. Sous-genre V. CHRYSANTHE Spach. Racine fibreuse, en général polycéphale. Tiges en général paniculées, multiflores. Pédoncules terminaux ou sub- terminaux. Feuilles digitées , ou palmatiparties (les radi- cales quelquefois indivisées) : les radicales et les cauli- naires inférieures longuement pétiolées ; les supérieures sessiles ou subsessiles. Fleurs jaunes. Pétales comme ver- nissés, avec une tache basilaire plus pâle et non-lustrée: fovéole nectarifère couverte d’une squamule adnée par les bords. Étamines nombreuses, plus longues que le pis- til, plus courtes que les pétales ; anthères subfalciformes, trigones , mucronées , extrorses. Étairion ovoïde ou sub- globuleux : nucules nombreuses , coriaces , lenticulaires, lisses ou tuberculeuses, marginées, tricarénées aux bords, terminées par un bec ensiforme souvent onciné. A. Feuilles palmatiparties. Sépales étalés. a) Nucules terminées en court bec légèrement recourbé. RENoNCULE ACRE. — Ranunculus acris Linn.— Engl. Bot. tab, 652.—Curt, Flor. Lond. r, tab. 39.—Svensk Bot. tab. 375. da FAMILLE DES RENONCULACÉES.. 215 —Turp. in Flor. Médic. Ie. — Ranunculus Steveni Andrz. — Ranunculus brutius Tenore. Tiges dressées, multiflores. Feuilles inférieures 3- ou 5-par- ties : segments cunéiformes ou subrhomboïdaux, 2- 3- ou multi- fides , à lanières incisées-dentées , pointues. Feuilles supérieures trifides (ou indivisées) : lanières linéaires ou lancéolées. Nucules glabres (de même que le gynophore), courtement rostrées. Pé- doncules non-sillonnés. Plante haute de !/, pied à 3 pieds, en général garnie de poils érigés ou apprimés. Rhizome court, oblique, fibrilleux. Tiges glauques , grêles, cylindriques, fistuleuses, en général indivi- sées jusque vers leur milieu : rameaux presque dressés. Feuilles glauques ou d’un vert gai, tantôt glabres aux 2 faces, tantôt gla- bres ou poilues en dessus et satinées en dessous , souvent mar- brées de taches noirâtres , ou violettes, ou blanchatres ; feuilles railicales larges de 1 pouce à 3 pouces ; pétiole semi-cylindrique : gaîne membraneuse aux bords. Pédoncules grêles, dressés, en général poilus. Fleurs larges de G à 12 lignes. Sépales ellip- tiques, d’un jaune verdâtre, ordinairement poilus en dessous. Pétales obovales, ou obovales-orbiculaires, ou subcordiformes, 2 à 5 fois plus longs que les sépales. Nucules longues d'environ 2 lignes, noirâtres et luisantes à la maturité. Cette espèce , nommée vulgairement Grenouillette , est très- commune dans les prairies et autres localités herbeuses, soit se- ches , soit humides. Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’à la fin de juillet. Toutes ses parties sont très-âcres. On s’en sert quelquefois comme remède vésicant, en guise de cantharides. On cultive fréquemment, dans les parterres, une variété de la Renoncule âcre, à fleurs doubles , connue sous le nom de Bou- ton d’or. RENONQULE MULTIFLORE. — Ranunculus polyanthemos Linn. — Lobel. Ic. p. 666. Feuilles inférieures 3-ou 5-ou 7-parties : segments cunéi- formes, trifides ou bifides, à lanières sublinéaires, on lancéolées, . 214 CLASSE DES POLYCARPIQUES. incisées-dentées. Pédoncules non-sillonnés. Nucules glabres, obovales, courtement rostrées. Gynophore velu. Plante tout-à-fait semblable à la Renoncule dcre, tant par le port que par les fleurs et le fruit. Les feuilles sont en général dé- coupées en lanières plus menues. Cette espèce croît dans les endroits herbeux des bois. Elle n’est pas moins âcre que la précédente. b) Nucules terminées en long bec recourbé en forme de crosse. RenoNCULE LAINEUSE. — Ranunculus lanuginosus Linn. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franç. tab. 334. Tiges dressces, multiflores. Feuilles inférieures plus ou moins profondément 5-ou 5-fides : segments rhomboïdaux, ou obovales, ou ovales, ou ovales-lancéolés, ou cunéiformes , bifides ou tri- fides, incisé:-dentés, acuminés. Feuilles supérieures trifides ou triparties (les florales indivisées) : segments ovales, ou ovales- lancéolés, ou lancéolés, ou linéaires, incisés-dentés, ou très- entiers. Pédoncules trèes-sillonnés. Nucules glabres de même que le gynophore, lisses, obovales, oncinées. Plante haute de 2 à 4 pieds , en général hérissée de longs poils horizontaux ou rabattus. Rhizome court , oblique, fibrilleux. Tiges grêles, cylindriques, fistuleuses, glauques, divisées supé- rieurement en rameaux plus ou moins divergents. Feuilles d’un vert foncé, ordinairement veloutées en dessous ( du moins étant jeunes ), quelquefois maculées de blanc ou de noir; les radicales larges de 2 à 4 pouces, à pétiole long de /, pied à 1 pied; les caulinäires graduellement plus petites, quelquefois trifoliolées. Fleurs d’un jaune vif, larges de 5 lignes à 1 pouce. Calice très- vélu, jaunâtre. Pétales obovales, quelquefois rétus. Étairion subglobuleux : nucules longues d'environ 2 lignes. Cette espèce croît dans les endroits herbeux, surtout dans les montagnes. Elle fleurit en été. On la cultive comme plante d’or- nement. Elle est beaucoup moins äâcre que la plupart des autres Renoncules, FAMILLE DÉS RENONCULACÉES. 215 B. Feuilles inférieures tantôt pennées-trifoliolées, tantôt bi- pennées. a) Sépales rabattus sur le pédoncule. Tige non-stolonifère, renflée en Jorme de bulbe à sa base. RENONCULE BULBEUSE.— Ranunculus bulbgsus Linn.— Bull. Herb. tab. 27. — Engl. Bot. tab. 515. — Flor. Dan. tab. 551. — Svensk Bot. tab. 387. — Curt. Flor. Lond. 1, tab. 38. Tiges dressées, ordinairement multiflores. Folioles des feuilles inférieures pétiolulées ou sessiles (les latérales en géné- ral sessiles), trifides , ou triparties, cunéiformes , ou subrhom- boïdales, à segments subcunéiformes, plus ou moins larges, trifides , ou incisés-dentés. Feuilles supérieures 3- ou 5-parties, palmées, à segments sublinéaires, ou trifides, ou bifides. Pédon- cules sillonnés. Nucules suborbiculaires , courtement rostrées, lisses, glabres ; bec dressé, onciné au sommet. Gynophore velu. Plante haute de '/, pied à 2 pieds , en général hérissée de poils tantôt apprimés, tantôt étalés ou rabattus. Rhizome bulbiforme, garni à sa base d’une touffe de longues fibres. Tiges anguleuses, fistuleuses, quelquefois peu rameuses et panciflores. Feuilles d’un vert gai, ou foncé , où jannâtre, de forme et de grandeur très-variables , quelquefois marbrées ou marginées de blanc. Fleurs larges de 6 à 10 lignes. Sépales ovales-lancéolés, pointus, hérissés. Pétales obovales-orbiculaires où cunéiformes-orbicu- läires. Étairion subglobuleux. Cette espèce est commune dans les prairies , les pâturages et les champs incultes, surtout dans les terrains secs. Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’en juillet. Elle ne le cède point en âcreté à aucune de ses congénères, et c’est surtout dans ses jeunes bulbes que ce principe vénéneux se trouve concentré. On cultive dans les parterres une variété de cette Renoncule, à fleurs doubles. b) Sépales étalés. Tige ordinairement stolonifère à sa base, non- renflée. RENONCULE RAMPANTE. — Ranunculus repens Yann. — Flor. Dan. tab. 795, — Engl. Bot. tab, 516. — Bull. Herb, tab. 77. . 216 CLASSE DES POLYCARPIQUES. — Svensk Bot. tab. 400. — Ranunculus infestus Salisb. — — Ranunculus lucidus Poir. (var. glabra.) — Ranunculus prostratus Flœrk. (var, eflagellis.) Tiges-floriferes dressées ou ascendantes. Feuilles inférieures pennées-trifoliolées ou biternées (ou rarement triparties) ; folioles pétiolulces ou moïns souvent sessiles, trifides, ou triparties, cu- néiformes , ou subrhomboïdales : segments incisés-dentés, sou- vent bifides ou trifides , cunéiformes , ou rhomboïdaux , ou ob- longs. Feuilles supérieures triparties (à segments indivisés), ou indivisées et sublinéaires. Pédoncules sillonnés. Étairion globu- leux : nucules suborbiculaires , glabres , chagrinées , courtement rostrées : bec rectiligne, ou ascendant, peu ou point onciné. Plante tantôt glabre , tantôt pubescente , ou incane, ou velue, haute de :/2 pied à 3 pieds. Rhizome court, oblique, garni de fibres assez fortes, produisant en général, outre les tiges flori- fères, des stolons radicants (du moins dans leur partie”inférieure) qui finissent quelquefois aussi par se redresser et produire des fleurs. Tiges anguleuses, plus ou moins rameuses , pauciflores, ou pluriflores. Feuilles de forme et de grandeur très-variables, d’un vert ordinairement foncé, souvent maculées de blanc ou de noir ; pétiole des feuilles radicales atteignant jusqu’à 1 pied de long. Fleurs larges de 5 à 12 lignes, semblables à celles du Ra- nunculus acris. Sépales elliptiques-oblongs, obtus, jaunâtres, ordinairement pubescents ou velus. Pétales obovales ou obovales- orbiculaires. Nucules larges de 1 ligne à 2 lignes, noirâtres et luisantes à la maturité. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Bassinet rampant, Pied-Pou, et Pied de poule , est commune dans les prairies, les pâturages, les lieux cultivés et les bois ; elle s’ac- commode de toute sorte de terrain, soit humide , soit aride , et fleurit depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l'été. La Renoncule rampante est presque dépourvue d'äcreté ; dans plusieurs contrées de l'Europe, le peuple en mange les jeunes feuilles, comme herbe potagère. On cultive fréquemment dans les parterres une variété de cette plante , à fleurs doubles, FAMILLE DES RENONCULACÉES, ut nommée Bouton d’or, de même que la Renoncule äcre à fleurs doubles. Sous-genre VI. RANUNCULASTRUM De Cand. Racine grumeuse. Tiges paniculées ou pauciflores. Pédon- cules terminaux ou subterminaux. Feuilles bi- ou tri-pen- nées, ou pennées-trifoliolées, ou pédalées, ou palmati- parties, ou lobées, ou moins souvent indivisées : les radicales longuement pétiolées ; les caulinaires subsessiles, à gaine pétiolaire subamplexicaule. Fleurs jaunes. Pétales comme vernissés , avec une tache basilaire non-lustrée ; fovéole nectarifère couverte d’une squamule adnée par les bords. Étamines nombreuses, plus longues que le pis- til, plus courtes que les pétales; anthères falciformes, trigones , mucronées, extrorses. Étairion spiciforme : nucules très-nombreuses, très-serrées, chartacées , apla- ties , largement marginées , non-carénées, rostrées : re- bord membraneux; bec ensiforme, aplati. Gynophore long , grêle, cylindracé. A. Feuilles radicales et feuilles caulinaires-inférieures bi- pennées ; feuilles supérieures digitées 5-ou 5-foliolées : fo- lioles pennatiparties , ou bipennatiparties. Étairion cylin- dracëé. RENONCULE A FEUILLES MENUES. — Ranunculus millefolia- tus Vahl, Symb. 2, p. 63, tab. 37. — Desfont. Flor. Atlant. tab. 116. — Bot. Mag. tab. 3000. Segments et lobules des folioles petits, courts, sublinéaires. Tiges 1- 3 flores. Pédoncules très-longs, non-sillonnés. Sépales pointus, étalés. Nucules suborbiculaires : bec court, un peu re- courbé , oncineé. Plante haute de quelques pouces à 1 pied, en général velue ou pubescente. Tubercules ovoïdes ou fusiformes, jaunâtres, rétré- cis inférieurement en une longue fibre. Tiges en général touffues, dressées, grêles , cylindriques , presque nues , ou médiocrement . M8 CLASSE DES POLYCARPIQUES. feuillées. Feuilles d’un vert gai, molles : les radicales longues de 1 pouce à 3 pouces ; gaîne pétiolaire large , membraneuse. Pé- doncules longs de 2 à 6 pouces. Fleurs larges de 12 à 15 lignes. Sépales elliptiques-oblongs , velus, d’un jaune lavé de violet. Pétales ( 5 à 7) de moitié plus longs que les sépales , obovales , très-obtus , d’un jaune vif, striés en dessous de veines violettes ; taches basilaires rougeâtres. Étairion long de 6 lignes à 1 pouce ; nucules horizontales, glabres, lisses, larges de 1 ligne ou un peu plus. Gynophore glabre. Cette espèce, indigène dans la région méditerranéenne, mérite d’être cultivée comme plante d’ornement. B. Feuilles la plupart pédalees, ou pennées-trifoliolées. Étai- rion ovale-oblong , ou ovale-globuleux. a) Feuilles primordiales indivisées. Feuilles radicales ( de La plante adulte) pennées-trifoliolées ou pédalées. Feuilles caulinaires en général triparties. Sépales réfléchis. RenoncuLe Dp’Izzyrte. — PRanunculus illyricus Linn, — Jacq. Fior. Austr, tab. 222. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1620. Feuilles ordinairement satinées-argentées : les primordiales ovales , ou ovales-lancéolées , ou lancéolées-elliptiques , ou lan- céolées-oblongues , quelquefois bifides ; les radicales et les cau- linaires inférieures 3- ou 5-foliolées : folioles tantôt lancéolées et très-entières , tantôt découpées en 3 ou à segments lancéolés- linéaires ; les latérales sessiles, ou pétiolulées ; la terminale lon- guement pétiolulée. Étairion ovale-6blong ; nucules obliquement ovales, largement marginées, glabres, finement chagrinées , ter- minées en bec subrectiligne. Plante haute de ‘/, pied à 1 ‘/, pied, en général couverte de longs poils soyeux et apprimés. Tubercules grêles , fisiformes, ou subcylindracés, terminés inférieurement en une longue fibre. Tiges grêles , dressées , cylindriques , simples , où rameuses au sommet, 1- 5- flores, en général solitaires. Feuilles radicales lon- gues de 2 à 6 pouces (y compris le pétiole). Feuilles caulinaires sessiles où subsessiles, 3- ou 5- parties (à segments sublinéaires FAMILLE DES RENONCULACÉES. 219 eten général très-entiers), ou indivisées. Pédoncules longs, grêles, dressés, cylindriques. Fleurs larges de 8 à 12 lignes. Sépales el- liptiques-oblongs , obtus , très-velus en dessous, glabres et jau- nâtres en dessus. Pétales cunéiformes-orbiculaires , d’un jaune vif, striés en dessous de veinules rougeâtres ; tache basilaire bru- nâtre. Nucules brunâtres , longues de 1 ligne. Cette espèce croit dans l’Europe orientale. Elle passe pour être très-vénéneuse, On la cultive quelquefois comme plante d’or- nement. Sa floraison a lieu en mai et en juin. ' b) Feuilles primordiales trifides. Feuilles radicales ( de la plante adulte) et feuilles caulinaires inférieures tri-parties. Sépales étales. ReNONCULE PÉDALEE. — Ranunculus pedatus Waldst. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 108.— Bot. Mag. tab. 2229. — Lodd. Bot. Cab. tab. 351. Feuilles primordiales cunéiformes-trilobées ou trifides. Feuilles radicales pédatiparties : segments sessiles ou petiolulés, indi- visés, ou bifides, ou trifides. Feuille caulinaire infcrieure 3- ou 5-partie : segments indivisés et sublinéaires , où comme pétiolu- lés et cunéiformes-trifides au sommet. Étairion ovale-globuleux : nucules obliquement obovales ; finement ponctuées, glabres, à bec onciné. Plante tantôt glabre, tantôt pubcrule, haute de :}, pied à 2 pieds. Tubercules petits, subfasiformes , ncirâtres, fibreux à l'extrémité inférieure. Tiges solitaires ou peu nombreuses , très- grèles, dressées, cylindriques, nues et indivisées inférieurement, en général paniculées vers le sommet, pauciflores, ou pluriflores. Feuilles d’un vert gai ou jaunâtre : les radicales larges de 1 pouce à 2 pouces, tronquées ou cunéiformes à la base : seg- ments ordinairement pointus. Feuille caulinaire-inférieure plus grande que les radicales. Pédoncules subterminaux , très-gréles, cylindriques. Fleurs larges de 6 à 8 lignes. Sépales glabres ou presque glabres, elliptiques, très-obtus, d’un jaune lavé de rouge. Pétales obovales, très-obtus, d’un jaune vif. Étairion long de 3 à 4 lignes ; nucules brunâtres, longues d’environ r ligue. . 220 CLASSE DES POLYCARPIQUES, Gette espèce , qui habite l’Europe orientale, se cultive quel- quefois comme plante de parterre. Elle fleurit en mai et juin. Genre CYPRIANTHE. — Cyprianthe Spach. Sépales 5 à9, cymbiformes, non-persistants , non pro- longés au-delà de la base. Pétales en nombre indéfini (au moins 7 dans la fleur simple) ; fovéole nectarifère tubuli- forme, ceuverte d’une squamule (bifide ou échancrée) adnée par les bords. Étamines très-nombreuses; filets filiformes, subcylindriques ; anthères oblongues-falciformes, mucro- nées, extrorses. Ovaires aplatis, très-nombreux. Styles triangulaires-subulés , longs , aplatis, colorés , papilleux au bord antérieur. Etairion spiciforme , cylindracé : nucules membraneuses , aplaties , marginées, subcultriformes , ros- trées , non-carénées. Gynophore long , subcylindracé. Herbe vivace. Racine grumeuse. Tiges 1-3-flores, presque nues. l'euilles tantôt pédalées , tantôt pennées-trifoliolées, tantôt bipennées : les radicales longuement pétiolées ; les caulinaires courtemert pétiolées ou subsessiles (les dernières en général trifides ou indivisées). Pédoncules terminaux ou terminaux et oppositifoliés, longs, uniflores, dressés. Fleurs grandes, tantôt d’un jaune vif, tantôt rouges, tantôt d’un jaune orange, tantôt blanches, ou carnées, ou oli- vâtres, tantôt panachées de deux ou de plusieurs de ces cou- leurs. Sépales ascendants, verdâtres. Étamines à peu près de moitié plus courtes que le pistil , beaucoup plus courtes que la corolle; filets blanchâtres ; anthères d’un violet noi- râtre de même que les styles. Ovaires minces, aplatis bila- téralement, ascendants, non-stipités. Ovule renversé, at- taché à la base de l’angle interne. Nucules ascendantes ou subhorizontales, petites, légèrement marginées (rebord diaphane), terminées en court bec plus ou moins recourbé ; cavité séminifère très-petite. Ce genre, très-voisin des Ânémones , n’est fondé que sur l'espèce suivante : FAMILLE DES RENONCULACÉES. 291 CypRIANTHE FAUSSE-ANÉMONE. — Cyprianthe anemonoides Spach. — Ranunculus asiaticus Lion. — Mill. Ie. tab. 216. — Clus. Hist. p. 240-243, Ic. — Sweet, Flor. Guid. tab. 6, 12, 18, 24, 28, 34, 37, 4o, 43, 54, 61, 68, 73, 78, 83, 86 et 90. (varr. flor. plen.) Plante tantôt glabre, tantôt plus ou moins velue ou M NS haute de quelques pouces à 1 pied (et plus, lorsqu'elle est fructi- fère). Tubercules ovoïdes, ou fusiformes, terminés inférieurement en longues fibres. Tiges solitaires ou peu nombreuses, très- grêles, dressées, cylindriques , fistuleuses. Feuilles d’un vert gai ou un peu glauques, succulentes, de forme très-variable (sou- vent sur le même individu ) : les radicales longues de 3 à 6 pou- ces (y compris le pétiole ); folioles tantôt toutes pétiolulées ( la terminale toujours plus longuement que les latérales), tantôt seulement la terminale pétiolulée, cunéiformes, ou cunéiformes- obovales , ou cunéiformes-orbiculaires , ou subrhomboïdales , on très-obliquement obovales , ou oblongues , ou sublinéaires, inc- galement crénelées, ou 2- ou 5-lobées et crénelées ou incisées, ou multifides : lobes ou segments de forme très-variable. Pédon- cules dressés, grèêles, cylindriques, non-sillonnés, longs de quel- ques pouces à 1 pied, en général velus. Fleurs larges de 1 pouce à 3 pouces. Sépales ovales-lancéolés ou oblongs-lancéolés, pointus, ou subobtus. Pétales cunéiformes-obovales, ou flabelliformes, très- obtus , courtement onguiculés. Étairion long d’environ 1 pouce ; nucules glabres, lisses , longues de 1 ligne Cette plante élégante, nommée vulgairement Renoncule des jardins, est indigène en Syrie, dans l’Asie-Mineure et dans plu- sieurs îles de l’Archipel. Elle fut introduite de Constantinople en Angleterre, vers la fin du 16e siècle. Tout le monde sait qu’on en cultive aujourd’hui une multitude de variétés (des fleuristes anglais en ont énuméré jusqu’à huit cents) , la plupart doubles, et de toute couleur, le bleu excepté. La culture de la Renoncule des jardins demande un sol riche, bien ameubli. La terre sablonneuse ou la terre franche, mélan- gées de terreau de feuilles, sont en général préférées à cet usage. On retire de terre les tubercules (que les horticulteurs nomment 222 CLASSE DES POLYCARPIQUES. griffes), dès que le feuillage de la plante se desséche ; on les lave à l’eau et on les étend dans un lieu aéré, jusqu’à ce que toute humidité soit dissipée; dans cet état ils se conservent, sans être replantés , durant une année, et même , à ce qu’on assure, jusqu’à trois ans. Si, pour avoir des fleurs plus précoces, on remet ces tubercules en terre dès l'automne , il faut les couvrir suffisamment pour les garantir des fortes gelées, mais d’or- dinaire , dans notre climat, on les conserve, jusqu’à la fin de l’hiver, dans un endroit sec et tempéré. La multiplication de la Renoncule des jardins se fait soit par la séparation des tuber- cules, dont chacun est susceptible de produire un bourgeon, soit par graines. À l’aide de ce dernier moyen, on obtient sans cesse de nouvelles variétés. Secrion Il. ADONINÉES. — {donineæ Spach. Sépales au nombre de 5 à 8. Pétales au nombre de 5 (accidentellement moins de 5 ) à 20 : onglet court ; lame non-foyéolée. Anthères latéralement déhis- centes. Ovaires à ovule suspendu un peu au-dessous du sommet de l’angle interne. Graine inadhérente. Genre ADONIS. — Adonis Linn. Sépales 5, subpétaloïdes, non-persistants, un peu pro- longés au-delà de leur base. Pétales 5 à 9 (accidentellement moins de 5). Étamines pauci-sériées ; filets subulés, pendant l’anthèse infléchis au sommet , puis réfléchis ; anthères (de couleur violette) elliptiques, très-obtuses, arquées après l’anthèse. Ovaires nombreux, ascendants, imbriqués, non- stipités, irrégulièrement tétragones. Styles coniques-subulés ou pyramidaux, obliques, rectilignes (après la floraison criges, ou courbés en avant), terminés chacun par un stig- mate linguiforme et onciné. Étairion spiciforme : nucules acuminées ou apiculées, pyramidales , subtétragones, réti- Le La FAMILLE DES RENONCULACÉES. 295 culées, fovéolées. Gynophore très-grêle, glabre , fovéolé, mince, plus ou moins flexueux. Herbes annuelles, äcres , en général presque glabres. Ra- cine pivotante, peu rameuse. Tige feuillée, rameuse, fistu- leuse. Rameaux axillaires, finalement plus longs que la tige : les primaires feuillés; les secondaires souvent nus ou presque nus. Feuilles dissemblables : les radicales et les caulinaires inférieures longuement pétiolées, bi- ou tri-pennées ; les autres sessiles ou subsessiles, palmatiparties, ou à segments une ou plusieurs fois pennatipartis. Fleurs solitaires, immé- diatement terminales, jaunes, ou rouges, épanouies seule- ment au soleil à certaines heures : celles des rameaux ter- minaux plus grandes et plus précoces que les autres. Sépales étalés ou réfléchis, concaves, plus courts que les pétales. Pétales étalés lors de l’épanouissement, conuivents en forme de boule ou bien érigés aux autres heures, ordinai- rement marqués d’une tache basilaire de couleur noire. Éta- mines plus longues que le pistil, plus courtes que la corolle ; filets blancs; anthères d’un violet noirâtre. Ovaires très- serrés , imbriqués sur plusieurs rangs, un peu comprimés bilatéralement , parsemés de papilles stipitées. Style à l’é- poque de la floraison à peu près aussi long que l'ovaire, dans quelques espèces d’un violet noirâtre. Stigmate cana- liculé antérieurement. Étairion cylindracé ou ovale-cylin- dracé : nucules ascendantes ou horizontales, imbriquées, glabres , plus ou moins distinctement tétragones, un peu comprimées bilatéralement, carénées aux deux bords, dans plusieurs espèces entourées au-dessus de la base d’un rebord plus où moins fortement denticulé; endocarpe mince, pres- que osseux. Les Ædonis se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs; mais tous sont âcres et vénéneux. Ils croissent de préférence parmi les céréales. Le genre, dans les limites que nous lui assignons, renferme cinq ou six espèces (toutes indigènes dans les régions tempérées de l’ancien continent) dont voici les plus intéressantes : 224 CLASSE DES POLYCARPIQUES. A. Sépales presque réfléchis, non-appliqués contre les pétales lors de l'épanouissement. Petales (aux heures durant les- quelles la fleur reste fermée) connivents presque en forme de boule. Etairion souvent ovoide ou ovale-cylindracé : nucules à bords ni dentés ni gibbeux. Aponis DES POETES. — Ædonis poetarum Spach. — Ædonis autumnalis (1) Linn. — Engl. Bot. tab. 308. — Curt. Flor. Lond. v. 2, tab. 35. — Reichenb. Plant. Crit. vol. 4, fig. 497. Lobules des feuilles linéaires, acuminés-sétacés. Sépales (d’un pourpre violet) ordinairement glabres. Pétales (d’un pourpre vif) oblongs-obovales. Nucules acuminées { par le style restant termi- pal, et jamais incliné en avant), à rebord basilaire soit nul, soit peu marqué et très-entier. Plante glabre ou pubérule, atteignant jusqu’à 2 pieds de haut. Tige ferme, dressée, cannelée , à rameaux ascendants ou plus ou moins divergents , quelquefois subpaniculés. Feuilles à seg- ments multufides. Pédoncules cylindriques , striés : les florifères très-courts, en général débordés par la dernière feuille ; les fruc- tifères acquérant 2 à 4 pouces de long. Sépales lancéolés-rhom- boïdaux ou obovales-rhomboïdaux , à peu près de moitié plus courts que les pétales, obtus, ou pointus, quelquefois denticulés, parsemés en dessous et aux bords de papilles granuliformes. Pé- tales (en général au nombre de 8) longs de 4 à 7 lignes, obtus, souvent denticulés vers le sommet, en général noirs au-dessus de la base, à peu près 1 fois plus longs que les étamines. Pistil (à l’époque de la floraison) d’un violet noirâtre. Styles larges , té- traèdres-ancipités (comprimés dorsalement). Étairion long de 6 li- gnes à 1 pouce, tantôt ovoïde, tantôt cylindracé ou ovale-cylin- dracé ; nucules glabres ou pubescentes , en général très-serrées , longues de 2 à 3 lignes (y compris la pointe , laquelle est à peu près de moitié plusc our'e que la portion sémimifère). (4) Nom tout-à-fait impropre: cet Adonis commençant à fleurir dès la fin du printemps, de même que toutes ses congénères. né. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 295 Cette espèce, commune dans la région méditerranéenne, et qu’on rencontre encore çà et là dans l’Europe plus septentrio- pale, se cultive fréquemment comme plante de parterre. Elle fleurit pendant tout l'été. Sa corolle d’un pourpre foncé, et de forme globuleuse lorsqu'elle est fermée , peut se comparer à une goutte de sang ; aussi est-ce sur celte ressemblance que les poëtes ont fondé la fiction mythologique d’Adonis mourant, transformé en plante par Vénus. B. Sépales étalés , appliqués contre les pétales lors de l’épa- nouissement. Pétales (aux heures durant lesquelles la fleur reste fermée) érigées et rectilignes. Étairion toujours cy- lindracé ; nucules à bords dentés ou gibbeux. a) Nucules acuminées ( par le style restant terminal et jamais incliné en avant), uni-dentées à la base aux deux bords, quelquefois en outre gtbbeuses vers'le milieu du bord antérieur ; toujours entourées ( lors de La parfaite maturité ) d’un rebord supra-basilaire plus ou moins fortement denticulé. Aponis coMMUN. — 4donis vulgaris Spach. — Ædonis æs- tivalis Reich. Plant. Crit. v. 4, fig. 490-494. — Ædonis macu- laia Wallroth. — 4 : À FLEUR ROUGE (rubra). — Adonis miniata Jacq. Flor. Austr. tab. 354. — Ædonis flammea Schleich. — Ædonis ambigua Gaudin. — Pétales d’un rouge de cinabre ou d’un rouge de brique, en général noirs à la base, — $ : À FLEUR sAUNE ( flava). — Adonis flava Vil. Dauph. — Adonis citrina Hoffm. — Pétales d’un jaune pâle, en gé- néral noirs à la base. Lobules des feuilles linéaires , acuminés-sétacés. Sépales (jau- nâtres ) ordinairement glabres. Pétales oblongs-obovales , obtus. Nucules plus ou moins serrées, grosses, fortement carénées , à pointe pyramidale et verte. Plante glabre, ou moins souvent pubérule, haute de ’/, pied à 2 ‘la pieds. Tige grêle, ferme, dressée, cylindrique, striée, tan- BOTANIQUE, PHAN, T. VII. A5 226 CLASSE DES pui sBte ci tôt simple , tantôt paniculée : rameaux très-grêles, presque éri- gés, quelquefois divisés en ramules nus ou monophylles. Feuilles à segments multifides. Pédoncules cylindriques, striés : les flori- fères (du moins les terminaux ) en général très-courts et très- grêles ; les fructifères atteignant 3 à 6 pouces de long. Sépales oblongs ou oblongs-obovales, en général obtus, à peu près x fois plus courts que les pétales. Pétales longs de 4 à 7 lignes, ma- culés à la base, ou moins fréquemment immaculés, tres-obtus, quelquefois denticulés vers le sommet. Étamines à peu près aussi longues que les sépales. Pistil (à l’époque de la floraison) ovoïde ou subglobuleux, vert. Étairion long de 6 à 15 lignes : nucules glabres, longues de 2 à 2 ‘/, lignes : style gros, tétraèdre. Cette espèce, qui ne mérite pas moins que la précédente une place dans les jardins , est commune dans presque toute l’Eu- rope. Elle fleurit en juin et juillet. b) Nucules apiculées ( par un style très-gréle, tantôt érigé, tantôt incliné en avant, devenant infra-apicilaire par Le développement plus fort du bord antérieur de l’ovaire) , gibbeuses devant Le style, mais non dentées à la base du bord antérieur, ordinairement uni- dentées à la base du bord postérieur, à rebord supra-basilaire tantôt nul ou peu exprimé, tantôt apparent et denticulé. ADONIS ÉCLATANT. — Ædonis flammea Jacq. Flor. Austr. tab. 355. — Reichenb. Plant. Crit. v. 4, fig. 495 et 496. — Adonis æstivalis De Cand. Flor. Franc. et Prodr. (exclus. synon.) — Adonis anomala Wallroth. Lobules des feuilles linéaires-filiformes , mucronés. Sépales (jaunâtres ) ordinairement pubescents. Pétales lancéolés-oblongs ou lancéolés, subobtus (d’un écarlate vif, tantôt maculés, tantôt iamaculés }. Nucules lâches où plus ou moins serrées , petites , légèrement carénées , à pointe très-grêle et violette. Plante plus grèle que les deux espèces précédentes, tantôt pu- bérule , tantôt glabre. Tige dressée, cylindrique , striée, tantôt simple ou peu rameuse, tantôt paniculée. Feuilles d’un vert plus gai que celles de l’Adonis commun , à lanières plus fines et plus allongées, Fleurs en général plus longuement pédonculées. act FAMILLE DES RENONCULACÉES. 297 Sépales lancéolés ou lancéolés-oblongs, pointus , denticulés au sommet , 1 à 2 fois plus courts que les pétales. Pétales longs de 4 à 7 lignes , ordinairement denticulés vers le sommet. Étamines à peu près aussi longues que le calice. Étairion long de 8 à 15 lignes, souvent très-grêle et comme interrompu. Nucules glabres, longues de 1 ligne à 1 */, ligne : style conique-subulé, obscurément tétragone, d’un violet noirâtre presque jusqu’à la parfaite matürite. Cette espèce croît dans presque toute l’Europe, mais elle est en général moins commune que la précédente. Elle fleurit en juin et juillet. Genre ADONANTHE. — 4{donanthe Spach. Sépales 5-8, non-persistants, subpétaloïdes, non-prolon- gés au-delà de leur base. Pétales 8 à 20. Étamines très-nom- breuses , pluri-sériées ; filets filiformes, épaissis au sommet, toujours rectilignes ; anthères (de couleur jaune) oblongues, obtuses , non-arquées après l’anthèse. Ovaires nombreux, ascendants , imbriqués, non-stipités , subtétragones. Styles pyramidaux ou coniques-subulés, subrectilignes (après la Jloraison courbes en arrière), terminés chacun par un stig- mate onciné. Étairion ovoïde ou subglobuleux : nucules nombreuses, obovées, ou obtriangulaires, un peu compri- mées, oncinées, lisses ou réticulées, anguleuses. Gynophore ovale ou ovale-oblong. Herbes vivaces, âcres, à rhizome fibreux, pluricaule. Tiges feuillées, rameuses (du moins après la floraison). Feuilles bi- où tri-pennatiparties, ou palmatiparties( à seg- ments multifides} : les radicales soit grandes et longuement pétiolées, soit réduites (ainsi que les caulinaires inférieures) à la gaîne pétiolaire ; les caulinaires sessiles ou courtement pétiolées. Fleurs solitaires, immédiatement terminales, grandes , jaunes , épanouies seulement au soleil à certaines heures. Sépales étalés, concaves, plus courts que les pé- tales. Pétales étalés lors de l'épanouissement , mais érigés 228 CLASSE DES Li tte dé, et un peu connivents aux autres heures. Étamines beaucoup plus courtes que la corolle, un peu plus longues que le pistil. Ovaires un peu comprimés bilatéralement, trigones au dos, à l’époque de la floraison à peu près aussi longs que les styles. Nucules glabres ou pubescentes. Ce genre renferme trois ou quatre espèces. Ces plantes sont remarquables par de très-belles fleurs, et elles méritent d’être propagées dans les jardins. Section I. CONSILIGO Daléch. Feuilles radicales et feuilles caulinaires-inférieures très-pe- tites ou réduites à de courtes gaines pétiolaires; les autres feuilles subsessiles. Étairion globuleux ou ovale-globu- leux , moriforme : nucules pubescentes (de même que le réceptacle), obovées, réticulées, très-courtement onci- nées par un style conique-subulé, infra-apicilaire (par le développement plus fort du côté postérieur de l’ovaire), tétragone, non-décurrent. Tiges produisant (après la flo- raison) de longs rameaux axillaires stériles. a) Feuilles 5-ou 5-parties, palmées : segments pennatipartis ou bipen- natipartis (le terminal pétiolulé ; les latéraux sessiles). ADONANTHE VERNAL. — Ædonanthe vernalis Spach. — Adonis vernalis Linn. — Schk. Handb. tab. 152. — Bot. Mag. tab, 134. — Hayn. Arzn. I, tab. 2. — Gærtn. Fruct. I, tab. 74, fig. G. — Ædonis apennina Jacq. Flor. Austr. tab. 44. (non Linn.) Segments des feuilles à lanières linéaires-filiformes , acumi- _ nées-sétacées au sommet , non-confluentes. Sépales (ordinaire- ment 5 )-elliptiques, ou cunéiformes-obovales, ou lancéolés, ob- tus, ou pointus , souvent denticulés. Pétales ( 12 à 20) ellip- tiques, ou oblongs, ou lancéolés-oblongs, ou lancéolés, obtus, ou pointus , quelquefois denticulés. Pédoncules fructifères dressés. Plante touffue, tantôt glabre, tantôt pubcrule, à l’époque de la floraison haute de 5 à G pouces, puis atteignant jusqu’à 1 '/2 pied de haut, Tiges dressées, feuillues (excepté vers la base), FAMILLE DES RENONCULACÉES. 229 cylindriques, ou un peu comprimées , tantôt rameuses dès l’é- poque de la floraison, tantôt d’abord simples, mais produisant plus tard de longs rameaux axillaires stériles. Feuilles lon- gues de 4 pouce à 3 pouces , d’un vert gai et un peu luisantes, portées sur une courte gaine semi-amplexicaule. Fleurs subses- siles. Sépales d’un jaune verdâtre ou rougeâtre, pubérules, de moitié à 1 fois plus courts que les pétales. Corolle d’un jaune vif, large de 1 pouce à 2 pouces. Étairion dressé, courtement sti- pité, long de 4 à G lignes. Gynophore ovale-oblong ou ovale, pubescent. Cette espèce croît dans presque toute l’Europe ainsi qu’en Si- bérie ; on la trouve dans les pâturages dont le sol est calcaire, Elle fleurit en avril et en mai. b) Feuilles bi-ou tri-pennatiparties , oblongues en leur contour. ADONANTHE DE SIBÉRIE. — Ædonanthe sibirica Spach. — Adonis sibirica Ledeb. Hort. Dorp. — Reichenb. Plant. Crit. v. 4, tab. 322. — Adonis davurica Ledeb. 1. c. — Reichenb. L. c. tab. 321. — Adonis ircutiana Fisch! — Ædonis apen- nina Pallas (et Linn. ex. G. A. Meyer, in Ledeb. Flor. Alt.) — Adonis volgensis Steven. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 20. Segments des feuilles plus ou moins confluents, à lanières courtes, sublinéaires , ou linéaires-cunéiformes, acuminées-séta- cées au sommet. Sépales (ordinairement 5) obovales , ou lancéo- lés-obovales, ou lancéolés, pointus, ou obtus, souvent denticulés au sommet , glabres , ou pubérules. Pétales obovales, ou ellipti- ques, ou lancéolés-obovales , ou lancéolés-oblongs , ou lancéolés, pomntus, ou obtus, quelquefois denticulés au sommet. Plante tantôt très-glabre, tantôt plus ou moins pubérule, sem- blable à lÆdonanthe vernal quant au port et aux fleurs , mais très-distinct par le mode de composition de ses feuilles, et en général moins rameuse. Cette espèce habite les steppes de la Sibérie. Elle fleurit au printemps. 230 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Secrion Il. ANCISTROCARPIUM Spach. Feuilles radicales grandes , longuement pétiolées. Feuilles caulinaires plus petites : les inférieures courtement pé- tiolées; les autres à pétiole réduit à une gaine semi-am- plexicaule, Étairion ovoïde : nucules glabres (de même que le gynophore), subrhomboïdales, non-réticulées , longuement oncinées par un style falciforme-ancipité, termival, décurrent. Tiges ne produisant point de ra- meaux stériles. ADONANTRHE DES PYRÉNÉES. — Ædonanthe pyrenaica Spach. — Adornis pyrenaica De Cand. FI. Franç. — Deless. Ie. Sel. tab. 91. — Ædonis apennina Gouan. (non Lino.) — Ædonis distorta Ten. Prodr. Feuilles dissemblables : les radicales pennati-triparties, ovales- arrondies en leur contour ; la caulinaire inférieure conforme tan- tôt aux radicales, tantôt aux autres feuilles caulinaires ; selles-ei 5-ou 7- parties, pédalées ; segments multipartis, à lobules li- néaires , ou lancéolés-linéaires, ou linéaires-falciformes , courts, pointus , mucronés , plus ou moins confluents. Sépales (ordinai- rement 5) lancéolés, ou lancéolés-oblongs, ou lancéolés-obovales, obtus, ou pointus. Pétales (8 à 20) cunéiformes-oblongs, ou lan- céolés-oblongs , ou lancéolés, ou oblongs-obovales ; obtus, ou pointus, quelquefois denticulés au sommet. Plante tantôt très-glabre, tantôt pubérule, à l’époque de la flo- raison haute de quelques pouces à 1 pied , plus tard acquérant jusqu’à 2 pieds de haut. Tiges solitaires ou peu nombreuses, cy- lindriques, striées, dressées, ascendantes à la base, nues infe- rieurement, en général bifurquées soit peu au-dessus de, la base, soit plus haut, moins souvent soit plus rameuses , soit très-sim- ples. Feuilles d’un vert gai, un peu luisantes : les radicales (larges de 3 à 6 pouces, à pétiole long de 4 pouces à r pied) touf- fues , uni-latérales , à trois segments primaires dont le terminal est longuement pétiolulé et biternatiparti (à segments secon- daires pennati- ou hipennati-partis), tandis que les deux latéraux FAMILLE DES RENONCULACÉES. 251 sont courtement pétiolulés, en général bipartis à segments bi-ou tri-penvatipartis (quelquefois à segmenis ternatipartis). Feuilles caulinaires à segments bi- ou tri-pentatipartis, ou quelquefois bi-ou tri-ternatipartis (le segment terminal en général plus ou moins longuement pétiolulé, surtout sur les feuilles inférieures ; les seg- ments latéraux sessiles ou courtement pétiolulés). Pédoncule tou- jours dressé, à l'époque de la floraison en général à peine plus long quela dernière feuille, plus tardatteignant jusqu’à 4 pouces delong. Sépales de moitié à 1 fois plus courts que les pétales, en général glabres, d’un jaune tantôt verdâtre, tantôt lavé de violet. Corolle large de 1 ‘/, pouce à 2 pouces, d’un jaune de citron. Étamines plus longues que le pistil, 1 à 2 fois plus courtes que la corolle. Étairion long de 5 à 7 lignes : nucules beaucoup moins nombreuses que celles des espèces de la section 4°°, longues d’environ 3 lie gnes, sur presque autant de large, marginées et rectilignes au bord antérieur. Gynophore ovale-oblong. Cette espèce croît dans les pâturages très-élevés des Pyrénées et des Apennins. Genre KNOWLTONIA. — Xnowltonia Salisb. Sépales 5 à 8, uni-sériés, non-persistants, herbacés. Pétales 5 à 8, uni-sériés, inonguiculés, conformes aux sépales et presque herbacés. Étamines nombreuses : filets filiformes, subtétragones ; anthères suborbiculaires, ré- tuses. Ovaires environ 20, verticillés , paucisériés, ascen- dants, oblongs, un peu comprimés, courtement stipités. Styles filiformes, ascendants, recourbés, oncinés et papil- leux au sommet , finalement caducs. Étairion à nucules là- ches, drupacées : endocarpe mince, osseux. Graine ovoïde, suspendue. Gynophore petit, subhémisphérique. Herbes vivaces. Racine en général fasciculée. Tiges nues, en général simples , terminées en ombelle (soit simple, soit composée) munie d’une collerette de feuilles simples. Feuilles radicales biternées ou triternées, longuement pé- tiolées : folioles dentelées ou pennatifides , coriaces. Fleurs d'un jaune verdâtre , de grandeur médiocre. Pédoncules et 232 CLASSE DES POLYCARPÎQUES. pédicelles non-fastigiés. Étamines plus courtes que les sé- pales, plus longues que le pistil ; anthères jaunes, Ce genre, propre à l'Afrique australe, renferme cinq espèces. Ces plantes sont remarquables par leur port, qui ressemble à celui des Ombellifères ; elles participent d’ail- leurs à l’âcreté si fréquente parmi les Renonculacées. Les espèces suivantes se cultivent dans les collections d’O- rangerie. KwowLToniA RAIDE. — Anowlionia rigida Salisb. Prodr. —Lodd. Bot. Cab. tab. 850.— Ædonis capensis Linn. — Ana- menia coriacea Vent. Malm. tab. 22. — Knowltonia vesica- toria Bot. Reg. tab. 936. Feuilles radicales biternées, ou subtriternées. Folioles ovales, obtuses, dentelées : les latérales obliquement tronquées d’un côté , subsessiles ; les terminales pétiolulées , à base ordinaire- ment cunéiforme. Tige simple. Ombelle composée ou décompo- sée. Ombellules munies d’un involucelle de bractées en général oblongues-spathulées. Feuilles de la collerette générale spathu- lées-cunéiformes ou spathulées-rhomboïdales, dentelées. Pédon- cules et pédicelles recourbés après la floraison. Sépales et pé- tales spathulés-oblongs. Plante glabre ou presque glabre sur toutes ses parties , haute de r pied à 2 pieds. Feuilles radicales larges de ‘/; pied à 1 pied; folioles longues de 2 à 3 pouces. Ombelle non fastigiée, à 5-8 rayons souvent eux-mêmes composés. Ombellules 7-20-flores. Feuilles de la collerette générale beaucoup plus courtes que les pédoncules. Bractées des involucelles 2 à 4 fois plus courtes que les pédicelles. Fleurs larges d’environ 6 lignes. Sépales et pé- tales obtus, étalés, 2 à 3 fois plus longs que les étamines. Dru- pes ellipsoïdes, obtus aux deux bouts, subcylindriques, d’un bleu noirâtre, longs d’environ 3 lignes. KnowzroniA vÉsICANT. — Knowltonia vesicatoria Sims, Bot. Mag. tab. 555. — Ædonis vesicatoria Lion. fil. — 4na- menia laserpitiifolia Vent. I. c. Suivant les descriptions des auteurs, cette plante ne diffère FAMILLE DES RENONCULACÉES. 2353 des espèces précédentes, que par des feuilles pubescentes et sca- bres, ainsi que par sa tige terminée en ombelle simple et pau- ciflore. Les habitants du Cap de Bonne-Espérance emploient les feuilles de cette plante en guise de vésicatoire. Secrion III. ANÉMONINÉES. — Anemonineæ Spach. Sépales au nombre dé 3 à 20. Pétales nuls. Anthères latéralement déhiscentes. Ovaires à ovule suspendu un peu au-dessous du sommet de l'angle interne (excepté dans le Trautvetteria ). Genre TRAUTVETTERIA. — Trautvetteria Fisch. et C. A. Meyer. \ Sépales 5 à 5, caducs, pétaloïdes, cymbiformes. Etamines 50-80 : filets filiformes-spathulés ; anthères suborbiculaires, rétuses. Ovaires environ 20, agrégés, comprimés, non-sti- pités ; ovule renversé, attaché à la base de l'angle interne. Styles courts, subulés, onciniformes, recourbés, papilleux antérieurement. Étairion à nucules chartacées, obliquement obovales, acuminées, oncinées, comprimées, immarginées , uni-carénées aux bords et de chaque côté. Gynophore court , conique. Herbe vivace. Tige paniculée au sommet, feuillée. Feuil- les palmatifides : les radicales et les caulinaires inférieures longuement pétiolées ; les supérieures subsessiles ou sessiles ; pétiole marginé et élargi à la base , semi-amplexicaule. In- florescences axillaires et terminales, nues, cymeuses, subdi- chotomes. Pédicelles courts, dressés, épaissis au sommet, plus où moins divergents. Sépales blanchâtres, subdia- phanes. Étamines divergentes après l’anthèse, plus longues que le pistil. Ovaires uni-ovulés, comprimés bilatéralement, rectilignes au bord antérieur , semi-circulaires au bord pos- 234 CLASSE DES POLYCARPIQUES. térieur, Nucules petites, nombreuses, monospermes, assez semblables à celles des Ranunculus. | Ce genre , confondu fort mal à propos, par plusieurs au- teurs , avec les Actéa, a de nombreuses affinités avec les Thalictrum, dont il ne diffère essentiellement que par l’in- sertion basilaire de l’ovule et par la présence accidentelle d’une corolle. On ne connaît d’autre espèce que celle dont nous allons traiter. TRAUTYETTÉRIA PALMÉ. — Jrautvetteria palmata Fisch. et Mey. Ind. Hort. Petrop. 1, p. 22. — Cimicifuga palmata Michx. Flor. Bor. Amer. — Bot. Mag. tab. 1630. — Æctæa palmata De Cand. Syst. et Prodr. Plante haute de 2 à 4 pieds , en général pluricaule. Tiges dressées, cylindriques, fistuleuses, obscurément anguleuses , grêles , finement pubérules {de même que les rameaux, les pé- doncules et les pédicelles) , en général simples et aphylles jusque vers le milieu. Rameaux simples, ou bifurqués au sommet, très- grêles, presque nus. Feuilles cordiformes-orbiculaires ou subré- niformes ( excepté les raméaires et les cauhinaires les plus voisines du sommet, lesquelles sont petites , lancéolées , ou hastiformes- trifides), d’un vert fonce et glabres en dessus, d’un vert pâle et pubérules en dessous, plus ou moins profondément 5-ou 5-fides : les radicales atteignant jusqu’à 1 pied de large; les caulinaires inférieures larges de 3 à 6 pouces ; les autres graduellement plus petites ; segments lancéolés, ou cunciformes-lancéolés, ou cunéi- formes-rhomboïdaux, acuminés, incisés-dentés, en général tri- fides. Cymes 5-12-flores, assez denses, plus ou moins longuement pédonculées : la terminale ordinairement débordée par les axil- laires, Pédicelles filiformes , épaissis au sommet, longs de x li- gne à 3 lignes. Sépales cymbiformes-orbiculaires , très-obtus , finement striés , larges d'environ 2 lignes. Étamines longues de 2 à 2 ‘/, lignes. Pistil à l'époque de la floraison petit, longuement déborde par les étamines. Étairion subglobuleux , du volume d’un pois ; nucules glabres, longues à peine de 1 ligne. Cette plante croît au bord des ruisseaux ; dans les montagnes \ FAMILLE DES, RENONCULACÉES. 92355 de la Caroline. Elle fleurit en été. On la cultive parfois dans les parterres. Genre THALICTRUM. — Thalictrum Linn. Sépales 4 ou 5, cymbiformes, subpétaloïdes, caducs. Pé- tales nuls. Étamines 40 à 30, dressées, ou pendantes : fi- lets longs, capillaires, où claviformes, ou spathulés ; an- thères linéaires-tétragones et mucronées (arquées avant l’anthèse ), ou comprimées et mutiques. Ovaires 3 à 40, non=stipités , ou substipités, tétragones-ancipités, ou tétra- gones, ou triédres. Styles très-courts ou coniques-subulés. Stigmates en général laminaires, pétaloïdes, condupliqués. Réceptacle petit, annulaire. Gynophore petit, disciforme. Étairion de 5 à 10 nucules non-stipitées | par exception substipitées }, comprimées, ou cylindriques, ou subtétra- gones, petites, subéreuses, mucronées (rarement rostrées ou oncinées), relevées de côtes plus ou moins saillantes. Herbes vivaces, en général rameuses, le plus souvent glabres. Racines fibreuses, ou rampantes. Tiges anguleuses ou cylindriques, striées. Feuilles en général tri-pennées ( du moins les inférieures ; les supérieures quelquefois bi- ou tri-ternées, ou trifoliolées, ou bipennées, ou simplement pennées ) : les inférieures longuement pétiolées; les supé- rieures sessiles ou subsessiles ; gaine pétiolaire membraneuse aux bords ; ramifications du pétiole-commun dépourvues destipelles, ou garnies de stipelles caduques; foliolessouvent triparties , ou trifides , ou trilobées. Fleurs dressées où nu- tantes, petites, en général très-nombreuses , disposées en panicules terminales. Pédicelles nus, fitiformes, en général dressés après la floraison. Sépales verdâtres ou rougeûtres, caducs dès l’épanouissement , beaucoup plus courts que les étamines. Étamines plus longues que le pistil : filets jaunä- tres, ou brunâtres, ou rarement rougeâtres. Anthères jau- nes ou rougeûtres, dans la plupart des espèces mucronées et beaucoup plus larges que le filet; bourses en général 256 CLASSE DES POLYCARPIQUES. contiguës des deux côtés. Ovaires ordinairement trinervés à chaque face et carénés aux bords. Style en général court et rectiligne. Stigmate violet ou blanchätre, velouté anté- rieurement , caréné au dos par la continuation du style. Nucules le plus souvent ovoïdes , ou ellipsoïdes , ou fusi- formes , rarement suborbiculaires. Graine petite, lisse, remplissant la loge. Les Thalictrum ou Pigamons sont remarquables, parmi les Renonculacées, par le défaut d’äcreté de toutes leurs parties ; aussi ne participent-ils point aux propriétés véné- neuses de tant d’autres végétaux de la même famille. Ce genre appartient exclusivement à l'hémisphère septentrio- nal. Le nombre des espèces a été porté à près de cent, dont beaucoup toutefois ne doivent être considérées que comme des variétés. Quelques espèces mériteraient une place dans les grands parterres , à raison de l’élégance de leur feuil- lage. L'espèce la plus intéressante est la suivante : THALICTRUM JAUNE. — T'halictrum flavum Linn. — Eng]. Bot. tab. 367.—Flor. Dan. tab. 939.— Thalictrum nigricans Jacq. Flor. Austr. tab. 421. — Thalictrum glaucum Desfont. Hort. Par. — Thalictrum vaginatum Desf. 1. c. Racine stolonifère. Tige haute de 2 à 4 pieds , dressée , ra- meuse, sillonnée, fistuleuse, Feuilles bi-ou tri-pennées, supellées, glabres : les inférieures triangulaires en leur contour, longues de , pied à 1 pied; les supérieures triangulaires-oblongues, ou ob- longues en leur contour ; folioles d’un vert gai et un peu luisantes en dessus, glanques ou d’un vert pâle en dessous , trifides, ou tridentées, ou très-entières, cunéiformes (surtout celles des feuilles inférieures), ou oblongues , ou linéaires (surtout celles des feuilles supérieures ) , ou subovales , ou obovales , obtuses, ou pointues. Stipules acuminées, ciliolées : celles des feuilles in- féricures plus larges que la gaine pétiolaire. Ramules flori- fères nus ou presque nus, dressés , grêles, formant uve panicule générale tantôt allongée , tantôt subpyramidale, tantôt subfasti- giée. Panicules partielles courtes , denses, tantôt racémiformes, FAMILLE DES RENONCULACÉES. 237 tantôt cymeuses. Fleurs dressées ou un peu inclinées, fasciculées. Sépales d’un blanc on d’un jaune verdâtre. Étamines finalement pendantes : filets capillaires, jaunâtres ; anthères jaunes, linéaires tétragones, légèrement mucronées. Stigmates ovales-triangulaires, subsessiles. Pédicelles-fructifères filiformes, dressés. Étairion de 6 à 10 nucules non-stipitées, ellipsoïdes, ou ovoïdes, mucro- nées , cylindriques , à huit côtes (alternativement plus et moins saillantes) carénées. Gette plante , connue sous les noms vulgaires de Thalitron , ou Rue des prés, est commune dans toute l'Europe. Elle croît dans les prairies humides, et fleurit en juillet ou août. Ses racines contiennent un suc jaune d’une saveur à la fois douceätre et lé- gèrement amère. Ces racines, quoique peu usitées aujourd’hui en médecine, sont purgatives et peuvent remplacer la Rhubarbe, étant administrées à dose deux ou trois fois plus forte ; dans l’an- cienne thérapeutique, on les considérait en outre comme toni- ques , diurétiques et fébrifuges. Ce Thalictrum se cultive parfois comme plante d’ornement. Genre TRIPTÉRIUM. — Tripterium De Cand. Sépales 4, caducs, pétaloïdes, cymbiformes. Pétales nuls. Étamines nombreuses, dressées : filets longs, filifor- mes-spathulés ; anthères oblongues, très-obtuses, com- primées, Ovaires 8 à 16, longuement stipités, triédres. Stigmates subsessiles, linéaires-falciformes, recourbés. Ré- ceptacie petit, hémisphérique. Gynophore ponctiforme. Étairion de 5 à 8 nucules stipitées, pendantes, chartacées, triédres (à angles ailés), oncinulées, obovées, uni-carénées à la face antérieure, du reste écostées et lisses. Herbes vivaces, glabres, glauques, rameuses. Racine fi- breuse , polycéphale. Feuilles tantôt bi-ou tri-ternées, tan- tôt bi-ou tri-pennées , stipulées et stipellées; stipules mem- braneuses , adnées à la gaine pétiolaire; ramifications du pé- tiole-commun non-stipellées, ou garnies chacune d’unepaire de stipelles membraneuses, persistantes, libres. Fleurs dres- 238 CLASSE DES soir R ie be. sées, disposées en cymes ou en corymbes. Pédicelles nus, filiformes , nutants avant la floraison ; puis toujours dressés. Sépales rouges ou blancs, caducs dès l'épanouissement, beaucoup plus courts que les étamines. Filets un peu com- primés , brusquement rétrécis au sommet, de même cou- leur que les sépales. Anthères jaunes , à peine plus larges que la partie élargie du filet; connectif étroit, linéaire. Face antérieure de l'ovaire carénée. Style très-court, su- bulé , tétragone. Stigmate velouté , blanchâtre, canaliculé antérieurement. Nucules à stipe débile filiforme. Graine fusiforme, lisse, plus petite que la loge. Ce genre renferme 3 ou 4 espèces, dont voici la plus re- marquable : TRiPTÉRIUM A FEUILLES D'ANCOLIE. — Tripterium aquile- gifolium Spach. — Thalictrum aquilegifolium Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 318. — Bot. Mag. tab. 1818 et 2025. — Thalictrum atropurpureum Jacq. Hort. Vindob. v. 3, tab. Gr. Plante glabre, lisse, glauque, haute de 1 pied à 3 pieds. Ra- cine forte, fibreuse, rameuse. Tige dressée, cylindrique, légère- ment cannelée, souvent rougeâtre, en général paniculée au som- met et simple inférieurement. Rameaux-terminaux nus ou pres- que nus , subfastigiés. Feuilles stipellées, triangulaires en leur contour : les inférieures pétiolées , tantôt tripennées , tantôt tri- ternées; les supérieures subsessiles , bi- ou tri- ternées; celles des ramules-floriferes simples ou trifoliolces ; folioles longues de G à 15 lignes, molles, finement veinées, non-luisantes , très- glauques en dessous, en général tricrénées au sommet , ou plus ou moins profondément trilobces (le lobe terminal quelquefois tricréné) ou bilobées : la terminale pétiolulée, tantôt cunétforme ou cunéiforme-obovale, tantôt subcordiforme, tantôt ovale ou ovale-elliptique ; les latérales sessiles ou subsessiles, obliquement ovales ou obovales, ou moins souvent cunéiformes. Stipules semi-orbiculaires , plus larges que la gaîne pétivlaire ; stipelles suborbiculaires : celles des ramifications primaires assez grandes ; les autres petites. Ramules florifères grêles, en général aphyllesy FAMILLE DES RENONCULACÉES. 939 disposés tantôt en cyme, tantôt en corymbe. Pédicelles filiformes, dressés , disposés tantôt en ombelle, tantôt en corymbe. Sépales longs d’environ 2 lignes, cymbiformes-obovales, très-obtus, finement striés, membraneux aux bords, d’un blanc ou d’un rose verdâtre , ou violets. Filets longs de 4 à G lignes, blancs, ou roses, ou violets, divergents. Pistil à peu près aussi long que les sépales , en général violet : ovaires à peu près aussi longs que leur stipe, à l’époque de la floraison dressés. Nucules lon- gues de 3 à 5 lignes, inéquilatérales (à face antérieure en général de moitié plus étroite et un peu plus courte que les deux autres faces) , brusquement rétrécies chacune en stipe capillaire à peu près de moitié plus court que la partie séminifère. Cette plante , nommée vulgairement Colombine plumacée, croît dans les bois et les prés humides (surtout dans les mon- tagnes ), en Europe ainsi qu’en Sibérie. Elle fleurit en mai et en juin. L’élégance de son port et ses fleurs, dont les nombreuses étamines ont l’aspect de petites aigrettes, la font rechercher pour l’ornement des jardins. Elle se plaît dans les terres substan- ticlles et les expositions un peu ombragées. Genre ANÉMONELLA. — Anemonella Spach. Sépales 6 à 9, pétaloïdes ; non-cadacs, plus longs que les étamines. Pétales nuls, Etamines nombreuses : filets fili- formes-spathulés; anthères suborbiculaires, très-obtuses , comprimées. Ovaires environ 12, triédres, courtement sti- pités. Styles très-courts. Stigmates terminaux, linguiformes- oncinés. Étairion à nucules substipitées, apiculées, costées, subcoriaces. Réceptacle court, annulaire. Gynophore petit, disciforme. Herbe vivace, glauque, glabre, Racine grumeuse. Tiges simples, triphylles ou diphylles au sommet , nues inférieu- rement. Feuilles ni stipulées ni stipellées : les radicales lon- guement pétiolées, biternées ; les caulinaires courtement pétiolées , verticillées ou opposées, pennées-trifoliolées, ou quelquefois simples. Fleurs en corymbeterminal, subsessile. Pédicelles nus, filiformes, toujours dressés. Sépales blancs, 240 CLASSE DES POLYCARPIQUES. étalés. Filets capillaires inférieurement, blanchâtres, 2 à 3 fois plus courts que les sépales. Anthères jaunes; Dettes, plus larges que les filets. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : ANEMONELLA Faux-Tuaricrnum. — Ænemonella thalic- troïdes Spach. — Anemone thalictroides Linn. — Bot. Mag. tab. 866. — Juss. in Ann. du Mus. v. 3, p. 249, tab. 21, fig. 2. — Thalictrum anemonoides Michx. Flor. Bor. Amer. Racine composée de petits tubercules subfusiformes , fasci- culés, entremêlés de longues fibres. Tiges hautes de G pouces à 1 pied, très-grêles, cylindriques, dressées. Feuilles radicales en général presque aussi longues que les tiges ; pétiole très-grêle, à ramifications presque filiformes ; folioles finement veinées, molles, non-luisantes, très-glauques en dessous , longues de 5 lignes à 1 pouce, tantôt longuement pétiolulées, tantôt sessiles ou subses- siles , cordiformes , ou ovales, ou moins souvent eunéiformes, obtuses, trilobées et plus ou moins profondément crénelées , ou seulement crénelées inégalement ( soit au sommet, soit à partir du milieu). Feuilles caulinaires à pétiole presque réduit à la gaîne ; folioles semblables à celles des feuilles radicales ; ordinai- rement il y a deux feuilles trifoliolées et une feuille uni-foliolée ; sur les tiges faibles on ne trouve que deux feuilles simples. Co- rymbe 3-G-flore. Pédiceiles anisomètres, longs de 4 lignes à 1 pouce. Sépales oblongs, ou elliptiques-oblongs, ou oblongs- obovales, très-ohtus, longs de 3 à 4 lignes. Cette plante croît aux États-Unis, dans les bois humides des montagnes. On la cultive quelquefois dans les jardins, et l’on en possède une variété à fleurs doubles. Ses fleurs, qui paraissent au printemps, ressemblent tout-à-fait à celles de lÆnémone Sylvie , tandis que par le port elle se rapproche beaucoup de l'Isopyrum thalictroides. Genre HÉPATICA. — Hepatica Dillen. Involucre caliciforme, triphylle. Sépales 6-9, pétaloïdes, bi-ou tri-sériés, non-persistants, Étamines pauci-sériées : fi- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 9241 lets capillaires , épaissis au sommet ; anthères elliptiques ou suborbiculaires , non-arquées après l’anthèse. Ovaires nom- breux, ovoïdes, subcylindriques. Styles courts, coniques, tétragones , dressés, obtus, recourbés et papilleux au som- met. Nucules petites, fusiformes, tétragones, apiculées. Gy- nophore petit, convexe, fovéolé, velu. Herbe vivace, acaule. Rhizome court , oblique, garni à son extrémité supérieure de larges écailles membraneuses, et plus bas d’une multitude de longues fibres rameuses. Feuilles toutes radicales, longuement pétiolées, subcoriaces, cordiformes-trilobées ( accidentellement 5-lobées }. Ham- pes grêles , uniflores , réclinées au sommet avant la florai- son, puis érigées, garnies vers leur sommet de trois bractées sessiles et simulant un calice, Sépales bleus, ou rouges, ou blancs, étalés lors de l'épanouissement. Anthères jaunes. Nucules binervées, substipitées, velues, agrégées en étairion ovoïde. L’espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le genre. Héparica TRILOBE. — Âepatica triloba Chaix, in Vill. Dauph.—Anemone Hepatica Linn. —Schk, Handb. tab. 150. — Flor. Dan. tab. 812. — Blackw. Herb. tab. 207. — Engl. Bot. tab. 51.—Svensk Bot. tab. 141.— Hayn. Arzn. I, tab. 21. — Bot. Mag. tab. 10 (var. flor. plen.) — Ænemone præcox Salisb. Prodr.— Æepatica americana Ker, Bot. Reg. tab. 387. — Hepatica angulosa et Hepatica acutiloba De Gand. Syst. et Prodr. Rhizome noirâtre. Feuilles (beaucoup plus tardives que les fleurs) subpersistantes, d’un vert foncé et luisantes en dessus , pâles ou rougeätres en dessous, longues de ‘/2: pouce à 2 1/, pouces, sur 2 à 3 pouces de large : les jeunes très-velues ; les adultes glabres ou ciliées ; lobes ovales ou ovales-orbiculaires, obtus, ou pointus, mucronés, divariqués, très-entiers, ou rarement dente- lés; pétiole long de 3 à 8 pouces, grêle, dressé, en général très-velu (du moins étant jeune) de même que les hampes. Hampes BOTANIQUE. PHAN, T. VI, 16 . 242 CLASSE DES POLYCARPIQUES. très-grèles, ascendantes, ou dressées ; longues de 3 à 8 pouces. Bractées involucrales ovales, ou elliptiques, ou obovales , très- entières, obtuses, ou pointues, sessiles, velues, vertes, per- sistantes, plus courtes que les sépales. Fleurs larges de 6 à 12 li- gnes, d’un bleu soit plus où moins vif, soit grisâtre, ou bien roses , ou pourpres , ou violettes, ou blanches. Sépales ellipti- ques, ou elliptiques-obovales, ou oblongs , obtus, gläbres, de moitié à 1 fois plus longs que les étamines. Nucules longues d'environ 2 lignes. Cette plante, connue sous les noms vulgaires de Hépatique, et Æerbe de la Trinité ; croît en Europe ainsi que dans l’Amé- rique septentrionale. On la trouve dans les bois un peu humides, surtout dans les montagnes. Ses jolies fleurs , écloses dès la fin de février, la font cultiver fréquemment tant en pots que dans les parterres; d’ailleurs son feuillage touffu et luisant la rend très-propre à former des bordures. Les varictés à fleurs doubles sant communes dans les jardins, mais elles ont besoin d’être cou- vertes de feuilles pendant les fortes gelées. L’Hépatique est légèrement astringente, sans participer à l’à- creté si fréquente dans les autres Renonculacées. Dans l’ancienne thérapeutique , cette plante jouissait d’une grande réputation à titre de remède tonique, apéritif et vulnéraire ; on lui attribuait surtout la vertu de guérir les obstructions du foie, et c'est à cette prétendue propriété que fait allusion son nom de Hepatique. Aujourd’hui la plante est hors d’usage en médecine. Genre ANÉMONE. — Anemone Tourn. Sépales en nombre indéfini (5-20, et quelquefois plus , bi-ou pluri-sériés, pétaloïdes, submarcescents. Etaminés nombreuses : filets capillaires ou filiformes, épaissis au sommet; anthères elliptiques ou suborbiculaires, compri- méés, non-recourbées après l’anthèse. Ovaires nombreux, aplatis, où comprimés, agrégés. Styles ascendants ou dres- sés, subulés , souvent oncinés. Etairion à nucules compri- mées où aplaties, apiculées, ou rostrées, ou oncinées, subco- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 245 riaces, agrégées. Gynophore ovoiïde, ou subglobuleux, ou M néiaues ou cylindracé. Herbes vivaces, souvent à Haies soit tubéreux, soit cylindriques et rampants. Pubescence simple. Tiges soit très-simples ét munies seulement à leur sommet d’un verticille de 3 feuilles, soit dichotomes et munies à chaque bifurcation de 2 feuilles opposées, ou de 5 feuilles verticillées. Feuilles non-stipulées : les radicales longuement pétiolées , composées, ou palmatiparties ; ou pédatiparties ; les caulinaires sessiles ou pétiolées, en général palmati-ou ternati-parties , ou lobées, ou rarement indivisées. Pédon- cules solitaires (dans quelques espèces fasciculés ), termi- naux, ou dichotoméaires et terminaux, nus, uniflores. Fleurs blanches, ou rouges, ou bleues, ou jaunes , souverit assez grandes. Sépales étalés dans la plupart des espèces. Anthères jaunes, ou rarement bleues. Styles en général courts, finement papilleux à la face antérieure ( soit seule- ment vers lesommet, soit dans presque toute leur longueur). Nucules non-stipitées ou "arement substipitées , glabres; ou pubescentes, ou laineuses. Les Anémones sont âcres et vénéneuses , mais en général elles se font remarquer par des fleurs élégantes. Le genre renferme environ trente espèces, dont les plus intéres- santes sont les suivantes : Secriox {. SYLVIA Spach. khizome grêle , fibrilleux, subcylindrique, rampant. Tige très-simple, uni-ou bi-flore, triphylle au sommet, nue inférieurement. Feuilles dissémblables : les radicales dé- composées , longuement pétiolées ; les caulinaires pétio- lées ou subsessiles, verticillées, trifoliolées. Pédoncules terminaux ; dressés ou nutants durant la floraison, puis pendunts. Fleurs jaunes, ou blanchès, ou rouges, où bleues. Anthères jaunes. Étairion ovoïde ou subglobu- leux : nucules rostrées, pubescentes. TPE subhé- misphérique. 24% CLASSE DES POLYCARPIQUES. . A. Sépales au nombre de 19 à 20, étalés, de couleur bleue. Fleur nutante. ANÉMONE DES APENNINS. — Anemone apennina Linn. — Engl. Bot. tab. 1062. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Fr. tab. 38, a. Folioles des feuilles caulinaires incisées , 2 à 3 fois plus lon- gues que le pétiole. Pédoncule solitaire. Sépales oblongs, obtus. Styles rectilignes, connivents. Nucules très-serrées, pubescentes. Plante haute de 3 à 6 pouces. Tiges subsolitaires, grêles, dressées, pubescentes de même que les feuilles. Feuilles radicales triternées ou biternées , longuement pétiolées : folioles incisées- lobées; lobes obtus ou pointus, inégaux, en général incisés-dentés. Pédonculetrès-grêle, plus long que les feuilles caulinaires, Fleur large de 6 à 8 lignes, d’un bleu de ciel plus ou moins vif. Sé- pales pubérules en dessus, Étamines plus longues que le pistil, 2 à 3 fois plus courtes que le calice. Anthères d’un jaune pâle. Étairion ovoïde; nucules obliquement ovales. Cette espèce croît dans les montagnes de l'Italie et de V’Asie- Mineure, ainsi qu’au Caucase. On la retrouve en Angleterre et en Belgique. Elle fleurit dès le commencement du printemps, et mérite par celte raison de trouver place dans les parterres. B. Sépales au nombre de 5 ou G, étales. Fleur blanche , ou rougedtre, nutante. ANÉMONE SYLVIE. — Anemone nemorosa Linn. — Flor. Dan, tab. 549. — Eng]. Bot. tab. 355. — Curt. Flor. Lond. 2, tab. 38. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 433. Folioles des feuilles caulinaires incisées-dentées ( la médiane tifide , cunéiforme à la base ; les latérales bifides , subovales), de moitié plus longues que le pétiole. Pédoncule solitaire. Sépales oblongs ou elliptiques-oblongs , obtus , glabres. Nucules pubes- centes, non-stipitées, serrces, elliptiques. Rhizome subhorizontal, grêle, cylindrique, radicant, rameux, jaunâtre, unicaule aux extrémités. Tige haute de 3 à 6 pouces, FAMILLE DES RENONCULACÉES. 245 dressée, cylindrique, très-grèle, glabre, ou pubescente. Feuilles d’un vert gai en dessus, plus pales et luisantes en dessous , gla- bres, ou pubescentes, ciliées : les radicales solitaires (le plus sou- vent n’existant que sur de jeunes souches non-florifères), conformes aux caulinaires, mais longuement pétiolées ; les caulinaires coux- tement pétiolées : lobules obtus ou pointus, ordinairement mucro- nés. Pédoncule filiforme, pubérule, ordinairement plus long que les feuilles. Fleur large d'environ 6 lignes. Étamines 2 à 3 fois plus courtes que le calice. Nucules plus longues que le style; styles oncinés, connivents. Cette plante, connue sous les noms vulgaires de Sylvie, Ané- mone des bois, Renoncule des bois, Fausse Anémone, et Bas- sinet, croît en Europe, en Sibérie , et dans l'Amérique septen- trionale. Elle abonde dans les bois un peu humides, qu’elle orne de ses fleurs dès le commencement du printemps. Toutes ses par- ties sont très-âcres, et s’employaient autrefois, sous forme de ca- taplasme, contre certaines maladies de la peau. On cultive dans les parterres une variété de la Sylvie, à fleurs doubles. C. Sépales en général au nombre de 5, un peu connivents. Fleur jaune, dressée. ANÉMONE FAUSsE-RENONCULE. — Anemone ranunculoides Linn. — Engl. Bot. tab. 1484. — Flor. Dan. tab. 140, — Jaume Saint-Hil. F1. et Pom. Franc. tab. 338, fig. b. — Ane- mone lutea Lamk. Folioles des feuilles caulinaires incisées-dentées (la médiane trifide , cunéiforme à la base ; les latérales bifides , obliquement tronquées à la base), beaucoup plus longues que le pétiole. Pé- doncules solitaires ou géminés. Sépales elliptiques ou elliptiques- oblonss, échancrés, pubescents en dessous. Nucules pubescentes, non-stipitces, elliptiques, rostrées, serrées. Espèce très-semblable à la Sylvie, mais facile à distinguer à ses feuilles caulinaires tres-courtement petiolées , ainsi qu’à ses fleurs jaunes et dressées. 246 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Cette plante habite les mêmes contrées et les mêmes localités que la Sylvie ; mais elle est moins commune. On la cultive aussi dans les jardins , à cause de sa floraison très-précoce. Secriox II. ORIBA Adans. Rhizome subvertical , en général pluricaule, Tiges simples ou dichotomes. Pédoncules terminaux, ou dichotoméaires et terminaux, solitaires (accidentellement géminés), toujours dressés. Feuilles pédalées ou palmatifides. Fleurs blanches ou verdâtres. Anthères jaunes. Étairion eylin- dracé, ou ovoïde, ou hémisphérique : nucules très-nom- breuses , laineuses, aplaties, oncinées { par lestyle courbé en arrière}. Gynophore cylindracé ou conique-cylin- dracé, grand. À. Feuilles pédalées (3-ou 5-foliolées), toutes pétiolées ; nu- cules non. stipitées. a) Tiges tantôt très-simples, uniflores et triphylles , tantôt bifur- quées au premier verticille, lequel est, dans ce cas, de 4 ou 5 Jeuilles. Nucules très-petites , courtement oncinées. ANÉMONE SYLVESTRE. — Anemone sylvestris Linn. — Bot. Mag. tab. 54.— 4nemone alba Juss.— Bot. Mag. tab. 21637. — Anemone ochotensis Fisch. Feuilles pubescentes aux deux faces (glabres ou glabrescentes sur les plantes cultivées ) : les radicales ordinairement 5-folio- Ices ; les caulinaires conformes ou 3-foliclées ; folioles incisées- dentces ( la terminale trifide, cunciforme; les latérales bi- ou tri-fides, ou triparties) ; dents et segments obtus ou pointus. Sé- pales ( 5 à 5) elliptiques ou elliptiques-obovales , obtus, pubé- rules en dessous, étalés. Étairion ovoïde , subhémisphérique. Plante haute de !/, pied à 1 '/; pied. Feuilles d'un vert gai en dessus, pâles ou presque satinées en dessous ; folioles sessiles ou pétiolulées ; pétiole en général très-velu (ainsi que la tige et les pédoncules) : celui des feuilles radicales 5 à 4 fois plus long que les folioles ; celui des feuilles caulinaires en général plus 2 FAMILLE DES RENONCULACÉES. 247 court que les folioles. Pédoncules très-grêles , raides , cylindri- ques: les fructifères atteignant jusqu’à 1 pied de long. Fleurs larges de 1 '/, pouce à 3 pouces. Étamines à peu près aussi lon- gues que le pistil, beaucoup plus courtesque les sépales ; anthères elliptiques ou suborbiculaires, mucronées. Étairion long de 4 à 6 lignes. Cette espèce, qui mérite d’être cultivée comme plante d’orne- ment , croît dans les endroits gramineux , en Europe et en Si- bérie. b) Tiges toujours plusieurs fois dichotomes. Verticilles 5-5-phylles. Pédoncules dichotomeéaires et terminaux. Nucules longuement $! oncinces. ANÉMONE DE VirGINIE. — Anemone virginiana Lin. Feuilles 3- ou 5-foliolces, en général pubescentes aux 2 faces: folioles incisées-dentées (la terminale cunéiforme-trifide , cour- tement pétiolulée ; les latérales sessiles ou subsessiles, bifides , ou trifides ); dents et segments obtus ou pointus. Sépales (5 ou 6) elliptiques ou obovales, obtus , pubescents en dessous , éta- lés. Étairion cylindracé ou ovoïde. Plante haute de 1 :/, pied à 3 pieds. Tiges dressées , ordinai- rement très-velues de même que les pétioles et pédoncules. Feuilles d’un vert gai, larges de 1 pouce à 3 pouces. Pédoncules très-grêles , longs de ‘/, pied à 1 pied. Fleurs larges de 6 à 12 lignes, Étamines 2 à 3 fois plus courtes que le calice. Étairion long de 4 lignes à r pouce. Nucules elliptiques ou suborbicu- laires, à peu près aussi longues que le style. Cette espèce, indigène aux États-Unis, se cultive comme plante d'ornement. B. Feuilles simples, palmatifides : les caulinaires subsessiles. Nucules stipiées. ANÉMONE A FEUILLES DE Vicne. — Ænemone vitifolia De Cand. Syst. — Bot. Reg. tab. 1385. — Bot. Mag. tab. 3376. Feuilles cotonneuses en dessous , profondément cordiformes , 248 CLASSE DES POL) es ART incisées-dentées : les radicales 5-ou 7-lobées ; les caulinaires 3- fides. Sépales ovales, soyeux en dehors. Nucules courtement on- cinées, Tige peu rameuse, dressée , haute de 2 à 3 pieds, velue. Racine subfusiforme. Feuilles radicales à lame longue d’environ 3 pouces. Pédoncules terminaux ou dichotoméaires et terminaux, velus, longs de 3 à 5 pouces. Fleurs larges de près de 2 pouces, semblables à celle de lÆnemone sylvestris. Cette espèce habite les régions subalpines de l'Himalaya ; elle abonde dans les forêts humides du Népaul. Secriox III. ANÉMONIDIUM Spach. Rhizome subvertical, irrégulier, pluricaule. Tiges plusieurs fois dichotomes. Pédoncules terminaux et dichotoméai- res, solitaires, dressés. Feuilles palmatifides : les cauli- naires ternées ou opposées, sessiles. Fleurs blanches. Anthères jaunes. Étairion subglobuleux : nucules ros- trées (par un style subrectiligne), aplaties, peu nom- breuses, glabres, où pubescentes. Gynophore petit, sub- globuleux. ANÉMONE DICHOTOME. — Anemone dichotoma Linn. — Linn. fil. Decad. 29, tab. 15. — Ænemone pensylvanica Linn. Feuilles pubescentes en dessous : les radicales profondément 5-fides, tronquées à la base ; les caulinaires trifides, cunéiformes vers la base ; segments divariqués, incisés-dentés vers leur som- met : Le terminal trifide ; les latéraux bifides ou trifides. Sépales (5) elliptiques ou obovales, étalés. Nucules suborbiculaires, largement marginées, plus courtes que leur style. Plante haute de ‘/; pied à 2 pieds. Tiges poilues ou pubes- centes, grèles, dressées. Feuilles d’un vert gai : les radicales larges d’environ 3 pouces. Pédoncules très-grêles, longs de 3 à G pouces. Fleurs larges de 8 à 12 lignes. Étamines beaucoup plus courtes que le calice. Cette espèce , indigène en Sibérie et dans l’ Amérique boréale, se cultive comme plante d'ornement. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 249 Secrion IV. HOMALOCARPUS De Cand. Racine pivotante, en général pluricaule. Tiges très-simples. Feuilles palmatiparties : les caulinaires sessiles. Pédon- cules terminaux, fasciculés (accidentellement solitaires ou géminés), toujours dressés. Fleurs blanches. Anthères jaunes. Nucules courtement oncinées (par un style courbé en avant), aplaties, largement marginées, peu nom- breuses, un peu lâches, glabres, non-stipitées. Gyno- phore petit, subhémisphérique. ANÉMONE A FLEURS DE NaRGIssE. — #nemone narcissiflora Lion. — Jacq. Austr. tab. 159. — Bot. Mag. tab. 1120. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 434. — 4nemone umbellata Willd. Feuilles pubescentes ou velues : les radicales 3- ou 5-parties ; les caulinaires profondément 3- ou 5-fides ; segments 3- ou 5- fides et laciniés; lanières pointues ou obtuses, sublinéaires, ou oblongues. Tiges 2-9-flores. Pédoncules presque filiformes, subfastigiés. Sépales (5) elliptiques, étalés. Plante haute de ‘2 pied à 2 pieds. Tiges dressées, grèles, velues de même que les pétioles et pédoncules. Feuilles d’un vert foncé : les radicales larges de 1 pouce à 3 pouces ; les cau- linaires verticillées au nombre de 3 à 5. Pédoncules plus longs que les feuilles. Fleurs larges de 8 à 12 lignes. Étamines beau- coup plus courtes que le calice. Nucules larges d'environ 3 li- gpes. Cette espèce élégante croît dans les endroits gramineux des Alpes. Secrion V. PHÆANDRA Spach. Racine tubéreuse, uni- ou pluri-caule. Tiges très-simples, uniflores, triphylles. Feuilles caulinaires laciniées ou in- divisées, sessiles. Pédoncule terminal, nutant avant Ja floraison, puis dressé. Fleur bleue, ou rouge, ou jaune, ou blanchâtre, ou panachée. Anthères violettes. Étairion à 250 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ovoïde, ou conique : nucules apiculées (par un style fili- forme-subulé, violet , ascendant , non-onciné , subrecti- ligne), ovoïdes, aplaties, laineuses, très-nombreusés, non-sipitées. Gynophore cylindracé, ou ovoïde, ou sub- hémisphérique, grand , fongueux , creux. À. Feuilles radicales pennées-trifoliolees ; folioles bipennati- parties, à segments laciniés. Sépales elliptiques ou obovales (au nombre de 5 à 8), connivents | presque en cloche. ANÉMONE DES FLEURISTES. — AÂnemone coronaria Linn. — Bot. Mag. tab. 84r.—Clus. Hist. p. 255-260 lc. varr.—Lob. Ic. 277. — Herb. de l’Amat. v. 6. — Anemone pusilla De Cand. — Deless. Ic. Sel. r, tab. 12, Feuilles radicales triangulaires en leur contour ; lohules li- néaires ou oblongs, courts, obtus, ou pointus, mucronés. Feuil- les caulinaires cunéiformes-trifides : segments plus ou moins laciniés. Étamines beaucoup plus courtes que les sépales. Gyno- phore ovoïde ou subhémisphérique. Plante glabre ou pubérule, haute de quelques pouces à un pied. Tubercules cylindriques ou ovoïdes. Feuilles d’un vert gai : les radicales touffues, dressées, larges de 2 à 6 pouces ; les caulinaires longues de 6 lignes à 2 pouces. Tiges grêles, ascen- dantes, cylindriques, ordinairement rougeâtres. Pédoncule tantôt à peine plus long que les feuilles caulinaires , tantôt beaucoup plus long. Fleurs larges de ‘/, pouce à 3 pouces, d’un pourpre plus ou moins vif, ou roses , ou violettes, ou jaunes, ou blan- châtres, ou panachées , quelquefois doubles même sur la plante non-cultivée. Cette espèce est commune dans toute la région méditerra- néenne, où elle fleurit à peu près sans interruption depuis V'au- tomne jusqu’à la fin du printemps. On la trouve dans les pâtu- rages un peu humides et aux bords des bois. Personne n’ignore que c’est l’une des plus élégantes plantes de parterre, qui se re- commande en outre par sa floraison très-précoce. Les nombreuses variétés qu’elle a produites sont devenues depuis fort long-temps, en Hollande , l’objet d’une culture spéciale. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 251 On multiplie facilement les Anémones, tant par les tubercules' (nommés pattes par les horticulteurs), que par les graines. La première de ces méthodes sert à conserver les anciennes varic- tés, lesquelles se maintiennent pendant douze à quinze ans; la seconde en procure chaque jour de nouvelles. La culture de cette plante exige les mêmes soins que celle de la Renoncule des jardins; toutefois elle résiste mieux au froid que cette dernière, et passe facilement l'hiver en pleine terre, pourvu-qu'on ait soin de la couvrir. GILLRTE B. Feuilles radicales palmatiparties, ou palmatifides, ou indivisées. Feuilles caulinaires très-entières ou laciniées. Sépales (au nombre de 7 à 20, dans la fleur simple) lan- céolés ou oblongs , étales. ANEÉMONE OEiz pe Paon. — Anemone hortensis Linn. — & : À SÉPALES POINTUS (acutiflora). — Anemone pavonina Lamk. — Clus. Hist. p. 261 et 262. Ic. — Ænemone ful- gens Gay. — Reichenb. Plant. Crit. v. 3, fig. 343. — $ : À sépaces oerus (obtusiflora). — Anemone stellata Lamk. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 112. — Sturm, Deutschl. Flor. 46. — Ænemone hortensis Bot. Mag. tab. 195. — {nemone versicolor Salisb. Prodr. — {ne- mone dubia Bellard. App. tab. 5. Feuilles radicales 3- ou 5-parties, ou 3- ou 5- fides : seg- ments tantôt cunéiformes-3- ou 2-fides (à lobes soit laciniés, soit 2-ou 8-dentés), tantôt arrondis et crénelés ou incisés-créneles ; base réniforme , ou cordiforme , ou cunéiforme , ou tronquée ; lobules et crénelures en général mucronés. Feuilles caulinaires tantôt lancéolées ou lancéolées-oblongues , très-entières ou inci- sées au sommet, tantôt cunéiformes-3-5-fides. Sépales au nom- bre de 7 à 20, obtus, ou pointus. Plante glabre, où plus ou moins pubescente , à l’époque de la floraison haute de quelques pouces à 1 pied, très-variable quant à la forme des feuilles et des sépales, aïnsi que pour la couleur et la grandeur des fleurs. Tubercules subeylindriques ou irréguliè- . 252 CLASSE DES POLYCARPIQUES. rement ovoides. Tiges très-grêles, cylindriques, dressées , sou- vent rougeâtres. Feuilles d’un vert gai : les radicales larges de 6 lignes à 3 pouces, à lobes ou segments variant de la forme sub- orbiculaire au linéaire; les caulinaires longues de 4 lignes à 1 pouce , à segments linéaires ou cunéiformes. Pédoncule très- grêle, ordinairement soyeux , à l’époque de la floraison long de 1 pouce à 6 pouces, puis atteignant jusqu'à 1 pied de long. Fleur large de 6 lignes à 3 pouces, d’un pourpre plus ou moins vif, ou rose, ou carnée , ou lilas , ou blanchätre , ou jaunâtre, quelquefois double même sur la plante non-cultivée. Sépales lancéolés , ou lancéolés-linéaires , ou lancéolés-oblongs , ou ob- longs , ou oblongs-spathulés, pointus, ou obtus , satinés en des- sous, en général marqués à leur base d’une tache noire, laquelle est quelquefcis surmontée d’une tache jaune. Étamines beaucoup plus courtes que le calice. Étairion ovoïde ou subhémisphérique, long de 4 à 8 lignes. Gynophore cylindracé. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires d’Ænémone étoilée, ou Anémone OEil de paon , habite les mêmes contrées que la précédente, à laquelle elle ne le cède en rien quant à l’é- légance de ses fleurs; aussi la cultive-t-on très-fréquemment dans les parterres. Elle fleurit de même dès le commencement du printemps. ANÉMONE A FEUILLES DE CYCLAME. — Ænemone palmata Linn. — Bot. Reg. tab. 200. — Andr. Bot. Rep. tab. 172. Feuilles radicales réniformes-orbiculaires, ou cordiformes- orbiculaires, légèrement 3- ou 5-lobées , inégalement crénelées. Feuilles caulinaires cunéiformes-trifides , à segments linéaires- lancéolés, pointus. Sépales au nombre de 10 à 20, obtus, ou pointus. Plante glabre ou -pubescente, à l’époque de la floraison haute de 3 à 6 pouces. Tiges ct pédoncules dressés , cylindri- ques, grèles. Feuilles radicales larges de 6 lignes à 2 pouces, d’un vert gai en dessus, ordinairement violettes en dessous. Feuilles caulinaires longues d'environ 1 pouce. Fleurs larges d’environ 2 pouces. Sépales oblongs, ou lancéolés-cblongs, jaunes en des- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 253 sous , blancs en dessus, beaucoup plus longs que les étamines. Cette espèce, indigène dans la région méditerranéenne, se cultive comme plante de parterre. Genre PULSATILLE,— Pulsatilla Tourn. Sépales 5-9, bi- ou tri-sériés, pétaloïdes, marcescents, Une série de glandules entre les sépales et les étamines. Étamines nombreuses; filets filiformes, épaissis au sommet ; anthères elliptiques ou suborbiculaires , comprimées, non- recourbées après l’anthèse. Ovaires très-nombreux , fusi- formes, subcylindriques. Styles très-longs, subulés, oncinés, velus, papilleux au sommet, accrescents. Nucules subco- riaces, fusiformes, terminées (par le style) en longue queue plumeuse. Gynophore petit, hémisphérique, cotonneux ;, muriqué. Herbes vivaces, pluricaules, ordinairement couvertes de longs poils blancs. Racine presque ligneuse, pivotante , ra- meuse. Tiges dressées, très-simples, uniflores, triphylles au sommet , nues inférieurement. Pédoncule terminal, nutant avant la floraison (dans quelques espèces aussi pendant la floraison), puis érigé. Feuilles radicales bi- ou tri-pennées, ou pennées-trifoliolées, ou palmées, longuement pétiolées: folioles laciniées, à segments sublinéaires. Feuilles cauli- naires (composées, ou palmatiparties) soit sessiles et con- nées par la base, soit courtement pétiolées , dans certaines espèces conformes aux feuilles radicales, dans d’autres non- conformes. Fleurs en général assez grandes, vernales, lé- gèrement odorantes, souvent se développant avant les feuilles radicales. Sépales violets, ou bleus, ou pourpres, ou jaunes, ou blancs, larges, velus en dessous, glabres en dessus, connivents, ou étalés. Anthères jaunes. Nucules courtement stipitées , ou non-stipitées, binervées, très-ser- rées , agrégées en étairion subglobuleux. Toutes les Pulsatilles sont âcres et vénéneuses. Leurs fleurs , très-élégantes et de longue durée, paraissent dès ie 254 CLASSE DES POLYCARPIQUES. cominencement du printemps. On connaît environ dix es- pèces , dont voici les plus intéressantes : Secriox I. PREONANTHUS Ehrh. Feuilles caulinaires courtement pétiolées, conformes aux feuilles radicales (mais plus petites). Puisaritie Des ALPes. — Pulsatilla alpina Spreng. Syst. — Anernoñe alpina De Cand. Syst. et Prodr. — Anemoné myrrhidifolià Vill. Dauph. — & : À FLEUR BLANCHE (alba), — Pulsatilla alba Lob. Ic. p. 282. — Anemone alpina Linn. — Jacq. Austr. tab. 85. (var. micrantha.) — Bot. Mag. tab. 2007.—Lodd. Bot. Gab, tab. 1617. — Pulsatilla alba et Pulsatilla Burseriana var. «, Reichb. Flor. Germ. Excurs. — Ænemone mille- foliata Bertol. — 6 : A rceur JAUNE (| lutea). — Pulsatilla luütea C. Bauh. — Anemone sulphurea Linn. Mant. — Ænemone apiifo- lia Scop. —Jacq. Misc. >, tab. 4.— Pulsatilla Burseriana : * 8, Reichenb. L. c. Feuilles triangulaires en leur contour, bi- ou tri-pennées, ou pennées-trifoliolées ; folioles cunéiformes, ou oblongues, 5- où 5- fides , où pennatifides, ou incisées-dentées. Pédoncules dressés, Sépales (5-7, le plus souvent 6) ovales, ou elliptiques, ou ebo- vales, étalés, beaucoup plus longs que les étamines. Plante plus ou moins velue , à l’époque de la floraison haute de quelques pouces à 1 pied , très-variable quant à la composi- tion des feuilles , la forme des folioles et des segments, ainsi que la grandeur des fleurs. Feuilles d’un vert gai: les radicales (en général beaucoup plus tardives que les fleurs) larges de 2 à 6 pouces ; les caulinaires plus courtes que le pédoncule florifère, à pétiole court et ailé. Pédoncule grèle, cylindrique , atteignant finalement 1 ‘2 pied de long. Fleurs larges de 6 lignes à 3 pou- ces, d’un blanc soit pur , soit lavé de rose ou de violet ; ou bien FAMILLE DES RENONCULACÉES. . 255 d’un jaune plus ou moins vif. Nucules longues d'environ 2 lignes, non-stipitées, à queue atteignant jusqu’à 2 pouces de long. Cette espèce est commune das les pâturages des Alpes. On la cultive comme plante d'ornement. Secrion II. PULSATILLA De Cand. Feuilles caulinaires sessiles, palmatiparties , connées par la base, non-conformes aux feuilles radicales. À. Feuilles radicales bi- ou tri-pennées, oblongues en leur contour ; folioles pennatiparties, à segments linéaires ou oblongs-linéaires, mucronés. PuLsariLLE COMMUNE. — Pulsatilla vulgaris Mill. — /ne- mone Pulsatilla Linn. — Engl. Bot. tab. 51. — Flor. Dan. tab. 153. —Bull. Herb. tab. 49. — Hayn. Arzn. 5, tab. 22. — Svensk Bot. tab. 292. — Hook. Flor. Lond. tab. 44: — Turp. in Chaum. Fior. Méd. Ie. Segments des feuilles caulinaires linéaires , étroits, allongés, bi- ou tri-fides, ou indivisés. Pédoncules dressés lors de l’épa- nouissement de la fleur. Sépales (ordinairement 6) lancéolés ou lancéolés-elliptiques ; pointus , ou obtus, 1 fois plus longs que les étamines , lors de l’épanouissement presque étalés et un peu recourhés. Plante plus ou moins velue (surtout étant jeune) , à l’époque de la floraison haute de 2 à 6 pouces. Feuilles d’un vert gai : les radicales (en général moins précoces que les fleurs ) larges de 1 pouce à 3 pouces ; les caulinaires longues de 1 pouce à 2 pouces. Pedoncule lors de la floraison à peine plus long que les feuilles caulinaires , finalement atteignant jnsqu’à 8 pouces de long. Fleur violette. Sépales longs de 12 à 18 lignes. Nucules longues d’environ 2 lignes, non-stipitées, terminées en queue longue d’environ 18 lignes. Gette plante, connue sous les noms vulgaires de Pulsaiille, Coquelourde , Herbe au vent, et Fleur de Paques, n’est pas rare, en France, sur les pelouses sèches et sablonneuses. Elle croît d’ailleurs dans presque toute l’Europe, ainsi qu’en Sibérie. 256 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Ses fleurs , dont le violet du calice contraste agréablement avec la couleur jaune des anthères , paraissent dès le mois d’avril. La Pulsatille est très-vénéneuse ; toutes ses parties, mais sur- tout ses feuilles fraiches, sont très-âcres. Les campagnards l’ap- pliquent quelquefois en guise de vésicatoire, et, dans l’art vétéri- paire, on s’en sert pour l’extirpation des ulcères. En Allemagne, la plante a été vantée comme antisyphilitique , ainsi que contre l’hydropisie et la paralysie : toutefois son emploi à l’intérieur est très-restreint , et ne peut avoir lieu, sans danger, qu'à très- petite dose. B. Feuilles radicales palmées-trifoliolées, arrondies en leur contour ; folioles cuneiformes ou subcunéiformes , palma- tifides. PuLSATILLE À SÉPALES ÉTALÉS.— Pulsatilla patens Spreng. — Anemone patens Lion. — Bot. Mag. tab. 1994 (var. flore ochroleuco). Folioles des feuilles radicales subsessiles ou pétiolulées , tan- tôt bi- ou tri-parties, tantôt b1- ou tri-fides (la terminale en gé- néral trifide ) : segments incisés, ou bi- ou tri-fides , à lanières plus ou moins incisées, pointues. Segments des feuilles cauli- naires longs, linéaires , tantôt indivisés , tantôt incisés ou laci- niés. Fleurs lors de l’épanouissement érigées. Sépales (en géné- ral 6) ovales, ou elliptiques, ou sublancéolés, pointus, ou obtus, lors de l’épanouissement étalés en étoile et non-recourbés , 1 à 2 fois plus longs que les étamines. Plante semblable à la Pulsatille commune quant au port et à la grandeur des fleurs, le plus souvent fortement velue étant jeune. Feuilles radicales (en général plus tardives que les fleurs) larges de 1 pouce à 3 pouces ; pétiole atteignant jusqu’à 1 pied de long. Feuilles-caulinaires longues de 1 pouce à 3 pouces. Pédon- cule ordinairement plus long que les feuilles caulinaires , dès la floraison. Fleur bleue, ou violette, ou rose, ou jaune, ou blanche, large de 1 pouce à 3 pouces. Cette espèce , commune en Sibérie et dans l’Europe orientale, mérite d’être cultivée dans les parterres. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 957 Ile TRIBU. LES CLÉMATIDÉES. — CLEMATIDEÆ De Cand. Sépales valvaires en préfloraison. Pétales nuls , ou ( seu- lement dans quelques espèces ) en nombre indéfini et sans fovéole nectarifère. Ovaires agrégés et en nombre indéfini; ovule suspendu au sommet de l'angle interne. Graine inadheérente. — Feuilles opposees ou vérhicilies) ) pétioles de chaque paire ou verticille connés par la base en gaine plus ou moins apparente. Tige et rameaux noueux , souvent ligneux. Écorce des espèces ligneuses se détachant chaque année sous forme de ET min- ces et linéaires. Ramules florifères ou peédoncules en général dichotomes ou trichotomes. Fleurs souvent odorantes. Anthères latéralement déliscentes. Genre ATRAGÈNE. — Atragene Linn. Sépales 4, pétaloïdes , étalés pendant l’épanouissement, en préfloraison indupliqués aux bords. Pétales en nombre indéfini, planes, spathulés, connivents, pauci-sériés. Eta- mines nombreuses, conniventes ; filets membraneux : les ex- térieurs plus larges, subspathulés; les intérieurs lancéolés ou linéaires-lancéolés ; anthères suborbiculaires ou linéaires, inappendiculées. Styles longs, filiformes, obtus. Nucules coriaces, comprimées, marginées, 1- ou 2- nervées de chaque côté, terminées en longue queue plumeuse ; rebord subcaréné. Gynophore subhémisphérique. Arbrisseaux grimpants. Rameaux adultes anguleux, non cannelés. Bourgeons écailleux. Feuilles tantôt biternées, tantôt pennées-trifoliolées ; folioles pétiolulées, non-persis- tantes; pétiole commun persistant, cirriforme. Ramules florifères naissant aux aisselles des feuilles de l’année précé- BOTANIQUE, PHAN. T, VII. 47 258 CLASSE DES TEE dente, uniflores, tantôt très-courts et garnis d’une seule paire de feuilles , tantôt longs et garnis de plusieurs paires de feuilles. Pédoncules longs, terminaux (mais paraissant latéraux lorsque le ramule est raccourci), nus, uniflores, avant la floraison pendants, puis érigés, on redressés, infléchis au sommet (les fructifères redressés). Fleurs grandes, nutantes, légèrement odorantes. Sépales fine- ment striés, plus longs que les étamines, blancs, ou jau- nâtres, ou roses, ou violets, ou bleus. Pétales (suivant les espèces) plus courts ou aussi longs que les sépales, jau- nâtres, ou blanchitres. Filets blanchâtres. Anthères jaunes, beaucoup plus courtes que les filets. Pistil à ovaires très- nombreux , subtétragones, non-stipités, ordinairement soyeux. Styles connivents, glabres et fiñement papilleux vers le sommet , soyeux inférieurement, recourbés au som- met. Nucules nombreuses, serrées, petites, lisses , subgla- brescentes, souvent uni-carénées de chaque côté; rebord étroit, mais assez épais, aminci au dos. Ce genre renferme 3 ou 4 espèces, dont voici les plus re- marquables : ÂTRAGÈNE ALPESTRE. — Atragene alpina GC. A. Meyer, in Ledeb. Flor. Alt. v. 3, p. 376. — 4 : D'EurorE (europæa). — Clematis alpina Mill. Dict. — Atragene àlpina Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 244. — Guimp. et Hayn. Deutsch. Holz. tab. 112. — Atragene austriaca Scop. Carn. — Andr. Bot. Rep. tab. 180. — Atragene Clematides Crantz, Austr. fasc. 2, tab, 5.—Fleurs bleues , ou moins souvent soit violettes , soit roses , soit blan- châtres. — $ : DE SisÉrrr (sibirica).—Atragene sibirica Spreng. Syst. — Bot. Mag. tab. 1051. — Atragene alpina Pallas , Flor. Ross. v.,2, tab. 76. — Clematis sibirica Mill. Dict. — Atra- gene ochotensis Pallas? — Fleurs ordinairement blanches ou d’un jaune pâle, quelquefois rougeîtres. Feuilles opposées , tantôt biternées , tantôt pennées-trifolio- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 259 lées. Folioles acuminées, incisées-dentées, ordinairement pubes- centes : celles des feuilies-biternées ovales-lancéolées , ou oblon- gues-lancéolées, ou lancéolées, indivisées, en général subsessiles ; celles des feuilles-pennées plus ou moins longuement pétiolu- lées , soit conformes aux autres , soit trifides , ou trilobées , ou bilobées. Sépales lancéolés, ou oblongs-lancéolés, ou lancéolés- elliptiques , cuspidés, ou acuminés , 1 à 2 fois plus longs que les pétales. Pétales échancrés , ou tronqués, ou arrondis, ou apicu- lés , linéaires-spathulés, ou cochléariformes. Nucules oboyales- rhomboïdales ou obovales, acuminées. Arbuste multicaule, ayant le port du Clematis Vitalba. Tiges grèles, ligneuses , diffuses, ou pendantes, ou grimpantes, an- guleuses, renflées aux articulations. Rameaux très-grêles : les adultes aphylles, ligneux ; les jeunes feuillés , simples , efflés, ordinairement rougeâtres et velus. Bourgeons solitaires ou sub- fasciculés, coniques, pointus, assez gros : écailles memmbraneuses, brunâtres, souvent ciliées. Feuilles minces , d’un vert foncé et non-luisantes en dessus, d’un vert pâle et luisantes en dessous ; pétiole commun long de 1 ‘/: pouce à 5 pouces ; folioles longues de 6 lignes à 2 pouces ( les latérales plus petites que l’intermé- diaire } : dents pointues ou obtuses. Ramules floriferes tantôt plus courts que les écailles du bourgeon , tantôt longs de 3 à 6 pouces. Pédoncules grêles mais raides , longs de 2 à 5 pou- ces. Sépales longs de 1 pouce à 2 pouces, glabres en dessus, pubérules en dessous , bleus, ou violets, ou roses, ou blancs, ou jauoâtres. Pétales au nombre de 10 à 15, blanchâtres, un peu plus longs que les étamines. Étamines glabres ou cilices : les extérieures à filet linéaire-spathulé, ou cochléariforme, ou lan- céolé, à anthère tantôt suborbiculaire, tantôt elliptique; les intérieures à filet lancéolé-linéaire ou linéaire-lancéolé, et à an- thère linéaire. Pistil à l’époque de la floraison à peu près aussi long que les étamines. Ovaires glabres ou soyeux. Nucules gla- bres ou pubescentes, longues d'environ 2 lignes, brunes, luisan- tes : rebord jaunâtre ; queue flexueuse, recourbée, filiforme, lon- gue d'environ 15 lignes, garnie de longs poils blancs. Cette espèce croît dans les endroïts pierreux et ombragés des . 260 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Alpes, ainsi que dans la Sibérie. On la cultive fréquemment dans les jardins , où elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l'été. ATRAGÈNE D'AMÉRIQUE. — Atragene americana Sims, Bot. Mag. tab. 887. — Clematis verticillaris De Cand. Syst. et Prodr. Suivant les auteurs cités, cette espèce diffère de la précédente par des feuilles verticillées-quaternées , à 3 folioles pétiolulées , cordiformes-lancéolées , très-entières ; les fleurs sont grandes, d’un pourpre violet ; les pétales pointus. Cette plante croît dans le nord de l’Amérique. On la cultive comme arbuste d’ornement. Genre CHÉIROPSIS. — Cheiropsis (De Cand.) Spach. Sépales 4, pétaloïdes, presque étalés pendant l’épanouisse- ment, en préfloraison infléchis aux bords. Pétales nuls. Étamines pauci-sériées, conniventes ; filets linéaires-lancéo- lés, comprimés ; anthères linéaires-oblongues, inappendi- culées. Styles longs, filiformes, obtus. Nuculies coriaces, lenticulaires, marginées , courtement stipitées, terminées en longue queue plumeuse ; rebord caréné, Gynophore sub- hémisphérique. Arbrisseaux grimpants. Rameaux cylindriques, non-can- nelés. Feuilles subcoriaces, persistantes (d’une année à l’au- tre ), simples (tantôt indivisées, tantôt 2-ou 5-lobées), ou trifoliolées, ou biternées : celles des ramules axillaires ro- selées; pétiole finalement volubile, persistant ( du moins par la base ) après le dépérissement des autres parties de Ja feuille. Bourgeons écailleux : la squamule basilaire persis- tante , spinescente. Ramules florifères axillaires (sur les ra- meaux de l’année précédente), simples , raccourcis , ou ne s’allongeant qu'après la floraison. Pédicelles tantôt soli- taires, tantôt fasciculés à la base des ramules, pendants, uniflores , articulés et claviformes vers leur sommet, fili- formes au-dessous de l’articulation , laquelle est garnie de TT FAMILLE DES RENONCULACÉES. 261 deux bractées soudées en involucre campanulé et calici- forme. Fleurs grandes , légèrement odorantes , pendantes. Sépales planes, obtus, mucronulés, finement striés, coton- neux en dessous (avant la floraison comme satinés ), d’un jaune verdâtre en dessus. Étamines glabres, plus courtes que les sépales : filets blanchâtres; anthères obtuses, jau- nes , plus longues que les filets. Ovaires minimes, très-nom- breux , soyeux, serrés. Styles dressés, soyeux, oncinés et glabres au sommet. Nucules petites, lisses , glabrescentes, suborbiculaires, ou ovales-orbiculaires , rétrécies en court stipe filiforme. Ce genre renferme trois ou quatre espèces, dont voici les plus notables : À. Feuilles des ramules florifères simples ; feuilles des jeu- nes pousses stériles en général trifoliolées. Involucre petit, 2 à G fois plus court que la partie épaissie du pédoncule. Sépales lors de l'épanouissement obliquement dressés jus- que vers leur milieu ( de sorte que la fleur est subcampa- niforme ) , plus haut recourbes. Cmérropsis ÉLÉGANT. — Cheiropsis elegans Spach. — Cle- matis cirrhosa Linn. — Clus. Hist. p. 123, fig. 1. — Sibih. et Smith, Flor. Græc. tab. 517. — Bot. Mag. tab. 10790. — Atragene cirrhosa et Clematis balearica Pers. Ench. — Cle- matis semitriloba Lagasc. Cat. Hort. Madrit. Feuilles en genéral longuement pétiolées : celles des ramules- florifères ovales , ou elliptiques , ou ovales-oblongues, ou ova- les-lancéolées , obtuses , ou pointues , mucronulées , inégalement crénelées , tantôt indivisées, tantôt plus ou moins profondément 3-lobées, ou inégalement bilobées , à base cordiforme , ou ar- rondie , ou tronquée. Folioles des feuilles raméaires ovales , ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées, ou subrhomboïdales, ou cordiformes , profondément ou légèrement crénelées, ou pau- ci-dentées, jamais lobées : l'intermédiaire pétiolulée ; les laté- 262 CLASSE DES POLYCARPIQUES. rales sessiles ou subsessiles , plus petites. Sépales elliptiques ou obovales , à peu près de moitié plus longs que les étamines. Tiges et branches finalement assez grosses, grimpant à des hauteurs considérables. Rameaux grêles , flexueux : les adultes d’un brun roux. Feuilles luisantes , d’un vert gai, glabres, lon- gues de :/, pouce à 2 pouces ( le pétiole non-compris , lequel est grêle et en général à peu près aussi long que la lame ) ; pétioles ascendants ou redressés. Pédoncules longs de 1 pouce à 2 pouces, brunâtres , cotonneux sur la partie renflée, glabres inférieure- ment. Involucre presque membraneux, subbilabié, pubérule en dehors, long d’environ 2 lignes ; à lobes subacuminés, mucro- nés. Sépales longs de 8 à 12 lignes, quelquefois marbrés de pourpre-violet. Nucules obovales-orbiculaires, subacuminées, brunes (à rebord jaunâtre), luisantes, larges d’environ 2 lignes : queue filiforme, flexueuse, souvent recourbée, longue de « pouce et plus. Cette espèce, indigène dans l'Europe australe, se cultive comme arbuste d'ornement. Elle fleurit à la fin de l’automne et au commencement du printemps , ou durant tout l’hiver dans les climats doux. B. Feuilles des ramules floriféres pennées-trifoliolées ; feuil- les des jeunes pousses stériles bitérnées ou conformes aux feuilles ramulaires. Involucre grand, plus long que la partie épaissie du pédoncule. Sépales lors de l'épanouis- sement étales presque dès la base, en partie recouverts par l’involucre. Cnéimopsis Es BALÉARES. — Cheiropsis (Clematis) balea- rica De Cand. Syst. et Prodr. — Clematis calycina Hlort. Kew. — Schrank, Hort. Monac. tab. 15.— Bot. Mag. tab. 959. — Atragene balearica Pers. Ench. — Clematis balearica Rich. in Journ. Phys. 1779. Ie, (non. Pers. ) Feuilles courtement ou longuement pétiolées , pubérules étant jeunes. Folioles pétiolulées ou subsessiles , triparties , ou penna- tiparties, ou triides, ou irrégulièrement incisées-dentées; seg- FAMILLE DES RENONCULACÉES. 265 ments obus ou pointus, sublancéolés , incisés-dentés , ou pro- fondément crénelés , ou bifides, ou trifides. Sépales lancéolés- oblongs ou lancéolés-elliptiques , à peu près 2 fois plus longs que les étamines. Plante semblable par le port à l'espèce précédente. Feuilles triangulaires ou subrhomboïdales en contour, longues de 1 pouce à 4 pouces (y compris le pétiole, lequel est en général court sur les ramules flonifères , et aussi long que les divisions sur les rameaux stériles ); folioles ou segments des folioles larges de 1 ligne à 4 lignes. Pédoncules longs de 1 pouce à 3 pouces, co- tonneux à la partie renflée , glabres inférieurement. Involucre long de 4 à 6 lignes, presque membraneux , d’un vert jaunâtre, pubérule en dehors, tantôt plus ou moins profondément bilabié , tantôt comme tronqué et légèrement bi-acuminulé. Sépales Jongs de 10 à 15 lignes. Anthères 3 à 4 fois plus courtes que les filets , un peu débordées par les styles. Nucules semblables à celles de l’espèce précédente, mais un peu plus petites. Cette espèce croît dans l’Europe australe. On la cultive aussi comme arbuste d'ornement. Elle fleurit en novembre et en dé- cembre, ou plus longtemps lorsque le climat le permet. Dans le nord de la France, les deux espèces décrites ci: dessus ne supportent pas les hivers rigoureux , et ne prospèrent qu’à La faveur d’une situation abritée ; mais leur floraison hivernale les recommande pour l’ornement des orangeries. Genre VITICELLA. — f’iticella Mæœnch. Sépales 4 à 6 (en préfloraison involutés aux bords), di- vergents dès la base, ou connivents inférieurement. Pé- tales nuls. Étamines dressées ou conniventes : filets li- néaires ou spathulés, comprimés; anthères linéaires ou linéaires-oblongues. Styles longs, filiformes, obtus. Nu- cules coriaces, comprimées, marginées, terminées en queue non-plumeuse : rebord épais, obtus, quelquefois canaliculé, Gynophore petit, subglobuleux. Arbustes grimpants. Feuilles dissemblables : lesraméaires 264 CLASSE DES POLYCARPIQUES. la plupart pennées (3-ou pluri-foliolées), ou bipennées (à pé- tioles secondaires 5-foliolés), ou biternées, ou triternées; les supérieures et les ramulaires en général simples ; pétioles et ramules divariqués. Ramules florifères axillaires , soit sim- pleset 1-ou 5-flores, soit bifurqués et 5-7-flores, soittrifurqués et 9-flores, nus jusqu’à l’origine du pédoncule ou de la ra- mification. Pédoncules terminaux (solitaires ou ternés ), ou solitaires aux dichotomies et ternés à l’extrémité des ra- mules (quelquefois par avortement géminés), érigés, mais inclinés ou recourbés au sommet avant et pendant la flo- raison : les latéraux dibractéolés vers leur milieu; les au- tres nus. Fleurs violettes, ou roses, ou blanchâtres, nutan- tes, ou renversées , inodores , en général grandes. Sépales pubérules ou cotonneux en dessous, nerveux, élargis vers leur sommet, acuminés, ou mucronés, plus longs que les étamines ; pervures carénées, convergentes, confluentes au sommet. Anthères jaunes, obtuses, ou mucronulées au sommet, ou appendiculées, à peu près aussi larges que les filets. Nucules ovales ou suborbiculaires, lisses, glabrescentes. Tous les F’iticella sont remarquables par la beauté de leurs fleurs. Le genre renferme 5 ou 6 espèces, dont voici les plus notables : A. Pédoncules nutants. Sépales non-recourbes au sommet, completement étalés lors de l'épanouissement. Anthères inappendiculées. a) Sépales au nombre de 5 ouG, finement 5-nervés. Ramules flori- Jfères toujours uniflores. | ViTiCELLA À GRANDES FLEURS. — Viticella (Clematis) florida De Cand. — Clematis florida Thunb. Flor. Jap. — Bot. Mag. tab. 834. — Herb. de l’Amat. v. 7. Feuilles raméaires pennées-trifoliolées, ou biternées : folioles ovales, ou subcordiformes , ou ovales-lancéolées , subobtuses. Feuilles des ramules-florifères subsessiles , conformes aux folioles des autres feuilles. Sépales obovales-orbiculaires , ou obovales, ’ FAMILLE DES RENONCULACÉES. 265 ou elliptiques, ou lancéolés-elliptiques, mucronulés , souvent acuminés. Arbuste atteignant quelques pieds de haut. Rameaux glabres ou pubérules, grêles. Ramules florifères en général plus longs que les feuilles. Feuilles raméaires longues de 3 à 6 pouces ; folioles fermes , un peu luisantes, en général très-entières, quel- quefois bi-ou tri-lobées : les latérales courtement pétiolulées ou sessiles; l’intermédiaire plus ou moins longuement pétiolulée. Fleurs blanches , larges de 2 à 3 pouces. Cette espèce, originaire du Japon , se cultive communément dans les collections d’orangerie. Ses fleurs sont ordinairement doubles. b) Sépales au nombre de 4, fortement 5-nervés (nervures carénées). Ramules florifères 1-T-flores (en général 5-flores ). ViricELLA commun. — Witicella deltoidea Mœnch , Meth. — Clematis Viticella Linn. — Bot. Mag. tab. 565. Feuilles raméaires bipennées , ou biternées , ou pennées-trifo- liolées. Feuilles des ramules florifères simples ou trifoliolées. Folioles suborbiculaires , ou ovales, ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées , très-entières, ou inégalement 2-ou 3-lo- bées, obtuses , ou acuminées , ordinairement mucronées. Bractées elliptiques où oblongues , mucronées , sessiles, ou pétiolulées, quelquefois 2-ou 3-lobées. Sépales cunéiformes, tronqués , mu- cronés. Styles géniculés. Étamines plus courtes que le pistil. Nucules glabres , ovales, acuminées , à bord non-canaliculé. Arbuste atteignant jusqu’à 10 pieds de haut. Rameaux striés, cannelés : les jeunes grêles, feuillés , quelquefois pubérules. Fo- lioles longues de 2 lignes à 2 pouces, glabres, ou pubérules, fermes, un peu luisantes, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle et plus ou moins fortement veiné en dessous, en général courtement pétiolulées (excepté la terminale de chaque feuille ou ramification principale d’un pétiole }. Ramules florifères or- dinairement plus longs que les feuilles raméaires. Pédoncules fiiformes ou très-grêles, striés : les fructiferes atteignant jus- qu'a 6 pouces de long. Fleurs larges de 1 pouce à 2 pouces, 266 CLASSE DES POLYCARPIQUES. d’un pourpre violet, ou bleuâtres. Étamines beauconp plus cour- tes que les sépales, à peu près de moitié plus courtes que le pis- til. Nucules brunûtres, lisses, larges d'environ 3 lignes. Cette espèce, connue sous le nom vulgaire de V’iticelle, croît dans les bois de l’Europe australe. Elle fleurit durant tont l’été. - On la cultive fréquemment dans les jardins , surtout pour garnir des treillages, des murs, etc. B. Pédoncules nutants. Fleur campaniforme : sépales révo- lutés au sommet, obliquement dressés inférieurement. An. thères inappendiculées. ViTICELLA CAMPANIFLORE. — Viticella campaniflora Spach. — Clematis campaniflora Brot. Flor. Lusit. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 217.—Lodd. Bot. Cab. tab. 987. — Clematis parviflora De Cand. Plant. Rar. Geney. tab. 12. — Clematis revoluta Desfont. Hort. Par. Feuilles raméaires bipennées, ou biternées, ou trifoliolées, ou triternées ; feuilles des ramules floriferes trifoliolées ou simples. Folioles ovales, ou ovales-lancéolées, ou elliptiques, ou oblon- gues, acuminées , ou obtuses, ordinairement mucronées. Ramu- les 1-9-flores. Bracices ovales ou ovales-lancéolées, subsessiles. Sépales elliptiques ou elliptiques-oblongs, un peu élargis au sommet, acuminés , trinervés. Étamines un peu plus courtes que le pistil, 2 à 3 fois plus courtes que les sépales : filets cu- nciformes. Styles non-géniculés. Nucules ovales, acuminces, fina- lement glabres; bord canaliculé. | Arbuste grimpant à la hauteur de 10 pieds et plus. Rameaux striés, cannelés : les jeunes grêles, feuillés , ordinairement pubé- rules. Folioles longues de quelques lignes à 2 pouces , d’un wert gai, fermes, luisantes , souvent pubérules. Ramules florifères en général un peu plus courts que les feuilles raméaires. Pédon- cules filiformes : les fructiferes longs de 1 pouce à 3 pouces. Sé- pales longs d'environ G lignes , blanchâtres en dessus, d’un vio- let pâle en dessous, plus ou moins ondulés aux bords ; nervures assez fortes , carénées. Étamines glabres : filets à peu près aussi FAMILLE DES RENONCULACÉES. 267 longs et aussi larges que les anthères. Pistil soyeux : ovaires au nombre de 10 à 15. Nucules brunâtres, larges d'environ 3 li- gnes. Cette espèce, indigène au Portugal, se cultive aussi comme arbuste d'ornement. Elle fleurit pendant tout l’été. C. Pédoncules recourbés au sommet. Sépales connivents jus- que vers leur milieu en ferme d’urne, plus haut révolutes. Anthères terminées en appendice linguiforme. ViriceLLA crépu. — Viticella (Clematis ) crispa De Cand. — Clematis crispa Linn. — Bot. Mag. tab. 18092. — Dill. Hort. Elth. tab. 73, fig. 84. Feuilles raméaires biternées , ou pennées ( 3-ou 5-foliolées ) ; feuilles ramulaires pennées (3-ou 5-foliolées) ; folioles ovales, ou ovales-lancéolées , ou oblongues-lancéolées , obtuses, ou acu- minées , mucronées , très-entières (rarement bi-ou tri-lobées ). Ramules r-3-flores. Sépales oblongs-obovales , acuminés , cré- pus aux bords, tricarénés au dos, presque 2 fois plus longs que les étamines. Filets et anthères pubescents. Styles presque gla- bres, rectilignes, oncinés au sommet, un peu plus longs que les étamines. Nucules suborbiculaires, glabres, longuement rostrées ; bords canaliculés. Racine traçante. Tiges suffrutescentes, grimpantes. Rameaux herbacés, grêles, striés, longs , plus on moins régulièrement di- chotomes ; souvent pubérules. Feuilles glabres ou pubérules, d’un vert gai ; folioles adultes fermes, luisantes, longues de quel- ques lignes à 2 pouces, plus ou moins longuement pétiolulées. Ramules florifères en général plus courts que les feuilles raméai- res. Pédoncules ordinairement nus ei solitaires, grêles, longs de 3 à 8 pouces. Bractées lancéolées, pétiolées. Sépales assez épais, d'un rose vif, longs de r :}, pouce à » pouces. Ovaires environ 20 à 30, cotonneux, petits, à l’époque de la floraison à peu près 4 fois plus courts que le style. Styles filiformes. Nucules larges de 2 à 3 lignes, terminées en longue queue rectiligne, su- bulée, 268 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Cette espèce, indigène aux États-Unis , se cultive comme ar- buste d'ornement. Elle fleurit en été. Genre VIORNA. — fiorna Reichenb. Sépales 4 (en préfloraison involutés aux bords), acuminés, révolutés au sommet, étalés pendant l’épanouissement ou connivents. Pétales nuls. Étamines conniventes; filets linéaires, comprimés ; anthères linéaires. Styles très-longs, filiformes , obtus, finement papilleux vers le sommet. Nu- cules coriaces, comprimées, marginées, terminées en lon- gue queue plumeuse ; rebord épais, obtus. Gynophore pe- tit, subglobuleux. Arbustes grimpants, ou herbes vivaces. Feuilles simples, ou composées, ou décomposées. Pétiole ( des espèces grim- pantes ) souvent volubile. Pédoncules terminaux ( soit so- litaires, soit ternés), ou axillaires êt terminaux , ou dicho- toméaires et terminaux, uniflores, nus (étant solitaires soit aux aisselles, soit aux bifurcations, ou l’intermédiaire lors- qu'ils sont ternés), ou dibractéolés (étant axillaires , ou les latéraux lorsqu'ils sont ternés), uniflores, érigés, infléchis au sommet avant et durant la floraison , puis redressés. Fleurs jaunes, ou bleues, ou rouges, grandes, inodores, renversées, en général campaniformes , ou comine tubuleuses au moins jusque vers leur milieu. Sépales cotonneux ou pubérules et fortement tricarénés en dessous (carènes convergentes, confluentes au sommet), élargis ou rétrécis au-dessus du mi- lieu, plus longs que les étamines. Filets et anthères équi- larges, comprimés, laineux, ou pubescents. Anthères jau- nes, obtuses, ou prolongées en appendice apicilaire. Ovaires nombreux, connivents, soyeux , ou cotonneux. Styles rec- tilignes, connivents, oncinés au sommet. Nucules ovales ou suborbiculaires, assez petites, lisses, glabrescentes, rétrécies à la base. Ce genre renferme cinq ou six espèces, dont voici les plus remarquables : FAMILLE DES RENONCULACÉES. 269 Secriox I. EUVIORNA Spach. Arbustes grimpants. Feuilles la plupart composées ou dé- composées , pétiolées. Sépales toujours connivents au moins jusqu’au milieu. Anthères appendiculées au som- met, débordées par les styles. A. Feuilles rameaires pennées ( 3-ou 5-foliolées). Sépales connivents jusqu’au milieu en forme de tube, presque éta- lés supérieurement , largement marginés , assez minces. VioRNA GYLINDRIFLORE. — Viorna cylindrica Spach. — Clematis cylindrica Sims, Bot. Mag. tab. 1160. — Clematis Viorna Andr. Bot. Rep. tab. 71. — Clematis divaricata Jacq. fil. Eclog. tab. 33. Folioles ovales ; ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées, obtuses , ou pointues, mucronées, très-entières ( rarement bi- ou tri-lobées ), sessiles, ou courtement pétiolulées (excepté la terminale ). Ramules 1-5-flores. Pédoncules terminaux ou di- chotoméaires et terminaux. Sépales oblongs-spathulés, acuminés- cuspidés, ondulés et cotonneux aux bords, à peu près 2 fois plus longs que les étamines. Filets et anthères pubérules. Tiges grimpantes, suffrutescentes. Rameaux herbacés , grêles, striés , feuillés, dichotomes, ou subtrichotomes. Folioles longues de quelques lignes à 1 7, pouce, subcoriaces, d’un vert gai, lui- santes , veineuses, glabres, ou légèrement pubérules. Pédon- cules grêles , longs de 3 à 6 pouces. Bractées lancéolces , en gé- néral subsessiles, de grandeur variable. Ramules florifères tantôt plus longs que les feuilles raméaires, tantôt plus courts. Sépales d’un beau bleu, longs de 10 à r5 lignes. Pistil très-soyeux. Cette espèce, indigène aux États-Unis, se cultive comme ar- buste d'ornement. B. Feuilles raméaires inférieures biternées , ou bipennées (en général à 5 pétioles-secondaires trifoliolés ); feuilles raméaires supérieures ordinairement pennées ( 3-ou 5-fo- . 270 CLASSE DES POLYCARPIQUES. liolces). Sépales à peine marginés, épais , subcoriaces , concaves antérieurement, connivents presque jusqu'au som- met en forme d'urne urcéolée. Viorna URNIGÈRE, — Viorna urnigera Spach. — Clematis Viorna Linn. — Jacq. fil. Ecl. 1, tab. 32. — Jaume Saint- Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 3837. Folioles ovales, ou ovales-lancéolées, acuminées, très-entières, ou bilobées, ou trilobées , pétiolulées, arrondies ou cordiformes ou tronquées à Ja base. Pédoncules ramulaires ou immédiate- ment axillaires. Ramules 3-0-flores. Sépales ovales-lancéolés, acuminés-cuspides , du quart plus longs que les étamines , réflé- chis au sommet , carénés aux bords. Filets et anthères pubérules aux bords, Nucules ovales ou ovales-orbiculaires. Arbuste grimpant à la hauteur de dix pieds et plus. Rameaux grèles , striés , cannelés, feuillés , herbacés , souvent trichotomes ou dichotomes. Feuilles glabres ou légèrement pubérules, non- coriaces, d’un vert foncé ; ramifications du pétiole plus ou moins divariquées; folioles longues de ‘/, pouce à 2 pouces ; pétiole des feuilles raméaires inférieures atteignant jusqu'à 8 pouces de long. Pédoncules axillaires ou ramules-florifères en général un peu moins longs que les feuilles raméaires. Pédoncules ramu- laires grêles, longs de 3 à 6 pouces. Bractées elliptiques, ou ovales, ou ovales-lancéolées, sessiles, ou pétiolées. Sépales longs d’environ 1 pouce, d’un pourpre violet. Nucules larges d'environ 2 lignes, brunes : queue ordinairement recourbée , filiforme, longue de 1 ', pouce à 2 pouces. Cette espèce, indigène dans l'Amérique septentrionale, se cultive fréquemment dans les jardins. Elle fleurit en été. Secriox Il. VIORNIUM Spach. Herbes vivaces. Feuilles simples, très-entières, sessiles. Sé- pales étalés pendant l’épanouissement. Anthères inap- pendiculées, débordant les styles. VioRNA A FEUILLES ENTIÈRES. — Viorna integrifolia Spach. — Clematis integrifolia Linn. — Bot. Mag. tab. 65. — Jacq. FAMILLÉ DES RENONCULACÉES. 271 Flor. Austr. tab. 363. — Clus. Hist. 1, p. 123. — Clematis nutans Crantz, Austr. — Clematis inclinata Scop. Carn. — Clematis elongata Tratt. Arch. 4, tab. 178. Tiges tantôt simples et uni-ou pauci-flores, tantôt rameuses et pluriflores. Feuilles ovales , ou elliptiques, ou ovales-elliptiques, ou ovales-lancéolées, ou oblongues, ou oblongues-lancéolées, 3- ou 5-7-nervées, mucronées, ordinairement acuminées, rétrécies à la base, pubérules aux bords et en dessous aux nervures. Pé- doncules terminaux (solitaires ou ternés ) ou axillaires et termi- naux, plus longs que les feuilles. Sépales oblongs , ou oblongs- lancéolés, ou elliptiques-lancéolés, acuminés-cuspidés, subco- riaces , cotonneux et ondulés aux bords, recourbés au sommet, connivents inférieurement , de moitié plus courts que les étami- nes. Filets et anthères des étamines extérieures laineux. Nucules ovales ou ovales-elliptiques. Plante hante de /, pied à 3 pieds. Tiges dressées, touffues, anguleuses , cannelées, brunâtres, pubérules , gréles , feuillues, tantôt très-simples , tantôt rameuses soit presque dès la base, soit seulement dans la moitié supérieure , ou vers le sommet. Rameaux dressés ou presque dressés (en général ne se dévelop- pant qu'après la floraison de la tige ), feuillés, simples , tantôt stériles, tantôt florifères au sommet , ou au sommet et aux ais- selles , finalement débordants, ordinairement pubérules. Feuil- les fermes , glabres , d’un vert gai et un peu luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous, longues de 1 pouce à 4 pouces ( les deux ou trois paires inférieures plus petites que les suivantes; les caulinaires en général plus longues que les entrenœuds ; les ra- méaires plus courtes que les entrenœuds). Pédoncules très-grêles, pubérules , cannelés , longs de 2 à 6 pouces. Sépales d’un bleu foncé, fortement trinervés , longs de 8 à 15 lignes. Bractées conformes aux feuilles, mais beaucoup plus petites. Pistil soyeux : ovaires très-nombreux. Nucules brunes, luisantes, larges d’en- viron 1 ‘/2 ligne : queue filiforme, flexueuse, plus ou moins re- courbée, longue d’environ 1 ‘!, pouce. Cette espèce élégante croît dans les Pyrénées , l’Autriche , la Hongrie, ainsi que dans le midi de la Russie et de la Sibérie, 272 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Elle fleurit en été. On la cultive fréquemment comme plante de parterre. Genre MÉCLATIS. — Meclatis (1) Spach. Sépales 4, pétaloïdes, pendant l’épanouissement étalés ou révolutés, divergents, en préfloraison imbriqués par les bords. Pétales nuls. Etamines paucisériées, conniven- tes ; filets lancéolés (du moins les intérieurs), comprimés ; anthères linéaires-oblongues, inappendiculées. Styles longs, filiformes, obtus. Nucules coriaces , subfusiformes, tétra- gones, un peu comprimées, légèrement marginées : bords tranchants. Gynophore subglobuleux. Arbustes grimpants. Rameaux dichotomes ou trichoto- mes au sommet, cannelés. Ramules florifères axillaires et terminaux, dichotomes , brachiés, feuillés aux bifurcations, nus inférieurement, 5-15-flores. Pédoncules terminaux (en général ternés), ou dichotoméaires et terminaux (acciden- tellement solitaires à l’aisselle des feuilles raméaires) , uni- flores, érigés, inclinés ou infléchis au sommet jusqu’après la floraison : les latéraux dibractéolés au-dessus du milieu ; les autres nus. Feuilles pétiolées, glauques , molles, non- persistantes : les raméaires inférieures en général biternées, ou bipennées (à 5 ou 7 pétioles-secondaires trifoliolés ); les raméaires supérieures pennées ( 3-ou 5-foliolées) ou ra- rement simples ; les ramulaires simples ou trifoliolées ; pé- tioles des feuilles raméaires divariqués. Fleurs légèrement odorantes , assez grandes, hutantes, disposées (sur chaque ramule) en cyme subfastigiée. Sépales jaunes, planes, 5-ner- vés (les 2 nervures marginales et la médiane saillantes, ca- rénées, les 2 intermédiaires très-fines), acuminés , coton- neux aux bords, plus longs que les étamines. Filets violets, ciliés, plus longs que les anthères : les extérieurs quel- quefois linéaires. Anthères jaunes, mucronulées , glabres, (1) Anagramme de Clematis. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 275 plus larges que le sommet du filet. Ovaires petits, très- nombreux, serrés, soyeux. Styles dressés, soyeux, re- courbés et glabres au sommet. Nucules petites, lisses, pu- bescentes de même que le gynophore. Ce genre se compose des deux espèces suivantes : A. Sépales non-révolutés , presque 2 fois plus longs que le pistl. Filets tous lancéolés. Pistil de moitié plus long que les étamines. — Pédoncules fructifères infléchis au sommet. Mécraris DE Série. — Meclatis sibirica Spach. — Cle- matis glauca Willd. Arb. tab. 4, fig. 1. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 53 (mala). Folioles des feuilles-raméaires ovales-lancéolées, ou oblon- gues-lancéolées , ou lancéolées-elliptiques , ou ovales, ou lan- céolées-oblongues , ou ovales-oblongues , obtuses, ou pointues, mucronées , rarement subrhomhoïdales et trifides, en général très-entières , quelquefois uni-ou pauci-dentées d’un côté, ou ir- régulièrement bi-ou tri-lobées. Feuilles ou folioles des ramules florifères lancéolées-linéaires, ou sublinéaires, ou conformes aux autres folioles. Pédoncules beaucoup plus longs que la fleur. Sépales oblongs-lancéolés, ou linéaires-lancéolés. Filets forte- ment ciliés. Racine rampante. Tiges faibles, suffrutescentes. Rameaux gré- les, herbacés, feuillés, atteignant jusqu’à 10 pieds de long. Feuilles glabres ou moins souvent légèrement pubérules : les raméaires inférieures à pétiole long de 5 à 10 pouces; les supé- rieures graduellement plus petites. Folioles pétiolulces ou ses- siles : celles des feuilles raméaires longues de 6 lignes à 3 pou- ces ; celles des feuilles ramulaires longues de 1 ligne à 2 pouces ; base égale ou inégale, arrondie, ou tronquée, ou cunéiforme. Ramules floriferes 3-15-flores, tantôt débordés par les feuilles raméaires , tantôt plus ou moins longuement débordants. Pédon- cules presque filiformes, longs de 2 à 6 pouces. Bractées petites, ordinairement lancéolées. Sépales longs de 8 à r2 lignes, imma- BOTANIQUE PHAN, T, Vli, 18 274 CLASSE DES POLYCARMIQUES. culés, d’un jaune pâle. Nucules longues d’environ 1 ligne, brunes : queue filiforme, flexueuse, plus ou moins recourbée, longue de 15 à 20 lignes. Cette espèce, indigène en Sibérie, se cultive comme arbuste d'ornement. Elle fleurit en été. B. Sépales révolutés presque dés la base, à peine plus longs que lepistil. Filets extérieurs linéaires. Pistil à peine plus long que les étamines. Pédoncules fructiféres non-infléchis au sommet. Méccaris D'OniEnr. — Meclatis orientalis Spach. — Cle- matis orientalis Linn. — Dill. Hort. Elth, tab. 110, fig. 145. Folioles des feuilles-raméaires ovales , ou ovales-rhomboïda- les, ou ovales-oblongues, on ovales-lancéolées, ou oblongues- lancéolées, ou linéaires-lancéolées, ou lanccolées, ou subdel- toïdes , obtuses , ou pointues, mucronées, très-entières , ou pauci- dentées , ou profondément crénelées , ou incisées-dentées, ou ir- régulièrement bi-ou tri-lobées , ou trifides, ou à 3 lobes pro- fonds et incisés-dentés (1). Feuilles des ramules-florifères soit trifides , ou très-entières ( en général étroites ), soït à 3 folioles très-entières ( souvent linéaires ou linéaires-lancéolées}. Pédon- cules jusqu’à deux fois plus longs que la fleur. Sépales ellipti- ques-lancéolés. Filets légèrement ciliés. Plante tout à fait semblable à l'espèce précédente tant par le port, que par la plupart des formes qu’offrent les folioles (formes d’ailleurs très-variables dans les deux espèces ; toutefois, le Me- clatis sibirica n’a jamais des folioles à lobes incisés-dentés, et très-rarement des feuilles raméaires à folioles linéaires-lancéolées), Ramules florifères 3-15-flores , en général longuement débordés par les feuilles raméaires. Feuilles glabres ou pubérules, très- glauques : les raméaires à pétiole commun long de 4 à 10 pou- (1) Cette variation a été employée par plusieurs auteurs comme carac- tère distinctif de l'espèce; mais elle est si peu constante sur un seul et même individu, qu'il n'est pas même permis d'y fonder une variété. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 275 ces. Base des folioles égale ou inégale, cordiforme, ou arrondie, ou cunéiforme, ou tronquée. Pédoncules presque filiformes, lége- rement cotonneux , longs de 6 lignes à 2 pouces. Bractées mini- mes, subulées. Sépales longs de 7 à 8 lignes, pubérules en dessus et en dessous, d’abord d’un jaune pâle, finalement rougeûtres, souyent marbrés de violet à leur base. Nucules semblables à celles de l'espèce précédente. Cette espèce , indigène au Caucase et dans les montagnes de l'Asie mineure , se cultive aussi comme arbuste d’agrément. Elle fleurit en été. Genre CLÉMATIS. — Clematis Linn. (Spach. ) Sépales 4 à 8 ( ordinairement 4), étalés ou réfléchis pendant l'épanouissement, en préfloraison imbriqués par les bords. Pétales nuls. Etamines nombreuses, pendant l’anthèse divergentes, puis étalées ou réfléchies; filets li- néaires, ou linéaires-spathulés, comprimés ; anthères linéai- res, ou oblongues, ou suborbiculaires. Styles longs, fili- formes-spathulés, obtus. Nucules comprimées, marginées, coriaces, ou subchartacées, terminées en longue queue plu- meuse. Gynophore subglobuleux. Arbustes grimpants, ou herbes vivaces. Tiges ou ra- meaux dichotomes ou trichotomes au sommet, cannelés. Feuilles raméaires pennées (à 3-7 ramifications pétiolaires presque toujours trifoliolées). Feuilles ramulaires simples, ou pennées-trifoliolées, ou digitées-trifoliolées. Pétioles di- variqués de même que les folioles. Pétioles et pétiolules des espèces grimpantes souvent tortillés en forme de vrille, Ramules florifères (quelquefois réduits à des pédoncules soit brachiés, soit 1-ou 3-flores) terminaux ou axillaires et terminaux, érigés , ou redressés, en général dichotomes ou trichotomes. Fleurs petites ou de grandeur médiocre, érigées, blanches, odorantes, en général disposées en pani- cules soit subfastigiées, soit thyrsiformes, soit racémiformes. Pédoncules dibractéolés aux ramifications , non inclinés ni 276 | CLASSE DES POLYCARBIQUES. infléchis au sommet. Sépales planes, subcoriaces, trinervés, à peine plus longs que les étamines , en général cotonneux en dessous. Filets blanchätres , plus longs que les anthères. Anthères jaunes, très-obtuses, ou apiculées , ou prolongées en long appendice subulé, Ovaires nombreux , ou moins souvent à à 15, petits, serrés, soyeux de même que les styles. Styles dressés, connivents, recourbés au sommet, papilleux aux bords au-dessus du milieu. Nucules réticulées ou vei- neuses , glabrescentes, ou pubescentes, à rebord soit large et épais, soit mince et étroit; queue filiforme, flexueuse, plus ou moins recourbée. Les caractères génériques que nous venons d’exposer ne s'appliquent qu'aux espèces dont nous allons traiter. Il est probable qu’un certain nombre des autres C/ematis des au- teurs , n’appartiennent pas à ce genre. Secriox I. VITALBA Spach. Arbustes grimpants, à tige ligneuse. Feuilles raméaires toutes pennées (3-7-foliolées ). Anthères inappendiculées. Nucules presque chartacées , à rebord mince et étroit. A. Feuilles raméaires inférieures 5-ou 7-foliolées. Fleurs hermaphrodites. Anthères oblongues, obtuses , à peine plus larges que les filets. CLémaris commun.— Clematis Vitalba Linn.—Bull. Herb. tab. 89. — Engl., Bot. tab. G12.—Jacq. Flor. Austr. tab. 308. — Curt. Flor. Lond. 4, tab. 37. — Guimp. et Hayn. Deutsch, Holz. tab. 113. — Clematis sepium Lamk.— Clematis scan- dens Borkh. Folioles cordiformes, ou ovales, ou ovales-lancéolées , ou oblongues-lancéolées , pétiolulées, acuminées , tantôt très-entiè- res, ou profondément pauci-dentées , tantôt inégalement crénelées ou incisées-dentées en tout leur contour, quelquefois trilobées. Panicules pyramidales ou subfastigiées , dichotomes , ou tricho- tomes, axillaires et terminales, en général 7-15-flores. Sépales 4 ” FAMILLE DES RENONCULACÉES. 277 (ou quelquefois 5), oblongs, ou oblongs-obovales, obtus, pubé- rules ou cotonneux aux 2 faces. Étamines finalement plus lon- gues que le pistil. Nucules ovoïdes, ordinairement pubescentes. Racine pivotante, multicaule, très-rameuse. Tiges grimpant à la hauteur de 20 pieds, ou plus, et atteignant, avec l’âge, la grosseur d’un poing. Rameaux grèles , flexibles : les adultes li- gneux, aphylles ; les jeunes feuillés, ordinairement brachiés au sommet , quelquefois en outre inférieurement, mais en général garnis seulement de panicules axillaires aphylles ou subaphylles. Feuilles non-persistantes : celles des rameaux primaires à pé- tiole-commun long de 4 à 8 pouces; celles des rameaux secon- daires beaucoup plus petites, trifoliolées ou simples de même que les feuilles supérieures des rameaux primaires. Folioles lon- gues de ‘/, pouce à 3 pouces, fermes, mais non coriaces, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous, pubescentes étant jeunes , finalement glabres ou presque glabres. Panicules axillaires en général longuement débordées par les feuilles. Pa- nicules terminales beaucoup plus longues que les feuilles supé- rieures. Pédoncules grèles mais raides, cotonneux étant jeunes , tantôt à peine aussi longs que le calice, tantôt jusqu’à 2 fois plns longs. Bractées de forme et de grandeur très-variables : les der- nières minimes , subulées. Sépales longs de 3 à 5 lignes. Nucules longues d'environ 2 lignes, au nombre d’une vingtaine sur cha- que gynophore ; queue presque capillaire , longue de 1 pouce et plus. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Viorne , Clématite des bois, Herbe aux gueux, et Barbe à Dieu, vient dans presque toute l’Europe ainsi qu’en Orient. On la trouve fréquemment dans les buissons et les haies, qu’elle couvre de ses nombreux sarments. Les fleurs, qui paraissent en juillet et en août , répandent une odeur agréable mais pénétrante , qui se fait sentir au loin ; aussi la plante se cultive-t-elle souvent dans les bosquets. Le suc de ce Clematis est extrémement âcre, et, introduit dans l’estomac, il produit tous les effets délétères d’un poison corrosif. Les feuilles pilées étant fraiches, et appliquées sur la e . 278 CLASSE DES POLYCARPIQUES. peau dans cet état, ne tardent pas à produire une inflamination locale ; les mendiants se sont souvent servis de ce moÿen pour se faire venir des ulcères superficiels et faciles à guérir. Les feuilles sèches , réduites en poudre, s’emploient dans l’art vétérinaire. Du reste, de célèbres médecins ont préconisé l'extrait de Cléma- tite, administré à l’extérieur, comme un excellent remède con- tre les maladies cancéreuses. Tragus assure que la décoction de là racine est purgative. L’âcreté de la plante disparaît complétement par suite de l'ébullition ; en Italie, les paysans ont coutume de manger les jeunes pousses cuites dans l’eau, en guise de légumes. B. Feuilles raméaires toutes trifoliolées. Fleurs dioiques. Anthères suborbiculaires , mamelonnées au sommet, plus larges que les filets. CLémaris DE Vircinie. — Clematis virginiana Lin. — Wats. Dendr. Brit. tab. 74. — Clematis bracteata Mœnch, Suppl. Folioles ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées, où oblongues-lancéolées, en général cordiformes à la base, acu- minées , mucronées : celles des feuilles raméaires ordinairement incisées-crénelées, ou incisées-dentées, souvent trilobées ; celles des feuilles ramulaires ordinairement très-entières. Paniculesaxil- laires et terminales (ou quelquefois : pédoncules immediatement axillaires, triflores ) , dichotomes, où trichotomes , 5-15-flores, subfastigices. Sépales ( 4 où quelquefois 5 ) oblongs où ellipui- ques-oblongs, obtus, glabres en dessus , cotonneux aux bords, pubérules en dessous , 1 fois plus longs que les étamines. Arbuste grimpant jusqu'à 20 pieds de haut. Jeunes ra- meaux feuillés, pubérules, grêles, souvent paniculés. Feuilles raméairés à pétiole-commun long de 4 à 8 pouces ; folioles pé- tiolulées, longues de 1 pouce à 3 pouces, uon-persistäntes, minces mais fermes , d’un vert foncé et glabres où presque gla- bres en déssus , pubérules et d’un vert pâle en dessous. Feuilles des rameaux secondaires plus petites, digitées-trifoliolées (à fo- FAMILLE DES RENONCULACÉES, 279 lioles subsessiles) ou moins souvent simples. Panicules pubérules, plus courtes que les feuilles lorsqu’elles naissent immédiatement des rameaux primaires, plus longues que les feuilles lorsqu’elles paissent sur des rameaux ou ramules axillaires. Pédicelles ordi- pairement aussi longs que le calice. Bractéoles minimes, subu- lées. Sépales longs de 2 à 3 lignes. Filets d’un brun jauntre. Nucules semblables à celles du Clematis Vitalba. Cette espèce, indigène aux Etats-Unis , se cultive comme ar- buste d'agrément , à cause de l’odeur suave de ses fleurs , les- quelles paraissent en août. Secrion Il. FLAMMULA Spach. Arbustes (grimpants ou non-grimpants } soit suffrutescents, soit ligneux, ou herbes vivaces. Feuilles inférieures tan- tôt bipennées (à ramifications pétiolaires ordinairement trifoliolées ), tantôt biternées ; feuilles supérieures pen- nées ou simples. Anthères inappendiculées. Nucules co- riaces , à rebord large et épais. A. Tiges suffrutescentes ou ligneuses, grimpantes. Pistil de 5 à 12 ovaires. Panicules axillaires et terminales, multiflores ; pédoncules courts. CLémaris FLammurze. — Clematis Flammula Lin. — Jaume Saint-Hhl. Flore et Pom. Franç. tab. 392. — Clematis fragrans Tenor. Flor. Napol. tab. 48. — Clematis maritima De Cand. Flor. Franc. (non Lann.) Folioles suborbiculaires, ou elliptiques, ou ovales , ou ovales- lancéolées, où ovales-oblongues, ou oblongues, ou sublinéaires, cordiformes à la base, ou arrondies, ou tronquées, ou cunéifor mes , arrondies au sommet, ou rétuses, où mucronulées , sub- coriaces , glabres : celles des feuilles inférieures souvent bi- ou tri-lobées; celles des feuilles supérieures ordinairement très- entières. Panicules cymeuses , où pyramidales , ou allongées. Sépales (4 ou quelquefois 5) oblongs, ou oblongs-obovales, mucronés ou obtus, un peu plus longs que les étamines, glabres 280 CLASSE DES POLYCARPIQUES. en dessus, pubérules en dessous, cotonneux aux bords, Anthères apiculées, aussi longues ou plus longues que les filets. Nucules ovales ou suborbiculaires , acuminées, glabrescentes , subréticu- lées. Gynophore petit, subglobuleux , glabre. Arbuste tantôt diffus, tantôt grimpant jusqu’à 20 pieds de haut, ou plus. Rameaux et jeunes tiges feuillés , grêles, tantôt paniculés dès la base ettrichotomes au sommet, tantôt paniculés seulement au sommet et produisant aux aisselles inférieures soit de courts ramules florifères , soit des pédoncules. Feuilles infé- rieures en général bipennées (moins souvent biternées ); pétiole commun atteignant jusqu’à 8 pouces de long, à 5 ou 7 ramifica- tions trifoliolées. Feuilles supérieures pennées (3-7-foliolées) ou simples. Feuilles des ramules florifères simples ou moins sou- vent trifoliolées. Folioles coriaces (persistant d’une année à l’autre dans les climats doux), d’un vert foncé, glabres , triner- vées, aussi variables de grandeur que de forme : celles des feuil- lesraméaires inférieures en général plus petites que celles des feuil- les suivantes ( quelquefois tout à fait semblables aux folioles de certains Z'halictrum , et longues seulement de 2 à 3 lignes ), dont les plus grandes folioles atteignent souvent (du moins sur la plante cultivée) jusqu’à 2 pouces de long. Panicules tantôt lâches, tan- tôt denses, longuement ou courtement pédonculées , ternées à l'extrémité des ramules et des rameaux, en général solitaires aux aisselles. Pédoncules et pédicelles tantôt glabres , tantôt pu- bérules. Pédicelles à peine aussi longs que le calice ou jusqu’à 3 fois plus longs. Bractéoles linéaires , ou spathulées , ou subu- lées , petites. Sépales longs de 3 à 6 lignes. Filets et anthères glabres ou velus. Nucules longues de 2 à 3 lignes, brunes (à rebord plus clair), luisantes : queue longue de 1 pouce à I ‘/, pouce. Cette espèce, qui habite toute la région méditerranéenne , se cultive très-communément dans les bosquets, ainsi que pour cou- vrir les murs et les treillages, ou pour former des berceaux. Elle fleurit en juillet et août. Ses fleurs répandent une odeur très- agréable. FAMILLE DES RENONCULACÉES. 281 B. Tiges suffrutescentes à la base, dressées. Pistil à ovaires très-nombreux. Pédoncules axillaires et terminaux, 1- ou 3-flores , très-longs. CLÉMATIS À FEUILLES ÉTROITES. — Clematis angustifolia Jacq. Ic. Rar. tab. 104. — Loddig. Bot. Cab. tab. 918. — Watson, Dendrol. Brit. tab. 112. — Clematis hexapetala Pallas (non Linn.) — Clematis Pallasii Gmel. Syst. — Cle- matis sibirica Lamk. in Pallas. It. (non Mill.) — Clematis La- siantha Fischer. Tiges simples ou rameuses, pleines, légèrement cannelées. Feuilles caulinaires inférieures bipennées (pétiole commun à 5ra- mifications 3-7-foliolées); feuilles supérieures pennées (3-7-folio- lées). Folioles lancéolées, ou lancéolées-elliptiques , ou lancéolées- oblongues, ou oblongues, ou lancéolées-linéaires, ou oblongues- spathulées , obtuses , ou pointues , mucronées , coriaces, triner- vées, réticulées : celles des feuilles supérieures en général très-entières ; celles des feuilles inférieures souvent bifides ou trifides. Sépales (6-8) cunéiformes-oblongs ou obovales-oblongs, rétus, glabres en dessus, pubérules ou cotonneux en dessous, de moitié à 1 fois plus longs que les étamines. Anthères linéaires- oblongues , apiculées. Nucules ovales, ou obovales, ou suborbi- culaires, cotonneuses ou glabrescentes, acuminées, réticulées. Gynophore hémisphérique, déprime, velu. Plante multicaule, haute de 1 pied à 3 pieds, glabre excepté le calice et le sommet des pédoncules. Tiges grêles , fermes, tri- chotomes au sommet , tantôt simples inférieurement , tantôt gar- nies de rameaux feuillés (soit stériles, soit floriferes), ou bien de ramules florifères diphylles à l’origine des pédoncules et nus in- férieurement. Rameaux , ramules et pédoncules plus ou moins divergents. Feuilles glabres : les caulinaires-primordiales ré- duites à de courtes écailles, ou petites et simples ; les suivantes à pétiole commun atteignant jusqu’à ‘/ pied de long ; les supé- rieures graduellement plus petites; les ramulaires et les ra- méaires-supérieures petites , subsessiles , ou sessiles , linéaires. Folioles luisantes, d’un vert foncé, sessiles, ou pétiolulées : celles 282 CLASSE DES bé rQUES des féuilles bipennées en général plus étroites que celles des feuilles pennées, longués de ’/, pouce à 1 pouce; les plus grandes de celles des feuilles pennées atteignant jusqu'à 3 pouces de long. Ramules florifères ou pédoncules atteignant jusqu’à *, pied de long. Pédoncules en général ternés à l'extrémité des rameaux, des ramules et des trifurcations terminales de la tige, en outre solitaires aux aisselles supérieures des rameaux ( ainsi que de la tige lorsqu’elle est simple) , grêles, raides, striés, cotonneux au sommet : les latéraux dibractéolés vers leur milieu. Sépales longs de 6 à 9 lignes : queue longue d’environ 1 pouce, à poils très-rapprochés. Cette espèce, indigène en Sibérie , se cultive dans les par- terres. Elle fleurit en été. C. Tiges herbacées, dressées. Pistil de 10 à 15 ovaires. Pani- cules axillaires ( pauciflores) et terminales ( multiflores), ou terminales, nues : pédicelles souvent en ombelle. CLÉmATIS DRESSÉ. — Clematis erecta Allion. — Jacq. Flor. Austr. tab. 291.—Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 301.— Clematis recta Linn. —Clematis corymbosa Mali. — Clematis lathyrifolia Besser. Tiges simples ou rameuses, fistuleuses, cannelces. Feuilles caulinaires inférieures bipennées (à 3 ou 5 ramifications pétio- Jaires 3-7-fololces); feuilles supérieures pennées ( 3-9-folio- Iées). Folioles ovales, ou ovales-oblongues, où ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées, ou oblongues, ou cordiformes, acumi- nées , ou pointues , ou obtuses , mucronées : celles des feuilles- bipennées quelquefois bilobées ou subtrilobées, souvent subses- siles ; celles des autres feuilles très-entières et pétiolulées. Pani- cules cymeuses, ou pyramidales, ou allongées. Sépales (4, moins souvent 5 ou 6) oblongs , ou cunéiformes-oblongs, ou obovales- oblongs, rétus, ou échancrés, glabres en dessus, pubérules ou cotonneux en dessous , de moitié plus longs que les étamines. An- thères linéaires, à peu près aussi longues que les filets. Nucules ovales ou suborbiculaires, glabrescentes, acuminées, réticulées. dns dû on mt és fé ca it pète à FAMILLE DES RENONCULACÉES. 283 Plante haute de 1 pied à 3 pieds, multicaule, en général d’un vert plus ou moins glauque. Tiges touffues, grêles, glabres (ex- cepté au sommet), feuillues , tantôt simples , tantôt trichotomes au sommet, tantôt rameuses à partir du milieu. Rameaux feuilles, ou nus jusqu’à l’origine de la panicule, ordinairement tricho- tomes au sommet. Feuilles glabres ou pubérules : les inférieures à pétiole-commun long d’environ 6 pouces ; les supérieures plus ‘courtes. Folioles ES mais non coriaces, trinervées, veineuses, longues de 2 lignes à 5 pouces (celles des feuilles- Mipéndbts en général plus étroites que celles des feuilles pennées) , 5-nervées, ou subquinquénervées , vemeuses , en général glabres en dessus et pubérules en dessous , souvent inéquilatérales et obliquement tronquées à leur base. Panicules en général ternées ou fascicu- lées à l'extrémité de la tige et des rameaux, moins souvent soli- taires-terminales, quelquefois en outre solitaires ou fasciculées aux aisselles des feuilles (soit caulinaires , soit raméaires), tantôt subfastigiées et régulièrement dichotomes ou trichotomes, tantôt plus ou moins allongées et à pédoncules secondaires opposés, tantôt pyramidales à pédoncule£” secondaires rapprochés en co- rymbe ou fasciculés. Pédicelles glabres ou pubérules , presque filiformes , tantôt à peine plus longs que le calice, tantôt jusqu'à 10 fois plus longs, ternés, ou fasciculés , ou disposés en co- rymbe, ou rarement solitaires. Sépales longs de 4 à 6 lignes. Nucules longues de 2 à 5 lignes, brunes : rebord jaunâtre; queue longue de 6 à 9 lignes. Cette espèce, indigène dans l’Europe australe, se cultive fre- quemment dans les jardins. Elle fleurit en juin et juillet. Secrion III. ASPIDANTHERA Spach. Arbustes grimpants. Feuilles pennées-trifoliolées. Anthères petites, terminées en long appendice filiforme-subulé. CLÉMATIS ARISTÉ. — (Clematis aristata R. Brown. Prodr. Flor. Nov. Holl. — Bot. Reg. tab. 258. Folioles ovales, ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées, subacuminées, mucronées , denticulées-sinuelées, coriaces, lon- . 284 CLASSE DES POLYCARPIQUES. guement pétiolulées , souvent cordiformes à la base. Panicules axillaires et terminales , sessiles, thyrsiformes , subfasciculées x aphylles , cotonneuses, muluiflores, plus courtes que les feuilles, ou à peine aussi longues; pédoncules secondaires trichotomes ou dichotomes, opposés. Fleurs dioiques. Sépales glabres en dessus , cotonneux en dessous , oblongs-linéaires , acuminulés, un peu plus longs que les étamines. : Rameaux grêles , cylindriques, cannelés, glabres : les jeunes feuillés. Feuilles glabres, ou légèrement pubérules étant jeunes : pétiole commun long de 1 pouce à 4 pouces ; folioles longues de 1 pouce à 3 pouces, d’un vert foncé, un peu luisahtes , vei- neuses : dentelures acérées. Panicules longues de 2 à 6 pouces, couvertes (de même que les bractées et la surface inférieure des sépales) d’un épais duvet d’un blanc ferrugineux et luisant. Pédi- celles 1 à 2 fois plus longs que la fleur. Bractées sublinéaires ou subulées, petites. Sépales longs de 5 à 6 lignes. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, se cultive dans les collections d’orangerie. CENT NEUVIÈME FAMILLE. LES HELLÉBORACÉES. — HELLEBO- RACEÆ (1). Ranunculacearum genn. Juss. — Ranunculacearum tribus IV ( Æel- leboreæ) et V ( Ranunculaceæ spuriæ v. Pæonieæ ) De Cand. Syst. Nat. et Prodr. — Ranunculacearum sect. IV (Helleborea), et Pæonia- ceæ Bartl. Ord. Nat. — Ranunculearum sect. IL ( Helleboreæ ), Rei- chenb. Syst. Nat. — Helleboraceæ Loisel. Deslong. Manuel des plantes usuelles , x. À, p.14. Les Helléboracées ont été réunies par la plupart des auteurs aux Renonculacées , dont elles sont en effet très-voisines ; toutefois elles en diffèrent notablement par leur péricarpe composé de follicules polyspermes ou du moins dispermes (excepté dans le X'anthoriza : plante très-anomale sous plusieurs autres rapports, et dont les follicules sont en général par avortement mo- nospermes ), presque toujours uni-ou bi-valves, per- sistants après la déhiscence (2). Cette famille appartient presque exclusivement aux (4) Dans le tableau synoptique des familles (vol. I, p.21 de cet ou- vrage ), nous avons , à l'exemple de MM. de Candolle et Bartling , placé à la suite des Renonculacées , les Péoniées , en assignant à celles-ci, pour caractère différentiel, des anthères introrses , tandis que les Renoncula= cées se distingueraient par des anthères extrorses. Mais ces caractères sont tout à fait imaginaires : la plupart des Renonculacées ayant, de même que les Péoniées, des anthères latéralement déhiscentes ; aussi les Péoniées ne peuvent-elles être séparées des autres Helléboracées. (2) Malgré ces différences , les Helléboracées figureraient peut-être à lu aussi juste titre parmi les Renonculacées; mais en adoptant cette manière de voir ; il nous semblerait impossible de ne pas aussi réunir aux Renonculacées non-seulement les Dilléniacées , les Magnoliacées, et les Annonacées {ainsi que le propose M. Reichenbach ), mais aussi les Ber- béridées, les Ménispermacées, et les Papavéracées. _ 286 CLASSE DES POLYCARBIQUES. contrées extra-tropicales de l’hémisphèreseptentrional; elle paraît manquer complétement dans la zone équato- riale. En faisant abstraction des doubles-emplois, et d’une foule de variétés élevées à tort au rang d’espè- ces, le nombre total des Helléboracées connues se monte à environ quatre-vingts. Beaucoup d’Helléboracées participent aux propriétés délétères si communes parmi les Renonculacées ; il en est même plusieurs qui contiennent des poisons soit narcotiques, soit à la fois âcres et narcotiques, auxquels la dessiccation ne fait rien perdre de leur dangereuse énergie ; d’autres espèces , au contraire, sont ou pure- ment amères et toniques, ou légèrement aromatiques, ou même privées de tout principe prononcé. La plupart des espèces se font remarquer par l'élé- gance de leurs fleurs, lesquelles affectent souvent des formes très-bizarres. L’horticulture doit à ce groupe quantité de plantes d’ornement. CARACTERES DE LA FAMILLE. Herbes ( annuelles, ou bisannuelles, ou vivaces), ou (seulement quelques espèces ) arbrisseaux. Tiges et rameaux ( souvent fistuleux ) cylindriques ou irré- gulièrement anguleux. Sucs-propres aqueux. Feuilles alternes ( par exception opposées, ou verti- cillées ), pétiolées ( du moins les inférieures ), simples (soit très-entières, soit diversement lobées ou laci- niées), ou digitées, ou pédalées, ou pennées , ou dé- composées, ou surdécomposées ; pétiole inartieulé, en général dilaté à sa base en gaîne plus ou moins am- plexicaule, membraneuse aux bords, ou quelquefois bi - auriculée (par des stipules plus ou moins com- plétement adnées ). FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 287 Fleurs ivrégulières ou moins souvent régulières, non- éphémères, en général hermaphrodites. Inflorescence très-variée. Pédoncules terminaux, ou axillaires et ter- minaux, ou oppositifoliés, ou dichotoméaires, ou rare- ment latéraux, uniflores, ou pauciflores, ou multiflo- res, nus, ou bractéolés, Calice non-persistant, ou marcescent, ou accres- cent, pétaloïde, ou moins souvent soit foliacé, soit subcoriace, inadhérent; sépales au nombre de 3 à à ( uni-ou bi-sériés), où en nombre indéfini (jusqu’à 20, plurisériés ), libres, souvent dissemblables. Estivation imbricative, Pétales (constamment nuls dans plusieurs espèces ; dans d’autres accidentellement nuls ) en nombre indé- fini, ou moins souvent en nombre défini {soit égal à celui des sépales, soit moindre , antéposés, ou inter- posés), hypogynes, non-persistants, ou rarement mar- cescents, onguiculés , ou moins souvent inonguiculés, tubuleux, ou cuculliformes, ou rarement planes, sou- vent bilabiés, ou uni-labiés, quelquefois prolongés postérieurement en éperon basilaire. Estivation imbri- cative ou distante. Æeceptacle disciforme, ou cupuliforme, ou cyathi- forme, ou annulaire, ou subconique, peu ou point pro- longé en gynophore. Disque en général peu apparent et adné au récep- tacle. — Dans les Pæonia , le disque est gros, charnu, plus ou moins prolongé au-delà du réceptacle en forme de cupule périgyne, Étamines en général en nombre indéfini et pluri- sériées (moins souvent uni-ou bi-sériées), hypogynes (périgynes seulement dans les Pæonia), non-persis- tantes ( par exception marcescentes ), Filets filiformes, 288 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou épaissis au sommet , ou linéaires-lancéolés , ou lan- céolés , libres : les extérieurs quelquefois privés d’an- thère, ou à anthère stérile. Anthères basifixes, ad- nées , dithèques, latéralement déhiscentes ( par ex- ception subextrorses ) ; bourses longitudinalement bivalves , en général séparées des deux côtés par un connectif filiforme ou linéaire. — Les Pæonia ont des anthères innées, sans connectif apparent. — Les an- thères du Xanthorrhiza sont monothéques, transversa- lement bivalves. Pistil. Ovaires en nombre défini, ou en nombre in- défini, ou (moins souvent) solitaires, bi-ou pluri- ovulés, inadhérents, en général distincts, unilocu- laires, monostyles. Ovules anatropes, horizontaux , bisériés ( collatéraux même lorsqu'il n’y en a que deux dans un ovaire }, attachés à l’angle interne de la loge (l’exostome constamment situé à l’extrémité qui tou- che au placentaire). Styles terminaux ( du moins à l’époque de la floraison ), distincts, persistants, quel- quefois très-courts où nuls. Stigmates ( souvent peu apparents ) terminaux , ou décurrents (sous forme de rebord ou de bourrelet ) sur le bord antérieur des styles, distincts, en général indivisés. — Dans quel- ques Nigellinées, les ovaires (en nombre défini ) sont soudés soit seulement par leur suture antérieure, soit plus ou moins complétement par leurs côtés. Péricarpe en général étairionnairét, à follicules soit uni-valves ( déhiscents par la suture antérieure), soit bivalves, polyspermes, ou oligospermes (dans le Xanthorrhiza : par avortement monospermes), persis- tants après la déhiscence ( excepté dans le ZLeptopy- rum ). — Plusieurs espèces ont un péricarpe à folli- cule solitaire ; quelques autres offrent un péricarpe FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 289 charnu et indéhiscent. — Le péricarpe de plusieurs Nigellinées est une capsule pluri-loculaire, loculicide , ou à la fois loculicide et septicide. Graines collatérales ( lorsqu'il n’y en a que deux dans un follicule }, ou superposées en deux séries, ou quelquefois (soit par avortement , soit par défaut d’es- pace) superposées'en une seule série, horizontales ( excepté dans le Xunthorrhiza ), anatropes, quelque- fois strophiolées , ou caronculées, ou ailées. Tégument externe crustacé , ou chartacé, ou coriace, souvent ré- ticulé, ou scrobiculé, ou chagriné, ou squamelleux , ou rugueux. Hile terminal ou subterminal, en général ponctiforme. Périsperme charnu ou corné, en général huileux. Embryon le plus souvent très-petit ou ponc- üforme, axile , rectiligne, niché au sommet du péri- sperme : radicule centripète ; cotylédons minces, ob- tus ,-ordinairement très-courts, en général plus ou moins divergents, foliacés en germination. Suivant notre manière d’envisager. cette famille, elle se compose comme suit : 1e TRIBU. LES HELLÉBORÉES. — HELLEBO- REZÆ Spach. Calice marcescent, ou plus souvent non-persistant ( mais jamais caduc dès l'épanouissement ). Pétales en gé- néral cuculliformes , ou tubuleux , ou bilabiés > OÙ éperonnes. Étamines hypogynes ; anthères adnées , plus ou moins comprimées : connectif filiforme ou li- néaïre. Secrion I. CALTHINÉES. — Calthineæ Spach. Calièe régulier, en général non-persistant : sépales au nombre de 5, ou en nombre imdéfini. Pétales nuls, LOTANIQUE, PHAN, T, VII, 19 290 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou liguliférmes et en nombré indéfini. Etairion à follicules agrégés, ou en nombre défini (uni-sériés ), distincts, uni-valves. Caltha Linn. (Populago Tourn.)— Psychrophila De Cand. ( sub Caltha ). — Thacla Spach. — Trollius Linn. (Gaissenia Rafin. ) Secrion Il. NIGELLINÉES. Nigellineæ Spach. Calice régulier, non-persistant ; sépales 5 , pétaloïdes, onguiculés. Pétales 8, ou rarement jusqu’à 10, hors de symétrie relativement aux sépales ( dans une seule espèce : 5, antéposés), conformes dans la même fleur, bilabiés : lèvre extérieure subcuculliforme, terminée en appendice bifide ou biparti ; capuchon récouvert par la lèvre intérieure, et creusé à sa base d’une fovéole nectarifère. Péricarpe capsulaire-lo- culicide , ou à follicules uni-sériés, verticillés, uri- valves. Garidella Linn. — Ærobathos De Cand. — Nigella Tourn. — Wigellastrum Mæœnch. Secrion III. HELLÉBORINÉES. — //elleborineæ Spach. Calice non-persistant, ou marcescent, régulier ; sépa- les au nombre de à (accidentellement6), pétaloïdes, ou foliacés. Pétales en nombre indéfini ( quelquefois en même nombre que les sépales, mais hors de sy- métrie ), tubuleux , non-éperonnés, conformes dans la même fleur, en général subbilabiés. Follicules 1-sériés, distincts, verticillés (au nombre de 3 à 6), uni-valves. Helleborus Linn. — £ranthis Salisb. (Kællea Biria. Robertia Mérat. ) — Coptis Salisb. (Chrysa Rafin. ) il FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 991 Srcriox IV. ISOPYRINÉES. — Isopyrineæ Spach. Calice régulier, non-persistant ; sépales 5, pétaloïdes. Pétales en même nombre que les sépales , inter- posés , bilabiés, ou cuculliformes , conformes dans la même fleur. Follicules uni-sériés (accidentelle- ment solitaires), verticillés (en général 3 à 5), uni- ou bi-valves, distincts, ou cohérents par la base. Tsopyräm (Linn.) Reichb. — ZLeptopyrum Reichb. — Enemion Rafin. — Aquilegia Linn. Secrion V. ACONITINÉES. — /conitineæ Spach. Calice irrégulier, pétaloïde, en général non-persistaiit ; sépales à ( 3 extérieurs, 2 intérieurs ), dissembla- bles : le supérieur redressé ou ascendant, plus grand, soit en forme de casque non-éperonné, soit à lame plane ou cuculliforme, prolongée postérieurement en éperon tubuleux ; les 2 latéraux ( intérieurs ) ho- rizontaux ; les 2? inférieurs déclinés. Pétales soit au nombre de ? {conformes dans la même fleur et insérés devant le sépale supérieur), cucuiliformes- unilabiés, ou subspathulés, éperonnés, distincts, ou soudés par le bord intérieur; soit au nombre de 4 (dissemblables , insérés deux devant le sépale su- périeur, et les deux autres chacun devant l’un des sépales latéraux), dont les 2 inférieurs à lame plane ou presque plane, non-éperonnée. Follicules soli- taires, ou uni-sériés ( verticillés 3 à 6), distincts, uni-valves. Delphinastrum Spach. — Staphysagriaæ Spach. — Phlédinium Spach. — Delphinium (Linn.) Spach. — Aconitella& Spach. — Æconitum Linn. 292 CLASSE DES POLYCARPÎQUES, II: TRIBU. LES ACTÉARIÉES. — ACTÆARIEÆ Spach. Calice caduc dès l'épanouissement. Pétales nuls, ou planes , ou cymbiformes , caducs avec les étamines (plus tard que les sépales). Etamines hypogynes ; an- thères adnées , comprimées : connectif filiforme ou li- néaire. Hydrastis Linn. ( Warneria Mill.) — Actæa ( Linn. ) Fisch. et Mey. — Cimicifuga Linn. — Actinospora Fisch. et Mey. — Botrophis Rafin. (Macrotys Rafin. ) IIIe TRIBU. LES PÉONIÉES. — PÆONIEZÆ Spach. Calice marcescent. Pétales planes. Étamines lisérées sur un disque périgyne ; anthères innées , tétragones, qua- drisulquées , arquées ou contournées après l'anthèse ; connectif inapparent. Pæonia Linn. GENRE ANOMALE. Anthères monothèques, transversalement bivalves. Xanthorrhiza L’hérit. (Zanthorrhiza Marsh. } le TRIBU. LES HELLÉBORÉES. — HELLEBO- REÆ Spach. Calice marcescent, ou plus souvent non-persistant ( ja- mais caduc dès l'épanouissement ). Pétales en géneral cuculliformes ; ou tubuleux , ou bilabiés , ou éperonnes. Étamines hypogynes ; anthères adnées , plus ou moins comprimées : connectif filiforme ou linéaire. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 9295 Secrion I. CALTHINÉES. — Culthineæ Spach. Calice régulier , en général non-persistant. Sépales au nombre de 5, ou en nombre indéfini. Etairion à fol- licules agrégés, ou en nombre défini et uni-sériés, distincts, uni-valves. Genre CALTHA. — Caltha Linn. Sépales 5, pétaloïdes, non-persistants. Pétales nuls. Éta- mines nombreuses : filets filiformes-spathulés ; anthères oblongues. Ovaires 5 à 10, uni-sériés, multi-ovulés. Styles courts, obtus. Etairion de 5 à 10 follicules subcoriaces, comprimés , réticulés, corniculés, non-stipités, carénés au bord postérieur , polyspermes , étalés en étoile. Graines bi- sériées, assez grosses, lisses, ovoides, cylindriques, à chalaze développée en grosse caroncule charnue ; embryon allongé, à cotylédons écartés. Herbes vivaces. Racine fasciculée. Tiges feuillées, or- dinairement rameuses. Feuilles profondément échancrées à la base, indivisées : les radicales longuement pétiolées ; les caulinaires à pétiole graduellement plus court, ac- compagné d’une stipule oppositifoliée , membraneuse, en- gainante. Pédoncules solitaires ou géminés, terminaux, uniflores, dressés, nus. Sépales d’un jaune vif, inon- guiculés, étalés durant l'épanouissement , plus longs que les étamines. Étamines jaunes. Ovaires dressés, non-sti- pités, comprimés bilatéralement. Styles grêles, garnis antérieurement de deux bourrelets stigmatiques longitudi- naux. Follicules oblongs, persistants. Graines luisantes : caroncule adnée, rougeâtre, obtuse , aussi grosse que la graine, prolongée en raphé large et plat; embryon blan- châtre, à peu près 2 fois plus court que le périsperme : ra- dicule cylindrique, pointue ; cotylédons oblongs, obtus, un peu écartés. Ce genre renferme six ou sept espèces, dont voici la plus remarquable : 294 CLASSE DES POLYCARPÎQUES. Carrua commun. — Caltha palustris Lion, — Flor. Dan. tab. 668. — Curt. Flor. Lond. 1 , tab. 40. — Engl. Bot. tab. 506. — Schk. Handb. tab. 154. — Svensk Bot. tab. 200. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 116, fig. 4.— Populago palustris Scopol. — Caltha radicans Forst. in Trans. Lino. Soc. v. 8, p. 821, tab. 17. — Caltha parviflora Mill. Dict. (var, ) Tiges ascendantes, ou radicantes à la base, ordinairement dichotomes. Feuilles cordiformes, ou cordiformes-orbiculaires , ou réniformes, ou hastiformes-triangulaires , obtuses , eu poin- tues, crénelées , ou sinuolées-dentées, ou sinuolées. Sépales el- hptiques , ou elliptiques-oblongs, ou obovales, très-obtus, x à 2 fois plus longs que les étamines. Pistil déborde par les anthe- res. Follicules courtement corniculés. Plante très-glabre, ordinairement pluricaule, haute de *Z pied à 2 pieds. Racine composée de longues fibres fasciculées, blan- châtres, cylindracées , grêles, simples , ou peu rameuses. Tiges tantôt plusieurs fois bifurquées et pluriflores, tantôt bifurquées seulement vers leur sommet et pauciflores , blanchätres, ou rou- geâtres, obscurément anguleuses , nues jusqu'a la première bi- furcation. Feuilles minces, succulentes, d’un vert gai : les radi- cales larges de 2 à 6 pouces, à pétiole atteignant jusqu’à 14 pied de long ; les caulinaires et les raméaires graduellement plus petites. Pédoncules fistuleux, sillonnés, longs de 1 pouce à 6 pouces, ordinairement géminés. Fleurs larges de ‘/; pouce à 11, pouce, d’un jaune vif. Étairion de 5 à 10 follicules longs d'environ 6 lignes, 10-15-spermes. Graines d’un brun de Chà- taigne, longues de 1 ligne ou un peu plus. Gette espèce, nommée vulgairement Populage , ou Souci d’eau, habite l'Europe, ainsi que le nord de l’Asie et de l’Amé- rique. Elle est commune, en France, dans les prés marécageux et aux bords des ruisseaux. Sa floraison dure depuis avril jusqu’en juin. On en cultive dans les jardins une variété très-élégante , à fleurs doubles. Toute la plante, à l’état frais, est légèrement âcre ; aussi le bétail ne la mange-t-il qu’étant pressé par la faim, En Allemagne et dans le nord de l’Europe, on mange les bou- tons de fleurs , confits au vinaigre , en guise de Cäpres. 4 tie » RE FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 295 Genre THACLA. — Thacla (4) Spach. Sépales 5, pétaloïdes, non-persistants. Pétales nuls. Eta- mines 20 à 30 : filets filiformes, comprimés ; anthères ellip- tiques, échancrées. Ovaires nombreux, agrégés, multi-ovu- lés, subtrigones. Styles très-courts, coniques; obtus. Etairion d'environ 15 à 20 follicules agrégés , petits, presque mem- braneux, lisses, non-stipités, subtrigones, comprimés bila- téralement, immarginés, écarénés, submutiques, polysper- mes. Graines très-petites, alternes-bisériées , ovoides , ou subglobuleuses, ponctuécs, non-caronculées : embryon mi- nime, à cotylédons écartés. Herbe vivace. Tiges flottantes ou radicantes, dichotomes. Feuilles subpeltées, bilobées à la base, suborbiculaires ( à bords très-entiers, ou crénelés, ou subsinuolés ), longaemert pétiolées ; pétiole accompagné d'une stipule oppositifoliée, membraneuse, engainante. Pédoncules terminaux, géminés, uniflores, nus, dressés. Fleurs petites, blanchätres. Eta- mines presque aussi longues que les sépales. Ovaires pluri- sériés, non-stipités, subfalciformes, comprimés bilatérale- ment, subtrigones. Styles dressés, garnis antérieurement de deux bourrelets papilieux. Étairion subglobuleux, sem- blable à celui d’une Renoncule : follicules connivents, un peu arqués, obliquement oblongs, courtement apiculés par le style. Graines non-luisantes : raphé filiforme ; radicule cylindrique, pointue; cotylédons minces, très-courts , ar- rondis. Nous ne connaissons d'autre espèce que la suivante : Tuacza Fausse-Ficaire. — Thacla ficarioides Spach. — Caltha natans Pallas. It. — Gmel. Flor. Sibir. 4, p. 192, tab. 82. Plante glabre , atteignant plusieurs pieds de long. Tiges gré- les, feuillées de même que les rameaux. Feuilles réniformes, ou (1) Anagramme de Calha. 296 CLASSE DES POLYCARPIQUES. cordiformes-orbiculaires, arrondies au sommet, larges de :/, pouce à 1 pouce, minces : lobes basilaires plus ou moins divergents, arrondis , ou subtriangulaires ; pétiole très-grèle, long de 1 pouce à 2 pouces. Pédoncules longs de 1 pouce à 2 pouces. Fleurs lar- ges d'environ 3 lignes. Follicules brunâtres , longs à peine de 3 lignes. Graines d’un brun de Châtaigne, du volume de celles du Coquelicot. Cette plante croît dans la Sibérie orientale. Genre TROLLIUS. — Trollius Linn. Sépales 5 à 20 (en général plus de 5), pétaloïdes, non- persistants. Pétales 5 à 20, liguliformes, onguiculés, fovéo- lés à la base. Étamines nombreuses : filets filiformes, un peu épaissis au sommet; anthères linéaires-oblongues , sub- apiculées. Ovaires pluri-sériés, agrégés, comprimés, multi- ovulés. Styles subulés, recourbés au sommet, Etairion à follicules nombreux (par exception 8 à 12), agrégés, char- tacés, transversalement striés, non-stipités, comprimés bi- latéralement, subtrigones, corniculés, polyspermes, con- nivents, carénés au bord postérieur. Graines bisériées, lisses , ellipsoïdes , ou ovoïdes, ou oblongues, cylindriques, carénées d’un côté par le raphé; embryon minime, obcor- diforme , à cotylédons écartés. Herbes vivaces. Racine fibreuse. Tiges simples ou ra- meuses, uni- ou pluri-flores, feuillées. Feuilles palmatipar- ties, non-stipulées : les radicales et les caulinaires inférieures pétiolées ; les supérieures subsessiles ; pétiole élargi à la base en gaine membraneuse aux bords. Pédoncules terminaux , solitaires, uniflores, nus, dressés. Sépales jaunes ou de cou- leur orange, grands, inonguiculés, plus longs que les éta- mines, pendant l'épanouissement étalés, ou plus ou moins connivents. Pétales planes ou concaves, quelquefois un peu charnas, plus longs ou plus courts que les étamines. Ré- ceptacle annulaire, tronqué. Étamines plurisériées, jaunes; anthères après l’anthèse linéaires-falciformes ; connectif li- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 297 néaire , plus large que le filet. Styles connivents ou diver- gents, papilleux antérieurement. Follicules courts, oblongs, connivents, plus ou moins longuement corniculés par le style. Graines petites, noires, luisantes, obtuses aux 2 bouts; cotylédons minces, courts, arrondis ; radicule conique, ob- tuse. Les Trollius sont remarquables par l’élégance de leurs fleurs, semblables à celles de la Renoncule des fleuristes ; mais d’ailleurs ces plantes, à l’état frais, sont âcres et vé- néneuses. On connaît 4 ou 5 espèces, dont voici les plus remarquables : A. Sépales au nombre de 11 à 20. Pétales ( à peu près en même nombre que les sépales) planes, presque aussi longs ou plus longs que les étamines. Pistil à ovaires très-nvm- breux. a) Pétales dressés, un peu charnus , à peu près aussi longs que les filets des étamines. Sépales (excepté les 5 ou 5 extérieurs) conni- vents en forme de globe. Trozzius n’Eurore. — Trollius europœus Linn. — Engl. Bot. tab. 28. — Flor. Dan. tab. 133.— Svensk Bot. tab. 383. — Herb. de l’Amat. tab. 69. — Hayn. Arzn. [, tab. 12. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 118, fig. 5. — Schk. Haadb. tab. 153. — Trollius altissimus, Trollius medius et Trollius minimus Wender. — Trollius humilis Crantz. — Trollius napellifolius Rœp. Tige uni-ou pluri-ilore. Sépales très-obtus : les extérieurs ovales ou ovales-orbiculaires, presque étalés ; les intérieurs sub- orbiculaires , ou obovales, ou elliptiques, 2 à 3 fois plus longs que les ctamines. Pétales linéaires ou linéaires-spathulés, obtus , 2 à 4 fois plus longs que l’onglet. Styles divergents ou conni- vents , aussi longs que les ovaires ou plus courts. Plante très-glabre, uni-ou pauci-caule, haute de quelques pouces à 3 pieds. Tige grêle, dressée, cylindrique, fistuleuse, tantôt simple et uniflore, tantôt plus on moins rameuse; ra- vi 4 ” r h RL st À à‘: 1! 1 298 CLASSE DES POLYCARPIQUES. meaux grêles, dressés, médiocrement feuillés, en général uni- flores. Feuilles d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle et lui- santes en dessous, fermes , 5-parties ( excepté les caulinaires et raméaires supérieures, lesquelles sont ordinairement 3-parties ou 3-fides ) ou profondément 5-fides : segments sessiles ou comme pétiolulés, en contour cunéiformes ou rhomboïdaux , plus ou moins profondément divisés en deux ou trois lanières égales ou inégales, pointues , laciniées, ou incisées-dentées ; feuilles radi- cales larges de ‘/, pouce à ‘/, pied, à pétiole long de 2 pouces à 1 pied ; feuilles caulinaires en général moins larges , graduel- lement plus petites. Pédoncules longs de 2 à 8 pouces, gréles, fistuleux. Fleurs d’un jaune vif (les sépales extérieurs en géné- ral verdâtres en dessous ). Sépales longs de ‘/, pouce à 1 pouce. Styles tantôt subhorizontaux, tantôt presque dressés, tantôt ascendants et connivents, aussi longs que les ovaires ou jusqu’à 3 fois plus courts. Follicules longs de 3 à 4 lignes, d’un brun noïrâtre, convexes des deux côtés, plus ou moins longuement cor- niculés, Graines longues à peine de 1 ligne. Cette espèce croit en Europe, dans les prairies humides des montagnes et des Alpes. On la cultive dans les parterres. Elle fleurit en mai et juin. b) Pétales connivents ( presque en forme de globe), pétaloides, À à 2 fois plus longs que les étamines. Sépales tous étalés. Trozrius DE Sisérie. — Trollius asiatieus Linn. — Bot. Mag. tab. 235. — Herb. de l’Amat. tab. 88. — Jaume Saint- Hil. Flore et Pom. Franç. tab. 184, fig. a. Tige 1-4-flore. Sépales très-obtus : les extérieurs oboyales, ou ovales-orbiculaires ; les intérieurs elliptiques-ohovales ou oblongs-chovales, à peine plus longs que les pétales. Pétales oblongs-spathulés ou lancéolés-spathulés , obtus, larges, beau- coup plus longs que l’onglet. Styles presque dressés, de moitié plus longs que les ovaires. Plante tout à fait semblable au Trollius europœus, par le port et le feuillage. Fleurs larges de 1 pouce à 1 */, pouce, d’un Jaune orange, ou moins souvent d’un jaune de citron. Follicules FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 299 semblables à ceux de l'espèce précédente, mais plus longuement corniculés. Graines longues de 1 ligne ou un peu plus. Cette espèce, indigène en Sibérie, se cultive comme plante d'ornement. Elle fleurit en mai et juin. B. Sepales au nombre de 5 à 10. Pétales (à peu près en même nombre ,que les sépales ) un peu charnus, concaves, sie nt 2 à 3 fois plus courts que les étamines. Pistil de 8 à 15 ovaires. Trozuus D'AMÉRIQUE. — Trollius americanus Mublenb. — Loddig. Bot. Cab. tab. 56. — Jaume Sant-Hil. Flor. et Pom. Franc. tah. 184, fig. b. — Bot. Mag. tab. 1988. — Trollius laxus Pursh , Flor. Amer. Sept. — Gaissenia verna Rafin. Tige 1-4-flore. Sépales lanccolés-oblongs , ou lancéolés-ellip- tiques, ou ovales-lancéolés, ou ovales, obtus , ou pointus , 1 à 2 fois plus longs que les étamines , tous étalés. Pétales cunéifor- mes-oblongs, obtus. Styles rectilignes , dressés, de moitié plus courts que les ovaires. Plante semblable au Trollius europœus, tant par le port que par le feuillage. Fleurs larges de 8 à 15 lignes, d’un jaune pâle lavé de vert. Cette espèce, indigène aux États-Unis , se cultive, quelquefois comme plante d'ornement; mais elle est moius élégante que les deux précédentes. Elle fleurit en mai et juin. Secrion !l, NIGELLINÉES. — Nigellineæ Spach. Calice régulier , pétaloïde , non-persistant ; sépales au nombre de 5, onguiculés. Pétales au nombre de 8 (hors de symétrie relativement aux sépales; dans les Garidella seulement au nombre de 5 et en général antéposés ), conformes dans la mème fleur, hilabiés : 500 CLASSE DES LOL FA PIQUES lèvre extérieure subcuculliforme, terminée en ap- pendice bifide ou biparti; capuchon recouvert par la lèvre intérieure , et creusé à sa base d’une fovéole nectarifere. Péricarpe capsulaire-loculicide, ou à follicules unisériés, verticillés, uni-valves. Genre GARIDELLA. — Garidella Linn. Sépales 5, subonguiculés , cuculliformes , inégaux: 3 ex- térieurs, plus petits, pointus ; 2 intérieurs , plus grands, obtus. Pétales 5, opposés aux sépales , longuement ongui- culés ; onglet dressé ; lèvre extérieure profondément fendue en 2 lanières divergentes, infléchies au sommet ; lèvre in- térieure petite, ciliée, très-entière. Réceptacle presque plane. Disque petit, annulaire , crénelé. Étamines 40 à 40 : les 5 extérieures (alternes avec les pétales) plus grandes. Ovaire 2- ou 5-coque, 2- ou 5-céphale , 2-ou 5-loculaire ; loges pluri-ovulées ; ovules bisériés dans chaque loge, atta- chés à un placentaire central. Styles 2 ou 5, courts, onci- nés. Capsule 2- ou 3-coque , 2- ou 5-céphale , 3-ou 5-locu- laire , 2- ou 5-valve, chartacée, lisse; coques tétraspermes, cymbiformes, apiculées, légèrement carénées au dos; valves didymes. Graines ovoïides, obtuses, trièdres, bisériées, transversalement rugueuses ; embryon minime, à cotylé- dons un peu écartés. Herbes annuelles. Tige feuillée , paniculée ; rameaux nus ou presque nus. Feuilles à folioles ou segments filiformes : les inférieures et les radicales bipennées, pétiolées; les su- périeures filiformes ou trifides , sessiles. Pédoncules conti- nus, terminaux, solitaires, uniflores , nus, raides , toujours dressés. Fleurs petites, bleuâtres. Sépales carénés au dos. Pétales à onglet filiforme ; lèvre extérieure cuculliforme au-dessous du milieu et munie d’une fovéole nectarifère basilaire : capuchon cilié de poils claviformes; lèvre inté- rieure petite, recouvrant le capuchon de l'autre lèvre, ci- liée de poils filiformes. Anthères minimes, suborbiculaires, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 501 jaunes. Ovaire à coques obscurément pentagones, arrondies à la base, non-stipitées, acuminées. Ovules horizontaux. Capsule petite , ovale-globuleuse : endocarpe luisant, adhé- rent; valves persistantes après la déhiscence. Graines assez grosses, remplissant les loges, brunâtres ; radicule subhé- misphérique , apiculée; cotylédons elliptiques , minces, ob- tus , presque aussi longs que la radicule. Ce genre, propre à la région méditerranéenne, se com- pose de deux espèces, d’un intérêt d’ailleurs purement scien- tifique. Genre ÉROBATHOS. —. Ærobathos (1) De Cand. Sépales 5, égaux, planes, onguiculés. Pétales (2) 8, courtement onguiculés : onglet décliné ; lame redressée : lèvre extérieure plus grande, à 2 appendices flabelliformes, réfléchis, connivents, calleux (antérieurement) à leur base; lèvre intérieure petite, ovale, bombée , érigée, terminée en courte languette obtuse. Réceptacle, disque et étamines comme dans les Nigella. Ovaire 5-6-loculaire (ordinaire- ment 5-loculaire), 3-6-sulqué, ou ésulqué, 3-6-céphale ; placentaires soudés en axe central assez gros; loges multi- ovulées ; cloisons bipartibles ; endocarpe se détachant après la floraison et formant (dans chaque loge) une sorte de coque pelliculaire interne. Ovules bisériés dans chaque loge. Styles 3-6, grêles, subulés au sommet, ancipités, contournés en spirale. Capsule ovoïde ou subglobuleuse, vésiculeuse, un peu déprimée, 3-6-loculaire (chaque loge divisée en deux compartiments inégaux, par la pellicule endocarpienne), polysperme, 3-6-céphale, ou 3-6-cuspidée, 3-6-valve au (1) Ce mot signifie grotte d’amour ; c'est par erreur typographique qu’on lit dans la plupart des ouvrages Ærobatos. (2) Dans les fleurs doubles , telles qu'on les rencontre le plus souvent sur la plante cultivée, les pétales sont en nombre indéfini , non géniculés ni bilabiés , à lame plane et plus ou moins profondément fendue en trois lanières tantôt indivisées, tantôt laciniées. 502 CLASSE DES POLYCARPIQUES. sommet, soit ésulquée et obscurément 3-6-gone, soit à 5 à 6 sillons et à autant de larges côtes plus ou moins saillantes ; côtes ou angles légèrement carénés. Graines trièdres, trans- versalement rugueuses, bisériées : embryon assez gros, à cotylédons connivents. Herbes annuelles. Tige anguleuse, fistuleuse , feuillue. Feuilles bipennées : les inférieures pétiolées ; les autres ses- siles ; folioles linéaires, ou sétacées, ou découpées eti lanières très-étroites. Pédoncules continus, terminaux, solitaires, uuiflores, raides, toujours dressés, garnis immédiatement au-dessous de la fleur d’une collerette de 5 à 8 feuilles sem- blables aux autres feuilles, mais en général plus grandes. Fleurs grandes. Sépales (en nombre indéfini dans les fleurs doubles) d’un bleu pâle, ou d’un blanc lavé de bleu, acu- minés-cuspidés , carénés au dos. Pétales panachés de vert et de bleu, petits : lèvre intérieure et capuchon de Ja lèvre extérieure ciliolés ; appendices de la lèvre extérieure à peu près aussi lougs que le capuchon, poilus , tronqués au som- met, munis à leur base d’une grosse glande verdâtre. Éta- mines 2- ou 5-sériées dans chaque faisceau, Anthères mu- cronulées , ou submutiques , d’un jaune verdâtre. Ovules horizontaux, immédiatement superposés, de couleur jaune, Styles comprimés bilatéralement , plus ou moins recourbés après la floraison , finalement rectilignes et plus ou moïns divergents : bord antérieur garni d’un bourrelet stigmatique marginiforme. Capsule presque membraneuse, grosse, bouf- fie, comme stipitée par le réceptacle, d’ailleurs arrondie aux deux bouts, 5-G-cuspidée par les styles (devenus infra- äpicilaires), persistant après la déhiscence, Graines noires, non-luisantes, assez grosses, ovoïdes , obtuses aux 2 bouts. Embryon jaunâtre, cylindracé, 4 fois plus court que le périsperme ; radicule cylindrique, pointue; cotylédons el- liptiques, obtus , foliacés, aussi longs que la radicule. | Ce genre se compose des deux espèces suivantes : Érorarnos ne Damas, — Erobathos damascenum Spach, — Migella damascena Linn. — Bot. Mag. tab. 22. — Sibth. si AE Led ON ‘. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 903 et Smith, Flor. Græc. tab. 509. — Blackw. Herb. tab. 558.— Hayn. Arzn. Gew. fase. 6, tab. 45. — Schk. Handb. tab. 146. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 48. — Nigella cœrulea Lamk. Flor. Franç. — Nigella involucrata Mœnch, Meth. Tige cannelée. Folioles ou lanières des folioles linéaires-fili- formes, ou sétacées , acérécs. Anthères mucronulées, Capsule lisse, ésulquée , obscurément 3-G-gone. Plante haute de ‘/; pied à 2 pieds, en général très-glabre. Tige dressée, fortement striée et cannelée, raide, gréle, tantôt paniculée dès la base , tantôt peu rameuse ou presque simple. Rameaux érigés où presque crigés, en général allongés, souvent paniculés. Feuilles d’un vert foncé : les inférieures longues de 1 pouce à 3 pouces; les supérieures plus petites ; folioles sou- vent bi-ou tri-fides : celles des feuilles inférieures plus larges et moins longues. Feuilles involucrales longues de 1 :/, pouce à 3 pouces, ascendantes, un peu conniventes , à lanières sétacées. Pédoncules à l’époque de la floraison en général courts, puis at- teignant jusqu’à 3 pouces de long. Fleurs larges de ‘/; pouce à 1 !/2 pouce. Sépales ovales, courtement cuspidés, verdâtres au sommet, réticulés en dessous {de veines vertes), quelquefois denticulés aux bords ; onglet verdâtre, 3 à 4 fois plus court que la lame. Pétales à peu près aussi longs que les onglets des sépales ; lèvre intérieure bleuâtre , aussi longue que le capuchon de la lèvre extérieure ; lèvre extérieure d’un jaune verdâtre, Étamines en général débordées par les styles. Capsule ovoïde ou subglobuleuse , en général rougeâtre avant la maturité, or- dipairement 5-loculaire, du volume d’une petite tête de Pavot. Graines longues de 1 ‘2 ligne, d’un noir très-foncé. Cette plante, si commune dans les jardins, et à laquelle la col- Jerette élégante qui accompagne ses fleurs a fait donner le nom de Cheveux de Vénus, est indigène dans l’Europe australe, ainsi qu’en Orient et dans le nord de l’Afrique. Elle fleurit en été. Ses graines ont une saveur aromatique très-agréable; aussi s’en sert-on quelquefois aux mêmes usages que des graines de la Nigelle cultivée ou Toute-épice. 504 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ÉROPATHOS TRAPU, — ÆÉrobathos coarctatum Spach. — Nigella coarctata Gmel. Flor. Bad. in adn. Cette plante , quoique très-voisine de l’espèce précédente, pa- raît cependant être suffisamment distincte comme espèce. Sa tige , obscurément anguleuse et nullement cannelée, ne produit que des ramules tres-courts, uniflores, et apprimés, ce qui donne à la plante un port trapu particulier. Les feuilles ( même les su- périeures et les ramulaires ) ont des folioles à segments plus lar- ges et plus courts. Les anthères sont couronnées d’un petit ma- melon obtus. Enfin, la capsule est profondément sillonnée et offre de larges côtes très-saillantes. Tous ces caractères se re- produisent constamment par les semis. Les fleurs et les graines ne different pas de celles de l’espèce précédente. La patrie de cette plante est inconnue, On la cultive fréquem- ment dans les parterres, sous le nom de Nigelle naine, ou Ni- gelle trapue. Genre NIGELLA. — Nigella Tourn. Sépales 5 , égaux, planes , onguiculés. Pétales 8, courte- ment onguiculés : onglet décliné; lame redressée; lèvre extérieure grande , profondément fendue en deux lanières cuspidées, réfractées ; lèvre intérieure petite , indivisée , cuspidée , érigée. Réceptacle annulaire, tronqué, recouvert d’un disque à 8 côtes obliques. Étamines 5-5-sériées, dis- posées en 8 faisceaux alternes avec les pétales ; filets fili- formes ; anthères elliptiques , mucronées, ou subapiculées. Ovaire soit à 5-5 coques cohérentes jusqu’au milieu par leur bord antérieur, soit 5-19-loculaire, 5-12-costé, 5-12- céphale ; loges ou coques multi-ovulées; ovulesuni- ou bi-sé- riés , ovoides. Styles longs, filiformes , contournés. Capsule polysperme, soit de 5 à 5 coques cohérentes jusque vers leur milieu et déhiscentes par la suture antérieure (sans rupture de la cohérence latérale), soit 5-12-loculaire, 5-12-costée, 542-céphale, 5-12-valve; follicules ou côtes rostrés , caré- nés au dos. Graines uni- ou bi-sériées , trièdres , lisses, ou FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 505 chagrinées, ou transversalement rugueuses ; embryon petit, à cotylédons un peu écartés. Herbes annuelles. Tiges anguleuses, fistuleuses, pani- culées, feuillues. Feuilles bipennées : les inférieures pé- tiolées ; les supérieures sessiles ; folioles linéaires, ou fili- formes , ou découpées en lanières très-étroites. Pédoncules continus, terminaux , solitaires, uniflores, nus, raides, toujours dressés. Fleurs bleuâtres, ou violettes, ou jau- nâtres : les supérieures (plus précoces) grandes; les infé- rieures (naissant de courts ramules axillaires, développés après la floraison des rameaux primaires) plus petites, quel- quefois oligandres. Sépales ascendants ou étalés, 5-7T-nervés, réticulés en dessous. Pétales plus courts que les étami- nes, insérés à la base des côtes du disque : lèvre exté- rieure bombée , à lanières plus ou moins divergentes, gib- beuses (comme glanduleuses) antérieurement à leur base. Étamines de chaque faisceau subalternes , insérées sur une ligne subspiralée ; filets dressés pendant l’anthèse, puis étalés ; anthères jaunes ou violettes. Ovaire à côtes très-sail- lantes, séparées par des sillons correspondants aux placen- taires ; placentaires soudés en axe central fongueux et assez gros, Styles dressés ou recourbés, obtus, bordés de deux minces bourrelets stigmatiques. Ovules horizontaux , im- médiatement superposés. Capsule comme stipitée par le ré- ceptacle , d’ailleurs arrondie à la base, subturbinée, ou campaniforme , ou cylindracée, subcoriace, ou fragile, persistant après la déhiscence. Graines brunes, ou mar- brées, ou uoirâtres, ou jaunätres , ovoides , assez grosses ; embryon subcylindracé , blanc ; cotylédons minces, subor- biculaires, 5 fois plus courts que la radicule. Ce genre se compose des trois espèces suivantes : Secriox I. NIGELLARIA Spach. Sépales longuement onguiculés. Pétales à lèvre extérieure courtement bifide (à lanières peu divergentes), débor- dée par l’appendice de la lèvre intérieure. Capsule à 3-5 BOTANIQUE, PHAN, T. VII, 20 k d 506 CLASSE DES POLYCARPIQUES. follicules cohérents ‘jusqu’au milieu, libres au-dessus, lisses, subcoriaces, subtrigones, comprimés bilatérale- ment, tricarénés au dos, déhiscents antérieurement du sommet à la base. NiceLLAa Des cnamprs. — Nigella arvensis Linn. — Bull. Herb. tab. 126.—Sibth. et Smith , Flor. Græc. tab. 5192. — Schk. Handb. tab. 146. — Hayn. Arzn. fasc. 6, tab. 17. — Nigella divaricata De Cand. Syst. et Prodr. — Deless. Ie. Sel. 1, tab. 46. — Nigella fœniculacea De Cand. Syst. et Prodr. — Nigella agrestis Presl, Del. Prag. Rameaux plus ou moins divariqués. Sépales ovales, ou ovales- elliptiques, ou ovales-orbiculaires , courtement acuminés, triner- vés, étalés, bleuâtres. Pétales panachés de jaune, de violet et de bleu : lèvre intérieure ovale-lancéolée, terminée en longue languette filiforme obtuse; lèvre extérieure à lanières ovales- lancéolées, terminées en courte languette linéaire élargie au sommet. Étamines plus longues que les onglets des sépales ; an- thères ( d’un jaune verdätre) longuement mucronées. Capsule lisse, comme turbinée : follicules divergents au sommet, lon- guement rostrés. Graines (noirätres ) chagrinées, bisérices. Pjante haute de 5 à 15 pouces, en général très-glabre ex- cepté vers la base. Racine grêle, pivotante , rameuse inférieure- ment. Tige grêle, dressée , feuillée , en général rameuse dès sa base. Rameaux paniculés et feuillés, ou simples et presque nus. Feuilles d’un vert foncé, un peu luisantes : les inférieures lon- gues de 1 pouce à 3 pouces ; les supérieures graduellement plus petites : folioles filiformes ou presque sétacées, celles des feuilles inférieures souvent trifides. Pédoncules longs de '/: pouce à 4 pouces. Fleurs larges de 12 à 18 lignes. Sépales d’un bleu pâle, réticulés de veines verdâtres : onglet blanchâtre, linéaire, à peu près aussi long que la lame. Pétales à peu près aussi longs que les onglets des sépales : onglet blanchâtre ; lèvre intérieure bleuâtre; lèvre extérieure d’un jaune verdâtre, marquée de 4 bandes transversales violettes. Filets des étamines jaunâtres. Styles débordant les étamines, à l’époque de la floraison plas FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 507 ou moins recourbés, puis rectilignes. Capsule longue de 8 à 12 lignes : coques acuminées au sommet et terminées par un appendice grêle, long d'environ 8 lignes. Cette espèce, nommée vulgairement MNielle sauvage, et Poivrette sauvage , est commune dans les champs, en France et dans toute l’Europe plus méridionale. Elle fleurit depuis le mois de juin jusqu’en automne. Ses graines, qui passent pour apéritives et emménagogues, -ont une saveur aromatique; on les emploie quelquefois en guise d'épices. D’ailleurs la plante mé- rite d’être cultivee dans les parterres. Secrion II. EUNIGELLA Spach. Sépales courtement onguiculés. Pétales à lèvre extérieure profondément bifide (à lanières divergentes), non-dé- bordée par l’appendice de la lèvre intérieure. Capsule 5-12-loculaire, 5-12-sulquée, 5-12-costée, 5-12-céphale, plus ou moins profondément loculicide 5-19-valve ; côtes uni-carénées au dos. A. Ovaire 8-12-loculaire, 8-12-èdre, profondément sillonne ; ovules superposés en une seule série ( dans chaque loge ). Capsule polycéphale , campaniforme , déprimée au som- met , subcoriace, à côtes très-saiilantes, comprimées-bila- téralement, fortement carénées et muriquées au dos. Graines unisériées dans chaque loge, lisses. Nicezza D'Espane. — Nigella hispanica Linn. — Bot. Mag. tab. 1265. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 354. Sépales ovales-rhomboïdaux , 5-ou 7-nervés, subacuminés, ou obtus, étalés, bleuâtres. Pétales panachés de blanc, de bleu et de violet : lèvre extcrieure à lanières ovales, terminées en languette linéatre , obtuse, infléchie aa sommet ; lèvre intérieure ovale-lancéolée, convexe , terminée en languette linéaire-subu- lée. Étamines presque aussi longues que les sépales; anthères . . 008 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ( d’un violet noirâtre ) mucronulées. Capsule lisse excepté aux carènes et aux bords libres des coques. Plante haute de ‘/2 pied à 1 /: pied, en général très-glabre. Racine grêle, pivotante, rameuse. Tige dressée, grêle, en gé- néral rameuse dès la base, feuillue, Rameaux ascendants ou presque dressés, simples, ou peu rameux, plus ou moins feuillés. Feuilles un peu luisantes, d’un vert foncé : les inférieures lon- gues de r pouce à 3 pouces ; les supérieures graduellement plus petites ; folioles linéaires ou sublinéaires, souvent trifides. Pé- doncules tantôt très-courts, tantôt atteignant jusqu’à 2 pouces de long. Fleurs larges de 12 à 18 lignes. Sépales d’un bleu violet en dessus, d’un bleu pâle et réticulés de vert en dessous. Pé- tales 3 fois plus courts que les étamines, Filets d’un bleu violet, à peu près aussi longs que le pistil. Pistil violet à l’époque de Ja floraison ; ovaire papilleux. Styles peu ou point recourbés , après la FREE plus ou moins divergents. Capsule longue de 1 pouce à r pouce, à pointes (styles) longues de 3 à G lignes. Graines longues à peine de 1 ligne, marbrées de noir et de jaune. Gette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs, croît dans la région méditerranéenne, en Europe de même qu’en Orient et en Afrique. Elle fleurit en été. On la cultive souvent comme plante de parterre. Ses graines ont une saveur aroma- tique. B. Ovaire 5-6-loculaire, 3-6-gone , 3-6-sulque ; ovules super- posés en deux séries dans chaque loge. Capsule turbinée ou ovale, à peine déprimée, 5-G-cuspidée, acéphale, 5-6- édre , mince, fragile, à angles à peine carénés. Graines bisériées dans chaque loge, rugueuses transversalement. Niceza currivé.— Nigella sativa Linn.—Sibth. et Smith , Flor. Græc. tab. 5rr.—Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franç. tab. 353. — Hayn. Arzn. Gew. fase. 5 , tab. 16. — Mill. Ic. tab. 187, fig. 1. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 187, fig. 2. — Mi- gella cretica Pharmac. — Nigella indica Roxb. Sépales ovales, ou elliptiques, acuminés, mucronulés, tri- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 309 nervés, ascendants, blanchâtres, ou bleuâtres. Pétales panachés de bleu , de vert, de blanc et de violet : lèvre extérieure à la- nières ovales-rhomboïdales, terminées en languette linéaire, ob- tuse, gibbeuse au sommet; lèvre intérieure ovale-lancéolée, plane, terminée en longue languette linéaire. Étamines presque aussi longues que les sépales : anthères verdâtres, mamelonnées au sommet. Capsule lisse ou parsemée de glandules. Plante haute de 3 pouces à 2 pieds, en général pubérule. Ra- cine rameuse ou fibrilleuse , grêle, pivotante. Tige gréle, dres- sée, feuillue, tantôt presque simple et pauciflore, tantôt paniculée soit dès sa base, soit dans sa partie supérieure. Rameaux raides, érigés, tantôt feuillus et panicalés , tantôt simples ou presque simples et médiocrement feuillés ou presque nus. Feuilles d’un vert gai : les inférieures longues de 1 pouce à 3 pouces ; les su- périeures graduellement plus petites ; folioles ou lanières sub- linéaires (plus larges et plus courtes que dans les deux espèces précédentes ). Pédoncules en général courts à l’époque de la flo- raison, puis atteignant jusqu’à 3 ou 4 pouces de long. Fleurs larges de '/, pouce à 1 pouce. Sépales blancs ou d’un bleu pâle, réticulés en dessous de veines vertes, ordinairement verts au som- met : onglet 2 fois plus court que la lame. Pétales un peu plus longs que les onglets des sépales : lanières de la lèvre extérieure bleues ou d’un blanc lavé de bleu , avec une bande transversale violette ; capuchon verdâtre; lèvre intérieure bleuâtre. Étamines 3-5-sériées dans chaque faisceau, tantôt débordées par les styles, tantôt débordantes. Ovaire gros , cylindrique , parsemé de glan- dules diaphanes granuliformes. Styles en général plus ou moins recourbés après la floraison, finalement dressés ou presquedressés. Capsule longue de 4 à 8 lignes, couronnée ua peu au-dessous du sommet par les styles longs de 4 à G lignes. Graines jaunes ou noires , assez grosses, longues de 1 ligne ou un peu plus, à an- gles très-tranchants. Cette espèce, connue sous les noms de Nielle, Toute-épice, Cumin noir, etc., croît dans les champs de l'Europe méridio- nale, de même qu’en Orient et dans le nord de l’Afrique. Ses graines ont une saveur aromatique un peu brülante , ce qui les 210 CLASSE DES POLYCARPIQUES. fait employer , surtout en Orient, en guise d'épices; dans l’an- cicnne thérapeutique elles passaient pour incisives, apéritives et emménagogues. La plante se cultive en grand dans l'Inde , en Arabie, en Orient, en Russie et dans quelques parties de l’Al- lemagne. Genre NIGELLASTRUM. — Nigellastrum Mœnch. Sépales > , égaux, cuculliformes-spathulés, onguiculés. Pétales 8 à 10, courtement onguiculés : lèvre extérieure bifide ; lèvre intérieure petite, indivisée, obtuse, beaucoup plus courte que l’extérieure. Réceptacle très-court. Disque peu apparent, sans côtes ni sillons. Étamines pauci-sériées ou uni-sériées (seulement 3 à 10 dans les fleurs inférieures), non-fasciculées ; filets filiformes ; anthères elliptiques , mu- cronulées, Ovaires 3 à 10, multi-ovulés, libres au moins à partir du milicu, plus bas soudés par leur bord antérieur en axe central cylindrique, Ovules comprimés, marginés, unisériés. Styles grêles , tétragones, pointus, un peu tortil- lés , finalement plus ou moins recourbés, Capsule de 3 à 10 follicules chartacés , polyspermes, aplatis, longuement ros- trés, marginés et tricarénés au bord postérieur, submargi- nés et canaliculés au bord antérieur, cohérents par la base ou jusque vers leur milieu, déhiscents par le bord antérieur du sommet jusqu’à la base ( sans rupture de l’adhérence la- térale), Graines imbriquées sur un seul rang , suborbicu- laires, lenticulaires, lisses, bordées d’une large aile mem- braneuse; embryon minime, à cotylédous un peu écartés. Herbes annuelles. Tiges anguleuses, fistuleuses, feuillues. Feuilles bipeunées : les inférieures pétiolées; les supérieures sessiles ; folioles linéaires , ou filiformes , ou découpées en lanières linéaires. Pédoncules continus, solitaires, uniflores, nus, raides, terminaux, toujours dressés. Fleurs jaunes : les supérieures (plus précoces) assez grandes, polyandres ; les inférieures (naissant de courts ramules axillaires, déve- loppés après la floraison des rameaux primaires) beaucoup plus petites oligandres. Sépales mucronés, carénés au FAMILLE DES HELLÉBORACÉES,. 52h dos. Étamines (dès le commencement de la floraison) plus courtes que le pistil. Ovaires comprimés bilatéralement, arrondis à la base, acuminés, cohérents soit seulement vers la base de l’angle interne, soit jusque vers le milieu. Styles bordés tout le long de leur angle antérieur de deux bourre- lets stigmatiques très-minces et érosés. Ovules horizontaux. Capsule persistant après la déhiscence : follicules érigés ou plus ou moins divergents, finement striés transversalement, légèrement arqués aux deux bords; endocarpe adhérent, luisant ; appendice (style) rectiligne ou plus ou moins re- courbé. Graines brunes , non-luisantes, presque aussi larges que les follicules , très-finement ponctuces à un fort gros- sissement ; aile échancrée au sommet ; raphé imperceptible. Embryon subclaviforme : cotylédons minces, elliptiques, obtus , de moitié plus courts que la radicule ; radicule api- culée. Ce genre renferme 2 ou 5 espèces dont voici la plus re- marquable : NicezLasraum D’Ontent.— Nigellastrum orientale Mœnch, Metb. — Nigella orientalis Linn. — Bot. Mag. tab. 1264. Sépales un peu plus longs que les étamines. Pétales de moitié à & fois plus courts que les sépales : lèvre extérieure subrhom- boïdale, poilue, profondément bifide, à lanières pointues, paral- lèles. Capsule de 3 à 10 follicules soudés jusque vers leur mi- lieu, glabres, lisses, un peu divergents vers leur sommet, termi- nés en longue pointe subrectiligne. Plante en genéral très-glabre et unicaule, haute de quelques pouces à 1 pied. Racine grêle, pivotante, fibrilleuse. Tige raide, dressée, effilée, tantôt presque simple et pauciflore, tantôt pani- culée et pluriflore. Rameaux érigés ou peu divergents. Feuilles d’un vert gai (à folioles ou xlanières obtuses ou pointues , très- étroites , plus ou moins allongées) : les inférieures longues de 2 à 4 pouces ; les supérieures graduellement plus petites. Pédon- cules à l’époque de la floraison très-courts, puis atteignant jus- qu'à 2 pouces de long. Sépaies d’un jaune de citron, longs de 3 Lie * 512 CLASSE DES POLYCARPIQUES. à 6 lignes. Pétales d’un jaune vif, avec une bande (transversale) de couleur pourpre sur le milieu de la lèvre externe. Filets blan- châtres. Anthères jaunes, à peu près 3 fois plus courtes que les filets. Follicules longs de 10 à 15 lignes , larges d’environ 4 li- gnes, oblongs , acuminés , terminés en pointe longue de 8 à 12 lignes. Graines larges d’environ 3 lignes (y compris le rebord ). Cette espèce, indigène en Syrie, dans l’Asie mineure, et en Géorgie, se cultive quelquefois comme plante de parterre. Ses graines ont une saveur légèrement aromatique. Secrion III. HELLÉBORINÉES., — //elleborineæ Spach. Calice non-persistant, ou marcescent, régulier ; sépales au nombre de à (accidentellement 6 à 8), pétaloïdes, ou foliacés. Pétales en nombre indéfini (quelquefois en même nombre que les sépales, mais hors de sy- métrie ), tubuleux, non-éperonnés , conformes dans la même fleur, en général subbilabiés. Follicules unisériés, distincts, uni-valves, verticillés au nom- bre de 3 à 12. Genre ELLÉBORE. — elleborus Linn. Sépales 5, herbacés, ou pétaloïdes, persistants , accres- cents, inonguiculés. Pétales 5 à 20 , ascendants , ou redres- sés, tubuleux, à orifice obliquement tronqué ou subbilabié. Étamines nombreuses, conniventes durant l’anthèse, puis divergentes ou réfléchies; filets fliformes ou linéaires-lan- céolés; anthères suborbiculaires ou elliptiques, échancrées ‘aux 2 bouts. Ovaires 5 à 12, subcylindriques, connivents, multi-ovulés. Ovules alternes-bisériés, sabimbriqués. Styles obtus et papilleux au sommet, trigones, grèles. Étairion de 5 à 10 follicules subcoriaces, non-stipités, comprimés, mar- ginés, transversalement veineux, rostrés, univalves, po- Ivspermes : bord antérieur canaliculé; bord postérieur ca- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 513 réné. Graines alternes-bisériées, grosses, cylindriques, oblongues , un peu rugueuses , strophiolées, ou non-stro- phiolées; embryon minnne, obcordiforme, à cotylédons écartés. Herbes vivaces, soit acaules, soit à tiges subdichotomes ou paniculées. Feuilles coriaces ou subcoriaces ( du moins les inférieures), non-stipulées : les radicales {persistantes ou subpersistantes) pédalées, ou digitées-trifoliolées , lon- guement pétiolées ; les caulinaires inférieures conformes aux radicales, mais moins longuement pétiolées, ou à pé- tiole réduit à une large gaine semi-amplexicaule ; les supé- rieures bractéiformes ou paucifoliolées, Pédoncules termi- naux, ou terminaux et axillaires ou oppositifoliés, solitaires, uniflores, nus, ou bractéolés, inclinés au sommet. Fleurs odorantes ou fétides, nutantes. Sépales blancs, ou roses, ou violets, ou livides, ou verts, larges, veineux , planes, ou légèrement bombés, après la floraison toujours ver- dâtres, durant l’épanouissement soit connivents en forme de cloche, ou presque en forme de boule, soit presque éta- lés. Pétales d’un jaune verdâtre, nectarifères au fond, plus courts que les étamines : onglet filiforme, plus court que le tube, horizontal ; tube à orifice regardant le centre de la fleur, obliquement tronqué et érosé, ou à deux lèvres dont l’intérieurè est très-courte et en général bilobée. Éta- mines au nombre de 40 à environ 100, plus courtes que les sépales. Filets blanchâtres. Anthères d’un jaune pâle ou verdâtre, latéralement déhiscentes , ou subextrorses : con- nectif filiforme, inapparent postérieurement. Réceptacle assez gros , conique, tronqué au sommet. Ovaires subcylin- driques, un peu arqués en avant, acuminés , uni-carénés au dos, canaliculés antérieurement. Styles plus ou moins di- vergents, longs, quelquefois recourbés au sommet. Étairion comme stipité par le réceptacie : follicules érigés ou plus ou moins divergents, assez grands, suboblongs, brusque- ment rostrés par le style, subrectilignes au bord postérieur, curvilignes au bord antérieur, persistant après la déhis- 514 CLASSE DES POLYCARPIQUES. cence. Graines noires ou brunes, luisantes : raphé margini- forme , soit nu, soit garni dans toute sa longueur d’une strophiole blanchâtre , mince, en forme de crête élargie au sommet, linéaire-spathulée; embryon blanchätre : radi- cule conique, pointue; cotylédons minces , très-courts , ar- rondis. La racine des Ellébores est âcre et amère; appliquée fraiche sur la peau, elle ne tarde pas à y produire l'effet des vésicatoires; prise à l’intérieur, elle agit en drastique violent , et, à forte dose, elle devient un poison mortel. Le genre ne renferme que les quatre espèces que nous allons décrire. Section 1. CHIONORHODON Spach. Plante acaule, Hampe 1-5-flore , garnie à sa base de quel- ques écailles membraneuses, et vers son sommet de plu- sieurs bractées sessiles. Feuilles radicales coriaces, persis- tantes , pédalées : pétiole cylindrique, à peine canaliculé, Sépales blancs au commencement de la floraison, puis roses, enfin verts. Pétales bilabiés, à orifice hiant, Ovaires au nombre de 6 à 12. Ecziépore noir. —/elleborus niger Linn. — Blackw. Herb. tab. 506 et 507.—Jacq. Flor. Austr. tab. 201.—Bull. Herb. tab. 33.—Bot. Mag. tab. 8.—Swect, Brit. Flor. Gard. ser. 2, tab. 186. — Hayn. Arzn. Gew. 1, tab. 7 et 8. — Helleborus altifolius Reichb. Flor. Germ. Exc. (var.) Feuilles 3-1 1-foliolées : folioles penniveinées , non-réticulées , lancéolées-oblongues, ou lancéolées-obovales , ou cunéiformes- oblongues , subobtuses, mucronulées , dentelées depuis le som- met jusque vers le milieu : les basilaires subsessiles ou confluen- tes, les autres pétiolulées. Bractées ovales, du elliptiques, ou obovales , très-entières, Sépales (pendant l'épanouissement presque étalés ) elliptiques, ou ovales-elliptiques, ou suborbicu- laires, très-obtus, 3 à 4 fois plus longs que les étamines. Pétales (10 à 20) ascendants, obconiques : lèvre intérieure dentiforme, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 319 courbée en avant ; lèvre extérieure grande, arrondie, dressce, Filets filiformes. Anthères elliptiques, latéralement déhiscentes. Styles divergents, recourbés , à peu près aussi longs que les ovaires. Plante touflue , très-glabre. Rhizome court, épais, noirätre, polycéphale, rameux, garni de longues et fortes fibres. Bour- geons écailleux , souterrains, produisant chacun une hampe et une ou deux feuilles. Feuilles (toutes radicales) persistant pendant près d’une année : les adultes larges de 5 à 10 pouces; pétiole-commun grêle, dressé, bi-auriculé à la base, souvent marbré de rouge, plein, long de 3 à ro pouces ; folioles longues de 2 à 6 pouces , larges de ‘/, pouce à 2 pouces , luisantes et lisses aux 2 faces, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle et un peu glauque en dessous , tantôt horizontales , tantôt plus ou moins verticales ; côte médiane très-saillante et carénée en des- sous , inapparente en dessus. Hampe haute de 5 à 8 pouces (en général plus courte que les feuilles), ‘dressée, cylindrique, pleine , assez grosse, tantôt très-simple et uniflore, tantôt bifur- quée vers son milieu (ou plus haut) et 2-ou 3-flore, blanchätre, ou plus souvent marbrée de blanc et de rouge, garnie (étant uni- flore) vers son sommet de deux bractées alternes , ou (étant 2-ou 3-flore) garnie d’une bractée à la bifurcation, et en outre , sur chaque pédoncule, de deux bractées plus petites. Écailles basi- laires spathacées , membraneuses, quelquefois bilobées et mu- cronées. Bractées foliacées, persistantes, d’un vert lavé de rouge : l'inférieure, lorsque la hampe est rameusce, naviculaire, carénée, souvent trilobée au sommet ; les autres planes ou presque planes, très-entières. Fleurs légèrement odorantes, lors de l’anthèse lar- ges de 1 * pouce à 2 "/, pouces. Sépales atteignant finalement jusqu’à 2 pouces de long, marqués d’une tache basilaire de cou- leur verte. Pétales longs de 5 à 4 lignes , jaunes vers leur som- met : onglet filiforme , 3 à 4 fois plus court que le tube ; lèvre extérieure très-entière ou érosée; lèvre intérieure souvent échancrée. Étamines un peu pius longues que les ovaires : filets filiformes, blancbâtres, divergents après l’anthèse mais non réfléchis; anthères d’un jaune pâle. Styles de couleur rose, 316 CLASSE DES POLYCARPIQUES. arqués en arrière. (Le fruit, à ce qu'il paraît, ne parvient ja- mais à maturité, sous le climat de Paris ; nous l’avons cherché tout aussi inutilement dans les herbiers. } Cette espèce, si fréquemment cultivée dans les parterres et connue sous le nom de Rose de Noël, croît spontanément dans les bois des montagnes de l’Europe australe, et probablement aussi dans l’Asie-Mineure. Sa floraison dure depuis le mois de novembre jusqu’au printemps ; toutefois elle est interrompue par les froids rigoureux. La racine de YÉllébore noir, administrée avec la circonspec- tion nécessaire , a quelquefois été employée avec succès dans les aliénations mentales, les hydropisies et autres maladies désespé- rées ; on la vante aussi comme anthelmintique et emménagogue. Cette racine entrait autrefois dans plusieurs compositions phar- maceutiques ; mais de nos jours, on la considère en général comme un remède dangereux auquel on n’a guère recours, si ce n’est dans l’art vétérinaire. Secriox II. HELLEBORASTRUM Spach. Rhizome rampant. Tiges annuelles, une ou plusieurs fois bifurquées, feuillées aux bifurcations, nues inférieure- ment. Feuilles finalement subcoriaces : les radicales sub- persistantes , pédalées , à pétiole cylindrique (à peine ca- naliculé en dessus); les caulinaires inférieures pédalées, à pétiole foliacé; les supérieures et les raméaires digitées ou palmatiparties, subsessiles. Sépales verts, ou d’un violet livide, ou panachés de vert et de violet. Pétales bilabiés, à gorge close. Ovaires au nombre de 5 à 6. Graines non-strophiolées, mais à raphé formant une crête très-saillante. EcLépore orriciNaL. — Helleborus officinalis Spach. — à : À sÉPALES vERTS (viridiflorus). — Helleborus viridis Lion, — Jacq. Flor. Austr. tab. 106.—Engl. Bot. tab. 200. — Curt. Flor. Lond. fase. 6, tab. 54. — Blackw. Herb. tab. 509 et 510. — Hayn. Arzn 1, fig. 9. — Schk. Hardb. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 017 tab. 154. — Helleborus dumetorum Kit. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 109. — /Zelleborus pallidus Host, Flor. Austr.—Helleborus laxus Host, 1. c. — ÆZelleborus odorus Kit. — Roch. Bann. tab. 10, fig. 24. —ÆHelleborus Bocconi Tenor. — Æelleborus multifidus Visian. — Helleborus an- gustifolius Host. =. Helleborus graveolens Host. — $ : À sSÉPALES vIOLATRES ( atrorubens ).—Helleborus atro- rubens Wald. et Kit. Plant. Rar. Hung. tab. 291. — Hel- leborus purpurascens Wald. et Kit. 1. c. tab. ror. — Bot. Mag. tab. 370. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 142. — Helleborus atropurpureus Schult. — Helle- borus cupreus Host. — Helleborus intermedius Host. — Helleborus orientatis Desfont. Coroll. tab. 45. Tiges 2-ou pluri-flores. Feuilles radicales 9-15-foliolées ; feuilles caulinaires inférieures 3-9-foliolées ; feuilles supérieures 3-ou 5-parties, ou trifides. Folioles lancéolées ou lancéolées-oblon- gues, ou lancéolées-elliptiques, ou cunéiformes-oblongues, poin- tues , ou acuminées , réticulées , également ou inégalement den- telées (en général du sommet jusqu’au dessous du milieu) : les terminales sessiles ou subsessiles (quelquefois confluentes par paires) ; les latérales plus où moins confluentes. Sépales ovales, ou obovales , ou elliptiques , ou elliptiques-oblongs ,. ou cunéi- formes-orbiculaires , tres-obtus, ou rarement subacuminés, de moitié à 2 fois plus longs que les étamines , pendant l’épanouis- sement connivents en forme de cloche. Pétales (10 à 20) campa- nulés ou turbinés , ascendants, comprimés : lèvres conniventes, involutées. Filets filiformes. Anthères elliptiques , latéralement déhiscentes. Styles divergents, plus longs que les ovaires. Folli- cules obliquement ovales, largement marginés au dos. Plante tantôt très-glabre , tantôt plus ox moins pubérule, haute de quelques pouces à 2 pieds. Rhizome court, rameux, noirâtre, de la grosseur d’ua doigt, garni de longues fibres sub- fasciculées, Tiges dressées , cylindriques , pleines, plus précoces que les nouvelles feuilles radicales, en général 3-7-flores, moins souvent soit pluriflores, soit 1-ou 2-flores, tantôt indivisées 518 CLASSE DES POLYCÂRPIQUES. presque jusqu’au sommet, tantôt bifurquées dès au-dessous du milieu , garnies à la base de quelques écailles spathacées , puis nues jusqu’à la première ramification. Rameaux soit très-simples et diphyiles vers leur sommet, soit eux-mêmes une ou plusieurs fois bifurqués et garnis d’une feuille à l’origine de chaque rami- fication. Feuilles de grandeur très-variable : les radicales ( sou- vent persistant jusqu’au printemps suivant) larges de 3 pouces à 1 ?/, pied, à pétiole long de 2 pouces à 1 pied ; les caulinaires graduellement plus petites; les inférieures quelquefois larges de ‘/; pied. Folioles tantôt glabres aux 2 faces, tantôt glabres en dessus et pubérules en dessous, verticales, ou horizontales, ou re- courbées, souvent pliées en carène, d’un vert foncé, rugueuses et un peu luisantes en dessus, d’un vert pâle et très-luisantes en des- sous, longues de 1 pouce à 8 pouces : dentelures plus ou moins rapprochées, égales ou inégales, très-entières ou denticulées, pointues ou obtuses. Pédoncules terminaux ou subterminaux , courts, assez grêles, glabres, ou pubérules. Fleurs odorantes, larges de r pouce à 2 ‘/: pouces. Pétales d’un jaune verdâtre, 1 à 3 fois plus courts que les étamines : onglet filiforme , 3 fois plus court que le tube ; lèvres tantôt arrondies et très-entières , tantôt subhilobées où échancrées, inégales : l'extérieure plus grande. Filets verdâtres. Anthères d’un jaune pâle. Follicules longs de 8 à 15 lignes, glabres, terminés en pointe longue d'en- viron 6 lignes. Graines d’un brun noirâtre, longues de 2 lignes. Cette espèce croit dans les bois des montagnes de presque toute l’Europe , ainsi qu'en Orient. Ses fleurs, qui paraissent en mars et en avril , ont une odeur assez agréable , analogue à celle des fruits de Cassis; la variété violette se cultive comme plante d'agrément. La racine a les mêmes propriétés que celle de V'El- lébore noir, et les Musulmans l’emploient fréquemment comme remède drastique. L’Ellébore qui jouissait d’une si grande célébrité dans la thé- rapeutique des anciens , comme un remède très-efficace contre les aliénations mentales, est ou l'Æelleborus officinalis, ou l’Helleborus niger , ou peut-être confondait-on les deux espèces dans l’emploi médical, Quoi qu’il en soit, l'Helleborus orientalis FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 519 décrit et figuré par Desfontaines , plante que ce botaniste a con- pure p » P q sidérée , à l'exemple de Tournefort , comme étant le véritable Ellébore des anciens ; ne diffère aucunement de l’Helleborus officinalis. - Secrion III. GRIPHOPUS Spach. Rhizome pivotant. Tiges bisannuelles, simples et très-feuil- lues inférieurement (c’est-à-dire sur la partie développée la première année), plus haut paniculées, feuillées. Feuilles inférieures ( c’est-à-dire celles qui garnissent les jeunes tiges) coriaces, persistantes, digitées, ou pédalées, longuement pétiolées : pétiole semi-cylindrique , creusé en gouttière en dessus; feuilles suivantes digitées, à pé- tiole plus court et foliacé ; feuilles caulinaires supérieures et feuilles raméaires très-entières, ou à peine lobées au sommet. Sépales verts ou d’un jaune livide. Pétales obli- quement tronqués au sommet. Ovaires au nombre de 3 à G. Graines à raphé garni d’une strophiole linéaire- spathulée, élargie vers le hile. A. Feuilles inférieures pédalées. Pétales au nombre de 5 (hors de symétrie avec les sépales), à peine onguicules, ascendants, cylindracés , élargis seulement au sommet : bord de l’orifice érosé. Étamines divergentes après l’an- thèse. Filets linéaires-lancéoles. Anthères suborbiculaires, subextrorses. Ovaires 3 ou 4. — Sépales lors de l'épa- nouissement connivenis presque en forme de boule : les 3 intérieurs panachés de rouge-livide. Ezrxsore FrÉrinE. — Helleborus fœtidus Linn. — Blackw. Herb. tab. 57. — Bull. Herb. tab. 71. — Eng]. Bot. tab. 615. — Hayn. Arzn. I, tab. 10. Feuilles très-glabres : les inférieures 7-1 1-foliolées ; les sui- vantes 3-5-foliolées ; les supéricures ovales ou ovales lancéolées, acuminées ; folioles étroites , lancéolées , acérées, dentelées, non- réticulées. Sépales de moitié plus longs que les étamines : les 2 220 CLASSE DES POLYCABPIQUES. extérieurs elliptiques ou suborbiculaires ; les 3 intérieurs cunéi- formes-elliptiques ou cunéiformes-orbiculaires, souvent tronqués au sommet. Ovaires pubérules. Styles recourbés au sommet. Fol- licules obliquement ovales, plus longs que leur bec. Plante haute de r pied à 3 pieds. Rhizome noirâtre, subfusi- forme, polycéphale, couvert de longues fibres rameuses. Tiges assez grosses, cylindriques, raides, dressées, pleines, multiflores. Rameaux paniculés ou subdichotomes , un peu divergents, nus inférieurement , souvent pubérules au sommet. Feuilles inférieu- res larges de 4 à 8 pouces : pétiole long de 3 à 6 pouces , sou- vent horizontal ; folioles longues de 1 pouce à 8 pouces (les laté- rales plus petites que les terminales et en général confluentes deux à deux ou trois à trois), d’un vert foncé et un peu luisantes en dessus, d’un vert pâle et tres-luisantes en dessous, tantôt ses- siles, tantôt courtement pétiolulées ; dentelures plus ou moins rapprochées et inclinées, acérées , ou mucronées. Feuilles supé- rieures semi-amplexicaules : celles qui naissent à la base des pre- mières ramifications en général à 3 ou 5 folioles plus ou moins grandes ; les autres très-entières ou à peine lobées, d’un vert jaunâtre, subcoriaces, longues de 1 pouce à 3 pouces. Pédon- cules axillaires ( ou oppositifoliés, ou dichotoméaires ) et ter- minaux , plus ou moins allongés, grêles, ordinairement pubé- rules, tantôt nus, tantôt dibractéolés au sommet. Sépales longs d’environ 6 lignes. Pétales longs d'environ 3 lignes, très-grêles, d’un jaune verdâtre , à orifice béant. Étamines débordées par les styles. Anthères d’un jaune pâle. Follicules longs de 6 à 9 li- gnes , terminés en pointe raide longue d’environ 3 lignes. Grai- nes brunes, longues de 2 lignes ou un peu plus : strophiole blanchätre. Cette espèce, nommée vulgairement Pied de griffon, est commune en France et dans les contrées plus méridionales de l'Europe. Elle croit de préférence dans les localités arides et découvertes , surtout dans les terrains calcaires. Elle fleurit au printemps dans le nord de la France , et dès l’automne dans les climats plus doux. La plante participe aux propriétés drasti- ques communes aux autres Ellébores , et toutes ses parties ex- * FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 321 halent une odeur nauséabonde. La décoction des feuilles fraîches ainsi que la poudre-des feuilles sèches, à petite dose , ont été re- commandées par plusieurs médecins célèbres comme un excellent vermifuge. On s’en sert aussi dans l’art vétérinaire, et pour la destruction de la vermine. B. Feuilles inférieures digitées-trifoliolées. Pétales 10 à 20, onguicules , résupinés, obconiques , échancres. Étamines réfléchies après l’anthése : filets filiformes ; anthères sub- orbiculaires , latéralement déhiscentes. Ovaires 3 à 6. — Sépales lors de l'épanouissement presque étalés, d’un vert livide. Errésore Livipe. — Helleborus lividus Hort. Kew.— Bot. Mag. tab. 52. — Moris, Flor. Sard. 1, tab. 3. — Helleborus trifolius Mall. Dict. ( non Linn.) — Helleborus argutifolius Vivian. Folioles lancéolées, ou lancéolces-elliptiques , ou lancéolées- oblongues , ou ovales, ou ovales-lancéolées, ou oblongues- lancéolées , acuminées , sinuolées-denticulées ( rarement très- entières ), réticulées, très-glabres : les latérales en général très-inéquilatérales. Feuilles supérieures oblongues, ou oblon- gues-spathulées, ou oblongues-obovales, acuminées. Sépales suborbiculaires ou elliptiques, très-obtus, à peu près de moitié plus longs que les étamines. Styles plus longs que les ovaires , dressés, un peu recourbés au sommet. Plante très-glabre, haute de ‘/, pied à 3 pieds. Tige cylindri- que , raide, pleine, assez grosse , dressée , multiflore. Rameaux grêles , nus inférieurement, tantôt presque simples et pauciflo- res, tantôt paniculés et pluriflores. Feuilles inférieures atteignant jusqu’à un pjed de large : pétiole vertical ou subvertical, ferme, long de 3 ”. ; folioles ( subisomètres sur la même feuille) longues de 3 à 6 pouces, larges de :/, pouce à 3 pouces, d’un vert glauque (surtout en dessous), luisantes, tantôt courtement pétiolulées , tantôt sessiles, tantôt confluentes : dentelures raides, piquantes , plus ou moins profondes, tantôt égales, tantôt in- BOTANIQUE, PHAN»s T, VII. 24 322 CLASSE DES POLYCAPPIQUES. égales. Feuilles caulinaires supérieures et feuilles raméaires lon- gues de 1 pouce à 2 pouces, subcoriaces, d’un vert pâle ou jau- nâtre. Pédoncules subterminaux, ou axillaires (quelquefois op- positifoliés ou dichotoméaires) et terminaux , longs de 6 lignes à 2 pouces, grêles, tantôt nus, tantôt dibractéolés au sommet. Fleurs larges de 1 ‘/, pouce à 2 pouces , légèrement odorantes. Sépales extérieurs plus larges mais plus courts que les intérieurs. Pétales verdâtres, 1 à 2 fois plus courts que les étarnines. Éta- mines longuement débordéés par les styles : filets blanchâtres ; anthères d’un jaune pâle. Graines noires, longues de 2 lignes ou un peu plus. Cette espèce croît en Corse et en Sardaigne. Elle mérite d’être cultivée dans les jardins, à cause de la beauté de son feuillage. Sa floraison commence à la fin de l'automne et se continue ( si la température le permet ) jusqu’au printemps. Genre ÉRANTHIS. — £ranthis Salisb. Sépales 5 à 8, pétaloïdes, non-persistants , subonguicu- lés. Pétales 5 à 8, onguiculés, dressés, infondibuliformes, subbilabiés : lèvre interne minime; lèvre externe assez grande. Étamines nombreuses : filets filiformes, élargis au sommet ; anthères cordiformes-orbiculaires, obtuses. Ovai- res 5 ou 6, 5-10-ovulés, comprimés, stipités; ovules uni- sériés. Styles filiformes, obtus et papilleux au sommet. Etairion de 5 ou G follicules chartacés, transversalement veineux, comprimés, stipités, subfalciformes , acuminés, aristés, carénés aux bords, uni-valves, 5-10 -spermes. Graines unisériées, subglobuleuses, lisses, non-strophiolées : raphé filiforme ; embryon imperceptible. Herbe vivace, à rhizome tuberculiforme, Mjge très-sim- ple, uniflore , aphylle jusqu’au sommet, garnie soit immé- diatement au-dessous de la fleur, soit à l’origine du pédon- cule, d’unecollerette de 2 ou 5 feuilles sessiles, palmatifides, verticillées. Feuilles radicales longuement pétiolées, pal- matiparties, peltées. Fleur pédonculée ou sessile, subcampa- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 325 niforme, Sépales jaunes, plus ou moins connivents pendant l'épanouissement. Pétales très-petits, jaunes, insérés devant les sépales. Étamines plus courtes que les sépales ; anthères jaunes, petites, déhiscentes latéralement. Ovaires et folli- cules verticillés, comprimés bilatéralement : stipes dressés, connivents ; follicules plus ou moins recourbés. Graines non-luisantes, d’un brun roux, assez grosses (1). _ Ce genre ne renferme que les deux espèces dont nousal- lons faire mention. Éranruis pRÉCOCE. — Æranthis hiemalis Salisb. — Helle- borus hiemalis Linn. — Bot. Mag. tab. 3. — Jacq. Flor. Austr. tab. 202. — Bull. Herb.tab-35.— Blackw. Herb. tab. ‘576. — Helleborus monanthos Mœnch, Meth. — Xœllea hie- malis Biria, Diss. — Robertia hiemalis Mérat, Flor. Par. Plante très-glabre , à l’époque de la floraison haute de 2 à 6 pouces, plus tard acquérant jusqu’à r pied de haut. Rhizome du volume d’une Noisette ou rarement plus gros, noirâtre , sublo- buleux , ou irrégulièrement ovoïde, ou allongé , garni à sa par- tie inférieure d’une multitude de longues fibrilles capillaires jaunâtres , en général uni-caule et monophylle, quelquefois di- phylle, rarement bi-caule. Feuilles radicales (plus tardives que la fleur) d’un vert gai, molles, passagères , larges de 1 pouce à 3 pouces, 3-5-ou 7-parties, orbiculaires en leur contour : seg- ments cunéiformes ou cunéiformes-oblongs, plus ou moins pro- fondement 2-ou 3-fides : lanières oblongues ou lincaires-oblon gues, obtuses, mucronulées ; pétiole dressé, un peu comprimé, blanchâtre, grêle, long de r pouce à 4 pouces. Tige grêle, dres- sée , fistuleuse, un peu comprimée, lisse, blanchâtre, Feuilles in - volucrales ( formant une collerctte large de :/, pouce à 3 pouces) de même couleur et de même consistance que les feuilles radicales, profondément 3-ou 5-fides, à segments oblongs ou cunéiformes- oblongs, incisés-dentés au sommet, ou 2-fides, ou 3-fides. Fleur (1) Malgré de longues recherches microscopiques, il nous a été im- possible d’y trouver l'embryon. 024 CLASSE DES POLYCABPIQUES. large de 10 à 15lignes. Sépaleselliptiques, ou oblongs ,ou oblongs- obovales, très-obtus, de moitié plus longs queles étamines. Pétales à peu près de moitié plus courts que les étamines : onglet lincaire- filiforme, à peu près aussi long que le limbe; levre intérieure tron- quée, ou rétuse, ou bilobée; très-courte ; lèÿre extérieure bilobée ou profondément échancrée, ovale, ou elliptique. Pistil un peu plus long que les étamines. Styles dressés, un peu recourbés, plus courts que les ovaires. Follicules longs d'environ 6 lignes , obliquement oblongs , courtement aristés, plus ou moins diver- gents, portés chacun sur un stipe raide, cylindrique, long de près de 3 lignes. Graines du volume de celles de la Moutarde. Cette jolie plante, qui mérite d’être cultivée dans les parterres, croit dans les bois des montagnes , en France, en Italie, en Suisse, en Autriche , et en Croatie. Sa floraison a lieu en février et en mars; ses fruits sont mûrs avant la fin de mai, et dès lors toute la plante se dessèche pour ne reparaître que l’année sui- vante. Énantuis DE SiBÉRIE. — Eranthis sibirica De Cand. Syst. et Prodr. Cette espèce paraît ne différer de la précédente, que par sa fleur plus petite et portée sur un assez long pédoncule , au lieu de naître immédiatement au-dessus de l'insertion des feuilles in- volucrales, Genre COPTIS. — Coptis Salisb. Sépales 4 à G, pétaloïdes, non-persistants. Pétales 5, ou plus , linéaires-cuculliformes. Étamines environ 40 à 50 ; filets filiformes-spathulés ; anthères suborbiculaires. Ovaires 5à12, comprimés, stipités. Styles comprimés, sublinéaires, pointus, dressés, recourbés au sommet. Étairion de 5 à 12 follicules 4-12-spermes, chartacés, longuement stipités, ascendants, comprimés, sublancéolés, cuspidés , innervés, uni-carénés au bordantérieur, bi-carénés au bord postérieur. Graines alternes-bisériées, petites, cylindriques, oblougues, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 595 non-strophiolées, carénées d’un côté par le raphé; embryon minime, obcordiforme, à cotylédons écartés. Herbes vivaces, acaules. Hampes 1-ou 2-flores, brac- téolées vers leur sommet. Feuilles biternées ou trifoliolées, longuement pétiolées. Fleurs petites, blanchâtres. Anthères minimes , plus larges que les filets. Ovaires comprimés bi- latéralement. Ce genre ne renferme que 2 espèces , dont voici la plus remarquable : Copris rrirorioLÉ. — Coptis trifoliata Salisb. Trans. Soc. Linn. v. 8, p. 305. — Bigel. Med. Bot. 1, p. 60, tab. 5. — Loddig. Bot. Cab. tab. 193. — Helleborus trifolius Linn. Amœæp. 2, tab. 4, fig. 18. — Flor. Dan. tab. 566. Plante haute de 3 à 6 pouces, en général très-glabre. Rhizome rampant, presque filforme, fibrilleux, jaune à l’intérieur. Hampes ordinairement solitaires, dressées , filiformes , uniflores , garnies vers leur sommet d’une ou de plusieurs bractéoles subulées. Feuilles trifoliolées, plus courtes que la hampe : pétiole filiforme, plus long que les folioles ; folioles cunéiformes, ou cunéiformes- obovales, ou subflabelliformes, inégalement crénelées (crénelures mucronulées ), ou quelquefois trilobées, subcoriaces, subsessiles. Fleur large de 4 à 5 lignes. Sépales ovales-oblongs, ou lancéo- lés-oblongs, ou lancéolés-elliptiques, obtus, subonguiculés, fine- ment striés. Étamines 1 fois plus courtes que les sépales. Ovaires 5 à 8, à l’époque de la floraison plus courts que les styles. Folli- cules longs à peine de 3 lignes, pointus aux 2 bouts, courtement cuspidés par un style filiforme rectiligne ; stipe filiforme, un peu plus long que les valves. Graines d’un brun de Châtaigne, luisantes , vbtuses aux 2 bouts, longues de :/, ligne. Cette espèce croît dans l'Amérique septentrionale, en Sibérie, et dans les contrées arctiques de l’Europe. Au témoignage du docteur Barton, sa racine, extrémement amère, mais dépour- vue de tout principe vénéneux , est un remède très-usité aux États-Unis contre les aphthes des enfants. Les peuplades sauvages de l'Amérique boréale s’en servent pour teindre en jaune. 326 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ‘ Secrion IV. ISOPYRINÉES. — /sopyrineæ Spach. Calice régulier, non-persistant, pétaloïde ; sépales au nombre de 5. Pétales en même nombre que les sé- pales, interposés , bilabiés, ou cuculliformes, con- formes dans la même fleur. Follicules uni-sériés (ac- cidentellement solitaires }, verticillés (en général au nombre de 3 à 5), uni-ou bi-valves, distincts, ou cohérents par la base. Genre ISOPYRUM. — Zsopyrum (Linn.) Reichb. Sépales 5 ou 6, suboblongs. Pétales 5 ou 6, petits, ovales- naviculaires, stipités , indivisés, fovéolés à la base. Eta- mines environ 90; filets filiformes, épaissis au sommet ; an- thères cordiformes-orbiculaires, obtuses. Ovaires 2 ou 3 (ou solitaires), 4-G-ovulés; ovules opposés-bisériés, Styles filiformes, obtus, oncinés au sommet. Follicules 1-5, com- primés, courtement stipités, subovales , acuminés, rostrés, chartacés, 1-3-spermes. Graines lisses, cylindriques, lagé- niformes, écarénées. Herbe vivace. Racine grumeuse. Tige simple, nue jus- que vers le milieu. Feuilles radicales (subsolitaires) lon- guement pétiolées, biternées, non-stipulées ; feuille cauli- naire inférieure conforme aux radicales, mais à pétiole moins long et muni d’une paire de stipules amplexicaules, adhérentes, membraneuses ; feuilles caulinaires supérieures subsessiles, trifoliolées, ou trifides, stipulées comme la feuille inférieure. Pédoncules axillaires et terminaux, so- litaires, uniflores, filiformes, nus, dressés. Fleurs assez pe- tites, blanches, Anthères minimes, jaunes. Réceptacle conique, petit, tronqué. L’espèce dont nous allons faire mention constitue à elle FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 527 seule le genre. L’Zsopyrum grandiflorum Fisch. , paraît te- nir le milieu entre les genres Zsopyrum et Aquilegia. Isopyrum Faux-Taaricrnum. — Jsopyrum thalictroides Linn. — Jacq. Flor. Austr. tab. 105. Plante en général très-glabre , haute de 4 pouces à 1 pied. Racine stolonifère , composée de tubercules fasciculés, grêles, subfusiformes , fibrilleux inférieurement. Tige en général soli- taire, très-grèle, dressée, lisse. Feuille radicale presque aussi longue que la tige. Folioles cunciformes ou subrhomboïdales, bilobées, ou trilobées , ou plus ou moins profondément 2-ou 3-fides, glauques : les latérales subsessiles ou sessiles; la terminale plus ou moins longuement pétiolulce. Feuilles cau- linaires supérieures ovales et 2-ou 3-lobées ou indivisées, petites. Pédoncules plus longs que les feuilles. Fleurs larges de 8 à 9 lignes. Sépales oblongs, ou obovales-cblongs, obtus, cour- tement onguiculés. Pétales beaucoup plus courtes que les sépales. Étamines à peu près de moitié plus courtes que les sépales. Cette plante croit dans les bois humides, surtout dans les AMpes: 7 Genre LÉPTOPYRUM. — Leptopyrum Reichenb. Sépales 5, ovales, connivents presque en forme de cloche. Pétales 5, très-petits, stipités, infondibuliformes , subbila- biés, nectarifères au fond : lèvre extérieure longue, ovale, indivisée ; lèvre intérieure courte, bilobée. Étamines envi- ron 20, 1- ou 2-sériées ; filets capillaires, aplatis ; anthères réniformes, échancrées. Ovaires 10 à 20, connivents, multi- ovulés. Styles courts, oncinés. Étairion de 7 à 20 follicules caducs, libres dès la base, divergents, chartacés , veineux, comprimés, carénés aux bords, univalves (déhiscents par ja suture antérieure), 5-12-spermes. Graines minimes , ellip- soïdes, réticulées, cylindriques, écarénées, Herbe annuelle , subdichotome, multicaule, très-glabre. Feuilles biternées ou subbiternées : Les radicales longuement 528 CLASSE DES POLYCARMIQUES. pétiolées, à gaine pétiolaire inappendiculée ; les caulinaires subsessiles, stipulées, tantôt alternes, tantôt opposées, tan- tôt verticillées ; stipules petites, membraneuses, adhérentes, subulées. Pédoncules axillaires (ou oppositifoliés, ou dicho- toméaires) et terminaux, tantôt solitaires, tantôt fascicu- lés, filiformes, nus, uniflores , anisomètres, nutants pen- dant la floraison, puis dressés, Fleurs petites. Sépales jaunâtres. Étamines presque aussi longues que les sépales, toutes fertiles ; anthères à connectif filiforme. Ovaires cur- vilignes, comprimés bilatéralement. Ovules opposés-bisé- riés. Styles dressés, filiformes , papilleux antérieurement. Follicules petits, oblongs, un peu arqués, non-stipités, épaissis et indéhiscents à la base. Réceptacle cupuliforme. Disque annulaire, peu apparent. Gynophôre petit, disci- forme. Graines noirâtres , non-luisantes. L'espèce dont nous allons faire mention constitue à elle seule le genre. Lepropyrum Faux-Fumaria. — Leplopyrum fumarioides Reichb. Consp. et Flor. Germ. Excurs. p. 747 (in adnot. sub Isopyro). — Isopyrum fumarioides Linn. — Schk. Handb. 2, tab. 53. — Helleborus fumariæfolius Amm. Ruth. p. 74, Ne 108, tab. 12. Plante glauque, lisse, haute de quelques pouces à 72 pied. Racine grêle, pivotante, fibrilleuse inférieurement. Feuilles sem- blables à celles du Fumaria officinalis : folioles sessiles on pé- tolulées , petites, obtuses, ou moins souvent pointues, cunéi- formes-trilobées , ou cunéiformes-bilobées, ou obliquement obo- vales et incisées-dentées, ou sublinéaires et très-entières. Péuiole des feuilles radicales filiforme, long de 1 pouce à 4 pouces, à pétiolules latéraux en général très-courts. Tiges dressées ou as- cendantes, cylindriques, très-lisses ; tantôt bifurquées seulement au sommet et nues inférieurement, tantôt irrégulièrement di- chotomes et subpaniculées, Pédoncules plus longs que les feuilles (du moins après la floraison). Sépales acuminés, longs à peine de 2 lignes. Follicules longs de 5 à 4 lignes, larges de 1 ligne, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 529 courtement aristés par le style. Graines du volume de celles du Pavot. Cette plante croît en Sibérie. Genre ANCOLIE.— Aquilegia Linn. Sépales 5, pétaloïdes, planes, onguiculés. Pétales 5, comme médifixes, subonguiculés, dressés, à lame indivi- sée, presque plane, prolongée postérieurement en long éperon tubuleux, descendant, calleux et nectarifère à l’ex- trémité. Étamines nombreuses, plurisériées : les 2 séries intérieures stériles; filets anthérifères filiformes, élargis à la base, avant l’anthèse réfléchis au sommet ; filets stériles larges, scarieux, rugueux, ondulés, connivents, apprimés; anthères elliptiques ou suborbiculaires , obtuses. Ovaires 5 (accidentellement 5 ou 4, ou 6 à 9), subtrigones, multi- ovulés ; ovules alternes-bisériés , immédiatement superpo- sés. Styles longs, filiformes, recourbés au sommet. Étairion de 5 (accidentellement moins, ou plus de 5) follicules per- sistants, cohérents par la base, uni-sériés , chartacés, sub- -trigones, aristés, dressés, divergents au sommet, conni- vents inférieurement, polyspermes, tantôt bivalves ou subbivalves, tantôt déhiscents seulement par la suture an- térieure. Graines petites, ovoïdes, subtrigones , Obtuses, lisses, carénées par le raphé. Herbes vivaces. Racine fibreuse. Tiges feuillées, ordi- nairement rameuses. Feuilles non-stipulées : les radicales longuement pétiolées, biternées, ou ternées (folioles lobées, ou incisées, pétiolulées): les caulinaires sessiles, ou sub- sessiles , palmatiparties, ou pédalées, ou trifoliolées, ou biternées. Pédoncules terminaux, solitaires, 1-flores, ou pauciflores : les florifères inclinés au sommet ; les fructifères dressés. Fleurs grandes, renversées, légèrement odorantes. Sépales connivents ou étalés, verdâtres, ou bleus, ou violets, ou roses, ou blancs, ou jaunâtres, ou rouges, ou panachés. Pétales de même couleur que les sépales, plus longs que 330 CLASSE DES POLYCARMQUES. ceux-ci (y compris l'éperon, lequel est ou presque eylin- drique , ou conique à sa base, tantôt rectiligne, tantôt plus ou moins courbé au sommet). Etamines anisomètres : les majeures soit plus longues que les sépales, soit plus courtes ; filets blanchâtres ; anthères jaunes, comprimées. Réceptacle ovale-conique, court, recouvert par un disque laminaire. Gynophore plane, petit. Ovaires non-stipités, convexes au dos, comprimés bilatéralement. Styles dressés, finement papilleux antérieurement presque dès la base. Étairion ayant la forme d’urie capsule à plusieurs coques : follicules non- stipités, contigus presque jusqu’au sommet, cylindracés, acuminés, striés d’une multitude de veinules transversales peû ou point anastomosées , finement carénés aux deux su- tures, déhiscents d’abord du sommet jusqu’à la base par la suture antérieure, puis plus ou moins profondément par la suture dorsale ( déhiscence qui ne s'opère pas toujours). Graines finement ponctuées à un fort grossissement, lui- santes, ou non-luisantes, noires : embryon minime, obcor- diforme (par l’écartement des cotylédons), apiculé : cotylé- dons très-courts. Les Æncolies sont des plantes à la fois un peu âcres et nar- cotiques; toutefois il paraît que ces propriétés vénéneuses ont beaucoup moins d'intensité que celles des Aconits et de plu- sieurs autres Helléboracées. Les fleurs, qui varient beaucoup quant à la forme et la grandeur (tant absolue que relative) de presque toutes leurs parties, sont fort élégantes. Les espèces (portées par plusieurs auteurs à une vingtaine) se réduisent probablement aux trois suivantes : A. Sepales plus longs que les étamines. Lame des pétales à peine aussi longue ou plus courte que les sépales , jamais rétrécie vers la base; appendice en forme de large cornet peu à peu rétréci en éperon plus ou moins infléchi au som- met. Filets stériles non-persistants. Graines luisantes. — Fleurs jamais d'un rouge écarlate: celles de la plante sylvestre en général bleues, ou d’un pourpre violet ; celles FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 551 de la plante cultivée fréquemment roses , ou blanches , ou panachées. Gaïne pétiolaire des feuilles caulinaires lége- rement marginée, inauriculée. ANCOLIE COMMUNE. — Æquilegia vulgaris Spenner, Flor. Friburg. « : À LONGS ÉPerONS ( longicalcarata). — Aquilegia vulgaris Linn. — Engl. Bot. tab. 297. — Flor. Dan. tab. 695. — Blackw. Herb. tab. 409. — Hayn. Arzn. 3, tab. 6. — Gærtn. Fruct. tab. 118. — Æquilegia sibirica Lamk. — — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 47. — Swect, Brit. Flow. Gard: ser. 2, tab. 96. — Æquilegia Garnierana Swect, 1. c. tab. 103. — Æquilegia nigricans Baume. — Aquilegia atrata Koch, Flor. Germ. — Æquilegia alpina Linn. — Allion. Flor. Pedem. tab. 66.—Loddig. Bot. Cab. tab. 657. — Sweet, Brit. Flow. Gard. v. 3, tab. 218. — Deless. Ic. Sel. 1 , tab. 48. — Æquilegia Sternbergii Reichenb. Flor. Germ. Excurs. — Éperon des pétales aussi long que la lame ou plus long. — $ : À courts ÉPERONS ( brevicalcarata).— “quilegia glan- dulosa Fischer. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 53. — Aquilegia pyrenaica Ve Cand. — Aquilegia viscosa De Cand. — Waldst. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 160. — Aquilegia platysepala Reichenb. Flor. Germ. Excurs.— Aquilegia vulgaris G. A. Mey. in Ledeb. Flor. Alt. — Éperon des pétales plus court que la lame. Folioles d’un vert glauque en dessus, très-glauques en des- sous, cunéiformes, ou cunéiformes-orbiculaires, ou subrhom- boïdales, ou flabelliformes , ou réniformes , ou cordiformes-or- biculaires, tantôt plus ou moins profondément 2-ou 3-fides, ou bilobées , ou trilobées ( segments ou lobes arrondis, ou cunéi- formes , ou subrhomboïdaux , ou oblongs, laciniés, ou incisés- dentés, ou crénelés, ou très-entiers), tantôt plus où moins pro- fondément crénelées ou incisées-dentées. Feuilles supérieures in- divisées (souvent très-entières ), ou 3-5-parties (à segments sub- oblongs, ou linéaires, en général très-entiers). Sépales ovales, 532 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou ovales-lancéolés, ou oblongs-lancéolés, ou oblongs, acuminés, ou obtus, étalés. Lame des pétales cunéiforme-elliptique, ou cu- néiforme-oblongue , ou oblongue, ou obovale-oblongue, arrondie ou tronquée au sommet, ou subacuminée , du tiers à une fois plus courte que les sépales, tantôt à peu près aussi longue que l’éperon, tantôt jusqu’à 3 fois plus longue ou plus courte que l’éperon. Étamines tantôt débordées par Les styles , tantôt un peu débordantes. Plante haute de ’/, pied à 3 pieds, tantôt tres-glabre, tantôt plus ou moins pubescente : poils souvent glandulifères, surtout vers l'extrémité des tiges et rameaux. Rhizome pivotant, ra- meux, brunâtre, ordinairement pluri-caule, souvent filandreux au sommet. Tiges grêles, dressées, cylindriques, légèrement striées, fistuleuses, tantôt simples, presque nues, et uni-ou pauci- flores, tantôt paniculées , feuillés et multiflores , souvent rougeä- tres. Pétiole des feuilles radicales long de quelques pouces à r pied, dilaté à sa base en gaïne striée, membraneuse aux bords; folioles larges de ;/: pouce à 3 pouces, en général moins longues que larges, à base arrondie, ou obliquement tronquée , ou sub- cordiforme, tantôt toutes pétiolulées ( pétiolule souvent aussi long que la lame), tantôt toutes sessiles ou subsessiles, tantôt la terminale pétiolulée et les latérales sessiles. Feuilles cau- linaires inférieures en général conformes aux feuilles radicales mais moins longuement pétivlées. Feuilles caulinaires supé- rieures et feuilles raméaires petites , sessiles , ou à pétiole ré- duit à la gaine. Sépales longs de G lignes à 2 pouces. Pétales ( y compris l’appendice) longs de 6 à 18 lignes. Étamines tantôt à peu près aussi longues que la lame des pétales ; tantôt jusqu’à de moitié plus courtes ou plus longues. Filets stériles à peu près aussi longs que les ovaires, lancéolés, ou linéaires-lancéolés, ou lancéolés-linéaires , échancrés, ou mucronés, ou cuspidés, ou acuminés. Ovaires glabres ou cotonneux. Styles glabres, à l'é- poque de la floraison tantôt plus longs que l'ovaire, tantôt à peu près de même longueur. Follicules glabres ou pubérules, plus ou moins longuement aristés par le style, longs de 8 lignes à 1 pouce. Graines longues d'environ 1 ligne. dr dd FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 9300 Cette espèce , connue sous Le nom vulgaire de Gant de Notre- Dame , habite presque toute l'Europe ainsi que la Sibérie. On la trouve communément dans les endroits herbeux des bois, et dans les prairies des montagnes. Elle fleurit en mai et en juin. L’Ancolie commune aune saveur amère un peu nauséabonde ; dans l’ancienne thérapeutique elle passait pour apéritive, diuré- tique, sudorifique , et emménagogue ; mais depuis longtemps la plante , qu’on doit plutôt considérer comme vénéneuse , est hors d'usage en médecine. Tout le monde sait qu’on en cultive, dans les parterres, plusieurs variétés, à fleurs doubles très-élégantes et de couleurs fort variées. L'une des plus remarquables de ces variétés est celle qui, en place de pétales et d’étamines de forme normale , n'offre que des folioles planes et dépourvues d’appen- dice, Cette variété est connue sous le nom d’Ancolie étoilée. Dans une autre variété, dite Ancolie corniculée, les étami- pes sont remplacées par des pétales éperonnés comme ceux du type de l’espèce; quelquefois ces pétales sont renversés, c’est-à- dire que l’éperon , au lieu de regarder le ciel, est dirigé vers le sol. B. Sépales à peine aussi longs que les étamines, ou plus courts. Lame des pétales en général plus longue que les sépales, fortement rétrécie vers la base; appendice en Jorme d’éperon cylindracé, à peine élargi à sa base, peu ou point infléchi au sommet. Filets stériles persis- tants. Graines non-luisantes. — Fleurs verdätres ou d’un pourpre livide. Gaîne pétiolaire des feuilles caulinaires largement bi-auriculee. ANCOLIE BORÉALE, — Aquilegia borealis Spach. — Aquile- gia viridiflora Pallas, Act. Petrop. 1779, p. 260 , tab. 11.— Jacq. Ic. Rar. 1, tab. 102. — Aquilegia flava Lamk. Dict. — Aquilegia atropurpurea Wild. Enum. — Bot. Reg. tab. 922. — Aquilegia dahurica De Cand, Syst. — Aquilegia hybrida 534 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Sims, Bot. Mag. tab. 1221. — Aquilegia speciosa De Cand. Syst. Folioles plus ou moins glauques en dessus, très-glauques en dessous, cunciformes, ou cunéiformes-orhbiculaires, ou subrhom- boïdales , ou flabelliformes , bifides, ou trifides , ou bilobées, ou trilobées ( segments ou lobes arrondis , ou cunéiformes, ou sub- rhomboïdaux , ou oblongs, incisés-dentés , ou lobés, ou créne- lés , ou très-entiers). Feuilles caulinaires en général toutes bi- ternées. Feuilles raméaires trifoliolées ou rarement simples. Sépales ovales, ou ovales-obiongs, ou oblongs, obtus, ou pointus, presque dressés, connivents. Pétales à lame cunéi- forme-orbiculaire, ou flabelliforme, arrondie au sommet, un peu plus courte ou un peu plus longue que les sépales, de moi- tié à une fois plus courte que l’éperon, ou aussi longue que l'éperon. Étamines tantôt débordées par les styles, tantôt dé- bordantes. Plante ayant le même port que l’Ancolie commune ; mais en général plus basse, tantôt glabre, tantôt pubescente, à poils souvent visqueux. Tiges presque simples ou panicuiées , pauci- flores, ou pluriflores. Feuilles caulinaires composées , même lorsque la tige est presque nue. Folioles variables comme celles de l’Ancolie commune. Sépales longs de 4 à 6 lignes. Pétales longs de 6 à 12 lignes (y compris l’appendice ). Étamines fer- tiles un peu plus longues que la lame des pétales, ou moins sou- vent un peu plus courtes, Filets stériles persistant jusqu’après la maturité du fruit, d’ailleurs semblables à ceux de l’Ancolie commune. Ovaires glabres ou pubérules. Styles glabres, d’un pourpre noirâtre, à l’époque de la floraison plus longs que les ovaires. Follicules longs d’environ 1 pouce. Graines d’un noir mat, longues d'environ 1 ligne. Cette espice , indigène en Sibérie, se cultive comme plante de parterre. Elle fleurit en avril et mai. C. Sépales plus courts que les élamines. Pétales à lame plus courte que les sépales, fortement rétrécie vers la base ; appendice en forme de cornet conique, rétréci en éperon FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 335 grêle et rectiligne. Filets stériles non-persistants. Graines luisantes. — Fleurs panachées de rouge écarlate et de jaune. Gaïne pétiolaire des feuilles caulinaires marginée, inauriculee. AncOLIE Du Canapa. — Aquilegia canadensis Linn. — Bot. Mag. tab. 246. — Herb. de l’Amat, tab. 305. — Aqui- legia formosa Fisch. Folioles d’un vert glauque en dessus, ie en des- sous, cunéiformes, ou cunéiformes-oblongues , ou flabelliformes, ou suborbiculaires, ou rhomboïdales , 2-ou 3-fides , ou 2-ou 3- lobées : lubes ou segments cunéiformes , ou oblongs, ou arrondis, laciniés , ou incisés-dentés, ou crénelés. Sépales ovales , ou ova- les-lancéoles, ou oblongs-lancévlés, acuminés , ou pointus, ascen- dants , un peu connivents. Lame des pétales elliptique ou cunéi- forme-clliptique, arrondie ou tronquée au sommet, acuminulée, à peu près de moitié plus courte que les sépales, 3 à 4 fois plus courte que l'éperon. Étamines de moitié à 2 fois plus longues que les sépales , longuement débordées par les styles. Plante tantôt glabre , tantôt pubéruie , haute de :/, pied à 3 pieds. Tiges très-grêles , dressces , cannelées , fistuleuses, pani- culées , feuillées, tantôt pauciflores, tantôt pluriflores. Rameaux un peu divergents, médiocrement feuillés. Feuilles semblables à celles de l” nue commune. Sépales longs de 6 à 8 lignes, subcarénés au dos, finement veinés, rouges, ou panachés de rouge et de jaune. Pctales (y compris le cornet) longs de 10 à 5 lignes : lame jaune; éperon rouge. Filets blanchâtres. Ovaires glabres ou pubescents. Styles glabres, presque capillaires, à l’é- poque de la floraison 2 fois plus longs que les ovaires. Follicules longs de G à 8 lignes, glabres, ou pubérules, semblables à ceux des deux espèces précédentes, mais plus petits et plus longue- ment aristés. Graines presque 2 fois plus petites que celles de l’Ancolie commune. Cette espèce élégante, indigène dans l'Amérique septentrio- nale, se cultive comme plante de parterre. Elle fleurit en juin. 3356 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Section V. ACONITINÉES. — /conitineæ Spach. Calice irrégulier, pétaloïde, en général non-persistant ; sépales au nombre de 5 (3 extérieurs et 2 inté- rieurs ), dissemblables : le supérieur redressé ou ascendant, plus grand , soit en forme de casque non- éperonné, soit à lame plane ou cuculliforme, pro- longée postérieurement en éperon tubuleux; les 2 latéraux (intérieurs ) horizontaux ; les 2 inférieurs déclinés. Pétales soit au nombre de 2 ( conformes dans la même fleur et insérés devant le sépale supé- rieur ), cuculliformes-unilabiés, ou subspathulés, éperonnés postérieurement, distincts, ou soudés par le bord intérieur ; soit au nombre de #4 ( dissembla- bles , insérés deux devant le sépale supérieur, et les deux autres chacun devant l’un des sépales latéraux }, dont les ? inférieurs à lame plane ou presque plane, non-éperonnée. Follicules solitaires, ou uni-sériés ( verticillés 3 à 6), distincts, uni-valves. Genre DAUPHINASTRE. — Delphinastrum ( De Cand. ) Spach. Sépales 5, inonguiculés : le supérieur plane ou subcucul- liforme , éperonné postérieurement ; les 4 autres presque planes, inégaux , divariqués. Pétales 4, libres : les 2 supé- rieurs comme médifixes, inonguiculés, obliquement hori- zontaux, connivents, subspathulés, concaves, chacun ter- miné postérieurement en éperon tubuleux, inclus; les 2 latéraux longuement onguiculés, parallèles, à lame barbue, rabattue sur les étamines; onglets épaissis et fovéolés à la base, géniculés , redressés. Étamines courtes, nombreuses, toutes fertiles, déclinées avant l’anthèse, puis infléchies ; filets su- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 337 bulés, ailés jusque vers leur milieu ; anthères elliptiques ou suborbiculaires, obtuses. Ovaires 5-5 (le plus souvent 5), multi-ovulés; ovules subnidulants. Styles filiformes, re- courbés , tronqués. Étairion de 5 à 5 follicules subeylindri- ques, non-stipités, chartacés, réticulés, aristés, polyspermes. Graines bisériées , soit subglobuleuses et squamelleuses, soit anguleuses et lisses ; embryon à cotylédons divergents. Herbes vivaces. Tiges dressées , feuillées, en général pa- niculées. Feuilles palmatiparties ou palmatifides : les infé- rieures longuement pétiolées ; les supérieures courtement pétiolées ou subsessiles ; pétiole à base soit peu ou peu point élargie, soit très-élargie et subamplexicaule, Grappes termi- nales, ou axillaires etterminales, solitaires, dressées, simples. Pédicelles épars, solitaires, dressés, épaissis sous la fleur, grêles, un peu inclinés au sommet durant l’anthèse, dibrac- téolés vers ieur milieu ou plus haut, accompagnés à leur base soit d’une feuille sessile , soit d’une bractée(1). Fleurs hori- zontales, en général grandes, inodores. Sépales bleus, ou vio- lets, ou d’un pourpre noirâtre, ou blanchätres, ou jaunâtres: les 2 inférieurs soit moins larges, soit plus larges que les 2 latéraux ; éperon calicinal durant la floraison subhorizontal, ou décliné, ou ascendant, tantôt rectiligne, tantôt plus ou moins recourbé ou infléchi au sommet. Pétales soitnoirâtres, soit de même couleur que les sépales; éperons grêles, un peu charnus , à peu près aussi longs que l’éperon calicinal ; lame des pétales supérieurs soit plus courte, soit plus longue que les pétales latéraux ; lame des pétales latéraux indivi- sée ou bifide. Étamines plus ou moins recouvertes par les lames des pétales latéraux. Pistil petit, débordé par les étamines. Styles rectilignes ou un peu recourbés, à stigmate peu apparent. Follicules non-stipités, dressés, un peu di- vergents au sommet, contigus inférieurement, finement 1-nervés au dos et à la suture antérieure, courtement aristés (1) Quelquefois cette bractée est insérée au-dessus de la base du pédi- celle, BOTANIQUE. PHAN, T. Yl:, 22 138 CLASSE DES POLYCARPIQUES. par le style. Graines à tégument mince, lâche, soit plissé en squamelles transversales, soit prolongé au-delà des an- gles en ailes membraneuses. Embryon en général très-petit: cotylédors elliptiques ou suborbiculaires, minces, obtus, plus ou moins divergents, aussi longs que la radicule ou plus courts; radicule cylindracée ou mammiforme , api- culée. Nous ne pouvons rapporter , avec certitude, à ce genre, que les quatre espèces suivantes : Section I. ALEPIDOSPERMUM Spach. Graines non-squamelleuses, lisses, assez grosses, tantôt tri- gones, tantôt irrégulièrement tétragones, subovoïdes, légèrement ailées aux angles. Cotylédons subpétiolés, un peu plus longs ou aussi longs que la radicule. Lame du sépale supérieur plane. Tige fistuleuse. Pétales latéraux (plus courts que la lame des pétales supérieurs) entiers ou bifides. À. Grappes en géneral pauciflores , lâches. Pétales latéraux à lame indivisée, ovale , équilatérale, aussi large que les sépales , barbue antérieurement un peu au-dessus de la base. Embryon petit, à radicule mammiforme. — Sépales et pétales de couleur bleue. DAUPHINASTRE À GRANDES FLEURS. — Delphinastrum gran- diflorum Spach. — Delphinium grandiflorum Lion. — #: À FEUILLES MENUES ( tenuifolium). — Delphinium grandiflorum Bot. Mag. tab. 1686. — Gmel. Flor. Si- bir. 4, tab. 38. — Reïchenb. Il]. Acon. tab. 12. — Del- phinium chinense Fisch. — Loddig. Bot. Cab. tab. 71.— Bot. Reg. tab. 472. — Feuilles la plupart pédalées ( 5-ou 7- parties) : segments 3-fides où multipartis, à lanières li- néaires. — $ : À LOBES GUNEIFORMES (cuneilobum). — Delphinium cheilanthum Fisch. — Schrank , Hort, Monac. tab. 52. — FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 539 Bot. Reg. tab. 473. — Feuilles 3-7-fides, palmées : seg- ments cunéiformes , ou cunéiformes-rhomboïdaux, ordinaire- ment trifides. Base des pétioles peu ou point élargie , immarginée. Grappes 3-19-flores , ordinairement feuillées à la base. Éperon calicinal conique-subulé , en général un peu plus long que les sépales. Sépales subisomètres : les 3 supérieurs elliptiques ou ovales- elliptiques ; les 2 inférieurs elliptiques-oblongs , ou lancéolés-obo- vales. Pétales supérieurs très-enticrs, de moitié plus courts que les sépales , un peu plus courts que les pétales latéraux. Folli- cules (ordinairement pubérules ) verticillés-ternés. Herbe vivace, haute de 1 pied à 3 pieds, tantôt glabre, tan- tôt finement pubérule. Racine fibreuse. Tige simple ou pa- niculée, dressée, obscurément anguleuse, feuillée. Feuilles d’un vert gai , fermes, larges de 1 pouce à 4 pouces , à base ar- rondie, ou tronquée , où cunéiforme, ou cordiforme; dents et segments pointus ou mucronés; pétiole grêle, anguleux : ceux des feuilles radicales atteignant jusqu’à ‘/, pied de long. Grappes longues de quelques pouces à 1 pied : les terminales feuillées à la base ; Les axillaires garnies seulement de bractées foliacées. Pédi- celles grêles, longs de 1 pouce à 4 pouces. Bractées subulées ou lancéolées-linéaires , plus courtes que les pédicelles. Bractéoles petites , subulées. Fleurs d’un bleu plus où moins fonce, larges de 1 pouce à 1 ‘/ pouce. Éperon calicinal tantôt rectiligne, tan- tôt plus ou moins recourbé au sommet, pointu, ou obtus ; sépa- les obtus ou acuminés, marqués au-dessous du sommet d’une callosité dorsale de couleur jaune. Lame des pétales inférieurs barbue de poils jaunes. Follicules oblongs, finement réticulés, ordinairement pubérules , longs d’environ 8 lignes. Graines d’un brun noirâtre, longues de 1 ligne ou un pen plus. Cette espèce , indigène en Sibérie et en Daourie, se cultive souvent comme plante de parterre. B. Grappes en genéral assez denses , multiflores. Lame des pétales latéraux bifide , ovale , inéquilatérale, barbue en dessus et ciliée, moins large que les sepales. Embryon 540 CLASSE DES POLYCAPPIQUES. assez gros (1 à 2 fois plus court que le périsperme), à radicule cylindracée. — Sépales bleus ou violets. Pétales d’un brun noirätre. DaupaiNASTRE ÉLANCÉ. — Delphinastrum elatum Spach. — Delphinium elatum Lino. — Delphinium intermedium Hort. Key. — Mill. Ie. tab. 119. — Delphinium montanum De Cand. — Delphinium alpinum Wald. et Kit. Plant. Hung. Rar. tab. 246. — Delphinium urceolatum Jacq. Ie. Rar. tab. 101. — Delphinium mesoleucum Link. — Delphinium dis- colcr Fisch. — Delphinium cuneatum Stev. — Deless. Ie. Sel. 1, tab. Gr. — Bot. Reg. tab. 327. — Delphinium spe- ciosum Marsch. Bieb. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 62. — Del- phinium spuriurm Fisch. — Delphinium sulcatum Reichenb. —Delphinium lazulinum Reichenb. — Delphinium villosum Stev. — Delphinium dyctiocarpum De Cand. Syst. et Prodr. — Delphinium laxiflorum De Cand. Syst. et Prodr. — Del- phinium dasy carpum Stev.— Delphinium flexuosum Marsch. Bieb. — Pelphinium palmatifidum De Cand. Syst. et Prodr. — Delphinium hirsutum Vesfont. Hort. Par. — Delphinium revolutum Desfont. Hort. Par. Base des pétioles un peu élargie et marginée. Feuilles (tantôt olabres, tantôt plus ou moins poilues ou pubescentes) plus ou moins profondément 3-7-fides : segments cunéiformes, ou rhom- boïdaux , ou lancéolés, ou lanctolés-oblongs, ou oblongs, in- cisés-dentés , ordinairement trifides. Éperon calicinal conique- subulé ou conique-cylindracé, aussi long ou plus long que les sépales. Sépales (glabres ou pubérules ) subisomètres : les 3 su- périeurs ovales, ou ovales-elliptiques , ou ob'ongs , ou lancéolés- oblongs; les 2 inférieurs elliptiques-oblongs, ou Jlancéolés- oblongs, ou oblongs. Pétales supérieurs échancrés, de moitié plus courts que les sépales, un peu plus longs que les pétales la- téraux. Follicules (glabres ou pubérules ) verticillés-ternés. Plante haute de 1 pied à 6 pieds, en général pluricaule , tan- tôt glabre, tantôt plus ou moins pubérule ou poilue. Racine fi- breuse. Tige dressée, raide, grèle, effilée, plus ou moins distine- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. d4A tement anguleuse, tantôt simple , tantôt rameuse soit dès sa base, soit seulement plus haut. Rameaux feuillés ou presque nus, éri- gés, très-grèles , ordinairement simples. Feuilles fermes, d’un vert foncé, larges de 1 pouce à 6 pouces, à base tantôt tronquée, tantôt réniforme , tantôt plus ou moins profondément cordiforme, fendues soit seulement jusque vers leur milieu , soit plus profon- dément et quelquefois jusque vers leur base ; segments de forme et de largeur très-variables : ceux des feuilles inférieures trifides et laciniés ; ceux des feuilles supérieures ordinairement très-en- tiers ou peu dentés; pétiole grêle (souvent poilu ) : celui des feuilles radicales atteignant jusqu’à 8 pouces de long. Grappes atteignant jusqu’à 3 pieds de long (les ramulaires ct les axillai- res beaucoup plus courtes), tantôt denses, tantôt plus ou moins lâches , ordinairement feuillées à la base (du moins les princi- pales) : rachis effilé, tantôt glabre, tantôt poilu , tantôt velouté. Pédicelles longs de ‘/2 pouce à 2 pouces. Bractées linéaires ou subulées, plus courtes que les pédicelles. Bractéoles subulées ou sétacées , courtes. Fleurs larges de 8 à 15 lignes. Sépales d’un bleu soit clair, soit plus ou moins foncé, ou violets, obtus, ou acuminés , marqués {un peu au-dessous du sommet ) d’une callosité dorsale verdâtre. Éperon long de 4 lignes à 1 pouce, tantôt rectiligne, tantôt plus ou moins infléchi ou recourbé au sommet, obtus, ou pointu, rugueux. Pétales latéraux ci- liés de poils blancs et en outre barbus. Follicules longs de 6 à 8 lignes, réticulés, bruns. Graines d’un brun noirûtre, lon- gues de 1 ‘/: ligne à 2 lignes, à peu près aussi larges que longues : embryon à cotylédons elliptiques-obovales , obtus , un peu plus longs que la radicule, souvent subconvolutés. Cette espèce , nommée vulgairement Pied d’alouctte vivace, croit dans les Pyrénées et les Alpes, ainsi qu’en Sibérie. Elle fleurit en été ; on la cultive communément dans les grands par- terres. Secriox II. LEPIDOSPERMUM Spach. Graines ovoïdes ou subglobuleuses , petites : tégument ex- térieur couvert d’excroissances transversales , squamelli- 542 CLASSE DES POLYCARPIQUES. formes, scarieuses, subdiaphanes, finement striées, cour- tes, ondulées, tronquées, imbriquées. Cotylédons très- courts , suborbiculaires. Radicule cylindracée, apiculée, Pétales latéraux (plus longs que la lame des pétales supé- rieurs) à lame bipartie ou profondément bifide, poilue, ou ciliée. Base des pétioles très-élargie, membraneuse aux bords. Pétales presque aussi longs que les sépales, où un peu plus longs. À. Sépales et pétales de couleur bleue ou violette. Lame du sépale supérieur presque plane. a) Pétales un peu plus courts que les sépales : Les deux supérieurs à lame très-entière ou à peine échancrée; les deux latéraux à lame ovale , profondément bifide. — Tige anguleuse. DAUPHINASTRE HYBRIDE.—Delphinastrum hybridum Spach. — Delphinium hybridum Wild. — Delphinium hirsutum Pers. Feuilles pédalées , 5-o-parties : segments plus ou moins lon- guement pétiolulés (quelquefois les latéraux sessiles), bipennati- partis, ou irrégulièrement lacimiés : lanières linéaires où subli- néaires , étroites, pointues, où mucronées ; pétiole trigone , con- vexe en dessus, semi-amplexicaule. Grappes en général feuillées à la base. Pédicelles à peine aussi longs que les fleurs ou plus courts. Éperon calicinal conique-cylindracé, obtus , plus long que son sépale. Sépales oblongs ou elliptiques-oblongs, obtus. Folli- cules ( verticillés-ternés ) glabres ou pubérules , dressés , courte- ment corniculés, Plante haute de 1 */, pied à 3 pieds, tantôt glabre ou légèrement pubérule , tantôt plus ou moins poilue ou velue. Tige dressée, flexueuse, raide , pleine, tantôt presque simple, tantôt plus ou moins rameuse. Rameaux en général courts, grêles, dressés , ou ascendants , presque nus, ou médiocrement feuilles. Feuilles in- férieures larges de 2 à 4 pouces. Grappes assez denses (même les raméaires) : la principale atteignant jusqu’à 1 ‘/ pied de long. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 67%) Pédicelles longs de 4 à 8 lignes, grêles , très-épaissis au sommet. Bractées et bractéoles subulées, membraneuses aux bords ; la bractée des fleurs inférieures en général plus longue que le pé- dicelle ; celle des fleurs supérieures en général très-courte. Fleurs d’un bleu vif. Sépales longs de G à 7 lignes; éperon calicinal long d'environ 8 lignes, subrectiligne. Pétales latéraux longs de 5 à G lignes : lame poilue, ciliée, légèrement barbue à la base, aussi longue que longlet , fendue jusqu’audelà du milieu en deux lobes subcultriformes. Pétales supérieurs glabres, à lame un peu plus courte que les pétales latéraux , élargie au sommet en languette obliquement ovale, obtuse. Follicules longs d’en- viron 6 lignes, réticulés, un peu divergents an sommet. Grai- nes noirâtres, du volume de celles du Pied-d’ Alouette sau- vage. Cette espèce , indigène en Crimée et dans les contrées voisines du Caucase, se cultive parfois comme plante d’ornement. b) Pétales un peu plus longs que Les sépales : les deux supérieurs à lame bifide au sommet ; Les 2 latéraux à lame oblongue, Lipartie. — Tige cylindrique, finement striée. DAUPHINASTRE À PÉTALES FENDUS. — Delphinastrum fissum Spach. — Delphinium fissum Wald. et Kit. Plant. Hungar. Rar. tab. 81. — Delphinium velutinum Bertol. Exc. Feuilles 5-9-parties ( pédalées ou digitées) : segments pé- tiolulés ou sessiles, pennatipartis, ou bipennatipartis , ou irré- guliërement laciniés : lanières linéaires ou sublinéaires, étroites , pointues , ou mucronées ; pétiole subcylindrique , convexe et sil- lonné en dessus , semi-amplexicaule. Grappes en général feuil- lées à la base. Pédicelles à peine aussi longs que les fleurs ou plus courts. Éperon calicinal subcylindracé, grêle, subobtus, de moitié plus long que son sépale. Sépales tres-obtus : les supé- rieurs oblongs ou elliptiques. Follicules ( verticillés-ternés ) dressés , courtement corniculés, ordinairement velus. Plante haute de 2 à 4 pieds, en général couverte (surtout la tige, les rameaux et les pédicelles) d’une forte pubescence molle et presque veloutée. Tige dressée, pleine, grêle, flexueuse, 544 CLASSE DES POLYCARPIQUES. tantôt simple ou presque simple , tantôt plus ou moins rameuse. Rameaux en général très-grèles, simples, médiocrement feuillés, dressés. Feuilles inférieures larges de 2 à 4 pouces. Grappes as- sez denses (même les raméaires ) : la principale atteignant 1 pied à 2 pieds de long. Pédicelles longs de 2 à 5 lignes, grêles, très- épaissis au sommet. Bractées linéaires ou linéaires-subulées, élargies à la base , en général beaucoup plus longues que les pé- dicelles. Bractéoles subulées, courtes. Fleurs bleues ou violettes. Sépales longs de 4 à 5 lignes, ordinairement pubescents en des- sous ; éperon calicinal rectiligne, ou plus ou moins courbé vers son extrémité, long de 6 à 7 lignes. Pétales supérieurs terminés chacun en 2 lanières linéaires-oblongues , obtuses, un peu poi- lues aux bords. Pétales latéraux longs de 5 à 6 lignes ( à peu près du quart plus longs que les pétales supérieurs } : lame aussi longue que l'onglet, poilue , fendue presque jusqu’à sa base en deux lanières linéaires-lancéolées. Follicules et graines sembla- bles à ceux de l’espèce précédente. Cette espèce, indigène en Hongrie , en Transylvanie et dans l’Europe méridionale, se cultive comme plante de parterre. Elle fleurit en été. B. Sepales et pétales jaunätres ou d'un pourpre noirâtre. Lame du sépale supérieur cuculliforme. a) Fleurs d’un pourpre noirätre. Sépales un peu plus longs que les pétales : les deux inférieurs moins larges que les supérieurs. Éperon calicinal très-obtus , à peine aussi long que La lame des sépales. DAUPRINASTRE À FLEURS POURPRES. — Delphinastrum puni- ceum Spach. — Delphinium puniceum Pallas. Feuilles 3-7-parties , ordinairement pédalées : segments pé- tiolulés ou sessiles, laciniés, souvent bi-ou tri-fides ; lobules li- néaires, ou linéaires-lancéolés. Pédicelles plus longs que l'épe- ron. Bractées subulées. Sépales obtus ou subobtus , isomètres : les latéraux oblongs ou oblongs-obovales ; les inférieurs lancco- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 945 lés-oblongs. Pétales supérieurs échancrés. Follicules ( verticillés- ternés ) courtement corniculés, dressés. Plante haute de 1 pied à 4 pieds, taniôt glabre, tantôt fine- ment pubérule. Tige dressée, grêle, presque pleine , flexuense, peu rameuse , obscurément anguleuse. Rameaux très-gréles ou filiformes , érigés, en général courts, simples et subaphylles. Feuilles d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous : les inférieures atteignant jusqu'à 8 pouces de large ; segments, lo- bes et lanières de largeur très-variables. Grappes effilées : la ter- minale multiflore, assez dense, feuillée à la base, atteignant jus- qu'a 2 pieds de long ; les raméaires et les axillaires beaucoup plus courtes , un peu lâches, en général aphylles et pauciflores. Pédicelles longs de ‘/, pouce à 1 :/, pouce, grèles , très-épaissis au sommet, en général 2 à 3 fois plus longs que la bractée basi- laire (celle-ci est quelquefois insérée plus ou moins au-dessus de la base du pédicelle). Sépales longs de 5 à 5 lignes, ordi- nairement pubérules en dessous ; éperon calicinal rectiligne, ho- rizontal , subcylindracé. Pétales d’un pourpre brunâtre beau- coup moins foncé que celui des sépales : les 2 supérieurs munis au-dessous de leur sommet, au bord inférieur, d’une oreillette arrondie; les 2 inférieurs à lame un peu plus courte que l’onglet, très-inéquilatérale, subovale , fendue presque jusqu’à sa base en deux lobes ovales-lancéolés, subobtus, divergents. Pistil lon- guement débordé par les étamines. Follicules longs de 5 à 6 h- gnes, ordinairement pubérules. Graines noirâtres , du volume de celles du Pied-d’Alouette sauvage. Cette espèce, indigène dans les steppes de la Russie méridio- nale, mérite d’être cultivée comme plante d’ornement. b) Fleurs blanchätres ou d’un jaune péle. Sépales un peu plus courts que les pétales : les 2 inferieurs plus larges ou aussi larges que les supérieurs. Éperon calicinal pointu, de moitié à À fois plus long que la lame du sépale. D'AUPHINASTRE À FLEURS JAUNES. — Delphinastrum ochro- leucum Spach. — Delphinium ochroleucum Steven, in De 546 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Cand. Syst. — Delphinium albiflorum De Cand. Syst. et Prodr. Feuilles 3-7-parties, ordinairement pédalées : segments pétio- lulés ou confluents, bi-ou tri-partis et multifides : lanières li- néairés-subulées, ou linéaires , ou linéaires-lancéolées, pointues. Pédicelles plus courts que l’éperon. Bractées subulées. Sépales pointus ou obtus, isomètres, lancéolés-elliptiques, ou lancéolés- oblongs. Pétales supérieurs bifides au sommet. Follicules (ver- ticillés-ternés) courtement corniculés, dressés. Plante haute de 3 à 5 pieds, glabre, ou finement pubérule. Tige dressée, raide, flexueuse, anguleuse, pleine, en général paniculée. Rameaux flexueux , feuillés, tantôt simples, tantôt ramulifères aux aisselles supérieures, ascendants, ou plus ou moins divergents. Feuilles d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous, fermes, ordinairement pubérules aux bords : les inférieures atteignant jusqu’à 10 pouces de large; segments en général subrhomboïdaux en leur contour, divisés presque jusqu’à la base en 2 ou 3 lanières principales diversement laci- niées. Grappes effilées , flexueuses : les terminales multiflores , assez denses, longues de 1 pied ou plus , feuillées à la base ; les axillaires où ramulaires beaucoup plus courtes, assez lâches, aphylles. Pédicelles longs de 3 à 4 lignes, en général un peu plus courts que la bractée. Fleurs d’un jaune très-päle. Sépales glabres, où pubérules en dessous, longs de 5 à 6 lignes , fine- ment striés; éperon conique-cylindracé, subhorizontal, tantôt rectiligne, tantôt plus ou moins arqué. Pétales latéraux à lamé un peu plus courte que l’onglet, inéquilatérale, subovale, fendue presque jusqu’à sa base en deux lobes ovales-lancéolés, obtus, divergents. Pistil longuement débordé par les étamines. Folli- cules Jongs d’environ 6 lignes, glabres, réticulés, courtement corniculés. Graines noirâtres, du volume de celles du Pied-d’A- louette sauvage. Cette espèce , indigène au Caucase et dans les montagnes de l'Arménie, mérite d’être cultivée comme plante d’ornement. Elle fleurit en été, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 347 Genre STAPHYSAGRIA. — Staphysagria Spach. Sépales 5, inonguiculés, concaves au sommet : le supé- rieur éperonné postérieurement ; les 4 autres inégaux, di- variqués. Pétales 4, libres : les 2 supérieurs plus courts, inonguiculés, ascendants, connivents, subspathulés, presque planes, uni-auriculés au-dessous du milieu (au bord infé- rieur), chacun terminé postérieurement en éperon tubu- leux, inclus; les deux latéraux longuement onguiculés, subhorizontaux , un peu divergents, rectilignes : onglet tu- buleux à la base. Étamines courtes, nombreuses, toutes fertiles, déclinées avant l'anthèse, puis infléchies; filets su- bulés, ailés jusque vers leur milieu; anthères elliptiques, obtuses. Ovaires 3, 5-15-ovulés; ovules alternes-bisériés. Styles courts, filiformes, dilatés au sommet en lamelle pé- taloïde bifide. Étairion de 5 follicules subtrigones, non- stipités, chartacés, réticulés, corniculés au sommet, par avortement 1-8-spermes. Graines tantôt uni-sériées ; tantôt bisériées , trigones, ou comprimées et irrégulièrement an- guleuses, fortement réticulées, carénées aux angles; em- bryon petit, à cotylédons écartés. Herbes tantôt bisannuelles, tantôt annuelles. Tige dres- sée, feuillée, en général rameuse. Feuilles tantôt palmati- fidés, tantôt pédatifides (les supérieures en général indivi- sées), pétiolées; pétiole canaliculé en dessus, à base plus ou moins élargie et marginée. Grappes axillaires ou termi- nalés, dressées, solitaires, lâches : les terminales ordinai- rement multiflores , feuillées à la base ; les axillaires pauci- flores, aphylles. Pédicelles épars, dressés, ou ascendants, grêles, très-épaissis sous la fleur, inclinés au sommet durant l’anthèse, accompagnés à leur base soit d’une feuille soit d’une bractée, et garnis en outre de deux bractéoles (tantôt opposées , tantôt alternes) insérées soit immédiatement au- dessus de la bractée, soit plus haut, persistantes de même que la bractée. Fleurs inclinées, assez grandes, panachées de diverses nuances de vert , de bleu et de blanc ou de rose, 048 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Sépales inférieurs tantôt aussi larges, tantôt plus larges (mais un peu moins longs) queles sépales supérieurs. Pétales inférieurs aussi longs ou plus longs que les sépales : lame échancrée ou bilobée au sommet, inéquilatérale, non ra- battue sur les étamines. Filets des étamines à aile large, ter- minée souvent de chaque côté en une courte dent. Pistil petit, longuement débordé par les étamines. Styles subrec- tilignes. Follicules (accidentellement verticillés-quaternés) grands, renflés, minces, dressés, plus ou moins divergents, un peu comprimés bilatéralement, convexes et finement uni-nervés au dos, carénés au bord antérieur, acuminés au sommet et plus ou moins longuement corniculés par le style. Graines grosses, noires, ou grisâtres , non-luisantes, soit comprimées bilatéralement et arrondies au dos, soit presque aplaties et irrégulièrement anguleuses , arrondies à la base, pointues au sommet : tégument extérieur épais, subcoriace ; radicule cylindracée , pointue; cotylédons sub- orbiculaires, minces, obtus, à peu près aussi longs que la radicule. Ce genre ne renferme que les espèces dont nous allons traiter. A. Pédicelles plus longs que les fleurs. Éperon calicinal 1 à 4 fois plus court que le sépale , presque carré, ou en forme de botte (c'est-à-dire oblong, tronqué à l'extrémité, laquelle se prolonge au bord inférieur en appendice dentiforme descendant). Ovaires 5-7-ovulés. Follicules grands, très- renflés, 1-5-spermes. Graines très-grosses, grisätres, ovoi- des, presque aplaties , irrégulièérement anguleuses, en général uni-sériees. STAPHYSAGRIA À GRANDES GRAINES. — Slaphysagria macro- sperma Spach.— Delphinium Staphysagria Linn. — Sibth. Flor. Græc. tab. 508. — Blackw. Herb. tab. 265. Pédicelles 1 à 6 fois plus longs que les sépales, bractéolés or- dinairement à la base. Sépales oblongs , ou oblongs-obovales , ou FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 549 elliptiques, ou obovales, acuminulés, ou plus souvent obtus. Pétales latéraux un peu plus longs que les sépales ou plus courts, à lame obovale ou suborbiculaire , échancrée, ou subbilobée. Pétales supérieurs sécuriformes, presque de moitié plus courts que les pétales latéraux. Follicules 3 à 4 fois plus longs que leur style, ovoïdes, ou ovales-oblongs. Plante haute de ‘/: pied à 3 pieds, en général plus ou moins hérissée sur toutes ses parties herbacées de longs poils blancs, quelquefois entremêlés d’une pubescence glandulifère visqueuse. Racine grêle, pivotante, peu rameuse. Tige dressée, fistu- leuse , obscurément anguleuse, tantôt simple, tantôt plus ou moins rameuse. Rameaux dressés, tantôt paniculés et feuillés, tantôt simples, ou seulement ramuliferes aux aisselles des feuilles supérieures. Feuilles d’un vert foncé, molles, un peu charnues, suborbiculaires ou semi-orbiculaires en leur con- tour, plus ou moins profondément 5-0-fides ( les florales et les ramulaires trifides ou indivisées ), à base tantôt tronquée, tantôt plus ou moins profondément cordiforme : les inférieures larges de 3 à 8 pouces; les supérieures graduellement plus petites ; segments cunéiformes , ou subrhomboïdaux , ou ovales, ou lancéolés , ou ovales-lancéolés, ou oblongs-lancéolés, ou lan- céolés-oblongs , ou linéaires-lancéolés , ou sublinéaires, obtus , ou pointus, ou acuminés, plus ou moins profondément tri- fides ou trilobés , ou inégalement incisés-dentés dans leur moi- tié supérieure, ou plus on moins profondément tridentés au sommet, ou très-enliers ; dents ou lanières en général pointues ou acuminées ; pétiole des feuilles inférieures atteignant jusqu’à :/, pied de long. Grappes plus ou moins lâches, effilées, un peu flexueuses : la terminale-caulinaire multiflore, atteignant jusqu’à 2 pieds de long ; les autres plus courtes; les ramulaires et les axillaires très-courtes , 3-7-flores. Pédicelles longs de '/: pouce à 2 pouces. Bractées et bractéoles linéaires , ou linéaires- Jancéolées , ou subulées , courtes. Sépales longs de 4 à 8 lignes, violets, ou d’un bleu plus où moins vif, souvent panachés de vert, finement striés. Pétales bleus ou blanchâtres : les supérieurs or- dinairement échancrés. Follicules longs d’environ 1 pouce (y 350 CLASSE DES POLYCARPIQUES. compris le bec), velus, ou pubescents. Graines longues de 35 à 4 lignes , sur presque autant de large. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Staphysaigre, Herbe aux pous, et /Jerbe à la pituite , croît sur le littoral et dans les îles de la Méditerranée, ainsi qu'aux Canaries. Elle fleurit en été. Toutes les parties de la plante ont une odeur vi- reuse; mais à raison de l'élégance de ses fleurs , on la cultive dans les parterres. Les graines, d’une saveur à la fois âcre et amère, sont très-vénéneuses ; elles ont quelquefois été adminis- trées , à petite dose, comme remède drastique; dans plusieurs contrées de l’Europe , ie peuple les emploie fréquemment, à l'extérieur , pour faire périr la vermine de tête. B. Pédicelles à peine aussi longs que les fleurs. Éperon calicinal en forme de botie, ou conique-cylindracé, à peu prés aussi long que la lame du sépale. Follicules et graines... STAPHYSAGRIA A COURTS PÉDICELLES. — Staphysagria bre- vipes Spach. — Delphinium pictum Willd. — Woodw. Med. Bot. tab. 154 ( ex. De Cand. } — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 123. Cette espèce, dont nous ne connaissons pas les fruits et les graines, ne diffère de la précédente, quant aux autres organes, que par les caractères énoncés ci-dessus. La plante passe pour être indigène dans l’Europe australe ; et elle possède sans doute les mêmes propriétés que le Staphysagria macrosperma. C. Pédicelles plus longs que les fleurs. Éperon calicinal co- nique-cylindracé , bifide à son extrémité, aussi long ou un peu plus long que le sépale. Ovaires 10-15-ovulés. Fol- licules ( notablement plus courts et moins renflés que ceux du STAPHYSAGRIA MACROSPERMA ) 9-12-spermes. Graines subbisériées , petites , noires , trigones ( comprimées bilatée- ralement , arrondies au dos) , subsemicirculaires. STAPHYSAGRIA DE REQUIEN. — Staphysagria Requienii FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 351 Spach. — Delphinium Requienii De Gand. Flor. Franç. Suppl. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 63. Pédicelles 1 à 10 fois plus longs que les fleurs , dibractéolés au-dessus de la base ou plus haut. Sépales obtus : les latéraux oblongs ; les autres ovales-elliptiques ou elliptiques. Pétales su- périeurs cultriformes, obtus, très-entiers, du tiers plus courts que les pétales latéraux. Pétales latéraux plus longs que les sépales, à lame elliptique ou suborbiculaire, entière. Follicules ovoïdes ou oblongs; à peine plus courts que leur style. Plante absolument semblable aux deux espèces précédentes quant au port et au feuillage , plus ou moins velue, souvent vis- queuse vers le sommet. Grappes en général lâches : les princi- pales atteignant jusqu’à 2 pieds de long. Pédicelles longs de 1 pouce à 3 pouces. Fleurs bleues, ou panachées de bleu, de violet ou de vert. Sépales longs de 4 à 6 lignes : les latéraux or- dinairement moins longs que les autres. Pétales supérieurs un peu plus courts que les sépales. Pétales latéraux à peu près du tiers plus longs que les sépales : lame un peu plus courte que l’onglet. Follicules longs de 4 à 8 lignes ( y compris le bec, lequel est conique-subulé), pubescents. Graines d’un noir foncé, longues de 1 ligne à 2 lignes, sur à peu près autant de large. Cette espèce, indigène dans le midi de la France et dans les contrées plus australes de l'Europe, mérite d’être cultivée comme plante d'ornement ; mais d’ailleurs elle n’est sans doute pas moins vénéneuse que ses congénères. Genre PHLÉDINIUM. — Phledinium Spach. (1) Sépales 5, inonguiculés : le supérieur subcuculliforme, éperonné postérieurement; les 4 autres planes, inégaux, divariqués. Pétales 4, libres : les 2 supérieurs plus grands, comme médifixes, inonguiculés, ascendants, connivents, inégalement bilobés, dolabriformes, planes, chacun ter- miné postérieurement en éperon tubuleux inclus ; les 2 la- (1) Anagramme de Delphinium . 552 CLASSE DES POLYCARPIQUES. téraux longuement onguiculés, parallèles, un peu déclinés : lame imberbe, plane, équilatérale, rectiligne; onglets filiformes, non-géniculés ni fovéolés à la base. Étamines environ 15, courtes, toutes fertiles, déclinées avant l’an- thèse, puis infléchies ; filets subulés, marginés jusqu’au mi- lieu; anthères elliptiques, obtuses. Ovaires 3, 8-12-ovulés; ovules bisériés. Styles courts, subulés, dressés. Étairion de 3 follicules subcylindriques, non-stipités , chartacés, réticu- lés, courtement aristés, 3-12-spermes. Graines petites, al- ternes-bisériées, subglobuleuses, ombiliquées à la base : tégument transversalement squamelleux ; embryon minime, obcordiforme. Herbe annuelle. Tige feuillée, ordinairement rameuse. Feuilles tantôt pédatiparties, tantôt palmatiparties, tantôt palmatifides (les supérieures et les ramulaires en général petites, très-entières, passant graduellement à l’état de bractées ) : les inférieures longuement pétiolées ; les autres courtement pétiolées ou sessiles; pétiole presque plane, plus ou moins élargi vers sa base. Grappes terminales, dres- sées , solitaires, tantôt feuillées à la base , tantôt bractéolées dès la base : les ramulaires courtes, pauciflores, très-lâches (toujours bractéolées dès la base); les autres plus ou moins alongées, moins lâches, pluriflores, ou multiflores. Pédi- celles courts, grêles, épaissis au sommet, épars, inclinés durant la floraison, dibractéolés vers leur milieu ou plus haut : les inférieurs accompagnés à leur base d’une feuille palmatifide ou indivisée; les autres (ou quelquefois tous) accompagnés d’une bractée. Bractéoles en général opposées, persistantes de même que les bractées. Fleurs assez grandes, subhorizontales, tantôt bleues, tantôt violettes , tantôt pa- nachées soit de bleu, de blanc et de violet, soit seulement de deux de ces couleurs. Sépales inférieurs tantôt aussi larges ou plus larges que les sépales latéraux , tantôt moins larges. Pétales tantôt plus longs que les sépales , tantôt à peine aussi longs ou un peu plus courts : les latéraux tou- jours plus courts et beaucoup moins larges que les supé- FAMILLE DES HMELLÉBORACÉES. 353 rieurs. Étamines plus courtes que les sépales ; anthères pe- tites, jaunes. Pistil très-petit à l’époque de la floraison, longuement débordé par les étamines : ovaires contigus, rectilignes de même que les styles. Follicules (accidentelle- ment verticillés-quaternés) petits, minces, dressés, un peu divergents au sommet, contigus inférieurement, bosselés, un peu comprimés bilatéralement, convexes et finement uni-nervés au dos, légèrement carénés au bord antérieur, acuminés et courtement aristés par le style. Réceptacle court, tronqué. Pédicelles fructifères renflés au sommet en forme de boule déprimée. Graines noirâtres : tégument mince, couvert de squamelles subdiaphanes , ‘brunâtres, striées longitudinalement, imbriquées, égales, très-courtes, circulaires, tronquées. Embryon à peine perceptible à l’œil nu : radicule mammiforme , apiculée ; cotylédons minces, elliptiques, obtus, divariqués, un peu plus courts que la radicule. L'espèce dont nous allons parler est la seule que nous puissions rapporter avec certitude à ce genre. Pazéomium ErriLÉ. — Phledinium virgatum Spach.— Del- phinium peregrinum Linn. — Allion. Flor. Pedem. tab. 25, fig. 3.—Sibth. Flor. Græc. tab, 506. — Delphinium junceum De Cand. — Delphinium halteratum Sibth. Flor. Græc. tab. 5o7.— Delphinium gracile De Cand. Syst. et Prodr. — Del- phinium virgatum Poir. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 55.— Del- phinium nanum De Gand. Syst. et Prodr. — Delphinium car- diopetalum De Cand. Syst. et Prodr. — Delphinium verdu- nense. — Delphinium Garumnæ Lapeyr. Plante tantôt très-glabre , tantôt plus ou moins fortement pu- bérule, haute de quelques pouces à 2 2 pieds. Racine grêle, pivotante, peu rameuse. Tige dressée, grêle, eflilée, cylindrique, ou obscurément anguleuse, légèrement cannelée, pleine, tantôt presque simple ou rameuse seulement vers son sommet, tantôt ramulifère à presque toutes les aisselles, tantôt paniculée presque dès la base. Rameaux presque dressés, ou plus ou moins diver- BOTANIQUE. PHAN, T. VII. 25 354 CLASSE DES POLYCARPIQUES. gents, ou ascendants , très-grêles (souvent jonciformes), feuil- lés, tantôt très-simples ou ne produisant que des ramules axil- laires filiformes , tantôt paniculés. Feuilles assez fermes, d’un vert foncé, cunéiformes à leur base : les inférieures (larges de ‘/: pouce à 2 pouces) tantôt plus ou moins profondément 3- ou 5- fides , tantôt 3- ou 5-parties , à segments cunéiformes ou subrhom- boïdaux (souvent comme pétiolulés), inégalement trifides, ou irrégulièrement laciniés, ou incisés-dentés ; dents ou lanières acu- minées , où pointues , ou mucronées ; pétiole commun atteignant jusqu’à 1 pouce de long ; feuilles supérieures en général soit tri- parties, soit cunéiformes-trifides ou bifides, à lanières tantôt sublinéaires ou oblongues et très-entières, tantôt cunéiformes et plus ou moins profondément 2- ou 3-dentées; feuilles ramu- laires et feuilles florales la plupart très-petites , lancéolées-spa- thulées, ou linéaires-spathulées, ou subunlées, ou linéaires- lancéolées, pointues, mucronulées. Grappes très- grêles ou presque filiformes , effilées : les principales atteignant '/: pied à 1 ‘> pied de long; les autres en général très-courtes. Pédi- celles longs de 2 lignes à 1 pouce : les inférieurs en général beaucoup plus courts que la feuille florale ; les supérieurs aussi longs ou plus longs que la bractée. Bractées linéaires-lancéolées ou linéaires-subulées. Bractéoles subulées. Sépales longs de 2 à 4 lignes, oblongs , ou lancéolés-oblongs, ou oblongs-spathulés, ou oblongs-lancéolés, ou ovales-lancéolés, irès-obtus, ou poin- tus ; éperon calicinal long de ‘/: pouce à 1 pouce (toujours plus long que la lame de son sépale), conique-subulé, obtus , tantôt subhorizontal et rectiligne, tantôt ascendant et plus où moins ar- qué. Lame des pétales supérieurs 2 à 3 fois plus courte que l’éperon , à lobes obtus , très-entiers : le lobe supérieur linéaire ; l'inférieur arrondi, 3 fois plus court ; lame des pétales latéraux oblongue, ou elliptique, ou cordiforme, ou-suborbiculaire, ou réforme, 1 à 3 fois plus courte que l'onglet. Follicules longs de 3 à 6 lignes, glabres , ou quelquefois pubérules, d’un brun clair, oblongs. Graines plus petites que celles du Pied - d’alouette sauvage. Cette espèce, commune dans toute la région méditerranéenne, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 355 mérite d’être cultivée comme plante de parterre. Elle fleurit en été. Genre DAUPHINELLE. — Delphinium (Linn.) Spach. Sépales 5, à lame plane : le supérieur éperonné, inon- guiculé; les 4 autres onguiculés, divariqués, inégaux. Co- rolle en forme de gaîne trilobée , ascendante, fendue anté- rieurement, prolongée postérieurement en éperon tubuleux, inclus dans l’éperon du calice. Etamines 12-90 , déclinées avant l’anthèse, puis infléchies ; filets subulés, ailés jusque vers leur milieu; anthères suborbiculaires. Ovaire solitaire, pluri-ovulé ; ovules bisériés. Style filiforme ou conique-su- bulé, court. Follicule comprimé ou subcylindrique , char- tacé, subréticulé, non-stipité, corniculé, polysperme. Graines irrégulièrement bisériées, subglobuleuses, ou tur- binées : tégument lâche, transversalement squamelleux ; embryon petit, à cotylédons suborbiculaires, divergents. Herbes annuelles. Feuilles palmatiparties ou pédatipar- ties {les inférieures courtement pétiolées ; les autres subses- siles ou sessiles), à segments en général pennatipartis, ou bipennatipartis. Fleurs en grappes terminales; pédicelles épars , solitaires, dressés (durant la floraison un peu incli- nés au sommet), naissant chacun à l’aisselle d’une feuille ou d’une bractée, et en outre garnis vers leur sommet de 2 bractéoles alternes. Sépales et pétales bleus, ou violets, ou rouges , ou blancs, ou jaunâtres, où panachés. Éperon calicinal tantôt rectiligne, tantôt un peu recourbé au som- met, subhorizontal, ou ascendant, aussi long ou plus long que la lame de son sépalé, conique-subulé. Sépales latéraux plus larges que les sépales extérieurs. Corolle condupliquée, un peu plus courte que les sépales , insérée devant les 5 sé- pales supérieurs : lobe terminal (formé par la soudure des 2 pétales supérieurs) échancré ou bilobé, érigé, plus long que les lobes latéraux , lesquels sont arrondis; éperon con- forme à l’éperon calicinal et à peu près aussi long, mais plus grêle et canaliculé en dessous. Étamines saillantes ou - 556 CLASSE DES POLYCARPIQUES. incluses, conniventes inférieurement, plus longues que le pistil. Anthères petites, pubérules aux bords , d’un jaune verdâtre. Pistil plus ou moins oblique, petit. Style plus ou moins recourbé, stigmatifère antérieurement. Follicule rec- tiligne ou subfalciforme, dressé, plus ou moins comprimé bilatéralement , finement uni-nervé au dos , plus ou moins distinctement caréné à la suture antérieure, Graines bru- nâtres ou noires, non-luisantes, petites, tantôt exactement cylindriques, tantôt irrégulièrement tri-ou tétra-gones, pointues au sommet , tronquées ou ombiliquées à la base : tégument ( finement strié à un fort grossissement) mince, plissé en une multitude de courtes lamelles transversales, subdiaphanes, tronquées, ondulées , très-rapprochées et quelquefois subimbriquées, striées. Embryon de volume variable (sur un seul et même individu); cotylédons min- ces, obtus, plus ou moins divergents, tantôt plus longs que la radicule, tantôt plus courts ; radicule cylindracée, pointue. Ce genre renferme environ dix espèces, dont voici les plus remarquables : A. Grappes courtes , pauciflores , très-läches, non-feuillees ; pédicelles 2 à 4 fois plus longs que la Lractée basilaire. Follicule terminé en courte pointe filiforme-subulee. DAUPHNELLE COMMUNE. — Delphinium Consolida Linn. — Flor. Dan. tab. 683. — Engl. Bot. tab. 1839. — Svensk Bot. tab. 58. — Schk. Handb. tab. 145. — Delphinium segetum Lamk. F1. Franc. — Delphinium divaricatum Ledeb.—Del- phinium versicolor Sahsb, Tige dressée , à rameaux divariqués, ou diffus. Feuilles tri- parties : segments pétiolulés, multifides, ou trifides : lanières linéaires ou linéaires-filiformes, pointues , allongées , subdivari- quées. Bractées filiformes-subulées. Sépales pointus ou acuminu- lés : le supérieur oblong ou elliptique , plus court que l’éperon; les latéraux lancéolés-elliptiques ; les inférieurs lancéolés ou lan- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 397 céolés-oblongs ; éperon grêle, pointu , entier. Étamines incluses. Follicule subfalciforme ou oblong , glabre, comprimé. Plante glabre ou finement pubérule, haute de ‘2 pied à 2 pieds , en général paniculée. Racine très-grèle, fusiforme , sim- ple, ou peu rameuse. Tige grêle , cylindrique, feuillée, souvent rameuse presque dès sa base, quelquefois (lorsqne la plante croît dans un terrain très-maigre ) presque simple. Rameaux simples ou paniculés, médiocrement feuilles, ou subaphylles, très-grêles, ou presque filiformes. Feuilles d'un vert foncé : les inférieures larges de 1 pouce à 2 pouces ; les supérieures petites. Grappes 3-9- flores. Pédicelles divariqués, ou plus ou moins divergents, fili- formes, longs de 1 pouce à 3 pouces. Bractéoles sétacées. Sépa- les longs de 3 à G lignes, en général d’un bleu de ciel, moins souvent blancs , ou roses , ou violets ; éperon long de ‘, pouce à 1 pouce, tantôt rectiligne, tantôt plus ou moins recourbé. Co- rolle en général panachée de violet et de jaune ou de blanc, moms souvent blanche, ou rougeâtre. Follicule long de 5 à 7 lignes. Graines d’un noir fonce. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Pied d’a- louette sauvage, Pied d’alouette des champs, et Dauphinelle sauvage, est commune parmi les moissons, dans presque toute l'Europe. Elle fleurit en juin et juillet. L’élégance de ses fleurs la ferait sans doute cultiver dans les parterres , si l’on ne préférait l'espèce suivante. De même que la plupart des Helléboracées , la plante est âcre et suspecte; les chèvres et les moutons sont les seuls bestiaux qui la mangent sans répugnance. Les fleurs sont astringentes et s’employaient jadis, à tort ou à raison, contre les ophthalmies inflammatoires. Les graines pulvérisées peuvent ser- vir, comme celles de la Staphysaigre, à faire périr la vermine. B. Grappes pluriflores ou multiflores , allongées , assez den- ses, feuillées à la base. Pédicelles inférieurs plus courts ou à peine aussi longs que la bractée basilaire. Follicule terminé en courte pointe conique-subulée , trièdre. DauPHINELLE DES JARDINS. — Delphinium Ajacis Linn. — Clus. Hist, 2, fig. 2. — Lob. ls. p. 740. — Delphinium sa- 558 CLASSE DES POLYCARPIQUES. tivum Rivin. tab. 123 et 124. — Delphinium ambiguum Mill. Dict. (var. flor. plen.) Tige tres-simple, ou à rameaux plus ou moins divergents. Feuilles 3-ou 5-parties : segments sessiles ou pétiolulés, multui- fides, à lanières linéaires, pointues. Bractées filiformes-subu- lées. Sépales acuminulés : le supérieur ovale ou ovale-lancéolé, un peu plus court que l’éperon ; les latéraux suborbiculaires ou ovales-elliptiques ; les inférieurs lancéolés-elliptiques ; éperon “grêle, pointu, entier. Étamines incluses. Follicule bre: © sub- cylindrique , ordinairement pubérule. Plante haute de '/> pied à 3 pieds, plus ou moins rameuse à l'état spontané, ordinairement très-simple dans les jardins, en général pubérule sur toutes ses parties. Tige cylindrique, grêle, feuillée, raide, plus ou moins flexueuse étant rameuse ; rameaux feuillés , ou moins souvent aphylles jusqu’à la grappe, beaucoup moins gréles que ceux de l’espèce précédente , tantôt simples , tantôt paniculés. Feuilles d’un vert foncé : les inférieures larges de 1 pouce à 3 pouces. Grappes atteignant jusqu’à 1 »/, pied de long (surtout dans la variété non-rameuse). Pédicelles ascendants ou dressés, longs de 4 lignes à 1 pouce. Fleurs bleues, ou vio- lettes, ou roses, ou blanches, ou panachées, larges de 8 lignes à 1 ‘/: pouce. Follicules longs d’environ 1 pouce. Graines noires ou brunâtres , semblables à celles de l'espèce précédente. Cette espèce, si communément cultivée dans les parterres et connue sous les noms de Pied d’alouette , ou Dauphinelle an- nuelle , croît en Orient et dans l'Europe australe. L’imagination des poëtes de l'antiquité s’est plue à retracer le nom d’Ajax, dans les veinules dont est striée la base de la corolle. Genre ACONITELLE. — Aconitella Spach. Sépales 5 : le supérieur courtement onguiculé, en forme de casque obtus, conique-cylindracé, courtement appendi- culé (antérieurement); les 4 autres planes, inonguiculés, inégaux,subdivariqués. Corolle en forme de casque conique, redressé, inclus, bi- appendiculé à la base (antérieurement), FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 3559 rétréci au sommet en court éperon infléchi, Étamines en-- viron 2, courtes, toutes fertiles, déclinées avant l’an- thèse, puis réfléchies ; filets subulés , ailés jusque vers le milieu ; anthères cordiformes-elliptiques, rétuses, Ovaire solitaire , 8-12-ovulé. Style court, subulé. Follicule petit, non-stipité , chartacé, subréticulé, corniculé , 5-8-sperme. Graines subbisériées, petites, subglobuleuses, transversale- ment squamelleuses. Herbe annuelle, en général paniculée. Tige feuillée ; rameaux nus ou presque nus. Feuilles caulinaires palmati- parties ou pédatiparties : les inférieures pétiolées; les supé- rieures subsessiles ; pétiole subfoliacé, élargi et membra- neux à la base. Feuilles raméaires et ramulaires très-petites, sessiles, très-entières, ou trifides. Ramules uniflores, ou pauciflores. Pédicelles terminaux, ou oppositifoliés et ter- minaux , dibractéolés vers leur sommet, plus ou moins di- variqués, subfiliformes, inclinés au sommet durant la florai- son. Fleurs de grandeur médiocre, d’un rose pâle. Corolle presque aussi longue que le sépale supérieur. Étamines en partie recouvertes par les appendices basilaires de la corolle, glabres; anthères petites, jaunes. Pistil à l’époque de la floraison très-petit, longuement débordé par les étamines ; style rectiligne, sans stigmate apparent. Ce genre, qui établit une transition très-évidente des Aconits aux vrais Delphinium, ne renferme que l’espèce dont nous allons faire mention. ACONTELLE Fausse - DAUPHINELLE, — Aconitella delphi- nioides Spach.— Delphinium Aconiti Lion.—Vahl, Symb. 1, tab. 13.— Aconitum monogynum Forsk. Plante très-glabre ou légèrement pubérule , haute de quelques pouces à 1 pied. Racine grêle, pivotante, peu rameuse. Tige dressée, flexueuse , pleine, cylindrique, légèrement cannelce, grêle, en général rameuse presque dès sa base. Rameaux raides, en général paniculés, tres-grêles , en général divariqués de même que les ramules ; ramules presque filiformes, mais très-raides. 560 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Feuilles caulinaires larges de :/: pouce à 2 pouces : segments fendus en 3 ou 5 lanières linéaires et très-étroites, ou moins souvent linéaires et indivisés. Feuilles raméaires linéaires ou fen- dues en 2 ou 3 lanières linéaires ; feuilles ramulaires bractéoli- formes, très-courtes, en général indivisées. Pédicelles longs de 1 pouce à 2 pouces. Sépale supérieur long d’environ 5 lignes : appendice oblong, obtus, un peu concave. Sépales latéraux el- liptiques-oblongs, obtus, verdätres vers leur sommet , longs d'environ 3 lignes ; sépales inférienrs oblongs ou lancéolés-oblongs, un peu plus longs que les sépales latéraux. Appendices basi- laires de la corolle arrondis, saillants, connivents; éperon du casque court , obtus. Follicule semblable à celui du Pied-d’a- louette sauvage. Graines petites, noïrâtres, subglobuleuses. Cette plante croït en Syrie, en Arabie et dans l’Asie mineure. Genre ACONIT. — Aconitum Linn. Sépales 5 , subonguiculés : le supérieur en forme de cas- que comprimé ou naviculaire, ascendant, très-obtus, ros- tré ou acuminé antérieurement; les 2 latéraux (intérieurs) un peu bombés, inéquilatéraux , horizontaux , presque égaux, connivents, recouvrant les organes sexuels; les 2 in- férieurs inégaux, déclinés , beaucoup moins larges que les latéraux , subnaviculaires. Pétales (staminodes) 2, inclus dans le casque, libres, longuement onguiculés, cuculli- formes, petits, renversés, uni-labiés antérieurement, épe- ronnés postérieurement ; onglets filiformes , ascendants, souvent réclinés. Étamines nombreuses , courtes, un peu déclinées, ascendantes pendant l’anthèse, puis défléchies ; filets subulés, ailés jusque vers leur milieu : les extérieurs parfois stériles ; anthères elliptiques ou suborbiculaires, échancrées aux 2 bouts. Ovaires 3 à 6, cylindracés, sub- trigones , pluri-ovulés; ovules bisériés. Styles subulés, subrectilignes, bidenticulés au sommet (par le stigmate). Étairion de 3 à 6 follicules subcylindracés, obscurément trigones, non-stipités, chartacés, réticulés, corniculés au FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 561 sommet, polyspermes. Graines subcylindriques, ou trigones, eutrièdres , carénées ou ailées aux angles, lisses, ou légère- ment rugueuses, ou transversalement squamelleuses, bisé- riées; embryon petit ou ponctiforme, à cotylédons écartés, Herbes vivaces. Racine composée soit de plusieurs tu- bercules fibreux (périssant après avoir produit une tige florifère et un nouveau tubercale latéral), soit d’un rhizome irrégulièrement rameux. Tiges feuillues, souvent panicu- lées (du moins au sommet) : rameaux et ramules tous flori- fères. Feuilles (dans une seule espèce peu ou point lobées) -palmatifides, ou palmatiparties (segments en général plus ou moins laciniés) : les inférieures plus ou moins longue- ment pétiolées; les supérieures courtement pétiolées ou sessiles, graduellement plus petites et de plus en plus sem- blables aux bractées; pétiole à base soit immarginée et peu ou point élargie, soit élargie en gaine plus ou moins am- plexicaule et membrarneuse. Fleurs jaunes, ou bleues, ou violettes , ou blanches, ou livides, ou panachées, grandes, disposées en grappes terminales ou axillaires et terminales, solitaires , dressées , tantôt denses , tantôt lâches, courtes, ou allongées, souvent (du moins les principales) feuillées à la base. Pédicelles épars, dressés, ou ascendants, ou ré- supinés , très-épaissis au sommet et inclinés durant la florai- son , plus tard en général redressés, dibractéolés tantôt vers leur milieu, tantôt plus haut ou plus bas, naissant chacun à l’aisselle soit d’une feuille conforme aux autres feuilles , soit d’une bractée de grandeur très-variable. Bractéoles tantôt subopposées , tantôt alternes et plus ou moins éloi- gnées. Sépales non-persistants (excepté dans une espèce): le supérieur (casque) en général beaucoup plus grand que les 4 autres, de forme très-variable (dans toutes les espèces), à em- bouchure en général plus ou moinsarquée, prolongée anté- rieurement en bec tantôt court et dentiforme, tantôt ligu- liforme et plus ou moins allongé. Sépales latéraux toujours notablement plus larges que les sépales inférieurs, mais quelquefois un peu plus longs que ceux-ci, tantôt en partie 362 CLASSE DES POLYCARPIQUES. recouverts par le casque , tantôt restant tout à fait à décou- vert : les bords supérieurs connivents et équitants ( de ma- nière à former une sorte de voûte autour des organes sexuels); les bords inférieurs plus ou moins distants. Sé- pales inférieurs subnaviculaires, carénés au dos, anisomè- tres, inéquilarges, plus ou moins divergents. Pétales com- plétement inclus : capuchon (en général beaucoup plus court que l’onglet) à bord supérieur prolongé antérieu- rement en labelle liguliforme ou (dans une seule espèce) comme stipité et arrondi ; éperon gibbeux et un peu charnu à son extrémité, creux , soit très-court et rectiligne ou sub- rectiligne , soit plus ou moins allongé et recourbé en forme de crochet , ou roulé soit en cercle plus ou moins complet, soit en forme de crosse. Étamines plurisériées, conniventes inférieurement, plus longues que le pistil, plus courtes que les sépales , avant la floraison réfléchies au sommet; fi- lets blanchâtres, souvent bicuspidés ou bidentés vers leur milieu (par le prolongement des rebords ou ailes) ; anthères comprimées , petites, jaunâtres avant l’anthèse, puis noi- râtres : connectif filiforme, inapparent antérieurement. Ré- ceptacle plane, disciforme. Pistil petit, obliquement hori- zontal; ovaires tantôt connivents, tantôt plus ou moins divergents; ovules horizontaux, anatropes, immédiatement superposés. Styles à peu près aussi longs que les ovaires. Stigmates très-petits, peu ou point papilleux. Follicules minces, dressés, en général contigus presque jusqu’au som- met, Graines ovoïdes , ou subcylindracées, ou turbinées, ou pyramidales, tronquées ou ombiliquées à la base, ob- tuses ou pointues au sommet : tégument mince , peu adhé- rent, en général couvert de squamelles transversales plus ou moins rapprochées (mais jamais imbriquées comme celles de plusieurs Delphinium) , marginiformes, ondulées, subscarieuses , semi-diaphanes , ou presque opaques , fine- ment striées; radicule conique ou mammiforme , apiculée ; cotylédons minces, obtus, en général aussi longs ou plus longs que la radicule, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 3563 Toutes les parties des Æconits et notamment leurs racines ( à l'exception de celles de l’Aconitum heterophyllum , dont nous ferons mention plus bas) ont des propriétés très-délé- tères qui paraissent agir comme poisons à la fois âcres et narcotiques ; il est certain que les racines de ces plantes con- servent, à temps indéfini, après la dessiccation, une partie de leur énergie redoutable. Le nombre des espèces de ce genre a été porté par plu- sieurs auteurs à environ cent quarante, tandis que d’autres botanistes n’en admettent que vingt à trente. Après de longues et pénibles recherches à ce sujet, nous avons acquis la conviction parfaite, que la plupart des caractères em- ployés très-généralement pour la distinction de ces préten- dues espèces, loin d’être constants, ne suffisent pas, dans la plupart des cas, pour y fonder des variétés (1). Aussi ne saurions-nous reconnaître d’autres espèces que celles dont nous allons parler, auxquelles il y aura peut-être à ajouter quelques espèces de l'Himalaya, sur lesquelles il nous est impossible d’avoir une opinion quelconque, faute de maté- riaux. Section I. LYCOCTONUM Reichenb. Galice non-persistant. Casque peu ou point rétréci à la base, à embouchure horizontalement ou obliquement tron- quée , courtement rostrée. Pétales à capuchon très-court, prolongé en labelle liguliforme non-stipité. Étamines après l’anthèse défléchies en deux faisceaux divergents. Graines aptères, non-luisantes , squamelleuses, Feuilles non-luisantes en dessus. Fleurs jaunes , ou rougeûtres, ou bleuâtres. Racine rhizomateuse. (1) Nous croyons utile de faire remarquer que quelques-unes des es- pèces exotiques , jusqu'aujourd'hui moins communes dans les jardins et dans les herbiers, fourniraient encore, à tout aussi juste titre que les es- pèces indigènes , matière à l'établissement d'une centaine d'espèces nou- velles ; car elles n’offrent guère moins de variations que leurs congénères d'Europe. 564 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Casque tantôt conique, tantôt obconique, tantôt subeylin- dracé, peu ou point élargi vers la base , plus ou moins comprimé. Sépales latéraux en général moins larges que le plus grand diamètre du casque. Pétales à éperon gib- beux à l’extrémité, souvent roulé en crosse. Feuilles tantôt palmatifides , tantôt palmati-ou pédati-parties. A. Pétales à éperon long, grêle, roulé tantôt en forme de crosse, tantôt en cercle plus ou moins complet, tantôt seu- lement en demi-cercle. Aconir TuEe-Lour. — Æconitum Lycoctonum ( Linn. ) Spenn. Flor. Friburg. — « : Commun (vulgare). — Aconitum Lycoctonum Linn. — Gærtn. Fruct. 1, tab. 65.— Jacq. Flor. Austr. tab. 380. — Bull. Herb. tab. 63. — Weinm. Phyt. tab. 23 et 24. — Aconitum Mycoctonum Reichb. IL. Aconit. tab. 5r. — Aconitum Thelyphonum Reichb. 1. c. tab. 54. — Aco- nitum altissimum Mill. — Aconitum rectum Bernh. — Aconitum Vulparia (Phthora, Cynoctonum , et Tragocto- num) Reichb. 1. c. tab. 56, 57 et 58. — Aconitum exalta- tum Reichb. 1. c. — Aconitum orientale Mill. — Reichb. 1. c. tab. 29. — Aconilum ochroleucum Wild. — Bot. Mag. tab. 257. — Aconitum excelsum Reichb. I. c. tab. 53. — Aconitum theriophonum, A. Luparia, A. arctophonum , À. lupicida, À. strictissimum, A. perniciosum, À. ægo- phonum , A. galectonum, A. meloctonum, et À. zoocto- num Reichb. 1. c. —Fleurs jaunes. Segments des feuilles tri- fides et incisés-dentés, larges, en général cunéiformes ou subrhomboïdaux (ceux des feuilles radicales souvent arron- dis). — 6 : À FLEURS ROUGEATRES (rubicundum). — Aconitum rubi- cundum et Aconitum triste Fisch. — Aconitum septentrio- nale Flor. Dan. tab. 123.—Bot. Mag. tab. 2106.— Aconi- tue australe Reichb. TI. — Aconitum moldavicum Haeq. FAMILLE LES HELLÉBORACÉES. 565 — Aconitum ranunculoides Turez. — Fleurs rougeûtres, ou bleuâtres, ou violettes. Feuilles semblables à celles de la variété précédente. — y : À FEUILLES MENUES (fenuifolium). — Aconitum pyre- naicum Lamk.— De Cand. — Aconitum Lamarki Reichb. I. ce. tab. 55. — Feuilles à segments plus profondément tri- fides et laciniés. Fleurs jaunes. Plante haute de 1 pied à 4 pieds, en général plus ou moins fortement poilue ou pubérule. Rhizome subfusiforme , oblique, en général creux et rameux (étant adulte), couvert d’une mul- titude de fibres assez grosses, ordinairement unicaules. Tige dressée , fistuleuse , obscurément anguleuse, en général très- simple, ou ramulifère aux aisselles des feuilles supérieures, moins souvent divisée dans sa partie supérieure en rameaux feuil- lés et eux-mêmes ramulifères. Ramules subaphylles ou médiocre- ment feuillés, très-grèles , ou filiformes, tantôt dressés , tantôt ascendants ou plus ou moins divergents , tous florifères. Feuilles en dessus glabres ou légèrement pubérules, d’un vert gai et sou- vent maculées de blanc aux sinus des segments et lanières, en dessous un peu luisantes, d’un vert pâle, réticulées, en général plus ou moins pubérules ou pubescentes : les inférieures larges de 2 à 8 pouces, divisées jusqu’au milieu ou plus bas ( quelque- fois jusqu’à la base) en 5 à 11 segments cunéiformes à la base ; les autres graduellement plus petites, 5- ou 5-fides; les ra- méaires et les ramulaires très-petites, souvent à segments très- entiers ou légèrement tridentés ; lanières de forme et de grandeur très-variables ; dents arrondies, ou ovales , ou triangulaires, ou linéaires-lancéolées , en général pointues ou acuminulées ; pétiole trigone , profondément canaliculé en dessus, en général pubes- cent ou poilu (poils horizontaux ou réfléchis). Grappes tantôt assez denses , tantôt plus ou moins lâches : la principale attei- gnant /, pied à 2 pieds de long, souvent rameuse à la base ; les ramulaires et les axillaires courtes, souvent pauciflores. Pédi- celles tantôt plus courts que les fleurs, tantôt aussi longs ou jusqu'à 2 fois plus longs, dressés, ou ascendants, ou plus ou 566 CLASSE DES POLYCARPIQUES. moins divergents, dibractéolés tantôt vers leur milieu, tantôt plus haut, tantôt plus bas. Bractées basilaires linéaires ou li- néaires-lancéolées : les inférieures en général plus longues que les pédicelles. Bractéoles subulées ou linéaires-subulées , petites. Fleurs de grandeur très-variable. Sépales très-inégaux , tantôt glabres , tantôt pubérules ou velus en dessous : le supérieur (ou casque) long de 6 lignes à 1 pouce, large de 2 à G lignes, droit, ou un peu courbé en avant, cylindracé, ou subcylindracé, tantôt plus où moins élargi soit à sa base, soit vers son sommet, soit vers les deux bouts , à bec court, obtus , naviculaire, quel- quefois redressé au sommet, tantôt débordant les sépales inté- rieurs , tantôt débordé par ceux-ci. Sépales latéraux obliquement obovales, ou obovales-orbiculaires , très-obtus, ou rétus, ou échancrés, souvent fortement poilus (surtout aux bords), ou barbus en dessus vers leur sommet , larges de 2 à 4 lignes, tantôt à peu près aussi longs que les sépales inférieurs, tantôt plus courts. Scpales inférieurs plus ou moins inégaux , obtus, ou pointus, ou acuminés, souvent barbus : l’un plus étroit, elliptique- oblong , ou lancéolé-oblong, ou lancéolé, ou lancéolé-obovale , rétréci au sommet en appendice cymbiforme ; l’autre plus large, mais un peu plus court, obovale, ou elliptique, ou elliptique- obovale, ou elliptique-oblong. Pétales à onglet filiforme tantôt aussi long ou plus long que le casque, tantôt plus court, rectiligne, ou plus ou moins incliné au sommet; capuchon conique, à labelle oblong ou suboblong, plus court que l’éperon, rectiligne , échan- cré, ou obtus. Étamines en général glabres, plus longues que le pistil; anthères jaunes avant l’anthèse , puis noirâtres. Filets blanchâtres. Ovaires glabres ou pubescents , petits. Styles sub- rectilignes , à peu près aussi longs que les ovaires. Follicules (verticilles-ternés ) longs de 2: pouce à 1 pouce, glabres , ou pubescents, d’un brun noirâtre. Graines longues de 1 ligne à 1 A ligne, d’un brun noirâtre. Cette espèce , nommée vulgairement Tue-Loup jaune , croît dans presque toute l’Europe ainsi qu'en Sibérie et au Cuacase, Dans les contrées dont le climat est tempéré, elle est moins com- mune que dans le nord, et ne setrouve que dans les régions sub- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 367 alpines , ou dans les bois humides des montagnes. Ses fleurs se succèdent pendant une grande partie del’été. Toute la plante par- ticipe aux propriétés vénéneuses communes aux autres espèces congénères. Les variétés à fleurs panachees , ou rougeâtres, ou violettes, sont préférées, comme plantes de parterre, aux variétés à fleurs jaunes. B. Pétales à éperon rectiligne ou un peu recourbé , très- court. ACONIT Bargu. — ÆAconitum barbatum Patrin. — Deless. Ic. Sel. 1 , tab. 64. — Sering. in Mus. Helv. 1, tab. 15, fig. ro et 11. — Reichb. III. Acon. tab. 45. — Sweet , Brit. Flow. Gard. tab. 164.— Æconitum hispidum De Cand. Syst. — Gmel. Flor. Sibir. 4, tab. 81. — Aconitum squarrosum Lion. (ex Sering.) — Aconitum Gmelini Reichb. 1. c. tab 46. — Aconitum dissectum Reichb. 1. c. tab. 47. — Aconitum leptanthum Reichb. 1. c. tab. 44. — Aconitum pallidum Reichb. I. ce. tab. 5o. — Aconitum boreale Reichb. I. ce. — Aconitum ochranthum Ledeb. Ice. Flor. Alt. tab. 406. — Aconitum pyrenaicum Pallas. Cet Aconit, indigène en Sibérie, n’est peut-être qu’une variété de l'espèce précédente, dont 1l ne diffère essentiellement que par le caractère indiqué ci-dessus ; du reste , la plante est tout aussi variable , dans toutes ses parties , que l’Aconitum Lycoctonum ; mais en général les segments de ses feuilles sont profondément lacimiés. Les follicules et les graines sont absolument comme ceux de l’Aconitum Lycoctonum. Secrion 11. NAPELLUS Spach. ( Cammarum , Corythælon, Enchy- lodes et Napellus Reichenb. ) Calice non-persistant. Casque plus ou moins rétréci vers la base, à embouchure arquée, ou soit verticalement soit très-obliquement tronquée , souvent longuement rostrée. Pétales à capuchon plus ou moins allongé, renflé, pro- 568 CLASSE DES POLYCARPIQUES. longé en labelle liguliforme non-stipité. Étamines après l'anthèse défléchies dans toutes les directions. Graines ai- lées à l’un ou à deux des angles, luisantes, lisses, ou transversalement rugueuses, ou squamelleuses. Feuilles luisantes aux 2 faces. Fleurs en général bleues (dans cer- taines variétés blanches, ou panachées de blanc et de bleu, ou violettes). Racine tubéreuse. Casque tantôt semi-circulaire ou subfalciforme , tantôt plus ou moins obliquement conique ou obconique. Sépales la- téraux souvent plus larges que le casque. Pétales à épe- ron court et sacciforme, ou plus allongé et gibbeux à l'extrémité, plus ou moins recourbé (mais jamais roulé en crosse). Feuilles palmatifides , ou palmatiparties , ou pédatiparties. A. Graines petites, squamelleuses. Grappes en général courtes, läches , pauciflores. a) Feuilles plus ou moins profondément 5- ou 3- fides : lobes (ja- mais laciniés ) très-entiers ou inégalement dentés , très-divariqués. Casque onciné ou courtement rostré. Pétiole peu ou point élargi à sa base, non-engainant. ACcoNIT ONGINÉ. — Aconitum uncinatum Lamk. — Bot. Mag. tab. 5119. — Reichenb. Il. Aconit. tab. 55 et 56. — Aconitum japonicum Thunbg. (ex Reichb.) Tige flexueuse. Feuilles (suborbiculaires ou réniformes-orbi- culaires ou ovales en leur contour, à base soit subcordiforme, soit arrondie, soit tronquée ) à 3 ou 5 lobes oblongs, ou sub- ovales, ou subtriangulaires , ou rarement cunéiformes-oblongs , acuminés, où pointus , en général 3-ou pauci-dentés. Pétales à éperon onciniforme , où annulaire ; capuchon plus long que l'é- peron : labelle décliné ou ascendant, Follicules en général verti- cillés-ternés. Graines oblongues ou ovales-oblongues. Piante haute de 2 à 4 pieds, tantôt glabre, tantôt plus ou moins fortement pubérule (surtout vers le sommet). Tige très- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 569 grêle , dressée, cylindrique , fistuleuse, en général très-simple jusque vers son milieu ou plus haut. Rameaux ascendants, plus ou moins divergents , en général courts , tantôt simples ou pres- que simples et subaphylles , tantôt paniculés. Feuilles coriaces , d’un vert foncé et ordinairement glabres en dessus, d'un vert pâle ( souvent pubérules ) et veineuses en dessous : les infc- rieures larges de 2 à 4 pouces; les supérieures graduellement moins grandes ; les raméaires et ramulaires très-petites, souvent indivisées et bractéiformes ; lobes des feuilles-trifides tantôt pres- que égaux, tantôt inégaux ; lobes basilaires des feuilles-5-fides toujours beaucoup plus courts que les 3 lobes terminaux ; dents pointues ou acuminées, triangulaires, ou subtriangulaires , plus ou moins écartées ; pétiole très-grêle, cylindrique, canaliculé en dessus : celui des feuilles caulinaires (même des supérieures) souvent aussi long ou plus long que la laine. Grappes 3-9-flores, tantôt lâches, tantôt assez denses, tantôt feuillées inférieurement, tantôt bractcolées dès leur base : les rameaux ou ramules florife- res supérieurs rapprochés en une panicule terminale lâche et plus ou moins allongée. Pédicelles divariqués, ou ascendants et plus ou moins divergents , ou moins souvent presque dressés, longs de ‘/4 de pouce à 2 pouces. Bractées et bractéoles petites, obovales , ou lanccolces-obovales , ou lancéolées , ou spathulées , acuminées , souvent recourbées. Fleurs vioicttes, ou d'un bleu plus ou moins foncé. Sépales en général pubérules en dessous : casque subsemicirculaire , ou subfalciforme, ou obliquement ob- conique , ou conique, large de 5 à 8 lignes, à bec tantôt hori- zontal , tantôt plus ou moins décliné , ou onciné, pointu ou obtus. Sépales latéraux larges de 4 à 7 lignes, obovales, ou obovales- orbiculaires, ou subréniformes, très-Inéquilatéraux , souvent barbus en dessus. Sépales inférieurs tantôt aussi longs que les sé- pales latéraux , tantôt plus courts, toujours beaucoup moins lar- ges : l’un (plus large) ohliquement obovale ou lancéolé-obovale, subacuminé ; l’autre ( plus étroit) lancéolé-oblong, ou lancéolé- elliptique , ou lancéolé, obtus. Pétales tantôt aussi longs que le casque, tantôt plus courts, plus ou moins inclinés au sommet : onglet filiforme , poilu, tantôt à peine incliné au sommet, tantôt BOTANIQUE. PHAN, T. VI. 2: 370 CLASSE DES POLYCARPIQUES, arqué en avant (suivant la courbure plus ou moins forte du cas- que ); capuchon conique , à Jabelle oblong, obtus, ordinairement décliné. Étamines glabres ou poilues. Follicules glabres ou pubes- cents, longs d'environ G lignes. Graines longues de 1 ?/, ligne à 2 lignes, d’un brun noirâtre, obscurément trigones, ousubeylin- driques , obtuses aux 2 bouts , uni-carénées , couvertes de squa- melles inégales, courtes , plus ou moins larges , ondulées, noirâ- tres , subdiaphanes. Cette espèce , indigèue dans les montagnes des États-Unis, se cultive comme plante d'ornement. L) Feuilles 5- ou b- parties : segmenis profondément 2- ou 3- fides êt irrégulièrement laciniés ou pennaufides, divariqués de même que les lanières ; pétiole élargi en gaîne membraneuse sübam- plexicaule ou semi-amplesicaule. Casque courtement aeuminé. Aconir rÉROCE. — Aconitum ferox Wäallich, Plant. Asiat. Rar. tab. 41. — Aconitum virosum Don, Prodr. Tige droite. Feuilles (suborbiculaires en leur contour, à base tronquée ou subcunéiforme) palmatiparties ou pédatiparties : segments cunéiformes à la base ; lanières lincaires-lancéolées, ou triangulaires-lancéolées, pointues. Pétales à éperon plus où moins recourbé; capuchon à pèine aussi long que l’éperon : labelle court, ascendant. Follicules ordinairement verticillés-quinés. Graines subturbinées , tronquées à la base. Plante haute de 1 pied à 5 pieds (dans certaines localités qus- qu'a 12 pieds), en général plus ou moins pubérule. Racine formée de plusieurs tubercules subfasiformes , noirâtres en de- hors , blanchâtres en dedans, longs de 2 à 4 pouces. Tige grêle , dressée, cylindrique , fistuleuse , tantôt simple, où ramulifere seulement vers son sommet, tantôt plus ou moins rameuse. Ra- meaux simples ou paniculés, dressés, où ascendants, souvent couverts (de même que les ramules et les pé ticelles ) d’une pu- bescence veloutée. Feuilles distantes , en général glabres en des- sus, d'un vert pâle et pubérules en dessous : les inférieures lar- ges de 3 à 6 pouces; les ramulaires tres-petites, 3-fides, ou moins souvent pennatifides, à lanières très-entières ; pétiole grêle, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 571 canaliculé en dessus : celui des feuilles inférieures atteignant jusqu'à 1 pied de long ; celui des feuilles raméaires en général réduit à la gaine. Grappes 5-1 5-flores, en général lâches, tantôt feuillées presque jusqu’à leur sommet , tantôt bractéolées dès la base : les principales atteignant ‘ pied à 1 picd de long. Pédi celles longs de :/; de pouce à 2 pouces, grèles, dressés, ou as- cèndants , tantôt plus courts que les feuilles florales , tantôt plus longs, souvent 2-bractéolés à la base ou peu au-dessus. Brac- téoles linéaires ou linéaires-lancéolées, petites. Fleurs bleues, de la grandeur de celles du Napel. Sépales ordinairement pubé- rules en dessous : casque semi-circulaire, ou falciforme, ou sub- conique , plus ou moins incliné en avant. Sépales latéraux obli- quement obovales, longs de 5 à G lignes. Sépales inférieurs en genéral plus courts que les sépales latéraux : l’un (plus étroit et plus court)oblong ou lancéolé-oblong, obtus ; l’autre ( plus large) lancéolé-obovale , où lancéolé-elliptique , subacuminé. Pétales à onglet à peu près aussi long que le casque, filiforme, glabre , incliné, arqué au sommet; capuchon petit, conique : labelle oblong , obtus. Étamines 2 fois plus courtes que les sépales la- téraux : filets glabres ou ciliés. Follicules longs d'environ 6 li- gnes. Graines d’un brun noirâtre, trigones , pointues au sommet, longues d'environ 2 lignes. Cette espèce, indigène dans les régions alpines de l'Himalaya, est l’une des plantes les plus vénéneuses que l'on connaisse. Les Hindous l’appellent Bikk ou Bikhnia : noms qu'ils appliquent d’ailleurs aussi à quelques autres Aconits. En sanscrit, on la dé+ signe par les noms de vicha (c’est-à-dire le poison par excel- lence) et ati vicha (poison atroce). La racine exerce nne action mortelle non-seulement sur les organes internes, mais même étant introduite dans des blessures ; et, contrairement à ce qui s’ob- serve chez la plupart des autres Renonculacées ou Helléboracces vénéneuses , ces propriétés délétères ne se perdent point par la dessiccation. Plusieurs peuplades barbares du nord de l'Inde ont coutume d’empoisonner les flèches en les trempant dans le suc de la racine de cet Aconit. Les médeciss hindous, accoutumés du reste à administrer des remèdes violents , préparent avec ces \ - av . 57 CLASSE DES POLYCARPIQUES. racines mélées à d’autres ingrédients, un extrait huileux qui passe pour un spécifique contre les rheumatismes, le choléra, et différentes autres maladies (1). c) Feuilles 5-5- ou T-parties : segments pétiolulés ou sessiles, plus ou moins profondément trifides ou pennatifides ; lobes laciniés ou incises-dentés ; lanières non-divariquées ; pétiole à base peu élar- gie, submarginée, non-engainante. Casque plus ou moins longue- ment rostré. AconiT Faux-Napez.—Aconitum Pseudo-Napellus Spach. — Aconitum variegatum Linn.— Reichenb. III. Acon. tab. 34. — Aconitum Cammarum Jacq. Flor. Austr. tab. 424. — Reichb. 1. c. tab. 39. — Aconitum paniculatum Lamk. De Gand. — Reichenb. 1. c. tab. 32. — Aconitum cer- nuum Waulff, — Recihb. 1. c. tab. 33. — Aconitum ros- tratum Bernh. — Reichb. 1. c. tab. 11. — Loddig. Bot. Cab. tab. 203. — ÆAconitum album H. Kew. — Reichh. 1. c. tab. 30. — Aconitum nasutum Fisch. — Reichb. L. e. tab. Oo et 10. — Aconitum Bernhardianum Wallr. Sched. Crit. tab. 2. — Aconitum altigaleatum Hayn. Arzn. XI, 16. — Aconitum judenbergense Reichb. 1. c. tab. 7 et 8. — Aco- nitum molle Reichb. 1. c. tab. 31. — Aconitum toxicum Reichb. (4) M. Wailich rapporte le résultat suivant de quelques expériences faites par Le docteur Pereira, de Londres, avec des racines d’Aconitum ferox , récoltées au Népaul dix années avant cet emploi. Un grain d'extrait alcoholique introduit dans le péritoine d’un lapin commença à agir au bout de deux minutes, et la mort suivit au bout de 9 * [a minutes ; dans une seconde expérience de mêine nature, l'effet mor- tel se manifesta au bout de 41 minutes. Deux grains de ce même extrait introduits dans la veine jugulaire d’un chien de forte taille, produisirent des convulsions au bout d'une minute, et la morten 5 minutes, Un grain introduit dans le tissu cellulaire du dos d'un lapin , commença à agir au bout de 6 minutes, et 9 minutes plus tard l'animal fut mort. L'extrait aqueux est moins énergique que l'extrait alcoolique : deux grains du premier, introduits dans le péritoine d'un lapin, ne produisirent la mort, qu’au bout de 27 minutes. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES, 314 1. c. tab. 37: — Aconitum acuminatum Reichb. 1. ce. tab. 38. — Aconitum hebegynum Ve Cand. — Aconitum tortuosum Wild. — Reichb. 1. e. tab. 34. — Aconitum volubile Pallas. — Reichb. L. e. tab. 35. — Aconitum villosum Reichenb,. 1. c. tab. 26 et 37.— Aconitum ciliare De Cand. — Deless. Ie. Sel. 1, tab. 65. — Aconitum eriostemon, À, ambiguum, À. reco- gnitum, À. reflexum, A. acuminatum et A. parviflorum Reichb. 1. c. — Aconitum gibbosum Sering. Tige plus ou moins flexueuse. Feuilles palmatiparties ou pé- datiparties (suborbiculaires on cordiformes-orbiculaires en leur contour ) : segments cunéciformes-lancéolés, rhomboïdaux, ou rhomboïdaux-lancéolés, ou cunéiformes-rhomboïdaux , pointus de même que les dents et lanières. Pétales à éperon plus ou moins recourbé; capuchon en général plus long que l’éperon : labelle court ou allongé, souvent ascendant. Follicules verticaillés au nombre de 3 à 6. Plante extrêmement variable dans presque toutes ses parties, glabre, ou moins souvent pubérule, haute de 1 pied à 5 pieds. Pubescence des pédicelles et des sépales quelquefois glandulifère. Racine composée de plusieurs tubercules fibreux , noirâtres, subylobuleux , ou ovoïdes. Tige grêle, dressée, fistuleuse , cy- lindrique, ou obscurément anguleuse, feuillue, tantôt simple, ou ramulifere seulement vers son sommet, tantôt plus ou moins rameuse. Rameaux simples ou paniculés, ascendants, ou plus ou moins divergents , en général courts et médiocrement feuilles. Ramules courts, pauciflores , subaphylles. Feuilles d'un vert gai en dessus , plus pâles en dessous , en général glabres : les inférieures larges de 2 à 4 pouces; les ramulaires très-petites , trifides, ou bractéiformes; dents ou lanières triangulaires, ou triangulaires-lancéolées , ou linéaires-lancéolées; pétiole très- grêle, subtrigone, canaliculé en dessus : celui des feuilles infé- rieures à peu près aussi long que la lame , ou plus court. Grappes rarement un peu denses et atteignant jusqu’à ‘/, pied de long, en général (surtout les axillaires et les ramulaires) courtes , là- ches et pauciflores , tantôt feuillées dans presque taute leur lon- gueur , tantôt bractéolces des leur base : les supérieures rappro- Lä 374 CLASSE DES POLYCARPIQUES. chées en panieule terminale tantôt courte et subpyramidale, tantôt plus ou moins allongée. Pédicelles divariqués ou ascendants et plus ou moins divergents , longs de 4 lignes à 2 pouces (tantôt plus courts que la feuille florsle ou la bractée, tantôt plus longs ), dibractéolés tantôt au-dessus du milieu, tantôt au-dessous. Brac- téoles obovales, ou lancéolées-obovales, ou lancéolées, ou gpe- thulées, ou subulces, petites , en général pubérules ou ciliées. Fleurs de grandeur très-variable, d’un bleu soit clair, soit plus ou moins foncé, ou violettes, ou lilas, ou blanches, ou panachées de blanc cet de bleu ou de violet. Sépales glabres, ou pubérules ( quelquefois visqueux) en dessous : casque de forme et de grandeur très-variables, droit, ou plus on moins incliné en avant, subsemicirculaire , ou falciforme, ou conique , ou obli- quement obconique, plus ou moins longuement rétréei vers sa base, haut de ‘/: pouce à 1 ‘/, pouce, en général moins large que haut (quelquefois large seulement de 3 lignes, d’autres fois atteignant jusqu'a 1 pouce dans son plus grand diamètre), sou- vent creusé d’un sinus plus ou moins profond soit immédiatement au-dessus du bec, soit plus haut : bec horizontal , ou décliné, ou ascendant , ou résupiné, liguliforme, ou triangulaire, obtus , ou pointu, long de 1 ligne à 4 lignes. Sépales latéraux oblique- ment obovales ou obovales-orbiculaires, ou suborbiculaires, très-obtus, ou subacuminés , égaux, ou inégaux, larges de 4 à 10 lignes. Sépales inférieurs en général plus courts que les sé- pales latéraux , et beaucoup moins larges que ceux-ci : le plus étroit oblong , en lancéolé-oblong , ou oblong-spathulé, équila- téral, naviculaire, subcaréné, obus; l’autre un peu plus court, 2 fois plus large, très-inéquilatéral, obliquement tronqué et presque plane d’un côté, naviculaire de l’autre côté , obovale, an lancéole-obovale, Pétales à onglet filiforme, anguleux , plus ou moins arqué et incliné en ayant, tantôt aussi long que le cas- que, tantôt plus court; capuchon conique ou oblong , de gran- deur variable ; éperon onciniforme ou plus où moins compléte- ment annulaire, gros, 2 à à fois plus court que le capuchon ; labelle oblong ou ovale- oblong , souvent échancré, presque aussi long que le capuchon, ou jnsqn’à deux fois plus court , tantôt dé: hate tu nn. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 375 cliné , tantôt subhorizontal, tantôt ascendant ou révoluté. Éta- mines glabres ou joilues. Ovaires tantôt connivents au sommet, tantôt plus ou moins divergents. Follicules (quelquefuis ineli- nés ou renversés par le recourbement du pédicelle) glabres ou moins souvent pubcrules , longs d'environ 6 lignes, ordinaire- ment connivents presque jusqu'au sommet. Graines longues de 1 ligne ou un peu plus, brunes, ovoïdes, ou subtuibinces , plus ou moins distinctement trigones, ailées à l’un ou à deux des an- gles, pointues au sommet, arrondies ou tronquées à la base : squamelles blanchâtres, subdiaphanes, moins rapprochées que sur les graines des espèces précédentes. | Gette espèce croît dans les Aipes, les Pyrénées et d’autres mon< tagnes de l'Europe, ainsi qu’au Caucase et en Sibérie. On la cul. tive fréquemment comme plante de parterre, Elle fleurit en été. Ses propriétés drastiques ne diffèrent point de celles du Wapel. B. Graines assez grosses, tantôt très-lisses, tantôt plus ou moins fortement rugueuses (surtout à l’une des faces) mais jamais squamelleuses. Grappes ( du moins les principales ) souvent très-allongées et assez denses. a) Feuilles 5- ou T- parties, pédalées : segments plus ou moins pra- fondément 5-fides ou pennatifides, à lobes Le plus souvent luciniés ou incisés-dentés ; pétiole à base peu ou point marginée. AconiT Napez. — Aconitum Napellus Lion. — Jacq. Flor. Austr. tab. 38r. — Reichenb. HI. Acon. tab. r, 2 et 3! — Aconitum pyramidale Mi, — Reichb. 1. c. tab. 68. — Aco- nilum tauricum Willd. — Aconitum autumnale Reichb. I. c. tab. 67. — Aconitum neubergense Reichb. 1. c. tab. 69. — Aconitum eminens Koch. — Reichb. 1. e. tab. 69 ( anal. } — Aconitum multifidum Koch. — Reichb. 1. c. tab. 50. — Aco- nitum callibotryon Reichb. Monogr. Acon. tab. 16. — Aco- nitum amænum Reich. I. c. tah. 14, fig. 3, et ML. tab. 70. — Aconitum Bernhardianum Reichb. Ill. tab, 68. — Aconi- tum albidum Bernh. — Aconitum Funkienum Reichb. 1. c, tab. 66, — Aconitum angustifolium Wild, En. Suppl. — 576 CLASSE DES POLYCARPIQUFS. Aconitum eustachyum Reichb. 1. ec. tab. 66. — Aconitum laxum Reichb. 1. ce. tab. 66.— Aconitum acutum Reichb. Mo- nogr. tab. 14, fig. 2. IL. tab. 65. — Aconitum firmum Reich. Mon. tab, 14, fig. r. — Aconitum Hoppeanum Reichb, HI. tab. 65. — Aconitum angustifolium Bernh. — Reïehb. L. c. tab. 23. — Aconitum hians Reichb. Mon. tab. 18, fig. 1. — Aconitum Clusianum Roichb. 1. c. tab. 15. — Aconitum for- mosum Reichb. 1. c. tab. 18, fig. 2. — Il, tab. 64. — Aconi- tum strictum Bernh. — Reichb. Mon. tab. 17, fig. 1. — Il. tab. 64. — Aconitum inunctum Koch. — Aconitum lætum Reichb. Mon. tab. 13, fig. 2. — Ill. tab. 63. — Aconitum Koœleri Reichb. 1. c. — Aconitum tauricum Waulff. — Jacq. Ic. Rar. 3, tab. 492. — Reichb. II]. tab. 63. — Aconitum commutatum Reichb. Mon. tab. 18, fig. 3. — Aconitum Kæl- leanum Reichb. Ill. tab. 62. — Aconitum Stærkianum Riechb. HI, tab. 71. — Aconitum exaltatum Bernh. — Reichb. Ill. tab. 92. — Aconitum palmatifidum Reichb. 1. c. tab. 92. — Aconitum neomontanum Wild. ( non Wulff.) — Aconitum intermedium De Cand. Syst. et Prodr. Tige droite ou flexueuse. Feuilles suborbiculaires ou sub- rhomboïdales en leur contour : segments rhomboïdaux, ou rhom- boïdaux-lancéolés. ow cunéiformes-rhomboïdaux , ou cunéifor- mes-lancéolés : le terminal en général pétiolulé ; les autres sessiles ou subsessiles ; lobes rhomboïdaux ou subrhomboïdaux , en gé- néral étroits ; dents ou lanières pointues (rarement obtuses ), en général linéaires-lancéolées. Casque acuminé ou courtement ros- tré. Pétales à éperon court ou sacciforme , en général recourbé ; capuchon grand, à labelle plus on moins allongé et souvent as- cendant ou révoluté. Follicules verticillés au nombre de 3 à 6. Plante extrêmement variable, haute de ‘/, pied à 5 pieds, tan- tôt glabre, tantôt plus où moins pubérule ou pubescente. Racine à 2 ou 3 tubercules fusiformes ou napiformes (1), noirâtres , fi- a —— —— ——— (4) C'est à cette ressemblance des tubercules avec un navet, que fait allusion le nom de Vapel. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 377 breux. Tige grêle, dressée, fistuleuse , obscurément anguleuse, feuillue, tantôt très-simple, tantôt ramulifére au sommet, tantôt plus ou moins rameuse. Rameaux simples, ou paniculés, ascen- dants , ou plus où moins divergents , ou dressés, tantôt courts et médiocrement feuillés , tantôt plus ou moins allongés. Ramules courts , en général pauciflores et subaphylles. Feuilles d’un vert gai en dessus, plus pâles en dessous , le plus souvent glabres aux 2 faces, très-rarement pubérules en dessus : les inférieures larges de 2 à 4 pouces; les ramulaires très-petites ou bractéi- formes, en général soit indivisées , soit tridentces , ou trifides ; pétiole grêle , trigone , canaliculé en dessous : celui des feuilles inférieures à peu près aussi long que la lame ou plus eourt. Grappes tantôt feuillées dans presque toute leur longueur, tantôt bractéolées dès leur base : la caulinaire-terminale en général multiflore, assez dense, atteignant 1/2: pied à 2 pieds de long; les axillaires et les ramulaires en général beaucoup plus courtes, lâches et pauciflores , disposées en panicule tantôt pyramidale, tantôt plus ou moins allongée. Pédicelles dressés, ou ascendants, ou plus ou moins divergents, ou subdivariqués, longs de quel- ques lignes à 3 pouces (tantôt plus longs que la feuille florale ou la bractée, tantôt plus courts ), dibractéolés tantôt vers leur mi- lieu , tantôt plus haut ou plus bas. Bractées spathulées ou lan- céolées. Bractéoles linéaires ou subulces, petites. Fleurs de gran- deur très-variable, d’un bleu soit clair, soit plus ou moins foncé, soit violet, ou moins souvent soit blanches, soit panachées de bleu et de blanc. Sépales glabres ou pubérules en dessous : cas- que subfalciforme , ou semi-circulaire , conique, ou obconique, large de ‘/: pouce à 1 pouce, tantôt plus haut que large, tantôt aussi haut ou moins haut , droit ou incliné en avant : bec hori- zontal, ou décliné, ou ascendant , obtus, ou pointu , liguliforme, ou dentiforme. Sépales latéraux souvent barbus en dessus, obli- quement obovales, ou obovales-orbiculaires, ou suborbiculaires, ou subdolabriformes, en général égaux , larges de 4 à 10 lignes. Sépales inférieurs en général plus courts et beaucoup moins lar- ges que les sépales latéraux : le plus étroit lancéolé, ou lanccole- oblong; l’autre lanccolé-elliptique, ou lancéolé-obovale, ou 578 CLASSE DES POLYCABPIQUES. ovale-lancéolé, un peu plus court. Pétales à onglet tantôt aussi long que le casque , tantôt plus court; plus ou moins fortement arqué et incliné en avant, filiforme, anguleux ; capuchon conique ou oblong-conique , plus on mains gros, tantôt à peine aussi long que le labelle, tantôt plus long : labelle obtus ou échancré. Étamines tantôt glabres , tantôt plus ou moins poilues. Ovaires tantôt connivents, tantôt plus ou moins divergents. Follicules lougs d’environ G lignes, glabres, ou pubérules, connivents pres- que jusqu’au sommet. Graines d’un brun noirätre, longues d’en- viron 2 lignes sur r ligne à 2 lignes de large, subturbinées, ombiliquées ou tronquées à la base, subobtuses ou pointues au sommet : ailes 2 à 4 fois moins larges que les faces, subcharta- ces, semi-diaphanes , strices, noirâtres; rides (en général nulles sur l’une ou sur deux des faces, ou quelquefois sur toutes ) fines, ondulces, plus ou moins exprimées. Embryon moins petit que celui des autres espèces congénères : radicule courte, co- nique, apiculée; cotylédons en général à peu près aussi longs que Ja radicule. . Cette espèce , connue sous les noms vulgaires de Wapel, Na- pel bleu, Coqueluchon, Madriette, Capuce , Capuchon de moine , Thore, ct Tue-Loup bleu, est commune dans le nord de l’Europe ainsi que dans les Alpes, les Pyrénées, et autres montagnes de France; elle se trouve en outre au Caucase et dans presque toute la Sibérie. Sa floraison a lieu en été. On la cultive fréquemment comme plante de parterre. Toutes les parties du Napel, mais surtout les racines fraiches, sont très-vénéneuses. Les anciens auteurs de matière médiçale rapportent beaucoup de cas d’empoisonnements mortels, causés par ces racines, ou par celles des espèces voisines. On assure d’ailleurs que jadis les chasseurs des Alpes avaient coutume de tremper les flèches dans le suc du Napel, afin de rendre mortelle toute blessure faite avec cette arme. Plusieurs médecins célebres ont préconisé l'extrait de Napel, pris à petite dose, comme l’un des plus puissants sudorifiques, et comme un excellent remède contre la goutte, les rhumatismes chroniques , les maladies syphilitiques et autres. T1 est curieux, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 379 aigsi qu'on a pu le voir plus haut , que les médecins hindous at- tribuent les mêmes propriétés à l’Aconitum ferox , espèce beau- coup plus yénéneuse encore que les Aconits d'Europe. b) Feuilles indivisées ou à peine lobées. … ACONIT BÉTÉROPUYLLE. — Aconitum heterophyllum Wal- lich, Cat.— Royle, Hlnstr. Plant. Himal. 1, tab. 13. — Aconi- tum cordatum Royle, Lc.1,p.56. — Aconitum Atees Royle , Journ. As. Soc. 1, p. 459. Feuilles cordiformes ou cordiformes-orbiculaires , acuminées, ou arrondies au sommet, sinnces-dentces , ou incisées-dentées , ou dentelées , quelquefois AR EN NA Pétales à éperon ovoïde, obtus, sacciforme ; labelle plus ou moins allongé ;' as- cendant. Follicules en général verticillés-quinés. | Plante haute de 1 pied à 4 pieds, en général plus ou moins pubescente. Racine à 2 tubercules subfusiformes , grisâtres à la surface, blanchâtres à l’intérieur, fibreux, d’une saveur amère sans mélange d’âcreté. Tige dressée , grêle , feuillue, ob- scurément anguleuse, en géncral simple, ou paniculée seulement au sommet, Feuilles coriaces, glabres, luisantes, 5-nervées : les inférieures longuement pétiolces , larges de 1 pouce à 3 pouces ; les supérieures courtement pétiolées, ou subsessiles, à pétiole * subamplexicaule ; dents ou dentelures mucronées. Grappes cour- tes et pauciflores , ou pluriflores et plus on moins allongées, lâches, en général (du moins la terminale ) feuillées à la base. Pédicelles longs, dressés, dibractéolés en général peu au-des- sous du sommet. Bractées ou feuilles-florales cordiformes , acu- minces, Souyent dentées. Bractéoles ovales, on oblangues , ou spathulées , quelquefois dentelées. Fleurs grandes; bleues. Sé- pales glabres , ou pubérules en dessous : casque semicireulaire, subacuminé. Sépales latéraux aussi grands que le casque, obli- quement triangulaires. Sépales inférieurs sublancéoles. Petales longs d'environ 1 pouce : onglets arqués ; labelle acuminé, quel- quefois crépu. Étamines SA Follicules pubescents. Graines (suivant . Royle ; auquel nous empruntons aussi toute la des- cription de cette espèce) planes, bordées d’une aile membraneuse, 080 CLASSE DES POLYCARPIQUES, Cette espèce croît dans les régions alpines de l'Himalaya ( de 9,000 à 10,000 pieds au-dessus du niveau de la mer). Elle fait une exception remarquable parmi les Aconits, en ce que les tu- bercules de ses racines n’ont aucune propriété délétère. Ces tubercules , connus dans l’Inde sous le nom d’Æ4, ont une sa- veur trés-amère, sans aucun mélange d’äcreté; les médecins bindous les administrent fréquemment comme remède tonique et excitant. M, Royle assure que les fleurs de cet Aconit surpassent en élégance celles de toutes les autres espèces du genre. Section III. ANTHORA Reichenb. Calice persistant. Casque plus ou moins rétréci vers la base , à embouchure arquée ou soit verticalement, soit très-obliquement tronquée, plus ou moins longuement rostrée. Pétales à capuchon très-courtetterminé en labelle obcordiforme ou snborbiculaire, longuement stipité ; onglets brusquement géniculés au sommet. Graines ailées à l’un ou à deux des angles, luisantes , tantôt très-lisses, tantôt très-légèrement rugueuses. Feuilles pédatiparties, peu ou point luisantes. Fleurs d’un jaune pâle, ou rare- ment d’un bleu livide, ou panachées de bleu et de jaune, Racine tubéreuse. Casque tantôt semi-circulaire ou subfalciforme , tantôt plus ou moins obliquement conique ou obconique. Sépales la- téraux quelquefois plus larges que le casque. Pétales à cperon gibbeux à l'extrémité, courké en cercle plus ou moins complet ou en forme de crosse. Feuilies à seg- ments déchiquetés en lanières linéaires ou sublineaires, souvent très-étroites. Embryon minime , obcordiforme. L'espèce dont nous allons parler est la seule qu’on puisse rapporter avec certitude à cette section. Aconrr ANrnoRE. — Aconitum Anthora Lino. — Blackw. Herb. tab. 562. — Jacq. Flor. Austr. tab. 382. — Reichb. Monogr. tab. 1 ; I. tab. 59. — Sering. Mus, Hely, tab. 15, FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 381 fig. 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, et 48. (anal. ) — Aconitum tenui- Jolium Reichb. II. tab. 6. — Aconitum Jacquini Reichb. Monogr. tab. 2, — Aconitum nemorosum Marsch. Flor. Taur. Cauc. — Reichb. Monogr. tab. 6. — Æconitum Candollir Reichb. Monogr. tab. 3. — Aconitum eulophum Reichb. Monogr. tab. 5; IIL. tab. Gr. — Aconitum Pallasii Reichb. Monogr. tab. 6. — Aconitum anthoroideum De Cand. — Reichb. Monogr. tab. 4. Tige droite ou peu flexueuse, plus ou moins anguleuse. Feuil- les 5-9-parties (les florales triparties, ou pennatiparties) : seg- ments pétiolulés ou sessiles (subrhomboïdaux en leur contour ), profondément trifides et laciniés , ou biternatifides , ou bipenna- üfides : lanières pointues, plus ou moins divariquées; pétiole semi-amplexicaule, marginé vers sa base. Pétales à éperon beau- coup plus long que le capuchon ; labelle à lame 3 ou 4 fois plus courte que son stipe. Follicules en général verticilles-quinés. Plante tantôt glabre, tantôt plus ou moins fortement pubé- rule, haute de */; pied à 4 pieds. Racine à 2 ou 3 tubercules blanchâtres ou brunâtres, napiformes, fibreux. Tige raide, dressée , fistuleuse, grêle, feuillue, tantôt très-simple, tantôt ra- mulifère ou rameuse au sommet , tantôt rameuse dès son milieu. Rameaux simples ou moins souvent paniculés , ascendants, ou dressés, en général courts et médiocrement feuillés. Ramules courts, en général pauciflores et subaphylles. Feuilles glabres ou pubérules , fermes, d’un vert foncé en dessus , plus pâles en dessous : Jes inférieures larges de 2 à 4 pouces ; les ramulaires très-petites ou bractéiformes ; pétiole grêle, profondément cana- liculé en dessus : celui des feuilles inférieures long de 2 à 4 pouces ; celui des feuilles supérieures réduit à une courte gaîne ; lanières plns ou moins allongées , larges de ‘/; de ligne (ou quel- quefois moins) à 2 lignes, linéaires , ou lincaires-oblongues , ou lancéolées-linéaires, ou lincaires-subulées, ou linéaires-falci- formes, en général pointues, moins souvent obtuses et mucro- nulées. Grappes tantôt feuillées dans presque toute leur longueur (surtout les principales), tantôt bractéolées dès leur base, tantôt lâches, tantôt plus ou moins denses : la caulinaire-terminale at- 582 CLASSE DES POLYCARBIQUES. teignant quelquefois 1 /: pied de long; les autres en général beaucoup plus courtes et pauciflores, rapprochées en panicule subpyramidale ou plus ou moins allongée. Pédicelles dressés ou ascendants, longs de quelques lignes à 2 pouces ( tantôt plus longs que la feuille florale ou la bractée, tantôt plus courts), dibractéolés en général au-dessus de leur milieu. Bractées et bractéoles subulées. Fleurs de grandeur variable. Sépales glabres ou pubérules en dessous : casque large de 3 lignes à 1 pouce, tantôt plus haut que large, tantôt plus large que haut , droit ou plus ou moins incliné en avant, en général creusé d’un sinus plus ou moins profond immédiatement ou peu au-dessus du bec : bec long de 1 ligne à 4 lignes, oblong, ou oblong-lancéolé , ob- .tus, ou pointu, horizontal, ou décliné, ou ascendant, ou re- dressé à l'extrémité. Sépales latéraux larges de 3 à 8 lignes, en général barbus intérieurement vers leurs bords, suborbiculares, ou obovales-orbiculaires, ou cunéiformes-orbiculaires, ou sub- cultriformes , ou subdolabriformes, plus ou moins inéquilaté- raux, en général égaux. Sépales inférieurs 3 à 4 fois moins lar- ges que les sépales latéraux, et en géncral un peu plus courts, souvent barbus aux bords : le plus étroit oblong, ou oblong-spa- thulé, ou Jancévlé-oblong; l’autre elliptique, ou elliptique- oblons , ou obovale, un peu plus court. Pétales à onglet aussi long que le casque où plus court , plus ou moins fortement arqué et incliné en avant, filiforme ; capuchon presque réduit à la base conique de l’éperon ; éperon assez gros, très-renflé à l'extrémité ; labelle large de 1 ligne à 2 lignes, horizontal ou résupiné, porté sur un stipe filiforme 2 à 3 fois plus court que l'onglet du pé- tale. Étamines en général glabres, Follicules longs d’environ 6 lignes, dressés , contigus presque jusqu’au sommet , ordinaire- ment pubescents. Graines longues de 1 ligne à r ‘/: ligne, lar- ges d'environ 1 ligne, noires, obtuses où tronquées à la base, en général pointues au sommet : ailes marginiformes, subopaques ; rides nulles on très-fines et peu nombreuses. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires d’Anthore et de Maclou, croit en Europe dans les Alpes , les Pyrénées et au- tres montagnes , ainsi qu'au Caucase et en Sibérie. Elle fleurit FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 383 en été. On la cultive comme plante d’ornement. Les anciens au- teurs lui donnent le nom d’Aconit salutaire, parce qu'ils lui attribuaient la propriété, probablement imaginaire, d’être l’an- tidote des autres Aconits; mais en attendant que des expériences positives soient venues à l'appui de cette assertion sans preuves, il sera très-prudent de considérer l’Anthore comme non moins dangereuse que le Napel. I: TRIBU. LES ACTÉARIÉES. — 4CTÆARIEZÆ Spacb. Calice caduc dès l'épanouissement. Pétales nuls, ou pla- nes, ou cymbiformes , caducs avec les étamines ( plus tard que les sépales). Étamines hypogynes ; anthères adnées, comprimees ; connectif filiforme ou linéaire. Genre HYDRASTIS. — Æydrastis Linn. (1) Sépales 5. Pétales nuls. Étamines 50 à 60, toutes fertiles ; filets linéaires, aplatis, un peu rétrécis au sommet : les exté- rieurs plus larges et plus courts que les intérieurs ; anthè- res elliptiques; tronquées. Pistil de 5 à 15 ovaires agrégés, non-stipités, bi-ovulés : ovules collatéraux , attachés vers le milieu de l’angle interne. Styles gros, rectilignes, courts, dressés, terminés chacun par 2 crêtes pétaloïdes, conni- ventes , arrondies, denticulées. Péricarpe moriforme, com- posé de 5 à 15 baies charnues, 1- ou 2-spermes. Graines lisses, obovoïdes. Herbe vivace. Rhizome court , oblique, tronqué, jaune intérieurement, squamifère au sommet , garni inférieure- (4) M. De Candolle place ce genre à côté des Anémones, dont il est très-éloigné tant par le port que par la conformation des ovaires , tandis que ses nombreuses affinités avec les Actæa sont très-évidentes. 584 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ment de fibres simples ou peu rameuses, Tige très-simple, dressée, uni-flore, diphylle vers le sommet, nue inférieu- rement. Feuilles grandes, palmatifides : les radicales (nulles sur la plante florifère } et la caulinaire inférieure pétiolées ; la caulinaire supérieure sessile; pétiole élargi à sa base en courte gaine amplexicaule. Pédoncule nu, terminal, dressé à l’époque de la floraison. Fleur peu apparente. Sépales d’un rose verdâtre. Étamines plus longues que le pistil, divergentes après l’anthèse ; filets blanchâtres ; anthères jaûnes ; connectif large , linéaire, subappendiculé au som- met. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre. Hyprasris pu Canana. — //ydrastis canadensis Linn. — Warneria canadensis Mill. Ie. 2, tab. 285. Plante haute de :/, pied à 1 ‘/2 pied, en général pubérule sur tou- tes ses parties herbacées. Rhizome garni au sommet de plusieurs écailles membraneuses , jaunâtres , amplexicaules , larges , ellip- tiques, ou arrondies , ordinairement subbilobées au sommet, ou rétuses et mucronulées. Feuilles caulinaires (peu développées à l’époque de la floraison ) larges de 2 à 5 pouces, molles, profon- dément 5-ou 7-fides, cordiformes-orbiculaires ou subréniformes en leur contour : lobes subrhomboïdaux, ou lancéolés-chovales, ou lancéolés-oblongs , ou lancéolés, acuminés, incgalement den- telés, ou incisés-dentés : dentelurés acuminées ; péuole de la feuille inférieure long de 1 pouce à 4 pouces. Pédoncule florifère long de ‘/: pouce à 1 pouce, grêle, pubérule , longuement dé- bordé par la feuille terminale. Sépales elliptiques ou ovales-el- lipuques, très-obtus, finement veinés , longs d'environ 3 lignes. Étamines à peu près aussi longues que les sépales. Ovaires sub- ovoïdes. Fruit ( suivant Michaux ) rouge , de la forme et du volume d'une mûre sauvage. Cette plante croît au Canada et dans les montagnes des États- Unis, où on la nomme vulgairement yellow-root (c’est-à-dire racine jaune) ; elle se plaît dans les endroits humides, ombragés, et fleurit au printemps. Sa racine est extrêmement amère mais FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 385 point vénéneuse ; on l’emploie fréquemment , en Amérique, comme remède tonique. Genre ACTÉA. — Actæa (Linn.) Fisch. et C. A. M. Sépales 4. Pétales 1 à G (accidentellement nuls), petits, longuement onguiculés, spathulés, planes. Étamines 50 à 40 , toutes fertiles ; filets filiformes-spathulés ; anthères sub- orbiculaires, obtuses. Pistil à ovaire solitaire, oblique, ovoide, 6-12-ovulé, non-stipité; ovules opposés-bisériés. Stigmate oblique, sessile, adné, transversalement oblong ou elliptique , uni-sulqué. Péricarpe ovoïde ou ellipsoïde, charnu , indéhiscent, 6-12-sperme, couronné par le stig- mate. Graines bisériées , semi-circulaires, trigones , plus ou moins comprimées bilatéralement, convexes au dos, im- marginées aux angles latéraux, tantôt uni- tantôt bi-caré- nées au bord antérieur ; tégument épais, subcoriace, ponc- tué ; embryon minime , obcordiforme. Herbes vivaces , à rhizome rampant. Tige simple, oligo- phylle. Feuilles radicales (n'existant que sur les jeunes plan- tes non-florifères) et feuilles caulinaires inférieures longue- ment pétiolées, décomposées (pétiole à ramifications biter- nées : les ramifications secondaires pennées-trifoliolées ou peunées-5-7-foliolées) ; la terminale subsessile, ordinaire- ment biternée; pétiole élargi à la base en courte gaine am- plexicaule membraneuse; folioles incisées-dentées ou inci- sées-crénelées, souvent (surtout les terminales) triparties ou trifides. Grappes terminales, solitaires (ou quelquefois gé- minées, mais l’une seulement 2-5-flore), pédonculées, courtes, 7-40-flores, aphylles, toujours dressées. Pédicelles horizontaux ou presque dressés , épars, nus, uni-bractéolés à leur base. Bractéoles courtes, persistantes. Fleurs assez petites. Sépales cymbiformes-obovales, très-obtus, d'un blanc verditre, très-minces, finement striés. Pétales étroits, blancs , en général plus courts que les étamines. Étamines plus longues que le pistil, divergentes après l’anthèse; filets BOTANIQUE. PHAN. T. VII. 25 386 CLASSE DES POLYCARPIQUES. .: blanchâtres ; anthères petites , jaunes. Ovaire inéquilatéral, a suture ovulifère sublatérale. Péricarpe charnu, assez mince, non-stipité, obtus, oblique, caduc, exactement repli par les graines. Graines grosses, immédiatement superposées, un peu luisantes, d’un brun soit roux, soit noirètre , tronquées ou échancrées aux 2 bouts ; raphé et chala£e oblitérés ; embryon à peine perceptible à l'œil nu : radicule conique ou mammiforme, apiculée; cotylédons minces, un peu divergents , elliptiques, obtus, à peu près aussi longs que la radicule. Ce genre se compose des trois espèces dont nous allons faire mention. ACTÉA COMMUN. — Actæa vulgaris Spach. — + À Fruit NOIR (rmelanocarpa). — Actæa spicata Linn. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 114, fig. 1. — Engl. Bot. tab. 018. — Flor. Dan. tab. 498. — Bull. Herb. tab. 83. — Svensk Bot. tab. 291. — Hayn. Arzn. 1, tab. 14. — Blackw. Herb. tab. 565. — Christophoriana spicata Mænch, Meth. — Aciæa nigra Flor. Wetterav. — $ : À rRuiIT ROUGE (erythrocarpa). — Actæa erythrocarpa Fisch. — Actæa rubra Ledeb. Flor. Alt. (non Bigelow. ) Folioles sessiles ou pétiolulées , acuminées , incisées-dentées , à base cordiforme , ou arrondie , ou cunéiforme , of obliquement tronquéé : les latérales ovales, ou ovales-lancéolées, ou oblon- gues-lancéolées , ou ovales-rhomboïdales ; la terminale en géné- ral cunéiforme-rhomboïdale , trifide, ou tripartie. Grappe ter- minale, courte, 7-20-flore, ovale-oblongue. Pédicelles horizon- taux ou subhorizontaux , en général à peine aussi longs que la fléur. Pétales elliptiques ou obovales, obtus, où échancrés. Baies ellipsoïdes ou ovoïdes, en général plus longues que les pé- dicelles. Plante glabre ou légèrement pubérule , haute de 1 pied à 2 17, pieds. Rhizome grêle, brun, jaunâtre à l’intérieur, garni inférieurement de longues fibres, ét au sommet de plusieurs FAMILLE DES HELLÉBORACGÉES. 387 écailles larges , membraneuses, engainantes , roussâtres. Tiges (en général solitaires ) dressées, cylindriques, grêles, canne- lées, fistuleuses, 2-4-phylles, tantôt nues jusque vers le mi- lieu, tantôt produisant la première feuille presque dès la base. Feuilles verticales, triangulaires en leur contour : la caulinaire inférieure atteignant jusqu’à 2 pieds de long ; les autres beaucoup moins grandes; folioles longues de ‘}, pouce à 3 pouces, min- ces, d’un vert gai, luisantes, un peu rugueuses; dents mucre- nées ou acuminées , plus on moins inclinées. Grappes solitaires ou géminces, assez denses lors de la floraison : le pédoncule de la grappe principale long de ‘/: pouce à 3 pouces, raide, angulet ; le pédoncule de la grappe accessoire presque filiforme , plus court, 2-5-flore. Pédicelles à peu près aussi longs que la fleur, ou moins souvent plus longs. Bractées subulces , de moitiéà 3 fois plus courtes que le pédicelle. Sépales longs d’environ 2 lignes. Pétales tantôt aussi longs que les étamines, tantôt plus courts. Éta- mines à peu près aussi longues que les sépales. Baies du volume d’un gros pois. Graines d’un brun soit roux, soit noirâtre, longues de 3 à 4 lignes. Cette espèce , connue sous le nom vulgaire d’Æerbe de Saint- Christophe , croit dans les bois humides , en Europe ainsi qu’en Sibérie. Elle fleuriten mai et juin. Toutes les parties de la plante sont vénéneuses. La racine , qui est d’une âcreté très-prononcée, a été vantée comme sudorifique et purgative ; mais à dose un pen trop forte , elle cause des vomissements accompagnés de délire et d'autres accidents graves. Les feuilles ont une saveur très- amère et une odeur désagréable ; leur décoction s’employait au- trefois , à l'extérieur, contre les scrofules et autres maladies de la peau. Le fruit, qui passe également pour être très-vénéneux, a une saveur nauséabonde ; bouilli avec de l’alun, il donne une teinture noire. L'herbe de Saint-Christophe, dit le docteur Loi- seleur Deslongchamps , paraît être un médicament énergique mais redoutable , qui ne doit être employé qu’à l'extérieur , ou avec la plus grande précaution à l'intérieur, jusqu'a ce qu’on connaisse plus positivement sa manière d'agir. 388 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ACTÉA A LONGS PÉDICELLES.— Actæa longipes Spach.— Ac- tœæa rubra Bigel. Flor. Bost. — Hook. Flor. Bor. Amer. — Ac- tœæa brachypetala 8 : rubra De Gand. Syst. et Prodr. Cette espèce, indigène au Canada et dans les États-Unis, ne diffère de l’Actæa vulgaris que par ses pédicelles 2 à 3 fois plus longs que la fleur, ses pétales lancéolés ou lancéolés-spa- thulés, pointus, enfin par son fruit et ses graines plus petits ; ce fruit est tantôt rouge , tantôt blanchätre. ACTEA À COURTS PÉDICELLES. — Actæa pachypoda Elliot, Sketch. — Actæa alba Big. 1. c. — Hook. I. c. — Actæa bra- chypetala 8 : microcarpa De Cand. Syst. et Prodr. Suivant les auteurs cités, cette espèce differe de la précé- dente par des pédicelles très-courts , très-épaissis après la flo- raison , de manière à égaler presque le diamètre de la baie. Celle- ci, à ce qu’il paraît, est habituellement blanche ; maïs nous pré- sumons que l’Actæa brachypetala + : cærulea De Cand., doit se rapporter à la même espèce. Cette plante croït au Canada et dans les montagnes des États-Unis. Genre CIMICAIRE. — Cimicifuga Linn. Sépales 4 ou 5. Pétales 1 à 5 (ou quelquefois nuls), cour- tement onguiculés, cymbiformes-orbiculaires, 2- ou 3-lo- bés au sommet, gibbeux et fovéolés antérieurement au- dessus de l’onglet. Étamines 15 à 40, soit toutes fertiles, soit toutes stériles, soit les extérieures stériles et les autres fertiles ; filets filiformes-spathulés ; anthères suborbicu- laires , rétuses. Pistil (quelquefois abortif) de 5 à Govaires stipités, subtrigones , 6-10-ovulés ; ovules alternes-bisériés. Styles courts, filiformes, obtus, papilleux antérieurement. Étairion de 2 à 6 follicules stipités, chartacés, subréticulés, comprimés, oblongs, oncinés par le style, bivalves, par avortement 5-8-spermes. Graines uni-sériées, oblongues, cylindriques, squamelleuses ; embryon minime, obcordi- forme, È FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 389 Herbes vivaces. Tige feuillée, paniculée. Feuilles pétio- lées (excepté les supérieures) : les radicales et les caulinaires inférieures tantôt biternées , tantôt surdécomposées {à pé- tiole trifurqué : chacune des ramifications tantôt bi- ou tri-pennée , tantôt simplement pennée); les caulinaires supérieures et les raméaires bipennées, ou pennées, ou 5-foliolées ; folioles sessiles ou pétiolulées, incisées-den- tées, ou incisées-crénelées : la terminale ( de chaque pen- nule) en général trifide ou tripartie ; pétiole élargi et sub- marginé à sa base. Grappes terminales, ou axillaires et terminales, aphylles, multiflores, assez denses, souvent ra- meuses, inclinées avant la floraison, puis dressées (les fructifères souvent réclinées ou recourbées). Pédicelles courts, horizontaux, raides, un peu épaissis au sommet, 3-bractéolés à la base. Bractéoles minimes, subulées, per- sistantes , verticillées : l’une (inférieure) un peu plus grande que les 2 autres. Fleurs assez petites. Sépales d’un blanc verdâtre , finement trinervés, très-obtus : les 2 ou 3 exté- rieurs cymbiformes-orbiculaires ; les intérieurs cymbiformes- obovales, plus étroits. Pétales presque aussi grands que les sépales, un peu charnus, d’un jaune päle, rougeätres ou blanchâtres au sommet. Réceptacle court, tronqué. Éta- mines plus longues que les pétales, divergentes après l’an- thèse; filets blanchâtres ; anthères (indéhiscentes et plus petites lorsque les étamines sont stériles) d’un jaune pâle, petites : conuectif étroit , linéaire. Pistil longuement dé- bordé par les étamines. Ovaires à l’époque de la floraison très-petits, connivents, courtement stipités : style d’abord rectiligne et dressé, plus tard tantôt recourbé, tantôt in- cliné en avant. Étairion en général 3-5-folliculaire ; folli- cules minces, comprimés bilatéralement, subcarénés aux bords, finement veineux, un peu divergents au sommet, contigus inférieurement, chacun porté sur un stipe fili- forme résupiné. Graines obtuses aux 2 bouts, couvertes d'une multitude de squamelles inégales (les unes plus courtes et sublinéaires, les autres plus longues et flabelliformes ou 590 CLASSE DES POLYCABPIQUES. cunéiformes), scarieuses, subdiaphanes , finement striées, horizontales , plus longues que le diamètre de la graine. Embryon à peine perceptible à l'œil nu : radicule mammi- forme , apiculée ; cotylédons très-courts, arrondis, minces. Les deux espèces dont nous allons traiter sont les seules qu’on puisse rapporter avec certitude à ce genre. À. Fleurs courtement pédicellées, hermaphrodiles. Étami- nes ordinairement toutes fertiles. Cimicaime FÉTIDE. — Cimicifuga fœtida Linn. Syst. — Gmel. Flor. Sibir. v. 4, tab. 70. —Lamk. Ill. tab. 487 (wnala). — Actæa Cimicifuga Linn. Amæn. — De Cand. — Actæa macropoda Turcz.. Folioles acuminées ou moins souvent obtuses, incisées-dentées, ou incisées-crénelées, à base cordiforme, ou arrondie , ou cunéi- forme, ou obliquement tronquée : les latérales ovales, ou ovales- oblongues , ou ovales-lancéolées , ou oblongues-lancéolées, ou oblongues ; la terminale ( de chaque pennule ) en général eunéi- forme ou subrhomboïdale et plus ou moins profondément trifide ou trilobée. Grappes simples, ou rameuses à la base. Pédi- celles plus courts que les sépales. Follicules pubérules, acuminés aux deux bouts, courtement oncinés ou euspidés. Plante haute de 2 à 6 pieds. Racine courte , noueuse. Tige dressee , cylindrique, pleine , plus ou moins distinctement an- guleuse, rameuse soit presque dès sa base, soit seulement vers son milieu ou plus haut , quelquefois tres-simple, en général fi- nement pubérule (de même que les rameaux , les pédoncules et pédicelles ) surtout vers le haut ; rameaux en général simples on presque simples et médiocrement feuillés, dressés. Feuilles trian- gulaires en leur contour : les inférieures longues de ‘/, pied à 2 pieds ; les supérieures beaucoup plus petites ; pétiole glabre ou pubérule, semi-cylindrique, plane ou un peu concave en dessus ; folivles longues de :/, pouce à 3 pouces , d’un vert foncé et gla- bres en dessus, d’un vert pâle et pubérules en dessous : les laté- rales tantôt sessiles, tantôt courtement pétiolulées ; la terminale FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 591 en général plus ou moins longuement pétiolulée et plus grande que les autres ; dents et crénelures en général acuminées , mu- cronulées. Grappes longues de 2 pouces à 1 pied , assez denses, grêles , rapprochées en panicule terminale : les axillaires et les terminales plus ou moins longuement pédonculées; les latérales sessiles ou subsessiles. Sépales et pétales longs à peine de 2 li- gnes. Étamines longues de 3 à 4 lignes. Follieules longs de 5 à 6 lignes, larges d'environ 2 lignes : stipe long de 1 ‘/, ligne à 2 lignes. Graines d’un brun clair, longues de r ‘/, ligne à 2 lignes , assez minces. Cette espèce croit dans l’Europe orientale, en Sibérie, en Daourie, et au Kamtchatka. Toutes les parties de la plante sont vénéneuses et répandent une odeur fétide très forte. Les habi- tants de la Sibérie se servent de ses racines pour chasser les pu- paises , qui, à ce qu’on assure, en détestent l'odeur. B. Fleurs subsessiles, diviques. Étamines des fleurs femelles toutes stériles (à anthères indéhiscentes et dépourvues de pollen ; filets plus larges que ceux des étamines fertiles ). Pistil des fleurs males rudimentaire. CimicatRE D'AMÉRIQUE. — Cimicifuga americana Michx. Flor, Amer. Bor. — Cimicifuga podocarpa Elliot, Sketch. — Actæa podocarpa De Cand, Syst. et Prodr. — Deless, Ie. Sel. 1, tab. 66. Plante tout à fait semblable au Cimicifuga fœtida, tant par le port, que par le feuillage. Fleurs plus peutes, plus courtement pédicellées. Follicules glabres ou pubérules, en général verti- eillés-quinés ou quaternés , longuement stipités. Cette espèce croît dans les forêts des montagnes de la Ca- roline. Genre BOTROPHIS, — Botrophis Rafin. Sépales 4 ou 5. Pétales 35 à 412, très-petits, longuement onguiculés, caducs avec les étamines, un peu charnus, con- caves antérieurement, suboblongs, ordinairement bicornes 592 CLASSE DES POLYCARPIQUES. au sommet. Étamines très-nombreuses (100 à 150), toutes fertiles, divergentes après l'anthèse ; filets filiformes-spa- thulés ; anthères suborbiculaires, tronquées au sommet. Pistil à ovaire solitaire, oblique, 6-12-ovulé, rétréci en col au sommet; ovules opposés-bisériés. Stigmate sessile, adné, transversalement elliptique, plane, uni-sulqué. Fol- licule chartacé, substipité , transversalement strié, ovoïde, un peu comprimé, subacumiué, par avortement 1-6-sperme. Graines bisériées, semi-circulaires, trigones (subglobuleuses étant solitaires), plus ou moins comprimées bilatéralement, convexes au dos, marginées aux angles ; tégument épais, subcoriace , un peu rugueux ; embryon petit, à cotylédons divergents. Herbe vivace, ordinairement pluricaule. Tiges aphylles et paniculées vers leur sommet, indivisées et feuillées infé- rieurement. Feuilles pétiolées : les caulinaires inférieures et les radicales tantôt biternées, tantôt triternées, tantôt bi- ou tri-pennées {à ramifications primaires du pétiole toujours ternées ); les supérieures pennées 5-7-foliolées ; folioles ses- siles ou pétiolulées , incisées-dentées , ou incisées-crénelées : la terminale (de chaque pennule) en général trifide ou tri- lobée; pétiole élargi et marginé à la base, semi-amplexi- caule. Grappes axillaires et terminales, ordinairement ra- meuses(du moins la terminale), aphylles, grêles, spiciformes, multiflores, longuement pédonculées, pendantes avant la floraison , puis dressées (les fructifères souvent réclinées) : le pédoncule des grappes latérales naissant à l’aisselle d’une courte bractée (feuille réduite à la gaîne pétiolaire) subsca- rieuse. Pédicelles courts , cylindriques , épaissis au sommet, uni-bractéolés à la base , épars , très-rapprochés, horizon- taux pendant la floraison , puis déclinés ou réfléchis. Brac- téoles petites, subulées, subscarieuses. Fleurs assez petites. Sépales cymbiformes-orbiculaires, mucronulés, finement striés, très-minces, d’un blanc jaunâtre. Pétales jaunâtres, beaucoup plus petits que les sépales. Réceptacle conique , court, tronqué. Étamines divergentes après l’anthèse; filets FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 595 blanchätres, presque capillaires; anthères petites, d’un jaune pâle. Pistil à l’époque de la floraison débordé par les étamines : ovaire assez gros. Follicule mince, fragile, un peu comprimé bilatéralement , à peine caréné aux bords. Graines immédiatement superposées, petites, apiculées aux 2 bouts; embryon plus grand que celui des genres voisins : cotylédons minces, elliptiques, obtus, divergents, à peu près aussi longs que la radicule; radicule conique, api- culée. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. Borropais Faux-Acréa. — Botrophis actæoides Rafin. — Macrotys racemosa Rafin. — Actæa racemosa Linn. — Dill. Hort. Elth. tab. 67, fig. 798. — Cimicifuga Serpentaria Pursh. — Cimicifuga racemosa Barton. Plante haute de 2 à 4 pouces, en général tres-glabre ( excepté les grappes). Tige dressée, cylindrique , ou obscurément angu- leuse , pleine, grêle, en général feuillée dès sa base , racémifère ou ramulifere aux aisselles des feuilles supérieures, simple in- férieurement. Ramules grèles, dressés, presque aphylles, en général simples. Feuilles inférieures triangulaires en leur con- tour , atteignant jusqu’à 2 pieds de long (y compris le pétiole ) et presque autant de large ; les supérieures graduellement moins grandes; folioles longues de ‘/, pouce à 3 pouces, d’un vert gai en dessus , d’un vert pâle en dessous , assez fermes, ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées, ou lancéolées, ou subrhomboïdales , acuminées, à base cunéi- forme , ou obliquement tronquée , ou arrondie , ou subcordi- forme ; pétiole cylindrique. Grappes longues de 4 pouces à 1 pied : rachis grêle, effilé , raide , finement pubérule de même que les pédicelles. Pédicelles longs de 1 '}, ligne à 3 lignes. Sépales larges d’environ 2 lignes. Pétales étroits, longs de 1 ligne : onglet filiforme, presque aussi long que la lame , sou- vent géniculé ; lame en général terminée par 2 lanières linéaires, divergentes (tantôt obtuses, tantôt pointues), ou moins souvent 394 CLASSE DES POLYCABPIQUES. soit bidentée , soit tronquée. Étamines longues de 2 à 3 lignes. Follicule brunätre , long de 2 à 3 lignes. Graines longues d’en- viron 1 ligne, larges de ‘4 de ligne à 1 ligne, d’un brun roux. Cette espèce croit dans les montagnes des États-Unis, où on la connaît sous le nom de snake root ( c’est-à-dire racine à ser- pent ), parce qu’on attribue à sa racine la propriété, sans doute peu fondée , de guérir de la morsure des serpents à sonnette. L’odeur de toutes les parties de la plante est forte et désagréable. Ses longues grappes et son feuillage élégant la font eultiver comme plante de parterre ; elle aime une exposition ombragée , et fleurit au commencement de l’été. III° TRIBU. LES PÉONIÉES. — PZONIEÆ Spach. Calice marcescent. Pétales planes, inonguicules, non- fovéolés. Réceptacle concave. Étamines insérées sur un disque perigyne cupuliforme. Anthères innées, te- tragones , quadri-sulquées, plus ou moins arquées et contournées après l'anthèse ; connectif inapparent. Genre PIVOINE. — Pæonia Linn. Sépales 5, inégaux, subcoriaces, cymbiformes : les 2 ex- térieurs moins grands (souvent terminés en appendice foliacé). Pétales 5 à 12 (ordinairement plus de 5), inongui- culés, non-persistants , presque étalés pendant l’épanouisse- ment. Disque charnu, irrégulièrement lobé ou crénelé au bord, engainant la partie inférieure des ovaires. Étamines très-nombreuses, non-persistantes, plurisériées (dans une seule espèce : la série interne stérile et soudée en urcéole recouvrant le pistil); filets courts, filiformes, cylindriques, divergents après l’anthèse. Anthères linéaires ou oblongues, arrondies aux 2 bouts, mutiques, ou mucronées, Ovaires (par exception solitaires) 2 à 6 (habituellement 3 ou 5), FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 595 gros, subtrigones, pluri-ovulés. Ovules horizontaux , bi- sériés. Stigmates sessiles, grands, subpétaloïdes, con- dupliqués, marcescents, finement papilleux aux bords, persistants. Étairion de 2 à 6 follicules (par exception fol- lieule solitaire) coriaces, univalves, subcylindriques, po- lyspermes {ou accidentellement oligospermes par avorte- meut), persistant après la déhiscence. Graines ellipsoïdes ou subglobuleuses, grosses, très-lisses, horizontales, bisé- riées : tégument coriace. Embryon court : radicule grosse, subcolumnaire ; cotylédons obovales, contigus. Herbes vivaces (une seule espèce est un arbrisseau), à rhizome polycéphale, garni de grosses fibres fasciculées , charnues, souvent tubériformes. Tiges simples et uniflores, ou rameuses; les herbacées feuillées (du moins à par- tir du milieu), garnies à leur base de plusieurs écailles engainantes, membraneuses. Feuilles subcoriaces, mais non-persistantes, éparses : les inférieures (caulinaires) grandes, plus ou moins longuement pétiolées, biternées, ou moins souvent soit bipennées, soit tripennées ; les supé- rieures en général pennées-5-5-foliolées, ou simples ; les radicales (nulles dans les bourgeons qui se développent en tige) en général conformes aux caulinaires inférieures, wais moins grandes ; les primordiales ordinairement simples ou trifoliolées, petites ; pétiole commun cylindrique ou semi-cylindrique, plus ou moins élargi à sa base; folioles (dans la plupart des espèces de forme.très-variable) très- entières, ou lobées, ou 2- ou 3-fides , ou palmées, ou pen- natifides, ou pennatiparties, ou bipennatiparties, tantôt sessiles , tantôt pétiolulées. Fleurs grandes, terminales, so- litaires, tantôt sessiles ou subsessiles, tantôt plus ou moins longuement pédonculées. Calice ordinairement accompa- gné à sa base d’une ou de deux grandes bractées foliacées. Sépales beaucoup moins grands que la corolle, durant la. floraison étalés, puis réfléchis : les 2 extérieurs terminés sou- vent en languette foliacée, ou quelquefois remplacés par une ou deux grandes bractées foliacées, Corolle blanche, 396 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou carnée , ou rouge, non-éphémère , mais assez passagère. Réceptacle ample, cyathiforme, continu avec le pédon- cule et les sépales, avant la floraison adhérent à la partie inférieure des ovaires. Disque blanc ou pourpre, épaissi au bord , adné inférieurement aux parois du réceptacle. Éta- mines insérées à la surface externe du disque (excepté les étamines stériles qui forment l’urcéole interne de la fleur du Pæonia Moutan), à peu près aussi longues que le calice, en préfloraison les extérieures ascendantes, les intérieures dressées. Filets blanchâtres ou d’un pourpre plus ou moins foncé. Anthères latéralement déhiscentes, jaunes, en gé- néral à peu près aussi longues que les filets. Pistil pendant l’anthèse à peu près aussi long que les étamines. Ovaires ovoïdes, ou coniques, où subcolumnaires, non-stipités , pendant Ja floraison contigus ou à peine divergents, plus tard plus ou moins divergents, ou divariqués, ou réfléchis. Ovules anatropes, immédiatement superposés, attachés au placentaire moyennant un funicule court, gros, fongueux, cupuliforme,,emboïtant (excepté dans le Pæonia Moutan, où les ovules sont attachés immé- diatement au placentaire); exostome orbiculaire, un peu latéral; chalaze et raphé superficiels. Stigmates de couleur rose ou pourpre, tantôt liguliformes, tantôt ovales-oblongs ou ovales, obtus ou pointus, plus ou moins recourbés, ou roulés presque en crosse, ou moins souvent subrectilignes (1). Follicules ovoïdes, ou coniques, ou subcolumnaires Sacuminés , Ou obtus, non-stipités, ou peu rétrécis à leur base , tantôt rectilignes , tantôt plus ou moins recourbés, grands, innervés, convexes au dos, lé- gèrement canaliculés à la suture antérieure, souvent coton- neux, en général étalés horizontalement ou un peu réflé- chis ; endocarpe d’abord coloré (rouge ou rose) et peu succulent, finalement chartacé, luisant. Graines légèrement (1) Ces variations des stiomates se retrouvent d’une manière plus ou moins prononcée dans toutes les espèces. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 397 carénées par le raphé, cylindriques, obtuses aux deux bouts, avant la parfaite maturité d’un rouge plus ou moins vif, puis violettes, enfin d’un noir luisant, en général persis- tant quelque temps après la déhiscence , souvent par avor- tement en nombre beaucoup moins considérable que les ovules ; tégument extérieur d’abord charnu et succulent, finalement presque osseux; hile terminal , horizontal , li- néaire; chalaze peu apparente; exostome petit, mammi- forme. Embryon à peu près 4 fois plus court que le péri- sperme : cotylédons minces, obtus, un peu plus longs que la radicule, non-divergents. Parmilesvégétauxindigènes dans les contrées septentrio- nales de l’ancien continent, ilenest peu qui puissent rivali- ser avec les Pivoines, quant à la grandeur des fleurs ; aussi les espèces dece genre sont-elles, ainsi que personne ne l’ignore, du nombre des plantes de parterre les plus recherchées; et, sous ce rapport, elles offrent en outre les agréments d’une floraison assez précoce, ainsi que l'avantage d’une culture très-facile dans presque toute sorte de terrain, pourvu qu’il ne soit pas trop humide. Malgré l’odeur forte et peu agréable des parties herba- cées (ou même des fleurs de plusieurs espèces) ainsi que des racines des Pivoines, ces végétaux paraissent ne point participer aux propriétés délétères si communes parmi les autres Helléboracées, Suivant plusieurs auteurs, ce genre renfermerait environ trente espèces , où même plus. Mais quant à ce point, il en est des Pivoines comme des Aconits, des Dauphinastres, et de plusieurs autres genres de Renonculacées ou d’Hellé- boracées ; toutes les espèces offrent une multitude de varia- tions en général à peu près individuelles, et qu’une obser- vatiou superficielle ou mal guidée a fait considérer comme autant de caractères. Les dix espèces que nous allons dé- crire sont, à notre avis, les seules qu’on puisse admettre comme telles. 598 CLASSE DES POLYCARPIQUES. . Srcrion I, MOUTAN De Cand. Tige ligneuse. Feuilles pennati-biternées, ou pennées 3-5- foliolées. Pétales marqués au-dessus de leur base d’une grande tache d’un pourpre noirâtre, Étamines inté- rieures stériles, soudées en urcéole pétaloïde , irréguliè- rement Jacinié au sommet, engaïnant les ovaires presque jusqu’à leur sommet. Filets linéaires. Anthères mucro- nées. Ovules attachés sans l'intermédiaire d’un fani- cule. Pivorxe Mourax. — Pæonia Moutan Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 1154 et 2195. — Bonpl. Malm. tab. 1. — Pæœonia papaveracea Andr. Bot. Rep. tab. 463. — Lodd. Bot. Cab. tab. 547. — Pœonia suffruticosa Andr. 1]. c. tab. 448 et 475. | Feuilles longuement pétiolées : pétiole cylindrique ou angu- leux, non-canaliculé en dessus, Folioles acuminées : les latéra- les sessiles ou subsessiles, ovales, ou ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées , ou oblongues, très-entières , ou irréguliè- rement incisées-dentées ; les terminales plus ou moins longuement pétiolées, cunéiformes, ou subrhomboïdales, plus ou moins pro- fondément trifides, ou triparties. Arbrisseau touffu , atteignant 3 à 5 pieds de haut. Tige dres- sée , très-rameuse. Rameaux anguleux , érigés, creux : les adul- tes aphylles. Ramules grèles, feuillés, plus ou moins allongés, uniflores. Bourgeons écailleux. Feuilles tantôt oblongues, tantôt subtriangulairés en leur contour : les inférieures longues de ‘f; pied à 5 ‘/: pied (y compris le pétiole ) ; les supérieures moins grandes ; pétiole grêle, fistuleux , semi-amplexicaule , élargi mais immarginé à sa base, en général ramifié ou foliolifère à partir du milieu; folioles glabres , d’un vert glauque en dessus, très-glauques en dessous , subcoriaces , longues de > pouce à 3 pouces : le segment intermédiaire de la foliole terminale (lors- qu’elle est 3-partie) souvent trifide. Fleurs plus ou moins lon- guement pédonculées, larges de 3 à 6 pouces. Bractées cu- FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 599 néiformes-trifides ou lancéolées , plus longues que les sépales. Sépales suborbiculaires , ou obovales-orbiculaires, ou cunéi- formes-orbiculaires , souvent mucronés on courtement cuspidés , d’un vert jaunâtre. Pétales obovales, ou oblongs-obovales , sou- vent érosés où subfimbriés, blancs, ou carnés, ou d’un rose plus ou moins vif, beaucoup plus grands que les sépales. Étamines à peu près aussi longues que le calice : filets blanchâtres ; urcéole blanchätre ou pourpre. Pistil à peu près aussi long que les étamines : ovaires subquinés, cotonneux ; stigmates larges, pourpres. Cette espèce , connue sous le nom un peu emphatique de Pi- voine en arbre, est indigène en Chine, d’où elle ne fut intro- duite en Europe que vers la fin du dernier siècle. C’est sans con- tredit l’une des plus belles plantes d'ornement parmi celles qui résistent, sans abri, aux hivers du nord de la France ; mais, quot- que très-rustique, ses fleurs , qui paraissent dès le mois d’a- vril, sont sujettes à souffrir des gelées printannières ; aussi beau- coup d'amateurs préferent-ils la cultiver en, orangerie, pour jouir plus longtemps de sa floraison. Les variétés à fleurs dou- bles ou semi-doubles sont plus communes, et par conséquent moins recherchées que le type naturel de l’espèce. SecTion II. PAÆON De Cand. Tiges herbacées, feuillues. Feuilles subdécomposées, ou subtriternées , ou biternées , ou quinati-bipennées (les su- périeures souvent pennati-5- ou 5-foliolées , ou digitées- 3-foliolées). Pétales immaculés ou lavés de jaune vers leur base. Étamines toutes fertiles : filets filiformes ou capillaires ; anthères obtuses, mutiques. Ovules attachés moyennant un funicule gros, charnu, évasé en forme de cupule. À. Ovaires solitaires. Prvoine pe L'HimaLaya. — Pæonia Emodi Wallich, Gat. — Royle, IL. Himal. Plant. 1, p. 57. « Feuilles biternées ; folioles glabres, décurrentes, lancéolées , 400 CLASSE DES POLYCARPIQUES. » acuminées. Follicule cotonneux, érigé. — Plante haute de 3 » pieds. Fleurs blanches. Calice souvent trisépale. Pétales au » nombre de 8. » Royle, 1. c. Cette plante qui, d’après la courte description de l'auteur cité, ne parait guere différer de l'espèce suivante, croît dans les régions alpines de l'Himalaya. B. Tiges 2-5-flores ( accidentellement uniflores ). Feuilles raméaires simples , indivisées. Follicules ( en général qui- nés ) ovoides ou coniques , élargis ou non-rétrécis à leur base, érigés , ou peu divergents , rectilignes , ou subrectili- gnes , ordinairement oligospermes ( petits en proportion à ceux des autres espèces herbacées ). PivoinE comEsri8LE. — Pæœonia edulis Salisb. Parad. Lond. —Pæonia albiflora Pallas, Flor. Ross. 2, tab. 84.—Andr. Bot. Rep. tab. 64. — Bot. Mag. tab. 17956. — Bot. Keg. tab. 630 (var. flor. alb. plen. )— Pæonia tatarica Bot. Reg. tab. 42. — Pœonia Humei Bot. Mag. tab. 1768. ( var. flor. plen. pur- pur. } — Pæonia Whitleyi Anders. — Bot. Reg. tab. 630, — Andr. Bot. Rep. tab. 612 ( var. flor. plen. albo). — Pæonia fragrans Anders. (var. flor. purpur. simpl. ) — Bot. Reg. tab. 485. Feuilles glabres, subcoriaces, luisantes : les inférieures bi- ternées on subhiternées ; les supérieures pennées ( 3-ou 5-folio- lées) ou simples ; folioles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées-obovales , ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées- rhomboïdales , ou obovales-rhomboïdales, acuminées , ordinai- rement décurrentes : les latérales tres-entières ; les terminales quelquefois subbiparties ou bilobées ; pétiole canaliculé en dessus. Plante très-glabre, haute de 2 à 3 pieds. Tiges grêles, an- guleuses , ordinairement rameuses vers leur sommet. Rameaux courts, umiflores, ou rarement biflores , subaphylles. Feuilles inférieures longues d'environ 1 pied (v compris Le pétiole, le- quel se ramifie en général à partir du milieu ou un peu plus haut); folioles longues de 2 à 8 pouces , larges de 7: ponce à 2 pouces , veineuses , d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle ou FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 401 un peu glauques en dessous, non-incombantes , en général iné- quilatérales, quelquefois géminées sur un ou deux des pétioles se- condaires. Fleurs grandes, légèrement odorantes, plus où moins longuement pédonculées, ou subsessiles. Bractées lancéolées, plus longues que les sépales. Sépales elliptiques , ou ovales-el- liptiques, ou obovales-orbiculaires , très-obtus, ou cuspidés, ou acuminés, d’un vert plus ou moins lavé de pourpre , longs de ‘Ja pouce à 1 pouce. Corolle rose, ou blanche, ou pourpre, large de 2 à 4 pouces : pétales obovales ou flabelliformes. Étamines à peu près aussi longues que les sépales : filets blancs ou rouges. Pistil glabre , à peu près aussi long que les étamines, en général d’un pourpre noirâtre. Follicules glabres , longs de ‘/ pouce à t pouce, ordinairement quinés. Graines subglobuleuses, du vo- lume d’un gros Pois. Cette espèce , indigène en Sibérie, en Daourie et dans le nord de la Chine, est la plus recherchée, parmi ses congénères her- bacées, comme plante d'ornement. Elle fleurit en mai et juin. On en possède de très-belles variétés à fleurs doubles. Les Mongols mangent les racines de cette Pivoine , après les avoir fait cuire , et l’infusion des graines leur tient lieu de thé. C. Follicules (lors de la maturité) divariques , plus ou moins recourbes, ordinairement verticillés-ternés (acci- dentellement solitaires par avortement , ou geminés For ges uniflores (très-rarement divisées vers leur sommet en deux ou trois rameaux uniflores). a) Tiges subaphylles vers leur sommet. Feuilles biternées ( excepté Les plus voisines de la fleur , lesquelles sont souvent ou indivisées , ou pennées 5-5-foliolées) ; folioles des feuilles caulinaires tantôt très-entières, tantôt lobées , tantôt pennatifides , ou pennatiparties, ou palmatiparties ; folioles des feuilles radicales très-entières ou moins souvent soit bilobées , soit trilobées , assez fréquemment gé- minées au sommet des pétioles sécondaires ; pétiole commun subc Y= lindrique , canaliculé ou plane en dessus , immarginé. PiVOINE OFFIGINALE. — Pæonia officinalis Linn. — x : À FOLIOLES LOBÉES OU LACINIÉES. —Pæonia officinalis : x; Linn. BOTANIQUE, PHANs OT. Vil. 26 402 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Sous-variétés à folioles vertes aux deux faces. Pæonia officinalis auct. plur. — Blackw. Herb. tab. 65. — Bot. Mag. tab. 1984. (flor. plen. ) — Pæonia lobata Des- font. Hort. Par. — Pæonia festiva Tausch. — Pæonia por- rigens Reichb. Flor. Germ. Excurs. Sous-varietés à folioles glauques soit aux 2 faces, soit seu- lement en dessous. Pæonia fœmina et Pæenia villosa Desfont. Hort. Par. — — Pæonia officinalis Bull. Herb. tab. 101. — Loddig. Bot. Cab. tab. 1055. — Pæonia pubens Sims, Bot. Mag. tab. 2264. — Pæonia mollis Bot. Mag. tab. 474. — Pæo- n'a sessiliflora Bot. Mag. tab. 2648. — Pœonia willosa Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 113. — Pæonia promiscua Lobel. — Pœonia lanceolata Salm, Cat. Hort. Dyck. — Pæonia muliifida Salm, 1. c. — Pæonia paradoxa Anders. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 19. — Bot. Reg. tab, 474. — Pæonia fimbriata Anders. — lPæonia peregrina Mill. — Bot. Mag. tab. 1050. — Pæonia humilis Retz. — Bot, Mag. tab. 1422. — Pœonia decora Anders. — Pæonia arietina Anders. — Pæonia cretica Bot. Reg. tab. 819: — — Pæonia tatarica Mill. Ic. tab. 199. — Pæonia micro- carpa Salm, Cat. Hort. Dyck. — Folioles latérales tantôt indivisées (lancéolces, ou lancéolées-oblongues , ou oblon- gues, ou oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéolées }, tantôt bilobées , ou trifides, ou pennatifides , ou pennatipartes ; fo- lioles terminales en général triparties ou pennatiparties. = $B: À FoLIOLES iNDIvISÉES. — Pæonia officinalis : 8, Linn. — Pæonia corallina Retz. Obs. — Engl. Bot. tab. 1513. — Moris, Klor. Sard. 1, tab. 4. — Pæonia officinalis Blackw. Herb. tab. 245. — Mill. Mlustr. tab. 47. — Pæo- nia integra Murr. in Comment. Gœtt. — Pæonia mascula Desfont. Hort. Par. — Pæonia triternata Pallas, in Nov. Act. Petrop. v. 10. — Pæonia daurica Andr. Bot, Rep. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 405 tab. 496. — Bot. Mag. tab. 1441. — Pæœonia Russi Bivon. Man. Sicul. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 1992. — Bot. Mag. tab. 3431. — Pœonia bannatica Roch. Bann. tab. 11, — Pæonia rosea Host. Austr. — Pæonia subter- nata Salm, Cat. Hort. Dyck. — Folioles ordinairement glau- ques ( du moins en dessous } : les latérales en général très- entières ; les terminales tantôt conformes aux latérales, tantôt (mais moins souvent) plus ou moins profondément 2-ou 3- lobées , ou rarement 2-ou 3-parties (1). Plante haute de ‘/, pied à 3 pieds, tantôt tres-glabre, tantôt plus ou moins pubescente , extrêmement variable surtout quant à la composition de ses feuilles , ainsi que la forme et la gran- deur des folioles ou segments de folioles. Rhizome oblique ou subhorizontal, polycéphale, de forme irrégulière, couvert de longues fibres plus ou moins grosses, tantôt cylindriques ou sub-cylindriques , tantôt moniliformes, tantôt napiformes vers leur extrémité. Tiges glabres ou pubescentes, dressées , tantôt raides, tantôt flexueuses , anguleuses , cannelées , finalement creuses, en général très-simples et uniflores, ra- rement divisées vers leur sommet en deux ou trois rameaux cha- eun uniflore. Feuilles primordiales petites et en général à 3 folioles trées-entières subsessiles. Feuilles radicales le plus sou- vent soit à 3 folioles 2-ou 5-parties, soit à 7 ou o folioles in- divisées. Feuilles caulinaires plus ou moins longuement pétiolées, tantôt triangulaires , tan!0t oblongues en leur contour : les infé- rieures larges de 4 pouces à 2 pieds ; pétiole atteignant jusqu’à un pied de long, glabre, ou pubescent, grêle, à ramifications primaires tantôt presque égales , tantôt plus on moins inégales (les latérales en général 1 à 4 fois moins longues que la termi- nale ; quelquefois la terminale moins longue que les latérales ). Folioles longues de !/2 pouce à ‘/2 pied , larges de 3 lignes à 6 (1) Maloré cette synonymie déjà si riche, les amateurs trouveront encore dans les innombrables variations du Pæontia officinalis , ample matière à l'établissement de quantité d'espèces nouvelles, tout aussi va- lables que celles que nous réunissons ci-dessus. \ 404 CLASSE DES POLYCARPIQUES. lignes , fermes ( du moins étant adultes), opaques , ou plus ou moins luisantes soit aux 2 faces, soit seulement en dessus, tantôt d’un vert soit gai, soit foncé , tantôt plus ou moins glauques ( surtout en dessous ), ordinairement glabres en dessus , en des- sous tantôt glabres , tantôt finement pubérules, tantôt fortement pubescentes ou presque cotonneuses , sessiles ou plus ou moins longuement pétiolulées , décurrentes , ou non-décurrentes , équi- latérales, ou plus ou moins inéquilatérales , planes, ou condupli- quées, souvent incombantes, tantôt presque égales ( sur la même ramification pétiolaire }, tantôt plus ou moins inégales ( les la- térales plus petites que les terminales ), offrant (ainsi que leurs lobes ou segments ) tous les intermédiaires de la forme presque ronde à la forme lancéolée-linéaire, ou oblongue , ou rhomboï- dale, à sommet tronqué, ou arrondi , ou acuminé, ou pointu, à base cordiforme , ou arrondie, ou cunéiforme, ou tronquée ; lo- bes ou segments en général très-entiers, moins souvent incisés- dentés, ou pennatifides , ou trifides. Fleurs tantôt sessiles ou subsessiles, tantôt plus ou moins longuement pédonculées , de grandeur très-variable, exhalant une odeur très-forte et peu agréa- ble. Sépales glabres , ou pubérules en desscus, membraneux aux bords, suborbiculaires , ou elliptiques, verts, ou rougeâtres, longs de ‘/, pouce à 1 pouce : les extérieurs ordinairement cus- pidés. Corolle large de 1 ‘2 pouce à 4 pouces, pourpre, ou rose, ou écarlate, où carnée, ou blanche; pétales obovales, ou oblongs-obovales, ou flabelliformes, arrondis ou tronqués et souvent érosés au sommet. Étamines à peu près aussi longues que le calice : filets blanchäâtres, ou roses, ou pourpres. Pistil un peu plus long que les étamines. Stigmates jaunes ou pourpres, plus ou moins recourbés , quelquefois presque circinnés. Folli- cules longs de ‘/> pouce à 2 pouces, glabres, ou cotonneux, horizontaux, ou subhorizontaux, plus ou moins fortement re- courbés , ou rarement subrectilignes , tantôt ovoides , tantôt co- niques ou coniques-cylindracés, tantôt cylindracés, obtus ou acu- minés, rétrécis à leur base, ou non-rétrécis. Graines subglobu- leuses , ou ellipsoïdes , du volume d’un gros Pois. Cette espèce est commune dans les localités herbeuses des FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 405 montagnes et des collines de l’Europe méridionale. Elle fleurit vers la fin du printemps. On la cultive communément dans les parterres, surtout ses variétés à fleurs doubles. La racine de la Pivoine officinale a une saveur d’abord dou- ceâtre, mais qui finit par laisser dans la bouche une amertume persistante et très-prononcée. Les médecins de l’école d'Hippo- crate et de Galien considéraient cetteracine comme un spécifique contre l'épilepsie et autres accès convulsifs, ainsi que comme un excellent vulnéraire et emménagogue ; les graines et les fleurs de la plante passaient pour jouir des mêmes propriétés que la racine. Quoi qu'il en soit de ces vertus , l'usage médical de la Pivoine est tombé en désuétude dans la thérapeutique moderne. b) Tiges feuillues jusqu’au sommet. Feuilles ternées ou biternées : folioles profondément pennatifides ou irrégulièrement laciniées : lanières sublancéolées , ou linéaires-lancéolées ; pétiole semi-cy lin- drique ou comprime. PivoinE LACINIÉE. — Pæonia anomala Linn. — Bot. Mag. tab. 17954. — Pæonia sibirica Pallas, Flor. Ross. tab. 85. — Pæœonia laciniata Pall. 1. c. — Pæonia lobata et Pæonia quinquecapsularis Pallas , It. — Ponia intermedia C. A. Meyer , in Ledeb. Flor. Alt. Plante en genéral glabre ( excepté parfois le pistil et les fol- licules ), haute de 1 pied à 2 pieds. Tiges grêles, dressces, an- guleuses , sillonnées , tres-simples, uniflores, aphylles inférieure- ment , finalement fistuleuses. Feuilles suborbiculaires ou trian- gulaires en leur contour : les inférieures larges de 4 pouces à 1 pied ; pétiole commun souvent ailé ou marginé , à ramifications latérales en général très-courtes et ailées. Folioles longues de t pouce à 4 pouces , larges de ‘/2 pouce à 4 pouces , fermes, d’un vert foncé en dessus, d’un vert päle ou un peu glauques en des- sous, rhomboïdales ou cunéiformes en leur contour , les latérales sessiles ou subsessiles, les terminales subsessiles ou plus ou moins longuement pétiolulées : segments larges de 1 ligne à 1 pouce, pointus , ou acuminés, très-entiers, ou moins souvent bi-ou tri-fides , ou incisés-paucidentés. Fleur dressée ou subnu- 406 CLASSE DES POLYCARPIQUES. tante, sessile, ou subsessile. Sépales #erdâtres ou rougeàtres, ovales, ou elliptiques , ou suborbiculaires, arrondis au sommet, ou pointus, ou acuminés ( les extérieurs quelquefuis cuspidés ), glabres, longs de ‘/: pouce. à r pouce. Corolle large de 2 à 4 pouces, d’un pourpre plus ou moins vif; pétales obovales ou fla- belliformes, très-entiers , ou érosés. Étamines à peu près aussi longues que le calice. Filets roses ou pourpres. Pistil de 2 à 5 ovaires glabres ou cotonneux. Follicules horizontaux ou plus ou moins divergents, recourbés, ou rectilignes. Graines ellipsoïdes, du volume d’un gros Pois. Cette espèce croît dans les steppes et les montagnes de la Si- bérie méridionale. Elle fleurit au printemps. On la cultive comme plante de parterre. " c) Tiges feuillues jusqu'au sommet, Feuilles tripennées : folioles pen- naliparties , ou bipennatiparties ; lanières sublinéaires , très-étroi- tes ; pétiole comprimé. ou semi-cylindrique, plane ou canaliculé en dessus , marginé. PiVOINE A FEUILLES MENUES. == Pæonia tenuifolia Lino. Decad. tab. 5. — Bot. Mag. tab. 926. — Roch. Bann. tab, 2, fig. 26. — Pæonia hybrida Pallas, Flor. Ross. v. 2, tab. 86. — Bot. Reg. tab. 1208. — Pæonia laciniata Wild. Enum, (non Pallas.) Plante haute de ?/, pied à 2 pieds, en général très-glabre (excepté en général les ovaires). Tiges grèles, dressées, angu- leuses, sillonnées , en général aphylles jusque vers leur milieu, très-feuillues supérieurement, presque toujours très-simples et uviflores. Feuilles d'un vert gai, luisantes, en général ovales- orbiculaires ou ovales-oblongues en leur contour : les inférieures atteignant jusqu'à 1 pied de long, à pétiole commun divisé en 7 Où 9 ramifications primaires ; folioles multifides, décurrentes, à Janières en général larges de '/, de ligne à 4 hgse, plus ou moins divariquées. Fleur sessile ou subsessile, dressée. Sépales obovales ou suborbiculaires, membraneux aux bords, d’un vert lavé de jaune ou de pourpre : les extérieurs souvent cuspidés ; les intérieurs très-obtus où acuminulés, Corolle large de 2 à 4 FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 407 pouces, d’un pourpre foncé ; pétales obovales ou flabelliformes, très-entiers, ou érosés. Étamines à peu près aussi longues que le calice ; filets ordinairement pourpres de même que le disque, Follicules verticillés-ternés, ou quaternés , ou quinés , oyoïdes, ou coniques , horizontaux, ou divergents, plus où moins recour- bés, ordinairement cotonneux, longs d’environ 6 lignes. Cette espèce est commune dans les steppes du midi de la Rus- sie et de la Sibérie; elle se retrouve en Hongrie. On Ja cultive fréquemment comme plante de parterre. Elle fleurit au prin- temps. GENRE ANOMALE. Anthères monothèques, transversalement bivalves. Geure XANTHORRHIZA. — Xanthorrhiza L'hérit. (1). Sépales 5 , subpétaloïdes, non-persistants. Pétales 5, al- ternes avec les sépales, onguiculés, subpeltés, réniformes- bilobés. Étamines tantôt 5 (accidentellement nulles, ou 1 à 4), uni-sériées , alternes avec les pétales, tantôt jusqu'a 10, bisériées (la série externe toujours complète, c’est-à- dire de 5, alternes avec les pétales); fitets courts, filiformes- spathulés; anthères réniformes-orbiculaires, ou réniformes- Lilobées, subpeltées, transversalement bivalves. Ovaires 5 à 20, courtement stipités, minimes, filiformes, bi-ovulés, terminés chacun en style subulé. Ovules minimes, collaté- raux , horizontaux, attachés vers le milieu de la suture an- térieure. Étairion de 5 à 20 follicules bivalves, monospermes (par avortement}, ou dispermes , courtement stipités, char- tacés, innervés, un peu comprimés, curvilignes, ascen- dants, obtus, oncinulés vers le milieu de la suture dorsale (1) Ce genre a peut-être plus d’affinités avec les Mérispermacées , qu'avec les Helléboracées. 408 CLASSE DES POLYCARPIQUES. par le style devenu infra-apicilaire. A: petites, ovoïdes, cylindriques, lisses, obtuses , suspendues, attachées vers le sommet de la suture antérieure; embryon minime, à co- tylédons écartés. Arbrisseau à bois jaunâtre. Bourgeons écailleux, ordi- nairement terminaux, à la fois folii- et flori-fères. Feuilles von-persistantes, longuement pétiolées, alternes sur les jeunes pousses, roselées à la base des ramules florifères , imparipeunées; folioles plus ou moins laciniées, sessiles, mais non décurrentes; pétiole très-grêle, trigone, canali- culé en dessus, dilaté à sa base en large gaine amplexicaule. Fleurs petites, d’un pourpre livide, disposées en panicules aphylles plus ou moins rameuses, pendantes, solitaires ou fasciculées à la base des jeunes pousses ; pédicelles solitaires, ou géminés, ou subfasciculés, filiformes, courts , uni-brac- téolés à leur base (ainsi que les ramifications primaires ou primaires et secondaires du pédoncule commun ), disposés en grappes tantôt plus ou moins allongées, tantôt subco- rymbiformes. Bractécs subulées, submembraneuses, per- sistantes. Sépales courtement onguiculés, plus grands que les pétales; estivation quinconciale. Pétales très-petits : on- glet trièdre , linéaire-cunéiforme , un peu plus long que la lame ; lame subconvolutée. Etamines minimes, Réceptacle minime, disciforme. Ovaires uni- ou pluri-sériés ; ovules ponctiformes , anatropes. Follicules (en général par avorte- ment en nombre moindre que les ovaires) luisants, brunä- tres , courbés presque en forme de S. Graines (en général solitaires par avortement) noirâtres, luisantes , obtuses aux 2 bouts; tégument crustacé; chalaze terminale, peu appa- rente ; raphé filiforme; funicule très-court. Périsperme charnu, huileux. Embryon apicilaire, axile : cotylédons minces , obtus, très-courts ; radicule cylindracée, obtuse. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule ce genre. FAMILLE DES HELLÉBORACÉES. 409 XANTuORRHIZzA À FEUILLES D'ÂCHE. — Xanthorrhiza apii- folia L’hérit. Stirp. Nov. tab. 58. — Dubam. Arb. Ed. nov. v. 3, tab. 37. — Bot. Mag. tab. 1736. Racine stolonifere. Tige simple, ou rameuse au sommet, grêle, dressée, hante de 2 à 4 pieds. Feuilles longues de 3 pouces à 1 pied, 3-9-foliolées ; folioles minces, finement veinées, non- persistantes , glabres et d'un vert foncé en dessus, d’un vert pâle et pubérules en dessous , longues de ‘/2 pouce à 2 pouces, larges de 3 lignes à 2 pouces, lanccolées, ou lancéolées-rhom- boïdales, ou rhombuïdales, pointues, cunéiformes ou moins sou- vent arrondies à la base, tantôt équilatérales, tantôt plus ou moins inéquilatcrales , tantôt incisées-dentées (excepté vers leur base), tantôt en outre plus ou moins profondément bifides ou trifides ( surtout les terminales ) : les 3 terminales ordinairement très- rapprochces ; les latérales-inférieures plus ou moins éloignées ; pétiole en général pubérule. Panicules longues de 3 à 6 pouces, lâches, ordinairement pubérules, tantôt subracémiformes, tantôt pyramidales ou subpyramidales. Pédicelles longs de 1 ligne à 2 lignes. Bractéoles très-étroites , tantôt aussi longues que les pé- dicelles, tantôt plus courtes. Sépales oblongs, pointus, pubérules en dessus , à peine longs de 1 ligne. Pétales de moitié jusqu’à 1 fois plus courts que les sépales. Follicules longs d’environ 2 li- gnes , larges de /: ligne, d’un brun clair , obtus , un peu gib- beux au sommet. Graines du volume de celles du Coquelicot. Cet arbrisseau , qu’on cultive assez souvent dans les jardins, croît dans les montagnes des États-Unis , où on Le connaït sous le nom vulgaire de Fellow-root (c’est-à-dire racine jaune). Il fleu- rit au printemps. Sa racine est extrêmement amère, mais sans aucune propriété délétère ; les médecins américains le donnent comme remède tonique. 410 CLASSE DES POLYCARPIQUES. —______ CENT DIXIÈME FAMILLE. LES DILLÉNIACÉES. — DILLENIACEÆ. Genera Magnoliis affnia Juss. — Dilleneæ Salib. Parad. Lond, p. 75. — Dilleniaceæ De Cand. Syst. Nat. 4, p. 595; Prodr. 4 , p. 67. — R. Brown, in Flind. Voy. v. 2, p. 541.— Bartl. Ord. Nat, p. 249. — Cfr. Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. v. 4. — Ranunculaceæ tribus II, Dillenieæ Reichenb. Consp. et Syst. Nat. Cette famille, que M. Reichenbach envisage comme une tribu des Renonculacées (dont elle paraît en effet ne différer que par le port, et par des graines en géné- ral arillées), est étrangère à la flore des contrées extra- tropicales de l'hémisphère septentrional. On en connaît environ cent cinquante espèces, la plupart indigènes dans la zone équatoriale. Une propriété commune à la plupart des Dilléniacées, consiste en une astringence tres-prononcée de leurs feuilles et de leur écorce : propriété à raison de laquelle plusieurs espèces s’emploient comme médicaments. Dans quelques Dilléniacées, le calice, apres la floraison, devient charnu et mangeable. Les fleurs des Dillénia- cées sont en général très-élégantes et semblables à celles des Cistacées ; dans plusieurs espèces, elles exhalent des parfums délicieux. Plusieurs espèces sont remar- quables par des feuilles assez rudes pour servir à polir le bois et même les métaux. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , ou (quel- ques espèces) herbes ; rameaux cylindriques ou com- primés. Sucs-propres aqueux. FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 411 Feuilles éparses (par exception opposées), simples, penninervées (très-rarement sans nervures latérales), très-entières, ou dentées, sessiles, ou pétiolées, non- stipulées (excepté dans le Wormia), en général coriaces; pétiole plus ou moins embrassant, souvent articulé au-dessus de sa base. Fleurs hermaphrodites, ou par avortement unisexuel- les, jaunes, ou blanches, en général régulières. Pé- doncules terminaux, ouaxillaires, ou oppositifoliés, ou latéraux, solitaires, ou moins souvent fasciculés, uni- flores, ou plurifloreset plus ou moins rameux. Inflores- cence très-yarice. Calice inadhérent, en général persistant; sépales au nombre de 5 ( moins souvent 4 ou 6), bi-ou tri- sériés (par exception en nombre indéfini et pluri-sériés), ordinairement distincts des la base, souvent colorés en dessus ; esuvation imbricative. Pétales en même nombre que les sépales et inter- posés (quelquefois par avortement en moindre nombre que les sépales), hypogynes, non-persistants (souvent fugaces , ou éphémères), uni-sériés, à peine onguiculés ; estivation imbricative. Disque mul ou peu apparent. Réceptacle (rarement confondu avec le fond du calice) quelquefois prolongé en gynophore columnaire. Étamines en nombre indéfini et pluri-sériées, ou au nombre de 7 à 15, en général hypogynes, persistantes, ou non-persistantes, quelquefois unilatérales. Filets planes, libres (pentadelphes dans les Candollea), fili- formes, élargis soit à la base soit au sommet, Anthères basifixes, adnées, dithèques, extrorses, ou introrses, ou latéralement déhiscentes; bourses contiguës, ou séparées par un connectif soit élargi au sommet, soit = 412 CLASSE DES POLYCARPIQUES. » linéaire , déhiscentes chacune par une fente longitu- dinale, ou par un pore apicilaire. Pistil : Ovaires en nombre défini (2 à 6), ou moins souvent soit solitaires, soit en nombre indéfini , unisé- riés, uniloculaires, monostyles, distincts, ou plus ou moins cohérents, bi-ou pluri-ovulés. Ovules collaté- raux ou bisériés, renversés, attachés au fond ou à l’angle interne des ovaires. Styles persistants, jamais soudés, en général terminaux. Sügmates simples. Péricarpe : Étairion à follicules soit bivalves, soit déhiscents seulement par la suture antérieure, soit in- déhiscents (secs ou charnus). — Dans plusiéurs espèces le fruit est une baie syncarpique. Graines (campylotropes?) en nombre défini, ou en nombre indéfini, ou par avortement solitaires, renver- sées, ou vagues, attachées au fond ou à l’angle interne des loges, en général recouvertes d’un arille pulpeux. Tégument extérieur coriace. Périsperme charnu. Em- bryon petit, rectiligne : radicule ordinairement infère. La famille des Dilléniacées renferme les genres sui- vants : je TRIBU. LES DÉLIMÉES. — DELIMEÆ Reichenb. Etamines périphériques ; filets élargis au sommet | anthères subdidymes, à bourses séparées par un connectif élargi vers le haut. Secrion I. DÉLIMINÉES. — /)elimeæ genuinæ Reichenb. Etamines en nombre indéfini. Péricarpe sec. Delima Linn. — Tetracera Linn. (Euryandra Forst. Wahlbomia Thunb. Tigarea Aubl. Rhinium Schreb.) FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. AS — Davilla Vand. — Pinzona Mart. — Curatella Linn. — Reifferschiedia Pres]. Secrion II. RECCHININÉES. — /ecchieæ Reichenb. Étamines au nombre de 10. Recclia Moc. Sess. Secriox III. DOLIOGARPINÉES. — Doliocarpeæ Reichenb. Étamines en nombreindéfini. Péricarpe charnu. Doliocarpus Rol. (Aug. Saint-Hil.) (Calinea Aubl. Soramia Aub:.) — Æmpedoclea Aug. Saint-Hil. — 7ra- chytella De Cand. II° TRIBU. LES HÉMISTÉMONÉES. — HEMISTE- MONEZÆ Reichenb. Étamines unilatérales. Hemistemma Juss. — Pleurandra Labil]. Ile TRIBU. LES HIBBERTIÉES. — ZIBBERTIEÆ Reichenb. Etamines périphériques ; filets peu ou point élargis vers le haut ; anthères à bourses soit contiguës, soil séparées par un connectif linéaire. Section I. HIBBERTINÉES. — //ibberiieæ genuinæ Reichenb. Etamines en nombre indéfini. Péricarpe sec. Burtonia Salisb. — Hibbertia Andr. — Dasynema Schott. — Othlis Schott. — #'ormia Rottb. (Lenidia Poir.) — Candollea Labill. 414 CLASSE DES POLYCABPIQUES. Secrion Il. ADRASTÉINÉES. — Adrastearieæ ‘Reichenb. Etamines au nombre de 7 à 15. Pachynema R. Br. — Adrastea De Cand. —? Acro- trema Jack. | Secrion III. DILLÉNINÉES. — /llenieæ genuinæ Reichenb. Étamines en nombre indéfini. Péricarpe charnu ou sec, syncarpique. Dillenia Linn. (Actinidia Lindl.)— Colbertia Salisb. — Capellia Blume. I" TRIBU. LES DÉLIMÉES. — DELIMEÆ Reichenb. Etamines périphériques. Filets élargis au sommet ; anthères subdidymes : bourses séparées par un connectif élargi au sommet. Genre TÉTRACÉRA.— Tetracera Linn. (Aug. Saint-Hil.) Sépales à (rarement 4, ou 6), subisomètres, concaves, très-obtus. Pétales 3. Ovaires 3 à 6, 3-5-ovulés; ovules ap- pendants. Stigmates capitellés, anguleux. Étairion de 5 à 6 coques univalves, 1-ou 2-spermes. Graines arillées. Arbrisseaux ou arbuscules, la plupart grimpants. Feuilles entières ou dentées, souvent scabres. Fleurs hermaphrodi- tes, ou dioïques , ou polygames, blanches, ou jaunes, dis- posées en grappes ou en panicules. Ce genre, propre à la zone équatoriale, renferme envi- ron trente espèces. En voici la plus notable : TÉTRACERA A FEUILLES OBLONGUES. — T'etracera oblongi- folia De Gand. Syst. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 67. Arbrisseau grimpant. Ramules grêles , scabres. Feuilles sem- FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 415 blables à celles du Charme, longues de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large , ovales , ou ovales-oblongues, subobtuses, dentées vers le haut, scabres aux 2 faces ; pétiole long d’environ 6 lignes. Grappes longues de 1 pouce à 2 pouces, axillaires et terminales, sessiles, paniculées , Tâches, resserrées après l’anthèse; pédicel- les glabres. Fleurs assez petites, blanches. Sépales suborbicu- laires , ciliolés. Pétales obovales, concaves , denticulés. Étairion de 3 follicules glabres, subovoïdes, comprimés , luisants , longs de 3 à 4 lignes. Graines subglobuleuses : arille fimbrié. Cette espèce habite le Brésil; M. Aug. de Saint-Hilaire l’a observée dans les provinces de Rio-Janéiro et des Mines. Genre DAVILLA. — Davilla (Velloz.) Aug. Saint-Hil. Sépales 5, très-inégaux, tri - sériés : le plus inférieur très- petit. Pétales au nombre de 1 à 6. Étamines nombreuses, persistantes. Ovaires au nombre de 1 à 5, bi-ovulés; ovules renversés, attachés au fond de la loge. Styles flexueux, épaissis au sommet, persistants. Stigmates peltés, ombili- qués. Étairion de 1 à 5 carcérules indéhiscents ou irrégu- lièrement ruptiles, recouverts par les deux sépales supé- rieurs devenus crustacés et simulant une capsule bivalve. Graines arillées, obtuses , ordinairement solitaires par avor- tement. Arbrisseaux, la plupart volubiles. Feuilles entières ou dentées, décurrentes sur le pétiole. Grappes terminales et axillaires , courtes, souvent rameuses. Fleurs jaunes, odo- rantes, assez petites mais très-abondantes. Sépales étalés pendant la floraison, puis dressés, conuivents, finalement crustacés , se rouvrant à la maturité du fruit. Carcérules ca- ducs à la maturité. Les Davilla sont remarquables par une inflorescence en général très - élégante. Ce genre est propre à l'Amérique méridionale; M. A. de Saint-Hilaire en a fait connaître sept espèces, dont voici les plus intéressantes : 416 CLASSE DES POLYCARPIQUES. a) Tige nc AE Davizza FLEXUEUx. — Davilla flexuosa Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. 1, tab. 2. Feuilles elliptiques , ou elliptiques-oblongues , obtuses , très- entières, coriaces. Grappes subsessiles, flexueuses, paniculées. Sépales supérieurs cymbiformes-orbiculaires. Étairion de 1 à 3 carcérules obovales, très-obtus, comprimés, irrégulièrement ruptiles. Arbrisseau très-glabre, dressé , rameux dès la base. Ramules flexueux , rougeâtres. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, sur x /: pouce de large. Galice fructifère sphérique , d’un pouce de dia- mètre. Garcérules longs d'environ 3 lignes. Graines obovales, noirâtres, comprimées. Cette espèce croît dans les provinces méridionales du Brésil. DavizLa ELLIPTIQUE. — Davilla elliptica Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Brasil. tab. 23. Feuilles elliptiques ou elliptiques-obovales, obtuses , très-en- tières, scabres en dessus, pubescentes en dessous , coriaces. Grappes pubescentes , paniculées. Sépales soyeux , suborbicu- laires. Pétales au nombre de 3 à 6, obcordiformes. Carcérules géminés , obovales , très-obtus. Arbrisseau haut de 2 à 3 pieds, très-rameux. Tige droite. Ra- meaux rougeûtres , poilus. Feuilles longues de 12 à 30 lignes, larges de G à 18 lignes. Bractées ovales, pointues , velues. Ca- lice fructifère long de ‘/2 pouce, jaunâtre, obové. M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce au Brésil, dans la province des Mines, où on la connaît sous le nom de Cambaïbinha. Ses propriétés astringentes la font employer par les habitants, comme vulnéraire. b) Tige grimpante. DaviLLA RUGUEUX. — Davilla rugosa Poir. — Aug. Saint- Hil. Plant. Us. des Bras. tab, 22. — Jjavilla brasiliana De Cand. Syst. — Deless. Ic. Sel. 1, tab. 71. Feuilles elliptiques ou oblongues , acuminulées, dentées vers FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 417 le haut, scabres en dessus, velues en dessous, coriaces. Grappes paniculées, pédonculées, velues. Sépales orbiculaires, pubescents. Pétales au nombre de 1 à 4, obcordiformes. Calice fructifère obovale. Pisuil à ovaire solitaire. Carcérule subglobuleux. Tige scabre , rameuse, hérissée au sommet. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 15 lignes; pétiole très-velu, long de '/, pouce. Grappes longues de 12 à 18 lignes ; pédicelles courts, rapprochés. Pétales longs de 2 à 3 lignes. Calice fructi- fère long d'environ 5 lignes , jaunâtre. Graines subglobuleuses , rugueuses , brunâtres. Cette espèce est commune dans les provinces méridionales du Brésil. Le nom vulgaire de Cambaïbinha lui est commun avec l'espèce précédente ; on l'appelle aussi Æpo de Carijo ( c’est- à-dire liane de Carijos ). « La saveur acerbe du Davilla rugosa, » dit M. Aug. de Saint-Hilaire, prouve assez qu’il participe à » l’astringence des plantes de la famille à laquelle il appartient, » et les Brasiliens font de cette propriété une application heu- » reuse , puisqu'ils emploient Ja plante en question pour guérir » l’enflure des membres : maladie si commune dans les parties » chaudes et humides de leur pays. C’est surtout en fomenta- tion qu’ils ont coutume de l’employer. » LA Genre CURATELLA. — Curatella Linn. (Aug. Saint-Hil.) Sépales 4 ou 5, inégaux, arrondis. Pétales 4 ou 5. Eta- mines nombreuses. Ovaires 2, cohérents par la base, sub- globuleux , bi-ovulés, hispides ; ovules renversés, collaté- raux , attachés à la base de l’angle interne des loges. Styles sublatéraux , filiformes, persistants. Stigmates terminaux, peltés, ombiliqués. Étairion de 2 follicules subglobuleux, hispides, substipités, dispermes , univalves. Graines obo- vales , arillées. Arbres. Feuilies sinuolées-denticulées, non-persistantes ; pétiole ailé. Grappes latérales (naissant à l’aisselle des an- ciennes feuilles), paniculées, bractéolées, solitaires, mul- tiflores, sessiles. Fleurs blanches, BOTANIQUE, PHAN, T. VIL. 27 418 CLASSE DES POLYCARPIQUES. On ne connaît que les deux espèces suivantes : CurarEezLa CaMveaïBa. — Curatella Cambaiïba Aug. Saint- Hil. Plant, Us. des Bras. tab.-24. Feuilles elliptiques, ou ovales-elliptiques, ou suborbiculaires, obtuses, ou échancrées, subcordiformes à la base, poilues en dessus, cotonneuses en dessous. Corolle 4-pétale, très-caduque ; pétales obovales. Sépales ovales-orbiculaires , réfléchis. Petit arbre à tronc tortucux. Feuilles longues de 3 à 6 pou- ces, larges de 2 à 4 pouces : les jeunes laineuses. Grappes lon- gues d'environ 3 pouces. Fleurs larges de 4 lignes. « Get arbre, dit M. Aug. de Saint-Hilure, est commun » au Brésil, dans la partie occidentale de Ja province des Mines, » partie que l’on appelle certao (désert ). I} croît à la fois dans » les paturages parsemés d'arbres tortueux et rabougris, et dans » ces bois nommés cattingas , qui perdent leurs feuilles tous les » ans. Chez nous , on lave souvent les p'aies ayec une décoction » de quinquina ; dans le cerlao , on fait un usage semblable de » la seconde écorce du Cambaïba. » CuRATELLA DE LA GuIANE. — Curatella americana Linn. — Aubl. Guian. tab. 232. Feuilles elliptiques ou ovales-elliptiques , obtuses, suberéne- lées , très-scabres. Grappes nombreuses , rapprochées , pubes- centes. Sépales 5, arrondis de même que les pétales. Petit arbre : tronc tortueux, haut de 7 à 8 pouces, sur 8 à 19 pouces de diamètre ; écorce épaisse, roussâtre, rugueuse, se déta- chant par plaques ; bois rouge, compacte. Branches tortüeuses. Ramules scabres, presque glabres. Feuilles atteignant jusqu’à 8 pouces de long, sur 4 à 5 pouces de large. Grappes lâches, lon- gues d'environ 5 pouces ; pédicelles filiformes, allongés, pres- que étalés, souvent ternés. Fleurs de la grandeur de celles du Tilleni. Cette espèce croît dans les savanes de la Guiane. Aublet rap- porte que les peuplades aborigènes se servent des feuilles pour polir leurs ares et autres instruments de bois. FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 419 Ille TRIBU. LES HIBPBERTIÉES. — AIBBERTIEÆ Reichenb. <] e 2 = F a e ÿ ® Etamines périphériques; filets peu ou point élargis vers le haut ; anthères à bourses soit contiguës, soit séparées par un connectif linéaire. Seeriox I. HIBBERTINÉES. — //ibhhertieæ Reichenb. Étamines en nombre indéfini. Péricarpe sec. Genre BURTONIA.— Burtonia Salisb. Calice 5-parti, cupuliforme au fond; sépales inégaux, co- lorés en-dessus : les trois intérieurs plus courts, ‘inéquila- téraux. Pétales 5. Réceptacle confondu avec le fond du ça- lice. Étamines subpérigynes, insérées au fond du calice, persistantes : la série extérieure stérile; filets filiformes, épaissis au sommet ; anthères elliptiques , obtuses, latérale- ment déhiscentes : bourses contiguës. Ovaires 10 à 15, dressés , un peu connivents , bi-ovulés; ovules campylotro- pes, renversés, collatéraux , attachés au fond de la loge : funicules courts, dressés. Styles filiformes , rectilignes, ré- fractés. Stigmates petits, disciformes, suborbiculaires, pel- tés. Étairion de 10 à 15 follicules 1-ou 2-spermes. Sous-arbrisseaux. Feuilles condupliquées et plissées en vernation, rétrécies en pétiole ailé, presque embrassant. Pédoncules oppositifoliés, uniflores, solitaires , nus, engai- nés avant la floraison d’une ou de deux bractées caduques scarieuses. Fleurs de grandeur médiocre. Sépales rougeä- tres, mucronés, étalés pendant l'épanouissement, puis dres- sés et connivents : les 2 extérieurs équilatéraux , acuminés, non-membraneux aux bords; les 5 intérieurs membraneux aux bords, subobtus. Corolle éphémère, d'un jaune vif. Eta- mines jaunes, plus courtes que le calice : les extérieures très- courtes, à anthères minimes, dépourvues de pollen. An- 420 CLASSE DES POLYCARPIQUES. thères fertiles plus courtes que les filets, obtuses, avant la floraison profondément quadrisulquées ; connectif inappa- rent. BurTONIA CRÉNELÉ. — Burtonia grossulariæfolia Salish. Parad. Lond. tab. 93.— Hibbertia grossulariæfolia Sims, Bot. Mag. tab. 1218. — Hibbertia crenata Andr. Bot. Rep. tab. 474. Arbuste à tiges procombantes. Rameanx cylindriques, dif- fus, très-gréles, feuillés, pubescents, ordinairement rougeä- tres. Feuilles longues de 4 lignes à 1 pouce, subcoriaces , d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous, un peu scabres, pubérules , finement penninervées , suborbiculaires, ou ovales- orbiculaires , ou elliptiques, profondément crénelées , arrondies au sommet ou rétuses, en général cunéiformes vers leur base ; crénelures mucronulées. Pédoncules ascendants ou redressés , grêles, pubescents, en général plus longs que les feuilles. Sépa- les longs de 2 à 3 lignes, pubérules en dessous : les 2 extérieurs ovales, acuminés; les 5 intérieurs ovales-elliptiques, ou ellipti- ques. Corolle large de près de 1 pouce : pétales flabelliformes, ou cunéiformes-obovales , tronqués au sommet. Follicules poilus au sommet. Cette plante , indigène dans la Nouvelle-Hollande, se cultive dans les collections de serre tempérée. Elle fleurit pendant une grande partie de l’année. Genre HIBBERTIA.— Æibbertia Andr. Sépales 5, inégaux, colorés en dessus : les 3 intérieurs plus courts. Pétales 5. Étamines persistantes, toutes fertiles ; filets filiformes ; anthères linéaires ou ovales. Ovaires 3 à 8, ou quelquefois solitaires, 2-4-ovulés. Styles filiformes. Étairion de 1 à 8 follicules 1-5-spermes. Graines arillées, ou inarillées. Sous-arbrisseaux , quelquefois volubiles. Feuilles sessiles ou pétiolées, très-entières, ou dentées, condupliquées en vernation ; pétiole subamplexicaule. Fleurs sessiles ou pé- FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 491 donculées, terminales, ou oppositifoliées et terminales, jaunes, solitaires. Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande, renferme en- viron vingt espèces (plusieurs desquelles sont peut - être à transférer au genre Burtonia). Les suivantes se cultivent comme arbustes d'ornement. A. Fleurs sessiles, terminales. Hissertia voLumiLe. — Aibbertia volubilis Andr. Bot. Rep. tab. 126. — Dillenia speciosa Bot. Mag. tab. 420. (non Linn.) Tige subvolubile. Feuilles lancéolées-elliptiques, ou lancéo- Ices-obovales, ou lancéolées-oblongues, mucronées, tres-entières, ou subsinuolces, courtement pétiolées, coriaces, glabrescentes (les jeunes satinées). Sépales satinés en dessous : les extérieurs ovales , acuminés ; les intérieurs elliptiques, mucronés. Pétales cunéiformes-obovales, un peu plus courts que le calice. Anthères linéaires. Étairion de 5 à 8 follicules glabres. Arbuste haut de 2 à 4 pieds. Tige et rameaux ligneux, cica- triqueux. Feuilles longues de 1 pouce à 3 pouces, d'un vert gai en dessus. Sépales rougeâtres en dessus : les extérieurs longs de près de 1 pouce. Étamines à peu près 3 fois plus courtes que le calice. Graines (suivant M. de Candolle) noires, pisiformes , un peu comprimées , dures, inarillces. B. Fleurs terminales, peédonculées. HiwsertiA À FEUILLES DE Conis.— Æibbertia corifolia Sims, Bot. Mag. tab. 2672. — Hibbertia pedunculata De Cand. Syst. — Bot. Reg. tab. 1001. Rameaux filiformes, cylindriques, diffus. Feuilles sessiles, linéaires, subdenticulées , glauques en dessous, pubescentes , ob- tuses. Pédoncules filiformes , plus longs que les feuilles. Sépales elliptiques, obtus, velus. Pétales obcordiformes, 2 fois plus longs que le calice. Étairion de 3 à 5 follicules 3-ou 4-spermes. Sous-arbrisseau bas, diffus, semblable à un Æelianthème. Tige ligneuse. Rameaux herbacés, touffus. Fleurs larges d’envi- ron 1 pouce. 422 CLASSE DES POLYCARPIQUES. » G. Pédonculés oppositifoliés et terminaux, sur de courts ra- mules axillaires. HiesErTiA À FEUILLES DENTÉES. — flibbertia dentata KR. Br. — Bot. Reg. tab. 289. Rameaux gréles, cylindriques, volubiles , herbacés. Feuilles oblongues, ou elliptiques, ou ovales-elliptiques , obtuses, ou subacuminécs , subsinuolées , mucronées-denticulées , pétiolces, finement penninervées. Pédoncules veloutés, bractéolés à la base, à péine plus longs que le calice. Sépales elliptiques ou obovales : les extérieurs acuminés, pubescents en dessous ; les intérieurs mucronés, pubescents aux bords. Pétales obcordiformes, un peu plus longs que les sépales. Anthères ovales-elliptiques. Étairion de 3 à 5 follicules. Rameaux longs, rougeâtres, glabres : les adultes ligneux. Fcuilles subcoriaces, plus ou moins pubérules aux 2 faces, ou glabres , d’un vert foncé en dessus, un peu glauqtes en dessous (à côte ordinairement ferrugineuse) : les raméaires (plus courtes que les entrenœuds) longues de 2 à 4 pouces ; les ramulaires lon- gues de :/, pouce à 2 pouces ; péliole velouté, ordinairement 3 à 4 fois plus court que la laine. Ramules florifères solitaires, en général plus courts que la feuille à l'aisselle de laquelle 1ls mais- sent, ordinairement biflores. Fleurs larges d'environ 1 pouce. Sé- pales jaunâtres en dessus. Étamines beaucoup plus courtes que le calice. Secrion III. DILLÉNINÉES. — /)ilenieæ genuinæ Reichenb. 2 . r Etamines en nombre indéfini. Péricarpe charnu ou sec, syncarpique. Genre DILLENIA. — Dillenia Linn, Sépales 5, concaves ; accrescents, finalement charnus. Pétales 5, Etamines très- nombreuses; filets courts; añ- FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 423 thères linéaires, déhiscentes par 2 pores apicilaires : celles de la série interne plus longues ;, ascendantes, conniventes. Ovaires 9 à 20, verticillés autour d’un gynophore gros et conique ; ovules très-nombreux, nidulants, Stigmates suh- sessiles, subulés, ou lancéolés, pétaloïdes, persistants. Baie de 9 à 20 coques pulpeuses en dedans, charnues, polysper- mes. Graines subréniformes (Roxburgh).'Tégument exté- rieur épais, coriace; embryon petit : radicule centripète. Grands arbres. Feuilles grandes, sessiles, ou courtement pétiolées. Pétiole subamplexicaule. Fleurs terminales , so- litaires. Sépales étalés pendant la floraison , puis appliqués - sur le fruit. Corolle jaune ou blanche, étalée pendant l’é- panouissement. Anthères jaunes, serrées : les intérieures conniventes en forme de boule. Les Dillenia ne sont pas moins remarquables comme vé- gétaux usuels, que par la rare beauté de leur feuillage et de leurs fleurs. Ce genre est propre à | Asie équatoriale ; on en connaît environ 12 espèces, dont voici les plus importantes : Duscénia ÉLÉGANT. — Dillenia speciosa Thunb. in Trans. Lion. Soc. 1, p. 100. — Smith, Exot. Bot. 1, tab. 2 et 3, — Roxb. Flor. nd. 2,p.650.— Dillenia indica Linn.— Syalità Hort. Malab. 3, tab. 38 et 39. Feuilles lancéolées-elliptiques ou lancéolées-oblongues, obtuses, ou pointues ; dentelées ; courtement pétiolées, persistantes. Pistil à environ o ovaires. Baie globuleuse. Graines (suivant Rox- burgh) comprimées, très-poilues. Arbre atteignant 40 à 5o pieds de haut ; tronc gros, droit; écorce épaisse , écailleuse, contenant un suc-propre aqueux très- abondant. Branches nombreuses, disposées en tête très-réguhière- ment arrondie, dense, toulfue. Feuilles longues de :/, pied à 1 pied, larges de 3 à 5 pouces, rapprochées aux extrémités de ramules , coriaces, glabres et luisantes en dessus , fortement pen- ninervées : nervures couvertes (à la face inférieure) d’une pubes- cence scabre ; pétiole demi-embrassant, canaliculé, ailé, pubérule, long d'environ 4 pouce. Pédoncules claviformes , cyhodriques, 424 CLASSE DES POLYCARPIQUES. lisses. Fleurs tres-odorantes , finalement nutantes , larges de 6 à 9 pouces. Sépales larges, ovales-arrondis. Pétales elliptiques- oblongs, ondulés, blancs, veinés de rose : onglet d’un vert lavé de rose. Étamines beaucoup plus courtes que la corolle, un peu débordées par les stigmates. Stigmates étalés en étoile. Baie re- couverte par le calice, verdâtre, du volume d’un petit melon : coques au nombre d'environ vingt, subréniformes , remplies d’une pulpe visqueuse diaphane. Cette espèce, que tous les auteurs s'accordent à signaler comme l’un des végétaux les plus magnifiques de la zone équatoriale, croît au Bengale et dans d’autres contrées de l'Inde, où d’ailleurs on le cultive aussi tant comme arbre fruitier qu’à cause de la beauté et du délicieux parfum de ses fleurs. Au Bengale, il fleu- rit durant la saison chaude et au commencement de Ja saison pluvieuse, tandis que les fruits ne sont mürs qu'au mois de février. Le calice charnu qui recouvre ce fruit a une saveur acide que les Hindous de même que les Européens trouvent délicieuse. Suivant Rheede , la pulpe qui remplit les loges du fruit est pur- gative. Le suc-propre contenu dans l’écorce et dans les feurlles est extrêmement astringeni ; les Hindous considèrent la décoction de ces parties comme un remède contre plusieurs maladies. Le bois de l'arbre est dur et tenace; Roxburgh dit qu’on en fait d'excellentes crosses à fusil. DicLÉNIA À FLEURS JAUNES. — Dillenia aurea Smith, Exot. Bot. tab. 02 et 03. Feuilles lancéolées-elliptiques , acuminces , doublement den- telées, non-persistantes. Fleurs subsolitaires. Sépales ovales- elliptiques, obtus. Pétales obovales-orbiculaires. Pistil de 10 à 12 ovaires. Stigmates subulés. Baie globuleuse. Arbre dépouillé de feuilles à l'époque de la floraison, Feuilles Jongues d’environ 6 pouces. Fleurs d’un jaune de citron, larges d'environ 4 pouces. Fruit du volume d’une noix , de couleur orange de même que son pédoncule et le calice qui l'accompagne. Cette espèce croît dans l’Inde, où on la nomme ki et Teykal. FAMILLE DES DILLÉNIACÉES. 425 DizLENIA MAGNIFIQUE. — Dillenia ornata Wallich, Plant. Asiat. Rar. 1, tab. 23. Feuilles obovales, obtuses, sinuolées-denticulées , glabres et luisantes en dessus, pubescentes-blanchäâtres en dessous, pétio- lées. Fleurs solitaires. Pédoncules courts, gros, bractéolés. Pistil à 9 ovaires. Sépales ovales-oblongs , obtus , soyeux en dessous. Pétales cunéiformes-obovales. Arbre très-rameux, haut d'environ 50 pieds; tronc droit ; rameaux cylindriques, lisses. Feuilles longues de près de 1 pied, rapprochces vers l'extrémité des ramules. Bractées petites , ova- les, caduques. Fleurs odorantes, larges d'environ 4 pouces, d’un jaune vif. Cette espèce a été observée au Pégou , par M. Wallich. DixrEntA ÉLANCÉ. — Dillenia augusta Roxb. Flor. Ind. v. 2, p. 652. Feuilles sessiles, embrassantes , lancéolées-obovales, dentelces vers leur base, sinuolées supérieurement. Arbre très-élevé. Feuilles longues de 2 à 4 pieds, larges de 9 à 18 pouces : les jeunes un peu velues et d’un beau rouge. Gette espèce, dont Roxburgh n’a vu ni les fleurs ni les fruits (et qui par conséquent pourrait très-bien appartenir à un autre genre), croît dans les montagnes de l'Inde. Genre COLBERTIA. — Lolbertia Salisb. Sépales 5, concaves , accrescents, finalement charnus. Pétales 5. Étamines très-nombreuses : les dix intérieures beaucoup plus longues que les autres. Ovaires de 5à 7 coques accolées contre un axe central. Styles 5, persistants. Stigmates capitellés. Baie à 5 coques charnues, pulpeuses en dedans , polyspermes (?), ou oligospermes. Graines réni- formes. Arbres. Feuilles grandes, pétiolées. Pédoncules bractéo- lés ou non-bractéolés , uniflores , raméaires (fasciculés aux aisselles des feuilles déjà tombées). Fleurs grandes, jaunes. 426 CLASSE DES POLYCARPIQUES. = - sé Ce genre renferme 5 ou 4 espèces, dont voici les plus intéressantes : Corexrria PENTAGYNE. — Colbertia coromandeliana De Cand. Prodr. — Dillenia pentagyna Roxb. Corom. 1, tab. 20. Feuilles oblongues-lancéolées, pointues, dentelées : les adultes lisses et glabres. Pédoncules non-bractéolés, inégaux. Pétales oblongs , ou lancéolés. Ovaire à 5 coques. Baie pendante. Arbre très-élevé ; tronc rameux. Feuilles longues de 1 pied à 1 '/ pied, larges de 4 à 6 pouces. Fleurs jaunes, larges de 1 pouce. Styles plus courts que les étamines. Baie du volume d’une Noisette. Cette espèce , remarquable par la beauté de ses fleurs, croît dans les montagnes du Bengale. CocverTia A FEUILLES sCABRES. — Colbertia scabrella. — Dillenia scabrella Roxb. Flor. Ind. — Wall. Plant. Asiat. Rar. 1, tab. 22. Feuilles cunéiformes-oblongues ou obovales, pointues, ou cbtuses, denticulées, couvertes d’une pubescence scabre. Pédon- cüles tri-bractéolés au milieu. Pétales obovales, légèrement crénelés. Ovaire à 5 coques, Baie oblongue. Arbre très-rameux, haut de 30 à 4o pieds, dépouillé de feuil- les à l’époque de la floraison. Rameaux cylindriques, grisâtres. Feuilles longues de ‘/: pied à r pied. Fleurs jaunes, odorantes, larges de 2 pouces, très-nombreuses. Bractées éparses, lancéolées. Baie de couleur orange , du volume d’une Cerise. Cette espèce croît dans les montagnes du Bengale; durant la saison des pluies, elle se couvre d'une quantité innombrable de fleurs. Le calice charnu qui accompagne le fruit est mangeable et d’une saveur acidule agréable. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 427 CENT-ONZIÈME FAMILLE. LES MAGNOLIACÉES.—MAGNOLIACEÆ. Magnoliaceæ Juss. Gen. — De Cand. Syst. 4, p. 459; Prodr. 4, p. 77. — Bartl. Ord. Nat. p. 248. — Blume ; Flor. Jav. — Auy. Saint- Hil. in Flor. Brasil. Merid. v. 41.— Ranunculacearum tribus ELX ( Aa- gnolieæ, exclus. Anoneis) Reichenb, Syst. Nat. p. 278. Les Magnoliacées sont très-voisines tant des Anona- cées, que des Dilléniacées, des Renonculacées et des Helléboracées ; aussi leurs caracteres différentiels se- raient-ils fort difficiles à énoncer. On connaît environ cinquante espèces de ce groupe; la plupart appartien- nent aux contrées intertropicales; jusqu'aujourd’hui, aucune n’a été trouvée en Afrique ; l'Asie septentrio- nale et l'Europe en sont également privées, mais plu- sieurs habitent l'Amérique extra-tropicale soit septen- trionale, soit australe. La plupart des Magnoliacées sont du nombre des végétaux les plus magnifiques que l’on connaisse ; leurs fleurs, qui en général exhalent des parfums délicieux, acquierent, dans beaucoup d’espèces, une ampleur peu commune et s’accompagnent d'un feuillage non moins élégant ; le genre Magnolia, que M. de Jussieu a en- visagé comme type de la famille, en fournit des exem- ples suffisamment connus. Du reste, presque toutes les parties des Magnoliacées, mais notamment l’écorce et le fruit, sont très-aromatiques et toniques. Contraire- ment à ce qui s’observe parmi les Helléboracées et les Renonculacées, les Magnoliacées ne renferment au- cune piante vénéneuse. à * 428 CLASSE DES POLYCARPIQUES. . CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux. Rameaux et ramules cylin- driques ou irrégulièrement anguleux, inarticulés mais le plus souvent marqués de cicatrices annulaires (pro- venant de l’insertion desstipules). Bourgeonsécailleux, ou (dans la plupart des espèces) sans autres enveloppes que les stipules. Sucs-propres aqueux. Feuilles indupliquées en vernation, éparses (mais souvent agrégées ou roselées à l’extrémité des ramules anciens), simples , pétiolées, penninervées, ou penni- veinées, très-entières (rarement dentées ; celles du Zi- riodendron ordinairement lobées), bistipulées (dans un petit nombre d’espèces : non-stipulées), ponctuées (d’une multitude de vésicules oléifères), ou non- ponctuées, en général coriaces; pétiole épaissi ou dilaté à sa base, inarticulé. Stipules ponctuées , ca- duques longtemps avant le complet développement de Ja feuille, en général adhérentes (dans le bourgeon) à la face du pétiole ; celles de chaque feuille connées (par les bords) en spathe (ayant la forme d’un cornet renversé) amplexicaule, recouvrant complétement la feuille suivante (avant son développement), et s’ou- vrant soit par une fente dorsale, soit antérieurement et postérieurement (de manière que les deux stipulesse disjoignent à l’époque de leur chute) (1). Fleurs hermaphrodites ( par exception unisexuelles par avortement), régulières, non-éphémères, en géné- (1) Dans la plupart des espèces, les spathes extérieures (ou d'ordinaire seulement la spathe la plus externe) du bourgeon portent à la base de leur suture dorsale le pétiole d'une feuille dont la lame est ou nulle , ou plus ou moins abortive. C’est par erreur qu'il a été dit que chaque feuille des Magnoliacées est enveloppée dans ses propres stipules. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 429 ral grandes : celles des espèces à feuilles stipulées re- couvertes avant l’épanouissement d’une grande spathe (semblable aux spathes stipulaires) caduque, coriace, ou membranacée, insérée tout autour du pédoncule (soit à son sommet, soit plus bas), en général mono- phylle et soit indéhiscente, soit latéralement déhis- cente, moins souvent bivalve; dans quelques espèces, le bouton est recouvert de plusieurs spathes, emboîtées les unes dans les autres à l’instar des spathes stipu- laires. Pédoncules uniflores, ou moins souvent soit bi- flores, soit pluriflores, solitaires, ou rarement fasciculés, terminaux, ou moins habituellement axillaires et ter- minaux , ou latéraux, en général courts et sans autres bractées que la spathe florale. Calice coriace, ou pétaloïde , ou herbacé, ponctué, non-persistant (par exception persistant), inadhérent. Sépales uni-sériés (au nombre de 3, rarement au nom- bre de 2? , de #, ou de 5), ou moins souvent bisériés (au nombre de 6 , en ordre ternaire, ou au nombre de8, en ordre quaternaire), ou (dans une seule espèce) tri- sériés (au nombre de 7 à 9, sans ordre régulier), en pré- floraison imbriqués au sommet (la série intérieure, lorsqu'il y en a deux séries, recouverte par la série ex- térieure). —Dans les Drymis, le calice est membraneux, spathacé, persistant, finalement ?-ou 3-parti. Réceptacle annulaire, ou columnaire, ou conique, gros, hypogyne, en général prolongé en gynophore plus ou moins saillant. Disque inapparent. Pétales insérés sur la base du réceptacle, libres, im- briqués en préfloraison, en général au nombre de 6 (bisériés , en ordre ternaire), moins souvent soit au nombre de 3 (uni-sériés), ou de 8 (biseriés en ordre quaternaire), ou de 9 (tri-sériés en ordre ternaire), soit 450 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ex nombre indéfini (jusqu’à 40) "et pluri-sériés (en ordre soit ternaire, soit quaternaire, ou bien sañis ordre apparent), non-persistants, le plus souvent un peu charnus ou subcoriaces , onguiculés, ou inonguiculés, planes ou plus ou moins bombés, inappendiculés : ceux de la série externe alternes avec les sépales ; ceux de la série suivante alternes avec les extérieurs (et en géné- ral moins grands), et ainsi de suite lorsqu’il y a 3 sé- ries ou plus. | Étamines hypogynes (insérées au réceptacle), non- persistantes, en nombre indéfini (en général très-nom- breuses et pluri-sériées; dans la plupart des espèces : beaucoup plus courtes que la corolle), conniventes et imbriquées en préfloraison (et le plus souvent res- tant telles pendant l’épanouissement). Filets libres, charnus, en général courts. Anthéres introrses , ou la- téralement déhiscentes, ou rarement extrorses, con- ünues au filet, dithèques, en général linéaires ou oblon- gues ; bourses soit contiguës (lorsque les anthères sont extrorses ou introrses), soit adnées latéralement au connectif (lorsque les anthères s’ouvrent latéralement), parallèles (rarement divergentes à la base), s’ouvrant chacune soit par une fente longitudinale, soit en deux valvules longitudinales involutées ou révolutées. Con- nectif linéaire ou oblong (rarement ovale), prolongé en appendice apicilaire. Pistil : Ovaires soit en nombre indéfini (ordinaire- ment très-nombreux), pluri-sériés, imbriqués en forme de capitule ou d’épi, soit en nombre subdéfini et uni- sériés (verticillés autour du gynophore), distinets, ou moins souvent soudés, uni-loculaires, monostyles, uni- bi-ou pluri-ovulés. Ovules anatropes, suspendus, ou renversés, ou horizontaux, ou de direction vague (les FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 431 oyules d’un seul et même pistil variant quant à leur di- rection et position), bisériés (lorsqu'il y en a plus de 2 par loge), ou collatéraux , ou alternes, attachés soit au fond soit à l’angle interne dela loge. Styles (quelquefois nuls ou très-courts) persistants, où non-persistants, ter- minaux (rarement latéraux), continus avec les ovaires, munis chacun d’un stigmate terminal ou (plus fréquem- ment) longitudinal (c’est-à-dire, décurrent sous forme de bourrelet ou de papilles bisériées, sur le bord anté- rieur ou la face du style). Pericarpe en général étairionnaire, à follicules dis- tinets, où finalementdisjoints,uni-valves(déhiscents par une fente dorsale), ou bi-valves, coriaces, ou subdrupa- cés, persistant après la déhiscence. — L’étairion du Li- riodendron est composé de samares indéhiscentes cadu- ques ; celui de plusieurs /lliciées se compose de coques indéhiscentes (sèches ou charnues). — Le péricarpe des Talauma et de l'Æromadendron est un syncarpe irrégulièrement ruptile, ou se désunissant en nucules évalves. Graines (en général grosses et plus ou moins com- primées, ou trigones) anatropes, soit inarillées et ses- siles, soit (dans la plupart des espèces) recouvertes cha- cune d'un arille charnu attaché au péricarpe moyennant un funicule entièrement vasculaire (1), solitaires dans chaque loge ou follicule, ou géminées, ou en nombrein- (4) Le cordon ombilical de ces graines , ainsi que M. Blume l’a observé le premier , est constitué en entier par un faisceau de trachées déliées , mais très-tenaces (ayant l'apparence des fils d’une toile d’araignée), qui se déroulent lors de la déhiscence du fruit, par l'effet du poids de la graine qui s'en échappe, mais qui , retenue par le cordon qui s'allonge sans se rompre, reste suspendue plus ou moins longtemps en dehors du follicule. Ce caractère est général à toutes les Magnoliacées dont les 452 CLASSE DES POLYCARPIQUES. défini, horizontales, ou suspendues, ou vagues, où renversées, attachées soit au fond des follicules, soit à Pangle interne , soit (dans les syncarpes) dans les fos- settes d’un réceptacle central. Tégument extérieur co- riace , ou osseux, ou testacé, lisse, ou anfractueux, ou rugueux , iñadhérent. Hile terminal, ombiliqué. Raphé en général inapparent (du moins sur les graines aril- lées). Chalaze ombiliquée , ou saïllante, ou aréolaire , basilaire (relativement au hile), en général grande. Tégument intérieur membraneux ou crustacé, adhé- rent au périsperme. Périsperme (ordinairement gros) charnu , huïleux, aromatique, lisse, ou anfractueux, ou rimeux, en général cordiforme à la base et apiculé ou acuminé au sommet, Embryon petit ou ponctiforme, apicilaire, rectiligne, inclus : radicule (centripète lors- que les graines sont horizontales) contiguë au hile, conique, ou columnaire, ou mammiforme, en général apiculée ou cuspidée ; cotylédons planes ou concaves, très-entiers, très-obtus, minces, foliacés en germina- tion, en général plus ou moins divergents; plumule imperceptible. La famille des Magnoliacées se compose comme suit : Ie TRIBU. LES ILLICIÉES. — /LLICIEÆ De Cand. (1) Feuilles non-stipulées , toujours visiblement ponctuées. Bourgeons écailleux. Spathes florales nulles. Sépales au graines sont arillées , et c'est à tort qu’on s'en est servi pour caractériser le genre Magnolia en particulier. Nous ferons encore remarquer, que l’arille même est rempli de quantité de trachées éparses, à ce qu'il paraît sans ordre, dans toute la substance charnue. (1) Cette tribu , que quelques auteurs ont considérée comme une famille particulière (sous le nom de /J'intéracées), serait peut-être classée à plus juste titre dans les Dilléniacées que dans les Magnoliacées ; quoi qu'il en soit , elle établit un passage tres-évident des unes aux autres. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 433 nombre de ? à 9, uni-bi-ou tri-sériés. Étamines uni- ou pauci-sériées , au nombre de 5 à 30. Anthères sub- orbiculaires , ou ovales, ou elliptiques : bourses en général divergentes à la base. Ovaires 2 à 15 (par exception solitaires), uniseries, distincts, basifires, verticillés autour d'un gynophore peu saillant. Péri- carpe composé de drupes ou de follicules étalés hori- zontalement en forme d'étoile. Graines inarillees , sessiles. Secrion 1. WINTÉRINÉES, — Âinterineæ Spach. Calice bi-ou tri-parti, spathacé en préfloraison. Péri- carpe composé de 1 à 8 coques sèches ou charnues, indéhiscentes. Temus Molin. — Drymis Forst. {Wintera Murr. Wild.) —- Tasmannia R. Br. Secrion II. ILLICINÉES. — J{licineæ Spach. Sépales 6, ou 7 à 9. Péricarpe composé de 8 à 15 fol- : licules bivalves. Illicium Linn. — Cymbostemon Spach. II° TRIBU. LES MAGNOLIÉES. — MAGNOLIEÆ De Cand. Feuilles non-ponctuées, ou très-finement ponctuées, sti- pulees. Stipules ponctuées : celles de chaque feuille connées ( du moins dans le bourgeon ) en spalhe re- couvrant completement la feuille suivante (avant son développement). Bourgeons sans autres enveloppes que les spathes stipulaires. Boutons recouverts chacun d'une BOTANIQUE, PHAN. T. VII. 28 454 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou de plusieurs spathes caduques (1). Sépales au nombre de 3 (rarement # ou 5), souvent semblables aux pe- tales. Gynophore subelobuleux ou très-allongé. Ovaires pluri-seriés , imbriques en forme de capitule ou en forme d’épi, soudes, ou distincts, adnés au gynophore par la face. Péricarpe: syncarpe déhiscent en pièces caduques ; plus fréquemment étairion composé de follicules déhis- cents et persistants; par exception étairion composé de samares indéhiscentes caduques. Graines (excepté celles du Liriodendron ) recouvertes chacune d'un arille charnu (aromatique ; huileux) , attaché au péri- carpe moyennant un cordon de trachées. Secrion I. MAGNOLINÉES. — Magnolineæ Spach. Feuilles ni tronquées au sommet , ni lobées, en général très-entières ; lame en vernation dressée. Etamines débordées par le pistul, beaucoup plus courtes que la corolle. Anthères zatrorses, ou latéralement déhis- centes (2), rectilignes. Péricarpe soit syncarpique et déhiscent en pièces caduques (laissant les graines à nu), soit composé de follicules persistant après la déhiscence. Graines arillées, inadhérentes. Talauma Juss.— Aromadendron Blume. — Manglie- tia Blume. — Michelia Linn. — Liriopsis Spach. — Yulania Spach. — Magnolia Linn. — Tulipastrum Spach. (4) Ces spathes sont aussi composées chacune de’ 2 stipules plus ou moins complétement connées, et offrant quelquefois (de même que la spathe stipulaire la plus externe des bourgeons) le long de leur suture dorsale le pétiole d'une feuille à lame abortive ou moins souvent (p.ex.dans les Yulania ) parfaite. (2) C'est par erreur que M. de Candolle attribue aux Magnolia de l'Amérique septentrionale des anthères extrorses. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 455 — Lirianthe Spach. (Liriodendron Roxb. non Linn. ) Secrion II. LIRIODENDRIRÉES. — Liriodendrineæ Spach. Feuilles tronquées ou bilobées au sommet, en général plus ou moins profondément sinuées-lobées aux bords; lame en vernation repliée sur le pétiole. Éta- mines plus longues que le pistil, un peu plus courtes que la corolle. Anthères extrorses, arquées. Étairion composé de samares distinctes, ailées, indéhiscentes, caduques à la maturité. Graines inarillées, adhérant à l’endocarpe. Liriodendron (Linn.) De Cand. 1° TRIBU. LES ILLICIÉES. — /ZLLICIEÆ De Cand. Feuilles non-stipulées, toujours visiblement ponctuées. Bourgeons écailleux. Spathes florales nulles. Sépales au nombre de ? à 9, uni-bi-ou tri-sériés. Eiamines uni-Ou pauci-sériees, au nombre de 5 à 30. Anthères suborbiculaires , ou ovales, ou elliptiques : bourses en général divergentes à la base. Ovaires ? à 15 (par ex- ception solitaires), uni-series , distincts, basifixes, ver- ticillés autour d’un gynophore peu saillant. Péricarpe compose de drupes ou de follicules étales horizontalement en forme d'étoile. Graines inarillées, sessiles. Secriox I. WINTÉRINÉES. — Winterineæ Spach. Calice bi-ou tri-parui, spathacé en préfloraison. Pé- ricarpe composé de 1 à 8 coques sèches ou charnues, indehiscentes. 456 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Genre DRYMIS. — Drymis Forst. Calice 2-ou 5-parti, membraneux, persistant, mono- phylle en préfloraison. Pétales 6 à 24. Étamines 20 à 50; filéts courts, linéaires, tétragones-comprimés ; anthères ré- niformes-orbiculaires, didymes, extrorses, petites : bourses dicoques. Ovaires 3 à8, obovés, très-obtus, connivents, gib- beux postérieurement, 6-14-ovulés; ovules horizontaux, bisériés. Styles très-courts, dentiformes, comprimés, tron- qués, latéraux, infra-apicilaires, subhorizontaux, garnis vers leur sommet d’un bourrelet stigmatique linéaire. Etai- rion de 3 à 8 baies obovées, gibbeuses, en général par avortement oligospermes. Arbres ou arbrisseaux. Bourgeons écailleux. Feuilles éparses (celles des ramules florifères en général rapprochées en rosette terminale), non-stipulées, coriaces, très-entiè- res, glauques ou blanchâtres en dessous. Pédoncules axil- laires et terminaux, uni-ou pauci-flores, ou ombellifères, le plus souvent agrégés vers l’extrémité des ramules ; pédi- celles dressés, grêles, nus, accompagnés à leur base d’une bractée membranacée caduque. Fleurs blanchâtres, odoran- tes, de grandeur médiocre. Calice petit, finement strié, sub- diaphane, spathacé, mucroné, s’ouvrant en deux outrois val- ves cymbiformes égales. Pétales inonguiculés, minces, beau- coup plus longs que les sépales : les intérieurs plus courts et plus étroits que les extérieurs. Réceptacle conique. Éta- mines pauci-sériées , débordées par le pistil : les intérieures un peu plus longues que les extérieures ; filets plus longs que les anthères ; anthères petites , jaunâtres : connectif étroit , presque inapparent postérieurement ; bourses à deux valves égales, Ce genre est propre à l’Amérique; les espèces qui le con- stituent sont très-remarquables par des propriétés toniques et aromatiques, de même que par une inflorescence très- élégante, Parmi les cinq espèces connues, les plus notables sont les suivantes : FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 437 Drymis PoLYMoRPRE. — Drymis granatensis Linn. — Aug. Saint-Hil. Plantes usuelles des Brasil. tab. 26, 27 et 28. — Wintera granatensis Murr. Syst. — Humb. et Bonpl. Plant. Équinox. 1, tab. 58. Feuilles oblongues, ou obovales-oblongues, ou lancéolées- oblongues, ou spathulées , pointues, ou obtuses , ou échancrées, glauques ou blanchâtres en dessous, glabres. Pédoncules 1-5- flores , tantôt épars, tantôt agrégés. Segments calicinaux ovales- orbiculaires. Pétales (9 à 15) oblongs ou linéaires -oblongs, obtus, ou pointus. Espèce trèes-variable, se rencontrant tantôt sous forme d'arbre, tantôt sous forme d’arbrisseau haut de 5 à 15 pieds. Feuilles longues de 1 pouce à 3 pouces , larges de 6 à 18 lignes ; pétiole long de 5 à 9 lignes. Ombellules-terminales 3-5-flores (quelque- fois les pédoncules terminaux sont aussi 1-ou 2-flores) : pédon- cules longs de 3 à 4 lignes ; pédicelles filiformes, un peu diver- gents, plus longs que le pédoncule. Sépales rougeätres. Pétales longs de 2 à 3 lignes, larges d'environ 1 ligne. Cette espèce, d’abord observée par MM. de Humboldt et Bon- pland, sur les plateaux de Santa-Fé-de-Bogota (jusqu’à une élé- vation de 1500 toises au-dessus du niveau de la mer), a été re- trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au Brésil , tant dans les plaines découvertes , que dans les forêts-vierges ; et sur les mon- tagnes. « Le nom vulgaire de casca d’anta (écorce de tapir) que cette » plante porte au Brésil, dit M. Aug. de Saint-Hilaire , lui a été » donné, au rapport des habitants du pays, parce que le tapir, » sujet selon eux à de fréquentes attaques de coliques , arrache, » pour s’en guérir, l’écorce des Drymis , et a ainsi révélé aux » hommes les vertus de ce végétal. Quoi qu'il en soit de cette tra- » dition, le Drymis granatensis est actuellement un remède » fort vanté par les habitants de l’intérieur du Brésil, et dont 1ls » font assez généralement usage. Une saveur aromatique et for- » tement stimulante caractérise l’écorce et même jes feuilles du » Drymis, etpar conséquent les Brasiliens font une heureuse » application des propriétés de cette plante, en l’employant 458 CLASSE DES POLYCARPIQUES. » comme tonique, pour guérir les œæliques et les maux d’esto- » mac. On sait que c’est dans des cas semblables qu’autrefois , » en Europe, on administrait la fameuse écorce de Winter (Dry- » mis FVinteri), avec laquelle celle du Drymis granatensis se » trouvait, à ce qu’il paraît, souvent mélangée. — C’est unique- » ment par ses propriétés médicales que les Brasiliens connais- » sent l'écorce du Drymis granatensis ; mais, ainsi que plu- » sieurs auteurs l’on déja fait observer, elle peut aussi être » employée comme épicerie. Si les habitants du Brésil donnaient » l'exemple de s’en servir pour assaisonner leurs aliments, il » serait possible que son emploi dans la préparation des mets » s’étendit peu à peu , et la plante qui la produit acquerrait ainsi » une grande importance pour le pays. » Drymis DE Winrer.— Drymis FVinteri Forst. Gen. p.84, tab. 42. — Feuill. Obs. v. 3, p. 10 , tab. 6. — #Wintera aro- matica Murr. Syst. — Winierana aromatica Soland. Med. Obs. v. 5, tab. 1. — Drymis punctata Lamwk. Dict. — Lamk. Ill. tab. 494, fig. 1 (mala). Arbre de grandeur très-variable, s’élévant (suivant les diverses localités) de 6 à 40 pieds. Écorce épaisse, grisätre en dehors, brunâtre à l’intérieur. Rameaux cylindriques, tuberculeux. Feuilles lancéolces-oblongues , ou oblongues, obtuses, plus ou moins glauques en dessous. Pédoncules axillaires et agrégés vers l'extrémité des ramules, ordinairement uniflores. Corolle blanche, de six pétales oblongs. Étairion de 4 à 6 baies obovées. Cette espèce croit dans les vallées des terres voisines du détroit de Magellan. C’est d’elle (et probablement de plusieurs autres espèces congénères) que provient l'écorce de Winter , jadis tant préconisée en thérapeutique à titre de remède stomachique, su- dorifique, et antiscorbutique : propriétés qu’elle possède en commun avec beaucoup d’autres substances aromatiques ; aussi a-t-elle été remplacée depuis, dans l’usage médical , par la can- nelle et autres épiceries. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 439 Secrion II. ILLICINÉES. — J/liciner Spach. Sépales 6, ou 7 à 9. Péricarpe composé de 8 à 15 folli- cules bivalves. Genre ILLICIUM. — Zlicium Linn. Sépales 6, pétaloïdes, bisériés (en ordre terraire). Pé- tales 12 à 24, quadri-ou pluri-sériés (en ordre ternaire), étalés : les intérieurs graduellement plus étroits. Étamines en nombre indéfini (environ 18 à 50), pauci-sériées. Filets courts, sublinéaires, tétragones-ancipités. Anthères ellip- tiques, introrses , mucronées, un peu plus larges que le filet, après l’anthèse recourbées; bourses parallèles, presque con- tiguës, Ovaires 8 à 15, subtrigones, uni-ovulés; ovule ren- versé, attaché au fond de la loge. Styles subulés, recourbés. Étairion stelliforme, composé de 8 (ou par avortement moins de 8) à 15 follicules horizontaux, subdrupacés , acu- minés, monospermes, finalement bivalves au sommet, ou déhiscents par la suture supérieure. Graine lisse, un peu comprimée : tégument externe testacé. Gynophore presque plane, ou conique. Petits arbres, ou arbrisseaux. Bourgeons écailleux : les uns foliaires ; les autres aphylles, uniflores. Feuilles al- ternes sur les jeunes pousses, roselées ou subverticillées vers l'extrémité des anciens ramules , coriaces , luisantes , pétiolées, très-entières. Pédoncules axillaires, ou termi- naux, Ou latéraux, solitaires, ou subsolitaires, uniflores, dressés, nus, épaissis au sommet. Fleurs jaunâtres ou rou- geätres, odorantes. Sépales planes, ciliolés, tombant avec les pétales, presque membraneux : les extérieurs {soit égaux soit inégaux) plus courts que les intérieurs. Pétales un peu charnus, subcoriaces, planes, inonguiculés, subisomètres, plus longs que les sépales, glabres, non-persistants. Éta- mines à peu près aussi longues que le pistil, beaucoup plus 440 CLASSE DES POLYCARPIQUES. courtes que les pétales, serrées, d'abord apprimées, après l'anthèse réfléchies : les extérieures un peu plus longues que les intérieures ; anthères comprimées, jaunâtres ; connectif caréné au dos. Ovaires trigones, comprimés bilatéralement, carénés au dos. Styles comprimés, canaliculés antérieure- ment : sillon étroit, finement papilleux de chaque côté. Follicules acuminés ( par les restes du style), convexes ou carénés au dos, comprimés bilatéralement, légèrement ca- naliculés au bord antérieur; épicarpe mince; mésocarpe charnu, finalement sec; endocarpe luisant, cartilagineux. Graines solitaires, attachées à la base de l’angle interne des follicules (moyennant un funicule court et épais) , ellipsoï- des, ou obovales; périsperme blanchâtre; embryon très- petit : radicule courte, conique; cotylédons suborbiculaires, minces, contigus. Ce genre ne renferme que les trois espèces dont nous al- Jons traiter. Secrion I. BADIANA Spach. Fleurs jaunâtres. Sépales extérieurs très-inégaux , dissem- blables. Etamines environ 20. Pistil de 8 à 10 ovaires. Gynophore conique. Follicules charnus avant la déhis- cence. Follicules non-aromatiques. Icuicrum Faux-Bapranier. — Jllicium religiosum Siebold et Zuccar. Flor. Japon. :, p. 1; tab. 1. — Jllicium anisatum Thunb. Flor. Jap. (excel. synon. ). — Chaum. Flor. Médic. (non Linn. ) Arbre haut de 12 à 20 pieds. Tronc dressé ; écorce grisâtre; bois dur, fragile, rougeätre. Rameaux tantôt alternes, tantôt fasciculés, ou subverticillés, ou subopposés , ctalés , glabres de même que toutes les autres parties de la plante : les jeunes ver- dâtres ; les adultes d’un gris tirant sur le roux. Feuilles longues de 18 à 30 lignes, larges de 10 à 18 lignes, d’un vert gai et luisantes en dessus , d’un vert pâle en dessous, lancéolées-oblon- FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 44 gues , ou lancéolées-elliptiques, acuminées. Bourgeons foliaires ovales, pointus. Bourgeons floraux subglobuleux , obtus, axil- laires, ou latéraux (c’est-à-dire aux aisselles des feuilles déjà tombées); écailles nombreuses , imbriquées , coriaces , fimbrio- lées aux bords, d’un jaune verdâtre : les extérieures courtes, suborbiculaires ; les intérieures graduellement plus longues, ova- les, ou oblengues. Pédoncules assez gros, lors de la floraison longs à peine de :/;, pouce , finalement Jongs d'environ 1 pouce. Fleurs larges d'environ 15 lignes. Sépales extérieurs dissembla- bles : l’un suborbiculaire, échancré, presque 3 fois plus court que les sépales intérieurs; un autre, conforme au premier, mais de moitié plus long; le troisième oblong-obovale, presque aussi long que les sépales intérieurs ; sépales intérieurs oblongs-obo- vales, très-obtus, un peu plus courts et 2 fois plus larges que les pétales. Pétales obtus : les extérieurs obovales-oblongs; les iutérieurs linéaires-oblongs ou linéaires. Follicules mucronés , finalement déhiscents en dessus. Graine obovale-elliptique , d'un brun jaunâtre. (Siebold et Zuccar. 1. c. ) Cette espèce , qui a été confondue par la plupart des auteurs avec l’Jllicium anisatum ou vrai Badianier, croît au Japon, où on la connait sous le nom de Skimi. « Le Skimi, dit M. de Siebold, estune des plantes introduites » au Japon de la Chine ou du Koraï , dans les temps les plus re- » culés, par les prêtres budbhistes ; il est encore aujourd’hui res- » pecté comme sacré, et planté par cette raison aux alentours » des temples. Sa tige atteint une hauteur de 20 à 25 pieds, » mais la couronne se trouve ordinairement mutilée, parce qu’on » en coupe les branches, surtout pendant la floraison , pour les » exposer dans des vases plus ou moins somptueux tant sur les » autels des idoles, que sur les cimetières au pied des tombeaux, » avec d’autres plantes d'ornement, comme les Ca'lix , le » Cleyera Kæmpferiana , etc. L’écorce des jeunes rnches a » un goût aromatique. Le fruit mürit en automne; il ressemble » tout à fait à la véritable Badiane, sans en avoir pourtant le » goût aromatique. Néanmoins l’arbre passa jusqu'à présent gé- » néralement pour la plante qui fournit cette épice , dont on fait 442 CLASSE DES POLYCARPIQUES. » à Ja vérité usage au Japon, mais qu’on introduit de fa Chine. » L'erreur provint d’abord de ce que , séduits par la ressem- » blance des fruits, les botanistes européens déclarèrent le Skëmi » où Somo de Kæmpfer pour être le véritable Badianier, sans » faire attention à la remarque de l’excellent observateur , que » seulement lécorce de la plante japonaise a un goût aromatique, » mais que le fruit est fade et rebutant. Thunberg augmenta la » méprise, en disant seulement que les capsules de la Badiane » japonaise sont moins aromatiques que celles dela Badiane de » Chine, sans témoigner aucun doute par rapport à l’identité de » l'espèce. Par lui des échantillons séchés de la plante parvin- » rent aussi en Europe. De Candolle, en les examinant, n’osa » point écarter les contradictions dans la description de Lou- » reiro , et c’est ainsi que l’erreur fut propagée jusqu’à ce jour. » Le Skimi ést aussi cultivé fréquemment dans les jardins des » Japonais, où il produit un bel effet, surtout au printemps, pré- » dominant alors tant par son feuillage touffu et luisant, que par » la quantité de ses fleurs, sur le vert plus modeste des Cerisiers, » sur les buissons encore dépourvus de feuilles des Cercis, des » Azalea , etc. Rarement on le rencontre en pleine campagne. » On cultive ce Badianier jusque vers le 35° degré de Lat. N., » et un froid de quelques degrés ne lui nuit point , de sorte qu’il » pourrait bien résister au climat de la France méridionale. » Les fruits ne sont d’aucune utilité. Les feuilles passent pour » vénéneuses, mais en même temps pour un antidote contre les » effets du Tetraodon hispidus , poisson vénéneux. L’écorce » pulvérisée fait partie des pastilles qu’on brüle au service divin » budhiste. » B. Follicules très-aromatiques. Izuicrum Bapianier.— Jlicium anisatum Lino. (non Thuub. Flor. Japon. )— Loureir. Flor. Cochinch. r, p. 432. —Gærtn. Fruct. 1, tab. Go. Arbrisseau à tronc gros, branchu, atteignant environ 8 pieds de hant. Bois dur , fragile. Rameaux étalés. Feuilles. longues FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 445 d'environ 2 pouces , larges de 6 à 8 lignes , obovales, ou lan- céolées-obovales, subobtuses. Fleurs larges de 1/, pouce. Pédon- cules courts. Pétales au nombre de 27 à 30 : les extérieurs oblongs , ou linéaires-oblongs; les intérieurs linéaires-subulés. Étairion de 8 à 10 follicules ovales, comprimées. Graines lisses, d’un gris roussâtre. { Lourciro, I. c.) Cette espèce croît dans les provinces méridionales de la Chine ; c’est par erreur, ainsi que l’a démontré M. de Siebold ( voyez les remarques relatives à l'espèce précédente), qu'on avait avancé qu'elle habite aussi le Japon. Toutes les parties de cette plante , mais notamment son fruit, soit sec, soit frais , ont une saveur aromatique tres-forte et ana- logue à celle de l’Anis. Ce fruit s’importe en Europe, où on le connaît sous le nom de Badiane ou Anis étoile ; les liquoristes et les confiseurs l’emploient à aromatiser diverses préparations ; il entre notamment dans la liqueur appelée eau de Badiane;, ja- dis on en faisait aussi usage en médecine. Dans l’Inde et la Chine, ce fruit est aussi très-recherché comme épicerie. Secrion IT. EUILLICIUM Spach. Fleurs d'un pourpre noirâtre. Sépales extérieurs confor- mes, égaux. Etamines environ 30. Pistil de 12 à 15 ovai- res. Gynophore presque plane. Izuicvm pe Fcorine. — Jllicium floridanum Ellis, Act. Angl. 1970, p. 524, tab. 12. — Lamk. Ill. tab. 405, fig. r (mala). — Bot. Mag. tab. 439. — Loddig. Bot. Cab. tab. 209. — Herb. de l’Amat. tab. 174. Arbrisseau haut deG à 10 pieds. Rameaux dichotomes ou sub- trichotomes ; ramules divergents. Écailles des bourgeons scarieu- ses, ciliées, mucronces : les extérieures suborbiculaires ; les in- térieures elliptiques ou elliptiques-oblongues. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de G à 18 lignes, d’un vert foncé et luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous, tres-glabres, très- finement penniveinées , lancéolées-oblongues, ou lancéolées-ellip- tiques , ou lancéolées, ou elliptiques-oblongues , acuminées, ou 444 CLASSE DES POLYCARPIQUES. pointues, amincies et subrévolutées aux bords, en général sub- verticillées à l’extrémité des ramules de l’année précédente ; pétiole long de 2 à 6 lignes, assez gros, plane et canaliculé en dessus. Pédoncules naissant au sommet ainsi qu’aux dichotomies des ramules de l’année précédente, solitaires, grèles, longs de 6 à 15 lignes. Sépales longs d’environ 3 lignes , membraneux , subdiaphanes, rougeâtres, ciliolés, obtus : les 3 extérieurs ova- les-oblongs; les 3 intérieurs elliptiques-oblongs, un peu plus longs. Pétales environ 24, subisomètres, glabres, planes, inon- guiculés, longs de 6 à 8 lignes : Les extérieurs oblongs, obtus ; les suivants oblongs-lancéolés , subobtus ; les intérieurs linéaires- lancéolés, pointus. Étamines environ 30, à peu près aussi lon- gues que le pistil, beaucoup plus courtes que les pétales, pauci- sériées; filets environ 2 fois plus longs que l’anthère : les exté- rieurs un peu plus longs que les intérieurs ; bourses de l’anthère presque contiguës antérieurement; connectif linéaire , caréné au dos. Réceptacle court, subhémisphérique. Pisul glabre : ovai- res trigones , carénés au dos , comprimés bilatéralement. Styles à peu près aussi longs que les ovaires, géniculés, réfléchis. Cette espèce, indigène en Floride, se cultive comme arbrisseau d'ornement ; mais elle ne résiste pas, en plein air, aux hivers du nord de la France. Les feuilles ont une odeur aromatique très-agréable ; les fleurs, qui paraissent en été, ressemblent as- sez à celles des Calycanthes. Genre CYMBOSTÉMON. — Cymbostemon Spach. Sépales 7 à 9, subcoriaces, tri-sériés, connivents : les 5 ou 4 extérieurs petits, presque planes; les intérieurs cym- biformes, plus grands. Pétales 6 à 11, subtrisériés , inon- guiculés, dissemblables : les extérieurs plus grands, sub- orbiculaires; les intérieurs équilatéraux, cymbiformes. Étamines 5 à 9, uni-sériées, isomètres, cymbiformes; filets larges, charnus, obliquement obovales ; anthères très - pe- tites, ovales, apiculées, introrses : bourses presque conti- guës, un peu divergentes, Ovaires environ 15, comprimés, FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 445 horizontaux, uni-ovulés ; ovule renversé, attaché au fond de la loge. Styles courts, subulés , dressés. Étairion stelli- forme, composé d’environ 15 (ou plus souvent moins, par avortement) follicules coriaces, comprimés, acuminés, monospermes, déhiscents par la suture supérieure. Graine lenticulaire : tégument extérieur testacé, fragile, finement ponctué. Gynophore petit, subhémisphérique, mucroné. Arbrisseaux. Bourgeons écailleux : les uns foliaires ;les au- tres uniflores ou pauciflores, aphylles. Feuilles éparses sur les jeunes pousses, agrégées vers l'extrémité des anciensramules, coriaces, luisantes, pétiolées, très-entières. Pédoncules soli- taires ou subfasciculés, uniflores, inclinés et épaissis au sommet, uni-ou di-bractéolés au-dessus du milieu, d'abord terminaux (sur les ramules de l’année précédente), plus tard latéraux (par le développement d’un nouveau ramule). Fleurs petites, nutantes. Sépales d’un jaune verdâtre, con- nivents, ponctués, ciliolés, inégaux, dissemblables : les in- térieurs plus grands que les pétales. Pétales d’un jaune ti- rant sur le rouge, ponctués , innervés , glabres. Étamines à peu près aussi longues que le pistil, de moitié plus courtes que les pétales intérieurs , conniventes, anguleuses posté- rieurement, planes antérieurement. Réceptacle petit, sub- annulaire. Pistilglabre.Ovairespetits,non:stipités,contigus, connivents, comprimés bilatéralement. Styles persistants, Stigmates inapparents. Follicules carénés aux 2 bords, rec- tilignes et amincis au bord supérieur, curvilignes et épaissis au bord inférieur , acuminés par le style; mésocarpe mince, un peu charnu avant la maturité, finalement sec; endo- carpe cartilagineux, luisant. Graines solitaires, attachées immédiatement au fond de la loge, horizontales, assez grosses, obtuses aux 2 bouts, obovales-lenticulaires ; tégu- ment extérieur mince, fragile, luisant ; tégument intérieur mince, crustacé, adhérent au périsperme. Périsperme hui- leux. Embryon minime, subglobuleux : radicule apiculée, centripète ; cotylédons très-courts, arrondis , divergents. Ce genre, très-différent des Z{icium , tant par les pé- 446 CLASSE DES POLYCARPIQUES. . rianthes non disposés en ordre ternaire, que par la con- formation des étamines, n’est fondé que sur l'espèce sui- vante : CYMBOSTÉMON À PETITES FLEURS. — Cymbostemon parvi- florus Spacb. — Jilicium parviflorum Michx. Flor. Bor. Amer. — Vent. Hort. Cels. tab. 22. — Herb. de l'Amat. tab. 330. Arbrisseau ou buisson, atteignant 10 pieds de haut. Tiges dressées , rameuses. Ramules glabres ( de même que toutes les autres parties de la plante), rougeâtres , obscurément anguleux. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 5 à 15 lignes, lui- santes et d’un vert gai en dessus, d’un vert pâle ou un peu glau- ques en dessous , très-finement penniveinées, lancéolées, ou lan- céolées-oblongues, ou lancéolées-elliptiques, subobtuses, amincies et subrévolutées aux bords; côte brunâtre et sallante en dessous, peu apparente en dessus; pétiole semi-cylindrique, canaliculé en dessus , long de 2 à G lignes. Écailles des bourgeons scarieuses, ponctuées , ciliolées. Pédoncules longs de 5 à 8 lignes. Fleurs” larges de 4 à 5 lignes. Follicules longs de 5 à 6 lignes, larges d'environ 3 lignes, d’un brun roux à la maturité. Graines du volume d’une petite lentille, amincies aux bords : tégument ex- térieur jaunâtre , tres-luisant ; tégument intérieur opaque, d’un brun de Châtaigne. Cette espèce croît dans la presqu’ile de la Floride, Dans tout le midi des États-Unis, on la cultive fréquemment dans les jar- dins , tant pour l'élégance de son port, qu’à cause de ses proprié- tés aromatiques. L’écorce, les feuilles, et surtout le fruit, ont une saveur absolument semblable à celle de l’Ænis étoilé. Il est à regretter que cet arbrisseau ne résiste guère aux hivers du nord de la France, et que sa culture, en pots, ne soit pas facile. Il: TRIBU. LES MAGNOLIÉES. — MAGNOLIEÆ De Cand. Feuilles non-ponctuees , ou très-finement ponctuées, stipu- lées. Stipules toujours ponctuées (de même que les FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 447 spathes florales, les seépales et les pétales) : celles de chaque feuille connées (du moins dans le bourgeon) en spatherecouvrantcomplétemènt la feuille suivante (avant son développement). Bourgeons sans autres enveloppes que les spathes stipulaires. Boutons recouverts chacun d'une ou de plusieurs spathes caduques. Sépales au nombre de 3 (rarement 4 ou 5), scuvent semblables aux pétales. Gynophore subglobuleux ou très- allongé. Opaires pluri-sériés, imbriqués en forme de capitule ou en forme d'épi, soudés, ou distincts, adnés au gyno- phore par la face. Péricarpe : syncarpe déhiscent en pièces caduques ; plus fréquemment étairion composé de follicules déhiscents et persistants; par exception : étairion composé de samares indéhiscentes caduques. Graines ( excepté celles du Liriodendron) recouvertes chacune d'un arille charnu, attaché au péricarpe moy en- nant un cordon de trachees. Secrion I. MAGNOLINÉES. — Magnolineæ Spach. Feuilles ni tronquées au sommet, ni lobées, en géné- ral très-entières ; lame en vernation dressée. Étamines débordées par le pistil, beaucoup plus courtes que la corolle. Anthères rntrorses, ou latéralement déhiscentes, rectilignes. Péricarpe soit syncarpique et déhiscent en pièces caduques (laissant à nu les graines), soit com- posé de follicules persistant après la déhiscence. Grai- nes arillées, inadhérentes. Genre TALAUMA. — Talauma Juss. Sépales 5, coriaces, ou foliacés. Pétales 6 à 12, disposés en ordre ternaire. Anthères linéaires, subsessiles, introrses; appendice apicilaire court, liguliforme, obtus. Ovaires pauci-ou pluri-sériés, imbriqués, soudés, bi-ovulés. Ovu- 448 CLASSE DES POLYCARPIQUES, les (1) collatéraux , suspendus dans es ovaires inférieurs , horizontaux dans les ovaires intermédiaires, renversés dans les ovaires supérieurs, Styles aplatis ou coniques, apprimés, ou dressés. Syncarpe strobiliforme, ligneux , pluri-ou mul- ti- loculaire, déhiscent soit irrégulièrement en fragments inégaux caducs, soit en valvules caduques. Graines soli- taires ou géminées dans chaque loge, restant nichées (après la déhiscence) dans les fovéoles du gynophore devenu li- gneux. Arbres ouarbrisseaux, ayant le port des Magnolia. Feuilles très-entières, persistantes, coriaces, subréticulées, pétiolées. Fleurs grandes , terminales, solitaires, pédonculées, odo- rantes, blanches, ou jaunâtres , enveloppées chacune, avant l’épanouissement, d’une spathe monophylle caduque. Sé- pales en général réfléchis. Pétales 2-4-sériés , un peu épais, bombés, connivents en forme de cloche. Étamines nom- breuses, très-serrées, glabres, beaucoup plus courtes que les pétales. Ovaires linéaires-oblongs , glabres, ponctués, gra- nuleux, soudés en masse compacte. Styles papillifères an- térieurement, terminaux, persistants (du moins par leur partie inférieure), Syncarpe globuleux ou ovoïde , aréolé à la surface , souvent spinelleux (par les styles), se désunis- sant à la maturité soit en plusieurs fragments irréguliers (composés chacun d’un nombre plus ou moins considérable de nucules soudées), soit en autant de valvules naviculaires qu’il y a de fovéoles séminifères. Réceptacle central subcla- viforme, libre après la déhiscence , creusé de fossettes sé- minifères oblongues , inégales , longitudinales. Graines ob- ovales ou cunéiformes , obscurément trigones , recouvertes d’un arille succulent de couleur rouge, finalement pen- dantes ; tégument externe osseux, brunâtre. Périsperme huileux. Embryon petit. (Aug. Saint-Hil. in Flor. Brasil. — Blume, Flor. Jav.) (!) Suivant M. Aug, de Saint-Hilaire. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 449 Ce genre paraît propre à la zone équatoriale. La plupart des espèces sont remarquables par la beauté et le parfum de leurs fleurs. Les espèces les mieux connues sont les sui- vantes : Secrion I. HILARIANA Spach. Pistil à ovaires très - nombreux. Syncarpe irrégulièrement ruptile, Tarauma De Pcumter. — Talauma Plumierii Swartz, Prodr. Flor. Ind. Occid. — Magnolia Plumieri Swartz, Flor. Ind. Occid. — Ænona dodecapetala Lamk. Dict. Feuilles obovales ou oblongues-ohovales, subobtuses, beau- coup plus longues que le pétiole. Pétales au nombre de 9 à 12, oblongs , obtus. Arbre atteignant 6o à 80 pieds de haut. Feuilles grandes. Sé- pales ovales, concaves, coriaces. Corolle blanche, du volume dé celle du Magnolia grandiflora. Syncarpe ovale ou subglobu- leux , bleuâtre. Cette espèce croit aux Antilles. TALAUMA À FEUILLES OVALES. — Talauma ovata Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. 1, tab. 4 , fig. A. Feuilles ovales, obtuses. Sépales ovales-orbiculaires, presque dressés, glauques. Pétales au nombre de 6, conformes aux sé- pales et presque aussi longs. Feuilles longues de 5 à 7 pouces, larges de 3 à 4 pouces ; pé- tiole long de 1 pouce à 2 pouces. Péiales longs d'environ 20 li- gnes , blancs, concaves , subcoriaces, presque dressés. Cette espèce croit dans les provinces méridionales du Brésil. Tazauma De Sezcow. — Talauma Selloiviana Aug. Saint- Hil. Le. tab. 4, fig. B. Feuilles ohovales-orbiculaires, très-obtuses. Sénales ovales- orbiculaires, glauques, concaves. Pétales ovales, obtus , conca- ves, presque dressés, au nombre de 6. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 3 à 4 pouces ; pc- BOTANIQUE PHAN. T, VII 29 450 CLASSE DES POLYCARPIQUES. tiole long d'environ 2 pouces. Pétales Iéngs d'environ 15 lignes, blancs. Pistil conique, lung de 1 pouce. Cette espèce croit dans les provinces méridionales du Brésil. Section II. BLUMIANA Spach. Pistil à ovaires nombreux. Syncarpe se séparant en un nombre de pièces égal à celui des ovaires du pistil. Tarauma DE CanpozLe. — Talauma Candollii Blume, in Bat. Verhandl. v. 0; Flor. Jav. fasc. 19, tab, get 12, À. — Magnolia pumila Sireng. Syst. ( excel. syn. ) Feuilles lancéolces-elliptiques ou lancéolées-oblongues, acu- minces, glabres. Sépales elliptiques ou elliptiques-oblongs, acu- minulès, verdâtres en dessous, étalés, ou réfléchis , du tiers plus courts que les pétales extérieurs. Petales au nombre de 6 ou de 9, connivents en forme de cloche, obovales. Pistil de 11 à 15 ovaires; styles coniques-subulés. Syncarpe ovale au ovale- oblong. Arbrisseau atteignant environ 15 pieds de haut, rameux vers le haut. Ramules jeunes , pédoncules, bourgeons et spathes ve- loutés. Feuilles longues de 7 pouces à 1 pied , larges de 2 à 4 poures, é'oignces, horizontaies , ondulces «ux bords, d’un vert foncé et luisantes en dessus , d’un vert pâle en dessous, souvent terminées brusquement en longue pointe réfléchie; pétiole long d'environ 1 pouce. Suipules linéaires, acuminées. Spathe large, ovale, membranacée. Fleurs grandes, plus ou moins penchées , d’abord blanches , finalement jaunâtres. Sépales longs d'environ 2 pouces, submembranacés. Pétales extérieurs longs d'environ 3 pouces, sur 2 pouces de large; pétales intérieurs un peu plus courts et plus larges que les extérieurs. Étamines longues de ‘/2 pouce. Pédoncuice fructifère long de 2 à 3 pouces. Syncarpe ver- dâtre, granuleux. Graines solitaires où géminées dans chaque loge, subtrigones, du volume d’un gros Pois. (Blume, L. c.) Cette espèce croît à Java, où on la cultive aussi dans les jardins, FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 451 TALAUMA A FLEURS CHANGEANTES. — Julauma mutabilis Blum. Flor. Jav. fase. 19, tab. 10,11, etr2, B. Cette espèce est très-voisine de la précédente , et également indigène à Java. Suivant M. Blume, elle difière par son calice à peu près aussi long que la corolle, et par des styles plus courts : ses fleurs se succèdent presque sans interruption toute l’année. La plante est très-variable quant à sa hauteur, de même que dans la grandeur de ses feuilles et de ses fleurs. Tazauma NaIN. — Talauma pumila Blum. Flor. Jav. fasc. 19, tab. 12, CG. — Liriodendron liliüfera Linn. — Gwillimia indica Rottl. ined. (ex Blum.) — Magnolia pumila Andr. Bot. Rep. tab. 226. — Vent. Malm. tab. 37. — Bot. Mag. tab. 077. — Liriodendron Coco Lour. ? Feuilles lancéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques , acu- minées , très-glabres. Sépales aussi longs que les pétales. Pétales au nombre de 6, égaux. Anthères claviformes, obtuses. Arbrisseau très-rameux, Feuilles longues d'environ ‘4 pied. Fleurs blanches , larges de 2 pouces et plus. Cette espèce, qu’on culuive dans les collections de serre , est indigène en Chine et dans l'Inde. Genre AROMADENDRUM. — Aromadendron Blume. Sépales 4, verdâtres, foliacés. Pétales 20 à 32, plurisé- riés , disposés en ordre quaternaire. Anthères serrées, li- néaires , introrses : appendice apicilaire subulé. Orvaires très-nombreux, soudés, bi-ovulés, subquadrangulaires. Ovules horizontaux, collatéraux. Styies ascendants, courts, subulés. Syncarpe globuleux ou ovoïde, presque ligneux, aréolé, multi-loculaire, caducà la maturité, finalement (après sa chute) se désunissant en une multitude de nucules po- lvèdres, obpyramidales. Graines par avortement solitaires dans chaque.loge, horizontales, enfoncées chacune dans une alvéole du gynophore. Arbre. Feuilles subdistiques, très-entières, coriaces, 452 CLASSE DES POLYCARPIQUES, courtement pétiolées. Fleurs terminales , pédonculées, so- litaires, très-odorantes, grandes, blanchätres , avant l’épa- nouissement enveloppées chacune dans une spathe mono- phylle, coriace, caduque, insérée au sommet du pédoncule. Sépales flasques. Pétales étalés, plus fermes que les sépales : les intérieurs graduellement plus courts et plus étroits. Eta- mines au nombre de 60 à 70 , très-rapprochées, apprimées, imbriquées, plus courtes que les pétales, recouvrant en partie le pistil; filets très - courts. Gynophore claviforme. Ovairessubquadrangulaires, glabres, complétement soudés. Styles terminaux, non-persistants, papillifères antérieure- ment. Pédoncules fructifères latéraux (par le développe- ment d’un nouveau bourgeon). Syncarpe gros, stipité, ver- dâtre, ou brunâtre, composé d’une multitude de uucules uniloculaires, lesquelles ne se désunissent que longtemps après la chute du fruit, par l'effet de la putréfaction ; épi- carpe subéreux; mésocarpe ligneux ; endocarpe chartacé, luisant ; réceptacle commun claviforme, ligneux en dedans, subéreux à la surface, profondément alvéolé. Graines ob- ovales - lenticulaires, recouvertes d’un arille finalement membraneux, rougeâtre; tégument extérieur presque os- seux , d’un brun noirâtre. Périsperme huileux , blanchâtre. Embryon petit : cotylédons courts, obtus, subfoliacés; ra- dicule presque trois fois plus longue que les cotylédons, cy- lindrique, obtuse. ( Blume, Flor. Ja.) Ce genre n’est fondé que sur l’espèce suivante : AROMADENDRUM ÉLÉGANT.—Æromadendron elegans Blume, Bijdr. 1, p. 10; Flor. Jav. fase. 19, tab. 7 et 8. Arbre haut de 80 à 120 pieds. Tronc droit, très-gros, lisse. Cime ample, touffue, très-rameuse. Ramules cylindriques, bru- nâtres, ponctués , glabres. Feuilles longues de 4 à 6 pouces et plus, larges de 1 ’/, pouce à 2 pouces , horizontales , très-gla- bres, un peu luisantes, légèrement veineuses, oblongues , ou oblongues-lanctolces, ou ellipuiques-oblongues , en général acu- minées, arrondies ou subeunéiformes à la base; pétiole long d’en- FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 453 viron 4 lignes. Stipules vertes, linéaires , glabres , acuminées. Pédoncules longs de 1 pouce à 2 pouces, dressés, solitaires. Boutons oblongs-cylindracés , pointus , velus au sommet. Spathe ovale, pointue , verdâtre, cotonneuse vers le sommet , glabre in- férieurement. Sépales liguliformes, pointus, longs de 2 '/, pou- ces, caducs avant les pétales. Pétales pointus, lancéolés-linéaires : les extérieurs aussi longs que les sépales. Syncarpe du volume d’un poing. (Blume, L. c.) Cet arbre croît dans les forêts de Java, où il est connu des ha- bitants sous les noms de kilunglung et de gelatrang. N fleurit pendant toute l’année. Ses fleurs exhalent une odeur pénétrante mais agréable. « C'est, dit M. Blume, l’un des plus beaux ar- » bres que l’on puisse voir , et qui fournit un bois de construc- » tion très-solide. Parmi toutes les Magnoliacées de Java, son » écorce est celle qui joint à l’amertume l’arome le plus agréable, » et qui par cette raison doit être employée de préférence comme » stomachique. Les feuilles, aromatiques et à peine amères, » sont à recommander comme emmépagogues et carminatives. » Genre MANGLIÉTIA.— Manglietia Blume. Sépales 5, non-colorés, étalés, ou défléchis. Pétales Gou 9, disposés en ordre ternaire , connivents. Anthères introrses, linéaires, serrées : appendice apicilaire subulé. Ovaires mul- tisériés, cohérents, 6- ou pluri-ovulés. Ovules bisériés. Styles dressés, subulés, courts. Étairion strobiliforme, ovoïde : follicules subligneux , anguleux, un peu compri- més, polyspermes, ou par avortement monospermes ou oli- gospermes , finalement disjoints et incomplétement bival- ves. Graines anguleuses, finalement pendantes. Arbres, ayant le port des Magnolia. Feuilles pétiolées, très-entières , subcoriaces. Fleurs jaunâtres ou blanches, so- litaires, terminales, courtement pédonculées, très - odo- rantes, avant l’épanouissement enveloppées chacune dans une spathe monophylle, membraneuse , caduque, longitu- dinalement déhiscente , insérée au-dessus du milieu du pé- 454 CLASSE DES POLYCARPIQUES. doncule. Pétales uni-bi- ou tri-sériés, un peu charnus. Eta- mines nombreuses, très-serrées, apprimées, plus courtes que les pétales ; filets courts , épais, Ovaires anguleux, ponc- tués, glabres, canaliculés au dos. Styles terminaux, non- persistants, papillifères antérieurement vers leur sommet. Étairion stipité par le réceptacle : follicules de grandeur inégale, plus ou moins comprimés bilatéralement , ponc- tués, convexes au dos; endocarpe lisse, chartacé. Graines cllipsoïdes, vagues, recouvertes d’un arille rouge un peu charnu. (Blume, Flor. Jav,) On ne connait que les deux espèces dont nous allons parler. ManGLiéTIA GLAUQUE. — Maglietia glauca Blum. in Batav. Verhandl. v. 0, p. 149. — Flor. Jav. fasc. 10, tab. 6. Feuilles lancéoïées-elliptiques , ou lancéolées-oblongues, acu- minées, glauques en dessous, glabres (de même que les boutons). Sépales oblongs, subobtus, étalés , un peu connivents. Pétales 6, pointus, connivents en forme de cloche : les extérieurs ellip- tiques-oblengs, à peu près aussi longs que les sépales ; les 3 in- térieurs lancéolés , moins larges. Arbre très-élevé. Tronc droit, haut de Go à 80 pieds, sur 5 à 6 pieds de diamètre; cime ample, touffue. Ramules brunâtres, cylindriques , glabres. Feuilles longues de 5 à 8 pouces, larges de 2 à 3 pouces, d’un vert clair et luisantes en dessus , glau- ques en dessous; pétiole long de ‘/, pouce à 1 pouce. Stipules linéaires, acuminées, vertes, glabres. Pédoncules longs de 1 pouce à 2 pouces, verts, dressés, glabres, quelquefois latéraux après la floraison (par l'allongement du ramule). Fleurs larges d’envi- ron 3 pouces. Spathe membraneuse, glabre , d’un jaune verdätre, ovoïde. Sépales d’un jaune verdâtre, minces, flasques. Pétales jaunes. Étairion ellipsoïde où subglobuleux, dressé, du volume d’un œuf de poule ; follicules d’abord soudés par les côtés, gla- bres, verdâtres , ponctués (de petites verrues blanches) : valvu- les cymbiformes. Graines au nombre de 2 à 12 dans chaque fol- licule, sublenticulairés , longues d’environ 2 lignes; test dur, FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 455 fragile, brunâtre; embryon minime, obcordiforme : radicule ob- conique, infère. (Blume, L. c.) Cette espèce croit dans les forêts des montagnes de Java, à une élévation de 3000 à 4000 pivds au dessus du niveau de la mer ; Les Javanais la désignent par le nom de Wangliet. Son bois, très-solide et de couleur blanchâtre , est fort recherché des habi- tants , pour les constructions. ManczrériA ÉLÉGANT. — Manglietia insignis Blume, Flor. Jav. fase. 19, p. 22 (in a lnot.) — Magnolia insignis Wallich, Flor. Nepal. v. 1, tab, 1; Plant. Asiat. Rar. tab. 152. Feuilles lancéolées-obovales, ou lancéolées-ob'ongues, cus- pidées ; pointe obtuse. Boutons pubérules. Sépales reflcchis, oblongs, obtus. Pétales oblongs-obovales, acuminés. Étairion oblong, obtas. Grand arbre. Tronc atteignant souvent 4 à 5 pieds de dia- mètre. Feuilles non-persistantes , luisantes , longnes de ‘ picd et plus. Fleurs très nombreuses, de la grandeur de celles du Magnolia Fulan. Sépales d’un brun tirant sur le roux. Pétales d’un blanc jaunâtre , lavés de rose vers le haut. Étairion long d'environ 3 pouces, de couleur pourpre. Cet arbre magnifique croît dans les montagnes du Népaul, dans les régions élevées de 6,000 à 10,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Il fleurit en avril et en mai. Ses feuilles tom- bent en novembre, et il ne s’en développe de nouvelles qu’au mois de février suivant. Les fleurs sont très-odorantes. Le bois est d’un jaune pâle, à grain fin et très-serré. Cet arbre résisterait sans doute, en plein air, aux hivers du midi , et peut-être même du nord de la France. Genre MICHÉLIA. — Michelia Linn. (Blume.) Sépales 5ou 5, colorés, ou verdûtres. Pétales 5 à12, disposés en ordre ternaire ou rarement en ordre quinaire. Anthères introrses ou latéralement déhiscentes, linéaires ; appendice apiciiaire souvent épaissi au sommet. Ovaires pauei-sériés . 256 CLASSE DES POLYCARPIQUES. ou multisériés, distincts, serrés, 6- où pluri-ovulés, agrégés enépi.Ovulesrenversés, bisériés. Styles subobliques, filifor- mes, courts, non-persistants. Etairion spiciforme : follicules coriaces , subglobuleux, persistants, bivalves au sommet, lâchement imbriqués, polyspermes, ou par avortement mono-ou oligo-spermes. Graines finalement pendantes, anguleuses. Arbres, ou arbrisseaux : rameaux divariqués. Feuilles très-entières. Pédoncules axillaires et terminaux, solitaires, courts, uni-flores, ou rarement biflores. Fleurs odorantes, avant l'épanouissement enveloppées chacune dans une spa- the (soit monophylle, soit composée de deux bractées con- nées) caduque , latéralement déhiscente. Pétales blancs ou jaunâtres, uni- ou pluri-sériés : les extérieurs plus grands. Etainines rapprochées, plus courtes que les pétales, gla- bres. Gynophore claviforme, plusou moins allongé. Ovaires non - stipités, gibbeux postérieurement , plus ou moins soyeux. Styles terminaux, légèrement papilleux antérieu- rement. Follicules (souvent par avortement en moindre nombre que les ovaires) obtus, ou mucronulés-par la base du style, ponctués (de petites verrues). Graines au nombre de 6 à 15 (ou par avortement moins) dans chaque follicule, enveloppées dans un arille charnu de couleur rouge, Péri- sperme charnu. Embryon petit : radicule obtuse , infere. (Blume, Flor. Jav.) Ce genre, dont on a énuméré 11 espèces, est propre à l'Asie équatoriale. Tous les Michélia sont remarquables par la beauté et le parfum de leurs fleurs. Nous n’allons faire mention que des espèces suffisamment connues. Micuéra Cuampac. — Michelia Champaca Linn. — Blum. Flor. Jav. fasc. 10, tab. 1. — Michelia suaveolens Pers. — Champaca Hort. Malab. 1, tab. 19. —Sampaca Ramph. Amb, 2, tab. 67. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées- oblongues, acuminées , soyeuses en dessous à la côte; pétiole FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 457 soyeux de même que les pédoncules et spathes. Pétales lancéolés ou lancéolés-lincaires, pointus, en général au nombre d’envi- ron 12. Étairion ovale ou ovale-oblong , non-stipité : follicules pluri-sériés, 3-12-spermes. Arbre à tronc atteignant trente pieds de haut, gros, dressé ; écorce lisse, grisâtre ; bois blanchätre, mou. Branches grosses , peu nombreuses, étalées. Ramules glabres, cylindriques. Bour- geons-terminaux coniques-oblongs, pointus. Feuilles longues de 5 à $ pouces, larges de 2 à 3 pouces , coriaces, horizontales, ou subhorizontales, en dessus glabres, d’un vert gai et luisantes , un peu glauques en dessous ; pétiole long d'environ 1 pouce. Stipu- les membraneuses, lancéolées , pointues. Pédoncules plus courts et plus gros que les pétioles. Boutons coniques-oblongs, pointus, soyeux à la surface externe. Sépales jaunes, conformes aux pé- tales, longs d’environ 2 pouces. Pétales jaunes, flasques : les 3 extérieurs aussi longs que les sépales, larges d'environ 4 li- gnes , élalés de même que les sépales ; les intérieurs très-etroits, longs d'environ 1 pouce, d’abord connivents, finalement étalés, souvent convolutés. Gynophore (à l’époque de la floraison) long d'environ 1 pouce. Étairion long de 3 à 6 pouces, à axe défléchi ou tortueux ; follicules subglobuleux, du volume d’un gros grain de raisin, d’un vert pâle ponctué-de verrues blanches. Graines du volume d’un gros pois. (Blume, Flor. Jav.) Cette espèce croît dans l'Inde et aux Moluques, où on la nomme Champaca où Chumpa ; le parfum délicieux que répandent ses fleurs, dont l’arbre est orné pendant presque toute l’année, la fait cultiver communément dans ces contrées, autour des habi- tations, On prépare aussi avec ces fleurs et de l'huile de cocotier, une pommade odorante, dont les Hindous et les Malais font fré- quemment usage. L’écorce et les feuilles sont aromatiques et amères; on les emploie fréquemment, dans l’Inde, comme re- mède tonique et emménagogue. Les graines sont très-acres : M. Blume assure qu’étant pulvérisées et mêlées à du gingembre et du galanga, on les administre avec succès en frictions, contre les fièvres intermittentes. 458 CLASSE DES POLYCARPIQUES. MicméLia À LONGUES FEUILLES. — Michelia longifolia Blu- me, Flor. Jav. fasc. 19, tab. 2 et 3. Feuilles lancéolées-elliptiques, ou lancéolées-ol longues, ou elliptiques-vblongues, acuminées, glabres. Pédoncules, bourgeons et sjathes soyeux. Pétales lanccolés ou lancéolés-linéaires, acu- minés, au nombre de 7 à 12. Étairion longuement stipité ; fvlli- cules paucisériés, Grand arbre. Feuilles longues de 7 à 12 pouces, larges de 3 à 4 pouces, coriaces , raides, luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous, horizontales, ou défléchies ; péticle long d'environ 1 pouce. Stipules lancéolées, acuminées. Pédoncules dressis , à peu près aussi longs que le pétiole. Fleurs blanches. Pétales subisomètres, longs d’environ 1 !/, pouce, étroits, arqués , con- nivents : les intérieurs à peu près du tiers moins larges que les extérieurs. Pisuil d'environ 15 ovaires mului-ovulés.(Blume, 1. €.) Cette espèce croît à Java, où d’ailleurs elle se culiive aussi dans les jardins ; on la nomme Tsjampaca. Ses fleurs ont une odeur plus suave que celles de l’espèce précédente. MicnéLiA À NERVURES PUBESCENTES. — Michelia pubinervis Blum. 1. c. tab. 5. — Michelia rufinervis Blum. Bijdr. Feuilles lincéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques, acu- minées, pubérules en dessous aux nervures. Bourgeons, pédon- cules et spathes veloutés. Sépales 5, oblongs-spathulés , obtus. Pétales environ 10 , lancéolés-linéaires, plus courts que les sé- pales. Pédoncules fructiferes étalés ou declinés. Follicules sub- globuleux ou obovés, en général oligospermes. Arbre haut de 50 à 6o pieds. Feuilles longues de 4 à 7 pouces, larges de 1 '/, pouce à 3 pouces, horizontales, coriaces, d’un vert foncé et luisantes en dessus, un peu glauqnes en dessous ; pétiole long d'environ 1 pouce. Pédoncules gros, plus courts que les pé- tioles. Boutons oblongs-cylindracés , presque obtus. Fleurs gla- bres, jaunes, très-odorantes , de la grandeur de celles du Miche- liu Champaca. Sépales et pétales en nombre subquinaire. Étairion courtement stipité ; follicules plus où moins nombreux , De ti FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 459 glabres, d’un vert gai, ponctués de verrues jaunes , longs d’en- viron 4 lignes. (Blume, I. ce.) Cette espèce croit dans les montagnes de Java. Son bois, de couleur blanche, est assez compacte. MicuéLia DES MONTAGNES. — Michelia montana Blum. in Batav. Verh. v. 9; Flor. Jav. fase. 19, tab. 5. Feuilles elliptiques on elliptiques-oblongues, courtement acu- minces, glibres (de même que les bourgeons, les spathes et les pédoneules). Pétales au nombre de G, lancéolés , pointus, confor- mes aux sépales et à peu près aussi longs. Étairion longuement stipité ; fullicules environ 4 , substipités, mucronés, obliquement obovés, ou ellipsoïdes, un peu comprimés, 2-12-spermes. Aibre haut de 40 à Go pieds, ayant le port du Champaca. Feuilles longues de 5 à 7 pouces larges de 2 ‘}: à 3 ‘/2 pouces, horizontales, coriaces, d’un vert foncé et luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous ; pétiole long d’environ ‘/: pouce. Stipules linéaires, acuminées , ciliolées aux bords. Boutons ovales, obtus. Sépales 3, verdätres, très-caducs. Pétales blancs ou d’un jaune pâle, connivents, longs d'environ 1 pouce : les 3 intérieurs un peu plus étroits. Gynophore très-grêle, presque filiforme. Pistil en général d'environ 4 ovaires. Follicules subhorizontaux, du volume d’une prune, glabres, verts, ponctués de verrues jau- nâtres. Graines anguleuses : arille rose. Cette espèce croit dans les montagnes de Java ; elle fleurit toute l'annce. L'odeur de ses fleurs est moins pénétrante que celle des fleurs du Champac. Son bois est assez solide. M. Blume recom- mande l’écorce comme un excellent remède tonique et stimulant. MicuELia 4 PETITES FLEURS. — Wichelia parviflora De Cand. in De Less. Ic. Sel. 1 , tab. 85. — Blum. Flor. Jav. fasc. 19, p- 15. — Magnolia parvifolia De Cand. Syst. Feuilles lancéolées-elliptiques, subobtuses, glabres. Ramules, boutons et spathes veloutés. Sépales 3, elliptiques, obtus, con- nivents. Pétales 3, conformes aux sépales mais moins larges. Étairion stipité, à follicules pluri-sériés. 460 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Arbrisseau très-rameux , haut de 7 Mo pieds. Feuilles lon- gues de 1 ‘/, pouce à 3 pouces, larges de ?/; de pouce à 1 ‘/2 pouce, coriaces , d’un vert foncé en dessus, d’un vert plus pâle en dessous; pétiole très-court. Stipules soudées en spathe oblon- gue-cylindracée, pointue. Pédoncules très-courts, dressés, 1-ou 2-flores. Spathe monophylle, ovoïde, obtuse. Fleurs à peine longues de 1 pouce, d'un blanc carné, finalement jaunâtres. Sc- pales et pétales assez épais, un peu concaves, connivents en forme de cloche. Cette espèce est cultivée à Java, dans les jardins. M. Blume assure qu’elle n’est pas indigène, et il présume qu’elle a été intro- -duite de Chine. Genre LIRIOPSIS. — Liriopsis Spach. Sépales 3, subonguiculés, colorés, conformes aux pé- tales. Pétales 3 (1), dressés et connivents de même que les sépales. Étamines courtes, apprimées ; filets charnus, sub- cylindriques ; authères latéralement déhiscentes , linéaires- tétragones , un peu comprimées, mucronées; connectif étroit. Ovaires très-nombreux, distincts, imbriqués, bi- ovulés. Ovules collatéraux, subhorizontaux, attachés vers le milieu de l’angle interne. Styles courts, subulés, non- persistants ? papillifères antérieurement. Gynophore colum- paire, nu dans sa moitié inférieure. (Péricarpe et graines inconnus. ) Arbrisseau. Bourgeons, jeunes feuilles et ramules coton- neux-ferrugineux. Feuilles coriaces , persistantes , très-fine- ment ponctuées, très-entières, courtement pétiolées, toutes éparses. Spathes stipulaires coriaces, adhérentes au pétiole, finalement diphylles (du moins les supérieures des jeunes pousses non-florifères , ainsi que celles des ramules florife- res). Pédoncules solitaires, courts, uniflores , dressés , ter- (1) On pourrait dire, à tout aussi juste titre, qu'il y a 6 pétales et point de sépales, ou bien , qu'il y a 6 sépales et point de pétales. MAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 461 minant de courts ramules axillaires (sur les pousses de l’an- née précédente) tantôt monophylles au sommet, tantôt aphylles (la feuille tombant souvent avec la spathe stipu- laire). Bouton avant l'épanouissement recouvert d’une spa- the monophylle, submembranacée , insérée au sommet du pédoncule. Fleurs de grandeur médiocre, dressées, odo- rantes. Calice et corolle glabres, un peu charnus, d’un pourpre brunâtre, connivents en forme de cloche. Pétales subonguiculés , plus étroits et moins longs que les sépales. Étamines beaucoup plus courtes que les pétales, longue- ment débordées par le pistil; anthères jaunes, plus larges et plus lougues que les filets, couronnées d’un court appen- dice triangulaire et pointu. Réceptacle court, conique. Pis- til longuement stipité par la partie nue du gynophore. Ce genre, qui paraît ne différer essentiellement des Mr- chélia , que par des ovaires bi-ovulés, n’est fondé que sur l'espèce suivante : Liriopsis À FLEURS BRUNES. — Liriopsis fuscata Spach. — Magnolia fuscata Andr. Bot. Rep. tab. 229. — Salisb. Parad. Lond. tab. 5. — Bot. Mag. tab. 1008. — Magnolia fasciata Vent. Malm. in adnot. sub n° 24. Arbrisseau ou buisson. Ramules bruns , flexueux, feuilles : les adultes glabres. Bourgeons coniques ou ovoïdes, pointus : les floraux gros, axillaires, solitaires, monophylles. Feuilles longues de 1 /, pouce à 3 pouces, larges de 10 à 20 lignes (celles des ramules florifères beaucoup plus petites), luisantes , d’un vert gai en dessus, d’un vert pâle en dessous, finement penninervées, lancéolées, ou lancéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées-obovales , acuminées-cuspidées (à pointe obtuse), cunéiformes à la base, finalement très-glabres excepté en dessous à la côte (laquelle reste garnie d’un duvet velouté roussâtre); pétiole très-court, gros, subcylindrique, plane en dessus, trans- versalement rugueux. Ramules floriferes en général plus courts que les pédoncules (souvent à peine plus long que le pétiole), et couverts (de même que le pédoncule, la spathe stipulaire , et la 462 CLASSE DES POLYCARPIQUES. spathe florale) d’un duvet velouté ferrugineux. Pédoncules longs de ‘/2 pouce à 1 pouce (toujours beaucoup plus courts que la feuille à l’aisselle de laquelle naît le ramule-florifère), grêles, obliquement dressés , brusquement épaissis au sommet en forme de cupule. Spathe stipulaire du ramule florifère (longue d’en- viron 1 pouce) et spathe florale brunâtres, glabres à la surface interne, coniques-cylindracées , acuminées. Fleurs longues d’en- viron 1 pouce. Sépales elliptiques-oblongs, acuminulés, presque planes, larges de 4 à 5 lignes. Pétales lancéolés-oblongs, acumi- nulés, larges d'environ 3 lignes, un peu moins longs que les sépales. Étamines longues de 2 à 3 lignes : anthères trois fois plus courtes que le filet. Gynophore (à l’époque de la floraison) long d’environ 6 lignes ; ovaires veloutés à la base. Cette espèce, originaire de la Chine, se cultive fréquemment, en serre tempérée , comme arbrisseau d'agrément. Genre YULANIA. — Fulania Spach. Sépales 5, aussi grands ou moins grands que les pétales, inonguiculés, étalés. Pétales 6 (disposés en ordre ter- paire), subisomètres, onguiculés, connivents. Etamnines courtes, apprimées : filets charnus, un peu comprimés ; an- thères latéralement déhiscentes , linéaires -tétragones, un peu comprimées, mucronées: connectif étroit. Ovaires co- hérents latéralement ou non-cohérents, très- nombreux, imbriqués , subtrigorres, bi -ovulés. Ovules tantôt collaté- raux , tantôt superposés, de direction vague. Styles subulés, non-persistants, papillifères antérieurement, Étairion stro- biliforme, cylindracé : follicules distincts, coriaces , bival- ves, persistants, lâchement imbriqués, mutiques, par avor- tement monosperimes (accidentellement dispermes). Graines ovales ou ellipsoïdes, lenticulaires, finalement pendantes hors les follicules ; tégument externe lisse, testacé. Arbres ou buissons. Bourgeons laineux, très-développés dès l'automne. Feuilles non - persistantes, subcoriaces, très- entières, rapprochées en rosette à l’extrémité desramules flo- FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 465 rifères. Stipules lainenses en dehors, d’abord adnées au pé- tiole : les extérieures (des bourgeons) coriaces, connées, cadu- quessous forme de spathe; celles des feuillessupérieuresmem- branacées, ponctuées, finalement distinctes. Pédoncules so- litaires, terminaux (sur les ramules de l’année précédente), gros, turbinés, très-courts, uniflores, dressés. Bouton re- couvert de 3 à6 spathes (stipules d’une feuille dont le pétiole est très-visible , mais la lame souvent abortive) coriaces, laineuses, en partie caduques longtemps avant l’épanouis- sement de la fleur, s’ouvrant chacune (au moment de sa chute) en deux valves égales. Fleurs blanches, ou roses, odorantes, dressées, très-grandes, vernales, paraissant soit avant le développement des feuilles, soit à la même époque. Sépales caducs en même temps que la corolle, soit sub- membranacés et beaucoup plus petits que les pétales, soit aussi grands que les pétales et de même consistance. Péiales bi-sériés, un peu charnus, courtement onguicu- lés, un peu concaves, beaucoup plus longs que les éta- mines, dressés, un peu divergents. Réceptacle gros, court, cylindrique, columnaire. Etamines très-nombreuses, pluri- sériées, imbriquées, plus courtes quele pistil (les exté- rieures plus courtes que les intérieures) ; filets subovales, au moins 4 fois plus courts que les anthères ; anthères jau- nes. Gynophore columnaire. Ovaires contigus ou cohé- rents, irrégulièrement ovoïdes, glabres, gibbeux postérieu- rement ,acuminés, glabres, non-stipités, un peu compri- més bilatéralement : ceux de la série basilaire prolongés inférieurement au-delà de leur base. Ovules tantôt suspen- dus, tantôt renversés, tantôt horizontaux ou plus ou moins obliques. Styles longs, élargis vers leur base, apprimés in- férieurement, oncinés ou recourbés vers leursommet, fine- ment papilleux (presque dès la base), caducs peu après la floraison. Étairion grand, dressé, courtement stipité par le réceptacle : follicules contigus ( mais toujours distincts à la maturité), un peu charnus avant la maturité, lisses, sub- ovoïdes , acuminulés par la base du style, comprimés bila- j 464 CLASSE DES POLYCARPIQUES. téralement , carénés au dos (carène trauchanie}e endocarpe cartilagineux, adhérent. Graines grosses, remplissant les follicules, obtuses aux 2 bouts, ou acuminées au sommet, tranchantes aux bords, recouvertes d’un arille épais, char- nu, aromatique, de couleur écarlate ou pourpre; hile tan- tôt apicilaire, tantôt infra -apicilaire ou presque médian, latéral ; chalaze grande, située à l’une des extrémités de la graine; raphé inapparent ; tégument extérieur brun, lui- sant; tégument intérieur membraneux. Périsperme con- forme à la graine, charnu, huileux, non-ruguéux. Embryon minime : cotylédons minces, suborbiculaires, contigus; ra- dicule mammiforme, apiculée. Ce genre se compose des trois espèces suivantes : A. Sépales semblables aux pétales. Anthères à peu près 4 fois plus longues que les filets. Ovaires non-cohérents. Graines à arille très-épais, de couleur pourpre; tégument extérieur acuminé au sommet. — Fleurs d’un blanc pur, très-précoces (paraissant toujours longtemps avant le dé- veloppement des feuilles). YuULANIA MAGNIFIQUE. — Fulania conspicua Spach. — Ma- gnolia conspicua Salisb. Parad. Lond. tab. 38.— Bot. Mag. tab. 1621. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 92. — Magnolia Fulan Desfont. Arb. 2, p. 6. — Bonpl. Nav. tab. 20. À Feuilles obovales, ou oblongues-obovales , ou elliptiques-obo- vales, ou obovales-orbiculaires, brusquement acuminées-cuspi- dées, arrondies ou cunéiformes à la base : les jeunes cotonneuses ; les adultes glabrescentes. Pétales obovales, ou oblongs-obo- vales, ou oblongs-spathulés, subacuminés, on très-obtus, glabres. Arbre atteignant 40 pieds de haut, et plus. Branches nom- breuses, très-rameuses, disposées en tête ovale touffue. Rameaux plus ou moins divergents : écorce brunätre , luisante, ponctuée. Jeunes pousses cotonneuses, cylindriques, flexueuses, finalement glabres. Bourgeons-axillaires ovales ou coniques, pointus , cou- Le FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 465 verts d’un épais duvet blanchätre et luisant; spathes stipulaires oblongues, un peu comprimées , pointues. Stipules des feuilles supérieures finalement libres, liguliformes-oblongues, subnavicu- laires, pointues, ou acuminées , longues d’environ 1 pouce. Feuil- les longues de 3 à 8 pouces, larges de 1 ‘/: pouce à 6 pouces, d’un vert foncé et luisantes en dessus (les adultes glabres) , d’un vert päle et légèrement pubescentes en dessous (surtout aux ner- vures), fortement penninervées , finement réticulées aux 2 faces, subverticales ; pétiole subcylindrique, pubescent, élargi à la base, long de 4 à 12 lignes. Bourgeons-florifères très-gros, en général aphylles, ovales ou ovales-oblongs, obtus, formés en général par 5 ou G spathes très-rapprochées , longues d'environ 1 pouce, brunûtres et glabres à la surface intérieure, couverts à la surface externe d’un duvet laineux trèes-épais, blanchâtre, lui- sant ; valveselliptiques-oblongues, ou elliptiques, obtuses : celles des spathes extérieures caduques avant la fin de l’hiver; celles des spathes supérieures persistant jusque vers la floraison. Corolle longue de 5 à 4 pouces. Étamines longues de 3 à 6 li- gnes. Étairion long de 4 à 6 pouces, oblong-cylindracé, rou- geâtre avant la maturité. Graines du volume d’un haricot (lon- gues de 5 à 6 lignes). Cette espèce est indigène en Chine , où elle porte le nom de Fu-lan ; la beauté et le parfum de ses fleurs, comparables à celles du Lys, la font généralement cultiver dans toute l’étendue de ce vaste empire. Les fleuristes de Pékin l’élèvent en caisse, dans des serres, pour le faire fleurir en hiver. On confit au vinaigre les jeunes boutons de fleurs. L’arille des graines a une odeur très-prononcée de citron. ’infusion du fruit passe pour pecto- rale et adoucissante. Le Fulan est introduit en Europe depuis la fin du dernier siècle, et aujourd’hui on le rencontre assez fréquemment dans les jardins. Il résiste parfaitement aux hivers les plus rigoureux du nord de la France, où il fleurit dès le commencement du printemps ; sa culture n’exige aucun soin particulier , et réussit dans tout sol fertile. BOTANIQUE. PHAN, T. Vli. 50 2466 CLASSE DES POLYCARPIQUES. B. Sepales membranacés , 3 à 6 fol Bios courts que les pé- tales. Filets beaucoup plus courts que les anthères. Ovai- res cohérents. Graines obtuses aux 2 bouts : arille de couleur écarlate. — Fleurs tantôt roses, tantôt d’un pourpre vio- let, tantôt blanches, paraissant tantôt avant les feuilles, tantôt à la même époque. Yuranra DU Japon. — Yulania japonica Spach. — à : À FLEURS POURPRES ( purpurea ). — Magnolia obovata Thunb. in Act. Soc. Linn. 2 , p. 336. — Guimp. ct Hayn. Fremd. Holz. tab. 52. — Magnolia purpurea Curt. Bot. Mag. tab. 300. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. Franc. tab. 454. — Duham. Arb. ed. 2, v. 2, tab. 66, bis. — Magnolia discolor Vent. Malm. tab, 24. — Magnolia de- nudata Lamk. — $ : À FLEURS BLANCuES ( candida ). — Magnolia liliflora Lamk. Dict. — Banks, Ic. Kæmpf. tab. 44. — y: À FLEURS cARNÉES (incarnata). — Magnolia Soulan- giana Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 260. — Bot. Reg. tab. 1164. Feuilles obovales, ou Jancéolées-obovales , ou lancéolées-el- liptiques, ou lancéolées-oblongues, brusquement acuminées , ou cuspidées, cunéiformes à la base : les jeunes pubescentes; les adultes glabres ( du moins en dessus ). Sépales linéaires ou li- , néaires-lancéolés, pointus, glabres, réfléchis. Pétales obovales, ou oblongs-obovales, ou oblongs-spathulés, ou lancéolés-oblongs, ou Jancéolés , pointus, ou obtus, glabres. Buisson haut de 6 à 10 pieds, très-rameux, touffu. Rameaux dressés ou presque dressés, glabres, cylindriques ; écorce lisse ou ponctuée, brunâtre. Jeunes pousses plus ou moins cotonneuses , cylindriques, flexueuses, finalement glabres. Bourgeons-axillaires ovales ou coniques, pointus, petits, couverts d’un épais duvet blanchâtre et luisant; spathes stipulaires oblongues ou ovales- oblongues , un peu comprimées, pointues. Stipules des feuilles FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 467 supérieures finalement hbres, liguliformes, ou linéaires-lancéo- lées, brunâtres, pointues , ordinairement plus longues que le pé- tiole. Feuilles longues de 3 à 8 pouces, larges de 1 pouce à 4 pouces , luisantes aux 2 faces, d’un vert gai et glabres en dessus, d’un vert pâle et quelquefois légèrement pubérules en dessous, fortement penninervées, finement réticulées aux 2 faces, sub- verticales ; pétiole long de 4 à 8 lignes , subcylindrique , grêle, élargi à la base, ordinairement pubérule. Bourgeons florifères cylindracés ou coniques-cylindracés , pointus , beaucoup plus gros que les bourgeons axillaires, en général 1-3-phylles , com- posés de 3 ou 4 spathes soyeuses à la surface externe, Sépales longs de ‘/, pouce à 1 pouce, rougeâtres ou d'un rose pâle. Pé- tales longs de 3 à 4 pouces, en général d’un pourpre violet en dessous , et blanchâtres ou d’un rose pâle en dessus , moins sou- vent soit d'un blanc pur aux deux faces, soit d’un rose tres-pâle. Étamines longues de 2 à 6 lignes, glabres de même que le pistil. Étairion long de 2 à 3 pouces, oblong-cylindracé ; folli- cules longs de 3 à 4 lignes, acuminulés, ou apiculés. Graines du volume d’un petit Haricot. Cette espèce, originaire du Japon, se cultive fréquemment dans les jardins; elle est aussi rustique que le Fulan, mais ne prospère qu’en terre de bruyère. Sa floraison a lieu vers la fin d'avril et en mai. Yurania Kovus. — Fulania Kobus Spach. — Magnolia Kobus De Cand. Syst. et Prodr.— Magnolia tomentosa Thunb. — Banks, Ic, Kæmpf. tab. 42. — Magnolia gracilis Salisb. Parad. Lond. tab. 87. Cette plante, originaire du Japon, et que nous ne connais- sons que d’après les courtes définitions des auteurs cités, est peut-être une variété de espèce précédente; du moins les diffé- rences qu'on indique paraissent se réduire à ce que les jeunes feuilles seraient plus cotonneuses en dessons , et les styles plus longs. Les fleurs ressemblent à celles du Yulania japonica ; elles paraissent toujours, à ce qu'on dit, avant le développement des feuilles. 468 CLASSE DES POLYCARPIQUES. L2 Genre MAGNOLIA.— Magnolia Linn, Sépales 3, colorés en dessus, inonguiculés, à peu près aussi longs ou plus longs que les pétales. Pétales 6 ou 9 (dis- posés en ordre ternaire), onguiculés. Étamines courtes, apprimées ; filets subcylindriques ou comprimés, charnus ; anthères linéaires , comprimées, introrses , trisulquées an- térieurement, courtement appendiculées au sommet; con- nectif étroit, cylindrique. Ovaires cohérents latéralement, très-nombreux , imbriqués , subtrigones , bi-ovulés ; ovules tantôt collatéraux, tantôt superposés , de direction vague. Styles subulés ou linéaires-lancéolés, longs, persistants, pa- pillifères antérieurement. Étairion strobiliforme : follicules persistants, imbriqués , monospermes ( par avortement ; ou accidentellement 2-spermes), finalement distincts et bi- valves. Graines trigones ou lenticulaires, finalement pen- dantes hors les follicules; tégument externe osseux ou testacé , lisse, ou anfractueux. Arbres. Bourgeons glabres ou laineux : les axillaires fo- liaires ; les terminaux à la fois floraux et foliaires. Feuilles persistantes ou non- persistantes , coriaces, ou membrana- cées, non-ponctuées, très-entières, rapprochées en rosette vers l’extrémité des ramules florifères, éparses sur les jeunes pousses non -florifères. Stipules ponctuées, d'abord adhé- rentes au pétiole (excepté dans une espèce) : celles des feuilles inférieures (des bourgeons) foliacées ou coriaces, connées, petites, caduques sous forme de spathe ouverte du côté extérieur ; celles des feuillessupérieures membranacées, graduellement plus grandes, finalement distinctes. Pédon- cules solitaires, terminaux (sur les ramules provenant des bourgeons terminaux de l’année précédente), uniflores, courts, dressés, cylindriques , souvent épaissis au sommet. Bouton recouvert d’une spathe latéralement déhiscente, coriace, ou foliacée, ou membranacée. Fleurs très-grandes, blanches, odorantes, ne paraissant qu'après le développe- ment des feuilles. Sépales subconvolutés, ponctués, sub- FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 469 coriaces, ou membranacés, verdâtres en dessous, blancs en dessus , étalés ou réfléchis lors de l'épanouissement, caducs en même temps que les pétales. Pétales plus ou moins bom- bés en dessous et concaves en dessus, épais, subcoriaces, 2- ou 5-sériés , isomètres, ou les intérieurs plus courts et moins larges que les extérieurs. Étamines multisériées , beaucoup plus courtes que la corolle , imbriquées : les in- férieures plus longues que les supérieures ; filets en général beaucoup plus courts que les anthères ; anthères jaunes. Ré- ceptacle conique ou subcolumnaire, gros.Gynophorecolum- naire , ou fusiforme, ou ovoïde, ou subglobuleux , finale- ment ligneux, comme stipité par le réceptacle. Pistil débordant les étamines. Ovaires glabres ou laineux, non- stipités, très-serrés, curvilignes et carénés au dos, compri- més bilatéralement, rectilignes au bord antérieur lequel est adné dans toute sa longueur au gynophore. Ovules attachés vers le milieu de l'angle interne ou un peu plus bas, tantôt horizontaux, tantôt suspendus, tantôt renversés ou plus ou moins obliques. Styles longs, persistants (du moins long- temps après la floraison ), apprimés, ou recourbés, papil- lifères presque dès la base. Etairion très-compacte, dressé, comme stipité par le réceptacle; follicules d’abord charnus (dans plusieurs espèces : de couleur rose) et déhiscents par une fente dorsale, finalement coriaces et bivalves ; endo- carpe cartilagineux , luisant , se séparant du mésocarpe. Graines oblongues, ou ovales, ou arondies , acuminulées au sommet, échancrées ou mamelonnées à la base (par la cha- laze) ; arille rouge, charnu, aromatique ; tégument extérieur dur ou fragile ; chalaze saillante ou ombiliquée ; périsperme huileux, cordiforme à la base, lisse ou rugueux à la surface, quelquefois comme didyme. Embryon minime : radicule conique ou obovée, cuspidée, ou apiculée; cotylédons minces, subconvolutés, très-obtus , plus ou moins diver- gents. Parmi les végétaux propres aux climats tempérés, il en est peu qui puissent rivaliser de beauté avec les Magnolia , 470 CLASSE DES POLYCARMQUES. lorsque ces végétaux se couvrent de leurs grandes fleurs odorantes, d’un blancbrillant et accompagnées d’un feuillage trés-élégant, qui acquiert dans plusieurs espèces une am- pleur extraordinaire. Aussi les Hagnolia font-ils l’un des principaux ornements des jardins paysagers et autres plan- tations d'agrément. La culture des Magnolia exige un sol frais et fertile ; quelques espèces ne prospèrent qu’en terre de bruyère. Ce genre est propre aux régions tempérées de l'Amérique septentrionale; dans les limites que nous lui assignons, il se réduit aux cinq espèces dont nous allons traiter. Secriox I, THEORHODON Spach. Stipules inadhérentes. Feuilles coriaces, persistantes. Péta- les au nombre de 9 (moins souvent 6), presque étalés lors de l’épanouissement. Réceptacle subcolumnaire. Filets très-courts, comprimés. Styles linéaires-lancéolés, ap- primés. Graines oblongues, tantôt trigones , tantôt lenti- culaires; arille de couleur écarlate; tégument extérieur lisse, testacé, fragile, acuminé au sommet, fortement ca- réné à sa surface interne (par le raphé); chalaze grosse, conique, charnue ; périsperme uni-sulqué du côté corres- pondant à la carène du tégument. MAGNOLIA A GRANDES FLEURS. — Magnolia grandiflora Linn. — Andr. Bot. Rep. tab. 518. — Bot. Mag. tab. 1952. — Mich. Arb. v. 3, p. 71, Ic. — Duham. Arb. ed. 2, vol. 2, tab. 65. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées- elliptiques, ou lancéolées-ohovales , où rarement obovales , cour- tement acuminées , ou pointues, marginces en dessous , tantôt glabres aux deux faces , tantôt cotonneuses-ferrugineuses en des- sous. Bourgeons laineux. Sépales elliptiques ou elliptiques- oblongs , obtus , subcoriaces, à peu près aussi longs que les pé- tales extérieurs, Pétales subacuminés ou obtus : les extérieurs M FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. A4T1 obovales ou elliptiques ; les intérieurs oblongs-obovales, ou ova- les-elliptiques, moins grands que les extérieurs. Anthères sub- sessiles , à appendice-apicilaire ovale-triangulaire, pointu. Ovar- res laineux. Étairion ellipsoïde ou ovoïde : foilicules acuminés , cotonneux. Gynophore subfusiforme. Arbre atteignant 6o à 90 pieds de haut, sur 2 à 3 pieds de diamètre, Tronc très-droit; écorce grisâtre, lisse, semblable à celle du Hêtre. Cime pyramidale. Ramules cylindriques, verdä- tres : les jeunes cotonneux. Feuilles longues de 5 à 10 pouces, larges de 1 pouce à 3 pouces, luisantes et d’un vert gai en des- sus , d’un vert päle ou ferrugineuses en dessous , réticulées aux 2 faces; pétiole subcylindrique , renflé à la base, long de 3 à G lignes ; bourgeons axillaires (en général peu ou point développés avant le printemps ) petits, subovales, obtus. Bourgeon terminal conique-cylindracé , pointu. Spathes stipulaires cotonneuses-fer- rugineuses : les extérieures coriaces; celles des feuilles supé- rieures grandes, membraneuses, acuminées. Pédoncules courts, laineux ( ferrugineux ou blanchâtres )}, épaissis an sommet. Fleurs très-odorantes, larges de 6 à 8 pouces. Galice et corolle glabres. Sépales verdätres en dessous, d’un blanc pur en dessus. Pétales larges de 1 pouce à 2 pouces, d’un blanc pur. Étamines glabres , longues de 6 à 9 lignes. Pisul ovoïde , long d’environ 1 pouce ; styles glabres. Étairion long de 3 à 4 pouces, de la grosseur d’un œuf d’oie, porté sur un stipe columnaire long d'environ 6 lignes; follicules longs de 5 à 7 lignes : valves suh- trapéziformes, acuminées , presque planes, très-épaissies au bord extérieur. Graines longues de 5 à 6 lignes, larges de 2 à 3 li- gnes ; arille épais ; tégument extérieur jaune, luisant, tranchant au bord ; raphé filiforme à l'extérieur , correspondant à la ca- rène de la graine. Embryon minime : cotylédons oblongs, très- obtus , concaves, un peu divergents, 2 fois plus longs que la ra- dicule; radicule obovée , apiculce. Cette espèce habite les provinces méridionales des États-Unis, jusque vers le 36° degré de Lat. N. Elle abonde surtout dans les Florides, ainsi que dans les basses régions de la Louisiane et ” 472 CLASSE DES POLYCARPIQUES. de la Géorgie; dans ces contrées omfla nomme vulgairement Laurier-Tulipier , et Big-Laurel (c’est-à-dire gros Laurier ). Elle ne vient que dans les lieux frais et ombragés , dont le sol est meuble, profond et tres-fertile. M. Michaux remarque, que là où elle croît, se trouve aussi presque constamment le Hagno- lia tripetala. Dans son climat natal, elle fleurit depuis le mois de mai jasqu’en août. Le bois du Magnolia grandiflora, dit M. Michaux, est d’une texture tendre et remarquable par sa grande blancheur : couleur qu’il conserve mème après sa parfaite dessiccation. 11 se travaille assez facilement, et n’est point sujet à se tourmenter ; mais, exposé aux injures de l’air, il est peu durable; aussi les planches qu'on en confectionne, en Amérique, ne sont-elles em- ployées qu’à la menuiserie intérieure. Le Magnolia grandiflora est l’un des plus magnifiques ar- bres que l’on connaisse ; 1l surpasse tous ses congénères quant à la beauté des fleurs, lesquelles exhalent un parfum délicieux, qui embaume l’air à des distances très-considérables. Ce Ma- gnolia prospère dans toute l’Europe méridionale, jusque vers le 45° degré de Latitude. A la faveur d’une situation abritée, et en ayant soin de le protéger contre les grands froids, on peut le cultiver en pleine terre jusqu'aux environs de Paris; mais il y fleurit rarement, et ne produit plus de graines. Secriox II. AROMANTHE Spach. Stipules adhérentes. Feuilles subcoriaces (subpersistantes dans les pays chauds). Pétales au nombre de 9 ou de 12, connivents presque en forme de boule. Réceptacle co- nique. Filets courts, subcylindriques. Styles subulés, re- courbés. Graines ue orbiculaires, lenticulaires : té- gument extérieur lisse, crustacé, fr DE fortement caréné de chaque côté à la surface interne; périsperme profon- dément uni-sulqué de chaque côté (et par conséquent comme didyme) : les sillons correspondants aux carènes de la surface interne du tégument. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. ATS MacnoLtA GLAUQUE. — Magnolia glauca Linn. — Mich. Arb. p. 97, Ic. — Bonpl. Nav. tab. 43. — Loddig. Bot. Cab. tab. 215.— Bot. Mag. tab. 2164. — Duham. Arb. ed. 2, vol. 2, tab. 66. — Magnolia Thompsoniana Sweet. — Jaume Saint- Hil. Flor. et Pom. Franc. tab. 452. — Magnolia arborea Hortul. Feuilles elliptiques, ou ovales-elliptiques , ou ovales-oblon- gues, ou lancéolées-elliptiques, ou lancéolées-oblongues, ou lan- céolées, subacuminées, ou pointues, ou obtuses, glabres et lui- santes en dessus, glauques ou satinces-argentées en dessous. Sé- pales oblongs ou elliptiques-oblongs , obtus , submembranacés, presque aussi longs que les pétales extérieurs. Pétales elliptiques, ou elliptiques-oblongs, ou obovales, arrondis au sommet ou sub- acuminés : les extérieurs un peu plus courts que les intérieurs. Anthères à appendice apicilaire ovale , subobtus. Pistil glabre. Étairion ovoïde : follicules acuminés , glabres. Gynophore sub- fusiforme. Buisson haut de 5 à 12 pieds, ou arbre atteignant jusqu’à 4o pieds de haut sur 1 pied de diamètre. Tronc tortueux , très- rameux ; écorce lisse, grisâtre. Branches divariquées, irréguliè- rement dichotomes. Ramules cylindriques, glabres, verdâtres : les florifères courts, épaissis au sommet. Bourgeons petits, co- piques-cylindracés, pointus, soyeux (comme argentés ) : les axil- laires peu ou point développés avant le printemps. Feuilles lon- gues de 2 pouces à 1 pied, larges de 1 pouce à ‘/: pied : les jeu- nes satinées-argentées aux 2 faces ou du moins en dessous; les adultes glabres ou presque glabres, d’un vert foncé et luisantes en dessus, très-glauques en dessous ; pétiole grêle, subeylin- drique, long de 4 à 15 lignes. Stipules satinées-argentées en dessous : les extérieures spathacces , subcoriaces ; les intérieures membranacées, brunâtres, plus longues que le pétiole, finale- ment libres, liguliformes, ou linéaires, pointues, ou acuminées. Pédoncules très-courts, satinés-argentés , épaissis au sommet. Spathe florale roussâtre et cotonneuse en dehors , presque mem- branacée. Fleurs très-odorantes , larges de 2 à 5 pouces. Calice et corolle glabres. Sépales verdätres en dessous , blancs en des- 4T4 CLASSE DES POLYCARPIQUES. sus’, ponctués. Pétales d’un blanc pur , larges de 1/ pouce à 2 pouces. Étamines glabres, longues de 3 à 5 lignes ; anthères au moins 3 fois plus longues que le filet. Pistil ovoïde, long de 6 à 8 lignes. Étairion long de 1 pouce à 2 pouces, porté sur un gros stipe conique (long de 3 à 4 lignes); follicules longs de 4 à 6 lignes : valves obliquement obovales , presque planes, épais- sies au bord extérieur, irrégulièrement carénées en dehors. Grai- nes du volume d’un petit haricot; arille de couleur pourpre; tégument externe luisant, d’un brun de Châtaigne. Embryon mi- nime; radicule conique, cuspidée; cotylédons courts , ovales, concaves , divergents. ù Cette espèce abonde dans les provinces méridionales des États- Unis, et on la retrouve, quoique moins communément , dans le nord, jusque vers le 46° degré de Latitude. Elle croît de pré- férence dans les marais à fond de sable quartzeux , dont elle constitue souvent la masse de la végétation ; on la rencontre sur- tout au voisinage du littoral. Elle fleurit en été. Le bois dece Magnolia ne s'emploie à aucun usage. L’écorce, surtout celle des racines, a une odeur aromatique et une saveur amère; les habitants des États-Unis ont coutume de la faire in- fuser dans de l’eau-de-vie, et de boire de cette teinture pour se guérir des affections rhumatismales. Le Magnolia glauca résiste parfaitement aux hivers les plus rigoureux du nord de la France, et il y produit même des grai- nes fécondes ; mais il ne prospère qu'en terre de bruyère; les ardeurs du soleil lui sont très-contraires, à moins que le sol ne soit tenu constamment humide. Secrion III. RYTIDOSPERMUM Spach. Stipules adhérentes. Feuilles membranacées, non-persis- tantes, inauriculées. Pétales au nombre de 9 ou 12: les 5 ou 6 intérieurs étroits, dressés, connivents; les autres étalés ou réfléchis. Réceptacle gros, conique. Filets courts, subcylindriques : les extérieurs à peu près aussi longs que les anthères ; les intérieurs 2 à 3 fois plus courts. Styles linéaires-lancéolés, comprimés, apprimés. Graines 2 FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 479 suborbiculaires, lenticulaires : tégument extérieur osseux, anfractueux à la surface externe, rugueux à Ja surface in- terne; périsperme anfractueux à la surface. Macnozra À Omeretres. — Magnolia Umbrella Laik.— Magnolia tripetala Lion. — Michx. Arbr. 3, p. 90, lc. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. Franç. tab. 449. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 18. Feuilles lancéolées-elliptiques, ou lancéolées-oblongues, ou lancéolées, courtement acuminées : les jeunes pubescentes en dessous; les adultes glabres. Sépales étalés ou réfléchis, oblongs, ou lancéolés-oblongs , mucronés, à peu près aussi longs que les pétales extérieurs. Pétales acuminés cu pointus, dissemblables - les 3 extérieurs longuement onguiculés, elliptiques, ou lanceo- lés-elliptiques , ou lancéolés-ohovales ; les intérieurs de moitié à 1 fois plus courts, courtement onguicules, oblongs, ou lancéolés- linéaires. Appendice apicilaire des anthères court, arrondi. Pis- til glabre. Etairion ovoïde , ou ellipsoïde , ou oblong-cylindrace, comme spinelleux (par les styles ) : follicules acuminés-cuspi- dés, glabres. Gynophore cylindracé ou subfusiforme. Arbre de grandeur médiocre , atteignant rarement jusqu’à 40 pieds de haut, sur 5 à 6 pouces de diamètre. Tronc dressé, très- droit; écorce lisse, grisâtre. Branches peu nombreuses , diver- gentes ( de même que les rameaux }), disposées en tête ovale-py- ramidale. Ramules effilés , lisses , cylindriques , d’un brun jau- nâtre, glabres. Bourgeons glabres : les axillaires en général peu ou point développés avant le printemps: les terminaux ( déve- loppés dès l’automne) assez grands , coniques-cylindracés, poin- tus. Stipules glabres : celles des feuilles inférieures (du bour- geon ) foliacées , vertes, soudées en spathe pointue; celles des feuilles supérieures membranacées , brunâtres , finalement dis- tinctes. Feuilles atteignant jusqu’à 2 pieds de long , sur 7 à 8 pouces de large, parfaitement horizontales, soyeuses dans le bouton ; pétiole très-court. Pédoncules courts, glabres , épaissis au sommet. Fleurs grandes, légèrement odorantes. Calice et co- rolle glabres. Sépales longs de 3 à 4 pouces , submembranacés , A4TG CLASSE DES POLYCARPIQUES. . finement 3-ou 5-nervés, subconvolutés, d’un blanc verditre. Pétales d’un blanc mat : les 3 extérieurs larges de 1 pouce à 1 ‘/; pouce, à onglet long d'environ : pouce; les intérieurs longs de 2 à 3 lignes. Étamines glabres : les extérieures longues d’en- viron 6 lignes ; les intérieures plus courtes. Pistil ovoïde, dé- bordant, long de r pouce à 2 pouces; ovaires carénés au dos; styles papilleux presque dès leur base, canaliculés et comprimés au dos. Étairion long de 3 à 5 pouces, sur environ 2 pouces de diamètre, d’un beau rose vers l’époque de la maturité, cour- tement stipité; follicules longs de 6 à 12 lignes, fortement ca- rénés au dos. Graines assez grosses, larges de 4 à 5 lignes (étant recouvertes par l’arille), en général un peu moins longues que larges ; arille d’un rouge pâle; tégument extérieur plus ou moins profondément échancré à la base ( par la chalaze ), acuminulé au sommet , arrondi aux bords, plus ou moins convexe des deux côtés, souvent unisulqué ou comme didyme de l’un des côtés, peu ou point caréné, assez mince mais très-dur, noirâtre et ir- régulièrement anfractueux à la surface externe, jaunâtre et très- rugueux à la surface interne ; périsperme subcordiforme, moule sur le tégument externe. Embryon minime : cotylédons très- courts, un peu divergents, arrondis ; radicule conique-cylindra- cée , longuement cuspidée. Cette espèce croit dans les États-Unis, depuis la Floride jus- qu’à la partie septentrionale de l’État de New-Yorck; elle de- mande un terrain meuble, fertile, profond, et abrité ou ombragé par de grands arbres. Au témoignage de M. A. Michaux , on la trouve en général dans les mêmes localités que le Magnolia grandiflora , mais jamais dans les marais où croissent le Ha- gnolia glauca, le Gordonia Lasianthus, etc. Elle fleurit en été. Le bois de ce Magnolia , très-tendre et spongieux, ne peut être employé à aucun usage ; l’odeur de l'écorce n’est pas très- agréable. Les fleurs du Magnolia Umbrella, quoique très-grandes , sont peu odorantes et moins belles que celles des autres espèces congénères ; mais l'arbre produit un effet très-pittoresque, par FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 477 l’ampleur de ses feuilles, lesquelles forment, à l’extrémité des ramules , des rosaces de deux à trois pieds de diamètre ; c’est à ce caractère que fait allusion le nom spécifique. D'ailleurs, ce Magnolia est l'espèce la plus rustique du genre, et elle prospère en tout sol frais et fertile. C’est aussi de cette espèce que se ser- vent les pépiniéristes pour greffer les espèces moins communes. Secrion IV. TULIPARIA Spach, Stipules adhérentes. Feuilles membranacées, non-persis- tantes, ou subpersistantes, cordiformes ou bi-auriculées à leur base. Pétales 6 ou moins souvent 9, presque étalés. Filets courts, comprimés, subovales, plus larges que les anthères. Appendiceapicilaire des anthères pointu. Styles comprimés, linéaires -subulés. Graines elliptiques ou oblongues, tantôt subtrigones, tantôt comprimées : tégu- ment extérieur très-lisse, mince , testacé, très-fragile; pé- risperme lisse. A. Feuilles en dessous d'un vert pâle ( quelquefois légere- ment glauque) et non-pulvérulentes ; très-glabres de même que les bourgeons. Gynophore subfusiforme. Pistil glabre. Pétales immacules. MaGnoLiA AURICULE. — Magnolia auriculata Lamk. — Mich. Arb. v. 3, p. y4, Ice. — Bot. Mag. tab. 1206. — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. Franc. tab. 453. — Magnolia auri- cularis Salisb. Parad. Lond. tab. 43. — Magnolia pyrami- data Bartr. — Pursh, Flor. Amer. Sept. — Bot. Reg. tab. 407. Feuilles obovales-spathulées, ou lancéolées-obovales , ou lan- céolces-elliptiques, ou lancéolées-rhomboïdales, subacuminées, ou obtuses, cordiformes ou cordiforimes-auriculées à la base : oreillettes parallèles, ou divergentes, ou convergentes, arrondies, ou rarement pointues. Sépales oblongs, ou oblongs-obovales, sub- acuminés, ou très-obtus , subcoriaces, presque aussi longs que les pétales extérieurs, étalés, Pétales elliptiques, ou elliptiques- 478 CLASSE DES POLYCARPIQUES. oblongs, ou lancéolés-oblongs, acuminés , ou obtus , brusque- mentonguiculés : les intérieurs 2 à 3 fois moins larges et jusqu’à de moitié plus courts que les extérieurs. Étairion ovoïde. Arbre atteignant une quarantaine de pieds de haut, sur 12 à 15 pouces de diamètre. Tronc droit, en général indivisé jusqu’à la moitié de la hauteur de l’arbre. Branches fort espacées, peu ramifiées , disposées en tête ovale-pyramidale. Ramules violets , glabres , effilés, cylindriques, ponctués de points blancs. Bour- geons glabres : les axillaires en général peu ou point développés avant le printemps; les terminaux (développés dès l'automne) assez grands, coniques-cylindracés, pointus. Feuilles longues de 4 poutes à 1 2 pied, larges de 1 '/, pouce à 8 pouces, minces, subhorizontales ( du moins celles des rosettes ramulaires ), d’un vertgai en dessus, en général plus ou moins profondément bilobées à la base, moins souvent légèrement échancrées ou tronquées ; côte et nervures souvent violettes en dessus ; pétiole grêle, strié, long de 1 pouce à 2 pouces. Stipules glabres : celles des feuilles inférieures (des bourgeons ) foliacées, vertes , soudées en spathe pointue ; celles des feuilles supérieures membranacées, brunä- tres, finalement distinctes, liguliformes , pointues, aussi longues où plus longues qae le pétiole. Pédoncules longs de /2 pouce à pouce, glabres, peu ou point épaissis au sommet. Fleurs très- odorantes, longues d'environ 2 pouces. Calice et corolle glabres. Sépales larges de 10 à 15 lignes, striés , d’un blanc verdâtre en dessous , blancs en dessus. Pétales d’un blanc pur : les extérieurs aussi larges ou un peu plus larges que les sépales , à onglet long d'environ 6 lignes ; les intérieurs larges de 6 à Q lignes. Éta- mines glabres : les extérieures longues d'environ G lignes ; les in- térieures plus courtes. Pistil ovoide, débordant les étamines, à l’époque de la floraison long de 6 à 10 lignes. Étairion long de 3 à 4 pouces, de la grosseur d’un œuf de poule, vers l’époque de la maturité de couleur rose. Arille rouge. Cette espèce habite les forêts humides et épaisses des Allé- ghanys, en Géorgie et dans les Carolines, Sa floraison a lieu en été. Le bois, tendre, spongieux, et très-léger n’est propre à au- cun usage. M. A. Michaux fait remarquer que, si l’on enlève FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 479 l’épiderme de l'écorce, en moins d’une minute le tissu cellulaire sous-jacent, par le seul contact de l’air, passe de la couleur blanche à la couleur jaune. Cette écorce a une odeur aromatique assez agréable ; infusée dans une liqueur spiritueuse, elle passe, chez les montagnards des États-Unis, pour un excellent sudori- fique, dont ils font usage dans les affections rhumatismales. Le Magnolia auriculata réussit parfaitement en plein air, dans toute la France ; toutefois , il ne prospère guère qu’en terre de bruyère, et dans une exposition ombragée. Ses fleurs sont très-belles et répandent une odeur des plus agréables. B. Feuilles en dessous pulvérulentes , très-glauques , et fine- ment puberules (de même que les bourgeons ). Pétales marqués vers leur base d’une tache pourpre. Gynophore subglobuleux. Ovaires laineux. MAGNOLIA À GRANDES FEUILLES. — Magnolia macrophylla Michx. Flor. Bor. Amer. — Mich, Arb. v. 3, p. 97, Ic. — Bot. Mag. tab. 2189. Feuilles oblongues-obovales, ou lancéolées-obovales , ou spa- thulées-oblongues , obtuses, ou subacuminées , cordiformes ou cordiformes-bilobées à leur base. Sépales oblongs ou elliptiques- oblongs, obtus, réfléchis, subcoriaces , à peu près de moitié plus courts que la corolle. Pétales lancéolés-elliptiques, ou ellip- tiques, ou elliptiques-lancéolés, ou lanccolés-oblongs, obtus , ou pointus, très-courtement onguiculés : les intérieurs jusqu’à 3 fois plus courts que les extérieurs. Étairion ovale-globuleux , ou el- lipsoide. Arbre atteignant quarante pieds de haut, sur 4 à 6 pouces de diamètre. Tronc droit. Écorce lisse, très-blanche. Branches es- pacées, plus où moins divergentes, disposées en tête ovale-py- ramidale. Ramules grêles , fragiles, remplis de moëlle. Jeunes pousses et bourgeons soyeux (comme argentés ). Bourgeons axil- laires peu ou point développés avant le printemps ; bourgeons terminaux coniques-cylindracés, assez gros, pointus. Stipules satinées-argentées à l'extérieur : celles des feuilles inférieures 480 CLASSE DES POLYCARPIQUES. (dans les bourgeons) subcoriaces, petites, soudées en spathe ; celles des feuilles supérieures grandes, membranacées , finale- ment distinctes. Feuilles horizontales (du moins celles des rosettes ramulaires ), d’un vert gai en dessus, d’un glauque soit bleuâtre soit blanchätre en dessous : celles des jeunes pousses (non-flori- fèves) atteignant jusqu'a 4 pieds de long , sur 1 pied de large; celles des ramules florifères longues de 6 à 15 pouces, larges de 3 à G pouces; nervures fines, blanchâtres ou rougeätres en dessus , cotonneuses ou veloutées (subferrugineuses) en dessous ; lobes basilaires arrondis , plus ou moins divergents, ou conver- gents; pctiole long de 2 à 4 pouces, cylindrique, strié, pubc- rule, atteignant (dans les feuilles les plus grandes ) la gros- seur d’un tuyau de plume d'oie. Pédoncules longs de 1 pouce à 2 pouces, glabres, cylindriques, peu ou point épaissis au sommet. Fleurs tres-odorantes, longues de 4 à 4 '/2 pouces. Calice et corolle glabres. Sépales longs de 2 ‘/, à 3 pouces, larges d'environ 1 pouce, blancs en dessus, verdâtres en dessous, striés. Pétales d’un blanc pur : les extérieurs larges de 2 à 2 ‘/: pouces; les intérieurs larges d'environ 6 lignes. Étamines glabres : les extérieures longues d'environ 9 lignes. Ré- ceptacle long de 6 à 8 lignes. Étairion long d'environ 4 pouces , de la grosseur du poing, d’un rose vif vers l’époque de la matu- rité. Graines longues de 4 à 6 lignes (y compris l’arille ), larges de 3 à 4 lignes, tantôt elliptiques , tantôt oblongues , ou ovales- oblongues , comprimées , ou plus ou moins distinctement trigo- nes, échancrées à la base (par la chalaze) , acuminulées au som- met ; arille rouge; tégument extérieur d’un brun de Chätaigne ; périsperme cordiforme à la base , du reste conforme à la graine. Embryon peut : cotylédons ovales-elliptiques , tres-obtus, con- caves, un peu divergents , plus longs que la radicule; radicule obovée , apiculée. Cette espèce croît dans la Louisiane ainsi que dans les monta- gnes du Tennéssée et des Carolines ; mais les localités dans les- quelles on la rencontre sont rares. Elle fleurit en été. Parmi tous les Magnolia connus, cette espèce a le feuillage et les fleurs les plus amples ; aussi est-elle à recommander en #= FAMILLE DES MAGNOLIACÉES, 481 particulier comme arbre d'ornement, d'autant plus qu’elle ne craint point les hivers du nord de la France, et qu’elle prospère en tout sol fertile , frais et profond ; toutefois, ses feuilles étant susceptibles d’être brisées ou lacérées par les coups de vent, il est bon de la planter dans une situation abritée. Genre TULIPASTRUM. — Tulipastrum Spach. Sépales 3, submembranacés, inonguiculés, étalés, beau- coup plus courts que les pétales. Pétales 6 ou accidentelle- ment 9 (disposés en ordre ternaire), onguiculés, subiso- mètres, dressés, connivents en forme de cloche. Étamines courtes , apprimées ; filets courts, comprimés ; anthères li- néaires, comprimées-tétragones, latéralement déhiscentes, mucronulées; connectif linéaire. Ovaires très-nombreux, imbriqués, soudés, bi-ovulés ; ovules tantôt collatéraux, tan- tôt superposés, de direction vague. Styles subulés, non-per- sistants, papiilifères antérieurement. Étairion ellipsoïde ou oblong-cylindracé, strobiliforme : follicules persistants, imbriqués, mutiques, par avortement monospermes , fina- lement coriaces et bivalves, Graines lenticulaires ou sub- trigones, finalement pendantes hors les follicules ; tégument externe testacé , lisse. Arbre. Bourgeonslaineux, très-développés dès l'automne : les axillaires en général seulement foliaires ; les terminaux à la fois floraux et foliaires. Feuilles subcoriaces mais non-. persistantes, non-ponctuées, subsinuolées, rapprochées (2 à 5) à la base des ramules florifères, éparses sur les jeunes pousses non-florifères. Stipules ponctuées, d’abord adhé- rentes au pétiole : celles des feuilles inférieures (dans le bourgeon) coriaces, connées, caduques sous forme de spa- the tantôt indéhiscente, tantôt s’ouvrant du côté extérieur; celles des feuilles supérieures graduellement plus longues, membranacces , finalement distinctes, Pédoncules solitaires au sommet des jeunes pousses (en général très-courtes), uni- flores, courts, dressés, cylindriques, épaissis au sommet. Bouton recouvert d’unespathe membranacée, latéralement x BOTANIQUE. PHAN, T, VII, 51 432 CLASSE DES POLYCARPIQUES, déhiscente, insérée peu au-dessou® du sommet du pédon- cule. Fleurs grandes, légèrement odorantes, paraissant un peu plus tard que les feuilles. Calice caduc en même temps que la corolle; sépales égaux, presque planes, ponctués, d’un jaune verdâtre, glauques en dessus. Pétales plus ou moins bombés en dessous et concaves en dessus, subcoriaces mais assez minces, tantôt d’un jaune verdâtre ou orangé, tantôt blanchâtres, souvent striés ou lavés de rouge, cou- verts aux deux surfaces d’une poussière glauque (bleuâtre) très-abondante. Étamines multisériées, imbriquées, plus courtes que les sépales : les extérieures plus longues que les intérieures; filets beaucoup plus courts que les anthères; anthères jaunes, linéaires , plus larges que les filets. Récep- tacle assez gros, subcolumnaire. Gynophore allongé, sub- fusiforme. Ovaires trigones (convexes ou planes au dos, comprimés bilatéralement), adnés au gynophore. Ovules tantôt plus ou moins obliques, tantôt horizontaux , tantôt suspendus, attachés vers le milieu de l’angle interne ou un peu plus bas. Styles longs, caducs peu après la floraison, plus ou moins oncinés au sommet. Etairion très-compacte, dressé, commestipité par le réceptacle; follicules mutiques, d’abord charnus et déhiscents par une fente dorsale, fina- lement coriaces et bivalves. Graines grosses, ovales, ou ovales-oblongues, subacuminées au sommet, arrondies aux bords ou aux angles, mamelonnées à la base (par la chalaze); arille rouge, charnu, aromatique ; tégument externe mince, fragile, très-lisse aux 2 surfaces ; chalaze conique, saillante, charnuc; périsperme huileux, très-lisse à la surface, cor- diforme à la base, du reste conforme à la graine. Embryon notablement moins petit que celui des Magnolia et des Fulania ; radicule ovale-conique, apiculée ; cotylédons el- liptiques, très-obtus, divergents, presque planes, ? fois plus longs que la radicule. Ce genre, qui ne diffère essentiellement des Magnolia que par la conformation des anthères, n’est fondé que sur l'espèce dont nous allons traiter. D De FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 485 TuriPaAsrrE D'AMÉRIQUE. — Tulipastrum americanum Spach. — « : Commun (vulgare). — Magnolia acuminata Linn. — Catesb. Carol. tab. 15.— Mich. Arb. 5, p. 82, Ic.—Loddig. Bot. Cab. tab. 418. — Bot. Mag. tab. 2427 (mala.) — Jaume Saint-Hil. Flore et Pom. Franç. tab. 450.— Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab, 17. — Feuilles arrondies ou cu- néiformes à la base. — Ë : Surcorpirorme (subcordata)., — Magnolia cordata Mich. Flor. Bor. Amer. — Mich. Arb. 3, p. 87, Ie. — Bot. Reg. tab. 325. — Loddig. Bot. Cab. tab. 474. — Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. Franç. tab. 454. — Feuilles légè- rement cordiformes à leur base. Arbre haut de 40 à 90 pieds , sur 1 à 3 pieds de diamètre, Tronc très-droit, subcolumnaire , souvent indivisé jusqu'aux ‘/: de la hauteur de l'arbre. Écorce fendillée, grisètre. Branches nombreuses, rameuses, disposées en tête avale-arrondie, large et touffue, Ramules bruns, cylindriques , plus ou moins flexueux , épaissis au sommet. Jeunes pousses cotonneuses : les florifères très-courtes. Bourgeons gros, obtus : les foliaires obovés, sub- trigones; les floraux ovales. Feuilles longues de 3 à 8 pouces, larges de r ‘/, pouce à 5 pouces, minces mais fermes (après la floraison } : les jeunes cotonneuses et pubescentes aux 2 faces, les adultes glabres et d’un vert foncé (un peu luisant) en des- sus, glauques et plus ou moins pubescentes (quelquefois presque cotonneuses) en dessous, ovales , ou ovales-elliptiques, ouellipti- ques, ou elliptiques-oblongues, ou lancéolées-elliptiques, ou rare- ment chôvales, plus ou moins longuement acuminées, ou rarement subobtuses, légèrement sinuolées ; pétiole grêle, sillonné, oustrié, cylindrique, pubescent, ou cotonneux, long de 4 lignes à 1 pouce. Spathes stipulaires couvertes à leur surface externe d’un épais duvet soyeux (argenté). Stipules des feuilles supérieures gla- brescentes , jaunâtres, liguliformes , acuminées, plus longues que le pétiole. Pédoncules glabres ou glabrescents, longs de 3 lignes à 1 pouce. Spathe florale jaunâtre , ou brunâtre, glabre, 484 CLASSE DES POLYCARPIQUES. . obtuse , longue de ‘;: pouce à 1 pouce. Fleurs longues de 1 pouce à 2 ‘/ pouces. Calice et corolle glabres. Sépales longs de 5 à 10 lignes, larges de 2 à 3 lignes, oblongs , ou elliptiques- oblongs, très-obtus, ou acuminés, striés. Pétales longs de r pouce à 2 ‘/, pouces, larges de G lignes à 1 pouce, oblongs-obovales, ou oblongs-spathulés, ou obovales, ou lancéolés-spathulés, ou obovales-spathulés, ou oblongs-liguliformes, ou elliptiques- oblongs, tres-obtus, ou acuminés , striés. Étamines glabres, lon- gues de 2 à 5 lignes. Pistil glabre, oblong-cylindracé, ou ellip- soïde, 2 à 3 fois plus long que les étamines. Styles jaunâtres , presque filiformes, papillifères presque dès leur base. Étairion long de 2 à 4 pouces, sur 8 à 12 lignes de diamètre, obtus, ver- dâtre , glabre, porté sur un stipe long de 4 à 6 lignes. Graines (y compris l’arille) de la grosseur d’un haricot, longues de 4 à 5 lignes; arille de couleur écarlate; técument luisant, d’un brun de Châtaigne à la surface externe, jaunâtre intérieurement. Au témoignage de M. A. Michaux, cet arbre abonde dans le nord des États-Unis, et dans toute la chaîne des Alléghanys , jusqu’à leur terminaison en Géorgie ; le point le plus septentrio- nal où 1] ait été observé , est, suivant cet habile dendrologiste, près de la fameuse chute du Niagara , par 43° de Lat. Les val- lons très-frais et les bords escarpés des torrents sont les localités que cette espèce choisit de préférence, et les seules dans les- quelles elle prospère. On la désigne généralement, dans les États-Unis, sous le nom de cucumber-tree , c’est-à-dire arbre à concombres, parce que ses fruits, encore verts, ont beaucoup de ressemblance avec un petit concombre. La floraison a lieu ea mai et juin. Le vieux bois de l'arbre, dit M. Michaux, est d’un jaune brun , et d’une texture assez tendre : à cet égard il a quelque rapport avec celui du Tulipier (Ziriodendron ) ; comme lui, il a le grain fin et prend un beau poli : mais il a moins de force et ne résiste pas aussi bien aux intempéries des saisons. Débité en planches, il sert seulement pour la menuiserie dont on revêt en dedans la charpente des maisons en bois. Sa légèreté le fait aussi employer à la confection des pirogues. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 485 Les montagnards des États-Unis ont coutume de faire infuser dans de l’eau-de-vie, les jeunes fruits du Tulipastrum ; 1ls con- sidèrent cette liqueur , laquelle est très-amère, comme un excel- lent préservatif contre les fièvres automnales. L’écorce de l’arbre est aussi très-aromalique. Le Tulipastrum v’est nullement sensible aux froids les plus rigoureux qu’on éprouve en France; mais il exige un sol frais et profond. L’elégance de son port et la précocité de sa floraison lui font trouver place dans les jardins, quoique ses fleurs soient beaucoup moins belles que celles des vrais Magnolia. Genre LIRIANTHE. — Lririanthe Spach. Sépales 5 ou 4, charnus, Pétales 5 ou 6, charnus. Étami- nes nombreuses, imbriquées ; anthères linéaires, arquées, latéralement déhiscentes. Ovaires nombreux, distincts, im- briqués, gibbeux, bi-ovulés. Styles ensiformes. Stigmates terminaux. Étairionstrobiliforme: follicules très-nombreux, imbriqués, distincts, mono-ou di-spermes, longuement ailés au sommet (par le style), déhiscents par la suture dorsale, persistants. Graines subtrigones, finalement pendantes hors le péricarpe. Arbre. Feuilles très-entières, coriaces, glabres. Stipules adnées au pétiole, soudées en spathe caduque. Fleurs soli- taires, terminales, très-grandes, odorantes, avant l’épa- nouissement recouvertes par plusieurs spathes caduques. Sépales verts en dessous, blancs en dessus. Pétales blancs. Etairion très-grand. Graines à arille de couleur orange, charnu : tégument extérieur bivalve en germination ; tégu- ment intérieur membraneux. Périsperme huileux. Em- bryon petit : cotylédons cordiformes ; radicule ovale, cen- tripète. (Roxburgh, Flor. End.) On ne peut rapporter avec certitude à ce genre, que l'espèce dont nous allons parler. LIRIANTHE A GRANDES FLEURS. — Lorianthe grandiflora 486 CLASSE DES POLYCARPIQUES. Spach.— Liriodendron grandiflora R6xb. Flor. Ind. 2, p.653. — Magnolia pterocarpa Roxb. Corom. 3, tab. 266. Arbre de moyenne taille, très-rameux. Jeunes pousses glabres de même que toutes les autres parties de la plante. Feuilles lan- céolées-oblongnes, ou lancéoices-obovales, obtuses, glauques ( surtout en dessous), fortement penninervées , réticulées, lon- ques de G à 9 pouces , larges de 3 pouces ou plus. Fleurs de la grandeur de celles du Magnolia grandiflora. Sépales et pétales clliptiques-oblongs, fermes, épais, amincis et ondulés aux bords. Étairion oblong, long d’environ 16 pouces, sur 7 à 8 pouces de circonférence. (Roxburgbh, 1. c.) Cet arbre, remarquable par ses fleurs magnifiques, croît dans le nord du Bengale, où on le nomme Douli tchampa. A l’époque de la floraison , laquelle a lieu en avril et mai , il par- fume l'air à des distances considérables. Les graines sont mûres en octobre et novembre ; à cette époque elles pendent hors les cones, et donnent de nouveau à l'arbre un aspect fort pitto- resque. Secrion If. LIRIODENDRINÉES. — /iriodendrineæ Spach. Feuilles tronquées ou bilobées au sommet , en général plus ou moins profondément sinuées -lobées aux bords; lame en vernation repliée sur le pétiole. Éta- mines plus longues que le pistuil, presque aussi lon- gues que la corolle. Anthères extrorses, arquées. Étairion composé de samares distinctes, indéhiscen- tes, caduques à la maturité. Graines inarillées, adhérentes à l’endocarpe. Genre LIRIODENDRE. —. Liriodendron (Linn.) De Cand. Sépales 5, subcoriaces, concaves, inonguiculés. PétalesG, bisériés ( en ordre ternaire), onguiculés, dressés, conni- FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 487 vents, presque égaux. Étamines nombreuses, conniventes : filets linéaires, comprimés; anthères linéaires; appendice apicilaire court, ovale , acuminulé. Ovaires très-nombreux, distincts, imbriqués ; petits , trigones, ailés aux bords : les basilaires uni-ovulés, ou inovulés; les autres bi-ovulés, Ovules (collatéraux lorsqu'ils sont géminés) suspendus au sommet de l’angle interne. Styles larges, linguiformes, aplatis, carénés au dos, décurrents des deux côtés, acu- minés, imbriqués, terminés chacun par un petit stigmate onciniforme. Étairion strobiliforme, composé de quantité de samares imbriquées, subéreuses, irrégulièrement trapé- ziformes, mono-ou di-spermes, comprimées bilatéralement, tronquées, prolongées au sommet en longue aile chartacée linguiforme. Graines suspendues, adhérentes (soudées, par les côtés contigus, lorsqu'elles sont géminées), subovoïdes, pointues au sommet; tégument extérieur mince, osseux. Arbre, très-glabre sur toutes ses parties. Bourgeons très- développés dès l’automne : les axillaires en général non- florifères ; le terminal (de chaque ramule de l'année précé- dente) à la fois foliaire et floral. Feuilles grandes, lisses, subcoriaces, non-persistantes, non-ponctuées, penniner- vées, longuement pétiolées, le plus souvent sinuées-lobées. Stipules inadhérentes au pétiole, cohérentes par les bords, ponctuécs, subcoriaces : les inférieures (des bourgeons) tom- bant sous forme de'spathe latéralement déhiscente ; les au- tres graduellement plus grandes, finalement distinctes. Pé- doncules solitaires, terminaux, uniflores, turbinés , inclinés au sommet (après là floraison dressés). Bouton avant l’épa- nouissement recouvert d’une spathe subcoriace, ponctuée, s’ouvrant latéralement, insérée peu au-dessous du sommet du pédoncule. Fleurs grandes, légèrement odorantes, in- clinées, paraissant après le complet développement des feuilles. Sépales caducs à la même époque que la corolle, presque aussi longs que les pétales, ponctués, striés, verdä- tres, presque égaux : l’un (supérieur) un peu moins large que les deux autres (inférieurs). Corolle subcampaniforme : 4858 CLASSE DES POLYCARPIQUES. pétales un peu charnus , presque planes, ponctués, striés, d’un jaune verdâtre avec une tache basilaire de couleur orauge : les 5 intérieurs un peu moins larges et moins longs que les extérieurs ; onglet large, charnu. Réceptacle court, gros, annulaire, alvéolé. Étamines subisomètres, pauci- sériécs, très-rapprochées, imbriquées avant la floraison, plus tard un peu distantes ; filets charnus, comprimés, pres- que aussi longs que les anthères ; anthères jaunes, compri- mées, un peu plus larges que les filets, profondément ca- naliculées entre les deux bourses; connectiflinéaire, caréné, antérieur. Pistil assez gros, conique, pointu. Gynophore subfusiforme. Ovaires comprimés bilatéralement, carénés au dos (excepté ceux de la série basilaire), ailés de chaque côté par la décurrence du style. Styles charnus, beaucoup plus longs que les ovaires, comprimés en sens inverse de l'ovaire. Étairion très-compacte, dressé, non-stipité ; samares non-stipitées, curvilignes au dos, planes et rectilignes an- térieurement, marginées des deux côtés par la décurrence de l’aile, laquelle est beaucoup plus grande que la loge sé- minifère. Graines anatropes, cylindriques, ordinairement solitaires ; tégument extérieur mince, fragile ; chalaze basi- laire relativement au péricarpe; raphé inapparent; tégu- ment interne membraneux , adhérent au périsperme. Péri- sperme huileux, conforme à la graine. Embryon petit, apicilaire; cotylédons minces, suborbiculaires, contigus ; radicule supère, conique, pointue, à peu près aussi longue que les cotylédons. L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le genre. Linionenpre Turpier. — Liriodendron tulipifera Linn. — Gærtn. Fruct. 1, tab. 198. — Schk. Handb. tab. 147. — Trew. Ice. Ehret. tab. 10. — Dubam. Arb. ed. 2, vol. 3, tab. 18.—Michx. Arb. v. 3, p. 202, Ie. — Bot. Mag. tab. 275. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 19. — x: À LORES POINTES ( acutiloba |. FAMILLE DES MAGNOLIACÉES. 489 — 8 : À Loses oprus ( obtusiloba ). — Ô: À FEUILLES NON-LOBÉES ( integrifolia ). Arbre atteignant souvent 100 et quelquefois jusqu’à 140 pieds de haut. Tronc de 1 à 7 pieds de diamètre, parfaitement droit, subcylindrique, indivisé jusqu’à la moitié de la hauteur totale de l'arbre. Écorce des vieux troncs fendillée, grisâtre. Branches rameuses , disposées en tête ovale, ample, touffue. Ramules cy- lindriques, un peu flexueux , épaissis au sommet, d’un brun de Châtaigne : les florifères tantôt courts , tântôt plus ou moins al- longés. Feuilles longues de 2 pouces à 1 pied (y compris le pétiole ), larges de 3 à 10 pouces ( en général aussi larges ou plus larges que longues), d’un vert gai et luisantes en dessus, plus ou moins glauques en dessous (surtout étant jeunes }, subo- vales ou ovales-orbiculaires en leur contonr , tronquées au som- met, où terminées en deux lobes divergents ; bords tantôt très- entiers, tantôt (et plus fréquemment) creusés en 1 à 3 lobes plus ou moins profonds, acuminés, ou pointus, ou quelquefois obtus, très-entiers , ou rarement sinués-dentés ; base légèrement cordi- forme, ou arrondie, ou cunéiforme ; sinus larges, arrondis; côte blanchätre ( de même que les nervures), plane en dessus, con- vexe et très-saillante en dessous, assez grosse depuis la base jus- que vers la moitié de la longueur , puis très-atténuée , prolengée au-delà du sommet en mucron sétacé ; pétiole en général aussi long que la lame, grêle, subcylindrique, obscurément anguleux, peu épaissi à la base. Stipules Hguliformes-oblongues ou ellip- tiques , obtuses, brunâtres à l'extérieur. Pédoncules longs de 4 lignes à 1 pouce. Spathe florale longue d’environ 1 pouce, d’un jaune verdâtre. Fleurs de la forme et de la grandeur d’uve Tu- lipe. Sépales elliptiques-oblongs, ou oblongs-spathulés, obtus , longs de 18 lignes à 2 pouces, larges de 6 lignes à 1 pouce. Pétales elliptiqes , ou elliptiques-oblongs, obtus , larges de 7 à 12 lignes : onglet long d'environ 3 lignes, sur 2 lignes de large. Étamines longues de 1 ponce à 1 1/, pouce. Pistil (à l’époque de la floraison) long de 8 à 12 lignes. Étairion long de 2 à 3 pou- ces; samares longues de 4 à 6 lignes, larges d’environ 2 lignes, 490 CLASSE DES POLYCARPIQUES. d’abord vertes et charnues , eg TT et subéreuses. Graine petite. Cet arbre , auquel ses fleurs ont fait donner le nom vulgaire de Tulipier , croît dans les États-Unis, ainsi qu’au Canada jus- que vers le 45° degré de Latitude. Il ne se plaît que dans les terrains meubles, profonds , fertiles et constamment frais , tels que ceux qui avoisinent le cours des rivières, ou les marais. Dans la plus grande partie des États-Unis , cet arbre est dé- signé par le nom de poplar (peuplier); les Français de la Loui- siane l’appellent Bois-jaune. Le bois du Tulipier est d’un jaune plus ou moins foncé, tirant sur le vert, et quelquefois nuancé de violet. Son grain est fin et très-serré ; 11 se travaille facilement et prend un beau poli. Étant bien sec, il résiste facilement aux intempéries de l'air, et il joint à cet avantage celui de ne pas être sujet aux attaques des insec- tes. Partout où le Tulipier abonde dans les États-Unis , on s’en sert pour revêtir intérieurement la charpente des maisons ; on ne s’en sert pas moins fréquemment dans la menuiserie, ainsi qu’à la confection de quantité d’ustensiles domestiques. L’écorce du Tulipier , notamment celle de ses racines , a une odeur agréable , jointe à une saveur aromatique très-amère. Aux États-Unis, c’est un reméde très-usité contre les fièvres inter- mittentes et rémiltentes , ainsi que comme vermifuge et emmé- nagogue. Les habitants des campagnes font infuser cette écorce dans de l’eau-de-vie , avec une égale portion d’écorce de Cornus florida ; ils ont coutume de prendre de cette liqueur pour se pré- server des fièvres. | Le Tulipier est introdait en France depuis plus de soixante ans; il y prospère partout , pourvu que la nature du sol lui soit favorable. Son tronc droit et élevé, et la tête touffue et régulière dont il est couronné, en font un végétal d’un effet très-pittoresque, quoique ses fleurs soient privées de l’éclat et du parfum des fleurs des Magnolia. Sa floraison se fait en été. VINGTIÈME CLASSE. LES TRISÉPALES. TRISEPALÆ Bartl. CARACTÈRES. Arbres où arbrisseaux. Rameux subcylindriques, in- articulés. Feuilles éparses, simples, en général coriaces, mdi- visées, très-entières ; stipules nulles. Fleurs hermaphrodites ou unisexuelles , régulières ; pédoncules axillaires, ou terminaux, ou latéraux, ou oppositifoliés, solitaires, ou fasciculés, 1-flores, ou moins souvent pluri-flores. Calice persistant ou non-persistant, inadhérent (par exception adhérent); sépales au nombre de 3 (rarement 2 ou #4), uni-sériés, distincts, ou plus ou moins soudés ; estivation valvaire. Pétales (quelquefois nuls ; par exception uni-sériés au nombre de ? ou 3) 6, bisériés (en ordre ternaire), ny- pogynes (par exception périgynes), non-persistants, distincts (rarement soit soudés, soit cohérents), souvent coriaces : ceux de la série externe alternes avec les sépales ; ceux de la série interne alternes avec les pre- miers. | KReceptacle en général prolongé en gynophore plus ou moins allongé, ou concave et ovarifère à la surface interne, Disque inapparent. 492 CLASSE DES TRISÉPALES,. . Étamines hypogynes , ou (soit lorsque le réceptacle est concave , soit lorsque le calice est adhérent ) moins souvent périgynes, en général plurisériées et en nom- bre indéfini, rarement 1-ou ?-sériées et en nombre défini ternaire (1). Filets libres ou rarement mona- delphes, en général charnus et très-courts. Anthères continues aux filets, dithèques, extrorses (toujours?) : bourses déhiscentes chacune par une fente longitudi- nale ; connectif gros, en général subtétragone, prolongé en appendice apicilaire glandiforme. Pistil : Ovaires uni-bi-ou pluri-ovulés, inadhérents (par exception adhérents), distincts, ou plus ou moins soudés, 1-loculaires , monostyles, ou astyles, en géné- ral en nombre indéfini et pluri-sériés, rarement en nombre défini (uni-ou pauci-sériés) ou solitaires. Péricarpe étairionnaire , Ou syncarpique, ou rarement très-simple (soit par avortement, soit par conformation originaire), sec, ou charnu, ou drupacé. Graines solitaires, ou géminées, ou en nombre indé- fini (dans chaque loge), arillées, ou inarillées, anatro- pes. Périsperme charnu ou corné (souvent huileux), gros, transversalement rimeux presque jusqu’au centre, ou poreux : les interstices remplis par des replis lamel- liformes du tégument de la graine (2). Embryon petit, rectiligne , axile , terminal , inclus. Cette classe, qui mérite à peine d’être séparée de la précédente, se compose des Myristicées et des Ano- nacées. | (4) Dans ce cas, les étamines ( du moins les extérieures) sont insérées devant les pétales. (2) Cette singulière conformation du périsperme, qu'on considère à tort comme l’un des caractères différentiels des Anonacées, existe aussi dans les graines de plusieurs Hagnolia. ee mm rm dan ne ne CENT DOUZIÈME FAMILLE. LES ANONACÉES. — ANONACEÆ. ÆAnonæ Juss. Gen. — Ænonaceæ Dunal, Monogr. des Anonacées, — De Cand. Syst. Nat. 1, p. 465; Prodr. 4, p. 85. — Bartl. Ord. Nat. p- 245. — Blume, in Flor. Jav. — Aug. Saint-Hil. Plant, Us.; Flor. Brasil. Merid.— De Cand. fil. Revis. Anonac. in Mém. de la Soc. d’Hist, Nat. de Genève, v. 5. — Ranunculaceæ, tribus III : Magnolieæ, subtrib. III : Anoncæ Reichenb. Syst. Nat. p. 278. Cette famille, qui ne diffère guère de celle des Ma- gnoliacées (1), est presque exclusivement propre à la zone équatoriale; on en connaît environ deux cents espèces, dont aucune n’est indigène dans les contrées extra-tropicales de l'Ouest de l’ancien continent, tan- dis que plusieurs croissent spontanément en Chine et dans l’Amérique septentrionale. Les Ænonacées ont en général un port élégant et touffu ; leur écorce et leurs feuilles exhalent d’ordinaire une odeur pénétrante soit agréable, soit fétide; les fleurs , très-clégantes dans plusieurs espèces, sont peu apparentes dans le plus grand nombre, et elles partici- pent souvent à l’odeur particulière aux parties herba- (1) L'estivation des enveloppes florales, laquelle est valvaire ( pour chaque verticille considéré à part) dans les Anonacées , tandis qu’elle est subimbricative dans les Magnoliacées, est le seul caractère différentiel entre ces deux familles, d'ailleurs semblables tant par le port que par la conformation des fleurs , des fruits et des graines. L'absence de stipules dans les Anonacées n’est point un caractère différentiel, parce que les Magnoliacées-Wintérées sont également dépourvues de stipules ; il en est de même quant au périsperme, lequel est anfractueux ou rimeux dans plasieurs Magnolia. 494 CLASSE DES TRISÉPALES. cées de la plante : celles de certaines espèces exhalent des parfums très-suaves. Plusieurs Anonacées produi- sent des fruits succulents, ou charnus, qu’on compte parmi les productions les plus exquises des climats in- tertropicaux ; dans d’autres, le péricarpe ou les graines sont très-aromatiques et peuvent tenir lieu d’épices. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Arbres, ou arbrisseaux,ourarement sous-arbrisseaux. Rameaux et ramules cylindriques, marticulés, en gé- néral distiques , ou subdistiques ; écorce presque tou- jours réticulée. Feuilles éparses (ordinairement alternes-distiques), simples, très-entières, penninervées, ou penniveinées, indupliquées en vernation , très-souvent pubescentes en dessous ; pétiole court, articulé par la base, Stipules nulles. Bourgeons en général non-écailleux , coton- neux , ou soyeux. Pubescence simple ou étoilée. Fleurs hermaphrodites (par exception monoïques ou dioïques), régulières ; boutons en général soyeux ; pé- doncules axillaires, ou latéraux , ou oppositifoliés, ou rarement terminaux, uni-ou pauci-flores (rarement multiflores), solitaires, ou fasciculés, souvent bractéolés (soit à la base, soit plus haut). | Calice inadhérent (excepté dans l Eupomatia), per- sistant, ou non-persistant; sépales au nombre de 3 (par exception ?, ou 4, ou 5), uni-sériés, distincts dès la base, ou plus ou moins soudés ; estivation valvaire. Petales (nuls dans quelques espèces ; par exception uni-sériés au nombre de ? ou 3) 6 (1), bisériés (en or- dre ternaire; par exception à), hypogynes (par excep- (1) Accidentellement ( dans les Æsimina) au nombre de 9, trisériés. \ FAMILLE DES ANONACÉES. 495 tion périgynes), non-persistants, distincts(rarement soit soudés, soit cohérents), ordinairement coriaces et inon- guiculés : ceux de la série externe alternes avec les sépales; ceux de la série interne alternes avec les pre- miers, Réceptacle concave (et, dans ce cas, ovarifere à la surface interne), ou plus souvent convexe et prolongé en gynophore soit plus ou moins allongé, soit subglo- buleux. Disque inapparent. Étamines hypogynes, ou (soit lorsque le réceptacle est concave, soit lorsque le calice est adhérent) moins souvent périgynes, serrées, apprimées, non-persistan- tes (articulées au réceptacle), en général pluri-sériées et en nombre indéfini, rarement 1{-ou 2-bisériées en nombre défini ternaire et insérées (du moins les exté- rieures) devant les pétales, le plus souvent beaucoup plus courtes que la corolle. Filets libres, en général charnus et très-courts. Antheres continues aux fileis, dithèques , extrorses (toujours?); boursés contiguës ou disjointes, parallèles, déhiscentes chacune par une fente longitudinale ; connectif gros, subtétragone, pro- longé en appendice apicilaire glandiforme (quelquefois nectarifère). Pistil : Ovaires uni-bi-ou pluri-ovulés, inadhérents (excepté dans l’Eupomatia), distincts, ou plus ou moins soudés, 1-loculaires, monostyles, ou astyles, en géné- ral en nombre imdéfini et pluri-sériés (très-serrés et imbriqués), rarement en nombre défini (uni-ou pauei- sériés) ou solitaires. Ovules horizontaux, ou obliques, ou renversés, où suspendus , anatropes , 1-ou ?-sériés, attachés soit au fond des loges, soit à l’angle interne. Styles distincts ou moins souvent soudés, terminaux, 496 CLASSE DES TRISÉPALES. L4 en général courts. Stigmates terminaux, ou longitudi- naux (décurrents sur le bord ou la facc antérieure des styles), distincts, ou moins souvent soudés, simples. Péricarpe composé soit de baies soudées ou distinc- tes, soit de follicules charnus, ou drupacés, ou coria- ces, distincts, ou soudés, déhiscents, ou indéhiscents. Graines (en général grosses) solitaires (dans chaque loge ou coque), ou géminées, ou en nombre indéfini, renversées, ou obliques, ou horizontales , ou suspen- dues, {-ou 2-sériées, arillées, ou inarillées, anatropes. Tégument extérieur coriace ou testacé, inadhérent, en général lisse et luisant. Hile subterminal, souvent large et allongé. Raphé et chalaze inapparents. Tégu- ment intérieur subcartilagineux, mince, adhérent, plissé transversalement en lamelles enfoncées dans le périsperme. Périsperme charnu ou corné (souvent hui- leux), gros, transversalement rimeux ou poreux pres- que jusqu’au centre (les interstices remplis par les re- plis du tégument interne). Embryon petit, rectiligne, axile, terminal, inclus, voisin du hile : cotylédons min- ces, courts, souvent écartés; radicule subcylindracée, supère, ou infère, ou centripète. La famille des Anonacées se compose des genres suivants : | Anona (Linn.) Adans. — follinia Aug. Saint-Hil. — Lobocarpus Wightet Arn. — Henschelia Pres|. — Guat- teria Ruïz et Pav. (Aberemoa et Cananga Aubl. — Du- guetia Aug. Saint-Hil. — Xylopia Linn. — Polyalthia Blum. — Ænaxagorea Aug. Saint-Hil. — Ærtabotrys Blum. — Zocagea Aug. Saint-Hil. — Orophea Blum. — Hyalostemma Wallich. — Miliusa De Cand. fil. — Hexalobus De Cand. fil. — Cardiopetalum Schlecht. — Cœlocline De Cand. fil. — Habzelia De Cand. fil. FAMILLE DES ANONACÉES. 497 — Unona Linn. fil. (Bulliarda Neck. non Linn. Kro- ckeria Neck. Desmos Loureir. Melodorum Loureir. Marentiera Noronh.) — Mitraphora Blum. — Uvaria L. — Porcelia Ruiz et Pav. — Asimina Adans. (Orchi- docarpum Michx.) — Trigynæa Schlecht. — Monodora Dunal. Genre anomale , à ovaire adherent. Eupomatia R. Br. Genre ANONA. — Anona (Linn.) Adans. Calice triparti ou trilobé , non-persistant. Pétales 6, co- riaces, distincts : les extérieurs plus grands que les inté- rieurs. Étamines nombreuses, linéaires-claviformes : ap- pendice apicilaire large, tronqué, anguleux. Gynophore conique. Ovaires nombreux, soudés, uni-ovulés : ovule ren- versé, attaché au fond de la loge. Styles distincts ou soudés, quelquefois nuls. Stigmates capitellés ; ou continus avec les styles, quelquefois sessiles. Syncarpeécailleux, ou spinelleux, ou tuberculeux, ou lisse, subcoriace à la surface, pulpeux en dedans, pluri-loculaire, polysperme. Graines ovoïdes ou elliptiques : radiculeinfère. (Aug. Saint-Hil, Flor. Brasil.) Arbres, ou arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux. Pubescence simple ou étoilée, en général roussâtre ou ferrugineuse. Pédoncules axillaires, ou extra-axillaires, ou oppositifoliés, uni-Ou pauci-flores, ordinairement solitaires, en général bractéolés à la base. Fruit gros. Ce genre (qui porte le nom vulgaire de Corosol) est propre à l'Afrique et à l'Amérique équatoriales; toutefois plusieurs espèces se cultivent fréquemment, comme arbres fruitiers, tant en Asie, que dans les régions chaudes des contrées ex- tra-tropicales. On connaît environ quarante espèces, dont voici les plus remarquables : BOTANIQUE, PHAN, T. VII. 32 498 CLASSE DES TRISÉPALES. . A. Pétales extérieurs linéaires-oblongs , étroits, concaves à la base , trièdres au sommet, souvent connivents ; pétales intérieurs minimes. ANONA ÉCAILLEUX. — Anona squamosa Linn. — Sloan. Jam. v. 2, tab. 227. — Jacq. Obs. 1, tab. 6, fig. 1. — Tuss. Flor. Antill. v. 3, tab. 4. — Hock. in Bot. Mag. tab. 3095. — Anona Forskalii De Cand. Syst. et Prodr. — Ænona glabra Forsk. Ægypt. p. 102, tab. 15. Arbre atteignant la hauteur de 20 pieds. Écorce fongueuse. Rameaux étalés. Jeunes pousses presque glabres. Feuilles lon- gues de 2 à 3 pouces, larges d’environ 9 lignes, ponctuées, lanccolces-elliptiques, ou lancéolées-oblongues : les jeunes en général poilues ou pubescentes et plus ou moins glauques en dessous ; les adultes glabres ; pétiole long de 3 à 4 lignes. Pé- doncules longs de 6 à 8 lignes, solitaires, ou géminés, opposili- foliés, 1-ou 2-flores, recourbés, glabres. Calice minime : sépales cordiformes-ovales, pointus. Pétales extérieurs longs d'environ 3 lignes, larges de 2 lignes, verdâtres, connivents , linéaires, ou oblongs, obtus ; pétales intérieurs minimes, de couleur pour- pre. Syncarpe ovoïde, ou subglobuleux , comme écailleux ( par des mamelons saillants et imbriqués, provenant de la partie su- périeure des ovaires), d’un vert nowâtre, du volume d’une orange. Cette espèce, connue sous les noms vulgaires de Cœur de bœuf, Pommier de cannelle, Attier, et Atocire, se cultive fréquemment comme arbre fruier, dans toute la zone équatoriale ainsi que dans les régions chaudes des contrées extra-tropicales ; sa patrie n’est pas certaine. La chair de son fruit est très-molle, blanchâtre , d’une odeur suave et d’une saveur très-agréable ; on préfère en général ce fruit à la plupart des autres fruits d’A- nonacées. Anona Gnérimorier. — Anona Cherimolia Lamk. Enc. — Anona tripetala Hort. Kew. — Wendl, Obs. tab. 3, fig. 24. FAMILLE DES ANONACÉES. 499 — Trew. Ebret. tab. 49. — Feuill. Pérou. 3, p. 24, tab. 17. — Bot. Mag. tab. 011. Petit arbre, haut de 15 à 20 pieds. Rameaux réclinés. Feuil- les molles, aromatiques , d’un beau vert, non-ponctuces , ova- les-lanccolces, soyeuses en-dessous. Pédoncules solitaires ou fas- ciculés , ferrugineux-pubescents. Pétales extérieurs connivents, cotonneux en dessous. Syncarpe du volume du poing, subglo- buleux , écailleux , d’un vert clair : chair blanche. Cette espèce croît au Pérou, et on la cultive dans beancoup de contrées de l'Amérique. Son fruit, que beaucoup de per- sonnes préferent à l’Ananas, offre une chair fondante et vineuse, d’une saveur douce et aromatique. ANONA À FLEURS OBTUSES. — Ænona obtusiflora Tussac, Flore des Antilles, v. 1, tab. 28. — Anana mucosa Jacq. Arbre de moyenne taille. Écorce grisâtre. Rameaux diverse- ment disposés. Feuilles grandes , distiques , nerveuses , oblon- gues-lancéolées, ondulées, acuminées : les jeunes cotonneuses ; les adultes glabres. Pédoncules axillaires, uniflores, nutants. Pétales extérieurs grands , verdätres en dessous, oblongs, obtus ; pétales intérieurs très-courts, arrondis, couleur de chair. Syn- carpe gros, subglobuleux , tuberculeux, verdätre : pulpe blan- che, succulente. Cette espèce , indigène aux Antilles, se cultive à Saint-Do- mingue. M. de Tussac assure que son fruit ne le cède en aucun point à celui du Chérimolier. ANONA RÉTICULE. — Ænona reticulata Linn.—Sloan. Jam. tab. 226. — Jacq. Obs. 1, tab. 6, fig. 2. — Tussac, Flore des Antilles, v. 1, tab. 29. Arbre de moyenne taille. Cime très-touflue. Rameaux droits, rapprochés, grisätres. Feuilles oblongues-lancéolées, pointues, glabres , finement ponctuées. Pédoncules latéraux, 1-4-flores, souvent rameux dès la base. Fleurs d’un vert jaunâtre, Sépales triangulaires, pointus. Pétales extérieurs oblongs, pointus , con- nivents, Syacarpe ovale-globuleux, subcordiforme à la base, 500 CLASSE DES TRISÉPALES. aréolé à la surface , jaunâtre , ou Lors lRe: luisant : aréoles pen- tagones, | Cette espèce, indigène aux Antilles et dans l'Amérique méri- dionale , se cultive aussi comme arbre fruitier; aux Antilles, on a coutume de la planter aux alentours des habitations , à cause de son feuillage touffu. Le fruit , nommé vulgairement Cœur de bœuf, ou Cachiman , est mangeable , mais beaucoup moins es- timé que celui des espèces précédentes ; M. de Tussac assure qu'il est fort échauffant. Les feuilles de l’arbre ont une odeur forte et narcotique. « Le suc des jeunes branches », dit M. de Tussac , « est très-caustique , et l’on doit prendre des précau- » tions, quand on coupe cet arbre, afin qu’il n’en jaillisse pas » dans les yeux ; le contre-poison est , dit-on, le Citron. » B. Pétales extérieurs elliptiques-oblongs, obtus ; pétales in- térieurs petits, lancéolés. Calice grand , coriace , subcam- panulé , trifide. ANONA A GRANDES FLEURS. — Ænona grandiflora Lamk. Dict. — Dunal, Monogr. tab. G. Arbre à rameaux ponctués. Feuilles grandes, luisantes en des- sus , glanques en dessous, réticulées, glabres, coriaces , ovales- lancéolées. Pédoncules axillaires , solitaires. Calice velouté. Pé- tales longs de 1 pouce, couverts d’un duvet blanchâtre. Syn- carpe ovoïde, glabre, ponctué. Cette espèce croît à Madagascar et à l’île de France, où on la connaît sous le nom de Bois-blanc. ANONA DES Marais. — Anona palustris Linn. — Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 30. — Araticu-pana Pis. Bras. 48, 50, Ic. — Ænona palustris et Anona glabra Dunal. — De Gand. Syst. et Prodr. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques , pointues, ou subacu- minées : les naissantes pubescentes-ferrugineuses ; les adultes gla- bres. Pédoncules extra-axillaires , solitaires, 1-flores. Sépales ovales , subcordiformes, pointus , pubescents aux bords. Pétales FAMILLE DES ANONACÉES. 501 larges, ovales, pointus : les intérieurs de moitié plus courts que les extérieurs. Syncarpe ovoide, obtus , presque lisse, aréolé. Arbrisseau droit, rameux, haut de 6 à 7 pieds. Ramules gré- les. Feuilles longues de 2 à 5 pouces, larges de 1 pouce à 2 pou- ces. Pédoncules courbés, longs d'environ 9 lignes. Calice petit. Corolle glabre : pétales dressés, longs de 4 à 6 lignes, larges de 4 lignes. Pistil glabre : ovaires complétement soudées; styles aplaus ; sugmates terminaux, capitellés, Syncarpe jaune, du vo- lume d’une poire ordinaire. Graines elliptiques , d’un roux pâle. Cette espèce croît dans les localités sujettes aux inondations de la marée. Sa racine, spongieuse, molle et légère, est employée en guise de Liége; suivant Marcgrave, les naturels du Bresil s’en servaient jadis pour la confection de leurs boucliers. ANONA DES BOIS. — Anona sylvatica Aug. Saint-Hil. Plant, Us. des Bras. tab. 20. Feuilles ponctuées , pubérules en dessus, pubescentes en des- sous, lancéolées-elliptiques, pointues. Pédoncules extra-axil- laires, solitaires. Syncarpe globuleux , pubérule, aréolé. Arbre, Ramules pubescents. Feuilles longues de 5 à 9 pouces, larges de 2 à 3 pouces; pétiole long de 3 à 4 lignes, pubescent- ferrugineux de même que la côte et les nervures. Pédoncules courts ; courbes , pubescents. Syncarpe du volume d’une pomme de reinette, couvert d’écailles aplaties , peu serrées, allongées, obtuses. Cette espece croît au Brésil, dans les forêts de la province des Mines. Son fruit, au témoignage de M. Aug. de Saint-Hi- laire, est d’une saveur très-agréable , et mérite tous les soins de la culture, parce que, même à l’état sauvage, il n’est point in- férieur au fruit des Anonacées le plus généralement cultivées. Le bois de l'arbre , blanc, compacte, tendre, et léger, serait excellent pour des ouvrages de sculpture. ANONA PULVÉRULENT. — Ænona furfuracea Aug. Saint-Hil. Fler. Brasil. Merid. 1, tab. 6. Feuilles coriaces, subpulvérulentes en dessus, furfuracces- 502 CLASSE DES TRISÉPALES. argentées en dessous , ovales, ou vb Peus , Obtuses , rétrécies au sommet ou aux 2 bouts. Pédoncules oppositifoliés , subbiflo- res. Sépales ovales-elliptiques , obtus. Pétales ovales, obtus, subisomètres, cotonneux en dessus, pulvérulents en dessous. Syncarpe globnleux, écailleux , pulvérulent. Sous-arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Tiges nombreuses, h- gneuses, rameuses. Ramules couverts d’une pubescence furfu- racée soit roussâtre , soit jaunâtre. Feuilles longues de 3 à 5 pouces , larges de 1 à 2 pouces , satinées-roussâtres en dessous. Fleurs larges d'environ 18 lignes. Calice pulvérulent , de moitié plus court que la corolle. Pétales d’un rouge verdâtre. Pistil velu ; ovaires libres supérieurement. Styles cylindriques. Syn- carpe du volume d’une noix, à écailles pyramidales, 4-ou 5- angulaires, inégales. Graines elliptiques, tres-obtuses | compri- mées. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, dans les provinces méridionales du Brésil. ANONA A FRUIT SPINELLEUX. — Anona muricata Linn. — Jacq. Obs. 1, tab. 5. — Mérian. Surinam, tab. 14. — Tussac, Flore des Antilles, v. 2, tab. 24. Petit arbre, haut d'environ 15 pieds. Écorce brune, ayant ( de même que les feuilles et les fleurs) une odeur très-péné- trante. Feuilles ovales-lancéolces, glabres , luisantes. Pédoncules solitaires, 1-flores. Fleurs assez grandes , d’un blanc jaunâtre. Pétales extérieurs cordiformes , acuminés, étalés ; pétales inté- rieurs obtus. Syncarpe gros (acquérant quelquefois un poids de 3 à 4 livres), cordiforme-oblong, ou conique, herissé de pointes charnues, molles , recourbées au sommet. Cette espèce , indigène aux Antilles et dans l Amérique méri- dionale ; se cultive très-commnnément dans ces contrées. Son fruit, connu sous le nom de Cachiman épineux , se préfère en général aux fruits de tous les autres Ænona ; ce fruit offre une chair blanchâtre , fondante, de la consistance du beurre, et d’une saveur douce avec un léger mélange d'acide; la manière la plus habituelle de le manger est d’en enlever la pulpe, en rejetant FAMILLE DES ANONACÉES. 505 l'écorce, laquelle a une saveur désagréable et une odeur analogue à latérébenthine ; d’ailleurs on l’emploie aussi à faire des crêmes et autres mets délicats; cueilli au quart de sa grosseur; et étant cuit ou frit , il constitue une nourriture saine et agréable. En ex- primant le suc des cachimans bien mürs et en le laissant fermen- ter pendant deux jours avec du sucre , on obtient une boisson vi- neuse d'une saveur délicieuse , mais peu susceptible d’être con- servée ; cette liqueur, en passant à l'acide, donne un bon vi- vaigre. On regarde le cachiman comme antiscorbutique, et on le permet même aux fiévreux. ANONA A FRUIT PONCTUÉ. — ÆAnona punctata Aubl. Guian. tab. 247. Arbre haut d'environ 50 pieds. Feuilles ovales-oblongues, pointues, glabres. Fleurs solitaires, axillaires, subsessiles, peti- tes , jaunes. Pétales pointus. Syncarpe globuleux, ponctué, d’un brun foncé en dehors , rougeâtre en dedans. Cette espèce croît dans la Guiane ; suivant Aublet, ses fruits sont mangeables. ANONA A LONGUES FEUILLES. — Anona longifolia Aubi. Guian. tab. 248. « Arbre haut d'environ 20 pieds. Feuilles oblongues, acumi- nées, mucronées , glabres. Pédoncules assez longs, axillaires. Pétales pointus. Fleurs grandes, pourpres. Syncarpe ovale-glo- buleux , ponctué , réticulé , charnu , gélatineux en dedans. Cette espèce , qui produit également un fruit mangeable, croit dans les mêmes localités que la précédente. Genre ROLLINIA. — Rollinia Aug. Saint-Hil. Calice triparti, non-persistant. Pétales 6, soudés en co- rolle subglobuleuse , courtement 6-lobée au sommet, pro- longée au dos en 5 grands appendices cultriformes, très- obtus, correspondants aux lobes extérieurs, Étamines nombreuses, linéaires-claviformes : appendice apicilaire 504 CLASSE DES TRISÉPALES. arrondi, anguleux. Ovaires nombreux, soudés, oblongs, comprimés, uni-ovulés : ovule renversé. Styles courts, cohérents de même que les stigmates. Syncarpe charuu, écailleux , multiloculaire. Arbres, ou arbrisseaux. Ramules poilus : poils ferrugi - ueux ou roussätres. Pédoncules solitaires ou rarement gé- minés, extra-axillaires , 1-flores. Fleurs petites. Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, se compose de 9 espèces, dont voici les plus notables : RoLLINIA A LONGUES FEUILLES. — Aollinia longifolia Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. 1, tab. 5. Arbre haut d'environ 20 pieds. Ramules cotonneux-ferrugi- peux. Feuilles longues de 4 à 6 pouces, larges d’environ 18 li- gnes , pointues, ou obtuses, oblongues, glabres en dessus, co- tonneuses-ferrugineuses en dessous ; pétiole long de 2 à 3 lignes. Pédoncules subtriangulaires , bractéolés à la base, longs de 6 à 18 lignes. Sépales cordiformes-ovales , pointus, cotonneux. Co- rolle d'environ 1 pouce de diamètre (y compris les appendices), cotonneuse-ferrugineuse, à appendices dolabriformes. Syncarpe globuleux, pubescent. Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, près de Saint-Sébastien. RoLLINIA A FEUILLES DE HÈTRE. — Rollinia fagifolia Aug. Saint-Hil, 1. c. Arbrisseau à ramules pubescents. Feuilles longues de 2 à 5 pouces , larges de 6 à 30 lignes, ovales , ou ovales-oblongues , cuspidées , pubescentes en dessous et en dessus : côtes et veines ferrugineuses-velues; pétiole long de 3 à 4 lignes. Pédoncules longs de /, pouce, grêles, non-bractéolés. Sépales cordiformes- ovales, acuminés, velus. Corolle longue de » lignes , large de 4 lignes , pubescente, glauque : appendices courts, très-obtus. Pis- til glabre. M. Aug. de Saint-Hilaire a ohservé cette espèce dans la pro- vince de Riv-Janeiro. FAMILLE DES ANONACÉES. 505 Genre GUATTÉRIA. — Guatteria Ruiz et Pav. Calice triparti, non-persistant : sépales subcordiformes, obtus. Pétales 6, distincts : les 5 intérieurs souvent plus grands que les extérieurs. Etamines nombreuses, clavifor- mes; filets aplatis ; appendice apicilaire plus large que l’an- thère , tronqué, anguleux. Ovaires nombreux, distincts, serrés, anguleux, velus, uni-ovulés. Ovule renversé. Styles et stigmates soudés. Gynophore cupuliforme ou columnaire, à sommet plane où concave. Étairion à folhcules secs ou charnus, indéhiscents, stipités, ou substipités, monospermes. Arbres, ou arbrisseaux. Rameaux étalés, cylindriques. Pédoncules axillaires ou oppositifoliés , courts, solitaires, ou géminés, ou ternés, uniflores, ou pauciflores , bractéolés à la base. Fleurs en général vertes. On connaît environ quarante espèces de ce genre ; toutes habitent la région équatoriale ; on en trouve dans l’ancien ainsi que dans le nouveau continent. Les espèces les plus remarquables sont les suivantes : GUATTÉRIA A FLEURS ROUGES. — Guatteria rufa Dunal. — Bot. Reg. tab. 836. — Loddig. Bot. Cab. tab. Gr2. Arbre. Feuilles elliptiques-ohlongues, acuminées , ou obtuses, cordiformes à la base, presque glabres en dessus , cotonneuses en dessous. Pédoncules latéraux ou oppositifoliés, très-courts , uni- ou bi-flores. Calice et corolle veloutés. Follicules ovoides, un peu charnus. — Fleurs d’un pourpre brunâtre, larges de 1 pouce. Cette espèce, indigène aux Moluques et en Chine, est cultivée dans les serres. GUATTÉRIA TOUJOURS VERT. — Gualteria sempervirens De Cand. Syst. et Prodr. — Hort. Malab. v. 5, tab. 16. Arbrisseau peu élevé, orné de fleurs et de fruits pendant la plus grande partie de l’année. Feuilles coriaces, luisantes, gla- bres, ovales-oblongues, Pédoncules axillaires, uniflores, soyeux. 506 CLASSE DES TRISÉPALES. Pétales oblongs , pointus , rougeätres, Ptirieu d'environ 9 baies glabres , noirâtres, globuleuses. Cette espèce est commune dans l'Inde. Ses fruits, dont la sa- veur est à la fois acidule et sucrée , sont mangeables. Guarréria KorniNri. — Guatteria Korinti Dunal, Monogr. — Hort. Malab. v. 5, tab. 14. Arbrisseau hautde 10 à 12 pieds. Feuilles coriaces, luisantes, glabres , ovales-oblongues. Pédoncules axillaires , uniflores. Pé- tales oblongs, obtus. Étairion d'environ 7 baies , rouges à la ma- turité. Cette espèce croît dans l’Inde ; la chair de ses fruits est douce et mangeable. GUATTÉRIA A GRANDES FEUILLES. — (Guatteria macrophylla Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 47. Petit arbre. Rameaux subhorizontaux. Feuilles longues de 8 à 10 pouces, larges de 3 à 4 pouces, ovales, ou elliptiques-ob- longues , rétrécies aux 2 bouts, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Pédoncules très-courts, latéraux, pauciflores, re- couverts de bractées imbriquées. Sépales ovales , pointus, soyeux en dessous. Étairion de G à 15 follicules coriaces , substipités, ovoïdes , rougeâtres, du volume d’une Olive. Cette espèce, remarquable par la beauté de son feuillage, a été trouvée par M. Blume à Java. Genre XYLOPIA. — Xylopra Linn. (Aug. Saint-Hil.) Calice trifide ou triparti, court, cupuliforme , non-per- sistant, coriace. Pétales 6 (ordinairement dressés) , étroits , concaves à la base : les intérieurs trièdres, moins longs que les extérieurs. Réceptacle cupuliforme ou globuleux, pro- fondément creusé, miuce, ovarifère au fond, staminifère à la surface externe. Étamines très-nombreuses, cunéiformes ; filets très-courts, aplatis; anthères couronnées d'un appen- dice large, tronqué, anguleux. Ovaires en nombre imdé- FAMILLE DES ANONACÉES. 507 fini, inclus, ou peu saillants, distincts, oblongs, anguleux, velus, 4-ovulés. Ovules axiles, renversés, uni-sériés. Styles soudés en colonne prismatique-triangulaire. Stigmates inap- parents. Étairion à follicules peu nombreux (par avorte- ment), légèrement charnus, uni-valves (déhiscents antérieu- rement), ou rarement soit 2-valves, soit indéhiscents, par avortement Î-ou 2-spermes, ou 4-spermes. Graines ovoïdes, ârillées , obliquement horizontales, ou renversées. Arbres, ou arbrisseaux. Ramules en général distiques. Feuilles souvent soyeuses : poils simples. Pédoncules uni- ou pluri-flores, axillaires , bractéolés, plus courts que les feuilles. Boutons soyeux, pointus. Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale; on en connait environ 12 espèces, dont voici les plus notables : XxLopia soyeux. — Xylopia sericea Aug. Saint-Hil. Plant. Usuelles des Brasii. tab. 33. — ÆEmbira , Pindaiba Pis. Bras. p- 71, le. — Ibira Mareg. Bras. p. 00, Ic. — Unrona carmi- nativa Arrud. ex Saint-Hil. I. €. Arbre assez élevé. Ramules distiques, couverts de poils roux. Feuilles longues d’environ 4 pouces , larges de 9 à 10 lignes, distiques, très-rapprochées, luisantes en dessus , soyeuses-argen- tées en dessous, lancéolées-oblongues , acuminées-cuspidées : pointe obtuse. Pédoncules 3-flores, très-courts. Bractées imbri- quées, ovales , obtuses. Calice cupuliforme, triparu, velu. Péta- les longs de 8 à 10 lignes, larges de 1 ligne à 2 lignes, pubé- rules, blancs : les extérieurs linéaires-oblongs, obtus; les inté- rieurs linéaires-lancéolés , pointus. Pistil d'environ 15 ovaires, débordé par les pétales; colonne stylaire longue d’environ 3 !i- gnes , assez grosse à la base. Follicules longs de ‘/> pouce, d’un rouge foncé, courtement stipités, obovales, obtus, lisses, glabres, d’abord charnus, finalement secs et uni-valves. Cet arbre croît au Brésil, où on le connaît sous les noms vul- gaires de Pindaiba , et à Embira : ce &ernicr mot , dit M. Aug. de Saint-Hilaire , est appliqué par les Brésiliens-Portugais à tous les arbres dont l'écorce peut servir à faire des liens. Ses fruits . 508 CLASSE DES TRISÉPALES. ; ï NW Ha | tres-aromatiques , ont l’odeur du Poivre, mais une saveur moins forte. Les fleurs ressemblent à celles des Calycanthes. XYLOpIA FRUTESCENT.— Xylopia frutescens Aubl. Guian. », tab. 292. Arbrisseau baut de 4 à 5 pieds. Branches droites ; ramules longs, flexibles, velus. Feuilles oblongues-lancéolées, acumi- nées , soyeuses en dessous. Pédoncules solitaires, ou géminés, ou ternés , tres-courts. Calice velu : sépales concaves , pointus. Pé- tales oblongs, velus, couverts d’un duvet grisâtre. Étairion à follicules longs de 4 à 6 lignes, larges de 2 à 4 lignes , indéhis- cents, courtement stipités, ovoiïdes, un peu comprimés, poin- tus, 1-ou 2-spermes. Graines ovoides , brunâtres, lisses. Cette espèce croît à Cayenne et dans la Guiane. Son fruit a une saveur âcre , analogue à celle de la térébenthine ; les graines sont aussi aromatiques : les nègres en font usage en guise d’é- pices. XYLOPIA À GRANDES FLEURS. — À'ylopia grandiflora Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. 1, tab. 8. Arbre. Ramules cotonneux au sommet. Feuilles longues d’en- viron 4 pouces, sur 18 lignes de large , subsessiles , distiques, rapprochées , oblongues-lancéolées , pointues, échancrées ou ar- rondies à la base, pubérules en dessus, cotonneuses en dessous. Pédoncules tres-courts , biflores : pédicelles courbés. Bractées larges , ovales, cotonneuses-ferrugineuses. Fleurs longues d’en- viron 2 pouces. Calice cupuliforme , tridenté. Pétales soyeux , rougeâtres , linéaires, pointus : les extérieurs larges d'environ 4 lignes; les intérieurs très-étroits, bi-auriculés à la base. Gette espèce, remarquable par l'élégance de son feuillage et de ses fleurs, croît dans les forêts-vierges du Brésil méridional. Genre ARTABOTRYS. — Artabotrys R, Browo. Calice triparti. Pétales 6, connivents par leur partie in- Ce 4 . férieure et recouvrant les organes sexuels. Etamines en uombre indéfini. Ovaires 3 à 11 (rarement un plus grand FAMILLE DES ANONACÉES. 509 nombre), distincts, bi-ovulés. Ovules collatéraux, renversés. Styles et stigmates soudés. Étairion à follicules bacciformes, charnus, indéhiscents , ovoïdes, dispermes, ou par avorte- ment monospermes, pulpeux en dedans. Graines solitaires ou géminées, collatérales, renversées, inarillées, planes d’un côté, convexes de l’autre ; tégument osseux. Arbrisseaux glabres, sarmenteux. Ramules oncinés au sommet. Pédicelles uniflores, subterminaux, fasciculés. Fleurs d’un jaune tirant sur le roux. Ce genre ne renferme que #4 espèces, indigènes dans l’Inde australe et dans les archipels voisins. Ces plantes se font remarquer par un port élégant et par des fleurs fort odorantes. ARTABOTRYS PARFUME.— “/rtabotrysodoratissimusR. Brown, in Bot. Reg. tab. 423. — Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 28 et 3r. — ÆAnona hexapetala Linn. fil. — Ænona uncinata Dunal, Monogr. tab. 12 et 13.—Modira FV'alli Hort. Malab. vol. 7, tab. 86. Feuilles oblongues, acuminées. Pétales intérieurs plus grands, ovales-oblongs. Baies subglobuleuses. Arbrisseau à rameaux divariqués , grimpants. Feuilles lon- gues de 5 à 10 pouces, coriaces, très-glabres. Pédoncules un peu courbés, longs d’un pouce. Pétales soyeux : les extérieurs longs d’environ 8 lignes ; les intérieurs lancéolés , un peu plus courts. Étairion de 3 à 7 baies de la grosseur d’une noix, gla- bres, ponctuées , mucronulées , pulpeuses en dedans. Cette espèce a été indiquée dans l'Inde , à Java, en Chine et à l'ile de France ; mais M. Blume observe qu’on a peut-être con- fondu sous ce nom diverses espèces distinctes. L’Uvaria escu- lenta Roxb. , est, selon M. Blume, sinon la même plante, du moins une espèce très-voisine. ARTABOTRYS CIRRIFÈRE. — Artabotrys hamata Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 20, et 31, C. — Unona hamata Dun. Monogr. tab. 27. Feuilles oblongues-lancéolées , pointues aux deux bouts. Pé- 510 CLASSE DES TRISÉPALES. tales linéaires-lancéolés, presque égaux. Baïes oblongues , rétré- cies aux deux bouts. Grand arbrisseau à rameaux divariqués , allongés, sarmen- teux. Ramules cirrifères vers le sommet. Pédoncules courbés, subclaviformes. Pétales longs d’un pouce. Baies rougeâtres, lon- gues d'environ 2 pouces. : Cette espèce croît à Java, dans l’Inde, et en Chine. ARTABOTRYS SUAVE. — ÆArtabotrys suaveolens Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 30, et 31, D. Feuilles oblongues-lancéolées , acuminées aux deux bonts. Pé- tales presque égaux, cuspidés. Baies obtuses, Arbrisseau sarmenteux. Tronc noirâtre, de la grosseur du bras. Ramules cirrifères. Feuilles longues de 2 à 4 pouces. Fleurs petites, jaunâtres. Étairion de 3 baies verdâtres on jaunâtres, charnues , lisses, longues de 1 pouce. Cette espèce croit dans la plupart des îles de Archipel Malaï. On se sert de ses sarments en guise de cordes. M. Blume assure que l’infusion des feuilles est très-utile dans Je traitement du choléra. Genre POLYALTHIA. — Polyalthia Blum. Calice triparti, ou quelquefois cupuliforme et indivisé. Pétales6, anisomètres, ordinairement connivents. Étamines en nombre indéfini. Ovaires nombreux, distincts, biovu- lés. Ovules suspendus, ou horizontaux , ou renversés, su- perposés. Étairion à folliculés nombreux, stipités, ou sub- stipités, globuleux, ou secs, ou charnus , ovoïdes, indéhis- cents, dispermes, ou par avortement monospermes. Graines horizontales ou obliquement incombantes. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles le plus souvent glabres. Pédoncules axillaires, ou oppositifoliés, ou latéraux, soli- taires, ou agrégés, uniflores. Fleurs de grandeur médiocre, d’un vert pâle ou jaunâtre. Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, renferme 6 espèces. FAMILLE DES ANONACÉES. 5114 L’écorce des Po/yalthia, et particulièrement celle de leurs racines, est douée des propriétés aromatiques les plus pro- noncées. Les Javanais en font un usage médical très-fré- quent. À. Pétales dressés ou étales : les extérieurs plus longs que les intérieurs. Réceptacle subcylindracé à sa partie infe- rieure. Gynophore convexe, subglobuleux. Ovules atta- ches vers le milieu de l'angle interne : l’un renverse ; l’autre suspendu. Stigmates obtus, cohérents. Follicules pulpeux à l'intérieur. PoLyALTHIA A FEUILLES SUBCORDIFORMES.— Polyalthia sub- cordata Blum: et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 33, et 36, B. — Unona subcordata Blum. Bijdr. Feuilles subsessiles , oblongues, acuminées , subcordiformes à la base, cotonneuses sur la côte. Pédoncules axillaires, umiflores. Baies stipitées , subglobuleuses. Arbrisseau haut d'environ 10 pieds. Écorce d’un brun pâle. Jeunes ramules cotonneux. Feuilles longues de 5 à 10 pouces, larges de 2 à 3 pouces, très-longuement acuminées. Pétales blanchâtres ou jaunâtres , presque obtus , légèrement soyeux en dessous. Étairion de 20 à 36 baies de la grosseur d’un Pois, dis- posées en ombelle, remplies d’une pulpe douceätre. Cette espèce croît dans les montagnes de l’ouest de Java, à 1500 pieds au-dessus du niveau de la mer ; elle y porte le nom de Xitjantung, où Balun-Anjuk. Les naturels de l’île en em- ploient Le fruit contre les coliques spasmodiques. PorxaLrHia ELLIPTIQUE. — Polyalihia elliptica Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 34, et 36, C. — Unona elliptica Blum. Bijdr. Feuilles subsessiles , ovales-oblongues , acuminées, subcordi- formes à la base , glabres de même que les ramules. Pédoncules axillaires ou oppositifoliés, uniflores. Baies obtuses, subsessiles, ovoïdes. 512 CLASSE DES TRISÉPALES. Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds, peu rameux. Feuilles longues de 4 à 8 pouces. Fleurs d’abord blanches , jaunâtres après l’an- these. Pétales dressés, linéaires-lancéolés, obtus, pubescents. Étairion de 3 à 5 baies rouges , remplies d’une pulpe blanche. Cette espèce croît dans les montagnes de Java. B. Réceptacle et gynophore comme ceux des espèces précéden- tes. Pétales fermés , appliqués par la base contre les organes sexuels : les extérieurs beaucoup plus longs que les inté- rieurs ; ceux-ci cohérents supérieurement en coiffe. Ovules renversés , attachés un peu au-dessus de la base de l'angle interne. Follicules secs , ordinairement monospermes. PoryaLTRIA CUNÉIFORME. — Polyalthia cuneiformis Blum. et Fisch. Flor., Jav. 1, tab. 35, 36, D, et 37. — Guatteria cu- neiformis Blum. Bijdr. Feuilles obovales-elliptiques , rétuses, ou un peu pointues, subcordiformes à la base, presque glabres, glauques en dessous. Pédonceles solitaires, latéraux, on oppositifoliés, uniflores. Folli- cules pédicellés , ovales, mucronés, lisses, ordinairement mono- spermes. Arbrisseau très-élégant. Rameaux un peu sarmenteux, d’un brun noirâtre. Feuilles longues d’un pied et plus, larges de 2 à 6 pouces. Pédoncules grêles, longs de 1 pouce à 3 pouces. Boutons falciformes. Pétales extérieurs longs de près de 3 pou- ces, sur 6 lignes de large, linéaires-oblongs, acuminés, subfalei- formes. Pétales intérieurs lancéolés, acuminés , longs d’environ 8 lignes. Étairion à follicules très-nombreux , verdâtres , co- riaces , fort aromatiques. Cette espèce a été observée par M. Blume à Java, dans les forêts du mont Salak. Les Javanais l’appellent Xitjantung ATOY C. Calice cupuliforme, persistant, à peine denté. Corolle comme celle de l'espèce précédente. Gyrophore très-long, tronqué au sommet. Ovules horizontaux , attachées vers le FAMILLE DES ANONACÉES. 5145 milieu de l'angle interne. Styles et stigmates libres. Folli- cules charnus. PoryaurarA DE Kenr.— Polyalthia Kentii Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 38, et 52, A. Feuilles oblongues-lancéolées , rétrécies aux 2 bouts, glabres et luisantes en dessus, pubescentes en dessous. Pédoncules axil- laires , uniflores. Arbrisseau élégant, très-rameux, haut de 10 à 15 pieds. Feuil- les longues de 2 à 5 pouces, sur 1 pouce à 2 pouces de large. Pédoncules nutants. Pétales extérieurs ovales, ou elliptiques- oblongs, obtus, rougeâtres et veloutés en dessous , jaunâtres en dessus. Pétales intérieurs 3 fois plus courts que les extérieurs, ovales-oblongs, obtus, couleur de chair. Étairion de 5 à 8 baies roussâtres, globuleuses, substipitées. Cette espèce croît à Java, dans les forêts humides du mont Salak ; elle ressemble au Muscadier par le port, et toutes ses parties sont imprégnées d’un arôme délicieux. D: Calice grand, coriace, triparti. Corolle comme celle des deux espèces précédentes. Gynophore peu saillant , con- vexe. Étamines insérées dans une dépression orbiculaire entourée d'un rebord hexagone. Ovules horizontaux , at- taches vers le milieu de l'angle interne. Follicules charnus. PoLYALTHIA A GRANDES FEUILLES.—Polyalthia macrophylla Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 30, et 52, B. Feuilles oblongues , acuminées, arrondies à la base, glabres. Pédoncules supra-axillaires , solitaires , uniflores. Arbrisseau haut de G pieds, ou buisson. Écorce grisâtre. Feuilles longues de 10 à 18 pouces, larges de 5 à 8 pouces, co- riaces, veineuses. Corolle verte, inodore. Pétales extérieurs oblongs-lancéolés, acuminés-obtus, 3 fois plus longs que les sépales. Pétales intérieurs subrhomboïdaux. Étairion de 7 à 12 baies verdâtres, ponctuées , presque sèches, ovoïdes , pres- que glabres. BOTANIQUE, PHAN, T, Vi. 55 514 CLASSE DES TRISÉPALES,. Cette espèce, très-distincte par l'atffleue de son feuillage , a été trouvée par M. Blume, au mont Salak, et dans d’autres montagnes de Java. Les habitants, qui la désignent par le nom de Xikapas où Kitjantung, emploient l’infusion des racines contre les fièvres putrides et les varioles. Genre BOCAGÉA. — Bocagea Aug. Saint-Hil. Calice triparti, ou cupuliforme et 5-denté. Pétales aniso- mètres, libres. Étamines 6, insérées devant les pétales. Ovai- res 5, distincts, ou cohérents, 5-8-ovulés ; ovulesaxiles. Styles courts ou presque nuls. Réceptacle à peu près plane. Etai- rion à baies subsessiles, presque sèches, oligo-ou mono-sper- mes. Graines unisériées, horizontales, comprimées. Arbrisseaux ou petits arbres. Ramules et feuillés souvent pubescents. Pédoncules axillaires ou oppositifoliés, soli- taires, 14-flores. Fleurs petites, inodores. « Ce genre, dit M. Aug. de Saint-Hilaire , est extrême- » ment remarquable, non-senlement parcequ’il est le seul, » parmi les Anonacées, qui présente des étamines et des » ovaires en nombre déterminé, mais encore parce qu’il fait connaitre la position relative des étamines et des pé- tales dans cette même famille, position qui confirme ses rapports avec les Berbéridées et les Ménispermées. » On ne connaît que les deux espèces suivantes : » Ÿ 2 ÿ 2 Ÿ BocAGÉA À FLEURS BLANCHES. — Bocagea alba Aug. Sant- Hil. Flor. Brasil. Merid. Feuilles ovales-Jancéolées, acuminées, glabres, luisantes. Pé- tales étalés au sommet : les extérieurs linéaires, pointus ; les in- térieurs plus courts et plus étroits , trièdres au sommet. Calice cupuliforme, tridenté. Étamines linéaires, Ovaires (5-ovulés ) et styles légèrement cohérents. Petit arhre. Ramules grèles, presque glabres. Feuilles longues de 18 à 30 lignes. Fleurs blanches , longues de 4 lignes. Baies _obovées , tuberculeuses, pubescentes, longues de 8 lignes. FAMILLE DES ANONACÉES. 515 M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans les forêts-vierges de la province de Rio-Janéiro. BocAGÉA À FEUILLES VERTES. — Bocagea viridis Aug. Saint-Hil. 1. c. 1, tab. o. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées , acuminées , glabres en dessus, poilues en dessous. Calice triparti. Pétales conni- vents, pointus ; les extérieurs ovales , concaves ; les intérieurs plus larges, ovales-arrondis. Étamines larges, elliptiques. Ovai- res 5-ovulés , distincts. Styles nuls. Arbrisseau haut d'environ 6 pieds. Ramules pubescents. Feuil- les longues de 18 à 24 lignes. Pédoncules filiformes, souvent réfléchis. Fleurs très-petites. Baies obovées , obtuses, tubercu- leuses , glabres. Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire , au Brésil, dans les forêts-vierges limotrophes des provinces de Rio-Janéiro et des Mines. Genre HABZÉLIA. — Habzelia De Cand. fil. Calice 5-lobé. Pétales 6, distincts : les 5 intérieurs plus petits. Étamines très - nombreuses. Réceptacle convexe. Étairion à follicules nombreux , coriaces , indéhiscents, cy- lindracés, striés longitudinalement, irrégulièrement toru- leux , ou ventrus , polyspermes, transversalement pluri-lo- culaires. Graines ellipsoïdes, luisantes, renversées , arillées, solitaires dans chaque compartiment des follicules ; arille formé de 2 membranes blanches, inégales, ocbcordiformes. Arbrisseaux. Feuilles couvertes en dessous d’une pubes- cence simple. Pédoncules 1-ou 2-flores, axillaires. Les fruits des ÆZabzelia sont très-aromatiques. M. Alph. de Candolle rapporte à ce genre 5 espèces, dont voici les plus notables : Haszécia D'Arrique. — Habzelia æthiopica De Cand. fil. in Mém. de la Soc. d'Hist, Nat. de Genèv. y. 5, p. 207. — 516 CLASSE DES TRISÉPALES. . Unona æthiopica Duval. — Uvaria æthiopica Rich. in Flor. Seneg. — Piper æthiopicum Math. Comm. 1, p. 434, Ic. — Lobel. Ic, 2, tab. 205. Ramules veloutés au sommet. Feuilles longues de 3 pouces, larges d’environ 1 pouce, glabres en dessus, pubérules en des- sous, ovales, pointues ; pétiole long d’environ 2 lignes, canali- culé en dessus, (Fleurs inconnues.) Pédoncules axillaires : les fructifères gros, ligneux, longs d’environ 4 lignes. Réceptacle fructifère subglobuleux. Étairion de 12 à 18 follicules longs de 1 à 2 pouces, siliquiformes, toruleux, très-glabres, 8-12-spermes. Graines noirâtres, longues de 3 lignes; arille long d’environ 1 ligne. Cette espèce croit dans la Sénégambie ainsi qu’à Sierra-Léone. Ses fruits qui ont la saveur du poivre, sont employés comme épicerie par les nègres et les maures; jadis on les importait aussi en Europe, sous le nom de poivre d' Éthiopie ou Habzel. HapzéLiaA AROMATIQUE. — Habzelia aromatica De Cand. fil. 1. c. — Uvaria zeylanica Aubl. Guian. 2, tab. 245 (excel. syn.) — Unona aromatica Dunal,. Arbre haut d’environ 20 pieds. Feuilles oblongues, acuminées. Pédoncules 1-ou 2-flores, axillaires. Pétales extérieurs lisses et violets en dessus, veloutés et blanchâtres en dessous ; pétales in- térieurs d’un violet noirâtre. Étairion à follicules oblongs , toru- leux, subsessiles,. Cette espèce croît dans la Guiane , où l’on l’appelle vulgaire- ment Poivre d’ Éthiopie, Poivre de nègre, et Maniguette. Les nègres ont coutume de se servir de ses fruits, pour assaisonner leurs aliments , à défaut d’autres épices. HapzéLiA À PÉTALES cCRÉPUS. — Habzelia undulata De Cand. fil. 1. c. — Xylopia undulata Pal. Beauv. Flore d'Ow. et Ben. tab. 16. — Unona undulata Dunal. Arbuste de moyenne grandeur. Feuilles longues de 2 à 3 pou- ces, larges de 6 à 12 lignes, subsessiles , oblongues, ou ellipti- ques-oblongues, pointues. Pédoncules solitaires, uni-flores, grê- , H FAMILLE DES ANONACÉES. 517 les, défléchis, plus courts que les feuilles, uni-bractéolés au milieu. Bractée ovale, concave, poilue. Pétales extérieurs longs d'environ 18 lignes, d’un beau rouge, oblongs, crépus aux bords ; pétales intérieurs 2 fois plus courts que les extérieurs, verdâtres, poilns, ovales, subobtus. Follicules longs de ‘/; pouce à 1 pouce, brunâtres , glabres, stipités, oblongs-cylindracés, obtus , dispo- sés en ombelle. Cette espèce, remarquable par l'élégance de ses fleurs, croît dans le pays d’Oware. Au rapport de Palisot de Beauvois, les nègres en emploient le fruit en guise d'épice, et ils ont même coutume de le mâcher sans autre mélange. Genre UNONA. — Unona Linn. fil. Calice trifide ou triparti. Pétales (quelquefois 2) 5, ou 6 (les 5 intérieurs soit aussi longs que les extérieurs, soit plus longs ou plus courts). Ovaires en nombre indéfini, distincts, multi-ovulés. Ovules renversés, uni-sériés. Étairion com- posé de follicules moniliformes, ou sabmoniliformes, septu- lés transversalement, charnus, ou coriaces, indéhiscents, polyspermes, ou par avortement oligospermes. Graines so- litaires dans chaque article (par exception géminées) et attachées à sa base, ovoides, luisantes, inarillées. (Blume, Flor. Jav. — De Cand. fil. Meém. Anon.) Arbres ou arbrisseaux. Pédoncules axillaires, où oppo- sitifoliés, ou latéraux (sur les jeunes pousses), uniflores, en général allongés, bractéolés vers leur milieu. Fleurs assez grandes. Pétales accrescents durant la floraison. Suivant M. Alphonse de Candolle, on ne peut rapporter, avec certitude, à ce genre, que sept espèces; les autres Unona des auteurs sont ou incomplétement connus, ou à transférer dans d’autres genres. La plupart des Unona sont remarquables comme végé- taux très-aromatiques, et plusieurs se parent de fleurs élé- gantes. Les espèces les plus notables sont les suivantes : 518 CLASSE DES TRISÉPALES. Unoxa piscocore. — Unona discêlor Vabl, Symb. 2, tab. 36, — Roxb. Flor. Ind. 2, p. 669. — Blum. ct Fisch. Flor. Jav. 1,tab. 26, et51, À. — Uvaria monilifera Gærta. Fruct. 2, tab. 114. — Desmos chinensis Loureir. Flor. Cochinch. Atbre. Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, ou oblon- gues, ou ovales, acuminées, ou pointues, glabres en dessus, glau- ques et pubérules en dessous , subcordiformes à la base. Pédon- cules latéraux ou oppositifoliés, gréles, uni-bractéolés vers le milieu, Galice 3-parti., Segments oblongs-lancéolés, acuminés, caducs. Pétales lancéolés ou oblongs-lancéelés, acuminés, ve- loutés : les 3 intérieurs beaucoup plus petits que les extérieurs. Étairion à follicules nombreux, courtement stipités, 2-B-articu- lés : articles subglobuleux. Arbre assez élevé : tête conique, peu fournie ; écorce scabre. Ramules étalés, Feuilles longues de 3 à G pouces, larges d’envi- ron 2 pouces, subcoriaces , lisses, glabres. Pédoncules Jongs d'environ 1 pouce. Fleurs grandes , jaunâtres , soyeuses , nutan- tes. Sépales beaucoup plus courts que les pétales. Étamines nom- breuses , cunéiformes, couronnées d’une glande tronquée. Pistil d’environ 20 ovaires linéaires, cotonneux-ferrugineux, subasty- les; stigmates recourbés, nus. Gynophore ferme, globuleux. Follicules d’un vert pourpre, à articles monospermes. Graines ovales-globuleuses, brunes, luisantes. * Gette espèce croît dans l'Inde et à Java; son bois s'emploie aux constructions. Unowa À LONGUES FLEURS. — Unona longiflora Roxb. Flor. Ind. 2, p. 668. Buisson. Feuilles Jinéaires-ohblongues, glauques en dessous. Pédoncules axillaires, solitaires, filiformes, 1-flores , pendanis. Sépales 3, réniformes, acuminés. Pétales 2 , ou rarement 3, en- siformes , très-longs. Étairion de plusieurs follicules longuement stipités, pendants, 2-4-articulés : articles grêles, subeylin- dracés. Jeunes pousses très-lisses, flexueuses, Feuilles longues de 6 à 12 pouces , larges de 2 à 4 pouces, lisses, glabres , courtement FAMILLE DES ANONACÉES. 519 pétiolées. Pédoncules longs de 3 à 10 pouces. Fleurs pendantes. Sépales très-petits, velus. Pétales longs de 6 à 8 pouces, jaunes en dessous, d’un orange vif en dessus, charnus, épais. Pistil de 8 à 10 ovaires claviformes, très-velus, pauci-ovulés;: styles courts ; stigmates grands, recourbés. Cette espèce, remarquable par la longueur de ses fleurs ; croit au Bengale. Genre UV ARIA, — Uvaria Linn. Calice trifide ou triparti. Pétales 6, distincts (ou quel- quefois les intérieurs soudés en coiffe), soit presque égaux , soit les intérieurs moins longs (rarement plus longs) que les extérieurs. Étamines en nombre indéfini. Ovaires en nom- bre indéfini, distincts, multi-ovulés. Étairion à follicules stipités, ou non-stipités, secs, ou charnus, ovales-globuleux, ou oblongs, indéhiscents. Graines bi-sériées, ou uni-sériées , ou par avortement solitaires. Arbres ou arbrisseaux. Tige quelquefois sarmenteuse. Pédoncules courts, axillaires, ou oppositifoliés, ou latéraux, solitaires, ou quelquefois agrégés, uni-ou pauci-flores (quel- quefois corymbifères), bractéolés, souvent articulés. Pubes- cence étoilée. Le péricarpe de certains Uvaria ressemble à une petite grappe de raisin : c’est de là que dérive le nom générique. Le nombre des espèces connues s'élève aujourd’hui à près de cinquante, y compris, ainsi que le fait remarquer M. Blu- me, plusieurs des Unona de MM. Dunal et De Candollie. Presque tous les Uvaria croissent dans les régions inter- tropicales de l’Asie. La plupart sont parés d’un feuillage élégant et de fleurs odorantes, auxquelles succèdent des fruits aromatiques, ou mangeables. Voici les espèces les plus intéressantes : 520 CLASSE DES TRISÉPALES. . Secrior I. Follicules stipités. A. Petales ovales ou oblongs, de longueur presque égale. Follicules ovales ou oblongs , polyspermes. a) Pétales étalés ou réfléchis, libres. UvauiA À GRANDES FLEURS. —Üvaria grandiflora Roxb. Flor. Ind. 2, p. 665. Tronc dressé. Feuilles cunéiformes-oblongues, pointues, pu- bescentes en dessous. Pédoncules oppositifoliés, solitaires, nu- tants, uniflores, velus , uni-ou bi-articulés et tribractéolés vers le milieu. Pétales étalés, obtus : les 3 extcrieurs ovales; les 3 intérieurs obovales-oblongs. Étairion à follicules pen nombreux, charnus, oblongs-cylindracés, lisses, longuement stipités, 6-20- spermes. Buisson haut d’environ 6 pieds. Tronc atteignant la grosseur de la jambe d’un homme. Branches nombreuses , subdistiques , presque dressées. Feuilles longues d'environ G pouces , larges de 3 pouces , courtement pétiolées. Fleurs inodores , larges d’en- viron 3 pouces , d’abord pourpres, puis d’un rouge foncé. Pétales lisses, un peu charnus , pubérules. Étamines cunéiformes, ar- quées en avant, cristées. Ovaires nombreux, multi-ovulés, astyles. Follicules longs de r pouce à 3 pouces, lisses, jaunes. Graines hisses, brunes. Cette espèce, remarquable par la beauté de ses fleurs, croît à Sugatra; la pulpe de ses fruits est douceâtre et mangeable. UvariA À GRANDES BRACTÉES, — ÜUvaria bracteata Roxb. Flor. Ind. 2, p. 660. Tige grimpante. Feuilles lancéolées ou oblongues, pubescentes. Példoncules latéraux (sur les jeunes pousses), veloutés, bifurqués, biflores. Fleurs inclinées. Bractées grandes, pubescentes. Pétales elliptiques-oblongs , concayes. Étairion à follicules peu nombreux FAMILLE DES ANONACÉES. 521 (par avortement), charnus, pendants, ovoïdes, ou oblongs, par avortement oligospermes. Arbuste grimpant à des hauteurstrès-considérables. Jeunes pous- ses veloutées. Feuilles longues de 4 à 8 pouces, larges de 2 à 3 pou- ces. Pédoncules munis d’une bractée à la bifurcation, et d’une autre bractée sur chacune des branches. Fleurs petites, d’un blanc jaunätre, Galice triparti : segments suborbiculaires, pu- bescents. Étamines linéaires, plus longues que le pistil. Ovaires nombreux. Stigmates bidentés, sessiles. Follicules bacciformes, jaunes, du volume d’un œuf de poule, obtus aux 2 bouts. Grai- nes elliptiques-oblongues. (Roxburgh. I. c.) Cette espèce croît au Silhet ; à l’époque de la maturité des fruits, qui arrive en septembre, elle offre un aspect très-pittore que. UvaniA À FLEURS POURPRES. — Uvaria purpurea Blum. et Fisch. Flor. Jav. tab. 1, et 13, À. — Unona grandiflora De Cand. Syst. et Prodr. Tiges sarmenteuses. Feuilles elliptiques-oblongues, acumi- nées ou subobtuses, un peu cordiformes à la base, cotonneuses en dessous et en dessus (de même que les ramules). Pédoncules oppositifoliés ou latéraux , uniflores , dibractcolés. Bractées ar- rondies, réticulées. Tronc de la grosseur du bras. Feuilles longues de 3 à 8 pou- ces, membranacées, comine aranceuses. Fleurs grandes, d'un pourpre noirâtre, très-odorantes. Pétales ovales, obtus, longs d’un pouce. Cette espèce, l’une des plus belles du genre, croît à Java (où elle porte le nom de Xadjung) ainsi que dans l'Inde. Uvaria DE Java. — Uvariajavana Dunal, Monogr. tab. 14. — Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 3, et 13, B. Tiges sarmenteuses. Feuilles ovales, pointues , ou obtuses, subcordiformes à la base, cotonneuses en dessous. Pédoncules latéraux ou oppositifoliés, 2-4-flores , presqu’en ombelle. Pédi- celles uni-bractéolés vers leur milieu. Pétales ovales-oblongs, pointus,. 522 CLASSE DES TRISÉPALES. Arbrisseau grimpant à des hauteur$' considérables. Tronc de la grosseur du bras. Ramules cotonneux. Feuilles un peu coria- ces, longues de 2 pouces à 2 ‘/2 pouces. Pétales jaunâtres, longs d’un demi-pouce. Cette espèce croît à Java et dans quelques petites îles envi- ronnantes. Uvanra DE Timor. — Uvaria timoriensis Blum. F1. Jav. 1, p. 27. Tronc arborescent. Feuilles ovales-oblongues , acuminées , ou obtuses, subcordiformes à la base , pubescentes en dessus, co- tonneuses en dessous. Pédoncules oppositifoliés. Follicules cour- tement stipités, arrondis, ou ovales-oblongs, cotonneux. Arbre de moyenne taille, Feuilles longues de 3 à G pouces. Fleurs inconnues. Étairion de 3 à 5 follicules. Cette espèce a été découverte à Timor, par le docteur Rein- wart. Uvaria mÉRissé. — Uvaria hirsuta Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 5. Tiges sarmenteuses. Feuilles oblongues , ou ovales-oblongues, acuminées, subcordiformes à la base, pubescentes en dessus, hé- rissées en dessous. Pédoncules latéraux, 1-ou 2-flores, bractéolés. Pétales elliptiques, obtus. Follicules longuement stipités, ovales- oblongs, cotonneux. Feuilles longues de 3 à 7 pouces, larges de 1 pouce à 2 pou- ces. Pétales coriaces, d’un rouge foncé. Étairion de 15 à 20 fol- licules coriaces. Cette espèce a été découverte par M. Blume, dans les parties occidentales de Java. b) Pétales in fléchis. Uvania ARGENTÉ. — Uvaria argentea Blum. et Fisch. I. c. Tiges sarmenteuses. Feuilles elliptiques-oblongues, pointues, arrondies à la base, presque glabres en dessus, argentées en des- sous. Pédoncules oppositifohés , subuniflores, articulés et mu- nis au-dessus de la base d’une bractée foliacée elliptique. Pétales FAMILLE DES ANONACÉES. 523 ovales, obtus. Follicules longuement stipités , oblongs , obtus, tuberculeux. Feuilles longues de 4 à 7 pouces. Pétales d’un brun pourpre. Étairion de 13 à 18 follicules un peu charous, disposés en om- belle. Cette espèce a été trouvée par M. Blume dans l’ouest de Java. B. Pétales lancéolés, libres, pendants, presque égaux. Folli- cules 4-12-spermes. Uvarra oporanr. — Uvaria odorata Lamk. — Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1 , tab. 9, et 14, B. — Unona odorata Du- pal. Monogr. — Cananga Rumph. Amb. vol. 2, tab. 65. Tige arborescente. Feuilles ovales-oblongues ou ovales-lan- céolées, acuminées, ondulées , vbliques et arrondies à la base, presque glabres aux deux faces. Pédoncules axillaires, rameux ; pédicelles fasciculés, recourbés. Pétales linéaires, acuminés. Fol- licules ovoïdes. Arbre à tronc épais, haut de 30 à Go pieds. Branches peu nombreuses, fortes, divariquées. Feuilles longues de 3 à 7 pou- ces , inclinées. Pétales d’un jaune verdâtre , longs de 3 pouces, larges d’un demi-pouçe. Étairion de 15 à 20 follicules disposés en ombelle, longuement stipités, du volume d’une olive, 6- 12-spermes , remplis d’une pulpe verdâtre. Cette espèce est fréquemment cultivée autour des habitations par les Malais, les Chinois et les Hindous, à cause du parfum très-agréable et pénétrant qu’exhalent ses fleurs. Les femmes ont coutume d’en orner leurs cheveux. On en met dans les apparte- ments, dans les habits, dans le tabac à fumer et dans les pommades. C. Pétaies extérieurs étalés, plus grands que les intérieurs ; pétales intérieurs onguiculés, connés supérieurement en coiffe. Follicules ovales, 4-ou poly-spermes. Uvania A FEUILLES OBTUSES. — Uvaria obtusa Blum. et Fisch. Flor. Jav. tab. 10, et 14, C. Tige arborescente. Feuilles ovales, ou elliptiques, obtuses , 524 CLASSE DES TRISÉPALES. pubescentes-ferrungineuses en dessous." Pédoncules latéraux ou oppositifoliés, pauci-flores. Follicules ellipsoïdes. Arbre, souvent haut de plus de 40 pieds. Rameaux divariqués, d’un brun noirâtre. Feuilles longues de 1 pouce à 3 pouces. Pétales jaunes, striés de pourpre, de forme et de grandeur variables. Étairion de 7 à 15 follicules veloutés, brunâtres, légèrement charnus , oligospermes. Cette espèce croît dans les montagnes du nord de Java. Son bois, blanc et assez compacte, est employé dans les constructions. Uvania poLyspermME. — Uvaria polypyrena Blum. et Fisch. Flor. Jav- x, tab. 19, et r4, D. Tige arborescente. Feuilles ovales, acuminées , arrondies à la base, glabres, luisantes. Pédoncules oppositifoliés , bractéolés, pauciflores. Follicules longuement pédicellés, ellipsoïdes, obtus, polyspermes. Arbre à rameaux cylindriques, un peu rugueux, glabres , d'un gris tirant sur le roux. Feuilles longues de 3 à = pouces. Pétales striés. Étairion d'environ 15 follicules disposés en ombelle, co- riaces , cloisonnés transversalement, de la grosseur d’une Prune, Cette espèce croit à Java. D. Petales libres, connivents : les extérieurs ovales-triangu- laires ; les intérieurs minimes. Follicules subglobuleux, 4- 8-spermes. UvanrA A LARGES FEUILLES. — ÜUvaria latifolia Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 15, et 25, A. — Unona latifolia Du- nal. Monogr. — Cananga sylvestris Rumph. Amb. Tiges sarmenteuses. Feuilles elliptiques-oblongues, rétuses, ou pointues, veloutées en dessous. Grappes axillaires , 2-5-flores. Pédicelles bractéolés au milieu. Arbrisseau. Ramules divariqués, brunâtres. Feuilles longues de 4 à ro pouces. Pétales couleur de chair. Étairion de 8 à 15 follicules disposés en ombelle, charaus , d’uu pourpre noirâtre, de la grosseur d’une Noïsette, ‘FAMILLE DES ANONACÉES. 525 Uvanta À FRUITS RONDS. — Uvaria sphaerocarpa Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 16. Tiges sarmenteuses. Feuilles ovales-oblongues, pointues, ob- tuses à la base, veloutées-ferrugineuses en dessous. Follicules charnus, globuleux, lisses, tétraspermes, longuement stipités. Feuilles longues de 3 à 6 pouces. Étairion de 7 à 15 follicules pulpeux, jaunâtres, de la grosseur d’une Noisette. Cette espèce croit à Java. Secrion II. Follicules peu ou point stipités. À. Ovaires en petit nombre. Fleurs hermaphrodites. Uvaria EFFILÉ. — Üvaria virgata Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 10, 6, et 25, B. Tige arborescente. Feuiiles oblongues-lancéolées , acuminées , rétrécies à la base, glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Pédoncules axillaires, uniflores. Pétales linéaires- oblongs, acuminés : les intérieurs plus courts que les extérieurs, tuberculeux à la base. Follicules oblongs, subtoruleux, 4- 7-spermes. Arbre ou arbrisseau. Ramules grêles , glabres. Feuilles lon- gues d'environ 8 pouces. Pétales d’un vert jaunâtre ou rougei- tre : les extérieurs Jongs d’un pouce et demi. Étairion de 3 à 5 follicules coriaces, légèrement pulpeux en dedans. Cette espèce croit à Java. UvariA DES MONTAGNES. — Uvaria montana Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 20. Tige arborescente. Feuilles oblongues , acuminces , rétrécies à la base , glabres en dessus, pubescentes en dessous sur la côte. Pédoncules uniflores, uni-bractéolés à la base. Follicules ovales- oblongs, veloutés, polyspermes. Petit arbre tres-rameux, haut de 15 à 20 pieds. Feuilles lon- 526 CLASSE DES TRISÉPALES. gues de 6 à ro pouces. Étairion de 3 ou 4 follicules charnus, ve- loutés, brunâtres, de la grosseur d’un œuf de poule. Cette espèce a été découverte par M. Blume, dans les montagnes de Java, à 2200 pieds au-dessus de l'Océan. Uvanra DE Hassesr. — Uvaria Hasseltii Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 21. Tige frutescente. Feuilles ovales, pointues, arrondies et obli- ques à la base, glabres de même que les ramules. Étairion de 1 à 4 follicules ellipsoïdes, mucronulés, polyspermes. Feuilles longues de 4 à 5 pouces. Follicules de la grosseur d’une Noisette. Cette espèce croit à Java. B. Ovaires nombreux. Fleurs unisexuelles. Uvarta Buranoz. — Uvaria Burahol Blum. et Fisch. Flor. Jav. 1, tab. 23, et 25, C. Tige arborescente. Feuilles oblongnes, pointues aux deux bouts, glabres de même que les ramules. Pédicelles latéraux, fas - ciculés, uniflores. Fleurs dioïques. Follicules obovales. Arbre haut de 0 à 6o pieds. Tronc assez gros. Écorce d’un brun noirâtre. Feuilles longues de 5 à 8 pouces. Fleurs penchées, d’un vert jaunâtre. Follicules coriaces en dehors, pulpeux en dedans , de la grosseur d’une Noix. Cet arbre croît dans les montagnes de Java. Les naturels de Vile lui donnent le nom de Burahol, et ils en emploient le bois à la fabrication de toutes sortes d’ustensiles. Genre ASIMINA. — Asimina Adans. Sépales 5, distincts, non-persistants. Pétales 6 ou 9, dis- tincts, ascendants et concaves à la base, plus ou moins con- nivents : les intérieurs moins grands que les extérieurs. Étamines nombreuses, cunéiformes, imbriquées en capitule hémisphérique; anthères extrorses. Réceptacle convexe. Ovaires au nombre de 3 à 8, distincts, non-stipités, linéai- D. huh FAMILLE DES ANONACÉES. 527 res-tétragones, 8-ou pluri-ovulés, Ovules opposés-bisériés, horizontaux. Styles très-courts, distincts, terminés chacun en stigmate charnu 4 assez gros , subclaviforme, recourbé, tronqué , ou échancré. Étairion de 1 à 5 (en général 5) baies obliquement ovoïdes, ou oblongues, ou subglobuleuses, substipitées, distinctes, charnues, polyspermes. Graines par avortement uni-sériées, subglobuleuses, ou plus ou moins comprimées, lisses, inarillées, séparées les unes des autres par des diaphragmes pulpeux ; tégument extérieur dur, co- riace. Arbrisseaux à bourgeons presque nus, cotonneux-ferru- gineux, peu ou point développés avant le printemps : les uns (en général solitaires au sommet des ramules de l’année précédente) foliaires ; les autres axillaires, aphylles, uniflo- res. Feuilles persistantes ou non-persistantes , en général grandes , avant leur parfait développement couvertes d’un duvet soyeux couleur de bronze. Pédoncules courts ou pres- que nuls, réfléchis, ou inclinés, cotonneux, uni-ou di-brac- téalés à la base, nus supérieurement, épaissis au sommet, solitaires, axillaires, ou latéraux (de l’aisselle des feuilles de l’année précédente) , uniflores. Fleurs petites ou grandes, nutantes : les supérieures plus précoces que les inférieures. Sépales non-persistants, apprimés, bombés, d’un pourpre verdâtre, souvent cotonneux-ferrugineux en dessous , iso- mètres, ou anisomètres (l’un, supérieur, plus petit que les 2 inférieurs). Pétales accrescents pendant la floraison, un peu charnus, beaucoup plus longs que les étamines, d’un pourpre brunâtre , plus ou moins bombés, carénés au dos, subonguiculés, rugueux, veineux. Réceptacle charnu , hé- misphérique, non-prolongé en gynophore. Étamines caré- nées antérieurement , apprimées, très-serrées , petites, dé- bordées par le pistil; filets charnus, très-courts ; anthères jaunâtres : appendice apicilaire charuu, plus large que l'an- thère, convexe, ou concave. Ovaires agrégés au sommet du réceptacle, petits, charnus, basifixes , contigus, mais non- imbriqués, tantôt rectilignes, tantôt plus ou moins courbés. 528 CLASSE DES TRISÉPALES. . Stigmates sans papilles apparentes. Graines au nombre de 7 à 19 dans chaque baie, grosses, oblongues, ou elliptiques, et plus ou moins comprimées , ou sycylindriques, ou sub- globuleuses, obtuses aux deux bouts ; hile grand, terminal, oblong, ou elliptique; raphé et chalaze inapparents ; tégu- ment intérieur membraneux, adhérent à la surface du pé- risperme et prolongé vers l'intérieur en quantité de lamelles remplissant les fentes du périsperme; périsperme corné, un peu huileux, rugueux à la surface, transversalement rimeux presque jusqu'au centre; embryon petit ; radicule longue, très-grêle, cylindrique, pointue; cotylédons minces, ovales, beaucoup plus courts que la radicule. Ce genre, propre à l'Amérique, renferme cinq ou six espèces, indigènes ( à l’exception d’une seule) dans les pro- vinces méridionales des États-Unis. Ces végétaux sont re- marquables comme étant les seules Anonacées qui croissent spontanément dans les régions extra-tropicales de l’hémi- sphère septentrional. Les deux espèces que nous allons décrire se cultivent comme arbrisseaux d'ornement : leur feuillage est très-élégant: leur écorce est fort tenace et, lorsqu’on la broie, elle exhale une odeur fétide. SEcTion I. Feuilles minces, non-persistantes. Pédoncules latéraux, c’est-à-dire naissant sur les ramules de l’année précédente, des aisselles des feuilles déjà tombées. Fleurs paraissant à la même époque que les jeunes feuilles, ou même plus précoces. À. Pétales extérieurs au moins 2 fois plus longs que les se- pales. Appendice apicilaire des anthères subhémisphéri- que, convexe. Ovules au nombre d'environ 20 dans cha- que ovaire. a) Pétales recourbés dans leur moitié supérieure, dressés et un peu connivents inférieurement (de sorte que La corolle est campaniforme). ASIMINA À FLEURS CAMPANIFCORMES, — Æsimina Campani- FAMILLE DES ANONACÉES. 529 flora Spach. — Anona triloba (Linn?) (1) Duham. Arb. éd. 1, tab. 19 et 20. — Duhamn. éd. 2, vol. 2, tab. 25. — Michx. fil. Acb. v. 3, p. 161, Ie. — Æsimina triloba De Cand. Syst. et Prodr. — Orchidocarpon arietinum Mich. Flor. Bor. Amer. — Porcelia triloba Pursh. ? Feuilles cunéiformes-lancéolées, ou cunéiformes-oblongues, ou lancéolées-obovales, acuminées-cuspidées, finalement glabres ou presque glabres. Fleurs pédonculées. Sépales suborbiculaires, ou ovales-orbiculaires, obtus, un peu recourbés au sommet, 3 fois plus courts que les pétales extérieurs. Pétales très-obtus : les 3 extérieurs ovales-elliptiques ou ovales-orbiculaires; les suivants ovales, très-rugueux en dessus, de moitié plus courts et presque 2 fois moins larges que les extérieurs; la troisième série (souvent nulle) à pétales conformes à ceux de la deuxième série, mais 2 à 3 fois plus petits. Buisson, ou petit arbre atteignant jusqu'à 30 pieds de haut. Branches nombreuses, grêles, très-rameuses ; écorce brune. Jeu- nes pousses effilées, flexueuses , d’abord soyeuses-ferrugineuses, finalement glabres. Feuilies longues de 4 pouces à 1 pied, larges de 1 ‘2 pouce à 3 ‘/à pouces, d’un vert gai et un peu luisantes en dessus, d’un vert pâle et finement réticulées en dessous , assez rapprochées: côte saillante en dessous, fine et canaliculée en des- sus, assez grosse inférieurement, très-atténuée (presque capillaire) vers le sommet de la feuille ; nervures latérales filiformes ou ca- pillaires ; pétiole long de 1 ligne à 2 lignes, trigone , canaliculé en dessus. Pédoncules longs d'environ 2 lignes , soyeux-ferrugi- neux. Sépales longs de 3 à 4 lignes, révolutés aux bords, fine- ment striés, tantôt égaux, tantôt le supérieur moins large et un peu plus court que les 2 inférieurs. Pétales de la série externe longs de 8 à 12 lignes, larges de 6 à ro lignes : ceux de la série suivante longs de 5 à 7 lignes ; ceux de la troisième série (sou- vent nulle ou abortive) longs au plus de 3 lignes. Étamines lon- gues à peine de 1 ligne, imbriquées en capitule du volume d’un (1} Ce nom est tout aussi impropre qu'amphibologique, et, en outre, il a été appliqué indistinctement tant à cette espèce qu'à la suivante. BOTANIQUE, PHAN, T, VIl. 34 00 CLASSE DES TRISÉPALES. . Pois. Baies longues de 2 à 3 pouces , pendantes (de même que le pédoncule fructifère) , jaunes, lisses, obliquement ovoïdes, ou suboblongues. Graines longues de 5 à 8 lignes, plus ou moins grosses, d’un brun de Chätaigne, tantôt elliptiques et plus ou moins comprimées, tantôt subglobuleuses, ou ellipsoïdes et sub- cylindriques , quelquefois un peu courbées. “ Gette espèce croit dans les provinces méridionales des Etats- Unis, jusqu’au Kentuckey ; elle ne se plaît que dans un sol frais ettres-fertile. Les Français de la Louisiane la nomment Æssimi- nier ; les Anglais l'appellent papaw. Elle résiste parfaitement aux hivers les plus rigoureux du nord de la France, où elle fleurit au moi de mai, mais sans jamais y produire de fruits. Ce fruit est mangeable et d’assez belle apparence; mais il ne mériterait point les soins de la culture. b) Pétales connivents presque jusqu'à leur sommet en forme de cone pyrumidal-trigone. ASIMINA CONOÏDE. — Æsimina conoidea Spach.— Æsimina triloba Willd. ex Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 53 (mala). — Asimina grandiflora Hortul. (non Dunal.) Feuilles cunéiformes-lancéolées , ou cunéiformes-oblongues, ou Janccolées-obovales , acuminées-cuspidées, finalement glabres ou presque glabres. Fleurs pédonculées. Sépales suborbiculaires , ou ovales-orbiculaires, ou ovales-elliptiques , subobtus , non-re- courbés au sommet, 1 à 3 fois plus courts que les pétales exté- rieurs. Pétales obtus, à peine recourbés an sommet : les 3 exté- rieurs elliptiques, ou elliptiques-oblongs, ou ovales-oblongs ; les 3 intérieurs ovales-lancéolés, ou oblongs-lancéolés, plus courts d’un tiers que les extérieurs. Petit arbre où buisson , tout à fait semblable à l'espèce précé- dente, tant par le port que le feuillage , mais très-caractérisé par la forme de la corolle. Pédoncules longs de 2 à G lignes, soyeux, accompagnés chacun à sa base de 2 bractées ovales ou elliptiques, obtuses, petites, subcoriaces, soyeuses en dessous. Sépales longsde 4 à Glignes, subrévolutés anx bords, réticules , soyeux en dessous, FAMILLE DES ANONACÉES. 251 tantôt égaux, tantôt le supérieur plus petit que les 2 inférieurs. Pétales légèrement soyeux en dessous, glabres ou très-légèrement pubérules en dessus : les extérieurs longs de 7 à 14 lignes, lar- ges de 3 à 7 lignes ; les intérieurs longs de 5 à 10 lignes. Cette espèce, qu’on a confondue tant avec la précédente, qu'avec l’Asimina grandiflora Dunal, (1) est sans doute origt- naire des États-Unis. Elle se cultive aussi comme arbrisseau d'ornement. Genre MONODORA. — Monodora Dunal. Sépales 3, soudés par la base. Pétales 6, soudés par la base ; les 35 extérieurs étalés, oblongs-lancéolés, crépus; les 3 intérieurs cordiformes, connivents. Étamines nombreuses ; anthères sessiles, recouvrant la base de l'ovaire. Ovaire solitaire, 1-loculaire, conique, multi-ovulé. Stigmate sessile. Baic lisse, subglobuleuse , polysperme. Graines nidulantes. L'espèce dont nous allons traiter constitue à elle seule le genre. Mononora Faux-Muscapier. — Monodora Mryristica Duval, Monogr. — Hook. in Bot. Mag. tab. 3059. — Anora Myristica Gærtn. Fruct, v. 2, tab. 195, fig. 1. Grand arbre tres-rameux , ayant le port des Ænona. Feuilles distiques, oblongues , ou obovales, quelquefois cordiformes à la base , très-entières, veineuses, luisantes en dessus, päles en des- sous, longues de 4 à 5 pouces, larges de 1 à 2 pouces. Pctiole * très-court. Pédoncules oppositifoliés , uniflores , pendants, longs de 4 à 7 pouces, ordinairement solitaires sur chaque ramule. Sépales ovales-lancéolés , ondules, réfléchis, longs d'environ 1 pouce. Pétales soudés par la base en tube court, réfléchi. Pétales extérieurs de moitié plus longs que les intérieurs, d’un jaune vif marbré de pourpre-brunâtre ; pétales intérieurs blancs en dessous , jaunes et tachés de pourpre en dessus. Baie corti- (1) Cette espèce n'existe paint dans les jardins des environs de Paris, J92 CLASSE DES TRISÉPALES. quée, glabre, du volume d’une de Graines grosses , très- nombreuses, ovales-oblongues , ferrugineuses. Ce végétal paraît être originaire de l’Afrique équatoriale. On n’en connait qu’un ou deux individus, introduits à la Jamaïque par les nègres. Il est remarquable par Ja beauté et par la singu- hère corformation de ses fleurs. Ses graines sont imprégnées d’une huile essentielle, dont la saveur ne diffère en rien de celle de la Noir-muscade des Moluques. Il est surprenant, dit M. Houker , que cette propriété n’ait pas engagé les créoles de la Jamaïque à multiplier un arbre, qui pourrait devenir pour eux la source d’une industrie fort productive. CENT TREIZIÈME FAMILLE. LES MYRISTICÉES. — MYRISTICEÆ. Myristüiceæ R. Brown, Prodr. p. 599. — Barti. Ord. Nat. p. 244. — Genera Lauris affinia Juss. — Aristolochieæ, sect. IT : Myristiceæ Reichenb. Consp. p. 86 ; id. Syst. Nat. p. 475. Le Muscadier où Myristica est considéré comme le type de ce petit groupe, qu’on ne devrait peut-être envisager que comme une tribu des Anonacées. On ne connaît qu’une vingtaine d'espèces de Myristicees, toutes indigènes de la zone équatoriale; ces végétaux ont des fleurs peu apparentes ; leur écorce et leur fruit contiennent en général un suc-propreàcre et caustique, de couleur rouge; le périsperme des graines de plu- sieurs espèces (notamment de la noix-muscade du com- merce) est rempli d’une huile grasse très-aromatique ; larille charnu qui enveloppe ces graines, offre le même principe aromatique, à un degré encore plus éminent; d’autres espèces, au contraire, sont insipides dans toutes leurs parties. CarACTÈRES DE LA FAMILLE (1). Arbres ou arbrisseaux. Rameaux cylindriques, épars. Sucs-propres souvent colorés. Feuilles éparses, coriaces, simples, indivisées, très- entières, pétiolées, non-ponctuées, souvent cotonneu- ses en dessous. Stipules nulles. Fleurs régulières, petites, unisexuelles, en général accompagnées chacune à sa base d’une bractéole cucul- ne — a s 1} Suivant les auteurs cités ci dessus, 534 CLASSE DES TRISÉPALES. ; à . liforme inflorescence en grappes, ou en glomérules, ou en panicules, axillaire, ou terminale, Calice inadhérent, coriace , trifide (par exception quadrifide), ou tridenté, souvent cotonneux à la surface externe (à pubescence étoilée) et glabre à la surface in- terne, non-persistant; estivation valvaire. Corolle nulle. Étamines (nulies dans les fleurs femelles) en nombre défini ternaire (3 à 12), insérées au calice. Filets libres, ou soudés en androphore columnaire, Anthères dis- tinctes ou connées, adnées, extrorses, dithèques : bour- ses déhiscentes chacune par une fente longitudinale. Pistil (nul dans les fleurs mâles) : Ovaire solitaire, inadhérent , uni-loculaire, uni-ovuié, non-stipité ; ovule renversé, attaché au fond de la loge. Style mul, ou terminal, court, indivisé. Stigmate terminal, légère- ment lobé, ou lacinié. Péricarpe : follicule charnu, subcoriace , finalement bivalve. Graine solitaire, recouverte d’un arille charnu di- versement lacinié; tégument extérieur osseux ; tégu- ment intérieur mince, plissé en lamelles enfoncées dans le périsperme ; périsperme gros, charnu , sébacé, irré- gulièrement rimeux (comme le périsperme des Anona- cées). Embryon axile, rectiligne, terminal (basilaire relativement au péricarpe), inclus : radicule infère, mammiforme; cotylédons plissés, foliacés; plumule perceptible. Cette famille ne se compose que des deux genres suivants (1) : = —— ——— —_—_——————————————————— —— (1) Le Hernandia, rapporté aux Myristicées par MM. Bartling et Reichenbach, paraît être plus voisin des Thhymélées et des Aristolochiées, ’ LEZ A FAMILLE DES MYRISTICÉES. 555 Myristica Linn. (Virola Aubl.) — Anema Loureir. (Horsfeldia Willd.) Genre MUSCADIER. — Myristica Linn. Fleurs dioïques. Calice trifide ou tridenté, coloré (en de- dans), subglobuleux, ou campanulé, urcéolé. Corolle nulle. — Fleurs mâles : Étamines 5 à 12, monadelphes; andro- phore columnaire ; anthères connées ou distinctes. — Fleurs femelles : Ovaire ovale ou ovale-oblong , uni-sulqué d’un côté. Style très-court, pyramidal. Stigmate bilobé. Folli- cule pyriforme, ou subglobuleux, ou ellipsoïde, charnu, coriace, monosperme, finalement bivalve. Graine grosse, arillée. Arbres ou arbrisseaux. Feuilles coriaces, très-entières. Fleurs petites : pédoncules 1-ou pluri-flores, solitaires, ou fasciculés, en général inclinés ou pendants , axillaires, ou axillaires et terminaux, ou latéraux; pédicelles fasciculés, ou en grappe, ou en panicule, uni-bractéolés au sommet. Ce genre renferme environ 15 espèces, dont voici les plus remarquables : Muscapier OFFIGINAL. — Myristica officinalis Lion. — Gærtn. Fruct. v. 1, tab. 41, fig. 1. — Hook. Exot. Flor. tab. 155 et 156. — Bot. Mag. tab. 2556, A, et 2757, B. — Tarp. in Dict. des Sciences Nat. et in Chaum. Flor. Médic. Ice. — Myristica moschata Thunb.—Woodv. Med. Bot. tab. 134. — Moyristica aromatica Lamk. Act. Acad. Par. 1788, p. 155, tab. 5,6, et 79. — Lamk. Il. tab. 832. — Roxb. Corom. tab. 267.— Nux Myristica Rumph. Amb. v. 2, p. 14, tab. 4. — Nux moschata Pluck. Phyt. tab. 219. — Lobel. Ic. 2, p. 140. — Blackw. Herb. tab. 153. Arbre atteignant la hauteur d’environ 30 pieds, et ayant le port de l’Oranger. Branches nombreuses , subverticillées , sub- horizontales , formant une tête arrondie, ample et très-touffue. Écorce assez lisse, d’un brun cendré, saturée d’un suc propre 536 CLASSE DES TRISÉPALES. rougeâtre, Feuilles longues de 2 ‘/, potces à 7 pouces, larges de 1 ‘/, pouce à 3 pouces, subdistiques, persistantes, coriaces, luisantes, très-clabres, penninervées , très-lisses et d’un bean vert en dessus , d’un vert blanchâtre en dessous, lancéolées , ou Jancéolées-oblongues , ou lancéolces-clliptiques , ou elliptiques- oblongues, subacuminées ; nervures simples ; pétiole long de 5 à . 8 lignes, plane et canaliculé en dessus. Pédoncules axillaires, solitaires , dressés : ceux des fleurs mâles 2-75-flores ; ceux des fleurs femelles longs de 2 à 3 lignes, 1-3-flores ; pédicelles très- grêles, inclinés ou pendants, épaissis au sommet , disposés en co- rymbe : ceux des fleurs mâles longs de 6 à 3 lignes; ceux des fleurs femelles longs de 2 à 3 lignes. Bractéoles ovales, bombées , caduques, petites. Fleurs de la forme et du volume de celles du Muguet : les femelles en général un peu plus courtes que les mâles. Calice un peu charnu, tridenté, d’un jaune pâle, couvert à l'extérieur d’un duvet roussâtre : dents dressées ou un peu re- courbées, ovales, pointues. Étamines au nombre de 9 on de 12; filets connés en androphore à peu près aussi long que le calice; anthères linéaires, cohérentes. Pistil plus court que le calice. Follicule du volume d’une noix ou d’une poire, pyriforme, ou subglobuleux, pendant, charnu, d’un vert soit jaunâtre, soit blanchâtre à la maturité; chair épaisse (de 5 à 6 lignes }, blanche, filandreuse. Graine subglobuleuse ou ellipsoïide, du volume de la loge ; arille mince, comme réticulaire, très-aroma- tique, de couleur écarlate, finalement (étant sec) subeartila- gineux et jaunâtre; tégument extérieur osseux , fragile, mince (d’une demi-ligne d’épaisseur ), brun ou noirâtre à l'extérieur, grisätre en dedans ; tégument intérieur roussâtre vers lebout in- férieur, blanchâtre et ponctué de rouge vers le sommet. Péri- sperme ferme, charnu, blanchâtre, très-aromatique, parsemé dans toute sa substance de veines irrégulièrement rameuses et remplies d’une huile grasse jaunâtre de la consistance du beurre. Cette espèce, qu’on désigne vulgairement sous le nom de Hus- cadier sans autre épithète , est indigène des Moluques ; ce sont ses graines , dépouillces de leur arille et de leur tégument os- seux, puis séchées à la fumée et macérées pendant quelque temps FAMILLE DES MYRISTICÉES. 537 ‘dans une forte lessive de chaux, qui constituent les noix de muscade du commerce ; le macis ou la fleur de muscade n’est autre chose que l’enveloppe charnue (ou arille) de cette même graine. Par la distillation, on extr ait de l’amande de la muscade une huile essentielle caustique, et, Par L expression , une huile grasse de la consistance du suif ; ces substances , qui s’emploient en thérapeutique, sont connues sous le nom d'huile de mus- cade. Le bois du Muscadier est blanc, poreux, filandreux, d’une extrême légèreté, et dépourvu d’arome. En imcisant l'écorce, 1l en sort un suc visqueux assez abondant , d’un jaune päle , d’une saveur aromatique mais très-âcre. L’odeur des feuilles est ana- logue à celle de la noix de muscade, mais beaucoup plus faible. L’arbre est orné de fleurs et de fruits durant toute l’année ; ceux-ci ne sont mûrs qu’au bout de o mois , à partir de la flo- raison. Ce fruit, à l’époque de la maturité, ressemble à une Goyave blanche , ou à une pêche -brugnon de grosseur moyenne ; sa chair, d’une saveur extrêmement âcre , n’est point comestible l’état cru ; mais on l’emploie à faire des confitures. L'arbre commence à fructifier à l’âge de 7 ou 8 ans. La culture du Muscadier , comme l’on sait, fut dans l’origine monopolisée à Amboyne, par la compagnie hollandaise; mais depuis la fin du siècle dernier , ce végétal se cultive aux iles de France et de Bourbon, ainsi que dans l’Inde et dans plusieurs établissements coloniaux de l’Amérique équatoriale. Muscanier Porte-suir. — Myristica sebifera Lamk. Act. Acad. Par. — Virola sebifera Aubl. Guian. tab. 345. Arbre à tronc haut de 40 à 60 pieds, sur 2 pieds et plus de diamètre. Écorce épaisse, roussâtre, gercée, ridée. Bois blan- châtre , peu compacte. Branches nombreuses, tortueuses , ra- meuses , vagues. Feuilles atteignant jusqu’à 8 pouces de long, sur 3 :/, pouces de large, oblongues , pointues , échancrées à la base, vertes en dessus , cotonneuses-ferrugineuses en dessous. Panicules axillaires et terminales, racémiformes, amples. Fleurs peuites , sessiles , fasciculées. Calice cyathiforme , tridenté. Éta- 538 CLASSE DES PRISÉPALES. CS | | ‘ mines au nombre de G : anthères distinctes. Ovaire globuleux. Stigmate charnu , obtus. Follicule gläbre ou cotonneux, subglo- buleux , acuminé, coriace, verdâtre, caréné du côté de la suture, finalement bivalve. Graine couverte d’un arille réticulaire de cou- leur rouge ; tégument extérieur testacé, noirâtre ; tégument in- térieur grisâtre; périsperme très-huileux , marbré de veines roussâtres. Cette espèce habite la Guiane ; les indigènes le nomment wi- rola. Lorsqu’on entaille son écorce, il en sort un suc rouge plus ou moins abondant et très-âcre; ce suc s'emploie à Cayenne pour guérir les aphthes , et pour apaiser les douleurs causées par les dents cariées. On retire de l’amande de ses graines une sorte de suif dont ‘on fait des chandelles. FIN DU TOME SEPTIÈME DES PHANÉROGAMES. A LR RS pie A a.) Ÿ tm 4 2 x