LIBRARY OF I885-I056 HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, Composée d'après Réaumtjr , Geoffroy, Degeer, Roesel, LiNNÉE, Fabricius , et les meilleurs ouvrages qui ont paru sur cette partie j Rédigée suivant la méthode d'OLiviER ; Avec des notes , plusieurs observations nouvelles , et des figures dessinées d'après nature. Par F. M. G. T. DE TIGNY, Membre de la Société d^Histoire naturelle de Pans. TOME V ï I. DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET. A PARIS, Chez Deterville , rue du Battoir, n^ 16. AN X. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. C X V^ GENRE. s C A R I T E. Caractères génériques. Antennes filiformes, premier article long , gros et presque cy- lindrique , les autres plus courts et égaux entr'eux. — Six antennules filiformes ; les antérieures courtes, composées fie deux articles alongés ; les moyennes plus lon- gues , composées de quatre , dont le pre- mier très-court , et le second très- long ; les postérieures de deux égaux. — Mâ- choires grandes et dentées. — Appendice à la base des cuisses postérieures, — Pattes antérieures épineuses , presque palmées. JVl «Fabrictus a le premier fait iiii genre de ces insectes, que Linnëe a pla- ces parmi les ténébrions. Degëer en a Infectes. VII. i 2 IITSTOTRE XATUTIELLE fait un genre sous le nom à^attélabe. X.es scarites ne peuvent point apparte- nir aux tencbrions , dont ils diffèrent par les antennes , la forme du corps , et par le nombre darticles des tarses des pattes postérieures ; les ténébrions n'ont que quatre articles aux tarses posté- rieurs , et les scarites en ont cinq à tous les tarses ; ceux-ci ont d'ailleurs des mâchoires très-grandes et très-fortes ', une appendice à la base des cuisses pos- térieures , et leur manière de vivre les rapprochent davantage des carabes et desmanticores, dont ils diffèrent parla forme de la tcte, et par quelques parties de la bouche. Les antennes des scaiites sont pres- que aussi longues que le corselet ; le premier article est très-long, les autres égaux-, elles sont insérées à la f)artie latérale de la tête, un peu au-devant des yeux. La te le est grande ,.presque aussi large que le corseletj sa partie antérieure est DES SCARITES. 5 1111 peu déprimée, quelquefois sillonnée ; les 3'eux sont petits , arrondis, peu saillans. Le corselet est rebordé ;, un peu dé- primé , sillonné sur le milieu, ordinai- rement plus large que les élytres , do^fit il est séparé par un étranglement ; l'é- cusson est petit , peu distinct, et man- que dans quelques espèces. Les élytres sont rebordées , lisses ou striées, de la longueur de l'abdomen: elles sont réunies dans quelques espè- ces. On trouve parmi les scarites comme parmi les carabes , quelques espèces qui n'ont point d'ailes. Les pattes sont de longueur moyenne, les cuisses sont assez grosses; les jambes sont un peu comprimées , épineuses à l'extrémité , garnies de poils roides dans toute leur longueur ; les antérieures sont quelquefois palmées; les tarses sont composés de cinq articles presqu'égaux, le dernier est terminé par deux cro- chets assez longs. 4 HISTOIRE NATURELLE La bouche est compose'e d'une lèvre supérieure , de deux mandibules, gran- des, arquées, cornées, dentées à leur base ; de deux mâchoires droites, avan- cées , fortement ciliées à leur partie in- terne j d'une lèvre inférieure , et de six antennules filiformes, inégales. Le corps est alongé , presque d'égale largeur , peu convexe. Les scarites courent très- vite , et ne volent point, quoique quelques espè- ces soient pourvues d'ailes : on les trou- ve dans les endroits sablonneux ; ils s'enfoncent dans des trous qu'ils creu- sent en terre avec leurs pattes antérieu- res , qui sont très-fortes. La seule ins- pection de la bouche des scarites sufîit pour faire juger qu'ils sont carnassiers , et ils le sont en effet. Leur larve n'est point connue. Les scarites forment un genre com- posé d'une vingtaine d'espèces : on en trouve dix ou douze en Europe , dont quatre ou cinq aux environs de Paris. DES SCARITES. 5 Le Scarite géant , Scarites glgas» Il a près de quinze lignes de long ; les antennes sont filiformes, de la lon- gueur du corselet : il est entièrement d'un noir luisant tant en dessus qu'en dessous ; la tête est grande , déprimée à sa partie antérieure ; les mandibules sont très-grandes , avancées ; le corse- let est lisse , rebordé , marqué d'un sil- lon longitiidinal sur le milieu , beau- coup plus étroit que les élytrcs à sa partie postérieure ; les élytres sont lis- ses : vues à la loupe , on y apperçoit sept stries légèrement marquées , for- mées par de petits points enfoncés : elles sont larges vers le milieu , arrondies à l'extrémité, étroites à la base j les jam- bes antérieures sont palmées ; les au- tres sont ciliées à leur partie interne. On le trouve en Afrique et au midi de la France. Insectes. Vlï. 3 G HISTOIRE NATURELLE Le Scarile Céphalote, Scarites CephaLotes, Il a près de neuf lignes de long : tout le corps est noir luisant -, les antennes sont filiformes , moins longues que le corselet ; la tête est grande , déprimée, avec deux lignes longitudinales, cour- tes à sa partie antérieure ; le corselet est presque en cœur, convexe, mar- qué d'un sillon longitudinal à sa partie supérieure -, les élytres sont lisses; vues à la loupe , on y découvre quelques stries formées par des points peu enfon- cés ; les jambes antérieures sont armées de deux épines à leur partie interne. On le trouve dans pres-que toute l'Eu- rope -, il est rare aux environs de Paris. Le Scarite souterrain , Scarites suhterraneus. Il est presque de la 1 ongueur du pré- cédent : tout le corps «;st d'un noir lui- DES S C A R I T E S. 7 «ant ; la te te est un peu déprimée à sa partie antérieure, on elle a des impres- sions longitudinales -, les yeux sont gris; les mandibules sont presqu'aussi lon- gues que la tête ; le corselet est près- qu'en cœur , rebordé , marque d'un sillon longitudinal sur le milieu ; les ëlytres sont fortement striées-, les cuis- ses antérieures sont plus grosses que les autres , et les jambes sont dentées et armées d'épines. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , à la Caroline. Le Scarite arénaire , Scariles arenariiis, H a près de trois lignes de long : les antennes sont ferrugineuses, presque moniliformes , à peine de la longueur du corselet; la tête est d'nn noir rou- geâtre , avec les anteiinules ferrugi- neuses ; le corselet est lisse, d'un noir rougeâtre luisant, marqué d'un sillon s HISTOIRE NATURELLi: longitudinal sur le milieu ; les élytro^ sont striées , brunes ou rougeâtres ; les pattes sont ferrugineuses ; les jambes ante'rieures sont palmées. On le trouve aux environs de Paris , dans les endroits sablonneux , en An- gleterre et en Suède. Le S cari te thoraciqne , Scatites tlioracicus. Il a une ligne et demie de Ion? : tout g- le corps est d'un noir bronzé très-lui- sant ; les antennes sont ferrugineuses ; le corselet est convexe , arrondi , sillon- né sur le milieu ; les élytres sont striées ; les pattes sont d'un brun ferrugineux ; les jambes antérieures sont armées d'é- pines très-longues recourbées. On le trouve , au printemps , aux environs de Paris, dans les terrcins liu- mides et sablonneux. DES MANTICORES. 9 C X V r GENRE. MANTICORE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque sétacées , de la longueur du cor- selet. — Six antennules filiformes , iné- gales ; les antérieures composées de deux articles égaux ; les intermédiaires , lon- gues , composées de quatre articles , le premier petit, le second très-long, le dernier tronqué ; les postérieures lon- gues , de trois articles , le premier court , le second très-long , le dernier tronqué. Mandibules grandes et dentées. — Ap- pendice à la base des cuisses postérieu- res. — Pattes antérieures épineuses, pres- que palmées. N' A Y AN T jamais vu le seul insecte qui compose ce genre, parce qu'il est extrêmement rare dans les collections de Paris , nous donnerons les caractères qui le distinguent d'après le cit. Olivier^ Le manticore a les antennes filifor- mes , guère plus longues que le corse- lO HISTOIRE NATURELLE let, composées de onze articles , dont le i^remier est un peu renflé \ les autres fiont presqu'égaux , cylindriques , légè- rement amincis à leur base -, elles sont insérées à la partie latérale de la tête , un peu au-devant des yeux. La bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules, de deux mâchoires, d'iuie lèvre inférieure et de six antennules. La lèvre supérieure est grande , cor- née, dentelée à sa partie antérieure ; les mandibules sont grandes, cornées , arquées, pointues, munies de plusieurs dents inégales, depuis la base jusqu'au milieu ; les mâchoires sont cornées , (iroites , fortement ciliées à leur partie interne , terminées par une pièce cor- née , pointue , mobile , penchée , de la longueur des mâchoires ; la lèvre infé- rieure est grande, courte, trifide à l'ex- trémité , les divisions latérales sont grandes, un peu dilatées , arrondies; la division interne estjiointiic et courbée. DES MANTICORES. Il Les aiitemiiiles aniéi jeiires sont iniii- ces , guère plus longues que les mâ- choires , au dos desquelles elles sont insérées ; les intermédiaires sont fili- formes, de quatre articles, et insérées à la base des antennules antérieures ; les postérieures sont filiformes de trois ar- ticles ; elles sont insérées à l'extrémité' antérieure de la lèvre inférieure. La tête est grosse , inégale ; les jeiiK. sont arrondis , saillans , et placés sous nn rebord corné , formant une espèce d'orbite. Le corselet est un peu j^lus petit que la tête -, il a un enfoncement trans- versal à sa partie antérieure et une cannelure au milieu -, les bords latciaLix sont tranclians , et le bord postérieur est sinué. Les élytres sontlarges,planes, avec un bord tranchant de chaque côté ; elles se replient en dessous , et embrassent une grande partie de l'abdomen, comme dans les pimelies. On ne trouve^ point 12 HISTOIRE NATURELLE d'ailes au-dessous de ces élytres , quoi- que ces dernières ne soient pas réunies. Les pattes sont assez longues , les jambes sont terminées par deux petites e'pines mobiles ; et les tarses sont fili- formes , composés de cinq articles, dont le premier est le plus long , et le qua- trième le plus court ; le dernier est un peu renflé à son extrémité , et terminé par deux ongles crochus. Le manticore a la dé m arche vive des carabes -, il court snr les sables de la partie la plus méridionale de l'Afrique , et se cache souvent sous les pierres ; il se nourrit d'antres insectes ; sa larvo n'est pas connue. Le Manticore maxillaire , Mcin- ticora maxiilosa. Il a environ un pouce et demi de long : le corps est noir , avec les élytres et les jambes quelquefois d'un brun noi ràtre 3 la tête est grande , inégale j le DES MANTICORES. l3 corselet est lisse , postérieurement éle- vé , cannelé , échancré , avec les bords tranclians ; les ély très sont planes , pres- que lisses au milieu^ avec la partie pos- térieure et les bords latéraux chagrinés ; les cotés sont saillans et légèrement dentelés. Il se trouve au Cap de Bonne-Espé- rance. Degéer a placé cet insecte parmi les carabes j Tliunberg , avec les ciciu- dèles. l4 HISTOIRE NATURELLE CXVir GENRE. ELOPHORE. Caractères génériques. Antennes courtes , en masse ; articles arrondis , les trois der- niers beaucoup plusgros , en masse ovale, perfoliée , presque solide. — Quatre an- tennules inégales , presque en masse , le dernier article ovale et rcnllé ; les anté- rieures nn peu jilus longues, composées de quatre articles , dont le second long et cylindrique ; les postérieures de trois , dont le premier très-court. — Tarses fili- formes , premier article très-court, le second assez long. Lin NÉE a placé les insRofes qui composent ce genre avec les boucliers. Le cit. Geoffroy les a range's parmi les dermestes , et Degéer avec les hydro- philes : mais ils diffèrent des boucliers par leurs antennes , dont la niasse est perfoliée ; des dermestes et des hj'dro- philes par quelques parties de la hou- DES ELOFHORES. l5 clie et par les tarses ; ceux des hydro- philes sont ciliés. Les antennes des élophores ne sont ^uère plus longues qiie le corselet, et insérées au dessous des yeux. La tête est large, avancée, un peii ^enfoncée sous le corselet-, les yeux sont (arrondis , saillans ; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure , cornée ;, de deux mandibules cornées , arquées , pointues ; de deux mâchoires cornées à leur base , membraneuses à leur extré- mité -, d'une lèvre inférieure et de qua- tre antennules. Le corselet est plus large que long , arrondi sur les côtés et bordé ; il est marqué supérieurement, dans la plu- part , d'espèces de sillons longitudi- naux assez profonds j l'écusson est petit, ^^triangulaire. Les ely très sont dures , striées , de la longueur de l'abdomen ; elles re- couvrent deux ailes membraneuses repliées. l6 HISTOIRE NATURELLE Les )^)attes sont de longueur moyen- ne , les tarses filiformes -, le premier et le dernier article plus longs que les au- tres ; le dernier est terminé par deux crochets aigus. Le corps est de forme alongée. Les élophores sont de petits insectes qui vivent dans l'eau ; on les trouve dès le commencement du printemps , nageant à la surface , ou se tenant sur les plantes aquatiques. On a observé que lorsqu'ils nagent, ils tiennent leurs antennes cachées sous leur tête , et alongent leurs antennules qu'ils agitent continuellement; et lorsqu'ils marchent sur terre , ils portent leurs antennes en avant , comme les autres insectes ; ils volent à des distances assez grandes pour se rendre d'une mare à une autre. Selon Schrank , ils se nourrissent d'au- tres insectes ; leur larve n'est point connue, aucun auteur n'en a parlé ; mais on peut présumer qu'elle est aqua- tique f puisque l'on trouve ordinaire- DES ELOPHORES. I7 ment l'insecte parfait dtans l'eau, et qne la petitesse de cette larve l'aura fait échapper aux observations des natu- ralistes. Les élophores forment un genre peu nombreux ; il n'est composé que de dix espèces ; on en trouve quatre ou cinq aux environs de Paris. Nous en décri- rons quelques-unes. L'Eloplioi'e aquatique, Elopliorus aquaticus. Il a environ trois lignes de long : les antennes et les antennules sont fauves ; la tête est d'un gris noirâtre ; le corse- let est d'un gris noirâtre bronzé , cha- griné et marqué de cinq stries longitu- dinales assez profondes -, les élytres sont d'un gris jaunâtre, avec plusieurs raji- gées de points enfoncés qui forment dcvS stries assez profondes ; les pattes sont fauves. On le trouve dans toute l'Europe , Insectes. VII^ 3 HISTOIRE NATURELLE es eaux stagnantes: i m an aux environs de Paris. dans les eaux stagnantes: il est coni-^ L'Elophore flavipède , Elopliorus flavlpes. n n'a guère qu'une ligne de long : les antennes sont fauves ; la tête est noire, le corselet est noir, marqué de cinq lignes longitudinales enfoncées -, les élytres sont d'un gris jaunâtre ; elles ont des stries élevées entre lesquelles "on voit des points enfoncés ; le dessous du corps est noirâtre ; les pattes sont fauves. On le trouve en Suède et aux envi- rons de Paris , dans les eaux. L'Elophore nain , Elopliorus ininutus. Il est un peu plus grand que le pré- cédent : les antennes sont fauves ; la ^tète est noirâtre j le corselet est d'ua DES ELOP n.ORli>S. 19 gris noirâtre, avec un reflet cuivreux, bronzé , chagriné et marqué de cinq lignes longitudinales enfoncées ; les élytres sont grisâtres , avec quelques lâches obscures 5 elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le des- sous du corps est noirâtre ; les pattes sont fauves. Il habite la France et l'Angleterre ; on le trouve aux environs de Paris _, dans les eaux stagnantes. 20 HISTOIRE NATURELLE C X V I I I^ GENRE. HYDROPHILE. Caractères génériques. Antennes en masse, plus courtes que les antennules ; premier article gros et assez long, les autres courts et globuleux, les quatre dernierstrès-gros, en masse perfoliée. — Quatre antennules inégales , filiformes 5 les antérieures lon- gues , composées de quatre articles cylin- driques , dont le premier très-court, les deux suivans longs, un peu amincis à leur base , le dernier oblong et obtus ; les postérieures composées de trois articles , dont le premier très-court , le second alongé , le dernier oblong et obtus. — Tarses des quatre pattes postérieures lar- ges et ciliés. li E cit. Geoffroy a séparé les insec- tes qui composent ce genre des dytiques avec lesquels Linnée les avoit placés ; et il leur a donné le nom d'hydrophile , qui signifie aimant l'eau ; les h3'^dro- pliiles ont beaucoup de rapport avecle'S dytiques par la manière de vivre , mais DES HYDROPHILES. 2i ils en diffèrent assez par la forme du corps pour faire nn genre. On dis- tingue facilement les dytiques des hy- drophiles par leurs antennes, qui sont longues et filiformes, parleur corps un peu applati , et par l'appendice qu'ils ont à la base des cuisses postérieures. Les antennes des hydrophiles sont à peine de la longueur de la moitié du corselet ; les quatre articles qui forment la masse sont irréguliers , le dernier est renflé et terminé en pointe mousse : elles sont insérées à la partie latérale de la tête , au-dessous des yeux. La tête est grosse, arrondie, un peu inclinée ; les yeux sont arrondis , sail- lans -, la bouche est composée d'une lè- vre supérieure , large et courte, de deux mandibules cornées , arquées , courtes , aiguës , bifides à leur extrémité , den- tées à leur partie interne ; de deux mâ- choires alongées, cornées , bifides à leur extrémité , et fortement ciliées ; d'une lèvre inférieure et de quatre anteunulc^ 'Jl HISTOIRE NATURELLE iiliformes , dont les antérieures sont plus longues que les antennes. Le corselet est convexe, sans rebords, échancré antérieurement , presque aussi large que les élytres auxquelles il est joint. L'ecusson est grand, triangulaire; les élytres sont convexes, sans rebords, de la longueur de l'abdomen : elles recou- vrent deux ailes membraneuses, re- pliées. Lespattes sont de longueur moyenne-, les cuisses sont applaties -, les jambes sont terminées par deux épines longues et droites -, les tarses des quatre pattes postérieures sont filiformes, larges, ap- platis et ciliés intérieurement ; le pre- mier article est très-court , le second est très- long, les trois s ni vans sont égaux , le dernier est terminé par deux crochets doubles ; les tarses antérieurs sont plus courts que les autres, les qua- tre premiers articles sont très-courts, le dernier est presque aussi long que les DES HYDROPHILES. o.-i quatre aulres ensemble : il est aussi ter- miné par deux crochets doubles; lesmâ- les de quelques espèces ont le quatrième article très-dilaté , concave et cilié. Leur corps est de forme ovale , con- vexe en dessus , et applati en dessous : tout le long du dessous de la poitrine , ces insectes ont une longue partie dure et ëcailleuse , placée entre les pattes , entièrement unie au corps dans tout© sa longueur;, et qui se termijie en })ointo très-aignë , au-delà des pattes posté- rieures. Cette pointe est immobile, et son usage est inconnn. Les petites es- pèces ne sont point pourvues de cette partie : les dytiques en ont une sembla- ble an-dessous du corps , mais elle est moins saillante , fourcliue au bout , et se termine en deux pointes écartées l'une de l'autre. Les hydrophiles sont des insectes amphibies : ils vivent dans l'eau ^ qui est leur principal élément , mar- chent sur terre , et volent dans l'air au 24 HISTOIRE NATURELLE moyen des ailes dont ils sont pourvus. Quelques auteurs leur ont donné, ainsi qu'aux dytiques , le nom de scarabés d'eau ou scarabés aquatiques. Quoique ces insectes puissent vivre très-long- temps sous l'eau, ils ont cependant be- soin de respirer l'air de temps en temps : ils se portent à la surface. Pour y par- venir , ils n'ont qu'à tenir leurs pattes en repos et se laisser flotter -, plus légers que l'eau , ils surnagent d'abord : le derrière se trouve alors appliqué à la «urface de l'eau , et même un peu au- dessus. Ils haussent ensuite un peu les élytres , ou baissent le dessous du ven- tre , de sorte qu'il se forme un vide en- tre les élytres et le derrière qui se trouve à sec. L'air extérieur pénètre alors aisément entre les élytres et le ventre , sans que l'eau puisse s'y intro- duire , et est porté aux stigmates placés au-dessous des élytres , le long des deux côtés de l'abdomen. Quand l'insecte veut retourner au fond de Teau , il rapprocha DES HYDROPHILES. 25 promptement l'abdomen des ëlytres, et par ce mouvement , il bouche le vide qui se trouvoit entr'eux , de sorte que l'eau ne peut jamais y pénétrer. Selon Degéer, les hydrophiles ^ de même que les dytiques , sont carnas- siers et très-voraces (i), ils ne vivent que d'autres insectes aquatiques et ter- restres qu'ils peuvent attraper, et aux- quels ils font continuellement la chasse ; (i) J'ai la preuve que l'hydrophile , à l'é- tat parfait , n'est point carnassier. J'ai gar- dé pendant plus de six mois un mâle et une femelle de lliydrophile brun, qui est la plus grande espèce connue , renfermés dans un bocal ; je les ai nourris avec des feuilles de chêne aussi long-temps que j'ai pu en trou- ver ; je leur en ai même donné de sèches , et ils les mangeoient très-bien. Pendant l'hiver, ayant cessé de leur en fournir , ils sont morts de faim l'un après l'autre , et le besoin de manger ne les a pas même forcés à s'entre-dévorer; comme il est arrivé à deux grands dytiques mâle et femelle que j'ai «gaiement gardés fort long-temps, et que 'jG histoire naturelle iJs s'en saisissent avec leurs pattes an- térieures , et n'épargnent aucun in- secte qui se trouve clans les eaux. On trouve les hydrophiles clans tou- tes les eaux douces , dans les rivières , dans les lacs , mais sur-tout dans les marais et les étangs. Ils nagent assez vite , mais avec moins de célérité que les d5^tiques. C'est ordinairement à l'ap- proche de la nuit qu'ils sortent de l'eau j'ai nourris d'inseclesaquatiqucs. Si-tôt que "j'ai cessé de leur en donner, la femelle s'est jetée sur le mnle , lui a arraché la tête , a mangé toutes les parties molles qu'elle con- tenoit , ainsi quo celles du corps, sans tou- cher aux parties solides ; ce qui a été l'af- faire de deux ou trois jours , et ensuite elle est morte faute de nourriture. Il paroît que ces insectes , à-peu-près d'égale force, vi- vent en bonne intelligence tant qu'ils trou- vent de quoi satisfaire leur appétit ; mais dès que le besoin se fait sentir , ils se font une guerre cruelle , et le plus foible de- vient la proie du plus fort ou du plus heu- reux. DES HYDROPHILES. 27 pour voler d'un marais ou d un étang à vin autre. On trouve ces insectes et plusieurs autres àmpliibies comme eux, dans les moindres assemblages d'eau , même dans ceux qui sont formés dans lés inégalités du terrein. En volant, ils font un bourdonnement semblable à celui que font entendre les scarabés. Lyonnet cite un fait qui paroît confir- mé parDégéer. C'est que les hydrophi- les font une espèce de nid ou de coque de soie , dans laquelle ils pondent et renferment leurs œufs. Degéer dit avoir trouvé de pareils nidsflottans sur l'eau et remplis d'oeufs , d'où sortirent en- suite de petites larves qu'il ne put mé- connoître pour des larves d'hydrophiles ou de dytiques. Mais il n'a pu saisir le moment oii ces insectes travailloient à faire des coques. Lyonnet, qui les a vu travailler , dit que c'est avec le derrière qu'ils filent cette coque , et qu'ils y ajoutent une espèce de corne brune un peu recourbée et solide j l'usage de cette 28 HISTOIRE ]SATURELLE corne lui paroît être de retenir la coque lorsque quelques coups de vent ou quel- qu*autre accident pourroient la ren- verser. Les larves des hydrophiles et des dy- tiques sont à- peu-près de même forme : elles sont hexapodes, vivent dans l'eau^ et sont très-voraces ; elles attaquent tous les insectes qu'elles rencontrent , pour les dévorer \ elles ont le corps alongë et conique ; leur tête est grande , écailleuse, garnie de deux fortes dents ou serres avec lesquelles elles saisissent leur proie; elles ont six pattes longues, ecailleuses et déliées , garnies de frange de poils , et c'est par le mouvement des pattes qu'elles nagent; elles respirent l'air par le derrière , en se suspendant par le bout du corps à la surface de l'eau, au moyen de deux petites parties en filets , hérissées de poils , qui restent alors à sec au-dessus de l'eau , et qui soutiennent tout le coi-ps dans cette attitude. C'est au derrière que se trouve Ï)ES HYDROPHILES. Î29 l'ouverture qui donne passage à l'air, ï^yonnet j qui a observé la iarve delà plus grande espèce d'hydrophile qui se trouve en Europe , démontre d'abord qu'elle n'a point les pattes placées du côte du dos , comme Frisch l'a cru. Cette larve n'a pas la tête inclinée vers le ventre , comme presque tous les in^ sectes ; mais elle l'a un peu penchée en arrière , pour pouvoir , selon Lyonnet, d'autant mieux se saisir des escargots ou petits limaçons qui se trouvent parmi la lentille qui nage à la surface de l'eau, et pour pouvoir en casser la coquille. C'est à leur dos, dit cet auteur, qu'elles ont alors recours ; il leur sert de point d'appui pour casser la coquille , et de table pour manger l'escargot qui y est renfermé. Quand elles l'ont saisi avec leurs dents , elles se plient en arrière , élèvent un peu le dos , et y appuient leur limaçon. Dans cette attitude , leur té te naturellement un peu penchée à la renverse , porte plus à-plomb sur le 11- Insectes. VII. 4 3o HISTOIRE NATURELLE maçon, et leur procure par-là un moyen plus aisé d'en casser la coquille , et d'a- valer l'animal , que si elles avoient la tête inclinée vers le ventre. Ces larves ne subissent point leur jnétamorpliose dans l'eau : elles en sor- tent pour s'enfoncer dans la terre , où elles se font nne loge ovale ou spliéri- quC; dans laquelle elles se changent en iiymphe ; ce que Friscli , Lyonnet et Roesol ont observé. Ainsi ces insectes sont purement aquatiques sousl'état de larve : ils deviennent terrestres sous la forme de n5'^mphes , et dans leur état parfait ils sont amphibies , ou vivent également dans l'eau et sur la teiTe. On trouve des hydrophiles de toutes sortes de grandeur : il y en a qui ont plus d'un pouce et demi de longueur , et d'autres qui n'ont pas plus d'une ligne. Ces insectes forment un genre com- posé de plus de vingt espèces : on les trouve presque toutes en Europe. Nous allons passer à leur description. Paç. Jj r To/n . fir. Baraâand, 1. Hyl.l)r-aTi 2 3 . Dyt . Marginal F DES HYDROPHILES. 3l L'Hydrophile brun , Hydrophilus piceus. Il a environ un pouce et demi de long : il est d'un noir olivâtre luisant en des- sus, brun en dessous; les antennes sont ferrugineuses, un peu plus longues que la tête ; le corselet est presque de la largeur des ëlytres : il a une petite im- pression de cliaque côté \ les élytres ont chacune trois stries à peine marquées , formées par de petits points enfoncés ; le sternum est élevé , prolongé et ter- miné en pointe aiguë; le mâle a le cjua- trième article des tarses antérieurs grand , dilaté : il est simple dans la fe- melle. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope , dans les eaux douces : il est com- mun aux environs de Paris. Dans l'accouplement , le mâle se sert des espèces de palettes qu'il a aux tarses des pattes antérieures , pour se tenir fixé sur le corps de la femelle. Ô2 HISTOIRE NATURFXT.E L'Hydrophile caraboïde^ Hydro^ philus caraboides» Il a environ neuf lignes de long : tout le corps est noir luisant ; les antennes sontrougeâtres ; les ëlytres ont des stries à peine marquées, formées par des pe- tits points enfoncés; le sternum est éle- vé , mais n'est point terminé en pointe comme dans l'espèce précédente. -Ou le trouve dans toute l'Enrope : il est commun aux environs de Paris. L'Hydrophile scarabéoïde , Hy- drophilus scarahœoides. Il a environ quatre lignes de long . tout le corps est noir luisant *, les an- tennes sont ferrugineuses ; les élytres sont striées ; les jambes et les tarses sont rougeâtres. Il habite l'Europe : il est commun, aux environs de Paris, DES HYDROPHILES. 35 UHjdroiphi[e\ayiàe,Hydrophilus luridus. Il est un peu plus petit que le préce'- dent , d'une couleur grise obscure : les antennes sont jaunâtres ; les yeux sont noirs ; la tête a une tache noirâtre à sa partie supérieure ; le corselet est poin- tillé "jil a inie tache noire sur le milieu; les élytres ont des stries pointillées -, le dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves, avec la base des cuisses noires. On le trouve en Europe , dans les eaux douces : il est très-commun aux environs de Paris. L'Hydrophile Mélanocéphale , Hydropliilus IMelanocepJi alus. Il est de la grandeur du précédent , d'une couleur testacée, pâle en dessous; la tête est noire , avec les côtés un peu î?.unâtres ; le corselet et les élytres sont 34 HISTOIRE NATURELLE lisses , le dessous du corps est noir. On le trouve aux environs de Paris , dans les eaux stagnantes. L'Hydrophile marginé , Hydro^ pliilus inarginellus* Il est plus petit que le précédent^ d'un brun presque noir , luisant \ la tête est noire ; le corselet et les élytres ont une bordure roussâtre. On le trouve aux enviions de Paris,, dans les eaux. L'Hydrophile Bîponctué, Hydro^ philus hipunctatus^ H n^a guère qu'une ligne et demie dé long: les antennes sont d'un jaune pâle^ la tête est noire, avec un point jaune tle chaque côté j le corselet est noir , bordé de jaunâtre; les élytres sont bru- nes, avec la bordure extérieure jaunâ- tre, elles ontplttsieurs rangées de points DES HYDROPHILES. 5S noirs enfonces j le dessous du corps est- noir j les pattes sont d'un jaune testacé.- L'Hydrophile nain , Hydrophllus miiiutus, n ressemble au préce'dent pour la forme et la grandeur : la tête est noire y le corselet estnoir ^ avec les bords pâles ; les ëiytres sont lisses , d'un gris brun , plus ou moins obscur ; le dessous du corps est noir ; les^ pattes sont fauves^ avec les cuisses noires. On le trouve aux environs de Paris. Lf 'Hy d r 0 p 11 i î e o r]:> i c u 1 ai r e, HydrO'^ pliilus orhicularis , îl est très-petit : tout le dessus du corps est bronzé, un peu pubescent j les éiytres ont des strier formées par des points enfonces ; le dessous du corps et les pattes sont rougeâtres. On le trouve aux eiivironsdsPasris : il est assez rareu. -^6 HISTOIRE NATrRRT.LE C X I X^ GENRE. DYTIQUE. Caractères génériques. Antennes filifor- mes , presque sétacées , de la longueur du corselet; articles presque égaux, coni- ques , le premier assez long, le second très-court, les derniers amincis. — Six antenuules inégales, filiformes ;les anté- rieures très-courtes, composées de deux articles égaux ; les moyennes longues et . composées de quatre ; les postérieures de trois. — Tarses postérieurs larges, appla- tis et ciliéàv Les dytiques ont bcaiicoup de rap- ports avec les lij'drophiles par leur ma- nière de ^^vre et par leurs métamor- phoses. Comme les hydrophiles , ils vi- vent dans l'eau , se nourrissent d'in- sectes vivans , et sortent de l'eau le soir jîour voler dans la campagne. Mais les antennes filiformes des dytiques , et luppendice qu'ils ont à la base des cuisses DES 1) Y T I Q tr E S. 'Sj postérieures , suffisent pour les distiu- guer des liydropliiles. Les antennes des dj'^tiques sont fili- formes , de la longueur du corselet , composées de onze articles : elles sont insérées à la partie latérale de la tête , un peu au-devant des yeux. La tête est assez grosse , un peu en- foncée dans le corselet ; les yeux sont arrondis , saillans : la bouche est com - posée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules cornées, arquées , un peu voûtées, et terminées par deux outrois dents inégales ; de deux mâchoires cor- nées , arquées, très-pointues , fortement ciliées à leur partie interne ; d'une lèvre inférieure, et de six autennules inéga- les , filiformes. Le corselet est plus large que long , échancré antérieurement , un peu rc- bordé et tranchant sur les côtés ; l'écus- son est petit, triangulaire. Les élytrcs sont dures : celles des mâJes des grandes espèces sont lisses^ 38 HISTOIRE NATURELLE celles des femelles sont striées : dans toutes les espèces , elles sont de la lon- gueur de l'abdomen, et elles recouvrent deux ailes membraneuses repliées ; le sternum est élevé , et se prolonge jus- qu'aux cuisses postérieures, un peu au- dessus desquelles il est séparé en deux parties égales , courtes et distantes. Les pattes sont de moyenne lon- gueur 'j les antérieures sont les plus courtes , les postérieures les plus lon- gues ; les tarses sont composés de cinq articles : les deux sexes ont les tarses postérieurs applatis et fortement ciliés ; les mâles des grandes espèces ont les trois premiers articles des tarses anté- rieurs très-larges , convexes en dessus, et garnis en dessous de poils fins et ser- rés. C'est au moyen de ces pattes, que pendant l'accouplement le mâle se tient cramponné sur le corps de la femelle. Les cuisses postérieures ont à leur base une appendice ovale, applatie, assez DES DYTIQUES. 5g grande, comme on en voit aux carabes et aux cicindèles. Le corps est ovale , plus ou moins alongë , convexe tant en dessus qu'en dessous. On trouve les dytiques dans toutes les eaux douces : ils en sortent le soir, et de même que les hydrophiles, ils marchent sur terre , et volent dans l'air : ainsi on peut les regarder comme des insectes amphibies , quoique l'eau soit leur éle'ment principal. On en trouve de toutes les grandeurs depuis un pouce et demi jusqu'à une ligne. Les dytiques sont carnassiers et très-vora- ces ; ils ne vivent que d'autres insectes aquatiques et terrestres auxquels ils font continuellement la chasse ; ils s'en saisissent avec leurs pattes antérieures comme avec des mains, et les portent ensuite à la bouche pour les dévorer. Quoiqu'ils puissent vivre très -long- temps sous l'eau, ils ont cependant be- soin de respirer l'air ; ils se rendent à la surface de l'eau de la même manière 4o HISTOIRE NATURELLE que les hydrophiles , et respirent dé même. Ils filent également avec le der- i'ière un nid ou coque de soie dans la- quelle ils renferment leurs œufs. On peut voir à l'article Hydrophile ce que nous avons dit de ces coques. Les dyti- ques nagent avec beaucoup de célérité > et en volant , ils font un bourdonne- ment semblable à celui que font enten- dre les scarabés. Les larves ont le corps long et mince > divisé en onze anneaux séparés par des incisions assez profondes -, les neuf pre- miers sont couverts en dessus de pla- ques écailleuses , qui ressemblent assez aux écailles de tortues , et qui s'éten- dent jusques vers les côtés dans la moi- tié de leur circonférence -, mais en des- sous , la peau est molle et d'un blanc sale. Cependant, en dessous du premier anneau qui est beaucouj) plus long et plus effilé que les autres, on voit une plaque écailleuse comme en dessus ; les autres anneaux sont presque d'égal» DES DYTIQUES. 4t longueur ; mais le sixième, septième et huitième sont plus larges que les au- tres. Dans quelques espèces ^ le ventre est plus gros et plus renflé que le reste ) mais les deux derniers anneaux sont sur-tout remarquables : ils forment un long cône , dont la pointe est un peu tronquée j la peau qui les couvre est écailleuse tant en dessus qu'en dessous : ils sont garnis , vers les deux côtés , d'une suite de parties déliées en forme de poils flottans ^ qui forment une es- pèce de frange. Ces franges sont placées sur une arête ou ligne un peu élevée , et servent à la larve pour nager : quand elle veut changer de place dans l'eau , ou fuir à l'approche de quelqu'autre grand insecte qui pourroit la dévoier , elle donne un mouvement prompt et vermiculaire à son corps, en battant l'eau avec sa queue , dont la frange lui devient alors très -utile, puisque la queue en est d'autant plus propre à re- pousser l'eau et faire avancer le corps. Insectes. VIT. 5 42 HISTOIRE NATURELLE La tête est assez grande, ovale, ap- platie tant en dessus qu'en dessous ; de sorte qu'elle a peu d'épaisseur. En des- sus elle est couverte d'une plaque écail- leuse , qui est comme divisée en deux pièces longitudinales-, la peau qui la couvre en dessous n'est pas tout-à-fait si dure. De chaque côté on voit cinq ou six tubercules élevés qu'on a pris pour des 3^eux. Cette larve apperçoit, il est vrai , le moindre petit insecte qui se re- mue d'ins l'eau ; elle ne manque pas de le poursuivre dans le moment , et de le saisir avec ses dents. Ces dents , au nombre de deux, sont attachées au-de- vant de chaque côté de la tête ; elles sont courbées en crochets , et se ren- contrent l'une et l'autre quand la larve les tient en repos. Les dents sont peti- tes-, elles n'ont point de dentelures, et finissent en pointe. Swammerdara a dit que les dents de ces larves ont une ou- verture en forme de fente proche de leur bout; et que c'est par-6#We ouyer- DES DYTIQUES. 43 tnre qu'elles sucent les insectes. Degéer a vu cette fente , et il a cru que ces lar- ves ont une autre bouche placée entre les deux lèvres. Ce qui semble le prou- ver , c'est qu'il a vu une larve non-seu- lement sucer un cloporte aquatique, mais encore dévorer peu à peu presque toutes les parties solides de ce clo- porte, qui assurément n'ont pu passer parles très-petites ouvertures des dents. Ces dents ont deux muscles très-forts , divisés en plusieurs ramifications pla- tes et fibreuses -, l'un est attaché au bord extérieur , l'autre au bord intérieur. Ce sont ces muscles qui donnent le mou- vement aux dents, et qui en même tems leur procurent tant de force pour retenir les animaux dont elles se sont saisies. La tête estencore garnie de deux petites antennes divisées en trois arti- cles placées au-devant des yeux; à la lè- vre inférieure sont attachés six barbil- lons filiformes d'inégale grandeur. La tête est unie au premier anneau du corps 44 IflSTOIÎlE NATURELLE par un col court et mobile. La situallon de la tête est un peu penchée. Ces larves sont très-voraces , ne vivent que d'au- tres insectes qu'elles sucent et dévo- rent , sur-tout les larves des libellules , des éphémères ; des cousins et des ti- pules. Proche du derrière ^ il y a deux pe- tites parties déliées en forme de filets coniques , qui ont leur attache au-des- sous de la queue , et qui y sont placées dans une direction oblique; elles sont mobiles à leur base. C'est au moj'^en de ces deux parties que la larve se suspend à la surface de l'eau, et qu'elle y tient à sec le bout de sa queue, qui est termi- née par deux petits corps cylindriques , qui ont chacun une ouverture ou espèce de stigmate. C'est au moyen de ces stigmates qu'elle respire l'air , ainsi qu'on l'observe dans plusieurs autres espèces de larves aquatiques, comme celles des cousins et autres. Chaque ou- verture communique à un vaisseau DES DYTIQUES. ^5 qu'on voilà travers la peau , et qui par- court dans r intérieur les deux côtés du corps. Ces vaisseaux sont sans doute des trachées ou des vaisseaux à air, dans lesquels l'air extérieur entre par les deux ouvertures du bout de la queue. Sur chacun des six anneaux qui suivent immédiatement le troisième , ou celui auquel les deux pattes posté- rieures sont attachées ,. on voit de cha- que côté de la plaque écaille use qui le couvre , un point élevé , qui paraît être un stigmate , et chacun de ces stigma- tes communique à un petit vaisseau brun, qu'on apperçoit au travers de la peau. Ces larves ant six pattes longues , écailleuses , déliées , presque d'égiale lon- gueur. La cuisse est plus grosse que la jambe ; le taise est divisé en deux par- ties , et terminé par deux crochets très- peu courbés -, le côté inférieur de la jambe et du tarse est bordé d'une frange; 46 HISTOIRE NATURELLE de longs poils qui servent à la larve pour nager. 11 n'est pas rare de trouver de ces larves dans toutes les eaux dormantes des marais et des lacs. Roesel nous ap- prend que quand le temps de la trans- foi mation est venu , la larve quitte leau , et va s'enfoncer dans la terre qui borde les marais et les ruisseaux, et elle se ménage une cavité en forme de coque ovale, dans laquelle elle prend la forme de nymphe, et ensuite celle d'insecte parfait. Swammerdam dit aussi que ces larves se transforment dans la terre ; mais il avoue qu'il n'en parle que par conjecture. Ainsi les dytiques, de même que les hydrophiles , sont aquatiques sans l'état de larve ; ils deviennent terrestres sous la forme de nvinphes, et amphibies dans lear état parfait, juiisqu'ils vivent également dans l'eaa et sur la terre. Ces insectes forment un genre com- DES DYTIQUES. ^f posé de près de cent espèces , dont la plus grande partie se trouve en Europe» Le Dytique marginal , Dytiscus Tnarginalis. Il a environ quinze lignes de long; les antennes sont fauves ; la tête est d'an noir verdâtre , avec la lèvre supérieure jaune ; le corselet est d'un noir verdâtra bordé d'une bande jaune tout autour ; les élytres du mâle sont lisses , celles do la femelle ont des stries assez profon- des jusques vers les deux tiers dans les deux sexes ; elles ont le bord extérieur jaune. Sur celle du mâle , on apperçoit des lignes longitudinales peu marquée» formées par des points enfoncés ; le des- sous du corps est fauve avec un peu de noirâtre ; les pattes sont fauves , les tar- ses antérieurs du mâle sont dilatés en forme de palette. n habite l'Europe : on le trouve dans 48 HISTOIRE NATURELLE toutes les eaux douces aux environs de Paris. Le Dytique poinlillé, Dytlsciis jjunctulatus. Il est de la grandeur du précédent ^ auquel il ressemble par la forme -, les antennes sont d'un jaune fauve; la tête est d'un noirverdâtre , avec la lèvre su- périeure jaune, et une bande de même couleur sur le front, et quelquefois une iaclie ferrugineuse en forme de V sur le front ; le corselet est d'un noir ver- dàtre avec les côtés bordés de jaune. Lesélytres sont d'un noir verdàtre avec le bord extérieur jaune , et trois stries légèrement marquées formées par des points enfoncés; les élytresde lafemelle sont sillonnées jusque vers les deux tiers ; le dessous du corps est fauve avec un peu denoirâtre. Les pattes sont d'un fauve noirâtre ; les tarses antérieurs du mâle sont dilatés en forme de palette. D E s D Y T I Q U E s. % On le trouve en Allemagne et aux: environs de Paris. Le Dytique de Roesel , Dytiscus Roeselli, Il est de la grandeur du pre'cëdent , mais plus large et plus applati. Les an- tennes sont fauves ; la tête est d'un noir verdâtre , avec une ligne transversale fauve à sa partie antérieure au-dessus de la lèvre qui est de même couleur ; le corselet est d'un noir verdâtre avec une ligne fauve de chaque côté ; les ëlytrcs sont d'un noir verdâtre avec le bord extérieur fauve ; elles sont entièrement couvertes de petites lignes courtes iné- gales ; le dessous du corps est fauve mé- langé de brun; les pattes sont fauves mélangées de brun. On le trouve en Europe : il est moins commun que les précédens aux envi- rons de Paris. ÔO HISTOIRE NATURELLE Le Dytique sillonné , Dyllscus sulcatus, H a environ huit lignes de long ; les antennes sont jaunâtres. La tête est noire avec plusieurs taclies jaunes , dont une en forme de V sur le milieu ; le corselet est noir avec tout le bord et une ligne transversale jaunes sur le milieu ; les élytres sont pointillées d'un gris noi- râtre, avec une ligne jaune au bord extérieur ; le dessous du corps est noir avec des points jaunes de chaque côté de l'abdomen ; les cuisses sont jaunes, les tarses bruns -, les tarses antérieurs du mâle sont en forme de palette; la fe- melle diffère du mâle , en ce que ses élytres ont quatre lignes élevées : Tin- tervalle qui se trouve entre chacune est couvert de poils. Scopoli, Degéer et le cit. Geoffroy ojit eu raison de croire que ces deux in- dividus sont de la même espèce. M. Fa- DES DYTIQUES. 5l bricius a fait une espèce du mâle , sous le nom de Cinereus , et le cit. Olivier a suivi cet auteur*, mais le dytique cen- dré du cit. Olivier est le mâle du dyti- que sillonné. On le trouve dans toute l'Europe , dans les eaux douces : il' est commun aux environs de Paris. Le Dy tique strié,Z>)/Z/5Cw* striaius. Il est presqu'aussi long que le pre'cé- dent , mais il est moins large ; les an- tennes sont fauves ; la tête est noirâtre avec sa partie antérieure et la lèvre d'un brun jaunâtre ; le corselet est noirâtre avec les bords latéraux jaunes; les ély- très ont deux rangées de points enfon- cés qui forment des stries peu marquées ; elles sont entièrement couvertes de pe- tites lignes transversales très-fines et très-serrées , qu'on n'apperçoit qu'à l'aide de la loupe ; elles sont d'un noir verdâtre avec le bord extérieur jaune j Ô2 HISTOIRE NATURELLE le dessous du corps est noir ; les quatre pattes antérieures sont brunes , les pos- térieures noires. On le trouve dans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique vitré , Dytiscus fenestratus. Il est un peu moins grand que le pré- cédent, convexe, d'un noir luisant; les antennes sont brunes; les élytres ont chacune deux petites taches ferru- gineuses transparentes , l'une vers le milieu , l'autre à l'extrémité : on ne les apperçoit que lorsque les élytres ne sont point couchées sur le corjîs j tout le dessous du corps est noir j les pattes sont brunes. On le trouve aux environs de Paris : il n'est pas commun. Le dytique vitré décrit par le cit. Oli- vier , diffère de celui-ci , en ce que la tête a deux poluts ferrugineux à la base; DES DYTIQUES. 55 le corselet a ses bords ferrugineux, et le dessous du corps est de cette cou- leur : on le trouve à Hambourg. &' Le Dytique bipustulé, Dytiscus hipustulatus. Il a cinq lignes de long; tout le corps est d'un noir luisant , tant en dessus qu'en dessous \ les antennes sont ferru- gineuses \ la tête a deux petits points d'un rouge brun très-visibles sur l'in- secte vivant, qui quelquefois disparois- sent quand il est mort; les pattes sont brunes. On le trouve dans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique noté, Dytiscus nolatus. Il est de la grandeur du pre'cëdent ; les antennes sont fauves ; la tête est noirâtre mélangée de rouge; le corselet est rougeâtre avec une tache noire sur Insectes. Yll. 6 54 HISTOIRE NAÏURELT.K le milieu-, les élytres sont d'un brun verdâtre avec le bord extérieur d'un jaune pâle ; le dessous du corps est noir j les pattes sont rongeâtres. On le trouve en Europe : il est com- mun aux environs de Paris. Le Dytique de Hybner, Djtiscus Hyhneri, Il a six lignes de long-, les antennes sont fauves; la tête est noire avec quel- ques taches ferrugineuses à sa partie supérieure , et la bouche de même cou- leur ; le corselet est noir avec les bords latéraux ferrugineux ; les él3''tres ont deux stries peu marquées formées par des points enfoncés ; elles sont de cou- leur noire avec les bords latéraux fer- rugineux; le dessous du corps est noir j les pattes sont brunes. On le trouve en Allemagne dans les eaux douces, et aux environs de Paris. DES DYTIQUES. 55 Le Dytique transversal, Dytiscus tr ans ver salis, 11 est de la grandeur du pre'cédeut ; les antennes sont ferrugineuses ; la tête est noirâtre avec plusieurs taches fer- rugineuses et la bouche de même cou- leur; le corselet est noir, avec les côtés et le bord ante'rieur ferrugineux ; les élytres sont noirâtres avec les bords la- téraux ferrugineux et une ligne trans- versale de même couleur près delà base; le dessous du corps est noir \ les pattes sont brunes. Il habite les eaux stagnantes de l'Eu- rope : on le trouve aux environs de Paris. Le Dytique de Hermann, Dytiscus Hernianni. Il a près de cinq lignes de long; les antennes sont d'un jaune fauve ; la têt® 56 HISTOIRE NATURELLE est rougeâtre avec une taclie noire de chaque coté des 3'eux ; le corselet est pointillé;, rougeâtre , avec le bord an teneur et postérieurnoirs; les élytres sont pointillées, rougeâtres , avec une grande tache d'un brun noirâtre sur le milieu; le dessous du corps est d'un brun rougeâtre ; les pattes sont fauves. 11 habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris, dans les eaux sta- gnantes. Le Dytique maculé , Dytlscus maculatus. Il a environ quatre lignes de long ; les antennes sont fauves ; le devant de la tête est d'un brun ferrugineux et la partie postérieure noire ; le corselet est fauve avec le bord postérieiu' noir ; les élj'^tres ont des lignes longitudinales ir- régulières jaunes et noires; le dessous du corps et les pattes sont bruns. On le trouve au nord de l'Europe : il est rare aux environs de Paris. DE S D Y TIQUES. 67 Le Dytique biponctué , Dyêiscus hipunctatus o Il est de la grandeur du pre'cedeut ; les antennes sont pâles ; la tête est noire avec la partie antérieure jaunâtre; le corselet est jaunâtre avec deux points noirs sur le milieu ; les élytres sont mé- langées de noir et de jaunâtre; le des- sous du cor;ps est noir ; les pattes sont jaunâtres. On le trouve en Europe : il est très- Gommun aux environs de Paris. liC Dytique raccourci , Dytiscus ahhreviatus. Il a près de quatre lignes Je long ; la têts es-t d'un brun rougeâtre; le corse- îet est presque noir , avec les bords la- térauxrougeâtres; les élytres sontlisses^ Moires y hiisaiit&s, avee une ligne Jaune transversale;^ ondées^ mterrompues à 58 HISTOIRE NATURELLE la base ; deux petites taches de même couleur près du milieu^ et une àl'ex- mité le dessous du corps est noir, et les pat Les sout brunes. On le trouve àKiell, dans les eaux douces , et aux environs do Paris. Le Dytique uligineux , Dytiscus uliginoaus. Il est un peu moins grand que lepre'- cédent : le corps est lisse , noir , lui- sant ; le corselet et les élytrea sont cou- verts de petits points enfoncés , peu marques , avec leur bord extérieur fer- rugineux ; les antennes et les pattes sont ferrugineuses. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris. Le Dytique chrysomèîe , Dytlscus cJirysomellnus, Il a deux lignes et demie de long : les antennes sontpâles^ la tête e^t d'un DES DYTIQUES. 5g jaune pâle avec les yeux noirs ; le cor- selet est jaune , pâle , sans tache ; les e'iytres sont d'un brun jaunâtre , avec le bord extérieur , deux taches le long de ce même bord , et une à la base , d'un jaune pâle ; le dessous du corps et les pattes sont Jaunes. On le trouve aux environs de Paris. "LeDy tiquehossUjDy tiscusgibbus. Il a deux lignes de long ; il est con- vexe : la tête est ferrugineuse ; les yeux sont noirs ; le corselet est J^errugineux, avec le bord postérieur noir j les élj'-tres «sont noirâtres , avec les bords latéraux ferrugineux ; le dessous du corps et les pattes- sont ferrugineux. On le trouve dans toute l'Europe : iî est très-commun aux environs de Paris. LàeDyiique^\a.nejDytiscus2jlanui\ Il a environ deux lignes de long : la AHq est noire, le coi'ps est d'un jaune 6o HISTOIRE NATliRKLLB -pale, lisse , peu luisant ; le dessous du corps est iioir^ les pattes sont ferru- gineuses. On le trouve dans les eaux douces du Danemarck et aux environs de Paris. Le Dytique dorsal _, Dytlscus dorsalis: Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont ferrugineuses à la base , noirâtres à l'extrémité ; la tête "est ferrugineuse j le corselet est noir, avec les bords ferrugineux ; les élj'-trcs sont noires, avec une tache ferrugineuse à la base , et leur bord extérieur ferru- gineux ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont ferrugineuses. On le trouve eu Allemagne et aux. «-iivirons de Paris. DES DYTIQUES. 6l Le Dytique enfoncé, Dytlscus impressus. Il a environ deux lignes de long : les antennes sont d'un jaune fauve ; la tête est d'un jaune fauve, avec les 3'^eux: noirs -, le corselet est fauve , plus étroit antérieurement que postérieurement ; les élytres sont d'un brun rougeâtre avec quelques lignes noires courtes et plusieurs rangées de points enfoncés ; toat le dessous du corps et les pattes- sont rougeâtres. Cet insecte a deux grandes plaques écailleuses à la partie postérieure de la poitrine , comme en ont les mâles des cigales , ainsi que le cit. Geoffroy l'a remarqué : ces deux longues plaques couvrent l'articulation des pattes pos- térieures et la moitié de leurs cuisses , ce qui gêne les mouvemens de cet in- secte ; aussi il ne peut nager qu'hori- zontalement; et ne peut marcher sur terre. 6a HISTOIRE NATURELLE On le trouve en France ^ en Alle- magne : il est commun aux envircHis de Paris. Le Dytique confluent , Dytiscua conjluens. Il n'a guère qu'une ligne de long : la tête et le corselet sont rougeâtres ; les ëlytres sont pâles , avec quelques pe- tites lignes longitudinales noires ; le dessous du corps est noir; les pattes sont jaunâtres. On le trouve en Europe : il est com- mun aux environs de Paris. Le Dytique crassicorne, Dityscus crassicornis. Il a environ deux lignes de long : les antennes sont ferrugineuses, avec les sept derniers articles un peu renflés; le dernier est terminé en pointe ; la tête est ferrugineuse, avec le bord posté- DES DYTIQUES. 65 rieur noir ; le corselet etlesélytres sont ferrugineux; on voit sur celles-ci des points enfoncés , peu rapproche's ; le dessous du corps et les pattes sont d'un brun ferrugineux. On le trouve en Allemagne : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique 12 pustules, Dytiscus 12 pustulatus. Il a deux lignes de long : les anten- nes sont d'un jaune fauve ; la tête est d'un jaune fauve , avec le bord posté- rieur noir \ les yeux sont noirs ; le cor- selet est d'un jaune fauve, avec deux taches noires au bord postérieur ; les élj-tres sont noires , avec six taches d'an jaune fauve, et le bord extérieur de la même couleur ; le dessus du corps et les pattes sont d'un jaune fauve. Il est rare aux environs de Paris. 64 HISTOIRE NATURHILLE Le Dytique linéé, Djtiscus lineatus. Il a une ligne de long : les antennes sont ferrnginenses \ la tête est ferrugi- neuse, noirâtre à sa partie postérieure ; le corselet est ferrugineux j les élytrcs .sont grisâtres , avec le bord extérieur ferrugineux ; elles ont quatre lignes longitudinales blanches sur le milieu j le dessous du corps et les pattes sont ferrugineux. On le trouve en Allemagne et aux environs de Paris. Le Dytique inégal , Dytiscus inœquaïis. Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont ferrugineuses ; la tête est ferrugineuse \ les yeux sont noirs ; ïe corselet est ferrugineux, avec le bord postérieur noir \ les élytres sont fine- DES G Y R I N S. 65 ment poiiitill ces, avec le bord extérieur ferrugineux , d'où partent des taches qui s'étendent sur le milieu des élytres ; le dessus du corps et les pattes sont fer- rugineux. On le trouve en France , en Suède : il est commun aux environs de Paris > au printemps. C X X'' GENRE. G Y R I N. Caractères génér. Antennes très-courtes j pédonculées ; premier article grand , eu forme de cuiller , les autres très-courts y peudistincts. -^ Quatre antennules éga- les , filiformes ; les antérieures compo- sées de quatre articles arrondis, presque égaux ; les postérieures de trois. — Tarsea des quatre pattes postérieures applatis. Les gyrins ont quelques rapports, par la manière de vivre , avec les hydro- philes et les dytiqties* Le cit. Geoffroy leur a donné , eu français , le nom do Insectes. YII, 7 66 HISTOIRE NATURELLE tourniquet^ à cause de la manière dont ils tournent dans l'eau et des cercles qu'ils y décrivent. On les distingue faci- lement des autres coléoptères aquati- ques par leurs antennes. Elles sont plus courtes que la tête; composées de onze articles , le premier est grand et prolongé latéralement ; les autres sont peu distincts et forment une masse oblongue ; elles sont insérées dansime fossette placée à la partie laté- rale de la tête. La tête est grosse , un peu enfoncée dans le corselet -, les yeux sont arron- dis , saillans ; les insectes de ce genre en ont quatre ; deux sont placés à la partie supérieure et latérale de la tête, les autres en dessous ; la bouche est composée d'une lèvre supérieiue, de deux mandibules cornées , arquées , dentées et terminées par deux pointes écartées l'une de l'autre ; de deux mâ- choires cornées, arquées, terminées en pointe et ciliées intérieurement ; d'un*? DES G Y R I N S. G/ lèvre inférieure et de quatre anten- ïiu les courtes, filiformes. Le corselet est plus large que long; Fe'cusson est très-petit et triangulaire. Les élytres couvrent tout le dessus de l'abdomen , à l'exception du dernier anneau qu'elles laissent à découvert ; sur l'extrémité de cet anneau sont deux petits mamelons cylindriques, velus, que l'insecte peut retirer dans le corps et faire reparoître à volonté ; les deux ailes sont membraneuses re- pliées. Les pattes sont de grandeur inégale , et leur forme varie -, les antérieures sont plus longues que les autres , sim- ples ; les quatre postérieures sont cour- tes , comprimées et en forme de na- geoires ; les tarses sont composés de cinq articles : les antérieurs sont fili- formes , et les autres comprimés. Le corps est de forme ovale , con- vexe en dessus et en dessous. On trouve les gyrins dans les eaux stagnantes dea 68 HISTOIRE NATURELLE marais, des lacs et des fossés -, ils na- gent en troupe à la superficie et y dé- crivent des cercles avec une vitesse sur- prenante. Ils sont assez petits •, l'espèce d'Europe la plus connue n'a que trois lignes de longueur ; mais il y en a de beaucoup plus grandes en Amérique et à la Nouvelle-HollaMe, On voit celui d'Europe depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de Tautomne. Ces insectes sont amphibies , ils vivent dans l'eau et hors de l'eau ; quelquefois ils sont immobiles à sa surface ; mais dès qu'on les approche , ils s'éloignent ou s'enfoncent dans feau avec célérité, et se tiennent accrochés à quelques plantes aquatiques ; lorsqu'ils nagent , le dessus de leur coxps reste entière- ment à sec ; mais quand ils plongent , ils ont h l'extrémité de l'abdomen une petite bulle d'air qui fait un fort joli effet. Ils répandent une très-mauvaise odeur, qui s'attache aux doigts quand on les touche •, ils s'accouplent à la sur-- D E s G Y R I N s. ^'^ face de l'eau, et les femelles pondent leurs œufs sur les plantes aquatiques ; au bout d'environ huit jours de très- petites larves sortent de ces œufs et se mettent à nager. Ces larves sont très- remarquables , elles ressemblent à de petites scolopendres; elles sont d'un blanc grisâtre , leur peau est transpa- rente ; leur corps est long, mince et cylindrique , divisé en treize anneaux, se'parés les uns des autres par de pro- fondes incisions ; la tête est ovale, très- alongëe ; elle est garnie en devant de deux grandes dents ou serres, qui jn'ou- vent que ces larves doivent être carnas- sières ; les antennes qui sont placées aux côtés de la tête , entre les dents et les yeux , sont divisées en quatre articles ; à la lèvre inférieure on voit quatre pe- tits barbillons; les trois paires de pattes sont attachées au-dessous des trois pre- miers anneaux ; les huit anneaux sui- vans sont garnis de chaque côté de lon- gues parties transparentes en forme de JO HTSTOTRE NATURELLE fileU coniques ; ces filets sont mem- braneux , flexibles et floitans , inti- mement unis aux anneaux, et parois- sent être des espèces d'ouies semblables à celles des éphémères , des friganes et d'une espèce d'iiémerobe aquatique ; ces vaisseaux sont sûrement des tra- chées , qui servent à la larve pour res- pirer. Le dernier anneau a quatre filets semblables, mais beaucoup plus longs que les autres , et garnis de poils assez longs. Ce sont tous ces filets, et prin- cipalement les quatre qui terminent le derrière , qui donnent à cette larve de la ressemblance avec une scolopendre. Le dernier anneau , qui est beaucoup plus petit que les autres , est terminé par quatre crochets remarquables assez longs, placés parallèlement les unsaux autres, et couchés en dessous ; la larve remue presque toujours les crochets avec l'anneau auquel ils sont unis ; peut-être que cet anneau fait l'office d'une septième patte, et que la larve DESGYRINS; 7I 'se sert des quatre pointes des crocliets pour se cramponner aux objets yur les- quels elle marche. M. Modéer, qui a donné une histoire de ces petits insec- tes, dit, que c'est vers le commence- ment d'août que la larve sort de l'eau, pour se rendre sur les larges feuilles du roseau qui croît dans l'eau ; c'est-là qu'elle se fixe pour s'enfermer dans une petite coque ovale , pointue par les deux bouts , faite d'une certaine ma- tière qu'elle tire de son corps et qui de- vient semblable à du papier gris ; ayant pris dans cette coque la figure de nym- phe , elle en sort sous celle d'insecte ailé vers la fin du même mois, et saute tout de suite dans l'eau. Cet auteur ajou- te que ces nymphes sont très-sujettes à être dévorées par des larves d'ichneu- mons, qui savent pondre leurs œufs auprès d'elles dans les coques. Les gyrins sortent souvent de l'eau pour voler et pour se rendre d'une mare à l'autre -, ils forment un genre 72 HISTOIRE NATURELT.F, peu nombreux -, on n'en connoît encore que huit espèces : deux habitent l'Eu- rope. Nous allons passer à leur des- cription. Le Gjrin nageur, Gyrînus natator^ n a environ trois lignes de long : les antennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'un noir bronzé luisant ; les élytres ont plusieurs range'es de petits points enfonces qu'on n'apperçoit qu'à la loupe ; le dessous du corps est noir, ou d'un noir brun ; les pattes sont fer- rugineuses ; les quatre postérieures sont courtes et comprimées ; les antérieures sont alongées. On le trouve dans toute l'Europe , à la surface des eaux stagnantes : il est très-commun aux en-varons de Paris. Le Gyrin Américain y, Gyrinus ji mer ic anus. Il a près de six lignes de long : les antennes sont bronzées j tout le dessus rom . fir. Pqç ■ 7^ I Baraiand del. TartHeic cTculp 1 . Gvr . ^ag-ear , a.l")pv- a"uricule . 5 . S tap . 1> our don 4 . Oxyp . Maxillaire 5 . Ped . river am • 6 Mel. de Mai. DES G Y E. I N S. y-^ du corps est d'un noir bronzé , luisant ; les élj^tres sont très-légèrement striées, arrondies à l'extrémité; le dessous du corps est d'un brun noirâtre ; les pattes sont ferrugineuses. On le trouve en Amérique. LeGyrin bicolor, Gjrinus hieolor. Il ressemble beaucoup au gyrin na- geur , mais il est une fois plus petit : les antennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'un noir verdâtre, bron- zé , luisant ; le dessous est ferrugineux; les élytres ont des stries Ibrmées par des points enfoncés , beaucoup plus marquées que celles du gyrin nageur ; les pattes antérieures sont plus longues que les autres. On le trouve aux environs de Paris ; il est moins commun que le gyrin na- geur. 74 HISTOIRE NATURELLE C X X F GENRE. D R Y O P S. Caractères génér. Antennes très- cou rf os , secoi'id article très-grand , voûté, latéra- lement dilaté. — Quatre antennules ; les antérieures un peu plus longues , compo- sées de quatre articles , le premier plus court, le secondet le troisième coniques, le dernier alongé , renflé , pointu ; les postérieures courtes , de trois articles , le second conique , le dernier plus gros et renflé. — Tête un peu enfoncée dans le corselet. Ce genre a été établi par le cit. Oli- vier. M. Fabriciiis , dans son dernier ouvrage, a fait aussi un genre sous le nom de dryops , dont les insectes i^e sont point les mêmes que ceux décrits par le cit. Olivier ; quoique dans la Sy- nonjmiie ,M.Fabricius cite cet entomo- logiste ; mais on trouve parmi les dryops de M. Fabricius des lagries du cit. Oli- ]) E s D R Y O P s. 75 vier. Le cit. GeofiPio}- a placé l'une des deux espèces du genre dryops du ci- toyen Olivier, parmi les dermes tes , et l'a nommée dermeste à oreilles. Quoi- que cet insecte se rapproche un peu du dermeste par la forme du corps , sa manière de vivre doit l'en éloigner; ses antennes sont aussi très-différentes de celles des dermestes ; le second ar- ticle est grand, dilaté , voûté à son ex- trémité , et forme une appendice qui égale en longueur tous les autres arti- cles qui sont peu distincts ; les anten- nes sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête , un peu au-devant des yeux. La tête est arrondie , un peu incli- née , et enfoncée en partie sous le cor- selet; les yeux sont arrondis, un peu saillans : au-dessous des yeux se trouve une rainure dans laquelle l'insecte ca- che ses antennes lorsqu'il est en repos ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , de deux mandibules courtes^ 76 HISTOIRE NATURELLE Cornées, arquées, pointues à leur ex- trémité ; de deux màclioires bifides, di-- visions inégales , l'intérieure légère- ment ciliée, d'une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est un peu rebordé, de la largeur des élytres^ terminé par une pointe anguleuse de chaque côté du bord postérieur ; l'écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont convexes , de la lon- gueur de l'abdomen : elles lecouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne , les tarses sont filiformes , compo- sés de cinq articles. Le dernier est ter- miné par deux petits crochets pointus. Le corps est un peu alongé. On trouve les dryops dans les eaux douces , stagnantes , sur les plantes aquatiques : rarement ils sortent de l'eau, et s'en éloignent peu. On ne connoît point leur manière de vivre , et la larve est entièrement iucomiue. D E s D R Y O P s. 77 Le Dryops auriculé , Dryops auriculata. Il a environ deux lignes de long ; tout le corps est pubescent , d'un brun noirâtre j les antennes sont ferrugineu- ses ; le corselet est un peu convexe sur le milieu : il a une ligne longitudinale enfonce'e de chaque côté du bord exté- rieur ; les élytres sont finement poin- tillées ; les pattes sont noirâtres , avec les tarses ferrugineux. On le trouve , dès le commencement du printemps, dans les eaux douces, aux environs de Paris , il est très-com- mun. L'autre espèce de ce genre diffère par les antennes , dont le premier et le se- cond articles sont alongés , renflés , la- téralement velus ; les autres sont gre- nus, et latéralement velus. On la trouve a la Guadeloupe. Insectes, VU, 8 78 HISTOIRE NATURELLE C X X I F GENRE. STAPHYLIN. Caractères génériques. Antennes filiformes, premier article alongé , les autres globu- leux , les six derniers plus courts , un peu comprimés, le dernier ovale, souvent coupé obliquement. — Quatre antennules courtes , égales , filiformes ; les antérieu- res composées de quatre articles , dont le premier court et petit , et le second plus long et conique \ les postérieures compo- sées de trois presque égaux. — Ely très très- courtes. M. Fabricius a séparé du genre sta- pliylin de Linnée, des insectes dont il a fait deux genres , sous les noms dioxi- porus et de pœderus. Ces insectes dif- fèrent entre eux par quelques parties de la bouche , mais ils se i-esscmblent par la forme du corps. Les antennes des staphylins sont à peine de la longueur du corselet , com- posées de onze articles, et insérées à la DES S T A P II Y L I N S. 79 partie antérieure delà tête, assez rap- prochées à leur base. La tête est avancée , applatie , aussi large que le corselet auquel elle est jointe par une espèce de col distinct j les yeux sont arrondis , très-peu sail- lans ; la bouclie est composée d'une lè- vre supérieure , de deux mandibules grandes , cornées , arquées , très-poin- tues à leur extrémité ; de deux mâchoi- res formées de deu.x parties inégales , ciliées; d'une lèvre inférieure, et de quatre antennules courtes , égales , fili- formes. Le corselet est plus large à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure qui est arrondie : il est plus étroit que les élytres et légèrement convexe ; l'é- cusson est triangulaire. Les élytres sont très-courtes : elles couvrent à peine le tiers de l'abdomen; elles sont dures ^ et cachent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont de longueur moyen- So IIISTOTRE NATURELLE ne ; ]es tarses sont composés de cinq ar- ticles; ceux des pattes antérieures sont courts, larges, garnis de houppes, les autres sont filiformes; le dernier article est garni de deux crocliets assez forts. L'abdomen est alongé , mou , très- souple et flexible. Il est terminé par deux petites pointes veUies et mobiles, entre lesquelles on voit une partie co- nique également mobile , à laquelle se trouve l'ouverture de l'anus. Le stapliy- lin peut retirer ces trois parties dans son corps , et les faire disparoître entiè- rement. Quand on touche à ces insec- tes, ils relèvent Textrémité de l'abdo- men, et lui donnent tou^te sorte d'in- flexions. C'est aussi avec le bout du corps qu'après avoir cessé de voler , et voulant faire rentrer les ailes sous les ély très , ils les poussent et les obligent de se plier ; ce que l'on remarque très-ai- sément toutes les fois qu'un staphylin. vient en volant se poser à terre , n'ayant rien alors de plus pressé que de fairo DES S T A P H Y I, I N S. Hl rentrer ses ailes sotis ses ëlytres. Ces in- sectes sont très-agiles , marchent très- vîte , et volent avec rapidité. On les trouve dans les endroits humides ^ sous les pierres , sovis les écorces des ar- bres , dans les fumiers et sur les cada- vres. Us se nourrissent des insectes qu'ils trouvent dans les endroits qu'ils habitent, ou de ceux qu'ils poursui- vent dans les champs ; ils les saisissent avec leurs mâchoires qui sont très-for- tes, et les dévorent. Degéer a5'"ant pré- senté une mouche à un de ces insectes , il s'en saisit d'abord , et plongea dans son corps les pointes aiguës de ses man- dibules , et le déchira ensuite avec leurs dentelures. Plusieurs staphylins ont le corps et les élytres très-velus; mais il y en a d'autres qui les ont lisses ou garnies de peu de poils. Ray et d'autres auteurs ont observé que tous les staphylins y quand on les touche un peu rudement, font sortir subitement du dernier an- 82 HISTOTTIE NATURELLE neau du corps deux petites vessies cour- be'es , ordinairement jaunâtres ou blan- clies. Ils se servent de leurs pattes anté- rieures, dont les tarses sont très-larges, pour creuser la terre et le fumier, afin d^y déposer leurs œufs. Les larves de ces insectes sont lon- gues, et ressemblent en quelque manière à l'insecte parfait. Leur tête est ccail- leuse et garnie de dents; elles ont six pattes écailleuses , longues , et un ma- melon au dernier anneau du corps qui paroît leur servir' de septième patte. Elles vivent dans la terre et dans le fu- mier , où elles se transforment en iiym- p]ies , semblables en général à celles des autres coléoptères. Les stapliylins forment un genre composé d'une soixantaine d'espèces, parmi lesquelles il y en a de très -peti- tes. On en trouve beaucoup aux envi- rons de Paris. Ils sont divisés en deux familles. DES S T A P H Y L 1 N S. 83 PREMIÈRE FAMILLE. Tête de la largeur du corselet. Le Stapliylin bourdon, Staphyli^ nus liirius. Au premier coup-d'œil on prend cet insecte potir une abeille bourdon, à cause de sa couleur. Il a environ dix lignes de long ; les antennes sont noi- res , moins longues que le corselet , la tête est noire et couverte en dessus de poils d'un jaune doré ; le corselet est noir , arrondi postérieurement^ couvert de poils d'un jaune doré -, les élytres sont cendrées et noires à la base -, l'abdomen est noir, avec les trois derniers anneaux couverts de poils soyeux, d'un jaune doré -, les pattes sont noires. il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les fumiers. 84 HISTOIRE NATURELLE Le Staphylin odorsuitySlapIiyUnus olens. Il a environ dix lignes de long ; il est d'un noir mat en dessus , d'un noir lui- sant en dessous ; les antennes sont mo- niliformes , un peu plus longues que la tête. La tête estapplatie, légèrement clia- grinëe , un peu plus large que le corse- let. Le corselet est arrondi postérieu- rement , chagriné -, les élytres sont cha- grinées -, les ailes sont d'un jaune rou- geâtre. On le trouve dans toute la France , sur les charognes, et dans les champs, oii il court t.rès-vîte : il est très-com- mun aux environs de Paris. LeSlapîiylin maxillaire, Slaphy- linus maxillosus. Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont noires , un peu plus longues DESSTAPHYLINS. S5 que la têlcj la tele et le corselet sont d'un noir luisant ; les élytres sont noires avec une bande transversale , grise , formée par des poils courla et so3^eux ; l'abdo- men est noir, avec quelques taches gri- ses en dessus , formées par des poils soyeux. En dessous , il a une large bande grise également formée par des poils; les ailes sont blanches, les pattes sont noires. On le trouve en Europe , dans les cadavres et les fumiers : il répand une odeur forte un peu musquée. Le Staphylin érythroptère , Sla- ph/yli?ius erythropterus. Il est de la grandeur du précédent , mais un peu moins large ; les antennes sont fauves , plus longues que la te te ; la tête et le corselet sont noirs , chagri- nés, et légèrement couverts de poils soj'-eux, d'un jaune doré; les élytres sont rougeâtres, chagrinées; l'abdomen est 86 HISTOIRE NATURELLE noir, avec un point d'un jaune doré de chaque côté des anneaux , tant en des- sus qu'en dessous : les pattes sont rou- geâtres. Il habite l'Europe : on le trouve dès le commencement du printemps , dans les bouzes et les fientes des animaux. Il n'est pas rare aux environs de Paris. Le Staphylin brunipède , Staphy^ linus hrunipes. Il a environ cinq lignes de long ; les antennes sont noires , ferrugineuses à la base , presqu'aussi longues que le cor- selet; la tête est étroite, d'un noir lui- sant ; le corselet est moins large que les élytres, d'un noir luisant ; l'abdomen et les élytres sont d'un noir moins foncé: celles-ci sont finement pointillées ; les pattes sont brunes. On le trouve en France et en An- gleterre. DES STAFHYLINS. 87 Le Staphylin velouté, StapJiylmus murinus. Il est de la grandeur dn staphylin ërythroptère ; les antennes sont noirâ- tres à l'extrémité, fauves à la base, moins longues que le corselet; la tête est un i^eu applatie , couverte d'un du- vet bronzé , noirâtre et cendré ; les yeux sont noirs ; le corselet est arrondi postérieurement : il est, ainsi que les ély très , couvert d'un duvet semblable à celui de la tête. L'abdomen est grisâ- tre à la base, noir à l'extrémité j les pat- tes sont d'un brun noirâtre. On le trouve en Europe, dans les charognes. Le Staphylin pubescent, StapTvy- linus puhescens. Il est un peu plus grand que le pré- cèdent ) les antennes sont un peu plus ^8 HISTOIRE NATURELLE longues que la tête , fauves à la base , noires à rextrëmité \ la tête est jaune, couverte d'un duvet de la même cou- leur ; les yeux sont noirs j le corselet est noir , couvert d'un léger duvet noi- râtre , grisâtre et ferrugineux ; les ëly- très sont noires, covi vertes d'un duvet semblable ; le corps est noir , couvert tant en dessus qu'en dessous d'un du- vet cendré; les pattes sont noires, les cuisses ont un anneau ferrugineux. On le trouve aux environs de Paris, dans les charognes , et au nord de l'Eu- rope. Le Stapliylin cuivreux , Staphyli-- nus cupreus. Il a environ sept lignes de long ; les antennes sont ferrugineuses , moins longues que le corselet 5 la tête est près - qu'aussi large que le corselet , d'une couleur bronzée , luisante , finement poiutillée ; le corselet est arrondi pos >. ©ES STAPHYLINS. 89 terieurement, finement pointillé , bron- zé, luisant; les élytres sont brunes, couvertes d'un léger duvet ; l'abdomen est noirâtre, couvert en dessus d'un duvet bronzé j le dessous du corps est noir, les pattes sont brunes. On le trouve aux envii-ons de Paris et en Italie. DEUXIÈME FAMILLE. Tête plus étroite que le corselet. Le Staphylin -poli, StapJiylinus poli tus» Il a environ sept lignes de long ; les antennes sont presqu'aussi longues que le corselet, noires j la tête est plus étroite que le corselet, d'un noir bleuâtre, bronzé , finement pointillée ; le corse- let est arrondi postérieurement, d'un noir bleuâtre bronzé, finement poin- tillé jles élytres sont d'un noir bronzé, insectes. VII, g 90 HISTOIRE NATURELLE luisant j l'abdomen et les pattes sont noirs. On le trouve en Europe, clans les bouzes : il est assez commun aux en- virons de Paris. Le Stapliylin ansl , Staphylin7is analis. Il a environ quatre lignes de long; les antennes vont en grossissant ; elles sont fauves à la base, noires à l'extré- mité ; la tête et le corselet sont d'un noir luisant ; les él)'^tres sont feriugi- neuses; l'abdomen est noir, avec l'ex- trémité ferrugineuse ; les anneaux de l'abdomen sont garnis de poils sur les côtés ; les pattes sont fauves , un peu velues. On le trouve aux environs de Paris, en Suède, en Danemarck. DES STAPHILINS. 91 LeSlapliylin nilidule, Stapliylinus nitidulus. Il a cinq lignes et demie de long ; les antennes sont brunes , avec la base jau- ne ; la tête est d'un noir luisant ; le cor- selet est d'un noir luisant , avec les bords late'raux d'un jaune fauve ; les élytres sont fauves; l'abdomen est noir, un peu velu ; les pattes sont jaunes. On le trouve aux environs de Paris et en Angleterre , dans les bouzes. LeStapliylin fuscipède, Staphyli- nusfuscipes» Il a environ deux lignes de long; les antennes sont brunes, de la longueur du corselet ; la tête et le corselet sont d'un noir luisant; les ëlj^tres sont bru- nes ; l'abdomen est noirâtre , un peu velu ; les pattes sont brunes. Il babite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les bouzes. 92 HISTOIRE NATURELLE CXXIir GENRE. O X Y P O R E. Caractères génériques. Antennes courtes moniliformes , presque en masse ; pre- miers articles minces, les autres renflés , lenticulaires , perfoliés, le dernier arron- di à sa pointe. — Quatre antennules cour- tes, égales ; les antérieures composées do quatre articles égaux , filiformes; les pos- térieures de trois , dont le dernier en masse, large , applati , triangulaire , pres- que en croissant. — Elytres courtes. liEs oxypores ont beaucoup de res- semblance avec les stapliylins, par la forme du corps et par les antennes. Aussi tous les naturalistes qui ont écrit avant M. Fabricius n'ont fait qu'un seul genre de ces insectes. Mais malgré les rapports qui paroi ssent exister en- tr'eux , ils diffèrent par les parties de la bouclie ; ce qui a déterminé M. Fa- bricius à séparer des staphylins des au- DES OXYPORES. gJ très auteurs , tous ceux dont les man- dibules sont simples, et le dernier ar- ticle des antennules large et triangu- laire : caractères principaux qui distin- guent les oxypores des staphylins , dont les mandibules sont dentées , et les an- tennules filiformes. Les antennes des oxypores sont moins longues que la tête , et inse'rées à sa partie antérieure et latérale à la base des mandibules. La tête est grande , dirigée en avant, les yeux sont arrondis, peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supé- rieure , de deux mandibules grandes cornées, arquées , échancrées et ciliées ; de deux mâchoires bifides à divisions inégales , l'intérieure plus courte et ai- guë , l'extérieure grande et arrondie ; d'une lèvre supérieure et de quatre an- tennules. Le corselet est légèrement rebordé , arrondi postérieurement ; l'écusson est très-petit, à peine visible. 94 HISTOIRE NATURELLE Lesëlytres sont dures, très-courtes, couvrant àpeme le tiers de l'abdomen. Elles cachent deux ailes membraneu- ses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les jambes garnies de poils, les tar- ses composes de cinq articles , dont le second et le dernier sont les plus longs: celui-ci est armé de deux crochets pointus. Les oxypores diffèrent peu des sta- pliylins par les habitudes : comme eux , ils sont très-agiles , et courent fort vite. On les trouve dans les agarics et les bo- lets , oii souvent ils sont réunis en assez grand nombre. C'est là qu'ils s'accou- plent , que la larve vit et subit ses mé- tamorphoses. Ils forment un genre com- posé d'une vingtaine d'espèces , qui presque toutes habitent l'Europe. Nous en décrirons quelques-unes. DES OXYPORES. g5 L' Oxypore îa.iive,Oxyporus rufus. Il a environ quatre lignes de long ; les antennes sont fauves ; la tête et les man- dibules sont d'un noir luisant; le cor- selet est fauve, lisse; les ëlytres sont noires, avec une grande tache fauve à la base ; l'abdomen est fauve avec l'ex- tre'mité noire ; les pattes sont fauves. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris , dans les bolets. L'Oxypore maxillaire , Oxyporus maxlllosus. Il est un peu moins grand que lepre'- cëdent ; les antennes sont jaunâtres ; la tête est brune avec une tache rougeâtre à sa partie antérieure ; le corselet est fauve; les élytres sont d'vm fauve pâle , avec rextrémité noire ; l'abdomen et les pattes sont d'un fauve pâle. On le trouve en Allemagne et aux environs de Paris. 95 HISTOIRE NATURELLE L'Oxypore lunule , Oxyporus lunulatus* Il a un peu plus de deux lignes dô long; les antennes sont de la longueur du corselet , fauves à la base , noires à l'extrémité j la tête est noire, lisse ; lo corselet est d'un rouge fauve ; les ély- tres sont noires , avec une tache pâle à la base ; l'abdomen est un peu velu , fauve , avec l'extrémité noirâtre ; les pattes sont fauves. Il habite l'Europe : on le trouve aux environs de Paris ^ dans les bolets. DES FEDERES. 97 CXXIV' GENRE. FEDERE. Caractères génériques. Antennes monîlî- formes ; premier article un peu alongé , les autres égaux , presque sphériques. — Quatre antennulcs inégales ; les anté- rieures beaucoup plus longues , compo- sées de quatre articles , dont le dernier ovale, un peu plus gros, presque en masse; les postérieures de trois articles égaux, filiformes. LiES pëdères dififerent peu des staphy- lins , parmi lesquels Liniiée et les au- tres naturalistes les ont placés. Le prin- cipal caractère qui sert à les distinguer de ces insectes , dont M. Fabricius les a se'parës, consiste dans la forme de leurs ant ennuies , qui sont terminées en mas- se, tandis que celles des stapliylins sont filiformes ; les mandibules dentées des pédères , empêchent aussi de les con-* ^8 HISTOIRE NATURELLE fondre avec les oxypores dont les man- dibules sont simples. D'ailleurs, les in- sectes de ces trois genres se ressemblent beaucoup par la forme du corps. Les antennes des pédères sont com- posées de onze articles , presqu'aussi longues que le corselet : elles sont in- sére'es à la partie latérale antérieure de la tête entre les yeux et la base des mandibules. La tête est de la largeur du corselet , dirigée en avant -, les yeux sont arron- dis, plus ou moins saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées, aiguës et dentées ; de deux mâchoires cornées , bifides , à divisions inégales ; l'extérieure grande et arrondie , l'inté- rieure aiguë et ciliée ; d'une lèvre in- férieure et de quatre antennules, Le corselet est un peu convexe, ar- rondi postérieurement ; l'écusson est très-petit; les élytres sont très-cour- tes : elles couvrent à peine le tiers de i) E s P E D E R E s. 99 l'abdomen; en dessous sont deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne; les tarses filiformes compt)sés de cinq articles ; les antérieurs sont plus larges et plus courts que les autres ; le dernier article est terminé par deux petits crochets pointus ; le corps est alongé , linéaire. Les pédères habitent les endroits sa- blonneux qui se trpuvent aux bords des eaux : ils sont très-agiles , courent très-vite, et volent facilement. Ils sont carnassiers , et vivent des petits insectes qu'ils peuvent attraper. Leurs larves ressemblent à celles des staphylins. Ils forment un genre composé de huit ou dix espèces. On les trouve presque tou- tes en Europe. Le Pédère riverain, Pœderus riparius. Il a environ quatre lignes de long ; les antennes sont de la longueur du cor- 2 00 HISTOIRE NATURELLE selet , fauves à la base, noirâtres à l'ex- tre'mite' j la tête est noire , luisante -, le corselet est lisse, fauve ; les élytressont bleues , finement pointillëes ; l'abdomen est fauve 5 avec l'extrémité noire j le» pattes sont fauves. On le trouve aux environs de Paris, aux bords des eaux. Le Fédère bimouclieté , Pœderus biguttatus. Il a deux lignes de long ; les anten- nes sont noires , un peu velues , pres- que en masse ; la tête est noire, chagri- née; les yeux sont grands, arrondis, très-saillans ; le corselet est noir , cha- griné ; il a une petite ligne longitudi- nale, courte, enfoncée sur le milieu; les^élytres sont noires, chagrinées ; elles ont chacune une petite tache fauve sur le milieu : quelquefois cette tache man- que ; l'abdomen et les pattes sont noirs. I^e cit. Geoffroy croit que les indi- DES FÉDÈRES. 101 vidus dont les ëlytres sont sans taches, sont les femelles. On le trouve en Eu- rope , aux bords des eaux. Le Fédère orbiculaire , Pœderus orhiculatus^ Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont fauves, moins lon- gues que le corselet; la tête est noire, séparée du corselet par un étrangle- ment mince ; le corselet est noir , fine- ment chagriné ; les élytres sont noirâ- tres , chagrinées ; l'abdomen est noirâ- tre , les pattes sont fauves. On le trouve aux environs de Paris, Le Fédère muselier , Pœderus prohoscideus. Il n'a guère qu'une ligne de long ; les antennes sont jaunes à la base, noires et renflées à l'extrémité; le tête est noire ; les yeux sont arrondis , très-sail- Insectes. VII. lo 102 HISTOIRE NATURELLE lans j le corselet et les élytres sont noi- râtres , chagi inës ; l'abdomen est noirâ- tre , les pattes sont jaunâtres. On le trouve aux environs de Paris, aux bords des eaux. DES COSSYPHES. lo3 SECONDE SECTION. Cinq articles aux tarses des deux pattes ante'rieures et des intermédiaires , et quatre articles aux tarses des pattes postérieures. CXXV^ GENRE. COSSYPHE. Caractères génér. Antennes plus courtes que le corselet, un peu en masse , com- posées de onze articles , IcvS quatre der- niers en masse. — Quatre antennules iné- gales ; les antérieures plus longues , com- posées de quatre articles , le dernier large , sécuriforme ; les postérieures de trois articles , le premier plus petit , les autres presque égaux. — Corps très-dé- primé.— Tête petite, cachée sous le cor- selet. Le seul insecte qui compose ce genre ressemble aux lampires par la forme du corselet. Aussi M. Fabricius , dans ses lo4 HISTOIRE NATURELLE premiers ouvrages , l'avoit confondu avec ces insectes ; mais comme il en dif- fère , non-seulement par ses antennes qui sont en masse perfoliée , mais en- core par le nombre des articles des tar- ses postérieurs , le cit. Olivier l'en a sé- paré. Les antennes sont plus courtes que le corselet ; le premier article est assez gros, le second court, les suivansalon- gés , les quatre derniers en masse per- foliée. La tête est petite , attachée sous le corselet ; les yeux sont petits , arrondis , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, arqué&s, bifides à leur extrémité ; de deux mâchoires courtes , divisées en deux pièces inégales ; d'une lèvre inférieure , et de quatre anten- nules inégales. Le corselet est très-grand , large et rebordé de tous les côtés ; l'écusson est petit , presqu'en cœur j les élytres em- DES COSSYPHES. lo5 -brassent l'abdomen par les côtés, et el- les ont un très-large rebord presque fo- liacé , semblable à celui du corselet. Les pattes sont courtes , simples ; les tarses des quatre pattes antérieures sout composés de cinq articles , et ceux des pattes postérieures de quatre; le der- nier de tous a au milieu de sa partie inférieure, un prolongement aigu for- mé par une entaille demi-circulaire Ne connoissant point cet insecte, nous avons donné sa description d'après celle que nous avons trouvée dans l'En- cyclopédie. Sa manière de vivre et sa larve sont entièrement inconnues. Le Cossyphe déprimé , Cassyphus depressus. Il a environ six lignes de long , et près de trois de large ; tout le corps est; brun ferrugineux j le corselet et les ély-^ tves ont des rebords planes , très-larges, lo6 HISTOIRE NATURELLE d'un brun ferrugineux plus pâle ; les pattes sont brunes. On le trouve aux Indes orientalae , sur la côte de Coromandel. CXXVr GENRE. M É L O É. Caractères génériques. Antennes monilî- formes ; premier article assez long , le second court et petit , le dernier sétacé. — Quatre antennules inégales ; les anté- rieures un peu plus longues , composées de quatre articles , dont le premier très- court et très-petit ; les postérieures de trois , dont le dernier ovale et un peu plus gros. — Tarses terminés par quatre crochets. — Elytres courtes , presque ovales. liEs méloés ont quelques rapports avec les mylabres de M. Fabricius , et avec les cantliarides du cit. Geoffroy, parmi lesquelles Linnëe et Degëer les ont placés. Ou distingue les méloés des DES MÉLOÉS. 107 cantharides , par les antennes que cel- les-ci ont filiformes , eton les distingue des mylabres par quelques parties de la bouche. Les antennes sont composées de onze articles , un peu plus longues que le cor- selet, et inse'rées à la partie antérieure de la tête au-dessous des yeux. La tête est large , applatie antérieu- rement, presque perpendiculaire; les yeux sont ovales , peu saillans ; la bou- che est composée d'une lèvre supérieu- re ; de deux mandibules triangulaires , arquées, cornées et aiguës ; de deux mâ- choires comprimées , bifides , divisions presque égales , l'extérieure un peu plus grande , arquée et aiguë , l'intérieure tronquée ; d'une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est plus étroit que les ély- tres , presque carré -, les élytres sont molles , de forme ovale , en recpuvre- ment à la suture près de la base , ordi- nairement moins longues que l'abdo- 108 HTSTOIRE NATURELLE meii. Ces insectes n'ont point d'ailes. L'abdomen est mou, composé d'an-* neaux très-distincts. Les pattes sont assez longues ; les jambes sont un peu arquées j les tarses des deux paires de pattes antérieures sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de quatre ; le premier article est alongé , les autres sont pres- qu'égaux , le dernier est armé de deux crochets doubles : celui qui se trouve en dessus est beaucoup plus gros et plus fort que celui de dessous. On trouve ces insectes au printemps dans les cîiampset les terres labourées; ils se nourrissent de feuilles de végé- taux. Lorsqu'on les touche, ils font sortir de l'extrémité de chaque cuisse , près de leur jonction avec la jambe, de très-petites gouttes d'une liqueur visqueuse de couleur jaune. Au mois de mai , les femelles sont très-pesantes et marchent lentement , parce qu'elles ont l'abdomen foxt gros çt rempli DES MéLOÉS. 109 d'œufs ; elles pondent leurs œufs en un paquet de la grosseur d'une noisette , qu'elles déposent dans la terre ; ces œufs sont petits , oblongs , d'une cou- leur d'orange un peu claire, et les lar- ves en sortent un mois après. Ces larves ont six pattes \ elles sont d'un jaune d'ocre avec les yeux noirs; leur tête est ovî^le , un peu applatie , munie de deux antennes composées de trois articles , terminées par un poil ; de deux mandibules très-longues , cour- bées et très-pointues, et de quatre an- tennules ;le corps est composé de douze anneaux ; les pattes sont attachées aux trois premiers ; le dernier est terminé par quatre filets très-fins, dqnt deux plus longs que les autres ; les pattes sont divisées en trois parties , et terminées par deux crochets très-pointus , entre lesquels est une pièce large , applatio en forme de fer de lance ; c'est au moyen de ces crochets que ces larves se cramponnent aux objet3 sur lesquels no HISTOIRE NATURELLE elles marchent , elles s'aident aussi à marcher et à s'attacher au moyen d'un petit mamelon qu'elles ont au-dessous du dernier anneau , et qui paroît être pourvu d'une matière visqueuse. Degéer ayant renfermé des mou- ches avec ces larves , les vit s'attacher sur leur corps , et les sucer au point de faire pe'rir les mouches en très-peu de temps. Ces insectes ont la propriété vési- cante des cantharides vésicatoires , mais avec beaucoup moins d'énergie; on les faisoit entrer autrefois dans la composition de certains emplâtres. On ne connoît encore que cinq espèces de ces insectes j on les trouve toutes en Europe. Le Méloé proscarabé , Meloe proscaraheus* Le mâle a environ un pouce de long ; la femelle est plus grande : les anten- DES MÉLOÉS. 111 nés sont d'un noir bleuâtre; les pre- miers articles sont velus ; ceux du mi- lieu sont larges , applalis ; les quatre derniers sont plus minces ; le dernier se termine en pointe. La tête est plus large que le corselet , chagrinée ; le cor- selet est petit , presque carré , cha- griné ; les ély très sont d'un noir bleuâ- tre , bronzées , chagrinées , beaucoup plus courtes que l'abdomen. Celui-ci est noir , luisant; les pattes sont noires. La femelle a les antennes monili- formes , beaucoup moins renflées dans leur milieu que celles du mâle ; le ven- tre est très-gros. On le trouve dans toute l'Europe : il est très-commun aux environs de Paris, au commencement du printemps, dane les champs. Le Méloé de Mai , Meloe Majalis, Il est à-peu-près de la grandeur du précédent: les antennes sont monilir 112 HISTOIRE NATURELLE formes , un peu plus longues que la tête ; la tête et le corselet sont d'un ronge cuivreux , fortement chagrinés -, les ély très sont cliagrine'es , d'un noir bron- zé j l'abdomen est gros \ le milieu des anneaux est d'un rouge cuivreux ; la base et l'extrémité sont d'un bleu ver- dâtre \ les pattes sont noires , avec les cuisses d'un rouge cuivreux. On le trouve dans toute l'Europe : il est moins commun aux environs de Paris que le précédent ^i). Le Méloé automnal , Meloe autuinnalis» Il ressemble beaucoup au méloé pro- scarabé , mais il est une fois plus petit ; il est d'un noir luisant ; la tête et le cor- selet sont lisses \ les élytres sont pres- (i) J'ai vu cette espèce accouplée ayec I« Méloé proscarabé. DES CANT H ARIDES, li^^ que de la longueur de l'abdomen, lisses, avec quelques points enfoncés. On le trouve en Europe* C XX VIF GENRE. CANTHARIDE. Caractères génériques. Antennes filiformejf^ plus longues que le corselet ; articles égaux , presque cylindriques ,1e premier assez gros, et le second t rès- court. —— Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures composées de quatre arti- cles , dont le premier très-court ; les pos- térieures de trois , dont le dernier en masse. — Tarses terminés par quatre cro- chets, — Elyires molles et flexibles. — Tète inclinée. Ces insectes sont connus depuis très- long-temps sous le nom de cantharides. Le cit. Geoffroy etDegéer leur ont con- servé ce nom , que Linnée a donne aux tëlépliores. M. Fabricius les a nommés lyttc ; et à l'exemple de Linnée , il a Insecte?. VIL ii Il4 HISTOIRE NATURELLE donné le nom de cantliaride à des in- sectes qui n'ont aucune ressemblance avec la cantliaride vésicatoire. Linnée a formé un seul genre de la cantbaride , du méloé , du my labre , de la cérocome , de la notoxe et de l'a- pale , auquel il a donné le nom de mé- loé. Parmi ces insectes , quelques-uns ne diffèrent de la cantharide que parles antennes, et lui ressemblent par les parties de la bouche. Les antennes des cantbaride s sont filiformes , composées de onze articles j le dernier se termine en pointe mousse : elles sont plus longues que le corselet , et placées à la partie antérieure de la tête , au-dessous des yeux. La tête est inclinée , assez grande , un peu applatie ; les yeux sont petits, ovales, peu saillans ; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules épaisses , dures , courtes , arquées ; de deux mâchoires larges et bifides -j la division extérieure est plus DESCANTHARIDES. Il5 grande que la division intérieure ; d'une lèvre inférieure et de quatre antennu- les courtes, filiformes. Le corselet est plus étroit que la tête et que les élytres , pluL large à sa partie postérieure qu'à sa partie antérieure j l'écusson est petit et arrondi. Les élytres sont molles , flexibles , ordinairement de la longueur de l'ab- domen ; elles recouvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont longues et minces , les jambes nn peu comprimées et ar- quées, les tarses filiformes; ceux des quatre pattes antérieures sont compo- sés de cinq articles , et ceux des posté- rieures de quatre; le premier elle der- nier article de tous les tarses sont plus longs que les autres qui sont presqu'é- gaux; le dernier est terminé par deux crochets doubles et réunis , un peu re- courbés -, caractère que ces insectes ont de commun avec le méloé , le mylabre et la cérocome. Iî6 HISTOIRE NATURELLE Les larves des cantharides sont he- xapodes ; leur corps est mou , composé de treize anneaux j elles ont la tête assez grosse , arrondie, munie de deux an- tennes -j leur bouche est composée de deux mandibules assez fortes et de qua- tre antennules. Elles vivent dans la terre et se nourrissent de racines ; elles se changent en nymphe en terre, et n'en sortent que sous la forme d'insecte parfait. Les cantharides ve'sîcatoires habitent presque toute l'Europe : on les trouve au commencement de l'été, accouplées sur les arbres , principalement sur les frênes, où quelquefois elles sont ras- semblées en très-grand nombre. Peu de personnes ignorent de quel usage ces insectes sont en médecine; on sait qu'ils ont la propriété , qu'on trouve aussi dans d'autres insectes , d'exciter des petites vessies sur la peau lorsqu'oui les applique sur le corps. Elles répan- dent une odeur fade très - désagréa^ Pa- . No( . unicorne . + . C er . do S chcXolFor . DES CANTH ARIDES. II7 ble , qui pourroit être dangereuse si on la respiroit long-temps ; les personnes qui les recueillent les font mourir dans le vinaigre , et on les réduit en poudre pour les mêler avec les emplâtres. Ces insectes ont une vertu si stimulante , qu'on n'en doit faire usage intérieure- ment qu'avec la plus grande précau- tion. Ils sont diurétiques , et , suivant le cit. Geoffroy, ils agissent si vive- ment sur les organes qui séparent l'u- rine , qu'ils font rendre par cette voie jusqu'au sang. Ce genre est composé d'une ving- taine d'espèces : on en trouve peu en Europe , et deux aux environs de Paris^ La Cantharide vésicatoire ^ Ca»- tliaris vesicatoria. Elle varie beaucoup par la grandeur , elle a depuis six jusqu'à dix lignes de longueur : elle est d'une belle couleur verte dorée , quelquefois bleuâtre j lesi Il8 HISTOIRE NATURELLE antennes sont noires , filiformes , de la longueur de la moitié du corps ; la te le a une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu ; le corselet est inégal , plus étroit que la tête ; les élytres sont mol- les , finement chagrinées ; elles ont deux lignes longitudinales peu élevées ; la tête, le corselet et le dessous du corps sont légèrement couverts d'un duvet cendré j les pattes sont vertes , les tarses bleuâtres. On la trouve dans presque toute l'Europe , sur le frêne , le troëne , le sàreau , le lilas , le chèvrefeuille. La Cantharide Syrienne , Can^ tfiaris Syriaca, Elle a environ huit lignes de lon^ gueur : les antennes sont noirâtres , un peu plus longues que le corselet ; la tête est noire; le corselet est rouge ^ plus étroit que la tête -, il a un sillon légèrement marqué sur le milieu ; les DES C AN TH A RI DES. lig elj-^lres sont d'un vert bleuâtre , fine- ment chagrinées ; le dessous du corps et les pattes sont noirs , le'gèrement couverts d'un duvet grisâtre. On la trouve dans la Syrie et au midi de l'Europe. La Cantharide géante , CantJiarU gigas. Elle a environ un pouce de longueur : les antennes sont filiformes , aussi lon- gues que la moitié du corps , d'un noir bleuâtre ; tout le dessus du corps est d'un vert bleuâtre , avec des reflets vio- lets ; la tête est grande, applatie j le corselet est aminci postérieurement , plus étroit que la tête -, les élytres sont finement chagrinées ; le dessous du corps est d'un bleu violet , avec une grande tache rouge à la poitrine ; les pattes sont longues , minces , d'un bleu noirâtre. On la trouve au Sénégal sur diffé- rentes plantes. lao HISTOIRE NATURELLE La Caniharide érythrocéphale , CantJiaris erythrocepJiala. Elle a environ huit lignes de lon- gueur : les antennes sont noires , fauves à la base -, la tête est rouge, avec une ligne longitudinale coïirte, de couleur noire sur le milieu ; le corselet est cha- griné, noir, avec une ligne longitudi- nale blanchâtre sur le milieu j les ëly- tres sont finement chagrinées , noires , avec la suture , le bord extérieur , et une ligne sur le milieu blanchâtres -, le dessous du corps est noir , légèrement couvert d'un duvet blanchâtre ; les pattes sont noires , \e^ cuisses sont cou- vertes de poils cendrés. On la trouve au midi de l'Europe. La Cantliaride rayée , CantJiaris vittata* Elle a environ sept lignes de long : les antennes sont noires ^ plus longues DES CANTHARIDES. i2l qtie le corselet ; la tête est d'un jaune fauve , avec deux petites lignes longi- tudinales noires sur le milieu ; le cor- selet est plus étroit que la tête , d'un jaune fauve , avec une ligne longitu- dinale noire de chaque côté ', les élytres sont d'un jaune fauve , avec deux li- gnes longitudinales noires sur le mi- lieu ; le dessous du corps est noir , cou- vert d'un duvet jaunâtre; les pattes sont d'un gris noirâtre , avec la base des cuisses fauves. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. La Canlharide noire , Cantliaris atrata. Elle a environ cinq lignes de lon- gueur : elle est entièrement d'un noir mat , sans tache ; les antennes sont filiformes, un peu plus longues que le corselet j le corselet est arrondi , plu* 1122 HISTOIRE NATURELLE étroit que la tête ; les ély très sont fine- ment chagrinées. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , la Caroline , la Pensyl- LéSL Canlharide soyeuse, Cantharls sericea. Elle est de la grandeur de la can- lharide rayée : tout le corps est noir , couvert d'un duvet cendré, soyeux; les antennes sont filiformes , de la lon- gueur de la moitié du corps. On la trouve sur la côte de Barbari©-. La Canlharide humérale , Caii- tharis humeraVis, Elle a environ six lignes de longueur : elle est d'un noir luisant , avec une i^rande tache fauve à la base des ély- Ires ; les antennes sont filiformes , \n\ peu plus longues que le corselet j la tête DES MYLABRES. 123 est très-inclinée ; le corselet est pres- qu'aussi large que la tête; les élytres sont plus courtes que l'abdomen , et vont, en rétrécissant , du milieu à l'ex- trémité y les pattes sont noires. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris. CXXVIIF GENRE, M Y L A B R E. Caractères génériques. Antennes monili- formes , grossissant vers le bout , de la longueur du corselet. — Quatre anteu- nules filiformes , inégales ; les antérieu- res plus longues , composées de quatre ar- ticles presque égaux ; les postérieures de trois articles presque égaux. — Tarses terminés par quatre crochets. — Elytres molles et flexibles. — Tête inclinée. M. Fabricius a séparé ces insectes des cantharides, des méloés et des céro- çomes , avec lesquels Linnée les avoit 124 HISTOIRE NATURELLE placés , et doat il n'a fait qu'un seul genre sous le nom de mëloé. On distin- gue lesmylabres des cantharides, avec lesquelles ils ont beaucoup de rapports , par la forme des antennes qui sont fili formes dans ces dernières. Celles des mylabres sont moniliformes , à peine de la longueur du corselet , composées de onze articles : le premier est long , le second court , les autres sont arron- dis et vont en grossissant vers l'extré- mité : elles sont insérées au-devant des yeux. La tête est plus large que le corselet , applatie , inclinée ; les yeux sont ova- les, assez gros, saillansj la bouclieest composée d'une le \'Te supérieure, de deux mandibules cornées , aiguës , mu- nies d'uife petite dent vers la pointe ; de deux mâchoires bifides, divisions presque égales j d'une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est étroit antérieure- ment . presque en pointe; arrondi po5- DES MYLABRES. 125 terieurement ; l'écusson est petit , ar-" rondi. lies ëlytres sont flexibles , de la lon- gueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont assez longues, les jambes sont simples , les tarses des deux premières paires de pattes sont compo- se's de cinq articles , dont les quatre premiers sont assez larges , triangu- laires ; le dernier est alongé , un peu renflé àrextrémité-, les tarses des pattes postérieures ont le premier et le der- nier article alongés, et les deux autres triangulaires ; le dernier article de tous les tarses est terminé par deux crochets doubles, comme le sont ceux des can- tliarides et des méloés. On trouve ces insectes sur les fleurs; leurs larves sont entièrement in- connues. Il paroît que le mylabre de la cbico- rée ctoitîa véritable cantliaride de Dios- coride et des anciens. Cet insecte, qui Insectes. VII, 12 126 HISTOIRE NATURELLE est très-abondant dans tout l'Orient , produit presque les mêmes effets que la cantharide vésicatoire ; et les Chinois l'emploient encore aujourd'hui aux mêmes usages. Ce genre est composé de vingt espè- ces ; on n'en trouve que quatre en Eu- rope , et aucune aux environs de Paris. Le Mylabre bifascié , Mylahris hifasciata. Il a environ dix lignes de longueur-, les antennes sont rousses , avec le pre- mier article noir ; la tête et le corselet sont noirs , un peu velus ; les élytres bont noires , avec deux bandes trans- versales rousses, l'une un peu au-dessus du milieu , l'autre un peu au-dessous ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve au Se'négal. DES M Y LABRE S. 12/ Le Mylabre trifascié , Mylabris trifasciata. Il a environ quatorze lignes de lon- ^«^ueur : les antennes sont rousses , avec le premier article noir; la tcte et le corselet sont noirs , légèrement velus ; les éÎ5'^tres sont rousses, avec trois ban- des transversales noires : les deux pre- mières sont moins larges que la der- nière qui termine les élytres •, le des- sous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve au Sénégal. Le Mylabre de la chicorée , JkTylabris chicorii, -Il varie parla grandeur , la couleur et la forme des bandes qui se trouvent sur ses élytres : les antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs , un peu ve- lus ; les élytres sont noires , avec trois bandes transversales ondées ^fauves : la 128 HISTOIRE NATURELLE première , qui est à la base , est inter- rompue dans son milien ; les deux au- tres ont des dents très-marquëes j le dessous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve dans tout l'Orient, sur les fleurs de la chicorée. Le My labre variable , Mylahris variabilis. Il a huit lignes de longueur : les an- tennes sont noires ; la tête et le corse- let sont noirs , velus j les élytres sont noires , un peu velues : elles ont quatre bandes transversales testacées , la pre- mière , à la base , est formée par quatre taches , et la dernière , à l'extrémité , est formée par deux taches ; le dessous du corps et les pattes sont noirs, un peu velus. On le trouve au Cap de Bonne-Ea- pérance. DES MYLABRES. 129 Le My labre dix-points , Mylahris decem -punctata» Il est de la grandeur du raylabre de la chicorée : les antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs, un peu velus-, les élytres sont testacées, avec quatre points noirs , deux vers la base , deux vers le milieu , et une tache en croissant à l'extre'mite' ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve en Italie, l5o HISTOIRE NATURELLE C XXÎX^ GENRE. Z O N I T E. Caractères génériques. Antennes sétacées , presque aussi longues que le corps ; pre- mier article un peu renflé , le second court, les autres égaux. — Quatre anten- nules filiformes. — Tête inclinée. — Tar- ses terminés par quatre crochets. Les insectes de ce genre établi par M. Fabricius, ont beaucoup de rapport avec les cantliarides et les niylabres , par la tête qu'ils ont inclinée, les ély- Ires flexibles, et les tarses terminés par deux crocliets doubles \ mais ils en dif- fèrent par les parties de la bouche. Les antennes sont composées de onze «.rticles : le premier est un peu renflé à l'extrémité , le second court , les autres un peu alongés , presque cylindriques , d'égale longueur , le dernier aminci à l'extrémité : elles #ont insérées à la par- DES ZONITES. l5l tie antérieure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est ovale , inclinée , un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont alongés , en forme de reins , peu sail- lans ; la bouche est composée d'une lè- vre supérieure entière, presque car- rée ; de deux mandibules assez grandes, cornées , arquées , terminées en pointe ; de deux mâchoires longues , entières ; d'une lèvre inférieure échancrée , et de quatre antennules filiformes ; articles égaux , cylindriques. Le corselet est presque carré , ap- plati , un peu plus étroit que les ély- tres ; l'écusson est grand , triangulaire. Les élytres sont molles ^ flexibles, de la longueur de l'abdomen : elles recou- vrent deux ailes membraneuses , re- pliées. Les pattes sont longues , minces ; les tarses des quatre antérieures sont com- posés de cinq articles , les postérieures de quatre ) le premier et le dernier ax-r l32 HISTOIRE NATURELLE ticle de tous les tarses sont très-longs , cylindriques j le dernier est terminé par quatre crocliets -, les jambes ont deux épines minces à leur extrémité. Ce genre est peu nombreux : il est composé de huit espèces , dont quatre se trouvent en Europe. Les habitudes et les larves de ces insectes sont inconnues. Le Zonite brûlé , Zonitis prœusta. Il a environ six lignes de longueur : les antennes sont noires , avec le pre- mier article testacé ; la tête est incli- née , testacée *, les yeux sont noirs j le corselet est lisse , testacé , sans tache ; les ély très sont lisses , testacées , avec l'extrémité noire ; le dessous du corps et les pattes testacés ; la poitrine et les tarses sont noirs. Le mâle diffère de la femelle , en ce qu'il est un peu plus petit , entièrement noir , avec l'extrémité de l'abdomen roux. On le trouve en Italie. DES ZOlSriTES. i33 LeZonite piézale^ Zonitispiezata. Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont noires , presque aussi longues que le corps ; la tête est testa- cée , finement pointillée , légèrement couverte de poils courts, roides , noirs ^ avec une tache noire sur le milieu du front ; le s yeux sont noirs ; le corselet est testacé , avec une grande tache noire sur le milieu , et qui s'étend sur le bord postérieur : il est finement pointillé et garni de poils courts , roides , sur les côtés ; l'écusson est noir ; les élytres sont finement pointillées , noires , avec la base , la suture et le bord extérieur testacés ; le dessous du corps et les pat- tes sont noirs ; les tarses un peu velus. Cet insecte est très-remarquable par la forme de ses mâchoires, qui sont cor- nées , cylindriques , un peu applaties à leur base , presque aussi grosses et aussi langues que les antennes ; de sorte qu'il l54 HISTOIRE NATURELLE paroi t avoir une trompe comme les abeilles. Cette espèce est nouvelle : elle se trouve dans l'Amérique septentrio- nale , d'où elle a été apportée par le cit. Bosc, DES CÉROCOMES. l35 CXXX^ GENRE. CÉROCOME. Caractères génériques. Antennes monili- formes , en masse , articles inégaux , ir- réguliers , applatis , dilatés dans les mâ- les , arrondis dans les femelles ; le dernier gros , en masse, comprimé par les côtés. — Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures composées de quatre arti- cles, dont le premier très-petit, et le dernier très-alongé , le second et le troi- sième très-renflés , presque vésiculeux dans les mâles; les postérieures compo- sées de trois articles égaux. — Tarses ter- minés par quatre crochets. — Elytres molles et flexibles. Les cérocomes ont quelques rapports avec les cantharides et les mylabres. Comme ces insectes elles ont la tête inclinée, les élytres molles et flexibles, et les tarses terminés par quatre cro- chets ; mais il est très-facile de les dis- tinguer les uns des autres par la forrn* l3C HISTOIRE NATURELLE des antennes , qui sont très-remarqua- bles dans les ccrocomes, principalement celles du mâle , qui diflfèrent de celles de tous les autres insectes. Linnée a placé parmi les mëloës la seule espèce qu'il a connue. Le cit. Geoffroy est le premier qui en ait fait un genre , dont le nom signifie corne et chevelure. Les antennes des cérocomes diffèrent dans les deux sexes ; celles du mâle sont un peu plus longues que la tête , composées d'articles inégaux , irrégu- liers, dilatés, le premier et le dernier sont plus longs et plus gros que les autres ; celles de la femelle sont moins longues , composées de neuf articles ; le premier est le plus long , les autres sont grenus et vont en grossissant , le dernier est un peu ovale -, elles sont insérées au-dessus de la bouche , à quelque distance des yeux. La tête est inclinée , arrondie , un peu plus large que le corselet j les yeux sont arrondis , peu saillans j la bouche DES CÉB.OCOMES. 13/ est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules courtes , arquées , simples^poin tues un peu dilatéeseL mem- braneuses à leur base ; de deux mâchoi- res longues, cylindriques, pointues, un peu velues à leur extrémité \ d'une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est arrondi, sans rebord, un peu plus étroit que la tête ; l'écusson est petit, triangulaire, peu visible. Les élytres sont molles , de la lon- gueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pattes sont assez longues ; les tarses sont filiformes , ceux des deux pi'emières paires de pattes sont compo- sés de cinq articles , et ceux des posté- rieurs de quatre : ils sont terminés par quatre crochets. On trouve ces insectes sur les fleurs, pendant une grande partie de l'été : ils volent avec légèreté. Leurs larves sont entièrement inconnues , mais on présu- me qu'elles vivent dans la terre comme Insectes. VII. i3 l38 HISTOIRE NATURELLE celles des canthai ides . et se nourrissent des racines des plantes. On ne connoît encore que six espèces de ce genre. Deux habitent l'Europe : on en trouve une aux environs de Paris, ^ue nous décrirons. La Cérocome de Schœffer , Cerocoma ScliœfferL Elle a environ cinq lignes de lon- gueur : les antennes sont d'un jaune fauve -, la tête , le corselet et les ëlytres sont d'un beau vert brillant , légère- ment couverts d^in duvet cendré ; les pattes sont d'un jaune fauve , avec les tarses grisâtres. On la trouve sur les fle nrs dans pres- que toute l'Europe , principalement dans la partie méridionale ; elle est rare aux environs de Paris. DES LAGE.IES. 1^9 CXXXr GENRE. L A G R I E. Caractères génériques. Antennes monilî- formes, allant un peu en grossissant vers l'extrémité , le dernier article un peu plus alongé que les autres. — Quatre anten- nules inégales ; les antérieures plus lon- gues , composées de quatre articles, le dernier plus grand , sécuriforme ; les pos- térieures de trois , dont le dernier ovale, alongé. — Tête penchée , un peu dépri- mée. — Ëlytres molles et flexibles. liE cit. Olivier n'a conservé clans ce genre établi par M. Fabriciiis , que les espèces dont les tarses postérieurs sont composés de quatre articles , et a placé les autres parmi les mélyres et les aede- mères. De la seule lagrie que Linnée et le cit. Geoffroy ont connue, Funde ces naturalistes en a fait une cluysomèle , e t l'aul re une cantliaride, avec lesquelles j4o histoire naturelle elle a beaucoup plus de rapport qu'avec les chrysomèles. On distingue les lagries des cantha- rides , des niylabres et des cérocomes , par la position de leur tête, qui est beaucoup moins inclinée, et par les cro- chets des tarses qui sont simples ; leurs antennes moniliformes empêchent aussi de les confondre avec le aedemères, dont les antennes sont filiformes. Les antennes des lagries sont un peu plus longues que le corselet , composées de onze articles, dout les dix premiers sont presque d'égale longueur , et vont en grossissant-, le dernier est plus long que les autres : elles sont insérées à la partie antérieure de la tête , au-dessous des yeux. La tête est petite , un peu applatie , inclinée; les yeux sont arrondis, sail- lans , la bouche est composée d'une lè- vre supérieure ; de deux mandibules courtes , cornées , terminées par deux petites dents j de deux mâchoires cor- DES L A G R I E S. l4l nées àleur base , bifides, la division ex- térieure jîlus longue ; d'une lèvre infé- rieure , et de quatre antennules. Le corselet est cylindrique, beau- coup moins large que les élytres; l'é- cusson est à peine visible. Les élytres sont molles , flexibles , convexes, de la longueur de l'abdomen: elles recouvrent deux ailes membra- neuses , repliées. Les pattes sont courtes , les tarses filiformes : ceux des quatre pattes an- térieures sont composés de cinq arti- cles : le premier est un peu plus long que les autres, le quatrième est large , bilobé ; les tarses postérieurs sont de quatre articles : le premier est très- long , cylindrique , le troisième très- court, bilobé, garni de houppes de poils en dessous -, le dernier article de chaque tarse est terminé par deux petits ongles crochus. Ces insectes se nourrissent de feuil- les des végétaux} ils volent avec beau- l42 HISTOIRE NATURELLE coup d'agilité. Lear larve est inconnue. Ils forment un genre composé d'une douzaine d'espèces : on les trouve pres- que toutes en Europe. La Lagvie velue, Lagria villosa. Elle a environ six lignes de longueur ; les antennes sont noires , moniliformes; la tête, le corselet et les élytres sont d'un vert bronzé, pointillés et cou- verts d'un duvet roussâtre ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bronzé ; l'anus est roux. On la trouve au Cap de Bonne-Es- pérance. La Lagrie hérissée, Lagrlaliirta, Elle a environ quatre lignes de lon- gueur; les antennes sont noires ; le der- nier article est trois fois plus long que les autres; tout le corps est noir, cou- vert d'un duvet fauve j les élytres sont- DES LAGRIES. l45. tcstacccs, très -milices et légèrement ve- lues y les pattes sont noires. On la trouve en Europe, dans les bois. La Lagrie piibescenle , Lagria pubeacens* Elle est un peu plus grande que la précédente , à laquelle elle ressemble beaucoup ; tout le corps est noir ; le cor- selet est presque cylindrique , velu ; les élytres sont testacées ; le dernier arti- cle des antennes est très-long. On la trouve en Allemagne, l44 HISTOIRE ÎTATURELLE CXXXir GENRE. ^ D E M E R E. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque de la longueur du corps ; articles égaux , cylindriques , le premier à peine plus gros , le second un peu plus court. — Quatre antennules inégales , filiformes; les antérieures un peu plus longues, com- posées dequatre articles, dont le premier plus court et très-petit; les postérieures composées de trois articles , dont le pre- mier un peu plus petit. — Tarses termi- nés par deux crochets ; article pénultiè- me , large, bifide , garni de houppes» Le cit. Geoffroy a placé parmi les cantliarides et ses ciciudèles , qui sont des téléphox'es , une partie des insectes de ce genre. M. Fabricius en a fait des lagries et des nécydales , et Linnée a rangé parmi les cantbarides le peu d'es- pèces qu'il a connues \ les asdemères ne peuvent appartenir aux télépliores qui DES ^DEMÈRES. l45 ont cinq articles à tous les tarses, ni aux riécydales, dont tous les tarses sont composés de quatre articles; elles se rap- prochent davantage des cantliarides et des lagries-, mais on les distingue des pre- mières par les crochets de leurs tarses qui sont simples, et des lagries par leurs antennes qui sont filiformes. Le cit. Oli- vier a formé un genre de tous ces in- sectes , dont le nom signifie grosses cuis- ses, parce que le plus grand nombre des mâles des aedemères ont les cuisses postérieures très-renflées. Les antennes des asdemères sont min- ces , filiformes , composées de onze arti- cles : elles sont assez rapprochées à leur base , insérées à la partie antérieure de la tête près des yeux. La tête est avancée, un peu plus large que le corselet, les yeux sont ar- rondis , saillans ; la bouche est compo- sée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules simples , coi'uées , aiguës et arquées j de deux mâchoires cornées , l4() IITSTOIIIE NATURELLE bifides; division extérieure plus lon- gue , velue à son extrémité; division intérieure courte , applatie ; d'une lè- vre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est cylindrique, rabo- teux; l'éciisson est petit, triangulaire. Les élylres sont molles , plus larges à la base qu'à l'extrémité : elles recou- vrent deux ailes membraneuses , re- pliées. Les pattes sont longues; les cuisses postérieures sont souvent très -renflées et arquées dans les mâles; les jambes sont minces , les tarses des quatre pat- tes antérieures sont composés de cinq articles: le premier est très-long, et l'avant-dernier bilobé , garni de houp- pes de poils ; les tarses postérieurs sont de quatre articles , dont le pénultième est bilobé , garni de houppes. On trouve ces insectes sur les fleurs^ dans les prairies : ils volent avec beau- coup d'agilité ; leurs larves sont entiè- DES ^ D E M È R E S. 14/ rement inconnues. Ils forment un genre composé de vingt espèces : on en trouve une partie en Europe. L'yîldemère simple , jEdemera simptex. Elle a environ cinq lignes de lon- gueur ; les antennes sont brunes ] la tête est d'un brun bronzé ; le corselet est fauve, raboteux ; les élytres sont fauves, e'troites à l'extrémité : elles ont trois lignes longitudinales, élevées, peu mar- quées; le dessous du corps est bronzé, l'extrémité de l'abdomen est fauve -, les pattes sont fauves , avec les tarses noirs. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris. L'yEdemère podagraî ve^JEclemera podagraria. Elle est de la grandeur de la précé^ dente , à laquelle elle ressemble beau-^ l48 HISTOIRE NATURELLE coup; les antennes sont brunes -, tout le corps est bronzé ; le corselet est cylin- drique, raboteux*, les ély très sont fau- ves , avec leur bord extérieur et l'ex • trémité noirs; les quatre pattes anté- rieures etla base des cuisses postérieures sont fauves ; les cuisses postérieures sont très-renflées et arquées. On la trouve en Europe , sur l'œgo- podium podagraria. L'yEdemère ru fi colle , JEdemera ruJicolUs. Elle est un peu moins grande que la précédente ; les antennes sont noires ; la tête est verte , brillante ; le corselet est roux , raboteux , marqué d'une ligne longitudinale sur le milieu ; les él)^tres sont bleues, couvertes d'un léger du- vet : elles ont quelques lignes peu éle- vées -, la poitrine est bleue , l'abdomen roux; les pattes sont d'un bleu noi- râtre. ,D E s iE D E M K R E S. 1 49 On la trouve en Italie et au midi de la France. L^^demère bleue, jEclemera cœrulea» Elle est de la grandeur del'œdemère podagre. Elle est d'un vert bleuâtre • les antennes et les yeux sont noirs; le cor- selet est cylindrique , raboteux ; les ëlytres sont très-étroites postérieure- ment, et marquées de trois lignes lon- gitudinales élevées ; les pattes sont bleues-, les cuisses postérieures sont renflées dans le mâle. On la trouve aux environs de Paris , sur les fleurs, et dans toute l'Europe. Insectes. VII. l'i l5o HISTOIRE Î\^\TURELLE C X X X 1 1 r GENRE. N O T O X E. Caractères génériques. Antennes filiformes, articles presque coniques , le dernier ar- rondi , moniliforme. — Quatre antcii- îiules raoniliformes ; le3 antérieures ur. peu plus longues , composées de quatre articles , le premier article court, les deux autres égaux , le dernier un peu pli s gros , presque ovale ; les postérieures de trois articles , dont le premier très-petit, le dernier plus large et applati. — Pénul- tième article des tarses large , bifide , gar- ni de houppes. Ce genre établi par le cit. Geoffroy sous le nom de notoxus en latin, et de cucule en français, n'étoit composé que d'une seule espèce que Linnée avoit placée parmi les méioés. M. Fabricius elle cit. Olivier ont conservé à ce génie le nom latin que le cit. Geoffroy lui a donné, et y ont ajouté (luelcjues es- pèces. DES N O T O X E S. l5l Les antennes des notoxes sont de la longueur de la moitié du coi^ps, com- posées de onze articles , elles vont eu grossissant jusqu'à l'extrémité , et sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête ; assez près des man- dibules. La tête est large , un peu applatie et ânclinée ; les yeux sont gros et saillans; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure, de deux mandibules cornées, pointues et recourbées à leur extrémi- té; de deux màclioires membraneuses, cylindriques; d'une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est presqu'aussi large que la tête , plus étroit à sa partie posté- rieure qu'à sa partie antérieure. Les élytres sont molles, de la lon- gueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pattes sont d e moyenne longueur; les cuisses sont un peu renflées; les tarses des quatre pattes antérieures sont l52 HISTOIKE NATURELLE S. l55 articles, dont !e premier esl. plus longj le second pitis petit, et les autres pres- (ju'égaux. La tête est incline'e , un peu appla- tie, plus large à sa partie postéiieure qu'à sa partie antérieure ; les yeux sont ovales , peu saillans ; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées et très- pointues; de deux mâchoires arrondies et ciliées; d'une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes, presqu'é- gaies. Le corselet est convexe, plus étroit que les éiytres ; l'écusson est petit , triangulaire. Les éiytres sont molles , un peu con- vexes. Les pattes sont de moyenne gran- deur; les cuisses un peu renflées; les jambes ont quelques dentelures peu marquées; les tarses sont filiformes; ceux des quatre pattes antérieures sont composés de cinq articles, et ceux des l56 HISTOTRE NATURELLE posLërieiires de quatre : le dernier arti- cle est terminé par quatre crochets ; les deux de^ dessous sont applatis et caches par les autres. On trouve ces insectes sur les plan- tes, dont ils rongent les feuilles et les fleurs. Leur larve n'est point connue ; mais on croit qu'elle vit dans la terre comme celle du niëloé et de la cantha- ride. L'Apale bimaculé , ^ palus biuiaculatus. Il a environ sept lignes de longueur : tout le corps est noir ; les antennes sont aussi longues que la moitié du corps -, la tôle est assez grande; les yeux sont ovales ; le corselet est arrondi , un peu applati, finement poiutillé ; les élytres sont d'un jaune fauve, avec une petite tache noire , ronde près de l'extrémi- té-, les pattes sont noires; tout le corps est couvert de poils noirs. Tom . m. Pciç .iàù\ X . Ap . Ijina acule . a.Pvr. Cardinale. ôHor . Maculée . F^Tanàeic Jcu^, 4 . Cirt. C er ami) oi'de . 5. Cirt. Sulpliuveuse. 6 . Diap . du Bolet . DES F Y R O C M R E S. 1 57 On le trouve au nord de l'Europe , au commencement du printemps : il est rare. CXXXV GENRE. PYROCHRE. Caractères génériques. Antennes en scie y ou pectinées ; premier article gros et ua ])eu alongé , le second petit et presque rond. — Quatre antennules inégales, fili- formes ; les antérieures beaucoup plus longues, composées de quatre articles , dont le premier très-court et très-petit , et le dernier ovale , alongé ; les posté- rieures de trois articles égaux. — Pénul- tième- article des tarses court , bifide , garni de liouppes. Le cit. Geoffroy qui a établi ce genre, lui a donné en latin le nom de pyro- cliroa, et en français celui de cardinale: il n'a décrit qu'une seule espèce , que Linnée avoit placée parmi les lampy- res, auxquels les pyroclircs ressem- l58 HISTOIRE NATURELLE blent beaucoup par la forme \ mais on les distingue facilement de ces insectes par les tarses. Tous ceux des lampyres outcinq arlicles, et les p3-roclires n'en ont que quatre aux tarses de la der- nière paire de pattes. Les antennes sont de la longueur de la moitié du corps, pectiuëes, compo- sées die onze articles : le premier est long , le second court , globuleux : ces deux articles sont simples , les suivans ont un prolongement à leur partie in- terue beaucoup plus long à l'extrémité qu'à la base : ce qui rend les antennes plus fortement pectinées dans cette par- tie. Elles sont insérées au-dessous des yeux. La tête est penchée , applatie , sépa- rée du corselet par une petite partie étroite ; les j^eux sont petits , arrondis , peu sail'ans; la bouche est compo-ée d'une lèvre supérieure , de deux man- dibules courtes , cornées , arquées , ai- guës 5 de deux mâchoires niembraneu- DES P Y R O C H R. E S. 1 ^9 seS;, déprimées, aiguës et ciliées anté- rieurement ;, d'une lèvre inférieure , et de quatre antennules inégaies. Le corselet est arrondi, raboteux; récusson est petit, arrondi ou triangu- laire selon les espèces. Les élytres sont un peu applaties, arrondies à leur extrémité , oii elles sont un peu plus larges qu'à leur ori- gine : elles recouvrent deux ailes re- pliées. Les pattes sont longues ; les cuisses et les jambes sont simples ; les tarses ' des quatre pattes antérieures sont com- posés de cinq articles , et ceux des posr térieures de quatre; l'avant-dernier ar- ticle est assez large, bilobé; le dernier est long , arqué et renflé à l'extrémité , qui est munie de deux crochets poin- tus, assez forts. Ces insectes sont de forme aîongée: jôn les trouve au pied des haies et dos buissons; leurs larves ne sont point connues. Ils forment un g^nre peuiiour- iGo HISTOIRE NATURELLE breux. M. Fabricius en a décrit cinq espèces, et le cit. Olivier quatre , dont trois se trouvent en Europe. La Pyrochre Cardin ale,P/rocAroa cocci7iea» Elle a environ sept lignes de lon- gueur -, la tête , les antennes , le corps et les pattes sont d'un noir luisant ; le cor- selet est arrondi , d'un rouge soyeux ; l'ëcusson est noir ; les ëlytres sont d'un rouge sanguin soyeux. On la trouve en Europe , au pied des haies et sur les troncs cariés des saules. Elle est assez rare aux environs de Pa- ris. La Pyrochre rouge ^ Pyrochroa ruhens. Elle ressemble beaucoup à la précé- dente , par la forme , la grandeur et les couleurs : elle n'en dijffère que par la DES PYROCHRES. iGl tète qui est rouge : différence qui peut- être caractérise le sexe. On la trouve en Europe, dans les mêmes endroits que la précédente. La Pyrochre pectinicorne ^ Pyrochroa pectinicornis. Elle n'a que cinq lignes de longueur ; la tête et les antennes sont noires; le corselet est arrondi, d'un rouge jaunâ- tre , avec une tache noire sur le milieu ; les élytres sont d'un rouge jaunâtre , un peu velues ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On la trouve au nord de l'Europe. Insectes. VU* l62 HISTOIRE NATURELLE CXXXVr GENRE. H O R I E. Cafactères génériques. Antennes filiformes, articles presque cylindriques , le dernier terminé en pointe. — Quatre antennules filiformes , inégales ; les antérieures plus longues , composées de quatre articles , dont le premier est très-petit , les deux suivans sont presque égaux, le dernier oblong et obtus ; les postérieures detrois articles , dont le premier est très-court , • le second conique , et le dernier obtus. — Tète applatie , très -large postérieu- rement. Des trois insectes qui forment ce genre , M. Fabi^icius , dans ses premiers ouvrages , en avoit placé deux parmi les lymexilons, desquels il les a ensuite séparés. Le principal caractère qui dis- tingue les liories des lymexilons , se trouve dans les tarses : ceux des trois paires de pattes de ces derniers sont DES II O R I E S. iG^ composés de cinq articles, tandis que les tarses postérieurs des liories n'ont que quatre article^.. Les antennes sont filiformes, un peu plus longues que la tête, composées de onze articles , dont le premier est un peu plus long et pins gros que les au- tres ; les suivans sont égaux , cylin- clriques : elles sont insérées à la partie latérale de la tête au-dessous des 5^eux. La tête est large ,applatie , inclinée , séparée du corselet par une partie com- te , étroite -, les yeux sont oblongs , peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules avancées, cornées, arquées, tranchan- tes, dentées dans leur milieu; de deux mâchoires bihdes , dont la division ex- térieure est arrondie, et l'intérieure pointue ; d'une lèvre inférieure , et de quatre antennules. Le corselet est un peu rebordé, défor- me carrée ; les deux angles antérieurs sont arrondis , les postérieurs en pointe l64 HISTOIRE NATURELLE mousse j l'éciisson est petite arrondi jDostérieurement. Les ély très sont flexibles , de la lon- gueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont de longueur moj^cn- ne ; les jambes un peu comprimées îles tarses sont filiformes : ceux des quatre pattes antérieures sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de qua- tre ; le dernier article de tous les tarses est cylindrique , et terminé par quatre crochets pointus , égaux. Le corps est de forme alongée. Ces insectes, qui ont quelques rapports avec les cantharides, les méloés et les myla- bres, doivent aussi avoir à-peu-près la même manière de vivre. Mais comme aucun ne se trouve en Europe , on ne sait rien sur la forme et les habitudes de leurs larves. Nous décrirons seule- ment une seule espèce. DES HO RI ES. l65 lu' Horie msLCuléejHoriamaculata, Elle a environ un pouce de longueur-, les antennes sont noirâtres j la tête est fauve , sans taches ; les yeux sont noirs ; le corselet est fauve , inégal ; les ély très sont fauves , avec six taches brunes et l'extrémité de môme couleur ; le des- sous du corps est fauve ; les pattes sont brunes , avec la base des cuisses fauve. On la trouve à Saint-Domingue et dans l'Amérique septentrionale. l66 HISTOIRE NATURELLE ex XX VIF GENRE, C I S T È L E. Caractères génériques. Anteunes filiformes, un peu pi us longues que le corselet; arti- cles presque coniques , le second un peu plus petit que les autres, et arrondi. — Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues , com- posées de quatre articles, dont le pre- mier très- court, et les autres presque égaux et coniques ; les postérieures de trois articles très-courts, le premier un ■ peu plus long et conique. — Tarses fili- formes. Quelques espèces de ce genre sont des clirysomèles deLinnée , et des tëné- brions et des mordelles du cit. GeofFroy. L?s cistèles ne peuvent être placées avec les chr^^soméles , qui n'ont que quatre articles à tous les tarses, ni avec les ténëbrions , dont elles différent par les parties de la bouche. Elles s'éloignent aussi des mordelles par la forme du DES C I S T È L E S. 1 67 corps ; et la tête très-inclinée de celles- ci les fait aisément distinguer des cistè- les. Le cit. Geoffroy a donné le nom de cistèle aux insectes que le cit. Olivier a nommés byrrhus : ils appartiennent à la première division de cet ordre , et diffèrent beaucoup des cistèles de ce dernier auteur. Les antennes sont composées de onze articles : elles sont insérées à la partie antérieure et latérale de la têtC; au- dessous et très-près desyeax. La tête est petite , avancée , moins large que le corselet -, les yeux sont ova- les , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, dedeux mandi- bules cornées , arquées , pointues ; de deux mâchoires bifides : la division ex- térieure plus longue , cylindrique , ci- liée à son extrémité : l'intérieure termi- née en pointe ; d'une lèvre inférieure , et de quatre antennules filiformes, iné- gales. Le corselet est moins large que les l68 HISTOIRE NATURELLE ëlytres , plus étroit à sa partie anté- rieure qu'à sa partie postérieure; l'écus- son est petit , triangulaire. Les ély très sont plus ou moins dures, lin peu. convexes , de la longueur de Tabdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont assez longues, min- ces j les tarses filiformes : ceux des qua- ti-e pattes antérieures sont composés de cinq articles , et ceux des pattes posté- rieures n'ont que quatre articles ; les deux crochets qui terminent le dernier article de tous les tarses, sont arqués et pointus. On trouve ces insectes sur les fleurs, et la seule espèce dont on connoisse la larve , se trouve sur le chêne et autres grands arbres. Ils forment un genre composé de vingt-quatre espèces , dont on trouve la plus grande partie en Eu- rope. DES CISTÈLES. l6^ La Cistèle céraniboïde , Cistela cerarnhoides. Elle a près de six lignes de lon- gueur : les antennes sont noires, en for- me de dent , de scie dans les mâles , et un peu moins dans les femelles ; la tête est noire ; le corselet est noir , légère- ment couvert de petits poils jannes : il est plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure, dont les côtés sont anguleux, le milieu en pointe, et s'avance un peu sur l'écusson ; les ély- tres sont testacées , légèrement striées et couvertes de petits poils très-courts; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. Sa larve est longue , mince , de cou- leur jaunâtre : elle ressemble à celle du ténébrion de la farine , mais elle est moins grosse ; son corps est composé d'anneaux , qui sont terminés posté- rieurement par une bande transversale 170 HISTOIRE NATURELLE d'un Jaune brun. On la trouve dans les troncs pourris des vieux chênes , où elle se nourrit de tan. Vers le commence- ment du printemps , elle est prête à su- bir sa dernière métamorphose. On peut alors l'élever facilement , en lui don- nant des morceaux de chêne pourri. Elle s'enferme dans une petite coque qu'elle construit avec de la poussière de cet arbre , s'y change en nymphe, €t paroît sous la forme d'insecte parfait environ vingt jours ajnès sa métamor- phose. Elle est assez commune aux envi- rons de Paris , dans les bois. La CisLèlelepturoïde , Clsteîa lepturoides. Elle ressemble beaucoup à la précé- dente , dont elle dififère par les anten- nes qui sont moins en scie , et par le corselet , qui est de figure carrée ^ plus large que long : il est d'un noir foncé , DES C I S TE L E S. 17I ainsi que la tête ; les ëlytres sont testa- cées , légèrement striées et sans poils ; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On la trouve au midi de l'Europe et aux environs de Paris. La Cislèle âtre, Cistela atra. Cette espèce , qui est la plus grosse de ce genre , a sept lignes de longueur et trois lignes de largeur : elle est en- tièrement noire ; les antennes sont pres- que filiformes , plus longues que le cor- selet; le corselet est rebordé , finement pointillé , nn peu convexe ; les élytres sont luisantes , légèrement striées ; elles ont de petits points enfoncés entre chaque strie. On la trouve aux environs de Paris. La Cistèle sulphureuse , Chtela sulphurea. Elle a quatre lignes de longueur : les antennes sont filiformes; brunes, avec 172 HISTOIRE NATURELLE la base des articles jaune -, la tête est jaune, avec les yeux noirs; le corselet est jaune, avec un point enfoncé de chaque côté; les élytres sont d'un jaune verdâtre , légèrement striées ; le des- sous du corps et les pattes sont jaunes, les tarses noirâtres. On la trouve aux environs de Paris et dans toute l'Europe , sur les fleurs. LaCistèle murine, Cistelamurina, EUe a trois lignes de longueur : les antennes sont filiformes, brunes , avec le premier article testacé ; la tète est noire; le corselet d'un noir mat, un peu convexe , arrondi sur les côtés, rétréci antérieurement ; les élytres sont rougeâtres , sans stries ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont rou- geâtres. On la trouve aux environs de Paris et dans toute l'Europe, sur les fleurs. DES CISTÈLES. Ij3 La CisLèle pâle, Cistela pallida. Elle est de la grandeur de la préce'- deule : de couleur testacée , à l'excep- tion des yeux et de l'extrémité des élytres qui sont noirs ; la tête est très- petite , inclinée et presqu'entièrement cachée sous le corselet ; les rebords de celui-ci sont grands , il est arrondi an- térieurement et sur les côtés , comme l'est celui des lampyres j les élytres sont lisses. On la trouve aux environs de Paris et en Angleterre. La Cistèle Morio , Cistela Morio, Elle est de la grandeur des deux pré- cédentes : les antennes sont filiformes testacées -, elle est d'une couleur testa- cée brune j le corselet est étroit anté- rieurement , arrondi sur les côtés ; les élytres sont légèrement striées et cou- J^secies. VII. 3*Q 174 HISTOIRE NATURELLE vertes de quelques poils courts ; les pattes sont d'une couleur testacée rou- geàtre. On la trouve aux environs de Paris et en Suède. La Cistèle flavipède , Clstela Jiavipes, Elle a environ deux lignes et demie de longueur : son corps est un peu alongé ; les antennes sont brunes ; la tête et le corselet sont d'un noir brillant, finement pointillés : les élytres sont for- tement striées , et entre chaque strie elles ont des rangées de points enfon- cés , très-serrés ; les pattes sont jaunes. On la trouve aux environs de Paris. DES DIAPÈRES. 1^5 CXXXVIir GENRE. D I A P E R E. Caractères génériques. Antennes courtes, renflées ; premier et second articles pe- tits , les autres courts, petits, perfoliés. — Quatre antennules courtes , filiformes| les antérieures composées de quatre arti- cles, dont le premier petit et le dernier ovale ; les postérieures très-courtes, com- posées de trois , dont le premier à peine distinct. — Articles des tarses très-courts. Ce genre a été établi par le cit. Geof- froy. Linne'e a placé la seule espèce qu'il a connue parmi les chrysomèles ; et Degéer l'a placée parmi les téné- brions ; mais les diapëres ne peuvent appartenir à aucun de ces deux genres ; ayant cinq articles aux tarses des qua- tre pattes antérieures, elles ne peuvent être rangées avec les clirysomèles qui n'en ont que quatre ; et la forme de leurs antennes les distingue assez dea 1/^ HISTOIRE NATURKLLt: tënébrions pour les séparer de ces in- sectes. I^s antennes des diapères sont à peine de la longueur du corselet , com- posées de onze articles, dont les neuf derniers sont applatis , lenticulaires et perfoliés ; le dernier est arrondi à son extrémité ; elles sont insérées à la par- tie latérale et antérieure de la tête assez près des mandibules. La tête est petite ^ simple ou armée de cornes , un peu enfoucée sous le cor- selet -, les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , de deux mandibules courtes, cornées, bidentées à l'extrémité ", de deux mâchoires bifides : la division ex- térieure plus grande , arrondie , l'inté- rieure cylindrique-, d'une lèvre infé- rieure et de quatre antennules inégales. Le corselet est convexe , légèrement rebordé , de la largeur des ély très, un peu échancré antérieurement ; l'écus- son est petit, arrondi postérieurement. DES DIAPERES. 177 Les ëlytres sont coriacëes , convexes, de la longueur de l'abdomen ; elles cou- vrent deux ailes membraneuses; re- pliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne , les tarses filiformes ; ceux des qua- tre pattes antérieures sont composés de cinq articles , les postérieures de qua- tre ; le dernier article de tous les tarses est cylindrique , armé de deux crochets aigus. Ces insectes ont le corps convexe , hémisphérique ; ils sont lourds et vo- lent peu : on les trouve dans les agarics et les bolets , qu'ils mangent tant sous l'état de larve que sous celui d'insecte parfait. La larve est d'un blanc jaunâtre; son corps est mou , composé d'anneaux distincts -, sa tête est brune , armée de deux mâchoires et munie de deux an- tennes divisées en trois ou quatre arti- culations : on trouve ces larves en plus ou moins grand nombre pendant près- 1/^ HISTOIRE NATURELLE que tontes les saisons de l'année , dans les bolets et les agarics , frais on dessé- chés. Pour se clianger ennympheS; elles se construisent une coque, dans laquelle elles se transforment , et en sortent sous la forme d'insecte parfait peu de temps après. L'insecte nouvellement sorti de sa coque a une forte odeur d'é- corce de noix , qui s'attache aux doigts lorsqu'on le touche. On ne connoît encore que six es- pèces de ce genre : trois se trouvent en Europe. La Diapère du holet , D lape ris holetL Elle a environ quatre lignes de lon- gueur : les antennes sont noires ; la tête et le corselet sont d'un noir lui- sant ; les élytres sont convexes , d'un, noir luisant , avec trois bandes trans- versales ondées , fauves , l'une à la base, l'autre sur le milieu, et la troisième à DES DIAPÈRES. 179 l'extrémité ; elles ont plusieurs rangées de points enfoncés qui forment des stries régulières : le dessus du corps et les pattes sont noirs. On la trouve aux environs de Taris et dans presque toute l'Europe , dans les agarics du chêne et du bouleau , et les bolets du noyer. La Diapère tachetée, Diaperis maculata. Elle est un peu moins grande que la précédente , à laquelle elle ressemble beaucoup : elle a les antennes noires ; la tête et le corselet d'un noir luisant ; les élytres d'un rouge brun , avec la su- ture et quatre taches noires , dont deux très -petites et arrondies près de la base; les deux autres grandes et irrégulières près de l'extrémité ; elles ont plusieurs rangées de points enfoncés qui forment des stries régulières ; le dessous du corps est noir , avec un peu de rouge au- l8o HISTOIRE NATURELLE dessous de la tête -, les pattes sont noires. On la trouve à la Caroline. lia Diapère bicorne , Diaperis hicornis. Elle a deux lignes de longueur : les antennes sont brunes , ferrugineuses à leur base : la tête est ferrugineuse , ar- mée à sa partie postérieure de deux cornes brunes , droites , élevées de la longueur de la tête -, le corselet est lisse , ferrugineux; les ély très sont d'un vert bronzé luisant , pointillées et striées ; le dessous du corps est bronzé ; les pattes sont ferrugineuses. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , à la Caroline. DES O PATRE S. l8l CXXXIX^ GENRE. O P A T R E. Caractères génériques. Antennes monili- formes, un peu plus grosses à l'extrémité, ■plus courtes que le corselet; second ar- ticle petit et arrondi. — Quatre anten- nulesinégales , en masse; les antérieures un peu plus longues , composées de qua- tre articles , dont le dernier gros, ovale , tronqué; les postérieures composées de trois articles plus gros à leur extrémité. — Corselet avec un rebord. Les caractères et la manière de vivre des insectes de ce genre les rapprochent beaucoup des ténébrions , parmi les- quels Linnée et le cit. Geoffroy les ont placés. M. Fabricius est le premier qui les en a séparés. Outre ces insectes, cet auteur en a encore séparé d'autres du genre ténébrion du cit. Geoffroy , avec lesquels il a formé plusieurs genres , qui sont les genres cistèle , pimélie , lié- l82 HISTOIRE NATURELLE lops et blaps. Quoique tous ces insectes soient de la famille des ténébrions , ils difiPèrent cependant assez entr'cux et des ténébrions , pour former des genres , comme on le verra par la description des caractères qui sont particuliers à chacun de ces genres , et qui servent. à les distinguer. Les opatres diffèrent des ténébrions par la forme de leur corps , qui est court, convexe, un peu arqué; au lieu que celui des ténébrions est alongé , un peu applati. Les antennes des opatres sont plus courtes que le corselet, composées de onze articles , dont le premier est alon- gé , le second, petit et arrondi ; les huit suivans sont arrondis ; le dernier est un peu applati : elles sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête, près de la base des mandibules. La tête est petite, enfoncée dans une large échancrure du corselet ; les yeaxsont très-petits, peu visibles ; la DES O P A T R E S. l83 bouche est composée d'une lèvre supé- rieure , de deux mandibules cornées , arquées, bidentées à l'extrémité ; de deux mâchoires courtes , bifides , di- visions inégales; d'une lèvre inférieure et de quatre antennules inégales. Le corselet est rebordé , échancré antérieurement, arrondi sur les côtés et presque aussi large que les élytres : l'écusson est petit et arrondi. Les élytres sont dures et recouvrent les côtés de l'abdomen. Dans quelques espèces elles sont rétrécies à l'extré- mité^ et terminées en pointe mousse. Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les cuisses et les jambes sont légè- l'ement comprimées ; les tarses des quatre pattes antérieures sont composés de cinq articles , et ceux des posté- rieures de quatre ; et les articles de tous les tarses sont bilobés. Presque tous ces insectes sont dé- pourvus d'ailes : on les trouve dans ' les endioits arides et sablonneux , et l84 HISTOIRE NATURELLE sous les cadavres desséchés : leurs Lir- ves sont inconnues -, ils forment un genre composé de quinze espèces : on en trouve une partie en Europe. L'Opatre gris, Opatrum griseum. Il a environ sept lignes de longueur et quatre de largeur : il est d'un gris noirâtre terne , quelquefois couvert de poussière , ce qui le fait paroitre gris j les antennes sont plus courtes que le corselet et n'ont que dix articles : le corselet est large , chagriné , échancré antérieurement, avec les rebords des côtés relevés : les élytres recouvrent les côtés de l'abdomen \ elles sont très- convexes près de l'extrémité qui est étroite ; elles ont trois stries longitu- dinales , formées par des élévations ir- régulières interrompues. On le trouve aux environs de Paris , en Italie , dans les endroits sablonneux. Paç. 284. 1. Opatre o^ris 4 . lielops lampede. a . Tenél)i'iou cxilniaive. .5. Piiuelie striée- 3 . S eri" op alp e Cai' al) oïde . DES O PATRE S. l85 L'Opatre sabuleux,, Opatrum sahulosum. Il a environ quatre lignes et demie de longueur : il est entièrement noir ; les antennes sont plus grosses à l'extré- mité qu'à la base , plus courtes que le corselet ; celui-ci est large , applati , écliancré antérieurement, rebordé et chagriné : les élytres sont de la lon- gueur de l'abdomen ; elles ont cinq stries dentées de chaque côté. On le trouve en Europe , dans les endroits sablonneux : il est très-com- mun aux environs de Paris. L'Opatre réticulé , Opatrum. reticulatum. Il est beaucoup plus petit que le pré- cédent 5 d'une couleur ferrugineuse : les antennes vont en grossissant à l'ex- trémité , et sont de la longueur du Insectes. VII. 17 l86 HISTOIRE NATURELLE corselet ; le corselet est chagriné , ses bords sont crénelés ; les élytres ont sept à huit lignes élevées , entre les- quelles se trouve une rangée de poinis enfoncés ; les ailes sont blanches et transparentes. On le trouve aux environs de Paris et aux environs d' CJpsal. L'Opatre tibial, Opatrum tibiale. Il a environ deux lignes de longueur; il est entièrement noir : la tète est lisse ; le corselet est légèrement chagriné; les élytres sont raboteuses et jDointillées, elles ont plusieurs lignes longitudinales élevées -, les pattes sont courtes ; les jambes larges, comprimées, triangulai- res , principalement les deux antérieu- res qui ont deux petites dentelures. On le trouve aux environs de Paris, dans presque toute l'Europe ; dans les endroits sablonneux. DES O P A T R E S. 187 lé'Opalre agaricicole , Opatrum agaricicolcu Il est de la grandetir du pre'ce'dent , d'un brun marron très-foncé : les an- tennes sont presque en masse ; le cor- selet est un peu chagriné ; les élytres sont fortement striées , et entre chaque strie elles ont des points enfoncés. On le trouve aux environs de Pari , dans les agarics et les bolets. l88 HISTOIRE NATURELLE C X L^ GENRE. TÉNÉBRION. Caractères génériques. Antennes monîlî- formes , articles presque égaux, le troi- sième à peine plus long que les autres , les derniers globuleux , un peu renflés.— Quatre antennules tiliformes ; les anté- rieures un peu plus longues , composée» de quatre articles , dont le premier petit, le second grand , le dernier tronqué ; les postérieures de trois articles , le deruier ovale. — Corps alongé. Les ténébrions forment une famille nombreuse , que JLinnée et le cit. Geof- froy'" ont réunie dans un même genre. Mais M. Fabricius a divisé ce genre en plusieurs autres. Les ténébrions sont des insectes assez généralement connus; on les trouve fréquemment dans les maisons ; ils se retirent pendant le jour dans les endroits peu éclairés j et en sortent le soir pour voler. DES TÉNÉBRIONS. 189 Les antennes sont presque aussi lon- gues que le corselet, composées de onze articles , dont le troisième est le plus long ; les quatre derniers sont globu- leux , un peu renflés ; elles sont insé- rées à la partie latérale de la tète , au- devant des yeux. La tête est arrondie , assez grande , un peu enfoncée sous une écbancrure du corselet : les yeux sont petits , point saillans : la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules cornées , arquées ; de deux mâchoires cylindriques , bifides , à divisions iné- gales ; d'une lèvre inférieure et de qua- tre antennules inégales. JLe corselet est presque aussi large que les élytres , légèrement bordé , ëchancré et arrondi antérieurement , presque droit postérieurement j l'écus- son est petit , arrondi. Les élytres sont longues -, elles re- covivrent l'abdomen et deux ailes mem- braneuses , repliées. 1C)0 HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les cuisses un peu renflées -, les tarses des quatre pattes antérieures ont cinq articles ^ ceux des postérieures quatre ; le dernier article est terminé par deux crocliets assez forts. liCs ténébrions sont de forme linéai- re , plus ou moins alongés, de couleur noire ou obscure : ils marchent assez vite et volent bien: j)lusieurs espèces habitent les maisons ; c'est ordinaire- ment dans les endroits sombres des gre- niers et des cuisines , et sous les tapis- sei'ies qu'on les trouve. La larve de ces insectes qui est la plus connue , est celle du ténébrion de la farine : elle est longue d'environ nn pouce ; son corps est cylindrique , divisé en douze anneaux , couvert d'une peau dure , écailleuse et luisante : sa couleur est d'un jaune d'ocre ; chaque anneau est bordé postérieurement d'une bande transversale d'un jaune foncé : la têLe est ovale, un peu applatie, DES TÉNÉBRIONS. KJl munie de deux antennes , de deux man- dibules et d'antenniiles ; les trois pre- miers anneaux du corps sont garnis de trois paires de pattes écailleuses : le der- nier anneau est couique , terminé par deux petits crochets écaillenx : quand cette larve veut marcher, elle fait sor- tir d'entre le pénultième et dernier an- neau une masse charnue et blanchâtre , garnie en dessous de deux mamelons alongés , écailleux et mobiles , dont elle fait visage comme de pattes , en les appuyant sur le plan de position pour se pousser en avant : l'anus de lirisecte est placé sur cette masse char- nue , derrière les deux mamelons qui servent de pattes. Ces larves vivent dans la farine^le pain, le sucre : elles changentplusicurs fois de peau, et se mé tamorphosent en nymphes sans faire de coque ; elles quittent leur peau , qui s'ouvre sur la tête et sur les deux premiers anneaux : on apperçoit 19*2 HISTOIRE NATURELLE sur la nymphe toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait. Les larves des ténébrions sont con- nues sous le nom de vers de farine ; elles servent à nourrir les rossignols que Ton élève en cage. Le genre ténébrion est composé de vingt-quatre espèces, dont une partie liabite l'Europe. Nous en décrirons quelques-unes. Le Ténébrion céramboïde , Tenehtio ceramboides. Il est d'un noir mat : les antennes sont plus courtes que le corselet ; la tête est assez grande j le corselet est lisse, convexe ; les élj'^tres sont cou- vertes de petits points élevés qui les rendent raboteuses : le dessous du corps et les pattes sont lisses , d'un noir lui- sant j les cuisses sont renflées. DES TÉNÉBRIONS. 1<>5 Le Tériébrion chagriné , Tenehrio scaher. Il a environ sept lignes de longueur : les antennes sont presque aussi longues que le corselet ; la tête est noire , cha- grine'e ; le corselet est arrondi , moins large que les élytres, chagriné : les ély- tres sont brunes , chagrinées ; le des- sous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. On le trouve dans les départemens méridionaux de la France. LeTénébrion culinaire, Tenehrio culinaris. Il a environ cinq lignes de longueur : il est d'une couleur ferrugineuse : les antennes sont plus grosses à Textrémité qu'à la base ; le corselet est de la lar- geur des élytres , échancré antérieure- ment , arrondi sur les côtés , un peu 19^ HISTOIRE NATURELLE déprimé , finement pointillé : les ély- tres ont huit stries formées par des points enfoncés. On le trouve aux environs de Paris et dans toute l'Europe, sons les écorces des arbres et dans les tas de bled. CXLF GENRE. SERROPALPE. Caractères génériques Antennes filiformes, un peu plus longues que le corselet, com- posées de onze articles presque égaux, presque coniques. — Quatre antennules inégales ; les antérieures très-longues , composées de quatre articles , les trois premiers articles en scie, le dernier ovale, sécuriforme ; les postérieures très-coui-- tcs , de trois articles , dont le dernier plus gros. — Tète inclinée. On a donné le nom de serropalpe aux insectes de ce genre , à cause de Ja forme de leurs antennules antérieu- DES SERROP ALPES. lc^5 tes , dont les articles sont saillans , et imitent les dents d'une scie. Les antennes sont inse'rées au-des- sous des yeux. La tête est inclinée , arrondie , un peu enfoncée sous le corselet ; les yeux sont arrondis , pén saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, obtuses, tri- dentées à leur extrémité 5 de deux mâ- choires bifides , à divisions inégales et ciliées ; d'une lèvre inférieure , et de c^uatre antennules, dont les antérieures sont six fois plus longues que les posté- rieures. Le corselet est applati, plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie pos- térieure , qui est sinuée et anguleuse \ l'écusson est très-petit, arrondi posté- rieurement. Leséiytres sont un peu flexibles, de la longueur de l'abdomen , qu'elles re- couvrent, ainsi que deux ailes membi a» ne uses fort grandes. Itl6 HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont de longueur moyenne; les tarses des quatre antérieures sont composés de cinq articles , et ceux des postérieures de quatre ; le pénultième article de tous les tarses est large , bifi- de , le dernier est cylindrique , terminé par deux petits crochets arqués et poin- tus. Le corps est de forme alongée •, la larve de ces insectes est inconnue. Ce genre n'est composé que de deux espèces, qui se trouvent aux environs de Paris. Le Serropalpe caraboïde , Serro* palpus carahoides. Il a six lignes de longueur ; la tête et les antennes sont noires j les anten- nules sont ferrugineuses ; le corselet est noir , applati , sinué et triangulaire à sa partie postérieure , couvert de petits points enfoncés -, les élytres sont légè- rement velues , d'un bleu noirâtre , striées et poiutilléesj le dessous di* DES HELOPS. 197 corps est noir luisant ; les pattes sont noires ; les tarses ferrugineux. On le trouve aux environs de Paris, dans les bois, dans les parties froides et montagneuses de la France, et dans tout le nord de l'Europe. CXLir GENRE. H É L O P S. Caractères génériques. Antennes filiformes, souvent presque monili formes ; second article un peu plus court , le troisième à peine plus long que les autres. — Quatre antennules inégales ; les antérieures com- posées de quatre articles , dont le pre- mier très-mince à sa base, les autres co- niques , le dernier en masse, large, com- primé , presque triangulaire , en forme de hache 5 les postérieures composées de trois articles , dont le dernier plus gros et obtus. — Corps oblong , corselet plat. liEs hélops ont beaucoup de rapports avec les ténëbrions , parmi lesquels liinnée et le cit. Geoffroy les ont placés^ Insectes. VIL 18 igS HISTOIRE NATURELLE mais ils en diffèrent par leurs antennes, qui sont longues, filiformes, et par les aulennules , dont le dernier aiticle des antérieures est sécuriforme , et le der- nier des postérieures arrondi. Les antennes sont filiformes , un peu plus longues que le corselet , el composées de onze articles , dont le se- cond est le plus court , et le troisième le plus long : elles sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête , à quelque distance et au-dessous des yeux. La te le est inclinée , moins large que le corselet , sous lequel elle est un peu enfoncée; les yeux sont arrondis , peu saillans-, la bouche est composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées , bifides ; de deux mâchoires arrondies , ciliées , unidentées ; d'une lèvre inférieure , et de quatre anten- nules inégales. Le corselet est plus ou moins con- Yexe , légèrement rebordé , arrondi sur DES H EL O PS. 199 Ips cotes , aussi large que les élytrcs j J'ôcussoiiest petit , triangulaire. Les élytres sont dures, convexes, de la longueur de l'abdomen : elles recou- vrent deux ailes membraneuses, re- pliées, qui manquent dans quelques individus. Les i}attes sont longues, simples, les cuisses un peu renflées , légèrement comprimées ; les tarses sont garnis de poils en dessous ; ceax des quatre pattes antérieures sont composées de cinq ar- ticles, ceux des postérieures de quatre, le dernier article de tous les tarses est long, renflé à l'extrémité, et terminé par deux crochets aigus. Le corps est plus ou moins alongé : on trouve ces insectes dans les maisons, dans les endroits sablonneux , et sous les écorces des arbres. Leurs larves sont entièrement inconnues. Des vingt-quatre espèces connues ^ on n'en trouve que cinq en Europe : une grande partie des autres habitent la 200 HISTOIRE NATURELLE Nouvelle -Hollande. Parmi celles-ci, quelques-unes sont décorées d'assea belles couleurs. L'Hélopslanipède, Helops lanipes. Il a environ sept lignes de longueur ; les antennes sont noirâtres , de la lon- gueur de la moitié du corps ; la tête est noirâtre , bronzée ; le corselet est bron- zé , convexe , finement pointillé ; les élytres sont bronzées, luisantes, poin- lillées , striées et terminées en pointe; le dessous du corps et les pattes sont noirs ; les tarses sont couverts en des- sous d'un duvet roussâtre. On le trouve aux environs de Paris et dans toute l'Europe. L'Hélops bicolor , Helops hicolor. Il a en^aron trois lignes de longueur : il est de forme ovale , les antennes sont noires, un peuplas longues que le cor- DES HÉLOPS. 201 selet 5 la tête est bronzée ; le corselet est lisse, bronzé, cuivreux; les ély très sont luisantes , bronzées , avec des points enfoncés assez gros, qui forment des stries ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bronzé ; les tarses sont garnis de poils en dessous. On le trouve à la Nouvelle-Hollande et a la Caroline. L'Hélops âtre , Helops ater. Il a enviion cinq lignes de long : le corps est ovale, convexe , noir, ou d'un brun marron foncé luisant ; les anten- nes sont un peu plus longues que le cor- selet ; la tête est petite , arrondie ; le corselet est large , finement chagriné ; les élytres sont légèrement striées , et les stries sont formées par des points enfoncés ; les cuisses sont un peu ren- flées ; les tarses sont garnis de poils en dessous. On le trouve dans presque toute l'Eu- 20'i HISTOIRE NATURELLE rope : il n'est pas rare aux environs do Paris. L'Hélops glabre, Helops glaher, lia environ trois lignes de long-, les antennes sont brunes , avec les quatre derniers articles moniliformes ; tout le corps est noir luisant -, la tête est petite ; le corselet est de la largeur des élytres, finement pointillé ; les élytres sont lisses ; les pattes d'un brun noir , avec les tar- ses fauves. On le trouve aux environs de Paris , et dans toute l'Europe ; dans les eïi-» droits sablonneux. DES PIMELIES. 2o3 CXLIir GENRE. P I M É L I E. Caractères génériques. Antennes filiformes à leur base , moniliformes à leur extrémi- 1é ; premier et second articles très-courts, le troisième très-long, les derniers glo- buleux.— Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures beaucoup plus longues., composées de quatre articles presque coniques , un peu renflés , le der- nier obtus ; les postérieures plus courtes, compoi;éesde trois articles presqu'égaux, — Corps souvent renflé. M. Fabricius a le premier séparé ces insectes des ténébrions parmi lesquels tous les Naturalistes les avoient placés. Le nom qu'il leur a donné, qui signifie gras , huileux , vient sûrement de ce que quelques espèces répandent une liqueur onctueuse , comme certains ca- rabes et les méloés. On distingue les pimélies des téné'- 2o4 HISTOIRE NATURELLE brions et des autres insectes de cette nombreuse famille, par dififérentes par- ties de la bouche , et des premiers , par la forme du corps. Celui des ténëbrions est line'aire, plus ou moins alongé , tan- dis que les pimélies ont le corps renflé, gibbeux à sa partie antérieure , re- courbé, et terminé en pointe mousse à sa partie postérieure. Les antennes des pimélies sont un peu plus longues que le corselet , fili- formes à leur base, moniliforraes à leur extrémité , et insérées au-dessous des yeux. La tète est arrondie , un peu enfon- cée sous le corselet; les yeux sont ova- les , peu saillans ; la bouche est compo- sée d'une lèvre supérieure , écliancrée en cœur -, de deux mandibules dentées vers le milieu de leur partie intérieure, bifides à leur extrémité ; de deux mâ- choires bifides , à divisions inégales j d'une lèvre inférieure , et de quatre an- tennules inégales. DES PIMÉLIES. 2o5 liC corselet est arrondi , globuleux ; point d'écusson; lesélytres sont dures^ soude'es ensemble , rarement lisses , de la longueur de l'abdomen, dont elles embrassent les bords latéraux. Les pi- me'lies sont dépourvues d'ailes. Les pattes sont longues , simples \ les cuisses souvent arquées ; les jambes ter- minées par quelques épines ; les quatre tarses antérieurs sont composés de cinq articles presque égaux , ceux des pos- térieures de quatre, dont le premier et le dernier sont beaucoup plus longs que les autres. Tous ces tarses ont le der- nier article terminé par deux crochets assez forts. Les pimélies habitent les terreins arides et sablonneux de l'Asie et de l'Afrique. Quelques espèces se trou- vent dans les départemens méridio- naux de la France ; mais aucune n'a encore été apportée d'Amérique. Elles forment un genre assez nombreux 2o6 HISTOIRE NATURELLE dont on ne connoît ni les habitudes, jii les larves. La Pi mélie striée, Plmelîastriata, Elle a quatorze à quinze lignes de lon- gueur : elle est noire, presque lisse j le corselet est arrondi , globuleux, lisse sur le milieu , granuleux sur les côtés ; les ély très sont presque lisses, très-renilées : elles ont chacune quatre lignes longi- tudinales d'un rouge sanguin plus ou moins longues , plus ou moins mar- - quées , et souvent peu apparentes ; les pattes sont fortement chagrinées , et les tarses un peu velus j le dessous de l'ab- domen est luisant, marqué de points enfoncés. On la trouve en Afrique et dans l'Inde. La Piniélie Sénégalienne , Pimelia Senegalensis» Elle a un peu plus d'un pouce de Ion- guoiu'. Elle est noire ) la tête est poin- DES P I M E L I E S. 207 iillée ; le corselet est pointillé en des- sus , chagriné sur les côtés , avec des poils fauves à sa partie antérieure et postérieure ) les élytres ont cinq lignes élevées , entre lesquelles sont des poils courts de couleur fauve, qui laissent appercevoir un ^rand nombre de petits points élevés; le dessous du corps est couvert de petits points élevés; les pat- tes sont noires , velues , fortement cha- grinées. On la trouve au Sénégal. ^&" La Pimélie muricate , Pinieîiâ niuricata. Elle a environ neuf lignes de longueurs elle est entièrement noire; la tête est pointillée ; le corselet est plus large qu-e long, presque globuleux, pointillé sur le milieu, chagriné sur les côtés, cilié antérieurement et postérieurement ; les élytres sont recourbées postérieure- ment , fortement chagrinées , avec cinq ao8 HISTOIRE NATURELLE lignes élevées; le dessous du corps et les pattes sont couverts de rugosités. On la trouve dans toutes les parties chaudes de l'Europe et de l'Asie, et aux environs de Paris. La Pimélie rugueuse, Pimelia rugoaa. Elle est un peu moins grande que la précédente , à laquelle elle ressemble beaucoup par la forme : elle est égale- ment noire ; la tête est pointillée-, le corselet est plus large que long , légè- rement pointillé , avec quelques impres- sions peu profondes sur le milieu; les ëlytres ont trois stries peu marquées, entre lesquelles sont des rugosités qui se terminent en pointes ; le dessous du corps est chagriné ; les pattes sont ru- gueuses; les jambes antérieures sont larges et comprimées. On la trouve sur les côtes de Bar- barie. DES P I M E L I E S. 209 La Pimélie hispide , Phnella hispida* Elle a environ un pouce de longueur: elle est plus alonge'e que les précéden- tes , un peu applatie en dessus , de cou- leur noire , entièrement couverte de petits tubercules épineuxj dont les e'pi- nes sont dirigées en arrière, et de cha- cun de ces tubercules sort un poil assez long noir ou brun ; la tête est graude, arrondie -, le corselet est globuleux ; les élytres sont un peu recourbées à leur extrémité : elles ont quelques lignes longitudinales peu «levées sur les côtés ; les pattes sont longues. On la trouve en Orient , en Afrique, et dans les îles de la Grèce. La Pimélie glabre, Pimeliaglabra* Elle a sept lignes de longueur ; elle est d'un noir luisant; tant en dessus Insectes, VU. 19 210 HISTOIRE NATURELLE qu'en dessous : elle paroît enlièremeiil lisse ; mais vue à la loupe , on remarque qu'elle est finement pointillée ; le cor- selet est arrondi j les él} très sont alon- gées , et un peu recourbées à l'extré- mité j les pattes sont lisses. On la trouve dans les départemens méridionaux de la France , en Asie et en Afrique. La Pimélie réfléchie^ Pinielia reflexa. Elle a neuf lignes de longueur : elle est noire-, le corselet est large, très- écliancré antérieurement, avec les bords latéraux relevés et anguleux à leurs ex- trémités ; les élytres sont recourbées à l'extrémité , un peu plissées sur les cô- tés; et parmi ces plis, on remarque plu- sieurs rangées de points élevés en forme de petits tubercules irréguliers; les pat- tes sont presque lisses. On la ti'ouve dans les départemens DES BLAPS. 211 méridionaux de la France; en Asie et en Afrique. CXLIV GENRE. B L A P S. Caractères génériques. Antennes filiformes^, moniliformes à leur extrémité ; premier article un peu plus gros , le second très- petit, le troisième très-long, les derniers courts et arrondis. — Quatre antennuîes inégales , en masse ; les antérieures com- posées de quatre articles , dont le pre- mier très-petit, et le dernier gros , coni- que , un peu comprimé et tronqué ; les postérieures composées de trois articles presque égaux, et le dernier tronqué. Les blaps sont de la famille des té- nébrion". M. Fabricius les a séparés de CCS insectes, parmi lesquels Linnee et *le cit. GeofFro)'^ les ont pîace's. Ils ont beaucoup de rapports avec les pinié- lies, dont 'ils diffèrent par le dernier article des auLennïileS; qui est un peu 212 HTSTOTRE NAxrRELl.E pins gros que les autres , comprimé et tronqué , tandis que les antennules des pimélies sont filiformes. Le corps alongé et linéaire des ténébrions , et le troi- sième article de leurs antennes plus court que celui des blaps, les distin- guent suffisamment de ces insectes, et les antennes à articles coniques des lié- lops empêclient de les confondre avec les blaps , dont ils diffèrent peu parles antennules. . Les antennes des blaps sont un peu plus longues que le corselet, composées de onze articles ; le troisième est très- grand, les suivans sont un peu coni- ques, les quatre derniers globuleux, moniliformes : elles sont insérées à quel- que distance des yeux. La tête est un peu avancée, plus étroite que le corselet; les j^eux sont petits, ovales , peu saillans; la bouche est composée d'une lèvre supérieure un peu échancrée -, de deux mandibu- les cornées, arquées et dentées j de deux DES BLAPS. 2l3 mâclioires , cornées , comprimées, bifi- des , à divisions inégales ; d'une lèvre inférieure membraneuse, échancrée , et de quatre antennules, dont les anté- rieures plus longues. Le corselet est un peu convexe , ar- rondi, et légèrement rebordé sur les côtés, coupé antérieurement, et pos- térieurement plus étroit que les ély- tres. Les élytres sont dures , convexes ^ presque toujours réunies à leur suture, et terminées en pointe : elles embras- sent les deux cotés de l'abdomen, et le recouvrent presque entièrement en des- sous. liCs pattes sont longues , les cuisses un peu renflées, les jambes presque cy- lindriques , et terminées par deux é^^i- lies ; les tarses des quatre pattes anté- rieures sont ct>mposés de cinq articles , dont les quatre premiers sont presqu'é- gaux ; le dernier est long , conique ; les tarses des pattes postérieures sont d& 21^ HISTOIRE NATURELLE quatre articies, dont le premier et le dernier sont longs , les deux intermé- diaires courts ) le dernier article de cha- que tarse est terminé par deux crochets assez forts. Le plus grand nombre des blaps est dépourvu d'ailes, et tous ces insectes marchent assez lentement ; ils se tien- nent ordinairement , pendant le jour , cachés sous des pierres ou dans des trous, €t en sortent la nuit pour clierclier leur nourriture. On les trouve souvent dans les caves et dans des tas d'ordures. Ils répandent une odeur très-forte et très- d^sagrcable , semblable à celle de cer- tains carabes ^ ou des blattes des cuisi- nes. Leurs larves ne sont point con- nues ; mais oncroit qu'elles ressemblent à celles des ténébrions , et que, comme elles, elles se tiennent dans la terre. Les blaps foi'ment un genre composé d^une vingtaine d'espèces, dont une partie se trouve en Europe. Nous allons fsisser à la description de quelques-un'?^ J"",*/- ^^^ Tom . F//. #? ^^ Deo'i'i'e Jel. J'fTarJieu Scul^ i.l>laps lisse. 4.Cro avec quelques taches d'un jaune pâle ; le corselet est gris , garni en dessus de deux épines courtes, de cinq tubercules , dont l'extrémité est noire , et de chaque côté , d'une épine 'j5o histoire naturelle mobile ; les élytres sont applaties, d'un cendré jaunâtre , soyeux , avec trois bandes interrompues , sinuées , mêlées de brun et de jaune , soyeux , et les côtés d'un brun marron , soyeux ; elles sont couvertes à leur base de points enfoncés noirs ; les pattes sont brunes , annelées de noir et de cendré ; les pattes antérieures sont plus longues que les autres y les jambes de ces pattes ont en dessous , près de l'extrémité , «n tubercule velu; le dessous du corps est d'un gris cendré , soj'^eux. On le trouve dans l'Inde. DEUXIÈME FAMILLE, Epines du corselet fixes. LePrione cervicorne , Prionus cervLcomis, Ce prione , un des plus grands de ce genre , a près de six pouces de l'extré- mité des mandibules à celle des élytre«y Toni . ni. Pat/ . Zi^û . Deo-eve lùl , pyTg/'iheu 0\'u/p.\ Prioiie Cor A DES PRIONES. aSl^ les antennes sont filiformes , moins longues que le corps; les mandibules sont longues , fortes , un peu arquées , munies intérieurement, depuis le mi- lieu jusque près de l'extrémité , de petites dents : la première est très- forte; le côté extérieur a, aussi au-delà du milieu , une dent assez forte : la tête est d'un brun ferrugineux , avec deux lignes longitudinales très-élevées , épi- neuses ; le corselet est ferrugineux , large , applati sur les côtés , dont cha- cun est armé de trois épines très-sail- lantes , et de petites dents placées entre les deux premières épines ; les élytres sont jaunes , avec des lignes et des ta- ches ferrugineuses ; elles sont terminées par une très-petite dent ; l'abdomen est fennigineux ; les pattes sont ferrugi- neuses, sans dentelures ni épines. On le trouve en Amérique ; sa larve vit dans le bois du fromager, Boinhax Lin. Les habitans la mangent avec dé- lice. 252 HISTOIRE NATURELLE licPrione artisan, Prionusfaher, Il a quinze IJgiies de longueur et est entièrement^ noir : les antennes sont moins longues que le corps ; le corselet est inégal, couvert de points enfoncés, très-marqués -, il est nn peu bordé et muni d'une dent de chaque côté ; les ëlytres sont finement chagrinées. On le trouve dans le midi de l'Eu- rope ; il y est assez rare. Le Prione Cannelle, Prionus Cimiamomeus, Il a deux pouces de longueur : les antennes sont brunes , moins longues que le corps ; les mandibules sont sail- lantes , tridentées intérieurement ; la tête est d'un brun marron , plus éti'oite que le corselet, couverte en dessus de points enfoncés assez larges ; le corselet est d'un brunmaxTon, applati, rabo^ DES PRIONES. '253 teux , convexe sur le milieu, denté sur les côtés , avec une épine saillante de chaque côté du bord postérieur ; les éîytres sont d'un jaune rougeâtre; leur angle intérieur est terminé par une épine ; le dessous du corps et les pattes sont d'un brun marron. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale. Le Prione de Tîle de S. -Thomas, Prionus Thomœ, Il a quinze à dix-huit lignes de lon- gueur : les antennes sont brunes , com- primées , plus courtes que le corps j la tête est brune , avec une large impres- sion longitudinale sur le milieu; le cor- selet brun , applati , crénelé sur les cô- tés , avec une épine de chaque côté de sa partie postérieure ; les élytres sont d'un brun moins foncé que le corselet, un peu raboteuses à la base , avec le bord extérieur arrondi , jaune ; le des- 25i HTSTOIRE NATURELLE sous (lu corps et les pattes sont bruns. On le trouve dans l'île de S.-Tiio- mas en Amérique. Le Prione tanneur, Prionus coriarius. Le mâle a quinze lignes de longueur: la femelle est un peu plus grande ; les antennes du mâle sont un peu en scie , celles de la femelle presque filiformes : dans l'un et l'autre sexe , elles sont à peine de la longueur de la moitié du corps ; les mandibules sont avancées , unidentées -, le corselet est applati , cha- griné , muni de trois épines de chaque côté; les élytres sont chagrinées : elles ont trois lignes longitudinales élevées ; tout le dessus du corps est d'un brun noirâtre ; les pattes et les tarses sont d'un brun marron ; la poitrine est cou- verte de poils jaunâtres , courts et soyeux. On le trouve en Europe , aux envi- DES P R I O N E S. 255 îons de Paris , dans les troncs des vieux arbres. Le Prione scabricorne , Prioniis . scabricornis» Il a environ vingt lignes de longueur: il est de forme alongée comme les ca- pricornes ; les mandibules sont fortes , avancées 5 les antennes du mâle sont aussi longues que le corps : celles de ]a femelle plus courtes : dans les deux sexes , les premiers articles sont plus longs et plus gros q^ue les autres , et cou- verts d'aspérités ; la tête est arrondie , avancée ; le corselet arrondi , un peu rebordé , muni d'une très-petite dent à sa base ; les élytres sont longues , étroi- tes , finement chagrinées , avec deux lignes longitudinales élevées ; tout le corps , tant en dessus qu'en dessous, est d'un brun jaunâtre , et couvert de pe- tits poils courts y les pattes sont brunes. On le trouve en Europe : il est rar«?! Rux environs de Paris. 256 HISTOIRE NATURELLE CLP GENRE. CAPRICORNE. Caractères génériques. Antennes sétacées , longues, posées dans les yeux ; premier article gros et assez long , le second très- court et très-petit , les suivans un peu renflés à leur pointe , les derniers égaux et comprimés. — Quatre antennulespres- qu'égales, filiformes ; les antérieures com- posées de quatre articles, dont le premier . très-court et très-petit ; les postérieures composées de trois, dont le premier court et petit. — Pénultième article des tarses , large , bifide , garni de houppes. — Cor- selet arrondi , tubercule ou épineux sur les côtés. — Yeux en croissant, entourant la base des antennes. Ces insectes font partie d'une famille très- nombreuse que Linnée a séparée en deux genres , qui sont les capricor- nes , cerambix ,et les leptures, leptura. JL62 HISTOIRE NATURELLE La larve est de couleur blanclie; son corps est aloiigë , composé de douze anneaux ; les trois premiers sont munis de trois paires de pattes écailleuses; la tête est ccailleuse , garnie de deux mâ- choires fortes, qui lui servent à ronger le bois, dont elle tire la substance pour se nourrir : elle change plusieurs fois de peau , reste deux ou trois années sous Ja forme de larve , se change ensuite en nymphe , d'où l'insecte parfait sort peu de temps après. On peut élever ces lar- ves dans la farine ou la sciure de bois j elles y vivent très-bien , se changent en nymphes , mais parviennent rarement à l'état parfait. Ce genre, qui est très-nombreux, a été divisé en deux familles par le cit. Olivier. La première comprend les ca- pricornes de M. Fabricius , et la secon- de, les lamies de cet auteur. Ces deux genres réunis , renferment plus de cent soixante espèces , et les capricornes DES CAPRICORNES. 265 seiilenieut, plus de soixante. On n'en trouve que liuit ou dix en Europe. Le Capricorne Héros , Cerambix Héros. lia environ deux pouces de longueur : tout le corps est d' un brun presque noir , avec l'extrémité des élytres d'un brun jaunâtre ; les antennes du mâle ont deux fois la longueur du corps, celles de la femelle sont de moitié plus courtes ; le corselet est très-raboteux, armé d'une petite épine de chaque côté ; les élytres sont finement chagrinées , arrondies à l'extrémité , et terminées à l'angle in- térieur , près de la suture , par une épine très-petite ) les pattes sont noires ; les tarses noirâtres en dessus , gris en dessous. On le trouve en Europe ; il est irès- Gommun aux environs de Paris, dans les bois» :>64 HISTOIRE NATCRELLi- Le Capricorne Savetier, Ceramhlx Cerdo, Il est de moitié inoins grand que le précédent , entièrement d'un noir fon- cé ; les antennes du mâle sont un peu plus longues que le corps ; le corselet est très-raboteux , et armé d'une épine de chaque côté -, les éljtres sont forte- ment chagrinées , arrondies à l'extré- mité et sans épine. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope : il est commun aux environs de Paris. Le Capricorne cordon né, Ceram- hix suce inclus. Il a environ dix lignes de longueur : les antennes du mâle sont une fois plus longues que le corps, comprimées, avec les trois premiers anneaux et l'extré- mité des autres, noirs j tout le corps est Fat/ . 2(>â . Tom . Tir. 1. C-apricoriio rosalie '1 ■ Capricorne quadi'i j ■ Sapei'dc poiictnoo Lcule . DES CAPRICORNES. 2^5 d'un brun rougeâtre , lisse, Inisant; le corselet est raboteux , armé de deux épines de chaque côté ; l'écusson est très-giand , terminé en pointe qui se prolonge entre les deux élytres ; les élytres sont arrondies; elles ont sur leur milieu une bande transversale d'un beau jaune-, les pattes sont rou- geâtres ; les cuisses renflées , noires à l'extrémité. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale , aux Antilles , à Cayenne , à Surinam. Le Capricorne Rosalie, Ceramhix Alpinus, Il a environ quinze lignes de lon- gueur : il est d'un bleu cendré ; les an- tennes sont un peu plus longues que le corps , d'un bleu blanchâtre , avec les deux premiers articles noirs, l'extré- mité des autres très-noire, et garnie d'une grosse touffe de poils de la mémo 2f)f) HISTOIRE NATURELLE couleur; le corselet est armé de deux épines courtes de chaque côté : il a une tache noire sur le milieu de sa partie antérieure ; les élytres ont une large bande sur le milieu , une large tache vers la base, et une petite près de l'ex- trémité , d'un beau noir velouté -, les pattes sont de la couleur du corps. On le trouve dans les hautes mon- tagnes de l'Europe , et quelquefois , mais très-rarement , dans les chantier» de Paris. Le Capricorne musqué, Ceranihix moschatus, n a quatorze à quinze lignes de lon- gueur : sa couleur varie ; il est d'un vert bleuâtre en dessous , un peu cui- vreux en dessus, ou entièrement d'un vert doré', les antennes du mâle sont «n peu plus longues que le corps ; le corselet est tubercule en dessus , et garni d'une épine de chaque coté ; les élytres J\r