LIBRARY OF 1685- IQ56 HISTOrRE NATURELLE DES INSECTES. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, Composée d'après Réaumur, Geoffkoy, Degeer^ Roesel , LiNNÉE , Fabricius, et les meilleurs ouvrages c[ui ont paru sur cette partie ; Rédigée suivant la méthode d'ÛLiviER ; Avec des notes , plusieurs observations nouvelles , et des figures dessinées d'après nature. Par F. M. G. T. DE TIGNY , Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris, TOME V I I L DE L'IMPRIMERIE DE CHAPELET. A PARIS, CIiezDETERViLLE, rue du Battoir, n» i^, AN X. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. C L V' GENRE. C A L L I D I E. Caractères génériques. Antennes filiformes, à-peu-près de la longueur du corps, po- sées dans une échancrure au-devant des yeux. — Quatre antennules égales ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier petit , et le dernier pres- que en masse ; les postérieures composées de trois articles , dont le dernier assez gros. — Pénultième article des tarses lar- ge , bifide , garni de houppes. — Corselet globuleux, bu rond et légèrement ap- plati. Les callidies ont, comme les capri- cornes, le corps alongé , les yenx ëch an- crés , entourant la base des antennes et Insectes. VIII. i 2 HISTOIRE NATURELLE le dernier article des tarses bilobc ; mais ils en dijQPèrent par les antennes qui sont moins longues, presque d'égale grosseur dans toute leur étendue , et par la forme du corselet qui est arrondi , globuleux, sans épines ni tubercules y ee caractère ]es distingue aussi suffi- samment des lamics, des saperdes , dont le corselet est cylindrique , et des stcn- cores, qui ont le corselet épineux ou tu- bercule. Ces insectes appartiennent aux ca- j)ricornes et aux Icptures de Linnée; ils composent la seconde et la troisième fa- mille des lepturcs du cit. Geoffoy et la quatrième famille des capricornes de Degéer; mais M. Fabricius a établi ce genre d'après les différences qu'il a trou- vées entre les parties de la bouche de ces insectes et les mêmes parties de ceux avec lesquels ils étoient placés. liCS antennesdes callidiessont presque d'égalegrosseurdans toute leur étendue, composées de onze aïticles, dontleprÊr DES CALLIDIES, 5 mier est un peu plus groS; le second petit, arrondi, les suivans presque égaux, presque cylindriques ; celles des mâles sont àrpeu-près de la longueur du corps, celles des femelles beaucoup plus cour- tes ; elles sont insérées dans une éclian- crure qui se trouve à la partie antérieure de l'oeiL La tête est arrondie, inclinée , moins large que le corselet j la. bouche est com- posée d'une lèvre supérieure arrondie et ciliée ) de deux mandibules courtes , cornées,peu dentées ; de deux màciioircs petites , cornées , bifides , la division extérieure grande et frangée ; d'une lèvre inférieure,et de quatre an tennules presque égales. Le corselet est globuleux, applati su- périeurement dans quelques espèces , arrondi sur les côtés ; l'écusson est ar- rondi postérieurement. Les élytres sont un peu convexes, dans les espèces dont le corselet est ar- rondi , et applaties dans les autres j elles 4 HISTOIRE NATURELLE sont de la longueur de l'abdomen , et rc« couvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont assez longues , les cuis- ses grosses et renflées, les jambes' minces , longues,presquecylindric[iies,terminces par deux petites épines, les tarsescompo- sés de quatre articles , les trois premiers des pattes antérieures et intermédiaires sont presque d'égale longueur, larges, le troisième est bifide , et reçoit le qua- trième; le premier article des pattes pos- térieures est très-long, cylindrique ;, les sùivans ne diffèrent pas de ceux des au- tres pattes ; tous ces tarses sont garnis en dessous de poils fins et seri-és. On trouve ces insectes au printemps et une partie de l'été dans les forêts , sur le tronc pourri des arbres , et dans les chantiers ; quelques espèces sont si abondantes , tels que le callidie testacé et le callidie sanguin, qu'ils font un tort considérable aux arbres , sur-tout le dernier , qu'on rencontre quelquefois par centaine : ces insectes ainsi que toun DES CALLIDIES. 5 ceux de cette nombreuse famille font entendre im petit bruit en frottant la partie postérieure de Jeur corselet sur re'cusson; dans l'accouplement le mâle est placé sur le dos de la femelle; après l'accouplement celle-ci dépose ses œufs dans le bois , qu'elle perce à l'aide d'une tarière dont elle est pourvue. La larve ressemble à celle des capri- cornes, ses pattes sont extrêmement petites et ses mâchoires très-fortes; elles lui servent à tracer des sillons dans le bois et à le ronger ; elle reste deux ans sous cette forme, pendant ce temps elle change plusieurs fois de peau ; elles passe ensuite àl'étatde nymphe, sur la- quelle on distingue toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait, quoi- qu'en raccourci : on peut élever ces larves dans la farine , elles parviennent facilement à se métamorphoser en nym- phes, mais on obtient rarement l'insecte sous son dernier état. Ce genre est composé de près de cent G HISTOIRE NATURELLE espèces dont on trouve une grande par- tie en Europe. Nous donnerons la des- cription de quelques espèces. Le Callidie porte-faix, Callidium bajuliis. Il varie beaucoup par la grandeur ; les mâles sont presque une fois plus petits; les femelles ont liuit lignes -, les antennes sont noires , de la longueur de la moitié du corps dans les femelles : celles du mâle sont un peu plus lon- gues -, le corps est noir , un peu applati ; la tête et le corselet sont couverts de poils cendrés, ccltii-ci est applati, ar- rondi, avec deux petits tubercules noirs peu élevés sur le milieu ; les élytres sont chagrinées , légèrement couvertes de poils courts , cendrés ; le dessous du corps et les pattes sont couverts de poils cendrés. On le trouve en Europe, dans les bois , sur le tronc des arbres , dans les DES CALLIDIES. 7 cliantiers, souvent dans les maisons. Il est rare aux environs de Paris, et com- mun dans les départe mens méridio- naux. Selon Degéer , il habite aussi l'Amérique septentrionale. Le Callidie rustique, Callidiuni rusticurn, Ilaliuit à neuf lignes de longueur, il estentièrementbrun ; les antennes sont courtes ; le corselet est applati , avec quelques légers enfoncemens sur le mi- lieu; les élytres sont finement pointil- lées : elles ont deux lignes longitudina- les élevées , peu saillantes ; les pattes sont de la couleur du corps , les cuisses renflées. Il habite l'Europe : on le trouve ra- rement aux environs de Paris. Le Callidie sanguin , Callidiinn sanguineum. Il a quatre à cinq lignes de longueur : Ie€ antennes sont noires , moins longues ii HISTOIRE NATURELLE que le corps ; la tète est noire ; le cor- selet est applati , tubercule , couvert (l'un duvet court, d'un rouge sanguin ; les élytres sont applaties, d'un beau rouge sanguin; le dessous du corps et les pattes sont noires. On le trouve en Europe, dans les bois : il est très-commun au printemps dans les cliantiers aux environs de Pa- ris : on le trouve souvent dans les mai- sons. .LeCailidie teslacé, Callidiinn testaceum. Il est un peu plus grand que le pré- cédent , auquel il ressemble par la for- me : il est de couleur testacée, un peu plus foncée en dessous qu'en dessus , avec un peu de noir seulement à la poitrine ; les anteinies sont de la lon- gueur du corps; le corselet est applati, tubercule ; les cuisses sont grosses et l*enflées. DES CALLIDIES. 9 On le trouve en Europe : il est très- commun dans les chantiers , aux envi- rons de Paris, pendant une partie de l'ëté. Le Callidie bleuâtre , Callidlum. fennicinn. Il est de la grandeur du callidie les- tacé : les antennes sont noirâtres , de la longueur du corps -, la tête est noire ; le corselet rougeâtre, applati , avec quelques tubercules peu élevés sur le milieu ; les ëlytres sont d'un bleu noi- râtre , finement pointillëes -, le dessous du corps est noirâtre, avec rextre'mité de l'abdomen fauve ; les pattes sont testacëes, et la partie renflëe des cuisses est noire. On le trouve en Europe : il est très- commun dans les chantiers da Paris pendant une partie de l'ëtë. Insectes. VIII. 10 HISTOIRE NATURELLE Le Cal li die rufipède , Callidium nifipes. n a trois lignes et demie de longueur : les antennes sont plus courtes que le corps , ferrugineuses à leur base, noi- râtres à l'extrémité ; la tête et le corse- let sont d'un bleu violet luisant, un peu velus ; les élytres sont finement pointillées, d'un bleu violet luisant ; le dessous du corps est bronzé, luisant ; les pattes sont testacces , et la partie renflée des cuisses est bleuâtre. On le trouve aux environs de Paris . en Allemagne , dans les bois et les chantiers. Le Callidie cordonné , Callidium liciatum. Il a sept lignes de longueur ; les an- tennes sont noires , courtes , filiformes ; la tête est noire , couverte à sa partie DES CALLIDIES. Il supérieure de poils jaunes qui forment deux lignes ; le corselet est globuleux , noir , couvert dans quelques parties de poils jaunes qui forment des lignes lon- gitudinales et des ^taches \ les élytres sont noires, avec quelques poils courts, cendrés , jaunâtres , qui forment des bandes transver.sales ondées , peu mar- quées -, le dessous du corps et les pattes sont noirs ; les cuisses sont un peu renflées. Le Callidie arqué , Callidium arcuatum. Il a liuit lignes de longueur : les an- tennes sont fauves, de la longueur du corps -, la tête est noire , avec une ligne tiansversale jaune à sa partie posté- rieure , et une tache de même cou- leur sur le front ; le corselet estglobu- loux , noir , avec deux bandes transver- sales jaunes; les élytres sont noires, avec quelques points jaunes à la base , 12 HTSTOTRE NATURELLE trois bandes arquées , et l'extrémité jaune ; le dessous du corps est noir, avec quelques taches jaunes à la poitrine , et le bord des anneaux jaune -, les pattes sont fauves ; les cuisses des quatre an- térieures sont noires et renflées. On le trouve en Europe : il est très- commun dans les chantiers , aux envi- rons de Paris. Le Calllflie du Verbascum , Callidlum verbasci, . Il a cinq lignes de longueur; les an- tennes sont noires , plus courtes que le corps ; la tête est verdâtre, avec les yeux noirs ; le corselet est globuleux , verdâ- tre , avec trois taches noires, dont une assez grande sur le milieu, etune petite de chaque côté ; les élytres sont verdâ- tres , avec chacune trois taches noires ; le dessous du corps et les pattes sont vcrdàtres. On le trouve en Europe, aux envi- rons de Paris. Tom . f/II. Pqç ■ 12 /^h'iinte?' t/t-/. Derncriv/iV tfcalp 1 . Callxdie da Yerljascum . 4 • Leptiu'e inteiTogatLOTi . i.Lephire liAStée . a.Doualie ravee . a.LcplTire (jiiadinuiaciilee.G. Ner\-dale iauvie , DES C A L L I D I E S. l'S Le Callidie clavipède, Callidiurn cîavipes. Il est un peu plus grand que le calli- die testacë , entièrement noir , point luisant ; les antennes sont plus longues que le corps : il est un peu applati -, le corselet et les élytres sont chagrinées ; les cuisses sont minces à leur base, ren- flées à l'extrémité. On le trouve en Europe : il est rarô aux environs de Paris. Le Callidie floral , Callidium florale. Il a près de six lignes de longueur : les antennes sont ferrugineuses, plus cour- tes que le corps j la tête est noire, avec quelques taches jaunes ; le corselet est globuleux , noir , avec deux bandes transversales jaunes -, les élytres sont noires : elles ont quelques taches ferru- gineuses à la base , et quatre bandes l4 HISTOIRE NATURELLE transversales jaunes un peu arcjiiees , qui ne touchentpoint au bord extérieur; le dessous du corps est noir , avec quel- ques taches jaunes sur la poitrine , et le bord des anneaux jaune \ les pattes sont ferrugineuses, avec une tache noire sur les cuisses. On le trouve dans les départemens méridionaux de la France , et en Italie. Le Callidie de l'Amie, Callidiurrt Alnù Il a au plus trois lignes de longueur: les antennes sont ferrugineuses, de la 1 (fugueur du corps ; la tête et le corselet sont noirs ; les élytres noires , avec la base ferrugineuse : elles ont deux lignes transversales , ondées , blanches ; le dessous du corps est noir •, les pattes sont ferrugineuses, avec les cuisses noi- res et renflées. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope : il est commun dans les dianlier:^ de Paris, au printemps. BES CALLIDIES, l5 Le Callidie iMarseillois , CalUdium JMasfiiliense, Il a cinq lignes de longueur : les an- tennes sont noires , pins courtes que le corps ; la tête est noire ; le corselet glo- buleux, noir, pointillé-, les élytres sont noires , avec trois bandes blanches ; la première, qui partde l'écusson, est ar- quée et interrompue, la seconde est snr le milieu , la troisième près de Textré- mité. Le dessous du corps est noir, avec un peu de blanc à la poitrine^ et le bord des anneaux blanc ; les pattes sont noi- res , les cuisses renflées. On le trouve dans les départemens méridionaux de la France , aux envi- rons de Paris , en Portugal , sur les fleurs en ombelle. Le Callidie stigmate , CalUdium o Le mâle a dix lignes de longueur , et la femelle un pouce : les antennes du î6 HISTOIRE NATURELLE mâle sont de la longueur du corps , celles de la femelle sont de moitié plus courtes , noires ; tout le corps est noir : le corselet est de la largeur des ély très, tin peu ap])lati , chagriné , échancré près des angles postérieurs : les élytres sont larges à la base, rétrécies à l'ex- trémité , finement pointillées , noires , luisantes j elles ont chacune vme ligne fauve près de la suture, qui en se joi- gnant , forment un V renversé : Técus- son est très-grand , triangulaire ; les cuisses sont peu renflées , les tarses bruns. On le trouve à Cayenne , à Surinam. Le Callidie usé , Callidiunz detritum. Il est presque aussi grand que le cal- lidie arqué , auquel il ressemble beau- coup par la forme : les antennes sont ferrugineuses , plus courtes que le corjjs ; la tête est noire , avec quelques taches DES CALLIDIES. \J jaunes sur le front et une ligne de même couleur à sa partie postérieure : le corselet est globuleux , noir , avec deux lignes transversales jaunes ; les élytres sont d'un brun noirâtre, fer- rugineuses à la base , avec trois bandes et l'extrémité jaunes ; le dessous dti Corps est noir , avec quelques taches jaunes à la poitrine, et le bord des an- neaux jaune : les pattes sont fauves , les cuisses sont renflées. On le trouve dans presque toute l'Europe , rarement aux environs de Paris, dans les chantiers. l8 HISTOIRE NATURELLE C L V r GENRE. L E P T U R E. Caractères génériques. Antennes filiformes, à peine de la longueur du corps, posées devant les yeux ; second article trèi- petit. — Quatre antennules inégales, fili- formes ; les antérieures composées de quatre articles presque égaux ; les pos- térieures de trois. — Pénultième article des tarses , bifide , garni de houppes. . — Corselet un peu plus étroit antérieu- rement. Ce genre a été e'tabli par Linnee. M. Fabricius a conservé le nom de lep- ture à une partie de ces insectes; et il a formé ses genres callidiam et dona- cia , de ceux qu'il en a séparés. Les lepturcs de M. Fabricius ne sont point les leptures du cit. Geoffroy. Les insectes que ce Naturaliste a décrits sons ce nom, sont des saperdes et des callidies de M. Fabricius. Cet auteur a DES LEPTURES. 19 placé dans son genre lept.ure une partie des stencores du citoyen Geofifroy ; de quelques espèces il a formé son genre donacia ; et il a laissé les autres avec les stencores. On distingue leslepturesdes insectes des genres précédens , par les antennes qui sont insérées à la partie antérieure de la tête , à quelque distance et au- dessous des yeux ; par leur tête amin- cie postérieurement et formant une es- pèce de colj par le corselet , un peu rétréci à sa partie antérieure ; et par l'abdomen, légèrement arqué , un peu plus étroit àrextrémité qu'à son origi n e. Les antennes sont composées de onze articles , dont le premier est le plus gros , le second très-petit , arrondi , les suivans sont plus minces à leur base qu'à leur extrémité , presque d'égale longueur ; elles sont insérées à la par- tie antérieure de la tête, à quelque distance des yeux. La tête est un peu inclinée , phig 20 HISTOIRE NATURELLE étroite que le corselet ; les yeux sont ovales , saillans , placés de chaque côté de la partie supérieure de la tête : la bouche est composée d'une lèvre supé- rieure , arrondie ou échancrée , ciliée ; de deux mandibules cornées , aiguës , entières; de deux mâchoires avancées, cornées à leur base, bifides; division intérieure courte, aiguë ; division ex- térieure longue 5 arrondie , ciliée ; d'une lèvre inférieure arrondie, ciliée. Le corselet est arrondi , aminci à sa partie antérieure ; l'écusson est trian- gulaire. Les élytres vont en rétrécissant de- puis leur origine jusqu'à leur extré- mité, qui quelquefois est arrondie , et le plus souvent tronquée ; elles sont un peu convexes antérieurement. Les pattes sont longues , les cuisses un peu renflées à leur extrémité ; les jambes minces , cylindriques , termi- nées par deux petites épines ; les tarses composés de quatre articles j les trois DES LEPTURES. 21 premiers des quatre pattes antérieures sont presque d'égale longueur-, le pre- mier des postérieures est très-long , cylindrique -, le troisième de toutes les pattes est bilobé ; et le dernier est assez long , arqué , terminé par deux cro- chets. Les leptures volent avec légèreté et courent fort vite -, on les trouve com- munément , au printemps , sur les fleurs et les feuilles de différentes plan- tes , principalement sur la ronce et sur les haies : elles font entendre un bruit semblable à celui que produisent les capricornes, callidies, etc., en frot- tant le bord postérieur de leur corselet sur la partie antérieure de l'écusson. Leurs larves sont peu connues j mais on sait qu'elles vivent dans le bois , se nourrissent de sa substance et de celle de la racine de quelques vé- gétaux. Ces insectes forment un genre com- posé déplus de cinquante espèces, dont Insectes. VIII. 5 Î22 HISTOIRE NATURELLE on trouve la plus grande partie en Eu- rope. La Lepture haslée , Leptura hastata. Elle varie pour la grandeur depuis sept jusqu'à neuf lignes : tout le corps est noir -, les antennes sont noires , un peu plus comtes que le corps ; les ély- tres rouges , avec l'extrémité et une tache triangulaire noire sur le milieu de la suture , qui se prolonge jusqu'à la tache de l'extrémité ; le dessous de l'abdomen est noir , couvert de poils argentés j l'anus rouge ; les pattes sont noires. On la trouve en Europe et aux en- virons de Paris. La Lepture Mélanure , Leptura Melanura, Elle est de moitié plus petite que la précédente : le corps est noir ) les au- DES L E P T U R E S. 2.'î f ennes sont noires , plus courtes que le corps ; les élytres sont rouges ou testa- cëes , avec la suture et l'extrémité noi- re ; l'abdomen est noir. On la trouve aux eu virons de Paris. La Lepture porte-croix, Leptura cruciata» Elle est de la grandeur de la précè- de n te : les antennes sont noires, plus courtes que le corps ; la tête et le cor- selet sont noirs j les élytres rouges , avec la suture , une bande transversale courte sur le milieu et l'extrémité noire j les premiers anneaux de l'abdo- men sont noirs , les suivans rouges et le dernier noir ; les pattes sont noires, On la trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. La Lepture rouge, Leptura rubra. Elle a neuf à dix lignes de longueur: les antennes sont noires ; la tête est 24 HISTOIRE NATURELLE noire , avec deux petites taches rouges sur le vertex ; le corselet est d'un rouge sanguin , pointillé \ les ëlytres sont de la même couleur , pointillces j le des- sous du corps et les pattes sont noirs ; les jambes et les tarses fauves. On la trouve au nord de l'Europe. La LepLure verdoyante, Leptura virens. Elle a sept à huit lignes de longueur: elle est d'un vert jaunâtre , entière- ment couverte d'un duvet soyeux \ le premier anneau des antennes est d'un vert soyeux , les autres ont la base jau- nâtre et l'extrémité noire ; les yeux soiït noirs. On la trouve au nord de l'Europe. La Lepture éperonnée, Leptura calcarata. Elle a sept lignes de longueur : les antennes sont aussi longues que l\iprestoïde :2. Calope Serraticonie. 5 . Qair on Mutillaii'C . 3.1/upere tlavipede . DES MOLORQUES. 4/ est luisant, inégal, avec une ligne lon- gitudinale enfoncée sur le milieu ; les cly très sont fauves , très-courtes , fine- ment pointillées, rebordées toutautour, arrondies à l'extrémité ; les ailes sont alongées sur l'abdomen , et pliées lon- gitudinalement ; l'abdomen est très- îong , un peu recourbé en dessous à l'ex- trémité , aminci à sa base ; les pattes sont fauves , les postérieures très-lon- gues, avec la partie renflée des cuisses noire. On le trouve dans toute l'Europe, et quelquefois en assez grande quantité sur les saules, aux environs de Paris. Le Molorque ombellifère, MoIof" chus ujnhellatorinn, Nécy claie ombellifère , Oliv. Il a trois lignes et demie de longueur : les antennes sont noirâtres j le corps est noir , un peu velu ; le corselet arrondi ; les élytres sont très-courtes , jaunâtrei 48 IirSTOIRE NATURELLE à la base, avec le bord extérieur et l'ex- trëmitë bruiis ; les ailes ojit une teinte- noirâtre, et sont un peu plus longues que l'abdomen ; les pattes sont d'un brun noirâtre , avec la base des cuisscj et les tarses inoins foncés. Oii le trouve aux environs de Paris et dans toute Fi^urope, sur les fleurs en ombelles. DES C A L o r E S. 49 C L X^ GENRE. GALOPE. Caractères génériques. Antennes filiformes^ souvent en scie , posées dans une échan- crure au-devant des yeux ; articles com- primés , le premier plus gros et en masse. Quatre antennules inégales ; les anté- rieures un peu plus longues , composées de quatre articles , dont le second assez long, et le dernier renflé , en masse, tron- qué à S2 pointe ; les postérieures compo- sées de trois articles égaux , filiformes. — Pénultième article des tarses bifide , gaini de houppes. M. Fabrici as a sépare des capricornes la seule espèce qui compose ce genre. Ijinnëe et Degëer l'avoient placée avec ces insectes , auxquels il ressemble un peu par la forme du corps; mais il en diffère par les antennes , qui sont com- primées , en scie , et par les antennules. Les antennes sont presqu'aussi lon- gues que le corps , composées de onze 5o HISTOIRE NATURELLE articles , dont le premier est gros , co- nique , le second très-petit ; les autres grands, comprimés, triangulaires , alon- gés , en scie à leur partie interne. Elles sont insérées dans une écliancrure qui se trouve au-devant des yeux. La tête est courte , arrondie , rétrccie à sa partie postérieure ; les yeux sont gros , saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure, entière j de deux mandibules cornées, courtes, arquées , pointues j de deux mâchoires divisées à leur extrémité ; d'une lèvre inférieu- re , bifide ; de quatre antennules, dont les antérieures sont très -avancées, ter- minées en masse sécuriforme. Le corselet est court, presque cy- lindrique, plus étroit que les élytres, un peu dépi'imé , rétréci postérieure- ment. Les élytres sont iin peu convexes , de la longueur de l'abdomen j le corps est alongé. Les pattes sont minces, très-longues ^ DES C A L O P K 5. 5l peu épineuses ; les cuisses légèrement renflées; les pattes cylindriques, ter- minées par deux petites épines j les tar- ses sDut composés de quatre articles , dont le premier est très-long , le troi- sième bifide, et le dernier conique, ter- miné par deux ongles recourbés. La larve de cet insecte n'est pas connue. On la trouve dans les bois, au nord de l'Europe. Le Galope serra licorne , Calopua aerralicornis» II a environ neuf lignes de longueur : le corps est alongé, presque cylindri- que , d'un brun grisâtre , un peu lui- sant; les antennes sont aussi longues que le corps , comprimées , en scie; les yeux sont noirs; le corselet est plus étroit que les ély très , presque cylindrique , un peu raboteux, déprimé, sans épines sur les côtés ; les ély très sont très alongées ; le dessous du corps est de la même cou- ^^ HISTOIRE NATURELLE leur que le dessus ; les pattes sont très- longues- et minces. On le trouve au nord de l'Europe , en Suède, dans les bois. C L X F GENRE. L U P È R E. Caractères génériques. Antennes filiformes, de la longueur du corps , articles égaux , cylindriques , alongés. ■ — Quatre anteu- nul es filiformes; les antérieures compo- sées de quatre articles, dont les trois pre- miers courts et presque égaux, le dernier alongé et pointu ; les postérieures com- posées de trois, dont le dernier pointu. — Pénultième article des tarses large , bifide , garni de houppes. Les lupères ont été placés par Linnée avec les chrysomèles , et par M. Fa- bricius avec les criocères. Le cit. Geof- fro)'- en a formé un genre , auquel il a donné le nom de lupère, qui signifie triste , à cause de la démarche lente de ces insectes. On les distingue des cbry- DES LUPÈRES. 53 somèles , par la longueur de leurs an-- tenues , et des criocères , auxquels ils ressemblent beaucoup par la forme de leur corselet , qui est applati, rebordé , tandis que celui des criocères est cylin- drique. Les antennes sont compose'es de onze articles , dont le premier est assez gros , le second très-petit; les autres alongés, cylindriques, d'égale longueur-, elles sont insérées à la partie antérieure de la tête entre les yeux. La tête est petite, inclinée ; les yeux sont arrondis , assez gros et saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supé- rieure écliancrée •, de deux mandibules courtes , dentelées , bidentées à leur ex- trémité j de deux mâchoires séparées en deux , divisions presqu'égales en lon- gueur, l'intérieure un peu plus large; d'une lèvre inférieure très-petite, ar- rondie à l'extrémité , et de quatre an- teunules. Le corselet est applati , rebordé , 54 HISTOIRE NATURELLE plus étroit que les élytres : celles-ci sont longues, recouvrant les côtes de l'abdomen ; les ailes sont membraneu- ses , et cachées par les élytres. Les pattes sont longues, les cuisses un peu renflées, les jambes cylindri- ques , les tarses composés de quatre ar- ticles , dont le premier est le plus long , le troisième bifide , et le dernier alon- gé, terminé par deux petits crochets. Le lupère connu est un très-petit insecte : on le trouve sur l'orme et sur plusieurs autres arbres. Il marche len- tement , et vole avec assez de rapidité. La larve est courte, assez grosse, de forme ovale : elle a six pattes; sa tête est écailleuse ; son corps est mou , d'un blanc sale. On la trouve sur l'orme, dont elle mange les feuilles. Le Lupère flavipède , Luperus Jlavipes. Il a près de deux lignes de longueur : ΀s antennes sont aussi longues que le i) E s L U P E R E s. 55 corps , brunes , avec le jiremier anneait et la base des deux suivans fauves. Le mâle a le dessus et le dessous du corps d'un noir luisant ; le corselet lisse , noir : celui de la femelle est rougeâtre , avec deux ou trois petites taches noires sur le milieu , les él)^tres sont flexibles , finement chagrinées ; les pattes sont fauves , avec la base des cuisses et l'ex- tre'mité des jambes noires* Il est commun aux environs de Pa- ris : on le trouve sur l'orme. 56 HISTOIRE NATURELLE C L X I r GENRE. SPONDYLE. Caractères génériques. Antennes presque monillformes , à peine de la longueur du corselet, posées devant les yeux 5 premier article un peu plus long , le second un peu pins petit ,les autres égaux entr'eux. — Quatre antennules presque égales, fili- formes ; les antérieures composées de qua- tre articles presque égaux ; les postérieu- res de trois , dont le dernier un peu plus gros, — Pénultième article des tarses lar- ge , bifide , garni de houppes. — Corselet arrondi. L IN N ÉE a d'abord place le seul in- secte qui compose ce genre avec les at- telabes , et ensuite avec les buprestes. Dcgëer en a fait un capricorne ; Fusch un scarabé , et M. Fabricins un genre sous le nom de spondyle , que le cit. Oli- vier a adopté. Suivant cet auteur , les -Grecs donnoient le nom de spondyle à DES S P O N D Y L E S. 5j plusieurs objets différens, entr'autres à un insecte qui rëpandoit une mau- vaise odeur, et qui ressembloit aux blattes. Le cit. Olivier, dans l'Ency- ■ clopédie méthodique, a placé ce genre le premier de sa troisième division, ou |l "^ des insectes qui ont quatre articles à O ' tous les tarses, et dans l'Entomologie, il suit les callidies, et précède les calopes. - [- Comme les spondyles ressemblent plus '-: \\ aux clairons par leurs formes extérieu- r^ "^ rcs , qu'aux insectes de la famille des j capricornes , avec lesquels ils ont des X f rapports par quelques parties de la bou- che et par les yeu.x, ndu^ avons cru pouvoir les placer à la suite de ces der- niers , et avant les clairons. Les antennes sont presque monili- formes , de la longueur du corselet , composées de onze articles, courts , ap- platis , le dernier ovale : elles sont in- sérées près d'une échancrure qui se trouve à la partie interne des yeux, et assez distantes à leur base. Inbcctes. VIII. é 58 HrSTOmE NATURELLl^ La tête est arrondie , uii peu incli- née , plus étroite que le corselet; les yeux sontalongés , peu saillans; la bou- che est composée d'une lèvre supérieure coriacée , très-petite ; de deux mandi- bules cornées, fortes, avancées, arquées, terminées en pointe mousse ; de deux mâchoires très-courtes, et divisées en deux; d'une lèvre inférieure très-cour- te, resserrée au milieu , dilatée auborl supérieur , et de quatre antennules fili- formes. . Le corselet est arrondi , de la lar- geur des élytres , un peu rétréci posté- rieurement ; l'écusson est petit , ar- rondi. L'abdomen est alongé , entièrement recouvert par les élytres qui sont du- res, rebordées , arrondies à l'extrémité. Les pattes sont courtes, les cuisses un peu comprimées, les jambes coni- ques plus grosses à l'extrémité , et ter- minées par deux pointes en forme d'é- pines assez fortes -, les tarses sont com- DES S P O N D Y L E S. 5() poses de quatre articles, les deux pre- miers sont égaux , le troisième bilobé , le dernier est le plus long , presque en masse, terminé par deux crochets. On ne connoît point les habitudes de cet insecte, mais ses mandibules fortes font croire qu'il vit dans le boisj sa larve est également ijaconnue. Le Spondyle buprestoïde , Spon^ dylis buprestoides» Il a environ dix lignes de longueur, il est entièrement noir, peu luisant, cylindrique ; la tête, le corselet et les élytres sont ponctués , on remarque sur celles-ci deux lignes longitudinales éle- vées, peu marquées, qui ne s'étendent pas jusqu'à leur extrémité. On le trouve dans les forêts septen^ trionales de l'Europe. Co HISTOIRE NATURELLE CLXIir GENRE. CLAIRON. Caractères génér. Antennes presque monî- liforines, plus grosses à leur extrémité; premier article long et en masse , le second court et globuleux. — Quatre antennules presque égales ; les antérieures à peine plus courtes, composées de quatre arti- cles , dont le dernier un peu plus gros , comprimé et conique ; les postérieures composées de trois articles , dont le der- nier triangulaire , en forme de haclae. — Pénultième article des tarses bifide , garni de houppes. — Corselet arrondi , un peu aminci à sa partie postérieure, li I N N É E a placé ces insectes avec les attelabes , dont ils diffèrent par la bouche , que ces derniers ont placée sur une espèce de trompe alongée. Le cit. Geoffroy en a formé un genre , auquel il a donné le nom de clairon , du mot latin clerus , par lequel les anciens DES CLAIRONS. 6i ©nt désigné une espèce d'insecte in- connue. Les antennes sont nn peuplas lon- gues que le corselet, composées de onze articles , dont le premier est gros , assez long, le second court, globuleux, les sui vans coniques, minces , les trois der- niers en masse , elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, près des yeux. La tête est assez grande , applatie , inclinée , de la largeur du corselet; les yeux sont ovales , assez grands , saillans j la bouche est composée d'une lèvre su- périeure , petite , a\ ancée , échancrée ; de deux mandibules cornées , avancées^ arquées , très-pointues ; de deux mâ- choires cornées , avancées , arrondies , dentées à leur base; d'une lèvre infé- rieure rétréciedans le milieu , large et échancrée à l'extrémité, et de deux an- tennules. Le corselet est cylindrique, rétréci postérieurement, moiiip large que les ^2 HISTOIRE NATURELLE élytres ; l'écusson est petit , arrondi, Lese'Iytres sont convexes, de la lon- gueur de l'abdomen , elles couvrent deux ailes membraneuses repliées. Les pattes sont de longue ur moyenne, les tarses composés de quatre articles presque égaux ; le troisième est bifide ; le dernier assez long , arqué , renfle' à l'extrémité , terminé par deux cro- cUets. Le corps est al ongé un peu applali; quelques espèces sont un peu velues ; en général ces insectes sont ornés de couleurs agréables et variées j ils ont le vol rapide. Leurs larves habitent des lieux dilFé- rens, et se nourrissent de substances dif- férentes. On en conuoît une espèce très- carnassière qui fait de grands ravages dans les nids des abeilles maçonnes , où elle s'introduit, en trouvant moyen de se mettre à l'abri de leur aiguillon ; elle perce leurs cellules et se nourrit de leurs larves et de leui'S chrysalides ; DES CLAIRONS. 65 elle est d'une belle couleur rouge , avec six pattes écailleuses et deux petits crochets écailleux près du derrière, elle subit toutes ses métamorphoses dans le nid où elle a ve'cu ; ce n'est qu'au bout d'un an qu'elle paroît sous sa der- nière forme. L'insecte parfait aban- donne le domicile des abeilles pour aller sur les fleurs et sur les plantes; la larve, d'une autre espèce plus pe- tite que la précédente , habite les cha- rognes et les peaux d'animaux ; enfin une troisième espèce vit dans les fleurs du réséda , où l'on trouve souvent une grande quantité de ces petites larves : les clairons habitent ordinairement les fleurs et le tronc des arbres cariés. On a décrit près de trente espèces do ces insectes, dont on trouve à-peu-près la moitié en Europe. 64 HISTOIRE NATURELLE Le Clairon mulillaire, Clerui niutilLarius, Il a près de sept lignes de longueur; les antennes sont noires , la tête et le corselet noirs ; les élytres noires avec la base rougeâtre et trois bandes blanches, une au-dessous du rouge de là base, une très - large , ondée au-delà du milieu , et la troisième à l'extrémité; le dessous du corps est noir avec l'abdomen rouge j les pattes sont noires. On le trouve en Europe, aux en- virons de Paris sur le bois carié. Le Clairon douteux, Clerus cluhius. Il ressemble au précédent, mais il est de moitié pins petit ; les antennes sont lougeâtres avec l'extrémité noire ; la tête et le corselet sont rougeâtres ; les élytres noires avec la base rougeâtre et deuxbandcs blanches ondées; le dessous DES CLAIRONS. 65 du corps est rougeâtre , les pattes sont rougeâtres , les jambes brunes. On le trouve dans rAméric[ue Sep- tentrionale. Le Clairon formicaire , Clerus formicarLUS, Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont noires, un peu plus courtes que ]e corselet j la tête est noire, le corselet et l'écusson rougeâtres ; les élytres sont noires , rougeâtres à la base , avec deux bandes ondées blanches ; le dessous du corps est rougeàtre -, les pattes sont noires avec les tarses fauves. On le trouve en Europe sur le bois mort : il est très-commun vers la fin du printemps dans les chantiers de Paris. Le Clairon nnifascié , Clerus unifasciatus. Il a trois lignes de longueur; les an- tennes sont noires , de la longueur du 66 HISTOIRE NATURELLE corselet ; la tête et le corselet sont noirs ; les élytres sont luisantes, rougeâtres, depuis la base jusque vers le milieu, le reste est noir avec une bande blanclie : elles ont des points enfoncés qui forment des stries régulières; le dessous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve dans toute l'Europe , et sur la côte de Barbarie : il est assez vare aux environs de Paris. Le Clairon apivore, Clerus apiarius. n a sept lignes de longueur, tout le corps et les pattes sont très- velus ; les nntennes sont noires, plus courtes que le corselet , avec les trois derniers ar- ticles en masse ; la tête, le corselet, le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bleuâtre , les élytres sont d'un noir bleuâtre avec une taclie oblique à la base et trois bandes rouges , une yçrs le milieu, une lui peu au -delà j DES CLAIRONS* 6j et la troisième plus petite à l'extre'- mité. On le trouve dans toute l'Europe sur les fleurs : il est très-commun aux environs de Paris ; sa larve vit dans les nids des abeilles maçonnes , et se nourrit de leurs larves et de leurs nymphes. Le Clairon mol , Clerus inollis. Il a six lignes de longueur ; les an- tennes sont pâles, la tête est brune, un peu velue-, le corselet brun, un peu Velu , aminci postérieurement ; les ély- tres sont brunes avec trois bandes pâles interrompues à la suture , une à la base , une sur le milieu, l'autre à l'extré- mité j le dessous du corps et les pattes sont pâles. On le trouve en Europe , (i) il est assez rare aux environs de Paris. (i) Je crois que la larve de ce clairon vit daas l'intérieur du bois. J'ai trouve , peu- 68 HISTOIRE NATURELLE Le Clairon ponctné , Clerus octopunc talus, n est un peu plus grand que le clairon apivore -, tout le corjDS et les pattes sont d'un noir bleuâtre, un peu velu ; les an- tennes sont plus courtes que le corselet, avec les trois derniers articles en masse ; les ély très sont rouges avec quatre points d'un noir bleuâtre surchacune, un vers le milieu, deux un peu au-dessous du milieu, et un près de' l'extrémité : il y a aussi une petite tache noire de chaque côté de l'écusson. On le trouve dans les départemens méridionaux de la France , en Espagne , en Italie sur dilTéreiites fleurs , princi- palement sur celles en ombelles. dant trois années de suite , plusieurs indi- vidus de cette espèce dans ma chambre : ils ne pouvoient sortir que de quelques en- droits de la boiserie. Ils se seront accouplés, et la femelle aura déposé ses œufs dans le même lieu où elle ayoit vécu. DES CLAIRONS. €ck L,e Clairon bleu, Clerus cœruleus. Il a environ deux lignes et demie de longueur \ les antennes sont noires , à peine de la longueur du corselet , la tête et le corselet sont bleus, un peu velus; les ëlytres bleues avec des ran- ge'es de points enfoncées; le dessous du corps est d'un bleu foncé, un peu velu j les pattes sont noires. On le trouve dans toute l'Europe sur les fleurs, quelq^uefois sur les charognes, où vit la larve. Insectes. VIIÎ, 70 HISTOIRE NATURELLE C L X I V GENRE. BOSTRICHE. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse j premier article gros , alongé j lesautres un peu renflés, les trois derniers en masse perfoliée. — Quatre antennules inégales ; les antérieures un peu plus lon- gues , composées de quatre articles , dont le dernier en masse triangulaire ; les postérieures composées de trois articles. — Pénultième article des tarses simple. ■ — Corselet large , un peu bordé. Les bostrichesoiit été confoncTusavec les dermestes par Linnée et les autres entomologistes; le cit. Geoffroy a le premier distingué ces insectes , dont il a fait un genre auquel il a donné le nom debostriche, parce que leur cor- selet est chargé de peti ts poils , qui , vus à la loupe, paroissent frisés. M. Fabri- cius a changé le nom générique de ce* insectes pour leur donner celui d'apate^ DES BOSTllICHES. 7I €t a nommé bostriche les scoljdes du même auteur. Mais le cit. Olivier a adopté le genre établi par le cit. Geof- froy , auquel il a ajouté plusieurs es- pèces nouvelles. Lesbostriches ont quelques ressem- blances avec les scolyles par la forme du corps, mais ces insectes diiSférent entr'eux par les antennes , celles des scolytes sont terminées par une masse ovale d'une seule pièce , tandis que celles des bostriches sont terminées en masse perfoliée, composée de trois articles; le corselet des bostriches diffère aussi par la forme de celui des scolytes. Les antennes sont un peu plus lon- gues que la tête, composées de onze ar- ticles, dont les trois derniers, plus gros que les autres , forment une masse per- foliée un peu applatie ; le dernier est ovale : elles sont insérées au-dessous des yeux , et très-distantes à leur base. La tête est petite, arrondie supé- rieurement, un peu enfoncée dans \& 7» HISTOIRE NATURELLE corselet et inclinée -, les yeux sont ar- rondis , saillans ; la bouche est compo- se'e d'une lèvre supérieure large, ciliée, un peu échancrée ; de deux mandibules cornées, très-dures, légèrement den- tées ; de deux mâchoires bifides , la di- vision extérieure un peu plus longue que l'autre ; d'une lèvre inférieure bi- fide et ciliée , et de quatre antennules inégales. Le corselet est grand , arrondi , pres- que aussi large que les élytres, souvent épineux à sa partie supérieure j l'écus- son est très-petit , arrondi. Les élytres sont presque d'égale lar- geur dans toute leur longueur , re- couvrant une grande partie de l'abdo- men , arrondies ou tronquées posté- rieurement ; les bords de la troncature sont ordinairement armés d'épines. Les pattes sont de longueur moyen- ne , assez minces -, les cuisses légère- ment renflées ; les tarses composés de quatre articles, dont le premier et le DES BOSTRICHES, ^3 dernier plus longs que les autres , c}^- lindriqties ; le dernier , terminé par deux crochets assez forts. On trouve ordinairement ces insec- tes sur le bois mort ou sous l'ccorcedes arbres cariés , principalement sur le chêne , et jamais sur les fleurs : la larve ressemble à un ver mou ; son corps est composé de douze anneaux distincts ; elle a six pattes écailleuses ; sa tête est ëcailleuse et munie de deux fortes man- dibules qui lui servent à ronger le bois , qu'elle perce et réduit en poussière , à la manière des vrillettes. Elle ne passe à l'état parfait qu'après avoir resté un ou deux ans sous la forme de larve et de nymphe : la femelle dépose ses œufs sur les arbres à demi pourris ou sur le bois coupé , mais très-rarement sur le bois vivant et sain. Ce genre est composé d'une ving- taine d'espèces j on en trouve le tiers en Europe. 7^ HISTOIRE NATURELLE Le Bostriche Capucin , Bostrichiis Capucinus. n varie par la grandeur depuis qua- tre jusqu'à neuf ligues : les antennes sont noires, un peu plus longues que la tête -, la tête est petite , noire , in- clinée -, le corselet est gros, rond , pres- que globuleux , un peu écliancré anté- rieurement , fortement chagriné , avec quelques pointes courtes élevées et lé- gèrement velues ; les élytres sont rou- ges , couvertes de gros points enfoncés, qui les font paroître raboteuses \ le dessous du corps est noir , avec l'abdo- men rouge -, les pattes sont noires. On le trouve dans presque toute l'Europe , sur le bois mort : il est assez commun aux environs de Paris. Le Bostriche Moina , Bostrlclius Monaclms, Il a cinq lignes de longueur : tout le corps est d'un brun noirâtre en des- Tom . fJII. 7^'W ■ 74 j . ftostiiclie Capucin- o.Aiiti'îbe marbre. 2 '"lairoii icbneu moiiairc 6 AttelaLe tête ecoi-cliée. 3.Scoivic boslriclic. 7. AUolabc vert. 4lîruclie du pois. 8 . Rrachvcerc alo^ei'ien. DES BOSTRICHES. ^5 Sus , d'un brun plus clair en dessous ; les antennes sont d'un brun clair , un peu plus longues que la tête ; la tête est très-petite , couverte de poils serrés d'un brun ferrugineux ; le corselet est convexe , finement chagriné postérieu- rement , et couvert de points élevés , assez saillans à sa partie antérieure -, les élytres sont fortement pointillées j elles ont chacune trois lignes élevées , peu marquées -, leur partie postérieure est un peu tronquée et terminée par six petites dentelures -, les pattes sont de la couleur du corps. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, au Sénégal. 76 HISTOIRE NATURELLE CLXV' GENRE. S C O L Y T E. Caractères génériques. Antennes courtes , en masse , premier article assez gros , le second globuleux , les derniers gros , eu masse solide, — Quatre antennules cour- tes , filiformes , presque égales ; les anté- rieures composées de quatre articles, dont le dernier terminé en pointe ; les posté- rieures composées de trois. — Corselet .gros, presque cylindrique, un peu ren- flé. — Tète enfoncée dans le corselet , arrondie et terminée en pointe. Ce genre a été établi par le cit. Geof- froy -, le seul insecte qui le compose a été placé par Linnée avec les demi es- tes, et par Degéeravecles ips. M. Fa- bricius' a donné le nom de scolj^te à des insectes , que d'abord il avoit pla- cés avec les carabes , et qui sont très- diflPércns du scolyte du cit. Geoffroy j et il a réuni à ses bostriches le scolyte DES SCOLYTES. 77 de cet auteur. Mais le cit. Olivier a restitué auscolyte du cit. Geoffroy son nom générique que M. Fabricius lui avoit ôté. Les antennes sont plus courtes que la tête ; le premier article est assez gros , le second globuleux , le troisième alongé : les autres forment une masse solide assez longue , large , applatie , arrondie à l'extrémité -, elles sont très- écartées à leur base , insérées de cha- que côté de la tête , assez loin des yeux. La tête est petite , en pointe à sa partie antérieure , arrondie postérieu- rement , enfoncée sur le corselet j les yeux sont alongés , peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supé- rieure , de deux mandibules cornées, assez grandes, larges, obtuses ; de deux mâchoires comprimées, larges , très- ciliées 5 terminées en pointe ; d'une lèvre inférieure et de quatre antennu- les très-courtes. Le corselet est très-grand , cylin* 7^ HISTOIRE NATURF.TJ.E drique , de la largeur des dlj-^tres à sa partie postérieure , beaucoup plus étroit antérieurement. L'écusson est grand , triangulaire. Les élytres sont dures , elles em- brassent les côtés de l'abdomen, et re- couvrent deux ailes membraneuses , dont l'insecte fait souvent usage pour voler. L'abdomen est tronqué obliquement en dessous. Les pattes sont courtes , les cuis- ses larges , comprimées ; les jambes triangulaires , armées à l'extrémité d'une épine assez forte; les tarses sont composés de quatre articles presque égaux", le troisième est bilobé, le qua- trième cylindrique , terminé par deux petits crochets. Cet insecte a le corps court , presque cylindrique : il paroît lourd , marche lentement, mais vole assez bien. On le trouve très-souvent dans les maisons, et ordinairement dans les chantiers ; DES SCOLYTES. 79 ce qui fait croire que sa larve vit dans le vieux bois -, mais elle est inconnue. Le Scolyte Boslriche, Scolvtiis Bostrichus. Cet insecte varie par la grandeur de- puis une ligne et demie jusqu'à trois lignes : il est d'un brun presque noir , luisant ; les antennes sont d'un brun rougeâtre , un peu plus longues que la tête j le corselet est presque aussi large que les ëlytres , lisse , coupé postérieu- rement ; les ëlytres sont rebordées, finement pointillées, striées , obtuses près de l'extrémité ; Fabdomen est tronqué obliquement en dessous à son extrémité -, les pattes sont d'un brun rougeâtre. On le trouve dans presque toute l'Europe , sous Técorce des arbres : il est commun dans les chantiers de Paris, 8o HISTOIRE NATURELLE C L X V r GENRE. BRUCHE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque en scie , premier article assez gros , les trois suivans simples , arrondis^ les sept derniers presque en scie. — Qua- tre antennules filiformes , inégales ; les antérieures plus longues , composées de quatre articles presque égaux ; les posté- rieures composées de trois articles , dont le dernier ovale. — Pénultième article des tarses large , bifide , garni de houp- pes. — Tête avancée et penchée. LiiSNÉr. , dans ses premiers ou- vrages , a placé ces insectes avec les dermestes, et ensuite en a fait un genre sous le nom de bruchus. Le cit. Geof- froy leur a donné le nom de mylabre ; mais le nom de bruchus leur a été con- servé par les Entomologistes qui ont écrit depuis lui. Les bruches ont c[uelc[ues rapports DES BRUCHES. 8l avec les charançons par la forme du corps et par les pattes • mais elles en diifèrent par la tête très-distincte du corselet , par les antennes filiformes , et par les parties de la bouche. Les antennes sont filiformes , plus longues que le corselet, composées de onze articles, dont les sept derniers sont plus ou moins en scie ; elles sont insérées à la partie antérieure et laté- rale de la tête, au-dessous des yeux. La tête est séparée du corselet par un étranglement , déprimée , avancée antérieurement , inclinée ; les yeux sont arrondis ou échancrés , peu sail- lans j la bouche est composée d'une lèvre supérieure cornée , arrondie , ci- liée ; de deux mandibules cornées, peu arquées, légèrement comprimées ; de deux mâchoires membraneuses, bifi- des , ciliées -, d'une lèvre inférieure ar- rondie , et de quatre antennules fili- formes , inégales. Le corselet est plus étroit à sa partie Insectes. VIII, S 82 HISTOIRE NATURELLE antérieure qu'à sa partie postérieure , et un peu anguleux aux deux extré- mités du bord postérieur ; l'écusson est très-petit , presque carré. Les élytres sont plus courtes que l'abdomen , un peu applaties , carrées à leur origine, arrondies à l'extrémité; elles recouvrent deux ailes membra- neuses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne , les postérieures sont plus longues que les quatre antérieures ; les cuisses renflées , comprimées , souvent den- tées : les tarses sont composés de quatre articles -, les deux premiers sont trian- gulaires ; le troisième est bilobé , garni en dessous de poils courts , fins et serrés ; le quatrième est long , un peu arqué, terminé par deux petits crochets. Les bruches sont d'assez petits in- sectes : on les trouve ordinairement sur les fleurs. La larve a le corps court, assez gros, composé d'anneaux distincts j sa tcte DES BRUCHES. 85 est écaillense , munie de deux man- dibules fortes : ces larves font beau- coup de ravages ; elles vivent dans l'inte'rieur des graines de la plus grande partie des plantes légumineuses et de quelques fruits à noyau , tels que les fèves , les pois , les lentilles , les vesces , les graines du gléditsia , du the'obroma, du mimosa et de quelques espèces de palmiers : elles passent l'hi- ver dans ces graines , dont elles mangent la substance intérieure sans toucher à Vécorce; elles s'y changent en nymphes à la fin de l'hiver ou au commence- ment du printemps , et en sortent sous ]a forme d'insecte parfait vers le milieu de cette saison. Avant de se mé- tamorphoser , la larve a eu soin d'amin- cir un certain endroit de la peau qui couvre la graine , de sorte que l'insecte parfait a peu d'effort à faire pour la couper et en sortir. Cependant il ne r HISTOIRE NATURELLE mousse. Elles sont insérées sur le mi- lieu d'une espèce de trompe plus ou moins alongée. La tête est petite, arrondie posté- rieurement, et enfoncée sous le corse- let , alongée à sa partie antérieure , en forme de trompe ; les yeux sont ar- rondis , assez saillans , placés de cha- que côté de la base de la trompe \ la bouche, placée à l'extrémité de la trom- pe , est très-petite, composée de deux mandibules courtes^ très-dures, con- vexes extérieurement, concaves inté- rieurement-, de deux mâchoires larges , bifides , ciliées à leur partie interne ; d'une lèvre inférieure peu visible , et de quatre antennules inégales. Le corselet est arrondi , plus large que la tête , moins large que les ély très \ l'écusson est petit , arrondi. Les ély très sont dures, convexes, de la longueiu* de l'abdomen : elles re- couvrent deux ailes membraueiises , re- pliées. DES ATTELABES. 97 Le corps est plus ou moins alongé. Les pattes sont de longueur moyen- ne; les cuisses un peu renflées j les jam-* bes simples, cylindriques; les tarses compose's de quatre articles, dont le premier est assez long, conique; le se- cond plus court et plus large ; le troi- sième large , bifide ; le dernier mince , un peu arqué, terminé par deux cro- chets; les trois premiers sont garnis en dessous de poils courts et serrés. Les larves de ces insectes ont le corps mou , blanchâtre , composé de treize anneaux peu distincts ; leur tête est dure , écailleuse , munie de deux man- dibules assez fortes : elles sont sans pat- tes ; elles vivent sur les différentes par- ties des plantes , se nourrissent de leur suc, et roulent leurs feuilles, dont elles rongent le parenchyme. Elles changent plusieurs fois de peau ; avant de se méta- morphoser en nymphes ; elles filent une coque de soie , ou s'en construisent une avec une espèce de matière résineuse ^ 1)8 HISTOIRE NATURELLE dans laquelle elles s'enferment pour su- bir leur métamorphose. Elles restent peu de temps sous la forme de nymphes^ et passent ensuite à celui d'insecte parfait. On trouve ordinairement ces insectes sur les plantes où leur larve a vécu. Ils tirent des fleurs la substance jniellée qu'elles contiennent, ou mangent le parencli)''me des feuilles; mais ils font bien moins dé tort aux plantes que les larves. Lesattelabes sont des insectes assez petits, ornés de couleurs vives ou bril- lantes : ils forment un genre composé d'une trentaine d'espèces. Le plus grand nombre se trouve en Europe. L'Altelabe tète écorcliée , Atte^ lahus coryli. Il a quatre lignes et demie de lon- gueur. Cet insecte est remarquable par la forme de sa tête, qui diffère de celle des insectes de ce genre. Les antennes , DES ATTELABES. 99 la tête , le dessous du corps, les jambes et les tarses sont noirs, luisans; la trompe est courte au plus de la longueur de la moitié de la tête j la tête est de forme ovale , convexe , amincie postérieure- ment ; les yeux sont saillans ; le corse- let est noir ou rouge , avec un peu de noir à sa partie supérieure ou entière- ment rouge -, il est étroit antérieure- ment , arrondi postérieurement ; l'écus- son est noir •, les él3/^tres sont de forme carrée, rouges , avec des stries formées par des points enfoncés -, les cuisses des individus qui ont le corselet rouge sont rouges , avec un peu de noir à l'origine et à l'extrémité. Onle trouve dans presque toute l'Eu- rope , aux environs de Paris , sur le charme , l'orme , le bouleau , le noise- tier; sa larve vit sur les arbres, dont elle roule les feuilles en cylindre , quelle ferme par les deux bouts : elle se nour- rit delasubstance de ces feuilles, et subit lûO HISTOIRE NATURELLE toutes ses métamorphoses dans leur in- térieur. L'Attelabe laque, Attelahus curculionoides. Il est un peu plus petit que le pre'ce'- dent : les antennes, la tête, le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant ; le corselet et les élytres d'un rouge de laque ; les antennes sont un peu plus longvies que la tête ; la trompe est courte , la tête petite, le corselet ar- rondi ; les élytres ont des points irrc- guliers et des stries peu marquées, for- mées par des points peu enfoncés. On le trouve en Europe ; sur diffé- rens arbres , aux environs de Paris. L'Altelabe fémoral ^ jéttelabus femoratus» Il a deux lignes de longueur : il est »oir luisant ; vu à la loupe , il est cou- DES A T T E L A B E S. lOl vert d'un léger duvet noirâtre -, les an- tennes sont plus longues que la tête ; la trompe est plus large vers l'extrémité qu'à son origine ; la tête est pointillée ; le corselet n'est guère plus large que la tête , pointillé ; les élytres sont striées ; les stries sont formées par des points en- foncés ; les cuisses postérieures du mâle sont renflées. On le trouve sur diÉFérens arbres : il est commun aux environs de Paris. L'Attelabe vert, Attelahus hetulœ. Il a près de quatre lignes de longueur. Tout le corps est d'une belle couleur verte , un peu bleuâtre , brillante -, les antennes sont noires , plus longues que la tête; la trompe est assez longue, plus large vers l'extrémité qu'à l'origine ; la tête est arrondie , finement pointillée; le corselet est arrondi , plus étroit que les élytres, finement pointillé , avec un sillon longitudinal sur le milieu j dans 102 HISTOIRE NATURELLE l'un des deux sexes , il a de chaque côté de sa partie antérieure une épine droite dirigée en avant ; les ély très sont pres- que carrées, fortement et irrégulière- ment pointillées , les pattes sont de la couleur du corps. On le trouve dans toute l'Europe , sur le saule, le bouleau, la vigne : il en roule les feuilles, et y dépose ses oeufs. L'Atlelabe doré , Attelahus populi, n est un peu plus petit que le pré- cédent, auquel il ressemble beaucoup; les antennes sont noires , un peu plus longues que la tète; la tête, le cor- selet , les élytres sont d'un beau veit doré \ le dessous du corps et les pattes d'un noir violet ; la trompe est assez longue; la tête est finement pointillée ; le corselet arrondi, pointillé ; dans F un des deux sexes , il a de chaque côté de DES ATTELABÈS. lo3 §a partie antérieure une épine droite dirigée en avant. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur le peuplier , le trem- ble et le bouleau* L'Attelabe cuivreux , Attelabus hacchusm Il est plus grand que les deux précé- dens, et un peu plus alongé. Tout le corps est d'une belle couleur cuivreuse, un peu plus rouge en dessous qu'en des- sus 5 couvert d'un léger duvet ; les an- tennes sont noires; la tête est petite j les yeux sont bruns \ la trompe est lon- gue , cuivreuse , noirâtre à l'extrémité, presque d'égale grosseur dans toute son étendue -, le corselet est arrondi , plus étroit que les ély très, fortement poin- tillé -, les élytres sont très- fortement pointillées; les pattes sont cuivreuses, les tarses noirâtres. Dans l'un des deux sexes , le corselet a une épine de cha- que côté* lo4 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans les de'partement méridionaux delà France, et aux en- virons de Paris, sur différentes plantes. Ceux des environs de Paris sont beau- coup plus petits que ceux des départe- mens méridionaux. L'Attelabe cramoisi , Attelabus purpureus. Il a deux lignes depuis la tête jusqu'à l'extrémité des élytres ; la trompe est très-longue , d'égale grosseur , noire ; les antennes sont noires ; tout le corps est couvert d'un léger duvet ; la tête et le corselet sont cuivreux, dorés, fine- ment pointillés ; les yeux bruns ; les élytres sont rouges : elles ont des stries formées par des points enfoncés 5 le des- sous du corps et les pattes sont d'un noir bronzé ; les tarses noirâtres^ On le trouve en Europe, sur diffé- rens arbres jet sur l'aubépine, pendant le printemps , aux environs de Paris. DES ATTELABES. lo5 L'Atlelabe violet , Attelahus alliariœ. Il a environ deux lignes de longueur : il est d'un bleu violet plus ou moins foncé , couvert d'un duvet noirâtre ; la trompe est assez longue, noire; les anten- nes sont noires; la tête et le corselet sont pointillés; les élytres sont fortement striées , et entre chaque strie , on voit des points enfoncés ; les pattes sont d'un bleu noirâtre , avec les tarses noirs. On le trouve dans toute l'Europe , sur différentes plantes : il est commun aux environs de Paris. L'Attelabe bleuet, Attelahus cyaneus. Il varie pour la grandeur ; il a depuis une ligne et demie jusqu'à deux lignes. Il est tout noir , à l'exception des élytres g ui sont d'un bleu foncé ; la trompe est assez longue ; la tête petite , pointillée^ Insectes. VIII. lo Î06 HISTOIRE NATURELLE le corselet étroit , pointillé ) les élytres sont plus alongées que dans les espèces précédentes : elles ont des stries pro- fondes , et entre chaque strie une rangée de points enfoncés. . On le trouve dans presque toute l'Eu- rope, sur différentes plantes , mais plu« ordinairement sur les chardons. L'Attelabe tête-bleue , Atteldbu& cœruleocephalus, . Il a deux lignes et demie de lon- gueur. Tout le corps est couvert d'un léger duvet-, les antennes sont noires ; la trompe est assez longue , presque cy- lindrique, noire j la tête est étroite, d'un bleu violet, brillant; le corselet arrondi , beaucoup plus étroit que les ëlytres , finement pointillé , de couleur rouge •, les élytressont de la même cou- leur que le corselet , avec des rangées de points enfoncés qui forment des stries ; le dessous du corps et les pattes sont d'un bleu violet. DES ATTELABES. 10/ On le trouve aux environs de Paris , en Saxe , sur différentes plantes. L'Attelabe de la Vesce , Attelabus Craccœ, Il a environ une ligne de long : son corps est convexe, de forme ovale , noir en dessus , cendré en dessous j la trompe est plus longue que le corselet , asse2S grosse -, le corselet est chagriné ; les ély- tres ont des stries très-marquées , et sont couvertes d'un duvet cendré. On le trouve au nord de l'Europe : il est très-rare aux environs de Paris. Sa larve vit dans les gousses d'une es- pèce de vesce. Viccia cracca , Linn. Ces larves sont petites : elles ont le corps renflé et roulé en cercle ; elles n'ont point de pattes : leur couleur est d'un blanc jaunâtre; leur tête estécail- leuse, d'un jaune doré, et munie de deux mâchoires brunes -, leur peau est garnie de rugosités et de plis. Elles su- 108 HISTOIRE NATURELLE bissent leurs métamorphoses dans le» semences de lavesce dont elles se nour- rissent. CLXÏX^ GENRE. BRACHYCERE. Caractères génér. Antennes très-courtes, grossissant insensiblement ; articles très- courts , le dernier plus gros et plus long, presque en masse. — Quatre anteuuules ■très-courtes , à peine apparentes ; les an- térieures grosses et très-courtes , compo- sées de trois articles , dont le dernier ua peu plus petit, terminé en pointe arron- die ; les postérieures composées de deux articles , dont le premier plus gros , et le dernier terminé en pointe arrondie. — Bouche placée au bout d'une espèce de trompe dure et cornée. — Mandibules courtes fortes, et dentées. — Tarses sim- ples. Le cit. Olivier a formé un genre de ces insectes, que Linnée et^I. Fabricius a voient placés avec les charançons ; le DES BRACHYCERES. TOg nom qu'il leur a donné signifie anten- nes courtes. Les brachycères ont beaucoup de rap- ports avec les charançons ; mais ils en diffèrent par les antennes qui sont droites , par les tarses simples, parles parties de la bouche, et parla manière de vivre. Les antennes sont plus courtes que la tête, composées de neuf articles, dont le premier est à peine plus long que les autres; les suivans sont carrés à leurs extrémités ; le dernier plus gros et plus long, est tronqué à l'extrémité : elles sont insérées de chaque côté de la trom- pe, au-devant et à quelque distance des yeux. La tête est arrondie postérieurement, enfoncée soiis le corselet , inclinée , ter- minée par une espèce de trompe grosse, dure, sillonnée; les yeux sont appla- tis, lisses, point saillans ; la bouche est placée à l'extrémité de la trompe : elle est composée de deux mandibules cour- no HISTOIRE NATURELLE tes , comprimées , cornées , mnltiden- técs -, de deux mâchoires cornées, com- primées et ciliées; d'une lèvre infé- rieure cornée , très-dure , en forme de cœur , et de quatre anteimules très- courtes. Le corselet est plus large que la tête , moins large que les élytres, souvent épineux, ou ayant des élévations en forme de crête, raboteux et sillonné. Les élytres embrassent les côtés de l'abdomen , et sont réunies à leur sutu- re : elles sont lisses, tuberculées ou épineuses. Ces insectes n'ont point d'ailes. Les pattes sont assez grandes ; les cuisses simples ; les jambes cylin- driques -, les tarses composés de quatre articles , dont les trois premiers sont égaux -, le dernier presqu'aussi long que les trois ensemble , est un peu renflé à l'extrémité , et terminé par deux cro- chet s. Le corps est souvent couvert d'une DES BRACHYCERES. 111 poussière ëcailleuse , qui se dtîtaclie ai- sémeut. De tous les bracli3^cères connus, une seule espèce se trouve en Europe : la plus grande partie des autres habite lAfrique , et quelques espèces les Indes orientales. Ces insectes étant dépour- vus d'ailes , ne fréquentent point les fleurs ; ils courent sur la terre comme certains carabes et quelques ténébrions, mais plus lentement. On ne sait rien sur leurs métamorphoses et sur leurs larves. Ils forment un genre composé d'une vingtaine d'espèces : nous en dé- crirons quelques-unes. Le Bracliycère renflé , Bracliy" cents ohesiis. Il a environ dix lignes de longueur; les antennes^ sont noires, un peu pins courtes que la trompe; le corselet est noir, épineux, avec dessillons irrégu- liers ; les élytres sont brunes avec des il2 HISTOIRE NATURELLE points enfoncés, noirs; le dessous du corps est noir, les pattes sont noires ou d'un brun noirâtre. On le trouve au Cap de Bonne -Es- pérance. Le BracLycère Algérien , Bracliy- cerus Algirus, Il a environ sept lignes de longueur depuis l'origine de la trompe jusqu'à l'extrémité des élvtres; tout le corps est noirâtre; la trompe est grosse, in- clinée , couverte de points enfoncés : on remarque de chaque côté de la tête au-dessus des yeux, une élévation en forme d'oreille ; le corselet a un angle saillant de chaque côté, il est inégal et sillonné sur le milieu, les él)'-tres ont des rides transversales plus élevées près de l'extrémité qu'à leur origine , cha- cune deux lignes longitudinales élevées, et les bords saillans ; le dessous du corps a des points enfoncés écartés les uns des DES CHARANÇONS. il5 autres, etrabdomen trois plis transver- saux très-marqués; les pattes sont un peu raboteuses. On le trouve dans les départe mens méridionaux de la France , en Italie, sur la côte de Barbarie. CLXX^ GENRE. CHARANÇON. Caractères génériques. Antennes brisées , presque en masse ; le premier article long, et renflé à son extrémité , les quatre der- niers formant une masse ovale , presque solide. — Quatre antennules courtes, fili- formes, presque égales ; les antérieures composées de quatre articles , dont le dernier terminé en pointe ; les postérieu- res composées de trois. — Bouche placée au bout d'une espèce de trompe dure et cornée. — Mandibules courtes , fortes et dentées. — Tarses simples. Les charançons ont beaucoup de rap- ports avec les attelabes , les bracliycè- rës, les macrocépliales^ les rhinoma-- Il4 HISTOIRE NATURELLE cers et les bieutes ; mais ils diifèrent de tous ces insectes principalement par leurs antennes qui sont coudées , ter- minées en masse et par les parties de la bouche. Les antennes sont ordinairement plus courtes que le corselet, compo- sées de onze articles, dont le premier a environ un tiers de la longueur de l'antenne; il est mince, un peu ren- flé à son extrémité, les suivans sont petits , arrondis , les trois derniers for- ment une masse ovale , le dernier est ordinairement terminé en pointe ; elles forment un angle à l'insertion du se- cond article avec le premier, et sont insérées de chaque côté de la trompe. La tête est arrondie postérieurement , enfoncée sous le corselet, prolongée à sa partie antérieure , qui forme une espèce de trompe , plus ou moins grosse et plus ou moins longue , la bouche est placée à l'extrémité de cette trompe j les yeux sont arrondis , saillaus dans DES CHARANÇONS. Il5 If plus grand nombre des espèces , ova- les, applatis dans les autres , places de chaque côté de l'origine de la trompe, la bouche est composée de deux man- dibules courtes , fortes , tranchantes , de deux mâchoires presque cornées , cour- tes, fortement ciliées à leur partie in- terne , d'une lèvre inférieure courte en forme de cœur, et de quatre anten- nules filiformes, inégales 5 la lèvre su- périeure manque à ces insectes ; le cha- peron est échancré. Le corselet est arrondi ou cylindri- que selon les espèces, lisse ou poin- tillé, sillonné, tubercule ou épineux. Les élytres sont-très dures, déforme ovale ou alongée , elles embrassent les deux côtés de l'abdomen; dans le plus grand nombre elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées, dont ces insectes font rarement usage ; dans d'autres elles sont réunies, et l'insecte n'a pas d'ailes; elles sont lisses, striées ou pointillées, tuberculées ou épineuse;^. 'iG HISTOIRE N.VTURELLE Les pattes sont de longueur moyen" ne ; dans quelques espèces les antérieu- res sont plus longues que les autres; les cuisses plus ou moins i-enflées , simples ou munies d'une dent ; les jambes sont souvent terminées par une pointe ou une espèce de crochet ; les tarsescomposes.de quatre articles, les trois premiers sont larges, triangulai- res , garnis en dessous de poils courts et serrés^ le troisième est bifide, le dernier long, mince, arqué, terminé par deux crochets. Les charançons varient beaucoup par la grandeur, quelques espèces ont dix- huit lignes de longueur, d'autres n'ont qu'une-demi ligne -, mais en général ils sont de grandeur moyenne ; les plus petits habitent l'Europe, les autres les pays chauds ; ces insectes sont assez connus par le tort qu'ils font à dif- férentes plantes , au blé et à plusieurs grains; mais c'est sous leur première forme qu'ils causent le plus de ravages. DES CHARAÎ^ÇO^S. 117 Leurs larves cliiFèrent peu de celles des autres coléoptères; elles ressemblent à des vers alongés et mous : elles ont la tète écailleuse , munie de deux mandi- bules , et sont sans pattes. Quelques es- pèces ont en dessous du corps des ma- înelons charnus , enduits d'une matière visqueuse, dont elles foirt usage comme de pattes pour marcher. Ces larves oETcnt quelquesparticulari tés dans leur manière de vivre , et dans leurs mé- tamorphoses. Les unes se nourrissent du suc des plantes , dont elles attaquent toutes les parties. Celles qui vivent stlr les feuilles sont couvertes d'une ma- tière visqueuse qui leur sert à s'y atta- cher. Mais l'espèce qui mérite le plus de fixer l'attention , et la plus à redou- ter , est celle qui attaque le blé , qui est la nourriture principale d'un grand nombre d'hommes. Ces larves consu- ment toute la substance farineuse du grain , auquel elles ne laissent que l'é- corce. Elles sont quelquefois en si grande •Insectes. VIII. ii Il8 HJSTOIRE NATURKLLE quantité dans un grenier , qu'elles dé- truisent presqtic tout le blé qu'il con- tient , et on ne s'apperçoit pas des dé- gâts qu'elles font. Chaque larve est ren- fermée dans un grain , en dévore toute la farine , sans jamais endommager la peau : elle agrandit son domicile à me- sure qu'elle croît , subit toutes ses mé- tamorphoses sous l'enveloppe qui la convre , et la perce pour en sortir sous la forme d'insecte parfait. On ne dis- tingue point à la vue les grains qui ren- ferment ou ont renfermé des larves, parce que extérieurement, ils ne dif- fèrent pas des autres- mais si on met dans l'eau du blé qu'elles ont attaqué , les grains vides restent à la surface, et les autres tombent au fond. Cette espèce de charançon multiplie beaucoup plus dans les pays chauds que dans les pays froids : il y en a plusieurs générations dans une année. On a calculé que dans utiété , une seule paire produit six mille quarante -cinq charançons. Dès qu'une DES CHARANÇONS, 1 1 (j femelle est fécondée , elle s'enfonce dans un tas de blé , et dépose un œuf dans cliaque grain. La larve sort de l'œuf au bout de quel(|ues jours , et paroi t sous la forme d'insecte parfait , environ qua- rante-cinq jours après la ponte. Rare- menton trouve ces insectes à la surface d'un tas de blé : ils s'enfoncent ordi- nairement à deux ou trois pouces de profondeur ; et c'est-là qu'ils vivent et s'accouplent. L'époque de leur premier accouplement dans les départemens mé- ridionaux, est ordinairement lorsque le thermomètre est à dix ou douze degrés au-dessus de zéro , et ils s'accouplent très-souvent tant que la chaleur dure ; d'où il s'ensuit qu'il y a une ponte tous les mois , pendant cinq à six mois de l'année ; mais dès que le froid se fait sentir , ces insectes ne s'occupent plus du soin de perpétuer leur espèce : ils abandonnent le blé pour se retirer dans les fentes des murs et des planchers , et les endroits chauds. On ne croit point 120 HISTOIRE NATURELLE qu'ils passent l'hiver dans un état d'en- gourdissement, comme quelques per- sonnes Font pensé ; mais qu'ils périssent d'épuisement après l'accouplement et la ponte , de même que les autres in- sectes , et ceux qui paroissent au com- mencement du printemps ont passé l'hi- ver sous l'état de larve ou de nymplie. On a essayé si par le moyen des fu- migations faites avec des décoctions d'herbes d'une odeur très-forte , on par- v-iendroit à purger les greniers de ces in- sectes destructeurs ; mais les tentatives ont été sans succès. L'odeur d'huile de térébenthine^ la vapeur du soufre même n'agit ni sur les charançons ni sur leurs larves. Quelques économistes ont pro- posé de placer le blé dans des caves boi- sées , parce que le froid , qui est con- traire à ces insectes, les empêcheroitde multiplier ; mais il paroît que la crainte que le grain ne fût gâté par l'humidité , a fait négliger ce moyen. Les expérien- ces qu'on a faites eu exposant les cha- DES CHARANÇONS. I2î rançons à un degré de chaleur assez fort pour les faire mourir , a aussi présenté des inconvéniens -, de sorte que ces in- sectes partagent assez tranquillement , avec le cultivateur , le fruit de ses tra- vaux. Toutes les larves des charançons ne font pas autant de tort que celles-ci , cependant quelques-unes vivent dans l'intérieur des pois, des fèves, des len- tilles , des noisettes , dont elles man- gent la substance. D'autres percent et rongent les tiges , les branches des plan- tes , et le parenchyme des feuilles. Par- mi ces dernières , les unes se construi- sent une coque de soie , dans laquelle elles s'enferment pour se changer en nymphe. D'autres font une coque avec une matière gommeuse , et quelques es- pèces entrent simplement en terre pour subir leur métamorphose. Les charançons font rarement usage de leurs ailes : en général , ilssont lourds et marchent lentement. Parmi les pe- 122 HISTOIRE NATURELLE tites espèces , plusieurs sautent assez vite et à une assez grande distance : ils exe'cutent ces sauts au moyen de leurs pattes postérieures , dont les cuisses sont renflées. Ces insectes sont ornés de cou- leurs variées, souvent très-brillantes. Ces couleurs sont dues à de petites écailles imbriquées les unes sur les autres , sem- blables à celles qui recouvrent les ailes des papillons. Ces insectes forment un genre très- nombreux : il y en a plus de quatre cents espèces de décrites : ils sont divisés en cinq familles. Première famille , trompe longue ; cuisses simples. Deuxième , trompe longue -, cuisses dentées. Troisième , trompe longue \ cuisses postérieures renflées. Quatrième, trompe courte ; cuisses simples. Cinquième, trompe courte j cuisses renflées. Pa Nous donnerons la description de quelques espèces de chaque famille, PREMIÈRE F A M I I. L E. Trompe longue j cuisses simples. Le Charançon palmiste , CurcuUo palniaruni. Il a environ dix-huit lignes de Ion- gneur , sans compter la trompe , qui a &l^ lignes : tout le corps est en dessus d'un noir velouté, le dessous est luisant ; îa trompe est mince , cylindriqu^e , cou- verte d'un duvet serré , assez long dans l'un des deux sexes ; le corselet est un peu applati , arrondi postérieurement; récusson est grand; les élytres sont plus courtes que l'abdomen, striées-, les jam- bes sont terminées par un crochet très- fort. Sa larve vit dans l^intérieur du tronc ài\. palmier ; elle se nourrit de la sub- stance qui s'y trouve, comme niade-- 124 HISTOIRE NATURELLE moiselle de Mcriau nous l'apprend dans son Histoire des Insectes de Surinam , où elle a donné la figure d'une de ces larves qu'elle dit être blancliâtre. Elle ajoute que les naturels du pays la rôtis- sent et la mangent comme une chose délicieuse ; ce qui est confirmé par M. Firmin, dans sa description de Su- rinam. Le Charançon Indien , CurcuUo Indus, Il a environ un pouce de longueur : la trompe est mince, cylindrique, un peu courbée en dessous : tout le corps est noir ; la tète arrondie ; le corselet gros , très-applati en dessus , avec un enfoncement au milieu , chagriné et garni de chaque côté d'un tubercule assez gros , couvert de poils roides , courts, très-serrés, de couleur brune; les élytres sont applaties , chagrinées ; elles ont neuf stries crénelées j le des- DES CHARANÇONS. 125 SOUS du corps et les pattes sont un peu cliagrinés. On le trouve aux Indes orientales. Le Charançon hémiplèr e,CurcuUo hemipterus. Il a environ six lignes de longueur depuis la tête jusqu'à l'extrémité de l'abdomen; la trompe est longue , min- ce, courbée ; tout le corps est d'un brun roux, luisant ) le corselet a trois taches longitudinales , noires ; les élytres sont plus courtes que l'abdomen , striées , avec quelques taches noires ; les pattes sont rousses -, l'extrémité des cuisses est noire. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale, à Cayenne , à Surinam. Le Chairançon du Pin, Curculio Pinî, Il a de quatre à six lignes de lon- gueur depuis la tête jusqu'à l'extrémité' 126 HISTOIRE NATURELLE de l'abdomen : la trompe est cylindri- que , brune , de la longueur du corse- let; tout le corps est brun, les anten- nes sont brunes ; le corselet a quelques taches rousses, formées par des poils j les ëlytres ont des stries formées par des points enfoncés assez gros, et quel- ques lignes transversales d'un gris roux , formées par des poils ; le dessous du corps et les pattes ont quelques taches formées par des poils roussâtres. On le trouve en Europe, sur le pin silvestre. Le Charançon de la Jacée, CurcuUo Jaceœ* Il est un peu plus petit que le pré- cédent auquel il ressemble : les anten- nes sont noires ; la trompe est noire , C)4indrique ; le corselet est noir, cou- vert d'une poussière jaunâtre •, les ély- tres ont des stries peu marquées , for- mées par des petits points enfoncés j BES CHARANÇONS. 127 elles sont noires, couvertes d'un léger duvet court, jaunâtre, avec un point très-marqué , de la même couleur près de l'écusson j le dessous du corps et les pattes sont noirs , couverts d'un duvet jaunâtre. Ce duvet disparoît de dessus le corps de Fin secte à mesure qu'il vieillit. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur la centaurée jacéc. Le Charançon de l'Articliaiit , CurcuUo Cynare, Il varie pour la grandeur depuis deux lignes et demie jusqu'à quatre : la trompe est grosse, de la longueur de la tête et du corselet , de couleur noire ; il est d'un brun noirâtre, couvert en dessus d'un grand nombre de taches d'un gris roux , formées par des poils , et en dessous de poils courts d'un gris cendré; le corselet est chagriné , les «lytres ont des stries poiutillées. 128 HISTOIIIK NATURL.LLE La larve vit clans les têtes des char- dons et dans celles du cirsium , qu'elle ronge ; les têtes habitées imv ces larves ont un endroit noir et desse'clié ; elles font leur coc[ue dans ces têtes , et n'en sortent que sous la forme d'insecte parfait. On le trouve en France , aux envi- rons de Paris , en Afrique , sur les char- dons. Le Charançon Colon , Curculio Colon, Il a cinq lignes de longueur depuis la tête jusqu'à l'extrémité du corps : la trompe est noirâtre, de la longueur du corselet ; tout le corps est d'une cou- leur cendrée plus ou moins foncée ; le corselet a de chaque côté une ligue lon- gitudinale blanchâtre , formée par des poils ; les élytres ont sur le milieu un point blanc et des stries interrompues formées par des points peu eijfoiicés ; le DES CHARANÇONS. 1 2P| dessous de Tabdomen a quatre points jaunâtres vers le milieu ; les pattes sont de la couleur du corps ; les cuisses ont un anneau blancliâtre j les antérieures sont dente'es. On le trouve en Europe : il est com- mun aux environs de Paris. Le Charançon raccourci, CWcw/io ahhreviatus. Il a environ cinq lignes de longueur: il est entièrement noir , à l'exception de la masse des antennes qui est cen- drée ; la trompe est mince , cylindri- que, recourbée , luisante ; le corselet est luisant, pointillé, avec une ligne longitudinale un peu élevée sur le mi- lieu ; les élytres sont un peu plus cour- tes que l'abdomen , légèrement striées , avec deux rangées de points peu en- foncés entre chaque strie ; les cuisses sont simples -, les jambes terminées par une dent assez longue , forte. Insectes. VIII. la l3o HISTOIRE NATURELLE On le trouve aux environs de Paris , en Saxe. Le Charançon de la Campanule j Curculio Canipanulœ, Il est très-petit , et le mâle plus que la femelle : le corps est court , arrondi j la trompe est plus longue que le cor- selet, mince, courbée, d'un noir lui- sant ; les antennes sont d'un brun obs- cur : il est de couleur noire , avec un grand nombre de poils gris, mêlés de petites écailles qui rendent cette cou- leur cendrée ou ardoisée ; les élytres ont des lignes longitudinales formées par des points ; les cuisses sont simples ^ JLa larve vit dans les boutons et les fleurs de la campanule , ou plutôt dans les gousses qui renferment les graines. C'est dans les boutons des fleurs, avant leur épanouissement, que le charan-^ çon introduit son œuf, après quoi le bouton ne s'ouvre plus ) mais, quoique DES CHARANÇONS. l3l fermé , il ne laisse pas de croître , et devient comme une boule, une vessie ou une galle : la larve qui sort de l'œuf prend son accroissement dans ce bou- ton ainsi défiguré , en pénétrant dans îa gousse des graines, dont elle mange toute la substance intérieure , elle s'y métamorphose pour en sortir sous la forme d'insecte parfait le printemps suivant. On le trouve en Europe, Le Charançon péricarpe^ Curculia pericarpius^ Il a une ligne de longueur ; le corps est noirâtre ; la trompe e?t noire , lon- gue , mince -, les élytres sont striées, avec quelques poils gris ; elles ont une tache blanche en forme de coeur , au haut de la suture près le corselet ; les pattes sont noirâtres ; les cuisses sont sans épines , ou en ont ujie extrême - pie ut petite. l32 HISTOIRE NATUREL! E On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur la scrofulaire. Le Charançon Cupriroslre, CurcuUo Cuprirostris, Il a une ligne et demie de longueur : sa forme est oblongue j il est d'un bean vert brillant , bronzé \ les antennes sont noires ; la trompe est alongëe , courbée , un peu cuivreuse ; les ély très sont striées ; les pattes sont noirâtres. On le trouve en Europe , sur le bou- leau et sur les plantes crucifères : il est assez commun , dans le printemps, aux environs de Paris. Le Charançon acritlule, CurcuUo acridulus. Il a une ligne et demie de longueur : il est de forme ovale , alongée ; la trompe est mince, courbée , plus lon- gue que le corselet , d'un noir luisant ; le corselet est arrondi, dHinnoirbleuâ- DES CHARANÇONS. i33 tre luisant, pointillé ; les élytres sont d'un noir bleuâtre, moins foncé que le corselet , striées ; les stries sont formées par des points enfoncés ; les antennes et les pattes sont noires. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur les plantes crucifères. Le Cliçvrançon du Plantain , Curculio Plantaginis* Il est petit , court , ovale : la trompe est d'un brun obscur , cylindrique , courbée , de la longueur du corselet ; les antennes sont brunes ; le corselet est brun, avec trois lignes longitudi- nales grises ; les élytres sont d'un gris rougeâtre , avec une grande tache alon- gée, brune sur chaque , et quelques points oblongs de la même couleur; le dessous du corps est de la même cou- leur que les élytres ; les pattes sont d'un jaune foncé, avec les tarses bruns. La larve est petite, d'un vert clair, ï34 HISTOIRE NATURELLE avec une raie blancîie bien marquée tout le long du dos : le corps est divisé en anneaux peu distincts, à cause d'un grand nombre de rides transversales dont la peau est garnie ; en dessous, on voit sur chaque anneau une paire de mamelons charnus , avec lesquels la larve marche et s'attache aux feuilles , au moyen d'une liqueur gluante qu'ella fait sortir de ces mamelons -, la loupe fait découvrir sur la j>eau des petits points noirs , de chacun desquels sort un poil court : elle vit sur le plantain , et file sa coque vers le milieu de l'été: cette coque , d'un vert jaunâtre , a la forme d'une boule alongée -, ses parois minces et élastiques laissent voir Tin- secte au travers -, le charançon sort de cette coque dix ou douze jours après sa dernière métamorphose. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. DES CHARANÇONS. l33 Le Charançon de l'Oseille , Curculio Rumicis» Il a trois lignes de longueur : sa forme est ovale ; il est d'une couleur grise ou d'un brun clair, avec des tacLes et de:i nuances d'un brun obscur ou noirâtre : la trompe est mince , cylindrique , de la longueur du corselet ; le corselet a deux lignes longitudinales noirâtres , plus ou moins marquées ; les élytres ont chacune une grande tache obscure, carrée à la base , quelques taches noi- râtres sur le milieu, et des stries for- me'es par des points peu enfoncés j les pattes sont brunes, La larve vit en nombreuse compa- gnie sur la plante nommée patience , en latin lajiathum ou rumex > dont elle ronge les feuilles et les fleurs : on la trouve au commencement et vers le milieu de l'été ; elle a trois lignes do longueur : sa tête est d\m noir luisant ^ l3G IIISTOÏRF. NATURELLE écailleuse , semblable à celle des clie- nilles , garnie de mâchoires et d'une filière à la lèvre inférieure : le corps est divisé en douze anneaux ridés trans* versalement ; les trois premiers sont noirs en dessus et sur les côtés , d'un jaune clair , verdàtre en dessous , et cette dernière couleur est celle des côtés et du dessous des autres anneaux ; mais chacun a en dessus une ligne transver- sale jaune, coupée dans son milieu par une ligne longitudinale, d'une couleur- plus foncée j ces lignes sont garnies de petits tubercules noirs , luisans , de chacun desquels sort un poil court : ces larves ont en dessous du corps , sur chaque aimeau, une paire de mamelons charnus , dont elles font usage comme de pattes ponr marcher : elles ont en outre le dessous du corps enduit d'une matière humide et visqueuse , qui les maintient fixées sur les tiges et les feuilles , et les empêche de tomber. Pour se transformer en nymphe ; elles DES CHARANÇONS. 15/ filent des coques sur les tiges même de la plante y ou entre les fleurs et la graine au sommet de la tige : ces coques sont fort jolies et environ de la grandeur d'un pois ordinaire ; elles sont presque splié- riques , faites d'une soie jaune ou blan- che , que les larves filent à grandes mailles et à couclie simple , de façon que l'insecte paroît assez distinctement à travers les parois : le tissu des coques est comme ceUfi d'un filet ou d'une grosse gaze : en filant , la larve tient toujours son corps courbé en demi-cer^ de , et c'est de cette position que dé- pend la rondeur de la coqiie, le corps de la larve servant de moule pour lui donner cette forme ; les fils dont elle est composée sont assez gros et élasti- ques. Peu de jours après ce travail , la larve se change en une nymphe de cou- leur noire , sur laquelle toutes les par- ties que doit avoir l'insecte parfait pa- roi ssent enveloppées -, la trompe est cou- chée en dessous du corps , entre les 1^8 HISTOIRE NATURELLE pattes : environ douze jouis après cette métamorphose , le charançon sort de sa coque , après y avoir fait une ouvert ture avec ses mandibules. On le trouve en Europe : il est com- mun aux environs de Paris. Le Charançon du Blé , Curculio Granarius. Il a tout au plus ufte ligne et demie de longueur : sa forme est alongée, sou corps brun -, la trompe est cylindrique, un peu courbée , presque de la longueur du corselet-, le corselet est presque aussi long que les élytrcs, fortement poin- tillé ; les élytres sont striées , et \g& stries sont pointillées; les cuisses sont simples, et les jambes terminées par un crochet assez fort. Ce petit insecte , connu aussi sous le nom de calandre, se multiplie con- sidérablement dans les greniers et les magasins de blé de toute espèce ; il y DES CHARANÇONS» 15^ i*aiL de terribles dégâts, sur-tout dans son état de larve , en consumant tout© la substance farineuse du grain, auquel il ne laissé que l'écorcé. Leuwenlioek a l'ait plusieurs observations sur ces in- sectes pernicieux , et il a trouvé que , pour se multiplier, la femelle du clia- rançou, après l'accouplement, fait avec sa trompe un trou au grain de froment, et dépose un œuf dans ce trou, d'où naît une petite larve: cette larve , en se développant, mange toute la sub- stance intéiieure du grain, ensuite se transforme en nymphe dans le grain vide , et y prend la forme de charan- çon , qui se fait jour en perçajit l'é- corcé : la larve est blanche ; sa tête est grosse , écailleuse et garnie de deux dents , au moyen desquelles elle ronge le grain. On ne trouve jamais qu'un de ces insectes dans chaque grain , parce qn'il suffit à nourrir le charançon jus- qu'à ce qu'il ait acquis sa grandeur com- plète. l4o HISTOIRE NATURELLE Le Charançon du Riz ^ CurcuUo Oryzœ. Il est plus petit que le précédent : tout le corps est d'un brun marron ; le corselet est chagriné; les clytres ont des stries formées par des points enfon- cés assez gros , et deux taches ferrugi- neuses , l'une à la base , l'autre à l'ex- trémité. La larve attaque le riz : on trouve souvent l'insecte mort dans le riz qui vient des pays étrangers. Le Charançon paraplec tique , CurcuUo parajjlecticus. Il a environ sept lignes de longueur depuis la tête jusqu'à l'extrémité des élytres. Tout le corps est d'un gris oli- vâtre , mais la trompe est cylindrique, un peu plus longue que le corselet; les an- tennes sont brunes , avec la masse cen- drée ; la tête est arrondie j les yeux sont DES CHARANÇONS. l4l noirs ; le corselet a quelquefois quatre lignes longitudinales d'un gris cendré ; les élytres ont des stries formées par des points enfoncés : elles sont termi- nées par une pointe aiguë qui dépasse l'abdomen j les pattes sont noirâtres. Ce charançon est , en quelque sorte , dcA'^enu fameux par les observations de Lrinnée , qui a cru devoir lui attribuer la cause d'une certaine maladie que prennent les clievaux en mangeant d'une espèce déplante qui sert de nour- riture à la larve de cet insecte. C'est dans les grosses tiges de la philandrie, phellandrium , qui est une plante om- bellifère j qui croît dans l'eau en très- grande quantité , dans quelques con- trées , qu'on trouve ces larves , au com- mencement ou vers le milieu de l'été. Linnée pense que cette plante est le stakra des Suédois , laquelle étant man- gée par les chevaux , leur donne la ma- ladie connue sous le nom de paraplé^ gie, et en Suède sous celui de stakra^ Insectes. VIII. i5 l42 HISTOIRE NATURELLE nom de la plante. Il prétend que ce n'est pas proprement la plante qui est dan- gereuse , mais que les larves qui vivent dans les tiges , ou plutôt les charançons qui en viennent, sont l'unique cause de la maladie ; et il a cru observer que les plantes de cette espèce qui ne sont point habitées par ces insectes, peuvent être mangées sans risque par les che- vaux. Pour trouver la larve, on n'a qu'à fendre la tige du haut en bas : elle y est placée la tête en haut, et choisit pour sa demeure la portion de la tige qui est submergée : elle se nourrit de sa substance intérieure ou de la moelle qui y est renfermée. Chaque tige n'en loge qu'une seule. Cette larve est lon- gue d'environ sept lignes, et elle a un peu plus d'une ligne de diamètre. Elle est d'un blanc jaunâtre -, sa tête est bru- ue; le corps est divisé en douze an- neaux , dont les trois premiers ont en dessous , vers les côtés , deux tubercules inembraneux^ en forme de mamelons , DES CHARANÇONS. 14^ placés comme les pattes des larves hexa- podes , et pouvant avoir les mêmes usa- ges j mais ils sont moins longs. Les an- neaux sont garnis sur le dos de rides transversales , découpées assez profon- dément , et y forment des éminences et des inégalités charnues qui l'aident à avancer , particulièrement quand elle est dans la tige. C'est aussi pour cela qu'elle se met sur le dos quand elle veut avancer sur un plan uni, Elle a neuf stigmates de chaque côté placés comme ceux des chenilles; le derrière qu'elle tient ordinairement un peu cour- bé a une petite incision où se trouve l'anus; la tête est ovale, écai lieuse, mu- nie de deux mandibules fortes , recour- bées ^ terminées en pointe fine , et de deux lèvres ; l'inférieure est garnie de trois petites parties coniques , dont celle du milieu ressemble à la filière des che- nilles. C'est dans les tiges même que les larves se transforment. En ouvrant une tige vers le mois de juillet , on l44 HISTOIRE NATURELLE trouve la larve changée en nymphe , sans avoir fait de coque, placée à nu, la tête en haut. Cette n3'mphe est pres- que de même longueur que la larve , blanchâtre : (lie a l'extrémité du der- rière arrondie , garnie de pointes écail- leuses , courtes et brunes , placées trans- versalement. Toutes les parties de l'in- secte parfait sont très-distinctes sur cette nymphe , et ra^îgécs par ordre sur le devant du corps. On la voit souvent remuer le ventre -, et à l'aide de ce mou- vement, elle parcourt la cavité de la tige d'un bout à l'autre, en appuyant le long de ses parois les deux pointes qu'elle a au bout de l'abdomen , et des rangées d'épines qui sont sur son dos. Avant la fin du mois de juillet, ces nymphes ont pris la forme de charan- çon , et elles ne sortent point de la tige pour se métamorphoser ; mais l'insecte parfait se fait jour lui-même par une grande ouverture ovale qu'il pratique , en rongeant avec ses mandibules un DES CHARANÇONS. l45 certain endroit de la tige qui se trouve excéder la surface de l'eau par où il sort. Les charançons ne restent donc point pendant l'hiver dans les tiges de laphi- landrie, comme Linnée Ta prétendu; et suivant l'observation de Degéer, si les clievau^ sont attaqués de lamaladie dont nous avons parlé , après avoir mangé de la philandrie sèche , qui a pu se trouver mêlée dans le foin, on ne sauroit alors l'attribuer immédiate- ment à ces charançons , puisque dans ce temps ils ne sont certainement plus dans ces plantes. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. Le Charançon marron , Curciilio castaneus. Il a trois lignes et demie de longueur : le corps est alongé , cylindrique , d'un brun roux; la trompe est mince, un peu courbée , plus longue que le corse- î46 HISTOIRE NATURELLE let; le corselet est chagriné j lesélytrea ont des stries formées par des points enfoncés et une élévation en forme de tubercule près de l'extrémité; le des- sous du corps est noir ; les cuisses sont simples. On le trouve au nord de l'Europe. Le Charançon transversal , Curculio tra nsvers us . Il a une ligne de longueur : tout le corps est noir; la trompe est mince , as- sez longue; le corselet est légèrement couvert de poils blancîiâtres ; les ély- tres ont des stries forméespar des points peu enfoncés, et une bande transver- sale blanche. On le trouve aux environs de Paris , sur le saule. La larve se nourrit des feuilles de cet arbre. DES QHARANÇONS. 14/ Le Charançon de la Bardane , CurcuUo Bardanœ, Il a environ six lignes de longueur: il ressemble au cliarançon paraplecti- que. Tout le corps est noirâtre, entiè- rement couvert d'une poussière écail- leuse, d'un gris jaunâtre^ qui s'enlève par le frottement ; la trompe est cylin- drique , de la longueur du corselet ; la tête est arrondie ; le corselet a quatre lignes longitudinales d'un gris jaunâtre plus ou moins marque'es; les ëlytresont des points enfoncés qui forment des stries : elles sont arrondies , un peu ob- tuses à l'extrémité j les cuisses sont simples. On le trouve à Dresde , aux environs de Paris , sur la bardane. Le Charançon bandé , Curculio tricinctus . Il a une ligne de longueur : tout le corps est de couleur fauve , roussàtre ) l48 HISTOIRE NATURELLE la trompe est longue, mince ; le corselet a quelques taches formées par des poils blancs j les élytres sont assez fortement strie'es : elles ont une bande blanche sur le milieu, et deux autres moins ap- parentes ; l'une près de la base , Tautre près de Textrémité : ces bandes sont formées par des poils blancs j les pattes sont de la couleur du corps. On le trouve aux environs de Paris. DEUXIÈME PA MILLE. Trompe mince , alongée 5 cuisses dentées. Le Charançon vaginal, Curculio vaginalis. Il a environ un pouce de long , et six lignes de large. Il est d'un noir luisant; la trompe est longue , large , grosse et recourbée; la té te lisse, arrondie ; le cor- selet gros, un peu convexe, garni de trois tubercules conique^, élevés, assez groS; et de quelques autres plus petits ^ DES CHARANÇONS. 1 49 lesélytresont deux grandes taches cou- leur d'olive, jaunâtres, formées par des poils , et des stries bien marquées, dans lesquelles se trouvent des points enfoncés : elles ont plusieurs tubercu- les coniques ; les postérieurs sont pres- qu'épineux; leur extrémité est termi- née en pointe ; les cuisses ont une dent assez forte ; le dessous du corps est lisse. On le trouve dans l'Amérique me'ri- dionale , à Cayenne, à Surinam. Le Charançon pulvérulent , Curculio pulvérulent as. Il est moins grand que le précédent : la trompe est noire ^ cylindrique, cour- bée , un pen plus longue que le corse- let; les antennes sont noires; le cor- selet est noir, couvert en quelques en- droits d'une poussière cendrée ; les él}'- tres sont noirâtres, mélangées de cen- dré , et couvertes de poils courts , jau- l5o HISTOIRE NATURELLE nâtrcs. Elles ont des stries forme'es par des points enfoncés , et une élévation peu marquée près de l'extrémité ; le dessous du corps et les pattes sont noi- râtres ; les cuisses ont une très-petite dent. On le trouve à Cayenne, à Suri- nam. Le Charançon du Sapin , CurcuUo u4bietis. Il ressemble au charançon du pin, mais il est un peu plus grand : il a six lignes de long ; tout le corps est d'un brun noirâtre; la trompe est de la lon- gueur du corselet, assez grosse ; la tête et le corselet sont chagrinés , légèrement couverts de poils roussâtres ; les élytres sont chagrinées : elles ont des stries for- mées par des points enfoncés , et de^ points fauves formés par des poils ran- gés en lignes transversales , irrégulières ; le dessous du corps est d'un brun noi- DES CHARANÇONS. l5l câtre ; les côtés de l'abdomen ont quel- ques poils fauves \ les pattes sont de la couleur du corps j les cuisses ont une dent assez forte. On le trouve au nord de l'Europe. Le Charançon de la Patience , Curculio Lapathi, Il a environ quatre lignes de lon- gueur : la trompe est noire, mince , plus longue que le corselet -, la tête est noire, arrondie; le corselet noir, avec des tubercules élevés formés par de petites écailles très-noires , et une gi-ande tache blanche de chaque côté ; les élytres sont noires^ avec des petits tubercules velus , très-noirs , qui forment des stries, entre lesquelles sont des rangées de points enfoncés : elles ont une bande transversale, blanchâtre près de la base et l'extrémité de la même couleur ; le dessous du corps est noir; les pattes sont noirâtres, couvertes d'un» l5'2 HISTOIRE NATURELLE poussière blanchâtre ; les cuisses sont à peine dentées. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris, sur la patience. Le Charançon Germain, Curculio Gennanus, Il a six lignes de longueur , depuis la tête jusqu'à l'extrémité du corps: tout le corps est noir , luisant; la trompe est assez grosse , plus courte que le corselet ; la tête et le corselet sont arrondis , finement chagrinés. Ce der- nier a deux très-petits points jaunes de chaque côté, formés par des poils, et l'extrémité dn bord postérieur garnie de poils de la même couleur ; les éU très sont chagi'inées; le dessous du corps a quelques taches jaunâtres ; les pattes sont noires , et les cuisses dentées. On le trouve dans toute l'Europe : il est très-commun aux envii'ons de Pa- ris. DES CHARANÇONS. l53 Le Charançon de la Scrophulaire, CurcuUo Scrophulai^iœ. Il a deux lignes de longueur : sa forme est presque carrée ; la trompe est min- ce , noire , plus longue que le corselet; les antennes sont brunes , avec la masse cendrée ; le corselet est d'un gris jau- nâtre; les élytres sont de la même cou- leur , avec deux taches d'un noir ve- louté à la suture , l'une au-dessus du milieu , l'autre près de Textrémité, et des lignes longitudinales formées par des poils noirs et des poils gris ; le des- sous du corps et les pattes sont d'un gris jaunâtre. Ce charançon vit sur la scrophulaire, nommée scrophularianodosa, Linn. II en ronge les feuilles. Pour peu qu'on touche à la plante , il se laisse tomber, et contrefait le mort , comme beaucoup d'antres charançons. La larve vit éga- lement sur la scrophulaire : on l'y trouve Insectes. VIII. i4 IDi HISTOIRE NATURELLE en grande quantité vers le milieu de l'été'. Elle mange les feuilles de cette plante , dont elle ne détache quelque- fois que la substance du dessous -, mais souvent elle les perce d'outre en outre , et dévore aussi les fleurs et les capsules de la graine. Elle est d'un blanc ver- dâtre, quelquefois d'un verd sale; sa tête est écailleuse , noire ; elle a deux petites plaques écailleuses , noires, sur le premier anneau, mais point de pat- tes. Cette larve est dégoûtante, parce que son corps est toujours couvert et enduit d'une matière humide et vis- queuse, qui l'aide] à se tenir fixée sur la feuille ou sur la tige où elle mar- che : ce qu'elle exécute uniquement par le mouvement des anneaux. Quand on la force à jeûner long -temps, son corps s'affaisse , et devient tout ridé ; mais ces rides disparoissent à mesure qu'elle se nourrit. Pour se transformer en nym- phe , elle fait une coque brune , ronde, en forme de boule ^ semblable à une DES CHARANÇONS. l55 petite vessie j qu'elle alLaclie fortement à la feuille ou à la tige. Quoique très- mince, cette coque est assez forte , et a une espèce d'élasticité. Il y a apparence qu'elle est composée de la matière g1 liante du corps de la larve , car séchée , elle est friable comme une gomme sè- che. Peut-être est-elle mêlée d'un peu de soie. Elle est assez transparente pour laisser appercevoir à travers la larve qui s'y transforme en nymphe , et en- suite en charançon. Quand celui-ci doit sortir de sa coque , il en détache avec ses dents une portion en forme de seg- ment de sphère ou de calotte , qui lais- sant une grande ouverture , lui donne un passage libre. La calotte reste quel- quefois attachée à la coque par une pe- tite partie ; mais le plus souvent elle tombe entièrement. On trouve assez ordinairement ensemble sur la même plante, des larves, des coques et des charançons de dififérens âges.^ l56 HISTOIRE NATURELLE On le trouve clans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Charançon du Verbascum , Curculio P^erbasci. Il ressemble beaucoup au précédent, par la grandeur et la forme. La trompe est mince, noire, plus longue que le corselet; la tête est arrondie, noire; le corselet noir en dessus, d'un gris roux sur les côtés ; les élytres sont noi- res, avec deux taches d'un noir velouté près de la suture, l'une près de la base, l'autre près de l'extrémité, et des ran- gées de points éle^S'és, formées par des poils très-noirs et des poils blanchâtres ; le dessous du corps et les pattes sont noires, couverts de poils blancliàlres. On le trouve aux environs de Paris , à Kiell , sur le verbascum , dans le midi de la France , il est très-commun sur la scrophulaire. DES CHARANÇONS. iS/ Le Charançon violet , Curculio violaceus, H a environ deux lignes et demie de long; la trompe est noire , mince, de la longueur du corselet ; le corps est alongé, d'un bleu noirâtre, luisant; le corselet est chagriné , garni d'une pointe angulaire de chaque côté de sa base ; les élytres ont des stries dans lesquelles sont des points enfoncés ; les cuisses sont dentées. On le trouve en Europe , sur les fleurs. Le Charançon des Noisettes , Curculio Nucum, Il varie pour la grandeur, depuis deux lignes et demie jusqu'à plus de trois lignes de la tête à l'extrémité du corps : la trompe est courbée, mince, brune, luisante, de la longueur de la moitié du corps j les antennes sont minces. l58 HISTOIRE NATURELLE longues , de couleur brune , avec la masse cendrée ; le corselet est arrondi , couvert d'un duvet cendré ou jaunâtre ; les ély très sont larges à leur origine , ré- tréciesà l'extrémité, légèrement striées, et couvertes d'un duvet cendré ou jau- nâtre , avec quelques taclies obscures ; le dessous du corps et les pattes sont de la même couleur que les élytres; les cuisses ont une forte dent. La larve de ce charançon vit dans les noisettes, dont elle ronge la substance intérieure. Elle est de la grosseur d'un grain d'orge, blanche; sa tête est écail- leuse, brune, garnie de deux mandi- bules fortes , et d'une lèvre charnue , ]nunie de deux antennules; au-devant de la lèvre est une petite pointe fine qui paroît être la filière j le corps est couvert de plis et de rides qui forment vers les côtés des mamelons ou tuber- cules élevés. Elle est dépourvue de pat- tes, quoi qu'en dise Roesel , qui a pré- tendu qu'elle avoit au-devant du corps DES CHARANÇONS. iSg des pattes à crochets très-petites. Cette larve ne fait que glisser sur le plan de position : on peut s'en assurer en la met- tant sur un plan uni. On la verra avan- cer uniquement par le mouvement ver- miculaire des anneaux du corps et de leurs mamelons. Dans l'ëtat de repos, elle a le corps courbé en arc , souvent plié en deux. Parvenue à toute sa gran- deur, elle perce la coque de la noisette d'un trou rond, et en sort pour se re- tirer dans la terre, où elle subit ses transformations. Oq le trouve dans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. LeCliarançon des baies, Curculio druparum. Il a environ deux lignes de long : la trompe est mince , noire , un peu plus longue que le corselet ; il est ovale , alongé , d'un brun roussâtre ; les anten- nes sont brunes ; avec la masse noirâtre ifîo HISTOIRR NATURELLE lesélj'tres sont d'un brun plus clair que le corps , avec des taches carrées d'un brun foncé, et des stries formées par des pointspeuenfoncés; les pattes sont d'un brun ferrugineux, et les cuisses den- tées. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris. Le Charançon du Frêne, CurcuVio Fraxiiii. Il est de la grandeur du précédent: la trompe est mince , plus longue que le corselet, brune ; le corselet est gris , avec une grande taclie brune, quelquefois dl visée en deux ; les élytres sont grises , avec quatre ou cinq lignes longitudina- les élevées, formées par des tacbes al- ternativement noires et grises -, les cuis - ses ont une épine grosse et courte ; les antérieures et les intermédiaires sont d'un roux jaunâtre. La larve de ce charançon vit sur les DES CHAPvANÇONS. iGl feuilles de frêne , dont elle ne ronge que la substance cliarnue. Elle ressemble beaucoup à celle de la scropludaire , a3^ant comme elle le corps couvert d'une matière humide et gluante. Sa couleur est d'un blanc jaunâtre ; sa tète est noi- re , écailleuse ; elle n'a point de pattes, et marche par le mouvement des an- neaux. Pour se transformer en nym- phe , elle se fait une coque presque sphë- rique, d'un jaune brun, de la consis- tance de celle du charançon de la scro- phulaire. Cette coque ressemble à une petite vessie : la larve la place sur les feuilles du frêne où elle a vécu. Pour en sortir , le charançon en détache une grande pièce ronde, et il ne reste que peu de jours sous la forme de nymphe. On le trouve en Suède ^ sur le frêne. Le Charançon rouleur , Curculio tortrix» Il a deux lignes et demie de longueur : la trompe est noire , mince , plus longuô l62 HISTOIRE NATURELLE que le corselet; le corps est d'un jaune fauve, sans taches; les yeux sont noirs; le corselet est d'un jaune brun ; les ëlytres ont des stries formées par des points enfoncés; le dessous du corps est brun, couvert de poils gris; les cuisses sont dentées;les jambes antérieures sont quelquefois plus grandes que les au- tres. On le trouve en Europe , sur les peupliers , dont il roule les feuilles. Le Charançon de l'Orme, Curculio Ubni, Il est petit , d'une forme ovale alon* gée : la trompe est noire , mince, lon- gue ; tout le corps est d'un brun roux ; la tête et le corselet ont sar le milieu une ligne longitudinale blanche ; les élytres ont chacune une grande tache noire près de la base , et une blanche qui forme une bande transversale près de l'extrémité ; l'écusson est blanc ; les cuisses sont dentées. DES CHARANÇONS. lG3 Vers la fin du mois de mai , lorsque l'orme a déjà poussé d'assez grandes feuilles, on remarque sur les branches plusieurs boutons , même assez verts , et dont les feuilles écailleuses ont com- mencé à s'épanouir , mais qui n'ont pas encore poussé de véritables feuilles , tandis que le reste des branches en est chargé. Si on ouvre ces boutons, on trouve dans chacun une petite larve sans pattes, à tête écailleuse, qu'on ne peut méconnoître pour celle d'un charan- çon. Elle a rongé toutes les feuilles ten- dres contenues dans le bouton , et em- pêché leur développement ; le corps de cette larve est gros , d'un blanc de lait, couvert de rides et d'inégalités , ordi- nairement roulé en cercle. Vers la fin de juin , elle se transforme en insecte parfait sans sortir du bouton qui lui ser- voit de demeure -, le charançon le perce ensuite pour se mettre en liberté. Oii le trouve en Suède. l64 HISTOIRE NATURELLE TROISIÈME FAMILLE. Trompe alougée ; cuisses postérieures renflées. Le Charançon de FAulne , Curculio Alni, H a une ligne et demie de longueur depuis la tête jusqu'à l'extrémité du corps : la trompe est noire , mince, re- covirbée, plus longue que le corselet; les antennes sont jaunes ; la tête est noi- re ; le corselet testacc ; les élytres sont testacécs avec cliacune deux taches d'un brun froncé, l'une à la base, l'autre vers le milieu; le dessous du corps est noir , avec l'extrémité de l'abdomen testacée ; les pattes sont noires ; les tar- ses testacés. Ce charançon, ainsi que ceux de cette famille , sautent comme la puce, en appliquant les jambes pos- térieures contre les cuisses qui sont très- grosses, et les débandent ensuite avec force. DES CHARANÇONS. ï65 La larve vit dans les feuilles de l'aulne qu'elle mine , où elle produit un ren- flement formé par les deux membranes de la feuille, qui ensuite se dessèchent et deviennent brunes. On le trouve dans toute l'Europe, aux environs de Paris. Le Charançon de l'Osier, Curculio J^iminalis, Il est un peu plus petit que le pre'- cédent : tout le corps est testacé j les yeux sont noirs ; la trompe est mince , plus longue que le corselet ; les elytres ont des stries formées par des points enfoncés , et légèrement couvertes de poils courts , les cuisses sont très-gros- ses ; les pattes testacées. La larve de ce charançon vit dans l'intérieur des feuilles de l'orme, qu'elle mine en grand : elle se nourrit de leur substance intérieure , qu'elle ronge , en ménageant adroitement les deux mem- Insectes. VIII. i5 l66 HISTOIRE NATURELLE branes. Les endroits où. elle se trouve placée , forment une tache circulaire , renflée dans le milieu , des deux côtés de la feuille , et semblable à une petite vessie de couleur brune ou de feuille desséchée. L'élévation du milieu de l'endroit miné n'est pas seulement pro- duite par la larve qui s'y trouve placée , mais encore par une coque qu'elle file en dedans de la feuille dans l'endroit miné , avant que les membranes se soient desséchées , et pendant qu'elles sont encore susceptibles d'extension. Ces espèces de petites vessies sont ordi- nairement placées près des bords de la feuille , pcirce que les nervures y sont plus tendres et plus faciles à être ron- gées. Ces larves sont très-petites , d'un blanc jaunâtre , avec plusieurs points obscurs , la tête et le premier anneau sont bruns ; le corps est divisé en douze anneaux distincts, séparés les uns des autres par des incisions profondes , et tout le long du dos , on voit le canal DES CH A.K AÎ3 ÇONS. 1G7 (les aliniens qui est noir , quand la larve a bien mangé. Parvenue au terme de sa grandeur , elle se change en nym- phe dans la coqiie qu'elle a filée. On dis- tingue sur cette nymphe, qui est d'un beau jaune, avec les yeuxnoirs, toutes les parties que doit avoir l'insecte par- fait. Vers la fin de juin , le charançon quitte la peau de nymphe , et perce la feuille pour en sortir. Il continue à manger les feuilles de l'orme, et il passe l'hiver caché sous l'écorce à demi dé- tachée des arbres, pour se mettre à l'abri du froid , et c'est au printemps suivant qu'il se multiplie de nouveau. On le trouve en Europe. Le Charançon céréal, CurcuUo segetis. Il est très-petit , de forme ovale : la trompe est mince , plus longue que le corselet -, les antennes sont brunes ; la tête et le corselet sont noirs j les ély très lG8 HISTOIRE NATURELLE striées , noires , avec des taches ondées grises , formées par des poils : les stries ont des points enfoncés ; les pattes et le dessous du corps sont noirs , les tarses bruns , les cuisses renflées. On le trouve en Europe , sur les épi» de blé. QUATRIÈME FAMILLE. Trompe courte ; cuisses simples. Le Charançon impérial, CurcuUo iniperialis, n a quinze à seize lignes de longueur, depuis le bout de la trom pe ] usqu'à l'ex- trémité du corps : les antennes sont noires ; la trompe est grosse , courte , d'un vert doré , avec un sillon longitu- dinal sur le milieu , et une ligne noire de chaque côté; la tête est d'un vert doré , avec deux lignes noires à sa par- tie supérieure; le corselet est plus étroit c|[uc les élytres , d'un vert doré , avec DES CHARANÇONS. 169 ^eux lignes noires svir le milieu, sépa- rées par une ligne enfoncée , d'un vert doré : il a de chaque côté plusieurs pe- tits tubercules noirs ; les élytres sont larges à leur base , et forment un angle saillant de chaque côté : elles ont des stries élevées , noires , et entre chaque strie des points enfoncés assez grands , d'un vert doré -, le dessous du corps et les pattes sont couverts de petites écail- les d'un vert doré , et de quelques poils cendrés -, les cuisses sont simples. On le trouve au Brésil : il est très- commun dans les collections de Paris. Le Charançon royal , Curcuiio regalis. H varie pour la grandeur depuis sept jusqu'à neuf lignes : les antennes sont noires, minces , assez longues \ la trom- pe est grosse , courte , noire , couverte près des yeux de quelques écailles bleues «t dorées , brillantes ; le corselet est ar- lyo HISTOIRE NATURELLE rondi , avec un enfoncement assez grand à sa partie supérieure, noir, couvert d'ëcailles bleues et dorées ; les ëly trea sont d'un bleu verdâtre doré, avec qua- tre bandes transversales ondées d'un rouge doré , bordées de chaque côté par une ligne noire : elles ont des stries for- jnées par des points enfoncés peu mar- qués : le dessous du corps est d'un bleu verdâtre doré très-brillant -, les pattes sont noires , avec un anneau doré sur les cuisses. On le trouve aux Indes orientales, à Pondicliéry, et, selon Linnée, au Brésil. Le Charançon vert, Curculio viridis. H a environ cinq lignes de longueur : les antennes sont noirâtres ; la trompe est courte , grosse , couverte d'écaillés d'un vert jaunâtre ^ les yeux sont noirs j le corselet est arrondi , verdâtre , avec une ligne d'un jaune verdâtre de chaque DES CHARANÇONS. l/i côté ; les ëlytres sont verdâtres , bor- dées extérieurement par une ligne assez large , d'un jaune verdâtre : elles ont des stries peu marquées, formées par des points enfoncés , et sont terminées en pointe ; le dessous du corps est d'un jaune verdâtre ; les pattes sont noirâ- tres, couvertes de petites écailles vertes. On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur différens arbres. Le Charançon siilci rostre , Cur~ culio sulcirostris» Il a environ sept lignes de longueur : la trompe est grosse , courte , marquée supérieurement de trois sillons assez profonds ; les antennes sont courtes , noires , couvertes d'écaillés cendrées ; le corselet est arrondi, presque aussi large que les élytres , noir , couvert de poils fins et serrés , d'un gris jaunâtre, avec trois lignes longitudinales grises ; les élytres sont noires, covivertes de 172 HISTOIRE NATURELLE poils d'un gris jaunâtre , avec trois ban- des obliques ]jeu marquées , d'une cou- leur plus claire -, le dessous du corps et les pattes sont de la même couleur que le dessus. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope : il est très-commun aux environs de Paris. Le Charançon plissé , Cuî^culio plicatus, ■ Il est un peu moins grand que le précédent : les antennes sont noirâtres j la trompe est grosse , un peu arquée , plus courte que le corselet , sillonnée ; le corselet est arrondi , il a huit sillons longitudinaux à sa partie supérieure ; les ély très sont un peu raboteuses : elles ont des points enfoncés , rangés par stries , qiielques poils courts et deux bandes transversales ondées , grises j tout le corps et les pattes sont d'un bruu grisâtre. DES CHARANÇONS. 17^ On le trouve dans les départemens méridionaux de la France : il est rare aux environs de Paris Le Charançon blanchâtre, Cur^ culio albidus. Il a environ cinq lignes depuis le bout de la trompe jusqu'à l'exlrémité des élytres ; la trompe est noirâtre , sil- lonnée, plus courte que le corselet, les antennes sont noires -, le corselet est noi- râtre , avec une ligne blanche assez large de chaque côté , pointillée de noir; les élytres sont d'un blanc jaunâtre , avec une ligne à la base, une bande transversale courte vers le milieu , et une près de l'extrémité , noires ; Fab- domen est d'un blanc jaunâtre , avec des points noirâtres -, les pattes sont de la couleur du corps. Oti le trouve en Allemagne : il est assez commun aux environs de Paris. 1;^ HISTOIRE NATURET.LE Le Charançon de Spengler, Curculio SpenglerL Il a environ neuf lignes de longueur : les antennes sont noires à la base , cen- dréesà l'extrémité ; la trompe est courte, noire , sillonnée , couverte d'une pous- sière verte, dorée en dessus , blanchâtre sur les côtés ', le corselet est noir , ra- boteux , couvert d'une poussière écail- îeuse , d'un vert blanchâtre dans les enfoncemens , avec les côtés blancs j les élj'^tres sont couvertes d'une poussière ëcailleuse d'un blanc jaunâtre : elles ont des stries noires , lisses , élevées , entre lesquelles sont deux rangées de petits points enfoncés ; le dessous du corps est noir , avec les côtés de la poitrine et de l'abdomen couverts d'écaillés blan- châtres 5 les pattes sont noires. On le trouve aux Antilles ; il est très- commun à la Guadeloupe, sur les fleurs des orangers. DES CHARANÇONS. 1/5 Le Charançon de Rohr , Curculio Rohrii. Il est à-peu-près de la grandeur du précédent, auquel il ressemble beau- coup : les antennes sont noires -, la trompe est noire , couverte de petites écailles blanchâtres , avec deux sillons à sa partie supérieure ; le corselet est noir , entièrement couvert sur les côtés d'une poussière écailleuse jaune , avec quelques écailles de la même couleur sur le milieu ; les ély très sont terminées en pointe; elles ont des stries peu marquées, formées jjar des petits points enfoncés , et sont entièrement couvertes d'une poussière écailleuse jaunâtre^ plus fon- cée le long du bord extérieur j le des- sous du corps est noir , également cou- vert d'une poussière écailleuse jaunâ- ti'e ; les pattes sont noires. On le trouve dans l'Amérique mén dionale. I7S HISTOIRE NATURELLE CINQUIÈME FAMILL£. Trompe courte ; cuisses dentées. Le Charançon de la Livèche , CurcuLlo Ligualici, Il a environ six lignes de longueur : tout le corps est d'un noir cendré ; les antennes sont minces , assez longues j la trompe est courte , grosse , avec une ligne longitudinale élevée à sa partie supérieure ; le corselet est arrondi , finement chagriné , couvert de petites écailles cendrées ; les élytres sont un peu convexes , finement chagrinées , sans stries et couvertes de petites écailles cendrées ; le dessous du corps et les pattes sont de la même couleur que le dessus. On le trouve dans presque toute l'Europe , sur la livèche , ligusticum , levisticum : il est commun aux envi- rons de Paris. DES CHARANÇONS. 177 Le Charançon sillonné , Curculio sulcatus. Il a quatre lignes de longueur : la trompe est large , plus courte que le cor« selet , noire , sillonnée ; les antennes sont noires , assez longues \ le corselet est noir , chagriné , couvert de points arrondis élevés -, les élytres sont rabo- teuses , garnies de tubercules élevés , noires , avec des points formés par des poils d'un gris jaunâtre , et des stries crénelées ; le dessous du corps et les pattes sont noires ; les cuisses ont une épine courte. On le trouve en France, en Saxe, dans les bois. Le Charançon Morio , Curculio Morio. n a trois lignes et demie de longueur : tout le corps est noir, luisant , de formé ovale ; la trompe est grosse, plus courte lusc-ctes. VIII, lô 178 HISTOIRE NATURELLE que la tête ; les antennes sont assez lon- gues, noires, avec la masse cendrée; le corselet est alongé , presque cylin- drique ; les élytres sont finement cha- grinées , réunies à la suture -, les pattes sont noires ; les cuisses renflées , sans dents ni épines. On le trouve dans presque toute l'Europe , sur le tronc des arbres. Le Charançon dn V 01 i'iev,Curculio Pyri. Il a environ quatre lignes de lon- gueur ; tout le corps est noirâtre , cou- vert de petites écailles bronzées , lui- santes -, les antennes sont fauves, avec la masse brune ; la trompe est grosse , plus courte que le corselet , le corselet est arrondi , plus étroit que les ély- tres j celles-ci ont des stries formées par des points enfoncés ; les pattes sont fauves ; les cuisses dentées. On le trouve dans toute l'Europe , DES CHARANÇONS. 179 sur les feuilles de poirier , de pommier, d'aubépine. Le Charançon argenté , Curculio argentatus. Il a environ trois lignes de longueur : la trompe est grosse , plus courte que le corselet ; les antennes sont longues , minces , d'un jaune fauve , avec la masse brune ; tout le corps est couvert de petites écailles, d'un vert argenté , brillant ; les élytres ont des stries bien marquées , formées par des petits points enfoncés ; les pattes sont fauves ; les cuisses dentées dans l'un des deux sexes. On le trouve dans toute l'Europe , sur diiférens arbres. l8o HISTOIRE NATURELLE CLXXr GENRE. B R E N T E. Caractères génériques. Antennes monilî- f'ormes , grossissant insensiblement ; pre- raierarticle à peine plus long et plus gros que les autres. — Quatre anteiinules iné- gales sétacées ; les antérieures composées de quatre articles,tlont le premier à peine apparent , le second assez gros , cylindri- qtte , le troisième cylindrique et plus pe- tit , le dernier très-petit ; les postérieu- res composées de trois articles presque d'égale longueur , le dernier terminé en pointe. — Bouche placée au bout d'une espèce de trompe , souvent très-longue, dure et cornée. — Mandibules simples. — Pénultième article des tarses bifide , garni de houppes. Les brentes ont quelques rapports avec les charançons , parmi lesquels Linnée et Degéer les ont placés ; mais ils en diffèrent par leurs antennes droi- tes , moniliformes , et par les partie* DES BRENTES. l8l de la bouche. M. Fabricius a séparé ces insectes des charançons, et en a ibimé un genre auquel il a donné le nom de brentus. Ce genre a été adopté par les auteurs qui ont écrit depuis lui. Les antennes sont composées de onze articles, dont le premier est un peu plus long que les autres -, les suivans sont presque égaux ; ceux de l'extré- mité un peu plus gros : elles sont in- sérées de chaque côté et assez près de l'extrémité de la trompe. La tête est alongée , un peu renflée dans le milieu , terminée antérieure- ment par une tromjDe mince, souvent très-longue , rétrécie postérieurement; les yeux sont petits , arrondis , saillans ; la bouche est composée de deux man- dibules courtes, cornées, arquées, sim- ples ; de deux mâchoires presque cylin- driques, velues-, d'une lèvre inférieure courte, cornée, très-dure, peu échan- crée -, et de quatre antennules inégales. Le corselet est plus ou moins long, lS2 HISTOIRE NATURELLE souvent rétréci dans le milieu -, Vé^ cusson est peu visible. Iiesél3'^tres sont dures , de la longueur de l'abdomen, on plus longues; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne ; les antérieures ordinairement un peu plus longues et un peu plus grosses que les autres ; les cuisses simples ou munies d'une dent ou d'une épine ; les tarses de quatre articles, dont les trois jiremiers sont presque égaux ; le troi- sième bifide ; le dernier très-long , ar- qué , renflé à l'extrémité , terminé par deux crochets assez forts. Ces insectes o]itle corps alongé , li- néaire -, ils habitent les ^lays chauds ; on n'en a encore trouvé aucune espèce en Europe: ils vivent sur les fleurs: leur larve est inconnue : ils forment un genre composé d'une quinzaine d'es- pèces ; on les a divisées en deux fa- milles : la première comprend celles à DES BRENTES. l83 cuisses simples; la seconde, celles à cuisses dentées. PREMIÈRE FAMILLE. Cuisses simples. Le Brenle Monile ^ Brentus Monilis. Les antennes sont moniliformes, de la longueur du corselet; la trompe est noire , cylindrique , sillonnée entre les yeux; le corselet noir, cylindrique, sil- lonné à sa partie supérieure ; les élytres sont noires , sans taches , terminées en pointe , elles ont une seule strie de chaque côté de la suture; les pattes sont noires , les cuisses renflées. On le trouve à la Nouvelle-Hollande, DEUXIÈME FAMILLE. Cuisses dentées. Le Brente Ancliorago , Brentus Anchorago, Il a quinze à dix-huit lignes de lon- gueur depuis le bout de la trompe jus- l84 HT^STOTRE NATURELLE qu'à Textrémité des élytres -, tout le corps est d'un noir luisant; les antennes sont moniliforraes , moins longues que la trompe ; la trompe est mince , cylin- drique, très-alongée , un peu renflée à l'insertion des antennes et à l'extré- mité ; le corselet est alongé , rétréci vers le milieu , sillonné à sa partie su- périeure; les élytres sont noires, avec desslries pointillées et quelques lignes longitudinales jaiuies; elles sont plus longues que l'abdomen, terminées en pointe ; les pattes sont d'un noir lui- sant 5 bronzé, les cuisses antérieures et les jambes sont munies d'une épine. On le trouve aux Indes orientales. Le Brente cannelé , Brentus canaliculatus. Il est moins grand et moins alongé que le précédent ; les antennes sont noires, plus longues que la trompe ; la trompe est mince, cylindrique^ égale ; J\jt/ . 2Sâ. ■fom . ////. 1 . Broute Jiiieairc . 4. . Oolvdie alono-e . a. Rliinoiiiacer clio rançon • o.Cucuie Clavip'ecLc 5 . Macroccpliale albinos G. Ki'otvle œeant . DES B R E N T E S. l85 la tête est ovale , sillonnée à sa partie supérieure -, le corselet oblong , sillon- né ; les élytres ont une ligne longitu- dinale jaune, et des stries finement poin- tiJlées; tout le corps et les pattes sont noirs ; les cuisses antérieures ont une épine. On le trouve à la Guadeloupe. Le Brente linéaire , Brentus linearis. Il a quatorze lignes depuis le bout de la trompe jusqu'à l'extrémité des ély- tres; les antennes sont moniliformes, un peu renflées à l'extrémité; la trompe est assez longue, lisse, plus grosse vers le bout, sillonnée ; le corselet est alongé, un peu applati et cannelé à sa partie supérieure; les élytres ont des stries pointillées, avec quatre lignes longitu- dinales jaunes ; elles sont un peu plus longues que rabdomen,el dilatées à l'ex- trémité \ le dessous du corps et les pattes l86 HISTOIRE NATURELLE sont d'un noir plus fonce que le dessus; les cuisses ont une petite épine. On le trouve à St. Domingue. CLXXir GENRE, RHINOMACER. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque sétacées ; premier ot second arti- ticles à peine plus gros que les autres.— Quatre antennules presque filiformes , inégales ; les antérieures un peu pluslon- ■gues, composées de quatre articles , dont le dernier un peu plus gros, tronqué obli- quement ; les postérieures composées de trois articles. — Bouche placée au hout d'une espèce de trompe dure et cornée. — Pénultième article des tarses large , bifide, garni de houppes. Les rliinomacers appartiennent à la famille des charançons, mais on les dis- tingue des insectes de cette nombreuse famille , par leurs antennes filiformes , presque sétace'es, et par les parties de la iJES EIIINOM A.CERS. 187 bouche. C'est M. Fabricius qui a établi ce genre, et il a été adopté par les au- teurs qui ont écrit depuis lui. Les antennes sont de la longueur du corselet , composées de onze articles , dont les deux premiers sont un peu plus gros que les autres, elles sont insérées de chaque côté et vers le milieu de la trompe. La tête est inclinée, terminée à sa partie antérieure par une espèce de trompe courte, applatie -, les yeux sont arrondis, la bouche est composée de deux mandibules cornées^ courtes; de deux mâchoires en forme de languettes; d'une lèvre inférieure et de quatre antennules inégales. Le corselet est ovale , l'écusson petit, arrondi. Les élytres sont dures, de la lon- gueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont longues, minces, les tarses de quatre articles, dont le troi- î88 HISTOIRE NATURELLE sième est bifide, le dernier terminé par deux crochets. Ce genre est composé de deux es- pèces qui se trouvent en Europe , leur larve n'est pas connue. Le Rhinomacer Charançon , Rhinomacer curculioides. Les antennes sont noires , de la lon- gueur du corselet , sétacées avec le der- nier article terminé en pointe ; tout le corps est velu , de couleur grise ; la trompe est courte , grosse, applatie , sil- lonnée sur le milieu ; Je corselet et les élytres sont lisses sans taches ; le des- sous du corps et les pattes sont cendrés. On le trouve en Italie. DES MACROCÉPHALES. l8«> GLXXIir GENRE. MACROCÉPHALE. Caractères génériques. Antennes filiformes, en masse, presque de la longueur du corps dans les mâles, beaucoup plus cour- tes dans les femelles; premier article couit et globuleux , les trois derniers un peu pi us gros, formant une masse alongée. — Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures composées de trois articles , dont le premier plus gros et ie dernier plus mince, terminé en pointe ; les posté- rieures composées de trois articles , pres- qu'égaux , arrondis. — Bouche platée au bout d'une espèce de trompe dure et cor- née. — Pénultième article des tarses très- court, à peine apparent, caché dans le second j bifide , garni de houppes. Les insectesde ce genre sontdesbni- elles et des charançons de Linnée : le cit. GeolFroy a placé les deux esj)èces qu'il a connues avec ses antliribes , et M. Fa- bricius dans ses premiers ouvrages les Inscctei. VIII. 17 iQO HISTOIRE NATURELLE avoit places avec les charançons, les bru- ches, les anthribes et les ptincs. Dans son Entomologia Systematica il les a réunis dans un seule genre auquel il a donné le nom à^antrihus. Le cit. Olivier en a fait un genre soas le nom de macrocéphalej ainsi les macrocéphales de cet auteur et les anthribes de M. Fa- bricius sont les mêmes insectes , et ils n'ont aucun rapport avec les anthribes du cit. Geoffroy ; ils se rapprochent da- vantage des bruches et des charançons, mais ils diffèrent des premiers par la forme de leur tête qui est large et ap- platiej et des seconds, par leurs antennes qui ne sont point coudées. Les antennes sont presque aussi lon- gues que le corps dans les mâles , beau- coup plus courtes dans les femelles, composées de onze articles , le premier est court, les trois suivans sont alongés , pins gros, les autres presqu'égaux , lés trois derniers renflés et forment une masse \ elles sont insérées près de l'ex^ DES MACROCEPHALES. I9I 1 rémité de la trompe à la base des man- dibules. La tête est large, applatieà sa partie ante'rieure, un peu prolongée en avant, perpendiculaire au corselet ; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouclie est composée de deux 'mandibules courtes, épaisses, terminées en pointe ; de deux mâchoires membi'aneuses, bifides, à di- visions égales ; d'une lèvre inférieure très-courte, membraneuse et bifide, et de quatre antennules égales. Le corselet est presque cylindrique , un peu plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure , qui est pres- que aussi large que les élytres, il est ordi- nairement raboteux ; l'écusson estpetit , triangulaire. Le corps est court, ramassé, les ély- tres sont ordinairement raboteuses , un ])eu plus courtes que l'abdomen, et embrassent une partie de ses côtés ; elles recouvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont grosses , de longueur 192 HISTOIRE NATURELLE moyenne, les cuisses renflées, les jam- bes un peu comprimées , larges à leur extrémité, les tarses ont quatre articles, le premier est long , le troisième très- court , presque entièrement caché par le second, qui est large, bilobé, ainsi que le troisième; le dernier est conique, ter- miné par deux petits crochets. Ces insectes habitent les fleurs sur lesquelles on les trouve ordinairement , mais leur larve est inconnue-, ils for- ment un genre composé de neuf es- pèces , dont une se trouve dans la Nou- velle-Hollande , les autres en Europe. Le Macrocéphale albinos , M.acrocephalus alhinus. Il a cinq lignes de longueur; la tête est large, la trompe courte, large, noi- râtre , couverte de poils blancs ; les antennes sont noires , celles du mâle sont plus longues que celles de la fe- melle et ont des anneaux blancs j le cor- DES MACROCÈPHALES. ig"? selet est noirâtre sur sa partie posté- rieure; il a trois tubercules élevés d'un noir foncé, placés sur une même ligne-, les élytres sont noires , avec cliacune deux taches blanches formées par des poils, l'une un peu au-dessus du milieu , l'autre à l'extrémité, très-grande, et une rangée de tubercules élevés , noirs , près de la suture ; elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le dtîs- sous du corps est couvert de poils blancs; les pattes sont noirâtres avec des an- neaux blancs. On le trouve au nord de l'Europe. Le Macrocéphale albirostre, Jlfacrocep h alus a Ib ir os Iris . Il a près de trois lignes de longueur ; les antennes et les yeux sont noirs ; la tête est alongée , applatie , entière- ment couverte de poils blancs à sa partie antérieure, noire à sa partie postérieure; le corselet est noir , un peu raboteux T9't HTSTOTRE NATURELLE et appLiti ; les ëlytres sont noires , légèrement striées, avec quelques ta- ches d'un blanc grisâtre, dont vine assez grande au-delà du milieu; le dessous du corps est noir avec quelques poils blancs-, les pattes sont noires , annelées de blanc. On le trouve en Saxe , en Allema- gne, aux environs de Paris, sur les bou- leaux. CLXXIV^ GENRE. C O L Y D I E. Caractères génériques. Antennes courtes , en masse , perfoliées , dernier article ar- rondi. — Quatre antonnules courtes, pu niasse; dernier article très-grand. — Corps alongé , très- étroit , linéaire. liE cit. Olivier a placé ces insectes avec les ips ; M. Fabricius les en a sé- parés ,et en a formé un genre auquel il a ^onné le nom de colydium. DES COLYDTRS. IQS On distingue les colydiesdes ips pai^ la forme du corps : celui des ips est moins alongé , plus convexe ; le corse- let est aussi plus large et plus court que celui des colydies , dont ils diffèrent encore par les parties de la bouclie. Les antennes sont un peu plus lon- gues que la tête , compose'es de onze ar- ticles, dont le premier est plus gros que les autres ; les suivans sont courts , arrondis; les trois derniers renfles, et formant une masse : elles sont insérées de chaque coté de la partie antérieure de la tête, très-distantes à leur base. La tête est ovale , applalie , de la lon- gueur du corselet; les yeux sont arron- dis, peu saillans; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules cornées , épaisses, arquées , sans dentelures , et terminées en poin- te ; de deux mâchoires membraneuses , bifides, arrondies ; d'une lèvre infé- rieure membraneuse , échancrée , et de quatre antennules courtes , en masse. l9'o HTSTOIllE NATURELLE Le corselet est alongé , applati, sil- lonne' , presqu'aussi large que les ély- tres -, l'ëciisson est petit, triangulaire. Lesélytres sont dures, peu convexes, de la longueur de l'abdomen : elles re- couvrent deux ailes membraneuses. Les pattes sont courtes -, les cuisses un peu renflées; les jambes légèrement comprimées ; les tarses composés de quatre articles , dont les trois premiers sont presqu'égaux , le dernier alongé , terminé par deux petits crochets. Les colydies sont de très-petits in- sectes. On les trouve ordinairement sous l'écorce des vieux arbres. Leur larve n'est pas connue ; mais il paroîl qu'elle vit dans l'endroit où on trouve l'insecle parfait. Ils forment un genre composé de quatre espèces , dont trois habitent l'Europe. n E 6 C O L Y D I E s. 1 97 Le Colydie alongé , Colydium elotigatuni. Il a deux lignes de longueur ; les an- tennes sont courtes , ferrugineuses ; tout le corps est noir , la tête est lisse, le cor- .«elet lisse, luisant , alongé , sillonné sur le milieu, avec une ligne comte, en- foncée de c}iac[ue côté du bord posté- rieur ; les élytres ont des stries pi'ofon- des , crénelées ; les pattes sont ferrugi- neuses. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope , aux environs de Paris , sous l'é- corce des arbres. iqS histoire naturelle CLXXV^ GENRE. C U C U J E. Caractères génériques. Antennes filiformps, ou moniliformes , plus longues ou moins longues que le corps. — Quatre anten- nules filiformes ; les antérieures compo- sées de quatre articles , dont le premier petit , le second long et conique , le troi- sième court , le dernier alongé , tronqué ; îes postérieures de trois articles , le pre- mier est très-petit , le second conique , le dernier tronqué. — Corps très-applati, C E genre a été établi par M. Fabri- cius. Les insectes dont il est composé n'ont aucun rapport avec ceux décrits sous ce nom par le cit. Geoffroy , et en français , richard, qui sont des buprestes de Linnée , de M. Fabricius et du cit. Olivier ; des deux espèces de cucuje que Linnée a connues , il en a placé une dvec les télépliores , et l'autre avec les Des cucujes. 199 capricornes , insectes qui diffèrent beau- coup les Lins des autres. Les antennes sont composées de onze articles , dont le premier de celles qui sont filiformes est très-long , les autres d'égale longueur : elles sont ordinaire- ment plus longues que le corps : celles qui sont moniliformes ontle premier ar- ticle un peu plus long et plus gros que les autres 5 le second court , le troisième long , les suivans moniliformes , les der- niers un peu plus gros : elles sont plus courtes que le corps, et insérées à la partie antérieure de la tête , peu éloi- gnées des yeux. La tête est large , triangulaire , ap- platie , portée en avant; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure coriacée , large , arrondie \ de deux mandibules courtes , grosses , cornées, arquées, den- tées à leur extrémité ; de deux mâchoi- res courtes , bifides , division extérieure J^lus grande , arrondie ; division inté- 200 HISTOIRE NATURELLF. rieure courte , pointue , d'une lèvre in- férieure courte, bifide, et de quatre antennules filiformes. Le corselet est presque de la largeur des élytres, très-applati , avec les an- gles saillans ; l'écusson est triangu- laire. Les élytres sont dures , applaties , de la longueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne, les cuisses un peu renflées , les tarses composés de quatre articles , dont le troisième est très-court , sur-tout aux pattes postérieures ; le dernier est un peu renflé à l'extrémité, terminé par deux crochets. On trouve ces insectes sous l'écorce du bois carrié , où. probablement vit leur larve, mais elle est inconnue. Les cucujes sont d'assez petits insectes, dont les couleurs sont peu brillantes : des treize espèces connues , deux habitent DES C U C U J E S. 201 l'Amérique septentrionale , et les au- tres l'Europe. Le Cucuje clavipède , Cucujus clavipea. Il a près de sept lignes de longueur : les antennes sont moniliformes, moins longues que le corps , noires ; le corps est déprimé , d'un rovige sanguin en dessus ; la tête est large , avec les an- gles postérieurs saillans , arrondis ; le corselet est inégal , avec deux sillons à sa partie supérieure , et les bords laté- raux légèrement crénelés ; les élytres paroissent lisses ; vues à la loupe, on y apperçoit des petits points enfoncés j le bord extérieur et le bord intérieur forment une ligne élevée ; le dessous du corps est d'un rouge noirâtre , presque noir à l'extrémité ; les pattes sont noi- res , avec les cuisses rouges et renflées. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. Insectes. VIII, 18 202 HISTOIRE NATURELLE Le Cucuje douteux , Cuciijué dubius» Il a deux lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont noirâtres, fili- formes, plus longues que le corps ; la tête est rougeâtrc , sillonne'e : tout le corps est déprimé j le corselet estrou- geâtre , crénelé sur les côtés , avec les îingles antérieurs très-saillaus , pointus j les élytrés sont brunes , fortement striées , et les stries sont pointillées ; lé dessous du corps et les pattes sont rou- geâtres. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. Le Cucuje fia vipède , Cucujus JlavipeSi 11 est nw. peu plus petit que le pré- cédent, auquel il ressemble beaucoup; les antennes sont filiformes , ^jIus lon- gues que le coi'ps , brunes ; un peu ve- DES CUCUJES. 2o3 lues : tout le corps est déprimé , brun ; le corselet est dentelé sur les côtés, avec les angles antérieurs très - saillans et pointus; les élytres ont des stries for-^ tement pointilléesj les pattes sont fau- ves. On le trouve dans presque toute TEu- rope , aux environs de Paris, sous l'é-^ çorce du bois mort. XiC Cucnje Monile , Cucujus Monilis. Il a deux lignes de long : les antennes sont moniliformes, moins longues que le corps, testacées; la tête est testacée ; le corselet lisse , luisant , testacé , avec une grande tache brune sur le milieu -, les élytres sont brunes, striées, avec une tache ferrugineuse sur le milieu; le dessous du corps et les pattes sont testacés. On le trouve en Allemagne, aux en- virons de Paris , sous l'écorce du bois mort. 204 HISTOIRE NATURELLE CLXXVF GENRE, Z I G I E. Caractères' génériques. Antennes monîli- formes , grossissant insensiblement ; ar- ticles presc^ue égaux , le premier un peu plus gros , les autres un peu saillans à leur extrémité. — Quatre antennulesinégales, filiformes j les antérieures un peu plus longues , composées de quatre articles , dont le dernier long et sétacé ; les pos- - térieures composées de trois , dont le premier très-court , et les autres cylin- driques. C E genre établi par M. Fabricius est composé d'une seule espèce. Ne con- noissant point cet insecte, qui paroit être très-rare , nous donnerons sa des- cription d'après cet auteur. La Zigie oblongue, Zigia ohlonga» Elle est de grandeur moyenne , de forme oblongue, de couleur rousse j la DES ZIGIES. 205 tête et les élytres sont d'un bleu obs- cur; le corselet est rond, sans rebords, ponctué et caréné ; l'écusson est arron- di ; les élytres sont raboteuses , obtu- ses : elles ont trois lignes longitudina- les, élevées , lisses ; les pattes sont rous- ses, sans dents ni épines. On la trouve dans l'Orient,. 306 HISTOIRE NATURELLE CLXXVir GENRE. É R O T Y L E. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque de la longueur du corselet ; pre- mier article renflé , le second court, les trois derniers plus gros et en masse. — Quatre antennules inégales ; les anté- rieures un peu plus longues , composées de quatre articles , dont le dernier plus gros , presque en forme de hache, tron- qué obliquement -, les postérieures com- posées de trois , dont le dernier tronqué, presque en masse. — Mâchoires divisées en deux pièces. — Pénultième article des tarses bifide , garni de houppes. L I N N É E , Degëer et d'autres au- teurs ont placé plusieurs insectes de ce genre avec les chrysomèles et les cocci- nelles^auxquellcsils ressemblcntunpeu par la forme du corps; mais ou Ire qu'ils en diffèrent par les parties de la bou- che , leurs antennes terminées en masse empêchent de les confondre avec les. DES EROTYLES. 20f chrysomèles, dont les antennes sont filiformes, et leurs tarses à quatre ar- ticles les distinguent des coccinelles , dont les tarses n'eu ont que trois. Les antennes sont à peine de la lon- gueur du carselet , composées de onzç articles, dont les deux premiers sont courts 5 lessuivans égaux, les trois der- niers plus gros, applatis , formant une niasse ovale : elles sont insérées à la partie antérieure de la tête un peu au- devant des yeux. La tête est petite, arrondie, enfon- cée sous le corselet ; les yeux sont pe - tits, arrondis, peu saillans; la bouche est composée d'une lèvre supérieure ar- rondie et ciliée; de deux mandibules, courtes , cornées , un peu arquées, bifi- des à leur extrémité ; de deux màchnU res bifides; lobe extérieur très-court ; deux ongles an côté interne ; d'une lè- vre inférieure entière, et de quatre an- tennules inégales. Le corselet est assez graiid , presque 5o8 HISTOIRE NATURELLE plane , é chancre antérieurement , un peusinué postérieurement, et joint aux élytres ; l'écusson est petit , arrondi. Les élytres sont de forme ovale , convexes : elles embrassent les côtés de Tabdomen , au moyen d'un large rebord qui se trouve en dessous du bord ex- térieur ; les ailes sont membraneuses , repliées , cachées par les élytres. Les pattes sont courtes, simples ; les tarses composés de quatre articles , dont les trois premiers sont assez larges, d'é- gale longueur ; le dernier est renflé à l'extrémité, terminé par deux ongles crochus. Les érotiles sont déforme ovale , plus ou moins renflés en dessus , applatis en dessous , à-peu-près comme les chryso- mèles. On n'a encore trouvé aucun de ces insectes en Europe •, presque tous ha- bitent l'Amérique méridionale , Cayen- ne et Surinam. On les trouve sur les fleurs. Leur larve est inconnue. DES EROTYLES. 20() Ce genre est assez nombreux : il est composé de trente-huit espèces. L'Erotyle géant, Erotylus giganteiis. Il a dix lignes de longueur, et cinq de large : tout le corps est d'un noir luisant ; les antennes sont noires , assez longues -, le corselet est applati, inégal à sa partie antérieure , un peu moins large que les élytres : celles-ci sont très-convexes; elles ont chacune une trentaine de taches rouges , dont quel- ques-unes sont réunies : les pattes sont assez longues, de la couleur du corps. On le trouve à Cayenne , à Surinam. L'Erotyle cinq points , Erotylus. quinque punctatus. Il est de forme un peu alongée : tout le corps est noir, un peu luisant; les antennes sont un peu plus longues que Stio HISTOIRE NATUREÎ.LK le corselet, avec la masse comprimée; les ëlytres sont pointillees : elles ont chacune cinq taches presque rondes , jaunes; le corselet a en dessus quelques légères impressions. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale. L'Erotyle Snrinamois , Erotylus Surinamensis» Il a environ six lignes de longueur , et presqu'autant de largeur : sa forme est hémisphérique; les antennes sont noires , de la longueur du corselet , avec la masse applatie; la tête et le corselet sont noirs , luisans ; les élytres très-ron- vexes, lisses , d'un rouge foncé ; le des- sons de la poitrine et les pattes sont noirs , l'abdomen est rouge. On le trouve à Cayenne , à Surinam. Toni^. mu- ^qçr . 2SO . 1 . Erotv. STU'mainois . 1^. Clu^ys . ravee . ■1 . L'-Uiir . txncolor . S . Clirys .prastiilee. 5 . L'Aliu' . OTosse cixisse. il E s E R O T Y L E ^. 211 L'EroLyle bifascié , Erotylus bifasciatus» Il a environ sept lignes de longueur : il est de forme alongéej les antennes sont noires aussi longues que le corse- let, avec la masse applatie ; la tête , le corselet , l'écusion, le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant ; les élytres sont lisses, noires, avec deux bandes tranversales ondées, rouges, l'une près de leur origine, l'autre un peu au-delà du milieu. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. 212 HISTOIRE NATURELLE CLXXVIir GENRE. A L U R N E. Caractères génériques. Antennes filiformes, plus longues que le corselet ; articles cy- lindriques, presque égaux. — Quatre ou six antennules inégales ; les antérieures un peu plus longues, composées de trois ou quatre articles presque égaux j les postérieures de trois , dont le premier . court et plus petit que les autres. — Mâ- choiresdivisées en deux pièces. — Pénul- tième article des tarses , large , bifide , garni de houppes. liEs aliirnes ont quelques rapports avecles ërotyles etlesclir3^somèles;mais ils diffèrent des uns et des autres par les antennes et les parties de la bouche. Ce genre a été établi par M. Fabri- cius dans ses premiers ouvrages 5 il est coi^iposé de trois espèces \ mais dans son Eritomologia systemadca , il en a së- jpare deux espèces, dont il a fait un DES ALURNES. 2l3 genre sous le nom de sagra. Les insec- tes de ce nouveau genre diffèrent prin- cipalement de l'alurne, selon M. Fa- bricius , en ce qu'ils n'ont que quatre antennules, et que l'ai urne en a six. Le cit. Olivier, en adoptant le genre alurne, n'avoit probablement vu la bouche que des insectes qui forment actuellement le genre sagra; car selon cet auteur , les al urnes n'ont que quatre antennules composées chacune de trois articles, tandis que d'après M. Fabricius , les an- tennules antérieures des sagra ont qua- tre articles. Nous regrettons de ne pou- voir disposer du seul individu que nous avons sous les yeux , pour distinguer la bouche, afin de nous en assurer ; car ce n'est que par la dissection qu'on peut voir toutes les parties dont elle est com- posée. Ces insectes étant exotiques et très-rares dans les collections de Paris, il ne nous est pas possible de savoir po- sitivement combien ils ont d'antennu- les , et le nombre de leurs articles. Ainsi Insectes. VIII. 19 2l4 HISTOIRE NATURELLE nous conservons à ces insectes le nom d'alurne , et nous indiquerons l'espèce qui a six antennules. Les antennes sont de la longueur du corselet -, le premier est assez gros , le se- cond court, globuleux, les suivanssont cylindriques, presqu'égaux ; les der- niers un peu plus gros : elles sont in- sérées à la partie ante'rieure de la tête devant les yeux. La tête est grande , aîonge'e , appla- tie, inclinée , enfoncée sous le corse- let ; les yeux sont arrondis , très-sail- lansj la bouche est composée d^une lèvre supérieure; de deux mandibules épais- ses , cornées , arquées , fortement bi- dentées ; de deux mâchoires bifides , division interne, cornée , large , en voûte , arrondie et ciliée à Textrémi- té ; d'une lèvre inférieure , cornée , ronde , pointue à l'extrémité , et d'an- tennules. Le corselet est presque conique , DES A L U R N E S. 21 5 moins large que les élytres ; récussoii petit , arrondi. Les ëlytres sont dures , un peu con- vexes , de la longueur de l'abdomen , dont elles embrassent les côtés ; les ailes sont membraneuses , repliées. Les pattes sont assez longues ; les cuisses renflées , comprimées , sur-tout les postérieures ; elles ont une dent saillante ; les jambes sont comprimées , arquées ; les postérieures beaucoup plus longues que les autres, les tarses ontquar tre articles, dont les trois premiers lar- ges, applatis, triangulaires, garnis en dessous de poils fins et serrés ; le troi- sième est bifide ; le quatrième long, ar- qué , un peu renflé à l'extrémité , ter- miné par deux crochets assez fi^rts. Le corps est de forme ovale. Les ha- bitudes et la larve de ces insectes sont inconnues. 2l6 HISTOIRE NATUPxELLE L'Alurne tricolor , Alurnus grossus, Fab. (i) liC corps et les antennes sont noirs; le corselet est raboteux , terminé en pointe aiguë de chaque côté de sa base, de couleur rouge, avec le bord posté- rieur noir ; l'écusson est arrondi , noir \ les élytres sont fauves , plus longues et plus larges que l'abdomen , légèrement ponctuées , gibbeuses à leur base ; les pattes sont noires ; les tarses fortement garnis de houppes en dessous. Cet insecte est le seul du genre alur- nus de M. Fabiicius. Il a, selon cet au- teur, six antennules. On le trouve à Cayenne. (i) Le cit. Olivier , avant d'avoir vu cet insecte, ainsi qu'il le dit lui-même, l'a placé dans le genre alurne , d'après la des- cription (le M. Fabricius ; ensuite il en a fait un hispe sous le nom de grosse. Encycl,^ méthod. art. Hispe , pag. 96. DES ALURNES. 217 L'Alurne grosse cuisse, Aliirnus femoratus. Oliv. Sagra, Fab. Il a environ un pouce de largeur : tout le corps est d'une couleur verte bronzée ; les antennes composées do onze articles égaux, presque cylindri- ques , sont noires à leur extrémité, de la longueur de la moitié du corps ; le corselet plus étroit que les élytres , est plus large à sa partie antérievu'equ'à sa partie postérieure ; les cuisses pos- térieures sont longues, renflées : elles ont une dent grosse et forte ; la jambe est alongée , terminée par trois dents , dont deux petites , et une beaucoup plus grosse. On le trouve aux Indes orientales. L'Alurne denté , Alurnus den- tipes, Oliv. Il a environ dix lignes de long : tout le corps est d'un bleu violet foncé j les •-2 1 8 HISTOIRE NATURELLE antennes sontd'un noir violet, de la lon- gueur de la moitié du corps j le corselet est cylindrique , plus long que large ;les ëlytres sont finement pointillées, avec un léger enfoncement à leur base ; les cuisses sont munies en dessous d'une petite dent; les postéiieures sont très- longues, renflées et comprimées; les jambes postérieures longues , arquées. On le trouve à Caycnne. DES CHRYSOMELES. 21^ CLXXIX^ GENRE. CHRYSOM3ÈLE. Caractères génériques. Antennes monili- formes, plus longues que le corselet ; ar- ticles presque égaux , le premier un peu plus gros. — Quatre antennules inégales j les antérieures un peu plus longues , composées de quatrearticles, dontle der- nier plus gros, en masse j les postérieu- res composées de trois, dont le premier très-petit , et ie second conique. — Mâ- choiresdivisées en deux pièces — Pénul- tième article des tarses large , bifide , garni de houppes. — Corselet large , un peu bordé. Les chrysomèles ont des rapports avec les érotyles , les galéruques , les altises et les criocères ; mais on distin- gue les érotyles par leurs antennes ter- minées en masse ; les galéruques , par leur corselet étroit et inégal ; les al- tises , par leurs antennes longues , fili- formes, et leurs cuisses renflées; les 220 HISTOIRE NATURELLE criocères, par leurs antennes filiformes et le corselet étroit et cylindrique. Les antennes des chrysomèles sont composées de onze F^rticles presqii'é- gaux , le premier est renflé : elles sont un peu plus longues que le corselet, et insérées devant les yeux. La tête est petite , arrondie , inclinée, enfoncée en partie sous le corselet ; les 3'"eux sont petits , alongés , peu saillans ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure courte , large , cornée, arrondie et ciliée ; de deux mandibules renflées , courtes , cornées , peu dentées ; de deux mâchoires divisées en deux divisions presqu'égales , très- obtuses, écartées; d'une lèvre inférieure cornée , peu échancrée , ciliée, et de quatre anten- nules inégales. Le corselet est large, peu rebordé, un peu échancré antérieurement pour recevoir la tête; l'écusson petit, trian- gulaire. Les ély très sont coriacées , convexes , DES CIIRYSOMELES. 221 c!e la longueur de l'abdomen : elles re- couvrent deux ailes membraneuses re- pliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne, les jambes simples , les tarses courts, larges; les trois premiers articles garnis en dessous de poils courts et serrés ; le troisième est bifide -, le dernier renflé à l'extrémité , terminé par deux crochets assez forts. Le corps est ovale ou oblong, très- convexe en dessus , un peu applati en dessous. Les chrysomèles sont des insectes ar- sez petits : les plus grandes espèces n'ont guère plus de six lignes de longueur et trois de largeur : elles sont en géné- ral ornées de couleurs variées , bril- lantes et métalliques. On n'en trouve point de velues ; toutes sont rases , lis- ses , sans poils sensibles. Elles vivent sur les arbres et les plantes , se nourris- sent de leurs feuilles , et y déposent leurs œufs. 222 HISTOIRE NATURELLE Leurs larves ont six pattes écailleu- ses , articule'es, assez longues; leur corps est alongé , divisé en anneaux , et ter- miné en pointe j garni au bout d'un ma- melon charnu qui leur sert de septième patte : elles le posent sur le plan où elles marchent. Comme il est ordinairement garni d'une matière gluante, les larves se trouvent fixées au moyen de cette espèce de glu sur la feuille. Leur tête est écail- leuse, arrondie, munie de mandibules, d'antennules et d'antennes. Plusieurses- pèces de ces larves vivent en société sur une même feuille qu'elles rongent. Pour se transformer, de même que les larves des coccinelles , elles s'attachent sur les feuilles avec le mamelon du derrière ; ensuite elles font glisser la peau de larve jusqu'au bout du corps , où elle reste en peloton. Il y en a cependant quelques espèces qui entrent en terre pour se changer en nymphe. Ces nymphes sont ordinairement de figure ovale plus ou moins alongée , et ressemblent en gêné- DES CHRYSOMÈLES. 2Li3 rai à celles d'autres coléoptères. Elles restent engagées par le derrière dans la peau de larve rassemblée en peloton , et ne tiennent à la feuille que par cet endroit. Les clirysomèles ne restent or- dinairement sous la figme de nymphe qu'une vingtaine de jours , et quelque- fois très-peu de jours. Ce genre est très-nombreux en espè- ces. On en connoît près de cent cin- quante : une grande partie habite l'Eu- rope. La Chrysomèle Ténébrion , Clitysonieia Tenebricosa. Elle varie beaucoup par la grandeur. Les plus grandesont huit à neuf lignes, et les plus petites trois. Le mâle est bien moins grand que la femelle. Le corps est de forme ovale , renflé , d'un noir foncé , souvent un peu violet ; les an- tennes sont moniliformes ; la tête a un enfoncement à sa partie supérieure très- 224 marqué, en forme de V ; le corselet est échaiicré à sa partie antérieure , fine- ment chagriné; les élytres sont plu» grandes que Tabdomen, dont elles re- couvrent les côtés, finement chagri- nées et réunies à la suture : il n'y a point d'ailes en dessous; les pattes sont de la couleur du corps. Sa larve vit sur le caillelait , dont elle se nourrit. Elle est violette, trè*- renflée , avec l'extrémité fauve. Elle se métamorphose dans la terre. On la trouve au midi de l'Europe , aux environs de Paris, à terre, dans les bois , les haies , les jardins. La Chrysomèle vdiyée,Chrysomela vittata. Elle a environ six lignes de longueur : les antennes sont noires ; la tête , le corselet , le dessous du corps et les pattes d'un bleu foncé luisant ; les ély- tres bleues, avec la base, le bordexté- DES C IIR YSOMKLES. 225 rieur et une large bande sur le milieu, de couleur jaune ; elles sont couvertes de points enfoncés , range's en stries près de la suture. On la trouve en Amérique. La Chrysomèle de Banks , Cliry- sojnelaBajikii. Elle a environ cinq lignes de lon- gueur : les antennes , la bouche , le dessous du corps et les pattes sont fau- ves -, le corselet et les élytres bronzés, luisans ; le corselet a un large rebord de chaque côté , il est lisse en dessus ; les élytres sont couvertes de points en- foncés assez grands , irrégulièrement placés 5 les ailes sont rouges. On la trouve au midi de la France , en Portugal. La Chrysomèle pustulée , Cliry- somela pustulata. Elle est très-convexe et a environ dix lignes de longueur : tout le corps Infectes. VlII. ao 22G HISTOIRE NATURELLE «std'un noir bleuâtre , luisant ; les ëîy- tres sont d'un noir plus Ibncé , avec cinq rangées de taches jaunes très-rap- prochées les unes des autres , qui for- ment des bandes transversales ; deux de ces bandes ont chacune cinq taches sur chaque élytre ; les deux suivantes quatre ; la dernière , une seule : k s pattes et les antennes sont de la cou- leur du corps. Oii la trouve à Cayenne , à Surinam. La Chrysomèle Surinamoise , Chrysomela Surinaniensis^ Elle est grande , de forme alongée , très-convexe; tout le corps, tant en dessus qu'en dessous , est d'un veit bleuâtre, très-brillant ; les antennes sont noires ; les yeux d'un gris jaunâ- tre -, le corselet et les élytres finement pointillés \ celles-ci sont beaucoup plus gi-ancles que l'abdomen , qu'elles dé- passent tout autour ) les pattes sont de DES CHRYSOMELéS. 22/ }a couleur du corps , avec les larses noirs. On la trouve à Cayenne, à Surinam. l^a CîirysoTTipIe spécieuse , Chry- soinela speciosa. Elle est de forme alongëe et a envi- ron cinq lignes de longueur ; elle esl. d'un vert doré très-brillant, avec deux lignes longitudinales d'un rouge doré sur cliaque élytre -, l'une le long du bord extérieur , l'autre près de la su- ture ; le corselet est pointillé , bordé et presque raboteux sur les côtés ; les élytres sont entièrement couvertes de points enfoncés ; vues à la loupe , elles paroissent chagrinées; les pattes sont de la couleur du corps ; les tarses d'un vert noirâtre , bronzé. On la trouve en Allemagne , dans les bois. ^28 HISTOIRE NVTLTRELI.E La Chrysomèle du Gramen , Chrysomela Grcuninis, Elle a cjuatre à cinq lignes de lon- gueur : le corps est ovale , Irès-convexe , d'un vert doré brillant , souvent bleuâ- tre , finement pointillé ; les antennes sont noirâtres ; le corselet est échancré antérieurement , bordé sur les côtés ; les élytres ont un rebord assez large -, les ailes sont rouges -, les pattes de la couleur du corps j les poils des tarses bruns. On la trouve dans toute l'Europe , sur les plantes graminées : elle est très- commune aux environs de Paris^. La Chiysomèle hémoptère , Chrysomela hœnioptera. Elle a trois lignes et demie de lon- gueur : le corps est de forme arrondie, très-convexe , d'un brun violet lui- DES CHRYSOMELES. 229 sant, ou d'un vert bronzé, finement et irre'gulièrement pointillé ; les an- tennes sont noires , avec la base vio- lette -, le dessous de l'abdomen est d'un jaune rougeâtre plus ou moins foncé ; les pattes sont de la couleur du corps ; les poils des tarses rougeâtres. La larve vit sur le millepertuis , Tiypericum perforatum , Linn. , dont elle mange les feuilles et même les fleurs : elle a six pattes écailleuses ; le corps est très-renflé , d'un brun rou- geâtre ; la tête , le premier anneau et les pattes sont d'un noir luisant ; tout le long du dos elle a une ligne obscure , et vers les côtés des points noirs qui sont les stigmates. Cette larve marche lentement et pesamment , et semble traîner son corps avec peine : pour se transformer , elle entre en terre à peu de distance de sa surface , et se change en nymphe sans faire de coque : la nymphe est ovale ; de couleur jaune , 2*^0 HISTOIRE NATVRELLE d'où l'insecte parfait sort environ huit jours après sa mctainorpliose. On la trouve dans toute l'Europe. La Chrj^soraèle de la Centaurée, CJirysojnela Centaurii, Elle a en^nron trois lignes et demie de longueur : les antennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'une cou- leur cuivreuse brillante , le dessous d'un vert bronzé ; le corselet est pres- que lisse , bordé sur les côtés ; \eÈ élytres sont finement pointillées ; les pattes de la couleur du dessous du corps , et les poits du dessous des tarses jaunes. On la trouve aux environs de Paris et en Allemagne , sur la centaurée. La Chrysoinèle du Peuplier, Clirysojnela Populi, Elle a environ cinq lignes de Ion gueur: les antennes sont noires j tout DES C H R Y S O M E L E S. 25 1 le corps estd'nn vert bronzé, luisant- le corselet est finement pointillé , avec une impression longitudinale de chaque côté 'y l'écusson d'un vert bronzé : les clytres sont rouges , assez fortement pointillées, plus larges et plus longues t{ue rabdoiuen , qu'elles embrassent de chaque côté ; les patles sont de la cou- leur du corps , avec les tarses noirs. On trouve ces chrysomèles en quan- tité sur le saule et le tremble , dont elles mangent les feuilles , ainsi que leurs larves : le corps de ces larves est alongé, conique, divisé en douze an- neaux 5 d'un blanc jaunâtre j la tête , les pattes et le premier anneau sont noirs et écaille ux , tout le dessus et les côtés du corps , à l'exception du pre- mier anneau , sont garnis de plusieurs taches noires, écailleuses, un peu éle- vées; et de chaque côté entre ces taches, d'une rangée de neuf tubercules en orme de mamelons coniques. Pour peu 4 if on touche à la larve, elle fait sortir 2^2 HISTOÎUE NATURELLE de chaque mamelon une petite goutte d'une liqueur blanche laiteuse, d'une odeur forte et dësagre'able , qui s'attache aux doigts et se fait long-temps sentir ; toutes les gouttes de cette liqueur ren- trent ensuite dans leurs mamelons, sans qu'il en reste au-dehors. Le microscope fait voir, que l'extré- mité de chaque mamelon est tronquée ou coupée transversalement ; l'ouver- ture est fermée par une peau membra- neuse et par des chairs que la larve peut pousser en dehors, et retirer en dedans à volonté. Il est présumable que la liqueur qui sort des mamelons est produite par le suc des feuilles fraîches dont ces larves se nourrissent ; car celles qu'on leur donne dans des pou- driers venant à se dessécher , la liqueur disparoît. Pour se changer en n5anphe , ces larves se collent contre les feuilles au moyen d'une liqueur gluante qu'elles ont au mamelon du derrière : la nym- DES CHKYSOMÈLES. 233 phe est d'un blanc jaunâtre , avec plu- sieurs lignes et taches noires : la tête est noire ; les élytres et les pattes sont bigarrées de noir. Au bout de cinq à six jours l'insecte parfait sort de sa dé- pouille de nymplie : on trouve souvent sur le saule le mâle et la femelle accou- plés; après l'accouplement, la femelle pond des œufs alongés , rougeâtres , qu'elle place perpendiculairement sur les feuilles , les uns à côté des autres. On la trouve dans toute l'Europe. La Chrysomèle lisse, Chrysomela polita. Elle a environ quatre lignes de lon- gueur : le corps est ovale , d'un vert bronzé; les antennes sont noires ; le corselet est pointillé , avec une impres- sion longitudinale de chaque côté , d'un vert bronzé , luisant sur le milieu; les élytres sont rougeâtres , luisantes, fine- ment pointillées , plus grandes que l'ab- 2.'54 HISTOIRE NATURELLE domen , dont elles embi^asseiit les côtés ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve sur le saule et le peu- plier , dans presque toute l'Europe. La Chrysomèle dix points , Chrjsomela decem punctata. Elle est longue d'environ quatre li- gnes : les antennes sout noirâtres , fau- ves à leur base ; la tête est noire ; le «orselet fauve , avec une grande tache noire sur le milieu du bord postérieur ; î'écusson noir ; les élytres sont fauves , luisantes \ elles ont des stries formées par des petits j)oints enfoncés et des taches noires, dont le nombre n'ex- cède jamais cinq sur chacune, souvent moins; quelquefois il n'y en a que deux près de la base ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont noires ou fauves. Oji la trouve sur le tremble dans toute l'Europe. DES CHRYSO MELES. 2^5 La Clirysoraèle lucide , Chtyso* mêla lucida» Elle est de même forme que la pré- cédente, et un peu plus petite : les an- tennes j la tête et le corselet sont noirs, celui-ci est pointillé 5 les élytres sont rou- ges , luisantes , avec des stries formées par des points ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bleuâtre. On la trouve en France , aux envi- rons de Paris , en Allemagne , sur la vigne. La Chrysomèle lunulée , Chryso- inela lunata. Elle est longue d'environ quatre li- gnes et demie , de forme alongée : tout le corps est bronzé, luisant ; les anten- nes sont testacées , noirâtres à l'extré- mité ; le corselet est bronzé , avec le bord postérieur testacé ; les élj^tres sont testacéeS; avec une grande tache eu crois- 236' HISTOIRE NATURELLE sant sur le milieu^et la suture d'un vert bronzé , et des stries formées par des points enfoncés ; les pattes sont fauves. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. La Chrysomèle à collier , Cluyso- mêla coilaris» Elle est longue de trois lignes et de- mie , de forme alongée : tout le corps est d'un violet foncé , luisant ; les an- tennes ont le milieu fauve et les deux extrémités noires , le corselet est ap- plati , avec les côtés relevés , rouges ou d'un jaune rougeâtre ; les élytres sont irrégulièrement pointillées ; le dessous du corps et les pattes sont d'un violet plus foncé que le dessus. On la trouve au nord, de l'Europe , «ur le saule. ■-* * ^ *. Baraùand' del/- M ^ 1. Clirvs . à collier. o- \ttise bicolore . •z . Clii'ys . l)oi'dco . 6 . Galci'U inLStiqiie, 3.Eudoiii ecai'late . -.Galci'U violette . 4,. Attise cai'olnie . Ï>ES CHRYSOMÈLES. 23/ La Chrysomèle Lapone , Chryso- mêla Lapnnica, Elle est longue de cinq lignes , de forme oblongne : tout le corps est d'un vert noirâtre bronzé j les antennes sont noires., avec les premiers anneaux fau- ves ; le corselet est lisse , luisant sur le milieu, avec les boixls latéraux rele- vés, fortement pointillés ; les élytres sont finement pointillées , rouges , avec chacune trois grandes taches irré- gulières formant des bandes transver- sales ; et la suture d'un vert noirâtre luisant, bronzé; les pattes sont d'un vert bronzé ; les jambes fauves. On la trouve au nord de l'Euiope , en Saxe , sur le frêne. La Chrysomèle du Polygonum , Clirysomela Polygoni, Elle est longue de deux, lignes , de forme ovale ; les antennes sont noires , avec les premiers anneaux fauves j la Insectes. YIII, 21 238 HISTOIRE NA.TURELLE tête est noire ; le corselet d'un rouge fauve; les ëlytr es sont luisantes , fine- ment pointillées , d'un bleu foncé ; le dessous du corps est noirâtre ; l'extré- mité de l'abdomen rouge -, les pattes sont testacées \ les tarses noirâtres. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur la renouée , polygo^ num aviculare , dont elle mange les feuilles : dès qu'on touche à la plante , elle se laisse tomber à terre. La Clirysomèle céréale , Chtyso^ mêla cerealls» Elle est longue de cinq lignes , de forme ovale : les antennes sont noires ; la tête est d'un vert doré, cuivreux , avec une tache bleue à sa partie supérieure , et une grande tache d'un rouge cui- vreux de chaque côté : le corselet est finement pointillé , d'un vert cuivreux , avec quatre lignes longitudinales d'un rouge cuivreux,entre lesquelles sont des ligues bleues j les ély très sont finement DES CHriYSOMÈLES. 2% poinlillées, entièrement couvertes de lignes longitudinales d'un rouge cui- vreux, d'un bleu foncé et d'un vert doré, placés alternativement^ les ailes sont rou- ges; tout le dessous du corps est violet. On la trouve au midi de l'Europe , dans les endroits arides et élevés , parmi les bleds. Le cit. Olivier l'a trouvée sur les genêts^ au midi de la France, La Chrysomèle Américaine , Chrysomela Americaiia, Elle est plus petite et moins alongée que la précédente : le corps est d'un vert doré , bronzé , brillant ; les an- tennes sont fauves à la base , brunes à l'exlrémité ; le corselet a des points enfoncés assez gros sur les côtés ; le milieu, sur lequel sont deux taches d'un rouge cuivreux , est très-brillant ; les élytres ont cinq lignes longitudinales d'un rouge cuivreux , et cinq d'un vert brillant ; sur celles-ci sont deux ran- gées de points enfoncés qui forment dos 2iO HISTOIRE NATURELLE stries ; les ailes sont rouges ; les pattes fauves , avec l'extrémité des cuisses verte. Ou la trouve au midi de l'Europe , sur les plantes labiées. La Chrysomèle fastueuse , Cliry- soinela fastuosa. Elle a trois lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont noires ; tout le corps est d'un vert doré très-brillant ; le corselet est finement pointillé , échan- cré antérieurement , avec une tache dorée , cuivreuse sur les côtés ; les ély- tres sont d'un vert doré , un peu cui- vreux, avec une ligne longitudinale sur le milieu , la suture bleue , et des stries irrégulières formées par des points; les pattes sont de la couleur du corps, avec les poils des tarses fauves. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur les plantes labiées. DES CHRYSO MELES. 2^11 La Clirysomèle bordée, Clirjso- mêla l'unhata,. Elle a cinq lignes de longueur : tout le corps est d'un noir bleuâtre fonce ; les antennes sont noirâtr^^s ; le corselet est très-finement pointillé , avec une impression de chaque côté près du bord postérieur -, les élytres sont noires, fine- ment pointillées , avec la b^se , le bord extérieur et l'extrémité d'un rouge san- guin j les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve en France, aux envi- rons de Paris, en Angleterre. La Clirysomèle sanguinolente , Chrysomela sanguinolent a. Elle est de la grandeur de la précé- dente , un peu plus arrondie ; les an- tennes sont noires , tout le corps esfc d'un violet noirâtre ; le corselet lisse sur le milieu avec les bords latéraux 242 HrSTOIKE NATURELLE relevésetponctués;lesélytressontpoin- tillëes, bordées de rouge exte'rieure- aiientjles ailes rouges ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve en Europe ■' elle est commune aux environs de Paris. Jya Cîir3^somèle marginelle, Chiysomela marginella. Elle est longue de deux lignes, de forme alongée; tout le corps, tant en dessus qu'en dessous, est d'un vert pres- que noir, luisant^ bronzé ; les anten- nes sont noires \ le corselet est finement pointillé avec les bords latéraux d'un rouge jaunâtre j les ély très ont des stries formées par des points enfoncés, et le bord extérieur d'un rouge jaunâtre ) les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris sur la renoncule acre, ranunculus acris. DES CHRYSO MELES. 243 La Chrysomèleniarginée, Chry~ somela marginata. Elle a quatre lignes de longueur; tout le corps, tant en dessus qu'en des- sous , est d'un noir bronzé , luisant j les antennes sont noires^ plus longues que }e corselet; le corselet est lisse, bordé sur les côtés; les élytres ont des stries formées par des points enfoncés , et bordées de rouge extérieurement ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve en Europe, aux envi- rons de Paris , dans les prairies. La Clirysomèle petite ligne , Clirysomela litura. Elle est longue de deux lignes, ovale , convexe , les antennes sont testacées , noirâtres vers l'extrémité ; la tête et le corselet noirs , lisses, luisans ; les élytres ont des stries formées par des points enfoncés ; elles sont testacées avec une 244 HISTOIRE NVTURF.r.LR ligne longitudinale sur le milieu et la suture noires; le dessous du corps est noir; les cuisses sont noires ; l'extrémité des jambes et les tarses testacés. On la trouve aux environs de Paris, en Angleterre, sur le genêt. La Chrysomèle du Cresson , Chiysomela Annoraciœ. Elle est longue d'une ligne et demie , tout le dessus du corps est d'un violet foncé luisant; le corselet est finement pointillé, les élytres ont des stries for- mées par des points enfoncés; le dessous du corps et les pattes sont noirs; l'ex- trémité de l'abdomen est dan brun rou- geàtre. On la trouve sur différentes plantes, dans toute l'Europe. La Chrysomèle cein te, CArj.'TO/Tie/a cincta. Elle est longue de trois lignes , de forme ovale, peu convexe j les antennes DES CHRYSOMÈLES. 245 sont fauves depuis la base jusqu'au mi- lieu, noires dans le reste de leur lon- gueur; le corps est d'un noir verdâtre , luisant; le corselet est pointillé, point bordé , avec une large bande d'un rouge pâle de chaque côté ; les élytres son t d'un noir verdâtre , finement pointil- îées, avec le bord extérieur d'un rouge pâle ; les pattes sont de la couleur du corps, les poils des tarses sont bruns. On la trouve au Sénégal. LaCIirysomèlequadri-moiichetée, Chrysojnela quadri-guttata. Elle a trois lignes et demie de lon- gueur ; les antennes sont jaunes ; la tête est jaune avec les yeux noirs; le cor- selet jaune sans taches, les élytres sont d'un noir bleuâtre avec chacune trois taches blanches ; le dessous du corps est d'un jaune brun. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale. 2^6 HISTOIRE NATURELLE La Chrysonièle de FOsier^ Chry- somela F^itellinœ. Elle est longue de deux lignes , de de forme oblongue ; tout le corps, tant en dessus quen dessous , est d'un vert bronzé , brillant ; les antennes sont noires ; le corselet est finement poin- tillé ; les élytres ont des stries régulières, formées par des points enfoncés-, l'ex- trémité de l'abdomen est d'un rouge jaunâtre ) les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve dans toute l'Europe sur le saule , le peuplier, et sur difierentes plantes aquatiques. La Chrysomèle commune, Chry- somela vulgatissima. Elle est de la même grandeur et de la .même forme que la précédente; tout le corps est d'un bleu violet luisant ; DES CHRYSOMÈLES. ^4/ î es antennes sont noires, plus long Lies que le corselet ; le corselet est un peu ap- plati sans rebord, finement pointillé ; les élytres ont des stries , formées par de petits points enfoncés ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve dans toute l'Europe sur le saule et le bouleau : elle est très- commune aux environs de Paris. 248 HISTOIRE NATURELLE C L X X X^ GENRE. E U D O M I Q U E. Caractères génériques. Antennes monili- formes , pi us longues que le corselet , ar- ticles grenus , les trois derniers plus longs , renflés. — Quatre antennules iné- gales , les antérieures composées de qua- tre articles , dont le dernier en masse, sécuriforme ; les postérieures de trois articles. — Corps ovale , peu convexe. — Pénultième article des tarses large , bi- fide , garni de houppes. Les insectes de ce genre ont beaucoup de rapport avec les chrysomèles , parmi lesquelles Degéer, le cit. Olivier et d'autres naturalistes les ont placés ; mais M. Fabricius les en a séparés, poiu' en former un genre ; les principaux ca- ractères qui distinguent les eudomiques des chrysomèles, outre les parties de la bouche, sont les antennes monili- fcr^-.DS plus grosses à l'extrémité et le corps peu convexe 3 au lieu quelescliry- DES EUDOMYQUES. 249 somèles ont les antennes presque d'é- gale grosseur et le corps très-convexe. Les antennes sont composées de onze articles, dont le premier est à peine plus gros; les suivans sont égaux, grenus, les trois derniers un peu plus longs et plus gros , le dernier arrondi ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête entre les yeux. La tête est très-petite , enfoncée sous le corselet; les yeux sont petits , ar- rondis, peu saillans;la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, de deux mâchoires bifides, division extérieure triangulaire; d'une lèvre inférieure alongée, cornée , entière , et de quatre antennules. Le corselet est déprimé, rebordé, pres- qu'aussi large que les élytres ; l'écusson est petit, arrondi. Les élytres sont peu convexes , re-* bordées, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membra- neuses, repliées. ïnsectçs. VIIL 22 25o HISTOIRE NATURELLE Les pattes sont de longueur moyen- ne, les cuisses peu renflées, les jambes légèrement comprimées , les tarses com- posés de quatre articles, dont le premier très-court, les deux sui vans d'égale lon- gueur, larges, le troisième bifide, le dernier presque cylindrique , terminé par deux petits crochets. Le corps est de forme ovale, peu conr vexe. - Les eudomyques sont d'assez petits insectes , dont la larve est inconnue ; ils forment un genre composé de cinq espèces, quatre se trouvent en Europe , la cinquième aux Indes orientales. L'Eudomyque écarlale, JEudoTny- chus coccineus. Il a environ trois lignes de longueur; les antennes sont noires , plus longues que le corselet j la tête est très-petite, noire ; le corselet rouge , très échancrc antérieurement ^ applati et bordé sur DES EUDOMYQUES. 25l ks côtés, marqué d'une tache noire sur le milieu ; l'écusson est noir ; les ély très sont lisses, luisantes, rouges avec cha- cune deux taclies noires , Tune près de la base , l'autre près de l'extrémité ; le dessous du corps est rouge avec la poi- trine et les pattes noires. On le trouve au nord de l'Europe, aux environs de Paris, dès le commen- cement du printemps , sur le coudrier. li'Eudomyque du Lycoperdon , Eudoinychus Bopistœ, Il a un peu plus d'une ligne de lon- gueurj tout le corps, tant en dessus qu'en dessous, est lisse , luisant, d'une couleur testacée , rougeâtre •, les antennes sont de la longueur de la moitié du corps ; le corselet est échancré antérieurement, rebordé sur les côtés , avec une petite ligne longitudinale enfoncée de chaque côté du bord postérieur; les ély très sont un peu convexes, plus longues quel'ab- 252 HISTOIRE NATURELLE domen, dont elles embrassent les côtés', un peu rëtrécies à leur extrémité ; les pattes sont de la couleur du corps, les cuisses un peu renflées. On le trouve au nord de l'Europe, en Allemagne, sur le lycoperdon. GLXXXr GENRE. A L T I S E. Caractères génériques ' Antennes filiforinfts, presque de la longueur du corps. — Qua- tre antennules filiformes , inégales ; les antérieures un peu plus longues , compo- sées de quatre articles, dont le premier très-court, le troisième assez gros et ar- rondi, le quatrième terminé en pointe; les postérieures composées de trois — Mâchoires divisées en deux pièces. — Pé- nultième article des tarses large , bifide , garni de houppes. — Cuisses postérieures renflées. Les altises ont quelques rapports avec leschrysomèles, mais leurs antennesfili- formes, d'égale grosseur dans toute leur DES ALTISES. ^55 longueur, à articles presque cylindri- ques, et leurs cuisses postérieures très- grosses, les distinguent suffisamment des clirysomèles dont les antennes sont moniliformes, un peu renflées à l'extré- mité, et les cuisses postérieures de la même grosseur que les autres. Linnée dans ses premiers ouvrages avoit placé ces insectes avec le» mor- delles, ensuite il les en a séparés, et en a fait une famille du genre clirysomèle, sous le nom de chrysomelœ saltatoriœ. Degéer et d'autres naturalistes ont aussi placé ces insectes avec les clirysomèles ; le cit. Gcoifroy en a fait un genre auquel il a donné le nom d'altica , en français altise , qui veut dire sauteur- M. Fabri- cius dans son Systema Entomologiœ a adopté ce genre. Dans son Mantissa il a réuni ces insectes aux: clirysomèles, et dans son Entomologia systematica , il en a fait des galeruques. Le cit. Oli- vier ayant adopté le genre altise, à l'imita Lion de cet entomologiste, nous 254 HISTOIRE N\TUREl.LE conserverons ce genre établi par le cé- lèbre Geoffroy. Les antennes sont composées de onze articles , dont le premier est un peu plus gros; les autres égaux, presque cylin- driques; elles sont un peu plus longues que la moitié du corps, insérées à la partie antérieure delà tête, entre les yeux et rapprochées à leur base. La tête est arrondie , un peu enfoncée sous le corselet; les j'-euxsont globuleux, saillans ; la bouche est composée d'une lèvre supérieure large , entière, ciliée à son bord antérieur; de deux mandibules larges , dentées; de deux mâchoires bifi- des; division extérieure courte , presque cylindrique, terminée en pointe ; divi- sion intérieure, grande , arquée, com- primée, ciliée intérieurement; d'une lè- vre inférieure étroite,membrancuse, en- tière , et de quatres antennules inégales. Le corselet est convexe , rebordé ^ plus large que la tête, moins large que les ély trcs ; l'écusson est triangulaire. DES A L T I S E S. 255 Les ëlytres sont convexes, de la lon- gneur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pattes sont de longueur moyen- ne, les cuisses postérieures très-renflées, les jambes légèrement comprimées, les tarses composés de quatre articles, dont les trois premiers larges, d'égale lon- gueur; le troisième est bifide , le dernier cylindrique, terminé par deux petits crochets. Le corps est de formé ovale. Les altises sont de très-petits insectes: Les plus grandes de celles qu'on trouve en Europe ont environ deux lignes de longueur; de même que les clirysomèles, elles sont ornées de couleurs qui ont le brillant des métaux. Elles marchent mal et lentement; mais elles ont la faculté de sauter vivement , et à une distance assez grande, au moyen de leurs cuisses postérieures , qui renferment des mus- cles assez forts. Eiles vivent sur les plantes potagères , où ou les trouve au 256 HISTOIRE NATURELLE printemps en très - grande quantité. Elles criblent et rongent les feuilles de ces plantes, et y déposent leurs œufs : les larves qui en sortent ont le corpsalongé, divisé en douze anneaux; six pattes écail- le uses, u lie tête écai lieuse munie de man- dibules,d'antennes et d'antennules: plu- sieurs espèces vivent en société sur une même feuille. Pour se changer en nym- phes, elles se fixent sur la feuille oii elles ont vécu , et y tiennent au mo5'^eu d'un mamelon qui est placé à l'extré- mité de leur corps. L'insecte parfait quitte la dépouille de nymphe , quinze ou vingt jours après sa métamorphose. Ces insectes forment un genre com- posé d'une cinquantaine d'espèces, dont la plus grande partie se trouve en Eu-' î'ope. L'AI lise Caroline , Altica Caroli-^ niana. Elle est de forme alongée , et a qua- tre ligues de longueur : les antennes et DES ALTISES. 267 les yeux sont noirs -, la tête est jaune ; le corselet jaune , avec deux points noirs sur le milieu ; les ëlytres sont jaunes , avec une ligne noire au bord extérieur , une sur le milieu, et l'au- tre à la suture-, le clessons du corps est de la couleur des ély très ; les cuisses sont testacées, les postérieures très-renflées , les tarses noirâtres. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , à la Caroli ne. L'Altise équinoxiale , Altica equinoctialis. Elle est de grandeur mo3''enne : les antennes sont noirâtres ; la tête est noi- râtre , avec une tache dun jaune pâle sur le front ; le corselet petit, convexe, d'un rouge pâle , couleur de chair ; les ély très sont d'un beau violet luisant ou bleu , avec quatre taches blanches ar- rondies sur chaque \ l'abdomen est cou- 258 HISTOIRE NATTRELT-F. leur de chair ; la poitrine et les pattes sont bleuâtres. On la trouve à Surinam. L^Allise hicolove , ^Itica bicolo/\ Elle a trois lignes et demie de lon- gueur : les antennes et les yeux sont noirâtres ; la tête , le corselet , le des- sous du corps et les pattes sont fauves ; les élytres d'un très-beau bleu luisant. Ou la trouve à Surinam. L'Altise S blanc , Altica S littera. Elle est longue de deux lignes , de forme alongée : les antennes sont noi- res , de la longueur du corselet; la tête est rongea tre à sa partie supérieure ; le corselet d'un jaune grisîUre ; les élytres sont d'un brun obscur très-luisant, av^ee une ligne longitudinale un peu ondée , en forme d'S sur le milieu , d'un blanc jaunâtre j le dessous du corps et Ica DES A L T I S E S. 259 pattes sont d'un gris jaunâtre ; les cuis- ses postérieures ont un anneau noir à l'extrémité. On la trouve à Surinam. L'Altise potagère, Altica oleracea. Elle est longue de deux lignes , de for- me ovale, d'un bleu verdâtre luisant : les antennes sont noires ; le corselet a une ligne transversale enfoncée à sa partie postérieure \ les élytres sont lisses, avec de très-petits points enfoncés ; les cuis- ses postérieures sont très-grosses. On la trouve en Europe , sur les plan- tes potagères, auxquelles souvent elle fait beaucoup de tort. L'Altise de la Jusquiame^ Altica Hyosciami» Elle est petite , de forme ovale ; la tète , le corselet et les élytres sont d'un vert bronzé ; souvent un peu blcuâti ^* -, uGo HISTOIRE NATURELLE tout le dessous du corps est d'un noir luisant ; les antennes sont fauves à la base , noires à rextrémité , les élytres ont des stries forméts par des points enfoncés ; les joaltes sont fauves , avec les cuisses postérieures d' un vert bronzé. On la trouve en grande quantité sur les choux, qu'elle ronge et dévore. L'Altise bleue , Altlca cœrulea. Elle est de la grandeur de la précé- dente , à laquelle elle ressemble beau- coup , les élytres sont d'un beau bleu , couvertes de petits points irréguliers ; la base des antennes et les pattes sont fauves -, la partie inférieure des cuisses postérieures est noirâtre. On la trouve aux environs de Paris , sur différentes plantes. L'Altise rubis, Aliica nitidula. Elle est petite , très-brillante ; les an- tennes sont fauves à la base , brunes à DES A L TI S ES. sGî l'exlrémité \ la tête est crun vert doré^ ou d'un très-beau bleu -, le corselet d'un rouge doré très-brillant ; les ëly très sont d'un bleu foncé , brillant , ou d'un vert doré , avec des stries formées par des points enfoncés ; le dessous du corps est noir , luisant ; les pattes sont fauves j les cuisses postérieures noires. On la trouve ordinairement sur le saide : elle est très- commune aux envi- rons de Faris. L'Allise patle-fauve, Altica rufipes. Elle est de forme ovale, longue de deux lignes; les anteunes sont rouges à leur base, brunes à l'extrémité -, la tête, le corselet et les pattes rougeâtres -, les élj'^tres d'un bleu violet luisant, lisses, sans points ni stries ; le dessous du cor|)s est d'un noir luisant ; les cuisses posté- rieures sont très-renflées. On la trouve en Europe ^ sur diffé- Insectes. Vill. 23 2G2 HISTOIRE NATURELLi: rentes plantes, principalement sur la mauve. L'Altise paille Ite , Allie a atricilla. Elle est très-petite : les antennes sont longues , noires, fauves à leur base-, la tête est noire ; le corselet fauve j les él ytres sont d'un jaune pâle , lisses , sans points ni stries -, le dessous du corps est noir -, les pattes sont fauves ; les cuisses postérieures noires. On la trouve en Euiope, dans le^ jardins. L'Altise striée , Altiea exoleta. Elle est longue d'une ligne et demie , de forme ovale alongée, de couleur fauve ; les yeux sont noirs -, le corselet a de chaque côté du bord postérieur une ligne courte enfoncée j les élytres ont des stries formées par des petits points. On la trouve sur différentes plantes. DES ALTISES. q6J L'AI lise fauve , Altica testacea. Cette espèce ressemble à la prccé- sur différentes plantes. L'Altise tête jaune , Altica chrysocephala* Les antennes sont de la longueur de la moitié du corps , fauves à leur base, brunes à l'extrémité ; la tête est fauve , avec les yeux noirs -, le corselet lisse , d'un noir luisant j les ély très sont d'un DES GALERUQUES. 265 bleu foncé , noirâtre , luisant : elles ont des stries formées par des points enfon- cés • le dessous du corps est noir, lui- sant ; les quatre pattes antérieures sont fauves , les postérieures brunes. On la trouve en Europe , sur diffé- rentes plantes. CLXXXir GENRE. GALERUQUE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque de la longueur du corps ; premier article gros et alongé. — Quatre anten- nules filiformes, inégales ; les antérieures composées de quatre articles presqu'é- gaux , arrondis , le dernier terminé en pointe ; les postérieures très - courtes , composées de trois , dont le premier à peine distinct, et les deux autresarrondis. — Mâchoires divisées en deux pièces. — Cuisses simples. — Corselet inégal. L'e s galeruques diffèrent des cliry- somèles , en ce qu'elles ont le corps pkis alongé , et moins convexe j les antenne» 2'^6 HISTOIRE NATURELLE d'égale grosseur dans toute leur lon- gueur ; le corselet inégal , court et moins large que celui des clirysomèles , dont elles diffèrent encore par quelques parties de la bouche. Les antennes sont un peu plus lon- gues que la moitié du corps , composées de onze articles , dont le premier est alongé , un peu renflé à l'extrémité ; le second court ; les autres presqu'éganx : elles sont insérées à la partie antérieure delà tête, entre les yeux, rapprochées à leur base. La tête est plus étroite que le corse- let , sous lequel sa partie postérieure est un peu enfoncée ; les yeux sont arron- dis , peu saillans; la bouche est com- posée d'une lèvre supérieure cornée , arrondie , ciliée ; de deux mandibules larges , dentées , cornées -, de deux mâ- choires presque cornées , divisées en deux, division intérieure un peu plus grande , arrondie , arquée ; d'une lèvre inférieure cornée , légèrement échan*» DES GALE RU QUE S. 'J.i]j cn'e, et de quatre anteniiules filifor- mes , inégales. Le corselet est un peu moins large f[iie \(È^ ëlytres , légèrement convexe , souvent inégal, peu bordé; l'e'cusson est arrondi. JLes ëlytres sont peu convexes , de îrT longueur de l'abdomen : elles recou- vrent deux ailes membraneuses , re- pliées. liCS pattes sont de longueur moyen- ne-, les tarses composés de quatre arti- 'cles, dont les trois premiers larges, presqu'égaux , le troisième bifide , le dernier cylindrique , terminé par deux crochets. Le corps estdefi^rme oblongue. Les galeruques vivent sur les plan- tes , et mangent le parenchyme des feuilles. Elles font rarement usage de leurs ailes , et marchent lentement. Leurs larves diffèrent peu de celles des cbrysomèles ; elles ont le corps divisé en douze anneaux ; six pattes écailieu- 2(i8 HISTOIRE NATURELLE ses ; la tête dure , écaillease , munie de mandibules , d'antennes et d'antennu- les, et à l'extrëmitédu corps un mame- lon charnu qui leur sert de septième patte. Il sort de ce mamelon une ma- tière gluante , au moyen de laquelle elles s'attachent sur les feuilles , qu'el- les rongent et dévorent. Les larves les plus connues sont cel- les des galeruques de la tanaisie , du nénuphar et de l'orme. Celles de la pre- mière espèce vivent sur la tanaisie vul- gaire jaune , dont elles mangent les feuilles. On les trouve en quantité au commencement de l'été sur cette plante. Elles sont entièrement noires; leur corps a plusieurs tubercules rangés transver- salement, et il sort de chacun six ou sept petits poils. Ces larves marchent lentement : pour peu qu'on touche à la plante, elles se laissent tomber à terre, et roulent leur corps en cercle. Elles res- tent environ un mois sous la forme de larve, ensuite se changent eu nj^mphe DES G A LE RU QUE S. 2C9 d'une belle couleur jaune orangée , dont le ventre est courbé en arc. On distin- gue sur la nymphe toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait. Envi- ron vingt jours après cette métamor- phose , la galeruque quitte sa dépouille de nymphe. Lesfemellesde cette espèce sont quelquefois si remplies d'œufs, €\ leur ventre est tellement gonflé , que les élytres ne peuvent plus attein- dre que la moitié de l'abdomen , les trois derniers anneaux restent à décou- vert. La galeruque du nénuphar se trouve dans le commencement de l'été, et pen- ,dant toute cette saison , sur lepotamo- geton , le nénuphar , et autres plantes aquatiques. Elle s'en éloigne rarement, et en mange les feuilles. La larve qui se trouve au mois de juin , vit en nom- breuse société sur les grajides feuilles du nénuphar qui sort à la surface de l'eau. Elle ronge leur membrane supé- Sricure, et laisse la membrane inférieure 2/0 HISTOIRE NATURELLE entière : les endroits rongés paroissent comme autant de taches brunes. Ces larves ont quatre lignes de lon- gueur : elles sont de couleur noire , lui- sante en dessus, d'un jaune orangé en dessous •, la tête et les six pattes sont noires-, le mamelon charnu de l'extré- mité du derrière qui sert de septième patte , est jaune; les anneaux sont très- distincts, séparés par une incision pro- fonde , couverts en dessus de plaques écaille uses; les côtés ont des élévations en forme de tubercules. Quand la larve courbe ou alonge le corps , on apper- çoit entre les anneau:^ la peau jaune et membraneuse qui les unit : de sorte qu'elle paroît avoir des lignes transver- sales jaunes. Pour se transformer , ces larves s'attachent par le mamelon du derrièic, sur les feuilles mèjne où elles ont vécu , et prennent ensuite la figure de nymphe. Elles se débarrassent de leur peau de larve , en la faisant glisser tout le long du corps : elles ne la quit- DES GALERUQUES. 271 tent pas entièrement ; l'extrémité du ventre de la nymphe reste engagée danà la peau plissée, qui lui sert de sou- tien ou de point d'appui , pour rester attachée à la feuille, comme on l'ob- serve dans d'autres larves du genre des chrysomèleset des coccinelles. La nym- phe n'offre rien de particulier : elle est grosse ; courte , d'abord de couleur jau- ne ^ ensuite devient d'un noir luisant ; les anneaux du ventre ont en dessus quelques tubercules d'un noir luisant. Ces larves , tant sous leur première que sous leur seconde forme, sont souvent exposées à être submergées : particuliè- rement lorsque les feuilles qu'elles ha- bitent sont agitées par le vent : quoi- qu'elles ne craignent pas l'eau, et qu'elle ne leur fasse aucun mal, elles paroissent cependant plus à leur aise sur le côté de la feuille qui est à sec. Elles savent, en quelque sorte, nager, ou au moins ramper sur la superficie de l'eau , et se transporter ainsi d'un endroit à un au,- 272 HISTOIRE NATURELLÏ? tre. Environ liuit jours après la méta- morphose, l'insecte parfait quitte la dépouille de nymplie , et reste sur la feuille de la même plante, qu'il ronge comme dans l'état de la^ ve. On a observé qu'en retijant ces larves de dessous l'eau , leur corps n'est pas mouillé : ce qui fait présumer qu'il en sort quelque matière grasse , qui ne permet pas à l'eau de s'y attacher. An commencement de l'automne, on trouve sur Tonne en grande quantité, une espèce de galeruque , à laquelle on a donné le nom de cet arbre , dont le* larves rongent et piquent toutes les feuilles. On y trouve aussi ses œufs qui sont blancs, de forme oblongue, ran- gés sur chaque feuille par b'ii^des assex serrées, et formant des groupes. Dès que le froid se fait sentir , l'insecte par- fait abandonne l'arbre ; se retire dan^s les maisons , pour se mettre à l'abri. Les galeruques forment un genre DiiS GALERUQUES. 27"^ composé de plus de trente espèces, dont on ne trouve que le tiers en Europe. La Galeruque de la Tanaisie , Galeriica tanacetL Elle a environ cinq lignes de long : tout le corps est noirâtre; la tête est pointillée ; le corselet peu borde , iné- gal , raboteux , fortement pointillé ; le« élytres sont fortement pointillées ; les pattes sont de la couleur du corps. On la trouve dan s presque toute l'Eu- rope , sur la tanaisie. La Galeruque littorale, Galeruca littoralis. Elle est de la grandeur de la précé- dente , à laquelle elle ressemble beau- coup : tout le corps est noir ; la tête ra- boteuse \ le corselet raboteux , inégal , peu bordé ; les élytres sont raboteuses : elles ont quatre ou cinq ligne* longitu* Insectes. VIII. aS' 1^74 HISTOIRE NATURELLE clinales élevées ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir luisant. On la trouve aux environs de Paris, sur différentes plantes. La Galeruque rustique, Galeruca j^ustica» Elle ne diffère de la précédente que par sa couleur , qui est d\in brun moins foncé , et par les lignes élevées des ély- tres qui sont interrompues en plusieurs endroits : ce qui forme plusieurs points alongés. On la trouve aux environs de Paris , en Allemagne, sur différentes plantes. Selon Scopoli , on trouve la larve de cet insecte au nombre de deux ou trois , dans les feuilles roulées de différens ar- bres fruitiers. Quand elle veut se méta- morphoser , elle s'enveloppe dans un réseau lâche. En sortant de la dépouille de nymphe , l'insecte parfait est d'un jaune pâle , ensuite il devient brun. DES GALERUQUES. 2/5 La Galeruque lestacée , Galeruca testacea. Elle a cinq lignes et demie de lon- i;;iieur : les antennes sont noirâtres, avec! les premiers anneaux fauves ; tout le dessns du corps est d'une couleur tes- tace'e brune ; la tête a un point enfoncé sur le front ; les yeux sont noirs ; le corselet est peu rebordé ; les élytres sont un peu plus grandes que l'abdomen , lisses , luisantes , finement pointillées ; le dessous du corps est noirâtre , avec le bord des anneaux et l'extrémité de l'ab- domen testacés ; les pattes sont noirâ- tres , avec la base des cuisses testacee. On la trouve au Cap de Bonne-Es- pérance. La Galeruque violette, Galeruca violacea. Elle a environ quatre lignes de lon- gueur y tout le dessous du corps est d'ui> ^•/G HISTOIRE NATURELLE beau violet luisant , le dessous , d'un violet noirâtre ; les antennes sont noi- res • le corselet est rebordé , finement pointillé ; les élytres sont lisses , lui- santes ^ finement pointillées j les pattes de couleur noire. On la trouve aux environs de Paris. La Galeruque de V Orme, G aie rue a Calmar iensis. Elle a liuit lignes de longueur : les antennes sont brunes ; la tête est jau- nâtre , avec une tache noire à sa partie supérieure ; le corselet jaune, avec trois taches noires, une sur le milieu, et une de chaque côté; les élytres sont d'un brun jaunâtre, avec une ligne longitu- dinale noire près du bord extérieur j le dessous du corps est noir j les pattes son^ jaunes. On la trouve dans toute l'Europe, en très-grande quantité , sur l'orme. DES GALERUQUES. 277 La Galeruque du Nénuphar , Galeruca Nymphœœ. Elle a environ trois lignes de long : les antennes sont mélangées de Tioir et de jaune -, la tête est jaunâtre ; le cor- selet jaunâtre , avec deux grandes ta- ches enfoncées ; les élytres sont jaunâ- tres , pointillées ; le dessous du corps est brun , avec les derniers anneaux de î abdomen jaunâtres j les pattes sont jau- nâtres. On la trouve dans toute l'Europe , sur les plantes aquatiques. La larve vit sur le nénuphar et autres plantes aqua- tiques. Voyez généralités de ce genre. La Galeruque du Saule Câprier Galeruca Capreœ, Elle a trois lignes de longueur : les antennes sont noires à l'extrémité , fau- tes à la ba»e j la tête est noire , le cor- 5/8 HISTOIRE NATURELLE selet jaune , raboteux , taché de noir ; 1 ecusson noir ; les ëlytres sont iaunâ- tres , livides , pointillées ; le dessous du corps est noir , avec les deux derniers anneaux de l'abdomen jaunâtres ; les cuisses sont noires j les jambes et les tarses noirâtres. On la ti'ouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur le saule. Jja Galeruque sanguine 3 Qaleruca sanguinea. Elle a deux lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont noires ; la tête , le corselet, les ëlytres et les pattes d'un rouge sanguin-, les yeux et le des- sous du corps noirs , avec une tache rouge à l'extrémité de l'abdomen ; le corselet et les élytres sont fortement pointillés. On la trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur différens arbres, DES GALERUQUES. 279 La Galeruque nigricorne, Galeruca nigricornis. Elle a deux lignes et demie de lon- gueur : les antennes sont noirâtres ; la tête est jaune , avec sa partie posté- rieure, d'unvertdorë; le corselet jaune, avec deux impressions et un léger re- bord ; les élytres sont pointillées , d'un vert luisant ; le dessous du corps et les pattes jaunes. On la trouve en Europe, 28o HISTOIRE NATURELLE CLXXXIIP GENRE. C R I O C È R E. Caractères génériques. Antennes presque moniliformes , à peine de la longueur de la moitié du corps ; le premier article un peu plus gros , le second un peu plu» petit. — Quatre antennules courtes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros, terminé en pointe ; les postérieures de trois arti- cles presque égaux. — Pénultième article des tarses bifide , garni de houppes. — Corselet arrondi , presque cylindrique. Le cit. Geoffroy a le premier fait un g:'enre de ces insectes , que Linnée a placés avec les clirysomèles : les crio- cères diffèrent des clirysomèles par la forme du corselet , par les antennes et les antennules. Les antennes sont composées de onze articles, dont le premier est renflé, le second court , globuleux j les suivans DES CRIOCERES. 281 cl'ëgale longueur : elles sont insérées et la partie antérieure de la tête , au- dessous des yeux. La tête est de la largeur du corse- let , un peu inclinée ; les yeux sont ar- rondis , saillans ; la bouclie est compo- sée d'une lèvre supérieure , cornée, arrondie et ciliée ; de deux mandibules courtes , cornées , arquées , pointues à leur extrémité ; de deux mâchoires droites , cornées , bifides , dont la di- vision intérieure est plus courte que la division extérieure , et tronquée obli- quement ; d'une lèvre inférieure très- courte , arrondie et ciliée , et de quatre antennules courtes. Le corselet est cylindrique , beau- coup plus étroit que les élytres ; l'écus- son petit , arrondi. Les élytres sont dures , convexes , de la longueur de l'abdomen ; elles re- couvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pattes sont de longueur moyen- 282 HISTOIRE NATURELLE ne ; les cuisses un peu renflées ; les jambes légèrement compri niées ; les tarses composés de quatre articles, dont les trois premiers larges, d'égale lon- gueur ; le troisième est bifide ; le der- jiier arqué , renflé à l'extrémité, ter- miné par deux crochets. Les criocères sont d'assez petits in- sectes , de forme alongée, ornés de cou- leurs vives et variées : on les trouve ordinairement sur les fleurs, dans les jardins et dans les prairies. Quand on les prend ils font entendre un petit cri qui est produit par le frottement des derniers anneaux de l'abdomen contre l'extrémité des élytres -, plus ou presse les élytres contre le corps , plus le cri est fort. C'est aussi sur les fleurs qu'ils s'accouplent : le mâle se place sur le corps de la femelle , et l'accouplement dure au moins une heure : bientôt après la femelle va déposer ses œufs , elle les arrange, sans ordre, les uns auprès des «iutres : chaque œuf sort du corps en- DÉS C R 1 O C K R E S. 28S dnit d'une matière visqueuse, propre à le coller sur la partie inférieure de la feuille où il est appliqué : la femelle en dépose huit ou dix sur la même feuille. Ces œufs sont de forme oblongue ; ceu^t du criocère qui vit sur le lys sont rou- ges après être pondus , et brunissent ensuite j dès que les petites larves en sortent , elles se promènent aussi-tôt sur les feuilles : toutes les larves d'une même ponte se placent les unes à côté des autres , à-peu-près dans le même ordre que les chenilles connues sous le nom de commune : elles ont leur tête placée sur une même ligne , et man- gent ensemble la substance de la feuille du côté sur lequel elles sont placées : mais à mesure qu'elles croissent , elles s'écartent les unes des autres et se dis- persent sur différentes feuilles ; alors chaque larve en attaque le bord ou la perceau milieu ; pendantqu'elle mange, elle fait de temps en temps un pas en arrière , parce qu'elle ne mange pas or- 284 HISTOIRE NATURELLE dinairement ce qui est devant elle, mais ce qui se trouve sous son corps. Les larves des criocères sont grosses , courtes ; leur corps est mou , couvert d'une peau assez fine ; leur tête et leurs six pattes sont écailleuses. Quelques- unes de ces larves ofiPrent une particu- larité qui mérite d'être remarquée : si l'insecte parfait flatte la vue par ses formes et ses couleurs , sa larve inspire le dégoût par son sale vêtement qui la rend informe et hideuse. Cette larve , après avoir tiré des feuilles de quoi se nourrir , le marc de ces mêmes feuilles a encore pour elle un usage utile , il sert à la vêtir. Sur des feuilles rongées on voit de petits tas d'une matière hu- mide , de la couleur et de la consis- tance des feuilles macérées et broyées j chacun de ces tas a une figure irrégu- lière , arrondie, un peu oblongue ; c'est a matière qui sert de couverture à chaque larve et qui la cache presque entièrement ; on ne distingue à un de DES CRIOCÈRES. 285 ses bouts que la tête de la larve, qui est noire , et de chaque côté trois pattes noires et écailleuses , terminées par deux petits crochets *, tout le reste du corps est caché. Cette matière étran- gère est peu adliérente au corps , le pi us léger frottement l'enlève. Si on met à nu luie de ces larves , on la trouve assez semblable à celles des autres co- léoptères ; mais sa peau paroît très- dé- licate ; elle a une transparence qui laisse appercevoir les mouvemens de la plupart des parties intérieures : aussi lanatureaapprisà cette larve le moyen de se mettre à l'abri de rim])ressionde l'air extérieur ou de celle des rayons du soleil j elle lui a appris à se couvrir desespi'opres excrémens, et elle atout , disposé pour qu'elle le pût faire avec facilité. L'ouverture de l'anus des au- tres insectes est placée au bout ou près du bout du dernier anneau, et ordinai- rement du côté du ventre ; l'anus de cette larve est un peu plus éloigné du Insectes. VIII, 25 S)86 HISTOIRE NATURELLE bout postérieur -, il est placé à la jonc- tion du pénultième anneau avec le der- nier j et ce qu'il y a de plus remarqua- ble, c'est qu'il est du côté du dos ; la disposition du rectum , ou de l'intestin qui conduit les excrémens à l'anus, et celle des muscles qui servent aies faire sortir, répondent à la fin que la nature s'est proposée , en plaçant ainsi cette ouA'^erture ; les excrémens qui sortent du corps des insectes en général , sont poussés en arrière dansla ligne du corps ; ceux de cette larve s'élèvent au-dessus du sien , et sont dirigés du côté de îa tête : quand ils sont entièrement hors de l'anus , ils tombent sur la partie du dos qui est près de la tête, et y sont re^ tenus, mais foiblement, par leur vis- cosité ; sans changer de place , l'insecte les conduit peu à peu depuis la tête jusqu'à l'extrémité du corps, en fai- sant , avec ses anneaux , des mouve- mens vermiculaires. Si on enlève les excrémens à une de ces larves , elle a DES CRIOCÈRES. 287 besoin de manger pendant environ deux ïïeures ^ pour que son anus puisse four- nir à différentes reprises la quantité de ^iiatière nécessaire pour la couvrir en- tièrement \ au bout de deux heures sa couverture est complète , mais elle est mince; peu à peu elle s'épaissit; et à un tel point , que si on l'enlève dans certains temps , on juge que son volume est au moins trois fois plus grand que ■celui du corps de la larve , et qu'elle «est d'un poids qui semble devoir la sur- 'charger : plus elle est épaisse, plus sa figure est irrégulière et plus sa couleur est brune : l'insecte se défait probable- ment de son habit lorsqu'il est devenu trop lourd ou trop roide ; car ou trouve quelquefois de ces larves qui sont nues ou presque nues,i:nais elles ne restent pas long-temps dans cet état : il leur est aisé de se débarrasser en tout ou en partie d'un vêtement trop pesant , en se plaçant de manière à pouvoir tou- cher et frotter quelque endroit de la 288 HISTOIRE NATURELLE l^lante , pendant qu'elle marche eti avant -, mais elle se recouvre après d'un enduit plus frais. Ces larves sont environ quinze jours à prendre leur accroissement ; parve- nues à ce ternie, elles ne sont pluscou-) vertes de leurs excrémens ; leur corpsj est nu ou presque nu , et d'nne cou-, leur rougeàtre : elles ne restent plus' aussi tranquilles sur les feuilles ; elles les parcoinent avec une sorte d'inquié- tude , parce qu'elles sont près du terme de leur métamorphose -, c'est en terre qu'elle doit se faire ; et c'est pour s'y aller cacher qu'elles sont en mouve- ment : libres être entrées en terre, elles s'}' font une coque dont les parois sont enduites intérieurement d'un vernis brillant et argenté : ce vernis n'est point produit par des fils de soie ; la larve du criocère ne file point, elle jette par la bouche une espèce de bave ou écume , qui est moins épaisse que la liqueur qui produit la soie , et lui est analogue : DES c R I o c i: R E S. 289 en se durcissant, cette écume forme des feuilles luisantes et flexibles qui tapis- sent l'intérieur de la coque ; l'extérieur est recouvert de grains de terre : ces coques ne sont pas faciles à trouver , parce qu'elles ressemblent à de petites mottes de terre: lorsqu'on les ouvre, on j voit la nymphe sur laquelle on dis- lingue toutes les parties que doit avoir l'insecle parfait. Environ quinze jours après que la larve est entrée en terre , le criocère perce sa coque, sort de terre et se rend sur les plantes. Toutes les larves de ces insectes ne sont point aussi dégoûtantes que celles dont nous ve- nons de parler ; leur corps est un peu plus alongé , mais elles sont presque aussi pesantes. Ces insectes forment un genre com- posé d'environ cinquante espèces, dont on ne trouve guère qu'une vingtaine en Europe. :>90 HISTOIRE NATURELLE Le Criocère quadripustulé , Crio- cerls qiiadripiistulata. Il a quatre lignes et demie de lon- gueur; tout le corps est noir; la tête est un peu avancée , le corselet est lisse, presque cylindrique; les élytres sont lisses; elles ont chacune deux grandes lacliesj l'une à la base extérieure , l'autre un peu au-delà du milieu et quelques stries peu marquées formées par des points enfoncés ; les cuisses sont un peu renflées. On le trouve à Siam. Le Criocère du Lys , Crioceris Merdlgera, Il est moins grand que le précédent; la tête, les antennes, le dessouydu corps et les pattes sont noirs ; le corselet et les élytres d'un rouge vif sur l'insecte vivant; le corselet a un enfoncement de chaque coté; les élytres sont lisses, avec des points enfoncés. '^ *• Meunier del. * 1. Criole.lîiiiiacnle . 4,.Hisp. àtre a . Griole . ang'uleirx: . ô . GxiLoin' azuré . 3 .Hisp. teslacée . 6. GinboTU' bleuet, DES CRIOCERES. 591 On le trouve dans toute l'Europe; la larve se nourrit de toutes les plante» liliacëes, et se couvre de ses excrémens. Voy. géne'r. de ce genre. Le Ciiocère douze - points , Crioceris decem -punctata, n a trois lignes de longueur ; les an- tennes sont noires , la tête est rouge avec les yeux noirs, le corselet rouge, lisse , cylindrique -, les ély très sont rouges avec chacune six points noirs , et des stries formées par des points enfoncés ^ le des- sous du corps est rouge, avec un peu de noir sur les côtés de la poitrine; les pattes sont rouges avec l'extrémité des jambes et les tarses noirs. On le trouve dans toute l'Europe, sur l'asperge. Le Criocère biraaculé , Crioceris bimaculata. Il a quatre lignes de longueur ; les antennes sonttestacées, de la longueur 292 HISTOIRE NATURELLE de la moilié du corps ; la tête est noire, luisante, avec la bouche testacée-, le corselet testacé , luisant , avec un en- foncement de chaque côté du bord pos- térieur; les élytres sont testacées, lisses, luisantes, avec chacune deux taches noires , l'une près de la base , l'autre un peu plus grande près de l'extrémité; le dessous de l'abdomen est noir ; la poitrine et les pattes sont testacées. Cet insecte est très-rare aux environs de Paris. Le Criocère Cyanelle, Crioceris Çyanellcu Il a deux lignes de longueur ; les an- tennes sont noiies -, tout le corps est d'un bleu foncé Uiisant ; le corselet est cylin- drique , les élytres ont des stries formées par des points enfoncés j les pattes sont noires. Cet insecte s'accouple avec le suivant: on le trouve dans toute l'Europe sur les plantes graminées. DES CRIOCÈRES. 29.S Le Criocère Mélanope , Crioceris Melanopa» Il est de la grandeur du précédent; \qs antennes et la tête sont noires; le corselet est fauve , très-luisant , les ély- tres sont d'un bleu foncé luisant , avec des points enfoncés qui forment des stries ; le dessous du corps est d'un bleu luisant ; les cuisses et les jainbes sont fauves, les tarses noirâtres. On le trouve dans toute l'Europe ; la larve ressemble à celle du criocère du lysj mais elle est plus petite-, elle se couvre de ses excrémens , ou sim- plement d'une matière gluante et trans- parente; elle vit sur les feuilles de l'orge, de l'avoine, du blé, et sur celles de quel- ques autres graminées. Le Criocère anguleux , Crioceris subspinosa. Il a environ une ligne et demie : les antennes sont noires, avec les premiers 21)4 HISTOIRE NATURELLE anneaux fauves ; la tête est fauve , avec les yeux noirs -, le corselet fauve , avec un petit tubercule de chaque côté des bords latéraux ; les élytres sont noires, couvertes de points enfoncés ; le dessous du corps est noir; les pattes sont fauves. On le trouve aux environs de Paris , en Angleterre, sur les plantes graminées. Le Criocère de l'Asperge, Criocer/* Asparagu Il a trois lignes de long : les antennes et la tête sont noires ; le corselet est rouge , luisant , avec deux points noirs à sa partie supérieure ; les élytres sont jaunes, avec la sviture d'un noir bleuâ- tre, et trois taclies de la même couleur, dont celle du milieu part de la suture , les deux autres sont isolées : quelquefois la forme de ces taches varie ; le dessous du corps et les pattes sont d'un noir bleuâtre luisant. On le trouve dans toute l'Europe : la DES CRIOCEKES. 'Mj:y îar\e se nourrit des feuilles de l'as- perge. Le Criocère cliampêlre ^ Criocerls canipestris. Cet insecte est de la grandeur du précédent, dont il n'est peut-être qu'une variété : les antennes et la tête sont noires ; le corselet est rouge , avec une grande tache d'un noir bleuâtre à sa par- tie supérieure ; les élytres sont d'un noir verdâtre ou bleuâtre, avec le bord extérieur rouge , et trois points jaunes sur chaque ; le dessous du corps est d'un noir bleuâtre ; les pattes sont entière- ment jaunes, ou mélangées de jaune et de noir bleuâtre. On le trouve en Italie , en Barbarie , aux environs de Paris. Le Criocère chlorotique,C/£OCf/7V chlorotica. Il a deux lignes et demie de long : les rnteunes sont fauves j la tête et le cor- 29S HISTOIRE NATURELLE selet fauves, lisses, luisans ; les élytres lestacëes , finement pointillées ; le des- sous du corps est noir -, les pattes sont testacées. On le trouve aux environs de Paris. Le Criocère de la Pliellandrie, Crioceris Phellandrii. Il a trois lignes de long : les antennes sont noires , le septième article a une petite saillie qui n'avoit point été ob- «ervée avant que le cit. Olivier l'eût apperçue ; la tête est noire ; le corselet d'un noir verdàtre bronzé , un peu ap- plati et bordé, jaune sur les côtés ; les élytres sont lisses , luisantes , jaunes , avec la suture, et une ligne longitudi- nale sur le milieu , d'un noir verdàtre bronzé : elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le dessous du corps est d'un noir verdàtre bronzé ; les pattes sont jaunes j avec une tache noire à l'ex- trémité des cuisses , et les tarses noirs. DES C R I O C E R E S. 297 On le trouve sur les plantes aquali- tiques , dans toute l'Earope : il est très- commun aux environs de Paris. Les cit. Geoffroy et Olivier ont placé cet insecte avec les clirysomcles , dont il diffère par sa forme alongée , ^ui le rapproche des criocères. Le Criocère ra.jé,Crioceris pittata. Il a environ quatre lignes de lon- gueur : les antennes sont noires; latcte est d'un jaune rougeâtre, avec les yeux noirs; le corselet d'un jaune rougcâtre, avec une impression transversale à son bord postévienr ; les clytres sont d'un jaune rougcâtre, avec une large bande longitudinale noire sur le milieu : elles ont quelques lignes élevées peu mar- c[uées; le dessous du corps et les pattes sxmt rougeâtres , l'extrémité des jambes et les tarses noirs. On le trouve dans l'Améric^ue sep- tentrionale. iHsçctes. VIII, 26 '^Ol'-y HISTOIRE NATURELLE CLXXXIV^ GENRE. H I S P E. Caractères génériques. Antennes filiformes, delà longueur du corselet , très-rappro- chéesà leur base ; articles égaux, le pre- mier seulement un peu plus gros. — Qua- tre antennules courtes, égales, filiformes; les antérieures composées de quatre arti- cles presque égaux -, les postérieures de trois. — Pénultième article des tarses bi- fide , garni de houppes — Tête petite , avancée. — Corselet arrondi. Les hispes ont quelques rapports avec les criocères. Aussi le cit. Geof- froy a-t-il placé avec ces insectes la seule espèce qu'il a connue. Ce genre , qui a été établi par Linnée , ne contc- noitque quatre espèces ; M. Fabricius y en a ajouté plusieurs autres , dont quel- ques-unes appartiennent aux genres mélasis , diapère et ptilin. Mais de toutes les hispes décrites par cet auteur , le DES HÏSPES. 2()«j cit. Olivier n'en a conservé que quatre ou cinq, ela augmenté ce genre de plu- sieurs espèces nouvelles. On distingue ces insectes des criocè- res par les antennes et par les parties de la bouche. Les antennes sont composées de onze articles , dont le premier est un peu plus gros ; les autres sont presqu'égaux , le dernier est terminé en pointe : elles sont droites , dirigées en avant , très- rapprochées à leur base , insérées à la partie antérieure de la tête. Dans quel- ques espèces , les premiers articles sont comprimés , épineux. La tête est petite, un peu enfoncée sous le corselet *, les yeux sont arron- dis , saillans ; la bouche est composée d\\ne lèvre supérieure , arrondie , peu ciliée; de deux mandibules larges, très- dentées ; de deux mâchoires courtes , bifides , à divisions inégales : l'inté- rieure beaucoup plus grande, arrondie; d'une lèvre inférieure bidentée à l'ex- DOO HISTOIRE NATURELLE trémité , et de quatre aiitemiules iné- gales. Le corselet est un peu plus large que la tête , beaucoup plus étroit que les elytres , presque cylindrique 5 l'éoLissou triangulaire. Les éiytres sont très -dures, de la longueur de l'abdomen , souvent créne- lées et dentées lé long du bord exté- rieur et à l'extrémité. Les pattes sont de longueur moyenne; les tarses composés de quatre articles , dont le troisième est bilide , alongé , recouvrant le dernier : celui-ci est ter- miné par deux crochets très-pointus. Les liispes ont le corps alongé , lisse , raboteux ou épineux. Elles forment un genre composé de dix -neuf espèces ; deux seulement habitent l'Europe : l'une , qui est assez commune aux en- virons de Paris , se trouve sur le haut des tiges de gramen : dès qu'on touche à la plante , elle se laisse tomber dans l'herbe j l'autre, les départcmens mé- DES HISPES. 30l lidionaux de la France : on la trouve sur le ciste. La larve de ces insectes n'est point connue. L'IIispe grosse , Hispa grossa , Oliv. Alurnus grossus , Fab. Alurne Iricolor, Oliv. Voyez le genre Alurne. L'Hispe bicolor , Hispa hicolor. Elle a environ quatre lignes de Ion- sueur : les antennes et la tête sont noi- res ; le corselet est d'un rouge sanguin, avec une tache noire à sa partie supé- rieure -, les ëlylres sont noires, elles ont des points enfoncés assez gros , trois li- gnes longitudinales élevées , et le bord extérieur denté ; le dessous du corps est d'un rouge sanguin ; les parités sont noires , avec la base des cuisses rouge. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. 302 HISTOIRE NATURELLE L'Hispe sanguinicolle , Hlspa sans^uin ico llis . Elle a cinq lignes de longueur : les antennes , la tête, le dessous du corps et les pattes sont noirs \ le corselet est d'un rouge sanguin -, les élytres sont noires , avec la base d'un rouge san- guin , quatre lignes longitudinales éle- vées j entre lesquelles sont deux ran- gées de points enfoncés assez gros . et l'extrémité dentée. On la trouve dans l'Amérique méri- dionale , à Caye nne, à Surinam. L'Hispe à tète raboteuse, Hlspa capitata. Bosc. Elle est longue de cinq lignes, étroite, alongée : les antennes sont noires, de la longueur de la moitié du corps; la tête est d'un jaune fauve , très-raboteuse , avec quatre tubercules coniques à sa pallie supérieure, et un petit, arrondi DES HISPES. 3o3 de chaque côté de sa partie postérieure, derrière les yeux ; les yeux sont noirs j le corselet est noir , inégal , applati sur les côtés j formant un angle saillant de chaque côté du bord antérieur; les ély- tres sont d'un noir mat , avec trois li- gnes longitudinales élevées entre cha- cune desquelles sont deux rangées de points enfoncés assez gros ; le dessous du corps et les cuisses sont noirs ; les jambes et les tarses d'un brun noi- râtre. Cette espèce est nouvelle : elle a été apportée par le cit. Bosc de l'Amérique septentrionale. L'Hispe teslacée, Hlspa testacea. Elle est longue de deux lignes et de- mie : les antennes sont noirâtres à la base , testacées à l'extrémité ; tout le corps , tant en dessus qu'en dessous , est tcstacé ; les yeux sont noirs ; le corse- let a de chaque côté cinq ou six épines 3()i IlISTOIllE NATURELLE noirâtres, droites, assez longues, qui sortent d'une espèce de tubercule ; les élytres sont hérissées d'épines noires. On la trouve dans les départemens méridionaux de la France , rarement aux environs de Paris, en Italie , sur la côte de Barbarie , sur une espèce de ciste , cistus monspeliensis. L'Hispe âtre, Hlspa atra. Elle est de moitié plus petite que la précédente , entièrement noire : les an- tennes sont un peu plus longues que le corselet , avec une épine assez longue pur le premier article ; le corselet et les élytres sont armés d'un grand nombre d'épines aiguës , assez longues. On la trouve dans presque toute l'Europe, aux environs de Paris, sur les plantes graminées. DES GRIBOURIS. 3o5 CLXXXV^ GENRE. G R I B O U R I. Caractères génériques. Antennes filiformes, premier article assez gros, les deux ou troissuivans plus petits et globuleux , les derniers presque cylindriques. — Quatre antennules filiformes j égales; les anté- rieures composées de quatre articles pres- que égaux , le dernier terminé en pointe mousse ; les postérieures de trois articles égaux. — Mâchoires divisées en deux piè- ces. — Pénultième article des tarses bi- fide , garni de houppes. — Tète à moitié enfoncée dans le corselet. — Corselet con* vexe , relevé en bosse. LiNNÉE , Degéer , et quelques au- teurs ont placé ces insectes avec les chry- somèles. Le cit. GeofiFroy est le premier qui en ait fait un genre , auquel il a donne en latin le nom de crjptocepha- lus , qui signifie tète cachée , et en fran- çais , celui de gribouri. M. Fabricius a réuni à ces insectes les mélolontlies do 3oG HISTOIRE NATURELLE cet auteur; mais le cit. Olivier les en a séparées , et les a décrites sous le nom de clytre , qui leur a été donné par M. Laichartaing. On distingue les gribouris des cliry- somèles, parles antennes longues, com- posées d'articles cylindriques , par ia forme du corselet , et par quelques par- ties delà bouche. Les antennes sont presque aussi lon- gues que le corps , de onze articles cy- lindriques presque égaux ; le premier un peu plus gros que les autres, le se- cond plus petit : elles sont insérées à la partie antérieure de la tête entre les 3^eux. La tête est applatie à sa partie anté- rieure , presque perpendiculaire au corps, enfoncée sous le corselet; les 5'eux sont éehancrés , peu saillans ; la bouclie est composée d'une lèvre supé- rieure arrondie ou légèrement échan- crée et ciliée; de deux mandibules creu- sées en forme de cuiller , pointues, sans DES G R I B O U K I S. 3o7 dentelures; de deux mâclioires bifides, division extérieure mince, cylindrique , division intérieure grosse , cornée , cy- lindrique ) d'une lèvre inférieure ar- rondie, et de quatre antennules. Le corselet est arrondi, très-convexej l'écusson très-petit, triangulaire. Les ély très sont dures , convexes , de la longueur de l'abdomen : elles re- couvrent deux ailes membraneuses, re- pliées. Les pattes sont assez longues, les cuis- ses légèrement renflées -, les jambes cy- lindriques , les tarses composés de qua- tre articles , dont le troisième est bifide, le dernier cylindrique, mince, un peu arqué, renflé à l'extrémité, terminé par deux crochets. Ces insectes sont assez petits ; les plus grands n'ont guère que six lignes de longueur ; quelques espèces sont ornées de couleur brillante ; en gé- néral, ils sont lourds et marchent len- tement. On les ti'ouve sur les plantes el 5o8 HISTOIRE NATURELLr. les feuilles des arbres , le plus ordi iiairc* ment sur les saules : pour peu qu'on les touche, ils se laissent tomber à terre, retirent les antennes et les pattes sous leur corps , cachent leur tète sous leur corselet , et restent immobiles. Leur^ larves diffèrent peu de celles des chry- somèles et des galeruques : elles font beaucoup plus de tort que l'insecte par- fait , aux plantes et aux arbres sur les- quels elles vivent. Mais la plus redou- table de toutes , est celle du gribouri de la vigne ; elle en détruit la fleur ; les feuilles , les jeunes pousses, souvent le raisin même lui servent de nourriture. Lorsque ces insectes sont nombreux , ils causent beaucoup de dommage dans les pays de vignobles. Ils forment un genre comf)osé de pi us de quatre-vingts espèces : la moitié 8c trouve en Europe. DES GRIBOURIS. Sog- Le Gribouri azuré , Crypiocepha- lus azureus. Il a cinq lignes de longueur : les an- tennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'un vert doré très-brillant ; le dessous d'un bleu foncé brillant-, le corselet et les élytres sont finement pointillés ; les pattes sont noires. On le trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , à la Caroline. Le Gribouri bleuet, Cryptocepha^ lus cyaneus. Il est un peu moins grand que le pré* cèdent : tout le corps, tant en dessus qu'en dessous , est d'une belle couleur bleue violette , luisante : les antennes sont noires ; le corselet et les élytres finement pointillés , les cuisses de la couleur du corps : les jambes et les tar- ses noirâtres. Insectes. VIIï. 37 3io HISTOIRE NATURELLE On le trouve en Europe , aux envi- rons de Paris , sur l'aune. Le Gribouri soyeux, Cryptoceplia- lus sericeus. Il est moins grand que le gribouri bleuet , d'un vert doré tant en dessus qu'en dessous ; les antennes sont noires, avec les premiers articles verts ; la tête , le corselet et les élytres finement poin- tillés ; les cuisses vertes \ les jambes et les tarses bronzés. Il varie par la couleur : il est quel- quefois d'un vert doré , ou entièrement bleu. On le trouve dans presque toute l'Europe , sur le saule. Le Gribouri biponctué, Cryptoce- pJialus bipunctatus, H a deux lignes et demie de longueur: les antennes, la tête ^ le corselet sont :Pa^. 3m. 1 1 ■If 2bnv. Tm. \ ! -* t ■»■ Meunier del. a . Gn-iboTir . coa'diféa^e 4, . Clvt , lonçiaiiane . 2 . GauboTir.8 taches S- Clvt. loiigipede . 3 . CTi'il>oi.rj» de là. ^-i^'ne . G Clyt biLcepliale . DES GRIBOURIS. 3ll noirs ; les élytres d'un jaune rougeâtre, avec chacune deux petits points noirs , l'un à la base extérieure , l'autre vers Je milieu : elles ont des stries forme'es ]>ar des points enfoncés; le dessous du. corps et les pattes sont noirs. On le trouve dans toute l'Europe , sur diJGférens arbres. Le Gribouri cordifère, Cryptoce- phalus cordigere, II a depuis deux lignes et demie jus- qu'à trois lignes et demie de longueur : les antennes sont noires, avec la base fauve ; la tête est noire, avec un point jaune au-dessous des antennes; le cor- selet noir, avec les côtés fauves , et une ligne longitudinale fauve sur le milieu , plus large, et marquée d'un point noir postérieurement; les élytres sont poin- tillées , d'un jaune fauve , avec deux points noirs , l'un près de la base ex- tériçure, l'autre vers le milieu ; le des- 3l2 HISTOIRE NATURELLE sous du corps et les pattes noirs ; les cuisses ont une tache fauve à l'extré- mité. On le trouve dans presque toute l'Europe , sur difiPérentes plantes : il est assez rare aux environs de Paris. Le Gribouri Bothnien , Cryptoce^ phalus Bothnicus, Il ressemble au précédent : les an- tennes sont noires, avec la base jaune; la tête est noire , avec un point jaune à sa partie antérieure ; le corselet noir, avec le bord antérieur et une ligne lon- gitudinale jaunes ; les élytres sont poin- tillées , noires ; le dessous du corps et les pattes noirs ; les cuisses ont une ta- che jaune. On le trouve en Suède. Le Gribouri de la Vigne, Crypio- cepJialus V^itis, H a deux lignes et demie de longueur : les antennes sont noires , avec les pre- DES GRIBOURIS. 5l3 miers articles fauves ; la tête et le cor- selet noirs , luisans , finement pointil- le's ; les élytres d'un rouge brun , poin- tillées ; le dessous du corps et les pattes noirs ; tout le dessus du corps est cou- vert d'un léger duvet ; le corselet est un peu moins large que dans les autres espèces. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope , sur la vigne. Le Gribouri obscur, Cryptocepha- lus ohscurus, H est de la grandeur du gribouri de la vigne, auquel il ressemble beaucoup , et entièrement noir , à l'exception des premiers articles des antennes qui sont faaves -, tout le corps est légèrement couvert de poils courts , cendrés. On le trouve au nord de l'Europe, 5l4 HISTOIRE NATURELLE LeGribouri six-points, Cryptocc" phalus sex-pu?ictatus. Il a trois lignes de longueur : les an- tennes sont noires, avec les premiers articles fauves ; la tête est noire , avec un point jaune à sa partie antérieure ; le corselet noir , avec les côtés jaunes , -marqués d'un point noir , le bord an- térieur et une ligne janne , courte , sur le ^nilieu ; les élytres sont d'un jaune fauve , bordées de noir , avec trois ta- ches noires, dont deux A^ers la base, et Tautre au-delà du milieu, qui forme une bande transversale ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont noires , avec un peu de jaune à la base et à l'extrémitç des quatre cuisses posté- rieures. On le trouve dans toute l'Europe. DES GRIBOURIS. 3l5 Le Gribouri ceint, Cryptoceplialus cinctus, n a une ligne et demie de longueur : les antennes sont ferrugineuses , la tête et le corselet lisses , luisans, d'un rouge fonce'; le" yeux noirs, les élytres noi- res, avec les borde latéraux d'un rouge foncé , et des stries forraées par des points enfoncés ; le dessous de l'abdo- men est noir; les pattes sont d'un rouge brun , avec un peu de noir à l'articu- lation des cuisses, et les tarses noirs. On le trouve dans l'Amérique méri- dionale. Le Gribouri brillant , Cryptoce* pJialus niiens. Il a deux lignes et demie : sa couleur varie , il est d'un vert bleu ou d'un bleu noirâtre : les antennes sont noires , avec les premiers anneaux fauves ; la tête a une lacbe fauve à sa partie an- térieure ; le corselet est luisant 3 les 5l6 HISTOIRE NATURELLE ëlytres ont des stiies formées par des points enfoncés j les pattes sont d'un jaune fauve. On le trouve en Europe et aux en- virons de Paris. LeGribourirayé , CryptocepTialus vittatus. Il a environ deux lignes de long : les antennes , la tète et le corselet sont noirs; les ëlytres noires , avec deux lignes longitudinales jaunes, l'une sur le bord extérieur . et l'autre plus courte près de la suture -, elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le des- sous du corps et les pattes sont noirs. On le trouve dans toute l'EurojDe , sur différentes plantes , dans les prés et les buissons. Le Gribouri de Morée , Cryptoce- phalus Morœi, Il est de la grandeur du j)récédent : les antennes sont noires, avec la base DES XJRIBOURIS. 3lJ fauve ; la tête est noire , avec une ta- che jaune en forme de V à sa partie antérieure ; le corselet lisse, noir, avec le bord antérieur , et un point jaune de chaque côté du bord postérieur •, les ély très sont noires, avec une tache jaune à la base le long du bord extérieur , et une autre à l'extrémité ; elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le dessous du corps et les pattes sont noirs ; quelquefois les pattes ont un peu de jaune. On le trouve dans toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Gribouri huit- taches , Crypto^ cephalus octo-guttaius. Il aenviron trois lignes de longueur: les antennes sont noires , fauves à leur base ; la tête est noire, avec une tache jaune antérieurement , ou sans tache ; le corselet noir , lisse ; les ély très sont noires . lisses, avec quatre taches jaunes 5l8 HISTOIRE NATURELLE s\ir chaque -, une à la base , deux sur le milieu , et une à l'extrémité ; elles ont des stries formées par des points lé- gèrement enfoncés j le. dessous du corps est noir ; les pattes sont fauves j les cuisses postérieures noires, "^ On le trouve dans toute l'Europe. Le Gribouri du Pin , CryptocepJuL- lus Pini. Il a une ligne de long : les antennes sont brunes ; le corselet est lisse , lui- sant , testacé -, les élytres sont pâles ; le dessous du corps est noir ; les pattes sont testacées. On le trouve en Europe , sur le pin. Le Gribouri pusilîe , Crypiocepha- lus pusillus. Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont jaunâtres 5 la tête et îe corselet fauves j les yeux noirs j les DES GRÏBOURIS. ^IÇ) ëlytres testacées , avec un petit point noir à la base, et l'extréroitë noire j elles ont des stries à peine marque'es , formées par des petits points peu en- foncés ; le dessous du corps est noir ;, les pattes sont fauves* On le trouve aux environs de Paris, r I N Dû T O M K H TJ I T 1 1 M 1- . 4. Cv. mmÊL