NO AT Û + QU ( Le] ref al $ (NA) 10! IN "AU PR } DEN | { PAS s! + L / | \ CA * # [7 y LA ! | (l } L net L 0, * LP Fra , hit Du x { MATE Ù u ï ru l ‘1 | CO j Î au | : | ar l + } ac! ; il TRE \ l Fu ‘ EN NL | { { s 8 bd LS || HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. RER ORTHOPTÈRES. en PARIS.—— IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIN, Rue Racine, n. 4, place de l'Odéon. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. D ORTHOPTÈRES. PAR M. AUDINET SEBVILLE, MEMBRE DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, ET DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES NATIONALES ET ÉTRANGÈRES, OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS, LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET. RUE HAUTEFEUILLE, N° 10 Bis. ——— 1839. s * | | \ “a ï EE ‘on j | A ce ne D RU 4 PANE Ras En La * M) fs R pis , CAL tl Hu 4 us à * àriiaos | MAR ATIL Ur à ni mi, È LIRE ue ravi | _ Digitized by the Int in2014 Li +10 : 3 abat de LOTS. JOUER VAS AU AI Ge # . DA LIE UE TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CITÉS DANS CE VOLUME. À AHRENS. Fauna insectorum Europe. Pag. Mantis bella, (1) 195 AUDINET-SERVILLE. Annales de la société entomologique de France. Toxodera denticulata. 169 Encyclopédie méthodique, t. X. Cladoxerus gracilis. 255 Locusta hicordata. 408 — bisulca. 508 — cassinæfolia 406 — cerythrosoma. 521 — punctata. 526 — viridifolia. 445 — æxiphias. 516 Pneumora variolosa. 717 Prisopus sacratus. 283 Scaphura Vigorsii. 429 Tetriz bimaculata. 762 — exclamationis. 766 — Marginata, 762 — mucronata, 764 — Panzeri. 762 — subulata, 760 Revue méthodique des Orthoptéres. Acridium tarsatum. 668 Agræcia punctata, 526 . Akicera grisea. PBlatta linearis. Calliptamus italicus. — morio. — sanguinipes. Chæœradodis laticollis. Cladoxerus gracilis. Conocephalus flavescens. Copiphora longicauda. Gryllacris maculicollis. -— personala. — ruficeps. Hexacentrus unicolor. Hyperhomala virescens. Listroscelis armata. Mecopoda maculata. Meroncidius obscurus. Mesops abbhreviatus. Monachidium flavipes. Ommexecha virens. Opshomala viridis. Oxya Hyla. À Oxypilus annulatus. Panesthia javanica. Perisphæra Armadillo. Petasia cruentata. — olivaceu, Phalangopsis annulipes. — longipes. Phasma annulata. Phoraspis pallens. Paækilocerus roseipennis : — sanguinolentus. — Sonnerati, (1) Cette pagination est celle du présent ouvrage. ORTHOPTÈRES,. Pag, 606 100 693 745 670 208 255 ji 513 394 395 39% 531 245 398 533 419 586 636 701 588 678 156 131 133 630 630 369 369 267 125 599 598 597 V} TABLE ALPHABÉTIQUE Pas. Porithetis dentata. 608 Psalis americana. : © 22 — morbida. 23 Pseudophyllus neriifotlius. 466 Pygidicrana V, nigrum. 19 Pyragra fuscata. 33 Romalea microptera. 622 Spongiphora croceipennis. 30 Steirodon thoracicum. 402 Tropinotus discoideus. 619 — obsoletus. 620 — serralus. 618 Trybliophorus octomaculatus. 632 Xerosoma canaliculatum. 275 Xtphicera emarginata. 612 — trilineata, 614 B BLANCHARD. Annales de la société entomologique de France. : Ommexecha Audouini. 700 — cyanoptlerumn. 699 — lagubre. 703 — macroplerum. 699 — Serviller, 701 — virens. 701 Phoraspis atomaria. 126 — conspersa. 326 — fastuosa. 128 — flavipes. 127 — leucogramma. 128 — luteola. 197 — nigra. 130 — pallens. 125 — pantherina. 127 — picta. 129 Magasin de zoologie. Hantis Chlorophæa. 153 BOISDUVAL- Voyage de l'Astrolabe. Eurycantha horrida. 279 Hyperomala virescens. 249 BOSC. Actes de la société d'histoire naturelle de Paris. Gryllus sylvestris. 348 Locusta punctatissima. 480 Pag. BRULLÉ, Expédition scientifique de Morée. Bacillus granulatus. Bradyporus dasypus. Kalerlac ægyptiacus. 94 — germanicus, 107 — plicipennis. 105 Mantis Jenestrata. 195 Histoire naturelle des insectes. Acridium Dux. 653 — ilalicum. 693 — Mmigratlorium. 737 Acripeza reticulata, 547 Aspidonotus spinosus. 543 Bacillus granulatus. 258 — Rossia. 256 Bacteria phyllina. 225 Barbitistes autumnalis. 475 PBlatta americana. 63 — gigantea, 15 — germanica. 107 — javanica. 131 — laponica. 110 — Madere. ? 87 — orientalis. 12 Corydia Petiveriana,. 123 Decticus albifrons. 486 — griseus. 488 — verrucivorus. 48% ÆEurycantha horrida. 279 Forficula aptera. AT — auricularia. 36 — gigantea, 23 — minor. 44 Gryllus domesticus. 340 — lineolatus. 349 — sylvestris. 348 Gymnocera Lefebvrei. 426 Locusta lilifolia. 420 — viridissima. 529 Mantis gongylodes. 141 — mendica. 149 — pauperala. 146 — religiosa, 19% Meconema varia. 304 Mecopoda virens. 533 Megalodon ensifer. 537 Monachidium flavipes. 636 OEcanthus pellucens. 360 Phoraspis conspersa. 126 Phyllophora speciosa. 502 Platydactylus surinamensis. 365 Ptatyphyllum salvifolium. 445 Pneumora variolosa. 717 DES AUTEURS. vi ] Pag. Pag. Polyphaga ægyptiaca. 9% Acrydium serratum. 618 Prochilus australis. 384 — variegatum. 71 Pseudophrllus nertfolius. 466 Blatta laponica. 110 Rhipipteryx marginatus. 318 — nivea. 101 Schizodactylus monstrosus. 322 — oblongata. 115 Sphœrium acervorum. 319 Gryllus bimaculatus. 524 Teratodes monticollis. 634 — domesticus. 340 Tridactylus variegatus. 315 — niveus. * 361 Truxalis nasutus. 280 — (nympha, pl. 45, fig. 8). 326 — variabilis. 582 — surinamensis. 365 Locusta aquilina. 452 C — brachyptera. 490 — citrifolia. 401 — cornulu«. 514 COQUEBERT. << coronat«. 45 » Illustratio iconographica insectorum. — griseo aplera. 404 Acheta digitata. 314 — oblongifolia. 404 — umbraculata. Sa0e = PEpA. 461 PBlatta pacifica. 103% — siccifolia. no Gryllus fasciatus. An thalassina. 90% : — verrucivora. 48/ CREUTZER — viridissima. - 529 Entomologische versuche. DE TIGNY. Gryllus cothurnatus. 745 Histoire naturelle des Insectes. D Mantis precaria. 181 DE VILLERS. DALMAN. Caroli Linnæi entomologia. Analecta entomologica. Forficula maxima. 23 Blatta tuberculata gt Cryllus clavicornis. TAT — cassidea, 429 —Jalcatus. 420 — rufus. 1471 , — turrilus, 23 DE GER: AE: Mantis paupcrata. 146 ie : : ie Mgr À nm “5: Dictionnaire des sciences naturelles. Acrydium albipes 650 Phyllium siccifolium. 289 — biguttulum. 742 — carolinum. 722 DRURY. — clavicorne. 747 Illustrations of Natural History. — cæruleipenne. 735 ; 5 — dentatum. 608 on = © Js£LE CIONE 3 [3480 = © : 7 8,3 2 | simples et de même forme que à les quatre autres. ({nsectes oO herbivores.). . . . . . . 4. Puasmines. PREMIERE FAMILLE, FORFICULAIRES. — FORFICULARIÆ. Anrennes plus ou moins longues, filiformes ou séta- cées, insérées au devant des yeux, com- posées d'articles très-variables pour le nombre et la forme. Ce nombre variant, du moins dans les espèces qui me sont connues, de dix à quarante. (1) Les femelles des trois dernières renferment leurs œufs dans une coque celluleuse , formée d'une substance sécrétée intérieure- 10 HISTOIRE NATURELLE L TÈrTE triangulaire ou presque orbiculaire, dé- couverte (1). Yeux de grandeur variable, quelquefois sail- lants ; placés au milieu de chaque bord latéral de la tête, auprès de ses angles postérieurs. Ocecres nuls. LaBre entier. Maxoisuzes bidentées à leur extrémité. MacnorRes terminées par une pièce cornée, recou- verte d’une galète subcylindrique, allon- gée, grêle et arquée. LÈvre presque membraneuse, fourchue; lan- guette fourchue. MeEnrTon coriace , presque carré, plus étroit et tronqué à l'extrémité. Pazpes filiformes , les maxillaires plus longs, de cinq articles ; les deux premiers courts, les autres allongés; palpes labiaux de trois articles, le premier court. Proraorax souvent carré, plan, ordinairement re- bordé iatéralement. ment par l’insecte. ( Latreille, Famill. natur.) Il a été reconnu depuis, que cette faculté n’a pas été donnée aux Phasmides. (1) Suivant M. Géné, l'épicrane est divisé en trois comparti- ments fortement unis entre eux par une suture : le premier, constituant la région frontale, commence au bord postérieur du chaperon, comprend la base des antennes, entoure la moitié infé- rieure de l'orbite, et se termineentre l'un et l'autre œil, en s'éten- dant quelquefois en demi-cercle ou en angle très-ouvert, au delà de la ligne de ceux-ci: les deux autres compartiments sont divisés par une suture droite partant de l'angle ou &e la moitié de l'inter- oculaire, et se prolonge jusqu'au bord occipital. DES ORTHOPTÈRES. 11 Ezvrres presque crustacées, sans réticulation , horizontales, se joignant à suture droite ; toujours sensiblement plus courtes que l'abdomen, ordinairement tronquées à leur extrémité. AILES horizontales, très-amples lorsqu'elles sont développées, plissées en éventail dans le repos et se repliant en travers sous les élytres (1). Ecusson nul. ABDOMEN terminé par une pince formée de deux branches , il estallongé, composé de seg- ments imbriqués sur les côtés, au nombre de sept dansles femelles et de neuf dans les (1) Ces ailes ne sont pas de même consistance dans toute leur étendue, mais offrent deux parties assez différentes l'une de Vautre ; la première est coriacée et d’une consistance approchant de celle des élytres ; elle forme la base ou la racine de l'aile : la se- conde qui prend naissance au bord inférieur de la premiére, est entièrement membraneuse et constitue l'aile proprement dite; le repli de cette partie membraneuse a lieu au-dessous de la pre- mière, laquelle par sa nature et sa position forme comme un second organe protecteur ou fausse élytre à la partie tout à fait membra- neuse, lors du repos : dans cet état, cette partie coriacée des ailes se prolonge au dela des élytres sous la forme de deux petites écailles colorées, paraissant, à la première vue, n'être qu'un pro- longement de la portion de l’élytre qui y touche. Olivier (Encycl. méthod. , article Forficule ja donné la description suivante et fort exacte de l'aile de la Forficule auriculaire. La partie membraneuse est presque de forme ovale, munie de nervures trés-fines, partant de la partie coriacée et se rendant vers la circonférence de l'aile, en imitant les rayons d'un cercle ; entre ces principales nervures on en voit d'autres plus courtes qu’elles d'environ moitié, qui ne s'étendent de la circonférence que jusqu'au milieu de l'aile environ. Toutes ces nervures sont traversées près de la circonférence par une autre nervure continue, qui fait le tour de l'aile en demi- cercle, et qui sert à la tenir bien étendue. 19 PArres HISTOIRE NATURELLE mâles (1), le terminal ordinairement plus grand dans les mâles que dans l’autre sexe. Ces segments, pour la plupart trans- versaux, sont distinctement composés de deux plaques, l’une dorsale, l’autre ven- trale; le pénultième segment a presque toujours sa plaque dorsale étroite, trans- versale , coupée droit postérieurement, ainsi que cela s’observe constamment dans | les plaques dorsales qui la précèdent ; la plaque ventrale de ce pénultième segment est le plus souvent semi-circulaire , ou presqu'en carré transversal, ou en triangle obtus se prolongeant, lorsqu'elle af- fecte ces formes , en manière de bouclier sur la plaque ventrale terminant l’abdo- men, el la cachant en tout ou en partie. Le dernier segment porte toujours dans les deux sexes, une pince formée de deux branches cornées, mobiles, opposables, ordinairement plus grandes , plus dentées ou plus arquées dans les mâles. On aper- coit entre les deux branches, vers l’extré- mité du dernier segment en dessus , une petite lame cornée, variant pour la forme et la grandeur, mais plus inclinée sur l'anus dans les mâles (2). de longueur moyenne ; cuisses souvent grandes ; jambes cylindriques, ordinaire- ment mutiques. (1) On est, je crois, redevable de cette observation importante à M. le professeur Géné. (2) M. Géné observe que M. Léon Dufour, qui l'a désignée le premier, la regarde comme un segment abdominal rudimentaire. DES ORTHOPTÈRES. 43 T'aRsEs de trois articles , velus en dessous ;'le se- cond petit , bifide ou bilobé; le troisième terminé par deux crochets simples , quel- quefois munis d’une petite pelote spon- gieuse, plus ou moins oblitérée après la mort. Corps ordinairement allongé, plus ou moins linéaire, déprimé ou peu convexe en dessus. Cette Famille diffère essentiellement de toutes les autres , par ses élytres sans réticulation et à suture droite, ressemblant plutôt à celles des Coléoptères qu'aux élytres des autres Orthoptères. Les Forficu- laires ont en outre des caractères anatomiques parti- culiers ; aussi plusieurs auteurs modernes en ont-ils constitué un Ordre à part, ainsi que nous l’avons dit plus haut. | M. Léon Dufour à publié de bonnes observa- tions anatomiques sur ces insectes ; il leur a découvert deux glandes salivaires consistant chacune en une vé- sicule située dans le thorax, terminée postérieurement par un filet trés-fin, et antérieurement par un col tu- buleux, et s’unissant avec la partie correspondante de l’autre glande pour former un conduit commun, s’ou- vrant dans la bouche; le tube digestif se compose d’un œsophage, d’un grand jabot allongé, d’un court gésier , d’un estomac , d’uu intestin grêle, d’un cœcum et d’un rectum. Les Forficulaires sont fort agiles; on à observé les mœurs de plusieurs espèces appartenant à des genres européens; quelques-unes sont très-communes dans les endroits sombres, humides, et se rassemblent par- 1% HISTOIRE NATURELLE fois en grand nombre sous les pierres et les vieilles écorces , attaquant les fruits, et, suivant Latreille, dé- vorant même les cadavres de leur propre espèce, et certaines substances animales, d’après M. Géné. Leur pince abdominale qui varie de forme dans les diverses espèces et quelquefois dans la même, suivant le sexe, est propre à cette seule Famille et lui sert d’arme dé- fensive, quoique peu redoutable. Cette pince a fait donner par Linné au genre primitif le nom latin de Forficula, que l’on à rendu en français par celui de Perce-oreille, parce que l’on s’imaginait alors que ces insectes s’introduisaient dans les oreilles , pénétraient ensuite dans le cerveau et faisaient périr, opinion en- core reçue de nos jours, notamment parmi les gens de la campagne. Geoffroy observe que ceux qui ont étudié l'anatomie connaissent l'impossibilité d’une pareille introduction dans l’intérieur du crâne, attendu qu 71 n’y a point d'ouverture qui y communique. De Géer a été témoin de l’accouplement de la Forfi- cule auriculaire, espèce la plus commune en Europe. Il dit que le mâle s'approche à reculons de la femelle dont il tâte le ventre avec sa pince pour rencontrer l'endroit par où il doit s'unir à elle, et appliquant alors l'extrémité de son abdomen contre le dessous du corps de la femelle, il se joint à elle par une partie qui sort de la jonction du pénultième et du dernier segment ab- dominal. Les deux sexes restent tranquillement dans cette position, la pince du mâle appliquée contre le ventre de la femelle , et réciproquement celle de cette dernière contre le ventre du mâle; ils sont alors placés sur une même ligne, la tête de l’un tournée d’un côté, et celle de l’autre du côté opposé. La femelle, peu de temps après, pond des œufs blancs, lisses, assez grands ; DES ORTHOPTÈRES. 45 elle les réunit en tas, se tient dessus, et semble pour ainsi dire les couver. La jeune larve en sortant de l’œuf est déjà d’une grandeur qui ne répond point au petit volume de l'œuf d’où elle sort ; il s'ensuit que les parties du corps y sont extrêmement comprimées. Les larves nouvelle- ment nées témoignent beaucoup d’attachement pour leur mère et réciproquement celle-ci pour eux. De Géer les à vues se placer sous le ventre et entre les pattes de leur mère, et y rester des heures entières. Les excréments de cette espèce ressemblent à de petits grains noirs, et sont de forme irrégulière. La larve des Forficulaires diffère de l’insecte parfait par les considérations suivantes : une taille plus petite; l'état rudimentaire du mésothorax et du métathorax, qui dans l’insecte parfait sont recouverts par les ély- tres et les ailes ; l'absence totale de ces organes du vol ; un plus petitnombre d'articles aux antennes; lemoindre développement de la pince abdominale; enfin moins de consistance dans les téguments du corps. La nymphe se reconnaît à des rudiments d'ailes et d'élytres;, à la dernière mue de cette nymphe, les élytres et les ailes atteignent leur développement en- tier, et l’insecte est alors arrivé à état parfait. Les dents qu'offre souvent le segment terminal de l’ab- domen, et celles qui arment ordinairement la pince abdominale des mâles, n'apparaissent qu'au dernier changement de l’insecte. La larve en manque tout à fait; la nymphe seule commence quelquefois à en pré- senter le rudiment; ces observations sont dues à M. Géné. Dans ses Familles naturelles, Latreille a fondé un genre de Forficulaires, sous le nom de Chelidoura , 16 HISTOIRE NATURELLE auquel il donne pour caractère unique d’être aptère. Dans ma Revue méthodique des Orthoptères (Annal. des Scienc. natur., tom. XXII, 1831) j'avais adopté ce genre en y ajoutant un autre caractère tiré de la forme particulière du corps, allant visiblement en s’élargissant de la tête à l'extrémité de l’abdomen. Les autres Forficulaires à moi connus, ont le corps linéaire un peu élargi vers le bout. M. le professeur Géné ( Saggio di una monogr. del Forficul. indig. Padova, 1832) rejette les genres européens formés aux dépens des Forficula de Linné, et s’en tenant à la nomenclature de cet illustre fondateur de la science, il réunit les trois genres établis, en un seul, celui de For- ficule, pensant, quant aux Chélidoures, que l'absence d'ailes et d’élytres à l’état parfait, cas qui se voit fré- quemment dans les Forficulaires et autres Orthoptères, n'est pas un motif suffisant pour l'établissement d’un genre. En effet, dans ses Forficules, les espèces sont souvent pourvues d'ailes et d’élytres complètes ; d’au- tres n’ont que les élytres de complètes, et seulement des rudiments d’ailes; enfin, dans un petit nombre, les élytres et les ailes sont rudimentaires; ces espèces n’en sont pas moins parvenues à leur état adulte ou de perfection. Le caractère tiré de la présence des ailes et des ély- tres, ou de leur avortement plus ou moins grand, ou même de leur absence totale, est de peu de valeur chez les Orthoptères comme caractère générique : cela est prouvé par beaucoup d'exemples. Je ne ferai donc des Chélidoures, dans le présent ouvrage, adoptant à leur égard l'opinion de M. Géné, qu’une division dans Île genre Forficule. Mais je crois devoir maintenir celui DES ORTHOPTÈRES. 17 de Forficésile qui se distingue bien des Forficules par plusieurs caractères saillants: 1° par un plus grand nombre d'articles aux antennes, et la petitesse des quatrième, Cinquième et sixième qui sont souvent en outre presque globuleux ; 2° par la forme de la plaque ventrale du pénultième segment abdominal qui n’est point semi-circulaire, mais presque triangulaire , et ne recouvre qu'en partie la plaque ventrale du dernier segment, laissant à découvert les côtés de celle-ci (1) ; 3° par l’avant-dernier article des tarses, simplement bifide, nullement dilaté et bilobé; 4° par l’absence de tubercule latéral sur les second et troisième segments de l’abdomen. Observ. Dans ma Revue méthodique des Orthop- tères j'avais formé une première division des Forficu- laires, fondée sur la présence d’une pelote entre les crochets des tarses. Plusieurs entomologistes m’ayant fait observer que cette pelote, extrêmement petite, était souvent tellement oblitérée après la mort de lin- secte, qu'elle n’était plus perceptible, même à la loupe, j'ai cru devoir, par cette raison, supprimer cette di- vision. D’après cela , le genre qui, dans la Revue précitée, portait le nom de Spongiphora est reproduit ici sous celui de Psalidophora. (1) Je crois avoir remarqué le premier que la plaque ventrale du pénultième segment de l'abdomen variait pour la forme dans les Forficulaires, et j'ai fait usage de ce caractère dans ma Revue mé- thodique des Orthoptères. M. Géné mentionne aussi cette différence de forme, dans sa Monographie des Forficules européens, publiée après ma Revue. Peut-être serais-je en droit de lui adresser le petit reproche de ne m'avoir pas cité à cet égard, mais j'aime mieux profiter de plusieurs bonnes critiques qu'il a faites, de mon faible travail , et que j'ai mises à profit dans celui qui m'occupe en ce moment. ONTHOPTÈNEE, 2 HISTOIRE NATURELLE 18 Corps éprime. Pénultième plaque ventrale de l'abdomen LA très-sensiblement dé- un peu convexe, ou faiblement d L4 prime. (Prothorax trés-rétréci en de- Te AS3ss grande, déprimée en dessus, ( Prothorax presque orbiculaire; ses angles Lan.) . : "7 LS Mis ananas) + 0e on mA aus eus +. 2 MA TNT ae AS Fa 1 un > pen a ER) CRE n= En À e] 0 F à se se e do 2-10 moyenne , triangulaire, convexe en dessus. (Prothorax presque carré ; pe| Ph ! . 5 Li £ DUR ses angles antérieurs prononcés, un peu aigus. ). . . . . « + . . . . . = £sT + % = . - - _, _ Pa & © © 2,8 fortement ciliés en dessous : premier article le plus grand de tous; le troisième ® CE “es, moins long que le premier; quelquefois même aussi court que le second. . :® SE . rs SE JS F9 de TRS 5 2 Te(Eivless DS c sans lobe spatuliforme en dessous. ( Seconde et troisième SL ARRET EE 04 2 plaque dorsales de l'abdomen , sans tubercule la- < 4 Em 4 Ÿ s< ones ss/8sss 8 2 To SS Dar MR ENTER E Lo] Sn) DANS Eh [2] £ = 9 — rl © © Fa Œ* « Be Qo © % an Rx En : . , . E So Edo rs a HÉTS AT EE ) ayant leur second article muni en dessous d'un appendice = 2SSSEe ares CE #3 lo spatuliforme velu, plus long que l'article qui le porte. Ë ES 5 à Che ë g 5 (Seconde et troisième plaque dorsales de l'abdomen 4 Là "w Sc) 8 8 5 £ d ER . Ë = portant chacune un tubereule latéral). . . . . . .. s N'"SSES |S48h5 — A * É ” : E 5 Es assez ramassé: hérissé sur les bords de poils courts et roides. . ën n'ayant que de dix à quatorze articles. (Second article des tarses bilobé, plus ou moins dilaté.}). . . . "n petite, étroite, transversale. (Dernier segment abdominal beaucoup plus large et plus épais que les autres). . . . FENTE n Es. "#0 - cylindriques ; égaux entre eux. (Premier et troisième article des tarses ax ETS > © S presque égaux en longueur.) . . . . . . . . . . . . . . . «+. . .. ET Œ R un œ © te] ce] D HR Es ©$ rs © 7; à £ — T © ,2 ne DR £ £ FT 2 = e . . . \ d ] re 5 - 2 | noduleux. (Premier article des tarses, court ; le troisieme tres-gramd , plus Q = 3 se y . L4 . - . 12 LA L A le: 3 8 © È ; es long que les deux premiers réunis : cuisses comprimées , élargies.) . . , = a Ÿ T © = © Late a T F , 1 , En prolongée ; s'avancant en fer de lance sur la dernière plaque dorsale de l'abdomen, . . . . . 1. Pygidicrane. 2. Forficésile. 3. Psalidophore. 4. Pyragre, 5. * Lobophore. (1) 6. “ Æchinosome. 7. Forficule. 8. Diplatys. ne” Sparatte. 10. “ Mecomèere. 11. Apachye. (1) Les genres nouveaux , ainsi que les espèces nouvelles, seront indiqués par ua astérisque, DES ORTHOPTÈRES. 49 I. Corps un peu convexe ou faiblement déprimé. GeEnge J. PYGIDICRANE. — PYGIDICRANA, Aud.- Serv. Revue méthod. des Orthopt. Corps un peu convexe (1). Abdomen allongé, épais ; ses deuxième et troisième plaques dorsales sans tubercule latéral ; le dernier segment fort grand ; pénultième plaque dorsale étroite, trans- versale , coupée droit postérieurement ; pénultième plaque ventrale prolongée en triangle obtus, ne re- couvrant qu'en partie la dernière plaque ventrale, et laissant ses côtés à découvert (2). Tête grande, déprimée en dessus. Prothorax assez court , presque orbiculaire, largement re= bordé sur les côtés; ses angles antérieurs arrondis, les postérieurs obtus. Yeux petits, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Antennes de plus de vingt articles, presque cylindriques. Palpes filiformes, Elytres assez longues, linéaires, en carré long. Pattes moyennes; cuisses assez épaisses. Tarses ayant le premier et le troisième article assez longs , presque égaux; le second fort court , bifide. 1: PyGrmicranE V, Non. — Pygidicrana V, Nigrum, Aud.-Serv: Rev. p. 4, n° 1. (PL I, fig. 1. Femelle.) (Longueur, 18 lig. pince comprise; celle-ci ayant à peu prés (1) Les caractères génériques énoncés les premiers, et placés hors ligne , sont ceux du groupe d'où dépend le genre, comme on le verra dans chaque tableau des Familles. Les caractères distinc- tifs du genre, et qui n'appartienneut qu'a lui seul dans son groupe, seront toujours mrprimés en italique. (2) Mâles inconnus. 920 HISTOIRE NATURELLE 6 lignes). Jaune, Abdomen brun. Disque du prothorax avec deux lignes obliques noires, réunies par en bas et formant la lettre V. Bord antérieur du prothorax ayant une ligne transverse étroite, noire, rejoignant de chaque côté les lignes du disque. Elytres por- tant chacune dans leur milieu une ligne longitudinale noire, mince à son origine; elles sont bordées de noir extérieurement, ainsi qu'à leur partie postérieure. Espace scutelliforme du méso- thorax ayant au milieu une ligne noire longitudinale. Pince brune, chacune de ses branches mutique, lisse, pointue, un peu recourbée en dedans à son extrémité. Antennes et pattes jaunes. Femelle. Du Brésil, Ma collection. 2." PYGIDICRANE CUISSES MARBREES. — Pygidicrana marmoricrura. ( Long. presqu'un pouce, non compris la pince.) Corps mat en dessus, luisant en dessous. Prothorax d'un jaune sale; son disque ayant deux bandes longitudinales d'un brun noirûtre, assez larges, un peu obliques, très-légèrement arquées en dedans et n’atteignant pas le bord postérieur. Espace scutelliforme d'un jaune sale. Elytres longues d'environ trois lignes, paralleles, en carré long, tronquées obliquement et en s’arrondissant un peu à leur extrémité, d'un brun rougeâtre mat, offrant chacune au centre un gros point arrondi d’un jaune sale. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos, jaunâtre. Abdomen très- grand, le dessus d'un brun mat, sauf le dernier segment qui est d'un brun rougeûtre, lisse et luisant , avec un petit sillon longi- tudinal au milieu. Pince simple, de la couleur du dernier seg- ment : ses branches longues de plus de trois lignes, presque cylindriques; leur extrémité pointue, un peu recourbée en dedans en forme de petit crochet. Sternum d’un jaune luisant. Ventre brun, brillant. Pattes d’un jaune sale; les quatre dernières cuisses chargées chacune à leur face externe de trois taches irrégulières, noirâtres, alignées le long du bord inférieur, et en outre d’un trait longitudinal de même couleur, placé au-dessus de la tache intermédiaire. (La tête et les pattes antérieures manquent.) Fe: melle. Ile de Java, Collection de M. Marchal, Nota. Le genre Psalis de ma Revue méthod. des Orthopt, pag. 3 et 8 doit être supprimé, son principal caractère tiré de la forme DES ORTHOPTÈRES. 21 du pénultième segment abdominal étant faux, ce genre n'ayant été établi que sur des individus dont l'abdomen avait été cassé, et ensuite recollé en sens inverse. Les deux espèces rangées dans ce faux genre sont de véritables Forficésiles; celle nommée morbida, n'est qu'une variété de la Forficésile gigantesque. Gewre II. FORFICÉSILE. — FORFICESILA, Latr. — Forficula, Fab., Oh. , Géné., Pal.-Bauv. Corps à peine convexe , glabre. Abdomen allongé , épais ; ses deuxième et troisième plaques dorsales sans tubercule latéral ; segment terminal très-développé et plus grand dans les mâles que dans les femelles : pénultième plaque dorsale étroite, transversale, coupée droit postérieurement : pénul- tième plaque ventrale prolongée , en triangle obtus, laissant à découvert les côtés de la dernière plaque ventrale. | Tête moyenne , triangulaire , convexe en dessus. Prothorax presque carré, ses angles antérieurs prononcés, un peu aigus ; les postérieurs arrondis. Yeux petits, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Antennes de quinze à trente articles assez courts, les qua- trième, cinquième et sixième surtout. Palpes filiformes. Elytres et ailes le plus souvent parfaites, quelquefois nulles. Pattes de longueur moyenne. Tarses ayant le premier et le troisième article allon- gés , égaux ; le second petit, bifide. 29 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE DIVISION. Elytres et ailes parfaites. 1. FoRFICÉSILE AMÉRICAINE. — Forficesila americana. Forficula americana, Palis- Bauv. Insect. d’Afriq. et d'Am. pag. 165. Orthopt. PI. 14, fig. 1. Psalis americana, Aud.-Serv. Rev. pag. 8, n° 1. (Long. un pouce, non compris la pince qui a trois lignes et demie.) Corps d’un brun de poix, lisse, trés-luisant. Bouche fauve, ainsi que les trois premiers articles des antennes; les treize sui- vants bruns; les deux derniers jaunâtres : ces antennes sont pu- bescentes. Prothorax ayant au milieu du bord antérieur une courte ligne longitudinale enfoncée. Elytres de quatre lignes de longueur, d'un brun de poix luisant, tronquées obliquement à leur extrémité. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres de deux lignes, dans l’état de repos, et d'un brun de poix luisant. Pince de la couleur de l'abdomen; chaque branche robuste, épaisse, large et presque carrée à sa base, s’'amincissant ensuite et presque cylindrique, terminée en pointe mousse recourbée en dedans; le bord interne crénelé dans presque toute sa longueur, ces crénelures allant en diminuant de force graduellement. Dessous de la tête et pattes fauves. Mâle. De Saint-Domingue. Elle me vient de la collection Bauvois. Obs. J'ai deux individus mâles d’une variété de celte espece dont l’un est de Cuba; ils ne différent de l'americana que par leurs élytres offrant chacune une large tache discoïdale, presque cunéiforme, d’un fauve luisant. Le mâle de la collection Bau- vois, décrit ci-dessus, présente quelques vestiges de cette tache. 2. * FoRFIGÉSILE THORACIQUE, — Forficesila thoracica. ( Long. 6 lig., non compris la pince qui n’a guère plus d'une ligne.) Corps pubescent, d’un brun noir mat; antennes noirâtres; articles de quinze à dix-huit , d'un blanc jaunâtre ; le quinzième noirâtre à sa base. Prothorax un peu soyeux, d'un testacé roux ; ses bords latéraux plus pâles. Elytres de deux lignes de longueur, coupées presque carrément à leur extrémité. Partie coriacée des DES ORTHOPTÈRES. 23 ailes dépassant les élytres dans le repos de trois quarts de ligne et d'un noir mat.Pince de la couleur de l'abdomen; chaque branche lisse, luisante, tricarénée en dessus, allant en diminuant de largeur de la base à l'extrémité ; celle-ci pointue et un peu re- courbée en dedans; elles sont un peu denticulées à leur base interne. Dessous du corps roussâtre ; celui de l'abdomen noirâtre. Cuisses d'un blanc jaunâtre, ayant au milieu une large bande transverse noirâtre; jambes noirâtres; tarses de cette couleur avec le premier article roussâtre. Femelle. De Cayenne. Communiquée par M. Percheron et de sa col- lection.. 3. FORFICÉSILE GIGANTESQUE. — Forficesila gigantea , Latr. Règne anim, 2e édit., tom. 2, pag. 173. ( PL I, fig. 2. Mâle.) Forficula gigantea, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 1, n° 2. Mâle. Forficula pallipes, id. pag. 5, no 16 ( variété du mâle suivant M. Géné.) Forficula gigantea, Oli. Encyclop. méthod. tom. 6, pag. 466, n° 2. Mâle. — Brullé, Hist. nat. des insect. tom. IX, pag. 28, PL. I, fig. 1. Forficula crenata, Oli. id. pag. 467, n° 4. Femelle. Forficula maxima , De Villers, Eniom. 1, pag. 427, tab. 2, fig. 53. Mâle. Forficula gigantea, Faun. franc. Orthopt. PI. I, fig. r. Mâle. — GENE, Saggio, pag. 5 , no 1. Psalis morbida , Aud.-Serv. Rev., pag. 8, no 2. (Long. de 7 à 11 lignes, non compris la pince qui a 4 a 5 lignes dans le mâle et 3 lignes dans la femelle.) Corps d'un roux pâle. Antennes de cette couleur, d’une trentaine d'articles envi- ron et pubescentes. Tête entièrement rousse, quelquefois pâle an- térieurement. Bouche pâle. Prothorax d’un brun marron, avec ses bords latéraux pâles : il a une impression transversale dans son milieu. Elytres de trois lignes , ordinairement d'un brun marron uniforme , ou de cette couleur avec le bord interne roux, ainsi que la moitié du bord externe. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d'une ligne environ, et d'un jaune pâle. Abdomen d'un brun marron sur le dos et vers son sommet, pâle sur ses côtés ef 2% HISTOIRE NATURELLE pointillé. Segment terminal lisse, luisant, ayant en dessus dans son milieu une impression linéaire verticale ; dans le mâle ce segment offre au bord supérieur deux dents aiguës, rapprochées, noi- râtres. Pince rousse avec l'extrémité noire ; celle de la femelle plus courte; chaque branche dentelée en scie au côté interne, de la base au milieu environ : celle du mâle presque droite, allongée, ayant au côté interne au-dela du milieu, une petite dent obtuse. Pattes pubescentes, d’un jaune pâle, quelquefois même blanches. Male et femelle, C'est la plus grande espèce d'Europe , elle est commune sur le littoral de l’Adriatique, de la Méditerranée , et au bord du P6, du Tésin , et de l’Arno, suivant M. Géneé. Cet auteur dit aussi qu'on la trouve en Italie dans l’intérieur des villes, notamment dans les cours où il y a des citernes et autres lieux humides ; elle se tient cachée pendant le jour sous les pierres, etc., et ne pa- rait sortir que le soir ou la nuit. Obs. J'ai eu de la collection de fen Latreille, deux individus mâles, de l'Amérique du Nord, qui me paraissent n'être que des variétés de la gigantea. Var. 1'*. Taille des mâles ordinaires, et n'en différant que par les cuisses, ayant vers l'extrémité un large anneau d'un brun pâle. Var. 2°. Plus petite que celles d'Europe; prothorax offrant au milieu une ligne longitudinale jaunâtre, partant du bord anté- rieur et atteignant le bord postérieur. 4. FORFICÉSILE ROUSSATRE. — Forficesila rufescens. Forficula rufescens, Pal.-Bauv. Insect. d’Afriq. et d'Am. pag. 35. Orthopt. PI. 1, fig. 2. (Long. 6 lignes environ, non compris la pince qui en a deux.) Corps d'un brun roux; prothorax brun, ayant au milieu une ligne longitudinale rousse; bords latéraux d’un blanc sale. Ely- tres de deux lignes de longueur, tronquées droit transversalement au beut; brunes, bordées de jaunâtre extérieurement et à leur suture. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une ligne lors du repos, et de même couleur qu'elles. Pince de la couleur du corps; chaque branche droite, un peu plus large à la base, mutique, presque cylindrique, terminée par une petite pointe aiguë , recourbée en dedans. Antennes de trente articles DES ORTHOPTÈRES. 25 (suivant M. de Bauvois) d'un jaune pâle ainsi que les pattes. Femelle. D'Oware (Afrique). Elle me vient de la collection Bauvois. 5. * FORFICÉSILE TERMINALE. — Jorficesila terminalis. (Long. 6 à 8 lignes non compris la pince.) Tête lisse, d’un rougeâtre plus ou moins foncé; sa partie antérieure au-dessus du labre est noire, luisante : ce dernier jaune ainsi que les parties de la bouche, tout le sternum et les pattes. Prothorax brun avec une impression transverse au milieu, bordé latéralement d'un liséré étroit, jaunâtre : on voit au milieu une faible ligne longitudinale rougeûtre. Elytres en carré long, tronquées droit au bout, brunes, peu luisantes ; suture rougeâtre. Partie coriacée des ailes dépassant un peu les élytres dans le repos, jaunâtre avec le centre obscur. Abdomen brun foncé en dessus, d’un brun clair, presque ferrugineux en dessous ; plaque dorsale du dernier seg- ment, ferrugineuse ou jaunâtre, luisante avec un petit sillon lon- gitudinal au milieu, de chaque côté duquel à l'extrémité est une tache noire. Sur les trois ou quatre premières plaques dorsales, il y a de chaque côté un point ferrugineux, souvent peu visible. Pince longue de deux lignes, jaune ou ferrugineuse ; ses bran- ches presque cylindriques, allant en diminuant d'épaisseur de la base à l'extrémité; celle-ci d'un brun foncé, pointue, et un peu recourbée en dedans , elles sont denticulées au côté interne depuis la base jusque près du milieu. Antennes obscures, compo- sées de seize articles au moins. Décrite d’après deux femelles recueillies à l’Ile de France par M. Marchal. 6.” FORFICÉSILE JAUNATRE. — J'orficesila icterica. (Long. 6 lignes la pince non comprise, celle-ci de deux lignes.) Tête ferrugineuse en dessus, blanchâtre en dessous. Bouche et palpes blanchätres; yeux noirs. Prothorax noirâtre en dessus, étroitement bordé de blanchâtre latéralement, ayant en outre une ligne dorsale et longitudinale de cette couleur. Elytres lon- gues d'une ligne et demie, en carré long, tronquées droit au bout, brunâtres avec la suture rousse. Ailes blanchâtres, leur partie co- riacée obscure, dépassant un peu les élytres. Abdomen brunûtre, luisant : plaques dorsales (sauf la dernière) jaunätres latéralement; 26 HISTOIRE NATURELLE la terminale ayant au milieu un enfoncement presque triangu- laire, et deux tubercules de chaque côté, placés au-dessus de cha- que branche de la pince. Plaques ventrales brunes, luisantes, un peu lisérées de jaunâtre au bord postérieur. Pince ayant ses bran- ches fortes, d'un brun luisant, presque noires au bout, à peine arquées, pointues à l'extrémité, armées chacune au côté interne de quelques fines dentelures et de deux dents, l’une placée vers le premier tiers, et l’autre, plus forte, à peu près au second tiers. Pattes blanchâtres ainsi que tout le dessous du thorax. An- tennes blanchäâtres, du moins à leur base. (Le reste manque.) De Pondichéri. Collection de M. le comte Dejean. 7.* FoRFICÉSILE TESTACÉE. — Forficesila castanea. (Long. 3 lignes 172 non compris la pince qui est longue d'une ligne.) Corps d'un brun marron; tête plus foncée, ainsi que le disque du prothorax ; bords latéraux de celui-ci, jaunâtres. Ely- tres ayant un peu plus d’une ligne, et d'un fauve jaunâtre. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une demi-ligne, d'un fauve jaunâtre. Abdomen finement pointillé ; ses côtés pubescents, ainsi que le ventre. Pince dela couleur du corps; chaque branche droite, mutique, un peu plus large à la base, allant en dimi- nuant vers l'extrémité qui est un peu recourbée en dedans et pointue. Antennes (du moins leurs dix-sept premiers articles , le reste manque) de la couleur du corps. Palpes et pattes d'un jaune testacé. Femelle. Elle faisait partie de la collection Latreille, sans indicatien de patrie. 8.* ForricésiLE MÉRIDIONALE. — Forficesila meridionalis. Forficula pallipes, Léon-Dufour, Annal. des scienc. phys. — Rambur, Faune de l'Andalousie, tom. 2 , pag. 4, no 2. (Long. 4 lignes au moins, non compris la pince qui a 1 ligne 1/4 dans le mâle, et seulement une ligne dans la femelle.) Corps d'un brun fauve mat, plus clair en dessous. Tête noirâtre ainsi que le disque du prothorax: celui-ci bordé de jaunâtre latéralement. Elytres longues d'une ligne, tronquées presque carrément à leur extrémité. Ailes dépassant les élytres dans le repos d'environ une demi- ligne et de leur couleur. Pince ferrugineuse ; ses branches droites, mutiques, élargies à leur base, pointues à DES ORTHOPTÈRES. 97 l'extrémité qui est un peu recourbée en dedans : celles du mâle presque cylindriques, un peu cambrées, ayant une dent interne placée aux deux tiers de leur longueur; elles finissent en pointe mousse. Antennes brunâtres, ayant plus de dix-sept articles. Des- sous de la tête et pattes jaunâtres. Mâle et Femelle. Europe méridionale. Espagne. De la collection de M. le comte Dejean et de la mienne. Nota. C'est peut-être à cette espèce qu'il fant rapporter la va- riété d'Italie de la Forficula pallipes , Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 5, n° 16. Mais il dit que la pince est crénelée intérieure- ment à sa base; ce que je n'ai pas vu dans ma Forficésile méri- dionale. DEUXIÈME DIVISION. Ailes nulles; élytres nulles ou rudimentaires. 9, FORFIGÉSILE MARITIME. — forficesila maritima. Forficula maritima, Bonell. — Géné, Saggio, etc., pag. 9, n°2. Expédit. d'Egypte, Orthopt. PI. r, fig. 6? Femelle. (Long. 10 lig. (femelle) non compris la pince qui a 2 lig. ;. Le mâle n’a que 9 lig. avec la pince longue de > lig.) Corps lisse, luisant, d'un brun de poix; labre et palpe d’un jaune sale; on voit quelquefois. dans la femelle une petite tache roussâtre de chaque côté près de chaque œil. Prothorax un peu plus étroit an- térieurement, ayant au milieu une ligne longitudinale enfoncée. Elytres et ailes nulles. Abdomen trés-finement pointillé; segment terminal sans dents, offrant en dessus dans son milieu une ligne longitudinale enfoncée. Pince d'un brun de poix, droite dans la femelle; chaque branche triangulaire , élargie à sa base, crénelée au côté interne plus ou moins distinctement, terminée en pointe recourbée en dedans; celles du mâle mutiques, plus dilatées à la base, brusquement arquées après la dilatation, crochues et re- courbées l'une vers l’autre, s’entre-croisant et formant par leur réunion une sorte d'anneau. Dessous du corps, sauf l'abdomen, d’un jaune pâle. Antennes de plus de vingt articles d'un jaune pâle, ainsi que les pattes. Mâle et femelle. M. Géné dit qu'il lui a passé par les mains plusieurs centaines 28 HISTOIRE NATURELLE d'individus constamment aptères, quoique de taille très-différente ; il observe à ce sujet que la solidité des téguments du corps et la force de la pince prouvent que cette espèce est à l’état adulte, malgré l'absence totale d'ailes et d'élytres. Suivant le même auteur, elle est commune à la fin du prin- temps le long de la Méditerranée, à Gênes, à Nice, en Toscane, sous les pierres et dans les bouses de vache. M. le docteur Crolla l'a trouvée en Syrie sur le mont Liban. J'ai recu les deux sexes de M. Géné; ils étaient aussi dans la collection de Latreille. 10." FORFICESILE TRISTE, — Forficésila mæsta. Forficula mæsta, Géné, in litter. (Long. 4 à 6 lig.) Elle a beaucoup de rapports avec la F, mari- lima, dont elle differe par la taille bien moindre et par la pré- sence de rudiments d'élytres. Corps d’un noir brun et luisant. Labre et palpes d'une nuance plus pâle. Prothorax un peu plus étroit antérieurement, ayant au milieu une ligne longitudinale enfoncée, peu distincte et une faible impression transverse. Elytres peu visibles, ne consistant qu'en un très-petit moignon, placé latéralement, fort étroit et à peine plus long que le mésothorax. Point d'ailes. Segment terminal de l'abdomen offrant en dessus, au milieu , une ligne longitudinale enfoncée. Pince d’un brun ferrugineux; celle de la femelle ayant près d’une ligne de long, presque droite ; chaque branche ayant sa pointe recourbée en dedans; dans le mâle les branches sont moins longues, mais fortement recourbées en arc intérieu- rement, à leur extrémité. Dessous du thorax ferrugineux. Pattes et antennes d'un brun ferrugineux ; ces dernières ayant plus de seize articles. Mâle et femelle. D'Italie et de la France méridionale. M. Géné m'en a donné des individus pris en Sardaigne. DES ORTHOPTÈRES. 29 GEexre 111. PSALIDOPHORE. — PSA4LIDOPHORA. — Spongiphora, Aud.-Serv. Rev. (Fans, pince; déw, je porte.) Corps un peu convexe. Abdomen allongé ; ses deuxième et troisième plaques dor- sales ayant chacune un tubercule latéral : segment terminal de grandeur moyenne : pénultième plaque dorsale étroite, transversale, coupée droit postérieu- rement ; pénultième plaque ventrale grande, pro- longée; semi-circulaire dans les femelles, presqu’en carré transversal dans les mâles, avec les angles postérieurs arrondis : recouvrant entièrement la der- nière plaque ventrale dans les deux sexes. Tarses fortement ciliés en dessous; le premier article le plus grand de tous; le troisième moins long que le premier, quelquefois même aussi court que le second ; celui-ci petit et bifide. Antennes longues, de quinze articles au moins ; le pre- mier gros , en cône renversé ; le second cylindrique : les suivants cylindro-coniques. Palpes filiformes ; les maxillaires grands. Yeux saillants, placés près des angles postérieurs de la tête. Prothorax presque carré, rebordé latéralement ; ses quatre angles aigus. Elytres allongées, linéaires. 1.” PSALIDOPHORE DE L'HERMINIER. — Psalidophora Lherminieri. (Long. 10 à 12 lig., non compris la pince; celle-ci de 7 à 8 lig. dans la femelle, de 10 à 12 dans le mâle.) Corps lisse, lui- sant, d’un brun de poix. Elytres longues; leur extrémtié visible- ment échancrée circulairement et plus profondément dans le mâle. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans Île repos, de deux à trois lignes, d'un beau jaune safrané et bordée de brun. Second et troisième segment de l'abdomen ayant chacun en des- 30 HISTOIRE NATURELLE sus latéralement, un repli oblique, saillant, en forme de tuber- cule. Pince brune, très-grande, au moins de la longueur du corps dans le mâle; chaque branche presque droite, un peu recourbée en dedans à son extrémité, à peu prés cylindrique, munie vers le milieu du côté interne, d’une petite dent; celles de la femelle plus courtes et mutiques. Antennes d'une vingtaine d'articles ob: coniques, ceux de quatre a sept plus petits ; elles sont d'un brun de poix. Pattes jaunâtres en dessus, brunâtres en dessous. Mâle et femelle. Trouvée à la Guadeloupe (Pointe-à-Pitre) par M. Lherminier. Je la dois à M. Dupont. Un mâle et une femelle sont dans la col- lection de M. Dejean, donnés à feu Latreille par M. Langsdorff et pris au Brésil: 2, PSALIDOPHORE CROGEÏPENNE, — Psalidophora croceipennis. ( PL. I, fig. 3. Femelle.) Spongiphora croceipennis, Aud.-Serv. Rev. pag, 5. — Guérin, Iconogr. du rêgn. anim. Ins. PI. 52, fig. 1. (Long. 10 lig, pince non comprise ; celle-ci ayant de 5 à 6 lig.) Corps lisse, luisant, d’un brun de poix. Elytres allongées, ayant plus de quatre lignes de longueur, leur extrémité échancrée cir- culairement ; partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos d'environ deux lignes et d'un beau jaune luisant. Pince brune, chaque branche un peu arquée, mutique, chagrinée, ter- minée en pointe un peu recourbée en dedans dans la femelle ; celles du mâle arquées fortement prés de le base en forme de S à queue allongée, et munie d’une petite dent interne placée envi- ron aux deux tiers, non loin de l'extrémité. Antennes de lacouleur du corps. Palpes d’une nuance plus claire. Pattes d'un brun jau- nâtre ainsi que le dessous du corps.Mâle et femelle. Du Brésil. Ma collection. Le mâle de celle de M. Silbermann. 3. “PsALIDOPHORE AILES BRUNES. — Psalidophora brunneipennis, (Long. 4 à 5 lig. non compris la pince qui a un ligne à). Tête et prothorax lisses, d’un brun très-foncé ; ce dernier carré, un peu déprimé sur son disque ; le rebord tranchant latéral est jau- nâtre. Elytres de deux lignes, brunes, tronquées et légèrement échancrées au bout, Partie coriacée des ailes dépassant les élytres DES ORTHOPTÈRES. 31 dans le repos, d'un peu plus d’une ligne, brune avec une tache ovalaire et centrale ; jaunâtre, Abdomen ayant ses six premiers segments en dessus, d'un fauve rougeâtre, noirâtres sur les côtés ; tubercules des deuxième et troisième segments, noirâtres. Segment términal d’un brun rougeâtre ainsi que la pince ; celle-ci ayant chacune de ses branches droite, presque cylindrique, terminée en pointe aiguë, un peu recourbée en dedans. Celles de la femelle mutiques; celles du mâle munies au tiers antérieur d’une dent interne aiguë, et tres-finement crénelées dans le reste de leur longueur. Dessous du corps jaunâtre. Antennes brunes avec les deux premiers articles jaunâtres. Pattes de cette couleur. Mâle et femelle. Amérique boréale. Philadelphie. Obs. Une variété femelle, de la collection de M. le comte Dejean, a le prothorax et les élÿtres d'un fauve pâle, et le reste du corps d'une nuance plus claire. Genre IV. PYRAGRE. — PYRAGRA, Aud.-Serv. Rev. Corps un peu déprimé , pubescent. 8 errg allongé ; ses deuxième ét troisième plaques dor- sales, sans tubercule latéral ; segment terminal très-crand, formant à lui seul le tiers de l’abdo- men; pénultième plaque dorsale étroite , transver- sale, coupée droit postérieurement : pénultième plaque ventrale prolongée, semi-circulaire, recou- vrant en tres-grande partie la dernière plaque ven- trale (1). Tarses glabres ; le premier et le troisième article ailongés, presque égaux ; le second petit, bifide, sans lobe spatuliforme en dessous. Antennes longues, d’une quarantaine d'articles serrés, oblongs , coniques. (1) Mâles inconnus, 32 HISTOIRE NATURELLE. Tête déprimée , triangulaire ; vertex aplati. Yeux grands, arrondis, placés chacun un peu avant les angles postérieurs de la tête. Prothorax presque orbiculaire ; ses quatre angles très- arrondis. Elytres linéaires. Palpes filiformes. 1. PYRAGRE BRUNE. — Pyragra fuscaia , Aud.-Serv. Rev. pag. 7, n° 1. ( PI. I, fig. 4. Femelle.) (Long. 10 lignes la pince non comprise, celle-ci ayant 3 lignes au moins.) D'un brun ferrugineux plus ou moins foncé. Antennes sétacées; leur premier -article noirâtre , assez long, presque conique. Palpes testacés. Prothorax à peine rebordé latéralement. Elytres de trois lignes et demie, brunes, velues, surtout au côté externe, tronquées obliquement à l'extrémité, légèrement échan- crées au côté externe. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres lors du repos, d'un peu plus d’une ligne, velue, brune au côté ex- terne ; jaunâtre intérieurement. Abdomen un peu chagriné, le dernier segment surtout. Pince de la couleur du corps; chaque branche épaisse, un peu recourbée en dedans à son extrémité ; celle-ci pointue; on voit en dedans à la base interne , une très- petite dent, et vers le milieu un léger renflement interne. Pattes d’un jaune pâle. Dessous du corps plus clair que le dessus. Fe- melle. De Cayenne. Ma collection. Y Genre V. * LOBOPHORE. — ZOBOPHORA. (AïGis , lobe ; 4épw, je porte.) Corps un peu convexe, pubescent,. Abdomen allongé; ses deuxième et troisième plaques dor- sales ayant chacune un tubercule latéral; la pénul- tième étroite , transversale, coupée droit postérieu- rement; pénultième plaque ventrale grande, pro- DES ORTHOPTÈRES. 33 longée, semi-circulaire (au moins dans les femelles ) recouvrant presque entièrement la dernière plaque ventrale (1). Tarses légèrement pubescents ; premier et troisième articles allongés, presque égaux; le second très-petit, bi- fide, présentant en dessous un lobe ou appendice spatuliforme plus long que l'article qui le porte, et velu. “Yeux petits, point saillants, placés au milieu de chaque bord latéral de la tête. Tête presque triangulaire , un peu convexe en dessus. Antennes deplus de vingt articles obconiques, allongés ; le premier gros, conique; le second très- petit; les quatrième et cinquième moins grands que les suivants. 1." Losopnore Tarses Roux. — ZLobophora rufitarsis. (Long. 9 lignes, non compris la pince qui a 3 lignes.) Corps en- tiérement d'un noir de poix, luisant et lisse. Prothorax un peu inégal sur son disque. Elytres longues d'environ trois lignes, échancrées à l'extrémité. Partie coriacée des ailes de la couleur des élytres et les dépassant d'une ligne lors du repos. Pince de la couleur du corps ; ses branches grosses, courtes , épaisses , munies de cinq à six dents ou crénelures grosses et obtuses, à leur base interne qui est élargie; elles sont un peu recour- bées en dedans à leur extrémité et finissent en pointe mousse. Antennes de plus de vingt articles, d’un brun de poix avec les articles de treize à dix-sept, jaunâtres. Pattes de la couleur du corps. Tarses roussâtres, ainsi que l’appendice que porte en des- sous le second article. Femelle. De Java. Collection de M, le comte Dejean. TER TITI OPE SRE DEA EEE ND PET CIRE PRE (1) Mâles inconnus. ORTHOPTÉRES. 3 94 HISTOIRE NATURELLE Gexre VI. * ECHINOSOME. — £CHINOSOMA. _— Forficula, Palis. - Bauv. (E’xnwawdus, épineux ; cœuæ, corps.) Corps un peu convexe, court pour sa largeur, assez ra- massé; hérissé sur ses bords de poils courts et roides. Abdomen peu allongé; ses deuxième et troisième plaques dorsales sans tubercules latéraux; pénultième plaque dorsale étroite, transversale, coupée droit postérieu- rement : pénultième plaque ventrale semi-circulaire (au moins dans les femelles), recouvrant entiérement la dernière plaque ventrale (1). Tarses glabres ; premier et troisième articles allongés, pres- que égaux en longueur; le second très-petit, bifide. Tête grande, triangulaire. Yeux peu saillants, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Antennes ayant plus de trente articles, tous monili- formes, courts, diminuant graduellement de grosseur et d'épaisseur, en allant vers l'extrémité; le premier plus gros , en cône allongé. Î. EGHINOSOME AFRICAINE. — Echinosoma afrum. Forficula afra, Pal.-Bauv. Ins. d’Afr. et d'Amér. pag. 39, Or- tnODe. Pl. I, He. r. (Long. 7 lignes, non compris la pince qui a 1 ligne +.) Corps d’un brun noirâtre, hérissé de poils durs, serrés, courts, et de sa couleur. Labre d'un blanc jaunâtre. Prothorax bordé de blan- châtre sur les côtés et postérieurement. Elytres de deux lignes de long, d'un brun marron, chagrinées, tronquées et un peu échan- crées à l'extrémité. Partie coriacée des ailes blanchâtre, dépas- sant les élytres d’une ligne dans le repos. Abdomen un peu élargi, 2 ED EP 2 PP TAN D D A A EN DD Ur DORE .. (1) Mâles inconnus, s DES ORTHOPTÈRES. 35 un peu renflé postérieurement, pointillé, assez luisant. Pince brune ; chaque branche simple, mutique, presque cylindrique, un peu plus large à la base, sensiblement arquée, terminée en pointe aiguë. Pattes fauves avec la base des cuisses et celle des jambes, noirâtres. Antennes brunâtres avec leurs deux premiers articles blanchätres. Dessous du corps plus clair que le dessus. Femelle. Trouvée dans les royaumes d'Oware et de Benin (Afrique), sous les pierres, par Palisot-Bauvois. De ma collection. Gexre VII. FORFICULE. — FORFICULA, Linn. etc, — Forficula, Chelidoura , Latr. Corps un peu convexe. Abdomen allongé , ayant ses deuxième et troisième plaques dorsales munies chacune d’un tubercule latéral : pénultième plaque dorsale étroite, transversale, coupée droit postérieurement ; pénultième plaque ventrale semi-circulaire , recouvrant presqu’en entier la dernière plaque ventrale. Antennes composées de dix à quatorze articles, la plupart allongés, distincts les uns des autres. Yeux petits, un peu saillants, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Tête presqu’en cœur , un peu déprimée ; vertex un peu convexe, Palpes filiformes. Prothorax carré, plan. Elytres et ailes souvent parfaites, quelquefois rudimen- taires ou nulles. Pattes de longueur moyenne. Tarses ayant le premier et le troisième articles allon- gés ; ce dernier moins long que le premier; second ar+ Eticle petit, bilobé, plus ou moins dilaté. 36 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE DIVISION. Elytres et ailes parfaites. PREMIÈRE SUBDIVISION. Pénultième plaque ventrale de l'abdomen simple et mutique dans les deux sexes. 1. FORFICULE AURICULAIRE, — Forficula auricularia, Linn. Faun, Suecic. n° 860. Fab. ÆEntom. syst., tom. 2, pag. 1, n°. Oliv. Encycl. tom. VI, pag. 466, n° x. Panz. Faun. germ. fasc. 87, fig. 8. Mâle. Faun. franc. Orthopt. PI. I, fig. 5. Femelle. Brullé, Hist. nat. des ins., tom. IX, pag. 29, PI. I, fig. 3. Géné, Saggio di una monogr. del Forfic. indig., pag. 10, n° 3. Le grand Perce-oreille, Geoff. Ins, Paris, tom. 1, pag. 375. Annales des Sciences naturelles, tom. 13, pag. 364, PI. XIX, fig. 7. La pince du mâle. (Long. 5 à 7 lignes, non compris la pince qui a au moins trois lignes dans la femelle, et trois lignes et demie dans le mâle : celle de la variété A a pres de six lignes de long.) Corps d'un brun de poix. Antennes testacées, de treize à quatorze articles. Tête d'un roux ferrugineux. Prothorax ayant son disque noirâtre et ses bords testacés. Elytres de deux lignes et demie, brunâtres avec leur bord latéral testacé. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d'une ligne au moins, et de leur couleur, quelquefois plus pâle dans son milieu. Abdomen presque linéaire, pointillé ; son second segment muni en dessus d'un tubercule latéral tres-peu prononcé; celui du troisième plus saillant. Segment terminal ayant en dessus ses angles postérieurs prononcés et un tubereule à la naissance de chaque branche de la pince ; ces angles et ces tubercules plus sail- lants dans le mâle. Ce dernier segment a dans son milieu une petite ligne longitudinale enfoncée. Pince brune, testacée à sa base; ses branches presque droites, simples et mutiques dans la femelle, avec leur extrémité pointue et un peu recourbée en dedans. Pince DES ORTHOPTÈRES. 37 du mâle arquée et se rapprochant un peu de celle de la larve : ses branches ont la base interne tres-dilatée, presque carrée, avec une dent interne placée immédiatement à la fin de cette base même; ces branches sont fortement arquées et forment, réunies d'extrémité à extrémité, un cercle presque parfait. Pattes d’un testacé pâle, quelquefois blanchâtres. Mâle et femelle. Var. 1'°, Mâle. Geoffroy. Ins. Paris, tom. 1, PI. VII, fig. d. Faun. franc. Orthopt. PI. I, fig. 4. Cette variété diffère du mâle ordinaire par sa taille plus grande et par sa pince notablement plus longue , à branches arquées, mais peu dilatées à leur base interne, un peu dentelées dans cette partie et munies d’une dent interne placée un peu avant le milieu ; la sinuosité de chaque branche fait que réunies d'extrémité à extrémité , elles forment une ellipse plus ou moins ouverte. Cette variété est commune en Italie et aux environs de Paris, où on la trouve mêlée avec l'espèce commune. La larve n'a d'abord que deux lignes de long; elle est d'un olivâtre plus ou moins intense avec la tête trés-noire et lui- sante. Antennes et pattes presque diaphanes, cerclées de brun ; les premières n'ont que dix articles, les second et troisième seg- ments de l'abdomen sont sans tubercule. Lorsque cette larve a mué ef acquis quatre lignes de longueur , les antennes onf un article de plus et sont brunes, les pattes n’ont plus de cercle brun. La nymphe parvenue à sa plus grande croissance est de cou- leur plus obscure ; le porthorax est pâle sur les bords; les rudi- ments des élytres et des ailes sont aussi de cette couleur, de même que la base de la pince et les pattes; mais celles-ci sont cerclées de brun. Les élytres rudimentaires sont moitié plus courtes que les rudiments d'ailes. Chaque élytre présente sept à huit raies partant de l'angle extérieur de la base, et allant en maniere de rayons jusqu’à la circonférence ; les tubercules latéraux des se- cond et troisième segments sont bien apparents. Des plus communes en Europe, sous les pierres et les écorces, sur les fleurs, dans les fruits gâtés, les bouses de vache dessé- chées, etc. Elle exhalc une odeur très-prononcée d'acide sulfu- rique, surtout lorsqu'on la presse entre les doigts. , 38 HISTOIRE NATURELLE Nota. Suivant M. Brullé, cette espèce se trouverait aussi en Afrique et même aux Indes-Orientales; mais il est probable alors qu'elle y aura été transportée d'Europe. 2. “ForricuLE DE SMyrnE, — Forficula Smyrnensis. (Long. 6 lignes, non compris la pince qui à au moins 5 lignes.) Tête et prothorax ferrugineux ; celui-ci ayant ses angles antérieurs obtus et les postérieurs arrondis ; ses bords latéraux un peu plus clairs. Elytres de deux lignes de long, d’un brun marron, avec une tache arrondie, d'un jaune clair placée prés de chaque angle huméral ; elles sont tronquées et à peine échancrées à leur extré- mité. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos d'un peu plus d’une ligne , d'un jaune clair bordée de brun mar- ron au côté interne. Abdomen finement pointillé, d'un brun fer- rugineux, plus clair en dessous. Segment terminal ayant deux tu- bercules fort saillants placés chacun au-dessus des branches de la pince ; celles-ci arquées, cylindriques, pointillées , d'un brun fer- rugineux, ayant au côté interne de la base un fort tubercule ar- rondi, et terminées en pointe mousse. Antennes ayant leurs huit premiers articles (les autres manquent) brunâtres, les deux pre- miers plus clairs. Dessous du corps et pattes d’un jaune pâle. Mâle. Trouvée à Smyrne par feu Carcel. De ma collection. Obs. C'est peut-être la Forficula infumata, Charpentier, Horæ entomol., pag. 70. Forficula bipunctata, Petag. ? tab. 3, fig. 11. Femelle. 3." FORFICULE CHAGRINÉE. — Forficula scabriuscula. (Long. 6 lig., non compris la pince qui a 4 lig. :.) Corpsentière- ment d'un brun marron foncé et mat en dessus. Tête chagrinée, ayant deux points enfoncés , contigus, placés au-dessus du labre, entre les yeux. Prothorax chagriné, trés-échancré circulairement en devant ; ses angles antérieurs saillants, aigus ; ses côtés rebor- dés; ils sont arrondis ainsi que le bord postérieur : disque inégal. Elÿtres longues de deux lignes un quart, ovalaires , chagrinées et portant en outre un grand nombre de petits tubercules distincts ; échancrées à l'extrémité, leur bord extérieur un peu relevé. Par- tie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une ligne et d’un brun noirâtre. Abdomen chagriné en dessus, le dessous uni, luisant, DES ORTHOPTÈRES. 39 finement pointillé et d’un brun plus clair. Pince presque droite ; chaque branche mutique, cylindrique, un peu sinueuse, l'extré- mité assez aiguë et recourbée en dedans, Antennes ayant leurs dix premiers articles de la couleur du corps; le onzième moitié brun, moitié blanchâtre ; le douziéme entierement de cette der- nière couleur. (Le reste manque.) Pattes d'un brun marron terne, avec l'extrémité des tarses d’une nuance plus claire. Fe- melle. Amérique méridionale. Collection de M. À. Lefebvre. 4, Forricuze BIMAcuLÉE. — FJorficula bimaculata, Palis-Bauv. -Ins. d’Afr. et d'Amér. pag. 169. Orthopt. PI, XIV, fig. 2. Femelle. “ (Long, 6 lignes la pince non comprise, celle-ci ayant à peu près 1 ligne =.) Corps lisse, d'un ferrugineux très-foncé avec un re- flet bronzé. Prothorax assez petit, ses bords latéraux pâles. Elytres ayant prés de trois lignes, tronquées et un peu échancrées à l’ex- trémité, offrant chacune à la base une tache ovale, d'un fauve pâle. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une ligne et demie et d'un fauve pâle. Pince de la couleur de l'abdomen, droite, mutique ; chaque branche plus large à la base, leur pointe à peine recourbée en dedans. Antennes de dix-sept articles, selon M. de Bauvois, d’un brun clair, ainsi que les pattes et les palpes. Femelle. De Saint-Domingue. Elle me vient de la collection de Palisot- Bauvois. 5." Forricuze pu Sénécaz.—Forficula Senegalensis, Lefebv. inéd. (Long. 7 à 9 lignes la pince non comprise, celle du mâle ayant 6; à 7 lignes, celle de la femelle de 4 lignes à 4 lignes ;.) Corps d’un ferrugineux clair, lisse et luisant. Elytres ayant trois lignes de longueur, d’un jaune paille avec la suture légérement rembrunie, tronquées et un peu échancrées au bout. Partie co- riacée des ailes dépassant les élytres de deux lignes dans le repos et de leur couleur. Abdomen distinctement pointillé en dessus, le segment terminal surtout. Pince ferrugineuse ; celle de la femelle mutique; chaque branche un peu plus large à la base, terminée en pointe un peu recourbée en dedans ; cette pointe noirâtre : celles du mâle pointillées, assez larges de la base jus- | 40 HISTOIRE NATURELLE qu’au-delà du milieu où est placée une dent interne, ensuite s'amincissant, un peu arquées et noirâtres, terminées en pointe recourbée en dedans. Antennes et palpes jaunes, ainsi que les pattes. Mâle et femelle, Du Sénégal. Collection de M. Lefebvre, ainsi que de la mienne. 6." FORFICULE EN Scie, — Forficula serrata. (Long. 5 lignes la pince non comprise, celle-ci ayant 1 ligne = environ.) Tête et prothorax fauves, lisses ; celui-ci ayant ses bords latéraux plus pâles, ainsi que le bord postérieur. Yeux noirs. Elytres d’une ligne et demie, tronquées et légèrement échancrées à leur extrémité, d’un jaune pâle avec la suture largement brune. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos d’un peu plus d’une ligne, et jaune pâle comme elles. Abdomen d'un brun marron avec ses trois derniers segments d'un ferrugineux clair. Pince roussâtre, plus foncée vers le bout ; chaque branche terminée en pointe recourbée en dedans, dilatée à sa base in- terne, presque cylindrique et un peu arquée ensuite; munie inte- rieurement de fines crénelures noirâtres en forme de dents de scie. Antennes et pattes fauves ainsi que le dessous du corps (sauf l'abdomen). Mâle. Du Sénégal. Communiquée par MM. Percheron et Lefebvre. 7." ForricuLe suTuRALE, — Forficula suturalis. (Long. 4 lignes +, non compris la pince qui a 1 ligne.) Elle ade l'analogie avec l'espèce précédente. Tête ferrugineuse. Prothorax de cette couleur, à bords latéraux plus pâles. Elytres longues de deux lignes, tronquées et échancrées à leur extrémité; jau- nâtres, largement bordées de brun roux à leur suture; partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos, d'un peu plus d’une ligne, de même couleur que les élytres, ayant une bande longitudinale brunâtre, qui n’est que la continuation de la bande suturale des élytres. Abdomen ferrugineux; le tubercule du troisième segment fort saillant, presque conique et noirâtre. Pince ferrugineuse; chaque branche droite, un peu carénée et élargie à sa base; son extrémité un peu recourbée en de- dans et aiguë, Antennes ferrugineuses, Pattes d'un jaune clair: Femelle, n. DES ORTHOPTÈRES,. hi Le mâle présente les différences suivantes : prothorax ayant au milieu une ligne longitudinale enfoncée, un peu bordée de brun ; côté externe des élytres avec une bande brune semblable à la suturale ; cette bande s'étendant aussi comme l'autre, sur la par- tie coriacée des ailes. Pince de deux lignes et demie à trois lignes: chaque branche presque droite, à peine cambrée, cylindrique, un peu aplatie à la base, allant en diminuant d'épaisseur jusqu'à la pointe qui est mousse et recourbée en dedans; elles sont mu- nies au côté interne, dans le premier tiers, d'une grosse dent échancrée. Rapportée du Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire. Collection de MM. Dejean, et Lefebvre; l'individu de cette dernière est de Porto-Allegro. Le mâle de ma collection. 8.° ForriCuLE DE poumErc. — Forficula Doumerci. (Long. 3 lig. =, non compris la pince qui n’a qu'une demi-lig.) Corps d'un brun de poix lisse et lisant, ayant la forme de celui de l’auriculaire. Labre d'un jaune pâle. Prothorax avec un sillon dorsal n'atteignant pas le bord postérieur. Elytres d’une ligne, presque arrondies au bout. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos d’un quart de ligne seulement, et de leur couleur. Abdomen ayant ses côtés pubescents; pince d’un fauve rougeätre luisant, chaque branche un peu plus large à la base, allant en diminuant graduellement, mutique, pubescente, ter- minée en pointe, un peu recourbée en dedans. Dessous de l’ab- domen d'un brun clair. Antennes pubescentes, d’un brun de poix et de treize articles; le premier cerclé de jaunâtre à l'extrémité. Pattes jaunâtres; cuisses antérieures brunes ainsi que la base des autres. Femelle. Rapportée de Cayenne par mon ami, M. Adolphe Doumerc, et de sa collection. 9+ FORFICULE üNIDENTEE, — Forficula unidentala, Pal-Bauv. Insect. d’Afr, et d'Amér., pag. 165, Orthopt. PI. XIV, fig. 3. Femelle. (Long. 3 lig. la pince non comprise, celle-ci ayant + de ligne.) Corps ferrugineux. Prothorax plus pâle. Elytres d'une demi-ligne, tronquées carrément au bout; angles de cette troncature ar- rondis. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos d'un quart de ligne seulement, et d'un jaunâtre pâle, Abdomen h2 HISTOIRE NATURELLE ayant le tubercule latéral du troisième segment saillant, arrondi. Pince ferrugineuse; ses branches presque droites, à peine cam- brées intérieurement, munies au delà du milieu d’une petite dent interne, et terminées en pointe mousse, un peu recourbée en dedans. Antennes de douze articles, suivant M. de Bauvois, d'un ferrugineux clair, ainsi que les pattes. Femelle. De Saint-Domingue. Elle me vient de la collection Bauvois. 10. Forricuue DE Jacxery. — Forficula Jackeryensis, Pal-Bauv. Ins. d'Afr. et d'Amér. pag. 36, Orthopt. PI. 1, fig. 4. Femelle. (Long. 3 lig. +, non compris la pince qui a une lig.) Corps d'un brun clair. Tête d’une nuance un peu plus foncée. Elytres d'une ligne de longueur, d’un jaune sale avec la suture largement bordée de brun ; elles sont tronquées et presque arrondics au bout. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une ligne lors du repos, et d'un jaune sale. Pince abdominale brune ; ses branches droites, finement crénelées à leur base interne jusqu'au tiers de leur longueur, pointues à l'extrémité qui est un peu recourbée en dedans. Antennes brunes. Pattes jaunâtres. Femelle. De Buonopozo (Afrique). Un seul individu en mauvais état, provenant de la collection Bauvois. 11." Forricuce cEnTizLe. — Forficula pulchella. (Long. 3 lig. = la pince non comprise, celle-ci ayant un peu plus d'uneligne dans la femelle, plus de deux lignes dans le mâle.) Tête noirâtre. Prothorax brun, bordé de fauve latéralement, ainsi qu'au bord postérieur. Elytres brunes, longues d'une ligne, tronquées droit à leur extrémité. Partie coriacée des ailes jaune, entourée de brun et dépassant les élytres de près de trois quarts de ligne. Abdomen d’un brun rougeâtre; pince de cette couleur; ses branches presque droites dans la femelle, un peu plus larges à leur base, avec l'extrémité plus foncée, pointue, recourbée en dedans; celles du mâle notablement plus longues, un peu arquées dans leur milieu, munies vers leur base d’une dent interne, aiguë. Antennes de onze articles (nous pensons qu'elles sont complètes dans nos individus), brunâtres; le premier d'une nuance plus claire. Pattes jaunes. Mâle et femelle. Amérique septentrionale. Niagara. La femelle de ma collection, lé mâle provenant de celle de Latreille. DES ORTHOPTÈRES. k3 12. Forricuse BIMOUCHETÉE. — Forficula biguttata, Latr. Gener. Crust. et Ins. tom. 3, pag. 82. Géné , Saggio, etc., pag. 12, n° 4. Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 2, no 4. Mâle. Panz. Faun. germ. fas. 87, fig. 10. Mâle. Forficula bipunctata, Fab. Ent. syst. tom. 2, p. 2, n° à Femelle. — Oliv. Encycl. tom. VI, pag. 467, no 5. Femelle. — Faun. franc. Orthop. PI. I, fig. 2. Femelle. Fig. 3, pince du mâle. (Long. 5 lig., non compris la pince qui a 3 à 4 lig. dans le mâle, et 4 lig. : dans la femelle.) Corps noirâtre, luisant. Partie postérieure de la tête d’un roux ferrugineux. Prothorax ayantses bords latéraux d'un roux jaunâtre. Elytres d'une ligne un quart de long, offrant chacune à peu prés dans leur milieu, une tache oblongue d'un roux jaunâtre. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos, d’une demi-ligne et d’un roux jaunâtre. Abdomen ayant son dernier segment muni au-dessus de Ja nais- sance de chaque branche de la pince, d’un tubercule, très-saillant dans le mâle. Pince noirâtre avec la base d’un roux ferrugineux ; chaque branche ayant son extrémité terminée en pointe lége- rement recourbée en dedans ; presque droites et mutiques dans la femelle; celles du mâle robustes, fortement recourbées en S, ayant chacune en dessus une éminence tuberculiforme, résultant d'une profonde échancrure que présente la base de chaque branche, et munies en outre d’une dent interne obtuse placée vers le milieu, Antennes de douze articles, noirâtres ainsi que les palpes. Pattes d’un roux jaunâtre. Mâle et femelle. France méridionale, Italie, Suivant M. Géné, celte espèce ha- bite de préférenceles lieux élevés et froids ; elle est commune dans les Alpes dans le voisinage des glaces, et rare dans les Apennins de Ligurie : se tient sous les pierres et sur les bouses de vaches desséchées. Nota. M. À. Lefebvre m'a communiqué un mâle et une femelle venant de la Tauride. Le premier diffère un peu des mâles ordi- naïres par la pince dont les branches sont moins épaisses et un peu moins arquées à la base. kl HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME SUPBDIVISION, Pénultième plaque ventrale de l’abdomen pro- longée au milieu en une sorte de corne, dans les mâles. 15. FORFICULE NAINE, — Forficula minor, Linn. Faun, suec, n° 861. Fab. Ent, syst. tom. 2, pag. 3, no 7. Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 467, no 7. Panz, Faun. germ. fasc. 47, fig. 9. Mâle. Faun. franc. Orthopt. PI. I, fig. 6. Mâle. Géné, Saggio, etc., pag. 12, no 9. Brullé, His. nat. des ins. tom. 1X, pag. 30, PI. r, fig. 4, Le petit Perce-oreille, Geoff. Ins. Paris, tom, 1, pag. 379, n° 2. Femelle. (Long. 3lig., non compris la pince qui a 1 ligne : dans le mâle, et une ligne environ dans la femelle.) Corps d'un jaune sale, quelquefois brunâtre; pubescent ainsi que la pince. Elytres d'une ligne, tronquées carrément à l'extrémité. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’un quart de ligne dans le repos, et d’un jaune pâle. Abdomen du mâle ayant la moitié ventrale du pé- nultième segment prolongée au milieu en une sorte de corne, sail- lant au delà du ventre. Pince de la couleur du corps, droite dans les deux sexes; ses branches plus courtes dans la femelle et mu- tiques, leur extrémité pointue, à peine recourbée en dedans; celles du mâle denticulées au côté interne. Antennes de onze à douze articles, d’un jaune plus ou moins brun, avec une grande partie de l'extrémité blanchâtre. Pattes de la couleur du corps. Mâle et femelle. Assez commune en France ; on la trouve sur les fumiers, dans les ordures, etc., et, suivant M. Géné, en société avec des Staphy- lins, des Oxyteles et des Aléochares. On la prend souvent au vol dans les soirées chaudes de l'été, et même dans les appartements où elle entre la nuit attirée par la lumière. Nota, Deux individus mâles, venant de la collection Latreille et étiquetés de sa main comme étant de l'Amérique septentrionale, ne m'ont offert aucune différence avec les mâles du minor pris en Europe. DES ORTHOPTÈRES. k5 DEUXIÈME DIVISION. Elytres parfaites; ailes nulles ou simplement rudimentaires. Nota. Cette deuxième division, réunie avec la première, compose le genre Forficula de Latreille : notre troisième division répond exactement à celui de Chelidoura du même auteur. 14. ForFICULE rÉDESTRE, — Forficula pedestris, Bonell. Géné, Saggio, etc. pag. 13, n° 6. Forficula media, Hagenbach, Symbol, faun. fase. 1%, pag. 16, fig. 7. Mâle, fig. 8. Femelle. Forficula albipennis , Touss.-Charpent. Horæ entom., pag. 88. (Long. 3 lig., non compris la pince qui a 2 lig. + dans le mâle, et une ligne dans la femelle.) Corps pubescent, testacé. Tête rous- sâtre; yeux noirs. Prothorax ayant ses bords latéraux plus pâles. Elytres d’une ligne de longueur, tronquées droit postérieure- ment. Ailes rudimentaires. Abdomen d'un fauve testacé, lisse, luisant, avec les tubercules des second et troisième segments, prononcés , surtout ceux du troisième. Pince pubescente, testacée; ses branches courtes, droites, mutiques, à pointe re- courbée en dedans chez la femelle; celles du mâle cambrées gra- duellement vers leurs pointes, qui en se touchant laissent entre chaque branche un espace ovale ; elles ont une dent interne placée un peu au delà du milieu. Antennes de douze articles, d’un tes- tacé pâle ainsi que les palpes et les pattes. Dessous du corps plus clair que le dessus. Mâle et femelle. M. Géné mentionne une variété assez commune dans le Pié- mont , dans laquelle la branche gauche de la pince, n’importé le sexe, est plus courte que la droite d'environ une demi-ligne et manque de dent dans le mâle. Lombardie, Piémont ; sur l’Aulne, l'Orme, l'Onoporde, les haies, en été et en automne, suivant M. Géné, qui a eu la bonté de m'envoyer les deux sexes. M. Hagenbach l’a trouvée en Suisse, et M. Rambur aux environs de Paris, sur des collines sèches, au- dessus de Sèvres, dans le courant d'octobre, kG HISTOIRE NATURELLE 15." FoRFICULE LUTEÏPENNE. — forficula luteipennis. (Long. 6 lig., non compris la pince qui a environ 3 lig. : de long.) Corps lisse, Tête d'un brun fauve. Prothorax jaune, plus pâle latéralement. Elytres jaunes, linéaires, de deux lignes, tron- quées droit à leur extrémité. Aïles nulles. Abdomen d'un brun marron luisant, pointillé ; tubercule du troisième segment sail: lant, presque conique; pince de la couleur de l'abdomen , ses branches presque droites, un peu plus larges à la base, lisses, mu- tiques, terminées en pointe fine, aiguë et recourbée en dedans. Dessous de l'abdomen plus clair que le dessus. Antennes d'un brun fauve. Pattes jaunâtres ainsi que les palpes. Femelle. “ Du Brésil. Collection de M. Lefebvre, qui m'a donné un des deux individus qu'il possédait. 16. ForricuLe TROMPEUSE. — Forficula decipiens , Géné, Saggio, etc. pag. 13, n° 7. (Long. 3 à 4 lig., non compris la pince qui a environ 2 lig.) Corps testacé-obscur. Tête roussatre, yeux noirs. Palpés, bords latéraux du prothorax et pattes plus claires que le corps. Elytres d’une ligne de longueur , tronquées droit à l'extrémité. Ailes nulles. Abdomen d'un brun marron, lisse; les tubercules du troisième segment plus prononcés que ceux du second. Branches de la pince du mâle, courbes, dilatées carrément à la basé interne , et en scie au côté intérieur de cette base, dépourvues de dent au milieu. Dans le repos, les bases de chaque branche se touchent en ligne droite; elles sont jaunâtres, avec l'extrémité d'un brun marron, recourbée en dedans et terminée en pointe _ mousse. Antennes de treize articles , testacées et glabres. Mâle. La femelle diffère par la pince à branches droites, allant en di- minuant de largeur de la base à l'extrémité, et entièrement mu- tiques. Feu Bonelli l’a prise au commencement de l'été dans les envi- rons de Gênes, et M. Géné sur les Apennins de Ligurie dans les premiers jours d'août. Je dois plusieurs individus des deux sexes à Sa générosité. 17." Fonricue rusrscente. — Forficula pubescens, Géné, in litter. (Long. 4 lig., non compris la pince qui a 1 lig. dans la femelle, DES ORTHOPTÈRES, k"7 et 1 lig. : dans le mâle.) Corps luisant, un peu puhescent. Tête de la femelle, ferrugineuse avec le bord antérieur brun ; celle du mâle entièrement d'un roux ferrugineux, un peu plus large que le prothorax dans les deux sexes. Prothorax presque arrondi pos- térieurement, jaune pâle, un peu ferrugineux, teinté de bru- nâtre sur son disque dans la femelle. Elytres au moins de la lon- gueur du prothorax, tronquées un peu obliquement à l'extrémité et de dehors en dedans; leur base un peu plus large que le pro- thorax ; elles sont d'un jaune pâle. Ailes nulles. Abdomen ferru- gineux-brunâtre, la dernière plaque dorsale du mâle ayant au milieu un léger enfoncement. Pince d’un jaune pâle un peu fer- rugineux, avec l'extrémité brune; celle de la femelle à branches droites, mutiques, assez étroites à la base, leur pointe un peu re- courbée en dedans ; branches de celle du mâle fortes et larges à la base jusqu'a une dent interne qui est forte, placée vers le mi- lieu ; apres cette dent, chaque branche se rétrécit et se recourbe brusquement en arc. Pattes pubescentes, d’un jaune pâle ainsi que les antennes et les palpes. Mâle et femelle. Donnée par M. le professeur Géné, qui l’a trouvée en Sardaigne, à ce que je crois. TROISIÈME DIVISION. (G'° Chelidoura, Latr.) Elytres et ailes rudimentaires ou nulles. (Corps allant en s'élargissant vers l'extrémité. Yeux nullement saillants et plus petits que dans les autres divisions. ) 18. Forricuze ( Chélidoure) aptëre. — Forficula aptera, Touss.- Charpentier, Aoræ ent., pag. 6g. Mâle. Brullé , Hist. nat. des Ins. tom. IX, pag. 29, PI. I, fig. 2. Forficula pyrenaica, Géné, Saggio, etc. pag. 15, n° 12. Mâle et Femelle, Forficule des Pyrénées, Faun. franc. Orthopt. PI, I, fig. 8. Mâle. (Long. 6à 7 lignes , non compris la pince qui a plus de : lignes.) Corps d'un brun marron ; yeux noirs. Tête forte, d’un fauve rou- geâtre, luisant, ayant une tache frontale noirâtre, quelquefois h8 HISTOIRE NATURELLE effacée. Prothorax d'un brun plus foncé que l'abdomen, ses bords latéraux d'un jaune pâle. Elytres très-courtes, ayant uné demi- ligne, arrondies à leur extrémité. Ailes nulles. Abdomen un peu convexe, pointillé, se dilatant à partir du milieu; pince de la cou- leur du corps : celle de la femelle droite, ses branches écartées l'une de l’autre à leur insertion, élargies à la base, s’amincissant notablement vers l'extrémité qui est terminée en pointe fine, aiguë et recourbée, celles du mâle grosses, robustes, arquées en dedans, ayant au milieu du bord interne un petit renflement ob- tus, et terminées en pointe mousse ; chaque branche contournée en demi-cercle. Antennes de treize articles, fauves ainsi que les pattes. Dessous du corps plus clair que le dessus. Mâle et femelle. Habite les Pyrénées où elle a été découverte par M. Lafresnaye et trouvée ensuite par MM. Montcarel et Duparc. La femelle de la collection de M. le comte Dejean, y est désignée de la main de Latreille sous le nom spécifique de lünaria. Le mâle de la même collection et de la mienne. 19. Forricuze (Chélidoure) simPze. — Forficula simplex, Germ. Faun. ins. europ. fas. XI, tab. 13, fig. a. b., c. Forficula montana, Géné, Saggio, etc. pag. 14, n° 10. (Long. 5 lignes :, non compris la pince qui a au moins 4 lignes dans le mâle.) Corps d’un brun de poix. Tête ferrugi- neuse, lisse, luisante; yeux noirs. Prothorax vaguement pointillé, ses côtés étroitement bordés de fauve pâle. L'écusson, selon M.Ger- mar (1), est trés-apparent, transversal, arrondi et obtus à l'extré- mité. Elytres trés-courtes, de + de ligne au plus, obliquement tronquées à leur extrémité. Ailes nulles. Abdomen un peu con- vexe, pointillé, se dilatant à partir du milieu. Pince brune ; ses branches allongées, mutiques, cambrées, allant en se rétrécissant de la base à l'extrémité ; on voit un tubercule très-peu prononcé, placé en dessus, à la base de chacune des branches. Antennes de RD EE (1) Cette partie, très-visible dans cette Forficule, est-elle un véritable écusson? La chose est possible, car la nullité des ailes et l’état rudimentaire des élytres , peuvent amener une modifica- tion de l’écusson, qui pourtant n’est point apparent dans les au- tres Forficules. DES ORTHOPTÈRES. k9 treize articles, d'un brun roussâtre, ainsi que les pattes et les palpes. Mâle. La femelle diffère par la pince plus courte, plus épaisse que celle du mâle , plus recourbée à l'extrémité, dont les pointes s'entrecroisent : sa tête est d’un brun de poix luisant. On doit la découverte de cette espèce à M. Lafresnaye qui l'a prise dans les Pyrénées et lui a donné le nom de Sëmplex. M. Géné dit qu’elle habite le grand Saint-Bernard et le Mont-Rose. Je lui dois les deux sexes de cette espèce; le mâle est aussi dans la col- lection de M. le comte Dejean. 20. Forricue (Chélidoure) sue. — Forficula sinuata , Germ. Faun. insect. europ. fase. XI, tab. 16, fig. a, b. Mâle. Forficule des Pyrénées, Faun. france. Orthopt. PI. I, fig. g. Mâle. 4 lignes.) Corps brun, bouche pâle. Prothorax bordé de blan- châtre latéralement. Elytres trés-courtes, ayant une ligne à peu prés ; obliquement tronquées à leur extrémité. Ailes nulles. Abdo- men plan, un peu pointillé; le bord inférieur des segments d'une nuance plus claire. Pince de la couleur du corps ; ses branches arquées, un peu sinueuses, munies en dessus à leur base d'un tubercule assez saillant , et armées en avant de cette base, d’une forte dent interne ; elles sont terminées chacune en une pointe un peu recourbée en dedans. Antennes de douze articles, d'un jaune pâle ainsi que les pattes. Dessous äu corps plus clair que le dessus. Mâle. Découverte dans les Pyrénées par M. Lafresnaye, qui lui a ap- pliqué le nom spécifique adopté par M. Germar. (Long. 5 à 6 lignes, non compris la pince qui à 3 lignes : à 21." Forricuze ( Chélidonre) »E Durour. — Forficula Dufouru. (PL I, fig. 5. Mâle. ) Forficula aptera, Léon Dufour, in litteris. (Long. 3 à 3; lignes, femelle, 4 à 4 ; lignes, mâle, non com- pris la pince qui a une ligne dans la femelle, et au moins 2 lignes dans le mâle.) Corps d'un brun de poix, lisse, assez luisant. Tête ayant quelquefois ses côtés plus clairs. Prothorax bordé de jaune pâle latéralement. Elytres très-courtes, d’une demi-ligne, oblique- ORTHOPTÈRES. f 50 HISTOIRE NATURELLE ment tronquées et un peu échancrées à leur extrémité, moins foncées que l'abdomen. Ailes nulles. Abdomen allant en s'élar- gissant vers le bout ; segment terminal du mâle épais avec sa moi- tié dorsale grande, en carré transversal, le bord postérieur for- mant un bourrelet transverse, bien saillant. Ce segment de forme ordinaire dans la femelle. Pince de la couleur du corps, un peu pointillée : celle du mâle ayant ses branches élargies à la base, munies dans cette partie d'une dent interne, forte et plus ou moins crochue, arquées à partir de la dent; leur extrémité fortement recourbée et terminée en pointe mousse. Les branches dans la femelle sont droites , mutiques, plus larges à la base, terminées en une pointe fine, aiguë, à peine recourbée. Dessous de l'abdomen glabre et pointillé dans le mâle, pubescent dans la femelle. An- tennes d’un brun fauve, ayant au moins douze articles. Palpes d'un jaune pâle ainsi que les pattes. Mâle et femelle. France méridionale. Feu Latreille et moi avons recu cette es- péce de M. Léon Dufour, sous le nom d’aptera, que l’on ne peut lui conserver, M. Toussaint Charpentier ayant antérieurement ap- pliqué cette dénomination à une autre espèce. Genre VIII. DIPLATYS. — DIPLATFS, Aud.-Serv. Rev. — Forficula, Palis.-Bauv. Corps un peu convexe, peu épais, pubescent ainsi que la pince. Abdomen presque cylindrique, peu déprimé ; ses deuxième et troisième segments munis chacun-en dessus d’un tubercule latéral ; segment terminal grand, beaucoup plus large et plus épais que les autres, et faisant à lui seul le tiers inférieur de l’abdomen ; pénultième seg- ment étroit, transversal, coupé droit postérieure- ment, tant en dessus qu’en dessous. Antennes composées de quinze à trente articles allongés, distincts les uns des autres. Tête grande, déprimée, beaucoup plus large que le prothorax. DES ORTHOPTÈRES. 51 Yeux gros, saillants, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Palpes filiformes. Prothorax étroit, se retrécissant à sa partie postérieure, qui est arrondie ; il est un peu rebordé latéralement. Elytres linéaires, assez longues. Pattes allongées ; cuisses comprimées. Tarses; le premier et le troisième article allongés, égaux; le second petit, bifide, presque bilobé. 1. DrrLaTys MACROCÉPHALE. — Diplatys macrocephala, Aud.-Serv. Rev. pag. 7. Forficula macrocephala, Pal.-Bauv.Ins. d’Afr. pag. 36, Orthopt. PI, I, fig. 3. (Long. 5 lig., non compris la pince qui n’a qu'une lig.) Tête noirâtre. Corps roussâtre. Elytres longues de deux lignes, bru- nâtres, tronquées droit postérieurement. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres lors du repos, d’une ligne, et de leur couleur. Pince d’un roux pâle; chaque branche presque droite, simple, mutique, tres-peu arquée et pointue au bout; assez large et aplatie à la base. Antennes et pattes brunâtres. Dessous du corps plus pâle que le dessus. Trouvée à Benin sous les écorces d'arbres par Palisot-Bauvois. Notre unique individu étant en mauvais état, il est difficile d'en reconnaître le sexe avec certitude. era IT. Corps très-sensiblement déprimé. ( Prothorax très-rétréci en devant et presqu’en forme de cou. ) Genre IX. *'SPARATTE. — SPARATTA. (Zraparre, je pince.) Corps très-sensiblement déprimé. Prothorax déprimé, en carré long, très-rétréct en devant et formant une sorte de cou; il est un peu rebordé D2 HISTOIRE NATURELLE latéralement ; æs angles postérieurs obtus, les anté- rieurs nuls. Abdomen très-allongé, linéaire, très-déprimé ; ses deuxième et troisième segments sans tubercule latéral ; segment terminal grand, formant à lui seul le tiers inférieur de l'abdomen ; plaque dorsale du pénultième étroite, transversale, coupée droit postérieurement ; plaque ventrale prolongée, presqu’en carré transversal (dans les mâles) , avec les angles postérieurs arrondis, re- couvrant entièrement la dernière plaque ventrale (1). Antennes ayant leur premier article gros, renflé vers le bout ; le second très-petit ; ceux de trois à six cy- lindriques , égaux entre eux (les autres manquent). Tarses ayant le premier article cilié sur ses bords, de grandeur moyenne; le deuxième petit, bifide ; le troisième un peu plus grand que le premier et glabre. Tête petite, très-déprimée , cordiforme. Yeux petits, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Palpes assez courts. Elytres linéaires, assez étroites. Pattes assez longues ; cuisses postérieures plus grandes, plus élargies et plus comprimées que les quatre autres. 1." SPARATTE PELVIMÈTRE, — Sparatta pelvimetra. - (Long. 5 lig., non compris la pince qui a au moins 2 lig. +.) Corps lisse, brillant. Tête ayant au milieu un sillon longitudinal se bi- furquant au-dessus de la bouche, ce qui semble partager la tête en deux lobes; elle est d'un brun noir. Antennes ayant leurs six * premiers articles pubescents ; le premier brun, les suivants fauves ( le reste manque). Prothorax d'un fauve rougeâtre avec le bord postérieur plus foncé. Elytres d’une ligne et demie, pa- rallèles, en carré long, tronquées droit et fort légèrement échan- crées au bout, d'un brun noir. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres d’une demi-ligne dans le repos et de même couleur at RE UN ét it USE (1) Femelles inconnues. : DES ORTHOPTÈRES. 53 qu'elles. Abdomen ayant ses côtés parallèles, d’un fauve rougeâtre. Pince d’une nuance plus foncée que l'abdomen, en forme de Pel- vimètre (1), ayant ses deux branches droites, parallèles, unica- rénées dans leur longueur jusqu’à une dent interne placée environ aux deux tiers; puis s'amincissant brusquement, trés-cambrées ensuite et finissant chacune en une pointe se croisant l’une sur l'autre dans le repos. Dessous du corps d’un rougeâtre plus clair qu'en dessus. Pattes de cette derniere couleur ainsi que les palpes ; cuisses plus larges à la base qu'à l'extrémité, et comprimées. Mâle. Elle me vient de la collection de feu Latreille; notée de sa main comme trouvée au Brésil. Genre X. * MÉCOMÈRE. — MECOMERA. (püxos, longueur ; pupos, cuisse.) Corps très-sensiblement déprimé. Prothorax très-déprimé, presque ovalaire, tronqué droit postérieurement avec les angles postérieurs aigus , ré- tréci en devant et formant une sorte de cou. Abdomen. . ... Antennes de plus de quinze articles ; le premier allongé, subcylindrique ; le second très-petit, peu distinct ; le troisième allongé, cylindrique ; les quatrième, cin- quième et sixième noduleux ; les suivants allongés, presque cylindriques jusques etcompris le quinzième, et velus ( les autres manquent ). Tarses presque glabres ; le premier article court; le second petit, bifide ; le troisième très-vrand, plus long que les deux précédents réunis. Tête très-déprimée, élargie, presque triangulaire. Yeux petits, points saillants, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. Palpes filiformes. Elytres linéaires , assez longues. (1) Sorte d'instrument de chirurgie propre aux accouchements. 4 HISTOIRE NATURELLE Pattes assez grandes ; cuisses très-grandes , très-compri- mées , élargies (notamment les postérieures), égalant en longueur la jambe et le tarse réunis. 1." MécomërEe ogscure. — Mecomera brunneu. (Long... ) Corps d’un brun de poix, luisant et lisse, Bouche jaunâtre. Elytres d’une ligne un quart environ , coupées et tron- quées carrément à leur extrémité, qui est très-légérement échancrée. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres de trois quarts de ligne dans le repos et d’un jaune citron pâle, largement bordée de brun extérieurement. L'abdomen manque, sauf les deux premiers segments qui sont d’un brun de poix en dessus. Dessous du corps jaunâtre ; cuisses d’une nuance plus claire que le corps, jambes et tarses jaunâtres. Antennes d’un brun de poix. : Décrite d'après deux individus de la collection Latreille, privés d'abdomen et indiqués comme étant de Cayenne. GENRE XI. APACHYE. — 4PACHY A, Aud.-Serv. Rev. — Forficula , Palis.-Bauv. Corps extrêmement déprimé, son épaisseur ne surpassant guère celle d’une carte à jouer. Abdomen ayant ses deuxième et troisième segments sans tubercule latéral; segment terminal très-grand, dis- tinctement échancré de chaque côté; plaque dorsale du pénultième segment prolongée, s’avancant en manière de fer de lance jusqu’au milieu de la der- nière plaque dorsale. Antennes de plus de quinze articles (si la figure donnée par M. de Bauvois est exacte ). Tête grande, aplatie, avec le vertex un peu convexe ; elle est presque triangulaire , plus large que le pro- thorax. Yeux petits, placés chacun au milieu du bord latéral de la tête. DES ORTHOPTÈRES. 55 Prothorax très-déprimé , ovalaire ; ses angles postérieurs obtus , les antérieurs nuls ; il est rétréci en devant, et forme une sorte de cou. Palpes assez grands; les maxillaires presque sétacés. Elytres longues, linéaires, arrondies au bout et tron- quées obliquement, en s’arrondissant au côté exté- rieur. Ailes très-amples ; leur partie coriacée dépassant consi- dérablement les élytres dans le repos. Pattes de longueur moyenne ; cuisses grandes, com- primées. | Tarses ayant le premier article court ; le second petit, bifide ; le troisième allongé, presqu’aussi grand que les deux précédents réunis. Î. APACHYE DÉPRIMÉE, — Apachya depressa, Aud.-Serv. Rev. Pag. 9; Ho I. Forficula depressa, Palis.-Bauv. Ins. d’Afr. et d'Amér. pag. 36, Orthopt. PI. I, fig. 5. (Long. 8 lig, ; non compris la pince qui a 2 lig. :.) Corps roussâtre. Partie scutelliforme du mésothorax, ayant au milieu une ligne longitudinale enfoncée. Elytres de trois lignes ; leur bord extérieur ainsi que l'extrémité sont brunâtres , le reste plus pâle ; cette extrémité est tronquée obliquement et sans échancrure. Partie coriacée des ailes dépassant les élytres dans le repos, de trois lignes environ, d’un brun jaune intérieurement, d'un brun foncé au côté extérieur. Abdomen lisse; pince brunätre; chaque branche simple, mutique, trés-arquée, obtuse à l'extrémité et formant un anneau par leur réunion. Dessous du corps plus pâle que le dessus. Pattes d'un brun jaunâtre. Premier article des an- tennes fauve , le reste manque. Femelle ? Trouvée au royaume d'Oware dans l'intérieur des terres, par Palisot-Bauvois. De ma collection. 96 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME FAMILLE: BLATTAIRES. — PLATTARIÆ. ANTENNES TÈèTE Yeux OCcELLES Lapre plus ou moins longues, sétacées, insérées dans un sinus interne des yeux, composées d’un grand nombre d'articles (1) courts et serrés; le premier beaucoup plus gros que les autres. presque triangulaire, souvent entièrement cachée sous le prothorax, très-inclinée, de manière que la bouche touche presqu'au présternum ; sa face ordinairement aplatie. aplatis, oblongs, un peu en croissant, pla- cés de chaque côté de la tête. au nombre de deux (2). assez étroit, transversal. MaxDIBULES assez rats. comprimées latéralement, Macuorres LÈveE Pazpes dures, te au côté interne. ciliées, terminées en une pointe allongée, un peu arquée, munie chacune d’une galète aussi longue que la mâchoire, plate et presque ovale. presque membraneuse, aplatie, bifide. allongés, surtout les maxillaires qui sont plus grands que les autres et de cinq ar- ticles, les deux premiers courts, le terminal en forme de hache allongée. Palpes la- (1) Geoffroy en a compté 94 dans la Kakerlac orientale. (2) M. A. Doumerc, mon ami, connu par plusieurs mémoires sur l’'entomologie, pense que les deux points rarement saillants et le plus souvent de couleur jaunûtre , que l'on observe prés de l'in- sertion de chaque antenne des Blattaires, sont de véritables ocelles, et Je partage son sentiment. PROTHORAX EcyTees AILES Ecusson ABDOMEN DES ORTHOPTÈRES. 57 biaux de trois articles presque égaux, le dernier obconique. presque semi-circulaire ou orbiculaire, cly- péiforme, s'avancant sur la téte et la ca- chant ordinairement en entier ; ilest aplati ou peu convexe, souvent transversal ; ses côtés débordant le corps. Présternum, mésosternum et métasternum grands, dis- tincts les uns des autres, ayant chacun la- téralement une cavité ovale de la grandeur et de la forme de la cuisse, et la recevant dans l’état de repos ou de contraction. horizontales, coriacées, minces, ordinaire- ment très-srandes, en recouvrement oblique à leur suture, la gauche s’avançant sur la droite ; chargées de nervures plus ou moins nombreuses; leur côté extérieur débordant plus ou moins le corps; le disque offrant souvent une strie arquée, distincte. amples, horizontales, membraneuses, pliées longitudinalement en éventail dans lerepos, ordinairement de la longueur des élytres. nul. très - souvent large ,eaplati en dessus, presque toujours un peu convexe en des- sous , composé de sept segments dans les mâles, de six dans les femelles, non compris anus, qui est apparent dans les mâles (les genres Panesthie et Périsphère excep- tés), toujours caché dans les femelles (sauf dans les Kakerlacs). Chaque segment por- tant un stigmate de chaque côté. L’anus, privé de stigmates, est recouvert en dessus 58 HISTOIRE NATURELLE et en dessous par une plaque; la sousanale porte latéralement et dans les deux sexes, un appendice conique, mobile, multiarti- culé, de grandeur variable : les mâles ont de plus deux filets cylindriques, ordinaire- ment très-apparents, dépendants de la | plaque sousanale. ParTTEs plus ou moins longues, les postérieures un peu plus grandes que les autres. Hanches grandes. Quisses ovales, aplaties, ayant un trochanter à leur base. Jambes lon- gues , un peu aplaties, hérissées d’épines fortes et mobiles, T'arses de cinq articles (1), le dernier terminé par deux crochets, ayant quelquefois une pelote dans leur entre-deux Corps plus ou moins déprimé en dessus , habituel- lement allongé , ovalaire ou suborbiculaire. Plusieurs Blattaires sont nocturnes, aussi d'anciens naturalistes les ont-ils désignés par l’épithète de Zu- cifugæ. Ges Orthoptères sont très-agiles et courent avec une grande vitesse; ce sont des insectes fort destruc- teurs et des plus incommodes, répandus dans toutes les parties du monde, mais plus abondants et ordinaire- ment de plus forte taille dans les climats très-chauds, où ils multiplient considérablement et sont générale- ment désignés sous les noms de Ravet, de Kakerlac, de Bête noire, etc. Dans l’accouplement ces insectes sont placés sur une même ligne, joints l’un à l’autre par l’extrémité de l’ab- (1) Geoffroy dit que les tarses postérieurs n'ont que quatre ar- ticles, mais c’est une erreur. DES ORTHOPTÈRES. 59 domen. La femelle fécondée fait sortir de son abdomen, au bout d’un certain temps, une sorte de coque ovi- forme, oblongue, de substance coriace, carénée sur l'un de ses côtés; cette carène souvent dentelée en scie, les dents disposées de manière que les pointes, opposées aux intervalles, les remplissent; cette coque, susceptible de s'ouvrir longitudinalement en deux parties comme une coquille bivalve, est celluleuse en dedans et peut contenir de quinze à trente œufs. Son dessus, suivant les espèces, est uni ou rayé, tantôt longitudinalement , tantôt en travers. M. À. Doumerc, que j'ai déjà cité, a étudié avec soin l'anatomie dela Kakerlac orientale; il a fait sortir en ma présence de l'abdomen d’un mâle conservé dans l’al- cool, une pièce dure et brune, d'environ trois lignes de longueur, étroite, un peu aplatie et terminée en une pointe crochue et très-aiguë ; c'est probablement la partie caractéristique de son sexe. J'emprunte à M. Hummel (Essais entomol. n° 1) les détails suivants sur les mœurs de la Blatte germa- nique naturalisée maintenant à Saint-Pétersbourg, et qu on y trouve en immense quantité dans les cuisines, ainsi que la Kakerlac orientale. « Le premier avril je mis une coque pondue récem- ment sous une cloche de verre où je conservais une fe- ÿ > melle. Gette coque était en carré long, peu convexe, » arrondie sur les côtés et aux deux bouts, rayée trans- » versalement et ayant à l’un des côtés une couture re- » lévée, travaillée en tresse (1). Elle était longue de trois (1) Suivant les figures données dans la Faune française, Orthopt. PL. 2, la coque de la Kakerlac orientale est sans raies, et celle de la Blatte lapone rayée longitudinalement. 60 HISTOIRE NATURELLE ligne et large de moitié, de couleur jaunâtre, un peu brune. À peine eus - je introduit cette coque sous le verre , que la Blatte s’en approcha,, la tâta et la re- tourna en tout sens. Elle la prit entre ses pattes de de- vant et lui fit une ouverture longitudinale d’un bout à l’autre. À mesure que cette fente s’élargissait, je vis sortir de la coque de petites larves blanches , roulées et attachées deux à deux. La femelle présidait à cette opération ; elle leur aidait à se développer en les frap- pant doucement avec ses antennes et en les touchant avec ses palpes maxillaires. Les larves commencèrent à remuer leurs antennes, puis leurs pattes , puis elles se détachèrent les unes des autres, et en quelques secondes elles furent en état de marcher. La coque, restée vide, montrait alors autant de petites cel- lules, séparées par des cloisons blanches et lisses ; et le nombre de ces cellules correspondait en même temps à celui des raies que j'avais vues extérieure- ment sur la coque. » Toutes les jeunes Blattes une foissorties, la femelle ne s’en occupa plus. Je comptai alors trente larves toutes blanches et transparentes, ayant les yeux noirs et un point foncé sur l'abdomen, qui indiquait les intestins. Mais en peu d’instants elles prirent une autre couleur; d’abord verdâtre, bientôt noire, nuancée de gris jaunâtre. Elles se mirent à courir et s'attachèrent aux miettes de pain qui se trouvaient sous le verre ; tout cela fut l'affaire de vingt minutes. Suivant Latreille, les œufs de la Kakerlac orientale sont renfermés dans une coque ovale, comprimée , d’abord blanche, ensuite brune, solide, dentelée en scie sur un des côtés. » La Blatte germanique doit changer six fois de » » » DES ORTHOPTÈRES. 61 peau avant de parvenir à l’état parfait. La première mue a lieu huit jours après la naissance , la larve est de nouveau toute blanche après avoir quitté la vieille peau, mais elle regagne vite ses véritables couleurs. Elle est déjà beaucoup plus grande, plus arrondie par derrière. Dix jours plus tard jai observé la seconde mue. La troisième s’ensuivit pour la plu- part après deux semaines, la larve sortit lentement mais avec assez de facilité de sa peau, après s'être accrochée à quelque chose de fixe et avoir ouvert cette peau sur le corselet. En sortant elle était toute mince, fort allongée, et pour ainsi dire cylindrique ; mais en quelques minutes elle avait repris sa forme oblongue et aplatie ; et elle avait plus de volume que la peau qu'elle venait de quitter. Il lui fallut toute- fois un peu plus de temps pour reprendre ses cou- leurs. Le bord jaune du corselet se dessinait maintc- nant, et on remarquait déjà les deux segments tho- raciques plus larges que l'abdomen , et d’où naissent ensuite les élytres et les ailes. Une tache jaune, car- rée , se voyait au milieu de ces segments. » Toutes ces différentes formes qui indiquent ce que la larve deviendra un jour, sont encore beaucoup plus apparentes à la suite de la quatrième mue, qui arrive environ un mois après la troisième. » Un mois de plus et ces larves étaient passées à ‘l’état de nymphes. Elles méritent ce nom à leur cin- quième transformation. La nymphe est moins longue que l'insecte parfait, mais elle est beaucoup plus plate et presque plus large. Le corselet a déjà la forme qu’il gardera, et ses deux lignes noirâtres. Celles-ci sont continuées sur les deux segments dont j'ai parlé plus haut , et qui débordent de beaucoup 62 HISTOIRE NATURELLE » la poitrine. L’abdomen est en dessus noirâtre, avec quelques taches rouges au milieu; en dessous brun ou tel qu'il restera. Les pattes ont à peu près toute la grandeur et consistance qu’elles doivent recevoir. En cet état la nymphe vit un mois ou six semaines. Peu à peu les fourreaux des ailes (les deux segments sus-mentionnés) se séparent et s'étendent ; la nymphe perd de sa vivacité; elle mange moins, elle ne court plus, elle cherche l'ombre et la solitude ; tout à coup elle s'accroche, la peau s'ouvre, et il en sort une Blatte parfaite, blanche comme la neige avec les yeux noirs; mais à vue d'œil linsecte reprend ses couleurs naturelles ; les antennes et les pattes bru- nissent les premières; ensuite l'abdomen; en trois heures le corselet a ses lignes parallèles ; les élytres se colorent les dernières : et dans l’espace de dix à douze heures, tout le changement est achevé; c'est la sixième et dernière métamorphose (1). » La Blatte germanique femelle est lourde, elle court vite, mais je ne l'ai jamais vue remuer les élytres ; tandis que le mâle, en tout plus léger, se sert aussi parfois de ses ailes. » Je n'ai jamais vu la femelle recevoir le mâle avant quinze jours après sa dernière métamorphose , et alors l’accouplement a lieu, comme dans les Forfi- culaires , c’est-à-dire que les deux individus s'ap- prochent l’un de l’autre à reculons, et que le mâle (1) «Si une larve ou une nymphe casse ou endommage quelqu'un de ses membres, la nature n'a pas la force de réparer cette perte entièrement ; le membre endommagé sera toujours imparfait. Une nymphe avait cassé une de ses antennes assez près de la base ; à la dernière mue cette antenne est sortie trois fois plus longue que le morceau qui était resté, mais toutefois fort incom- plète et de moitié plus courte et plus mince que l’autre. » Ë DES ORTHOPTÈRES. 63 étant le moins fort, est souvent trainé par la femelle et forcé de suivre tous ses mouvements. L’abdomen de la femelle se gonfle en peu de jours, et après une semaine la coque est visible au bout du ventre. C’est au commencement un corps blanc et difforme, mais il grandit pour ainsi dire à vue d'œil, et avant la fin de la journée il a déjà sa forme carrée, sa cou- leur jaune, et il se trouve à moitié sorti de l’abdo- men. Une femelle a déposé la sienne le dixième jour, mais elle était petite , incomplète et vide. Une autre femelle que j'avais prise le 21 mars, a gardé sa coque vingt-un jours , et il est à croire qu'elle la portait de- puis quelque temps lorsque je l'ai prise. Cette coque qu’elle a déchirée elle-même n'était qu’à moitié rem- plie d’une matière blanche, sans forme. D'autres coques, d’où sont sorties des larves, ont été portées quinze jours. Il paraît que cette Blatte garde sa coque à l’orifice de l'abdomen beaucoup plus long- temps que la Kakerlac orientale qui, suivant De Géer, ne porte la sienne que sept à huit jours. » La proportion des mâles aux femelles m'a paru d’un sur neuf. Les Russes pensent que cette espèce leur a été comme importée de la Prusse par leur ar- mée à son retour de l'Allemagne après la guerre de sept ans. On assure que jusqu'à cette époque elle était inconnue à Saint-Pétersbourg , où maintenant elle n’est que trop commune. Elle habite les maisons et mange à peu près tout; elle préfère cependant le pain, et même le pain blanc au pain bis. Elle ne recherche pas la farine et ne fait pas grand cas de la viande, si elle trouve d'autre nourriture. Je FPai vue par milliers se fourrer dans des flacons qui avaient contenu de l'huile, et j'ai également remar- (D HISTOIRE NATURELLE » qué qu'elle aime beaucoup le cirage des bottes, » qu'elle ronge en pénétrant jusqu’au cuir. M. de Cha- » misso raconte (W’erhaudlungen der Gesellschaft, etc. » Band I, St. 3) qu'on a ouvert en pleine mer des bar- » rils qui devaient contenir du riz ou du blé, et qu’on » les a trouvés remplis de la Platta germanica : en- » fin on lit dans le Magazin d'Hliger, Band, k pag. 324, » que cette espèce fait ses délices de citrons, d’autres » acides végétaux, et qu’elle se nourrit même d'encre. » J’ai vu quelquefois les larves et les nymphes manger » la peau qu'une d’entre elles avait jetée, ce que De » Géer a également remarqué dans des Sauterelles : » (tom. 3, pag. 277); j'ai observé aussi des larves dé- » vorant la matière intérieure des coques en état im- » parfait; mais je n'ai jamais vu les Blattes s’entre- » tuer ou l’une manger l’autre. Elles peuvent long- » temps supporter la faim , et on les rencontre souvent » en grande quantité dans des endroits où selon toutes _» les apparences elles n’ont rien pour se nourrir. » D’après ce qu'on vient de lire de la Blatte germa- nique, et d’après ce que dit Linné de la multiplication de la Blatte lapone, dans les habitations des Lapons, l’on voit que ces deux espèces, que l’on ne trouve qu’en médiocre quantité aux environs de Paris sur différents arbres, sont devenues domestiques dans les climats du Nord , et y ont pullulé en quantité innombrable. La Kakerlac orientale qui a été apportée en Europe s’est aussi naturalisée dans nos maisons, où elle se tient dans les endroits très-chauds et obscurs, tels que les fours, les cheminées de cuisine, etc., et y multiplie considérablement. La Kakerlac américaine , très-connue en Amérique sous ce nom de Kakerlac, et qui s’y rencontre dans les DES ORTHOPTÈRES. 65 champs et les habitations, attaquant et rongeant toutes sortes de substances, se trouve maintenant en Europe, où sans doute elle est venue dans des tonnes de sucre, car on la voit fréquemment, dit-on, dans nos rafli- neries. Ces deux espèces exotiques se sont donc acclimatées dans l’Europe tempérée en s’y réfugiant dans les mai- sons, comme les Blattes lapone et germanique sont maintenant devenues domestiques dans le rude climat de Russie et de Laponie. La larve des Blattaires ne diffère de linsecte parfait que par le défaut d'ailes et d’élytres. Encore y a-t-ildes femelles qui n'acquièrent jamais ces parties complètes. Il est probable aussi que parmi les espèces exotiques, qui sont très-nombreuses, 1l yena plusie ars qui restent ap- tères toute leur vie, et cependant s’accouplent etse re- produisent dans cet état. Je ferai observer à ce sujet qu’il n'est pas rare dans les insectes en général, de voir dans certaines espèces lemâle pourvu d'ailes parfaites, tandis que la femelle n’en a point, ou n'en a que d'avortées ; et que l’on en rencontre fréquemment aussi d’autres où les deux sexes sont aplères , Mais je ne CONNAIS pas un seul exemple d'espèces dont la femelle aurait les or- ganes du vol complétement développés, tandis que son mâle ne les aurait qu'imparfaits ou nuls. Donc la nature à souvent privé les femelles de la puissance de voler, en l’accordant pourtant à leurs mâles. D'après cela , lorsque l’on examine une femelle d'insectes d’une nouvelle espèce, et qu’elle a les organes du vol par- faits, si son mâle est inconnu, on doit en conciure que ce mâle doit être parfaitement ailé. ORTHOPTÈRES. es © =?) HISTOIRE NATURELLE a 1 1 2 LA: ARETRERE © À A SE 2 TS [RET Lac Le] ; o © LS , : « RDS g 0 Cuisses plus ou moins épineuses en‘dessous. | ë OT à S ES Fe Û D, + 6e 5e E + © ‘e 2 E 4 0 m8 SU À 2 5 = S z + ÿ Tarses ayant leurs trois articles intermédiaires mi S © 5 , Ge m2 courts. égaux enÎre EUX. : - pee # » 2 »: 2 3 2 = à ® glabres ou à peine pubescentes, & 9 a ea (4° article des tarses, très- .— 9 é : r $ 5 L= a petit, presque bilobé.) . . , 2 BE se | 5 Ra ? CS S. 4 un < 2 © ra 5 Tres iQ © S 2 LS 2e 3 4 à oo Est FA _ 2 an a Le] . s An * = 35 très-convexes , dépassant notable- [P] = a ni ( PL 5 S ce LE ment l'extrémité de l'abdomen. A 2 A 4 & 8 & EF a (Antennes minces, Corps ovale, na £ \® glabre D cor brie + ICT o=<+ 4 ae ailé ; ne se contractant pas. Dernier article des 7 = Lo . Le SÉz Lan larses aussi long que les quatre précédents SR ENS réunis. ). tt mn he Pa à go E ne £ LUE ) ne . Me Mg. Se Le! A . ® 5 % 2 5 5,9 \aptère (du moins dans les femelles), suscep- | No à do Àe Fr a, P OPEN tible de se rouler en boule, (Crochets des Ses Ecdea : ' secs larses ayant une petile pelote dans l'entre- STI QU, }, 200, 0 0 RON (1) Ne connaissant pas les mâles de ce genre, on ne le place dans cette division que par analogie, 1. Kakerlac. 2. Blabere. 3. Blatte. 4. Pseudomops. 5. * Paratrope. 6. * Brachycole. 1. Corydie. 8. Phoraspis. 9. Panesthie, 10. Périsphère (1). DES ORTHOPTÈRES. 67 I. Plaque sousanale des deux sexes à découvert et très-apparente. (Filets sexuels des mâles très- saillants hors de l'abdomen.) GENRE. 1. KAKERLAC.—XAKERLAC, Latr. Aud.-Serv. — Blatta, auctor. Plaque sousanale des deux sexes, à découvert ; celle des _ femelles, grosse, comprimée, saillante, conique, distinctement bivalve (1) : celle des mâles ovalaire, transversale , légèrement sinuée au bord postérieur. Filets sexuels des mâles, érès-saillants hors de l’ab- domen ; celui-ci allongé, déprimé en dessus; son dernier segment (sixième) de la longueur du cin- quième dans les femelles ; le terminal, ou septième, étroit dans les mâles, transversal, un peu sinué au bord postérieur, Pattes délices , allongées , surtout les postérieures ; cuisses épineuses en dessous ; crochets des tarses ayant une pelote dans leur entre-deux , souvent oblitérée après la mort : les quatre tarses postérieurs ayant leur premier article aussi long que les quatre autres réunis. Antennes glabres, au moins de la longueur du corps. Prothorax presqu’orbiculaire. ( Elytres avec une strie arquée. PREMIÈRE DIVISION. Elytres et ailes égalant au moins la longueur de l'abdomen, et le dépassant souvent. 1." KAkERLAG REMARQUABLE. — Xakerlac insignis. (Long. 3 pouces environ.) Cette espèce, la plus grande connue de ce genre » rivalise de taille avec plusieurs Blabéres. Corps (1) Caractère propre au seul genre Kakerlac, parmi les Blattaires. 68 HISTOIRE NATURELLE d'un brun trés-foncé en dessus, clair en dessous. Tête d’un brun noirâtre, ayant auprès de chaque œil, une petite tache lisse, arrondie, ferrugineuse. Prothorax pointillé, un peu inégal sur son disque , très-finement rebordé en avant et sur les côtés. Elytres au moins aussi longues que l'abdomen, larges et arron- dies à l'extrémité, chargées d’une multitude de stries longitudi- nales, et de nervures courtes, transversales, formant une fine réticulation. Ailes de la longueur des élytres, rembrunies, sur- tout à la côte. Antennes d’un brun noirâtre. Pattes d’un brun clair ; épines tibiales fortes et noirâtres; le dessous des cuisses offre quelques épines rares et placées vers l'extrémité. Femelle. De Cayenne. Collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. 2. KAkKERLAC AMÉRICAINE. — ÂXakerlac american«. Blatta americana, Linn. Syst. nat, pag. 687, n° 4. — Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 7, n° 6. — Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 315, n° 7. — Palis-Bauv. Insect. d'Afriq. et d'Amér. pag. 181. Orthopt. PL :bf6 x — Faun. franc. Orthopt. PI. 2, fig. 1. — Herbst, Archiv. pag. 185, n° 4, tab. 49, fig. 5. — Brullé, Hist. nat. des ins. tom. IX, pag. 53, PI. 4, fig. 8. La grande Blatte, Geoff. Ins. Paris, tom. 1, pag. 38r, no . (Long. 1° lig. mâle, un pouce femelle.) Corps d’un roux ferru- gineux plus ou moins clair. Tête ayant de chaque côté près de la base des antennes un petit point jaunâtre (ocelle). Labre de cette dernière couleur. Prothorax presqu'ovale, considéré transversale- ment, lisse , uni, luisant, d’un jaune d’ocre plus ou moins foncé, avec deux grandes taches quelquefois réunies, d’un brun roux. Elytres (mâle) dépassant l'extrémité de l'abdomen de prés de quatre lignes ; celles de la femelle , ne la dépassant que de deux et demi à trois lignes. L'espace circonscrit par la strie arquée, offre des points et des stries, fines longitudinales. De chaque côté de la base part une ligne élevée longitudinale, s'oblitérant vers la moitié de l'élytre. La marge extérieure débordant l'abdomen est pointillée ; le reste de l’élytre est réticulé et chargé de nom- breuses striés longitudinales, bifurquées à leur extrémité. Ailes de la longueur des élytres et plus pâles qu'elles, striées et réticu- DES ORTHOPTÈRES. 69 lées. Dessous du corps ferrugineux-clair, avec l'extrémité de l'ab- domen brunâtre, surtout dans la femelle. Appendices latéraux grands , ayant à peu prés trois lignes; filets sexuels du mâle de deux lignes de long. Antennes sensiblement plus longues que le corps, dans les deux sexes, d'un brun ferrugineux. Pattes jau- nâtres , à épines noirâtres, avec les jambes et les tarses plus fon- cés. Mâle et femelle. Originaire de l'Amérique méridionale, la navigation l'a répan- due dans les autres parties du monde. Olivier observe que les individus nés en Amérique sont plus grands et d'une belle couleur de rouille, tandis que ceux qui se sont multipliés en Europe, de taille moins forte, ont pris une nuance plus brune. Nota. Une variété femelle, qui devrait peut-être constituer une espèce particulière, diffère par sa couleur presque d’un brun de poix ; le front présente deux petites taches jaunâtres et une ligne longitudinale courte, de même couleur, qui sépare les taches; la couleur jaune du prothorax est plus claire ; la marge extérieure des élytres est d'un beau jaune d'ocre. Elle est de Java. 3.” KAKERLAC FLAVICOLLE. — Kakerlac flavicollis. (Long. un pouce, élytres non comprises.) Corps d'un roux foncé, luisant. Prothorax presqu'orbiculaire , coupé à peu près droit postérieurement, lisse, brillant, d'un jaune d'ocre; son disque un peu enfoncé. Elytres allongées, ovalaires, dépassant l'abdomen de cinq à six lignes ; leur disque circonscrit par la strie arquée , très-finement strié, le reste couvert de stries très- prononcées. Ailes hyalines, de la longueur des élytres. Poitrine et pattes jaunâtres. Abdomen d’un roux brun, ses appendices fort grands. Antennes assez épaisses, d’un roux brun. Cuisses tres-distinctement épineuses en dessous. Mâle. De Java. Ma collection. 4." KAKERLAC THORACIQUE. — Kakerlac thoracica. (PL. », fig. 1. Mâle.) (Long. 15 à 16 lignes.) Corps assez étroit et allongé , d'un brun foncé luisant. Tête d’un brun de poix; front offrant une petite bande transversale roussâtre. Labre d’un brun clair. Palpes d'une nuance plus foncée, Antennes brunes, plus longues que le corps. 70 HISTOIRE NATURELLE Prothorax d'un blanc jaunâtre , rebordé tout autour ; ce rebord trés-étroit et brunâtre. Disque du prothorax chargé de mouche- tures en forme de points irréguliers, de couleur brune, la plu- part contigus et au nombre de quinze à dix-huit. Elytres dépas- sant l'abdomen d'environ quatre lignes, d’un brun marron clair ; leur espace discoïdal circonscrit par la strie arquée, presque lisse, n'ayant que de faibles stries longitudinales; le reste de l'élytre muni d'une multitude de stries longitudinales, les unes droites, les autres un peu obliques. Ailes de la longueur des ély- tres, striées et réticulées, transparentes, avec leur première moitie d'un brun de suie. Pattes d'un brun ferrugineux. Mâle et femelle. De Java. Collections de MM. le comte Dejean.et A. Lefebvre ; ainsi que de la mienne. 5.“ KarerLac ENFUMEE. — Kakerlac fuliginosa. (Long. un pouce.) Elle est entierement d'un brun de suie, glabre et luisante. Tête ayant près de chaque antenne un point blanchâtre ( ocelle). Prothorax lisse, uni. Elytres plus longues que l’abdoïnen, leur disque, circonscrit par la strie arquée, strié obliquement. Aïles transparentes, très-enfumées, de la longueur des élytres. Antennes et pattes de la couleur du corps; déssous des cuisses et jambes chargées d'épines ; cuisses ayänt en dessus à leur extrémité, une épine isolée, remarquable. Mâle. Amérique du nord. Ma collection. 6. KakeRLÂc BRÉvICOLLE. — Xakerlac brevicollis. (Long. un pouce.) Dessus du corps d’un brun rougeâtre luisant. Tête de cette couleur avec une légère impression transverse entre les antennes. Labre jaunâtre ainsi qu'une tache au-dessus de l'in- sertion des antennes. Celles-ci presque de la longueur du corps, d'un brun luisant. Prothorax extrêmement court, de deux lignes de longueur, lisse, presqu'orbiculaire, un peu rétréci en devant, rebordé latéralement. Son disque ayant de chaque côté, une im- pression trés-prononcée. Elytres grandes, linéaires, longues de dix lignes, dépassant lé bout de l'abdomen d'environ quatre lignes, d'un châtain clair Jluisant; leur espace discoïdäl circon- DES ORTHOPTÈRES. 71 scrit par la strie arquée, finement strié et un peu rugueux; ces rugosités existent aussi en dehors de la strie arquée ; dans le reste de leur étendue, les élytres ont des stries longitudinales, réticu- lées à l'extrémité; la marge extérieure débordant l'abdomen est d'une nuance plus claire, ainsi que l'extrémité des élytres. Aïles d'un jaune clair, de la longueur des élytres. Dessous du corps d'un brun de poix luisant. Pattes de cette couleur. Mâle. Cap de Bonne-Espérance. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne; envoyée à Latreille par M. Westermann. Obs. Cette espèce singulière ressemble, au premier coup d'œil, a un Termés, par la brièveté de son prothorax et l'extrême lon- gueur des élytres et des aïles. 7." KAKERLAG PALLIPALPE, — Xakerlac pallipalpis. (Long. 9 lig. =.) Corps d'un brun marron fort luisant. Tête plus foncée ; bouche et palpes d’un testacé clair; à la naissance de chaque antenne on voit un point testacé. Prothorax presqu'or- biculaire , trés-lisse, point rebordé, un peu plus foncé que les élytres. Celles-ci dépassant le bout de l'abdomen de deux lignes et demie. Leur strie arquée très-prononcée, un peu oblique, l'espace circonscrit par cette strie , très-lisse et luisant. De chaque côte de la base part une ligne élevée, allant en s'oblitérant jusqu'a l'extrémité ; marge extérieure débordant l'abdomen , chargée de stries obliques distinctes ; le reste de l’élytre ayant des stries lon- gitudinales peu prononcées. Aïles de la longueur des élytres, jau- nâtres, finement striées et réticulées. Dessous du corps un peu plus foncé que le dessus, principalement sur les côtés. Antennes (incomplètes) atteignant au moins la moitié du corps, roussâtres, un peu pubescentes dans leur premiére moitié. Pattes roussâtres, les antérieures plus claires. Femelle. De Java. Ma collection. Donnée par M. Buquet. 7% HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME DIVISION. Elytres et ailes plus courtes que l'abdomen dans les mâles ; rudimentaires dans les femelles. 8. KAKERLAG ORIENTALE. — Kakerlac orientalis, Latr. Gener. Crust. et ins. tom. 3, pag. 83. Blatta orientalis, Linn. Faun. suec. n° S62. — Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 9, no 17. — Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 318, n° 21. — Panz. Faun. germ. fas. 96, fig. 12. Mâle. — Pal.-Bauv. Ins. d’Afriq. etd’Amér. pag. 228, Orthopt. PI. 2, c. fig. 3. Mâle. — Faun. franc, Orthopt. PI. 2, fig. 2. Mâle. — Brullé, Hist. nat. des ins. tom. IX. pag. 94. PI. 5, fig. s. La Blatte des cuisines , Geoff. Ins. Par. tom. 1, pag. 580, n° 1. PI. 7, fig. 5. Mâle et femelle. (Long. 10 lig.) Corps d’un brun roussâtre; labre jaunâtre; un point de cette couleur prés de la base de chaque antenne. Pro- thorax presqu'orbiculaire, lisse, luisant , avec une impression de chaque côté, large et oblique. Elytres sensiblement plus courtes que l'abdomen , d'une nuance plus claire que le reste du corps ; l'espace circonscrit par la strie arquée a des stries formées par des points. De chaque côté part de la base une ligne longitudinale élevée, qui atteint l'extrémité de l’élytre en s'oblitérant, et se subdivisant alors en plusieurs petits rameaux ; marge extérieure débordant l'abdomen, finement pointillée ; le reste de l’élytre est strié longitudinalement et un peu réticulé. Aïles un peu plus courtes que les élytres, d’un jaune sale, striées longitudinale- ment et un peu réticulées; filets sexuels de la couleur du corps. Antennes beaucoup plus longues que le corps, un peu pubes- centes, d’un brun roussâtre. Pattes de la couleur du corps. Mâle. La femelle n’a point d'ailes, et ses élytres, en ovale allongé, sont rudimentaires, n'ayant que deux lignes de long. On y aper- çoit la strie arquée et la ligne élevée latérale. Sa couleur est d'un brun de poix, presque noirâtre, plus clair en dessous. Antennes DES ORTHOPTÈRES. 13 plus courtes que dans le mâle, de la même couleur que le dessous du corps , ainsi que les pattes. Cette espèce nous est venue de l'Orient; elle est aujourd'hui abondamment répandue dans l'Europe tempérée, et même en Russie, suivant M. Hummel. Elle ne se trouve que dans les mai- sons. Le mâle se sert fort peu de ses ailes. Les deux sexes se cachent pendant le jour dans les fentes des murs et des plan- chers , etc., mais sortent de leur retraite pendant la nuit, et se répandent partout, en attaquant les provisions de bouche, et no- tamment le pain et la farine. Elle exhale une odeur désagréable approchant de celle de la Souris. Quelques boulangers des villages autour de Paris la désignent sous le nom de Caffard. Voici les détails que donne De Géer, tom. III, sur cette Kakerlac : « Le ventre est large et plat en dessus , mais convexe en dessous, » divisé en huit segments qui ont des dentelures vers les côtés, » parce que chaque segment s'avance au bord postérieur en pointe » angulaire et plate. Le ventre diminue brusquement de volume » vers l'extrémité, en sorte que le dernier segment est petit, » arrondi ou bien conique, garni d'une ouverture en forme de » fente longitudinale, où sont placés l'anus et les parties sexuelles. » Au derrière on voit deux parties allongées, coniques et pointues » au bout, plates en dessus, et un peu convexes en dessous, » divisées transversalement en neuf anneaux garnis de poils » courts. Elles sont unies et articulées au pénultième segment du » ventre , de sorte qu'elles sont flexibles et mobiles , et dirigées de » facon qu'elles s'éloignent l’une de l'autre à leur extrémité. » Outre ces parties communes aux deux sexes, le mâle a encore » deux autres petites parties en forme de pointes cylindriques un » peu courbées , situées au bord inférieur de la fente du dernier segment , et beaucoup plus courtes et plus déliées que les deux autres. » 3 > 74 HISTOIRE NATURELLE IT. Plaque sousanale des femelles entièrement ca- Chée par le dernier segment de l'abdomen; celle des mâles très-apparente, Gene, II. BLABÈRE. _ BLABERA, Aud.-Serv, Rev. = Blatta, aucior. PTE sôusanale cachée dans les femelles ; apparente, plane, subovalaire dans les mâles avec ses côtés coupés plus ou moins obliquement ; filets sexuels apparents. Abdomen grand, allongé, presque ova- laire ; son dernier segment (sixième) grand, trans- versal, semicirculaire, un peu convexe dans les femelles ; le cinquième rétréci et légèrement ar- qué au bord postérieur, Le dernier (septième) dans lés mâles , échancré au bord postérieur et plus étroit que le sixième. Tarses dépourvus de peloté entre leurs crochets ; ayant le premier ét le ciquieme article allongés, les intér- médiaires courts, égaux entre eux. Antennes moniliformes, glabres, ordinairement courtes, n’atteignant le plus souvetit que la moitié du corps. Têté plane ou canaliculée entre les yeux, produisant quelquefois, par son grand enfoncement dass lé pro- thorax , une saillie sur celui-ci. Prothorax grand, semicirculaire, rebordé ; son bord antérieur quelquefois renversé en arriere et formant un repli. Elytres ayant une strie arquée. Corps allongé, glabre, ovalaire , déprimé en dessus. Ce genre renferme les plus grandes espèces de sa Famille. Je n’en connais point au-dessous de quatorze à quinze lignes, et quelques -unes atteignent trois pouces et même davan- DES ORTHOPTÈRES. 75 tage. Les tarses sont dépourvus de pelote (1). Lenr premier article est allongé, les trois intermédiaires courts, égaux entré eux ; les antennes sont glabres et moniliformes, le plus souvent courtes. Les espèces semblent habiter exclusivement l'Amérique méridionale. PREMIÈRE DIVISION. Prothorax sans repli au bord antérieur. PREMIÈRE SUBDIVISION. Elytres et ailes de forme et de longueur ordinaire. (Second ét troisième article des antennes courts, presque égaux entre eux. Tête plane.) ‘À. Premier articie des antennes court, en cône renversé, guère plus long que les deux sui- vants réunis. (Epines tibiales fortes et nombreuses.) 1. BLABSRE GEANTE. — Blabera gigantea , Aud-Serv. Rev. pag. 11. Blatta gigantea, Linn. Mus. Ludov. Ulric. pag. 106, n° r. — Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 6, n° r. (En excluant le sy- nonyme de Drury, qui appartient à l'espèce suivante.) — Gronoy. Zooph. pag. 174, no 633 , tab, 16, fig. 3. — Stoll. Spect. et Mant. etc. PI. 1 d. fig. ». — Oli. Encycl. tom. 1V, pag. 914, no 1. ( En excluant le sy- nonyme de Drury.) — Brull. Hist. nat. des ins. tom. IX, PI, 2. (Long. 3 pouceset demi.) Prothorax formant presque un ovale (considéré transversalement) ; offrant un tres-léger sinus au-dessus TSH (1) Dn moins il m'a été inpossible d'en apercevoir, et plusieurs entomologistes plus jennes que moi, et dont la vue n'est pas afFäi- blie, n’en ont point vu à la plus forte loupe. M. Brullé assure cépendant que les Blabères ont nne pelote visible. 76 HISTOIRE NATURELLE de la tête; il est à peine rebordé et d’un testacé jaunâtre; son disque un peu inégal, portant une large tache brune, presque carrée, un peu rétrécie en arrière et atteignant le bord posté- rieur ; elle a dans son centre un espace rougeâtre; cette tache reparait en partie en dessous du prothorax. Elytres d’un testacé jaunätre, ovalaires, rétrécies à leur extrémité, fort grandes, dépassant de six lignes l'extrémité de l'abdomen , striées oblique- ment, sauf sur leur bord extérieur ; chacune d'elles portant une ligne longitudinale brune touchant le bord extérieur, partant de la base et s’arrêtant au tiers de l'élytre; leur disque nuagé d'une sorte de tache transverse obscure. Aïles de la longueur des élytres et de leur couleur. Tête d’un brun de poix avec le front plan : labre jaunâtre. Abdomen d’un brun de poix ; ses segments plus ou moins bordés de jaunâtre antérieurement. Antennes d'un brun de poix à leur base, cette couleur s’éclaircissant en allant vers l'extrémité. Pattes et appendices de l'abdomen d'un brun luisant ainsi que les palpes. Corps plus jaunâtre dans la femelle. Mâle et femelle. Cayenne. Mâle de ma collection et de celle de M. Lefebvre , qui possède aussi la femelle. 2. BLABERE niscoïpALE. — Blabera discoidalis. (PI. 1, fig. 6. Femelle.) Blatia gigantea, Drury, Tllustrat. of. natural. Pl. XXXVWI, fig. 5. — Encycl. méth. PI. 125, fig. 1. — Stoll. Spect. et Mant. etc. PI. I d. fig. 1. (Long. 2 pouces.) Prothorax testacé, faiblement rebordé en ar- rière et sur les côtés, il a un léger sinus au-dessus de la tête; son disque inégal , ayant une grande tache presque carrée, d'un brun noirâtre, n'atteignant aucun des quatre bords, et dont les angles postérieurs sont arrondis : cette tache se reproduit en dessous du prothorax. Tête d’un brun de poix, ayant près de l'orbite de chaque œil, une petite tache ferrugineuse (ocelle). Palpes bruns. Labre jaunâtre. Elytres testacées, ovalaires, rétrécies à l'extrémité, dépassant un peu l’abdomen, striées obliquement, sauf sur leur bord extérieur : chacune d'elles offrant une bande longitudinale d'un brun noirâtre touchant le bord extérieur, par- tant de la base et s'arrétant au tiers de l'élytre où elle se bifurque; DES ORTHOPTÈRES. 77 le rameau interne plus étroit, se dirigeant un peu obliquement vers le disque de l'élytre. Aïles de la longueur des élytres et de leur couleur. Abdomen d'un brun de poix ; ses segments bordés de roussâtre postérieurement et portant en outre quelques taches de cette couleur. Antennes, pattes et appendices coniques de l'abdomen , d’un brun de poix. Femelle. Saint-Domingue. Ma collection. Obs. Elle se distingue des autres Blabères de sa division, par la tache discoïdale du prothorax, qui est isolée, tandis que, dans les autres espèces, cette tache atteint le bord postérieur. Nota. Les trois espèces suivantes ne sont peut-être que des variétés de celle-ci. 3. BLABERE arTRoPOs. — Blabera Atropos. Blatta Atropos , Stoll. Spect. et Mant. PI. 11 d. fig. 8. (Long. 2 pouces environ.) Elle a beaucoup d'analogie avec les deux précédentes. Prothorax d'un jaune pâle, faiblement rebordé en avant et sur les côtés, avec un très-léger sinus au-dessus de la tête; son disque un peu inégal, occupé par une grande tache brune, presque carrée, allant en se rétrécissant en arrière et atteignant le bord postérieur ; cette tache reparaït en partie en dessous du prothorax. Elytres brunes, mais s'éclaircissant depuis le milieu jusqu'a l'extrémité : toute la marge extérieure dépassant l'abdomen, est d'un jaune pâle , ainsi qu'une grande tache scutel- laire, irrégulière, presque carrée ; elles sont ovalaires, rétrécies à l'extrémité, dépassant de trois lignes le bout de l'abdomen, striées obliquement , sauf vers le bord extérieur. Ailes jaunâtres, aussi longues que les élytres. Tête et palpes d’un brun luisant; la première offrant, pres de l'orbite de chaque œil, une tache ar- rondie, ferrugineuse (ocelle). Labre d’un jaune ferrugineux. Dessous du corps d’un brun luisant. Premier segment de l'abdo- men portant une tache latérale , jaune ct triangulaire ; les second, troisième et quatrième bordés de jaune antérieurement, et of- frant de chaque côté une tache ronde, jaune. Pattes d'un brun luisant ainsi que les appendices de l'abdomen. Antennes brunes à la base, jaunâtres ensuite. Mâle et femelle. De Saint-Domingue. La femelle de ma collection; le mäle de celle de M. le comte Dejean. 78 HISTOIRE NATURELLE 4." BLABÈRE vamasie. — Blabera varians. (Long. 2 pouces 4 lig.) Elle a les plus grands rapports avec la Blabère Atropos, mais elle est plus grande et plus large. Antennes brunes. Tache discoïdale du prothorax carrée, de même lar- geur dans toute son étendue : cette tache portant quatre mouche- tures roussâtres , disposées carrément, et en outre une ligne mé- diane et longitudinale de même couleur. Elytres dépassant de trois lignes l'extrémité de l'abdomen, ayant leur marge exté- rieure débordant l'abdomen, brune avec deux grandes taches jaunâtres ; l’un à la base, l’autre vers le milieu. Aïles d’un brun foncé et de la longueur des élytres. Femelle. Le mâle diffère : 1° par la coloration plus claire de ses élytres, et le brun de leur côté extérieur, moins intense ; 20 par ses ailes seulement enfumées; 3° par la tache discoïdale du prothorax, n'atteignant pas tout à fait le bord postérieur ; 4° l'abdomen est d’un jaune testacé en dessous, avec le bord postérieur des seg- ments obscur ; les stigmates ainsi que la plaque anale, d'un brun de poix. De Cuba. Ces deux individus font pibiés de la collection de M. A. Lefebvre. 5.* BLABÈRE DOUTEUSE. —— Blabera dubia. (Long. 14 à 15 lig.) Corps ovalaire. Tête d’un jaune testacé avec le front brun-marron. Antennes d’un brun roussâtre; premier article testacé, de la longueur de la moitié du corps. Prothorax semicirculaire , légèrement rebordé, testacé, lisse , avec un faible sinus au-dessus de la tête. Son disque un peu inégal, portant une grande tache presque semicirculaire, n'atteignant pas exactement le bord postérieur ; son centre offrant deux petites mouchetures roussâtres , distinctes. Elytres dépassant le bout de l'abdomen de trois lignes, testacées; chaque bord latéral, avant la marge exté- rieure débordant l'abdomen , brunâtre ainsi que la partie poste- rieure des élytres depuis la strie arquée; elles sont pointillées sur le disque et au côté extérieur, et striées dans le reste de leur étendue. Aïles de la longueur des élytres, testacées et diaphanes. Dessous de l'abdomen brunâtre avec les stigmates testacés. Pattes d'un testacé pâle; épines tibiales roussâtres. Mâle. Cette espèce présente les différences suivantes : tête brune avec DES ORTHOPTÈRES. 79 un peu de jaune à la face ; tache discoïdale brune du prothorax atteignant le bord postérieur ; stries et réticulations des élyÿtres un peu plus distinctement prononcées. Rapportée du Brésil par M. Auguste Saint-Hilaire. Commune en novembre à Buénos-Ayres. Collections de MM. Dejean et Lefebvre, ainsi que de la mienne. Nota. Cette Blabère est peut-être la Blatla Surinamensis , Linn. Syst. nat. pag. 687, n° 3, et celle que Sulzer à représentée PI. 8, fig. : de son Histoire des insectes ; la Blatta Surinamensis , De Géer, Mémoir. tom. II, pag. 539, n° 6, PI. 44, fig. 8, est une autre espèce beaucoup plus petite, que je ne connais pas. B. Premier article des antennes grand, cylin- drique , aussi long que les cinq suivants réu- nis. (Epines tibiales plus rares et plus faibles. ) 6. BLagÈRE Grosse. — Blabera grossa, Aud.-Serv. Rev. pag. 11, n° 2: Blatta grossa, Thunb. Mém. de l’Acad. des scienc. de Pé- tersb. tom. X, pag. 280. (Long. 2 pouces.) Corps de forme oblongue, à côtés parallèles. Tête, et dessous du corps d'un brun olivâtre. Labre fauve ainsi qu'un point placé à l'orbite &e chaque œil : face antérieure avec une légère dépression au sommet. Antennes plus courtes que le corps, d’un brun olivâtre. Prothorax testacé-livide, tant en des- sus qu'en dessous, lisse, rebordé, semicirculaire, très-faible- ment échancré de chaque côté vers l'angle postérieur ; son bord postérieur légèrement sinué. Disque du prothorax un peu inégal, portant une grande tache presque triangulaire, plus étroite en avant, et atteignant, par sa partie large, le bord postérieur qui. est liséré de brun jusqu'à son échancrure latérale. On voit au mi- lieu de la tache noire deux impressions assez prononcées. Elytres amples , dépassant un peu l'extrémité de l'abdomen, arrondies an bout et plus larges dans cette partie qu’à leur base, très-finement striées longitudinalement et obliquement, d'un testacé livide, ayant chacune une bande longitudinale brune, avant la marge qui déborde latéralement l'abdomen, partant de la base et se 80 HISTOIRE NATURELLE rétrécissant graduellement pour se terminer en pointé au tiers de la longueur des élytres. Aïles aussi longues que celles-ci. Pattes d’un brun olivâtre. Dessous des tarses garni d’un duvet roussâtre. Femelle. Du Brésil. Collections de MM. le comte Dejean et Lefebvre, ainsi que de la mienne. | Nota. Elle se distingue des cinq espèces précédentes par sa forme oblongue et par la tache discoïdale du prothorax plus large en arrière qu en avant. DEUXIÈME SUBDIVISION. Elytres et ailes de grandeur ordinaire dans Îles mâies. Elytres des femelles courtes, mais de largeur habituelle, Aïles rudimentaires, plus courtes que les élytres. (Deuxième article des antennes court ; le troisième cylindrique , deux fois plus long que le second. Tête canaliculée entre les yeux, du moins dans les mâles. ) 7. BLABÈRE BIMOUCHETÉE. — Blabera biguttata , Aud.-Serv. Rev. 9 pag. 11, n° 3. Femelle. Blatta biguttata, Thunb.Mém. de l'Acad. des scienc. de Pétersb. tom. X, pag. 276, PI. 14. Femelle. (Long. 18 lig. femelle, 2 pouces mâle, éiytres comprises.) Corps large dans les deux sexes, lisse, luisant , d’un brun noirâtre. An- tennes de cette couleur ct de moyenne longueur. Tête ayant sa face antérieure à peine creusée entre les yeux. Prothorax semi- circulaire, irréguliérement strié, rebordé ; tous ses rebords bruns, l'antérieur relevé ; la base de chaque côté extérieur a une très- faible échancrure; le dessus du prothorax offre une sorte de grand arc brun dont les extrémités atteignent le bord postérieur ; sur le disque, et prés de la base , il y a plusieurs points ou taches irrégulières d'nn brun-noirêtre, la plupart contigus. Le dessous du prothorax est brun postérieurement; sa partie antérieure jaune, lisérée de brun en devant. Mésothorax plus où moins DES: ORTHOPTÈRES. 81 varié de jaune, ce qui produit quelquefois dans son centre deux mouchetures de cette couleur, lorsque les élytres sont au repos. Elytres de longueur ordinaire, mais trés-courtes, ne recouvrant quele premier tiers du dos ; rebordées extérieurement, lisses, luisantes, de la couleur du corps; leur marge extérieure débordant notablement l'abdomen; elles sont presque carrées, tronquées et un peu sinueuses à l'extrémité ; à la base de chacune on distingue un petit point jaune placé avant la marge qui déborde l'abdomen. Ailes rudimentaires, de trois lignes de long. Dessous du corps et paites d'un brun noirâtre luisant. Tous les trochanters d’un jaune fauve. Plaque foliacée anale, distinc- tement unicarénée au milieu en dessus. Jambes peu épineuses. Femelle. Le mâle différe par ses élytres lisses sur leur disque, circonscrit par la strie arquée, chargées ensuite de stries longitudinales et d'une réticulation bien visible : elles sont un peu plus longues que l'abdomen. Ailes de la longueur des élytres. Du Brésil. Femelle de la collection de M. le comte Dejean et de la mienne. Mâle, de celle de M. A. Lefebvre. Nota. La femelle semblerait au premier aspect être qu’en état de nymphe, mais ses élytres, quoique trés-courtes, sont de forme ordinaire, et nullement conformées comme celles des nymphes de Blattaires, où ces organes sont toujours étroits et rudimen- taires ; c'est ce qui me l'a fait considérer comme arrivée à l'état parfait. M. Thunberg qui l'a décrite et figurée, n’éleve aucun doute à ce sujet. 6." BLABERE SEMBLABLE. — Blabera similis. (Long. 18 lig. femelle, 2 pouces mâle, élytres comprises.) Elle a les plus grands rapports avec la précédente, mais elle en diffère par les caractères suivants : la femelle a les élytres beaucoup plus longues, recouvrant au moins la moitié du dos, arrondies à leur extrémité, distinctement pointillées et offrant quelques petites stries obliques ; leur rebord extérieur relevé et de couleur fauve. Ailes rudimentaires, de quatre lignes de long. Partie antérieure du prothorax jaune ; son rebord relevé est de cette couleur, sans liséré brun ni en dessus ni en dessous. La base du côté extérieur offre une échancrure bien prononcée, ce qui rend chaque angle postérieur unidenté. Tête ayant sa face antérieure plane. Femelle, ORTHOPTÈRES. 6 82 HISTOIRE NATURÈLLE . Le mâle est remarquable par la grande ampleur des élytres et des ailes, qui débordent sensiblement l'abdomen sur les côtés, et dépassent son extrémité d'au moins un demi-pouce; les élytres sont comme gauffrées et chargées d'une multitude de stries longi- tudinales, obliques ; celles que l'on voit au-dessous de l'espace circonscrit par la strie arquée, sont bien plus nombreuses et bien plus fortement prononcées. Aïles de la couleur des élytres et de leur longueur. Pour tout le reste, il ressemble à la femelle, mais son prothorax est de moindre dimension ; ses élytres et ses ailes sont beaucoup plus foncées que celles de la Blabère bimouchetée. Deux individus provenant de la collection Latreille, sans indi- calion de patrie. Obs. La partie brune du prothorax vu en dessus, est plus étendue que dans la Blabère bimouchetée et ne se dessine pas précisément en manière d'arc. DEUXIÈME DIVISION. Prothorax avant son bord antérieur renversé en arrière en forme de repli. (Troisième article des antennes notablement plus long que le second et cylindrique. Tête canaliculée entre les yeux, tellement enfoncée dans le prothorax qu’elle produit une saillie sur son disque. ) 9. BLABÈRE RÉFLÉCHIE. — Blabera reflexa. (PI. 2, fig. 2. Mâle.) Blaita reftexa, Thunb. Mém. de l'Acad, des scienc. de Pétersh., tom:.X, pag. 58; Mouffel, {nseciorum sive, etc, pag. 129. Blatla Mouffeti, Kirb. Centur. d'ins. édit. Lequien, pag. 74, n° g. Le mâle. var. A. la femelle. (Long. 18 à 20 lig.) Corps ovale-allongé. Tête produisant une forte saillie sur le prothorax; elle est d’un brun olivâtre etsans ca- rène. Face antérieure creusée longitudinalement; labretestacé ainsi qu'une pelite tache placée près de l'orbite de chaque œil. Antennes d'un brun neirâtre, de Ja longueur de la moitié du corps dans DES ORTHOPTÈRES. 83 Ja femelle , aussi longues que lui dans le mâle. Prothorax trans- versal, crensé en gouttière antérieurement; cette gouttiere for- mée par la largeur du bord antérieur qui est trés-relevé, replié en arrière et ponctué. Bord postérieur un peu relevé, un peu sinué , ayant une échancrure pres de chaque angle postérieur. Le prothorax est lisse, d'un ferrugineux testacé dans la femelle, plus ou moins fencé pres du bord postérieur. Dans le mâle, il est de plus petite dimension, brun en dessus avec son repli antérieur jaunâtre. Dans les deux sexes, le dessous est testacé, luisant, avec les angles postérieurs rembrunis. Elytres lisses, légèrement rebordées dans les deux premiers tiers de leur côté extérieur, striées longitudinalement et obliquement, dépassant de irois lignes l'extrémité de l'abdomen, d'un testacé livide dans la fe- melle, d'un brun de suie dans le mâle. Aïles de la longueur des _élytres et de leur couleur, suivant le sexe. Dessous du corps et pattes d’un brun noirâtre. Mâle et femelle. Assez commune au Brésil. 10." BLaëëre PÉDEsrRE. — Blabera pedestris, (Long. 16 lig.) Corps plus élargi, plus ovalaire, plus déprimé et même un peu plus court que celui de la femelle de l'espèce précédente , auquelle celle-ci ressemble presque en tout. Sa tête produit de même une forte saillie sur le prothorax , mais ici cette saillie porte au milieu une carene longitudinale atteignant, en s'oblitérant , les deux extrémités. Le prothorax est sensiblement plus grand que celui de la Blabere réfléchie ; sa partie antérieure repliée en arrière est plus large et plus fortement ponctuée , pres- que chagrinée. Elytres dépassant de deux lignes le bout de l'ab- domen. Ailes rudimentaires, ayant seulement trois lignes de long, tandis que dans la Blabere réfiéchie, les deux sexes ont les leurs parfaitement développées et de la longueur des élytres. La dis- tribution des couleurs est la même dans les deux espèces. Fe- melle, Du Brésil. Ma collection, 84 HISTOIRE NATURELLE Genre III. BLATTE— BLATTA, Linné, etc. — Blatta, Polyphaga, Kakerlac, Brullé. Plaque soucarale ca:hte dans les femelles ; apparente dans les mâles (1). Filets sexuels plus ou moins visibles dans ce sexe. Abdomen allongé, son dernier segment dans les femelles, (sixième) grand, transversal, subovalaire , un peu convexe, légèrement sinué au bout ; segment terminal des mâles, ( septième) sou- vent échancré en angle au milieu de son bord posté- rieur , souvent plus étroit que le sixième : appendices coniques de l’abdomen de forme et de longueur or- dinaire. Tarses à crochets munis d’une pelote dans leur entre-deux ; le quatrieme article ordinairement très-petit et bi- lobé. Corps allongé, déprimé en dessus, oblong ou linéaire, glabre ou pubescent. Prothorax ayant son bord postérieur arrondi et sans re- bord. Antennes glabres ou à peine pubescentes , longues ; leurs articles peu distincts. Pattes de longueur moyenne ; cuisses rarement épineuses. PREMIÈRE DIVISION. - Abdomen ovalaire; ses segments ne diminuant graduellement de largeur qu’à partir de sa moitié inférieure. Plaque sousanale des mâles ovalaire, sinuée latéralement. (Blatte vraie, Blatta propriè dicta.) (1) Dans la première division de ce genre la plaque anale des mâles est ovalaire et sinuée latéralement. Dans la seconde division, les mâles ont cette plaque en cône allongé et pointu ; leur septième ou dernier segment abdominal est de même largeur à peu près que le sixième, et point échancré. DES ORTHOPTÈRES. 85 PREMIÈRE SUBDIVISION, Corps ailé, au moins dans les mâles. À. Prothorax distinctement échancré latérale- ment. 1." BLATTE FISSICOLLE, — Blatta fissicollis. (Long. un pouce et demi.) Tête d'un noir de poix , faisant une saillie sur le prothorax, tant elle ÿ est enfoncée ; front canaliculé entre les yeux. Labre testacé ainsi qu'une petite tache pres de l'insertion de chaque antenne. Prothorax presqu'ovalaire, con- sidéré transversalement, un peu relevé au bord antérieur et à peine rebordé sur les côtés. On voit pres de chaque angle posté- rieur, une échancrure ou fente trés-profonde, droite, et qui semble presque partager le prothorax en deux parties inégales ; l’antérieure plus grande, a ses angles latéraux aigus, tandis que ceux de la partie postérieure sont mousses. Dessus du prothorax chargé de petits tubercules; ceux du disque moins élevés; ces tubercules rendent le prothorax tres-rugueux : de chaque côté du disque part une carène longitudinale qui atteint le bord posté- rieur. Ce prothorax est d’un brun-marron foncé et luisant ; au milieu du bord antérieur on remarque une tache assez grande, jaune et transparente, lisérée de brun en avant. En dessous le prothorax a les mêmes couleurs qu’en dessus, mais il est partout lisse et luisant. Elytres de la longueur de l'abdomen, ovalaires, arrondies à l'extrémité, un peu rebordées extérieurement jusque passé le milieu , et munies au bord extérieur, avant la marge qui déborde l'abdomen, d'une ligne longitudinale élevée, faisant suite à la carène thoracique, et s’oblitérant vers l'extrémité de chaque élytre : leur premier tiers est chargé de points enfoncés , nombreux et trés-distincts; elles sont finement striées dans le reste de leur étendue ; leur couleur est d’un brun marron luisant. Ailes de la longueur des élytres et d'une nuance plus claire. An- tennes et palpes d’un noir de poix. Dessous du corps d’un brun de -poix plus ou moins foncé. Femelle. Elle me vient de la collection Latreille, étiquetée de sa main comme éfant de Cayenne. 86 HISTOIRE NATURELLE B. Prothorax entier. a. Dessus du corps couvert d’un duvet court et soyeux. 2." BLATTE coToNNEUSE. — Blatta tomentosa. (Long. 20 lig.) Corps pubescent, notamment en dessus.Tête d'un jaune testacé; sa face antérieure d’un roux ferrugineux. An- tennes plus longues que le corps, pubescentes, roussâtres dans Jeurs deux premiers tiers ; ensuite viennent une douzaine d'ar- ticles d’un jaune pâle ; le reste de l'antenne roussâtre. Prothorax ovalaire , avec un faible sinus au-dessus de la tête; roussâtre, mais tout couvert de poils fins, d’un cendré-jaunâtre. Elytres ovalaires, longues, rétrécies vers l'extrémité; roussâtres, cou- vertes de poils semblables à ceux du prothorax, et dépassant l'abdomen de plus de cinq lignes; elles sont striées longitudinale- ment aprés l’espace circonscrit par la strie arquée. Ailes de la lon- gueur des élytres, glabres et roussâtres. Abdomen d'un noir luisant; chaque segment portant latéralement une tache assez grande, cunéiforme, d’un jaune testacé : plaque anale entière- ment de cette couleur, ce qui fait que l'abdomen est comme entouré d'une bande jaune. Appendices coniques, grands ainsi q'eles filets inarticulés de l'anus, d'un brun - marron, ainsi que les pattes; épines tibiales d’un noir prononcé. Mâle. De Surinam. Ma collection. 3. BLATTE DE Daury. — Blatta Druryi. Blatta ægyptiaca, Drur. Zllustrat. of. natural. tom. 2, PI. XXXVI, fig. 3. — Fab. Ænt. syst. tom. 2, pag. 6,no3? (Long. 16 à 18 lig.) Dessus du corps tout couvert d'un duvet court, jaunâtre. Antennes roussâtres , presque de la longueur du corps. Tête d'un brun luisant avec une petite tache rousse de chaque côté vers l'insertion des antennes. Labre de cette couleur ainsi que les palpes ; les maxillaires fort allongés. Prothorax brun, presque semicireulaire , aussi long que large, lisse, bordé de jaunâtre, sauf postérieurement, et plus largement sur les côtés qu'à sa partie antérieure : à peine rebordé latéralément ; ce re- DES ORTHOPTÈRES. 87 bord brunâtre Elytres brunes, ovalaires, rétrécies vers l'extré- mité, dépassant de quatre lignes le bout de l'abdomen. Elles sont distinctement striées longitudinalement, depuis la strie arquée jusqu'a l'extrémité : leur marge extérieure débordant l'abdomen, est bordée d’une bande longitudinale iaunâtre faisant suite à celle du prothorax , et qui s’oblitére apres le premier tiers de l’élytre. Ailes brunâtres, aussi longues que les élytres. Dessous du corps d'un noir de poix luisant, ainsi que les appendices coni- ques de l'abdomen, qui sont longs de plus de quatre lignes. Pattes d'un noir de poix plus ou moins foncé. Cuisses épinenses en dessous. Femelle. Elle varie : quelquefois la tête a de chaque côté au-dessous de l'insertion des antennes, une tache jaune assez grande et presque carrée ; les bords du mésosternum et du métasternum, les hanches et le milien des cuisses sont quelquefois jaunâtres. Du Brésil. Ma collection. Obs. Drury rapporte cette espèce à la Flatta œgyptiaca de Linné , mais c'est une erreur que plusieurs auteurs ont propagée. b. Corps glabre. % Disque des élytres ayant une strie arquée plus où moins distincte. 4. Barre DE MapÈRE. — Blatia Maderæ, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 6, n° 2. Herbst., Arch. pag. 184, n° 2, {ab. 49, fig. 3. Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 314, n° 2. Brull. Hist. nat. des ins. tom. IX, pag. 19, PI. 5, fig. 1. Stoll. Spect. et Mant. etc. PI. II d. fig. 4. Blatta Major, Pal.-Bauv. Ins. d'Afr. et d'Amér. pag. 182. Orthopt. PI. I b. fig. 2. (Long. 15 à 20 lig.) Tête brunâtre avec une tache livide près de l'insertion de chaque antenne ; labre de cette dernière cou- leur. Prothorax ovalaire, considérée transversalement, livide; son disque parsemé de traits et de petites taches irrégulières, noi- râtres. Elytres livides, ovalaires, longues, rétrécies vers l'extré- nité, dépassant d'environ trois lignées le bout de l'abdomen ; ayant 36 HISTOIRE NATURELLE leur strie arquée trés-prononcée et noirâtre. On voit an côté extérieur, avant la marge qui déborde l'abdomen, une ligne longitudinale noire , un peu élevée , atteignant environ la moitié de l'élytre ; elles ont desstries obliques sur le disque ; ensuite elles sont striées longitudinalement et réticulées ; chargées en outre d'une multitude de mouchetures brunätres, sauf sur le disque et sur la marge extérieure. Ailes de la longueur des élytres. Des- sous du corps d'un brun olivâtre , avec les stigmates noirs. An- tennes brunätres, presqu'aussi longues que le corps. Pattes et palpes d'un brun plus ou moins foncé. Mâle et femelle. Madère, Ile-de-France, Saint-Domingue , etc. 5." BLATTE JaspËE. — Blatta jaspidea. (Long. 16 à 17 lig.) Corps d’un testacé luisant. Tête ayant sur sa face antérieure quatre petites taches brunes disposées carré- ment. Prothorax semicirculaire , lisse, transparent, couvert d'une multitude de petits points brunâtres, avec une ligne mé- diane, longitudinale, testacée; il a une dépression oblique de chaque côté du disque; son bord postérieur sinueux. Elytres ovales, rétrécies vers l'extrémité, qui dépasse celle de l'abdomen ; leur disque un peu convexe ; la marge extérieure débordant l'ab- domen est transparente comme le prothorax ; près de cette marge, à la base de chaque élytre est une ligne longitudinale élevée, brunâtre , s'oblitérant au delà de la moitié des élytres; la strie arquée est peu distincte : elles sont chargées d'une multitude de petits points noirâtres, même sur leur marge extérieure, et striées longitudinalement , finement réticulées à l'extrémité, et sont marbrées de taches irrégulières brunâtres plus ou moins nombreuses, plus ou moins prononcées. Ailes testacées, striées , de la longueur des élytres. Dessous du corps testacé; abdomen pointillé de noirâtre, la plupart des segments offrant au milieu , une tache roussâtre plus ou moins apparente. Pattes roussâtres ; cuisses munies d’épines en dessous. Antennes roussâtres, de la longueur de la moitié du corps. Mâle et femelle. De Java. Collections de MM. le comte Dejean, A. Lefebvre et de la mienne. Un individu de la collection Dejean , étiqueté par La- treille, porte le nom de punctulata, Westermann. Ce nom ne peut être conservé ; une autre espèce ayant été antérieurement désignée sous cette dénomination par Palisot-Bauvois. BES ORTHOPTÈRES. 89 6." Buarxe parseute. — Blatia conspersa, Guérin et Percheron, Genera insect. 2° livrais. n° 3. Orthopt. PI. 2. (Long. un pouce.) Téte d’un noir de poix. Labre testacé. An- tennes de la longueur du corps ; leurs quatorze premiers articles d'un noir de poix et glabres ; le reste pubescent et roussâtre. Pro- thorax ovalaire , considéré transversalement, à peine sinué prés des angles postérieurs et rebordé latéralement, il est blanchâtre et diaphane, son disque portant une large tache noire, formant presque un X, barré par devant. Elytres dépassant à peine l'ex- trémité de l'abdomen , ovalaires, rétrécies vers l'extrémité, réti- culées , blanchâtres et diaphanes, mouchetées de noirâtre, sauf sur la marge extérieure débordant l'abdomen; leur disque strié obliquement , le reste chargé de stries longitudinales. Ailes de la longueur des élytres et diaphanes. Pattes et dessous du corps d'un brun olivâtre avec les côtés de l'abdomen pius foncés. Mâle et femelle. De Cuba. Coliections de MM. A. Lefebvre, Dejean et de la mienne. 7. BLATTE CENDREE. — Blalla cinerea, Oli, Encycl. tom. IV, pag. 914, no 5. (Long. 10 à 12 lig.) Corps d’un cendré livide. Tête jaunätre avec une large bande ferrugineuse , transverse , placée au milieu de la face ; il y a une bande noirâtre transverse sur le front, entre lés yeux. Prothorax plus large postérieurement qu'en de- vant, lisse, livide, avec ses côtés extérieurs plus clairs : son disque parsemé de petites taches ferrugineuses et bordé de chaque côté par une bande longitudinale noïrâtre. Elytres ovalaires, de la longueur du corps, striées obliquement sur leur disque, ensuite ayant des stries longitudinales et quelques réticulations; leur strie arquée est brune et prononcée; on voit au côté exté- rieur, avant la marge qui déborde l'abdomen, une ligne élevée, longitudinale, brune, atteignant presque en s’'oblitérant l'ex- trémité de l'élytre. Ailes de la longueur des élytres. Dessous du corps livide, plus foncé sur les côtés : stigmates entourés de jau- nâtre. Antennes presque de la longueur du corps, livides , ainsi que les palpes et les pattes. Epines tibiales noires. Mâle et femelle. … Ile-de-France, Collections de MM. le comte Dejean et Marchal, 90 HISTOIRE NATURELLE ainsi que de la mienne. D'après le témoignage de M. Marchal, elle se tient sous l'écorce des arbres. 8. “ BLATYE ALCaRazzas. — Blatta Alcarazzas (1). (Long. environ un pouce.) Tête d'un ferrugineux clair et lui- sant. Prothorax jaune, lisse et brillant ; le disque offrant deux taches noirâtres, irréculières, formant presque deux bandes longitudinales trés-sinneuses, arquées en dedans, beaucoup plus larges postérieurement qu'en devant ; vers les trois quarts de leur étendue, la couleur noire s'avance intérieurement en une sorte de dent. Les côtés du prothorax ont antérieurement un trait noi- râtre oblique, qui se reproduit en dessous. Elytres beaucoup plus longues que l'abdomen , transparentes, d'un brun dé corne, lui- santes , fortement striées longitudinalement ct un peu réticulées : strie arquée bien distincte; on voit au côté extérieur avant la marge qui déborde l'abdomen latéralement , une bande longitu- dinale jaune , luisante, qui ne s'étend guere au dela du premier tiers de l'élytre. Aïles de la longueur et de la couleur des élytres. Abdomen luisant, d'un brun de poix. Antennes noirâtres à la base, ferrugineuses ensuite, peut-être noires à l'extrémité ( eiles manquent en tres-grande partie dans l'individu que j'examine). Pattes d’un vert-olive tres-foncé, jambes fort épineuses : les quatre derniéres hanches avec une grande tache au milieu, d'un jaune verdâtre. Femelle. Collection de M. Marchal, qui la soupconne d'Amérique. 9." BLatre pes EconcEs. — Blatia corticum. (Long, 8 lignes non compris les élytres.) Tête d'un noir luisant. Labre et bouche jaunâtres. Prothorax noir, luisant, pointillé, distinctement rebordé latéralement; le rebord antérieur pres de la tête est jaune, et il y a quelquefois une petite tache de cette couleur, touchant ce rebord. Bord postérieur du prothorax coupé obliquement, le milieu s'avançant un peu entre les élytres : celles-ci plus longues que l'abdomen, noirâtres, luisantes, for- (1) La couleur jaune renfermée entre les deux singulières taches du prothorax, représente assez fidélement ce vase à rafraîchir les liquides, nommé alcarazzas en espagnol, qui serait posé sur un piedestal. DES ORTHOPTEÈRES. 91 tement striées ; la strie arquée peu distincte des stries ordinaires. Marge extérieure débordant latéralement l'abdomen, largement colorée de jaune à sa partie antérieure. Aïles de la longueur des élytres, noirâtres, transparentes. Abdomen large, d'un brun de poix luisant. Pattes brunes , mélangées de jaunâtre; jambes fort épineuses. Antennes obscures. Ile-de-France. Décrite d'après deux femelles de la collection de M. Marchal, qui n’a jamais pris cette espèce que sous l'écorce des arbres. Nota. La Blatta Surinamensis, De Géer, Meém. tom. I, pag. 539, n° 6, PI. 44, fig. 3, a quelques rapports avec celle que je viens de décrire ; je la crois pourtant diflérente. 10. * BLATYE AGUTIPENNE. — Blutiu acutipennis. (Long. 10 lig.) Corps d'un jaune-paiile. Tête ferrugineuse, bouche jaunâtre. Prothorax transversalement ovalaire, lisse, luisant, jaunätre et un peu diaphane ; ses angles antérieurs sail- lants et mousses ; chaque bord latéral coupé obliquement : bord postérieur arrondi. Elytres ovalaires, finissant en pointe mousse, dépassant de deux lignes l'extrémité de l'abdomen, chargées de stries régulieres formées de points enfoncés ; la strie arquée très- prononcée ; de chaque côté de la base part une ligne élevée lon- gitudinale , un peu sinueuse, s'oblitérant tout à coup vers les deux tiers de l'élytre; le bord interne de l’élytre droite recouvert par l'élytre gauche, est ferrugineux ainsi que le bord antérieur du dessous de l'élytre. Ailes de même couleur que les élytres, trans- parentes , striées et réticulées, ferrugineuses au bord antérieur. Le bord des segrnents de l’’bäomen et la plaque anale sont ferru- gineux. Antennes et pattes ferrugineuses, les premiéres de la longueur de la moitié du corps au moins ; épines tibiales noirä- tres. Femeïle. Patrie inconnue. Collection de M. Lefebvre. 11.” BLATTE DE SERVILLE. — Blalla Servillei, Lefebvre inéd. (Long. 10 à 11 lig.) Corps d'un noir luisant, ayant un trés- léger duvet jaunâtre sur le prothorax et les élytres. Prothorax presqu'ovale, considéré transversalement, paraissant obscur ; étroitement bordé de testacé antérieurement , et plus largement 92 HISTOIRE NATURELLE a chaque bord latéral. Elytres ovalaires, assez étroites, d’un roux ferrugineux ; leur strie arquée fine et noirâtre: elles ont de chaque côté à la base, pres de la marge extérieure , une ligne longitudinale élevée, noire, ne s'avancant que jusqu'au milieu de chaque élytre; leur disque presqu'uni; le reste des élytres chargé de stries longitudinales bien prononcées; la suture est bordée d'une ligne noire étroite, mais sensiblement élargie vers l'extrémité. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, roussâtres, bordées de noir postérieurement; cette couleur moins intense depuis le sinus jusqu'à l'angle anal. Pattes pubes- centes; cuisses noirâtres; jambes ferrugineuses à épines noires. Antennes noires, presque moniliformes , un peu déprimées et plus épaisses que dans les autres espèces. Mâle. De Rio-Grande. De la collection de M. A. Lefebvre, qui a bien voulu me la dédier. 12. * BLATTE MACGULICOLLE. —— Blatta maculicollis. (Long. q a ro lig.) Corps d'un jaune testacé, tant en dessus qu'en dessous. Tête avec deux larges taches noires sur le front. Prothorax semicireulaire , lisse, luisant, piqueté de brun et varié sur son disque, de taches de cette couleur ; le milieu du prothorax a une ligne longitudinale testacée, bifurquée à son extrémité postérieure. Bord postérieur sinué obliquement, sa pointe médiane avancée entre la suture des élytres : celes-ci ova- laires, oblongues, dépassant d’une ligne et demie l'extrémité de l'abdomen ; leur disque circonserit par la strie ordinaire, qui est plutôt oblique qu’arquée, offrant des stries obliques; le reste de l'élytre ayant des stries longitudinales finement réticulées à l'ex- trémité ; à la base, près de la marge extérieure, on voit une ligne longitudinale brune, ne dépassant guère le premier quart de l'élÿtre ; la surface des élytres est parsemée de lrès-petits points bruns. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, d'un testacé pâle, pianeté de brun le long du bord externe. Abdomen ayant de chaque côté une série de petites taches oblongues et brunes. Pattes d’un testacé clair à épines brunâtres ; toutes les cuisses Cpineuses en dessous. Antennes plus longues que la moitié du corps, d'un brun testacé , avec le premier article plus clair. Mâle. Du Brésil. Collection de M. À. Lefebvre. DES ORTHOPTÈRES. 93 13." BLaTTE DE Buquer. — Blatta Buquetr. (Long. 15 lig. non compris les élytres.) Plus grande que la précédente, mais lui ressemblant par la forme du prothorax. Corps entièrement d'un jaune testacé. Prothorax trés-finement pointillé; bord postérieur sinué obliquement, sa pointe médiane avancée entre les élytres et simulant un petit écusson. Ces der- nières ovalaires, oblongues, dépassant l'abdomen de quatre à cinq lignes environ, chargées de stries d'une extrème finesse. Ailes transparentes, de la longueur des élytres. Antennes et pattes de la couleur du corps : toutes les cuisses offrant quelques épines en dessous. Femelle. De Java. J'en suis redevable a M. Lucien Buquet, à qui je l'ai dédiée. 14.° BLATTE CRIBRICOLLE. — Blatta cribricollis. (Long. 12 à 15 lig. non compris les élytres.) Corps allongé, glabre. Tête jaunâtre ; milieu dela face ayant une tache noireallon- gée, qui est échancrée et élargie à sa partie supérieure. Prothorax presqu'orbiculaire, jaunâtre, convert d'une multitude de petits points enfoncés trés-serrés et noirâtres. Elytres jaunâtres, ovalaires, oblongues , dépassant de quatre lignes à peu prés, l'extrémité de l'abdomen, couvertes de très-nombreuses stries longitudinales : à la base, près de la marge extérieure, est une ligne longitudi- nale courte , étroite, noirâtre, entrecoupée de taches jaunâtres, à la suite de laquelle on remarque cinq ou six points noirs, es- pacés, parcourant longitudinalement la longueur de l'élytre. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, teintées de jau- nâtre. Le dessous du corps, les antennes (du moins leur base) et les pattes, sont d’un jaune roussâtre : les sligmates apparaissent sous la forme de points noirs. Cuisses munies en dessous de quel- ques épines. Femeile. Java. Ma collection. 19. BLATTE HOTrENTOTE. — Blalla Capensis , Thunb. Nov. sp. ins. dissert. 4, pag. 77. Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 8, n° 9. Oliv, Encycl. tom. IV, pag. 316, n° 18. (Long. 18 lig.) Corps allongé, d'un brun marron foncé. Tête 5% HISTOIRE NATURELLÉ d'un rouge ferrugineux; bouche jannâtre, ainsi que les deux pre- micrs articles des palpes maxillaires; il y a une tache oblongue jaunâtre à la base de chaque antenne. Prothorax petit, lisse, presqu'orbiculaire , ayant de chaque côté dn disque , une impres- sion oblique, formant en se réunissant l’une à l’autre par l’ex- trémité, un V trés-ouvert; bord antérieur ayant un sinus au- dessus de la tête. Elytres trés-longues, ovalaires, dépassant de quatre à cinq lignes l'extrémité de l'abdomen, ayant des stries fines et serrées sur leur disque circonscrit par la strie arquée, striées longitudinalement et réticulées dans le reste de leur éten- due. Ailes brunätres, de la longueur des élytres. Dessous du corps d'un brun de poix. Pattes d’un rouge-ferrugineux plus clair que celui de la tête; filets sexuels de la couleur des pattes. An- tennes plus longues que la moitié du corps, noirâtres, avec le premier article d'un rouge ferrugineux. Mâle. Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 16. BLATTE ÉGYPTIENNE. — Blatta œgyptiaca, Linn. Mus. Ludov. Ulr. pag. 107, n° 2. Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 314, no 4 ( en retranchant les synonymes de Drury et de Fabricius). Herbst., Arch. pag. 185, n° 3, 4ab. 49, fig. 4. Expédition d'Egyp. Orthopt. PI. 2, fig. 12. Germar, Magaz. nat. fas. 1, tab. 13. Kukerlac æœgyptiacus, Brullé, Expédit. de Morée, pag. 82, n° 43. Polyphaga œgyptiaca, Brullé, Hist. nat, des ins. tom, IX, pag. 57, PI. 3, fig. 3. (Long. un pouce.) Corps noirâtre. Antennes de cette couleur, de la longueur de la moitié du corps; tête petite, noirâtre ; labre blanchâtre. On voit un point assez gros, ovalaire, saillant, lisse et jaunâtre, placé à l'insertion de chaque antenne. Prothorax ova- laire, considéré. transversalement, lisse, cilié de poils noirs tout au- tour, Sur le bord antérieur on voit une bande transverse, margi- nale, blanchâtre, un peu diaphane, plus large dans son milieu ; le disque offre de chaque côté une impression oblique. Elÿtres ovalaires, rétrécies vers l'extrémité, dépassant l'abdomen de cinq lignes environ , rebordées et un peu ciliées au côté extérieur; le rebord atteignant presque jusqu’à l'extrémité; elles sont forte ment réticulées depuis leur base jusqu'à la strie arquée qui est DES ORTHOPTÈRES, 95 blanche et trés-prononcée ; cette réticulation s'observe en outre sur un petit espace triangulaire, situé de chaque côté, derrière la strie arquée ; le reste de l'élytre a des stries longitudinales éle- vées. fourchues au bout; le centre ces élytres présente une grande dépression ovalaire. Ailes un peu moins longues que les élytres, fortement striées longitudinalement ; blanches à leur base, noi- râtres ensuite, Le milieu de l'avant-dernier segment de l'abdo- men, du dernier et de la plaque anale, est d'un rouge-brun. Pattes noirâtres; tarses grêles, fort allongés, les quatre anté- rieurs plus longs que les jambes; tarses postérieurs presqu'aussi grands qu'elles. Dans (ous le premier article est tres-long. Mâle. D'Égypte. M. A. Lefebvre l'a rapportée de Grèce et de Sicile. M. Germar dit avoir pris trois individus volant le soir contre les fenêtres, à Spalatro en Dalmatie. Collections de M. Lefebvre, du Muséum d'histoire naturelle et de la mienne. Obs. J'ai vu beaucoup d'individus de cette espèce, mais tous mâles. La femelle est peut-être dépourvue des organes du vol, ainsi que le dit Olivier de la Blatta fusca femelle. Sous le nom d'œgypliaca, Fabricius me paraît avoir confondu deux especes, l'œægyptiaca de Linné et la Blatte figurée par Druryÿ sous ce même nom, que jai décrite n° 3, en la désignant par celui de Druryi. Nota. Le dernier article des palpes maxillaires de l'œgyptiaca, est tronqué obliquement à l'extrémité, mais non pas dans toute l'étendue de son bord interne, c'est cetie particularité qui a porté M. Brullé à en faire le type d'unnouveau genre qu'il nomme Polyrphaga. 1 ajoute (pag. 58), que la larve est presqu'hémi- sphérique, ayant le bord du prothorax coloré comme celui de l'insecte parfait , et offrant deux taches jaunâtres sur le milieu du mésothorax, outre quelques autres sur l'extrémité de l'abdomen, L'auteur rapporte sans aucun doute cette larve à l'œgypliuca, à cause de l'identité de ses palpes, des jambes antérieures, et de la proportion des articles des tarses postérieurs, avec ceux de l'insecte parfait, la patrie d'ailleurs étant la même. 11 ne s'explique nullement sur la femelle. 17." BLaTte 2asiLatRE,. — Blatla basalis. (Long. un pouce.) Corps allongé, presque linéaire, d'un brun de poix fort luisant. Tête de cette couleur : sa partie supérieure 96 HISTOIRE NATURELLE avec une ligne transverse d’un jaune d'ocre, formant un ban- deau entre les yeux. Prothorax presqu'orbiculaire, arrondi au bord antérieur et sur les côtés, coupé droit postérieurement ; assez inégal sur son disque : bords latéraux avec une marge étroite, d'un jaune d’ocre. Elytres de la longueur de l'abdomen et de la couleur du corps, offrant chacune à la base, une bande transverse, arquée , blanchätre , assez large ; atteignant la suture par l’une de ses extrémités, mais l’autre n’allant pas tout-à fait jusqu'a l'angle huméral, qui est trés-arrendi. Ailes transparentes, brunätres, de la longueur des élytres. Ahdomen ayant latérale- ment, au bord de chaque plaque dorsale et de chaque plaque ven- trale, une tache arrondie, d’un jaune d'ocre: plaque suranale presqu'entiérement de cette couleur. Les trois premières plaques ventrales offrant chacune au milieu, une tache janunâtre mal dessinée. Antennes brunes (au moins dans leur première moitié, le resle manque). Pattes d'un Hrun luisant; cuisses à peine épi- neuses : épines tibiales assez fortes. Les quatre dernières cuisses ayant leur base inférieure et l’enfoncement articulaire de leur extremité, d'un jaune sale; les hanches intermédiaires et posté- rieures ainsi que leurs trochanters sont aussi de cette couleur. Femelle. Je de Java. Ma collection. Donnée par M. Marc, du Havre. 18. * BLarTTE scagricouze. — Blatta scabricollis. (Long. 10 lig.) Elle a le port de la B. œgyptiaca. Dessus du corps d'un noir mat; tête noire, luisante, fortement pointillée. Bouche roussâtre; près de la base de chaque antenne on voit un tuber- cule arrondi et testacé. Prothorax transversal, dilaté sur ses côtés, rebordé à sa partie antérieure et latéralement, fortement cha- griné et presque rugueux en dessus; lisse, luisant et trés-poin- tillé eu dessous. Elytres dépassant l'extrémité de l'abdomen de trois lignes, ovalaires , rebordées extérieurement presque jusqu'à leur extrémité, fortement réticulées depuis leur base jusqu'à la strie arquée; cette réticulation plus lâche et à plus grandes mailles sur le reste de leur étendue ; à la base et près de la marge extérieure, est une ligne fort saillante , s'oblitérant vers le bout des élytres. Marge extérieure débordant l'abdomen, chagrinée. Aïles réticulées, d'un brun noirâtre et de la longueur des élytres, Dessous du corps et antennes d'un brun de poix luisant; bord DES ORTHOPTÈRES. 97 latéral des segments de l'abdomen plus foncé. Pattes d'un brun de poix, Mâle. De la Cafrerie. Ma collection. 19. Barre BRUNE. — Blatta fusca, Thunb. Nov. spec. ins. diss. 4, Pa6%27- Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 3195 , n° 9. (Long. 15 lig.) Tête et antennes ferrugineuses; celles-ci de la longueur de la moitié du corps. Prothorax ovalaire , considéré transversalement, d’un brun noirâtre , pointillé, bordé de ferru- gineux tout autour, mais plus largement sur les côtés : ceux-ci fortement ponctués. Elytres ovalaires, rétrécies à l'extrémité, dépassant de trois lignes le bout de l'abdomen, d'un brun noi- râtre , réticulées dans toute leur étendue et striées obliquement, ayant tout le bord extérieur ferrugineux. Aïles obscures, de la longueur des élytres, bordées extérieurement de ferrugineux. Abdomen noir luisant , bordé de ferrugineux latéralement et à son extrémité. Appendices latéraux peu coniques , allongés, pres- que filiformes et ferrugineux. Pattes et palpes de cette derniére couleur. Mâle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Olivier dit qu’elle y est commune sous les pierres. Obs. Suivant cet auteur, la femelle, que je ne connais pas, diffère du mâle par sa forme ovale, élargie; et parce qu'elle est aptère. | 20. BLaTTE INDIENNE. — Blatia indica, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag.6, 0710. Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 316, n° r2. (Long. 7 à 8 lig.) Tête noire, luisante; labre jaunâtre ainsi qu'une tache placée de chaque côté de l'insertion des antennes. Prothorax presque semicirculaire, un peu rétréci à sa partie antérieure, tres-finement rebordé en devant et latéralement ; lisse, pointillé, d'un noir de poix luisant, largement bordé de jaune antérieurement , mais étroitement sur les côtés, son bord postérieur sinué. Elytres ovalaires, rétrécies au bout, dépassant l'extrémité de l'abdomen d'une demi-ligne dans la femelle, de trois à quatre lignes dans le mâle ; d’un jaune testacé, offrant à la base, de chaque côté, un petit trait noirâtre placé avant la marge ORTHOPTÈRES. 7 98 HISTOIRE NATURELLE extérieure débordant l'abdomen; cette dernière, ainsi que l’es- pace discoïdal circonscrit par la strie arquée, distincternent ponctués : le reste de l'élytre a des stries longitudinales, ponctuées à leur base et réticulées à l'extrémité. Ailes de la longueur des élytres et jaunâtres. Dessous du corps d’un brun testacé. Palpes et pattes d'un testacé plus clair. Epines tibiales roussâtres. An- tennes environ de la longueur de la moitié du corps, testacées à la base, brunâtres ensuite. Mâle et femelle. Des Indes-Orientales, Gollection de M. le comte Dejean et de la mienne. 21, BLATTE 1isSE, — Blatta læœvigata, Pal.-Bauv. Ins. d'Afr. et d'Amér. pag. 228 , Orthopt. PI. II, c. fig. 4. (Long. 8 lig.) Tête d'un brun de poix luisant. Labre et bouche jaunâtres , ainsi qu'un petit point près de la base de chaque an- tenne. Prothorax presque semicirculaire, finement ridé en dessus, d'un brun de poix luisant , bordé antérieurement et sur les côtés par une bande jaune pâle, découpée en dedans ; ses côtés un peu rebordés, son bord postérieur coupé droit. Elytres en ovale-al- longé , dépassant un peu l’abdomen, d’un testacé brunâtre, ayant’ a la base , de chaque côté, avant la marge extérieure , une ligne longitudinale élevée, courte, brune: l’espace circonscerit par la strie arquée est strié transversalement ; le reste des élytres offre des stries longitudinales, réticulées, à l'extrémité. Aïles jaunâtres, de la longueur des élytres. Dessous du corps d’un brun de poix. Segments abdominaux portant chacun latéralement une tache tes- tacée. Pattes de cette dernière couleur ; leurs épines roussâtres. Antennes d'un brun de poix, plus longues que la moitié du corps. Femelle. De Cuba ; ma collection. De la Martinique; collection de M. le comte Dejean. 22. BLamTe RAYEE.— Blatta lineata, Oliv. Encycl. méthod. tom. IV, pag. 817, n° 17. Palis.-Bauv. Insect. d’Afriq. et d'Amér. pag. 218, PI. IL, e. fig. 5. (Long. ro à 12 lig.) D'un brun noir luisant. Antennes noires, à peu près de la longueur du corps. Palpes maxillaires ayant leurs trois premiers articles trés-grêles ; les deux derniers subitement DES ORBTHOPTÈRES. 99 en massue. Prothorax presque semicirculaire, aüssi long que large, lisse, bordé de blanc jaunâtre, sauf postérieurement, et plus largement sur les côtés qu'a sa partie antérieure, offrant une impression de chaque côté, près du bord antérieur. Il a un petit rehord latéral noir. Elytres ovalaires, rétrécies vers l'extré- mité , dépassant un peu le bout de l'abdomen, striées obliqueé- ment; cesstries très-prononcées sur les deux derniers tiers de la marge extérieure; côlé externe bordé dans toute son étendue d'une bande longitudinale d'un blanc-jaunâtre, faisant suite à celle du prothorax : une autre bande longitudinale de même couleur occupe le milieu de chaque élytre, partant de la base et s'arrétant environ aux trois quarts de l’élytre. Aïles noi- râtres, de la longueur des élytres. Pattes de la couleur du corps. Femelle. Cayenne. De ma collection. 23. BLATTE DÉCOREE. — Blatta decorata; (Long. 9 lig.) Corps d’un brun-noirâtre fort luisant, ainsi que la tête et les pattes. Dernier article des palpes maxillaires tron- qué tres-obliquement à son extrémité. Prothorax assez court, un peu inégal, d'un brun-marron foncé très-luisant ; son bord pos- térieur arrondi ainsi que les latéraux ; l'antérieur coupé droit; il y a vers chaque bord latéral, une bandelette longitudinale d'un beau jaune , un peu arquée en dedans, partant du bord antérieur et n'atteignant pas tout à fait le bord postérieur. Elytres de la couleur du prothorax, beaucoup plus longues que l'abdomen : strie arquée bien prononcée; leur tiers postérieur chargé de stries longitudinales serrées, bien distinctes. Ailes transparentes, enfu- mées, de la longueur des élytres. Antennes de la couleur du corps ; euisses épineuses en dessous : épines tibiales plus fortes que celles des cuisses. Femelle. Patrie inconnue. Collection de M. Marchal. 24. * BLATTE oRNÉE. — Blalta ornata. (Long. 3 lig.) Corps allongé , d’un brun de poix, plus luisant en dessous qu'en dessus. Tête ayant deux taches frontales, arron- dies, testacées, et une autre de même couleur, presque réni- forme, près de la base de chaque antenne. Prothorax lisse, pres- qu'orbiculaire, coupé droit postérieurement, ayant un léger 100 HISTOIRE NATURELLE sinus au-dessus de la tête : il est liséré de jaune en dessus comme en dessous, à sa partie antérieure et latéralement, et porte dans son milieu deux bandes longitudinales, sinueuses, jaunes, par- tant du bord antérieur et atteignant le bord postérieur. Elytres ovalaires, allongées; leur disque, circonscrit par la strie arquée, ayant des points enfoncés rangés en stries : près de la marge extérieure, part de la base une ligne longitudinale élevée, qui s'oblitère à la moitié de l’élytre; entre cette ligne et la strie arquée on voit des stries longitudinales pointillées, et réticulées sur la moitié inférieure de l'élytre; la marge extérieure est rebordée, vaguement pointillée et porte cinq ou six stries obli- ques placées sur sa moitié inférieure. Chaque élytre présente quatre taches oblongues, jaunâtres ; la première humérale, la seconde discoïdale, touchant presque la suture ; la troisième au milieu de la marge extérieure ; la quatrième plus grande, placée au centre de l’élytre. Ailes obscures, de la longueur des élytres. Dessus de l'abdomen ayant une tache jaune latérale sur chaque egment ; dessous du corps plus foncé que le dessus; celui de ‘abdomen offrant au bord latéral de chaque segment, une petite ache oblongue, ferrugineuse ; les appendices coniques ainsi que les appendices sexuels inarticulés, sont ferrugineux à l'extrémité. Pattes d'un brun rougeätre. Antennes de la longueur de la moitié du corps et brunâtres. Mâle. De Java. Ma collection. 25. BLATTE LINÉAIRE, — Blatla linearis, Aud. Serv. Rev. pag. 14, no 10. (P1. 3, fig. r. Mâle.) (Long. 10 lig.) Corps assez étroit, allongé, linéaire , d'un noir luisant , un peu bronzé en dessus et pubescent, notamment au bord du prothorax et des élytres. Tête ayant un point testacé près de la base antérieure de chaque antenne. Bonche testacée ainsi que les deux premiers articles des palpes maxillaires. Pro- thorax semicirculaire , un peu inégal, faiblement unicaréné au milieu , trés-ponctué ; ayant de chaque côté du disque, un tuber- cule ferrugineux. Elytres trés-longues, linéaires, dépassant de deux à trois lignes l'extrémité de l'abdomen, pointillées sur leur disque circonscrit par la strie arquée, qui est très-fine. Leur marge extérieure débordant l'abdomen, finement rebordée; le DES ORTHOPTÈRES. 101 reste de l'élytre a des stries profondes, offrant chacune une sorte de nervure longitudinale, fourchue à l'extrémité. Ailes obscures, de la longueur des élytres. Dessous du corps glabre, d'un noir luisant. Pattes noires ainsi que les antennes, celles-ci épaisses’à la base et pubescentes. Mâle. Du Brésil. Ma collection. 26. BLATTE VERDATRE.— Blatta virescens, Thunb. Mém. de l'Académ. des scienc. de Pétersb. tom. X, pag. 278. (Long. 10 à 12 lig.) Corps allongé , d'un vert tendre. Tête ayant un point ferrugineux entre les antennes. Prothorax lisse, uni, semicirculaire , avec une bande étroite jaune, bordant sa partie antérieure; cette bande se continue sur les côtés du prothorax et borde intérieurement la marge transparente qui déborde le corps. Bord postérieur coupé obliquement sur les côtés; pointe médiane mousse et avancée. Elytres ovales-allongées, dépassant de prés de quatre lignes l'extrémité de l'abdomen ; striées longi- tudinalement et réticulées : leur strie arquée peu distincte; la marge extérieure débordant l'abdomen est distinctemen tpoin- tillée et bordée intérieurement d'une ligne longitudinale jaune, faisant suite à celle du prothorax, et s'oblitérant vers la moitié de l'élytre. Aïles transparentes , nuancées de verdâtre et de la lon- gueur des élytres. Dessous du corps d'un blanc-verdâtre luisant ; les segments de l'abdomen portent latéralement, une tache luisante d’un vert glauque. Antennes jaunätres, de la longueur de la moitié du corps. Pattes d’un blanc-verdâtre luisant. Femelle. De Cuba. Collection de M. A. Lefebvre et de la mienne. Obs. La Blatta viridis de Fabricius et d'Olivier pourraitbien être la même que celle-ci; cependant, comme l’observe Thunberg, ces auteurs ne parlent pas de la ligne jaune humérale des élytres. 27. BLarTe gLancue. — Blalta nivea, Linn. Syst. nat, pag. 688, n° 9, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 8, n° r2. Drury, Illust. of. ins. tom. 2, pag. 66. PI. 36, fig. 1. Herbst, Archiv. pag. 185 , no 5. {ab. 49, fig. 8. Oliv, Encycl. tom. IV, pag. 316, n° 15. De Géer, Mém. ins. tom. III, pag. 540 , no 8. PI. 44, fig. ro. Thunb. Mém. de l’Acad. des scienc. de Petersb. tom. X, pag. 277. (Long. 6 à 8 lig.) Tête jaunêtre. Prothorax presqu'orbiculaire, 102 HISTOIRE NATURELLE rétus en devant et un peu sinué au-dessus de la tête ; lisse, lui- sant , d'un vert d'eau ; ses côtés un peurebordés. Elytres ovalaires, dépassant l'abdomen de deux lignes, diaphanes et d'un vert d'eau; leur espace discoïdal circonscrit par la strie arquée, est strié obliquement ; le reste des éiytres réticulé. De chaque côté, à la base, pres de la marge extérieure, est une ligne longitudinale élevée, d'un jaune assez vif, allant en s'oblitérant vers l’extré- mité, Ailes transparentes , blanchâtres, presqu'aussi longues que les élytres. Dessous du corps d’un blanc-jaunâtre. Pattes de cette couleur. Antennes jaunâtres, moins longues que le corps. Mâle. De Cayenne. Collection de M. le comte Dejean. *% Disque des élytres sans strie arquée. — Ailes plus longues que les ély- tres, lorsqu'elles ne sont pas re- pliées, et dépassant alors notable- ment l'extrémité de l'abdomen dans l'état de repos. | 28." Barre pyriscoïpe, — Blatta dytiscoides, (Long. 8 lig. Femelle; 6 lig. Mâle.) Corps ovalaire, assez court. Tête lisse, d’un brun de poix luisant. Labre jaunâtre. Prothorax presque semicirculaire, coupé droit postérieurement, un peu sinué aux angles postérieurs ; il est sans rebords, d’un brun de poix mat et presque chagriné. Elytres d'un brun-marron mat, un peu plus courtes que l'abdomen, arrondies au côté extérieur, droites à l'interne, finissant en pointe mousse. Elytre droite avec une dépression longitudinale près du bord interne, qui est re- couverte dans le repos par le bord del'élytre gauche; toutes deux de consistance plus solide que dans la plupart des autres Blattes, pointillées, mais sans aucune strie. Aïles du double plus longues que les élytres étant déployées, et cachées sous celles-ci à l'état de repos; elles sont larges, diaphanes, réticulées, à mailles larges, carrées, et offrent en outre quelques grosses nervures brunes, longitudinales. Abdomen un peu élargi postérieurement. Dessous du corps d’un brun de poix, luisant, ainsi que les cuisses; jambes et tarses plus clairs. Antennes plus longues que le corps, d'un brun- marron foncé. Male et femelle. Nouxelle-Hollande. Collection de M. le comte Dejean. DES ORTHOPTÈRES. 103 Obs. Cette espèce remarquable par l'extrême ressemblance de ses élytres et de ses ailes avec celles des Coléoptères, offre un caractère qui me paraît unique parmi les Blattaires, c’est d’avoir les ailes deux fois plus longues que les élytres, et dont la moitié inférieure se replie sur la supérieure dans le repos, de façon qu'a- lors elles ne dépassent pas les élytres; ces ailes ne m'ont point paru plissées longitudinalement. 29. Brarre racrique. — Blatta pacifica, Coqueb. Illustr. pars 3, pag. 91. {ab, XXI, fig. 1. (Long. 3 lig.) Corps ovale, d'un noir de poix; tête lisse, lui- sante ; labre blanchâtre. Prothorax presque semicirculaire, coupé droit au bord postérieur, qui est un peu sinué près deses angles; le bord antérieur est rétus, finement liséré de testacé rougeûtre ; les côtés exterieurs du prothorax sont de cette couleur et ciliés de poils noirs. Elytres ovalaires, de la longueur de l'abdomen, trés- finement pointillées, sans aucunes stries; elles ont chacune, un peu au dela du milieu , une tache ronde, d'un rouge testacé. Ailes enfumées et réticulées , dépassant les élytres de la moitié. Pattes de la couleur du corps, épines tibiales brunâtres. Antennes brunes , de la longueur de la moitié du corps. Mâle et femelle. Des iles de l'océan Pacifique. Un individu de la collection de M. le comte Dejean est étiqueté de la main de Latreille, comme ayant été rapporté du Brésil par M. A. de Saint-Hilaire. — — Ailes nulles ou tout au plus ru- dimentaires dans les femelles. Elytres de ce sexe ne recouvrant pas la moitié de l'abdomen. 30. * BLarTe À Lirures. — Blatta liturata. (Long. près d’un pouce.) Cette espèce singulière, dont malheu- reusement je ne connais que la femelle, est glabre et luisante. Tête d'un jaune roussâtre : le milien de la face au-dessous des antennes est occupé par une bande brune longitudinale assez large , irrégulière sur ses bords. Prothorax lisse, assez grand, presqu'aussi long que large, très-arrondi antérieurement et sur les côtés, rebordé dans ces parties, coupé droit postérieurement, 104 HISTOIRE NATURELLE d'un jaune assez diaphane, sauf la partieŸcentrale qui est brune. Elytres courtes, ne recouvrant guère que la base de l'abdomen, larges , carrées, rebordées sur les côtés, sans strie arquée, for- tement pointillées partout et luisantes ; leur marge extérieure dé- bordant l'abdomen, jaune et diaphane comme les bords du pro- thorax ; le disque est brun, bordé latéralement d’une fine liture longitudinale d’un jaune clair, et un peu arquée. Ailes paraissant entiérement nulles. Abdomen brun-foncé, luisant en dessus ; chaque segment offre au bord postérieur, une série transversale de très-courtes lignes élevées, longitudinales, assez distinctes. Dessous du corps d'un brun clair; segments abdominaux jaunes latéralement, ce qui forme une bande marginale de cette couleur, de chaque côté du ventre. Pattes jaunâtres ; toutes les cuisses un peu épineuses en dessous ; jambes garnies de fortes épines. An- tennes jaunâtres. Femelle. De Java. Ma collection. DEUXIÈME SUBDIVISION. Corps aptère dans les deux sexes. 31. BLATTE TRomPEusE. — Blatta decipiens, Germ. Reise nach Dalmatien. Touss. Charpentier, Zoræ entomol. pag. 78. (Long. 4 à 4 lig.) Corps aptère, noir, luisant et lisse. Bouche jaunâtre. Prothorax semicirculaire, uni, bordé de blanc latérale- ment, son bord postérieur coupé droit. Mésothorax ayant laté- ralement , un rudiment d’élytre d’une demi-ligne , triangulaire, à pointe mousse et aplati; ce rudiment est noir, bordé de blanc latéralement et à sa pointe. Abdomen dilaté postérieurement, obtus à son extrémité, bordé de blanc latéralement. Antennes à peu près de la longueur du corps, pubescentes , ferrugineuses ainsi que les pattes : cuisses épineuses en dessous. Mâle et Femelle. Dalmatie , Sardaigne ; elle se tient, dit-on, sous les pierres. Col- lection de M. le comte Dejean et de la mienne. à Nota. M. Germar a trouvé les deux séèxes accouplés, quoique privés des organes du vol; et j'ai recu en communication de M. le professeur Géné, une capsule rougeûtre , ayant deux lignes et demie de longueur, renfermant les œufs de cette espèce. DES ORTHOPTÈRES. 105 DEUXIÈME DIVISION. Abdomen conique, plus allongé que dans la pre- mière division, dans les mâles surtout; dimi- nuant sensiblement de fargeur, dès sa base. Plaque sousanale des mâles, en cône allongé et pointu. Septième ou dernier segment abdo- minal, de même largeur à peu près que le sixième , et point échancré : taille ordinaire- ment petite. (Phyilodromie, Phyllodromia.) (uno, feuille ; déuw, je cours.) 32. BLaTTE (Phyllodromie) PLICIPENNE. — Blatta plicipennis. ” Kuakerlac plicipennis, Brullé, Expéd. de Morée, pag. 82, n° 45. PI. XXIX, fig. 3. Mâle. (Long. 2 + à 3 lig.) Corps d’un noir luisant ou d’un brun très- foncé. Tête ayant de chaque côté pres de la base des antennes, un point élevé, lisse et fauve. Dans le mâle elle à un petit trait transversal jaunâtre au-dessus du labre. Le front de la femelle offre une large bande transverse blanchâtre, portant de six à huit points noirs placés sur deux lignes transverses, paralleles, l’une au-dessus de l’autre. Palpes noirâtres dans le mâle, fauves dans la femelle. Prothorax arrondi en avant et sur les côtés, coupe droit postérieurement ; il a quelques points enfoncés et quelques rides légères; chaque bord latéral d’un blanc diaphane ; le bord antérieur est très-étroitement liséré de ce même blanc. Elytresun peu plus courtes que l'abdomen, ovalaires, ayant quelques légères rides; leurs bords latéraux (à l'exception du premier tiers) ont des stries obliques figurant des plis. Tout le contour est bordé de blanc diaphane , excepté vers l'extrémité au long de la suture où cette bordure est quelquefois interrompue. Aïles de la longueur des élytres. Antennes pubescentes, à peu près de la longueur du corps; noires dans le mâle avec les trois premiers articles rous- sâtres; celles de la femelle fauves, à base d'un jaune clair. Pattes 106 HISTOIRE NATURELLE noires; épines libiales longues et fortes, d’un jaune pâle ainsi que les tarses, l'extrémité des hanches et la base des cuisses; le bout des tarses a un peu de noirâtre. Une varieté femelle de la collection de M. A. Lefebvre, differe par ses pattes entièrement jaunes et par le dessous du corps d’un jaunâtre clair. L’abdomen est noir avec ses bords latéraux et le bord inférieur des segments, jaunâtre. Morée, sous les pierres. Elle y est assez rare. Les individus de ma collection viennent de Dalmatie. Nota. La Blatta marginata, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 11, n° 11, indiquée d'Italie, dont le prothorax, dit-il, est roux, n'est peut-être qu'une variété de cette espèce. 33. "BLarTe (Phyllodromie) rrirayée,— Blatta trivittata. (Long. 3 lig.<.) Corps ovalaire, lisse et luisant, jaunâtre, offrant en dessus trois bandes longitudinales brunes, traversant le prothorax, les élytres et l'abdomen; les deux latérales, un peu plus larges que l'intermédiaire, se réunissant sur le. devant du prothorax. Tête jaune, ayant une faible ligne transverse, bru- nâtre entre l'insertion des antennes, et une autre plus prononcée, entre les yeux; ceux-ci noirs. Elytres courtes, atteignant à peine le milieu de l'abdomen, tronquées et légèrement échancrées à leur extrémité. Aïles nulles. Appendices abdominaux jaunes, avec la base et l'extrémité brunes. Dessous du corps jaune, avec une ligne longitudinale latérale, brune, trés-étroite, recouvrant | les stigmates : plaque sousanale brune sur son disque. Pattes d'un jaune pâle. Antennes jaunâtres et pubescentes. Femelle. M. le professeur Géné a pris en Sardaigne un individu unique de cette très-jolie espèce, qu’il a bien voulu me communiquer. 34. Bzarre (Phyllodromie) arzowcée.— Blatta elongata, Pal.-Bauv. Ins. d’Afr. et d'Amér. pag. 183. Orthopt. PI. Ib, fig.s. (Long. un pouce.) Corps allongé. Tête jaunâtre, sa face bru- nâtre. Prothorax presqu'orbiculaire, lisse, brunâtre, largement bordé de jaune tout autour; son dessous de cette couleur. Elytres allongées, presqu'ovalaires , jaunâtres, ayant de chaque côté à la base, près de la marge extérieure, une ligne lon- gitudinale élevée, assez courte, brunâtre; la strie qui circonscrit l'espace discoïdal n’est point arquée, mais oblique de chaque côté, DES ORTHOPTÈRES. . 1407 et ses deux branches forment presque un V. Cet espace ayant des stries longitudinales; marge extérieure plus pâle, offrant avant son milieu, des stries obliques, prononcées. Le reste des élytres est strié et réticulé. Ailes de la longueur des élytres, jaunâtres et réticulées. Dessous du corps brunâtre. Pattes jaunâtres; cuisses épineuses en dessous. Antennes plus longues que le corps , brunes avec le premier article testace. Mâle. Saint-Domingue, dans les bois. Collections de MM. le comte De- jean et A. Lefebvre. 39. * Barre (Phyllodromie ) LATÉRALE. — Blatta lateralis. ( PI. 2, fig. 3. Femelle. ) (Long. 8 lig.) Tête ferrugineuse. Palpes bruns ; les maxillaires allongés ; leurs deux derniers articles plus grands que les précé- dents : le dernier terminé en pointe, le pénultième un peu en forme de cône renversé. Prothorax brillant, d'un brun noirâtre, bordé de jaune tout autour, mais plus largement sur les côtés; il a une ligne longitudinale’ jaune, médiane , qui part du bord an- térieur, et finit au milieu du prothorax. Elytres dépassant un peu l'extrémité de l'abdomen , allongées , oblongues , se rétrécissant sensiblement en allant vers l'extrémité, et chargées de stries fines et longitudinales ; côtés extérieurs des élytres largement bordés de jaune dans toute leur longueur , et munis de stries serrées et obliques. Aïles de la longueur des élytres. Dessous du corps d’un brun de poix luisant. Segments de l'abdomen étroitement bordés de jaune postérieurement. Pattes d’un brun de poix luisant ; cuisses en partie livides : premier article des tarses de cette der- nière couleur ; les autres manquent ainsi que les antennes. Fe- melle. De Java. Cette espèce m'a été donnée par M. Buquet. Elle existe aussi dans la collection de M. A. Lefebvre. 36. BLarre (Phyllodromie) cErmanIQUuE.—Blatta germanica, Linn. Syst. nat. pag. 688, n° 9. Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 10, n° 22. Oliv. Encycl. méthod. tom. IV, pag. 320, n° 30. Kakerlac germanicus, Brullé, Expédit. de Morée, pag. 82, n° 44. Blatia germanica, Brullé, Hist. natur. des insect. tom. IX, pag. 59. (Long. 5 lig.) Corps d'un jaune livide en dessus. Tête brunâtre 108 HISTOIRE NATURELLE avec une bande transverse testacée entre les yeux. Prothorax pres- qu'orbiculaire , très-finement rebordé sur les côtés, qui sont dia- phanes ; il est lisse, uni , luisant, et porte sur son disque deux bandes longitudinales obliques, d'un brun ferrugineux, qui sont quelquefois confondues ensemble; son bord postérieur est à peine sinué. Elytres ovalaires, rétrécies postérieurement , dépassant d'une ligne l'extrémité de l’abdomen'; leur espace discoïdal cir- conscrit par la strie arquée, est chargé de réticulations appa- rentes ; il y a de chaque côté une ligne fine, élevée, brunûâtre , partant de la base, et prolongée en s’affaiblissant jusqu’à l'extré- mité de l'élytre; celles-ci striées et réticulées à partir de la strie arquée ; leur marge extérieure, débordant l'abdomen, est dia- phane jusqu’au premier tiers de l’élytre , le reste de cette marge est strié obliquement. Aïles testacées, de la longueur des élytres, et striées longitudinalement ; leur extrémité réticulée à larges mailles. Dessous du corps noirâtre, sauf la poitrine qui est testa- cée ; chaque segment abdominal finement bordé de testacé infé- rieurement. Antennes de la longueur du corps au moins, et bru- nâtres. Pattes d'un jaune testacé, annelées de brunâtre à la join- ture de la cuisse avec la jambe; cuisses un peu épineuses en dessous. Mâle. Environs de Paris. Assez commune sur les arbres et sous les feuilles sèches. ( Voyez les généralités.) 371. “BLarre (Phyllodromie) prrayÉE. — Blatta bivittata. Nota. Sous le nom de germanica, Fabricius et Olivier ont con- fondu notre bivittata avec l'espèce précédente ; elle me paraît de- voir en être distinguée. (Long. 6 lig.) Corps d'un jaune livide en dessus, d'une teinte plus rousse que dans la germanica. Tête jaunâtre avec une bande transverse brune , entre les yeux. Prothorax presqu'orbiculaire, lisse, uni , très-finement rebordé sur les côtés , qui ne sont point diapkanes comme ceux de la germanica , mais tout aussi opaques que le reste du prothorax ; le disque de celui-ci offre deux bandes longitudinales , parallèles, assez larges , noirâtres , bien séparées l'une de l’autre, n’atteignant ni le bord postérieur ni l'antérieur: le bord postérieur est à peine sinué. Elytres ovalaires, un peu li- néaires, rétrécies postérieurement, dépassant l'abdomen d'une ligne et demie dans la femelle; leur espace discoïdal circonscrit | DES ORTHOPTÈRES. 109 par la strie arquée , n'offrant que des stries longitudinales , sans réticulation ; il part de chaque côté de la base une iligne élevée, peu apparente et de même couleur que l’élytre; le reste de celles-ci, à partir de la strie arquée, est strié longitudinalement ; la marge extérieure débordant l'abdomen, est de même consistance que l'élytre, et chargée de stries obliques dans ses deux tiers inférieurs. Ailes testacées , de la longueur des élytres , striées longitudinale- ment, à réticulation postérieure peu prononcée. Dessous du corps d’un jaune testacé ; stigmates de l'abdomen noirâtres dans la fe- melle. Antennes de la longueur du corps au moins, brünâtres. Pattes d'un jaune testacé pâle et uniforme, cuisses un peu épi- neuses en dessous. Mâle et femelle. Sénégal, Cap - de - Bonne - Espérance, Ile - de-France , Cuba, Pérou, etc. 38. BLamte (Phyllodromie) Lrvine. — Blatta livida , Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 10,n°0 23. Blatta pallida, Oliv. Encyel. méthod. tom. IV, pag. 319, no 29. La Blatte jaune, Geoff. ( Ins. Paris, tom. 1, pag. 381, n°3, mais seulement l'individu qu'il donne comme femelle. ) (Long. 5 lig.) Entiérement d’un jaune pâle et luisant. Yeux noirâtres. Prothorax semicirculaire, lisse, uni, diaphane sur les côtés. Elytres ovalo-linéaires , rétrécies à l'extrémité, dépassant à peine le bout de l'abdomen ; l'espace discoïdal , circonscrit par la strie arquée, est strié et finement réticulé ; de chaque côté de la base part une ligne longitudinale élevée, qui s’oblitére vers la moitié de l’élytre ; celles-ci sont striées et réticulées depuis la strie arquée ; leur marge extérieure, débordant l'abdomen , est dia- phane , et offre des stries obliques dans sa moitié inférieure. Ab- domen ayant en dessous ses stigmates noirâtres. Cuisses un peu épineuses en dessous. Mâle et femelle. Très-commune aux environs de Paris, sur les chênes et autres arbres, ainsi que sous les mousses. 39, * Buarre (Phyllodromie) rronr notr. — Blatla nigrifrons. (Long. 5 + à 6 lig.) Corps ovale-allongé, aminci postérieure- ment, d'un jaune rougeâtre ; tête jaune avec le front noir, celui- ci offrant entre les yeux deux petites bandelettes jaunes, trans- verses et paralléles. Prothorax ovalaire, considéré transversale- 110 HISTOIRE NATURÊLLE. ment, lisse, nni, ayant ses bords latéraux blanchâtres et dia- phanes. Elytres ovalaires, trés-rétrécies postérieurement, dépassant de deux lignes l'extrémité de l'abdomen , striées et finement réti- culées ; leur strie arquée un peu oblique : une ligne longitudinale élevée part de chaque côté de la base, atteint le premier quart de l'élytre et s'affaiblit ensuite jusqu'a l'extrémité ; la marge exté- rieure débordant l'abdomen est blanchâtre et diaphane, sa moitié inférieure chargée de stries obliques. Ailes de la longueur et de la couleur des élytres, striées de la même maniere. Dessous du corps d’un jaune rougeâtre. Pattes un peu plus claires; cuisses un peu épineuses en dessous. Antennes au moins de la longueur du corps ; leur premiére moitié brunâtre, l’autre roussâtre. Mâle et femelle. Du Brésil, La femelle de la collection de M. À. Lefebvre; le mâle de celle de M. le comte Dejean. 40. Biarre (Phyllodromie) Larone.— Blatta laponica, Linn. Faun. Suec. n° 863. Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 10, n° 21. De Géer, Mém. ins. tom. III, pag. 533, n° 2, PL. 25, fig. 8 et 9, mâle ; fig. 10, femelle. Oliv. Encycl. method. tom. IV, pag. 319, n° 28. Panz. Faun, germ. fasc.», fig. 13. Faun. franc. Orthopt. PI. 2, fig. 5. Brullé, Hist. nat. des ins. tom. IX, pag, 59. La Blatte jaune, Geoff. Insect. Paris. tom. I, pag. 881, n° 8 (l'individu que l’auteur donne comme mâle seulement). (Long. 5 à 6 lig.) Tête brune. Prothorax semicirculaire, lissé, uni, trés-finement rebordé latéralement ; son disque d'un brun noirâtre luisant, le reste d’un jaune testacé et diaphane. Elÿtrés ovalo-linéaires, rétrécies à l'extrémité, dépassant d’une ligne et demie le bout de l'abdomen, d’un gris-brunâtre, un peu dia- phanes, l’espace discoïdal circonscrit par la strie arquée, qui est brune, a des réticulations peu prononcées. De chaque côté de la base part une ligne longitudinale élevée , brune jusqu'à la moitié de l’élytre, grisâtre ensuite et s'oblitérant peu à peu; on voit sur cette ligne élevée, une suite de quelques points bruns, ordinai- rement au nombre de trois, et qui manquent quelquefois ; les élytres sont obliquement réticulées dans toute leur longueur, leur _ DES ORTHOPTÈRES. 411 marge extérieure débordant l'abdomen, est chargée de stries obliques. Ailesdiaphanes , réticulées, plus claires que les élytres et de leur longueur. Dessous du corps d’un brun-noir luisant. Abdomen étroitement bordé de jaune pâle, latéralement. An- tennes de la longueur du corps, brunâtres et pubescentes. Pattes de cette couleur avec les tarses un peu plus clairs; cuisses mu- nies de quelques épines en dessous. Palpes bruns. Male. Environs de Paris, sur les chênes et sous les mousses. Linné dit qu elle dévore le poisson sec dans les cabanes des Lapons. Nota. Nous avons vu plus de vingt individus de cette espèce, sans pouvoir rencontrer une seule femelle. Voici la description que donne de cette derniere M. Philippi (|[Orthoptera Berolinens, pag. 10, n° 3). Plus courte et plus pâle que le mâle. Téte obscure, vertex large, testacé ainsi que les palpes. Antennes comme dans le mäle. Prothorax de même forme que celui du mâle, avec le dis- que testacé, quelquefois taché de brun, rarement noirâtre ; son bord transparent. FEcusson jaune. Elytres de la longueur du corps, du reste comme dans le mâle : poitrine noire. Abdomen ovale, plus large et plus court que dans l'autre sexe, noir ou d'un brun de poix : ses six segments largement bordés de jaune latérale- ment; le bord postérieur liséré de cette couleur : plaque anale jaune, semicirculaire, trois fois plus large que celle du mâle, presque échancrée au bout; son bord cilié, sans carène. Pattes jaunâtres, rarement couleur de poix; tarses comme dans le Mâle. De Géer qui représente cette femelle, PI. 25, fig. 10 (tom. IT), dit que son corps est beaucoup plus court que celui du mâle, et d'un contour plus arrondi : elle a les élytres et les ailes à peine aussi longues que l'abdomen. Nota. C'est à tort, suivant nous, que M. Philippi et d'autres auteurs donnent pour synonymes à cette femelle, la Blatta livida de Fabricius, qui est pour nous une espèce particulière, dont nous possédons les deux sexes. 41. Bcarrz (Phyllodromie) #émiPTÈRE. — Blatta hemiptera, Fab. _ Entom. syst. tom. 2, pag. 12, n° 30. Touss. Charpent, Âoræ entomol. pag. 75. Panz. Faun. germ. fase. 96, fig. 15. (Long. 4 lig. à 4 lig. 1.) Tête brunâtre, un peu roussâtre entre 112 HISTOIRE NATURELLE ; les antennes. Prothorax semicirculaire, lisse, uni, tres-finement rebordé latéralement, son disque d'un brun ferrugineux luisant, ayant quelquefois au milieu, une petite ligne longitudinale jau- nâtre, et quelques petits points de cette couleur. Elytres notable- ment plus courtes que l'abdomen, qui les dépasse de près de deux lignes ; ovalaires, d'un gris-brunâtre, un peu diaphanes, avec leur strie arquée d'un brun clair : l'espace discoïdal circonscrit par cette strie, ayant des réticulations peu prononcées; de chaque côté de la base part une ligne élevée, .brunâtre, n’atteignant pas la moitié de l'élytre; on voit le long de cette ligne élevée, quel- ques points brunätres plus ou moins prononcés; élytres oblique- ment réticulées dans toute leur longueur; la marge extérieure débordant l'abdomen chargée de stries obliques et parsemée de quelques petits points bruns. Ailes à peu près de la longueur des élytres , réticulées à larges mailles et diaphanes. Dessus de l’abdo- men noirâtre, ses segments bordés de jaune inférieurement et latéralement; le dessous est varié de noirâtre et de testacé ; anus ferrugineux. Antennes brunâtres, de la longueur du corps; palpes bruns ; pattes testacées, cuisses un peu épineuses en dessous. Femelle. Le mâle diffère par le disque äu prothorax, plus foncé, la partie diaphane est parsemée de quelques points bruns ; ses élytres sont aussi longues que l'abdomen, leur strie arquée peu pronon- cée; la ligne élevée latérale est moins foncée; le dessous de l’ab- domen est noirâtre, liséré de jaunâtre latéralement; le bord inférieur des segments est aussi de cette couleur; enfin les pattes sont noirâtres, avec les hanches et les tarses jaunâtres. Mâle et femelle. Environs de Paris et Provence. Collection de M. À. Lefebvre. Nota. Par ses couleurs elle ressemble à la B. laponica, mais sa forme est différente ; le corps est plus petit, plus court, et plutôt orbiculaire qu'ovalaire. Cependant M. Zetterstesdt regarde la fe- melle de cette espèce comme une variété femelle de la B. laponica. MM. Schummel et Toussaint Charpentier paraissent adopter cette manière de voir ; quant à nous, en ayant vu mâle et femelle, nous ne pouvons partager cette opinion. 42. Barre ( Phyllodromie ) sarne. — Blatta sardea. (Long. environ 3 lig. Femelle; 2 lig. Mâle.) Corps ovalaire allongé, luisant, noir, plus ou moins varié de jaunâtre pâle. Pro- DES ORTHOPTÈRES. 113 thorax ayant son disque noir luisant ; autour du prothorax est un liséré blanchâtre et transparent : il y a quelquefois deux points irréguliers et ferrugineux sur le disque. Elytres de la longueur de l'abdomen dans le mâlé, beaucoup plus courtes dans la femelle, et atteignant au plus la moitié de l'abdomen ;: elles sont brunätres sur le disque, pâles et transparentes sur leurs bords. Ailes rudi- mentaires, à peine développées dans les deux sexes. Dessous de l'abdomen bordé de blanchâtre latéralement: celui de la femelle a en dessus, le bord postérieur des segments liséré de blanchäâtre. Pattes d’un jaune transparent, ayant souvent quelques taches brunes versleurs articulations. Antennes brunätres, de la longueur du corps. Mâle et femelle. Trouvée en Sardaigne, par M. le professeur Géné, qui me l'a donnée. 43. Buarre (Phyllodromie) coNcoLorE. — Blatia concolor , Hacews. Symbol, faun. insect. helvet. fase. 1", pag. 22 , fig. 11. (Long. 3 lig. 5.) Elle a de l'analogie avec la B. laponica n° 40, mais elle est d'une taille trés-inférieure ; c’est une des plus petites espèces de ce genre. Tête brune, lisse, luisante. Prothorax semicirculaire, lisse, uni ; finement rebordé latéralement ; tous ses bords pâles et dia- phanes ; son disque mélangé de traits et de points brunâtres sur un fonds jaunâtre. Elÿtres ovalaires, un peu linéaires, rétrécies à l'extrémité, de la longueur de l'abdomen seulement, grisâtres et mélangées de brunâtre, un peu diaphanes, leur strie arquée, brune ; l’espace discoïdal qu'elle circonscrit a des réticulations lé- géres. De chaque côté de la base part une ligne longitudinale élevée, brune jusqu'à la moitié de l’élytre, grisâtre ensuite , et s'oblitérant peu à peu ; les élytres sont réticulées obliquement dans toute leur longueur; marge extérieure débordant l'abdomen, chargée de stries obliques, portant chacune deux ou trois petits points bruns. Aïles diaphanes, réticulées, plus claires que les étytres et de leur longueur. Dessous du corps d’un brun-noir lui- sant. Abdomen trés-étroitement bordé de jaune latéralement ; chaque segment ayant son bord inférieur de cette couleur. An- tennes notablement plus longues que le corps, brunes, un peu pubescentes. Pattes brunes , avec les hanches et les tarses plus clairs. Cuisses épineuses en dessous. Palpes bruns. Mâle. De France. Collection de M. À. Lefebvre. M. Hagenbach l’a trou- vée en Suisse. ORTHOLTERLS. 8 114% HISTOIRE NATURELLE 44, “BLarTe (Phyllodromie) pes meuses. — Blatta supellectilium. (Long. 5 lig. environ.) Elle varie un peu par la couleur des élytres. Corps d'un jaune très-pâle, surtout en dessous. Prothorax luisant, brun et opaque au centre, ses côtés jaunes et diaphanes. Elytres ovalaires, dépassant de beaucoup l’extrémité de l’abdo- men, d'un jaune pâle, trés-distinctement striées longitudinale- ment sur le disque, très-obliquement sur les côtés ; elles offrent quelquefois près de la base, une large bande transverse brune, lui- sante, commune aux deux élytres ; ces dernieres ont chacune, un peu plus bas, une tache oblongue de cette couleur , assez irré- gulière. Dans d’autres individus, les élytres sont seulement plus foncées sur le disque , qui est un peu brunâtre, mais sans distinc- tion de bande, ni de taches. Antennes jaunes, ayant plus de deux fois la longueur du corps. Pattes pâles ; jambes armées de longues épines. Mâle et femelle. Ile-de-France, Suivant M. Marchal elle est fort commune dans les maisons seulement, se tenant toujours dans les meubles, no- tamment dans les tiroirs de commodes. 45. *Bcarre (Phyllodromie) azTERNaNTE. — Blatta alternans. (Long. 6 lig.) Tête jaunâtre avec une tache rousse sur le vertex entre les yeux. Prothorax ovalaire, considéré transversalement ; lisse, uni, luisant ; son disque noir, offrant de six à huit mouche- tures jaunätres , oblongues , placées symétriquement ; le bord an- térieur et les côtés sont jaunâtres. Elytres ovalaires , dépassant de deux lignes l'extrémité de l'abdomen ; l’espace discoïdal circon- scrit par la strie arquée qui est fine, offrant une série de lignes obliques, alternativement jaunes et noires ; la strie arquée est côtoyée en dehors par une bande jaune assez large, laquelle est cernée en avant et en arrière par une ligne noire : viennent en- suite, sur chaque élytre, deux taches jaunes en forme de virgules, l'une oblique, l’autre verticale ; de chaque côté de la base de l'é- lytre part une ligne longitudinale élevée, noirâtre, se terminant vers l'extrémité de l’élytre en s’oblitérant : marge extérieure dé- bordant l'abdomen, jaunâtre ; sa moitié inférieure portant des stries obliques, alternativement noires et jaunes; le reste de l'é- lytre, d'une teinte rougeûtre, est strié longitudinalement et réti- culé. Ailes de la longueur des élytres, striées de jaune et de noir, DES ORTHOPTÈRES. 115 et réticulées. Dessous du corps et pattes jaunâtres, anus avec un point noir. Palpes maxillaires jaunes ; leur dernier article noir. Cuisses un peu épineuses en dessous. Antennes noires, pubescentes avec le premier article jaune. Femelle. De Cayenne. Collection de M. le comte Dejean. Genre IV. PSEUDOMOPS .— PSEUDOMOPS, Aud.- Serv. Rev. Brullé. Perty. — Platta, auctor. Plaque sousanale des femelles (probablement cachée ) celle des mâles apparente, en cône allongé et pointu : filets sexuels peu visibles : appendices coniques grands et larges. Abdomen allongé, déprimé; son septième ou dernier segment ( dans les mâles) à peu près de même largeur que le sixième. Tarses grêles ; crochets munis d’une pelote dans leur entre- deux. Corps allongé, étroit, linéaire, glabre. Faciès des Télé- phores. Prothorax rétréci en devant, arrondi et sans rebord pos- térieurement. Antennes longues, multiarticulées, velues de la base jus- qu’au milieu, ce qui les fait paraître épaisses dans cette partie; glabres ensuite, allant en diminuant insensiblement de grosseur , et finissant en pointe. Elytres linéaires, de la longueur de l’abdomen, ayant une strie arquée. Pattes de longueur moyenne ; jambes avec des épines longues et clairsemées. 1. Pseuromors oBLoncue. — Pseudomops oblongata, Aud.-Serv. Rev. pag. 19. Blatta oblongata , Linn. Syst. nat, pag. 689, no 10. — De Géer, Mém. tom. HI, pag. 541. Pl. 44, fig. 1r et 12. — Fab, Ent. syst. tom. 2, pag. 11, n° 28. — Oliv. Encycl. tom. IV, pag. 320, n° 59. (Long. 5 lig.) Tête noire avec un petit point ferrugineux prés 116 HISTOIRE NATURELLE de la base de chaque antenne. Prothorax rétréci en devant, pres- qu'orbiculaire, lisse, luisant, d’un jaune d'ocre, avec une tache discoïdale et une bande transverse au bord postérieur, d’un brun fauve. Elytres dépassant de deux lignes l'extrémité de l'abdomen et d'un fauve jaunâtre, striées longitudinalement, un peu réticu- lées à leur extrémité. Ailes de la longueur des élytres, diaphanes et jaunâtres, striées longitudinalement. Dessous du corps d'un jaune © ÿ des Phorasp. Ann. de la Soc. entom. de France, tom. 6, pag. 291, n°9. Pl. 11, fig. 2. « (Long. 11 lig.) Corps entiérement d’un jaune un peu fauve. Tête orangée, plus foncée au milieu. Prothorax d’un blanc jaunûtre, très-transparent, fauve-clair vers le milieu ; une ligne noire longitudinale sur son disque, Elytres d'un jaune gai, pointillées de noirâtre. Ailes transparentes, teintées de jau- nâtre ; leur extrémité obscure. Abdomen roussâtre en dessous ; extrémité de chaque segment brunâtre, a l'exception du der- nier. Les segments ont chacun une rangée régulière de points noirs. Antennes jaunes dans leur première moitié, noires en- suite. » Décrite d’après M. Blanchard. Du Brésil. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 6. Pnoraspis PANTUÉRINE. — Phoraspis pantherina, Blanchard , Mo- nogr. des Phorasp. Ann. de la Soc. entom. de France, tom. 6, pag. 292, n° 6. PI. 11, fig. 3. « (Long. 8 lig.) Trés-voisine de la précédente. Tête d’un fauve- 198 HISTOIRE NATURELLE » brunâtre ; front jaune. Prothorax d’un blanc jaunâtre , fort » transparent , plus foncé au milieu et à la base des élytres, avec » une ligne longitudinale brune sur son disque. Elytres d’un » jaune-fauve, parsemées dans toute leur étendue, de petites ta- » ches d'un noir brillant. Aïles diaphanes, d’un jaune trés-pâle, » avec le bout noirâtre. Abdomen un peu rougeâtre ; les segments » noirs vers le milieu , à l'exception du dernier qui est bordé seu- » lement de cette couleur. Pattes d’un jaune-fauve; leurs épines » et les tarses un peu plus bruns. Antennes noires avec les trois » premiers articles jaunes. » | Décrite d'aprèsM. Blanchard. De Saint-Domingue. Ma collection. 7. PHoRaspis FASTUEUSE. — Phoraspis fusluosa, Blanchard, Monosr. des Phorasp. Ann. de la Soc. entom. de France, tom. 6, pag..299,; n°5. Pl. xr, fig: 4. « (Long. 7 lig.) Tête noire, front jaune. Prothorax transpa- » rent, d'un jaune blanchätre, un peu plus fonce au milieu , avec » uneligne noire longitudinale. Elytres d'un brun noirâtre, tiranf » un peu sur le rougeâtre à la base et à l'extrémité; celle-ci offrant » quelques points noirs, peu apparents ; de chaque côté il y a une » bande longitudinale, assez large, d'un vermillon-carmine , at- ». teignant seulement le tiers de l'élytre ; en dessous la partie qui » déborde le thorax est d’un rouge vif bordé de noir. Aïles bru- » nes, diaphanes. Dessous du corps noir ainsi que les pattes et les » antennes, » Décrite d'apres M. Blanchard. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Elle a été rapportée du Brésil par M, Auguste Saint- Hilaire. 8. Puorasprs LEUCOGRAMME. — Phoraspis leucogramma, Perty, Del, animal. articul. pag. 116, tab. XXHIT, fig. 3. (PI. 3, fig. 3. Femelle. ) Blanchard, Monogr. des Phorasp. Ann. de la Soc. entom. de France, tom. 6, pag. 294, n° 8. PI. rr, fig. 5. . (Long. 7 à 8 lig.) Corps d'un noir luisant, finement pointillé. Tête ayant de chaque côté, près de l'insertion des antennes, un point jaune (ocelle). Prothorax livide avec une ligne médiane noire, trés-fine, partant du bord antérieur et atteignant le bord DES ORTHOPTÈRES. 129 postérieur ; il a en outre une grande tache carrée qui s'étend de- puis la partie postérieure jusqu'au milieu ; cette tache est ordinai- rement noire, et quelquefois rougeatre. Elytres d'un noir lisse, chargées de stries fines et serrées, la plupart obliques, formées par de petits points enfoncés. On voit latéralement une bande lon- gitudinale, assez large, d'un jaune ferrugineux , n'atteignant seu- lement que le milieu de l'élytre. Dernier segment de l'abdomen et plaque anale, ayant parfois quelques taches ferrugineuses. Pattes noires. Antennes noires, avec le second article jaune. Mäle et femelle. Du Brésil. Ma collection. Nota. La Blatta Cussidea , Dalm. Analect, entomol. pag. 87, n° 9, que je n'ai pas vue, a de grands rapports avec l'espèce que nous venons de décrire, mais elle en diffère par la bande latérale des élytres atteignant, dit-il, presque leur extrémité. d. Pnorasvis prixre. — Phoraspis picta, Aud.-Serv. Rev. pag. 17, © 9 EL Blanchard, Monogr. des Phorasp. Annal. de la Soc. entom, om. 6, pag. 296, n° 10. PI, 11, fig. 6. Blatia picta, Drury. Jllust. tom. IT, pag. 56, tab. 50, fig. 5. — Fab. £nt. syst. tom. 2, pag. 10, n° 10, — Oliv. Encycl. méthod. tom. 1V, pag. 819, n° 26, PI, 125, fig. 7. | (Long. # à 8 lix.) Corps d'un foir-bruni, luisant. ‘Tète noire; près de l'insertion des antennes il y a nn petit point jaunâtre {occlle ). Prothorax pointillé; son bord antérieur avec une bande étroite d'un jaune pâle et transparent. Elytres chargées de stries fines et serrées, la plupart obliqnes, formées par des points enfoncés; on voit latéralement une ?ande longitudinale assez large, d'un rouge sanguin, allant de la base de l'élytre jusqu'au dela du milieu. Ailes striées et réticulées, un peu plus longues que les elvtres et d'un brun de suie. Antennes de la lon- gueur des trois quarts du corps, noires, avec le: second article jaune. Dernier segment de l'abdomen et plaque anale, offrant quelquefois deux ou trois taches ferrugincuses. Pattes noires. Mâle et femelle. Du Brésil. Assez commune dans les callections. ONXTEOPTÈRES. ÿ 130 HISTOIRE NATURELLE 10. PHORASPIS NOIRE. — Phoraspis nigra, Blanchard, Monoer. des Phorasp. Annal. dela Soc. entom. de France, tom. 6, pag. 297, ad. 1e, er. 7e «(Long. 7 lig.) Corps large, assez court. Tête noire. Prothorax » noir, bordé de jaune à sa partie antérieure comme dans l'espèce » précédente. Elytres d'un noir luisant. Ailes, abdomen, pattes et » antennes de cette même couleur. Femelle. » Décrite d'après M. Blanchard. Un seul individu. Collection du Muséum d'histoire naturelle. III. Plaque sousanale des deux sexes ordinaire- ment cachée par le dernier segment de l'ab- domen. (Appendices abdominaux à peine per- ceptibles. ) Genre IX. PANESTHIE.-PA4NESTHIA, Aud.-Serv. Rev. — Blatta, Brullé. Piaque sousanale entièrement cachée dans les deux sexes. Abdomen presque linéaire; le dernier segment (sixième) dans les femelles, très-grand, transversal , semicirculaire, un peu convexe , sinué sur ses côtés ; le dessus de ce segment distinctement denticulé au bord postérieur ; dessus du cinquième segment uni- épineux latéralement. Septième ou dernier segment des mâles , presque entièrement caché par le sixième : celui-ci uniépineux en dessus latéralement , transver- sal vu en dessous ; ses côtés sinués ; son bord posté- rieur échancré au milieu et laissant apercevoir une partie du septième. Appendices abdominaux coni- ques, peu visibles dans les deux sexes , ainsi que les filets sexnels des mâles. Tarses ayant leurs quatre premiers articles courts, le cin- quième aussi long que tous les autres réunis, ter- DES ORTHOPTÈRES. 131 miné par deux crochets dépourvus de pelote dans leur entre-deux. Corps ailongé, ailé, déprimé en dessus dans les deux sexes , ovale-oblong , ne se contractant pas. Anteunes courtes, assez épaisses ; articles courts et ser- rés, presque moniliformes. Prothorax ayant son bord antérieur échancré au milieu, s’avançant à peine sur la tête et ne la cachant pas. Elyires très-déprimées ; leur côté extérieur brusquement rabattu , bord extérieur sinué, se rétrécissant subite- ment vers le milieu, et laissant apercevoir l'abdomen dans cet endroit. Ailes de la longueur des élytres. Pattes courtes et fortes. 1. PaNESTHIE JAVANAISE. — Panesthia Javanica, Aud.-Serv. Rev. pag. 11. (PL. 2, fig. 5. Mâle.) Blatta Æthiops, Stoll , Spect. et Mant. etc. PL. I, d. fig. 3. Blatia javanica, Brullé , Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 51. PRÉ, fie 1. (Long. 2 pouces.) Corps entierement d’un brun de poix, glabre et luisant. Tête offrant près de la base de chaque antenne, un point ferrugineux ( ocelle). Labre de cette couleur. Prothorax transversalement orbiculaire; son disque inégal, creusé an- térieurement; bord antérieur ayant le milieu de son échan- crure relevé en une petite saillie pointue; chaque angle de cette échancrure saillant et dentiforme. Elytres de la longueur de l'abdomen , très-lisses, la strie arquée est oblique : leur extrémité striée et réticulée tres-peu sensiblement. Ailes d’un brun de suie, striées longitudinalement et réticulées. Abdomen très-fortement ponctué en dessus; en dessous la ponctuation est moins forte, principalement sur les deux derniers segmenis. Antennes de la longueur de la moitié du corps, brunes et glabres. Pattes d'un brun luisant avec les hanches et leurs trochanters de couleur fer- rugineuse. Mâle et ‘emelle. Nota. Quelques individus, abstraction faite de leur sexe, ont 132 HISTOIRE NATURELLE les trois dents du prothorax beaucoup plus prononcées, et de plus il a latéralement une impression profonde, allongée, oblique, qui n'atteint ni le bord postérieur, ni l'anterieur. La larve a le dessous du thorax et les cuisses jaunes. Le méso- thorax et le métathorax ont chacun deux grandes taches dis- coïdales jaunes, presque carrées. La nymphe, partout de couleur brune, a des rudiments d'é- lytres, longs de quatre lignes mesurés au côté extérieur, tronqués trés-obliquement au bout, de sorte que la partie suturale est fort courte. Ile de Java, où elle paraît être fort commune. De ma collection. ere Genre X. PÉRISPHÈRE. — PÆRISPHOERA. Aud.- Serv. Rev. Plaque sousanale entièrement cachée. Abdomen large, convexe en dessus, aplati en dessous ; son dernier segment dans les femelles { sixième ) très-grand, transversal, semicirculaire. Appendices coniques à peine visibles (1). Tarses terminés par deux crochets ayant une pelote dis- tincte dans leur entre-deux. Corps très-convexe en dessus, sans ailes ni eélytres dans les femelles et susceptible de se rouler en boule, Facies d'un Armadille. Antennes courtes , assez épaisses, de quarante articles en+ viron, le premier gros, conique, le second petit, cyathiforme, le troisième presque cubique, les autres allant en diminuant graduellement de grosseur, mo- niliformes et pubescents. Prothorax (vu en dessus) distinctement composé de trois pièces; la première, deux fois aussi grande que les deux autres réunies, est semicirculaire, coupée droit au © one (1) Mâles inconnus. DES ORXTHOPTÈRES. 133 bord postérieur , très-arrondie en devant et sur les cô- tés, eachant entièrement la tête, et débordant l’ab- domen latéralement. Les deuxième et troisième pièces étroites, transversales, presque égales entre elles et débordant aussi l'abdomen. Pattes courtes, jambes peu épineuses. À. PERISPHÈRE ARMADILLE, — Perisphæra Armadillo, Aud.-Ser. Rev. pag. 17. (PL. 3, fig. 2. Femelle.) (Long. 8 lig.) Corps d’un brun noirâtre luisant. Tête pointillée, jaune, avec la face d'un brnn ferrugineux : palpes jaunes ; près de la base de chaque antenne il y a un point saillant, jaune ( ocelle). Dessus du corps distinctement ponctué. Antennes jaunes, attei- gnant à peu prés la moitié du corps; poitrine jaune ainsi que les pattes. Femelle. De Java. Ma collection. Nota. Nous n’en connaissons qu'un seul individu ; il n’a aucune apparence d'élytres ni d'ailes. En acquiert-il ? TROISIÈME FAMILLE. MANTIDES. — MANTIDES. ANTENNES sétacées, plus minces et moins longues dans les femelles : insérées près du front, composées d’un grand nombre d'articles presque cylindriques ; elles sont pectinées dans certains mâles. (Genres Blepharis, Empusa, Theoclytes.) TâTE très-inclinée , verticale, plus ou moins tri- gone , découverte ; sa face aplatie. Yeux grands, arrondis ou coniques et pointus, placés un de chaque côté et occupant les angles postérieurs de la tête. 13% OcELLES Larre MANDIBULES Macuoires Livre PaLpPes T'Hornax EzyTREs HISTOIRE NATURELLE distincts, au nombre de trois, rappro- chés en triangle , placés sur le front , au- dessus des antennes. entier. cornées, pointues, assez courtes, souvent bidentées à l'extrémité. frangées intérieurement. quadrifide ; ses divisions égales entre elles. courts, filiformes, cylindriques ; les ma- xillaires plus longs et de cinq articles, le dernier cylindro-conique : les labiaux de trois articles. ayant son premier segment (prothorax ), plus ou rnoins grand , mais constamment plus long qu'aucun des suivants ; il est rebordé latéralement , souvent unicaréné au milieu ; sa partie antérieure offre non loin de la tête , une impression transverse plus ou moins prononcée, quelquefois coupée par un court sillon longitudinal, ce qui forme une croix. Les deux autres segments (mésothorax et métathorax) très- courts, recouverts par les élytres et les ailes dans le repos. horizontales, ordinairement de la lon- gueur de l'abdomen , en recouvrement au côté interne dans le repos, quelquefois étroites, allongées, peu épaisses ; opaques, demi-transparentes ou entièrement hya- lines, mais toujours réticulées et ayant non loin du bord antérieur, une côte ou grosse nervure longitudinale , partant de la base et allant jusqu’à l’extrémité : cette ALES Ecusson ABDOMEN DES ORTHOPTÈRES. 135 nervure, lorsque les élytres sont couchées sur le corps, forme un rebord latéral, et dans cet état de repos, la partie anté- rieure des élytres est rabattue sur les cô- tés de l'abdomen. plus ou moins grandes , plissées longitu- dinalement en éventail dans le repos , de la longueur des élytres , réticulées, ar- rondies postérieurement ; le bord posté- rieur ayant à quelque distance de son ori- gine, un sinus plus ou moins prononcé : la partie antérieure de l'aile limitée par le sinus, ordinairement plus fortement réticulée que le reste. La troisième ou quatrième nervure longitudinale, émet- tant inférieurement un ou plusieurs ra- meaux , ce qui produit une fourche au moins, et souvent plusieurs. nul. allongé, plus ou moins élargi vers l’extré- mité, surtout dans les femelles, composé de sept segments dans les mâles, de six dans les femelles, non compris l'anus, qui est toujours à découvert, Chaque seg- ment portant un stigmate de chaque côté. Anus sans stigmate, recouvert en dessus et en dessous par une plaque. Plaque sur- anale munie latéralement dans les deux sexes d’un appendice mobile, multiarti- culé , de grandeur et de forme variable, mais le plus souvent en forme de filet velu, conique ou sétacé. Plaque sousanale des femelles offrant une sorte de renfle- 136 HISTOIRE NATURELLE ment à son extrémité, produit par la réu- nion de deux pièces renfermant l’oviducte : plaque sousanale des mâles, grande, al- longée, ovalaire, portant deux filets cy- lindriques apparents , de cinq articles plus * © ou moins distincts. PATTES ANTÉRIEURES ravisseuses, plus fortes que les autres. Hanches très-grandes, linéaires, i-©7 AU moins aussi longues que les cuisses, comprimées , anguleuses, souvent épi- neuses sur leurs angles. Guisses fortes, comprimées , ovalaires , canaliculées en dessous, mais seulement dans une étendue égale à la longueur de la jambe, qui vient s'y placer dans le repos; chaque cuisse munie eh dessous d’un double rang d’é- pines mobiles, disposées longitudinale- ment : épines du bord externe ordinaire- ment plus fortes, plus rares, plus espacées que celles du bord interne. La cuisse est “jointe à la hanche par une pièce particu- à lière ou rotule distincte et détachée, s’ar- ticulant en ligne droite avec la hanche et très-obliquement avec la cuisse. Plus bas que le canal, on voit plusieurs fortes épi- nes. Jambes plus courtes que les cuisses, chacune d’elles simulant à leur base une ro- ”_ tule courte et sphérique qui s’emboîte dans la cuisse; ces jambes s’élargissant ensuite , comprimées, leur dessus offrant une ca- rène tranchante, elles ont en dessous un canal de la longueur du tarse qui vient s’y placer lors du repos; ce canal bordé longi- DES ORTHOPTÈRES. 1437 tudinalement et de chaque côté, d’un rang d’épines serrées et nombreuses. Extré- mité des jambes armée d’un fort crochet allongé , terminé en pointe aiguë. PATTES INTERMÉDIAIRES ET POSTÉRIEURES propres seule- T'aARSES Corps ‘ ment à la marche. Hanches anguleuses, moins longues que les cuisses. Guisses allongées, cylindriques, de la longueur des jambes, canaliculées en dessous dans toute leur étendue, chacune d'elles jointe à la hanche par une pièce distincte. Jambes anguleuses, presque cylindri- ques, coupées obliquement à leur extré- mité, munies dans cette partie de deux petites épines. de cinq articles distincts, à une seule exception près (Genre //eteronytarsus , Lefebv.), cylindriques ou obconiques, le pénultième bifide recevant la base du der- nier : celui-ci terminé par deux crochets presque toujours très- petits et égaux, dépourvus de pelote dans leur entre-deux. Leur premier article le plus grand de tous; les quatre autres allant en diminuant graduellement de longueur. Tarses anté- rieurs plus grêles que les autres, ayant le premier article très-grand, surpassant de beaucoup en longueur, les quatre suivants pris ensemble. généralement étroit et allongé. Nota. La majorité des Mantides a le corps vert dans l’insecte vivant, et souvent d’une nuance très- pure et très-vive. Mais après la mort, cette couleur 138 HISTOIRE NATURELLE s’affaiblit et passe à la longue au jaune et même au brun. C’est pourquoi dans Îa description des espèces , faite sur des individus desséchés depuis plus ou moins de temps, on ne peut indiquer que la couleur qu'ils présentent dans cet état ; et d’ordinaire elle est loin de celle qu'offre l’insecte à l’état de vie. Les Mantides n’habitent que les contrées méridio- nales et tempérées. Leurs pattes antérieures ravis- seuses et armées de fortes épines, indiquent que ces Orthoptères ne vivent que de proie ; ils la saisissent avec ces pattes et replient promptement la jambe contre le dessous de la cuisse, en assujettissant ainsi l’insecte pendant qu’ils le mangent. Dans des temps anciens on à cru que les Mantides indiquaient le chemin aux passants, d'après l'habitude qu'ont ces insectes de porter en avant en les allongeant , leurs pattes anté- rieures ; de là vient leur nom , qui signifie Devin. Les villageois languedociens ont nommé Prégadiou, V'es- pèce la plus commune dans leur pays (Wantis reli- giosa), d’après la manière dont elle se tient le plus sou- vent, s'arrêtant et joignant l’une contre l’autre en les relevant, ses pattes antérieures. Rœsel rapporte que ces insectes se dévorent entre eux sans y être forcés par la faim, et Poiret raconte qu'une femelle ren- fermée avec un mâle, s’accoupla avec lui après l'avoir mutilé, puis ensuite finit par le manger. Latreille dit que les femelles pondent une quantité assez nombreuse d'œufs allongés , contenus dans au- tant de petites cellules disposées par séries régulières, que présente l’intérieur d’une capsule de matière gom- meuse, qui se durcit à l'air en prenant la consistance du parchemin. La femelle colle cette capsule sur des plantes ou sur d’autres corps élevés à la surface de la terre. ete DES ORTHOPTÈRES. 139 petite, en triangle allongé, étroit. Vertex s'élevant en pyra- mide. (Antennes courtes; pectinées des deux cotes dans les mâles. Protkorax étroit, fort allongé. Coudes antérieurs uniépineux. . . ses serve... et. Empuse. { ” de pectinées des deux côtes. An 1! / É © moniliformes. l 22 à = PE (Prothorax court; sa dilata- ù a LE a tion bordée d’épines.). . . . T2. Elépharide, = a. = @ ss 2 £ese QUE Ÿ pire ©" en dent de peigne ou de scie E RE au côté interne seulement. _ A =] . . r £ ME: capillaires. 5 EE” S'E : ; * A z +2 n à à (Prothorax très-allonge.). . 3. * Théoclyte. Sgx/Ti © © = C:= = : . . £ ARTE simples et capillaires. (Prothorax 8%, g court; les quatre dernieres : 2 cuisses sans membrane.) . . . . 4. Oxypile. 5 = er L 0 "& 28.5 gs ' ’ , MA £ 3 2953 = placée vers l'extrémité des & 2 ea 5m © CLISSESnE ttes 4 iHenpar. 2 S © 3 E © £ Fr «ED © € J'oS +8 Tea EP = occupant toute la lon- } 1 ITARLDET gueur des puisses. . , . 6. Hyménope. S © 1 o Lt 2 L É +40 à assez court;abdomen té LUE Bee LENS plus ou moins dilaté £ LE d S € & ) sur les côtés. . . . . 7e Acanthops. .— be [=] Sd 5 -H Lu CAL RTE: É | © ED ICRET ee tres - allongé, fili- n £ ce 2 Ou PF m4 (> 122] 8 S Fi , k l 2 CRT AT forme... ..... ©. dchizocephate. 2 © n © an -Ÿ = LI Fe . LA LA 9 22% en forme de feuilles, échancrés au _ d C'a v b . “2 5 AS out. (Yeux se prolongeant hori- _ ; Fi D; zontalement.). .......... 9." Toxodere. £ A4 = terminé dans les femelles, par deux lames À # foliacées; celui des mâles ayant une Es seule lame tres-srande et en fer de lance. # (Corps tres-grèle. Antennes fines et fort P 4 , longues dans les males), & ss + + «M0 T'hespis. L = peu dilaté latéralement 7 es ; Mant du S n 3 CÉTIMOMQUEN. 1.800. e lle) ARTE, To CNET 2=, = © El S:"5 $ ! £ 2 5 n’occupant qu'u- £ mn £ ? ; KA g ne partie de la a n a A 2 longueur du 5 © CCR EE prolhorax, et =] £ etre E< £ = ’ ë © 57 © / £& © À bordée de dents jé dt CT = ns \EE spi ; aphrodite. 22 ; 22% EE épineuses. . . . 12. Epaph Salou ee S #.4 ET 5 2 5 y E E © > L'etes 29 \EÉ6S s5% pevpAal toute PA + © a ongueur = © C= MR E 32 215 du prothorax : n = = ses bords mu- EL liques. HE 181 Chœradode. e court, trapx. (Elytres patellifor- mes, déprimées sur les côtes. Ventre des femelles arme de «e \ deux épines eentrales.). . . . 14. Erémiaphile. 140 HISTOIRE NATUREùLE I. ‘Téte petite, en triangle allongé, étroit; vertex s'élevant en pyramide. (Antennes courtes, pec- tinées des deux côtés dans les mâles.) Genre I. EMPUSE. — ÆEMPUSA, Ilig. Latr. — Gongylus, Thunb. — Mantis, auctor. Tête petite, en triangle allongé, étroit ; sa face antérieure unicarénée au milieu, et distinctement séparée en deux transversalement : moitié supérieure en forme de fer de lance, dont le haut est recourbé en avant ; moitié inférieure presque carrée, ayant au milieu une protubérance ou un renflement. Vertex s’élevant en pyramide, étranglé et divisé en deux parties aux trois quarts de sa longueur ; la supé- rieure foliacée et bifide à l’extrémité : face anté- rieure du vertex offrant trois carènes plus ou moins saillantes, distantes à la base, rapprochées à l’ex- trémité. Antennes assez courtes; premier article grand, presque cy- lindrique ; le second gros et globuleux. Mles : ayant leurs six ou sept premiers articles sim- ples; les autres pectinés des deux côtés : chaque rameau étroit, linéaire, terminé en pointe obtuse. Femelles : ayant tous leurs articles simples, moni- *_ liformes pour la plupart. Trois ocelles disposés en triangle sur le front. Prothorax très-allongé, grêle, étroit, plus ou moins dilaté antérieurement sur les côtés. Yeux grands, oblongs , assez saillants. Elytres plus ou moins longues. Ailes ordinairement de la longueur des élytres. Abdomen plus ou moins dilaté passé le milieu ; plaque dorsale des quatre derniers segments dilatée latérale- ment en forme de dent ou de lame foliacée : plaque DES ORTHOPTÈRES. 4h ventrale deces mêmes segments, conformée de la même manière, ayant de plus au milieu de chacune d'elles, un appendice foliacé, obtus à l'extrémité. Corps allongé , lisse. Pattes assez longues et grêles ; hanches antérieures élar- gies à la base , leur extrémité inférieure prolongée ex une dent ou épine distinote : cuisses intermédiaires et postérieures armées au bout, de deux épines fines, aiguës ; l’une en dessus, l’autre en dessous, et en outre le plus souvent munies d’un lobe foliacé placé vers l'extrémité de leur côté inférieur. Les Empuses sont bien distinctes de toutes les autres Mantides par la forme particulière de la tête et du vertex; de plus leurs hanches antérieures élargies à la base, sont armées au coude ou extrémité, d’une épine fort distincte, caractère qui leur est particulier. Les espèces paraissent propres à l’ancien continent, PREMIÈRE DIVISION. Cuisses intermédiaires et postérieures ayant un lobe foliacé. PREMIÈRE SUBDIVISION, Elytres dilatées à leur base, (Partie foliacée du vertex creusée en gouttière en dessus, unica- rénée en dessous. ) 1. Empuse GONGyLODE, — Empusa gonzylodes. Fémelle, Empusa gongylodes, Latr. Gener. tom. 111, pag. go. Mantis gongylodes, Linn. Syst. nat. pag. 690, no 4. Gryllus (Mantis) gong ylodes, id. Mus. Ludovic. Ulric. pag. Mantis gongylodes, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 17, n° 17. —Ohv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 626, n° ;. — Drury, Illustr. tom. I, pag. 129, PI. 50, fig. ». — Stoll, Spect. et Mant. PI. XVI, fig. 58 et 59. —Lichtens. Monogr. des Mant., pag. 21, n° 6. —Brullé, Hist. nat, des Ins. tom. IX, pag. 78, PI. 6, fig. +. Male. == Le 112 HISTOIRE NATURELLE Gongylus gongulodes, Thunb. Mém. tom. 5, pag. 294. Mâle. Mâle. Empusa flabellicornis, Latr. Gener. tom. IIL, pag. go. Mantis flabellicornis, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 16, n° 16. — Stoil, Spect. et Mant. PI. XVII, fig. 61. — Lichtens, Monogr. des Mant., pag. 22, n° 7. (Long. 32 lig.) Corps d’un vert jaunâtre on brunâtre, suivant l'état de fraicheur. Ocelles distincts dans le mâle , presque nuls dans la femelle. Vertex ayant de chaque côté, au-dessous de l’é- tranglement, une petite pointe mousse. Sa partie foliacée s'élevant en forme de lyre, arrondie de chaque côté, un peu rétrécie vers l'extrémité supérieure. Prothorax long d’un pouce et demi , sans carène médiane , presque mutique latéralement ; sa partie anté- rieure munie d’un appendice foliacé de six lignes de long, et au- tant de large, mesuré dans sa plus grande dimension, presque rhomboïdal , à angles latéraux terminés en une pointe recourbée vers la tête. Elytres presque de la longueur de l'abdomen , ova- laires , d’un vert jaunâtre opaque; dilatation de la marge anté- rieure faisant presque la moitié de la largeur totale de l'élytre. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, de même couleur qu'elles, mais transparentes, excepté à l'extrémité. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures à peine denticulées au côté supérieur ainsi qu'a l'inférieur ; leur face interne brune dans sa moitié apicale. Cuisses antérieures ayant au côté supérieur un lobe foliacé, d'une dimension presque égale à celle de la cuisse. Cuisses intermédiaires et postérieures avec une membrane foliacee divisée en trois parties, savoir : deux au côté supérieur se terminant ef pointe recourbée vers l'extrémité, et la troisième placée au côté inférieur , arrondie et beaucoup plus large. Antennes de la cou- leur du corps. Femelle. Le mâle ales élytres un peu plus longues que l'abdomen, trans- parentes dans leur moitié postérieure ; les nervures longitudi- nales partant de la seconde côte sont d’une teinte très-foncée. Indes orientales, Bengale. Collection de M. le comte Dejean, et de la mienne. DEUXIÈME SUBDIVISION. Elytres sans dilatation. (Partie foliacée du vertex creusée en gouttière en dessous, unicarénée en — DES ORTHOPTÈRES. 443 dessus , ayant un étranglement aux trois quarts de sa longueur , en partant de la base. Les quatre cuisses postérieures ayant au côté inférieur prés de l’extrémité, un lobe foliacé, arrondi d'un côté, échancré de l’autre.) A. Hanches intermédiaires et postérieures ayant au côté supérieur, un petit lobe folacé et arrondi. 2. *EmPusE BINOTÉE. — Empusa binotata. (Long. prés de 2 pouces :.) Corps d'un vert-jaunâtre. Vertex sans pointe sensible de chaque côté de son étranglement. Protu- bérance faciale avancée en pointe. Prothorax long d'un pouce en- viron , denticulé latéralement ; sa dilatation bordée d'un petit appendice foliacé, angulaire , ayant deux dents assez fortes à son échancrure antérieure ; carène médiane peu prononcée. Elytres de la longueur de l'abdomen au moins, assez étroites , ovalaires, d'un vert opaque dans leur moitié antérieure au moins, et deve- nant de plus en plus transparentes ensuite ; elles ont vers le mi- lieu , touchant la seconde côte , une tache oblongue ;, d’un jaune- citron, nuancée de brun à chaque bout; marge antérieure faisant à peu près le tiers de la largeur totale de l’élytre; la base nuancée d'incarnat , surtout en arrière de la seconde côte. Ailes un peu plus courtes que les élytres, a peine irisées , fort transpa- rentes, avec l'extrémité dun verdâtre opaque, sensiblement nuancé d'incarnat. Pattes de la couleur du corps, annelées de brun-verdâtre ; hanches antérieures à peine denticulées aux côtés supérieur et inférieur , avec quelques fortes épines à la base du premier ; face interne noirâtre dans le tiers apical , et bordée de verdâtre ; lobe foliacé des cuisses, jaunâtre, taché de brun, An- tennes de la couleur du corps. Femelle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. 3. "EMPUSE RUSÉE, — Empusa dolosa, (Long. 2 pouces au moins.) Corps d’un vert-jaunâtre ; étrangle- ment du vertex sans pointe latérale sensible. Protubérance infé- 1%4 HISTOIRE NATURELLE rieure faciale avancée en pointe. Prothorax long d'un pouce en- viron, denticulé latéralement dans plus de sa moitié antérieure. Elytres aussi | ngues que l'abdomen, légérement opaques et ver- dâtres dans leur tiers antérieur à peu prés; le reste presque trans- parent avec une teinte rosée très-légère vers leur base et vers l'extrémité ; sur chaque élytre, touchant la seconde côte , on voit deux points obscurs, espacés ; l’un plus gros, placé vers le milieu, l'autre rapproché de Ia base; marge antérieure faisant à peu près le tiers de la largeur totale de l’élytre, avec un rebord blanchâtre le long de la première côte. Ailes de la longueur des élytres, fort transparentes, irisées ; l'extrémité à peine opaque, nuancée de vert et de rosé. Pattes de la couleur du corps; hanches anté- rieures presque mutiques , sauf à la base de leur côté supérieur ; moitié apicale de la face interne, noirâtre bordée de vert; l'autre moitié rougeâtre ; lobe foliacé des cuisses, jaunâtre taché de brun. Antennes de la couleur du corps. Mâle. Du Sénégal. Ma collection. : B. Hanches intermédiaires et postérieures dé- pourvues de lobe foliacé. 4, EMPUSE FRONTICORNE, — Empusa fronticornis. Mantis fronticornis, Stoll, Spect. et Mant. PI, XXI, fig. 79, Femelle, (Long. » pouces au moins.) Corps d'un vert-jaunätre, Vertex ayant une épine de chaque côté , au-dessous de son étranglement. Fer de lance facial fortement recourbé en avant; protuhérance inférieure , avancée en peinte. Prothorax long d'un pouce envi- ron , ayant de chaque côté de sa dilatation, un très-faible appen- dice foliacé, denticulé comme le reste des bords latéraux du pro- thorax dans leurs trois quarts antérieurs environ : poiut de carène médiane. Elytres plus longues que l'abdomen, assez étroites, en ovale-allongé , d'un vert opaque dans leur tiers antérieur à peu près ; cette opacité diminuant graduellement vers la moitié posié- rieure; marge antérieure faisant au moins le quart de la largeur totale de l’élytre, ayant un rebord jaunâtre le long de la première côte, et une ligne de cette couleur longeant la seconde côte ; ces côtes jaunâtres. Ailes presque aussi longues que les élytres, fort transparentes et irisées ; extrémité opaque, nuancég de verdâtrg DES ORTHOPTÈRES, 145 et de rosé. Pattes de la couleur du corps, annelées de brun-ver- dâtre; hanches antérieures presque mutiques, excepté vers la base du côté supérieur ; face interne noire dans sa moitié apicale et bordée de vert-jaunâtre.Lobe foliacé des cuisses, jaunâtre taché de brun. Antennes de la couleur du corps. Femelle, Collection de M. Lefebvre où elle est notée comme des Antilles; mais c'est sans doute par erreur ; je ne pense pas qu'il y ait des Empuses en Amérique. Nota. La figure et la description données par Stoll ne vont pas trés-bien à cette espèce; cependant j'ai cru pouvoir l'y recon- naître, 5. “EMPUSE PURPURIPENNE. — Æmpusa purpuripennis. (Long. à pouces environ.) Corps d'un vert-jaunâtre. Vertex ayant un léger étranglement , et sans pointe sensible. Pointe du fer de lance facial peu recourbée en avant; protubérance infé- rieure avancée en une pointe trés-courte. Prothorax long de quinze lignes environ, sans carène médiane , légérement denti- culé latéralement. Elytres plus longues que l'abdomen , étroites, terminées en pointe arrondie, d'un vert opaque dans le tiers de Jeur largeur à peu près, transparentes ensuite ; en arriére de la seconde côte, vers le milieu , on voit un espace jaunâtre en forme de grande tache irrégulière, presqu'oblongue, bordée posté- rieurement d’une ligne longitudinale incarnate, allant de la base de l’élytre jusqu'à l'extrémité de la tache; pointe de l’élytre for- tement teintée d'incarnat ; marge antérieure faisant à peu près le quart de la largeur totale de l’élytre. Aïles presqu'aussi longues que les élytres , transparentes, irisées , nuancées d’incarnat à leur extrémité ; nervures longitudinales de cette extrémité plus forte- ment nuancées de cette couleur. Pattes d'un vert-jaunâtre; han- ches antérieures à peine denticulées au côté supérieur , vers la base ; face interne noirâtre dans sa moitié apicale ; lobe foliacé dés cuisses, jaunâtre avec deux taches brunes. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. 6. Empus£ APPAUVRIE. — Empusa pauperata. Femelle. Empusa pauperata, Latr. Gener. tom. II, pag. go. — Touss. Charp. Horæ entom. pag. 87. ORTHOPTÈRES. 40 146 HISTOIRE NATURELLE a Mantis pauperata, Fab. Entom. syst. tom, 2, pag. 7) n° 18. — Herbst, Arch. fab. 51, fig. 1. Rossi, Faun,Etrusc. tom. 1, pag. 258. — Oliv. Encycl. meéth. tom. VII, pag. 627, n° 8. — Stoll, Spect. et Mant. PI. X, fig. 40. . — Lichtens, Monogr. des Mant. pag. 24, n° 12. — Villers, Car, Linn. Entom.tom. I, pag. 433, n° 1, PI. 2, fig. 2. — Brullé, Hist. nat. des Ins. tom. IX, pag. 99, PI. 5, fig. 1. Gongylus pauperatus , Thunb. Mém. tom, 5, pag. 295. Expéd. d'Egypte, Orthopt. PI. r, fig. 8. Mâle. Mantis pectinicornis, Linn. Syst. nat. Edit. 12, pag. 6gx, n° 10. Gryllus (Mantis) unicornis , id. Amænit. tom. 6, pag. 396, n° 27 Mantis pectinicornis , Fab. Pen. syst. tom. 2, pag. 18, n° 25. — Herbst, Archiv. fab. 50, fig. 2. — Drur. Jllustr. tom. 1, pag. 128, PI. 50, fig. t — Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 632, n° 32. Mantis Pallasiana, Oliv. id. pag. 637, n° 66. — Stoll. Spect. et Mant. PI. IX, fig. 34 et 35. — Lichtens. Monogr. des Mant. pag. 22, n° 8. Expéd. d'Egypte, Orthopt. PI. 1, 8, fig. 1. . Nota. Il me semble que l’on a confondu sous les noms de paupe- rata et de pectinicornis plusieurs espèces. Le vrai type se trouve dans l'Europe méridionale, et à ce qu’il paraît en Egypte, Cepen- dant certains auteurs lui donnent la Chine, les Grandes-Indes, et la Jamaïque pour patrie. D'après les descriptions et les fi- gures, j'ai cru pouvoir rapporter à la pauperata tous les syno- nymes ci-dessus. On à commis de graves erreurs dans les sexes en voulant trouver des mâles et des femelles dans la pectinicornis , ainsi que dans la pauperata. Pourtant les antennes simples dans les femelles, et pectinées des deux côtés dans les mâles , suffisent pour faire reconnaître infailliblement les sexes au premier coup d'œil. (Long. 0 à 24 lig.) Corps d'un vert-jaunâtre ; ocelles gros. Vertex ayant un faible étranglement, avec une pointe de chaque côté. Protubérance inférieure faciale, avancée en pointe. Protho- rax long de neuf à dix lignes, sans carèéne médiane, denticulé la- téralement dans plus de la moitié de sa longueur. Elytres un peu æ DES ORTHOPTÈRES. 147 plus longues que l'abdomen , ovalaires , assez étroites , d’un vert opaque dans leur moitié antérieure; presque transparentes en- suite , l'opacité diminuant progressivement, à partir de la seconde côte ; base des élytres ayant une nuance d'incarnat , très-légère ; marge antérieure faisant le quart de la largeur totale de l'élytre , avec deux lignes blanchâtres ; une le long de la premiére côte, l'autre longeant la seconde. Aïles presqu'aussi longues que les élytres, d'un jaune-verdätre-pâle , transparentes, avec le bord an- térieur et l'extrémité légèrement opaques ; cette dernière offrant un certain nombre de lignes longitudinales étroites , brunâtres. Pattes de la couleur du corps, annelées de brun-verdâtre : han- ches antérieures faiblement denticulées au côté supérieur , ainsi qu'a l'inférieur , avec quelques épines très-prononcées à la base du côté supérieur ; face interne des hanches, noirâtre dans leur tiers apical ; lobe foliacé des cuisses, jaunâtre taché de brun. An- tennes de la couleur du corps. Femelle. Le mâle a la protubérance inférieure faciale moins prononcée ; les élytres plus longues que dans la femelle, et d'u vert moins opaque. Ailes de la longueur des élytres. Du midi de l'Europe et d'Egypte. DEUXIÈME DIVISION. Toutes les cuisses dépourvues de lobe foliacé. 7. "EmPusE sans FEUILLES. — Empusa defoliala. (Lapgssoss o:. ) Corps d'un vert-jaunâtre? (l'abdomen manque). Vertex ayant une pointe mousse de chaque côté de son étranglement; protubérance faciale inférieure, nulle. Protho- rax long de quinze lignes, à peine denticulé latéralement, et sans carène médiane. Elytres étroites, en ovale-allongé ; marge antérieure faisant à peu près le tiers de la largeur totale de l’é- lytre; d'un vert opaque avec une ligne jaunâtre longitudinale , en avant de la seconde côte ; l'opacité de l’élytre se prolongeant au delà de cette côte, et prenant une nuance jaunâtre avec une teinte rosée dans les intervalles que laissent les nervures longi- tudinales entre elles, et formant diverses lignes obliques d'un jaune-rosé ; la moitié postérieure de l'élytre à peu près, transpa- rente, incolore ou à peine irisée. Ailes presqu'aussi longues que 148 HISTOIRE NATURELLE les élytres, fort transparentes avec l'extrémité rosée, nuancée de verdâtre ; le reste de l'aile irisé. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures à peine denticulées au côté supérieur , moitié apicale de leur face interne, noirâtre, bordée de vert; face in- terne des cuisses, rembrunie vers la base. Les quatre cuisses posté- rieures entiérement dépourvues de lobe foliacé. Femelle. Du Sénégal. Ma collection. II. Tête large, triangulaire, plus ou moins forte. A. Vertex muni d'une corne ou de tubercules prononcés. a. Yeux arrondis. Genre II. BLÉPHARIDE. — BLEPHARIS, Aud.-Serv. Rev. — Æmpusa, Latr. — Mantis, auctor. Tête large, forte, triangulaire ; face antérieure séparée en deux transversalement ; ces deux parties ayant cha- cune une pointe dirigée en avant. Vertex ayant au milieu une élévation en forme de corne presque bifide à l'extrémité, tricarénée en dessous. Yeux arrondis, grands. Antennes assez courtes , sétacées, multiarticulées ; premier article grand, presque cylindrique ; le second gros et globuleux. Mâles, ayant leurs dix premiers articles simples, les autres pectines des deux côtés; chaque rameau élargi, arrondi au bout. Femelles, ayant tous leurs articles simples ; moni- liformes pour la plupart. Trois ocelles placés en triangle sur le front ; les deux supérieurs posés obliquement ; l’inférieur arrondi. Prothorax court; égalant en longueur la moitié de l’ab- domen ; sensiblement dilaté sur les côtés en une mem- brane un peu angulaire, bordée de dentelures épi- DES ORTHOPTÈRES. 119 neuses : tiers antérieur du prothorax relevé en bosse et séparé du reste par une impression transversale. Elytres ayant à peu près trois fois la longueur du pro- thorax, notablement plus longues que l'abdomen, arrondies au bout. Ailes presque de la longueur des élytres. Abdomen ayant ses quatre ou cinq derniers segments lo- bés latéralement en dessus et en dessous ; milieu ven- tral de chacun d’eux, muni d’une lobe foliacé. Cuisses intermédiaires et postérieures ayant au côté in- férieur , vers l’extrémité, un lobe foliacé. Les Blépharides par leur vertex muni d’une élévation bifide, la brièveté du prothorax, qui présente une dilata- tion latérale large et membraneuse, ont de l’analogie avec les vraies Harpax ; mais la forme des antennes oblige de les placer immédiatement auprès des Empuses. 1. BLÉPHARIDE MENDIANTE. — Blepharis mendica, Aud.-Serv. Rev. pag. 20, no 1. Empusa mendica, Latr. Gener. tom. III, pag. 90. Mantis mendica, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 17, n° 19, Fe- melle. — Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 627, n° 9. Femelle. Mantis marmorata , Oliv. id. pag. 641. Mâle. Mantis mendica , Stoll, Spect. et Mant. PI. XII, fig. 47. Mâle. — Lichtens. Monogr. des Mant. pag. 23, n° 10. Mâle. Expéd. d'Egypte , Orthopt. PI. I, fig. 9. Mâle et femelle. — Brullé , Hist. nat. des Ins. Orthopt. tom. IX, pag. 77, PI. 6, fig. 1. Femelle. (Long. 2 pouces.) Corps verdâtre , avec les élytres, l'extrémité des ailes, la membrane du prothorax, le lobe des cuisses et les pattes, tachetés de verdâtre et de blanchâtre. Elytres légèrement transparentes , irréguliérement tachées ; marge antérieure faisant à peu près le cinquième de la largeur totale de l’élytre, offrant neuf ou dix taches blanchâtres, régulières , placées sur un fond vert-jaunâtre, un peu opaque. Ailes trés-transparentes, incolores ; l'extrémité un peu opaque et tachelée; hanches antérieures forte- 150 HISTOIRE NATURÉLLE ment dentelées au côté supér eur, à peine à l'inférieur. Femelle. Le mâle diffère; d’abord par ses antennes, puis par le lobe fo- liacé des cuisses, qui est bordé de dentelures «pineuses. Egypte. M. A. Lefebvre l'a prise le 25 mars dans le désert de l'Oasis de Baryeh. M. Lefébure de Cérisy m'a donné les deux sexes. + Gén Ill. * THEOCLŸTE. — THEOCLYTES, — ÆEmpusa, Guér. — Mantis, auctor. (Deoxaurtw, je prie Dieu. ) Tête large, forte, en triangle court. Vertex muni d’une corne naissant entre les ocelles. Yeux arrondis, grands. Antennes longues , sétacées, multiarticulées. Des mâles, ayant leurs deux premiers articles simples ; les suivants avancés au côté interne en dent de scie ou en dent de peigne. Les femelles ; simples, capillaires, à articles peu distincts. Trois ocelles placés en triangle sur le front. Prothorax très-allongé, grêle, étroit, au moins aussi long que l'abdomen ; son quart antérieur un peu di- laté et rebordé , finement denticulé latéralement. Elytres et ailes de longueur variable. Cuisses intermédiaires et postérieures souvent munies de membranes. PREMIÈRE DIVISION. Antennes des mâles pectinées au côté Interne. Ab- domen dépourvu de lobes latéraux, ainsi que de lobes foliacés au milieu du ventre. (Théoclyte vraie, Theoclytes propriè dicta.) Cette première division se rapproche des deux genres pré- DES ORTHOPTÈRES. 151 cédents par la forme des antennes des mâles ; mais ce carac- tère commence à s’affaiblir puisque ces antennes ne sont péctinées qu’au côté intérne seulement, ce que l’on ne trouve plus dans aucun autre mâle de Mantide, pas même dans ceux de la seconde division des Théoclytes (mes Zoolées). PREMIÈRE SUBDIVISION. Cuisses intermédiaires ét postérieures munies de membranes. ( Elytres sans échancrure. ) 1. THÉOCLYTE FOLIACEE. — Theoclytes foliata. Mantis foliata, Lichtens. Monogr. des Mant. pag. 24, n° ti. Femelle. Mantis subfoliata , Stoll, Spect. et Mant. PI. XVIIT, fig. G7. Femelle. Manñtis sphingicornis , Stoll, loc. cit. PI. XX, fig. 74. Mâle. (Long. 2 poucés.) Corps verdâtre, lisse. Corne du vertex assez pétité ; uni-sillonnée en déssus, triangulaire, un peu pointue. Pro- thorax long de huit à neuf lignes ; carène médiane à peine appä- rente, Elytres longues, ovalaires, assez étroites , terminées en pointé arrondie, d'un jaune-verdâtre , entiérement opaques ; Maïge antérieure faisant environ le cinquieme de la largeur to- tale de l'élytre, avec une ligne blanchâtre sur la premiére côté, et la dépassant un peu. Ailes plus courtes que les élytres, trans- parentes. Leur bord antérieur légèrement teint de verdâtre. Pattes verdâtres, tachées de brunâtre ; hanches antérieurés un peu dénticulées au côté supérieur ; face interne ayant à l'extrémité une tache carrée, noire. Epines des cuisses et des jambes à extré- mité brune ; cuisses intermédiaires et postérieures offrant au côté inférieur , vers l'extrémité, un lobe foliacé , arrondi d’un côté, échanicré de l’autre ; les intermédiaires ayant de plus un rudiment d'appendice vers la base , et arrondi ; les quatre dernières jambes ‘munies à la base, d’un lobe foliacé oblong-arrondi, divisé en deux parties : l’une au côté supérieur, l’autre à l'inférieur. An- tennes de la couleur du corps. Femelle. Le mâle a la cornée du vertex plus petite ; les élÿtrès plus lon- 152 HISTOIRE NATURELLE gues que l'abdomen, et ainsi que les ailes, transparentes avec l'ex- trémité d’un brun-verdâtre , un peu opaque. De Cayenne. La femelle de la collection de M. Reise le mâle de la mienne. 2. THÉOCLYTE ? ONDEE. — Theoclytes ? undata. Mantis undata, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 19, n° 03. (Long. 20 lign. au moins.) Corps rugueux , grisâtre. Tête ru- gueuse et tuberculée ; vertex ayant un faible tubercule peu élevé. Prothorax long de six lignes, parsemé de petits tubercules , et ta- cheté de brun et de jaune, vu à la loupe; dentelé latéralement ; ces dentelures noirâtres et tuberculiformes ; carëne médiane sail- lante. Elytres notablement plus courtes que l'abdomen, légére- ment opaques, grisâtres, irrégulièérement tachées de brun ; leur disque offrant une tache blanchâtre plus ou moins prononcée ; marge antérieure faisant à peu prés le tiers de la largeur totale de l'élytre. Aïles.un peu plus courtes que les élytres, d'un brun d'é- caille transparent ; leurs trois quarts postérieurs ayant leurs ner- vures transverses blanchâtres. Pattes de la couleur du corps , ru- gueuses, surtout à la face externe; hanches antérieures légèrement dentelées , et parsemées de tubercules sur leurs diverses faces, avec une rangée de six à sept taches noires vers leur côté supé- rieur. On voit prés de la base, à la face interne, une tache noire assez grande ; ces hanches ont un petit lobe à l'extrémité interne. Cuisses tuberculées , leurs épines , ainsi que celles des jambes, ta- chetées de noir. Les quatre pattes postérieures tachetées de brun. Cuisses intermédiaires munies à l'extrémité d’un lobe foliacé au côté inférieur , et de deux lobes rudimentaires au côté supérieur , l'un vers la base, l’autre près de l'extrémité. Jambes intermé- diaires ayant vers la base un lobe foliacé au côté inférieur, et un autre au côté supérieur. Cuisses postérieures avec un lobe rudi- mentaire au côté supérieur, à l'extrémité. Jambes postérieures mu- nies d'un lobe foliacé au côté supérieur, vers la base. Antennes brunâtres. Femelle. Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. Nota. Fabricius lui assigne Tranquebar pour patrie. Obs. Ne connaissant pas le mâle, je ne puis placer cette espèce qu'avec doute dans le genre Théoclyte. DES ORTHOPTÈRES. 153 DEUXIÈME SUBDIVISION. Cuisses intermédiaires et postérieures sans mem- brane. (Elytres échancrées au côté supérieur.) 3. THÉOCLYTE ? VERTE ET BRUNE. — Theoclytes ? chlorophæa. Mantis chlorophæa, Blanchard, Magaz. de zool. CI. IX, PI. 135. Femelle, (Long. 2 pouces :.) Corps d’un brun-verdâtre. Vertex avec une ligne transversale brune, et une corne divisée en deux parties longitudinalement, longues de deux lignes et demie, aplaties, ar- rondies au bout, trés-rapprochées, et semblant n’en former qu'une, dont l'extrémité serait bifide. Prothorax long d'un pouce et demi environ, dilaté au-dessus de l'insertion des pattes antérieures, avec une faible carene longitudinale ; il est dentelé latéralement dans ses trois quarts antérieurs. Elytres au moins aussi longues que l'abdomen, d'un vert opaque, avec deux taches brunes sur le dis- que de chacune , placées en arrière de la principale nervure ; la seconde tache en partant du corps, presque semi-lunaire ; marge antérieure faisant presque la moitié de la largeur totale de l’élytre; bord antérieur présentant vers l'extrémité une large et profonde échancrure. Ailes un peu plus courtes que les élytres, transpa- rentes, d'un brun d'écaille avec de petites nervures transverses blanchâtres; l'extrémité de ces ailes est brune , précédée d'un es- pace tout à fait incolore. Leur base et leur bord antérieur d'un beau jaune , assez opaque. Abdomen d’un brun luisant, avec la base des segments jaunâtre. Pattes de la couleur du corps, tache- tées de brun; hanches antérieures denticulées sur leurs angles ; leur extrémité noire en dedans. Epines des premières cuisses n'occupant que leur seconde moitié, au nombre de trois ou quatre seulement au côté externe, mais nombreuses et serrées au côté interne. Antennes capillaires , de la couleur du corps (elles sont incomplètes ). Femelle. De New-Yorck. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Nota. Même observation que pour l'espèce précédente. 154 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME DIVISION. - Anténnes des mâles fortement en scie au côté in- terne, côtés des dérniers segments de l'abdomen, lobés en dessus et en dessous, ayant en outre dans leur milieu ventral, un lobe foliacé. (Zoolée, Zoolea.) (260v, animal ; 6), je détruis.) . Cette division s'éloigne de la première et des genres qui précèdent , par les äntennes des mâles qui ne sont point pec- tinées, mais composées d'articles avancés en dent de scie au côté interne. Elle a cependant un caractère saillant, commun aux Empuses , aux Blépharides et aux Acanthops ; celui que présente l'abdomen. 4. * Tusocuyre ( Zoolée) Losirene, — Theoclytes lobipes; Empusa lobipes, Guér. Icon. PI. 5», fig. 5. Mantis lobipes , Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 637, n° 65. — Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 23, n° 9 (én rejetant la synonÿymie de la Mantis undata, Fab. Ent. syst, tom. 3, pag. 19; n° 28, qui appartient à la Theoclytés undata, n° 5 ). Mantis macroptera ; Stoll, Spect. et Mant. PL. VIII, fig: 30. Nota. Tous les auteurs n’ont connu que là femelle. (Long. 2 pouces + plus ou moins.) Corps verdâtre , lisse ; ocelles gros dans le mâle, petits dans la femelle. Partie supérieure fa- ciale avancée en pointe. Corne du vertex divisée en deux parties longitudinalement , longues de trois lignes, aplaties , étroites, pointues, creusées en dessus : ces deux parties quelquefois tres- rapprochées ; et sémblant n'en former qu'une, dont l'extrémité serait bifide. Prothorax long d’un pouce et demi environ ; carène médiane peu prononcée. Elytres au moins aussi longües que l'ab- domen , d'un verdâtre opaque ; nervures longitudinales partant de la seconde côte , formant des lignes obliqués et pâles ; marge antérieure faisant à peu près le quart de la largeur totale de l'é- lytre, d’un vert-pré opaque, avec une ligne longitudinale blanche DES ORTHOPTÈRES. 155 le long de la première côte. Ailes un peu plus courtes que les élytres, verdâtres , fort transparentes, l'extrémité d'un brun-ver- dâtre , ayant ses nervures longitudinales plus pâles, et formant comme desstriés ; le bord antérieur d’un verdâtre un peu opaque. Pattes de la couleur du corps, annelées de brun ; hanches anté- rieures denticuléés au côté supérieur ; face interne plus pâle avec une tache carrée, noire, à son extrémité. Epines des cuisses et des jambes, brunes au bout ; rotule des cuisses, noire sur la tranche ; les quätré cuisses postérieures, ayant vers l'extrémité, un lobe fo- liacé divisé en trois parties ; l'une au côté supérieur , plus petite ; les deux autres à l’inférieur, arrondies d’un côté, échancrées de l'autré ; et en outre un autre lobe à la base du côté inférieur, ar- rondi ; plus notable aux cuisses intermédiaires; les quatre der- nières jambes ayant vers leur base un lobe foliacé divisé en deux parties ; l’une au côté supérieur, l’autre à l'inférieur ; celui-ci plus petit, arrondi d'un côté , échancré de l’autre , et de plus, un ru- diment de lobe un peu oblong, placé à l'extrémité de la jambe. Femelle. Le mâle a la carène médiane du protherax apparente. Elytres plus longues que l'abdomen , transparentes , sauf leur marge an- térieure et leur extrémité , qui sont légérement brunâtres et opa- ques. Les quatre jambes postérieures n'ont pas de lobe rudimen- taire à l'extrémité. Du Brésil. Nota. Stoll lui donne Tranquebar pour patrie ; mais c’est une erreur. GENRE IV. OXYPILE. — OXFPILUS, Aud.- Serv. Rev. Tête large, triangulaire , allongée : face antérieure inégale. Vertex muni d’une élévation en forme de corne, bifide au bout. Yeux arrondis, fort gros et saillants. Antennes sétacées, capillaires, multiarticulés, premier ar- ticle grand, cylindrique. Trois ocelles {rès-oros et rapprochés. 156 HISTOIRE NATURELLE Elytres très-amples, beaucoup plus longues que l’ab- domen. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen ayant ses derniers segments lobés latéralement en dessus : plaque ventrale de ces segments offrant au milieu , un rudiment de lobe foliacé (1). Guisses intermédiaires et postérieures sans membrane : jambes antérieures fort larges, ovales , très-com- primeées. 1. OxyrILE annuLéE. — Oxypila annulata , Aud.-Serv. Rev. pag. 23, Do I: (PL. 5, fig. 5.) (Long. 7 à 8 lig.) Corps varié de brunâtre et de blanchätre. Corne du vertex ayant plus d'une ligne de longueur, sa base avec une petite épine de chaque côté, et vers le sommet une autre épine latérale , mais moins distincte ; ses deux pointes terminales arrondies et presque tuberculiformes. Prothorax d'une ligne et demie, rugueux , avec quatre ou cinq dentelures notables sur les côtés, antérieurement. Elytres dépassant l'abdomen de plus du tiers de leur longueur , arrondies au bout, assez transparentes, blanchätres; nervures transverses touchant les nervures longitu- dinales partant de la seconde côte, brunes et imitant presque les barbules d'une plume ; l'extrémité des élytres a trois ou quatre taches brunes; marge antérieure faisant à peine le cinquième de la largeur totale de l’élytre; base des nervures transversales tou- chant la premiére côte, noire. Ailes de la longueur des élytres, et de leur couleur. Pattes blanchâtres annelées de brun ; hanches antérieures dentelées au côté supérieur , mutiques à l'inférieur. Leur face externe blanchâtre en majeure partie, noirâtre au bout ; face interne noire à la base, ayant quatre ou cinq lignes longitudinales noires sur un fond blanchâtre ; face interne des premières cuisses rougeâtre dans plus de leur moitié inférieure, noirâtre dans le reste. Antennes blanchâtres. Mâle. Du Sénégal. Ma collection. EE ADR CE 64 OR STI EE TEA IE REED RPM FENETRE HE MED + ONFOPACIRUE CEEN (1) Femelles inconnues. : DES ORTHOPTÈRES. 457 b. Yeux élevés, presque coniques, termi- nés en pointe. Genre V. HARPAX. — Harpax, Aud.-Serv. Rev. — Empusa, Palis-Bauv. — Gongylus, Thunb. — Man- is, auctor. Tête large, triangulaire, à face tuberculée, divisée transver- salement en deux parties; vertex ordinairement fort creusé , muni d’une épine ou d’un tubercule. Yeux presque coniques , plus ou moins élevés , terminés en pointe, ordinairement aiguë. Cuisses antérieures larges ; les intermédiaires et les posté- rieures munies au côté inférieur, vers l’extrémité, d’un lobe foliacé , arrondi. Antennes sétacées, multiarticulées; premier article très-allongé ; les autres simples et aplatis dans les femelies ; plusieurs de ceux des mâles courts et pres- qu'en dent de scie au côté interne ; les deux articles . terminaux un peu aplatis dans les deux sexes. Trois ocelles placés sur le front. Prothorax court , n’ayant guère plus de deux fois la lon- gueur de la tête, dilaté latéralement à sa partie an- térieure ; cette dilatation quelquefois grande , et ar- rondie , membraneuse, mais sans cils, ni dentelures. Elytres ovalaires, ordinairement de la longueur de l’ab- domen. Ailes presqu’aussi longues que les élytres, PREMIÈRE DIVISION. Prothorax très-dilaté latéralement en une mem- brane. Côtés des derniers segments de l’abdo- men lobés en dessus et en dessous, plus dis- tinctement daus les femelles. Vertex ayant une _corne bifide ou échancrée au bout. + Harpax vraie, Harpax propriè dicta.) 158 HISTOIRE NATURELLE 1. Hanpax OocELLÉE, — Harpax ocellata, Aud.-Serv, Rev. pag. 22, n° 5. Empusa ocellata, Pal-Bauv. Ins. d’Afriq. pag. 110. Orthopt. F1. 13, fig. 2. (Long. 15 lig.) Corps jaunâtre : partie supérieure faciale, avec deux pointes placées au-dessous de l’origine des antennes ; partie inférieure ayant une pointe carénée en dessus; on vait un gros tubercule en arrière de la corne du vertex. Partie antérieure du prothorax élevée en bosse; sa partie postérieure ayant deux petits tubercules dans son milieu. Elytres vertes , assez opaques, ayant plusieurs tachesirrégulières jaunâtres, et sur le disque une grande tache lunaire de cette couleur , presqu’entièrement entourée d’un cercle noir; le centre de la tache, verdâtre, portant ua gros point noir. Ailes d’un jaune opaque dans leur première moitié, trans- parentes et incolores ensuite. Pattes de la couleur du corps, an- nelées de verdâtre ; hanches antérieures fortement dentées au côte supérieur et finement à l’inférieur ; les quatre derniers segments de l'abdomen ont en dessous, chacun dans le milieu , un petit lobe foliacé. Femelle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Collection de M. Lefebvre, Nota. L'individu figuré par Palisot-Bauvois diffère de celui-ei; il est plus petit ; les côtés de l'abdomen sont à peine lobés (ce qui semblerait indiquer un mâle). Les élytres sont d’une couleur plus vive, d'un vert plus pur, avec une bande transverse rosée à leur : base ; la tache discoïdale est aussi teintée de cette couleur. Il a été trouvé dans les déserts du royaume d'Oware et à Loango. ?. HarPax TRICOLORE. — Harpax tricolor. Mantis tricolor, Linn. Syst. natur. édit. 12, pag. 691, no 12. Gryllus (Mantis) tricolor , Linn. Mus. Ludov. pag. 117, n° 8. — Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 18, n° 22. — Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 632, n° 36. (Long. 9 à 10 lig.) Corps vert-pâle; partie supérieure faciale ayant trois pointes; l'une médiane, au-dessous de l'origine des antennes ; les autres latérales ; il y a un enfoncement circulaire entre ces trois pointes. Partie inférieure faciale un peu saillante et arrondie. Prothorax court. de deux lignes environ ; chaque dila= DES ORTHOPTÈRES. 159 tation latérale avec deux taches blanchâtres antérieurement. Elytres légèrement opaques , d'un vert-jaunâtre avec le bord an- térieur et trois taches irrégulières , blanchätres; l'extrémité des élytres a des nervures longitudinales brunes , distinctes. Ailes ro- sées à la base; le disque d’un brun d’écaille assez opaque, à reflet violet ; le reste incolore et transparent. Les quatre derniers seg- ments de l'abdomen ont au milieu , en dessous, un rudiment de lobe foliacé. Pattes de la couleur du corps, tachetées de blanchâtre. Antennes verdâtres. Femelle. Le mâle a les deux pointes latérales de la face, à peine indi- quées ; les élytres plus longues que l'abdomen sont transparentes, et n'offrent que deux taches blanchâtres. Lobes latéraux de l’ab- domen peu prononcés. Du Cap-de-Bonne-Espérance. La femelle de la collection de M. Lefebvre ; le mâle de la mienne. 3. Harpax YEUX EPINEUX. — Harpax spinocula, (PL 3, fig. 6.) Harpax lobata , Aud.-Serv. Rev. pag. 22, no 1. Mantis spinocula , Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 23, n0°45. Gongylus lobatus, Thunb. Mém. tom. 5, pag. 295. (Long. 10 à 11 lig.) Corps d'un vert-jaunâtre. Corne du vertex courte, profondément échancrée. Partie supérieure faciale avec trois pointes ; l'une médiane, au-dessous de l’origine des antennes, les deux autres latérales ; il y a un enfoncement circulaire entre ces trois pointes ; partie inférieure faciale un peu saillante. Elytres en grande partie transparentes , d’un vert un peu opaque le long du bord antérieur, et sur cette partie opaque deux ou trois taches d'un blanc sale. Ailes assez transparentes, d'un rouge sanguin à la base, et dans les deux premiers tiers du bord antérieur ; le disque d'un brun d’écaille ; le reste incolore. Pattes jaunâtres , annelées de vert. Lobe foliacé des cuisses , petit ; l'extrémité des jambes postérieures est irrégulièrement élargie. Antennes noirâtres. Fe= melle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. Nota. La description de Fabricius peut s'appliquer à cette es- pèce, cependant il n'indique point la couleur sanguine d'une partie des ailes. Lichtenstein rapporte à tort à cette espèce de Fabricius, la fi- 160 HISTOIRE NATURELLE gure 0 de Stoll, qui n’a point de corne au vertex, et dont cet au- teur dit que les ailes sont blanchâtres. 4. * HaRPAX AILES PEINTES. — Uarpax pictipennis. pax pictp (Long. 1 pouce.) Corps d'un vert-foncé ; dessus de l'abdomen brunâtre ; on voit à la base du vertex deux petits tubercules ; sa corne a une ligne et demie de longueur. Prothorax assez briève- ment dilaté sur les côtés antérieurement ; relevé en bosse près de la tête. Elytres terminées en pointe arrondie, vertes, opaques; leur disque porte un petit point noir touchant la seconde côte ; aux trois quarts de leur longueur est une bande transverse et maculaire, blanchâtre ; le bout de l’élytre est aussi de cette cou- leur. Ailes légèrement transparentes ; bord ‘antérieur roussâtre, avec une tache noirûtre à l'extrémité ; tout le reste de l'aile, sauf le bord apical qui est incolore, d'un brun d’écaille à nervures transverses blanchâtres. Pattes de la couleur du corps, tachetées d'obscur ; articles des tarses noirs au bout ; hanches antérieures à peine denticulées aux côtés supérieur et inférieur ; canal des pre- mières cuisses ayant deux taches espacées, d’un noir luisant ; lobe foliacé des cuisses, petit. Antennes capillaires, brunâtres. Fe- melle. Collection de M. le comte Dejean, étiquetée de Cayenne, par Latreille. Nota. Elle différe des autres espèces par ses yeux peu coniques, émoussés au bout et par le prothorax, dont la dilatation latérale est peu avancée et point membraneuse,. DEUXIÈME DIVISION. Prothorax à peine dilaté latéralement. Côtés de l'abdomen point dentelés. Vertex ayant seule- ment un tubercule. (Créobroter, Creobroter. ) (rpéxc, chair ; Bpuvro, qui mange.) 5. Harpax ( Créobroter ) PERLÉE. — Harpax gemmata. Mantis gemmata , Stoll , Spect. et Mant, PI. XXIV, fig. 93. (Long. 1 pouce.) Corps d'un vert-jaunâtre ; partie supérieure DES ORTHOPTÈRES,. 161 faciale avancée en une petite pointe ; il y en a une aussi à la partie inférieure. Vertex muni d'un tubercule terminé par une petite épine. Prothorax finement denticulé latéralement. Elytres ova- laires, vertes et opaques, sauf à l'angle interne qui, en partie transparent, est couvert au milieu par une grande tache oblongue d'un brun d'écaille; chaque élytre offre deux taches jaunes dis- tüinctes; l'une petite, arrondie, non loin de la base; l'autre grande , presque discoïdaje, oblongue , entourée de noir presque tout autour, ayant au centre deux petits traits noirs, irréguliers ; cette tache varie par la forme et la grandeur ; le bord antérieur des élytres est souvent jaune, et les deux taches viennent parfois l'atteindre. Ailes transparentes ; la base et le bord antérieur , jus- qu'au sinus, d'un rouge de laque ; le disque d'un brun d'écaille avec les nervures transverses blanchätres ; bord postérieur inco- lore et transparent. Palles jaunâtres, annelées de vert; hanches antérieures distinctement denticulées au côté supérieur , très-fi- rerment à l'inférieur ; lobe foliacé des cuisses, très-petit. Antennes capillaires et verdâtres. Femelle. De l'île de Java. Ma collection. 6. “Hanpax { Créobroter ) PoRTE-DISQUE.—Æarpax discifera, (Loug, 10 à 11 lis, ) Corps d'un vert-jaunâtre ; tête conformée comme celle de l'espèce précédente. Prothorax mutique latérale- inént. Fiytrés étroites, au moins de la longueur du corps, transpa renics , lavéés de vert à la base et le iong de la seconde côte, ave. une tache lunaire discoïdale, un peu oblongue, jaune, en- tourée de noir presqu'en entier avec un petit point central de cette couleur. Ailes transparentes; leur base roséc ; cette teinte s'étendant en reflet seulement sur le reste de l'aile. Abdomen ayant aussi une leinte rose, surtout en dessus. Paltes d'un jaune: verdâtre uniforme ; hanches antérieures mutiques ; lobe foliacé des cuisses presque nul. Antennes verdâtres. Mâle. Du Sénégal et de Java. Ma collection. Nota. Malgré la grande différence qui existe dans la coloration des ailes, comparée à celle de l'Æarpax gemmata , il est infiniment probable que la gemmata et la discifera sont les deux sexes d'une même espece. ORTHOPTÈRES. 11 162 HISTOIRE NATURELLE 7. * Hanbax (Créobroter ) venparre. — Marpax pirescens. CPL. 3, fig. 7. Mêlle. ) (Long. 9 lig.) Corps d'un vert tendre. Veux plus allongés, plus pointus que dans les autres espèces ; vertex aplati ; les deux ocelles supérieurs portes chacun sur un pédicule, ce qui simule une petite corne bifide. Prothorax mutique latéralement ; chaque rebord latéral étroit, un peu membraneux. Elytres transparentes , avec une ligne verdâtre le long de la seconde côte; le reste nuancé de vert. Ailes fort transparentes, rosées à leur base; le reste ayant un reflet de cette couleur ; dessus de l'abdomen légérement in- carnat. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures mu- tiques ; lobe foliacé des cuisses, peu apparent. Antennes brunâtres. Mâle. Du Sénégal. Ma collection. Genre VI. HYMÉNOPE. — AYMENOPA, Aud.-Serv. Rev. — Æmpusa, Latr. — Mantis, auctor. Tête large , triangulaire ; sa face antérieure séparée en deux transversalement : moitié supérieure ayant au milieu deux carènes longitudinales espacées, se réunissant vers le haut , et terminées chacune par un tubercule pointu. Vertex muni au milieu d’une élévation en forme de corne. Yeux élevés, presque coniques, terminés en pointe aiguë. Cuisses intermédiaires et postérieures ayant une membrane occupant toute la largeur de la cuisse ; formant au côté supérieur un rebord étroit, et à l’inférieur un grand lobe foliacé, arrondi ; ce lobe s’élargissant gra- duellement de la base à l'extrémité. Antennes capillaires, assez longues , sétacées ; leur pre- mier article cylindrique, allongé. Trois ocelles un peu saillants, presque coniques. Prothorax court, dilaté latéralement dans ses trois pre- DES ORTHOPTÈRES. 163 miers quarts et mutique ; sa partie antérieure relevée en bosse, Elytres grandes, en ovale très-allongé, dépassant très- notablement labdomen, dilatées près de la base, rétrécies et sinuées ensuite au bord antérieur. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen (des femelles) grand (1), élargi vers son mi- lieu, débordant les élytres dans cette partie ; ses ap- pendices latéraux, courts. Anus petit, paraissant co- nique. | 1. HyMENOPE COURONNÉE. — Hymenopa coronata , And.-Serv. Rev. pag. 19, n° tr. Empusa coronata , Latr. Gener. tom. III, pag. g1. Mantis coronata, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 638, n° 69. — Lichtenst. Trans. Monogr. des Mant. pag. 24, n° 14. Mantis bicornis, Stoll, Spect. et Mant. PI. XI, fig. 44. (Long. 2 pouces ;, élytres et ailes comprises.) Corps d'un jau- * nâtre uniforme ; corne du vertex creusée en gouttière en dessous, un peu dilatée au sommet. Prothorax long de cinq à six lignes. Elytres légèrement opaques, jaunûtres , avec leur base et leur ex- trémité brunâtres ; elles ont en outre deux taches de cette cou- leur, l’une plus grande placée vers le tiers basilaire de l’élytre, et touchant la seconde côte ; l’autre un peu au delà du milieu; marge antérieure faisant presque le quart de la largeur totale de l'élytre. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, jaunâtres, un peu opaques au bord antérieur ; leur extrémité tachée de bru- nâtre. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures dentées au côté supérieur , à peine à l'inférieur. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Des Moluques. Ma collection. PE POP CRE OSEO CNE © SPRINT EME DENTS (1) Mèles inconnus. 164 HISTOIRE NATURELLE B. Vertex mutique. a. Yeux presque coniques, terminés en pointe. Genre VII. ACANTHOPS. — 4CANTHOPS , Aud.- Serv, Rev. — Mantis, Oliv. Kirb. Tête large, triangulaire ; vertex creusé, mutique. Yeux élevés, presque coniques, terminés chacun par une petite épine. Abdomen grand , élargi vers son extrémité (1), plaques dor- sales et ventrales des quatre derniers segments, dila- tées latéralement ; ces dernières offrant au milieu un rudiment de lobe foliacé : appendices latéraux de l'abdomen en forme de filets sétacés et velus. Corps assez court. Trois ocelles. Antennes sétacées , pubescentes. | Mles : submoniliformes, composées de plus de trente articles très-courts, turbinés, obconiques. Femelles : plus épaisses au milieu, de douze articles : le premier plus long et plus épais, cylindrique ; le troisième allongé, presqu’en massuc; les autres cylindriques ; les cinq dérniers allant en diminuant graduellement de longueur. Prothorax à peine dilaté à sa partie antérieure, moitié moins long que labdomen, rebordé latéralement. Eiytres opaques, ayant leur bord antérieur dilaté, si- nueux : elles sont chargées de nervures transversales fort saillantes. Ailes transparentes. Cuisses intermédiaires et postérieures sans lobes foliacés. Les Acanthops se distinguent des autres Mantides à yeux (1) Mâles inconnus. DES @RTHOPTÈRES. 169 coniques et élevés, par leur vertex sans corne ni tubercule prononcé. Les Schizocéphales ont aussi ces caractères, mais le corps des Acanthops est assez court et les quatre derniers segments de l'abdomen dilatés latéralement , offrent chacun en dessous , dans leur milieu , un rudiment de lobe foliacé. Je n’en connais que deux espèces ; elles sont de l’'Amé- rique méridionale. Nota. Les caractères antennaires sont ceux donnés par M. Kirby (Centurie d’Insectes , édit. Lequien , p. 74. Man- is sinuata , Kirb. n° 96.) 1. * AGANTHOPS DÉCHIRÉE, — Æcanthops erosa. ( PI. 4, fig. 1. Femelle. ) (Long. 18 lig.) Corps d'un brun-verdâtre. Prothorax de sept lignes de long, finement denticulé latéralement. Elytres opaques, guère plus longues que l'abdomen ; couleur de feuille morte, di- latées à leur base extérieure, se rétrécissant subitement, passé le milieu, s'élargissant ensuite de nouveau , et finissant en une la- nière étroite , arquée, presque linéaire , terminée en pointe ob- tuse ;. marge antérieure (mesurée dans sa plus grande largeur ) faisant à peu pres la moitié de la largeur totale de l’élytre. Ailes notablement plus courtes que les élytres , un peu transparentes, d'un jaune livide , couvertes d'une multitude de petites taches carrées et de points noirâtres , rangés assez réguliérement en li- gnes transversales. Dessus de l’abdomen ayant quelques bandes transverses plus ou moins larges , d’un noir luisant. Pattes de Ja couleur du corps ; hanches antérieures denticulées au côté supé- rieur ; les antennes manquent. Femelle. Du Brésil. Collection de M, A. Lefebvre ainsi que de la mienne. Nota. La Mantis sinuata, Stoll, Spect. et Mant. PI. IV, fig. 14, — Mantis fuscifolia, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 636, n° 55, — Acanthops fuscifolius, Aud.-Serv. Rev. pag. 25, n° 1, — Mantis angulata, Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 33, nc 45, ressemble parfaitement à notre Æcanthops erosa, si ce n’est que les ailes sont d'un brun uniforme et pourpré. Je n'ai point vu cette espèce. Je n'ose pas non plus rapporter à mon Acanthops erosa, la Man- Lis sinuala, Kirby. (Centur. d'Ins. édit. Lequien, pag. 74, n° 96.) 166 MISTOIRE NATURELLE L'auteur disant que les élytres sont de la longueur des ailes, avec un grand sinus au bord postérieur ; cette forme d’élytres ne convient nullement à mon espèce, et plutôt à la suivante ; mais l’auteur dit que les ailes sont fachées de brun, 2. * ACANTHOPS FEUILLE-MORTE. — Acanthops mortuifolia. (PI. 6, fig. r. Femelle. ) (Long. 22 lig.) Corps d'un vert-brunâtre. Prothorax long de six lignes, mutique latéralement. Elytres presqu'ovalaires, no- tablement plus longues que l'abdomen , ayant tout à fait l'aspect et la couleur d’une feuille morte ; très-dilatées depuis leur base jusque passé le milieu, creusées ensuite au bord antérieur ; ce bord tronqué vers l'extrémité, qui finit presque en une petite pointe; marge antérieure ( mesurée dans sa plus grande largeur ) faisant presque la moitié de la largeur totale de l'élytre. Aïles fort grandes, ayant deux fois la largeur des élytres, d’un brun de suie uniforme et transparentes ; l'extrémité un peu plus foncée. Dessus de l'abdomen , avec quelques bandes transverses noires , irrégu- liéres. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures presque mutiques. Antennes brunes. Femelle. Du Brésil. Collection de M. Lefebvre ainsi que de la mienne. Genre VIII SCHIZOCÉPHALE. — SCAIZOCE- PHALA, Aud.-Serv. Rev.— Mantis, auctor. Tête petite, large, triangulaire : vertex profondément creusé et mutique. Yeux élevés , presque coniques, terminés chacun en pointe. Abdomen filiforme ou à peine élarsi à son extrémité; ses appendices latéraux très-longs, en forme de filets sétacés, velus, renflés en fuseau à la base. Corps effilé, très-long , très-étroit, ftliforme, lisse (d’une forme approchant de celle des Phasmides). Trois ocelles. Antennes sétacées, multiarticulées, longues, un peu renflées à la base. DES ORTHOPTÈRES. 167 Prothorax très-allongé, très-étroit ; de la longueur de Pabdomen , à peine dilaté antérieurement, rebordé sur les côtés. Elytres et ailes courtes (du moins dans l’un des sexes) ne dépassant guère la première moitié de l’abdomen. Pattes longues, grèles; les antérieures point dilatées, peu épineuses, peu ravisseuses. Guisses intermédiaires et postérieures sans membrane. Ge genre est le seul parmi les Mantides qui offre des yeux élevés et pointus avec un corps effilé, très-allongé, fort grêle et filiforme. 1. SoizOCÉPHALE BICORNE.— Schizocephala bicornis. Schizocephala stricta , Aud.-Serv. Rev. pag. 29, no 1. Mantis bicornis, Linn. Mus. Ludov. pag. 116, n07. — Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 632, n° 35. Mantis oculata, Fab. Entom. syst. tom. 2. pag. 19, n° 26. — Oliv. loc. cit. no 33. — Stoll, Spect. et Mant. PI. X, fig. 38, et PI. XIII, fig. 53. — Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 20, n° 2. Mantis fausta , Fab. loc. cit. pag. 24, n° 47. — Oliv. loc. cit. pag. 632, no 26. Mantis stricta , id. pag. 641, n° 12. Nota. On voit que Fabricius a fait deux espèces de cette Schizo- céphale , et Olivier quatre. (Long. 4 pouces plusou moins.) Corps verdâtre. Prothorax long de prés de deux pouces , mutique latéralement; son dessous ayant au milieu une ligne longitudinale de points noirs assez distants. Elytres transparentes, d’une teinte verdâtre ; marge antérieure assez étroite. Ailes de même couleur que les élytres. Pattes verdä- tres; cuisses antérieures très-grêles, garnies d’épines dans leur der- nier cinquième seulement ; la seconde épine trois ou quatre fois plus longue que les autres. Antennes verdâtres. Patrie inconnue. Nota. Décrit d'après un mâle privé d’abdomén , et une femelle en état de larve. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 168 HISTOIRE NATURELLE Genre IX. TOXODÈRE. — TOXODERA, Aud.-Serv. Annal. de la Soc. ent. de France, t 6. (Toéov , arc; désn, cou.) Tête large, triangulaire; vertex légèrement bombe, mu- tique. Yeux s'allonseant latéralement en cône , terminés chacun par une forte épine. Abdomen cylindrique (dans les mâles) présentant en dessus, à l'extrémité des quatrième et cinquième segments, des appendices foliacés. Tous ses segments ayant chaque plaque ventrale munie dans le milieu de leur extrémité , d’un rudiment de lobe foliacé. Appendices latéraux dilatés en forme de folioles , et paraissant articulés. ) Trois ocelles très-gros , placés en triangle sur une pro- tubérance du front. Antennes sétacées , moins longues que le prothorax ; celles des mâles composées de plus de trente articles très-courts , turbinés-obconiques. Palpes filiformes. | Prothorax ayant à peu près la longueur de la moïtié de l'abdomen , à peine dilaté antérieurement , fortement comprimé en toit aigu après la naissance des pre- mières pattes, et courbé en arc; concave en dessous. Elytres et ailes transparentes (au moins dans les mâles) un peu plus courtes que l'abdomen, Corps grand , allongé, cylindrique (dans les mäles ). Pattes assez longues ; les antérieures comme dans les autres Mantides. Cuisses intermédiaires et postérieures ayant des lobes Joliacés; extrémité de ces cuisses portant güatre longues épines. Les quatre dernières jambes offrant à l'extrémité, deux longues épines ou éperons. Tarses filiformes. DES ORTHOPTÈRES. 169 On ne connaît pas les femelles de ce genre singulier , qui par les folioles de Pabdomenu, se rapproche un peu de la Famille des Phasmides ; et par la forme des lobes foliacés des cuisses, du genre Æmpusa. En ajoutant à ces caractères la conformation sans exemple des yeux, celle non moins par- ticulière du prothorax , enfin les quatre épines qw'oîre l’ex- trémité des cuisses, il résulte un ensemble des plus re- marquables, un faciès bizarre, que ne présente aucune autre Mantide. 1. ToxoDERE DENTICOULEE. — Toxodera denticulata, Aud.-Serv. Annal. de la Soc. ent. de France, tom. 6, pag. 25, PI. 2. (PI. 5.) (Long. 4 pouces : au moins.) Corps d'un janune-brunâtre (peut- être vert dans l’insecte vivant). Prothorax varié de brun et de jaunâtre ; sa partie anguleuse portant en dessus, surtout antérieu- rement , des petits tubercules ou dentelures épineuses. Foliole du quatrième segment abdominal, longue, élevée, lancéoiée , re- pliée et dentée postérieurement ; foliole du cinquième segment analogue à la précédente, mais plus petite. Appendices latéraux de l’abdomen en forme de feuilles , rétrécis à la base; eur dernier article élargi , profondément échancré à l'extrémité, aussi long à lui seul que tous les précédents réunis. Elytres et ailes fort trans- parentes ; les premières ayant leur bord antérieur étroit, opaque, brunäâtre, tacheté de jaune-pâle ; le reste des élytres chargé de plusieurs taches irrégulières, brunâtres, ainsi que les ailes. Pattes variées de brun et de jaunâtre ; hanches et cuisses antérieures munies de courtes épines à leur extrémité; les quatre autres cuisses offrant sur chacun de leurs trois angles, des lobes foliacés , échancrés dans leur milieu (lobes postérieurs pius larges que les autres), ayant des lignes circulaires alternativement jaunes et brunes. Epines de l'extrémité de ces quatre cuisses, légérement re- courbées l'une vers l’autre , sauf l'inférieure interne qui se dirige obliquement. Epines terminales des jambes d'inégale grandeur. Antennes jaunâtres avec l'extrémité brune. Mâle. Ile de Java. Cet unique individu appartient à la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui l’a recu de M. Marc, né- gociant et entomologiste trés-recommandable , de la ville du Havre. 170 HISTOIRE NATURELLE b. Yeux arrondis. Genre X. THESPIS. — THESPIS, Aud.-Serv. Rev. — Mantis, auctor. Tête large, courte, triangulaire : vertex uni, muütique. Corps très-long, très-étroit, filiforme {d’une forme appro- chant de celle des Phasmides). * Abdomen filiforme, ou à peine élargi à l'extrémité; ses appendices latéraux de forme ordinaire dans les mâles ; ceux des femelles élargis en forme de foliole latérale; rugueux, tronqués et sinués au bout ; ils offrent des rides transversales indiquant la sépa- ration de chacun des articles dont ils sont composés. Plaque suranale prolongée en fer de lance dans les males (1). Yeux arrondis. Trois ocelles. Antennes sétacées, multiarticulées, presque capillaires, plus longues que le corps dans les mâles. Prothorax très-allongé, de la longueur de l'abdomen , à peine dilaté sur les côtés antérieurement, Elytres et ailes de grandeur variable suivant le sexe ? {Mäâles : de la longueur de Pabdomen. lFemelles : très-courtes , impropres au vol (2)? Cuisses intermédiaires et postérieures dépourvues de lobe foliacé ; les antérieures allongées, plus étroites que dans les genres précédents. Je n'ai vu en nature et en bon état que trois espèces de (1) Cette plaque, faisant à elle seule le cinquième de la lon- gueur totale de l'abdomen , a trois côtés anguleux ; carène supé- rieure moins prononcée que les deux latérales. Le dessous de cette plaque est creusé en goutticre. (2) N'ayant vu qu'une seule femelle, je n'ose pas appliquer ce ca- ractère à toutes. DES ORTHOPTÈRES. 171 Thespis : 1° sulcatifrons (trois mâles) ; 2° livida (un mâle) ; 3° brachyptera (une femelle). C’est d’après ces individus que j'ai établi les caractères génériques sexuels de ce genre. Par cet exposé on voit que j'ignore la conformation des fe- melles des deux premières espèces, et celle du mâle de la troisième. Stoll a figuré deux mâles , à moi inconnus, mais qui ap- partiennent sans aucun doute à ce genre ; l'extrémité de l'abdomen est dépourvue de cette grande lame si apparente dans les mâles sulcatifrons et livida. Le peintre n’aurait-il copié que des individus mutilés dans cette partie? Il me reste donc à savoir si les femelles de mes deux premières es- pèces de Thespis possèdent les singuliers appendices laté- raux que présente l’abdomen de la T. brachyptera ; s'il en était autrement et que les fgures de mâles données par Stoll fussent exactes , il y aurait ici deux genres distincts que l’on pourrait caractériser de cette manière : Tussris, T'hespis. AxcëLe, Angela. Li) (dyyénrw , Jannonce.) Abdomen à appendices latéraux Abdomen des femelles ayant sétacés et velus dans les deux ses appendices latéraux en sexes ? Plique suranale pro- forme de folioles. Plaque longée en fer de lance dans suranale point prolongée dans les mâles. les mâles? 1. sulcatifrons, 1. quinquemaculata ç', Stol}, vw fig. 9- | 2. livida. 2. versicolor d', Stoll, fig. 28. 3. infumata g'. 4. brachyptera D; Stoll, fig. 71. Celle-ci appartenant à Fun de ces deux genres; mais piutôt aux Angeles ; car la pversicolor, fig. 28, de Stoil, pourrait bien en être le mèle. 1. “Tuespis FRONT SILLONNE. — Thespis sulcatifrons. (Long. 3 pouces an moins, non compris la lame abdominale. ) Corps lisse , d'un jaune sale. Front présentant au-dessous des an- tennes, trois carènes transverses , saïllantes, l'infcrieure plus 172 HISTOIRE NATURELLE courte ; intervalle entre les ocelles assez distinctement nuance de brun. Prothorax long de quatorze lignes , un peu dilaté sur les côtés antérieurement, rebordé et mutique latéralement ; carène médiane tres-prononcée ; il est brun en dessous avec ses rebords jaunâtres. Elytres de la longueur de l'abdomen environ, étroites, terminées en pointe arrondie , jaunâtres , fort transparentes, avec une ligne étroite, longitudinale , d’un brun-jaunâtre opaque, touchant la seconde côte ; marge antérieure étroite, ne faisant qu'environ le sixième de la largeur totale de l’élytre. Ailes un peu plus courtes que les élytres et de la même couleur; la ligne longi- tudinale brune, plus légère, moins opaque, beaucoup moins prononcée. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures nuancées de brun foncé vers la base ; leur côté supérieur ayant des dents assez faibles et distantes ; épines des cuisses et des jambes brunes à l'extrémité. Antennes de la couleur du corps. Mâle. Du Cap-de-Bonne-Espérance et du Sénégal. Collection de M. A. Lefebvre et de la mienne. 2. “Tuespis LIVIDE. — Thespis livida. (Long. r pouce au moins , non compris la lame abdominale. ) Corps légèrement chagriné, d’un jaune livide. Front ayant trois carènes transversales à peine sensibles ; la première au-dessous des antennes; les deux autres placées au-dessous de la premiere, assez distantes d'elle, mais trés-rapprochées l'une de l’autre ; intervalle entre les ocelles assez distinctement nuancé de brun. Prothorax long de trois lignes au moins, à peine dilaté sur les côtés anté- rieurement , rebordé et légerement denticulé latéralement; ca- rène médiane assez prononcée. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, ovalaires, d’un jaune livide, transparentes ; les ner- vures transverses qui touchent aux nervures longitudinales sem- blant partir de la seconde côte , sont obscures à leur base. Dans le reste des élytres ces nervures transverses sont entierement jau- nâtres ; marge antérieure étroite, ne faisant guere que le sixième de la largeur totale de l’élytre. Ailes un peu plus courtes que les élytres , de la même couleur , et trés-transparentes avec les ner- vures transverses de l'extrémité, teintées d'obscur à leur base. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures mutiques ; face interne des premières cuisses faiblement ponctuée de brun au milieu. Antennes de la couleur du corps. Mâle. Il me vient de la collection Latreille, étiqueté de sa main, du Brésil, et rapporté par M. A. de Saint-Hilaire. DES ORTHOPTÈRES, 173 3. * Tassris ( Angéle?) ENFuMÉE. — T'hespis infumata. (Long. 20 lig. au moins.) Corps tres-grêle , brun, tacheté de noirâtre et de grisâtre, vu à une forte loupe ( le bout de l'abdo- men manque). Prothorax long de sept à huit lignes; à peine dilaté sur les côtés antérieurement, légerement rebordé, et mutique la- téralement ; carène médiane distincte. Elytres presqu'aussi lon- gues que l'abdomen, assez étroites , brunes, transparentes; la base des nervures transverses qui touche les nervures longitudi- nales, partant de la secondecôte, d'un brun plus foncé: marge anté- rieure ne faisant que le cinquième de la largeur totale de l'élytre à peu prés. Ailes un peu plus longues que les élytres, brunes et transparentes. Pattes de la couleur du corps; hanches et cuisses antérieures , ayant un rebord saillant et arrondi aux côtés supé- rieur et inférieur ; ces hanches sont mutiques. Antennes brunes, pubescentes, Mâle, Du Brésil, Collection de M. Dejean, 4, Tugsris (Angèle ?) pnacuyprÈre, — Thespis brachyptera, Mantis brachyptera , Stoll , Spect. et Mant. PI. XIX, fig. 71. Fe- melle, Thespis purpurascens , Aud.-Serv, Rev. pag. 28, no 1 (1), (Long, 4 pouces 3 lignes.) Corps légérement chagrineé, d'un jaunâtre sale, peut-être vert dans l'insecte vivant ; ocelles point apparents ; yeux gros. Prothorax long de vingt lignes an moins, à peine dilaté sur les côtés antérieurement, allant en se rétrécis- sant sensiblement à son extrémité antérieure, rebordé et denti- culé latéralement, excepté vers l'extrémité postérieure ; caréne médiane tres-prononcée. Les rebords du prothorax, vus en des- sous, sont ponctués de noir dans toute leur étendue. Elytres courtes, n'ayant que sept à huit lignes au plus, ovalaires, assez opaques, et de la couleur du corps. Aïles aussi courtes aue les élytres ; leur bord antérieur assez opaque, et d'un brun-jaunätre dans la largeur d'environ une ligne ; le reste de l'aile ayant le fond d’un bleu pourpré à reflet violet, et d’un brillant métallique, (1) Les sexes y sont cités à contresens. La description est faite sur la femelle. 474 HISTOIRE NATURELLE légerement opaque ; les nervures longitudinales noirës. On voit entre ces nervures une multitude de petits traits transversaux étroits et jaunâtres; ces traits n'existant pas dans un espace oblong placé vers l'extrémité, ni dans un autre espace de même forme , mais un peu plus étroit , placé en arrière de l'autre , ces espaces formant deux taches. Pattes antérieures de la couleur du corps ; hanches mutiques, ayant la face interne brune ; épines des cuisses brunes à leur extrémité ; les quatre autres pattes nuancées de brun. Les antennes manquent. Femelle. De Cayenne. Collection de M. Viard et de la mienne. Nota. La Mantis versicolor, Stoll, Spect. et Mant, PI. VIII, fig. 28, — Mantis purpurascens , Oliv, Encycl. méth, tom. VII, pag. 640, no 7, — Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 20, n° 4, me paraît être le mâle de la brachyptera. Si cela était avéré, l'espèce devrait porter le nom de purpurascens, applicable aux deux sexes. La Mantis 5-maculata, Stoll, id, PI. II, fig. 9, — Oliv. loc. cit. tom. VIT, pag. 636, no 57, — Mantis picta, Lichtenst. id. pag. 21, no 5 ; est un mâle que je n'ai pas vu, mais qui appar- tient, sans aucun doute, aux Thespis ( 4ngela ). Gexre XI. MANTE.— MANTIS, Linn. etc. Tête large, triangulaire , plus ou moins forte ; sa face an- térieure distinctement séparée en deux transversale- ment : partie supérieure plus grande , cernée sur les côtés, puis antérieurement, par un bourrelet pres- que semicirculaire , plus ou moins saillant. Vertex mutique. Yeux gros, arrondis. Abdomen simple à l’extrémité, plus ou moins dilaté laté- ralement passé le milieu, surtout dans les femelles. Ventre mutique. Prothorax peu dilaté latéralement à sa partie antérieure , rebordé suf les côtés ; ordinairement étroit dans le reste de son étendue, DES ORTHOPTÈAES. 175 Corps plus ou moins allongé , habituellement lisse, Elytres ovalaires , le plus souvent allongées. Trois ocelles. Antennes sétacées, multiarticulées ; capillaires dans les femelles , plus épaisses et beaucoup plus longues dans les mâles. Pattes longues , ordinairement simples. Le vertex mutique , les yeux arrondis, la dilatation laté- rale du prothorax peu étendue ou quelquefois presque nulle; l'extrémité de l’abdomen des deux sexes, sans lames folia- cées grandes et distinctes , et le ventre sans épines, forment un ensemble de caractères qui sépare ce genre des autres de sa Famille. Les mâles diffèrent des femelles par le corps plus grêle, plus allongé , la tête et les membres moins forts ( ceci est à peu près applicable à toutes les Mantides), Ils ont presque toujours plus de transparence aux élytres et les organes du vol plus amples , mieux développés. Les Mantes ont le corps moins grêle, moins délicat que celui des Thespis , qui est presque filiforme et dont les an- tennes m'ont paru plus longues, toutes proportions gardées. Les espèces paraissent répandues dans les parties chaudes de tous les pays. PREMIÈRE DIVISION. Prothorax long , notablement prolongé en arrière, à partir de sa dilatation. PREMIÈRE SUBDIVISION. Abdomen presque linéaire dans toute son étendue, même dans les femelles. À. Prothorax très-allongé, presque sans dilata- tion antérieure, 0 HISTOIRE NATURELLE 1. * MaxTE nEssecuée. — Mantis exsiccatà. (Long. 3 pouces.) Elle a singulièrement d’analogie avec la M. aridifolia, n° 4; mais son prothorax très-allongé et sans dila- tation antérieure sensible, la place évidemment dans le groupe A de la première subdivision. Sa tête d’ailleurs est notablement plus petite que celle de l’aridifolia. Corps d'un brun-jaunâtre, sans doute vert dans l'insecte vivant. Tête fort petite; yeux grands. Prothorax de quinze lignes de long, unicaréné au milieu: rebordé et trés-finement denticulé latéralement. Elytres plus longues que l'abdomen, étroites, lancéolées : marge antérieure faisant le quart de la lar- geur totale de l’élytre, d'un jaune verdâtre opaque, assez large- ment liséré: de blanc au bord antérieur ; le reste de l'élytre un peu transparent, chargé d'une multitude de stries transverses qui le rendent un peu obscur ; angle interne diaphane, à réticu- lation plus lâche et par conséquent à mailles plus grandes que celles de l'élytre même. Ailes transparentes, de la longueur des élytres, étroites et lancéolées comme elles; leur sinus trés-pro- noncé , paraissant presque comme échancré, Bord antérieur des ailes offrant dans ses trois premiers quarts la teinte blanche opaque du liséré des élytres; il est chargé de nombreuses taches irrégulieres, noirâtres ; celles du centre évidemment plus grandes que les autres. Jusqu'au sinus les nervures transversales sont tres- distinctement ombrées de noirâtre , et le bout de cette partie de l'aile est fort obscur. À partir du sinus, la nuance obscure ces nervures va en s'affaiblissant de plus en plus, de sorte que la moitié postérieure de l'aile en est complétement privée. Pattes gréles, de la couleur du corps; hanches antérieures mutiques ; cuisses de devant garnies de nombreuses épines; celles du côté externe longues, aiguës, noires au bout. Abdomen long, étroit, linéaire. Les antennes manquent. Femelle. De Java. Ma collection. 2, MaNTE SUPERSTITIEUSE, — Mantis superstitiosa, Fab, Ent, srit, tom. 2, pag. 19, n° 27. Oliv, Encycl. méth. tom. VIL, pag. 63, n° 34. Mantis attenuata, Stoll, Spect, et Mant. PI, V, fig, 16, DES ORTHOPTÈRES. 1477 Mantis fasciata, Oliv. loc. cit. pag. 640, n° 6, des espèces moins connues. Mantis Leptelytra, Lichtenst, Monogr. des Mant. pag. 20, n° 5. . (Long. 3 pouces et demi environ.) C'est une des plus grandes espèces connues. Corps d'un vert pâle. Prothorax allongé, ayant plus de seize lignes et presque sans dilatation, sensible, denticulé latéralement dans sa partie antérieure, notablement unicaréné dans son milieu. Elytres étroites, lancéolées, terminées en pointe arrondie, plus longues que l'abdomen ; marge antérieure faisant environ le quart de la largeur totale de l'élytre, et d'un vert opaque, tres-étroitement lisérée de blanc en avant; le reste de l'é- lytre est verdâtre, un peu transparent, surtout l'extrémité ; angle interne fort étendu, très-transparent, à réticulation plus lâche et mailles plus grandes. Ailes presqu’aussi longues que les élytres, transparentes avec une nuance verdâtre à leur extrémité, leur sinus très-fortement prononcé ; bord antérieur à nervures trans- verses portant chacune une tache étroite, brune, ce qui forme use série longitudinale composée d'une trentaine de courtes stries de cette couleur. Abdomen presque linéaire. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures tres-peu denticulées au côté supé- rieur : épines des cuisses et des jambes, brunes au bout, pour la plupart. Femelle. Le mâle est d’une taille un peu plus petite ; ses élytres sont plus hyalines; carène médiane prothoracique moins prononcée, ayant de chaque côté une faible trace de ligne longitudinale brune. De Java. Ma collection. Nota. Par la synonymie, on voit qu'Olivier a décrit cette espèce sous deux noms différents; cet auteur, ainsi que Lichtenstein, ont suivi l'exemple de Stoll, qui dit à tort que cette espèce est de Su- rinam. ‘ B. Prothorax moins allongé et un peu plus dilaté que dans le groupe wi 3. MANTE HERBACÉE. — Mantis herbacea. (Long. 30 à 32 lig.) Corps d'un verdâtre pâle. Prothorax long de dix lignes, très-peu dilaté sur les côtés antérieurement , den- telé latéralement , excepté vers l'extrémité; carène médiane tré:« ORTHOPTÈRES. 12 178 HISTOIRE NATURELLE prononcée. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, étroites, allongées, terminées en pointe arrondie : marge antérieure faisant presque le quart dela largeur totale de l'élytre, d'un vert tendre et opaque, bordé de jaune pâle äntérieurement; le reste de l'élytre d'un vert pâle, à peine opaque et devenant de plus en plus transparent en s'approchant du bord interne. Ailes pres- qu'aussi longues que les élytres , transparentes, nuancées de vert pâle ; leur extrémité en pointe mousse, d’un vert un peu opaque. Abdomen à peine dilaté passé le milieu. Pattes de la couleur du corps : hanches antérieures fortement dentées au côté supérieur, J'étant à peine à l'inférieur ; cuisses jaunâtres à leur face interne, leurs épines brunes à l'extrémité ainsi que celles des jambes. An- tennes d’un vert jannâtre. Femelle. | Elle me vient de la collection Latreille, notee de sa main comme étant du Sénégal. 4. MANTE FEUILLE BRUNE. — Mantis aridifolia, Stoll, Spect. et Mant. Pl. XXII, fig. 82. Mâle. (Long. 2 pouces 8 lig.) D'un brun jaunâtre, probablement verdâtre dans l’insecte vivant. Prothorax de huit lignes de lon- gueur, unicaréné au milieu ; sa partie antérieure ayant un sillon dorsal large , assez profond, crénelé sur chaque bord. Dilatation du prothorax munie latéralement de trés fines dentelures. Elÿtres plus longues que l'abdomen, linéaires, un peu aiguës à leur extrémité : marge antérieure faisant le quart de la largeur totale de l'élytre, d'un vert pré opaque, étroitement lisérée de blanc an- térieurement, le reste de l’élytre transparent et légèrement teinté de jaunâtre, sauf à l'angle interne, qui porte sur ses nervures transverses, des taches noirâtres. Ailes de la longueur des élytres, transparentes ; bord antérieur d'unrougeûtre violacé : toutes leurs nervures transversales chargées de taches noirâtres, presque car- rées, ce qui fait paraître l'aile comme quadrillée. A partir du sinus (qui est très-prononcé) , les taches sont d’un noir moins intense : nervures longitudinales de l'extrémité noirâtres, ce qui produit dans cette partie quatre ou cinq stries noirâtres. Pattes de la cou- leur du corps; hanches antérieures mutiques. Epines des cuisses et des jambes, noirâtres. Antennes d'un vert jaunâtre , plus foncé à l'extrémité. Femelle. Dans le mâle, la carène médiane du prothorax est à peine DES ORTHOPTÈRES 179 indiquée ; l'angle interne des élytres est transparent, à nervures brunes. Ailes ombrées de fauve : immédiatement au-dessous du bord intérieur, à l'angle interne, est une tache noirâtre assez grande, presque carrée , suivie longitudinalement en allant vers l'extrémité, d'autres taches plus petites, placées sur les nervures. Extrémite des ailes lavée de rougeûtre violacé; le reste tacheté de jaunâtre clair transparent , avec les nervures blanchâtres ; hanches antérieures finement denticulées au côté supérieur ; leur face externe ayant des petits points bruns rangés en une ligne longi- tudinale. Antennes grenues, au moins de la longueur du pro- thorax. De Java. Collections de MM. Lefebvre , Dejean et Guérin, ainsi que de la mienne. M. Reiche m'a donné une femelle recueillie à la Nouvelle-Hollande. 5. * MANTE LARGE APPENDICE, — Mantis latisiylus. JA x (Long. 3 pouces au moins.) Elle est remarquable par la forme des appendices abdominaux et par la brièveté des organes du vol de la femelle. Corps allongé, presque linéaire, d’un brun jau- nâtre, lisse en dessus. Tête élargie; yeux fort grands. Prothorax notablement unicaréné au milieu, long d'un pouce; sa partie _ antérieure précédant l'impression transverse, est un peu rugueuse, le reste fort lisse. Elytres ne recouvrant guère que la moitié de l'abdomen, peu opaques, assez étroites, de même largeur partout, arrondies à l'extrémité et d'un brun de suie : marge antérieure étroite, ne faisant que le quart de la largeur totale de l'élytre, d'un gris sale à nervures fortes, noirâtres; angle interne incolore et transparent ; non loin de leur base on voit sur chacune, deux taches rondes, noirâtres, espacées, mais sur une même ligne transverse, touchant la côte qui sépare la marge antérieure du reste de l'élytre; ces taches quelquefois peu sensibles, Ailes un peu plus courtes que les élytres, transparentes; leur bord anté- rieur d'un brun opaque, le sinus à peine indiqué. Abdomen allongé, presque linéaire; ses appendices longs, pubescents ; arti= culations basilaires distinctes, moniliformes, les autres compri- mées et élargies sensiblement, ce qui donne à ces appendicés une forme toute particulière. Antennes et pattes d'un brun jan nâtre ; hanches antérieures armées au côté inférieur de cinq ou six épines fortes. Femelle, 12. 180 HISTOIRE NATURELLE Le mâle différe par les caractères suivants. Plus grêle dans ses proportions, mais au moins aussi long que la femelle ; ses organes du vol bien développés comme dans la plupart des Mantes. Elytres assez étroites, allant en se rétrécissant vers le bout qui est arrondi, transparentes avec la marge antérieure d'un gris opaque à sa base; elles offrent chacune deux taches noirâtres , comme dans la femelle, mais plus petites : les ailes presqu'aussi longues que les élytres, mais bien plus amples , ont jeur sinus bien prononcé. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle et de la mienne. Je dois le mâle à la bonté de M. Reiche. DEUXIÈME SUBDIVISION. Abdomen plus ou moins dilaté passé le milieu (surtout dans les femelles ). A. Elytres arrondies au bout. a. Marge antérieure des élytres (au moins dans les femelles ) faisant la moitié de la lar- geur totale de l'élytre; sa réticulation à mailles larges et irrégulières, 6, * MANTE suBLOBEE, — Mantis sublobata. (Long. 20 lig. au moins.) Corps verdâtre. Prothorax long de neuf à dix lignes, denticulé latéralement; sa carène médiane à peine indiquée ou nulle. Elytres notamment plus courtes que l'abdomen, larges, ovalaires, d'un vert plus où moins opaque, sauf l'angle interne qui est transparent : marge antérieure très- grande, faisant à peu près la moitié de la largeur totale de l'élytre : cellules de cette marge disposées irréguliérement, à ner- vures transverses colortes d'un vert foncé qui tranche avec la couleur pâle du fond de l’élytre; ces taches forment une sorte de damier. Ailes un peu plus courtes que les élytres, transparentes ; chaque nervure transversale chargée d'une tache ou bandelette d'un jaune citron. Pattes de la couleur du corps; hanches anté- rieures armées de dents fortes et nombreuses, aussi grandes au côté inférieur qu'au côté supérieur ; face interne de ces hanches ayant de faibles tubercules épars et jaunâtres. Les quatre cuisses DES ORTHOPTÈRES. 181 postérieures ont inférieurement, vers leur extrémité, un rudi- ment de lobe foliacé. Antennes verdâtres. Femelle. Du Brésil. Collection de M. Viard ainsi que de la mienne. b. Marge antérieure des élytres plus étroite; n'offrant distinctement que des nervures lon- gitudinales un peu obliques. % Elytres avec une tache discoïidale distincte. 7. MaNTE SUPPLIANTE. — Mantis precaria, Linn. Mus, Ludov. pag. 114, n° 5. Femelle. Fab, Entom. syst. tom. 2, pag. 20, n° 32. Femelle, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 628, no 15. Femelle. De Tigny, Hist. natur. des insect. tom. V, pag. 8r. Femelle. Lichtenstein , Monogr. des Mant. pag. 26, n° 19. (En retran- chant le synonyme de Stoll, qui appartient à l'espèce sui- vante.) Femelle. Mantis rogatoria, Stoll, Spect. et Mant. PI, XXV, fig. 99. Fe- melle. Mantis annulata, Stol], Spect. et Mant. PI. XVIII, fig. 66. Mâle. Mantis ocellata, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 639, n° 77. Mâle. Mantis obsecraria, Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 28, n° 29. Mâle. (Long. 3 pouces :, femelle; 2 pouces = , mâle.) Corps robuste dans la femelle, vert, passant plus ou moins au jaune par la des- siccation ; ocelles d'un jaune brillant et transparent. Prothorax long de douze à quatorze lignes, faiblement unicaréné au milieu ; ses côtés denticulés dans leurs trois quarts antérieurs. Elytres à peine de la longueur de l'abdomen , ovalaires, un peu acumi- nées : marge antérieure faisant environ le tiers de la largeur totale de l'élytre, d'un vert opaque ; le reste des élytres d’un jaune verdâtre, offrant dans sa moitié postérieure des taches irrégulières incolores et transparentes : sur le disque, touchant la seconde côte, on voit une tache ferrugineuse , presque semilunaire , surmontée d'une autre tache de même forme , un peu en relief, d'un blanc pur et luisant. Ailes transparentes ; chaque nervure 182 HISTOIRE NATURELLE transverse chargée d’une tache linéaire ou bandelette d'un jaune citron : le bord antérieur d’un vert opaque ; cette couleur s'avan- çant jusqu'au sinus. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures assez fortement denticulées au côté supérieur et très- finement à l'inférieur. Cuisses antérieures ayant au centre de leur face interne, une large tache presque carrée, d’un brun noirâtre luisant; leurs épines noires à l'extrémité ainsi que celles des jambes; tarses ayant leurs articulations noirâtres, Antennes ver- dâtres à la base, obscures à l'extrémité. Femelle. Le mâle est plus petit, plus grêle; le prothorax long d'un pouce est plus finement denticulé et seulement sur les côtés de sa dilatation. Elytres plus longues, dépassant sensiblement l'abdo- men, étroites, presque linéaires, arrondies au bout ; ces élytres différent en outre de celles de la femelle, en ce qu'elles sont en grande partie incolores et transparentes ; marge antérieure d'un vert opaque, cette couleur s’avançant un peu sur le disque où est placée la tache semilunaire, et se terminant par des taches on bachures transverses. Aïles de la longueur des élytres ; les ner- vures transversales de leur moitié antérieure , offrant seules des taches jaunes. Antennes plus longues que dans la femelle. Un individu mâle de ma collection n’a aucune tache sur les ailes. C’est celte variété que Stoll a figurée. Var. 1", Femelle. Elle ne diffère que par la tache discoïdale des élytres, qui est très-grande, en forme de croissant blanc, dont la convexité est tournée en dedans; cette convexité bordée par un autre croissant d'un brun noir. Du côté opposé l’on voit un espace irrégulier, fauve, qui va jusqu'au bord interne; les nervures transverses dont il est chargé sont noires. Brésil, Cayenne, Surinam, Buénos-Ayres. Assez commune dans les collections. 8." MANTE FLAVIPENNE. — Mantis flavipennis. Mantis precaria, Stoll, Spect. et Mant. PI. XVII, fig. 62. Fe- melle. (Long. » pouces.) Cette espèce se distingue de la précédente, par les caractères suivants : ro tache discoïdale et semilunaire des élytres blanche , flanquée au côté interne d’une tache brune qui vient, en s'élargissant et s’éclaircissant, rejoindre le côté externe de la tache blanche ; 2° ailes opaques, d'un bean jaune mat; la DES ORTHOPTÈRES. 183 côte et l'angle du sinus verdâtres; leur bord postérieur ayant trois ou quatre lignes tranverses, interrompues, formées de taches blanches, transparentes. Pour tout le reste, elle ressemble à la Mante suppliante, dont elle n'est peut-être qu'une variété. Fe- melle. Stoll la dit de Surinam. De ma collection. 9, *MANTE LUNE. — Mantis luna. (Long. 21 lig.) Elle a des rapports avec la Mantis precaria mâle. Corps verdâtre. Prothorax long de huit à neuf lignes, mutique latéralement ; carène médiane presque nulle. Elytres plus longues que l'abdomen, ovalaires , assez étroites, d'un vert opaque dans leur moitié antérieure , qui se termine par des taches transverses détachées, ou hachures; elles ont une tache lunaire, moitié blanche, moitié brunâtre , bordée de brun foncé, excepté vers la seconde côte ; cette tache placée vers le milieu de chaque ély- tre ; le reste de celles-ci incolore et transparent ; marge antérieure faisant environ le quart de la largeur totale de l’élytre. Aïles à peu prés de la longueur des élytres , transparentes ; leur bord anté- rieur verdâtre et un peu opaque; chaque nervure transverse chargée d'une tache ou bandelette d'un jaune citron ; ces taches s'affaiblissant en avancant vers l'extrémité. Pattes verdâtres ; hanches antérieures dentelées au côté supérieur , l’étant à peine à l'inférieur ; face interne de la moitié apicale des cuisses jaune, et portant une tache d’un brun verdâtre. Jambes jaunes à épines brunes à l'extrémité, ainsi que celles des cuisses. Tous les tarses ont l'extrémité de leurs articles, noire. Antennes brunâtres. Mâle, De Cordoba , étiquetée de la main de Latreille et de sa col- lection. Nota. La Mantis hyaloptera (Perty, Delect. animal. pag. 117, P1. 25, fig. 6) a des rapports avec l'espèce décrite ci-dessus ; mais la tache lunaire des élytres est transparente ainsi que leur marge antérieure ; dans la luna ces parties sont tout à fait opaques, de plus dans celle-ci les nervures transverses des ailes ont une ban delette jaune. 10, *Manre mououetEe. — Mantis flavoguttata. (Long. 20 lig.) Corps d'un vert jaunâtre ou brunâtre. Protho- rax long de près de dix lignes, dentelé latéralement ; dentelures 184 HISTOIRE NATURELLE noirâtres, distantes et obtuses ; carène médiane nulle. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, ovalaires ; marge antérieure faisant presque le tiers de la largeur totale de l’élytre, et d’un vert opaque. Les deux premiers tiers du reste des élytres, d’un jaune un peu verdâtre, opaque, et présentant des mouchetures trans- parentes et incolores; on voit vers le milieu de l’élytre, touchant la seconde côte, une tache lunaire, assez grande, d’un brun foncé, chargée de deux ou trois points transparents et brunâtres. Bord postérieur des élytres , largement transparent et incolore. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, d’un jaune opaque dans leurs deux premiers tiers avec des taches ou hachures de cette même couleur, vers l'extrémité qui est transparente; bord antérieur et apical d’un vert légèrement opaque mêlé de brun. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures un peu dentées au côté supérieur. Ces dents noirâtres et distantes ; côté inférieur à peine denticulé ; leur face externe avec trois ou quatre taches d’un brun pâle ; face interne noire à l'extrémité ; cuisses avec leur face ex- terne tachée comme celle des hanches : leur face interne noire à la base, et nuancée de brun pâle au milieu. Epines en grande par- tie noires. Les quatre pattes postérieures, avec l'extrémité des cuisses, brune ; jambes tachées de brun à la base et à l'extrémité, ainsi que les tarses. Femelle. Collection de M. Viard , où elle est indiquée de Cayenne. 11. ManNTE sIMULAGRE. — Mantis simulacrum, Fab. Entom, syst. tom. 2, pag. 21, N° 94. Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 28, n° 24. Mantis unimaculate, Oliv. Encycl. méth. tom, VII, pag. 640, n° 9. Mantis notata , Stoll, Spect. et Mant. PI. XII, fig. 49. (Long. 2 pouces à 2 pouces ;, femelle; 20 lig. mâle.) Corps vert. Prothorax long d'un pouce, denticulé latéralement jusqu'au dela des trois quarts ; carène médiane prononcée. Elytres de la lon- gueur de l'abdomen, en ovale-allongé, opaques et d'un beau vert; marge antérieure faisant le tiers de la largeur totale de l'é- lytre ; premiére et seconde côte, blanches. On voit sur le disque une tache oblongue , plus ou moins grande, d'un blanc jaunûtre, plus ou moins entourée d’un cercle brun; angle interne de la base, incolore et transparent. Aïles de la longueur des élytres, DES ORTHOPTÈRES. 185 transparentes , bordées antérieurement et à l'extrémité , d'un peu de vert; réticulations blanchâtres. Pattes vertes; hanches anté- rieures fortement denticulées au côté supérieur ; finement à l’in- férieur , offrant à leur face interne , le long du bord, trois taches presque carrées, d'un blanc jaunâtre , égaiement espacées, mais qui s'oblitèrent quelquefois totalement. Epines des cuisses et des jambes, noires à l'extrémité. Antennes d’un vert jaunâtre. Fe- melle. Le mâle est plus petit et plus grêle. Prothorax long de six lignes et demie; lisse , sans carèéne médiane distincte, ni dentelures la- térales. Elytres plus longues que l'abdomen, ayant leur moitié pos- térieure transparente à réticulations blanchâtres ; hanches ante- rieures moins épineuses au côté supérieur que dans la femelle ; côté inférieur mutique. Antennes presque aussi longues que le prothorax. Var, 1°. [Femelle. Dans cette variété la couleur verte est rem- placée par un brun fauve , tacheté de jaunâtre. Quelques indivi- dus ont une tache brune luisante, à la face interne des cuisses an- térieures. | Du Sénégal , du Bengale et d'Égypte. Trouvée par M. A. Le- febvre dans l’Oasis de Bahryeh. La variété se trouve dans ces mêmes contrées. M. A. Lefebvre l'avait regardée comme une espèce particulière en la désignant dans sa collection sous le nom de M. Zabou. 12. * ManTE PATELLIFERE. — Mantis patellifera. (Long. 21 lig.) Elle ressemble beaucoup , par ses couleurs, à la variété brune de la Mante simulacre. Corps d'un brun fauve clair. Prothorax long de six lignes , unicaréné au milieu , denti- culé latéralement jusqu'au dela de sa moitié. Dessous du protho- rax d'un fauve-jaunâtre avec deux larges bandes transverses noires , placées pres de la base, l’une au-dessus de l’autre. Elytres de la longueur de l'abdomen, assez opaques ; marge antérieure faisant le tiers de la largeur totale ; elles sont d'un brun fauve, avec de petites taches jaunâtres, leur disque ayant une tache étroite , oblongue, d'un blanc jaunâtre ; angle interne de la base, transparent et incolore. Ailes un peu plus courtes que les élytres, transparentes avec le bord antérieur , et l'extrémité d'un brun fauve ; leurs réticulations brunâtres. Pattes brunes ; hanches ante- 186 HISTOIRE NATURELLE rieures un peu denticulées au côté supérieur, l'inférieur l’étant à peine. Elles offrent chacune à leur face interne , le long du hord, deux ou trois petites palettes orbiculaires, saillantes , lisses et Jaunes (1). Cuisses antérieures un peu jaunâtres à leur face in- terne ; leurs épines internes noires, les externes jaunâtres à pointe noire; jambes jaunâtres à leur face interne; épines externes de cette couleur , les autres jaunâtres à pointe noire. Antennes d'un fauve jaunâtre , plus foncées vers l'extrémité. Femelle. Le mäle a les élytres plus longues, dépassant l’abdemen de cinq lignes, plus transparentes : les ailes de la longueur des ély- tres ; le prothorax plus étroit que dans la femelle, plus finement denticulé, et seulement dans sa partie dilatée ; les bandes noires transverses du dessous, sont moins distinctes. De Java. Collection de M. A. Lefebvre et de la mienne. 13. ManTE PuSTULÉE, — Mantis pustulata , Stoll, Spect. et Mant. PI. XX, fig. 73. Mâle. (Long. 2 pouces.) Corps d’un vert pré. Prothorax long de huit lignes , ayant au milieu une carène saillante, roussâtre ; côtés du prothorax denticulés dans les trois premiers quarts de leur lon- gueur ; leur rebord large , roussâtre. Elytres plus longues que l'abdomen , ovalaires , assez étroites; marge antérieure faisant à peu prés le quart de la largeur totale de l'élytre; d'un vert pré opaque avec ses deux côtes jaunâtres; sur le disque de chaque élytre, touchant la seconde côte, il y a une tache blanchâtre, étroite, transverse, flanquée de chaque côté d’une tache d'un brun viclacé. Le reste de l'élytre est transparent , un peu lavé de vert. Ailes guëre moins longues que les élytres, transparentes, nuancées de vert à leur pointe, ‘et le long du bord antérieur qui porte six à sept taches égales, presque arrondies , alignées longi- tudinalement , et d’un brun violace ; hanches antérieures vertes, leur côté supérieur muni de dentelures jaunâtres, distinctes. (1) Ges palettes en relief ne seraient-elles qu'accidentelles ? for- mées peut-être par des corps étrangers, car leur nombre varie. Quelquefois on en voit deux sur une hanche et trois sur la paral- léie. Pourtant tous les individus que j'ai examinés, étaient pour- vus de ces palettes ; et je les ai encore rencontrées dans la Mantis bipapilla, n° 16. DES ORTHOPTÈRES, 187 Cuisses antérieures vertes , à face interne jaunâtre , portant une tache carrée, noire ét luisante, prés de la jonction avecla hanche; leurs épines jaunes à pointe noire ; jambes antérieures jaunâtres, leurs épines noires à l'extrémité. Pattes intermédiaires et posté- rieures d'un vert jaunâtre. Tarses jaunâtres ainsi que les an- tennes. Femelle. Le mâle n’a point de dentelures le long des côtés du prothorax, ni de carène médiane ; ses hanches antérieures n’ont que des ru- diments d’épines. Les nervures transversales des ailes soñt bordées de noirâtre. Nota. Dans une variété de ce dernier sexe, faisant partie de la collection de M. Dejean, les élytres offrent , outre la tache blanche discoïdale accompagnée de deux taches d’un brunâtre violacé, cinq à six autres {taches de cette dernière couleur , alignées longi- tudinalement, comme celles des ailes, et espacées régulièrement. Ile-de-France. De la collection de M. le comte Dejean, et de la mienne. 14. *MANTE voisine. — Wantis vicina. (Long. 22 lig.) Elle n’est peut-être qu'une variété de la femelle précédente , dont elle ne diffère que par la forme du corps ; plus courte, plus épaisse ; le prothorax moins étroit, plus sensible- ment dilaté sur les côtés, antérieurement, à dentelures latérales plus fortes, et occupant presque loute sa longueur. La tête plus large, l'abdomen plus élargi, plus ovalaire. Les élylres et les ailes plus courtes, et ne dépassant pas l'abdomen. Les premières plus ovalaires , d'un vert epaque, avec leur angle interne basilaire transparent. Femelle. Du Sénégal. Ma collection. 15. MantE variée. — Mantis variegata, Stol], Spect. et Mant. etc. PI. XI, fig. 41. Femelle. — Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 638, no 68. Femelle. Mantis adspersa, Lichtenst. Monogr. des Mant, pag. 30 , n° 90. (Long, 28 lig. femelle ; 20 lignes, mâle.) Tête , corps et pattes d'un gris clair, Prothorax long de neuf lignes, unicaréné au mi- lieu , rebordé latéralement ; le rebord de sa partie dilatée, fine- ment denticulé. Elytres plus longues que l'abdomen, transpa- rentes ; marge antérieure étroite, faisant à peu prés le quart de Ja largeur totale de l'élytre, marbrée de taches brunâtres; irré- 188 HISTOIRE NATURELLE gulières ; le reste de l'élytre parsemé de taches et d’atômes bru- nâtres ; le long de la nervure longitudinale il y a six ou sept taches oblongues , irrégulières , alignées, mal circonscrites. Ailes de la longueur des élytres , transparentes , leur disque d’un brun d'écaille ; les nervures transversales sont pour la plupart entou- rées de cette même couleur ; le bord antérieur est chargé d'une dizaine de taches brunâtres, égaiement espacées et alignées ; ces ailes ont leur sinus bien prononcé , et portant à l'extrémité, des nervures, transverses, obliques, serrées, nombreuses et fines, contrastant avec les autres nervures transversales, qui sont écar- fées les. unes des autres ; tout le bord postérieur de l'aile est inco- lore , sans nuance obscure ; hanches antérieures distinctement épineuses; cuisses de devant ayant à la base de leur face interne une grande tache d’un beau noir luisant. Antennes longues, obs- cures, capillaires. Femelle. Le mâle ne diffère que par une taille plus petite, et le corps plus grêle; la carène médiane du prothorax est à peine indiquée, et le rebord de la partie dilatée n’a point de dentelures appa- rentes. Ile-de-France. Collection de M. Marchal. 16. *MANTE 4 DEUX MAMELONS. — Mantis bipapilla. (Long. 2 pouces, ou à peu près.) Corps vert, passant au jaune et à l'olivâtre par la dessiccation, Prothorax long de sept à huit lignes; faiblement unicaréné au milieu , rebordé et denticulé latéralement, surtout dans sa partie dilatée. Elytres plus longues que l’abdomen , allongées, ovalaires , arrondies au bout; marge antérieure d’un vert pré opaque , faisant presque le tiers de la largeur totale de l’élytre; le reste de celles-ci transparent dans les deux sexes, un peu verdâtre, chargé de nombreuses nervures; angle interne à mailles grandes, et réticulation fort lâche : vers le milieu de chacune il y a, touchant la nervure longitudinale, une tache blanche, oblongue , un peu en relief. Aïles de la lon- gueur des élytres, transparentes ; le bout du sinus d'un verdätre obscur. Abdomen ovalaire, assez large dans son milieu. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures ayant an côté infé- rieur plusieurs inégalités, et en outre deux mamelons aplatis , mousses , distincts (1). Les antennes manquent. Femelle. (1) Voyez la note de la Mante n° 12. DES ORTHOPTÈRES. 189 Le mâle ne diffère que par sa taille un peu moindre, et l’abdo- men plus étroit. Nota. Il est assez rare, dans cette division , de trouver des fe- melles à élytres aussi transparentes que celles de leurs mâles. De Java. Ma collection. 17, “ManTE coL-ETENDu. — Mantis extensicollis. (Long. 2 pouces, 2 pouces, 3 pouces.) Elle varie pour la grandeur. Corps vert; ocelles fort saillants. Prothorax remar- quable par une dilatation latérale ayant deux lignes environ dans sa plus grande largeur , et qui s'étend de chaque côté, en se ré- trécissant en avant et en arriére, ce qui donne au prothorax une forme ovalaire (1). 11 est unicaréné au milieu, distinctement re- bordé et denticulé tout le long de sa dilatation, sa longueur est d'environ un pouce dans l'individu le plus grand. Elytres ova- Jaires , assez larges, de la longueur de l'abdomen, arrondies au bout , d'un vert pré opaque, ayant au milieu , touchant la côte longitudinale, une tache blanche, oblongue , un peu opaque ; marge antérieure faisant à peu prés le tiers de la largeur totale de l'élytre; angle interne un peu transparent. Ailes hyalines, de la longueur des élytres ; leur bord antérieur d’un jaunâtre opaque, ainsi que leurs nervures. Abdomen ovale , trés-élargi dans le mi- lieu, et d'une épaisseur remarquable ; antennes et pattes d'un jaune verdatre ; hanches antérieures épineuses des deux côtés, mais plus fortement au côté inférieur. Femelle. Le mâle diffère par le corps et les pattes plus grêles ; les élytres transparentes, sauf la marge antérieure ; les ailes transparentes partout ; les hanches antérieures bien moins épineuses, et les dentelures de l'extension prothoracique à peu près nulles; l’abdo- men, quoique moins élargi que celui de la femelle, l'est encore beaucoup pour un mâle de ce genre. De Java. Ma collection. #*% Elytres sans tache discoïdale. 18. “MANTE CuUTICULAIRE. — Mantis cuticularis. (Long. 2 pouces ;, femelle ; 2 pouces au moins, mâle.) Corps (1) Cette expansion rappelle un peu celle qu'offre dans de très- grandes dimensions, le genre Chæradode, 490 HISTOIRE NATURELLE d’un brun verdâtre ou jaunâtre. Prothorax long de plus d’un pouce, légérement dentelé latéralement, et presque jusqu'au bout ; carène médiane presque nulle. Elytres plus courtes que l'abdomen , assez opaques , d’un brun jaunâtre; irrégulièrement tachées de noirâtre , et offrant en outre un gros point noir placé prés de la seconde côte, vers le centre de l’élytre ; marge anté- rieure faisant à peine le cinquième de la largeur totale de l'élytre. Ailes courtes, n'atteignant pas la longueur des élytres, ayant presque la couleur et l'apparence d'une pelure d'oignon; elles sont blanchâtres dans leur tiers antérieur, sauf à l'extrémité qui est semblable au reste de l'aile; les deux tiers postérieurs brunâtres, a nervures transverses blanches, se détachant sur le fond brun, et formant une multitude de petits carreaux irréguliers. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures assez fortement dentées au côté supérieur, très-peu à l'inférieur ; face interne munie de faibles tubercules épars, jaunâtres; cuisses ayant l'extrémité de leurs épines, noire. Femelle. Le mâle est plus grêle. Son prothorax n'a que sept lignes de longueur ; il est mutique latéralement. Elytres plus longues que l'abdomen ; ovalaires , assez étroites, transparentes, d’un brun jaunâtre sans taches. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, transparentes comme elles, et totalement brunâtres , à nervures transverses blanches. De Buénos-Ayres. La femelle de la collection de M. le comte Dejean ; le mâle, de la mienne. 19. * ManTE ÉCLABOUSSÉE. — Mantis conspurcata. (Long. 20 à 22 lig.) Corps verdâtre. Prothorax long de huit à neuf lignes, peu élargi dans sa partie antérieure, distinctement caréné au milieu, rebordé et lisse latéralement. Elytres transpa- rentes, incolores ; marge antérieure étroite ; elles ont chacune, du milieu à l'extrémité, un certain nombre de points irréguliers, noirâtres, répandus sans ordre, dont quelques-uns ne sont que des atômes. Ailes un peu moins longues que les élytres , transpa- rentes dans tonte leur étendue; leur premier tiers incolore, ayant vers l'extrémité quelques points dispersés, à peu prés comme ceux des élytres ; les deux derniers tiers des ailes noirâ- tres, chargés d'un grand nombre de nervures transverses, blan- châtres, Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures offrant DES ORTHOPTÈRES. 191 quelques épines à leur côté supérieur (les antennes manquent). Mâle. Amérique septentrionale. Elle m'a été donnée par M. Leroux, de Rouen. 20. * MANTE saLIE. — Mantis inquinata. (Long. 2 pouces :.) Corps d'un jaune pâle. Prothorax long de prés de dix lignes, grêle, mutique latéralement ; carène médiane prononcée. Elytres de la longueur de l'abdomen , assez étroites, ovalaires , jaunâtres, transparentes, leurs trois quarts postérieurs offrant une multitude de petits points ou taches irrégulières , de couleur brune ; marge antérieure faisant à peu près le cinquième de la largeur totale de l'élytre. Aïles presqu'aussi longues que les élytres ; jaunâtres à leur base, d’un brun transparent à ner- vures transverses jaunâtres , dans le reste de leur étendue. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures légèrement denticu- lées an côté supérieur, ces dentelures trés-distantes. Epines des cuisses et des jambes, brunes. Antennes brunes avec la base jau- nâtre. Mâle. Collection de M. Dejean; notée de la Caroline du Sud , de la main de Latreille. 21. *ManTE cazke. — Mantis pellucida. (Long. o lig.) Corps vert pâle. Tête jaunâtre, avec une ligne étroite , noire , entre les yeux, au niveau des ocelles ; l'intervalle qui est entr'eux, noir. Prothorax long de six lignes, étroit, mu- tique latéralement, sans carène médiane. Elytres plus longues que l'abdomen, ovalaires, pas trés-étroites, d'un verdâtre pâle et transparent ; marge antérieure faisant à pen prés le quart de la largeur totale de l’élytre. Aïles presqu'aussi longues que les élytres, et de même couleur qu'elles. Pattes verdâtres ; hanches antérieures mutiques , leurs cuisses d'un jaune assez prononcé à épines noires ; leur face interne offrant vers la base deux points noirs assez espacés. Epines des jambes ayant leur extrémité noire; les quatre tarses postérieurs d'un vertnoirâtre. Antennes d’un brun jaunâtre. Mâle. Du Brésil. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. Nota. La Mantis sancta, Fab. Ent. syst, tom. 2, pag. 21, 192 HISTOIRE NATURELLE n° 33, que nous ne connaissons pas, a quelques rapports avec la pellucida, par les pattes antérieures. Maisla description de la sancta, et la patrie que l’auteur lui assigne, ne conviennent pas à notre espèce. 22, *MANTE PIEDS-VELUS. — Mantis pilipes. (Long. 2 pouces au moins.) Corps d’un verdâtre tirant sur le brun. Prothorax long de neuf lignes, mutique latéralement , ou à peine denticulé, sans carène médiane. Elytres plus longues que l'abdomen, ovalaires, assez étroites, transparentes ; marge anté- rieure faisant à peu près le quart de la largeur totale de l’élytre ; elles offrent une bande longitudinale étroite, d’un brun verdâtre, s'étendant tout le long de la seconde côte, en la débordant un peu intérieurement. Ailes transparentes , presqu'aussi longues que les élytres, ayant une teinte verdâtre un peu opaque, vers l'extrémité apicale. Pattes verdâtres ; les antérieures glabres, leurs hanches aplaties, à face interne munie de légers tubercules épars et jaunâtres; elles ont le côté supérieur , ainsi que l'infé- rieur, armés de denis nombreuses, les unes fortes, les autres trés-petites, entremélées ; cuisses et jambes à dents d'un brun jaunûtre. Les quatre pattes postérieures velues , à poils fins, ser- rés, assez longs et brunâtres. Antennes d'un'brun-jaunâtre. Mâle. Du Brésil. Collections de MM. Lefebvre et Viard, ainsi que de la mienne. 23. Manre ORNÉE, = Mantis ornata , Stoll, Spect, et Mant, PI. XIX, fig. Go. (Long. 20 lig.) D'un fauve plus ou moins foncé. Tête ayant une tache transversale étroite, noire, au-dessus du labre. Ocelles avec un peu de noir à la base. Prothorax long de six lignes, chargé de granulosités, mais presque mutique latéralement; un petit tubercule est placé de chaque côté du bord postérieur ; au- dessus de ce bord sont deux petites taches noires, presque trian- gulaires, rapprochées l’une de l'autre. Elytres ovalaires, opaques, d'un violet sombre , le disque un peu plus clair ; leur bord anté- rieur d'un jaune pâle ; vues à la loupe elles paraissent tachetées d'obscur ; leur marge antérieure faisant le quart de la largeur totale de l'élytre. Aïles un peu transparentes, d’un pourpre foncé; tout leur disque chargé de petits traits transversaux , jaunâtres ; DES ORTHOPTÈRES. 193 une large bande transverse de cette couleur sépare du disque la marge postérieure des ailes, qui est distinctement sinuée extérieu- rement. Abdomen lisse, d'un brun luisant en dessus. Appendices latéraux grands, pubescents , brunâtres ainsi que les filets sexuels. Dessous du corps luisant. Pattes fauves; les antérieures à hanches lisses, luisantes, avec une bande noire longeant le bord interne ; cuisses ternes , granuleuses à leur face externe; leur ca- nal lisse et luisant , ses épines noirâtres ; face interne des cuisses avec une large tache noire, diminuant de largeur en se prolon- geant vers l'extrémité : jambes ayant au milieu une petite tache noire ; leurs épines noirâtres. Pattes intermédiaires et postérieures à cuisses ternes et granuleuses en dessus, lisses en dessous ; jambes ayant trois anneaux bruns ; tous les tarses avec leurs arti- culations brunes. Antennes brunes avec le premier article fauve. Mâle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Collection de M. A. Lefebvre. 24." ManTE riEUSE. — Mantis pia. Mantis oratoria, Stoll, Spect. et Mant. PI. XVII, fig. 64. (Long. 50 lig. environ.) Corps d'un vert passant au jaune par la dessiccation. Prothorax long de neuf lignes à peu prés, dentelé laté- ralement, sauf à sa partie postérieure; carène médiane prononcée. Elytres plus longues que l'abdomen , assez étroites, terminées en pointe arrondie : marge antérieure faisant à peu près le quart de Ja largeur totale de l’élytre, d'un vert opaque ; cette couleur s’af- faiblissant graduellement ; tiers postérieur de l’élytre transparent. Ailes presque de la longueur des élytres, entièrement transpa- rentes, excepté à leur extrémité qui est d'un vert légérement opaque. Pattes de la couleur du corps : hanches antérieures pres- que mutiques, ayant une grande tache noire, allongée, vers la base de leur face interne. Femelle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. De ma collection. Stoll la dit de la côte de Coromandel. 25. ManTE RELIGIEUSE. — Mantis religiosa, Linn. Syst. nat. p. 6go, n° 9. Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 20, n° 31. (En y ajoutant la synonymie de Geoffroy.) Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 627, n° 50. ORTHOFYÈNES. 13 194 HISTOIRE NATURELLE Mantis oratoria, id, pag. 628, n° 11. (En excluant la synonymie de Linne et de Fabricius.) — Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 28, n° 26. (En rejetant la variété b et le synonyme de Stoll, PI. V, fig. 19.) Mantis religiosa, Touss. Charp. Horæ entom. pag. 86. — Brullé, Hist. nat. des Insect. tom. IX, PI. 5, fig. 2. La Mante, Geoff. Ins. Paris, tom. 1, pag. 399, n° 1. PI. 8, fig. 4. Femelle. (Long. 2 pouces, femelle; un pouce :, mâle.) Corps d’un vert clair. Prothorax long desix lignes, unicaréné au milieu; ses côtés jaunûtres et denticulés dans leurs trois quarts antérieurs. Elytres dépassant un peu l'abdomen, d’un vert glauque, peu transparent; marge antérieure lisérée de jaunâtre et faisant le quart de la lar- geur totale de l'élytre. Aïles de la longueur des élytres, un peu verdâtres, transparentes, tachées d’obseur à l'extrémité ; hanches antérieures légèrement denticulées au côté supérieur, et à peine à l'inférieur ; face interne avec des points granuleux jaunâtres, et à leur base une large tache ovale, tantôt noire, tantôt blanche cerclée de noir. Cuisses antérieures ainsi que les jambes, jau- nâtres en dedans ; leur canal bordé d’épinés, noirâtres à l'extré- mité. Pattes intermédiaires et postérieures de la couleur du corps ainsi que tous les tarses. Antennes noirâtres. Femelle. Le mêle n'a les côtés du prothorax denticulés que du bord antérieur jusqu'a l'impression transversale. Elytres à marge anté- rieure plus étroite que dans la femelle et presque transparente, lisérée de roussâtre : le reste de l’élytre tout à fait transparent, lavé de vert à la base. Ailes transparentes, teintées de vert au bord antérieur ; l'extrémité un peu roussâtre. Antennes de cette dernière couleur. Var. 1°, D'un brun ronssâtre uniforme. Mantis striala, Fab. ? Ent. syst. tom. 2, pag. 20, no 30. Commune dans le midi de la France. On dit l'avoir trouvée dans la forêt de Fontainebleau. J'ai recu la variété brune, des environs de Dijon, de feu Gue- neau de Mussy ; elle m'a été donnée aussi par M. Amédée de Saint- Fargeau, qui l'avait prise à Saintes. DES ORTHOPTÈRES. 195 26. * ManTE PRASINE. — Mantis prasina. (Long. 2 pouces.) Elle ressemble beaucoup à la Mante religieuse, mais elle est plus grêle dans toute ses proportions , entièrement d'un vert tendre. Prothorax unicaréné au milieu, rebordé laté- ralement, trés-finement denticulé sur le rebord de sa partie dila- tée, et long de huit lignes. Elytres opaques, d'un vert pomme, avec tout le bord postérieur transparent et incolore : marge antérieure étroite, ne faisant guère que le quart de la largeur totale de l’élytre. Ailes de la longneur des élytres, très-transpa- rentes , le bord antérieur et l'extrémité teintés de verdâtre ; leur sinus prononcé, et leurs nervures blanchâtres. Antennes et pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures mutiques, ayant à leur face interne trois ou quatre points calleux, brunâtres, arrondis et luisants : face interne des cuisses antérieures largement bordée de jaune a la partie inférieure, Femelle. Recueillie à l'Ile-de-France par M. Marchal, et de sa collection. 27. ManTE PRÊCHEUSE. — Mantis oraloria, Linn. Syst. natur. pag. 690, n° 6. G. M, masculus, id, Mus. Ludovic, pag. 115, n° 6. Mantis oratoria , Fab. Ent, syst. tom. 2, pag. 20, n° 3r. (En rejetant la plupart des synonymes et la variété b, qui appar- tiennent à la Mantis religiosa.) — Latreille, Gener, Crust, et Ins. tom. II, pag. 92. — Touss. Charpent. Joræ entomol. pag. 89. Mâle et femelle. Mantis oratoria, var. b. Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 28, n° 26. (En excluant toute la synonymie, sauf celle de Linné.) Mantis bella, Ahrens, fasc. VI, tab. 16. Femelle, Mantis fenestrata, Brullé, Expédit. de Morée, pag. 84, n° 47. PI. XXIX, fig. 5. (Long. 15 lig., femelle ; 17 lig., mâle.) Corps vert. Tête ayant deux points saillants, placés au-dessus du labre. Prothorax long de six lignes, sans carène ; ses côtés tres-finement denticulés dans leur moitié antérieure. Elytres plus courtes que l'abdomen, d'un vert opaque ; seconde côte jaunâtre ; marge antérieure faisant le quart de la largeur totale de l’élytre. Ailes de la longueur des élytres, transparentes : bord antérieur d’un roussâtre clair avec des points transparents. Leur disque portant une grande tache 196 HISTOIRE NATURELLE arrondie , d'un noir bleuâtre luisant, au dehors de laquelle on voit plusieurs bandelettes transversales de cette couleur, la der- nière touchant presque le bord inférieur ; hanches antérieures denticulées au côté supérieur, ayant des points granuleux à leur face interne, mais point de tache. Epines des cuisses et des jambes noirâtres à l'extrémité. Pattes intermédiaires et postérieures de la couleur du corps ainsi que les tarses. Antennes verdâtres à la base, noires a l'extrémité. Femelle. Le mâle a le prothorax cilié latéralement, mais sans den- telures. Ses élytres, au moins de la longueur de l'abdomen, sont transparentes, lavées de vert, notamment sur la marge anté- rieure. France méridionale, côtes maritimes de Provence et de Lan- guedoc. M. A. Lefebvre l’a prise en Sicile. Nota. La Mantis fenestrata, Brullé (loc. citat.), nous paraît être l'oratoria, où tout au plus une légère variété. 28. MaNTE VITRÉE. — Wantis vitrata, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 639, no 1. Mantis forficata, Stoll, Spect, et Mant. PI. I, fig. 2. Mantis monacha, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 21,n0 35? — Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 30, n° 32. (Long. 14 à 15 lig.) Corps grêle, d'un vert pâle. Prothorax étroit, ayant environ quatre lignes de longueur, mutique latéra- lement, sans carène médiane. Elytres transparentes, nuancées de vert, plus longues que l'abdomen, ovalaires, assez étroites : marge antérieure faisant à peu prés le cinquième de la largeur totale de l'élytre ; leur seconde côte plus fortement teintée de vert. Ailes de même teinte que les élytres et de leur longueur. Pattes d’un jaune verdâtre : hanches antérieures mutiques; cuisses et jambesayant leurs épines jaunâtres à pointe noire ; ces cuisses ont quelquefois à leur face interne deux ou trois petites lignes ou traits noirs. Antennes d’un jaune verdâtre. Mâle. Cap-de-Bonne-Espérance , Sénégal. Collection de M. Dejean et de Ja mienne. Nota. Cette espèce ressemble un peu à la M. pellucida, n° 21, mais elle en diffère par son corps notablement plus petit, et bien plus grêle; par sa tête dépourvue de ligne noire ; enfin par ses pattes antérieures d'une couleur uniforme. DES ORTHOPTÈRES. 197 Obs. M. Lichtenstein {/oco citato), rapporte à la M. monacha, Fab. la fig. 2 de Stoll, que je donne comme appartenant à la M. vitrata d'Olivier. La synonymie de Fabricius me paraît dou- teuse, parce que cet auteur dit que les jambes antérieures ont deux points testacés , qui n'existent pas dans la vifrata. En outre, M. Lichtenstein compare la monacha à la precaria, en ajoutant qu'elle est moitié plus pelite : or il n'existe aucune ressemblance entre la fig. 2 de Stoll et la Mantis precaria. B. Elytres terminées en pointe aiguë. 29. Manre À CEINTURES. — Mantis cingulata, Drury, I{lustr. tom. », pag. 89. PI. XLIX, fig. 2. Stoll, Spect. et Mant. etc. PI. 1X, fig. 52. Lichtenst. Monog. des Mant. pag. 27, no 22. Oliv. Encycl. méth.tom. VII, pag. 635, no 49. (Long. 3 pouces.) Corps d'un brun fauve. Tête ayant au milieu, entre les antennes, deux tubercules aigus. Prothorax long de dix- huit lignes, unicaréné au milieu, et couvert, tant en dessus qu'en dessous, de petits points élevés, noirâtres ; ses bords laté- raux denticulés ; les dentelures de la base peu sensibles. Elytres à peu prés de la longueur de l'abdomen, ovalaires, terminées en pointe, par suite d'une échancrure placée aux trois quarts du bord supérieur et s'étendant obliquement jusqu'au bout de l’é- lytre : celles-ci vertes et opaques, ayant sur le disque, derrière la côte longitudinale , deux taches irrégulières brunes, l’une à côté de l’autre, l'interne plus petite; le bout de l'élytre tacheté de brun ; marge antérieure faisant presque la moitié de la largeur totale de l'élytre. Aïles de la longueur des élytres, un peu pointues au bout, d'un brun transparent avec leur bord antérieur d'un fauve opaque, plus foncé à l'extrémité : au-dessous de celle-ci est un espace transparent et incolore, ainsi que les nervures transver- sales. Bord postérieur des segments de l’abdomen noirâtres en dessus. Pattes antérieures rugueuses, fauves, tachetées de brun ; hanches denticulées au côté supérieur, rugueuses à l'inférieur : face interne fauve avec une tache noire, arrondie, placée à l'ex- trémité. Épines des cuisses et des jambes jaunâtres à pointe brune. Pattes intermédiaires et postérieures de la couleur du corps, piquetées de noirâtre. Femelle. 198 HISTOIRE NATURELLE Le mâle a l'échancrure des élytres plus profonde et presqu'a angle droit ; ses ailes sont moins aiguës que dans la femelle. Brésil, Mexique, Antilles. De la collection de M. Viard. DEUXIÈME DIVISION. Prothorax court, à peine prolongé en arrière à partir de sa dilatation. PREMIÈRE SUBDIVISION. | Marge antérieure des élytres distinctement réti- culée , les mailles larges et irrégulières. 30." MANTE FRIGANOÏDE, — Mantis phryganoides. (Long. 16 lig.) Corps grisêtre. Tête assez large. Prothorax court, n'ayant que quatre lignes seulement; assez large, sans carène médiane; il est un peu bosselé en dessus, et mutique latéralement. Elÿtres plus longues que l'abdomen, ovalaires , transparentes, tachetées de noirâtre, à peu pres de la même maniere que les ailes de plusieurs grandes espèces de Friganes : marge antérieure faisant presque le tiers de la largeur totale de l’élytre : cellules de cette marge disposées irréguliérement, ainsi que presque toutes celles du reste des élytres. Aïles presqu'aussi longues que les élytres , transparentes, sans taches , excepté à leur extrémité, où l'on en voit quelques-unes petites et noirâtres. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures denticulées , principale- ment au côté supérieur; cuisses à épines noires, ayant une rangée de petits tubercules jaunâtres au côté externe, et une autre sem- blable entre la double rangée d'épines. Jambes ayant une partie de leurs épines noires à l'extrémité. Les quatre cuisses postérieures tachetées de brun à l'extrémité, ainsi que les jambes et les tarses. Antennes de la couleur du corps. Mâle ? Amérique septentrionale. Elle me vient de la collection de feu Latreille. DEUXIÈME SUBDIVISION. Marge antérieure des élytres sans réticulation distincte, n’offrant que des nervures longitudi- nales obliques. DES ORTHOPTÈRES. 199 A. Ailes ayant toutes leurs nervures transverses semblables. a. Prothorax étroit, n'étant dilaté qu'à l’or- dinaire , sur les côtés de sa partie anté- rieure, et rétréci près de la tête. 31.*MANTE ANNULIPEDE. — Mantis annulipes. (Long. un pouce environ.) Corps verdâtre, tacheté de brun et de jaunâtre. Prothorax court ; de trois lignes, mutique latérale- ment; carène médiane peu prononcée. Elytres à peu prés de la Jongueur de l'abdomen, ovalaires, légèrement opaques, verdâtres, irréguliérement tachetées de brun: marge antérieure faisant à peu pres le cinquième de la largeur totale de l’élytre. Aïles un peu plus courtes que les élytres, d’un brun d’écaille pâle et trans- parent : bord antérieur jaunâtre, Pattes d'un vert jaunâtre; cuisses, jambes et tarses des quatre pattes postérieures , annelés de brun. Pattes antérieures tachetées irréguliérement de cette cou- leur ; leurs hanches mutiques ; face interne avec une bande longi- tudinale d’un noir luisant, paraissant formée de deux ou trois taches presque réunies. Epines des cuisses et des jambes, noires en totalité ou en partie. Antennes brunâtres. Femelle. Du Brésil et de Cayenne. Collections de MM. Dejean et Viard, ainsi que de la mienne, 32." MANTE MULTISTRIÉE. — Mantis multistriata. (Long. un pouce.) Corps brunâtre. Prothorax court, ayant trois lignes, trés-dilaté sur les côtés antérieurement, mutique latérale- ment, sans carène médiane. Elytres presqu'aussi longues que l'abdomen, ovalaires, d'un brunâtre opaque : marge antérieure faisant environ le tiers de la largeur totale de l’élytre; le reste tacheté de brun plus foncé, offrant vers le milieu, touchant la seconde côte, un point noirâtre. Aïles presqu'aussi longues que les élytres, d'un brun d'’écaille presque transparent; leur quart antérieur ayant ses nervures transverses légérement blanchâtres ; celles du reste de l’aile d'un blanc plus pur et plus prononcé, ce qui simule une multitude de petites stries. Extrémité plus pâle avec une tache terminale d'un brun d’écaille. Pattes tachetées de 200 HISTOIRE NATURELLE brun et de blanchâtre ; hanches antérieures mutiques ; cuisses à épines noirâtres entremélées d'épines blanchâtres, Antennes bru- nâtres. Femelle. Cayenne. Collection de M. Viard. 33. MANTE DÉCOLORÉE. — Mantis decolor, Touss. Charpent. Zoræ entom. pag. go. Mâle. (Long. un pouce environ.) Cette espèce est très-remarquable par l'avortement des organes du vol chez la femelle. Mâle. D'un gris de corne assez foncé et brunâtre. Prothorax court, n'ayant que deux lignes, mutique latéralement, sans carène médiane ; il a dans son milieu une ligne brune peu appa- rente. Elytres plus longues que l'abdomen, mais un peu plus courtes que les ailes dans l’état de développement; elles sont ova- laires, assez étroites, transparentes, brunâtres ; marge antérieure faisant à peu près le cinquième de la largeur totale de l'élytre. Nervures placées vers cette marge, formant presqu'une bande longitudinale plus foncée. Ailes de la couleur des élytres, avec un reflet irisé, vues à certain jour. Pattes grêles, de la couleur du corps; hanches antérieures mutiques; les quatre pattes posté- rieures un peu velues. La femelle a la tête, le prothorax et l'abdomen généralement plus gros, plus élargis. Elytres très-courtes, n’atteignant guêre au delà de l'insertion des hanches postérieures. Ailes de la longueur des élytres. M. Rambur a trouvé les deux sexes à Montpellier. Suivant Touss. Charpentier, elle se trouverait aussi en Russie. 934." MANTE sœur, — Mantis soror. Le mâle ressemble presque complétement à celui de la précé- dente , et est absolument de la même taille. Corps en général plus pâle; tête plus forte ; prothorax un peu plus massif, plus élargi proportionnellement , sans ligne brune longitudinale. Elytres un peu plus longues que les ailes, dans l'état de développement ; pattes moins grêles, notamment les hanches et les cuisses anté- rieures qui sont un peu plus larges. M. A. Lefebvre en a recueilli quelques individus en Sicile, et M. Solier me l’a envoyée de Marseille, où elle paraît être rare. DES ORTHOPTÈRES. 201 M. le comte Dejean en possède une variété mâle, indiquée d'Es- pagne, qui diffère par la teinte un peu verdâtre des élytres et des ailes; le corps est d’un jaunâtre un peu brun; enfin le pro- thorax semble être un peu plus large et un peu plus court que dans l'espèce servant de type. 35.* MANTE QUADRIMACULÉE. — Mantis quadrimaculata. (Long. g à ro lig.) D'un vert jaunâtre. Prothorax court, n'ayant que deux lignes de longueur, mutique latéralement, sans carène médiane. Elytres presqu'aussi longues que l'abdomen, ovalaires : marge antérieure faisant à peu pres le quart de la largeur totale de l’élytre et d'un vert opaque; le reste de l'élytre transparent et incolore avec deux taches presqu’arrondies, brunes, espacées ; l’une placée vers le milieu, l’autre près de l'extrémité. Aïles à peu près aussi longues que les élytres; leur quart antérieur d’un jaune orangé foncé, cette couleur s'étendant un peu au dela du milieu du bord antérieur ; disque des ailes jaunâtre et diaphane : au-des- sous du disque on voit une large bande d’un brun d’écaille, lé- gérement transparente, composée de cinq grandes taches, se touchant presque, sauf l’antérieure qui est distinctement isolée. Abdomen d'un brun d’écaille en dessus. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures mutiques. Antennes brunûtres. Mâle ? Du Brésil. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. 36. MANTE AGRÉABLE. — Mantis concinna, Perty, Del. animal. pag. 117. PI. 23, fig. 5. (Long. 10 lig.) Tête assez forte. Corps d'un vert jaunâtre. Pro- thorax court, de deux lignes et demi de longueur, fortement dilaté sur les côtés antérieurement, mutique latéralement, sans carène médiane. Elytres ovalaires, plus courtes que l'abdomen, d’un vert jaunâtre opaque : marge antérieure faisant presque le tiers de la largeur totale de l’élytre. Ailes aussi grandes que les élytres ; leur tiers antérieur d’un jaune orangé un peu opaque, avec une tache brune à l'extrémité : le reste de l'aile d’un brun d'écaille assez diaphane, avec les nervures transversales blanches ; la partie brune , formée de cinq taches palmées, longitudinales , arrondies postérieurement, se touchant presque tout le long du 202 HISTOIRE NATURELLE bord postérieur de l'aile, qui est incolore ef transparent. Abdo- men sensiblement élargi vers son milieu. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures mutiques ; cuisses et jambes à épines brunes au bout. Antennes d'un brun jaunâtre. Femelle. Des Indes. Collections de MM. Dejean et Lefebvre , ainsi que de la mienne. | Nota. Dans la figure citée, les ailes ne présentent point la tache isolée d'un brun d’écaille, placée à l'extrémité du bord an- térieur, et qui existe pourtant dans tous les individus par moi observés. | 37." MANTE BLEU-D'ACIER. — Mantis chalybea. (Long. 14 lig.\ Tête forte, de la couleur du corps, avec une tache jaune sur le vertex. Corps d'un bleu d'acier bruni, brillant. Yeux bruns, sphériques, d'une grosseur peu ordinaire. Prothorax court, ayant moins de trois lignes, en carré long, lisse, uni; son bord postérieur arrondi, ayant de chaque côté une tache jau- nâtre. Elytres de la longueur de l'abdomen, ovalaires, arron- dies au bout; marge antérieure trés-étroite : elles sont un peu opaques, d’un bleu verdätre métallique. Aïles un peu plus courtes que les élytres, transparentes; leur bord antérieur et leur extré- mité ayant une teinte analogue à celle des élytres. Abdomen assez large ; ses appendices longs, noirâtres, pubescents. Pattes anté- rieures d'un bleu d'acier bruni, avec les hanches un peu ciliées, jaunâtres, et les cuisses fortes, garnies d'épines distantes, dont la derniére trés-forte, s'avançant bien au dela des autres, en une sorte de stylet un peu arqué, très-pointu : ces cuisses sont bordées en dessus, au côté supérieur, d'une bande jaunâtre. Les quatre dernieres cuisses comprimées, jaunâtres avec l'extrémité bleuâtre. Jambes de cette dernière couleur ainsi que les tarses. Antennes noirâtres, capillaires. Femelle. | Ile de Java. Collection de M. Marchal et de la mienne. Je la dois à la générosité de M. Marc, entomologiste du Havre. Nota. J'ai reçu du même, un individu femelle en état de nym- phe. Elle présente sur le milieu du mésothorax et du métathorax, deux taches jaunes rapprochées : les trois premières plaques dor- sales de l'abdomen ont également chacune ces deux taches ; elles sont confluentes sur la troisième plaque. Pour le reste, cette nymphe est conforme à l'insecte parfait, Imais#a taille est bien DES ORTHOPTÈRES. 203 plus petite, et les élytres et les ailes apparaissent dans un état rudimentaire. b. Prothorax large et dilaté latéralement dans toute son étendue , presque linéaire, à peine rétréci postérieurement; sa plus grande largeur étant à la partie antérieure. 38: * MANTE HANCHES ROUGES. — Mantis rubrocoxata. (Long. 15 lig.) Corps d’un vert jaunâtre opaque. Prothorax long de cinq lignes, chagriné, denticulé latéralement ; carène mé- diane peu prononcée. Elytres presqu'aussi longues que l’abdo- men, ovalaires , d’un vert jaunâtre assez opaque ; leur angle in- terne transparent, à nervures jaunâtres. Ailes un peu plus courtes que les élytres, jaunâtres et transparentes. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures d'un rouge de brique. plus ou moins mélangé de verdâtre ; leur côté supérieur à peine denticulé; cuisses antérieures ayant une tache noire au milieu de leur face interne ; leurs épines, ainsi que celles des jambes, brunes au bout, Les antennes manquent. Femelle. Nouvelle-Hollande, Gollection de M. le comte Dejean. Nota. La dilatation du prothorax, ayant lieu dans toute sa lon- gueur ; semble rapprocher cette espèce bizarre du genre Chœæra- dode, n° XIII. . B. Aiïles ayant leurs nervures transversales, dis- semblables ; celles de la partie antérieure jus- qu'au sinus, étant presqu'aussi fortes que celles des élytres : nervures transversales du reste des ailes, beaucoup plus faibles et moins colorées. (Marge antérieure des élytres, étroite. ) 39. *MANTE NÉBULEUSE. — Mantis nebulosa. (Long. : pouce environ.) Corps d’un brun foncé; face anté- rieure de la tête , avec trois bandes noirâtres, étroites , transver- 204 HISTOIRE NATURELLE sales, également espacées ; la première occupant le bord antérieur, la seconde placée au centre de la face, la troisième bordant sa partie inférieure. Prothorax court, n'ayant guère plus de quatre lignes de long, mutique latéralement. Elytres ovalaires, de la longueur de l'abdomen environ , transparentes, légèrement obs- cures , à nervures d'un brun foncé ; marge antérieure trés-étroite, ne faisant guère que le sixième de la largeur totale de l’élytre. Aïles presqu'aussi longues que les élytres et de leur couleur. Leur premier tiers chargé de nervures transverses d’un brun foncé, celles du reste de l’aile de la couleur du fond. Pattes d’un brun plus ou moins foncé; hanches antérieures mutiques ; leur face interne ferrugineuse ; cuisses antérieures ayant la moitié infé- rieure de leur face interne , ferrugineuse ; les quatre pattes pos- térieures , pubescentes avec les hanches ferrugineuses. Antennes obscures. Mâle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Deux individus, de ma collection. 40. *MANTE CLAIRE. — Mantis clara. (Long. 15 à 18 lig.) Corps d'un jaune livide. Prothorax court, de quatre lignes seulement, mutique latéralement. Elytres au moins aussi longues que l'abdomen, ovalaires, jaunâtres, trans- parentes; marge antérieure étroite, faisant à peine le cinquième de la largeur totale de l’élytre. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, et de leur couleur. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures à peine denticulées au côté supérieur; cuisses anté- rieures ayant à leur face interne, une bande longitudinale d'un brun roussâtre, amincie aux deux extrémités; leurs épines brunes ainsi que celles des jambes. Antennes jaunâtres. Mâle. Du Sénégal. Ma collection. Nota. La différence des nervures transverses des ailes est moins sensible dans cette espèce que dans les autres de sa division. 41, “MANTE DE MADacasCAR.—Mantis Madagascariensis. (Long. 1 pouce environ.) Corps d’un brun verdâtre ; tête ayant entre les yeux une ligne transverse, noire. Prothorax court, n'ayant que deux lignes et demie, mutique latéralement , sans carène médiane. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, transparentes, à reflet irisé et nervures brunes; marge antérieure DES ORTHOPTÈRES. 205 faisant à peu pres le cinquième de la largeur totale de l'élytre. Ailes presqu'aussi longues que les élytres , et de leur couleur. Pattes verdâtres; hanches antérieures mutiques, tachetées de noir ainsi que les cuisses de devant. Antennes brunâtres. Mâle. Elle me vient de la collection Latreille , timbrée de Madagascar de sa propre main. GExrE XII. EPAPHRODITE. — ÆZPAPHRODITA, Aud.-Serv. Rev. — Mantis, Palis.-Bauv. Tête large, triangulaire. Vertex mutique. Corps de longueur moyenne. \ Abdomen simple à l’extrémité, notablement élargi vers le bout et pointu. Ventre mutique (1). Yeux arrondis Prothorax moins long que l'abdomen , largement dilaté de chaque côté en une membrane occupant les trois quarts de la longueur; cette membrane arrondie, munie de dentelures épineuses, sur ses bords. Elytres courtes, allant en s’élargissant vers l'extrémité. Ailes assez courtes. Cuisses intermédiaires et postérieures sans membrane. 1. EPAPHRODITE DES BANANIERS. — Epaphrodita Musarum , Aud.-Serv. Rev. pag. 25, n° 1. Mantis Musarum, Palis.-Bauv. Insect. d’Afriq. pag. 111. Orthopt. PI, XIII, fig. 3. Femelle. (Long. 15 à 16 lig.) Grisâtre. Prothorax muni en dessus de pe- tits tubercules saillants. Elytres grises ; ailes aussi longues que les élytres, mouchetées de violet, avec nne tache de cette couleur , en triangle isocèle , touchant le bord antérieur. Femelle. Prise une seule fois à Saint-Domingue par Palisot-Bauvois, sur un bananier. Nota. Je n'ai pas vu cette espèce en nature. DE A sé (1) Mâles inconnus. 206 HISTOIRE NATURELLE GExRE XIII. CHOERADODE.—CHOFRADODIS, Aud.- Serv. Rev. — Mantis, auctor. Tête large, triangulaire ; vertex mutique. Yeux arrondis. Abdomen simple à l’extrémité ; celui des femelles sensible- ment dilaté vers le milieu , celui des mâles peu élargi , s’allongeant en se rétrécissant graduellement pour finir en pointe mousse. Plaque anale dorsale longue et re- couvrant les appendices latéraux (1). Ventre mutique. Prothorax long, très - dilaté latéralement en une grande membrane plus ou moins large, mutique sur les bords, échancrée en devant, et occupant toute La longueur du prothorax : le dessous de ce dernier est unicaréné au milieu. Antennes sétacées, capillaires, multiarticulées. Trois ocelles placés sur le front. Elytres ovales, pointues, au moins de la longueur de l'abdomen. Ailes de la longueur des élytres. Les’quatre pattes postérieures assez grêles , à cuisses dé- pourvues de lobe foliacé. Ces Mantides se reconnaissent au premier coup d'œil, par Ja grande membrane qui s'étend de chaque côté du pro- thorax. 1. CnoŒRADODE À TREILLIS, — Chœradodis cancellata. Mantis cancellata, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 18, n° 23. — Lichtenst. Monog. des Mant. pag. 29, n° 17, — Stoll, Spect, et Mant. PI. XI, fig. 42. Femelle, (Long. 2 pouces:.) Corps vert. Ocelles peu apparents, assez écartés. Prothorax long d'environ quinze lignes; sa membrane (1) Je n'ai pas vu de mâles à l'état parfait ; les caractères énoncés sont pris sur des nymphes. DES ORTHOPTÈRES. 207 très-large , presque cordiforme ; angles latéraux prononcés quoi- qu'arrondis ; une sinuosité arrondie, de chaque côté de l’échan- crure antérieure ; côtés de la membrane, à partir de chaque angle latéral , point coupés droits en allant vers la base, et offrant dans cette partie une dilatation , ce qui donne à la membrane six cô- tés, savoir : quatre latéraux, un à la base et un à l'extrémité ; celui-ci résultant de l'échancrure antérieure et moins prononcé que celui de la base. Membrane verte en dessus, plus pâle en des- sous ; de chaque côté de l’échancrure antérieure il y a une tache ovalaire brune, plus pâle au milieu; disque portant de chaqne côté une tache brunâtre en croissant allongé , au-dessous de la- quelle sont un grand nombre de traits oblongs, blanchätres. Elytres d’un vert opaque avec un point blanchâtre distinct, près de la seconde côte, vers le quart basilaire de l’élytre; entre chaque nervure longitudinale, partant de la seconde côte, on voit une ligne assez large, nuancée de brunâtre; marge antérieure faisant plus du tiers de la largeur totale de l'élÿtre. Aïles pres- qu'aussi longues que les élytres, jaunâtres, transparentes , ayant une légère opacité au bord antérieur et à l'extrémité. Pattes dela couleur du corps; hanches très-fortement dentées au côté supé- rieur, mutiques à l'inférieur. Antennes brunâtres. Femelle. Collection de M. Viard, où elle est notée comme étant de Cayenne. Nota. Je ne connais pas la WMantis strumaria de Linné qui ap- partient au genre Chæœradode, comme l'indique la fig. 2 de la FI. 3, tom. 2 de Ræsel, citée par Linné ; la membrane du pro- thorax paraît être convexe en dessus; les angles latéraux sont beaucoup plus arrondis que dans les autres espèces de Chœæra- dodes, ainsi que les angles de l’échancrure antérieure ; les côtés, a partir de chaque angle latéral , soit en allant vers la base, soit vers l'extrémité , ne sont pas coupés droits, mais sinués. C'est, suivant moi, à tort que Lichtenstein rapporte la fig, 45 de Stoll , à la strumaria des auteurs. Cette figure représente un mâle Chœradode qui m'est inconnu, et que Stoll nomme HMantis rhomboidea. 2, * CHŒRADODE PERUVIENNE. — Chœradodis peruviana, (Long, 2 pouces : à peu près.) Corps verdâtre; ocelles saillants, rapprochés. Prothorax long de neuf lignes ; sa membrane de 208 HISTOIRE NATURELLE forme rhomboïdale , à angles latéraux arrondis ; ses côtés coupés presque droits vers la base, mais s'arrondissant insensiblement ; l'échancrure à angles assez prononcés; cette membrane unicolore en dessus comme en dessous. Elytres d'un vert opaque avec un point blanchätre luisant prés de la seconde côte , au quart anté- rieur de l'élytre; marge antérieure paraissant ne faire que le quart de la largeur totale de l'élytre (celles-ci sont déchirées, et l'abdomen manque dans notre individu ). Ailes transparentes. Pattes de la couleur du corps ; hanches antérieures finement den- ticulées au côté supérieur , à peine à l’inférieur ; face interne des premières cuisses ayant au milieu une grande tache noire, lui- sante. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Collection de M. Dejean , indiquée du Pérou. 3. CHŒRADODE LATICOLLE. — Chæœradodis laticollis, Aud.-Serv. Rev. pag. 24, n° 5. (PI. 4, fig. 2. Femelle. ) (Long. 2 pouces <.) Corps verdâtre ; ocelles à peine apparents, très-écartés. Prothorax long d'un pouce environ ; sa membrane trés-grande ; angles de l'échancrure antérieure peu prononcés ; angles latéraux légèrement arrondis ; côtés de la membrane s’ar- rondissant un peu à partir de ces angles, et allant vers la tête; angles postérieurs presqu'arrondis , base de la membrane, mesu- rée d’un angle à l’autre, ayant environ un pouce, largeur égale à celle de la base des élytres; les côtés, depuis l'angle latéral jus- qu'au postérieur, coupés droits ; mais pourtant un peu oblique- ment. Largeur de la membrane d’un angle latéral à l’autre, de près d'un pouce et demi. En dessous de chaque côté, à la base, il y a des traits transversaux, blanchâtres. Elytres ovales, termi- nées en pointe, plus longues que l'abdomen, et d'un vert opaque avec un point blanchâtre mêlé de brun, trés-peu distinct, placé près de la seconde côte, vers le premier quart de l'élytre ; marge antérieure faisant presque la moitié de la largeur totale de l’élytre. Ailes de la longueur des élytres, verdâtres, transparentes, un peu opaques au bord antérieur et à l'extrémité. Pattes de la couleur du corps; hanches antérieures fortement dentées au côté supé- rieur , à peine à l’inférieur ; face interne des premières cuisses ayant au milieu une grande tache noire, ovale. Antennes verdâtres. Femelle. De Cayenne. Ma collection, DES ORTHOPTÈRES. 209 Nota. Un individu en état de nymphe, de la collection de M. Viard et de la mienne , est sans doute le mâle de cette espèce, car la forme de la membrane prothoracique est la même, seule- ment sa base est profondément échancrée , ce qui rend les angles postérieurs fort saillants ; leur pointe est obtuse. Genre XIV. ERÉMIAPHILE. — ÆEREMIAPHILA, Lefebvre. Brullé. Tête grosse, large, triangulaire, enfoncée dans le pro- thorax et très-penchée en dessous ; vertex uni et mu- tique. Yeux gros , saillants, arrondis. Abdomen simple à l'extrémité, élargi vers son milieu; muni de chaque côté, d’un appendice latéral, court, de six articles. Les mâles ont en outre deux courts filets, Plaque sousanale plus large que longue, ne dépas- sant pas la plaque suranale, mutique dans les mâles, munie de deux épines écartees, fixes et dirigées vers l'anus dans les femelles ; plaque suranale petite dans les mâles, grande et operculaire dans les femelles, Prothorax sans dilatation latérale, un peu relevé et lamel- liforme sur les côtés, souvent plus large antérieu- rement, moitié moins long que l’abdomen et presque trapézoïdal. Corps court et trapu , surtout dans les femelles. Eiytrés impropres au vol , patelliformes , déprimées sur les côtés, n’atteignant à peu près que la moitié anté- rieure de l’abdomen. Ailes impropres au vol, arrondies, à réseau plutôt ra- miforme que cellulaire, partagées longitudinalement un peu en biais par un pli très-marqué, qui dans le re- pos se trouve placé le long du corps. Antennes filiformes , multiarticulées, capiliaires dans les deux sexes , insérées assez près de la bouche, ORTHOPTÈRES. 1% 210 HISTOIRE NATURELLE Pattés longues ; cuisses simples , sans mémbrané ; les quatre postérieures ordinairement terminées en dessus par une épine très-fine et pointue. Tarses de cinq articles ; leurs crochets égaux. Trois ocelles. M. A. Lefebvre, à qui l’on doit l'établissement de ce genre ( Annal. de la Soc. entom. de France, tom. IV), en a trouvé des individus, quoiqu’en assez petit nombre, en Egypte dans le désert, mais aucune à l’état parfait ; ces insectes habitaient des lieux dépourvus de toute végétation, et au milieu de débris de coquilles. « Ce qui me frappait » évidemment ; dit l’auteur , c'était le changement de colo- » ration que j'observais dans ces insectes , selon le terrain » sur lequel je les rencontrais, et avec la teinte duquel ils » offraient la plus parfaite identité. L’OEdicnème, presque le » seul oiseau qui s’aventure dans ces régions désertes aux » environs des débris des Oasis envahies par les sables, et s un petit Saurien (7rapelus ægyptiacus), que je rencon- » trais parfois avec les Erêmiaphiles, me présentaient cette » identité parfaite de coloration avec le sol, dont j'avais » bien entendu parler, mais que je n'aurais jamais crue » poussée à un tel point; cette identité était si frappante, » que dans certaines régions où le terrain était brun, rep- »'iiles et insectes étaient de cette même couleur ; et si cent » pas plus loin je me trouvais sur des débris de coquilles ou » sur des dalles de calcaire éblouissant de blancheur, les » mêmes êtres participaient de cette couleur argentée qui les » confondait avec les aspérités du sol. » Quant au motif qué la nature aurait eu ici, ne serait-ce » pas pour donner plus de facilité aux Erêmiaphiles d’échap- » per à leurs ennemis, d'autant plus à craindre pour elles, ÿ qu’elles semblent être dans ces déserts les seuls insectes qui » puisseñt servir à leur pâture, qu'elle aurait confondu la » robe de ces Orthopteres avec la couleur du sol, à tel » point qu'il soit presqu'impossible de les apercevoir, sur- » tout dans leur état d’immobilité, Il est à remarquer que DES ORTHOPTÈRES. 211 » falgré tous mes soins, toutes mes recheïches, je ne pus » trouver d’autres insectes aux lieux qu'habitent les Eré- » miaphiles. » Pourtant il est hors de doute, que par leur conforma- » tion, ces Mantides ne soient carnassières, que le désert pa- » raît être leur véritable patrie et que le défaut de développe- » ment suffisant dans les organes du vol, doit les empêcher » d’en sortir jamais. 1l est plus que probable qu'elles y » trouvent une proie à leur convenance sans être obligées » de se dévorer entr'elles. » PREMIÈRE DIVISION. Elytres et ailes de grandeur presqu'égales. 1. ERËMIAP&ILE AUDOUIN. — Eremiaphila Audouini, Lefebv. Ann. de la Soc. entom. de France, tom, 4, pag. 482, PI. XII, fig. r. (Long. 13 lig.) Téte très-forte , blanche, pointillée de brun sur le vertex. Yeux trés-gros , trés-saillants. Face antérieure et labre parsemés d’atômes obscurs. Prothorax plus large antérieurement, ayant en dessus des protubérances, et de plus des points élevés, bruns, auxquels succédent sur les côtés des taches enfoncées, ir- régulières et obscures ; il est d’un blanc sale sur les côtés, et d'un brun jaunâtre en dessus. Elytres une fois et demie aussi longues que la tête et le prothorax réunis; leur dessus d'un blanc un peu verdâtre, portant en dessous, vers l'extrémité , une tache en forme de croissant, d'un bleu métallique. Ailes presqu'aussi grandes que les élytres, d’un brun jaunätre, ayant en dessous une tache oblongue, d'un vert foncé et métallique. Pattes blanches, tachées d'obscur en dessus (l'abdomen manque). Désert du Caire. Collection du Muséum d'histoire naturelle, ?, Erèmrapuize Ceryst. — Æremiaphila Cerysit, Lefebv. id, pag. 484, PI. XIII, fig. 1. Femelle, (Long, 13 lig.) Corps d’un brun foncé avec des teintes rotigeä- tres , notamment sur les élytres. Tête très-forte. Prothorax un peu rétréci postérieñrement, un peu creusé au milieu, en forme de selle, presqu'anssi long que large , ayant un enfoncement distinct à chacun dé ses angles; très-bombé et inégal en dessus , chargé dé 212 HISTOIRE NATURELLE protubérances trés-prononcées , et de petites aspérités brunes. Elytres une fois et demie aussi longues que la tête et le prothorax réunis ; chaque enfoncement de leurs cellules, d’un roux obscur; leur dessous ayant une tache longue, d’un bleu d'acier bronzé. Aïles aussi grandes que les élytres, obscures, privées de tache mé- tallique en dessous. Pattes blanchâtres, tachées d'obscur. Abdo- men trés-large, dilaté latéralement; cette dilatation égalant en longueur plus de la moitié de la taille de l’insecte. Femelle. Haute-Egypte, désert de Luxor. Collection du Muséum d'his- toire naturelle. 3. ÉRÉMIAPHILE GÈNE. — Éremiaphila Genei, Lefebv. id. pag. 486, PI. XIT, fig. 2. Mâle. (PI. 3, fig. 8. Mâle.) (Long. 1 pouce, femelle ; 10 lig. mâle.) Corps d'un jaune paille ou d'un jaune d'ocre. Prothorax presque carré, sinué antérieu- rement, et au bord postérieur ; le dessus chargé de protubérances et de petits tuhercules coniques. Elytres plus larges d'un tiers que le prothorax, ne dépassant guére les hanches postérieures, plus ou moins ridées ; elles ont en dessous, le long du bord externe, une tache oblongue, tres-large, d'un bleu d'acier bronzé. Ailes tres-arrondies, presqu'aussi grandes que les élytres, jaunâtres en dessus , leur dessous jaunâtre à la base, le reste occupé au côté externe par une tache d’un bleu d'acier bronzé, et au côté in- terne par üne autre tache de même dimension , et rougeâtre. Ab- domen plus large que les élytres dans la femelle, plus étroit qu'elles dans le mâle. Pattes jaunâtres, tachées d’obscur. Mâle et femelle. Du Mont-Liban. Collection du Muséum d'histoire naturelle et de celle de M. Lefebvre. 4. ERËMIAPHILE ZETTERSTEDT, — Eremiaphila Zelterstedtii, Lefebv. id. pag. 489, PI. XI, fig. 3. Femelle, Expédit. d'Egypt. Orthopt. PI, 2, fig. 6? (Long. 10 à 11 lig.) Corps d’un jaune d'ocre clair, avec quel- ques atômes orangés. Tête grosse, ayant des protubérances et des sillons longitudinaux ; face antérieure blanche. Prothorax pres- que carré , aigu et échancré à chaque angle postérieur. Elytres DES ORTHOPTÈRES. 213 atteignant les hanches postérieures , et plutôt fripées que ridées , ayant en dessous une tache large, transversale, d'un bleu métal- lique. Ailes arrondies , ne dépassant pas les élytres, obscures ; leur dessous ayant une petite tache bleue, métallique, peu bril- lante. Abdomen trés-large. Pattes blanchâtres, tachetées d’obscur en dessus. Femelle. Désert de Suez. Collection du Muséum d'histoire naturelle. DEUXIÈME DIVISION. Ailes plus petites de moitié , que les élytres. 9. ERÉMIAPHILE LUxOR. — Eremiaphila Luxor , Lefebv. id. pag. 491, PI. XII, fig. 2. Femelle. (Long. 10 à 11 lig.) Corps d’un jaune de Sienne pâle, surtout à sa partie antérieure. Tête grosse , plus large que le prothorax ; celui-ci large , presque carré avec les angles postérienrs coupés en biais vers la tête, et descendant assez bas ; il a deux lobes conti- gus, d'une nuance plus foncée, placés au bord de sa partie pos- térieure , et est bordé tout autour de petites aspérités écartées. Elytres ayant quatre lignes de longueur, d'un brun jaunâtre, sans tache métallique en dessous. Ailes ayant à peine le quart des élytres en longueur , munies en dessous d’une tache verdâtre et métallique ; hanches antérieures ayant à leur face interne une large tache noire. Femelle. Haute-Egypte. Désert de Luxor. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 6. EREMIAPHILE BOVÉ. — Eremiaplila Bovei , Lefebv. id. pag. 49?, PI. XII, fig. 4. Femelle. (Long. 8 lig.) Corps blanchâtre. Abdomen d'un jaunâtre obs- cur. Tête assez lisse, plus large que le prothorax; celui-ci, plus étroit en arriere, plus prolongé sur la tête que dans les autres espèces. Elytres ayant deux lignes de longueur, pentagones, à an- gles arrondis, d’un blanc mat, sans tache métallique en dessous. Ailes ayant à peine le quart des élytres en longueur, offrant en dessous, à l'extrémité, une tache large, d’un bleu foncé métalli- que. Pattes blanchât:es , tachées d'obscur. Femelle. Désert de Suez. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 214 HISTOIRE NATURELLE Observation. M. Lefebvre , dans l'ouvrage cité plus hant, a éta- bli sous le nom d'AÆeteronytarsus un nouveau genre trés-voisin des Erémiaphiles, mais qui en différe sensiblement par les carac- tères suivants. Tarses antérieurs composés seulement de quatre ar- ticles ; tarses intermédiaires et postérieurs de trois; crochets an- térieurs égaux entr'eux ; les quatre autres très-inégaux. Plaque sousanale plus longue que large , dépassant la plaque suranale, et terminée par deux pointes aiguës. L'auteur n’en mentionne qu'une seule espèce : Æeteronytarsus æœgyptiacus, pag. 503, PI. XII, fig. 1, larve; fig. 2, femelle, en état de nymphe. La larve est en outre représentée, Expédit. d'Egypt. Orthopt., PI. 2, fig. 6. Nul doute que ce genre ne doive être admis ; mais comme l'in- secle parfait n'est pas connu, j'ai cru devoir, en attendant qu'il le soit , me contenter d'indiquer seulement ici ce nouveau genre. ns QUATRIÈME FAMILLE: PHASMIDES. — PHASMIDÆ. Axrenxes ordinairement aussi longues ou plus lon- gues que le corps, multiarticulées, sétacées ; celles des mâles, le plus souvent filiformes et velues ; rarement courtes et de peu d’ar- ticles, dont quelques-uns moniliformes. (Genres Bacille, Pachymorphe et Phyllie, les femelles seulement. ) TêèrTE grosse dans les femelles, souvent bombée postérieurement : plus petite dans les mâles. Yeux petits, arrondis, quelquefois très-sail- lants. OcELLES quelquefois distincts et au nombre de trois; nuls dans Le plus grand nombre. LaprEe transversal, plus ou moins échancré an- térieurement. DES ORTHOPTÈRES. 215 Manoisuses grosses, conformées en coin à tranchant Macuoires LÈvre Pazpes Taorax ELyTREsS ÂAILES Ecussow ABDOMEN émoussé ; ce bord tranchant strié en de- hors. peu développées, cachées sous la lèvre; leur extrémité ayant un rebord tranchant ; elles sont munies d’une galète fort courte, appliquée immédiatement sur la mâchoire. ayant une galète s'étendant jusqu’au la- bré , et le cachant même dans l’état de vie; c'est cette galète qui forme, avec celle de la mâchoire , cette sorte de masque appli- qué sur la bouche , et qui en ferme la ca- vité (1). épais; leurs articles presque toujours apla- tis, anguleux sur les côtés ; les maxillaires de cinq articles, les labiaux de trois. variable pour la longueur. Prothorax tou- jours court. Mésothorax souvent fort long, ayant ordinairement trois ou quatre fois au moins la longueur du prothorax. courtes, notamment dans les mâles; ne recouvrant habituellement que la base des ailes. souvent nulles ou peu développées dans les femelles ; plus longues dans les mâles (1). nul. variable pour la forme ; le plus souvent très- allongé et cylindrique, ordinairement grêle dans les mâles ; composé de huitsegments, (1) Tous les détails de la bouche sont empruntés à M. Brullé. (2) IL paraît avéré que dans certains genres les organes du vol manquent totalement, tantôt dans les femelles seulement, tantôt dans les deux sexes. 216 en HISTOIRE NATURELLE formés chacun de deux plaques(la dorsale et la ventrale), et distincts en dessus comme en dessous dans les mâles ; indépendamment de ces segments, l'abdomen est terminé par deux plaques (la suranale et la sousanale); la première insérée à l’extrémité de la der- nière plaque dorsale abdominale dans les deux sexes ; la sousanale, ordinairement petite dans les mâles , insérée à la huitième ou dernière plaque ventrale dans ce sexe. Cette plaque sousanale, servant d'ovi- ducte dans les femelles, est le plus sou- vent allongée , lancéolée, avancée en forme de nacelle, bien au delà de l’abdo- men, et toujours insérée à l’extrémité de la sixième plaque ventrale abdominale ; par ce fait l’abdomen des femelles vu en dessous, ne présente que six plaques ven- trales ou semi-segments inférieurs; la plaque sousanale cachant les. deux der- nières plaques ventrales. Le huitième ou dernier segment de l'abdomen des deux sexes, émet latéralement, dans plusieurs genres, une lamelle souvent longue, étroite, mince et foliacée (1). (1) Comptant les plaques anales pour un segment, M. Gray accorde dix segments à l'abdomen; et M. Brullé, partageant cette manière de voir, s'exprime ainsi au sujet du thorax et de l'abdomen des Phasmides : / « Le thorax présente un développement différent, suivant qu'il » supporte des ailes ou qu'il en est dépourvu. Dans le premier cas » son dernier segment ( métathorax ) est de moitié plus court en » dessus qu’en dessous; les ailes, placées en avant, ont entraîné » de ce côté toute la partie dorsale du segment ; et le vide qu'il » laisse en armère est rempli par le premier anneau de l'abdomen. { DES ORTHOPTÈRES. 217 Parts le plus souvent longues; les antérieures plus éloignées des intermédiaires que celles- ci des postérieures ; les premières ordinai- rement grêles et plus longues que les au- tres, presque toujours échancrées au côté interne pour recevoir la tête dans le repos. T'ARSES de cinq articles, les quatre premiers garnis en dessous d’une sorte de tubercule mem- braneux ; cinquième article muni au bout de deux crochets souvent très-forts , ayant dans leur entre-deux une pelote habituel- lement grosse , triangulaire : spongieuse j paraissant susceptible de pouvoir faire le vide. Corps plus ou moins allengé; plus petit dans toutes ses proportions dans les mâles (sauf les ailes). a » Les espèces qui n'acquiérent pas d'ailes, ont au contraire le mé- » tathorax presqu'aussi long en dessus qu'en dessous, et leur or- » ganisation est aussi simple , sous ce rapport , que celle des larves » de cette Famille. Par suite de cette conformation, le premier » segment de l'abdomen offre un développement plus ou moins » grand , selon que l’insecte est à l’état de larve, ou qu'il est à » l'état parfait. Dans les larves et dans les espèces qui restent tou- » jours aptéres, l'abdomen n'offre en dessus que neuf segments » très-distincts , car le premier semble faire partie du thorax ; dans » les insectes ailés , au contraire, on en compte dix bien dévelop- » pés. C’est ce nombre que les auteurs, qui ont étudié les Phas- » miens avant nous, ont donné aux segments dont se compose cette » partie du corps». ( Hist. natur. des Insect., tom. IX, pag. 90.) Pour moi, ne comprenant pas bien , faute des connaissances anatomiques nécessaires, la place qu'occupe ce que M. Brullé considère comme le premier segment de l'abdomen, et qui me paraît faire partie du métathorax, J'ai compté les segments abdo- minaux, à partir seulement du métathorax; et dans tous les indi- vidus ailés ou aptères, je n’en ai vu que huit, non compris les deux parties que je désigne sous le nom de plaques suranale et sousanale. ” " 218 HISTOIRE NATURELLE Les formes extraordinaires des Phasmides, leur corps allongé, décharné dans le plus grand nombre, et ressemblant à des végétaux frais ou desséchés , leur ont fait donner tantôt les noms de Fantômes, Diables ou Spectres ; tantôt ceux de feuille ambulante, bâtons animés, etc. On connaît peu leurs habitudes; mais tous ces Orthoptères sont herbivores , paraissent vivre solitairément et se remuer peu; on les trouve seuls ou deux à deux, marchant lentement au sommet des taillis et des arbrisseaux : suivant les observations de M. Lansdown-Guilding ( 7rans. Linn.), quand une Phasmide perd une patte par violence, cette patte re- pousse au prochain changement de peau (1); mais dans une plus petite dimension , comme cela a lieu dans la grande Classe des Crustacés. Cette observation est con- firmée par un individu de l'Eurycantha horrida, que l’on voit dans la riche collection du Muséum d'histoire - naturelle de Paris, et qui offre une patte postérieure infiniment plus petite que la patte correspondante. Cette Famille renferme les plus grands insectes connus ; les mâles sont d'ordinaire plus petits, plus grêles dans toutes leurs proportions; ils ont, pour la plupart, les deux ou trois dernières plaques ventrales renflées et élargies , ce qui forme une sorte de massue à l'extrémité de l'abdomen , en dessous ; leurs aïles ont habituellement plus de développement que dans les femelles. Suivant M. Lansdown-Guilding, une espèce de Bactérie (B. bicornis, Gray, Synops., pag. 16) est couverte, lorsqu'elle est vivante, d’une viscosité verte ou pâle : elle s’'accouple en mai et juin: La fe- = (1) Ce fait alors n'aurait lieu que lorsque l'insecte est en état de larve ; car, arrivé à sa perfection , il n’y a plus de changement de peau. DES ORTHOPTÈRES. 219 melle pond, de septembre à novembre, vingt-deux œufs qui n’éclosent qu’au bout de soixante-dix-neuf ou cent jours ; l'œuf est solide, obscur, avec une nuance rougeâtre et des points enfoncés épars. Le même au- teur dit que les œufs sont longtemps retenus dans l'oviducte, jusqu’à ce qu'ils ayent acquis la dureté convenable, et alors ils sont rejetés au dehors, sans précaution et à nu. M. Brullé, qui a examiné différents œufs de Phas- mides , dit : « qu'ils sont ovales, terminés à l’une des » extrémités par un opercule aplati , à contours par- » faitement lisses, et qui s’adapte exactement à une » rainure pratiquée sur le corps même de l'œuf : il est » probable que la petite larve a la tête tournée du côté » de cet opercule, et dès lors il lui est facile de se » faire jour en la poussant au dehors. Beaucoup de » ces œufs sont tout à fait lisses, d’autres sont tantôt » sillonnés , tantôt avec des lignes sinueuses , figurant » une croix ou une étoile». ( Hist. nat. des insect. tom. IX, pag. 85.) | Les Phasmides sont propres aux contrées méridio- nales , et d'autant plus grandes et plus abondantes , à mesure qu'on se rapproche de la ligne équinoxiale ; les couleurs du corps de ces insectes changent et brunis- sent après la mort; ce qui fait qu’on ne doit pas atta- cher trop d'importance aux couleurs indiquées dans la description des espèces ; les nuances pouvant beaucoup différer suivant l'époque "plus on moins reculée de la mort de l'individu. On assure que lorsqu'on pique le thorax de certaines espèces, il en sort une liqueur luisante, quelquefois d’une odeur forte, et qui est peut-être due à la plante dont l’insecte à vécu. Nota. M. Gray (Synopsis) mentionne trente-deux 290 HISTOIRE NATURELLE genres dans cette Famille; les suivants nous étant in- connus , nous sommes forcé de les omettre dans notre ouvrage. Prisomera, Anisomorpha , Lonchodes, He- teronemia, Linocerus, Dinelytron , Platytelus, Tro- pidoderus, Xeroderus, Diapherodes, Aplopus et Ctenomorpha. [L. Cuisses point membraneuses. À. Premier article des tarses dilaté et élevé. ( Thorax long. ) dépourvues de dent foliacée. . . . . . 1. Pacterie. Jambes intermédiaires et postérieures munies d'une dent foliacée. . . . . . 2. Cladomorphe. B. Premier article des tarses sans dilatation ni élévation. a. Pattes antérieures dilatées et foliacées. (Thorax long. ). . 3. * Ptérinoxyle. b. Pattes antérieures sans dila- tation. % Appendices abdominaux très prolongés (au moins dans les femelles ). court, ayant à peine deux fois la lon- gueur du prothorax. . . . - .. 4. Podacanthe. long, ayant au moins trois fois la longueur du prothorax. . . . . : 5. Acrophylle. Mésothorax xxx Appendices abdominaux peu ou point prolongés. Bi Cuisses intermédiaires > ÉL E £ É munies de folioles plus ou moins DES ORTHOPTÈRES. 291 —= Thorax long; mésotho- rax ayant au moins {rois fois la longueur du pro- thorax. PSN E S X ë dentées. (Ocelles apparents.). . . 6. Cyphocrane. = 8 complètes dans Îles .— 4! Sen L à 7 : deux sexes. (Méla- CAR ER CAEN thorax sans épines …— ad ” es oi tes|c=e latérales). . 7. Platyerane. o © = = © = = / 4 J ES o ‘2, 28 < e sé NS /S21°° > — = “ me JSECÉE 8 2 complètes et longues BE(25 \—s SE, dans les mâles seu» ST 152 lou | lement, nulles dans £ CE CERN DC ; ; 15 © 2 S 2 D les femelles. (Me- C1 ' D’ Es: S£<1° tathorax borde d’é- —) . , E A AE pines latérales.) . 8. *Monandroptere. g . Z p © On El . daSS # ortant sur le disque des = 2 D sit J Ha € tubercules épineux. . . . 9. Rhaphidere. LR: — = ’ . EC 0 . x & \armées d’un crochet unique, spiniforme . 10. Diaphéromèere. très-prolongée au-delà de l’abdomen. . 11. Phibalosome. rd ë æ fort amples ; bord antérieur opa 00 À que. (Tête en carré long.. en 5 JE Mésothorax n'ayant que trois SS 3 a a foislalonguneur du prothorax.) 14, * Mécrotcie, Du 2 \ ed Fo: 2Z \courtes, entièrement hyalines, M: æ n'atteignant pas l'extrémité de s ef l’abdomen. (Tète triangulaire. L a Mésothorax quatre fois aussi 3 long que le prothorax.). . . . 16. Cladoxere. à sans prolongement, (Tête simple.). . . . . « 14. Bacille. £ © ci] ? © FFE 8 T° { prolongée en bec de canard dans les femelles. & (Tête cornue.) . ... . . eee o «+ +018. Pachymorphe. , rügueux, quelquefois épineux. (Plaques anales 8 » des femelles prolongées en bec de canard.). . . 16. * Pygirhynque. 2 O 4 S © - 2e Æ, \lisse, épineux. (Plaques anales simples.). . . . .« 17. * Céroys. 299 HISTOIRE NATURELLE Cuisses antérieures = "Thorax court; mésotho- rax ayant tout au plus deux fois la longueur du prothorax. - Fé munies de folioles, 20), 72 A S'a »” © £ rl »- ps ñ 4 | e'e ].5 distincts ; au nombre de trois, . . FRA ATEN [= © æ © D" rs = 4 2 © 1 o Li] E F © SE15 nues 0), \413 4% le s | a n [-b] 2 simples et comprimées. (Elytres fulles ou à peine rudimentaires; ailes SHARP PNR CS sans échancrure. Cuisses posté- rieures grosses, renflées, épineuses. . . Il. Cuisses membraneuses dans toute Toutes les cuisses leur longueur. fortement ciliées aubord inférieur. . 4, : 4 « allongé; plus au moins étroit et cylin- drique; ses cinquième et sixième seg- ments dilatés. (Antennes pubescentes, S 5 plus courtes dans les femelles que dans = £ los. mâles. és, © dus TORRES ‘ Q E 5 < Jtrés-large, trés-aplati en forme de feuille, # ( Antennes courtes et .moniliformes dans les femelles ; longues et sétacées dans les mâles}, sv ot péran, Nota. Nous ne connaissons que des 18. * Créoxyle. 19. Phasme. 20, Xérosome. 21. Perlamorphe. 22, Eurÿcanthe. 23. Prisope. 24. Eetatosome. 25. Phyllie. individus ap- tères dans les sept genres suivants: 1. Bactérie, 2. Cladomorphe, 9. Rhaphidère, 10. Diaphéromère , 14. Bacille, 15. Pachymorphe, 16, Pygirhynque, 47. Géroys, 22. Eurycanthe. DES ORTHOPTÈRES. 2983 TJ. Cuisses point membraneuses. A. Premier article des tarses dilaté et ane: (Thorax long.) Gexre 1. BACTERIE. — BACTERIA, Latr. Gray. Brullé, — Phasma , auctor, — Mantis, Oliv. Pattes longues, égales, simples ; cuisses point membra- neuses , les antérieures échancrées au côté interne : jambes mutiques ; tarses ayant leur premier ar ticle dilaté, élevé, plus long que les autres ; le dernier un peu moins grand que le premier : les trois intermé- diaires petits , inégaux entr'eux. Antennes très-longues, multiarticulées, filiformes. Tête petite. Yeux saillants, globuleux, Ocelles nuls, Thorax long : mésothorax ayant cinq ou six fois la lon- gueur du prothorax. Abdomen guère plus long que le thorax; plaque sous- anale des femelles dépassant sensiblement l'extrémité de l'abdomen, légèrement cymbiforme , en ovale-al- longé ; plaque suranale courte , ovalaire {1). Corps très-ailongé, cylindrique, Nota. Ces caractères sont pris sur des femelles; suivant M. Gray, les mâles ont le corps filiforme , c’est-à-dire plus grêle que celui des femelles. On ne connaît pas d'individus ailés, 1. BACTÉME BaATON, — Bacteria arumatia, Gray, $ynops. pag. 16. Phausma arumatia, Stoli, Spect. et Mant. PI, XUI, fig. 51.Femelle. Phasma ferula, Fab. Ent, syst. Supplem. pag. 187, n° 2 = Lichtenst, Monog. des Mant. pag, 10, n° 2 Gi) Mâles inconnus. 294 HISTOIRE NATUREBLE Mantis baculus, Oliv. Encycl. méth. tom. VIT, pag. 638, n° 75, PE 1e 2 (Long. 8 pouces :. Femelle.) Corps glabre, lisse, filiforme, jau- nâtre; tête globuleuse. Prothorax de la longueur de la tête, ayant en dessus une ligne longitudinale, etune autre transversale, toutes deux jaunâtres, formant une sorte de croix sur un fond plus rem- bruni ; mésothorax de deux pouces neuf lignes ; métathorax d'un pouce et demi ; la plupart des segments de l'abdomen annelés de noirâtre à l'extrémité. Pattes annelées de noirâtre et de cendre ; cuisses légèrement arquées ; les antérieures munies en dessous, à l'extrémité, d'une épine presque foliacée ; les quatre postérieures en ayant deux ; jambes un peu élargies à leur extrémité, notam- ment les quatre dernieres. Antennes de la couleur du corps. Fe- melle. De Cayenne. Ma collection. 2. * BACTERIE ÉPINE DE RONCE, — Bacteria rubispinosa, (Long. 6 pouces À? au moins.) Corps légèrement rugueux, d'un jaune pâle. Tête un peu rugueuse; vertex faiblement bituber- culé, Prothorax à peu prés de la longueur de la tête, mais plus étroit qu'elle. Mésothorax ayant au moins six fois la longueur du prothorax, beaucoup plus gros que lui, parsemé en dessus d'é- pines nombreuses et fortes, imitant celles de Ja ronce; ses côtés bordés d’épines, régulièrement disposées. Métathorax moins long d'un tiers que le mésothorax , offrant en dessus, dans le milieu, une sorte de renflement noduleux, et latéralement en dessous, de petits tubercules espacés, presqu'épineux. Pattes faiblement annelées de jaunâtre et de brun clair, ayant de nombreuses can- nelures. Antennes d’un jaune-brunâtre. Femelle. De Cayenne. Ma collection. Genre Il. CLADOMORPHE. — CLADOMORPAUS, Gray. — Bacteria , Brullé. Pattes égales, de longueur moyenne, anguleuses ; cuisses point membraneuses , les antérieures échancrées au côté interne, les quatre autres armées en dessous DES ORTHOPTÈRES. 295 d'une ou de deux épines : jambes intermédiaires et postérieures munies chacune au côté externe, d’une dent foliacée; tarses ayant leur premier article dilaté, élevé, au moins aussi long que le dernier ; les trois intermédiaires petits, inégaux entr'eux : crochets forts, munis d’une grosse pelote. Antennes longues, multiarticulées, filiformes, premier ar- ticle très-dilaté. Tête petite, un peu gibbeuse postérieurement , tuber- culée. Yeux saillants , globuleux. Ocelles nuls. Thorax long , cylindrique : mésothorax ayant quatre à cinq fois la longueur du prothorax : métathorax pres- qu'aussi long que le mésothorax. Abdomen cylindrique , guère plus long que le thorax; plaque sousanale des femelles dépassant assez consi- dérablement l'extrémité de l'abdomen, fortement cym- biforme , découpée tout autour en forme de feuille de chêne, et renfermant dans sa convexité, deux filets _ s'étendant jusqu’à l'extrémité, et paraissant partir du dessous du dernier segment abdominal : plaque sur- À anale courte, sinuée sur les bords. Corps très-allongé, cylindrique. Nota. Nous ne connaissons aucun mâle, et n’avons pas vu de femelles pourvues d’ailes. 1. CLADOMORPHE À FOLIOLES. — Cladomorphus phyllinus, Gray, SYnops. PAS. 19. Bacteria phyllina, Brullé, Hist. nat. des ins, tom. IX, pag. 108. Orthopt. PI. 8. (Long. 8 pouces.) Corps glabre, rugueux , blanchätre ou cen- dré. Tête ayant un tubercule tronqué, de chaque côté du vertex, et en outre d’autres plus petits et nombreux. Prothorax de la lon- gueur de la tête, ordinairement annelé de brunâtre à ses deux extrémités , couvert de petits tubercules. Mésothorax long d'un ORTHOPTÈRES. 15 296 HISTOIRE NATURELLE pouce huit lignes ; métathorax ayant au moins un pouce, offrant une élévation dorsale en forme de gros tubercule ; il est couvert en dessus et en dessous, ainsi que le mésothorax, de petits tuber- cules presqu'épineux ; ces deux parties du thorax, annelées de brun postérieurement, ainsi que tous les segments de l'abdomen ; le quatrième ayant en dessus , à son extrémité, une sorte d'appen- dice foliacé ; le sixième offrant en dessous , à son extrémité, et avant la naissance de la grande plaque sousanale, un appendice foliacé, terminé par trois épines, dont la médiane plus grande. Pattes de la couleur du corps; cuisses antérieures ainsi que leurs angulosités supérieures un peu dilatées vers la base, et les infé- rieures notablement dilatées et sinuées ; jambes avec des angu- losités analogues, dilatées et sinuées. Les quatre pattes posté- rieures parsemées de petits tubercules épineux; cuisses légérement arquées ; les intermédiaires offraut en dessous une épine de cha- que côté, au delà du quart basilaire ; jambes intermédiaires et postérieures ayant en dessus, dans leur milieu, une petite dilata- tion foliacée. Cuisses postérieures offrant en dessous une seule épine. Antennes guëre plus longues que le thorax, et de la cou- leur du corps. Toutes les cuisses terminées par deux épines folia- cées, emboïtant chaque jambe. Femelle. Commun au Brésil. ose ne B. Premier article des tarses sans dilatation, ni élévation. a, Pattes antérieures dilatées et foliacées. (Thorax long.) Genre III. *PTÉRINOXYLE. — PTERINOXFLUS. (Trépivos, ailé, £vacr, bois.) Pattes courtes , surtout les quatre dernières ; les antérieures fort dilatées et foliacées ; les intermédiaires irrégu- lièrement foliacées, notamment les cuisses ; toutes les cuisses non membraneuses : les antérieures échan- crées au côté interne ; tarses à articles petits, dimi- DES ORTHOPTÈRES. 9297 nuant graduellement de grosseur, le dernier plus long que les autres; crochets forts, munis d’une grosse pelote. Antennes assez longues , multiarticulées , sétacées ; pre- mier article fortement dilaté. Tête petite, fortement tuberculée et gibbeuse, à sa partie postérieure. Yeux saillants, globuleux. Ocelles nuls. Thorax long, cylindrique ; mésothorax ayant quatre fois environ la longueur du prothorax ; métathorax un peu plus court que le mésothorax. Elytres courtes dans les femelles, ovalaires, Ailes des femelles , à peu près du double de la longueur des élytres. Abdomen guère plus long que le thorax, cylindrique ; son sixième segment dilaté de chaque côté : plaque sousanale des femelles, fortement cymbiforme , large, dépassant de beaucoup l'extrémité de l’abdomen, tronquée droit à l'extrémité; celle des mâles ne dé- passant pas le bout de l’abdomen (du moins dans l'état de nymphe). Corps très-allongé , cylindrique. 1." PrériNoxyLE PiEDs DIFFORMeS, — Pterinoxylus difformipes. (Long. 6 pouces au moins.) Corps rugueux , d’un brun cendré. Tête ayant postérieurement quatre tubercules pointus ; deux en avant, deux en arrière; sa partie antérieure en offrant deux autres moins saillants, placés derrière l'insertion des antennes ; la tête est en outre tuberculée. Prothorax presque de la longueur et de la largeur de la tête, avec une faible impression transverse au milieu. Mésothorax ayant trois fois au moins la longueur du pro- thorax ; sa partie moyenne munie d’une sorte de renflement, et un peu avant le milieu en dessus, de deux mamelons formés de rugosités irrégulières. Métathorax plus court que le mésothorax, lisse en dessus. Elytres ayant en longueur le tiers de celle du méso: thorax au plus, ovalaires, opaques, verdâtres et tachées de brun ; 298 HISTOIRE NATURELLE élévation médiane arrondie, assez prononcée. Ailes du double plus longues que les élytres : bord antérieur large, légérement opaque, d'un jaune verdâtre avec quelques taches brunes; le reste de leur étendue obscur et transparent à nervures longitudinales noires. Deuxième segment de l'abdomen offrant en dessus à l'extrémité , deux appendices ifoliacés , ayant entr'eux quatre petites épines; le sixième ayant à l'extrémité un appendice de chaque côté assez grand, avec quatre épines entre ces appendices, rangées trans- versalement; les deux segments suivants ont au bord postérieur quelques épines ou tubercules. Pattes de la couleur du corps. Cuisses antérieures (au dela de leur base) et jambes dans toute leur étendue, ayant des dilatations foliacées, larges de plus de deux lignes, à bords irréguliérement découpés; articles des tarses ayant de petites dilatations analogues. Pattes intermédiaires plus courtes environ d'un quart que les postérieures; cuisses offrant de nombreuses dilatations foliacées, irrégulierement dé- coupées, mais moins considérables qu'aux antérieures ; jambes ayant au côté externe, vers la base, une petite dilatation foliacée presqu'arrondie, et vers l'extrémité une dilatation semblable plus étendue : articles des tarses à dilatation très-faible. Cuisses postérieures ayant en dessous leurs bords munis de quelques épines, avec une notable dilatation en dessus vers l'extrémité. Jambes postérieures et leurs tarses à dilatation analogue à celle des pattes intermédiaires , mais moins prononcée. Antennes moins longues que le thorax, de la couleur du corps. Femelle. Un individu de ma collection en état de nymphe, me paraît être un mâle; plaque sousanale ne dépassant point le bout de l'abdomen ; ce dernier filiforme, beaucoup plus grêle que celui de la femelle. Elytres et ailes rudimentaires, appliquées sur le thorax et longues de deux lignes environ. Pour le reste, cette nymphe ne diffère point de la femelle, mais sa taille est bien moins grande. Amérique méridionale. La femelle me vient de la collection Latreille. DES ORTHOPTÈRES. 299 b. Pattes antérieures sans dilatation. %x Appendices abdominaux très -prolongés. (Au moins dans les femelles. ) Genre IV. PODACANTHE. — PODACANTHUS, Gray. — Tropidoderus, Brullé. Pattes simples , de longueur moyenne ; cuisses point mem- braneuses ; les quatre dernières épineuses en dessous, les jambes l’étant aussi un peu; cuisses antérieures échancrées au côté interne; tarses à articles dimi- nuant graduellement de longueur jusqu'au qua- trième ; le cinquième assez long ; crochets forts, munis d’une grosse pelote. Abdomen épais, cylindrique, terminé en pointe ; plaque sousanale fortement cymbiforme, carénée en dessous, terminée en pointe, sans dépasser l'extrémité de l’ab- domen ; appendices terminaux de celui-ci très-pro- longés , étroits, lancéolés. Thorax court , pyramidal ; mésothorax ayant à peine deux Sois la longueur du prothorax, pas plus large que lui antérieurement , et de la largeur du métathorax pos- térieurement; ce dernier un peu plus long que le mésothorax , large et en carré long. Antennes longues, multiarticulées, filiformes. Tête petite, plane en dessus, un peu gibbeuse.posté- rieurement. Yeux saillants, globuleux. Trois ocelles distincts. Palpes maxillaires ayant leur dernier article ovalaire. Elytres grandes , égalant à peu près la moitié des ailes en longueur ; ovales, allongées, un peu pointues. Ailes amples , au moins aussi longues que l'abdomen. Corps allongé, presque cylindrique. Nota. Les caractères sont pris sur des femelles ; suivant 230 HISTOIRE NATURELLE M. Gray, les mâles diffèrent par une taille plus petite et. des formes plus grêles ; nous observerons qu'il en est ainsi géné- ralement pour toutes les Phasmides. 1. PonacanTue TyPmon. — Podacanthus Typhon, Gray, Entom. of Austr. pag.17. PI. 2, fig. 1. Femelle. Idem, Synops. pag. 32. (Long. 5 pouces, femelle; 3 pouces ;, mâle.) Corps allongé, d'un jaune verdâtre. Tête ayant un sillon longitudinal à sa partie postérieure , et deux autres de chaque côté : elle est ovale, un peu aplatie en dessus. Antennes de la couleur du corps ; celles de la femelle (incomplètes) plus longues que le thorax; premier article assez court ; le quatrième plus court que les autres; les suivants augmentant graduellement de longueur ; celles du mâle ayant plus de deux pouces de long, d'une vingtaine d'articles. Prothorax un peu plus étroit que la tête, avec un sillon longitu- dinal et dorsal, et un sillon transversal au milieu , allant joindre, en se courbant de chaque côté, l'extrémité du prothorax; posté- rieurement, près du sillon longitudinal, on voit deux autres sil- lons trés-prononcés et recourbés vers la base du prothorax. Mésothorax de la largeur du prothorax antérieurement, brus- quement renflé un peu avant l'insertion des pattes intermédiaires, chargé de tubercules saillants et nombreux en dessus et en des- sous, qui sont verts et luisants à l'extrémité. Métathorax trois à quatre fois plus large que le prothorax, en carré long, épais, inégal en dessus , rembruni en dessous et muni dans cette partie, de nombreux tubercules; il a des épines latéralement, ainsi que le reste du thorax. Abdomen teinté de noirâtre en dessous, prin- cipalement à la base, ayant latéralement un rebord membra- neux. Appendices latéraux longs de pres d'un pouce. Elytres en ovale-allongé, ayant un pouce trois quarts de longueur, vertes et opaques : élévation médiane à peine indiquée. Ailes transparentes avec une teinte rosée : nervures de cette couleur : bord antérieur opaque, verdâtre, avec une teinte de brun rosé, surtout dans sa moitié antérieure. Pattes de la couleur du corps ; tarses antérieurs ayant leur premier article long. Mâle et femelle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle et de la mienne. DES ORTHOPTÈRES. 51 Gexre V. ACROPHYLLE. — 4CROPH}YLLA , Gray. ‘— Cyphocrana, Brullé. — Diura, Gray, olim. Pattes assez longues, grêles dans les mâles, dentelées ; les antérieures simples, plus grandes que les autres : cuisses point membraneuses ; les antérieures échan- crées au côté interne ; tarses ayant leur premier ar- ticle beaucoup plus long qu'aucun des autres ; les trois intermédiaires diminuant graduellement de longueur ; le cinquième plus grand que le précédent : crochets forts , munis d’une grande pelote. Abdomen long, cylindrique, plus étroit à l’extrémité, grêle dans les mâles ; ses avant-derniers segments renflés en dessous dans ce sexe; plaque sousanale des femelles cymbiforme , ne dépassant pas l’extré- mité de l’abdomen ; appendices terminaux de ce dernier tres-prolongés, ceux des mâles beaucoup plus étroits que ceux des femelles. Thorax long, cylindrique ; mésothorax ayant au moins trois fois la longueur du prothorax; métathorax plus court que le mésothorax. Antennes longues, multiarticulées , sétacées; pubes- centes dans les mâles. Tête petite, allongée, plus ou moins gibbeuse posté- rieurement. Yeux globuleux , très-saillants. Trois ocelles plus ou moins distincts. Elytres et ailes plus ou moins longues ; celles des mâles courtes. Corps allongé, cylindrique , plus grêle dans les mäles, et plus étroit. 1. AcroPuyLLe Tiran.—4crophylla Titanus, Gray, Synops. pag. 39. Diura Titanus, id. Entom. of Austral. pag. 19, PI. 4. Femelle. (Long. 8 pouces :. Femelle.) Tête petite, allongée, gibbeuse postérieurement, verdâtre. Prothorax roussâtre, environ de la 232 HISTOIRE NATURELLE longueur de la tête, pas plus large qu'elle , avec une faible im- pression transversale; mésothorax roussâtre, long d’un pouce et demi, filiforme, armé de fortes épines en dessus et en dessous, en ayant quelques-unes latéralement ; métathorax de la longueur de la moitié du mésothorax environ, armé de fortes épines en dessous. Elytreslongues de deux pouces, en ovale-allongé, opaques, d'un vert foncé, chargées de taches irrégulieres d'un jaunâtre- rosé, avec une grande tache blanche un peu au delà du milieu, et rapprochée du bord antérieur. Ailes longues de quatre pouces, d’un brun d’écaille transparent, avec des taches transversales ir- régulières, incolores et transparentes, formant presque des bandes transverses; bord antérieur opaque , de la couleur des élytres, tacheté comme elles, mais d'un rouge carmin à la base. Abdomen d'un jaune un peu orangé, presque cylindrique, se rétrécissant brusquement après le cinquième segment; ce dernier offrant à l'extrémité une protubérance assez prononcée ; folioles d'un demi- pouce de long, trigones et dentelées ; plaque sousanale cymbi- forme, lancéolée, terminée en pointe, unicarénée en dessous, dé- passant un peu l'extrémité de l'abdomen. Pattes verdâtres ; les antérieures plus longues que les autres, trigones, les cuisses for- tement dentées en scie au côté externe, avec quelques autres denis au côté supérieur ; jambes dentées au côté externe. Les quatre pattes postérieures fortement dentées, surtout en dessous ; tarses antérieurs ayant le premier article presqu'aussi grand que tous les autres réunis; le quatrième fort court. Palpes conformés comme dans l'Æ. Chronus. Antennes verdâtres, filiformes, pas plus longues que le thorax ; articles cylindracés. Femelle. Le mâle a la tête plus petite ; le mésothorax garni en dessus et en dessous de gros tubercules épineux. Elytres marbrées comme celles de la femelle , mais sans tache isolée plus grande que les au- tres ; ces élytres beaucoup plus courtes que dans la femelle. Nouvelle-Hollande. Mâle et femelle de la collection du Musée d'histoire naturelle. Je possède aussi la femelle. 2. AGROPHYLLE CHRONUS. — Acrophylla Chronus, Gray, Synops. pag. 39. Diura Chronus , id. Entom. of Austral. pag. 20, PI.0, 48. #. Femelle, (Long. 6 pouces :. Femelle.) Corps d’un jaunâtre-brun. Tête petite, en ovale-allongé, pas plus large que le prothorax; celui-ci DES ORTHOPTÈRES. 933 à peine aussi long que la tête. Mésothorax long d'un pouce et demi , filiforme, ayant en dessus quelques tubercules épineux. Métathorax un peu plus long que le prothorax. Elytres de la lon- gueur environ de la moitié du mésothorax, assez étroites, arron- dies au bout, opaques, vertes, mêlées de brunâtre ; leurs ner- vures assez bien prononcées. Ailes d'environ un pouce et demi de longueur, d'un brun d'écaille foncé, légèrement transparent, par- semé de taches blanchäâtres , transparentes ; bord antérieur d’un vert opaque avec des taches brunes, irrégulières vers la base. Ab- domen filiforme , se rétrécissant un peu vers l'extrémité ; le cin- quième segment ayant en dessus, un peu au delà du milieu , une protubérance bien prononcée , un peu aplatie au bout ; folioles terminales longues à peu pres d'un pouce, étroites , arrondies et presque dilatées à leur extrémité, creusées en gouttiére en des- sus; plaque sousanale légèrement cymbiforme , et ne dépassant pas l'extrémité de l'abdomen , arrondie au bout. Pattes de la cou- leur du corps ; les antérieures un peu plus longues que les autres, toutes sont dentelées ; les quatre jambes postérieures présentant au côté externe une forte dent ; tarses ayant le premier article aussi long que tous les autres réunis, le quatrième fort court. Les antennes manquent, mais d'aprés la figure citée , elles se- raient de la couleur du corps, ayant plus d'un pouce de longueur. Femelle. Nouvelle-Hollande. De la collection du Muséum d'histoire natu- relle et de la mienne. %%x Appendices abdominaux peu ou point prolongés. —Thorax long ; mésothorax ayant au moins trois fois la longueur du prothorax. Genre VI. CYPHOCRANE. — CYPHOCRANA, Aud.-Serv. Encyclop, méthod. tome X. Gray. Brullé. — Phasma, auctor. Pattes épineuses (assez grêles dans les mâles), les anté- rieures dentées ; cuisses ni membraneuses , ni folia- 234 HISTOIRE NATURELLE cées ; les antérieures échancrées au côté interne, les quatre dernières dépourvues de crochet épineux. Abdomen des femelles allongé, presque cylindrique , se ré- trécissant vers l'extrémité ; sa plaque sousanale dans ce sexe, très-bombée, cymbiforme, dépassant l’ex- trémité de l'abdomen : appendices terminaux peu prolongés. Thorax long : mésothorax ayant au moins trois fois la lon- gueur du prothorax. asie plus ou moins longues; filiformes ou sétacées , multiarticulées. Trois ocelles plus ou moins distincts. Tête gibbeuse postérieurement ; grande dansles femelles. Yeux globuleux, saillants. Palpes maxillaires ayant le troisième article allongé, plus grand que les deux premiers réunis , le cinquième terminé en pointe obtuse. Elytres ovalaires, recouvrant plus du tiers des ailes dans les femelles; petites, ovales et à élévation médiane prononcée, dans les mâles. Ailes grandes dans les mâles ; celles des femelles toujours plus courtes que l'abdomen. Corps très-allongé ; celui des mâles grêle et cylindrique. PREMIÈRE DIVISION. Antennes assez courtes, filiformes ; la plupart des articles serrés, courts, presque moniliformes. Les quatre pattes postérieures fortement dilatées sur leurs angles. Extrémité inférieure des jambes offrant au côté externe un lobe comprimé, ar- rondi , bidenté vers le bout. Tarses sans épines ; cinquième article des quatre derniers tarses guère plus long que le premier. (Espèces américaines ?) DBS ORTHOPTÈRES. 235 (Eurycnème, £urycnema. (Eèpos, large; xvéun, jambe.) Nota. Nous ne connaissons que des femelles. 1. * CypnocranE (Eurycnème ) nEssous rouGE, — Cyphocrana versirubra. (Long. o à 10 pouces.) Corps verdâtre. Tête un peu rétrécie postérieurement, ayant en dessus deslignes longitudinales brunes. Prothorax de la longueur de la tête environ , avec une légère impression transverse. Mésothorax quatre fois au moins aussi long que le prothorax , cylindrique, un peu rougeûtre , ayant une fai- ble carène médiane, de chaque côté de laquelle on voit cinq ou six épines irréguliérement placées, chaque flanc ayant un rang d’épines semblables. Dessous du mésothorax en ayant deux ran- gées longitudinales qui se prolongent sur le dessous du métatho- rax, lequel est aussi bordé d’épines. Elytres un peu moins longues que le mésothorax, en ovale-arrondi, opaques, sans élévation médiane distincte, vertes, fortement réticulées ; leur base ayant une tache longitudinale blanche, eten outre une semblable lelong de la côte médiane , vers l'extrémité.-Ailes un peu plus courtes que l'abdomen, larges , transparentes , d'un vert-brunâtre ; bord antérieur opaque , fortement réticulé, vert en dessus avec la base pourpre ; son dessous, ainsi que celui des élytres, d'un rouge pourpré. Abdomen ayant sa plaque sousanale creusée en gout- tière en dessus, fortement unicarénée en dessous. Pattes de la cou- leur du corps, marbrées de vert foncé ou de brunâtre ; cuisses antérieures dentées en scie sur leurs angles ; les quatre pattes pos- térieures ayant des épines sur les angles ; celles placées au côté in- terne des jambes postérieures, beaucoup plus fortes. Pattes inter- médiaires plus courtes que les autres; les antennes manquent. Femelle. Cette espèce , tres-remarquable par sa taille gigantesque, fait partie de la collection de M. le comte Dcjean, où elle est étiquetée du Brésil de la main de Latreille. 2. “Cypaocrane ( Eurycnème ) pEssous Fascié, — Cyphocrana versifasciata., (Long. 7 pouces ;.) Corps verdâtre , un per luisant. Tête pres- que lisse. Prothorax environ de la longueur de la tête, avec une 236 HISTOIRE NATUREYLE légére impression transverse blanchâtre, et un sillon longitudi nal de la même couleur. Mésothorax quatre fois environ aussi long que le prothorax , un peu plus gros que lui , cylindrique, ayant une faible carène médiane, de chaque côté de laquelle il y a des tubercules épineux ; chaque flanc portant un rang de tubercules semblables, se prolongeant sur les flancs du métathorax. Dessous du mésothorax et du métathorax avec des bandes transverses brunes, régulièrement espacées; ce dessous ayant en outre deux rangées longitudinales de tubercules épineux. Elytres à peu près de la longueur du mésothorax , en ovale-arrondi, opaques, avec une trés-faible élévation médiane, fortement réticulées, et d’un vert uniforme en dessus et en dessous. Aïles ne recouvrant que les quatre premiers segments de l'abdomen, fort transparentes , in- colores, à nervures jaunâtres ; bord antérieur opaque , fortement réticulé, vert en dessus et en dessous. Abdomen ayant sa plaque anale lancéolée, dépassant notablement l'extrémité de l'abdomen. Appendices terminaux de celui-ci un peu plus courts que la plaque sousanale, rétrécis à la base, sinués latéralement à l'ex- trémité , celle-ci tronquée brusquement ; ces appendices compo- sés chacun de trois folioles réunies par l’un de leurs côtés. Pattes de la couleur du corps, tachées de brunâtre ; cuisses antérieures dentées en scie sur chacun de leurs angles ; les quatre pattes pos- térieures fortement dentées sur leurs trois angles, surtout en dessous ; jambes intermédiaires et postérieures munies à l'extré- mité de petites dilatations analogues au lobe comprimé des jambes postérieures. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Patrie inconnue. Collection de M. le comte Dejean. DEUXIÈME DIVISION. Antennes longues , sétacées ; articles minces, cylin- dracés , augmentant graduellement de longueur à partir du cinquième. Les quatre pattes pos- térieures sans dilatation; tarses ayant leurs deux premiers articles épineux en dessous sur les côtés dans les femelles, simplement ciliés dans les mâles, le cinquième dans les quatre derniers, presqu’aussi long que tous les autres réunis dans DES ORTHOPTÈRES. D97 _” les femelles; ce même article plus court que le premier dans les mâles; tarses antérieurs de ce dernier sexe ayant leur premier arucle plus long qu'aucun des autres. (Espèces asiatiques. ) (Cyphocrane vraie, Cyphocrana propriè dicta.) 3. CYPHOCRANE Empuse. — Cyphocrana Empusa , Gray, Synops. pag. 35. Phasma Empusa , Lichtenst. Monog. des Mant. pag. 12, n° 10. Phasma gigas , Stoll, Spect. et Mant. PI. I, fig. r. Femelle. (Long. 7 pouces :.) Corps brun verdâtre. Prothorax à peu pres de la longueur de la tête et de sa largeur, avec une impression transverse prononcée. Mésothorax environ trois fois plus long que le prothorax , un peu rétréci antérieurement, portant des tuber- cules placés assez irrégulièrement. On voit sur chacun des flancsune rangée de tubercules semblables, qui se prolonge sur les flancs du métathorax ; le dessous du mésothorax offre des tubercules ana- logues. Elytres à peu près de la longueur du prothorax et du mé- sothorax réunis, opaques, fortement réticulées, ayant latérale- ment une gibbosité prononcée; elles sont verdâtres, avec la moitié antérieure brune ; l'extrémité est aussi de cette couleur. Femelle. Indes-Orientales. Collection du Muséum d'histoire naturelle et de celle de M. le comte Dejean ; l'individu de cette derniére a été rapporté par M. Lesson. 4, CYPHOCRANE GÉANTE. — Cyphocrana gigas, Aud.-Serv. Encycl. méth. tom. X, pag. 445. Gray, Synops. pag. 35. Gryllus (Mantis) gigas , Linn. Mus. Ludov. pag. 109. Mantis gigas, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 625, n° >, (en retranchant le synonyme de Stoll, PI. 1, fig. 1, qui ap- partient à la Cyphocrane Empuse. ) Phasma gigas , Stoll, Spect. et Mant. PI. II, fig. 9. — Fab. Entom. syst. supplém. —Lichtenst. Monog. des Mant., pag. 11, n° 9. (Long, 6 pouces : au [moins.) Tête et corps d’un vert fonce, 238 HISTOIRE NATUREËLE plus ou moins brunâtre, du moins dans les individus depuis long- temps desséchés. Prothorax nn peu moins long que la tête, en carré-long , un peu inégal , avec une impression transverse pres- que semicirculaire placée à peu près au milieu, et ne s'étendant pas au delà du disque. Mésothorax légèrement unicaréné au mi- lieu ; de chaque côté de cette carène il y a une rangée longitudi- nale de gros tubercules arrondis, peu élevés , assez mal alignés ; au delà de cette rangée on en voit deux autres formées de tuber- cules analogues, mais plus petits. Le mésothorax et le métathorax ont en dessous des tubercules épars, peu élevés, et de plus les flancs sont bordés latéralement de très-petits tubercules épineux. Elytres de couleur uniforme, verdâtres, opaques, longues de vingt lignes, arrondies au bout, trés-fortement réticulées. Ailes tres-amples, arrondies, un peu moins longues que l'abdomen, transparentes , chargées de nombreuses taches carrées, d’inégale grandeur , formant presque six bandes transversales fort irrégu- lières. Nervures longitudinales bien saillantes, nervures transver- sales peu prononcées; bord antérieur verdâtre, opaque, large de près de six lignes, fortement réticulé , absolument comme les élytres. Abdomen trés-allongé ; ses appendices terminaux longs de trois lignes, presqu'en carré-long, arrondis et un peu élargis à l'extrémité. Plaque sousanale cymbiforme, rugueuse , fortement unicarénée au milieu , pointue et relevée au bout , dépassant sen- siblement la plaque suranale. Antennes et pattes de la couleur du corps ; les quatre cuisses postérieures et les quatre dernières jambes chargées en dessous d'épines assez fines, mais fort nom- breuses. Femelle. | Le mâle n’a que trois pouces et demi ( mais l'extrémité de l’ab- domen manque) ; les antennes, quoiqu'incomplètes , atteignent la base des élytres. Tête ayant postérieurement des indications de stries longitudinales. Prothorax un peu plus court et un peu moins large que la tête, presque carré , un peu rétréci en avant, iné- gal ; son impression transverse légèrement marquée ; il a deux petites épines au bord antérieur; mésothorax finement épineux sur ses flancs , offrant en dessus et en dessous des tubercules pla- cés irréguliérement ; ceux du dessous plus petits. Elytres longues de six lignes à peu près, d’un brun verdâtre uniforme. Ailes de deux pouces sept lignes de long ; bord antérieur d'un vert foncé, à nervures transverses blanches. Des Moluques. La femelle de fa collection de M. Marchal; le mâle de celle du Muséum d'histoire naturelle, DES ORTHOPTÈRES. 239 Nota. J'ai cru devoir rapporter le mâle ci-dessus, plutôt à la C. Géante qu'à la C. Empuse, à cause de la couleur uniforme des élytres. Au reste ces deux espèces pourraient bien n'être qu'une va- riété l’une de l’autre , ainsi que Stoll l’a pensé. 5. * CYxPHOGRANE ? PIEDS PONCTUES. — Cyphocrana ? punctipes. (Long. plus de 4 pouces.) Je place cette belle espèce avec doute dans ce genre, parce que l'unique individu que je con- naisse est privé de tête, et que l'abdomen est mutilé au bout. Corps lisse, d'un vert sombre. Prothorax court; mésothorax long d’un pouce, presque cylindrique, s'élargissant insensiblement vers l'ex- trémité ; chargé en dessus de longues épines noirâtres, trés-poin- tues, au nombre de douze à quinze, dispersées sans ordre; le des- sous du mésothorax en offre un pareil nombre à peu prés, mais plus petites. Métathorax ayant neuf à dix lignes de longueur , armé en dessous , et en outre latéralement , d'épines analogues à celles du mésothorax. Elytres longues de cinq lignes, ovalaires, opaques , avec une élévation médiane assez prononcée ; elles sont verdâtres, distinctement réticulées, et presqu'entiérement bor- dées de blanchâtre. Ailes amples, moins longues que l'abdomen , peu transparentes, brunätres, avec une multitude de petites taches blanchätres, transparentes ; bord antérieur opaque, large, rou- geâtre ; sa partie externe assez largement blanchâtre : inmédiate- ment au-dessous il ÿ a une bande longitudinale d'un bleu d'acier bruni , n'occupant que la moitié postérieure de la longueur de l'aile, et chargée de trois taches jaunâtres alignées, assez égale- ment espacées. Abdomen lisse, luisant, grêle, cylindrique (son extrémité est en partie détruite). Pattes de la couleur du corps, fortes , surtout les postérieures. ‘loutes les cuisses parsemé :s, en dessus comme en dessous, d'un grand nombre de petits points calleux, luisants, d’un blanc d'ivoire; on en remarque aussi quel- ques-uns sur les jambes ; les cuisses, fortement canaliculées en des- sous , ont les deux bords de ce canal armés d'épines fortes , très- pointues ; le dessus des cuisses offre aussi des épines, mais un peu plus faibles; jambes un peu dilatées , les antérieures surtout ; cel- les-ci mutiques ; les quatre dernières dentelées en dessous, notam ment les postérieures. Mâle ? Communiquée par M. Marchal, à qui elle a été donnée comme venant des côtes d'Afrique. 240 HISTOIRE NATURELLE Gexre VII. PLATYCRANE.— PLATYCRANA, Gray. Cyphocrana, Brullé. — Mantis, Phasma , auctor. Pattes épineuses, assez courtes dans les mâles, les anté- rieures non dentées; cuisses ni membraneuses, ni foliacées ; les deux premières échancrées à la base du côté interne, les quatre autres sans crochet épineux. Abdomen des femelles sans appendices terminaux appa- rents ; cylindrique. Plaque sousanale dépassant un peu l'extrémité de l'abdomen, pointue au bout, creusée en gouttière en dessus, unicarénée en des- sous. Abdomen des mâles, ayant ses trois dernières plaques ventrales convexes et formant par leur réu- nion une massue analogue à celle des Phasmes du même sexe. Thorax long, lisse ou raboteux, mais sans épines pronon- cées. Mésothorax ayant au moins trois fois la lon- gueur du prothorax. Métathorax mutique. Antennes longues, multiarticulées , sétacées. Ocelles nuls. Elytres et ailes complètes dans les deux sexes; élytres des mâles beaucoup plus petites que celles des femelles. T'ête forte et très-convexe dans les femelles. Yeux saillants. Ailes à peu près de la longueur de l’abdomen dans les mâles ; notablement plus courtes que lui dans les fe- melles. Corps allongé. 1. PLATYGRANE MAGULÉE. — Platycrana maculata, Gray, Synops. pag. 36 (en excluant les synonymies de Fabricius , qui appar- tiennent à la Phasma necydaloides , n° 6). Mantis maculata, Oli. Encycl. méth. tom. VII, pag. 636, no jun Mantis cy Ne id. pag. 626, n° 4. Phasma necydaloides , Stol]., Spect, et Mant. PJ. III, fig. 8 , fe- melle ; PI. IV, fig. 11, mâle, DES ORTHOPTÈRES. 2h1 Phasma nœvium, Licht. Monog. des Mant. pag. 13, n°11 (en rejetant la synonymie de Linné et de Fabricius, qui appar- tiennent à la Phasma necydaloides, n° 6 ). (Long. 6 pouces au moins, femelle). Corps d’un brun jaunâtre. Tête arrondie , fortement convexe en dessus et postérieurement ; elle a en dessus quelques lignes longitudinales brunes. Yeux noirs. Mésothorax quatre ou cinq fois plus long que le prothorax, dis- tinctement tuberculé, ayant une carène dorsale longitudinale peu prononcée. Elytres environ de la longueur des trois quarts du mésothorax, d'un vert opaque, un peu rosé vers la base, en ovale pointu : élévation médiane , légere et placée vers la base. Ailes guère plus longues que la moitié de l'abdomen, d’un brun d'é- caille transparent, parsemé d’un grand nombre de taches irrégu- lières, hyalines, blanchâtres, presqu'alignées en bandes transver- sales ; bord antérieur d'un vert opaque, teinté de rougeûtre , notamment vers la base. Antennes et pattes de la couleur du corps ; celles-ci épineuses. Femelle. D'Amboine. Ma collection. Nota. Nous n'avons point vu le mâle, et la description ci-dessus n’a té faite que sur un individu très-mutilé. 2. PLATYCRANE VERDOYANTE, — Platycrana viridana , Gray, Synops. pag. 36. Mantis viridana, Oli. Encycl. méth. tom. VII, pag. 636, n° Go. Phasma Jamaicensis , Stoll , Spect. et Mant. PI. VI, fig. 20. Fe- melle. 21. Mâle. (Long. 4 pouces et demi. Femelle.) Corps d’un vert jaunûtre, Prothorax plus court que la tête. Mésothorax environ quatre fois aussi long que le prothorax , en carré long, un peu rétréci en devant, ayant latéralement un bord aplati. Elytres plus courtes que le mésothorax, d'un vert opaque, sans élévation médiane distincte, irréguliérement réticulées, et paraissant rugueuses. Ailes un peu plus longues que la moitié de l'abdomen , arrondies. Bord antérieur large, d'un vert opaque, un peu rosé à la base; le reste de leur étendue jaunâtre et transparent. Pattes de la couleur du corps. Les quatre dernières cuisses dentées en dessous. Antennes de la longueur du corps. Femelle. D'Amérique ? ORTHOPTÈRES. 16 242 HISTOIRE NATURELLE 3 * PLATYCRANE JOLIE. — Platycrana venustula. (Long. » pouces approximativement.) Dessus du corps vert, lisse ; le dessous brunâtre. Flancs du métathorax d'un vert-pré, finement lisérés de blanc à leur partie inférieure. Tête d'un vert- pré en dessus, blanchatre latéralement et à la partie antérieure, autour de l'insertion des antennes ; vertex muni de deux tubercules prononcés, entourés de quelques autres plus petits. Prothorax blanchätre latéralement, ayant au milieu une impression transverse blanchâtre, et antérieurement deux tubercules ou épines mousses ; sa partie postérieure a deux faibles tubercules. Mésothorax quatre fois aussi long que le prothorax, blanchâtre latéralement à ses deux extrémités, avec trois tubercules ou épines mousses très- rapprochées ; les deux antérieures presque réunies. Elytres petites, moins longues que la moitié du mésothorax, d'un vert-pré opa- que ; leur bord antérieur brunâtre , teinté de blanchâtre vers la base ; élévation médiane assez prononcée. Aïles probablement aussi longues que l’abdomen ( l'extrémité de celui-ci manque ), blanchâtres et transparentes, à nervures longitudinales, d'un vert jaunâtre ; bord antérieur d’un vert-pré, opaque, avec un liséré brun , suivi d'une ligne longitudinale blanche. Pattes de la cou- leur du corps (les postérieures manquent). Cuisses intermédiaires épineuses en dessous, notamment vers l'extrémité. Antennes vertes, du moins à la base ( le reste manque ). De Cuba. Collection de la Société entomologique de France (1). Genre VIIL. * MONANDROPTERE. — HONANDROP- TERA. (Movcc, seul; &vïp, mâle; @rerov, aile.) Pattes épineuses, assez longues ; cuisses et jambes d’égale grandeur; cuisses ni membraneuses ni foliacées , an- suleuses , peu épaisses , point canaliculées en dessous © 4 A . 7: 18 ’ , ARE ou létant à peine , les antérieures échancrées au côté (Qi) Cette collection fait partie aujourd'hui de celle du Muséum d'histoire naturelle, DES ORTHOPTÈRES. 243 interne , les quatre autres sans crochet épineux, mais armées en dessous d’épines fortes, notamment les cuisses postérieures ; jambes comprimées, les deux dernières munies à l’angle interne de cinq ou six épines courtes, pointues , épaisses à la base. Abdomen très-long, étroit et cylindrique dans les mâles, sensiblement plus large dans les femelles ; examiné en dessus , il est composé de neuf segments dans les deux sexes, y compris la plaque suranale, qui n'est pas dépassée par la sousanale : on voit au bout deux courts appendices; les trois derniers segments sont évidemment plus courts que les précédents. Thorax long , assez lisse. Prothorax court, carré, pres- qu'aussi long que la tête. Mésothorax ayant trois fois la longueur du prothorax, presque cylindrique, allant en sélargissant vers l’extrémité. Métathorax bordé d’épines latéralement. Antennes longues, multiarticulées, sétacées. Ocelles nuls. Elytres longues dans les mâles, recouvrant dans le repos le tiers des ailes à peu près, ayant une élévation mé- diane bien prononcée; elles sont nulles dans les femelles. Ailes à peu près de la longueur de l'abdomen dans les mâles, nulles dans les femelles. Tête un peu bombée en dessus, plus large que le pro- thorax. Yeux assez gros, globuleux, très-saillants, notamment ceux des mâles. Palpes assez courts, grêles dans les mâles ; les maxillaires ayant leurs deux premiers articles courts ; les trois autres presqu'égaux entr'eux, un peu comprimés , le terminal finissant en pointe ; l’article pénultième des labiaux plus large que le dernier. Corps allongé. 2% HISTOIRE NATURELLE 1" MONANDROPTÈRE ARMÉE. — ÂMonandroptera inuncans. (Long. : pouces et demi au moins.) Femelle. Thorax et abdomen beaucoup plus larges que ceux du mâle, et d'une nuance verdâtre. Métathorax muni latéralement de petits tubercules épineux plus saillants que dans le mâle. Pattes d'un gris cendré. Cuisses avec une série longitudinale de petits points enfoncés : elles sont entreconpées, ainsi que les jambes , de bandes transverses noirâtres, ordinairement bien distinctes. Point d'ailes ni d’élytres. Pour le reste , elle ressem- ble au mâle. Mâle. Corps filiforme, verdâtre. Tête de la largeur du prothorax, un peu gibbeuse postérieurement , lisse ; sa partie postérieure avec six lignes étroites, noirâtres, distinctes ou peu pronon- cées. Prothorax presque carré, aussi long que la tête, ayant une impression transverse au centre et une autre longitudi- nale , ce qui forme une croix plus ou moins distincte. Méso- thorax lisse, trois fois aussi long que le prothorax. Elytres ovalaires, réticulées , opaques, assez grandes, un peu plus lon- gues que le mésothorax; d’un vert grisâtre ou couleur de feuille morte, avec un large bord antérieur blanchätre. Ailes presqu'aussi longues que l'abdomen , transparentes , tachetées d'un brun d'écaille : bord antérieur un peu opaque, l'extrémité un peu plus claire ; il est d'un brun rougeâtre, avec une tache noire allongée occupant la base. On voit en dessous, vers l’ex- trémité du métathorax, au dessus des hanches postérieures, une tache ronde, noire, luisante. Pat{es de la couleur du corps, les antérieures plus longues que les autres ; les intermédiaires plus courtes que les postérieures. Cuisses intermédiaires ayant en dessous, tout à fait à l'extrémité, quelques épines. Hanches postérieures épineuses. Cuisses postérieures armées en dessous de fortes épines; les deux dernières jambes en ont aussi quel- ques-unes en dessous au côté interne. Antennes de la couleur du corps. Ile-de-France. Le mâle de la collection de M. le comte Dejean. M. Marchal a pris les deux sexes pendant son long séjour dans cette île, toujours à la même époque, dans les mêmes localités , et quelquefois placés ensemble sur les Goyaviers. Je dois à sa gé- nérosité les deux sexes. Ceite espèce varie pour la grandeur. en) DES ORTHOPTÈRES. 245 Gevre IX. RHAPHIDÈRE. — RHAPHIDERUS (1). Acanthoderus, Gray. — Cyphocrana, Brullé. (pz@is, aiguillon ; dépn, cou.) Pattes épineuses, assez longues ; cuisses et jambes d’égale grandeur : cuisses ni membraneuses, ni foliacées ; anguleuses, peu épaisses, point canaliculées en dessous, ou l’étant à peine; les antérieures non dentées , légèrement échancrées à la base du côté in- terne; les quatre dernières sans crochet épineux, mais pourvues eu dessous d’épines bien distinctes, surtout celles des cuisses postérieures ; les deux der- nières jambes dentées intérieurement, plus fortement dans les femelles. Abdomen à appendices terminaux fort courts, à peine sail- lants. Il est cylindrique dans les mâles, avec les trois dernières plaques ventrales, épaisses, convexes; dans les femelles il a une forme ovalaire, est un peu con- vexe en dessus et fort élargi jusqu'aux trois quarts. Examiné en dessus, on compte dans les deux sexes neuf segments bien distincts, la plaque suranale com- prise; plaque sousanale ne dépassant pas l'extrémité du ventre ; les trois derniers segments évidemment plus courts que les précédents. Thorax long, épineux. Mésothorax ayant trois fois la lon- gueur du prothorax ; celui-ci carré , avec des tuber- cules épineux, dont quatre disposés régulièrement et en carré. Flancs du mésothorax et du métathorax dilatés, principalement dans les femelles, bordés d'épines nombreuses et serrées , plus fortes dans les femelles que dans les mâles. Antennes longues, sétacées , multiarticulées. (1) Je me vois forcé de changer le nom d’Æcanthoderus , donné à ce genre par M. Gray, parce que cette dénomination a été appli- quée antérieurement a un genre de Coleopteres Longsicornes. 246 HISTOIRE NATURELLE Ocelles nuls. Corps allongé, entièrement dépourvu d'ailes et d’élytres à l’état adulte dans les deux sexes (1). Tête petite dans les mâles ; assez forte et un peu bombée en dessus dans les femelles. Yeux petits, saillants. 1. RHAPHIDÈRE SCABRE, — Rhaphiderus scabrosus. Bacteria scabrosa, Guér. Iconogr. PI. 53, fig. 4. Mâle. Acanthoderus scabrosus, Gray, Synops. pag. 14. Mâle. — Griff. An Kingd. P1. 110, fig. 4. Mâle. (Long. 2 pouces et demi. Mâle.) Femelle. Thorax et abdomen beaucoup plus larges que ceux du mâle. Elle est entièrement d'un vert tendre avec une bande longitudinale jaune , bordant les côtés du disque avant l'expan- sion latérale ; cette bande n'occupant que les trois quarts de la longueur. La tête, d'un vert tendre, offre postérieurement quelques lignes noirâtres à peine distinctes. Mâle. Corps étroit, cylindrique, d’un vert foncé brillant, quel- quefois nuancé de rougeâtre. Tête de la couleur du corps, rayée longitudinalement de noirâtre à sa partie postérieure. Dans les deux sexes, le mésothorax porte des tubercules épi- neux sur son disque en nombre variable, formant presque une double rangée. Métathorax lisse et mutique en dessus ; le dessous, ainsi que celui du mésothorax, est parsemé de tubercules épineux assez petits. Les quatre cuisses postérieures ont plusieurs épines sur leur angle interne supérieur. Antennes et pattes de la couleur du corps. le-de-France. J'ai le mâle de la collection Latreille, étiqueté de sa propre main ; et M. Marchal m a fait don d'un second individu. MM. Dejean et Lefebvre le possedent aussi. La femelle, de la col- lection de M. Marchal. (1) Je ne donne ce caractère que d’après l’assertion d'un entomo- logiste trés-zélé pour la science, M. Marchal, qui, ayant habité pendant dix ans l'Ile-de-France, m'a afhirmé que les deux sexes n'obtenaient jamais des organes de vol, et qu'un de ses amis, M. Gustave Mayer, avait trouvé mâle et femelle acccouplés dans cet état. La femelle paraît être plus rare que le mâle. DES ORTHOPTÈRES. 217 Nota, M. Brullé, élève des doutes sur l'existence de ce genre ; il pense que les espèces dont M. Gray le compose ne sont peut-être que des larves de Ctenomorpha du même auteur. Ce dernier genre ne paraît renfermer, d'après l'opinion de M. Brullé, que des mâles de Cyphocranes. Quant à l'espèce servant de type, le témoignage de M. Marchal détruit entiérement la manière de voir de M. Brullé. Gevre X. DIAPHÉROMÈRE. — DIAPHEROMERA, Gray. — Spectrum , Say. Pattes longues; cuisses ni membraneuses ni foliacées ; les antérieures échancrées au côté interne; les quatre dernières armées en dessous d’un crochet unique, spiniforme, recourbe; cuisses intermédiaires renflées dans les mäles. Abdomen plus court que le thorax ; ses appendices termi- naux non prolongés. Thorax long ; mésothorax ayant au moins trois fois la lon- gueur du prothorax. Antennes longues, multiarticulées , sétacées. Tête médiocre. Yeux saillants. Ocelles nuls. Corps filiforme dans les mâles, un peu épais dans les femelles. Nota. On ne connaît que des individus aptères. 1. DIAPHÉROMÈRE DE Say. — Diapheromera Sayi, Gray, Synops. pag. 18. Spectrum femoratum , Say, Americ. entom. 1, PI. 37. (Long. 2 pouces 3 lig.) Corps d’un vert brunâtre , lisse et luisant. Tête ayant de chaque côté, au-dessus des yeux, deux petites li- gnes longitudinales blanchätres. Pattes de la couleur du corps ; les intermédiaires plus courtes que les autres; cuisses sen- 218 HISTOIRE NATURELLE siblement annelées de brun et de jaune brunâtre, ayant des lignes longitudinales élevées. Cuisses postérieures rembrunies à l'extrémité, ayant en dessous, près du bout, ainsi que les mtermédiaires, une forte épine recourbée vers l'extrémité de la cuisse. Antennes aussi longues que le corps etde sa couleur. Mâle. La femeile nous est inconnue. Suivant M. Gray, son corps est cendré, robuste, un peu épais; et ses cuisses intermédiaires gréles. De New-Yorck. Le mâle de la collection de M. Lefebvre. Gevre XI. PHIBALOSOME. — PHIBALOSOMA, Gray. Pattes assez longues , sans épines : cuisses ni membraneuses, ni foliacées ; les antérieures échancrées au côté in- terne ; elles ont, postérieurement, une échancrure ainsi que les cuisses intermédiaires , et portent quel- ques tubercules à leurs angles; tarses à premier ar- ticle un peu plus long que tous les autres réunis ; le quatrième très-pelit. Abdomen filiforme , sans appendices terminaux prolongés ; dessous du septième segment grossissant brusque- ment; plaque sousanale insérée à l'extrémité de ce segment, globuleuse à sa base, resserrée ensuite brusquement, et très-prolongée au dela de l'abdo- men : creusée en gouttière en dessus, unicarénée en dessous , arrondie à l'extrémité (1). Thorax fort long; mésothorax quatre fois aussi long que le prothorax. (1) Cette plaque sousanale a de l’analogie avec les plaques cym- biformes de beaucoup de femelles de cette Famille, mais l'inser- tion de cette plaque au septième segment et non au sixième, nous porte à considérer nos individus comme mâles ( voyez les géné- ralités ). DES ORTHOPTÈRES. 2h.9 Antennes longues , mulliarticulées, sétacées, un peu ve- lues, atteignant au moins la moitié de la longueur du corps; premier articie long, cylindrique, un peu plus gros que les suivants. Tête petite, pas plus large que le prothorax , gibbeuse postérieurement. Yeux gros, globuleux, très-saillants. Ocelles nuls. Elytres petites, avec une élévation médiane prononcée. Ailes linéaires, plus courtes que l'abdomen. Nota. Nous ne connaissons pas de femelles. 1. Puipacosome DE Le PELeTrER. — Phibalosoma Le Peletiert , Gray , Synops. pag. 42. (Long. 5 pouces : environ. Mâle.) Corps d’un cendré verdâtre ; vertex parsemé de tubercules nombreux, distincts. Prothorax pas plus long que la tête, avec un faible sillon longitudinal et une impression transversale au milieu, muni de petits tubercules ; mésothorax long de treize lignes, filiforme, avec une carène dor- sale longitudinale, et parsemé en dessus et en dessous de nom- breux tubercules ; métathorax moins long d’un tiers environ que le mésothorax , un peu plus gros que lui, lisse en dessus, muni en dessous de quelques tubercules; tous ces tubercules sont d'un noir luisant. Dessous du thorax généralement tacheté de blan- châtre. Elytres longues de près de quatre lignes, avec une forte élévation médiane ; elles sont opaques, verdâtres, tachetées de brun et de blanchâtre. Aïles ayant deux pouces un quart de lon- gueur, trés-transparentes et incolores ; bord antérieur légèrement opaque, verdâtre, tacheté de brunâtre et de blanchâtre. Abdomen lisse en dessus , tacheté de brunâtre et de blanchâtre en dessous, offrant quelques tubercules trés-petits, noirs et luisants. Pattes et antennes de la couleur du corps. Mâle. Du Brésil. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. / 250 HISTOIRE NATURELLE Genre XII. *NÉCROSCIE. — WÆCROSCIA. (Nexpos, mort; ou, ombre.) Pattes sans épines, simples, grèles, longues, à peu près de grandeur égale; cuisses ni membraneuses ni fo- liacées ; comprimées ainsi que les jambes ; cuisses an- térieures sans échancrure bien prononcée ; tarses grands, allongés; premier article aussi long que les quatre autres réunis ; le terminal ayant deux cro- chets aigus, munis d’une pelote dans leur entre-deux. Abdomen très-allongé, cylindrique , terminé de chaque côté par un très-court appendice , assez élargi, arrondi au bout; extrémité de l'abdomen un peu amincie dans les femelles, avec la plaque sousanale cymbiforme, finissant en pointe et ne dépassant pas le bout de l'abdomen ; dans les mâles cette extrémité est brus- quement renflée et porte en dessous deux filets courts. Thorax à peu près cylindrique , allongé. Prothorax court, un peu dilaté de chaque côté; mésothorax ayant à peu près trois fois la longueur du prothorax, allant un peu en s’élargissant vers l’extrémité ; le dessus or- dinairement tricaréné. Antennes très-longues, multiarticulées, sétacées; un peu distantes à leur base ; premier article assez long , cy- lindrique, le second plus court, peu renflé. Ailes fort amples dans les deux sexes, de la longueur de l’abdomen; leur bord antérieur opaque, ordinai- rement de la couleur des élytres. Tête petite, en carré long ; vertex un peu convexe. Yeux arrondis, assez grands, fort saillants. Ocelles distincts ou point apparents. Elytres petites; leur bord extérieur assez anguleux ; elles ont une élévation médiane plus ou moins pro- noncée. Corps grêle, surtout dans les mâles. DES ORTHOPTÈRES. 251 Il m'a paru nécessaire de créer ce nouveau genre pour y placer sept nouvelles espèces de l’île de Java , douées d’une forme élégante et de couleurs plus élégantes encore. La longueur du thorax et la ténuité du corps les rappro- chent des mâles Platycranes ; cependant elles s’éloignent no- tablement de ce genre par la similitude qui existe entre les deux sexes et par les pattes entièrement mutiques ; ces der- niers caractères leur sont communs avec les Phasmes pro- prement dites, et la conformation des organes sexuels est tout à fait analogue ; mais les Phasmes ont le thorax court, ce qui leur donne un faciès différent de celui des Nécroscies : celles-ci sont plus sveltes, plus grêles dans toutes leurs pro- portions; les cuisses antérieures ne sont pas aussi fortement échancrées à la base que celles des Phasmes ; leur thorax est allongé, surtout le mésothorax qui a une forme particu- lière ; un peu dilaté à sa partie postérieure, il offre trois carènes, une dorsale, les autres latérales. Enfin les vraies Phasmes nous paraissent propres à l'Amérique, tandis que les Nécroscies semblent n’habiter que Java ou les îles envi- ronnantes. PREMIÈRE DIVISION. Trois ocelles très-distincts, rapprochés en triangle sur Île front. 1. “NECROSCIE ENFUMÉE. — Necroscia fumata. (Long. près de 3 pouces.) Ocelles très-distincts. Tête et pro- thorax d'un vert de gris rayé de noir. Mésothorax trois fois plus long que le prothorax, d'un verdâtre nniforme. Elytres lorgues de trois lignes au moins, d'un vert de gris rayé de noir ; leur élévation médiane bien prononcée et noire. Ailes transparentes, mais enfumées ; bord antérieur opaque, d'un vert de gris rayé de noir longitudinalement. Abdomen verdâtre, faisant plus des deux tiers de la longueur totale du corps. Cuisses, jambes et tarses avec de nombreux anneaux alternativement verts et bruns (les an- tennes manquent). Femelle. Le mâle diffère par sa taille plus petite, plus svelte ; les élytres 259 HISTOIRE NATURELLE notablement plus courtes; les cuisses antérieures sont à peine échancrées à la base. De Java. Ma collection. 2 Le , . . . . NECROSCIE AILES ROSES. — Necroscia roseipennmis, (Long. plus de deux pouces +.) Ocelles distincts. Dessus de la tête et du prothorax d'un vert foncé , et rugueux ; la premiere cana- liculée au milieu postérieurement. Mésothorax trois fois plus long que le prothorax, ayant trois carènes , une dorsale et deux laté- rales. Elytres vertes, courtes , n'ayant guère que deux lignes : élé- vation médiane prononcée et blanchätre. Ailes transparentes, d'un joli rose tendre; bord antérieur opaque et vert. Abdomen d’un vert jaunâtre, aminci vers l'extrémité ; ses deux appendices ter- minaux courts , épais. Pattes vertes ; cuisses antérieures distincte- ment échancrées à la base. Femelle. Le mâle est d’un tiers plus petit; grêle dans toutes ses propor- tions ; antennes vertes , notablement plus longues que le corps. De Java. Ma collection. DEUXIÈME DIVISION. Ocelles nuls, ou du moins indistincts. 3. * NÉCROSCIE CHLOROTIQUE. — ÎVecroscia chlorotica. (Long. 3 pouces au moins.) Corps d’un jaune sale; tête assez étroite et allongée ; sa partie postérieure ayant quelques lignes lon- gitudinales tres-fines et noirâtres. Thorax granuleux, offrant plu- sieurs lignes semblables à celles de la tête, mais peu distinctes ; unicaréné de chaque côté; en dessous on voit quelques petites taches noirâtres, ponctiformes. Mésothorax ayant trois fois la lon- gueur du prothorax. Elytres longues de deux lignes au moins, d'un jaune sale; élévation médiane prononcée. Ailes amples, hya- lines , avec un reflet rosé bien sensible ; bord antérieur opaque, d'un jaune sale , parsemé d'atômes noirâtres. Abdomen lisse. An- tennes et pattes de la couleur du corps, ces dernières un peu ta- chetées d’obscur. Cuisses antérieures assez profondément échan- crées à la base. Femelle. De Java. Ma collection. Le) DES ORTHOPTÈRES. 95 4. “Nécroscte cHLoris. — Wecroscia Chloris. (Long. plus de 2 pouces :.) Tête et thorax de couleur verte, ru- gueux en dessus. Mésothorax ayant trois fois au moinsla longueur du prothorax , avec trois carènes, une dorsale et deux latérales. On voit de chaque côté de la tête une ligne longitudinale blanche postérieure , atteignant jusqu’à l'œil. Elytres vertes, ayant plus de deux lignes de long ; élévation médiane prononcée et blanchâtre. Aïles transparentes , à reflet un peu rosé; bord antérieur opaque, d'un vert tendre. Abdomen d'un vert jaunâtre, rétréci vers l’ex- trémité qui est verte. Les pattes et les antennes manquent. Fe- melle. De Java. Ma collection. 9. *NÉCROSCIE QUATRE MoucaeTurEs. — ÎVecroscia quadriguttata. (Long. plus de 2 pouces.) Tête d’un vert tendre ; bouche jaune. Thorax vert, un peu rugueux ; mésothorax ayant trois fois la lon- gueur du prothorax , offrant une carène dorsale et deux latérales. Elytres longues de deux lignes et demie, vertes; leur élévation médiane bien prononcée , ayant de chaque côté un point jaune, arrondi. Ailes transparentes, d'un rose vif; bord antérieur opaque, d'un vert-pré. Abdomen d’un vert jaunâtre, ainsi que les pattes et la base des antennes (le reste manque). Cuisses antérieures sans échancrure distincte à leur base. Mâle. De Java. Ma collection. 6. *NécroscrE vinEUSE, — Necroscia vinosa. (Long. plus de 2 pouces.) Corps presque lisse, entièrement d'un brun rougeûtre, imitant certaines écorces d'arbre. Mésothorax ayant, à peu de chose près, trois fois la longueur du prothorax , offrant au milieu une faible carene. Elytres longues de deux li- gnes au moins, de la couleur du corps ; leur élévation médiane fort prononcée, rendant presque chaque élytre conique. Ailes un peu transparentes, d’un rougeûtre lie de vin; bord antérieur opaque, et de cette même couleur. Les pattes et les antennes manquent dans notre unique individu, sauf quelques faibles ru- diments, qui font présumer qu'elles sont de la couleur du corps. Mâle. De Java. Ma collection. 254 HISTOIRE NATURELLE 7. * NécrosciE RAYÉE. — ÎMNecroscia vittata. (Long....), probablement 2 pouces au moins. L'individu unique, en ma possession , est fort mutilé, man- quant d’élytres, d'antennes, de pattes et d’une partie de l'abdomen. Corps lisse ; tête assez grande. Prothorax un peu différent de ce- lui des autres Nécroscies ; il est trés-lisse, cylindrique, point dilaté sur les côtés. Mésothorax n'ayant guère plus de deux fois la lon- gueur du prothorax. Tête et thorax verts; la première ayant en dessus deux bandes longitudinales jaunâtres, se prolongeant sur le thorax, et de plus une autre petite bande de même couleur , de chaque côté, en arrière des yeux, placée au centre d'une bande luisante d’un vert noirâtre qui longe le thorax jusqu'a la base des élytres. Ailes transparentes, obscures, à l'exception de leur base, avec un tres-faible reflet rosé; bord antérieur opaque ; sa marge extrême vert pré; vient ensuite une bande longitudinale brunûtre, suivie d’une autre bande jaunâtre. Abdomen d'un vert jaunâtre, offrant quelques traces de lignes longitudinales vertes. Dessous du corps d’un vert jaunâtre uniforme. De Java. Ma collection. Genre XIII. CLADOXÈRE. — CLADOXERUS , Aud.- Serv. (Encyclop. méth. tome X.) Gray. Brullé. Pattes sans épines ; les antérieures plus longues que les au- tres; cuisses ni membraneuses , ni foliacées ; les an- térieures échancrées au côté interne. Abdomen filiforme, allongé, son extrémité dilatée en des- sous, sans appendices terminaux prolongés. Plaque sousanale ne dépassant pas l'extrémité de l’abdomen : deux petits filets allongés et coniques dans les mâles. Thorax cylindrique : mésothorax ayant quatre fois la lon- gueur du prothorax. Antennes très-longues, multiarticulées, sétacées ; premier article cylindro-conique ; le second globuleux. Ailes courtes, entièrement transparentes, ne recouvrant guère que la moitie de l'abdomen. DES ORTHOPTÈRES. 255 Tête petite, presque triangulaire,rétrècie postérieure- ment. Yeux saillants. Ocelles nuls. Elytres petites, ovales. Corps grêle, très-long. Nota. Nous ne connaissons que des mâles. 1. CLADOxERE cRèLE. — Cladoxerus gracilis, Encycl. méth. tom. X, pag. 445, n° 1. (PI. 7. Mâle.) Gray, Synops. pag. 42. (Long. 3 pouces au moins.) Corps lisse, d’un brun verdâtre ; vertex ayant deux bandes longitudinales d'un brun jaunatre. Pro- thorax à peine aussi long que la tête. Métathorax guère plus court que le mésothorax. Elytres ayant au plus une ligne et demie de long , verdâtres avec une ligne longitudinale médiane, étroite, brunâtre. Aïles atteignant plus de la moitié de l'abdomen, obscu- reset transparentes ; bord antérieur trés-étroit, peu opaque, d'une nuance plus foncée que le reste de l'aile. Pattes de la couleur du corps, les antérieures aussi longues que lui. Antennes d'un brun verdâtre. Mâle. Du Brésil. Ma collection. ms GENRE XIV. BACILLE. — BACILLUS, Latr. Gray. Brullé. — Phasma, auctor. Pattes assez courtes ; les antérieures plus grandes que les autres ; cuisses ni membraneuses, ni foliacées, sou- vent dentgées en dessous ; les antérieures échancrées au côté interne. Abdomen filiforme , terminé presqu’en pointe, sans ap- pendices terminaux prolongés (1). Plaque sousanal ne dépassant pas l'extrémité de l'abdomen. (1) Dans les mâles, selon M. Brullé, il y aurait au bout , deux filets courts et coniques, comme dans les Cladoxères de ce sexe. 256 HISTOIRE NATURELLE Thorax long , cylindrique ; mésothorax ayant au moins trois fois la longueur du prothorax. Antennes courtes , de dix-neuf à vingt-deux articles dans les femeiles (4) ; le premier large ; le second court, étroit ; les suivants courts, presqu’égaux entr’eux ; le dernier aussi long que les trois ou quatre qui le nt, terminé en pointe CORRE Tête simple, petite, en carré allongé. Yeux assez saillants. .. Ocelles nuls. Corps allongé , presque filiforme. Nota. On ne connaît que des individus aptères : les ca- ractères que nous exposons sont donnés d’après des femelles ; les mâles nous sont inconnus. Les auteurs ne leur attribuent que douze à treize articles aux antennes. 1. Bacrzce DE Rossr..— Bacillus Rossia, Gray, Synops. pag. 20. Mâle. Brullé , Hist. nat. des Insect. tom IX, PI. 9, fig. 2. Phasma Rossia, Fab. Entom. syst. suppl. pag. 187, n° 4. — Latr. Gener. Crust. et Ins. tom. III, pag. 88. Mâle. Phasma Rossium , Charp. Horæ entomol. pag. 93. (Long. 3 pouces au moins. Femelle.) Corps verdâtre ou brun cendré ; tête allongée , cylindrique, presque lisse en dessus ; yeux petits. Prothorax de la longueur et de la largeur de la tête à peu prés , rebordé latéralement, ayant un faible tubercule au bord an- térieur, et un autre au bord postérieur. Mésothorax long de sept à huit lignes, faiblement unicaréné au milieu, ainsi que le méta- thorax ; ce dernier à peu près aussi long que le mésothorax ; tous deux à peine plus larges que le prothorax , cylindriques, ayant en dessus quelque: tubercules trés-faibles et épars. Abdomen fili- forme, guère plus large que le thorax ou de sa largeur , se termi- nant presqu'en pointe; plaque sousanale petite, dépassée d'une (1) M. Toussuint Charpentier dit que dans un mâle elles sont composées de treize articles seulement; le terminal obconique, et le septième notablement plus long que le sixième. DES ORTHOPTÈRES, 257 ou deux lignes par la plaque suranale. Pattes de longueur | moyenne; cuisses antérieures dentées en dessous à l’un de leurs côtés, depuis le milieu jusqu'à l'extrémité ; cuisses intermédiaires et postérieures tridentées ou quadridentées en dessous de chaque côté , principalement vers l'extrémité. Premier article des tarses plus grand que les autres, surtout dans les antérieurs. Antennes de la couleur du corps, un peu plus longues que la tête, de dix- neuf à vingt-deux articles environ ; le premier gros, élargi, coni- que, aplati ; le second court, globuleux; le troisieme, conique, ré- tréci à la base, à peu pres de la longueur de chacun des suivants, qui sont tous serrés, courts, presque moniliformes; le terminal oblong , au moins de la longueur des deux qui le précédent. Fe- melle. Un individu de ce sexe , indiqué de Dalmatie, de la main de Latreille ( collection Dejean) , diffère par sa taille plus grande, sa couleur plus brune, et par le defaut d'épines prononcées aux cuisses; les deux tubercules du prothorax sont à peine apparents. Europe méridionale. De ma collection. 2. “ Bacize pu cap. — Bacillus capensis. (Long. 2 pouces. Femelle.) Corps vert, lisse et luisant; tête en carré un peu allongé ; aussi large postérieurement qu'en devant, plane en dessus, avec une ligne longitudinale d’un vert tres-foncé de chaque côté, partant de l'œil, et se dirigeant en arrière. Pro- thorax de la longueur et de la largeur de la tête à peu prés, avec une faible impression transverse placée au milieu. Mésothorax long de quatre lignes, sans carène médiane , un peu élargi pos- térieurement ; métathorax de la longueur du mésothorax , à peu prés, aussi large que la partie postérieure de ce dernier.Abdomen se rétrécissant notablement du milieu à l'extrémité ; plaque sur- anale dépassant au moins d’une ligne la plaque sousanale. Pattes mutiques, de longueur moyenne ; les intermédiaires plus courtes que les autres; les antérieures les plus grandes de toutes; premier article des tarses antérieurs beaucoup plus long que les autres ; le quatrième très-petit dans tous les six. Antennes de la couleur du corps, ayant environ vingt-deux articles, subulées. Premier ar- ticle un peu aplati, quadrangulaire ; le second, petit, court, glo- buleux ; le troisieme , long. Femelle. Du Cap-de-Bonne-Espérance , étiqueté de la main de Latreille , et provenant de sa collection. ORTHOPTÈRES. 47 258 HISTOIRE NATURELLE 3. Bacire cranuLé. — Bacillus granulatus , Brullé, Expédition scientifique de Morée , pag. 84. Orthopt. PI. XXIX, fig. 6. Id. Hist. nat. des insectes, tom. IX, pag. 110, PI. 9, fig. 1. Gray , Synops. pag. 20. (Long. 2 pouces :. Femelle.) Corps d'un brun cendrée ou rous- sâtre ; tête allongée, petite, cylindrique, ayant en dessus quel- ques traits longitudinaux brunâtres. Prothorax à peu près de la longueur et de la largeur de la tête, avec un léger sillon dorsal et longitudinal ; faiblement rebordé latéralement , ayant au milieu une ligne longitudinale noirâtre , et de chaque côté un trait obli- que de même couleur. Mésothorax long de cinq à six lignes, uni- caréné au milieu en dessus , chargé de nombreux et petits tuber cules, en dessus et en dessous ; métathorax semblable au mésotho- rax; tous deux à peine plus largesque le prothorax, et cylindriques. Abdomen filiforme , pas plus large que le thorax, unicaréné en dessus , couvert de tubercules plus petits et moins nombreux que ceux du thorax, faiblement tuberculé en dessous ; plaque sous- anale conformée comme celle du B. Rossia. Pattes de longueur moyenne , légèrement annelées de noirâtre , notamment sur les cuisses ; les quatre cuisses postérieures unidentées en dessous de chaque côté, à l'extrémité; les antennes manquent. Suivant M. Brullé, le premier article est long, aplati; les deux suivants très- courts ; le troisième moins long que le premier ; les deux suivants un peu plus courts que le troisième; le terminal long et cylin- drique. Femelle. De Morée. Collection de M. A. Lefebvre. me 0 GENRE XV. PACHYMORPHE. — PACHYMORPHA, Gray. Brullé. Pattes assez courtes, presqu'égales ; les intermédiaires un peu plus courtes ; cuisses ni membraneuses, ni fo- liacées , les antérieures échancrées au côté interne : tarses ayant leurs premier et cinquième articles de longueur égale ; les trois intermédiaires, courts. Abdomen sans appendices terminaux prolongés ; celui des DES ORTHOPTÈRES. 259 femelles ayant ses plaques anales, en forme de bec de canard ; la suranale dépassant la sousanale ; celle- ci plus étroite que l’autre. Dans les mâles l'extrémité de l’abdomen s’élargit en s’arrondissant ; elle a en dessous un renflement en massue : plaque suranale un peu rétrécié à sa base, creusée en dessous, coupée carrément et sinuée à l'extrémité, dépassant la massue inférieure. Thorax long; mésothorax ayant au moins trois fois la lon- gueur du prothorax. Antennes courtes, filiformes, guère plus longues que la tête dans les femelles (1), et de dix articles distincts; le premier long, large à la base, cannelé ; le second court, cannelé, plus large que les suivants, qui sont un peu allongés, à peine cannelés, tous de même largeur, diminuant successivement de: lon- gueur. Tête assez allongée, presque plane ; vértex bicornu ou bituberculé. Yeux saillants. Ocelles nuls. Corps un peu fusiforme dans les femelles ; filiforme dans les mâles. Nota. On ne connaît que des individus aptères. Suivant M. Brullé, ces individus ne seraient qu’en état de larves, 1." PacaymorpPue srMPLICIPEDE. — Pachymorpha simplicipes. (Long, 20 lig. femelle ; 16 lig. mâle.) Corps rugueux, surtout celui de la femelle, d'un brun cendré, avec une carène dorsale sur le thorax et sur l'abdomen; vertex ayant dans les deux sexes, deux espèces de petites cornes aplaties ; la tête est un peu tuber- culée postérieurement , notamment celle de la femelle. Prothorax presque carré, un peu moins long que la tête, à peu prés de sa largeur, avec une légére impression transverse au milieu, et deux petits tubercules en forme d’épines , sur le bord antérieur : (1) Celles des mâles nous sont inconnues, 260 HISTOIRE NATURELLE mésothorax muni de deux petits tubercules épineux au bord an- térieur , plus prononcés dans la femelle; métathorax un peu plus court que le mésothorax. Abdomen de la femelle, ayant en dessus , sur chacun des quatre ou cinq premiers segments, un petit tubercule épineux , de chaque côté, au bord postérieur. Pattes moyennes, de la couleur du corps , entierement mutiques dans les deux sexes. Mâle et femelle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Nota. Nous croyons devoir rapporter cette espèce au genre Pachymorpha de M. Gray, quoiqu'elle ne présente pas un des caractères qu'il attribue à ce genre, celui d’avoir les quatre pattes postérieures tridentées en dessus au côté supérieur. Voici la description de l'unique espèce que M. Gray place dans ce genre : | : Pachymorpha squalida, Synops. pag. 21. — Bacillus squalidus, Gray, Ent. Austral, ï. PI. 3, fig. 2. (Long. 2 pouces.) « Brunneo-nigra, albo-mixta, rugosa; capite bicorni parvo. » Habitat in Australia. » Genre XVI. *PYGIRHYNQUE. — PFPGIRHYNCHUS. (Tluyà, derrière ; séyxos, bec.) Pattes moyennes ; cuisses point membraneuses ; les anté- rieures échancrées au côté interne; les intermé- diaires et quelquefois les postérieures, munies de folioles plus ou moins prononcées. Abdomen sans appendices terminaux prolongés; presque cylindrique, un peu rétréci à son extrémité dans les femelles ; plaques anales de ce sexe prolongées en Jorme de bec de canard ; la suranale convexe , uni- carénée en dessus, creusée en dessous, s'étendant au- delà de la sousanale , et rétrécie : plaque sousanale unicarénée en dessous , creusée en dessus , avancée, rétrécie au bout. | Thorax long, presque cylindrique, un peu dilaté, ru- DES ORTHOPTÈRES. 261 gueux ; souvent épineux : mésothorax trois fois aussi long que le prothorax. Antennes longues, multiarticulées ; articles cylindriques ; les deux basilaires beaucoup plus gros que les autres ; le premier presqu'ovale, large, dilaté, comprimé; le second subcylindrique. Tète ordinairement munie d’éminences comprimées, en forme d’oreillettes. Yeux petits , saillants. Ocelles nuls. Corps allongé, presque cylindrique. Nota. Nous ne connaissons que des individus aptères. 1." PyGIRHYNQUE suüBrOLIACE. — Pyeirhynchus subfoliatus. (Long. » pouces =.) Corps très-rugueux, d'un brun verdâtre. Tête avec deux oreillettes légèrement découpées sur leur bord , et deux tubercules assez saillants placés derriere ces oreillettes. Prothorax trés-raboteux , aussi long que la tête, avec une faible impression transverse au milieu , et deux petits tubercules postérieurement ; le reste du thorax ayant une carene dorsale longitudinale, se prolongeant, sur les premiers segments de l'abdomen ; mésothorax trois ou quatre fois aussi long que le prothorax , finement tuber- culé. Métathorax d'un tiers moins long que le mésothorax et tuberculé comme lui. Quatrième segment de l'abdomen ayant en dessus, à son extrémité, une très-petite dilatation foliacée; le segment suivant en ayant une semblable, mais plus notable. Pattes de la couleur du corps. Cuisses intermédiaires avec des appen- dices foliacés peu prononcés ; deux rudimentaires placés à la base; deux autres à l'extrémité; celui du côté externe plus grand qu'aucun des autres. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Brésil. De ma collection. Nota. Une femelle de la collection de M. Dejean , ne diffère de celle décrite que par les éminences de sa tête, qui ne consistent qu'en deux petits tubercules. 2." PYGIRHYNQUE COURONNE. — Pygirhynchus coronatus. (Long. 2 pouces : à peu prés.) Corps rugueux, d'un brun-ver- dâtre. Vertex portant des élévations notables et rugueuses, en 262 HISTOIRE NATURELLE forme d'oreilles très-dilatées, et faisant par leur réunion une sorte de couronne ; le reste de la tête avec des tubercules pronon- cés. Prothorax de la longueur de la tête environ, ayant une légère impression transverse , et parsemé de nombreux tubercules dont quelques-uns plus gros, presqu'épineux. Mésothorax trois fois aussi long que le prothorax, avec une faible carène médiane, qui se prolonge sur le reste du corps : de chaque côté de cette carène, il y a deux tubercules épineux (l'extrémité de l'abdomen manque). Pattes de la couleur du corps; les antérieures ayant sur leurs angles de petites dilatations dentelées : pattes intermédiaires plus pâles que les autres; cuisses munies de deux folioles au côté interne; l’une à la base, tres-arrondie et allongée ; l'autre à l'extrémité, plus grande, arrondie du côté de la base, échancrée à l’autre bout : jambes intermédiaires ayant deux folioles très- prononcées, une externe et une interne placée à la base : l’extré- mité de ces jambes a en outre de légères dilatations. Cuisses postérieures portant au côté supérieur, plusieurs folioles presque rudimentaires ; les jambes en ont aussi quelques-unes. Antennes de la couleur du corps, annelées de jaunâtre. Mâle. Probablement de l'Amérique méridionale. Collection de M. Viard. Genre XVII. * CÉROYS.— CEROFS.— Cladomorphus, Gray. (Képas, corne ; vs, oreille.) Pattes de longueur moyenne ; cuisses point membraneuses ; les antérieures simples , échancrées au côté interne; les quatre postérieures plus ou moins foliacées. Abdomen presque cylindrique, se rétrécissant assez brus- quement un peu avant son extrémité, qui est ren- flée dans les deux sexes, et sans appendices termi- naux prolongés. Plaques anales des femelles non prolongées ; la suranale arrondie brusquement , uni- carénée en dessus et sinueuse sur ses bords dans les deux sexes : plaque sousanale faiblement unicarénée en dessous, à peu près de la longueur de la suranale. DES ORTHOPTÈRES. 263 Thorax long, étroit, cylindrique, lisse, mais armé de fortes épines ; mésothorax trois fois plus long que le pro- thorax. b Antennes longues, multiarticulées , sétacées ; articles cylindriques. Tête souvent munie de deux éminences comprimées , en forme d’oreillettes. Yeux petits, arrondis, saillants. Ocelles nuls. Corps allongé , presque cylindrique. Nota. Nous ne connaissons point d'individus ailés. 1. CEROYS PERFOLIÉ. — Ceroys perfoliatus. Cladomorphus perfoliatus, Gray, Synops. pag. 13. (Long. 3 pouces, femelle; 2 pouces 3 lig. mâle.) Femelle. Ca- rène mésothoracique sans sillon apparent. Mésothorax et mé- tathorax avec des tubercules assez rares; ce dernier ayant sa carèéne à peine sensible. Plaque suranale tuberculée et avec quelques lignes élevées. Sixième segment de l'abdomen ayant en dessous à l'extrémité, un petit appendice comprimé. Cuisses posté- rieures à appendice basilaire , seulement rudimentaire ; leur troi- sième appendice nest aussi que rudimentaire. Le reste comme dans le mâle, Mâle. Corps rugueux, brun verdâtre; tête ayant deux oreil- lettes munies de quelques tubercules épineux; vertex gibbeux, couvert de tubercules épineux. Prothorax de la longueur de la tête, ayant au milieu une impression transverse et un sillon lon- gitudinal dorsal , blanchâtres, et postérieurement deux fortes épines. Sa partie antérieure faiblement tuberculée. Mésothorax quatre fois aussi long que le prothorax, ayant une légère carène dorsale longitudinale, munie d'un sillon. Le milieu du mésothorax a une forte épine de chaque côté de la carène; on voit antérieu- rement quelques tubercules. Métathorax à peu près de moitié plus court que le mésothorax, avec une carène analogue à celle de ce dernier, et des tubercules antérieurement. Segments de l’ab- domen ayant en dessus des lignes élevées, irrégulières; le qua- trieme ayant à l'extrémité, un appendice foliacé plus ou moins prononcé. Pattes de la couleur du corps, quelquefois tachetées de 264 HISTOIRE NATURELLE blanchäâtre. Les quatre cuisses postérieures ayant des appendices foliacés, beaucoup plus grands aux intermédiaires, et placés ainsi : deux à la base, l’un au côté externe, l'autre à l’interne ; et ordinairement un troisieme en dessous, mais plus petit : on en voitencore trois autres disposés comme les précédents, mais placés vers l'extrémité des cuisses. Cuisses postérieures n'offrant à la base qu'un seul appendice au côté interne ; vers leur extrémité il y en a deux, dont l’externe plus grand. Antennes plus longues que le thorax et de la couleur du corps, blanchâtres vers l'extrémité. Du Brésil. Ma collection. 2." Céroys TREs-ÉPINEUX. — Ceroys multispinosus. (Long. 2 pouces 3 lig.) Corps rugueux, d’un brun verdûtre. Tête ayant des tubercules épineux sur le vertex. Prothorax de la longueur de la tête, avec une impression transversale peu pronon- cée et un sillon longitudinal blanchâtre : on voit à sa partie pos- térieure, deux fortes épines. Mésothorax trois à quatre fois aussi long que le prothorax, avec une carène dorsale longitudinale, se prolongeant sur le métathorax et les premiers segments abdo- minaux ; il a latéralement de petits tubercules espaces, et de chaque côté, deux ou trois fortes épines, dansle mâle ; la femelle n'a qu'une forte épine de chaque côté ; les autres seulement rudi- mentaires. Métathorax ayant au milieu, de chaque côté de la carène, une forte épine. Segments de l'abdomen offrant de chaque côté, une petite dilatation foliacée ; le troisième en ayant une en dessus, terminée en pointe,. placée à son extrémité; le suivant muni d'une dilatation semblable, mais bien plus forte et arrondie. Le dernier en ayant une à peu près semblable, dépassant l'inser- _tion de la plaque suranale. Les deux premiers segments presque du double plus larges que les autres. Pattes annelées de brun et de verdâtre cendré. Les quatre dernières cuisses foliacées ; les intermédiaires ayant trois appendices à leur base et trois à l'ex- trémité ; celui du côté inférieur, seulement rudimentaire; cuisses postérieures n'ayant à la base, au côté interne, qu'un seul appen- dice, mais bien prononcé ; l'extrémité de ces cuisses en ont deux autres. Antennes de la couleur du corps. Mâle. Du Brésil. Ma collection. cr? Q ee DES ORTHOPTÈRES. 265 %% Thorax court; mésothorax ayant tout au plus deux fois la longueur du pro- thorax. Genre XVIII. *CREOXYLE. — CR£EOXFLUS. (Kpéxs, corps: £vas, bois.) Pattes presqu’égales , de longueur moyenne , les antérieures sans dilatation : cuisses point membraneuses, les antérieures échancrées au côté interne, les quatre autres munies de folioles ; jambes sans dentelures. Abdomen cylindrique , allongé, faisant à lui seul plus de la moitié du corps ; ses deux derniers segments dilatés ; appendices terminaux point prolongés, plaque sous- anale un peu bombée et arrondie Thorax assez court; prothorax presque carré, de la lon- gueur de la tête environ; mésothorax presque du double plus long que le prothorax. Antennes longues, sétacées, multiarticulées ; articles allongés, cylindriques ; le premier gros, dilate, un peu aplati; le second renflé à la base. Tête presque carrée, un peu plus large que le pro- thorax. Yeux saillants , globuleux. Ocelles nuls. Elytres assez grandes, aussi longues au moins que le prothorax et le mésothorax réunis. Ailes de la longueur de l'abdomen. Corps filiforme. Nota. Ces caractères sont pris sur un mâle, 1. CRÉOXYLE CORNU. — Creoxy lus corniger. (Long. 2 pouces 3 lig.) Corps d’un brun roussâtre. Tête ru- gueuse; vertex ayant deux élévations comprimées, en forme d'oreillettes ou petites cornes, et postérieurement plusieurs tuber- cules élevés : la partie antérieure en offre aussi, mais moins sail- 266 HISTOIRE NATURELLE lants. Prothorax tuberculé, ayant au milieu une impression transverse. Mésothorax fortement tuberculé. Elytres opaques, d'un brun roussâtre, en ovale pointu, avec une élévation mé- diane prononcée. Aïles obscures, transparentes : bord antérieur opaque , brun roussâtre, pâle à sa base. Pattes de la couleur du corps. Jambes antérieures munies au côté externe de deux dilata- tions rudimentaires, foliacées. Cuisses intermédiaires avec quatre dilatations foliacées, deux au côté externe, deux au côté interne ; celui-ci offrant en outre une petite dilatation vers l'extrémité. Jambes portant au côté externe, vers la base, une dilatation folia- cée et une autre plus petite et plus rapprochée de l'extrémité. Cuisses et jambes postérieures n'ayant que des rudiments de dila- tations analogues. Antennes annelées de brun et de roussâtre (incomplétes). Mâle. Patrie inconnue. Collection de M. Viard. Obs. La Phasma corniceps, Gray, Synops. pag. 25, a des rapports avec cette espèce, à en juger par la destription. Mais les pattes semblent différer essentiellement de celles que nous venons de décrire. ee GENRE XIX. PHASME. — PHASMA, Stoll. Fab. Licht, Guér. Brullé. — Mantis, Oliv. Pattes longues, assez grêles , simples et mutiques; les an- térieures sans dilatation ; cuisses point membra- neuses et sans folioles ; les antérieures échancrées à la base, au côté interne. Abdomen étroit , allongé, cylindrique , terminé de chaque côté par un très-court appendice ; extrémité de l’ab- domen un peu amincie dans les femelles, avec la plaque sousanale cymbiforme, finissant en pointe et ne dépassant pas le bout de l'abdomen ; dans les mâles cette extrémité est brusquement renflée, et porte en dessous deux petits filets courts, très-peu apparents. Thorax court, bien moins long que l'abdomen, eylin- drique ; mésosternum ayant au plus deux fois la lon- queur du prothorax. DES ORTHOPTÈRES. 267 Trois ocelles distincts, rapprochés en triangle sur le front. Antennes grêles, extrêmement longues , surtout dans les mâles, multiarticulées, sétacées, insérées au devant des yeux , plus près de la bouche que du milieu de la tête ; premier article cylindro-conique, le second glo- buleux. Tête petite. Yeux petits. Elytres courtes , souvent très-petites. Ailes très-amples, atteignant l'extrémité de l’abdomen dans les deux sexes, bord antérieur opaque, ordi- nairement de la couleur des élytres. Corps allongé, assez grêle. PREMIÈRE DIVISION. Tête ou thorax ayant des épines. PREMIÈRE SUBDIVISION. Tête épineuse; thorax simple. 1. Puasme DE Servize.—Phasma Servilli, Gray, Synopsis, pag. 26. (PI. 6, fig. 2. Mâle.) Phasma annulata, Aud.-Serv. Rev. pag. 31, n° 10. — Guérin, Iconogr. PI. 53, fig. 1. — Griff. An. Kingd. PA. 110, fig. 1. (Long. 3 pouces.) Corps d’un vert foncé; vertex ayant au mi- lieu deux épines noirâtres , très-aiguës, divergentes et un peu recourbées en avant.Mésothorax assez rugueux, pointillé de jau- nâtre, avec une carène médiane peu prononcée. Elytres aussi longues que le thorax, légèrement opaques, d’un brun-verdâtre pointillé de vert dans leurs deux tiers supérieurs ; le tiers inférieur ayant toutes ses nervures d'un vert clair : élévation médiane pro- noncée et terminée par une épine. Ailes à peu prés de la longueur de l'abdomen, d'un verdâtre obscur ; bord antérieur opaque, ayant toutes ses nervures d'un vert c'air. Pattes annelées de vert et de noir. Antennes notablement plus longues que le corps, annelées de noir et de vert trés-päle. Mâle. Du Brésil, Ma collection. 268 HISTOIRE NATURELLE Nota. Le nom d'annulata que j'avais donné à cette espèce, ne peut être maintenu, Fabricius l'ayant déjà appliqué à une autre Phasmide. DEUXIÈME SUBDIVISION, Thorax épineux ; tête simple. 2." PHASME MENAGÇANTE.—Phasma minans. (Long. 3 pouces au moins.) Corps varié de jaune et de brunûâtre. Tête presque rugueuse, noirâtre en dessus, ayant de chaque côté une ligne longitudinale jaunâtre. Thorax un peu rugueux ; son dessous ayant des rides longitudinales. Mésothorax muni à chaque bord latéral, vers la partie antérieure , de deux épineslongues et tres-pointues, un peu courbes à leur base; l’antérieure jaunâtre mêlée de brun ; l’autre un peu plus forte et noire. Elytres moins longues que le mésothorax, tronquées carrément au bout, variées _ de jaune et de brun : élévation médiane très-notable et aiguë. Ailes aussi longues que l'abdomen, jaunâtres et transparentes , avec leur bord antérieur verdâtre et opaque, tacheté de brun. Abdomen rugueux, ayant des rides longitudinales, surtout en dessous. Pattes d’un jaune verdâtre, annelées de brun. Cuisses dilatées et élargies brusquement vers leur extrémité. Antennes presqu'aussi longues que le corps ; chaque article annelé de jaune et de brun. Femelle. Patrie inconnue. Collection de M. Viard. DEUXIÈME DIVISION. Tête et thorax mutiques. PREMIÈRE SUBDIVISION., Elytres munies chacune d’une épine. 3. PHASME ACANTHOPTÈRE. — Phasma acanthopterum, Stoll, Spect. et Mant. PI. XXI, fig. 78. Gray, Synopsis, pag. 23. (Long. 27 lig. femelle ; mâle à peine 2 pouces.) Corps noirâtre, légèrement rugueux. Thorax avec de petites taches blanchâtres. Elytres plus longues que le mésothorax, ovalaires, noirâtres , DES ORTHOPTÈRES. 369 tachetées de blanchâtre ; leurs nervures tres-prenoncées ; élévation médiane terminée par une forte épine. Ailes à peu prés de la lon- gueur de l'abdomen, obscures et transparentes ; bord antérieur opaque, brun, tacheté de cendre clair. Pattes de la couleur du corps, tachetées de blanchäâtre : cuisses antérieures un peu élar- gies vers le milieu; pattes intermédiaires plus courtes que les postérieures. Antennes plus longues que la moitié du corps, noi- râtres, annelées de blanchâtre. Femelle. Le mâle a les élytres plus courtes que dans la femelle, et les an- tennes plus longues que le corps. De Cayenne. La femelle de la collection de M. Viard; le mâle de la mienne. Obs. M. Gray lui donne Amboine pour patrie. Dans la figure citée de Stoll, le bord postérieur des ailes est noirâtre, ce qui forme une marge foncée, qui n'existe pas dans nos deux indi- vidus. 4. PHASME MACULÉE.— Phasma maculatum, Gray, Synopsis, pag. 26. (Long. > pouces 11 lig.) Corps brunâtre. Tête avec cinq lignes longitudinales jaunâtres, et de plus deux autres lignes semblables, mais plus_fortes et blanchâtres, latérales et partant des yeux. Thorax ayant des lignes analogues à celles de la tête. Elytres plus courtes que le mésothorax, d'un brun opaque, à nervures jaunâtres: élévation médiane prononcée, terminée par une forte épine. Ailes à peu près de la longueur de l’abdomen, blanchâtres et transpa- rentes; leur extrémité légèrement obscure, ainsi que le bord interne : bord antérieur d’un brun opaque, tacheté irréguliere- ment de brun plus pâle. Pattes de la couleur du corps, annelées de jaunätre ou de verdâtre; les intermédiaires plus courtes que les postérieures. Antennes de la longueur du corps, annelées de brun et de verdâtre. Femelle, De Cayenne. Collection de M. Viard. Nota. Elle ressemble un peu à la Ph. acanthoptere, et s’en dis- tingue par ses cuisses antérieures non élargies, et par la briéveté des élytres. 5. Puasme Ammicue. — Phasma ambiguum , Stoll, Spect. et Mant. PI, XXV, fig. 98. Gray, Synopsis, pag. 26. (Long, 2 pouces : au moins, femelle ; 2 pouces tout au plus, 270 HISTOIRE NATURELLE mâle.) Corps noirâtre, un peu rugueux. Thorax aÿant une lignée longitudinale jaunâtre au milieu ; le reste parsemé de très petits points jaunâtres. Elÿtres de la longueur du mésothorax, noires, mélées de jaunâtre ; élévation médiane très-saillante , finissant en pointe aiguë. Aïles de la longueur de l'abdomen; leur disque blan- châtre, légerement transparent; bord antérieur opaque et noi- râtre : marge postérieure large, brunâtre, un peu transparente. Pattes brunâtres, annelées de jaunâtre. Antennes plus longues que le corps, de la couleur des pattes. Femelle. Le mâle est notablement plus petit ; c'est probablement ce sexe que Stoll a figuré. De Cayenne. Collection de M. Viard et de la mienne. DEUXIÈME SUBDIVISION:; Elytres mutiques. | À. Elytres ayant une élévation médiane plus ou moins prononcée. 6. PHAsME NÉcyDALOÏDE. — Phasma necydaloides. Gryllus(Mantis) necydaloides, Linn. Amænit. tom. 1°, pag. 897, n° 32. Gryllus (Mantis) phtisica, Linn. Mus. Ludov. pag. 110, n° 2. Mantis necydaloides, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 14, n° 7. (L'auteur fait erreur en lui assignant l’Asie pour patrie.) Phasma necydaloides, Fab. Ent. syst. suppl. pag. 189, n° 7. (En retranchant les synonymes de Ræsel et de Stoll, qui appar- tiennent à la Platycrana maculata, Gray, Synopsis , pag. 36.) Phasma bioculatum, Stoll, Spect. et Mant. PI. XX, fig. 76. — Gray, Synopsis, pag. 24. Mantis phtisica, Oliv. Encycl. méth. tom. VII, pag. 626, n° 5. (Long. 3 pouces, femelle; 2 pouces, mâle.) Corps brunûtre. Tête chagrinée, ayant de chaque côté une ligne longitudinale jaunâêtre partant des yeux. Prothorax de la longueur de la tête, rugueux. Mésothorax un peu plus long que le prothorax, très- rugueux, et parsemé de petits tubercules presqu'épineux. Elÿtres plus longues que le mésothorax, ovalaires, terminées en pointe arrondie ; élévation médiane très prononcée ; elles sont cendrées supérieurement et d’un noir velouté latéralement, à partir de l'angle de l'élévation médiane jusqu'a l'extrémité, avec une ligrie DES ORTHOPTÈRES. 271 jaunâtre, quelquefois oblitérée , qui sépare la couleur noire de la couleur cendrée. Ailes de la longueur de l'abdomen, obscures et transparentes ; bord antérieur opaque , d’un brun assez foncé. Pattes de la couleur du corps. Antennes brunâtres ou jaunûtres, au moins de la longueur du corps. Femelle. Le mäle est beaucoup plus petit; le thorax est moins rugueux que dans la femelle; ses tubercules sont moins prononcés; les élytres n’ont seulement que la longueur du mésothorax. Commune à Cayenne et à Surinam. 7. PHASME VARIÉE, — Phasma variegatum , Stoll, Spect. et Mant. PI. VIII, fig. 26. Fab. Ent. syst. suppl. pag. 189. Lichtenst. Monogr. des Mant. pag. 15, n° 18. Gray, Synopsis, pag. 24. Mantis tessulata, Oliv. Encycl. méthod. tom. VII, pag. 637, n° 63. (Long. 2 pouces a peu prés.) Corps brunâtre. Tête d’un brun- fauve, ayant de chaque côté, en dessus, trois lignes longitudi- nalés jaunâtres assez régulières. Dessous de la tête verdâtre. Thorax légèrement pubescent , portant de chaque côté une ligne longitudinale, étroite, irrégulière, jaunâtre; et sur le milieu quelques petites taches de cette couleur ; le dessous est verdâtre. Elytres de la longueur du mésothorax, terminées en pointe ar- rondie, noirâtres avec la base d’un vert-jaunâtre ; de cette base part une ligne médiane de même couleur ; élévation médiane peu prononcée. Ailes aussi longues que l'abdomen ; leur disque blan- châtre, transparent ; marge postérieure largement obscure et transparente ; bord antérieur opaque, d'un brun-fauve avec la base jaune , et trois ou quatre taches assez grandes, de cette cou- leur , presqu'également espacées; les nervures longitudinales sont verdâtres, et il y a un grand nombre de petites taches jau- nâtres dans les cellules. Pattes noirâtres ; premier article des tarses verdâtre. Anténnes noirâtres ; annelées de verdâtre. Abdomen jaunâtre en dessous. Femelle. De Surinam. Ma collection. 272 HISTOIRE NATURELLE 8. Pnasme Titaon. — Phusma Tithonius, Gray , Synopsis, pag. 23. Phasma lineatum, Fisch. Bulletin de la société impér. des natur. de Moscou, tom. VII, pag. 527. (Long. 2 pouces 9 lignes, femelle; mâle, r pouce 7 lignes.) Corps lisse , d’un jaune-verdâtre. Tête ayant au milieu une ligne noire longitudinale , et une autre semblable de chaque côté, à partir des yeux. Thorax offrant une ligne médiane noire (qui est la con- tinuation de celle de la tête). Elytres aussi longues que le méso- thorax, d’un vert-jaunâtre opaque, avec une ligne noire au mi- lieu , passant sur l'élévation médiane ; celle-ci assez prononcée et un peu arrondie. Ailes aussi longues que l'abdomen , pâles et transparentes ; bord antérieur opaque, d’un vert-jaunâtre. Ab- domen sensiblement rembruni dans sa partie moyenne , offrant le plus souvent en dessus, une tache noire placée sur chacun des quatre derniers segments ; les premiers avec une ligne longitudi- nale et médiane, noire. Pattes vertes en dessus, noires en dessous; articles des tarses noirâtres à leur extrémité. Antennes au moins de la longueur du corps, annelées de noir et de vert. Femelle. Le mâle, beaucoup plus petit, a les élytres un peu moins lon- gues proportionnellement. Du Brésil. Assez commune. Nota. M. Gray lui donne les Indes-Orientales pour patrie, mais c'est, je pense, par erreur. 9. *PnasmE vERT-PRÉ. — Phasma prasinum. (Long. 2 pouces au moins.) Corps d’un vert tendre. Thorax dé- lié, ayant un sillon longitudinal au milieu ; dessous du mésotho- rax ridé longitudinalement. Elytres moitié plus courtes que le mésothorax, vertes, tronquées et sinuées à l'extrémité ; élévation médiane très-peu prononcée. Ailes au moins aussi longues que l’ab- domen , jaunatres et transparentes ; bord antérieur opaque, vert, finement tacheté de jaunâtre. Pattes de la couleur du corps ; ex- trémité des cuisses et des jambes avec une tache noire. Antennes plus longues que le corps; leurs articles verdâtres à extrémité brune. Mâle ? (Le bout de l’«bdomen manque.) Patrie inconnue. Collection de M. Viard. DES ORTHOPTÈRES. 273 10, * PHasME LINEOLÉE, — Phasma lineolatum. (Long. 2 pouces’, femelle; 2 pouces environ, mâle.) Corps lisse, noirâtre. Tête verdâtre en dessous, ayant en dessus deux petites lignes longitudinales de chaque côté, de couleur verte et partant des yeux. Thorax vert en dessous ; le dessus offrant une petite ligne longitudinale et médiane jaunâtre ou verdâtre ; et la- téralement deux lignes longitudinales vertes, quelquefois réunies en une seule. Elytres fort petites, égalant à peine en longueur la moitié du mésothorax ; d'un noir opaque avec le bord antérieur d'un vert opaque; élévation médiane distincte et terminée en pointe mousse , plus prononcée dans la femelle. Ailes à peu près aussi longues que l'abdomen , transparentes, teintées de verdâtre: leur extrémité et un peu du bord interne, brunâtres; bord anté- rieur opaque, brun avec un liséré de ceite couleur , suivi d'une large ligne longitudinale d’un vert tendre. Pattes de la couleur du corps, plus ou moins nuancées de verdätre. Antennes presque deux fois aussi longues que le corps et de sa couleur. Mâle et fe- melle, . Du Brésil. Femelle de la collection de M. Dejean ; le mâle de la mienne. B, Elytres sans élévation médiane distincte, en ovale allongé, déprimées et finissant en pointe, 11, PRAGSME dAUNATRE, = Phasma helvolum, (Long, 8 pouces 8 lignes.) Corps d'ün jaune-paille. Tête un pert allongée, aplatie en dessus avec une tache noirâtre sur le vertex. Prothorax un peu plus court que la tête et de sa largenr ; son disque ayant quelques petits tubercules noirâtres rangés longitu- dinalement, Mésothorax brunâtre, chargé de tubercules petits et nombreux. Elytres opaques, d’un jaune-roussâtre , atteignant presque l'extrémité du métathorax. Ailes à peu prés de la lon- gueur de l'abdomen, transparentes, un peu obscures; nervures brunâtres ; bord antérieur un peu opaque, jaunâtre avec une teinte rosée , surtout à la base. Abdomen deux fois long comme le thorax à peu près ; les cinq premiers segments ayant chacun en dessus, une grande tache brune, en carre long. Plaque suranale ORTHOPTÈRES. 18 27h HISTOIRE NATURELLE dépassant la sousanale de près de deux lignes, coupée presque carrément à l'extrémité, avec une faible échancrüre au milieu ; plaque sousanale étroite, point cymbiforme. Pattes de la couletir du corps, un peu tachetées de brun en dessous. Antennes guëre moins longues que le corps, et de sa couleur. Femelle. Du Brésil. Ma collection. Genre XX. XÉROSOME. — XÆZROSOMA, Aud.-Serv. Rev. Gray. Brullé. Pattes de longueur moyenne, presqu’également espacées ; les antérieures sans dilatation; cuisses point mem- braneuses et sans folioles ; les antérieures échancrées au côté interne, un peu denticulées inférieurement. Abdomen assez large ; ses appendices terminaux peu pro- longés. Thorax court, bien moins long que l'abdomen , assez large, linéaire ; mésothorax ayant au plus deux fois la lon- gueur du prothorax. Ocelles nuls. Antennes longues, sétacées, multiarticulées, insérées devant les yeux , plus près de la bouche que du milieu de la tête; leurs deux premiers articles aplatis, et plus grands que les suivants. Tête presque carrée ; ses bords latéraux parallèles, Yeux petits. Labre échancré ; son bord antérieur droit: Elytres très-courtes, ovales. Ailes médiocrement longues ; recouvrant à peu près les deux premiers tiers de l'abdomen. Corps rugueux (du moins dans la séulé éspèce connue). Nota. Ces caractères sont pris seulement d’après une fe- melle, DES ORTHOPTÈRES. 275 14 Xénosour cakasadhé, À erosoma phhalientaium ; Aud.Serv. Rev. pag. 34, m1. (PI. 6, fig. 3, Femelle.) Gray, Synopsis, pag. 23. (Long. 2 pouces +.) Corps d'un brüfi-jaunâtre. Tête canaliculée au milieu, avec deux principaux tubercules en forme de corné ; à sa partie postérieure , et munie de petits tubercules latérale- ment. Thorax inégal, tuberculé. Prothorax de la longueur de la tête , ayant postérieurement deux touffes rapprochées , composées d’épines recourbées en avant, Elytres de la longueur du méso- thorax au moins, opaques, rugueuses, vertes, avec une élévation médiane peu prononcée. Ailes ayant leur bord antérieur d’un verdâtre opaque, un peu rosé à la base ; le reste de leur étendue avec toutes les nervures transversales “éhirèges chacune d'une grande tache oblongue, brune: l'intervalle entre ces taches, blanchâtre et transparent. Pattes d'un brun verdâtre, leur dessous tacheté de brun foncé. Antennes d’un brun jaunâtre, Femelle. Du Brésil. Ma collection. Genre XXI. PERLAMORPHE. — PERLAMORPHA, Gray. Brullé. Pattes simples, de longueut moyenne, légèrement pubes- centes ; les antérieures sans dilatation ; cuisses point membraneuses ; les antérieures sans échancrure ; les postérieures simples et comprimées. Tarses à articles tous cylindriques ; le premier long , le second n'ayant guère que le tiers du premier , le troisième plus court que le second ; le quatr ième excessivement petit , re- cevant l'insertion du cinquième dans une échancrure du dessus; le dernier long, en cône allongé et ren- versé : pelote moyenne. Abdomen éylindrique ; ses segments ayant un rebord merñ- bratieux sur les côtés; appendices terminaux peu prolongés ; plaque sousanale des femelles, cymbi- 1 76 HISTOIRE NATURELLE forme, arrondie au bout, ne dépassant pas la plaque suranale ; celle des mâles analogue à celle des femelles, mais plus petite. Elytres à peine visibles ou nulles dans les deux sexes. Ailes amples , recouvrant une grande partie de l’abdomen,, dans les mâles surtout. Thorax court; prothorax presque carré; mésothorax en carré long , un peu plus long que le prothorax. Antennes longues, pubescentes, atteignant presque l'extrémité du corps, sétacées, multiarticulées : ar- ticles cylindracés; le premier gros , presque carré : le second plus court et moins gros que le premier, mais plus gros que les suivants. Tête aussi large que le prothorax , un peu aplatie ou à peine convexe en dessus. Yeux globuleux , très-saillants. Ocelles nuls. Palpes maxillaires n'ayant que quatre articles visibles, cylindriques, de grandeur et de grosseur presqu’é- gales : palpes labiaux de même forme que les maxil- laires ; premier article court, Corps allongé, légèrement pubescent, le PEALAMONPUE MIÉROGLYPHIQUE, == Perlamorpha kieroglyphiea, Gray, Synopsis, pag, ar. (Long. 2: pouces 2 à 3 liges, suivant le sexe.) Corps Vèrdâtre, tacheté de brun. Tête ayant entre les yetix né impression trans- versale presque semicirculaire, et en outre une plus petite, mais analogue, entre l'insertion des antennes. Prothorax gibbeux anté- rieurement, ayant de chaque côté un tnbercule tronqué et une sorte de caréne latérale. Mésothorax rebordé tout autour; ce rèbord double latéralement. Ailes obscures et transparentes : bord antérieur large, opaque, vert, avec des taches d'un noir de suie velouté. Pattes vertes annelées de brun. Mâle et femelle, De Java. De ma collection et de celle de M. Lefebvre. DES ORTHOPTÈRES. QT 2. PerLamorpue PÈLÉE. — Perlamorpha Peleus, Gray, Synopsis, pag. 22, no 2. Mâle. (PI. 8, fig. 1. Femelle.) (Long. : pouce et demi.) Corps d'un brun-verdâtre. Tête et thorax offrant des lignes longitudinales noirâtres, plus ou moins distinctes. Prothorax avec une faible impression transverse au milieu : partie antérieure un peu gibbeuse. Elytres à peine visi- bles, n'ayant pas une ligne de longueur, consistant chacune, vue à la loupe , en une sorte de foliole trés-étroite, pointue, opaque, de la couleur du COrps. Ailes transparentes, mais obscures; leurs nervures transversales ainsi que l'extrémité, teintées de brun: bord antérieur légèrement opaque, de la couleur du corps, on- dulé de brun. Ailes du mâle presqu'aussi longuesque l'abdomen ; celles de la femelle plus courtes de moitié que celles du mâle, plus arrondies au bout. Pattes tres-pubescentes, d'un brun-ver- dâtre tacheté de noirâtre. Les antennes manquent. Mâle et fe- melle. Décrit d'apres deux mâles et une femelle de ma collection, et recueillis à Java. Nota. 1] paraît que M. Gray n’a connu que le mäle, car dans lcs caracteres génériques il attribue aux ailes des deux sexes une longueur presqu'égale à celle de l'abdomen, ce qui n’est appli- cable qu'aux deux sexes du P. hiéroglyphique et au mâle du Peleus. Genre XXII. EURYCANTHE. — ÆURYCANTHA, Boisduval., Gray. Brullé. Pattes médiocrement longues, fortement dentées ; les an- térieures sans dilatation. Cuisses point membra- neuses, quadrangulaires , plus ou moins dentées sur leurs angles, ayant chacune vers l'extrémité, deux épines distinctes ; cuisses antérieures sans échan- crure; les quatre premières jambes anguleuses, gar- nies latéralement en dessous, de fortes épines. Pattes postérieures plus grandes que les autres; cuisses rer- 278 HISTOIRE NATURELLE flées, dentées en dessus sur leurs angles, létant à peine en dessous; celui-ci offrant de fortes épines centrales ; jambes plus fortement dentées que les quatre autres. Hanches courtes et fortes. Tarses n’ayant aucun article dilaté ni élevé; leurs quatre premiers articles subcordiformes ; le dernier presque cylindrique, plus long que les trois précédents réu- nis, rétréci à sa base, muni de deux crochets et d’une pelote dans l’entre-deux. Abdomen épais; ses segments prolongés de chaque côté, dans toute la longueur , en un appendice membra- neux, étroit, sur lequel on voit en dessous, un stig- mate arrondi, entouré d’un bourrelet. Appendices terminaux peu prolongés. Celui des femelles en ovale-allongé, un peu déprimé en des- sus, de la largeur du métathorax à sa base. Plaques anales très-grandes , formant par leur réunion et leur prolongation , une sorte de bec d'oiseau. La suranale plus longue que les trois derniers segments abdomi- naux réunis, terminée en pointe arrondie, convexe et unicarénée au milieu en dessus, concave en des- sous, dépassant notablement la plaque sousanale ; celle-ci de même forme que l’autre, tricarénée et convexe en dessous , concave en dessus. | Celui des mâles cylindrique dans toute sa longueur et seulement de la largeur du métathorax à sa base. Plaques ahales nullement prolongées au-delà de Pab- domen. La suranale en carré transversal, pas plus longue que le dernier segment abdominal, coupée carrément au bout; chacun des angles postérieurs s’ayancant , et se recourbant un peu en pointe ; sa partie dors ale ayant un faible sillon longitudinal : on voit saillir au-delà de cette plaque, une très-petite prolongation en fer de lance très-obtus. Plaque sOUS- anale un peu plus étroite que le dernier segment ab- dominal , un peu plus longue que lui, convexe ; DES ORTHOPTÈRES. 279 non carénée , s’arrondissant vers l'extrémité , qui est un peu aplatie et de forme ogivale. Thorax court, quadrangulaire , aplati, de la longueur de Vabdomen. Prothorax carré, guère plus long que la tête. Mésothorax ayant deux fois la longueur du rothorax et en carré long. Métathorax un peu plus fée que le prothorax, presque carré; ses flancs un peu dilatés et arrondis. Antennes sétacées, plus longues que le thorax, mul- M tiarticulées ; premier article grand, légèrement aplati ; second court; les autres cylindracés ; troisième plus long qu'aucun des suivants : elles sont écartées l’une de l’autre à leur insertion. Tête plus étroite que le prothorax, en ovale-arrondi, un peu aplatie en dessus, légèrement bombée à sa . partie postérieure. Yeux assez petits, globuleux. Ocelles nuls. . Palpes maxillaires plus grands que les autres ; leurs deux premiers articles courts, arrondis; troisième aussi long que les deux premiers réunis, un peu rétréci à la base ; quatrième à peu près de la longueur du précédent ; cinquième un peu comprimé, terminé en pointe. Palpes labiaux ayant le premier article petit, glo- buleux ; second assez long, rétréci à la base; troi- sième terminé en pointe. Corps allongé, garni latéralement de fortes espèces dans toute sa longueur (1). 1. EURYCANTHE HORRIBLE. — Eurycantha horrida. Boisduv. Voyage de l’Astrolabe, 2e partie, pag. 647. PI. r0, fig. ». Mâle. Gray, Synops. pag. 14. Mâle. Brullé, Hist. nat. des ins. tom. IX, PI. 10. Mâle. (Long, 5 pouces, femelle ; 4 pouces; , mâle.) Corps d'un brun (1) Aucun individu connu ne présente d’élytres ni d'ailes. 280 HISTOIRE NATURELLE marron, ou d'un brun verdâtre. Tête avec un petit tubercule en arrière de l'insertion de chaque antenne, et de plus une carène au côté externe de cette insertion; vertex ayant quatre épines : les deux antérieures, latérales ; les deux autres moins fortes et plus rapprochées. Prothorax inégal en dessus; chacun de ses côtés ayant treis épines : deux antérieures; la troisième postérieure, éloignée des autres. Mésothorax faiblement unicaréné en dessus et un peu tuberculé ; les épines de chaque bord latéral, fortes : il est lisse en dessous, ses flancs aplatis, rebordés, épineux. Méla- thorax inégal, un peu tuberculé ; la dilatation des flancs a deux ou trois épines plus notables que les autres. Segments de l'abdomen armés chacun au bord latéral, de trois fortes épines; leur surface inégale ; il y a de chaque côté, vers l'extrémité, un petit tubercule épineux; les trois derniers segments en ont en outre un semblable, central , placé à l'extrémité, et une petite carène médiane. Des- sous de l'abdomen lisse. Pattes de la couleur du corps; toutes les cuisses ayant à l'extrémité une épine de chaque côté : jambes munies en dessous de deux épines centrales isolées, l’une au-delà du milieu, l’autre à l'extrémité ; cuisses postérieures armées en dessous de trois fortes épines centrales, recourbées vers l’extré- mité et placées, l'une à la base, une autre au tiers, et la troi- sième un peu au-delà du milieu. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Le mâle diffère par l'abdomen plus étroit, cylindrique, et dont les plaques anales ne sont point prolongées. Les cuisses posté- rieures beaucoup plus renflées que celles de la femelle; ont leur dent intermédiairenotablement plus forte ; les jambes postérieures sont un peu arquées vers la base et garnies d'épines beaucoup pius fortes que dans la femelle, Cette espèce a été rapportée des îles de l'Océan-Pacifique, par feu Labillardière, et plus récemment, de la Nouvelle-Guinée, par M. Durville; ce deruier observe qu'il faut la saisir avec précau- tion, à cause des piquants dont le corps est armé. Remarques sur ce genre. M. Gray (Synopsis, pag. 32) établit un nouveau genre sous le nom d'Æeteropteryx, dont il n'a connu qu'un seul individu fe- melle. Le principal caractère qu'il lui assigne est : Elytres grandes, presqu'ovales, Ailes très-courtes, sécuriformes : oviscaple long et DES ORTHOPTÈRES. 281 eymbiforme. Cet insecte est la Paasma dilatatum, Shaw, Trans. Linn. vol. IV, pag. 190, PI. 18, que cet auteur décrit ainsi : « Cette espèce unique existe dass le Muséum Lévérien; on la » croit d'Asie. Elle est longue de dix pouces un quart. Corps aplati, » notamment l'abdomen, dont la partie la plus large est d'un pouce » et demi. Tête, thorax et abdomen bruns ( probablement ver- » dâtres dans J'insecte vivant). Thorax d’une forme rhomboïdale, » obtus : ses côtés se dirigeant en biais; ilest bordé d'épines tout » autour, et sa surface en offre aussi quelques-unes tres-aiguës. Tête munie en arriere d’une élévation presque conique; elle a » en outre quelques épines ou tubercules épais. Abdomen angu- » leux dans presque toute sa longueur : il présente une série con- » tinue d’épines, au nombre de cinq, sur les côtés de chaque seg- » ment, sauf les derniers, qui en sont dépourvus. Pattes vertes, » lavées de brun , à épines noirâtres; les quatre premiéres pattes » sont à peu près semblables aux postérieures, mais leurs épines » sont bien moins fortes ; cuisses postérieures trés-épaisses, un peu » triangulaires, avec quelques fortes épines ; jambes postérieures » inunies d'épines grosses et fortes. Elytres très-opaques, vertes et » ressemblant chacune à une feuille. Ailes à peine plus grandes » que les élytres, ayant une nuance rougeätre dans quelques en- » droits, vertes à l'extrémité: nervures brunes. Les antennes man- » quent. » Les plaques anales sont conformées exactement comme celles de l'Eurycanthe horrible, femelle. En soulevant ces deux plaques, M. Shaw trouva un œuf dans l'oviducte, et plus avant, dans la cavité abdominale, d'autres œufs, au nombre de vingt-six. Ces œufs, de la grosseur d'un pois, mais plus allongés, aplatis à l'un des bouts, bruns et couverts de petits points , ont, sur l'un de leurs côtés, deux lignes ondulées formant une croix ; l'extrémité de l'œuf est aplatie et entourée d’un petit rebord, qui semble être Ja partie s'ouvrant pour la sortie de la larve , par la facilité avec laquelle elle se sépare du reste de l'œuf. Je n'ai pas vu cette espèce en nature, à mon grand regret; mais, à en juger par la figure coloriée et par la description citée, il me paraît évident que c’est une femelle du genre Eurycanthe d’une espèce voisine de l’horrida , et parvenue à l'état parfait ; d’où il s'ensuivrait que tous les individus de l’horrida connus jus- qu'ici ne seraient que des larves ; car si les femelles de ce genre obtiennent des ailes, a plus forte raison les mâles doivent-ils en C4 289 HISTOIRE NATURELLE avoir aussi. Je ferai remarquer que MM. Boisduval et Gray n'ont connu que des mâles de l’horrida, probablement sans savoir quel sexe ils avaient sous les yeux : il existe une extrême dissemblance dans la forme de l'abdomen des deux sexes de ce genre, surtout dans celle des plaques anales. Cette dissemblance, inconnue à ces auteurs, et l'absence d'ailes dans les individus connus de l'Eury- cantha horrida, ont sans doute porté M. Gray à faire de l'Æeterop- leryæ, un genre particulier. Nouvelle preuve, ajoutée à tant d'autres, de la nécessité de connaître le sexe de chaque individu, quand on veut créer de nouvelles coupes génériques. IT. Cuisses membraneuses dans toute leur lon- gueur. Genre XXIII. PRISOPRE. — PRISOPUS, Aud.-Serv. Encyclop. méth. tom. X. Gray. Brullé.— Mantis, Oliv. — Phasma, Stoll. Licht. Pattes intermédiaires assez courtes, les postérieures de lon- gueur moyenne. GCuisses dilatées en une membrane dans toute leur étendue, plus ou moins élargies et aplaties, fortement dentées en scie au bord inférieur, et ciliées tout autour; les quatre dernières jambes plus ou moins dentées en scie au bord inférieur ; tarses un peu ciliés ; premier article long, le second beaucoup plus court; le troisième plus court; le quatrième fort petit ; le dernier long, en cône ren- versé et allongé : pelote moyenne. Antennes longues, pubescentes ou velues, sétacées , multiarticulées ; articles cylindracés, le premier assez long, le second court, globuleux; troïsième assez long ; les deux suivants petits ; les autres augmentant successivement de longueur. | Tête forte , arrondie postérieurement et un peu sur les côtés ; vertex assez bombé, Yeux globuleux, saillants. DES ORTHOPTÈRES. 253 Ocelles nuls. Palpes maxillaires ciliés; leurs deux premiers articles très-courts , globuleux ; les trois autres ailongés, cy- lindriques : palpes labiaux ayant leur premier article très-court , les deux autres allongés , cylindriques. Thorax court; prothorax à peu près de la largeur de . Ja tête et de sa longueur , allant en s’élargissant de l'extrémité à la base : mésothorax guère plus long que le prothorax, un peu plus large et carré ; ses bords latéraux munis d’un appendice membraneux et den- telé. | Elytres en ovale-allongé, assez longues , recouvrant au moins le premier tiers des ailes. Ailes amples , ne recouvrant pas entièrement l'abdomen. Abdomen assez long , de même largeur partout ; cette largeur égalant à peu près celle du thorax. Les quatre derniers segments ayant sur les côtés un rebord mem- braneux plus ou moins prononcé : plaque suranale des femelles ne dépassant pas la plaque sousanale, et arrondie à l'extrémité. Corps allongé. Nota. Je ne connais pas les mâles de ce genre. 1, PRISOPE FLABELLIFORME —Prisopus flabelliformis, Gray, Synopsis, pag. 27. Priscpus sacratus, Encycl. métho. tom. X, pag. 144. — Aüd.-Serv. Rev. pag. 36, n° 2. Mantis sacrata, Oliv. Encycl. métho. tom. VII, pag. 639, n° 76. Phasma flabelliformis, Stoll, Spect. et Mant. PI. XVIII, fig. 65. Phasma dracunculus, Lichtens. Monog. des Mant. pag. 16, n° 22. (Long. 3 pouces.) Corps rugueux, d’un brun cendré. Tête avec des tubercules épineux placés sur sa partie postérieure. Méso- thorax à peine plus long que le prothorax, chargé ainsi que Ini, de tubereules plus ou moins épineux. Elytres deux fois aussi longues que le thorax, ovalaires, aplaties, d'un verdätre opaque, taché 28/4 HISTOIRE NATURÉLLE de brun, recouvrant au moins les deux premiers tiers de l’abdo- men. Ailes à peu près de la longueur de l’abdomen : bord antérieur d'un verdâtre opaque avec de grandes taches brunes, le reste de leur étendue ayant les nervures transverses chargées chacune d'une grande tache brune; l'intervalle entre ces taches, blan- châtre et transparent ; nervures longitudinales vertes à la base. Abdomen assez large, convexe en dessus; rebord membraneux des quatre derniers segments, foliacé et cilié. Tous les segments de l'abdomen ayant chacun en dessous vers l'extrémité, une bande transverse noirâtre. Antennes velues, d’un brun jaunâtre, le pre- imier article déprimé. Pattes d'un vert jaunâtre mêlé de brun; les antérieures courtes ; cuisses larges, aplaties ; celles de devant terminées par deux appendices foliacés , étroits, oblongs, s’éten- dant le long de la jambe; celles-ci dilatées, aplaties, ciliées tout autour; jambes postérieures fortement dentées en scie au bord inférieur ; les intermédiaires munies de deux dents au côté supé- rieur. De ma collection et de celle de M. Lefebvre. Obs. Tous les auteurs ont copié Stoll en donnant Amboine pour patrie à cette espèce. Elle est certainement de Cayenne. 2. "PrisoPe DE Marcua. — Prisopus Marchalr. (Long. 0 lig. au moins.) Tête et abdomen presque lisses. Tho- rax un peu rugueux. Corps d'un jaune-verdâtre. Tête de cette couleur, avec six lignes longitudinales noirâtres sur sa partie pos- térieure. Prothorax ayant une impression transverse , au-dessus de laquelle sont placés carrément quatre petits tubercules. Mésotho- rax bituberculé au milieu près du bord antérieur ; ses bords laté- raux un peu membraneux, ayant quelques épines pubescentes, assez fortes et crochues. Elytres ovalaires, longues detrois lignes, opaques, d'un verdâtre foncé dans leur premiere moitié, cendrées dans la seconde. Ailes moins longues que l'abdomen, un peu transparentes, à reflet rosé : nervures transversales blanchâtres : bord antérieur opaque, d'un verdâtre foncé. Abdomen presque linéaire. Antennes et pattes de la couleur du corps, entrecoupées de brun et de verdâtre au côté externe. Toutes les cuisses un peu dilatées en une membrane tres-étroite, et fortement dentces; ces dents pubescentes et crochues ; le dessus des cuisses est armé de dents un peu plus faibles: les quatre dernières jambes ont en DES ORTHOPTÈRES. 285 dessous des épines analogues à celles de la partie inférieure des cuisses; jambes antérieures en étant presqu'entierement dé- pourvues. Ile-de-France, Un individu unique trouvé par M. Marchal et de sa collection. Genre XXIV. ECTATOSOME. — ÆCTATOSONA, Gray. — Tropidoderus, Brullé. Pattes courtes, trigones, rebordées ; cuisses non ciliées, membraneuses dans toute leur étendue. Abdomen allongé, plus ou moins étroit et cylindrique ; celui des femelles plus large ; les quatrième, cin- quième et sixième segments dilatés latéralement dans les deux sexes : extrémité de l’abdomen un peu comn- primée et recourbée. Plaque sousanale des mâles en forme de casque, unicarénée en dessous. Antennes assez longues, multiarticulées , sétacées, pubes- centes ; plus courtes dans les femelles. ! Tête petite, pyramidale, épineuse. Yeux petits. Trois ocelles distincts (du moins dans les mâles), Palpes velus. Thorax beaucoup plus court que l'abdomen ; prothorax et mésothorax rétrécis, épineux. Elytres petites et ovales dans les mâles, Ailes de la longueur du corps dans les mâles, plus courtes dans les femelles. 1, Ecrarosome »E Hope. — Ectatosoma Hopei, Gray, Ent. of Austr. pag. 23. PI. 8, fig. 1. Male. Id, Synopsis, pag. 29. Mâle. (Long. 3 pouces .) Corps étroit, d'un vert plus où moins jau- nâtre ; tête guère plus large que le prothorax : vertex prolongé en cône trés-élevé; ce cône terminé par deux fortes épines et pré- sentant en outre deux ou trois épines de chaque côté en avant et 286 HISTOIRE NATURELLE en arrière. Prothorax en carré-lohg, ün pet inégal; mésothorax au plus du double de la longüeur du prothorax, pas plus large que lui antérieurement et dans sa plus grande partie, maïs s’élar- gissant presque brusquement à la naissance des pattes intermé- diaires ; fortement cambré en dessus, avec une ligne latérale et longitudinale jaunâtre , partant de l'origine des élytres : on voit deux fortes épines formant la fourche, placées au quart antérieur du mésothorax, légèrement recourbées en avant. Métathorax à peu près de la longueur du mésothorax, mais trois fois au moins plus large que lui, muni de fortes épines latéralement en dessous, ayant en outre deux ou trois épines au milieu en dessous. Elytres verdâtres et opaques, à peu prés de la longueur du métathorax, en ovale-allongé: leur élévation médiane prononcée. Ailes de la longueur de l'abdomen au moins, transparentes , tachetées dé brun d'’écaille mêlé de verdâtre ; les parties les plus transparentes formant des bandes transversales, irrégulières et interrompues. Pattes de la couleur du corps, tachetées de brunâtre , moyennes, trigones, fortement dilatées et membraneuses; dilatation des cuisses antérieures avec deux fortes échancrures au côté interne et quelques dents au côté supérieur. Pattes intermédiaires plus courtes que les autres, leur dilatation est épineuse, ainsi que celle des postérieures ; prefier article des tarses antérieurs trés-long , légèrement dilaté. Antennes longues dé déux pouces. Mâle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoiré nâtürélle. ?. EGTATOSOME A TIARE. — ÆEctatosoma tiaratum, Gray ; Enti of Austr. pag. 23, PI. 8, fig. 2. Femelle. Id. Synopsis, pag. 29. Femelle. (Long. 4 pouces environ.) Corps épais, glabre, vert, passänt au jaune par la dessiccation. Tête assez forte; vertex prolongé en côneélevé, ayant antérieurement quatre ou cinq fortes épines , et deux ou trois à sa partie postérieure , avec quelques tubercules à l’entour; pointe du cône épineuse ou très-rugnéuse. Face coupée carrément au-dessous des antennes. Prothorax un peu plus étroit que la tête, en carré long, de trois à quatre lignes de longueur, avec une faible impression transverse ; deux fortes épines avant cette impression, trois en arrière, et quelques autres, tant au bord postérieur qu'a l’antérieur. Le dessous du prothorax en offre aussi quelques-unes au bord latéral, près de l'insertion des cuisses, DES ORTHOPTÈRES. 287 Mésothorax pas plus large que le prothorax antérieurement, mais s'élargissant du double au point d'insertion des secondes cuisses : il a en dessus, deux épines vers son tiers antérieur ; quelques autres au bord latéral, tant supérieur qu'infé- rieur ; son dessous a deux faibles tubercules au milieu. Méta- thorax au moins de la longueur du mésotherax, et de la lar- geur de la partie postérieure de ce dernier, avec de fortes épi- nes au bord latéral inférieur, et quelques tubercules épineux, épars; en dessous. Elvtres et ailes rudimentaires. Abdomen avec un petit nombre de fortes épines en dessus, et de tres- nombreuses en dessous, notamment vers la base ; les quatrième, cinquième et sixième segments dilatés rar prrernf en membrane arrondie, dont le bord est denté en scie ; ces segments, surtout les deux premiers, présentant chacun en dessus deux dilatations membraneuses, en forme de lames épineuses. Pattes moyennes ; trigones, de la couleur du corps; cüisses et jambes fortement dilatées et membraneuses, dentées en scie; ces membranes plus où moins échancrées. Tarsés à articles trigones ; lé premier et le cinquième ayant chacün la longueur des trois intermédiaires réu- nis ; pelôte large , concave en dessous. Suivañit M. Gray, le pre- mier article des tarses antérieurs est court, dilaté et élevé. ( Les antennes manquent ; elles sont courtes et velues , selon M; Gray.) Femelle. L Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum et de la mienne. Nota. 11 est probable que c’est la femelle de l'Ectatosome Hopei, Gewre XXV, PHYLLIE, — PHYLLIUM, Ilig. Latr. Gray. Brullé, — Steropus, Thunb. — Phasma, Stoll, Licht. — Mantis, Fab. Oliv. Pattes de longueur moyenne ; cuisses ayant de chaque côté une dilatation membraneuse, large, foliacée, mais saus cils; les antérieures avec une échanerure au côté interne : jambes antérieures ayant deux dila- tations foliacées, une de chaque côté ; tarses cilies ; premier article long; le second court; troisième 288 HISTOIRE NATURELLE plus court encore; quatrième fort petit ; cinquième long, en cône allongé et renversé : pelote moyenne, Abdomen très-grand , faisant à Jui seul les deux tiers du corps; se dilatant de chaque côté en une mem- brane foliacée, larse, donnant à l’ensemble de l'abdomen la forme d'une feuille ovalaire; le centre ventral très-étroit dans les mâles; ce centre large et fortement unicaréné dans les femelles. Plaque suranale petite, et dépassant la plaqne sous- anale dans les deux sexes, terminée en pointe ar- rondie. Plaque sousanale emboîtée de chaque côté par la dilatation du septième segment abdominal, terminée en pointe dans les femelles, plus arrondie au bout dans les mâles , et formant dans cesexe, une cavité cymbiforme , plus saillante que les segments abdominaux. Appendices terminaux des femelles, grands, foliacés, lancéolés, ne dépassant pas la plaque suranale ; ceux des mâles la dépassant, et en forme de foliole oblongue. Chaque segment de l’ab- domen offre en dessous un stigmate ponctiforme, placé un peu avant la dilatation latérale dans les fe- melles, un peu après dans les mâles, Antennes des femelles glabres, très-courtes, de neuf articles ; le premier large , presque carré ; second très- court ; troisième plus grand que lesantres; quatrième, cinquième, sixième, septième, très-courts, monilis formés ; huitième phis long, et neuvième atissi long que le huitième, terminé en pointe mousse, Celles des males orgues , velues, sétacées, multiarticulées ; pre- mier ariicie gros, assez long ; second très-court , glo- buleux ; troisième aussi long que les deux premiers réunis, un peu rétréci à sa base ; quatrième plus court que le précédent, mais de même forme ; les suivants cylindracés. Tête assez grosse , ovalaire , plus large que le prothorax dans les femelles, de sa largeur seulement, dans les mâles. DES ORTHOPTÈRES. 289 Yeux globuleux ; ceux des mâles gros et saillants. Ocelles nuls dans les femelles ; au nombre de trois, très- distincts et placés en triangle sur le front, dans les mâles. > Thorax court ; prothorax un peu plus court que la tête, cordiforme , rétréci vers la base : mésothorax guère plus long que le prothorax, un peu plus étroit que lui antérieurement , s’élargissant en cône , avant l’in- sertion des pattes intermédiaires , unicaréné au milieu et latéralement; métathorax des femelles un peu plus court que le mésothorax, s’élargissant en cône, en faisant suite à l'élargissement du mésothorax, large et transversal. Celui des mâles plus long que le méso- thorax, reuflé, un peu arrondi latéralement, légè- rement bombé en dessous, à peu près de même lar- geur partout. Elytres des femelles, grandes , opaques , ressemblant parfaitement à une feuille et recouvrant la presque totalité de l'abdomen. Celles des mâles très-courtes, étroites , transparentes ou à peine opaques, avec une faible élévation médiane. Ailes rudimentaires dans les femelles ; très-grandes, transparentes , et aussi longues que l’abdomen , dans les mâles, Corps glabre. 1. Puyruie FEUILLE SÈCHE. — Phyllium siccifolium , Gray, Synopsis, pag. 39. Mâle et femelle. Diction. des scienc. natur. tom. 4, pag. 99, PI. 23. Femelle. Phyllium brevicorne, Latr. Gener. Crust. et Ins. tom. IL, pag. 89. Femelle. — Id. mème page, le mâle. Phasma siccifolia, Stoll, Spect. et Mant. PI. VII, fig. 26. Fe- melle (1), fig. 24, Mâle. æ — (1) Rœsel a représenté cette femelle avec des antennes longues et sétacées comme celles du mâle, tandis que dans la nature elles ORTHOPYÈRES. 19 290 HISTOIRE NATURELLE Phasma citrifolium, Lichtenst. Monog. des Mant. pag. 17, n° 25. Pteropus siceifolius , Thunb. Mém. tom. V ; pag. 286. Gryllus (Mantis) siccifolius , Linn. Mus, Ludov. pag. 111, n°5. Femelle. Mantis siccifolia, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 18, n° 24. — Rœsel. Ins. tom. 2, PI. 17, fig. 4 et 5. — Oliv. Encycl. méthod. tom. VII, pag. 626, n° 6, PI. 133, fig. >. Femelle. (Long. 3 pouces :. Femelle.) Corps vert, passant au brun par la dessiccation. Tête forte , un peu convexe en dessus; gibbeuse postérieurement avec un tubercule sur la partie postérieure du vertex. Prothorax ayant au milieu un sillon longitudinal , et en outre un sillon transversal ; tous deux assez profonds; le dernier n’atteignant pas le bord latéral. Mésothorax avec le bord antérieur relevé, muni dans son milieu d’un tubercule ; carène médiane formée par une suite de faibles tubercules ; carènes latérales char- gées , ainsi que les bords latéraux, de tubercules forts, épineux. Elytres ayant dans toute leur longueur un bord interne assez large, avant la grosse nervure longitudinale d'où partent les fortes nervures obliques. Pattes de la couleur du corps; cuisses antérieures ayant leur dilatation externe arrondie, entière, non dentée ; la dilatation interne fortement denticulée vers son ex- trémilé ; jambes antérieures munies au côté interne d'une forte dilatation foliacée ; le côté externe n'ayant dans toute sa longueur, qu'un étroit rebord membraneux. Cuisses intermédiaires avec une dilatation foliacée , de chaque côté ; l’interne denticulée vers l'ex- trémité; l'angle de la cuisse offre quelques dentelures. Cuisses postérieures ayant au côté interne une dilatation foliacée, denti- culée vers l'extrémité ; et au côté externe un rebord à peine di- laté ; l'angle de la cuisse en dessous, a une faible dilatation denti- culée. Les quatre dernières jambes sont simples, sans rebords ni dilatations. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Nous ne connaissons pas le mâle. 11 nous paraît certain que c’est Jui que Stoll a figuré, Spect. et Mant. PI. VIT, fig. 24. La fig. 89, de la PI. XXIIT représente un mâle sous le nom de Phasma chlo- es, cm sont courtes et moniliformes. Stoll et Olivier, ayant copié leurs figures sur celle de Ræœsel, ont par conséquent perpétué cette faute grave. DES ORTHOPTÈRES. 291 rophyllia, qui a été regardé par Latreille (Règn. ànim. 2° édit. pag. 179) comme une espèce distincte , ainsi que par M. Gray. ( Srnops. pag. 31.) Nous-même entraîné par l'opinion de notre célèbre compatriote, avons désigné ce mâle, Encycl. méthod. tom. X, pag. 115, sous le nom de Phyllium Stollii. Aujourd’hui nous pensons que ce n'est qu'un mâle de la siccifolium , devenu jaune par la dessiccation. Nota. Elle se distingue à la première vue des deux espèces sui- vantes par ses quatre dernieres jambes simples, sans dilatation membraneuse. Des îles Séchelles. Latreille dit que cette espèce sert aux habi- tants d'objet de commerce et d'histoire naturelle. De la collection de M. le comte Dejean et de la mienne. 2. “PHYLLIE JAMBES FOLIACÉES.— Phyllium crurifolium. (Long. 2 pouces +. Femelle.) Corps couleur de feuille morte. Tête un peu aplatie en dessus. Mésothorax ayant son bord anté- rieur peu prononcé ; carènes latérales sans tubercules épineux bien distincts; dentelures des bords latéraux peu sensibles. Elytres ayant chacune leur bord sutural formé par la grosse nervure lon- gitudinale , d'ou partent les fortes nervures obliques. Pattes de la couleur du corps ; cuisses antérieuresayant leur dilatation externe plus étendue que dans la siccifolium , et en forme de triangle à côté interne distinctement denté ; la dilatation interne de ces cuisses est dentelée vers l'extrémité ; jambes antérieures avec une dilatation foliacée très-prononcée, sur chacun de leurs côtés ; la dilatation interne plus large. Cuisses intermédiaires ayant dans toute leur étendue, sur chacun de leurs côtés, une forte dilata- tion arrondie ; l'interne distinctement denticulée. Cuisses posté- rieures à dilatation moins prononcée qu'aux intermédiaires, sur- tout au côté externe ; la dilatation interne faiblement denticulée; l'angle des quatre dernières cuisses est muni en dessous de quel- ques dentelures. Les quatre jambes postérieures ont au côté ex- terne seulement, une dilatation foliacée ; celle des deux dernieres jambes plus large. Antennes de la couleur du corps. Femelle. Elle differe principalement de la précédente avec laquelle on l'a probablement confondue , par sa taille plus petite, et par ses jambes, qui toutes sont foliacées. L'individu mâle que nous rapportons à cette femelle, n'a que 292 HISTOIRE NATURELLE deux pouces un quart de longueur ; corps d'un vert clair. Elytres n'atteignant pas l'extrémité du premier segment abdominal; le quatrième offrant de chaque côté, en dessus comme en dessous , une tache arrondie, ocellée (1). La dilatation du premier segment est étroite, et augmente graduellement dans le second segment ; les troisième et quatrième sont plus larges que les autres. Cuisses antérieures ayant leur dilatation externe en forme de triangle tres-obtus, à côté interne sans dentelures sensibles ; dilatation externe des cuisses intermédiaires, distinctement denticulée vers l'extrémité. Indes-Orientales. Le mâle étiqueté des îles Séchelles de la main de Latreille. Collection de M. le comte Dejean. Je possède les deux sexes. 3. * PAYLLIE BELLE-FEUILLE. — Phyllium pulchrifolium. (Long. 3 pouces à peu pres.) Plus grande que la PA. crurifolium à laquelle elle ressemble infiniment , ayant comme elle toutes les jambes foliacées. Elle en différe par les caractères suivants ; mem- brane des cuisses antérieures bien plus grande, plus anguleuse, avec les parties denticulées de cette membrane plus fortes et plus prononcées que dans la crurifolium ; il en est de même de celle des cuisses intermédiaires, qui n'est point ovalaire comme dans l'espèce precédente , mais presque rhomboïdale et distinctement dentelée. L’abdomen a une forme tres-différente ; ovalaire dans la crurifolium , ilest dans celle que nous décrivons, presque carré, avec une forte échancrure à peu près semicirculaire, de chaque côté , à son extrémité. La ressemblance est à peu près exacte pour toutes les autres parties. Femelle. Nota. Mon unique individu est d'un beau vert, avec la partie inférieure des élytres rougeûtre ; mais je n'indique pas ces cou- leurs comme des différences spécifiques ; elles tiennent unique- ment à l'état de fraîcheur de l'insecte, et peuvent passer avec le temps à la couleur brune uniforme de la crurifolium. De Java. Ma collection. (1) La Phyllium bioculatum, Gray, Synops. pag: 50, figurée dans le Règne animal anglais, PI. 63, fix. 3, offre aussi ces taches, mas la dilatation des cuisses antérieures présente deux points oculaires contigus. DES ORTHOPTÈRES. 293 on SECONDE SECTION (1) SAUTEURS.— SZ 7T'ATORTIA. Pattes postérieures propres à sauter ; les dernières cuisses plus ou moins renflées, canaliculées en dessous : jambes postérieures munies au bout d’épines mobiles pour faciliter le saut. Elytres et ailes le plus souvent disposées en toit. Mâles produisant une stridulation, soit en frottant l'une contre l’autre une portion interne, élas- tique et à nervures irrégulières deleurs élytres, (Grilloniens et Locustaires) ; soit par le frotte- ment des cuisses postérieures contre les élytres, (Acridites ). Cette Section se compose de trois Familles, dont toutes les femelles connues déposent leurs œufs dans la terre, et quelquefois, dit-on, dans la tige des végétaux. couchées horizontalement sur l'abdomen. (Les quatre premiers tarses ayant au plus trois ar- ticles (2). Ailes dépassant le plus souvent les élytres en forme de lanières. Antennes longues, sétlacées, souvent capillaires). . . . . . . . . 5. GRILLON1ENS. dE . longues, sétacées. (Tarses de quatre 81238 articles; crochets sans pelote dis- A 3 &: tincte. Oviscapte des femelles plus — cr . . à |SE 0 ouumoinssaillant.)."... …..:,.. . ; 6, Locusraines. n 4 Ê 9 2 © O0 0£RE must JE D: 3 a a filiformes, ordinairement assez courtes. 5 = . (Tarses de trois articles; crochets bn © . . ’ 2 » 8 presque toujours munis d'une pe- 2e lote distincle. Oviscapte des fe- £2-s melles non prolongé. Point d'or- S gane stridulant dans les mäles.). . 7. Acrinites. (1) Voyez la premiére Section , pag. 9. (2) Le genre Schisodactylus excepté ; il a quatre articles à tous 29% HISTOIRE NATURELLE CINQUIÈME FAMILLE. GRILLONIENS. — GRYLLIDES. ANTENNES TÈTE Yeux OcELLES LaABrE ManoIBULES Macuorres LÈvRE Pazres Torax le plus souvent longues , fines, sétacées , multiarticulées, à articles peu distincts ; ayant chacune leur insertion dans une ca- vité; plus ou moins espacées l’une de l’autre à leur base. ordinairement forte, globuleuse ou ova- laire, presque toujours à découvert. arrondis ou ovalaires , souvent saillants. souvent distincts, disposés en ligne pres- que transverse au-dessus de l’insertion des antennes , entre les yeux ; ocelle intermé- diaire presque toujours oblitéré ; les deux autres ordinairement apparents. entier, arrondi au bout. plus ou moins fortes , dentelées intérieure- ment. unidentées au côté interne; galète allon- gée , linéaire. quadrifide. allongés ; les maxillaires plus grands que les labiaux , de cinq articles; les labiaux de trois. Article terminal tronqué au bout, tantôt droit, tantôt obliquement , et vési- culeux à l'extrémité (dans l’insecte vivant). variable pour la forme ; souvent court, en carré-transversal ; plus rarement allongé et ovalaire. les tarses, de même que les Locustaires ; mais la forme des élytres et des ailes me le fait maintenir dans les Grilloniens, comme la plupart des auteurs l'ont fait. DES ORTHOPTÈRES. 295 Ezvrres couchées horizontalement sur l'abdomen, toute leur partie dorsale plane; elles se rabattent de chaque côté, et offrent une carène latérale prononcée ou oblitérée ; nervures plus ou moins prononcées ; les longitudinales presque toujours obliques. ÂILES ordinairement amples, repliées horizonta- lement en éventail , réticulées ; dépassant le plus souvent les élytres, en forme de lanières , dans le repos; transparentes et sans coloration. Ecussox nul. AgBpoMEN grand, allongé, composé, suivant M. Brullé, de sept segments dans les femelles, et de huit dans les mâles (1); muni de chaque côté, dans les deux sexes, vers l'extrémité, d’un appendice inarticulé ou bi-articulé au plus , sétacé, flexible, velu ou pubescent, souvent très-grand (2). (1) Je pense que l’auteur compte pour un segment l'anus com- posé de deux plaques : la suranale et la sousanale. (2) De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 514, PI. 24, fig. 13, donne les détails suivants sur l'abdomen du Grillon domestique mâle. « Au derrière on voit une fente transversale qui est fermée en dessus par une pièce conique solide , garnie au bout de l'ouver- ture de l'anus , et en dessous, par une autre pièce mince , écaile leuse et concave , en forme de coquille. En pressant le ventre la fente du derrière s'ouvre, et alors on voit à découvert une plaque concave écailleuse , brune , garnie en dessous de deux crochets écailleux, mobiles, de la même couleur, et qui sont dirigés en haut avec la pointe. Plus bas, ou au-dessous des cro- chets qui servent à s’accrocher dans l’accouplement, se trouve » une grosse partie membraneuse, blanche et enflée comme une » petite vessie, qui est garnie au bout d’une espèce de tête, sépa- « rée du reste par un étranglement. Cette partie membraneuse, » qui est indubitablement celle qui caractérise le sexe masculin, » est placée, ensemble avec la plaque écailleuse et les crochets, » dans la cavité de la pièce en coquille , qui ferme le derrière. s 296 HISTOIRE NATURELLE Oviscarre des femelles , presque toujours saillant, souvent fort long , composé de deux valves étroites, ordinairement renflées avant l’ex- trémité, dentelées en scie dans cette partie, qui souvent est bifide. PatrEs antérieures et intermédiaires de forme et de longueur variables; les postérieures plus longues et conformées pour sauter; les deux dernières cuisses plus ou moins renflées ; jambes postérieures le plus souvent munies d’épines sur leurs carènes supérieures ; ex- trémité des jambes pourvue d’épines mo- biles, propres à favoriser le saut. T'aRSES variables pour le nombre d’articles, n’en ayant le plus souvent que trois. Corps assez 2TOS. Cette première Famille d'Orthoptères-Sauteurs dif- fère des deux suivantes par la disposition des élytres qui, dans les Grilloniens, sont appliquées horizontale- ment sur l’abdomen dont elles embrassent les côtés, en se repliant sur eux, de manière que dans l’état de repos les élytres présentent ordinairement une sorte de carène de chaque côté. Ces bords repliés ont leurs ner- vures longitudinales obliques; cette structure des ély- tres rapproche les Grilloniens des Orthoptères-Cou- reurs , et les sépare distinctement des Locustaires et des Acridites qui portent leurs élytres en toit dans le repos. En outre, les Grilloniens ont une conformation d'ailes qui leur est particulière: lorsqu'elles dépassent les élytres, et c’est le cas ordinaire, c’est toujours ho- rizontalement, en forme de lanières étendues droites, ou roulées en spirale. Dans plusieurs Locustaires les ailes , il est vrai, dépassent aussi les élytres; mais, pla: DES ORTHOPTÈRES. 297 cées verticalement sous ces dernières, elles les débor- dent dans ce même sens, et non en lanières. Quant aux Acridites, je n’en connais aucune espèce dont les ailes soient saillantes au delà des élytres dans le repos. Le premier article des tarses postérieurs est, dans la plupart des genres, très-grand, souvent chargé d’as- pérités plus ou moins épineuses, et muni à son extré- mité d’une véritable épine de chaque côté. L’oviscapte des femelles est très-fréquemment saillant comme ce- lui des Locustaires de ce sexe; mais dans les Grillo- niens il est plus grêle , ses valves étant fort étroites. Les mâles font entendre une stridulation produite par le frottement alternatif des élytres l’une contre l’autre ; les mâles , dont cette espèce de chant est fort, tels que ceux des vrais Grillons et des nouveaux genres formés à leurs dépens , ont toute la partie dorsale des élytres ridée ou comme chiffonnée , assez transparente, et à nervures irrégulières. L’abdomen des Grilloniens , autant que j'ai pu l’ob- server dans les individus desséchés, où il n’était pas trop déformé, a sa plaque sousanale toujours de moindre dimension dans les femelles que dans les mâles; l'abdomen porte vers son extrémité deux appendices plus grands que ceux que présentent les deux Familles suivantes , et quelquefois même égalant l'abdomen en longueur. Ces insectes ne sautent pas tous avec la même faci- lité, ni à une même hauteur. Les Courtillières, par exemple, sont mal partagées sous ce rapport: leurs cuisses postérieures à peine renilées , et leurs jambes de derrière très-courtes , ne peuvent soutenir leur gTOS corps , lors du saut ; tandis que les Tridactyles , genre très-voisin , s'élancent à une hauteur surprenonte pour leur petite taille. 298 HISTOIRE NATURELLE Nous renvoyons aux divers genres pour le reste des mœurs et des habitudes de ces insectes. I. Jambes antérieures élargies, conformées pour fouir et souvent munies de dents particulières. Tarses antérieurs se logeant dans une rainure de la jambe. (Oviscapte des femelles point saillant.) 2 a de trois articles; le terminal Eu T d | de D Le ayant deux crochets ; les doux el . . TS2e premiers articles des tarses CB] _ — . . > " EE £ " antérieurs munis latéralement LA , . , Q 2 ET: g | d'une dentsaillante. . . . .. 1. Courtillière. PA ST A s Sofs So «6 à a n = © a TD . É 4 . & 5 À o de deux articles, terminés par s5È0orË un crochet unique; tarses É 5-3 de antérieurs simples et sans ci crochet. . . 4, « + «+ 7. 25 Cylitdrode, an © 2 =] S 1! on »= û . . À |2-2 # sd de trois articles. Antennes OS £ courtes et filiformes. (Jambes e © © ‘En d té . + L d » NE postérieures ayant en dessus | D dus F2 des épines lamellées. ). . . . 3. Z'ridactyle. = _ Es .Z Ÿ Hi RS, te S'TSÉ 9 [=] EE ee] A . . Ts 26.2: de deux articles; le premier a GR rET excessivement court. Antennes sms . . Ds © be assez longues; articles cylin- S5T0% driques. (Jambes postérieures [: . . . 5 © © © | larges, minces. Premier article men, Ts des tarses postérieurs garni ESA s À Æ en dessous, ainsi que ses | & Dep &e deux épines, de soies épais- : £ ICRES ses. Arlicle terminal des » 2 \ SE BE palpes maxillaires pres du £ SE à double plus long que le pé- P- | "Lu . : . h ses + pultième et tronqué droit UN Le h = É. SSL TE au bout. ( Oviscapte des .— — 1 pi ne TS 1 femelles, court.). . . . .. . * Brachytrupe (æe TEE É 7 CE” 2 a À La] d'e= n , . ) . . E é 2 2 222 fines, épaisses. Premier article £ S& a V2 0 2 destarses postérieurs glabre. 2 2 2 » ess Ârticle terminal des palpes — e. > o 3 S es Tr ÈS l’abdomen.) . ....... 8. Grillon. mi a -Y S 9 = « ce © (TMS . , 5 ’ % ES ce & ss article terminal évasé, tron- = 3 G 9 —£o qué un peu obliquement au Un 12 23 2 5 = bout.(Elytres courtes : ailes > © S a LS £E DeLEAbre- dl. pee es 21104 * Trigonidie. très-aplatie. Premier article des antennes grand, ñ ’ 3 * aplati, en carré long.(Elÿtres souvent courtes.). 11. *Platyllemme. 22 3 antérieures et intermédiaires de trois articles ; are tarses postérieurs en ayant quatre distinels. És Be (Oviscapte des femelles long et droit.) . . . . . 12. Œcanthe. ss ° È 2 8 : AS 29 5£ très - apparent; large, aplati, bilobé. 202% g (Oviscapte des femelles très-court et = æ © de Le * l (rl ru © us dEpite)}; eu se «go alog ets sos sis + « A9, ” Podosgrrie. © 2.2 = à o Sen = © MARS = n 1! ! 2e). Se S$ D=TES J=z AU de longueur moyenne. Pre- RE UE 2 NS © : © Li ct lanhitée: duticls d me mus en À ED MES à mier et dernier article des Bus nSE leo Enr tarses antérieurs et inter- ue “© J'S'E as L2 ns PA APT 4 4 PI dactryli ESS PrADI AE Op médiaires égaux entr'eux., 14. Platydactyle. CRE: g ee TD rem CR RES CARRE PR 5: ug TE ETS ETAT a — "Q ; .— = -0 û . Sete E 5 F0 © à £ Jlongues et grêles, Premier c'es Za° Ey! £ nm £ & HE Zeiss article de tous les tarses, S 5 #- an EEE 2 notablement pluslong que 28€t% E 2È a les deux autres réunis, . 15. lhalangopsis, | \& En @ 300 IiISTOIRE NATURELLE I. Jambes antérieures élargies, conformées pour fouir, le plus souvent munies de dents particu- lières. Tarses antérieurs se logeant dans une rainure de la jambe. ( Oviscapte des femelles point saillant.) Genre I. COURTILLIÈRE. - GRYLLOTALPA, Latr. Palis-Bauv. Perty. Brullé, — Gryllus, auctor. — Acheta, Fab. Panz. Pattes velues ; les quatre premières rapprochées à leur in- sertion , les postérieures écartées l’une de Pautre : les antérieures propres à fouir; hanches extrèmement larges, aussi longues que les cuisses, munies d’un trochanter saillant, de forme variable, souvent très- prononcé : cuisses courtes et fortes : jambes fort larges, courtes, imitant une sorte de main, ou de palme terminée par des dents fortes, acérées , im- mobiles. Pattes intermédiaires et postérieures à han- ches presque triangulaires : cuisses comprimées sur leurs deux faces , canaliculées en dessous; les posté- rieures plus fortes et plus longues , mais peu propres au saut; les quatre dernières jambes assez courtes, terminées par plusieurs épines distinctes ; jambes pos- térieures un peu canaliculées en dessus à leur partie inférieure ; carène interne armée de quelques épines mobiles, fortes et serrées. Tarses de trois articles; le premier long ; le second court ; le troisième presqu'aussi grand que le premier , ter- miné par deux petits crochets. Tarses antérieurs, se logeant dans une rainure de la jambe, ayant leurs deux premiers articles dilatés latéralement en une dent semblable à celles des jambes , mais plus petite. Antennes longues, pubescentes , sétacées , multiarticu- lées, peu distantes à leur base. DES ORTHOPTÈRES. 301 Tête assez petite, ovalaire , avancée, ayant au milieu une sorte d’élévation ou carène longitudinale. Yeux arrondis, saillants. Deux ocelles distincts placés obliquement sur le front. Labre arrondi au bout. Mandibules assez fortes. Palpes inégaux; les maxillaires très-allongés ; les deux premiers articles fort courts ; les trois autres allongés , cylindriques. Palpes labiaux fort courts. Article ter- minal des quatre palpes, tronqué droit à lextrémité, celle-ci vésiculeuse. Prothorax grand, ovoïde , tronqué en devant , embras- sant les côtés du corps, ressemblant un peu à une ca- rapace d'Ecrevisse. Présternum et mésosternum courts , élevés en carène au milieu ; métasternum grand, large, plan. Elytres courtes , ovales , arrondies postérieurement, sans rebord latéral ni carène distincte ; leur disque n'étant ni ridé, ni chiffonné dans les mâles : elles sont chargées de nervures ; les longitudinales plus fortes que les transversales. Ailes amples, repliées en éventail dans le repos, et dé- passant les élytres en forme de lanières ou de filets. Abdomen grand , ovalaire, composé de sept segments dans les deux sexes ; ayant de chaque côté vers l’extré- mité, un appendice allongé, inarticulé. Oviscapte point saillant. Corps allongé , velouté , surtout en dessous. Les insectes de ce genre sont connus depuis la plus haute antiquité à cause du tort qu'ils font à l’agriculture ; ils ont reçu les noms d’Avant- Taupe et de Grillon- Taupe , d’a- près leur manière de vivre et la ressemblance de leurs pattes antérieures avec celles des véritables Taupes , et qui servent également comme celles-ci à creuser des galeries souter- raines. Le nom de Courtille ou de Courtillière, qui leur a été appliqué aussi fort anciennement , est tiré d'un vieux 302 HISTOIRE NATURELLE mot français’, qui, à ce que rapporte M. Brullé, signifie : jardin. Les pattes antérieures, tout autrement faites que les quatre autres, sont parfaitement conformées pour travailler la terre ; les hanches énormes présentent un trochanter dont la forme et la grandeur varient , et sert beaucoup pour dis- tinguer les différentes espèces; les cuisses très-courtes , et volumineuses, reçoivent linsertion des jambes , qui sont courtes, palmées et fortement dentées ; le tarse se place dans une petite rainure de la face externe des jambes ; et par le secours de la dent dont le premier et le second ar- ticle sont armés , ce tarse se meut sur la jambe comme une lame de ciseaux , et ses dents se croisant avec celles de la jambe , il en résulte l’action d’une véritable scie. On trouve ces Crthoptères dans tous les climats ; toutes les espèces portent la même livrée ; c’est toujours un brun tirant sur le jaunâtre , en dessus ; plus clair et velouté en dessous, avec les élytres brunâtres, réticulées de brun foncé, les ailes transparentes et incolores. Nous ferons remarquer que , contrairement à ce que l’on observe dans un très-grand nombre de genres d'insectes, les espèces exotiques sont presque toujours sensiblement plus petites que notre unique espèce européenne (G. vulgaris ). Les écrits des anciens naturalistes, et certains vieux ou- vrages d'agriculture, donnent beaucoup de détails sur les Courtillières ; mais plusieurs des faits rapportés sont erronés ; nous allons consigner ici les observations les plus récentes et les mieux avérées faites sur l'espèce commune , recueillies et mentionnées par M. Brullé ( Hist, nat. des insect. t. IX, pag. 185 et suivantes). « Les Courtillières se tiennent de préférence dans les jar- » dins potagers, les pépinières, les champs de blé, et pas- » sent l’hiver dans un trou pratiqué sous terre à une pro- » fondeur qui varie selon la qualité du terrain et la rigueur » du froid ; cette cavité communique avec la surface du sol » par une galerie ordinaïrement verticale, mais qui devient » ÊT DES ORTHOPTÈRES, 303 inclinée quand un obstacle l’empèche de se continuer en ligne droite. A partir de la surface , l’insecte se creuse de nouvelles galeries dans toutes les directions ; ces galeries descendent jusqu’à un pouce ou deux environ ; plusieurs d'entr'elles sont en pente, et aboutissent de différents côtés au trou vertical qui est situé quelquefois à un pied de profondeur. On conçoit aisément que de semblables travaux exécutés par des insectes d’une fécondité prodi- gieuse , occasionnent de très - grands ravages dans les en- droits où ils se trouvent ; que les végétaux servent ou non à leur nourriture, ils n’en sont pas moins entièrement dé- truits , lorsqu'ils se trouvent sur leur passage : les Cour- tilières passent immédiatement à côté des plantes ou au travers de leurs racines, et ne les détruisent que lorsqu'elles sont tendres et plus faciles à entamer que la terre qui les environne. Au rapport de M. Féburier ( Nouv. cours d’a- gricul. 2° édit. tom. V, pag. 163 et suivantes), si on place du fumier de vache auprès d’un terrain qui renferme des Courtilhiéres , elles s'y transportent, et il est à remar- quer qu’elles choisissent pour construire leur nid un ter- rain d’une certaine dureté , et que dans le cas où celui des couches n’est pas assez consistant , elles vont pondre dans les sentiers ; d'après cela, c’est donc uniquement, conclut M. Féburier, dans lespoir d'y trouver plus d'insectes pour s’en nourrir , qu’elles abandonnent leur gîte pour se rendre dans le fumier, Des observations consignées dans la Revue agricole (n° 2, 1829, pag. 65 ) démontrent que la nourriture de ces insectes se compose aussi bien de substances végétales que de substances animales, ou du moins que les unes peuvent suppléer aux autres ; nous voyons, dit ce journal, que des romaines, des dahlias, et autres plantes, ont été attaquées à la racine, et non- seulement endommagées de manière à livrer passage à l’insecte , mais entamées dans une grande partie de leur longueur et entièrement coupées. » M. Turpin ayant enfermé trois Courtillières dans une » » » 30% HISTOIRE NATURELLE boite, plaça, sur la terre que renfermait cette boite, une feuille de romaine. Les Courtillières se tinrent cachées pen- dant le jour ; mais la boîte ayant été ouverte dans la nuit, on trouva les trois insectes hors de terre et mangeant avi- dement la feuille de romaine. Le même fait fut observé pendant les deux nuits suivantes ; mais à la quatrième on vit la plus grosse des Courtillières dévorant les deux au- tres qu’elle avait tuées. Il est hors de doute, d’après cela, que cet insecte se nourrit à la fois de plantes et de sub- stances animales, » Lorsque les chaleurs de l'été commencent, les mâles se transportent à l'entrée de leurs galeries, et se font en- tendre des femelles par une faible stridulation. Après l’ac- couplement, qui a lieu pendant la nuit (car ces insectes, de même que ceux du genre Grillon, sont nocturnes), la femelle s'occupe de construire le nid qui doit recevoir ses œufs ; elle choisit une terre assez ferme pour résister à l’ac- tion des pluies. Après avoir tracé une galerie circulaire, elle se creuse une nouvelle retraite à quelques pouces de celle- ci, établit son nid au centre de la galerie circulaire , et y dépose ses œufs, tantôt vers le milieu, tantôt vers la fin du printemps. Leur nombre s'élève à deux ou trois cents environ ; ils sont allongés, d’un blanc jaunûtre luisant ; ils éclosent ordinairement au bout d’un mois. Les jeunes insectes sont blancs en sortant de l’œuf; ce n’est qu'au printemps suivant qu’ils passent à l’état de nymphe, c'est- à-dire que les organes du vol commencent à se manifester après la quatrième ou cinquième mue. Dès la première , suivant Rœsel, les petites Courtillières se dispersent et se construisent un nid auquel aboutissent des galeriesenviron- nantes. Selon M. Féburier, ces insectes ne seraient en état de se reproduire que dans leur troisième année, ce qui in- diquerait chez ces insectes une longévité remarquable ; les autres Orthoptères ne vivent ordinairement qu'un an, et leur état parfait ne précède souvent leur mort que de quel- ques semaines, Tous les auteurs s'accordent à dire que les DES ORTHOPTÈRES. 305 » Courtillières ont le plus grand soin de leur progéniture , » et qu’elles vont pour elles à la recherche de leur nour- » riture. » On reconnaît à la couleur de la végétation, qui est jaune et flétrie, les lieux infestés par les Courtillières. La » terre qu’elles retirent de leurs galeries est amoncelée au- » dessus de l’ouverture principale de leur retraite , et forme » de petits monticules dans le genre de ceux de la Taupe, » mais infiniment plus petits. » Les moyens indiqués pour détruire ces insectes ne peu- » vent être employés sur une grande étendue de terrain , ni » même suflire à une destruction complète sur un espace » restreint. » L'abdomen des Courtillières offre quelques différences, suivant le sexe, comme on va le voir. L Mâles. Abdomen ayant sept plaques ventrales, à peu près égales en largeur, puis une plaque sousanale assez grande. Femelles. Abdomen n’offrant que six plaques ventrales bien évidentes ; il paraît cependant en exister une septième , mais quelquefois fort peu apparente ; il y a en outre une plaque sousanale, petite et étroite. | Suivant M. Brullé, les élytres ont des nervures plus nombreuses dans les femelles que dans les mâles : la base de ces élytres offre une ou deux cellules, qui dans ce der- nier sexe ont une plus grande dimension que dans l’autre. L'observation suivante nous paraît nouvelle et intéres- sante : « Je n'ai jamais entendu la stridulation du mâle de la » Courtillière commune, ni en liberté, ni dans les boîtes où » j'en ai tenu plusieurs en captivité ; mais j'ai obtenu arti- » ficiellement le même résultat sur un insecte vivant et sur » un insecte mort, en soulevant un peu les élytres et les frottant l’une sur l’autre. » Ces élytres sont parfaitement symétriques, et l’on y » distingue, sur la partie dorsale, un instrument musical ORTHOPTÈRES. 20 SD a LA 306 HISTOIRE NATURELLE » (voy. les généralités du genre Grillon ) ; on y voit l’ar- » chet strié comme une lime, la chanterelle et une seule » grande nervure qui descend de l’origine inférieure de Par- » chet vers le bout de l’élytre, en suivant une direction » oblique ». (Goureau, Essai sur la stridulation des In- sectes. Annal. de la Sociét. entomol. de France, tom. 6, pag. 42.) PREMIÈRE DIVISION. Palme des jambes antérieures divisée en quatre dents. 1. CouRTILLIÈRE COMMUNE. — Gryllotalpa vulgaris, Latr. Hist. des Crust. et des Insect. tom. 12, pag. 122, Pl. 94 , fig. 4. Id. Gener. Crust. et Ins. tom. ill, pag. 99. Gryllus Gryllotalpa, Linn. Syst. nalur. tom. 1, pars. 2, pag. 693. — Oliv. Encycl. méthod. tom, VI, pag. 633, n° 1, PI. 128, fig. 3-14. La Courtillière, Geoff. Insect: Paris, tom. I, pag. 387, PI. 8, fig. 1. Acheta Gryllotalpa, Fab. Entom. syst, tom. 2, pag. 28, n° 1. —Stoll, Sauter. et Grill. PI. IT, c. fig. 6 et 7. — Panz. Faun. germ. fase. 88, fig. 5. (Long. 20 à 22 lig.) Corps soyeux, velouté et d'un brun rous- sâtre en dessus ; jaune-fauve, et très-pubescent en dessous. Elytres recouvrant à peu prés la moitié de l’abdomen; leurs nervures très-prononcées, d'un brun foncé. Aïles dépassant en laniéres , et très-notablement , l'extrémité de l'abdomen. Pattes de la couleur du corps et pubescentes ; trochanter des premières hanches, long, pointu; son bord inférieur arrondi , assez tranchant , et cilié de longs poils. Cuisses antérieures ayant leur bord inférieur trés-dis- tinctement échancré en avant ; dents des jambes et des tarses, grandes, aiguës, légèrement recourhées extérieurement et noires à leur extrémité. Mâle et femelle. Trés-commune dans toute l’Europe. DES ORTHOPTÈRES, 307 2. COURTILLIÈRE AFRICAINE, — Gryllotalpa africana , Palis-Bauv. Ins. d'Afriq. et d'A mér. pag. 229, Orthopt. PL. II, c. fig. 6. (Long. 13 à 14 lig.) Elle ressemble tout à fait à la précédente, et n'en diffère que par sa taille, presque de moitié plus petite ; par le bord inférieur des premières cuisses qui n'offre pas l'échan- crure en avant , si évidente dans la G. vulgaris ; et enfin par les pays qu'elle habite. Nous devons ajouter que la différence sexuelle tirée des cellules des élytres est mieux prononcée dans cette es- pèce-ci que dans la première. Mâle et femelle. On la trouve non-seulement au Cap-de-bonne-Espérance et au Sénégal , mais encore aux îles de France et de Java, et même à la Nouvelle-Hollande. 3. * CouRTILLIÈRE LUISANTE. — Gryllotalpa nitidula. (Long. 15 lig. au moins.) Elle differe de ses congénères par son corps luisant et glabre en dessus. D'un testacé rougeâtre ; vertex d'un ferrugineux brunâtre. Ocelles arrondis, luisants; yeux pe- tits, blanchâtres; labre d'un jaune pâle. Prothorax d'un ferrugi- neux brunâtre tres-luisant et trés-glabre en dessus, avec une ligne dorsale et longitudinale plus pâle, élargie vers son milieu, Elytres mattes , recouvrant à peu près la première moitié des ailes. Pattes légèrement velues , de la couleur du corps, luisantes, surtout les postérieures. Trochanter des hanches antérieures, assez petit, cilié inférieurement , finissant en pointe; dents des jambes anté- rieures longues, assez minces, aiguës, recourbées extérieurement, noires à l'extrémité. Abdomen jaunâtre, glabre et luisant, tant en dessus qu'en dessous. Présternum et mésosternum jaunes et velou« tés , ainsi que le dessous de la tête. Métasternum de cette couleur, glabre et luisant. Antennes d'un testacé brunâtre, Femelle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 4, COURTILLIÈRE HEXADACTYLE, — Gryllotalpa hexadactyla, Perty, Delect. animal, articul, pag. 119 , PL. 23, fig. 9. (Long. 11 lignes ;.) Corps soyeux, d’un testacé-brunâtre, plus pâle en dessous. Elytres recouvrant au moins la moitié de l’ab- domen. Aïles dépassant notablement l'extrémité de l'abdomen. Pattes de la couleur du corps, et pubescentes; trochanter des 308 HISTOIRE NATURELLE hanches antérieures petit, légérement arrondi; bord inférieur des premières cuisses ayant antérieurement une forte échancrure ; dents des jambes aiguës, noires au bout, un peu recourbées ex- térieurement. Mâle. à | Du Brésil. Ma collection ; de la Guadeloupe, collection de M. Marchal. 5. “ COURTILLIÈRE BRÉVIPENNE, — Gryllotalpa brevipennis. (Long. 14 à 19 lig.) Corps soyeux , brunâtre en dessus , jau- nâtre en dessous. Elytres recouvrant presque la moitié de l'abdo- men. Ailes fort courtes, dépassant un peu l'extrémité des élytres dans le repos. Pattes de la couleur du corps, pubescentes. Tro- chanter des premieres hanches très-petit, arrondi ; bord inférieur des cuisses de devant ayant une échancrure assez prononcée; dents des jambes, aiguës, noires au bout, un peu recourbées extérieure- ment. Mâle et femelle. Amérique septentrionale. Caroline, Philadelphie, Louisiane. De la collection de M. le comte Dejean, ainsi que de la mienne. DEUXIÈME DIVISION. Palme des jambes antérieures divisée seulement en deux dents. (Ces jambes moins larges que dans la première division.) 6. CourriILuiÈRE oxvpacryLe. — Gryllotalpa oxydactyla, Perty, Delect. animal, articul.‘pag. 118, PI. 25, fig. 5. (Long. 20 lignes an moins.) Corps d’un jaunâtre pâle, taché de brun ; vertex ayant une grande tache brune ; ocelles allongés, luisants; yeux grands et bruns. Prothorax ayant en dessus une grande tache brune, qui n’atteint pas le bord antérieur. Elytres recouvrant les deux premiers tiers des ailes. Pattes de la couleur du corps ; trochanter des hanches antérieures, long, trés-aplati, de même largeur partout, cilié sur ses bords, arrondi au bout, avec l'angle inférieur uniépineux. Jambes antérieures terminées par deux longues dents en forme d’épines lancéolées , recourbées extérieurement, luisantes et noires à l'extrémité. Crochets des tarses fort longs ; épines terminales des quatre dernières jambes, DES ORTHOPTÈRES. 309 ainsi que celles du dessus des jambes postérieures, trés-grandes et accrées. Mâle. Du Brésil. Collection du Mustum d'histoire naturelle, et de celie de M. le comte Dejcan. 7, CourTILLIÈRE DipACTYLE, — Gryilotalpa didactyla, Latr. Hist. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 122, n° 2. Id, Nouv. Dict. d'hist. nat. 1"° édit. tom. 6, pag. 446, PI. D. I, tom. 7, fig. q. Grytllotalpa tetradactyla, Perty, Delect. anim, articul. pag. 118, FL. 19, fie. à. Gryllus talpa, var. Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag..633. (Long. 13 lignes.) Corps velouté, d'un j2une-brunâtre, plus pâle en dessous. Elytres recouvrant à peu près la moitié de l’ab- domen ; ailes dépassant un peu l'extrémité de celui-ci. Pattes pubescentes, de la couleur du corps; trochanter des hanches antérieures très-grand, presque spatuliforme. Lord inférieur ces premieres cuisses, ayant antérieurement une profonde échan- crure. Dents des jambes, fortes, noires au bout, un peu recour- bées extérieurement. Brésil , Cayenne , Surinam. Ma collection. 8. COuRTILLIÈRE PARVIPENNE. — Gryllotalpa parvipennis. (Long. à peine 1 pouce.) Corps velouté, jaunâtre, un peu rem- bruni. Elytres recouvrant à peu prés la moitié de l'abdomen. Ailes fort courtes, ne dépassant guère les élytres que d'une demi- ligne. L'abdomen offre quelques taches peu régulières, d’un jaune plus pâle que le fond. Pattes pubescentes , de la couleur du corps. Trochanter des hanches antérieures, grand, aplati, de même largeur partout, arrondi au bout. Bord inférieur des premières cuisses, ayant antérieurement une profonde échancrure. Dents des jambes antérieures, noires. Femelle. Recueillie en Colombie par M. Lebas. Je la dois à l'obligeance de M. Chevrolat, ge — re + 310 HISTOIRE NATURELLE Gexre II. CYLINDRODE. — CYLINDRODES, Gray, Griff. an King. PI. 131. — Id. from Magaz. vol. 1. Brullé, Hist. nat. des insect. tom. IX. Pattes excessivement courtes ; les antérieures peu fortes, comprimées : jambes antérieures élargies , propres à fouir, terminées par une palme dentée en forme de main ; tarses de devant minces, biarticules et sans crochets au bout ; les quatre autres pattes très-com- primées ; cuisses larges, ayant au bout une épine mousse ; jambes larges, comprimées, ayant à l’ex- trémité une épine courte, mais forte : les quatre derniers tarses biarticulés, ciliés en dessous ; dernier article ayant un très-petit crochet. Antennes... (manquant en grande partie); leurs trois premiers articles courts, moniliformes. Tête petite, ovalaire. Yeux très-petits. Mandibuies assez courtes, fortement dentées au côté interne. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; leurs deux premiers articles petits ; le premier court, presque cyathiforme ; le second moitié plus petit que le pre- mier , à peu près de même forme ; le troisième le plus grand de tous, ovalaire et dilaté ; le quatrième pres- qu'aussi petit que le second, aminci à sa base, dilaté vers le bout ; le terminal presqu’ovalaire, plus court que le pénultième, tronqué au bout. Palpes labiaux ayant le premier article plus court que les autres, en cône renversé; le second grand , presqu'ovalaire ; le troisième en cône renversé, très - aminci à la base, tronqué à l’extrémité, un peu plus court que le se- cond. Thorax allongé, cylindrique, faisant plus du tiers de la longueur totale du corps. Prothorax plus long que DES ORTHOPTÈRES. 911 chacune des autres parties du thorax, Mésothorax et métathorax à peu près égaux en longueur. Elytres et ailes presque nulles, à peine rudimentaires. Abdomen très-allongé, cylindrique, composé de huit segments ; le dernier plus large, son extrémité arron- die, déprimée, rebordée en dessus. Point d'appen- dices apparents. Corps allongé , linéaire , parfaitement cylindrique. Nota. Ce genre extraordinaire, que je n'ai pas vu en nature ; a été figuré par M. Gray, mais sans description, dans le Règne animal anglais ; c’est d’après cette figure que nous donnons ici la description des palpes, des éiytres et des ailes. Le reste des caractères est copié du même auteur, dans un petit opuscule que j'ai cité en tête de ce genre. On n’en connaît qu’une seule espèce. 1. CyziNpronE DE Cawrecr. — Cylindrodes Campbelli, Gray, loc. cit., pag. 2, fig. 19, « Lisse. Tête ; pattes antérieures et dernier segment de l’ab- » domen, d'un noir brun. Thorax d’un brun-rougeâtre. Abdomen » (sauf le segment terminal) et les quatre dernières pattes, d'un » jaune brun, avec une teinte noire. » D'aprés les figures, cet insecte aurait 2 pouces + de lon- gueur. Il a été rapporté de Melville-Island , sur la côte septen- trionale de la Nouvelle-Hollande , par M. le major Campbell ; au rapport de ce dernier, cette espèce faisait de grands ravages dans sa serre , et perçait la tige de toutes les plantes, ce dont on ne s'apercevait que par leur flétrissure. La forme du corps de cet Orthoptère est admirablement adaptée à son genre de vie ; il se fixe dans l’intérieur des plantes au moyen de l’épine des jambes, Les colons l'appellent Fer-fil. Gexre III. TRIDACTYLE. — TRIDACTYLUS, Oliv. Latr. Brullé. — Xya, Ilig. Charp. — Acheta, Goqueb. — Heteropus, Palis.-Bauv. Pattes inégales ; les antérieures plus courtes que les inter- médiaires, propres à fouir ; jambesÿélargies, garnies 312 HISTOIRE NATURELLE en dessous de plusieurs fortes épines ; jambes inter- médiaires longues , élargies, en ovale-allongé. Pattes postérieures grandes ; cuisses très-renflées , tranchan- tes sur leurs bords ; jambes grêles, munies en dessus vers l'extrémité, de petites lamelles mobiles, arrondies au bout, et remplaçant les épines ordinaires. Tarses antérieurs et intermédiaires de zrois articles peu dis- tincts ; tarses antérieurs se logeant dans une rainure de la face extérieure de la jambe. Tarses postérieurs nuls , remplacés par des appendices, au moins au nombre de deux, en forme de digitations étroites, comprimées, mobiles, ciliées, pointues au bout. Antennes courtes, de dix articles courts , subcylindriques ; elles sont filiformes et à peine aussi longues que la tête et la moitié du prothorax réunis. Tête arrondie. Veux assez grands. Ocelles assez distincts. Mandibules dentelées à l'extrémité , ayant en dedans une forte saillie. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux. Prothorax plus long que large, semicylindrique, échan- cré latéralement, arrondi au bord postérieur. Elytres courtes, coriaces, atteignant à peu près le mi- lieu de l'abdomen, et presque triangulaires. Ailes étroites , linéaires, plus longues que les élytres, dépassant l’extrémité de l'abdomen dans le repos. Abdomen ovalaire, allongé, ayant de chaque côté, à son extrémité, deux appendices, un supérieur et un inférieur, munis de cils longs ou poils roides : la der- nière plaque ventrale offre, suivant M. Brullé, une petite échancrure. Oviscapte point saillant. Les Tridactyles sont de très-petite taille ; tous les autres Orthoptères-Sauteurs, sauf les Myrmécophiles, les surpassent en grandeur ; leurs pattes antérieures, quoique propres à DES ORTHOPTÈRES. 313 fouir, sont fort différentes de celles des Courtillières ; mais les Tridactyles se creusant des galeries souterraines au bord des eaux, et n'ayant à fouiller que dans un sable très-fin, il n’était pas nécessaire que leurs pattes antérieures, qui ser- vent d'outils, fussent d’une conformation aussi compliquée que celles des Courtillières , destinées à travailler une terre plus ou moins compacte. M. Foudras, avocat et entomologiste distingué , a publié à Lyon, en 1829, des observations intéressantes sur l'espèce de Tridactyle propre au midi de la France, et c’est dans ce mémoire, qu'à l'exemple de M. Brullé, nous avons puisé les détails suivants : C’est toujours au bord des rivières, des lacs, etc. , qu’ha- bite cette espèce, pourvu qu’elle y trouve un sable très-fin ; ces insectes y pullulent en grande quantité, le sillonnent dans tous les sens, s'y pratiquent une retraite analogue à celle des Courtillières ; elle se compose d’une galerie verticale, qui descend à quelques pouces de profondeur, et d’où partent de nombreuses galeries horizontales très-voisines de la sur- face du sol. Il paraît que les Tridactyles creusent pour trou- ver leur nourriture , qui semble au premier abord ne con- sister qu'en grains de sable. M. Foudras les a vus en manger avec avidité et les rendre dans leurs excréments ; le terrain toujours humide dans lequel ils vivent renfermant nécessairement quelques petits animaux infusoires et des débris de végétaux qui sont restés sur le sol après la retraite des eaux, on peut croire avec raison qu'ils en font leur nourriture, car on ne peut admettre que le sable offre par lui-même assez de matière pour alimenter un être organisé. Dès les premiers jours du printemps on rencontre un grand nombre d'individus, dans les endroits exposés au soleil , contre l’habitude des Courtillières qui sont noctur- nes ; ces individus sont bien plus souvent en état de larve ou de nymphe qu’en état parfait (1). On les voit de toutes — 468) M. Léon Dufour m'a écrit , de Saint-Sever, en 1831 à ce su- Jet : « Cet insecte qui n’est pas rare sur les bords de l'Adour, ne 514 HISTOIRE NATURELLE parts s'élever avec autant de vigueur que d’agilité, et même très-haut pour leur taille. Les femelles pondent au fond de leur trou une quaran- taine d'œufs arrondis, d’un jaune transparent. C’est tou- jours la tête la première que ces insectes entrent dans leur nid, dont ils ne sortent qu’à recülons. Ce genre et celui de Rhipiptéryx qui n’en est qu’un dé- membrement, diffèrent des autres Grilloniens par plusieurs caractères tranchés, tels que les pattes intérmédiaires très- grandes, et un faciès particulier. Leur petite taille et leur extrême agilité sont des traits de ressemblance qui les rap- prochent de certains Acridites , surtout des petites espèces de Tétrix. Mais il est hors de doute que par les mœurs et l'organisation , ils n’appartiennent aux Grilloniens, et que leur véritable place ne soit auprès des Courtillières. Nota. Les trois grandes digitations qui remplacent les tarses postérieurs, étant probablement les seules apercues par l’auteur de ce genre , l'ont engagé à le nommer Tridac- tyle, nom qui ne lui est pas risoureusement applicable. l, Tripacryce paranoxaL.—Tridactylus paradozus, Latr. Hist. des Crust. et des Insect. tom. 12, pag. 120. Id, Gener. Crust.et Insect., tom. 3, pag. 97. Acheta digitata, Coqueb. Illustr. icon. Decad. 3, pag. 91. tab. 21, fig. 3. | Heteropus. africanus, VPal.-Bauv. Insect. d'Afr. et d'Amér., pag. 230. Orthopt. PI. 2, fig. 7. (Long. 3 lignes.) Corps luisant, d'un jaunâtre pâle, avec quelques taches brunes. Tête grisâtre en dessus, brunâtre en avant. Yeux noirâtres. Prothorax d'un jaune-brunâtre luisant. Elytres ne recouvrant pas tout à fait la première moitié de l'abdo- men , luisantes; noirâtres à leur base, le reste d'un jatne d'écaille » se trouve presque jamais à l'état parfait; croiriez-vous que je » n’en ai rencontré qu'un seul avec des ailes ; et il y a de cela près s de trente ans; je l'envoyai à Latreille; cette année j'en ai pris » plus de soixante ; et il n'y en a pas eu un seul de complétement » ailé.» DES ORTHOPTÈRES. 315 nuancé de brun. Ailes dépassant l'abdomen d’un quart, dans le repos; elles sont d’un blanc sale avec le bord antérieur strié trans- versalement et alternativement de blanc et de brun. Pattes d'un jau- nâtre pâle , tacheté de brun d'écaille. Jambes postérieures munies vers l'extrémité, d’un double rang de lamelles longues , arrondies au bont, blanchâtres, au nombre de six en tout. Tarses posté- rieurs nuls, remplacés par trois grands appendices digilés et blanchâtres, dont un plus court, inséré en regard des deux autres; tous trois droits, un peu comprimés, finissant en un petit crochet recourbé. On voit en outre tout à fait à l'extrémité des jambes et de chaque côté, à la suite des lamelles, et de même dimension qu'elles , un petit appendice terminé par une sorte de petite pointe recourbée. De Guinée. Décrit d'après un individu unique de la collection Latreille , appartenant à M. le comte Dejean. 2. TripacTyce vaRié. — Tridactylus variegatus, Latr. Nouv. Dict. d'hist. nat. 2e édit. Brullé, Hist. nat. des insect, tom. IX, pag. 197, PI. 18, fig. 6. | Tridactyle panaché, Foudras, Observations sur cette espèce. X ya variegata, Ilig. — Touss. Charpent. Aoræ entomol. pag. 84. tab. II, fig. 2 ets. ( Long. 3 lignes.) Corps d’un noir luisant, mêlé de brun fauve , et offrant quelques taches d'un blanc jaunâtre : plaques ventrales bordées de blanc à l'extrémité. Elytres ne recou- vrant pas tout à fait la premiére moitié de l'abdomen, noi- râtres et luisantes. Ailes blanchâtres, dépassant un peu l'extré- mité de l'abdomen (1) dans le repos. Pattes de la couleur du corps, variées de brun et de jaunâtre; jambes postérieures mu- nies vers l'extrémité, d'un double rang de lamelles longues, ar- rondies au bout, au nombre de huit en tout. Tarses postérieurs nuls, remplacés par deux grands appendices digités, blanchâtres, égalant presqu'en longueur celle de la moitié des jambes ; droits, (1) Nous n'avons vu qu'un seul individu ailé, et les ailes de- passent l'abdomen ; dans la figure citée de M. T. Charpentier , les ailes ont aussi cette longueur; cependant M. Brullé, loco citato, dit qu'elles sont à peine plus longues qne les élytres. Cette diffé- rence serait-elle sexueile ? - 316 HISTOIRE NATURELLE comprimés, finissant en un petit crochet recourbé. On voit en outre, tout à fait à l'extrémité des jambes, à la suite des lamelles, et de chaque côté, un petit appendice de même dimension qu'elles, mais terminé en une sorte de petite pointe recourbée. Cette espèce habite le midi de la France, dans le sable , au bord des fleuves et des rivières, notamment sur les bords du Rhône et de l'Adour. On la trouve aussi en Espagne. -s Genre IV. RHIPIPTÉRYX. — RAIPIPTERFX, Newman. Brullé. Pattes très-comprimées, inégales; les antérieures plus courtes que les intermédiaires, propres à fouir ; jambes dilatées, plus larges que les cuisses. Cuisses et jambes intermédiaires très-comprimées; ces der- nières aussi longues que les cuisses. Pattes posté- rieures longues ; cuisses longues, dilatées, convexes extérieurement, concaves intérieurement, leurs bords supérieur et inférieur amincis ; jambes droites , gré- les, dépourvues d’épines lamellees. Tarses antérieurs et intermédiaires composés seulement de deux articles; le premier extrêmement court , par- tagé transversalement en dessous, en deux parties distinctes ; second article allongé, allant en grossis- sant vers l'extrémité. Tarses postérieurs nuls , rem- placés par cinq appendices (1) étroits, comprimés, mobiles, ciliés, pointus au bout, savoir : deux plus longs que les autres; un troisième moins grand; les deux autres plus petits que le troisième. Antennes au moins aussi longues que la téte et le protho- rax réunis, de dix articles cylindriques, un peu (@) M. Newman n'a vu que deux appendices, les deux plus grands sans doute; M. Brullé s'était aperçu avant nous, qu'il y en avait plus de deux, mais sans en spécifier le nombre. DES ORTHOPTÈRES. 317 comprimés, le premier court, les autres presqu'é- gaux entr’eux. Tête cordiforme. Yeux grands, ovales. Ocelles distincts. Mandibules fortes, bidentées. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux. Prothorax assez convexe , presque cordiforme. Elytres coriaces, recouvrant à peu près la première moitié des ailes, dans le repos. Ailes amples, dépassant de beaucoup l'extrémité de l’ab- domen , offrant chacune, lorsqu’elles sont déployées, trente-huit nervures longitudinales, également espa- cées, et une seule nervure transversale; celle-ci on- dulée. Abdomen ovalaire-allongé , son extrémité ayant quatre principaux appendices, portant des poils longs et rares; les deux appendices les plus rapprochés du bout de l'abdomen , plus grands, arrondis et en massue à leur extrémité. Oviscapte point saillant. °°" 1, RutPiPTÉRYX MARGINÉ. — Rhipipteryx marginatus , Newmar, Entomol. magaz. n° VIL, pag. 204, PI. VII. (Long. 3 lignes.) Corps noir; yeux entourés d'une bandelette blanche très-étroite. Prothorax ayant une bordure blanche assez large. Elytres entourées d’un liséré blanc. Ailes plus longues d’un tiers que l'abdomen ; leur bord antérieur un peu coriace, noirâ- tre, légerement irisé, avec une ligne transverse blanche, très- étroite; le reste des ailes brunâtre, transparent, un peu irisé. Segments de l'abdomen présentant chacun une ligne transverse blanchâtre, mieux prononcée sur les plaques ventrales. Pattes noires ; cuisses bordées, à leurs parties supérieure et inférieure, d'un liséré blanc. Jambes intermédiaires, ayant une bordure blanche à la partie supérieure seulement. Appendices remplaçant les tarses postérieurs, blanchâtres. Antennes noires, avec les der- 318 HISTOIRE NATURELLE niers articles blancs; leurs articles basilaires blanchâtres en dessus. Du Brésil et de Cayenne. Ma collection. 2. RurPipTÉRyx DE BRuLLÉ. — Rhipiptéryx Brullei. Rhipipteryrx marginatus , Brullé, Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 198. (Long. 4 lignes.) Il ressemble infiniment au précédent, et pr- sente les différences suivantes : plus grand. Bordure blanche du prothorax plus étroite ; celui-ci ayant antérieurement deux lignes blanchâtres, étroites, formant par leur réunion une sorte de che- vron. Bordure blanche des élytres, beaucoup plus étroite que dans le marginatus ; ces élytres présentent en outre , au milieu du disque, une ligne longitudinale blanchâtre, partant de la base et n’atteignant pas l'extrémité. Cuisses moins distinctement bor- dées de blanc ; les postérieures ont intérieurement, vers le milieu, un point blanchätre plus ou moins grand; jambes antérieures un peu bordées de blanc intérieurement. Appendices remplaçant les tarses postérieurs, noirâtres. Antennes n'ayant de blanc que sur quelques-uns des articles basilaires, Du Brésil, Collection de M. le comte Dejean. 3." RuHiPiPTÉRYX ATRE. — fhipipteryx ater. Ptptery (Long. 2 lignes. ) Plus petit que les précédents; entièrement d'un noir assez mat. (Les antennes manquent.) | Patrie inconnue. Ma collection. ES IT. Jambes antérieures de forme ordinaire, cy- lindriques, sans élargissement, ni dilatation. (Oviscapte des femelles plus ou moins sail- lant ; du moins dans le plus grand nombre.) À. Tête cachée sous le prothorax. Genre V. MYRMÉCOPHILE. — MYRMECOPHILA, Lat, Guér, — Sphærium , Gharp. Brullé, — Blatta, Panz. Tête assez petite, cachée en grande partie sous le prothorax. DES ORTHOPTÈRES. 319 Corps ovale, aptère ( faciès d’une larve de Blattaire ). Pattes assez courtes. Cuisses postérieures renflees. Tarses composés de trois articles comprimés. Antennes longues, sétacées, multiarticulées. Palpes courts , épais , les maxillaires ayant leur dernier article beaucoup plus gros que les autres. Appendices abdominaux plats, coniques, très-gros rela- tivement au corps. Oviscapte droit, bifide au bout , de la longueur à peu près des appendices abdominaux. Nota. N'ayant pas vu ce genre en nature, nous donnons les caractères génériques et la description de l'espèce qui lui sert de type, d’après MM. Toussaint Charpentier et Brullé. 1. MyrMECOPHILE SOcIALE. — Myrmecophila acervorum. Latr. Fam. natur. Sphærium acervorum, Touss. Charpent. Horæ entomol. pag, 78. Mâle et femelle. — Brullé, Hist. natur. des insect., tom. IX, pag. 180. Blatta acervorum, Panz. Faun. germ. fas. 68, tab. 24, femelle. ( Long. 2 lignes. ) Corps ferrugineux-brunâtre. Les bords du prothorax et des segments de l'abdomen, plus pâles, ainsi que les pattes. Antennes d’un ferrugineux obscur , avec l'extrémité plus claire et les premiers articles jaunes. Point d'ailes, ni d’élytres. Mâle et femelle. Le premier est un peu plus petit. France , Allemagne. Elle se trouve dans les fourmilières. M. le professeur Audouin l’a prise à Meudon en 1836. _ B. Tête toujours à découvert. a. Pattes postérieures robustes, courtes ou de longueur moyenne. (Grilloniens vrais, Gryllides propriè dicti.) # Tous {es tarses de quatre articles dis- tincts. 320 HISTOIRE NATURELLE . Gexre VI. SCHIZODACTYLE. — SCHIZODAC- Pattes Tarses TYLUS, Brullé. — Gryllus, auctor. très-robustes , de longueur moyenne ; cuisses glabres et mutiques, canaliculées en dessous pour recevoir la jambe ; les quatre premières peu renflées, de la lon- - gueur des jambes : jambes antérieures et intermé- diaires renflées, épaisses, cylindriques , épineuses ; leur extrémité offrant de chaque côté, deux fortes épines ; jambes antérieures point propres à fouir, mu- nies intérieurement de deux rangées de longues épines mobiles et pointues : base externe de ces jambes avec une très-légère dépression. Jambes intermédiaires ayant des épines comme les antérieures , mais dis- posées différemment ; savoir : une rangée en dessus et uneen dessous. Pattes postérieures un peu plus longues que les autres ; jambes à peine plus courtes que les cuisses; leur dessus armé de sept à huit fortes épines , assez irrégulièrement placées. Extré- mité des jambes portant cinq épines ou éperons aplatis, mobiles ; les deux intérieurs fort longs, lancéolés. composés] de quatre articles distincts ; le terminal presque cylindrique, muni en dessous d’une lame mince, comprimée; les quatre tarses antérieurs ont leurs premier et quatrième articles longs, épais, presqu'égaux ; les deux intermédiaires très-courts ; le premier simple, mutique, en cône renversé ; les second et troisième émettant chacun latéralement , un appendice étroit, aplati, lancéolé, élargi et arrondi au bout. Tarses postérieurs conformés comme les précédents, sauf leur premier article, qui est plus long que le dernier ; aplati, se dilatant de chaque côté en une large membrane, arrondie extérieurement, pointue au bout, échancrée en de- DES ORTHOPTÈRES. ù JAL dans , n’atteignant pas l’extrémité du premier ar- ticle, et lui STATE l'aspect d’une sorte de cœur ren- versé. Tous les crochets fort longs, arqués , mobiles, presqu'aussi longs que ? RUE qui les supporte, pointus, se rapprochant l’un contre l’autre dans le repos. | Antennes sétacées, multiarticulées , glabres , beaucoup plus longues que le corps, peu espacées à leur inser- tion; premier article très-gros ; le second court, plus gros que les suivants. Tête forte, de la largeur du prothorax ; face longue, peu bombée. Yeux grands, oblongs , saillants. Ocelles point distincts. Labre très-grand , rhomboïdal. Mandibules très-fortes , très-longues , pointues. Palpes très-grands, surtout les maxillaires ; articles cy- lindriques ; le terminal des maxillaires, de la longueur du précédent, un peu élargi et tronqué oblique- ment au bout. Prothorax étroit, transversal, coupé droit au bord an- térieur, un peu sinué postérieurement ; distincte- ment rebordé tout autour. Sternum large ; insertion des pattes écartée. Elytres SE beaucoup plus longues que Vab- domen ; la partie dépassant celui-ci, Rte en spirale dans le repos. Elles sont chargées de très-nombreuses nervures longitudinales obliques, et de petites ner- vures transversales. Ailes tres-srandes, de même conformation que les élytres ; mais à nervures beaucoup moins fortes. Abdomen ayant ses appendices latéraux assez courts, larges, comprimés et finissant en pointe. Oxiscapte point saillant (1)? (1) Nous avons vu très-peu d'individus de ce genre. Aucun ne nous a présenté d'oviscapte saillant. ORTHOPTÈRES. 21 322 HISTOIRE NATURELLE Ce genre a une conformation tout à fait particulière. C’est le seul Grillonien qui offre quatre articles distincts à tous les tarses; cette considération l’a fait placer par M. Brullé, son auteur, dans la Famille des Locustaires ; mais la masse de ses caractères m'empêche de suivre cet exemple, et me force à le maintenir parmi les Grilloniens. La très-singulière dilatation des articles des iarses qui font ressembler en quelque sorte ces tarses aux doigts de certains Oiseaux Palmipèdes, et la manière extraordinaire dont les élytres et les ailes se contournent dans le repos, en plusieurs tours de spirale très-serrés, sont deux carac- tères uniques, que l’on ne retrouve nulle part, non-seule- ment dans les Orthoptères, mais même dans aucun autre insecte. Î. ScHizODACTYLE MONSTRUEUx. — Schizodactylus monstrosus, Brullé, Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 162, PI. 17, fig. 1. Gryllus monstrosus , Drury, Illustr. tom. 2, pag. 81, PI. 45, Ho Le —Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag, 635, n° 2 (en retran- chant le synonyme de De Géer, qui appartient au Brachy- trupe mégacéphale n° :r , et la fig. : de Drury, qu'Olivier a prise pour la femelle du monstrosus, et qui est le Grillon membraneux mâle, n° 1, du présent ouvrage). Acheta monstrosa, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 29, n° 2. — Stoll, Sauter. et Grill. PI, I, c, fig. 1-3. (Long, 1 pouce + au moins.) Corps jaunâtre; tête brunâtre en dessus, avec deux sillons longitudinaux jaunâtres ; il y a encore une apparence de sillon analogue de chaque côté, touchant les yeux. Mandibules noires à l'extrémité. Prothorax tacheté de bru- nâtre, ayant ses angles aigus ; on voit un sillon fransversal pro- fond , immédiatement au-dessous du bord antérieur. Elÿtres sans plis ni rides; leur réticulation très-régulière. Plaque sousanale petite, terminée par un faible tubercule. Pattes de la couleur du corps, tachetées de brunâtre ; taches des cuisses offrant une cer- taine régularité, et formant des hachures. Antennes jaunâtres. indes orientales ; Bengale. Nota. Cette espèce creuse dans le sable des bords du Gange un DES ORTHOPTÈRES. 323 trou de trois pieds de profondeur ; eile y reste cachée le jour, et ne vole que la nuit. (Annal.de h sociét. entom. de France, tom. », pag. 491 ; lettre de M. Westermann à M. Wiedemann.) Le petit nombre d'individus observés par moi (quatre seu- lement) me paraissent être des femelles, quoique privés d'ovi- scapte saillant, voici mes raisons : 1° les élytres ne sont ni plissées, ni ridées : or, tous les mâles connus dans cette division B, ont des plis irréguliers sur les élytres, ce qui rend celles-ci propres à la stridulation. 2° Tous les individus ont leur plaque sousanale pe- tite , comme dans les femelles des genres voisins, tandis que cette plaque est plus développée dans les mäles de ces mêmes genres. Cependant il faut avouer que dans ma supposition , les Schizo- dactyles femelles seraient alors les seules, dans leur division, sans oviscapte saillant ; mais je ferai remarquer qu'il est déja fort court dans mon nouveau genre Brachytrupe. XX Tarses de trois articles, le second peu visible. (Tête grosse , presque tou- jours globuleuse. ) Nota. Cette coupe renferme cinq genres qui se groupent fort naturellement ensemble , et que tous les auteurs avaient réunis en un seul, sous la dénomination de Gryllus ou bien d’Acheta. Genre VII. * BRACHYTRUPE. — BRACHYTRUPES. Gryllus, Lefebv. Latr. (BpaXus, court; Tpüra, tarière. ) Pattes robustes , les quatre antérieures velues; jambes ter- minées par quatre épines , larges, minces, pointues, formant un double éperon : jambes antérieures ayant à la base, au côté externe, une dépression recouverte par une membrane blanche, transparente. Cuisses postérieures très-renflées , évidemment plus longues que les jambes ; celles-ci munies sur leurs deux ca- 32/4 HISTOIRE NATURELLE rènes supérieures , d'épines assez serrées , épaisses à la base, terminées en pointe et presque symétrique- ment disposées. Tarses composés tous de trois articles, dont les deux premiers, dans les quatre tarses antérieurs, sont comprimés ; le premier plus long que le second. Farses postérieurs à premier article aplati, plus grand que les deux autres réunis, chargé d'épines en dessus, et de poiis en dessous , terminé de chaque côté par une forte épine , l’externe courte, l’interne beaucoup plus grande, ayant chacune en dessous une frange desotes : second article très-petit, point apparent. | Antennes longues, sétacées , multiarticulées, insérées dans une cavité. Tête fort grosse ; face antérieure bombée. Yeux saillants, globuleux. Oceiles placés en ligne transversale sur le front. Labre très-grand , arrondi au bout. Mandibules tres-fortes. Palpes tres-grands, notamment les maxillaires ; article termina! ayant presque le double de la longueur du pénultième, tronqué droit au bout, à peine élargi dans cette partie. Prothorax transversal, sans rebords latéraux ; bord an- térieur un peu sinueux. Elytres dépassant l'extrémité de l’abdomen ; leurs ner- vures longitudinales obliques , nombreuses , bien sail- lantes : nervures transverses distinctes. | Ailes dépassant notablement les élytres en forme de la- nières. Abdomen des mâles, ayant sa plaque sousanale très-dé- veloppée, à peu près aussi grande que les deux ou trois dernières plaques ventrales réunies ; celles-ci aussi grandes que les plaques qui les précèdent. Plaque sousanale des femelles très-étroite, notablement plus DES ORTHOPTÈRES. 32h petite que la dernière plaque ventrale ; le dessous de l'abdomen des femelles composé de plaques ventrales allant en diminuant graduellement de longueur ; ap- pendices latéraux longs , sétacés, velus, flexibles. Oviscapte 1rès-court, droit, aiteisnant au plus l'ex- trémité des élytres. Valves aiguës , peu ou point ren- flées vers le bout. Nous empruntons à M. Alexandre Lefebvre, à qui l’on doit la découverte de la première espèce de ce genre, les détails suivants : « J'ai trouvé le mâle au. mois d'avril en Sicile, dans la » partie la plus méridionale du Fal-di-Noto, dans des » buttes de sable qui sont près de la mer, entre T'erra- » Nova et le Bevajo, ai en est peu c'istant, dans la direc- » tion de Z’ittoria. * Il habite principalement sur le sorimet de ces mamelons » de sable, dans les places dépourvues d’arbustes, indiffé- » rermiment à toutes les expositions , souvent jusqu’à la pro- » fondeur de trois pieds : il se fait parfois reconnaître par » une espèee de butte analogue à celles qui indiquent le pas- » sage des Taupes. » Vers les quatre heures du soir , il se met à chanter au » bord de son trou ; mais ce qui est très-particulier dans cet » insecte, c’est que sa stridulation au licu d’être inter- » rompue comme celle du Gryllus campestris, produit » pendant près d’une demi-minute , un roulement continu » et soutenu , tellement fort et sonore , qu’il est susceptible » d’être entendu à près d’un mille. » Loin d'être aussi craintif que ses analogues , il n'attend » souvent que le moment où on va le saisir, pour se cacher » à l'instant, en creusant le sable avec beaucoup de promp- » titude au fur et à mesure qu'on le poursuit. » Sa voracité est extrême , et la force de ses mandibules » non moins étonnante, Souvent jen ai laissé plusieurs » enfermés ensemble peu d’instants, et ils leur suffirent pour » se dévorer mutuellement ; ils s’amputent alors presque M 326 HISTOIRE NATURELLE » toujours les cuisses d’un seul coup, les uns aux autres, » bien que le volume de leurs mandibules ne puisse en em- » brasser souvent la circonférence. | » Les autres habitudes de l’insecte m'ont échappé, je ne » l'ai jamais pris que dans l'après-midi , jamais éloigné de sa » demeure, mais presque toujours au bord de son trou , et » le plus ordinairement tout au fond , et non sans assez de » difhicultés. » 1. BracuyTRUPE MÉGACÉPHALE. — Brachytrupes megacephalus. Gryllus megacephalus , Lefebvr. Annal. de la sociét. Linn. de Paris, 6° vol. Descript. d'insect. recueillis en Sicile , pag. 10, PI. V, fig. 4. Mâle. De Géer. Mém. Insect. tom. 3, pag. 524, PI. 43, fig. 8. Le mâle en état de nymphe. (Long. r pouce ! environ.) Corps jaunâtre ; tête dn mâle déme- surément grosse, bombée, fortement comprimée d'avant en ar- riére , dépassant de beaucoup la largeur de l'abdomen, et comme enchässée dans le prothorax ; région frontale brunâtre; mandi- bules noires à l'extrémité. Palpes chargés de quelques poils rares et longs, surtout dans la femelle, Prothorax étroit, se rétrécissant notablement en arrière, rebordé antérieurement, et au bord pos- térieur qui est brun ainsi que l’antérieur. Le prothorax offre au milieu une bande brune longitud nale, atteignant les deux bords; cette bande a un petit sillon longitudinal. Oviscapte de la femelle n'ayant guère plus d'une ligne de longueur. Pattes de la couleur du corps, ainsi que les antennes ; épines des pattes, généralement noires au bout. Mâle et femelle. De Sicile. 11 m'a été donné par M. Alexandre Lefebvre. 2. “BRACUYTRUPE BRULÉ. — Brachytrupes-ustulatus. (Long. r pouce :.) Corps d’un brun enfumé et luisant en des- sus ; le dessous jaunâtre. Tête lisse, moins forte que dans l'espèce précédente. Prothorax plus long et moins rétréci en arrière que celui du B. mégacéphale, rebordé tout autour, avec un court sillon dorsal et longitudinal, et une faible impression transverse postérieure ; il a deux taches jaunâtres, plus étendues dans la fe- DES ORTHOPTÈRES. sd melle que dans le mâle. Elytres brunes en dessus, leurs côtés ra- battus , jaunâtres ; appendices abdominaux ayant près de sept li- gnes de long , et jaunâtres. Pattes de cette couleur; cuisses posté- rieures une fois plus longues que les jambes; carènes supérieures des jambes de derrière, munies de deux rangées de fortes épines, au nombre de quatre de chaque côté ; duvet garnissant le dessous du premier article des tarses postérieurs , ainsi que la frange de ses deux épines, jaunâtres. Oviscapte de lafemelle jaune, sesvalves brunes extérieurement ; il a près de trois lignes de longueur. An- tennes brunâtres. Mâle et femelle. De Java. Je suis redevable de cette belle espèce à M. Lucien Bu- quet, Genre VIII GRILLON. — GRYLLUS, Olv. Latr. Brullé. — Gryllus-Acheta , Linn. — Acheta, Fab. Panz. T. Charp. Pattes robustes, glabres ou à peine pubescentes ; les quatre premières jambes terminées par deux épines très- visibles , étroites, épaisses et pointues : jambes an- térieures ayant au côté interne de leur base, une dé- pression recouverte par une membrane ovale, blan- che et transparente; cuisses postérieures renflées, guère plus longues que les jambes ; celles-ci munies sur leurs deux carènes supérieures d’épines assez ser- rées, épaisses à la base, terminées en pointe, occupant presque la totalité de la longueur des jambes, et symétriquement placées en regard les unes des au- tres. Extrémité des jambes postérieures ayant quatre épines mobiles. Tarses tous composés de trois articles, dont les deux premiers comprimés dans les quatre tarses antérieurs; premier article très-long, au moins trois fois aussi grand que le second ; le troisième implanté dans celui-ci. Tarses postérieurs ayant leur premier article aplati, gla- bre, plus grand que les deux autres réunis, muni d'épines en dessus, term'né de chaque côté par une 328 HISTOIREWNAZTURABLE forte épine , toutes deux glabres, Vexterne courte, linterne fort longue ; second'article extrêmement pe- tit p poini visible. otre très-iongues, distantés , sétacées, multiarticu- lées; insérées chacune dans une profonde cavité : premier article gros et court. Tête forte, globuleuse ; face antérieure bombée. Yeux gros , un peu oblongs. Ocelles placés sur le front. Labre grand , arrondi au bout, Mandibules très-fortes. Palpes maxillaires très-longs ; article terminal guère plus long que le pénuliième, obliquement tronqué à l'extrémité, plus ou moins élargi dans cette partie, souvent même évasé, au moins dans quélqnes mâles. Prothorax presque carré, sans rebords latéraux, coupé droit en devant. Elyires atteignant le plus souvent lexirémité de lab- domen ; nervures longitudinales obliques , sailiantes ; nervures transversales distinctes. Ailes dépassant ordinairement les élytres en lanières ; quelquefois courtes ou rudimentaires, ou bien tout à fait nulles. Abdomen ayant sa plaque sousanale ,plus grande dans les mâles que dans les femelles. PRE latéraux longs, sétacés, velus et flexibles. GTR long, droit, dépassant très Lotablement l'extrémité des élytres. Valves ayant.vers le bout un renflement fusiforme ; souvent, bifides .à.leur ex- trémité. | Des espèces de ce genre, deux sont communes en Eu- rope, et se trouvent fréquemment, l’une à Paris même ( dornesticus), l'autre à la CRAN ( campestris ). Celle- ci est la plus grosse ; elle se plaît dans les terrains sablon- neux et chauds, exposés au soleil : c’est à qu'elle s'établit et creuse son terrier avec ses fortes mandibules ; il consiste DES ORTHOPYÈRES. 329 en un trou presque cylindrique dont Fouverture Île met or- dinairement , par sa position, à l'abri de Fa piuie. La fe- melle y pond une quantité d'œufs vers le milieu de Pété. Les petits paysans s'amusent quelquefois à faire sorür linsecte de son trou en y introduisant un fil ou un che- veu auquel ils attachent une Fourmi; le Grillon suit ordi- ment la Fourmi que l’on retire à soi devant lui, au fur et à mesure qu'il s'avance ; d’autres fois on enfonce seulement un brin de paille dans le trou , que l’insecte saisit avec ses mau- dibules , et si fortement qu’on le tire sans difficulté au dehors. M. Goureau, qui a observé cette-espèce dans le pays de Gex où elle est très-commune , a consigné les faits suivants dans son Essai sur la stridulation des insectes ( Annal. de la société entom. de France, tom. 6, pag. 34 ). « La larveæait à la fin de juillet, d’un œuf d’an blanc » sale, ayant une ligne et demie de long sur une ligne de » diamètre. Cet œuf est collé à la terre par une gomme que » la femelle rend en le pondant. » Les jeunes larves se tiennent dans un petit trou creusé » dans la terre, à l’entrée duquel elles se placent à Paffüt et » guettent leur proie. À cette époque de leur vie, on les » rencontre quelquefois le soir , au crépuscule, réuuies en » grand nombre et traversant les chemins en sautant. ilest » possible que dans cette circonstance elles obéissent à nn » instinct nocturne. Cependant, il me paraît plus probable » qu’elles fuient leurs habitations inondées par une averse, » ét qu'elles cherchent pour se réfugier un terrain plus sec ; » car il m'a paru que c'était après un orage qu'on les ren- » contrait. Ces jeunes insectes passent l'hiver dans leurs » trous, protégés le plus souvent par une pierre qui les re- » couvre, Âux premières chaleurs du printemps ils quittent » ces gites et vont en construire d’autres -dans une belle » exposition où ils jouissent du soleil, et où ils trouvent les » insectes dont ils se nourrissent : c'est là qu'ils habitent, » qu'ils se métamorphosent, qu’ils font l'amour et pondent » leurs œufs. 330 HISTOIRE NATURELLE » Dans les deux premiers états de leur vie, c’est-à-dire , sous la forme de larve et de nymphe, ils sont muets ; mais lorsque les mâles ont passé à l’état parfait et par conséquent devenus adultes , ils ont la propriété de chan- ter. Leur corps de couleur blanche et d’une constitution molle, brunit bientôt , et leurs élytres deviennent fermes et sonores. Le mâle, placé à l'entrée de sa galerie, chante avec force et rapidité, pour attirer sa femelle , et ‘répète incessamment une stridulation vive, éclatante, très-peu variée et d’une courte période. Lorsqu'une femelle se pré- sente , il s’avance auprès d'elle, là touche avec ses an- tennes, et modifie ses accents ; son chant devient beau- coup plus doux et plus tendre; il est entremélé d’un son vif et bref, qui revient régulièrement à des intervalles très-rapprochés. Les Grillons font alors de petites prome- nades dans les environs de l’habitation, dont ils s’éloi- gnent très-peu. Le mâle précède la femelle, marche à petits pas, chante continuellement, et cherche de temps à autre à s’insinuer sous elle en marchant à reculons. Enfin , lors- qu’elle est vaincue, elle monte sur le mâle. Je nai pas vu bien clairement l’union s’opérer dans cette position, qui ne me paraît pas commode à cause de la tarière de la fe- melle. Cependant tout le manége que j'ai observé me porte à croire qu'elle s'exécute ainsi. » Les Grillons, dans leur état de liberté, sont très-timi- des, et c’est avec assez de peine qu’on les surprend dans la campagne ; au moindre bruit, ou à la vue d’un objet qui se présente , ils se taisent et réntrent dans leurs ter- riers, » Ayant renfermé dans une boîte deux mâles avec une femelle, les premiers se tenaient habituellement éloignés lun de l'autre, et appelaient la femelle par um chant éclatant : ense rencontrant ils se battaient, cherchant à se saisir avec leurs fortes mandibules ; ordinairement l’un des deux était dévoré. Ces insectes peuvent vivre longtemps sans prendre de nourriture; ce qui arrive le plus souvent DES ORTHOPTÈRES. 331 aux animaux qui ne chassent pas leur proie, mais qui attendent à l'affût. On les voit fréquemment passer leurs antennes entre leurs mandibules, depuis la base jusqu'à la pointe , en donuant un petit coup de dent à chaque ar- ticulation , ce qu'ils font probablement pour les nettoyer. Ils nettoyent aussi les appendices velus de leur abdomen en les passant entre les épines qui garnissent l'extrémité des jambes postérieures. » Lorsqu'on les tient captifs, on voit à son aise la ma- nière dont les mâles chantent : le Grillon commence par se poser les pattes étendues , la poitrine contre terre, et le derrière un peu relevé ; dans cette attitude il soulève ses élytres, et les frotte rapidement l’une contre l’autre. Le bruit produit est d'autant plus vifet plus fort, que le mouvement est plus rapide et la pression plus consi- dérable, » En examinant l’élytre avec attention, on reconnaît qu'elle est formée d’une membrane mince , sèche , trans- lucide, qui produit un son très-distinct lorsqu'on la froisse. Elle est composée de deux plans comprenant entr'eux un angle droit , dont l’arête est renforcée par quatre nervures droites, longitudinales et parallèles. L’un des plans s’ap- plique sur le dos de linsecte, et peut recevoir le nom de couvre-dos ; l’autre descend le long du côté, et peut s’ap- peler couvre-flanc. Le couvre-dos'est divisé en un grand nombre d’aréoles par d’autres nervures courbes, régulie- rement contournées , formant deux systèmes principaux : le premier, composé de quatre nervures ou cordes qui s'appuient sur le milieu d’une autre nervure remarquable, que je nomme l’archet ; le second, formé de trois nervures prenant leur origine à un point remarquable du bord in- terne, que j'appelle la brosse. Ces deux systèmes sont séparés par une nervure qui touche , par son extrémité inférieure, un espace ovale, circonscrit par une nervure ; le bout de Pélytre est réticulé. Pour bien voir l’archet, il faut re- garder l’élytre en dessous avec une loupe; on voit alors 3932 HISTOIRE NATURELOE _ C2 une grosse nervure plus épaisse à son milieu qu’à ses extrémités, partant du bord interre vers la base de l’é- lytre , s'étendant transversalement un peu en remontant, et se terminant par un retour qui s'élève vers l’origine de l'élytre. Gette nervure est saillante et striée transversa- lement comme une lime. Au-dessous de son origine, au bord interne, on voit la brosse , formée d’un faisceau de poils courts et roides , et au-dessus , un espace plus ferme, plus transparent que le reste de lélytre, d’une forme à peu près triangulaire, auquel je donne le nom de chan- terelle. Maintenant, si on se représente les deux élytres croisées l’une sur l’autre et flottant l'une contre Pautre, on voit que l’archet de la supérieure passe sur la chante- relle de l’inférieure, et que les stries frottant sur le bord y excitent des vibrations qui se communiquent à toute l’élytre, et y produisent des sons. Par une action réci- proque , l’archet vibre lui-même, et met en vibration l’é- lytre à laquelle il est attaché ; en sorte que la stridulation est le résultat de la vibration simultanée des deux élytres. On conçoit facilement le rôle que jouent les nervures qui les traversent : elles en divisent la surface en un grand nombre d’aréoles de formes variées, qui ont chacune une vibration particulière et un son partiei ; l’ensemble de tous ces petits sons forme le son général ou la stridulation. » On peut donc comparer Pappareil musical du Grillon à un tambour de basque divisé en un grand nombre de compartiments par des cordes incrustées dans la peau, qui serait traversée par une grosse corde à nœuds , et dont on jouerait en passant sur cette dernière une lame sonore. » Lorsque l’insecte croise ses élytres rapidement l’une sur l'autre, et qu'il fait passer l’archet dans toute sa longueur sur la chanterelle, il produit la stridulation vive et bruyante qu’on entend ordinairement, et qui est son chant d'appel ; mais lorsqu'il se contente de frotter la brosse contre le bord interne de Pélytre par un très-petit mou- vement vibratoire , il produit le son doux et tendre qui est l'expression de son contentement. DES ORTHOPTÈRES. 333 » On peut produire artificiellement le chant sur un in- » secte vivant, ou sur un insecte mort dont les articulations » conservent leur souplesse ; il faut pour cela soulever lesély- » tres et les frotter l’une sur l'autre à laide d’uneépingle. On » fait encore résonner larchet en passant la pointe d’une » épingle sur les stries dont il est rayé. On n'obtient pas » par ces moyens des sons aussi éclatants que ceux que pro- » duit le Grillon dans son état de vie et de liberté, mais de » suffisants pour reconnaitre la stridulation. » Le G. campestris n'offre aucune différence dans ses » élytres , qui sont parfaitement symétriques, et qui peu- » vent rendre des sons , quel que soit l’ordre dans lequel il » les croise; mais la position naturelle est d’avoir lélytre » droîte en dessous et la gauche en dessus. » Le Grillon domestique si connu sous le nom de Cricri, ou de Grillon des boulangers, est plus petit que le précé- dent, et non pas noir comme lui, mais d’un jaunätre va- rié de brun : on ne le trouve que dans les maisons , où il n’habite que les lieux les plus chauds, c’est-à-dire dans les cuisines , derrière les cheminées, les fours, les fourneaux ; c'est là qu’il trouve un asile dans les crevasses et les fentes des murailles. Dans les fortes chaleurs de l'été, il sort quel- quefois des habitations vers la brune, ayant soin de se tenir caché et de ne guère s'éloigner afin de pouvoir rentrer, pour ne pas s’exposer au froid de la nuit; d’après cela, on est fondé à penser que cette espèce, de même que la Blatte orien- tale, est originaire des pays chauds, et qu’elle n’a pu se paturaliser ici qu’en habitant nos demeures, où elle trouve le degré de chaleur nécessaire à son existence, et une nour- riture convenable. Ce Grillon muitiplie considérablement, et importune beaucoup les boulangers et les gens de cui- sine; il mange fort bien la farine et sans doute aussi des in- sectes et d’autres substances animales ; le mâle fait entendre presque continuellement un bruit aigu et monotone sem- blable à celui dy Grillon champêtre, mais plus faible, l’in- secte étant bien plus petit. Cette espèce abandonne sa retraite quand la nuit arrive, mais elle s’en écarte peu. 3934 HISTOIRE NATURELLE Bes entomolosistes modernes prétendent que ces Grillons se tenant constamment à une grande chaleur, sont toujours altérés, et qu'on les trouve fréquemment noyés dans des vases de liquide quelconque; puis qu'aimant ce qui est hu- mide et chaud, ils entament quelquefois les vêtements mouillés que l’on fait sécher devant le feu. L 1. GR'LLON MEMBRANEUx. —Gryllus membranaceus. Acheta membranacea, Drury, Illustr. tom. », pag. 81. PI. 43, fig. 2. Mâle. À — Stoll, Sauter. etc. PI. II, c. fig. 9. Mâle. (Long. 12 à 14 lig.) Corps d’un jaune d’ocre luisant. Dessus de la tête, du prothorax et des élytres, d’une teinte plus foncée : côlés rabattus du prothorax assez largement marginés de jaunâtre et finement rebordés. Elytres à peu près de la longueur de l’ab- domen; les appendices de ce dernier ont six à sept lignes. Oviscapte long d’un pouce environ; ses valves assez irrégulierement dilatées vers le bout et bifides à l'extrémité. Pattes d'un jaune d'ocre; jambes de derrière munies en dessus, dans leurs deux tiers infé- rieurs, d'épines fortes, au nombre de six à sept de chaque côté. Antennes brunâtres. Palpes pâles. Mâle et femelle. | De la Chine, où il parait être commun. Ma collection. 2." GriLLON FuLIGINEUx. — Gryllus fuliginosus. Acheta fuliginosa, Stoll ? Sauter. ete. PI. III, c. fig. 10? (Long. un pouce.) Tête et prothorax d’un noir luisant. Elytres à peine de la longueur de l'abdomen, d’un noirâtre uniforme dans le mâle, d’une nuance moins foncée dans la femelle, à côtés rabattus, d'un gris enfumé, et nervures brunes. Ailes enfumées, dépassant en lanières et de six lignes, l'extrémité des élytres. Ab- domen noirâtre ; ses appendices ayant cinq lignes de longueur : oviscapte long de dix lignes, d’un brun de cannelle; ses valves peu renflées vers le bout, trés-pointues à l'extrémité. Pattes noirâtres; cuisses postérieures fortes, assez élargies, ayant une teinte roussâtre assez prononcée, surtout à leur base infe- rieure. Jambes de derrière munies en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, d’une double rangée d’épines fortes, six de DES ORTHOPTÈRES. 335 chaque côté. Antennes noires, à peu prés de la longueur du corps. Mâleet femelle. Nouvelle-Hollande. La femelle de la collection du Muséum; le mâle de celle de M. le comte Dejean. 3." GRiLLON cHARBONNÉ. — Gryllus carbonarius. (Long. 12 à 3 hig.) Corps d'un‘noir assez mat ou d'un brun de suie. Tête et prothorax un peu luisants. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen. Ailes dépassant en lanières l'extremité des élytres d'environ six lignes. Appendices abdominaux longs de quatre a cinq lignes. Pattes noires ou noirâtres ; oviscapte ayant six lignes de longueur. Cuisses postérieures ayant a la base de leur côté extérieur, une tache mal terminée, roussâtre. Jambes de der- rière munies dans leurs trois quarts inférieurs, en dessus, de deux rangées d'épines noires assez fortes, huit de chaque côté. Antennes noires, à peu prés de la longueur du corps. Femelle. Nota. Ce n’est peut-être qu’une variété de la femelle du G. fu- ligineux. Mais dans celle-ci l’oviscapte a au moins dix lignes de long. Patrie inconnue. Ma collection. 4." Grizzon Ex eut. — Gryllus luctuosus. (Long. 9 lig.) 1l est entierement noir et assez luisant, notam- ment sur la tête et le prothorax. Elytres sensiblement plus courtes que l'abdomen dans les deux sexes. Ailes paraissant noirâtres , et dépassant les élytres en lanières d'environ six lignes, seulement dans la femelle : celles du mâle, entièrement cachées par les élytres, peut-être rudimentaires (1)? Appendices abdominaux de quatre à cinq lignes de longueur ; oviscapte long de neuf à dix lignes, et d’un brun noirâtre; jambes postérieures garnies en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, d'une double rangée de fortes épines un peu recourbées au bout, cinq de chaque côté. Antennes noires , plus longues que le corps. Mâle et femelle. Amérique septentrionale. Collection du Muséum d'histoire na- turelle. ® — (1) Ce fait étant le premier de ce genre qui me soit connu; il serait possible que l'unique mâle, que j'ai entre les mains, eût perdu la partie saillante des ailes par accident. 336 HISTOIRE NATURELLE 5. GRILLON cHAMPÈTRE. — Gryllus campestris, Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 656, n° 12, PI. 129, fig. A-M. Latr. Hist. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 124, n° 1. Id. Gener. Crust. et Ins. tom. 3, pag. 98, n°1 Gryllus (Acheta) campestris, Linn. Mus. Ludo. pag. 124. Acheta campestris, Fab. Ent, syst. tom. 2, pag. 31, n° 11. — Panz. Faun. germ. fasc. 88, fig. 8 et 9. — Stoll, Sauter. et Grill. PI. 1 c. fig. 4. Mâle. Fig. 5. Femelle. (Long. 10 à 12 lignes.) Corps lisse et luisant, d’un brun noi- râtre; cette couleur plus foncée dans le mâle. Tête forte, celle du male plus grosse ; mandibules noires, avec une tache rouge un peu avant leur extrémité. Palpes noirs. Prothorax ayant en dessus quelques impressions. Elytres de la longueur de l'abdomen, d'un gris-brun, avec des nervures fortes et noires ; base des élytres d'un jaune trés-pâle. Ailes plus-courtes que les élytres, presque rudimentaires (1). Appendices abdominaux noirs, ayant près de six lignes de long, épais à la base, ensuite brusquement amincis. Pattes noires ; cuisses postérieures d’un rouge sanguin en dessous ; carènes supérieures des jambes de derrière , garnies , dans leurs deux tiers inférieurs, de deux rangées d'épines noires (cinq ou six de chaque côté). Oviscapte noir, ayant à peu près six lignes de long ; ses valves bifides à l'extrémité. Antennes noires, de la longueur du corps. Mâle et femelle. Commun en Europe. 6.” GRiLLON aBR£cE. — Gryllus abbreviatus. (Long. de 4 à 12 lignes.) 11 ressemble au GC. campestris par la couleur, la brièveté des élytres, et surtout par celle des ailes, ne dépassant pas les élytres, si elles existent. Corps entièrement noir et luisant ; yeux gris. Elytres de la couleur du corps, ne recou- vrant guère que les quatre premiers segments de l'abdomen ; la (1) M. le docteur Rambur a pris à Montpellier une femelle, qui présente une singularité; les ailes dépassent les élytres, en la- nières, d'une ligne au moins. Du reste, elle offre une identité parfaite avec les femelles ordinaires. Serait-ce une une rad à du Capensis et du campestris ? DES ORTHOPTÈRES. 334 base teintée de blanchâtre ; carène latérale de cette couleur, de la base jusque passé le milieu. Appendices abdominaux de quatre a cinq lignes de longueur. Oviscapte fort grand, aussi long que le corps, et d’un brun noir. Pattes plus ternes que le corps, couvertes d'un très-court duvet roussâtre. Jambes postérieures munies, sur chaque carène supérieure , de deux rangs d’épines, sept de chaque côté. Femelle. Amérique septentrionale. Collection du Muséum d'histoire na- turelle. 7. Griczon pu Car. — Gryllus Capensis, Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 635, n9 10. Gryllus bimaculatus, De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 52r, MO UL. Acheta Capersis, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 31, n9 9. Acheta rubricollis, Stoll, Sauter. et Grill. PI. I, c. fig. 15. Mâle. (Long. r pouce à 15 lignes.) 11 ressemble au campestris; mais il en diffère par les caractéres suivants : Tête plus petite, presqu'égale dans les deux sexes. Aïles nota- blement plus longues que les élytres, qu’elles dépassent en forme de lanières. Antennes plus longues que dans le G. campestris. Base des élytres , teintée de jaune ou présentant deux taches de cette coulcur, bien détachées l’une de l’autre. Tous les individus différent essentiellement du campestris par l'ampleur des ailes, qui dépassent de cinq à six lignes l'extrémité de l'abdomen. Des Indes, du Cap-de-Bonne-Espérance, de Madére et de l’Ile- de-France. On le trouve aussi en Corse et en Hongrie. Nota, Les individus exotiques ont souvent les pattes brunâtres ; quelquefois même les postérieures passent au rougeâtre , notam- ment les cuisses : la couleur jaune de la base des élytres est par- fois très-peu prononcée ou nulle. Dans les européens , généralement plus grands que les autres , le corps est d'un noir plus intense ; les deux taches basilaires des élytres sont plus vives en couleur, mieux séparées que dans les exotiques. Malgré cela, je n'ai pas cru devoir en constituer une espèce différente du vrai Capensis. ORTHORTÈRES. 29 338 :* HISTOIRE NATURELLE S. GRILLON MELAs, — Gryllus melas. : F4cheta melas, Touss.-Charpent. Æoræ entomol, pag. 81. Mâle et femelle.f E (Long. 6 lignes.) Tête lisse, d'un noir luisant ; le reste du corps d’un noir assez terne. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, dans le mâle; celles de ia femelle ne recouvrant guére plus de la moitié du ventre. Dans les deux sexes, la base et la carène latérale sont teintées de jaune ; ailes cachées entiérement par les élytres ( suivant M. Charpentier, elles sont petites et blanches). Appen- dices abdominaux longs de deux lignes. Oviscapte noirâtre et de six lignes de longueur; valves renflées vers le bout, bifides à l'extrémité. Pattes noirâtres et ternes. Jambes postérieures ayant en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, une double rangée d'épines, cinq de chaque côté. Antennes noires, sensiblement plus longues que le corps. Mâle et femelle. Etiqueté de Dalmatie et des Pyrénées , de la main de Latreille, dans la collection de M. le comte Dejean. M. Charpentier lui assi- gne la Hongrie pour patrie. 9," GRILLON TRISTE, — Gryllus tristis. (Long. 6 lignes.) 11 ressemble au G. melas, dont il se distingue par les élytres qui sont de la longueur de l'abdomen dans les deux sexes, et entièrement noires dans le mâle ; celles de la femelle ont latéralement, sur les nervures longitudinales qui séparent la partie dorsale des côtés rabattus, une teinte grisätre, assez pro- noncée dans l'unique individu qui est sous nos yeux. Appendices abdominaux ayant prés de trois lignes de longueur. Oviscapte long de sept lignes. Ses valves peu renflées vers le bout. Mâle et femelle. De Sardaigne. Trouvé par le professeur Géné. 10.* Grizcon À LunerTes. — Gryllus perspicillatus. (Long. 8 à 9 lignes.) Tête d'un brun luisant avec l'orbite des yeux jaunâtre. Prothorax brun, ayant un court sillon dorsal. Elytres de la longueur de l'abdomen, noirâtres et transparentes. DES ORTHOPTÈRES. 339 Ailes demême, dépassant en lanières l'abdomen, de quatre lignes. Dessous du corps jaunâtre, ainsi que les antennes. Oviscapte brun, de cin7 lignes de long. Pattes jaunâtres, pubescentes ; jambes pos- térieures garnies sur leurs carènessupcrieures, de six à sept épines fortes, noirâtres. Appendices abdominaux longs de trois lignes au moins. Mâle et femelle. De Java. Ma collection. 11. “Gricon occiriral. — Gryllus occipitalis. (Long. 8 à 9 lignes.) Il ressemble presqu’en tout au précédent, dont il n’est peut-être qu'une variété. Cependant les couleurs de la tête sont autrement distribuées , et le jaune y domine bien da- vantage. Elle est luisante, d’un jaune ferrugineux , mélangé d’un peu de noir en devant ; toute sa partie postérieure est noire; cette couleur s'avance entre les antennes en se rétrécissant, ce qui forme presqu'un grand triangle noir, dont la pointe est en avant. Mâle et femelle. De Java. Ma collection. 12.* GniiLon ÉRYTHROCÉPHALE. — Gryllus érythrocephalus. (Long. 10 lignes.) Tête lisse, d’un rouge ferrügineux , luisant ; yeux noirs. Pälpes d'un brun rougeâtre. Prothorax lisse, d'un noir luisant. Elytres noires, aussi longues que l'abdomen: Ailes paraissant blanchâtres, dépassant de quatre lignes, et en la- niéres, l'extrémité des élytres. Abdomen lisse, noir lisant; ses appendices ayant deux lignes de long, noirs, avec la base rougeâtre. Oviscapte noir, de trois lignes de long; ses valves pointues, à peine renflées vers le bout. Pattes d'un rouge ferru- gineux, luisant ; cuisses postérieures d'un noir brillant, avec l'extrémité rougeâtre ; jambes de derrière munies en dessus, dans leurs deux tiers inférieurs, de deux rangées d’épines, cinq de chaque côté. Antennes noires, avec un espace rougeâtre près de l'extrémité. Mâle et femelle. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Rapporté du Ben- gale par M. Duvaucel. 340 HISTOÏRE NATURELLE 13, Grizzon &LecanT. — Gryllus elegans , Guér. Voyag. aux Ind. orient. pag. 495 , PI. IV, fig. 1. Mâle. (Long. r1 lignes. ) Tête lisse, d’un noir brunâtre, luisant ; base du labre jaunâtre. Palpes d’un beau jaune. Prothorax noi- râtre, luisant, avec un sillon longitudinal au milieu, et deux impressions oblongues de chaque côté ; bord postérieur un peu sinueux , l’antérieur distinctement bordé de jaune sur les côtés. Elytres de la longueur de l'abdomen, transparentes, d'un jaune lui- sant, Ailes jaunes, dépassant les élytres en lanières d'environ trois lignes. Abdomen d'un brun jaunâtre ; ses appendices jaunes, Les quatre premieres pattes jaunes, variées de brunet de noir. Cuisses postérieures fort allongées, un peu plus grandes que les jambes, jaunes , avec leur tiers postérieur noir luisant, et une tache de cette couleur vers la base, extérieurement. Jambes postérieures noirâtres , luisantes ; leur base ayant un anneau jaune : elles ont en dessus, dans leurs deux tiers intérieurs, deux rangées d'é- pines, six de chaque côté. Epines terminales de ces jambes et tarses postérieurs, d'un roux jaunâtre. Antennes presqu'aussi longues que le corps ; brunes, avec leurs deux ou trois premiers articles jaunes ; passé le milieu de l'antenne, il y a un espace assez étendu de couleur jaunâtre. Mâle. De Java. Collection du Muséum d'histoire naturelle, et de la mienne. 14. GrizLox noxesrique.— Gryllus domesticus, Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 634, n° 3, PI. 129, fig. 1-8. Brullé , Hist. nat. des Ins. tom. IX, pag. 177, PI. 18, fig. 3. Latr. Hist. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 123, n° 1. De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 509, n° 1, PI. 24, fig. r et 2. Gryllus (Achcta) domesticus, Linn. Syst. nat. pag. 694, n° 12. Acheta domestica, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 29, n° 3. — Panz. Faun. germ. fasc. 88 , fig. 6 et 7. (Long. 8 à 9 lignes.) Corps d’un jaune sale. Tête de cette cou- leur, avec une bande transversale d’un brun luisant placée au- dessus des antennes ; sa face antérieure mélangée de jaune et de brun; occiput de cette dernière couleur. Prothorax d'un jaune DES ORTHOPTÈRES. ak sale, avec plusieurs taches irrégulières brunes ; ses côtés rabattus, jaunes, avec une raie longitudinale brune. Elytres d’un jaune sale, un peu plus courtes que l'abdomen. Ailes amples, dépassant en lanières dans le repos , et de plus de trois lignes , le bout des ély- tres. Appendices abdominaux jaunâtres, de quatre lignes de long. Oviscapte jaunâtre, long environ de sept lignes ; valves renflées vers le bout, bifides à l'extrémité. Pattes de la couleur du corps ; jambes postérieures munies en dessus, dans leurs deux derniers tiers, d’une double rangée d'épines jaunes , six de chaque côté. Antennes obscures, au moins aussi longues que le corps. Mâle et femelle. Dans tonte l'Europe. Commun dans les boulangeries, etc., et se tenant dans les endroits les plus chauds des habitations. (Voyez la note, pag. 295.) 15. Grizzox sorpecais. — Gryllus burdigalensis, Latr. Hist. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag, 124, n° 3. (Long. 5 lig.) 11 ressemble un peu au G. domestique. Tête d’un noir luisant, avec une tache derrière chaque œil, une bande trans- verse, étroite, placée sur le front, et quatre petites lignes longitu- dinales, jaunes. La bouche , les palpes et le bord du chaperon, de cette dernière couleur , ainsi que les pattes et le dessous du corps. Prothorax avec un faible sillon dorsal, longitudinal ; il est brunä- tre, un peu mélangé de jaune ; ses côtés rabattus, bordés de jaune. Elytres d’un gris obscur, à peine de la longueur de l'abdomen. Ailes nulles. Abdomen brun en dessus; ses appendices jaunes, longs de plus de trois lignes. Oviscapte jaunâtre, ayant prés de quatre lignes de longueur ; valves renflées vers le bout, et finis- sant en pointe. Pattes jaunâtres, cuisses avec de petites taches noires. Jambes postérieures ayant en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, deux rangées d'épines, cinq à six de chaque côté. Antennes plus longues que le corps, d’un brun jaunâtre. Femelle, Environs de Bordeaux et de Saint-Sever. Je dois cette espèce a M. Léon Dufour. Elle à été prise vers le milieu de juin, dans la Touraine , par M. Rambur. 842 HISTOIRE NATURELLE * GaiILLON MÉLANOGÉPHALE. — Gryllus melanocephalus. (Long. 6 lig.) Tête lisse, d’un noir brillant. Palpes d'un jaune sale. Prothorax jaunätre en dessus, mélangé de noirâtre ; ses cô- tés rabattus, entièrement noirs. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, jaunâtres, un peu teintées de brun; leurs côtés rabattus , d’un noir prononcé. Ailes courtes, ne dépassant point les élytres. Abdomen d'un brun clair, ses appendices de trois lignes de long. Oviscapte brun ; de quatre lignes : ses valves bi- fides au bout. Pattes d'un brun jaunâtre ; jambes postérieures garnies en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, de ceux rangées d'épines jaunâtres, six de chaque côté. Antennes bru- nâtres , de la longueur du corps. Femelle. Du Bengale. Ma collection. 17.° GRILLON LEUCOSTOME, — Gryllus leucostomus. (Long. 8 lig.) Tête noire et luisante ; bouche d’un jaune pâle. Palpes maxillaires très-longs et blanchâtres. Prothorax noirâtre, couvert d'un court duvet grisâtre. Elytres un peu moins longues que l'abdomen , grisâtres, avec la base pâle ; leurs côtés rabattus ayant immédiatement , au-dessous de leur carène latérale, une ligne longitudinale d'un noir luisant. Ailes dépassant en lanières, et de près de six lignes, l'extrémité de l'abdomen : celui-ci brun en dessus, jaune en dessous ; ses appendices jaunâtres, et de sept lignes de long. Oviscapte ayant près de neuf lignes; ses valves peu renflées au bout, terminées en pointe aiguë , et paraissant entières. Pattes jaunâtres ; jambes postérieures arm‘es en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, de deux rangées d'é- pines assez longues, sept de chaque côté. Antennes obscures , au moins de la longueur du corps. Femelle. J'ignore sa patrie. 11 me vient de la collection de feu fdigdète Roux. 18." GriLLon pe céRisy, — Gryllus Cerisyti. (Long. 5 lig. non compris l'oviscapie.) Corps brun en dessus, pâle en dessous. Tête d’un noir luisant, ayant entre les yeux, au dessus DES ORTHOPTÈRES. 343 de l'insertion des antennes, une ligne transverse , étroite, blan- châtre; bouche et dessous de la tête , ainsi que le tour des yeux en arrière, blanchâtres. Labre de cette derniére couleur, avec une tache brune sur son disque. Prothorax noirâtre , couvert d'un petit duvet grisâtre : côtés rabattus, bordés d’une bande blan- châtre, plus large antérieurement qu'en arrière, avec un liséré noir occupant le rebord extrême. Elytres aussi longues que l’ab- domen, brunâtres , surtout vers la base; leurs côtés rabattus, blanchâtres. Ailes blanchâtres, dépassant de quatre lignes l’ex- trémité des élytres , et en lanières. Appendices abdominaux ayant trois lignes de longueur, grisâtres. Oviscapte de cette couleur, guère plus long que les appendices; chaque valve bifide au bout. Pattes d'un jaune blanchâtre, variées de brunâtre. An- tennes grisâtres, plus longues que le corps. Mâle et fe- melle. D'Egypte. Donné par M. Lefébure de Cérisy. 19." Grizcon sumeau. — Gryllus geminus. Entiérement conforme au précédent pour la forme, la taille et les couleurs; cependant je crois devoir l'en séparer, parce que celui-ci manque d'ailes, et que ses élytres sont plus courtes que l'abdomen, tandis que celles du G. Cerisyi recouvrent tout à fait l'abdomen, et que de longues ailes en lanières dépassent les élytres de trois à quatre lignes, dans les deux sexes. De Sardaigne. Donné par M. le professeur Géné. Nota. Jai vu deux femelles et un mâle du G. Cerisri, et quatre femelles et quatre mâles du G. geminus. 20, “Grizzon venricaz., — Gryllus verticalis. (Long. 8 lig.) Tête d’un brun luisant ; vertex offrant plusieurs lignes long tudinales courtes et jaunâtres. Labre bordé de jaune. Mandibules de cette couleur avec leur pointe noire. Prothorax jaune, mélangé d’un peu de brun. Elytres un peu moins longues que l'abdomen, brunäâtres, luisantes; leur base et leur carène latérale, lisérées de jaune : côtés rabattus jaunâtres, à nervures brunes. Ailes blanchâtres, dépassant de six lignes et en lanières, l'extrémité des élytres. Abdomen noirâtre; ses appendices gros ok HISTOIRE NATURELLE jaurâtres, ayant seulement deux lignes de long. Pattes jaunes. Femelle. L'individu est en trés-mauvais état. Les pattes postérieures , les antennes et l’oviscapte manquent. Etiqueté de Cayenne, de la main de Latreille. Collection de M. le comte Dejean. 21." GriLon PaLe. — Gryllus pallens. (Long. ; lig.) Tête lisse, d’un brun luisant. Palpes blanchâtres. Prothorax mélangé de brun et de testacé ; ses côtés rabattus, noi- râtres, avec une tache arrondie testacée placée vers le bord anté- rieur. Elytres au moins de la longueur de l'abdomen, d'un gris obscur ; leur carène latérale plus claire. Ailes nulles ou rudimen- taires. Abdomen testacé, ainsi que les pattes. Appendices abdo- minaux ayant deux lignes de longueur. Oviscapte testacé, long de près de quatre lignes et demie; ses valves à peine renflées vers le bout. Jambes postérieures ayant en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, deux rangées de longues épines, six de chaque côté. Antennes testacées. Femelle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. U faisait partie de l'ancienne collection de feu Bosc. 22. GniLLon sirreur. — Gryllus pipiens, Léon Dufour, Annal. génér. des scienc. phys. tom. 6, pag. 315, n° IX. Mâle et femelle. (Long. 6 lig. au moins.) Corps glabre, luisant ; d’un testacé pâle. Derrière de la tête offrant quatre petites lignes plus pâles encore que le fond. Prothorax lisse. Elytres de la longueur de l'abdomen, transparentes, un peu obscures, plissées, fort ridées et comme chiffonnées dans presque toute leur étendue. Aïles nulles. Appen- dices abdominaux sétacés, velus, ayant trois lignes de long. Pattes testacées, luisantes; cuisses postérieures larges; premier article des tarses fort épineux en dessus. Antennes jaunâtres, plus longues que le corps. Mâle. M. Dufour dit que la femelle a sept à huit lignes de longueur ; ses élytres sont rudimentaires et atteignent à peine le troisième segment abdominal. D'Espagne. Ma collection. DES ORTHOPTÈRES. 345 Nota. Suivant cet auteur, c'est surtout au crépuscule et à l’au- rore que cettte espèce fait entendre son chant; il imite à tel point le sifflement du Bouvreuil ou de la Grive dans le lointain, que les plus fins chasseurs y sont trompés. Ce n'est point un cri ou roule- ment comme celui du G. champêtre, ni un cri de froissement comme celui de la Cigale ou des Criquets, mais un sifflement bien clair et bien net. Il n’est pas rare sur les collines de l’Aragon et de la basse Catalogne. Genre IX. * NÉMOBIE. — NEMOBIUS. — Gryllus, auctor. — Acheta, Fab. Charp. (Néuos, bois; Live, vie.) Pattes robustes, de longueur moyenne ; les quatre premières pubescentes, comprimées : jambes antérieures ayant à la base du côté externe , une dépression recouverte par une membrane blanche, transparente, et termi- néesainsi que les intermédiaires, par deux fines épines. Cuisses postérieures renflées, au moins de la lon- gueur des jambes ; celles-ci cylindriques, leurs deux tiers postérieurs portant sur chaque carène, trois ou quatre épines mobiles , fort longues, fines et filifor- mes. Extrémité des jambes munie de quatre épines. Tarses de trois articles; le second très-court, comprime, peu visible ; le premier des quatre tarses antérieurs, comprimé, plus long que les deux autres réunis, presque cylindrique. Tarses postérieurs à premier article beaucoup plus long que les suivants réunis, terminé de chaque côté par une épine, l’interne plus longue que lautre. Palpes maxillaires longs ; leurs trois derniers articles élargis, comprimés ; le terminal près du double plus long que le pénultième , tronqué un peu obliquement au bout. Elytres courtes, ne recouvrant qu’une partie de l’abdomen ; celles des mäles ridées et chiffonnées, un peu plus 346 HISTOIRE NATURELLE longues que dans les femelles. Nervures longitudi nales fortes ; celles de la partie dorsale droites; celles des côtés un peu sinueuses, Ailes nulles ou seulement rudimentaires. Abdomen assez court, ses appendices latéraux presqu’aussi longs que lui. Oviscapte droit, presqu’aussi long que l'abdomen : valves comprimées , terminées en pointe, mais sans renfle- ment prononcé. Antennes fines, sétacées, multiarticulées, peu distantes, insérées chacune dans une cavité. Tête globuleuse, de la largeur du prothorax : face an- térieure bombée. Yeux grands, arrondis, peu saillants. Ocelles point apparents. Labre arrondi. Mandibules de force moyenne. Prothorax carré, coupe droit au bord antérieur et pos- térieurement, Indépendamment de la longueur du dernier article des palpes maxillaires, et de l’imparfaite conformation des or- ganes du vol, qui les séparent des Grillons, les Némobies diffèrent de ces insectes par leurs habitudes : les premiers vivent solitaires, fuient la lumière, se tiennent tout le jour dans des trous, qu’ils n’abandonnent guère qu’à l’approche du crépuscule ou pendant la nuit, pour chercher leur nour- riture ; les Némobies paraissent se plaire à vivre réunis, du moins est-il avéré qu'on rencontre toujours un grand nombre d'individus des deux sexes, et en divers états, dans un même lieu, et cela au grand jour, souvent en plein soleil; les femelles déposent leurs œufs dans la terre, mais ces insectes sautillent partout à la surface dusol, et ne se cachent pas, au moins pendant le jour, dans des terriers. Les détails suivants confirment en partie les faits que je viens d’énoncer. - Re DES ORTHOPTÈRES. 347 « Le Gryllus sylvestris, des auteurs, ne se montre pas aux mêmes époques que le campestris. On le voit {dans le pays de Gex) à l’état de larve au printemps, et à l'état parfait depuis la fin d'août jusqu’au commencement de l'hiver, Il y a même des individus qui passent cette saison rigoureuse, et que l’on découvre, sous les pierres, au mois de février. Je n’ai pas remarqué qu'il habitât un terrier ; je l’ai toujours trouvé sous les pierres ou dans l’herbe des buissons, au pied de la montagne. Placé dans une boîte avec sa femelle, on le voit s'approcher d'elle à plusieurs reprises, se poser sur ses pattes étendues, la poitrine contre terre et le derrière relevé; dans cette attitude il soulève ses élytres et les frotte l’une sur l’autre avec beau- coup de rapidité. Il en résulte un bruit faible, uniforme, » et privé de ce son vif et bref que le G. campestris fait en- tendre en pareille occasion. La femelle reste ordinairement immobile, soulevée sur ses pattes, comme si elle invitait le mâle à se glisser sous elle ; je n’ai pas été témoin de leur accouplement. » Les élytres du mâle recouvrent la moitié de l'abdomen; on rémarque que la partie dorsale de ces élytres n’a ni la même couleur, ni la même consistance dans les deux. La gauche, qui dans l’état naturel est placée sous la droite, est blanchäâtre, assez molle, transparente; tandis que dans l'élytre droite cette partie dorsale est dure et brune. Les nervures y sont en même nombre et distribuées de la même manière, mais elles sont à peine prononcées sur lélytre gauche, au lieu qu’elles sont fortes et saillantes sur l’élytre droite. Cette différence me porte à croire que linsecte ne pourrait pas rendre de sons sil croisait ses élytres dans l’ordre qui n’est pas naturel, c’est-à-dire sil placait la droite en dessous et la gauche en dessus. » On observe dans le mâle un instrument musical com- posé de la nervure que j'ai nommée archet, et de deux systèmes de nervures placés bout à bout, l’un au dessous de l’autre, séparés par une autre nervure qui coupe les 348 HISTOIRE NATURELLE » premières presqu'à angle droit. Il y a quatre nervures » dans le premier et six dans le second : mais je n’ai point » remarqué de brosse à l’origine de l’archet, ni de partie » triangulaire transparente et plus ferme que le reste de » l’élytre, que j'ai appelée chanterelle dans le campestris : » c’est le bord interne même de l’élytre qui en tient lieu. » (Goureau, Essai sur la stridulation des insectes, Annal. de la Soc. entom. de France, tom. 6, pag. 40.) 1. NémoBie ForEsTIER, — Nemobius sylvestris. Gryllus sylvestris, Bosc, Act. de la soc. d’hist. natur. 1, pag. 44. PI. 10, fig. 4; fig. a, mâle. Femelle, fig. b, Fig. B, la même trés-grossie. — Latr. Hist. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 124, no 4. — Brullé, Hist. natur. des insect. tom. IX, pag. 178, n°3. Mäle et femelle. PI. 18, fig. 4. Acheta sylvestris, Fab, Ent. syst. tom. 2, pag. 35, n° 18. Fe- melle. — Touss.-Charpent. Horæ entomol. pag. 82. Femelle. (Long. 3 lig.;, 4 lig.) Corps noirâtre avec quelques poils jau- nâtres. Tête noire, luisante, offrant de chaque côté en avant, une ligne trés-étroite, jaunâtre, partant du derrière de la tête, passant immédiatement au dessus des yeux, et venant obliquement se réunir à l’autre ligne, entre les deux antennes; on voit deux autres petites lignes semblables, mais dirigées en sens contraire, qni forment une sorte de carré ou de losange avec l'angle formé par le rapprochement des deux premières, Prothorax jaunûâtre, tacheté de brun en dessus; ses côtés rabattus, noirs ; il est partout assez luisant. Elytres n'atteignant pas la moitié de l'abdomen dans la femelle ; en recouvrant presque les deux tiers dans le mâle; elles sont noirâtres ; leur partie embrassante , noire. Ab- domen noirâtre, avec quelques teintes plus pâles en dessous. Oviscapte presque du double plus long que les appendices abdo- minaux. Pattes de la couleur du corps, avec quelques taches plus foncées. Antennes brunes. Mâle et femelle. Très-commun dans les bois à la fin de l'été, et se tenant prin- cipalement dans les lieux ombragés, parmi les feuilles mortes. DES ORTHOPTÈRES. 349 2. Némorte À LIGNES. — ÎNemobius lineolatus. Brullé, Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 179. PI. 18, fig. 2. (Long. 4 lig.) Corps brunâtre en dessus, pâle en dessous. Tête offrant en avant, entre les yeux, quatre lignes longitudinales assez étroites, placées à égales distances et jaunâtres. Prothorax jaunâtre en dessus, à peine taché de brun; ses côtés rabattus, noirs. Elytres recouvrant environ les deux tiers de l'abdomen dans la femelle, plus longues dans le mâle ; de la couleur du corps. Abdomen présentant en dessus quatre lignes longitudinales, a peu pres également distantes, un peu irrégulières et formées par des points d'un jaune pâle. Oviscapte ne dépassant pas en longueur les appendices abdominaux. Pattes d'un jaunâtre pâle ainsi que les palpes. Antennes brunâtres. Mâle et femelle. Des Pyrénées et des environs de Saint-Sever; pris par M. le professeur Audouin. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Genre X. * TRIGONIDIE. — TRIGONIDIUM. — Alamia, Géné, in litteris. (Tpiyævidioy, petit triangle.) Pattes robustes, de longueur moyenne, les quatre pre- mières pubescentes, comprimées : jambes antérieures ayant à la base du côté externe, une dépression re- couverte par une membrane blanche, transparente, et terminées, ainsi que les intermédiaires, par deux fines épines : cuisses postérieures renflées , au moins de la longueur des jambes; celles-ci cylindriques, portant sur chaque carène trois ou quatre épines fines, mobiles , longues et filiformes ; extrémité des jambes munie de quatre épines. Tarses de trois articles ; le second très-court, presque glo- buleux; le premier des quatre tarses antérieurs, comprimé, presqu'aussi long que les deux autres 350 HISTOIRE NATURELLE réunis. Tarses postérieurs avec le premier article beaucoup plus long que les suivants réunis, ter- miné de chaque côté par une épine, Pinterne plus longue que l’autre. Palpes maxillaires longs; article terminal comprimé, en cône très-élargi, plus grand que le pénultième, éronqué droit à son extremité, ce qui figure un triangle. Elytres au moins de la longueur de l’abdomen ; nervures longitudinales droites. Ailes ordinairement longues, dépassant les élytres en la- nières. Abdomen assez court; ses appendices latéraux moitié aussi longs que lui, au moins. Oviscapte court, à peu pres de la longueur des appendices, en forme de sabre, recourbé en dessus : valves terminées en pointe, mais sans renflement sensible. Antennes longues, sétacées, multiarticulées, peu dis- tantes. Tête courte ; face antérieure bombée. Yeux arrondis, saillants. Ocelles point apparents. Labre arrondi. Mandibules peu fortes. Prothorax presque carré, coupé droit antérieurement , ainsi qu’au bord postérieur. Deux espèces nouvelles de l'Ile-de-France m'ont servi à établir ce genre, dont le nom indique la forme des palpes maxillaires. M. le professeur Géné m’en a communiqué une espèce curieuse prise en Sardaigne, la seule européenne que je connaisse ; assez longtemps après cette communication , ce savant professeur m'écrivit qu’ainsi que moi il avait cru ce petit Grillonien susceptible de servir de type à une coupe gé- nérique particulière, qu'il avait désignée dans ses manuscrits sous le nom d’Ælamia, en donnant à l’espèce celui de palu- DES ORTHOPTÈRES. 351 dicola ; Véquité me commandait alors d'adopter le nom d’Alamia et de supprimer le mien : je l’eusse fait sans hé- siter, si M. le docteur Rambur, qui avait pris le nom de Tri- gonidium dans ma collection, ne l'eût pas déjà fait impri- mer dans sa Faune entomologique d’Andalousie ; c’est là une antériorité de publication qui me force à conserver ce nom, de préférence à celui créé par M. Géné. 1.” Taiconmie ne Dessannins, — Trigonidium Desjardins. (Long. 3 lignes.) Corps d’un jaune sale. Tête globuleuse , aussi large que le prothorax ; celui-ci carré. Elytres de la couleur du corps , légèrement transparentes, dépassant un peu l'extrémité de l'abdomen. Ailes assez obscures , un peu plus longues que les élytres. Oviscapte brun. Pattes de la couleur du corps. Antennes trois fois aussi longues que le corps. Femelle. Ile-de-France. Collection du Muséum d'histoire naturelle. En- voyée par M. Desjardins. 2.* TRIGONIDIE À LONGUES AILES. — Trigonidium longipenne. (Long. 2 lignes.) Corps d'un jaune sale. Tête petite , de forme un peu conique.Yeux trés-saillants. Front faisant une petite saillie entre les antennes. Dernier article des palpes maxillaires, trés- fortement dilaté en triangle. Prothorax preque transversal , iné- gal en dessus. Elytres de la couleur du corps, légèrement trans- parentes. Ailes dépassant en lanières, et de deux lignes, l'extré- mité des élytres dans le repos, p'us obscures qu'elles. Appendices abdominaux dépassant un peu l'oviscapte. Pattes de la couleur du corps. Base des antennes jaunâtre (le reste manque). Femelle, Ile-de-France. Envoyée au Muséum d'histoire naturelle, par M. Desjardins. 3.” TRIGONIDIE PALUDIGOLE, — Trigonidium paludicola. Alamia paludicola, Géné, in lutter. (Long. 2 lignes.) Corps noir, luisant. Yeux gros, saillants , dé- bordant le prothorax. Elÿtres de la couleur du corps et opaques, coupées assez brusquement à l'extrémité, qui est sinuée oblique- ment; elles sont à peu prés de la longueur de l'abdomen. Point 352 HISTOIRE NATURELLE d'ailes. Oviscapte ferrugineux, ayant au plus une ligne de lon- gueur. Les quatre pattes antérieures d’un noir luisant, avec les hanches d’un ferrugineux pâle. Pattes postérieures ferrugineuses ; cuisses fort renflées ; jambes grêles, arrondies. Antennes noires, ferrugineuses dans leur milieu , et plus longues que le corps. Mâle et femelle. Cette jolie espèce, qui a un peu le faciés d’une Cicindèle, a été découverte en Sardaigne par M. le professeur Géné, auquel j'en suis redevable. Elle se tient, dit-il, dans les lieux humides, sur les herbes, et notamment sur les joncs. 1l ne l'a point entendue striduler. 4. TTIGONIDIE ? cou-RAYÉ. — Trigonidium ? lineatocolle. (Long. près de 6 lignes.) Je ne suis pas certain que cette espèce appartienne réellement à ce genre, l'individu manquant de pal- pes, d'antennes et de pattes postérieures. Corps d’un jaune sale ; tête de cette couleur, ayant au milieu de l’occiput , trois lignes longitudinales brunes, fines, également espacées, se prolon- geant sur le disque du prothorax ; côtés rabattus, de ce dernier, portant une large bande longitudinale, noire , luisante. Elyÿtres transparentes , d'un brun de corne ; au-dessous de la principale nervure, on voit une petite ligne noire qui s’efface insensible- ment. Ailes transparentes, un peu obscures. Abdomen obscur en dessus ; ses appendices grands, déliés, longs de trois lignes. Les quatre premières pattes de la couleur du corps. Mâle. De Java. Ma collection. Genre XI. * PLATYBLEMME. — PLATYBLEMMUS. — Acheta , Fab. Charpent. — Gryllus, L. Dufour. (Ilnarüs, large; £aéuua, face.) Pattes antérieures et intermédiaires assez courtes , pubes- centes, comprimées : jambes antérieures ayant au côté externe de leur base, une dépression recouverte par une membrane blanche, transparente. Extrémité des quatre premières jambes ayant deux épines courtes, mais fortes. Pattes postérieures robustes , DES ORTHOPTÈRES. 353 assez courtes ; cuisses comprimées , renflées, plus lon- gues que les’ jambes ; celles-ci comprimées , portant, sur les deux carènes supérieures, une rangée d’épines fortes, serrées et symétriquement disposées. Extré- mité des jambes armée de quatre épines. Tarses composés de trois articles ; le second très-court ou à peine visible. Tarses antérieurs et intermédiaires ayant leurs deux premiers articles comprimés ; le premier plus long que les deux autres réunis, presque cylindrique. Tarses postérieurs à premier article beaucoup plus long que les suivants réunis, chargé d’épines en dessus , terminé de chaque côté par une épine ; l’externe courte, l’interne longue : second article point visible. Tête fort grande, pas plus large que le prothorax pos- térieurement ; sa face extrémement déprimee ; il y a entre l'insertion des antennes un prolongement mem- braneux qui, dans la plupart des mâles, retombe en devant. Antennes longues, sétacées, multiarticulées, pubes- centes , insérées au-dessus de chaque œil, extréme- ment distantes, pour recevoir, entre leur insertion, la singulière membrane de la tête : premier article grand, aplati, en carré-long. Yeux arrondis. Ocelles point apparents. Labre arrondi. Mandibules assez fortes. Palpes assez épais, comprimés ; les maxillaires longs ; articles élargis ; le dernier notablement plus grand que le pénultième, en triangle allongé, évasé et tronqué obliquement au bout. Prothorax presque carré , un peu plus large que long. Elytres ordinairement courtes, ne recouvrant qu’une partie de l'abdomen ; nervures peu prononcées. Ailes nulles. ORTHOPTÈRES. 23 354 HISTOIRE NATURELLE Abdomen assez court; ses appendices latéraux pres- qu'aussi longs que lui. Oviscapte droit, au moins aussi long que l'abdomen ; valves terminées en pointe, très-peu dilatées avant leur extrémité. 1.* PLATYBLEMME A LONG voie. — Platyblemmus velatus. ( Long. 8 lignes.) Corps noir, un peu luisant. Prolongement de la tête, repliéen devant en une grande membrane, longue de deux lignes et demie, brunâtre, allant en s'élargissant vers le bout, et recouvrant la plus grande partie de la face anté- rieure, qui est noire. Palpes d’un brun jaunâtre. Elytres recou- vrant les trois quarts de l'abdomen, jaunâtres; les nervures de leur disque noirâtres : caréne latérale largement noirâtre. Cuisses antérieures noires, jambes jaunâtres. ( Les autres pattes, les an- tennes et le bout de l'abdomen manquent. ) Mâle. Patrie inconnue. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 2. PLATYBLEMME portTuGas. — Platyblemmus lusitanicus. Grytlus umbhraculatus, L. Dufour, Annal. génér. des scienc. physiq. tom. 6, pag. 353, n° 8, PI. XCVI, fig. 6. Mâle. ( En rejetant le synonyme de Linné , qui appartient à notre quatrième espèce. ) (Long. 7 à 9 lig.) Corps noirâtre, un peu luisant sur la tête et le prothorax. Tête du mâle plus forte que celle du P. ombragé, s'élargissant en avant ; surpassant en largeur, dans cette partie, celle du prothorax. Dilatation latérale de la tête présentant une sorte de crochet ou pointe légérement recourbée en dessous. Ver- tex offrant quatre petites lignes longitudinales jaunâtres ; face antérieure de la tête quelquefois nuancée de ferrugineux. Pal- pes de cette couleur. Elytres longues d’une ligne et demie à deux lignes , opaques, d'un blanc mat, arrondies au bout ; leur base un peu noiratre, cette couleur s'étendant plus ou moins sur cha- que carène latérale. Appendices abdominaux de trois lignes de long. Pattes de la couleur du corps; cuisses postérieures ayant en dessous une teinte ferrugineuse plus ou moins étendue ; jambes de derrière munies en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs , d'une double rangée d'épines, cinq à six de chaque côté. An- - DES ORTHOPTÈRES. 355 tennes noires, beaucoup plus longues que le corps dans le mâle. La femelle diffère par la forme du prolongement de la tête, qui, ovale en ayant, presque pointu, ne se replie pas en de- vant; il est convexe en dessus ; aplati, et coupé droit en dessous. Oviscapte ayant environ six lignes de long : valves paraissant en- tières. D'Espagne et de Portugal. Le mâle de la collection de MM. De- jean et Rambur, ainsi que de la mienne : la femelle de celle du Muséum d'histoire naturelle. Obsere. M. L. Dufour s'est mépris en prenant celte espece pour le G, umbraculatus de Linné. M. Dufour dit qu'il se trouve dans les champs sablonneux aux environs de Valence, et cohabite volontiers avec le Grillon champêtre. 11 se tient sous les pierres et les tas d'herbes sèches. 3." PLarysLemme DE RamBur. — Platyblemmus Ramburi. (Long. 6 lig.) Corps noirâtre , peu luisant. Tête du mâle moins forte que celle du précédent , pas plus large que le prothorax dans aucune de ses parties, dépourvue latéralement du crochet notable que présente leP. portugais.Rebords latéraux s'arrondissantcomme dans le P. ombragé ; vertex offrant quatre petites lignes longitu- dinales jaunâtres ; face antérieure de Ja tête nuancée de ferru- gineux. Elytres n'ayant pas plus d'une ligne de long, opaques, blanchâtres, arrondies au bout, avec une tache noire basilaire, et une autre de même couleur, partant de la base et s'étendant le long de chaque carène latérale. Appendices abdominaux de deux à trois lignes de longueur. Pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures ayant en, dessous une teinte ferrugineuse ; jambes de derrière munies en dessus, dans toute leur étendue , d'une double rangée d’épines, quatre à cinq de chaque côté. Antennes noires, plus longues que le corps. Palpes ferrugineux. Mâle. Découvert en Espagne par M. le docteur Rambur, à qui nous le dédions ; il a été pris à la même époque et dans les mêmes lo- calités que le P. portugais, dont il n'est peut-être qu'une variété ; cependant la forme de sa tête est bien différente. 4. PLATYBLEMME OMBRAGE. — Platyblemmus umbraculatus. Gryllus umbraculatus, Linn. Syst. nalur. pag. 695, n° 14. Mâle. — Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 636, n° 14. Mâle. 356 HISTOIRE NATURELLE Acheta umbraculata, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 31, n° 12, Mâle. — Coqueb. Jllustr. icon. Decad. 3. tab. 21, fig. 2. Mâle. (Long. 6 à 7 lig.) Corps d’un noir trés-luisant. Téte lisse, d'un rouge ferrugineux brillant, ainsi que sa membrane, qui se re- plie et tombe en devant. La tête est partout de la même largeur que le prothorax. Palpes d'un brun rougeâtre. Elytres courtes, n'ayant guere plus d’une ligne de longueur, noires, luisantes , lisérées de blanc à l'extrémité. Appendices abdominaux ayant près de quatre lignes. Pattes de la couleur du corps ; jambes pos- térieures munies en dessus, dans leurs trois quarts inférieurs, d’une double rangée d’épines, six de chaque côté. Antennes d'un brun noirâtre. ( Elles sont incomplètes dans notre unique indi- vidu. ) Mâle. De Barbarie. Ma collection. 5.* PLATYBLEMME DÉCOUVERT. — Platyblemmus delectus. (Long. 8 lignes au moins, mesuré de la tête à l'extrémité des élytres.) Tête luisante , d’un brun grisâtre. Face antérieure avec une tache médiane testacée. Bord du chaperon et palpes, rous- sâtres ; dessus de la tête brun, avec des lignes longitudinales tes- tacées, partant du vertex. Prolongement membraneux de la tête, ovale, arrondi en devant, ne se repliant pas, et ne retombant pas en voile sur Ia face ; son bord antérieur épais et testacé. Pro- thorax de cette couleur, un peu piqueté de noirâtre; ses côtés rabattus , noirâtres. Elytres paraissant être de la longueur de l'ab- domen ( celui-ci manque), transparentes, testacées, avec leur carène latérale largement noirâtre. Les quatre premières pattes testacées , un peu velues ; cuisses annelées de brun vers le bout ; (les autres pattes manquent). Antennes brunâtres, avec le pre- mier article plus clair. Mâle. Du Bengale. Trouvé par feu Macé. Collection du Muséum d'his- toire naturelle. Nota, Nous regrettons de ne pouvoir donner une description plus complete de cette espèce remarquable; mais l'individu uni- que est extrêmement mutilé. Son sexe n’est pas douteux, les ély- tres offrant les nervures irrégulières, et les rides propres aux mâles Grilloniens ; mais c'est le seul de ce genre, à ma connais- DES ORTHOPTÈRES. 307 sance, qui soit privé, comme l'unique femeile connue , de mem- brane er forme de voile, retombant sur la face de la tête. Obs. Nous comprendrons encore, dans les Grilloniens vrais, une espèce nouvelle de deux lignes de longueur, communiquée par M. le professeur Géné, quiena trouvé en Sardaigne trois indi- vidus, mais malheureusement tous en état de larves, et tous mâles. Le corps est lisse, brun , chargé de poils courts, grisâtres ; les antennes et les pattes brunes et pubescentes. Cette espèce, peu remarquable par sa couleur, offre des carac- tères assez particuliers pour en constituer un genre propre, si l'on avait connaissance de l'insecte parfait : rous allons les si- gnaler, Tête arrondie , un peu déprimée en dessus, s'avancçant en de- vant en forme de cône arrondi; yeux gros, peu saillants ; palpes maxillaires longs ; leur dernier article trés-élargi , tronqué obli- quement à l'extrémité, aplati, à peu pres de la longueur du précédent ; celui-ci assez gros , ainsi que l’antépénultième, qui est légerement rétréci à sa base. Prothorax presque carré, un peu rétréci en devant, un peu échancré antérieurement , s'arron- dissant et emboîtant la partie postérieure de la tête. Abdomen allant en se rétrécissant insensiblement vers l'extrémité; ses ap- pendices longs d'environ une ligne, gros proportionnellement. Pattes pubescentes ; les antérieures un peu plus courtes que les intermédiaires ; les quatre premières cuisses assez grosses; pattes postérieures notablement plus grandes que les autres ; cuisses très- grosses ; jambes plus courtes qu'elles , ayant quatre épines à l’ex- trémité, mais dépourvues en dessus des deux rangées d'épines ordinaires ; on voit seulement à leur place de très-fines dente- lures en dent de peigne, occupant les deux tiers postérieurs de chaque jambe. Premier article de tous les tarses , beaucoup plus long que les deux autres réunis ; le second trés-petit. En rectifiant nos caractères sur l'insecte parfait, et en ajoutant la forme des élytres , des ailes et de l’oviscapte des femelles, on pourrait appeler cenouveau genre, Mogopliste, Mogoplistes(usyre, à peine ; érMeris, armé); et l'espèce, M. brunneus. 358 HISTOIRE NATURELLE b. Pattes postérieures fort longues, à cuisses et jambes très - grandes; ces dernières grêles. (Hypsallomènes, Hypsallomeni.) (AMope, je saute; ddod , haut.) Ce groupe renferme quatre genres, qui s’éloignent des autres par la grandeur des pattes postérieures, le peu de largeur des dernières jambes, et la longueur de la troisième paire de cuisses ; par cette conformation ils se rapprochent évidemment des Locustaires, Famille suivante, %* Tarses antérieurs et intermédiaires de trois articles ; les postérieurs de quatre. Genre XII. OECANTHE. — ŒCANTHUS, Aud.Seérv. Rev. Brullé. — Gryllus, auctor. — Achéta , Fab: Pattes longues; les quatre premières mutiques et grêles: Jambes antérieures cylindriques , ayant une dépres- sion vers la base, qui les fait paraître dilatées dans cette partie. Pattes postérieures très-grandes ; cuisses allongées et renflées , aussi longues que les jambes, celles-ci terminées par quatre épines fines; leurs deux carènes supérieures ayant, dans leur moitié inférieure seulement, des épines fines , filiformes; mobiles. T'arses antérieurs et, intermédiaires de trois articles , les postérieurs de quatre. Antennes longues, sétacées, multiarticulées , assez rap- prochées à la base; premier article gros, allongé, cy- lindrique. Tête avancée, presqu’ovale. Yeux gros, arrondis, saillants. Ocelles point apparents. Mandibules assez faibles, bidentées ou tridentées au bout, DES ORTHOPTÈRES. 399 Palpes grêles , cylindriques, longs ; article terminal des maxillaires tronqué à l'extrémité , au côté interne. Prothorax allongé, presque conique, plus étroit an- térieurement. Elytres plus longues que l'abdomen, plus larges dans les mâles que dans les femelles. Ailes souvent plus longues que les élytres. Abdômen assez étroit, allongé ; ses appendices latéraux égalant en longueur la moitié de l'abdomen. Oviscapte filiforme , presque droit , à peine recourbé en dessus vers le bout , presqu’aussi long que l'abdomen. Corps étroit , allongé, surtout celui des femelles, de consistance assez molle. Gé genre, un des plus naturels de cette Famille, a un faciès tout particulier, et une livrée uniforme ; toutes les espèces connues Sont entièrement de couleur pâle. Ces Grilloniens, suivant Latreille, ont des habitudes qui leur sont propres ; ils fréquentent les plantes et se plaisent même, dit-il, sur les fleurs. Gette dernière particularité me les a fait appeler Ecanthus. M. Brullé a remarqué le prémier qu'ils étaient hétéro- mères, leurs quatre premiers tarses ayant trois articles, et les postérieurs quatre ; autre singularité. Un petit mémoire en langue italienne publié à Vérone en 1750, par M. Louis Salvi, sous le titre de : Memorie intorno le Locuste grillajole al sommo filosofo signor Giulio Pontedera, donne quelques détails sur les mœurs de l'OÆEcanthus pellucens , objet de ce mémoire , qui n’a ja- mais été cité par personne, sans doute faute d’être connu, car il paraît fort rare et n’exister à Paris que dans la riche bibliothèque de M. le professeur Audouin, qui a bien voulu me le prêter. Une planche en noir représente les deux sexes, accompagnés d’une tige de ronce, contenant des œufs de l'insecte. Voici un extrait de ce que l’auteur dit à ce sujet : « La femelle perce au moyen de son oviscapte les fibres » les plus tendres ou les sarments encore verts de certains 360 HISTOIRE NATURELLE » végétaux , et s’y ouvre un chemin jusqu’à la moelle, où elle » dépose ses œufs. Ceux-ci sont cylindriques; le premier » nid une fois fait, elle recommence la même manœuvre un » peu plus loin. Les nids ne contiennent ordinairement » qu'une paire d’œufs chacun , qui sont placés dans la lon- » gueur de la tige et parallèles entr’eux ; le canal qui con- » duit à ces nids est creusé du côté de la branche qui re- » garde Ja terre. Ces œufs n’éclosent que vers le soistice » d'été. Après l’éclosion , les jeunes larves se retirent dans » des lieux très-fourrés parmi les plantes où elles se cachent. » Elles changent plusieurs fois de peau , avant de paraître » sous leur dernière forme, ce qui a lieu au mois d'août. » Les mâles stridulent alors jusqu’à l’équinoxe d’automne, » depuis le crépuscule jusqu’aux premiers rayons du soleil. » 1. OECANTHE TRANSPARENT. — OEcanthus pellucens, Brullé, Hist. nat. des insect. tom. IX , pag. 174, PI. 18, fig. 1. Gryllus pellucens , Scopol. Entom. Carniol, no 324. Gryllus italicus, Oliv. Encycl. méth., tom. VI, page 32, n° 16. Femelle. Acheta italica, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag, 32, ne 16. Mâle. — Panz. Faun, germ. fas. 22, fig. 17. — Salvi, Memor. intorn. le Locust. grill, Mâle et femelle. (Long. 6 à 7 lignes.) Corps d'un jaune pâle dans l'insecte desséche ; tête ayant ordinairement une bande longitudinale bru- nâtre sur le vertex, se prolongeant quelquefois sur le milieu du prothorax; celui-ci, avec quelques poils courts. Abdomen d'une nuance plus obscure que le reste du corps. Elytres un peu trans- parentes, dépassant l'extrémité de l'abdomen d'une ou deux lignes. Ailes transparentes, un peu plus longues que les élytres dans la femelle. Oviscapte de trois lignes de long, jaunâtre, avec l'extrémité brune. Appendices abdominaux de la longueur de l'oviscapte. Pattes de la couleur du corps. Antennes au moins aussi longues que le corps et jaunâtres. Mâle et femelle. D'Italie et du midi de la France. Ma collection. DES @RTHOPTÈRES. 301 2. ŒcanTue BLANC. — (ÆEcanthus niveus. Gryllus niveus, De Géer, Mém. Ins., tom. 3, pag. 52°, PI. 43, fig. 6. — Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 637, n° 19. (Long. 6 à 7 lignes. ) Il ressemble beaucoup au précédent , dont il diffère par sa couleur tout à fait blanche , et par ses ély- tres plus transparentes et plus blanches. Dans le mâle , seul sexe que nous connaissions, les ailes dépassent les élytres, mais de tres-peu. Nos individus ne présentent pas de bande longitudinale brune, ni sur la tête, ni sur le prothorax. Mâle. Amérique septentrionale. Collection du Muséum d'histoire na- turelle. 3. QŒCANTHE ROUSSATRE. — UEcanthus rufescens. (Long. 7 =, 8 lignes. ) Sensiblement plus grand que les précé- dents , et d'une couleur rousse foncée. Ailes dépassant assez no- tablement les élytres dans les deux sexes. Oviscapte de quatre li- gnes de longueur. Le reste comme dans l'ŒÆŒ. pellucens. Mâle et femelle. De Bombay. Collection du Muséum d'histoire naturelle, et provenant de celle de feu Polydore Roux. * * Tous les tarses de trois articles; le pé- nultième le plus souvent bilobé et dilaté. (Jambes postérieures munies de fines dentelures latérales, outre les épines or- dinaires. ) Genre XIII. *PODOSCIRTE. — PODOSCIRTUS. (Ilovs, pied; œupr®, je saute.) Pattes antérieures et intermédiaires moyennes, entièrement glabres et mutiques, sauf une épine distincte placée à l'extrémité des jambes ; jambes antérieures ayant à 362 HISTOIRE NATURELLE la base une dépression recouverte par une membrane ovale, blanche, transparénte , aussi apparente au côté interne qu’au côté externe: Pattes postérieures fort grandes; cuisses très-allongées ; presqu'aussi grandes que les jainbes, glabres et muütiques, ces dernières grèles, munies de très-petites dentelures, régulièrement placées le long des deux carènes supé- rieures ; ces jambes armées en outre, dans les deux tiers postérieurs des carènes , de longues et fortes épines mobiles, assez largeiient espacées, irrégulière- ment disposées ; extrémité des jambes ayant quatre épines très-fortes, un peu reécourbées: Tarses tous composés de trois articles. Tarses postérieurs fort longs, à premier article très-allongé, vela en dessous, garni d’épines en dessus d'inégale force; son extrémité munie dé chaque éôté d’uhe longue épine distinctement arquée, lintérne plus grande que l’autre : second article large, aplait, bilobé, pour recevoir le troisième ( ce dernier TS dans notre individu ). Antennes sétacées, pas très-distantes, multiarticulées, beaucoup plus longues que le corps ; premier article fort gros. Tête de la largeur du prothorax, à peu près triangulaire : face aplatie. Yeux grands, oblongs , fort saillants. Ocelles point distincts. Labre arrondi au bout. Mandibules assez fortes. Palpes maxillaires longs ; article terminal à peu près de la longueur du pénultième; son extrémité élargie, obliquemen tronquée. Prothorax guère plus long que large, presque carré, sans rebord latéral prononcé. Elytrés grandes , notablement plus longues que le corps, chargées de fortes nervures longitudinales obliques ; DES ORTHOPTÈRES. 363 nervures transversales nombreuses ef bien prononcées. Ailes plus longues que les élytres et les dépassant en la- nières dans le repos. Abdomen ayant $es appendices latéraux plus longs que la moitié de l'abdomen. Oviscapte très-court, droit : valves pointues à leur ex- trémité. 1. “PODosciRTE SAFRANE. — Podoscirlus crocinus. (Long. 26 à 28 lig., ailes comprises.) Corps luisant, d’un jaune sale, un peu plus clair en dessous. Tête ayant de chaque côté une ligne longitudinale noire assez large; côtés de la tête au dessous de cette ligne plus pâles que le vertex. Prothorax un peu inégal en dessus , offrant latéralement une ligne longitudinale blanche, assez large, tachetée de noir à la base : côtés du prothorax au dessous de la ligne blaïiche, entièrement noirs. Elytres à nervures brunes ; avec une ligne longitudinale blanchâtre, longeant chaque carène latérale. Ailes trés-légérement enfumées. Abdomen plus foncé en, dessus qu'en dessous. Antennes brunes. Pattes de la couleur du corps avec les deux derniers articles des tarses noi- râtres. Oviscapte ayant à peine une ligne de long. Femelle. De Madagascar. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 2 GENRE XIV. PLATYDACTYLE, PLATYDACTYILUS, Brullé. — Gryllus, auctor. Pattes antérieures et intermédiaires de longueur moyenne, glabres : jambes antérieures ayant au côté externe de leur base, une dépression recouverte par une mem- brane ovale, blanche RP usé leur extrémité, ainsi que on des jambes intermédiaires, offrant deux épines courtes, égales, Pattes postérieures fort grandes ; cuisses très-longues , renflées ; jambes de la longueur des cuisses, munies le long des deux carènes supérieures , de très-petites A régulièrement _ placées ; ces carènes tte ant en outre, .. leurs deux 304 HISTOIRE NATURELLE tiers inférieurs , de fortes épines espacées , irrégulie- rement disposées. Extrémité des jambes munie de plusieurs épines, dont une interne très-prolongée et beaucoup plus longue que les autres. Tarses tous composés de trois articles. Tarses antérieurs et intermédiaires ayant le premier article cylindrique, allongé, aussi grand que le troisième; le second large , aplati, bilobé, n’ayant que le tiers du premier et recevant l'insertion du terminal. Tarses posté- rieurs avec le premier article bien plus long que les deux autres réunis, épineux en dessus, terminé de chaque côté par une épine droite ; l’interne beaucoup plus grande que lexterne; le second article point apparent. Antennes trèes-longues, distantes , sétacées, presque ca- pillaires, multiarticulées ; premier article assez gros, tuberculiforme ; le second petit , globuleux ; insérées chacune dans une cavité. Tête peu globuleuse, presque triangulaire : front formant une grosse saillie, remplissant l'intervalle qui existe entre les deux antennes. Yeux gros, un peu oblongs. Ocelles point distincts. Labre arrondi au bout. Mandibules fortes. Palpes maxillaires longs ; dernier article élargi au bout, tronqué obliquement dans cette partie. Prothorax un peu plus étroit en devant, de forme presque cubique; chaque bord latéral prononcé. Elytres un peu ovalaires, plus longues que l'abdomen : nervures peu prononcées, même les longitudinales. Ailes beaucoup plus longues que les élytres , les dépas- sant en lanières dans le repos. Abdomen ayant sa plaque sousanale plus grande dans les mâles que dans les femelles : appendices latéraux presqu’aussi longs que l’abdomen. DES ORTHOPTÈRES. 365 Oviscapte très-long, recourbé en dessus en lame de sabre : valves terminées en bouton, séparé du reste par un étranglement. 1. Prarynactyce DE Surinam. — Platydactylus surinaméensis, Brull. Hist. natur. des ins. tom. IX, pag, 176. (PL. o, fig. 1. Femelle.) Gryllus surinamensis, De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 519. PL 45, fig. r. Gryllus brasiliensis, Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 654, n° 5. Gryllus Servillei, Guér. Icon. du règn. anim. PI. 54, fig. 1. Acheta brasiliensis, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 80, n° 6. Fe- melle. (Long. g à 10 lig. non compris l’oviscapte.) Corps d'un brun grisâtre. Dessus de la tête, prothorax et élytres, d'un brun clair, un peu jaunâtre; ces dernières de la longueur de l'abdomen; leur réticulation fine, irréguliére : elles ont chacune huit à neuf raies brunes, obliques, légèrement sinueuses, assez peu pronon- cées : côtés rabattus des élytres ayant vers l'extrémité, le long de la carène latérale, un espace allongé, oblong, d’un noir luisant, encadré de nervures et simulant une sorte de miroir. Ailes arn- ples, dépassant en lanières les élytres de six à sept lignes dans le repos. Appendices abdominaux ayant au moins quatre lignes. Oviscapte long d'environ neuf lignes, d'un brun clair, avec la pointe noire. Pattes de la couleur du corps; jambes postérieures ayant leurs carènes supérieures munies chacune de quatre ou cinq fortes épines. Antennes noirâtres, un peu plus longues que le corps. Femelle. Amérique méridionale. Brésil. Ma collection. 2." PLATYDACTYLE VOISIN. — Platydacty lus vicinus. (Long. 8 lig.) Plus petit que le précédent, et n’en différant guère que par l'absence de tache noire brillante sur les côtés rabattus des élytres, et le manque de raies obliques brunes; on voit seulement sur leur disque quelques petites taches brunes, rares etéparses. Mâle. 366 HISTOIRE NATURELLE C'est peut-être le mâle du surinamensis, ou bien une variété de ce sexe? | De Buénos-Ayres. Ma collection. 3." PLATYDACTYLE DE Garmarn, — Platydactylus Gaimardi. (Long. 10 lig. au moins.) Corps pubescent, brunâtre. Yeux grands, saillants, ovalaires. Face antérieure de la tête et palpes, d'un brun ferrugineux. Prothorax ayant le bord postérieur d'un brun clair, ses côtés rabattus, bordés de cette couleur. Elytres à peu prés de la longueur de l'abdomen, d'un brun d'écaille, à nervures jaunâtres; celles des côtés rabattus, plus fortes et plus vivement colorées. On voit à la base de chaque élytre, une tache humérale jaunâtre, et une autre de même couleur, mais plus petite, placée tout contre la carène latérale, à peu près à moitié de la longueur de l'élytre. Ailes obscures, dépassant en lanière les élytres de trois à quatre lignes. Appendices abdominaux de gran- deur remarquable, longs de sept à huit lignes, et d’un brun jau- nâtre. Plaque sousanale jaunâtre. Oviscapte brun, de six lignes de longueur ; ses valves noires à l'extrémité et bifides. Pattes d'un brun ferrugineux; jambes postérieures munies en dessus, sur leurs deux carènes, de deux rangées d’épines, sensiblement re- courhbées, savoir : trois à la carène externe, et quatre notablement plus fortes à la carène interne; ces deux rangées ne sont point opposées les unes aux autres, mais alternes. Les antennes man- quent en partie, leurs premiers articles d'un brun clair. Femelle. Havre Carteret, à la Nouvelle-Hollande. Rapporté par M. Gai- mard. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 4." PLATYDACTYLE PAILLET. — Platydactylus helvolus. (Long. 10 à 11 lig.) Entiérement d’un testacé blanchâtre, cou- leur de paille. Bords latéraux du prothorax étroitement lisérés de jaune soufre ; ce liséré s'étendant sur les côtés de la tête et jusque sur les yeux; il est accompagné d’un autre liséré brunûâtre. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, de la couleur du corps ; leur carène latérale lisérée de jaune soufre. Ailes hyalines, à nervures transversales couleur de paille, dépassant en lanières et de plus de deux lignes, l'extrémité des élytres. Appendices abdo- minaux grands, longs de six lignes au moins. Oviscapte brun, DES ORTHOPTÈRES. 367 ayant à peu près cinq lignes. Pattes et antennes de la couleur du corps. Carène interne des jambes de derrière, garnie d'épines plus fortes que celles de la carène externe, et un peu crochues au bout. Femelle. Patrie inconnue. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 5.* PrarypacTyLe DE Buquer. — Platydactylus Buqueti. (Long. 9 lig. non compris l’oviscapte.) Dessus de la tête bru- nâtre et luisant ; vertex pi au milieu trois lignes longitudinales jaunes, également espacées ; et latéralement, une double ligne de cette couleur atteignant les yeux. Face antérieure dela tête d'un jaune pâle, ainsi que les mandibules et les palpes. Prothorax jau- nâtre, mêlé d'un peu de brun ; ses côtés rabattus, brunâtres, bor- dés de jaune. Elytres de la longueur de l'abdomen, obscures, à nervures jaunâtres. Ailes dépassant en lanieres les élytres de deux lignes au moins, et paraissant un peu obscures. Abdomen bru- nâtre, luisant, un peu varié de jaune en dessous, notamment au milieu et vers l'extrémité, sur les côtés; ses appendices d’une grandeur remarquable, longs de huit à neuf lignes, et jaunâtres. Oviscapte ayant {six lignes de longueur, brun, avec l'extrémité noirâtre et luisante. Les quatre pattes antérieures d'un jaune sale (les autres manquent). Antennes (mutilées); leur premier article jaune. Femelle. De Java. 11 m'a été donné par M. Lucien Büquet. Genre XV. PHALANGOPSIS, PHALANGOPSIS, Aud.-Serv. Rev. Brullé. Pattes longues et gréles ; les antérieures simples ; toutes les cuisses très-allongées, aussi grandes que les jambes ; cuisses antérieures et intermédiaires presque cylin- lindriques ; jambes antérieures ayant à la base une dépression recouyerte par une membrane blanche, transparente, et terminées, ainsi que les intermédiaires, par deux épines, dont l'interne plus longue. Pattes postérieures bien plus grandes que les autres; cuisses 368 HISTOIRE NATURELLE renflées ; jambes ayant en dessus, deux rangées de tres- fines dentelures, et terminées par quatre longues épines ; offrant en outre, sur la moitié inférieure de leurs deux carènes supérieures, trois ou quatre paires d'épines fines, très-espacées. Tarses très-allongés, de trois articles , le premier extré- mement long, plus grand que les deux autres réu- nis ; cylindrique , grêle, terminé par deux épines ; se- cond article très-petit, peu visible ; le troisième cy- lindrique , un peu renflé au bout, notablement plus court que le premier, et portant deux petits crochets. Antennes très-fines, infiniment plus longues que le corps, sétacées, multiarticulées ; premier article gros, cy- lindrique. Yeux saillants, globuleux. Ocelles point distincts. Tête assez petite , presqu'ovalaire, Labre arrondi. Mandibules de force moyenne. Palpes grêles ; les maxillaires très-grands , trois ou quatre fois plus longs que les labiaux ; leurs trois derniers articles longs, presqu'égaux entr’eux et cylindriques , sauf le terminal , qui est dilaté et comprimé vers l’ex- trémité , tronqué obliquement au bout. Prothorax court, transversal, sans rebords latéraux; ses côtés ayant un faible bourrelet, Elytres courtes, ne recouvrant pas entièrement l’abdo- men ; celles des mâles ridées et chiffonnées à la partie dorsale. Ailes nulles ou au plus rudimentaires. Abdomen un peu ovalaire ; ses appendices latéraux al- longés, Oviscapte de la longueur de l’abdomen, recourbé en dessus en lame de sabre : valves étroites, à peine di- latées vers le bout , terminées en pointe. L Nota. Lorsque j’établis ce genre dans ma Revue métho- DES ORTHOPTÈRES. 369 dique dés Orthoptères, je n'avais vu que deux ou trois in dividus mal conservés et en état de nymphe ; c'est pourquoi, . abusé par des élytres non développées , et faute aussi d’exa- men suffisant, j'ai eu le tort de l’admettre parmi les Locus- taires. M. Brullé, dans son Histoire naturelle des insectes , tom. IX , pag. 175 , le fait entrer avec toute raison dans les Grilloniens, et par-là il a réparé l’erreur que j'avais commise. Î. PHALANGOPsIS LONGIPEDE. — Phalangopsis longipes, Aud.-Serv. Rev. pag. 70, n°1. (PI. 12, fig. 1. Femelle en état de larve.) (Long. 10 lig., l'oviscapte non compris. ) Cette espèce est fort remarquable par l'allongement extrême de ses pattes. La pre- mière paire a vingt lignes, la seconde dix-sept, et la troisième vingt-neuf à trente. Dans cette mesure sont compris les tarses, dont les antérieurs ont cinq lignes de long, et les quatre derniers quatre lignes seulement. Corps d’un roux brunâtre, peut-être verdâtre dans l'insecte vivant. Bord postérieur des deux premiers segments de l'abdomen, d’une nuance plus claire, ainsi que les pattes et l'extrémité des palpes. Pattes grêles, de la couleur du corps; les quatre antérieures annelées de jaune ; tarses d'un blanc sale. Appendices abdominaux presqu'aussi longs que l’ab- domen. Oviscapte de six à sept lignes de longueur. Mâle et femelle. Amérique méridionale. Collection du Muséum d'histoire na- turelle. Nota. Cette description est faite d'aprés des individus non parvenus à l’état parfait. 2. PraLaNGorsIs ANNULIPÉDE.—Phalangopsis annulipes, Aud.-Serv. pag. 70, n° 2. (Long. 1 pouce, non compris l'oviscapte.) Corps d’un jaune sale , mélangé de brun verdâtre. Palpes d’un jaune sale, avec l'extrémité de chaque article, obscure. Pattes moins longues et moins grêles que dans l'espèce précédente, de la couleur du corps; les quatre premières jambes avec deux larges anneaux jaunâtres ; les postérieures n’en ayant qu’un seul. Tarses d’un brun verdûtre, avec la base d'un jaune sale, Appendices abdominaux plus longs ORTHOPTÈRES. 2}. 370 HISTOIRE NATURELLE que l'abdomen. Oviscapte surpassant l'abdomen en longueur. Femelle. Port-au-Prince. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Nota. Cette espèce n’y existe qu’en état de larve. 9." PHALANGOPSIS FUSCICORNE. — Phalangopsis fuseicornis. (Long. 7 lignes.) Corps d'un brun jaunâtre. Palpes pâles, ainsi que les bords latéraux du prothorax. Elytres trés-aplaties, recou- vrant à peu près la moitié de l'abdomen, transparentes, d’un jaune sale. Appendices abdominaux de trois à quatre lignes de longueur. Pattes postérieures de la couleur du corps (les autres manquent). Cuisses ayant extérieurement une ligne longitudinale brune, mal terminée. Antennes brunes. Mâle. À Du Brésil. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 4 . * PHALANGOPSIS MARQUETÉE. — Phalangopsis tesselata. (Long. 9 à 10 lignes, non compris l’oviscapte.) Corps d'un brun jaunêtre ; bords latéraux du prothorax d’une nuance plus claire. Palpes maxillaires de quatre à cinq lignes de long ; leurs trois der- niers articles presqu'égaux entre eux, ayant chacun plus d'une ligne de longueur. Elytres grandes, recouvrant les deux premiers tiers de l'abdomen, à peu prés ; brunâtres, à nervures rougeâtres, ce qui forme un grand nombre de cases ou cellules bien tranchées. Abdomen plus foncé que le reste du corps; ses appendices longs de cinq lignes. Oviscapte brun, ayant huit à neuf lignes de lon- gueur. Pattes de la couleur du corps, avec l'extrémité des cuisses et la base des jambes, noires. Les antennes manquent. Femelle. Du Sénégal. Collection du Muséum d'histoire naturelle. SIXIÈME FAMILLE: LOCUSTAIRES. — LOCUSTARIÆ. Antennes de la longueur du corps, au moins, et souvent beaucoup plus longues que lui, ‘ habituellement capillaires ; sétacées, mul- tiarticulées , ordinairement glabres ; leurs TèrTE Yeux OcELLES LABRE DES ORTHOPTÈRES. 371 deux premiers articles plus gros et plus distincts que les suivants ; elles sont insé- rées chacune dans une cavité, plus sou- vent écartées l’une de l’autre à leur inser-- tion , que rapprochées. ordinairement forte , allongée, ovalaire ; face antérieure aplatie, verticale ou en plan oblique. arrondis ou oblongs, souvent fort sail- lants. au nombre de trois , peu distincts ou nuls. très-grand , corné, composé de deux piè- ces plates, articulées ensemble; la pre- mière , c’est-à-dire la supérieure, plus large à l’origine qu'à l'extrémité ; ses cô- tés sinueux ; la seconde pièce ou l’infé- rieure , presque circulaire ou rhomboï- dale, descendant sur les mandibules et les cachant en partie. Maxnwsuzes fortes, souvent très-robustes, dentées à Macnorres Livre PALpEs l'extrémité, ordinairement creusées en dessus. grêles, acérées, terminées par des den- telures aiguës. Galète allongée, subtri- gone. quadrifide, les deux divisions internes fort étroites ; les latérales arrondies à l’ex- trémite. | allongés ; les maxillaires plus longs que les labiaux , de cinq articles : les labiaux de trois. Dernier article des quatre palpes, obconique avec l'extrémité tronquée ; vé- siculeuse dans l’insecte vivant. s 372 T'aorAx ELYTRES ÂILES Ecussow ABDOMEN OviscaPTE PATTES HISTOIRE NATURELLE variable pour la forme et la grandeur ; souvent tétragone, à disque plan; ses côtés brusquement rabattus; sa partie postérieure ordinairement arrondie, plus ou moins avancée sur les élytres. rarement rudimentaires ou nulles ; le plus souvent grandes, allongées, infiniment plus longues que la tête et le prothorax réunis ; ressemblant parfois à une feuille , et placées verticalement de chaque côté de l'abdomen dans l’état de repos ; formant alors un toit aigu ou écrasé. quelquefois avortées ou nulles, souvent am- ples; repliées longitudinalement comme un éventail; réticulées, de la longueur des élytres, rarement plus courtes qu’elles, et les dépassant quelquefois lors du re- pos ; dans ce dernier cas la partie saillante participe ordinairement de la couleur et de l’opacité des élytres. nul. DE grand, allongé ; deneuf segments (selon De Géer), non compris le segment anal ; muni de chaque côté dans les deux sexes, vers l'extrémité, d’un appendice inarticulé, sétacé , flexible. des femelles toujours saillant (le genre Àcripèze excepté ), souvent fort long et en forme d'épée ou de sabre , habituellement denticulé vers l'extrémité ; ses valves plus ou moins larges. antérieures et intermédiaires plusou moins longues ‘ plus ou moins épineuses. Pattes DES ORTHOPTÈRES. 373 postérieures fort longues et conformées pour sauter ; les deux dernières cuisses plus ou moins renflées ; jambes postérieu- res le plus souvent munies d'épines sur leurs carènes supérieures ; extrémité des jambes pourvue d’épines mobiles propres à favoriser le saut. r T'arsEs invariablement de quatre articles; les trois premiers aplatis, triangulaires , gar- nis de poils en dessous ; le troisième plus ou moins bifide, pour recevoir le qua- trième , qui est long , cylindrique , gla- bre , armé de deux crochets et d’une pe- lote dans l’entre-deux. Les Locustaires , seconde Famille des Orthoptères- Sauteurs , portent leurs élytres en toit dans le repos, de même que les Acridites, mais elles différent es- sentiellement de ceux-ci par plusieurs caractères , et principalement par les antennes très-longues, fines et capillaires; et en outre par le nombre d'articles des tarses , qui chez elles est constamment de quatre, tandis que l’on n’en compte que trois dans ces der- niers insectes; ces tarses sont habituellement larges ; leur dessous est membraneux ; le premier article exa- miné en dessous paraît divisé en deux parties inégales par une ligne enfoncée , transversale. Quoique pour- vues ordinairement de fort grandes ailes , les Locus- taires n'ont pas la même puissance de vol que les Acridites, et par conséquent n’entreprennent point ces grandes migrations si funestes aux végétaux, et sur lesquelles nous nous étendrons en traitant de cette dernière Famille. 374 HISTOIRE NATURELLE Parmi les Orthoptères-Sauteurs, les Locustaires ont, généralement parlant, les pattes postérieures les plus longues ; aussi marchent-elles mal, et seulement en faisant des sauts irréguliers ; leur vol est assez lourd , le plus souvent peu soutenu. Les femelles sont pourvues d'un oviscapte saillant comme l’est en gé- néral celui des Grilloniens, quoique d’une confor- mation un peu différente : les deux valves dont il se compose sont toujours plus larges, quoiqu'elles varient sous ce rapport, que celles des Grilloniens, qui d’ailleurs les ont pour l'ordinaire renflées vers l’extré- mité , fort étroites et terminées en pointe ; l’oviscapte des Locustaires a toujours ses deux valves aplaties, élargies, diminuant progressivement de largeur pour se terminer en pointe aiguë ou obtuse ; ces valves cor- nées , dit M. Brullé , s'appliquant l’une contre l’autre dans une position verticale, peuvent s’écarter au gré de l’insecte; lorsque la femelle veut pondre, elle enfonce l’oviscapte dans le sol en élevant un peu le bout de son abdomen : elle choisit pour cela une terre légère et facile à percer. Après quelques mouvements, les deux valves parviennent assez avant, s’écartent et laissent ainsi les œufs tomber un à un. Les mâles ont un organe stridulant assez semblable à celui des Gril- loniens, qui occupe la base de leurs élytres; tandis que les mâles Acridites n'en ont point, et ne stridu- lent que par le frottement des cuisses postérieures contre les élytres. M. Brullé décrit ainsi cet organe : « Il est en forme » de facette arrondie, entouré de rides et de saillies » très-fortes , et tapissé d’une membrane très-légère , » souvent d’une grande transparence. Tantôt l'élytre » gauche présente seule une semblable facette , tantôt DES ORTHOPTÈRES. 375 » elle existe à la fois sur les deux élytres. Ce n’est que » par le frottement des rides et par la vibration de » la membrane, que le son peut être produit. Dans » quelques espèces où les organes du vol sont rudi- » mentaires, les élytres, réduites à deux sortes de cuil- » lerons, produisent encore par le frottement le » même bruit que les autres. » Suivant le même au- teur, les Locustaires auraient quatre mues ou change- ments de peau à subir avant d'arriver à l’état adulte ou de perfection. Depuis la sortie de l'œuf jusqu’à la seconde mue , qui aurait lieu environ deux mois après la naissance de la larve, les deux sexes se ressemble- raient tout à fait, car, au dire de notre auteur, l’o- viscapte des femelles ne se montrerait qu'après cette deuxième mue. Les trois pièces composant le sternum, sont fort distinctes dans les Locustaires, et ont fréquemment une forme foliacée ; elles sont ordinairement échan- crées au milieu du bord postérieur , qui présente sou- vent deux épines. Toute cette grande Famille se nourrit exclusive- ment de végétaux (1) ; mais elle fait moins de tort pour- tant à l’agriculture que la suivante, dont les dommages sont inçalculables. C’est principalement dans les prai- ries que les Locustaires de nos climats se tiennent et se plaisent de préférence, trouvant là leur nourri- ture. On les y rencontre pendant toute la belle saison ; mais ce n'est qu’à la fin de l'été ou au commencement de l’automne que l’on peut les prendre à l'état par- (G) De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 423, dit cependant qu'ayant mis ensemble dans une boîte, plusieurs individus du Dectique verrucivore, l'un d'eux étant venu à mourir , fut entièrement dé- voré par les autres. 276 HISTOIRE NATURELLE fait. Aux environs de Paris ou dans des provinces pe éloignées , les paysans et autres gens du peuple, abusés par la forte stridulation ou espèce de chant que font entendre les mâles , ont coutume d’appeler Cigales les grandes espèces “e cette Famille, et cela depuis longtemps, car il est très-probable que c'est la grande Sauterelle verte ( L. viridissima), que notre bon La Fontaine a eu en vue, en la mettant en scène avec la Fourmi, lui appliquant populairement le nom de Cigale ; du moins est-il avéré que toutes les figures qui ornent les anciennes éditions des fables de cet im- mortel auteur, soit dans les planches, soit dans les vigneites, représentent une Locustaire et non une de ces véritables Gigales si communes dans nos dépar- tements méridionaux : insectes qu’on ne trouve pas à Paris , et qui appartiennent à l’ordre des Hémiptères à section des Homoptères. Aucun auteur à ma connaissance n’a mentionné l'accouplement de ces insectes ; on lit dans Rœsel, que la Sauterelle verte ( viridissima ) femelle, attirée par la stridulation du mâle, se rend près de lui, et lui annonce sa présence par des battements multipliés d'antennes. Le mâle cesse alors son chant et porte en avant ses longues antennes, comme pour s'assurer des dispositions bienveillantes de la femelle. Ainsi que les Acridites, les Orthoptères de cette Fa- mille dégorgent par :la bouche lorsqu'on les saisit un peu rudement, une liqueur abondante , de couleur brune , que l’on dit fort âcre (voyez Dectique verru- civore ). I. Labre très-grand , ovale, avancé. (Antennes pubescentes; préster- num mulique; cuisses antérieures Présternum DES ORTHOPTÈRES. a77 plus épaisses à l’extrémité qu'à la base, un peu arquées; faciès d’une D .:. - . + à. Prochile. IT. Labre souvent médiocre; arrondi au bout. A. Oviscapte toujours fort sail- lant au delà de l’abdomen. Prothorax ordinairement court, quelquefois avancé sur l'abdomen, mais ne le recouvrant jamais en entier. * Palpes maxillaires grands, trois fois, ou guère moins, plus longs que les labiaux. (Tête et mandibules for- tes. Prothorax en dosd’âne. Les quatre premières jam- bes armées d'épines re- marquables. ) ob Macropalpi.) Len ozrot, à 2. Anostosteme. mutique. Les 4 premieres cuisses armées au bout de deux épines em- boïtant la jambe. ( Premier article des tarses trois fois plus grand que le deuxième, égalant , au moins, le quatrième en longueur. ). + + 3. * Rhaphidophore. robustes; élytres en toit très- 7. ARCS AUR 4. Grillacris. bout Pattes grêles ; élytres en toit aigu. (Corps comprimé. ) . . . 5. Listroscèle. * Palpes maxillaires proportionnelle- ment moins grands que dans les Ma- cropalpes. %*X mutiquesau 278 — Oviscapte toujours court et arqué, recourbé en dessus dès sa base. ( Elytres plus courtes que les ailes; celles-ci dépassant toujours les premières dans le repos; la partie saillante participant de la couleur et de l’opacité des élytres. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum plus longs que larges, échan- crés au milieu du bord postérieur et en forme de folioles. ) Antennes Elytres glabres, (n'ayant que leurs deux premiers articles bien distincts.) "à HISTOIRE NATURELLE relevées ; disqueayant un sillon transver- se distinct. (Jam- bes postérieures comprimées, apla- lies, dilatées à la basé, } 5 «à; La point saillantes; dis- que sans sillon dis- tinct. (Jambes pos- térieures sans dila- tation: ):1440 .. ue la têéteantérieurement. Carènes latérales du disque ce prothorax presque carré; au moins aussi lar- Prothorax 7 presque conique , allongé, fort rétréci en devant, sensible- ment plus étroit que la tête dans cette partie. . … , . , d'une largeur remarquable. ayant son disque aplati ou creusé; en dos d'âne. (Pattes armées d'épines et de crochets.). . . . . ét cé 30 allongées, s'étendant bien au dela de l'abdomen, (Oviscapte assez lisse tu en dessus. Plaque sousanale des RE mäles bifurquée au bout, ses RE deux branches dépassant l'abdo- = $ mèn). 2 1 ds, 9e de RE ES " d $ € Jà peine allongées, dépassant l'abdo- Er men de peu. (Oviscapte rugueux 3 en dessus. Plaque sousanale des mäles ne dépassant pas le bout de | l'abdomen: 4. . 91/4 Tien Fe velues dans leur premier tiers, les deux premiers articles exceptés. (Les quatorze ou quinze pre- miers articles distincts, bien séparés les uns des autres, les suivants brusquement capillaires). . (CGamptoxiphes, Camptoxiphe.) 6. Steirodou. 7. Phylloptere. 8. * Leptodère. 9. * Ancylèque. 10. Phanéroptère. té: Gymnocèrci 12. Scaphure. DES ORTHOPTÈRES. 379 . == Oviscapte ordinairement long, toujours droit à sa base, et souvent dans toute sa longueur; son extrémité quelquefois re- courbée en dessus en lame de sabre. ( Aiïles de la longueur des élytres ou ne les dépas- sant que fort rarement et de peu.) (Orthoxiphes, Orthoxiphe. ) % Palpes très-élargis au bout, sécuriformes, surtout l’article terminal des labiaux. ( Elytres très-larges; antennes fort épais- ses. Jambes intermédiaires dilatées de la base au milieu. ) £ { bidenté. ( Elytres pointues. }. . . . . . . .. 13. Ptérochroze. el Ë 8 È RES ( Elytres arrondies à l'extrémité. ). . 14. “T'ypophylle. *%* Palpes plus ou moins renflés ou dilatés au bout, mais nonsécuriformes.(Antennes ordinairement capillaires à partir du troisième article. ) q. Mésosternum et métasternum larges, transversaux, rarement échancrés au bord postérieur. Les quatre pattes pos- térieures distantes les unes des autres à leur insertion. ( Dernier article des palpes long, du double plus grand que le précédent. Elytres quelquefois ru- dimentaires. 380 HISTOIRE NATURELLE élargies, comprimées. (Nervure longitudinale des élytres fort EL, n _ , g saillante, élevée en cote; celles Ÿ ; 35 des ailes, fortes et courbes. £ ££2UE£S.2 A Face antérieure de la tête uni- ÿ En... c se 8 8 carénée de chaque côté.). . . * 15. * Thliboscele. on = & a) > A) le de forme ordinaire. (Nervure 8 LE(S longitudinale des élytres pro- En 125 \=—.2 , : ill 2 so J0 sé = noncée, mails peu sal ante; …« 125 &o Li Z© | celles des ailes,'de forme ordi- à ££ S3ÂE paire. Face antérieure de la e2/=< lost" tète lisse, sans carènes.) . . . 16. Platyphrylle. Hs =\S LS ‘Es S uniépineux; hanches unituberculées. | % (Nervure longitudinale des élytres es a peu prononcée.). . . « + . + « « « . 17. Méroncidie. 2] S | js tres-notablement plus lougues que le corps. 7 (Prothorax souvent épineux ou tuberculé. Pattes très-épineuses; cuisses frangées de poils fins en dessous.)., . . .. . . . . . « 18. Acanthode. a grand, relevé postérieurement. (Elytres et ailes ru- = dimentaires, entièrement cachées sous le pro- PSI a thorax). eo so scene ss °° + 19 Hétrode. © 3 S 28, {peu renflé au bout et tronqué. (Face an- Eu CES: térieure de la tête verticale. Prothorax = va bisillonné. Cuisses postérieures tor- "855 tement denticulées en dessous.). « . « . 20. Pseudophylle. ES TE es <= 5 $ E\ finissant en massue allongée, arrondie eue au bout ; creusé dans toute la longueur sie du côté interne. (l'ace antérieure de la So ag) tête en plan oblique. Elÿtres dilatées b É $ Ë Ep au milieu). see. 21. ° Æprion. n . E BE en forme d’écailles courtes, bombées, N == arrondies dans les deux sexes. (Ovis- Ê È capte long, assez étroit, pointu, sans dentelures sensibles au bout.) . . . . 22. Ephippiger. des mâles en folioles oblongues; celles des femelles tout à fait rudimentaires. Plaque sonsanale des mâles prolon- gée en une lame aplatie, souvent re- courbée en dessus. (Oviscapte ar- rondi au bout, assez large, visi- blement dentelé en scie dans celte partie)... se se + 0e. 23. Barbitiste. postérieurement. Elytres chées sous le prothorax.) (Elytres et ailes plus ou moins rudimentaires, souvent ca- and ; relevé sm“ gr g.q. Mésosternum et métasternum plus longs que larges, souvent étroits, presque foliacés, plus ou moins échan- crés au bord postérieur. Présternum mutique Prothorax fortement bidenté, Prothorax DES ORTHOPTÈRES. 381 [| Tête grosse, mutique; front avan- cé, convexe, séparant notable- ment les antennes l’une de l’autre. (Jambes postérieures terminées par de longues épines. ) a disque plan, un peu rétréci en devant ; carènes latérales distinctes. (Elytres ordinairement bien développées.). . 24. Dectique. en dos d'âne , sans apparence de carènes latérales ; ses côtés rabattus, échancrés obliquement le long du bord posté- , rieur. (Elytres peu développées.). . . 25. Ptérolépe. arrondi , sans carènes, prolongé sur la base de l'abdomen. Pénultième article des tarses large , bilobé . . . . . . . 26. * Thyrégnote. a disque plan; carènes latérales pro- noncées. Pénultième article des tarses le plus petit de tous, entier. . . . . 27. Bradypore. [| || Tête quelquefois grande, mais de moyenne grosseur. Front sou- vent unituberculé ou prolongé en pointe , mais sans renflement avancé. ( Antennes ordinairement rapprochées. ) 382 [l , ou petite épine. Tête mutique. Prothorax ESS ne consistant qu’en un tubercule Eminence frontale sans prolongement postérieur. ori- e cône -pointu, py- ramidal ou h zontal. Ce cône en forme d tres a. tuberculée le plus Présternum ci uni postérieur. e la tête celle- en plan oblique. êle ; souvent. Prothorax de lat Face antérieure d 1leure sans prolongement bidenté. Antennes la face anter verticale. Les quatre jambes insérées sur étroit, sur Île haut du front. Prothorax | insérées très-grand, très-prolongé en arrière, rhomboiïdal. (Antennes distantes à la dans le prothorax, engagee HISTOIRE NATURELLE Renpeos et ase.). « « . dilatées.(Plaque sousanale des mâles peu visible; appendices abdominaux de ce sexe fort longs, fi- liformes, tronqués au bout)... ....... bes isque plan, avec latérale. ières jam conformées à l’ordinaire. (Plaque sousanale très- apparente, convexe el pointue dans les femel- les, grande et fourchue dans les males.). . . . d une carène Les quatre prem x 3 1-ci à celu dégagée du prothorax; celui-ci en dos d’âne, sans carènes, .sillonné transversalement, . : . . + e + » * dirigé horizontalement, simu- lant un bec d'oiseau. (Pro- thorax à disque plan, caré- né de chaque côté.). . . « . . élevé, perpendiculaire, tubercu- lé ou épineur. (Prothorax ar- rondi, sans carènes.). , . . . toujours long et étroit. FE thorax à disque aplati ; front avancé en cône dépassant le premier article des an- tennes. Dents du préster- num longues). . . . .. . arrondi, presqu’en dos d'âne. (Front avancé en un court tubercule ne dépas- sant pas le premier article des anten- nes. Corps assez COUrt.)e +. + oo » Oviscapte arqué et recourbé en n lame de sabre. Prothorax ayant son disque plan, un peu ca- réné latéralement. (Front muni d'une épine. Corps efhlé, comprimé. }. « . . assez court, dessus e armées de fortes épines. Front unituberculé. . . . peu épineuses. Front muti- ue. (Jambes intermé- diaires plus grandes que les antérieures. Les posté- rieures très-longues.) . . antérieures pou ss prolongé en arrière , assez ses côtés parallèles. . . . . , . très-grand, allongé en arrière en une sorte d’écusson en forme de selle, . . . . . . . de grandeur ordinaire, en dos d’âne. (Tête un peu pyramidale, ayant sa face en plan oblique. Elytres et ailes souvent rudimen- laires, ou incomplétement développées.), 28. 29. 30. Êle 32. 33. 34. 39. 36. 38. 39. 4o. hr, Phyllophore. Méconème. Xiphidion. Exocéphale. * Pseudorhynque. Copiphore. Conocéphale. * Orchélime. Agrécie. Sauterelle. Mécopode. Polyancistre. Mégalodon. Saga, DES ORTHOPTÈRES. 383 b. Prothorax extrêmement grand, recouvrant entièrement l'abdomen et l’embrassant en se rabattant sur ses côtés. bidenté. ( Antennes rapprochées à leur base.). 42. Aspidonote. mutique. (Antennes très-écartées entr'elles à leur insertion.). . ,........... 43. Hypéromale. Présternum B. Oviscapte à peine visible. (Pré- sternum mutique. Elytres cour- tes et ailes nulles dans les fe- melles ; ces organes du vol grands etcomplets dans les mâles : ailes dépassant un peu les élÿtres ; ces dernières munies d’un organe stridulant très-apparent et trans- parent. ) nntnlele ee + - + + 43, Acripéte. IL. Labre très-grand, ovale, avancé. GENRE I. PROCHILE. — PROCHILUS, Brullé. Labre ovale , très-grand et avancé. Téte allongée, presque triangulaire , plus longue que le prothorax. Yeux globuleux, un peu saillants. Antennes longues, sétacées, multiarticulées, velues dans toute leur longueur ; premier article gros, aplati, plus long que le suivant. Prothorax étroit, presqu’en carré-long , un peu rétréci vers la tête. Présternum mutique; mésosternum et métasternum étroits, plus longs que larges. 384 HISTOIRE NATURELLE Elytres étroites, allongées, dépassant les ailes , ayant chacune un organe stridulant transparent (1). Ailes un peu plus courtes que les élytres. Abdomen allongé , étroit, terminé par deux courts ap- pendices. Corps ayant le faciès de celui d’une Phasmide. Pattes grêles, un peu velues : cuisses antérieures un peu plus épaisses à l'extrémité qu’à la base, un peu ar- quées; cuisses intermédiaires plus courtes que les antérieures ; cuisses postérieures grêles , fort longues ; jambes de derrière longues, garnies sur leurs deux carènes supérieures, de quelques épines très-fines ; jambes antérieures dilatées et excavées ‘à leur base. Î. PROCHILE ausTRAL, — Prochilus australis, Brull. Hist. nat. des ins. tom. IX, pag. 135. PI. 11, fig. 1. Mâle. (Long. 14 lig.) D'un brun roussâtre. Elytres variées de brun et de blanc sale, à nervures obscures. Organe stridulant transparent. Ailes hyalines, avec leurs nervures transversales chargées chacune d'une bande étroite, brune. Antennes un peu annelées de brun et de jaunâtre. Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle. Ile des Kanguroos , à la Nouvelle-Hollande. Collection du Mu- séum d'histoire naturelle. EE EL II. Labre souvent médiocre, toujours arrondi au bout. A. Oviscapte toujours fort saillant au dela de . l'abdomen. a. Prothorax ordinairement court, quelque- fois avancé sur l'abdomen, mais ne le recou- vrant jamais en entier. (1) Femelles inconnues, © DES ORTHOPTÈRES. 385 * Palpes maxillaires grands, troïs fois, ou guère moins, plus iongs que les labiaux. (Tête et mandibules fortes. Prothorax en dos d'âne. Les quatre premières jambes armées d’'épines remarquables. ) (Macropalpes, Macropalpi. ) Genre Il. ANOSTOSTOME. — ANOSTOSTOMA, Gray, from London magaz. — Locusta, Herbst. — Gryllus (Acheta), Stoll. Elytres étroites, linéaires, arrondies au bout , ayant un organe stridulant dans les mâles (1). Palpes grands ; les maxillaires à peu près trois fois aussi longs que les labiaux, et de la longueur de la tête; leurs trois derniers articles cylindriques, assez grêles, à peu près égaux entr'eux. Palpes labiaux ayant leurs deux derniers articles allongés : article terminal des quatre palpes offrant au bout une vésicule très- apparente. Présternum muni au milieu, de deux épines rapprochees à la base; mésosternum et métasternum ayant cha- cun deux épines distantes à leur base. Téte d’une grosseur disproportionnée, arrondie en avant ; ses bords latéraux dilatés : on voit entre les yeux une petite protubérance. Antennes multiarticulées , glabres vers la base , pubes- centes ensuite, assez distantes l’une de l’autre, insé- rées entre les yeux, surpassant de plus du double la longueur du corps ; premier article gros , allongé. Yeux petits, ovalaires, assez saillants. (1) Ce caractère est donné d'après la figure de Stoll, Sauterel, etc. PI. IV, c. fig. 19 et 20. Car je n'ai pas vu d'individus ailés en na- ture, ni M. Gray non plus. ORTHOPTÈRES. 25 386 HISTOIRE NATURELLE ..+ Trois ocelles point saillants, jaunâtres, placés, l’un un peu au-dessous de la ligne d'insertion des an- tennes, les deux autres beaucoup au-dessus , très- rapprochés entr'eux, posés sur la partie supérieure de la protubérance frontale. Bouche extrêmement avancée, très à découvert, aussi large que la tête, à partir de la naissance des mandi- bules jusqu’à l'extrémité du labre; chaperon s’allon- geant en museau à peu près dans la moitié de cette étendue, se rétrécissant vers l'insertion du labre, et arrondi en dessus. Pédoncule du menton étroit, à rebords latéraux relevés, saillants, s’allongeant entre les mâchoires jusqu’au niveau de l’origine des mandi- bules , entre deux éminences rugueuses, terminées en pointe recourbée, qui sont insérées en dessous, à la base des mandibules. Menton à peu près de la longueur de son pédoncule, rétréci vers la base, s’élargissant en angles latéraux à son extrémité : sa surface arrondie. Lèvre recevant l'insertion de ses palpes vers sa base ; ses deux lobes antérieurs larges , aplatis. Labre très-grand, conique vers la base, arrondi à l’ex- trémité , atteignant presqu’en longueur celle des man- dibules, Mandibules très-fortes, arquées, dilatées à l'extrémité, assez étroites, déprimées, armées de dentelures au bout. Mâchoires très-visibles (la tête vue en dessous) ayant un coude saillant, fortement en dehors de la tête, avant l'insertion des palpes; les deux parties qui composent le reste de chaque mâchoire , à partir de l’origine du palpe , s’allongeant jusque sur le labre, et grèles ; la partie interne terminée par trois épines, et l’externe (galea) ayant son extrémité un peu dilatée. Prothorax un peu plus étroit que la tête, en forme de selle arrondie; légèrement rebordé ; à peu près aussi DES ORTHOPTÈRES. 387 long que la partie postérieure de la tête, à partir de l'insertion des antennes. Abdomen assez allongé, un peu comprimé latéralement, arrondi en dessus avec une faible carène médiane ; ses appendices latéraux ‘épais, subulés, assez courts. Appendices sexuels masculins, partant de la plaque sousanale , envirom deux fois plus petits que les ap- pendices ordinaires ; au-dessus de la plaque sous- anale , entre ces derniers appendices , il en existe deux autres, coniformes, plus courts que les appendices sexuels (1). Corps glabre, gros, un peu ramassé, presqu’oblong. Pattes robustes. Hanches antérieures offrant une ca- rène et une forte épine saillante en dehors et anté- rieurement : hanches intermédiaires avec une épine analogue, mais moins forte. Guisses antérieures et in- termédiaires comprimées, arrondies en dessus, les canaliculées en dessous ; ‘ légèrement arquées; les deux rebords ayant quelques épines. Guisses posté- rieures fortement renflées, amincies vers l’extrémité, arrondies en dessus, canaliculées en dessous, avec quelques épines aux bords. Toutes les cuisses ont, à l’extrémité, une épine de chaque côté. Jambes armées de grandes et fortes épines, disposées régu- lièrement sur deux rangs, et opposées entr’elles en dessus ( dans les jambes postérieures) avec quelques autres en dessous. Celles des quatre premières jambes, rangées moins régulièrement. Les jambes antérieures ont en dessus une épine unique , fort distincte, pres- que médiane ; extrémité de toutes les jambes, mais notamment des postérieures , ayant en dessus quatre épines principales. Tarses avec le quatrième article aussi long que les précédents réunis ; les deux premiers égaux entr'eux , le troisième petit. | (1) Femelles inconnues. 388 HISTOIRE NATURELLE Ce genre extraordinaire vient d’être récemment créé par M. Gray, dans un petit opuscule qu'il a eu la bonté de me faire parvenir. Longtemps avant sa publication, j'avais si- gnalé et désigné ce genre dans mes manuscrits sous le nom de Phobostome; dénomination que je suis dans l’obligation de supprimer. 1. ANOSTOSTOME DE LA NOnVELLE-HOLLANDE. — Anostostoma austra- lasiæ, Gray, from. London Magaz.vol. i, pag. 3, fig. 16. Mâle. (Long. 21 lig. du sommet de la tête au bout de l'abdomen.) Corps d’un brun ferrugineux en dessus, jaunâtre en dessous, assez luisant. Tête lisse, d'un rougeâtre ferrugineux, ayant plus de la longueur de la moitié du corps à partir du vertex jusqu'à l’extré- mité du labre : bords latéraux avec une échancrure postérieure ; leurs dilatations ayant un petit rebord saillant, allant depuis l'échancrure jusqu'a l'insertion des mandibules. Vertex un peu jaunâtre, ayant une petite protubérance oblongue, creusée au centre, placée entre les yeux : prolongement de la bouche un peu jaunâtre en dessus; extrémité des mandibules noire. Yeux d’un brun jaunâtre. Ocelles d’un jaune sale. Prothorax offrant quelques inégalités. Les six appendices abdominaux jaunâtres. Pattes de cette couleur, ainsi que les mâchoires et les palpes. An- tennes d'un brun jaunâtre. Mâle. Nouvelle-Hollande. Décrite d’après deux individus en état de larve, de la collection du Muséum d'histoire naturelle. Nota. M. Gray dit que les deux sexes sont aptères, mais l’in- secte figuré par Stoll, Sauterell. PI. IV, c, fig. 19, prouve que les Anostostomes obtiennent les organes du vol. La fig. 16 de M. Gray paraït être celle d’un mâle, et il ne mentionne aucunement l'oviscapte de la femelle, ce qui est fort à regretter. 2. ANOSTOSTOME MONSTRUEUSE. — Ænostostoma monstrosa. Anostostoma Herbstii, Gray, from. London. Magaz. vol. i, pag. 3, fig. 17. Locusta monstrosa, Herbst, Nat. Freun. Berl. neue Schriften, vol, IV, pag. 112, n° 1. fab. 1, fig. 1 —6. (Long. 18 à 20 lig. d’après la fig. d'Herbst.) N'ayant pas vu celle espèce en nature, je vais transcrire ici la phrase spécifique DES ORTHOPTÈRES. 389 d'Herbst, et la courte description donnée par M. Gray. On lur donne Surinam pour patrie. « Aptera, capite maæximo cornuto, maxillis exsertis longissimis. » (Herbst.) Mandibules du mâle longues, horizontales, dentées au » bout, tellement recourbées que les deux extrémités se rencon- » trent ; la tête a un singulier avancement en forme d'aileron de » chaque côté, dont le bord est denté. (Gray.)» Il paraitrait que ce dernier auteur n’a fait cette description que d'aprés la figure de Herbst. Observ. Le Gryllus vorax, Stoll, Sauter. etc. PL. IV, c, fig. 19 et 20, appartient certainement au genre Anostostome, mais ne l'ayant pas vu en nature, je ne puis le décrire; j'en ai fait copier la figure au trait. (PL. 8, fig. 3.) Je crois qu'il constitue une espèce distincte des deux que nous venons de mentionner, par sa cou- leur verte, par la forme du prothorax et par la tête qui, quoique forte, n'offre pas les gigantesques proportions de celle de l'aus- tralasiæ. Du reste, ne connaissant pas cette dernière à l’état par- fait, je me vois hors d'état de trancher la question, que consé- quemment je laisse indécise. Le Gryllus vorax est un mâle à l’état parfait ; l'absence d'oviscapte et la présence à la base des élytres d'un espace triangulaire et comme chiffonné, représentant l'or- gane stridulant propre à ce sexe seulement, en sont la preuve évidente. Les élytres, sensiblement plus longues que l'abdomen, sont étroites, linéaires, arrondies au bout. Stoll le dit !d’Amé- rique. GENRE III. *RHAPHIDOPHORE. — RHAPHIDO- PHOR2A. (padis , aiguille ; opéæ , je porte.) Elytres et ailes nulles (1). Palpes fort grands ; les maxillaires trois fois plus longs que les labiaux; leurs deux premiers articles courts ; le premier moitié plus petit que l’autre. Le troisième allongé , cylindrique , plus épais que les suivants ; le GE 2 (1) Du moins dans l'unique individu femelle servant de type. 390 HISTOIRE NATURELLE quatrième un peu plus grand que le troisième , plus grêle à sa base qu’à l'extrémité ; le terminal aussi long que le précédent, de même forme que lui, tronqué droit au bout. Dernier article des palpes labiaux plus long que le pénultième , presqu’en cône allongé et renversé, tronqué droit à l'extrémité. Pattes fort longues ; les quatre premières hanches emboîtées dans une éminence uniépineuse latéralement. Cuisses antérieures et intermédiaires armées au bout d’une ou de deux épines (1) aiguës , emboïtant la jambe ; ces cuisses mutiques en dessous , comprimées : jambes antérieures sans dilatation , munies, ainsi que les in- termédiaires , d’épines fines, mobiles, aiguës. Guisses postérieures fort longues , fort grosses , très-renflées dans leur première moitié, peu épineuses en dessous : jambes postérieures beaucoup plus longues que les autres ; leurs deux carènes supérieures garnies d’é- pines courtes, nombreuses et serrées ; leur extrémité armée de six épines mobiles et divergentes , trois de chaque côté; les plus inférieures petites , les in- termédiaires trois fois plus fortes et plus longues ; enfin les supérieures deux fois au moins plus lon- gues que les intermédiaires, formant deux épe- rons plus grands chacun que la moitie du tarse. Tarses allongés, notamment les postérieurs; premier ar- ticle cylindrique, trois fois plus long que le se- cond; celui-ci court, triangulaire ; le troisième à peu près de même forme , mais plus petit, recevant dès sa naissance le terminal ; ce dernier cylindrique , un peu renflé au bout , guère moins long que le pre- mier, muni de deux crochets assez grands, aigus, mo- biles, sans pelote dans leur entre-deux. oo (1) Dans l'insecte que j'examine, les cuisses antérieures n’ont qu une seule épine placée au côté interne, mais il serait possible que la seconde épine eût disparu par mutilation. DES ORTHOPTÈRES, 391 Présternum mutique. Tête forte, oblongue. Antennes plus longues que le corps , sétacées, multiar- ticulées, assez rapprochées à la base; premier article grand. Yeux oblongs , aplatis. Prothorax assez court, transversal, en dos d’äne. Abdomen assez court, un peu comprimé; ses appen- dices sétacés, pubescents, flexibles, très-allongés, aussi grands que l’oviscapte. Oviscapte plus long que la moitié de l'abdomen, re- courbé en dessus en lame de sabre : valves allant en se rétrécissant de la base à l'extrémité, terminées en pointe. Ce genre est bien distinct des deux suivants par la forme de ses tarses, les épines terminales des cuisses et les six épe- rons mobiles qui terminent les dernières jambes ; et dont les deux supérieurs sont d’une grandeur remarquable, ce qui fait présumer que les Rhaphidophores doivent sauter plus haut que beaucoup d’autres Locustaires. Je suis forcé -de laisser les caractères génériques incomplets , ne connais- sant pas de mâles, et fondant le genre d’après uné seule fe- melle entièrement privée d’ailes et d’élytres, mais paraissant pourtant arrivée à l’état adulte par sa taille, la solidité des téguments du corps et sa complète organisation. 1. *RHAPHIDOPHORE BRUNE. — Rhaphidophora picea. (Long. 1 pouce au moins, non compris l'oviscapte.) Corps d'un brun de poix, légèrement pubescent. Face antérieure de la tête d’un brun jaunûtre lisse et luisant. Antennes, pattes et ap- pendices abdominaux, plus pâles que le corps. Jambes antérieures munies en dessous de six épines mobiles, disposées par paire ; jambes intermédiaires en offrant quatre en dessous et quatre en dessus, Premier article des tarses postérieurs ayant en dessus plu- sieurs petites épines ; on en distingue une terminale plus forte et plus grande. Femelle. De Java. Ma collection. LES ER \ 392 HISTOIRE NATURELLE GENRE IV. GRILLACRIS. — GRYLLACRIS, Aud.-Serv. Rev. Guérin. Brullé. Elytres en toit très-écrasé, presqu'horizontales, un peu en recouvrement l’une sur l’autre dans le repos, ordinairement un peu plus courtes que les ailes, et transparentes. Palpes grands; les maxillaires trois fois plus longs que les labiaux ; leur dernier article plus gros au bout; ce- lui des labiaux renflé à l'extrémité , un peu creusé en cuiller intérieurement. Pattes robustes, de longueur moyenne ; jambes antérieures sans dilatation , ayant en dessous, ainsi que les inter- médiaires , deux rangées d’épines longues, mobiles, un peu pubescentes : cuisses postérieures dentelées en dessous; les autres presque mutiques : jambes postérieures n’ayant d’épines que les deux rangées qu’offrent les carènes supérieures. Tarses ayant leurs deux premiers articles cordiformes ; le troisième pro- fondément bilobé; lobes étroits, allongés ; qua- trième article inséré à la base du précédent, et guère plus long que lui, ne le dépassant presque pas. Présternum mutique. Tête forte, bombée en dessus. Antennes assez épaisses , longues , multiarticulées, assez distantes à la base, insérées très-près des yeux; pre- mier article gros. Yeux oblongs, un peu saillants. Mandibules très-grandes , pointues au bout. Prothorax en dos d'âne, presqu’aussi long que large, ayant deux sillons transverses , l’un antérieur, l’autre postérieur. Abdomen ayant le dernier segment ventral très-ar- rondi postérieurement , échancré au milieu ; appen- dices abdominaux filiformes, velus ; très-allonges DES ORTHOPTÈRES. 393 dans les deux sexes; les mâles munis en outre, de chaque côté , d’un autre appendice interne, beaucoup plus court que l’externe. Oviscapte étroit, ordinairement long, plus ou moins recourbé en dessus vers l'extrémité. Corps assez court. 1.* GRiLLaGRIS FRONT NOTE. — Gryllacris signatifrons. (Long. 16 lig. environ.) Corps d'un jaune roussâtre lisse et luisant. Front ayant au milieu, au-dessous des antennes, une tache régulière, bien distincte, ovalaire, d’un jaune luisant. Prothorax lisse, presque quadrangulaire. Elytres plus longues que l'abdomen, incolores, transparentes, à nervures nombreuses, d'un brun roussâtre. Ailes fort amples, un peu plus longues que les élytres, transparentes, incolores; nervures brunes; mailles grandes, presque carrées. Oviscapte assez étroit, un peu recourbée en des- sus vers son extrémité, long de sept lignes. Antennes et pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures distinctement denticulées en dessous. Femelle. De Java. Ma collection. 2." ÉRILLACRIS TIBIALE. — Gryllacris tibialis. (Long. un pouce, non compris les élytres.) Corps luisant, d'un jaune sale : vertex et partie supérieure de la tête, noirs; cette couleur s'étendant sur le front entre les yeux. Prothorax noir, irrégulièrement bordé de jaunâtre latéralement : le disque ayant deux points jaunâtres. Elytres transparentes, à réticulation forte et jaunâtre. Ailes hyalines, teintées de jaunâtre. Oviscapte bru- nâtre, long de neuf à dix lignes. Cuisses jaunâtres; les posté- rieures munies en dessous de quelques épines, plus fortes succes- sivement : toutes les jambes d'un noir luisant dans leurs deux premiers tiers; le reste rougeâtre ainsi que les tarses; les quatre premières jambes garnies en dessous d’un double rang de longues épines noires : jambes postérieures en étant dépourvues, mais offrant en dessus, sur chaque carène, six ou sept épines noires. Antennes jaunâtres dans leur moitié inférieure(le reste manque). Femelle. | De Java. Elle m'a été donnée par M. Lucien Buquet. 994 HISTOIRE NATURELLE 3. GRILLACRIS MACULICOLLE. — Gryllacris maculicollis, Aud.-Serv. Rev. pag. 42. Gryllus (Tettig.) signifera, Stoll ? Sauterell. etc. PI. XII, a, fig. 50. Femelle. (Long. 12 à 15 lig., non compris les élytres.) Corps d’un jaune sale. Disque du prothorax ayant plusieurs taches irrégulières et quelques lignes, de couleur noire. Elytres un peu opaques, de la couleur du corps. Ailes assez transparentes, un peu plus longues que les élytres, ayant toutes leurs nervures transversales large- ment ombrées de brun, ce qui forme presque de longues bandes transverses, irrégulières. Oviscapte de la longueur de l'abdomen. Pattes de la couleur du corps, ainsi que leurs épines. Antennes d'un jaune sale. Mâle et femelle. De Java. Ma collection. Nota. Sous le nom de Gryllus tesselatus, Drury, Zllust. tom. 2, PI. 12, fig. 3, représente le mâle de cette espèce, ou d’une autre trés-voisine, 4, GRILLACRIS TÈTE-ROUGE. — Gryllacris ruficeps, Aud.-Serv. Rev. pag. 42. (PI. 0, fig. 2. Mâle.) Guérin, Voyag. aux Ind. oriental. pag, 494. PI. IV, fig. 2. Mâle. (Long. 12 à 16 lig., élytres non comprises.) Tête d’un roux lui- sant, avec un demi-cercle noirâtre autour de chaque œil, exté- ricurement: elle est gibbeuse entre les antennes. Prothorax d'un roux luisant, tuberculé sur les côtés : on voit sur la partie ante- rieure du disque, des points élevés, espacés, très-distincts, et au milieu un sillon longitudinal qui n’atteint aucun des bords : bord antérieur sinueux, trés-finement crénelé. Elytres et ailes transparentes; les premières d'un vert jaunâtre. Abdomen et pattes d'un jaune un peu verdâtre. Antennes rousses. Mâle. Ile de Java. Ma collection. 5." GriLracRis DIAPHANE. — Gryllacris translucens. (Long. ro lig.) Corps d’un jaune roussâtre , luisant. Tête d'un blanc sale, avec une ligne longitudinale obscure, descendant DES ORTHOPTÈRES. 395 de chaque œil à la naissance des mandibules; vertex. tres-bombé et obscur : palpes blanchâtres. Prothorax luisant, varié de jaune et de noirâtre dans la femelle; noirâtre sur le disque, jaunâtre latéralement dans le mâle. Elytres et ailes incolores, aussi trans- parentes les unes que les autres, à nervures noirâtres. Oviscapte jaunâtre ; valves étroites. (Son extrémité manque.) Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle et femelle. Nota. Le mâle a l'extrémité de toutes les cuisses, un peu brune. De Java. Ma collection. 6. GrizzacRis À MAsouE. — Gryllacris personata, Aud.-Serv, Rev. pag. 45. (Long. 9 lignes, élytres et ailes non comprises.) Corps jaunâtre. Tête ayant antérieurement, entre les antennes , une tache oblon- gue, rouge. Vertex et côtés de la tête, jaunâtres ; tout le reste d’un beau noir luisant, ainsi que les mandibules. Chaperon bordé de roussätre. Disque du prothorax ayant deux petites taches pres- que triangulaires, rapprochées, rougeâtres. Elytres assez trans- parentes, de la couleur du corps, à nervures rouges. Ailes dia- phanes, un peu plus longues que les élytres. Pattes de la couleur du corps; jambes rougeâtres en dessus, à épines jaunes; cuisses rougeätres en partie. Antennes jaunâtres. Mâle. De Java. Ma collection. 7." Griczacris BLÈME. — Gryllacris pallidula. (Long. 6 lig. =.) Corps jaunâtre, luisant, Tête de même couleur. Elytres transparentes, légèrement obscures vers leur base , à ner- vures brunes. Ailes amples, de la longueur des élytres, et plus transparentes qu'elles, offrant un très-léger reflet rosé, exa- minées à certain jour. Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle. De Java. Ma collection. 8." GRILLACRIS NERVURES-ROUGES, — Gryllacris rubrinervosa. (Long. 6 à 7 lignes.) Corps assez luisant, d’un jaune rougeître. Tête de cette couleur, ayant un espace plus päle entre l'insertion des antennes. Prothorax un peu inégal, à peu près quadrangu- 396 HISTOIRE NATURELLE laire. Elytres incolores , un peu plus longues que l'abdomen , ova- laires, légèrement transparentes ; leurs nervures rouges. Ailes plus longues et beaucoup plus amples que les élytres, peu trans- parentes , d'une teinte à peine rosée. Pattes rougeâtres. Antennes plus longues que le corps, et de sa couleur. Mâle: Patrie inconnue. Collection de M. A. Lefebvre. 9." GRILLACRIS LINÉOLÉE. — Gryllacris lineolata. (Long. 1 pouce environ.) Corps d’un roux luisant, ainsi que la tête. Prothorax lisse, presque quadrangulaire. Elytres jaunâ- tres, transparentes ; nervures longitudinales ronsses ; toutes les nervures transversales noires et saillantes. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, blanchâtres ; leurs nervures sembla- bles à celles des élytres, mais moins saillantes. Antennes et pattes de la couleur du corps; jambes antérieures ayant laté- ralement quatre épines acérées; cuisses à peine denticulées en dessous. Mâle. De Java. Ma collection. Genre V. LISTROSCÈLE. _ LISTROSCELIS , Aud.- Serv. Rev. Brullé. — Cerberodon, Perty. Elytres allongées, en toit, dépassant l’abdomen dans le repos, ou seulement de sa longueur ; ailes aussi lon- gues que les élytres. Palpes grêles ; les maxillaires trois fois plus longs que les la- biaux; leurs trois derniers articles allongés, cylin- driques, presqu'égaux entr’eux : le terminal à peine élargi vers le bout ; dernier article des palpes labiaux assez sensiblement dilaté à l'extrémité. Pattes gréles, longues; hanches antérieures munies en dessus d’une forte épine : cuisses dentées en des- sous, les antérieures et les intermédiaires plus forte- ment que les postérieures ; jambes antérieures et in- termédiaires armées en dessus, de chaque côté, de très-longs piquants, formant un double râteau : DES ORTHOPTÈRES. 397 jambes postérieures garnies en dessus de deux rangées d’épines assez fines. Tarses ayant leurs deux premiers articles courts , le second surtout ; le troi- sième large , profondément bilobé ; le dernier grêle, cylindrique, presqu'aussi long que les trois autres réunis. _Présternum mutique. Tête grande , allongée, dégagée du prothorax, munie d’un tubercule placé entre les antennes. Antennes longues et fines, peu distantes à leur base ; premier article gros, allongé ; le second globuleux. Yeux arrondis. j Mandibules grandes, fortes, pointues au bout, Prothorax en dos d'âne, avec deux sillons transverses , rebordé tout autour ; bord postérieur arrondi. Méso- _sternum et métasternum creusés au milieu ; bord pos- térieur très-profondément échancré; angles posté- rieurs prolongés en pointe. Abdomen comprimé ; plaque sousanale grande, presque triangulaire dans les femelles, entière ou bifide au bout ; celle des mâles dépassant le bout de l’abdomen, terminée par deux branches divergentes : appendices gros, sétacés dans les femelles , très-longs et filiformes dans les mâles ; ils sont assez fortement pubescents dans les deux sexes. Oviscapte allongé, droit, étroit, pointu au bout. Corps étroit , comprimé latéralement, 1. LisTROGELE VERTE. — Listroscelis viridis. Cerberodon viridis, Perty, Delect. animal. articul. pag. 120, PI. 25, fig. 10. Mâle. (Long. 18 lignes environ , non compris l'oviscapte.) Elle est en- tiérement verte. Tête lisse, très-forte, proportionnellement plus élargie que dans les autres espèces , avec un petit tubercule aigu entre les antennes. Labre jaune , luisant; mandibules d’un brun luisant. Prothorax lisse avec deux impressions transversales, la pre- 398 HISTOIRE NATURELLE miére interrompue au milieu. Elytres dela longueur de l'abdomen seulement, opaques, vertes, réticulées de jaune, arrondies au bout, étroites , linéaires. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, teintées de verdâtre. Abdomen épais, comprimé ; sa plaque sous- anale triangulaire , profondément bifide à l'extrémité. Oviscapte presque droit, très-pointu, verdâtre, long d’un pouce, dépas- sant les élytres de toute sa longueur. Antennes et pattes de la couleur du corps ; épines des cuisses antérieures bien plus fortes que celles des quatre autres cuisses. Femelle. Le mâle ne m'est connu que par la figure citée. Il ne paraît pas différer de la femelle. Du Brésil intérieur. Collection de M. A. Lefebvre. 2. LisTROSCÈLE ARMÉE. — Lustroscelis armata, Aud.-Serv. Rev. pag. 64. (PL. 11, fig. r. Femelle.) (Long. 15 lignes, l'oviscapte non compris.) Corps d'un brun assez clair, peut-être vert dans l'insecte vivant. Tête lisse, d'un brun luisant , avec un tubercule petit, mais distinct , placé entre les antennes. Labre et palpes jaunâtres. Prothorax lisse , luisant. Elytres un peu opaques, brunes, étroites , un peu plus longues que l’abdomen. Aïles obscures, de la longueur des élytres à peu près. Abdomen comprimé ; sa plaque sousanale paraissant entière. Oviscapte d’un brun luisant, long d'un pouce. Antennes de la couleur du corps. Pattes plus claires ; toutes les cuisses épineuses en dessous ; épines des antérieures plus fortes; carènes supérieures des jambes de derrière garnies , dans toute leur étendue, d'épines fines, nombreuses et serrées. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 3. LisTROSCÈLE À PEIGNES. — Listroscelis pectinata, Guér. Voyag. autour du monde , pag. 153. Atlas, PI. 10, fig. 1. Mâle. (Long. 7 à 8 lignes.) Elle est entiérement d'un vert tendre. Tête ayant, entre les antennes , une très-petite épine, aiguë et fine. Prothorax lisse, uni. Elytres très-étroites, lancéolées ; leur moitié postérieure dépassant l'abdomen ; assez transparentes, d'un vert tendre, arrondies au bout : organe stridulant de l'élytre gau- che un peu ridé , transparent au centre. Aïles transparentes, ver- DES ORTHOPTÈRES. 399 dâtres, de la longueur des élytres. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses antérieures et intermédiaires assez renflées ; les premières armées en dessous de deux rangées d’épines longues, recourbées, divergentes; les intermédiaires n'en ayant que sur la carène externe. Les quatre premières jambes ont aussi deux rangées d'épines analogues à celles des cuisses, mais bien plus petites aux jambes intermédiaires qu'aux jambes antérieures. Cuisses postérieures munies en dessous, de trés-petites épines : jambes de derrière ayant seulement les carènes garnies de pe- tites épines tres-fines. Mâle. Ile'de Bourou, l'une des Moluques. Collection du Muséum d'his- toire naturelle. L LE pme ce #°* Palpes maxillaires proportionnellement moins grands que dans les Macropalpes. == Oviscapte toujours court et arqué, re- courbé en dessus dès sa base. (Elytres plus courtes que les ailes ; celles-ci dépas- sant toujours Îes premières dans le repos ; la partie saillante participant de la cou- leur et de l’opacité des élytres. Préster- num mutique. Mésosternum et métaster- num plus longs que larges, échancrés au milieu du bord postérieur, et en forme de folioles. ) (Camptoxiphes, Camptoxiphe.) GExRE VI. STEIRODON. -- Steirodon, Aud.-Serv. Rev. — Phyllophora, Thunb. — Phaneroptera, Brullé. — Locusta , auctor. Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que Particle terminal des labiaux, et tronqué au bout comme lui. :00 HISTOIRE NATURELLE Pr Elytres ovales, larges, dépassant de près de moitié l’extré- mité de l'abdomen; organe stridulant des mâles opaque, peu visible. | Ailes dépassant un peu l'extrémité des élytres dans le repos. Prothorax presque carré, au moins aussi long que la tête an- térieurement ; son disque un peu creusé, offrant un sillon transversal distinct, et latéralement une ca- rène plus ou moins relevée, plus ou moins denti- culee. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum ereusés au milieu, à bord postérieur profondément échan- cré , les angles pointus; base du mésosternum ar- rondie; celle du métasternum coupée carrément ; ce dernier ayant ses bords latéraux assez arrondis. Pattes de longueur médiocre ; les quatre premières cuisses mutiques ; les postérieures peu renflées dans une partie de leur longueur, offrant quelques petites épines en dessous : jambes antérieures munies d’é- pines rares et courtes, leur base ayant un court sillon ; jambes intermédiaires et postérieures com- primées, aplaties, à base dilatée; ces dernières avec deux rangées d'épines fines et courtes , sur leurs carènes supérieures. Troisième article des tarses bi- lobé ; chaque lobe ovalaire. Tête forte, presqu’aussi large que le prothorax. Antennes de la longueur du corps, capillaires à par- ür du troisième article; les deux premiers gros et courts. Yeux globuleux, saillants. | Mandibules fortes. Abdomen ayant sa plaque sousanale courte, sillonnée au milieu dans les femelles; celle des mâles très-pro- longée , fourchue ; pointes de cette fourche longues, presque recourbées en manière de cornes. Appen- dices abdominaux grands , épais. L DES ORTHOPTÈRES. kO1 Oviscapte très-court, très-arqué dès sa base, arrondi au bout ; ses valves aplaties. Î. STEIRODON FEUILLE DE CITRONNIER. — Sleirodon citrifolium, Aud.-Serv. Rev. pag. 44. Gryllus citrifolius, Linn. Mus. Ludov, pag. 125, n° 16. Fe- melle. Locusta citrifolia, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 53, n° 1. — De Géer. Mém. tom. III, pag. 437 ; PL. 37, fig. 3. Mâle. Gryllus ( Tettig. ) citrifolia , Stoll, Sauter. PI. IV, à. fig. 12. Femelle. Phyllophora citrifolia, Thunb. Mém. tom. V, pag. 286. (Long. plus de 2 pouces.) Tête et corps d’un vert jaunûtre, plus ou moins nuancé de ferrugineux. Prothorax fort creusé sur son disque, ayant trois impressions transverses; la dernière plus profonde, mieux prononcée ; la seconde a sur le milieu, deux points ronds, saillants, distincts : côtés du disque très-relevés, crénelés : bord postérieur ainsi que l'antérieur sans crénelures, tous deux coupés droit. Elytres opaques, ovalaires, un peu si- nucuses au bord interne, et d’un beau vert lisse et luisant. Ailes finissant en pointe, transparentes, un peu verdâtres, la partie sailiante dans le repos, d'un vert opaque. Oviscapte tres-court, arqué dés sa base et vert. Antennes et pattes d’un vert jaunâtre. Cuisses postérieures tres-peu denticulées en dessous ; jambes de derrière n'ayant sur leurs carènes supérieures que de très-petites épines. Femelle. Le mâle ne m'est connu que par la figure de De Géer. De Cayenne. Ma collection. Nota. Je possède une femelle qui diffère par la couleur du corps et du prothorax ; elle n'offre aucune teinte ferrugineuse. Le bord antérieur du prothorax a une bande blanche transverse assez large ; les crénelures latérales du disque sont aussi de cette couleur en dessus. Ce Steirodon est une des plus fortes espèces parmi les Locu- staires. ORTHOPTÈRES. S 102 WISTOIRE NATURELLE 2. SrerRoDON TuoracIQuE. — Sfeirodon thoracicum, Aud.-Serv. Rev. pag. 44. (Long. r pouce +, élytres et ailes non comprises.) Corps d'un vert jaunâtre. Prothorax ayant sa partie postérieure d'un vert trés-foncé , presque noir ; son disque avec deux impressions trans- versales, et une ligne dorsale enfoncée , occupant toute sa lon- gueur ; ses carènes peu élevées, peu denticulées. Femelle. Amérique méridionale. Collection de M. Viard. Nota. Sous le nom de Gryllus ( Tettigon. ) unicolor, Stoll, Sauterel. etc., PI. V, a. fig. 14, représente une espèce de Stei- rodon très-rapprochée de celle-ci, et que je n’ai point vue ; je l'ai désignée, dans ma Revue des Orthoptères, pag. 44, n° 2, sous le nom de Sfeir. prasinus, ignorant alors que Stoll l’eût appelée unicolor. Genre VII. PHYLLOPTÈRE. — PHYLLOPTERA, Aud.-Serv. Rev. — Phaneroptera , Brullé. — Locusta, auctor. Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que l’article terminal des palpes labiaux, et, ainsi que lui, tronqué à son extrémité. Elytres ovales, larges, dépassant presque toujours de moitié l’extrémité de l’abdomen, affectant la couleur verte ; organe stridulant des mäles assez opaque, Ailes dépassant sensiblement l'extrémité des élytres dans le repos. | Prothorax court, presque carré, au moïns aussi large que la tête antérieurement ; son disque plan, sans sillon transversal distinct; ses carènes latérales point saillantes. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum creusés au milieu ; leurs côtés relevés, leur bord postérieur plus ou moins échancré, avec le milieu de l’échan- DES ORTHOPTÈRES. PAT crure incisé ; angles latéraux plus ou moins pointus : base du mésosternum arrondie, celle du métaster- num coupée carrément, ce dernier ayant les bords latéraux un peu arrondis. Pattes de longueur médiocre ; les postérieures notablement plus longues que les autres ; base des jambes anté- rieures avec une dilatation prononcée ; jambes posté- rieures ayant en dessus, deux rangées d’épines noms breuses, Troisième article des tarses bilobé; chaque lobe ovalaire. Tête ovalaire, assez étroite, mutique, égalant en lar- geur celle de la partie antérieure du prothorax. Antennes de la longueur du corps au moins : premier article gros, assez long ; le second petit, globuleux ; le reste des antennes capillaire, multiarticulé. Yeux globuleux, saillants. Mandibules fortes. . Abdomen ayant sa plaque sousanale presque nayicus laire dans les mâles, bifide au bout, dépassant l’extré- mité de l’abdomen. Appendices abdominaux gros, épais et courts dans les deux sexes, Oviscapte court, très-arqué dès sa base, arrondi au bout ; ses valves aplaties. PREMIÈRE DIVISION. Palpes maxillaires ayant leur pénultième article cylindrique; le dernier grêle, à peine renflé au bout. (Phylloptère vraie, Phylloptera propriè dicta.) PREMIÈRE SUBDIVISION. Elytres {lisses et luisantes ; réticulation peu pro- noncée. 404 HISTOIRE NATURELLE 1. PHYLLOPTÈRE FEUILLE DE LauRIER. — Phylloptera laurifolia. Gryilus ( Tettigon. ) laurifolius, Linn. Mus. Ludo». pag. 126, n° 17. Mâle. — Idem, Syst. natur. pag. 695, n° 17. Mâle. Gryllus( Tettigon. ) laurifolia, Stoll, Sauterel. etc. PI. VI, a. n° 21. Mâle. Locusta laurifolia, Fab. Entom. syst. pag. 34, no 2 (x). (Long. 14 lignes, non compris l’oviscapte.) Elle est entierement verte, passant au jaunâtre par le desséchement , et assez luisante. Tête lisse, un peu gibbeuse entre les antennes ; cette partie ob- tuse en devant , avec un court sillon transversal. Face anterieure creusée transversalement au-dessus du chaperon. Prothorax ayant une trés-forte échancrure touchant l'extrémité des carènes laté- rales du disque , qui sont peu prononcées ; au centre du disque il y a deux petits traits obliques enfoncés , presque contigus, assez apparents dans le mâle. Elytres très-grandes, larges, ovalaires, opaques, lisses, vertes, luisantes, très-finement chagrinées, ar- rondies au bout; leur nervure longitudinale manifestement si- nueuse. Organe stridulant de l'élytre gauche, chagriné, fortement opaque , ayant deux rides transversales élevées, épaisses et lisses. Ailes amples, transparentes, finissant en pointe , dépassant les elytres, dans le repos , de trois lignes, et colorées comme elles dans cette partie saillante. Oviscapte long de trois lignes à peu près , recourbé en dessus dés sa base, obtus au bout. Plaque sous- anale du mâle, grande: ses deux branches terminales longues , un peu recourbées. Antennes de la couleur du corps. Pattes vertes; cuisses postérieures ayant en dessous, de petites épines courtes et fines. Mâle et femelle. De la Martinique. Envoyée au Muséum d'histoire naturelle, par (1) La synonymie de De Géer ( Locusta oblongifolia, Mémoir. tom. III, pag. 445, n° G; PI. 38, fig. 2. Femelle ) me paraît dou- teuse , cet auteur ne citant pas Linné, et ayant recu son espèce de Pensylvanie. En outre, ses élytres sont plus étroites que celle de la laurifolia; ses palpes plus allongées ; ses ailes dépassent davantage les éiytres. De plus, De Géer dit que l'oviscapte est de la longueur du ventre. L DES ORTHOPTÈRES. LkO5 M. Plée. Je possède deux femelles et un mâle de cette même es- péce, indiquées comme du Cap-de-Bonne-Espérance. C'est peut- étre une erreur. Nota. Elle ressemble beaucoup à l'espèce suivante, mais ses quatre premières jambes sans epines sensibles, le manque de saillie frontale et de liséré noir, au bord postérieur du prothorax, l'en fait aisément reconnaître. \ 2." PHyLLOPTÈRE MaRGINELLE. — Phylloptera marginella. ( Long. 15 lignes. Femelle. Mâle, 1 pouce.) Corps d'un vert jaunâtre. Tête plus claire, munie d'une saillie blanchâtre, étroite, obtuse, s’avançant entre les antennes ; parties de la bou- che d'un blanc verdâtre. Prothorax lisse, uni; son disque forte- ment nuancé de ferrugineux, bordé postérieurement d'un liséré fort étroit , noir, luisant, remontant un peu de chaque côté du disque. Dans le mâle ce disque offre au milieu, et de plus au centre de chacun des côtés rabattus, une tache brune, irrégu- liere. Elytres grandes , ovalaires , larges, opaques , vertes, lui- santes, rétrécies brusquement vers la pointe, qui est arrondie : organe stridulant teinté de ferrugineux , ridé, ponctué , à ner- vures fortes, élevées, du moins sur l’élytre droite. Ailes transpa- rentes , verdâtres; leur extrémité dépassant les élytres dans le repos , d'un vert opaque. Oviscapte très-court, vert, arqué dès sa base. Plaque sousanale du mâle, dépassant peu l'abdomen ; ses deux branches (terminales peu prolongées. Antennes et pattes de la couleur du corps ; les quatre premières jambes un peu épi- neuses en ‘dessous; les antérieures ayant un sillon profond au côté interne, qui paraît même du côté opposé. Cuisses postérieures légérement denticulées en dessous ; jambes de derrière large- ment canaliculées en dessus ; leurs carènes munies d'épines fines. Mâle et femelle. F Du Cap-de-Bonne-Espérance. De ma collection et de celle du Muséum d'histoire naturelle. 3." PHyLLoPTÈRrE vERT-PRÉ. — Phylloptera graminea. (Long. 10 lignes environ.) Elle ressemble à la Phyllop. feuille de laurier, mais elle est notablement plus petite. Corps d'un vert jaunâtre. Tête de même couleur, sans saillie frontale avancée. Prothorax lisse, uni, vert, quelquefois passant au jaunâtre. Carenes k06G HISTOIRE NATURELLE lätéralés du disque assez bien prononcées , bordées constamment d'une ligne longitudinale, d'un jaune pâle, plus où moins dis- tincte. Elytres vertes, opaques, peu luisantes , ovalaires, termi- ñées én pointe arrondie. Leur nervure longitudinale un peu obli- que, mais non sinueuse ; organe Stridulant ridé, jauuâtre au céntre sur l'élytré gauche. Aïles transparentes, pointues au bout ; leur partie saillante, dans le repos, d'un vert opaque. Oviscapte court, d’un jaune verdâtre ; plaque sousanale du mâle dépas- sant à peiné l'abdomen. Antennes et pattes vertes ; jambes anté- rieures avec une dilatation prononcée à leur côté interne, cou- verte d'une membrane ; cuisses à peine épineuses en dessous ; carènes supérieures des jambes de derrière, garnies d’épines fines. Mâle et femelle: Le mâle diffère beaucoup de celui de la Zaurifolia, par la forme de sa plaque sousanale ; elle est bien plus courte, et seule- ment bifide au bout. Dans le mâle dé la laurifolia , cette plaque est prolongée au dela de l'abdomen, et divisée au bout en deux longues branches. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. DEUXIÈME SUBDIVISION. Elytres mattes, un peu plus élargies que dans la première subdivision , et à réticulation plus pro- noncée. 4. PuyLLOPTERE FEUILLE DE CASSINE. — Phylloptera cassinæfolia. Aud.-Serv. Rev. pag. 46. (PL 9, fig. 3. Femelle.) Loeusta cassinæfolià , Encycl. méth. tom. X, pag. 343, n° 6. Femelle. (Long. 20 lignes.) Corps d'un vert jaunâtre; face antérieure de la tête d'un vert blanchâtre. Bouche et palpes pâles. Prothorax ayant une teinte jaunâtre. Elytres d'un vert mat, ovalaires, point sénsiblement rétrécies vers l'extrémité; celle-ci arrondie, mousse. Nervuré longitudinale peu prononcée ; réticulation à mailles nom- bréuses et distifictes. Ailes hyalines, blanchâtres ; la partie faisant DES ORTHOPTÈRES. k07 saillie au delà des élytres, colorée comme ces dernières: Oviscapte court, de deux lignes et demie de longueur, lisse. Antennes et pattes de la couleur du corps. Pattes antérieures notablement plus courtes que les suivantes ; les quatre premières jambes épineuses, surtout lés antérieures. Cuisses postérieures allongées, aussi grandes que les jambes, trés-finement denticulées en dessous ; jambes munies sur leurs carènes supérieures, d'épines nombreuses et fines. Femelle. Du Brésil. Ma collection. Nota. Cette espèce se distingue aisément des deux suivantes, par les épines qui garnissent les jambes antérieures , et par la forme des élytres, dont l'extrémité est brusquement arrondie, sans diminuer sensiblement de largeur. 5. “ PHYLLOPTÈRE POINT BLANC. — Phyllopteru punclum album, (Long, 20 lignes.) Corps d'un vert jaunâtre ; face antérieure de la tête d'un vert blanchâtre ; bouche et palpes pâles. Prothorax trés-légèrement chagriné. Elytres en ovale un peu pointu, allant en se rétrécissant dans leur quart postérieur, leur extrémité en pointe mousse ; elles sont d'un vert mat, chargées d'un réseau plus clair, produit par des nervures distinctes , qui se croisent en tous sens; la grande nervure longitudinale bien prononcée ; chaque élytre offre presqu'au milieu, pres de la nervure longitu- dinale , un point blanc , petit, mais bien distinct. Aïles hyalines, blanchätres, finissant en pointe mousse ; leur partie faisant saillie, colorée comme les élytres et de même opacité. Oviscapte court, lisse, de deux lignes et demie de longueur. Pattes de la couleur du corps , les antérieures un peu plus courtes que les intermé- diaires; les quatre premières cuisses à peine épineuses en des- sous, Les postérieures un peu plus courtes que les jambes, fine- ment denticulées en dessous ; jambes longues, garnies, sur chaque carène supérieure, d'épines apparentes. (Les antennes manquent.) Femelle. De Buénos-Ayres. Ma collection. 6. * PHYLLOPTÈRE VERDOYANTE. — Phylloptera viridicata. (Long. 24 lignes.) Elle n’est peut-être qu'une variété de la pré- cédénte ; sa taillé est un peu plus grande. Les élytres, au liéu de kO8 HISTOIRE NATURELLE point blanc, n’offrent à sa place qu'un très-petit trait ou point brunâtre, presqu'imperceptible à la vue simple; leur nervure longitudinale est plus saillante que dans la Phylloptère point blanc. Je n'ai point apercu d’autres différences. Femelle. Du Brésil, Deux individus faisant partie de ma collection. DEUXIÈME DIVISION. Palpes maxillaires ayant leur pénultième article assez fortement dilaté vers l'extrémité; le der- nier notablement épaissi dans toute sa lon- gueur. (Pycnopalpe, Pycnopalpa.) (ruavdç, épais. ) 7. Puyriorrère (Pycnopalpe) nouse cœur. — Phylloptera bicor- data, Aud.-Serv. Rev., pag. 46. Locusta bicordata, Encycl. méth. tom. X, pag. 340. Femelle. (Long. 15 lignes.) Corps d’un brun verdâtre. Tête petite, assez étroite, blanchâtre , ainsi que les parties de la bouche. Prothorax guère plus long que la tête ; son disque portant deux taches d’un beau vert, parfaitement encadrées de blanchâtre; ces taches imi- tant deux cœurs opposés par leur pointe ; côtés rabattus du pro- thorax, blanchâtres. Elytres ovalaires; arrondies au bout, vertes, assez lisses et luisantes, sans nervures bien prononcées ; leur base blanchâtre ; elles portent chacune deux plaques ressemblant ab- solument à des portions de feuilles, dont le parenchyme aurait été rongé; l’une d'elles placée sur le bord de l'élytre, ayant l'extrémité. Oviscapte lisse, ayant prés de trois lignes de long. Antennes trés-fines à partir du troisième article, blanchâtres , an- nelées et ponctuées de noir. Pattes de longueur médiocre, même les postérieures, d’un vert très-pâle ; les quatre cuisses antérieures tachées de brun en dedans et dentées en dessous ; jambes dilatéeg à la base, les intermédiaires moins fortement que les premières ; toutes quatre annelées et tachées de brun. Cuisses postérieures DES ORTHOPTÈRES. . k09 mutiques , avec deux anneaux bruns; jambes garnies sur leurs deux carènes supérieures, d'épines fines. Femelle. Du Brésil. Ma collection. Gex VIII. * LEPTODÈRE. — ZÆPTODERES. (AsrTos, mince; dépn, COu.) Palpes pubescents ; les maxillaires grèles, presque du dou- ble plus longs que les labiaux ; article terminal bien plus grand que le précédent, et deux fois plus long que l’article terminal des palpes labiaux , légèrement renflé au bout et tronqué. Second article des palpes labiaux à peu près égal en longueur au dernier ; celui-ci grossissant un peu vers l'extrémité et tronqué. Elytres larges ; se rétrécissant vers la base , arrondies près de l'extrémité, beaucoup plus longues que l’abdo- men; organe stridulant des mâles opaque sur l’élytre gauche, un peu transparent au centre sur l’élytre droite. Ailes plus longues que les élytres , colorées dans leur partie saillante, qui est terminée en pointe. Prothorax un peu conique, fort rétréci en devant, plus long que la tête, sensiblement plus étroit qu’elle antérieurement, un peu élargi postérieurement ; plan en dessus; ses côtés rabattus grands, rétrécis en devant; élargis et arrondis à leur partie postérieure. Bord postérieur du prothorax arrondi, ayant une échancrure prononcée au-dessous de chaque angle latéral. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum échan- crés au milieu du bord postérieur, en forme de fo- lioles. Tête en ovale-allongé, bombée en avant, coupée droit en dessous, avec un léger rebord au-dessous des yeux, k10 HISTOIRE NATURELLE à l’arête où la tête est coupée à angle droit en des- sous : front ayant une protubérance ; partie posté- rieure de la tête arrondie et allongée en arrière des yeux. Yeux très-gros, globuleux, saillants. Labre allongé ; arrondi. Mandibules ne dépassant pas le labre, Antennes... (manquant en grande partie) assez écar- tées entr’elles à leur insertion , placées chacune en avant des yeux. | Abdomen aussi long que la partie antérieure du corps. Corps allongé. Pattes grèles ; les postérieures beaucoup plus allon- gées que les autres : cuisses intermédiaires et pos- térieures, un peu épineuses en dessous. Jambes pos- térieures garnies de quelques épines en dessus et en dessous (1). Cé nouveau genre , très-remarquable par la forme de la tête et du prothorax, n’est placé ici que provisoirement, attendu que nous n’en connaissons pas les femelles ; il se- rait possible qu’elles eussent l’oviscapte long et droit, car l'unique mâle connu a quelque rapport avee le genre Pté- rochroze. Pourtant par la longueur du dernier article des paipes maxillaires , les Leptodères semblent appartenir réel- lement au groupe où nous les placons: 1.” LEPTODÈRE AILES ORNÉES. — Leptodera ornatipennis. (Long. 15 lig.) Corps jaunâtre, lisse et glabre. Têté jaunâtre, ayant éñtre les antennes, une petite saillie conique, horizontale. Prothorax lisse. Elytres opaques, d’un jaune verdâtré, dilatées et arrondies à l'extrémité; elles présentent chacune; en dessous, plusieurs taches irrégulières, brunes, de grandeur variable , dont deux placées près de la nervure longitudinale qui sépare la marge » L : RE RE Et L (1) FéMmelles incohitides, DÉS ORTHOPTÈRES. 11 antérieüre du reste de l'aile, et trois autres presqu'également espacées, atteignant le bord interne de l'élytre : organe stridu- lant apparent, opaque sur l'élytre gauche, transparent au centre sur l’élytre droite. Ailes terminées en pointe, celle-ci dépassant lesélytres dans le repos et de leur couleur ; ces ailes transparentes, à reflet jaunâtre et même trés - légèrement doré; près de leur éxtrémité est me bande brune transverse, asséz large. Pattes jau- nâtres. (Les antennes manquent.) Mâle. Dé Java. Ma collection. Genre IX. * ANCYLÉQUE. — A4NCYLECHA. (A'yxünos, crochet; £Xæ, j'ai.) Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que l’article terminal des palpes labiaux, et ainsi que lui, tronqué à son extrémité. Elytres très-larges, ovalaires, dépassant de moitié l'extrémité de Pabdomen ; leurs nervures peu prononcées. Aïles amples, dépassant les élytres dans le repos , terminées en pointe mousse. Prothorax court ; son disque uni, s’arrondissant en dos d'âne , sans nulle apparence de carènes. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum à peine creusés, échancrés au milieu du bord postérieur ; celui-ci ayant ses angles aigus. Pattes robustes, assez longues, surtout les postérieures ; toutes les cuisses armées en dessous d’épines fortes et de crochets. Les quatre premières jambes garnies d'épines en dessous, et de crochets irréguliers en dessus ; les antérieures fortement dilatées à la base ; jambes postérieures ayant leurs carènes supérieures garnies d’épines fines et de dilatations trochues. Tête assez étroite , ovalaire. Antennes longues , sétacées, multiarticulées, assez rap- 112 HISTOIRE NATURELLE prochées ; premier article gros; le second petit, glo- buleux. . Yeux très-gros , très-saillants, fort globuleux, Labre arrondi. Mandibules médiocres. Abdomen court; ses appendices gros, épais et courts dans les femelles (1). Oviscapte assez court, très-arqué dès sa base, arrondi au bout ; ses valves aplaties. 1." ANCYLÈQUE PoRTE-cRoIssANTs. — AÆncylecha lunuligera. (Long. 12à 15 lig., non compris les élytres.) Corps vert, lisse et glabre. Tête d'un vert blanchâtre ; sa partie postérieure brunûâtre. Face antérieure un peu excavée au milieu, avec une tache noire, luisante. Prothorax lisse, prolongé et arrondi en arrière sur l'in- sertion des élytres, ce prolongement d’un vert trés-sombre; le reste du prothorax d'un vert-pré, qui tranche brusquement avec la couleur du prolongement. Elytres ovalaires, très-grandes, opaques, ayant deux pouces trois lignes de longueur, terminées en pointe arrondie, vertes, lisses, luisantes, offrant, chacune, à peu près au milieu, deux croissants espacés, dont les pointes sont tour- nées vers l'extrémité de l'élytre, et paraissant comme incrustés ; ils sont noirâtres, cerclés de klanc en dehors : à côté d'eux vers le bord interne, on remarque trois ou quatre petits croissants analogues, plus ou moins complets, qui forment une sorte de ligne longitudinale dans toute l'étendue de l’élytre. Ailes un peu plus longues que les élytres, transparentes, d'une nuance verdâtre, pointues au bout ; leur partie saillante au-delà des élytres dans le repos, verte et opaque. Oviscapte vert, arqué dés sa base, ayant cinq lignes de longueur. Toutes les cuisses épineuses en dessous, la dernière épine des cuisses intermédiaires forte, élargie à sa base et crochue ; les quatre autres cuisses présentant dans cette même partie, deux crochets au lieu d'un. Les quatre premières jambes ar- mées sur leurs deux carènes supérieures, d’épines et de crochets ; jambes postérieures ayant chaque carène supérieure garnie d'é- (1) Mäles inconnus. DES ORTHOPTÈRES. k13 pines fines, assez espacées, et en outre de quatre crochets à base très-large, presqu'en membrane ; ces crochets diminuant suc- cessivement de grandeur. Antennes et pattes de la couleur du corps. Femelle. De Java. Ma collection. Obs. Je ne connais pas le mâle; serait-ce lui que Fabricius a décrit sous lenom de Locusla fenestrata, Ent. syst. tom. 2, pag. 34, n° 4? Gens X. PHANÉROPTÈRE. — PHANEROPTERA, Aud.-Serv. Rev. Brullé. — Zocusta, auctor. Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que l’article terminal des palpes labiaux, et tronqué au bout, ainsi que lui. Elytres allongées, étroites, linéaires, s'étendant bien au delà de l’extrémité de l'abdomen : organe stridulant des mâles tantôt opaque, tantôt transparent. Ailes amples, dépassant notablement l'extrémité des ély- tres dans le repos. Prothorax court; son disque plan ou creusé ; son bord pos- térieur quelquefois relevé. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum un peu concaves, leurs bords latéraux relevés. Abdomen assez étroit ; plaque sousanale des mâles bifurquée au bout ; ses deux branches dépassant l'abdomen ; appendices longs, pubescents, sétacés : ceux des mâles beaucoup plus grands que dans les femelles, et un peu arqués. Oviscapte court , très-arqué dès sa base, arrondi au bout ; ses valves aplaties, lisses en dessus. Tête étroite, ovalaire. Antennes très-rapprochées à leur base, plus longues que le corps, sétacées, multiarticulées, capillaires à k1k HISTOIRE NATURELLE partir du troisième article ; le premier gros , allongé ; le second court, presque er Yeux petits, globuleux, saillants. Labre petit, arrondi. Mandibules médiocres, assez étroites. Pattes grêles , longues ; cuisses postérieures d’une gran- deur remarquable, ainsi que les dernières jambes; épines des jambes ou des cuisses, ordinairement rares et fines. Jambes antérieures ayant à la base une dila- tation portant au milieu une fente ou sillon distinct. Troisième article des tarses assez étroit , bilobé, Par leur forme, les Phanéroptères sont peut-être les plus élégants insectes de toute leur Famille. Elles ont une taille svelte, la tête petite, le corps étroit, effilé ; les ailes dépassent toujours les élytres , quelquefois même LÀ beaucoup et de manière à représenter une sorte de queue : les appendices abdominaux sont très-longs dans les mâles, presqu'aussi grands que la plaque sousanale, laquelle dépasse l'extrémité du ventre en se recourbant ordinairement plus ou mcins en dessus ; elle est souvent divisée en deux branches, ou quel- quefois simplement bifurquée au bout. Cet assemblage de caractères donne aux Phanéroptères un faciès particulier , distinct de celui des Phylloptères qui présentent des traits d’analogie avec elles ; mais dont les élytres ont constamment plus de largeur ; en outre les appendices abdominaux épais sont courts dans les deux sexes. PREMIÈRE DIVISION. Prothorax un peu caréné de chaque côté; son disque plan. (Cuisses et jambes presque mu- tiques. ) (Phanéroptère vraie, Phaneroptera propriè dicta.) DES ORTHOPTÈRES, #15 PREMIÈRE SUBDIVISION. Plaque sousanale des mâles prolongée au delà de l'abdomen et recourbée au dessus. (Espèces pres- que toutes exotiques. ) 1. “ PHANEROPTÈRE RÉJOUISSANTE. — Phaneroptera lætabilis. (Long. 13 à 14 lignes non compris l’oviscapte.) C'est la plus grande des Phanéroptères à moi connues. Tête lisse, luisante, d'un blanc verdätre en devant , verte postérienrement. Prothorax vert , chagriné à sa partie postérieure. Elytres luisantes, d’un vert gai, oblongues, assez élargies à la base, terminées en pointe ar- rondie. Ailes transparentes, verdâtres, pointues ; leur extrémité faisant saillie dans le repos , teintée de vert opaque. Abdomen d'un jaune orangé en dessus, yerdâtre en dessous. Oviscapte long de près de quatre lignes , d’un vert tendre , son dernier tiers très- brun et luisant, denticulé presque tout autour. Pattes de la cou- leur du corps ; cuisses un peu épineuses en dessous, surtout les pos- térieures ; jambes antérieures ayant à la base une dilatation pro- noncée, recouyerte d'une membrane blanche, transparente. An- tennes de la couleur du corps. Femelle. Je la crois exotique, mais j'ignore sa patrie, De ma collection. 2. PHANEROPTERE DE DaLMATIE. — Phaneroptera Dalmatina. (Long. 11 lignes; un pouce. ) Corps et tête d’un vert tendre. Prothorax chagriné. Elytres lisses, luisantes, d’un vert gai, étroi- tes, lancéolées, arrondies au bout; leur principale nervure lon- gitudinale , élevée en côte bien saillante ; l’espace compris entre cette côte et la nervure longitudinale, qui vient après elle, occupé par des nervures transverses , obliques, bien prononcées ; organe stridulant de l’élytre gauche, ferrugineux, fort ridé et comme chiffonné. Ailes transparentes, verdâtres ; la partie saillante an delà des élytres dans le repos, d’un vert opaque foncé. Abdomen assez court; ses appendices gros et longs de trois lignes et demie ; plaque sousanale prolongée bien au delà de l'extrémité de l'abdo- men en deux branches recourbées en dessus , s’élargissant vers le bout qui est arrondi et presque spatuliforme. Pattes d'une lon- Lk16 HISTOIRE NATURELLE gueur remarquable ; cuisses et jambes à peine épineuses ; cuisses postérieures ayant dix-sept lignes de longueur. Antennes de la couleur du corps. Mâle. Deux individus de la collection de M. le comte Dejean, indi- qués de Dalmatie par Latreille. 3, * PHANÉROPTÈRE SEPTENTRIONALE.—Phaneroptera septentrionalis. (Long. un pouce, non compris l'oviscapte. ) Corps et tête d’un vert tendre, face antérieure de celleti blanchâtre, luisante. Disque du prothorax bordé latéralement d’une ligne longitu- dinale blanchâtre. Elytres d’un vert tendre, allongées , arrondies au bout. Ailes transparentes , verdâtres ; leur extrémité dépassant les élytres dans le repos, d'un vert opaque ; organe stridulant du mâle , vert, opaque, ridé par de fortes nervures. Abdomen vert. Oviscapte vert, long de cinq à six lignes; plaque sousanale du mâle, grande , dépassant notablement l'extrémité de l'abdomen et re- courbée en dessus ; elle ne paraît pas divisée en deux branches, mais seulement tres-échancrée au bout. Pattes allongées, de la couleur du corps ; jambes antérieures ayant à la base du côté interne, une dilatation prononcée , qui paraît de l’autre côté , et recouverte d'une membrane transparente : les quatre premières jambes un peu épineuses ; cuisses postérieures ayant quelques courtes épines en dessous. Antennes de la couleur du corps. Mâle et femelle. Elle me vient de la collection Latreille , étiquetée par lui, de l'Amérique septentrionale. 4. * PHANÉROPTÈRE BANDE ROUSSE. — Phaneroptera rufonotata. (Long. 10 à 11 lignes. ) Tête blanchâtre en devant, verte pos- térieurement, offrant en arriére dans son milieu , entre les yeux, une protubérance courte et pointue. Prothorax uni, d'un vert- pré, ayant au centre une bande longitudinale large, d'un jaune de rouille. Elylres étroites, linéaires, allongées , arrondies au bout , d’un vert-pré : l’espace basilaire compris entre la première et la seconde nervure longitudinale , chargé de nervures trans- verses plus saillantes qu'aucune des autres ; organe stridulant rous sâtre, ridé, à nervures bien prononcées. Ailes transparentes, verdâtres ; leur partie faisant saillie dans le repos , d'un vert-pré DES ORTHOPTÈRES. 417 opaque. Abdomen d’un vert jaunâtre ; plaque sousanale grande, recourbée en dessus , trés-bifurquée au bout, ses pointes diver- gentes. Pattes longues, vertes, presque mutiques ; cuisses posté- rièures à peine denticulées en dessous. Antennes d’un vert jau- nâtre. Mâle. Elle me vient de l’ancienne collection de Polydore Roux. Je la crois de Bombay. 5. * PHANÉROPTÈRE AMAIGRIE. — Phaneroptera macra. (Long. 11 lignes.) Corps mince, étroit, eflilé, d’un jaune verdâtre ainsi que la tête. Prothorax lisse, uni. Elytres longues, linéaires , lancéolées, étroites et arrondies au bout, d'un vert jaunâtre ; elles offrent, comme dans la P. rufonetata , des ner- vures transverses bien prononcées vers leur base, entre la pre- miére et la seconde nervure longitudinale ; organe stridulant court, roussâtre, ridé et chiffonné. Plaque sousanale grande, prolongée, relevée en dessus, divisée en deux branches arrondies au bout. Pattes d'une longueur remarquable ; cuisses postérieures assez grêles, à peine épineuses en dessous, ayant quinze lignes de long , et les jambes de même longueur. Antennes de la cou- leur du corps. Mâle. Patrie inconnue. Ma collection. 6. * PHANÉROPTERE COURTE. — Phaneroptera curta. (Long. g lignes, non compris l'oviscapte. ) Elle se distingue par ses élytres courtes pour ce genre, n’atteignant que l’extrémité de l'oviscapte. Tête d'un blanc verdâtre en devant, plus foncée en arriére, ayant au milieu de sa partie postérieure, un petit tu- bercule. Prothorax vert, son disque presque carré , assez inégal. Elytres assez courtes, d'un vert opaque , fort rétrécies et arron- dies au bout. Ailes amples, transparentes , dépassant les élytres dans le repos, de six lignes. Cette partie saillante, d’un vert opaque. Abdomen d'un vert jaunâtre. Oviscapte moins arqué que dans la plupart des autres espèces , long de quatre lignes à peu près, vert, garni sur les bords, dans sa seconde moitié , d’aspé- rités épineuses fort distinctes. Antennes et pattes de la couleur du corps. Femelle. De Buénos-Ayres. Ma collection. ORTHOPTÈRES. 27 L18 HISTOIRE NAÂTURELBE 7 * PianénorrèRe BRÈVE, — Phaneroptera brepis. (Long. 9 lignes, femelle ; 6 à 7 lignes, mâle.) Gette espèce a beaucoup d'analogie pour la taille, la brièveté des élytres et la distribution des couleurs avec la Ph. curta; mais elle s'en dis- tingue fort bien par l'oviscapte plus court et mutique. Corps d'un jaune verdâtre. Tête de cette couleur. Prothorax uni , les carènes du disque à peine sensibles. Elytres courtes pour ce genre, ne dépassant le bout de l’oviscapte que de deux lignes au plus ; elles sont d'un vert gai, chagrinées, plus étroites et arrondies au bout: organe stridulant de l’élytre gauche, roussâtre, légérement ridé ; celui de l’élytre droite ayant au centre une facette ou miroir tres- transparent, pur comme du cristal. Aïles fort amples , dépassant les élytres de pres de six lignes , transparentes, irisées ; partie saillante dans le repos, opaque et du même vert que les élytres. Abdomen assez court, ses appendices courts dans la femelle ; longs, sétacés avec leur extrémité un peu recourbée en dedans, chez le mâle ; oviscapte court, mutique, lisse ; ses valves un peu creusées en dessus, obtuses au bout ; plaque sousanale du mâle consistant en une seule branche étroite, dépassant de beaucoup la plaque sousanale , un peu creusée en dessus, recourbée , et élargie au bout, tronquée droit dans cette partie. Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle et femelle. Ile de Java. Cinq individus de ma collection. 8. * PHANEROPTÈRE PETITS POINTS. — Phaneroptera parumpunctata,. ( Long. 15 lignes , non compris l'oviscapte.) Tête d’un vert fer- rugineux. Palpes verdâtres, les maxillaires fort longs, leur der- nier article trois fois plus grand que le pénultième. Prothorax de Ja couleur de la tête, son disque étroit. Elytres très-longues, étroites , opaques, d’un vert nuancé de ferrugineux , surtout à la base de leur bord interne; on aperçoit le long de la principale nervure , en arrière d'elle, une série de tres-petits points moirs , espacés , assez visibles ; le reste de l’élytre offre un semis d'atômes noirâtres extrêmement petits ; elles sont arrondies au bout, et leur moilié antérieure atteint l'extrémité de l'abdomen. Ailes transparentes , incolores, un peu irisées, pointues à l'extrémité ; celle-ci dépassant les élytres dans le repos, de trois lignes, large- ment colorée de ferrugineux verdâtre fort opaque. Abdomen d'un DÉS ORTHOPTÈRES. h19 vert jaunâtre : oviscapte ä$sez grand , proportion gärdée, ayant quatre lignes et demie de longueur: Antérines et pattes d'in vert jauhâtre. (Elles manquent en très-grande partie.) Femelle. Ile de Java. Ma collection. 9. ‘ PHANÉROPTÈRE BILINÉÉE. — Phaneroptera bilineolata. (Long. a lignes environ.) Corps d'un vert jaunêtre , sa partie postérieure d'un vert sombre. Prothorax ayant ses côtés rabattus, jaunâtres avec une ligne longitudinale étroite, verdâtre , bien distincte; disque du prothorax étroit , lisse, d’un vert sombre, bordé latéralement d'une ligne longitudinale jaunâtre. Elÿtres tres-étroites, lancéolées, pointues au bout , d’un vert $sombte , à nervures jaunâtres. Ailes transparentes , incolores , leur païtie saillante dans le repos, colorée comme les élytres ; organe stridii- lant roussâtre, vert au centre. Plaque sousanale prolongée, ui pêu rélèvee en déssus, échancrée au bout ; chaque extrémité de cette échancrure, pointue. Pattes d'un vert sombre. Antennés jaunâtres. Mâle. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 10: * PHANEROPTÉRE MICNONE. — Phanñeroptera venusta. (Long. 7 à 8 lignes, non compris l'oviscapte. ) Tête d'un vert blanchâtre en devant, verte postérieurement. Prothorax vert- jaunâtre , lisse , uni. Elytres ovalaires, vertes , arrondies au bout. Ailes transparentes , incolores , leur extrémité saillante au dela des élytres dans le repos, d'un vert opaque. Oviscapte vert, long de près de trois lignes; ses valves larges. Antennes et pattes d'un vert jaunâtre. ( Les dernières pattes manquent.) Femelle. Patrie inconnue. Ma collection. DEUXIÈME SUBDIVISION. Plaque sousanale des mäles dépassant à peine le ventre, simplement bifide au bout et droite. (Espèces d'Europe.) 11. PHANÉROPTÉRE EN FAuzx. — Phaneroptera falcata. Locusta falcata , Touss.-Charpentier, Hor, entomol. pag. 103, h20 HISTOIRE NATURELLE Gryllus falcatus, Scopol. Entom. Carniol, pag. 108. — Villers, Entom. Linn. , tom. 1, pag. 441. — Schæff. Jcon. tab. 138, fig. 1 et 2, mâle; fig. 3. Femelle. Locusta lilifolia, Aud.-Serv. Rev. pag. 61 (en retranchant toute la synonymie ). — Brullé, Hist. natur. des insect. tom. 1X, pag. 144. PI. 13, fig. 3 ( en retranchant toute la synonymie } (1). (Long. 7 a 8 lignes, non compris l'oviscapte. ) 1] paraît que cette élégante espèce n'a pas été connue de Fabricius , quoique plusieurs auteurs antérieurs à lui en aient donné la description et la figure. Corps d'un vert de gramen assez foncé. Tête d’un vert pâle, luisante en devant, portant entre les antennes une tres-petite pointe. Prothorax court , finement chagriné sur son disque, légè- rement nuancé de ferrugineux. Elytres étroites, lancéolées, d'un vert de gramen, opaques , arrondies au bout ; leur tiers posté : rieur dépassant l’abdomen dans le repos ; organe stridulant de l'élytre gauche taché de ferrugineux; celui de l’élytre droite, suivant M. Charpentier, ayant au centre un miroir arrondi, transparent ; partie saillante au delà des élytres plus étendue que dans la Phan. lilifolia, ayant cinq lignes de longueur et d'un vert de gramen opaque qui tranche subitement avec la transparence du reste de l'aile. Oviscapte d’un vert jaunâtre, long de trois lignes ; valves assez larges, terminées en pointe mousse ; plaque sousanale du mâle dépassant peu l'abdomen, profondément bi- fide au bout. Antennes et pattes de la couleur du corps. Les quatre premières jambes à peine épineuses en dessous vers l'ex- trémité ; les deux autres ayant en dessus, deux rangées d'épines à peine prononcées. Mâle et femelle. Italie, midi de la France et de l'Allemagne, d’après M. Char- pentier ; assez rare aux environs de Paris. Nota. Une certaine année, j'ai pris beaucoup d'individus des (1) Les synonymes retranchés doivent être rapportés à l'es- pèce suivante. C'est une erreur de ma part d'avoir cru que l'u- nique Phanéroptère habitant aux environs de Paris, était. la Lo- custa lilifolia de Fabricius, et cette faute a peut-être occasionné celle de M. Brulle. DES ORTHOPTÈRES. PA deux sexes , en parcourant des bois près du village de Vaujours, dans un espace très-restreint, sec, exposé au midi, rempli de bruyères et de jeunes chênes. Elles s'envolaient avec facilité, mais leur vol était de courte durée ; elles s'abattaient de préférence sur les arbres. C'était à la fin de l'été, et leur apparition en ce lieu fut courte. L'année suivante, à la même époque, je visitai cette bruyère, et n'y trouvai qu'un très-petit nombre de ces in- sectes. Depuis lors j'y suis retourné plusieurs fois, mais toujours infructueusement. 12. PHANÉROPTERE FEUILLE DE LYS. — Phaneroptera lilifolia. Locusta lilifolia , Fab. Ent. syst. , tom. 2 , pag. 36, n° 0. — Latr. Hist. nat. des Crust. et des Insect., t. 12, p. 191, n° 0. — Îdem. Gener. Crust, et Ins., tom. II, pag. or. — Touss.-Charpent. Joræ enlomol. pag. 105. (Long. 7 lignes au plus. ) Elle est un peu plus petite et plus grêle que la Ph. falcata. Corps d'un vert tendre, passant fré- quemment au jaune paille en se desséchant. Tête verte, lisse, assez allongée , avec une pointe extrêmement petite entre les an- tennes ; face antérieure ayant de chaque côté, deux petites carènes longitudinales, irrégulières ; partie postérieure de la tête otfrant souvent au milieu, une ligne longitudinale obscure. Prothorax lisse, assez étroit, comprimé latéralement ; son disque étroit, chaque carène latérale jaune , un peu arquée en dehors, ce qui rend le milieu du disque rétréci. Elytres vertes ou jaunes, un peu opaques, étroites, lancéolées, arrondies au bout, leur der- nier tiers , dépassant l’oviscapte dans le repos ; organe stridulant de l'élytre gauche nuancé de ferrugineux , peu ridé. Ailes am. ples , transparentes ; partie saillante au delà des élÿtres , ayant trois lignes et demie de longueur, et opaque comme elles. Ovis- capte de la couleur du corps ; valves larges, de trois lignes de long , terminées en pointe obtuse ; leur face externe avec une faible carène longitudinale. Plaque sousanale du mâle dépassant peu l'abdomen , profondément bifide au bout. Antennes et pattes de la couleur du corps ; les quatre premières jambes épineuses en dessous ; les deux autres munies en dessus de deux rangées d’épines trés-fines. Mâle et femelle. D'Italie. M. Solier, mon ami, me l'a envoyée des environs de Marseille , et M, le professeur Géné l'a prise en Sardaigne. k22 HISTOIRE NATURELLE 13. * PuanénopTÈRE sonD MOucuETÉ. — Phaneroptera marginc- gutlata. (Long. 6 lig.) Corps court, fort étroit. Tête et corps d’un gris jaunâtre. Disque du prothorax étroit, ses carènes latérales blan- châtres ; cette couleur quelquefois interrompue au milieu : côtés rabattus du prothorax, largement bordés de blanchâtre inférieu- rement. Elytres très-étroites, linéaires, arrondies au bout, dépas- sant l'abdomen de trois à quatre lignes, d’un gris clair marbré de brun ; sur cette derniere couleur, le long du bord interne, se détachent six ou sept mouchetures triangulaires , jaunâtres , d’é- gale grandeur, régulièrement espacées. Aïles transparentes, gri- sâtres, marbrées de brun, dépassant les élÿtres dans le repos, de quatre lignes ; plaque sousanale débordant un peu la suranale, distinctement bifide au bout. Antennes fort longues, capillaires, grisatres. Pattes grêles,allongées, mélangées de brun et de grisâtre : cuisses postérieures longues de neuf à dix lignes ; jambes de der- rière aussi grandes que les cuisses. Mâle. Trouvée en Sardaigne par M. le professeur Géné. La collection de M. le comte Dejean en offre un individu étiqueté de Sicile , de la main de Latreille. DEUXIÈME DIVISION. Prothorax en forme de selle, plus ou moins creusé transversalement, relevé postérieurement. (Cuis- ses et jambes plus ou moins épineuses. Front unituberculé.) (Ephippitythe, Ephippitytha.) (CE qénruoy , selle; rurOùc, petit.) PREMIÈRE SUBDIVISION, Elytres entières, arrondies au bout. 14. * PæangroPTERE (Ephippitythe) TRENTE-DEUX MOUCHETURES. — Phaneroptera trigintiduoguttata. (Long. 16 lig.) Corps jaune d'ocre, luisant : vertex noirâtre avec une ligne longitudinale jaune, trés-étroite. On voit une tache DES ORTHOPTÈRES. k23 d'un jaune ferrugineux au-dessous de chaque œil ; protubérance frontale aplatie, terminée en pointe inférieurement. Prothorax creusé, latéralement, resserré dans cette partie, incliné oblique- ment, en allant du bord postérieur à l'antérieur ; il a une tache médiane triangulaire, d'un brun rougeâtre ; côtés rabattus, longs, arrondis; sa partie postérieure relevée, plane, arrondie sur la base des élytres; les côtés de cette sorte de plaque, bordés d'une tache noire, luisante, semi-lunaire , plus large antérieurement. Elytres assez opaques, dépassant de prés d'un pouce l'extrémité de l'abdomen, d'un jaune glauque ou verdâtre : marge antérieure large, mais sinuée et rétrécie vers l'extrémité, quiest d’une teinte plus sombre ; la réticulation de cette marge, forte, irrégulière : chaque élytre présente huit points arrondis, noirs, disposés en ligne longitudinale, posés en deçà de la côte marginale et la tou- chant : il y a en outre huit autres points semblables placés en regard des premiers, plus ou moins irréguliérement, et sur le rebord interne de l'élytre. Organe stridulant opaque, semblable pour la réticulation à celle de la marge antérieure. Aïles transpa- rentes, légèrement opaques à l'extrémité. Celle-ci de la couleur des élytres. Pattes d’un jaune glauque avec des taches bru- nâtres; les antennes manquent, sauf la base, qui est jaune. Mâle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 15. * PæanéroPTERE ( Ephippitythe) arrosée. — Phanceroptera trrorata. (Long. 6 lig.) Corps gros, grisâtre, tacheté de noir : vertex ayant une bande longitudinale noire, qui s’élargit un peu vers le prothorax : il y a trois petites taches noires entre les yeux et le rebord antérieur du prothorax. Protubérance frontale s'avançant en pointe, un peu aplatie latéralement. Prothorax faiblement creusé, arrondi au bord antérieur : ses rebords latéraux rabattus, sont larges, sinués, allant en s'arrondissant : sa partie postérieure relevée, est saillante en forme de plaque, sur la base des élytres. Il est parsemé d’une dizaine de taches noires de forme différentes. Elytres dépassant l'abdomen de plus du double, opaques, légère- ment grisâtres, semées de taches analogues à celles du prothorax. Organe stridulant transparent et incolore. Ailes transparentes avec l'extrémité opaque, de la couleur des élytres et tachée denoir Le HISTOIRE NATURELLE comme elles. Abdomen assez gros et court. Pattes de la couleur du corps, ayant quelques taches noires : cuisses antérieures et in- termédiaires aplaties, ces dernières surtout ; les premiéres offrant une dent peu notable ; les secondes en ayant deux bien distinctes et aplaties. (Les pattes postérieures manquent.) Antennes de la couleur du corps, annelées de noir. Mâle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. DEUXIÈME SUBDIVISION. Elytres distinctement tronquées carrément à l'extrémité. 16.* PuanéropTERE (Ephippitythe) zÉBR&E. — Phaneroptera zebrata. (PI. 11, fig. 2. Mâle.) (Long. 10 lig.) Corps verdâtre entrecoupé de lignes étroites, blanchâtres. Tête d’une teinte jaunâtre en dessus, avec une ligne un peu saillante, blanchätre, fort étroite, partant de chaque œil, se dirigeant en arriere vers le prothorax, et en avant jusqu'a la bouche. Protubérance frontale trés- peu prononcée. Dernier article des palpes d’un vert pré. Prothorax vert, liséré de blan- châtre, très-creusé en avant en forme de selle ; ses côtés rabattus, assez longs, arrondis : bord antérieur relevé, dilaté, offrant une sorte de pointe médiane. Partie postérieure du prothorax trés- relevée, le milieu formant un pli trés-notable, redressé et en pointe. Elytres du double plus longues que l'abdomen, étroites ; bord antérieur sinué ; elles sont opaques, d’un vert pré avec des lignes transverses blanchâtres au nombre de douze à quinze sur la marge antérieure de chaque élytre, produites par de grosses nervures; on voit, après la nervure costale, une autre nervure longitudinale donnant naissance de chaque côté à des nervures transverses, dont les extérieures plus courtes et analogues à celles de la marge antérieure, vont rejoindre la nervure costale ; les intérieures qui se dirigent vers le bord interne de l’élytre, offrent une autre disposition que les extérieures, etse subdivisent chacune en deux ou trois rameaux : toutes ces nervures colorées de blan- chaâtre. Organe stridulant transparent et incolore. Ailes transpa- rentes, teintées de verdâtre, leur extrémité d'un vert opaque, DES ORTHOPTÈRES. h25 zébré de blanc. Les quatre pattes antérieures, de la couleur du corps. (Les autres manquent.) Jambes intermédiaires distincte- ment dilatées à leur base. Antennes vertes. Mâle. Du Cap-de-Bonne-Espérance. Ma collection. 17.* PaanéroprÈèRE (Ephippitythe) acanrnoc£PuaLe, — Phaneropiera acanthocephalu. (Long. 15 lig.) Corps d'un vert grisâtre pâle : vertex armé d'une épine forte et pointue. Prothorax creusé en avant en manière de selle; ses côtés rabattus, assez longs, arrondis : sa partie posté- rieure brusquement relevée, large , aplatie ou même un peu con- cave en dessus, saillante et s'arrondissant en arrière sur la base des élytres ; elle présente trois lignes élevées ; une médiane droite, et deux latérales en demi-cercle , dont la circonférence se rap- proche de la ligne médiane ; ce qui simule une sorte d'X. Ces li- gnes jaunâtres, avec les intervalles teintés de noir. Elytres irrégu- liérement réticulées, du double plus longues que l'abdomen, lége- rement opaques, étroites, d'un vert pâle ou glauque, avec un certain nombre de taches presque carrées, éparses tant sur la marge antérieure que sur le reste des élytres : organe stridulant transparent , incolore. Ailes transparentes ; leur extrémité un peu opaque et colorée comme les élytres. Pattes antérieures de la cou- leur du corps, tachetées de noirâtre. Cuisses antérieures denticu- lées en dessous, offrant à l’emboîture de la jambe, une épine assez longue : jambes antérieures ayant au côté externe, au-dessous de leur dilatation, deux petites épines, dont une plus forte. (Les quatre dernières pattes manquent , ainsi que les antennes.) Mâle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Genre XI. GYMNOCERE. — GYMNOCERA, Brullé. Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que l’article terminal des labiaux, tronqué au bout, ainsi que lui. Elytres allongées, étroites , arrondies au bout, dépassant l'extrémité de l'abdomen , mais moins que dans le 126 HISTOIRE NATURELLE genre Phanéroptère. Organe stridulant opaque. Ailes un peu plus longues que les élytres. Prothorax court, rebordé antérieurement, et autour des côtés rabattus : bord postérieur un peu avancé et ar- rondi , avec une échancrure notable de chaque côté. Disque assez étroit. Présternum mutique ; mésosternum et métasternum très- légèrement creusés au milieu, faiblement échancrés au bord postérieur. Abdomen plus allonge que celui des Phanéroptéres ; pla- que sousanale des mâles ze dépassant pas le bout de l’abdomen ; appendices de celui-ci assez gros ; al- longés dans les mâles, courts dans les femelles. Oviscapte court, très-arqué dès sa base , arrondi au bout ; ses valves aplaties, rugueuses en dessus. Tête ovalaire ; front avec une faible protubérance. Antennes longues, glabres, sétacées, multiarticulées , assez rapprochées à leur insertion ; premier article gros , allongé; le second moins grand, mais à peu près de même forme que le précédent ; les suivants al- lant en diminuant successivement d’é épaisseur, Yeux globuleux , saillants. bre petit, arrondi. Mandibules médiocres, assez étroites. Pattes assez grêles , peu allongées , sauf les postérieures, quisont pourtant, proportionnellement, moins grandes que celles des Phanéroptères. Base des jambes anté- rieures avec une dilatation : carènes supérieures des dernières jambes, munies de fines épines ; les quatre au- tres jambes ayant quelques petites épines. 1. Gymnocëre DE LereBvre. — GymnoceraLefebvrei, Brullé, Hist. natur. des ins., tom. IX, pag. 146. Femelle. (Long. 7 lignes.) Corps glabre, d’un roux luisant. Tête de cette couleur avec la face antérieure, le labre et les parties de la bou- che, noirâtres et luisants. Prothoraxilisse, assez terne. Elytres DES ORTHOPTÈRES. k27 notablement plus longues que l'abdomen, étroites, linéaires, peu opaques, chagrinées, roussâtres. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, teintées de ferrugineux luisant. Oviscapte long de plus de deux lignes, ferrugineux , couvert d’aspérités, denticulé “au côté supérieur ainsi qu'à l'inférieur. Pattes antérieures lui- santes, ferrugineuses, avec la plus grande partie des cuisses, noire. Dilatation des jambes oblongue, munie d'une membrane obscure, visible des deux côtés. ( Les autres pattes manquent. ) Antennes noirâtres. Femelle. On ia croit du Brésil. Collection de M. À. Lefebvre. 2." GYMNOGÈRE ÉLEGANTE. — Gymnocera elegans. (Long. 15 lignes, femelle. Mâle, r pouce.) Tête lisse, luisante, jaunâtre, ayant, au milieu de sa partie postérieure , une tache d'un bleu noirâtre. Palpes jaunâtres; dernier article bleu à l'extrémité. Prothorax lisse, jaunâtre avec une ligne dorsale fai- sant suile à la tache de la tête, et de même couleur qu'elle; les carènes latérales du disque sont largement bordées de bleu foncé Jluisant. Elytres étroites, lancéolées, arrondies au bout, dépassant l'abdomen, d'un roux jaunâtre, chargées d'une multitude de nervures qui les rendent un peu rugueuses. Ailes transparentes, à reflet jaune ; la partie faisant saillie dans le repôs, est de la cou- leur des élytres. Abdomen d'un bleu foncé, brillant en dessus ; chaque segment ayant latéralement une tache ronde, grande, jaunâtre, avec un petit point bleuâtre au milieu, qui est peut- être un stigmate. Oviscapte trés-court, trés-arqué dès sa base, couvert d'aspérités ; jaunâtre à la base, d’un noir bleuâtre en- suite. Pattes grêles, jaunâtres ; les quatre premières cuisses cer- nées de bleuâtre à leur extrémité; les six tarses d'un bleu foncé ; cuisses postérieures à peine denticulées en dessous vers l'extrémité, jaunâtres, offrant au milieu une sorte de tache triangalaire blan- châtre, et d'un bleu foncé dans leur dernier quart ; jambes pos- térieures de cette couleur dans leur première moitié, jaunâtres ensuite ; leurs deux carènes supérieures garnies d’épines très- fines. Antennes d’un bleu noir, leurs deux premiers articles jaunâtres. (Elles sont incomplètes.) Femelle. L'unique individu mâle que je possède, diffère par une taille moindre et l'absence de tache sur la nuque; ses jambes. posté- rieures sont entiérement d'un bleu très-foncé. L'organe stridu- 128 HISTOIRE NATURELLE lant de l’élytre gauche est grand , assez opaque, avec des rides et des nervures fortes et irrégulières. De Buénos-Ayres. Ma collection. Genre XII. SCAPHURE. — SCAPHURA, Kirb. Aud.- Serv. Brullé. Palpes maxillaires ayant leur dernier article deux fois plus long que larticle terminal des labiaux, tronqué au bout , ainsi que lui. Antennes longues, sétacées, multiarticulées, assez rap- prochées à leur insertion ; leur quatorze ou quinze premiers articles gros, distincts ; les deux premiers glabres, les autres velus, égaux entr'eux , sauf le sixième qui est très-notablement plus petit : articles seizième et suivants brusquement plus petits que les précédents, peu visibles, très-glabres. Tête ovalaire , mutique. Yeux assez grands, un peu globuleux, saillants. Labre petit, arrondi. Mandibules médiocres , assez étroites. Prothorax court, rebordé antérieurement et autour des côtés rabattus : bord postérieur un peu avancé et ar- rondi, avec une échancrure notable de chaque côté. Disque assez étroit. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum un peu creusés au milieu , échancrés postérieurement. Elytres étroites, linéaires , arrondies au bout, dépassant un peu l'extrémité de l'abdomen. Organe stridulant transparent au centre sur l'élytre droite. Ailes un peu plus longues que les élytres , les dépassant dans le repos. Abdomen allongé, un peu comprimé latéralement. Plaque sousanale des mâles bifide au bout, ne dépas- DES ORTHOPTÈRES. k29 sant pas, ou bien à peine , l'extrémité de l’abdomen : appendices abdominaux gros; assez longs dans les mâles, courts dans les femelles. Oviscapte court, très-arqué dès sa base, arrondi au bout; ses valves aplaties , rugueuses en dessus. Pattes de longueur médiocre, très-peu épineuses; jambes assez longues , les quatre premières assez larges , com- primées : les antérieures ayant à leur base une dilata- tion très-prononcée : carènes supérieures des deux dernières, jambes, garnies d’épines très-courtes , très- fines. Dernier article des tarses efñilé , aussi long que les trois précédents réunis. 1. Scaraure DE Vicors. — Scaphura Vigorsü, Kirb. Zool.journ, n° 5, avril 1825 , vol. 2. PI. I, fig. 1—6. Encycl. méth. tom. X, pag. 345. (Long. 10 lignes.) Elle est entierement d'un noir bleunâtré, lisse, un peu luisante sur la tête et l'abdomen. Elytres étroites, linéaires, dépassant le ventre, d'un noir bleuâtre opaque et mat; leur extrémité transparente, obscure, fort arrondie ; la marge antérieure offre quelques nervures obliques blanches, bien distinctes. Ailes obscures, transparentes, leur extrémité dépassant légèrement les élytres dans le repos, est d’un noir bleuâtre. Pattes de la couleur du corps, assez luisantes ; jambes antérieures avec une dilatation bien sensible, paraissant des deux côtés, et munies d’une membrane obscure et transparente ; cuisses postérieures ayant en dessous prés de l'extrémité, quelques courtes épines ; vers le milieu on voit une tache {riangulaire d'un blanc sale. Oviscapte trés-court, d’un bleu noirâtre, couvert d’aspérités. Antennes noires depuis la base jusques et compris la partie velue ; glabres et blanchâtres ensuite. Femelle. Le mâle est un peu plus petit, et les nervures de la marge ante- rieure des élytres, sont de la couleur du fond ; l'organe stridu- lant ne me paraît pas offrir de rides et de nervures saillantes, dans mon nnique individu qui, du reste , est assez mal conservé, surtout dans cette partie. Du Brésil, Ma collection. : k30 HISTOIRE NATURÉLLE 2. SCAPHURE FERRUGINEUSE. — Scaphura ferruginea, Perty, Del. animal. articul. pag. 120 ; PI. 23, fig. 11. (Long. 9 neuf lignes. ) M. Perty dit quelle varie un peu pour la distribution des couleurs. Tête luisante, ferrugineusé : face antérieure ayant trois lignes longitudinales bleuâtres, une au milieu , et une latérale. Prothorax ferrugineux , rebordé anté- ricurement et sur ses côtés rabattus, ce rebord bleuâtre., On voit au milieu du prothorax, une ligne courte de cette couleur. Elytres étroites , lancéolées , ferrugineuses , opaques , l'extrémité arron- die, un peu diaphane ; marge antérieure avec des nervures obli- ques , blanchâtres : organe stridulant de l'élytre droite, chagriné ; ayant un espace oblong , blanchâtre, transparent. Ailes transpa- rentes, brunâtres, dépassant un peu les élytres dans le repos. Abdomen ferrugineux : premieres plaques dorsales bordées de bleu au hord inférieur, plus ou moins largement ; oviscapte court, large, recourbé en dessus dès sa base, deuticulé sur ses bords ; chaque face externe unicarénée au milieu ; appendices abdomi- naux épais, un peu recourbés en dedans vers l'extrémité dans le mäle ; celui-ci, ayant sa plaque sousanale divisée en deux pointes à l'extrémité. Antennes avec leurs deux premiers articles ferrugi- neux ; ceux de trois à onze noirs, couverts de poils de cette cou- leur ; articles suivants glabres, ferrugineux, capillaires à partir du quatorzièeme. Pattes ferrugineuses, cuisses postérieures offrant à leur face externe , un peu au delà du milieu, une tache trian- gulaire blanchâtre. Mâle et femelle. Du Brésil. La femelle de la collection du Muséum d'histoire naturelle ; le mâle de la mienne. rs e — = Oviscapte ordinairement long ; towjours droit à sa base, et souvent dans toute sa longueur ; son extrémité quelquefois re- courbée en dessus en lame de sabre. (Ailes de la longueur des élytres, ou ne les dé: passant que fort rarement et de peu.) (Orthoxiphes, Orthoxipheæ. ) DES ORTHOPTÈRES. - h31 * Palpes fortement élargis à leur extré- mité, article terminal des labiaux, sécu- riforme. (Elytres très-larges ; antennes très-épaisses. Jambes intermédiaires dila- tées de la base au milieu. ) Gexre XIII. PTÉROCHROZE. — PTEROCHROZA, Aud.-Serv. Rev. Brullé. — Locusta, auctor. Palpes sécuriformes , tronqués obliquement au bout; ar- ticle terminal des maxillaires un peu plus long que le dernier des labiaux. Antennes épaisses, un peu pubescentes ' longues, sétacées , multiarticulées, peu distantes à leur base. Prothorax très-court , un peu plus étroit en devant, un peu convexe et en dos d'âne dans les femeiles, un peu aplati sur le disque dans les mâles ; à peine échancré au milieu du bord postérieur dans les deux sexes. Présternum muni de deux épines écartées, ainsi que celles du mésosternum et du métasternum. Elytres larges , très-amples , ovalaires, foliacées, terminees en pointe , plus longues que le corps ; nervure lon- gitudinale occupant presque le milieu. Organe stri- dulant de lélytre gauche grand, ridé, opaque; celui de Pélytre droite, portant un miroir arrondi, assez grand , transparent et rebordé. Ailes très-amples , de la longueur des élytres, ordinaire- ment colorées d’une manière particulière. TFète assez étroite, verticale. Labre petit, arrondi. Yeux petits, globuleux, saillants. Abdomen assez épais ; ses appendices gros et très- courts, Oviscapte long, droit à sa base, recourbé en dessus en lame de sabre vers l'extrémité ; ses valves étroites, li= k32 HISTOIRE NATURELLE néaires, pointues au bout, très-finement denticulées vers l'extrémité, Pattes longues, assez robustes ; cuisses un peu épi- neuses en dessous ; jambes antérieures peu dilatées à la base ; les intermédiaires distinctement élargies de la base au milieu; carènes supérieures des jambes de derrière, munies d’épines distantes, très-courtes, pres- que rudimentaires. PREMIÈRE DIVISION. Aïles colorées ; plus longues que larges. (Tête petite; cuisses peu visiblement dentées en des- SOUS. ) (Ptérochroze vraie, Pterochroza propriè dicta.) PREMIÈRE SUBDIVISION. Elytres et ailes entières. Î. PTÉROCHROZE OCELLÉE. — Pterochroza ocellata, Aud.-Serv. Rev., pag. 47. Gryllus (Tettig.) ocellatus, Linn. Mus. Ludovic. pag. 129, n° 20. Femelle. — Stoll, Sauter, ‘etc. PI. I a. Femelle. PI. IT «, fig. 2. Mâle, fig. 3. Femelle, variété ? Locusta ocellata, Fab. Ent. syst! tom. 2, pag. 3g, n° 19. (Lons.. 20 lig. non compris l’oviscapte.) Corps et tête d'un brun rougeâtre ; vertex ayant au milieu un petit tubercule élevé, com- primé. Prothorax légérement granuleux. Elytres opaques, très- larges, ovalaires, finissant en pointe, fort arrondies au bord postérieur ainsi qu'à l’antérieur; elles sont d'un fauve rougeûtre ; lenr dessous avec quelques bandes noirâtres longitudinales, et des espaces d'une nuance plus claire. Vers le milieu est une tache ir- régulière blanche, transparente , visible des deux côtés. À peu près à l'extrémité, et en dessus comme en dessous, il y a une tache DES ORTHOPTÈRES. L33 arrondie , d'un noir velouté, portant à son bord extérieur de très-petits points blancs et quelques autres plus gros. Ailes oblon- gues, plus courtes que les élytres, beaucoup plus longues que larges, arrondies postérieurement , coupées droit tout le long du bord antérieur, de l’un à l’autre bout. La coloration est la même des deux côtés; ces ailes transparentes ; nervures transversales fort nombreuses, entourées de noirâtre, ce qui produit des cases d'un blanc transparent sur toute l'aile, sauf la tache ocellée qui occupe l'extrémité : elle est d'un fauve rougeûtre, circonscrite in- térieurement par un large croissant noir velouté : le centre de la tache porte un croissant d’un beau blanc, dont la convexité est tournée en dehors ; il est entouré d'un grand nombre de petits points blancs : au-dessous de ce croissant on en voit un second, mais plus petit ; derrière ces deux croissants , la tache ocellée est coupée transversalement par une étroite ligne noire, au dela de laquelle se voyent quelques points blancs , irréguliers. Dessus de l'abüomen caréné au milieu , plus fortement à sa base. Oviscapte long de prés d'un pouce , finement denticulé au côté supérieur et à l’inférieur , surtout vers le bout. Antennes beaucoup plus lon- gues que le corps et de sa couleur. Pattes d’un fauve pâle; toutes les cuisses un peu épineuses en dessous ; jambes postérieures à peine canaliculées en dessus ; les deux carènes supérieures peu épineuses. Femelle. D'après la figure donnée par Stoll , le mâle ne différerait point par les couleurs. De Cayenne. Ma collection. Nota. La Ptérochroze , figurée par Stoll, P1. II a, fig. 3, comme variété femelle de l’ocellata , et dont les élytres sont en grande partie d'un vert jaunâtre , est peut-être une espèce particulière , mais trés-voisine. Obs. De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. 438, n° 2, PI. 37, fig. à, décrit sous le nom de Locusta siccifolia , un mâle du genre Ptérochroze appartenant par la forme de ses élytres à cette pre- miere subdivision. J'ignore sur quoi Fabricius s'appuie pour rapporter cette espèce comme synonyme de sa Locusta camellifolia, avec laquelle la sic- cifolia de De Géer n’a point de rapport. Je n'ai pas vu la Locustaire mentionnée par De Géer ; d'après ORTHOPTÈRES. 28 L3/4 HISTOIRE NATURELLE sa description , elle serait la seule espèce de notre première divi- sion, dont les ailes n'auraient pas de tache ocellée, si cette descrip- tion est exacte, et il n’y a pas lieu d’en douter. Voici la maniere dont l’auteur s'exprime : : (Long. 2 pouces. Tête et corps ayant un pouce. Elytres larges de 10 lignes.) «Elle est d’un brun feuille morte. Antennes assez » grosses, fines au bout, plus longues que le corps, d’un brun » obscur, un peu velues. Tête ovale, peu grande. Corselet court, » élevé en arrière, arrondi en dessus, aplati sur les côtés. Ventre » court, gros, ayant au bout trois pointes coniques. Elytres res- » semblant parfaitement à une feuille, ovales, plates, unies, d’un » brun-clair un peu jaunâtre feuille morte, il y a au milieu une » grande portion obscure et pourprée. Ailes d'un brun noträtre, » de la grandeur des élytres ;” avec plusieurs taches jaundätres , et » d'une teinte rouge-pourpre vers l'extrémité. » De Surinam. » DEUXIÈME SUBBIVISION. Elytres et ailes échancrées au bord antérieur. 2. * PrÉROCHROZE ORNÉE. — Pterochroza illustrata. (Long. pres de 18 lig., non compris l’oviscapte.) Corps d'un jaune verdâtre. Tête de cette couleur et lisse. Prothorax ayant en dessus, deux faibles sillons transverses, et couvert de petites aspé- rilés assez nombreuses, quoiqu'espacées. Elytres opaques, trés- larges , ovalaires, finissant en pointe, fort arrondies au bord pos- térieur ; le bord antérieur avec une forte échancrure au delà du milieu , et un peu sinué ensuite : elles sont d’un vert tendre un peu jaunâtre ; leur tiers apical d’un violet pourpre, plus pâle en dessus qu'en dessous ; ce dessous d’une nuance vive, offrant au bout une tache d’un noir velouté, cernée de blanc latéralement, et précédée d’une autre tache de la même couleur en forme de croissant, qui termine en dedans la couleur violette du tiers api- cal ; l'extrémité du croissant atteint la nervure longitudinale. On voit en outre trois bandes longitudinales obliques, d'un violet foncé , se détachant sur un fond lilas, partant du bord antérieur et atteignant presque la grande nervure longitudinale qui par- tage l'élytre en deux parties presqu'égales. Ailes arrondies au bord PES ORTHOPTÈRES. . A35 postérieur, visiblement échancrées tont le long du bord anté- rieur, à pen près jusqu'a l'extrémité : leur dessous exactement coloré comme le dessus ; l'extrémité est crnée d'une grande et belle tache ocellée, d’un violet tendre cernée de noir velouté ; le centre lilas, chargé de deux points cblongs, d'un beau blanc et de deux raies transverses, de cette couleur. Au-dessous de la seconde, sur le bord noir, on voit une petite bande blanche, presqu’en crois- sant étroit, que précèdent quelques virgules de la même nuance; ces ailes sont un peu transparentes, à reflet lécèrement rosé ; les nervures transverses avoisinant le bord postérieur, sont noirâtres, ce qui produit , dans cette partie seulement, des espèces de raies transverses, irrégulières. Dessus de l'abdomen fortement caréné au milieu, surtout à la base. Le quatrième segment alatéralement, une grande tache jaune, transversale, et le cinquième offre seulement un point arrondi, de cette même couleur. Oviscapte finement denticulé en dessus, et plus fortement en dessous vers le bout ; il est long de dix lignes. Pattes et antennes de la couleur du corps ; jambes postérieures très-peu canaliculées en dessus , les deux ca- rènes supérieures à peine épineuses. Femelle. Cette espèce remarquable par sa beauté, me vient de la collec- tion Latreille, sans désignation de patrie. 3. * PTÉROCHROZE CRÈTÉE. — Plerochroza cristata. ( Long. 14 à 15 lignes non compris l’oviscapte. ) Elle a une très- grande affinité avec la Ptér. ornée. Corps d’un jaune verdûtre. Tête de cette couleur. Prothorax ayant en dessus deux faibles sil- Jons transverses. Elytres opaques , très-larges , ovalaires, finissant en pointe, fort arrondies au bord postérieur ; le bord antérieur ayant une forte échancrure au delà du milieu, et un peu sinué en- suite; elles sont en dessus d’un brun rougeâtre uniforme, offrant à peu près au milieu, une tache irrégulière blanchâtre, non loin de laquelle et sur la même ligne , on remarque deux petits points oblongs, blanchäâtres, dont l'un placé au-dessus de l’autre : la tache et les points se reproduisent en dessous ; ce dessous est d'un brun violace, plus clair et d’une nuance lilas vers le centre ; au-dessous de la nervure longitudinale près du bord apical , est une tache d’un noir de velours cernée de blanc latéralement, entourée a l'extérieur, d'un certain nombre de points et d'atômes d'un blanc violacé ; elle est précédée d'une autre tache noire en Lk36 HISTOIRE NATURELLE forme de croissant , dont l'extrémité atteint la nervure longi- tudinale. Aïles arrondies au bord postérieur , colorées exacte- ment de la même maniere en dessous comme en dessus, visible- ment échancrées tout le long du bord antérieur jusqu'à l'extrémité. Celle-ci ornée d’une grande et belle tache ocellée, d'un violet tendre, cernée de noir velouté ; le centre lilas, chargé de deux points oblongs d'un beau blanc et de deux raies transverses de cette couleur ; au-dessous de la seconde, sur le bord noir, on voit une petite bande blanche, presqu'en croissant étroit, que précèdent quelques virgules de la même nuance : ces ailes sont un peu transparentes, couvertes dans toute leur étendue ( sauf la tache ocellée ) d'une multitude de petits traits noirâtres, placés sur les nervures transverses, ce qui produit un treillis noirâtre fort serré, se détachant sur un fond incolore et transparent. L’ab- domen a presque tous ses segments munis en dessus , dans le mi- lieu, d'un appendice élevé , comprimé, en forme de crête ; cette crête plus grande sur les premiers segments que sur les suivants. Oviscapte finement denticulé en dessus, et plus fortement en dessous vers le bout; il est long de huit à neuf lignes. Pattes de la couleur du corps. ( Les postérieures manquent ainsi que les antennes. ), Femelle. Patrie inconnue. Collection de M. Marchal. 4.* PTÉROCHOZE COLORÉE. — Plerochroza colorata. ( Long. un pouce environ, non compris les élytres. ) Tête et corps d’un jaune rougeâtre uniforme ; bords latéraux du pro- thorax, un peu nuancés de brun. Une ligne longitudinale de cette couleur, se voit de chaque côté de la tête, au-dessous des yeux. Elytres larges, ovalaires, en forme de feuille, opaques, d’un brun- rougeâtre uniforme en dessus ; nervures saillantes, un peu plus pâles que le fond ; bord antérieur profondément échancré aux trois quarts de sa longueur ; organe stridulant de l'élytre gauche opaque, coriace , inégal , un peu ridé transversalement ; celui de l'élytre droite ayant au centre, un miroir grand, arrondi, fort transparent, rebordé; marge antérieure des élytres faisant à peu prés la moitié de la largeur totale ; extrémité de l’élytre fi- nissant en pointe. En dessous, vers l'extrémité, on voit un assez grand croissant noir, étroit, et un peu plus loin, une tache noire, DES ORTHOPTÈRES. Lk37 flanquée de taches blanchâtres, et en outre entouréé d’autres pe- tites taches de même couleur : il existe aussi le long du bord externe, quelques taches blanches entremêlées de points noirs. Ailes distinctement échancrées vers l'extrémité de leur bord an- térieur , un peu plus courtes que les élytres, légèrement transpa: rentes, un peu jaunâtres, couvertes d'une multitude de raies trans- verses noirâtres, dont les interstices forment une foule de petits carrés blanchâtres : le bout de chaque aile est occupé par une large tache oculaire composée d’un large et grand croissant noir dont les pointes sont tournées vers l'extrémité, et d’un large point noir placé presqu'au milieu du croissant; trois petits croissants d'un blanc vif entourent la tache oculaire, et il y a encore vers la pointe la plus extrême du grand croissant, de très-petites ta- ches d'un blanc pur. Toute cette belle coloration se reproduit exactement en dessous des ailes. Pattes de la couleur du corps, avec quelques taches blanchâtres. (Les antennes manquent. ) Mâle. Du Brésil. De la collection du Museum d'histoire naturelle. Obs. Elle ressemble infiniment à la Pterochroza cristata , ets'en distingue principalement par le treillis noirâtre des aïles ; dans la cristata , il est également réparti, également coloré sur toute l'aile et se détache sur un fond incolore. Les ailes de la présente espèce ont leur fond jaunätre , de nombreux traits noirâtres couvrent aussi toutes les nervures transverses, mais ils sont trés-faiblement indiqués dans la moitié antérieure de l'aile, tandis qu'à partir de la tache oculée, c’est-à-dire dans leur dernière moitié, les traits noirâtres deviennent bien plus prononcés , plus larges , d'un noir plus intense , notamment vers le bord postérieur; ces traits son£ même si contigus , si pressés au-dessous de l’œil de Paon, qu'ils y produisent , par leur réunion, une sorte de tache noire , irrégu- liére. Les segments abdominaux ont leur crête dorsale moins éle- vée, moins forte , que celle de la P. cristata. 5. “ PrérocuRozE PEINTE. — Pierochroza picturata. (Longueur de chaque élytre, 15 lignes.) L'individu unique que j'ai sous les yeux est extrémement mutilé; il ne lui reste k38 HISTOIRE NATURELLE guère que les organes du vol. C'est la plus petite espèce que je con- naisse. Elytres assez opaques , terminées en pointe aiguë et assez prolongée ; leur bord antérieur sinveux et échancré ; elles sont d'un jaune tanné, marquetées de bandes irrégulières et de taches inégales , d'un rougeâtre pâle en dessus, plus vives et vineuses en dessous : ce dessous a, un peu avant la pointe terminale, une tache ronde , d'un noir de velours, ayant au milieu un gros point d'un jaune blanchâtre. Aïles notablement plus courtes que les ély- tres , arrondies, peu transparentes, colorées de même, en des- sus comme en dessous ; leur fond d’un jaune tanné, couvert d'une multitude de petites raies noirâtres , recouvrant toutes les nervures transverses ; On remarque vers l'extrémité de l'aile une grande et belle tache oculée , dont la moitié intérieure est d’un noir de velours, l’autre d'un rouge vineux ; cette derniere couleur cernée latéralement par une bandelette d'un blanc bleuâtre ; au- dessous de la bande externe est un petit trait détache de sa cou- leur. La tache vineuse porte entre les bandelettes blanches, deux raies transverses noires, l’une supérieure, l'autre infé- rieure : immédiatement au-dessous de cette derniére , on voit une bande transverse d'un jaune d'ocre, coupée par de fines nervures noires. Les deux premiers segments abdominaux (les autres man- quent) ont chacun dans leur milieu une crête comprimée, bien apparente. L'absence d'organe stridulant prouve que cet individu est une femelle. Patrie inconnue. Collection du Muséum d'histoire naturelle, DEUXIÈME DIVISION. Aüïles rondes , incolores ; leur diamètre longitudi- nal égal au transversal. (Tête assez forte : cuisses distinctement dentelées en dessous.) Outre les caractères énoncés, les ailes, dans cette division, ont deux ou trois nervures lon- gitudinales fortes, saillantes , visiblement sinueu- ses; ce qui n’est pas dans l’autre division. Celle-c1 DES ORTHOPTÈRES. L39 pourrait constituer un genre particulier sous le nom de : Cycloptère, Cycloptera. (Kÿxlos, cercle ; zzsoù , aile. ) 6. Prérocmroze ( Cycloptère) FEUILLE n'oRANGER. — P{erochroza * aurantifolia. Gryllus (Tettigon.) aurantifolia, Stoll, Sauterell., etc., PI. IIT a, fig. 5. Femelle. (Long. 18 lignes , non compris l’oviscapte.) Corps d'un vert jaunâtre, lisse. Tête avec un petit avancement entre les antennes, creusé en dessus, pointu au bout. Prothorax avec deux sillons transverses assez prononcés. Elytres opaques , larges, ovalaires, terminées en pointe ; bord antérieur sinué et rétus au tiers posté- rieur. Ailes transparentes, blanchâtres, ayant peut-être dans l'état de fraicheur un reflet rosé. Abdomen caréné au milieu en dessus. Oviscapte long d’un pouce au moins, finement denticule en dessus et en dessous, vers son extrémité. Antennes et pattes de la couleur du corps. Toutes les cuisses un peu épineuses en des- sous, surtout les postérieures : cannelure supérieure des dernières jambes large, mais peu profonde ; ses bords ayant quelques épines rares et fines. Femelle. Du Brésil. Ma collection. Genre XIV. * TYPOPHYLLE. — 7YPOPHYLLUM. (Trocs, figure ; qua, feuille.) Palpes terminés par un article large, sécuriforme ; le der- nier des maxillaires presqu’égal à celui des labiaux. Antennes rapprochées à leur insertion ; leur premier article gros. (Les autres manquent, mais sont probablement épais. } Prothorax court, plan sur son disque, ayant de chaque k 40 HISTOIRE NATURELLE côté une carène assez prononcée; bord postérieur arrondi , un peu avancé. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum parais- sant un peu creusés au milieu. Elytres fort larges, grandes, dépassant considérablement PARLE , très-arrondies postérieurement , échan- crées au bord antérieur, vers l’extrémité. Organe stridulant des mè'es très-srand, opaque sur lélytre gauche. Nervure longitudinale occupant presque le milieu. Ailes de la longueur des élytres. Tête assez étroite; face antérieure un peu en plan oblique ; front avancé entre les antennes. Yeux petits, globuleux. | Antennes rapprochées à leur insertion ; premier article gros. (Le reste manque.) Labre petit. Mandibules médiocres, Abdomen court (1). Pattes de longueur médiocre , assez robustes ; les quatre premières cuisses comprimées, assez larges, dentées en scie en dessous ; jambes antérieures dilatées à la base ; les intermédiaires érès-sensiblement élargies et dilatées dans leur milieu. Guisses postérieures gran- des, un peu denticulées en dessous ; jambes munies sur leurs carènes supérieures, de quelques épines courtes , presque rudimentaires. 1.* TyrorHyLiE DÉCHIRÉ. — Typophyllum erosum. Gryllus (Tettig.) erosa , Stoll, Sauter. , etc. , PI. VI a, fig. 18. Mâle. ( Long. y à 8 lignes.) Cette espèce est entièrement d'un brun pâle et tanné, Derrière de la tête et disque du prothorax char- (1) Femelles inconnues. DES ORTHOPTÈRES. h 44 gés de trés-pelites aspérités. Elytres larges, foliacées, d’un brun feuille morte, plus clair dans quelques endroits, ces parties claires formant presqu'autant de taches rondes ayant un tres-petit point noirâtre au centre; bord postérieur très-sinueux, l'anté- rieur encore plus inégal, denté et comme déchiré, surtout vers l'extrémité. Organe stridulant grand, un peu ridé en travers. Ailes transparentes, plus courtes que les élytres. Pattes de la cou- leur du corps. (Les antennes manquent.) Mâle. Cet insecte singulier m'a été donné par M. Petit. Stoll le dit de Surinam. Nota. N'ayant vu qu'un seul individu, et encore en mauvais état, de l'unique mâle sur lequel j'ai établi ce nouveall genre, je n’ai pas pu en donner les caractères génériques complets, ni peut-être même le placer convenablement dans la série des Lo- custaires. ** Palpes plus ou moins renflés ou dilatés au bout, mais non sécuriformes. ( Antennes ordinairement capillaires à partir du troi- sième article.) q. Mésosternum et métasternum larges , transversaux , rarement échancrés au bord postérieur. Les quatre pattes posté- rieures distantes les unes des autres à leur insertion. ( Dernier article des palpes long, du double plus grand que le précé- dent. Elytres quelquefois rudimentaires. ) Genre XV.‘ THLIBOSCÈLE. — THLIBOSCELUS. (Onw , je presse ; cxéasc, cuisse.) Palpes maxillaires ayant leur dernier article grand, beau- coup plus long que l’article précédent , peu renflé au bout et tronqué droit, : vV L'iS 72 k * « ‘ kk2à HISTOIRE NATURELLE Prothorax assez court, en dos d’âne , sillonné transversa lement : bord postérieur un peu avancé et ar rondi. . Présternum bidenté. Mésosternum et métasternum trans- versaux, chacun de leurs angles postérieurs prolongé en pointe. Antennes longues, sétacées, multiarticulées; premier ar- ticle gros, le second presque cylindrique, les autres capillaires. Elles sontji assez rapprochées à leur in- sertion. Pattes robustes ; toutes les cuisses épineuses en dessous, les antérieures comprimées , élargies au milieu, s’ar- rondissant en dessus. Jambes antérieures sans dila- tation apparente. Pattes postérieures un peu plus grandes que les autres. Jambes de derrière ayant leurs carènes supérieures élargies et munies de deux rangées d’épines à peine visibles, rudimentaires. Tête assez forte; face antérieure ayant de chaque côté une carène longitudinale prononcée. Front muni d’un tubercule s’avançant entre les yeux. Yeux petits, globuleux. Li Labre grand , arrondi. Mandibules assez fortes , ereusées extérieurement. Elytres très-larges, surtout vers le milieu ; leur extré- mité fort larve aussi, allant en s’arrondissant ; ner- vure longitudinale {rès-saillante en une côte lisse. Elles sont plus longues que l’abdomen. Ailes arrondies, de la longueur des élytres ; leur pre- mière nervure longitudinale érès-prononcée, arquée ou contournée d'une facon particulière, les deux suivantes sinueuses. Abdomen assez gros et épais ; ses appendices ‘gros , courts , pubescents dans les femelles (1). (Gi) Mäles inconnus. DES ORTHOPTÈRES. klk3 al Oviscapte large, presque droit, légèrement arqué en dessus vers l'extrémité; ses valves pointues. 1." TuxiBOsCELE FEUILLE DE CAMELLIA, — Zl'hliboscelus camel- lifolia. Locusta camellifolia, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 35, n° 5. (En rejetant le synonyme de De Géer, qui appartient à une Ptérochroze) (1). (Long. 18 lignes, non compris l’oviscapte.) Corps d'un vert jaunâtre. Tête de cette couleur, portant un tubercule court, hori- zontal, creusé au milieu , obtus au bout , s'avançant entre les an- tennes : face antérieure de la tête lisse, luisante. Disque du pro- thorax un peu chagriné, ayant deux sillons transverses assez distincts. Elytres opaques , vertes , fort larges, dépassant l’abdo- men. Ailes arrondies, transparentes, blanchâtres, à reflet un peu rosé. Dessus de l'abdomen caréné au milieu. Oviscapte lisse, long de huit lignes , ses valves finissant en pointe. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses distinctement épineuses en des- sous : carènes supérieures des dernières jambes, à peine épineuses. Femelle. Du Brésil. Ma collection. Genre XVI. PLATYPHYLLE. — Platyphyllum, Aud.- Serv. Rev. Brullé. — Zocusta, auctor. Palpes maxillaires ayant leur dernier article grand , beau- (1) La description de Fabricius est formellement en contradic- tion avec la description et la figure données par De Géer. En effet, Fabricius dit que les élytres sont concaves, arrondies au bout et plus longues que les ailes, tandis que De Géer présente Fl'insecte, dans sa figure et dans sa description, avec les élytres pointues au bout, de la longueur des ailes, et il ne parle pas de la concavité des premières. Ajoutez à cela la couleur des ailes et la grandeur de la tête. hkhl HISTOIRE NATURELLE coup plus long que Particle précédent, peu renflé au bout et tronqué droit. Prothorax assez court, en dos d'âne, sillonné transversale- ment ; bord postérieur un peu avancé et arrondi. Présternum bidenté. Mésosternum et métasternum trans- versaux, munis à chaque angle postérieur d’une pointe plus ou moins forte. Antennes longues , sétacées, multiarticulées, assez rappro- chées à leur insertion. Premier article gros, allongé ; le second presque cylindrique; les autres courts. Pattes robustes, assez fortement épineuses : jambes anté- rieures sans dilatation prononcée ; offrant à la base deux ouvertures oblongues , presque contiguës , bien distinctes. Pattes postérieures beaucoup plus grandes que les autres, notamment les cuisses, qui sont for- tement dentées en dessous : carènes supérieures des dernières jambes, garnies d’'épines assez fortes. Tête assez forte; face antérieure lisse et sans carènes. Front présentant trois petits tubercules entre les an- tennes. Yeux globuleux, saillants. Labre arrondi. Mandibules assez fortes , creusées extérieurement. Elytres longues, oblongues ou ovalaires , plus grandes que l’abdomen , terminées en pointe arrondie : ner- vure longitudinale bien prononcée. Organe stridulant grand , ridé, ayant au centre un miroir transparent sur chaque élytre. Ailes amples , de la longueur des élytres ; premieres ner- vures longitudinales droites ou peu sinueuses. Abdomen assez gros et épais; ses appendices courts, gros, épais et pubescents dans les femelles. Plaque sousanale des mâles étroite, dépassant l’abdomen, di. visée en deux pointes à son extrémité. Oviscapte large, droit ou presque droit, légèrement DES ORTHOPTÈRES. hkh5 arqué en dessus vers l'extrémité; ses valves poin- tues. 1. PLATYPHYLLE GLAIRVOYANT. — Platyphyllum perspicillatum Gryllus ( Tettigon.) perspicillata, Stoll, Sauter., etc. PI. Vila, fig. 23. Femelle, fig. 24. Mâle. Locusta salvifolium, Licht. Trans. Linn., tom. IV, pag. 51, Platyphyllum saleijolium , Brullé , Hist. nat. des ins. , tom. IX, "pag. 139, PI. I, fig. 2. (Long. 21 lignes. Femelle. Mâle 14 lignes.) Corps d'un jaune verdâtre. Elytres d'un jaune vert. Ailes très-amples, d'un rose vif avec une bordure étroile, pâle ou blanchätre ; les nervures transversales sont aussi blanchâtres. Epines du présternum très- longues ; les quatre autres consistant chacune en une lamelie tres-distincte , terminée en pointe aiguë ; celles du mésosternum plus fortes que celles du métasternum. Oviscapte assez recourbe en dessus, large, à peu près aussi long que la moitié de l'ab- domen, noir à l'extrémité. Pattes et antennes de la couleur du corps. Femelle. Du Mexique. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Nota. Nous ne connaissons le mâle que par la figure‘de Stoll ; chaque élytre offre à la base un organe stridulant, fort grand et transparent. 2. PLaryPHyLLe FEUILLE VERTE, — Pldtyphyllum viridifolium , Aud.-Serv. Rev. pag. 48. ( PL. 10 , fig 1. Femelle.) Locusta viridifolia, Encycl. méth. tom. X, pag. 342. (Long. 18 lignes au moins non compris l'oviscapte.) Corps d'un beau vert ; éminence frontale trés-courte. Bouche et palpes jau- nâtres. Elytres d’un vert-pré; ailes d’un vert pâle. Oviscapte presque droit, brunâtre du milieu à l'extrémité; épines du pré- sternum moins longues et plus espacées que dans l'espèce précé- dente ; les lamelles du mésosternum et du métasternum moins développées et moins pointues que dans le perspicillatum. Abdo- hhG HISTOIRE NATURELLE men d’un jaune pâle en dessus, vert en dessous, sur les côtés duquel la couleur du dessus s’avance en une série de dents de scie. Pattes de la couleur du corps, jambes et tarses plus foncées. Jambes antérieures sans dilatation au côté interne, mais offrant en dessus deux ouvertures oblongues, contiguës , bien distinctes, Antennes vertes. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 3. PLATYPHYLLE CORIACE. — Platyphyllum coriaceum, Gryllus (Tettigon.) coriaceus, Linn. Mus. Ludov. pag. 136, n° 27. Femelle. Locusta coriacea, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 40, n° 27. ( Long. 3 pouces à peu près, non compris l'oviscapte. )} Tête et corps d’un vert jaunâtre, passant quelquefois au brunâtre. Tête lisse, luisante en devant ; front ayant son tubercule intermé- diaire plus grand que les autres, unisillonné en dessus. Prothorax avec deux sillons transversaux distincts ; rugueux en dessus. Elytres opaques, plus longues que l’abdomen , ovalaires, un peu plus étroites vers le bout qui est arrondi; d'uñ vert uni- forme ou brunâtres. Ailes amples, de la longueur desélytres, arrondies, transparentes, mais enfumées ; leur bord antérieur large , plus clair, à nervures fortes , moins nombreuses que celles de l'aile proprement dite; mailles plus larges que les autres. Oviscapte long de huit à neuf lignes, diminuant insensiblement de largeur, en lame d’épée, terminé en pointe , de la couleur du corps. Antennes beaucoup plus longues que le corps, d'un brun verdâtre , ainsi que les pattes. Toutes les cuisses épineuses en dessous ; jambes postérieures peu canaliculées en dessus, garnies dans cette partie de deux rangées d’épines assez fortes. Femelle. Envoyé de la Martinique au Muséum d'histoire naturelle , par M. Plée. 4. * PLATYPHYLLE SCABRICOLLE. — Platyphyllum scabricolle. (Long. 20 lignes. ) L'individu unique , d'aprés lequel je décris, est fort mutilé. Tête jaunâtre, plus foncée postérieurement. Pro- thorax vert, fortement chagriné , rebordé tout autour, ayant süûf son disque deux sillons transversaux distincts. Epines du préster- DES ORTHOPTÈRES. kh7 num longues, droites, rapprochces. Elytres tres-allongées, dé- passant de près de moitié l'extrémité de l'abdomen , arrondies au bout, vertes, peu opaques, un peu luisantes , légerement cha- grinées : organe stridulant grand , ridé transversalement, portant au centre sur chaque élytre, um miroir arrondi, transparent, rebordé. Aïles de la longueur des élytres, transparentes ; ner- vures jaunâtres. Abdomen d'un jaune verdâtre ; stigmates bru- nâtres , bien apparents ; plaque sousanale assez étroite, dépassant l'abdomen , divisée en deux longues pointes, au delà de son mi- lieu ; l'extrémité de chacune donne naissance à un appendice assez singulier, mince, et même un peu membraneux , allant en s'élargissant et se recoquillant vers le bout, aussi long que la plaque sousanale elle-même. Pattes intermédiaires grandes, ver- dâtres ; cuisses aussi longues que les jambes, les unes et les autres comprimées ;, épineuses en dessous. ( Les quatre autres pattes et les antennes manquent.) Mâle. Envoyé de la Martinique au Muséum d'histoire naturelle, par M. Plée. 5.* PLATYPHYLLE MACULIPENNE. — Platyphyllum maculipenne. (Long. 20 lig., non compris l’oviscapte.) Tête d’un blanc ver- dâtre, lisse et luisant ; sa partie postérieure verte, cette couleur descendant un peu sur les côtés. Prothorax bisillonné transversale- ment, vert, lisse, uni; son bord antérieur un peu sinueux, le milieu assez avancé sur la tête. Elytres opaques, vertes, lisses, luisantes, un peu plus longues que l'abdomen, ovalaires, rétrécies vers le bout qui est arrondi. Ailes très-amples, aussi longues que les élytres, transparentes ; leur bord antérieur presqu'opaque, formant une sorte de large bande transverse, d’un vert jaunâtre ; le reste de l'aile est chargé de nombreuses taches obscures , appli- quées sur toutes les nervures transverses ; ces nervures ont une disposition particulière , étant presque toujours jumelles et même quelquefois triples; chaque tache couvre deux ou trois nervures, ce qui donne à l’ensemble de l'aile, l'aspect d’un damier ; les cases, étant alternativement blanches et noirâtres. Abdomen d'un vert jaunâtre. Oviscapte droit, large, en coutelas, long d’un pouce. Val- ves terminées en pointe, finement denticulées en dessus, seulement: luisantes et comme vernissées , jaunes dans la première moitié ; LkS HISTOIRE NATURELLE brunes ensuite. Pattes de la couleur du corps ; les quatre pre- miéres cuisses un peu épineuses en dessous, ainsi que les jambes. Jambes antérieures sans dilatation an côté interne, mais offrant en dessus, deux ouvertures oblongues, contiguës, bien distinctes. (Les pattes postérieures manquent.) Antennes d'un jaune ver- dâtre. (Du moins à la base, elles sont incomplètes.) Femelle. Cette belle espèce m'a été donnée par M. Reiche, comme venant du Brésil. Gexre XVII. MÉRONCIDIE. — MERONCIDIUS, Aud.-Serv. Rev. — Æcanthodis, Brullé. Palpes pubescents ; dernier article des maxillaires très- grand , trois fois plus long que Particle précédent , peu renflé au bout et tronqué droit. Prothorax en dos d'âne, sillonné transversalement ; bord postérieur arrondi. Présternum bidenté. Mésosternum et métasternum trans- versaux , chaque angle postérieur avancé en épine. Antennes sétacées, multiarticulées, assez espacées à leur base; premier article gros, allongé, uniépineux ; second article assez gros , un peu conique. Pattes robustes; hanches wnituberculées en dessous; les antérieures armées en outre d’une forte épine placée en dessus; cuisses épineuses en dessous, notamment les postérieures ; jambes épineuses, les antérieures sans dilatation prononcée, Tête assez forte ; front présentant trois petits tubercules entre les antennes. Yeux assez gros , globuleux, saillants. Labre assez grand, arrondi'au bout. Mandibules fortes, creusées extérieurement. Elytres allongées , assez étroites, arrondies au bout, dé- passant notablement l'abdomen ; nervure longitudi- nale prononcée, DES ORTHOPTÈRES. hhg Ailes amples, ‘arrondies, de la longueur des élytres, couvertes dans toute leur étendue de nervures trans- verses très-serrées et très-nombreuses. Abdomen épais, unicaréné en dessus dans son milieu ; ses appendices gros, courts, pubescents dans les fe- _ melles (1). Oviscapte droit; ses valves allant en diminuant de lar- geur de la base à l'extrémité , terminées en pointe. 1. MÉRONGIDIE ossccr. — Meroncidius obscurus , Aud.-Serv. Rev. pag. 3. Femelle. (PI. 10, fig. 2. Femelle.) { Long. 2 pouces et demi à peu près, non compris l'oviscapte. ) Corps brunâtre. Tête de cette couleur, luisante en devant. Labre ferrugineux. Prothorax couvert en dessus de tubercules assez gros, ayant deux sillons transverses distincts. Epines du présternum , augle du mésosternum et du métasternum, blanchätres, ainsi que les tubercules des hanches. Elytres beaucoup plus longues que le corps, presque d'égale largeur partout, arrondies à l’extré- iuité, peu opaques, d'un brun feuille morte; nervures trans- verses placées à l'origine de la marge antérieure, ferrugineuses. Ailes amples, de la longueur des élytres à peu près, transparentes, un peu enfumées : nervures longitudinales brunâtres : nervures transversales fort nombreuses, ce qui produit sur la totalite de l'aile un grand réseau à mailles tres-multipliées. Oviscapte long de plus d'un pouce ; ses valves larges, allant en diminuant graduellement de largeur, et finissant en pointe ; leur bord supérieur trés-droit, imperceptiblementdenticulé vers son extrémité. Cuissesbrunâtres, ayant de fortes épines en dessous; jambes d'une nuance plus claire, presque ferrugineuses, épineuses en dessous; les posté- rieures ayant les épines de leur carène supérieure interne , plus fortes qu'aucunes des autres. Antennes de la couleur du corps. (Elles manquent en partie.) Femelle. De Cayenne. Ma collection. (1) Mâles inconnus. ORTHOFTÈRES. 29 k50 HISTOIRE NATURELLE Genre XVHI. ACANTHODE. — ACANTHODIS, Aud.-Serv. Rev. Brullé. — Zocusta, auctor. Antennes trèes-notablement plus longues que le corps, ayant souvent plus du double de sa grandeur; fines, sé- tacées, multiarticulées, insérées près des yeux ; pre- mier article gros, épais, subépineux au côté externe ; le second subcylindrique. Palpes glabres ; dernier article des maxillaires grand, beau- coup plus long que le précédent , peu renflé au bout et tronqué droit. Prothorax en dos d'âne, sillonné transversalement, ru- gueux ou épineux ; bord antérieur ayant une sorte de pointe médiane souvent terminée par un tubercule , et s’'avançant sur la tête : bord postérieur plus ou moins. avancé, arrondi, quelquefois un peu re- levé. Présternum bidenté. Mésosternum et métasternum très- courts, larges, transversaux, bien séparés l’un de l'autre par une forte incision, Pattes généralement épineuses, notamment écartées en- = tr’elles à leur insertion, assez longues, assez robustes, surtout les postérieures ; cuisses et jambes frangées en dessous de poils très-fins, qui s’enlèvent facile- ment. Cuisses postérieures fort longues ; épines gar- nissant leur dessous, ordinairement au nombre de huit à dix, très-fortes, espacées et crochues. Jambes antérieures offrant en dessus, à leur base, une dila- tation portant deux ouvertures oblongues, régu- lières : jambes postérieures allongées , à carènes su- périeures épineuses ; épines de la carène interne plus fortes que celles de l’externe : troisième article des tarses fortement bilobé; lobes élargis, arrondis ; le quatrième long, sa base seule engagée dans le troi- sième. DES ORTHOPTÈRES. h51 Tête médiocre ; front s’avançant entre les antennes en une petite pointe horizontale, flanquée de chaque côté d’une autre pointe semblable. Yeux gros, globuleux, saillants. Labre arrondi. Mandibules fortes , creusées à l’extérieur. Elytres étroites, allongées, lancéolées , finissant en pointe arrondie ; souvent rugueuses, affectant des cou- leurs sombres telles que le brun et le jaunâtre, plus longues que le corps, à nervures fortes et saillantes : organe stridulant distinct, grand, transparent sur chaque élytre. | Ailes amples, arrondies, plus courtes que les élytres, souvent colorées par des bandes ou des marbrures. Abdomen épais, unicaréné en dessus, au milieu : ses ap- pendices courts, pubescents. Plaque sousanale des mâles allongée, presque triangulaire , unicarénée au milieu ; dépassant un peu l'abdomen, échancrée au bout, munie latéralement d’un appendice long, fili- forme, paraissant comme implanté. Oviscapte très-large, souvent très-long , droit ou un peu recourbé en dessus vers l'extrémité; ses valves allant en diminuant de largeur, de la base à l'extrémité, terminées en pointe fine. PREMIÈRE DIVISION. Cuisses mutiques en dessus. PREMIÈRE SUBDIVISION, Prothorax sans épines ; inégal ou tuberculé. 1. ACANTHODE AIGLE, — Acanthodis aquilina , Aud.-Serv. Rev. pag. 54. Gryllus ( Tettigon. ) aquilina, Linn. Mus. Ludov. pag. 133, n° 24. k52 | HISTOIRE NATURELLE Locusta aquilina , De Géer, Mém. tom. 5, pag. 450, n° 10, PI. 38, fig. 6, et PI. 39, fig. 1, femelle. (Long. de 2 pouces à 28 lignes, non compris l'oviscapte. ) Corps d'un brun jaunûâtre. Tête de cette couleur ; face anté- rieure luisante; tubercule du milieu plus grand que les la- téraux , et creusé en dessus. Prothorax arrondi et rebordé postérieurement, ce bord ayant un tubercule au milieu ; disque avec deux sillons transverses assez faibles ; au-dessous du second il y a deux tubercules, et en arrière de ceux-ci, on en voit deux autres ; bord antérieur ayant sa pointe médiane avancée sur la tête et unituberculée. Elytres beaucoup plus longues que l'abdo- men , opaques , allant en se rétrécissant sensiblement vers leur extrémité qni est arrondie, ordinairement parsemées de quel- ques petites taches irrégulieres, noirâtres ; toutes leurs nervures de la couleur du fond. Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes; leur parenchyme incolore , mais toutes les ner- vures transverses chargées de taches brunâtres, souvent carrées, plus ou moins grandes, selon qu'elles couvrent une, deux, trois, et jusqu'a quatre nervures. Chaque aile développée imitant assez bien un damier. Oviscapte long de 15 à 18 lignes, trés-luisant, comme vernissé, en forme de coutelas, jaunâtre à la base, brun vers son extrémité , ses valves larges , denticulées en dessus, poin- tues au bout. Antennes beaucoup plus longues que le corps , jau- nûtres , un peu annelées de brun. Pattes jaunâtres, plus ou moins tachées de noirâtre ; les antérieures à peine épineuses ; le dessous des quatre dernières cuisses, armé d'épines fortes et crochues, au nombre de quatre aux intermédiaires et d'une dizaine aux pos- térieures ; jambes de derrière ayant en dessus leurs carènes munies d'une douzaine d'épines crochues, notamment celles de la ca- rène interne. Femelle. Amérique méridionale. Cayenne. Nota. Elle varie pour la grandeur et un peu pour les couleurs. Le prothorax offre quelquefois de petites taches et de courtes li- gnes noirâtres. Cette espèce est commune dans les collections; il me paraît étonnant que Fabricius ne l'ait pas connue. DES ORTHOPTÈRES, . 183 2. * AGANTHODE IMMACULIPENNE, — Acanthodis immaculipennis. Acanthodis spccularis, Aud.-Serv. Rev. pag. 54, n° 3. Mâle. Locusta specularis , Fabr. ? Ent. syst, tom. 2, pag. 36, n° 17. Mâle. (Long. 16 lignes, femelle ; 15 lignes, mâle.) Téte et corps d'un gris jaunâtre luisant. Prothorax rebordé antérieurement et à sa partie postérieure; pointe médiane de ses deux bords unituber- culée ; disque ayant deux sillons transverses distincts; derrière le dernier il y a latéralement, un tubercule distinct, et en outre quelques autres sur le disque ; la partie postérieure du prothorax est un peu relevée en forme de selle, immédiatement après le second sillon. On voit en dessus trois lignes longitudinales irré- gulières, brunes , une dorsale, et les autres latérales. Elytres peu opaques, plus longues que le corps, beaucoup plus larges à la base qu'a l'extrémité qui est arrondie ; elles sont d'un gris jau- nâtre, parsemées de quelques petites taches noirâtres; organestri- dulant tres-grand, de même conformation sur chaque élytre, simulant un miroir, arrondi, fort transparent , distinctement re- bordé tout autour. Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes , obscures dans toute leur étendue ; quelques ner- vures transversales sont entourées de blanchâtre, notamment celles avoisinant le bord antérieur. Oviscapte long de neuf lignes, tres-légérement recourbé en dessus vers la pointe, coupé droit en dessus , trés-luisant , de la couleur du corps, mais rembruni vers l'extrémité. Antennes annelées de brun et de jaunâtre, beaucoup plus longues que le corps, celles du mâle l'étant démesurément. Pattes jaunâtres , mélangées de brun ; les antérieures à peine épi- neuses ; pattes intermédiaires , ni comprimées, ni dilatées ; cuisses et jambes presque cylindriques, le dessous des quatre dernières cuisses armé d'épines crochues, au nombre de quatre aux inter- médiaires, et d'une dizaine aux postérieures. Le dessus des jambes de derrière muni sur ses carènes, d'une série d’épines crochues, au moins au nombre de douze; celles de la carène interne plus fortes. Mâle et femelle. Du Brésil, Ma collection. Nota. La description de Fabricius est tellement concise, qu’elle me laisse beaucoup de doute. L54 HISTOIRE NATURELLE 3. * ACANTHODE CONSANGUINE. — Æcanthodis consanguinea. ( Long. 18 lignes , non compris l'oviscapte. ) Plus grande que V'Acant. immaculipenne avec laquelle elle a de l’analogie par la couleur des ailes ; mais son prothorax non relevé postérieure- ment, ses cuisses intermédiaires comprimées et dilatées, ainsi que les jambes du milieu , l’en distinguent d’abord. Corps et tête d'un jaune verdâtre ; face antérieure de celle-ci un peu obscure. Prothorax presque lisse ; ses deux sillons transverses distincts. Elytres plus longues que le corps, peu opaques, d'un jaune sale, allant en se rétrécissant vers le hout qui est arrondi; nervures transversales bordées de noirâtre pour la plupart, Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes, obscures dans toute leur étendue ; les nervures transverses du bord antérieur seule- ment, sont entourées de blanchâtre. Oviscapte long de huit à neuf lignes ; valves larges, mutiques, en coutelas. Antennes de la couleur du corps, ainsi que les pattes. Les antérieures un peu épineuses en dessous ; les quatre derniéres cuisses fort compri- mées et dilatées, ainsi que les jambes intermédiaires. Dessous des secondes cuisses portant quatre épines fortes , crochues ; cuisses postérieures avec une longue et large tache brune à leur face interne ; elles ont en dessous des épines crochues ; carènes des jambes de derrière chargées d'épines ; celles de la carene interne supérieure , plus fortes. Femelle. J'ignore sa patrie. De ma collection. 4. ACANTHODE RUGUEUSE. — Acanthodis rugosa. Gryllus (Tettig.) rugosus , Linn. Mus. Ludov. Ulric. pag. 152, n° 23. Femelle. Gryllus (Tettigon.) femorata , Stoll , Sauteret, etc., PI. VI +4 fig. 22. Femelle. $ Locusta femorata, Fab. Ent. syst., pag. 37, n° 15. Femelle. (A la citation de Linné, lisez 25, au lieu de 22.) (Long. 15 lignes, non compris l'oviscapte. ) Corps, antennes et pattes, d’un blanchôtre livide. Tête de cette couleur, avec la face antérieure brunâtre. Prothorax un peu inégal en dessus, sa partie postérieure ayant une courte carène dorsale. Elytres lon- DES ORTHOPTÈRES. k55 gues ; ovâlaires, légèrement opaques , de la couleur du corps, dépassant l'extrémité de l’oviscapte dans le repos, arrondies au bout ; le bord interne coupé droit, l’externe arrondi ; elles sont . parsemées de quelques points et de quelques taches irrégulières noirâtres, dont plusieurs en forme de croissant. Ailes amples , dépassant un peu les élytres dans le repos , incolores et transpa- rentes ; nervures obscures, à peine ombrées de brun. Abdomen brunâtre en dessus ; plaques dorsales bordées de blanc inférieure- ment. Oviscapte long de huit lignes, assez large, luisant, en coutelas ; ferrugineux à sa base, noirâtre ensuite, denticulé au côté supérieur, avant l'extrémité. Cuisses et jambes transpa- rentes , de consistance molle ; les premières, munies en dessous d'une assez large membrane plus mince et plus transparente que la cuisse elle-même , festonnée sur le bord en dents très-émous- sées et ciliées ; jambes pubescentes ; (les pattes postérieures man- quent. ) Femelle. Du Bengale. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 5. * ACANTHODE HUMBLE, — Acanthodis humilis. (Long. un pouce, non compris l’oviscapte. ) Thorax et élytres d'un gris-cendré, terne. Tête de cette couleur, sa face antérieure lisse et luisante. Prothorax rugueux, son bord antérieur légère- ment crénelé, ayant au milieu un tubercule plus fort, un peu re- levé. Elytres étroites , lancéolées, opaques ; nervures basilaires de la marge antérieure, noirâtres, les autres nervures trans- verses, plus ou moins noirâtres. Ailes transparentes, obscures, presqu'aussi longues que les élytres ; leurs nervures transversales assez largement entourées de blanchâtre, ce qui: produit sur chaque aile, six ou sept bandes transverses , irrégulieres. Abdo- men d'un jaune brun , luisant ; oviscapte long de quatre lignes , luisant , jaune à sa base, brun dans le reste de son étendue, large de moins d'une ligne dans sa plus grande dimension. Pattes grises, tachetées de noirâtre ; les antérieures mutiques ; cuisses intermédiaires armées en dessous de quatre ou cinq épines cro- chues ; le côté supérieur des jambes en ayant trois, conformes à celles des cuisses : dessous des cuisses postérieures en offrant sept ou huit ; le dessus de ces cuisses a une carène assez tranchante terminée par une épine comprimée et pointue ; jambes de der- rière ayant en dessus , leur carène interne garnie dans toute sa k5G HISTOIRE NATURELLE longueur d'une dizaine d'épines fortes, un peu crochues. An- tennes obscures. Femelle. Du Bresil. Ma collection. 6. “ ACANTHODE ENTOURÉE, — Æ{canthodis circumcincla. (Long. »0 lignes.) Tête et corps d'un jaune tanné, feuille morte. Prothorax inégal en dessus , fort relevé postérieurement, rebordé dans cette partie ; son disque ayant au milieu une saillie transverse en forme d’arc ; pointe médiane du bord antérieur , unitubercenlée ; côtés rabattus, rugueux, tuberculés pres des an- gles antérieurs. Elytres ovalaires, assez courtes, arrondies au bout , d'un jaune feuille morte, opaques : organe stridulant con- sistant en un miroir arrondi, transparent , entouré d'un bord relevé fort épais. Ailes à peu prés de la longueur des élytres, transparentes, noirâtres, sauf au bord antérieur qui est incolore ; les nervures les plus voisines de ce bord, sont entourées de blan- châtre ; tout le bord postérieur des ailes est aussi incolore, ce qui produit une bordure blanchâtre , régulière, large au moins d'une ligne. Pattes fortement épineuses , de la cou‘eur du corps. ( Les jambes antérieures manquent ainsi que les antennes. ) Mâle. Elle exhale une forte odeur de Réglisse ou de Tanaisie, quoique l'individu paraisse desséché depuis longtemps ; il fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. J'ignore son pays. 7.* ACGANTHODE MICROPTÈRE. — ÆAcanthodis microptera. (Long. 14 lignes, non compris l’oviscapte. ) Elle est remar- quable par la brièveté des organes du vol, comparés à ceux de ses congénéeres. Tête lisse , grisâtre; sa face antérieure luisante , bordée latéralement d'une bande longitudinale, irrégulière, d'un fauve rougeâtre. Prothorax d'un gris mat , couvert en dessus d'as- pérités et.de petits tubercules. Elytres d'un gris uniforme, cour- tes, n'ayant que la longueur de l'abdomen à peu prés ; allant en se retrécissant vers le bout qui est arrondi. Ailes arrondies, à peu près de la longueur des élytres, transparentes, obscures, leurs nervures transverses largement entourées de blanchâtre, ce qui produit des espèces de bandes transverses claires sur un fond nébuleux. Abdo- men grisâtre, un peu luisant ; oviscapte long de sept lignes ; ses valves larges, er lame de coutelas, grises , luisantes , marbrées de LES ORTHOPTÈRES, 57 brun, finissant en pointe, Pattes d'un gris brun ; les quatre anté- rieures denticulées en dessous : carence interne du dessous des cuisses postérieures , avec sept épines crochues; carène interne supérieure des deux dernières jambes , armée de neuf épines larges à la base, pointues et un peu crochues au bout. Antennes beaucoup plus longues que le corps, obscures avec quelques es- paces blanchâtres. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 8." ACANTKODE BORD BLANC. — Æcanthodis albomarginata. ( Long. 18 lignes.) Téte lisse, noirâtre en dessus ; sa face anté- rieure et ses côtés d’un jaune sale; chaperon bordé de noirâtre ; on voit entre les antennes une petite pointe courte, noirâtre. Pro- thorax luisant, un peu rugueux , noirâtre avec trois bandes larges et blanchâtres ; une dorsale et les autres latérales ; les deux sillons transversaux bien prononcés divisant la bande médiane en trois taches et les autres en deux seulement. Elytres de la longueur de l'abdomen, sensiblement rétrécies vers l'extrémité ; pointe arron- die ; elles sont peu opaques , d’un gris plnis ou moins foncé, ner- vures noires : leur marge antérieure blanchâtre à nervures de même couleur, sauf quelques-unes partant obliquement de la ner- vare longitudinale, qui sont plus fortes et noires : bord postérieur ayant une bordure blanche, interrompue en plusieurs endroits. Ailes transparentes, enfumées: nervures transverses entourées de blanchäâtre pour la plupart. Abdomen luisant, d'un jaune bru- nâtre. Oviscapte long de prés de neuf lignes , large, très-luisant et comme vernissé, finissant en pointe aiguë; sa moitié postérieure brune. Pattes d'un jaune-brunâtre luisant ; toutes les cuisses épi- neuses en dessous ; les dernières l’étant plus fortement ; les quatre premières jambes assez dilatées, surtout les antérieures ; finement épineuses en dessous. Antennes noirâtres, ayant plus de deux fois la longueur du corps. Femelle. De Cayenne. Collection du Muséum d'histoire naturelle. L58 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME SUBDIVISION. Prothorax muni d’épines. 9. ACANTHODE COURONNÉE. — ÆAcanthodis coronata , Aud.-Serv. Rev. pag. 54, n° 4. Gryllus coronatus, Linn. Syst. nat, pag. 697, n° 26. Femelle. Locusta coronata , De Géer, Mémoir. tom. 3, pag. 448, n° 9, PI. 38 , fig. 5. Femelle. , — Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 40, n° 25. (Long. 18 lignes, non compris l'oviscapte.) Tête et corps d’un brun jaunâtre; la premiere luisante en devant. Prothorax ayant Sa partie postérieure fort relevée, surtout latéralement , et trés- avancée sur la base des élytres en manière de selle : pointe mé- diane du bord antérieur portant une élévation large, compri- mée , arrondie et obtuse au bout ; disque du prothorax avec deux épines fortes, pointues, uu peu divergentes : côtés rabattus bor- dés chacun de six ou sept petites épines inégales ; partie relevée du prothorax, bordée latéralement et aussi en arrière, d’une dou- zZaine d'épines inégales, formant une couronne rayonnante; la se- conde épine notablement plus grande qu'aucune des autres ; la troisième courte, épaisse, bifide à l'extrémité. Elytres étroites , lancéolées, beaucoup plus longues que l'abdomen, opaques, ar- rondies au bout , fortement réticulées, mélangées de jaunâtre et de brun, ayant plusieurs gros points variolés, inégaux, épars, d'un noir luisant : on voit le long du bord interne, du milieu à l'extrémité, trois taches presque carrées, jaunâtres, également espacées ; le bord externe en présente un pareil nombre, qui sont presqu'alignées avec les premières citées. Ailes de la longueur des élytres, d'un brun violet. Oviscapte grand, long de plus d'un pouce , assez large , presque droit, pointu au bout, d'un jaune trés-luisant , rembruni vers l'extrémité, légèrement denticulé au côté supérieur, avantl'extrémité. Pattes jaunâtres, tachéesde brun; cuisses et jambes fortement épineuses en dessous ; les cuisses ont au bout deux longues épines emboîtant la jambe. Jambes posté- rieures ayant en dessus deux rangées d’épines trés-fortes. (Les DES ORTHOPTÈRES. 59 pattes postérieures manquent à notre individu.) Antennes anne- lées de brun et de jaune. Femelle. | Collection du Muséum d'histoire naturelle , où elle est indiquée comme venant de Lamana (Cayenne). DEUXIÈME DIVISION. Cuisses armées d’épines en dessus, notamment les postérieures. (Prothorax épineux.) 10. * AGANTHODE FORMIDABLE. — ÆAcanthodis formidabilis. (Long. 16 lignes, non compris l’oviscapte.) Corps d’un brun verdâtre. Tête de cette couleur : face antérieure d’un noir lui- sant ; pointe médiane antérieure du prothorax, portant une toufle formée d’épines irrégulières; elle a de chaque côté deux épines rapprochées, dont une est longue et oblique : bord postérieur du prothorax armé d’épines distinctes, au-dessus desquelles on en voit quelques autres plus grandes, irrégulières. Elytres étroites, lancéolées , arrondies au bout, un peu plus longues que l'abdo- men, d'un brun verdâtre, peu opaques, chargées de plusieurs ine- galités brunâtres. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, un peu nébuleuses. Abdomen jaunâtre; plaques ventrales ayant chacune au milieu , une tache arrondie, noire, luisante. Oviscapte long de six lignes , fort luisant, comme vernissé : valves ferrugi- neuses bordées de brun. Pattes de la couleur du corps , très-char- gées d'épines ; toutes les cuisses épineuses en dessus et en dessous ; celles du dessus plus fortes que les autres ; cuisses intermédiaires ayant en dessus, près de l'extrémité, une forte épine élevée, très- large à sa base : cuisses postérieures armées en dessus dans toute leur étendue , d'environ douze épines longues et crochues, plus fortes que celles qui garnissent le dessous de ces mêmes cuisses ; jambes munies sur chaque carène supérieure , d’une rangée d'é- pines, l’interne bien plus forte que l'externe : les quatre premières jambes ayant des épines irrégulières, notamment à leur base. An- tennes de la couleur du corps. ( Elles manquent en partie.) Pre- mier article uniépineux à l'extrémité de son côté interne. Fe- melle. Du Brésil. Ma collection. RE Te 160 HISTOIRE NATURELLE Gexne XIX. HÉTRODE —ZÆTRODES, Fisch, Annal. de la Soc. entom. de France, tom. II, pag. 318. — Bra- dyporus, Aud.-Serv, Rev. — Barbitistes , Brullé. — Locusta, auctor j Prothorax grand, épineux ; ses côtés rabattus et sa partie postérieure, mutiques, distinctement rebordés. Tout son disque élevé, partagé en deux par un sillon transverse : partie antérieure plane, inégale, à ca- rènes latérales munies d'épines ; seconde partie de ce disque dilatée et relevée, notamment dans les mâles, arrondie postérieurement, épineuse (au moins sur les côtés). Présternum bidenté , en forme de lamelle large et mince, terminée à chaque angle postérieur par une épine aiguë. Mésosternum et métasternum larges, trans- versaux. Elytres semblables dans les deux sexes; courtes, bombées, entièrement ou presqu’entierement cachées sous l’a- vancement relevé du prothorax, arrondies, en re- couvrement l’une sur l’autre. Ailes nulles ou trés-rudimentaires. Tête forte , presque carrée , unituberculée entre les an- tennes. Antennes sétacées, multiarticulées, peu distantes à la base, épaisses , à peu près de la longueur du corps ; premier article gros, le second court. Yeux globuleux, très-saillants. Labre élargi et arrondi au bout. Mandibules fortes. Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; article terminal plus grand que le précédent ; un peu renflé et tronqué au bout. Abdomen épais, ovalaire ; celui des mâles un peu com- DES ORTHOPTÈRES. kG1 primé latéralement : plaque sousanale de ce sexe , va- riable pour la forme. Oviscapte assez long, un peu recourbé en dessus vers le bout: valves terminées en pointe, denticulées en dessous. Corps assez court, robuste, trapu. Pattes fortes, médiocrement allongées, hanches anté- rieures uniépineuses en dessus; cuisses mutiques , ou n'ayant que quelques rares épines. Toutes les jambes épineuses en dessous. Jambes antérieures ayant à leur base une cavité ovale, profonde, visible des deux côtés : troisième article des taïses élargi, plus grand que le second , recevant en très-grande partie le qua- trième qui ne le dépasse que de peu. PREMIÈRE DIVISION. Abdomen ayant en dessus des rangées longitudi- nales de tubercules épineux; plaque sousanale des mäles large, transversale , plus courte que l'abdomen, arrondie et un peu sinuée à l'extrémité. Bord antérieur du prothorax ayant une rangée transversale d’épines. Jam- bes postérieures offrant en dessus deux rangées d'épines. (Hétrode vraie, Æetrodes propriè dicta.) 1. HrTRoDE nymPue. — Hetrodes pupa, Fisch. Annal. de la Soc. entom. de France, tom. II, pag. 318. Bradyporus pupa , Aud.-Serv. Rev. pag. 67. Locusta pupa, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 43, n° 39. — De Géer, Mém. tom. 3, pag. 453, n° 3, PI. 39, fig 5. Femelle. — Latr. Gener. Crust. et Ins. tom. II, pag. 101. — Encycl. méth. Pl, 131, fig. 2. Femelle. k62 HISTOIRE NATURELLE Gryllus (Tettig.) pupa, Stoll, Sauter. PI. XII, a, fig, 45 et 46. Femelle. Gryllus apterus, Linn. 4mænit. Holm. tom. 1, pag. 322, n° 59. Femelle. Gryllus pupus, Linn. Syst. natur. pag. 699, n° 34. (Long. 15 à 20 lignes, non compris l'oviscapte.) Tête et corps d’un brun livide et jaunâtre; la première assez lisse en devant, fortement pointillée à sa partie postérieure; tubercule frontal court , relevé, pointu. Prothorax chagriné surson disque; en avant et près du sillon transverse, on voit quatre épines placées carré- ment; le bord antérieur est muni de quatre épines formant une rangée transversale ; chaque carène latérale a aussi quatre épines analogues ; non loin du sillon transverse’, il y a une trés-forte épine latérale, isolée, dirigée horizontalement : partie postérieure relevée du prothorax , armée latéralement, et en arrière, d'é- pines au nombre de douze , formant une couronne rayonnante ; les deux premières beaucoup plus grandes que les suivantes. Ab- domen offrant en dessus sept rangées longitudinales de tuber- cules épineux , pointus , savoir : quatre rangées d'épines très- courtes , et trois rangées, d'épines fortes, un peu crochues : ces dernières rangées alternant régulièrement avec les premières. Oviscapte long d'un pouce, lisse, luisant, pointu au bout, distinc- tement denticulé vers l'extrémité, tant supérieurement qu'a son côté inférieur. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses avec des points calleux; les quatre premières munies en dessous de quelques épines placées vers l'extrémité; dessus des dernières cuisses en offrant deux ou trois à sa base ; le dessous présente quelques autres épines assez fortes. Jambes postérieures unisillon- nées en dessus ; chaque bord de ce sillon porte six ou sept à fortes, crochues et alternes. Mâle et femelle. Assez commune au Cap de Bonne Espérance, et dans quel- ques autres parties de l'Afrique. Nota, Je possède une variété de la femelle qui diffère par son abdomen n'ayant en dessus que trois rangées longitudinales d'é- pines. Les quatre rangées intermédiaires (toujours plus faibles que les autres) sont dans cet individu , complétement oblitérées; l'o- viscapte est notablement plus court, n'ayant que huit àsieuf lignes de longueur. DES ORTHOPTÈRES. LG3 DEUXIEME DIVISION. Abdomen lisse et mutique. Plaque sousanale des mâles paraissant remplacée par deux pointes lan- céolées, allongées , très- aiguës, saillantes en dehors de labdomen, et derrière lesquelles il en existe deux autres , assez analogues. Bord antérieur du prothorax sans rangée d’é- pines. Jambes postérieures entièrement mu- tiques en dessus. (Eugastre, Eugaster.) (Eÿ, beau, grand; yaor#p, ventre.) 2.” Hérrone (Eugastre) AvoRTÉE. — Hetrodes abortiva. (Long. 15 à 18 lignes.) Tête et corps jaunâtres, un peu rem- brunis dans quelques parties. Tête tres-forte, pointillée en devant, chagrinée postérieurement ; tubercule frontal extrêmement petit. Prothorax pointillé , son disque chagriné, un peu inégal, armé de deux épines sur chaque carène latérale : bord antérieur muni latéralement, d'un petit tubercule épineux ; partie postérieure re- levée de ce disque, munie seulement de trois épines de chaque côté; bord postérieur mutique. Abdomen lisse, luisant, brunûtre ; chaque plaque dorsale lisérée de jaunâtre postérieurement. An- tennes ayant leurs deux premiers articles jaunes ; les suivants d'un brun noirâtre. Pattes jaunâtres avec le dessus des cuisses brun ; celles-ci entièrement mutiques ; les quatre premières jam- bes armées en dessons d’épines très-prononcées : jambes posté- rieures faiblement unisillonnées , dessus et à leur partie infé- rieure seulement, complétement dépourvues d'épines en dessus. Mâle. Du Sénégal. Elle me vient de la collection Latreille. kGh HISTOIRE NATURELLE 3. * Hérrone (Eugastre ) DE Guyon. — Hetrodes Guyoni. (Long. plus de 20 lignes.) Je décris cette belle espèce d'apres un individu unique envoyé dans de l'alcool. Tête et corps noi- râtres, luisants, notamment l'abdomen. Tête trés-forte, lisse en devant, trés-fortement chagrinée à sa partie postérieure; tuber- cule frontal court, relevé, pointu. Mandibules ferrugineuses, ta- chées de noir. Palpes obscurs. Prothorax fort grand, son disque extrémement rugueux, ayant deux faibles impressions transverses et une troisieme plus prononcée, séparant tres-bien la partie pos- térieure relevée , de l’autre partie ; ce disque a au milieu et dans toute sa longueur, un sillon longitudinal distinct; chaque carène latérale porte quatre épines horizontales ; les deux intermédiaires trés-grosses , épaisses, presqu'en forme de mamelons obtus; les deux autres trés-petites, surtout la dernière : partie postérieure relevée du prothorax, garnie latéralement de cinq épines analo- gues aux précédentes , allant successivement en diminuant de grosseur et d'épaisseux# Le bord postérieur de cette partieest d'un rouge de corail ainsi que toutes les épines prothoraciques. Se- conde plaque dorsale de l'abdomen bordée inférieurement de pe- tits points ronds, jaunâtres ; les autres plaques dorsales en offrent aussi quelques-uns, surtout latéralement. Antennes de la couleur du corps. Pattes fortes , assez allongées, d’un noir luisant ; toutes les cuisses mutiques ; jambes un peu épineuses en dessous; les postérieures arrondies en dessus, entièrement dépourvues d'épines dans cette partie, n'offrant même ni canal, ni sillon. Mâle. Découverte à Alger par M. Guyon. Collection du Museum d'his- toire naturelle. Genre XX. PSEUDOPHYLLE. — PSEUDOPHFL- LUS, Aud.-Serv. Rev. Brullé. Palpes glabres; dernier article des maxillaires très-long , beaucoup plus grand que le précédent, peu renflé au bout et tronqué. Prothorax assez court, en dos d'âne, bisillonné transver- DES ORTHOPTÈRES. kG5 salement ; bord postérieur coupé triangulairement ; pointe médiane s’avançant un peu sur la base des élytres. Présternum mutique (1). Mésosternum et métasternum pre- transversaux , presque carrés, un peu creusés au mi- lieu , offrant chacun deux petites cavités, plus ou moins apparentes : leurs quatre angles assez aigus. Le mésosternum très-fortement rebordé tout autour. Pattes antérieures et intermédiaires robustes; les quatre pre- miéres cuisses ordinairement denticulées en dessous, étroites dans toute leur étendue ; jambes antérieures faiblement dilatées à leur base, mais offrant chacune dans cette partie, deux ouvertures oblongues , assez larges , fort distinctes. Cuisses postérieures longues, peu renflées, dentées en dessous. Jambes posté- rieures à carène inférieure fortement épineuse ; les deux supérieures portant chacune, une rangée d’é- pines , dont l’interne très-forte , l’externe à peine in- diquée. Tarses ayant leur premier article cordi- forme ; le second de même forme mais plus petit que le premier , bien détaché de lui et presque pédon- culé. Troisième article profondément bilobé; lobes allongés, pointus. Tête avec un tubercule entre les antennes. Face antérieure verticale. Antennes sétacées , multiarticulées , plus longues que le corps, capillaires à partir du troisième article. Yeux arrondis , saillants. Labre arrondi. Mandibules fortes, creusées extérieurement. Elytres allongées, ovalaires, près du double plus lon- gues que le corps, presque de même largeur dans toute leur étendue, largement arrondies au bout : (:) M. Brullé, Hist. nat. des ins. tom. 1X, pag. 136, le dit armé de deux épines , mais c’est par erreur. ORTHOPTÈRES. 30 k66 HISTOIRE NATURELLE nervure longitudinale prononcée dans toute la lon- gueur de lélytre. Ailes grandes, dépassant un peu les élytres dans le repos; cette saillie de la couleur et de l'épaisseur des élytres. Abdomen gros, épais ; ses appendices assez longs, épais, subulés ; plaque sousanale des mâles grande, pres- qu'ovalaire , dépassant l’abdomen en se prolongeant en une lame recourbée, étroite, bifurquée vers la moitié, en deux branches divergentes, assez larges et mousses. Oviscapte presque droit ; ses valves fort élargies , termi- nées en pointe. Nota. Toutes les espèces de ce genre paraissent être pro- pres à l'Asie. 1. Pseuporuyie FEUILLE DE NÉRIUM. — Pseudophyllus nerifolius, Aud.-Serv. Rev. pag. 46. Femelle. Brullé, Hist. natur. des insect. (om, IX, pag. 137. PI. 12. Femelle (x). Gryllus ( Tettigon.) nerüifolia, Stoll, Sauter., etc. PI. IV, a, fig. 11. Femelle. (Long. 2 pouces au moins, oviscapte et élytres non compris. Mâle 18 lignes. ) Tête verte, blanchâtre et luisante en devant ; front avancé entre les antennes en une petite pointe horizontale, conique. Prothorax d’un vert mêlé de jaunâtre, ayant au milieu deux sillons transverses, rapprochés, fort distincts. Mésoster- num et métasternum ayant chacun deux cavités alignées , assez profondes et bien distinctes. Elytres grandes, ovalaires, terminées en pointe mousse ; leur moitié antérieure atteignant l'extrémité de l'abdomen à peu prés ; elles sont d’un vert tendre, un peu jau- (1) Cette figure est fautive en ce qu'elle indique quatre sillons transverses sur le prothorax, tandis qu'il n'y en à que deux dans la nature, DES ORTHOPTÈRES. kG7 nâtre, la principale nervure longitudinale, jaunâtre ; nervures transverses espacées , peu nombreuses, d'un vert foncé. Ailes ver- dâtres , transparentes , finissant en pointe , dépassant tres-peu les élytres dans le repos ; cette partie saillante d’un vert foncé : or- gane stridulant de l'élytre gauche , grand, irréguliérement ridé. Abdomen d'un jaune verdâtre, un peu obscur en dessous ; ovi- scapte long d'un pouce, ct large de trois lignes au moins, à sa base , finissant en pointe, un peu échancré en dessus, en ma- nière de coutelas , d'un beau jaune brillant et comme vernissé ; sa pointe brune ; plaque sousanale du mâle large , triangulaire, se prolongeant bien au dela de la plaque suranale en une branche unique , étroite, un peu recourbée en dessus, bifurquée vers sa moitié postérieure en deux rameaux oblongs, assez larges , fort divergents et obtus. Antennes beaucoup plus longues que le corps, jaunêtres. Pattes d’un vert trèés-pâle ; les quatre premiéres moins épineuses que les autres ; cuisses postérieures ayant en dessous leur carène externe bordée de sept ou huit grandes épines ; jambes postérieures ayant en dessus la carène interne, et en dessous la carène externe, garnies d'épines fortes, crochues ; épaisses à la base, noires au bout. Mâle et femelle. Ile de Java. Ma collection. 2. * PSEUDOPHYLLE GRANULE. — Pseudophy llus graniger. ( Long. deux pouces. ) Cette grande et belle espèce a la tête et le prothorax plus élargis, plus massifs que dans les autres Pseu- dophylles. Corps d'un vert mat , assez fortement nuancé de fer- rugineux. Tête fort élargie, ce qui la fait paraître courte. Pro- thorax finement denticulé tout autour, le bord antérieur excepté ; ses côtés rabattus grands, un peu dilatés et arrondis antérieure- ment, à dentelures fortes; tout le disque est couvert de petits tubercules arrondis, assez élevés , placés sans ordre et de Ia cou- leur du fond ; bord postérieur du prothorax d’un jaune ferru- gineux. Tubercule de la tête, assez large à la base, en forme de dent pointue. Elytres opaques, trés-grandes, dépassant d’un pouce et demi le bout de l'abdomen, ovalaires, larges, se rétré- cissant vers le bout , terminées en pointe arrondie. Ailes amples, un peu plus longues que les élytres dans le repos, transparentes ; la pointe faisant saillie, colorée en vert. Abdomen d’un jaune verdätre. Oviscapte long de sept à huit lignes, brun à l'extré- kGS HISTOIRE NATURELLE mifé. Antennes et pattes de la couleur du corps. Les quatre pre- mieres cuisses garnies en dessous de fines épines , ainsi que les jambes. Cuisses postérieures offrant en dessous des épines sur la caréne externe, disposées réguliérement. Les deux dernières jambes ayant leurs trois carènes faiblement épineuses. Femelle. Deux individus. De Java. Ma collection. 3. * PSEUDOPHYLLE uNINOTE. — Pseudophyllus uninotatus. (Long. deux pouces à peu près.) Corps d'un vert jaunâtre. Tête verte, bordée de blanchâtre latéralement. Mandibules et labre de cette même couleur. Côtés rabattus du prothorax fine- ment dentelés aux angles antérieurs qui sont arrondis. Elytres très-grandes , opaques, larges, ovalaires, dépassant de prés de deux pouces l'extrémité de l'abdomen , sinuées au côté interne, terminées en pointe arrondie et d’un vert nuancé de jaunûtre ; chacune d’elles ayant à la base près de la grande nervure longi- tudinale , une tache arrondie, blanchâtre, matte, un peu en relief, Ailes amples, transparentes, pointues , leur partie sail- lante dans le repos, teintée de vert. Oviscapte jaunâtre, luisant, long de neuf à dix lignes , borde de brun inférieurement et à son extrémité. Pattes et antennes d'un vert jaunâtre. Les quatre premieres cuisses finement denticulées en dessous. Cuisses posté- rieures ayant en dessous, leur côté externe armé de sept à huit épines fortes , aiguës; jambes postérieures avec la carène infé- rieure et l’externe supérieure , faiblement épineuses ; la carène supérieure interne, munie d'épines bien plus fortes, un peu cro- chues. Antennes d’un vert jaunâtre. Femelle. De Java. Ma collection. 4. PseupoPayLLE mxOPE. — Pseudophyllus myops. Gryllus (Tettigon.) fenestrata, Stoll, Sauterell. etc. PI. V, a, fig. 19. Femelle. (Long. 20 lignes, non compris l'oviscapte.) Tête et corps jaunes (sans doute verts dans l'insecte vivant); tubercule frontal court, triangulaire, avec un petit sillon longitudinal en dessus. Prothorax un peu chagriné sur son disque; ses deux sillons transverses , rapprochés, bien distincts. Elytres grandes , ovalaires , dépassant DES ORTHOPTÈRES. k69 notablement l'extrémité de l’oviscapte, légérement opaques, ter- minées en pointe mousse, d'un jaune uniforme ; chacune d'elles offre non loin de la base, et touchant presque la nervure longi- tudinale , deux espaces arrondis, blanchätres, contigus, ayant au centre un anneau brunâtre , simulant un trés-petit ocelle. Ailes dépassant les élytres dans le repos, pointues au bout, transpa- rentes. Oviscapte long de neuf lignes environ ; valves fort larges, en coutelas , d'un ferrugineux luisant , comme vernissé, bordces de brun vers l'extrémité. Antennes jaunes, avec l'extrémité de chaque article noirâtre, ce qui les fait paraître annelées. Les pre- mières cuisses mutiques : jambes antérieures tres-légérement épi- neuses en dessous. ( Toutes les autres pattes manquent.) Stol], dans sa description et dans sa figure, donne les cuisses postérieures comme étant fortement denticulées en dessous. Femelle. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Stoll la dit des Indes-Orientales. Je n'ai pas pu conserver à cette espèce le nom im- posé par cet auteur , Fabricius l'ayant appliqué à une autre Lo- custaire. 9. PSEUDOPHYLLE DOS BLANC. — Pseudophyllus leuconotus. (Long. 15 lig.) Cette espèce et la suivante sont remarquables par leur prothorax paraissant comme enduit dans certaines par- ties, d’une couleur blanche crétacée. Tête verte ; ses bords laté- raux, à partir des yeux, assez largement jaunûâtres; partie de la bouche et labre, blanchâtres. Prothorax court, d'un vert jaunâtre , ayant seulement son disque, couvert d'une sorte d'en- duit erétacé d’un blanc mat. Elytres légèrement coriaces, ova- laires , extrêmement amples , ayant plus de deux fois la longueur du corps, vertes, lisses, luisantes; leur côte principale et les ner- vures transverses costales, jaunâtres. Ailes très-amples, hyalines ; leur partie faisant saillie au-delà des élytres dans le repos, un peu teintée de vert opaque. Abdomen d’un jaune verdâtre. Pattes jau- nâtres, assez courtes ; les quatre premières cuisses à peine denti- culées en dessous ; jambes antérieures à dilatation très-prononcée, profondément creusée de chaque côté ; jambes intermédiaires eca- naliculées en dessus, portant chacune deux épines sur la carène interne. Cuisses postérieures ayant en dessous sur la carène externe, des épines longues, au nombre de six ou sept, irrégulière- ment espacées : les deux dernières jambes ayant leurs deux ca- k70 HISTOIRE NATURELLE rènes supérieures épineuses : épines de la carène externe à peine sensibles; celles de l’interne, au nombre de cinq, fortes, larges à la base, crochues au bout : carène inférieure de ces mêmes jam- bes, armée de cinq ou six épines trés-fines. Antennes d'un vert jaunûâtre. Mâle. De Java. Ma collection. 6. * PSEUDOPHYLLE GRÉTACÉ. — Pseudophyllus crelaceus. (Long. 15 lignes.) Il ressemble au précédent. Tête verte, bor- dée de blanc latéralement : labre et mandibules blanchâtres. Côtés rabattus du prothorax, couverts d’un enduit crétacé , d’un blanc mat; son disque d'un jaune verdâtre avec une tache dor- sale longitudinale d’un blanc mat, atteignant le bord postérieur , mais non l’antérieur. Elytres légèrement opaques, ovalaires, d’un vert pâle, trés-larges , dépassant de quinze lignes l'extrémité de l'abdomen ; toutes leurs nervures de même couleur que le fond. Ailes amples, transparentes, teintées de vert à l'extrémité qui dé- passe les élytres dans le repos. Dessous du corps et pattes d’un jaune verdâtre, ainsi que les antennes. Cuisses postérieures ayant en dessous la carène externe garnie de fortes épines au nombre de huit ou neuf. Jambes postérieures faiblement épineuses. Mâle. De Java. Ma collection. 7. PSEUDOPHYLLE FEUILLE D'OLIVIER. — Pseudophyllus oleifolius. Locusta oleifolia, Fab.? Ent. syst. tom. 2, pag. 35, n° 6. (Long. 14 lig. non compris l’oviscapte. ) Il diffère un peu des autres Pseudophylles par ses pattes très-peu épineuses. Tête et corps d’un verttendre, passant au jaunâtre ; face antérieure de la tête très-luisante ; tubercule frontal petit, court , pointu, trian- gulaire , un peu creusé en dessus. Prothorax ayant deux sillons transverses , et en outre une carène dorsale jaune assez élevée. Elytres ovalaires, plus longues que l'abdomen, arrondies au bout, vertes, opaques, un peu transparentes à l'extrémité ; bord antérieur arrondi ; bord postérieur coupé droit. Ailes un peu plus longues que les élytres, transparentes , légérement verdâtres au bout. Elles ont à la base, en deçà et touchant la nervure longi- DES ORTHOPTÈRES. k71 tudinale , un petit point jaunâtre, presqu'ocellé. Nervures pâles. Oviscapte long de six à sept lignes, en coutelas, pointu au bout, d'un jaune fort luisant, brunâtre à l'extrémité ; très finement den- telé au côté supérieur. Antennes et pattes de la couleur du corps. Cuisses postérieures distinctement denticulées en dessous. Fe- melle. \ Du Malabar. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Obs. Cette espèce paraït faire le passage des Pseudophylles aux Aprions. GENRE XXI. * APRION. — 4PRION. (A, privatif ; zhiwy , Scie.) Palpes grèles ; les maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; leur dernier article notablement plus long que le précédent , finissant en massue allongée et arrondie au bout, creusé dans toute la longueur du côté interne. Article terminal des palpes labiaux allongé, en cône renversé, échancré au bout. Prothorax en dos d’âne , court, guère plus long que la tête vue en dessus, sans carènes latérales : bord antérieur s’avançant un peu sur la tête en s’arrondissant ; mi- lieu du bord postérieur avancé en pointe arrondie. Présternum sans dents. Mésosternum et métasternum larges, transverses, rebordés. Pattes médiocrement fortes ; les postérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses postérieures à peine denticulées en dessous ; jambes presque mutiques , ainsi que les quatre premières cuisses, Jambes anté- rieures offrant une espace boursouflé à la base du côté interne. Antennes longues , sétacées , multiarticulées, capillaires à partir du troisième article ; le premier trèes-gros , le second petit , slobuleux. | L'72 HISTOIRE NATURELLE Tête s’allongeant en un cône pointu, en avant des yeux ; face antérieure en plan oblique. Yeux petits, globuleux , saillants. Labre arrondi. Mandibules un peu plus courtes que le labre. Elytres du double plus longues que l'abdomen , dilatées au milieu, très-arrondies au bout. Organe stridulant peu apparent. Ailes plus courtes que les élytres. Abdomen assez court; plaque sousanale ne dépassant pas sensiblement l'extrémité de l'abdomen (1). Î1.* APRION VERDOYANT. — Aprion virescens. (Long. 9 lignes.) Corps et tête glabres, d’un vert tendre , pas- sant au jaunâtre en se desséchant. Face antérieure de la tête blan- châtre , luisante. Prothorax lisse, ayant deux faibles sillons trans- verses. Elytres larges, ovalaires, plus longues que l'abdomen, fort arrondies à l'extrémité, d'un vert jaunâtre uniforme, peu opaque : organe stridulant très-peu prononcé, à peine ridé. Au delà de la partie censée occupée par l'organe stridulant, on voit, sur le dessous des élytres, une nervure transversale très-forte (notamment celle de l’élytre gauche), légèrement arquée en de- dans; plus loin est une autre nervure analogue plus faible , ce qui forme avec la première nervure, une partie de la nervure longitudinale, et le bord interne, un carré presque régulier; cet encadrement carré est même assez visible sur le dessus de chaque élytre. Ailes beaucoup plus courtes que les élytres, assez étroites ; mailles du bord antérieur petites, assez serrées; celles du reste de l'aile grandes et carrées. Abdomen luisant ; ventre brunâtre. Antennes fort longues , assez épaisses et jaunâtres. Pattes d'un vert jaunâtre, mutiques, sauf les cuisses postérieures qui n'ont que quelques épines fort petites ; carènes des dernières jambes, très-faiblement épineuses. Mâle. De Java. Ma collection. (1) Femelles inconnues. DES ORTHOPTÈRES. L'73 2. * APRION ? SEMITRANSPARENT. — Aprion ? semivitreum. (Long. 9 lignes.) Je place avec doute cette espèce remarquable dans le genre Aprion , parce que ses palpes ne sont pas tout à fait conformés comme ceux de l’espèce précédente, dont elle s'éloigne encore par la forme de ses élytres à bords parallèles, et n'offrant aucune trace de l'élargissement sensihle qu'offrent celles de l'4p. vtrescens. Corps d'un vert jaunâtre. Prothorax vert, irrégulière- ment taché de ferrugineux au milieu. Elytres plus longues que l'abdomen , allongées, plus larges à l'extrémité que dans le reste de leur étendue ; leurs bords parallèles : elles sont d'un vert opaque dans leurs trois premiers quarts , sauf l'organe stridulant qui, ainsi que le bout des élytres, est incolore et transparent comme du verre. Ailes à peu près de même longueur que les ély- tres, hyalines et sans couleur. Plaque sousanale prolongée au delà de l'extrémité de l'abdomen , en forme de lame étroite, un peu recourbée en dessus : appendices gros, courts, subulés. Pattes Jaunâtres , assez courtes, entiérement mutiques ; cuisses posté- rieures ayant au milieu de leur face externe, une strie longitudi- nale bien prononcée. Antennes jaunâtres (du moins à la base ). Mâle. De Java. Ma collection. Genre XXII. EPHIPPIGÈRE. — ZPHIPPIGER, Latr. (Fam. natur.) Aud.-Serv. — Barbitistes, Touss. Char- pent. Brullé. — Zocusta, auctor. Palpes assez allongés; les maxillaires beaucoup plus longs que ies labiaux ; leurs trois derniers articles presqu’é- gaux en longueur : le terminal des uns et des autres, en cône renversé, tronqué au bout, Prothorax grand, rugueux, formant à peu près le quart ou le tiers de la longueur totale du corps, se relevant brusquement en arrière, s'arrondissant en avant en forme de selle, avec une sorte de carène latérale ; 474 HISTOIRE NATURELLE ses côtés rabattus, aplatis dans la plupart des espèces : bord postérieur tronqué. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum larges , transversaux. Elytres semblables dans les deux sexes , courtes, bombées, cachées en grande partie sous le prothorax, arrondies, en recouvrement l’une sur l’autre ; réticulation forte, rugueuse. Ailes paraissant oblitérées. Oviscapte plus au moins arqué en dessus vers le bout, assez étroit , sans dentelures sensibles à l'extrémité et ft- nissant en pointe. | Tête en ovale un peu arrandi. Antennes fines, sétacées, multiarticulées , plus longues que le corps ; premier et second article gros. Yeux globuleux , saillants. Abdomen lisse, assez gros ; ses appendices courts, assez forts. Plaque sousanale des mäles en forme de lame plus ou moins développée, mais ne dépassant pas l'abdomen, profondément échancrée au bout et comme . fourchue. Pattes longues, surtout les postérieures. Jambes anté- rieures ayant à leur base, une sorte de cicatrice ou boursouflure peu dilaiée et opaque. 1. EPuIPPIGÈRE DES VIGNES. — Ephippiger vitium, Aud,-Serv. Rev. pag. 68. Locusta ephippiger, Fab. Ent. syst. tom. 2 , pag. 44, m° 42. — Panz. Faun. germ. fase. 33. fig. 3. | — Latr. Gener. Crust et Ins. tom. III , pag. 101. — Idem, Hist. natur. des Crust. et des Insect. tom. r2, pag. 199 , n° 16. Barbitistes ephippiger, Touss. Charpent. Joræ entomol. pag. 99. (Long. 9 à r2 lignes.) Corps vert, passant au brun ou au jau- nâtre en se desséchant. Tête lisse, munie entre les antennes , de DES ORTHOPTÈRES. 475 deux petits tubercules placés l’un au-dessus de l’autre ; le supé- rieur plus grand et aplati. Prothorax rugueux, rebordé tout au- tour, un peu bombé dans sa partie postérieure : il a une carène médiane faiblement indiquée, et une dépression transversale bien sensible. Ses côtés, rabattus insensiblement et en s'arrondissant. Elytres courtes , arrondies , recouvertes en majeure partie par le prothorax, d'un jaunâtre assez uniforme, quelquefois un peu plus foncé sur le disque; réticulation irrégulière, en forme de rugosités. Abdomen lisse, ses appendices gros et courts ; pla- que sousanale du mâle, large. Oviscapte aussi long que l'abdo- men , un peu recourbé au bout en dessus , en lame de sabre. An- tennes et pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures un peu épineuses en dessous : toutes les jambes munies de quelques épines. Mâle et femelle. Elle est assez commune en France, en automne dans les vignes, surtout dans les départements méridionaux. On la trouve aux environs de Paris. 2. EPiPriGËRE RUGOSICOLLE. — Æphippiger rugosicollis, Ramb. inéd. Barbitistes autumnalis, Brullé, Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 155. PI. 15, fig. 3. (En rejetant la synonymie d'Hagen- bach, qui a figuré une espèce du genre suivant, sous le nom de ZLocusta autumnalis. ) (Long. 9 à 10 lig.) Corps vert ou jaunâtre. Tête lisse, ayant entre les antennes, un petit tubercule pointu. Prothorax très- rugueux , rebordé tout autour, un peu bombé dans sa partie pos- térieure ; il a une faible carene médiane, quelquefois à peine apparente, et une dépression transversale fort prononcée ; les côtés du prothorax sont brusquement rabattus, et offrent chacun en dessus, une sorte de carène. Elytres courtes , arrondies ou un peu carrées, recouvertes en majeure partie par le prothorax, jaunâtres, avec le disque d’un noir plus ou moins intense ; leur extrémité présente une série de points noirs, ronds ou car- rés; réticulation irrégulière , en forme de rugosités. Abdomen lisse , ses appendices gros et courts; plaque sousanale du mâle, large. Oviscapte un peu moins long que l'abdomen , assez for- tement recourbé en sabre vers l'extrémité, qui est garnie 76 HISTOIRE NATURELLE de trésfines dentelures, visibles seulement à unc forte loupe. Antennes et pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures un peu épineuses en dessous, toutes les jambes ayant quelques épines. Mâle et femelle. De Perpignan. Le mäle, de la collection du docteur Rambur et de la mienne ; la femelle, de celle du Muséum d'histoire natu- relle. M. Géné m'a communiqué les deux sexes pris par lui en Sardaigne. Nota. Cette espèce a le prothorax entiérement rugueux ; les carènes latérales ne sont pas prononcées, au moins d’une facon distincte ; c'est ce qui la distingue nettement de l'espèce sui- vante. : 3. ÉPHIPPIGÈRE MONTAGNARDE. — ÆEphippiger monticola, Ramb. inéd. (Long. q à ro lignes. ) Elle a les plus grands rapports avec l'E. rugosicollis, et n’en est peut-être qu'une variété. Elle en diffère notamment cependant, par le disque du prothorax qui offre de chaque côté, une carène latérale bien distincte, continue et aiguë ; les côtés rabattus qui se trouvent par l'existence des ca- rènes, encadrés de tous côt s, n’ont point de rugosités, et sem- blent lisses à la vue simple , mais à la loupe, on s'apercoit qu'ils sont chagrinés. Le dessus du prothorax, comparé à celui de l'espèce précédente, est moins fortement rugueux. Elytres de la femelle un peu moins bombées, leur rebord extrême n'offre aucun vestige des points noirs, que l'on voit en nombre plus ou moins grand, dans la rugosicollis ; les élytres du mâle ne consistent , dans le seul individu de ce sexe qui nous soit connu, que dans deux lamelles aplaties, noirâtres, notablement plus courtes que le prothorax ; tandis que le mâle de l'espèce précé- dente a ses élytres voûtées et arrondies, comme d'ordinaire. Mâle et femelle. M. Rambur a pris ces deux sexes à la Grande-Chartreuse près de Grenoble. DES ORTHOPTÈRES. k7T Genre XXIII. BARBITISTE. — BARBITISTES, Charp. Brullé. — Zphippiger, Aud.-Serv. Rev. — Lo- Ccusita, auctor. Palpes assez allongés , les maxillaires plus longs que les la- biaux ; leurs trois derniers articies peu différents en longueur ; le terminal des uns et des autres à peine élargi vers le bout , presque cylindrique, tronqué à l'extrémité. Prothorax assez lisse, bombé, s’arrondissant postérieure- ment et relevé, un peu comprimé sur les côtés ; il est grand et forme le tiers ou le quart de la longueur to- tale du corps ; celui des femelles est un peu moins grand. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum trans- VeTsaux. | Elytres peu bombées ; celles des mâles plus ou moins ca- chées à leur base par l’extrémité du prothorax : à dé- couvert ensuite, en folioles presqu’oblongues , un peu en recouvrement l’une sur l’autre , Elytres des femelles tout à fait rudimentaires, cachées sous le bord postérieur du prothorax, consistant chacune en une foliole aplatie, de la largeur de la partie tho- racique sous laquelle elles se trouvent; réticulation fine dans les deux sexes, irrégulière, en forme de ru- gosités. Ailes paraissant totalement oblitérées, Oviscapte grand, recourbé en dessus vers l'extrémité, aplati, garni de fines dentelures au bout, arrondi dans cette partie. Tête petite, ovalaire. Antennes fines, quelquefois plus longues que le corps, sétacées, multiarticulées ; premier article gros. Yeux assez petits, globuleux, saillants. Abdomen grand et gros, lisse; ses appendices très-pe- L78 HISTOIRE NATURELLE tits dans les femelles; ceux des mâles grands, forts, plus ou moins épais : plaque sousanale de ce sexe al- longée en une lame souvent relevée en dessus, et passant entre les deux appendices. Pattes longues, surtout les postérieures; jambes quelque- fois denticulées ; les postérieures ayant en dessus, une double rangée d’épines très-fines : dilatation des jam- bes antérieures, notable, munie d'une membrane blanchätre , transparente, visible des deux côtés. PREMIÈRE DIVISION. Plaque sousanale des mâles allant en s’amincis- sant notablement vers le bout, et se relevant entre les deux appendices abdominaux. Î. BARBITISTE QUEUE DENTÉE. — Barbitistes denticauda, Touss. Charpent. oræ entomol. pag. 99, Tab. 3, fig. 3. Mâle, fig. 6. Femelle. Ephippiger denticauda, Aud.-Serv. Rev. pag. 69. (Long. un pouce au moins, non compris l'oviscapte.) Corps d'un jaune verdâtre avec une teinte rougeâtre dans le mâle. Tête ayant entre les antennes une protubérance large, obtuse. Elÿtres du mâle dépassant d’une ligne ou deux, l'extrémité du thorax; d'un jaune clair. Abdomen ayant en dessus une carène médiane apparente, dans la femelle seulement. Plaque sousanale du mâle allongée en une lame, se rétrécissant insensiblement pour se relever en une sorte de spatule échancrée au bout; cette échancrure formant presque la lettre V. Appendices abdominaux rougeâtres au bout dans le mâle. Oviscapte aussi long que ia moitié du corps , forte- ment dentelé à son extrémité , qui a une teinte rougeâtre. Pattes de la couleur du corps ; épines de toutes les jambes assez pronon- cées. Antennes (incomplètes) ; plus courtes que le corps, suivant M. Toussaint Charpentier, Mâle et femelle. De Hongrie et de Suisse. Alpes, Pyrénées. Collection de M. Ram- bur et de la mienne. DES ORTHOPTÈRES, k79 2, BARPITISTE QUEUE EN sC1E. — Barbitistes serricauda, Toussaint Charpentier , oræ entomol. pag. 101. Ephippiger serricauda, Aud. Serv. Rev. pag 69. Locusta serricauda, Fab. Ent. Syst. Append. tom. 4, pag. 409, et Supplem. pag. 193. — Hagenb. Symbol. faun.fusc. 1, pag. 23, fig. 12. Mâle, fig. 13. Femelle. Je ne connais pas cette espèce : je vais copier la description faite par ce dernier auteur. (Long. 1o lignes. ) « L. viridis, capite thoraceque linea utrin- » que laterali flava, ferrugineo - marginata ; hemelyÿtris maris » tertiam abdominis partem æœquantibus , ex ferrugineo ochracets, » flavo-marginatis ; feminæ brevissimis, viridibus , flavo-marginatis, » ensi valde recurvo, subtus truncato, apice denticulato, antennis » longissimis. » Caput lœte viride , cirea os fere album. Vertex thorace parum » altior, margine antico inter antennas , protuberantia acutiuscula » prœditus, ex qua linea pallida, subobsoleta in marginem poste- » riorem excurrit, atomis crebris rufescentibus adspersus atque s linea pone oculos flava , ferrugineo-marginata. Oculi prominuli, » globosi, fusci. Antennæ longissimæ (in mare biunciales), viridis vel rufescentes, punctulis duobus versus apicem distantibus albis. » Thorax latitudine longior, antice et postice truncatus, lobo late- rali deflexo, semiorbiculari, antice posticeque subelevatus , gla- » ber, læyis, viridis, linea laterali flava. Hemelytra maris tertiam » abdominis partem attingunt, thoracis longitudine, incumbentia, » ex ferrugineo ochracea , margine læte flavo; areæ in utroque » hemelytro solennt modo constructæ, sinistrum margine interiore » profunde emarginatum ; feminæ laminis duabus parvis, subplanis, » rotundatis, punctatis, viridibus, margine exteriore flavis, com- » posita. Alæ omnino desunt. Abdomen subgibbosum , crassum , » subeylindricum , viride, supra atomis crebris rufescentibus cor » spersum. Anus maris slylis duobus magnis sinuatis, rufescen- » tibus, qui laminam analem rotundam, carinatam , apice excisam » includunt ; feminæ, stylis duobus parvis rufescentibus, ensi di- » midii fere abdominis longitudine, recurvo, basi inflato, subtus v h80 HISTOIRE NATURELLE » truncato , apice denticulato , viridi. Pedes rufescentes in mare, » pirides in femina. Tibiæ pedum anticorum ad basin fere perfo- » ralæ, quales exhibet figura nostra ampliata. » De Grèce, d'Italie , de Hongrie et de Suisse. 3. BARBITISTE TRÉS-PONCTUÉE.— Barbitistes punctatissima. Locusta punctatissima , Bosc, Act. de la société d'hist. natur. de Paris , tom. I, pag. 45, PI. X, fig. 5,6. A. Mâle, B. Fe- melle. Locusta autumnalis, Hagenbach ? Symb. faun. insect. Helvet. pag. 27, fig. 14. Barbitistes autumnalis , Touss. Charp. ? Zoræ entom. pag. 102. ( Long. 6 à 7 lignes. ) Corps verdâtre. Tête ayant une protubé- rance pointue entre les antennes. Prothorax offrant de chaque côté une ligne longitudinale jaunâtre, qui s’étend ordinairement sur la tête, derrière les yeux, la couleur placée entre ces deux lignes est quelquefois ferrugineuse , tandis que les côtés rabattus sont verts ; d'autres fois le prothorax est entièrement vert ou en- tiérement ferrugineux en deca et au dela des lignes latérales jaunes. Elytres de la femelle en forme de petites écailles, d'un tiers moins longues que le prothorax, très-peu en recouvrement l'une sur l’autre, vertes au côté externe , jaunâtres à l’interne ; celles du mâle aussi longues que le prothorax, aplaties en dessus et très en recouvrement l’une sur l’autre, ayant une carène laté- rale noire. Quelquefois le côté interne ou disque, ferrugineux, - et le côté externe ou rabattu, vert ; il arrive aussi que les deux côtés sont de la même couleur. Plaque sousanale grande dans le mâle ; abdomen gros, arrondi, assez allongé : oviscapte vert, un peu moins long que l'abdomen , très-comprimé, large d'environ une ligne, très-arrondi en dessous, arqué en dessus, pointu et muni de fines dentelures, au bout. Antennes peu rapprochées à la base , du double plus longues que le corps dans le mâle et de sa couleur. Male et femelle. Environs de Paris; Fontainebleau. Assez rare. M. le docteur Rambur l'a prise en septembre et octobre, et m'a dit qu'elle se tenait de préférence sur les arbres. Un mâle trouvé par le même à Luz, dans les Pyrénées, et un autre individu du même sexe pris aux environs de Paris, n'ont à DES ORTHOPTÈRES. h81 peu prés que quatre lignes de longueur ; leur couleur est ferru- gineuse , uniforme , et le prothorax ne présente pas de lignes la- térales jaunes. DEUXIÈME DIVISION. Plaque sousanale des mâles ne s'anuncissant pas notablement vers le bout, et non relevée entre les appendices abdominaux. 4. * BarerrisTE Des Pyrénées. — Barbitistes Pyrenea, Rambur, inéd. (Long. 9 lignes. ) Corps lisse, vert mêlé de jaune. Tête ver- dâtre , ayant entre les antennes une petite protubérance qui pa- raît double. Yeux tres-globuleux et d'un gris verdâtre. Prothorax un peu plus long que large, convexe en dessus, glabre, lisse, tronqué postérieurement, vert mêlé de jaune et de brunûtre, avec une ligne latérale jaunâtre legérement relevée en carène ; les côtés rabattus d'un vert jaunâtre assez clair. Elytres atteignant à peine le premier tiers de l'abdomen , de la longueur du protho- rax, en recouvrement l’une sur l'autre ; leur disque aplati, transparent, d'un jaune brunâtre ; les côtés opaques, verts, bordés de jaune près de la base. Abdomen subcylindrique, se rétrécissant un peu vers l'extrémité, d'un vert mêlé de quelques taches Jauves, et parsemé de points nombreux et noirs , visibles seu- iement à la loupe. Appendices abdominaux gros, d'un brun ver- dâtre. Plaque sousanale grande , naviculaire, fortement échancrée en croissant au bont, sans carène en dessous. Pattes grandes, verdâtres ; dilatation des jambes antérieures notablement pro- noncée. Antennes d'un jaune verdâtre, plus longues que le corps, Mâle. De Bagnéres dans les Pyrénées. Communiquée par M.Rambur ; cile a élé tronvée aussi en Sardaigne par M. le prefcsseur Géné. ORTHOPTÈRES. 31 k82 HISTOIRE WATURELLE q. g. Mésosternum et métasternum plus longs que lurges, souvent étroits, presque fo- liacés, plus ou moins échancrés au bord postérieur. — Tête grosse, mutique ; front avancé, con- vexe, séparant notablement les antennes l’une de l’autre. (Jambes postérieures ter- minées par de longues épines.) Genre XXIV. DECTIQUE. — DECTICUS, Aud.-Serv. Rev. Brullé., — Zocusta, auctor. Fête grosse, mutique ; front convexe, produisant un large renflement entre les antennes. Prothorax ayant son disque plan, plus étroit en devant , plus ou moins carène de chaque côté; ces carènes un peu obliques ; le milieu offre très-souvent une troisième carène : bord postérieur arrondi. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum presque plans ; leur bord postérieur fortement échancré ; angles postérieurs prolongés, pointus. Antennes capillaires , sétacées, multiarticulées, au moins de la longueur du corps, insérées chacune dans une cavité, notablement écartées l’une de l’autre à leur insertion , séparées par le renflement du front ; pre- mierarticle gros et court, le second peu visible. Yeux grands, arrondis, peu saillants , presqu’aplatis. Labre élargi et arrondi vers le bout. Mandibules très-fortes. Paipes assez grêles ; les maxillaires du double plus longs que les autres ; article terminal des premiers beaucoup plus long que le précédent, peu renflé au bout et tronqué droit , ainsi que le dernier des labiaux. DES ORTHOPTÈRES. ; 83 Elytres étroites, souvent peu allongées, arrondies au bout, fréquemment tachetées d’une facon régulière ; organe stridulant existant sur chaque élytre, ordinai- rement transparent au centre. Ailes un peu plus courtes que les élytres. Abdomen gros , assez court. Plaque sousanale des mâles grande , atteignant au moins l'extrémité de l'abdomen, unicarénée en dessous , échancrée au bout, munie la- téralement d’un appendice filiforme, paraissant comme implanté. Oviscapte à peu près droit ou recourbé en dessus (plus ou moins), en lame de sabre vers son extrémité : valves termmées en pointe. Pattes longues; les postérieures d’une grandeur remar- quable, ayant les cuisses aussi longues que les jam- bes. Toutes les cuisses mutiques ; les quatre premières jambes assez fortement épineuses : carènes supérieures des dernières jambes, garnies dans leurs trois quarts inférieurs d’épines serrées , fines et nombreuses ; les jambes terminées par des épines fortes , un peu diver- gentes et crochues, propres à favoriser le saut : jambes antérieures n’offrant à leur base qu’un sillon Jongitu- dinal plus ou moins distinct. Tarses allongés; pre- mier article des postérieurs émettant en dessous deux appendices divergents, en forme de folioles arroudie au bout. Nota. Latreille (Fam. natur. pag. 413, ct Règn. anim. 2? édit, tom, 5, pag. 184) mentionne un nouveau genre de Locustaire sous le nom d’Anisoptera, ayant pour unique caractère : mâles ailés ; femelles aptères, ou n'ayant que des élytres courtes , en forme d’écailles arrondies et voûtées ; il en indique deux espèces , Locusta dorsalis, Charp., et Lo- -custa brachyptera, Linn. Il me paraît évident que ces deux espèces ne peuvent entrer dans un même genre. Je n’ai pas vu la première; la seconde est notre Dectique brachyp- ue, n° 7. 4$ l4 HR HISTOIRE NATUBELLE PREMIÈRE DIVISION. Ailes plus ou moins Jongues. Prothorax distincte- ment caréné de chaque côté du disque. l. DEcTIQUE vERaUCIVORE. — Decticus verrucivorus, Aud. Sexrv, Rev. pag. 59 (1). Prullé, Hist. natur. des ins. tom. IX, pag. 149. PL. 15, fig. r. Gryllus verrucivorus , Linn. Syst. natur. pag. 698, n° 35. Femelle. Id. Faun. suee. n° 830. Gryllus (Tettig.) verrucivorus , Stoll, Sauter. etc. PI. XXII b. fig. 92. Femelle. Locusta verrucivora, Fab. Entom, syst. tom. 2, pag. 42, n° 55. — De Géer, Mém. tom. 3, pag. 430. PI. 27, fig. 1 et 2. — Encycl. méth. PI. 130, fig. 4, 6, 7, femelle ; fig. 5, mâle. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Insect, tom. 12, pag. 130, n° 2. — Panz. Faun, germ. fasc. 87, fig. 10 et 2r. — Touss. Charpent. Zoræ entomol. pag. 124. — Philippi, Orthop. Berol. pag. 21, n° 5. La Sautcrelle à sabre, Geoffr. Ins. Paris. tom. 1, pag. 397, ol w ( Long. 15 lignes, femelle ; un pouce, mâle.)ill varie un peu pour la grandeur et par sa couleur, tantôt verte, [tantôt bru- üatre. Tête lisse, luisante ; face antérieure plus pâle. Prothorax lisse ; ses trois carènes bien distinctes et complètes. Elÿtres vertes ou brunâtres, opaques, plus étroites vers l'extrémité; celle-ci arrondie, quelquefois ne dépassant qu'à peine le bout de l'ab- (1) Les mandibules de cette espèce ont une telle’force, qu’elles entament la peau jusqu'au sang. Dans le nord de il'Europe , les paysans saisissent exprès cet insecte pour lui faire mordre les ver- rues qu'ils ont souvent sur les mains, et pensent que la liqueur 4cre et brune que ce Dectique répand en même temps dans la pluie, fait sécher et disparaître les verrucs. C'est pourquoi ils lui out donné le nom de Wart-bit, qui veut dire : ronge-verrue. DES ORTHOPTÈRES. kS5 domen , d’autres fois atteignant presque la moitié de l'oviscapte : leur bord interne souvent ferrugineux ; immédiatement au-des- sous de la nervure longitudinale, on voit deux séries longitn- dinales de taches noires, carrées ; ces rangées de taches placées l’une au-dessous de l'autre ; celle touchant la nervure , composée de taches plus grandes que les taches formant la se:onde série, avoisinant le bord interne : la marge antérieure a aussi des taches carrées noires, irrégulières ; ailes de la longueur des élytres , in- colores et transparentes. Oviscapte long de r4 lignes, finissant en pointe , très - peu recourbé en dessus vers l'extrémité, qui est finement denticulée au côté inférieur. Antennes de la couleur du corps ainsi que les pattes. Male et femelle : Commun dans les prairies. On le trouve dans presque toute l'Europe. On lit dans les Mémoires de De Géer, tom. 3, pag. 417, les détails suivants sur cetle espèce. « Le ventre est ovale, tres-gros , surtout dans la femelle, et » de neuf segments non compris l'anus ; celui du mâle est ferme » par deux plaques demi-écailleuses , l'une en dessus, l'autre er » dessous , la supérieure est garnie de deux pointes coniques, pet » longues, et l’inférieure en a deux autres cylindriques et beau. » Coup plus longues. Entre les deux pliques sont encore placées » deux autres parties en forme de pointes coniques , garnies du » côté intérieur d'une espèce de crochet pointu et dur, et ces » deux parties qui sont mobiles, s:rvent au mâle pour s'accro- » cher à la femelle dans l'accouplement. Toutes ces pointes sont » garnies de poils fins. L'anus est placé entre les deux plaques » écailleuses , immédiatement au-dessus de l'inférieure. » La plaque supérieure ou chaperon qui couvre le dessus de l'anus de la femelle est fait comme celui du mâle et garni de » deux pointes coniques, courtes, et au-dessous de ce chaperon » sont placées deux autres pointes plus longues, coniques et ma- » biles. » Le mâle fait entendre un bruit nommé chant des Santerelles, »* produit par lefrottement desélytresl'une contre l'autre; dans les » Criquets, c'est par le frottement des cuisses postérieures contre » les élytres. Dans le mâle on voit sur la partie de l'élytre droits » qui est pliée et appliquée horizontalement sur le dessus de la k86 HISTOIRE NATURELLE » poitrine une plaque ronde faite d'une membrane très-mince, bien tendue, comme la peau d'un tambour, et transparente, » ressemblant à un petit miroir ou à un morceau de tale. Cette » membrane, qui est entourée d'une nervure en forme de bord » relevé écailleux, se trouve cachée par la partie pliée de l'élytre » gauche , garnie également de plusieurs nervures relevées, qui » répondent et se trouvent vis-à-vis de celles dont la membrane ».est bordée. Cette membrane l:sse et tendue semble donner de » la résonnance au son produit par le frottement vif des élytres, » sans cependant que le frottement se fasse sur la membrane » même : il y a lieu de croire que le mouvement très-vif que l'in- » secte donne à ces nervures, en les frottant les unes contre les » autres, produit une espèce de vibration ou de trémoussement » dans la membrane qui &onne une augmentation au son dont » nous venons de parler. » C2 +2 . DECTiQuE rroNT 8LAnc. — Decticus albifrons , Brullé , Hist. nat. des insect, tom. 1X, pag. 190. Locusla albifrons , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 41, n° 29. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Insect., tom. 12, pag. 193, n° 8. (Long. 15 à 18 lignes. ) Corps et tête d'un gris-jaunâtre luw- sant, trés-glabres. Mandibules brunes au bout. Prothorax uni, lisse, un peu taché de noirâtre ; ses côtés rabattus, presqu'entie- rement de cette couleur, largement bordés de jaunâtre : carènes latérales du disque, faibles; carène dorsale mieux prononcée , continue , alteignant le bord postérieur et l'antérieur. Elytres grandes, linéaires, le tiers postérieur et même quelquefois la moitié, dépassant l'abdomen ; arrondies au bout, d'un jaune sale postérieurement , et le long du bord interne ; le reste de l'élytre ordinairement noirâtre, ou seulement chargé de taches ce cette couleur : les nervures transverses largement entourées de jaunâ- tre , sont elles-mêmes de cette couleur, ce qui tranche sur le fond noirâlre et sépare cette dernière couleur de manière à imiter les cases noires d'un damier : organe stridulant, opaque et ridé sur l'élytre gauche, celui de l’elytre droite offrant au centre un mi- roir arrondi, fort transparent , retordé. Ailes transparentes , de DES ORTHOPTÈRES. L87 la longueur des élytres. Plaques dorsales des segments abdo- minaux, plus ou moins noirâtres, avec le bord inférieur jaunâtre. Oviscapte long d’un pouce ; droit, jaunâtre, brun vers l'extré- mité ; celle-ci pointue, denticulée au côté supérieur et à l'infe- rieur. Antennes brunâtres. Pattes de la couleur du corps; cuisses presque mutiques; les postérieures variées de brun à leur face externe ; les quatre premières jambes armées sur leurs deux ca- renes inférieures, d'épines assez fortes ; jambes ce derrière ayant leurs carènes supérieures garnies d'épines fines, nombreuses et ser- rées. Mâle et femelle. Il varie un pen pour la grandeur et pour la distribution des couleurs ; c’est ordinairement le jaunäâtre qui domine ; mais quel- quefois pourtant, la couleur noirätre a cet avantage. Assez commun en Italie et dans la France méridionale. Fa- bricius et Latreilie disent qu'il se trouve aussi à Madère. 5." Decriour LANGUENOCIEN. — Deciicus monspeliensis, Ramb. ined. (Long. 15 à 18 lignes.) Corps gros, court pour sa grandeur , d'un gris jaunâtre. Prothorax ayant ses trois carènes bien pronon- cées; la médiane atteignant le bord postérieur ainsi que l’anté- rieur. Elytres plus courtes que l'abdomen, rétrécies vers leur ex- trémité , de la couleur du corps, avec une double série de taches blanchâtres, rangées longitudinalement entre des espaces brunà- tres. Plus bas que les taches, on voit une petite ligne longitudinale blanche partant de la base et s'étendant au dela, plus ou moins. Chaque plaque ventrale de l'abdomen offre deux impressions ré- gulières, arrondies, brunâtres. Oviscapte long de près d’un pouce, obscur à l'extrémité. Antennes de la couleur du corps ainsi que les pattes ; cuisses postérieures atteignant au delà des deux premiers tiers de l'oviscapte. Femelle. De Montpellier. Trois individus; un communiqué par M. Ram- bur ; les autres de Ja collection de M. le comte Dejean. Nota. 11 n’est peut-être qu'une variété du D. front blanc. 88 HISTOIRE NATURELLE 4, * Decriqux 1NTERMÉDIAIRE, — Decticus intermedius , Ramb. . iréd. (Long. 10 lignes; un pouce.) Assez semblable au Dectique gris, mais plus grand, plus fort, d'une couleur généralement plus claire ; les côtés rahattns du prothorax sont assez largement bor- dés de blanchätre, mais d'une manière quelquefois mal pronon- cce. Taches des élytres plus blanches, plus tranchées que dans l'espèce citée, et offrant chacune une principale rangée de ces ta- ches, qui consiste dans la coloration assez vive de huit à neuf pe- titcs nervures transversales ; la grande nervure longitudinale est anssi notablement colorée de blanchâtre. Male et femelle. M. Rembur a trouvé la femelle à Montpellier, et j'ai recu de M. Solier plusieurs individus des deux sexes, recucillis à Château - Gombert, en Provence. 5. Decrique Gris. — Declicus griseus, Aud.-Serv. Rev. pag. 89. Brullé, Hist. nalur. des insect. tom. IX, pag. 150. Locusta grisea , Fab. Ent, syst, tom. 2, pag. 41, n° 51. Fe- melle. — Touss. Charpent. Joræ entomol, pag. 120. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Insect. tom, 12, pag. 151, n° 3, PI. XCY, fig. 2. Mâle, — Philippi, Orthop. Berol. pag. 32, n° 3. — Hagenb. S;-mbol. Faun. fase. 1, pag. 5°, fig. 19, mâle; fig. 0, femelle. (Long. 8, q lignes.) Corps d'un brun grisûtre ; carène médiane du prothorax atteignant le bord postérieur, mais non pas le bord antérieur. Elvtres dépassant presque de moitié l'extrémité de l'ab- domen, brunätres, chacune ayant une double rangée Jongitudi- pale de taches pâles, en decà de la nervure long tudinale. Ailes transparentes, d’une teinte brunâtre. à pou prés de la longueur des élytres. Oxviscapte d'un brun lJuisant, sauf à la base , presque de la longucur de l'abdomen et arqué sensiblement. Antennes plus longues que le corps, de sa couleur ainsi que les pattes ; cuisses postérieures ayant à leur face externe, un peu au delà du milieu, une tache noirôtre, courte, oblongue. Mâle et femelle. Commun en France ; on le trouve aux environs de Paris. DES OPTHOPTÈRES. L8Q 6. Drcrique manqueré. — Decticus tesselatus , Aud.-Serv. Rev. pag. 99. Locusta tesselata, Touss. Charpent. #oræ entomol. pag. 1°1, Tab. 3, fig. 4. Femelle. — Philippi, Orthop. Cerol. pag. 23, n°8, Tab. 1, fig. 4. Mâle. { Long. 7 à 8 lig. Femelle; 5 lig. Mâle.) Corps gris, assez lui- sant, un peu mélangé de noirâtre. Tête grise, sa partie posté- rieure ayant de chaque côté, en arrière des yeux, une petite ligne noire, longitudinale. Disque du prothorax à carènes latérales pro- uoncées ; la dorsale trés-courte, n'occupant guère que le tiers pos- térieur. Côtés rabattus du prothorax, mélangés de noirätre. Elytres grises, peu opaques, alteignant l'extrémité de l'oviscapte , ayant a la base latéralement, une ligne courte, noire. De la base jus- qu'au milieu , chacune d’elles présente vers le bord interne, une bande noire longitudinale, entrecoupce de lignes transverses, obliques, grises, divisant cette bande en six ou sept taches rham- boïdales noires. Ailes de la longueur des élytres , incolores, trans- parentes. Oviscapte long de deux lignes, large à sa base, reconrhé en dessus en lame de sabre, finissant en pointe obtuse, d'un jaune sale, rembruni an bout. Antennes et pattes de la couleur &u corps. Femelle. Le mâle est plus petit, et sa tête n'offre pas en arrière les deux lignes noires, qu'on observe dans la femelle. Portugal. France méridionale. Je l'ai pris aux environs de Paris. DEUXIÈME DIVISION. Ailes courtes , rudimentaires ou nulles. Pro- thorax ayant les carènes latérales du disque peu prononcées. 7. DecriQue BracnypTËRE. — Decticus brachÿpterus. Gryllus brachypterus, Linn. Faun, suec. n° 868. Locusta brachyptera, Fab, Entom. syst. lom. 2, pag. 45, n° 56. Femelle. 190 HISTOIRE NATURELLE — De Géer, Mém. tom. 5, pag. 435, n° 4, PI. 22, fig. 2, fe- melle; fig. 3, mâle. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 133, n° 10. — Touss. Charpent. Foræ entomol, pag. 115. — Hagenbach , Symbol. Faun. pag. 29, fig. 15, mâle; fig. 16, femelle. (Long. 7 à 8 lignes.) Tête et corps d'un brun grisâtre Juisant dans l'insecte mort. Prothorax lisse ; carènes latérales du disque peu prononcées; la dorsale courte, n'occupant que le tiers posté- rieur : côtés rabattus bordés de blanchâtre. Elytres peu opaques , d'un brun clair, ovalaires, finissant en pointe obtuse, recouvrant un peu plus de la moitié de l'abdomen : organe stridulant bien prononcé, ayant au centre un miroir transparent, arrondi. Ailes rudimentaires. Abdomen ayant ses plaques dersales bordées infé- ricurement de jaune sale. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses postérieures offrant au milien de leur partie ren- Îlée, tant à la face externe qu'à la face interne, une bande noire longitudinale, atténuée à chaque extrémité. Mâle. Je ne connais pas la femelle. De Géer dit que ses élytres sont verdâtres, l’oviscapte noirätre, de la longueur de l'abdomen, re courbé en dessus en faucille, terminé en pointe fine. France, Suisse, Allemagne. De ma collection. 8." Decriove aBrécx. — Decticus abbreviatus. (Long. 8 lig.) Corps assez trapu, d'un brun verdâätre Prothorax ayant les carènes latérales du disque assez prononcées ; l'intermé- diaire saillante , mais tres-courte , n'oceupant que le tiers poste- rieur. Elytres sensiblement plus courtes que l'abdomen, aussi larges à l'extrémité qu'à la base, arrondies au bout, verdâtres, un peu transparentes. Ailes paraissant nulles ou au plus rudimen- taires. Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle. 11 a été pris par M. Rambur, dans des montagnes fort élevées , près de Bagnéres, vers la fin du mois d'août. 9. Decriorr DRÉVIPENNE, — Declicus brevipennis. Locusla brevipennis, Touss. Charpent. Aoræ enlom. pag. 154. Mäle et femelle. DES ORTHOPTÈRES, PRTE — Philippi, Orthop. Berolin. pag. 29, n° 10. Tab. 1, fig. 6, mâle; fig. 7, femelle. Ræsel , Ins. tom. 2, PI. 20, fig. 9. Femelle. Locusta Ræselii, Hagenb. $) mbol. Faun. fasc. 1, pag. 39, fig. 24. Femelle. (Long. 6 à 7 lig.) Corps lisse, un peu luisant , d'un brun jau- nâtre ou verdâtre, ayant une carène médiane occupant seulement le tiers postérieur de la longueur ; bord postérieur légérement avancé sur les élytres ; côtés rabattus, assez largement rebordés de blanc jaunâtre ou verdâtre ; cette marge bien tranchée. Elytres de la femelle brunâtres, n’atteignant guëre que le milieu de l'ab- domen ; celles du mâle de même couleur, à peu près de la longueur de l'abdomen : elles ont vers la base, sur la nervure costale, une ligne jaunâtre ou verdâtre assez apparente. Oviscapte moitié plus court que l'abdomen, d’un brun noirâtre, large, comprimé, pointu au bout, recourbé en dessus. Pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures ayant à la face externe une bande longitudinale noire, souvent oblitérée. Antennes plus longues que le corps et de sa couleur. Mäle et femelle. Pris aux environs de Paris par M. Rambur. Gexre XXV. PTÉROLÉPE. — PTEROLEPIS, Ram- bur , Faun, de lAndalousie. Tête grosse, mutique ; front convexe , produisant un ren- flement entre les antennes. Prothorax arrondi en dos d’äne, un peu prolongé en ur- rière, sans carèenes sensibles ; ses côtés rabattius très- visiblement et obliquement échancrés avant le prolongement thoracique qui se terminesgn pointe arrondie , un peu tronquéc. Présternum mutique (1). Mésosternum et métasternnm (1) Quelquefois les angles postérieurs s'avarcent un peu cn pointe, 992 HISTOIRE NATURELLE presque plans ; ieur bord postérieur fortement échan- cré ; angles postérieurs prolongés, pointus. Antennes fines, sétacées, multiarticulées, au moins de la longueur du corps, insérées chacune dans une ca- vité, notablement écartées l’une de l’autre à leur in-. sertion, séparées par le renflement du front ; premier article gros et court ; le second peu visible, Yeux arrondis, peu saillants. Labre élargi et arrondi vers le bout. Mandibules fortes. Palpes assez grèles ; les maxillaires du double plus longs que les autres; article terminal des premiers beaucoup plus long que le précédent, peu renflé au bout et tronqué droit, ainsi que le dernier des la- biaux. _Elytres courtes, s'avancant très-peu sur l'abdomen , en recouvrement l'une sur l'autre ; organe stridulant apparent. Ailes nulles ou oblitérées. Abdomen gros, assez court. Plaque sousanale des mâles grande, atteignant au moins l'extrémité de l’abdomen, unicarénée en dessous, échancrée au bout, munie laté- ralement d’un appendice filiforme, paraissant comme implanté. Dviscapte long, presque droit, à peine recourbé en dessus en lame de sabre, vers l'extrémité; valves ter- minées en pointe. Pattes longues; les postérieures d'une grandeur re- marquable, ayant les cuisses aussi longues que les jambes, et mutiques; les quatre premières jambes assez fortement épineuses : carènes supérieures des deux dernières , garnies, dans leurs trois quarts in- férieurs, d’épines serrées , fines et nombreuses; ces jambes terminées par des épines fortes, un peu diver- geutes et crochues, propres à favoriser le saut : jam- bes antérieures n'offrant à leur base qu’un sillon lon- DES ORTHOPTÈRES: AS gitudinal plus ou moins distinct. Tarses allongés ; premier article des postérieurs émettant en dessous deux appendices divergents, en forme de folioles, ar- rondies au bout. 1. Prénocère ne Cuagrter. — Pierolepis Chabrierr. Locusta Chabrieri , Touss. Charpent. Horæ entomol, pag. 119. Petagn. Instit. entom. Tub. X, fig. 18. (Long. un pouce.) Corps jaunâtre. Tête grosse, ayant deux pe- tites taches noires, oblongues, étroites et noires , sur la face anté- rieure, au-dessous des antennes; derrière chaque œil , il y a le plus souvent, une tache noire, allant*atteindre celle des côtés ra- battus du prothorax ; celui-ci s'étendant en arrière au delà du mi- lieu du premier segment abdominal , notablement échancré la- téralement, avant le prolongement postérieur : côtés rabattus , offrant une grande tache noire, large, luisante, et largement re- bordés de blanchätre. Elytres du mâle fortement réticulées, wn peu voûtées, variées de brun et de blanc, ne dépassant guère que d'une ligne l'extrémité du prothorax; celles de la femelle vi- sibles seulement sur les côtés. Oviscapte à peu près de la longueur de l'abdomen, légèrement recourbé en dessus vers l'extrémité. Pattes et antennes de la couleur du corps. Mâle et femelle. Pris à Château-Gombert en Provence, et envoyés par mon ami M. Solier de Marseille, 2. * Prénozère DE Ramsur, — Pierolepis Ramburi. (Long. 8 lig.) Elle a les plus grands rapports avec la Chabrierr. Corps d'une teinte plus brune ; tête proportionnellement moins forte, peu renflée ; yeux un peu plus saillants ; front moins large, moins convexe, ce qui fait que les antennes sont un peu plus rap- prochées ; prothorax s'étendant peu en arrière , et presque sans échancrure latérale ; le bord blanchâtre des côtés rabattus est moins nettement prononcé, ainsi que la large tache noire. Elytres chagrinées, brunâtres, dépassant de prés d'une ligne l'extrémité du prothorax. Oviscapte droit, au moins aussi long que l'abde- men, Pattes de Ja couleur du corps, un peu variées de blanchôtre x9% HISTOIRE NATURELLE cuisses postérieures ayant à la face externe, une longue bande noire assez distincte. Antennes obscures. Femelle. France méridionale. Collection de M. Rambur. 3. PrÉROLEPE APTÈRE. — Plerolepis apicra, Rambur, inéd. Locusta aptera , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 45 , n° 43. — Lat. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom, 12, pag. 154 n° 13. — Touss. Charpent. Zoræ entom. pag. 117. Locusta griseo-aptera, De Géer, Mém. ins. tom. 3, pag. 436, n° ». Locusta clypeata, Panz. Faun. germ. fasc. 33, fig. 4. Fe- melle. Locusta cinerea , Hagenb. Symb. Faun. pag. 30, fig. 17, mâle ; fig. 18, femelle. L (Long. 6, 7 lig. Mâle. 9 lig. Femelle. ) Corps lisse, d’un gris jaunâtre, entremêlé de rougeâtre et de brun. Prothorax plus ou moins plan en dessus , avec un rebord arrondi, latéral, peu prononcé : bord postérieur un peu prolongé sur les élytres, coupé presque carrément ; on voit une légère échancrure latérale, avant le prolongement du prothorax; ses côtés rabattus, présentant or- dinairement une large bande longitudinale noire qui se prolonge sur la tête jusqu'aux yeux. Elytres de la femelle consistant cha- cuneen une petite écaille, séparées l'une de l’autre. Elytres du mâle à peu prés de la lonpueur du prothorax , aplaties en dessus, jau- nätres avec leur bord externe brun ; le disque nuancé de cette couleur. Oviscapte moitié plus court que l'abdomen, large, com- primé, pointu au bout, arqué en dessus et d'un brun noirûtre, Pattes de la conleur du corps; cuisses postérieures ayant à la face externe, une large bande noire longitudinale , quelquefois pres- qu'oblitérée. Antennes plus longues que le corps et de sa couleur. Mâle et femelle, D'Europe. Trouvée aux environs de Paris en automne, par M. Rambur, qui m'a donné les deux sexes. 4. * PrEROLÈPE À BRACELETS, — Péerolepis armillata. (Long. ÿ à ro lig.) Corps gris et luisant, plus foncé sur l'abdo- men, Tête grise, luisante; chaque œil entouré de noir posté- DES ORTHOPTÈRES. k95 rieurement. Articles des palpes un peu entrecoupés de gris et de noir. Prothorax ayant les carènes latérales du disque, presqu'in- sensibles ; les côtés rabattus, offrant en arriere près de la faible carène latérale, une ligne noire distincte, un peu arquée. Elytres ne recouvrant que le premier quart de l'abdomen, fortement ré- ticulées , noirâtres, luisantes, jaunâtres postérieurement. An- tennes et pattes de la couleur du corps : les quatre premières cuisses et les quatre jambes antérieures, ayant chacune un anneau ou bracelet noirâtre, placé à l'extrémité ; les jambes ont en outre à leur base nn autre anneau semblable ; cuisses postérieures of- frant à la base du côté externe, une double série fort courte, de petits points noirs, détachés les uns des autres. Mâle. Patrie inconnue. Ma collection. Genre XX VI. THYRÉONOTE. — THYREONOTUS. ( Ovpeds, bouclier; voros, dos.) Tête grosse, mutique ; front convexe, séparant notablement les antennes. Prothorax grand, arrondi, sensiblement prolongé posté- rieurement sur la base de l'abdomen; sans ca- rènes sensibles, se terminant en arrière en pointe arrondie; ses côtés rabattus coupés obliquement à leur partie postérieure , sans échancrure bien sen- sible; leur bord offrant tout du long, une carène prononcée, au delà de laquelle on voit une marge mince et étroite. Présternum fortement bidenté (1), ainsi que le mésoster- num et le métasternum. Elytres très-courtes (quelquefois nulles), totalement cachées sous le prolongement thoracique. Ailes nulles. é Ces deux dents longues et rapprochées. 396 HISTOIRE NATURELLE Antennes au moins de la longueur du corps, sétacées, multiarticulées, notablement écartées l’une de l’autre à leur insertion par la convexité du front ; insérées chacune dans une cavité ; premier article gros, le se- cond peu visible. Yeux un peu oblongs, peu saillants. Labre élarsi et arrondi au bout. Mandibules fortes, Palpes assez grêles ; les maxillaires du double plus longs que les autres ; article terminal des premiers, beaucoup plus iong que le précédent, peu renflé au bout et tronqué droit, ainsi que le dernier des labiaux. Abdomen gros, assez court. Plaque sousanale des mâles grande, atteignant au moins l'extrémité de l'abdomen, unicarénée en dessous , échancrée au bout, munie la- téralement d’un appendice filiforme, paraissant comme implanté. Oviscapte long, bout ; valves étroites , terminées en pointe. Pattes Zongues; les postérieures surtout; toutes les cuisses mutiques; les quatre premières jambes assez fortement épineuses ; les antérieures ayant à leur base une faible dilatation ; jambes postérieures terminées par des épines fortes, un peu divergentes et crochues, propres à favoriser le saut ; leurs carènes supérieures garnies dans leurs trois quarts inférieurs, d'épines ser- rées, fines et nombreuses. Tarses postérieurs ayant leur premier article muni en dessous de deux appen- dices courts, divergents. à peine recourbé en dessus, vers le 1. “ TuyrÉONOTE DEMI-BRONZÉ. —— Thyreonotus Semi-ŒnCUS, (Long. 10 lig.) Corps jaunâtre, glabre et assez lisse : tête offrant au-dessus des yeux , une bande noirâtre , peu tranchée, se pro- longeant jusqu’au prothorax ; ce dernier presqu'aussi long que le reste du corps, atteignant au delà de la moitié de l'abdomen, ses côtes rabattus, d’un vert plus ou moins bronzé ; la partie DES ORTHOPTÈRES. 97 avoisinant le repli supérieur , est fortement nuancée de noir. Dessus du prothorax d'un jaune assez prononcé; la partie anté- rieure va un peu en se rétrécissant en forme d'élranglement ; la petite marge débordant les côtés rabattus , assez étendue , large et jaunâtre : le dessous de la carène séparant cette marge, est noir. Elytres profondément cachées sous le prothorax. Antennes et pattes de la couleur du corps : cuisses postérieures ayant à leur face externe, une bande noire longitudinale. Müle. La femelle, ou du moins l'individu que nous regardons comme tel, a le prothorax bien moins prolongé en arrière, et la marge bordant les côtés rabattus, est beaucoup plus étroite que dans le mâle ; la bande noire des cuisses de derrière, est interrompue par des taches jaunâtres. Oviscapte au moins aussi long que l'abdo- men, un peu recourbé en dessus vers le bout et lisse. Taille un peu inférieure à celle du mâle, ce qui pourrait faire présumer que c'est une espèce particulière. Cap de Bonne-Espérance. Décrit d'après trois individus de nia collection. 2." TaxnéonOTE coRsE, — Thyreonotus corsicus. Plerolepis corsica, Rambur, inédit. (Long. 10 à 12 lig.) Corps d'un brun jaunatre. Prothorax se prolongeant d'environ deux lignes sur l'abdomen , d'une ruanee plus claire postérieurement, un peu échancré au bord latéral ; côtés rabattus n'ayant qu'une marge (rès-étroite , à peine appa- rente. Elytres cachées sous le prothorax. Oviscapte droit , lisse, au moins aussi long que l'abdomen. Antennes et pattes de la couleur du corps. Femelle. Elle a été prise en Corse par M. le docteur Ran:bur. Gexre XXVIF, BRADYPORE. — BRADFPORUS, Charp. Aud.-Serv. Brullé, — Æphippiger, Lefebvre, — Cailimenus, Stèv. Fisch. Tête grosse, mutique; front convexe, séparant notable. ment les antennes, ORTHOPTÈRES. 32 L9S HISTOIRE NATURELLE Prothorax grand, allongé, arrondi postérieurement : son disque plan , en carré long ; carènes latérale très- prononcees : côtés rabattus , larges ; leur bord si- nueux. Présternum fortement bidenté; ces dents longues et rap- prochées. Mésosteranum et métasternum presque vlans, leur bord postérieur fortement échancré au milieu ; chaque angle mousse. Elytres très-courtes, rudimentaires, entièrement cachées sous le prothorax. Ailes nulles. Antennes sétacées, multiarticulées, assez fortes , plus courtes que le corps , très-distantes l’une de l'autre à leur insertion; premier article gros et court, le se- cond petit. Yeux oblongs , un peu saillants. Labre large, arrondi au bout. Mandibules très-fortes, creusées extérieurement. Palpes épais ; les maxillaires plus longs que les labiaux ; article terminal guère plus long que le précédent, faiblement élargi au bout et tronqué. Abdomen très-grand, allongé , trois fois plus long que le prothorax, comprimé latéralement ; plaque sous- anale des femelles, distincte, allongée, allant en se rétrécissant de la base à l'extrémité, échancrée au bout et terminée par une pointe de chaque côté ; celle des mâles presque carrée, plus courte que l'abdomen , unicarénée latéralement ; bord postérieur sinueux : appendices abdominaux peu visibles. Oviscapte assez court, un peu recourbé en dessus à l'extrémité ; chaque valve bifurquée au bout, distinc- tement denticulée au-dessous de la pointe inférieure de la bifurcation. Pattes médiocrement allongées , robustes ; cuisses com- primées et mutiques, les postérieures peu renflées, pres- qu'aussi larges à l’extrémité qu’à La base. Toutes les DES ORTHOPTÈRES. k99 jambes de semblable conformation , canaliculées en dessus ; leurs deux carènes supérieures et la carène in- férieure, armées toutes trois, d’épines fortes , nom- breuses , très-pointues ; hanches ayant une épine au côté externe ; celle des hanches antérieures très-forte. Tarses allongés; les trois premiers articles comprimés; le premier le plus grand de tous, le second moitié plus court que le précédent ; le troisième très-petit, à peine échancré au bout, recevant la base du qua- trième. Obs. Ce genre a de l’affinité avec celui d'Hétrode, n° 19, notamment avec les espèces du sous-genre £ugaster, mais par la forme du mésosternum et du métasternum , il appar- tient sans aucun doute à ce groupe-ci. 1. BranyrorEe pasypr. — Bradyporus dasypus, Touss. Charpent. Horæ entomol. pag. 96. Aud.-Serv. Rev. pag. 67. Brullé, Expéd. scient. de Morée, pag. 88. Orthopt. PI. XXXIX, fig. 7. Variété. Stoll , Sauterel. etc. PI. XI. a. fig. 44. Femelle. ÆEphippiger macrogaster, Lefebvre, Magas. de z0ol. (Guérin) tom. 1. PI. 5 , fig. 1. Femelle. Callimenus obesus, Stèv. Notice sur le genre Tettigopsis, Fisch. entom. Ross, vol. 1V. ( Long. 25 à 26 lignes, femelle; 2 pouces, mâle } Il varie un peu pour la distribution des couleurs. Tête noire; yeux trés-étroi- tement cerclés de jaune ; bord du chaperon largement jaune, surtout latéralement ; cette partie latérale ayant un petit point noir au milieu : partie triangulaire antérieure du labre, noire avec une bande transverse jaune chargée de deux points noirs ; seconde partie du labre , noire, tachée de jaune antérieurement, ou entierement jaune. Mindibules de cette dernière couteur, ou noirâtres à base jaune. Palpes jaunes, tachés de brun aux arti- culations. Prothorax d'un jaune tanné ; carènes du disque brunes ; il a postérieurement, de chaque côté, une autre carène courte, 500 HISTOIRE NATURELLE placée à peu de distance de la premiere, et en outre une troisième carène encore plus courte, intermédiaire entre la précédente et la grande carène latérale, Le disque offre quelques taches enfon- cées et des points excavés d'un brun verdâtre ; les côtés rabattus, qui sont trés-larges, ont antérieurement , une grande tache irré- gulière , formée par une réunion de lignes et de points d'un brun verdâtre. Sternum jaune. Abdomen noirâtre, un peu luisant, d'un vert jaunâtre latéralement. Dans certains individus il présente en dessus, deux lignes longitudinales jaunâtres ; plaques dorsales chargées vers le bord inférieur, de courtes carènes assez nom- breuses et presque régulières. Oviscapte long de six lignes, jau- nâtre avec l'extrémité brune. Plaque sousanale jaunâtre. Antennes noirâtres. Pattes jaunes ; toutes les cuisses chargées de gros et nombreux points noirs. Epines des jambes, d'un brun noirâtre. Mâle et femelle. Assez commun dans une partie de l'Asie mineure, en Grèce, en Turquie, et même en Hongrie. M. A. Lefebvre qui l'a pris aux environs de Smyrne, princi- palement au sud de Boudja , en juin 1829 , fait la remarque sui- vante. (Loco citat.) «Lorsqu'on saisit cet insecte, il laisse » échapper des bords postérieurs du corselet, une liqueur épaisse, d'un jaune gomme-gutte , abondante , d’odeur fétide et légère- ment âcre. Il se tient ordinairement caché dans la journée, on » ne se rencontre qu'a terre, errant et n'exécutant que de très- petits sauts ; mais le soir il grimpe sur les arbustes les plus bas » et fait entendre une stridulation semblable à celie d'une cre- » celle et interrompue ; si on le pose à terre, il s'empresse de * remonter dans les branchages et s'y bloitit assez bien. » M. Brullé (Coup d'œil sur l'entom. de la More, pag. 16) dit l'avoir trouvé en grand nombre au mois de juin dans les plaines ; il se tenait sur les chardons et les plantes basses. 2 v L2 —:= Tête quelquefois grande, mais de moyenne grosseur ; front souvent uni- tuberculé, ou pointu, mais sans ren- DES ORTHOPTÈRES. 501 flement avancé. ( Antennes ordinai- rement rapprochées. ) Gexrze XXVIII PHYLLOPHORE. — PHFLZO- PHORA, Thunb. Brullé. Prothorax grand , pentagone, figurant un losange tron- qué en devant; ilest allongé en arrière jusqu'au delà du milieu de l'abdomen, en forme de cône pointu , s’élargissant au centre, ce qui simule la base du cône ; puis allant en se rétrécissant en avant : la partie antérieure présentant deux sutures transven sales semblant former deux segments assez étroits ; 11 est plan en dessus , rabattu sur les côtés du corps qu'il embrasse antérieurement : ce bord rabattu,. échancré brusquement au-dessus des pattes interme- diaires, pour aller, en diminusut sensiblement , re- joindre la pointe du cône postérieur : carène séparant le dessus du prothorax des côtés rabattus, trés-sail- lante et dentée; dent médiane plus forte que les autres. Présternum sans dents. Mésosternum et métasternum di- latés de chaque côté en une foliole ovalaire dont la pointe est tournée vers l'abdomen. Tête mutique , aplatie en devant, allant en se rétrécissant antérieurement , enfoncée en partie dans le pro- thorax, Antennes longues, sétacées, multiarticulées, fines, plus longues que le corps, distantes à leur base, insérées très-près des yeux; leurs deux premiers ar- ticles gros ; le premier du double plus long que le suivant. Labre grand , arrondi, Palpes allongés, grèles ; les maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; leur article terminal plus long 202 HISTOIRE NATURELLE que le précédent, très-peu renflé à son extrémité, et tronqué. Mandibules fortes, ne dépassant pas le labre, unisil lonnées latéralement. | Yeux assez petits, globuleux, bien saillants, presque pédonculés. Elytres grandes , larges, en forme de feuille ovalaire , terminées en pointe; nervures nombreuses, sembla- bles à celles d’une feuille : organe stridulant ap- parent. Aïles amples , de la longueur des élytres. Abdomen assez gros, paraissant un peu comprimé. Plaque sousanale des mâles s’allongeant beaucoup au delà de l’extrémité de l’abdomen, en une foliole assez large à sa base, se rétrécissant brusquement ensuite, bifide à l'extrémité ; ses deux branches allongées. Ap- pendices abdominaux grêles, aussi longs que la plaque sousanale ; ceux des femeiles gros et courts. Oviscapte long, fort, surtout vers sa base, très-pointu et recourbé en dessus en lame de sabre. Pattes grandes, notamment les postérieures; cuisses dentées en dessous ; les dernières assez peu renflées : jambes un peu dentées. Î. PHYLLOPHORE sPÉCIEUSE. — Phyllophora speciosa, Thunb., Mém. tom. V, pag. 286, tab. 3. Brullé, Hist. natur. des insect. tom. IX, pag. 142, Pl. 159, fig. 2. (Long. 18 lignes, femelle, non compris l'oviscapte; male, 12 à 19 lignes. ) Corps vert ou jaunâtre ; surface de la tête et du prothorax , un peu rugueuse ; ce dernier offrant au milieu, une légère élévation transversale, allant d’un angle à l’autre de sa partiefla plus large ; chaque angle ayant une épine plus forte que celles de la carène dentte. Ilytres de la couleur du corps, assez opaques. Ailes assez transparentes, de la couleur des ély- tres. Oviscapte sans dentelures apparentes, aussi long que le DES ORTHOPTÈRES. 503 corps. Pattes vertes ou jaunâtres ; dilatation des jambes ante- rieures bien prononcée, ainsi que l'organe stridulant des élytres du mâle. Mâle et femelle. De l'île des Papous. Collection du Muséum d'histoire naturelle, GExRe XXIX. MÉCONÈME. — MECONEMA, Aud.- Serv. Rev. Bruilé. — Zocusta , auctor. Tête engagée dans le prothorax, munie d’une petite épine placée entre les antennes. Prothorax court, ayant son disque un peu aplati; ca- rènes latérales peu prononcées; ses côtés rabattus ayant leur bord coupé un peu obliquement. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum an peu creusés au milieu ; bords latéraux relevés, À bdomen assez court. Plaque sousanale des mâles peu vi- sible; appendices abdominaux courts dans les fe- melles, fort longs, filiformes, tronqués au bout | dans les mâles. Oviscapte allongé , peu relevé en dessus ; ses valves étroites, terminées en pointe, Pattes longues , assez fortes, presque mutiques ; les quatre premières jambes dilatées ; les antérieures à la base, les intermédiaires dans leur première moitie; les postérieures ayant chaque carène supérieure avec une rangée d'épines très-fines, peu distinctes. Antennes beaucoup plus longues que le corps, sétacées, multiarticulées, assez rapprochées à leur base ; premier article gros, le second court , presque globuleux. Yeux globuleux, saillants. Labre petit, arrondi au bout. Mandibu!es médiocres. Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; 50: HISTOIRE NATURELLE dernier article plus grand que le précédent, presqu’en cône renversé, tronqué au bout. Elytres étroites, linéaires , arrondies au bout, dépassant l'extrémité de Pabdomen. Organe stridulant peu pro- noncé. Ailes de la longueur des élytres. 1. MÉconÈME variée. — Wecoremasaria , Aud-Serv. Rev. pag. 6r. Drullé, Hist, nat. des ins. (om. IX, pag. 151, PI. 15, fig. 2. Mâle. Locusta varia, Fab. Ent. syst. (om. 2, pag. 42, n° 95. — Panz. Faun. germ. fasc. 33, fig. 1. Femelle. — Touss. Charp. Horæ entomol. pag. 110. — Latr. Hist. natur. des Crnst. et des Insect. (om. 14, pag. 191, n° 4. — Philippi, Orthop. Berol. pag. 20, n° 4, Tab. x, fig. 3, mâle. ZLocusta nana , Stoll ? Sauter. PI. XII, a, fig. 55. Locusta thalassina , De Géer , Mém. tom. 3, pag. 433. Conocephalus varius, Thunb. Mém. tom. V, pag. 274. 2 (Long. 6 lignes, non compris l'oviscapte.) Tête et corps d'un vert pâle un peu jaunâtre. Frothorax uni, lisse, luisant, ayant une bande longitudinale dorsale, assez large et jaune qui s'obli- tère souvent après la mort. Elytres légèrement opaques, d’un vert jaunâtre, fortement réticulces : organe stridulant de l'élytre gauche, roussâtre. Ailes incolores, transparentes. Appendices abdominaux du mâle longs de trois lignes et demie. Oviscapte grand , ayant quatre lignes de longueur ; sa moitié postérieure à peu prés, dépassant l'extrémité des élytres ; valves plus larges à la base, un peu relevées en dessus, en lame de sabre. Pattes de la couleur du corps. Antennes jaunâtres ; celles du mâle deux {ois plus longues que le corps au moins. Mâle et femelle. De France et d'Allemagne. Peu commune aux environs de Paris. De Géer dit l'avoir prise sur l'orme, à Utrecht. DES ORTHOPTÈRES. 503 Gevre XXX. XIPHIDION. — X/PHIDION, Aud.… Serv. Rev. Brullé. — Zocusta, auctor. Tête assez grande, engagée dans le prothorax; face ante- rieure un peu en plan oblique ; un tubercule distinct entre les antennes. Prothorax court, son disque plan , légèrement caréné laté- ralement. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum un peu concaves ; angles postérieurs prolongés, pointus. Abdomen ayant ses appendices peu visibles, Plaque sous- anale tres - apparente : un peu convexe ct poin- tue dans les femelles, grande et fourchue dans les mâles. Oviscapte allongé, étroit, droit ; valves parallèles, pointues au bout. Pattes antérieures et intermédiaires de longueur moyenne s cuisses mutiques; jambes très-finement épineuses ; . les antérieures ayant à la base, une cavité munie d’une petite membrane. Pattes postérieures grandes : ca- rènes supérieures des jambes ayant en dessus, deux rangées de fines épines. Antennes sétacées, multiarticulées , assez rapprochées à la base, plus longues que le corps; leurs deux pre- miers articles plus gros que les suivants. Yeux assez gros , globuleux , saillants. Labre petit , arrondi au bout. Mandibules médiocres. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; article ter- minal assez court, un peu évasé au bout, tronqué droit. Élytres étroites, linéaires, arrondies au bout , un peu plus longues que l'abdomen : organe stridulant trans- parent au centre. x Ailes dépassant un peu l'abdomen dans le repos. 506 HISTOIRE NATURELLE 1. Xipaipion zRuN, — Xiphidion fuscum, Aud.-Serv. Rev. pag. 62. Locusta fusca, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 43, n° 58. — Latr. Gener. tom. LI, pag. 1or. — Idem, Hist. natur. des Crust. et des Ins., tom. 12, pag. 132, nv — Panz. Faun. germ. fasc. 33, fig. 2. Femelle. — Touss. Charpent. Joræ entomol. pag. rrr. — Philippi, Orthop, Berol. pag. 19, n° 2, Tab. 1, fig. 2. Fe- melle. (Long. 7 à 8 lig. femelle; mâle, 5 lig.) Tête et corps d’un vert d'herbe luisant. Tubercule frontal court, arrondi au bout , brun en dessus ; partie postérieure de la tête avec une bande longitu- dinale brune, assez large, qui se continue en s'élargissant sur le milieu du prothorax dont elle atteint le bord postérieur. Elytres grisâtres , trés-peu opaques, dépassant d’une ligne ou deux le bout de l'abdomen : organe stridulant avec un miroir transparent assez grand. Ailes incolores, transparentes, dépassant les élytres dans le repos, d'une ligne à peu près. Abdomen brunâtre en dessus : oviscapte long de cinq lignes an moins; valves creusées à leur face externe. Antennes beaucoup plus longues que le corps, d’un vert obscur. Pattes vertes. Mâle et femelle. De France et d'Allemagne. Je l'ai trouvé à la fin de l'été aux environs de Paris dans des prairies humides. 2." Xipainion Inis. — Xiphidion Fris. (Long. 6 lignes non compris l'oviscapte. ) Tête, corps et pattes verdâtres , luisants. Tubercule frontal court, émoussé au bout. Prothorax lisse, uni; on voit une bande longitudinale et mé- diane , brunâtre, qui part de la pointe du ftubercule frontal et atteint le bord postérieur du prothorax en s'élargissant graduel- lement. Elytres plus longues que le corps, étroites, lancéolées, arrondies au bout, un peu transparentes, d’un gris verdûtre, ayant une bande obscure accolée en dedans à la nervure longi- tudinale ; cette bande entrecoupée par de courtes nervures trans- verses , verdâtres : marge antérieure incolcre et transparente. Organe stridulant chagriné , transparent au centre, surtout celui de l'élytre droite qui simule un miroir arrondi, rebordé. Ailes DES :ORTHOPTÈRES. 507 dépassant les élytres dans le repos; cette partie saillante de la couleur des élytres, le reste trés-transparent et incolore avec un vif reflet irisé, plus éclatant dans le mâle. Oviscapte trés-droit, long de cinq lignes; valves très-pointues au bout. Pattes à peine épineuses. Antennes verdâtres, du double plus longues que le corps. Male et femelle. Pris à l'Ile-de-France, par M. Marchal, et de sa collection ; je l'ai aussi dans la mienne, comme des Indes-Orientales et de Java. Gewre XXXI. EXOCPPHALE. — ÆXOCÆEPHALA ; Aud-Serv. Rev, — Locusta , Brulié, Tête longue , dégagée du prothorax; sa face antérieure un peu en plan oblique : un tubercule entre les an- «ennes, Prothorax arrondi en dos d'âne, sans apparence de ca- renes latérales, ayant deux sillons transversaux tres-profonds. Présternum mutique ; mésosternum et métasternum creu- sés au milieu , bord postérieur profondément échan- cré, à angles prolongés , relevés et pointus. Antennes sétacées , multiarticulées, un peu distantes à la base, plus longues que le corps; premier article gros, allongé ; le second court, un peu conique. Yeux globuleux, saillants. Labre arrondi au bout. Mandibules médiocres. : Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; article ter- minal notablement plus grand que le précédent , évasé au bout et tronqué. Elytres allongées, étroites, linéaires, arrondies au bout, dépassant de près de moitié l'extrémité de l'abdomen. Ailes de la longueur des élytres. 508 HISTOIRE NATURELLE Abdomen ayant ses appendices peu visibles (1). Oviscapte long , étroit, droit : valves pointues. Pattes médiocrement allongées ; cuisses denticulées en dessous ; toutes les jambes épineuses ; les antérieures un peu dilatées, offrant un court sillon ; jambes pos- térieures ayant leurs deux carènes supérieures et la ca- rène inférieure , munies d'épines serrées, nombreuses, assez fortes. 1. EXxOCÉPHALE BISILLONÉE. — Æxocephala bisulca, Aud.-Ser+. Rev. pag. 63. Locusta bisulca, Encycl. méth. tom. X, pag. 342. Femelle, (Long. 17 lignes, non compris l'oviscapte.) Téte d'un vert jaunûätre , ainsi que les palpes et les parties de la bouche : front portant entre les antennes, un tubercule vertical , épais à la base, tres-pointu et mince à l'extrémité. Prothorax lisse, luisant, d'un vert jaunâtre avec deux larges et profonds sillons qui le parta- gent en trois parties presqu'égales ; la troisième ayant à la base ane large bande transversale jaune. Elytres allongées, étroites, linéaires, peu opaques, d’un vert tendre, largement bordées de jaune a leur base ; leur moitié postérieure dépassant l'abdomen ; l'extrémité arrondie, s'étendant au delà de l'oviscapte. Ailes transparentes, de la longueur des élytres. Abdomen et pattes d'un vert jaunâtre ; oviscapte long de neuf lignes , luisant, rougeâtre, bordé de noir inférieurement , avec l'extrémité de cette dernière couleur. Antennes beaucoup plus longues que le corps, noiré- tres, annelées de blanchâtre. Femelle. De Cayenne. Ma collection. Observation. Les quatre genres suivants : Pseudorhynque, Copi- phore, Conocéphale et Orchélime, ont pour caractères communs d'avoir : 1° le front élevé en cône; 20 un ocelle plus ou moins dis- tinct, placé au milieu de l'extrémité supérieure de la face ; 3° les appendices terminaux de l'abdomen recourbés en dedans et comme crochus à leur extrémité, dans les mâles. (1) Mäles inconnus. DES ORTHOPTÈRES. 309 Gexne XXXII.” PSEUDORHYNQUE. — PSEUDO- RHYNCHUS.— Conocephalus , Aud.-Serv. Rev. (Feudis, faux; fvyxne, bec.) Tête très-grande ; face antérieure en plan très-oblique : front dirigé horizontalement entre les antennes en un cône très-pointu, unituberculé en dessous vers sa base, simulant presque un bec d’oiseau ; chaperon distinctement séparé dela tête par une ligne enfoncée presque semicirculaire. Prothorax grand, son disque aplati, en carré-long, fui- blement carené de chaque côté: côtés rabattus, larges, leur bord postérieur arrondi, l’antérieur coupé très-obliquement. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum à peine creusés au miheu, presque cordiformes, peu échan- crés au bord postérieur. Antennes plus longues que le corps , sétacées , multiar- ticulées ; leur entre-deux entierement occupé par la large base du cône frontal; premier article assez al- longé , le second court. Yeux un peu oblongs, saillants. Labre un peu rétréci à sa base, élargi et arrondi au _ bout, atteignant l’extrémité des mandibules. Mandibules fortes. Palpes maxillaires grêles ; les labiaux plus épais ; les pre- miers plus longs que les autres ; dernier article un peu plus long que le précédent, à peine renflé au bout et tronqué,; celui des labiaux assez épais; évasé à l'extrémité et tronqué un peu obliquement. Elytres allongées, étroites, linéaires , arrondies au bout, dépassant l'abdomen. Organe stridulant opaque sur l'élytre gauche. Ailes de la longueur des éiytres. Abdomen un peu allongé ; ses appendices gros, sétacés ; 510 HISTOIRE NATURELLE ceux des mâles recourbés en dedans vers le bout et comme crochus. Plaque sousanale de ce sexe, assez étroite, ne dépassant pas l’abdomen, échancrée à l'extrémité, munie latéralement d’un court appendice paraissant comme implanté. Oviscapte long, étroit et droît à sa base, s’élargissant'en- suite graduellement, rétréci et pointu au bout : valves fortement creusées extérieurement dans toute leur longueur. Pattes médiocrement allongée;, toutes les cuisses? et toutes les jambes un peu épineuses ; jambes anté- rieures ayant à leur base un court sillon; les posté- : rieures avec les épines des deux carènes supérieures, courtes et faibles. 1. * PseunornyNQuE sicaire. == Pseudorhy nchus sicarius. Locusta lanceoluta, Fab. ? Ent. syst. tom. 2 , pag. 39, n° 20. (Long. 18 lignes de la pointe frontale à l'anus.) Corps jau- nâtre , probablement vert dans l'insecte vivant. Tête de même couleur ; bord de l'impression qui sépare le chaperon du reste de la tête, liséré de brun. Cône frontal avancé horizontalement entre les antennes, trés-grand , long de trois lignes , allant en se rétrécissant vers le bout, imitant un poignard à pointe trés-acé- rée; ce cône a en dessus deux lignes longitudinales brunes, par- tant de la pointe , d'abord réunies en une seule, se prolongeant sur le disque du prothorax en se divisant chacune en deux, ce qui forme quatre lignes sur ce dernier, assez réguliérement es- pacées ; le dessous du cône est brunâtre antérieurement. Pro- thorax pointillé. Elytres étroites , lancéolées , dépassant de béau- coup l'extrémité de l'abdomen, d'un jaune verdätreet peu opa- ques. Ailes transparentes, de la grandeur des élytres. Oviscapte court, n'ayant que quatre lignes de longueur ; ses valves assez larges, creusées sur leur face externe et terminées en pointe. An- tennes Jjaunâtres, ayant deux fois la longueur du corps. Pattes jaunûâtres ; les quatre premières presque mutiques , cuisses posté- DES ORTHOPTÈRES. 511 rieures un peu épineuses en dessous : carènes supérieures des jambes de derrière , finement épineuses. Femelle. Collection de M. le comte Dejean. J'ai eu en communication un autre individu femelle, de la collection du Muséum, qui diffère par sa taille plus forte du double ; l'oviscapte a 10 lignes de longueur, les cuisses et les jambes ont des épines infiniment plus fortes. Patrie inconnue. Fabricius indique Sierra-Léon ; mais sa des- cription est si courte, que je doute fort de sa synonymie, d'au- tant qu'il ne parle point des lignes brunes longitudinales de la tête et du prothorax. , 2. PSEUDORHYNQUE JAUNATRE. — Pseudorhynchus flavescens. Conocephalus flavescens, Aud.-Serv. Rev. pag. 51. Femelle. (Long. r5 lig. de la pointe frontale à l'anus.) Corps d'un vert jaunâtre. Tête jaunâtre, pointillée ; son cône frontal rugueux, fortement unidenté en dessous ; l'impression semicirculaire qui sépare le chaperon du reste de la tête, est lisérée de brun. Mandibules presqu'entiérement d’un brun noirâtre luisant. Prothorax uni, finement pointillé. Elytres étroites, lancéolées , verdâtres, un peu transparentes, beaucoup plus longues que l'abdomen. Ailes aussi longues que les élytres, transparentes. Oviscapte court, n'ayant guère que huit lignes , d'un vert jau- nâtre ; sés valves assez larges, profondément creusées sur leur face externe, ovalaires, terminées en pointe. Antennes et pates de la couleur du corps. Cuisses et jambes épineuses en dessous ; les cuisses postérieures armées dans cette partie d’une douzaine d'épines acérées et rapprochées les unes des antres ; jambes dé derrière épineuses sur leurs carènes. Femelle. De Java. Un individu unique, de ma collection. 3. “ Psrunoruynque pc Lessox. — Pseudorhynchus Lessonu. (Long. 16 lignes.) Corps d'un vert jaunâtre. Tête de cette couleur ainsi que les parties de la bouche ; chaperon séparé de la tête par une ligne presque droite ; face antérieure lisse, luisante : cône frontal presque lisse, üunidenté en dessous, avancé entre les antennes, pointu au bout, long de trois lignes et demie. Protho- 512 HISTOIRE NATURELLE rax chagriné. Elytres d’un vert jaunâtre , peu opaques, étroites, Jancéolées, arrondies au bout, dépassant de beaucoup l’extré- mité de l'ahdomen.. Aïles transparentes, de la grandeur des ély- tres. Oviscapte fort allongé, d’un vert jaunâtre, presque linéaire, pointu au bout, ayant quinze à seize lignes de longueur. Pattes de la couleur du corps; les quatre premières jambes finement épineuses ; les antérieures ayant à la base du côté interne, une fente longitudinale. Antennes deux fois plus longues que le corps, d'un jaune verdûtre. Mâle et femelle. Be l’île de Java. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. Dans la première, un individu porte de la main de La- treille, le nom de M. Lesson , auquel nous avons dédié l'espece. Genre XXXIHT. COPIPHORE. — COPIPHORA, Aud.- Serv. Rev. ‘Tête grande, sa face antérieure presque verticale : à partir du dessous de chaque œil, on voit une carène longi- | : tudinale denticulée dans toute sa longueur. Front | élepé perpendiculairement en un cône très-pointu , tuberculé ou épineux, muni en dessous d’un tuber- cule très-apparent; chaperon distinctement séparé de la tête par une ligne enfoncée , semicirculaire. Prothorax court, un peu arrondi sur son disque, sans Ca: rènes latérales prononcées. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum un peu creusés au milieu, échancrés au bord posté- rieur. Antennes longues, capillaires, sétacées , multiarticulées, plus longues que le corps, assez rapprochées, premier article gros, en cône renversé, ayant un fort tuber- cule interne à son extrémité. Yeux globuleux, très-saillants, Eabre petit, arrondi au bout, s'avancant sur la moilié «es mandibules seulement. | DES ORTHOPTÈRES. 513 Mandibules fortes. Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; article terminal plus long que le précédent, allant un peu en grossissant vers le bout et tronqué droit ; dernier article des palpes labiaux dilaté et évasé à l'extrémité, tronqué obliquement. Elytres allongées, étroites, linéaires , arrondies au bout, dépassant de près de moitié l’extrémité de l’ab- domen : organe stridulant transparent au centre. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen un peu allongé, ses appendices gros, sétacés, pubescents ; ceux des mâles ayant l'extrémité recour- bée en dedans. Plaque sousanale de ce sexe allant en se rétrécissant de la base à l'extrémité, atteignant au moins le bout de l'abdomen , échancrée postérieure- ment, munie de chaque côté d’un très-court appendice paraissant implanté. Oviscapte droit, du double plus long que l’abdomen , dépassant notablement les élytres; également étroit dans toute sa longueur ; valves terminées en pointe. Pattes médiocrement allongées ; toutes les cuisses armées. en dessous de fortes épines, leur extrémité munie de chaque côté, d’une épine très-distincte, emboîtant la : jambe. Les quatre premières jambes épineuses, notam- ment en dessous : jambes postérieures ayant leurs deux carènes supérieures et la carène inférieure , gar- nies d’épines assez distantes. 1. CoPiPHORE LONGUE QUEUE. — Copiphora longicauda , Aud.-Serv. Rev. pag. 50. (Long. 20 lignes ; le cône frontal et l'oviscapte non compris ; ce dernier ayant à peu près deux pouces de long.) Corps d'un vert- jaunâtre. Elytres parsemées de petites taches carrées, d'un violet pâle ; leur bord sutural est aussi de cette couleur. Mandibules d'un noir luisant dans leur moitié interne. Aïles hyalines avec une lé- gère teinte verdâtre. Front s'élevant en un cône trés-aign, ayant ORTHOPTÈRES, 99 514 HISTOIRE NATURELLE près de cinq lignes de longueur , sillonné en dessus; ce sillon bordé de chaque côté à sa base, d'une rangée de petites épines : en dessous ce cône porte un tubercule au milieu. Epines des cuis- ses, fortes, allongées, notamment celles des cuisses postérieures. Femelle. De Cayenne. Collection de M. Viard. 2. CoPrPHORE CORNUE. — Copiphora cornuta. (PI. 10, fig. 3. Femelle.) Locusta cornuta, De Géer, Mém. tom. 3, PI. 37, fig. 7. Fe- melle. (Long. 14 à 19 lignes; le cône frontal et l’oviscapte non com- pris.) Corps d'un vert-jaunâtre. Tête et prothorax pointillés ; cha- peron séparé de la tête par un liséré brun; labre jaune: mandi- bules ayant leur face externe entièrement d'un brun-noir luisant. Elytres étroites, linéaires, arrondies au bout , beaucoup plus lon- gues que l’abdomen et vertes. Ailes transparentes, verdâtres, de la longueur des élytres. Oviscapte linéaire , long de deux pouces : valves pointues. Pattes de la couleur du corps; toutes les cuisses garnies en dessous , sur la carène externe, d'épines fortes, celles des cuisses postérieures plus longues, plus nombreuses , régulie- rement espacées, imitant les dents d’un râteau ; carènes supé- -rieures des deux dernières jambes, à épines assez fortes. Antennes -de la couleur du corps. Mâle et femelle. Amérique. De ma collection; le mâle de celle de M. le comte Dejean. Nota. Elle a de grands rapports avec la longicauda, dont elle diffère par les mandibules entièrement noires en dessus, et par les élytres d'un vert uniforme. Genre XXXIV. CONOCÉPHALE. — CONOCEPH1- LUS , Thunb. Latr. Aud.-Serv., — Zocusta, auctor. Tête grande, un peu pyramidale, plus étroite vers le haut ; sa face antérieure en plan oblique : front s’avançant DES ORTHOPTÈRES. 515 entre les antennes en un cône épais, relevé, dépas- sant le premier article des antennes, ordinairement obtus au bout. Prothorax court, un peu aplati sur son disque ; carènes latérales peu prononcées. Présternum ayant deux longues dents, droites et rappro- chées. Mésosternum et métasternum plus ou moins échancrés au bord postérieur. Abdomen assez allongé ; ses appendices gros, sétacés, ceux des mâles recourbés en dedans à leur extrémité : plaque sousanale de ce sexe ne dépassant pas l’abdo- men, allant en se rétrécissant, échancrée au bout. viscapte allongé, droit, étroit, souvent plus long que l'abdomen ; valves nn peu creusées extérieurement , terminées en pointe. Antennes sétacées, multiarticulées, capillaires, plus longues que le corps, peu distantes à la base; leurs deux premiers articles cylindriques, le second plus court que l’autre. Yeux arrondis, assez saillants. Labre petit et arrondi au bout. Mandibules fortes, Palpes maxillaires plus longs que les labiaux; dérnier article plus grand que le précédent ; allant un peu en grossissant vers le bout et tronqué droit; le ter- minal des labiaux dilaté et évasé , tronqué oblique- ment. Elytres allongées, étroites, linéaires, arrondies au bout, dépassant notablement l’abdomen ; organe stridulant ordinairement opaque sur l’elytre gauche, transparent au centre sur la droite. Ailes de la longueur des élytres. Les quatre premières pattes médiocrement allongées ; cuisses et jambes un peu épineuses ; jambes anté- rieures ayant un court sillon à leur base. Pattes pos- 516 HISTOIRE NATURELLE térieures grandes ; cuisses denticulées en dessous ; ca- rènes supérieures des jambes, fines et très-courtes. ota. Ce genre, qui a de nombreux rapports avec le pré- cédent , s’en distingue à la première vue par son présternum bidenté et la forme du chaperon qui n’est point séparé de la tête par une ligne enfoncée, semicirculaire. PREMIÈRE DIVISION. Tête ayant au milieu , une éminence triangulaire ou un cône pointu. ( Espèces exotiques. ) 1, CONOGÉPHALE LONGUE ÉPÉE. — Conocephalus xiphias , Aud.-Serv. Rev. pag. 52. Locusta xiphias, Encycl. méthod. tom. X, pag. 342. Fe- melle. Long. 14 lignes non compris le cône frontal , ni l'oviscapte. ) Corps d'un vert grisâtre. Tête plus étroite à sa partie supérieure na l'inférieure , lisse et luisante : front prolongé entre les an- tesnes en un tubercule pyramidal long de deux lignes au moins, terminé en pointe, renflé en dessous, un peu plus foncé que le reste du corps; ocelle supérieur jaune et fort distinct. Prothorax lisse , son disque assez étroit, en carré long. Elytres dépassant l'abdo- men de près de moitié, étroites , linéaires , terminées en pointe arrondie , opaques, de la couleur du corps. Ailes transparentes, de la longueur des élytres. Abdomen étroit , comprimé; oviscapte long de quinze à seize lignes ; ses valves linéaires , arrondies au bout. Pattes et antennes de la couleur du corps ; les quatre pattes antérieures assez courtes, un peu épineuses ; les postérieures lon- gues , cuisses denticulées cn dessous : les deux carènes supérieures des dernières jambes , finement épineuses. Femelle. De Cayenne. Ma collection. DES ORTHOPTÈRES. 517 2." CoNOCÉPBALE six POINTS. — Conocephalus sexpunctatus. (Long. 20 lignes environ , non compris l'oviscapte.) Cette belle et singulière espèce s'éloigne un peu des autres par la forme du prothorax et par la grosseur de sa tête; le premier est grand, élargi, sans carènes latérales ; tout cela donne à l’insecte un facies parti- culier. Corps et tête d’un jaune verdâtre; face antérieure chagri- née et luisante ; mandibules noires; front avancé horizontalement entre les antennes en un tubercule gros et long, dépassant le pre- mier article des antennes, très-aigu au bout; ce tubercule uni- denté en dessous et noir dans cette partie. Au bord postérieur de la tête, à l'endroit où elle rentre dans le prothorax, on voit, de chaque côté, un point noir distinct. Prothorax grand , rebordé, chagriné , faiblgnent unicaréné au milieu; son disque portant quatre points noirs placés carrément, alignés à ceux de la tête, mais plus petits et un peu excavés. Elytres vertes, plus longues que l'abdomen , opaques, arrondies au bout : organe stridulant grand, offrant sur chaque élytre, une facette arrondie, rebordée, assez opaque sur l’élytre gauche; pure. fort transparente et irisée sur l'élytre droite; cette facette est surmontée d'un espace étroit, de même nature qu'elle. Ailes arrondies, à peu prés de la longueur des élytres, transparentes : toutes les nervures transverses, om- brées de noirâtre; celles du bord antérieur, l’étant moins forte- ment (1). Oviscapte long de quinze lignes , droit , linéaire, pointu au bout, d’un brun d'acajou vernissé. Antennes beaucoup plus longues que le corps, assez épaisses, mais devenant capillaires vers l'extrémité, d’un jaune brunâtre. Pattes luisantes, d'un vert jaunâtre ; cuisses et jambes munies en dessous d'épines noirâtres, assez fortes; celles garnissant les carènes supérieures des deux dernières jambes, d'un jaune verdâtre. Mâle et femelle. De Madagascar. Collection du Muséum d'histoire naturelle. EE (1) Les ailes des autres Conocéphales sont entiérement transpa- rentes et incolores, 518 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME DIVISION. Tête munie d’un tubercule obtus au bout. 3." CONOCEPHALE MOUCHETE. — Conocephalus guttatus. (Long. 15 lignes non compris le cône frontal , ni l'oviscapte. ) Corps d'un olivâtre foncé; tête de cette couleur avec la face anté- rieure et les parties de la bouche , jaunâtres et luisantes : ocelle jaune, très-distinct; tubercule frontal unidenté en dessous; il a une petite tache jaune à son extrémité supérieure. Prothorax lisse, finement pointillé. Elÿtres étroites, lancéolées, bien plus longues que l'abdomen , arrondies au bout, peu opaques, d'un vert olive foncé; elles sont semées, principalement autour de la grande nervure longitudinale, de petites mouchetures éparses, noirà- tres. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores , avec un trés-faible reflet rosé; nervures transversales blanches. Oviscapte long de treize lignes, terminé par une pointe un peu prolongée. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses denticulées en dessous, notamment les postérieures : les quatre premières jambes un peu épineuses ; les deux carènes supérieures des dernières jambes , finement épineuses. Femelle. Ile dé Cuba. 11 m'a été donné par M. Michel Leroux, de Rouen. 4." CoNOCÉPHALE DISSEMBLABLE. — Conocephalus dissimilis. (Long. 19 lignes, femelle ; à peine un pouce , mâle.) Tête d'un vert jaunâtre , face antérieure luisante ; parties de la bouche rous- sâtres ; tubercule frontal unidenté en dessous; immédiatement au-dessus de cette dent, est une bande transverse d'un noir lui- sant, formant comme un petit bandeau : ocelle blanchâtre, assez distinct. Prothorax uni, pointillé. Elytres peu opaques, étroites, linéaires, beaucoup plus longues que le corps, d'un vert uni- forme. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, incolores, anervures transversales blanchâtres. Abdomen comprimé latéra= lement, d'un vert jaunâtre ; ses quatre ou cinq premiers segments ont quelquefois en dessus, dans le milieu , une tache triangulaire brune ; ces taches formant par leur réunion, une raie longitudi- DES ORTHOPTÈRES. 519 nale. Oviscapte long de treize lignes ; valves fort étroites, termi- nées en pointe. Antennes et pattes d’un vert jaunâtre ; les quatre premières jambes épineuses; les cuisses postérieures l'étant assez distinctement en dessous : les deux carenes supérieures des der- nieres jambes, garnies dans leurs deux tiers inférieurs, de fines épines. Femelle. Le mâle, que nous attribuons à cette espèce, diffère assez sensiblement de la femelle par les couleurs. Le corps est d’un jaunâtre tirant sur le brun: les côtés rabattus du prothorax, présentent immédiatement au-dessous de chaque carène latérale bordant le disque , une raie longitudinale obscure, assez large ; la tête a aussi une raie semblable, mais plus étroite, peu pro- noncée, un peu oblique et partant de chaque œil. Elytres d’un brun jaunâtre; organe stridulant de l’élytre gauche à peine transparent au centre, celui de l’élytre droite ayant une grande facette en forme de miroir, rebordée tout autour, presqu'ovalaire considérée transversalement, pure et claire comme du cristal. Les antennes et les pattes sont de la couleur du corps. J'ai eu quatre individus des deux sexes, de la collection La- treïlle, indiqués tous de sa main, comme ayant été recueillis dans l'Amérique septentrionale. ù 5. * CONOCÉFHALE DIFFÉRENT. — Conocephalus differens. (Long. 15 lignes, femelle; un pouce, mâle.) Tête et corpslui- sants, d'un vert-pré uniforme, passant au jaunâtre en se dessé- chant ; tubercule frontal n'ayant qu'une ligne de longueur , très- arrondi au bout , offrant en dessous une faible échancrure transverse. Mandibules d'un jaune rougeâtre. Prothorax pointillé. Elytres plus longues que l'abdomen, étroites , lancéolées , arron- dies au bout, peu opaques, entiérement d’un vert jaunâtre, avec quelques atômes noirâtres, épars autour de la nervure longitudi- nale, dans le mâle; organe stridulant de l’élytre droite, assez petit, un peu opaque, ride et chiffonné ; celui de l'élytre gauche, ayant au centre une facette ou miroir arrondi, transparent , rebordé. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, irisées ; nervures pâles. Oviscapte long de dix lignes; valves droites, creusées à leur face externe, pointues au bout. Antennes fort longues, de la couleur du corps ; pattes peu épineuses. Mâle et femelle. 520 HISTOIRE NATURELLE Une variété prise dans les mêmes localités et à la même époque que l'espèce, diffère par sa couleur d’un gris verdâtre; le pro- thorax a au-dessous de chaque carène latérale du disque une raie longitudinale obscure , suivie de deux autres raies analogues peu prononcées, où même oblitérées; les flancs du métathorax ont quelquefois trois raies longitudinales obscures; élytres d'un gris verdâtre; base de leur nervure longitudinale, largement ombrée de brun. Mâle et femelle. Décrit d’après huit individus, trouvés à l'Ile-de-France , par M. Marchal, et de sa collection. 6. * CONOCÉPHALE PORTE-DARD, — Conocephalus veruger. (Long. 17 lignes, non compris le cône frontal , ni l'oviscapte. ) Corps d’un jaune olivâtre, tête de cette couleur, tubercule fron- tal pyramidal , long de trois lignes, émoussé et arrondi au bout, unidenté en dessous ; ocelle jaune, trés-distinct. Chaperon et par- ties de la bouche, roussâtres. Prothorax uni, ses côtés rabattus plus foncés, ayant, prés de la carène latérale du disque , une sorte de bande longitudinale brune peu marquée. Elytres trés-grandes , étroites, linéaires, arrondies an bout , opaques, d'un jaune oli- vâtre , offrant près de la grande nervure longitudinale, quelques atômes noirâtres, leur moitié postérieure dépassant l'abdomen, leur extrémité atteignant celle de l’oviscaple. Ailes transparentes. de la longueur des élytres. Oviscapte long de quinze lignes ; ter- mine en pointe fort aiguë. Pattes de la couleur du corps; les quatre premieres très-peu épineuses : cuisses postérieures distinc- tement denticulées en dessous ; carènes supérieures des deux der- niéres jambes, garnies d’épines fines, serrées, nombreuses. (Les antennes manquent. ) Femelle. De Java. Ma collection. 7+ CONOCÉPHALE MAXILLAIRE. — Conocephalus maxillosus, Aud.-Serv. Rev. pag. 92. Locusta maxillosa , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 37, n° 13. (Long. 13 lignes, cône frontal et oviscapte non compris.) Corps d'un vert jaunâtre, ainsi que la tête ; face antérieure de celle-ci pâle; mandibules roussâtres ; palpes verts, leur dernier article DES ORTHOPTÈRES. 521 roux à l'extrémité ; ocelle d’un blanc jaunâtre , trés-distinct : tu- bercule frontal long d'une ligne au moins, jaunâtre au bout, bordé latéralement d'une ligne jaune , unidenté en dessous et noir dans cette partie. Prethorax uni, pointillé. Elytres étroites, lancéo- lées, vertes, opaques , leur extrémité arrondie , atteignant celle de l'oviscapte. Aïles transparentes, de la longueur des élytres. Oviscapte long de quatorze lignes, pointu au bout. Antennes roussätres , les deux premiers articles verts. Pattes vertes , cuisses épineuses en dessous, notamment les postérieures ; les deux ca- rènes supérieures des dernières jambes, garnies de fines épines. Femelle. Du Brésil et de Cayenne. Ma collection. 8. * ConocÉPHALE FLATTEUR. — Conocephalus blandus. (Long. 16 lignes, non compris le cône frontal et l'oviscapte. } Corps d’un jaune verdâtre. Tête de cette couleur, sa face anté- rieure luisante. Tubercule frontal unidenté en dessous : ocelle blanchâtre, assez distinct. Prothorax uni, pointillé, jaunâtre , liséré de vert antérieurement, assez largement bordé de vert au bord postérieur. Elytres étroites, linéaires, très-grandes , d'un vert opaque; moitié postérieure dépassant l'abdomen ; leur extrémité arrondie, atteignant le bout de l'oviscapte. Aiïles transparentes, de la longueur des élytres. Oviscapte long de seize lignes , terminé en pointe. Antennes et pattes de la con- leur du corps ; les quatre premières jambes distinctement épi- neuses , ainsi que le dessous des cuisses postérieures; carènes supérieures des deux dernières jambes, garnies d’épines fines et serrées. Femelle. De Java. Ma collection. J. ConxOCÉPHALE MANDIBULAIRE. — Conocephalus mandibularis, Aud.- Serv. Rev. pag. 52. Locusta tuberculata , Rossi, Mantiss. I, pag. 103. — Latreille, Hist. natur. des Crust. et des Insect. tom. 12, pag. 192, n° 7. Locusta mandilularis , Touss. Charp. Æoræ entomol, pag. 106. Locusta erythrosoma , Encycl. méthod. tom. X, pag. 342, N° 2 (Long. 10 lignes, cône frontal et oviscapte non compris. ) 522 HISTOIRE NATURELLE Corps, antennes et pattes d'un vert tendre. Tête de cette cou: leur : face antérieure luisante ; labre et mandibules d’un jaune rougeâtre ; ces dernières , brunes à leur extrémité : palpes verts avec l'extrémité du dernier article, rougeûtre. Tubercule frontal avancé entre les antennes, assez court, épais, trés-obtus. Pro- thorax un peu chagriné. Elytres étroites , linéaires , parallèles, arrondies au bout, vertes, peu opaques, atteignant à peu prés l'extrémité de l'oviscapte. Ailes transparentes, de la longueur des élytres. Oviscapte long de huit à neuf lignes ; valves étroites, parallèles, très-pointues au bout. Les quatre premières cuisses presque mutiques ; jambes faiblement épineuses en dessous ; cuisses postérieures un peu denticulées en dessous dans leur se- conde moitié : jambes postérieures, ayant en dessus deux ran- gées d'’épines fines. Femelle. | Je ne connais pas le mâle. Selon M. Charpentier, l'organe stri- dulant de l’élytre gauche est ferrugineux , opaque, avec de fortes nervures transverses ; celui de l’élytre droite ayant au milieu un miroir arrondi, fort transparent. Environs de Grenoble. Ma collection. Suivant ce même auteur, on trouve aussi cette espèce en Italie , en Portugal et en Hongrie. Genre XXXV.' ORCHÉLIME. — ORCHELIMUM. (pyxéou: , je danse; Aauuv, pré.) Tête forte ; face antérieure en plan oblique : front s’avan- cant en un tubercule court, obtus, ne dépassant pas le premier article des antennes. Prothorax arrondi en dessus, en dos d’äne , sans appu- rence de carènes latérales. Présternum bidenté. Mésosternum et métasternum étroits, un peu creusés au centre; bord postérieur échancré au milieu. Abdomen un peu comprimé latéralement ; ses appendices sétacés ; courts dans les femelles, plus grands dans DES ORTHOPTÈRES. 523 les mâles, avec l’extrémité recourbée en dedans. Plaque sousanale de ce sexe , ne dépassant pas l’ab- domen, un peu creusée en dessous, munie de chaque côté, d’un appendice sétacé, paraissant implanté , dépassant l’abdomen. Oviscapte moins long que l’abdomen, un peu recourbé en dessus vers l'extrémité : valves creusées au milieu et pointues au bout. Antennes sétacées, multiarticulées, capillaires, plus longues que le corps, assez rapprochées ; premier article gros ; le second court, cylindrique. Yeux gros, globuleux, saillants. Labre petit, arrondi au bout. Mandibules fortes. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux; article terminal un peu plus long que le précédent, un peu renflé au bout et tronqué droit. Elytres peu opaques, étroites , linéaires, arrondies au bout, dépassant l’abdomen : organe stridulant trans- parent au centre sur chaque élytre. Ailes de la longueur des élytres. Pattes de grandeur médiocre; cuisses presque mu- tiques ; les quatre premières jambes notablement épi- neuses : carènes supérieures des dernières jambes, mu- nies d'épines très-courtes et très-fines. Tarses ayant leurs. deux premiers articles presque triangulaires, un peuélevés en dessus; le troisième profondément biiobé ; le dernier mince, cylindrique, presqu’aussi long que tous les précédents réunis, ayant à sa base, une rotule distincte, simulant un article, Corps assez court. 1. * Orcuëciue curicuzaire. — Orchelimum cuticulare, (Long. 14 lignes.) Corps jaunâtre , luisant ; tête de même cou- leur. Prothorax lisse, uni. Elytres étroites, lancéolées , arrondies 524 HISTOIRE NATURELLE au bout, beaucoup plus longues que l'abdomen, ayant la trans- parence et la couleur d'une pelure d'oignon : organe stridulant grand , ridé, muni de nervures transverses fort saïllantes sur l'élytre gauche, avec un petit espace transparent placé au centre ; le même organe sur l'élytre droite, differe en ce que tout le mi- lieu est occupé par une facette ou miroir arrondi assez grand , de la transparence et de la pureté d’une glace, avec un bord re- levé tout autour. Aïles grandes, presqu'aussi longues que les élytres, ovalaires, élargies à la base, allant en se rétrécissant vers la pointe, transparentes, à reflet rosé assez vif, observées à certain jour , et chargées d’un grand nombre de nervures lé- gères et obscures. Dessus de l'abdomen unicaréné au milieu. Les quatre premières jambes garnies d’épines fortes , assez longues ; cuisses postérieures un peu denticulées en dessous vers le bout. Antennes très-longues, de la couleur du corps. Mâle. J'ignore sa patrie. Je le dois à l'obligeance de M. Foulaues de Villaret. 2. OnCRÈLIME GLAUQUE. — Orchelimum glaucum. (Long. g à 10 lig. Femelle. 8 lig. Mâle. ) Corps fort lisse et Iui- sant, d'un vert de mer. Tête forte , de même couleur. Prothorax ayant au milieu du disque, deux courtes lignes longitudinales brunes , n'atteignant ni le bord postérieur, ni l'antérieur. Elytres transparentes, d'un vert glauque, trés-étroites, linéaires, arron- dies au bout. Ailes claires, transparentes, un peu irisées, pres- qu'aussi longues que les élytres. Oviscapte long de quatre à cinq lignes , un peu recourbé en dessus, fort pointu. Pattes de la cou- leur du corps; les quatre premières jambes garnies d'épines assez fortes. Cuisses postérieures un peu denticulées en dessous vers le bout. Femelle. Dans le mâle, les deux lignes brunes du prothorax, sont à peine indiquées ; l'organe stridulant des deux élytres a la même confor- mation que celui de l'Orchélime cuticulaire. Etiqueté , de la main de Latreille, comme de l'Amérique sep- tentrionale. Ma collection. 3." ORCHÉLIME HERBACÉ. — Orchelimum herbaceum. (Long. g lignes, non compris l'oviscapte.) Entièrement d'un DES ORTHOPTÈRES. 525 vert olivâtre ou couleur d'herbes pourries. Tête et prothorax lisses , luisants ; on voit au-dessus du chaperon, une tache noire, irrégulière, presque transversale. Eiÿtres notablement plus lon- gues que l'abdomen, étroites , lancéolées, arrondies au bout ; verdâtres et transparentes. Ailes hyalines, incolores, aussi lon- gues que les élytres. Oviscapte long de six lignes au moins, trés- pointu : ses valves un peu creusées en dessus. Pattes de la couleur du corps; les quatre premières jambes munies d'épines ; cuisses mutiques, même les postérieures ; les deux carènes supérieures des dernières jambes, garnies d'épines courtes, fines, trés-nom- breuses et fort serrées. Femelle. Elle me vient de la collection Latreille, où elle était étiquetée de sa main comme de l'Amérique septentrionale. Gexre XXXVI. AGRÉCIE. — AGRÆCIA, Aud.-Serv. Rev. — Zocusta, Brullé. Tête grande , sa face antérieure en plan oblique ; front por- tant une épine, avancée entre les antennes. Prothorax ayant son disque plan, faiblement caréné laté- ralement. Présternum muni de deux petites dents. Mésosternum et métasternum un peu creusés au centre ; bord posté- rieur échancré au milieu. Abdomen assez étroit , ses appendices courts (1). Oviscapte moins long que l'abdomen , arqué et recourbé en dessus en lame de sabre, vers l'extrémité : valves creusées en dessus , terminées en pointe. Antennes sétacées, multiarticulées, peu distantes à la base , plus longues que le corps ; premier article gros, allongé , le second court , un peu globuleux. Yeux globuleux, saillants: RP OL mu GT GER RE (1) Mäles inconnus. 526 HISTOIRE NATURELLE Labre petit, arrondi au bout. Mandibules fortes, pointues. Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; article terminal grand, beaucoup plus long que le précédent , un peu renflé au bout et tronqué : dernier article des labiaux assez évasé, tronqué un peu obli- quement. Elytres allongées , tres-étroites , linéaires , arrondies au bout , dépassant de moitié l'extrémité de l'abdomen. Ailes de la longueur des élytres. Pattes de longueur médiocre ; toutes les cuisses un peu épineuses en dessous, ainsi que les jambes ; les anté- rieures ayant à la base une petite cavité ovale : jambes postérieures munies sur les carènes supérieures, d’é- pines assez fortes. Corps efüle, un peu comprimé. 1. AGRÉCIE PONCTUÉE.—Agræcia punctata, Aud.-Serv. Rev. pag. 56. Femelle. (PI. r1, fig. 5. Femelle) Locusta punctata, Encycl. méthod. tom. X, pag. 342, n° 5. Femelle. { Long. 11 lignes, oviscapte et élytres non compris. ) Corps d'un vert jaunâtre. Tête de cette couleur , luisante en de- vant ; pointe conique et horizontale du front , avancée en- tre les antennes, presqu'aussi longue que leur premier article ; partie postérieure de la tête brunâtre, ainsi que le disque du pro- thorax. Elytres étroites, linéaires, arrondies au bout, grisâtres, un peu transparentes , ayant chacune une quinzaine de points irréguliers , épars, noirâtres; moitié postérieure des élytres dé- passant l'abdomen dans le repos. Ailes transparentes , de la lon- sueur des élytres. Oviscapte long de neuf lignes, jaunâtre, lui- sant, mutique, un peu arqué en dessus en lame de sabre; valves finissant en pointe. Antennes beaucoup plus longues que le corps, DES ORTHOPTÈRES. 5927 et de sa couleur. Pattes d'un vert jaunâtre ; cuisses et jambes un peu épineuses. Femelle. Du Brésil. Ma collection. GExre XXXVII SAUTERELLE. — ZOCUSTA, Fab. etc. — Locusta, Hexacentrus , Aud.-Serv. Rev. Tête verticale ; front avance entre les antennes en un tu- bercule court et obtus. Prothorax ayant son disque plan, caréné latéralement , al- lant un peu en se rétrécissant à sa partie anté- rieure. Présternum ayant deux longues dents, droites et rappro- chées. Mésosternum et métasternum étroits, chacun d'eux presqu’entièrement divisé longitudinalement en deux lobes allongés , pointus. Pattes assez longues ; cuisses irès-légèrement épineuses en dessous , hanches antérieures armées au côté externe d’une épine un peu crochue; les quatre premières ‘jambes fortement épineuses ; jambes postérieures ayant leurs deux carènes supérieures, garnies d’épines serrées, fines et nombreuses. Antennes sétacées, multiarticulées, capillaires, assez rapprochées à leur base, plus longues que le corps; premier article gros , de la grandeur du tubercule frontal ; le second court. Yeux globuleux, saillants. Labre petit, arrondi au bout, Mandibules fortes, Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; article termina guere plus grand que le précédent, assez évasé au bout , tronqué un peu obliquement. Elytres allongées, arrondies au bout, dépassant lab- 528 HISTOIRE NATURELLE domen : organe stridulant transparent au centre sur l'élytre droite. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen ayant ses appendices gros, courts, sétacés dans les femelles, plus longs dans les mâles. Plaque sousanale de ce sexe ne dépassant pas l’abdomen, munie latéralement d’un appendice sétacé, paraissant comme implanté. Oviscapte long, étroit, droit, un peu élargi à sa base : valves un peu creusées en dessus, terminées en pointe. Li sre «+ C'est à ce trente-septième genre de la série ?des’ Locus- taires, que j'ai cru devoir appliquer le nom de Sauterelle (Locusta), primitivement donné à tous les insectes de cette Famille, en y comprenant celle des Acridites, toujours confondue avec les Locustaires dans le langage vulgaire. Des entomologistes modernes pensent que lorsqu'un au- teur divise et convertiten Famille, un des genres créé par d’an- ciens naturalistes et principalement par Linné, on ne doit conserver à aucun de ces genres le nom primitif, mais tirer de celui-ci, la racine de la dénomination de la Famille. C’est ce qu'a fait M. Schünherr, dans son immense travail sur le genre Curculio de Linné, qui est pour lui la Famille des Curculionites; laquelle partagée en plus de trois cents genres, n’en a aucun appelé Curculio. Notre illustre Latreille est le premier entomologiste qui ait eu l’idée de distribuer les insectes en Familles; mais il a toujours eu le soin d'appliquer à l’un des genres, la dénomi- nation Linnéenne. J'ai suivi cet exemple dans ma Monogra- phie des Longicornes , et dans le présent ouvrage. Beaucoup de genres établis dans ma Revue des Orthop- téres, ont paru à M. Brullé reposer sur des caractères trop faibles, ce qui l’a empêché de les admettre. (Hist. Inatur. des insect. tom. IX.) Celui que j'avais désigné sous le nom d'Hexacentre, est lun de ces réprouvés , et j'avoue qu’au- DES ORTHOPTÈRES. 529 jourd’hui je suis tout à fait de cette opinion, car il ne diffère guère des vraies Sauterelles , que par la forme des élytres, bé plus larges que dans les trois autres espèces : je joins ici à PAT Hexacentre connu. 1. SauTERELLE vERTE. — Locusta viridissima, Fab. Ent, srst. por. 2, pag. 41, n° 92. De Géer. Mém. tom. 3, pag. 428, n°1 Panz. Faun. germ. fusc. 87, fig. 18 et 19. Latr. Gener. Crust. et Ins. tom. II, pag. 100. Idem. Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 1°, pag. 130, D Brullé, Hist. natur. des ins. tom.1X, pag. 148, PI. 14, fig.{. Philippi , Orthop. Berol. pag. 18. La Sauterelle à coutelas, Geoff. Insect. Paris, tom. 1, pag. 39€. PI. 8, fig. 3. Femelle. Conocephalus viridissimus , Thunb. Mém.{om. V, pag. 278. Gryllus (Tettig.) viridissimus , Linn. Faun. suec. n° 869. — Stoll , Sauterell. etc. PI. XXII P, fig. gr. Mâle. (Long. 1 pouce, oviscapte non compris Tête lisse, d’un vert tres- pâle, luisante en devant ; partie postérieure plus foncée, et même quelquefois obscure au milieu. Tubercule frontal court, s'arrondis- sant en devant; son extrémité ayant latéralement, un petit enfonce- ment circulaire. Prothorax vert , uni, lisse, luisant, un peu obscur ou même nuancé de ferrugineux au centre , notamment dans le male ; le disque a postérieurement une faible carène dorsale. Elytres vertes, peu opaques, longues, étroites, parallèles ; leur seconde moitié dépassant le bout de l'abdomen dans le repos ; leur bord interne parfois liséré de ferrugineux. Organe stridulant, grand ; celui de l’élytre gauche ridé , inégal, ferrugineux, ayant au milieu un espace plus mince, mais un peu opaque : celui de l’'élytre droite, portant au centre un miroir arrondi, rebordé, d'une transparence fort pure et irisée. Ailes transparentes, aussi longues que les élytres, d'une teinte verdâtre, dépassant à peine dans le repos l'extrémité de l'oviscapte. Abdomen vert; ventre un peu bordé de jaunâtre latéralement. Oviscapte long d'un pouce, très-droit , plus large à sa base. Antennes très-longues, veries à Ja base, jaunâtres ensuite. Pattes vertes. Mâle et femelle. ORTHOPTÈRES, 3% 530 HISTOIRE NATURELLE Fort commune en France dans les champs et les prairies, De Géer a entendu le mâle striduler après le coucher du soleil et dans la nuit. M. Géné m'en a communiqué des individus pris en Sardaigne, qui ne différent des nôtres que par une taille un peu plus forte. 2." SauTERELLE DE Gavennx. — Locusta Gaverniensis, Ramb. inéd. (Long, 13 à 14 lignes.) Elle a la plus grande ressemblance avec l'espèce précédente. Corps de même couleur qu'elle ; protubé- rance frontale moins forte, Elytres courtes , laissant l’oviscapte entièrement à découvert; elles dépassent à peine d’un quart l’ex- trémité de l'abdomen, sont arrondies au bout et légèrement co- riaces. Ailes courtes, de même dimension que les élytres, pâles et transparentes. Oviscapte d'un pouce de longueur. Les deux épines du présternum et du mésosternum, sont assez longues ; celles qu'offre le métasternum , très-courtes , presque rudimen- taires. Ce n’est peut-être qu'une variété de la précédente. Fe. melle. Collection du docteur Rambur, qui l’a prise à Gaverny dans les Pyrénées. 3". SAUTERELLE VIGOUREUSE, = £ocusla vigentissima. (Long. un pouce et demi, non compris les élytres ni l'oviscapte.) Elle a beaucoup d’analogie avec la L. eiridissima , et absolument le même facies. Corps vert en dessus. Tête verte , munie entre les antennes d'une petitesaillie conique, horizontale : face antérieure d'un jaune ferrugineux , ainsi que le labre et les mandibules ; palpes verts. La partie postérieure de la tête est presqu'entie- rement ferrugineuse dans le mâle, Yeux gros, bruns, très-sail- lants, Prothorax lisse , ayant au milieu une courte carène posté- rieure ; côtés rabattus, hbordés de jaune postérieurement : disque mélangé de ferrugineux dans le mâle. Elytres vertes, avec leur côte longitudinale bien saillante et ferrugineuse ; organe stridu- lant de l’élytre gauche fort grand , ridé, ferrugineux. Ailes de la longueur des élytres, transparentes , un peu verdâtres. Dessous du corps jaunâtre ; oviscapte droit, vert, au moins aussi long que l'abdomen, Pattes vertes en dessus, jaunâtres en dessous ; cuisses DES ORTHOPTÈRES. 551 antérieures et intermédiaires canaliculées en dessous : chaque bord de ce canal garni d'épines courtes, fortes, nombreuses : les quatre premières jambes ayant de chaque côté, de fortes et lon- gues épines : jambes antérieures, présentant à la base une dila- tation boursouflée ; cuisses postérieures beaacoup plus longues que les autres , et comme elles canaliculées en dessous ; leurs épines bien plus fines ; jambes de derrière ayant toutes leurs carènes mu- nies d’épines fines. Antennes beaucoup plus longues que le corps, d'un vert sombre. Mâle et femelle. Nouvelle-Hollande. Elle m'a été donnée par M. Reiche. 4. SAUTERELLE UNIGOLORE, — Locusla unicolor. (PL 9, fig. 4. Mâle.) Hexacentrus unicolor, Aud.-Serv. Rev. pag. 49. Mâle, (Long. 10 lignes.) Plus petite que la Locusla viridissima. Corps vert, passant au jaunâtre en se desséchant. Tête ayant entre les antennes un petit tuhercule pointu. Prothorax uni, lisse, luisant, un peu ferrugineux sur son disque ; cette couleur se prolongeant sur la partie postérieure de la tête, et aussi sur la base des élytres ; celles-ci légérement opaques, allongées, arrondies au bout, vertes, dépassant l'abdomen de la longueur du corps à peu prés : organe stridulant , opaque sur l'élytre gauche , rugueux, bien prononcé. ferrugineux, ayant au centre une grande facette oblongre et transparente. Ailes aussi longues que les élytres, hyalines, un peu teintées de vert. Oviscapte long de six à sept lignes, droit, trés- pointu ; les quatre premières jambes armées de chaque côté, d'uñe série de longues épines acérées, au nombre de six ou sept; cuisses antérieures et intermédiaires, à peine épineuses en dessous ; 165 postérieures renflées, allongées, munies en dessous d’épines courtes ct fines; carènes supérieures des deux dernières jambes, ayant des épines serrées, très-fines. Antennes de la couleur du corps, un peu annelées de brun. Mâle et femelle, Indes orientales ; elle paraît être commune, à Java. De ma et”- lection. 532 HISTOIRE NATURELLE Genre XXX VIII. MÉCOPODE.—//ECOPODA, Aud - Serv. Rev. Brullé. Tête verticale; front rrutique. Prothorax court; son disque plan, caréné latéralement , ayant de faibles sillons transverses ; de chaque côté vers le milieu , il y a une échancrure, petite, mais sensible : bord postérieur arrondi. Présternum bidenté ; les dents longues et rapprochées. Mé- sosternum et métasternum creusés au milieu ; leurs bords latéraux relevés; bord postérieur profondé- ment échancré ; ses angles plus ou moins saillants. Pattes longues ; les intermédiaires sensiblement plus grandes que les antérieures ; les quatre premières cuisses mu - tiques ; jambes peu épineuses ; les antérieures ayant à la base une dilatation prononcée, munie au centre d’une membrane transparente. Pattes postérieures d’une longueur remarquable; cuisses aussi longues que les jambes, à peine denticulées en dessous, jambes terminées par des épines fortes, un peu di- vergentes et crochues, propres à favoriser le saut , ayant dans leurs deux tiers inférieurs les deux ca- rènes supérieures munies d’épines serrées, fines et nombreuses ; articles des tarses assez étroits. Antennes au moins de la longueur du corps, sétacées , multiarticulées, assez écartées l’une de l’autre à leur insertion ; premier article gros , le second court. Yeux un peu oblongs , saillants. Labre arrondi, assez petit. Mandibules fortes. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; dernier article deux fois au moins plus long que le précédent, peu renflé au bout et tronqué. Elytres assez étroites , allongées, beaucoup plus longies que le corps, arrondies au bout; organe stridularé DES ORTHOPTÈRES. 535 de l’élytre gauche, opaque; celui de l'élytre droite fort transparent au centre. Ailes amples , un peu plus longues que les élytres. Abdomen assez épais; ses appendices gros , épais , finis- F sant en pointe un peu recourbée en dedans Plaque sousanale des mâles très-grande, prolongée bien au delà de l'abdomen, fourchue au bout ; les branches un peu recourbées. Oviscapte assez étroit, allongé, droit ; valves terminées en pointe. J. M£corone verte. — Mecopoda virens, Brullé, Hist. natur. des insect. tom. 1X, pag. 140, PI, 13, fig. 1. Variété : Mecopoda maculala, Aud.-Serv. Rev. pag. 58, n°1. Femelle. Grytlus ( Tettigonia ) ferruginea , Sioll, Sauterell. etc. PI. V, », fig. 11 ? ( Le peu de longueur des pattes postérieures de cette figure est la seule raison du doute que j'émets.) (Long. 14 lignes, non compris les élytres, ni l'oviscapte.) Elle est entiérement lisse et d’un vert tendre. Face antérieure de la tête plus pâle et luisante. Prothorax uni, ayant au milieu un faible sillon transversal un peu sinué, se terminant de chaque côté par une échancrure distincte, ce qui coupe la caréne latérale en deux parties presqu'égales : les côtés rabattns du prothorax sont plus ou moins nuancés d'obscur le long de la carène laté- rale. Elytres dépassant de moitié le bout de l'abdomen , et de six lignes, celni de l’oviscapte ; elles sont d'un vert uniforme, étroi- tes, terminées en pointe arrondie; organe stridulant grand : celui de l'élytre gauche opaque, ridé, d'un jaune brunûtre ; celui de l'élytre droite offrant an centre un espace transparent. Ailes à peine plus longues que les élytres, transparentes, teintées de vert, surtout au bord antérieur et à l'extrémité. Abdomen lisse ; oviscapte long de dix-sept lignes, vert à la base, brunâtre ensuite. Antennes verdâtres, presque du double plus longues que le corps ; jambes antérieures avec une dilatation à leur base, bien prononcée Mâle et femelle. La variété que j'avais d'abord prise pour une espece distincie, 534 HISTOIRE NATURELLE diffère par sa couleur , qui est constamment d'un gris roussätre ; les côtés rabattus du prothorax sont presqu'entiérement noi- râtres et luisants. Les élytres ont des taches d’un noïr-uisant plus ou moins grandes , plus ou moins échancrées au milieu, et en nombre fort variable , mais formant le plus souvent une ou deux bandes longitudinales. Ayant maintenant en ma possession un grand nombre d'indi- vidus des deux sexes recueillis tons à Java, j'ai pu m'assurer, sans aucun doute , que ma maculata n’est qu'une variété de la virens, 11 est rare que les individus colorés de vert, présentent des taches sur les élytres, et que ceux à livrée grise, en soient dé- pourvus. Indes orientales. Java. De ma collection ét de celle du Muscum d'histoire naturelle. Genre XXXIX. POLYANCISTRE. — POLYANCIS- TRUS, Aud.-Serv. Rev. Brullé. — Zocusta, Palis.- Bauv. Prothorax sensiblement prolongé en arrière, épineux; disque très-plan, ayant latéralement une carène très-prononcée et denticulée; il est avancé posté- rieurement sur les élytres en une plaque ovalaire , terminée en pointe. Présternum muni de deux petites dents. Mésosternum et métasternum étroits, très-échancrés au milieu ; leurs angles postérieurs prolongés chacun en une épine un peu crochue, Tête verticale , front trituberculé entre les antennes. Antennes sétacées, multiarticulées, beaucoup plus lon- gues que le corps , rapprochées à leur base ; premier article gros, épais, uniépineux à l'extrémité ; le second court, cylindrique. Yeux globuleux, saillants. Labre petit, arrondi au bout. DES ORTHOPTÈRES. 535 Mandibules de grandeur ordinaire, Palpes maxillaires plus longs que les labianx; article terminal trois fois plus grand que le précédent, à peine renflé au bout et tronqué. Elytres arrondies au bout, un peu plus longues que Pab- domen ; organe stridulant opaque. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen un peu comprimé ; ses appendices gros, courts, sétacés; plaque sousanale des mâles ne dépassant pas l'abdomen , allant en se rétrécissant de la base à l’ex- trémité , échancrée au bout, munie latéralement d’un appendice court et comme implanté, Oviscapte long , assez large à sa base, étroit ensuite, un peu recourbé en dessus vers l'extrémité; valves ter- minées en pointe. Pattes robustes , assez longues. Toutes les cuisses forte- ment épineuses en dessous; épines des cuisses posté- rieures plus grandes, plus nombreuses ; extrémité de chaque cuisse ayant deux épines emboîtant la jambe : hanches antérieures avec une épine au côté externe : jambes épineuses, surtout en dessous; les antérieures ayant leur base creusée et dilatée ; les postérieures offrant sur chaque carène supérieure, une rangée d’é- pines fortes, distantes , irrégulièrement espacées. 1. Poryaxcisrre DExTieuLEé. — Polyancistrus serrulatus, Aud.-Serv. Rev. pag. 97. Locusta serrulata, Palis.-Bauv. Ins. d'Afr. pag. 218. Orthopt. Pl. VII , fig. 2. Femelle. (Long. 14 à 15 lignes, non compris l'oviscapte. ) Corps d'un brun roussâtre. Tête luisante en devant, avec trois tubercules très-petits entre les antennes. Prothorax rugueux , distinctement séparé en dessus par deux sillons profonds. Les deux premières parties biépineuses latéralement ; la premiére ayant au milieu du bord antérieur, une épine aiguë, forte, un peu arquée : partie 536 HISTOIRE NATURELLE postérieure du prothorax, armée d'une épine de chaque côté de sa base ; le bord latéral denticulé tout du long, plus fortement dans sa derniére moitié. Elyÿtres ovalaires , arrondies au bout, dépas- sant de beaucoup l'abdomen, mais dépassées sensiblement par l'oviscapte, un peu transparentes, brunâtres; nervures fortes , distinctes, plus foncées que le fond. Aïles transparentes, de la longueur des élytres : oviscapte long d'un pouce au moius, un peu recourbé en dessus, d’un brun-roussâtre luisant; valves assez étroites , pointues au bout. Antennes trés--longues , entrecoupées de brun et de blanchâtre. Pattes de la couleur du corps ; épines des cuisses, un peu crochues. Mâle et femelle. De Saint-Domingue. Ma collect'on. Palisot-Bauvois l'a pris, ca- ché sous les feuilles des arbres, tenant ses antennes repliées le long du corps. Gexre XL. MÉGALODON. — MEGALODON, Brullé, Antennes très-longues sétacées, glabres, multiarticulées , insérées sur le haut du front, sur la même ligne que les yeux. Prothorax extrémeiment grand, prolongé en arrière en manière d'écusson relevé en forme de selle, muni de saillies latérales épineuses. Présternum prolongé de chaque côté en feuillet relevé , ter- miné par une épine. Mésosternum et métasternum conformés comme le présternum, mais à feuillets plus larges ; l’épine terminale est assez courte, dans le mé- tasternum. Tête très-grande , uniépineuse , sa face en plan oblique. Yeux petits, globuleux, saillants. Labre arrondi, recouvrant l'extrémité des mandibules. Mandibules fort grandes. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; articles grèles ; les deux premiers beaucoup plus courts que DES ORTHOPTÈRES. 53T les autres, en massue à leur extrémité : l’article ter- minal , ainsi que celui des labiaux ; est tronqué droit au bout. Elytres en carré long, réticulées, plus longues que lai domen. Ailes de la longueur des élytres. Abdomen de grandeur moyenne (1). Oviscapte long, dépassant lextrémité de labdomen .. formé de deux valves en forme de feuiles lancéolées , un peu rétrécies à la base. Pattes assez longues, les quatre cuisses antérieures épi- neuses en dessus et en dessous ; jambes de devant ayant à la base du côté interne, une dépression ; elles sont épineuses sur leurs angles, ainsi que les jambes intermédiaires. Guisses postérieures longues , sans épines en dessus; leur dessous muni d'un double: rang de fortes épines : jambes postérieures armées sur leurs trois angles, d’épines fines, espacées. Tarses ayant leur second article le plus court de tous, ie troi- sième échancré. LS 1. Mécazonox À saBre. — Hegalodon ensifer, Brullé, Hist. natur. des insect. tom. IX, pag. 197, PL. 15, fig. 4. (Long. 2 pouces, non compris les élytres, ni l'oviscapte. Ÿ Corps roussâtre. Tête ayant tonte sa surface chagrinée; man- dibules et labre d’un noir luisant; chaperon surmonté d'un tubercule coniforme ; front présentant une forte épine droite , placée entre les antennes. Prothorax ayant, de chaque côté, deux saillies très-épinenses, l’antérieure un peu plus large, avec une: assez forte épine, un peu s‘parée de la saillie, et placée pré- cisément sur le bord antérieur : ce prothorax profondément creusé en arrière et prolongé dans cette partie en manière d'é- cusson relevé, bordé de cinq épines; ses côtés rabattus, sinués irréguliérement. Elytres de deux pouces de long , dépassant d'en- on É S (1} Mâles inconnus. 538 HISTOIRE NATURELLE viron six lignes l'extrémité de l'abdomen , à peu près aussi larges à leur bxse qu'à l'extrémité, arrondies un peu carrément au bout, ayant à leur suture, un sinus apparent. Elles sont de la conleur du corps, opaques, avec une nuance plus pâle sur leur disque basilaire. Ailes transparentes , aussi longues que les élytres. Oviscapte ayant près de deux pouces. Pattes de la couleur du corps. Antennes roussâtres, longues de quatre pouces. Femelle. Des Indes-Orientales. Collection du Muséum d'histoire na- turelle. Gexre XLI. SAGA. — S4GA , Charpent, Aud.-Serv. Brullé. — Zocusta, auctor. — Gryllus , De Villers. — Tettisopsis, Fischer. Antennes un peu épaisses, sétacées, multiarticulées, rap- prochées à la base, insérées sur le haut du front, sür la même ligne que les yeux; premier article grand, cylindrique ; le second assez long. Prothorax étroit, allongé, simple, mutique, arrondi en dos d’äne; bord postérieur relevé. Présternum ayant deux longues épines. Mésosternum et métasternum étroits; chacun d’eux profondément divisé en deux lobes finissant en pointe. Tête grande, forte, mutique, un peu pyramidale et ovalaire ; face antérieure en plan oblique; front avancé entre les antennes en une petite saillie. Yeux globuleux , saillants. Labre arrondi. Mandibules fortes. Palpes maxillaires plus longs que les Jabiaux ; dernier article un peu plus long que le précédent, point sen- siblement renflé au bout et tronqué droit. Elytres rudimentaires, quelquefois développées, mais dans de petites proportions, au moins dans les fe- melles, et lancéolées; celles des mâles (qui me sont DES ORTHOPTÈRES. 539 connus ) tres-courtes, ne dépassant guère les cuisses intermédiaires ; en forme de folioles concaves : chaque élytre ayant un organe stridulant , transparent au centre Ailes le plus souvent nulles , ou assez développées, dé- passant un peu Îes élytres dans le repos, mais ne s’é- tendant que sur le premier tiers de l’abdomen (dans les femelles) ; leur bord antérieur assez large , partici- pant de l’opacité des élytres. Abdomen tres-allongé, presque cylindrique, surtout dans les mâles ; ses appendices extrémement courts et sétacés dans les femelles ; ceux des mâles plus gros et plus longs ; plaque sousanale de ce sexe, ne dépassant pas l’extrémité du ventre , échancrée au bout, munie de chaque côté d’un appendice court , paraissant im- planté. Oviscapte très-long, droit, plus large à sa base : valves pointues au bout, finement dentées à l'extrémité, in- férieurement. | Pattes robustes, assez longues ; hanches intermédiaires biépineuses au bout ; les quatre premieres cuisses et les quatre jambes antérieures, munies en dessous sur leurs deux carènes, d’un rang d’épines serrées, très- fortes et pointues. Pattes postérieures assez notable- ment plus longues que les autres; épines des cuisses et des jambes bien moins fortes que dans les autres pattes ; tarses ayant leur second article court , émet- tant en dessus, dans son milieu , un appendice aplati, étroit, bifide à l'extrémité ; troisième article très-grand, ovalaire , échancré au bout, recevant le quatrième, qui s’y trouve presqu'entièrement renfermé, à l’excep- tion de ses crochets. Corps étroit, comprimé, très-allongé ; faciès de cer- taines Phasmides. Les Sagas, si remarquables par leur forme, le sont aussi par la siñgularité qu’elles présentent relativement aux 549 HISTOIRE NATURELLE organes du vol. Dans les espèces de la seconde division, les aites sont complétement avortées, et dans les femelles les clytres le sont également ; ces dernières, apparentes dans les mâles, n’existent pourtant que sous une forme rudimentaire, La première division est mieux favorisée à cet égard. Je n'ai vu en nature que des femelles ; elles ont des élytres courtes, mais bien conformées ; leurs ailes pliées en éven- tail, un peu plus longues que les élytres, se développent fort bien, mais ne peuvent servir au vol vu leur brièveté et la grosseur du corps qu’elles auraient à soutenir. M. Brullé ( Hist. nat. des ins. tom. IX, pag. 158) cite la Locusta indica , Herbst. Archiv. de Fuesly, PI. 53, n°2, comme appartenant aux Sagas , sans ajouter de quel sexe est cette figure. Comme il dit que les élytres sont de la longueur du corps, il est infiniment probable que c'est un mäle. Nous n'avions encore remarqué cette anomalie d'éiytres et d'ailes, tantôt rudimentaires, tantôt bien développées dans un même genre, que parmi les Dectiques. PREMIÈRE DIVISION. Elytres et ailes déveioppées. 1. SacA AZUBÉE. — Saga azurea. Grydlus (Teltigonia) azurea, Stoll, Sauterell. PI. XHI, a. Gg. 55. Femelle. (Long. 2 puces et demi.) Tête lisse, luisante, testacée ; sa partie postérieure d’une nuance plus obscure. Prothorax testacé avec deux impressions transverses, l’une antérieure et droite, l'autre placée au delà du milieu, fortement sinueuse, formant presque la lettre V. Outre quelques nuances bleuâtres, le pro- thorax offre sur son disque, deux bandes longitudinales de cette couleur, assez rapprochées l'une de l'autre, atteignant le bord postérieur et aussi le bord antérieur; les côtés rabattus ont vers le milieu, une courte liture brunâtre. Elytres longues de huit DES ORTHOPTÈRES. 5%! lignes, ovalaires, plus larges à la base qu'a l'extrémité qui est arrondie ; elles sont d'un jaune testacé , plus clair au bord anté- ricur, et marbrées de brun dans presque toute leur étendue. Ailes longues de neuf à dix lignes, d’un bleu violet très-foncé , d'un brillant métallique, presqu'opaques, leur bord antérieur large, opaque, d’un brun ferrugineux dans sa première moitié, d'un brun noirâtre ensuite; ses nervures, jaunâtres. Abdomen brun- jaunâtre, ayant en dessus une ligne dorsale et longitudinale brune : chaque segment portant de chaque côté, un trait oblique blanchâtre, et tout à fait à l'extrémité, une tache blanche : le ventre a sur chaque segment, une tache oblongue, jaunâtre, posée un peu obliquement. Oviscapte long de dix-huit lignes, d'un jaune sale, denticulé inférieurement à son extrémité : celle-ci bru- nâtre , fort pointue. Antennes d’un jaune testacé. Pattes de cette couleur. Cuisses et jambes armées de fortes ép'nes, celles des quatre premières jambes, plus longues et plus fortes que les au- tres. Femelle. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. DEUXIÈME DIVISION. Elytres très-peu développées ou rudimentaires ; ailes nulles. 2." Saca pe NaroutE. — Saga Natolie. (Long. 33 lignes, non compris l'oviscapte.) Corps vert, pas- sant au jaune tanné en se desséchant. Tête de cette couleur ; ses côtés derrière les yeux, irréguliérement noirâtres. Man- dibules d'un brun noir luisant. Face antérieure de la tête avec de trés-petits points noirs isolés, dont quatre placés carrément sur le milieu; on voit immédiatement au-dessous des yeux , une ligne transversale formant un bandeau noir. Prothorax trisillonné transversalement ; entre le premier et le second sillon, est une courte ligne dorsale, longitudinale, enfoncée. Troisième silion arqué, figurant presque la lettre V. Bord postérieur relevé de ce prothorax, noirâtre, sauf au milieu. Elytres et aïles nulles ; abdomen ayant de chaque côté , sur chaque segment, une tatte oblongue, blanchâtre, tout à fait latérale. Oviscapte long de dix- 542 HISTOIRE NATURELLE huit lignes, denticulé au côté supérieur et à l'inférieur, vers l'extrémité; rembruni dans cette partie. Antennes de la couleur du corps, ainsi que les pattes; cuisses d’un brun luisant à l'extré- mité ; les antérieures ont leur dessous taché de brun à la base et au bout. Femelle. | Trouvée à Smyrne, par M. A. Lefebvre, qui a bien voulu me la donner. Elle est très-voisine de la Saga serrata, de Touss. Charpent. Horæ entomol. pag. q5. b. Prothorax extrêmement grand, recouvrant entièrement l'abdomen et l’embrassant en se rabattant sur ses côtés. Gzexre XLII. ASPIDONOTE. — A4SPIDONOTUS, Brullé. Elyires et aies... (f). Prothorax extrêmement grand, clypéiforme, recouvrant tout le dessus du corps et lembrassant tres-largement, en serabattant sur les côtés, dépassant l'extrémité de l'abdomen et terminé en pointe; sa partie anté- rieure concave, la postérieure un peu convexe ; dos du prothorax avec une carène latérale dentée dans toute sa longueur , mais plus fortement en avant. Présternum armé de deux épines, très-rapprochées l’une de l’autre. Mésosternum ayant de chaque côté, une lamelle terminée en une pointe épineuse assez grande. Antennes sétacées, multiarticulées, tres-rapprochées l’une de l'autre à leur base. Premier et second article for- (1) La grande aflinité de ce genre avec le suivant, .me fait suppo- ser qu'il doit avoir comme lui, des élytres et des ailes, cachées sous son énorme prothorax ; mais je n'ai pas pu vérifier ce fait. DES ORTHOPTÈRES, 543 mant réunis, une sorte de cône, plus gros que le reste des antennes. Palpes maxillaires du double plus longs que les labiaux ; article terminal tronqué au bout. Tête ovalaire , enchâssée dans le prothorax et mutique. Yeux globuleux, saillants. Labre grand, arrondi , recouvrant l'extrémité des man- dibules. Mandibules fortes. Palpes maxillaires du double plus longs qué les labiaux ; article ter minal tronqué au bout. Abdomen ayant ses appendices latéraux assez gros, ne dépassant pas la plaque sousanale ; celle-ci longue, à peine saillante au delà de l’abdomen, rétrécie vers l'extrémité, un peu bifide au bout (1). Corps court , assez large. Pattes de moyenne longueur ; mntiques; les quatre premières cuisses aussi longues que les jambes. Jambes antérieures ayant intérieurement quelques indications d’épines ; leur base dilatée, creusée au milieu, munie d’une membrane, Pattes postérieures plus longues que les autres, cuisses peu renflées ; jambes garnies sur leurs deux arènes supérieures, de quelques épines à peine apparentes. Crochets des tarses robustes et arqués,. 1. AsPIDONOTE ÉPINEUX, — Æspidonotus spinosus, Brullé, Hist. natur. des insect. tom.1X, pag. 143, PI. 14, fig. 1. (Long. 18 lignes.) Corps d’un jaune roussâtre ; côtés de la partie antérieure du prothorax, ayant une tache blanchätre , peu régulière, Les épines bordant antérieurement le prothorax , au nombre de six de chaque côté, sont plus longues que les sui- (2) Femelles inconnues. 5%}. HISTOIRE NATURELLE vantes ct noires, tandis que celles-ci sont de la couleur dn corps. Mâle. De Madagascar. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Genre XLIHII. HYPÉROMALE. — HFPEROMALA, Aud.-Serv. Rev. Boisduval. Brullé. Elytres aussi membraneuses que les ailes ; les unes et les autres de longueur égale, entièrement recouvertes par un prolongement élytriforme du prothorax. Prothorax extrêmement grand, dépassant un peu l'abdomen et le recouvrant en entier, paraissant ovale vu en des- sus, tronqué à sa partieantérieure, qui offre deux su- tures transversales, simulant presque deux segments : ce prothorax presqu’aigu postérieurement, un peu Dbombé transversalement vers le tiers de sa longueur, portant au milieu une ligne longitudinale apparente, ce qui lui donné l’apparence de deux élytres sou- dées à leur suture; côtés du prothorax, après la carène dentée , rabattus et embrassant ceux de Pab- domen, comme les élytres des Piméliaires { ordre des Coléoptères). Présternum sans dents. Mésosternum et métasternum étroits , creusés au milieu , profondément échancrés postérieurement , leurs bords latéraux très-relevés. Âutennes longues , très-distantes à leur insertion , séta- cées, multiarticulées , glabres ; premier article gros, presque cylindrique; le second court, un peu globu- leux; le troisième cylindrique , aussi long que les deux premiers pris ensemble. “l'ête aussi large que la partie antérieure du prothorax ; sa face , verticale ; on voit entre les yeux une carène transversale , interrompue au milieu. DES ORTHOPTÈRES 5h55 Yeux petits , globuleux, presque pédiculés, Labre grand, arrondi. Palpes maxillaires au moins deux fois plus longs que les labiaux ; leur dernier article allongé, en cône ren- versé , tronqué au bout. Mandibules fortes. Abdomen ovalaire, court; ses appendices sétacés , assez longs, guère plus grands que la plaque sous- anale ; celle-ci s’allongeant en une foliole pointue, dans les mâles. Oviscapte aussi long que l'abdomen, assez étroit, un peu recourbé en dessus en lame de sabre vers son ex- trémité. Corps très-court. Pattes antérieures et intermédiaires de longueur moyen- ne; cuisses denticulées en dessous. Jambes de devant dilatées et creusées à leur base. Pattes postérieures allongées : cuisses longues, médiocrement renflées , munies d'épines en dessous , jambes allongées , gar- nies de trois rangées d’épines très-fines , deux en des- sus , une en dessous. 1. HYPÉROMALE VIRESGENTE. — Âyperomala virescens, Boisduval, Voyag. de l’Astrolabe, Entomol. PI. 10, fig. 1. Aud.-Serv. Rev. pag. 66. (Long. 15 lig. Femelle; 12 lig. Mâle.) Corps vert ou jaunâtre ; surface de la tête et du prothorax, un peu rugueuse ; ce dernier en cône , plus aigu dans la femelle; en devant il y a une légère élé- vation transversale qui se rend d’un angle à l’autre de sa partie la plus large; chaque angle présentant une épine plus forte que celles qui garnissent les carènes latérales. Elytres et ailes moins longues que l'abdomen et d’un cinquième environ moins grandes que le prothorax, au-dessous duquel on peut, lorsqu'il est sou- levé, les entrevoir. Pattes de la couleur du corps. Les antennes manquent. Mâle et femelle. ORTHOPTÈRES. 35 546 HISTOIRE NATUREÉLLE Nouvelle-Hollande. Dn Havre Cartret. Collection du Museum d'histoire naturelle. B. Oviscapte à peine visible. ( Présternum mutique. Elytres courtes et ailes nulles dans les femelles ; ces organes grands et complets dans les males ; élytres ayant chacune , un organe stridulant, opaque sur l’élytre gauche, transparent sur la droite. ) Genre XLIV. ACRIPEZE. — ACRIPEZA, Guérin. Brullé. Abdomen assez court ; gros et ramassé dans les femelles , à appendices peu visibles : ceux des mâles sétacés, un peu allongés , recourbés en dedans vers le bout. Plaque sousanale de ce sexe, ne dépassant pas le bout de l’abdomen , échancrée à son extrémité. Oviscapte extrémement court, à peine visible. Elytres des femelles presque de la longueur du corps, de consistance solide , larges, recourbées de façon à embrasser un peu les côtés de l'abdomen ; réticula- tion très-forte, bien saillante. Elytres des mäles étroites , linéaires, allongées, dépassant notablement l'extrémité de l'abdomen, arrondies au bout , ner- vure longitudinale sinueuse : organe stridulant opa- que sur lélytre gauche , transparent au centre sur la droite. | Ailes tout à fait nulles dans les femelles. Celles des mâles amples , de la longueur des élytres ; leur tiers anté- rieur 4yant une réticulation assez forte, à mailles grandes , irrégulières, disposées d’une façon par- DES ORTHOPTÈRES. 547 ticulière ; réticulation du reste de l'aile de confor- mation ordinaire. Tête assez petite, ovalaire, ayant une petite saillie frontale. Antenves longues, sétacées, multiarticulées , capillaires, rapprochées à la base ; premier article gros; le se- cond court. Yeux globuleux , très-saillants. Labre petit, arrondi. Mandibules pointues. Palpes courts ; les maxillaires un peu plus longs que les labiaux ; article terminal un peu plus long que le pénultième, légèrement élargi vers le bout, et tronqué. Prothorax court, un peu aplati sur son disque; sil= lonné transversalement, bord postérieur très-arrondi, Carènes latérales peu prononcées. Présternum mutique. Mésosternum et métasternum assez larges , notamment dans les femelles. Pattes allongées, grêles ; cuisses mutiques; jambes épaisses à l’extrémité , avec quelques fines et courtes épines : jambes antérieures ayant à la base une ca- vité ovale, munie d'une membrane. Pattes posté- rieures assez courtes dans les femelles , très-allongées dans les mâles, cuisses effilées, aussi grandes que les jambes ; carènes supérieures de celles-ci, garnies d’é- pines très-courtes et très-fines 1. AcriPezE RéTICULÉE.—Acripeza reticulata, Guérin, Voyag. de la Coquille, Zool. tom. 2, part. 2, pag. 155. Atlas, Insect. PI. 10, fig. 2. La femelle. Brullé , Hist. natur. des insect. tom. 1X, Orthopt. PI. 14. fig. 2 et 3. Mâle et femelle. (Long. 12 à 15 lig. } Corps d’un brun jaunûâtre. Tête grisatre, avec deux bandes longitudinales noires , assez larges, posées sur e vertex, et qui viennent aboutir aux yeux. Prothorax presque 548 HISTOIRE NATURELLE de la couleur de la tête , tachete de noir: les deux bandes noires du vertex se prolongent jusque sur le prothorax, et il a de plus, une autre bande latérale noire, qui atteint presque la tête der- rière les yeux. Elytres opaques, brunâtres ou d'un gris-obscur et rosé avec des taches noires assez larges : élytres de la femelle de la longueur de l'abdomen seulement; arrondies, trés-con- vexes, à réticulation très-saillante et irréguliere; celles du mâle deux fois plus longues que l'abdomen, étroites pour leur longueur et linéaires ; réticulation un peu irrégulière, assez forte. Or- gane stridulant de l'élytre droite, clair et transparent comme une glace. Aïles nulles dans la femelle, aussi longues au moins que les élytres dans le mâle, amples, transparentes, à ner- vures brunes; le bord externe assez opaque. Segments de l'ab- domen ayant, dans la femelle surtout, le bord postérieur quel- quefois releve et de couleur brique , avec de courtes lignes noires longitudinales, rapprochees ; la base de ces segments paraît être aussi d'un rouge brique; le centre est noir. Pattes rougeâtres ou verdâtres, annelées de noir, Antennes noires dans la femelle, sui- vant M. Brullé; celles du mâle beaucoup plus longues et bien plus annelées de jaune. Mâle et femelle. Nouvelle-Hollande. Ma collection. SEPTIÈME FAMILLE. ACRIDITES. — ACRIDITES. AnTennes filiformes ou sétacées, rarement en mas- sue vers l'extrémité, insérées chacune dans une cavité plus ou moins profonde, con- stamment plus courtes que le corps; leurs articles souvent peu distincis, variables pour le nombre et par la forme. Tère ordinairement forte, quelquefois élevée ou pyramidale; face antérieure verticale ou en plan oblique, offrant souvent quatre YEUx OcELLES LaBre MANDIBULES Macoires Lèvre PAaLrrs ProTHoRAx ELYTRES ÂILES DES ORTHOPTÈRES. 549 carènes longitudinales; deux médianes rapprochées , et deux latérales, ordinaire- ment obliques. oblongs ou arrondis, latéraux, plus ou moins saillants. au nombre de trois, plus ou moins dis- tincts , placés en triangle, un de chaque côté, au bord interne des yeux; le troi- sième au milieu de la face antérieure vers le haut, occupant le centre des deux ca- rènes médianes. grand , souvent échancré au bout. fortes, multidentées. tridentées à l'extrémité. très-souvent bifide, quelquefois quadri- fide. ordinairement courts et filiformes; les maxillaires de cinq articles, dont les deux premiers très-courts. Palpes labiaux de trois articles. variable pour la forme et la grandeur ; son disque ordinairement plan ; les côtés pres- que toujours brusquement rabattus. Pré- sternum court; mésosternum et métaster- num ordinairement très-plans , larges, en forme de plastron. souvent de la longueur de l’abdomen, ra- battues de chaque côté du corps, et en toit aigu : quelquefois rudimentaires ou nulles. ordinairement de la grandeur des élytres ou à peu près ; parfois avortées , rudimen- taires ou nulles. 550 Ecusson ABDOMEN PATTES HISTOIRE NATURELLE nul. habituellement grand, épais, comprimé, plus ou moins unicaréné en dessus, com- posé de sept segmens (1), ayant de chaque côté vers l'extrémité, un appendice sou- vent court et peu visible dans les femelles ; variant pour la forme et la grandeur dans les mâles. Premier segment renfermant un organe particulier propre à favoriser la stridulation, distingué extérieurement par un opercule membraneux, circulaire ou lunulé, placé de chaque côté, près des hanches postérieures. Point d’oviscapte ou tarière dans les femelles, cet organe remplacé par quatre pièces terminales an- guleuses ou coniques , plus ou moins lon- gues, insérées dans le dernier segment , et toujours saillantes , placées par paires, les unes au-dessus des autres ; les deux supé- rieures un peu concaves en dessus; les deux inférieures un peu coniques. Plaque sousanale des mâles plus ou moins grande, convexe en dehors, embrassant ou dépas- sant le bout de l'abdomen , souvent relevée et pointue. antérieures et intermédiaires assez courtes; cuisses simples, point épaissies, rarement dilatées; jambes souvent épineuses en dessous. Pattes postérieures fréquemment robustes; cuisses plus ou moins renflées, (1) M. Brullé dit que les plaques ventrales sont au nombre de huit dans les mâles et de sept dans les femelles. T'aRSES DES ORTHOPTÈRES. 551 habituellement mutiques; leur face in- terne presque toujours aplatie et lisse; face externe ayant des carènes longitudinales et des sillons : le milieu de cette face of- frant une ligne longitudinale enfoncée, d’où partent à droite et à gauche des sillons obliques, ou nervures, ce qui forme une sorte de réseau; extrémité des cuisses arrondie en une rotule bien évidente. Jam- bes ordinairement cylindriques, terminées par des épines mobiles et fortes : dessus de ces jambes presque toujours muni de deux rangées d’épines plus ou moins fortes. de trois articles ; le premier ayant en des- sous deux sillons transversaux, qui le par- tagent en trois parties ; second article tou- jours plus petit que les autres; le terminal ayant deux crochets au bout , présentant, dans le plus grand nombre, une pelotte plus ou moins apparente. Cette Famille qui termine la section des Sauteurs et l'Ordre entier des Orthoptères, est bien distincte des deux précédentes par les caractères que je viens de développer. Un corps plus épais, des pattes postérieures plus robustes en général , le grand intervalle qui existe entre l'insertion des quatre pattes postérieures, dù à la largeur des deux dernières pièces du sternum, ser- vent encore à la signaler. Ces insectes sautent plus promptement et plus haut que les Locustaires, au moyen de leurs fortes pattes postérieures. « La cuisse et la jambe, qui sont fléchies 552 HISTOIRE NATURELLE » à l'articulation qui les joint ensemble, s'étendent » tout à coup , etce mouvement est si vif, que tout le » corps posant dans cet instant sur les tarses et sur les » épines des jambes , se trouve élancé très-haut en l'air. » On sent qu'il faut une force prodigieuse pour exé- » cuter un si grand mouvement d’extension, aussi ces » pattes sont-elles garnies de muscles forts, que ren- » ferment les cuisses. Mais cette organisation ne favo- » rise pas ces insectes dans la marche; celle-ci est pé- » nible, embarrassée et lourde , ce qui est le propre de » tous les animaux qui ont les pattes de derrière beau- » coup plus longues que celles de devant, et qui, par » cette raison, ne se servent guère de leurs pattes » que pour sauter.» (Oliv. Encycl. mét. tom. VI, pag. 205.) Les femelles n’ont pas cette tarière ou oviscapte qui, dans les Grilloniens et les Locustaires , est ordinaire- ment trés-apparent et fort prolongé; cet organe est ici remplacé par les quatre pièces terminales que nous ve- nons de décrire et qui servent sans doute à l’insecte pour introduire ses œufs dans la terre. Les organes extérieurs de la respiration oustigmates, sont au nombre de dix-huit; « le mésothorax en a deux, » placés un de chaque côté, immédiatement au-dessus » de l’origine des cuisses intermédiaires, de figure v ovale, garnis de deux espèces de paupières ou de lèvres qui s'ouvrent et se ferment au gré de l’insecte, v et qui laissent entr’elles une fente qui a communica- tion avec une cavité intérieure ; ils sont comme en- châssés dans un rebord un peu élevé. De chaque côté de l'abdomen , il y à sept autres stigmates ovales, » plus petits que les précédents; le premier et le dernier » anneaux seuls en manquent. Sur la peau membra- > L-] ÿ ÿ DES ORTHOPTÈRES. 553 »* neuse qui attache ensemble le corselet et la poitrine » en dessous de la pièce écailleuse du premier, on voit » encore de chaque côté un grand stigmate ovale à deux » lèvres. (De Géer, Mém. Ins. tom. 3, pag. #71 etk72.) | Les mâles des Grilloniens et des Locustaires ont l’or- gane de la stridulation placé à la base des élytres. Les mâles Acridites sont privés de cet appareil , et le son qu ils font entendre est produit par le frottement des cuisses postérieures contre les élytres. « L'insecte ap- » proche alors la jambe contre la cuisse, il les tient » appliquées l’une à côté de l’autre , ensuite il donne » un mouvement très-prompt à la cuisse, de côté et » d'autre, en la frottant contre l’élytre ; ce n’est jamais » qu'une cuisse à la fois que l’insecte frotte contre l’é- » lytre ; tantôt il se sert de la cuisse gauche, tantôt de » la droite, jamais des deux à la fois. ( De Géer, id. pag. 470.) » De chaque côté du premier anneau du ventre, » immédiatement au-dessus de l’origine des cuisses » postérieures, on voit une grande ouverture assez » profonde dont le contour tire sur l’ovale, et qui est » fermée en partie par une pièce irrégulière en forme » de lame plate. Cette lame est écailleuse, mais elle » est couverte en dessus d’une membrane flexible et » ridée, et ses bords sont garnis de quelques petits » poils. L'espace du trou que la lame laisse ouvert, » est en quelque manière en forme de demi-lune. Au » fond de cette ouverture il y a une pellicule blanche, » bien tendue et luisante comme un petit miroir, qui » en occupe toute la capacité. D'un côté de l'ouverture, » le plus proche de la tête, on voit un petit trou ovale, » dans lequel il est facile d'introduire la pointe d’un 554% HISTOIRE NATURELLE » stylet sans trouver aucune résistance. En enlevant la pellicule, on met à découvert une grande cavité que le corps a dans cet endroit. Je crois que cette grande ouverture, cette cavité, et surtout la pellicule blanche et tendue, contribuent beaucoup à relever le son que l'insecte fait entendre , et à en augmenter la réson- nance. » (De Géer, id. pag. #71.) Latreille s'exprime ainsi sur ce sujet : « L’organe musical des Acridites se compose d’une caisse remplie. d'air et fermée aux deux bouts par une membrane. » Tous les Acridites, et sans distinction de sexe, ont cet organe double. Il est situé presqu'immédia- tement au-dessus des hanches des deux pieds posté- rieurs , plus en arrière qu’en avant , et sur les côtés du segment qui unit l'abdomen au thorax , segment qui , dans beaucoup d'insectes, semble dépendre de cette dernière partie : c'est celui que j'ai nommé médian. » Une cavité que l’on prendrait au premier coup d'œil pour un grand stigmate, de figure presque semilunaire ou demi-ovale, et fermée un peu au- dessous de son ouverture par une lame transverse ou une sorte de volet, fait reconnaître de suite la place et la portion extérieure de ce tambour. Les bords sont en partie relevés, et leur courbure regarde l’ex- » trémité postérieure du corps, mais en se rapprochant un peu du dos. Au côté interne du bord antérieur ou diamétral, presqu’à fleur d'ouverture, est adossée une petite pièce, de forme presque triangulaire, un peu inégale, de la consistance des téguments ou assez solide , percée vers son milieu d’un trou, don- nant dans une cavité à parois membraneuses, infun- dibuliforme et servant de conduit au fluide aérien. » DES ORTHOPTÈRES. 555 (De l'organe musical des Criquets. Mémoir. du Mu - séum d'histoire natur. tom. 8, pag. 123 et 124.) Quant à ce qui concerne les grandes émigrations de certaines espèces d’Acridites, dont le vol est toujours dirigé de l'est à l’ouest, selon la remarque de Frisch ; les naturalistes, les historiens et les voyageurs de tous les pays et des siècles les plus reculés en ayant fait mention, la rédaction d'un article de ce genre peut donner lieu à un développement de connaissances dans les langues anciennes, et à une érudition que je n’ai pas. Dans l'intérêt de l'ouvrage, j'ai prié instamment mon ami et collègue de la société entomologique de France, M. Amyot, avocat à la cour royale, de vou- loir bien s’en charger ; il a cédé à mon désir, et je lui fais ici tous mes remerciments pour cet acte de com- plaisance. Toutes les généralités qui vont suivre sont entièrement de sa main. Toute l’antiquité a confondu sous le même nom, et de nos jours encore, le vulgaire confond sous le nom de Sauterelles, les insectes quelesnaturalistes partagent maintenant en deux Familles très-distinctes, les Locus- taires et les Acridites. C’est Geoffroy, qui, sur la fin du dernier siècle, a jeté les fondements de cette grande division, en séparant en trois genres ce que Linné, quelque temps avant lui, avait réuni sous le même nom générique de Gryllus, appelant Gryllus-#cheta les insectes auxquels Geoffroy a réservé le nom de Gryllus, et qui forment aujourd’hui la Famille des Grilloniens ; Gryllus-Tettigonia, ceux qui forment maintenant la Famille des Locustaires, et Gryllus- Locusta, Gryllus-Bulla et Gryllus-Acrida, ceux qui composent la Famille des Acridites. M. Brullé fait observer avec raison que le nom de ZLocusta 556 HISTOIRE NATURELLE imposé par Geoffroy au genre qui comprend main- tenant la Famille des Locustaires, eût dù plutôt appartenir au genre qu'il a nommé Æcrydium , et dont est formée la Famille des Acridites, puis- que c'était celui ( Gryllus- Locusta ) sous lequel les insectes qui composent cette première Famille, avaient été primitivement désignés par Linné. Fabri- clus , qui est venu après Geoffroy, a fait encore une plus grande faute en appelant Gryllus ce que ce der- nier avait nommé ÆAcrydium, en restituant du reste le nom d’Acheta aux Gryllus-Acheta de Linné. De là vient une confusion qui embrouille encore chaque jour la science, un grand nombre d’auteurs, princi- palement les étrangers, ayant adopté la dénomina- tion Fabricienne, tandis qu’en France on a persisté à conserver celle de Geoffroy. Les Hébreux donnaient aux Sauterelles le nom de TINN, arbeh, qui vient de la racine 12, multi- plier, à cause de la multiplication étonnante de ces insectes. Les Grecs les appelaient &i:, de la racine dpoc » SUMINUS , EXITEMUS , parce que, disent les an- ciens auteurs, ces insectes habitent le sommet des montagnes, ou se tiennent au sommet des herbes ; et le nom latin de Locusta vient, ajoute-t-on, de ces deux mots : locis ustis, lieux brülés ou dévastés, par analogie à la dévastation que causent les Sauterelles. En sanscrit, la Sauterelle se nomme UT. Patanga, de la racine ÜA, sauter, et AW, s'avancer. En chinois, où il y a beaucoup de noms pour désigner les différentes espèces , l’une des principales se nomme tchong, dñh, dont la racine signifie : des vers qu marchent. En arabe, le mot s1,—, djarädoun, qui 1r= DES ORTHOPTÈRES. 557 signifie Locusta, vient de la racine 5 djarada , arracher , ou du chaldéen 3}, guérad, ronger. Tous les auteurs qui ont eu à faire l’histoire des Sauterelles ont parlé des ravages qu'elles ont de tout temps et trop souvent causés dans quelques contrées. L’Orient , l'Afrique septentrionale, le Midi de l'Eu- rope , toute l’Inde et la Chine ont eu et ont encore fré- quemment à souffrir de ce fléau. Ce qui paraît éton- ner le plus dans ces apparitions terribles, c'est la multitude incroyable de ces insectes qui, semblables à une nuée poussée par les vents, obscurcit le ciel dans son passage, au point, disent les rapports, qu'on ne pourrait lire dans les maisons. L'action des vents pour transporter ces armées de Sauterelles ne saurait être mise en doute ; leurs organes du vol ne leur per- mettraient pas seuls de faire de si longues routes sans se poser à terre; elles traversent quelquefois de vastes étendues de mer. M. Kirby, d’après un journal d’Amé- rique, nous apprend qu'en 1811, un vaisseau retenu par le calme à 200 milles des îles Canaries, fut tout à coup, après qu'un léger vent du nord-est eut com- mencé à soufller, enveloppé par un nuage de ces in- sectes qui, s’abattant sur le navire, en couvrirent le pont et les hunes. On ignore la loi naturelle suivant laquelle ces in- sectes sont ainsi ramassés à un certain moment, et emportés par une trombe de vent qui les conduit ; Jus- que là où il leur plaît de descendre. Leur volonté pa- raît y être pour quelque chose ; autrement on ne pour- rait guère expliquer une marche de ce genre, et c’est là sans doute ce qui les a fait ranger par Salomon au rang des quatre animaux auxquels il accorde ja sagesse. Moïse s’en était aussi occupé pour les ranger parmi les 558 HISTOIRE NATURELLE animaux à quatre pieds, qui n'étaient pas regardés comme impurs , et dont il était par conséquent permis de manger. Les commentateurs des derniers siècles étaient fort embarrassés de concilier ce passage avec celui d’Aristote , qui dit positivement que les Saute- relles ont six pattes, mais on levait la difficulté en fai- sant remarquer que les deux grosses pattes postérieures de la Sauterelle, lui servent plutôt à sauter qu’à mar- cher, et que c'était par conséquent moins des pieds que toute autre chose ; la difficulté avait paru un mo- ment plus grave pour les Mouches auxquelles le Lévi- tique ne donne aussi que quatre pieds, mais elle fut également tranchée quand on eut fait observer que les deux pattes de devant étaient plutôt pour les Mouches, des espèces de mains dont on les voyait se servir sans cesse pour se nettoyer les yeux et porter leur nourri- ture à leur bouche. Beaucoup de contes plus ou moins plaisants ont été faits sur la Sauterelle; un de ceux-là qui ne s’est pas le moins répandu , est ce que dit Pline au chapitre 29, liv 10, de certaines Sauterelles des Indes, qui, à son rapport, n'ont pas moins de quatre coudées de long, et dont les grandes pattes armées de dents servent de scie dans le pays pour scier le bois. Le même auteur suppose ailleurs que le son qu’elles font entendre vient de certaines dents qu’elles ont derrière la tête, proche des jointures , et qu’elles frottent l’une contre l’autre. Cependant, bien long-temps avant lui, Aristote avait indiqué la véritable cause du bruit que font entendre les Acridites; le frottement de leurs cuisses posté- rieures contre les élytres. Pline indique lui-même cette cause, dans un autre endroit, mais il entendait assigner la première explication peut-être au bruit des OT CSS RS. SE DES ORTHOPTÈRES. : 559 Locustaires , qui vient du frottement de la partie ap- pelée le miroir, qu’on remarque à la base des élytres dans les mâles, et dont le naturaliste grec n’a point parlé. Lorsque ces fatales apparitions de Sauterelles arri- vent dans un pays, il s'ensuit presqu'aussitôt une dé- vastation complète des moissons et de toutes les planta- tions dé la contrée. Elles attaquent même l'écorce des arbres quand elles n’ont pas d’herhe tendre ni de feuilles à manger, et dévorent les toits de chaume des habitations. Suivant une lettre de la Chine écrite en 1835 , et rapportée dans les Annales de la société en- tomologique de France (1), les récoltes mises à l'abri sont souvent aussi dévorées en partie, excepté toute- fois, yest-il dit, le sésame, le dolichos et le blé de sarrasin, auxquels ces insectes ne touchent pas. Cette lettre ajoute que s’il y avait des pays inondés où 1l n’y eùüt pas de récoltes à dévorer, ils entraient alors dans les maisons et mangeaient les habits, les bon- pets , etc. Ce dernier fait, s'il est exact, semblerait indiquer que les Sauterelles peuvent se nourrir de produits vé- gétaux manufacturés par l'art. On s’est efforcé dans tous les temps, là où le fléau des Sauterelles est souvent à craindre, de chercher les moyens de s’en préserver. Indépendamment des prières et des sacrifices que les anciens offraient aux dieux, on prenait des mesures de police pour la destruction de ces insectes , soit à l’état parfait , soit à l’état d'œuf, pour empêcher leur reproduction l'année suivante, (1) Tom, 5 , Bulletin entomologique. Séance du 1e" juin 1836. 560 HISTOIRE NATURELLE On employait des soldats, des légions, pour aller les recueillir dans des sacs et les brûler ou les enterrer en- suite ; car on avait à craindre non-seulement la famine par suite de la dévastation des récoltes, mais encore la peste par l’infection que répandaient leurs cadavres. Orésius , suivant Mouflet, dit que l’an 800 ces in- sectes, après avoir été entraînés dans la mer, furent rejetés morts sur la côte, et répandirent une odeur aussi funeste qu’auraient fait les cadavres d’une nom- breuse armée. Un voyageur anglais, Barrow, rapporte que dans lesud de l'Afrique en 1797, ces insectes cou- vrirent le sol de deux mille carrés , et que, poussés dans la mer par un vent violent, ils formèrent près de la côte un banc de trois à quatre pieds de hauteur, sur une longueur de cinquante milles, puis, lorsque le vent vint à changer, que l’odeur de putréfaction se fit sentir à cent cinquante milles de distance. M. Solier a donné, dans les Annales de la société en- tomologique de France (1), une statistique assez cu- rieuse des dépenses faites dans quelques communes du midi de la France, depuis plusieurs siècles, pour la destruction des Sauterelles. En 1613, la ville de Mar- seille dépensa 20,000 francs, et celle d'Arles 25,000 pour leur faire la chasse ; ces dépenses se sont succes- sivement renouvelées depuis, d'année en année, dans une proportion plus ou moins considérable. On payait et on paie encore 25 centimes aux personnes qui ap- portent deux livres de ces insectes, et le double, 50 cen- times, pour le même poids d'œufs. La chasse commence au mois de mai; presque toute la population de cer- tains villages y est employée. On se sert d’un drap de (1) Tom. 2, pag. 486. DES ORTHOPTÈRES. 561 grosse toile dont les coins sont tenus par quatre per- sonnes différentes ; deux personnes marchent en avant en faisant raser le sol par le bord du drap ; les insectes en fuyant sautent sur le drap étendu et sont ainsi re- cueillis sur ce drap d'où on les jette dans des sacs. On s’est aussi servi quelquefois avec avantage, de l’espèce de filet en forme de sac, placé au bout d’un bâton, dont les entomologistes font usage pour recueillir des insectes sur la tige des plantes. La ponte se fait en général dans le mois d'août , mais beaucoup de femelles ne la font qu’en septembre et même octobre. Les œufs restent ainsi déposés dans la terre pendant l'hiver pour éclore l’année d’ensuite. La femelle, dit M. Solier, pratique un trou dans le sol pour y déposer ses œufs ; le tube quirenferme ces œufs, ajoute-t-il, est à peu près cylindrique, d'environ un pouce et demi de long , sur trois ou quatre lignes de diamètre, glutineux, garni d’une légère couche de terre et placé dans une position ordinairement hori- zontale. Cela ne doit s'entendre sans doute que des Lo- custaires dont les femelles ont une tarière pour percer un trou semblable. On ne dit pas comment cela se pra- tique à l'égard des Acridites , soit que les femelles per- cent la terre autrement qu'avec une tarière, soit qu'elles déposent leurs œufs dans les trous faits par les femelles des Locustaires , etc. Chacun de ces tubes, dit le même auteur, paraît contenir de cinquante à soixante œufs, et ils sont placés principalement dans les terrains in- cultes, les sentiers, et dans les lieux où la terre a le moins d'épaisseur. Un enfant exercé, ajoute M. Solier, peut en recueillir de douze à quatorze livres par jour, et chaque livre peut contenir huit cents œufs. On voit dans Îles anciens auteurs que pour détruire ces œufs ORTHOPTÈRES. 36 362 HISTOIRE NATURELLE on prit quelquefois le parti de fouler fortement la terre à l’aide de chariots que l’on faisait passer et re- passer sur la place. Quoique ce moyen füt moins sûr que l'enlèvement même des œufs, cependant il valait probablement en- core mieux pour prévenir l’éclosion des insectes, que celui dont il paraît aussi qu'on à fait quelquefois usage dans de grandes apparitions de Sauterelles, pour se délivrer de leur présence, et qui consistait à se ré- pandre ei troupes dans les campagnes en sonnant de la trompette, ou même en tirant le canon pour les chas- ser de la contrée. Tous les auteurs s'accordent à dire que ce sont les Acridites principalement qui, par leur migration à travers les airs et leur multiplication effrayante, sont la cause des dévastations qui désolent tant de pays agri- coles sur la surface du globe. Ce n’est pas à dire que les Locustaires n’y contribuent pour leur part, mais, à ce qu'il paraît, dans une proportion qui resterait in- sensible sans la présence de la foule incomparablement plus grande des Acridites. M. Solier, au lieu cité, indique les différentes es- pèces, tant Locustaires qu'Acridites, qu'on trouve le plus ordinairement dans les produits des chasses ad- ministratives des environs de Marseille. Ces espèces doivent varier selon les différentes contrées de la terre où elles apparaissent; mais toutes ces diverses es- pèces de Locustaires et d’Acridites paraissent avoir en général les mêmes mœurs. Elles ont du reste le même mode de transformation, qui appartient au second ordre de métamorphoses indiqué par Swammerdam, c'est-à-dire que l’insecte naît à peu près avec la même forme que celle qu’il conserve pendant toute sa vie, 2 DES ORTHOPTÈRES. 563 sauf les ailes qui n'apparaissent qu'à un certain âge. Après plusieurs mois, on commence à les voir pousser des espèces de fourreaux qui renferment les rudiments de ces ailes futures, et qui grandissent successive- ment. Quand vient le moment de la dernière transfor- mation , la peau se fend d’abord sur la tête et sur le prothorax , puis la Sauterelle en fait sortir peu à peu son corps, en faisant, par des gonflements réitérés, glisser la vieille peau en arrière. Ge qui paraît lui donner le plus de peine, dit De Géer, c’est de tirer de cette dépouille ses deux grandes pattes de derrière ; mais il ajoute que leur grande flexibilité, dans le mo- ment de la mue, facilite beaucoup ce travail; il a ob- servé qu’alors les cuisses peuvent se plier en deux comme si elles avaient une jointure au milieu ; mais tout se redresse et se raffermit après que la peau est entière- ment tombée, et la Sautcrelle peut aussitôt marcher sur ses jambes devenues solides. C’est seulement après les conquêtes d'Alexandre dans l'Asie, que les Grecs ont commencé à faire men- tion de l’usage où sont les peuples orientaux de sefaire un mets des Sauterelles, et du bon goût même qu'ils paraissent y trouver. Tous nos voyageurs en ont parlé depuis , et tous ont été d'accord sur ce point avec les Grecs, que ce mets ne leur avait semblé rien moins qu'agréable quand ils en avaient mangé. Mais en re- vanche, les Orientaux, dit-on, les Arabes notam- ment , ne mangent point d'animaux à coquille ou à carapace , comme Crabes, etc., et s'étonnent de leur côté du goût que nous manifestons pour eux. Les Sau- terelles se mangent tantôt bouillies, cuites avec du beurre, après qu’on leur a ôté les ailes et les ; attes, tantôt simplement rôties sur les charbons avec du sel ; 564 HISTOIRE NATURELLE on en voit abondamment dans les marchés publics , et cet aliment forme dans toute l'Asie un objet de com- merce assez important. Les Hottentots, en Afrique, en font aussi un grand usage, et c'est une joie pour eux, dit le voyageur anglais Sparrmann, quand ils voient arriver le temps de l'apparition de ces insectes. Toute l'antiquité a parlé des peuples acridophages qui habitaient l'Ethiopie, et qui ne vivaient, dit-on, que de Sauterelles ; ils creusaient un vaste trou dans la terre où ils entassaient des feuillages , auxquels ils mettaient le feu; la fumée en s’élevant dans l'air y faisait tomber les nuées de Sauterelles qui passaient au-dessus : mais cette nourriture, ajoute-t-on, les rendait faibles et maigres ; puis quand cette vieillesse précoce arrivait, il leur sortait du corps uue multi- tude de vers, une vermine ailée, est-il dit , qui les dé- vorait et les faisait mourir au milieu des plus vives souffrances. Le voyageur Sparrmann dit, au contraire, que la nourriture de Sauterelles engraisse les Hotten- tots lorsque vient le temps où ils en font usage. L'ancienne médecine, qui a épuisé toutes les com- binaisons possibles , et souvent les plus bizarres dans l'emploi des aliments comme moyens curatifs, n’a pas manqué non plus d'y comprendre les Sauterelles. Dioscoride dit que les cuisses de Sauterelles mises en poudre et mêlées avec du sang de Bouc, guérissent de la lèpre; que , mélées avec du vin, c’est un spéci- fique contre la piqüre du Scorpion; que, du reste, les Sauterelles mangées peu salées sont aphrodisiaques, etc. : on les considérait, du moins en général, comme une bonne nourriture pour les bestiaux et les ani- maux de basse-cour. DES ORTHOPTÈRES. 5635 I. Une pelotte plus ou moins distincte entre les crochets des tarses. Bouche à découvert. (Spongiphores, Sponsiphori.) À. Antennes un peu coniques, de huit articles au plus, plus courtes que la tête; celle-ci pyramidale ou horizontale. (Corps toujours aptère.) ( Proscopides, Proscopides.). . . . 1. Proscopie. B. Antennes aussi longues ou plus longues que la tête et le prothorax réunis, mul- tiarticulées. a. Face antérieure de la tête en plan plus ou moins oblique. Antennes souvent ensiformes, leurs articles ordinairement prismati- ques, aplatis, quelquefois élargis, distincts. Tête py- ramidale ou prolongée en avant. (Truxalides, Truxalides. 566 HISTOIRE NATURELLE Présternnm + sans pointe; tête plus ou moïns élevée en pyra- mide horizontale. ». .n . . ap..." + 8 “a peu saillants , placés assez loin 62 : des antennes, occupant à ee 4 “1: À AE peu près le milieu du bord © n ® pe = A eo antérieur de la tête. An- c . mé D tennes fortement élargies et + ss 0 D ‘ 5 D: à dou ÉOSHOTRES NON TPE US S SA © E SES” ‘5 D à fort grands. ovales, plus ou A a CN is 0 , La , HP are moins saillants; piacés vers D © SNS B , , ar a 4 S6\235 l'extrémité de la tête près des oi Ps œ . SC 1552 antennes. ( Antennes moins _— [e] i = 9 élaigiès.) 412.4 ROIS = = épais, assez large; face antérieure de la têle en plan oblique seulement à sa partie supérieure. Prothorax en dos d'âne, ayant des sillons transverses distincts, Antennes épaisses; articles plutôt cylindriques qu'aplati..n.!5. 26. wc ce ss de À b. Face antérieure de la tête, verticale. | *% Antennes rarement en- siformes ; leurs articles distincts. Vertex plan, triangulaire; front avan- cé entre les antennes en un cône épais, ayant en dessous une profonde ca vité pour recevoir cha- que antenne. (Conophores, Conophorti.) a. Truxale. 3. Mésops. 4. Opsomale. 5. Pæœkilocère. Pattes postérieures BLUE U D et € FE er = 9 = © À À Le CRE Jar S D % RE > 3 © D — E de = h - © © _ © El ré) Æ a >> LA , abdomen du mâle.) (Long. 17 lignes. ) Elle ressemble beaucoup à la précédente. Tête lisse, d'un vert jaunâtre, ayant en dessus une ligne longitu- dinale jaunâtre, partant du cône frontal, se continuant sur le disque du prothorax et le long du bord interne des élytres ; la face antérieure a une ligne longitudinale jaune, placée en arrière de la carène latérale; l'orbite postérieure des yeux est de cette couleur, ainsi que les parties de la bouche. Prothorax d'un vert foncé, chagriné; son disque rugueux, ses trois carènes à peine denticulées : côtés rabattus, lisérés de jannâtre, ainsi que le bord postérieur. Elytres sensiblement plus longues que l'abdomen , ar- rondies au bout, d’un vert opaque, bordées de jannâtre anté- rieurement ét au bord interne. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores, à nervures obscures. Abdomen vert foncé , luisant. Les quatre premières cuisses jaunâtres ainsi que DES ORTHOPTÈRES. 615 les dernières hanches; jambes et tarses d'un vert foncé ; pattes postérieures longues, cuisses verdâtres, jambes de cette couleur en dessous , rouges en dessus, avec une petite gibbosilé à la base ; leurs épines v.rtes. Tarses rouges. (Les antennes manquent.) Mäle. De Buéno:-Ayÿres. Ma col'ection. 5.” Xxrmicère mur LUNES. — Aiphicera cc'olunata. (Long. 14 lignes.) Entièrement d'un vert-jaunâtre. Tête lisse. Yeux saillants, presque sphériques. Prothorax fortement cha- griné, ayant sa poiute médiane aiguë, avancée sur les élytres ; carènes latérales du disque, denticulees ; la dorsale plus élevée, en crête , fortement tubereulée dans sa première moitié. Elytres plus longues que l'abdomen, terminées en pointe obtuse, d'un vert assez opaque, offrant chacune, le long du bord antérieur, quatre taches lunaires jaunes , également espacées, cerclées de noir ; la seconde la plus grande, la quatrième la plus petite, bord in- terne des élytres d’un rouge pâle, plus large à la base qu'a l'extrémité. Ailes transparentes , de la longueur des élytres, d'un rouge-vermillon avec l'extrémité antérieure no re, et lisérées de cette couleur au bord interne : près du kFori an'érieur est un espace incolore formant une large bande longitudinale. Antennes point ensiformes, longues , d'un vert jaunâtre. Pattes de la lon- gueur du corps. Epines internes des jambes postérieures, t:es-lon- gues et acérées. Male. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Recueillie en Co- lombie par M. Lebas, l’année 1830. DEUXIÈME DIVISION. Appendices abdominaux grands, redressés, cro- chus dans les mâles. (PI. 14, fig. 4.) Protho- rax sans Carèues apparentes, ni pointe médiane avancée sur les élytres. 616 HISTOIRE NATURELLE 6. X1PHICÈRE AILES AZURÉES, — Xiphicera azureipennis. (PL 14, fig. 4, abdomen du mäle.) (Long. 18 lignes, femelle ; 10 à 12 lignes, mâle. ) Tête pres- que lisse, jaune, ayant en dessus trois larges bandes d’un vert sombre : une au milieu partant du cône frontal, un peu plus étroite que les autres, et une laterale au-dessous de chaque œil : le de- vant du cône est encore de cette couleur, ainsi que quelques ta- ches placées sur la face antéricure. Palpes jaunes. Prothorax jaune, chagriné , avec une carene dorsale peu saillante : il a trois bandes longitudinales qui correspondent à celles de la tête, ct en sont la continuation ; bord postérieur presqu'arrondi , sans pointe mé- diane avancée. Elytres aussi longues que l'abdomen, assez opa- ques, d'un vert-bouteilie, étroites , presque linéaires, arrondies au bout; un peu passé le milieu, elles offrent une ligne longitu- dinaie, étroite, jaunâtre. Ailes de la longueur des élytres, trans- parentes, légèrement teintées de bleu tendre, avec l'extrémité antérieure noirâtre. Abdomen et dessous du corps, d’un vert noi- râtre fort luisant : poitrine avec une tache jaune centrale, et une autre plus petite placée au-dessous de la première. Pattes anté- rieures et intermédiaires, d'un vert foncé uniforme ; cuisses pos- térieures vertes, avec trois taches jaunes sur leur face externe, une à la base, la seconde au m lieu, la troisième à l'extrémité. Jambes vertes, Iuisantes, ayant un anneau jaune vers la base, immédiatement au-dessus des prem ères épines; celles-ci vertes ou rouges, suivant les nuances de la jambe, dont le dernier tiers est d'un roùge de corail. Tarses verts. Antennes point ensiformes, vertes, avec l'extrémité jaunâtre. Femelle. Le mâle est d'une petitesse remarquable, ses couleurs sont ab- solument distribuées comme celles de la femelle, la ligne jaune des élytres est moins étroite ; l'abdomen a uneteinte jaune latérale- ment; enfin ses appendices sont allongés , redressés, terminés en pointe crochue recourbée en arrière. Les yeux, proportion gar- dée, sont plus gros que dans l'autre sexe. Ile de Java. Ma collection. DES ORTHOPTÈRES. 617 Genre IX. TROPINOTE. — TROPINOTUS, Aud.- Serv. Rev. — Pamphagus, Brullé. Pattes postérieures allongées ; cuisses peu élargies; dessus des jambes postérieures muni, sauf à la base, de deux rangées d’épines fortes, assez espacées, et de grandeur égale. Pelote des tarses petite ou moyenne. Antennes longues, filiformes , insérées chacune dans une profonde cavité du cône frontal ; leurs articles apla- tis à partir du troisième, distincts, au nombre de plus de vingt. Tète forte, allongée ; face antérieure verticale, ayant au milieu deux carènes longitudinales rapprochées , et une autre de chaque côté ; front avancé entre les an- tennes en un cône épais , plus ou moins grand. Prothorax grand, cymbiforme ; c’est-a-dire en forme de nacelle renversée; bord antérieur coupé oblique- ment sur les côtés, pointe médiane, aiguë, avancée sur la tête; disque du prothorax ayant le plus souvent, une carène latérale et des sillons transverses appa- rents ; carène dorsale tres-élevée, arrondie au côté supérieur : bord postérieur triangulaire, ayant ses côtés coupés obliquement ; pointe médiane aiguë, trèes-avancée sur les élytres. Présternum muni au milieu d’une pointe forte. Yeux ovales, peu saillants. Elytres de la longueur de l'abdomen, Ailes aussi longues que les élytres ou un peu plus courtes. Palpes composés d'articles cylindriques. Abdomen grand , unicaréné en dessus, ses appendices courts, sétacés; plaque sousanale des mâles grande, convexe en dehors, triangulaire au bout, sa pointe dépassant en se relevant, l'extrémité de l'abdomen. 618 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE DIVISION. Ailes ayant au-dessous du bord antérieur, de la base jusqu'au delà du milieu , un espace longitudinal non réticulé, chargé seulement de nervures droites, produisant des cel ules alongées, étroi- tes , linéaires. (Disque du prothorax caréné laté- ralement. ) PREMIÈRE SUBDIVISION. Pointe présternale forte et crochue; Elytres et ailes entières. 1. TROPINOTE EN scrE. — Tropinotus serratus, Aud. - Serv. Rev.,pag. 82, ,10. 1. Gryllus ( Locusta) serralus; Linn. Mus. Lud. pag.r2r, no r2. Gryllus serratus, Fab. Entom. syst. tom. », pag. 48, n° ro. Gryllus (Locusta\ cymbiformis, Stoll , Sauter. etc. PI. IV, b, fig. r4, femelle; fig. 15, mâle. Acrydium serratum, De Géer, Mém. ins. tom. 3, pag. 495, PI. 41, Gig, C6. Femelle. Acrydium serralo-fascialum, idem, pag. 495, Pl. 42, fig, 2. Mâle. Acrydium serratum, Latr. Gener. Crust. el Ins.tom. 5, pag. 105. — Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 216, n° 9, PL. 126, fig. 2. Femelle. Acrydium dentatum, id, pag. 217, n° 10. Mäle. ( Long. 2 pouces.et demi, femelle; mâle, 18 à vo lignes.) De- vant de la tête, abdomen et dessous du corps, d’un jaune-verdâtre luisant. Dessus de la tête et du prothor2x, d’un vert-pré. Du cône frontal partent deux bandes longitudinales jaunes , assez larges, qni se continuent sur le prothorax. et bordent chacune les côtés rabattus. Prothorax fortement chagriné ; carènes latérales fine- ment denticulées, la dorsale l'étant fortement dans son dernier DES ORTHOPBTÈRES. 619 tiers. Elytres de la longueur de l'abdomen , allant en se rétrécis- sant vers le bout qui est arrondi ; elles sont opaques, d'un vert jaunâtre uniforme ; bord interne avec une bande jaune, allant en se rétrécissant, et finissant en liséré très-étroit. Ailes un peu plus courtes que les élytres, transparentes, d'un jaune-verdâtre, of- frant, pres du bord antérieur, un espace longitudinal incolore et diaphane, coupé seulement par de fines nervures serrées et transverses : bord interne sinueux. Pattes d'un vert-jaunâtre ; cuisses postérieures quelquefois rougeâtres an côté supérieur, ca- naliculées en dessous ; les bords de ce canal denticulés : carènes de leur face externe, ayant des tubercules presqu'épineux. A::- tennes d'un jaune verdätre. Femelle. Le mâle, notablement plus petit, a les bandes jaunes de la {ête et du prothorax mieux prononcées et d'une nuance plus vive. Cayenne, Surinam. Ma collection. 2. TroPINOTE miscoïpar. — Tropinotus discoideus, And.-Serv. Rev. pag. 82, n° 2. (Long. 2 pouces à peu près.) Corps d'un jaune - verdâtre passant quelquefois au brunâtre. Tête chagrinée. Prothorax à sillons transverses assez distincts; carène dorsale denticulée dans sa moilie inférieure , les latérales dans toute leur longueur ; côté: rabattus, un peu tuberculés. Elyires de la longueur de l'abdomen, rétrécies vers l'extrémité; celle-ci terminée en pointe assez ai- gué : elles sont plus opaques à la base qu'a l'extrémité, d’un vert- jaunâtre ou brunâtres, plus ou moins chargées de taches irrégu- liéres, obscures. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, sinueuses au bord interne, avec l'extrémité antérieure pointue : le bord antérieur et l'extrémité sont largement colorés de noi- râtre; diique d’un beau rouge. Cette couleur, allant de la base jusqu'au delà du milieu, eit bordée de noir inférieurement. Le noirâtre, qui pr'céde la couleur rouge, a au milieu un espace tout à fait incolore et d aphane , coupé seulement par de fines nervures serrées, transversales Pattes de la couleur du corps; carènes des dernières cuisses, chargées de petits tubercules noi- râtres: épines des jambes postérieures jaunâtres , avec l'extrémité noire. Antennes noirâtres ; les deux premiers articles d'un vert- jaunâtre. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 6920 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME SUBDIVISION. Pointe présternale droite. Elytres et ailes échan- crées à l'extrémité. 3. TROPINOTE EFFACÉE. — Tropinotus obsoletus, Aud.-Serv. Rev. pag. 83, n° 5. (Long. 25 lignes, femelle ; 15 lignes, mâle.) Corps d'un brun de suie, mélangé de jaunâtre en quelques endroits. Tête d’un brun clair en devant; carènes méüianes de sa face antérieure, cont guës jusqu'au-dessous de l'ocelle , divergentes ensuite. Pro- thorax légèrement chagriné , ses sillons transverses assez distincts ; carènes latérales faibles, denticulées postérieurement; carène dorsale denticulée dans le dernier quart seulement. Elytres brunes, peu opaques, de la longueur de l'abdomen, échancrées obliquement à leur extrémité, la pointe supérieure aiguë ; char- gées chacune de quatre ou cinq bandes transverses, noirâtres, peu prononcées ou même effacées. Ailes de la longueur desélytres, transparentes, nébuleuses, avec de fortes nervures, sauf celles du disque interne, coloré de bleu ardoisé : leur extrémité oblique- ment échancrée, la pointe supérieure aiguë. Antennes et pattes brunes : jambes postérieures avec un anneau blanchâtre à leur base. Mâle et femelle. Du cap de Bonne-Espérance. Ma collection. DEUXIÈME DIVISION. Aïles à réticulation ordinaire. ( Disque du protho- rax sans carènes latérales. Pointe présternale droite. ) 4.° TROPINOTE CANNELLE. — Tropinotus cinnamomeus. (Long. 22 lig., femelle. Mâle, 1 pouce.) Corps d'un brun-can- nelle, avec l'abdomen plus clair, jaunâtre et luisant. Tête brune, lisse. Prothorax pointillé : sillons transverses à peine distincts ; earène dorsale lisse. Pointe présternale brune, obtuse, jau- nâtre à l'extrémité. Elytres peu opaques, de la longueur de l'ab- DES ORTHOPTÈRES. 621 domen , arrondies au bout, d'un brun-cannelle , parsemées d’a- tômes obscurs, peu visibles. Aïles aussi longues que les élytres, transparentes, luisantes, d’un jaune foncé, sauf à l'extrémité , qui est incolore et à nervures obscures. Pattes de la couleur du corps; jambes postérieures jaunâtres. Antennes d'un brun-noi- râtre. Femelle. Le mâle est beaucoup plus petit. Nouvelle-Hollande. Ma collection. Genre X. ROMALLE. — ROMALEA, Aud.-Serv. Rev. — Dyctiophorus, Brullé. Pattes robustes ; les antérieures et les intermédiaires grandes, jambes épineuses en dessous dans leur moitié infé- rieure. Pattes postérieures allongées ; cuisses peu élargies , longues ; jambes très-grandes , élargies vers l'extrémité , mais non canaliculées ; leurs trois quarts inférieurs armés de deux rangées d’épines aiguës , es- pacées, et en outre d’épines terminales très-fortes. Tarses robustes, munis d’une grosse pelote entre les. crochets. Antennes longues, assez épaisses , filiformes , insérées cha- cune dans une cavité du cône frontal; articles dis- tincts, au nombre de dix-sept ou de dix-huit, cy- lindriques ou obconiques, les troisième et sixième plus longs que les autres. Fête forte, allongée ; face antérieure verticale, ayant au milieu, deux carènes rapprochées , et une autre de chaque côté : front avancé entre les antennes en un cône épais, de forme triangulaire. Prothorax grand, rebordé, unicaréné au milieu dans toute sa longueur; le disque circonscrit de chaque côté par une faible carène; ses sillons transverses bien distincts et profonds; bord postérieur triangulaire, 622 HISTOIRE NATURELLE coupé obliquement sur les côtés, sa pointe mé- diane très-arrondie, avancée sur les élytres. Présternum muni au milieu d'une pointe droite, aiguë. Yeux ovales, saillants. Paipes épais ; articles presque cylindriques ; le terminal un peu plus large vers le boat, presqu’en cône ren- versé, tronqué droit à l’extrémité, Elytres courtes dans les deux sexes, ayant deux ner- vures longitudinales fort saillantes. Alies de la longueur des élytres à peu près (1). Abdomen grand, épais, unicaréné au milieu en dessus ; ses appendices larges, courts, triangulaires , aplatis, Plaque sousanale des mâles convexe en dehors , trian- sulaire au bout, la pointe dépassant en se relevant, l'extrémité de l’abdomen. 1. ROxALEE MICROPTERE. — Romalea microptera, Aud.-Serv. Rey. pag. 89, n°1. Gryllus ( Locusta) guttatus, Stoil , Sauter. etc. PI. X, b, fig. 34. Femelle. (Les antennes sont fort inexactes. ) Gryllus ( Locusta) Centurio, id. PI. VI, b, fig. 19. Mâle ? Acrydium microplerum, Pal.-Bauv. Insect. d'Afr. pag. 146, Orthopt. PI. 1V, fig. 4. Femelle. (Long. 27 lignes , femelle ; mâle, 2 pouces.) Tête testacée avec une tache noirâtre an milieu du labre : dessus de la tête ayant quelques traits et quelques ligres , noirâtres. Prothorax chagriné postérieurement, testacé, mêlé de noirâtre sur le disque. Elytres beaucoup plus courtes que l'abdomen , ovalaires, arrondies au bout , un peu dilatées au bord antérieur, opaques, d'un testacé nuancé de rougeëtre, couvertes de petites taches et de points irré- guliers , noirs. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, (1) Dans le seul individu mâle où nous l’ayons examinée, la disposition des nervures est assez particulière; il est probable qu'elle est itentique dans tous, n'importe le sexe. (Voy. R. mi- croptere. ) DES ORTHOPTÈRES. 623 d'un rouge vif, largement bordé de noir à l'extrémité ; leurs nervures u'offrant pas de réticulation proprement dite, sauf à l'extrémité ; le reste de l'aile présentant de fortes nervures longi- tudinales et de fines nervures transverses obliques , ne se croisant pas, mais formant des cellules pour la plupart en carré long et linéaires. Abdomen luisant , noirâtre ; plaqnes dorsales bordées de testacé inférienrement ; carène de cette couleur. Dessous du corps testacé, luisant ; plaques ventrales ayant à la base deux grandes taches ovales, noires, luisantes, contiguës. Les quatre pattes antérieures testacées , luisantes ; cuisses postérieures testa- cées, chargées sur les deux faces, de gros et nombreux points noirs. Rotule noire ; jambes tes!acées à épines noires : tarses tes- tacés avec l'extrémité de chaque article noire ; crochets et pelo te de cette dernière couleur. Antennes ayant leurs sept premiers articles testacés, un peu tachés ou bordés de noir, les suivants noirâtres. Femelle. Le mâle est un peu plus petit ; le dessus dela tête est noirâtre avec une ligne longitudinale au milieu , testacée. Amérique septentrionale. Caroline. Ma collection. 2. Romazée DE Marc. — Romaler Marci. (Long. 2 pouces et demi.) Corps noirâtre, avec l'abdomen, le dessous du corps et la face antérieure de la tête, plus luisants que le reste, et lisses. Carènes latérales du devant de la tête, jaunes antérieurement ; l'extrême bord de cette derniére, au- dessus de la naissance des mandibules, est coloré en jaune : il ya une ligne longitudinale dorsale jaune, qui part de la pointe du cône frontal, et atteint le prothorax. Celui-ci ayant sa partie postérieure, au delà du quatrième sillon transverse, assez for- tement pontillée ; carène dorsale jaune. Bord postérieur du pro- thorax, marginé de jaune, assez largement le long des côtés rabattus. Elytres courtes, ne dépassant guëre la quütrième pla- que dorsale abdominale ; brunes, leur bord interne plus clair. Ailes de la longueur des élytres, d’un beau rouge, bordées de noir postérieurement. Abdomen ayant en dessus une ligne dor- sale jaune, faisant suite à la carène prothoracique; chaque plaque dorsale bordée de jaune latéralement : plaques ventrales étroi- tement lisérées de jaune postérieurement Antennes noirâtres. Les quatre premières pattes entièrement noirâtres , jambes fine- 624 HISTOIRE NATURELLE ment épineuses en dessous. Pattes postérieures noirâtres ; cuisses bordées de jaune à la base de leur côté supérieur et à celle du côté inférieur ; face externe ayant sa carène longitudinale jaune dans toute son étendue. Femelle. Cette belle espèce 1'’a été donnée par M. Marc, du Havre , au- quel je l'ai dédiée. Il m'a dit l'avoir recue d’une partie de l’Amé- rique voisine de la Caroline du Sud. La collection du Muséum d'histoire naturelle en possède deux individus. Gexee XI. PHYMATÉE. — PHFYMATEUS, Thunb. Aud.-Serv. — Dryctiophorus , Brullé. — Gryllus, Acrydium, auctor. Pattes antérieures et intermédiaires grandes ; jambes épi- neuses eu dessous dans leur moitié inférieure. Pattes postérieures allongées; cuisses longues, peu élargies ; jambes très-grandes, un peu dilatées vers l'extrémité, canaliculées en dessus dans leur moitié inférieure et portant deux rangées d’épines fortes ; tarses robustes, munis d’une grosse pelote entre les crochets. Antennes longues, sétacées , insérées chacune dans une ca- vité du cône frontal; articles distincts, au nombre. de dix-sept ou dix-huit, courts, presque cylin- driques , le terminal beaucoup plus long qu'aucun des autres. Fête forte, allongée; face antérieure verticale, ayant au milieu deux carènes rapprochées, et une autre de chaque côté ; front avancé entre les antennes, en un cône très-court, fendu en avant, continu avec la téle. Prothorax très-fortement et très-irrégulièrement tuberculé et mamelonné, ayant une faible carène dorsale , sou- vent incomplète : sillons transverses bien distincts ; partie antérieure du disque portant deux grosses DES ORTHOPTÈRES. 625 éminences beaucoup plus fortes que les autres : bord postérieur arrondi , denticulé. Pointe présternale droite, aiguë. Yeux saillants , presqu’arrondis. Palpes assez courts, composés d'articles cylindriques; le terminal tronqué droit à l’extrémité. Elytres de la longueur de l'abdomen. Ailes aussi grandes que les élytres. Abdomen grand, épais, sans carène distincte en dessus ; ses appendices larges, courts, aplatis , triangulaires : plaque sousanale des mâles peu prolongée, convexe en dehors, obtuse, large, arrondie au bout, embrassant l'extrémité de l'abdomen. 1. PaymarTée morniceux, — Phymateus morbillosus, Thunb. Mém. pag. 297. Gryllus (Locusta) morbillosus, Linn. Mus. Lud. pag. 141, n° 92. — Stoll , Sauter. etc. PI. II b, fig. 3, mâle; fig. 4, femelle. Gryllus morbillosus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 50. Acrydium morbillosum , Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 218, n° 16. ( Long. 3 pouces , femelle ; 2 pouces, mâle. } Tête et prothorax unicarénés au milieu , d'un rouge de corail ; tête lisse; chaperon bordé de noirâtre en dessous ; cône frontal court, fendu en avant. Prothorax peu tuberculé sur ses côtés rabattus : disque avec des sillons transversaux distincts qui paraissent le diviser en trois parties ; la première offrant quatre mamelons placés carrément , les deux antérieurs plus petits ; partie médiane ayant quatre ima- melons alignés transversalement ; partie postérieure chargée de nombreux tubercules serrés, arrondis ; bord postérieur du disque, entouré de tubercules arrondis. Elytres de la longueur de l'a5do- men , étroites à la bise, largement arrondies au bout, transpa- rentes, verdâtres ou violacées ; toutes les nervures transverses chargées d’une tache jaune beaucoup plus large qu'elles, produi- sant une multitude de mouchetures, Ailes transparentes , à pe ORTHOPTÈRES. k0 626 HISTOIRE NATURELLE prés de la longueur des élytres , colorées comme elles jusqu’à leur sinus , et même un peu au dela ; les taches jaunes plus grandes : le reste de l'aile d'un beau rouge-corail marbré de noir, sauf au bord intérieur. Pattes d'un rouge-corail ; rotule des cuisses pos- térieures et tarses, noirâtres. Femelle. Le mâle ne diffère que par une plus petite taille et des antennes proportionellement plus longues ; la couleur rouge des ailes est encore plus vive que celle de la femelle. Var. À. (verrucosus). Gryllus ( Locusta) verrucosus, Stoll, Sauter. etc. PI. 11, b, fig. 6. Mâle. Dans cette principale variété , les deux sexes ont la tête et le prothorax verts, n'ayant de rouge que les éminences prothora- ciques. DMota. Le Phymatée morbilleux proprement dit, varie pour la grandeur, pour le nombre et la grosseur des mamelons et des tubercules du prothorax, et mème pour la couleur. La tête et les pattes sont quelquefois jaunes. L'espèce et ses variétés ne sont pas rares au Cap de Bonne Espérance. 2. PavmaTÉe PLSTULEUx. — Paymateus scabiosus , Thunb. Mém. pag. 298. Gryllus scabiosus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 51 , n° 20. Gryllus (Locusta) scabiosus , Stoll, Sauter. etc. PI, VII b. fig. 34. Variété. Phymateus punctatus, Thunb. 1dem. Gryllus punctatus, Fab. idem, n° 19. — Drury, Jllust. tom, 2, pag. 39, PI. 41, fig. 4. Gryllus ( Locusta ) scabiosus, var. Stoll, Sauter. etc. PI. VII, b, fig. 24, A. Acrydium punctatum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 219. n° 17, PL, 126, fig. à. ’ (Long. deux pouces environ.) Corps luisant, tête d'un vert sombre ; partie médiane antérieure (faciale et latérale) d’un beau jaune , ainsi que le devant du cône frontal. Prothorax unicaréné au milieu ; son disque avec des silions transversaux distincts qui paraissent le diviser en trois parties ; la première avec deux gros DES ORTHOPTÈRES. 627 mamelons jaunes, contigus ; la seconde chargée d'environ douze tubercules épineux, dont quatre plus gros, placés carrément ; la troisieme fort rugueuse , ayant huit tubercules rangés en demi- cercle, quatre de chaque côté de la carene dorsale ; tout le bord du prothorax est denticulé , mais plus fortement aux angles pos- térieurs de ses côtés rabattus : ces angles fort arrondis ; les côtés rabattus sont largement bordés de jaune latéralement ; bord postérieur de cette couleur , offrant au bout, de chaque côté, une petite épine jaune, oblique. Pointe présternale très-petite. Poitrine d'un vert sombre, couverte de grandes taches d’un rouge de sang ; ses flancs avec une tache calleuse, triangulaire, jaune. Elytres de la longueur de l'abdomen , presque de même largeur partout , peu opaques, vertes, réticulées de jaune, et parsemées de points calleux de cette dernière couleur, les uns grands, les autres petits. Ailes à peu prés de la longueur des élytres , transparentes , noirêtres dans toute leur étendue ; cette couleur plus intense vers le bord intérieur. Abdomen noirâtre ; ses segments ayant inferieurement une bordure rouge plus ou moins large : plaque anale, appendices et pieces triangulaires sexuelles, d’un rouge de sang. Paties luisantes, d'un vert s m- bre : cuisses intermédiaires avec une ligne jaune à leur face externe ; cuisses postérieures marbrées de jaune extérieurement ; jaunes et tuberculees au bord inférieur. Antennes d'un vert sombre. Femelle. Le Gr; [lus punctatus de Fabricius que je considère seulement comme une variélé de son scabiosus, diffère par le prothoiax entièrement vert , sauf la bordure jaune des côtés rabattus ; les points calleux des élytres sont plus m ltiplies et les ailes ont aussi, sur leur partie antérieure, quelques points analogues à ceux des élytres, dans la femelle. Le mâle a la plaque -ousanale d un rouge de sang. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 3. PaymaT£E LÉPREUX. — lhymateus deprosus , Thunb. Mém. pag. 2986. Gryllus leprosus , Fab. Ent. syst. lom. 2, pag. 51, n° 18. Gryllus ( Locusta) leprosus , Sioll, Sauter. ete. PI. 1, b, fig. 9, et PI. 11], b, fig. 5. (Long. de 30: à 32 lignes, femelle ; mâle, un pouce.) Partie 628 HISTOIRE NATURELLE antérieure de la tête et dessous du corps, d’un vert pâle, livide, luisant ; face antérieure avec quatre petites lignes longitudinales, formées de petits points noirs et luisants; dessus de la tête d'un vert terne, plus foncé. Prothorax luisant, vert foncé ; carène dorsale peu prononcée; disque ayant des sillons transversaux distincts qui paraissent le diviser en trois parties ; la premiere portant quatre mamelons posés carrément ; les deux antérieurs petits, pointus ; les autres trés-gros , un peu comprimés, arron- dis; partie médiane avec huit tubercules rangés en demi-cercle ; partie postérieure rugueuse , offrant une vingtaine de tubercules arrondis : les côtés rabattus tuberculés. Poitrine parsemée de pe- tits points noirs, luisants. Elytres de la longueur de l'abdomen, arrondies au bout, peu opaques, vertes, réticulées de jaune : ner- vurcs transverses chargées chacune d’une tache carrée jaunêtre, fort diaphane. Ailes de la longueur des elytres, transparentes, inco- lores, à nervures fines, jaunâtres ; ces ailes couvertes dans toute leur étendue, entre les nervures, de taches carrées, irrégulières, et de points inégaux, noirâtres. Abdomen ayant ses plaques dorsales brunâtres, bordées de jaunâtre inférieurement. Pattes d'un vert pâle livide, luisant. Cuisses à rotule noire, chargées de petits points de cette dernière couleur, l'extrémité de toutes les jam- bes, les deux rangées d'épines des deux dernieres, un anneau à leur base, le second article des tarses , la pelotte et les crochets, noirs. Antennes longues et noires. Femelle. Le mâle ne diffère que par une taille nn peu moins grande. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. ETES Genre XII. PÉTASIE. — PETASIA, Aud. Serv. Rev. — Dyctiophorus, Brullé. Pattes robustes; les antérieures et les intermédiaires assez grandes ; jambes épineuses en dessous dans leur moitié inférieure. Pattes postérieures allongées ; cuisses longues, peu élargies; jambes très-grandes , un peu dilatées vers l'extrémité, canaliculées en dessus vers leur seconde moitié, et portant deux rangées DES ORTHOPBTÈRES. 629 d'épines courtes, aiguës ; tarses robustes, munis d’une . grosse pelote entre les crochets. Antennes longues, filiformes, insérées chacune dans une ea. vité du cône frontal ; articles distincts et courts, cu nombre de treize seulement; le second petit, giobu- leux , le troisième trois fois plus long que le second, le treizième ou terminal cylindrique, au moins aussi grand que les quatre précédents réunis. Fête assez forte; face antérieure verticale; ses carènes peu prononcées , surtout les latérales ; front avancé en manière de chaperon entre les antennes, un peu re- levé, en triangle à pointe mousse, séparé du reste de la tête par une ligne enfoncée, semicirculatre. Prothorax fortement tuberculé, mamelonné ; carène dorsale peu saillante; un seul silion transversal bien dis- tinct, bord antérieur sinueux; pointe médiane un peu avancée sur la tête; bord postérieur presqu’ar- rondi. ; Pointe présternale consistant en une lame mince, triangu- laire ; l'extrémité un peu relevée. Yeux de grandeur médiocre, un peu saillants. Palpes épais; article terminal plus long que le précédent, presqu’en cône renversé , tronqué au bout. Elytres ordinairement plus courtes que l'abdomen. Ailes le plus souvent avortées en partie; toujours plus courtes que les élytres. Abdomen gros , épais, surtout dans les femelles, faible- ment unicaréné en dessus ; ses appendices courts, larges, triangulaires, aplatis ; les quatre pièces termi- nales des femelles, très-petites, fort courtes, simples, pointues, les deux inférieures un peu plus longues que les supérieures : plaque sousanale des mâles assez courte, convexe en dehors, peu prolongée, embras- sant l’abdomen. 630 HISTOIRE NATURELLE 1. PÉrastE saNGLANTE. — Pelasia cruentata, Aud.-Serv. Rev. pag. 88, n° 2. Femelle. (PI. 14, fig. 5, abdomen de la femelle. ) Stoll, Sauterel. etc. PI, VI, b. fig, 20. Variété. Pelasia olivacea, Aud -Serv. id. n° 2. Femelle. (Long. 22 lignes, femelle ; 18, 0 lignes , mâle. ) Cette espèce singulière est trés-variable, non-se lement pour les couleurs, mais encore par le plus ou moins de développement des élytres et des ailes, qui avortent souvent en partie, et d'autres fois s'étendent en longueur jnsqu'au bout de l'ahdomen. Cette différence de pro- portions dans les organes du vol, est un des motifs qui m'avait fait établir dans ma Revue, deux espèces que je réunis ici en uneseule. J'en possède aujonrd'hui quatre femelles et trois mâles. Une seule femelle a les élytres de la longueur du ventre; dans les six autres individus elles ne recouvrent au plus que les trois premiers quarts de l'abdomen. | Tête assez lisse, peu luisante, noirâtre ou d'un brun-rou- geñtre. Palpes d'un rouge-corail , les maxillaires passant souvent au noirâtre. Prothorax ordinairement d'un rouge corail ( avec le centre du disque quelquefois brunâtre), ou bien en totalité d'un vert-olivâtre uniforme; le bord antérieur ayant an milieu, un gros mamelon s'avançant en partie sur la tête , en arrière duquel on remarque diverses éminences, des tubercules et des rugosités irrégulières : partie postérieure du prothorax unicarénée au mi- lieu. Elytres ordinairement plus courtes que l'abdomen, ovalaires, largement arrondies au bout, d’un brun-rougeitre, à nervures saillantes (1). Ailes plus courtes que les élytres, habituellement avortces dans les deux sexes ; et dans ce cas étroites, impropres au vol, transparentes, d’un beau rouge bordé de noir à l'extré- mité; plus grandes dans de certains individus noirâtres, lui- santes, légèrement nuancées de rouge à leur base intérieure. Abdomen noirâtre, avec le bord inférieur des segments, rouge; . TR D D (1) J'ai un mâle où elles sont entièrement noires, avec le bord antérieur seulement , liséré de rouge. DES ORTHOPTÈRES. 631 ses appendices dans les deux sexes, et les quatre petites pièces terminales de la femelle, d'un rouge-corail dans tous mes indi- vidus. Plaque sousanale du mâle, tachée de rouge à l'extrémité. Pattes quelquefois enticrement noires , sauf une partie des jambes postérieures et le dessus des deux premiers articles des derniers tarses, colorés en rouge; la couleur ordinaire des pattes est un rouge de corail, avec la base et l'extrémité des cuisses et des jambes, noires. La moitié de l'article terminal des tarses postérieur, ou l’article entier ; les crochets et la pelotte, sont noirs. ) Presque tous ces individus ont été rapportés du Cap de Bonne- Espérance, par MM. Verreaux fils. **X Antennes filiformes, multiarticulées ; ar- ticles indistincts. Vertex plus ou moins bombé; front convexe, peu ou point avancé entre les antennes. (Acrydites vrais, Acrydites propriè dicti.) — Présternum muni d'une pointe au milieu. (Mucronés, Mucronali.) Gexee XIII. TRYBLIOPHORE. — 7RFBLIOPHO- . RUS , Aud.-Serv. Rev. Brullé. Pattes postérieures plus longues que le corps ; jambes mu- nies en dessus de deux rangées d’épines ; celles-ci en petit nombre. Tarses munis d’une grosse pelote entre les crochets ; dernier article des tarses posté- rieurs grand, presqu’aussi long que les deux autres réunis. Tête ayant sa face antérieure verticale; carènes peu pro- noncées ; front un peu avancé. 632 HISTOIRE NATURELLE Antennes filiformes, très-longues, insérées chacune dans une cavité, multiarticulées ; articles indistincts, aplatis à partir du troisième. Prothorax ayant des sillons transversaux distincts , sans ca- rène prononcée ; bord postérieur triangulaire, coupé obliquement sur les côtés : pointe médiane avancée sur les élytres. Présternum muni au milieu, d’une pointe aiguë. Palpes maxillaires ayant leurs deux derniers articles très-di- latés; le terminal large, arrondi, spatuliforme. Yeux grands, fort globuleux, très-saillants. Elytres de la longueur de l'abdomen. Ailes aussi grandes que les élytres. Abdomen de forme ordinaire. 1. Trygciopnore nuit TacuEs. — Trybliophorus octomaculatus, Aud.-Serv. Rev. pag. 84. (Long. 12 à 14 lignes. ) D'un vert foncé. Antennes d'un ferru- gineux violâtre, avec leurs deux premiers articles verts. Palpes d'un vert sombre; les deux derniers articles des maxillaires, d'un beau blanc. Yeux ferrugineux : poitrine ayant de chaque côté une tache carrée, blanche, et antérieurement une bande trans- verse un peu arquée, de cette même couleur. Orbite inférieure des yeux blanche. Dessus de la tête, ayant au milieu, une ligne blanche. Disque du prothorax avec deux lignes de cette couleur, obliques, partant du bord antérieur, allant en divergeant, et prolongées le long des élytres, où elles s’oblitérent avant d'’at- teindre l'extrémité de ces dernières. De chaque côté du prothorax et de la poitrine, près des pattes, ‘on voit quatre taches presque rondes, blanches, placées en ligne longitudinale, les deux der- niéres plus petites. Ailes brunes. Pattes de la couleur du corps ; jambes et tarses pubescents ; cuisses postérieures d'un ferrugineux pâle, leur extrémité d'un vert sombre. Femelle. De Cayenne. Collection de M. Viard. DES ORTHOPTÈRES. 633 Genre XIV. TERATODE. — TERATODES, Brullé. Pattes robustes, assez courtes ; les quatre premières jambes épineuses en dessous dans leur moitié inférieure. Pattes postérieures pubescentes , cuisses élargies, denticulées au côté supérieur et à l’inférieur : jambes de derrière garnies en dessus de deux rangées de fortes épines; tarses munis d’une pelote entre les crochets. Tête forte ; face antérieure verticale, ayant au milieu deux carènes rapprochées et une autre de chaque côté. Antennes courtes, filiformes, multiarticulées , distantes à la base; articles indistincits, cylindriques, de lon- gueur à peu près égale, sauf le dernier qui est al- longé , uxisillonné en dessus. Prothorax très - grand, s’avancant en arrière jusqu'aux trois quarts des élytres; en forme de grand capu- chon, sa partie médiane très-élevée, mince, compri- mée ; côté supérieur arrondi en carène tranchante, avancée en pointe antérieurement, sur la tête : bord postérieur triangulaire , coupé; obliquement sur les côtés. Présternum muni au milieu d’une pointe droite, aiguë. Palpes de forme ordinaire ; leurs articles cylindriques. Yeux ovales , peu saillants, légèrement aplatis. Elytres à peine aussi longues que l'abdomen dans les fe- melles (4) presque d’égale largeur partout , leur extré- mité arrondie. Ailes à peu près de la longueur des élytres (2). (1) Males inconnus. (2) Le centre des ailes offre un espace longitudinal sans réticula- tion proprement dite, mais coupé seulement par de fines ner- 63% HISTOIRE NATURELLE Abdomen gros, épais, unicaréné en dessus au mi- lieu. 1. TÉRATODE MONTICOLLE. — Teratodes monticollis, Brullé , Hist. nat. des ins. tom. IX, pag. 222. Gryllus monticollis, Gray,Griff. anim. kingd. vol. XV, pag. 215, PT 02. (Long. près de 2 pouces et demi ) Tête et corps d'un vert jau- nâtre : la première ayant entre les antennes, un espace arrondi, un peu en relief, dont les bords latéraux sont saillants, et attei= gnent chacun une des carènes faciales. Prothorax trés-volumineux, sa pointe médiane avancée sur les élytres : il est d'un vert jau« nâtre, granulé , et même tuberculé latéralement ; côte supérieur de sa carène, bordé de jaune, tranchant, sinueux dans ses trois quarts antérieurs, armé de dentelures inégales dans le reste de son étendue: bord postérieur cilié de longs poils. Elytres cha- grinées , d'un vert jaunâtre uniforme, à peu prés de la longueur de l'abdomen, un peu ovalaires, leur extrémité largement ar- rondie. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, avec une teinte jaunâtre, plus prononcée au côté interne ; nervures de cette couleur. Pattes d’un vert-jaunâtre, un peu pubescentes, notam- ment les deux derniéres. Cuisses postérieures fortement denti- culées au côté supérieur, au côté inférieur, et sur la carène lon- gitudinale de leur face externe. Femelle. Des Indes. Collection de M. Marchal. Nota. Sous le nom de Gryllus (Locust.”) seutatus, PI. XXI, b, fig. 81, Stoll représente une espèce qui me paraît appartenir au genre Teratodes, mais différer de celle que nous venons de dé- crire par la grandeur et les couleurs. | vures transversales obliques , formant des cellules en carré-long, disposition qui existe dans quelques autres Acrydites. Voyez le genre Tropinote, première division, et celui de Romalée. DES ORTHOPTÈRES, 635 Gevee XV. MONACHIDIE. — MONACHIDIUM , Aud.-Serv. Rev. Brullé. Perty. — on Linn. Fab. — Acrydium, Oliv. Pattes grêles, assez longues et glabres ; cuisses postérieures mutiques , allongées , assez étroites : jambes de der- rière munies dans leurs trois quarts inférieurs, de deux rangées d’épines courtes et fines. Tarses allongés, leur article terminal plus long que les deux précé- dents réunis , ayant une pelote entre les crochets. Tête forte; face antérieure verticale, ayant deux carènes médianes et une autre de chaque côté ; les deux premières rapprochées l’une de l’autre vers le milieu , seulement. Antennes filiformes, minces, multiarticulées, presque deux fois aussi longues que la tête et le prothorax réunis, distantes à la base; articles indistincts, cylindri- ques. Prothorax grand, rebordé tout autour, sans sillons trans- versaux distincts ni impression ; bord postérieur triangulaire, coupe obliquement sur les côtes : pointe médiane aiguë, un peu avancée sur les élytres. Partie centrale du prothorax très-élevée, mince, comprimée en forme de capuchon, le côté su- périeur en carène tranchante et arrondie, atteignant en arrière , la pointe médiane postérieure. Présternum ayant au milieu une lésère saillie pointue. Elytres grandes, dépassant un peu l'abdomen dans le repos, de méme largeur presque partout ; extrémité lar- gement arrondie. Ailes amples, aussi longues que les élytres, arrondies, aussi larges que longues. Yeux grands, ovalaires. Palpes de forme ordinaire ; leurs articles cylindriques. Abdomen épais, allongé; ses appendices très-courts ; 636 HISTOIRE NATURELLE les quatre pièces terminales des femelles longues , triangulaires ; les deux supérieures fort échancrées en dessus, terminées en pointe fine, un peu relevée : les deux pièces inférieures finissant en pointe crochue, recourbée en dessous. Plaque sousanale des mâles triangulaire, la pointe aiguë, relevée. 1. MonacuiDtE Lune. — Monachidium Lunum. Monachidium flavipes, Aud.-Serv. Rev. pag. 90. Brullé, Hist. natur. des insect. tom. IX, pag. 223, PI. 19, fit. 2. Gryllus ( Locusta ) vexillatus, Stoll, Sauter. etc. PI. XXII, b. fig. 84. Gryllus Lunus, Linn. 4mænit. tom. 6, pag. 397, n° 30. — Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 47, n° 6. Acrydium Lunum , Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 216, n°\6: ( Long. 2 pouces et demi.) Tête et prothorax d'un jaune tanné, qui devient quelquefois noirâtre après la mort. Prothorax cha- griné ; sa carène élevée, point appuyée sur le bord antérieur bordée de noir en devant; elle porte ordinairement, vers son extrémité, quelques points latéraux noirâtres. Elytres opaques , d'un vert-noirâtre, à nervures transversales jaunes ; elles ont chacune cinq bandes transversales, dentelées, jaunes, et quelques taches irrégulières de même couleur vers le bord antérieur. Ailes amples, aussi longues que les élytres, peu transparentes, d'un bleu foncé , quelquefois violet et métallique. Abdomen luisant ; ses segments bordés de rouge antérieurement ; les quatre pièces terminales rouges, avec la pointe noire. Pattes luisantes, d'un vert-noirâtre, ayant l'extrémité des cuisses, les jambes et les tarses, rouges. Antennes jaunes, avec les deux premiers articles d'un vert sombre. Femelle. Nota. La couleur rouge passe souvent au jaune par la dessic- cation. De Cayenne. Ma collection. DES ORTHOPTÈRES.. 637 2. MonaCxIDIE CRÈTE-ROUGE. — Monachidium crista flammea, Perty, Delect. animal. articul. pag. 124, ‘PI. 24, fig. 6. ( Long. 2 pouces 2 lignes. ) « Thoracis crista miniata, margine » anticc et maculis pluribus nigris ; hemelytris atris, flavo macu- » latis ; alis cyanco-nigris; femoribus nigris : apice tibiis et tarsis » COCcineis. | » Caput nigrum , vix viridulum, lœve, oculis et ocellis brunneis; LL Jaciei carinis satis distinctis. Thorax lineis tribus cingentibus » impressis, quarum poslica deorsum obsoleta ; superne in cucullum » maximum compressum , intus cavum supra rotundatum elevatus, » intense miniatus , margine antico et maculis aliquot posticis ni- » gris. Hemelytra atra, vix nilidula, maculis lœte flavis, interdum » fere in fascias duspositis, in utroque hemelytro quoad situm et » numerum diversis. Alæ cyanescentinigræ carbonis instar nitidulæ, ÿ parum pellucidæ. Abdomen politum, nitidum , atrum, segmento- » rum margine antico et ano coccineis. Sublus atrum, nitidum. » Processus mesosternalis parvus, acutus. Antennæ nigræ, ad me- » dium coccineæ. Pedes anteriores femoribus atris, eorum apice, » tibiis et tarsis coccineis; postice femoribus atris, ad apicem cocci- » neis, libiis coccineis, in medio nigris, Larsis Coccineis, » Hab.in Brasilia æœquatoriali. » Nota. Je n'ai pas vu cette espèce, et j'ai copié la description qu'en donne M. Perty. Elle pourrait n'être qu'une variété du M. Lune. 3, Moxacminre AcroPpyrinoN. — Monachidium Acropyrinon, Perty, Delect. animal. articul, pag. 123, PI. 24, fig. 5. (Long. 2 pouces 3 lig.) Tête d'un brun-verdâtre, lisse postérieu- rement, chagrinée en devant; labre jaune, carènes faciales presque effacées. Prothorax d'un brun-verdâtre, fortement chagriné, sur- tout dans saxpartie postérieure ; le bord antérieur ayant sa pointe médiane aiguë , avancée sur la tête : côté supérieur de la carène, tranchant, épineux et crénelé dans toute sa longueur. Pointe présternale forte, courte. Elytres opaques, d'un brun-verdâtre uniforme, réticulces de jaunâtre. Aïles peu transparentes, cola- rées d'un brun clair, dans toute leur étendue; leur extrémité antérieure plus foncée , noirâtre , avec deux larges taches d'un 638 HISTOIRE NATURELLE rouge-vermillon , placées près du bout, l’une au-dessus de l'autre, l'inférieure plus petite; les nervures transversales qui les précè- dent, sont de leur couleur.Ab‘omen luisant, d'un brun-jaunâtre : pièces terminales grandes, jaunâtres. Pattes d’un brun-verdâtre. ( Les quatre dernières manquent.) Antennes jaunes. Femelle. Du Brésil. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 4. * MonacuiniE CuELONIE. — Monachidium Chelonia. (Long. 13 à 14 lignes.) Cette petite et trés-jolie espèce a quel- qu'analogie, par la couleur des élÿtres et des ailes, avec cer- taines espèces de Lépidopteres du genre Chelonia. Tête noirâtre ; face antérieure ayant ses carènes latérales bordées de rougeâtre en dedans. Prothorax noirâtre, lisse; sa pointe médiane posté- rieure aiguë, avancée sur les élytres ; le côté supérieur tranchant de la carène dorsale, d'un rouge-orangé, surtout. en devant. Elytres arrondies au bout, transparentes en grande partie, rou- geätres, avec un grand nombre de taches opaques , noires, irré- gulières , dont plusieurs forment, par leur réunion, des espèces de bandes transversales. Ailes amples, transparentes, d’un cendré- bleuâtre, couvertes dans toute leur étendue, de taches noires opaques, analogues à celles des élytres, et en outre, ‘de petits traits de cette couleur, notamment au bord postérieur. Les nervures transversales, souvent entourées d'un espace incolore : en dessous le bord antérieur est liséré de roug'âtre. Abdomen luisant, d'un vert noir ; plaques dorsales, tachées de jaune le long du bord inférieur, Pattes intermédiaires noirâtres. ( Les autres manquent , ainsi que les antennes. ) Mâle. Brésil , province des Mines. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Guvre XVI.* DÉRICORYS.— DEÆERICORFS. (din, COU; xcpue, casque. ) Pattes antérieures et intermédiaires assez grandes; pattes postérieures grandes, glabres ; cuisses allongées, peu élargies, mutiques; jambes de derrière très-angu- _ — DES ORTHOPTÈRES. 639 leuses, garnies en dessus de deux rangées d’épines ; les internes fortes, crochues, très-espacées ; celles de la rangée externe nombreuses, serrées, droites et moins fortes, graduellement plus longues ; les premières en partant de la base, petites ; celles de l'extrémité , grandes. Tarses peu robustes, munis entre les cro- chets d’une très-petite pelote. Tête ayant sa face antérieure verticale. Yeux ovalaires. Antennes longues, filiformes, multiarticulées, articles in- distincts. Prothorax grand , ayant deux faibles sillons latéraux ( le se- cond très-court}, et une impression transverse pa- raissant le diviser en deux parties ; l’antérieure avec sa partie médiane très-élevée, mince, comprimée, en forme &e casque, son côté supérieur en carène ar- rondie, tranchante : partie postérieure du prothorax presque plane, unicarénée au milieu ; bord postérieur arrondi. Présternum muni au milieu d'une palette avancée, mince, linéaire, échancrée au bout. Elytres longues, étroites, presque linéaires , allant en se rétrécissant vers l'extrémité, qui est arrondie. Ailes amples, de la longueur des élytres, plus longues que larges. Palpes de forme ordinaire ; articles cylindriques. Abdomen allongé, épais, ses appendices courts ; les quatre pièces terminales des femelles courtes, simples, obtuses au bout. Plaque sousanale des mâles courte, obtuse au bout, n’embrassant pas le bout de lab. domen. 1. * Dénicorrs BLANCuATRE. — Dericorys albidula. * (Long. 22 lig., femelle ; 16 lig. mâle.) Tête blancnätre, lisse, ainsi que le prothorax ; celui-ci tres-finement pointillé postérien- rement, rebordé tout autour ; son disque d’une teinte roussâtre, 640 HISTOIRE NATURELLE carène antérieure élevée en manière de casque, ayant son côté supérieur tranchant et bleuâtre ; le premier sillon transversal placé le long du bord antérieur, assez large et profond, d’un bleu d'azur. Elytres peu opaques, de la longueur de l'abdomen , blan- châtres, irréguliérement parsemées de petites taches obscures, carrées pour Ja plupart ; nervures longitudinales roussâtres. Ailes à peu prés aussi longues que les élytres, transparentes, inco- lores , à reflet brillant, nervures blanches ; celles de l'extrémité antérieure, noirâtres entourées de nuances obscures. Abdomen d'un gris obscur ; les pièces terminales et la plaque suranale, blanchätres. Pattes blanchâtres ; épines des jambes postérieures, blanches à la base, roussâtres ensuite avec la pointe noire. { Les antennes manquent.) Femelle. L'unique mâle par moi observé est plus petit; la face anté- rieure de la tête est un peu bleuâtre au-dessus du labre; plaques anales et antennes, blanchätres. Egypte. Mont-Liban. De la collection du Muséum d'histoire na- turelle et de la mienne. Gexre XVII. CRIQUET. — ACRFDIUM, Geoff. Oliv. Latr. Brullé — Gryllus, Linn. Fab. Touss.-Char- pentier. Pattes postérieures plus ou moins fortes, plus longues que les autres, glabres; cuisses toujours allongees, amincies et prolongées après la partie renflée : jambes de derrière anguleuses, rarement élargies vers l’extrémité, garnies en dessus , non loin de la base, ou seulement dans leur moitié inférieure, de deux rangées d’épines ; tarses ayant leur premier ar- ticle a:longé ; le dernier avec une pelote entre les crochets. Tête quelquefois forte , rarement plus large que la partie antérieure du prothorax : face antérieure verticale ou presque verticale, ayant quatre carènes plus ou moins Ssaillantes, rarement oblitérées ; à la partie ES DES ORTHOPTÈRES. Gui supérieure, entre les deux médianes, on remarque un ocelle , ordinairement bien distinct , front le plus souvent sans avancement prononcé. Antennes filiformes ou sétacées, plus on moins longues, composées de plus de vingt articles très-peu distincts, cylindriques ou presque cylindriques. Prothorax dépourvu d'élévation arrondie en capuchon, presque toujours chagriné, pointiilé ou même ru- gueux, rarement lisse et presqu’en dos d'âne ; offrant habituellement un disque assez plan, muni de siilons transversaux, tantôt profonds, tantôt fins et légers, le divisant en trois ou quatre parties quelquefois bien distinctes les une des autres. Sa carène dorsale rare- ment faible ou nulle, quelquefois en crête découpée : bord antérieur coupé obliquement dans certaines grandes espèces, sa pointe médiane aiguë dans ce cas, ét avancée sur la tête; ce bord très-souvent droit ct entier, rarement échancré au milieu : bord posté- rieur arrondi ou triangulaire, sa pointe médiane ob- tuse ou aiguë, Présternum ayant au milieu, une pointe presque toujours aiguë à l'extrémité , rarement obtuse; d'ordinaire droite , quelquefois grosse, crochue, sa pointe tou- chant le bord du mésosternum. Yeux plus ou moins grands, ovalaires, posés quelquefois obliquement. Elytres de grandeur variable, égalant ordinairement l'abdomen en longueur, très-rarcment avortées et ru- dimentaires. Ailes le plus. souvent amples et de la grandeur des é:y- tres , queiquefois rudimentaires ou nulies. Palpes de forme ordinaire ; articles cylindriques. Abdomen allongé, plus ou moins épais, terminé dans les femeiles par quatre pièces plus ou moins lon- gues , pointues au bout, la pointe redressée en dessus dans les supérieures, recourbée en dessous ORTUHOPTÈRES. / À 642 HISTOIRE NATURELLE dans les inférieures ; appendices ordinairement courts et sétacés dans cesexe ; ceux des mâles variables : or- dinairement conformés comme ceux des femelles, d’au- tres fois filiformes , bifurqués au bout, ou en massue comprimée à leur extrémité. Enfin se présentant dans que'ques espèces, en forme de palette quadrilatère, tronquée obliquement au bout. PREMIÈRE DIVISION. Pointe présternale grosse, crochue vers le bout ; celui-ci souvent appuyé sur le bord antérieur du mésosternum. Appendices de forme ordinaire. Plaque sousanale des mâles longue, triangu- laire, entière , pointue. ( Espèces de forte taille, toutes exotiques ; la plupart d'Afrique.) 1. CRiQuErT cEINT. — Acridium succinctum. Acridium succinetum, Oliv. Enclycl. méth. tom. VI, pag. 215, n° 2. Gryllus succinctus, Linn. 4mænit. tom. 6, pag. 398, n° 36. Idem, Syst. natur. pag. 699 , n° 36. — Fab. Ent. sys. tom. 2 , pag. 46, n° 2. — Herbst, 4#rchiv. ins. 8 , tab, 54, fig. 2. ( Long. deux pouces et demi environ. ) Corps d'un jaune sale. Tête variée de brun, carènes faciales de cette dernière couleur, et bien saillantes; une ligne dorsale assez large, partant de l’entre- deux des antennes, se continue sur la carène du prothorax, et le long du bord interne des élytres. Prothorax brunâtre mat ; carène peu élevée, d’un jaune luisant , ainsi que la plus grande partie des côtés rabattus ; bord postérieur liséré de jaunâtre , ses côtés coupés obliquement; pointe médiane obtuse. Pointe présternale jaunâtre, grosse, très-arquée, ayant l'extrémitéappuyéesur le bord du mésosternum. Elytres notablement plus longues que l'abdo- men , arrondies au bout, un peu opaques à la base et brunâtres DES ORTHOPTÈRES. 643 dans cette partie; le reste transparent, d’un blanc sale à nervures de même couleur ; vers le milieu sont deux bandes obliques, transversales, obscures, à nervures brunâtres, et plus loin quelques taches isolées, d'une nuance semblable. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, incolores ; nervures noirâtres; base in. terne à peine teintée de verdâtre. Pattes de la couleur du corps; cuisses postérieures ayant la carène supérieure de leur face externe, noire et luisante à sa base ; les dernieres jambes bleuâtres, avec la, base blanche; carène inférieure rougeâtre ; épines de ces jambes, jaunâtres avec l'extrémité rougeätre et la pointe rem- brunie; tarses postérieurs bléuâtres. Autennes jaunes. Femelle, Afrique. Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. Nota. Les auteurs indiquent les Indes-Orientales nour patrie, et Linné cite des individus recueillis en Caroline. 11 est probable que ces derniers sont d'une espèce différente. À ?, CriQver rvricORNE. — Acridium ruficorne, Oliv. Encycl. méth. tom, VI, pag. 221, n° 25. Gryllus ruficornis , Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 54, n° 28, Variété. Gryllus (Locusta) ranaceus, Stoll, Sauter. PI. XIV, b, fig. 53. ( Long. 26 lignes, femelle ; 18 lignes, mâ'e. ) 1l a beaucoup de ressemblance avec le précédent. Corps assez luisant, jaunâtre. Carènes faciales prononcées, obscures; le reste de la tête jau- nâtre , un peu mélangé de brun en dessus. Prothorax brunâtre, a carène dorsale jaune, fort peu prononcée; sillons transver- saux trés-fins : côtés rabattus, jaunâtres au milieu, ayant près du bord postérieur, nu. espace pointillé de brun. Pointe présternale blanchätre , grosse, épaisse, crochue vers le bout, appuyée sur le bord du mésosternum. Elytres assez étroites, presque linéaires, arrondies au bout, légèrement opaques à la base, transparentes ensuite : marge antérieure et bord interne, jaunâtres ; la premicre irrégulièrement tachée de brun; les principales nervures lon- gitudinales rougeâtres, cette nuance quelquefois affaihlie : partie opaque des élytres, brune , tachée de jaunâtre ; le reste jaunûtre, légérement taché d'obscur, nervures transversales, jaunâtres ou Lrunes suivant la couleur du fond. Ailes de la longueur de l'ab- Ch HISTOIRE NATURELLE domen, transparentes, incolores, nervures noirâtres ; base in- terne d'un jaune verdâtre clair. Pattes jaunâtres : toutes les jambes rougeâtres, les quatre premières plus pâles; base des dernières jambes, blanche, leurs épines blanchâtres à pointe rouge ; tarses de cetle dernière couleur. Antennes jaunes ou rou- geûtres. Femelle. Le mâle est plus petit ; sa plaque sousanale est grande avec la pointe prolongée , aiguë. #ota. Le Gryllus ranaceus de Stoll , ne diffère de l’espéce, que par la marge antérieure des élytres plus obscure et plus forte- ment tachée ; le centre des élytres est entrecoupé de jaunâtre et d'obscur, tandis que dans le type, le centre est brun, chargé de quelques taches jaunes. | Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. La variété est d'Asie, et de la collection du Muséum d'histoire naturelle- 3. * CRIQUET cirrix, — Acridium citrinum. (Long. 2 pouces au moins.) Voisin du ruficorne, mais plus grand ; la carène prothoracique antérieure est plus élevée que la postérieure , tandis que celle du ruficorne est peu saillante , con- tinue et égale dans toute sa longueur. De plus, notre citrinum a les côtés rabattus du prothorax, entierement blanchâtres. Corps jaunâtre, assez luisant. Dessus de la tête taché d’obscur ; carènes faciales bien prononctes et obscures. Prothorax blan- châtre, son disque seul brunâtre et mat ; carène dorsale d’un jaune d'ivoire , l'antérieure un peu élevée, distinctement incisée par trois sillons transversaux ; bord postérieur du prothorax, li- séré de jaune. Pointe présternale grosse, épaisse, blanchâtre, crochue au bout, appuyée sur la base du mésosternum. Elytres notablement plus longues que l'abdomen, transparentes, d'un brun cluir, chacune avec trois taches noirâtres , irrégulières , dont les nervures transverses sont de cette couleur ; les autres de la même nuance que le fond ; bord interne largement jaune à sa base. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores, à nervures fines et pâles ; le disque interne d’un jaune clair, couleur de cilron. Premières plaques ventrales de l'abdomen, obs- cures. Pattes d'un brun clair : épines des jambes posterieures, noires au bout. Antennes jaunes. Femelle. Du Sénégal. Ma collection. DES ORTHOPTÈRES. 645 4, * Criquer roucEarre. — Acridium rubellum. (Long. 26 lignes, femelle; mâle, 2 pouces. ) Cette espèce est encore fort rapprochée des précédentes, mais ses ailes roses à la base, la font aisément reconnaître. Luisante, d'un brun-jaunätre. Tête mélangée d'obscur : carènes faciales prononcées et obscures. Prothorax à carène dorsale trés-peu saillante dans toute sa lon- gueur et continue ; sillons transversaux trés-fins : disque du pro- thorax fortement pointillé, brunâtre , avec une raie jaunatre sur le milieu , le rebord postérieur jaunâtre, côtés rabattus, de cette couleur, offrant une large bande longitudinale brune, près de leur bord. Pointe présternale grosse, jaunâtre , crochue au bout. Ely- tres plus longues que l'abdomen, transparentes, jaunâtres, ta- chetées de brunâtre , assez étroites, surtout vers le bout qui est arrondi ; base de la marge antérieure et du bord interne , large- ment blanchäâtre. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores ; nervures peu saillantes et brunâtres ; base interne d'un rose tendre. Pattes jaunâtres. Epines des jambes postérieures, blanchätres, noires au bout. Antennes jaunes. Femelle. Le mâle est un peu plus petit. M. Marchal m'a communiqué les deux sexes recueillis par Jui à l'Ile-de-France. Une femelle de ma collection est timbrée du Cap de Bonne-Espérance , de la main de Latreille. Nota. Une fenelle de la collection de M. Marchal et un mâle de la mienne, ne différent de l'espèce, que par l'absence totale de rose à la base interne des ailes; cette absence n'est peut-être qu'accidentelle. 9. CRIQUET FLAVICORNE.—Æcridium flavicorne , Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 219, n° 20. Acridium roscum, De Géer, Mém. tom. 3, pag. 488, n°3, PI. 41, fig. 1. Femelle. Gryllus flavicornis, Fab. Ent. syst. tom. 2 , pag. 52, n° 23. (Long. 2 pouces et demi.) Tête forte, lisse, verte; carènes faciales bien prononcées, orbite postérieure des yeux et côtés de la tête, nuancés de jaunâtre ; dessus de la tête offrant au mi- lien une raie longitudinale jaune, peu prononcée. Prothorax 646 HISTOIRE NATURELLE grand , très-rugueux, vert-jaunâtre sur les côtés rabattus, vert foncé sur le disque : carène dorsale un peu élevée, comprimée , également haute dans toute sa longueur ; côté supérieur tran- chant , jaunâtre , sillons transversaux prononcés, surtout le der- nier ; pointe médiane du bord antérieur aignë , avancée sur la tête. Pointe présternale verte , grosse , épaisse , crochue , le bout appuyé sur la base du mésosternum. Elytres presque d'égale lar- geur partout, arrondies au bout, un peu opaques à la base, transparentes ensuite , d'un vert jaunâtre uniforme, bordées pos- térieurement, d'une raie jaune allant en diminuant de largeur de la base jusqu'au dela du milieu. Ailes tranparentes , incolores, nervures obscures ; base interne d'un rose tendre, cette couleur s'étendant sur le disque. Abdomen verdâtre, luisant ; pièces ter- minales courtes , proportionellement. Pattes d'un vert jaunâtre, Cuisses intermédiaires avec une ligne longitudinale de taches blan- ches sur la face externe, quelquefois peu apparente ; cuisses posté- rieures, ayant leur face externe blanchâtre inférieurement dans sa première moilié : jambes de derrière roses en dessus, pâles en dessous , leurs épines jaunâtres, noires à l'extrémité. Antennes jaunes. Femelle. Indes orientales. Chine. Un individu venant de la collection Latreille porte un étiquette de sa main avec le mot : Pégou. Nota. Une femelle de la collection du Muséum d'histoire natu- relle diffère par l'oblitération d'une partie de ses couleurs. Le dessus de la tête et la carène prothoracique n'ont pas de ligne jaune. Les ailes ne sont pas roses à la base ; cette couleur n'existe que sur les nervures. La nuance des jambes postérieures est fort pâle. Cette femelle est de Malabar. 6. * CRIQUET PaRsEME. — Æcridium sparsum. (Long. près de 2 pouces et demi. ) Tête lisse, jaunâtre ; face antérieure ayant les intervalles de leurs carènes.,, d'un brun rous- sâtre : au-dessous de chaque œil s'étend une bande longitudinale brune. Mandibules de cette couleur; la tête offre en dessus une bande dorsale brune. Prothorax d'un brun mat; carène dorsale fine , un peu saillante, également haute dans toute sa longueur ; sillons transversaux peu prononcés; le disque ayant une petite carène latérale distincte, et de chaque côté, une bande jaune lon- DES ORTHOPTÈRES. 647 gitudinale , touchant la carène latérale. Pointe présternale grosse, épaisse, crochue, blanchâtre. Elytres assez étroites à la base, presque d’égale largeur ensuite ; transparentes, d'un brun d’é- caille, assez fortement réticulées à la base seulement ; chacune d'elles parsemée dans le milieu de leur longueur, d'une vingtaine de points noirs, à peu près égaux, tous bien séparés : bord interne largement blanchâtre à sa base. Ailes transparentes, incolores ; nervures fines, noirâtres ; base interne teintée d’un bleu trés-clair. Pattes jaunâtres; épines des jambes postérieures, blanchâtres, noires au bout. (Les antennes manquent.) Femelle. Nouvelle-Hollande. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 7. * CriQuET ROBUSTE. — Acridium robustum., (Long. 2 pouces et demi.) Le corps est fort, ainsi que la tête et les pattes. Tête d’un jaune-verdâtre ; intervalles des carènes fa- ciales, obscurs. On voit au-dessous de chaque œil, une bande brune descendant jusqu'aux mandibules ; le côté interne de celles-ci, est brun. Dessus de la tête ayant au milieu, une faible carène chargée d'une large bande longitudinale brune ; cette bande prolongée, en s'élargissant, sur le disque du prothorax. Celui-ci, brunâtre, mat, fortement chagriné postérieurement et sur ses côlés ra- battu : son disque très-plan, avec uneicarène dorsale continue, un peu saillante ; ce disque largement bordé de jaunâtre latérale- ment. Elytres à peine plus longues que l’abdomen , transparentes, d'un brun d’écaille : nervures obscures. Celles qui couvrent la moitié basilaire, très-nombreuses, formant une multitude de très-petites cellules fort irrégulières ; le reste de l'élytre offrant des cellules larges, carrées. Bord interne avec une raie jaunâtre, longitudinale , faisant suite à celle du prothorax, allant en dimi- nuant de largeur de la base au milieu. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores; nervures noirâtres. Abdomen luisant, d'un vert-jaunâtre, ainsi que le dessous du corps et les pattes. Jambes postérieures et leurs tarses, couleur de chair; épines tibiales jaunâtres , noires au hout. (Les antennes manquent.) Fe- melle. Ce n'est peut-être qu'une variété du GC. parsemé. De la Chine. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 648 HISTOIRE NATURELLE 8." CRIQUET cRIBLE. — ÆAcridium cribratum. (Long. 0 lignes environ. ) Tête jaune, ponctuée de noir en dessus postérieurement; face antérieure avec six raies longitudi- pales d'un noir luisant, assez irrégulieres : de chaque côte du vertex part une raie noire, se réunissant J'une à l’autre au milieu de la face. Prothoxax très-fisement pointillé ; sa partie antérieure noirâtre , luisante, avec un trait latéral oblique, jaune, un peu varié de noir; partie postérieure brunâtre, plus claire sur les côtés rabattus, chargée de points détachés, noirâtres ; les laté- raux plus distincts. Sillons transversaux trés-peu visibles, sauf le dernier : carène dorsale assez prononcée dans sa seconde moitié , recouverte en totalité d’une bande jaune : bord postérieur liséré de cette couleur. Elytres aussi longnes que l'abdomen, assez lar- ges, arrondies au bout, Iégérement opaques, jaunes, parsemées de taches noires, irrégulières, dont plusieurs de forme carrée : bord interne avec une raie jaune assez large , ponctuée de noir à la base. Ailes transparentes, de la longueur des élytres, colorées dans toute leur étendue en jaune-saïfran, brillant; nervures transversales portant chacune une tache noire : celles-ci fort irré- gulières ; base interne des ailes, immaculée. Abdomen luisant ; plaques dorsales noires; jaunes, ponctuées de noir au bord pos- térienr : plaques ventrales noires à la base , jaunes, ponctucées de noir ensuite. Pattes jaunes, chargées d’une multitude de points noirs ; cuisses postérieures jaunes, frées-ponctuées de noir, offrant en outre trois grandes taches noires sur Ja face interne, et deux seulement sur l'externe : rotule noire. Jambes postérieures jaunes, ponctuées de noir ; la base, l'extrémité et les tarses, noirs; epines tibiales jaunes, à pointe noire. Antennes'jaunes ( du moins dans leur première moitié, le reste manque). Femelle. Brésil. Capitainerie de Montévidéo. Collection du Muséum d'his- {oire naturelle. 9.” Crrouer ne Mizeerr. — Aeridium Milberti. (Long. 16 lignes.) Tête, corps et pattes, d'un jaune-verdâtre, clair et luisant : la première lisse, ainsi que la moitié antérieure du prothorax ; l'autre moitié pointillée. Disque plan, son dernier sillon transverse bien prononcé. Carène dorsale un pen saillante, DES ORTHOPTÈRES, 649 surtout postérieurement : côtés du disque d'un jaune plus clair que le fond. Les côtés rabattus ont chacun, touchant la carène latérale du disque , une courte ligne d'un noir luisant, commen- cant un peu avant le second sillon (1), et s'arrêtant au troi- sème. Elytres à peine de la longueur de l'abdomen, transparentes, chargées de nervures d'un jaune verdâtre : bord interne avec une large raie opaque , de cette même couleur. Ailes courtes, à peine de la grandeur des élytres, transparentes, incolores ; ner- vures noirâtres ; rotule des cuisses postérieures, ayant latérale- ment , au côté supérieur, un arc d'un noir luisant; Cpinestibiales de cette couleur. Antennes d'un jaune-verdatre. Femeile. Amérique septentrionale. Envoyé au Muséum d'histoire natu- relle, par M. Milbert. DEUXIÈME DIVISION. Pointe présternale moins forte que dans la pre- mière division et droite. PREMIÈRE SULDIVISION. Carènes faciales saillantes ou du moins apparentes. ( Pointe présternale pointue au bout.) A. Desél ytres et des aïles dans les deux sexes. a. Tête médiocre. Prothorax rugueux, cha- griné ou pointillé; sa carène dorsale apparente. Front sans avancement pro- noncé. Epines des jambes postérieures , assez fortes. # Carène dorsale antérieure du protho- rax, élevée en crête découpée enquatre (1) Le premier sillon transversal est court et longe le bord an- térieur des côtés rabattus. 650 HISTOIRE NATURELLE lobes, par des sillons transversaux. Prothorax rugueux, ayant la pointe médiane du bord antérieur aiguë , avancée sur la tête. Appendices abdo- minaux de forme ordinaire. Plaque sousanale des mâles longue, triangu- lire, entière, pointue. Ce dernier groupe se compose des plus grandes espèces du genre; elles sont toutes de l'Amérique méridionale. 10. CriQuEer À cRÈTE.— Acridium cristatum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI , pag. 219 ,n° 5, PI. 125, fig. 10 (fig. réduite). ( PL. 14, fig. 6, abdomen de la femelle; 7, celui du mâle.) Gryllus ( Locusta ) cristatus, Linn. Amænit. tom. 1, pag. 21, lab. 17, fig. 4. — Id. Mus. Ludov. pag. 137, n° 28. Gryllus (Locusta) cristatus, Stoll, Sauter. etc. PI. IX, b, fig. 30; et PIL.X, b, fig. 33. Gryllus (Locusta) collaris , id, PI. XXI, b. fig. 80. Femelle. Gryllus cristatus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 46, n° 3 (1). Nota. Linné et Fabricius paraissent avoir confondu, sous le nom de cristalus, plusieurs espèces différentes. Le véritable type est l'insecte décrit et figuré par Linné dans le premier ouvrage cité plus haut ; il ne se trouve que dans l'Amérique méridionale. (Long. 4 pouces, femelle; mâle, 2 pouces, 2 pouces et demi.) Cette espece, l’une des plus grandes de sa Famille, est encore remarquable par la crête dorsale antérieure du prothorax, plus élevée que dans presque tous ses congénères, tres - profon- EG) Suivant Latreille (Dict. d'nist. nat. 1re édit. tom. 20, pag. 185), il faut rapporter au cristatum, VA. albipes, De Géer, Mém. ins. tom. 3, pag. 487, ne a, PI. 40, fig. 5. — Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 220 , n° 22. DES ORTHOPTÈRES. 651 dément divisée en quatre lobes, par des sillons transversaux. Tête verte , un peu luisante ; face antérieure pointillée : carènes médianes courtes, peu prononcées ; les latérales presque droites, rapprochées de chaque antenne, suivies d'un enfoncement lon- gitudinal. Prothorax vert, assez luisant et comme vernissé, sa première moitié fortement pointillée, offrant quatre sillons trans- verses, trés-profonds ; moitié postérieure, plane; couverte de points enfoncés qui la rendent trés-rugueuse ; poitrine trés-faible- ment pointillée. Elytres verdâtres, sensiblement plus longues que l'abdomen , peu opaques, presque d'égale largeur partout ; arrondies au bout, parsemées d'atômes obscurs, irréguliers, quelquefois presque nuls, quelquefois nombreux. A la base de chaque élytre, entre la seconde et la troisième nervure longitu- dinales, il y a un petit enfoncement circulaire, coloré de blanc dans les individus bien conservés. Aïles dela longueur des élytres, transparentes, teintées de bleu-verdâtre, plus intense à leur base, a nervures fines, peu saillantes ; le bord postérieur noirâtre : leur surface couverte, en re les nervures, de taches et de points inégaux de couleur noire. Abdomen d'un jaune-verdatre, fort luisant ; tous les segments bordés de noir inférieurement. Plaques dorsales plus ou moins nuancées de rouge sur leur disque ; pièces terminales d'un vert mêlé de rougeâtre. Dessous du corps lisse, verdâtre. Pattes vertes; cuisses postérieures, ayant sur leurs deux faces, une double rangée longitudinale, formée de taches blanches, oblongues, obliques ; la rangée supérieure plus courte que l’autre. Au-dessus de la carène supérieure interne on remar- que en outre, une ligne longitudinale de très-petits points blancs : rotule rembrunie, bordée latéralement au côté supérieur, d’un arc d'un noir luisant ; épines des jambes postérieures fortes, ai- gués ; l'extrémité inférieure des jambes et les tarses, sont quelque- fois rougeâtres. Antennes verdâtres, les deux premiers articles ordinairement plus foncés. Femelle. Le mâle est plus petit. Dans nos individus, les élytres et les ailes ont des taches plus nombreuses que dans la femelle. Commun dans les collections. Amérique méridionale, Cayenne principalement, ‘652 HISTOIRE NATURELLE 11. Crrouer DE Larrerze. — Acridium Latreillei, Perty, Delect. Animal. articul, pag. 123, PI. 24, fig. 4. Femelle. Gryllus ( Locusta) Dux, Stoll, Sauter. etc. PL. I, b, fig. s, femelle ; fig. 2, mâle. ( Long. 4 pouces au moins.) Il est de semblable taille et de même conformation que le Criquet à crête. Tête verdâtre ; face antérieure pointillée ; carènes médianes courtes, peu prononcées ; les latérales presque droites, rapprochées de chaque antenne , suivies d'un enfoncement longitudinal. Prothorax verdâtre, assez Juisant : toute sa surface tuberculée ; ces tubercules arrondis, jaunûtres pour la plupart. Disque avec quatre sillons transver- saux très-profonds, divisant la carène dorsale antérieure, en quatre lobes comprimés, élevés, arrondis comme ceux du Criquet à crête; moitié postérieure du prothorax plane, à carène dorsale luisante, peu élevée. Elytres verdâtres, sensiblement plus lon- gues que l'abdomen , peu opaques, arrondies au bout, marque- tées d'un grand nombre de taches jaunâtres, plus diaphanes que le fond verdâtre; nervures rougeâtres. Ailes de la longueur des élytres, colorées dans toute leur étendue , transparentes, rouges, largement bordées de noir postérieurement ; nervures noires dans cette partie; ces ailes couvertes de taches noires, toutes grandes et carrées, à l'exception de celles avoisinant le centre du bord antérieur qui sont arrondies, plus petites , ponctiformes : toutes les taches occupant le milieu des cellules, entre les nervures, trans- versales ; celles-ci rouges. Abdomen verdâtre, glabre, luisant. Pattes vertes, cuisses postérieures ayant sur leurs deux faces , une double rangée longitudinale formée de taches blanches, oblon- gues, obliques, la rangée supérieure plus courte que l'autre. Au-dessus de la carène supérieure interne , on voit en outre une ligne longitudinale de tres-petits points blancs: centre de la ro- tu'e ferrugineux. Epines des jambes de derriere, fort aiguës ; tarses rougeâtres, crochets noirs à l'extrémité. Antennes noires, de la longueur de la tête et du prothorax réunis. Femelle. D'après la figure de Stoli , le mâle est bien plus petit. Brésil. Rivière des Amazones. Collection du Muséum d'histoire naturelle. DES ORTHOPTÈRES. 653 + 12, Cuiouer Duc. — Acridium Dux, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 219, n° 4. Brullé, Hist. nat. des ins. tom.1IX, pag. :29 , PI. 20. Gryllus Dux, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 47, n° 4. — Drury, Jllustr. tom. 1, PI. 44. (Long. 3 pouces , 3 pouces et demi, femelle.) Tête verte, poin- tillée ; carènes faciales comme dans les deux espèces précédentes. Prothorax tres-fortement rugueux dans toute son étendue ; sillons transverses moins profonds que dans le cristatum; carène dor- sale antérieure moins élevée, ses lobes moins profondément divi- sés ; carène dorsale de la moitie inférieure du prothorax , plus saillante que dans le cristatum. Poitrine fortement pointillée, ses flancs très-chagrinés. Elytres dépassant l'abdomen , presque de même largeur partout, arrondies obliquement à leur extrémité, peu opaques, d'un vert uniforme, réticulées de jaunâtre. Ailes de la longueur des élytres, transparentes , d'un rouge de brique, avec l'extrémité antérieure jusqu'au sinus seulement, du même vert que les élytres : bord postérieur, depuis le sinus jusqu'à l'an- gle interne , noirâtre. De ce bord partent, de distance en distance, sept ou huit séries plus ou moins courtes , de taches noirûtres, arrondies, de grandeur variable, formant des espèces de bandes s'avançant sur l'aile. Abdomen et dessous du corps, d'un jaune verdâtre, lisse et luisant. Pattes de cette couleur ; les deux der- nières cuisses ont sur leurs faces, des taches blanches à peu prés disposées comme celles du cristatum , et leur rotule offre aussi un arc noir latéral. Epines des jambes postérieures fortes, noires à la pointe. Antennes d'un vert noirâtre ; leurs deux premiers arti- cles d’un vert jaunâtre. Femelle. Du Brésil. 11 m'a été donné par M. H. Gory. 13. Criouer DEMIROUGE. — Acridium semirubrum. Gryllus ( Locusta ) flavicornis, Stoll, Sauter. etc. PI. VII, b, fig. 26. Mâle. C'est à tort que cet auteur le dit de la Chine. (Long. 3 pouces et demi, femelle ; mâle , 22 lignes.) Téte verte; face antérieure chagrinée : carènes faciales comme dans le crista- 654 HISTOIRE NATURELLE tum. Prothorax vert, absolument semblable à celui de l'Æcrid. Dux. Elytres de la longueur de l'abdomen, proportionnellement plus larges que dans les deux précédents, largement arrondies au bout, assez opaques, sauf à l'extrémité; d'un vert uniforme. Ailes de la longueur desélytres, plus transparentes dans leur pre- miére moitié que dans l’autre; teintées de vert dans cette moitié antérieure, avec les nervures centrales rouges; les autres ver- dâtres. Le reste des ailes d'un rouge-vermillon. Abdomen d’un vert jaunâtre, ainsi que le dessous du corps. Poitrine assez forte- ment pointillée; ses flancs chagrinés, presque rugueux. Pattes d'un vert-jaunâtre. Les deux faces des cuisses postérieures, offrant au milieu une série de taches blanches oblongues , formant une ligne longitudinale. Epines des jambes postérieures fortes, vertes, à pointe rouge. Antennes verdâtres. Femelle. - Le mâle est notablement plus petit. De Cayenne. Je le dois à M. Foulques de Villaret. %* Carène dorsale un peu élevée dans toute son étendue. Bord antérieur du prothorax, coupé presque droit, entier. Appen- dices abdominaux de forme or- dinaire. Plaque sousanale des mâles, triangulaire , longue, pointue, tricuspidée. (PI. 14, fig. 8.) Ce groupe est le seul où la plaque sousanale des mâles soit tricuspidée ; il ne contient que des espèces de l'ancien continent. 14. * CriQUET cuAGriN. — ÆAcridium moœæstlum. (Long. » pouces et demi , femelle; mâle, 2 pouces.). Corps d'un gris-cendré. Prothorax faiblement unicaréné au milieu, son dis- que entiérement obseur ou grisâtre , avec des lignes longitudi- nales obscures, interrompues et peu prononcées; sillons trans- DES ORTHOPTÈRES. 655: versaux distincts, étroits, peu profonds. Elytres beaucoup plus longnes que l'abdomen, sensiblement rétrécies vers l'extrémité ,. arrondies au bont, transparentes , not:mment dans leur seconde moitié; grisâtres, parsemées de mouchetures et de petits traits noirâtres ; nervures transversales blanchâtres. Ailes amples, à peu prés aussi longues que les élytres, transparentes, incolores : près du bord postérieur est une large bande noirâtre, transverse, ar- quée, partant du bord interne et prolongée jusqu'au bord anté- rieur ; on voit en outre, vers l'extrémité de ce bord, une série longitudinale, irrégulière, formée de points noirs , carrés , con- tigus, atteignant la pointe du sinus. La partie antérieure de la bande arquée, offre un espace longitudinal chargé inférieurement de quatre ou cinq gros points carrés, souvent espacés. Abdomen lisant, d'un jaunâtre sale ; les pièces terminales courtes propor- tionnellemenrt. Dessous du corps et pointe présternale, cotonneux, jaunâtres. Pattes grisâtres ; cuisses postérieures nuancées de blan- châtre ; épines des dernières jambes, jaunâtres à la base ; rouges ensuite, leur pointe noirâtre. Antennes de cette dernière cou- leur. Femelle. Cette grande espèce a été découverte en Afrique, au pays des Massilikats, par MM. Verreaux, freres. Nota. Un mâle recueilli en Egypte , et de la collection du Muséum d'histoire naturelle, me paraît être celui de cette espece : il en dif- fère pourtant par plusieurs caractères. Sa pointe présternale est glabre , plus grosse que dans la femelle, et même un peu courbée vers la pointe. La carene dorsale du prothorax est plus saillante ; la partie postérieure de ce dernier est parsemée de petits tuber- cules jaunâtres. La bande noire des ailes est plus large, plus étendue. 15. CRIOLET DEMIBANDE. — Æcridium semifascialum. Gryllus (Locusta) crucifer, Stoll, Sauter. etc. PI. XIV, b, fig. 51. Femelle (1). (Long. r pouce et demi.) 1l est à peu prés de la taille du précé- dent, et lui ressemble sous plusieurs rapports. 11 en diffère par le disque des ailes citroné , et la briéveté de la bande noire, (1) Le nom donné par cet auteur est si peu convenable, que je n'ai pas dû le conserver. 656 HISTOIRE NATUKELLE Tête et prothorax brunâtres, variés de jaune ; ce dernier cha- griné. Sillons transversaux distincts : carène dorsale peu élevée. Elvtres plus longues que l'abdomen, rétrécies vers le bout, ar- rondies à l'extrémité , transparentes, grisâtres , mouchetées d'ob- scur, surtout vers la pointe ; nervures brunes. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, incolores en grande partie; disque interne d'un jaune citron clair, à nervures de même couleur, et bordé postérieurement d'une large bande noirâtre et diaphane, ne s'avancant tout au plus qu'au milieu de la largeur de l'aile, plus étroite à l'angle interne : près du bord antérieur est ane scrie de points noirs, carrés, plus multipliés vers la pointe du sinus, et rangés en bande longitudinale trés-irrégulière. Près de l'extrémité de a bande marginale on voit un point noir, isolé, appuyé sur une nervure longitudinale. Abdomen d'un brun jau- nâtre. Pattes de cette couleur. Cuisses postérieures ayant les ca- rénes de la face externe, rougeâtres, entreconpées de taches noires. Epines des dernières jambes, rougeâtres, à pointe noire. Femelle (1). Patrie inconnue , d'Afrique probablement. Collection du Mu- séum d'histoire naturelle. 16. Criquer LiNÉOLE. — Acridium lineola, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 221, n° 26. (PI. 14, fig. 8, abdomen du mäle.): Latr. Hist. natur. des Crust. et des Ins. (om. 12, pag. 190, n.- Gryllus lineola, Fab. Ent. syst. tom. 2 , pag. 54, n° 29. — Touss. Charp. Horæ entom. pag. 131, tab. 4 , fig. 1. (Long. 18 à 24 lig. femelle ; 16 à 18 lig. mâle.) Tète, corps ct pattes d’un vert jaunâtre, passant souvent au brun en se dessé- chant. Prothorax chagriné, sa carène dorsale saillante : moitié antérieure divisée en trois, lobes obtus par trois sillons transver- saux ; celte carène rougeätre dans les individus bien conservés. Flytres notablement plus longues que l'abdomen, arrondies au (1) Ne connaissant pas le mâle, je ne range la femeile dans ce groupe , que par analogie. DES ORTHOPTÈRES. 657 bout , un peu opaques à la base seulement , chargées, dans leur première moitié principalement, de nervures obscures, trés-nom- breuses, qui rendent les élytres nébuleuses par leur multiplicité ; elles offrenten outre quelques alômes obscurs, dispersés sans ordre. Ailes dela longueurdes élytres, transparentes, incolores, anervures noirâtres,ayant près du bord postérieur, une large bande ncirâ:re, transversale, arquée, partant du bord interne, et remontant sur le disque, ordinairement jusqu'a la hauteur du premier sinus. Au-dessus de cette bande la partie antérieure de l'aile est assez obscure, et, dans certains individus, présente quelques taches noirâtres, rangées longitudinalement. La bande noirâtre, toujours transparente, varie pour la largeur et pour l'étendue. Cuisses postérieures ayant en dessous, les deux bords du canal rouges, l'interne plus vivement coloré : elles ont communément, au côté supérieur, trois grandes taches noirâtres. J:mbes postérieures et tarses, d’un bleuâtre pâle. Epines tibiales blanches, à pointe noire. Antennes noirâtres. Femelle. Le mâle de taille inférieure a, le long du bord interne des clytres, quelques moucketures obscures. Cette espèce est répandue dans le Levant, et il paraîtrait même que c’est elle que lesOrientaux font cuire, et qu’on vend à Bigdad dans les marchés. Toussaint Charpentier dit qu'on la trouve en Italie, en Portu- gal, en Dalmatie et en Hongrie. Mon ami Solier m'en a envoyé ces individus pris aux environs de Marseille et en Sardaigne. Nota. L'Acridium tarlaricum (1), suivant Latreille ( Diction. d'hist. natur. 1re édit. tom. 20, pag. 185), qui en a vu desindi- vidus rapportés de Barbarie par le professeur Desfontaines, ne lui paraît être qu'une variété du lineola, et n’en différer que par la carène dorsale du prothorax moins prononcée ; les cuisses posté- rieures sans traits ou raies noirâtres, et les jambes de derrière rougeâtres. Une autre variété serait peut-être , d'apres l'opinion de Latreille (1} Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 220, n° 23. — Latr Hist. natur des Crust. et des Insec. tom. 12, pag. 150, n° 1.— Gryllus (Locusta) tataricus, Linn. Mus. Ludov. Ulric. pag. 139 n° 30. — Gryllus tartaricus, Fab. Æntom. syst. tom 2, pag. 53 u° 206. ORTHOPTÈRES. R2 _ 658 HISTOIRE NATURELLE (loc. cital.), le Gryllus (Locusta) Æygptius, Linn. Mus. Ludov. pag. 138, n° 29, dont voici la description : « Thorace carinatlo striis tribus transversis alis pallidis fusco » punclatis. »s Corpus longitudine digitis. — Caput inflexum , antice lacuna » excavalum cum punctlo eininente in medio et alio eminente per » utramque antenram. — Antenne filiformes , fuscæ, artieulis cir- » citer 26.— Thorax compressus, dorso carinatus, lineis tribus » {ransversis exaralus tanquam suluris eliam carinam, secantibus. » Color thoracis pallidus s. griseus punctis excavatis, in medio la- » tere et segmento cicatrice notalus. Apex thoracis obtuse angulatus. » — Elytra pallida, fusco-punctata. — Alæ pallidæ, reticulatæ, » pulchre plicatæ. — Abdomen pallidlum.— Femora antica tere- » liuscula, postica angulata, pinnatim striata. — Tibiæe subtus » aculeatæ. » Hab. in Ægypto. Varietas forte sola G. migratoriü aut » Tatarici. » Xe Cuarène dorsale faible. — Bord antérieur du pro- thorax entier. q. Plaque sousanale des mâles longue, trian- gulaire, pointue, en- tière. Appendices ab- dominaux de forme ordinaire. 17.* CnrOUET LUTÉICORNE. — Æcridium luteicorne. (Long. 2 pouces et demi , femelle ; 22 lignes, mâle.) Tête verte; face antérieure ponctuée, ayant latéralement, au-dessous de cha- que œil, une raie longitudinale jaune. En arrière de celle-ci, après les yeux, est une raie analogue, mais plus courte; dessus de la tête lisse, avec une raie dorsa'e jaune. Prothorax vert, for- tement chagriné, ayant sa carène iés-faible, couverte d'une raie longitudinale jaune, faisant suite à celle de la tête. Sillons trans” DES ORTHOPTÈRES. 659 versaux fins, très-peu prononcés. Elytres un peu opaques à leur origine, bien plus longues que l'abdomen, assez étroites, linéaires, arrondies à l'extrémité ; d'un vert unifrme, presqu'incolores et diaphanes dans leur dernière moitié. Ailes de la longueur des élytres , transparentes, incolores, sauf à la base interne ; celle ci d’un rose tendre : cette couleur s'étendant quelquefois jusqu'au milieu de l'aile. Abdomen d'un vert sombre; poitrine d'un vert clair, tres-finement pointillée, ses flanes très-chagrinés. Pattes d'un vert jaunâtre : jambes postérieures rouges en dessus, plus pâles en dessous ; leurs épines jaunâtres, à pointe noire. : es der- niers tarses rougeûtres. Antennes jaunes. Mâle et femeile. Nota. La raie dorsale du prothorax s'oblitère quelquefois. He de Java. Bécrit d'apres dix individus de ma coilection, 18.” CRIQUET MÉLANOCORNE. — Acridium melanocorne. (Long. 2 pouces et demi environ , femelle; 20 lignes, mâle.) il ressemble au Criquet lutéicorne. Corps verdâtre ou roussâtre. Tête lisse; carènes faciales bien prononcées : elle a en dessus une raie longitudinale au milieu, d'un jaune verdâtre ; l'orbite postérieure des yeux est aussi de cette couleur. Prothorax chagriné, brunâtre, bordé en devant, en arrière et sur les côtés rabattus, de jaune- verdâtre ; sa carène dorsale coupée transversalement dans sa pre- mière moitié, par trois sillons, et portant une raié jaunâtre faisant suite à celle de la tête. Elytres plus longues que l'abdomen , un peu opaques à la base, légèrement rétrécies vers le bout qui est arrondi. Elles sont d'un brun pâle, parsemé de taches obscures : la dernière moitié des élytres transparente ; bord postérieur d'un jaune-verdâtre, depuis la base jusqu'au dela du milieu. Ailes à peu près aussi longues que les élytres, transparentes, presqu'in- colores dans leur plus grande partie, très-légèrement enfumées ; Ja base interne teintée de rose : nervuresassez fortes et nombreuses ; plusieurs des nervures trarsverses de la partie incolore, sont sou- vent ombrées de brun. Abdomen luisant, verditre ou roussâtre. Pattes de l'une ou de l’autre de ces couleurs; cuisses postérieures ayant deux bandes transverses brunes, plus visibles sur la face interne ; jambes de derrière un peu bleuâtres en dessus, rous- sâtres en dessous : épines de ces jambes jaunâtres, avec l'extrémité 660 HISTOIRE NATURELLE noire. Antennes noirâtres; les deux premiers articles d'un vert- jaunâtre. Mâle et femelle. Nota. Je possède quelques variétés. Les unes ont la tête, le pro- thorax et les élytres d'un roux uniforme , sans aucune raie; dans d’autres la tête et le prothorax sont entièrement jaunâtres : ce dernier avec deux larges raies longitudinales brunes. Certains mâles ont la premiere plaque dorsale de l'abdomen du même rouge que la base des ailes. Ile de Java. Douze individus de ma collection. 19. * CRIQUET cONSANGUIN. — Acridium consanguineum. _ (Long. 6 lignes, femelle ; » pouces , mâle.) Extrêmement voi- sin du Criquet mélanocorne; il est pourtant facile de l'en distin- guer à la première vue par la comparaison des ailes. Dans le melanocorne, leur fond est d'une teinte un peu enfumée, et les nervures sont fortes, un peu saillantes. Les ailes de notre nou- velie espece ont la partie incolore d’un blanc pur à réseau. fin, non saillant, ce qui fait paraitre ces ailes plus diaphanes. La cou- leur rose de la base est plus tendre, et s'étend davantage vers le centre. Les élytres présentent des taches alternativement brunes et jaunes; la carène dorsale du prothorax est moins saillante et un peu moins profondément divisée. Malgré ces différences sen- sibles, il se pourrait que les individus avec lesquels je consti- tue cette espèce particulière , ne fussent que des variétés du mélanocorne, qui lui-même varie déjà beaucoup. Corps bru- nâtre, tres-peu luisant, entrecoupé de jaunâtre et de brun. Carènes faciales fort saillantes. Dessus de la tête, ayant au milieu une raie longitudinale jaune. Prothorax fortement cha- griné, ses sillons transversaux peu prononcés; carène dorsale avec une raie jaune faisant suite à celle de la tête. Elytres plus longues que l'abdomen , assez étroites, presque linéaires, arron- dies an bout, opaques jusqu'au milieu de leur longueur. La partie centrale entrecoupée de six taches peu régulières, alternative- ment brunes et jaunes ; la seconde moitié des élytres, transpa- rente, tachée d'obscur, ayant vers le bout, des linéaments obscurs sur les nervures longitudinales : bord postérieur jaunâtre ; cette bande plus large à la base. Ailes presqu'aussi longues que l'abdo- DES ORTHOPTÈRES. GG1 men, trés-diaphanes, colorées de rose tendre sur tout le disque interne , le reste incolore, d'un blanc pur : l'extrémité antérieure souvent tachée d’ohscur avant le sinus. Pattes de la couleur du corps; épines des jambes postérieures, blanchâtres à pointe noire. Antennes roussâtres, Mâle et femelle. De Java. Trois individus de ma collection. 20. * CrrQUET A SEPT BANDES. — Acridium septemfasciatum. (Long. 2 pouces.) Tête brunâtre, ayant latéralement deux raies longitudinales jaunâtres ; l'orbite postérieure des yeux, de cette couleur, ainsi qu'une raie dorsale ; face antérieure d'un brun-rougeâtre , carènes bien prononcées. Prothorax d'un brun-rougeâtre, chagriné, unicaréné au milieu dans toute sa longueur. Sillons transversaux faiblement marqués. Elytres plus longues que l'abdomen, presque linéaires, opaques et roussâtres de la base jusqu'au milieu. Vers l'extrémité de cette partie opa- que, est une courte bande transversale obscure ; seconde moitié de l'élytre, transparente, avec six bandes, transverses, obliques , obscures, les trois dernières mal dessinées ; nervures de ces bandes, obscures : celles de leurs intervalles, blanchâtres. Aïles de la lon- gueur des élytres, transparentes, incolores ; base interne teintée de rose tendre. Abdomen brunâtre, luisant. Pattes roussâtres ; jambes postérieures rougeûtres ; leurs épines jaunâtres, à pointe noiie, Antennes roussâtres. Femelle. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 21.” Criougr LuTéoce, — Acridium luleolum. (Long. 15 lig.) Il est d’une forme assez étroite, élancée. Tête, corps et pattes d'un brun verdâtre. Tôte lisse. Prothorax chagriné ; sillons transversaux faibles ; carène dorsale très-peu élevée : moi- tié postérieure du prothorax, ayant quelques traits longitudinaux noirâtres , peu visibles. Elytres plus longues que l'abdomen, assez étroites, arrondies au bout, transparentes, irrégulièrement par- semées de taches noirâtres dans leur moitié basilaire, et d'atômes de cette couleur dans l’autre moitié. Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes, brillantes, colorées de jaune tres-clair, sauf à l'extrémité; nervures fines. Abdomen et dessous du corps, Huisants. Cuisses postérieures ayant leur face externe rembrunie 662 HISTOIRE NATURELLE au milieu ; face interne d’un rouge de corail inférieurement ; le côté supérieur avec trois taches noires, irrégulières : dessous de ces cuisses d’un vert très-rembruni. Jambes de derrière un peu rosées ; épines blanches à pointe noire. Antennes assez courtes, sétacées , d’un vert-jaunâtre. Femelle, De Java. Donne par M. L. Buquet. 22, * Criouer HuMBLE. — ÆAcridium humile. (Long. 13, 14 lignes.) Corps vert brunâtre , peu luisant , face antérieure de la tête, chagrinée. Yeux grands, assez rapprochés l'uu de l’autre en dessus. Prothorax ayant sa carène dorsale appa- rente postérieurement ; sillons transversaux fins. Elytres plus longues que l'abdomen , plus étroites et arrondies à leur extré- mité; bord antérieur opaque, brunâtre, un peu dil:té prés de la base; le reste des élytres transparent à nervures brunes. Aïles de la longueur de l'abdomen, transparentes , incolores. Abdo- men luisant. Pattes d’un vert brunâtre; cuisses postérieures rouges en dessous, celte couleur s'étendant sur toute leur face interne, l'externe avec deux larges bandes transversales noires , se con- tinuant un peu sur l’autre face; jambes de derrière rouges, épines noires au bout. Antennes roussâtres. Femelle. De Java. Ma collection. 23. * CRIQUET SALI., — Acridium fœdatum. (Long. femelle, un pouce environ ; mâle, 7 lignes. ) Tête d'un brun de suie ; face antérieure chagrinée, front un peu saillant en avant. Yeux oblongs, assez étroits. Prothorax de la couleur de la tête, chagriné ; carène dorsale peu saillante ; sillons trans- versaux peu visibles. Elytres transparentes, plus longues que l'abdomen , leur extrémité assez large et tronquée obliquement ; elles sont chargées de taches et d'atômes d'un brun de suie. Aïles de la longueur de l'abdomen , transparentes , incolores , un peu nébuleuses à l'extrémité , leur premier sinus tronqué obliquement. Abdomen luisant, avec une bande jaunâtre de chaque côte, sou- vent peu visible : dessous du corps jaunâtre. Pattes d'un brun verdâtre; cuisses postérieures ayant la face externe noire infé- rieurement à partir de la seconde carène ; dessous de ces cuisses d'un rouge-corail ; cette couleur s'étendant sur la face interne et DES ORTHOPTÈRES. 663 la couvrant presqu'en entier ; jambes postérieures rouges, leurs épines blanches, noires au bout. Antennes roussätres, un peu tachées de noir au côté extérieur, passé le milieu. Femelle. Le mâle ne diffère que par sa taille, et par ses antennes plus longues. De Java. Ma collection. Je l'ai recu de MM. Buquet et Marc, Q+ q: Plaque sousanale des mâles un peu pro- peu pP longée, échancrée au bout. (PI. 14, fig. 9.) Pièces terminales des femelles, courtes. Ap- pendices abdominaux des males larges, en 59 9 forme de palette qua- dilatère, tronqués un peu obliquement au bout. (Fig. 9.) La forme singulière des appendices abdomi- naux des mâles, distingue ce groupe de tous les autres. La plaque suranale est distinctement sillonnée au milieu. 24. CRIQUET À BANDES JAUNES. — Æcridium flavofasciatum, De Géer, Mém. insect. tom. 3, pag, 488 , n° 4, PI. 40, fig. 8. Acridium vittatum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 221, n° 27. Mâle. ( Long. près de deux pouces.) Tête et corps brunâtres, carènes faciales bien saillantes. Dessus de la tête ayant au milieu, une large raie longitudinale d'un jaune roussâtre. Prothorax cha- griné ; sillons transversaux trés-fins ; carène dorsale très-peu pro- noncée, couverte par une raie plus étroite à l'extrémité, faisant suite à celle de la tête et de sa couleur : côtés rabattus, bordés 664 HISTOIRE NATURELLE d'une trés-large bande oblique, d'un jaune roussâtre , rétrécie à l'extrémité. Pointe présternale assez grosse, obtuse au bout. Ely- tres notablement plus longues que l'abdomen, assez étroites, un peu rétrécies vers le bout qui est arrondi, d’an brun verdâtre à Ja base, presqu'incolores ensuite, et transparentes. à nervures brunes ; base de la marge antérieure bordée de jaune rous- sâtre. Ailes transparentes, iacolores, extrémité antérieure un peu nébulcuse : nervures noirâtres. Abdomen fnisant. Pattes d'un brun verdâtre ; cuisses postérieures ayant les deux faces blan- châtres entrecoupées de nervures brunâtres ; épines des dernières jambes , jaunätres avec la pointe noire. Antennes d'un jaune roussâtre. Femelle. Le male est bien plus petit; c'est lui sans doute qu'Olivier a décrit ; la marge antérieure des élytres, dans l'individu que je possède, n’est point bordée d'une couleur distincte de celle du fond , tandis qu'au contraire le bord postérieur de l'élytre offre une bande jaunâtre. Les ailes ont une teinte verdâtre sur le disque interne ; les jambes postérieures sont un peu bleuûtres. 1] ne me paraît pas bien certain que mon individu soit le véri- table mâle de l'espèce. Amérique méridionale. Brésil. Collection du Muséum d'histoire naturelle. Le mâle de la mienne. 25. * CriQuET À TREILLIS. — Acridium cancellatum. (Long. deux pouces. ) Il a beaucoup d'affinité avec l'4. flavo- fasciatum. Tête lisse ; face antérieure jaunâtre, carènes saillantes, brunes ainsi qu'une raie longitudinale descendant de l'œil vers chaque mandibule; dessus de la tête brun avec l'orbite posté- rieurc des yeux et une bande Corsale, jaunes. Prothorax jaune, chagriné sur Île disque : celui-ci offrant latéralement, une large bande longitudinale brune ; côtés rabattus, avec une grande tache de cette couleur, presque carrée , prolongée inférieurement vers l'angle postérieur de ces côtés , et portant au centre un trait lon- gitudinal jaune interrompu au milieu : carène dorsale tres-faible, sillons transversaux légers : tout le contour du bord postérieur chargé d'une série de très-petits tubercules noirâtres. Elytres beaucoup plus longues que l'abdomen, transparentes , incolores, à nervures longitudinales obscures, les autres pales pour la plu- part ; on voit sur chaque élytre un assez grand nombre de taches DES ORTHOPTÈRES. 665 treillagées , formées chacune d’un assemblage de nervures noi- râtres sur un fond incolore. Ailes transparentes, incolores en partie, glacées de blanc brillant, à nervures noirâtres : disque interne largement coloré de jaune-verdûtre tres-clair. Abdomen brunâtre et luisant en dessus, étroitement 9ordé ce jaune latéra- lement. Dessous du corps de cette dernière couleur, rembruni sur la poitrine. Pièces terminales courtes. Pattes d'un brun ver- dâtre ; cuisses postérieures ayant leur face externe blanche infé- rieurement, ses carènes ponctuées de noir ; face interne ayant deux rangées de taches blanches, offrant en outre au côté supé- rieur , près de la carène , une suite de petits points blanchatres ; épines des Gerniéres jambes, blanchâtres à pointe brune. Antennes jaunâtres. Femelle. Le mâle est un peu plus petit. Pris au Chili en 1833, par M. Gay, savant voyageur. Collection du Muséum d'histoire naturelle ; le mâle de la mienne. Je le dois à mon ami, M. Solier, de Marseille. Mota. Une femelle de ma collection ayant Cayenne pour patrie, diffère par la couleur du prothorax entièrement brune à la ré- serve de la raie médiane et du bord des côtés rabattus, qui sont jaunes. 26. * Criquer caRxÉÏPEDE. — Acrid'um carneipes. ( Long. 15 lignes. ) Ce n'est peut-être qu'une variété du pré- cédent ; il en diffère par queïques endroits, et notamment par les jambes postérieures rouges. Tête, corps et pattes d'un jaune verdâtre un peu Iuisant. Dessus de la tête foncé avec une bande dorsale jaunâtre. Prothorax plus foncé sur son disque ; carène dorsale faible , ayant une bande faisant suite à celle de Ja tête : côtés rabattus, offrant près du bord antérieur , une tache noire, g ande et carrée, coupce en deux longitudinalement par un trait jauuâtre. Pointe présternale forte , un peu arquée. Ely- tres plus longues que le corps, assez étroites, transparentes, chargées d'un grand nombre de taches treillagées, formées cha- cune d'un assemblage de nervures noirâtres sur un fond inco- lore ; bord interne ayant une bande opaque, d'un jaune sale. Ailes transparentes, incolores ; nervures du disque interne, blan- châtres , les autres noirâtres. Cuisses postérieures jaunâtres en dessous ; carènes de leur face externe, ponctuées de noir; face 666 HISTOIRE NATURELLE interne avec une grande tache noire, basilaire et des points de cette couleur ensuite ; jambes de derriere et tarses, d'un rouge couleur de chair ; épines tibiales noires au bout. Antennes d'un roux vif. Mâle. Du Brésil. Ma collection. 27. “ CRIQUET OLIVATRE. — Acridium olivaceum. (Long. 2 pouces et demi, on 15 lignes.) Tête et corps d'un brun olivâtre terne, sauf l'abdomen qui est lisse et luisant. Tête lisse, avec une raie longitudinale au milieu, d'un jaune verdäà- tre, partant de l'extrémité du front , et atteignant le prothorax ; carènes faciales saillantes. Prothorax chagrine , ses sillons trans- versaux légers ; carène dorsale trés-faible, couverte par une raie faisant suite à celle de la tête et de même couleur. Elytres assez étroites, opaques à la base, transparentes ensuite, d'un brun- olivâtre uniforme, bordées postérieurement d’une bande jaunätre, plus large à sa base. Ailes transparentes, incolores, tres-légé- rement lavées de verdâtre fort clair à leur base interne. Nervures brunâtres. Plaques dorsales de l'abdomen d'une nuance plus claire postérieurement , souvent mouchetées de noir dans cette partie ; pièces terminales courtes. Pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures ayant leur face externe, entre les deux ca- rénes, blanchâtre, entrecoupée de nervures vertes, chevronnées ; côté latéral et supérieur de la rotule , formant un arc noir, cou- ronnant une plaque arrondie , d'un jaune d'ocre ; jambes posté- rieures légèrement bleuâtres en dessus , leurs épines blanchâtres à pointe noire, Antennes verdâtres. Femelle. Ile de Cuba. Donné par M. Leroux, de Rouen. Nota. Deux autres femelles étiquetées de l'Amérique septen- trionale par Latreille, ne différent que par une taille plus petite de moitié. 28. Criquer Nomane. — Acridium peregrinum , Oliv. Voyage dans l'empire Othoman, tom. 11, pag. 424. (PI. 12, fig. 3. Male.) (Long. 2 pouces et demi euviron. ) Corps glabre, ordinaire- ment d’un beau jaune vif, quelquefois d'un rougeâtre pâle et DES ORTHOPTÈRES. 667 clair. Tête de la couleur du corps , paraissant lisse, sa partie pos- térieure ayant deux lignes obliques , ferrugineuses , souvent fort peu prononcées; carènes faciales obtuses. Prothorax pointillé, sur- tout en arrière : carène dorsale faible ; sillons transversaux bien prononcés. Elytres plus longues que l'abdomen, assez étroites, arrondies au bout , opaques et jaunes à la base, ainsi qu'au bord antérieur; transparentes et incolores ensuite : chargées dans toute leur étendue, de taches noirâtres, carrées; les basilaires opaques, les autres fenestrées, étant formées chacune d’une réunion de pervures noirâtres, se détachant sur un fond incolore; les taches transparentes formant vers l'extrémité de l'élytre, des bandes transversales fort irrégulieres. Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes, incolores, brillantes, nervures jaunes; base interne et bord antérieur teintés de cettè couleur. Abdo- men et dessous du corps, brunâtres, luisants ; pièces terminales courtes. Pattes d'un beau jaune, épines des jambes postérieures, noires au bout. Antennes jaunes à la base, obscures ensuite. Mâle et femelle. Toutes les parties jaunes sont remplacées, dans certains indi- vidus, par une couleur rougeâtre, pâle et claire. M. Bové a pris cette variété sur le mont Sinaï. Les individus de ma collection, colorés en jaunes, sont du Sénégal. Nota. Dans l'ouvrage précité, Olivier s'exprime ainsi sur cette espèce : « À Îla suite de vents brûlants du midi (1), il arrive de l'inté- » rieur de l'Arabie et des parties les plus méridionales de la Perse, » des nuées de Sauterelles, dont le ravage, pour ces contrées, » est aussi fâcheux et presque aussi prompt que celui de la pius » forte grêle en Europe (>). Nous en avons été deux fois les » témoins (3). Il est difficile d'exprimer l'effet que produisit en » nous la vue de toute l'atmosphère remplie de tous les côtés, et » à une trés-grande hauteur, d'une innombrable quantité de ces (1) L'auteur était alors en Syrie. (2) L'auteur se sert du mot de Sauterelle pour se conformer au langage vulgaire, mais ces nuées n'étaient composées que d'une espèce d'Acridium (le peregrinum). (3) M. Bruguières accompagnait l'auteur dans ce voyage. 668 HISTOIRE NATURELLE insectes, dont le vol était lent et uniforme, et dont le bruit ressemblait à celui de la pluie ; le ciel en était obscurci, et la lumière du soleil considérablement affaiblie. Dans un moment, les terrasses Ges maisons, les rues et tous les champs furent couverts de ces insectes, et dans deux jours, ils avaient pres- qu'entièérement dévoré toutes les feuilles des plantes; mais » heureusement ils vécurent peu, et ne semblérent avoir émigré que pour se reproduire et mourir. En effet, presque tous ceux que nous vimes le lendemain, étaient accouplés, et les jours suivants les champs étaient couverts de leurs cadavres. » J'ai trouvé cette espèce en Egypte, en Arabie, en Mésopota- mie et en Perse (1).» q. g. q. Plaque sousanale des mâles courte, en- tière, obtuse au bout. (PL 14, fig. 10.) Ap- pendices abdominaux de forme ordinaire. (Es- pèces américaines.) 29. CriQuET TansEs nouGEs. — Æcridium tarsalum, Aud.-Serv. d Rev. pag. 92, n° 7. (Long. colignes, femelle. Mâle , 15 lignes.) Tête verte, mélan- gée de jaunâtre; on voit un peu de rouge latéralement et autour de l'orbite postérieure des yeux. Face antérieure très-rugueuse , ses quatre carènes jaunes : dans l'intervalle des médianes aux la- térales , il y a quelques rugosités jaunes. Labre et mandibules d'un noir Juisant; palpes jaunâtres. Prothorax rugueux, d'un vert jaunâtre , couvert de rugosités jaunes, unicaréné au milieu dans toute sa longueur : sillons transversaux peu prononcés. Pointe présternale jaune. Elytres dépassant l'abdomen dans le repos, presque linéaires, arrondies au bout , un peu opaques à la base, d'un vert uniforme. Ailes transparentes, de la longueur des ély- tres, d'un bleu d'azur dans toute leur étendue. Abdomen luisant, 1) Glivier mentionne aussi la variété rougeätre. »” + cf DES ORTHOPTÈRES. 66 d'un vert foncé; plaques dorsales étroitement bordées de jaune latéralement. Dessous du corps d’un vert clair. Pattes d'un noir- verdâtre : cuisses et jambes antérieures et intermédiaires, offrant chacune un anneau rouge; base des jambes de cette couleur. Cuisses postérieures avec trois grands anneaux jaunâtres ; jambes ayant un petit anneau rouge à la base, et un autre plus grand et jaune, placé au milieu. Premier article des tarses antérieurs et in- termédiaires, largement rouge à la base ; tarses postérieurs, ayant la base des premier et troisième articles, rouge. Antennes noires. Femelle. Le mâle est plus petit ; tous ses tarses ont le premier et le troi- sième article rouges en trés-grande partie. La plaque sousanale est obtuse à l'extrémité. Du Brésil. Ma collection. D] 30. * CRIQUET vioLacé. — Acridium violaceum. (Long. 16 lignes. ) Tête d'un vert foncé; face antérieure cha- grinée. Dessus de la tête avec une raie dorsale jaune qui se con- tinue sur le prothorax jusqu'au bord postérieur. Prothorax cha- griné , vert foncé; carene dorsale cblitérée ; sillons transversaux peu prononcés. Yeux gros. Elytres de la longueur de l'abdomen, opaques , arrondies au bout, d’un violet clair, bordé postérieure- ment d'une raie longitudinale verte, large à la base. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, partagées, dans le sens trans- versal, en deux couleurs : la première d’an violet clair, à nervures fortes ; la seconde d'une teinte verdâtre, à nervures fines. Abdo- men gros, épais, d'un vert jaunâtre : plaque sousanale grande, obtuse à l'extrémité. Appendices allongés, filiformes. Dessous du corps et pattes d'une belle couleur verte , luisante. Cuisses posté- rieures d'un noir violet à leur face interne ; l’externe avec une bande longitudinale de cette couleur. C'est aussi celle de la rotule, des jambes et des tarses. Mäle. Patrie inconnue. Ma collection. o : . . 2 91." CriQuer méLancé, — Acridium permistum. (PI. 13, fig. 1, mâle. P1. 14, fig. 10, son abdomen. ) (Long. 2 pouces, femelle; 15 lignes, mâle.) Corps verdätre, mélangé de jaune et d'orangé, principalement sur la tête et le 670 HISTOIRE NATURELLE prothorax; celui-ci printillé. Sillons transversaux peu prononcés ; carène dorsale presque nulle. Elÿtres de la longueur de l'abdomen, arrondies au bout, leur base légèrement opaque : elles sont d'un jaune verdâtre, chargées d'une multitude de mouchetures d’un vert sombre. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, co- lorées en très-grande partie de rouge orangé, à nervures fines, de cette couleur : l'extrémité antérieure incolore, chargée de ner- vures noirâtres et fortes. Abdomen luisant. Pattes verdâtres, mé- langées de rouge orangé et tachetées de jaunâtre. Cuisses posté- rieures avec trois larges bandes transversales jaunâtres ; jambes de derrière jaunâtres, avec l'extrémité et les épines, d'un vert noir. Antennes vertes ; l'extrémité de chaque article est souvent lisérée de jaune. Femelle. Les appendices abdominaux dn mâle sont assez longs, jaunes, avec l'extrémité noire. La plaque sousanale est obtuse à l'ex- trémité. Cette espèce varie beaucoup pour la distribution des couleurs. Dans un de nos individus, le dessous du corps, l'abdomen et les pattes sont pointillés de noir. J'ai un mâle, dont les jambes pos- térieures sont entierement vertes, avec un anneau jaune à la base. Les élytres et les ailes ne varient pas. De Buénos-Avyres. Ma collection. 32. CRIQUET SANGUINIPÈDE. — Acridium sanguinipes, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 231, n° Gg. Calliptamus sanguinipes, And.-Serv. Rev. pag. 93. Acridium æneo-oculatum , De Géer, Mém. ins. tom. 3 , pag. 50, Pl: #42, figsiras (Long. 9 lignes.) Tête lisse, d’un brun verdâtre. Yeux grands, oblongs ; carènes faciales prononcées. Prothorax brun verdâtre , avec une tache noire, luisante, sur chacun des côtés rabattus : ca- rène dorsale ct sillons transversaux , faibles. Elytres étroites, pen opaques , d’un brun d’écaille, ayant le long du milieu, un espace blanchâtre taché d'obscur. Ailes transparentes , incolores, à peine irisées. Abdomen luisant , brunâtre; plaque sousanale large, ob- tuse au bout , embrassant l'extrémité de l'abdomen, d'un vert jaunâtre. Pattes de cette dernière couleur; cuisses postérieures ayant leur face externe rouge de sang, au-dessous de la carène DES ORTHOPTÈRES. 671 inférieure ; dessous de ces cuisses également de cette couleur, ainsi que les dernières jambes: épines tibiales noirâtres. Tarses postérieurs rouges, leur premier article presqu'ovalaire ; pelote longue. Antennes brunäâtres , noires au bout. Mâle. Amérique méridionale. Brésil. Ma collection. 33.” CrIQUET nisTINGUE. — Acridium electum. ( Long. r pouce au moins. ) Tête d’un vert sombre. Labre et palpes jaunâtres : orbite postérieure des yeux de cette couleur, ainsi qu'une raie dorsale peu prononcée, placée sur le vertex. Prothorax vert, pointillé, offrant trois raies longitudinales, jaunâtres sur son disque; les latérales élargies inférieurement. Eïytres largement arrondies à l'extrémité, d'un vert opaque à ja base , le reste incolore, transparent , à nervures vertes. Nervure longitudinale jaunâtre, surtout en dessous. Bord antérieur, un peu dilaté pres de la base. Ailes de la longueur des élytres, trans- parentes, couleur de rose, sauf à l'extrémité; nervures roses, fines, celles de la partie incolore, fortes et noirâtres. Abdomen d’un vert clair, plaque sousanale jaunâtre. Les quatre premieres pattes d'un vert clair, les postérieures jaunes; cuisses ayant la face externe verdâtre au milieu , la face interne avec deux grandes taches de cette couleur : jambes verdâtres sur la face externe. Tarses ver- dâtres. Antennes vertes, jaunâtres à la base. Mâle. Brésil. Capitainerie de Montévidéo. Collection du Muséum d'his- toire naturelle. 94. CRIQUET suRINAMOIS. — ÆAcridium surinamum, Oliv. Encycl. method. tom. VI, pag. 224, n° 39. Gryllus (Locusta ) surinamus , Linn. Mus. Ludov. pag. 146. Gryllus surinamus , Fab. Ent, syst. tom. 2, pag. 57, n° 40. Aeridium variegatum , De Géer, Mém. insect. tom. 3, pag. 500, n° 17, PL 42, fig. 8. (Long. 9 lignes environ.) Tête lisse, luisante, d'un vert noi- râtre, avec une bande transversale jaunâtre au-dessous des yeux, prolongée sur les côtés, et se continuant le long du bord extrême des côtés rabattus du prothorax : en dessus, la tête a deux bandes jaunes obliques, qui s'étendent sur le disque du prothorax et en 672 HISTOiRE NATURELLE atteignent l’extrémit'. Yeux gros, saillants Prothorax pointillé , d'un vert sombre, soa disque plus clair: carène dorsale faible. Dessous du corps d'un vert jaunâtre; côtés de la poitrine d'un vert sombre, avec trois taches jaunes, cspacées , rangées en ligne longitudinale. Elytres de la longueur de l'abdomen, un peu dila- tées au bord antérieur pres de la base, sensiblement rétrécies et arrondies à l'extrémité; opaques, d'un vert sombre, largement bordces de jaune verdâtre à la base inférieure. Ailes de la lor- gueur des élytres, transparentes, azurées dans toute leur étendue, un peu nébuleuses à l'extrémité antérieure. Abdomen luisant, d'un vert foncé, ayant deux bandes longitudinales jaunes de chaque côté, mais peu prononcées. Les quatre premières pattes verdètres ; cuisses rougeûtres à la base (les autres pattes man- quent). Antennes d'un vert noirâtre, jaunâtres au bout. Fe- melle. : Etiqueté de Cayenne par Latreille. 11 habite aussi Surinam. Collection de M. le comte Dejeanr. 5. * CRIQUET HANCHES ROUGES. — Acridium coxale. ©2 (Long. 11 à 12 lig.) Tete rugueuse en devant, d’un vert som- bre : extrémité latérale, au-dessus des mandibules, colorée en jaune. Yeux trés-gros , saillants, d'un brun-marron clair. Pro- thorax rugueux, d’un vert sombre ; disque couvert de gros points excavis; carène dorsale peu apparente. Dessous du corps et poi- trine lisses, d'un vert sombre, luisant ; milieu de la poitrine avec des taches couleur de sang. Elytres légerement opaques, d'un vert sombre uniforme , leur bord antérieur un peu dilate vers la base; extrémité des élytres largement arrondie. Aïles de la lon- gueur des élytres, transparentes, lavées de bleu azuré. Abdo- men luisant, d’un vert sombre : plaques dorsales très-largement bordées de jaune inférieurement : plaques ventrales lisérées de celte couleur ; pièces terminales jaunes, brunes a l'extrémité. Pattes d'un vert foncé : toutes les hanches et la base des quatre premières cuisses, d’un rouge de corail: cuisses intermédiaires jaunes en partie, ponctuées de noirâtre. Cuisses postérieures jaunes en dessous , ainsi qu’au côté supérieur et à l'inférieur ; ce dernier avec une série longitudinale de sept points noirs ; les dernicres jambes jaunes en dessous. Antennes vertes, all moins dans leur première moitié. (Le reste manque.) Femelle. DES ORTHOPTÈRES. 673 Timbré du Péron par Latreille. Deux individus de la collectios de M. le comte Dejean. Le Muséum en possède un, recueilli à Ja Nouvelle-Grenade. =— Bord antérieur du prothorax échancré au milieu. Plaque sousanale des mâles large , courte, entière, obtuse au bout, emboitant le bout de l’ab- domen. Appendices abdomi- naux de forme ordinaire. Deux espèces de Criquets seulement, m'ont of- fert une échancrure distincte au milieu du bord ar- térieur du prothorax. Elles sont d'Amérique. 36. CrRiQUET sPÉCIEUX,. — Æcridium sveciosum. Gryllus speciosus, Thunb. Mém. tom. IX, pag. 40, PI. 14, he, 1. Gryllus (Locusta) miles , Stoll , Sauterel. etc. PI. XVI, b. fig. 6e. Femelle. (Long. 22, 24 lignes, femelle ; r pouce, mâle. ) Tête et pro- thorax d'un vert herbacé foncé ; face antérieure de la tête avee deux lignes longitudinales jaunes; dessus de cette dernière ayant, à partir de chaque œil , une ligne longicudinale de même couleur. Palpes jaunes, article terminal vert Prothorax avec sa moitié an- t‘rieure presque lisse, luisante; sillons tsansversaux profonds ; bord antérieur échancré au inilieu; disque du prothorax avee deux taches dorsales jaunes ; les côtés rabaltus sont bordés de jaune et offrent, pres du bord antérieur, une petite tache de cette con- leur : moitié postérieure du prothorax rugueuse, unicarenée at milieu, avec une bordure jaunâtre à l'extréinité, interrompue en plusieurs endroits. Pointe présternale jaune à l'extrémité. Elytres au moins de la longueur de l'abdomen, opaques , lége- rement dilatées au bord antérieur, non loin de la base; ar- ORTHOPTÈRES. L3 Th HISTOIRE NATURELLE rondies au bout , d’un vert uniforme, réticulé de jaune ou d'’o- rangé. Ailes de la longueur des élytres. peu transparentes, co- lorées dans toute leur étendue ; base interne d'un rouge orangé, s'avancant jusqu'au delà du milieu de la longueur de l'aile; tout le reste d'un noir terne : au bord antérieur , vers l'extrémité, on voit une grande tache orangée, presque carrée, au dessous de liquelle est une autre tache plus petite. Abdomen luisant, d'un vert foncé; ses plaques dorsales offrent souvent une tache laté- rale jaune. Pattes vertes ; les quatre antérieures ayant une tache jaune sur les cuisses et une sur les jambes ; hanches intermédiaires et base des cuisses, jaunes. Cuisses postérieures avec deux anneaux jtunes, les jambes n'en ayant qu'un seul, placé au delà du milieu. Antennes noirâtres. Femelle. Le mâle est plus petit. Cette espèce offre deux variétés. À. Taches du corps, de la tête et des paites, de couleur orangée semblables à celles des ailes. B. Couleur crangée remplacée partout par un jaune-verdûtre. Assez commun au Brésil ; il se trouve aussi au Pérou. Collection ae M. le comte Dejean et de la m'enne. 37." Criouer coLcré. — Acridium coloratum. (Long. environ 1 pouce. ) Il ressemble au C. spécieux , surtout par la maniere dont les ailes sont colorées. Corps d'un vert oli- vâtre. Tête de cette couleur. Prothorax échancré au milieu du bord antérieur : sillons transverses assez profonds sur le disque, qui a une petite tache jaune de chaque côté. Seconde moitié du disque unicarénée au milieu, bord postérieur liséré de jaune. Xiytres plus longues que l'abdomen, presque linéaires , largement arrondies au bout, d'un vert sombre, couvertes de nervures jaunes. Ailes presque de la longueur des élytres, peu transparentes , co- lerces dans toute leur étendue : base interne rosce, cette couleur s'avancçant jusqu'au dela du milieu; tout le reste de l'aile d'un noir terne. Au bord antérieur, vers l'extrémité, on voit une grande tache rosée, presque carrée, au-dessous de laquelle est “ae autre tache plus petite. Pattes de la couleur du corps ; cuisses postérieures avec un anneau jaunâtre, vers leur milieu; la face externe présentant plus loin une petite tache de mème couleur. DES ORTHOPTÈRES. 675 Antennes longu>s; leurs deux preinters articles verlàtres; les huit ou dix suivants jaunâtres, les autres noirs. Mâle. Donné par M. Marc, du ilavre, qui l'a recu d'une partie de l'Amérique, voisine de la Caroline du Sud. b. Tête forte, un peu plus large que le prothorax ; face antérieure légèrement oblique , presque verticale. Prothorax lisse, presqu'en dos d'âne; carène dor- sale faible ou nulle. Yeux grands, posés obliquement. Front avancé entre les an- tennes ; celles-ci longues, filiformes. Jam- bes postérieures sensiblement élargies au bout , garnies de petites épines dans leur moitié inférieure sculeinent. Appendices abdominaux des mâles quelquefois en massue au bout ou bifurqués (PI. 14, fig. 11, b;et12, b.), souvent de forme ordinaire. (Oxye, Oxya , Aud.-Serv. olim. ) Ayant trouvé que le genre Oxyé de ma Revue métho- dique des Orthoptères reposait sur des caractères trop fai- bles, je l’ai converti en une division de celui de Griquet proprement dit. Les espèces qui composent ce groupe pré- sentent de telles différences dans la forme des appendices abdominaux des mâles, que je me vois forcé d'y étabiir trois coupes, quoique l'on ne connaisse que quatre es- pèces. Mais ce nombre s'accroîtra sans doute par la suite. Ces Criquets ont un certain faciès qu'il est plus facite de saisir à la vue que de décrire exactement. Les espèces con- nues sont d'un vert tendre, souvent orné et relevé par une bande latérale antérieure, d’un beau noir luisant; les jam- bes postérieures d’un bleu elair. 676 . HISTOIRE NATURELLE Nota. L’Acridium longipenne, De Géer (Mém. ins. tom. 3, pag. 501, n° 18, PI. 42, fig. 9. — Oliv. Encycl. méthod. t. VI, pag. 231 , n° 62) que je rai pas vu, me pa- raît appartenir à cette division. L'auteur lui attribue des élytres du double plus longues que le ventre ; ce qui n'existe dans aucune de nos espèces. $. Appendices abdominaux des mâles assez longs, distinctement élargis au bout en massue com- primée , presque sécuriforme. ( Fig. 11, b.) Pla- que sousanale des mâles courte. ( Fig. 11, a.) 88 ” CriQuer (Oxye) PETITE massue. — Aeridium clavuliger. (PI. 14, fig. 11, abdomen du mâle.) (Long. 15 lignes.) Corps d’un vert jaunâtre luisant ; tête de celie couleur ; carènes faciales plus foncées, bien distinctes; dessus de la {êle ayant derrière chaque œil, une bande noire luisante, assez large. Prothorax pointillé ; sillons transversaux très-faibles ; carène dersale apparente, noirâtre, continue : côtés rabattus ayant chacun près du disque, une bande longitudinale noire, luisante, faisant suite à celle de la tête. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, transparentes, à nervures obscures, les transversales tres-courtes. Ailes de la longueur des élytres, trans- parentes, incolores ; nervures noïrâtres. Pattes de la couleur du corps ; jambes postérieures bleuâtres; épines blanches, noires à l'extrémité. Antennes obscures, plus longues que la moitié du corps. Male. Etiqueté de la main de Latreïlle, comme venant de l'Amérique septentrionale. Ma collection. \S. Appendices abdominaux des mâles assez longs, fihformes, distinctement bifurqués au bout. (Kg. 12, b.) Plaque sousanale des mâles dé- DES ORTHOPTÈRES. 677 passant le bout de l'abdomen, pointue, entière. en 7) 39. * Criquer (Oxye) rourcuu, — Acridium furcifer. (PI. 14, fig. 12, abdomen du mäle.) (Long. 15 lig.) Tête, corps et pattes d'un vert jaunâtre luisant. Garènes faciales prononcées. Prothorax tres-lisse, arrondi en dos d'âne sur le disque; carène dorsale nulle; sillons transversanx bien distincts et noirâtres; les deux premiers courts ; l’un laté- ral, placé au bord antérieur, le second tout-à-fait médian et dor- sal ; les troisième et quatrième longs, égaux entr'eux, s'étendant sur les côtés du prothorax. Elytres de la longueur de l'abdomen , verdâtres et opaques à la base, aussi transparentes que les ailes ensuite , et à nervures semblables à celles des ailes, c'est-à-dire d'un verdâtre obscur. Ailes de la longueur des élytres, transpa- rentes, incolores. Les trois avant-dernières plaques ventrales de l'abdomen, ayant au milieu des poils fins, soyeux, faisant comme un pelit faisceau sur chacune. Jambes postérieures d'un léger bleu-azuré; épines noires au bout. Antennes plus longues que la moitié du corps, premier article d'un vert jaunatre, les autres d'un vert sombre avec l'extrémité jaunâtre. Male. De Bombay. Trois individus provenant de la collection de few Polydore Roux. Nota. Or doit peut-être rapporter à ce Criquet, comme syno- nyme, le Gryllus banian, Fab. Ent. syst. Suppl. pag. 194. Sa description eit tellement concise , qu'il est difficile de prononcer, il ne parle ni des ailes, ni des antennes; ne désigne pas la taille, et dit que les jambes postérieures sont verdätres. $$$ Appeudices abdominaux courts, de forme or- dinaire. Plaque sousanaie des mâles dépassant peu l'abdomen, pointue. 678 HISTOIRE NATURELLE 40. Criquer (Oxye) REINETTE. — Acridium Hyla. (PI. 1°, fig. 4, femelle.) Oxya Hyla, Aud.-Serv. Rev. pag. 96, n° 1. (Long. de 8 à 12 lig. femelle: mâle de 6 à 8 lig.) Corps lui- sant. Tête et prothorax vert-pomme ; carènes faciales prononcées, dessus de la tête ayant derrière chaque œil, une bande oblique, noire, luisante. Prothorax pointillé ; sillons transversaux très-fins ; carene dorsale nulle ; sur les côtés rabattus, touchant le disque, on voil une bande longitudinale noire, luisante, faisant suite à celle de la tête et se prolongeant en se rétrécissant, sur les côtés de la poitrine. E ytres sensiblement plus longues que l'abdomen, assez étroites, arrondies an bout, transparentes avec le bord interne opaque et verdâtre; bord antérieur légèrement dilaté près de la base. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, incolores ; irisees dans les individus bien frais. Nervures trans- versales légères et obscures. Abdomen et pattes, d’un jaune ver- dâtre ; jambes postérieures et tarses, d’un léger bleu azuré, épines tibiales blanches à pointe noire. Antennes jaunâtres, obscures vers l'extrémité. Femelle. ; Le mâle différe.par sa taille; le bord antérieur des élytres n'a pas de dilatation prononcée. Cette espèce varie beaucoup pour la taille. La bande noire latérale est quelquefois oblitéree en tout ou en partie. Indes-Orientales. Java, Malabar. La femelle figurée est du Se- négal. Le ma collection et de celle du Museum d'histoire natu- relle. 41 * Criquer (Oxye) arrécé. — Acridium abbreviatum. (Long. 6 lig.) 11 a beaucoup d'analogie avec le mâle de l'A: Hyla. Corps luisant, d'un vert jaunâtre. Tête plus forte, plus élevée que dans les autres espèces; son dessus ayant derrière chaque œil, une bande noire luisante, se continuant sur les côtés du prothorax et le long du bord externe des élytres; d'égale largeur partout. Prothorax vert: sillons transversaux assez visi- bles; c.rène dorsale nulle; côtés rabattus ayant, outre la large bande noire, une bandelette longitudinale étroite, noire, lui- DES ORTHOPTÈRES. 679 sante, placée près du bord. Les flancs de la poitrine ont une ligne oblique, noire, irrégulière, partant de la bande large du prothorax. Elytres avortées, n'atteignant que la moitié de l'ab- domen, vertes, largement marginées de noir luisant au bord ex- terne. Ailes transparentes, avortées comme les élytres. Abdomen et dessous du corps, jaunâtres. Les quatre premieres pattes vertes, cuisses d'un rouge capucine, vertes au bout. Cuisses postérieures vertes, jaunûtres à leur face interne, et aux côtés supérieur et inférieur de l’externe ; jambes de derrière peu dilatées au bout, bleuäâtres; épines de cette couleur. Tarses postérieurs grands ; leur longueur égalant la moitié de celle des jambes. Antennes longues ; premiers articles verts; les suivants rouges, le reste obscur, extrémité verte. Mâle. - Ne serait-ce que le mâle du précédent en état de nymphe? je ne le pense pas. De Java. Ma collection. 1 B. Elytres et ailes avortées, presque rudi- mentaires, impropres au vol dans les deux sexes. (Genre Podisme, Podisma, Latr. Fam. natur.) 42. CRiQuET PÉDESTRE.— Acridium pedestre , Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 232, n° 91. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 161. Acridium apterum, De Géer, Mém. insect. tom. 3, pag. 474, ma, Pi 23 fig. 6,9. Gryllus (Locust.) pedestris, Linn. Faun, suec. n° 858. — Id, Syst. natur. n° Go. Gryllus pedestris , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 62, no 64. — Touss. Charp. Horæ entom. pag. 174. (Long. un pouce, femelle; 7 à 8 lig. mâle.) Corps d’un bru- nâtre luisant (en état desséché). Tête lisse ; labre, palpes , man- dibules et orbite postérieure des yeux, livides : au-dessous de chaque œil est une bande longitudinale noire, luisante, se pro- longeant sur les côtés du prothorax, quelquefois peu visible. Prothorax chagriné; ses sillons transversaux visibles ; carène 680 HISTOIRE NATURELLE dorsale bien distincte; cotés rabattus, largement bordés de jau- nâtre. Elytres avortées, brunâtres, arrondies au bout, longues d'un peu plus d'une ligne. Ailes tout à fait rudimentaires. Pattes de la couleur du corps ; canal des cuisses postérieures, d'un rouge corail, cette couleur s'étendant sur la partie inférieure des deux faces : jambes de derrière d'un bleu d'azur, avec un anneau blanchâtre à la base; leurs épines blanches à pointe noire. An- tennes roussâtres, obscures vers le bout. Femelle. Le mâle, bien plus petit , a le dessous du corps d'un jaune ver- dâtre , et les pattes plus claires que dans la femelle. France, Allemagne, Sardaigne, nord de l'Europe. Collection de M. le comte Dejean. De Géer a été témoin de l'accouplement, et s'exprime ainsi : « Le mâle est monté sur le corps de la femelle, qu'il tient em- » brassé avec ses deux premières paires de pattes ; mais son ven- » tre, placé à côté de celui de la femelle , est contourné en forme » d'unS, faisant une courbure en bas et une autre par en haut, » pour pouvoir se joindre au-dessous de la partie postérieure de » la femelle. Dans cette situation, ie mâle tient toujours ses deux » pattes postérieures élevées en l'air, de facon qu'elles ne touchent » ni au corps de la femelle, ni au plan de position, faisant avec » elles, sans presque disrontinuer, un mouvement lent, tant en » avant qu'en arrière, leur donnant même quelquefois une es- » pèce de trémoussement. La femelle marche partout et saute » même assez loin, toujours chargée de son mäle, sans que » celui-ci l’abandonne. (Tom. 3, pag. 476.) | 43. CrIQUET ve Giorna.—Acridium Giorneæ. Gryllus Giornæ, Rossi, Mantiss. 2, pag. 104. — Touss. Charpent. Æoræ entomol. pag. 175. (Long. 6 lignes, femelle; 4 lignes, mâle.) Corps entiérement brun, peu luisant {dans l’insecte desséché). Tête de cette couleur : carènes faciales obtuses, pointe présteruale large et obtuse à l'ex- trémité. Prothorax très-finemeut pointillé : carène dorsale appa- rente ; sillons transversaux très-faibles. Elytres avortées, ovalaires, longues d'une ligne, brunâtres. Ailes tout à fait rudimentaires. Pattes de la couleur du corps; cuisses postérieures ayant deux grandes taches noires à leur face interne ; carène inferieure de la DES ORTMOPTÈRES. GS face interne, roussâtre, ponctuée de noir ; les cuisses offrant quet- quefois en dessus, au côté supérieur, près de la base, une sorte de large bande blanchâtre. Jambes de derrière ayant à la base un anneau blanchâtre, peu prononcé. Antennes roussâtres , obscures a leur extrémité. Mâle et femelle. Europe méridionale Pris en Sardaigne par M. Géné. Collection. de M. le comte Dejean et de la mienne. Nota. Cette description ne coïncide pas tout à fait avec celle de Rossi , qui a eu l'avantage de voir l'insecte vivant. C'est pour- quoi je vais transcrire celle donnée par cet auteur. « Gr. apterus, griseo fuscus : femoribus poslicis interiore parte La nigro-bifasciatis ; in abdominis basi (in mare) linea alba oblique » lateralis. » Facies est larvæ, seu potius pupæ, at perfectum animal. Fæ- » mina fere magnitudine G rufi: mas duplo minor. Color totius y corporis in fæœmina griseo fuscus, ir masculo obscurior, interdum Jere niger. Caput antice lineis quatuor clevatis. Thorux carina- {us. Abdomen griseum , atomis rigris adspersum : in masculo » fuscum ; linea baseos alba obliqua laterali ad femorum postico- »* rum juncluram producta. Elytrorum rudimenta in statu adulte L brevissima, concolora. Alæ nullæ. Femora postica abdominë L4 æqualia, inlus nigro quasi bifusciata , nervis nigro punctatis. » Sæpissime in copula junclus visus, » DEUXIÈME SULDIVISION. Carènes faciales oblitérées. Poirte présternale obtuse au bout. ( Tête forte; disque du protho- rax assez plan. Abdomen épais; ses appendices. de forme ordinaire: plaque sousanale des mâles un peu prolongée , triangulaire, pointue, en- tière. ) Les espèces que je range dans cette seconde subdivision , ont quelque ressemblance avec les Calliptames , par lPépais- seur du corps, l'extrémité de la pointe présternale mousse, et encore par la forme du prothorax, plan sur le disque et 682 HISTOIRE NATURELLE presque tricaréné ; mais l’allongement des cuisses posté rieures , la grandeur des dernières jambes et les appendices abdominaux, me les font maintenir parmi les Criquets. Ces espèces font assez bien le passage de ce genre au suivant; leur patrie est l’ancien continent ; les pièces terminales de l’ab- domen des femelles, sont assez courtes. 44 * CRIQUET MALaDIF. — Acridium morbosum. (Long. 18 lig. au moins.) Tête et corps d’un jaune sale et terne; la premiére lisse, mélangée de noirâtre en dessus; sous chaque œil on remarque un sillon longitudinal assez profond. Prothorax varié de brunätre; son disque plan, ayant trois carënes appa- rentes. Elÿtres aussi grandes que l'abdomen , transparentes, d'un jaune verdätre uniforme; nervures nombreuses , de cette cou- leur. Aïles de la longueur des élytres, transparentes et incolores ; nervures obscures. Pattes d'un jaune sale, un peu mêlé de brun ; cuisses postérieures fortes, allongées, largement canaliculées em dessous ; ce dessous d’un noir terne , sauf à l'extrémité ; face in- terne avec deux taches noires , la seconde plus petite : jambes de derrière rembrunies à la base; leur côté supérieur seulement, d'un rouge vif, épines jaunûâtres à pointe noire ; tarses jaunâtres. Antennes d'un brun de poix, jaunâtres à la base. Femelle. D'Egypte. Deux individus de la coilection du Muséum d'histoire naturelle. 45 * CRIQUET REMUANT, — Æcridium alacre. (Long. 18 à 20 lig.) Tête jaunâtre, luisante en devant, avec un sillon noirâtre au-dessous de chaque œil : dessus de la tête bru- nâtre au milieu. Yeux grands, oblongs, peu saillants Prothorax brunâtre, pointillé ; sillons transversaux faibles, ainsi que la ca rene dorsale : disque offrant une indication de carène latérale ; cette partie, jaunâtre; côtés rabattus, un peu nuancés de jau- nâtre. Elytres assez étroites, transparentes , plus longues que le corps, chargées d'un grand nombre de petites taches obscures, la plupart carrées : nervures brunes. Ailes transparentes, incolores ; base interne légèrement teintée de verdâtre, nervures obscures. Abdomen luisant, d’un brun verdätre. Pattes de cette couleurs; face externe des dernières cuisses , luisante, brunâtre au centre: DES ORTHOPTÈRES. 683 jambes postérieures un peu bleuâtres en dessus, la base ayant deux anneaux blanchätres; le second plus grand ; épines tibiales blanches, à pointe noire. Antennes jaunes. Femelle. Indes orientales. Ma collection. 46.* Criquer PLEUREUR. — Æcridium plorans. Gryllus plorans , Touss. Charp. Horæ entomol. pag. 134. ( Long. 16 lignes, femelle ; 10, 11 lignes, mâle. ) Tête luisante et lisse, surtout en devant, d'un jaune verdâtre , avec un sillon noirâtre au-dessous de chaque œil. Yeux grands, oblongs , pen saillants. Prothorax de la couleur de la tête, pointillé, brunâtre et terne au milieu ; sa carene dorsale continue et fine. Elytres uu peu plus longues que l'abdomen , d'un brun d’écaille, offrant quelques taches presque carrées, produites chacune par un as- semblage de nervures noirâtres, sur un fond clair. Ailes transpe- rentes, incolores ; nervures obscures. Abdomen verdâtre, luisant. Pattes d'un vert d'herbe; cuisses postérieures rougeâtres en des- sous , ayant au milieu de la face externe, une ligne longitudinale brune , luisante; jambes postérieures bleuâtres, bi-annelées de blanc à la base avant les épines, lavées de rouge à l'extrémité: épines blanchôtres à pointe noire ; tarses postérieurs rougeâtres en dessus. Antennes d'un jaune verdâtre. Femelle. Le mâle est notablement plus petit : la partie rouge des jambes de derrière occupe presque le tiers inférieur. Recueilli en Sardaigne par M. le professeur Géné. 47." CriQver cHAussÉ. — Acridium calceatum. (Long. 1 pouce au moins.) Il a les plus grands rapports avec Île précédent par la distribution des couleurs ; mais la briéveté des organes du vol dansla femelle le font reconnaître aisément. Elytres: et ailes plus courtes que le corps; la partie médiane des premières, est couverte, dans toute la longueur de l'élytre, de taches petites, carrées, noirâtres, dont le fond est de même couleur que les ner- vures. Antennes et pattes d'un jaune verdâtre. Les cuisses posté- rieures manquent de ligne brune sur la face externe , et de rouge: en dessous ; jambes de derrière blenâtres, bi-annelées de blar- châtre à la base, avant les épines : ieur extrémité avec un point 684 HISTOIRE NATURELLE rougeâtre en dessus. Tarses postérieurs d'un beau rouge. Fe melle, Le mâle n’a que dix lignes de longueur. Ses élytres et ses ailes sont un peu plus longues que l'abdomen ; les premieres n'ont pas les taches noirâtres de la femelle; mais seulement des nervures transverses plus obscures que le fond. Du Cap de Bonne-Espérance Deux individus de ma collection, et deux de celle du Muséum d'histoire naturelle, pris en 1829, par M. Reynaud. 45." CRIQUET HEnbAcÉ. — ÆAcridium herbaceum. (Long. 0 lignes.) 1] est entièrement d'un vert d'herbe, et offre, comme les autres espèces, un sillon noiïrâtre au-dessous de cha- que œil. Yeux grands, oblongs, peu saillants. Prothorax d'un brun un peu roussâtre et mat sur son disque ; carèae dorsale un peu élevée, les latérales assez sensibles. Elytres plus courtes que l'abdomen, transparentes, verdätres, couvertes de taches carrées, de grandeur inégale et noirâtres ; bord interne des ély- tres opaque, d’un vert plus intense et sans taches. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, très-légérement azurées. = Abdomen luisant. Pattes d'un jaune verdâtre, les postérieures grandes; cuisses allongées, leur face interne offrant, au côte supérieur, deux grandes taches noires , eéspacées : jambes de der- riere allongées , bieuâtres , bi-annelces de blanchätre à 11 base, avant les épines : celles-ci blan hâtres, à pointe d'un bieu noir. Tarses postérieurs de cette couleur. Femelle. Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 49. * Criquet ENERVÉ. — ÆAcridium debilitatum. (Long, 14 à 15 lignes.) Il se rapproche du suivant par le disque du prothorax, assez arrondi, presqu'en dos d'âne ; mais il en diffère par l'extrême finesse des nervures transversales alaires. Corps d'un jaune verdâtre, un peu luisant. Tête de cette cou- leur: carènes faciales distinctes, obtuses. Prothorax pointillé sur le disque; carène dorsale fine, mais apparente et continue: sillons transversaux trés-faibles ; côtés rabattus, largement nuan- cés de noirâtre dans leur centre. Bord postérieur coupé oblique- ment sur les côtés. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, ‘ DES ORTHOPTÈRES. 685 . leur extrémité étroite, arrondie : elles sont transparentes, avee la plupart des nervures transversales noirâtres, ce qui produit une multitude de mouchetures. Base des élytres ayant leur moitié inférieure opaque, jaanâtre , sahs tache ; cette opacité allant en diminuant de largeur, et disparaissant avant l'extrémité. Aïles de la iongueur des élytres, transparentes, incolores, brillantes ; nervures longitudinales noirâtres , les autres d'une finesse et d'une légèreté remarquables, presque capillaires, noirûtres. Pattes de la couleur du corps; canal des cuisses postérieures rouge ; cette couleur s'étendant en ruban étroit, le long de la face interne, y compris la membrane latérale de la rotule : cette rotule ayant au côté supérieur, extérieurement, un arc noir, luisant, assez large. Face interne des cuisses , offrant au bord su- périeur, trois taches noires distinctes. Jambes postérieures jan- nâtres, avec la moitié inferieure de la face interne , rouge. Epines jaunes, noires au bout ; celles de la rangce interne, fortes. An tennes assez épaisses, de la couleur du corps. Male. Du Sénégal , d'aprés une étiquette écrite par Latreille. Collee- tion de M. le comte Dejean. 50." CrIQUuET courTEux. — Acridium arthriticum. (Long. 16 lignes.) Il s'éloigne un peu de la plupart de ses congé- nères par le faciès; Je disque du prothorax est un peu convexe ; les cuisses postérieures , plus larges et plus courtes que d'ordinaire; le corps trés-épuis et fort. Tête d'un brun un peu rougeûtre; face antérieure un peu chagrinée. Prothorax de cette couleur, forte- ment chagriné; sillons transversaux peu sensibles; carène dor- sale fine et continue. Elytres plus longues que l'abdomen, coupées un peu obliquement au bout et comme tronquées , assez opaques, sauf vers l'extrémité ; d'un brun rougeâtre uniforme, semé d’'a- tômes obscurs, peu prononcés. Ailes de la longueur des élytres, transparentes , incolores ; leur disque interne, teinté d'un léger bleu d'azur ; nervures noirâtres. Abdomen luisant, brunâtre en dessus, jaunâtre en dessous: poitrine large, de cette couleur. Pattes jaunâtres ; cuisses postérieures robustes, assez courtes, fort élar- gies ; leur «essous jaunâtre , avec le bord interne du canal, ron- geâtre ; jambes de derrière couleur de chair, à épines blanches, noires à l'extrémité. Antennes assez courtes, sétacées, d'un brun roussâtre. Femelle. 686 HISTOIRE NATURELLE Quoique desséché depuis longtemps, il exhale une forte odeur, semblable à celle de la Réglisse. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. Genre XVIII. CALLIPTAME. — CALLIPTAMUS, Aud.-Serv. Rev. — Acridiurmn, Oliv. De Géer, Latr. Brullé. — Gryllus, Linn. Fab. Touss. Charpentier. Pattes postérieures robustes, plus courtes que dans les genres précédents ; cuisses courtes, fort élargies, très - largement canaliculées en dessous; jambes courtes, fortes; ayant en dessus dans leurs trois quarts inférieurs, deux rangées d’épines, les basilaires très-courtes ; dessous des cuisses et dessus des jambes souvent frangés de poils fins, qui s'enlèvent aisé- ment ; épines terminaies grandes, crochues. Tarses assez grêles, munis entre les crochets, d’une petite pelote; le premier article des tarses postérieurs, aussi long que les deux derniers réunis. Tête assez grosse ; face antérieure verticale, avec quatre ca- rènes distinctes : front un peu aplati entre les yeux , et même légèrement creusé. Antennes assez courtes, filiformes, multiarticulées ; articles indistincts, cylindriques. Prothorax assez court, chagriné ou presque lisse ; son disque plan; silons transversaux faibles ; carène dorsale bien apparente ; les latérales plus ou moins pronon-- cées ; bord postérieur coupé un peu obliquementsur les côtés ; pointe médiane quelquefois un peu sail- Jante. Présternum muni au milieu d'une pointe assez grosse, ur peu élaroie, très-obtuse au bout. Elyires courtes, ne dépassant guère l'abdomen, plus ordimai- ment de sa longueur. Re DES ORTHOPTÈRES. 687 Ailes courtes, à peu près de la grandeur des élytres. Yeux grands, oblongs, un peu saillants. Palpes courts ; articles cylindriques. Poitrine grande, plane, rebordée. Abdomen épais , très-légèrement unicaréné en dessus ; pièces terminales des femelles courtes ainsi que les ap- pendices Plaque sousanaie des mâles presque triangn- laire, pointue et entière au bout, relevée ou droite : appendices abdominaux de ce sexe, plus on moins longs ; quelquefois sétacés et contournés, d’autres fois plus grands , cornés , creusés intérieurement et tron- qués au bout. Corps assez court, trapu. Ce genre est restreint ici dans ses véritables limites ; jen ai écarté quelques espèces que dans ma Revue méthodique des Orthoptères, j'y avais à tort réunies. Les Calliptames ont un faciès particulier dû à leurs grosses et courtes cuisses postérieures, et à leur corps épais et trapu. Le C. italique fait souvent de grands ravages dans le midi de l’Europe, ct vient fondre en troupes innom- brables dans certains cantons. Des individus de la col- lection de M. le comte Dejean sont indiqués de la main de Latreille, comme étant tombés à Rome en tres-srande quantité. Dans les généralités de la Famille des Acridites, on a cité des observations analogues faites à Château-Gom- bert en Provence, par mon ami, M. Solier. Tous les Calliptames sont d'Afrique ou des parties méri- dionales de l'Europe. PREMIÈRE DIVISION. Appendices abdominaux des mâles quelquefois sétacés, un peu contournés en corne de bœuf, (PI. 14, fig. 13, db. (1) Plaque sousanale des (1) de ne connais en bon état de conservation, que des mâles 688 HISTOIRE NATURELLE males assez courte, relevée. (Fig. 13, a.) Protho- rax chagriné ; sa pointe médiane postérieure, un peu saillante, 1. CaLLIPTAME HÉMATOPE. — Calliptamus hœæmatopus. Gryllus ( Locusta) hæmatopus, Linn. Mus. Ludov. pag. 143, ner: — Idem. Syst. natur, x 40. Gryllus hematopus , Fab. Ent. syst. tom, » , pag. 5e , n°. 22. _ Æcridium rubripes, De Géer, Mém. lom. 5, pag. 490, n°6, PI. 40, fig. 10. Acridium hæmatopum, Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 219, n° 19: (Long. 18 lignes.) Tête et prothorax variés de gris et de blan- ) Expedit. d Egspte, Orthopt. PI 6. fig 2. Ommexecha latumn, Blanchard. — 14 fig 3. Ommexechu lugubre, Blanch. 698 num. Du reste, l’auteur s’est apercu de quelques-unes des différences qui existent entre ces diverses espèces, car il s’en sert pour établir deux divisions, dont la première répond au genre Ommexecha de ma Revue, et la seconde à celui dé- HISTOIRE NATURELLE signé ici sous le nom de Chrotogone. Je mets en regard les dissemblances que présentent ces deux genres. OMMEXEQUE. Présternum sans saillie avan- cée sur la bouche , armé d'une trés-petite pointe au milieu (r). Antennes longues, composées d'articles assez aplatis. Tête de même largeur par- tout, presque carrée. Vertex creusé au milieu. Yeux très-sphériques, très- saillants. Cuisses postérieures allon- gées , peu élargies. ( Espèces d'Amérique. ) CHROTOGONE. Présternum mutique, ayant un rebord saillant s'avançant sur la bouche et la cachant un peu. Antennes courtes, à articles cylindriques. Tête allant en diminuant de largeur de la base au sommet; rétrécie dans cette dernière partie. Vertex plan; front un peu avancé en pointe entre les antennes. Yeux moins gros et surtout moins saillants. Cuisses postérieures allongées, assez larges. moins (Espèces de l’ancien continent et de la Nouvelle-Hollande.) M. Blanchard, d’après les rapports de M. d'Orbigny, savant naturaliste voyageur, dit que les Ommexèques vi- vent en troupes, qu'ils marchent plutôt qu’ils ne sautent, et qu'ils rongent les feuilles de diverses plantes. (1) Cette pointe ou saillie est très-exiguë dans les deux espèces décrites, mais on ne peut en nier l'existence. 1. DES ORTHOPTÈRES. 699: OMMEXÈQUE CyANOPTÈRE. — Ommexrecha cyanopterum, Blanch. Annal. de la Soc. ent. de France, tom. 5, pag. 68, m° 1, PL. 21, fig. 1 et 2. « (Long. 38 millimètres.) 1l est entièrement brun, à l'excep- tion des ailes. Corps robuste. Tète épaisse, presque lisse; face n'offrant que quelques petits tubercules à peine perceptibles. Yeux plus gros que ceux de l'O. d'Andouin. Antennes très-dé- primées. Les deux premiers articles ronds; le premier beau- coup plus long que le second. Prothorax large, plus arrondi que chez ses congénères, très-finement et très-régulièrement denticulé, et se terminant en pointe à sa partie postérieure ; près de la tête se trouvent une petite pointe aiguë et une ligne longitudinale en saillie, qui lui fait suite et s'étend jusqu'à l'ex- trémité : cette ligne , séparée de la pointe par un sillon trans- versal. Tout le prothorax couvert de très-petits tubercules à peine visibles à l’œil nu. Sternum lisse, ayant deux petites raies enfoncées, ét seulement un point à chaque extrémité. Elytres brunes, très-finement striées, nn peu plus courtes que l'abdo- men. Ailes d’un blen roirâtre, de la base jusqu’au milieu; le reste d’un bleu pâle, s’affaiblissant en allant vers l'extrémité. Abdomen d'uu brun foncé en dessus, plus clair sur les côtes et en dessous. Pattes courtes ; épines des jambes postérieures plus courtes que d'ordinaire : premier article des tarses ayant un tubercule. Femelle. » Cette espèce se trouve sur lesarbres, à la lisière des bois, et vit en famille. Province de Chiquitos, au Brésil. Collection du Muséum d'histoire naturelle. » Décrite d'après M. Blanchard. 2. OmMEXÈQUE MACROPTÈRE. — Ommexecha macropterum , Blanch. » » id. pag. 610, n° 2, PI. 21, fig. 3 et 4. « (Long. 35 millimetres.}) 11 est plus long et moins épais que tous ses congénères. Corps entiérement d'un brun jaupâtre. Tête ayant en dessus deux petites raies longitudinales un peu » plus brunes que le fond, mais peu apparentes. Face très-rabo- » teuse, portant deux petits tubercules, rapprochés l’un de l’autre au-dessus du labre (les antennes manquent ). Prothorax ru- 700 HISTOIRE NATURELLE L 1 C2 &e L2 L2 » » » ; e gueux , plan, avec deux taches plus jaunes sur ses côtés ; régu- liérement festonné sur ses bords. Siernum lisse, avec quatre sillons trans ersaux disposés denx par deux. Elytres dépassant l'abdomen d'environ un tiers, brunes, lisses, presque pointues au bout, parsemées de taihes peu distinctes. Ailes un peu moins longues que les élytres, légèrement teintées de bleu, entièrement hyalines. Abdomen brun foncé en dessus, jannâtre en dessous. Pattes postérieures brunes, ayant interieurement à la base, une grande tache d’un rose clair, suivie d'une autre d'un noir brillant Epines tibiales très-acérées. Mâle. » De Rio-Sara , province de Chiquitos, en septembre. Collec- {ion du Museum d'histoire naturelle. » Decrite d’après M. Blanchard. . OuuexèorE p'Auporin, — Ommexrecha Audouinii. Blanch. id. pag 611, n° 3, PI. 21, fig. 5, mâle; fig. 6, femelle. a (Long. 21 millimètres, mâle ; femelle, 29 millimétres.) Corps peu long. très-épais. très robuste, entièrement vert. Tete courte, trés large à la base, pointue à l'extrémité, et formant une pe- tite fosselte à cet endroit ; elle est lisse en dessus, sa face fine- ment ridée. Yeux petit, globuleux, à fleur de tête. Antennes plus longues que chez la plupart de ses congenèies, de qua- torze articles ; les deux premiers ronds, épais; les douze sui- vants tres-déprimés. Prothorax ayant une crête très élevée; allant de l'extrémité antérieure jusqu'au milieu, bords posté- rieur ef lateraux plus foncés; le prothorax est muni de quel- ques pointes. Sternum tiés-large, avec deux raies transversales, interrompues au milieu, et terminées par un point enfoncé. Elytres guère plus longues que l'abdomen, avec quelques petites dépressions entre les nervures. Ailes très-courtes. n'ayant guère que mo tié de la longueur des élytre:, transparentes, incolores. Abdoinen court. Les quatre premières pattes courtes, épaisses, veloutées; cuisses postérieures tres aplaties, leur bord supé- rieur ineégalement creusé de distance en distance. Antennes tres-déprimees. * Se trouve en novembre, dans la province de Malionéde : elle vit en grand nombre dans les prés, sur le bord des marais, et va par troupes. Collection du Muséum d'histoire naturelle. » Décrite par M. Blanchard. DES ORTHOPTERES. 701 .. 4. OuMExÈQUE VERDATRE. — Ommerecha virens, Aud.-Serv. Rev. pag. 95, n° 1. CRETE 1e 3.) Blanch. id. pag. 612, n° 4, PL. 22, fig. 1. Femelle, (Long. 10, 11 lig.) Entiérement d'un vert sombre. Tête tres- rugueuse et même épineuse en quelques endroits, notamment sur le front , au-dessus des antennes : face antérieure tuberculée. Protho:ax large, couvert de tubercules reguliers, peu elevés et arrondis ; bord postérieur du disque, élevé, presqu'en demi-cerele, mun tout autour d'épines distinctes; côtés du prothorax , ayant une épiue à chaque angle ; celle de l'angle postérieur plus forte ; pointe présternale peu avancée. Elytres n'atteienaut guère audela de la moitié de l'abdomen, opaques, d'un vert sombre, ayant presqu'au milieu une série longitudinale de pelits points trés-peu saillants. Ailes rudimentaires. Abdomen lisse. Pattes pubesrcentes, verdätres. un peu tachées de noirâtie; cuisses posté: ieures ayant à la base de leur face interne, une grande tache noire qui s'étend sur le premier tiers du canal de desious. Epines tibiales fortes. Antennes rousses, plus longues que la tête et le prothorax réunis. Femelle. De Buénos-Ayres. Ma collection. 5. OMMEXEÈQUE DE SERVILLE. — Ommerecha Servillei, Blanch. id. pag: 613, n°5. PI. 22, fig. 2, Mäle, fig. 3, femelle. (Long. à peine un pouce.) Taille du précédent et lui ressemblant beaucoup ; corps un peu plusépais. Eutiéremeut d'un vert sombre. Tête très-rugueuse , un peu épineuse sur le front ; face antérieure tuberculee. Prothorax large, couve t de tubercules et d’aspérités pointues, plus irréguliers que dans la précédente; bord postérieur du disque, élevé, en demi-cercle, muni tout autour de tubereules assez gros et obtus ; côtés du prothorax ayant une épine à chaque angle Poitrine avec deux petites rainures longitudinales et denx transversales qui, réunies forment un carré; pointe piesternale mieux prononcée que dans l'espèce précédente. Elytres semble- bles à celles de la virens. Ailes incolores, rudimentaires. Abdomen 702 HISTOIRE NATURELLE lisse. Pattes pubescentes, colorées comme dans la virens. Les an- tennes manquent à notre individu. M. Blanchard dit qu'elles sont plus longues que celles de la virens. Elle n'en est peut-être qu'une variété. Femelle. Le mâle est notablement plus petit. Suivant le même auteur elle habite la province.de Corrientés (Buénos-Ayres), vit dans les lieux arides, saute rarement, n'arrive à son état parfait Que dans le mois de mars, et se nourrit parti- culierement des jeunes pousses du tabac. Collection du Muséum, de M. A. Lefebvre et de la mienne. —— Présternum simple; sans pointe ni tu- bercule. (Mutiques, Mutici.) Ce groupe ne contient pas d'Acridites gigantesques comme celui des Mucronés ; à l'exception de quelques-uns, tels que l’'Erémobie carénée, la Pneumore scutellaire et l'OEdipode voyageuse, les espèces sont moyennes ou pe- üites. Dans les Tétricidites qui terminent la Famille, on re- marquera que la taille est encore plus petite, ne s’élevant que rarement à une grandeur médiocre. Gexre XX.*° CHROTOGONE. — CÆROTOGONUS. — Ommezxecha, Brullé. Blanchard. (Xp@s, corps; yovriæ, angle.) Pattes postérieures assez courtes , quoique de plus grande dimension que les autres; cuisses peu allongées , assez élargies ; jambes munies en dessus. de deux ran- gées d’épines, premier et troisième article des tarses grands ; le second court : pelote petite. EE DES ORTHOPTÈRES. 703 Tête plus ou moins rugueuse , allongée, verticale, allant en diminuant de largeur de la base au sommet, ré- trécie dans cette dernière partie; carènes faciales peu distinctes. Vertex plan ; front un peu avancé en pointe entre les antennes. Antennes courtes, filiformes, rapprochées l’une de l’autre à leur insertion; articles peu distincts, cylindri- ques. Prothorax plus ou moins rugueux, très-élargi dans sa se- conde moitié, un peu trapéziforme ; bords latéraux sinueux où dentelés. Présternum mutique, ayant un rebord saillant, s'avan- cant sur la bouche et la couvrant un peu. Elytres moins longues que l'abdomen, allant en se rétré cissant vers le bout. Aüiles ord nairement courtes ou rudimentaires. Palpes assez courts, filiformes, Poitrine très-large , en plastron , ce qui produit un fort grand intervalle entre l’insertion de chaque paire de pattes. Abdomen épais, assez court, presque triangulaire; pla- que sousanale des mâles courte , petite, ne dépassant pas le bout de l'abdomen. Par sa grande affinité avec les Ommexèques, ce genre fait assez bien le passage des Acridites-Mucronés aux Mu- tiques. 1. CaroTocoNE Lucuere. — Chrotogonus lugubris. (PL 15, fig. 3, femelle.) Ommexecha lugubre, Blanch. Ann. de la soc. ent. de Fr, tom. 5, pag. 616, n° 7, PI. 22, fig. 5, femelle. Expéd. d'Egypt. Orthopt. PI. 6, fig. 3. (Long. 10lig. femelle ; mâle, 6 lig.) Corps de couleur uniforme, brun-foncé ou ferrugineux clair. Tête trés-inégale en dessus; face antérieure un peu rugueuse ; carènes faciales peu distinctes. 704 HISTOIRE NATURELLE Prothorax rugueux ; bord postérieur avec sept crénelures ob- tuses, pronoucées. Poitrine jauuâtre avec douze puiuts noirs ; quatre au bord anterieur, deux au milieu, deux au bord posté- rieur et deux à chaque partie laterale ; quelques uns de ces points manquent quelquefois. Elytres n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen, de la couleur du corps, opaques, chacune avec trois ou quatre rangées longitudinales de petits tubercules ; nervures saillantes. Ailes rudimentaires, transparentes, incolores. Abdo- men lisse, jaunâtre en dessous ; plaques dorsalts ayant de chaque côte, à l'extrémité, un petit poiut noir : plaques ventrales en Offrant chacune, deux dans leur milieu et un autre latéral. Pattes bru es ou ferrugineuses; les quatre premières annelées de noirätre; cuisses postérieures ayant quelquefois au côté supé- rieur, deux taches noires; les deux carènes inférieures de la fice exlerne, poncluées de noir. Ante nes courtes, de la couler du corps; article terminal noïrâtre. Femelle. Le male ne differe que par une taille inférieure. Haute-Egypte Rapporté par M. Bove qui l’a pris au Caire dans les Lerrains cultivés. Collection du Museum d'histoire naturelle et de la mienne. Gexre XXI." ERÉMOBIE. — £ZREMOBTA. — Gryllu Fab. — Acrydium, Oliv. Latr. (épnuos, désert; £i0œ, je vis.) Pattes pubescentes, anguleuses; les postérieures courtes ; cuisses larges, comprimées , point allongées, ayant leur partie inférieure mince, dilatée, sinueuse ou dé- coupée ; face externe plus ou moins rugueuse ; jam- bes munies de deux rangées d’épines. Premier et troisième article des tarses, à peu près égaux; le se- cond très-petit Pelote fort petite. Tête plus ou moins rugueuse, verticale, d’égale largeur partout; carènes faciales distinctes; vertex un peu creusé entre les antennes. Antennes assez courtes, filiformes , assez distantes l’une de DES ORTHOPTÈRES. : 705 l'autre à leur insertion; articles peu distincts, plus ou moins déprimés. É Prothorax plus ou moins rugueux, séparé au milieu par un sillon transversal; la première moitié plus rugueusc que la seconde ; carène dorsale antérieure, élevée souvent en crête, ordinairement rugueuse, bilobée ou trilobée : bord postérieur du prothorax avancé sur les élytres, coupé obliquement sur les côtés, sa pointe médiane très-avancée , mais obtuse, Présternum mutique, sans rebord prononcé. Elytres au moins de la longueur de l’abdomen. Aïles de la longueur des élytres. Palpes assez courts, filiformes, Poitrine très-large, en plastron presque carré, rebordée antérieurement , séparée du présternum par un pro- fond intervalle. Abdomen allongé, épais, unicaréné en dessus (1). - Ce nouvean genre est le représentant dans le groupe des Acridites-Mutiques, des Cailiptames parmi les Mucronés. Ses antennes déprimées, ses pattes ansouleuses, avec les cuisses postérieures courtes , dilatees et découpées inférieu- rement ; les jambes de derrière peu allongées, souvent gar- nies de poils; la tête et le prothorax toujours rugueux, le distinguent assez nettement des genres suivants, et me font présumer que les entomologistes l’admettront volon- Uers, Les espèces qui le composent semblent ne fréquenter que les lieux déserts et incultes ; c’est à cette habitude que fait allusion leur nom générique. (1) Dans l'unique mâle en bon état que j'te vu, les appeniices sout assez grands, sétacés : la plique sousanale est triangulure, pointue, relevée et dépasse l'abdomen. ORTHOPTÈRES. kL5 706 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE DIVISION. Nervures longitudinales des ailes, droites. (An- tennes déprimées ; épines tibiales de forme ordi- naire ; dernier article des tarses assez court.) 1. ERÉMORIE CARENÉE. — ÆEremobia carinata. Gryllus carinatus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 47, n° 5. Acrydium carinatum, Oliv. Encycl. méthod. tom.VI, pag. 216, ne, (Long. près de deux pouces.) Corps roussâtre, un peu mélé de ferrugineux. Face antérieure de la tête, inégale, grisâtre, avec quelques endroits nuancés de ferrugineux. Prothorax rw gueux et tuberculé dans sa première moitié ; la seconde presque lisse, chargée de tubercules épars; carène dorsale antérieure, élevée en crête trilobée ; dernier lobe fort petit; elle est simple- ment un peu saillante dans sa moitié inférieure. Poitrine avee une impression centrale. Elytres un peu plus longues que l':bdo- men, transparentes en grande partie, roussâtres ou jaunâtres, chargées quelquefois d'un grand nombre de taches irrégulières et de bandes mal terminées, d’un brun ferrugineux. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, incolores , un peu lavées de vert glauque à la base interne. Passé leur milieu est une bande transversale, arquée, noirâtre, toujours assez faible et formée de plusieurs taches contiguës; nervures de la partie incolore, jaunâtres. Abdomen lisse, luisant, roussâtre ainsi que le dessous du corps; ses premières plaques dorsales d’un vert glauque au milieu. Antennes et pattes de la couleur du corps ; jambes pos- térieures cylindriques, point creusées en dessus, ayant une gib- bosité à la base; leurs épines un peu irréguliérement placées et pas tout à fait en regard les unes des autres. Femelle. Mes individus ont éte pris en juin par M. Bové, au mont Sinaï, dans des lieux pierreux du désert. Les auteurs cités Ja disent d'Orient. DES ORTHOPTÈRES. 707 2. * ERÉMOBIE CONTINUE. — Eremobia continuata. (Long. 18 à 20 lig.) Corps cendré, un peu bleuâtre en certains endroits. Tête presque lisse. Prothorax un peu rugueux et tuber- culé dans sa première moitié; la seconde presque lisse, avec une suite de petits tubercules arrondis, distants, placés le long du bord postérieur et en suivant tout le contour : carène dorsale an- térieure, élevée en crête trilobée ; dernier lobe fort petit, terminé en une épine pointue : carene dorsale inférieure, assez saillante, légèrement denticulée. Poitrine ayant une impression presque semicirculaire. Elytres plus longues que l'abdomen, transparentes en grande partie, grisâtres, chargées de taches brunes, irrégu- lières ; les basilaires plus grandes, mieux dessinées et plus foncées. Ailes de la longueur des élytres à peu pres, transparentes, la base interne lavée de bleuâtre : de l'angle anal part une large bande arquée, d'un brun-noir, continue, remontant vers le milieu de l'aile jusqu'au bord antérieur, un peu plus étreite et plus claire à son extrémitésupérieure. Nervures des ailes, jaunâtres, sauf celles de la bande. Abdomen lisse, luisant , roussâtre. Pattes d’un blan- châtre cendré; jambes postérieures cylindriques, point canali- culées en dessus, garnies dans cette partie, d'un duvet trés-fin, grisâtre; leurs épines placées régulièrement. (Les antennes man- quent.) Mâle. Afrique. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 3. EREMOBIE pu CisTE. — Æremobia Cisti. Gryllus Cisti, Fab. Ent. syst. tom. », pag. 55, n° 36. Acrydium Cisti, Oliv. Encycl. méthod. tom VI, pag. 22), n° 33. — Lat. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. IX, pag. 153, n° 9. (Long. 15 à 16 lignes, femelle; mâle, 11 à 12 lig.) Il est par- tout d'un gris-jaunâtre mêlé de brun. Face antérieure de la tête fort rugueuse, ainsi que la partie supérieure entre les yeux. Pro- thorax trés-granuleux; carène dorsale coupée en deux par un sillon transversal : sa partie antérieure, élevée en crête, faible ; ment trilobée ; le dernier lobe petit ; moitié inférieure de la car 708 HISTOIRE NATURELLE rène, saillante, mais non élevée. Elytres dépassant un peu l'abdomen, assez opaques à la base, transparentes ensuite, d'une teinte brunâtre, plus on moins chargées de taches irrégulières, presque carrées, noirâtres. Aïles de la longueur des élytres, transparentes, leur disque interne couleur de rose: un peu passe le milieu on voit une hande transversale, arquée, noirâtre, formée de triis grandes taches presque contiguës, souvent très- affaiblies; nervures de la partie incolore, noirâtres. Abdomen lisse, lisant, d'un jaune sale. Pattes grisâtres ; cuisses postérieures ayant leur face interne noire, avec l'extrémité rouge; elles sont frangées inférieurement de poils grisâtres; jambes de derrière jaunâtres avec une frange grisâtre ; face interne rouge; épines tibiales fortes, acérées, jaunâtres. Antennes grises. Male et fe- melle. Je ne sais pas pourquoi, dans sa description, Fabricius dit : Alæ basi nigræ ; suivant cet auteur on la trouve sur le Cistus ha- limifolia, mais il ne lui indique pas de patrie. Olivier et Latreille Ja disent d Espagne. Tous nos individus sont d'Egypte, les uns pris par M. Lefébure de Cérisy, les autres recueillis par M. A. Le- febvre à Alexandrie, près de la colonne de | ompée. (4. * ERÉMOBIE BELLES aies. — Æremobia pulchripennis. (Long. 10 lignes.) Corps d'un gris mêlé de cendré. Tête ru- gueuse. Prothorax très-granuleux ; carène dorsale mince, elevée, comprimée, séparée en deux au milieu par un sillon transversal ; sa parlie antérieure, divisée en deux lobes égaux. Elytres plus Jongues que le corps, jaunâtres; transparentes vers l'extrémité, assez irréguliérement tachées de noirâtre ; leur disque offrant une bande longitudinale, large et brune, chargée de cinq ou six points détachés, inégaux, jaunâtres et alignés. Ailes de la lon- gueur des élytres , transparentes ; leur disque interne couleur de rose, Un peu passé le milieu, on remarque une large bande trans- versale, arquée, noirâtre, formée de trois grandes taches presque contigués; les nervures du reste des ailes sont obscures. Toutes les pattes sensiblement pubescentes, de la couleur du corps. Cuisses postérieures avec une frange de poils gris, inférieurement; face interne noire, avec une tache rose vers l'extrémité : celle-ci jaune. Jambes de derrière offrant en dexus une frange de poils fins ; ce dessus, et la face interne, couleur de rose. Face externe DES ORTHOPTÈRES. 709 et tarses jaunâtres ; épines tibiales fines et aiguës. Antennes grises. Mâle. Egypte. Donnée par M. Lefébure de Cérisy. Nota. Ce n'est peut-être qu'une variété de la précédente. DEUXIÈME DIVISION. Nervures longitudinales et centrales des ailes, si- nueuses ou coutournées. ( Antennes peu dépri- mées; épines tibiales larges à la base , triangu- laires. Dernier article des tarses grand, aussi long que les deux premiers réunis.) (l 9.” ERÉMOBIE FLEXUEUSE. — Eremobia flexuosa. (Long. 12 à 14 lignes.) Tête livide ; face antérieure ayant ses deux carènes médianes saillantes , un peu sinueuses. Dessus de la tête d'un gris foncé. Prothorax de cette couleur; cirène dorsale élevée , comprimée, séparée en deux par un sillon transversal; carène antérieure rugueuse, ainsi que la partie prothoracique qui l'entoure et terminée en pointe distincte. Bord antérieur du prothorax sinueux ; sa pointe médiane aiguë , un peu avancée ; bord postérieur étroitement liséré de blanchâtre. Elytres de la longueur du corps, grisâtres et un peu opaques à la base, trans- parentes ensuite, largement arrondies à leur extrémité ; leurs nervures très-nombreuses, grisâtres. Ailes Ge la longueur des ély- tres, transparentes, incolores. Nervures nombreuses, grisâtres ; les deux longitudinales du centre, remarquables par leur direction, Elles sont fort rapprochées l’une de l'autre : la première sinueuse, la seconde encore davantage et contournée. Abdomen jaunâtre , luisant; ses appendices et la plaque sousanale, assez grands : celle- ci relevée, triangulaire, pointue , depassant l'abdomen. Dessous du corps et pattes, d’un jaune sale. Poitrine ayant au milieu une grande tache noire, luisante. Cuisses postérieures avec leur face interne presqu'entiérement noire ; leur dessous bleuâtre au côté interne. Jambes de derrière d'un jaune sale, ainsi que leurs épines : celles ci larges , triangulaires ; le dessus des jambes et la face interne , bleuâtres. Antennes jaunâtres. Mâle. 710 HISTOIRE NATURELLE D'Espagne, étiquetée ainsi par Latreille. Collection de M. le eomte Dejean. Genre XXII. PNEUMORE, — PNEUMORA, Thunb. Latr. Aud.-Serv, Brullé. — Gryllus, Linn. Fab. — Acrydium , Oliv. Pattes presqu’égales ; les postérieures plus courtes que le corps, peu propres à sauter, à cuisses guère plus longues que les autres, à peine renflées; jambes assez grêles, munies en dessus, de deux rangées d’épines ordinairement courtes et fines. T'arses un peu allongés , second article plus court que les autres, cependant plus grand que d'ordinaire. Tête forte dans les femeiles, assez petite dans les mâles ; face antérieure fort aplatie, et comme tronquée du haut en bas, surtout dans les femelles , très-souvent granuleuse ou rugueuse , carènes médianes nulles. Oceiles au nombre de trois dans les mâles, gros, bien dis- tincts, placés en triangle sur le front, entre les an- tennes, Artennes grêles, courtes, fi'iformes ou à peine plus grosses à l'extrémité, distantes à leur base, insérées au bord interne des yeux ; composées de seize à vingt articles peu distincts; les premiers al'ongés ; les cinq ou six derniers courts, presque moniliformes. Prothorax très-crand, scuteliiforme ; ses côtés latéraux ssi- nueux et ensuite coupés obliquement; il est nota- blement avancé sur les élytres, ayant au milieu une carène dorsale plus ou moins élevée , mince, tran- chante; sillons transversaux antérieurs faibles ou nuls ; disque ordinairement dépourvu de carènes la- térales. Présternum mutique. Mésosternum un peu creusé, en fer à cheval. Métasternum presque carré. sn tré en D De ÉTÉ DES ORTHOPTÈRES,. 711 Abdomen des femelles épais, de forme ordinaire ; pièces terminales triangulaires, droites , obtuses au bout ; appendices peu visibles. Abdomen des mâes ayant ses six premiers segments {rès-renflés, paraissant vides à l'intérieur, gonflés et vésiculeux ; leur sé- paration peu prononcée ; second segment offrant la- téralement à l’endroit où s'applique le milieu des cuisses postérieures, une sorte d'élévation étroite ou carène arquee, très-finement denticulee (4). Der- niers seaments abdominaux brusquement plus étroits que les précédents, très-courts, point renflés : plaque sousanale assez petite, triangulaire, pointue, convexe en dehors et relevée, Yeux oblongs, quelquefois étroits, plus ou moins sail- lants. Pa pes courts, filiformes. klytres grandes et de la longueur de l’abdomen dans les mâles ; celles des femelles ne s’avançant que jusqu’au milieu du ventre , ou rudimentaires et cachées alors sous le bord postérieur du prothorax. Ailes de la longueur ces éiytres ; grandes dans les mâ'es; leur bord postérieur arrondi de la base jusqu’au delà du milieu , faisant en cet endroit, un sinus re- marquable ; coupe droit ensuite jusqu'a l'extrémité. Ailes des femelles courtes ou rudimeutaires. Par l'énoncé des caractères génériques, on vient de voir que ce genre a plusieurs singularités. Lui seul parmi les Sauteurs offre des pattes postérieures plus courtes que le corps, assez semblables aux précédentes, guère plus longues 7. 12 ? CE. * . « quelles ; les dernières cuisses sont à peine plus grandes, à peine plus reuflées que les autres, ce qui donne lieu de (1) Cette partie singulière sert sans doute à produire une stri: dulatiou dans ce sexe, par le frottement de la cuisse sur ces den- telures. 712 HISTOIRE NATURELLE croire que la faculté de sauter est à peu près refusée aux Pneumores. Thunberg , frappé sans doute des dissemblances que les trois espèces qu'il connaissait présentaient avec les Criquets, créa ce genre dès 1775, époque où l’on ne se déterminait pas facilement à établir de nouvelles coupes génériques. Croirait-on qu'après cet exemple, Fabricius et Olivier aient maintenu ces trois espèces dans l’ancien genre dont Thun- berg les avait tirées, et se soient refusés à admettre un des genres les mieux caractérisés de POrdre? Enfin ce fut La- treille qui, en 1803, l’adopta, je crois, le premier dans le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle de Déterville, premiere édition. Les Pneumores sont propres à l'Afrique méridionale. Les mâles paraissent être plus communs que les femelles, aussi est-ce uniquement sur eux que le genre a été formé ; ie nom venant d’un mot grec qui signifie air, n'est applicable qu’à l'abdomen boursouflé des mâies. Thunberg et même La- treille (ouvrage précité) ne savaient pas de quel sexe étaient les individus examinés par eux. Cette négligence, en ento- molegie, n’a duré que trop longtemps , et malheureuse- ment elle existe encore aujourd’hui. En consultant les des- criptious d'espèces dans les auteurs anciens les plus accré- dités, on ne sait ordinairement quel sexe ils ont décrit; et comment saurait-on ce qu'ils iguoraient eux-mêmes? Jl est pourtant bien facile de déterminer à la première vue un mâle ou une femelle parmi les Acridites ; les quatre pièces terminales de labdomen remplaçant loviscapte des autres femelies de Sauteurs, sont toujours bien distinctes, et la pla- que sousanale des mâles, convexe en dehors, saillante et re- levée, est un caractère sexuel très-facile à saisir. Les femelles Pneumores diffèrent encore sensiblement des mâles sous d’autres rapports Leur abdomen est de forme ordinaire, tandis que celui des mâles n’a point d’'analogue. Ceux-ci sont parfaitement aiïlés, et leurs élytres ont aussi l'étendue ordinaire, mais dans les femelles ces organes sont DES ORTHOPTÈRES. 713 souvent rudimentaires, et les plus avantagées sous ce rap- D : + A port, n’atteignent pas la perfection des mâles. L'étrange abdomen de ces derniers , qui ressemble tout à fait à la gousse du Baguenaudier commun {Colutea bætica), doit sans doute amener certaines particularités dans laccou- piement; mais les voyageurs et les auteurs gardent le silence sur les mœurs de ces insectes. Nous savons seulement qu’ils se trouvent au Cap, en septembre et octobre, sur diffé- rentes plantes , ce qui n’est pas un renseisnement bien pré- cieux. PREMIÈRE DIVISION. Carène dorsale du prothorax égale, peu élevée et contiguë dans toute sa longueur. Yeux oblongs, peu saillants. Elytres et ailes des femelles cour- tes, mais bien conforinées. Sillon transverse du prothorax, peu prononcé. (Cystocælie, Cystocælia.) (xüoru, vessie; xofx, ventre. ) PREMIÈRE SUBDIVISION. Côtés rabattus du prothorax ayant une rangée longitudinale de fortes épines; bords latéraux du disque, denticulés antérieurement (du moins dans les femelles). 1.* Pneumore (Cystocælie) scuTELLAIRE. — Pneumora scutellaris, Latr. Règne anim. 2° édit. tom. 2, PI. IV, fig. 1. Femelle. (Long. 3 pouces.) Corps glabre, d'un vert jaunâtre, ferrugi- neux en quelques enuroits. Tête de cette couleur : face anté- rieure tres-plane, couverte de tres-petits grains blanchätres , fort serrés et nombreux. Au-dessous de chaque antenne et au-dessous 714 HISTOIRE NATURELLE de chaque œil , il y a une carène oblique et denticulée, notam- ment l’antennaire : partie supérieure de la tête, bordée entre les yeux d'un bourrelet brun, sailiant. Yeux étroits. Prothorax avancé en pointe jusque passé la moitié des élytres ; carène dor- sale peu élevée, occupant toute la longueur, trés-finement den- ticulée, brunâtre ; carènes latérales du disque, de cette dernière couleur, chargées de gros tubercules ou épines très-obtuses. Côtés rabattus , offrant au milieu, une série longitudinale de quatre à six épines aiguës, Ja dernière isolée et plus forte. Ce prothorax ayant tout autour une bande argentée, précédée d'un liséré brun ; cette bordure interrompue sur le bord antérieur des côtés rabat- tus. Il a une impression transversale qui le divise en deux parties inégales ; la deuxieme ayant trois fois la longueur de l'autre. Partie antérieure, d’une nuance ferrugineuse , de même que la tête ; chaque carène latérale du disque, et la série d'é- pines des côtés rabattus, bordées en dessous de blanc d'argent. Seconde partie du prothorex chagrinée, bordée antérieurement de blanc argenté, et offrant en outre, de chaque côté de la carène dorsale, quatre bandes obliques, cernées de brun; la seconde la plus longue, la quatrième la plus petite. Elytres ne recouvrant que les trois premiers segments abdominaux , ovalaires, large- ment arrondies au bout, opaques, vertes, à réticulation forte, ayant chacune quatre taches argentées, cernées de brun ; la pre- mière en forme de bande étroite, arquée, partant à pen prés du centre, et allant atteindre le bord antérieur, assez loin de la base, et recevant à son extrémité, la deuxieme tache, qui se réunit avec elle : les deux autres isolées, triangulaires, placées l'une au-dessus de l’autre, Aïles un peu moins longues que les élytres , arrondies, transparentes, incolores; nervures trés-fortes | sail- lantes, d'un jaune verdätre. Parenchyme de l'aile brillant, et comme gaufiré d'une facon particulière. Abdomen très-épais; plaques dorsales ayant chacune au milieu une ligne, de chaque côté de laquelle sont alignées transversalement, quatre taches ; la troisième fert petite, manquant quelquefois. Plaques ventrales, ayant au milieu, une ta be oblongne el une autre latérale : toutes ces lignes et taches, argentées et cernées de brun. Poitrine lisérée latéralement d'un blanc argenté. Pattes d'un vert jaunâtre. An- tennes assez courtes, d'un vert jaunâtre, extrêmement écartées l'une de l'autre à la base. Femelle. es. tr mien DES ORTHOPTÈRES. 715 J'ai deux individus de ce sexe en état de nymphe; ils ont quinze lignes de long. Le prothorax s'avance presque jusqu'au bout de l'abdomen. La distribution des couleurs est la même que dans l'insecte parfait. Cette superbe espèce habite le Cap de Bonne-Espérance. Je l'ai eue du voyage des frères Verreaux. 2. Pneumore ( Cystocælie ) six racurs — Pneumora sexguttata, Thunb. Act. suec, 1759, 258, 3, tab. 7. fig. 3. _Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 146, n°3. Gryllus inanis , Fab. Ent. syst. tom. à, pag. 49, n° 12. Acrydium inane, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 217, li RS À Nota. Ces auteurs n’ont décrit qu'un mâle. (Long. 2 pouces et demi ; abdomen 2 pouces.) Téte et corps de couleur verte; yeux étroits. Prothorax (en partie d truit) chagriné , ne paraissant pas avoir les carènes épineuses, ni toutes les taches argentées que présente celui de la P. scutellaire. Elytres de la longueur de l'ahdomen, vertes, assez transparentes, presque de même largeur partout, arrondies à l'extrémité ; bord antérieur un peu dilaté près de la base. Vers le milieu du disque sont placées deux taches argentées, l'une au-dessus de l’antre ; à peu près au milieu du bord antérieur, il y en a une troisième, mais fort petite. Ailes de la longueur des éljtres, transparentes, incolores, à nervures jaunes. Abdomen très-"ros, très-vésiculenx ; ses dernières plaques dorsales portant chacune latéralement, deux taches argentées ; plaque sousanale courte. naviculaire, distine- tement et briévement bifide au bout. Pattes de la conieur du corps. (Les jambes postérieures manquent. ) Mâle. Cap de Bonne-Espérance , décrit d'aprés uu individu unique, en mauvais éfat, de la collection du Museum. ra? A A | , r Nota. C'est peut-être le mâle de la femelle précédente, DEUXIÈME SUBDIVISION. Côtés rabattus du prothorax, mutiques ainsi que les bords latéraux de son disque. 716 HISTOIRE NATURELLE 9. Pneumorr ( Cystocælie ) IMMACULÉE. — Pneumora immaculata , Thunb. Act. suec. 1779, pag. 256, {ab, 7, fig. 1. Mâle. Latr. nouv. Dict. d’hist. nat. prem. édit. Mâle. Id. Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 146, n° 1. Mâle. Acrydium papillosum, Oliv. Encycl. méthod.tom. VI, pag. 217, n, 13. Mâle. Gr; lus papillosus , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 49, n° 15. Mâle. Mantis paradora, Stoll, Spect. et Mant. PI. XXV, fig 99. Mâle. Gryllus (Locusta) vinaceus , Sioll, Sauter. etc. PI. XX, b, fig. 76, et Gr) lus (Locusta) pulicarius, fig. 77. Mâles, varietés. (Long. 18 à 2o lig.) Elle est entiérement d'un vert tendre, un peu jaunûtre , ocelles noirâtres. Prothorax légérement chagriné ; carène dorsale égale, continue, peu élevée, tranchante, arquée ; elle varie par la couleur, tantôt pâle ou jaunâtre, plus rarement rouseâtre : sa partie antérieure, coupée par de légers sillons transversaux ; pointe médiane du bord postérieur du prothorax, s'avançant à peu près jusqu'au premier tiers des élytres; celles-ci de la longueur de l'abdomen, arrondies au bout, transparentes, d'une teinte verdâtre uniforme; nervures de même couleur. Ailes aussi longues que les élytres. transparentes, incolores, un peu lavées de verdâtre. Les deuxième, quatrième et sixième plaques dorsales de l'abdomen, ayant latéralement, une tache ronde ocellée plus onu moins prononcée, quelquefois oblitérée ; d'un brun luisant , cernée de roussâtre et blanche au centre; les flancs du mésothorax ont, tout près du bord inférieur des côtés rabattus, une sorte de bande transversale , brunâtre, luisante. Antennes et pattes de la couleur du corps. Mâle. Dansle Gryllus vinaceus de Stoll , tout le corps est d'une teinte lie de vin, au lieu d'être vert; les taches ocellées ahdominales sont presqu effacées : le centre de la première plaque ventrale est noir. Un individu de ma collection, en état de nymphe, me parait être une femelle. Elle n'a guère qu'un pouce de long, sa couleur est partout d'un vert uniforme. Le prothorax a latéralement, une tt RÉ ÉD SC se SE Se mn + gs ss DES ORTHOPTÈRES. 717 earène longitudinale assez prononcée, qui n'atteint ni l'un, ni l'autre bord. Cap de Bonne-Espérance. Le mâle paraît y être commun; il figure ordinairement dans tous les envois de ce pays, avec l'espèce suivante. DEUXIEME DIVISION. Carène dorsale antérieure du prothorax, élevée en crête mince, comprimée, trilobée. Yeux gio- buleux, saillants. Elytres et ailes des femelles rudimentaires, peu apparentes. Prothorax dis- tinctement séparé en deux par un sillon trans- versal profond. ( Pneumore vraie, Preumora propriè dicta.) 4. PNEUMORE VARIOLÉE. — Preumora variolosa, Latr. nouv. Dict,. d'Hist. nat. re édit. Mâle. Encycl. méth. tom. X, pag. 163. Mâle. Brullé, Hist. natur. des ins. t. IX, 221, Pi. 21, fig, 1. Mâle. Fig 2. Femelle. Acrydium variolosum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 218, n° 14. Mâle. Gryllus ( Locusta ) variolosus, Linné, Mus, Ludov, pag. 120, n° 11. Mâle. Id. Syst. natur, pag. 695, n° 4. — Stoll, Sauter. etc. PI. XX, b, fig. 78. Mâle. PI. XXI,b, fig. 83. Femelle. Gryllus variolosus, Fab. Entom. syst. tom. 2, pag. 50, n° 14. Mäle. Pneumora maculata, Thunb. Mém. tom. V, p. 256. ( Long. 18, 20 lignes.) Corps d'un vert tendre, parsemé de taches d’un blanc d'ivoire ou argenté ; celles du prothorax un peu calleuses. Tête verte ; face antérieure rugueuse et épineuse , sans carènes distinctes: paitie supérieure de la tête, ayant der- 718 HISTOIRE NATURELLE rière chaque œil, trois petites taches. Prethorax couvert de taches inégales, au nombre de vingt environ ; chagriné dans sa seconde moitié, dont Ja carene dorsale est un peu élevée , finement den- ticulée. Partie antérieure du prothorax, avec une crête élevée , comprimcée, découpée en quatre lobes pointus, les deux anté- rieurs plus grands. Elÿytres à peine plus longues que l'abdomen , assez étroites, arrondies au bout, transparentes partout ; d'un vert clair, entrecoupé d'une multitude de taches blanches , car- rées, dont le centre est obscur. Ailes de la longueur des élytres, transparentes, incolores; nervures vertes : celles de l: pointe apicale plus largement colorées. Abdomen luisant, d'un vert glauque sur le dos. ses côtés mouchetés de taches très-irrégu- lières. Plaques ventrales chargées de taches. Pattes vertes ; cuisses postérieures mouchetées de blanc à la face externe : carène la- térale de l'abdomen à dentelures blanches. Antennes assez courtes, verdâtres. Mâle. La femelle a l'abdomen un peu caréné en dessus ; cette carène avec une suite de taches blanches interrompues. Plaques dorsales ayant de chaque côté, une tache longne et oblique, entourée de quelques points. Les élytres et les ailes sont tres-courtes; et pour les apercevoir, il fant, dit M. Brullé , soulever le bord postérieur du prothorax. Cette espece est commune au Cap de Bonne-Espérance. Genre XXIII. OEDIPODE. — CEDIPODA, Latr. — Acrydium, Ov. Brull. De Géer. — Gryllus, Linn. Fab. Charp. — CEdipoda, Culliptamus , Aud -Serv. Rev. | Pattes de forme et de grandeur ordinaires; les quatre premières jambes plus ou moins épineuses en des- sous ; les postérieures munies en dessus, non loin de la base, de deux rangées d'épines. Tarses ayant leur premier articie allongé ; le dernier muni d’une tres- petite pelote entre les crochets. Tête verticale ou presque verticale ; face antérieure ayant de “Ge ile “ft ont à nié nf | OS SE DES ORTHOPTÈRES. 719 quatre carènes longitudinales, le plus souvent ob- tuses : deux médianes, rapprochées l’une de l’autre, et une de chaque côté. Ocelles au nombre de trois; celui du milieu plus ou moins distinct, placé entre les deux carènes médianes Antennes filiformes , longues , multiarticulées ; articles cylindriques ou presque cylindriques, peu dis- tincts. | Prothorax de grandeur moyenne; son disque plan, ayant une carène médiane , et une autre de chaque côté, plus ou moins saillantes; moitié antérieure du prothorax avec quelques stries transversales | peu prononcées. Présternum mutique ; poitrine large. Abdomen allongé , un peu comprimé, terminé dans les fe- melles par quatre pièces , pointues au bout ; plaque sousanale des mäles convexe en dessous , presque triangulaire, pointue, un peu recourbée en dessus, dépassant l’extrémité du ventre. Appendices abdo- minaux courts, sétacés. Yeux assez grands , souvent ovalaires. Palpes filiformes. Elytres ordinairement plus longues que l'abdomen , opaques, au moins à la base. Ailes souvent de la longueur des élytres. PREMIÈRE DIVISION. Elytres ayant toutes leurs nervures transverses à peu près également fines. Marge antérieare étroite, ni dilatée, ni transparente. (OEdipode vraie, OEdipoda propriè dicta.) 720: HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE SUBDIVISION, « Carènes latérales du prothorax peu prononcées, droites ou presque droites. À. Aïles jaunes, au moins à leur base. 1. OEniPonE MUSICIENNE. — (Edipoda musica. Gryllus musicus, Fab. Ent. syst. tom. 2 , pag. 55 , n° 34. Acrydium musicum, Oliv. Encycl, méth. tom. VI, pag. 22», n° 32 (1). Aerydium flavum , Id. pag. 227, n° 53. ( En rejetant la variété et tous les synonymes ; ceux-ci appartiennent à l'espèce sui- vante. ) Cryllus ( Locusta ) flavus, Stoll , Sauterell. etc. PI. XI, b, fig. 41. ( Long, 16 à 18 lignes, femelle; mâle, r pouce. ) Elle varie beaucoup pour la distribution des couleurs. Tête d’un vert jau- nâtre, plus foncée en dessus; carènes faciales obtuses ; cavités antennaires ordinairement noires et luisantes. Au-dessus des mandibules est une ligne latérale noire, transversale : mandi- bules luisantes, bieuâtres, avec l'extrémité noire. Prothorax ver- dâtre ; la carène dorsale mince, tranchante, un peu élevée, ayant de chaque côté, un trait noir longitudinal , plus ou moins appa- rent ; les côtés rabattus out souvent une tache noire, mal cir- conscrite. Elytres plus longues que l'abdomen , d’un brun opaque dans leur première moitie ; cette partie ayant deux bandes trans- versales blanchätres, transparentes, plus où moins régulières, de forme à peu près triangulaire ; bord interne des élytres large- ment vert à sa base ; seconde moitié des élytres transparente , à nervures noirâtres, et parsemee de mouchetures brunâtres, claires ct transparentes. Ailes amples, de la longueur des élytres à peu prés; leur moitié interne d'un jaune plus ou moins vif, (1) Cet auteur n'a fait que traduire la description dounée par Fabricius, et, comme lui, ne parle pas de la couleur des ailes. DES ORTHOPTÈRES. 721 assez opaque , bordée extérieurement par une large bande noire, arquée, partant de l'angle anal, et remontant jusqu'au bord antérieur : le reste de l'aile incolore et transparent. Pointe api- cale plus ou moins mouchetée d'obscur. Abdomen, antennes et pattes, d'un jaune sale ou verdätre. Cuisses postérieures tachées de noir à la face interne ; l’externe offrant quelquefois deux bandes obliques, no râtres. Jambes de derriere reuges, avec un large anneau jaunâtre à la base. Mâle et femelle. Le premier, bien plus petit, a les antennes plus longues pro- portionellement, Nouvelle-Hollande, Indes, Cap de Bonne-Espérance. Assez commune dans les collections. Nota. Cette espèce se trouve dans ces diverses contrées avec certaines modifications. Les individus africains ont le jaune des ailes fort éclatant ; dans ceux de Java il est beauconp moins vif, et l'extrémité des ailes est rarement tachée d'obscur. Les élytres n'ont pas les deux bandes transverses blanchatres aussi appa- rentes que dans les individus de Bombay et du Cap. 2. OEvipopE Jaune. — OEdipoda flava. Gryllus( Locusta) flavus , Linn. Mus. Ludov. pag. 149, n° 89. — Variét. Sioll , Sauterell. etc. PI. XIE, b, fig. 44. Gryllus nigrofaseratus, Touss. Charp. {oræ entom. pag. 140. Acrydium flavum. Var. Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 228. Acrydium nigrofasciatum, De Géer, Mém. lom.5, pag. 493, n° 9, PL Le, fie. à. — Latr. Hist. natur. des Crust. et des ins. tom. 12, pag. 157, n° 16. | (Long. 15 à 20 lignes, femelle; 8 à 12 lignes, mâle. ) Elle a les plus grands rapports avec la précédente, mais trois principaux caractères, qui m'ont paru constants, l'en font aisément recon- naître 1° les q''atre lignes obliques du prothorax ; 2° la cou- leur pâle et verdâtre du disque des ailes ; 3° le bord postérienr de ces dernières, incolore , la bande noire discoïdale ne l'occu- pant pas. Tête forte dans la femelle, en partie verte, en partie jaunâtre : carènes faciales fort obtuses ; cavités antennaires sou- vent d'un noir luisant. Au-dessus des mandibules est une ligne latérale noire, transversale , qui manque quelquefois : mandi- ORTHOPTÈRES, kG 722 HISTOIRE NATURELLE bules jannâtres avec la pointe noire. Prothorax d’un vert noi- râtre sur le disque ; sa carène dorsale mince, peu élevée, d'un vert-pré; ce disque offrant quatre petits traits obliques, jaunâtres les deux supérieurs partant du bord antérieur, les deux autres de chaque bord latéral, formant presque la lettre X par leur réunion. Côtés rabattus du prothorax, mélangés de noir, de vert et de jaunâtre. Elyires plus longues que le corps, opaques à la base, transparentes ensuite, chargées dans toute leur étendue, de taches et de mouchetures brunûtres ; les basilaires grandes et opaques, les suivantes plus petites et transparentes: base du bord interne largement vert , lisére de rougeâtre inférieurement. Ailes à peu pres de la longueur des élytres, transparentes ; leur moitié iuterne d'un jaune pâle, un peu verdâtre , bordée exté- rieurement à partir un peu au dessus de l'angle anal, d'une bande noire , arquée, remontant jusqu'au bord antérieur ; le reste de l'aile et son bord postérieur, incolores, à ner- vures noifâtres, pointe apicale ayant :à peine quelques petits points obscurs. Abdomen. antennes et pattes, d'un jaune vxerdâtre; canal inférieur des dernieres cuisses, teinté de rougeâtre ; jambes postérieures de cette couleur avec un anneau pâle à la base ; leurs épines nores au bout. Mâle et femelle. Les individus d'Europe sont plus petits que les exotiques. Cap de Bonne-Espérance, Europe méridionale. J'ai reçu les deux sexes de M. Solier, recueillis à Château-Gombert. B. Ailes noires. 3. OEDIPODE CAROLINOISE. — Edipoda carolina. GCryllus (Locusta) carolinus, Linn. Syst. natur. pag. 701, n° 49. —Stoll, Sauterell. PI XVII , b, fig. 68. Gryllus carolinus , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 58, n° 46. Acrydium carolinum, De Géer, Mém. ins. tom. 3 , pag. 491, no 7. Pl. 41, fig. 2, mâle; fig. 3 , femelle. — Oliv. Encycl. méth. tom VI, pag. 225, 0 46. (Long. 15 lig. femelle; r pouce, mâle; non compris les élytres.) Corps d'un brun-jaunâtre. Tête de cette couleur. (arène doisale du prothorax mince, tranchante , assez élevée , incisée par une forte impression transversale. Elytres beaucoup plus longues que DES ORTHOPTÈRES. 723 le corps, legerement opaque: . plus claires vers l'extrémité, bru” nâtres, parsemées de taches irrégulières, obscures. Ailes amples, presqu'aussi longues que les élytres , d'un noir opaque , avec une bordure transparente , plus ou moins larsce, d'un jaune soufre, occupant le bord postérieur et l'extrémité de l'aile, celle-ci offre, avant le sinus, plusieurs petites taches irrégulières, obscures. Abdomen luisant. Pattes brunätres ; face interne des cuisses pos- térieures, avec deux ou trois grandes taches noires; jambes de derrière d'un jaune pale. Antennes brunâtres, de la longueur de la tête et du prothorax réunis. Mâle et femelle. Amérique septentrionale. Caroline, Pensylvauie. Co!lection de M. le comte Dejean et de la mienne. Suivant le rapport d'Acrélius, cité par De Géer, cette espèce se trouve en abondance à Philadelphie, dans les chemins et les lieux peu élevés ; lorsqu'e.le saute , elle se sert toujours en même temps de ses ailes, pour voler. 4. * OEntPODE NIGRIPENNE. — UEdipoda nigripennis. (Long. 8 à 9 lig.) Elle est d'un jaune-roussâtre. Prothorax ru- gueux ; ses carènes fort peu visiles. Elytres étroites, plus longues que l'abdomen, opaques, roussâtres , avec deux ou trois bandes transversales brunes; la basilaire tres-large, la troisième peu prononcée ou nulle. Extiémité des élytres transparente. Ailes presqu'aussi longues que les elytres, incolores et transparentes à la base interne, et à leur pointe apicale, tout le reste opaque et d'un brun-noir. Antennes brunes, plus longues que la tête et le prothorax réunis. Les quatre premières pattes entrecoupees de brun et de jaunûtre ; cuisses de derrière jaunätres; leur face in- terne presqu'entiérement noire : jambes posterieures noirâtres avec deux larges anneaux blanchätres, l'un pres de la base, l'autre passé le milieu Mâle et femelle. Dans mon seul individu mâle ; la pointe apicale des ailes n'est point incolore, mais obscure. Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. C. Ailes rouges, du moins en partie. a. Partie rouge bordée e\tér eurement d’une bande noire , discoïdale. 724 HISTOIRE NATURELLE % Bord antérieur des ailes à bande rouge , séparée du rouge dis- coïdal par un intervalle noir. 5." CEDIPODE DISQUE ROUGE. — CE dipoda discoidea. (Long. 18 lig.) Corps d'un brun-rounssâtre, quelquefois mé- langé de verdâtre. Partie supérieure de la tête, entre les yeux, rugueuse avec une courte carène au milieu, et une autre plus petite, de chaque côté. Disque du prothorax inégal, un peu tn- berculé ; carène dorsale bien saillante ; les latérales plus fai- bles. Elytres plus longues que l'abdomen, d’un roussâtre peu opaque à la base, transparentes ensuite, ayant des taches bru- nâtres, presque carrées, irrégulièrement placées. Bord antérieur des élytres avec une courte dilatation près de la base, surtout dans la femelle. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, leur disque interne d'un rouge-cinabre, bordé extérieurement par une bande noire , arquée, assez large, partant de l'angle anal; bord antérieur étroitement rouge à sa base; cette couleur séparée de celle du disque, par un intervalle noirâtre; extrémité des ailes, dans toute leur longueur, incolore et transparente, ànervures noirä- tres, assez multipliées. Abdo men luisant, plus clair que le reste dm corps. Pattes glabres, d’un brun-roussâtre luisant; cuisses posté- rieures ayant leur face interne et leur dessous, d'un bleu trés- foncée, sauf à l'extrémité : jambes de derrière teintées derougeatre vers le bout. Antennes obscures. Mâle et femelle. Dans le premier, la pointe apicale des ailes est teintée d'obs- cur avec de petites lignes longitudinales noirâtres, plus ou moins prononcées; la face interne des cuisses postérieures est jaunâtre, avec trois bandes transverses noirâtres, dont l'extrémité se pre- longe sur le canal inférieur de ces cuisses. Brésil ; Amérique septentrionale, Géorgie, Philadelphie. Coi- lection du Muséum d'histoire naturelle, de M. le comte Dejean et de la mienne. « æ) Ce DES ORTHOPTÈRES. 6. OEnironr cermaniouEe.— 0Edipoda germanica, Aud.-Serv. : e Rev. pag. 99, n° 7. Acrydium germanicum, Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 191, n°9, PI. XCV, fig. 5. (En retranchant le synonyme d'Olivier qui appartient au Calliptame italique, pag. 693). Acrydiumstridulum, Oliv. Encycel. méthod. tom. VI, pag. 223, n° 3. (En rejettant la plupart des synonymes). Le Criquet à ailes rouges, Geoff. ins. Paris, tom. I, pag. 393, n° 3. (Toute sa synonymie appartient à l'O. stridule, n° 16.) Gryllus germanicus, Touss.-Charp. Horæ entom. pag. 147, tab. IV, fig. 2. Mâle. —Philippi, Orthopt. Berol. pag. 29, n° 4. Grytllus italicus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 57, n° 41.(Enre- tranchant tous ses synonymes qui appartiennent au Cal- liptame italique, pag. 693.) (Long. un pouce, femelle; 8 à 9 lig. mâle.) Elle varie pour la couleur du corps et pour celle desélytres, tantôt ronssâtres, tantôt brunâtres. Prothorax avec une carène peu élevée. Elytres plus longues que le corps et de sa couleur, opaques, ave l'extrémité transparente, ordinairement pointillée de brun; elles offrent le plus souvent trois bandes tranverses, plus foncées que le fond ; l'une basilaire, l'autre médiane, plus étroite que les autres, la troisième peu éloignée de la seconde et mal lerminée. Aïles presqu'aussi longues que les élytres, opaques, sauf à leur pointe apicale, qui est incolore, transpa- rente à nervures noires, et quelquefois un peu nébuleuse. Partie interne larcement d'un rouge vermillon, celte couleur occupant plus de la moilié des-ailes et bordée à l'extérieur par une bande noire, arquée, irrégulière , partant de l'angle anal, étroite en cet endroit, et remontant en s'élargissant graduellemeut , jusqu'au bord antérieur : celui-ci avec une bande rouge à sa base, séparée de la partie rouge discoïdale par la bande noire qui s'avance in- térieurement. Les quatre premières pattes un peu entrecoupées de jaunâtre et de brun ; cuisses de derrière jaunâtres ; face interne [e) 726 HISTOIRE NATURELLE noire, sauf à l'extrémité ; jamhes postérieures d'un bleu fort pâle avec un large anneau jaunâtre près de leur base; les derniers tarses blancs ou legerement azurés. Antennes brunes ou rous- sâtres, quelquefois entrecoupées de ces deux couleurs. Mâle et fe- melle. C immune en Europe, surtout dans la partie méridionale. Aux environs de Paris on la trouve à la fin de lété,. et de préfé- rence, dans les lieux secs, près des vignes. Nota. Sauf la couleur des ailes, cette espèce ressemble presque en tout à l'OEdipode bleuâtre, n° 20. 7 * OEniPone periTes srRies. — OEdipoda strigala. (Long. un pouce au moins.) Elle est très-rapprochée de l'OEd. germanique. Corps brunâtre ; abdomen d'un brun jaunâtre lui- sant. Disque du prothorax chargé de plusieurs lignes longitudi- nales un peu saillantes; carène dorsale mince, assez élevée. Elytres plus longues que le corps, étroites, linearres, opaques et d'un brun de suie, de la base jusqu'au dela du milieu; il y a un point rougeàtre à l'angle interne, touchant le corps; le reste des élytres, incolore et transparent, à nervures noirâtres ; la partie opaque offre quelques mouchetures noirâtres. Ailes un peu plus courtes que les elytres ; d’un rouge-cinabre dans leur moitié in- terne, bordée extérieurement d’une bande arquée, noire, irrégu- liére, un peu dentelée intérieurement, et atteignant le bord antérieur ; celui-ci rouge à sa base, cette couleur séparée de la partie rouge discoïdale, par le noir qui s'avance; tiers apical de l'aile, incolore et transparent, a nervures noirâtres; on remarque avant le sinus, quatre ou cinq petites lignes longitudinales, noirâ- tres, et au-dessous de ce sinus, deux autres lignes analogues aux premières, mais moins longues, moins prononcées. Pattes d'un brun foncé ; face interne des cuisses postérieures, noire en grande partie; leur dessous de cette couleur ; jimbes de derriere un peu bleuâtres, avec un anneau jaunâtre à leur base ; épines noires au bout. ( Les antennes manquent.) Femelle, Cap ce Bonne-Espérance. Ma collection. 8. * OEnrronE FÉNESTRALR. — Edipoda fenestralis. (Long, 8 lignes). Tête blanchâtre en devant et sur les côtés, DES ORTHOPTÈRNES. 797 brune en dessus. Prothorax brunâtre; carène dorsale un peu'éle- vée , incisée vers sa partie antérieure. Elytres de la longueur du ventre, opaques et d’un brun de suie dans leur première moitié, transparentes dans l'autre; son bord antérieur brun avec de pe- tites taches hyalines; bord postérieur incolore. Aïles un peu plus courtes que les élytres: base interne d'un rouge vermillon; cette couleur couvrant plus d'un tiers de l'aile; le reste est noir ; on voit pres de l'extrémité, un espace arrondi, incolore et transparent, à nervures obsures : bord anterieur avec une courte bande rouge à sa base, séparée par la couleur noire, du rouge bas laire. Abdomen jaunätre. Les quatre premieres pattes variées de brunâtre et de jaunâtre; cuisses postérieures ayant leurs deux faces jaunâtres avec deux bandes transversales, noi- râtres; celles de la face interne se prolongeant sur le canal in- férieur des cuisses ; jambes de derrière jaunâtres, portant deux larges anneaux bleuûtres , l'un pres de la base, l'autre à l'extré- mité. Antennes obscures, d'une grandeur remarquable, égalant presque le corps en longueur. Mâle. Indiquée de l'Amérique septentrionale del a main de Latreille. Ma collection. 9. * OEntPonE FAYORISÉE — Edipoda gratiosa. (Long. 9 à 10 lignes): Tête brune en dessus, grisâtre et un peu rugueuse en devant. Prothorax d'un gris-roussâtre, inégal en des- sus : carene dorsale peu é evée, distinctement séparée en deux transversalement. Elÿtres plus longues que le corps, opaques, avec l'extrémité transparente, un peu tachée d'obscur ; tiers basi- laire roussâtre taché de brun, bordé en dehors par une bande transverse brune; vers le milieu de l'élytre est une seconde bande analogue, peu régulière, et plus loin une troisième, formée d'une réunion de points et de petites taches brunâtres. Ailes de la lon- gueur des élytres, entièrement hyalines ; leur quart apical seule- ment , incolore. Tout le disque entier jusqu'au delà du milieu de l'aile, d'un rose trés-tendre, bordé en dehors par une bande transverse noire, presque droite, partant du bord postérieur, mais au delà du milieu de celui-ci, et remontant au bord anté- rieur ; près de ce bord est une bande longitudinale noire, prenant naissance à la bande transverse, s’arrêtant bien avant d'attein- dre la base de l'aile, et séparant le rose du bord antérieur, du 1728 HISTOIRE NATURELLE rose discoïdal. Pattes d'un jaunâtre mêlé de brun. Les deux ca- rènes externes des dernières cuisses, ponctuées de noir ; leur face interne noire en grande partie : jambes postérieures blanchâtres, avec un large anneau noirâtre près du milieu, et un autre à l'ex- trémité ; épines noirâtres. Antennes brunes. Femelle, Collection de M. le comte Dejean, sans indication de patrie, mais je la soupconne d'Europe. xx Point de bande rouge au bord antérieur des ailes. 19. * OEnrPoDE avir 8anpEs. — (Edipoda octofasciata. (Long. 16 lignes). Corps roussâtre, glabre, luisant ; côtés de la tête et du prothorax, blanchâtres. Elytres plus longues que l'ab- domen, roussâtres et assez opaques dans leurs deux premiers tiers; celte partie ayant deux bandes transverses brunes, assez larges , l'une pres de la base, l'autre au dela dumilieu; tiers api- cal des élytres transparent, presqu'incolore. Ailes amples, de la longueur des élytres, transparentes; disque interne couleur de rose, bordé extérieurement d'une large bande noire, arquée, continue, partant de l'angle anal et remontant jusqu'au milieu du bord an- térieur. Pres de l'extrémité de l'aile est une autre bande trans- verse, noire, à peu prés de même largeur que la premiere : l'in- tervalle entre les deux bandes , ainsi que la pointe apicale, sont incolores , avec les nervures jaunâtres. Pattes roussâtres. (Les an- tennes man quent.) Femelle. Egypte. Collection du Muséum d'histoire naturelle. 11. * OEnrrope RoSÉE, — 0Edipoda rosacea. (Long. 12 à 15 lignes.) Tèteet prothorax d'un brun jausätre; face antérieure de la première, un peu rugueux et plus pâle. Disque du prothorax assez fortement rugueux : carène Corsale peu élevée. Elytres guère plus lo gues que l'abdomen, opaques , d'un jaune roussâtre, avec quelques faibles taches noirâtres : pointe api- cale incolore et transparente. Ailes presqu'aussi longues que les élytres, opaques, d'un rose vif de la base jusqu'au milieu, cette cou- leur bordée extérieurement par une bande noire, arquée, partant de l'angle anal on peu loin de lui ; étroite d'abord, et allant, en s'é- DES ORTHOPTÈRES. 759 largissant de plus en plus, atteindre le bord antérieur; le quart apical de l’aile est incolore et transparent, à nervures obscures. Abdomen jaunâtre, glabre et luisant. Antennes et pattes, d'un jaune un peu brunâtre ; face interne des dernières cuisses et leur rotule, noires au centre ; canal inférieur de ces cuisses, noir, bordé de jaune extérieurement : jambes postérieures d'un rose plus ou moins prononcé , dans leurs trois quarts inférieurs ; épines noires au bont. Mâle et femelle. Etiquetée du Cap de Bonne-Espérance, par Latreille. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. 12. OEnrpone osscure. — Edipode obscure. Gryllus (Locusta) obscurus, Linn. Mus. Ludov. pag. 147,n — Stoll, Sauter. etc. PI. IX, b, fig. 31. Gryllus obscurus , Fab. Ent syst. tom. 2, pag. 58, n° 47. Acrydium olscurum , De Géer, Mem. Ins. tom. 3, pag. 492, n° 8, PI. 41, fig. 4. — Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 226, n° 47. (Long. 14 à 15 lignes, femelle ; 7 a 8 lignes, male.) Corps d'un brun jaunûtre; vertex plan, ayant une petite carène de chaque côté, assez apparente dans la femelle. Prothorax avec une carène dorsale mince, assez saillante. Elytres un peu plus lon- gues que le corps, brunâtres, opaques, avec quelques parties transparentes et incolores, surtout au bord postérieur, vers l'ex- trémité. Ailes un peu plus courtes que les élytres, opaques, d'un beau rouge vif dans leur moitié interne, noires daus le reste de leur étendue : vers l'extrémité esl un espace fénestre, incolore et transparent, à nervures noirâtres. Pattes variées de brun et de cendrée ; face interne des dernières cuisses, et leur dessous, d'un noir foncé, sauf à l'extrémité. Jambes postérieures rouges, avec la base obscure ; leurs épines rouges à pointe noire. Aulennes noirâires. Femelle. Le mâle, moitié plus petit, a l'espace incolore des ailes bien moins grand et mal circonserit. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 730 HISTOIRE NATURELLE 13.“ OEorronr pe Mavëre. — OEdipoda Madercæ. ( Long. 10 lignes } Elle ressemble à l'énsubrica, maïs s'en dis- tingue d'abord par l'étendue de la couleur rouge des ailes, et par la bande noire centrale , infiniment plus étroite que ne l’est celle de l’autre espèce . et continue. Tête et prothorax brunâtres ; dis- que du dernier ferrugineux postérieurement; carène dorsale mince, un peu saillante. Elytres plus longues que l'abdomen, d'un brun opaque dans leur première moilié, incolores et transpa- rentes dans la seconde : elles offrent, dans toute leur étendue, de petites taches et des mouchetures noirâtres. Ailes à peu pres de la longueur des élytres, d'un beau rouge de la base au milieu ; cette couleur bordée extérieurement d’une bande noire, arquée, den- tée intérieurement, assez étroite, partant de l'angle anal et allant joindre le milieu du bord antérieur. Pointe apicale de l'aile, y com- pris le sinus, assez largement bordée de noirâtre : l'intervalle entre les deux bandes noires, est incolore et transparent, à nervures noirâtres. Antennes et pattes de la couleur du corps; cuisses pos- térieures , ayant la face interne noire. Dernières iambes nuancées de rose ; épines noires au bout. Mâle et femelle. Collection de M. le comte Dejean. L'insecte porte le mot Madère, écrit de la main de Latreille. 14 *. OEnrronE AGRÉABLE. —0Edipoda concinna. (Long. 10 lignes.) Cette espèce et la suivantese distinguent des autres de leur groupe par la forme de la bande noire discoïdale des ailes. qui ne par! pas de l'angle anal, mais d’un peu plus haut que lui, d’où il résulte que le bord postérieur de l'aile est incolore et transparent. L'OE. concinna diffère de l'insubrica par la bande noire des ailes, qui ne s'arrête pas brusquement au centre de celles-ci, mais se prolonge en remontant jusqu'au bord anté- rieur. La face interne des derniéres cuisses, et leur canal infé- rieur, sont jaunâtres ; tandis que ces parties sont noires dans l'Œd. insubrica. Tête d'un roussâtre pâle en devant et latéralement, plus foncée en dessus. l’rothorax roux sur son disque , avec une faible carèue dorsale : côtes rabattus plus clairs. Elytres d'un brun foncé, assez opaques dans leur première moitié, un peu ponctuées de noir, En, DES OBTHOPTÈRES,. 731 Moitié postérieure, transparente et incolore, avec trois faibles bandes transv r es brunes, dont les intervalles diaphanes s'of- frent sous la fc rme de trois taches carrées, entièrement nyalines. Ailes un peu plus courtes que les elytres, leur tiers interne d'un rose tendre, bordé extérieurement par une large bande arquée, noire , atteignant le bord antérieur ; le reste de l'aile, et tout leur bord postérieur, sont transparents et incolores, à nervures noirâtres; pointe apicale tachée de noirâtre. Antennes et pattes jaunâtres. Face interne des dernières cuisses, ayant deux ou trois bandes transverses, r.oirâtres. Jambes postérieures un peu bleuà- tres dans leurs trois Quarts inférieurs. Femelle. Cap de Bonue-Espérance. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. 15. GEniPoDE MILANAISE. — OEdipoda insubrica. Gryllus insubricus, Scop. Faun. insub. P. 1, tab. 24, fig. e. — Touss.-Charp. Âoræ entom. pag. 149. Gryllus faseratus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 58, n° 48. — Coqueb. /llust. icon. Decad. 1, tab. 1, fig. 5. Acrydium maculatum, Oliv. Encyel. méthod. tom. VI, pag. 224, Me 27. — Latr. hist. des Crust. et des Ins, tom. 12, pag. 152. (Long. 6 à 8 lignes.) C'est la plus petite espèce de cette subdi- vision. Corps brunâtre, avec certains endroits jaunâtres ; carène dorsale du prothorax, pen élevée. Elÿtres un peu plns longues que le corps, op ques et d'un brun de suie dans leur première moitié, ayant quelques taches hyalines, notamment au bord antérieur ; seconde moitie des elytres, incolore et transparente, souvent par- semée de points nébuleux. Ailes à peu pres de la longueur des élytres, (transparentes pertout ; leur base interne lavece de rose tendre ; celte couleur bordée exté; i ‘urement par une semi-bande noire, variant pour la largeur et l'inteusité, partant bien au-dessus de l'angle anal, et finissant au milieu de l'aile, à peu pres; tout le reste de l'aile y compris le hord postérieur, incolore à nervures noirâtres ; pointe apicale tachée d'obseur, tantôt plus, tantôt moins. Antennes et pattes de la couleur du corps ; face interne des cuisses postérieures, noire dans presque toute son éten ue ; canal infé- rieur de ces cuisses, de cette même couleur : jambes de derrière 732 HISTOIRE NATURELLE teintées de bleuâtre en dessus, au moins vers l'extrémité. Mâle e‘ femelle. Italie et France méridionale. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. b. Ailes sans bande noire discoïdale. 16. OEnrPonE srripue. — OEdipoda stridula, Aud. Serv. Rev. pag. 98, n° 8. Acrydium stridulum, Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. t. 12, pag. 191, n° 4. Acrydium rubripenne , De Géer, Mém. ins. (om. 3, pag. 472, n° :. (En rejetant la synonymie de Geoffroy, qui appartient à l'OEd. germanique, no 6.) Acrydium fuliginosum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, p. 223, n° 36. Gryllus stridulus, Linné, Faun. suec. no 872. — Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 56, n° 37. (En rejetant le sy- nonyme de Geoffroy, qui se rapporte à l'GEdipode ensan- glantee, n° 26.) | — Panz. Faun. germ. fase. 87, fig. 12. Mäle. — Touss. Charpent. Joræ entomol. pag. 190. — Philipp. Orth. Berol. pag. 29, n° 5. (Long. 1 pouce, femelle; 9 à 10 lignes, mâle.) Tête et corps d'un brun plus ou moins obscur, rarement ferrugineux. Protho- rax chagriné; sa carène dorsale assez élevée, mince et tranchante. Elytres opaques, d'un brun de suie; celles de la femelle à peine aussi longues que l'abdomen , marbrées de norâtre; élytres du mâle plus longues que le corps , offrant quelquefois des pe- tites taches transparentes, surtout vers le bout. Ailes aussi lon- gues que les élytres, opaques, d’un rouge-minium, avec la pointe apicale largement noirâtre, surtout dans la femelle, où cette cou- leur s'avance et sépare presque le ronge du bord antérieur d'avec le rouge discoïda!. Pattes d'un biun obscur ou jaunâtre : cuisses de derrière ayant leur face interne en partie noire; cette couleur s'étendant jusqu'au bord supérieur en trois endroits, ce qui forme deux taches jaunâtres à ce bord ; l'extrémilé interne de la cuisse, est aussi jaunätre : jambes postérieures d'un bleu-noirâtre, -avec DES ORTHOPTÈRES. 733 un large anneau jaunâtre prés de la base. Antennes d’un brun très-foncé, assez longues dans le mâle. Mâle et femelle. Cette dernière diffère sensiblement du mâle par ses fortes pro- portions et par la brièveté des organes du vol. Elle habite les montagnes et les lieux élevés de l'Europe, prinei- palement en Italie, en Dalmatie et dans le midi de la France; elle n'est pas rare dans les Pyrénées. De Géer l’a prise en Suëde dans des endroits montagneux, secs, arides, où l'on faisait du charbon de bois. Il a observé que eette espece vole par tirades et s'élève assez haut faisant un certain bruit avec ses ailes. 17." OEnrronEe pupiQue. — OEdipoda pudica. (Long. 1 pouce.) Corps brun, un peu mélangé de noirâtre. Prethorax avec une carène dorsale mince, peu élevée. Elytres de Ja longueur du corps, incolores et transparentes, sauf dans leur tiers basilaire, qui est d’un brun de suie ; le reste des élytres portant des points et des taches irrégulières, de cette couleur. Aïles de la longueur des élytres, entièrement transparentes ; disque interne couleur de rose; cette nuance s'étendant un peu sur le reste de l'aile en s'affaiblissant de plus en plus ; nervures de la partie incolore, noirâtres ; le bout de l'aile est tache d'obscur. Abdomen jaunâtre en dessous. Antennes et pattes de la couleur du corps; face interne des dernières cuisses, rouge ainsi que leur dessous et les jambes postérieures ; épines tibiales ayant la pointe noire. Femelle. Du Cap de Bonne-Espérance. Ma collection. 18. OEniPone EsPacnoze.— OEdipoda hispanica. Gryllus hispanicus, Ramb. Faun. de l'Andalousie, t. 2, p. 88, PI. 7, fig. 6 et 7. (Long. 1 pouce, femelle; q à 10 lignes, mâle.) Tête forte, un peu avancée en cône, en devant ; livide, luisante ; sa partie posté- rieure en dessus, est brune avec une bande longitudinale jau- nâtre, parlant de la pointe frontale, et se prolongeant sur Ja carène médiane du prothorax, jusqu’au bord postérieur de celui- 734 HISTOIRE NATURELLE ci. Yeux grands, peu saillants, oblonss, posés abliquement. Disque du prothorax du même brun que la partie postérieure de la tête ; côtés rabattus, mélangés de brun et-de jaunâtre; carène dorsale très-faib'e. Elytres de la longueur de l'abdomen, bru- nâtres et opaques à la base seulement, transparentes et incolores ensuite, chargées dans toute leur étendue, de points et de taches noirâtres, avec une bande longitudinale, jaunâtre versle bord an- térieur, allant de la base jusqu'au milieu, et bordées posterieure- ment, par une autre bande analogne, mais plus longue. Ailes à peu près de la longueur des élytres, entièrement hyalines et incolores, sauf leur base interne lavée de rose, et la pointe apicale plus ou moins tachée d'obscur. Abdomen jaunâtre, luisant. Antennes et pattes d'un brun jaunâtre; face interne des dernières cuisses, ayanttrois ou quatre taches noires, formant presque chacune, une bande transversale : jambes postérieures bleuâtres avec un large anneau jaunâtre, près de la base. Mâle et femelle. D'Espagne. Collection de M. le comte Dejean et de la mienne. D. Aiïles bleues ou bleuâtres, du moins, pag. 61, n° Co. — Panz. Faun. germ. fas. 33, fig. 7. — Touss. Charp. Horæ entomol. pag. 151. — Philipp. Orthop. Berol. pag. 32, no 5. (Long. 14 à 16 lig. femelle ; mâle 8 à 10 lig.) Tête et corps d'un vert d'herbe, devenant olivâtre en se desséchant. Protnorax ayant son disque étroit antérieurement ; bord postérieur pres- qu'arrondi : carène médiane bien prononcée, atteignant le bord postérieur, ainsi que l’antérieur. Carènes latérales sans angle ren- trant distinct. Elytres à peine de ia longueur de l'abdomen, et un peu dilatées au bord antérieur prés de la base, dans la femelle ; plus longues qué le corps dans le mâle, transparentes dans pres- que toute leur étendue; nervures nombreuses et noirätres; marge antérieure d'un jaune verdâtre, un peu opaque. Ailes de la lon- gueur des élytres à peu près, incolores et transparentes; nervures assez fortes et noirâtres; celles dn disque interne, bien plus fai- bles, contrastant brusquement avec les autres. Les quatre pièces terminant l'abdomen des femelles, plus grandes , plus allongées, que dans la plupart des autres OEdipodes, et d'un vert jaunûtre. Antennes de la couleur du corps, ainsi que les quatre premières pattes. Cuisses postérieures verdâtres, tachées de noir à la face interne ; leur dessous d'un rouge de sang; jambes de derriere d'un jaune verdätre, luisant ; leurs deux rangées d'épines, noires. Mäle et femelle. "749 HISTOIRE NATURELLE Commune en France. Elle se trouve quelquefois en immense quantité dans les prairies basses et humides des environs de Paris ; notamment à Gentilly. 27. OEnirone BIMOUCuETÉE.—Edipoda, biguttula, Aud. Serv. Rev. pag. 98, n° 10. Acrydium biguttulum , Oliv. Encycl. méth. tom. VI, pag. 229, n° 61. — De Géer, Mém. ins. tom. 3, pag. 479 , ne 6. — Latr. Hist. nat. des Crust. et des Insect. tom. 12, pag. 258, n° 17. Cryllus (Locusta) biguttulus, Linn. Faur. suec. n° 875. Gryllus biguttulus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 61, n° 58. — Touss. Charp. Zoræ entomol. pag. 163. — Philipp. Orthop. Berol. pag. 37, n° 15. (Long. 4 à 10 lignes, femelle ; mâle, 6 à 7 lignes). Elle varie tellement pour les couleurs, qu'il est impossible d'en donner une description applicable à tous les individus. Tête et corps d'un brun grisâtre, quelquefois un peu taché de noirâtre; tête sou- vent d'un vert foncé en dessus ; le corps participe fréquemment de cette nuance. Prothorax d’un vert plus ou moins jaunâtre ; son disque 1 étréci en devant; carène médiane assez sai:lante, oc- cupant toute la longueur ; ce disque ayant latéralement, une large bande longitudinale d’un brun-noirâtre velouté, sur laquelle se détache chaque carene latérale, de couleur blanchâtre. Elytres de la longueur du ventre ou plus longues que lui, opaques, sauf à l'extrémité, qui est incolore et chargee de nervures noirâtres ; leur couleur est fort variable, tantôt gri-âtres , plus ou moins ta- chées d'obscur, tantôt verdâtres avec leur centre d'un brun noir : vers l'extrémité, avant la partie hyaline, on remarque habituel- lement une ligne oblique, blanchätre, souvent peu apparente, quelquefois entièrement effacée. Ailes de la longueur des elytres environ , incolores, transparentes ; nervures fines, obscures. Des- sous du ventre d’un vert-jaunâtre trés-clair, parfois teinté de rougeûtre, surtout dans le mâle dont la plaque sousanale est son - vent de cette dernière couleur. Antennes assez longues, d'un brun-verdâtre. Pattes de la couleur du corps. Cuisses de derrière, uoirâtres à la face interne ; jambes postérieures verdâtres ou lavées DES ORTHOPTÈRES. 743 de rongeître; les deux rangées d’épines de même couleur que les jambes. Mâle et femelle. C'est la plus commune des OEdipodes des environs de Paris. On la rencontre partout à la fin de l'été et en automue, dans les herbes, les gazons et les prairies. DEUXIÈME DIVISION. Marge antérieure des élytres , plus large que dans la première division et même un peu dilatée ; transparente. Nervures transversales de cette marge ainsi que celles du disque, saillantes, nombreuses et serrées; celles de l'extrémité des élytres, fines et de forme ordinaire. (Arcyptère, Arcyptera. — Calliptamus, Aud.- Serv. olim.) (Apuuc, réseau; rrepëv, aile. ) 28. OEvrpone (Arcyptère) À coruunxes. — (Edipoda cothurnata. Gryllus cothurnatus, Creutz. Entom, Wersueh. pag. 129 , tab. HT, fig. 32. a. b. c. Mâle et femelle. — Touss. Charp. Horæ enlomol. pag. 171. Gryllus variegatus, Sulz. Hist. tab. 1X , fig. 4. Mâle. Stoll, Sauter. etc. PI. X b. fig. 36. Femelle. Calliptamus morio , Aud.-Serv. Rev. pag. 94, n° 3. (Long. 14 à 15 lignes, femelle ; 11 à 12 lignes mâle.) Corpsd'un jaune-verdatre. Tete de cette couleur, lisse, luisante , forte, sur- tout dans la femelle ; cavités antennaires trés-profondes; les qua- tre carènes faciales tont à fait oblitérées. Prothorax d'un brun- noirâtre, un peu velouté ; le disque légèrement rétréci antérieu- rement ; ses trois carènes verdâtres, la médiane atteignant le bord postérieur et l’antérieur : côtés rabattus , tachés de verdâtre. Présternum offrant au milieu, un petit renflement, Elytres plus T4 . HISTOIRE NATURELLE longues que l'abdomen; arrondies au bout, rétrécies à Ja base ; marge antérieure dilatée dans les deux sexes, mais plus fortement dans le mâle, transparente ainsi que le centre de l'élytre; ces deux parties ayant une réticulation forte, formant un réseau d'une forme particulière. Base et extrémité des élytres, moins transparentes, colorées du même brun que les ailes, nervures ordinaires ; bord interne d'un jaune verdâtre. Ailes de la lon- gueur des élÿtres, transparentes, d'un brun clair dans toute leur étendue , à reflet un peu violacé. Pattes de la couleur du corps ; face interne des dernières cuisses, avec quelques grandes taches noires qui s'étendent quelquefois sur la face externe ; canal infé- rieur d'un rouge de corail, cette couleur bordant inférieurement la face interne : jambes postérieures d’un noir luisant à la base, avec un large anneau jaune à la suite; le reste des jambes d’un rouge de corail, muni de deux rangées d’épines à pointe noire. Tarses jaunâtres. Plaque sousanale du mâle longue, pointue, sensiblement relevée au-dessus du ventre. Mâle et femelle. Midi de la France. Pyrénées. M. A. de Saint-Fargeau l’a trouvée à Saintes. 29, OEnrrone (Arcyptère) PARALLÈLE, — 0Edipoda parallela. Gryllus parallelus, Zetterst. Orthop. suec. pag. 85, n° 6, — Touss. Charp. Aoræ entom. pag. 171. - Philippi, Orthop. Berol. pag. 34, n° 10, tab. I, fig. 3. Mâle. Gryllus longicornis, Hagenb. Symbol. Faun. Ins, pag. 36, fig. 22, mâle; fig. 23, femelle. (Long. q lignes, femelle ; 6 lignes, mâle.) Corps brun ou ver- dâtre ; tête de la couleur du corps, front avancé entre les an- tennes ; on voit souvent derrière chaque œil, une tache ou ligne noire. Prothorax ayant son disque rétréci en devant; carènes laté- rales presque droites, la médiane atteignant l'un et l'autre bord. Elytres courtes ; celles du mâle à peu près de la longueur de l'ab- domen , celles de la femelle n’en atteignant pas l'extrémité, gri- sâtres, pâles, transparentes vers le bout : margeantérieure dilatée, transparente, notamment dans le mâle. Ailes incolores, transpa- rentes. Antennes de la couleur du corps, comprimées , plus lon- gues dans le mâle; composées de vingt-trois articles, suivant RD. - ose me TU ON DES ORTHOPTÈRES. 745 M. Hagenbach. Pattes brunes ou verdâtres; rotule des dernieres cuisses, noire ; jambes postérieures pâles. Mâle et femelle. Trés-commune en France. Dota. À cette deuxième division appartiennent encore le Gryt- lus morio, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 56, n° 38. — Touss. Charp. Horæ entom. pag. 17, tab. 1, fig. 1. Mâle. Et quelques espèces inédites. — nn Genre XXIV. GOMPHOCÈRE. — GOMPHOCERUS, Thunub. Latr. Fam. natur. Aud. -Serv. — Acrydium, Gryllus, auctor. Pattes de longueur médiocre ; les postérieures beaucoup plus grandes que les autres; cuisses de derrière robustes, renflées ; jambes postérieures garnies en dessus dans leurs trois quarts inférieurs, &e deux rangées d’épines. Tarses ayant leur premier articie allongé ; le terminal muni entre les crochets d’une pelote bien visible. Tête presque verticale ; face antérieure avec quatre carènes longitudinales obtuses , deux médianes , et unela- térale. Antennes longues, multiarticulées, insérées chacune dans une profonde cavité ; filiformes dans leurs trois pre- miers quarts; les articles se dilatant ensuite et for- mant une niassue comprimée , moins large dans les femelles que dans les mâles, ct finissant en pointe obtuse ou aiguë. Ocelles peu visibles. Yeux ovalaires, peu saillants. Palpes filiformes. Prothorax assez court ; son disque plan , unicaréné au milieu, et offrant de chaque côté une carène sinueuse, formant un angle rentrant vers le milieu : bord pos- térieur presqu’arrondi. Présternum mutique : poitrine large. 7:6 HISTOIRE NATURELLE Elÿtres arrondies au bout, de la longueur de l'abdomen ou à peine plus longues. Ailes à peu près de la longueur des élytres. Abdomen un peu comprimé latéralement, terminé dans les femelles par quatre pièces pointues; plaque sous- anale des mâles convexe en dessous, presque trian- gulaire, pointue, un peu relevée au bout , dépassant l'extrémité de labdomen. Appendices courts, sé- tacés. | Les Gomphocères, ainsi que leur nom l'exprime, sont faciles à reconnaître par la forme particulière des antennes, dont on ne trouve aucun exemple parmi les Orthoptères : elles ont plutôt de l’analogie avec celles des Lépidoptères Diurnes, tels que les Hespéries, 1. GomPnocère DE SiBëmE. — Gomphocerus sibiricus, Thunb. Mémoir. tom. V, pag. 221. Acrydium sibiricum, Oliv. Encycl. méthod. tom. VI, pag. 226, n° 48. Mâle. — Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 160, n° 20. Mâle. Gryllus sikricus, Linn. Syst. natur. pag. 410, n° 51. — Stoll , Sauter. etc. PI. X, b, fig. 35. Mâle. — Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 58, n° 49. Mâle. — Panz. Faun.germ. fase. 23, fig. 20. Male. — Touss. Charp. Æoræ entom. pag. 167. Mâle et femelle. (Long. 9 lig. mâle.) Tête et corps d'un vert sombre; les deux carènes du milieu de la face, bien saillantes. Prothorax assez grand, lisse, luisant : carène médiane mieux prononcée que les latérales. Elytres de la longueur de l'abdomen, d'un vert noirûtre, peu opaques, transparentes au bout; nervures de la marge anté- rieure et du centre des élytres, fortement prononcées, à peu prés comme dans les OEdipodes-Arcyptéres. Ailes de la longueur des élytres, transparentes. Abdomen d'un jaune clair en dessous, d'un brun Jluisant en dessus avec le bord inferieur des segments l'isére de jaunâtre. Antennes plus longues que la moitié du corps, d'un brun roussâtre, avec la massue noirâtre, terminée en pointe très- ee tac, DES ORTHOPTÈRES. 7hk7 obtnse. Pattes d'un vert sombre, jaunûtres ; en dessous; jambes antérieures dilatées à partir d'un peu au-dessous de la base, jns- qu'aux tarses, en une sorte de boule oblongue, lisse, roussâtre ; jambes postérieures teintées de roussâtre en dessus. Mâle. Les auteurs cités n ont connu que le mâle, sauf M. Charpentier. Suivant lui la femelle a les jambes antérieures simples et la massue antennaire moins forte que celle du mâle, Montagnes de Suisse, Carinthie. Feu Bonnelli me l’a envoyé du Simplon ; Latreille l'a recu des Alpes, du Saint-Gothard. On le trouve aussi en Sibérie. 2. GompnocëRE FAUVE, — Gomphocerus rufus, Thunb. id. Acrydium rufum, Oliv. Encycl. méthod. ‘tom. VI, pag. 230, ne 66, — Latr. Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 100, oran. Acrydium clavicorne, De Géer, Mém. ins. tom. 3, pag. 482, PI. 23, fig. 13, femelle. Gryllus (Locusta) rufus, Linn. Faun. suee. n° 876. Gryllus rufus, Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 62, n° 63. Gryllus rufus et clavicornis, De Villers, Ent. Linn. tom. 1, pag. 448 et 453, tab. Il], fig. 9. Gryllus rufus, Touss. Charpent. Joræ entomol. pag. 168. (Long. 7 a 8 lignes.) Tête et corps d'un brun roussatre ou ver- dâtre. Disque du prothorax, ayant de chaque côté une bande longitudinale obscure, plus ou m ins distincte, sur laquelle se détache chaque carene latérale ; celles-ci ordinairement blan- châtres , avec un angle rentrant bien distinct; bord postérieur arrondi. Elytres de la femelle, à peu pres de la longueur du corps, celles du mâle le dépassant à peine; peu opaques, grisâtres ou roussâtres : toutes leurs nervures fines, presque semblables. Ailes transparentes, incolores, presqu'aussi longues que les élytres. Dessous du corps plus clair, et souvent jaunâtre. Antennes lon- gues, roussâtres, avec la massue noirâtre , terminée en une petite pointe blanche, prolongée, aiguë. Pattes de la couleur du corps; jambes postérieures un peu lavées de rougeûtre en dessus. Le canal inférieur des dernières cuisses est quelquefois nuancé de cette couleur. Mâle et femelle. 748 HISTOIRE NATURELLE Cette dernière offre quelquefois une bande longitudinale jaune assez large, partant du front, et atteignant le bord postérieur du prothorax. Commun en France. 3. GOMPHOCÈRE DOUBLE SIGNE. — Gomphocerus biguttatus. Gryllus biguttatus, Touss. Charpent. Hor. entomol, pag. 16€. — Philippi, Orthopt. Berol. pag. 39, n° 18. Gryllus biguttulus, Panz. Faun, germ. fas. 33, fig. G. (Long. 4 à 5 lignes.) C’est une des plus petites espèces parmi les Acridites vrais ; elle a de grands rapports avec la précédente. Sa taille est constamment plus petite; les antennes sont moins longues, proportion gardée , et leur massue moins dilatée, est ob- tuse à l'extrémité. Les élytres ont vers le bout, un petit trait blanc, oblique, qui manque rarement. Couleur du corps variable, mais ordinairement brunâtre ou roussâtre. Prothorax de même que dans le G. fauve : ses côtés rahattus offrant fréquemment un trait oblique, ou virgule blanchâtre. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, peu opaques, grisâtres on roussâtres , avec quelques petites taches noirâtres, et un trait blanc, oblique, vers le bout. Aïles de la longueur des élytres, et transparentes. Abdomen d'un jaune verdatre en dessous ; ses premiers segments brunâtres en dessus, lisérés de jaune inférieurement. Dernieres plaques dor- sales et plaque sousanale, d’un jaune rougeâtre , et même quel- quefois d’un rouge cinabre. Antennes roussâtres avec la massue brune. Pattes d'un roux clair; les antérieures souvent garnies d'un fin duvet grisâtre. Mâle. La femelle, selon M. Philippi, est longue de sept lignes ; ses an- tennes sont moins longues que dans le mâle, et à massue plus petite. Les élytres n’atteignent que le bout du ventre. Commun dans les prairies. . Gexre XXV. PHLOCÈRE. — PALOCERUS, Fis- cher. Brullc. Pattes de longueur médiocre; les postérieures beaucoup plus grandes que les autres. Les quatre premières DES ORTHOPTÈRES. 7h9 jambes épineuses en dessous ; les deux autres cana- liculées en dessus et munies de deux rangées d’épines. Tarses ayant leur premier article grand : le dernier muni d’une forte pelote entre les crochets. Tête verticale ; face antérieure avec quatre carènes longitu- dinales. Antennes comprimeées en forme de feuille lancéolee ; très- courtes, terminées en pointe obtuse, de dix-huit ou vingt articles distincts. Premier grand ; second court, obconique ; les autres courts, comprimés, allant gra- duellement en se dilatant jusque passé le milieu de l'antenne, se rétrécissant ensuite. Ocelles nuls. Yeux grands, proéminents , presque semilunaires. Paipes filiformes. Prothorax assez court ; son disque plan, unica- réné au milieu, et offrant de chaque côté, une ca- rène sinueuse, formant un angle rentrant vers le milieu, Elytres réticulées ; marge antérieure paraissant un peu dilatée et transparente. Ailes un peu plus courtes que les élytres. Abdomen un peu comprimé latéralement ; ses appendices fort distincts. 1. Puzocere ne MéneérriËs.—Phlocerus Menetriesii, Fischer, Notice sur le Phlocerus, pag. 17, fig. de 1-6. (Long. 5 à 6 lig.) Tête et corps d'un brun pâle; bouche blan- châtre. Prothorax d'un brun obscur et comme velouté en dessus. Cuisses postérieures brunes en dessus, plus pâles en dessous : jambes de derrière, rouges, Il a été trouvé par M. Ménétriés à la fin de juillet au Schadach, a l'est du Caucase, à une hauteur de plus de neuf mille pieds, ainsi prés des neiges élernelles. Nota, Je n'ai pas vu cet insecte. 150 HISTOIRE NATURELLE Gevre XXVI. MASTAX. — MASTAX, Perty. Tête grande, très-élevée, entièrement désagée du protho- ra ; sa face ayant ses deux carènes médianes, courtes et fort ray prochées. Yeux très-grands, subglobuleux , rapprochés. Antennes courtes , allant un peu en grossissant vers l’extré- mité, très-rapprochées à leur insertion, composées d’un petit nombre d’articles ; les deux premiers plus gros que les suivants. Elytres plus courtes que l'abdomen. Palpes petits, filiformes. Prothorax assez court, plan en dessus ; pointe médiane du bord postérieur un peu avancée. Ailes transparentes. Abdomen étroit, allongé, un peu renflé au bout dans les mâles ; ses appendices courts et droits. Les quatre pièces terminales des femelles , grandes, étroites , ai- Jongées. Patteslongues, plus grêles que d’ordinaire; les postérieures d’une grandeur remarquable ; cuisses de derrière con- formées à peu près comme celle des Locustaires, c'est- à-d're minces et prolongées après leur partie renflée. Les dernières jambes de la longueur des cuisses, mu- nies en dessus de deux rangées d’épines ; les externes bien plus fortes que les internes. Tarses minces, fort alongés, surtout les postérieurs ; une pelote entre les crochets. 1. Masrax cRèLe. — Mastax tenuis, Perty, Del. anim. articul. pag. 129 , PI. 24, fig: 3. (Long. près de 10 lignes.) Corps lisse, glabre, d'un jaune ver- dâtre. Prothorax ayant une faible carène dorsale, et une ligne latérale brune, pius ou moins apparente. Elytres un peu plus DES ORTHOPTÈRES. 751 courtes que l'abdomen, très étroites dans leur première moitié, allant graduellement en s’élargissant, de la base à l'extrémité (celle-ci arrendie ); très - transparentes dans toute leur éten- due , avec l'extrémité, ainsi que deux ou trois légères bandes transverses , un peu plus obscures que le reste; nervures fines, noirâtres, produisant des mailles grandes et carrées. Ailes de la longueur des élytres, mais trois fois plus larges qu'elles, claires à taches obscures; leurs nervures analogues à celles des élytres. Pattes antérieures entrecoupées de brun et de jaunâtre ; cuisses postérieures jaunâtres, de sept lignes de long; face interne ayant trois taches ou anneaux blanchôtres, notamment au bord supé- rieur ; jambes de derrière longues de six lignes. Antennes pâles à la base, noirâtres au bout, selon M. Perty. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 2,* Masrtax MUTILÉE. — Mastaxæ mutilata. ( PI. 8, fig. 4 , la tête.) (Long. 5 lig.) Corps lisse et glabre. Tête d'un brun un peu lui- sant; face antérieure d'un jaure d'ocre. Prothorax brun en dessus ; ses côtés rabattus et son dessous, jaune. Elytres avortées, longues d'une ligne et demie, opaques, d'un brun terne, etroites et pointues au bout, faiblement liserées de jaune extérieurement, Ailes nulles. Abdomen brun, luisaut, jaune en dessous : sixième et septième segment entiérement jaunes. Pattes d'un jaune d'ocre ; cuisses postérieures plus longues que le corps, ayant à peu prés six lignes de longueur , jambes de derrière aussi grandes que les cuisses. Antennes brunes avec le premier article jaune. Mâle. Etiquete de Colombie. Collection de M. A. Lefebvre. Gexez XXVII * CHOROTYPE. — CHOROTFPUS . { Xcpoirüros (1), qui danse.) Corps très-comprimé. Prothorax grand, extrémement comprimé, presque de la (1) n'étant pas radical peut se changer en + ou, d'ou 752 HISTOIRE NATURELLE même manière que celui des Membracis ( genre d'Hémiptères-Homoptères), éres-élevé en côte arron- die et aiguë supérieurement , coupé droit infé- rieurement, prolongé en arrière et pointu, attei- gnant la moitié des élytres. Antennes peu longues, presque filiformes , grossissant un peu vers le bout, d’un petit nombre d'articles cylindriques ( douze à peu près); premier grand , al- longé ; second gros, globuleux; le terminal petit, finissant en pointe. Tête longue, étroite; face antérieure aplatie, en carré-long , rebordée latéralement; vertex élevé en une sorte de pointe. Yeux très-gros, oblongs. Sternum étroit, mutique. Elytres longues, opaques, dépassant de beaucoup le bout de l'abdomen , étroites, un peu élargies vers le bout qui est tronqué obliquement ; leur réticulation fine. | Ailes grandes, un peu élargies vers le bout, comme les élytres et tronquées obliquement ainsi qu'elles. Abdomen fort comprimé; ses plaques dorsales ayant pour la plupart, une crête comprimée, centrale, poin- tue, les quatre pièces terminales des femelles , trian- gulaires, pointues : les inférieures plus petites. Plaque sousanaie des mâles, dépassant le bout de l'abdomen, terminée par une pointe redressée. Pattes antérieures et intermédiaires très-comprimées ; e fn. cuisses un peu membraneuses, les premières plus €Chorctype et Choriphylle ; il en est de même de »“, par exem- ple dans xopvaios. On pourrait dire aussi Chorætype et Choreæ- phylle. (Amyxor.) DES ORTHOPTÈRES. 753 larges que les secondes. Pattes postérieures longues ; cuisses comprimées, très-larges ; côté supérieur sur- monté d'une membrane ou crête denticulée, assez large, mince, occupant toute la longueur de la cuisse jusqu’à la rotule ; jambes de derrière grêles, un peu comprimées , ayant à la base, une membrane triangu- laire, et au-dessous, deux rangées de fines épines. T'arses ayant le second article très-court ; le terminal muni de deux crochets épais, ayant une pelote dans l'entre-deux. Ce genre tout à fait anomal est étabii sur deux individus, mäie et femelle. 1." Cuororxre réxEsTRÉ, — Chorotypus fenestratus. . (Lorg. 8 à 9 lig.) Cette trés-singulière espèce, si remarquable par sa forme, ne l'est point par sa couleur. Elle est entièrement d'un brun feuille-morte uniforme. Prothorax ayant latéralement quelques nervures obliques, assez prononcées; son bord anterieur est coupé droit verticalement, et l'extrémité supérieure s'avance an peu en pointe sur Ja tête. Vers le milieu de sa longueur, ce prothorax a latéralement , un point parfaitement rond , tapissé d'une membrane ou pellicule claire, transparente comme une vitre. Mâle. Cet Acridite extraordinaire a été déconvert au Bengale par MM. Diard et Duvaucel. 11 fait partie de la collection dn Muséum d'histoire naturelle. Nota. J'ai eu en communication, une femelle de la même col- lection, que je soupçonne être celle du C. ferestratus ; sa taille est plus forte, mais l'individu étant trés-endommagé, je nai pu voir s'il offrait ce point transparent fénestré, si apparent dans le raâle. tte he se ORTHOPTÈRES. L8 754 HISTOIRE NATURELLE IT. Point de pelote entre les crochets des tarses. Elytres rejetées sur les côtés du corps, rudi- mentaires, en forme d’écailles ovales. Protho- rax très-prolongé en arrière; son extrémité atteignant où dépassant celle de l'abdomen ; extrémité antérieure du présternum , en forme de mentonnière et recevant une partie de la bouche. (Tétricidites, T'etricidites.) Les Tétricidites se distinguent aisément des au- tres Orthoptères de leur Famille, par la prolonga- tion du prothorax qui couvre tout l'abdomen et même le dépa-se souvent. Les téguments du corps sont plus fermes; les antennes n’ont qu'un petit nombre d’arucles ( douze ou quatorze ordinaire- ment); les palpes, selon M. Brullé, sont angu- leux. Aucun auteur ne fait mention de leur stridula- tion, ce qui porterait à croire que cette faculté leur manque ; en revanche ils jouissent éminem- meut de celle de sauter; les épines terminales des jambes postérieures longues et un peu recourbées, contribuent puissamment à la vivacité de cette action. Genre XXVIII.* CHORIPHYLLE. — CÆORIPHY?L- LU. (X6poc, danse; @éancr, feuille.) Corps entièrement caché par une expansion membra- DES ORTHOPTÈRES. 755 neuse, élevee, foliacee, extrémement comprimeée, dépassant la tête en devant, et l'extrémité de Pab- domen en arrière , analogue à celle que portent les Hémiptères du genre Membracis. Elytres paraissant nulles ainsi que les ailes. Pattes assez courtes ; les quatre premières anguleuses. Jam- bes postérieures munies en dessus , de deux rangées de fines épines. Tarses courts; dernier article dé- pourvu de pelote entre les crochets. Tête assez petite, bien visible. Yeux saillants. Antennes fines, filiformes, de longueur moyenne. Présternum avancé sur la bouche. 1." CuonPuyie DE La Sacra. — Choriphyllum Sagrai. (PI. 8, fig. 5.) (Long. 8 lignes, mesuré de l’origine de la membrane à son extrémité.) Il est entièrement d’un cris terreux; la membrane qui recouvre le corps s'élève au-dessus du thorax, d'environ qua- tre lignes ; chaque face latérale présente de six à sept nervures transversales saillantes, assez également espacées : cette mem- brane est d'un brun feuilie-morte , transparente dans son pre- mier tiers, opaque ensuite, son bord supérieur est presqu'ar- rondi, sinueux dans quelques endroits ; la partie qui déborde la tête, finit en pointe et forme une sorte d : grand crochet; la partie postérieure de la membrane dépassant l'abdomen, est tronquée droit :t carrément , à son extrémité. Antennes et pattes de la cou- leur du corps; cuisses postérieures fortes, élargies : carènes supé- rieures des deux dernières jambes, munies de fines épines. Je n'ai pas pu distinguer le sexe. Un individu uniqne , communiqué par M. De la Sagra , qui l'a rapporté de l'ile de Cuba. 756 HISTOIRE NATURELLE G£xre XXIX. * AMORPHOPE. — 4MORPHOPUS. (A'uoptos, difforme; oc, pied.) Pattes antérieures et intermédiaires assez courtes; cuisses très-étroites à la base, minces, se dilatant brus- quement ensuite en forme de folioles; dentelées sur les bords. Jambes très-comprimées, un peu di- latées, surtout les intermédiaires. Tarses de lon- gueur moyenne; point de pelote entre les crochets du dernier articie. Pattes postérieures... . . . . Elytres rejetées sur les côtés du corps, rudimentaires, en forme d’écailles ovales. Tête petite. Yeux saillants, Anténnes {toi © Frothorax très-élargi antérieurement , se prolongeant ensuite en triangle fort allongé et pointu, bien au delà de l'abdomen; disque mutique. Dilatation laté- rale antéricure terminée en arrière, par une expansion mince, lobiforme , arrondie au bout, bien déta- chée. Présternum avancé sur la bouche. Ailes très-amples, de la longueur du prolongement pro- thoracique. Abdomen terminé en pointe; celui des femelles ayant au bout quatre pièces allongées , dentelées sur leurs bords, rugueuses en dessus. Appendices point vi- sibles (1). Nota. Mon unique individu manque d'antennes et de pattes postérieures. (1, Males inconnus. Re nn ri DES ORTHOPTÈRES. 757 1.” AMORPROPE REMAPRQUABLE. — Amorphopus notabilis. CPR IS, me. 2. | à (Long. 8 à ro lignes. ) Corps grisâtre, mélangé de brunätre. Tête d'un gris foncé. Prothorax long de six à sept lignes, uni- caréné au milieu ; bords antérieurs de sa partie dilatée, presqne crénelés. Un peu avant le milieu du disque, on voit deux taches noirâtres, à peu prés carrées, un peu obliques, presque contiguës. Elytres grisâtres, n'ayant guère qu’une ligne de long, mais bien distinctes, ovales, pointues au bout. Ailes paraissant noirâtres { examinées replices ) avec la partie terminale du bord antérieur. incolore. Pattes grisâtres, mélangées de brun ; jambes intermé- diaires un peu denticulées à leur base externe. Femelle. De Cayenne. Ma coiïlection. GExre XXX. TÉTRIX. — TETRIX, Latr. Touss. Charpent. Aud.-Serv. Brullé. — Gryllus, Linn.—4cr;- dium, Fab. Pattes de forme ordinaire, de longueur moyenne ; les quatre premières un peu anguleuses ; cuisses quelquefois tu- berculées ; les postérieures robustes ; jambes de der- rière ordinairement munies de deux rangées de fines épines. Tarses dépourvus de pelote entre les crochets du dernier article. Elytres rejetées sur les côtés du corps, rudimentaires , en forme d’écailles evales. Tête ordinairement petite, plus étroite à sa partie supé- rieure; face antérieure plus ou moins bombée ou unicarénée au milieu. Yeux globuleux , souvent fort saillants. Palpes assez courts, filiformes. Antennes fines , de longueur variable, filiformes , com- 758 HISTOIRE NATURELLE posées de treize à quatorze articles, cyfindsahes pour la plupart, peu distincts. Prothorax très-grand, scutelliforme, étroit au bord an- térieur , s'élargissant ensuite et prolongé en triangle rétréci, atteignant ou dépassant l'extrémité de l’ab- domen Présternum mntique, avancé en forme de mentonnière et recouvrant une partie de la bouche, Ailes quelquefois plus courtes que le prothorax, mais le plus souvent grandes , atteignant le bout du pro- thorax , sous lequel elles sont cachées, comme sous des élytr es; réticulées, leurs nervures fines ; mailles larges , souvent carrées, ARTE comprimé, presque triangulaire, finissant en pointe; terminé dans les femelles par quatre pièces allongées, dentelées sur leurs bords, rugueuses au côté externe. Appendices point visibles. Plaque sous- anale des mâles, cymhiforme, s’avancant plus ou moins en pointe, au delà de l'abdomen. PREMIÈRE DIVISION. Aïles bien développées, égalant ou surpassant le prothorax en longueur. Extrémité de celui-ci dépassant notablement le bout de l'abdomen, subascendante. PREMIÈRE SUBDIVISION. Jambes postérieures simples, sans mémbrane, munies en dess:s, de deux rangées d'épines très-fines. Cuisses mutiques en dessous. 1.° Térux Lucrrer. — Tetrix Lucifer. (Long. 1 pouce, mesuré de la tête au bout du prothorax.) Corps d'un brun noirâtre mat. Yeux extrêmement saillants, très- RSR Re DES ORTHOPTÈRES. 759 globuleux , presque pédonculés. Prothorax trés-grand , dépassant l'abdomen de trois à quatre lignes, d'un brun verdâtre, chagriné, irrégulièrement parsemé de points calleux, jaunâtres ; les plus gros places longitudinalement sur la carène médiane; celle-ci prenant naissance près du bord antérieur, et allant en s'oblité- rant jusqu'a l'extrémité ; prés de son origine elle a un tubercule aigu, bien distinct ; côtés rabattus du prothorax, munis entre les cuisses antérieures et les intermédiaires, d'une épine courte et obtuse; chaque bord latéral du disque se dilate, à peu pres vers le tiers antérieur, en une sorte de corne comprimée, assez étroite, longue de pres de trois lignes, un peu arquée, denti- culée sur ses bords , terminée par une petite épine. Ailes de la lengueur du prothorax. Plaques dorsales de l'abdomen ayant la- téralement, une tache triangulaire jaunâtre. Antennes noirâtres, longues et fines. ( Elles sont incomplétes.) Pattes de la conleur du corps : dernier article des tarses gr .d, beaucoup plus long que les précédents réunis. Femelle. Madagascar. Collection du Muséu.1 d'histoire naturelle. 2. * Terrix Bezzéeuta. — Tetrix Belzebuth. (Long. 10 lig.) Elle est entièrement d'un brun de suie. Yeux trés-saillants. Prothorax dépassant l'ahdomen de près de trois lignes, tres-rugueux en dessus, fort dilaté sur les côtés antérieure- ment ; ces côtés bord s chacun de trois épines ; l'antérieure poin- tue ; la seconde tres-petite et obtuse ; la troisième plus grande que la premiére, portée par un appendice ou lame assez large et apl tie: carene médiane peu saillante, chargée de trois gros m:melons, terminés par une épine; les deux premiers rappro- chés l’un de l’autre, le troisième éloigné. Disque du prot‘horax ayant en outre, de chaque côté de la carène, un mamelon ana- logue à ceux que porte celte dernière; ce disque est bordé anté- rieurement sur ses côtes , de queiques pelites épines, dont la der- nière plus grande ; bord antérieur du prothorax ayant au milieu, une corne épaisse, droite , cylindrique, bifide au bout, débor- dant la tête en avant, de plus d'une ligne. Ailes de la longueur du prothorax. Pattes de la couleur du corps; toutes les cuisses armées de tubercules épineux. Les antennes imanquent. Mâle et femelle. Java, Ma collection. 760 HISTOIRE NATURELLE Nota. J'ai une femelle dont la carène dorsale a un quatrième mamelon placé entre le second et le troisième, 3.” Térrix AsmaDée. — Tetrix Asmodœus. (Long. 8 à 9 lig.) Tête et corps d’un brun foncé et mat; abdomen noirâtre, un peu luisant. Prothorax dépassant l’ab- domen de plus de deux lignes; sa carène médiane faible, portant deux bosses ou élévations comprimées, arrondies en dessus ; la première au bord antérieur, l'autre un peu avant le milieu ; chaque bord latéral du prothorax, dilaté avant le milieu en une éminence comprimée, presque {riangulaire et obtuse. Ailes de la longueur du prothorax. Pattes de la couleur du corps ; les quatre premières cuisses légèrement tnberculées. (Les anten- nes manquent ainsi que les pattes postérieures.) Femelle. Elle me vient de la collection Latreille, sans indication de patrie. 4." Téraix Bezruécor. — Tetrix Belphegor. (Long. 7 lignes au moins.) Tête et corps d'un brun noirâtre. Prothorax dépassant d'une ligne l'extrémité de l'abdomen; carène médiane faible, munie de deux tubercules obtus, peu élevés; l'un prés du bord antérieur, l'autre un peu plus loin : disque du pro- thorax offrant, de chaque côté de sa carène, un peu avant le mi- lieu, deux petits tubercules, placés l’un au-dessus de l’autre. Pattes de la couleur du corps ; toutes les cuisses tuberculées. An- tennes fines, longues et noirâtres. Femelle. Etiquetée de Madagascar par Latreille. Ma collection. 5. Térrix sunvcée. — Tetrix subulala, Latr. Hist. natur. des Crust et des Insect. Lom. 12 ,pag. 164, n° » , PI. XCV, fig. 4 Id. Gener. Crust. et Ins. tom. HI, pag. 107, m 1. — Touss. Charp. Horæ entomol. pag. 179. Encyc!. méthod. tom. X, pag. 599, n° 1. Gryllus subulatus, Linn. Faun, suec. n° 865. Acrydium bipunctalum , Panz. Faun. germ. fasc. 5, fig. 18, Acrydium subulatum , Fab. Ent. syst. tom. 2, pag. 26, n°5. - Philippi, Orthop. Berol, pag. 41, n° tr. DES ORTHOPTÈRES. 761 Le Criquet à corselet allongé, Geoff. Ins. Paris, tom. 1H}, pag. 395, n° GC. (Long. 5 lignes à 3 lignes et demie de la tête au bont de l’ab- domen. ) Elle varie considérablement pour la nuance. Ordinaire- ment d'un gris-hrun ou d'un jaune testacé. Prothorax plan en dessus, dépassant l'abdomen de près de trois lignes ; ses trois ca- rènes un peu saillantes ; la médiane occupant toute la longueur ; côtés rabattus, ayant deux incisions à leur bord postérieur. Ely- tres étroites, à peine d’une ligne de long, ovalaires, pointillées, Ailes de la longueur du prothorax, incolores et transparentes, sauf au bord antérieur qui est brunâtre. Abdomen obscur. An- tennes de quatorze articles, trois fois plus longues que la tête, d'un testacé-pâle, brunes au bout. Pattes de la couleur du corps; les quitre premières plus ou moins annelées de brun et de tesiacé; jambes postérieures avec deux rangées de fines épines. Mâle et femelle. Trés-commune en France. Aux environs de Paris on la trouve au printemps dans les endroits secs. Nousallons signaler différentes variétés mentionnées par M. Phi- lippi. 1° D'un gris-brun. (4. subulatum , Zetters. Orthop. suec.) 2° Idem ; côtés rabattus du prothorax, pâles. (4. subu- latum, var. c. Zetters.) 3° Idem; dessus du prothorax, blanc. (4. pallidum, Letters.) 4. Idem; dessus du prothorax d’un cendré pâle; on voit un point noir huméral de chaque côté, près du cou. ° Grise. Carènes latérales, pâles. (4. marrinatum , Zetters.) 6° Brune : une bande b'anche entre les saillies humérales, (4. lumerale, Letters.) T° Idem; mais ayant un point noir triangulaire de chaque côté, près de la bande blanche. (4 humerale, var. Zetters. ) Qt 162 HISTOIRE NATURELLE 8 Zdem; dessus du prothorax d’un gris-roussätre pâle : une lisne sinuée humérale noire ; cette couleur est aussi celle des saillies humérales, (4. dorsale, Zette:s.) 9° JIdem; jaunâtre en dessus, avec une ligne humérale sinuée noire; sailies humérales jaunâtres. 40° Entièrement brune. 11° Entièrement d’un jaune-testacé. 12° D'un testacé-roux. Nota. Je ne regarde aujourd’hui la Tetrix Panzeri, n° >, bi- maculala, n° 3, marginata, n° 4, Encycl. méthod. tom. X, pag. 999, que comme des variétés de la subulata. DEUXIÈME SUBDIVISION. Jambes postérieures dépourvues d’épines en dessus, garmes ainsi que le premier article des tarses de derrière, d’une membrane latérale. ÎVota. Cette singulière subdivision pourrait être convertie en genre, sous le nom de Scélimène, Scelimena. (Exéos , jambe ; ins, membrane.) À. Cuisses mutiques en dessous. 6. * Térrix PROLONGÉE. — Tetrix producta. (Long. un pouce environ. ) Corps d'un brun de suie. Tête pe- tite, surtout à sa partie supérieure, de la couleur du corps. Pro- thorax tres-allongé, ayant prés de onze lignes, dépassant l'abdo- men de six lignes au moins, faiblement unicaréué au milieu ; son disque inégal, offrant de chaque côté de la carène, à la hauteur des dernieres cuisses, un tubercule arrondi, plus ou moins pro- noncé ; les côtés antérieurs ont, prés de la tête, une épine petite, mais distincte et plus loin , au-dessus de l'origine des secondes à DES ORTHOPTÈRES. 763 pattes, une autre épine plus forte , horizontale, jaunâtre au bout. Elytres brunes , étroites, ayant près de deux lignes de long. Aïles fort amples , atteignant l’extremité du prothorax, paraissant noi- râtres (vues repliées ) avec un espace incolore, transparent à re- flet vif et violacé. Antennes longues, capillaires, brunätres. Pattes de cette cou'eur, annelees de jaunâtre. Membrane des jambes de derrière et du premier article des tarses postérieurs, blanchâtre ct diaphane. Femelle. De Java. Ma coilection. B. Les quatre dernière cuisses armées er des- sous d'épines crochues. 7." Térnix marron. — Tetrix harpago. (Long. 6 lignes, prothorax et ailes, non compris.) Tête et corps d'un brun noirâtre mat. Prothorax un peu rugueux, dépassant l'abdomen de près de cuatre lignes ; ses côtés antérieurs fort di- latés, terminés en arrière par une épine large à sa base ; fine, ai- gue et jaunâtre au bout, chaque côté du disque porte quatre tubercules assez gros, arrondis, rangés en ligne longitutinale : ca- rène médiane peu élevée , un peu entrecoupée de brun et de jau- nâtre dans sa moitié inférieure ; la supérieure ayant quelques tu- bercules. Ailes de la longueur du prothorax, paraissant noirâtres dans l’état de repos. Pattes noirâtres; cuisses antérieures munies de plusieurs tubercules jaunâtres; jambes et tarses entrecoupés de brun et de jaunâtre; cuisses intermédiaires armées en dessous de deux ou trois fortes épines, crochues et jaunâtres; jambes et tarses entreconpés comine les antérieurs; carène inférieure externe des dernières cuisses, portant quatre ou cinq grosses épiues , jau- pâtres et crochues; jambes sans épines en dessus, garuies latérale- ment , sauf à la base, d'une membrane étroite , transparente, jau- nâtre : premier article des tarses grand , entouré d’une membrane analogue; troisième article blanchâtre; noir à l'extrémité. An- tennes courtes, noirâtres, Mâle et femelle. De Bombay. Ma collection. 8. * Térnrx À crocugrs. — Tetrix uncinata. ( Long, 3 lignes de la tête au bout de l'abdomen, ) Entiérement 764 HISTOIRE NATURELLE d'un brun noirâtre mat. Prothorax assez court, ne dépassant l'abdomen que d’une ligne à peu prés ; carène médiane un peu saillante. Disque offrant de chaque côté, trois on quatre tuber- cules arrondis , peu saillants, rangés en ligne longitudinale. Ailes paraissant noirâtres, un peu plus courtes quele prothorax. Pattes de la couleur du corps; article terminal des quatre premiers tarses, jaunätre avec l'extrémité brune ; cuisses antérieures faible- ment tuberculées; les intermédiaires munies en dessous de deux ou trois épines jaunâtres ; carène externe du dessous des dernières cuisses, armée de quatre épines, jaunâtres et crochues. Jambes de derrière sans épines en dessus, munies latéralement, sauf à la base, d'une membrane transparente , étroite et jaunûtre; le pre- mier article des tarses est aussi entouré d'une membrane ana- logue. Antennes courtes et noires. Femelle. Même patrie que la précédente. Elle a beaucoup de rapports avec elle, mais la brièveté du prothorax et des ailes , lui donnent un faciès trés-différent, et assez semblable à celui des Batra- chidées. DEUXIÈME DIVISION. Aüïles fort courtes et rudimentaires. Extrémité du prothorax ne dépassant pas le bout de l'abdomen, et subdescendante. (Batrachidée , Batrachidea. ) (B4zpayos, Grenouille ; i5&:, forme. ) 9. Téruix (Batrachidée) mucronëe. — Tetrix mucronata, Encyel. tom. X, pag. 600, n°5. (PI. 13, fig. 5.) (Long. 6 à 7 lig.) Corps d’un brun noirâtre, avec de petits tubercules gris. Tête forte, sa face antérieure ayant au milieu, une forte carène, qui se divise en deux branches inférieurement. Prothorax avec une carène médiane élevée, mince, tranchante, prolongée en devant en une pointe aiguë qui s'avance sur la tête DES ORTHOPTÈRES. 765 en se recourbant. Extrémité du prothorax blanchäâtre. Elytres courtes, brunâtres. Je n'ai pas pu apercevoir les ailes. Antennes de longueur moyenne, fines, brunâtres, blanchâtres à la base et à l'extrémité. Pattes de la couleur du corps. Jambes posté- rieures ayant en dessus , deux rangs de courtes épines. Femelle. Du Brésil. Ma collection. 10. Térrix (Batrachidée) sironcruée. — Tetrix bipunctata , Latr. Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 12, pag. 164, n° 1. (En rejetant le synonyme de Panzer, qui appartient à la T. su- bulée. ) Touss. Charpent. et entomol. pag. 178. Encycl. méthod. tom. X, pag. 600, ne 6. Gryllus bipunctatus, SR Faun. suec. n® 864: Acrydium bipunctatum, Fab. Entom. sys. tom.2, pag. 26, n°2. —-Philippi, Orthopt. Berol. pag. 42. n° 2. Le Criquet à capuchon, Geoff. Ins. Paris. tom. 1, pag. 394, ait (Long. 4 lig.) Trés-variable pour la nuance. Corps souvent brun- roussâtre ou jaunâtre. Prothorax à peine plus long que l'abdomen ou de sa longueur, uni en dessus ; carène médiane bien saillante, presque tranchante, occupant toute la longueur : on voit pres- que toujours de chaque côté de cette carène, à la hauteur des cuisses postérieures, un point ou tache noirâtre , variable pour la grandeur ; bord postérieur des côtés rabattus, ayant deux incisions. Elytres très-courtes , ovalaires, à peine réticulées. Aïles trans- parentes , brunâtres, plus courtes que l'abdomen. Celui-ci obscur. Antennes de douze articles, de la couleur du corps, plus foncées au bout. Pattes brunâtres ; les quatre premières jambes annelées de jaunâtre ; deux rangées de fines épines sur les jambes de der- rière. Mâle et fe nelle. Très-commune au printemps, dans les bois et les champs arides et secs. Noéa. M. Philippi indique les variétés suivantes. 1° Corps d’un roux-testacé pâle. Une grande tache de chaque côté du prothorax, noire et triangulaire, placée derrière la saillie humérale, 766 HISTOIRE NATURELLE 20 D'un roux-testacé obscur : taches noires entourées de lanc. 3° D'un brun-noir. Taches peu apparentes. %° Roussâtre ; taches peu apparentes. 5° Semblable au n° 4, Côtés rabattus du prothorax, jaunes. (A. laterale, Zetters. Orth. suec.) 6° D'un roussâtre obscur; une ligne longitudinale noire et sinuée , placée sur chaque saillie humérale, (4. vittatum , var. Zetters.) 7° Comme le n° 6, mais grise ou d’un testacé pâle. ( 4. pittatum , var. Zetters.) 8° Idem; mais la ligne prothoracique peu apparente. (4. vittatum , var. Zetters.) 9° Jaunâtre; front, poitrine et pattes postérieures, ob- | scurs. (4. ochraceum , Zeiters. ) 10° Zdem. Line humérale sinuée, noire ; saillie humérale, brune. 11° Brune; disque du prothorax avec des lignes en zigzag, de chague côté, et une strie postérieure, noires. (4. hieroglyphicum , Letters. ) 42° Zdem. Côtés rabattus du prothorax, jaunes. 13° Brune. Les lignes longitudinales noires et sinuées du prothorax, parallèles. (4. scriptum, Zetters.) Je rapporte encore comme variété , la Zetrix exclamationis, n° 7, Encyc. méth. tom. X, pag. Goo. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. À ACANTHODE , Acanthodis, — Aigle aquilina bord blanc, albomarginata. consanguine, Cconsanguinet. couronnee, coronala. entourée, circumcincta. formidable, formidabilis. humble, Aumilis. immaculipenne , permis microptère, microplera. rugueuse, rugosa AcanTsoPs, Acanthops. — déchirée, erosa — feuille morte, mortuifolia. ACRIDITES (Famille des ), Acridites. AGRIPÈZE, Acripeza. — réticulée, retrculata. AcropPuyLLe, Acrophylla, — Chronus, Chronus. — Titan, Z'itanus. AGRÉCIE, Agræcia. — ponctuée, punctata. ARICÈRE, Akiceru. — carénée , carinata. — grise, grIsea. AMORPHoPE, Amorphopus. — remarquable, notabilis. ANCYyLÈQUE, Ancylecha. — porte-croissants, {unuligera. Angèle, Answela, sous-genre. ANOSTOSTOME, 4Anos!ostoma, immaculi . — de la Nouvelle-Hollande, aus- tralusiæ, 388 trosa APACuYE, Apachya. — déprimée. depressa. APRION, Aprion. — semitransparent, semivitreum. — verdoyant, wircsceus. Arcyptère , ÆArcyptera , genre. ASPIDONOTE , Aspidonolus, — épineux, spinosus. B Bacrice, Bacillus. — de Rossi, {ossra. — «tu Cap. Capen KrSt — granulé. granulatus. BacTerie, Bacteria. — bälon, aruinuatie. — épine de ronce, rubispinosa. BarewirisTE, Barbiistes. — des Pyrénées, pyrenæa. queue dentée, denticauda. queue en scie, sSerricaula. tres-ponctuée, punclatissima. Bätrachidée , Batrachidea genre BLasere, Blabera. — Alropos, Atropos bimouchelée, biguttata, discoiïdale , discoidalis. douteuse, dubia. géante, g'guntea. grosse, ,rossa pédestre, pedestris. réfléchie, reflexa. a 444744 SOUS- , SOUS- Pag. Anostostome monstrueuse, mons- 768 Blabère semblable, similis. — variable, varians. BLATTAIRES (Famille des), Blattariæ. BLaTTE, Blatta. aculipenne, acutipennis. alcarazzas, alcarazzas. a litures, liturata. allernante, alternans. allongée, elongata. basilaire, basalis. birayée, bivittata. blanche , nivea. brune, fusca. cendrée, cinerea. concolore, concolor. cotonneuse, tomentosa. cribricolle, cribricollis. de Buquet, Buqueti. décorée, decorata. de Drury, Druryi. de Madère, Madereæ. des écorces, corticurn. de Serville, Servillei. des meubles, supellectilium. dytiscoïde, dytiscoides. égyptienne, ægyptiaca. fissicolle, fissicollis. front noir, nigrifrons. germanique , germanica. hémiptère , hemiptera. hottentote, Capensis. indienne, indica. jaspée, jaspidea. lapone, laponica. latérale , lateralis. linéaire, Linearis. lisse, lævigata. livide, Livida. maculicolle, r#aculicollis. ornée, ornala, pacifique, pacifica. parsemée, conspersa. plicipenne, plicipennis. rayée, vittala. sarde, sardea. scabricolle , scabricollis, trirayée, trivittata. trompeuse , decipiens. verdätre , virescens. Bréruanwe, Blepharis. blolaisahlslet dla dthhl dd PET belote bidslelelef LA EE TL 1 (1 Pag. 81 TABLE ALPHABÉTIQUE Blépharide mendiante, mendica. Bracuycore, Brachycola. — lœvicolle, lœvicollis. — robuste, robusta. — six taches, sex notata. Bracuyrrure, Brachytrupes. — mégacéphale, mesgacephalus. — brülé, ustulatus. Brapyrone , Bradyporus. — dasype, dasypus. C CaLLIPTAME, Calliptamus. — charbonné, carbonarius. — demirosé, semiroseus. — hématope, kœmatopus. — irisé, érisus. — italique, italicus. — jaunätre, ictericus. — liséré, marginellus. — petite-crêle, cristulifer. — piedsbleus, saphiripes. — rouge-cerise, cerasinus. — Sérapis, Serapis. CamproxiPuEs , Camptoxiphæ , division. Céphalocæme, Cephalocæma, sous- genre. CÉRoys, Ceroys. — periolié, perfoliatus. — très-épineux, multispinosus. Chélidoure , Chelidoura , genre. Cuorranone, Choeradodis. — à treillis, cancellata. — laticolle, lat:collis. — péruvienne, peruviana. CuortPuyLe, Choriphyllum. — dela Sagra, Sagrai. Cuororvre , Chorotypus. — fenestré, fenestratus. CurorosonE , Chrologonus. — lugubre, lugubris. CLapomorruEe, Cladomorphus. — à folioles, plyllinus. CrapoxEre , Cladoxerus. — grêle, gracilis. Coxocip#aLe , Conocephalus. — différent, differens. sous- DES MATIÈRES. 769 Paz. Pag. Conocéphale dissemblable, dissi- Criquet énervé, debilitatum. 684 milis. 518 — flavicorne, flavicorne. 645 — flatteur, blandus. 521 — fourchu, furci/fer. G77 — longue épée, æiphias. 516 — goutteux, arthriticum. 685 — mandibulaire, mandibularis. 521 — hanches rouges, coxale. 672 — maxillaire, maxillosus. 520 — herbacé, herbaceum. 684 — moucheté, guttatus. D) 7 on humble, humilis. 662 — porte-dard, veruger. Hans — linéole, lineola. 646 — six points, secpunctatus. 517 — lutéicorne, luteicornis., 658 Conoruores, Conophori. 603 — lutéole, luteolum. 66: CoprPorE, Copiphora. 512 — maladif, morbosum. 682 —<"cornue , corñüta. 514 —= mélangé, permistum. 669 — longue queue, longicauda. 513 — mélanocorne, mtelanocorne. 65 CoryniE, Corydia. LAN + Res ESTIRUM. ce — de Petiver, Petiveriana. Do RC PRPAEENS. É COUREURS, Cursoria, section. 9 pee un ne # CourriLiëre, Gryllotalpa. 300 Se Ad OMR Ge — africaine, africana. 305 P° ART. 2 s 3 ; 2.@ — pleureur, plorans. 683 — brevipenne, brevipennis. 308 Bei En 6-8 B. Fssèst LP ae emnette, {1yla. si + F — remuant, alacre 652 — didactyle, didactyla. 309 d ; L — robuste, robustum. 647 — hexadactyle, hexadactyla. 307 : ; . A — rougeitre, rubellum. 615 — Juisante, xitidula. 307 ® s RE Er 308 — ruficorne, ruficorne. 645 , 0: $ [ME — parvipenne, parvipennis. 309 M ue À a. Créobroter, Creobroter, sous- PL Fe PL 70 — spécieux, spec'osuin. 653 TE sai Du 2 surinamois, surinamu 651 Créoxye, Creoxylus. 265 4 s A2 À ’ 265 7 tarses rouges, éarsatum. 663 Cr RE + 29 ue 6 — violacé, vlolaceum. 669 hu CHARTS 40 Cycloptère, Cycloptera,sous-genre.439 a: Fe a 2 jaunâtres, flavofas- 662 Cyzinprone, Cylhindrodes. 310 se FR Du — de Campbell, Campbelli, 311 — à par cristatum 660 dé ; . ; À —— dessous fascié, versifasciata. 235 — à sept bandes, septemfasciatum.661 __ AZ 35 — à treillis, cancellatum, 664 tré + LRU * — carnéipède, carneipes ÉR T 7 ; : ti y... — géante, gig'as. 237 5 Ts Rahspses side rouctués unctipes. 23 — chagrin , mœstum. 654 pan ET 779 D rs 633 Cystocælie, Cystocælia , sous- CE - genre. — citrin, citrinum. 644 = Né ee — coloré, coloratum. 654 D — consanguin, consanguineum. 660 — criblé, cribratum. 648 — de Giorna, Giorneæ, 680 DeEcriour, Decticus. 482 — de Latreille, Latreillei. 652 — abrégé, abbreviatus. 490 — demi-bande, semifasciatum. 655 — brachyptère, brachypterus. 489 — de Milbert, Milberti. 648 — brévipenne, brevipennis. 490 — demi-rouge, semirubrum. 653 — front blanc, albifrons. 486 — distingué, electum. G71 — gris, griseus. 188 — Duc, Pux. 653 — intermédiaire, éntermedius. 488 ORTHOPTÈRES, 49 770 Dectique languedocien , monspe- peliensis. — marqueté, tesselatus. — vVerrucivore , VEJTTUCIVOTUS. Dericorys, Dericorvs. — blanchätre, albidula. DiaPnEROMERE , Diapheromera. — de Say, Sayi. Dirpcarys, Diplatys. — macrocéphale , macrocephala. E EcuinosomE , Echinosoma. — africaine, afrum. EcratTosomE, Ectatosoma. — à tiare, iaratum. — de Hope, Aopei. EmpusEe, Empusa. appauvrie, pauperala. binotée, binotata. fronticorne, fronticornis. gongylode, gongylodes. purpuripenne, purpuripennis. rusée, dolosa. sans feuille, defoliata. EPAPHRODITE, Épaphrodita. — des bananiers, musarum. EPuiPPIGERE, Éphippiger. — des vignes, vitium. — montagnarde, monticola. — rugosicolle, rugosicollis. Ephippitythe, Æphippitytha, sous- genre. ERÉMIArHILE, Eremiaphila. — Audouin, Audcuini. — Bové, Bovei. — Cerysi, Cerysii. — Géné, Genei. — Luxor, Luxor. — Zetterstedt, Zetterstedlii. ErÉmoniE, Eremobia. — belles ailes, pulchripennis. — carénée, carinala. — continue, continuata. — du Ciste, Cisti. — flexueuse, flexuosa. Eugastre, £ugaster, sous-genre. Euryenème , Æurycnema , sous- genre. LE TABLE ALPHABÉTIQUE EuRYcaNTHE, Eurycantha. — horrible, horrida. Exocéruae, Exocephala. — bisillonnée, bisulca. F FORFICULAIRES (Famille des), Forficulariæ. ForricésiLe, Forficesila. américaine, americana. gigantesque, gigantea. jaunûtre, icterica. maritime, maritima. méridionale, meridionalis. roussâtre, rufescens. terminale, terminalis. testacée, castanea. thoracique, thoracica. triste, mæsta. Forricuze, Forficula. aptère. aptera. auriculaire, auricularia. bimaculée, bimaculata. bimouchetée, biguttata. chagrinée, scabriuscula. de Doumerc, Doumerci. de Dufour, Dufourii. de Jackery, Jackeryensis. de Smyrne, Smyrnensis. du Sénégal, Seneg'alensis. en scic, serrala. gentille, pulchella. lutéipenne, luteipennis. naine, MnOr. pubescente, pubescens. simple, simplex. sinuée, sinuata. suturale, suturalis. trompeuse, decipiens. unidentée, unidentuta. G 2 RON STARS. SNS) GowpuocÈre, Gomphocerus. — double signe , bigultatus. — de Sibérie, Sibiricus. — roux, rufus. pédestre, pedestris. CR PE 508 DES MATIÈRES, Grizcacris, Gryllacris. — à masque, personata. — blème, pallidula. — diaphane, translucens. — front noté, signatifrons. — linéolée, lineolata. — maculicolle, maculicollis. — nervures rouges, rubrinervosa. — tête rouge, rufiiceps. — tibiale, tibialis. GRriLLow, Gryllus. — abrégé, abbreviatus. — à lunettes, perspicillatus. — bordelais, burdigalensis. — champêtre, campestris. — charbonné, carbonarius. — de Cerysi, Cerysii. — domestique, domesticus. — du Cap, Capensis. — élégant, elegans. — en deuil, luctuosus. — érythrocéphale, erythrocepha- lus. | — fuligineux, fuliginosus. — Jumeau, geminus. — leucostome, leucostomus. — mélanocéphale , melanocepha- lus. — mélas, melas. — membraneux, membranaceus. — occipital, occipitalis. — pâle, pallens. — siffleur, pipiens. — triste, tristis. — vertical, verticalis. GRILLONIENS (Famille des), Gryllides. Gruvocëre, Gymnocera, — de Lefebvre, Lefebvrei. — élégante, elegans. H Harpax, Harpax. — ailes peintes, pictipennis. — ocellée, ocellata. — perlée, gemmata. — porte-disque, discifera. — tricolore, tricolor. — verdätre, virescens. Harpax yeux épineux, spinocula. Hétéronytarse , /Zeteronÿtarsus, Hétéroptéryx, Heteropteryx, sous- sous-genre. genre. Hérronr, Hetrodes. —— avortée, abortiva. de Guyon, Guyoni. nymphe , pupa. HvmÈvore, Hymenopa. couronnée, coronata. HyPÉROMALE, Ayperomala. HypsaAzLOMENES , Uypsalloment, virescente, virescens. division. K KakErLac, Kakerlae. — américaine, americana. brévicolle, brevicollis. enfumée, fuliginosa. flavicolle, avicollis. pallipalpe, pallipalpis. remarquable, insignis. thoracique, thoracica. L LErTonERE, Leptoderes. ailes ornées, ornatipennis. LisTROscELE, Listroscelis. a a a peigne, pectinata. armée, armala. verte, viridis. Losoruore , Lobophora. LOCUSTAIRES (Famille des) , tarses roux , rufitarsis. Locustaric. M MacropaLres , Macropalpi , division. ManTEe, Mantis. ——s — à ceintures, cingulata. a deux mamelons, bipapilla. agréable, concinna. annulipède, annulipes. bleu d'acier, chalybea. 171 Pag. 159 214 280 460 463 464 46: 162 163 944 545 358 772 Mante claire, clara. MÉRITE PF ERET FRA LEA MANTIDES (Famille des), Han- col-étendu, extensicollis. cuticulaire, cuticularis. décolorée, decolor. de Madagascar, WMadagasca- riensis. desséchée, exsiccata. éclaboussée, conspurcata. feuille brune, aridifolia. flavipenne , flavipennis.” friganoïde, phryganoides. gazée, pellucida. hanches rouges, rubrocoxata. herbacée, herbacea. large appendice, latistylus. lune.luna. mouchetée, flavo guttata. multistriée, multistriata. nébuleuse, nebulosa. ornée, ornata. patellifère, patellifera. pieds velus, pilipes. pieuse, pia prasine, prasina, prècheuse, oratoria. pustulée, pustulata. quadrimaculée, gaadrimacu- lata. religieuse, religiosa. salie, taquinata. simulacre, simulacrum. sœur, soror. sublobée, sublobata. superstitieuse, superstitiosa. suppliante, precaria. variée, ’ariegata. vitrée, vitrata. voisine, vicina. lides. Masrax, Maslux. qe grêle, fenuis. mulilée, mutilata. M£comëre, Mecomera. — obscure, bruunea. Méconwime, Meconema. variée, paria. Mécoronr, Mecopoda. — verte, virens. M£cazonow, Megalodon. a sabre, ensifer. Pag. 204 189 TABLE. ALPHABÉTIQUE Méroncire, Meroncidius. — obscur, obscurus. Mésors, Mesops. — raccourci, abbreviatus. MocorzisTe, Mogoplistes. — brun, brunneus. Moxacninie, Monachidium. — Acropyrinon, Acropyrinon. —. Chélonie, Chelonia. — crête-rouge, crista flammea. — Lune, Lunum. MonanpRoPTÈRE, Monandropte- ra, — armée, {nunCcans. Mucronés, Mucronati, division. Muriques, Mutici, division. MyrmécopuiLe, Myrmecophila. — sociale, acervorum. N NécrosciE, Necroscia. — ailes roses, roseipennis. — chloris, chloris. — chlorotique, chlorotica. — enfumée, fumata. quadrimouchetée, quadrigut- tata. — rayée, vittata. — vineuse, #inos«æ. NémogiE, Vemobius. — à lignes, lineolatus. — forestier, sylrestris. O OrcanTaE, Oecanthus. — blanc, niveus. — roussâtre,rufescens. — transparent, pellucens, Ornrrone, Oedipoda. a cothurnes, cothurnata. a écharpe, balteata. agréable, concinna. azurée, cœrulans. bimouchetée, biguttula. binotée, bisignata. bleuätre, c rulescens. carolinoise, carolina. de Madère, Maderæ. disque rouge, discoidea. di à LE de LE DES MATIÈRES. ‘ Oedipode ensanglantée, groësa. — espagnole, hispanica. — favorisée, gratiosa. — fénestrale, fenesiralis. — flancs noirs, parapleura. — germanique, germanica. — glauque, thalassina. -— huit bandes, octofasciata. -— jaune, flava. — milanaise, insubrica. — musicienne, 2usica. — nigripenne, nigripennis. — obscure, obscura. — parallèle, parallela,. — petites stries, sérigata. pudique, pudica. rosée, rosacea. stridule, stridula. voyageuse, migratoria, OumexÈoue, Ommexecha. — cyanoptère, cyanopterum. d'Audouin, Audouinii. de Serville, Servillei. macroptère, macropterum. verdatre, virens. -Orsomaze, Opsomala. à bandelettes, tæniata. double raie, bivittata. enfumée, fumosa. — — — filiforme, filiformis. laticorne, Laticornis. marginicolle, marginicollis. pisciforme, pisciformis. ponctipenne, punctipennis, sicilienne, sicula. sordide, sordida. tibiale, tibialis. . varipède, varipes. - — verte, viridis. Orcaëzime, Orchelimum. — cuticulaire, cuticulare. — glauque, glaucum. — herbacé, Lerbaceum. Osrmoxipues , Orthoxiphæ division. Oxye, Oxya, sous-genre. Oxyrire, Oxypila. — ansulée, annulata. BRIE ? érythrogastre, erythrogastra. Pag. P : PacayMorrxe, Pachymorpha. —— simplicipède, simplicipes. — squalidus. PanEsTRIE, Panesthia. — javanaise, javanica. ParaTRoPE, Paratropes. — Lycoïdé, Lycoides. PÉRISPHÈRE, Perisphæra. — Armadille, Armadillo. PerLamorPue, Perlamorpha. — hiéroglyphique, Lieroglyphica. — Pélée, Peleus. PEéTasiE, Petasia. — sanglante, cruentata. Puaarancopsis, Phalangopsis. — annulipède, annulipes. — fuscicorne, fuscicornis. — longipède, longipes. — marquetée, tesselata. PHaANEROPTÈRE, Phaneroptera. — acanthocéphale, acanthocepha- La. amaigrie, #acra. arrosée, irrorala. bande rousse, rufonotata. bilinéée, bilineolata. 14.394 1 tata. brève, brevis. courte, curta. de Dalmatie, dalmatina. en faulx, falcata. feuille de lys, /lifolia. mignonne, venusta. réjouissante, lœætabilis. septentrionale, septentrionalis, 32 mouchetures, 32-gutlata. zébrée, zebrata. Puasur, Phasma. — acanthoptère, acanthopterum. ambiguë, ambiguum. de Serville, Servillii. jaunâtre, helvolum. linéolée, Lineolatum. maculée, maculatur. menacante, minans. nécydaloïdes, ecydaloides. Tithon, Z'ithonius. HE 3340 Ù Ù bord moucheté, marginegut- petits points, parum punctala. 774 Phasma laticornis. Phasme variée, variegatum. æ— vertpré, prasinum. PHASMIDES (Famille des), Phas- mid . PuHIBALOSOME, Phibalosoma. — de Le Peletier, Le Peletieri. PuLocëre, Phlocerus. — de Ménétriés, Menetriesii. Paonaspis, Phoraspis. — à atômes, atomaria. arrosée, conspersa. fastueuse, fastuosa. flavipède, flavipes . lutéole, luteola. leucogramme, leucogramma. noire, nigra. päle, pallens. panthérine, pantherina. — peinte, picta. Paye, Phyllium. — belle feuille, pulchrifolium. — jambes foliacées, crurifolium. — feuille sèche, siccifolium. Phyllodromie, Phyllodromia, sous- genre. | PayLLoPaORE, Phyllophora. —— spécieuse, speciosa. PuyzLortkre, Phylloptera. — double cœur, bicordata. — feuille de cassiné, cassinæ/folia. — feuille de laurier, laurifolia. — marginelle, marginella. — point blanc, punctum album. — verdoyante, viridicata. — vertpré, graminea. PuyMATÉE, Phymateus., — lépreux, leprosus. — morbilleux, morbillosus. — pustuleux, scabiosus. PLATYBLEMME, Platyblemmus. — à long voile, velatus. — découvert, detectus. — de Rambur, Ramburi. — ombragé, umbraculatus. — portugais, lusitanicus, PLATYCRANE, Platycrana. — jolie, venustula. — maculée, maculata. — verdoyante, viridana. PLATYDACTYLE, Platydactylus, — de Buquet, Buqueti. FRÉReRE] Pag. 116 291 272 214 248 249 748 TABLE ALPHABÉTIQUE. Pag. — deGaimard, Guimardi. 366 — de Surinam, Surinamensis. 365 — paillet, helvolum. 366 — voisin, vicinus. 365 PraryPnyLce, Platyphyllum. 443 — clairvoyant, perspicillatum. 445 — coriacé, Coriaceum. 446 — feuille verte, viridifolium. 445 maculipenne, maculipenne. scabricolle, scabricolle. Pneumore, Preumora. 710 — immaculée, immaculata. 716 — scutellaire, scutellaris. 713 — six taches, sexguttata. 715 — variolée, variolosa. 717 PopacantTuE, Podacantha. 229 — Typhon, Z'yphon. 230 PoposcrrTe, Podoscirtus. 36r — safrané, crocinus. 363 Podisme, Podisma, sous-genre. 679 PozkiLocERE, Poekiloceræs. 599 ailes roses, roseipennis. 599 bois veiné, ligneolus. 602 crapaud, bufonius. 599 hiéroglyphique, hieroglyphicus.596 peint, pictus. 5 sanguinolent, sanguinolentus. 598 ventre ponctué, punctiventris. Gox LE — Vulcain, Vulcanus. 600 PozyancisTRE, Polyancistrus. 534 — denticulé, serrulatus. 535 Forruëris, Porthetis. 607 — dentée, dentata. 60$S — Eléphant, £lephas. 610 — terreuse, terrulenta. Gro Prisore, Prisopus. 282 — de Marchal, Marchali. 284 — flabelliforme, flabelliformis. 9283 Proculze, Prochilas. 393 — austral, australis. 384 Proscorines, Proscopides, divi- sion. 070 Proscoprie, Proscopia. 971 —. granulée, granulata. 575 — poignard, sica. 577 — rostrée, rostrata. 576 — scabre, scabra. 574 Psazrnornore, Psalidophora. 29 — ailes brunes, brunneipennis. 0 — crocéipenne, croceipennis. 30 — de l'Herminier, l'Herminiert, 29 Pseupomors, Pseudomops. 119 DES MATIÈRES. Pag. Pseudomops oblongue, oblongata. 115 PseuporayLLe, Pseudophyllus. 464 — crétacé, cretaceus. 450 — dos blanc, leuconotus. 469 _— feuille de SR: neriifolius. 466 — feuille d'olivier, oleifolius. 470 — granulé, graniger. 467 — myope, mYyops. 468 — uninoté, uninotatus. 468 PseunorayNQue, Pseudorhynchus 509 — de Lesson, Lessonii. 5x1 — jaunûâtre, flavescens. 5r1 — sicaire, sicarins. 510 PrériNoxyLe, Plerinoxylus. 226 — pieds difformes, difformipes. 227 PrerocHROZzE, Pterochroza. 437 — colorée, colorata. 436 — crêtée, cristata. 433 — feuille d'oranger, aurantifolia. 439 — ocellée, ocellata. 432 — ornée, illustrata. 434 — peinte, picturata. 437 PTÉROLÈPE, Pterolepis. 4gt — à bracelets, armillata. 494 — aptère, aptera. 494 — de Chabrier, Chabrieri. 493 — de Rambur, Ramburi. 493 Pycnopalpe, Pycnopalpa, sous- genre. 408 Pycinicraxe, Pygidicrana. 19 — cuisses marbrées, marmoricru- ra. 20 — V. noir, V. nigrum. 19 PYGIRHYNQUE, Pygirhynchus. 260 — couronné, ccronalus. 261 — subfoliacé, snbfoliatus. 261 Pyrgomorphe, Pyrgomorpha, sous- genre. 583 Pyracre, Pyragra. I — brune, fuscala. 92 R Ruarwipëre, Rhaphiderus. 245 — scabre, scabrosus. 246 RuarmiDoruore, Zhephidophora. 389 — brune, picea. 391 RuiPiPTÉRYX, Blipipteryx. 316 — äâtre, ater. 318 — de Brullé, Brullei. 318 — marginé, marsinalus 317 RomaLEr, Romalea. — de Marc, Marci. — microptère, microptera. S Saca, Saga. — azurée, azurea. — de Natolie, Natoliæ. SAuTERELLE, Loeusta. — de Gaverny, Gaverniensis. — unicolore, unicolor. — verte, viridissima. — vigoureuse, vigentissima. SAUTEURS, SaLTaToRIA section. ScaPHuRE, Scaphura. — de Vigors, Vigorsii. — ferrugineuse, ferruginea. Scélimène, Scelimena, sous-genre. ScnizocÉPuaLE, Schizocephalus. — bicorne, bicornis. ScuizopAcTYLE, Schizodactylus. — monstrueux, monstrosus, SPARATTE, Sparatla. — pelvimètre, pelvimetra. SroNGrPuorEs, Spongiphort, di- vision. STEIrRoDON, Sleirodon. 7195 Pag. G2r 623 622 538 540 541 927 530 a 2 530 299 20 2 430 762 166 167 32a 322 OI 52 565 399 — feuille de citronnier,citrifolium.4ox — thoracique, thoracicum. s T£RATODE, Teratodes. — monticolle, monticollis. TérriciniTes, Tetricidites, sion. TErrix, Tetrix. — à crochets, uncinata. Asmodée, Asmodæus. Belphégor, Belphegor. Belzébuth, Belzebuth. biponctuée, bipunctata. harpon, harpazo. Lucifer, Lucifer. mucronée, mucronala. prolongée, producta. subulée, subulata. Turoczyr£, Theoclytes, — foliacée, foliata. — lobipéde, lobipes. SONSSES A 402 776 Théoclyte ondée, undata. — verte et brune, cklorophæa. Tusspis, Thespis. — brachyptère, brachyptera. — enfumée, infumata. — front sillonné, sulcatifrons. — livide, livida. Tuzisoscëce, Thliboscelus. — feuille de camellia, camellifo. lius. THYRÉONOTE, Thyreonotus. — Corse, Corsicus. — demi-bronzé, semi-æneus. Toxonëre, Toxodera. — denticulée, denticulata. TrinacryLe, Tridactylus. — paradoxal, paradoxus. — varié, variegatus. TriconiniE, Trigonidium. — à longues ailes, /ongipenne. — cou rayé, lineatocolle. — de Desjardins, Desjardinsii. — paludicole, paludicola. TroPinoTE, Tropinotus. — cannelle, cinnamomeus. — discoïdal, discoideus. — effacé, obsoletus. — en scie, serralus. TruxaALE, Truxalis. — à nez, nasuta. — crénelée, crenulata. Pag. 152 153 170 13 173 171 172 441 TABLE ALPHABÉTIQUE: DES- MATIÈRES. élevée, procera. rose, rosea. rouge, miniata. varrable, variabilis. Fdst-d Truxauines , Truxalides, divi- sion. TrygLioPnoRE, Trybliophorus. — huit taches, octomaculatus. TyroPxyLe, Typophyllum. — déchiré, erosum. X X£ÉROSOME, Xerosoma. — canaliculé, canaliculatum. XrPHicëre, Â'iphicera. ailes azurées, azureipennis. à trois crêtes, tricristata. échancrée, emarginata. huit lunes, octolunata. trilinéée, trilineata. verdoyante, viridicata, Xipiprow, X'iphidion. — brun, fuscum. — Iris, ris. SET 7 « Zoolée, Zoolea, sous-genre. 632 274 G15 614 506 154 EXPLICATION DES PLANCHES DES INSECTES ORTHOPTÈRES. Fig. Fig. ATLAS. PLANCHE PREMIÈRE. . 4. Pygidicrane V. noir, P. W. nigrum . . . page 19 2. Forficésile gigantesque, F. gigantea . . ... 23 3. Psalidophore crocéipenne, P. croceipennis . . 30 De brune PJuScatd.,l. . . , , . :., 32 5, Forficule de Dufour, F. Dufourit . . . . . . A9 6. Blabère discoïdale, 2. discoidalis. . . .. .. 76 PLANCHE II. 1. Kakerlac thoracique, X, thoracica ... . . .. 69 DTRADErE TÉUECHIE, D, TEE 54 à due «à . 82 3 Blatie tee) D'lateralis |... ,. 107 4. Brachycolerobuste, B. robusta . . , . . ... 120 5. Panesthie javanaise, P. javanica. . ... ... 131 PLANCHE II. Doté lhéatre, D. linearis, ). : , :. . . .. 100 à, Phoraspis 0 ME M C1] 1e NSP RES 125 3. —— leucogramme, P. leucogramma . . 128 4. Périsphère Armadille, P. 4rmadillo . . . . . 133 +5, Oxypile annulée, O. annulata. . . . ... . . 156 EXPLICATION DES PLANCHES. 6. Harpax yeux épineux, 7, spinocula . . . .. 159 7. ——— Nerdôtre, 7. piresterss MORIN 162 8. Erémiaphile Géné, Æ. Genei . . . . . . . .. 212 PLANCHE IV. Fig. 1. Acanthops déchirée, À. erosa. . . . . . . . . 165 2. Chærapode laticolle, C. laticollis. . . . . .. 208 PLANCHE V. Toxodère denticulée, T, denticulata . . . . . 169 PLANCHE VI. Fig. 1. Acanthops feuille morte, 4. mortuifolia . . . 166 2. Phasme de Serville, P. Servilli. . . . . .... 267 3. Xérosome canaliculé, X. canaliculatum . . . 275 PLANCHE VII. Cladoxère grêle, C. gractlis 9 09, COMMON 255 PLANCHE VIII. Fig. 1. Perlamorphe Pélée, P. Peleus .,. 2 ECS 277 2. Anostostome de la Nouvelle-Hollande, 4. au- SÉralasie TS) nette 0 CT EEE 388 D LE vorace, 2. VOTE JE ORPI 389 4. Mastax imutilée (tête), A7. mutilata . . . . .. 751 5. Choriphylle de la Sagra, C. Sagrai. . . . .. 755 PLANCHE IX. Fig, 1. Platydactyle de Surinam, P. Surinamensis. . 365 2. Grillacris tête rousse, G. ruficeps . . . . . .. 394 3. Phylloptere feuille de cassiné, P. cassinæfolia . 406 4. Sauterelle unicolore, L, unicolor . . . . .. . 531 EXPLICATION DES PLANCHES. 3 PLANCHE X. Fig. 1. Platyphylle feuille verte, P. viridifolium, . . 445 2, Méroncidie obscur, A7. obscurus . . . . . .. 449 3. Copiphore cornue, C. cornuta . .. . . . .. 514 PLANCHE XI. D truc atmee, Larmata : . . . . . . .. 398 2 Phaneroptéerezébrée, P. zebrata . . . . . .. 424 3. Agrécie ponctuée, 4. punctata. . ., .... 526 PLANCHE XII. Fig. 1. Phalangopsis longipède, P. longipes . . . . . 369 D 2 A griseR.,. +... . Nu 606 3. Criquet nomade, 4. peregrinum. . . . . . .. 666 4. ——— Reinette, 4. Hyla .......... 678 PLANCHE XIII. Fig. 1. Criquet mélangé, À. permistum. . . . . . .. 669 2 OUmmexcquetverdätre, O. virens. . . . . .:.. 701 3. Chrotogone lugubre, C. lugubris. . . . ... 703 4. Tétrix mucronée, 7. mucronata . . . .... 76% 5. Amorphope remarquable, 4. notabilis . . . . 751 PLANCHE XIV. DÉTAILS D'ACRIDITES. a. Plaque sousanale. b. Appendices abdominaux. Fig. Qt à © D Promobie poignard, P. 464: % .!, {0 . . 077 . Miplucerertrilinéée, X.sérilineata . ". . . . 614 ———— verdoyante, À. viridicata. . . .. 914 . ———— ailes bleues, À. azureipennis. , . . 616 . Pétasie sanglante; Picruemtata. . . . . .., 630 EXPLICATION DES PLANCHES. 6,7. Criquêt à crête, 4, cristatum. "0000 650 8. ——-# linéole, 2: frrneoL "0, CON 656 9. ——— nomade, À. peregrinum. . . . . . .. 666 40. ——— mélangé, 4. permistum . . . . . . .. 669 11. ——— petite massue, 4. clavuliger . . : . . 676 12. ——— fourchu, À. furcifer . . . . .. ... 677 13. Calliptame pieds bleus, C. saphiripes , . . . . 690 — italique, C. talicus. . . . . . . . . 693 » FORFICULAIRES, BLATTAIRES. Bras deb, 1. Pyéidierane V.noir, /ême/e. 2.Forsicésile gigantesque, méle, À. Psalidophore eroccipenne £mee. 4 Kragre brune Æne/e. 5.Forficule de Dufour, m4. 6.Blabere discoidale Æmet Jp .Roret, 1, Hautefeuille 12. BLATTAIRES . Orthopteres, Latrar del 1. Kakerlae thoracique mé, 2. Blabere réfléchie 44. 3.Blatte latérale, fémell. à. Brachveole robuste 4% 5.Panesthie javanaise, mate BLATTAIRES, MANTIDES . LAS Orthopteres . ï.. J, N futras del 1. Blatte linéaire m4 2. Phoraspis pale. 3.Phoraspis leucogramme, + Fr ’ » 2 femelle. à. Vérisphère Armadille nee. 5.0xypile annulee. 6. Harpax veux épineux. 7. Harpax verdatre , 8. Erémiaphile Géné, #42. MANTIDES . Orthoptères. PAIE : EL Latras del 1. Acanthops déchiree me. 2.Chæœradode laucolle, nee. MANTIDES , Orthopteres PL. Larras del. ougeot sc Toxodére denticulée male [a tête b Bothorax.c:épiner des cuisses d'appendiee abdominat/ MANTIDES, PHASMIDES . Orthopteres. Le MR su — lutras del Veue forget se 1. Acanthops feuille morte ee. 2 Phasme de Serville met 3. Xérosome ea nalicule, /zrrede | PHASNIDES. Orthopteres . PL. 7. Latrar del . Lorget re. (ladoxere éréle mate. LA PHASMIDES, LOCUSTAIRES, ACRIDITES . — Orthopteres. 2 P1.8 . Pares del Mongeot se » Perlamorphe Pélce, met. fa. son élytre grosse .2. \nostostome dela nouvelle Hollande. mile. 5.nostostome vorace. 4. Tete du Mastax mutile. 5.Choriphylle dela Sagra . GRILLONIENS, LOCUSTAIRES . Urthopteres, PL. 9. fn 6 Lutras del. 1e . 4 forget se. 1.Platydactyle de Surinam, /nede 2. Cilaos tête rousse 4e . à. Phylloptére feuille de Cassiné /ne22. 4. Sauterelleumicolore #42 \ MT: JPA PCR NN M LOCUSTAIRES . Orthopteres., À à De ve Fr, 2 te Uras del. Porget de’, Platvphylle femlle verte, /èmelle. 2, Méroncidie obscure, fmele. 5. Copiphore COTUUE, /erelle, dpt DRE \ re shiute F FA RSR EURE ” ARTE PRET UE NCA TES HAE) nn irtue mains sd NRC AMEN < Ne TRNPRENEN \' L 7à LOCUSTAIRES. Orthopteres . PI IL / ” SES > É s Ldras del Lorget re er 1.Listroscele armée, &re/e:2 Phanéropiére zébrée, mate. 3. Agrécie ponctuée, mel 2 GRILLONIENS, ACRIDITES. Orthopteres. - Plas: Luuras del Forget se. 1.Phalangopsis longipéde fêmete, 2. Akicére rise fmede 3 .Criquet VE ee . nomade ma; 4. Criquet Reinette, nee. ACRIDITES . Pl13. 4 \ ”# Zuras del Forget re’. 1. Criquet mélange, mate 2. Omméxèque verdâtre. 3. Chrotogone lagubre, Ni. Semelle. 4. Tewix mucroné. 5, Amorphope remarquable . 2 ne Lay és Ci hé { n nl { ve | n dr k: #11 f À L s1 vin LA « | \ r " ACRIDITES, > D 2 UN (ri A à fé 4 L _ A # Ci ee # ane ca CUS LE Ca NAT NINAVRE 4, ti N uZ {NT PEAU UN ŒU 1 DUT L